AUX ÉDITIONS DE L'ORME ROND

DANS LA COLLECTION "La photo témoigne"

IMAGES DES CHANTIERS DE LA JEUNESSE FRANÇAISE Préface du Général A. Gèze, texte de Paul Edmond. Quarante ans après leur passage aux ET DEMAIN ENCORE, NOUS AURONS LA MESSE ! Chantiers de la Jeunesse, les anciens se sont souvenus. Grâce à leurs documents et leurs archives, ils ont restitué un trésor : celui d'un patrimoine commun ; l'idéal de leurs vingt ans. L'autosatisfaction des clercs louant et admirant les bienfaits du Concile Vati- Deuxième édition, 140 pages dont 12 en couleurs, 200 illustrations, 32 en can Il ne suffit plus à masquer l'effondrement spirituel et moral de la catholicité. bichromie. Des pans entiers de l'Église, Une, Sainte, Catholique et Apostolique s'écrou- PHILIPPE PÉTAIN DEVANT L'HISTOIRE sous le concert approbatif et délirant de pasteurs inconscients. ET LA PATRIE Préface de Jacques Isorni, texte d'André Figueras. La primauté est donnée à l'œcuménisme béat ou au socialisme rampant et Le destin hors du commun du Maréchal l'amour, prôné certes, ne l'est plus dans la Vérité, mais dans un syncrétisme Pétain qui connut les retournements les aberrant. plus contraires méritait la réalisation de cet album. Le texte pathétique d'André Figue- ras, ancien résistant (Croix de Guerre à Le vers qui était dans le fruit poursuit son travail, tandis que ceux qui l'y avaient titre militaire et Médaille de de la Résis- introduit mesurent leur victoire. tance décernée en 1946) donnera à la jeu- nesse un autre aspect de la vie de Philippe Pétain. La seule demande de célébration de la Messe dans son rite millénaire suffit "Monsieur le Maréchal, vous viendrez à Douaumont..." . à déclencher une opposition où la peur semble le disputer à la vindicte. 148 pages, dont 12 en couleurs, 200 pho- tos et documents dont certains très peu Alors ils en ont peur ? Et ils ont raison, car la Messe est le rempart, le secours connus. et l'espérance des catholiques fidèles. Ces derniers bien que rejetés, montrés du doigt, conscients de leurs imperfections et de leur indignité, quoique petit trou- En album illustré : peau dispersé, ne craindront pas, tant qu'ils auront la Messe. EN MARCHANT AVEC LES SOLDATS DE Des chants militaires depuis Marignan C'est pourqoi les regards se tournent vers ECÔNE, comme vers la flamme jusqu'à nos jours avec pour la plupart la renaissante sur des braises encore rouges. C'est là où les vocations convergent, notation de rappel, un court historique et c'est là où se préparent dans la foi, la paix, la joie et la Vérité les prêtres de demain 100 dessins inédits de l'illustrateur Pierre Joubert. qui continueront à célébrer la Messe, sacrifice renouvelé et mystérieux de Notre 112 pages dont 8 en couleurs. Seigneur Jésus-Christ, pour laquelle sont morts les martyrs.

LYAUTEY, JE SUIS UN ANIMAL D'ACTION. Merci à Louis-Michel JUGIE d'avoir contribué par ce volume à faire mieux con- Préface du Général Marcel Bigeard, texte naître LE SÉMINAIRE DE L'ESPOIR. de Marcel Santana. 22 aquarelles originales de Pierre joubert. LES ÉDITIONS DE L'ORME ROND C'est un magnifique album faisant la synthèse de nombreux volumes consacrés à la vie exemplaire de Lyautey l'Africain. Tout ce qu'a écrit le Maréchal à propos de sa riche expérience humaine peut au- jourd'hui servir à reconsidérer l'œuvre civi- lisatrice de la France sous son vrai jour. Cet album est enrichi, outre les très bel- les aquarelles de l'illustrateur Joubert, de dessins inédits extraits du Livre d'Or de la Résidence Générale au Maroc pendant la présence de Lyautey. 153 pages dont 32 en couleurs.

Tous ces ouvrages sont en vente dans toutes les bonnes librairies ou par correspondance : AUX ÉDITIONS DE L'ORME ROND 32, rue de Trucy 94120 FONTENAY SOUS BOIS Au cours de son reportage à Ecône, Louis- Michel JUGIE en compagnie de M. l'Abbé Alain LORANS, Supérieur du Séminaire inter- national St Pie X.

