UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

Atelier: ESPACE FINANCIER ET DEVELOPPEMENT RURAL

MINI-MEMOIRE pour l’obtention du Diplôme d’Etude Approfondie (DEA) en SOCIOLOGIE

Thème de Recherche : RELATIONS VILLES-CAMPAGNES : Cas de la Commune rurale de dans la Région d’Analanjorofo Faritany de TOAMASINA .

Présenté par RAZANAMARO Mamialisoa

Sous l’encadrement du Professeur Noëline RAMANDIMBIARISON Département de SOCIOLOGIE

Membre de Jury Professeur Gilles Dany RANDRIAMASITIANA Département de SOCIOLOGIE Date de soutenance : 05 Mai 2004

REMERCIEMENTS

Les travaux de recherche et de documentation que j’avais effectués pour la réalisation du présent mini-mémoire n’étaient pas sans difficulté. Les problèmes furent cependant résolus grâce à la diligence de certaines personnes qui avaient bien voulu m’aider .

En premier lieu, je cite Madame le Professeur RAMANDIMBIARISON Noëline, responsable de l’Atelier « ESPACE FINANCIER ET DEVELOPPEMENT RURAL » et à qui j’adresse mes vifs et sincères remerciements. Ses interventions associées à des précieux conseils d’orientation m’avaient énormément aidée à saisir la pertinence du sujet RELATIONS VILLES-CAMPAGNES :Cas de la Commune rurale de Mahambo dans la Région d’Analanjorofo. Faritany de Toamasina ;

Mes reconnaissances sont également adressées à tous les examinateurs et les membres du jury qui ont accepté de suivre de près mes travaux et de me donner de précieux conseils.

Je n’oublierai pas les interventions et aides que des amis et des collaborateurs m’avaient grâcieusement données . Que tous et toutes soient fortement remerciés.

Je ne manquerai pas d’exprimer ma sincère gratitude à l’endroit du Maire de la Commune rurale de Mahambo ainsi que ses collaborateurs d’avoir bien voulu m’aider durant les travaux sur terrain que j’avais effectués.

Les tâches très délicates de la mise en forme ainsi que de la rédaction du présent mini – mémoire ont été facilitées grâce aux assistances aussi bien techniques que matérielles la Province Autonome de Toamasina avaient voulu m’accorder, qu’elle en soit remerciée.

En dernier lieu , en ma qualité d’étudiante professionnelle et mère de famille, je salue les sacrifices observés par mes proches dont en particulier mes enfants et ma mère à qui je dédie le présent résultat de mes efforts.

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Antananarivo , MAI 2OO4

P L A N .

Remerciements...... …...... …...... ……..……...... …....01

INTRODUCTION GENERALE

Présentation du SUJET

A. Le choix et l’intérêt du sujet……………………………….…………...08

B. Méthodes et Techniques .d’enquête..…………………………………08

B. L’échantillonnage……………………………………………………….09

D. La définition de la problématique…………………………………… ..11

PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO……..15

A. PRESENTATION HISTORIQUE……………………………………..15

B .PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET HUMAINE ……………. .18

B.1. La localisation géographique…………..…………………….18

1.1. Le Relief………………………………………….…18 1.2. Le Climat… …………………………………………18 1.3. Les Cours d’eau dans la Commune……………...19

B.2. La Population et ses activités………….……………….……19

2.1. La Démographie….. …………………………………..19

2

2.2. Les activités économiques………..…………………..30

2.2.a. L’Agriculture ……………………………….…30

2.2.b. L’élevage…………………………………..….30

2.2.c. L’artisanat……………………………………..31

2.2.d. Le Circuit Monétaire ; l’échange…………….31

B.3 Les activités socio-culturelles……………...………………...31

3.1. L’éducation…..…………………………………………31

3.2. La santé..……………………………………………….31

PARTIE II : CONSTAT SUR LES ACTIVITES ECONOMIQUES…………………...36

A. LES ACTIVITES TERTIAIRES ………………………………………..37

A.1. Le Commerce, Source de la création d’une classe sociale..37

A.2. Le Commerce en tant qu’activité d’échanges…...…………..37

A.3. Le Commerce, favorise l’accès à l’économie d’Epargne ….39

A.4. Des pratiques illicites du commerce………………………….39

B LES SERVICES…………………..……………………………………..40

C. LE SECTEUR PRIMAIRE…………..………………………………….40

C.1. L’Agriculture…………………………………………………….41

C.1.1. Les Céréales…………..…………………………….41

C.1.2. Les autres cultures vivrières………...……………..44

C.1.3. Les cultures maraîchères…………...……………...45

C.1.4. Les cultures de rente………………………………..46

C.2. L’élevage…………….………………………………………...48

C.3. La pêche artisanale………………...………………………...49

C.4. L’artisanat……………………………...……………………...50

3

C.4.a. Le métier proprement parlé………..……….……..50

C.4.b. La perception de l’artisanat au sein du village….50

C.4.c. L’artisanat est-il rémunérateur dans la Commune 51

PARTIE III : LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO DANS LES RELATIONS VILLES –CAMPAGNES…………………………………………………………………..52

A. LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES……...……………………..54

A.1. Les axes routières……………………………………………..54

A.2. Les pistes piétonnes………………………..…………………54

A.3. Les voies fluviales……………………………..………………54

. B. RESEAU O.T.I.V. :Zone littorale Toamasina ……………....………..55

Historique………………………………………….……………… .55

Les catégories socio – professionnelles des adhérents……… .59

C. LES INFRASTRUCTURES A VOCATION SOCIALE………………60

C.1.La structure à vocation sociale……...……….……………….60

C.1.a.Pourquoi ce fléau chronique d’analphabète………60

C.1.b.La réplique ou la réaction de la population ……….61

C.2.Le domaine sanitaire……………….………………………….61

D.LE CADRE INSTITUTIONNEL……………..…………………..………62

E. PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT

DE LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO……………….…….…64

CONCLUSION …………………..…………………………………………………66

A.LE POIDS ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA CAMPAGNE ……..67

A.1.La Redynamisation de la campagne………...………...…….68

4

A.2.La promotion de l’agriculture industrielle…………………... 68

B. LA DYNAMIQUE VILLAGEOISE TOTALE………………...…………69

BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………..71

ANNEXES ……………………………………………………………………….76

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I N T R O D U C T I O N G E N E R A LE

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LOCALISATION DU FARITANY DE TOAMASINA

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P R E S E N T A T I O N D U S U J ET

A. LE CHOIX ET L’INTERET DU SUJET

Ce mini - mémoire m’a permis de mettre en application les outils d’analyse acquis durant la Formation Théorique en D.E.A1. de la Filière Sociologie, notamment dans le cadre de l’Espace Financier et le Développement rural.

Le choix du sujet et du terrain a été inspiré par un intérêt qui est à la fois d’ordre personnel et professionnel et ce, à l’égard des questions relatives au développement intégré et participatif. Et l’utilité pratique de cet exercice de réflexion se justifie en partie par ma sensibilité personnelle face à ce cas et aussi la curiosité de découvrir des capacités d’action de certaines localités face à leurs propres contraintes toujours en matière de développement

La préparation de la recherche nous a incité à creuser les fondements et les sources réelles de la pauvreté à travers les Relations Villes – Campagnes.

La ville de Fénerive-Est est la capitale de la Région d’Analanjorofo . Elle est aussi une des quatre Préfectures dans le Faritany de Toamasina

Quant à la Commune rurale de Mahambo , elle se situe au bord de la route Nationale n° 5 ; Elle est la première Commune qu’on doit traverser en quittant la Commune rurale de Foulpointe du Fivondronam-pokontany de Toamasina II pour aller à Fénérive-Est. Historiquement, Mahambo est un ancien Fort Merina ,il est aussi appelé : TSARASAOTRINITOMPO. Sa date de création est encore difficile à déterminer selon les chercheurs archéologues, seulement, la création du Fort serait toutefois postérieure à 1822.

B. LES METHODES ET TECHNIQUES D’ENQUETES :

La pré-enquête :

C’est la phase préparatoire proprement dite. Elle permet d’établir les différentes dimensions du problème à étudier et sert à faciliter la tâche dans le milieu où on travaille.

Notre introduction dans la commune de Mahambo a été précédée d’une étude documentaire portant sur la zone . Avant de commencer la mise en place des tests, nous avons tenu deux réunions avec les paysans pour avoir quelques informations nécessaires sur la culture et les problèmes d’échanges entre la commune de Mahambo et la ville de Fénerive-Est, la ville de Toamasina, un contact avec les autorités administrative locale, une rencontre avec les « Tangalamena » ou les notables pour avoir la bénédiction de pouvoir travailler librement dans la commune et pour pouvoir faire le recoupement entre la tradition orale et les documents historiques.

1 D.E.A. : DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIE

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Le terrain est fait après deux descentes de quinze jours pour pouvoir appréhender l’évolution des échanges entre la localité et les villes et pour mieux répondre à la problématique de développement ville-campagne. Durant nos séjours, nous avons pu réaliser des discussions diverses avec des différentes catégories de paysans : des groupes de femmes, des groupes de jeunes commerçants, des immigrants . Les discussions touchent ainsi tous les différents aspects de la réalité villageoise. Nous avons pu constater l’apparition de l’inégalité d’échange dans la commune rurale de Mahambo . Finalement , nous avons réussi à nous familiariser avec les paysans ;

Par la suite, nous avons commencé notre questionnement par la situation administrative de la Commune rurale de Mahambo bien qu’elle ait quelques aspects caractéristiques plutôt urbains que ruraux . En effet, cette Commune rurale dont surtout le chef lieu est marquée par sa vocation touristique et hôtelière. Notre investigation a privilégié une approche chronologique des faits afin de mettre en exergue notamment les causes qui ont empêché les différents types de développement d’aboutir.

Les entretiens que nous avons eus avec les fonctionnaires lors de notre séjour nous ont permis aussi de comprendre les procédures à adopter et de traduire l’effectivité de la décentralisation

Quelques faits que nous avions rencontrés

- suivant l’espace géographique , les Fokontany de la Commune rurale de Mahambo présentent des déséquilibres dans leur ensemble

- ces déséquilibres sont sérieusement ressentis aussi bien au niveau du chef lieu de la Commune que dans toutes les circonscriptions des Fokontany.

- le déséquilibre d’ordre institutionnel qui explique une grave absence de l’Etat et de l’Administration en particulier.

Observation participante :

Dans la mesure où nous avons pu vivre dans la commune, l’Observation participante a été utilisée de façon permanente. Toutes les informations d’ordre qualitatif ainsi que quantitatif ont été obtenues grâcieusement grâce à cette technique.

C. L’ECHANTILLONNAGE

Compte – tenu du temps qui nous est donné et de l ‘étendue relativement vaste de la Commune rurale de Mahambo, nous avons procédé à l’étude de quelques échantillons

Ainsi ,sur les 16 Fokontany, trois (03 ) furent retenus et ce sont les plus peuplés dont : Mahambo ( le chef lieu ), Ambodiforaha et Antsikafoka. Quant à la population , nous nous sommes adressés aux 03% de la population de chaque localité.

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Ce choix est guidé par : - une forte population de chaque cible donc une représentation relativement élevée des habitants.

- le nombre de genres à enquêter fut effectué sur un échantillonnage minutieusement établi à l’intérieur d’une sous-partie de la population de Mahambo.

Effectif de la population : 31 537 Hommes : 15 730 Femmes : 15 807

De cette approche, il ressort qu’en premier lieu , les variables sont matérialisés par : - le sexe - l’âge - la catégorie socio-professionnelle - la taille du Fokontany - la surface cultivée - les classes des revenus familiaux ;

On travaille aussi sur la technique de la stratification. Et toujours dans la méthodologie d’approche, on procède au questionnaire qui est « l’outil fondamental de l’enquête » Ainsi des entretiens directs à domicile, dans la rue et des contacts indirects furent menés.

Le questionnement par écrit et répondu par écrit également par la personne ciblée ne fut pas exclu de notre approche . L’on remarque des variances d’approche qui sont évidemment fonction du type d’enquête et de l’objectif à atteindre .

Schématiquement et suivant le cas ou le contexte aussi le questionnement oscille autour d’une forme strictement standardisée de questions fermées dont les réponses attendues sont le OUI ou NON .

Après cette phase relativement longue, nous avions passé à l’analyse des résultats ; à noter que le traitement de type qualitatif et quantitatif a été priorisé dans l’ensemble de nos appréciations.

1). Le premier Fokontany est celui de Mahambo qui présente quelques caractères urbains . Il est très connu par des voyageurs utilisateurs de la R .N.5.qui relie la ville de Toamasina à celle de Fénérive-Est , toutes les deux sont des zones urbaines. C’est aussi le Fokontany le plus peuplé avec 4821 habitants donc 15,29% sont de la population totale de la circonscription communale. L’échange entre la ville et la Campagne est très marquée dans ce Fokontany ;

2). Le second Fokontany sera Ambodiforaha caractérisé comme le premier Fokontany périphérique par rapport au chef lieu qu’est Mahambo. Pour y accéder, on devra emprunter une piste que l’on fera en deux heures de marche, cette voie est véhiculable en période non pluvieuse…..

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Ce Fokontany regroupe un certain nombre d’épiceries et de petits commerçants. Malgré les échanges plus ou moins développés, l’aspect rural est plus dominant que celui de la ville , la majorité de la population exerce en effet l’agriculture , l’élevage puis le petit commerce.

3). Le troisième Fokontany sera Antsikafoka, à trois kilomètres au Nord de Mahambo, au croisement de la R.N.5 et de la R.N. 22 qui va vers le Fivondronana de . C’est un village rue qui présente certains caractères urbains . Cependant , la majorité de la population est toujours occupée par les activités agricoles..

Si telle est la méthodologie que nous avons adoptée dans la collecte d’informations, il nous faut maintenant présenter les problèmes rencontrés ;

Les problèmes se sont présentés dans les différentes phases de la recherche : - la documentation : la recherche bibliographique nous a bloquée souvent car étant étudiante – travailleur dans la province, nous ne sommes pas disponibles de rester trop longtemps à Antananarivo

- l’établissement des questionnaires : malgré notre intégration dans le village, la constitution du corpus des données nécessaires à la rédaction de cette étude n’a pas toujours été facile à réaliser, surtout si les informations recherchées touchent l’intimité des personnes enquêtées. Les paysans sont toujours méfiantes en répondant sur des questions précises , exemple concernant le problème foncier, l’exploitation commerciale d’une certaine famille ;

D.LA DEFINITION DE LA PROBLEMATIQUE ;

L’étude de la Problématique Ville-Campagne à Madagascar , revient à faire une analyse socio-historique et organisationnelle de la relation entre l’Etat et les Sociétés paysannes malagasy , identifier les besoins des villes par rapport aux intérêts du « centre »2 capitaliste.

Une réflexion s’ impose sur la question suivante : Comment la Paysannerie malgache, qualifiée de traditionnelle , vit-elle les actions menées à son égard ?

Dans notre démarche, nous avions observé trois facteurs qui sont sensés présider à l’actualité du développement à Madagascar :

- tout d’abord, les besoins d’autonomie réelle des collectivités locales,

- en second lieu , la perspective du redressement structurel face à un Etat providence et les noyaux impératifs de la bonne gouvernance..

2 les termes « centre » et de « périphérie » ont été introduits par R.Prébisch et généralisés par Samir Amin. Ces termes risquent en effet de masquer la réalité des alliances de classes dans l’organisation et l’organisation du sous-développement .

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- enfin par quelle stratégie faudra – t - il passer d’une part, pour harmoniser le développement et d’autre part, pour faire sortir le milieu urbain et celui du rural de la hantise d’une insécurité permanente pour qu’en fin de compte les deux zones vivent dans une harmonie de développement égalitaire et équitable ?

Pour un pays en voie de développement comme Madagascar l’on se pose des réflexions sur le pourquoi de cet état actuel de pauvreté d’un peuple qui avait connu pourtant d’énormes espoirs de développement à la veille de son Indépendance.

