Matthias Goerne Schubert Wanderers Nachtlied Helmut Deutsch, Eric Schneider, piano FRANZ LISZT

FRANZ SCHUBERT (1797-1828)

FRANZ SCHUBERT (1797-1828) Wanderers Nachtlied

Wanderers Nachtlied CD 1 CD 2

1 | An die untergehende Sonne D 457 - Ludwig Gotthard Theobul Kosegarten 6’38 1 | Wanderers Nachtlied D 768 - Johann Wolfgang von Goethe 2’27 2 | Der Tod und das Mädchen D 531 - Matthias Claudius 2’24 2 | Schäfers Klagelied D 121 - Johann Wolfgang von Goethe 3’56 3 | Die Rose D 745 - Friedrich von Schlegel 3’11 3 | Heidenröslein D 257 - Johann Wolfgang von Goethe 1’56 4 | Erinnerung (Totenopfer) D 101 - Friedrich von Matthisson 2’18 4 | D 138 - Johann Wolfgang von Goethe 1’19 5 | Litanei D 343 - Johann Georg Jacobi 7’54 5 | An den Mond D 259 - Johann Wolfgang von Goethe 5’58 6 | D 774 - Friedrich Leopold zu Stolberg-Stolberg 3’52 6 | Trost in Tränen D 120 - Johann Wolfgang von Goethe 4’10 7 | Abendbilder D 650 - Johann Petrus Silbert 5’21 7 | Erster Verlust D 226 - Johann Wolfgang von Goethe 2’12 8 | Nach einem Gewitter D 561 - Johann Mayrhofer 2’10 8 | Der Musensohn D 764 - Johann Wolfgang von Goethe 2’01 9 | D 771 - Matthäus von Collin 5’29 9 | Geheimes D 719 - Johann Wolfgang von Goethe 1’44 10 | Im Frühling D 882 - Ernst Schulze 4’19 10 | Versunken D 715 - Johann Wolfgang von Goethe 2’02 11 | Die Blumensprache D 519 - Eduard Platner 2’05 11 | An Schwager Kronos D 369 - Johann Wolfgang von Goethe 2’54 12 | Viola D 786 - Franz von Schober 13’34 12 | Geisternähe D 100 - Friedrich von Matthisson 4’28 13 | An die Entfernte D 765 - Johann Wolfgang von Goethe 2’53 13 | Das war ich D 174 - Theodor Körner 2’49 14 | Bei dir allein D 866/2 - Johann Gabriel Seidl 2’04 14 | Das Rosenband D 280 - Friedrich Gottlieb Klopstock 1’41 15 | Ganymed D 544 - Johann Wolfgang von Goethe 4’21 15 | Furcht der Geliebten D 285 - Friedrich Gottlieb Klopstock 2’01 16 | An Sie D 288 - Friedrich Gottlieb Klopstock 2’42 Matthias Goerne, baritone 17 | Die Liebe hat gelogen D 751 - August von Platen-Hallermünde 2’33 18 | D 777 - Friedrich Rückert 1’46 Helmut Deutsch, piano 19 | Dass sie hier gewesen D 775 - Friedrich Rückert 3’52 20 | Der Einsame D 800 - Karl Gottlieb Lappe 4’10 21 | Die Sterne D 684 - Friedrich von Schlegel 5’14

Matthias Goerne, baritone Eric Schneider, piano est la vie sensible de la poésie. N’est-ce pas la mélodie qui traduit en un sentiment sensible Wanderers Nachtlied le contenu spirituel du poème ? N’est-ce pas la mélodie qui fait qu’on comprend, dans le chant de , tout l’état d’âme ressenti par la jeune fille ? Et ce sentiment n’éveille-t-il De 1814, année des premières merveilles, à 1828, l’adieu au monde, que le chemin de pas à son tour de nouvelles émotions ? Alors l’esprit veut s’étendre à l’universel illimité, Schubert fut bref, bref comme cette nuit évoquée dans le Voyage d’hiver, l’œuvre qu’il ne où tout dans tout, il se fait le lit de ce grand sentiment qui prend source dans la simple cessait de réviser au moment de mourir, où “beaucoup de têtes sont devenues grises”. et pure pensée musicale, et qui sans elle resterait occulté, indeviné, inaperçu.” Ce qui Le fut pour Schubert adolescent son premier atelier : c’est là qu’il fit recherches et chez Beethoven était un questionnement fut pour Schubert une évidence. La musique, expérimentations, et c’est du lied qu’il reçut sa vocation. Quand un poème lui plaisait, elle aussi, méritait mieux que ce rôle de simple support, souvent bien impersonnel, à il cherchait et trouvait – souvent assez vite – une mélodie qui pût l’accompagner, qui quelque texte que ce fût, même intimidant. Schubert cessa alors de s’incliner devant le épousât sa forme et son ton le mieux possible. Pour rendre l’exécution plus intéressante, poème et de l’entourer de ses soins sans oser l’étreindre. Il renonça à vouloir chanter et faire plaisir au chanteur comme à l’assemblée, il se permettait, selon le sujet, quelque effet se mit à écouter. Nés en même temps que , Schäfers Klagelied, pathétique ou charmeur, quelque sinistre couleur comme on les aimait tant en ce début de Trost in Tränen ou Rastlose Liebe forment un portrait saisissant de l’adolescent si sensible xixe siècle ou quelque fioriture également dans l’air du temps. Rien ne lui avait fait peur et, et si ardent. À chacun des textes de Goethe, il trouve le sentiment juste et délicat, la d’emblée, l’adolescent s’était mesuré aux grands récits gothiques de Schiller comme aux difficile fluidité et légèreté des strophes. Surtout, au poète déjà installé dans sa légende, miniatures sentimentales de Matthisson. Le genre du lied avait fleuri avec le romantisme de presque cinquante ans son aîné, il redonne sa juvénilité, cette première fois qu’il naissant, dans les dernières décennies du xviiie siècle. La pratique de la Hausmusik, désespère de retrouver. musique domestique, et la réhabilitation de la poésie populaire y avaient fortement Le lied a fait sortir Schubert du classicisme musical dans lequel il avait grandi. Il l’a contribué. À travers les pays de langue allemande, différentes traditions s’étaient déjà confronté très tôt à des textes dont la puissance et la profondeur l’obligeaient à chercher instituées. L’école de Berlin prônait la primauté du poème, la simplicité de la ligne de chant plus loin, ou du moins ailleurs que le jeu des formes. Bref par nature, toujours associé à et de l’accompagnement musical. Ses deux plus célèbres bardes avaient été Reichardt et cette matière hétérogène que sont les mots, les possibilités formelles du lied sont des Zelter, ce dernier ami de Goethe et en quelque sorte son compositeur officiel. Vienne avait plus réduites. Un lied est strophique ou il ne l’est pas. Sa mélodie suit la répétition des naturellement mis un peu de charme et d’Italie dans ce sérieux tout prussien et le lied n’y strophes ou bien se développe librement. Il n’offre donc la ressource d’aucun combat avec dédaignait pas les ornementations de l’ariette. Enfin, une troisième école, dite souabe, la forme : il faut chercher ailleurs l’inspiration, dans l’infini de la sensibilité. Pensons-y : ni représentait une sorte d’équilibre, mais qui regardait malgré tout plutôt vers Vienne. Son Mozart ni Haydn ni Gluck n’ont jamais dû faire face à des textes aussi accomplis et difficiles meilleur représentant avait été Johann Rudolf Zumsteeg, ami de Schiller, et Schubert et différents que les poèmes de Goethe, Schiller, Novalis, Rückert, Müller ou Heine. Cet s’était plongé avec engouement dans les sept volumes de ses lieder et ballades. Hagars approfondissement abyssal des sentiments que Schubert a conquis progressivement Klage, son premier lied achevé, fut composé selon ce modèle-là. L’adolescent n’en avait avec le lied fut ensuite son guide à travers tous les autres genres musicaux. Jamais plus pas moins étudié Reichardt et connaissait les quelques fleurs exquises que Mozart, Haydn il ne put considérer la forme comme une fin en soi, un jeu d’artiste, ni même comme un et Beethoven avaient eux-mêmes semées en ce jardin. Aucun des illustres Viennois n’avait moyen d’investigation d’un monde supérieur, comme elle l’est toujours chez Beethoven. dédaigné cet art de la miniature, mais aucun non plus ne s’y était véritablement investi. La forme, chez Schubert, dut toujours se soumettre au sentiment tout en étant son Dans les années 1810, le genre était donc largement connu et diffusé ; les compositeurs rempart, s’effacer devant la perception du mouvement de l’âme tout en la contenant. Car et les œuvres ne manquaient pas. La poésie du temps, de Klopstock à Ossian, avait été le lied, musique de l’intériorité, n’évoque jamais autre chose que ces oscillations que l’on largement défrichée. Et, pour ne citer qu’eux, Zumsteeg avait mis en musique tout ce nomme sentiments. Le ruissellement des eaux, l’apaisement de la nuit n’est jamais que qu’il pouvait de Schiller et Zelter avait fait la même chose pour Goethe. Cependant, la le ruissellement et l’apaisement du cœur. Voilà qui fait le génie et le mystère de Schubert chose était entendue, le genre était mineur, évidemment incomparable avec l’opéra ou paysagiste, évoquant le soir qui tombe (An die untergehende Sonne, Abendbilder), le la symphonie. Salieri d’ailleurs le méprisait et s’indignait presque qu’on pût mettre en soleil déchirant les nuages (Nach einem Gewitter) ou l’éphémère vie des roses. À partir de musique une langue aussi barbare, aussi peu faite pour le chant. l’automne 1814, et pendant trois ans, Schubert composa une quantité à peine imaginable La poésie des grands maîtres méritait mieux qu’une récitation en musique, une psalmodie d’œuvres : trois cents lieder, des opéras, des symphonies, des sonates pour piano, de la au rythme monotone et sommairement accompagnée par le piano. Dans ces mêmes années musique de chambre. Ayant à peine le temps de poser sa plume, il allait tête nue sous les 1810, Beethoven ne disait-il pas déjà à Bettina Brentano, évoquant Goethe : “La mélodie averses du dieu.

3 français L’averse ne connut ensuite que peu d’accalmies, et ces accalmies furent des crises, comme parle et s’épanche. Tous deux des années 1822-1823, les deux chefs-d’œuvre que sont celle qui le saisit au moment de la Schöne Müllerin. La vie n’atteignit jamais la juvénilité de Der Zwerg et Viola montrent encore ce lien très fort à l’enfance : le premier à celui des Schubert, restée intacte jusqu’au bout. Il fut de ceux, évoqués par Rilke dans les Élégies de contes pour faire peur et des cauchemars, le deuxième à celui des comptines, ce monde Duino, qui ont tôt cette conscience de la mort et qui n’en deviennent pas amers, comme le où les fleurs ont une âme, une poitrine palpitante et meurent d’amour. C’est sans doute montrent si bien la douceur et l’apaisement de Der Tod und das Mädchen. Il est justement ce mélange ineffable de jeunesse et de mort qui donne ce charme si prenant, lancinant intéressant que Schubert ait composé presque en même temps ce lied si simple d’après et inquiétant, à la bonhomie de Der Einsame ou à la de Im Frühling. Jamais Claudius et la grande vision solaire et extatique de Ganymed, le bel enfant que Zeus Schubert ne s’y permet le moindre geste théâtral, jamais le moindre cri face à la mort qui emporte au ciel dans ses griffes amoureuses. Que la voix s’enfonce dans les graves ou se rapproche, mais il écoute avec une acuité surnaturelle l’écoulement imperturbable de semble s’élever à l’infini, le passage d’un mode à un autre se fait toujours dans l’amour l’eau et des saisons, le bruissement des étoiles, et observe, dans nos cœurs, l’inextinguible et la reconnaissance. Dans la même Vienne, Mozart eut avant lui ce savoir. Mais, dans un soif d’amour en même temps que la solitude. cas comme dans l’autre, cette juvénilité fut un combat qu’ils finirent par perdre à peu près au même âge. Avec le temps, Schubert a mis toujours plus d’adresse et de science dans CHRISTOPHE GHRISTI sa plume, mais le sentiment douloureux de Die Liebe hat gelogen est le même encore Christophe Ghristi est directeur de la dramaturgie à l’Opéra de Paris que celui de Erster Verlust, éclos quelques années avant lui. C’est le même adolescent qui

4 français The poetry of the great masters deserved better than recitation in music, a rhythmically Wanderers Nachtlied monotonous style of declamation summarily accompanied on the piano. In those same years, in 1810 to be precise, did Beethoven not already say to Bettina Brentano, speaking From 1814, the year of the first wonders, to 1828, that of his farewell to the world, how of Goethe: ‘Melody is the sensual life of poetry. Do not the spiritual contents of a poem short Schubert’s path was – short as that night evoked in , the work he was become sensual feeling through melody? Do we not, in Mignon’s song, perceive her entire still ceaselessly revising at the time of his death, in which ‘many men’s hair has suddenly sensual temper through melody? And does not this perception stimulate new creations? gone grey’. For the teenage Schubert, the lied was his first workbench: it was there that There, the spirit extends itself to unbounded universality, where all in the All forms itself he conducted his research and experiments, and it is from the lied that he gained his into a bed for the stream of feelings, which take their source in the simple musical thought, vocation. When he liked a poem, he sought and found – often fairly quickly – a suitable and which otherwise would die away unperceived.’ What in Beethoven was an interrogation melody to accompany it, one that fitted its form and tone as closely as possible. To make its was for Schubert something self-evident. Music, too, deserved better than this role of a performance more interesting, to please both singer and audience, he would allow himself, mere prop, often thoroughly impersonal, for whatever text might be at hand, however according to the subject, some pathetic or charming effect, some sinister colouration of intimidating it might seem. And so Schubert ceased to make obeisance to the poem and the kind so popular in the early nineteenth century, or some equally modish fioritura. lavish care on it while not daring to embrace it. He renounced the desire to sing and began Nothing daunted him, and at once the adolescent measured himself against both the long to listen. Conceived at the same time as Gretchen am Spinnrade, his settings of Schäfers Gothic narratives of Schiller and the sentimental miniatures of Matthisson. The genre of the Klagelied, Trost in Tränen, and Rastlose Liebe form a striking portrait of the adolescent, so lied had flowered alongside nascent Romanticism in the final decades of the eighteenth sensitive, so ardent. For each of these texts by Goethe, he finds the apt and delicate feeling, century. The practice of Hausmusik, domestic music-making, and the rehabilitation of folk the difficult fluidity and lightness of the stanzas. Above all, to the poet already ensconced in poetry had strongly contributed to this phenomenon. A number of distinct traditions had his own legend, almost fifty years his elder, he gives back his youthfulness, that ‘first time’ already become established in the German-speaking lands. The Berlin school advocated he had despaired of ever regaining. the primacy of the poem and simplicity in the vocal line and the musical accompaniment. Its The lied enabled Schubert to emerge from the musical Classicism in which he had grown up. two most celebrated bards were Reichardt and Zelter, the latter being a friend of Goethe’s It confronted him, very early in his career, with texts whose power and profundity obliged and, as it were, his official composer. Vienna had naturally added a touch of charm and him to seek further, or at least elsewhere than in the operation of forms. Since the lied is brief of Italy to this typically Prussian seriousness, and in that city the lied did not disdain the by its very nature, always associated with the heterogeneous matter of words, its formal ornamentations of the arietta. Finally, a third school, known as the Swabian, represented possibilities are very limited. A lied is either strophic or it is not. Its melody either follows a sort of middle way between the two, but nonetheless tended to look more to Vienna. the repetition of the stanzas or else unfolds freely. Hence it does not offer the resource of Its leading representative had been Johann Rudolf Zumsteeg, a friend of Schiller’s, and formal struggle: inspiration must be sought elsewhere, in the infinite realm of sensibility. Schubert had enthusiastically immersed himself in the seven volumes of Zumsteeg’s lieder Just think of this: neither Mozart, nor Haydn, nor Gluck ever had to grapple with texts as and ballads. Hagars Klage, his first completed song, was composed on this model. But the accomplished, complex, and different as the poems of Goethe, Schiller, Novalis, Rückert, teenager had also studied Reichardt, and was familiar with the few exquisite flowers that Müller, or Heine. That abyssal deepening of feeling which Schubert gradually mastered Mozart, Haydn, and Beethoven had sown in this garden. None of the illustrious Viennese with the lied was subsequently to be his guide through all the other musical genres. Never triumvirate had disdained this art of the miniature, but nor had any of them shown a again could he regard form as an end in itself, an artist’s plaything, or even as a means genuine commitment to it. Thus, in the second decade of the century, the genre was widely of investigation of a higher world, as it always is in Beethoven. Form, in Schubert, always known and diffused; there was no lack of composers and works. The poetry of the time, has to submit to feeling while remaining its rampart, to withdraw before the perception of from Klopstock to Ossian, had been substantially explored. And, to mention only these the motions of the soul while holding them in check. For the lied, as music of inwardness, examples, Zumsteeg had set to music all he could of Schiller, while Zelter had done the never evokes anything other than those oscillations we call feelings. The stirrings of the same for Goethe. Nevertheless, there was general agreement that the genre was of minor waters, the calm of the night are never anything else than the stirrings and the calming of importance, obviously not to be compared with the opera or the symphony. Indeed, Salieri the heart. That is what constitutes the genius and the mystery of Schubert the landscape despised it, and was almost indignant that composers could set to music a language so painter, portraying the gathering dusk (An die untergehende Sonne, Abendbilder), the barbarous, so little made for singing. sun breaking through clouds (Nach einem Gewitter), or the ephemeral life of roses. Over

