UNIVERSITÉ D’ ECOLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DÉPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention d’un diplôme d’Ingénieur Agronome Option Eaux et Forêts

MEMBRES DU JURY Président : Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon Encadreur : Monsieur RASAMINDISA Alain Michel Examinateurs : Monsieur MONTAGNE Pierre Docteur RABEMANANJARA Zo Hasina

Soutenu par RASOANAIVO Mbolatsioritiana Manitrala Arlivah Promotion ampinga (2005 – 2010) Le 17 Juin 2010

UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO ECOLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DÉPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention d’un diplôme d’Ingénieur Agronome Option Eaux et Forêts

ETUDE DE L’EFFICACITÉ DE la TECHNIQUE DE CARBONISATION améliorée Cas des Communes Rurales de , d’ et de (Région )

Soutenu par RASOANAIVO Mbolatsioritiana Manitrala Arlivah Promotion ampinga (2005 – 2010) Le 17 Juin 2010

“Car l’Eternel Dieu est un soleil et un bouclier ; l’Eternel donne la grâce et la gloire … Heureux l’homme qui se confie en toi” Psaumes 84 :11a / 12b

“Fa Masoandro sy Ampinga Jehovah Andriamanitra ; fahasoavana sy voninahitra no homen’i Jehovah ... Sambatra izay olona matoky Anao” Salamo 84 :11a / 12b

PRÉSENTATION DU PROJET CARAMCODEC PROJET CARAMCODEC CARbonisation AMéliorée et COntrôle forestier DECentralisé à Improved Carbonization and decentralized forestry control in Madagascar Arina – Raitra Ifotoran’ny Aramaso (ARINA)

Financé par la Commission européenne, le projet CARAMCODEC (01 Janvier 2007 – 31 Mai 2009) a pour objectif de mettre en place les conditions d’une amélioration significative et pérenne de l’approvisionnement énergétique de la ville de et, dans un second temps, de l’ensemble des centres urbains malgaches à travers une stratégie nationale pour l'énergie domestique.

Le projet s’insère dans le processus de décentralisation de la gestion forestière de l’Etat vers les communautés de base (les VOI) en association avec les onze Communes du bassin d’approvisionnement de la ville de Mahajanga qui s’insère dans la Région Boeny.

Le projet a proposé deux grands axes opérationnels :

le renforcement des capacités des acteurs de la gestion décentralisée du bois-énergie ; le développement d’un cadre fiscal, économique et politique pour l’approvisionnement en énergie domestique des villes. Ces deux axes se sont traduits par des actions tant aux échelles locales et régionales, centrées sur la région du Boeny, qu’au niveau national. Dans la région Boeny, le projet CARAMCODEC a mené différentes actions de formation des acteurs auxquels l’Etat a confié la gestion des ressources de leurs terroirs, il s’agit notamment des charbonniers mais aussi des différents agents de contrôle des communes mais aussi de l’Etat (services forestiers notamment mais aussi agents de police et gendarmerie). L’enjeu majeur était de faciliter l’intégration des charbonniers dans le secteur formel par l’amélioration des leurs méthodes de carbonisation. Il est attendu que l’amélioration des capacités et la professionnalisation de ces différents acteurs apporte les conditions d’une gestion durable du bois-énergie dans les terroirs transférés. Dans ce cadre, le projet a mis en place et équipé deux plateformes permanentes de formation, situés à et Ambondromamy, Communes d’implantation des premiers contrats de transfert de gestion. Ces deux plateformes ont permis de centraliser toutes les formations CARAMCODEC et particulièrement celles de 414 charbonniers opérant au niveau des Communes ciblées par le projet.

Au niveau ces Communes, ce projet a permis de perfectionner le système de contrôle décentralisé des flux de bois-énergie autofinancé par un mécanisme de fiscalité adaptée impliquant les communes rurales et les agents de l’administration forestière.

Enfin, en se basant sur les acquis obtenus dans la Région Boeny, le projet CARAMCODEC a appuyé l’élaboration d’un cadre réglementaire rénové de production, transformation et commercialisation du charbon de bois préfigurant la mise en place d’une politique nationale d’approvisionnement en énergie domestique des grands centres urbains de Madagascar.

Le projet CARAMCODEC est coordonné par le CIRAD (France), et mené en collaboration avec le FOFIFA (Madagascar), l’Association PARTAGE (Madagascar) et le CRA-W (Belgique).

REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS

En préambule à ce mémoire, qu’il nous soit permis de rendre gloire à Dieu pour son don ineffable! Il nous a offert la santé, la force, l’intelligence et les moyens nécessaires à tout moment.

Ensuite, nous adressons nos vifs remerciements :  Au Professeur RASOARAHONA Jean, Directeur de l’École Supérieure des Sciences Agronomiques, qui a favorisé l’éducation à l’oisiveté ;  Au Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Enseignant-Chercheur et Chef de Département des Eaux et Forêts à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques, qui a tant veillé au bon déroulement de notre cursus et qui nous a fait l’honneur de présider le jury ;  A Monsieur RASAMINDISA Alain Michel, Chercheur en Technologie du bois au Département « Recherches Forestières et Piscicoles » du FOFIFA, pour ses cordiales directives et le temps qu’il a consacré à l’encadrement de ce travail ;  A Monsieur MONTAGNE Pierre, Chercheur en Agroéconomie au Département « Environnements et Sociétés » du CIRAD, qui, en tant que Chef du projet CARAMCODEC, s’est toujours montré à l’écoute et disponible tout au long de la réalisation de ce travail et a accepté de siéger parmi les membres du jury ;  Au Docteur RABEMANANJARA Zo Hasina, Enseignant-Chercheur au Département des Eaux et Forêts à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques, de nous avoir orienté à travers ses remarques et critiques.

Que soient également remerciés :  Le CIRAD, le FOFIFA et l’Association PARTAGE, de nous avoir accepté au sein de leurs équipes et pour leurs appuis logistiques et financiers ;  Tous les Enseignants à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques, particulièrement ceux au Département des Eaux et Forêts, pour les connaissances qu’ils nous ont prodiguées ;  Monsieur RANDRIANANTENAINA Jean Claude, Agent de liaison des VOI, pour son assistance et ses aides lors des travaux de terrain ;  Tous les habitants des Communes Rurales de Tsaramandroso, d’Ambondromamy et de Manerinerina, qui nous ont accueillis et ont acceptés de répondre à nos questions avec amabilité ;  Le personnel des centres de documentation visités, d’avoir facilité l’accès aux ouvrages utiles ;  La promotion ampinga, pour la convivialité et la fraternité dont elle a fait preuve ;  Ma famille et mes ami(e)s, de nous avoir soutenu et encouragé pour que ce travail aboutisse.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde gratitude ! Maniitrralla

RÉSUMÉ RÉSUMÉ

Le projet CARAMCODEC qui a été mis en œuvre dans la région Boeny a mené diverses actions en vue de pérenniser l’approvisionnement énergétique de la population urbaine ; entre autres la formation des charbonniers sur la technique de carbonisation améliorée. L’objectif de la présente étude est ainsi d’évaluer l’efficacité de cette technique améliorée par rapport à la méthode traditionnelle. Pour ce faire, une enquête par questionnaire portant sur la situation de l’activité de carbonisation a été réalisée auprès de 82 charbonniers dans les Communes Rurales de Tsaramandroso, d’Ambondromamy et de Manerinerina. Il en résulte que la production de charbon de bois est pratiquée surtout pour assurer les besoins immédiats des charbonniers en liquidité. Il est également constaté que 72% des charbonniers procèdent encore à la méthode traditionnelle de carbonisation. Particulièrement, les résultats des essais de carbonisations conduits auprès de 16 unités d’exploitation montrent que les rendements massique (19,72%) et volumique (0,118 t/m3) de la technique améliorée sont significativement plus élevés par rapport à la méthode traditionnelle (respectivement de 10,61% et 0,082 t/m3). Par conséquent, l’amélioration de la technique de carbonisation permet d’atténuer la déforestation en réduisant la superficie forestière exploitée de 44%. Cependant, en tenant compte de la productivité du travail, les résultats de ces deux méthodes de carbonisation ne présentent aucune différence significative. Ce constat est également valable en comparant la rentabilité du travail. En fait, la technique de carbonisation traditionnelle requiert très peu d’investissement en main d’œuvre (2,86 hj/st contre 3,55 hj/st). Dans ces conditions, c’est la technique de carbonisation traditionnelle qui se révèle mieux adaptée aux attentes des charbonniers bien qu’elle contribue activement à la destruction et à la réduction des ressources forestières. Au vu de ces résultats, afin d’optimiser l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée, il est fortement recommandé de réorganiser le mode de travail des charbonniers en les incitant à mener un travail d’équipe et à réaliser plusieurs cycles de carbonisation simultanément. Les charbons illégaux devraient être également soumis à des charges fiscales effectivement plus élevées que ceux qui suivent les normes techniques. Cela permet de maximiser la rentabilité du travail de la technique améliorée.

Mots-clés : Carbonisation, technique de carbonisation améliorée, charbon de bois, bois énergie, rendement, productivité, Boeny, Madagascar

ABSTRACT ABSTRACT

The CARAMCODEC project was carried out in Boeny Region through various activities to sustain energy supply for the urban population, including the training of coalmen on improved carbonization technique. The goal of the present study is to assess the efficiency of this improved technique compared with traditional method. To do that, an investigation based on questionnaire method aimed at analyzing the situation of carbonization activity was conducted with 82 coalmen at saramandroso, Ambondromamy and Manerinerina. It revealed that charcoal production is especially a current source of income. It is also observed that 72% of coalmen still use traditional method. Particularly, results on carbonization test undertaken on 16 exploitation units showed that mass yield (19,72%) and volume yield (0,118 t.m-3) of improved technique are significantly higher than those of traditional method (respectively about 10,61% and 0,082 t.m-3). Consequently, using improved carbonization method allows reducing deforestation by saving 44% of forest areas. However, with regard to labor productivity, there was no significant difference between both techniques of carbonization. This observation is also valid by comparing the labor profitability. In fact, traditional method doesn’t require very much labor (2,86 hj.st-1 against 3,55 hj.st-1). This technique seems to be in that case the best adapted on coalmen’s expectations even though it quickly contributes to the degradation of forest resources. These results imply that in order to increase the efficiency of improved carbonization technique, it’s advised to coalmen to carry out teamwork and at the same time several cycles of carbonization. In addition, increasing production costs of traditional carbonization technique appears necessary. Therefore, solutions are proposed to maximize taxes of illegal charcoal.

Key words: Carbonization, improved carbonization technique, charcoal, firewood, yield, productivity, Boeny, Madagascar

GLOSSAIRE GLOSSAIRE

 Agent de liaison : C’est un agent qui met en relation la communauté locale, la Commune et le Service chargé des Forêts, qui se sont impliqués dans la signature des contrats de transfert de gestion. Il assure également les appuis nécessaires aux communautés dans leur tâche de gestion de la production et de contrôle des flux après production. (Montagne et al., 2010)

 Amortissement : L’amortissement est la constatation comptable de la dépréciation d’un bien due à son usure ou à son obsolescence. Il existe trois types d’amortissement : linéaire, dégressif et dérogatoire. Mais pour le présent travail, le mode de calcul utilisé est l’amortissement linéaire qui considère des depréciations constantes de la valeur de ce bien (annuité constante).

 Bois énergie : Ce terme est utilisé pour désigner toutes les applications du bois en tant que combustible. Il est également appelé « combustible ligneux » (GFC, 2004). En général, il existe deux types de bois énergie : le bois de chauffe et le charbon de bois.

 Communauté de base (COBA ou CLB ou VOI) : Selon l’article 3 de la loi GELOSE n°96-025 relative à la gestion locale des ressources naturelles, la communauté de base est constituée par tout groupement volontaire d'individus unis par les mêmes intérêts et obéissant à des règles de vie commune. Elle regroupe selon le cas, les habitants d'un hameau, d'un village ou d'un groupe de villages. La communauté de base est dotée de la personnalité morale et fonctionne comme une ONG selon les réglementations en vigueur. L’intérêt des membres réside dans le fait qu’ils ont un droit d’accès aux ressources communautaires.

 Loi GELOSE (loi n° 96-025) : La loi GELOSE prévoit le transfert de gestion à la communauté locale de certaines ressources naturelles comprises dans la limite de son terroir. Ce contrat est issu d’une médiation entre le Service de l’Environnement et des Forêts, les autorités communales et la communauté concernée (Maldidier, 2000)  Polisin’Ala : Agent de contrôle au niveau de la communauté locale de base pour les zones GELOSE. Il assure le contrôle de l’ensemble de son terroir. Le Polisin’Ala est également appelé « Police de la forêt » (Montagne et al., 2010)

 Population parente : La population parente, appelée également population cible, population mère, est l’ensemble des références possédant les informations désirées quant aux objectifs de l’étude et sur lequel les observations sont effectuées.

 Stère (st) : Le stère (du grec stereos, solide) est une unité de mesure de volume qui est fréquemment utilisée pour le commerce du bois (de chauffage et d’industrie). De symbole « st », il équivaut à un 1 m3 apparent (1m x 1m x 1m), soit un empilement de rondins ou de quartier de bois d’un mètre de long dans un châssis délimitant un cube d’un mètre de côté. (Wikimédia Foundation2, 2010)

GLOSSAIRE

 Transfert de gestion : Le transfert de gestion une modalité de gestion des ressources naturelles qui vise à responsabiliser les communautés villageoises pour que les ressources de leur terroir soient exploitées et valorisées à leur profit. Cette forme de gestion intègre en même temps conservation et développement local dans la mesure où les communautés locales acquièrent des compétences et techniques rationnelles sur l’utilisation de la forêt tout en satisfaisant leurs besoins. (Cooke et al., 2007)

 Vaomieran’Ny Ala (VNA) : Le VNA est agent de contrôle communal. Il assure le contrôle des flux intercommunaux, l’application de la répartition des taxes, la mise en place du protocole intercommunal et les mesures d’accompagnement en matière de suivi des contrats de transfert de gestion. (Montagne et al., 2010)

ACRONYMES

ACRONYMES

BD : Base de Données BRISES : Banque de Ressources Interactives en Sciences Économiques et Sociales CARAMCODEC : CARbonisation AMéliorée et COntrôle forestier DÉCentralisé CED : Cellule Énergie Domestique CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

CO2 : Gaz carbonique CR : Commune Rurale CRA-W : Centre de Recherches Agronomiques – Wallon CT : Court Terme D : Diamètre DREF : Direction Régionale de l’Environnement et des Forêts FAO : Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) FOFIFA : FOibem-pirenena momba ny FIkarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny Ambanivohitra (Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural) FTM : Foiben-Taotsaritanin’i Madagasikara GELOSE : GEstion LOcale SEcurisée GESFORCOM : GEStion FOrestière COMunnale et COMunnautaire GFC : Groupement Français de la Combustion GM : Grand Modèle I : Taux de bois incuit MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche MAP : Madagascar Action Plan Mb : Masse de bois carbonisé Mc : Masse de charbon de bois MEF : Ministère de l’Environnement et des Forêts MEM : Ministère de l’Énergie et des Mines MT : Moyen Terme ONE : Office National pour l’Environnement P : Pluviométrie PARTAGE : PARticipation A la Gestion de l’Environnement PM : Petit Modèle Pw : Productivité du travail Qw : Quantité de travail Rm : Rendement massique

ACRONYMES

RN : Route Nationale Rv : Rendement volumique Rw : Rentabilité du travail SWOT : Strengths Weakness Opportunities Threats (Forces Faiblesses Opportunités Menaces) T : Température TCA : Technique de Carbonisation Améliorée TCT : Technique de Carbonisation Traditionnelle Vb : Volume de bois carbonisé VNA : Vaomieran’Ny Ala VOI : Vondron’Olona Ifotony (Communauté Locale de Base : CLB ou COBA)

TABLE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation du milieu d’étude ...... 4 Carte 2 : Écosystèmes naturels dans la zone étudiée en 2005 ...... 6 Carte 3 : Sites d’intervention du projet CARAMCODEC dans la Région Boeny ...... 11

LISTE DES CLICHÉS

Cliché 1 : Forêts brûlées...... 8 Cliché 2 : Exploitation illicite de charbon...... 8 Cliché 3 : Pesage à l’aide d’un dynamomètre ...... 15 Cliché 4 : Mesure à l’aide d’un mètre en rouleau ...... 15 Cliché 5 : Carbonisation du bois ...... 21 Cliché 6 : Charbon de bois ...... 21 Cliché 7 : Abattage (TCT)...... 25 Cliché 8 : Fosse (TCT)...... 25 Cliché 9 : Empilage (TCT) ...... 25 Cliché 10 : Abattage (TCA) ...... 25 Cliché 11 : Bois en tipis (TCA) ...... 25 Cliché 12 : Empilage (TCA)...... 25 Cliché 13 : Zone de carbonisation à Beronono ...... 31 Cliché 14 : Zone de carbonisation à Ambatoloaka...... 31 Cliché 15 : Exploitation de Ziziphus sp., mokonazy ...... 32 Cliché 16 : Exploitation d’Acacia nilotica, tsilombazaha ...... 32 Cliché 17 : Sacs PM de charbon de bois (16,5 kg)...... 35 Cliché 18 : Sacs GM de charbon de bois (37 kg)...... 35 Cliché 19 : Bois séché à quatre jours...... 37 Cliché 20 : Bois séché à trente jours...... 37 Cliché 21 : Portion de bois incuit (TCT)...... 40 Cliché 22 : Portion de bois incuit (TCA) ...... 40

TABLE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Températures et précipitations mensuelles dans la région Boeny (2004 - 2008) ...... 5 Figure 2 : Recensement des membres des VOI dans les sites étudiés ...... 7 Figure 3 : Démarche méthodologique adoptée ...... 20 Figure 4 : Graphe de la filière production de charbon de bois ...... 26 Figure 5 : Catégorisation des charbonniers selon la formation acquise...... 28 Figure 6 : Catégorisation des charbonniers selon l’importance de l’activité ...... 29 Figure 7 : Variation mensuelle de la proportion des charbonniers actifs...... 29 Figure 8 : Espèces utilisées pour la fabrication de charbon de bois ...... 31 Figure 9 : Rendement massique ...... 38 Figure 10 : Rendement volumique ...... 39 Figure 11 : Taux de bois incuit ...... 40 Figure 12 : Productivité du travail...... 41 Figure 13 : Rentabilité du travail ...... 42 Figure 14 : Comparaison du rendement massique de la TCA ...... 45

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Localisation générale des sites d’étude ...... 3 Tableau 2 : Indicateurs de vérification des hypothèses de travail ...... 12 Tableau 3 : Caractéristiques de l’échantillon de charbonniers enquêtés ...... 13 Tableau 4 : Caractéristiques des seize unités d’exploitations étudiées...... 14 Tableau 5 : Paramètres relevés pour les études quantitatives ...... 15 Tableau 6 : Densité du bois de Ziziphus sp. (mokonazy) ...... 15 Tableau 7 : Paramètres considérés pour les études qualitatives...... 16 Tableau 8 : Indicateurs analysés ...... 17 Tableau 9 : Caractéristiques des tests statistiques mis en œuvre ...... 18 Tableau 10 : Description des deux techniques de carbonisation ...... 24 Tableau 11 : Recensement des charbonniers au sein des VOI ...... 27 Tableau 12 : Catégorisation des charbonniers dans les trois sites étudiés ...... 27 Tableau 13 : Caractéristiques de la zone de carbonisation dans les trois sites ...... 30 Tableau 14 : Quantité de bois enfourné ...... 33 Tableau 15 : Proportion des tronçons de bois à carboniser en fonction de leur diamètre...... 34 Tableau 16 : Matériels utilisés pour la production de charbon de bois ...... 34 Tableau 17 : Nombre de jours de travail durant un cycle de carbonisation ...... 35 Tableau 18 : Durée des opérations à temps fixe ...... 36

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Tableau 19 : Corrélation entre la durée du séchage et celle de la carbonisation du bois ...... 36 Tableau 20 : Comparaison du rendement massique entre les deux techniques de carbonisation ...... 38 Tableau 21 : Corrélation entre le rendement massique, la durée de séchage et la surveillance ...... 39 Tableau 22 : Comparaison du rendement volumique entre les deux techniques de carbonisation ...... 39 Tableau 23 : Comparaison du taux de bois incuit entre les deux techniques de carbonisation ...... 40 Tableau 24 : Comparaison de la productivité du travail entre les deux techniques de carbonisation ... 41 Tableau 25 : Comparaison de la rentabilité du travail entre les deux techniques de carbonisation ...... 42 Tableau 26 : Structure des prix du charbon de bois ...... 42 Tableau 27 : Synthèse des résultats ...... 43 Tableau 28 : Superficie forestière épargnée annuellement ...... 46 Tableau 29 : Recettes fiscales additionnelles par tonne de bois carbonisé ...... 47 Tableau 30 : Effectif des charbonniers licites et illicites dans les trois VOI ...... 48 Tableau 31 : Comparaison du bénéfice des charbonniers licites et illicites ...... 49 Tableau 32 : Synthèse de l’analyse SWOT relative à la technique de carbonisation améliorée ...... 50 Tableau 33 : Cadre logique ...... 54

TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION...... 1

PARTIE I : PRÉSENTATION DU MILIEU D'ÉTUDE...... 3 I.1 Localisation générale ...... 3 I.1.1 Position géographique ...... 3 I.1.2 Situation administrative...... 3 I.1.3 Cadre institutionnel ...... 3 I.2 Milieu physique ...... 5 I.2.1 Climat ...... 5 I.2.2 Relief ...... 5 I.2.3 Morphopédologie ...... 6 I.2.4 Hydrographie ...... 6 I.3 Flore et végétation ...... 6 I.4 Milieu socio-économique ...... 7 I.4.1 Milieu humain ...... 7 I.4.2 Activités économiques ...... 7 I.4.3 Menaces et pressions sur les ressources forestières ...... 8 I.5 Conclusion partielle...... 8

PARTIE II : PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL...... 9 II.1 Problématique, objectifs et hypothèses...... 9 II.1.1 Problématique ...... 9 II.1.2 Objectifs de l’étude ...... 9 II.1.3 Hypothèses de travail ...... 10 II.2 Méthodologie de travail ...... 10 II.2.1 Investigations documentaires ...... 10 II.2.2 Travaux préliminaires...... 11 II.2.3 Collecte de données sur terrain ...... 12 II.2.4 Traitements et analyses des données ...... 16 II.2.5 Capitalisation des acquis ...... 18 II.2.6 Contraintes de l’étude...... 18

TABLE DES MATIÈRES

PARTIE III : GÉNÉRALITES SUR LA CARBONISATION...... 21 III.1 Quelques définitions ...... 21 III.1.1 Carbonisation ...... 21 III.1.2 Charbon de bois ...... 21 III.2 Rappel sur les processus de carbonisation ...... 21 III.2.1 Principales phases de carbonisation ...... 21 III.2.2 Modes opératoires de carbonisation ...... 22 III.2.3 Modes de tirage pour la carbonisation par combustion interne...... 22 III.3 Principaux facteurs agissant sur la carbonisation...... 23 III.3.1 Caractéristiques de la matière première ...... 23 III.3.2 Systèmes de carbonisation ...... 23 III.3.3 Conduite de l’opération de carbonisation ...... 23 III.4 Aperçu sur les techniques de carbonisation...... 23 III.5 Conclusion partielle...... 25

PARTIE IV : RÉSULTATS ET INTÉRPRETATIONS...... 26 IV.1 Situation actuelle de la production de charbon de bois...... 26 IV.1.1 Caractéristiques des producteurs de charbon de bois ...... 26 IV.1.2 Typologie fonctionnelle des charbonniers ...... 27 IV.1.3 Période de production de charbon de bois...... 29 IV.1.4 Caractéristiques de la zone de carbonisation ...... 30 IV.1.5 Espèces les plus exploitées ...... 31 IV.2 Caractéristiques des ressources d’exploitation ...... 33 IV.2.1 Matière première ...... 33 IV.2.2 Matériels de production ...... 34 IV.2.3 Main d’œuvre ...... 35 IV.2.4 Durée des opérations à temps fixe...... 36 IV.3 Résultats de la carbonisation ...... 38 IV.3.1 Rendement massique...... 38 IV.3.2 Rendement volumique...... 39 IV.3.3 Taux de bois incuit ...... 40 IV.3.4 Productivité du travail (en quantité)...... 41 IV.3.5 Rentabilité du travail ...... 41 IV.3.6 Synthèse des résultats ...... 43 IV.4 Conclusion partielle...... 43

TABLE DES MATIÈRES

PARTIE V : DISCUSSIONS...... 44 V.1 Discussions sur la méthodologie de travail ...... 44 V.1.1 Points forts de la méthodologie ...... 44 V.1.2 Points faibles de la méthodologie ...... 44 V.2 Discussions sur les résultats de l’étude ...... 45 V.2.1 Avantages de la technique de carbonisation améliorée ...... 45 V.2.2 Inconvénients de la technique de carbonisation améliorée ...... 47 V.2.3 Opportunités s’offrant à la technique de carbonisation améliorée...... 48 V.2.4 Menaces pour la technique de carbonisation améliorée ...... 48 V.2.5 Synthèse de l’analyse SWOT ...... 50

PARTIE VI : RECOMMANDATIONS...... 52 VI.1 Recommandations sur la méthodologie ...... 52 VI.2 Recommandations sur l’étude...... 52

CONCLUSION...... 56

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES...... 58

ANNEXES

INTRODUCTION

Dans les pays en voie de développement, le bois demeure la principale source d’énergie pour satisfaire les besoins domestiques des ménages. Plus de 80% de la population urbaine l’utilise sous forme de charbon de bois à Madagascar (Eco Consult et al., 2007). En effet, ce combustible présente de multiples avantages en comparaison avec le bois de chauffe : il est plus léger, facile à transporter et s’adapte mieux aux pratiques culinaires des malgaches, il dégage moins de fumée et son pouvoir calorifique est double de celui du bois enfourné. En outre, le charbon de bois coûte moins cher que les énergies de substitution telles que le gaz, le pétrole ou l’électricité qui nécessitent des dépenses de devises pour financer leur importation (Montagne et al., 2010). Puisque ces énergies de substitution ne sont pas accessibles au pouvoir d’achat de la population, l’utilisation du charbon de bois ne cessera d’augmenter d’année en année proportionnellement à l’accroissement démographique.

Particulièrement pour le cas de la Région Boeny, au Nord-Ouest de l’île, la demande en charbon de bois des villes a été estimée à 20 000 t en 2007 alors qu’elle était seulement de 15 000 t en 1999 (Rasamindisa et al., 2010), la consommation journalière étant de 300g/personne (Enquête du MEM, 2009). Cette situation incite de nombreux paysans à exploiter davantage les ressources forestières ligneuses dans leur entourage pour satisfaire les besoins inéluctables de la population, ce qui intensifie les prélèvements de produits ligneux. A cet effet, bien que la production de charbon de bois ne soit pas la principale cause de la dégradation des forêts, elle contribue considérablement à la déforestation dans la région Boeny qui va au rythme de 0,40% par an (MEF, 2008). Pourtant, ce phénomène engendre de graves conséquences sur l’environnement, à ne citer que les perturbations climatiques qui deviennent actuellement un problème d’envergure mondiale.

Compte tenu de ces contextes, l’Etat malgache s’est engagé à atténuer le processus de dégradation des ressources naturelles (défi n°2 de l’Engagement 7 du MAP) tout en assurant l’approvisionnement d’énergie adéquat, à coût abordable et compétitif (défi n°4 de l’Engagement 2 du MAP). Ces engagements ont été également mis en valeur par les politiques sectorielles concernées, entre autres, la politique énergétique qui prévoit d’améliorer l’exploitation, la transformation, l’utilisation et le commerce du bois énergie (MEM, 2003) et la politique forestière qui convoite de gérer rationnellement l’exploitation des ressources forestières (MEF, 2001). Tout cela a suscité l’émergence de nombreuses recherches sur les procédés de fabrication de charbon de bois. Ces recherches ont conduit soit à de nouvelles technologies nécessitant des investissements de haut niveau qui ne sont pas souvent à la portée des charbonniers pauvres, soit à des modifications simples des pratiques empiriques.

C’est dans cette optique que la technique de carbonisation améliorée a été vulgarisée dans la région Boeny dans le cadre du projet CARAMCODEC (Janvier 2007 – Mai 2009). Ce projet a été mis en œuvre par le CIRAD en collaboration avec le FOFIFA, l’Association PARTAGE et le CRA-W, avec le soutien de la commission européenne. Il s’insère dans le processus de transfert de gestion des ressources naturelles vers 18 communautés de base, selon la loi GELOSE. Des formations théoriques

1

INTRODUCTION et pratiques ont été accordées à 414 producteurs membres de ces communautés, de Septembre à Décembre 2007 et en Mai 2008 (Rasamindisa et al., 2010). Il leur a été chargé par la suite de transférer les connaissances et les expériences acquises durant ces formations aux autres charbonniers au sein de leur site respectif.