En effet, durant les quarante et trois (43) années d’indépendance y avait-il eu une véritable stratégie de développement du monde rural à Madagascar ?

Des prises de conscience à l’endroit du zone rurale qui constitue plus de 80% de la population du pays avaient- elles été observées de façon continue par les régimes politiques qui se sont succédés ?

Ce monde rural qui est sans aucun doute, le principal producteur de la Nation a-t-il réellement fait l’objet d’attention soutenue par les décideurs de tous horizons et de toutes les origines ?

De nombreuses interrogations pourront encore être posées quant à la situation actuelle des relations entre les agglomérations urbaines et les campagnes. Ces relations sont incontournables dans l’histoire économique ou de développement de tous les pays du monde et Madagascar ne fait pas exception dans ce cas . La situation économique de notre pays caractérisée , malheureusement par un état de pauvreté chronique nous a conduit à faire une étude et de la recherche dans le cadre des relations villes – campagnes dans une localité de la Province Autonome de Toamasina. Compte -tenu de l’importance et de l’ampleur que pourra comporter cette investigation , nous avions choisi une circonscription qui a la dimension d’une petite collectivité décentralisée. Il s’agit de la Commune rurale de Mahambo dans le Fivondronam-pokontany de Fénérive-Est.

Tout en essayant de trouver des réponses aux questions ci-dessus posées ,nous estimons nécessaire de proposer à l’issue de cette étude une perspective de développement dans le cadre de relation villes – campagne.

Après la présentation du sujet et l’énoncé de la problématique, nous essayerons de voir en partie la présentation de la Commune Rurale de Mahambo, en rappelant une brève historique de la région. Ensuite, nous parlerons des aspects Géographiques , sous les angles physique, humain et économique.

Dans la Partie II, nous voudrons voir les activités économiques dans la Commune. Suite à notre descente sur terrain , nous avons constaté que les paysans sont beaucoup plus nombreux ; Nous voudrons mentionner avant de commencer que le paysan au sens large du terme se détermine comme tout individu qui met en valeur une certaine portion de terre en vue de tirer ses moyens d’existence.

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A Madagascar, en complément de l’agriculture , les paysans pratiquent le petit élevage. La Terre est donc le moyen principal de production paysanne ;

Avant de conclure, il nous faut choisir pour une interprétation finale, dans la troisième partie, la démarche développementaliste. Notre objectif est ainsi de démontrer que les paysans peuvent vivre mieux ,dans le développement inégal entre la ville et la campagne dans la Commune Rurale de Mahambo.

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Carte Régionale

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PARTIE I

PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO

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A. PRESENTATION HISTORIQUE

Suivant les notes archéologiques sur les forts dans les régions de Tamatave et de Fénérive – Est, au XVIIIème siècle, les Français se sont livrés à diverses tentatives d’installation sur la côte-Est.

Au début, les Comptoirs sont destinés à ravitailler les Mascareignes : commerce de bœufs , du riz, des esclaves.

Durant le duel franco – anglais, et pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire, Tamatave était le centre de commerce, Foulpointe , Mahambo et Fénérive constituent des postes de traite secondaire ;

Après le traité de Vienne , Sylvain ROUX estime que ces « establishments » peuvent être réoccupés, malgré l’hostilité du Gouverneur de Maurice.3 Le 19 Août 1818, Sylvain ROUX prévoit explicitement la réinstallation à Tamatave et à Foulpointe.. Mais à peine délivrés de la contestation anglaise, les comptoirs Français vont être menacés par un nouveau danger. En effet, le roi Radama I décidait d’occuper toute la côte-Est de Madagascar. Ce projet est vivement encouragé par les Anglais , notamment par l’agent politique J. HASTIE aussi ; Mais les Français tentent de s’appuyer sur les chefs locaux de la côte-Est pour neutraliser cette expansion Merina, selon Décary ( R. )4 « les Merina descendirent à Foulpointe , et s’en emparèrent : ils prirent position, et s’y fortifièrent à la mode de leur pays , avant que de faire aucune démarche envers les peuples du Nord de la mer , et leurs chefs »

En 1823 , Radama libéré de la guerre du Menabe vint confirmer son occupation de la côte-Est

Les Forts que les Merina ont édifiés ou font édifier pour assurer leur hégémonie sont donc Tamatave, Farafaty, Mahavelona (Foulpointe) ,Mahambo, Fénérive ( Vohimasina ), , ainsi que des postes secondaires vers Mananara Avaratra

Une brève description du Fort

Le Fort Merina de Mahambo est une vaste construction en pierre sèche dont la forme est vaguement rectangulaire. Elle a une longueur d’une cinquantaine de mètres, sa largeur est près de vingt mètres.

Le Rova est orienté dans le sens Nord-Sud, l’entrée principale se trouve dans la partie Nord,. Aucune autre entrée n’a pu être déterminée tant la végétation est épaisse, il est probable que dans la partie Ouest aurait existé une seconde issue. L’entrée principale est construite en avancée par rapport à l’enceinte

3 voir Atelier sur Histoire et Anthropologie de Monsieur RATSIVALAKA Gilbert 4DECARY ( R) L’établissement de Sainte – Marie de Madagascar sous la Restauration et le rôle de Sylvain ROUX Correspondance générale – Société d’Editions Maritimes et Coloniales,-17 .Rue JACOB,Paris

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occidentale. Celle-ci est constituée par un assemblage de gros moellons et a une épaisseur moyenne de trois mètres. Sa largeur varie selon les endroits. Cette enceinte est renforcée dans sa partie orientale, les bombardements par des canons venant surtout des navires le justifient, la hauteur du mur est de quatre mètres.

Un fossé faisait le tour de la « batterie », pour accentuer la dénivellation, la terre déblayée a été accumulée à l’intérieur même du Fort.

A l’arrière du mur, il y a un chemin de ronde qui faisait probablement le tour du Fort à l’intérieur duquel il y aurait eu une construction en pierre. La batterie n’abritait que les « foloalindahy » , les autres personnes habitaient dans l’ancien village qui s’appelait « TSARASAOTRINITOMPO »

Le mât du pavillon est situé à une quinzaine de mètres au Sud de l’entrée principale et à environ un kilomètre à l’Est du Fort de Mahambo,se trouvent les vestiges d’un ancien poste avancé, il s’agit d’un remblai de terre en angle droit, orienté Nord-Est, Sud-Est.. Cet ouvrage forme un demi-rectangle et a une longueur de quatre-vingt dix mètres avec une largeur de quarante mètres. Selon notre interlocuteur, les deux canons qui restaient à la « batterie » ont été enlevés par des « vazaha » pour orner leur résidence à Fénérive (ou la résidence de la Préfecture de Fénérive – Est depuis l’Indépendance. Les deux canons qui sont là en position renversée Et tout récemment, l’Université de Toamasina les ont enlevés pour être transférés au MUSEE LAMPY , au centre ville de Fénérive-Est

Un énorme trou creusé à l’Ouest du Fort, servait d’abri au cas où un repli s’avérait nécessaire.

Du blanc d’œuf , de l’ampiantany et des coraux ont servi à la construction du mur de l’enceinte. Certains moellons ont été retirés du Fort pour la construction des routes pendant les années 1923 – 1924 sous l’ordre de l’administrateur Français qui résidait à Fénérive.

Les soldats Merina en garnison étaient originaires du Vakinankaratra, leurs tombes sont situées à très peu de distance, à l’Ouest du village actuel de Mahambo.

L’histoire de Mahambo a donc commencé vers le XIXème siècle avant l’annexion de l’île par la France.

Selon la tradition orale , ce fût en 1825 qu’un premier village dénommé . TSARASAOTRA » a été créé par RANGOLAHIMIRENDRA, VINAÖRINA et RABESANGONGO, tous issus de l’appartenance éthnique de RAZANAVALOMALATA qui a régné à Foulpointe depuis 1855. Ces trois hommes avaient dirigé les travaux de construction du Fortin d’AMBATARIA. Historiquement, ce site était le « champ de bataille de RATSIMILAHO dirigeant des Zanamalata de Fénérive Est contre RAMANANO chef des Vorimo de Brickaville »;pour avoir la côte orientale. Après la bataille, JADONA appelé IKÖRA fut le premier Gouverneur, tandis que INDIANTSAHENA fut nommé « Komandy »

Une prison a été créée à Maningorihely , à l’Ouest du Rova, et un camp militaire à l’Est.

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Après l’annexion de l‘île par les Français en 1896, l’Administration Coloniale a ordonné l’abolition de l’esclavage ainsi que tout le système y afférant, et elle a mis en place une nouvelle structure administrative. Le premier Canton a été créé sous le commandement d’un certain IANDY,.descendant de ZAFINDRAONY qui vient d’ Vavatenina ; les membres de sa famille sont remarquables pour leur grande taille physique et c’est la raison pour laquelle les villageois les ont surnommés MAROAMBO . Et, par abus de langage, le site est devenu MAHAMBO.

De part son histoire, le Canton de Mahambo s’étendait plus vers l’Ouest jusqu’à Nosibe de Vavatenina. En 1931, vu l’accroissement de la population , l’Administration Coloniale a divisé le Canton en deux : l’un est basé à Mahambo, et l’autre porte le nom de Savahonda, plus à l’Ouest.

Au début des années 40 , les deux cantons sont furent fusionnés en une unique Circonscription .Depuis 1959, le canton est remplacé par la Commune à la tête de laquelle se trouve un Maire. A partir de 1976 la Commune est remplacée par le FIRAISAM-POKONTANY, et à partir de 1995 jusqu’à nos jours, le FIRAISAM- POKONTANY est redevenu COMMUNE ;

B. PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET HUMAINE

B1 La Localisation Géographique.

La commune de Mahambo couvre une superficie de 278 km2 et se trouve au Sud du Fivondronanana de Fénérive – Est ,traversée sur sa façade littorale par la Route Nationale n°5, sa limite - Sud la sépare du Fivondronana de Toamasina II tandis que vers l’arrière pays, sa limite occidentale la sépare du Fivondronana de Vavatenina et au Nord, la rivière IAZAFO la sépare de la zone suburbaine de Fénérive-Est. 1-1 Le Relief.

La commune de Mahambo présente deux ensembles géographiques : 1. à l’Est , une bande littorale dont l’extension vers l’Ouest est formée des plaines rizicoles et des collines de basses altitudes. 2. à l’Ouest : parallèlement à la frange littorale, apparaissent des étendues plus ou moins accidentées avec des vallées rizicultivables plus étroites et des collines relativement élevées dont certaines altitudes dépassent 400m . Cette configuration géomorphologique annonce les structures des hauteurs qui caractérisent le Fivondronam- pokontany de Vavatenina où apparaissent déjà les premiers escarpements de la partie Orientale de la Falaise de la Province

1-2 Le Climat.

A l’instar des zones littorales de la Province de Toamasina, l’ensemble de la Circonscription communale de Mahambo est sous l’influence d’un Climat maritime à forte influence de l’alizé qui véhicule une humidité quasi – permanente.

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1-3 Les cours d’eau dans la commune.

Tableau n°1

Les Rivières Les Ruisseaux affluents

1. FANIFARANA - Lakandavaigna - Mahadilo (limitrophe au Sud) - Ilampy - Sanvany

2. ISIRITRA - Sakaivolo - Sahameloka ( au Centre ) - Sahavory - Sahavôla - Sahamanara - Anjiro

3. IAZAFO - Namantoagna - Fotsialagna ( Limitrophe au Nord ) - Sambolaza - Fasiandava

Source : Commune rurale Mahambo

Le Relief ,en majeure partie dominé par des plaines et des vallées irriguées par un important réseau hydrographique, est particulièrement favorable aux activités agricoles .A noter que, sur le long du littoral qui s’ouvre sur l’Océan Indien , les paysans pratiquent la pêche artisanale

B-2. La population et ses activités.

La majeure partie de la population est concentrée dans les zones littorales et de basses altitudes. C’est ainsi que les villages se trouvent dans les périmètres à grandes vocations de cultures vivrières et de rente . Divisée en seize ( 16 ) Fokontany,la Commune rurale de Mahambo est peuplée de 31 537 habitants.

2 . 1 La Démographie.

Comme dans de nombreuses localités de la Province , la population est composée de classes d’âges dont la plus forte représente les jeunes.

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Tableau n°2 : Présentation de la Population par tranches d’âges

N° FOKONTANY 0 à 5 6 à 15 16 à 17 18 à 59 ans 60 ans et Population ans ans ans plus totale Nombres Ménages H F H F H F H F H F

01 Ambalafary 272 218 200 207 60 54 379 413 19 25 1845 420 5,86% 02 Ambodiatafana 151 138 149 140 25 38 277 302 37 13 1270 188 4,03% 03 Ambodiforaha 234 218 294 222 65 136 359 359 38 41 1966 257 6,23% 04 Ambodigavon’i 161 159 220 176 29 27 323 352 14 15 1476 Benavony 180 4,68% 05 Ambodihasina 167 153 195 181 28 13 307 335 14 11 1404 275 4,45% 06 152 151 144 126 35 29 249 233 43 26 1188 269 3,77% 07 Andrôka 163 178 207 160 44 59 281 311 44 74 1521 480 4,82% 08 Antsikafoka 222 179 325 322 64 28 519 576 23 6 2264 362 7,18% 09 Antsiradava II 326 384 336 283 28 25 602 612 23 13 2632 293 8,35% 10 Fotsialañana 202 185 217 219 51 38 418 448 24 16 1818 451 5,76% 11 Lakandavaiña 228 165 180 184 54 29 401 377 48 45 1711 240 5,43% 12 Mahadilo 144 122 112 133 37 38 208 218 27 28 1067 149 3,38% 13 Mahambo 484 440 645 678 114 118 1046 1082 103 111 4821 817 15,29% 14 Namahoaka 323 319 382 353 59 29 647 706 58 88 2964 456 9,40% 15 Samboalaza 162 175 192 178 155 174 277 513 58 82 1966 168 6,23% 16 Tbao Tanam- 172 144 175 198 90 61 345 334 45 58 1622 bazaha 240 5,14% Nombre total des Ménages : 5245 6891 7733 1834 13809 1270 31537 TOTAUX : 21,85% 24,52% 5,82% 43,79% 4,02% Pourcentage : source : commune rurale de Mahambo 2003 Dans les 16 Fokontany qui constituent la Commune . 31 537 habitants ont été recensés et ils sont répartis en cinq (05) tranches d’âges dont : - 0à5 ans : population infantile qui ne va pas encore à l’école . Elle est relativement importante

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- 6à15ans : population scolarisable - 16à17ans : population composée des jeunes scolarisés d’une part et des déperditions scolaires d’autre part. Cette tranche d’âge est en majeure partie victime de l’insuffisance des infrastructures destinées à l’éducation, elle est livrée à l’exode rural ou à la délinquance. - 18à59 ans c’est la tranche d’âge où il y a la force productive - 60 ans et plus la population la plus faible . Graphique n°01

Population totale 40000 30000 20000 Population totale 10000 0 147101316 Taille des fokontany

Gaphique n° 02

Taille de ménage 1 Population totale 2 1 420 3 2 188 4 3 257 5 6 4 180 7 5 275 8 6 269 9 10 7 480 11 8 362 12 293 13 9 14 10 451 15 11 240 16 17 12 149 18 13 817 14 456 -Les graphiques n°1 et n°2 montrent que les jeunes de 0 à17 ans 168 forment une population plus nombreuse que celle des individus 15 âgés de 18 à60 ans. 16 240 T 5245 O T 23 A L

En ce qui concerne les ménages, leur nombre n’est pas forcément proportionnel à celui des habitants dans les Fokontany : en prenant trois Fokontany

- a)Mahambo n°13 :pour 4821 habitants , il n’y a que 817 ménages soit 17 pour 100 d’habitants. - b)Cas d’Ambalafary, Fokontany n°1, plus reculé au Sud- Ouest de Mahambo :pour 1846 habitants il y a 450 ménages , soit 23 pour 100 d’habitants - c) troisième cas, le Fokontany d’Ambodiforaha n°3 :il y a 257 ménages pour 1966 habitants soit donc 13 pour 100 d’habitants Il s’en suit que la taille des ménages varie suivant des paramètres qu’il conviendra de déterminer : - Pour le cas de Mahambo chaque ménage comporte en moyenne 100/17 ,soit 4 personnes par ménage. - Pour Ambalafary, chaque ménage présente en moyenne 100/23 soit 4 personnes par ménage - Tandis que le Fokontany d’Ambodiforaha en plein centre de la commune rurale, présente 100/13 soit 7 à 8 personnes par ménage

On peut multiplier les exemples et l’on tombe sur le phénomène suivant : - dans les zones reculées et enclavées le pourcentage de ménages par rapport à la population est relativement élevé mais on note que la taille des ménages est plus réduite, cas d’Ambalafary Fokontany reculé. - Tandis que les agglomérations où il y a plus d’activités telles que le transport, le commerce etc, le nombre de ménages est moins élevé par rapport au total de la population mais ces ménages ont des tailles nettement plus grandes de l’ordre de 5 à 6 personnes. Il est évident que dans ce domaine, d’autres paramètres pourront être identifiés et ils devront faire l’objet de recherche à venir…

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Graphique n° 03 Population infantile

0 à 5 ans 0 à 5 ans 1 490 1 2 289 2 3 452 3 4 320 4 5 320 5 6 303 6 7 341 7 8 401 8 9 710 9 10 387 10 11 393 11 12 266 12 13 924 13 14 642 14 15 337 15 16 316 16 TOTAL 6891

Elle représente la fraction la plus vulnérable de la population globale, compte-tenu des conditions de vie, en particulier sanitaires très aléatoires ;

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Graphique n° 04 Population scolarisable

6 - 15 ans 6 - 15 ans 1 407 1 2 289 2 3 516 3 4 396 4 5 376 5 6 270 6 7 367 7 8 647 8 9 619 9 10 436 10 11 364 11 12 245 12 13 1323 13 14 735 14 15 370 15 16 373 16 TOTAL 7733

D’un pourcentage relativement bas par rapport au nombre total de la population, cette tranche regroupe les enfants réellement scolarisés et ceux qui n’ont pas pu aller à l’école faute de structures et d’encadrement pour une éducation pour tous.