5 english a period of three years, from the autumn of 1814 onwards, Schubert composed an almost wielded his pen with ever greater skill and knowledge, but the sorrowful feeling of Die Liebe unimaginable number of works: three hundred lieder, operas, symphonies, piano sonatas, hat gelogen is still the same as in Erster Verlust, written some years earlier. It is the same chamber music. With barely the time to put his pen down, he walked bareheaded through adolescent who speaks and pours out his heart. Two masterpieces of the years 1822-23, the downpours of divine inspiration. Der Zwerg and Viola, still display this powerful link to childhood: the first to the world of Those downpours were rarely to afford him any respite in the future, and such respites as terrifying, nightmarish fairy tales, the second to that of nursery rhymes, that world where there were turned out to be crises, like the one that gripped him at the time of Die schöne flowers have a soul, a heaving breast, and die of love. It is probably this ineffable blend of Müllerin. Life never affected Schubert’s youthfulness, which remained intact right to the youth and death that gives their special charm, so captivating, haunting, and unsettling, end. He was one of those, evoked by Rilke in the Duino Elegies, who become aware of death to the bonhomie of Der Einsame or the Sehnsucht of Im Frühling. In these songs, Schubert at an early age but whom it does not embitter, as is so clearly demonstrated in the soothing never allows himself the slightest theatrical gesture, the slightest cry at impending death, calm of Der Tod und das Mädchen. Indeed, it is interesting that Schubert composed at but he listens with supernatural keenness to the imperturbable flow of water and the almost the same time this eminently simple song after Claudius and the grandiose vision, seasons, the rustle of the stars, and observes, in our hearts, both the unquenchable thirst radiant and ecstatic, of Ganymed, the beautiful child whom Zeus carries off to heaven in his for love and the solitude. amorous clutches. Whether the voice descends into the depths or seems to rise to infinite heights, the transition from one mode to another is always effected in love and gratitude. Christophe Ghristi Mozart before him, in Vienna, had possessed this knowledge. But such eternal youthfulness Christophe Ghristi is director of dramaturgy at the Opéra National de Paris was a struggle that both men ended up losing at much the same age. Over time, Schubert Translation: Charles Johnston

6 english Die Dichtung der großen Meister verdiente mehr als nur eine musikalische Rezitation, Wanderers Nachtlied eine Psalmodie in monotoner Rhythmik mit schlichter Klavierbegleitung. Hatte nicht Beethoven in jenen Jahren zum Thema Goethe bereits zu Bettina Brentano gesagt: Von 1814, dem Jahr der ersten Meisterwerke, bis 1828, seinem Abschied von der Welt – „Melodie ist das sinnliche Leben der Poesie. Wird nicht der geistige Inhalt eines Gedichts wie kurz war doch Schuberts Weg, kurz wie die Nacht, von der die Winterreise erzählt, zum sinnlichen Gefühl durch die Melodie? – empfindet man nicht in dem Lied der Mignon jenes Werk, das er bis zu seinem Tode ohne Unterlass überarbeitete, als über Nacht ihre ganze sinnliche Stimmung durch die Melodie? und erregt diese Empfindung nicht „mancher Kopf zum Greise“ ward. Das Lied war für den jungen Schubert eine erste wieder zu neuen Erzeugungen? – Da will der Geist zu schrankenloser Allgemeinheit sich Übungsstätte: Dort forschte und experimentierte er, und durch das Lied erwuchs ihm ausdehnen, wo alles in allem sich bildet zum Bett der Gefühle, die aus dem einfachen seine Berufung. Wenn ihm ein Gedicht gefiel, suchte und fand er – meistens recht schnell musikalischen Gedanken entspringen und die sonst ungeahnt verhallen würden.“ – eine passende Begleitmelodie, die sich so gut wie nur möglich an dessen Ton und Form Was für Beethoven Fragen aufwarf, war für Schubert eine Selbstverständlichkeit. Die anschmiegte. Um den Vortrag interessanter zu gestalten, um dem Interpreten oder dem Musik verdiente mehr als nur die Rolle einer einfachen Stütze irgendeines oft sehr Publikum zu gefallen, erlaubte er sich, je nach Thema, einige pathetische oder reizende unpersönlichen Textes und sei er noch so Respekt einflößend. Schubert vermied es also, Effekte, einige dunkle Farben, die man zu Anfang des 19. Jahrhunderts besonders liebte, sich vor dem Gedicht zu verneigen, es zu umsorgen, und wagte nicht, es einzuengen. oder einige Ausschmückungen im Zeitgeschmack. Nichts machte ihm Angst, und auf Er wollte nicht mehr singen und begann zuzuhören. Zur selben Zeit wie Gretchen am Anhieb hatte sich der Jüngling sowohl an den gotischen Sprachgebäuden eines Schiller Spinnrade entstanden, bilden Schäfers Klagelied, Trost in Tränen oder Rastlose Liebe wie auch an den sentimentalen Miniaturen eines Matthisson erprobt. Die Gattung Lied ein ergreifendes Porträt des empfindsamen und leidenschaftlichen Jünglings. Für jedes war in den letzten Jahrzehnten des 18. Jahrhunderts mit der beginnenden Romantik Gedicht Goethes fand er die passende und feinfühlige Empfindung, meisterte er die aufgeblüht. Die Praxis der Hausmusik und die Rehabilitierung der Volksdichtung hatten Schwierigkeiten des Sprachflusses ebenso wie die Leichtigkeit der Strophen. Vor allem viel dazu beigetragen. Im deutschsprachigen Raum hatten sich bereits unterschiedliche gibt er dem fast 50 Jahre älteren Dichter, der damals schon zu seiner eigenen Legende Traditionen entwickelt. Die Berliner Schule gab der Dichtung, der Schlichtheit der erstarrt war, das erste Mal seine Jugend wieder, die er so verzweifelt wiederzufinden Vokallinie und der musikalischen Begleitung den Vorrang. Ihre beiden berühmtesten suchte. Barden waren Reichardt und Zelter. Letzterer war eng mit Goethe befreundet und in Schubert hat das Lied aus dem musikalischen Klassizismus befreit, in dem er gewisser Weise sein offizieller Komponist. Wien hatte dem preußischen Ernst natürlich aufgewachsen war. Er sah sich sehr früh Texten von so viel Wucht und Tiefe etwas Charme und italienische Wesensart hinzugefügt, und das Lied profitierte hier gegenübergestellt, dass sie ihn zwangen, weiter zu suchen, und zwar anderswo als im von arioser Kunstfertigkeit. Schließlich noch eine dritte, sogenannte schwäbische Spiel der Formen. Von Natur aus kurz und immer eng mit dem uneinheitlichen Stoff Schule, die einen Mittelweg darstellte, aber doch eher Wien zugewandt war. Ihr bester der Worte verknüpft, sind die formellen Möglichkeiten des Liedes sehr reduziert. Ein Vertreter war Johann Rudolf Zumsteeg, Schillers Freund, und Schubert hatte sich mit Lied ist strophisch oder nicht. Seine Melodie folgt der Wiederholung der Strophen oder Begeisterung in seine sieben Bände Lieder und Balladen vertieft. Hagars Klage, sein entfaltet sich frei. Es bietet also nicht die Möglichkeit einer Auseinandersetzung mit erstes vollendetes Lied, war nach diesem Modell komponiert. Der Jüngling hatte aber der Form: Die Inspiration muss anderswo gesucht werden, in der Unendlichkeit des auch Reichardts Werke studiert und kannte einige auserlesene Blumen, die Mozart, Empfindungsvermögens. Man bedenke, dass weder Mozart, noch Haydn oder Gluck Haydn und Beethoven in diesem Garten gesät hatten. Keiner der berühmten Wiener so vollendeten, schwierigen und unterschiedlichen Texten gegenüberstanden wie den hatte diese Miniaturkunst verschmäht, aber auch keiner hatte sich wirklich ganz für sie Gedichten von Goethe, Schiller, Novalis, Rückert, Müller oder Heine. Diese abgründige eingesetzt. In den Jahren um 1810 war die Gattung gut bekannt und weit verbreitet; es Tiefe der Gefühle, die Schubert nach und nach mit dem Lied gelang, wurde anschließend fehlte nicht an Komponisten und Werken. Die Dichtung der Zeit, von Klopstock bis Ossian, sein Führer durch alle anderen musikalischen Gattungen. Nie konnte er mehr die Form war weitgehend ausgeschöpft worden. Und Zumsteeg hatte alles, was ihm möglich als einen Zweck an sich, als eine Künstlerlaune betrachten, nicht einmal als ein Mittel, war, von Schiller vertont, ebenso verhielt es sich mit Zelter und Goethe – um nur diese um in eine höhere Welt vorzudringen, wie es stets bei Beethoven der Fall ist. Die Form beiden zu erwähnen. Doch es war eine mehr oder weniger abgemachte Sache, dass man musste sich bei Schubert immer dem Gefühl unterordnen und gleichzeitig ihr Schutzwall dieses Genre für unbedeutend hielt, nicht vergleichbar mit der Oper oder der Sinfonie. sein, hinter die Wahrnehmung der Seelenbewegung zurücktreten und sie gleichzeitig in Salieri übrigens verachtete das deutsche Lied und entrüstete sich fast, dass man eine so sich aufnehmen. Denn das Lied, die Musik des Innersten, ruft niemals etwas anderes barbarische Sprache vertonen konnte, die so wenig für den Gesang geeignet war. hervor als die Schwingungen, die man Gefühle nennt. Das Rauschen des Wassers und

7 deutsch die Ruhe der Nacht sind immer nur das Rauschen und die Ruhe des Herzens. Darin in dem anderen Fall war diese Jugendlichkeit ein Kampf, den beide letztlich ungefähr liegen das Genie und das Geheimnis des Landschaftsmalers Schubert, wenn er den im selben Alter verloren haben. Mit der Zeit floss aus Schuberts Feder immer mehr Abend heraufbeschwört (An die untergehende Sonne, Abendbilder), die Sonne, die Geschicklichkeit und Können, aber das schmerzliche Gefühl von Die Liebe hat gelogen die Wolken durchbricht (Nach einem Gewitter) oder das vergängliche Leben der Rosen. ist noch dasselbe wie in dem einige Jahre früher entstandenen Erster Verlust. Es ist Ab Herbst 1814, und in den darauffolgenden drei Jahren, komponierte Schubert eine derselbe Jüngling, der redet und sich mitteilt. Zwei absolute Meisterwerke, beide aus den fast unvorstellbare Anzahl an Werken: 300 Lieder, Opern, Sinfonien, Klaviersonaten, Jahren 1822/23, Der Zwerg und Viola, zeugen ebenfalls von dieser starken Beziehung Kammermusik. Kaum hatte er Zeit, seine Feder niederzulegen, begab er sich bloßen zur Kindheit: das erste erinnert an Märchen, die Angst und Albträume auslösen, das Hauptes unter den Schauer Gottes. zweite an Geschichten, in denen Blumen eine Seele haben, eine schlagende Brust und Die Schauer kannten danach nur wenig Beruhigung, und diese Beruhigungen waren vor Liebe sterben. Es ist ohne Zweifel diese unbeschreibliche Mischung von Jugend und Krisen, wie diejenige, in der er sich zur Zeit von Die schöne Müllerin befand. Das Leben Tod, die der Gutmütigkeit von Der Einsame oder der Sehnsucht von Im Frühling diesen hat nie Schuberts Jugendlichkeit angegriffen, die bis zuletzt unversehrt blieb. Er gehört fesselnden Zauber, stürmisch und beklemmend, verleiht. Nie erlaubt sich Schubert zu denjenigen, wie Rilke sie in den Duineser Elegien schildert, die schon früh das eine theatralische Geste, nie den leisesten Schrei angesichts des sich nahenden Todes, Todesbewusstsein kennen, ohne zu verbittern, so wie es die Sanftheit und der Frieden aber er lauscht mit einer übernatürlichen Schärfe dem unbeirrbaren Fluss des Wassers von Der Tod und das Mädchen zum Ausdruck bringt. Es ist besonders interessant, dass und der Jahreszeiten, dem Klang der Sterne, und beobachtet in unseren Herzen den Schubert fast zur selben Zeit dieses einfache Lied nach Matthias Claudius und die unersättlichen Durst nach Liebe und zugleich nach Einsamkeit. himmelstürmende und ekstatische Vision von Ganymed, dem schönen Jüngling, den der verliebte Zeus in den Klauen eines Adlers zum Olymp entführt, komponiert hat. Ob Christophe Ghristi die Stimme in die Tiefen versinkt oder sich in endlose Höhen zu schwingen scheint, der Chefdramaturg der Opéra de Paris Übergang von einer Tonart zur anderen ist immer geprägt von Liebe und Dankbarkeit. Übersetzung Escha / Markus Kettner Im selben Wien hatte Mozart schon vor ihm diese Erkenntnis. Aber in dem einen wie

8 deutsch CD 1 CD 1 CD 1 1 | An die untergehende Sonne D 457 Au soleil couchant D.457 To the Setting Sun D457 Ludwig Gotthard Theobul Kosegarten Ludwig Gotthard Theobul Kosegarten Ludwig Gotthard Theobul Kosegarten

Sonne, du sinkst, Soleil, tu disparais, O sun, you sink down, Sink in Frieden, o Sonne! Va dans la paix, soleil ! Sink in peace, O sun!

