UNE HISTOIRE PARISIENNE de la démocratie participative Une exposition imaginée et réalisée par Ada 13 Association pour le développement et l’aménagement du 13e arrondissement de

Comité de rédaction Alain Doumenc, Brigitte Einhorn, Jean-Louis Favre, Daniel Friedman, Jacques Goulet, Alex Gulphe, Emmanuel Leguy, Muriel Martin-Dupray, Jean Moreau de Saint-Martin, Danièle Navarre, Dominique de la Porte, Jacques Remond, Martine Rigoir, Chantal Riou, Françoise Samain, Gérard Torchet Conception graphique L’atelier de Virginia Pearl Impression Métropole Photographie : Jacques Goulet

Manifestation organisée en partenariat avec

et l’aimable soutien de Denis Baupin, député de Paris, et de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État. Ada 13 : de 1964 à 2014… Fonds Ada 13 - Septembre 2006

1964-2014 : histoire de l’association Dès 1966, l’opération Italie donne une visibilité locale à l’action me- née par Ada 13. Les années suivantes, cette visibilité sera élargie, avec l’écho donné à la mobilisation d’Ada 13 et des associations locales dans la presse écrite, et notamment dans Le Monde (ré- ponse à l’enquête publique de 1968, proposition des « dix principes » en 1975, états généraux Italie en 1976). • Ada 13 a participé à l’émergence de la notion de cadre de vie, en mettant en évidence la fi gure de l’habitant à côté de celle du Visite commentée de la passerelle Simone-de-Beauvoir par Bernard Vaudeville, ingénieur au bureau d’études RFR, en septembre 2006. citoyen consommateur ou usager des transports. • Ada 13 intervient : Début des années 1960 : la fondation . dans l’élaboration et le suivi des projets d’aménagement ; . dans l’analyse du cadre de vie des quartiers et la recherche Convergences entre militantis me et recherche en sociologie urbaine de solutions d’amélioration ; e . dans la mise en place d’instances de dialogue avec les élus et Dans les années 1955-1964, des habitants du 13 arrondissement prennent les aménageurs. conscience des mutations brutales en cours. Ils décident de mettre en com- • Ada 13 mène des actions en partenariat avec les associations locales (parents d’élèves, comité des mal-logés, collectifs Bièvre mun leurs connaissances du terrain, leurs compétences et leurs actions, et et Petite Ceinture, Tam-Tam, ARBP, IDFE, Envol…), avec la Plate- de créer une association. Parmi ces fondateurs, on trouve Pierre-Henry forme des associations parisiennes d’urbanisme (dont elle fait partie depuis sa création en 1967), avec les conseils de quartier. Chombart de Lauwe, Renaud Sainsaulieu, Élia Perroy, Gilbert et Maïté Elle a également cherché des solutions communes à des pro- blèmes communs (quartier Dunois et Olympiades). Mathieu, Agnès Planchais, Jean-Charles Guilloteau (premier président). • Ada 13 s’intéresse à tous les aspects de la vie quotidienne : Jacques Remond rejoint cette équipe dans les années 1970. habitat, équipements et déplacements, vie économique et sociale (situation des entreprises, commerce asiatique, équilibre entre En 1964, est créée l’Association pour le développement et l’aménagement bureaux et logements, entre bureaux et activités de produc- tion…), solidarité (hébergement, ZEP, RMI), loisirs (enquête e du 13 arrondissement de Paris (Ada 13), déclarée au Journal officiel du jeunes), espaces verts (verdissement des berges de la Seine…), culture (Cité fl eurie, Clara-Clara, guides d’architecture, Grand 19 août 1964. Écran…). Elle garde la mémoire de la vie du 13e arrondissement. • Ses objectifs : faire participer les usagers aux projets d’aménagement qui • Ada 13 se pose des questions : articulation entre son rôle d’ex- pertise et le travail de terrain, réfl exion sur ses positionnements les concernent, les informer. et ses pratiques (bilans, débats, enquêtes auprès des adhérents) aboutissant parfois à une réorientation : d’abord favorable au • Ses principes : s’intéresser à l’ensemble de l’arrondissement, mais aussi retour du ferroviaire sur la Petite Ceinture, elle s’est ensuite ralliée aux situations locales en les globalisant ; se positionner comme un organe à un parcours du tramway sur les « Maréchaux », dans un projet de requalifi cation globale du secteur. de proposition ; affi rmer son indépendance, assurer la libre expression de tous. 2014 : les enjeux Ada 13 conserve sa volonté de vigilance et d’intervention sur les • Ses méthodes : créer des groupes de travail thématiques et par quartier, évolutions en cours. La ZAC Paris-Rive gauche est le dernier grand chantier d’aménagement dans le 13e arrondissement, mais il reste élaborer des outils d’information (publications, fabrication de maquettes, les opérations ponctuelles (Paul-Bourget, Cité Doré, place d’Ita- plans et graphiques…). lie…). La nouvelle équipe municipale réfl échit à une réorganisa- tion de la démocratie participative (conseils de quartier, budget Dès 1965, Ada 13 publie son premier Bulletin, destiné à informer ses adhérents participatif). La perspective de Paris Métropole entraîne un chan- gement d’échelle : quelle place pour l’arrondissement ? Quelle place et ses partenaires. Elle intervient dans les rénovations en cours et analyse pour les habitants ? Quelle place pour Ada 13 ? leurs répercussions sur la composition sociale du 13e, sur l’emploi, sur les pratiques et les relations sociales.

Une histoire parisienne de la démocratie participative Ada 13 et le treizième : 50 ans d’histoire partagée Vie du 13e Vie d’Ada 13 Plan d’urbanisme directeur de Paris (PUD) 1956 Publication de l’étude de sociologie urbaine réalisée par l’équipe Chombart de Lauwe (détermination des quartiers « réels » du 13e) Fondation par Philippe Paumelle, Serge Lebovici et René Diatkine 1958 de l’association de santé mentale (ASM 13), expérience pilote 1964 Naissance d’Ada 13 Création de l’Association de gérontologie du 13e 1965 Premier Bulletin d’Ada 13 Délibération du conseil municipal approuvant le principe de l’opération Italie 1966 Conférence d’Henri Coing sur son livre Rénovation urbaine et changements sociaux Loi d’orientation foncière (LOF) mettant en place les Plans d’occupation des sols (POS), 1967 Création de la Plateforme des associations parisiennes d’urbanisme les Zones d’aménagement concerté (ZAC) et le Schéma directeur de Paris Ouverture du centre d’information pour l’opération Italie demandé par les associations 1968 Édition du Guide sanitaire et social du 13e élaboré avec Ada 13 Exposition à la mairie du 13e du projet Italie (plans, maquette) Tract pour une réforme du statut de Paris Réponse d’Ada 13 à l’enquête publique sur le PUD Italie Démarrage de l’opération Italie XIII en Zone d’aménagement concerté (ZAC) 1969 Articles de la presse, dont Le Monde, répercutant la réponse collective des associations locales à l’enquête publique de 1968 sur le PUD Italie 1970 Publication de la brochure Le XIII à faire. Comment ? Avec qui ? 1972 Session de formation des adhérents sur le rôle des aménageurs organisée avec l’ADELS 1973 Publication du Bulletin d’accueil pour les nouveaux arrivants dans le secteur Italie Premier recensement des permis de construire 1974 Ada 13 demande l’élection du maire de Paris Première vague d’arrivée de populations asiatiques dans le 13e 1975 Les « 10 propositions » d’Ada 13 pour le secteur Italie 1976 Session de formation sur le nouveau statut de Paris et les commissions d’arrondissement Ada 13 demande la création de centres d’animation de quartier Élection du premier maire de Paris, Jacques Chirac 1977 Approbation du POS de Paris et du secteur Italie 1978 Premier numéro de la revue ABC 13 Création de l’université de quartier du 13e arrondissement 1979 Publication de la brochure Des usines aux tours. Le treizième vingt ans après… en 1978 Dépôt par des élus et des associations locales d’une première pierre symbolique 1980 pour la construction d’une crèche sur le terrain prévu pour la tour Amalfi 1982 Publication de la brochure Les collégiens et leur temps libre Premier mandat de Jacques Toubon 1983 1987 Publication du guide 1900-1987. Promenades d'architecture à Paris XIIIe Approbation d’un nouveau POS 1988 Second mandat de Jacques Toubon 1989 Lancement de l’opération Paris-Rive gauche 1990 Ouverture de Grand Écran 1992 1993 Publication de la brochure 1974-1990. Le 13e en route vers la modernité Troisième mandat de Jacques Toubon 1995 Mise en service du pont Charles-de-Gaulle. 1996 Publication d’un hors-série d’ABC 13 sur Seine-Rive gauche Refus de la voie express le prolongeant via la gare d’Austerlitz. Ouverture de la Bibliothèque nationale de (BnF) 1997 Publication de Mémoires de l’Ada 13. 33 ans au service du mieux-vivre à Paris Engagement d’Ada 13 dans le Comité de concertation de Paris-Rive gauche Ouverture de la ligne 14 et de la station métro-RER Bibliothèque-François-Mitterrand 1998 1999 Promenade en train sur la petite ceinture 2000 Publication du guide Un siècle d’architecture. 1900-2000 Bertrand Delanoë, maire de Paris - Élection de Serge Blisko 2001 Ouverture de la Maison des associations 2003 2004 Débat sur les tours avec Christian de Portzamparc 2005 Formation-débat sur le PLU Arrivée du tramway 2006 Publication du Plan local d’urbanisme (PLU) et du Plan de déplacement de Paris (PDP) Ouverture de l’université Paris-7 Denis-Diderot sur Paris-Rive gauche 2007 Arrivée de Vélib’ - Premier Plan climat de Paris Élection de Jérôme Coumet 2008 Premier numéro de la Lettre d’Ada 13 - Création du site et du blog Visite du patrimoine : les fondations philanthropiques dans le 13e 2009 Réunion-débat sur le programme de Masséna-Bruneseau Visite de l’exposition, café-débat et communiqué sur le Grand Paris Conférence de Jean-Louis Cohen à la mairie du 13e, mettant en parallèle 2012 l’aménagement des friches ferroviaires à New York et à Paris Exposition au Pavillon de l’Arsenal pour les 40 ans des Olympiades 2013 Visite de l’exposition Work in Process. Nouveaux bureaux, nouveaux usages. Café-débat Anne Hidalgo, maire de Paris 2014 Ada 13 fête ses cinquante ans Second mandat de Jérôme Coumet Exposition Une histoire parisienne de la démocratie participative Projet de cité du numérique à la halle Freyssinet Colloque Le treizième et Ada 13, 50 ans d’histoire partagée

Une histoire parisienne de la démocratie participative Histoire populaire du treizième Terre d’accueil et porte d’entrée de la capitale Flux et mouvements de population en quatre épisodes Acte 1 : années cinquante et soixante, fermeture des usines, refl ux de la classe ouvrière. Le 13e reste un arrondissement populaire, avec une faible mixité de population (cf. graphique). Acte 2 : à partir des années soixante, migrations du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest. Ces populations s’installent majoritairement dans le parc social, en particulier dans les habitations à bon mar- ché (HBM) et les habitations à loyer modéré (HLM) bordant les boulevards des Maréchaux. Photographie : Jean-Louis Favre - 20 septembre 2014

Les habitations à bon marché (HBM) de la rue Brillat-Savarin.

Façade lépreuse dans le quartier de la Butte-aux-Cailles au milieu des années 1970.

Photographie : Pierre Cimaz - Fonds Ada 13 Acte 3 : fi n des années soixante-dix, arrivée des Asiatiques à la porte de Choisy et dans le quartier des Olympiades. Celui-ci a fêté Le 13e des années 1960, majoritairement populaire ses quarante ans en 2013. • Beaucoup de logements anciens, mal construits et un confort très inférieur à la moyenne parisienne. • Des activités à dominante industrielle (métallurgie). • Des poches de pauvreté (îlots insalubres, la zone). • Un esprit de résistance avec un mouvement ouvrier Photographie : Martine Rigoir - 19 octobre 2012 et des militants politiques actifs, une mobilisation des chrétiens autour des paroisses. La dalle des Olympiades. 40 Données en pourcentage (sources : 1954-1990 Ada 13 - 2010 Insee - 1999 par interpolation) Évolution des CSP dans le treizième sur 50 ans 35 Ce graphique spectaculaire montre l’évolution des catégories socio- Acte 4 : après Tolbiac en 1973, l’université s’installe sur Paris-Rive 30 professionnelles (CSP) depuis 50 ans : la quasi-disparition des ouvriers, gauche en 2006. Le treizième accueille en 2014, une population 25 avec une chute accélérée à partir de 1960, période de fermeture des de 40 000 étudiants. 20 grandes usines (Say, Panhard et Levassor, les Grands Moulins, etc.). Dans le même temps, la population des cadres et des professions 15 intellectuelles, dites supérieures, grossit à un rythme équivalent. 10 Un point d’équilibre s’établit fugitivement en 1974-1975, au moment 5 où démarrent les grandes opérations de rénovation urbaine.

0 Ouvriers Cadres et professions intellectuelles Artisans, commerçants, chefs d’entreprises 1954 1962 1968-69 1974-75 1982 1990 1999 2010 — — — Photographie : Alex Gulphe - 11 juin 2014 Le treizième bouge Le Plan d’urbanisme de Paris (PUD) de 1960 amorce un remodelage complet des quartiers populaires et prévoit la démolition des emprises industrielles et des logements en mauvais état. L’ère des rénovations commence. En 1967, le Schéma directeur de Paris propose une nouvelle répartition des activités : bureaux vers Austerlitz et la place d’Italie, artisanat vers la rue L’université Paris-Diderot aux Grands Moulins. du Chevaleret, industries vers la Seine.