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Graphique n° 05 : Population issue des déperditions scolaires et des enfants non scolarisés

16 à 17 ans 16 à 17 ans 1 1 114 2 2 63 3 3 201 4 4 56 5 5 41 6 6 64 7 7 103 8 8 92 9 9 53 10 10 89 11 11 83 12 12 75 13 13 232 14 14 88 15 15 329 16 16 151 1834 TOTAL

A noter que les Fokontany les plus reculés sont les premières victimes,exemple le Fokontany d’Ambalafary, au Sud-Ouest, qui présente un effectif de 114 jeunes pour une population relativement faible. Par contre les Fokontany mieux dotés en infrastructures et matériels scolaires présentent les effectifs assez faibles par rapport à leur population respective : le cas des Fokontany d’Antsikafoka n°8 , de Namahoaka n°14, de Mahambo centre n°13…..

Il est à noter que cette tranche de population constitue un problème permanent pour la communauté car, de par sa fragilité, elle est ouverte à toute les sollicitations peu sécurisantes telles que la délinquance et autres tentations.

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Graphique n° 06 : Population active

18 - 59 ans 18 - 59 ans 1 1 792 2 2 579 3 3 718 4 4 675 5 5 642 6 6 482 7 7 592 8 8 1095 9 9 1214 10 10 866 11 11 778 12 12 426 13 13 2128 14 14 1353 15 15 790 16 16 679 TOTAL 13809

D’effectif atteignant 13 809 soit 43,7 % de la population totale, cette tranche affiche une potentialité de main d’œuvre qui devra faire l’objet d’une attention particulière pour parvenir à des meilleures conditions d’activités de développement

Cette constatation peut surprendre puisque, ce sont généralement les cadets que la pression démographique sur les terres chasse de la campagne. Deux éléments d’explication peuvent être avancés : dans deux membres de familles, les aînés se salarient pour permettre à leurs cadets de poursuivre des études, d’autres part, ce sont les aînés qui possèdent quelques terres de part leur statut qui doivent faire face aux dépenses d’agriculture telles que la rémunération des salariés saisonniers.

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Graphique n° 07 : Population des personnes âgés

60 ans et 60 ans et plus plus 1 1 44 2 2 50 3 3 79 4 4 29 5 5 25 6 6 69 7 7 120 8 8 29 9 9 36 10 10 40 11 11 93 12 12 55 13 13 214 14 14 146 15 15 140 16 16 103 1272 TOTAL

- En consultant le tableau n°2 , des tranches d’âges de la population, on note que certains Fokontany présentent un pourcentage assez élevé de personnes âgées par rapport au nombre total de leurs habitants. C’est le cas, par exemple du Fokontany d’Androka n° 7 avec 180 individus pour une population de 1521 habitants , soit 7,23 %, un pourcentage nettement plus élevé que celui du Fokontany qui présente 214 personnes âgées pour une population de 4821 habitants , soit 4,42%. Il est évident que cette différence est en partie due à un niveau de vie plus élevé à Androka par rapport à Mahambo. Le Fokontany d’Androka est relié à Mahambo par une piste véhiculable et, il est situé dans un zone riche en cultures de rente : girofliers, caféiers, ainsi que des cultures vivrières associées à une riziculture productive.

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Taille des ménages par rapport à la population

Graphique n° 08 : Naissance

Ménages 8000 6000 4000 2000 Ménages

Population 0 -10-2000 0 10 20 30 Fokontany

SITUATION DE L’ETAT CIVIL DANS LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO

PERIODE : 1997 – 2003.

Tableau n°3Naissance

Année 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Naissances 559 433 425 496 514 542 562

Taux de natalité 2,27% 1,61% 1,53% 1,68% 1,64% 1,62% 1,64%

Décès 105 128 129 109 92 102 109

source :Commune Rurale de Mahambo - 2004

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Graphique n° 09

Naissance

800 600 400 Naissance 200 0 1995 2000 2005

On remarque que durant les années 2000 à 2003 , le taux de natalité est quasi- stable ,le nombre de décès n’affiche pas d’importants écarts.

Graphique n° 10

Données comparatives de l'Etat civil

600 400 Série1 200 Série2 0 1234567 Période: 7 ans

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2.2.LES ACTIVITES ECONOMIQUES

2.2 a. L’agriculture

La majorité de la population active pratique l’agriculture et l’élevage. ,les cultures vivrières et celles de rente

Tableau n°4

Productions annuelles Surfaces Pourcentages Types de cultures (tonnes) cultivées (ha) (tonnage/ha)

Riz irrigué 451,8 195 2, 3

Riz pluvial 370 ,3 338 1 ,1

34 ,4 31 1,1 Maïs 257,2 21,5 12 Manioc 662,3 89,1 6,1 Girofle 664,6 184,4 3,6 Café 233 11,6 20 Litchi Source : Commune Mahambo 2003

A noter que la culture du riz pluvial ne donne qu’un rendement très faible, cette culture sur brûlis appauvrit sans cesse les sols d’où le faible rendement

L’accroissement démographique a provoqué l’extension des surfaces à cultiver. Etant une pratique traditionnellement ancrée dans la vie des paysans, la pratique du tavy a été retenue comme preuve de mise en valeur du terroir occupé, cependant, elle est malheureusement la cause principale de la destruction de la forêt. Actuellement, la pratique du tavy constitue un danger pour la forêt, et la pression démographique ne permet plus de respecter une mise en jachère de 10 à15 ans; et les paysans sont obligés de brûler une partie de la forêt pour assurer leur survie. 2.2.b L’élevage Tableau n° 5 Destination de vente Cheptel Nombre Local Toamasina Bovin 4780 15% 85%

Porcin 447 22% 78%

Volaille 14315 17% 83%

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Source : Commune Rurale de MAHAMBO 2003

L’élevage est tributaire de l’agriculture et demeure encore de l’élevage contemplatif. Les bovidés viennent de Mandritsara, Province de Majunga, et d’Andilamena , préfecture d’Ambatondrazaka.

2.2.c .L’artisanat

Le chef lieu de la Commune rurale de Mahambo est un site à vocation touristique qui pourrait susciter le développement des activités artisanales telles que la vannerie et la fabrication d’autres objets liés à la culture locale. La vannerie en matière végétale : cypéracées « penja » , bambou « volotsangana » roseau « zozoro », caractérise les villages riverains de la R.N.5

Cependant, cette filière reste encore en veilleuse malgré les aspirations des habitants de la Commune.

2.2.d Le circuit monétaite , l’échange

Dans tout Madagascar, l’usage de la monnaie est encore très peu développé , le système de troc apparaît encore dit-on comme la règle d’or. :..

Pourtant, la commune rurale de Mahambo est qualifiée de zone économique. Pourquoi l’appelle-t-on zone économique ?- tout simplement, parce qu’elle est une localité de production et d’échange Mahambo , par son marché hebdomadaire , est un point de rencontre pour toute sa périphérie. L’activité économique est surtout axée sur l’agriculture de rente, les cultures vivrières telles que le riz, le manioc, les patates, le maïs et quelques cultures à vocation industrielle comme la canne à sucre . Cette dernière a un avenir si une technique adéquate d’exploitation est mise en place pour tirer des produits commercialisables tels que alcool et sucre pour le ravitaillement local

B.3. LES ACTIVITES SOCIO-CULTURELLES

3.1. L’éducation.

Comme dans d’autres Communes, l’éducation présente encore d’énormes problèmes pour de nombreuses raisons. En effet, outre un encadrement insuffisant en personnel, les infrastructures et, les équipements tant en mobiliers qu’en documents didactiques font énormément défaut, les difficultés sont encore plus énormes et portent préjudice sur les résultats scolaires surtout dans les localités éloignées du chef lieu.

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Tableau 6 Nombre d’écoles et d’élèves par Fokontany

Fokontany Ecole Collège Effectifs Primaire d’enseignement Publique Général Ambalafary 2 - 4 420 Ambodiatafana 1 - 3 188 Ambodiforaha 1 - 4 257 Ambodigavon’i 1 - 3 Benavony 180 Ambodihasina 1 - 1 275 Ambodivoanio 1 - 3 269 Andrôka 2 - 3 480 Antsikafoka 1 - 6 362 Antsiradava II 2 - 2 293 Fotsialañana 2 - 4 451 Lakandavaiña 2 - 2 240 Mahadilo 1 - 1 149 Mahambo 2 1 18 817 Namahoaka 2 - 4 456 Samboalaza 1 - 3 168 Tbao Tanam- 1 - 3 bazaha 240 TOTAUX 23 1 64

Source : Commune rurale de Mahambo-

Le tableau montre que le taux de scolarisation est très faible sur l’ensemble des Fokontany. Il est à noter que quelques rares Fokontany affichent un taux nettement élevé c’est le cas d’Ambodiforaha dont le taux de scolarisation atteint

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85%, de même celui d’Ambodivoanio. Ceci explique l’existence d’infrastructures suffisantes et un encadrement scolaire relativement satisfaisant.

Tableau n° 7 Nombre d’enfants scolarisables et scolarisés

Fokontany Enfants Enfants Observations scolarisés (a) scolarisables (b) (b -a) Ambalafary 280 407 127 420 Ambodiatafana 248 289 41 188 Ambodiforaha 306 516 210 257 Ambodigavon’i 249 396 147 Benavony 180 Ambodihasina 204 376 172 275 Ambodivoanio 266 270 004 269 Andrôka 198 367 169 480 Antsikafoka 514 647 133 362 Antsiradava II 148 619 471 293 Fotsialañana 525 436 -89 451 Lakandavaiña 268 364 96 240 Mahadilo 100 245 145 149 Mahambo 1166 1323 157 817 Namahoaka 318 735 417 456 Samboalaza 241 370 129 168 Tbao Tanam- 184 373 189 bazaha 240

TOTAUX 5215 7733 2518

Source : Commune rurale de Mahambo

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Population scolarisable : 7733 élèves Taux brut de scolarisation :67,44 % Ratio d’encadrement : plus de 81 élèves par enseignant

Seul, le Fokontany de Fotsialañana, avec les deux EPP, et les quatre Enseignants a pu franchir le défi de la politique nationale du Ministère de l’Education de Base sur l’Education pour tous

Beaucoup d’enfants malgaches en milieu rural ne sont pas encore scolarisés.

3.2. La santé.

Quant au domaine de la santé, l’inaccès aux soins primaires de la majorité des habitants explique la vulnérabilité de la population rurale. Et les principales victimes de cette insuffisance sont surtout les enfants. Un taux d’encadrement très bas constitue un sérieux handicap à la santé publique dans les zones rurales. Associée à ce phénomène ;l’insuffisance de l’eau potable vient encore aggraver les conditions sanitaires de la quasi-totalité des habitants de toute la Commune.

Tableau n°8 : Centres de Soins de Base Primaire et Secondaire

CSB II Mahambo CSB I CSB I Total Ambodihasina Anjiro Médecin d’Etat 01 - - 01

Sage-femme - - 01 01

Infirmier 01 01 - 01

Assistant de 01 - - 01 Santé Personnel - - - - administratifs Source :commune rurale Mahambo 2003

Tous les niveaux sont confondus, les Centres de soins existent et n’arrivent pas à couvrir les besoins des 16 Fokontany de la Commune . On note ici un très faible taux d’encadrement sanitaire ; l n’y a qu’un seul médecin pour toute la Commune rurale. Sur le tableau, nous remarquons que les cases mentionnant le personnel Administratif sont en blanc parce que ce sont uniquement le Médecin, pour le CSB II5 et la Sage-Femme pour le CSB I6 qui cumulent le service administratif avec leur fonction médicale .Donc un unique médecin, une seule sage- femme, un infirmier et un assistant de santé forment un personnel nettement insuffisant pour une population totale de 31 537 habitants ;

5 Centre de Soins de Base Secondaire 6 Centre de Soins de Base Primairo

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Tableau n°9 : situation CSB I et CSB II

CSB II CSB I CSB I Total Mahambo Ambodihasina Anjiro Consultations 250 120 70 420 mensuelles Nombre de 05 - - - lits

Source :commune rurale Mahambo –CSB II –2003

Selon le responsable local, le nombre d’évacuations sanitaires s’élève à 06 patients par an. IL y a 02 dépôts de médicaments dans la Commune rurale de Mahambo,par contre avec le taux de vaccination infantile de 85%,les enfants ne sont pas très exposés au danger.

La commune rurale de Mahambo que nous venons de présenter brièvement offre de nombreuses possibilités de développement. En effet, les conditions naturelles favorables à des activités de cultures vivrières et de rente améliorées militent à cet espoir de développement. Outre, les activités agricoles dominantes, la pêche et l’artisanat pourront venir en faveur du développement d’une localité qui dispose d’une vocation hautement historique et touristique. Et face à la problématique du développement du monde rural dont l’économie est réduite à des activités peu porteuses, faute d’initiative ,des questions sont posées :

- quelle devra être la stratégie à adopter ?

- Comment faire sortir les responsables de tous les niveaux ainsi que les paysans ,des illusions de développement dont les résultats ne cessent d’alourdir la facture d’une pauvreté qui ronge la société ?

- Quelles seront alors les axes à prioriser pour asseoir une véritable STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU MONDE RURAL dont c’est le cas de la commune rurale de Mahambo ?

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PARTIE II :

CONSTAT SUR LES ACTIVITES ECONOMIQUES :

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A. LES ACTIVITES TERTIAIRES

Ces activités sont le plus souvent rencontrées dans les grandes villes et les agglomérations urbaines et suburbaines. Dans un milieu rural comme celui de Mahambo, les activités tertiaires sont très rares et se réduisent au commerce et les services .