Still und ruhig ist deines Scheidens Gang, Calme et tranquille est ton adieu, Quiet and calm is your parting course, Rührend und feierlich deines Scheidens Schweigen. Poignant et grave son silence. Moving and solemn your parting silence. Wehmut lächelt dein freundliches Auge, Ton œil ami sourit triste et rêveur, Sadness smiles from your kindly eyes, Tränen entträufeln den goldenen Wimpern; Des larmes perlent à tes cils d’or ; Tears flow from your golden lashes; Segnungen strömst du der duftenden Erde. Sur la terre embaumée tu épanches tes grâces. You pour blessings on the fragrant earth. Immer tiefer, Et toujours plus profond, Ever deeper, Immer leiser, Toujours plus doucement, Ever softer, Immer ernster, feierlicher Plus grave et plus majestueux, Ever graver and more solemn, Sinkest du den Äther hinab. Tu t’abîmes au sein de l’éther. You sink in the heavens.

Sonne, du sinkst, Soleil, tu disparais, O sun, you sink down, Sink in Frieden, o Sonne! Va dans la paix, soleil ! Sink in peace, O sun!

Es segnen die Völker, Les peuples te bénissent, The people bless you, Es säuseln die Lüfte, L’air tendrement murmure, the breezes whisper, Es räuchern die dampfenden Wiesen dir nach, Et des prés vaporeux monte vers toi la brume ; Mists rise towards you from the vaporous meadows; Winde durchrieseln dein lockiges Haar, Le vent passe, ondulant, dans tes cheveux bouclés, The winds ruffle your curly hair; Wogen kühlen die brennende Wange, Et le flot rafraîchit tes joues brûlantes, The waves cool your burning cheeks; Weit auf tut sich dein Wasserbett. Et ta couche d’écume immensément s’étend. Your watery bed opens wide. Ruh’ in Frieden, Repose dans la paix, Rest in peace, Ruh’ in Wonne! Dans les voluptés calmes ! Rest in bliss! Die Nachtigall flötet dir Schlummergesang. Le rossignol pour toi murmure un chant nocturne. The nightingale sings you lullabies.

Sonne, du sinkst, Soleil, tu disparais, O sun, you sink down, Sink in Frieden, o Sonne! Va dans la paix, soleil ! Sink in peace, O sun!

2 | Der Tod und das Mädchen D 531 La jeune fille et la mort D.531 Death and the Maiden D531 Matthias Claudius Matthias Claudius Matthias Claudius

Das Mädchen: La jeune fille : The Maiden: Vorüber, ach, vorüber! Éloigne-toi, éloigne-toi de moi ! Pass by, ah, pass by! Geh, wilder Knochenmann! Va-t’en, squelette affreux ! Go, fierce skeleton! Ich bin noch jung, geh Lieber! Je suis jeune encore, va-t’en ! I am still young! Please go Und rühre mich nicht an. Et ne me touche pas ! And do not touch me.

9 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Der Tod: La Mort : Death Gib deine Hand, du schön und zart Gebild! Donne ta main, ô belle et tendre enfant ! Give me your hand, you fair and tender creature! Bin Freund und komme nicht zu strafen. Je viens comme une amie, et non pour te punir. I am a friend, and do not come to punish. Sei guten Muts! Ich bin nicht wild, Rassure-toi, je ne suis pas cruelle, Be of good cheer! I am not cruel; Sollst sanft in meinen Armen schlafen! Tu pourras dans mes bras t’endormir doucement. You will sleep gently in my arms.

3 | Die Rose D 745 La rose D.745 The Rose D745 Friedrich von Schlegel Friedrich von Schlegel Friedrich von Schlegel

Es lockte schöne Wärme, Par de chauds effluves tentée, Lovely warmth tempted me Mich an das Licht zu wagen, Je me risquai dans la lumière ; To venture into the light. Da brannten wilde Gluten, Mais ce n’étaient qu’ardeurs sauvages There fierce fires were burning; Das muß ich ewig klagen. Et je le déplore à jamais. That I must forever bewail. Ich konnte lange blühen J’aurais pu longuement fleurir I could have bloomed for a long time In milden heitern Tagen, Dans la douceur de jours sereins, On mild, fair days. Nun muß ich frühe welken, Mais je dois trop tôt me faner, Now I must wither early, Dem Leben schon entsagen. À la vie déjà renoncer. Renounce life already.

Es kam die Morgenröte, Aux roses lueurs du matin, Dawn came; Da ließ ich alles Zagen Sans hésiter un seul instant, Then I abandoned all hesitation Und öffnete die Knospe, Je fis éclore le bourgeon And opened the bud Wo alle Reize lagen. Où tous mes charmes reposaient. Wherein lay all my charms. Ich konnte freundlich duften Exhalant des parfums suaves, I could have exhaled sweet fragrance Und meine Krone tragen, J’aurais pu porter ma couronne ; And worn my crown; Da ward zu heiß die Sonne, Le soleil était trop ardent, But then the sun grew too hot, Die muß ich drum verklagen. De sa brûlure je l’accuse. For which I must accuse it.

Was soll der milde Abend, À quoi bon la douceur du soir ? ‘What avails the mild evening?’ Muß ich nun traurig fragen. Ainsi, triste, je m’interroge. I must now sadly ask. Er kann mich nicht mehr retten, Il ne peut plus me secourir, It can no longer save me, Die Schmerzen nicht verjagen. Il ne peut plus chasser mes peines. Or drive away my sorrows. Die Röte ist verblichen, Mes rouges couleurs ont pâli, My red colour has faded; Bald wird mich Kälte nagen. Les froidures vont me ronger. Soon the cold will gnaw at me. Mein kurzes junges Leben En mourant, de ma courte vie, Dying, I wish to relate once more Wollt’ ich noch sterbend sagen. Je veux encor conter l’histoire. My short young life.

4 | Erinnerung (Totenopfer) D 101 Souvenir (Offrande funéraire) D.101 Remembrance (Offering to the Dead) D101 Friedrich von Matthisson Friedrich von Matthisson Friedrich von Matthisson

Kein Rosenschimmer leuchtet dem Tag zur Ruh; Nulle rose lueur pour le repos du soir ; No rosy shimmer lights the day to rest; Der Abendnebel schwillt am Gestad empor, Les brumes de la nuit montent sur le rivage The evening mist swells up on the shore, Wo durch verdorrte Felsengräser Où, parmi l’herbe sèche, au milieu des rochers, Where, through withered rock-grasses, Sterbender Lüfte Gesäusel wandelt. Passent en murmurant des brises qui se meurent. The whisper of dying breezes wafts.

10 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Nicht schwermutsvoller tönte des Herbstes Wehn Il n’était pas plus triste, le souffle de l’automne, Not more melancholy did the breath of autumn Durchs tote Gras am sinkenden Rasenmal, À travers l’herbe morte, sur le tertre incliné Sound through the dead grass on the slopes of the burial Wo meines Jugendlieblings Asche Où de mon jeune amour à tout jamais les cendres Where the ashes of my young beloved [mound Unter den trauernden Weiden schlummert. Sous les saules plaintifs reposent endormies. Slumber beneath the weeping willow.

Ihm Tränen opfern werd ich beim Blätterfall, Pour lui seront mes pleurs quand tomberont les feuilles, To him will I offer up tears when the leaves fall, Ihm, wenn das Mailaub wieder den Hain umrauscht, Pour lui, quand verdiront les ramures de mai, To him again, when May greenery again rustles in the grove, Bis mir vom schönern Stern die Erde Jusqu’à ce que la terre, d’une plus belle étoile, Until, from a fairer star, the earth Freundlich im Reigen der Welten schimmert. De ses feux me sourie dans la ronde des astres. Benignly shimmers upon me in the dance of the spheres.

5 | Litanei auf das Fest aller Seelen D 343 Litanie pour la fête de tous les saints D.343 Litany for the Feast of All Souls D343 Johann Georg Jacobi Johann Georg Jacobi Johann Georg Jacobi

Ruhn in Frieden alle Seelen, Reposez en paix, pauvres âmes, May all souls rest in peace: Die vollbracht ein banges Quälen, Qui avez accompli ce chemin de douleur, Those whose fearful torment is finished, Die vollendet süßen Traum, Qui de votre doux rêve avez touché le terme, Those whose sweet dream is over, Lebenssatt, geboren kaum, Lasses de vivre, à peine nées, Who, sated with life or scarcely born, Aus der Welt hinüberschieden: Vous qui avez quitté ce monde, Have departed the world: Alle Seelen ruhn in Frieden! Vous toutes, reposez en paix ! May all souls rest in peace!

Liebevoller Mädchen Seelen, Âmes de tendres jeunes filles Souls of loving girls Deren Tränen nicht zu zählen, Qui avez tant et tant pleuré, Whose tears cannot be counted, Die ein falscher Freund verließ, Qu’un amant fourbe a délaissées, Who were abandoned by a faithless lover, Und die blinde Welt verstieß: Qu’un monde aveugle a rejetées, And disowned by the blind world: Alle, die von hinnen schieden, Vous qui avez quitté la terre, All who have departed hence, Alle Seelen ruhn in Frieden! Vous toutes, reposez en paix ! May all souls rest in peace!

Und die nie der Sonne lachten, Et vous, qui au soleil n’avez jamais souri, And those who never smiled at the sun, Unterm Mond auf Dornen wachten, Sous la lune veillant, sur vos couches d’épines, And lay awake on thorns beneath the moon Gott, im reinen Himmelslicht, Afin de voir, nimbé d’un pur éclat céleste, So as to see God face to face one day Einst zu sehn von Angesicht: Un jour le visage de Dieu, In the pure light of heaven: Alle, die von hinnen schieden, Vous qui avez quitté ce monde, All who have departed hence, Alle Seelen ruhn in Frieden! Vous toutes, reposez en paix ! May all souls rest in peace!

6 | Auf dem Wasser zu singen D 774 À chanter sur l’eau D.774 To be Sung on the Water D774 Friedrich Leopold zu Stolberg-Stolberg Friedrich Leopold de Stolberg-Stolberg Friedrich Leopold Graf zu Stolberg-Stolberg

Mitten im Schimmer der spiegelnden Wellen Voguant sur le miroir des chatoyantes vagues Amid the shimmer of the mirroring waves Gleitet, wie Schwäne, der wankende Kahn; Tel un grand cygne blanc se balance la voile ; The rocking boat glides swan-like; Ach, auf der Freude sanftschimmernden Wellen La joie, onde paisible et miroitante vague, Ah, on gently shimmering waves of joy Gleitet die Seele dahin wie der Kahn; Porte l’âme glissant qui va telle la voile – The soul, too, glides like a boat. Denn von dem Himmel herab auf die Wellen Car descendant du ciel sur la moire des vagues, For, falling from the sky onto the waves, Tanzet das Abendrot rund um den Kahn. Le reflet du couchant danse autour de la voile. The evening light dances around the boat.

11 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Über den Wipfeln des westlichen Haines Jouant vers le ponant au-dessus des charmilles, Above the treetops of the westerly grove Winket uns freundlich der rötliche Schein, Le soleil nous salue dans le ciel qui rougeoie ; The red glow beckons kindly to us; Unter den Zweigen des östlichen Haines Jouant vers le levant sous l’aimable charmille, Beneath the branches of the easterly grove Säuselt der Kalmus im rötlichen Schein; Le jonc jase en douceur sous le ciel qui rougeoie. The reeds rustle in that red glow. Freude des Himmels und Ruhe des Haines La joie du paradis et la paix des charmilles, The soul breathes the joy of heaven Atmet die Seel im errötenden Schein. Font vibrer notre cœur sous le ciel qui rougeoie. And the calm of the grove, in the reddening glow.

Ach, es entschwindet mit tauigem Flügel Las, lourd de la rosée qui humecte son aile, Alas, on dewy wings time escapes me Mir auf den wiegenden Wellen die Zeit. Dessus l’onde apaisée, il s’est enfui, le temps. Amid the rocking waves. Morgen entschwindet mit schimmerndem Flügel Puisse me fuir demain la nacre de son aile Tomorrow let time again fly away on shimmering wings, Wieder wie gestern und heute die Zeit, Tel qu’hier et ce jour m’a échappé le temps – As it did yesterday and today, Bis ich auf höherem strahlendem Flügel Jusqu’au soir où, porté par une puissante aile, Until, on loftier, more radiant wings, Selber entschwinde der wechselnden Zeit. J’échapperai moi-même aux caprices du temps. I myself escape the vagaries of time.

7 | Abendbilder D 650 Impressions du soir D.650 Images of Evening D650 Johann Petrus Silbert Johann Petrus Silbert Johann Petrus Silbert

Still beginnt’s im Hain zu tauen; Doucement la rosée au bois suspend ses perles, Quietly, dew begins to fall in the grove; Ruhig webt der Dämmrung Grauen Et le gris du couchant en silence se mêle Calmly, the grey dusk weaves its way Durch die Glut Au flamboiement Through the glow Sanfter Flut, De l’onde calme, Of peaceful waters, Durch das Grün umbüschter Auen, Au vert des prairies ceintes de buissons ; Through the green of meadows enclosed by bushes; So die trunknen Blicke schauen. Et le regard de ces visions s’enivre. All this is seen by our intoxicated gaze.

Sieh, der Raben Nachtgefieder Vois, des corbeaux le plumage nocturne See, the ravens’ nocturnal plumage Rauscht auf ferne Eichen nieder. Fait frissonner les chênes, au lointain ; Alights, rustling, on distant oaks. Balsamduft Et l’air est parcouru The air exudes Haucht die Luft; D’effluves embaumés ; A balmy fragrance; Philomelens Zauberlieder, Des trilles enchanteurs de Philomèle Echo tenderly repeats Hallet zart die Echo wieder. L’écho résonne tendrement. Philomel’s enchanted songs.

Horch! des Abendglöckleins Töne Écoute ! les accents de la cloche du soir Hark! The tones of the curfew bell Mahnen ernst der Erde Söhne, Gravement viennent dire aux fils de cette terre Solemnly admonish the sons of earth Daß ihr Herz, Que leur cœur That their hearts, Himmelwärts, Vers le ciel levé, Turning heavenwards, Sinnend, ob der Heimat Schöne, Songeant à la beauté de leurs rives natales, And thinking of their homeland’s beauty, Sich des Erdentands entwöhne. Des chimères du monde à jamais se détourne. Should forgo earthly vanities.

Durch der hohen Wolken Riegel À travers le rempart de nuages épais Through the chinks in the high clouds Funkeln tausend Himmelssiegel, Scintillent des milliers de sceaux célestes, Twinkle a thousand heavenly stars; Lunas Bild L’image de la lune The moon’s image Streuet mild, Brille de calmes feux Shines gently In der Fluten klarem Spiegel, Au sein du clair miroir de l’onde, In the clear mirror of the waters, Schimmernd Gold auf Flur und Hügel. Revêtant de ses ors les prés et les collines. Glinting golden on hill and meadow.