Une histoire parisienne de la démocratie participative e r v è i z B it a rl L te us ’A d Les grandes opérations d’urbanisment depuis 50 ans o P

lle au G e- Gare d’Austerlitz -d es l rl 500 mètres a a t h i C p t ô on H P l’ L e Q d a u S d a e r i i N a d n ’ v A e e u l A s u v t o e e n r B u li e tz P ie r r e - M e n d Square Pierre-et-Marie-Curie è s -F r a n c e

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n e i M Porte d’Ivry u o o l d R u u s h B o e ’ d a Rue des Longues Raies I i a t e M i l n u a R A u r v C llermann l a Boulevard Ke o e d i n x e s n R é e er s e s u ti u u s s lt a e u a u a e R u B v - e na M d n e R s G u e d e e y h R r r - L a e . a e r o L e v - l ie M c . r . a d e u of go le v Bé u R d r R s - R a É a P T u e P . t u J n t d . n u h e ue o s A v e a i e B R u B e o o A r u C e è u -C r rm l R o u . t q i e r a e e D e r A f s l e R ai l u e é n e e M u n P e h yo . Ru u l R d r it-L K - a e 10 G ’ ip d u d M o e I Place du D Yersin r Cré r R x v v u a t - a é d K p. v o ri e J a r P Im R e u fie a y l r af r n d e e r r u o C n c . r o v o d d a A u B t e b v T R e i le o l - h u R K u d o e n Porte de Choisy e o e A e h m d B c e s ll v i - e a r S P e e i L a r r e m n e i e i n u u ff t a a u e p n R e a é u e R u H l n s e C i s iq . é e n a A. d r v l r M R -F Centre sportif Georges-Carpentier é s d è B u o e h n A n e u ip i i r d ll t e é é u e l R P r Porte d’Italie C a o d u n v r e e e n P a t i v b o n e n l P e Place de o l u u R A l u a C r o a h t B o e u i Port-au-Prince v d a e l p d i i C R e n p e u u e é - e W ll d de n - Stade Charléty Cimetière de Gentilly Parc Kellermann D - E o e S t B e e o u d - -H n n d c n él e f o C - è t e é n e a L e u n r h e t e r d r u e r B e R o u r e q o F i ri s é

e u R h i t r l e ue Léon-Bo y p e n a llée i urg e u r P o é -B v R l P u P ue e Pa il d e iq u le r ér R o va u h e rip r ul n é t o P e B e d v r va Ru Bo d A e e ’ ul J u Square Rosny-Ainé I o a le t B c v a a l q r i u d e e P e s é rn - r a D ip -M e hé e s ri l-d t qu a ré e V e du e Ru Photographie : Emmanuel Leguy - 21 septembre 2013

1 Îlot insalubre nº 4 6 1968-1978 : ZAC Lahire 2 Îlot insalubre nº 13 7 1976-1979 : ZAC Baudricourt 3 1956 : Îlot insalubre Bièvre 8 1984-1993 : ZAC Chevaleret - Jeanne-d’Arc L’actuel quartier Maison-Blanche. 4 1966-1975 : Opération Italie XIII (périmètre d’ensemble) 9 1986-2002 : ZAC Château-des-Rentiers 5 1969-1973 : Les Olympiades 10 1990 env. : ZAC Tage-Kellermann Les bouleversements se lisent dans un paysage qui propose une 11 1990 : ZAC Paris-Rive gauche (opération en cours) incroyable diversité de formes urbaines.

Une histoire parisienne de la démocratie participative Photographie : Coll. Pavillon de l’Arsenal nistes des sixties rêvaient de faire deux fois plus de tours tours de plus fois deux ! faire de rêvaient sixties des nistes skyline sa par signale se treizième Le d’autres. beaucoup comme abandonnée sera l’idée dont Apogée la tour de autour cristallisera se polémique ! La contesté urbain projet Un équipements. des la réalisation et habitants des l’arrivée entre décalage un il Mais yaura d’équipement. taxe une àla ville verseront promoteurs ? Les équipements les sont Où âgées…sonnes per- des revenus faibles très les à oublier tendance avait social volet rue àla le que allaient soi, sauf de Personne relogements ! Les rien signez « Ne d’ordre mot ! » pour avec habitants les conseiller pour permanence une Elle tiendra interviendra. Ada 13 contestables. seront urbaines, foncières associations les avec particulier en terrains, de achats les négociés seront lesquelles dans conditions les mais tenue, sera promesse !La expro Zéro L’action d’Ada 13 dans les faits l’opération. de aucontrôle directement per àdéfi modalités des selon pouvoir, nir, devraient partici- habitants Les promoteurs. aux et propriétaires aux limitée lemoment pour est tion l’administra- par prônée la concertation que ajoute-t-elle, Il apparaît, relations ». nombreuses de sur fondée harmonieuse urbaine vie àune obstacle sûr leplus sont espaces grands de par autres des unes les l’Association isolées ; « des tours, déclare périmée », « complètement d’urbanisme conception une sur repose exposée, la maquette de qu’il résulte tel proposé, plan Le locale ». la vie de renaissance une ment grave- qui compromettrait quartier du coupure « une entraînerait elle contraire lecas dans que et Paris, de leConseil par adopté ment défi n’a débit été pas àgrand routière voie cette de nitive- même leprincipe que remarquer l’Ada 13 fait d’Italie, avenue l’actuelle emprunter leplan, selon qui doit, nord-sud, l’axe routier de sujet Au propriétaires. différents les regroupant Fédération la et l’administration jouer devront que respectif lerôle et lectifs col- équipements les pour notamment précises, plus garanties des réclame et élaboré auplan critiques plusieurs (Ada 13)ment adresse arrondisse- treizième du l’aménagement et ledéveloppement pour ( Italie rénovation de secteur du d’urbanisme plan du publique àl’enquête la mise de À la suite plus précises garanties des réclame d’habitants association une Italie : du secteur rénovation La L’action d’Ada 13 relayée dans la presse Une parisienne histoire de la démocratie participative Le Monde Le La maquetteoriginelleduprojetItalie,1966. du 31 octobre), l’Association l’Association 31 octobre), du Le Monde , mais quelques urba- quelques , mais , 20 novembre 1968 , 20 novembre à poser les bases de concertation la moderne. ainsi, àimpliquer population la les projets dans d’aménagement urbain, essentiellepart le débat dans public provoqué l’opération, par contribuant logie urbaine, que ainsi Jacques Remond et Agnès Planchais, prendront une Sainsaulieu, considérés comme les précurseurs de l’école fr ançaise socio- de Les fondateurs de l’association, Paul-Henri Chombart de Lauwe et Renaud surfacela de bureaux et de commerces. coup plus que prévu : 19 000 logements au lieu de 14 000, on quadruplera Au 15 ans total, sur une superfi et sur cie de 70 hectares, beau-on construira les associations àinvestir le débat. ments etconcertation la limitée, au début, àl’enquête publique, inciteront sition du foncier et le relogement, l’implantation le retard dans des équipe- non-respectLe les par promoteurs de leurs engagements concernant l’acqui- public. contrôle sous en 1966, Italie XIII sera une opération privée expropriation, et sans réalisée bouleversé l’ambitieuse par opération d’urbanisme Italie XIII. Approuvée période de profondes mutations de société, la territoire un et sur qui va être L’histoire d’Ada 13 prend ses racines le treizième dans des années 60, une concerté l’urbanisme de L’apprentissage Italie XIII Opération La skyline aprèsl’opérationItalie XIII.Aupremierplan,latourSuper-Italie.

Photographie : Gustave Deghilage - Paris de ma fenêtre - 15 février 2011 - CC BY-NC-ND 2.0 Double pageextraitedelabrochureLe XIIIàfaire.Comment la démolition. donnée àla réhabilitationrité sur d’un plan de circulation la prio et rapide équipements, des en œuvre d’une sur la mise nécessité portant préconisations les aussi Il répercute hauteurs. des limitation et de voirie pas d’élargissement tées, par Ada 13 :sentées limi densités pré options des trois planCe retient sols des pation (POS). tions pour le de Plan projet d’occu l’association élabore proposi dix de l’opération Italie XIII. 1975, En prévoirsait depuis 1968 « l’échec » travail d’analyseLe d’Ada 13 lais Contre la rénovation bulldozer Une parisienne histoire de la démocratie participative 1960-1970 : la défense du cadre de vie ? Avec qui ? éditéeparAda 13etdiffuséeàpartirdemai 1970. - - - ­ - - 10.

1 Les dix principes préconisés par Ada 13 .  4. 6. 9. 2. 8. 3. on peut construire jusqu’à 1 jusqu’à construire on peut 1 de terrain un sur exemple, Par 5. 7. 1.

Associer les habitants anciens et nouveaux. Désigner responsable un de rénovation. la précis.Établissement calendrier d’un Acquisitions foncières et relogement sous contrôle public. autant de logements que de foyers àreloger. depas prolifération des studios, Un meilleur équilibre des de logements : types pour tenir compte des besoins réels de population. la Définitiond’une nouvelled’équipements gamme aucun espace vert actuel ne doit être détruit en et il faut plus. Conserver les et agrandir espaces verts et libres : Pas général d’élargissement de voirie. la en bon état doivent être conservés. Pas de démolition inutile, tous les immeubles reconnus un coefficientun d’occupation des sols Une densité plus raisonnable : 000 m² × 2,7 = 2 × 2,7 000 m² 000 m², avec un COS maximal de 2,7 : 2,7 : de maximal COS avec un 000 m², 700 m² de surface de plancher. plancher. de surface de 700 m²

1 (COS) de 2,7 au lieu de 3,5. Pelle mécaniqueenactiondansletreizième.

Coll. Sabine Landré - Fonds Ada 13 La mairie du treizième arrondissement de Paris (détail) - D’après la photographie de LPLT - Wikimedia Commons - 29 mai 2011 De la tutelle de l’État à une mairie responsable Ada 13 mobilise la population pour réformer le statut de Paris Avant la loi de 1975 et les municipales de 1977 ➧ A d a 1 3 informe les habitants sur le nouveau statut Un conseil de Paris élu par les Parisiens, mais une de Paris (1976), propose des modalités de fonction- mairie sous tutelle de l’État : nement pour la commission d’arrondissement du 13e • Le préfet nomme les maires d’arrondissement. (1977), y participe, constate ses insuffi sances (1982), et • Les mairies d’arrondissement ne sont que des services propose de réformer le statut de Paris (décentralisa- administratifs (état civil, aide sociale, caisse des écoles). tion de compétences et des moyens correspondants ➧ Ad a 13 pointe l’absence d’interlocuteurs locaux pour aux arrondissements). les habitants. Elle invite les habitants du 13e à réagir La loi du 31 décembre 1982 (1968-1970). En liaison avec la Plateforme des associa- Des mairies d’arrondissement avec un conseil et un tions, elle fait des propositions concrètes pour une maire d’arrondissement. Elles décident des équipements réforme du statut de Paris (octobre 1970). sociaux et sportifs et les gèrent. Elles donnent leur avis sur Elle communique auprès des médias et interpelle les tout ce qui concerne l’arrondissement et qui est décidé par candidats aux législatives et aux présidentielles pour : la mairie de Paris. • Donner à Paris un statut démocratique. La loi met en place des Comités d’initiative et de consulta- • Répartir les compétences entre tion d’arrondissement (CICA), composés de représentants l’échelon parisien et l’échelon local. d’associations locales. Ceux-ci peuvent interpeller directement • Faire place aux associations d’habitants. le conseil d’arrondissement et faire des propositions dans • Donner des moyens fi nanciers et matériels leur domaine d’activité. au niveau local. ➧ A d a 1 3 mobilise les associations locales pour interve- La loi du 31 décembre 1975 nir de manière coordonnée lors des conseils d’arrondis- Un maire élu au niveau de Paris et des commissions sement ouverts au CICA (1983) et demande à la mairie d’arrondissement composées pour 1/3 de conseillers élus des moyens en salles et en personnel pour préparer les dans l’arrondissement, pour 1/3 de personnes nommées réunions. par le maire et pour 1/3 de représentants des forces vives Quelques avancées de la part de la mairie améliorent de l’arrondissement. le fonctionnement du CICA, mais les réunions sont Ces commissions donnent leur avis sur les projets qui leur trop longues et les ordres du jour trop généraux pour sont soumis et assistent le maire de Paris pour l’animation déboucher sur des décisions. de la vie locale et l’administration de l’arrondissement. Les associations se désengagent progressivement.

Une histoire parisienne de la démocratie participative Ada 13 et la démocratie participative Concertation, du latin certare : combattre. La concertation ne recherche pas le consensus. Elle privilégie le dia- logue et la controverse en amont des décisions pour mieux répondre aux attentes des usagers. De la concertation permanente pour Paris-Rive gauche… • 1991 : recours contentieux intenté par l’association Tam-Tam contre le Plan d’amé- nagement de Paris-Rive gauche (PRG), 200 hectares le long de la Seine. • Automne 1996 : deuxième enquête publique sur le Plan d’aménagement de zone (PAZ) Seine-Rive gauche. Les associations attirent l’attention de la commission d’enquête sur les conditions de consultation de la population. • Avril 1997 : mise en place de la concertation permanente de PRG avec des acteurs Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple (1830). En surimpression, l’affi cheJe participe… éditée par Ada 13. associatifs qui s’engagent dans la durée auprès des partenaires en charge de E. Delacroix - Musée du Louvre - Source : Wikimedia Commons. Je participe… Françoise Samain d’après L’atelierche de l’affi populaire des Beaux-Arts - 1968 l’opération, avec des outils permettant un travail de qualité (voir ci-contre). La concertation ZAC Paris-Rive gauche • Des avancées à la demande des associations : espaces partagés sur les Les acteurs quais de la Seine ; moins de bureaux, plus de logements, des îlots plus ouverts ; • La maîtrise d’ouvrage : la mairie de Paris, la Semapa et la mairie d’arrondissement. maintien et reconversion des bâtiments industriels : les Grands Moulins de Paris, • Les grands partenaires institutionnels : la SNCF, le Port auto- nome de Paris, l’APHP, la BnF et l’université Paris-7. la Sudac, la halle Freyssinet, les Frigos ; révision des plans de circulation… • Les associations : Ada 13 et Tam-Tam (jusqu’en 2013), la Plate- forme, des associations d’habitants, de défense du patrimoine, de ➧ Les souhaits d’Ada 13 l’environnement, de promotion des transports en commun, etc. • Trois conseils de quartier (CQ) : Austerlitz-Salpêtrière, Biblio- pour la concertation Paris-Rive gauche thèque - Jeanne-d’Arc, Patay-Masséna. • Une meilleure articulation avec l’information et la consultation • Un garant qui veille à la forme et au fonctionnement de la concer- e tation, et des personnalités qualifi ées qui apportent des contri- des habitants du 13 arrondissement. butions sur le fond. • Plus d’associations impliquées dans la concertation. Les instances • Des réunions plénières. • Des groupes de travail géographiques ou thématiques. … aux conseils de quartier • Un bureau de la concertation qui fi xe le calendrier des groupes de travail et les ordres du jour. • Les conseils de quartier sont obligatoires dans toutes les communes de plus de Les outils 80 000 habitants depuis la loi du 27 février 2002. • Un local et un chargé de mission, salarié de la Semapa. • Les conseils de quartier doivent être représentatifs de la diversité de la popula- • Participation aux jurys de concours d’architecture et de marchés d’études de défi nition. tion, de ses courants de pensée, de ses préoccupations. • Un budget permettant de commander des études alternatives. • Les associations peuvent aider à l’émergence de propositions construites en concer- Les huit conseils de quartier dans le 13e tation dans les commissions des conseils de quartier. Pour cela, elles doivent dé- (brochure de la mairie, 2002) passer leur rôle traditionnel d’intermédiaire entre leurs adhérents et les décideurs. • Le conseil de quartier est ouvert à toute personne dont la pré- sence dans le quartier est régulière. Les jeunes et les résidents ➧ étrangers peuvent y participer. Les souhaits d’Ada 13 • Le conseil de quartier vote des vœux, prend des initiatives sur pour des conseils de quartier plus effi caces tous les aspects de la vie du quartier. Des propositions collec- tives y sont élaborées. • Demander aux conseils de quartier leur avis sur : • Le conseil de quartier émet un avis sur les dossiers, en particulier - tous les dossiers soumis au vote des conseillers d’arrondissement sur sur ceux qui sont soumis au vote du conseil d’arrondissement et qui intéressent la vie du quartier. les points concernant le quartier, • Le bureau d’animation fi xe l’ordre du jour du conseil de quartier et l’anime. - les orientations budgétaires de l’arrondissement et de la ville. • Les habitants qui le souhaitent peuvent participer au sein d’une • Demander aux conseils de quartier des dossiers argumentés plutôt que commission à l’élaboration des orientations budgétaires de l’ar- rondissement et de la ville. des vœux adoptés à l’unanimité.