Compte-tenu du milieu où il se pratique, le commerce demeure encore une activité réservée à une catégorie d’individus au nombre assez réduit et à composantes très disparates. Considéré comme le métier des personnes nanties ou riches, le commerce est perçu comme une activité d’une classe privilégiée dans le monde rural. Cette perception ne milite pas en faveur d’un développement harmonieux d’une région, et c’est malheureusement le cas dans beaucoup de régions de notre pays.

A.1 Le Commerce, source de la création d’une classe sociale.

Perçus comme appartenant à une classe sociale des « riches », les commerçants constituent un monde à part qui entretient des relations favorisantes avec les autorités locales. Il va sans dire que, les relations des tenants du commerce avec les paysans majoritaires s’effectuent souvent dans une ambiance de dépendance de ces derniers. Cette soumission involontaire mais quasi-permanente du paysan cultive chez lui un sérieux complexe d’infériorité très aliénante. Sans être à généraliser, ce phénomène social du monde rural figure parmi les cas qui freinent le développement du milieu. Il est évident que dans une pareille situation relationnelle, les échanges peuvent subir de nombreux préjudices tels que le manque de transparence ou d’honnêteté, les abus divers qui flairent souvent l’immoralité. A 2 Le Commerce, en tant qu’activités d’échanges.

En général ; le commerce dans le milieu rural s’occupe particulièrement de la vente des produits de première nécessité et d’achat des produits de rente tels que le clou de girofle, le café, le poivre et autres denrées

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Prix Avant 2000 2000-01 2001-02 2002-03 (Fmg/kg)

Café 2000 2000 2000 2000

Poivre 4000 4000 4000 4000

Girofle 15000 25000 7000 7000

Source :Direction Provinciale du Commerce 2003

la stagnation ou la baisse des prix de vente des produits de rente sont très remarquées

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Nous voudrons surtout retenir que le prix du girofle, à partir de l’année 2001 est pris dans l’ordre de décroissance , ceci implique un malaise économique pour les paysans . A. 3. Le Commerce, favorise l’accès à l’économie d’épargne.

Contre toute attente, et dans la majorité des cas, le commerce ne milite pas à l’accès des paysans au minimum de revenu. Ceci peut s’expliquer par un certain nombre de raisons dont : - la malhonnêteté du commerçant qui abuse de son privilège

- souvent les échanges se font par troc, le commerçant affiche volontairement une insuffisance de fonds ou de pièces de monnaie

- endettement préalable du paysan producteur qui devra rembourser en nature et de façon disproportionnée un service rendu en période de soudure ou de pénurie.

Cette situation est souvent maintenue volontairement par l’épicier du quartier, surtout quant il est seul dans le village ; favorisant ou créant le troc à volonté, le commerçant ne milite pas pour l’accès à une économie d’épargne des paysans. A.4. Des pratiques illicites du commerce.

Au sein de cette filière d’activité, on rencontre souvent des pratiques illicites du commerce, celles-ci sont souvent entretenues par certains commerçants qui ouvrent des boutiques dans d’autres endroits avec la même carte professionnelle. D’autre part, faute de contrôle régulier et rigoureux par les agents de l’Etat chargés de la fiscalité et du contrôle des prix, des articles sont achetés et revendus à des prix qui ne suivent pas les normes en vigueur. L’on retient que les activités commerciales d’une région ou d’une localité sont considérées comme un des axes qui militent pour le développement économique. Le commerce est en effet un véhicule d’accès du monde rural au revenu et par conséquent, il encourage les efforts de production et d’amélioration de la qualité des produits mis en vente par les paysans. Cependant, la défaillance de contrôle et d’application des règles qui régissent cette branche d’activité économique n’est pas de nature à instaurer l’équité et l’honnêteté dans les échanges. Au fil des années, la situation ne cesse de se dégrader car les paysans planteurs sont de plus en plus démotivés. Ce dérapage chronique est lourd de conséquence en matière économique dans le monde rural, quelques cas illustrent cette situation . - à l’endroit des cultures de rente telles que les caféiers, les girofliers etc… les planteurs n’affichent plus les mêmes enthousiasmes dans l’entretien et l’extension de leurs plantations.

- il s’en suit un grave recul du niveau de vie des paysans qui sont réduits à subir les lois des échanges imposées par les commerçants collecteurs des produits de rente.

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- au fil des années, le recul du développement et de l’amélioration des produits de rente finit par appauvrir tous les acteurs et opérateurs de la filière. En effet, l’appauvrissement se traduit entre autre par la réduction du pouvoir d’achat de la majorité des paysans et les commerçants ne parviennent plus à écouler leurs articles même s’ils pratiquent ou imposent le troc.

- le recul de la filière de plantations quasi-abandonnées entraîne les paysans à revenir involontairement à une économie de subsistance. Le phénomène se traduit très souvent par une faible production de cueillette des denrées vendues à la sauvette ou échangées contre des denrées de première nécessité. Ici, on est aux abords d’un aspect d’économie de cueillette et les paysans sont gravement écartés du circuit de développement…

Les déboires enregistrés dans le domaine des échanges ou du commerce dans notre campagne est le fruit d’une absence très notoire d’une politique économique soucieuse d’un développement harmonieuse et intégrée edans le milieu rural. Et l’on se pose la question sur la véritable appréciation que les décideurs accordent à un monde rural universellement reconnu comme un point incontournable du décollage économique d’une région ou d’un pays qui aspire à un développement sérieux et durable. Le constat que nous venons de noter nous conduit vers une situation très inconfortable à l’endroit de l’orientation de la politique de développement de notre pays. Et qu’en sera-t-il encore dans d’autres domaines d’activité ?

B. LES SERVICES

En tant qu’activité qui relève du domaine tertiaire , les services ne sont pas ressentis que ponctuellement dans les campagnes et ce, dans quelques secteurs précis :par exemple le traitement des litiges fonciers où on fait appel à des avocats ou huissiers. Il est évident que la situation économique encore peu évoluée, associée à une structure sociale encore très aléatoire et désorganisée, un cas pareil n’est pas de nature à favoriser l’instauration de la filière d’activité telle que les services.

C. LE SECTEUR PRIMAIRE

C’est le secteur où la quasi-totalité de la population active du monde rural exerce de nombreuses activités dont les plus importantes relèvent du domaine de l’agriculture et de l’élevage.

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Rappelons que ce secteur mobilise actuellement plus de 80% de la population active de Madagascar tout en participant au PIB7 dans une proportion très élevée de 33,5%, voire même plus.

Au cours de notre histoire et particulièrement après l’Indépendance, nos Républiques successives avaient-elles accordé suffisamment d’attention à ce Secteur ? le constat nous apportera la réponse.

C-1-L’Agriculture.

Dans la zone de la Commune rurale de Mahambo, la configuration géographique que nous avions tracée annonce une prédisposition très précise de la localité à des activités agricoles très diverses : dont la culture des céréales et d’autres denrées vivrières de saison C.1.1.Les Céréales.

A forte dominance de culture de riz dans deux endroits différents :le riz des rizières ou plantations irriguées et le riz de montagnes ou riz pluvial.

La riziculture irriguée

La commune rurale de Mahambo présente d’étendues relativement vastes, des plaines irriguées et irrigables ainsi que des bas fonds ou vallées qui s’y prêtent aussi. Les enquêtes que nous avions menées auprès des paysans montrent pourtant que les performances de production sont largement en dessous de l’espérance En effet, sauf dans des cas très rares, sur des petites surfaces, le rendement à l’hectare demeure encore en dessous de 2 tonnes. Notons que dans les années de la première République, le rendement était estimé à 1,5 tonnes à l’hectare.D’autre part, tous les périmètres irrigables ne sont pas cultivés entièrement, à peine la moitié des surfaces accueille des interventions des paysans en culture de riz. Ceci s’explique par l’absence d’encadrement agricole à l’endroit des planteurs ;ces derniers ont toujours été livrés à eux-mêmes avec des moyens de production et d’intervention très rudimentaires. Le labour, le piochage et le piétinage sont les pratiques les plus courantes mais très peu rentables tout en étant fatiguantes.

Avec ces moyens très modiques et archaïque, les paysans ne pouvaient plus espérer un meilleur changement de leurs conditions de travail. A ceci s’ajoute le manque de technique d’améliorer le rendement faute, d’instruction et d’encadrement adéquats.

Exemple : le même paysan qui appartient à une famille travaille toujours le même lopin de rizière avec la même technique rudimentaire, il est toujours astreint à fournir les mêmes efforts et le souci d’améliorer le rendement lui échappe. Ce paysan saura-t-il un jour maîtriser l’eau qu’il utilise pour l’irrigation de sa rizière ? Saura-t-il un jour faire face à un cataclysme naturel tel que l’inondation qui va ravager sa culture, la pénurie de l’eau occasionnée par une brusque sécheresse ?…etc

7 Produit International Brut

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Tous ces soucis sont ressentis par le pauvre paysan mais l’encadrement et l’accès au crédit, au matériel et à l’instruction adéquate font énormément défaut. Rien que sur ce volet de la riziculture dans les plaines de Mahambo, ,nous entrons déjà en connaissance des insuffisances dont sont victimes les planteurs du monde rural de la localité. La riziculture pluviale

Cette pratique séculaire fait partie de la tradition culturale dans de nombreuses régions orientales de la Province de Toamasina. Elle est par conséquent assez courante dans la commune rurale de Mahambo, cultures de riz sur des collines, elles sont associées à d’autres plantations comme le maïs et les brèdes ainsi que d’autres cultures vivrières d’accompagnement comme des légumineuses à l’instar du haricot etc…

Telle que cette pratique se présente, elle rappelle l’usage des moyens très archaïques des outils et, l’utilisation répétitive des mêmes périmètres démontre l’absence d’ encadrement des paysans planteurs. Ceux-ci, en effet, encore très attachés aux rites traditionnels de la culture sur brûlis, n’ont comme référence que le retour de la saison où il faut recommencer la culture..

Et la pérennisation des cultures sur brûlis ou pratique du tavy est en majeure partie responsable de la dégradation de l’environnement, les collines dont dénudées à force de subir des pressions .

Pour la culture du riz aussi bien dans les rizières que sur les montagnes, quelques remarques méritent d’être retenues et soulevées

- tout d’abord, la pratique de cette culture n’a jamais connu de changement notoire dans le domaine de la technique employée par les planteurs

- les outils aratoires et de labour sont restés les mêmes

- faute d’encadrement technique en matière d’amélioration du rendement agricole, le non usage des engrais ou fertilisants du sol, la mauvaise utilisation de l’eau, tout cela condamne gravement le paysan dans ses efforts.

- pareille situation ne contribue pas à améliorer le ravitaillement de la population en riz qui constitue encore la base de l’alimentation et, nous verrons que le monde rural s’achemine vers un état de pauvreté chronique qui réduit la communauté à une économie régressive de cueillette pour subvenir aux besoins d’une population en croissance continue.

Il est reconnu que si un hectare de rizière produit 2 tonnes , on estime qu’une tonne est obtenue grâce à l’usage de l’engrais et l’autre est obtenue à cause de d’une part du choix d’une bonne semence et d’autre part, l’usage des insecticides et des produits nécessaires à l’amélioration de la culture.

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Les travaux de la riziculture demandent beaucoup de temps . Et voici une idée d’évaluation en terme du temps consacré par le paysan pour la préparation de sa rizière du repiquage à la période de récolte.

Les phases de travaux Durée (jours) Labour 05

Transport et répartition de l’engrais 01

Nettoyage et préparation de la 02 diguette Entretien et adduction d’eau 04

Repiquage 04

Sarclage 05

TOTAL 26

TRAVAUX D’UNE RIZIERE DE 1 HA

Préparation de la rizière 50 jours Préparation du jeune plants 10 jours Repiquage 30 jours Sarclage 30 jours Surveillance de l’eau 20 jours Récolte 20 jours Transport des produits 20 jours Séchage, pilage du paddy 20 jours Total 220 jours

Ainsi, un paysan doit travailler 26 + 220 = 246 jours pour exploiter un hectare de rizière en une année ;

Les données démographiques affichent un nombre de naissances qui tourne autour de 360 000 nouveaux - nés et la population totalise annuellement avec une augmentation d’environ 200 000 individus à nourrir. Un malgache consomme en une journée 400 grammes de riz . Donc en 365 jours, il consomme théoriquement 400 gr x 365j = 146 000 grammes soit 146 kg par an ;

Ainsi, pour une augmentation annuelle de 200 000 individus, il faudra prévoir 146 kg x 200 000 , soit 29 200 000kg ou 29 200 tonnes par an . En convertissant cette qualité en paddy , produit de récolte directe, il faudra ( 29 200 T x 3 ) : 2 , soit 43 800 tonnes par an de paddy.

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Madagascar devra par conséquent, produire 43 800 tonnes de paddy de plus chaque année pour parvenir à faire face aux besoins de la population et éviter ainsi d’importer de l’extérieur du riz.

En effet, cette production exige beaucoup d’effort aussi bien en extension des surfaces rizicoles qu’en amélioration de technique agricole pour la fertilisation des nouveaux périmètres aménagés. Et si par exemple , en améliorant le rendement , on arrive à produire 3 tonnes de riz à l’hectare au lieu de 2tonnes , il faudra par conséquent aménager annuellement : 43 800 :3 = 14 600 hectares de rizière. Il est cependant inadmissible pour un pays potentiellement grand producteur de riz , d’être toujours dans la contrainte d’importer de l’extérieur du riz pour nourrir sa population . Après la crise économique de 1965, Madagascar avait importé 100 000 tonnes de riz par an. C-1-2.Les autres cultures vivrières

Dans ce domaine, les pratiques et les manières d’apprécier les apports de ces cultures dans le développement économique n’ont pas évolué…Dans la tradition, les cultures vivrières telles que le manioc, la patate douce, l’igname, les bananes et les légumes ont connu depuis un certain temps une forte régression. , les raisons en sont nombreuses et citons quelques exemples :

La filière banane

Durant la période de la première République, la culture des bananes était encouragée et florissante. De ce fait, la filière rapportait un revenu complémentaire aux paysans. Depuis plus d’une dizaines d’années les planteurs sont abandonnés, sans encadrement, ils sont livrés à eux-mêmes, les plantations pilotes ayant disparu., il en résulte une baisse de production qui se répercute sur le revenu du planteur.

A l’heure actuelle, la Province, la Commune rurale de Mahambo ne sont plus en mesure d’exporter des bananes comme ce fut le cas durant la première République. Faute de mieux et pour leur subsistance, les paysans continuent à cultiver quelques pieds de bananier, pour le besoin familial . Une filière potentiellement porteuse en matière de développement, la culture de bananIers semble aussi échapper à l’attention des décideur ; ainsi, il est évident que l’économie rurale subit une sérieuse régression.

la filière manioc

Historiquement, le manioc a été considéré comme une denrée qui joue un rôle non négligeable dans notre économie. Avant l’indépendance et pendant la première République, des plantations quasi-industrielles existaient dans des localités de la Province de Toamasina dont la commune rurale de Mahambo. Les tubercules de manioc sont achetés aux paysans pour être transformés en farine ou tapioca dont une partie est destinée à l’exportation. Mais à l’instar de la banane, la culture de manioc a connu un sérieux recul. La mévente de la production contraint le pauvre paysan à planter de petits périmètres destinés à la subsistance de la famille. La régression généralisée de la culture des denrées alimentaires est un

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constat très lourd de conséquence dans l’économie rurale et le ravitaillement des villes.. C.1.3 Les cultures maraîchères

Des tentatives d’encouragement et d’encadrement des paysans avaient eu lieu , il y a une dizaine d’années dans la localité. Des plantations pilotes dans les Fokontany avaient été financées par L’U.N.I.C.E.F.8 et la filière allait reconnaître un succès à l’endroit de plusieurs familles . Cependant, pour des raisons inconnues, elle fut abandonnée, seuls quelques individus continuent encore à pratiquer des cultures maraîchères pour alimenter de façon modique les marchés hebdomadaires locaux.