Plusieurs études ont déjà évoqué que la technique de carbonisation améliorée permet d’obtenir un rendement massique plus élevé par rapport aux fours traditionnels, de l’ordre de 20% contre 10% (FOFIFA, 2010). En considérant ce paramètre, tous les producteurs de charbon de bois oeuvrant dans les zones d’intervention du projet devraient l’adopter. D’ailleurs, cette condition est préscrite dans le contrat de transfert de gestion. Toutefois, selon les enquêtes menées en 2008, même les charbonniers formés ne pratiquent pas cette technique améliorée dans son integralité, le niveau d’application était de 68% environ (Razanakoto, 2008). En fait, à cette époque, les charbonniers manquaient encore d’expériences pratiques car l’Etat avait interdit provisoirement toute forme d’exploitation forestière à Madagascar. Ils n’ont pu appliquer la technique de carbonisation qui leur a été enseignée qu’à partir du mois d’Octobre 2008 ; période à partir de laquelle les autorisations d’exploitation ont été délivrées. Cependant, même si la majorité des producteurs maîtrisent actuellement la technique améliorée à un niveau suffisant, il est constaté que certains d’entre eux utilisent encore la méthode traditionnelle pour fabriquer du charbon de bois. Ce qui signifie que le rendement massique ne constitue pas le seul facteur qui motive les charbonniers à suivre les procédés améliorées de carbonisation. La question qui se pose alors est : « Est-ce que la technique de carbonisation améliorée est plus efficace que la technique traditionnelle ? ». Face à cette problématique, les deux hypothèses suivantes ont été avancées. La première précise que « la durée élevée du cycle de carbonisation restreint l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée ». Par ailleurs, la seconde hypothèse stipule que « les avantages tirés des deux techniques de carbonisation sont identiques ».

Ainsi, le présent travail porte notamment sur l’analyse de quelques paramètres pouvant influencer l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée par rapport à celle traditionnelle. Sur ce, il est structuré globalement en six parties : la première partie consiste en la présentation succincte du milieu d’étude, la deuxième décrit la problématique et la méthodologie de travail adoptée et la troisième partie expose quelques généralités sur la carbonisation. Les résultats et interprétations font suite à ces généralités. Puis, des discussions et des recommandations sur la méthodologie et les résultats précèdent la conclusion qui est d’ailleurs la dernière partie.

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Partie I: PRÉSENTATION DU MILIEU D’ETUDE

Cette partie relate les caractéristiques des facteurs physiques et biotiques de la zone étudiée. Elle permettra de mettre en évidence les potentialités ainsi que les contraintes offertes par le milieu naturel en relation avec les actions anthropiques. I.1 LOCALISATION GÉNÉRALE

I.1.1 Position géographique

L’étude a été réalisée dans les Communes Rurales de Tsaramandroso, Ambondromamy et Manerinerina, au Nord-ouest de Madagascar. Plus précisément, elle a été effectuée au niveau des sites d’Ambatoloaka, Beronono et Bedoa. Par rapport à la ville de Mahajanga, Ambatoloaka est repéré à

143 km environ suivant la RN4 qui relie cette ville à Antananarivo, Beronono se trouve à 185 km et

Manerinerina est localisé à 186 km suivant la RN6 conduisant à Antsiranana. (cf. carte 1)

I.1.2 Situation administrative

Ambatoloaka et Beronono constituent des Fokontany appartenant respectivement aux CR de Tsaramandroso et d’Ambondromamy. Quant à Bedoa, il s’agit d’un hameau dans le Fokontany de Tsinjorano, CR de Manerinerina. Ces trois Communes sont inscrites dans le District d’Ambato-Boeny de la Région Boeny. Elles sont limitées au Nord-ouest par le District de , au Nord-est par le District de (Région Sofia), au Sud par la CR d’, à l’Est par la CR de Sarobaratra (District de Tsaratanàna) et à l’Ouest par la CR d’.

I.1.3 Cadre institutionnel

Les trois sites étudiés font partie des zones d’action du projet CARAMCODEC, dans lesquelles les contrats de transfert de gestion ont été mis en place au bénéfice des communautés locales nommées MAMELONARIVO (Ambatoloaka), TONGA SOA (Beronono) et LOVASOA (Bedoa). Chaque VOI abrite en son sein une association qui rassemble les producteurs de charbon de bois.

Tableau 1 : Localisation générale des sites d’étude SITES AMBATOLOAKA BERONONO BEDOA POSITION GÉOGRAPHIQUE Longitude Est 47° 02’ 00’’- 47° 03’ 04’’ 47° 09’ 07’’- 47° 13’ 25’’ 47° 14’ 24’’- 47° 16’ 24’’ Latitude Sud 16° 19’ 73’’ -16° 20’ 13’’ 16° 16’ 10’’-16° 20’ 28’’ 16° 17’ 11’’-16° 18’ 11’’ SITUATION ADMINISTRATIVE CR Tsaramandroso Ambondromamy Manerinerina Fokontany Ambatoloaka Beronono Tsinjorano CADRE INSTITUTIONNEL Superficie 2 150 ha 4 339 ha 1 800 ha VOI MAMELONARIVO TONGA SOA LOVASOA Association TSIRESY FANAVOTANA FANAMBINANTSOA Sources : Projet GESFORCOM 1, 2 et 3, 2009 3

PARTIE I : PRÉSENTATION DU MILIEU D’ETUDE

Carte 1 : Localisation du milieu d’étude (Source : Adaptée de Projet GESFORCOM4, 2009)

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PARTIE I : PRÉSENTATION DU MILIEU D’ETUDE

I.2 MILIEU PHYSIQUE Les trois zones jouissent des mêmes conditions physiques qui caractérisent la région Boeny. Celles-ci seront alors représentées de manière globale.

I.2.1 Climat

Le milieu étudié présente un climat de type tropical à saisons contrastées où la chaleur est une constante. D’après les données de la station météorologique de Mahajanga entre 2004 et 2008, la température moyenne est de 27,2 °C avec un minima de 25 °C en Juillet et un maxima de 28,5 °C en Novembre. La moyenne annuelle des précipitations est de 1 448,5 mm réparties différemment sur 77 jours. Le pic de pluviométrie est observé en mois de Janvier tandis que la période la plus sèche se situe en Juin (cf. figure 1). Par ailleurs, les vents sont modérés toute l’année, avec une vitesse de 9 à 16 km par heure. Deux types de vents y dominent : l’Alizé du Sud-est au cours des périodes de pluie et la Mousson venant du Nord-ouest.

Station: Mahajanga T ( C) P (mm) 250 500 225 450 200 400 175 350 150 300 Température 125 250 Précipitation (mm) 100 200 75 150 Source: Service de la 50 100 Météorologie 25 50 Ampandrianomby, 2010 0 0 J A S O N D J F M A M J Mois

Figure 1 : Températures et précipitations mensuelles dans la région Boeny (2004 - 2008)

D’après cette figure, le climat est caractérisé par l’alternance de deux saisons bien distinctes :

une saison pluvieuse ou « Asara » de cinq mois qui s’étale de Novembre à Mars, pendant laquelle la moyenne des précipitations mensuelles dépasse le double de celle des températures ; une saison sèche de sept mois, d’Avril à Octobre, caractérisée par une très faible précipitation.

I.2.2 Relief

Concernant le relief, il est constitué d’une succession de collines à pente douce et de bas-fonds, de bas plateaux, de vastes plaines et de zones de baiboho dans certains endroits. Il s’agit d’une zone de faible altitude n’excèdant pas 300 m.

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PARTIE I : PRÉSENTATION DU MILIEU D’ETUDE

I.2.3 Morphopédologie

La longue saison sèche offre à la région des sols d’origine ferrugineuse (MAEP, 2003). Selon le modelé topographique, les sols peuvent être classés comme suit :

les sols latéritiques rouges des tanety, à texture argilo-limoneux et à structure polyédrique ; les sols hydromorphes des plaines et des bas plateaux, à texture argileuse et de couleur brun jaune ; les sols hydromorphes à caractère vertique des bas-fonds, de couleur noir ; les baiboho qui se trouvent sur les bourrelets de chaque berge des grands fleuves, caractérisée par leur texture limoneuse avec une structure lamellaire.

I.2.4 Hydrographie

Ambatoloaka, Beronono et Bedoa Tsinjorano sont parcourues par de petits affluents qui sont alimentés par les grands fleuves dans la région Boeny dont Kamoro et Mahajamba (Région Boeny, 2005). Toutefois, les lits de nombreux cours d’eau sont taris pendant la période sèche. I.3 FLORE ET VÉGÉTATION Les sites d’étude sont situés dans la région sous le vent de la partie occidentale de l’île. Par conséquent, la principale formation forestière y rencontrée est la forêt dense sèche semi-décidue. Il s’agit d’une formation ouverte caractérisée par sa structure assez simple. Les arbres dépassent rarement 30 m. La diversité floristique y est très réduite, toutefois, cette formation est réputée d’essences de valeur comme Dalbergia sp. (manary) et Bridelia perbileana (kitata).

La dégradation des forêts denses sèches conduit rapidement aux formations secondaires suivantes : les savanes herbeuses à base de Heteropogon contortus (danga) et Hyparrhenia ruffa (ahimoso), les savanes à Bismarckia nobilis (satrana) ainsi que les savanes arbustives et arborées à dominance de Ziziphus sp. (mokonazy). Ces dernières présentent un potentiel intéressant pour l’approvisionnement de la ville de Mahajanga en charbon de bois.

Carte 2 : Écosystèmes naturels dans la zone étudiée en 2005 (Source : Adaptée de l’ONE, 2008)

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PARTIE I : PRÉSENTATION DU MILIEU D’ETUDE

I.4 MILIEU SOCIO-ÉCONOMIQUE

I.4.1 Milieu humain

Les Communes Rurales de Tsaramandroso, Ambondromamy et Beronono s’étendent sur 907 km² et abritaient environ 29 333 habitants en 2007. Tsaramandroso est quatre fois moins peuplée que les deux autres Communes avec une densité moyenne de 12,46 habitants/km² (projet GESFORCOM4, 2009). Le taux de croissance annuel de la population est de 3,1% (Région Boeny, 2005) et la taille du ménage est estimée à quatre individus dont 51% sont des actifs (Razanakoto, 2008).

Particulièrement, les trois VOI étudiés renferment au total 445 membres (âgés de plus de 18 ans) dont 195 individus sont des adhérents à l’association des charbonniers. Les producteurs de charbon de bois recensés au sein des VOI d’Ambatoloaka, à Beronono et à Bedoa sont respectivement de 50, 89 et 56 individus.

Effectif des charbonniers 200 175 146 150 120 Membres des CLB 100 89 Producteurs de charbon de bois 50 56 50

0 Source: Auteur, 2010 Ambatoloaka Beronono Bedoa

Figure 2 : Recensement des membres des VOI dans les sites étudiés

Par ailleurs, la population est formée d’une société multiethnique à cause de l’affluence de nouveaux migrants venant surtout du Sud et du Sud-est de Madagascar. Ces immigrants quittent leurs régions d’origine pour la recherche de terres fertiles et de sources de revenus plus prometteuses. Les ethnies les plus dominantes sont les Sakalava, Tsimihety et Antandroy.

I.4.2 Activités économiques

Grâce aux conditions naturelles du milieu, la zone étudiée a une vocation typiquement agricole basée essentiellement sur la riziculture. La culture rizicole s’opère annuellement à trois saisons : le « vary asara » de Décembre à Avril pendant la saison de pluies, le « vary atriatry » d’Avril à Juillet et le « vary jeby » de Juillet à Octobre. Les autres spéculations les plus pratiquées sont le manioc, le maïs, le haricot, la patate douce, les cultures fruitières sauvages (anacardier, bananier, tamarinier, jujubier, manguier) et les cultures de rente comme la canne à sucre, l’arachide et le tabac.

En matière d’élevage, la boviculture prédomine car elle constitue à la fois une source de force de travail et un prestige social. Viennent ensuite l’élevage d’ovins, de caprins, d’espèces avicoles et l’apiculture qui est purement une activité de subsistance. 7

PARTIE I : PRÉSENTATION DU MILIEU D’ETUDE

L’exploitation forestière prend également une part importante dans les activités de la population. Les villageois exploitent les produits ligneux sous plusieurs formes selon les espèces : les bois d’œuvre, les bois de construction et surtout le charbon de bois. Il est à noter que la proportion d’immigrés dans le métier de charbonnage est nettement élevée (projet GESFORCOM4, 2009) étant donné que ces gens n’ont pas assez de terres pour cultiver. Pour les produits non ligneux, les activités sont dominées par la collecte de fibres de raphia.

I.4.3 Menaces et pressions sur les ressources forestières

Les principales menaces et pressions qui pèsent sur les ressources forestières sont d’origine anthropique. Elles se traduisent par la coupe à outrance de bois en vue de la fabrication de charbon, l’exploitation irrationnelle et souvent illicite de bois de valeur et de raphias, le défrichement ainsi que les feux de forêts au profit des pâturages ou des zones de cultures. Toutes ces activités touchent même les zones protégées dans chaque site. Par conséquent, elles méritent d’être contrôlées afin d’éviter la détérioration de ces ressources.

Cliché 1 : Forêts brûlées Cliché 2 : Exploitation illicite de charbon (Source : Auteur, 2009) (Source : Auteur, 2009)

I.5 CONCLUSION PARTIELLE Bref, les sites d’Ambatoloaka, de Beronono et de Bedoa bénéficient des caractéristiques physiques et biologiques de la partie occidentale de Madagascar. Celles-ci offrent les conditions favorables à l’agriculture, mais également aux activités d’exploitation forestière comme la fabrication de charbon de bois.

Tous les paramètres décrits précédemment dont le milieu physique, le milieu biologique et le milieu socio-économique, ont des influences sur l’activité de carbonisation, tant sur le mode d’exploitation, le procédé de fabrication, la conduite de la réaction, voire même sur la commercialisation du produit.

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

II.1 PROBLÉMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES

II.1.1 Problématique

Le rendement habituel de la carbonisation traditionnelle varie de 8 à 12% (Rasamindisa et al., 2010). Avec un tel rendement, cette activité entraîne un gaspillage énorme de bois et un fort déboisement. Par contre, l’application de la technique améliorée doublerait le rendement à la carbonisation des fours traditionnels et contribuerait à la réduction de moitié des surfaces de forêts coupées pour la fabrication de charbon de bois (projet CARAMCODEC, 2009). Elle permet également d’améliorer la qualité du produit obtenu.

En suivant cette logique, les charbonniers devraient l’apprécier davantage au détriment de la pratique traditionnelle de carbonisation. Cependant, il paraît que le niveau d’application de la méthode traditionnelle est encore élevé. De plus, la technique de fabrication de charbon de bois qui a été enseignée n’est pas appliquée dans son intégralité (Razanakoto, 2008). En réalité, les conditions qui incitent les charbonniers à l’adopter reposent sur de nombreux facteurs en plus de ceux qui ont été déjà analysés comme le rendement massique et les paramètres socio-économiques (niveau d’expérience des charbonnniers). La durabilité de la technique de carbonisation améliorée se base alors sur sa capacité à répondre à la fois aux attentes des producteurs de charbon de bois, qui sont les principaux bénéficiaires, et des autres acteurs impliqués dans cette activité, tant au niveau local, régional, national voire même international.

A cet effet, une étude plus approfondie et plus concrète sur l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée s’avère nécessaire. La présente étude se doit ainsi de répondre à la question suivante : « Est-ce que la technique de carbonisation améliorée est plus efficace que la technique traditionnelle ? ».

II.1.2 Objectifs de l’étude

En général, ce travail qui consiste à étudier l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée en vue de développer les actions stratégiques à mettre en œuvre en sa faveur.

Les objectifs spécifiques y afférents sont les suivants :

 Identifier et caractériser les procédés de carbonisation adoptés par les charbonniers ;  Évaluer les résultats de la carbonisation avec la technique améliorée et les comparer avec ceux de la pratique traditionnelle ;  Mettre en évidence les points forts et les points faibles de la technique de carbonisation améliorée ;  Établir les actions stratégiques devant améliorer l’efficacité de cette technique améliorée.

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

II.1.3 Hypothèses de travail

Deux hypothèses ont été émises compte tenu de la problématique et des objectifs assignés :

 PREMIÈRE HYPOTHÈSE (H1) : La durée élevée du cycle de carbonisation restreint l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée

Avec la technique améliorée, quelques perfectionnements ont été apportés aux procédés à suivre pour fabriquer du charbon de bois. Il se peut que leur réalisation demande du travail supplémentaire, ce qui pourrait nuire à son efficacité.

 SECONDE HYPOTHÈSE (H2) : Les avantages tirés des deux techniques de carbonisation sont identiques

La quantité de charbon de bois obtenu augmente en adoptant la technique de carbonisation améliorée. Toutefois, en admettant que les facteurs de production utilisés comme le travail et le capital investis ont augmenté, il est probable que cette technique génère les mêmes résultats par rapport à la méthode de carbonisation traditionnelle.

II.2 MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL La méthodologie est une démarche systématique qui permet de décomposer le thème d'étude en tâches simples et de faciliter la comparaison de l'étude avec d'autres études similaires (Wikimédia Foundation1, 2009). Pour le présent travail, la démarche méthodologique qui a été adoptée suit quatre phases bien distinctes mais pourtant complémentaires : la phase préliminaire, la phase de collecte de données, la phase de traitement et d’analyse des données et la phase de rédaction.

II.2.1 Investigations documentaires

La documentation constitue la base fondamentale d’une recherche scientifique. Elle a été focalisée essentiellement sur les conditions naturelles et les aspects socio-économiques du milieu d’étude, les conditions-cadres de l’exploitation de charbon de bois, les techniques de carbonisation et les méthodes d’évaluation de la production.

Cette méthode a été effectuée tout au long des quatre phases méthodologiques : Réalisées avant les descentes sur terrain, les recherches bibliographiques et webiographiques ont permis de rassembler les données de référence pour orienter la problématique et les hypothèses de travail, choisir les sites à visiter et élaborer les différents outils de collecte de données. Plusieurs documents ont été également consultés auprès des services administratifs locaux. Certaines données résultant de la documentation ont été confrontées aux résultats obtenus et d’autres ont servi d’argumentaire.

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

II.2.2 Travaux préliminaires

II.2.2.1 Choix des zones d’étude

Les 414 charbonniers qui ont reçu des formations à la technique de carbonisation améliorée se répartissent au niveau d’une vingtaine de VOI dans onze Communes Rurales dans la Région Boeny qui sont Ambalakida, , Marovoay CR, , Ambondromamy, Manerinerina, Tsaramandroso, Andranomamy et Sarobaratra (cf. carte 3).

Carte 3 : Sites d’intervention du projet CARAMCODEC dans la Région Boeny (Source : Projet CARAMCODEC, 2009)

Vu la similitude des contextes existants dans ces zones, d’une part, et pour pouvoir mener des études plus approfondies, d’autre part, trois sites seulement ont été considérés : Ambatoloaka, Beronono et Bedoa. Suite aux études bibliographiques, aux entretiens et aux pré-enquêtes, ces sites se sont avérés plus représentatifs pour les raisons suivantes :

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

ils figurent parmi les zones qui approvisionnent la ville de Mahajanga en charbon de bois ; les ressources forestières gérées par les VOI concernés sont soumises fortement à l’exploitation pour la production de charbon de bois ; le mode de production de charbon de bois dans la région se résumerait à celui des trois sites : beaucoup de fours améliorés ont été observés à Bedoa contrairement à ce qui a été remarqué dans le site de Beronono où les charbonniers adoptent surtout la technique traditionnelle, tandis que les producteurs à Ambatoloaka utilisent à la fois les deux techniques ; Ambatoloaka, Beronono et Bedoa ne sont pas assez éloignés, ce qui diminue les temps de déplacement sur terrain et facilite le suivi des activités.

II.2.2.2 Choix des indicateurs de vérification

Il est à rappeler que deux hypothèses ont été formulées pour expliciter le comportement des charbonniers. A cet effet, les indicateurs suivants ont été retenus pour les vérifier concrètement.

Tableau 2 : Indicateurs de vérification des hypothèses de travail HYPOTHÈSES VARIABLES INDICATEURS DE VÉRIFICATION

H1 : La durée élevée du Variable expliquée : Rendements de la carbonisation, productivité du cycle de carbonisation Efficacité de la travail, bénéfice restreint l’efficacité de technique de la technique de carbonisation carbonisation améliorée Variable explicative : Durée de chaque opération, quantité de travail Durée du cycle

H2 : Les avantages tirés Variable expliquée : Mode opérationnel de fabrication de charbon : des deux techniques de Technique de caractéristiques du bois exploité, exploitation et carbonisation sont carbonisation préparation du bois, types de four, mode de identiques chargement du four, conduite de la carbonisation Variable explicative : Gain en rendement, productivité et bénéfice Avantages Source : Auteur, 2010

II.2.2.3 Organisation des travaux de terrain

Les activités à effectuer sur terrain et les outils nécessaires ont été organisés au préalable. Il s’agit notamment du calendrier de travail, du questionnaire d’enquête, des questions guides, de la grille d’observation, de la check-list des matériels indispensables et celle des documents à consulter auprès des services locaux.

II.2.3 Collecte de données sur terrain

Toutes les informations indispensables sur terrain ont été récoltées par le biais des études socio- économiques (enquêtes, entretiens, observations), des études techniques de carbonisation et de la documentation.

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

II.2.3.1 Études socio-économiques

Enquête par questionnaire auprès des charbonniers

Une enquête par questionnaire a été menée auprès d’un échantillon de charbonniers choisis aléatoirement. Cette méthode avait pour objectif d’avoir un aperçu général sur l’importance économique de l’activité de carbonisation (activité principale ou secondaire), la technique pratiquée par les charbonniers (technique traditionnelle ou améliorée) et le fonctionnement de la production de charbon de bois, entre autres les acteurs de la filière, les ressources forestières exploitées, le calendrier de travail, les intrants utilisés et les résultats de la carbonisation.

Il est à noter que le questionnaire utilisé (cf. annexe 11) a été testé préalablement auprès de sept charbonniers pour évaluer sa pertinence.

Tableau 3 : Caractéristiques de l’échantillon de charbonniers enquêtés POPULATION PARENTE ECHANTILLON SITES Total Formés Total Formés Taux Ambatoloaka 50 (26%) 25 22 8 27% Beronono 89 (46%) 17 49 8 60% Bedoa 56 (28%) 9 11 5 13% TOTAL/MOYENNE 195 (100%) 51 82 21 42 % Source : Auteur, 2010

Au total, 82 charbonniers ont été enquêtés dans les trois sites soit un taux d’échantillonnage de 42 %. Parmi eux, 21 individus ont bénéficié des formations sur la technique de carbonisation améliorée. La taille de l’échantillon varie d’une zone à une autre : Environ la moitié des charbonniers d’Ambatoloaka et de Beronono ont été enquêtés. Mais dans le site de Bedoa, les producteurs enquêtés ne sont qu’au nombre de 11 individus, soit 20% de leur effectif total. En effet, la durée des descentes dans cette zone était plus courte que celle dans les deux autres sites (Ambatoloaka et Beronono). Pourtant, au cours de cette période, plusieurs charbonniers ont assisté à une cérémonie dans un village voisin et n’étaient pas disponibles de ce fait pour les enquêtes.

Entretien formel semi-directif

Sur la base de questions guides, des entretiens formels ont été réalisés avec les personnes ressources au niveau local : l’agent de liaison des VOI, le président de chaque VOI, le président de l’association des charbonniers et quelques charbonniers (cf. annexes 12 à 14). Cette méthode visait à connaître les caractéristiques des terroirs gérés par les VOI dont les zones de production de charbon, l’organisation de l’exploitation et de la production de charbon de bois, les autres activités pratiquées par les charbonniers ainsi que leur point de vue sur les techniques de carbonisation qui leur conviennent. L’entretien complètait également les informations issues de l’enquête par questionnaire.

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

Observation visuelle

L’observation visuelle a servi à recouper les informations issues des enquêtes et des entretiens. Elle portait spécifiquement sur les procédés de carbonisation, les caractéristiques des matières premières et du produit obtenu. (cf. annexe 15)

II.2.3.2 Études techniques

Plusieurs essais de carbonisation ont été réalisés en procédant à la technique traditionnelle et celle améliorée afin d’évaluer et comparer leur niveau d’efficacité. Pour ce faire, des suivis approfondis ont été menés durant un cycle de carbonisation (allant de la coupe du bois à la mise en sac du produit) auprès de quelques unités d’exploitation. L’étude se rapporte généralement au procédé de fabrication de charbon de bois, ainsi qu’aux caractéristiques des matières premières et du produit tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Une fiche a été établie pour le recueil les informations nécessaires (cf. annexe 16).

Caractéristiques des unités d’exploitation

Les unités d’exploitation à étudier ont comme principaux critères :

 l’adhésion du charbonnier au VOI concerné, étant donné que les travaux seront réalisés dans les zones gérées par cette communauté ;  l’utilisation exclusive de bois de Ziziphus sp. (mokonazy), car c’est la seule espèce autorisée pour la carbonisation dans les zones gérées par les VOI ;  la concordance du travail des charbonniers au séjour de terrain.

Sur la base de ces critères, seize unités d’exploitation ont pu être analysées dans les sites d’Ambatoloaka, Beronono et Bedoa. Plus particulièrement, le présent travail s’attache à huit unités d’exploitation adoptant la technique de carbonisation traditionnelle et huit unités pratiquant la technique améliorée. Les travaux ont été mis en œuvre dans des conditions plus ou moins analogues afin de réduire les marges d’erreur : les bois enfournés ont eu les mêmes volumes pour chaque type d’exploitation, allant de 2,080 à 9,000 st.

Tableau 4 : Caractéristiques des seize unités d’exploitations étudiées SITES D’ÉTUDE Capacité des huit fours pour Techniques Ambatoloaka Beronono Bedoa Total chaque technique (st) Traditionnelle 3 5 0 8 2,080 3,600 5,400 6,235 Améliorée 4 0 4 8 2,415 4,500 5,640 9,000 Total 7 5 4 16 Source : Auteur, 2010

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

Études quantitatives

L’étude quantitative port ait sur la détermination des paramètres permettant de quantifier la production, au moyen de mesures, de pesages et éventuellement de calculs. Pour ce faire, plusieurs paramètres ont été considérés dont la masse et le volume de bois et de charbon produit, la dimension du four ainsi que le temps imparti à cette activité.

Tableau 5 : Paramètres relevés pour les études quantitatives ÉLÉMENTS RECHERCHES MÉTHODES OUTILS Four Dimension Mesure de la longueur et de la largeur Mètre métallique Mesure de la profondeur de la fosse en rouleau Bois Masse Pesage du bois à carboniser Dynamomètre Volume réel de bois = Mètre métallique

volume d’encombrement en rouleau Volume apparent de bois = Va (st) = Longueur x Largeur x Machine à volume plein du four Hauteur totale du bois empilé (m) calculer Coefficient d’empilage a Fiche de relevés

Produit Masse de charbon Pesage du charbon commercialisable Dynamomètre Quantité de charbon Comptage du nombre de sacs de charbon produit Autres Durée de chaque opération Entretien et observation directe Quantité de travail Entretien et observation directe Sources : a Lejeune et al., 1991 ; Auteur, 2010

Le volume réel de bois a été évalué à partir de la masse et de la densité du bois enfourné qui varie en fonction de la durée de séchage. Celle-ci est de 0,6 et 0,8 t/m3 pour Ziziphus sp. (mokonazy).

Tableau 6 : Densité du bois de Ziziphus sp. (mokonazy) DURÉE DE SÉCHAGE (jour) ≤ 5 ] 5 ; 15 [ ≥ 15 DENSITÉ DU BOIS (t/m3) 0,8 0,7 0,6 Source : Expérimentation du FOFIFA, 2007

Les clichés suivants illustrent le mode de pesage du bois et la mesure de la dimension du four.

Cliché 3 : Pesage à l’aide d’un dynamomètre Cliché 4 : Mesure à l’aide d’un mètre en rouleau (Source : Auteur, 2009) (Source : Auteur, 2009) 15

Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

Appréciations qualitatives

Les deux techniques de carbonisation ont été aussi appréciées sur le plan qualitatif en évaluant notamment les modalités d’exploitation du bois, de montage et de chargement du four, de conduite de la réaction de carbonisation et le niveau de cuisson à partir de la quantité de bois incuit. Les paramètres recueillis pour cette étude sont synthétisés dans le tableau qui suit.