Une histoire parisienne de la démocratie participative Enrichir le débat public L’accès généralisé et permanent à l’information est une « vertu » récente de notre société. Dans les années 60, elle est diffi cile d’accès, principa- lement diff usée par la presse écrite et la rumeur publique. Les décisions municipales restent confi dentielles et les données statistiques, publiées avec retard, sont peu accessibles. Dès sa naissance, portée par la conviction de ses fondateurs, Ada 13 comprend que pour mener un dialogue constructif avec les élus et l’ad- ministration, les habitants doivent être formés et informés. Association loi de 1901, Ada 13 es t agréée comme organis me d’éducation popu- laire en 1967, puis d’éducation permanente et de défense du cadre de vie, et en 1978, comme as sociation de protection de la nature, de l’environnement et du cadre de vie. La formation des adhérents Rallye 1977 : sensibilisation à l’opération de rénovation de l’îlot 4.

Fonds Ada 13 Se former et s’informer ➧ Informer et débattre Découvrir des quartiers Dès l’opération Italie, une session de formation est organisée avec l’Association pour la ou des secteurs du 13e arrondissement Une manière conviviale et ludique de se former sur le terrain, en démocratie d’éducation locale et sociale (Adels). Elle porte sur la connaissance des pro- faisant connaître le 13e, son territoire, son histoire, ses habitants cessus complexes d’aménagement et sur le rôle des institutions. et en apprenant à le regarder : • Rallyes verts, pédestres et cyclistes. Par la suite, des sessions de formation, des conférences, des réunions et des débats • Promenades d’histoire et d’architecture (BnF, tour Albert, mobilier urbain d’Hector Guimard…). concerneront le Schéma directeur de Paris, le Plan local d’urbanisme (PLU), le statut de • Visites du patrimoine (Sudac, fondations philanthropiques, Paris, l’aménagement de Paris-Rive gauche, les transports et l’usage de la rue, etc. passerelle Simone-de-Beauvoir…). • Montages audiovisuels. • Reportages et concours photographiques. L’information et la formation des habitants

LETTRE ADA13 N18-EXE.qxp_2014-07 30/06/14 13:36 Page2 Découvrir et comprendre ➧ Éduquer

Association pour le développement et l’aménagement du 13e arrondissement de Paris Ada 13 a participé avec d’autres associations locales à la création de l’université de Numéro 18 | Juillet 2014

Aménagement de la halle Freyssinet Assemblée générale 2014 : bilan et perspectives Dans le nº 17 de notre Lettre, Françoise Samain annon- L’assemblée générale d’Ada13 s’est tenue le 26 avril à la Maison des çait le projet d’installer un incubateur numérique dans associations, avec une forte participation et un notable renouvel- la halle Freyssinet. lement de l’assistance. À partir de maquettes, de films d’animation et d’une mise en perspective, le Pavillon de l’Arsenal a présenté 2013 s’est inscrite dans la continuité des années précédentes, ponctuées par une forte présence d’Ada13 dans les événements participatifs et festifs du 13e aux côtés quartier qui, de 1979 à 1991, a proposé une formation individuelle dont les programmes du 29 avril au 8 juin 2014 le projet des architectes Wil- de nos partenaires associatifs, des centres d’animation et des conseils de quartier. L’information motte et associés. Ce projet s’organise en trois parties dans la structure Parmi les instances ouvertes au débat public, Ada13 rappelle sa volonté d’être pré- existante, une halle constituée de trois nefs parallèles sente dans les conseils de quartier. et qui mesure 310 mètres de long sur 58 mètres de Les efforts de communication et de valorisation de notre fonds documentaire trou- large. Dans la première partie, côté boulevard Vincent- vent leur aboutissement dans la préparation des cinquante ans. Auriol, seront aménagés le forum de rencontre, les Le budget2013 présente un résultat équilibré, la subvention de fonctionnement de salles de réunion et un auditorium de 350 places. Le au service la Ville ayant été rétablie après la coupure accidentelle de2012. Par ailleurs, ce bud- centre de la halle sera dédié aux espaces de travail des get présente deux innovations importantes: start-up qui seront installées dans les nefs latérales. N étaient variés : connaissance de la ville, droit et vie quotidienne, santé, droit des salariés, la présentation des comptes est conforme à la nomenclature du plan comptable Les locaux se présenteront sous forme de 8 villages général; composés chacun de containers destinés aux services, tels que cuisine, Skype box… La nef centrale sera lais- N le bénévolat de l’association est valorisé, et cela constitue une forme de recon- sée libre. La dernière zone de la halle, qui a conservé naissance de notre travail. de la formation ses quais et ses voies, accueillera un restaurant ouvert La fin de l’année2013 a été marquée par la mise au point d’un programme de travail sur le quartier avec terrasse et jardin étagé. pour l’organisation du cinquantenaire. La halle sera traversée par deux passages urbains Trois événements à inscrire dans votre agenda pour le second semestre de 2014 : couverts qui créeront un lien entre un quartier haut et N le jeudi 18 septembre à 17 h 45 à la mairie du 13e, conférence sur le thème un quartier bas. Elle sera longée par deux nouvelles «Ada13, 50ans d’histoire au cœur de la vie du 13e » organisée par la Société d’his- rues latérales destinées essentiellement aux piétons, e informatique, anglais pratique, économie et vie politique, orientation scolaire et choix toire et d’archéologie du XIII arrondissement de Paris. Que vous préfériez le papier imprimé bordées de boutiques dédiées au numérique et de N du20 au 30octobre, à la mairie du 13e, exposition sur les cinquante ans d’Ada13. commerces traditionnels. Martine Rigoir I N le 25 octobre à l’école d’architecture Paris-Val-de-Seine, colloque sur le thème Le calendrier «Ada13 et le 13e : cinquante ans d’histoire partagée». 2012 Inscription de la halle Freyssinet à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques Emmanuel Leguy I 24 septembre 2013 Annonce officielle du projet ou les supports numériques, Ada 13 Décembre 2013 Dépôt du permis de construire Avril 2014 Obtention du permis de construire Septembre 2014 Début des travaux professionnel, histoire du treizième, etc. Fin 2016 Livraison

À propos du boulevard Saint-Marcel propose de nombreux moyens de vous Une adhérente s’étonnait du silence d’Ada 13 concernant l’aménagement du boulevard Saint- Marcel qui serait à l’origine de quelques graves accidents corporels. Il faut rappeler aux adhérents que l’association u l p h e

ne peut intervenir et écrire sur un sujet qu’à partir x G tenir informé du passé, du présent et l e

d’informations précises et actualisées. o : A À partir des années 1970, l’association incite les habitants de l’arrondissement à recourir École nationale d’architecture Paris-Val-de-Seine, quai Panhard-et-Levassor. P h o t de l’avenir de l’arrondissement. Par ses publications : à la formation professionnelle qui peut faciliter l’insertion des jeunes et la reconversion • des brochures faisant un état des lieux de la situation nécessitée par la désindustrialisation et les mutations du marché de l’emploi. et des transformations de l’arrondissement (1970, 1978, 1993) ou traitant de thématiques (architecture, urbanisme…). • des éditions périodiques Les débats publics en perspective . un Bulletin de 1965 à 1978, . une revue ABC 13 de 1978 à 2008, Invitation à nous rejoindre ➧ Participer . La Lettre d’Ada 13 à partir de 2008 (cf. le numéro de juillet 2014 en illustration). • Réfl exion sur les outils de démocratie locale, le budget participatif. Les permis de construire et de démolir sont joints • Analyse de la cohérence de l’aménagement de Paris-Rive gauche. à ces publications depuis 1972. • une plateforme Internet : un site Web, un blog, • Révision du Plan local d’urbanisme, aménagement de la place d’Italie, une page Facebook, un compte Twitter, des archives numérisées. réhabilitation du secteur Paul-Bourget : un écoquartier ? Par sa documentation : archives, publications, photothèque. • Prolongement de la ligne 14. • Paris Métropole : projets et incidences.

Une histoire parisienne de la démocratie participative Les transports : un engagement permanent aux côtés des usagers de la rue et des transports publics Inventaire non exhaustif des prises de position et des actions d’Ada 13 Une force de proposition sur les projets de planifi cation des déplacements De juin à novembre 1976 : la Commission transports Ada 13 s’autosaisit de toutes les questions relatives aux déplacements et affi rme la priorité des transports publics. Juin 1980 : les états généraux de la circulation. Ada 13 prend une part active aux commissions : déplacements des personnes à mobilité réduite ; piétons et circulation ; vélos et circulation. De septembre 2005 à mars 2007 : le Plan de déplacement de Paris (PDP) À nouveau, Ada 13 privilégie la réfl exion collective et témoigne de son souci de se placer au niveau de l’usager. Elle organise en janvier 2007 un forum structuré autour de trois ateliers : piétons et cyclistes ; déplacements automobiles et deux- roues ; transports en commun. Les propositions abordent les questions de l’aménagement des in- frastructures, des équipements, de l’accessibilité, des dessertes, de la tarifi cation, etc., selon une vision multimodale des déplacements. Les infrastructures récemment modernisées,

réalisées ou en projet Le Pont Charles-de-Gaulle Illustration - Fonds de P. M. Ada 13 La suppression de la voie sur berge Illustration du manque évident de moyens de transport dans les quartiers Jeanne-d’Arc, Patay et Rungis-Kellermann en soirée, les dimanches et les jours fériés. La passerelle Simone-de-Beauvoir Caricature publiée dans le Bulletin d’Ada 13 de juin 1977.

L’aménagement de Le projet Meteor Ada 13 sur toute la ligne ! l’avenue d’Italie Ligne 14 du métro parisien Dès la naissance d’Ada 13 en 1964, à une époque où la notion de « progrès La ligne de tramway 3a Projet de prolongement dans les transports » est synonyme du « tout-automobile », l’association a de la ligne 10 défend des modes de transports doux ainsi que l’accessibilité de la ville à tous ses usagers. Positions à contre-courant et combats d’avant-garde, l’asso- Projet de prolongement de Meteor ciation use de tous les moyens à sa disposition pour faire entendre son point Des actions en faveur du piéton et du cycliste Mars 1984 : Rallye pédestre. de vue et faire bouger les opinions : enquêtes, souvent avec les moyens du Juillet 1989 : L’opération « Rue libre ». bord, manifestations publiques, lettres aux candidats, etc. Septembre 1996 : Le Guide du promeneur. De 2003 à nos jour : Les balades urbaines. Ces idées ont fait depuis leur chemin, et les notions d’écomobilité ou de Études, enquêtes et publications mobilité durable ont trouvé leur place pour un développement urbain Février 1977 : Ada 13 réalise une enquête, Les transports en com- mun et l’aménagement de l’espace public dans le treizième, à « soutenable ». l’intention du directeur général de la RATP et de la direction circu- lation et transports de la préfecture de Paris. Ada 13 s’est toujours montrée attentive à ce que tous les quartiers de l’ar- 2002 et 2003 : l’association publie trois brochures en forme de rondissement soient bien desservis par les transports en commun, même propositions, Reverdir les quartiers du treizième. Les Berges de la Seine. Le tramway arrive sur les Maréchaux. les plus excentrés. Elle s’est également préoccupée des conséquences des Et la Petite Ceinture ? grandes opérations d’aménagement. Celles-ci s’accompagnent d’une arrivée Laissée à l’abandon depuis 1993 par Réseau ferré de France, son propriétaire, elle est l’objet de toutes les attentions, mais les visions massive de populations nouvelles (habitants et actifs). divergent quant à son devenir, tout particulièrement dans le 13e. Cet enjeu, déjà vif au moment des rénovations, est encore d’actualité pour Trame verte pour la Ville de Paris, remise en service voyageurs pour l’Association de sauvegarde (ASPCRF), possible raccordement à un la ZAC Paris-Rive gauche. hypothétique tramfret : les idées se bousculent, l’attente s’éternise.