Des fois, on avance des arguments de Climat peu favorable pour justifier l’échec des cultures maraîchères dans les régions littorales et on continue à importer des légumes venus de Hautes – Terres dont : Ambatondrazaka, Antananarivo, Antsirabe. ;Il faut toutefois noter que, certaines cultures comme les brèdes, les légumes , voire des graines sèches peuvent parfaitement donner des rendements satisfaisants en période de contre saison ( à compter du mois d’ avril jusqu’au mois de septembre). Nous sommes encore en face d’un constat négatif dans un domaine, pourtant très important en matière d’équilibre de l’alimentation du monde rural et, il faut reconnaître que la majorité des habitants ne peut pas accéder aux légumes venus des autres régions éloignées à cause de la majoration des coûts de transports et les transactions, . et les paysans doivent dans la plupart des cas se contenter des brèdes dont la qualité nutritionnelle ne parvient pas à combler le déficit, c’est le cas par exemple, des feuilles de manioc, des patates et d’autres bourgeons de plantes telles que le « hasina » et des lianes sauvages, mais comestibles…

Cette pratique à caractère toujours palliatif d’un manque quelconque dans la vie quotidienne n’a de cesse de réduire le niveau ou la qualité de la vie du monde rural Alors, on n’est pas loin de la cueillette pour l’alimentation des villageois dont les revenus sont très faibles sinon inexistants.

Aux quelques exemples de cultures vivrières que nous venons de citer, d’autres pouvaient encore être relevées : c’est le cas du maïs et du manioc. Ces deux cultures sont actuellement pratiquées comme de cultures d’accompagnement.

En effet, le maïs est cultivé avec le riz pluvial ou riz de montagne, et à côté des champs de riz est aménagé un étroit lopin de terre pour cultiver quelques dizaines ou centaines de pieds de manioc.

Cependant, pour une agriculture qui ambitionne le développement à grande échelle du monde rural, la culture industrielle du maïs, du manioc et des bananes devra être reprise Il convient également de noter que consécutivement à la régression très flagrante de nombreuses cultures vivrières ou à vocation industrielle les marchés locaux ont enregistré du recul . Et par voie de conséquence le métier du commerçant du village connaît des difficultés car les planteurs n’ont plus de revenu pour acheter et consommer.

8 Union des Nations Unies pour l’Education ,la Culture et la Nourriture pour l’Enfance

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Et parlant de potentialité de la région en d’autres cultures associées, retenons aussi les agrumes ou les arbres fruitiers dont la plupart sont très porteuses de revenus comme les litchis, les oranges, les mandarines, les ananas…il y a des décennies, ces arbres fruitiers étaient cultivés pour les besoins des familles uniquement donc considérés, comme culture d’accompagnement dans les champs.

A l’heure actuelle, le litchi est en passe de devenir une plante à vocation de culture industrielle. Malgré ceci, beaucoup reste encore à faire quant à l’organisation du marché de fruit de litchi, si on voudra vraiment cibler le développement rural. Beaucoup d’autres cultures considérées comme d’accompagnement existent dans nos régions et une des plus répandues est la canne à sucre.

La canne à sucre est considérée, depuis la période coloniale, comme une plante industrielle pour la production du sucre de canne , elle pousse un peu partout dans les campagnes et ce, pour des usages multiples comme pour sucrer directement le café à la maison, la fabrique d’alcool artisanal (betsabetsa) etc…

En recensant les plantes donc, nous remarquons de manière évidente la richesse dont dispose les régions littorales de Toamasina dans le domaine de l’agriculture malgré l’absence des mesures précises pour l’organisation de notre agriculture rurale. C.1.4.Les cultures de rente

Les conditions climatiques et du sol de la commune rurale de Mahambo de nombreuses localités de la Province, favorisent une riche agriculture et ce ,de rente. : les plantations de girofliers, de caféiers, des poivriers, des vanilliers…

Rappel Historique

Les plantes citées, sauf le café sont des épices et furent leur entrée à Madagascar en empruntant la route des épices entretenue surtout par les compagnies Orientales des Indes. Ce sont par conséquent des importants produits dans les échanges commerciaux du XVIIè , XVIIIè, XIXème siècles, et Madagascar figurait parmi les sites privilégiés qui recevaient les escales des divers marchands d’épices associés souvent avec des trafiquants.

Par la suite, à l’arrivée des colonisateurs français, on faisait venir à Madagascar des colons qui pratiquaient des cultures à grandes échelles. Et dans de nombreuses régions de la Côte Est dont la province de Toamasina, les meilleures terres furent confisquées pour les plantations ou concessions coloniales.

A l’époque, la politique coloniale avait organisé des plantations de rente dans des régions différentes . C’est ainsi que pour la côte-Est de Toamasina, la Région d’Analanjorofo composée de Fénérive-Est, Vavatenina, et recevait les plantations de girofliers. Et jusque dans les années 1970, cette région est restée la première région productrice de girofle à Madagascar. Rappelons que la vanille était destinée à la région littorale-Est d’Antsiranana, tandis que le poivre dans la zone : Mahanoro, Vatomandry, en association avec le café. Le centre-Est comme Brickaville recevait les plantations de la canne à sucre… La répartition géographique était strictement contrôlée par l’administration coloniale jusqu’à la fin des années

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1930 où les paysans malgaches étaient enfin autorisés à planter les cultures de rente qui étaient des activités exclusives des colons…Cette politique de vulgarisation des cultures de rente répondait, à l’époque, aux impératifs économiques de la puissance coloniale dont les Compagnies d’exportation furent implantées sur le littoral : la Marseillaise, la Lyonnaise, la Compagnie Havraise, la compagnie Industrielle…

Durant la première République où la plupart de ces compagnies d’exportations et d’importations étaient encore présentes, il y avait eu d’importantes activités d’échanges et de commerce, de nombreux paysans planteurs ont bénéficié de cette période relativement faste. Par la suite, ces anciennes Compagnies coloniales subissaient d’abord des mutations, certaines furent devenues des sociétés mixtes, d’autres disparaissent. C’est ici que le cours des affaires dans le domaine des cultures de rente va prendre un autre tournant qui a des répercussions sur l’agriculture locale.

Notre économie a subi des retombées négatives dues d’une part à la crise mondiale des années 1970 et d’autre part à la non maîtrise du système de cultures industrielles et de rente laissées par les sociétés coloniales.

Voici un cas - les plantations des caféiers, des fermes d’Etat de BRICKAY et de Caroline dans la Sous-préfecture de Vatomandry furent abandonnées…

Le paysan est laissé à lui-même, le giroflier est pourtant un arbre qui a plusieurs vertus dont le clou est commercialisable et hautement recherché en tant qu’épice , l’essence brute est tirée des feuilles par la distillation. Cette essence peut aussi être tirée du clou et contient de la substance dite agenol à usage multiple : industriel, cosmétique ou pharmaceutique etc….Malgré la concurrence sur le marché international, on devra soutenir cette culture qui est une de nos richesses à Madagascar. Le manque d’alternative et d’offre d’orientation dans les activités agricoles contribuent à l’échec de notre politique de développement dans le domaine agricole comme dans celui d’autres activités de développement .

En retenant le giroflier, qui est une culture facile à entretenir avec d’autres cultures de rente comme le poivrier ou le vanillier, le paysan du littoral pourra encore accéder à un minimum de revenu, d’autant que l’arbre du giroflier a l’avantage de pouvoir s’adapter presque à tous les types des sols du littoral.

quelques autres cultures de rente

De manière sporadique les poivriers font, avant terme, office de cultures d’accompagnement qui rapportent de modiques petits revenus d’appoint à la famille. Et l’ambition de la plantation de grande envergure est encore ignorée. Quant au caféier, il est assez important dans la localité malgré la baisse du prix.

Dans la Commune rurale de Mahambo, la culture du caféier occupe un certain nombre de paysans. Cette plante accompagne la vie quotidienne du paysan qui est un grand buveur de café car il en prend trois fois par jour. D’autre part, le café

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apporte également un petit revenu à la famille. Ainsi, l’aspiration et la détermination du paysan ne sont pas bien perçues ,il est livré à lui-même , et ne cherche plus à améliorer tant en quantité qu’ en qualité sa production.

A l’instar des autres filières, celle de culture de rente n’a pas à évolué à cause de l’absence d’une stratégie déterminée de soutien d’une économie rurale. La régression de cette filière qui , pourtant, constitue un des axes de renforcement de revenus des paysans et du produit national brut, explique la gravité de la vulnérabilité de notre monde rural .

Au lieu des récoltes en grandes qualités exportables ou industrialisables, le paysan se contente de petites cueillettes qu’il va échanger contre des produits dont il a le plus besoin quotidiennement. Les plantations vieillies qui ne recevront plus d’entretien finiront d’ici peu par disparaître , il en résultera que les besoins de survivre pousseront le monde rural à intensifier sa pression sur la nature soit par des cueillettes soit en brûlant désespéramment des surfaces déjà appauvries en végétation. En dressant ce constat, nous tombons sur des attitudes d’indifférence des décideurs à travers nos Républiques successives. Cet oubli continuel associé à une indifférence vis à vis d’un monde qui n’a de cesse de ravitailler les villes est responsable de la régression de notre niveau de vie.

C.2 L’Elevage.

Traditionnellement , le paysan pratique de l’élevage qui, très souvent se traduit par une activité purement complémentaire des activités agricoles .De tradition et de culture, la possession du zébu porte plusieurs significations dont :

- Un signe de réussite - L’épargne du gain - La fierté dans le village - La sérénité face à d’éventuels événements familiaux ou au sein de la communauté villageoise

Dans la localité, en général ,on élève le zébu non pas pour la vente, donc un état d’esprit qu’il aurait fallu changer afin d’amener le paysan à adopter une attitude d’épargnant.

Quant à l’élevage , d’autres animaux dont la volaille, l’objectif est encore moins la vente que la satisfaction contemplative. Le nombre insuffisant d’animaux ne permet pas une vente en grande quantité si bien qu’il n’arrive même pas à subvenir aux besoins alimentaires. Ce phénomène est étroitement lié aux activités agricoles de chaque famille. En réalité, les familles qui se livrent à des cultures de céréales telles que du riz, du maïs possèdent en général des basses- cours plus peuplées en volailles, tout en possédant aussi parfois quelques têtes de zébus

Quelques remarques

- des fois, il existe des volontés de pratique d’élevage à plus grande échelle de volailles ou d’autres animaux comme les porcs. Mais faute de moyens et

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d’encadrement technique, d’accès aux soins des animaux , les tentatives sont souvent vouées à l’échec.

- cette absence de soutien technique conduit le paysan à se résigner à l’élevage traditionnel, sans doute, par crainte de pertes énormes en investissement.

- L’inexistence de crédit à emprunter associée à l’inexpérience désarme d’emblée le paysan qui est, pourtant, bien conscient que la filière élevage est porteuse de revenu

- La disparition ou l’inaction des centres ou services d’encadrement agricole ou d’élevage vient encore aggraver la situation.

A l’instar de l’élevage, la pêche est étroitement liée à la vie des paysans qui vivent très proche du littoral marin et la commune rurale de Mahambo dispose d’ un espace littoral qui se prête depuis longtemps aux activités de pêche. De nombreuses familles vivent en effet de l’Océan dans le village de Mahambo.

C.3 . La Pêche artisanale.

Pratiquée depuis de longues années, la pêche en mer, avec des embarcations traditionnelles fait vivre plusieurs familles. Faisant un monde quasi à part, les pêcheurs vivent très souvent dans des difficultés pour de nombreuses raisons dont :

1- le mauvais équipement aussi bien en matériels de pêche qu’en embarcations 2- le manque d’organisation et de technique 3- une clientèle très limitée en cas de bonnes prises, quelques hôteliers comme acheteurs potentiels Face à des menaces de mévente , le pêcheur est à la fois obligé d’écouler son produit à un prix très bas voire même de l’échanger contre des produits de première nécessité dont sa famille a besoin (encore du troc) 4- les pêcheurs , faute de l’existence d’organe de soutien et d’assistance, sont obligés de rester sur place et peuvent rarement écouler leurs produits sur des marchés urbains comme Fénérive-Est ou Toamasina

5) – ne disposant pas de revenu et vivant presque au jour le jour , les pêcheurs mènent une vie très insécurisée , en effet , en période de mauvais temps , cyclones, tempêtes … beaucoup de familles sont démunies ;

6)- la concurrence de la pêche industrielle qui vient encore pêcher dans des zones de pêche artisanale ne facilite pas la vie de paysans pêcheurs

Bien des difficultés concourent, malheureusement, à rendre plus aléatoire la situation des pêcheurs artisanaux du littoral- Est . et, malgré la présence des services officiels chargés de la pêche des initiatives susceptibles de porter une amélioration en qualité de la filière ne sont pas perçues. Cependant, à plus d’un égard, les activités de pêche peuvent améliorer les conditions de vie de beaucoup de familles au sein de la communauté, par exemple :

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- l’accès aux produits de la pêche contribue à l’amélioration de la nutrition.

- L’accès à la professionnalisation – les pêcheurs pourront augmenter , leurs revenus propres et de ce fait, faire progresser les échanges et les marchés locaux.

- Une filière de pêche bien prospère dans une localité est source de l’amélioration du mode de vie de Mahambo et de ses environs immédiats.

C. 4 L’artisanat

Tel qu’il se pratique dans beaucoup de régions , l’artisanat se présente comme une activité très étroitement liée à la vie du monde rural non seulement, il contribue à pouvoir à l’équipement matériel de chaque famille. - produits de vannerie - outillages légers confectionnés par le forgeron - confections de petits mobiliers d’usage courant

l’artisanat, tant soit peu, contribue aussi à alimenter les petits marchés locaux, à favoriser les échanges et apporter un modeste revenu à la famille.

C.4a.Le métier proprement parlé

Sans être poussé à la spécialisation , l’artisanat est presque le métier des personnes qui possèdent souvent des dons naturels dans cette filière exemples : la vannerie, le tissage, le tressage, le forge, la fabrique de petits mobiliers, les réparations…. Des fois , le métier se transmet de père en fils comme celui du forgeron,. Il mobilise aussi un certain nombre d’individus au sein d’une communauté, il rapproche les gens et entretient l’interdépendance du fait qu’ il crée au sein du village le fameux adage malagasy « izay tsy mahay sobika mahay fatam-bary »

Père ou ancêtre de l’industrie, l’artisanat constitue un maillon très important dans une organisation familiale ou communautaire .Pris à différentes échelles de la société , l’artisanat est une activité inductrice de nombreux réflexes au sein d’une organisation communautaire , il contribue à la galvanisation du tissu social grâce à la dynamique qu’il possède

C.4 b La perception de l’artisanat au sein du village

Activité très liée à la vie de l’homme dans chaque village où on peut rencontrer au moins un artisan potentiel .

Presque toutes les activités artisanales élémentaires sont rencontrées dans la commune rurale de Mahambo, mais, la plus courante étant la vannerie, viennent ensuite le tissage la confection des outils d’usage courant par les forgerons – la

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fabrication des meubles, ainsi que les travaux de réparation des ustensiles et des outils. C 4 c L’artisanat est-il rémunérateur dans le village ?

Dans la réalité ,chaque artisan intervient d’abord pour le besoin de sa famille , ensuite il n’agit que par la sollicitation du voisin qui achète le service ou l’échange contre une denrée.

exemple :une hache, un couteau, ou une bêche, une soubique ou une natte

Restant toujours dans l’amateurisme, les artisans réagissent parfois à des sollicitations ponctuelles des citadins qui lancent quelques commandes d’articles, et le plus courant dans le domaine est la vannerie.

L’avantage pour l’artisan, c’est que dans la majeure partie des cas, les matières premières se trouvent sur place (cas de la vannerie) donc usage, des ressources naturelles .En effet, il ne faut pas oublier que les matières premières sont épuisables et tel que le métier se pratique actuellement, le souci de la reproduction et de la protection des matières premières n’existe pas encore. Activité potentiellement rémunératrice et porteuse de revenu, l’artisanat n’a jamais été considéré comme étant un des axes de redressement de l’économie rurale. Et pourtant, c’est un métier très répandu et pratiqué par beaucoup de monde Et la professionnalisation de cette filière a toujours fait défaut dans la région, et l’aspect cueillette de matière première réapparaît ici surtout en vannerie

Comme dans de nombreuses autres localités de la Province , la commune rurale de Mahambo offre d’énormes possibilités d’amélioration et de développement des activités du secteur primaire. Sachant que tout développement est tributaire de celui du monde rural, une stratégie pleine de volonté de soutenir les paysans dans tous les domaines s’impose. Et toute velléité d’ignorer cette évidente réalité conduira inévitablement à une politique de dérive de la promotion de notre économie locale, régionale voire nationale.