12 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Von des Vollmonds Widerscheine Au reflet de l’astre nocturne In the reflection of the full moon Blitzet das bemoste, kleine Étincelle le toit de la petite église, Gleams the mossy roof Kirchendach. De mousses recouvert. Of the little church. Aber ach, Mais, hélas ! But ah, Ringsum decken Leichensteine Tout autour, la pierre des tombeaux All around, tombstones cover Der Entschlummerten Gebeine. De ceux qui dorment là a recouvert les os. The bones of those who have fallen asleep.

Ruht, o Traute! von den Wehen, Reposez-vous, ô chers, de vos souffrances, Rest, beloved ones, from your labours, Bis beim groß Auferstehen Jusqu’au grand jour de la Résurrection Until, at the great Resurrection, Aus der Nacht, Où, de la nuit, God’s might Gottes Macht La puissance divine Calls us from the night Einst uns ruft, in seiner Höhen Viendra nous arracher pour nous conduire enfin To enter eternal bliss Ew’ge Wonnen einzugehen. Aux éternelles joies de ses hauteurs suprêmes. On high with Him.

8 | Nach einem Gewitter D 561 Après une tempête D.561 After a Thunderstorm D561 Johann Mayrhofer Johann Mayrhofer Johann Mayrhofer

Auf den Blumen flimmern Perlen, Sur les fleurs scintillent des perles ; On the flowers pearls are glistening; Philomelens Klagen fließen, De Philomèle en pleurs les soupirs se répandent, Philomel’s laments flow freely; Mutiger nun dunkle Erlen Et les vieux aulnes noirs, retrouvant leur audace, More boldly now, dark alders In die reinen Lüfte sprießen. Soudain dressent leur front que caresse un air pur. Shoot up into the pure air.

Und dem Tale, so erblichen, Le vallon, tout à l’heure blême, And to the valley, which had turned so pale, Kehret holde Röte wieder, Se pare de nouveau d’une pourpre charmante ; A fair blush returns; In der Blüten Wohlgerüchen Et dans le doux parfum des fleurs In the fragrance of the blossoms Baden Vögel ihr Gefieder. Les oiseaux baignent leur plumage. Birds bathe their plumage.

Hat die Brust sich ausgewittert, Et lorsque des éclairs son cœur s’est délivré, Once the storm has played itself out in his breast, Seitwärts lehnt der Gott den Bogen, Le Dieu à ses côtés dépose enfin son arc, The god sets his bow to one side, Und sein golden Antlitz zittert Et son visage d’or, sur les flots apaisés, And his golden countenance shimmers Reiner auf versöhnten Wogen. D’un plus céleste éclat frissonne. More brightly on the calmed waters.

9 | Der Zwerg D 771 Le nain D.771 The Dwarf D771 Matthäus von Collin Matthäus von Collin Matthäus von Collin

Im trüben Licht verschwinden schon die Berge, Dans la brume du soir où s’estompent les cimes, In the dim light the hills are already fading. Es schwebt das Schiff auf glatten Meereswogen, Le navire s’en va sur l’océan paisible, The ship glides on the sea’s smooth waves; Worauf die Königin mit ihrem Zwerge. Portant la reine avec son nain. On board is the queen with her dwarf.

Sie schaut empor zum hoch gewölbten Bogen, Elle lève les yeux vers la voûte céleste, She gazes upward at the high arched vault, Hinauf zur lichtdurchwirkten blauen Ferne, Vers cet azur lointain ponctué de lumière Up at the faraway blue, shot through with light, Die mit der Milch des Himmels blau durchzogen. Que traverse la voie lactée. Streaked with the pallor of the Milky Way.

13 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Nie, habt ihr mir gelogen noch, ihr Sterne, “Astres, jamais encor vous ne m’avez menti, ‘Never, never have you lied to me yet, you stars’, So ruft sie aus, bald werd ich nun entschwinden, S’écrie-t-elle, bientôt je vais mourir ici, She cries. ‘Soon I will vanish from this earth. Ihr sagt es mir; doch sterb ich wahrlich gerne. Mais j’accepte votre verdict.” You tell me so; yet in truth I die willingly.’

Da tritt der Zwerg zur Königin, mag binden Le nain s’approche alors de la reine, et il noue Then the dwarf moves to the queen, and binds Um ihren Hals die Schnur von roter Seide, Autour de son cou blanc un cordon de soie rouge, Around her throat the cord of red silk, Und weint, als wollt er schnell vor Gram erblinden. Presque aveuglé par son chagrin. And weeps, as if he would go blind with grief.

Er spricht: „Du selbst bist schuld an diesem Leide, Il dit : “Tu as causé toi-même ton malheur, He speaks: ‘You are yourself to blame for this suffering, Weil um den König du mich hast verlassen; Lorsque tu me quittas pour épouser le roi. Because you forsook me for the king. Jetzt weckt dein Sterben einzig mir noch Freude. Ta mort aujourd’hui fait ma joie. Now only your death can bring me joy.

Zwar werd ich ewiglich mich selber hassen, Je me détesterai dans les siècles des siècles, ‘Though I shall hate myself for evermore Der dir mit dieser Hand den Tod gegeben, Pour t’avoir infligé la mort de cette main. For putting you to death with these hands, doch mußt zum frühen Grab du nun erblassen.“ Mais la tombe attend désormais.” Yet you must perish in an early grave.’

Sie legt die Hand aufs Herz voll jungem Leben, Portant la main au cœur où palpite la vie, She lays her hand on her heart, so full of young life, Und aus dem Aug die schweren Tränen rinnen, Elle laisse tomber bien des larmes amères And heavy tears flow from the eyes Das sie zum Himmel betend will erheben. De son œil tourné vers le ciel. Which she would raise to heaven in prayer.

„Mögst du nicht Schmerz durch meinen Tod gewinnen!“ “Puisse ma mort ne te causer nulle douleur”, ‘May you reap no sorrow from my death!’ Sie sagt’s; da küßt der Zwerg die bleichen Wangen, Dit-elle, alors le nain baise ses joues livides, She says. Then the dwarf kisses the pale cheeks, Drauf alsobald vergehen ihr die Sinnen. Elle perd aussitôt conscience. And at once she falls senseless.

Der Zwerg schaut an die Frau vom Tod befangen, Baissant les yeux sur celle que la mort a ravie, The dwarf gazes upon the lady in the grip of death; Er senkt sie tief ins Meer mit eignen Handen, Il va la déposer dans la mer profonde, He lowers her into the depths of the sea with his own hands. Ihm brennt nach ihr das Herz so voll Verlangen. Avec son cœur brûlant plein de désir pour elle. His heart burns for her with such longing, An keiner Küste wird er je mehr landen. Jamais à nul rivage il n’accostera plus. Never again will he land on any shore.

10 | Im Frühling D 882 Au printemps In Spring D882 Ernst Schulze Ernst Schulze Ernst Schulze

Still sitz ich an des Hügels Hang, Je suis assis, serein, au flanc de la colline, I sit silently on the hillside. Der Himmel ist so klar, Et le ciel est si clair, The sky is so clear, Das Lüftchen spielt im grünen Tal, La brise joue dans la verte vallée The breeze plays in the green valley, Wo ich beim ersten Frühlingsstrahl Où jadis, aux premiers rayons du printemps, Where, amid the first rays of spring, Einst, ach so glücklich war. Hélas, j’étais heureux ; I was once, alas, so happy;

Wo ich an ihrer Seite ging Où je marchais à ses côtés, Where I walked by her side, So traulich und so nah, Si confiant et si proche d’elle, So intimate, so close, Und tief im dunklen Felsenquell Contemplant tout au fond de la sombre fontaine And deep in the dark rocky stream Den schönen Himmel blau und hell Le beau ciel, clair et bleu, I saw the lovely sky, blue and clear, Und sie im Himmel sah. Et dans le ciel son image charmante. And saw her in that sky.

14 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Sieh, wie der bunte Frühling schon Voici que le printemps aux couleurs éclatantes Look how the brightly coloured spring Aus Knosp und Blüte blickt! Sous les bourgeons, les fleurs, déjà ouvre les yeux ! Already peers out from bud and blossom! Nicht alle Blüten sind mir gleich, Toutes les fleurs pour moi n’ont pas le même charme ; Not all blossoms are alike to me: Am liebsten pflückt ich von dem Zweig, J’aime celles, surtout, que je cueille à la branche I like best to pluck them from the branch Von welchem sie gepflückt! Où jadis elle les cueillait. From which she plucked!

Denn alles ist wie damals noch, Car tout comme autrefois est demeuré encore, For all is still as it was then – Die Blumen, das Gefild; Et les fleurs et les champs ; The flowers, the fields; Die Sonne scheint nicht minder hell, Les rayons du soleil ne brillent pas moins clairs, The sun does not shine less brightly, Nicht minder freundlich schwimmt im Quell Et le ciel bleu, dans la source limpide, No less cheerfully does the blue sky’s reflection Das blaue Himmelsbild. Ne navigue pas moins joyeux. Bathe in the stream.

Es wandeln nur sich Will und Wahn, Seuls changent nos désirs et nos chimères, Only will and illusion change, Es wechseln Lust und Streit, La discorde au plaisir succède, As joy alternates with strife; Vorüber flieht der Liebe Glück, Et le bonheur d’aimer s’en est allé. Love’s happiness hastens away, Und nur die Liebe bleibt zurück, Seul est resté l’amour, And only love remains, Die Lieb und ach, das Leid. L’amour, hélas, et puis la peine. Love and, alas, sorrow.

O wär ich doch ein Vöglein nur Oh, si j’étais un oiselet, là-bas, Oh, if I could only be a little bird Dort an dem Wiesenhang, Sur la prairie, au flanc de la colline, Over there on the meadowside; Dann blieb ich auf den Zweigen hier, Je resterais ici sur cette branche Then I would stay here on the branches Und säng ein süßes Lied von ihr, Et chanterais un chant qui me parlerait d’elle, And sing a sweet song of her Den ganzen Sommer lang. Un doux chant pendant tout l’été. All summer long.

11 | Die Blumensprache D 519 Le langage des fleurs D.519 The Language of Flowers D519 Eduard Platner Eduard Platner Eduard Platner

Es deuten die Blumen des Herzens Gefühle, Des sentiments du cœur les fleurs sont messagères, Flowers betoken the feelings of the heart. Sie sprechen manch heimliches Wort, Elles disent bien des secrets, They utter many an intimate word; Sie neigen sich traulich am schwankenden Stiele, Sur leur tige tremblante, amicales, se penchent, They incline confidingly on swaying stems Als zöge die Liebe sie fort. Comme par l’amour entraînées ; As though love were drawing them on. Sie bergen verschämt sich im deckenden Laube, Dans le feuillage épais timidement se cachent, They bashfully hide in concealing greenery Als hätte verraten der Wunsch sie dem Raube. Comme si leur désir au voleur les livrait. As though their desire exposed them to despoiling.

Sie deuten im leise bezaubernden Bilde D’une femme, une fille, en images charmantes, In a gentle, enchanting image, they reveal Der Frauen, der Mädchen Sinn; Elles découvrent les émois ; The thoughts of women and girls; Sie deuten das Schöne, die Anmut, die Milde, Révèlent la beauté, la douceur et la grâce, They stand for beauty, grace, gentleness; Sie deuten des Lebens Gewinn: Révèlent le don de la vie : They signify the prize of life: Es hat mit der Knospe, so heimlich verschlungen, Dans le nouveau bourgeon, secrètement enfouie, With the bud, so slyly concealed, Der Jüngling die Perle der Hoffnung gefunden. Le jeune homme a trouvé la perle de l’espoir. The youth has found the pearl of hope.

15 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Sie weben der Sehnsucht, des Harmes Gedanken Des désirs, des chagrins, elles tissent les fils With their colours, they weave thoughts of longing and grief Aus Farben ins duftige Kleid, Pour en faire un habit odorant et diapré ; Into their fragrant garb. Nichts frommen der Trennung gehässige Schranken, De la séparation que peuvent les barrières ? The hateful barriers of separation are of no avail: Die Blumen verkünden das Leid. Les fleurs de nos tourments apportent la nouvelle : Flowers proclaim sorrow. Was laut nicht der Mund, der bewachte, darf sagen, Ce que ne trahit pas la bouche trop prudente, What guarded mouths may not utter, Das waget die Huld sich in Blumen zu klagen. La grâce, en un sanglot, par les fleurs l’ose dire. Grace dares to lament through flowers.

12 | Viola D 786 Violette D.786 Violet D786 Franz von Schober Franz von Schober Franz von Schober

Schneeglöcklein, o Schneeglöcklein, Perce-neige, ô blanche clochette, Snowdrop, O little snow-white bell, In den Auen läutest du, Tu tintes au cœur des prairies, You ring in the meadows, Läutest in dem stillen Hain, Tu tintes au bois silencieux, You ring in the silent grove. Läute immer, läute zu. Tinte encore, tinte toujours ! Ring on, ring ever on!

Denn du kündest frohe Zeit, Car tu annonces un heureux temps, For you herald a happy time: Frühling naht, der Bräutigam, Le printemps vient, le fiancé, Spring approaches, a bridegroom Kommt mit Sieg vom Winterstreit, De l’hiver il a triomphé, Come victorious from his combat with Winter, Dem er seine Eiswehr nahm. Brisant son armure de gel. Whose icy weapon he wrested from him.

Darum schwingt der gold’ne Stift, Ta pointe d’or qui se balance So your golden rod sways, Daß dein Silberhelm erschallt, Fait vibrer ton heaume d’argent, Making your silver helm resound, Und dein liebliches Gedüft Et ton doux parfum, en silence, And your sweet scent Leis wie Schmeichelruf entwallt, Flotte, comme un appel charmant ; Wafts gently away, like a cajoling call;

Daß die Blumen in der Erd’ Alors les fleurs, enfouies en terre, It makes the flowers in the earth Steigen aus dem düstern Nest S’élancent de leur sombre nid, Rise up from their gloomy nest Und des Bräutigams sich wert Se parant, pour les épousailles, And, to make themselves worthy of the bridegroom, Schmücken zu dem Hochzeitfest. D’atours dignes d’un tel fiancé. Adorn themselves for the wedding feast.

Schneeglöcklein, o Schneeglöcklein, Perce-neige, ô blanche clochette, Snowdrop, O little snow-white bell, In den Auen läutest du, Tu tintes au cœur des prairies, You ring in the meadows, Läutest in dem stillen Hain, Tu tintes au bois silencieux, You ring in the silent grove: Läut die Blumen aus der Ruh. Des fleurs sonne enfin le réveil ! Ring the flowers from their sleep!

Du Viola, zartes Kind, Toi, violette, tendre enfant, You, Violet, tender child, Hörst zuerst den Wonnelaut, La première tu tends l’oreille ; Are the first to hear the joyful sound; Und sie stehet auf geschwind, Prompte, la voici qui se lève And she swiftly rises, Schmücket sorglich sich als Braut, Et se pare comme une épouse ; Bedecks herself with care as a bride,

Hüllet sich ins grüne Kleid, D’une robe verte se drape, Drapes herself in a gown of green, Nimmt den Mantel sammetblau, Prend son manteau de velours bleu, Takes a mantle of velvet blue, Nimmt das güldene Geschmeid, Prend aussi ses bijoux dorés Puts on her golden jewellery Und den Brillantentau. Et ses diamants de rosée. And her diamonds of dew.