Une histoire parisienne de la démocratie participative de le protéger contre le vol et le vandalisme à chaque halte — ont été surmontés en substituant la location, quasi gratuite, à la propriété individuelle et grâce au grand totalité au-dessus » d’« une ancienne carrière de calcaire nombre de stations de Vélib’. grossier souterraine ». Devant « aller chercher les fonda- Sur 55 tours prévues (ou 58, 59, selon les documents), tions très loin », m’a-t-on expliqué, on a enfoui des quan- déserte et d’avoir vu quelques jeunes s’entraîner au hip- on en a construit 33. Puis on a laissé en plan la moderni- tités de béton bien supérieures à ce qui était prévu et on hop, devant le magasin Darty. Leur danse athlétique était sation entreprise. Sans doute était-ce aussi par peur de en a profi té pour surdimensionner les parkings ; on desti- harmonieuse. Il n’y avait plus de clients, personne ne les a défi gurer cette image de la ville chère aux personnes dont nait une partie de ces places à ceux qui travailleraient un dérangés. lesur goût se conforme 55 aux prévues modèles d’antan. Pourtant, , l’ap- jour dans les bureaux d’Apogée. Les vigiles sont des Noirs sportifs et de haute taille. Ils port de l’architecture et de l’urbanisme contemporains Il me rassurait que le gaz fût proscrit dans les immeubles ont de tout temps chassé les jeunes et, surtout, les SDF qui dans un lieu qui s’y prêtait — sans être excentré, comme de grande hauteur (IGH). Un collègue a prétendu devant prenaient la terrasse pour un lieu de détente où s’asseoir, laon Défense, en — aurait a pu être passionnant. On pouvait moi que cela représentait pour un gourmet l’inconvénient bavarder et même casser la croûte, au risque de laisser des choisir d’autres architectes. Au point où on en était, si majeur des IGH (le plancher supérieur d’un IGH d’habita- papiers gras. Ils veillent à imposer que cela demeure un c’était un mal, il était fait. Ces tours avaient remplacé des es parents n’aimaient pas l’immeuble que j’habite tion est situé à plus de 50 mètres au-dessus de la chaussée ; lieu de passage. Parfois, quelqu’un attend un résident qui immeubles vétustes, dans un arrondissement qui fut long- Mmaintenant ni ses trois jumeaux, en cours d’achè- le terme de gratte-ciel est utilisé au-delà de 152 mètres). va descendre, ou bien deux personnes bavardent au soleil, tempscontruit le plus misérable de Paris. 33 On avait donné au sud-est vement. Les regardant de loin, en 1976, ils ont déclaré que Cet argument m’a fait rire. mais nul ne s’éternise. Les bords des jardinières et les sou- de la capitale une nouvelle identité, mais pour ce faire on cette perturbation étant toujours moins gênante d’un côté c’étaient de « véritables cages à lapins » : pas de toiture Des caves les plus profondes au dernier étage, deux bassements des glaces du hall d’entrée étant à hauteur de avait chassé des artisans et des commerçants, des ouvriers que de l’autre, il suffi t de changer de pièce pour y échapper. digne de ce nom, un nombre d’étages impressionnant, escaliers de secours s’enchevêtrent, sans jamais commu- siège, on les a surmontés de grilles conçues pour empêcher et des personnes âgées démunies. Au pied des tours, les mouvements sont certains jours si des alvéoles toutes identiques dans des parallélépipèdes niquer, en béton, droits et larges, un palier par étage. Les quiconque d’en faire cet usage. Pendant une décennie, les Quelques photos montrent côte à côte le vieux XIIIe et violents que des personnes âgées hésitent à affr onter ces dénués de charme ! L’idée que personne ne puisse repérer cages n’ont pas été repeintes, le rouge des marches s’est jeunes mères ont eu la hantise de découvrir des préserva- Même durant la tempête du 26 décembre 1999, je n’ai des tours, de petits immeubles récents et des tours. Même vents d’architecte. de loin la fenêtre de sa chambre les horrifi ait. encrassé, et, sur les murs beiges, à côté de graffi ti obscènes, tifs ou des seringues usagés aux mains de leurs enfants, pas senti la moindre oscillation. Ça siffl ait fort. Les pan- les tours les plus banales supportent la comparaison. Au Il m’est arrivé de contempler la neige qui chute, de la Quand j’ai emménagé tour Rubis, près de la place d’Ita- des tags sont autant de signatures illisibles qui, pour leurs dans les escaliers ou dans le jardin. L’apparition des trithé- neauxje den’ai verre vibraient. pas L’unique effsenti et intérieur que je fond, Georges Pompidou avait raison d’affi rmer que les regarder dans son épaisseur, avec ses tourbillons. Les fl o- lie, au-dessus de Galaxie — on appelait ainsi le centre auteurs, doivent se suffi re. Quand on emprunte ce qui de- rapies a calmé ces craintes. constate les jours de tempête est un puissant appel d’air, tours n’étaient belles que vraiment hautes (on a souvent cons virevoltent, battent contre la façade ou remontent, commercial devenu Italie 2 et l’îlot d’habitations qui le viendrait nos chemins de fuite en cas de danger, on doit via la VMC, qui agite l’eau dormante dans la cuvette des modéré la hauteur des tours, atténué les caractéristiques pris dans des courants ascendants. J’aime quand la ville se surplombe —, les réactions de ceux à qui j’annonçais que appuyer tous les quatre ou cinq étages sur un bouton de Un espace rationné W.-C.la Bien moindre sûr, le bâtiment oscille, l’amplitude oscillation de ses mou- audacieuses des projets architecturaux) et nombreuses couvre de blanc, surtout au petit matin, quand il n’y a j’allais habiter un trentième étage m’ont étonné, c’était minuterie. L’alerte nous serait transmise par de petites Si les parties communes sont de dimensions généreuses, vements serait de l’ordre de 2 centimètres. Sa forme presque (« Rien n’est pire que cinq ou six tours essayant sans suc- aucun trafi c, et que la couche est intacte, dans une ville où tout juste si on ne compatissait pas. Depuis la fi n des sirènes stridentes, souvent appelées « buzzers » — il y en il n’en est pas de même pour les couloirs des appartements, carrée (27 m × 22 m = 594 m2), sa hauteur relativement cès de se dissimuler » 5). À sa façon, il prédisait le ratage la neige noircit et fond très vite. Cette image souligne le années quatre-vingt, les tours n’ont pas gagné les faveurs a deux chez moi. leur espace a été phagocyté par les placards, rendus indis- réduite (96 m) par rapport à sa base, le béton qui est loin auquel a abouti ce curieux manque de persévérance éta- silence et paraît l’accroître. Il faut observer cela un di- des Parisiens, je crois qu’elles ne les ont jamais eues. Dans Un immeuble de cette catégorie a de quoi rassurer le pensables par les dimensions réduites des chambres (9,36 m2 d’avoir la souplesse du fer de la magnifi que tour que cha- tique, alors que le XIIIe rénové pouvait contribuer à manche matin, un jour de Noël ou de Nouvel An. N’est-ce de récentes enquêtes d’opinion, seule une minorité se dit profane : chaque appartement est une cellule de béton, le en moyenne chez moi), qui limitent le mobilier. On peut cun associe à l’image de Paris concourent à expliquer lesrésoudre la crisetours du logement, à n’étaientmaintenir une popula- pas labelles nostalgie de mon enfance passée à Aurillac qui af- commercial. Cela dit, il faut se rappeler quel progrès cet favorable à de nouvelles tours, même si les avantages que feu ne peut passer de l’un à l’autre. Le danger vient du déplorer la faible hauteur des plafonds (2,50 m) et les sur- l’ampleur limitée de ces mouvements. tion nombreuse dans Paris. Le résultat ne fut pas à la fl eure ici ? habitat représentait de ce point de vue dans les années cet habitat présente pour la collectivité sont mieux per- mobilier, des fumées qu’il peut dégager. Pour combattre faces partout minimales. Ce parti a été choisi par le maître Des invités m’ont dit qu’ils redoutaient de prendre l’as- hauteur des ambitions initiales. Dans le Larousse en deux La ville existe dans l’infi ni de ses détails, sous mes yeux, soixante-dix. çus qu’à l’époque. Les jeunes sont les moins réticents, et un début d’incendie en attendant les pompiers, il y a trois d’ouvrage — pour la SCI Rubis, comme pour toute l’opé- censeur, d’autres ont évoqué, après être montés avec moi, quevolumes de 1948, vraiment la capitale, avec ses 2 828 000 hauteshabitants, à l’heure où ses nuisances sont atténuées. Il m’arrive, quand Est-ce cher de vivre dans une tour ? Place d’Italie, les ce sont les habitants des tours qui ont la meilleure opi- extincteurs à l’étage. Les couloirs ont un détecteur de ration Italie XIII, c’est la Société de gestion et d’investis- un bourdonnement dans les oreilles, un peu comme après est au cœur d’une région qui en compte 5 350 000. De c’est une hypoglycémie qui m’a réveillé et non mon activité prix oscillent durant l’été 2008 entre 6 000 et 7 000 euros nion de cette architecture. fumées et des grilles d’aspiration. À l’apparition de sement immobilier (SGII) qui a fait les premières mises un voyage aérien. Une amie claustrophobe a préféré l’es- plus de 50 %, le poids démographique de Paris dans l’Île- qui m’a tenu éveillé, d’observer l’état du trafi c sur le péri- le mètre carré. Les charges sont réputées être lourdes. Elles Qu’on ait osé donner des noms de pierres semi-précieuses fumées, un panneau tomberait derrière une petite grille, ded fonds es en associant s u le r Crédit f a lyonnais, c es la Banque d’In- calier pour sa première visite mais elle ne me l’a raconté de-France est tombé à environ 20 %, avec l’accroissement phérique. Parfois, entre trois heures et cinq heures du dépassent 1 000 euros par trimestre, hors gros travaux, à quatre tours de la place d’Italie (Béryl, Jade, Onyx et entre le sas d’évacuation et le couloir, en même temps dochine, Paribas et la Banque Rothschild. Mais les archi- que des années après. Il en est qui ont marqué un arrêt des temps de transport, des gaspillages d’énergie et de la matin, il y a beaucoup de véhicules, je suppose de longs pour un trois-pièces de 67 mètres carrés, eau chaude et ce sont les habitants des tours e e Rubis) et à une barre (Agate) m’a toujours amusé. J’habite qu’une trappe s’ouvrirait pour pulser de l’air sur ceux qui tectes ont découpé l’espace de telle sorte qu’on ne saurait avant de s’approcher des fenêtres ou qui ont longuement pollution que le mitage, par ailleurs désastreux, de vastes voyages, de rudes journées de travail achevées, des adieux chauff age compris. Habiter au 30 étage, et non au 5 , depuis 1989 une tour conçue par des architectes dont j’ai dévaleraient les étages. Les ascenseurs seraient bloqués. objecterminimales qu’il eût mieux valu réduire telpartout volume pour hésité à en ouvrir une. territoires entraîne. qui viennent de se faire, des retrouvailles ou des instants représente un surcoût de 130 euros par trimestre envi- quipeiné à trouver ont les noms. Lusla sur unmeilleure plan puis découverts Si l’incendie opinion est proche de chez soi, les consignes sont augmenter tel autre. Des restructurations se font de nos Derrière ces réticences, transparaît sans doute la tenta- Italie XIII avait pour but de ralentir l’exode des Pari- de tendresse qui vont avoir lieu. ron. Dans une tour, la sécurité est meilleure, et le résident dans un livre, ces noms ne disent plus rien à personne : d’attendre les instructions des pompiers derrière sa porte jours en fonction de nouveaux modes de vie, on intègre la tion du suicide, ou son appréhension. Depuis que j’habite siens vers la banlieue. Les promoteurs ont été attirés par Dans le paysage ainsi observé, le monde animal a sa se trouve déchargé de bien des soucis : si le chauff age est Pierre Havard a été l’architecte de conception, et Jacques palière, qui résiste au feu plus d’une heure, surtout si on cuisine « à l’américaine » dans le séjour, ou bien on en ins- ici, j’ai appris trois défenestrations, deux dans ma tour et l’État. Ils ont acheté des immeubles vétustes à bas prix. place. Je prends plaisir à observer des corneilles qui font insuffi sant, il téléphone au gardien ; s’il y a une fuite dans Guillet, l’architecte consultant. l’arrose en même temps qu’on empêche l’infi ltration de talle une dans l’entrée, petite, pour libérer l’espace d’une une dans la tour voisine, Béryl. Une femme âgée et malade, De forts coeffi cients d’occupation des sols leur ont été tourner l’anémomètre. Ou à les voir se poser en douceur la façade entre les blocs de béton, des travaux sont entre- Une voisine qui fut parmi les premiers occupants de fumées en plaquant au sol un tissu humide. Ensuite, on chambre d’enfant. dont l’époux était au plus mal ; une jeune Asiatique qui se accordés. En échange, ils ont donné des terrains et de surd de es petites barresco métalliques. r n e Le i lvol l stationnaire es avantqu i pris, sans qu’il ait à prendre des rendez-vous et à Rubis m’a confi é des documents de l’époque où elle acheta descendrait au signal des pompiers en emportant ses L’îlot nous renvoie, plus encore que ses parties, aux sentait isolée à Paris : en sortant le matin, à deux reprises, l’argent à l’État pour les infr astructures. Les logements, le posé, avec de légers battements d’ailes, c’est cela qui me examiner des devis. e d es r é t i c e n c es son trois-pièces au 31 étage. Autant les plans de chaque papiers. conceptions de Le Corbusier. Bordant le jardin, il y a mais à quelques années de distance, j’ai vu que les pom- destinés à de nouvelles classes moyennes dépourvues de fascine. Presque aussi beau que l’atterrissage d’une appartement, qui avaient une valeur contractuelle, sont Les ascenseurs, pourtant très sûrs, focalisent réticences quatre tours et un immeuble de quatrième catégorie (la piers avaient couvert un corps avec un drap. Trois sauts patrimoine, ont été vendus à des prix raisonnables. Cette navettefont spatiale. tourner Mal à l’aise avec les animaux, il est rare Aux alentours de Rubis précis, autant la préfi guration d’ensemble que l’on desti- et phobies. Il y a deux batteries de deux ascenseurs, et les barre Agate n’est pas un IGH, il lui manque 50 cm, ce oùdans le vide, transparaît pour combien de tentatives de suicide sans par opération doute typique des Trente Glorieuses a réussi. Les que j’ose en toucher un. Au Monde, rue Claude-Bernard, Quand j’ai choisi de vivre dans cette tour, la hauteur nait aux bureaux de vente paraît trompeuse. Même les cabines que j’emprunte chaque jour desservent les éta- qui épargne aux copropriétaires certains fr ais liés aux des moyens incertains dans le même temps ? Si je décide occupants qui se plaignent de charges élevées ne doivent un matin, j’ai vu une chouette entrer dans mon bureau. m’importait, et je trouvais intéressant d’être au-dessus couleurs sont fausses, le macadam de l’avenue d’Italie est ges 19 à 31, les deux autres montant jusqu’au 18e. Un rési- normes de sécurité), plus une pyramide tronquée, aff ec- un jour d’abréger ma vie, je n’imposerai à personne un tel pas oublier qu’elles sont d’une certaine façon la contre- Volantl’anémomètre vers moi, elle m’a contourné, et j’ai eu le temps de d’un centre commercial et à proximité d’un nœud du bleu, les proportions ne sont pas respectées. Ainsi, on voit dent qui s’impatiente choisit un escalier et il utilise, si tée aux bureaux d’une mutuelle. laspectacle. tentation Et puis, en se jetant par une fenêtre, du on risquesuicide partie d’un prix modéré à l’achat, qui s’est longtemps l’admirer de près et de crier bêtement, moins de peur que métro, pour gagner du temps. Captif de Champion pour six fi les de voitures dans chaque sens, alors qu’il n’y eut possible, un autre ascenseur sur le trajet restant. Ces as- Ma compagne et la plupart des visiteurs ont eu la même de tomber sur une personne qu’on n’a pas vue et qui ne répercuté dans la revente et qui a fait croire à une décote de surprise. Je ne savais que faire, j’ai alerté des collègues, les consommations répétitives, j’achète les aliments fr ais jamais que cinq voies en tout et que l’avenue, bien censeurs demandent quarante secondes pour trente étages impression : le charme de ce lieu tient à la vue lointaine demande qu’à vivre ce jour-là. C’est arrivé deux fois à des tours. La charge foncière était réduite, parce que le et un jeune homme est venu. Il a pris l’oiseau par les pattes, chez des petits commerçants, dont je déplore la lente raré- reconfi gurée à la fi n du siècle dernier, est à deux fois deux en direct. Certains s’étonnaient, il y a quinze ans, quand qu’illa nous vue donne sur Paris.lointaine Il y a de grandes baies vitrées dix ans d’intervalle sur le parvis de Notre-Dame. Quatre quartier défavorisé était dévalorisé et parce que le terrain l’a recouvert d’un pull léger et l’a emporté sur la terrasse faction. Dans le quartier, la bonne surprise fut l’appari- voies. Derrière Rubis, on perçoit l’ébauche de la tour de je leur disais que j’arrivais, en prenant mon temps, moi dans la cuisine et dans les pièces de vie ; en revanche, l’es- femmes sont mortes ainsi, deux qui l’avaient décidé, deux nécessité par chaque appartement était minime. Dans mon pour le libérer. J’ai compris ce jour-là le sens de l’exclama- tion de l’Avant-Goût et de son Cellier, rue Bobillot. bureaux qui, longtemps programmée, souvent remaniée, qui n’ai jamais été sportif, à escalader les trente étages, thétique médiocre trahit de toute part l’enseignement du qui n’avaient rien tenté pour en fi nir. cas, si on s’exprime en dix-millionièmes parties du sol de tion « chouette ! ». À Italie 2, le turnover des commerces est rapide, les em- ne fut jamais édifi ée. même si les dernières étapes étaient pénibles pour les maîtrequ’il helvète. On nous dira la même chose dedonne la salle de bains Est-ce beau, une tour ? Superbe, parfois, ailleurs. À New la parcelle, le logement représente 2 814, le cellier 28 et le Une fi n d’après-midi, je lisais lorsque j’entendis, venant placements sont onéreux, la rentabilité doit être élevée. L’illustrateur se projetait dans un futur esquissé par les mollets et pour le souffl e. Au début des années quatre- aveugle de 3,40 mètres carrés dans laquelle on avait jux- York, j’en ai admiré beaucoup. Ce sont les immeubles parking 192, soit au total 3 034, environ trois dix-millièmes. de la cuisine mitoyenne des bruits qui évoquaient des Lors de la cession du centre et de sa rénovation, le Monde unpolitiques : futur au début des années es soixante-dix, quis on avait sé vingt-dix, j’aimais voir un enfant s’épater de ses exploits, taposé bidet, lavabo et baignoire. d’habitation ou de bureaux récents les plus beaux qu’il Quand on sait que la parcelle EA 82 fait 3 hectares, 30 ares, battements d’ailes. Un oiseau noir heurtait les vitres aussi a expliqué que les loyers seraient augmentés et que le décidé de faire de l’avenue d’Italie une pénétrante en lui il m’est arrivé aussi de prendre un escalier pour gagner du surAutre distance Paris prise avec Le Corbusier : rien n’a été m’ait été donné de voir en grand nombre au cœur d’une habiter48 centiares, soit 33 048 mètres une carrés, celatour, revient à dire bien que les murs. Lorsqu’il se posa, je vis qu’il n’avait nouveau propriétaire, Hammerson, demandait aux com- donnant, à l’égal des Champs-Élysées, une largeur de temps, mais je n’ai jamais dû me résoudre à gravir mes prévu pour la vie sociale, les assemblées générales des ville, car il est rare que j’aime la façade d’un petit immeuble que mon appartement occupe avec ses dépendances pri- qu’une patte. J’ai essayé de le guider vers la sortie en bat- merçants de prévoir un chiffr e d’aff aires de 45 000 fr ancs 70 mètres, au lieu de 40 mètres. On envisageait donc de 465 marches du fait d’un arrêt concomitant et prolongé copropriétaires doivent avoir lieu dans un local associa- actuel. Les tours représentent l’innovation architecturale vatives environ 10 mètres carrés du sol parisien. tant l’air derrière lui avec une serviette. Il était évident par mètre carré et par an — au lieu de 30 000 fr ancs par les politiques e détruire des immeubles en bon état, comme la poste cen- des quatre ascenseurs. tif, la salle du conseil syndical étant petite. Seul le jardin majeure du XX siècle. Et je dois dire qu’un studio à New c’esHabiter unet tour, rompre c’est à maints égards rompre avec avec des qu’il n’y voyait rien. Je ne voulais pas le tuer, c’était le pre- précédemment — afi n qu’ils fussent en capacité de régler trale, mais on ne l’annonçait pas. Au Conseil de Paris, Plus angoissante que la peur d’être soudain privé d’as- pourrait rassembler des habitants des cinq immeubles. York, dans le meilleur des cas avec une petite terrasse habitudes ancestrales. Le rapport avec son chez-soi change. mier animal, hormis des insectes, que j’allais devoir faire leurs loyers. À cette époque, la brûlerie où j’achetais du Claude Bourdet, élu PSU du XIIIe, attaquait cette politi- censeur, plus réelle que l’appréhension d’un dévissage, Las, on y voit rarement plus de dix personnes en même donnant sur Central Park, me procurerait plus de plaisir Le hall est en général vaste, lumineux, parfois luxueux ou mourir. Je l’ai laissé seul un moment, puis je me suis appro- café et des tisanes a fermé. que, il redoutait le bruit et la pollution pour les riverains. vient l’idée qu’on pourrait un jour rester captif entre temps, des enfants et les adultes qui les accompagnent. comme résidence secondaire qu’un château en Dordogne. dbeau es(comme dansh les a immeubles b i t u Jade, des Super-Italie, ale n cché, es tenant unt sac r plastique, ales doublé d’un torchon. Je lui ai Il n’y eut longtemps aucune distribution de la presse, Et Janine Alexandre-Debray dénonçait des projets « cri- deux étages. De tels incidents se sont produits dans des Sur les bancs, je n’ai jamais vu d’amoureux ni de lecteurs Cet enthousiasme pour les imposantes constructions Périscope). Michel Holley notait justement qu’on arrive tordu le cou, la poche fut son linceul. après la disparition de Flammarion, imposée, disait-on, minels ». En fait, les autorités de l’État s’apprêtaient à immeubles de petite taille, victimes de déprédations, mal solitaires. contemporaines, ce n’est pas le XIIIe qui m’a permis de un peu comme dans un hôtel. Il y a un gardien ou un couple La voisine du trente et unième nord, qui se réjouit autant par la Fnac. Récemment, Champion a eu l’heureuse initia- faire vivre une fr action de la population parisienne en entretenus, ou partiellement inhabités, en début ou en fi n L’accès au toit terrasse est réservé aux responsables et l’éprouver. Je suis séduit toutefois quand je regarde Super- de gardiens à l’accueil. Bien des gens débarquent avec des que moi d’habiter une tour, observe un faucon crécerelle tive de vendre des journaux. Si le premier critère pour le bordure d’une autoroute, là comme le long de la « radiale d’occupation. Ici, les mouvements sont incessants, les gar- aux techniciens. L’espace est en majeure partie occupé par Italie, la tour ovale de Maurice Novarina — qui fut aussi bagages, car les habitants d’une tour voyagent ; certains, qui du toit fond sur les proies qu’il a repérées dans le jar- choix des enseignes locataires est à l’évidence la rentabi- Vercingétorix ». diens vigilants, et, lorsque survient une panne d’électricité, un hangar, isolé sur son pourtour par une tôle ondulée l’architecte du Périscope de Paris tout proche, dont j’aime d’origine étrangère, retournent souvent dans leur pays. din. J’aimerais voir son vol plané, le photographier. lité, le second est de participer d’un univers de l’apparence : Pour enjamber ce fl ux routier, on reliait par une passe- les veilleuses s’allument. En cas de brusque immobilisa- peinte ; il abrite les systèmes qui régulent la distribution la silhouette, le hall et le toit terrasse. Je l’habiterais volon- Dans le hall, on aperçoit des inconnus, des amis, des gens pas d’odeur, aucune activité ne doit gêner le chaland, les relle la tour Antoine et Cléopâtre à la terrasse des im- tion, on dispose d’une sonnette, reliée à la loge des gardiens d’eau et le chauff age, une partie de la machinerie des tiers,Est-ce mais son emplacement, beau au métro uneMaison-Blanche, tour que l’on connaît? de vue. L’entrée d’un petit immeuble, un Sonorité et insonorisation commerces de bouche n’ont plus leur place, en particulier meubles Béryl et Rubis. Sur la photo d’une maquette, on et au central de sécurité, situé dans les parkings, au cœur ascenseurs et les aspirateurs de la ventilation. Je me suis conviendrait mieux à un automobiliste qu’à un piéton utili- couloir sombre avec quelques boîtes à lettres et une minu- Distancés, les bruits de la rue sont adoucis. Dans le cas les poissonneries et les boucheries… Dans le centre, il y a remarque une seconde passerelle, vers la rue de Tolbiac. de l’immeuble-socle. En outre, il existe une possibilité de dit parfois que, si cet espace avait été dévolu à de menus sateur occasionnel du métro comme moi. Michel Holley a terie, me paraît triste maintenant. d’une fi nale de la Coupe du monde de football, d’une élec- des terminaux de cuisson, les boulangeries sont installées En 1975, l’État annula le permis de construire de la tour contact phonique direct avec l’entreprise qui assure une plaisirs : belvédère avec télescope, solarium, petite pis- donnéSuperbe, à la tour Antoine et Cléopâtre parfois une forme octogo- , Onailleurs prend soudain conscience de ne pas avoir vu une tion présidentielle, lors du passage à la nouvelle année, avenue d’Italie ou sur la place. de bureaux Apogée — pour cette rétractation il a été maintenance attentive des installations. Par exemple, les cine, sauna, douches, ces agréments auraient en quelque nale singulière, il a su jouer de divers aspects du béton, personne depuis longtemps, de ne plus la voir. On apprend pour la fête nationale, j’étais informé, ou rappelé à l’ordre Alentour, la situation se dégrade. Bonne pour le pain, condamné par le tribunal administratif à verser aux pro- onze câbles qui tractent et guident chaque ascenseur doi- sorte compensé les dommages de la pollution lumineuse mais ce qui me séduit vraiment dans cette bâtisse, c’est le qu’elle est partie en maison de retraite, ou qu’elle a disparu. par des vivats, des pétards, des concerts d’avertisseurs. correcte pour les primeurs, elle est médiocre pour le fr o- moteurs une indemnité de près de 470 millions de fr ancs vent avoir la même tension ; si l’un d’eux présente des signes qui nous prive du plaisir d’admirer des étoiles dans un rapport extérieur-intérieur : chaque appartement est doté Il y a aussi le vieillissement qui nous fr appe un jour sur un Maintenant que mes fenêtres ont été changées, l’agression mage, la charcuterie, la viande et le poisson. La Ville déclare en 1980 — et il n’autorisa jamais la passerelle, qui entre- d’usure, on les remplace tous. ciel noir. L’interdiction d’accéder à ces installations vise à d’une loggia ouverte et pourtant abritée, souvent petite visage qui nous est devenu familier. Tel qu’on se souvient sonore a diminué, et je trouve amusant de regarder la cir- qu’elle n’a pas de moyens d’action dans ce domaine. Elle temps avait perdu sa raison d’être. Lancé dans la précipi- L’éclairage des paliers est permanent. Les entrées et les les sauvegarder, mais l’accès au pourtour de ce local est et néanmoins utile et agréable. avoir vu courir marche avec peine. Telle qui avait de l’allant culation, de l’entendre dans sa force lointaine et incessante doit tout faire pour préserver la diversité de l’offr e. Pour- tation, le projet Italie XIII connut un arrêt brutal, et ces couloirs privatifs sont aveugles lorsque les portes des interdit aussi afi n d’éviter des chutes, en l’absence de ram- J’aime voir des tours photographiées en confl it avec semble souvent hésitante, comme perdue dans ses pensées. leune fenêtre fi ouvertelm et d’avoirpeut le silence uneres fois qu’elle ter est quoi nemuet pas recréer des halles de quartier qui remplace- revirements ont plongé puis maintenu l’avenue d’Italie pièces de vie sont closes, mais ils ne dépendent pas d’EDF barde. La gardienne de la tour Rubis, Marie Diaz, a mimé leur environnement : l’église Saint-Hippolyte, avenue de La petite fi lle espiègle est devenue une beauté sur laquelle close. Le fi lm peut rester muet ou redevenir sonore. raient les marchés périodiques ou complèteraient leur dans son chaos architectural. de la même façon : que survienne une coupure, les pre- un jour pour moi l’effr oi d’un visiteur, tétanisé, collé au Choisy, dominée par des tours, comme, dans des propor- on se retourne. C’est le village vertical. On comprend que les musiciens soient attirés par les offr e ? Et si on transformait des parkings empuantis, sous Cette modernisation massive de l’habitat décidée à la miers sont éclairés par les groupes de secours, pas les mur du local technique, incapable d’avancer en bordure tions assez comparables, la cathédrale Saint Patrick à New outours. L’isolation devenir n’est pas parfaite, sonoremais les murs por- le métro aérien, le long des boulevards Auguste-Blanqui fi n des années soixante présupposait des travaux d’infr a- seconds. L’énergie substitutive alimente les ascenseurs et du précipice. Les professionnels inspectent ces lieux har- York, ou valorisées pour certains détails : le jeu des hau- Un autre regard sur la nature teurs sont lourds et, surtout, les chapes de 20 centimètres et Vincent-Auriol, en un centre permanent dédié aux com- structure. On avait des schémas avec trois voies dans les escaliers des immeubles, ainsi que les parties communes nachés et reliés à une glissière. teurs de fenêtre ou les fr ises dans la tour du Nouveau- Chez soi, on est loin du sol, je dirais presque qu’on mène entre les étages isolent mieux que les jolis parquets du merces de bouche ? Moins d’embarras de circulation, des chaque sens, d’autres avec quatre. Une variante comportait du centre commercial. À côté de ces groupes électrogènes À l’intérieur, on a facilité et sécurisé la circulation des Monde, rue Dunois, due à Philippe Deslandes… une vie hors sol. C’est déjà le cas à partir du 10e étage, et XIXe siècle. Le double vitrage n’est apparu qu’en 1976 avec trottoirs propres, rendus aux promeneurs, notamment le quatre voies dans chaque sens, mais sur deux niveaux. de secours, il y a une centrale de cogénération à gaz (la loi individus par des couloirs éclairés en permanence. En La place d’Italie est dominée par un campanile haut de fr anchement quel intérêt y a-t-il à se loger au 3e étage la tour Rubis, la dernière construite des quatre tours de dimanche après-midi, une vente quotidienne de produits Quand on n’enterrait pas l’avenue d’Italie dans une tran- impose dorénavant de séparer les deux). Elle a la taille de deux décennies, j’ai déploré une seule coupure, hormis de 55 mètres et surmonté par une sculpture métallique de d’une tour ? Il faut bien que certains se dévouent, dira- Galaxie, encore était-il réservé à l’allège des baies. fr ais, une hygiène mieux garantie… Certains détaillants chée à ciel ouvert sur toute sa longueur, on la faisait à tout la salle des machines d’un navire. On remplacera ses deux brèves interruptions nocturnes pour travaux, annoncées. Th ierry Vidé, dont je n’ai entendu personne louer la beauté. t-on. On pourrait installer des bureaux dans les premiers Déménagements et emménagements sont d’une cer- seraient là à demeure, d’autres tourneraient. Halles et le moins passer sous la place, dont le petit square central groupes d’origine par un seul qui aura presque autant de Le renouvellement des ampoules écotones est beaucoup Mobile et lumineuse à l’origine, cette œuvre a perdu ces étages. Ou des services… C’est pourquoi il vaut mieux taine façon la hantise des résidents, parce qu’ils bloquent marchés pourraient aussi cohabiter et se compléter. 