Tableau 7 : Paramètres considérés pour les études qualitatives ÉLÉMENTS RECHERCHES MÉTHODES OUTILS Four Orientation Observation par rapport au sens du vent Bois Mode de coupe Observation des souches Hauteur de coupe Mesure de la hauteur des souches Ruban dendrométrique Mode de séchage Observation des tronçons de bois Mode d’empilage Observation directe du chargement Produit Niveau de cuisson Tri et pesage du bois incuit Dynamomètre Autres Surveillance du four Observation directe Refroidissement Observation directe Source : Auteur, 2010

II.2.4 Traitements et analyses des données

II.2.4.1 Dépouillement des données

Après les descentes sur terrain, toutes les informations collectées ont été filtrées et synthétisées pour faciliter leurs traitements et analyses. Celles issues des enquêtes socio-économiques et des études techniques ont été confrontées et apurées afin d’éviter les biais, puis transférées dans le tableur Microsoft Excel 2007 pour le traitement statistique.

II.2.4.2 Catégorisation et description des exploitations

En réalité, le mode de production du charbon de bois diffère d’un producteur à un autre. Mais pour mieux orienter l’étude, il a été impératif de les catégoriser en fonction des procédés de carbonisation qu’ils adoptent et de l’importance économique de cette activité. Au terme de cette analyse, une typologie à caractère technique et économique des exploitations a été élaborée, celle-ci a permis de représenter la réalité de façon simple et concrète face à la grande diversité et hétérogénéité des procédés de production de charbon de bois.

II.2.4.3 Calcul des ratios de rendement et de productivité

Plusieurs indicateurs permettent d’apprécier l’efficacité des techniques de carbonisation. Mais ceux qui ont été retenus pour la présente étude s’appuient sur l’évaluation des rendements massique et volumique, de la productivité et la rentabilité du travail ainsi que la quantité de bois non carbonisé au cours de la réaction. Ces paramètres ont été évalués pour chaque unité d’exploitation étudiée.

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

Tableau 8 : Indicateurs analysés INDICATEURS FORMULES SYMBOLES Rendement massique a B : Bénéfice

CP : Coûts de production Rendement volumique Mb : Masse brute de bois Mc : Masse de charbon de bois Taux de bois incuit

Mi : Masse de bois incuit Productivité du travail b PB : Produit brut

QW : Quantité de travail Rentabilité du travail b Vr : Volume réel de bois

avec B (Ar) = PB - CP (Ar) et Sources : a GIRARD, 1992 ; b BRISES, 2004

II.2.4.4 Analyse statistique

Les indicateurs de rendement et de productivité exposés dans le tableau précédent ont fait l’objet d’une analyse statistique au moyen du logiciel XLSTAT-Pro 7. Cette méthode porte essentiellement sur l’analyse descriptive et l’analyse analytique.

Statistique descriptive

L’analyse statistique descriptive est une opération de réduction de données sous forme graphique ou numérique afin d’étudier leurs particularités (Concordet, 2002). Dans le cadre de cette étude, la description numérique a été entreprise sur les différents ratios de rendement et de productivité, en déterminant leur moyenne, l’intervalle de confiance étant de 95%. Plusieurs variables relatives au fonctionnement de la production de charbon de bois ont fait également l’objet de représentation graphique sous forme d’histogramme et de courbe, cette méthode renseigne immédiatement sur l’allure générale de la distribution des valeurs.

Statistique analytique

L’analyse statistique analytique est une méthode scientifique permettant de valider les résultats obtenus. Pour cela, chaque indicateur a subi des tests de comparaison des moyennes entre les deux techniques de carbonisation, au seuil de signification égal à 0,05. Le test choisi est celui de Kolmogorov-Smirnov en raison de la taille trop faible des échantillons (huit unités pour chaque technique de carbonisation) ; il s’agit d’un test non paramétrique. Par ailleurs, la liaison entre quelques variables a été mesurée à partir du test de corrélation de Spearman. La prise de décision pour les tests statistiques est basée sur la vérification de deux hypothèses : l’hypothèse nulle (H0) et l’hypothèse alternative (H1) dont l’une d’elles sera rejetée après l’analyse. 17

Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

Tableau 9 : Caractéristiques des tests statistiques mis en œuvre TESTS HYPOTHÈSES ÉMISES ELÉMENTS DE PRISE DE STATISTIQUES DÉCISION

Test de comparaison H0 : Il n’y a pas de différence p-value de moyenne de significative entre la moyenne des p-value ≤ 0,05  H0 est rejetée

Kolmogorov- deux techniques de carbonisation p-value > 0,05  H0 est acceptée

Smirnov H1 : Il y a une différence significative entre les deux moyennes

Test de corrélation H0 : Il n’y a pas de corrélation p-value de Spearman significative entre les deux variables p-value ≤ 0,05  H0 est rejetée

H1 : Il y a une corrélation p-value > 0,05  H0 est acceptée significative entre les deux variables Coefficient de détermination R² = 0  Pas de corrélation R² =] 0 ; 0,6]  Faible corrélation R² =] 0,6 ; 1]  Forte corrélation Valeur observée V = 0  Pas de corrélation V < 0  Corrélation négative V > 0  Corrélation positivé Source : Auteur, 2010

II.2.4.5 Analyse SWOT

Après les traitements des données, une analyse SWOT a été conduite en vue d’identifier les forces et faiblesses de la technique de carbonisation améliorée par rapport à la méthode traditionnelle, ainsi que les opportunités d’évolution et les menaces susceptibles de compromettre son efficacité. Cette analyse a permis de définir les orientations d’amélioration du mode de production de charbon de bois selon la technique de carbonisation améliorée.

II.2.5 Capitalisation des acquis

La rédaction constituait l’étape finale du travail, au cours de laquelle les résultats de tous les travaux réalisés antérieurement ont été transcrits suivant un plan bien déterminé, à l’aide du logiciel Microsoft Word 2007.

II.2.6 Contraintes de l’étude

Les contraintes citées ci-après ont été rencontrées au cours de la réalisation de l’étude :

La composition de l’échantillon de charbonniers enquêtés ne reflète pas celle de la population parentale. Il est remarqué que les charbonniers à Bedoa représentent 28% de la population parentale alors qu’ils ne constituent que 13% dans l’échantillon. Cette observation est également valable pour le cas des charbonniers dans les sites d’Amb atoloaka et de Bedoa, ce qui pourrait

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

influencer quelque peu la crédibilité des résultats. Mais dans l’ensemble, la taille de l’échantillon suffit pour parvenir à une bonne évaluation de la situation générale sur l’activité de carbonisation. Le temps imparti à la réalisation des travaux, allant de l’exploitation du bois jusqu’à la mise en sac, est si long qu’il a fallu limiter le nombre d’unités d’exploitations à analyser. Avec une seule main d’œuvre, le cycle complet de carbonisation dure au moins 12 jours pour un four de deux m3. De ce fait, l’analyse statistique qui convient à un échantillon dont la taille est inférieure à 30 individus est le test non paramétrique. Pourtant, il s’agit d’un test faible qui restreint la représentativité des données. Plusieurs données issues de la bibliographie ne sont pas encore actualisées, à ne citer que les besoins annuels en charbon de bois de la Région Boeny et l’effectif exact des charbonniers dans chaque site. Pour les mettre à jour, il a fallu procéder aux interviews des personnes ressources, aux connaissances et aux expériences acquises sur terrain. L’unité de mesure utilisée pour quantifier le produit est une unité universelle (la tonne), bien que réellement, le charbon de bois soit quantifié et commercialisé par sac. Pour un sac de même taille, la masse de charbon de bois par sac varie considérablement. Pour l’analyse de rentabilité, plusieurs éléments financiers (prix du charbon de bois, frais de transport, …) changent en fonction de nombreux facteurs comme les saisons de production, les sites de production. Pour uniformiser les procédés de traitement et d’analyse des données, les valeurs ont été réduites en utilisant leur moyenne.

Malgré ces contraintes, toutes les mesures nécessaires ont été prises pour mener à terme l’étude avec efficience et efficacité.

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Partie II: PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

TRAVAUX PRÉLIMINAIRES A N A Choix des sites Détermination des Organisation des L d’étude indicateurs travaux de terrain Y S E TRAVAUX DE TERRAIN S

Études socio-économiques : Études techniques et financières : D Enquête par questionnaire, Mesure, pesage, appréciations O entretien, observation qualitatives C U M TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNÉES E N T Dépouillement et Calcul de rendement, Analyses statistiques, A saisie des données productivité, rentabilité analyse SWOT I R E CAPITALISATION DES ACQUIS S Rédaction

Source: Auteur, 2010

Figure 3 : Démarche méthodologique adoptée

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Partie III: GÉNÉRALITÉS SUR LA CARBONISATION

Les éléments décrits dans cette partie correspondent à des notions de base sur le thème étudié et qui seront prises en considération tout au long de ce travail. Ils résultent essentiellement des investigations documentaires. III.1 QUELQUES DÉFINITIONS

III.1.1 Carbonisation

La carbonisation est un processus chimique amorcé par la chaleur et avec un contrôle d’admission d’air, par lequel la matière ligneuse est transformée en charbon de bois. Il s’agit théoriquement de la pyrolyse du bois (Rabesandratana, 2004). La pyrolyse est en effet une décomposition thermique en l’absence d’air, c’est un processus complexe et exothermique à un certain stade (Briane et al., 1985). Pour le cas du bois, elle consiste en la dégradation des trois polymères végétaux : cellulose, hémicellulose et lignine (Lejeune, 1995).

III.1.2 Charbon de bois

Le charbon de bois est un terme usuel pour définir un carbonisât de bois et de certains matériaux organiques naturels (GFC, 2004). Il est formé essentiellement de carbone, puis de matières minérales qui constituent les cendres et de matières volatiles (Briane et al., 1985). C’est un combustible de couleur noir, solide, friable et hygroscopique ; il peut retenir l’humidité atmosphérique (Rabesandratana, 2004).

Cliché 5 : Carbonisation du bois Cliché 6 : Charbon de bois (Source : Auteur, 2009) (Source : Auteur, 2009)

III.2 RAPPEL SUR LES PROCESSUS DE CARBONISATION

III.2.1 Principales phases de carbonisation

La formation du charbon de bois se compose d’une succession de phases qui peuvent se différencier en fonction de la température et du produit de la réaction (Briane et al., 1985). Les principales phases de carbonisation sont les suivantes :

l’allumage qui est réalisé à température ambiante ; 21

Partie III: GÉNÉRALITÉS SUR LA CARBONISATION

la déshydratation du matériau jusqu’à 200°C, avec dégagement de vapeur d’eau et de fumées blanches épaisses ; la décomposition thermique à partir de 200°C jusqu’à 380°C, au cours de laquelle se dégagent les gaz oxygénés et les hydrocarbures et se forment les goudrons légers et acides ; le résidu est déjà du charbon de bois mais sa teneur en carbone est inférieure à 80% ; l’oxydation des sous-produits volatiles entre 380 et 500°C, voire même plus, les fumées diminuent fortement et deviennent plus claires, le charbon résultant est plus enrichi en carbone (plus de 85%), celle-ci augmente en fonction la température finale de la réaction ; le refroidissement quand la température décroît jusqu’à son niveau ambiant. (cf. annexe 3)

III.2.2 Modes opératoires de carbonisation

Une certaine quantité d’énergie est indispensable pour activer la réaction. Ainsi, la source utilisée pour approvisionner cette énergie a permis de distinguer trois modes opératoires de carbonisation :

 la carbonisation par combustion partielle ou interne : l’énergie nécessaire à la carbonisation provient de la combustion d’une partie de la charge  la carbonisation par chauffage externe : l’énergie nécessaire est fournie à la charge par un foyer de chauffe externe par l’intermédiaire d’une surface d’échange (vase clos, cornue)  la carbonisation par contact de gaz chauds : l’énergie nécessaire à la carbonisation est fournie par des gaz chauds provenant d’un foyer externe et mis en contact direct avec la charge.

En comparant ces trois modes opératoires, la carbonisation par combustion partielle engendre une perte élevée en énergie, de l’ordre de 30 à 50 % de l’énergie initiale selon le procédé suivi (Briane et al., 1985). Pourtant, force est de constater que c’est le mode de carbonisation le plus répandu dans les pays en voie de développement comme Madagascar, en raison de sa simplicité et du faible coût du matériel. Pour atténuer cette perte en énergie, il importe de bien réguler l’admission d’air dans la charge ou le mode de tirage.

III.2.3 Modes de tirage pour la carbonisation par combustion interne

Le mode de tirage caractérise généralement la circulation de l’air à l’intérieur de la charge. Pour la carbonisation par combustion partielle, deux modes de tirage sont utilisés (Lejeune et al., 1991) :

le tirage direct : les fumées sont directement évacuées alors qu’elles pourraient êtres utiles à l’intérieur de l’enceinte de carbonisation, ce mode de tirage se caractérise par une grande facilité d’allumage mais a tendance à activer la combustion ; le tirage inversé : les fumées recirculent dans la charge avant d’être évacuées soit par des simples orifices disposés à la base du four, soit par des cheminées fixées sur ces derniers, ce qui permet d’uniformiser la carbonisation à l’intérieur.

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Partie III: GÉNÉRALITÉS SUR LA CARBONISATION

III.3 PRINCIPAUX FACTEURS AGISSANT SUR LA CARBONISATION De nombreux paramètres influent sur le processus de carbonisation et les produits obtenus, en l’occurrence, la matière première, le système de carbonisation et la conduite de la réaction.

III.3.1 Caractéristiques de la matière première

Les caractéristiques du charbon de bois dépendent essentiellement de celles de la matière première. Un bois dense donne un charbon dense et un bois léger donne un charbon léger avec un coefficient massique de transformation de l’ordre de la moitié. Il en est de même pour la teneur en lignine et en produits extractibles (Briane et al., 1985). Par contre, sa qualité et sa quantité sont inversement proportionnelles au taux d’humidité du bois carbonisé. Le mélange d’espèces est également à éviter. Aussi, la durée de la carbonisation augmente avec la grosseur du bois.

III.3.2 Systèmes de carbonisation

Les techniques les plus répandues à Madagascar et dans les autres pays pauvres sont encore basées sur le modèle le plus ancien (carbonisation par combustion partielle). Ce modèle est caractérisé par l’utilisation de la terre comme écran isolant pour éviter l'entrée de l'oxygène et des pertes de chaleur excessives (FAO, 1993). Dans ce cas, le système utilisé est de type meule (tas élevé sur le sol) ou fosse (trou creusée dans la terre).

III.3.3 Conduite de l’opération de carbonisation

La conduite de la réaction constitue une opération essentielle qui influe fortement sur la production. Toutes les activités au cours de la phase de carbonisation doivent êtres menées en fonction de l’état d’avancement de ce processus. Le suivi et le contrôle de la réaction consistent surtout à régler la circulation de l’air dans la charge, la température de carbonisation et l’étanchéité de l’enveloppe du four, afin d’éviter la combustion du bois aboutissant à la prise de feu (par excès d’air) ou l’extinction du feu dans le cas contraire. Pratiquement, lorsque la vitesse de carbonisation est très rapide, le charbon de bois produit est moins dense et beaucoup plus friable. Une durée importante de la carbonisation induit des contraintes de présence pour le carbonisateur (surveillance) et peut provoquer des problèmes de conduite (Briane et al., 1985). Cela requiert alors une certaine qualification du charbonnier pour la recherche des conditions optimales.

III.4 APERÇU SUR LES TECHNIQUES DE CARBONISATION La technique de carbonisation définit les procédés mis en œuvre pour obtenir du charbon du bois, allant de la gestion des ressources forestières à exploiter jusqu’au conditionnement du charbon de bois. Les procédés de carbonisation pratiqués à l’échelle d’une production paysanne sont de deux types : la technique de carbonisation traditionnelle et celle améliorée (cf. tableau 10).

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Partie III: GÉNÉRALITÉS SUR LA CARBONISATION

Tableau 10 : Description des deux techniques de carbonisation TECHNIQUE TRADITIONNELLE AMÉLIORÉE Phase I : EXPLOITATION DE LA MATIÈRE PREMIÈRE Zone  Lot d’exploitation et espèces  Suivant un plan de gestion, espèce bien d’exploitation non définis définie (Ziziphus sp., mokonazy) Mode Hauteur d’abattage > 50 cm Abattage à rez-terre : 20 cm ; DME : 10cm d’exploitation Découpe selon l’habileté du Plan de coupe incliné charbonnier, sans souci des Débitage en fonction de la largeur du four formes des tronçons Tronçons de bois plus ou moins rectilignes Fendage des bois de diamètre > 50 cm Séchage  Durée très réduite : 0 à 7 jours  En tipis, par tas de 10 à 15 tronçons (la tête renversée), pendant 18 à 20 jours Phase II : CONSTRUCTION DU FOUR ET ALLUMAGE Aire de Proche de la zone exploitée Terrain plat ou peu accidenté, pas trop carbonisation Nettoyage des abords du four exposé au vent, à proximité d’un point d’eau Débroussaillage dans un rayon de 5 m Four Fosse de profondeur variée  Meule parallèle à la direction du vent dominant, piquetage des quatre coins Chargement Empilage en fonction des En fonction de la grosseur des tronçons : tronçons de bois disponibles -Bois de 8 à 10 cm de diamètre à la base Tronçons non ordonnés -Bois de gros diamètre au milieu -Petits tronçons à la surface Remplissage des vides entre les billes Utilisation de bois à humidités similaires Évents  Petits trous excavés sur chaque  Tranchées creusées dans le sol côté de la fosse  Dimension 1,5 m x 20 cm x 15 cm  Par le haut ou par le bas -Un évent d’allumage : face à la bouche d’allumage -Une cheminée : à l’autre extrémité -4 évents d’aération : côté de la longueur Recouvrement  Feuillage, herbes, terre, poussier  Matières végétales remblayées de terres et/ou de charbon de poussier de charbon (10 à 20 cm environ) Allumage Allumage par le bas Par le haut : bouche d’allumage au sommet, à 20 cm du bord exposé au vent, au milieu de la largeur du four (diamètre : 20 cm) Phase III : CONDUITE DE LA CARBONISATION Surveillance  Peu ou pas de suivi et de  Jeu d’ouverture et de fermetures des évents contrôle effectifs  Contrôle de l’étanchéité de la meule Extinction et Extinction des braises restantes Extinction des braises restantes par de la défournement par arrosage terre Durée du refroidissement : 1-2 j Durée du refroidissement : 2 – 3 j Mise en sac et transport Mise en sac et transport vers la zone de dépôt Source : Projet CARAMCODEC, 2009

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Partie III: GÉNÉRALITÉS SUR LA CARBONISATION

D’une part, la technique de carbonisation traditionnelle relève des connaissances empiriques des charbonniers. Toutes les opérations sont menées à leur habitude sans se soucier de la durabilité des ressources exploitées. Avec cette technique, les tronçons de bois peu ou non séchés sont empilés dans une fosse à tirage direct, alors que la réaction de carbonisation n’est pas assez contrôlée. L’utilisation de l’eau est très fréquente pour éteindre les braises avant la mise en sac.

D’autre part, la technique améliorée qui a été vulgarisée par le projet CARAMCODEC et enseignée à de nombreux charbonniers dans la région Boeny résulte de plusieurs perfectionnements des composantes de la méthode traditionnelle. Elle est caractérisée par l’utilisation de bois plus ou moins sec et rectiligne. La réaction de carbonisation est bien contrôlée et l’extinction de la meule est réalisée en bouchant soigneusement toutes les ouvertures avec de la terre.

Cliché 7 : Abattage (TCT) Cliché 8 : Fosse (TCT) Cliché 9 : Empilage (TCT) (Source : Auteur, 2009) (Source : Auteur, 2009) (Source : Auteur, 2009)

Cliché 10 : Abattage (TCA) Cliché 11 : Bois en tipis (TCA) Cliché 12 : Empilage (TCA) (Source : Auteur, 2009) (Source : Rasamindisa, 2007) (Source : Rasamindisa, 2007)

III.5 CONCLUSION PARTIELLE Le charbon de bois est un combustible provenant de la carbonisation du bois en atmosphère contrôlée. Divers procédés peuvent être adoptés pour le fabriquer : certains se basent essentiellement sur l’utilisation d’outils rudimentaires et d’autres requièrent des investissements plus complexes. A l’échelle d’une production paysanne, les procédés de carbonisation sont de deux types : la technique traditionnelle et la technique améliorée. Ces deux techniques ne nécessitent que des matériaux simples comme de la terre et des matières végétales. Mais elles se différencient par la conduite des activités d’exploitation du bois, de construction du four et celle de la réaction proprement dite.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

IV.1 SITUATION ACTUELLE DE LA PRODUCTION DE CHARBON DE BOIS Cette analyse se rapporte principalement aux conditions relatives à l’activité de carbonisation dans les sites étudiés. Elle permet de comprendre davantage le fonctionnement de la production de charbon de bois et le comportement des charbonniers dans les exploitations.

IV.1.1 Caractéristiques des producteurs de charbon de bois

L’activité de carbonisation met en jeu plusieurs acteurs ayant chacun des fonctions bien définies selon les travaux qu’ils excercent. Les principaux acteurs concernés sont :

les charbonniers ou producteurs qui s’occupent à la fois de la préparation des matières premières, de la transformation du bois en charbon et de l’approvisionnement des collecteurs ; les collecteurs de charbon de bois dans la zone de dépôt du VOI qui achètent le charbon de bois auprès des producteurs ; les transporteurs de bois vers le site de carbonisation, les transporteurs de charbon de bois vers la zone de dépôt ou vers les zones urbaines.

Lot d’exploitation TRANSPORTEURS Bois PRODUCTEURS à dos d’homme /attelé Aire de carbonisation

TRANSPORTEURS Charbon à dos d’homme /attelé COLLECTEURS de bois Zone de dépôt Simples collecteurs Producteurs - collecteurs TRANSPORTEURS Charbon Véhicule de bois COMMERÇANTS Points de vente CONSOMMATEURS

Acteurs Zone considérée Produit Flux du produit Source: Auteur, 2010

Figure 4 : Graphe de la filière production de charbon de bois

Parmi ces acteurs, les charbonniers jouent un rôle capital. Ils peuvent être classés en deux catégories : les simples producteurs et les producteurs-collecteurs.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Les simples producteurs qui se chargent de l’exploitation du bois, de sa transformation en charbon, de la mise en sac du produit et de la vente du produit aux collecteurs dans la zone de dépôt.

Les « producteurs-collecteurs » exercent les mêmes fonctions que les simples charbonniers. Mais aussi, ils achètent le charbon de bois produit par ces simples producteurs et le vendent par la suite aux grossistes et aux détaillants dans les zones urbaines.

Au sein des trois communautés étudiées, environ 195 charbonniers ont été recensés dont 50 à Ambatoloaka, 89 à Bedoa et 56 à Beronono. Quant à l’effectif des simples producteurs, il est de 160 individus : 30 à Ambatoloaka, 75 à Beronono et 55 à Bedoa. Les producteurs-collecteurs sont moins nombreux et comptent au total 35 individus. Dans le site de Bedoa, un seul producteur a été recensé.

Tableau 11 : Recensement des charbonniers au sein des VOI SITES Simples producteurs Producteurs-collecteurs TOTAL Ambatoloaka 30 20 50 Beronono 75 14 89 Bedoa 55 1 56 TOTAL 160 35 195 Source : Auteur, 2010

IV.1.2 Typologie fonctionnelle des charbonniers

D’après les enquêtes menées dans les trois sites d’étude, 72% des producteurs ont recours à la technique traditionnelle. Il est cependant à remarquer que le VOI de Bedoa présente un cas tout à fait exceptionnel où la totalité des charbonniers pratique la technique améliorée (cf. tableau 12).

Tableau 12 : Catégorisation des charbonniers dans les trois sites étudiés SITES Effectif total TCT TCA Ambatoloaka 50 68% 32% Beronono 89 90% 10% Bedoa 56 0% 100% TOTAL/MOYENNE 195 72% 28% Source : Auteur, 2010

D’après les entretiens, cela résulte en partie de l’organisation de la production et de la structure de cette communauté. Cette situation relève d’une part de l’exigence des responsables du VOI et de l’association des charbonniers à l’égard de cette méthode améliorée. Ces responsables, dont le président du VOI, exercent une influence déterminante au niveau de la société. Il impose aux charbonniers de suivre les normes techniques de production de charbon de bois, sans quoi ces derniers n’auraient pas accès aux ressources naturelles gérées par le VOI. Cette approche paraît efficace dans ce site étant donné que les charbonniers sont majoritairement des migrants récents qui ont peu d’accès aux terrains agricoles et que leur pouvoir au sein de la société est encore restreint.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

IV.1.2.1 Catégorisation selon la formation acquise par le charbonnier

Il a été déjà mentionné précédemment que 195 charbonniers ont été dénombrés dans les trois sites étudiés dont 51 individus ont bénéficié des formations à la technique de carbonisation améliorée par le projet CARAMCODEC. Ces formations ont eu des répercussions sur les procédés de carbonisation. En effet, 67% des charbonniers formés continuent toujours à adopter la technique qui leur a été enseignée. Par ailleurs, parmi les 144 producteurs qui n’ont pas reçu ces formations, 15% pratiquent aussi cette méthode améliorée pour produire du charbon de bois (cf. figure 5). Ce sont surtout les producteurs non formés qui ont souvent tendance à pratiquer la technique traditionnelle.

Effectif des charbonniers 160 140 85% 120 100 TCT 80 95% TCA 60 40 33% 93% 63% 20 25% 67% 15% 75% 38% 100% 0 7% 5% 100% Formation Formés(51) Non Formés(25) Non Formés(17) Non Formés(9) Non formés(144) formés(25) formés(72) formés(47) Source: MOYENNE(195) AMBATOLOAKA(50) BERONONO(89) BEDOA(56) Auteur, 2010 Figure 5 : Catégorisation des charbonniers selon la formation acquise

Cependant, pour le cas de Beronono, plus de la moitié des 17 charbonniers formés adoptent actuellement la technique de carbonisation traditionnelle. Il s’agit notamment des charbonniers qui habitent très loin de la zone de carbonisation (plus de 1,5 km), ceux qui disposent peu de main d’œuvre familiale et qui n’ont pas de moyen suffisant pour payer les salariés.

IV.1.2.2 Catégorisation selon l’importance de l’activité de carbonisation

Les producteurs de charbon de bois pratiquent généralement plusieurs activités pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, seuls 24 sur les 82 enquêtés (soit 29%) ont affirmé que leur activité principale source de revenus est la production de charbon de bois. Celle-ci ne constitue qu’une activité d’appoint pour le reste qui se lance plutôt dans l’agriculture. Cette dernière leur génère des revenus plus importants que le charbonnage.

En général, c’est toujours la technique traditionnelle qui est la plus pratiquée par les charbonniers quelque soit l’importance de l’activité de carbonisation dans la création de revenus (cf. figure 6). C’est le cas des 71% des charbonniers de la première catégorie (carbonisation : activité principale) et des 72% de la seconde catégorie (carbonisation : activité secondaire).

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Effectif des charbonniers 160 140 72% 120 100 TCT 80 60 TCA 71% 40 74% 84% 93% 20 33% 29% 28% 67% 26% 16% 7% 100% 100% 0 Activité de Ppale(57) Sec.(138) Ppale(7) Sec.(43) Ppale(35) Sec.(34) Ppale(10) Sec.(46) carbonisation

MOYENNE(195) AMBATOLOAKA(50) BERONONO(89) BEDOA(56) Source: Auteur, 2010

Figure 6 : Catégorisation des charbonniers selon l’importance de l’activité

Il est à noter que les charbonniers de la deuxième catégorie ne se lancent pas autant à la production de charbon de bois que lorsqu’ils ont des besoins immédiats en liquidité à satisfaire et pour financer la prochaine campagne culturale.

IV.1.3 Période de production de charbon de bois

En général, il n’existe aucun calendrier précis pour la production de charbon de bois. Il est seulement remarqué que la période la plus propice à l’activité de carbonisation est observée d’Avril à Octobre, durant la saison sèche (saison intra-culturale) puisque l’intensité des travaux agricoles, notamment pour la riziculture, diminuent au cours de cette période. La proportion des charbonniers actifs diminue fortement de Novembre à Mars au cours de laquelle les paysans s’investissent à fond dans la riziculture pluviale (« vary asara ») qui est d’ailleurs une spéculation de grande envergure (cf. figure 7).

Proportion (%) 100%

80% Activité principale

60% Activité secondaire

40% Charbonniers actifs Source: Auteur, 2010 20%

0% Mois J A S O N D J F M A M J

Figure 7 : Variation mensuelle de la proportion des charbonniers actifs

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Ainsi, la majorité des charbonniers qui considèrent la production de charbon de bois comme principale source de revenus s’investissent en permanence dans cette activité, c’est-à-dire presque toute l’année. Ils arrivent à fabriquer annuellement 450-700 sacs PM de charbon de bois voire même plus (7,5 t ou plus). Par contre, ceux qui ne travaillent que durant la période de soudure (de Novembre à Mars) produisent au maximum 200 sacs PM par an (moins de 3 t).