16 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Eilt dann fort mit mächt’gem Schritt, Puis à grands pas elle se hâte, Then she hurries forth with decisive step, Nur den Freund im treuen Sinn, Ne songeant qu’à l’ami, fidèle, With thought only for her beloved in her faithful heart, Ganz von Liebesglut durchglüht, Des feux d’amour tout embrasée, Ablaze with love’s glow, Sieht nicht her und sieht nicht hin. Ne voyant plus rien autour d’elle. And looks neither this way nor that.

Doch ein ängstliches Gefühl Mais d’une inquiétude soudaine But a sentiment of anxiety Ihre kleine Brust durchwallt, Son tendre sein est pénétré : Surges through her little breast, Denn es ist noch rings so still, À l’entour tout n’est que silence For it is still so quiet all around, Und die Lüfte wehn so kalt, Et du vent le souffle est si froid ; And the winds blow so cold.

Und sie hemmt den schnellen Lauf, Elle freine sa course prompte, And she slows her rapid course, Schon bestrahlt vom Sonnenschein; Aux premiers rayons du matin ; With the sun’s rays already beaming down on her; Doch mit Schrecken blickt sie auf, Mais, quel effroi, levant les yeux, But she looks up in fright, Denn sie stehet ganz allein. De voir qu’elle est seule en ces lieux ! For she stands there quite alone.

Schwestern nicht – nicht Bräutigam – Point de sœurs, et point de fiancé ! No sisters – no bridegroom! Zugedrungen – und verschmäht – Quand elle accourt – on la dédaigne ! I have pushed myself forward – and am spurned! Da durchschauert sie die Scham, Alors la honte la pénètre, Then she is overcome by shame, Fliehet wie vom Sturm geweht, Elle fuit, comme au vent mauvais, And flees, as if driven by the storm.

Flieht an den fernsten Ort, S’enfuit aux lieux les plus lointains, She flees to the furthest spot, Wo sie Gras und Schatten deckt, Où l’herbe et l’ombre la recouvrent, Where grass and shadows cover her; Späht und lauschet immerfort, Toujours guettant, toujours épiant She constantly peers out and listens Ob was rauschet und sich regt. Le moindre bruit, le moindre geste. In case anything rustles or moves.

Und gekränket und getäuscht Blessée dans son cœur, et dupée, Mortified and disappointed, Sitzet sie und schluchzt und weint, Elle sanglote et se lamente, She sits and sobs and weeps, Von der tiefsten Angst zerfleischt, Par l’affreuse crainte rongée Tortured by the deep-seated fear Ob kein Nahender sich zeigt. Que nul à ses yeux ne paraisse. That no one will come near her.

Schneeglöcklein, o Schneeglöcklein, Perce-neige, ô blanche clochette, Snowdrop, O little snow-white bell, In den Auen läutest du, Tu tintes au cœur des prairies, You ring in the meadows, Läutest in dem stillen Hain, Tu tintes au bois silencieux, You ring in the silent grove. Läut die Schwestern ihr herzu – Des sœurs sonne donc le rappel ! Ring to call her sisters to her!

Rose nahet, Lilie schwankt, Rose approche, lys se balance, The rose approaches, the lily sways, Tulp’ und Hyazinthe schwellt, S’enflent tulipes et jacinthes, The tulip and the hyacinth rise, Windling kommt daher gerankt, Liseron en grimpant s’avance, The convolvulus comes winding its way, Und Narziß hat sich gesellt. Narcisse à la troupe se joint. And the narcissus has joined them too.

Als der Frühling nun erscheint, Quand le printemps enfin paraît, Now, when Spring appears, Und das frohe Fest beginnt, Que l’heureuse fête commence, And the cheerful festivities begin, Sieht er alle die vereint, Il les voit toutes rassemblées, He sees them all together, Und vermißt sein liebstes Kind. Seule manque la préférée. But misses his dearest child.

17 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Alle schickt er suchend fort Alors, il les envoie chercher He sends them all looking Um die eine, die ihm wert. Celle qu’il chérit entre toutes ; For the one he cherishes, Und sie kommen an den Ort, Et les sœurs arrivent au lieu And they come to the place Wo sie einsam sich verzehrt. Où, seulette, elle se consume. Where she is pining away alone.

Doch es sitzt das liebe Herz Mais la chère âme est là, sans force, But the dear soul sits there Stumm und bleich, das Haupt gebückt, Le front baissé, muette et pâle, Mute and pale, her head bowed; Ach, der Lieb’ und Sehnsucht Schmerz Ah ! d’amour et d’ardent désir Alas, pain of love and longing Hat die Zärtliche erdrückt. La peine a brisé la pauvrette. Has crushed the tender one.

Schneeglöcklein, o Schneeglöcklein, Perce-neige, ô blanche clochette, Snowdrop, O little snow-white bell, In den Auen läutest du, Tu tintes au cœur des prairies, You ring in the meadows, Läutest in dem stillen Hain, Tu tintes au bois silencieux, You ring in the silent grove; Läut Viola sanfte Ruh. Sonne le repos de Violette ! Ring Violet to sweet repose!

13 | An die Entfernte D 765 À celle qui s’en est allée D.765 To the Distant Beloved D765 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

So hab ich wirklich dich verloren? Se peut-il qu’à jamais, hélas, je t’aie perdue ? Then have I really lost you? Bist du, o Schöne, mir entflohn? Ô belle, loin de moi, t’en es-tu donc allée ? Have you, my fair one, fled from me? Noch klingt in den gewohnten Ohren Mon oreille à ta voix encore accoutumée I still hear, in my accustomed ear, Ein jedes Wort, ein jeder Ton. Vibre de chaque mot, de chaque accent résonne. Your every word, your every inflection.

So wie des Wandrers Blick am Morgen Comme au petit matin les regards de l’errant As the wanderer’s gaze, in the morning, Vergebens in die Lüfte dringt, En vain parmi les airs tentent de pénétrer, Vainly scours the heavens Wann, in dem blauen Raum verborgen, Lorsque, au sein de l’azur où elle s’est cachée, When, concealed in the blue firmament, Hoch über ihm die Lerche singt: Très haut, loin de sa vue, musique l’alouette ; The lark sings high above him:

So dringet ängstlich hin und wieder Ainsi, désemparés, mes yeux scrutent sans cesse So my gaze anxiously searches back and forth Durch Feld und Busch und Wald mein Blick; La campagne, les bois et le fond des forêts, Over field and bush and woods; Dich rufen alle meine Lieder, Et c’est toi seulement que tous mes chants appellent, All my songs call out to you: O komm, Geliebte, mir zurück. Reviens à moi, reviens, ô tendre bien-aimée ! Oh come back to me, beloved!

14 | Bei dir allein D 866/2 Près de toi seulement With you alone D866/2 Johann Gabriel Seidl Johann Gabriel Seidl Johann Gabriel Seidl

Bei dir allein Près de toi seulement With you alone Empfind’ ich, daß ich lebe, Je puis me sentir vivre, I feel I am alive, Daß Jugendmut mich schwellt Je sens mon cœur empli d’un juvénile feu, That youthful spirit swells within me, Daß eine heit’re Welt Je sens que, plein d’amour, That a bright world Der Liebe mich durchbebe; Un monde plus serein au fond de moi frissonne, Of love quivers through me; Mich freut mein Sein J’éprouve la joie d’exister, I rejoice in my being

18 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Bei dir allein! Près de toi seulement ! With you alone! Bei dir allein Près de toi seulement With you alone Weht mir die Luft so labend, L’air rafraîchit mon âme, The breeze wafts so refreshingly, Dünkt mich die Flur so grün, La prairie me semble si verte, The fields seem so green to me, So mild des Lenzes Blüh’n, Si doux le souffle du printemps, So gentle the flowering spring, So balsamreich der Abend, Le soir si riche de parfums, So balmy the evening, So kühl der Hain, Et si frais le bosquet, So cool the grove, Bei dir allein! Près de toi seulement ! With you alone!

Bei dir allein Près de toi seulement With you alone Verliert der Schmerz sein Herbes, La peine est moins amère, Pain loses its bitterness, Gewinnt die Freud an Lust! Et la joie plus riante encore ! Joy gains in sweetness! Du sicherst meine Brust Tu es le gage pour mon cœur You assure my heart Des angestammten Erbes; Des biens auxquels il peut prétendre; Of its birthright; Ich fühl’ mich mein Et je sens que je m’appartiens I feel I am myself Bei dir allein! Près de toi seulement ! With you alone!

15 | Ganymed D 544 Ganymède Ganymede D544 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Wie im Morgenglanze Comme dans l’éclat du matin How you glow around me Du rings mich anglühst, Autour de moi tu resplendis, In the radiance of morning, Frühling, Geliebter! Printemps, ô bien-aimé ! Springtime, beloved! Mit tausendfacher Liebeswonne En mille extases amoureuses With thousandfold rapture of love Sich an mein Herze drängt Se presse sur mon cœur The divine feeling Deiner ewigen Wärme De tes ardeurs éternelles Of your eternal warmth Heilig Gefühl, Le sentiment divin, Throbs in my heart. Unendliche Schöne! Ô infinie beauté ! Infinite beauty!

Daß ich dich fassen möcht Puissé-je te saisir O, that I might embrace you In diesen Arm! Entre ces bras ! In these arms!

Ach, an deinem Busen Ah, sur ton sein Ah, on your breast Lieg ich und schmachte, Me voici, languissant, I lie and languish, Und deine Blumen, dein Gras Et tes fleurs, et ton herbe And your flowers, your grass Drängen sich an mein Herz. Contre mon cœur se pressent. Press close to my heart. Du kühlst den brennenden Tu apaises l’ardente You cool the burning Durst meines Busens, Soif de ma poitrine, Thirst of my bosom, Lieblicher Morgenwind! Charmante brise du matin ! Sweet morning breeze! Ruft drein die Nachtigall Dans ton souffle j’entends l’appel du rossignol, The nightingale calls Liebend nach mir aus dem Nebeltal. Chantant vers moi du fond des vallées embrumées. Lovingly to me from the misty valley.

Ich komm, ich komme! Me voici, me voici ! I come, I come! Ach, wohin? Wohin? Où aller, où aller ? Ah, whither? Whither?

19 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Hinauf! Strebt’s hinauf! Là-haut, là-haut, je sens qu’une force m’attire. Upwards! Strive upwards! Es schweben die Wolken Les nuages dans leur course The clouds float Abwärts, die Wolken Descendent, les nuages Downwards, the clouds Neigen sich der sehnenden Liebe. S’inclinent vers l’amour qui me consume. Stoop towards yearning love. Mir! Mir! À moi, à moi ! To me! To me! In euerm Schoße Dans votre étreinte Upwards Aufwärts! Emportez-moi aux cieux ! Into your lap! Umfangend umfangen! Embrassant, embrassé ! Embracing, embraced! Aufwärts an deinen Busen, Là-haut, dans ton sein, Upwards into your bosom, Alliebender Vater! Ô Père tout amour ! All-loving Father!

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1 | Wanderers Nachtlied D 768 Chant nocturne du voyageur D.768 Wanderer’s Night Song D768 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Über allen Gipfeln Sur tous les sommets Over all the hilltops Ist Ruh, Silence, There is peace, In allen Wipfeln Au faîte des arbres In all the treetops Spürest du À peine You feel Kaum einen Hauch; Sens-tu la caresse d’un souffle ; Scarcely a breath. Die Vöglein schweigen im Walde. Au bois les oiseaux se sont tus. The little birds are silent in the wood. Warte nur, balde Patience seulement, bientôt Just wait, soon Ruhest du auch. Tu reposeras toi aussi. You too will rest.

2 | Schäfers Klagelied D 121 La complainte du berger D.121 Shepherd’s Lament D121 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Da droben auf jenem Berge Là-haut sur la colline, Up there on that hill Da steh ich tausendmal, Mille fois je suis allé, I stand a thousand times, An meinem Stabe hingebogen Courbé sous ma houlette, Leaning on my staff Und schaue hinab in das Tal. J’ai regardé le fond de la vallée. And looking down into the valley.

Dann folg ich der weidenden Herde, Puis j’ai suivi le troupeau paissant, Then I follow the grazing flocks, Mein Hündchen bewahret mir sie. Mon chien pour moi le gardant. With my dog guarding them for me. Ich bin herunter gekommen Je suis descendu I have come down here, Und weiß doch selber nicht wie. Sans trop savoir comment. Yet even I do not know how.

Da stehen von schönen Blumen, Là, pleine de fleurs magnifiques, The whole meadow is so full Da steht die ganze Wiese so voll, Là, s’étend toute une prairie. Of lovely flowers. Ich breche sie, ohne zu wissen, J’en ai cueilli sans savoir I pick them, without knowing Wem ich sie geben soll. À qui je les donnerai. To whom I should give them.

20 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Und Regen, Sturm und Gewitter De la pluie, la tempête et l’orage From rain, storm and tempest Verpaß ich unter dem Baum. Je m’abritais sous l’arbre. I shelter under the tree. Die Türe dort bleibet verschlossen; Là-bas la porte restait close ; The door over there remains closed; Doch alles ist leider ein Traum. Car hélas, tout n’est que rêve. But alas, it is all a dream.

Es stehet ein Regenbogen Un arc-en-ciel se déploie A rainbow hangs Wohl über jenem Haus! Au-dessus de la maison ! Over that house! Sie aber ist fortgezogen, Mais elle s’en est allée, But she has moved away Und weit in das Land hinaus. Là-bas dans un pays lointain. To a far-off region.

Hinaus in das Land und weiter, Dans un pays lointain et au-delà, To a far-off region and beyond, Vielleicht gar über die See. Au-delà de l’océan peut-être. Perhaps even over the sea. Vorüber, ihr Schafe! nur vorüber, Passez, brebis, passez ! Move on, you sheep, move on! Dem Schäfer ist gar so weh. Le berger est bien malheureux. The shepherd is so sore at heart.

3 | Heidenröslein D 257 Rose sur la lande D.257 The Little Wild Rose D257 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Sah ein Knab ein Röslein stehn, Un garçon vit une rose, A boy saw a wild rose growing, Röslein auf der Heiden, Rose sur la lande, A wild rose in the heather. War so jung und morgenschön, Fraîche et belle comme un matin, She was so young, and fair as morning; Lief er schnell, es nah zu sehn, Il courut pour mieux la voir He quickly ran to look more closely, Sah’s mit vielen Freuden. Et s’en réjouit. And beheld her with great joy. Röslein, Röslein, Röslein rot, Rose, petite fleur rouge, Wild rose, wild rose, wild rose red, Röslein auf der Heiden. Rose sur la lande. Wild rose in the heather.