Louis-Michel JUGIE est né le 7 avril 1943 à Paris, de parents breton et limou- sin, dès son enfance, grâce à un proche membre de sa famille, il est introduit dans la presse Américaine auprès des plus grands magazines mondiaux ; LIFE - NATIONAL GEOGRAPHIC. Par ce biais, il se passionnera très tôt pour la photographie.

A onze ans, il reçoit en cadeau son premier appareil 24 x 36, dont il apprend à se servir auprès des plus grands photo- graphes de l'époque, amis de sa famille. Dès ce moment, il les accompagnera sou- vent en reportage avant de devenir leur assistant rémunéré, pendant les vacances scolaires, dès l'âge de quinze ans, avant de voler de ses propres ailes.

De la presse Américaine, il gardera la profession de foi du rédacteur en chef de LIFE : "Si l'histoire est bonne je la publie et te défendrais jusqu'au bout, mais si jamais tu as triché, ce n'est plus la peine de te présenter dans une rédaction".

En 1981, son ami l'écrivain, André FIGUERAS, lui fait connaître l'église Nicolas du Chardonnet à laquelle désormais il est resté attaché. C'est aux encouragements d'André et Anne-Marie FIGUERAS qu'il doit l'idée d'un ouvrage sur le Séminaire d'Ecône où il fera de très nombreux séjours.

Louis-Michel Jugie

Le séminaire de l'espoir

Préface de Mgr

Dans ce livre, les textes des illustrations figurent aussi en anglais. The captions in this book have been translated into english.

L'ORME ROND REMERCIEMENTS

Madame Marie-Claude MORAND, Conservateur des musées cantonaux du Valais. Monsieur le Chanoine Jean-Marie THEURILLAT, Archiviste-Paléographe de l'Abbaye de Saint-Maurice d'Agaune. La fondation Pierre GIANADA, . Monseigneur Angelin LOVEY, Prévôt de la Congrégation du Grand-Saint-Bernard. Monsieur le Chanoine Lucien QUAGLIA, Archiviste et Historien de la maison du Grand-Saint-Bernard. Monsieur le Chanoine Jean-Michel GIRARD, Prieur de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard. Maître Roger LOVEY, Procureur du Bas-Valais. Monsieur l'abbé Pierre EPINEY, Curé de . Monsieur PIERROZ, Directeur de l'usine Hydro-Electrique d'Ecône. Monsieur Emile MAGNIN, Chef de cuisine du séminaire d'Ecône. Monsieur Marius BEYTRISON, Econome du séminaire d'Ecône. Monsieur l'Abbé Vincent ZERALDA. Monsieur Jean VERDIER, S.B.-CRS. Tous les Professeurs et séminaristes d'Ecône.

Cet ouvrage est le 26ème réalisé par Louis V.M. FONTAINE, éditeur pour le compte des ÉDITIONS DE L'ORME ROND

BIBLIOGRAPHIE

La Suisse inconnue, le Valais, par André Beerli. Édition Touring-club Suisse. L'Abbaye de Saint Maurice d'Agaune, par le chanoine Jean-Marie Theurillat. Saint Bernard et les origines de l'Hospice du Mont-Joux, par André Donnet, Saint Maurice 1942. L'Hospice du Grand-Saint-Bernard, par Jules Gros, édition Victor Attinger. Saint Bernard de Mont-Joux, par le chanoine Lucien Quaglia. Édition Valdotaine. La maison du Grand Saint Bernard des origines aux temps actuels, par le chanoine Lucien Quaglia, imprimeur S.A. Pillet Martigny, Suisse. Maurice Tornay, 1910-1949 martyr au Thibet, chanoine régulier du Grand-Saint-Bernard. Édition "Grand-Saint- Bernard-Thibet" 1950. Monseigneur Lefebvre par Jean-Anne Chalet. Édition Pygmalion. Monseigneur Marcel Lefebvre, soleil levant ou couchant ? par le Père J.J. Marziac s.m.a. N.E.L. Ecône portes ouvertes. Éditions Saint-Gabriel. La Fraternité Saint Pie X, une œuvre d'église. Éditions Saint-Gabriel. La revue bimestrielle FIDELITER depuis 1978 à nos jours. Manuel des selon le pontifical Romain. Édition de la société de Saint Jean l'Évangéliste.

® COPYRIGHT BY ÉDITIONS DE L'ORME ROND 32, rue de Trucy 94120 FONTENAY SOUS BOIS.