IV.1.4 Caractéristiques de la zone de carbonisation

Conformément à la loi GELOSE n° 96-025, les contrats de transfert de gestion des ressources naturelles aux VOI définissent un zonage du terroir, reprenant les principales activités qui y sont autorisées selon les objectifs assignés dans le plan d’aménagement. A l’issue de ce zonage, une partie du terroir est destinée à la production de charbon de bois, dont les caractéristiques sont les suivantes.

Tableau 13 : Caractéristiques de la zone de carbonisation dans les trois sites CARACTÉRISTIQUES AMBATOLOAKA BERONONO BEDOA Distance zone-village 0,5-5 km à l’Est 0,5-3 km au Sud 3-7 km à l’Ouest Type de forêts Forêts denses sèches Savanes arborées Savanes arborées Espèce caractéristique à vocation de carbonisation : Ziziphus sp. (mokonazy) Superficie 160 ha 618 ha 275 ha Volume de bois 2 688 m3 (16,8 m3/ha) 10 506 m3 (17 m3/ha) 4 537 m3 (16,12 m3/ha) Quota de charbon 2 500 sacs PM/an 3 000 sacs PM/an 4 000 sacs PM/an Sources : CED 1 et 2, 2005 ; CED, 2007 ; Projet GESFORCOM 1,2 et 3, 2009

La zone de carbonisation est constituée de forêts denses sèches et de savanes arborées dont les espèces caractéristiques sont à vocation de carbonisation comme Ziziphus sp. (mokonazy). D’après les travaux d’inventaire, ces formations végétales produisent un volume de bois de 16 à 17 m3/ha (projet GESFORCOM 1,2 et 3, 2009). Il est remarqué que la zone de carbonisation est éloignée du village, ce qui amène la plupart des charbonniers à y camper pendant la période de production afin d’éviter les trajets trop longs, tel est le cas observé à Bedoa et à Ambatoloaka.

Par ailleurs, le quota annuel en termes de superficie forestière exploitable et de sacs de charbon de bois a été fixé annuellement pour chaque VOI afin de garantir la durabilité des ressources et la pérennisation de l’activité de carbonisation. La surface de forêts à exploiter a été évaluée à partir de la durée de rotation qui est de sept ans sur les sols fertiles (baiboho) et dix ans sur les sols moins fertiles comme les « tanety » (Razafindrianilana et al., 2005). Cela a permis de déterminer la quantité de charbon de bois pouvant être produite en se basant sur le rendement massique de la technique de carbonisation améliorée qui est d’environ 20% (Rasamindisa et al, 2010). Ainsi, le quota annuel de production est de 2 500 sacs PM pour Ambatoloaka, 3 000 sacs PM pour Beronono et 2 500 sacs PM pour Bedoa (le détail du mode de calcul du quota est présenté dans l’Annexe 10).

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Cliché 13 : Zone de carbonisation à Beronono Cliché 14 : Zone de carbonisation à Ambatoloaka (Source : Auteur, 2009) (Source : Auteur, 2009)

IV.1.5 Espèces les plus exploitées

Il est à préciser que Ziziphus sp. (mokonazy) est la seule espèce prescrite dans le plan d’aménagement pour la fabrication de charbon de bois. Toutefois, seuls les charbonniers dans le site de Bedoa respectent ce règlement. Dans les deux autres sites, certains charbonniers exploitent également d’autres espèces comme Tamarindus indica (madiro), cette espèce est utilisée par 55% des charbonniers d’Ambatoloaka et 27% de ceux de Beronono. Des fois, les producteurs carbonisent des tronçons de bois d’espèces différentes dans un même four. Pourtant, ce système ne fournit pas du charbon de bonne qualité et de quantité meilleure car les espèces mélangées n’ont pas les mêmes caractéristiques physico-chimiques (humidité et densité du bois).

Charbonniers (%) Acacia nilotica (tsilombazaha) 100% Ziziphus sp. (mokonazy) 80% Tamarindus indica (madiro) 60% Breonia perrieri (lohavato) 40% Dalbergia sp. (manary) 20% Mélange d'espèces 0% Ambatoloaka Beronono Bedoa Source: Auteur, 2010

Figure 8 : Espèces utilisées pour la fabrication de charbon de bois

En général, Ziziphus sp. (mokonazy) demeure l’espèce la plus utilisée pour fabriquer du charbon de bois vu son abondance dans la zone de carbonisation. Elle a un pourcentage de 76,63% dans les savanes (Randriamanantena, 2009). Aussi, cette espèce a une croissance rapide et est capable d’émettre des rejets de souche un ou deux mois après l’abattage du pied mère.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Mais particulièrement pour le cas d’Ambatoloaka, bien que Ziziphus sp. (mokonazy) soit l’espèce la plus répandue dans les forêts denses sèches destinées à la carbonisation, elle ne représente que 42% des espèces forestières qui y sont rencontrées (Randriamanantena, 2009). Par conséquent, la totalité des charbonniers exploitent aussi Acacia nilotica (tsilombazaha) pour produire du charbon de bois, 55% pour Tamarindus indica (madiro), 14% pour Breonia perrieri (lohavato) et 9% pour Dalbergia sp. (manary).

Cliché 15 : Exploitation de Ziziphus sp., Cliché 16 : Exploitation d’Acacia nilotica, mokonazy tsilombazaha (Source : Auteur, 2010) (Source : Auteur, 2009)

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

IV.2 CARACTÉRISTIQUES DES RESSOURCES D’EXPLOITATION Les ressources d’exploitation correspondent aux divers intrants que le charbonnier utilise pour produire du charbon de bois. Il s’agit notamment des matières premières, des matériels de production et des moyens humains investis durant un cycle de carbonisation (de l’exploitation du bois jusqu’à la vente du charbon). Les résultats présentés ci-après s’attachent aux essais de carbonisation qui ont été réalisés auprès des seize unités d’exploitation, l’espèce utilisée étant Ziziphus sp. (mokonazy).

IV.2.1 Matière première

Plusieurs variables ont été analysées au sujet de la matière première utilisée qu’est le bois. Concernant la masse de bois empilé sur base humide, elle est estimée à 0,45 t/m3 de four (équivalent à un stère de bois) en adoptant la technique améliorée. Celle-ci augmente à 0,52 t avec la technique traditionnelle. Mais en évaluant le volume réel de bois, les charbonniers qui pratiquent cette méthode traditionnelle utilisent du bois moins volumineux, soit 0,72 m3/st contre 0,76 m3/st (cf. tableau 14). Cela signifie que l’excès de masse de bois est lié en partie à la quantité d’eau contenue dans les tronçons utilisés. En d’autres termes, le bois carbonisé suivant la technique améliorée présente un taux d’humidité plus faible.

Tableau 14 : Quantité de bois enfourné BOIS ENFOURNE TCT TCA Masse sur base humide (t/st) 0,52 0,45 Volume réel de bois (m3/st) 0,72 0,76 Source : Auteur, 2010

Le volume de bois utilisé réellement traduit également le coefficient d’empilage dans le four. Il est remarqué que celui-ci est plus élevé en adoptant la technique améliorée compte tenu de la rectitude des tronçons de bois et de la qualité d’empilage. En fait, les charbonniers utilisent des tronçons plus ou moins rectilignes qui sont disposés dans la meule en fonction de leur diamètre, ce qui réduit les espaces vides dans le four et accroît le volume de bois réel.

Les tronçons de bois enfournés ont été catégorisés puis quantifiés en fonction de leur diamètre afin d’apprécier la différence entre les deux techniques. D’après cette étude, les charbonniers qui adoptent la technique améliorée utilisent surtout des tronçons de bois de diamètre inférieur à 15 cm. Ils fendent souvent les grumes ayant un diamètre supérieur à 40 cm avant de les empiler dans la meule. Par contre, avec la technique traditionnelle, les bois débités sont enfournés directement après le débitage, peu importe leur dimension et leur forme (cf. tableau 15). De plus, les charbonniers ne se soucient même pas de la disposition de ces bois dans la charge, ni du degré de remplissage du four.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Tableau 15 : Proportion des tronçons de bois à carboniser en fonction de leur diamètre DIAMÈTRE DES TCT TCA TRONÇONS DE BOIS m3/st % m3/st % D < 8 cm 0,23 31 0,27 35 D = [8 ; 15[cm 0,27 38 0,27 36 D > 15 cm 0,22 31 0,22 28 TOTAL 0,72 100 0,76 100 Source : Auteur, 2010

Avec la technique améliorée, les tronçons de bois sont bien rangés selon leur dimension. Ceux à diamètre inférieur à 8 cm (35% du bois enfourné) servent surtout à remplir les vides (interstices). Tous les bois dont le diamètre excède 15 cm sont empilés au milieu. Cela permet d’optimiser le coefficient du remplissage du four.

IV.2.2 Matériels de production

Au sujet des matériels de production, la hache, l’angady et la pelle sont fréquemment employés par les charbonniers car ils sont également utilisés pour les travaux agricoles, ce sont des outils multifonctionnels. Pour le conditionnement du charbon de bois, les producteurs utilisent deux types de sac en fibre nylon : le sac PM supportant en moyenne 16,5 kg de charbon (sac de 50 kg de riz paddy) et le sac GM de 37 kg (soit 170 kg de riz paddy).

Tableau 16 : Matériels utilisés pour la production de charbon de bois MATÉRIELS UTILISATIONS DURÉE DE VIE Hache, coupe-coupe Coupe du bois et des matières de recouvrement 3 ans Faucille Nettoyage du terrain, coupe des matières de 3 ans recouvrement Angady Nettoyage du terrain, creusage des évents, 3 ans recouvrement, surveillance Pelle Nettoyage du terrain, creusage des évents, 2 ans recouvrement, surveillance Râteau, fourche Ramassage du charbon de bois 3 ans Sac PM Conditionnement du charbon de bois 4 cycles Sac GM 5 cycles Fût d’eau (bidon ou Extinction du feu 3 mois - 3 ans bouteille en plastique) Cordes (écorce de Fermeture des sacs de charbon de bois 1 cycle Commiphora sp., arofy) Source : Auteur, 2010

Tous charbonniers eutilisent généralement des matériels simples et faciles à manipuler. Leur durée de vie varie entre deux à trois ans environ. Mais celle des sacs de charbon est seulement de quatre à cinq cycles de carbonisation.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Les photos suivantes illustrent la taille des sacs qui sont employés par les producteurs pour l’ensachage du charbon de bois.

Cliché 17 : Sacs PM de charbon de bois (16,5 kg) Cliché 18 : Sacs GM de charbon de bois (37 kg) (Source : Auteur, 2010) (Source : Auteur, 2010)

IV.2.3 Main d’œuvre

L’activité de carbonisation nécessite un investissement en main d’œuvre pour réaliser notamment les opérations suivantes : les travaux de coupe (abattage, débitage, fendage), la construction et le chargement du four, la collecte des matières de recouvrement (matières végétales, terre, poussier de charbon), le suivi et contrôle de la carbonisation, le défournement, la mise en sac et le transport (à dos d’homme).

La technique de carbonisation traditionnelle requiert au total 2,86 hj/st de travail. Pour la méthode améliorée, cette valeur augmente à 3,55 hj/st, soit un surplus de travail de 24% (0,69 hj/st). Cet excès est acquitté notamment aux travaux les plus intenses dont le débitage et l’empilage du bois qui est respectivement de 0,13 hj/st et 0,39 hj/st (cf. tableau 17). Il correspond en effet au temps dépensé par le charbonnier pour rectifier les rondins de bois sinueux, fendre les bois de gros diamètre et remplir les espaces vides dans la charge par les petits tronçons de bois.

Tableau 17 : Nombre de jours de travail durant un cycle de carbonisation ACTIVITÉS Qw TCT (hj/st) Qw TCA (hj/st) DIFFÉRENCE (hj/st) Abattage 0,24 0,27 0,03 Débitage 1,11 1,24 0,13 Transport du bois 0,19 0,19 0,00 Construction du four 0,15 0,14 -0,01 Empilage 0,50 0,89 0,39 Recouvrement 0,13 0,18 0,05 Suivi et contrôle 0,08 0,17 0,09 Défournement 0,16 0,15 -0,01 Mise en sac 0,30 0,32 0,02 TOTAL 2,86 3,55 0,69 Source : Auteur, 2010 35

Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Il est à noter que tous les travaux ont été effectués par une main d’œuvre de type familial. Toutefois, certains producteurs font recours à l’achat de main d’œuvre quand ils œuvrent simultanément pour plusieurs cycles de carbonisation ou quand la capacité du four dépasse 12 stères (8 m x 1,5 m x 1m) ou bien dans le cas d’une unité de production conduite par une femme. La main d’œuvre extérieure est consacrée surtout pour les grands travaux tels que l’abattage, le débitage et le transport du bois vers le site de carbonisation. Elle est rémunérée soit quotidiennement à raison de 4 000 Ariary en plus du repas (« saraka an-tsàha »), soit en fonction de l’intensité des travaux à réaliser (« am-paritra »).

IV.2.4 Durée des opérations à temps fixe

A part les travaux énumérés précédemment, d’autres opérations durant le cycle de carbonisation réclament également des investissements en temps sans employer de la main d’œuvre. Il s’agit du séchage du bois, de la carbonisation et du refroidissement du four (cf. tableau 18).

En adoptant la technique de carbonisation traditionnelle, le séchage du bois est réalisé durant cinq jours environ, la réaction de carbonisation prend fin au bout de huit jours et le défournement est effectué au début de la matinée après une journée de refroidissement. Mais avec la méthode améliorée, le temps dépensé pour sécher le bois s’élève à quinze jours, celui de la carbonisation est de six jours et le refroidissement de la meule dure deux jours.

Tableau 18 : Durée des opérations à temps fixe ACTIVITÉS TCT TCA Séchage du bois 5 jours 15 jours Carbonisation 8 jours 6 jours Refroidissement 1 jour 2 jours TOTAL 24 jours 23 jours Source : Auteur, 2010

Les producteurs pratiquant la méthode traditionnelle carbonisent souvent du bois vert. Pourtant, la longue durée de séchage permet de diminuer le taux d’humidité du bois, ce qui réduit également le temps acquitté à l’évaporation de l’eau contenue dans le bois au cours de la pyrolyse du bois, notamment durant la phase de déshydratation.

Particulièrement, l’interdépendance entre la durée de séchage du bois et celle de la carbonisation a été analysée statistiquement par le test de Spearman.

Tableau 19 : Corrélation entre la durée du séchage et celle de la carbonisation du bois TEST DE SPEARMAN COEFFICIENT DE Valeur observée p-value bilatérale Alpha (α) DÉTERMINATION (R²) - 0,550 0,027 0,05 0,302 Source : Auteur, 2010

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

D’après le tableau 19, la durée de la phase de carbonisation est corrélée significativement et négativement au temps alloué au séchage du bois, étant donné que p-value (0,027) est inférieure au seuil de signification (0,05). En prolongeant le séchage à 15 jours ou plus, le taux d’humidité du bois diminue considérablement jusqu’à environ 25% (Briane et al., 1985) et la réaction de carbonisation sera d’autant plus courte. Ce taux d’humidité est suffisant pour les procédés de carbonisation par combustion partielle utilisant des systèmes artisanaux comme les meules (Briane et al., 1985).

Cliché 19 : Bois séché à quatre jours Cliché 20 : Bois séché à trente jours (Source : Auteur, 2010) (Source : Auteur, 2010)

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

IV.3 RÉSULTATS DE LA CARBONISATION Cette sous-partie met en évidence la production obtenue, en grandeurs physiques et en valeur, par rapport à la quantité des facteurs de production investis au cours d’un cycle de carbonisation. L’analyse comparative de ces variantes permettent de dégager effectivement la technique de carbonisation la plus efficace.

IV.3.1 Rendement massique

Le rendement massique de la technique traditionnelle est de 10,61% alors que celle de la méthode améliorée atteint 19,72% (cf. figure 9). Ces pourcentages ont été obtenus par rapport à la masse de bois sur base humide. D’après le test de comparaison de Kolmogorov-Smirnov, les rendements massiques des deux techniques de carbonisation présentent une différence hautement significative puisque p-value est très faible par rapport au seuil de signification (0,05), elle est même presque nulle (cf. tableau 20).

Rm (%) Tableau 20 : Comparaison du rendement 25% massique entre les deux techniques de carbonisation 20% 19,72%

15% TCT TEST DE COMPARAISON DE 10,61% 10% TCA KOLMOGOROV-SMIRNOV D 1,000 5% Source: p-value bilatérale 0,000 0% Auteur, 2010 Alpha (α) 0,05 Figure 9 : Rendement massique Source : Auteur, 2010

Pour une même quantité de bois, la technique de carbonisation améliorée offre presque le double de la production des exploitations traditionnelles. Les paramètres qui expliquent cet accroissement de rendement sont liés essentiellement aux modalités de préparation du bois avant la carbonisation, construction de la meule et des évents, chargement et de recouvrement du four et à la conduite de la carbonisation. En fait, en adoptant la technique améliorée, les tronçons de bois enfournés sont plus secs et sont bien arrangés dans la meule. Cette dernière est disposée parallèlement à la direction du vent dominant pour que l’air puisse circuler régulièrement dans la charge. L’admission d’air à l’intérieur de la meule, l’étanchéité de la charge et l’avancement de la réaction de carbonisation sont bien contrôlés par les charbonniers. Ces derniers dépensent environ 0,17 hj/st pour réaliser les opérations de suivi et de contrôle (deux fois par jour).

Des tests statistiques ont été effectués pour mettre en valeur la relation entre le rendement massique et la durée de séchage (cf. tableau 21). Cette analyse a pu ressortir une corrélation hautement significative et positive entre ces deux variables car p-value (<0,001) est inférieur à 0,05 et le coefficient de détermination (R²=0,740) est supérieur à 0,6.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

De même, le rendement massique est aussi corrélé positivement au temps dépensé pour la surveillance du four au cours de la réaction de carbonisation. Cependant, le niveau de corrélation est moins faible compte tenu du coefficient R² qui est égal à 0,355 qui est inférieur à 0,6.

Tableau 21 : Corrélation entre le rendement massique, la durée de séchage et la surveillance TEST DE SPEARMAN DURÉE DE SÉCHAGE SUIVI ET CONTRÔLE Valeur observée 0,860 0,596 p-value bilatérale < 0,0001 0,015 Alpha (α) 0,05 0,05 Coefficient de détermination (R²) 0,740 0,355 Source : Auteur, 2010

D’une part, l’utilisation de bois sec améliore considérablement le rendement massique de la carbonisation. D’autre part, le temps attribué au suivi et contrôle traduit effectivement la qualité des travaux menés par les charbonniers durant la réaction de carbonisation.

IV.3.2 Rendement volumique

Cet indicateur permet d’évaluer notamment la production de charbon de bois en fonction du volume réel de bois enfourné. D’après les essais de carbonisation, le rendement volumique de la technique de carbonisation traditionnelle est estimé à 0,082 t/m3 tandis que celui de la technique améliorée augmente à 0,118 t/m3, soit une différence de 0,036t/m3 (cf. figure 10). Selon les résultats du test de comparaison de Kolmogorov-Smirnov (cf. tableau 22), cette différence est hautement significative car p-value est presque nulle.

Rv (t/m3) Tableau 22 : Comparaison du rendement volumique entre les deux techniques de 0,125 0,118 carbonisation

0,100 0,082 TCT 0,075 TEST DE COMPARAISON DE TCA 0,050 KOLMOGOROV-SMIRNOV D 1,000 0,025 Source: p-value bilatérale 0,000 0,000 Auteur, 2010 Alpha (α) 0,05 Figure 10 : Rendement volumique Source : Auteur, 2010

En effet, en pratiquant la technique améliorée, les tronçons de bois dans la charge sont plus volumineux (0,76 m3/st contre 0,72 m3/st en pratiquant la méthode traditionnelle) compte tenu des différentes manipulations lors du chargement de la meule (qualité d’empilage) et étant donné que ces tronçons présentent un taux d’humidité plus faible. La bonne conduite de la carbonisation améliore également le rendement volumique de la technique améliorée.

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

IV.3.3 Taux de bois incuit

Dans le cas des systèmes de carbonisation à combustion partielle comme la meule et la fosse, une fraction du bois enfourné n’est pas transformée totalement en charbon au cours de la carbonisation. Le rapport entre cette fraction et la masse de charbon de bois commercialisable traduit le taux de bois incuit au cours d’un cycle de carbonisation. Celui-ci est de 9,73% si les producteurs pratiquent la méthode traditionnelle, alors qu’il est seulement de 1,91% avec la technique améliorée (cf. figure 11). En comparant statistiquement ces deux pourcentages, il est constaté que la différence est significative puisque p-value est inférieure au seuil de signification (cf. tableau 23).

I (%) Tableau 23 : Comparaison du taux de bois 12% incuit entre les deux techniques de 9,73% 10% carbonisation TCT 8% TEST DE COMPARAISON DE TCA 6% KOLMOGOROV-SMIRNOV 4% D 0,625 1,91% Source: 2% 0,049 Auteur, 2010 p-value bilatérale 0% Alpha (α) 0,05 Figure 11 : Taux de bois incuit Source : Auteur, 2010

Le taux de bois incuit diffère entre les deux techniques de carbonisation pour les raisons suivantes : les charbonniers pratiquant la méthode améliorée contrôlent régulièrement et intensément l’avancement de la réaction de carbonisation qui s’achève quand la température de carbonisation atteint 450°C environ (Schenkel et al., 1997). Par contre, le temps consacré à la conduite de la réaction est souvent négligé par les charbonniers qui adoptent la technique traditionnelle. Dans cette condition, la température finale de carbonisation ne passe pas a u-delà de 300°C (Schenkel et al., 1997). Ainsi, le degré de cuisson du bois diminue fortement et le charbon de bois produit est de qualité moindre, sa teneur en carbone fixe est encore faible (moins de 70% selon Briane et al., 1985).

Cliché 21 : Portion de bois incuit (TCT) Cliché 22 : Portion de bois incuit (TCA) (Source : Auteur, 2010) (Source : Auteur, 2010)

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

IV.3.4 Productivité du travail (en quantité)

A part le rendement massique, le rendement volumique et le taux de bois incuit, la productivité du travail est aussi un indicateur important qui mesure l’efficacité productive des techniques de carbonisation, en ramenant la production au nombre de jours de travail pour un cycle de carbonisation. Si le producteur pratique la méthode traditionnelle, il arrive à fabriquer environ 0,023 t/hj de charbon de bois. Mais avec la méthode améliorée, cette valeur augmente à 0,028 t/hj (cf. figure 12). Toutefois, le test statistique de comparaison (cf. tableau 24) dévoile qu’il n’y a pas de différence significative entre ces deux valeurs puisque p-value (0,516) est supérieure au seuil de signification (α=0,05).

Tableau 24 : Comparaison de la productivité Pw (t/hj) 0,030 0,028 du travail entre les deux techniques de carbonisation 0,025 0,023

0,020 TCT TEST DE COMPARAISON DE 0,015 TCA KOLMOGOROV-SMIRNOV 0,010 D 0,375 0,005 Source: p-value bilatérale 0,516 Auteur, 2010 0,000 Alpha (α) 0,05 Figure 12 : Productivité du travail Source : Auteur, 2010

La productivité du travail de la technique améliorée ne diffère pas significativement de celle de la méthode traditionnelle bien que la production ait augmenté. Cela est dû principalement au fait qu’elle requiert des travaux plus intenses et soutenus, le nombre de jours de travail nécessaire pour un cycle de carbonisation étant de 3,55 hj/st contre 2,86 hj/st. L’amélioration du rendement n’a pas permis alors d’augmenter la productivité du travail.

IV.3.5 Rentabilité du travail

Tous les ratios présentés précédemment mettent en évidence la quantité de charbon de bois produit en fonction des ressources utilisées (le bois et le temps de travail dépensé par le charbonnier) sans tenir compte du bénéfice dégagé par la vente du produit aux collecteurs. A cet égard, la rentabilité du travail a été étudiée spécifiquement afin de mettre en évidence le revenu tiré de la commercialisation du produit par rapport au nombre de jours de travail.

En adoptant la technique de carbonisation traditionnelle, les producteurs gagnent environ 933 Ar/hj. Par contre, les charbonniers qui pratiquent la technique améliorée procurent un bénéfice moyen de 1 446 Ar/hj (cf. figure 10). En confrontant de visu ces deux valeurs, la rentabilité du travail pour la technique améliorée paraît plus élevée. Pourtant, le test statistique de comparaison de Kolmogorov- Smirnov affirme que la rentabilité du travail de ces deux techniques ne reflète aucune différence significative car p-value (0,186) est supérieure au seuil de signification α qui est égal à 0,05 (cf. tableau 25).

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Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

Rw (Ar/hj) Tableau 25 : Comparaison de la rentabilité du 1 500 1 446 travail entre les deux techniques de carbonisation 1 250

933 1 000 TCT TEST DE COMPARAISON DE 750 TCA KOLMOGOROV-SMIRNOV 500 D 0,500 250 Source: p-value bilatérale 0,186 Auteur, 2010 0 Alpha (α) 0,05 Figure 13 : Rentabilité du travail Source : Auteur, 2010

L’augmentation de la quantité de charbon de bois produit ne parvient pas à accroître significativement la rentabilité du travail de la technique améliorée. Pourtant, le bénéfice généré par cette technique représente en moyenne 101% des ressources financières investies si celui-ci est seulement de 76% avec la méthode traditionnelle. Cette similitude résulte alors de l’augmentation du temps dépensé par le charbonnier pour effectuer les travaux nécessaires, celui-ci étant de 3,55 hj/st contre 2,86 hj/st.

Il est à noter que le prix de vente du charbon de bois varie à peine au sein des VOI, le sac PM vaut en moyenne 1 500 Ar et le sac GM à 4 000 Ar. Il en est de même pour les coûts de production qui valent environ 849Ar/sac PM et 1 907 Ar/sac GM (cf. tableau 28). En effet, toutes les unités d’exploitation étudiées ne font pas recours à l’achat de main d’œuvre. En outre, quel que soit la technique qu’elles adoptent, elles paient le même montant de taxes sur la commercialisation du produit. Les autres charges sont affectées notamment à l’amortissement des matériels de production (sacs de charbon de bois et autres outils) et au transport du produit vers la zone de dépôt du VOI. Cependant, il est remarqué que ces taxes prennent une part considérable dans les charges de production, à raison de 51 à 52% des coûts totaux.

Tableau 26 : Structure des prix du charbon de bois Sac PM Sac GM RUBRIQUE (Ar) (%) (Ar) (%) PRIX DE VENTE 1 500 4 000 COÛTS DE PRODUCTION 849 100 1 907 100 Amortissement des outils 34 4 47 3 Amortissement des sacs 175 21 280 15 Frais de transport du charbon de bois 200 23 600 31 Taxes 440 52 980 51 Source : Auteur, 2010

Dans ces conditions, les charbonniers pratiquant la technique de carbonisation traditionnelle ont des avantages par rapport à ceux qui adoptent la méthode améliorée. Bien que la production de charbon de bois soit faible, ils obtiennent un bénéfice non négligeable sans avoir dépensé beaucoup de temps. 42

Partie IV: RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

IV.3.6 Synthèse des résultats

Le tableau suivant récapitule les données correspondantes aux différents paramètres correspondantes aux ressources utilisées par les charbonniers ainsi qu’aux résultats de la carbonisation traditionnelle et celle améliorée.

Tableau 27 : Synthèse des résultats RESULTAT DU TEST DE PARAMÈTRES TCT TCA COMPARAISON Masse de bois (t/st) 0,52 0,45 Intrants Volume de bois (m3/st) 0,72 0,76 Quantité de travail (hj/st) 2,86 3,55 Rendement massique (%) 10,61 19,72 Différence significative Résultats de la Rendement volumique (t/m3) 0,082 0,118 Différence significative carbonisation Taux de bois incuit (%) 9,73 1,91 Différence significative Productivité du travail (t/hj) 0,023 0,028 Différence non significative Rentabilité du travail (Ar/hj) 933 1 446 Différence non significative Source : Auteur, 2010

IV.4 CONCLUSION PARTIELLE Bref, l’activité de carbonisation ne constitue pas la principale source de revenus pour 71% des producteurs dans les sites d’Ambatoloaka, de Beronono et de Bedoa. De ce fait, ces charbonniers ne la pratiquent souvent que pendant la période de soudure, au cours de laquelle les travaux rizicoles ne sont pas intenses. Les producteurs utilisent différentes espèces forestières pour fabriquer du charbon de bois mais celle la plus exploitée est Ziziphus sp. (mokonazy).