Knabe sprach: Ich breche dich, L’enfant dit : “Je te cueillerai, The boy said: ‘I’ll pluck you, Röslein auf der Heiden! Rose sur la lande !” Wild rose in the heather!’ Röslein sprach: Ich steche dich, La fleur : “Je te piquerai, The little rose said: ‘I’ll prick you, Daß du ewig denkst an mich, Pour qu’à moi toujours tu penses, So that you will always think of me, Und ich will’s nicht leiden. Et jamais ne me rendrai.” And I won’t suffer it.’ Röslein, Röslein, Röslein rot, Rose, petite fleur rouge, Wild rose, wild rose, wild rose red, Röslein auf der Heiden. Rose sur la lande. Wild rose in the heather.

Und der wilde Knabe brach Et le fol enfant cueillit And the rough boy plucked ’s Röslein auf der Heiden; La rose des landes ; The wild rose in the heather; Röslein wehrte sich und stach, La fleur menaça, piqua : The little rose defended herself and pricked him; Half ihm doch kein Weh und Ach, Pleurs et soupirs furent vains, Her sighs and cries were of no avail, Mußt es eben leiden. Il fallut se rendre. She had to suffer it after all. Röslein, Röslein, Röslein rot, Rose, petite fleur rouge, Wild rose, wild rose, wild rose red, Röslein auf der Heiden. Rose sur la lande. Wild rose in the heather.

21 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte 4 | Rastlose Liebe D 138 Amour sans trêve D.138 Restless Love D138 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Dem Schnee, dem Regen, Contre neige, contre pluie, In the face of snow and rain, Dem Wind entgegen, Contre le vent, Against the wind, Im Dampf der Klüfte, Dans la vapeur des gouffres In foggy ravines, Durch Nebeldüfte, Et les brouillards épais, Through clouds of mist, Immer zu! Immer zu! En avant, en avant, Onward, ever onward! Ohne Rast und Ruh! Sans trêve ni repos ! Without rest or respite!

Lieber durch Leiden À travers les souffrances I would rather fight my way Möcht ich mich schlagen, Ah, me perdre plutôt, Through suffering, Als so viel Freuden Que d’un trop-plein de joie Than have so many joys Des Lebens ertragen. Supporter le fardeau. Of life to endure.

Alle das Neigen Le lien qui à un cœur All this affection Von Herzen zu Herzen, Unit un autre cœur, Of one heart for another, Ach, wie so eigen Ah, comme il fait souffrir Ah, how strangely Schaffet das Schmerzen! D’une douleur étrange ! It brings pain!

Wie soll ich fliehen? Où puis-je fuir ? How can I flee? Wälderwärts ziehen? Là-bas, dans les forêts ? Should I head for the forest? Alles vergebens! Mais à quoi bon ! It is all in vain! Krone des Lebens, Car tu es, ô amour, Crown of life, Glück ohne Ruh, Couronne de la vie, Happiness without repose, Liebe, bist du! Bonheur sans trêve ! O Love, this is what you are!

5 | An den Mond D 259 À la lune D.259 To the Moon D259 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Füllest wieder Busch und Tal De nouveau tu emplis le bosquet et le val, Once more you silently fill copse and vale Still mit Nebelglanz, Sans bruit, de ton nimbe d’argent, With a hazy lustre, Lösest endlich auch einmal Et tu viens enfin délivrer And, at last, you give my soul Meine Seele ganz; Mon âme tout entière ; Total release.

Breitest über mein Gefild Tu étends au-dessus de mes chères campagnes You spread your gaze soothingly Lindernd deinen Blick, Ton regard apaisant, Over my fields, Wie des Freundes Auge mild Comme l’œil bienveillant de l’ami Like a friend’s gentle eyes Über mein Geschick. Au-dessus de ma destinée. Over my destiny.

Jeden Nachklang fühlt mein Herz Mon cœur vibre de chaque écho My heart feels each echo Froh- und trüber Zeit, Des temps heureux ou sombres, Of times both happy and sad. Wandle zwischen Freud und Schmerz Et je vais, entre joies et peines, I hover between joy and sorrow In der Einsamkeit. Dans la solitude. In my solitude.

22 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Fließe, fließe, lieber Fluß, Coule, coule, rivière aimée ! Flow on, flow, dear river! Nimmer werd ich froh, Ma gaieté pour toujours a fui, I will never be joyful; So verrauschte Scherz und Kuß, Comme se sont enfuis baisers et badinages, Thus have merriment and kisses died away Und die Treue so. Et la fidélité aussi. And fidelity too.

Ich besaß es doch einmal, J’ai pourtant un jour possédé Yet I once possessed Was so köstlich ist! Un bien si précieux Something so precious Daß man doch zu seiner Qual Que, pour sa plus grande peine, That, to my torment, Nimmer es vergißt! Jamais on ne peut l’oublier ! One can never forget it!

Rausche, Fluß, das Tal entlang, Murmure, rivière, au long de la vallée, Murmur, river, along the valley, Ohne Rast und Ruh, Sans trêve ni repos, Without rest or respite; Rausche, flüstre meinem Sang Murmure, accompagne mon chant Murmur on, whispering your melodies Melodien zu, De tes mélodies, To my song,

Wenn du in der Winternacht Quand par les nuits d’hiver As when, on winter nights, Wütend überschwillst, Tu enfles, furieuse, You angrily overflow, Oder um die Frühlingspracht Ou que dans l’éclat du printemps Or when you bathe the springtime splendour Junger Knospen quillst. Tu fais jaillir les jeunes pousses. Of young buds.

Selig, wer sich vor der Welt Heureux qui, loin du monde, Blest is he who, without hatred, Ohne Haß verschließt, Sans haine se retire, Shuts himself off from the world, Einen Freund am Busen hält Serre un ami contre son cœur, Clasps one friend to his bosom, Und mit dem genießt, Et partage avec lui And with him enjoys

Was, von Menschen nicht gewußt, Ce qui, des humains ignoré That which, unknown to men Oder nicht bedacht, Ou jamais conçu, Or unsuspected by them, Durch das Labyrinth der Brust Par les labyrinthes de l’âme Wanders by night Wandelt in der Nacht. Erre dans la nuit. Through the labyrinth of the heart.

6 | Trost in Tränen D 120 Consolation dans les larmes D.120 Comfort in Tears D120 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

„Wie kommt’s, daß du so traurig bist, “D’où vient ta profonde tristesse How is it that you are so sad Da alles froh erscheint? Quand tout paraît se réjouir ? When everything seems joyful? Man sieht dir’s an den Augen an, À tes yeux, oui, on le devine, One can see it from your eyes, Gewiß, du hast geweint?“ – Sans doute as-tu beaucoup pleuré.” It is certain: you have been weeping.

„Und hab ich einsam auch geweint, “Et si j’ai pleuré, solitaire, ‘Even if I have wept in solitude, So ist’s mein eigen Schmerz, Ma peine n’afflige que moi ; The sorrow is mine alone, Und Tränen fließen gar so süß, Mes larmes bien doucement coulent, And tears flow so sweetly, Erleichtern mir das Herz.“ Et mon cœur s’en trouve apaisé.” Unburdening my heart.’

23 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte „Die frohen Freunde laden dich, “Vois, nos joyeux amis t’invitent, Your joyful friends invite you: O, komm an unsre Brust! Oh ! viens t’épancher sur nos cœurs ! Oh, come to our bosom! Und was du auch verloren hast, Quelque bien que tu aies perdu, And whatever you have lost, Vertraue den Verlust.“ – Dis-nous la perte qui t’afflige.” Confide that loss to us.

„Ihr lärmt und rauscht und ahndet nicht, “Parmi tout ce bruit, ce tumulte, ‘You roister and revel, and cannot imagine Was mich, den Armen, quält. Pourriez-vous comprendre mes maux ? What torments me, poor man that I am. Ach nein, verloren hab ich’s nicht, Ah ! non, non, je n’ai rien perdu, Ah no, it is not something I have lost, So sehr es mir auch fehlt.“ Pourtant, comme ce rien me manque !” Though I sorely feel its absence.’

„So raffe denn dich eilig auf, “Allons, vite ! reprends courage ! Then quickly pull yourself together: Du bist ein junges Blut. Tu es dans la fleur de ta vie. You are a young fellow. In deinen Jahren hat man Kraft On a de la force, à ton âge, At your age one has strength Und zum Erwerben Mut.“ – Pour atteindre ce que l’on veut.” And courage to achieve one’s desire.

„Ach nein, erwerben kann ich’s nicht, “Hélas ! non, je ne puis l’atteindre, ‘Alas, no, I cannot achieve it, Es steht mir gar zu fern, Car le but est trop loin de moi ; It lies too far away. Es weilt so hoch, es blinkt so schön, Il est si haut, il resplendit It dwells as high and shines as fair Wie droben jener Stern.“ Comme au ciel brille cette étoile.” As that star up there.’

„Die Sterne, die begehrt man nicht, “On n’aspire point aux étoiles, One should not long for the stars, Man freut sich ihrer Pracht. On se réjouit de leurs feux, But rejoice in their splendour, Und mit Entzücken blickt man auf Et l’on regarde avec délices And gaze raptly up In jeder heitern Nacht.“ – Vers le ciel, par les claires nuits.” On each clear night.

„Und mit Entzücken blick ich auf “Avec délices je regarde ‘I do gaze raptly up So manchen lieben Tag, Vers le ciel, tout le long du jour ; Every blessed day; Verweinen laßt die Nächte mich, La nuit, laissez-moi à mes larmes, Leave me to weep away my nights So lang ich weinen mag.“ Autant que j’en pourrai verser.” As long as I wish to weep.’

7 | Erster Verlust D 226 La première perte D.226 First Loss D226 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Ach, wer bringt die schönen Tage, Hélas ! qui me rendra les beaux jours d’autrefois, Ah, who will bring back those beautiful days, Jene Tage der ersten Liebe, Le temps des premières amours ? Those days of first love? Ach, wer bringt nur eine Stunde Hélas ! qui me rendra seulement pour une heure Ah, who will bring back just one hour Jener holden Zeit zurück! Ces moments où je fus heureux ? Of that sweet time?

Einsam nähr ich meine Wunde, Solitaire, à présent, je nourris ma blessure, All alone I feed my wound, Und mit stets erneuter Klage Et sans cesse me désolant And with constantly renewed laments Traur’ ich ums verlorne Glück. Je pleure le bonheur perdu. I mourn my lost happiness.

Ach, wer bringt die schönen Tage, Hélas ! qui me rendra les beaux jours d’autrefois, Ah, who will bring back those beautiful days, Wer jene holde Zeit zurück! Ces moments où je fus heureux ? That sweet time?

24 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte 8 | Der Musensohn D 764 Le fils des muses D.764 The Son of the Muses D764 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Durch Feld und Wald zu schweifen, Par les champs et les forêts je vagabonde, Roaming through field and woodland, Mein Liedchen weg zu pfeifen, Sifflant ma chansonnette, Whistling my little song, So geht’s von Ort zu Ort! M’en allant ainsi de lieu en lieu ! Thus I go from place to place! Und nach dem Takte reget Et tout s’ébranle à ma battue And stirring to my beat Und nach dem Maß beweget Et tout se meut à ma mesure And moving to my measure, Sich alles an mir fort. Tout autour de moi. All follow me.

Ich kann sie kaum erwarten, Je puis à peine attendre, I can scarcely wait for them, Die erste Blum’ im Garten La première fleur au jardin, The first flowers in the garden, Die erste Blüt’ am Baum. Le premier bourgeon sur l’arbre. The first blossom on the tree. Sie grüßen meine Lieder, Ils saluent mes chansons, They greet my songs, Und kommt der Winter wieder, Et quand revient l’hiver, And when winter returns, Sing ich noch jenen Traum. Je chante encore ce rêve. I am still singing of that same dream.

Ich sing ihn in der Weite, Je le chante jusqu’à l’horizon, I sing it far and wide, Auf Eises Läng’ und Breite, De loin en loin sur la glace, The length and breadth of the ice, Da blüht der Winter schön! Et l’hiver fleurit avec splendeur ! Then winter blooms in beauty! Auch diese Blüte schwindet, Cette floraison disparue This blossom, too, vanishes, Und neue Freude findet Fait place à une joie nouvelle And new joy is to be found Sich auf bebauten Höhn. Sur les monts labourés. On the tilled uplands.

Denn wie ich bei der Linde Quand sous le tilleul For when, by the linden tree, Das junge Völkchen finde, Je retrouve le petit monde de la jeunesse, I come upon the young folk, Sogleich erreg ich sie. Aussitôt je l’éveille. At once I bestir them. Der stumpfe Bursche bläht sich, Le morne garçon se redresse, The dull yokel swells with pride, Das steife Mädchen dreht sich La raide jeune fille se tourne The prim maiden twirls Nach meiner Melodie. Aux accents de ma mélodie. In time to my tune.

Ihr gebt den Sohlen Flügel Vous donnez des ailes à mes souliers, You give my feet wings, Und treibt durch Tal und Hügel Par monts et par vaux vous chassez And drive your favourite over hill and dale, Den Liebling weit vom Haus. Votre bien-aimé loin du foyer. Far from home. Ihr lieben, holden Musen, Chères et tendres muses, Dear, gracious Muses, Wann ruh ich ihr am Busen Quand pourrais-je enfin When may I at last rest once more Auch endlich wieder aus? À nouveau reposer sur votre sein ? On her bosom?

9 | Geheimes D 719 Secret D.719 A Secret D719 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Über meines Liebchens Äugeln Des regards de mon aimée The way my sweetheart makes eyes Stehn verwundert alle Leute; Tout le monde ici s’étonne ; Causes everyone to wonder; Ich, der Wissende, dagegen, Moi qui suis dans le secret, But I, who know the secret, Weiß recht gut, was das bedeute. Je sais ce qu’ils veulent dire. Am well aware of what she means.

25 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Denn es heißt: ich liebe diesen, Ils disent : c’est lui que j’aime, For she’s saying: this is the man I love, Und nicht etwa den und jenen. Et nul autre assurément. And not, for instance, this one or that one. Lasset nur, ihr guten Leute, Aussi, cessez, bonnes gens, So, good people, Euer Wundern, euer Sehnen! De vous étonner, d’attendre. Cease your wondering and your longing!

Ja, mit ungeheuren Mächten Avec des charmes puissants, Yes indeed, she does look around the company Blicket sie wohl in die Runde; Elle regarde à la ronde: With prodigious intensity; Doch sie sucht nur zu verkünden C’est pour n’annoncer qu’à lui But she seeks only to let him know Ihm die nächste süße Stunde. Le doux moment qui s’approche. When the next sweet hour will be.

10 | Versunken D 715 Englouti D.715 Enraptured D715 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Voll Locken kraus ein Haupt so rund! – Oh ! ces boucles frisées sur cette tête ronde ! A head so round, so full of curly locks! Und darf ich dann in solchen reichen Haaren, Et si dans la foison de cette chevelure And when I am permitted to run my hands freely Mit vollen Händen hin und wider fahren, Je puis à pleines mains ici et là plonger, To and fro through such thick locks, Da fühl’ ich mich von Herzensgrund gesund. Au fond du cœur je sens que ma vigueur renaît. I feel new vigour from the depths of my heart. Und küß ich Stirne, Boten, Auge, Mund, Si je baise ce front, ces yeux et cette bouche, And when I kiss forehead, eyebrows, eyes, mouth, Dann bin ich frisch und immer wieder wund. Ma blessure aussitôt plus vive se ranime. I am repeatedly smitten anew. Der fünfgezackte Kamm wo soll er stocken? Et le peigne à cinq dents, où donc le planterai-je ? This five-fingered comb – where should it stop? Er kehrt schon wieder zu den Locken. Vers les boucles toujours il se sent attiré. Already it returns to those locks. Das Ohr versagt sich nicht dem Spiel, L’oreille à ce jeu-là ne se refuse guère, The ear does not stand aloof from the game either, So zart zum Scherz so liebeviel! Qui se prête avec grâce au tendre badinage ! So tender for sport, so full of love! Doch, wie man auf dem Köpfchen kraut, Pourtant, caresse-t-on cette tête adorable, But, if once one tousles this little head, Man wird in solchen reichen Haaren On voudrait, dans les flots de cette chevelure, One will run to and fro Für ewig auf und nieder fahren. Vers l’amont, vers l’aval, pour toujours naviguer. Through such thick locks forever.