Non, ce n'est pas une vue aérienne, mais le séminaire tel qu'il se présente depuis la route menant à Isérable. No, this is not an aerial view but the Seminary as seen from the road leading to Isérable. Ecône au début de l'hiver. Ecône at the beginning of winter. A ma mère

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Sur les pas de Saint Maurice, c'est déjà le chemin de la fidélité catholique

Comment parler d'un lieu sans le replacer dans son envi- ronnement naturel ? Et comment parler d'Ecône sans le situer dans cet écrin pastoral qu'est le Valais Romand ? Ce canton qui est le 2ème de Suisse par sa superficie (5 226 km ne fut que le 20ème à rejoindre la Confédération Helvéti- que en 1815. Grâce à la fertile vallée du Rhône qui le traverse de part en part, bordé au sud par les Alpes Pennines et au par les montagnes de l'Oberland Bernois, il fut depuis les temps les plus reculés, un lieu de passage privilégié pour les voyageurs, mais aussi, hélas, pour des hordes d'envahisseurs. Il n'est certainement pas inutile à celui qui veut aller jusqu'au Séminaire international Saint Pie X d'Ecône de faire un périple en ses alentours valaisans. Il y trouvera matière à réflexions historiques, et surtout les traces catholiques d'illustres devanciers. 1 Statue de Saint Théodore à Sion. Patron du diocèse sous le nom de Théodule, protecteur de la vigne et des vignerons, il fût le pre- mier évêque du Valais et signa au Concile d'Aquilée en 381.

The statue of Saint Theodore in Sion. He is the patron saint of the diocese, the protector of the wine-growers and was the first bishop of the Valais.

2 Saint Maurice d'Agaune. Ruines de la basilique du Vème siècle. Elle avait été ajoutée à la chapelle érigée en 360 par Saint Théodore pour conserver et honorer les restes de Saint Maurice, le centurion de la Légion Thébaine et de ses soldats, martyrisés à proximité.

Saint Maurice d'Agaune. Ruins of the 5th century basilica. This was added to the chapel erected in 360 AD by Saint Theodore to pre- serve and honour the remains of Saint Maurice, the centurion of the Thebaine legion and of its soldiers who were martyred nearby.

3 Trésor de l'Abbatiale de Saint Maurice d'Agaune. Reliquaire contenant une épine de la Sainte Couronne. Don de Saint Louis, roi de France, en 1262. Treasure from the Abbey of Saint Maurice d'Agaune. A shrine containing a thorn from the Crown of Thorns. Donated in 1262 by Saint Louis, King of France. Lorsque venant de France, on aborde le Valais, il est néces- saire de passer par ce qu'il faut bien appeler la première embou- chure du Rhône, là où il se jette dans le lac Léman, qu'il fait pâlir en étalant les sables drainés dans son cours supérieur, sur une immense surface. Alors le regard se porte sur les imposan- tes montagnes qui bornent l'horizon et dont certains sommets sont couronnés de neiges éternelles, la grandeur du paysage fait mesurer l'échelle de l'homme. En poursuivant la route on arrive à un étranglement de la montagne. Une fois franchi, il permet de découvrir le village et l'abbaye de Saint Maurice d'Agaune. Le site fut habité dès l'époque préhistorique comme le prouve une tombe de l'âge du Bronze découverte à proximité de l'emplacement de la première basilique. Agaune qui est le premier nom de la localité semble dérivé du celtique et pourrait signifier : "pierre" ou "pierre levée". On en comprend mieux le sens en regardant le défilé rocheux. Cette position stratégi- que sur la route entre l'Italie et la Gaule devait en faire pen- dant longtemps un poste de surveillance. A la fin du III siècle (Les historiens penchent aujourd'hui pour la date de 286), l'Empereur Romain Maximien qui parta- geait le pouvoir impérial avec Dioclétien fit venir de Thèbes, depuis les bords du Nil, une légion forte de 6 600 soldats com- mandée par le centurion Mauritius. Cette légion devait renfor- cer les troupes destinées à combattre des peuples de la Gaule en révolte. Maximien ignorait probablement que nombre de ces sol- dats, dont leur chef, étaient chrétiens. En effet, la nouvelle religion du Christ avait pris un grand essor en Orient et en Afrique du Nord. Sommée de combattre d'autres chrétiens et de sacrifier aux dieux romains, la Légion thébaine refusa, jugeant ces ordres incompatibles avec la foi de ses membres. Rendu furieux par Châsse romane de Saint Sigismond (roi Burgonde 516/523). Elle est en argent repoussé et partiellement doré (haut. 45,5 cm, long. 71,5 cm., larg. 33,3 cm.) L'un des côtés représente Saint Mau- rice en preux chevalier du Moyen-Age, tandis que l'autre face figure les apôtres et le pan du toit, le Christ en gloire. cet acte de désobéissance caractérisé, Maximien les fit décimer jusqu'au dernier, car pas un parmi eux n'abjura. Ils furent en quelque sorte les premiers soldats perdus de l'ère chrétienne. Leur martyre fut consommé aux environs immédiats d'Agaune. C'est vers l'an 360 que le premier évêque du Valais, Saint Théodore ou Théodule, comme on le nomme dans le canton, fit construire, contre le rocher, une très petite chapelle pour rece- voir les restes de Saint Maurice et de ses compagnons. Très vite l'endroit devint un lieu de culte très fréquenté. Ce fut à tel point qu'en 515, le roi Burgonde Saint Sigismond fonda, à côté, une basilique pour contenir les foules de pélerins et une abbaye pour y célébrer, non seulement le culte, mais assurer la «Laus peren- nis» c'est à dire la louange perpétuelle, rite qui était encore inconnu en Occident. Un peu plus tard le roi Franc Dagobert 1 se montra généreux avec l'abbaye d'Agaune et à son exem- ple demanda d'établir à Saint Denis en France, cette Laus peren- nis vers 635. La colline de Tourbillon et son château fort élevé par le "comte-évêque" Boniface de Challant. Un incendie le détruisit en 1788.