Jusqu’à présent, les procédés suivis pour la carbonisation ne requièrent pas des investissements lourds. Ils peuvent être catégorisés généralement en deux types : la technique traditionnelle et celle améliorée. Mais 72% des charbonniers adoptent encore la méthode traditionnelle pour fabriquer du charbon de bois. Plusieurs indicateurs ont été analysés pour expliquer ce fait. Cette étude a permis d’émettre que la technique améliorée offre un rendement massique et un rendement volumique effectivement plus élevé (respectivement de 19,72% et 0,118 t/m3 de bois contre 10,61% et 0,082 t/m3). Le degré de cuisson du bois augmente également, ce qui améliore la qualité de charbon obtenu, ce dernier contient moins de gaz condensables mais plus de carbone. Malgré cela, en comparant la productivité et la rentabilité du travail, il est constaté que les résultats des deux techniques de carbonisation ne présentent aucune différence significative.

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Partie V: DISCUSSIONS

La démarche méthodologique et les résultats de l’étude feront ici l’objet de discussions. Cette partie mettra en évidence les points forts et les points faibles de la méthodologie ainsi que les aspects positifs et négatifs de la technique de carbonisation améliorée par rapport à la méthode traditionnelle, tout en confrontant les résultats obtenus aux études antérieures et en vérifiant les hypothèses émises précédemment.

V.1 DISCUSSIONS SUR LA MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL Le choix d’une méthodologie appropriée est important car c’est de celle-ci que va dépendre la crédibilité et la qualité des résultats du travail ; ce qui donne une importance particulière aux discussions méthodologiques.

V.1.1 Points forts de la méthodologie

Globalement, le fait que l’étude soit dirigée suivant la démarche scientifique de recherche affirme la fiabilité et l’objectivité des résultats obtenus. La combinaison des enquêtes socio- économiques avec les études techniques (mesure et pesage) rend les données plus authentiques. Spécifiquement pour les enquêtes par questionnaire, la taille de l’échantillon de charbonniers (82 individus, soit un taux de 42%) suffit pour généraliser les informations obtenues à la population parente. La représentativité de cet echantillon est assurée vu que celui-ci a été choisi aléatoirement.

Au sujet des moyens utilisés pour les études techniques (dynamomètre, mètre, ruban dendrométrique), ils sont simples, pratiques et faciles à manipuler. Par ailleurs, l’utilisation de logiciel spécialisé pour les traitements statistiques (XLSTAT Pro-7) a permis d’automatiser la ventilation des résultats et d’éprouver ainsi la validité des résultats, en fonction même de leur variabilité et avec une rigueur scientifique.

Par ailleurs, l’analyse SWOT qui est une méthode d’analyse puissante présente un intérêt particulier. Elle permet de mettre en valeur les facteurs intrinsèques aux procédés de carbonisation améliorée et les facteurs externes en même temps, ce qui facilite le choix des solutions adéquates.

V.1.2 Points faibles de la méthodologie

Toutefois, des inconvénients ont été discernés de la méthodologie suivie et méritent d’être considérés au cours des prochaines études. D’abord, en se basant sur les théories globales de sondage, l’échantillon doit comporter au moins moins 30 individus (Ramamonjisoa, 1996). Cependant, la taille des échantillons d’exploitations étudiées pour les essais de carbonisation est si réduite (huit essais avec la technique traditionnelle et huit pour celle améliorée). Par conséquent, afin d’éprouver la validité des résultats, seuls les tests non paramétriques ont pu être appliqués pour comparer statistiquement les deux techniques (test de Kolmogorov-Smirnov) et pour étudier la corrélation entre deux variables (par le test de Spearman). Pourtant, ces tests sont moins puissants par rapport à leurs analogues paramétriques si ces derniers sont applicables (Concordet, 2002).

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Partie V: DISCUSSIONS

Concernant les indicateurs de rendement et de productivité, les ratios qui ont été considérés dévoilent plutôt les aspects quantitatifs du produit de la carbonisation sans pour autant refléter les qualités du charbon de bois, à ne citer que son pouvoir calorifique et sa densité. Particulièrement pour le rendement massique, cet indicateur a été évalué sur base humide. Toutefois, seule la notion de rendement sur base anhydre permet de comparer sûrement la quantité de matières ligneuses effectivement carbonisables (Girard, 1992). Au sujet de la rentabilité du travail, les données énumérées ne sont seulement valables que pour le cas des unités d’exploitation qui ne s’engagent pas à l’achat de main d’œuvre.

V.2 DISCUSSIONS SUR LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE

V.2.1 Avantages de la technique de carbonisation améliorée

V.2.1.1 Avantages techniques

Les avantages techniques de la technique de carbonisation améliorée résident essentiellement dans ses potentialités à fournir des rendements massique et volumique significativement plus élevés (respectivement de 19,72% et 0,118 t/m3 par rapport à 10,61% et 0,082t/m3 pour la technique traditionnelle). La qualité de la cuisson du charbon de bois évolue également puisque le taux de bois incuit diminue à 1,91% s’il est de 9,73% avec la méthode traditionnelle. Ces atouts restent une conséquence prépondérante des travaux mis en œuvre par les producteurs depuis l’exploitation du bois jusqu’au défournement.

Il est à rappeler que des études ont été déjà effectuées antérieurement afin d’évaluer le rendement massique de cette technique améliorée. D’une part, durant les sessions de formation en 2007 et 2008, les charbonniers ont pu obtenir un rendement de 20% (Rasamindisa et al., 2010). D’autre part, une enquête a été également réalisée en 2008 au sein des sites des VOI pour évaluer les résultats de ces formations. Il ressortait de cette étude que le rendement massique de la carbonisation est de 16,7% (Rasamindisa, 2010). Ces deux pourcentages diffèrent peu du résultat du présent travail qui est de 19,72%. (cf. figure 14)

Rm (%) 20% 19,72% 20% 16,7% 15% Formation (2007/2008) 10% RASAMINDISA (2008) Auteur (2010) 5% Source: Auteur, 2010 0% Figure 14 : Comparaison du rendement massique de la TCA

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Partie V: DISCUSSIONS

En tenant compte du rendement massique obtenu en 2007 et en 2008, le résultat issu du présent travail est satisfaisant. Il en est déduit que les charbonniers maîtrisent bien la technique améliorée même si les procédés qu’ils adoptent ne sont pas totalement conformes à ceux qui leur ont été enseignés durant les formations.

V.2.1.2 Avantages écologiques

La pratique de la technique de carbonisation améliorée a également des impacts positifs sur l’environnement. Elle contribue considérablement à la réduction de la déforestation, et, de ce fait, à la protection des ressources naturelles. En adoptant cette technique, la superficie forestière pouvant être épargnée annuellement dans la région Boeny a été évaluée sur la base des données suivantes :

la quantité de charbon de bois consommée par la population urbaine de la ville de Mahajanga : cette consommation a été estimée à 21 250 t en 2009 si elle était de 15 000 tonnes en 1999 et 20 000 t en 2007 (Rasamindisa et al., 2010), l’accroissement annuel des besoins en charbon étant de 625 t soit un taux de 4,2%. Le détail du mode de calcul est présenté dans l’annexe 37. le rendement volumique des techniques de carbonisation traditionnelle et améliorée qui est respectivement de 0,082 t/m3 et 0,118 t/m3 le volume de bois carbonisable produit par les ressources forestières : il varie d’une zone à une autre, mais en moyenne, le volume de bois disponible est de 17 m3/ha

Ainsi, par rapport à la technique traditionnelle, la superficie forestière exploitée diminue de 31% en adoptant la méthode améliorée de carbonisation. Cela permet de préserver environ 4 673 ha de forêts par an pour satisfaire les besoins de la population urbaine de Mahajanga (cf. table au 28).

Tableau 28 : Superficie forestière épargnée annuellement PARAMÈTRES TCT TCA GAIN OBSERVATIONS Rv (t/m3) 0,082 0,118 0,036 Volume de bois (m3/an) 259 146 179 704 79 442 Mb consommé = 21 250 t/an Surface exploitée (ha/an) 15 244 10 571 4 673 Vb = 17 m3/ha (31%) Source : Auteur, 2010

Par ailleurs, avec cette méthode améliorée, les risques de pourriture de souche diminuent étant donné que les arbres sont abattus à rez-terre et suivant un plan incliné. Ce mode d’abattage permet d’éviter les pertes en matières ligneuses et la dépréciation des souches. Il améliore également la rusticité de rejets de souche contre les actions du vent.

Beaucoup de recherches ont affirmé en outre que le bilan des émissions de CO2 baisse de façon significative pour la carbonisation du bois par des méthodes améliorées. Il en est de même pour la combustion du charbon de bois y résultant, le bilan des émissions de CO2 par énergie utile passe de 2,0 à 9,9 kg/J (Eco Consult, 2007).

46

Partie V: DISCUSSIONS

V.2.1.3 Avantages économiques

Les avantages économiques de la technique de carbonisation améliorée sont liés aux deux premiers (avantages techniques et écologiques). L’augmentation de la production induit effectivement des recettes fiscales additionnelles prélevées sur la vente du charbon de bois. Si le rendement massique de la carbonisation passe de 10,61% à 19,72%, le nombre de sacs de charbon produits augmente de moitié, soit de six à douze sacs PM par tonne de bois carbonisé. Par conséquent, la pratique de la technique améliorée doublerait également les taxes prélevées (cf. tableau 29). L’excédent de recettes fiscales est évalué à 2 640 Ar par tonne de bois carbonisé suivant la technique améliorée.

Tableau 29 : Recettes fiscales additionnelles par tonne de bois carbonisé PARAMÈTRES TCT TCA GAIN OBSERVATIONS Rm (%) 10,61 19,72 9,11 Nombre de sacs PM de charbon 6 12 6 1 sac PM : 16,5 kg Taxes (Ar) 2 640 4 840 2 640 1 sac PM : 440 Ar 100% Source : Auteur, 2010

Ces taxes perçues sur la vente du charbon de bois permettent à la Région, à la Commune, à l’administration forestière et au VOI concernés d’assurer le contrôle forestier. Elles constituent également une recette importante pour le VOI, ces dernières reçoivent 39% des prélèvements fiscaux.

V.2.2 Inconvénients de la technique de carbonisation améliorée

V.2.2.1 Sur le plan technique

La technique de carbonisation améliorée présente cependant quelques inconvénients d’ordre technique par rapport à la méthode traditionnelle. Ceux-ci se rapportent notamment à la longue durée du cycle de carbonisation. En fait, la technique améliorée exige une quantité de travail de 3,55 hj/st, soit un accroissement de 24%. Cet excès est dû au fait que toutes les activités entreprises par le charbonnier sont menées avec soin, entre autres le débitage, le fendage du bois et le chargement du four, de manière à accroître le coefficient d’empilage de la meule ; ainsi que le suivi et contrôle de la réaction de carbonisation. Par conséquent, bien que la production ait augmenté considérablement, la productivité du travail de cette technique améliorée qui est de 0,028 t/hj ne présente aucune différence significative comparée à celle de la méthode traditionnelle (0,023 t/hj).

V.2.2.2 Sur le plan économique

Aussi, l’augmentation du nombre de jours de travail pour un cycle de carbonisation diminue significativement la rentabilité du travail de la technique de carbonisation améliorée. Par conséquent, même si les producteurs adoptant la méthode traditionnelle pa ient les taxes sur le charbon de bois commercialisé, leur bénéfice n’est pas effectivement inférieur comparé à ceux qui pratiquent la technique améliorée. 47

Partie V: DISCUSSIONS

Pourtant, ces taxes constituent 52% des charges liées à la production de charbon de bois, alors qu’en réalité, la majorité des charbonniers qui pratiquent la technique traditionnelle échappent souvent au paiement des charges fiscales, ce qui augmenterait autant le bénéfice de cette technique ainsi que la rentabilité du travail.

V.2.3 Opportunités s’offrant à la technique de carbonisation améliorée

En dépit des inconvénients énumérés précédemment, des opportunités intéressantes s’offrent à la technique de carbonisation améliorée et lui génèrent des perspectives d’évolution. La technique de carbonisation améliorée répond bien aux attentes de l’Etat malgache qui visent notamment à surmonter les problèmes de ravitaillement en énergie domestique à prix abordable et à réduire la déforestation. Elle apporte non seulement des incitations à la protection de l’environnement mais aussi à l’amélioration du niveau de vie de la population. Il est également à préciser que la production de charbon de bois génère des revenus non négligeables pour de nombreux paysans bien qu’il s’agit d’une activité secondaire. Par ailleurs, compte tenu de la hausse des prix des énergies alternatives (comme le gaz) et du pouvoir d’achat des malgaches, la population urbaine ne pourra pas échapper à l’utilisation du charbon de bois pour satisfaire les besoins en énergie domestique.

Tous ces éléments suscitent l’intérêt de soutenir et de renforcer la pratique de la technique améliorée pour produire du charbon de bois car c’est une activité très productive qui permet de mieux valoriser les ressources forestières.

V.2.4 Menaces pour la technique de carbonisation améliorée

V.2.4.1 Concurrence avec les exploitations illicites

Néanmoins, plusieurs facteurs risquent de contrarier l’efficacité de la technique méthode améliorée de production de charbon de bois et de limiter son adoption. Les charbonniers qui adoptent cette technique sont concurrencés fortement par ceux qui sont illégaux. En réalité, à part les charbonniers membres des VOI qui pratiquent la technique traditionnelle, il y a également ceux qui ne sont pas adhérents mais qui exploitent quand même dans le terroir géré par ces VOI. Pourtant, ces derniers échappent au paiement des taxes et vendent le charbon de bois à des prix très bas. D’après les entretiens avec les responsables locaux, les charbonniers illicites comptent environ 10 individus à Ambatoloaka, 15 à Beronono et 6 à Bedoa (cf. tableau 30).

Tableau 30 : Effectif des charbonniers licites et illicites dans les trois VOI Membres du VOI Autres SITES TCA - taxées TCT - taxées TCT - non taxées Ambatoloaka 16 34 10 Beronono 9 80 15 Bedoa 56 0 6 Source : Auteur, 2010

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Partie V: DISCUSSIONS

Il est cependant à noter que même les charbonniers membres des VOI devraient être considérés comme des illégaux s’ils ne respectent pas les normes techniques de carbonisation améliorée selon les règlements. Pourtant, les responsables locaux leur autorisent librement à produire du charbon de bois étant donné qu’ils paient les mêmes charges fiscales que ceux qui adoptent la technique améliorée. Par contre, les producteurs qui ne sont pas membres des VOI évitent toujours les prélèvements fiscaux alors qu’ils exploitent en plus les ressources forestières de manière abusive en adoptant la technique traditionnelle. Ces producteurs illicites vendent le charbon de bois à 1 000 Ar pour le sac PM et 4 000 Ar pour le sac GM. Pourtant, ils arrivent à obtenir un bénéfice de 142% par rapport aux ressources financières qu’ils investissent pour le transport et l’achat des matériels de production. Par contre, le bénéfice des charbonniers légaux qui adoptent la technique traditionnelle est seulement de 101% alors qu’ils vendent le sac de charbon de bois à un prix plus élevé (cf. tableau 31).

Tableau 31 : Comparaison du bénéfice des charbonniers licites et illicites Membres du VOI Autres RUBRIQUE TCA - taxées TCT - taxées TCT - non taxées Prix de vente Ar/sac PM 1 500 1 500 1 000 Ar/sac GM 4 000 4 000 3 000 Bénéfice (%) 101% 76% 142% Rentabilité du travail (Ar/hj) 1 446 933 838 Source : Auteur, 2010

En conséquence, compte tenu du faible pouvoir d’achat des collecteurs et des consommateurs urbains, les charbonniers qui adoptent la technique améliorée ne peuvent en aucun cas conquérir facilement le marché tant que ces charbonniers illicites continuent à opérer de leur façon. De toute façon, les collecteurs ont peu d’exigence à l’égard de la qualité du produit ni de sa provenance, que ce soit du charbon de bois illicite ou non, ce qui favorise encore l’émergence des exploitations illégales.

V.2.4.2 Importance accordée à l’activité de carbonisation

L’importance accordée à la carbonisation constitue également un autre point qui mérite d’être considérée. En général, la production de charbon de bois n’est qu’une activité d’appoint pour 71% des charbonniers. Ces derniers s’occupent essentiellement de l’agriculture et ne se lancent dans la carbonisation que lorsqu’ils ont des besoins immédiats à satisfaire. D’ailleurs, ceux qui se consacrent principalement à cette activité (29% des charbonniers) sont majoritairement des nouveaux migrants. Ils s’adonnent à la production de charbon de bois car leur accès aux terrains agricoles est encore restreint. Seule cette activité permet de subvenir à leurs besoins fondamentaux et d’acquérir de nouvelles surfaces cultivables (Rabemananjara, 2006). Dans les deux cas, les charbonniers ont peu d’intérêt à améliorer les procédés de carbonisation, à pérenniser les ressources forestières car ceux-ci requièrent trop de critères de qualité et nécessitent des travaux plus intenses et rigoureux. C’est pour cela que la technique traditionnelle est toujours priorisée bien qu’elle entraîne un gaspillage de bois. 49

Partie V: DISCUSSIONS

A titre d’exemple, les producteurs ont tendance souvent à négliger certains travaux afin de réduire la durée du cycle de carbonisation, entre autres le séchage du bois. Pourtant, il a été déjà prouvé que cette opération améliore significativement la production. Elle n’affecte même pas le nombre de jours de travail ni les ressources financières que les producteurs doivent investir. Il est également constaté que les travaux nécessaires pour produire du charbon de bois ne sont pas organisés. En réalité, les charbonniers ne commencent à exploiter et à préparer le bois qu’à partir du moment où les collecteurs font leurs commandes. Toutefois, ces commandes ne sont effectuées qu’une ou deux semaines avant la date de collecte. Tous ces facteurs constituent ainsi des obstacles pour la pérennisation de la technique de carbonisation améliorée.

V.2.5 Synthèse de l’analyse SWOT

Les points forts et les points faibles de la technique de carbonisation améliorée, ainsi que les opportunités et menaces qui s’y rapportent ont été récapitulés afin de mettre en évidence les résultats de l’analyse SWOT. Ces éléments sont présentés dans le tableau qui suit.

Tableau 32 : Synthèse de l’analyse SWOT relative à la technique de carbonisation améliorée AVANTAGES INCONVÉNIENTS TECHNIQUES Rendements massique et Quantité de travail plus élevée volumique significativement plus Productivité du travail similaire à élevés celle de la TCT Faible taux de bois incuit ÉCOLOGIQUES Économie de bois Economie de ressources forestières Rusticité des rejets de souche ÉCONOMIQUES Augmentation des recettes fiscales Rentabilité du travail identique à issues de la vente de charbon de bois celle de la TCT OPPORTUNITÉS MENACES Problèmes environnementaux liés à Concurrence avec les illicites la déforestation Faible exigence des consommateurs Crise énergétique Mauvaise gestion de la production Forte demande de charbon de bois Carbonisation : activité de transition Source : Auteur, 2010

En considérant les avantages ainsi que des opportunités qui sont offertes à la technique de carbonisation améliorée, elle constitue une alternative efficace pour atténuer les problèmes environnementaux et les problèmes énergétiques. C’est dans cet axe qu’elle a été vulgarisée dans de nombreux VOI dans la région Boeny. Toutefois, cette logique ne coïncide pas forcement à celle des producteurs qui cherchent surtout à maximiser leur profit tout en investissant le moindre travail, sans se soucier de la pérennisation des ressources ni de la durabilité de l’activité de carbonisation.

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Partie V: DISCUSSIONS

De ce fait, seuls 28% des charbonniers pratiquent la technique de carbonisation améliorée car elle nécessite un investissement effectivement plus élevé en main d’œuvre alors que la productivité et la rentabilité du travail ne sont pas assez convaincantes si elle est comparée à la méthode traditionnelle. En définitive, la première hypothèse qui stipule que « la durée élevée du cycle de carbonisation restreint l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée » est acceptée.

Concernant la deuxième hypothèse selon laquelle « les avantages tirés des deux techniques de carbonisation sont identiques », elle est rejetée. En dépit de ces contrariétés, la technique de carbonisation améliorée suscite des intérêts potentiels car elle contribue considérablement à réduire la déforestation et les perturbations écologiques et économiques que celle-ci engendre.

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Partie VI: RECOMMANDATIONS

Les suggestions avancées dans cette partie seront orientées sur la méthodologie de travail d’une part et les résultats de l’étude d’autre part.

VI.1 RECOMMANDATIONS SUR LA MÉTHODOLOGIE Compte tenu des points négatifs de la méthodologie qui a été adoptée, ci-après quelques recommandations qui pourraient affiner davantage les résultats de l’étude :

Élargir la zone d’étude en augmentant le nombre de sites à étudier ; Augmenter autant que possible le nombre d’unités d’exploitation à étudier afin de réduire les risques d’erreur lors des traitements des données ; Refléter la composition de la population parentale à l’échantillon étudiée : en d’autres termes, si 28% des charbonniers œuvrent effectivement dans le site de Bedoa, l’échantillon devrait contenir également ce même pourcentage ; Étudier également les unités d’exploitation qui font intervenir de l’achat de main d’œuvre au cours du cycle de carbonisation ; Évaluer le rendement massique de la carbonisation par rapport à la masse de bois sur base anhydre. Cette méthode permet d’obtenir des résultats plus corrects comparée avec l’évaluation sur base humide. Pour cela, il convient de déterminer le taux humidité des tronçons de bois empilés. Apprécier davantage les résultats de la carbonisation sur le plan qualitatif, en évaluant par exemple le pouvoir calorifique du charbon de bois et sa teneur en carbone fixe.

VI.2 RECOMMANDATIONS SUR L’ÉTUDE Eu égard aux résultats de l’analyse SWOT présentée dans la partie précédente, des mesures adéquates doivent être prises en vue d’accroître le niveau d’efficacité de la technique de carbonisation améliorée et d’encourager son adoption. Les recommandations suivantes ont été proposées particulièrement dans ce sens pour que la rentabilité et la productivité du travail de cette technique améliorée soit significativement plus élevée que celle de la méthode traditionnelle.

AXE STRATÉGIQUE 1 : Réorganiser les activités de production de charbon de bois

Le mode de production de charbon de bois doit être réorganisé afin de minimiser le temps dépensé par le charbonnier et de maximiser la production. Concrètement, il importe d’abord d’encourager les travaux d’équipe. Ce mode de travail facilite la réalisation des travaux épuisants tels que l’abattage des arbres, le débitage et le fendage du bois et le chargement du four. Le suivi et le contrôle de l’avancement de la réaction sera également pris en charge par les membres de cette équipe à tour de rôle (en rotation). Chaque groupe forme ainsi une unité de production autonome, il sera composé de cinq charbonniers environ. Cependant, il est à noter que le travail de groupe réclame un esprit d’équipe et une confiance mutuelle entre les charbonniers, sans quoi cette collaboration ne

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Partie VI: RECOMMANDATIONS pourra jamais réussir. Il est également indispensable de planifier au préalable les activités à entreprendre et le calendrier de leur réalisation.

En outre, chaque équipe de charbonniers doit réaliser simultanément plusieurs cycles de carbonisation afin d’optimiser la production. Cela permet d’obtenir une quantité de charbon de bois plus élevée pendant une période assez courte et d’accroître la productivité et la rentabilité du travail. Chaque équipe disposera plusieurs meules sur un même site et dans la même direction par rapport au vent pour faciliter le suivi et contrôle de la réaction

Mais pour rendre efficace ces nouvelles organisations, des séances d’information, de sensibilisation et de démonstration portant sur le fonctionnement et les avantages des travaux en équipe ainsi que sur la production à grande échelle doivent être menées auprès des producteurs de charbon de bois pour renforcer leur capacité d’organisation et de gestion de la production et pour inciter les charbonniers. Il est suggéré également de promouvoir les échanges d’expériences inter- équipiers et intercommunautaires.

AXE STRATÉGIQUE 2 : Réviser le système de taxation du charbon de bois

Les charbonniers qui pratiquent la technique améliorée sont concurrencés par les exploitants illégaux qui sont de deux types. Pour la première catégorie, le charbon de bois vendu est assujetti aux taxes bien qu’il a été obtenu suivant des procédés purement traditionnels. La deuxième catégorie est formée par les charbonniers qui échappent au paiement de taxes. Pour gagner le même bénéfice, ces deux catégories de charbonniers dépensent moins d’intrants que ceux qui sont totalement légaux. Ces derniers versent une taxe équivaut à 440 Ar par sac PM et 980 Ar par sac GM, d’après l’article 19 du protocole d’accord intercommunal relatif à la filière charbon de bois dans la Région Boeny.

Dans ce sens, il convient de réformer le système fiscal qui régit la commercialisation du charbon de bois de manière à maximiser les coûts de production de la technique traditionnelle. Ainsi, il s’avère intéressant d’augmenter les charges fiscales pour les charbons de bois qui sont produits au sein du VOI mais suivant la technique traditionnelle. De même, les charbons illicites qui ne sont pas réglémentaires vis-à-vis de l’administration forestière et de l’administration fiscale doivent être soumis à une amende supérieure au montant des taxes sur les charbons licites. En d’autres termes, les charbonniers légaux doivent bénéficier d’une prime de qualité et de respect de normes de production en allégeant les taxes sur le produit vendu. Avec ce système, il serait plus aisé d’inciter les producteurs illicites à devenir légaux. Mais pour cela, tous les acteurs concernés doivent renforcer le contrôle régulier dans la zone de carbonisation et dans la zone de dépôt. Il s’agit entre autres de l’agent de liaison des VOI, des agents de contrôle au niveau du VOI (polisin’ala), de la Commune (VNA), de la Région et de l’administration forestière, et surtout les exploitations légaux. Le contrôle forestier sera plus facile à accomplir si les charbonniers se groupent en équipe pour produire du charbon de bois.

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Partie VI : RECOMMANDATIONS

Pour faciliter et assurer la mise en œuvre des axes d’orientation proposés précédemment, plusieurs activités doivent être exécutées à court terme et à moyen terme. Parmi, la sensibilisation détient une importance capitale car elle régit en grande partie le niveau d’appréciation et d’application de cette technique de carbonisation améliorée. Il importe alors de bien choisir les principaux facteurs qui convainquent davantage les charbonniers. La réalisation des tâches sera également moins difficile si les personnes les plus influantes au sein du VOI participent fortement à cette sensibilisation.

Tableau 33 : Cadre logique Résultats Activités Sous-activités Échéance Responsabilité IOV Source de vérification attendus Informer et sensibiliser CT CIRAD, FOFIFA, Nombre de séances de Rapport d’activités les charbonniers Association sensibilisation et d’information Rapport de mission PARTAGE effectuées Former les CT FOFIFA, Nombre de formations réalisées Rapport d’activités charbonniers sur les Association Nombre de certificats distribués Rapport de mission travaux d’équipe PARTAGE Les activités Constituer les groupes CT Président du VOI, Nombre d’équipes de charbonniers Livret du VOI de de travail Président de constitués Rapport d’activités du VOI production Mener un l’association des de charbon travail charbonniers de bois sont d’équipe Planifier les activités à CT Groupes de Plan d’opérations de chaque équipe Rapport d’activités du VOI mieux entreprendre par charbonniers Calendrier de travail organisées équipe Exécuter les travaux CT Groupes de Nombre d’équipes actifs Rapport d’activités duVOI planifiés par l’équipe charbonniers Diminution de la quantité de travail Rapport de suivis de l’agent Augmentation de la production/hj de liaison des VOI Suivi de la réalisation CT VNA, CEF, agent Nombre de suivis effectués par les Rapport de suivis des activités de liaison des contrôleurs VOI, Polisin’ala Nombre de délinquants recensés

54 Partie VI : RECOMMANDATIONS

Sensibiliser les CT CIRAD, FOFIFA, Nombre de séances de Rapport d’activités charbonniers sur ces Association sensibilisation effectuées avantages PARTAGE Faire des CT FOFIFA, Nombre de séances de Rapport d’activités Réaliser démonstrations sur charbonniers démonstration Rapport de mission simultanément terrain formés, Président plusieurs du VOI cycles de Promouvoir les CT FOFIFA, équipes Statistique des réunions d’échanges Rapport d’activités du VOI carbonisation échanges de charbonniers, d’informations et de Président du VOI compétences inter- équipiers et intercommunautaires Accorder des CT à MT Administration Notes administratives sur le Document de la DREF allègements fiscaux forestière système fiscal pour le charbon de Boeny Le système aux charbonniers bois Protocole d’accord fiscal Instaurer un légaux régissant la régime fiscal Appliquer des charges CT à MT Administration Notes administratives sur le Document de la DREF vente de incitatif au fiscales élevées pour forestière système fiscal pour le charbon de Boeny charbon est bénéfice de la les charbons illégaux bois Protocole d’accord révisé TCA Renforcer le contrôle CT à MT VNA, CEF, agent Nombre de contrôles effectués Rapport d’activités forestier de liaison des Montant des taxes prélevées Livret de prélèvements VOI, Polisin’ala fiscaux Source : Auteur, 2010

CT : < 5 ans MT : 5 à 30 ans

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CONCLUSION

Bien que la production de charbon de bois contribue à la dégradation des ressources forestières, l’interdiction des exploitations forestières à des fins de carbonisation ne constituerait en aucun cas une solution adéquate dans les pays en voie de développement comme Madagascar. En effet, la population urbaine couvre et couvrira ses besoins énergétiques en utilisant principalement le charbon de bois compte tenu de sa compétitivité à l’égard des autres types d’énergie (comme le gaz). En milieu rural, de nombreux paysans s’attachent à l’activité de carbonisation pour satisfaire leurs besoins immédiats en liquidité. C’est pour faire face à cette situation complexe que la technique de carbonisation améliorée a été diffusée et enseignée aux charbonniers dans la région Boeny dans le cadre du projet CARAMCODEC (Janvier 2007 – Mai 2009).