11 | An Schwager Kronos D 369 Au postillon Chronos D.369 To Chronos the Coachman D369 Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe Johann Wolfgang von Goethe

Spute dich, Kronos! Hâte-toi, Chronos ! Make haste, Chronos! Fort, den rasselnden Trott! En avant ! que ton trot ferraille ! Away at a rattling trot! Bergab gleitet der Weg! Le chemin dévale la pente ! The road runs downhill; Ekles Schwindeln zögert Ton allure traînante Your dawdling makes my head spin Mir vor die Stirne dein Zaudern. De rage et de dégoût me fait tourner la tête ! With nauseous dizziness. Frisch, holpert es gleich, Allons ! en dépit des cahots, Briskly now, though the path be bumpy, Über Stock und Steine den Trott À toute allure ton galop ! Over rough and smooth, trot Rasch ins Leben hinein! Vite, vite, au cœur de la vie ! Swiftly into life!

Nun schon wieder Mais voilà de nouveau Now once again, Den eratmenden Schritt Que ton pas essoufflé Out of breath, the horses Mühsam Berg hinauf! À grand-peine gravit le flanc de la colline ! Walk laboriously uphill. Auf denn, nicht träge denn, Allons, monte ! point de paresse, Come on, no sluggishness: Strebend und hoffend hinan! Redouble d’efforts et d’espoir ! Hopefully striving, up we go!

26 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Weit, hoch, herrlich rings den Blick Vaste, plongeante, splendide la vue Wide, high, splendid is the view all around Ins Leben hinein, Sur la vie qui s’étend à nos pieds ; Into life; Vom Gebirg zum Gebirg De cime en cime From one mountain range to the next Schwebet der ewige Geist, Plane l’Esprit éternel, The eternal spirit soars, Ewigen Lebens ahndevoll. Qui porte le présage d’une vie éternelle. Portending eternal life.

Seitwärts des Überdachs Schatten Au détour du chemin, c’est l’ombre d’un auvent The shade of a roof Zieht dich an, Qui attire tes pas, Draws you aside, Und ein Frischung verheißender Blick Et sur le seuil le regard d’une belle And the gaze, promising refreshment, Auf der Schwelle des Mädchens da. Qui promet de te rafraîchir. Of the girl on the threshold. Labe dich! Mir auch, Mädchen, Apaise ta soif ! Enfant, pour moi aussi Revive yourself! Give me too, girl, Diesen schäumenden Trank, Ce breuvage écumant, That foaming draught, Diesen frischen Gesundheitsblick! Ce frais regard éclatant de santé ! That fresh, health-giving glance!

Ab denn, rascher hinab! Partons, plus bas, plus vite ! Down, then, faster downhill! Sieh, die Sonne sinkt! Vois, le soleil descend ! See, the sun is sinking! Eh sie sinkt, eh mich Greisen Vite ! avant qu’il ne disparaisse et que, vieillard, Before it sets, before the mist Ergreift im Moore Nebelduft, La brume des marais ne m’enveloppe, Seizes me on the moor, an old man now, Entzahnte Kiefer schnattern Que ma bouche sans dents ne se mette à grincer Toothless jaws cackling Und das schlotternde Gebein. Et mes os tremblants à claquer. And limbs atremble,

Trunken vom letzten Strahl Ivre de son dernier rayon, Wrench me, still drunk Reiß mich, ein Feuermeer Emporte-moi, un océan de feu From its last ray, a sea of fire Mir im schäumenden Aug, Au fond de mes yeux pleins d’écume, Seething in my eyes, Mich geblendeten Taumelnden Emmène-moi, aveuglé, chancelant, Dazzled and lurching, In der Hölle nächtliches Tor! Aux portes ténébreuses de l’Enfer ! Through Hell’s nocturnal gateway!

Töne, Schwager ins Horn, Sonne de ton cor, postillon, Coachman, sound your horn, Raßle den schallenden Trab, Fais retentir le fracas de ton trot Rattle on at a resounding trot, Daß der Orkus vernehme: wir kommen, Afin que tout l’Orcus le sache : nous voilà ! To let Orcus know we’re coming, Daß gleich an der Tür Qu’à la porte, aussitôt, So that, right at the door, Der Wirt uns freundlich empfange. L’hôte nous réserve un accueil amical. The innkeeper will give us a friendly reception.

12 | Geisternähe D 100 Proximité des esprits D.100 The Nearness of Spirits D100 Friedrich von Matthisson Friedrich von Matthisson Friedrich von Matthisson

Der Dämmrung Schein Les lueurs du couchant The twilight glow Durchblickt den Hain; Percent à travers bois ; Suffuses the grove; Hier, beim Geräusch des Wasserfalles, Tandis qu’auprès de moi murmure la cascade, Here, by the murmur of the waterfall, Denk ich nur dich, o du mein Alles! Je ne pense qu’à toi, à toi qui es mon Tout ! I think only of you, my all!

Dein Zauberbild Ton image charmante Your enchanting image Erscheint, so mild M’apparaît, si sereine, Appears, so serene, Wie Hesperus im Abendgolde, Comme Hespérus dans l’or du soir Like Hesperus in the gold of evening, Dem fernen Freund, geliebte Holde! Apparaît à l’ami lointain, ô bien-aimée ! To your distant friend, my tender beloved!

27 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Er sehnt wie hier Vers toi, comme en ces lieux, Just as he does here, so always Sich stets nach dir; Toujours vont ses désirs ; He longs for you; Fest, wie den Stamm die Epheuranke, Fermes, comme le lierre autour du tronc s’enroule, Tightly as ivy embraces a tree-trunk, Umschlingt dich liebend sein Gedanke. Ses pensées tendrement de leur amour t’enlacent. His loving thoughts embrace you.

Durchbebt dich auch Frissonnes-tu aussi Do you, too, shiver Im Abendlauch Dans la brise du soir, In the evening breeze Des Brudergeistes leises Wehn Au souffle délicat d’un esprit fraternel, At the soft breath of a kindred spirit, Mit Vorgefühl vom Wiedersehn? D’un prompt revoir apportant le présage ? Presaging our reunion?

Er ist’s, der lind C’est lui qui, doucement, It is he, sweet child, Dir, süßes Kind, De ton voile, ô aimée, That gently Des Schleiers Silbernebel kräuselt Fait onduler les brumes argentées, Ripples the silvery veil of mist Und in der Locken Fülle säuselt. En murmurant dans le flot de tes boucles. And ruffles your abundant locks.

Oft hörst du ihn, Et souvent, tu l’entends Often you hear him, Wie Melodien Passer, comme les chants Like melancholy airs Der Wehmut aus gedämpften Saiten De la mélancolie sur des cordes feutrées, On muted strings, In stiller Nacht vorübergleiten. Tout près de toi dans le calme des nuits. Wafting by in the still of night.

Auch fesselfrei Libre de toute chaîne Though free of all earthly bonds, Wird er getreu, Il te sera fidèle, He will remain faithful, Dir ganz und einzig hingegeben, Et tout entier à toi seule voué, And, wholly and solely devoted to you, In allen Welten dich umschweben. Viendra sous tous les cieux t’entourer de son aile. Will hover over you everywhere.

13 | Das war ich D 174 C’était moi D.174 That was I D174 Theodor Körner Theodor Körner Theodor Körner

Jüngst träumte mir, ich sah auf lichten Höhen J’ai rêvé l’autre nuit que, sur de claires cimes, Recently I dreamt I saw on sunlit heights Ein Mädchen sich im jungen Tag ergehen, Une fille au matin allait se promenant, A maiden walking at first light, So hold, so süß, daß es dir völlig glich. Si charmante, si douce, à toi toute semblable. So fair, so sweet, that she was exactly like you. Und vor ihr lag ein Jüngling auf den Knieen, Un jeune homme à ses pieds se tenait à genoux, And before her knelt a young man, Er schien sie sanft an seine Brust zu ziehen, Qui semblait doucement l’attirer sur son cœur. Who seemed to draw her gently to his breast; Und das war ich. Et c’était moi ! And that was I!

Doch bald verändert hatte sich die Szene. Mais la scène bientôt se métamorphosa. But soon the scene had changed. In tiefen Fluten sah ich jetzt die Schöne, Au sein des flots profonds je vis alors la belle Now I saw that beauty in deep waters, Wie ihr die letzte schwache Kraft entwich. Dont la dernière force à présent s’échappait. As her last feeble strength deserted her. Da kam ein Jüngling hülfreich ihr geflogen, Un jeune homme aussitôt vola à son secours Then a young man flew to her aid; Er sprang ihr nach und trug sie aus den Wogen, Et, se précipitant, aux vagues l’arracha. He dived in after her and dragged her out of the waves; Und das war ich! Et c’était moi ! And that was I! So malte sich der Traum in bunten Zügen, Mon rêve prit ainsi de multiples couleurs, The dream was painted in vivid colours, Und überall sah ich die Liebe siegen, Et toujours, et partout, l’amour était vainqueur, And everywhere I saw love triumph,

28 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Und alles, alles drehte sich um dich! Et tout, tout dans ce rêve autour de toi tournait ! And everything, everything turned on you! Du flogst voran in ungebund’ner Freie, Tu fuyais, tu volais en toute liberté, You sailed on in unfettered freedom, Der Jüngling zog dir nach mit stiller Treue, Et l’homme te suivait, silencieux et fidèle, The young man followed you in silent fidelity, Und das war ich! Et c’était moi ! And that was I!

Und als ich endlich aus dem Traum erwachte, Et lorsque de mon rêve enfin je m’éveillai, And when at last I awoke from my dream, Der neue Tag die neue Sehnsucht brachte, Le matin m’apporta des désirs inconnus : The new day brought new longing. Da blieb dein liebes, süßes Bild um mich. Toujours autour de moi flottait ta douce image, Your dear, sweet image remained with me. Ich sah dich von der Küsse Glut erwarmen, Je te vis réchauffée par l’ardeur des baisers, I saw you warmed by ardent kisses, Ich sah dich selig in des Jünglings Armen, Je te vis rayonnante aux bras de ce jeune homme, I saw you blissful in the young man’s arms, Und das war ich! Et c’était moi ! And that was I!

14 | Das Rosenband D 280 La guirlande de roses D.280 The Rosy Ribbon D280 Friedrich Gottlieb Klopstock Friedrich Gottlieb Klopstock Friedrich Gottlieb Klopstock

Im Frühlingsgarten fand ich sie, Au jardin printanier je rencontrai la belle, I found her in the spring garden; Da band ich sie mit Rosenbändern, Que j’enlaçai de guirlandes de roses : I tied her with rosy ribbons: Sie fühlt’ es nicht und schlummerte. Mais elle, sommeillant, ne s’en aperçut pas. She did not feel it, and slumbered on.

Ich sah sie an, mein Leben hing Je la regardais, et ma vie I gazed on her; my life was bound Mit diesem Blick an ihrem Leben, Par ce regard à la sienne tenait ; To hers with that gaze: Ich fühlt’ es wohl und wusst’ es nicht. Je le sentais, mais ne le savais pas. I felt this, yet did not know it.

Doch lispelt’ ich ihr leise zu Je murmurai pourtant des mots à son oreille, But I whispered softly to her, Und rauschte mit den Rosenbändern, Tandis que frissonnaient les guirlandes fleuries : And rustled the rosy ribbons: Da wachte sie vom Schlummer auf. Alors de son sommeil la belle s’éveilla. Then she awoke from slumber.

Sie sah mich an, ihr Leben hing Elle me regarda et sa vie tout à coup She gazed on me; her life was bound Mit diesem Blick an meinem Leben, Par ce regard fut liée à la mienne, To mine with that gaze: Und um uns ward Elysium. Et tout autour de nous s’ouvrit le Paradis. And all around us was Elysium.

15 | Furcht der Geliebten D 285 Craintes de la bien-aimée D.285 The Beloved’s Fear D285 Friedrich Gottlieb Klopstock Friedrich Gottlieb Klopstock Friedrich Gottlieb Klopstock

Cidli, du weinest, und ich schlummre sicher, Cidli, tu pleures, et je sommeille en paix, Cidli, you weep, and I sleep soundly Wo im Sande der Weg verzogen fortschleicht, Là où fuit le chemin dans les replis des sables, Where the path winds on, vanishing into the sand; Auch wenn stille Nacht ihn umschattend decket, Et même quand la nuit étend sur lui son ombre, Even when silent night shrouds it in shadow, Schlummr’ ich ihn sicher. Je sommeille en paix. I will sleep soundly.

Wo er sich endet, wo ein Strom das Meer wird, Où il finit, là où le fleuve devient mer, Where it ends, where a river turns into the sea, Gleit ich über den Strom, der sanfter aufschwillt, Je glisse sur le flot qui s’enfle doucement, I will glide on the current that swells more gently, Denn, der mich begleitet, der Gott, gebot’s ihm: Le Dieu qui m’accompagne ainsi l’a ordonné : For God, who accompanies me, has so bidden it. Weine nicht, Cidli. Ne pleure pas, Cidli. Do not weep, Cidli.

29 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte 16 | An Sie D 288 À elle D.288 To Her D288 Friedrich Gottlieb Klopstock Friedrich Gottlieb Klopstock Friedrich Gottlieb Klopstock

Zeit, Verkündigerin der besten Freuden, Ô temps, messager de nos joies les plus belles, Time, herald of the greatest joys, Nahe selige Zeit, dich in der Ferne Instant proche et béni, à te chercher au loin Blessed time, now so close, in seeking you out Auszuforschen, vergoß ich Que de larmes amères In the far distance, I have shed Trübender Tränen zu viel. J’ai senti couler sur mes joues ! Far too many bitter tears.

Und doch kommst du! O dich, ja Engel senden, Et te voici enfin ! Oh ! des anges vers moi, And yet you have come! Oh, angels, Engel senden dich mir, die Menschen waren, Oui, des anges t’envoient, qui jadis furent hommes, Yes, angels, send you to me, angels who were once men, Gleich mir liebten, nun lieben Aimèrent comme moi et aiment maintenant Who loved as I do, and now love Wie ein Unsterblicher liebt. Comme un immortel sait aimer. As an immortal being loves.

Denn sie fühlet sich ganz und gießt Entzückung Car elle se sent pleine et verse au cœur For the overflowing soul feels itself to be whole, In dem Herzen empor, die volle Seele, Un pur ravissement, l’âme comblée, And pours forth heartfelt rapture, Wenn sie, daß sie geliebt wird, Lorsque, enivrée d’amour, When, intoxicated with love, Trunken von Liebe, sich’s denkt! Elle se sait aimée. It thinks it is loved!