Tourbillon hill with its castle built by «Count Bishop» Boni- face de Challant, Il was destroyed by fire in 1788.

Ecône et son environnement sur la carte. Ecône and the surrouding area on the map. Première bénédiction familiale. A first family Blessing.

Et le soleil se couche irradiant une dernière fois les bâtiments du Séminaire. The sun sets on the Seminary buildings. 9

A un jeune prêtre

Postface de Monsieur l'Abbé LORANS

Pour la première fois, Monsieur l'abbé, vous avez prononcé les paroles du psaume : Introibo ad altare Dei, ad Deum qui laetificat meam ; Je monterai à l'autel de Dieu, du Dieu qui réjouit ma jeunesse. Six années de préparation ont été nécessaires avant de réaliser cette ascension. Que de temps passé à prier et à étudier ! Que de difficultés rencontrées et surmon- tées ! Combien de victoires remportées contre soi-même ! Qui étiez-vous lorsque vous êtres entré au séminaire ? Com- ment votre âme s'est-elle transformée au cours de ces années ? Vous étiez, peut-être, comme ce jeune homme que Bossuet dépeint dans son panégyrique de Saint Bernard : A dix huit ou à vingt-deux ans, "quelle ardeur ! Quelle impatience ! Quelle impétuosité de désirs ! ... Tout se fait par une chaleur inconsi- dérée ; et comment accoutumer à la règle, à la solitude, à la discipline, cet âge qui ne se plaît que dans le mouvement et dans le désordre, et qui n'est presque jamais dans une action composée ! » Aussi le 2 février, en la fête de la Purification, qui suivit votre entrée, avez-vous pris la soutane noire, symbole de l'hu- milité, signe visible de votre renoncement à la vie mondaine. Et l'évêque qui vous remettait, à vous et à vos confrères, cet habit, priait Dieu en disant : "Faites que ces jeunes gens qui veulent Vous servir, en revêtant cette soutane se revêtent en même temps de Vous, et qu 'au milieu des autres hommes, par la sainteté de leur vie, il apparaisse à tous qu'ils vous sont tota- lement consacrés". L'imposition de la précisait nettement ce passage de l'état séculier à l'état ecclésiastique. Vos parents, vos amis ont pu, à ce moment, percevoir sur votre visage la gravité d'un tel engage- ment, mais aucun photographe n'a pu fixer sur la pellicule la conversion qui s'opérait en votre âme. Le pontife exhortait les fidèles à prier pour que Jésus donne aux jeunes séminaristes : "son Saint-Esprit, qui, conservant à jamais en eux la vertu de religion, défende en même temps leur cœur de toute préoccupa- tion mondaine et de tout désir séculier ; afin qu'il n'y ait pas en eux un simple changement extérieur, mais que, par sa puis- sance, leur vertu s'accroisse, leurs yeux se débarrassent de toute cécité pour s'ouvrir à jamais aux splendeurs de l'éternelle grâce". Et pour signifier définitivement votre mort au monde, votre nouvelle vie donnée à Jésus-Christ, l'évêque en vous remettant le surplis blanc vous a dit les paroles vigoureuses de Saint Paul aux Éphésiens : "Que le Seigneur vous revête à jamais de cet homme nouveau qui a été refait à l'image de Dieu dans la jus- tice et la vraie sainteté". Les réalités essentielles se cachent aux esprits superficiels qui ont des yeux mais ne voient point, des oreilles mais n'en- tendent point. C'est que, vous le savez, Monsieur l'abbé, les réalités essentielles sont profondes. Un des nouveaux séminaristes de 1ère année dans sa chambre. Il n'a pas encore pris la soutane.