Le constat global que nous venons d’établir à l’endroit des principales activités de la zone rurale de Mahambo est le reflet de l’état très dérisoire de l’économie de l’ensemble de la Province. A travers l’analyse qui a été dressée, on note une démission quasi – généralisée de décideurs responsables du développement des secteurs porteurs. Sans se lancer dans le procès de l’histoire traversée par notre pays depuis l’année de l’Indépendance à nos jours , il convient tout de même de relever les fausses orientations répétées des politiques économiques adoptées par les régimes successifs .

On a l’impression de voir qu’à chaque nouveau régime apparaît une nouvelle stratégie de développement et l’esprit de continuité est presque totalement banni .Cependant , pour une Province, une région ou même une circonscription territoriale donnée , la continuité des programmes de développement constitue une des voies de la réussite, une attitude responsable qui conduit assurément vers une voie réaliste pour un développement continu de toutes les composantes de la communauté rurale.

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PARTIE III

LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO DANS LES RELATIONS VILLES - CAMPAGNES

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Dans de nombreux domaines, la circonscription de la commune rurale de Mahambo présente d’énormes opportunités susceptibles de promouvoir le développement d’une économie adaptée aux spécificités de la zone.

En effet, une politique économique qui aspire à la réussite doit tenir compte d’un certain nombre de paramètres. Ceux-ci sont à la fois d’ordre physique, naturel et humain et ils constituent de ce fait, des facteurs dont il convient de tenir compte dans tout comportement qui cible le développement.

Selon Martine COMACHO « le rapport ville-campagne est un phénomène de la bi-polarisation de l’activité » Cet ordre d’idée est confirmée par SAMIR Amin dans le « développement inégal » , l’analyse qui prévaut en matière de relations ville- campagne se réfère principalement aux théorisations sur le phénomène de l’échange inégal.

Cette analyse est devenue classique , la thèse lie les pays dépendants dits de la périphérie aux pays capitalistes centraux qui se trouvent transposés dans la problématique interne des pays en développement aux deux entités : les villes et les campagnes. De cette version, la campagne assimilée à la périphérie produit des matières premières agricoles. Elle nourrit aussi le centre qu’est la ville, duquel elle reçoit au prix fort les produits manufacturés indispensables à sa production comme à sa consommation. Ainsi, la campagne se paupérise au rythme de l’enrichissement urbain. L’échange inégal reposait donc essentiellement sur une politique de disparité des prix entre denrées vivrières. Suivant ce schéma, la campagne ne joue plus son rôle par rapport à l’approvisionnement alimentaire d’une ville. Dans cette conjoncture, la paysannerie, bien que théoriquement encore plus acculée qu’auparavant à la pauvreté, se libère de son rapport antérieur d’absolue dépendance par rapport à la ville.

Le phénomène d’exode rural est largement ralenti, et l’on assiste au contraire, à un repliement sur la campagne d’un certain nombre de néo citadins qui avaient été au pouvoir et réussi socialement en ville.

La ville fournit des revenus, la campagne les utilise mais ne restitue que de choses en contrepartie. Par ailleurs, une fraction de la paysannerie proche de la ville comme celle de Mahambo, spécule même sur les difficultés de ravitaillement que connaissent des agglomérations et sur la situation préoccupante de pénurie dans lesquelles vivent les citadins. Elle écoule du riz, du charbon de bois, des produits de première nécessité à des prix plusieurs fois multipliés.

Les paysans, comme ceux qui s’adonnent à la double activité d’artisan - ouvrier ou d’ouvrier – paysan produisent essentiellement du riz pour leur consommation familiale, du maïs , du manioc et des patates douce qui pallient en période de soudure l’absence du riz, et constituent le reste du temps, en complément .

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A. LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES.

A.1 Les axes routières.

L’axe RN5 relie le chef lieu de Mahambo et quelques Fokontany et villages aux agglomérations urbaines telles que Fénérive-Est, Foulpointe et Toamasina. Il est en permanence emprunté par les villageois pour écouler leurs produits de rente et les denrées alimentaires qui ravitaillent les marchés urbains et suburbains. Sur sa limite Nord et Nord Ouest, la commune est desservie par la R.N.22 jusqu’à la sous- préfecture de Vavatenina. Cet axe dessert également quelques fokontany ou hameaux , ces agglomérations font office de lieux d’échange, de commerce et de collectes des produits que les paysans transportent des zones situées à l’intérieur. Le chef lieu de la Commune est relié à l’intérieur par un axe véhiculable qui fait environ une vingtaine de kilomètres jusqu’au gros village d’Ambodiforaha, celui-ci, composé de plusieurs maisons et entouré des hameaux, constitue un important centre d’activités. C’est ici que les paysans des villages les plus éloignés viennent écouler leurs produits comme le café, la vanille, le poivre vert, le clou ou l’essence de girofle dont certains sont transportés à Mahambo, Toamasina ou Fénérive-Est… La piste reliant Mahambo et Ambodiforaha joue un rôle économique très important pour la partie Sud-Ouest de la commune au même titre que la RN22 pour la zone intérieure située au Nord-Ouest de la même circonscription.

A.2 Les pistes piétonnes.

Les villages ou les agglomérations situés dans l’arrière pays sont reliés entre eux par des pistes qui sont en majorité piétonnes , le réseau est encore peu cyclable faute d’initiative d’aménagement malgré la richesse de certaines localités en produits agricoles.

Les légumes et autres produits sont acheminés à pied, à dos d’hommes vers le marché de Mahambo.. Nous avons remarqué que le volume de produits commercialisés s’affaiblie à mesure qu’on s’éloigne du Centre et de la route nationale. Pour les Fokontany voisins de Mahambo , nous constatons une auto- consommation presque totale, d’autre part, si les bas-fonds sont tous cultivés, environ les deux-tiers, les collines restent en friches par manque de moyen technique et financier des paysans . Et pour une stratégie de développement, il y a lieu d’améliorer les pistes existantes dont les tracés et les itinéraires facilitent les interventions techniques .

A.3 Les voies fluviales.

Elles ne sont pas très intenses à cause du recul du régime de l’eau dû à l’ensablement des rivières dont, une partie de l’Iazafo et de ses affluents au Nord et Nord-Ouest, ainsi la rivière Fanifarana au Sud et Sud-Ouest. Dans les années antérieures, les moyens de transport y étaient faciles car les niveaux des eaux les permettaient mais suite aux déboisements et à la dégradation de l’environnement, les transports par voie d’eau tendent progressivement vers une disparition totale. Ce phénomène ne facilitera pas la vie des paysans des zones très reculées et enclavées qui sont obligés de transporter à dos d’homme leurs produits leurs produits.

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Le faible réseau de transport et de communication dont en particulier les routes et les pistes n’avaient pas connu d’entretien permanent , il en résulte une dégradation des voies où les véhiculent ne peuvent plus circuler. La défection associée à l’insuffisance des routes ou autres voies de transport constitue par conséquent un handicap majeur pour la promotion du développement du monde rural.

Pour ce faire, afin de sortir les paysans planteurs du cercle vicieux du sous développement, aux conséquences négatives et multiples, il est désormais impératif de prendre une stratégie qui vise immédiatement l’amélioration et le développement du secteur de transport. En effet, la fragilité de notre économie est également liée à l’insuffisance d’infrastructures routières et de transport, en général dans les villes et surtout dans les campagnes. Non seulement un réseau de transport devra assurer l’acheminement des produits mais il facilite énormément les déplacements des hommes et les échanges enrichissants de savoir faire et de compétences. Un des mots clés du développement du monde rural est l’assurance et l’intensification des communications et des échanges ville-campagne …car , à l’état actuel de la pauvreté qui frappe la majeure partie des communautés malgaches, il faut reconnaître que ce dénuement n’est plus actuellement le lot du seul monde rural.

Les activités économiques des zones urbaines sont aussi actuellement freinées et, certaines évoluent vers une disparition totale faute de maintien en vie des maillons de la grande chaîne économique de nos régions. A l’ échelle, si réduite soit – elle, de la circonscription territoriale de la commune rurale de Mahambo, une stratégie de développement réel devra immédiatement être mise sur pied. Une politique de proximité devra impérativement intégrer le monde rural et ses principaux acteurs. B.RESEAU O.T.I.V9.Zone littorale Toamasina

Historique :

Le 30 Septembre 1990, à la crèche d’Ambohijafy Toamasina, fut créé l’O.T.I.V.Robusta., selon l’article28 et 29 de la Constitution de la République Démocratique de Madagascar, suite à l’association des petits marchands, et artisans des alentours qui ce sont s’organisés pour faire des cotisations afin de faire face aux harcèlements perpétrés par les agents de la Voirie de Toamasina, (poursuites, débandades, pertes, saisies des marchandises, amendes)

Sans expérience, presque sans ressources et avec très peu de moyen , le 1er O.T.I.V.sur le sol malgache n’a cessé de sensibiliser les commerçants du »Bazar » et la population du quartier et les inciter à s’adhérer. : 32 membres avec une cotisation de 50 Fmg par membre, l’on est passé à 120 membres avec 200 Fmg de cotisation par membre

Après la crise de 2002, le réseau O.T.I.V. dans le Faritany a traversé une période difficile due essentiellement : - à l’absence d’encadrement technique

9 O.T.I.V. : Ombon-Tahiry Iombonan’ny Vahoaka.

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- à la rupture de la subvention

Le 24 Avril 1993, ROBUSTA est devenu O.T.I.V. Pilote, bénéficiant d’une aide sur le plan de gestion par l’A.E.P.E.M.E10.

L’O.T.I.V. est un des programmes de l’Etat, sous l’accord de prêt et de projet 3217 MAG entre l’Etat Malagasy et la Banque Mondiale , le réseau . de Toamasina ,Zone littorale , pour promouvoir et supporter son développement , bénéficie d’une assistance technique du Développement International Desjardin du Canada (DID) et des subventions de fonds issues d’un accord de prêt entre l’Etat Malagasy et la Banque Mondiale . L’Agence d’Exécution du Projet Micro Finance (AGEPMF) dont le siège est à Antananarivo, en tant que représentant du Ministère de Finances, est chargée de la gestion des fonds de subvention et de la supervision des activités des institutions de micro finance bénéficiant du financement issu de la Banque Mondiale. Le réseau est composé de 39 O T I V de base depuis la commune rurale de Betsizaraina de Mahanoro au Sud jusqu’à la commune rurale de Mahavelona , au Nord. Après la résolution prise par l’Assemblée Générale des O T I V , qui s’est tenue à Toamasina le 24 septembre 2002, la reprise de l’encadrement technique-projet est décidéé. Celle-ci n’est effective qu’au début du mois d’Avril 2003 après la conclusion de contrat de relance entre l’AGEPMF et DID. A court terme , ce contrat est de 3 mois, du mois d’avril au mois de Juin , puis prorogé en Juillet août 2003 ; a été prévu dans ses termes de référence 3 volets d’activités - réaliser des tournées de diagnostic auprès des O.T.I.V de base et de l’Unité de Promotion - préparer sur la base du diagnostic réalisé, un plan de redressement du réseau - assurer la gestion des opérations courantes du réseau notamment celles de l’Unité de Promotion

Le diagnostic a fait ressortir que, pendant l’absence de l’encadrement technique-projet, outre les problèmes de gouvernance et vie associative-carence et manquement majeurs aux exigences réglementaires furent notés, moralité douteuse des techniciens et des dirigeants ( cas de détournement et abus de pouvoir ) , carence importante au niveau de formation – communication – information furent également relevées. Par contre, l’O T I V de base est mal informée et a une connaissance très limitée de la surface de l’O T I V/UP, la situation de l’O T I V . est donc très critiquée.

Au 31 Mars 2003, sur les 39 O.T.I.V..affiliées , 30 sont déficitaires, 15 OTIV de base sont en déficit de fonds propre, 08 O.T.I.V. ont un sérieux problème de survie et de viabilité.

Le plan de redressement proposé par DID comprend trois principales composantes : - le redressement administratif - le redressement financier - l’institutionnalisation du réseau.

10 A.E.P.E.M.E. : Associattion d’Encadrement des Petits et des Moyens Epargnants

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Depuis son retour, DID n’a pas pu exercer son mandat de gestion des opérations courantes du réseau. Il intervient en appui – conseil auprès de la direction des opérations ,des cadres et dirigeants de la Caisse – Mère sont très méfiants et n’ont jamais voulu accepter et se laisser – faire par DID pour les expéditions des affaires courantes du réseau ; cette attitude de méfiance est très remarquée, au niveau de quelques dirigeants des O.T.I.V. de base.

A noter que les étapes suivies dans la réalisation des travaux de diagnostic, de restitution et de validation témoignent les méthodes d’approche participative, et elle engendrent une collaboration mutuelle entre d’une part, les différents niveaux et organes de décision au sein du réseau et l’assistance technique d’autre part .

Actions adoptées :

Mai au juin 2003 : - tournée de diagnostic Juin au juillet 2003 : - 2ème tournée , séances de restitution Juillet 2003 : - Colloque régional Faute de décision claire, l’assemblée a décidé de mettre en place un comité élargi pour continuer les travaux de réflexion . Le 26-27 juillet 2003 : - le comité élargi a tenu un mini colloque pour l’approbation de la version finale du redressement du réseau. Septembre 2003 : - conclusion d’un nouveau contrat de 16 mois entre l’AGEPMF et DID Septembre au Décembre 2003 : mise en œuvre du plan de redressement. 12 et le 13 octobre 2003 mission d’information et de sensibilisation des dirigeants sur la mise en œuvre du plan de redressement dont les principes sont : - institution d’un comité de supervision (composé d’élus, de techniciens et du représentant de DID) chargé de la supervision des travaux de redressement et d’élaborer les propositions de décision à soumettre au Conseil d’Administration de la Caisse .Mère - définition claire des pouvoirs , obligations, et responsabilité de chacune du partie. - Adoption du plan de mise en œuvre des actions de redressement - Institution de l’arbitrage ;

Après l’approbation du Conseil d’Administration de la Caisse Mère , la décision de mise en œuvre du plan de redressement et la signature du contrat de co- gestion entre l’Union et le DID sont effectives depuis le 19 novembre 2003. Cependant, les OTIV du Port, Famonjena, Mangarivotra et Robista Valpinson, après avoir formulé leurs doutes et leurs points de réserves au plan de redressement et au contrat de co-gestion , n’ont pas exprimé de façon claire et ferme leur position vis-à- vis du réseau. Pour l’O.T.I.V. Modely d’Ampasimazava , malgré la correspondance signée par la majorité des dirigeants à la date du 28 novembre 2003 formulant leur avis de non – objection au plan de redressement du réseau , actuellement, une tendance à la violation de la résolution de la part du Président du Conseil d’Administration de l’O.T.I.V. est fortement pressentie, cette attitude s’explique pour les objectifs suivants :

- obtention de l’Agrément suivant les performances des Caisses.

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- suivi et contrôle de la destination de crédit. - mise en place d’ un système de recouvrement efficace.

Evolution de la situation :

Actuellement, la zone littorale regroupe 39 O.T.I.V. avec un AID11 et l’Unité de Promotion à la charge de ces Caisses de Bases. Le budget de fonctionnement de l’Unité de Promotion est de 3 milliards et il n’est pas supporté par les épargnes des membres

Site Dénomination de l’OTIV Membres Salazamay Robista 3000

- Famonjena 4700

Ampasimazava Modely 5000

Port Sept 1070

Source : OTIV/Siège 2004

Le départ précipité de l’AID le 18 Mars 2002 a obligé la Caisse MERE de prendre la relève sans y être préparée ( rupture de contrat avant terme ). Profitant du vide et du désordre laissé par l’AID, certains agents et Chefs d’Antenne de l’Unité de Promotion, devenus incontrôlés dans leurs agissements ont détourné une somme considérable de 500 millions à Mananara et à MAVAM. Comment ce détournement12 se présente-il ?