Le présent travail s’est proposé d’étudier l’efficacité de cette technique améliorée par rapport à la méthode traditionnelle de carbonisation, notamment au sein de trois communautés bénéficiaires du projet dans les Communes Rurales de Tsaramandroso (site d’Ambatoloaka), d’Ambondromamy (site de Beronono) et de Manerinerina (site de Bedoa). Des enquêtes ont été menées auprès des charbonniers afin de connaître au préalable le fonctionnement de la production de charbon de bois. Force a été de constater qu’environ 72% des producteurs optent toujours à la méthode traditionnelle pour approvisionner les zones urbaines. Particulièrement, des essais de carbonisation ont été réalisés au niveau de seize unités d’exploitation en vue d’évaluer et de comparer de près les résultats de la technique traditionnelle et de celle améliorée. Il ressort de cette étude que les rendements massique et volumique de la technique de carbonisation améliorée augmentent respectivement à 19,72% et 0,118t/m3 s’ils sont de 10,61% et 0,082 t/m3 pour la méthode traditionnelle. En outre, le taux de bois incuit passe de 9,73% à 1,91%. Néanmoins, en considérant la quantité de travail nécessaire, les charbonniers qui adoptent cette méthode améliorée doivent investir un surplus de travail de 24% par rapport à la technique traditionnelle. Par conséquent, d’après le résultat des tests statistiques de comparaison, aucune différence significative n’a été constatée pour la productivité et la rentabilité du travail entre les deux techniques de carbonisation : les valeurs y afférentes sont respectivement de 0,028 t/hj soit 1 406 Ar/hj pour la technique améliorée et 0,023 t/hj soit 933 Ar/hj pour la méthode traditionnelle.

De ce fait, la première hypothèse est confirmée : la longue durée du cycle de carbonisation restreint l’efficacité de la technique de carbonisation améliorée. Cette technique requiert un investissement élevé en main d’œuvre, de l’ordre de 3,55 hj/st contre 2,86 hj/st pour la méthode traditionnelle. Toutefois, elle présente des atouts capitaux sur le plan écologique, énergétique et économique à ne citer que l’augmentation significative de la quantité de charbon produit et les gains de superficies forestières non exploitées (à raison de 31%). Ce qui amène à rejeter la deuxième hypothèse qui a indiqué que « les avantages tirés des deux techniques de carbonisation sont identiques ».

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CONCLUSION

Dans ces conditions, la technique de carbonisation améliorée constitue une source de dilemme pour les entités concernées. Du point de vue de l’Etat, des promoteurs du projet, des bailleurs ou des techniciens forestiers, cette technique s’avère plus efficace et plus performante compte tenu des enjeux environnementaux qu’elle engendre. Mais elle n’apparaît pas assez adaptée aux attentes des charbonniers qui cherchent des revenus immédiats. Ces derniers sont plutôt intéressés par la technique de carbonisation traditionnelle car celle-ci requiert une quantité moins importante de main d’œuvre. Pourtant, la productivité et la rentabilité du travail qu’elle génère ne diffèrent pas de celles de la méthode améliorée.

Face à cette situation, les suggestions suivantes ont été proposées afin que cette technique améliorée garde la faveur des charbonniers. La réorganisation du mode de travail s’avère indispensable afin d’optimiser la production et de minimiser l’utilisation des ressources. Dans cet axe, des efforts doivent être entrepris pour inciter les charbonniers à mener un travail d’équipe à grande echelle. Il importe également de maximiser les charges de production pour ceux qui pratiquent la technique améliorée. Pour ce faire, il est avantageux d’appliquer des taxations différentes pour les charbons produits qui respectent les normes techniques et ceux qui ne le sont pas. Pour ces derniers, le montant des charges fiscales doit être plus élevé. En tenant compte de ces suggestions, la technique de carbonisation améliorée pourra répondre également aux intérêts de la population locale tout en assurant la durabilité des ressources forestières.

Il faut noter que les recommandations avancées demeurent spéculatives. Des travaux plus approfondis s’avèrent impératifs pour assurer leur effectivité et leur mise en œuvre. Par ailleurs, concernant les principaux facteurs agissant sur la carbonisation, leur effet sur le rendement doit être examiné séparément pour connaître celui qui est le plus déterminant. Par ailleurs, il sera avantageux de modifier la tarification du charbon de bois par unité de poids au lieu de le vendre par sac, afin de mettre en valeur les aspects qualitatifs du produit issu de la technique améliorée (charbon de bois plus denses et moins friable). Enfin, l’identification de nouveaux sites dans la Région Boeny peut être envisagée afin de diffuser la technique de carbonisation améliorée à une echelle plus large.

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61

ANNEXES LISTE DES ANNEXES Annexe 1 : Données climatiques de Boeny (2004 – 2008) ...... I Annexe 2 : Conditions-cadres de la production de charbon de bois ...... II Annexe 3 : Zonage du terroir géré par les VOI ...... III Annexe 4 : Exemple de contrat de transfert de gestion ...... VII Annexe 5 : Exemple de plan d’aménagement de gestion (extrait)...... XIII Annexe 6 : Protocole inter-communal relatif à la filière charbon de bois ...... XXII Annexe 7 : Calcul du quota de charbon de bois...... XXV Annexe 8 : Phases de carbonisation ...... XXVI Annexe 9 : Questionnaire d’enquête des charbonniers...... XXVII Annexe 10 : Questions guides pour les charbonniers ...... XXVIII Annexe 11 : Questions guides pour les responsables - VOI ...... XXIX Annexe 12 : Questions guides pour l’agent de liaison...... XXX Annexe 13 : Grille d’observation visuelle...... XXXI Annexe 14 : Fiche de relevés des unités d’exploitation...... XXXII Annexe 15 : Typologie fonctionnelle des charbonniers...... XXXVI Annexe 16 : Variation mensuelle de l’effectif de charbonniers actifs...... XXXVII Annexe 17 : Especes les plus exploitées ...... XXXVII Annexe 18 : Statistiques descriptives des ressources d’exploitation...... XXXVIII Annexe 19 : Statistiques descriptives du temps de travail fixe...... XL Annexe 20 : Corrélation entre les durées de séchage et de carbonisation...... XLII Annexe 21 : Test de comparaison du rendement massique...... XLIII Annexe 22 : Corrélation entre la durée de séchage et le rendement massique ...... XLIV Annexe 23 : Corrélation entre la durée de suivi et contrôle et le rendement massique ...... XLV Annexe 24 : Test de comparaison du rendement volumique...... XLVI Annexe 25 : Test de comparaison du taux de bois incuit...... XLVII Annexe 26 : Test de comparaison de la productivité du travail (en quantité) ...... XLVIII Annexe 27 : Test de comparaison de la rentabilité du travail...... XLIX Annexe 28 : Statistiques descriptives des bénéfices...... LI Annexe 29 : Statistiques descriptives des coûts de production...... LII Annexe 30 : Amortissement des outils de production ...... LV Annexe 31 : Frais de transport du charbon de bois ...... LVI Annexe 32 : Coût des taxes ...... LVI Annexe 33 : Prix de vente du charbon de bois ...... LVII Annexe 34 : Masse de charbon de bois par sac ...... LVII Annexe 35 : Simulation des données pour l’année 2009 ...... LVII

ANNEXES Annexe 1 : Données climatiques de Boeny (2004 – 2008)

Les données présentées dans le tableau suivant ont été prélevées dans la station météorologique de Mahajanga, de 2004 à 2008. Les paramètres qui considérés sont la température (en °C), la précipitation (en mm) avec le nombre de jours de pluies, la vitesse du vent (en km/h) ainsi que la direction selon la rose de 8.

Mois J F M A M Ju Jl A S O N D TEMPÉRATURE (°C) Tx 31,6 31,6 31,9 32,7 32,3 31,7 31,0 31,4 32,4 33,4 32,9 31,3 Tn 24,6 24,5 24,5 23,6 21,8 19,5 19,0 19,1 21,0 22,7 24,0 24,8 Tm 28,1 28,0 28,2 28,2 27,0 25,6 25,0 25,3 26,7 28,0 28,5 28,0 PRÉCIPITATION (mm) P 396,6 350,3 209,0 27,5 5,5 0,0 3,9 0,1 5,3 15,3 143,5 291,4 Nb jr 17 16 10 3 1 0 1 0 1 2 8 18 VITESSE DU VENT (km/h) Vm 12 11 10 9 9 11 13 14 16 15 16 12 D NW/NE NW/NE E/NW SE/SW SE/SW SE/SW SE/SW SE/SW SE/SW S/W S/W NW/NE Vx 180 180 162 250 79 108 180 180 180 133 216 198 Source : Direction Nationale de la Météorologie - Ampandrianomby, 2010

D : Direction du vent Nb jr : Nombre de jours de pluies (j) P : Précipitation (mm) Tm : Température moyenne (°C) Tn : Température minimum (°C) Tx : Température maximum (°C) Vm : Vitesse moyenne du vent (km/h) Vm : Vitesse maximum du vent (km/h)

I

ANNEXES Annexe 2 : Conditions-cadres de la production de charbon de bois

La production de charbon de bois doit répondre aux obligations nationales légales. Elle est conditionnée généralement par la Charte de l’Environnement (Loi n°90-033), la Politique Forestière (Décret n° 97-1200), la Politique Énergétique et la législation forestière (Loi n° 97-017). Ci-après la liste des textes juridiques qui régissent ce type d’exploitation à Madagascar.

Textes juridiques régissant l’exploitation de charbon de bois RÉFÉRENCE TITRE Décret du 25 Janvier 1930 Réorganisation du régime forestier applicable à Madagascar Ordonnance 60-128 du 03 Octobre Fixant la procédure applicable à la répression des infractions 1968 à la législation forestière, de la chasse, de la pêche et de la protection de la nature Décret n° 82-312 du 19 Juillet 1982 Réglementant la fabrication de charbon de bois Loi n° 87-110 du 11 Mai 1987 Fixation des modalités des exploitations forestières, des permis de coupe et des droits d’usage Loi n° 90-123 du 21 Décembre Relative à la charte de l’environnement 1990 Loi n° 96-025 du 30 Septembre Gestion locale des ressources naturelles renouvelables 1996 Loi n° 97-017 du 08 Août 1997 Portant révision de la législation forestière Décret n° 97-1200 du 02 Octobre Portant adoption de la politique forestière malagasy 1997 Décret n° 98-782 du 16 Septembre Relatif au régime de l’exploitation forestière 1998 Décret n° 2000-027 du 13 Janvier Relatif aux Communautés de base chargées de la gestion 2000 locale des ressources naturelles renouvelables Arrêté n° 12702/2000 du MEF du Suspension d’instruction de dossiers de demande de permis, 20 Novembre 2000 de délivrance de permis d’exploitation et de permis de coupe à titre onéreux Décret GCF 2001-122 du 14 Conditions de mises en œuvre de la gestion contractualisée janvier 2001 des forêts de l’État : délégation de leur gestion aux COBA constituées par les riverains Projet de Décret Source : Responsables administratifs (entretien), 2009

II

ANNEXES Annexe 3 : Zonage du terroir géré par les VOI

La gestion des ressources forestières d’Ambatoloaka, de Beronono et de Bedoa s’inscrit dans le processus de gestion locale contractuelle des ressources naturelles renouvelables. Elle est basée sur l’utilisation multiple des espaces et ressources selon des objectifs précis, donnant naissance ainsi au processus de zonage par objectifs déterminants (Projet GESFORCOM4, 2009). A chaque unité de zonage correspond une activité bien définie. Ainsi, le terroir géré par chaque VOI comprend les zones suivantes :

 Zone de carbonisation : Forêts denses et savanes arborées dont les espèces caractéristiques sont à vocation de carbonisation telle que Ziziphus sp. (mokonazy)  Zone de protection intégrale : Zone à prédominance de régénérations naturelles et d’arbustes  Zone de droit d’usage : Forêts denses caractérisées par des espèces à vocation de construction comme Bridelia sp. (kitata), Foetidia retusa (mamoloana), Grewia sp. (sely), Acridocarpus excelcius (mavoravina), …  Zone de culture : Bas- fonds près des sources d’eau

 Zone d’exploitation de raphia : Raphia rafinera (raphières)  Zone de reboisement : Savane boisée  Zone de pâturage : Ala savoka

Les cartes suivantes illustrent le zonage des sites d’Ambatoloaka, de Beronono et de Bedoa.

III

ANNEXES

Zonage du site d’Ambatoloaka (Source : Projet GESFORCOM3, 2009)

IV

ANNEXES

Zonage du site de Beronono (Source : Projet GESFORCOM2, 2009)

V

ANNEXES

Zonage du site de Bedoa (Source : Projet GESFORCOM1, 2009)

VI

ANNEXES Annexe 4 : Exemple de contrat de transfert de gestion

F I F A N E K E N A TOVANA M O M B A N Y F A M O K A R A N A A R I N A

TOKO I : FAMARITANA ANKAPOBENY...... 1

TOKO II : IREO FAHEFANA AZO AFINDRA...... 1

TOKO III: ZO SY ANDRAIKITRY NY MPANDRAY ANJARA...... 2

TOKO IV: HADISOANA SY SAZY, FANAFOANANA NY FIFANEKENA...... 4

TOKO V : FEPETRA SAMIHAFA...... 4

Fifanekena tovana VOI LOVASOA/BEDOA 0

VII

ANNEXES

FIFANEKEM-PAMINDRAM-PITANTANANA TOVANA MIKASIKA NY FAMOKARANA

- Ny Fari-piadiadian’ny Tontolo Iainana, Rano sy Ala izay soloin’ny Lehibeny tena, - Ny Vondron’Olona Ifotony LOVASOA, ao Bedoa, fokontany Tsinjorano II, Kaominina Manerinerina, Distrika Ambato-Boeny, izay soloin’ny Filohany tena

Dia manao izao fifanekena tovana izao:

TOKO I : FAMARITANA ANKAPOBENY

Andininy 1: Tanjon’ny fifanekena Ity fifanekena tovana mikasika ny famokarana arina ity dia natao mba hanomezan-danja ara- toe-karena amin’ny fomba maharitra ny harena voajanahary izay tantanan’ny VOI LOVASOA Ny zava kendrena amin'izany dia: - hampaharitra ny fitantanana sy ny fampiasana ny ala mba ho lovain’ny taranaka faramandimby - hampitombo ny risi-pon’ny mponina amin’ny fiharovana ny ala sy ny vokatra avy aminy - hampitombo sy hanatsara ny ala ary ny fari-piainan’ny mponina mitantana azy

Andininy 2: Ny ala voakasikin’ ny fifanekena tovana Ny ala sy ny vokatry ny ala voakasik’ity fifanekena tovana ity dia ny ala ao amin’ny Kijana Marololo ahitana an’Ambatomananono (47 ha), Avaratr’i Bekintsakitsa (83 ha), Madiromaroanaka sy Ampitiliva ary Tsimiranjabe (57 ha) ary Tsimiranjabe sy Madiroroa ( 88 ha) izay manana velarana mitotaly 275.ha natokana hamokarana arina . Andininy 3: Faharetan’ny fifanekena Manankery mandrapaha-tampitry ny fifanekem-pamindram-pitantanana ny ala sy ny vokatra azo avy aminy andiany telo taona voalohany ity fifanekena tovana mikasika ny famokarana arina ity. ary azo havaozina miaraka amin’ny famindram-pitantanana aorian’ny tomban’ezaka raha hita fa mahafa-po ny fitantanana ny asa famokarana

TOKO II : IREO FAHEFANA AZO AFINDRA Andininy 4: Toy izao ireo fahefana azo afindra amin’ny VOI LOVASOA ao Bedoa mba hahafahany mitantana ny ala sy ny vokatra arina azo avy aminy.

Fahefana afindra tanteraka: - fitazonana ny vokatra arina tsy ara-dalana - fanomezana fahazoan-dalana hikapa kakazo mba hamokarana arina rehefa nomen’ny Rano sy Ala fanomezandalana manokana hanao izany - fanomezana coupons entina mivatrotra ny vokatry arina - fanaraha-maso ny famokarana arina ataon’ny fikambanana mpamokatra arina - fanasaziana ny fikambanana mpamokatra arina raha misy fahadisoana ataony - fanatsoahana ny fahazoan-dalana hamokatra sy hivarotra arina raha misy hadisoana vitan’ny mpamokatra arina miverimberina Fahefana tsy azo afindra mihitsy : - fanomezana fahazoan-dalana ho an’ny olona ivelan’ny fikambanana hitevy ala sy hamokatra arina ao anatin’ny faritr’ala tantanan’ny VOI

Fifanekena tovana VOI LOVASOA/BEDOA 1

VIII

ANNEXES

TOKO III : ZO S Y ANDRAIKITRY NY MPANDRAY ANJARA

Sokajy 1: Zo sy andraikitry ny VOI LOVASOA

Andininy 5: Zon’ny VOI LOVASOA ao Bedoa Toy izao avy ny zo ananan’ny VOI LOVASOA ao Bedoa mikasika ny ala sy ny vokatry ny ala nomena hotantaniny - Fivarotana ny vokatra arina - Fanenjehana araka ny lalàna izay tsy manaja ny fepetra nifanarahana rehetra momba ny arina (fisavana sy fitazonana ny vokatra tsy ara-dalana ary fampiharana ny dina) - Fampiharana ny dina amin'izay manao hadisoana - Mitahiry ny vola araka izay voafaritra ao amin'ny bokin’andraikitra - Maka saram-pitantanana amin’ireo vokatry ny arina araka izay voalaza ao amin’ny bokin’andraikitra tovana - mampiasa ireo vola azony avy amin’ny saram-pitantanana samihafa - Manao fitarainana any amin’ny ambaratongam-pahefana ambony (CIREEF, DIREEF, Faritra, Faritany) raha misy fanararaotam-pahefana ataon’ny mpifanaraka amininy (Kominina, Sampandraharahan’ny Rano sy Ala) ny olana - Mitondra ny olana eo amin’ny fitsarana ny raharaham-panjakana raha tsy voavaha amin’ny fifampiraharahana sy ny ambaratongam-panjakana samihafa (DIREEF, CIREEF, Faritra, Faritany) - Zon’ny VOI no misakana ireo fangatahana tany ao anatin’ny faritra tantanany raha hitany fa manakoronatana ny fitantanana ataony izany

Andininy 6: Andraikitry ny VOI LOVASOA ao Bedoa

Toy izao avy ny andraikitry ny VOI LOVASOA ao Bedoa mikasika ny ala sy ny vokatry ny ala nomena hotantaniny - Fanarahana sy fanatanterahana antsakany sy andavany ny drafi-panajariana sy fitantanana ary ny bokin'andraikitra amin'ny famokarana arina sy famarotana ny vokatra - Fanaraha-maso ny asa famokarana atao ny fikambanan’ny mpamokatra arina miasa ao amin'ny faritr’ala natokana ho amin'izany araka ny drafi-panajariana - Fanaraha-maso ny fampiharan’ny fikambanan’ny mpamokatra arina sy ny ny fifanarahana nisy teo amin'izy ireo mikasika ny fepetra sy ny fitsipika famokarana arina - Fanasaziana sy fanatsoahana ny fanomezan-dalana ny mpamokatra sy mpivarotra arina tsy manaja ny fepetra - Fampiharana ny dina mifanaraka amin'ny bokin'andraikitra - Fitakiana ny haba sy ny tamberim-bidy amin'ny famokarana arina - Fanaterana isam-bolana ny taberimbidy ajaran’ny Kominina sy ny haba ajaran’ny sampandraharahan’ny Rano sy Ala any amin’ny Kominina araky ny voalazan’ny bokin’andraikitra. - Fanaovana tatitra isam-bola mikasika ny fizotran’ny fitantanana any amin’ny Kominina sy ny sampandraharahan’ny Rano sy Ala - Fanaovana tatitra ao anatin’ny herinandro fara-fahatarany any amin’ny Kominina sy ny sampandraharahan’ny Rano sy Ala raha misy fisehoan-javatra mitranga mety hanimba ny harena voajanahary tantanana (fitrandrahana tsy ara-dalana, doro-tanety mahery vaika,…) ka ilana fiaraha-miasan’ny telo tonta ny famahana azy - Andraikitry ny VOI ny manala sy mitady mpanampy hanatanteraka izany, ireo olona miditra antsokosoko na nampidirin’olona tsy nahazo alalana manokana avy amin’ny sampandraharahan’ny fananantany hanao izany ao anatin’ny faritra

Fifanekena tovana VOI LOVASOA/BEDOA 2

IX

ANNEXES

Sokajy 2: Zo sy andraikitry ny sampandraharahan’ny Rano sy Ala

Andininy 7: Zon’ny sampandraharahan’ny Rano sy Ala - Mampihatra sazy amin’ny VOI araka ny voafaritra ao amin'ny bokin'andraikitra raha misy hadisoana na tsy fanarahana ny fifanekena nataon’ny VOI ao anatin’izany ny mety ho fanafoanana ny fifanarahana - Mitaky ny haba amin’ny famokarana arina amin'ny Vondron’Olona Ifotony LOVASOA araka izay nifanarahana ao amin’ny bokin’andraikitra - Manao fampitandremana raha misy fahataran’ny fanefana ny haba avy amin’ny famokarana arina - Mahazo tatitra isam-bolana avy amin'ny VOI mikasika ny fizotrin’ny fitantanana nataony

Andininy 8: Andraikitrin’ny sampandraharahan’ny Rano sy Ala - Fampahafantarana ny fisian’ny famokarana arina ao amin’ny VOI LOVASOA amin'ny vondrona fototra hafa manodidina - Fanaraha-maso ny fivezivezen’ny vokatra arina indrindra amin’ny lalam-pirenena faha-4 sy faha-6 mba ho fampiasana ny haba natokana hoan’ny fanaraha-maso (taxe de contrôle) - Fametrahana sy fanaraha-maso ny rafitra mifehy ny vokatry ny ala indrindra ny arina amin’ireo toerana manodidina tsy vita famindram-pitantanana mba hisorohana ny korontana sy ny fifaninanana tsy ara-drariny ao anatin’ny faritra - Fampiharana ara-bakiteny ireo haba mikasika ny arina voarakitra ao amin’ny “Fifanarahana lasitra” natao ny 14 sy 15 jiona 2005 tao Mahajanga (400 Ar/gony hoan’ny faritra vita gélose; 500Ar/gony hoan’ny faritra tsy vita gélose) - Fanampiana avy hatrany ny VOI ao anatin’ny herinandro aorian’ny nahazoana ny tatitra amin’izay fitadiavana fiaraha-miasa tadiaviny - Fandraisana andraikitra avy hatrany ao anatin’ny herin’andro raha vao misy fahataran’ny tatitra sy ny fandrotsaham-bola avy any amin’ny VOI

Sokajy 3: Zo sy andraikitry ny Kaominina Manerinerina

Andininy 9: Zon’ny Kaominina Manerinerina - mitaky isam-bolana any amin’ny Vondron'Olona Ifotony ny anjara tamberim-bidy amin'ny arina izay mifanaraka amin’ny coupons lafony. - mahazo tatitra isam-bolana avy amin'ny VOI, mikasika ny fizotry ny fitantanana nataony

Andininy 10: Andraikitry ny Kaominina Manerinerina - Manefa ny anjarany isam-bolana mifanaraka amin’ny quota-n’ireo VOI ao aminy fampandehanana” ny trano fampifandraisana” (bureau de liaison) - Fanampiana avy hatrany ny VOI ao anatin’ny herinandro aorian’ny nahazoana ny tatitra amin’izay fitadiavana fiaraha-miasa alefany - Fandraisana andraikitra avy hatrany ao anatin’ny herin’andro raha vao misy fahataran’ny tatitra sy ny fandrotsaham-bola avy any amin’ny VOI - fanaraha-maso ny fivezivezen’ny vokatra arina ao anatin’ny faritry ny Kominina mba ho fampiasana ny haba natokana hoan’ny fanaraha-maso (taxe de contrôle) - Fametrahana sy fanaraha-maso ny rafitra mifehy ny vokatry ny ala amin’ireo toerana manodidina tsy vita famindram-pitantanana mba hisorohana ny korontana sy ny fifaninanana tsy ara-drariny ao anatin’ny faritra - Fandaminana ny tsenan-tsaribao eo anivon’ny Kominina - Famoahana ny fanapahana (déliberation communale) mikasika ireo haba alaina amin’ny famokarana arina sy rafia mifanaraka amin’ny fahefany sy izay voalazan’ny “Fifanarahana lasitra”

Fifanekena tovana VOI LOVASOA/BEDOA 3

X

ANNEXES

- Fanaterana any amin’ny Rano sy Ala ao Tsaramandroso ny ampahan’ny haba anjaran’ny Rano sy ala avy amin’ny famokarana arina sy rafia ao anatin’ny herinandro naharaisana azy avy amin’ny VOI - Fanaovana tatitra any amin’ny Rano sy Ala ao Tsaramandroso ao anatin’ny herinandro raha misy fahataran’ny fandrotsaham-bola ataon’ny VOI - Mampahafantatra ny tanàna, fokontany, kaominina manodidina ny fisian’ny famokarana arina ao amin’ny VOI LOVASOA ao Bedoa

TOKO IV: HADISOANA S Y SAZY, FANAFOANANA NY FIFANEKENA

Andininy 11: Tomponandraikitra tanteraka eo anatrehan’ny Rano sy Ala ny VOI amin'ny hadisoana rehetra mitranga mikasika ny famokarana arina miseho ao amin’ny faritra tantanany

Andininy 12: Ny tsy fanarahana ny fepetra voalazan’ny bokin'andraikitra sy ny drafi-panajariana tovana dia azon’ny dina faizina. Ny tsy fampiharana ny dina dia midika finiavana tsy handray andraikitra mba hampahomby sy hampaharitra ny fitantanana sy ny fampiasana ny vokatry ny ala

Andininy 13: Ny hadisoana momba ny famokarana arina tsapa na tsy nampiharana Dina ahazoan’ny VOI sazy avy amin’ny Rano sy Ala Araka ny bokin'andraikitra dia misy ambaratonga toy izao ny sazy ampiharin’ny faripiadidian’ny Rano sy ala ao Tsaramandroso amin'ny VOI araka ny hadisoana tsapa: - fanomezana fampitandremana - fampiatoana ny famindram-pitantanana - fanafoanana ny famindram-pitantanana Voalaza any amin'ny bokin'andraikitra tovana ny antsipirihan’ny hadisoana sy sazy momba ny famokarana arina

TOKO V : FEPETRA SAMIHAFA

Andininy 14: Tsy manan-kery intsony izay toko sy andininy ao amin’ny boky famindram-pitantanana tany ampiandohana mandrara ny famokarana arina tao amin’ny faritry Bedoa. Ny famokarana arina anefa dia tsy maintsy manaraka ireo fepetra rehetra voalaza ato amin’ity boky tovana ity

Andininy 15: Raha misy fisehoan-javatra tsy voalaza ato amin’ity fifenekena ity nefa mitranga dia azon’ny telo tonta atao ny manao fifanekena tovana

Andininy 16: Azo havaozina miaraka amin’ny famindram-pitantanana, izao fifanekena momba ny fanaovana arina izao aorian’ny tomban’ezaka raha hita fa mahafa-po ny fitantanana ny asa famokarana

Andininy 17: Manankery avy hatrany ity fifanekena tovana ity rehefa nahazo ny fankatoavan’ny Tale iraisam- paritrin’ny Tontolo Iainana, Rano sy Ala ao Mahajanga

Fifanekena tovana VOI LOVASOA/BEDOA 4

XI

ANNEXES

Natao teto, androany faha

NY MPANDRAY ANJARA

Ny Filohan’ny Komity Mpitantanan’ny VOI Ny Lehiben’ny fari-piadidian’ny Tontolo Iainana, LOVASOA Rano sy Ala ao Mahajanga

NY MPANATRIKA

Ny Ben’ny tananan’ny Kaominina Ny Lehiben’ny Distrika Manerinerina Ambato-Boeni

NY MPAKATOA

Fankatoavana laharana: Androany faha Ny Tale iraisam-paritry ny Tontolo Iainana, Rano sy Ala ao Mahajanga

Fifanekena tovana VOI LOVASOA/BEDOA 5

XII

ANNEXES Annexe 5 : Exemple de plan d’aménagement de gestion (extrait)

DRAFI-PANAJARIANA TOVANA MIKASIKA NY FAMOKARANA ARINA AO BEDOA

TOKO I: TANJONA SY ZAVA-KENDRENA...... 1 TOKO II: NY FARITRA NATOKANA HAMOKARANA SARIBAO...... 1 TOKO III: FEPETRA MIKASIKA NY FAMOKARANA ARINA...... 1 TOKO IV: IREO ASA TOKONY HATAON’NY VOI MIFANDRAIKA AMIN’NY FAMOKARANA ARINA...... 2 TOKO V: VALIN’NY FITSIRIHANA NY ALA SY NY FANADIHADIANA...... 3 TOKO VI: LAMIN’ASAN’NY VOI LOVASOA AO BEDOA...... 4

Drafi-panajariana tovana VOI LOVASOA/BEDOA 0

XIII

ANNEXES

DRAFI-PANAJARIANA TOVANA MIKASIKA NY FAMOKARANA ARINA AO BEDOA

TOKO I :: TANJONA S Y ZAVA--KENDRENA And 1 : Tanjona Natao izao drafi-panajariana tovana mikasika ny famokarana arina izao mba handaminana sy handrindrana ny famokarana arina ato amin’ny faritr’i BEDOA sy Manerinerina sy mba hanomezan-danja amin’ny fomba maharitra ny harena voajanahary. Izany dia ao anatin’ny famindram-pitantanana ny harena voajanahary sahanin’ny Vondron’olona ifontony LOVASOA And 2 : Faharetany Manankery mandrapaha-tampitry ny fifanekem-pamindram-pitantanana ny ala sy ny vokatra azo avy aminy andiany telo taona voalohany ity drafi-panajariana tovana mikasika ny famokarana arina, ary azo havaozina aorian’ny tomban’ezaka raha hita fa mahafa-po ny asa famokarana And 3 : Tari-dalana Amin’ny fahatamperan’io fe-potoana io dia hisy fanaraha-maso sy tomban’ezaka mikasika ny fitantanana sy fampiasana ny faritra notantanin’ny VOI LOVASOA ao anatin’izany ny faritra natokana hamokarana arina. miankina amin'ny vokatr’izany ny hitoizan’ny fifanekena sy ny famokarana, 10 taona indray na tsia

TOKO II :: NY FARITRA NATOKANA HAMOKARANA SARIBAO And 4 : Araka ny fivoriana nataon’ny Vondron'Olona Ifotony LOVASOA ny 14 jolay 2005 tao Bedoa dia toy ireto avy ny toerana azo anaovana saribao ao anatin’ny faritr’I Bedoa : Ny faritrin’ny Kijanan’ny Marololo no natokana ho fanaovana saribao ato amin’ny fari-pivelomana Bedoa ka toy izao no fisesin’ny fitrandrahana amin’izany: Ambatomananono (47 ha), Avaratr’i Bekintsakitsa ( 83 ha), Madiromaroanaka sy Ampitiliva ary Tsimiranjabe (57 ha) ary Tsimiranjabe sy Madiroroa ( 88 ha). Ny totalin’izy rehetra dia 275 ha

TOKO III :: FEPETRA MIKAS IKA NY FAMOKARANA ARINA And 5 : Ireo Fepetra Mba andrindrana ny famokarana, ny mpamokatra arina dia tsy maintsy manaraka ireto fepetra ireto : - Tsy maintsy ao amin’ny faritra voatondro ihany no hamokarana arina dia ao anatin’ny faritry Marololo izany - Anjaran’ny komity mpitantana ny VOI sy ny Komity Mpitantana ny fikambanan’ny mpanao arina FANAMBINANTSOA no mandamina sy manome ny faritra ho trandrahan’ny mpanao arina isan-taona.