A newly-arrived, first-year seminarist in his room. He has not yet taken the cloth. Pendant l' des diacres.

La nuit doucement descend sur Ecône. As night slowly falls on Ecône. Ainsi, lorsqu'en deuxième année vous êtes devenu portier, il ne s'agissait pas seulement d'ouvrir et de fermer les portes de l'église, il vous fallait vous appliquer, comme le symbolisent les clefs matérielles qui vous étaient confiées, "à fermer au démon et à ouvrir à Dieu, par vos exemples comme par vos paro- les, ces temples invisibles qui sont les cœurs des fidèles, afin qu'ils conservent les enseignements qu'ils auront entendus, et surtout qu'ils les fassent passer dans leur vie". Lecteur, vous deviez certes apprendre à bien lire la Sainte Écriture, mais l'évêque ajoutait : "Ce que vous lirez de bou- che, croyez-le et vivez-le chaque jour, afin de pouvoir de la sorte instruire par vos exemples aussi bien que par vos paroles". Votre troisième année vous permit d'accéder à l'exorcis- tat ; et là aussi, l'Église, par la bouche du pontife, vous fit savoir en termes solennels : "Que votre office d'exorciste vous apprenne donc à commander à vos passions, afin que l'ennemi, ne trouvant en vous rien qui lui appartienne, n'y puisse rien revendiquer comme sien ; car vous commanderez au démon avec d'autant plus de succès que vous serez habitué à résister vous- même à ses assauts". Enfin vous avez reçu le dernier des Ordres Mineurs, vous êtes devenu acolyte. A la messe solennelle, vous portiez le flam- beau garni de son cierge, mais cette charge exigeait de vous la pratique de la justice, la bonté et la vérité, "afin d'être pour vous-même, pour les autres et pour l'Église de Dieu, une véri- table lumière". Gardez-vous en mémoire, Monsieur l'abbé, le pas que vous avez fait le jour de votre sous-diaconat, au bout de cinq années de formation ? Ce pas en avant qui ne permet plus de retour en arrière, de retour complaisant sur soi-même. Vos confrères et vous, vous avez entendu cette exhortation : "Demeurant fon- dés et établis dans la vraie foi catholique, efforcez-vous d'être toujours de dignes ministres du sacrifice divin, et de l'Église de Dieu symbolisant le corps du Christ. Car comme le dit l'Apô- tre : 'Tout ce qui ne procède pas de la foi est péché', schismati- que et exclu de l'unité de l'Église". "C'est pourquoi si jusqu'ici vous avez été peu portés vers l'église, désormais vous y serez assidus ; sans énergie, désor- mais vous serez actifs ; plus ou moins tempérants, désormais vous serez sobres ; esclaves des passions, désormais vous y serez chastes". La formule consécratoire de votre diaconat conjurait Dieu de répandre sur tous ces ordinands, dont vous étiez, son divin Esprit, "afin que fortifiés par ses sept dons, ils deviennent capa- bles de remplir fidèlement leurs célestes fonctions. Donnez-leur, disait l'évêque à votre propos, de posséder abondamment tou- tes les vertus : la modestie, la pudeur, une immaculée pureté, le zèle de la discipline sainte, une soumission constante à vos divins préceptes, et la pratique exemplaire de la parfaite chas- teté. En un mot, ô mon Dieu ! faites que leur conscience leur rendant toujours un parfait témoignage, ils demeurent inébran- lables dans votre service". Enfin, et ce fut hier lors de votre ordination sacerdotale, vous avez attentivement écouté ces paroles de consécration pro- noncées par l'évêque : "Veuillez donc, ô Père tout-puissant, donner à vos servi- teurs que voici la dignité de la Prêtrise. Répandez à nouveau dans leur âme l'Esprit de sainteté ! Puissent-ils obtenir de vous, ô Dieu, l'office du second mérite ! Puissent-ils faire pénétrer la réforme des mœurs par l'exem- ple de leur conduite ! Puissent-ils se montrer des coopérateurs prudents de notre Ordre ! Que la sainteté, sous toutes ses formes, resplendisse en leur La première bénédiction des nouveaux ordonnés (costume traditionnel de la région). The newly ordained give their first blessing. Première messe. Dans la lumière du Christ, merci Monseigneur ! ➤ In the Glory of God, thank you, your Grace.