1) - par de diverses manœuvres des Techniciens pour soutirer de l’argent auprès des caisses rurales (souscription de crédits par le tiers, vols, falsification de dossiers de crédits) ;

2) - par la sortie de fonds orchestrée par l’AID ( d’une somme de 77 millions à la caisse Famonjena dont la première tranche est de 23 millions à la caisse Modely )

Disposition prise devant le refus et l’entêtement de l’ACEPMF et l’AID

Les quatre Caisses ont travaillé ensemble pour pouvoir réussir dans l’autonomie : - adopter un plan de développement des O.T.I.V. .membres avec ou sans subvention ( vers l’autonomie financière ) - démontrer que le système actuel n’est pas la voie qui mène à la survie des O.T.I.V, mais au contraire la voie de sa perte. Les trois milliards de budget annuel de fonctionnement puisé sur l’épargne de ses membres constituent une charge trop importante pour la survie des O.T.I.V de base.

11 A.I.D. : Association Internationale de Développement. 12 Détournement : actes de complexités entre le Technicien

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- démontrer qu’on peut évoluer dans un système sans magouille au service des plus démunies, en tant que Mutuelle des gens n’ayant pas accès au crédit bancaire, comme il a été conçu au départ.

Pour L’O.T.I.V. de Mahambo , la caisse a vu le jour dès 1993, mais le fonctionnement n’est jamais stable qu’en 1997 à cause de diverses perturbations : cambriolage, banditisme et autres

Tableau Synoptique des adhérents à l’OTIV/FANANTENANA Mahambo

Personnes démissionnaires Nouveau membre Année H13 F14 P.M15 H F P.M H F P.M

19931998 137 333 ------

1999- 160 171 40 05 05 - O3 02 - 2000

2000 158 168 40 05 02 01 07 07 01

2001 177 182 49 0 0 0 05 04 02

2002 198 203 64 01 01 0 03 04 09

2003 220 218 81 0 0 01 03 04 0

Total 1050 1225 274 11 8 2 21 21 13

Source:OTIV/Fanantenana Mahambo

Nous avons remarqué que les femmes sont plus actives pour l’accès à l’épargne. Autrement, en consultant le document – mère, par le biais du registre, nous avons constaté qu’il y a des gens analphabètes qui vont adhérer à l’O.T.I.V. de Mahambo. Ils font recourir à des signes anthropométriques en pratiquant le « peta-tondro » et beaucoup d’entre eux sont des hommes.

Compte d’exploitation O.T.I.V./Fanantenana de Mahambo

PASSIF 2001 2002 2003 -Epargne des membres 130 510 972 162 528 314 73 812 - Caisse féminine.. 12 955 620 24 429 555 012 - Capital social.. 3 858 000 4 503 000 8 044 808 - Capital acquis. ; - 41 304 044 3 388 000 - Intérêt ………. 5 176 365 5 176 365 13 163 - Prêt au Central.. - - 926

13 H : Homme 14 F : Femme 15 P.M. : Personne Morale

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- Aide matérielle… - - - 39 000 000 8 640 572

ACTIF 2001 2002 2003

- Crédits en cours 58 483 730 92 864 770 - - Transfert de liquidité au central………… 57 420 112 56 675 186 40 238 111 - Transfert.à l’OTIV de Fénérive – Est…. - 9 662 525 - - Epargne propre……………………….. 19 336 075 19 336 075 15 191 810 - Intérêt - 4 948 480 - prévisionnel………………… 14 342 800 - 15 511 330 - - - 62 895 600 Immobilier…………………………... - Crédits en cours ……………………

Source : OTIV/Central

Les catégories socio - professionnelles des adhérents

- Des fonctionnaires de l’Etat : -Enseignement , Santé publique et confessionnelle, Sécurité Nationale et de la Commune, de la Gendarmerie, des personnels de services ; - des personnels du commerce : épicerie, commerce, marchands ambulants, des collecteurs, - des agents du secteur tertiaires : Entreprises, - des responsables de projets : - des responsables d’associations : grenier villageois, parents d’élèves, Femmes, pêcheurs, élèves à Mahambo:

C LES INFRASTRUCTURES A VOCATION SOCIALE

Les données statistiques nous montrent que la population de la commune rurale de Mahambo présente une forte composante de jeunes. Cette composition est généralement caractéristique des populations de la majorité des régions de la Province. C. 1 La structure à vocation sociale

Partout ailleurs, depuis plus de deux décennies la population a connu un grave recul de l’enseignement. Le taux des enfants scolarisés dépasse 40% de la population scolarisable dans les zones très reculées . C’est un recul très flagrant et grave, et de cette faible frange de jeunes scolarisés, très peu d’entre eux accède au niveau de l’alphabétisation universelle, c’est à dire l’obtention du C.E.P.E.16. Ce phénomène , lourd de conséquences est dû à des problèmes auxquels les décideurs n’ont pas encore trouvé des solutions adéquates, et l’on s’achemine vers un analphabétisme chronique de la population rurale.

16 Certificat d’Etude Primaire Elémentaire

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C 1 a) Pourquoi ce fléau chronique d’analphabétisme ?

Les causes sont multiples et relevons quelques unes. Rappelons que durant la période de la révolution socialiste , il y eut une politique de répartition des écoles dans de nombreuses circonscriptions, l’enthousiasme et l’ambition très légitimes de pouvoir envoyer les enfants dans les écoles avaient encouragé tout le monde. Les parents avaient, eux mêmes pris en charge la construction et l’équipement de leurs écoles…Au début, on sentait déjà des problèmes car pour pallier à la pénurie d’enseignants, les jeunes recrues diplômés de baccalauréat furent envoyés dans ces écoles pour une durée limitée du service national. Le monde scolaire continue d’augmenter dans les campagnes mais très peu d’enseignants pouvaient ENCADRER PEDAGOGIQUEMENT.Il s’ensuit, à terme, que la qualité de l’enseignement subissait progressivement une baisse très dangereuse, surtout dans le milieu rural, et par la suite, les jeunes écoliers furent pour la plupart confrontés à d’énormes difficultés qui les conduisent aux échecs. Ces échecs continuent à suivre les générations jusque dans les niveaux supérieurs, pour ceux qui ont pu franchir les étapes du primaire et du secondaire.

Des générations ont payé et continuent encore à payer le déboire d’une stratégie qui a dangereusement flairé une décision prise à la va vite et sans souci d’efficacité soutenue et continue, et bon nombre de générations furent victimes.

C 1 b La réplique ou la réaction de la population

Les premières victimes de cette scolarisation à outrance mal maîtrisée sont les parents d’élèves. Beaucoup d’entre eux avaient investi leur petit revenu pour voir leurs progénitures couronnées de succès et de diplômes, très peu, malheureusement, y est parvenu. Face à cet échec, le désintéressement n’a pas tardé de s’installer dans les campagne, les parents d’élèves et même les notables de la localité tournent le dos pour la plupart et beaucoup ont préféré, malgré eux, conduire leurs enfants vers les traditionnels travaux des champs…Ce phénomène , très grave ,est actuellement difficile à redresser. L’indifférence des parents d’élèves et le refus de participation de beaucoup d’entre eux ne facilitent pas la gestion des infrastructures scolaires. D’ailleurs, énormément appauvris à cause de l’échec des secteurs porteurs en agriculture, les paysans trouvent à peine de quoi nourrir leurs enfants, et comment envoyer à l’école des enfants dont les ventres sont vides ?. Il en résulte que de nombreux établissements scolaires des Fokontany très reculés sont pour la plupart peu fréquentés , sinon fermés. Les pauvres instituteurs qui avaient depuis une longue période, perdu de leur autorité au sein de la communauté veillent pour certains sur les bâtiments d’écoles délabrés et sans équipement Parlant du domaine du monde rural, la province de Toamasina ainsi que la commune rurale qui fait l’objet de notre étude n’ont pas échappé à la lourde facture de l’échec généralisé de la politique de la scolarisation de Madagascar. Cet échec continue toujours à marquer une population rurale victime d’une stratégie inadéquate en matière d’éducation. Figurant parmi les leviers de commande de notre développement, l’éducation et l’amélioration de l’alphabétisation devront désormais figurer dans les grandes priorités de toute stratégie intégrée de développement. La reprise de l’éducation et de la scolarisation ne devra plus tarder si on veut sortir le monde rural de la pauvreté, la campagne est toujours victime de l’inégalité, même en matière de l’éducation

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C. 2 Le domaine sanitaire

A l’instar de l’éducation, la santé figure parmi les préoccupations auxquelles sont attachées les populations rurales. Les demandes en infrastructures et en personnel médicaux sont toujours formulées et adressées aux décideurs. En général l’encadrement sanitaire demeure encore une énorme tâche qui demande beaucoup d’engagements et d’investissements. La vulnérabilité des paysans est due à un certain nombre de faits très marquants, des efforts ont été déployés dans de nombreuses localités, seulement, les réalisations sont encore loin de couvrir les besoins des zones d’accès difficile. Et par faute de routes ou des voies de desserte, les paysans des zones enclavées ne peuvent pas bénéficier des interventions ou soins médicaux élémentaires, dans ces localités le taux de mortalité est très élevé et les victimes sont surtout les enfants de moins de dix ans . Et si des centres de soins de Base existent, ils sont mal équipés en personnel soignant et en matériels ainsi qu’en médicaments génériques. Comme partout dans les zones rurales, le faible taux d’encadrement a des conséquences très graves :

- d’abord il y a la hantise de l’insécurisation de la population en matière de santé et les maladies très graves sont souvent à l’origine de mortalité fréquente.

- dans les zones très reculées, les structures sont des maisons de fortune dont les mobiliers et l’espace ne se prêtent pas à des soins. Et dans la majeure partie des cas les malades sont reçus par terre dont les conditions de salubrité sont très aléatoires. Les médicaments dits génériques sont toujours insuffisants, et dans la plupart des cas, ce sont les parents des patients qui parcourent plusieurs dizaines de kilomètres pour se procurer des médicaments prescrits par l’infirmier ou l’assistant de santé. Hormis quelques chefs lieux des communes qui sont dotés des centres de soins de base niveau I et niveau II, avec des médecins diplômés d’Etat, c’est le cas de Mahambo chef lieu, le reste de la circonscription doit se contenter des interventions des antennes locales très peu équipées et sans performance.

Et dans les zones les plus reculées, les populations se tournent vers les soins traditionnels basés dans la plupart des cas sur la croyance aux interventions des « charlatans » D’autre part, les mauvaises conditions de transport, associées à l’inexistence des voies rapides d’acheminement des malades et des blessés graves sont souvent sources de disparition des victimes. Les communautés rurales vivent encore dans la hantise d’une insécurité permanente . Pareille situation n’est pas de nature à favoriser un développement soutenu et intégré.

Dans le cadre des échanges ville-campagne, la première initiative qu’il faudra adopter pour renforcer le système sanitaire devra à notre avis, être basée sur les visites régulières et ambulantes des zones rurales par des groupes de médecins assistés d’infirmiers…Les habitants ou fokonolona sont disposés à participer aux déplacements et aux transports de matériaux. Durant la première République, il y avait des groupes mobiles de médecins qui sillonnent les campagnes les plus reculées et ils dispensent de visites et des soins médicaux en même temps qu’ils participent à l’éducation sanitaire des villageois et des écoliers. Parallèlement il faudra renforcer les équipements ainsi que les personnels des centres de soins existants….

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D LE CADRE INSTITUTIONNEL

Durant l’histoire de nos Républiques successives, les circonscriptions communales de Madagascar recevaient des noms suivant les grés des régimes en place :de nom de commune on passe au Firaisam-pokontany et de celui-ci on revient encore à la commune rurale etc… Cette attitude adoptée par les décideurs politiques qui se sont succédés dénote un manque de volonté de stabiliser les institutions… Hiérarchiquement, la Province de Toamasina est divisée en un certain nombre de circonscriptions et nous allons suivre cette division en essayant de dégager brièvement les attributions dévolues à chaque niveau et à travers l’histoire des Républiques La PROVINCE C’est l’espace le plus étendu du territoire, une des six subdivisions du territoire national. Durant la première République, la Province est dirigée par un Haut fonctionnaire nommé Chef de Province. Cette haute personnalité avait le rang de Secrétaire d’Etat, ce qui lui permettait de siéger en conseil de gouvernement. Le statut de Chef de Province conférait à l’Administration locale des pouvoirs assez larges qui sont répercutés au niveau de toutes les circonscriptions hiérarchiques.

Les PREFECTURES : Ce sont des subdivisions dirigées par des préfets dont les rôles principaux sont de coordonner les administrations et les fonctionnements des sous-préfectures. Des préfets furent nommés à la tête des quatre préfectures dont celle de Fénérive-Est.

Les SOUS-PREFECTURES : ce sont les Subdivisions de chaque Préfecture de la circonscription administrative, leur nombre varie suivant l’importance géographique de la préfecture . La sous-préfecture de Fénérive-Est est en même temps le chef lieu de Préfecture de Fénérive-Est qui dispose de cinq sous préfectures dont Fénérive-Est. A la tête de chaque sous-préfecture, comme à celle des Préfectures est nommé un administrateur civil qui devra commander aux fonctionnaires de tous les Ministères représentés dans la circonscription

Les divisions sous-préfectorales : la sous-préfecture est une délimitation imitée de l’administration coloniale, elle est composée des circonscriptions cantonales administrées par des chefs de canton qui reçoivent directement du sous- préfet les instructions. Les cantons sont subdivisés en zones administratives dites quartiers qui comportent un certain nombre de villages.

A la tête de chaque quartier est nommé un chef quartier qui représente l’administration d’une part et le Fokonolona du village d’autre part remarque : il ne faut pas confondre le quartier de la première République à celle d’aujourd’hui qui a une étendue très réduite. D’autre part, au fur et à mesure des changements des régimes de l’indépendance à ce jour, les circonscriptions ci-dessus avaient changé des noms tout en ayant en même temps des missions différentes. Et les changements permanents et répétés des missions des responsables administratifs de nos circonscriptions avaient d’énormes conséquences dans la GESTION DU DEVELOPPEMENT DES COMMUNAUTES RURALES ;

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Dans cette étendue, beaucoup de cas peuvent être retenus pour comprendre le pourquoi de l’évolution de l’économie rurale. En nous plaçant dans un cadre uniquement institutionnel, nous proposons un aperçu assez bref de ce qui prévalait à travers le temps.

Le village Indice d’occupation humaine par définition, le village symbolise le lieu de résidence des vivants , c’est donc le lieu où devrait se dérouler la vie sociale de la communauté. Le village se distingue aussi du monde des ancêtres par son emplacement et son organisation d’occupation du terroir. Certes, il n’est pas toujours facile de reconstruire l’histoire de l’organisation spatiale des habitations anciennes, étant donné que celles-ci n’ont laissé que très peu de traces. Seules les traditions orales et les données archéologiques peuvent apporter des indications. La modernité devra puiser dans ces valeurs afin de renforcer la stratégie d’une politique de développement intégré

E. PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO

Pour l’avenir de l’économie nationale, Madagascar a énormément besoin de cadres qualifiés et que le peuple soit correctement encadré et éduqué afin d’éviter qu’ils deviennent des simples instruments des politiciens. La production du monde rural est en baisse permanente d’ou l’installation d’une pauvreté chronique. L’encouragement et l’encadrement de la culture de première nécessité pour les paysans producteurs sont délaissés ;cependant que, tout développement du milieu rural est fortement tributaire de celui de la nation entière. Il est assez flagrant de constater que bon nombre de dirigeants, des pays Africains accordent très peu d’attention aux conditions de vie des paysans ; par exemple très peu d’action à l’endroit de l’accès des paysans à la propriété foncière.