Drafi-panajariana tovana VOI LOVASOA/BEDOA 1

XIV

ANNEXES

- Mialohan’ny hamokarana arina dia tsy maintsy diovina ny 5 metatra manodidina ny fatana. - Ny mokonazy ihany no natokana ho kakazo fanaovana arina ao amin’ny faritr’i BEDOA Voarara noho izany ny fampiasana ny madiro na hazo hafa amin’ny fanaovana arina - Ny hazo manana manodidina 32 sm miakatra, no azo hanaovana arina. - 20 sm miala amin’ny tany fara-fahamboniny no fanapahana ny hazo mba hahatsara ny tsiriny. - Tsy azo atao ny mandoro ny foto-kazo rehefa manao arina. - Tsy azo atao ny mamadika tany fanaovana saribao ho tanin-tsabo - Tsy maintsy hamelana hazo tsara, 3 na 4 isaky ny hekitara avela ho fakana taranaka ao amin’ny faritra fanaovana arina. - Eo amin’ny toerana anaovana arina dia tsy maintsy ahitana fitaovana isan-karazany toy ny lapelina, siny, tahirin-drano, fibarana, … entina hiatrehana ny mety fitaran’ny afo - Ny teknika nampihofanana ihany no azo ampiasaina ho famokarana arina. - Ny famokarana arina dia tsy maintsy nahazaon-dalana avy amin’ny Komity Mpitantana. - Ny vokatra rehetra mivoaka ato amin’ny faritr’I Bedoa dia tsy maintsy mandalo ao amin’ny tobin-tsaribaoan’ny (dépôt) VOI LOVASOA ao Marololo sy ao Manerinerina - Ny fitanterana ny vokatra dia tsy maintsy ampiasana ny Laissez-passer na coupons ara- dalana - Tsy azo atao ny mitatitra ny vokatra amin’ny alina - Tsy maintsy ny gony nifanarahana ihany no hitanterana ary hivarotana ny arina. - Tsy hifandovana ny fahazoan-dalana hamokatra arina

TOKO IV :: IREO ASA TOKONY HATAON’’NY VOI MIFANDRAIKA AMIN’’NY FAMOKARANA ARIINA

And 6: Asa fanajariana sy fanaraha-maso

a) Famaritana ny toerana iasan’ny fikambanana FANAMBINANTSOA isaky fiandohan’ny taom-pamokarana b) Fanaraha-maso ny fanatanterahan”’ny fikambanana FANAMBINANTSOA ireo fepetra ara-teknika mifehy ny famokarana saribao c) Fanaraha-maso sy fitanana an-tsoratra ireo saribao mandalo ao aminireo tobin’ny VOI (dépôt) d) Famaizana ireo mpanao saribao tsy manara-dalana amin’ny alalan’ny fampiharana Dina e) Fampiharana ny fifanarahana mikasika ny famokarana arina

Drafi-panajariana tovana VOI LOVASOA/BEDOA 2

XV

ANNEXES

And 7: Asa fifandraisana amin'ny any ivelany a) Fandrotsahana ny ampahan’ny tamberim-bidin’ny Rano sy Ala ary ny kominina amin'ny fanaovana arina any amin’ny Kaominina b) Fanentanana sy fampahafantarana ny manodidina miaraka amin’ny Kaominina ary ny Rano sy Ala momba famokarana arina izao tanterahan’ny VOI ao anatin’ny famindram- pitantanana. And 8 : Fanentanana ny mpikambana Fampahafantarana sy fanentanana ny mpikanbana ao amin’ny VOI ny zo sy andraikitra miandry azy manoloana ny fahafahana mamokatra arina And 9 : Mba ho fanatanterahana ireo asa ireo dia a) Tsy maintsy miara-mamaritra sy mametraka ny tobin-tsaribao ao Marololo sy Manerinerina ny VOI sy ny fikambanana FANAMBINANTSOA b) Tsy maintsy hatsangana ny Polisin’ala manokana hanao mpanara-maso ny tobin-tsaribao ny VOI LOVASOA hanatanteraka ireo asa fisafoana sy fanaraha-maso

TOKO V :: VALIN’’NY FITS IRIHANA NY ALA S Y NY FANADIHADIANA

And 10 : Vokatra arina mety ho azo Toy izao no vokatra mety ho azo amin'ny tahiri-kazo fanao arina ao amin’ny faritr’i Bedoa: Faritra Velarana Hadiry / hekitara Hadiry manontolo Ambatomananono 47 ha 14.5 m3/ ha 681,5 m3 Avaratr’i Bekintsakitsa 83 ha 18 m3/ ha 1 504,5 m3 Ampitililva 57 ha 15 m3/ ha 855 m3 Madiromaroanaka Tsimiranjabe

Madiroroa 88 ha 17 m3/ ha 1 496 m3 TOTALINY 275 ha 16.12 m3/ha 4 537 m3 Ny hadirin’ny tahirin-kazo ao amin'ny faritr’i Bedoa dia 4 537 m3

And 11 : Fetran’ny arina azo vokarina na Quota isan-taona Araka ny tahirin-kazo misy ao an-toerana sy ny filan’ny fikambanana mpanao arina mba hahafahan’ny famokarana mihodina isaky ny 6 taona dia noferana ho 4 000 gony isan-taona ny arina azo vokarina ao amin'ny faritr’i Bedoa. Ny VOI no mamaritra isan-taona ny toerana tokony hiasan’ny mpanao arina ka toy izao no filaharan’izany: - Ambatomananono - Avaratr’i Bekintsakitsa - Ampitililva, Madiromaroanaka ary Tsimiranjabe - Madiroroa

Drafi-panajariana tovana VOI LOVASOA/BEDOA 3

XVI

ANNEXES

TOKO VI:: LAMIN’’ASAN’’NY VOI LOVASOA AO BEDOA FOTOANA ASA HOTANTERAHINA TOMPON’ANDRAIKITRA MPANAMPY MARI-PANDREFESANA HANATONTOS ANA AZY LOHAHEVITRA I: F A N A T S A R A N A N Y F I A I N A M – P I K A M B A N A N A Fanangonana latsakemboka Filohan’ny Komity Ireo mambran’ny komity hafa Fanavaozana ny rezisitry ny Mpitantana, ny Mpitam-bola, rehetra mpikambana mpitan-tsoratra Ny mpikambana rehetra Janoary Ny isan’ny mpikambana Ny fokontany Fivoriambe: -Desambra Vita ny lisitry ny nandoha Fivoriambe ara-potoana(in-3/taona) Filohan’ny Komity -Avril 2006 latsakemboka Fivoriambe tsy ara-potoana Mpitantana Fokontany -Jolay 2006 Isan’ny mpivory Filohan’ny Komity -Oktobra 2006 Misy hevitra tapaka Mpitantana Fivorian’ny Komity Mpitantana: Desambra 2005 Voahomana ny fivoriam-be Fivoriana ara-potoana Filohan’ny Komity Avril 2006 ara-potoana Fivoriana tsy ara-potoana Mpitantana Ny Fokontany Jolay 2006 Misy hevitra tapaka Filohan’ny Komity Oktobra 2006 Mpitantana Tsy voafetra - Rehefa ila fanaovana fanamarinam-bola sy Mpanamarim-bola Ny komity rehetra Oktobra 2005 tatitra ara-bola isan-telo volana Mpitam-bola Ny tangalamena Desambra 2005 Voamarina ny raharaham- Ny filoha Mars 2006 bola’ny VOI rehetra Jiona 2006 Oktobra 2006 Fanaovana tomban’ezaka ny Ny VOI Kominina ary ny Rano sy Ala Oktobra 2006 amin’ny taona Vita ny tomban’ezaka taom-pitantanana nodiavina nodiavina Fanaovana lamin’asa ho an’ny Ny VOI Kominina sy Rano sy Ala Oktobra 2006 amin’ny taona Vita ny lamin’asa vaovao taona manaraka nodiavina

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XVII

ANNEXES

LOHAHEVITRA II: A S A F A N A J A R A N A N Y A T Y A L A Ireo asa fambolen-kazo : Ny komity mpitantana Fokontany, Kominina, Rano Fividianana zana-kazo Mpikambana rehetra sy Ala Janoary 2006 Isan’ny zanakazo Fanaovana lavaka Ny komity mpitantana Fokontany, Kominina, Isan’ny lavaka vita Mpikambana rehetra Rano sy Ala Desambra 2006 Fambolenkazo Ny komity mpitantana Fokontany, kominina Isan’ny zanakazo voavoly Mpikambana rehetra Rano sy Ala Janoary 2006 Fanaovana tata-motro ny Komity Mpitantana sy ny Fokontany Mai 2006 faritra fiavian’ny afo mpikambana Habetsahan’ny tata-motro manodidina ny ala vita hotantanina (arovana) sy ny tanin-janakazo Vono-motro Ny mpikambana rehetra Fokontany Manomboka ny volana mai Isan’ny vono-motro kominina ka hatramin’ny desambra Velaran’ny faritra may Rano sy Ala LOHAHEVITRA III: F A M E T R A H A N A R A F I T R A M P A N A R A – M A S O Fisafoana ireo ala tantanina Komity mpitantana ,Ny Polisin'ala , Fokontany, kominina Mandava-taona saingy atao Isan’ny mpandray anjara ny VNA, Ny fikambanana mpanao Rano sy Ala isan-kerinandro isan-kerinandro arina Tatitry ny fisafoana Fanangonana tamberim-bidy Filohan’ny Komity Mpitantana sy ny Fokontany Mandava-taona Isan’ny sariboa nivoaka (arina) mpitam-bolan’ny VOI kominina Lanjan’ny rafia nivoaka Fanangonana saram- Filohan’ny Komity Mpitantana sy ny Fokontany Mandava-taona Habetsahan’ny vokatra piotazana (vokatry ny ala) mpitam-bolan’ny VOI kominina nivoaka Fanangonana ny saran’ala Filohan’ny Komity Mpitantana sy ny Fokontany Manadava-taona Habetsahan’ny vokatra mpitam-bola kominina nivoaka Fampiharana ny dina Ny VOI Ray aman-dreny, Kominina, Fokontany, Rano sy ala Manadava-taona Isan’ny vono-dina

Drafi-panajariana tovana VOI LOVASOA/BEDOA 5

XVIII

ANNEXES

LOHAHEVITRA IV: A S A F A N D A M I N A N A N Y F I T R A N D R A H A N A A R I N A Fanaovana rezisitry ny Komitin’ny fikambanan’ny mpanao Ny VOI Desambra 2005 Isan’ny mpikambana mpanao saribao ato amin’ny arina Ny Fokontany faritra Famaritana ny toerana VOI Fokontany Septambra 2005 Voafaritra ny toetrana iasan’ny mpanao saribao Ny fikambanana mpanao arina Rano sy Ala (fantary ny mpanao arina isan-taona rehetra) Fanaraha-maso ny toerana VOI sy ny fikambanana mpanao Fokontany Mandava-taona Isan’ny fisafoana natoa sy ny fatana famokarana arina kominina arina Rano sy Ala Fanaraha-maso ny fomba VOI sy ny fikambanana mpanao arina Fokontany Mandava-taona Isan’ny vokatra nivoaka famokarana arina Rano sy Ala

Fametrahana ny tobin- VOI sy ny fikambanana mapanao kominina Fara-fahataran’ny 30 Fantatry ny rehetra ny tsaribao arina Tsy lefy Rano sy Ala septambra 2005 toerana Fanaraha-maso ny tobin- Polisin’ala sy ny Komitin’ny mpanao Fokontany tsaribaon’ny VOI arina kominina Komity VOI sy ny mpikambana Rano sy Ala Mandava-taona Isan’y fisafoana vita Ny mpikambana ao amin’ny Isan’ny vokatra nivoaka Fikambanana mpanaoarina Tsy lefy Fanaraha-maso ny fivarotana Polisin’ala sy ny Komitin’ny mpanao Fokontany Mandava-taona Isan’ny fisafoana natao arina sy fampiasana coupons arina kominina Isan’ny vokatra nivoaka Komity VOI sy ny mpikambana Rano sy Ala LOHAHEVITRA V: F I F A N D R A I S A N A I V E L A N Y Fanaovana tatitra any Filoha sy Mpitan-tsoratry ny VOI - Isaky ny faran’ny volana Tatitra voarain’ny amin’ny Kaominina sy Rano Kominina ary ny Rano sya sy Ala Ala

Drafi-panajariana tovana VOI LOVASOA/BEDOA 6

XIX

ANNEXES

Fanaterana ny anjara Komity Mpitantana Rano sy Ala Isaky ny faran’ny volana Ampahan’ny haba volan’ny kominina sy ny Kominina voarain’ny Kominina sy Rano sy Ala amin’ny Haba Mpanentana Rano sy Ala avy amin’ny Rafia sy ny isa sy lanjan’ny vokatra saribao nivoaka Tatitra faran’ny taona VOI Mpanentana Volana desambra 2005 Voarain’ny Rano sy Ala ny Rano sy Ala tatitra Fitadiavana mpanohana Komity Mpitantana sy ny Fokontany Miankina amin’ny Karazana fanohanana amin’ireo tetik’asa mpikambana kominina fahavononan’ny anjara biriky Fandraisan’anjaran’ny fampandrosoana Rano sy Ala mpanohana

Drafi-panajariana tovana VOI LOVASOA/BEDOA 7

XX

ANNEXES

NY MPANDRAY ANJARA

Ny Filohan’ny Vondron’Olona Ifontony Natolotry ny Lehiben’ny fari-piadidian’ny Tontolo iainana, Rano sy Ala LOVASOA

NY MPAKATOA

Nankatoavin’ny Tale Iraisam-paritry ny Tontolo iainanana,

Rano sy Ala Mahajanga

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Source : CED 2, 2005

XXI

ANNEXES Annexe 6 : Protocole inter-communal relatif à la filière charbon de bois

PROTOCOLE D’ACCORD INTER-COMMUNAL FIXANT LE SYSTÈME LOCAL DE CONTROLE DE LA FILIERE CHARBON DE BOIS ET DE SON FINANCEMENT

Généralités La Région du Boény figure parmi les régions qui rencontrent des problèmes en matière d’approvisionnement en bois énergie. Pour contribuer à la recherche de solution et dans le cadre de l’engagement 7 défi 2 du MAP, la conclusion d’un protocole intercommunal peut être un outil efficace pour coordonner et contrôler la production et la circulation des produits forestiers, visant une gestion rationnelle et durable de ses ressources naturelles et une amélioration des conditions d’approvisionnement des grandes villes en bois énergie.

TITRE PREMIER

Article premier : Les maires représentant les communes intéressées conviennent de créer une association des communes.

Article 2 : Les communes contractantes au présent protocole sont : - CR Ambondromamy - CR Ambalakida - CR - CR Andranomamy - CR Anjiajia - CR Anosinalainolona - CR Boanamary - CR Manerinerina - CR Marovoay rural - CR Sarobaratra - CR Tsaramandroso

Article 3 : L’association a pour objectif principal la mise en œuvre du contrôle de transfert de gestion, du contrôle de la circulation du charbon de bois ainsi que l’application d’une fiscalité adaptée à l’association et conforme à la réglementation en vigueur

Article 4 : La durée de l’association est indéterminée

TITRE II : METHODOLOGIE

Article 5 : Les Maires de la commune concernée sont membre de droit à l’association.

Article 6 : La présidence de l’association est tournante et change de titulaire tous les ans parmi les maires des communes concernées. Le président en exercice désigne un secrétaire et un trésorier pour travailler avec lui pendant son mandat

Article 7 : L’association se réunit, sur convocation du président en service, une fois tous les six mois avec les services techniques concernés par la production du charbon de bois.

XXII

ANNEXES

Article 8 : L’association des communes respecte la structure mise en place conformément à la réglementation en vigueur et entretient des relations avec les services techniques déconcentrés, la Région, les Communes, les Communautés de Base et les exploitants privés. Cette relation porte sur les activités et attributions définies à l’article suivant.

Article 9 : - L’association collabore mais ne s’immisce pas dans les attributions des services techniques - L’association appuie et conseille les communautés de Base dans l’accomplissement de leurs tâches. - L’association, en tant qu’association intercommunale est supervisée par la Région.

Article 10 : L’association prend en main le fonctionnement des points de contrôle

Article 11 : Relation avec la Région L’association est ouverte à la collaboration et à la participation aux actions décidées par la Région - L’association rend compte à la Région du déroulement et de la mise en œuvre de ces actions - L’association peut émettre des propositions pour le développement de la Région

Article 12 : Relation entre Communes membres L’association veille sur l’application du présent protocole par les communes contractantes, et sert d’interlocuteur entre la Région et les Communes sur le plan de communication

Article 13 : Relation avec les Services Techniques des Aux et Forêts L’association veille sur l’exécution des directives techniques données par les services techniques déconcentrés

Article 14 : Un agent de liaison recruté par l’association assurera le suivi du transfert de gestion au niveau des communautés de base ainsi que les contrôles y afférents

Article 15 : Relation avec les Communautés de Base L’association reçoit de l’agent de liaison des rapports sur la gestion des communautés de Base

Article 16 : Chaque commune membre participe à l’équipement et au paiement des indemnités de l’agent de liaison proportionnellement en charbon produit par la Communauté de Base. Chaque communauté fixe le montant à allouer mensuellement au titre de l’équipement de l’agent de liaison

Article 17 : Un contrat de travail, renouvelable chaque année est établi entre l’association et l’agent de liaison.

Article 18 : Les matériels utilisés par l’Agent de liaison demeurant la propriété de l’association qui organise et contrôle l’entretien de ces matériels.

Article 19 : Des prélèvements sont effectués sur chaque sac de charbon à raison de : - Ar 440 (Quatre Cent Quarante Ariary) pour 1 sac de 13Kg - Ar 980 (Neuf Cent Quatre Vingt Ariary) pour 1 sac de 25 kg La répartition de ces prélèvements est précisée dans la convention communale

Article 20 : Chaque commune membre dispose d’un agent communal pour assurer le contrôle de trafic de charbon et participe au paiement de l’indemnité de ce dernier

Article 21 : Une évaluation de l’exécution du présent protocole sera faite au sein des communes ou de l’association.

XXIII

ANNEXES

TITRE III : DES CHARBONS ILLICITES

Article 22 : Les parties contractantes susnommées conviennent d’appliquer la réglementation en vigueur sur le territoire ainsi que les décisions prises par l’Assemblée Générale des Maires et relatives à la circulation du charbon.

Article 23 : Les charbons sans coupon et/ou sans laissez passer qui circulent à l’intér ieur des communes concernées sont frappés d’une amende : 1. Première infraction, amende de 800 Ar/sac (Huit cent Ariary) pour le petit sac de 13 kg et de 1800 Ar/sac (Mille huit cent Ariary) pour le grand sac de 25 kg. Et en plus les renseignements concernant le trafiquant sont enregistrés 2. En cas de deuxième infraction, les amendes seront de 1200 ariary pour les petits sacs de 13 kg et de 2700 Ariary pour les gros sacs de 25 kg Les détails de répartition de ses amendes sont mentionnés dans la convention 3. Pour une troisième infraction, les produits sont saisis et soumis aux mesures suivantes :

Article 24 : Les charbons illicites saisis sont gardés à la commune du lieu de saisie pendant 8 jours au maximum et remis aux autorités compétentes Un délai de 15 jours, décompté à partir de la réception de la lettre de la commune, est donné au CEEF ou ZP pour venir constater sur place ces charbons illicites et prendre les mesures adéquates

Article 25 : le paiement de l’amende prévue ci-dessus n’interrompt pas la procédure applicable suivant la réglementation en vigueur en matière forestière

TITRE IV : DISPOSITIONS DIVERSES

Article 26 : Les charbonniers illégaux possédant et voulant exploiter une forêt de jujubier seront autorisés s’ils remplissent les conditions suivantes : - Création ou être membre d’une association charbonnière légale - Demande approuvée par les autorités compétentes (Commune, Fokontany) - Ressources évaluées par le Service des Eaux et Forêts L’exploitation, la production et le transport des charbons devraient suivre conformément au cahier de charge

Article 27 : Les charbonniers membres au sein des Communautés de Base doivent être en situation régulière vis-à-vis de l’Administration fiscale de la Région.

Article 28 : Les FKT ont une part de responsabilité dans le contrôle des charbons entrant et sortant dans le fokontany

Article 29 La collaboration de contrôle entre la Région et la commune sera renforcée au niveau des barrières

Article 30 : Le présent protocole peut être révisé à la demande des 2/3 des membres

Article 31 : Les communes doivent mettre en place une organisation sans faille permettant de suivre tout changement de place des exploitants forestiers

Article 32 : L’application du présent protocole d’accord est consignée dans la convention communale

Vu et approuvé par les membres

XXIV

ANNEXES Annexe 7 : Calcul du quota de charbon de bois

Le quota de production définit la quantité de charbon de bois (en sacs) que le VOI peut produire. Il s’obtient à partir de la production sur une assiette annuelle de coupe qui s’évalue au moyen du travail d’inventaire et dont les résultats sont traduits en quantité de charbon par le biais du rendement de carbonisation. (Razafindrianilalana et al., 2005)

Le calcul du quota (Q) peut se résumer par les trois formules suivantes :

A : Quotité annuelle (ha) S : Surface de la zone de production de charbon de bois (ha) R : Rotation (an) X : Quantité de charbon de bois produit P : Stock en bois correspondant à A ou volume estimé de la production par l’inventaire r : Rendement de carbonisation (%) Q : Quota annuel en sacs de charbon de bois U : Quantité équivalente à un sac de charbon de bois

XXV

ANNEXES Annexe 8 : Phases de carbonisation

Phases de carbonisation

PHASES DE DÉPART DÉGAGEMENT DÉBUT DÉPART PHASES A DISSOCIATION PHASE A CARBONISATION D’EAU DE GAZ HYDROCARBURES HYDROCARBURES HYDROGÈNE

Température 150- 200-280 280-380 380-500 500-700 700-900 (°C) 200 Teneur en carbone (% du 50-60 60-70 70-78 78-85 85-90 90-95 charbon) Gaz incondensables (%)

CO2 68,0 66,5 35,5 31,5 12,2 0,5 CO 30,0 30,0 20,5 12,3 24,6 9,7 H2 0,0 0,2 6,5 7,5 42,7 80,9 Hydrocarbures 2,0 3,3 37,5 48,7 20,5 8,9 Pouvoir 1100 1210 3920 4780 3630 3160 calorifique

(Kcal/m3 gaz) Condensables Eau Eau Acide acétique Goudron épais Goudron Peu de dans les gaz Acide Méthanol paraffine condensation acétique Goudron léger Quantité de Très Faible Importante Importante Faible Très faible gaz faible Source : Briane et al., 1985

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ANNEXES

Annexe 9 : Questionnaire d’enquête des charbonniers

FANADIHADIANA IREO MPANAMBOATRA ARINA

N°: …… DATY : .………/ ……… / ………. Toerana : …………... VOI : ……….…………………… ANARANA (facultatif): ……………………………………………………………………………….. SEXE:  Lahy  Vavy ANATY FIKAMBANAN’NY MPANAMBOATRA ARINA? :  Eny  Tsia I. MOMBA NY OLONA HADIHADIANA SY NY ASA ATAONY 1. Inona avy no asa sahaninao?  Voly vary asara  Mahaogo  Fiompiana omby  Arina  Voly vary jeby  Katsaka  Fiompiana osy  Asa ivelany  Voly vary atriatry  Voanjo  Fiompiana vorona  Hafa : ……………………. 2. Iza amin’ireo no asa ireo no ataonao fidiram-bola voalohany? ……………………………… 3. Oviana ianao no nanomboka nanao arina? ……………………..…...... 4. Efa nanaraka fiofanana momba ny fanamboarana arina?  Eny  Tsia Raha eny, fanontaniana faha-5 Raha tsia, fanontaniana faha-6 5. Iza no nampiofana ?  Projet CARAMCODEC  PEDM  Ireo voaofana 6. Isaky ny inona ianao no manamboatra arina anatin’ny taona iray?  Jl A  S  O  N  D  J  F  M  A  M  Ju 7. Mahavita fatana firy: Amin’ny asara?...... Rehefa main-tany?: ...... 8. Mahavita arina firy gony isan-taona? …………………  kely /  lehibe

II. FOMBA FANAMBOARANA SARIBAO MOMBAMOMBA NY HAZO AMPIASAINA 9. Karazany  Mokonazy  Hafa : ……………………………… 10. Toerana hakàna azy  Kijana tantànin’ny VOI  Hafa : ……………………………… 11. Hahavon’ny fototra  < 20 cm  20-50 cm  > 50 cm 12. Fomba fanapahana  Miorirana  Hafa : …………………………..…… FANAMAINANA HAZO 13. Firy andro ?  …………………. 14. Fandrindrana  Atsongoloka  Atapy tsotra  Hafa : ………… FANAMBOARANA FATANA 15. Karazany  Lavaka >30sm  Lavaka <30sm  Tsy lavahana 16. Refiny? Halava: ….m Ampohiny: …m Lavaka : ……m Havosany : …….m VOKATRA AZO 17. Firy kitapo ny arina vokatra amin’izany? ………………………  kely /  lehibe

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ANNEXES Annexe 10 : Questions guides pour les charbonniers

QUESTIONS GUIDES : ENTRETIEN AVEC LES CHARBONNIERS

LIEU : ………… DATE : …… /…… / …… NOM (facultatif):……………………………………………………………………….………...……