2 à l’intérieur, serait redevenu accessible aux piétons . puissance qu’eux. EDF achetait de l’électricité à l’Asso- moins fr équent que celui des lampes à incandescence. Je deux caractères, elle est rejetée, avec moins de passion construire des tours grandes et hautes, des villes dans la des heures durant un ascenseur. Un trajet spécial est em- Une extension du centre commercial Italie 2 est en Au sud, il s’agissait d’aller vers Rungis et Orly ; au nord, ciation syndicale Italie-Vandrezanne (Asiv) lors de pics n’ai jamais eu fr oid dans ces couloirs. Les seules fois où j’y mais à plus juste titre, je crois, que Clara Clara, la sculp- ville, reposantes et qui en même temps offr iraient à cha- prunté en souterrain dans cette circonstance, qui passe projet. Les bailleurs excluent qu’une place accrue soit faite vers Aubervilliers. Mais comment faire transiter par Paris de consommation, cependant que la chaleur dégagée par onai souff erta de la facilitéchaleur, c’est durant la caniculeet sécurisde 2003. ture de Richard é Serra que l’hostilité du public a contraint cun des services nécessaires à la vie vingt-quatre heures par les caves, comme certaines évacuations sanitaires ou à l’alimentaire, pour des raisons tant fi nancières (rentabi- un tel fl ux de circulation ? On imagine mal un échangeur ce système couvrait 50 % en moyenne des besoins en À cette époque, la chaleur accumulée le jour semblait les autorités à enlever du parc de Choisy, en 1996. Chacun sur vingt-quatre. Aux étages supérieurs, il y aurait des le départ des défunts. Ce sont ensuite les travaux avec lité insuffi sante) que techniques (chaîne du fr oid diffi cile à à l’intersection de l’avenue d’Italie et de la rue de Tolbiac. eau chaude et en chauff age des bâtiments concernés, une irradier la nuit des murs de béton, dans ce couloir et, plus déplore la fermeture de Grand Écran, de sa merveilleuse logements de toutes tailles pour des foyers de dimensions une perceuse à percussion qui perfore le béton sans diffi - respecter avec des installations de livraison engorgées, Se souvient-on qu’il était prévu, à certains moments, de convention réduisait forfaitairement de 4,1 % ce poste encore, dans le corridor privatif. Si cela ne m’a jamais fait salle de spectacle. Je regrette seulement les Nuits du court variées et aux ressources forcément inégales. culté, mais dont le vacarme lancinant se propage selon odeurs, prolifération des souris). Espérons que, si elle se la circulation e recouvrir le canal Saint-Martin par un tronçon de cette dans leur budget. Le rendement énergétique total de la regretter d’être venu vivre ici, il m’est arrivé de me de- métrage, organisées par Serge Blisko, alors maire du XIII . Lorsqu’on vit en hauteur, son regard porte d’emblée des lois qui nous déconcertent. J’ai souvenir d’avoir à mon fait, cette extension ne se résumera pas en une nouvelle autoroute urbaine ? cogénération est exceptionnel, mais, le gouvernement mander pourquoi personne n’avait prévu la possibilité En fait, si la salle me plaisait, je ne la fr équentais pas, ses sur le lointain de la ville, il ne s’attarde pas sur le voisinage arrivée passé une soirée printanière à installer ma biblio- augmentation de la surface dévolue au prêt-à-porter… À Ayant sous mes yeux ces tours pataudes, au début des n’ayant plus fi xé de prix, EDF a suspendu ses achats à la d’inverser le chauff age en système de refr oidissement d’air. programmations ne m’intéressaient pas. immédiat. Au demeurant, personne n’a de rideaux pour thèque à crémaillères, du sol au plafond, sur 5,65 mètres Chinatown, quartier périphérique, populaire, qui porte années quatre-vingt, je n’éprouvais pas la tentation d’y fi n de l’année 2006. Au printemps suivant, j’ai acheté un climatiseur. Il éva- La tour Apogée devait être construite là où, vingt ans plus faire respecter son intimité. Les stores, s’il s’en trouve, ont de long. Un voisin qui habitait deux étages en dessous est l’empreinte de la communauté asiatique, les commerces lavivre. Mais dis le calme liétance à leur structure, la distancequ’elles qu’elles En faisant posermettent dans ma chambre un store occultant cue de l’air brûlant par un fl exible dont je coince l’embout tard, Kenzo Tange, l’auteur de la colossale mairie de , lorsquepour fonction de nous protéger l’on du soleil vitou de nous en pro- venuhauteur, me demander, vers 21 h 30, d’arrêter, quelques minutes de bouche ont leur place dans le centre commercial Mas- mettent entre la ville et soi, l’excellent emplacement sur télécommandé, je n’ai pas eu le sentiment d’accroître sen- dans l’entrebâillement d’une fenêtre. Déçu, je n’ai jamais a construit Grand Écran. Encore virtuel, déjà combattu, curer la nuit noire favorable à notre sommeil. De mon avant que je ne termine. Nous sommes convenus que j’irais séna. Italie 2 jouera la montée en gamme des boutiques le réseau des transports en commun qu’elles procurent à siblement la dépendance de mon logis envers le fournis- constaté qu’il ait fait baisser la température de plus de 2 l’immeuble. Apogée a été rapetissé ; non sans humour, on l’a sixième étage j’ai eu plaisir autrefois à observer de belles jusqu’au bout plutôt que de recommencer le lendemain. ainsi que l’extension de sa zone de chalandise, au détri- entreun nombre élevé dela personnes ville et dont je réalisais et quesoi je seur d’électricité. De toute façon, au sommet d’une tour, ou 3 degrés. rebaptisée Sisyphe. Sa hauteur a varié entre 230 mètres et sonvoisines 6, cette regard quête ne m’a plus requis porte dès que j’ai habité Un soir, alors que j’attendais l’ascenseur, une jeune ment des services de proximité. pourrais moi aussi bénéfi cier, l’ensoleillement et la vue on n’oublie jamais que l’on est à la merci de nombreux ser- 170 mètres. Après le choc pétrolier de 1974, Valéry Giscard une tour. femme râlait de plaisir, la porte de son studio laissait Nonobstant cette réserve, qui ne s’applique pas unique- dégagée qu’elles offr ent à leurs occupants, avec une image vices, tant on a besoin de leur continuité. De curieuses questions sur les tours d’Estaing, président depuis peu, a rayé ce projet d’un trait J’aime regarder la ville de mon promontoire, alors qu’il passer un rai de lumière au sol, et je me suis rendu compte ment au XIIIe, je me suis d’emblée senti bien dans cette de Paris élargie, sont autant d’arguments qui m’ont amené Autre impression de faiblesse pour le sujet face à son Les tours ? Cet habitat minoritaire intrigue plus qu’il de plume, comme on dit. Ce renoncement constituait à surne m’est jamais le venu lointain à l’esprit de considérer que « ma »de que,la si maville porte blindée m’isole assez bien, la sienne, tour, comme je me suis trouvé bien dans des villes qui à les regarder d’un autre œil et à souhaiter faire l’expé- univers : il manque de repères visuels par rapport à la ne séduit. On m’a souvent interrogé sur le vertige auquel ses yeux un « signal fort » dans une situation de crise, il tour serait belle — si ce n’est une fois depuis l’Institut d’origine, préserve mal son intimité. En cas d’incendie à m’étaient étrangères, je citerais sans hésiter en premier rience de la grande hauteur. Treize ans plus tôt, j’étais rue, il ne saurait dire de façon spontanée si tel des quatre je pourrais être sujet ainsi que sur les éventuelles oscilla- allait dans le sens de l’opinion. Et les habitants des tours Montsouris. Je partageais une vaste chambre avec un proximité, vaut-il mieux se calfeutrer ou faut-il laisser ce New York et, sans doute immédiatement après, Berlin, passé avec plaisir du troisième au sixième étage. Pourquoi étages de caves est souterrain ou non. Seule cette partie tions de la tour par vents de tempête. Je n’éprouve aucun dont les fenêtres donnent sur le nord de Paris l’avaient médecin normand qui attendait dans l’angoisse les résul- vide aspirer d’éventuelles fumées qui auraient commencé malgré un habitat parfois trop dispersé à mon goût. C’est ne pas monter plus haut, beaucoup plus haut, me disais-je. de la tour posait un problème de sécurité des biens : les malaise derrière mes fenêtres dont l’allège monte jusqu’à échappé belle, ils conservaient intact leur panorama, avec tats d’une ponction lombaire, je redoutais pour ma part à s’infi ltrer sous la porte ? En violation des règlements de une ville que j’ai parcourue alors qu’elle était divisée en Cette aspiration est soudain devenue une urgence, je vou- caves étaient « visitées ». En guise de parade, chacun fai- 1,08 mètre (1,15 m sur l’ancien modèle). Je nettoyais les le Centre Pompidou, Notre-Dame… un petit geste chirurgical sur un œil. Nous avons passé sécurité, de nombreuses portes ont été blindées, cela se deux, à une époque où la fr acture du mur se matérialisait lais un appartement plus grand, en hauteur, et, convaincu sait blinder la porte de la sienne. vitres en manœuvrant les panneaux sur leurs rails et en une soirée à bavarder dans cette chambre. À travers une remarque. Celle de mon logement a été lourdement renfor- jusque dans la façon de parler ou de marcher des habi- de la possibilité de satisfaire mon désir, j’ai dû persuader On vient de se résoudre à installer un solide portail tendant à l’extérieur le bras porteur d’une raclette ; main- La diffi cile localisation des tours immense baie vitrée, nous regardions Paris sous un soleil cée par le précédent propriétaire. En réalité, ce blindage et la tants, que j’aimerais revoir enfi n réunifi ée et modernisée, ma compagne de tenter l’expérience lorsqu’une occasion entre les couloirs des caves et l’accès aux poubelles sélec- tenant, j’ouvre les battants, c’est plus facile. Sur les faça- Bien des Parisiens présumaient que ces IGH, en par- rasant. Les tours de Trébizonde, comme disait Jean Tar- barre de seuil améliorent surtout l’isolation phonique. comme j’ai envie de revenir à Prague, à Londres ou à New s’est présentée : l’achat d’un trois-pièces de 67 mètres car- tives (le verre à gauche, le reste à droite ; les étapes sui- des des tours voisines, j’ai souvent observé deux laveurs ticulier la tour Apogée, allaient défi gurer leur ville. Ils dieu, sont limitées à un peu plus de trente étages, mais les Les fondamentaux de l’isolation phonique sont bons, ils York, de découvrir Chicago. rés aura été l’aventure fi nancière de ma vie. J’ai pu regretter vantes, qui séparent les métaux et les objets complexes des de vitres descendant dans une nacelle étage après étage. n’auraient pas davantage déparé Paris que ce qui avait déjà hauteurs s’échelonnent de 92 à 112 mètres —, elles com- devraient être perfectionnés. Entre les étages, l’isolation J’ai la nostalgie d’une époque où j’ai vu — de loin — qu’on cet habitat minoritaire e d’avoir eff ectué un tel achat dans ma situation, ce lieu de papiers et des tissus, sont automatisées au centre de tri), Les alpinistes ouvriers que j’ai vus descendre en rappel été édifi é. On était loin de l’absurdité que serait la construc- posaient, ce jour-là, de la place d’Italie à la porte d’Italie est correcte si on la compare à celle des immeubles anciens introduisait du nouveau dans cette zone du XIII . Puis, vie m’est toujours apparu comme le mieux adapté à mes et il n’est plus nécessaire d’emporter une clef d’ascenseur pour refaire des joints d’étanchéité m’ont davantage im- tion du gratte-ciel de Gazprom dans Saint-Pétersbourg, un ensemble clair et scintillant. De loin, elles formaient ou de l’après-guerre, mais elle est détériorée ou améliorée l’innovation s’est déportée à l’est, vers la BnF, et à l’ouest, activités et le plus conforme à mes désirs que je pouvais pour descendre à l’étage dénommé de façon curieuse quipressionné. intrigue plus ville harmonieuse, d’une autre époque. L’immeuble Apogée un bel horizon, une superbe skyline, pourtant elles repré- selon que l’on pose du parquet fl ottant, une épaisse mo- autour du parc Montsouris. Patrick Besson a formulé un me procurer. « – 0 » (+ 0 et – 0 sont les deux étages proches du niveau Les habitants de la tour Béryl abandonnent leurs fe- aurait sans doute été mieux accepté que ne l’a été la tour sentent le degré zéro de l’architecture, toute comparaison quette ou des revêtements ayant un meilleur pouvoir sentiment assez proche du mien d’une façon qui m’a Du jour où j’ai visité ce logement, j’ai eu peur de le voir de l’avenue d’Italie), lorsqu’on va déposer des déchets qu’on nêtres à petite ouverture extérieure pour une menuiserie Montparnasse, sombre, solitaire et incongrue. avec les tours de New York, ou avec celles d’autres villes d’isolation, selon la qualité, l’épaisseur et le nombre des étonné : « La seule chose jolie ce sont les tours mais on m’échapper, c’était au point que j’avais du mal à négocier ne peut jeter dans le vide-ordures. Ce libre accès aux pou- classique qui s’ouvre à l’intérieur et dont une partie est La presse dévoile des avant-projets de tours qui pour- comme Chicago, São Paulo, Hongkong ou Shanghai, leur couches d’isolants qu’on a pensé à faire poser. Nul doute que n’en construit plus, on est revenu à une architecture plus qu’il ne séduit 7 le prix. Je me voyais vivre là, je tenais le lieu qu’il me fal- belles va à l’encontre de l’évolution que j’observe depuis oscillo-battante. L’absence de politique concertée retarde raient être édifi ées le long du périphérique. Pour ne heurter serait défavorable. l’isolation thermique des tours des années soixante-dix humaine, donc plus moche. » lait pour écrire : on me proposait l’emplacement, l’étage que j’habite ici. une modernisation qui s’impose, mais tout le monde n’est personne, un architecte suggère de leur donner une base Considérant que j’habite une tour d’une forme basique devra être repensée. Ici, le béton n’a été doublé à l’intérieur et l’orientation qui me convenaient. Ma compagne trou- Un désir croissant de sécurité s’est inscrit par étapes dans pas désireux ni en capacité de fi nancer cette amélioration plus large. Comment imaginer des tours en ayant cette et d’un vieux rose qui a mal vieilli, je me dis que c’est un que sur les quatre pans de mur latéraux qui n’ont pas d’ou- 1. Cette phrase est illustrée par une projection de ce que vait la somme faramineuse : 1,3 million de fr ancs, fi n 1988. la topographie : la seconde porte du sas d’accès au hall est au même moment. (Une fenêtre coûtait environ 1 600 euros arrière-pensée ! La hauteur, saisissante d’en bas — cha- privilège de ne pas la voir. Son béton, teinté dans la masse, vertures, partout ailleurs celui-ci transmet le chaud aussi serait le début de l’avenue d’Italie une fois l’opération Au fond, elle n’avait pas tort. Afi n d’emporter sa décision fermée, sauf les jours de forte chaleur et aux heures où l’on en 2007, avec une TVA à 5,5 %, et l’État consentait un cré- cun lève furtivement la tête en entrant — et bien vécue s’assombrit dès qu’il pleut. Il devient encore plus laid. Mais, bien que le fr oid — la diff érence est sensible au toucher. Galaxie menée à son terme, telle qu’elle était envisagée — ce qui me semblait jouable, car l’ensoleillement, le dou- fait le ménage, alors qu’autrefois on l’ouvrait librement aux dit d’impôt égal à 20 % du montant de la dépense.) Or, si en haut, est essentielle dans l’intérêt de cette architecture. voyant la hauteur des tours, la netteté de leurs façades, au moment où l’on vendait les appartements en cours ble panorama et le calme que ce lieu nous donnait l’avaient heures d’ouverture de la loge. Au code unique, qui avait une l’isolation est effi cace, elle ne présente un intérêt écono- laNew York hauteur, l’a soulignée, Paris voudrait-elle la gommer ? leur symétrie, le jeu de leur emplacement par rapport au Un village vertical de construction, sur la jaquette du dossier de chaque séduite —, je l’ai amenée voir un autre appartement en si large divulgation qu’on trouvait prudent de le changer mique collectif, et donc aussi individuel, qu’à la condition De ce point de vue, le projet de l’agence Herzog et de Meu- soleil, aux voies de communication et au bâti antérieur, je Est-ce angoissant d’habiter une tour ? Je n’ai jamais projet de vente. Le document daterait de 1972. vente à un étage presque aussi élevé d’une tour isolée de de temps à autre, on a substitué un Interphone, et puis on d’être généralisée, car on chauff e un immeuble en fonc- ron pour l’avenue Ernest-Renan, à la porte de Versailles, crois néanmoins qu’il y a une beauté intrinsèque des tours. éprouvé ce sentiment. La tour m’apparaît moins comme 2. Bien des renseignements proviennent des dossiers de l’Est parisien. On nous offr ait cinq pièces pour le prix de a remplacé les portes battantes, qui claquaient lorsqu’il y tion des besoins de ceux dont l’appartement est le moins saisme séduit. Ce muris triangulaire sante et fi liforme d’en (13 m d’épais- basLes images etles plus changeantes nous sont données par moinsune « machine à habiter » une que comme « un machine« village verti- l’Apur (notamment à habiter le rapport de Christian de» La Malène, trois place d’Italie, mais, au pied de l’immeuble, il n’y avait avait du vent et quelquefois se fr acassaient, par des portes bien isolé. En outre, un changement de fenêtres concerté, seur pour 180 m de hauteur) aux allures de pyramide aurait la nature. Chaque été, j’assiste à quelques orages avec le cal ». On connaît la plupart de ses voisins, au moins de vue. qui en 1975 entérinait le changement de politique pour que des parkings et le périphérique, dont on percevait le coulissantes, on a ainsi facilité la circulation des fauteuils peut-être accompagné d’autres mesures d’isolation du toit des usages multiples : des bureaux, un hôtel, un musée des sentiment d’être à l’abri, tout à la fois en retrait et en pre- Les ascenseurs ne sont pas souvent bondés. Comme par- la rénovation du XIIIe arrondissement) et du fonds de ronfl ement continu assourdi par les doubles fenêtres que roulants, des poussettes et des Caddies — empruntés à et des murs, éventuellement réalisé moyennant un em- langues du monde… mière ligne. L’impression de sécurité n’est pas due à la tout ailleurs, nos conversations demeurent des esquisses, l’Association pour le développement et l’aménagement bien vécuee en haut qu’un « village verticale » les vendeurs avaient toutes fermées. Champion les jours de grandes provisions. prunt collectif, serait moins onéreux. Il serait souhaitable Avant d’acheter dans le XIII , je m’étais documenté sur présence des paratonnerres. La vue lointaine, l’épaisseur des politesses avec leur part de maladresse répétitive. J’ai du XIII arrondissement (Ada 13) déposé aux archives À mes débuts au Monde — où j’étais correcteur —, lors- À l’origine, les architectes ont renoncé à faire commu- que les économies réalisées permettent de rembourser le fr ont de Seine. Voir la Seine de haut me paraissait un bel et les dimensions des baies vitrées font que je n’ai pas connu quelques habitants, certains sont devenus des amis. de la Cité de l’architecture et du patrimoine, 127, rue l’idéequ’à la classique question qu’une « où vis-tu ? », je répondais tour que niquer les tours avec les parkings. Cette précaution a l’emprunt. agrément, l’architecture intérieure me convenait, en re- l’impression de me trouver derrière une fenêtre, comme J’ai fait la connaissance de Monique le jour où, dans l’as- de Tolbiac, 75013 Paris). Ada 13 a un site : http://www. j’habitais une tour, on faisait parfois des allusions à la l’inconvénient pour les résidents de leur imposer un dé- Lorsque je lave mes vitres, mon regard embrasse une vanche l’emplacement, moins bien desservi par le métro, dans mon enfance. J’aurais le sentiment, paradoxal, d’être censeur, elle m’a emprunté un outil — son manteau rouge ada13.com. De nombreux livres m’ont donné à lire et Tour infernale du genre « tu n’as pas peur d’un incendie ? ». tour par le centre commercial pour accéder à leur auto- vue d’ensemble de l’ouest ou du sud de Paris dans laquelle m’a ôté tout regret qu’un tel achat fût au-dessus de nos un peu plus à côté du phénomène que sous lui. Regarder mettait en valeur l’éclat de son visage. Elle est partie en- à voir l’histoire de cet arrondissement. Le seul que je pAprès u le is11 Septembre, s e j’ai dentendu e v des e plaisanteries n i r sur mobile, mais elle évite les intrusions dans les résidences il cherche aussi des détails. Mon appartement s’inscrit moyens : le prix du mètre carré avoisinait 30 000 fr ancs au regarderParis sous un éclair, c’est assister Paris à un fl ash qui illumine la seigner la musique en Nouvelle-Calédonie ; à son retour, citerai sera celui de Simon Texier, Le 13e arrondis sement, les risques de crash d’un aéronef. Nous fûmes nombreux via les parkings. Puis l’Asiv a décidé de fermer la nuit dans un angle de la tour Rubis. Au sud, ce sont le centre temps où, place d’Italie, il n’atteignait pas 20 000 fr ancs. ville pour moi. elle a acheté un appartement dans la tour d’en face. Josée itinéraires d’his toire et d’architecture, publié par l’Action à voir s’écrouler la seconde tour sur nos écrans, à revoir certaines portes de la galerie marchande. Des coproprié- Pierre-Mendès-France de l’université Paris-I, les HLM des Au lieu d’arrêter le chantier et de généraliser cette an- Je m’informe du temps qu’il fait en ouvrant une fenêtre, m’a raconté la vie de sa mère, une Corse devenue cente- artistique de la Ville de Paris, en 2000. unces images piègeen boucle, incapables mortel de penser à autre chose. taires ont envisagé de faire poser deux portes avec Digi- Hautes-Formes, Ivry et Vitry, avec les cheminées du chauf- cienne hauteur maximale de 37 mètres 3, n’aurait-on pas sousalors que j’ai un capteurun de températureéclair externe, sur la naire. Elle lui a rendu l’hommage d’un récit que j’ai aimé. 3. La hauteur maximale de 37 mètres est imposée de nou- code sur le palier du double escalier extérieur — qui fage urbain, le vieil hôpital du Kremlin-Bicêtre et l’Institut dû poursuivre l’édifi cation d’un quartier dense avec des menuiserie d’une fenêtre. En fait, je vois le temps qu’il fait Patrick joue du jazz, j’ai plaisir à l’écouter. Paul m’a fait veau par le plan d’occupation des sols (POS) en 1975, Un sentiment de sécurité dessert la terrasse —, mais cette solution eût gêné les ré- Gustave-Roussy à Villejuif, après la percée du périphéri- immeubles tellement hauts qu’on les aurait appelés un plus que je ne m’en soucie. La vue est si dégagée à l’ouest, saisir le rôle d’un conseil syndical et m’a beaucoup appris maintenue ensuite dans le plan local d’urbanisme Par la suite, si quelqu’un avançait devant moi — pour sidents et leurs visiteurs. En outre, la terrasse étant une que, mais aussi les portiques lumineux du stade Charléty. temps sans sourire des gratte-ciel ? L’avenue d’Italie eût si lointaine, qu’il m’arrive de voir une ondée limitée à une sur l’histoire de la tour. Emmanuel m’a accompagné à (PLU), avec maintenant une possibilité d’accorder des rire, bien sûr — l’idée qu’une tour pouvait devenir un jour issue de secours pour la galerie marchande, elle doit res- À l’ouest, je vois le siège du Monde (même architecte que enfi n mérité sa belle dénomination, je me souviens d’une petite portion de ce paysage. Les phénomènes naturels Charléty en 2007… Mais j’ai connu bien d’autres per- dérogations, dans certaines zones, grâce à une délibé- un piège mortel, je me disais que ces bâtiments étaient ter accessible. les Hautes-Formes : Christian de Portzamparc), l’Obser- publicité qui la présentait dans le Monde, quand j’étais s’offr ent à nous avec force, sur un large pan de ciel, qu’il sonnes, je pense à Xenia, une jolie Colombienne qui exa- ration des 7 et 8 juillet 2008. rassurants. Ce sentiment procède avant tout de leur lourde Le centre commercial est parsemé de caméras de sur- vatoire, la Défense, la tour Montparnasse, la tour Eiff el, lycéen, comme « les Champs-Élysées du XXIe siècle »… s’agisse du brouillard qui eff ace la tour Eiff el et la tour minait pour la Banque mondiale la rentabilité de projets 4. Jean-Paul Sartre, « New York, ville coloniale », Situa- structure en béton : les tours de l’îlot Vandrezanne — une veillance. Une fi n d’après-midi, un adolescent entré sur le dôme des Invalides. Ce double point de vue m’a poussé Étais-je déjà séduit par ces immeubles en hauteur? Avec Montparnasse et qui voile pour moi la base des autres à destination de pays émergents. Je l’aidais à rédiger ses tions, III, Gallimard, 1949, p. 93-124, et en particulier moitié environ de la parcelle dé limitée par la rue Bobillot, ses rollers s’est fait intimer l’ordre de les enlever par une à acquérir ce refuge et, par la suite, à faire des eff orts pour New York, ville coloniale 4, Jean-Paul Sartre avait inscrit en tours de Galaxie, de la neige, des orages bien sûr, ou des rapports. p. 113-124. l’avenue d’Italie et la rue Vandrezanne —, certifi ait en 2002 voix caverneuse. Étonné, il obtempéra. Je me souviens aussi le conserver. Quelques amis m’ont soutenu à des moments moi le désir de voir cette ville. couchers de soleil sur la Défense et sur le mont Valérien. Les jeunes célibataires apprécient les tours. Dans la tour 5. Le Monde, 17 octobre 1972. l’Inspection générale des carrières, ont été construites « en d’avoir longé, un soir en rentrant du travail, une allée critiques. Sans eux, je n’écrirais pas ces lignes aujourd’hui. Italie XIII était un projet attirant : les tours auraient été Je regarde la nature à l’ouest plutôt qu’au sud, et je pense Rubis, qui comporte beaucoup de studettes et de studios, 6. Jacques Goulet, « Zoom », Roman, nº 19, Presses de la environnées d’espaces verts. Et ce n’était pas parce qu’on que l’est serait à cet égard la direction la plus intéressante, ils sont nombreux. Autrefois jusqu’à 21 heures, mainte- Renaissance, juin 1987. densifiItalie ait le quartier XIII qu’on était obligé était d’accroître démesu- avec en ligne d’horizon le bois de Vincennes et ses ro- nant jusqu’à 22 heures, en rentrant du travail ils peuvent 7. Patrick Besson, Tour Jade, Bartillat, 2003, p. 78. rément le trafi c automobile. La ligne de métro nº 7 longe chers factices. faire des courses au supermarché. Les amitiés de voisinage l’avenue d’Italie. On projetait une ligne de RER qui de la À 85 mètres au-dessus de la chaussée, un léger sentiment ne sont pas rares. Certains IGH ont une piscine et un sauna Né à Aurillac en 1948, Jacques Goulet vit à Paris. Après gare d’Austerlitz, via la place d’Italie, serait allée jusqu’à d’altitude pourrait nous donner l’illusion qu’on respire qui facilitent les premiers contacts : Super-Italie, le Péris- des études de philosophie et d’histoire, il a longtemps été Intrinsèque beauté des tours Rungisun et Orly.projet On aurait sans douteattirant ajouté par la suite un un air plus pur. S’il est vrai que je ne vois jamais la pollu- cope, Antoine et Cléopâtre… correcteur en presse quotidienne. Il projette de passer le tramway. tion comme il m’est arrivé de la découvrir de l’autoroute, Il est des détails qui sont loin d’être secondaires pour temps qui lui reste à lire et à écrire. Redessinant les trottoirs et la chaussée de l’avenue, on telle une nappe de gaz lourd, en m’approchant de l’agglo- les individus concernés. Les couloirs et les ascenseurs des a installé une piste cyclable dans chaque sens, en site propre mération, je ne me permets pas d’en tirer des conclusions. tours sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant, L’article « Intrinsèque beauté des tours » a été publié en « Les Paris iens veulent tout à la fois … sur la majeure partie du trajet. Ce trafi c était faible jusqu’à Un inconvénient m’a étonné par intermittences lorsque ensuite les portes et les couloirs intérieurs sont trop février 2009 dans la R e v u e d es D e u x M o n d es. Il est dispo- l’été 2007, où la circulation est devenue permanente de j’ai commencé à habiter l’appartement de mes rêves, ce étroits ; il revient alors à chacun d’adapter son lieu de vie. nible dans son intégralité sur le site web de la revue à 1 nuit comme de jour. Les obstacles à l’utilisation du vélo sont les siffl ements qu’on entend lorsqu’il y a de fortes Pour accéder à la terrasse des tours Rubis et Béryl, ces l’adresse : http://www.revuedesdeuxmondes.fr /archive/ Galaxie le leur offr e. » — la diffi culté de garer son vélo chez soi et l’impossibilité rafales de vent. La double orientation a l’avantage que, personnes n’ont d’autre voie que les ascenseurs du centre article.php?code=28114