vie ; afin qu'au moment de rendre compte du ministère à eux confié, ils obtiennent en récompense l'éternelle béatitude !" Voilà, Monsieur l'abbé, ce que furent, selon les prières de l'Église, les années où vous vous êtes disposé à célébrer cette première messe. Maintenant montez à l'autel de Dieu, du Dieu qui réjouit votre jeunesse ! Montrez-nous la croix de Jésus- Christ et montrez-vous digne d'elle. La fragilité humaine a tant besoin de la force de l'exemple sacerdotal. Les âmes ont tant besoin de prêtres, de prêtres. Abbé Alain LORANS Supérieur du Séminaire International S. Pie X

◀ La statue en bronze de Saint Pie X dans la cour du Séminaire.

The bronze statue of Saint Pius X, in the front courtyard. ANNEXES CONSÉCRATION DE LA FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT PIE X AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

M. l'abbé Epiney, curé de Riddes, signe le parchemin de l'acte de consécration.

Consécration of the to the Immaculate Heart of Mary. Father Epiney, parish of Riddes, signs the Act of Consécration.

Le parchemin concrétisant l'acte de consécration de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X au cœur Immaculé de Marie recouvert de tou- tes les signatures, avant qu'il ne soit, une fois plié et scellé, déposé dans le tombeau de l'autel.

The parchment formally confirming the act of of the Society Saint Pius X to the Immaculate Heart of Mary. After being folded and sealed, the parchment will be laid in the altar. Monsieur l'Abbé , Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X pour le district de France, raconte ses années de séminaire :

Je suis le second prêtre ordonné par Mgr Lefebvre depuis la fondation de la Fraternité. Le premier l'a été le 29 juin 1971 et moi le 17 octobre. A cette époque j'étais le seul ordinand dans l'église de Riddes qui sembla bien petite pour cette cérémonie dont je garde l'inoubliable souvenir. C'est en 1964 que j'étais entré au Séminaire français de pour ma première année de philosophie. Nous étions 108 séminaristes et tous portaient la soutane. Quand j'ai quitté le séminaire en 1968, pour accomplir mon service militaire, nous n'étions déjà plus que trois à l'avoir gardée, mais je n'avais jamais eu la tentation de la "jeter aux orties". C'est pendant cette période que j'ai appris par des amis l'intention de Mgr Lefebvre de fonder un séminaire à l'université de Fribourg. Je n'en fus pas étonné outre mesure, car j'avais déjà eu l'occasion de le rencontrer à Rome. Parmi les évêques qui venaient faire des conférences au Séminaire français, il avait été le seul à nous parler longuement du sacerdoce, alors que tous les autres s'étendaient plus volontiers sur le Concile. Mgr Lefebvre est un homme qui marque beaucoup par sa douceur, sa force et sa prudence. Je profitais d'une permission, en juin 1969 pour me rendre à Fribourg. C'était le moment où avaient lieu les conversations entre Mgr Lefebvre, le Père Abbé d'Hauterive, le Père dominicain Marie-Dominique Philippe et le professeur Fay. A leur suite, ils décidèrent de renconter Mgr Charrières, évêque de Fribourg, pour lui demander l'autorisation d'ouvrir un séminaire. L'ayant obtenue, au moins verbalement au début, c'est la voie que je choisis pour poursuivre mes études théologiques à la rentrée suivante. Mais peu à peu Ecône prenait sa nouvelle forme et accueillait une première année de spiritualité. Déjà, le samedi et le dimanche, ceux qui étaient à Fribourg rejoignaient les confrères qui débutaient pour passer ensemble ces deux journées. A ce moment, il n'y avait pas encore toutes les constructions qui ont été réalisées depuis si rapidement. On entendait caqueter les poules dans un élevage qui subsistait et la vieille maison Saint Bernard n'était même pas repeinte. Tout était un peu rudimentaire, la cuisine se trouvait au sous-sol, et les élèves couchaient dans des bâtiments de l'usine proche. Mais l'ambiance était très sympathique. Il y avait surtout une atmosphère de ferveur, de zèle et d'enthousiasme pour cette restauration à laquelle chacun participait.