17 | Die Liebe hat gelogen D 751 L’amour a menti D.751 Love has lied D751 August von Platen-Hallermünde August von Platen-Hallermünde August von Platen-Hallermünde

Die Liebe hat gelogen, L’amour a menti, Love has lied; Die Sorge lastet schwer, Le chagrin m’accable ; Care weighs heavily on me. Betrogen, ach, betrogen Trompé, ah ! trompé Ah, deceived, I am deceived Hat alles mich umher. Par tout ce qui m’entoure ! By all around me!

Es fließen heiße Tropfen Des larmes brûlantes Hot tears flow Die Wange stets herab, Coulent sur mes joues ; Steadily down my cheek. Laß ab, mein Herz, zu klopfen, Renonce, mon cœur, à battre, Cease, my heart, your beating; Du armes Herz, laß ab. Mon pauvre cœur, renonce donc. Poor heart, beat no more!

18 | Lachen und weinen D 777 Rire et pleurer D.777 Laughter and Weeping D777 Friedrich Rückert Friedrich Rückert Friedrich Rückert

Lachen und Weinen zu jeglicher Stunde Rire et pleurer à chaque instant, Laughter and weeping at any time Ruht bei der Lieb auf so mancherlei Grunde. C’est en amour chose fréquente. Can have so many causes when one is in love. Morgens lacht ich vor Lust, Au matin je ris de joie, This morning I laughed for joy, Und warum ich nun weine Et pourquoi soudain je pleure And why I am now weeping Bei des Abendes Scheine, Lorsque le soir paraît, In the light of evening, Ist mir selb’ nicht bewußt. Je l’ignore moi-même. I do not even know myself.

30 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Weinen und Lachen zu jeglicher Stunde Pleurer et rire à chaque instant, Weeping and laughter at any time Ruht bei der Lieb auf so mancherlei Grunde. C’est en amour chose fréquente. Can have so many causes when one is in love. Abends weint ich vor Schmerz; Au soir je pleure de chagrin, In the evening I wept for grief; Und warum du erwachen Et pourquoi au matin And how you can wake Kannst am Morgen mit Lachen, En riant tu t’éveilles, Laughing in the morning Muß ich dich fragen, o Herz. Je te le demande, mon cœur. I must ask you, O heart.

19 | Dass sie hier gewesen D 775 Qu’ils furent ici D.775 That she was here D775 Friedrich Rückert Friedrich Rückert Friedrich Rückert

Daß der Ostwind Düfte Si le vent d’Est exhale The east wind wafts Hauchet in die Lüfte, Des parfums dans l’air, Fragrance in the air, Dadurch tut er kund, C’est qu’il veut nous dire Thereby revealing Daß du hier gewesen! Que tu fus ici. That you were here!

Daß hier Tränen rinnen, Si mes larmes coulent, Since tears flow here Dadurch wirst du innen, C’est pour que tu saches, You will realise, Wär’s dir sonst nicht kund, Si tu l’ignorais, If otherwise you did not know, Daß ich hier gewesen! Que je fus ici. That I was here!

Schönheit oder Liebe, Beauté ou amour, Can beauty or love Ob versteckt sie bliebe, Même bien cachés, Remain hidden? Düfte tun es und Tränen kund, Larmes et parfums nous disent tout bas Fragrances and tears reveal Daß sie hier gewesen! Qu’ils furent ici. That she was here!

20 | Der Einsame D 800 Le solitaire D.800 The Solitary D800 Karl Gottlieb Lappe Karl Gottlieb Lappe Karl Gottlieb Lappe

Wenn meine Grillen schwirren, Au chant de mes grillons, When my crickets chirp Bei Nacht, am spät erwärmten Herd, La nuit, près du foyer qui brasille dans l’ombre, At night, by the late-burning hearth, Dann sitz ich mit vergnügtem Sinn Le cœur joyeux, je vais m’asseoir, I sit with contented thoughts Vertraulich zu der Flamme hin, Et fixe mes regards sur les flammes amies, Confiding to the flame, So leicht, so unbeschwert. L’âme légère, et loin de tout souci. So light of heart, so untroubled.

Ein trautes, stilles Stündchen Pour une heure secrète et silencieuse encore, For one quiet, cosy hour longer Bleibt man noch gern am Feuer wach, Qu’il est doux de veiller en contemplant le feu ; We are glad to stay awake by the fire, Man schürt, wenn sich die Lohe senkt, On remue les tisons quand la flamme vacille, Stirring the embers when the blaze Die Funken auf und sinnt und denkt: Et l’on se dit, perdu dans ses pensées : Dies down, musing and thinking: Nun abermal ein Tag! Un autre jour vient de passer ! ‘Well, that’s another day over!’

Was Liebes oder Leides Ce que de joie ou de tristesse Whatever joy or sorrow Sein Lauf für uns dahergebracht, En s’écoulant il nous a apporté, Its course has brought us Es geht noch einmal durch den Sinn; À travers l’esprit passe encore ; Runs through the mind once more; Allein das Böse wirft man hin, Mais le souci bien vite est écarté : Only the bad is discarded, Es störe nicht die Nacht. Par lui il ne faut pas que la nuit soit troublée. Lest it disturb the night.

31 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte Zu einem frohen Traume À un rêve charmant We tranquilly prepare ourselves Bereitet man gemach sich zu, Paisiblement on se prépare, For pleasant dreams. Wann sorgenlos ein holdes Bild Et quand, loin des tourments, une image sereine When, free from care, a delightful image Mit sanfter Lust die Seele füllt, Emplit l’âme d’un doux plaisir, Fills the soul with tender joy, Ergibt man sich der Ruh. Au repos on s’abandonne. We yield to sleep.

Oh, wie ich mir gefalle Oh ! Combien plaît à mon cœur Oh, how I enjoy In meiner stillen Ländlichkeit! Ma rustique retraite ! My quiet rustic existence! Was in dem Schwarm der lauten Welt Dans le tumulte de ce monde, That which holds the wayward heart captive Das irre Herz gefesselt hält, Ce qui tenait notre âme emprisonnée, In the bustle of the noisy world Gibt nicht Zufriedenheit. N’apporte nul contentement. Does not bring contentment.

Zirpt immer, liebe Heimchen, Chantez toujours, grillons amis, Chirp on, dear crickets, In meiner Klause eng und klein. Dans mon humble et étroit logis. In my narrow little retreat. Ich duld euch gern: ihr stört mich nicht, Jamais votre présence ici ne m’importune, I gladly tolerate you: you don’t disturb me. Wenn euer Lied das Schweigen bricht, Et lorsque par vos chants vous brisez le silence, When your song breaks the silence, Bin ich nicht ganz allein. Je ne suis plus tout à fait seul. I am not quite alone.

21 | Die Sterne D 684 Les étoiles D.684 The Stars D684 Friedrich von Schlegel Friedrich von Schlegel Friedrich von Schlegel

Du staunest, o Mensch, was heilig wir strahlen? De notre éclat sacré, Homme, tu t’émerveilles ? You wonder, O man, at our sacred radiance? O folgtest du nur den himmlischen Mächten, Oh ! que n’as-tu suivi les puissances célestes ! Ah, if only you followed the heavenly powers, Vernähmest du besser, was freundlich wir winken, Tu comprendrais bien mieux nos bienveillants signaux, You would better understand how kindly we beckon, Wie wären verschwunden die irdischen Qualen. Et bientôt cesseraient les souffrances terrestres ! How earthly torments would vanish! Dann flösse die Liebe aus ewigen Schalen, L’amour se répandrait des coupes éternelles, Then love would flow from eternal vessels, Es atmeten alle in reinen Azuren; Et tout respirerait dans un limpide azur ; All would breathe amid the pure azure, Das lichtblaue Meer umschwebte die Fluren, De ses reflets bleutés la mer ceindrait les terres, The light-blue sea would float around the meadows, Und funkelten Sterne auf den heimischen Talen. Sur nos vallons natals brilleraient les étoiles. And stars would gleam in the valleys of our homeland.

Aus göttlicher Quelle sind alle genommen. Toute chose provient d’une source divine. All of us spring from the divine source: Ist jegliches Wesen nicht eines im Chore? Chaque être dans le Chœur n’a-t-il pas même voix ? Is not every being one in the choir? Nun sind ja geöffnet die himmlischen Tore, Maintenant que du ciel les portes sont ouvertes, Now indeed the gates of heaven stand open, Was soll denn das bange Verzagen noch frommen? À quoi bon l’inquiétude et la désespérance ? What is the use of frightened despair? O wäret ihr schon zur Tiefe geklommen, Si dans les profondeurs vous étiez descendus, If you had already fathomed the depths, So sähet das Haupt ihr von Sternen umflogen Vous verriez à vos fronts un diadème d’étoiles You would see your head circled by stars Und spielend ums Herz die kindlichen Wogen, Et, près du cœur jouant, les vagues enfantines And, playing about your heart, the childlike waves Zu denen die Stürme des Lebens nicht kommen. Que ne trouble jamais l’ouragan de la vie. That remain untouched by the storms of life.

Traductions Michel Chasteau Translations: Charles Johnston (sauf CD 1/6, 9 : Brigitte Hébert CD 2/2, 8 : Jean-Marc Berns)

32 textes chantés • sung texts • die gesungenen texte MATTHIAS GOERNE SCHUBERT EDITION

Sehnsucht (vol.1) An mein Herz (vol.2) Fahrt zum Hades D.526 - Freiwilliges Versinken D.700 - Das Weinen CD 1 - Der Jüngling und der Tod D.545 - Das Lied im Grünen D.917 - Wehmut (Die Herbstnacht) D.926 - Des Fischers Liebesglück D.933 - Der Winterabend D.938 D.404 - Ins stille Land D.403 - Der Herbstabend D.405 - Drang in die Ferne D.770 - An mein Herz Memnon D.541 - Lied eines Schiffers an die Dioskuren D.360 - Der D.860 - D.649 - Über Wildemann D.884 - Klage D.371 - Am Bach im Frühling D.361 Schiffer D.536 - Sehnsucht D.636 - Der Jüngling am Bache D.638 - An An die Laute D.905 - Des Fräuleins Liebeslauschen D.698 - Augenlied D.297 - Du bist die Ruh Emma D.113 - Der Pilgrim D.794 - Gruppe aus dem Tartarus D.583 D.776 - D.547 - An eine Quelle D.530 - Der Sänger am Felsen D.482 - Abschied von Hoffnung D.295 - Grenzen der Menschenheit D.716 der Harfe D.406 - Liedesend D.473 , piano Elisabeth Leonskaja, piano Helmut Deutsch CD 2 - Das Heimweh D.456 - Auf der Donau D.553 - Wie Ulfru fischt D.525 - Die Sternennächte HMC 901988 D.670 - Rückweg D.476 - Geheimnis D.491 - Gondelfahrer D.808 - Abendstern D.806 - Der Sieg D.805 - Nachtstück D.672 - Auflösung D.807 - Heiß’ mich nicht reden D.877/2 - Nur wer die Sehnsucht kennt D.877/4 - An Mignon D.161 - Gesänge des Harfners D.478 - Am Flusse D.160 Nähe des Geliebten D.162 - Der Fischer D.225 - Auf dem See D.543 - Wonne der Wehmut D.260 Willkommen und Abschied D.767 Eric Schneider, piano HMC 902004.05

33 discography MATTHIAS GOERNE SCHUBERT EDITION

Die schöne Müllerin (vol.3) Heliopolis (vol.4) Das Wandern - Wohin? - Halt! - Danksagung an den Bach - Am Die Götter Griechenlands D.677 - Philoktet D.540 - Fragment aus dem Aischylos Feierabend - Der Neugierige - Ungeduld - Morgengruß - Des Müllers D.450b - Der entsühnte Orest D.699 - Aus Heliopolis D.753 - Heliopolis D.754 Blumen - Tränenregen - Mein! - Pause - Mit dem grünen Lautenbande An die Leier D.737 - Atys, Nachlass Lfg.22 - Meeresstille D.216 - Der König in Thule Der Jäger - Eifersucht und Stolz - Die liebe Farbe - Die böse Farbe D.367 - Blondel zu Marien D.626 - Die Gebüsche D.646 - Der Hirt D.490 - Pilgerweise Trockne Blumen - Der Müller und der Bach - Des Baches Wiegenlied D.789 - Wandrers Nachtlied D.224 - Frühlingsglaube D.686 - Das Heimweh D.851 Der Kreuzzug D.932 - Abschied D.475 Christoph Eschenbach, piano , piano HMC 901995 Ingo Metzmacher HMC 902035

34 discography MATTHIAS GOERNE SCHUBERT EDITION

Nacht und Träume (vol.5) D.957 (vol.6) Nacht und Träume D.827 - Der blinde Knabe D.833 - Hoffnung D.637 CD 1 - 1. Liebesbotschaft - 2. Kriegers Ahnung - 3. Frühlingssehnsucht - 4. Ständchen Totengräberweise D.869 - Tiefes Leid D.876 - Greisengesang D.778 - 5. Aufenthalt - Herbst D.945 - 6. In der Ferne - 7. Abschied - 8. Der Atlas - 9. Ihr Bild - Totengräbers Heimweh D.842 - An den Mond D.193 - Die Mainacht D.194 10. Das Fischermädchen - 11. Die Stadt - 12. Am Meer - 13. Der Doppelgänger - 14. Die An Silvia D.891 - Ständchen D.889 - Der Schäfer und der Reiter D.517 Taubenpost - Die Sommernacht D.289 - Erntelied D.434 - Herbstlied D.502 - Der Christoph Eschenbach, piano liebliche Stern D.861 - An die Geliebte D.303 - Josef Ludwig Stoll 2’10

Alexander Schmalcz, piano Piano Sonata D.960 in B flat major / Si bémol majeur / B-Dur HMC 902063 CD 2 - I. Molto moderato - II. Andante sostenuto - III. Scherzo. Allegro vivace con delicatezza - IV. Allegro, ma non troppo Christoph Eschenbach, piano HMC 902139.40

35 discography MATTHIAS GOERNE SCHUBERT EDITION

Erlkönig (vol.7) Im Abendrot D.799 - Der Wanderer D.493 - Nachtviolen D.752 - |Im Walde D.834 - Normanns Gesang D.846 - Der Geistertanz D.116 Schatzgräbers Begehr D.761 - An den Mond D.259 - Erlkönig D.328 Am See D.746 - Alinde D.904 - Widerschein D.949 - D.550 Der Fluss D.693 - Abendröte D.690 - Klage D.415 - Der Strom D.565 Fischerweise D.881 - Auf der Bruck D.853

Andreas Haefliger, piano HMC 902141

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harmonia mundi s.a. Mas de Vert, F-13200 Arles P 2014 Enregistrement février et avril 2011 (CD 1) - juin 2011 et février 2012 (CD 2), Teldex Studio Berlin Direction artistique : Martin Sauer Prise de son et montage : René Möller, Teldex Studio Berlin © harmonia mundi pour l’ensemble des textes et des traductions Page 1 : Martha Griebler (du livre Franz Schubert-Zeichnungen) © Verlag Bibliothek der Provinz, Weitra Maquette Atelier harmonia mundi

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