Une histoire parisienne de la démocratie participative Photographies : Pierre et Alain Cimaz - Coll. Jacques Goulet - Fonds Ada 13 Un arrondissement marqué par la verticalité Le treizième est l’arrondissement parisien qui a le plus grand nombre d’immeubles de grande hauteur (IGH). Les années 1960 voient le début des constructions en hauteur dans le 13e, Photographie : J.-F. Einhorn - 1974 en rupture avec les règles antérieures, mais on ne s’aventure pas au-delà d’une vingtaine d’étages et de 70 mètres de haut. La tour Albert, premier « gratte-ciel » parisien date de 1961. Elle a été suivie par la tour Blanqui-­ Corvisart (1962) et par la tour Plein-Ciel (1969). Quelques tours et barres apparaissent sur les îlots des Deux-Moulins et des Alpes. Pendant la période 1970-1976, 41 permis sont accordés pour des IGH qui culmineront à 34 étages et à plus de cent mètres de haut (Super-Italie, 113 m). Sur le terrain de l’ancienne raffinerie de sucre Louis Say, sont réalisés une tour isolée (le Nouveau Monde) et le groupe de trois tours aux noms égyptiens (Chéops, Chéphren, Mykérinos). Sur le périmètre Italie • Quelques tours isolées sont construites :