1. Calendrier de production

ACTIVITÉS Jl A S O N D J F M A M Ju Vary asara Vary jeby Vary atriatry Manioc Maïs Charbon de bois Ouvrier …………………………… …………………………… ……………………………

2. Espèces exploitées pour la carbonisation 3. Nombre de pieds d’arbres abattus par jour 4. Nombre de pieds d’arbres débités par jour 5. Salaire journalier par personne (Ariary) pour la main d’œuvre extérieure dans le charbonnage 6. Coût de transport attelé de bois vers le site de carbonisation 7. Coût unitaire de transport attelé de charbon de bois vers la zone de dépôt 8. Prix de vente du sac de charbon aux collecteurs 9. Impacts de la pratique de la technique de carbonisation améliorée 10. Avantages de la technique de carbonisation améliorée 11. Inconvénients de la technique de carbonisation améliorée 12. Perspectives concernant la production de charbon de bois

XXVIII

ANNEXES Annexe 11 : Questions guides pour les responsables - VOI

QUESTIONS GUIDES : ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU VOI

LIEU : ………….…. DATE : .… /…… / …… NOM (facultatif):……………………………………………………………………….………...…… RESPONSABILITÉ :………………………………………………….………………………………

1. Nom du VOI 2. Date de création du VOI 3. Date de renouvellement du contrat de transfert de gestion 4. Effectif des membres du VOI 5. Nom de l’association des charbonniers 6. Effectif des membres de l’association des charbonniers 7. Effectif des charbonniers formés par le projet CARAMCODEC 8. Effectif des charbonniers qui pratiquent la technique de carbonisation améliorée 9. Effectif des collecteurs de charbon 10. Superficie de la zone transférée 11. Superficie de la zone de production de charbon de bois 12. Espèces exploitées pour la production de charbon de bois 13. Productivité en bois de la zone de production de charbon de bois 14. Quota annuel de production de charbon de bois (PM/GM) 15. Prix de vente du sac de charbon auprès des collecteurs 16. Impacts de la pratique de la technique de carbonisation améliorée 17. Avantages de la technique de carbonisation améliorée 18. Inconvénients de la technique de carbonisation améliorée 19. Perspectives concernant la production de charbon de bois

XXIX

ANNEXES

Annexe 12 : Questions guides pour l’agent de liaison

QUESTIONS GUIDES : ENTRETIEN AVEC L’AGENT DE LIAISON DES VOI

DATE : …….… /….…… / ………… NOM :…………………………………………………………..…………………………………...… 1. Liste des sites d’intervention du projet CARAMCODEC

N° DISTRICT COMMUNE FOKONTANY SITE VOI 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

2. Localisation des charbonniers qui pratiquent la technique de carbonisation améliorée 3. Taxes versées par chaque VOI 4. Avantages de la technique de carbonisation améliorée 5. Inconvénients de la technique de carbonisation améliorée

XXX

ANNEXES Annexe 13 : Grille d’observation visuelle

GRILLE D’OBSERVATION VISUELLE

Espèces exploitées Hauteur de coupe Mode d’abattage Diamètre de la souche Mode de séchage du bois Type de four Dimension du four (longueur, largeur, hauteur, profondeur) Place des évents et de la bouche d’allumage Diamètre des tronçons de bois empilés Mode d’empilage du bois Extinction du feu Quantité de charbon de bois Quantité de bois incuit Qualité du charbon de bois : dimension

XXXI

ANNEXES Annexe 14 : Fiche de relevés des unités d’exploitation

FICHE DE RELEVÉS : PRODUCTION DE CHARBON DE BOIS DE Ziziphus sp. (mokonazy) CODE: DATE: SITE: TECHNIQUE :

SITE DE PRODUCTION Zone: Longitude: Structure du sol: Altitude (m): Latitude: Position du terrain :

MATIÈRES PREMIÈRES Hc minimum (m): DHP minimum (cm): Hc maximum (m): DHP maximum (cm): Masse de bois à carboniser par classe de diamètre (kg) N° OBSERVATIONS Mb1 (D < 8cm) Mb2 (D = [8;15[cm) Mb3 (D > 15 cm) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Mb (kg) Total (t) Mb (%) Total (%)

FOUR Type: Place évents d'aération: Place cheminée: Place bouche d'allumage: L (m) l (m) Ht (m) P (m) Vr (stère) Nb EA OBSERVATIONS

XXXII

ANNEXES

CHARBON DE BOIS N° Mc(kg) Mi (kg) OBSERVATIONS 1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

Mc (t) Mi (t) I (%)

QUANTITÉ DE TRAVAIL Activités Qw (hj) Qwf (hj) Qwe (hj) Salaire (Ar) OBSERVATIONS Abattage Débitage Transport du bois Construction du four Empilage Recouvrement Suivi et contrôle Trajet AR (mn): Défournement Mise en sac TOTAL

DURÉE DES AUTRES OPERATIONS Activités Durée (j) OBSERVATIONS Séchage Carbonisation Refroidissement TOTAL

PRODUIT BRUT Taille des sacs de charbon Quantité PU (Ar) Montant (Ar) OBSERVATIONS

XXXIII

ANNEXES

OUTILS DE PRODUCTION Outils Nb Prix Durée (an) A/an E/an CP/an OBSERVATIONS Valeur en Ar

Total (Ar) Nb charbon/an (sac) CP/sac (Ar)

Nb de sacs CP matériels (Ar)

Taille sacs PU Durée (cycle) A/cycle Nb sacs CP sac OBSERVATIONS

COÛTS DE PRODUCTION Intitulés Unité PU (Ar) Quantité Montant (Ar) % OBSERVATIONS Outils Sacs Qwe Taxes Transport bois

Transport charbon

TOTAL 100

BÉNÉFICE Intitulés Montant (Ar) OBSERVATIONS

Produit brut

Coûts de production BÉNÉFICE

RÉCAPITULATION Intitulés Valeur Intitulés Valeur Intitulés Valeur Mb (t) Mc (t) CP/Mc (Ar/kg) Vr (stère) Nb de sacs B/Mc (Ar/kg) 3 db (t/m ) Taille sacs B/CP (%) Ve (m3) Rm (%) Rw (Ar/hj) CE (m3/stère) Rv (t/m3)

Qw (hj) Pw (t/hj)

XXXIV

ANNEXES

SIGLES A: Amortissement Ht: Hauteur totale Qw: Quantité de travail Ar: Ariary I : Taux de bois incuit Qwe : Quantité de travail AR: Aller-retour Kg : Kilogramme extérieure B : Bénéfice L: Longueur Qwf : Quantité de travail CE : Coefficient d’empilage l: largeur familiale CP: Coût de production Mb: Masse de bois Rm: Rendement massique D: Diamètre des tronçons de bois Mc: Masse de charbon de bois Rv: Rendement volumique DHP: Diamètre à Hauteur de Mi : Masse de bois incuit Rw : Rentabilité du travail Poitrine Nb : Nombre t : Tonne E : Entretien P: Profondeur Ve : Volume d’encombrement EA : Évents d’aération PB: Produit brut Vr: Volume réel (= volume du Hc: Hauteur de coupe PU : Prix unitaire four) hj : Homme-jour Pw : productivité du travail

AUTRES OBSERVATIONS

XXXV

ANNEXES Annexe 15 : Typologie fonctionnelle des charbonniers

1. En fonction des formations acquises

Tableau des effectifs observés TECHNIQUE - Améliorée TECHNIQUE - Traditionnelle Total LIEU - Ambatoloaka 7 15 22 FORMATION - Autres 1 13 14 FORMATION - Caramcodec 6 2 8 LIEU - Beronono 5 44 49 FORMATION - Autres 2 39 41 FORMATION - Caramcodec 3 5 8 LIEU - Bedoa 11 0 11 FORMATION - Autres 6 0 6 FORMATION - Caramcodec 5 0 5 TOTAL 23 59 82 FORMATION - Autres 9 52 61 FORMATION - Caramcodec 14 7 21

2. En fonction de l’importance économique de l’activité de carbonisation

Tableau des effectifs observés TECHNIQUE - Améliorée TECHNIQUE - Traditionnelle Total LIEU - Ambatoloaka 7 15 22 ACTIVITÉ - Principale 2 1 3 ACTIVITÉ - Secondaire 5 14 19 LIEU - Beronono 5 44 49 ACTIVITÉ - Principale 3 16 19 ACTIVITÉ - Secondaire 2 28 30 LIEU - Bedoa 11 0 11 ACTIVITÉ - Principale 2 0 2 ACTIVITÉ - Secondaire 9 0 9 TOTAL 24 58 82 ACTIVITÉ - Principale 7 17 24 ACTIVITÉ - Secondaire 16 42 58

XXXVI

ANNEXES Annexe 16 : Variation mensuelle de l’effectif de charbonniers actifs

Tableau des effectifs observés Mois Jl A S O N D J F M A M Ju Activité principale 29 32 32 32 22 14 17 17 21 27 27 29 Activité secondaire 35 48 50 44 15 2 3 5 19 24 32 38 Charbonniers actifs 64 80 82 76 37 16 20 22 40 51 59 67

Annexe 17 : Especes les plus exploitées

Tableau des effectifs observés LIEU - Ambatoloaka LIEU - Bedoa LIEU - Beronono Total ESPECES - Ziziphus sp. 17 11 49 74 ESPECES - Tamarindus 12 0 13 23 ESPECES - Acacia nilotica 22 0 0 22 ESPECES - Dalbergia sp. 2 0 0 2 ESPECES - Breonia 3 0 0 3 ESPECES - Combinées 7 0 5 17

XXXVII

ANNEXES Annexe 18 : Statistiques descriptives des ressources d’exploitation

1. Exploitations traditionnelles

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée Intervalle de confiance (%) : 95,00 Statistiques descriptives Mb (t/st) CE (m3/st) Mb1 (%) Mb2 (%) Mb3 (%) Qw (hj/st) Nbr. de valeurs utilisées 8 8 8 8 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 0 0 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 1 1 1 1 Minimum 0,480 0,60 19,97% 28,09% 15,48% 1,65 1er quartile 0,495 0,63 22,07% 36,27% 26,43% 2,11 Médiane 0,502 0,69 32,61% 37,81% 31,36% 2,52 3ème quartile 0,549 0,84 37,68% 39,03% 36,89% 3,54 Maximum 0,605 0,86 45,52% 47,54% 43,14% 4,87 Moyenne 0,52 0,72 31% 38% 31% 2,86 CV (écart-type/moyenne) 8% 15% 29% 14% 28% 39% Variance estimée 0,002 0,01 0,84% 0,28% 0,76% 1,23 Ecart-type estimé 0,04 0,11 9,18% 5,34% 8,74% 1,11 Borne inf. IC de la moyenne 0,487 0,63 23,60% 33,27% 23,68% 1,93 Borne sup. IC de la moyenne 0,558 0,81 38,95% 42,19% 38,31% 3,78 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

Qw hj/st Abattage 0,24 Débitage 1,11 Transport du bois 0,19 Construction du four 0,15 Empilage 0,50 Recouvrement 0,13 Suivi et contrôle 0,08 Défournement 0,16 Mise en sac 0,30 TOTAL 2,86

XXXVIII

ANNEXES

2. Exploitations améliorées

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée Intervalle de confiance (%) : 95,00

Statistiques descriptives Mb (t/st) CE (m3/st) Mb1 (%) Mb2 (%) Mb3 (%) Qw (hj/st) Nbr. de valeurs utilisées 8 8 8 8 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 0 0 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 1 1 1 1 Minimum 0,338 0,56 19,97% 28,09% 15,48% 2,06 1er quartile 0,423 0,71 22,07% 36,27% 26,43% 2,50 Médiane 0,437 0,73 32,61% 37,81% 31,36% 2,81 3ème quartile 0,505 0,85 37,68% 39,03% 36,89% 4,82 Maximum 0,566 0,94 45,52% 47,54% 43,14% 6,06 Moyenne 0,45 0,76 31% 38% 31% 3,55 CV (écart-type/moyenne) 15% 15% 29% 14% 28% 44% Variance estimée 0,005 0,01 0,84% 0,28% 0,76% 2,43 Ecart-type estimé 0,07 0,12 9,18% 5,34% 8,74% 1,56 Borne inf. IC de la moyenne 0,396 0,66 23,60% 33,27% 23,68% 2,24 Borne sup. IC de la moyenne 0,512 0,86 38,95% 42,19% 38,31% 4,85 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

Qw hj/stère Abattage 0,27 Débitage 1,24 Transport du bois 0,19 Construction du four 0,14 Empilage 0,89 Recouvrement 0,18 Suivi et contrôle 0,17 Défournement 0,15 Mise en sac 0,32 TOTAL 3,55

XXXIX

ANNEXES Annexe 19 : Statistiques descriptives du temps de travail fixe

1. Exploitations traditionnelles

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée

Synthèse Nbr. de données Nbr. de données Nombre de Fréquence % Fréq. rel. Variable Mode utilisées ignorées modalités mode mode mode Sech (j) 8 0 5 5 3 37,50 0,375 Carbo (j) 8 0 4 8 4 50,00 0,500 Refr(j) 8 0 2 1 4 50,00 0,500

Sech (j) / 5 Modalités Modalité Effectif % Fréq. rel. 10 1 12,50 0,125 3 1 12,50 0,125 4 2 25,00 0,250 5 3 37,50 0,375 7 1 12,50 0,125

Carbo (j) / 4 Modalités Modalité Effectif % Fréq. rel. 12 1 12,50 0,125 6 1 12,50 0,125 7 2 25,00 0,250 8 4 50,00 0,500

Refr(j) / 2 Modalités Modalité Effectif % Fréq. rel. 1 4 50,00 0,500 2 4 50,00 0,500

XL

ANNEXES

2. Exploitations améliorées

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée

Synthèse Nbr. de données Nbr. de données Nombre de Fréquence % Fréq. rel. Variable Mode utilisées ignorées modalités mode mode mode Sech (j) 8 0 6 15 2 25,00 0,250 Carbo (j) 8 0 5 6 4 50,00 0,500 Refr(j) 8 0 2 2 7 87,50 0,875

Sech (j) / 6 Modalités Modalité Effectif % Fréq. rel. 15 2 25,00 0,250 20 1 12,50 0,125 25 1 12,50 0,125 30 2 25,00 0,250 45 1 12,50 0,125 75 1 12,50 0,125

Carbo (j) / 5 Modalités Modalité Effectif % Fréq. rel. 4 1 12,50 0,125 5 1 12,50 0,125 6 4 50,00 0,500 7 1 12,50 0,125 9 1 12,50 0,125

Refr(j) / 2 Modalités Modalité Effectif % Fréq. rel. 2 7 87,50 0,875 3 1 12,50 0,125

XLI

ANNEXES Annexe 20 : Corrélation entre les durées de séchage et de carbonisation

Seuil de signification : 0,05

Graphique de dispersion des rangs GRAPHIQUE DE DISPERSION DES RANGS 20

15 y = -0,540x + 13,09 10 R² = 0,302

5

Carbonisation (j) Carbonisation 0 0 5 10 15 20 s

Test de corrélation de Spearman (test non paramétrique) Valeur observée -0,550 p-value bilatérale 0,027 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de corrélation. Autrement dit, la corrélation est significative.

XLII

ANNEXES Annexe 21 : Test de comparaison du rendement massique

Aucune donné manquante détectée Seuil de signification : 0,05

Statistiques descriptives Rm (%) TCT TCA Nbr. de valeurs utilisées 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 Minimum 8,32% 16,98% 1er quartile 10,18% 17,80% Médiane 10,42% 18,38% 3ème quartile 11,43% 21,87% Maximum 12,51% 24,70% Moyenne 10,61% 19,72% CV (écart-type/moyenne) 12% 14% Variance estimée 0,02% 0,08% Ecart-type estimé 1,28% 2,79% Borne inf. IC de la moyenne 9,54% 17,39% Borne sup. IC de la moyenne 11,68% 22,05% Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

Test de Kolmogorov-Smirnov / test bilatéral Test non paramétrique Valeur observée 1,000 p-value bilatérale 0,000 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons est significative.

XLIII

ANNEXES Annexe 22 : Corrélation entre la durée de séchage et le rendement massique

Seuil de signification : 0,05

Graphique de dispersion des rangs

GRAPHIQUE DE DISPERSION DES RANGS 20

15 y = 0,864x + 1,149

10 R² = 0,740 Rm(%) 5

0 0 5 10 15 20 Sechage (j)

Test de corrélation de Spearman (test non paramétrique) Valeur observée 0,860 p-value bilatérale < 0,0001 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de corrélation. Autrement dit, la corrélation est significative.

XLIV

ANNEXES Annexe 23 : Corrélation entre la durée de suivi et contrôle et le rendement massique

Seuil de signification : 0,05

Graphique de dispersion des rangs

GRAPHIQUE DE DISPERSION DES RANGS 18 16 14 12 y = 0,601x + 3,384 10 R² = 0,355 8 Rm(%) 6 4 2 0 0 5 10 15 20 Suivi-contrôle

Test de corrélation de Spearman (test non paramétrique) Valeur observée 0,596 p-value bilatérale 0,015 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de corrélation. Autrement dit, la corrélation est significative.

XLV

ANNEXES Annexe 24 : Test de comparaison du rendement volumique

Aucune donné manquante détectée Seuil de signification : 0,05

Statistiques descriptives Rv (t/m3) TCT TCA Nbr. de valeurs utilisées 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 Minimum 0,067 0,102 1er quartile 0,082 0,107 Médiane 0,084 0,110 3ème quartile 0,086 0,131 Maximum 0,088 0,148 Moyenne 0,082 0,118 CV (écart-type/moyenne) 8% 14% Variance estimée 0,000 0,000 Ecart-type estimé 0,006 0,017 Borne inf. IC de la moyenne 0,077 0,104 Borne sup. IC de la moyenne 0,087 0,132 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

Test de Kolmogorov-Smirnov / test bilatéral Test non paramétrique Valeur observée 1,000 p-value bilatérale 0,000 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons est significative.

XLVI

ANNEXES Annexe 25 : Test de comparaison du taux de bois incuit

Aucune donné manquante détectée Seuil de signification : 0,05

Statistiques descriptives I (%) TCT TCA Nbr. de valeurs utilisées 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 Minimum 0,00% 0,00% 1er quartile 3,07% 0,65% Médiane 9,86% 1,71% 3ème quartile 15,97% 2,72% Maximum 20,00% 5,12% Moyenne 9,73% 1,91% CV (écart-type/moyenne) 75% 87% Variance estimée 0,53% 0,03% Ecart-type estimé 7,27% 1,66% Borne inf. IC de la moyenne 3,64% 0,52% Borne sup. IC de la moyenne 15,81% 3,30% Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

Test de Kolmogorov-Smirnov / test bilatéral Test non paramétrique Valeur observée 0,625 p-value bilatérale 0,049 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons est significative.

XLVII

ANNEXES Annexe 26 : Test de comparaison de la productivité du travail (en quantité)

Aucune donné manquante détectée Seuil de signification : 0,05

Statistiques descriptives Pw (t/hj) TCT TCA Nbr. de valeurs utilisées 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 Minimum 0,010 0,016 1er quartile 0,014 0,022 Médiane 0,023 0,029 3ème quartile 0,031 0,034 Maximum 0,036 0,039 Moyenne 0,023 0,028 CV (écart-type/moyenne) 43% 29% Variance estimée 0,000 0,000 Ecart-type estimé 0,010 0,008 Borne inf. IC de la moyenne 0,014 0,021 Borne sup. IC de la moyenne 0,031 0,035 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

Test de Kolmogorov-Smirnov / test bilatéral Test non paramétrique Valeur observée 0,375 p-value bilatérale 0,516 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons n’est pas significative.

XLVIII

ANNEXES Annexe 27 : Test de comparaison de la rentabilité du travail

Aucune donné manquante détectée Seuil de signification : 0,05

Statistiques descriptives Rw (Ar/hj) TCT (licite) TCT (illicite) TCA Nbr. de valeurs utilisées 8 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 1 Minimum 370 335 555 1er quartile 533 484 791 Médiane 869 789 1 359 3ème quartile 1 339 1 214 2 124 Maximum 1 613 1 392 2 465 Moyenne 933 838 1 446 CV (écart-type/moyenne) 49% 48% 53% Variance estimée 207 491 158 858 581 021 Ecart-type estimé 456 399 762 Borne inf. IC de la moyenne 552 504 808 Borne sup. IC de la moyenne 1 314 1 171 2 084 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

1. Comparaison : TCT licite et TCA

Test de Kolmogorov-Smirnov / test bilatéral Test non paramétrique Valeur observée 0,500 p-value bilatérale 0,186 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons n’est pas significative.

XLIX

ANNEXES

2. Comparaison : TCT licite et TCA

Test de Kolmogorov-Smirnov / test bilatéral Test non paramétrique Valeur observée 0,500 p-value bilatérale 0,186 Alpha 0,05

Conclusion Au seuil de signification alpha=0,050 on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons n’est pas significative.

L

ANNEXES Annexe 28 : Statistiques descriptives des bénéfices

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée Intervalle de confiance (%) : 95,00

Statistiques descriptives B (%) TCT (licite) TCT (illicite) TCA Nbr. de valeurs utilisées 8 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 0 Nbr. de val. min. 1 1 1 Minimum 72% 131% 74% 1er quartile 75% 139% 78% Médiane 77% 144% 100% 3ème quartile 77% 146% 122% Maximum 78% 147% 136% Moyenne 76% 142% 101% CV (écart-type/moyenne) 3% 4% 26% Variance estimée 0% 0% 7% Ecart-type estimé 2% 5% 26% Borne inf. IC de la moyenne 74% 137% 79% Borne sup. IC de la moyenne 77% 146% 123% Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

LI

ANNEXES Annexe 29 : Statistiques descriptives des coûts de production

1. Exploitations traditionnelles licites

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée Intervalle de confiance (%) : 95,00

Statistiques descriptives CP (Ar/kg) Amortissement Amortissement Transport Taxes Coûts des matériels des sacs charbon totaux Nbr. de valeurs utilisées 8 8 8 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 0 0 0 Nbr. de val. min. 1 8 8 8 1 Minimum 29 175 200 440 809 1er quartile 32 175 200 440 847 Médiane 35 175 200 440 850 3ème quartile 44 175 200 440 859 Maximum 58 175 200 440 873 Moyenne 39 175 200 440 849 CV (écart-type/moyenne) 25% 0% 0% 0% 2% Variance estimée 84 0 0 0 301 Ecart-type estimé 96 0 0 0 344 Borne inf. IC de la moyenne 10 0 0 0 19 Borne sup. IC de la moyenne 30 175 200 440 834 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

LII

ANNEXES

2. Exploitations traditionnelles illicites

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée Intervalle de confiance (%) : 95,00

Statistiques descriptives CP (Ar/kg) Amortissement Amortissement Transport Taxes Coûts des matériels des sacs charbon totaux Nbr. de valeurs utilisées 8 8 8 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 0 0 0 Nbr. de val. min. 1 8 8 8 1 Minimum 29 175 200 0 404 1er quartile 32 175 200 0 407 Médiane 35 175 200 0 410 3ème quartile 44 175 200 0 419 Maximum 58 175 200 0 433 Moyenne 39 175 200 0 414 CV (écart-type/moyenne) 25% 0% 0% 2% Variance estimée 96 0 0 0 96 Ecart-type estimé 10 0 0 0 10 Borne inf. IC de la moyenne 30 175 200 0 405 Borne sup. IC de la moyenne 47 175 200 0 422 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

LIII

ANNEXES

3. Exploitations améliorées

Pondération uniforme (par défaut) Aucune donné manquante détectée Intervalle de confiance (%) : 95,00

Statistiques descriptives CP (Ar/kg) Amortissement Amortissement Transport Taxes Coûts des matériels des sacs charbon totaux Nbr. de valeurs utilisées 8 8 8 8 8 Nbr. de valeurs ignorées 0 0 0 0 0 Nbr. de val. min. 2 8 8 8 2 Minimum 21 175 200 440 836 1er quartile 22 175 200 440 837 Médiane 30 175 200 440 845 3ème quartile 33 175 200 440 848 Maximum 48 175 200 440 863 Moyenne 30 175 200 440 845 CV (écart-type/moyenne) 30% 0% 0% 0% 1% Variance estimée 81 0 0 0 81 Ecart-type estimé 9 0 0 0 9 Borne inf. IC de la moyenne 22 175 200 440 837 Borne sup. IC de la moyenne 37 175 200 440 852 Remarque : l'écart-type et l'intervalle de confiance de la moyenne sont valides uniquement si l'échantillon résulte d'un échantillonnage aléatoire simple

LIV

ANNEXES Annexe 30 : Amortissement des outils de production

 Amortissement des matériels de production

PRIX UNITAIRE DURÉE DE AMORTISSEMENT ENTRETIEN OUTILS MOYEN (AR) VIE (AN) ANNUEL (AR) ANNUEL (AR) Hache 2 000 3 667 Coupe-coupe 2 500 3 833 Faucille 4 000 3 1 333 3 000 Angady 3 000 3 1 000 Pelle 2 500 2 1 250 Râteau 3 000 3 1 000 Fourche 5 000 3 1 667 Source : Auteur, 2010

 Amortissement des sacs de charbon de bois

PRIX UNITAIRE DURÉE DE VIE AMORTISSEMENT SACS MOYEN (AR) (CYCLE) PAR CYCLE (AR) Sac PM 700 4 175 Sac GM 1 400 5 280 Source : Auteur, 2010

LV

ANNEXES Annexe 31 : Frais de transport du charbon de bois

Le charbon de bois produit est transporté vers la zone de dépôt du VOI à l’aide d’une charrette. Cependant, étant donné que la majorité des charbonniers n’en disposent pas de ce moyen, ils procèdent à la location. Les charges y afférentes sont fixées par sac de charbon de bois, elles varient en fonction des saisons et de la distance entre le site de carbonisation et la zone de dépôt mais les coûts exposées ci-après sont des valeurs moyennes. Les taxes sont également payées par sac de charbon de bois vendu.

Frais de transport du charbon de bois et taxes RUBRIQUE Sac PM (Ar) Sac GM (Ar) Frais de transport du charbon de bois 200 600 Taxes 440 980 Source : Auteur, 2010

Annexe 32 : Coût des taxes

La commercialisation du charbon de bois est assujettie au paiement de taxes. Ces taxes sont fixées par sac de charbon de bois vendu aux collecteurs. Elles valent 440 Ar pour le sac PM et 980 Ar pour le sac GM.

Répartition des taxes par sac PM (440 Ar) TYPES DE TAXES VOI COMMUNES CEEF DIREF TOTAL % Ristournes 40 40 9 % Droit de gestion 150 150 34 % Redevances 90 90 20 % Frais de contrôle 20 50 50 40 160 36 % TOTAL 170 90 50 130 440 100% % 39 % 20 % 11 % 30 % Source : Responsables administratifs (entretien), 2009

Répartition des taxes par sac GM (980 Ar) TYPES DE TAXES VOI COMMUNES CEEF DIREF TOTAL % Ristournes 80 80 8 % Droit de gestion 300 300 31 % Redevances 180 180 18 % Frais de contrôle 40 150 150 80 420 43 % TOTAL 340 230 150 260 980 100% % 35 % 23 % 15 % 27 % Source : Responsables administratifs (entretien), 2009

LVI

ANNEXES Annexe 33 : Prix de vente du charbon de bois

Le tableau ci-dessous indique le prix de vente moyen du sac de charbon de bois pour une filière formelle. Le prix du kilo a été ensuite estimé à partir de ces valeurs.

Prix de vente du charbon de bois TAILLE DU SAC Prix/sac (Ar) Mc/sac (kg) Sac PM 1 500 16,5 Sac GM 4 000 37 Source : Auteur, 2010

Annexe 34 : Masse de charbon de bois par sac

La quantité de charbon de bois contenu dans un sac varie en fonction de sa dimension et de l’habileté du charbonnier lors de la mise en sac. Les valeurs exposées dans le tableau ci-dessous sont issues des études techniques (pesage du sac).

Masse de charbon de bois par sac MASSE Sac PM (kg) Sac GM (kg) Minimum 13,8 31,0 Maximum 18,0 42,1 MOYENNE 16,5 37 Source : Auteur, 2010

Annexe 35 : Simulation des données pour l’année 2009

Données de base Simulation PARAMETRES OBSERVATIONS 1999 2007 2009 Charbon de bois consommé (t) 15 000 20 000 21 250 Accroissement = 625t/an = 4,2% 3 3 Volume de bois TCT (m ) 182 927 243 902 259 146 Rv TCT = 0,082 t/m 3 Forêts exploitées TCT (ha) 10 760 169 133 179 704 Vb = 17 m /ha 3 3 Volume de bois TCA (m ) 126 850 14 347 15 244 Rv TCA = 0,118 t/m 3 Forêts exploitées TCA (ha) 7 462 9 949 10 571 Vb = 17 m /ha

LVII