Le Périscope (Maurice Novarina, 1969) et la tour de l’université Paris-1 Une démesure dévorante (affiche, 1974) (Michel Andrault et Pierre Parat, 1973) ; en 1975, les tours Super-Italie Les tours ont fait débat pour Ada 13 dès le départ : (Maurice Novarina), Chambord (Daniel Mikol) et Antoine-et-Cléopâtre les avis pour et contre se sont confrontés, notamment lors du débat mené en présence de Christian de Portzamparc (Michel Holley) sont les témoins rescapés d’opérations inachevées. en juin 2004 (ABC 13, nº 106, septembre 2004). • Les autres tours sont regroupées en bouquets : Ce type d’habitat a dans un premier temps séduit par l’offre de loge- ments à prix modéré et par son image de modernité. Ceux qui s’y sont Les Olympiades, sur une dalle à l’emplacement de la gare des Gobelins installés (10 % de la population du 13e) manifestent en général une 1 2 opinion plus favorable que ceux qui les regardent d’en bas. Les tours (6 tours de copropriété, 2 tours ILN , 3 barres HLM ), l’ensemble Mas- ont souvent été présentées comme un moyen de gagner de la place séna, sur les terrains de l’ancienne usine Panhard-et-Levassor (13 tours, au sol et comme un signe fort dans le paysage de Paris. Les critiques portent sur la banalité architecturale de la plupart 3 barres), le complexe Galaxie, place d’Italie (4 tours et 1 barre). des tours, sur leur aspect inhumain (les « cages à poules »), sur la coupure entre l’habitant et son quartier, sur la saturation des ré- Après le coup d’arrêt donné aux constructions en hauteur par le président seaux de transport, sur l’insécurité supposée (peur des incendies), Valéry Giscard d’Estaing en 1974, 28 tours auront été réalisées sur les sur le coût de construction et d’entretien des IGH. L’enjeu écolo- gique semble aujourd’hui dépassé pour les nouvelles tours, grâce 55 prévues pour l’opération Italie. L’opposition personnelle de Giscard aux performances techniques annoncées, mais il faut beaucoup d’énergie pour les bâtir. aux tours a compté mais plus encore les effets de la crise (renchérissement Pour Ada 13, le problème de la hauteur s’apprécie au cas par cas. du foncier et de l’énergie, incertitude économique). À Masséna-Brunesau, elle avait proposé un contre-projet valorisant le potentiel du site (possibilité de développement de transport mul­ De 1974 à nos jours, les hauteurs restent plafonnées à 37 m. Seule exception, timodal et d’activités de production). Confrontée à la décision de la Ville de reconstruire des tours, elle recommande la vigilance : les quatre tours de la BnF sont construites en 1995 dans le secteur Paris-Rive • Les tours doivent être bien insérées dans le contexte urbain et gauche. La Ville, plus récemment, a décidé de construire de nouvelles tours ouvertes sur le quartier ; • Elles doivent comporter, en pied d’immeuble, des équipements, en périphérie grâce à un assouplissement des règles de hauteur du PLU des services, des commerces de proximité (entre les étages – 3 et + 1) ; (maximum de 50 m pour les habitations et de 180 m pour les bureaux). Les • La desserte par les transports collectifs doit être satisfaisante. tours Duo de Jean Nouvel dans le quartier Masséna-Bruneseau sont Pour Ada 13, la question principale est : destinées à héberger des bureaux, alors que les tours des années 1970 étaient faut-il encore densifier Paris intra-muros ? destinées au logement. Le débat reste ouvert !

1. ILN : immeuble à loyer normal. 2. HLM : habitation à loyer modéré.

Une histoire parisienne de la démocratie participative La renaissance de la Bièvre à Paris Évocation his torique ou projet environnemental ? Pour certains, la renaissance de la Bièvre serait une reconquête de notre histoire, de l’arrivée des Gobelins à l’histoire ouvrière des mégissiers et des teinturiers. Pour d’autres, elle serait avant tout un apport de la nature dans la ville pour l’amélioration de la qualité de la vie, même avec des biefs artifi ciels, l’eau étant toujours un facteur d’agrément. La grande concertation de 2002 : le rêve devient projet En octobre 2002, une consultation publique rencontre un grand succès auprès des habitants des 5e et 13e arrondissements. Le projet prévoit un tracé symbolique en zone urbanisée et la résurgence de la rivière en trois points au niveau d’origine : le parc Kellermann, le square René-Le Gall et l’annexe du Muséum national d’histoire naturelle. Ailleurs, l’eau serait ache- minée par des conduites intégrées aux collecteurs existants, puis rejetée Simulation d’une Renaissance de la Bièvre. Installation réalisée par Abel Pautré côté ouest du square René-Le Gall dans la Seine. à l’occasion de la Fête des jardins des 22 et 23 septembre 2007.

Photographie : Daniel Friedman Condition formelle : l’eau doit être assainie et maîtrisée dans ses fl ux avant Le conseil de quartier Croulebarbe qui a activement participé aux d’entrer dans la capitale. C’est justement l’un des buts de l’action effi cace débats, a aussi proposé une solution intermédiaire visant à recréer dès maintenant le bief du square René-Le Gall avec de l’eau de la menée en amont par les 33 associations localisées sur tout le cours de la ville, une reconstitution qui offrirait en même temps aux habitants Bièvre et fédérées à l’initiative de Marc Ambroise-Rendu au sein de l’Union l’agrément d’un plan d’eau comme il en existe dans tous les grands espaces verts. Cette proposition, dont le coût serait pourtant modéré, renaissance de la Bièvre à laquelle Ada 13 participe. n’a pas été retenue par la Mairie de Paris. Elle est présidée aujourd’hui par Alain Cadiou ([email protected] ).

Les débats du conseil de Paris traduisent un large consen- sus des élus, toutes tendances politiques réunies : 2003 : la réalité est moins séduisante … pour les habitants, remettre au jour ce qui peut l’être… pour mieux vivre le présent serait un beau projet. Dès 2003, il apparaît que les travaux menés en amont pour séparer les eaux Conseil du 26/6/2000, Jean-Marie Le-Guen et Serge Blisko (Parti Socialiste) usées des eaux de la rivière ne permettront pas, avant plusieurs années, … des actions réalisées dans d’autres villes de France et du monde démontrent que ce rêve peut devenir réalité… C’est un beau projet. l’arrivée d’une eau de qualité suffi sante. Finalement, le coût du projet global Conseil des 8 et 9/7/2002, Jérôme Coumet (Parti Socialiste) … il faut se féliciter du lancement de ce projet paraît excessif, mais beaucoup pensent qu’il a été surévalué. qui présente un réel intérêt pour notre ville. Conseil des 8 et 9/7/2002, Karen Taïeb (Mouvement des citoyens) Seul est donc engagé en 2004 le parcours symbolique, conçu comme une … ce très beau projet. Conseil des 8 et 9/7/2002, Anne Le Srat (Les Verts) première étape qui, selon le conseil de Paris du 11 juillet 2005, « ne devra … nous pensons que la Bièvre à un rôle à jouer aujourd’hui. Conseil des 8 et 9/7/2002, Myriam Constantin (Parti Socialiste) pas être contradictoire avec la résurgence de la Bièvre sur plusieurs sites ». … la Bièvre c’était le passé, elle devient aujourd’hui l’avenir de Paris. Conseil du 9/12/2002, J. Coumet Aujourd’hui des plaques signalétiques et les fontaines « Salamandres de la La Bièvre est plus qu’un souvenir, c’est une grande idée… cela en vaut la peine et le coût… le volontarisme est parfois nécessaire. Bièvre » de Véronique Vaster composent ce parcours symbolique. Quand Conseil du 15/12/2003, J. Coumet Nous y sommes tellement favorables, à cette renaissance de la Bièvre. sera-t-il complété par quelques concrétisations de la rivière ? Conseil du 15/12/2003, Véronique Dubarry (Les Verts) … le groupe UMP soutient ce projet d’émergence de la Bièvre. Elle réapparaîtra bientôt à Gentilly, pour être dirigée ensuite au sud du C’est une initiative particulièrement intéressante. 13e arrondissement mais, hélas, « cachée » dans un déversoir souterrain, Conseil du 11/7/2005, Patrick Trémège (Union pour un Mouvement Populaire) Les habitants qui se sont exprimés lors de la concertation avant d’être évacuée dans la Seine. Quand la Ville de Paris prendra-t-elle sont eux aussi favorables en majorité au projet. Les réserves le relais des communes de l’amont où la Bièvre a été redécouverte en plu- portent le plus souvent sur le Muséum ou sur des problèmes techniques qui peuvent être réglés. sieurs endroits, à la satisfaction des riverains et des promeneurs ?

Une histoire parisienne de la démocratie participative La Métropole du Grand Paris 37 % de l’unité urbaine de Paris IAU île-de-France IAU (hors extension) VAL-D’OISE

Cergy

SEINE- SAINT-DENIS HAUTS- Bobigny Nanterre Paris DE- YVELINES

Versailles SEINE Un maillon fort : « le grand huit » Créteil On aura tourné autour du problème pendant quarante ans, mais VAL-DE-MARNE l’Île-de-France se dote enfin du grand réseau de transports col- lectifs pour irriguer la banlieue autour de Paris. Ce sera le Grand SEINE-ET-MARNE Paris Express, dont les premiers coups de pioche ont été donnés. À l’horizon 2027, la ligne 14 sera prolongée jusqu’à Orly et croi- sera la branche sud (ligne 15) qui passera à trois kilomètres de la ÉvÉ ry porte d’Italie.

Melun ESSONNE

Métropole du Grand Paris

Extension possible Société du Grand Paris - bdconseil-Ecedi - Juin 2014 © (communes limitrophes)

Limite de l’extension possible

Unité urbaine de Paris (Insee 2011)

Limites de départements 0 10 km Évry Préfecture

Sources : loi du 27 janvier 2014 de « Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles » dite Maptam ; IAU îdF. Des projets en débat… La Métropole du Grand Paris va rebattre les cartes La loi du 27 janvier 2014 de moderni- Devenir des Grands-Parisiens sans être les grands perdants… Les enjeux sation de l’action territoriale crée la sont de penser un nouveau développement à l’échelle européenne en y Métropole du Grand Paris. associant la société civile. Une mission de préfiguration est chargée de Le territoire concerné regroupe, pour mettre en place d’ici 2016 la future Métropole avec pour feuille de route : l’essentiel, les trois départements de “l’amélioration du cadre de vie des habitants, la réduction des la petite couronne et des communes inégalités entre les territoires et le développement d’un modèle limitrophes appartenant aux structu­ urbain, social et économique durable… res intercommunales existantes. ” Le tout sera géré par un nouvel Éta- Quel est l’intérêt des Parisiens dans ce deal, comment seront-ils représen- blissement public, Paris Métropole, tés ? Ne risquent-ils pas d’être des perdants dans les nouveaux équilibres qui aura toutes les compétences en entre Paris et la banlieue ? matière de développement et d’amé- Ada 13 veut être présente dans ce grand débat qui concernera tous les habi­ nagement. En 2016, demain. tants du treizième dans leur vie quotidienne : emploi, logement, transports, environnement, fiscalité…

Une histoire parisienne de la démocratie participative