Pour l’Afrique toute entière , Madagascar ne saura pas sortir de la pauvreté sans une politique très claire et engagée qui devra en premier lieu, rapporter suffisamment de quoi faire accéder chaque pays à l’autosuffisance alimentaire. La baisse continue des productions agricoles constitue un obstacle majeur au développement rapide de toute l’Afrique. Et il faut dénoncer la répartition non équitable des financements au développement entre les villes et les campagnes . Celles-ci sont toujours délaissées et très mal servies. De ce fait, il faudra dorénavant se pencher un peu plus sur l’organisation et les conditions de vie des paysans producteurs. Il est à noter que dans la campagne, les moyens de transport sont très aléatoires à cause de l’insuffisance des véhicules, et aux mauvais état des routes, voire même de leur inexistence. Les premières victimes de la situation sont évidemment les paysans et le ravitaillement des villes en souffre énormément.

La solidarité entre les responsables de l’Etat et toutes les couches composantes de la population est une source de développement. Ce même élan de solidarité et d’entraide aura permis d’effacer progressivement les écarts de niveau de vie entre les régions. L’aménagement des routes pour l’acheminement des produits doit être assuré. Nous avons constaté que la priorité de la politique politicienne

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nourrit très souvent le favoritisme et la discrimination sociale , elle alimente la réticence des paysans qui refusent d’adhérer à une politique de développement fortement marquée par le partisanisme idéologique. A propos de l’exode rural, faute de réussite en politique de développement , les campagnes se vident de la main d’œuvre . Les besoins très pressants d’argent et du minimum de bien matériel pousse de nombreux paysans à se convertir à : - exercer le métier de marchand ambulant à travers l’île - se lancer dans les fonctions très aléatoires des démarcheurs dans les villes. Certains sont contraints de se livrer à la vente des denrées sur les devantures des grands magasins, et faute de travail, bon nombre d’individus se livre à la délinquance. Si les villes sont le lieu d’écoulement de consommation et de transformation industrielle des produits , la désertion des campagnes ne favorisera pas le ravitaillement des citadins et des usines de transformation . Et faute d’une politique volontariste et de cohérence des activités aussi bien dans les villes que dans les campagnes , la spirale de la pauvreté envahira le pays.

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C O N C L U S I O N

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L’étude que nous venons de faire sous le thème : relations ville-campagne nous a conduit vers un état de lieu quelque peu déroutant dans la mesure où les deux espaces ville et campagne présentaient une certaine ambiguïté de délimitation. Cette difficulté vient du fait que, durant des dizaines d’années, nos villes et nos campagnes ne semblaient plus connaître des activités complémentaires en matière de développement socio-économique.

Nos investigations dans la circonscription de la commune rurale de Mahambo et celle de la zone urbaine de Fénérive-Est nous ont permis de constater que les deux espaces géographiques et économiques révèlent de nombreux indices d’une régression économique de la région. Il s’en suit en premier lieu que la dynamique de relations ville-campagne est quasi-inexistante du fait d’une situation de pauvreté très criante rencontrée dans les deux espaces. Les principales activités humaines porteuses de l’économie sont en veilleuse ou avaient disparu . Face à ce contexte qu’on rencontre presque partout dans la Province Autonome de Toamasina, convient-il encore de faire le procès du passé ?

A travers notre histoire, de l’indépendance à ce jour, toutes les volontés avaient aspiré au développement et à l’indépendance économique de Madagascar. Cependant, dans la pratique et l’exécution, les appréciations politiques trop partisanes l’emportaient sur les priorités qu’il fallait respecter à travers les régimes qui se sont succédés. Et les considérations des espaces géographiques et spécifiques des différentes régions étaient quasiment délaissées au bénéfice des considérations politico - politiciennes qui flairaient souvent l’utopie…Ce recul se traduit actuellement par une confusion totale d’une politique de développement des campagnes et des villes de nos régions

A. LE POIDS ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA CAMPAGNE

80% et plus de la population vivent dans les campagnes, il faut rappeler que cet espace fortement humain et économique joue un rôle prépondérant dans notre produit national brut pour un apport de plus de 37%. A l’échelle de la commune rurale de Mahambo, la régression de l’économie a des répercussions directes et immédiates sur les activités économiques de la zone urbaine de Fénérive-Est…Ici les activités agricoles font et justifient encore le rural.

Rappelons que sur plus de 9,5 millions d’hectares de terrains cultivables,2,5 millions seulement sont cultivés à Madagascar ( selon l’I.N.STAT )17 Cette donnée démontre que potentiellement, le monde rural est un des axes promoteurs du développement de notre pays. Notons aussi que dans la commune rurale de Mahambo plus de 50% des zones irrigables et cultivables demeurent encore inexploités

17 I.N.STAT :Institut National de Statistique

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A.1. La re dynamisation de la campagne

En tant qu’espace producteur, le monde rural devra bénéficier d’une nouvelle dynamique de production dans les filières traditionnellement porteuses telles que :

- l’agriculture qui englobe les cultures des céréales, vivrières et les cultures de rente - l’élevage et la pêche - l’artisanat associé à la production des fibres végétales

Cette politique de relance devra porter sur l’extension et l’aménagement des périmètres agricoles. La prise en considération du rôle joué par le monde rural est déjà une importante étape à la fois psychologique et sociale. Mais il faudra encore pousser plus loin les investigations afin de sortir les acteurs de l’économie agricole de leur situation de pauvreté qui est accentuée par une insécurisation généralisée de leurs activités…

De tradition, le paysan hérite de ses ancêtres l’espace qu’il exploite,…l’accès à la propriété foncière contribuera à rassurer les paysans planteurs . Il en résultera que, la hantise de la peur de perdre leurs terrains disparaîtra et des ambitions plus grandes dont, par exemple, la volonté de pratiquer une agriculture plus variée sur des périmètre plus étendus. Pour la relance de l’économie rurale et la reprise de relations de développement ville-campagne, quelques considérations devront également être retenues à savoir, par exemple :

création des centres locaux de stage et de formation des paysans planteurs.

formations en agriculture , en élevage, pêche et pisciculture etc…

identification des filières porteuses afin que les campagnes puissent se ravitailler rapidement

développement des échanges commerciaux – petits commerces entre les villes et les campagnes.

organisations régulières des foires périodiques pour la promotion des produits agricoles et favoriser l’accès des paysans au revenu etc…

La Vulgarisation du crédit agricole : cette technique est pilotée par les techniciens de la ville par le biais de la banque primaire ou des MUTUELLES…l’accès au crédit favorise l’acquisition du matériel agricole

La technique d’accès aux intrants : la production des engrais organiques à partir des composteurs . La maîtrise de l’eau est très indispensable, l’eau devra faire l’objet d’investigation permanente par le biais des techniques élémentaires facilement accessibles aux planteurs

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Les voies de desserte : elles contribuent à faire sortir le monde rural de son enclavement, les moyens de locomotion et de transport devront être accessibles suivant le revenu de chaque paysan producteur.

A.2.LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE INDUSTRIELLE.

A terme, et pour le développement qui profite à la ville et à la campagne, l’agriculture intensive et industrielle devra être lancée. Cette stratégie exige évidemment plus d’investissement en technique, en compétence et en financement. La création de grands espaces agricoles est source de début de création d’emplois, par exemple des ouvriers agricoles. A noter qu’à l’état où se trouvent actuellement nos agriculteurs, chaque paysan s’occupe de sa culture et les plus avancés n’emploient que des travailleurs saisonniers, d’où l’exode rural.

A l’issue de cette étude, nous avions retenu que le rural en tant qu’espace de production est encore très loin de l’espace consommé comme c’est le cas, par exemple, des sociétés très avancées économiquement. Pour être plus clair, l’espace rural de Mahambo n’attire pas encore de résidences secondaires, seulement il présente des sites géographiques qui le prédisposent à d’intenses activités touristiques et récréatives. En terme de relations villes-campagnes, les mobilités ou les échanges font encore défaut, ce qui ralentit la symbiose entre les modes de vie de deux espaces, le rural domine encore. Malgré cela notre étude nous a conduit à la remarque suivante : entre l’espace urbain et l’espace rural, la majorité des ménages sont en difficultés, surtout ceux qui sont en dehors des professions institutionnalisées et du secteur tertiaire. La majorité étant presque en dessous du seuil de la pauvreté, il y a une malheureuse tendance vers l’homogénéisation du niveau de vie, un fait qui complique encore plus l’appréciation de la dynamique des relations ville-campagne.

Est-ce à dire que la ruralité atteindra les villes ? En réalité la ruralité ne devra pas être définie par la pauvreté, ce sont les activités de production et de développement propres et spécifiques qui la définissent…La pauvreté n’étant pas le seul apanage du monde rural. Enfin, nous avions rencontré un espace rural presque complètement dépourvu de dynamique sociale et économique, un espace désorganisé depuis des dizaines d’années avec des paysans dénués et désemparés.

En général, faute de stratégie politique de développement réaliste et adaptée, nos campagnes n’avaient rien tiré de l’existence de pôles urbains proches ou éloignés, pôles qui n’ont pas beaucoup d’influence positive sur les espaces environnants car ils sont eux-mêmes atteints par le syndrome généralisé de la pauvreté.

B. LA DYNAMIQUE VILLAGEOISE TOTALE.

L’exemple d’Analanjorofo peut être pris pour initier une stratégie globale de développement intégré des communes qui sont des cellules de base, composantes incontournables desquelles devra impérativement partir de la maîtrise ferme et durable de notre économie. La participation active et effective des paysans à « la

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chose » du développement dans leurs localités respectives est une garantie de la pérennisation et de la maîtrise intégrale de toutes les activités économiques à travers tous les échelons des villages jusqu’aux régions et au Faritany, voire même au niveau national. Les campagnes ont toujours été les plus mal servies, et cette erreur d’appréciation est lourde de conséquence dans l’économie nationale . Les paysans producteurs avaient toujours aspiré au développement de leur bien être , faute de réussite, ils quittent la campagne, tandis que de l’autre côté, les villes ont besoin des produits de consommation issus de milieu rural. Ce phénomène est l’ illustration évidente de l’étroite inter-dépendance des villes et des campagnes .Les villages sont désertés et s’appauvrissent et, il s’en suit inévitablement que les villes tombent à leur tour dans une extrême dégradation Socio-économique. La problématique de relation ville-campagne est ici bien montrée. A l’endroit du développement, on note des projets et des intentions de mieux faire pour la réussite mais, telle que la situation se présente dans notre pays, très peu sont les acteurs qui parviennent à un succès de grande envergure. Revenant toujours à la relation ville-campagne, il est évident qu’avec l’échange inégal la situation reste désemparant : les campagnes sont vidées de leur main-d’œuvre active . Pour un développement réel , l’éducation et l’instruction, dans un pays à forte proportion de population rurale, devront être basées sur les réalités. L’adéquation formation-emploi a toujours été évoquée mais dans la pratique , rien ne va. Le paysan-planteur ou producteur, habitué à des activités pragmatiques, est toujours confronté à une situation pleine d’inconnu quant à la manière d’adapter la technique porteuse à celle qu’il a adoptée. A cet endroit, des efforts et des volontés devront être déployés. Si on admet encore que la réussite de notre pays est tributaire de celle du monde rural, le système de commercialisation sera donc un blocage au développement de la paysannerie, notamment les paysans les plus pauvres. Malgré les stratégies villageoises de créer une société plus harmonieuse. Certaines pratiques dues à l’intégration dans l’économie marchande et à son développement tendent à accentuer l’inégalité sociale qui existe déjà dans la commune rurale. La transformation des réalités concrètes en une idéologie dominante justifie l’évolution de la situation villageoise.

Quoiqu’il en soit, il y a encore et toujours un déséquilibre entre les produits agricoles et les produits industriels : les paysans vendent leurs produits à bon marché et achètent les articles manufacturés à des prix élevés. Par ailleurs, les paysans de base sont victimes de l’extorsion effectuée par l’épicier du village. Ainsi, nous voudrons ouvrir une réflexion : faut-il encore mettre en exergue le déséquilibre existant entre les villes et les campagnes dans le domaine de financement pour le développement ? - car les campagnes ont toujours été les plus mal servies …

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REVUES

- REVUE DE L’OCEAN INDIEN : « Madagascar à la Recherche de sa Politique d’Education » par Zoara RAMAMBAZAFY mars-avril 2003………………………………………………pp 61-63

- REVUE DE L’OCEAN INDIEN : « La Perte de la Souveraineté réside plutôt dans l e fond de l’accord de Sainte-Denis de la Réunion » pp 12-13 , n° 244, sept. 2003 ………………………………….. 64p

- BULLETIN DE LIAISON : « Retour au Foncier ». Laboratoire d’Anthropologie Juridique de Paris. Directeur Etienne Le Roy …………………………………… 187p

-MADAGASCAR MAGAZINE « Programme urbaine de la lutte contre la Pauvreté » Projet « Cities Alliance Madagascar » par Maurice BERANTO ………………………………….pp . 42-46

MEMOIRES D’ETUDES

- Prosper RAMANITRINIZAKA : DEVELOPPEMENT RURAL , Fiscalité , Paupérisation Paysanne. Cas du Fokontany de Soavinimerina . Mémoire de Licence . Filière Sociologie 1983-1984 …….106 p.

- Amélie MOREL Province Autonome de TOAMASINA . rapport de Stage . Maîtrise I.U.P. Management et Gestion des Entreprises . Institut d’Administration des Entreprises .ROUEN session 2003 ………………………………………………………………61p.

- Laza ANDRIANIRINA : Décentralisation et Institutions Publiques territoriales à Madagascar . Processus et Perspectives Mémoire de Maîtrise ENA Cycle International long Promotion Averroes . Février 2000 ……………………………68 p

- Mamialisoa RAZANAMARO : Perspective d’avenir de la Province Autonome de Toamasina : le cas de Fénérive–Est Mémoire de Maîtrise en Sociologie . promotion 1999-2000 …………………………………………...160p . DOCUMENTS

- MADAGASCAR ; Le Guide par Vincent VERRA pp 231-273…………… 376 p

-TSIZARAINA Emile Présentation succincte de la Province Autonome de la Province Autonome de Toamasina . Présidence de la Délégation Spéciale de Toamasina 2003 ……………………………………………………………….32 p

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- Dynamique de la Pauvreté à Madagascar 1993-1999 . Un extrait du rapport préliminaire INSTAT/CORNEL University/ Banque Mondiale …………………………………240 p

- ATELIIER :ESPACE FINANCIER ET DEVELOPPEMENT dirigé par Madame le Professeur Noëline RAMANDIMBIARISON ; Formation de IIIème cycle , Filière Sociologie E.E.S.D.E.G.S. Université d’Antananarivo Madagascar 2003-2004

- D.S.R.P. Document Stratégique de la Réduction de la Pauvreté à Madagascar , dernier draft , validé à Iavoloha Mars 2003 Présidence de la Repoblika Malagasy

- Accès à la Terre et Pauvreté par l’IMATEP juin 1998 Dossier 2002………27p

- Soeur. Claire FRANCOIS : MADAGASCAR : regarde l’Avenir 1989 ……....5p

- ROBERT Dictionnaire de Sociologie éd Le Seuil sous la direction de André AKOUN et Pierre ANSART 1999 ……………………. 587 p

- Clarification et essais de définition in http//globe.net.org

- Agriculture de précision : l’enjeu Français . INRA. 2003

- Decary ( R ) L’Etablissement de Sainte-Marie de Madagascar sous la F Restauration et le rôle de Sylvain ROUX Correspondance Générale . société d’éd ; Maritime et Coloniales…………………………. 17 p

- Sustainable Spatial Development: Srengthening Intersectoral Relations Council of Europe Publishing .Année 2003...... 161 p

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ANNEXES : QUESTIONNAIRE

Le questionnaire a pour objectif de collecter les informations relatives à la situation démographique et au développement économique et social de la recherche

PRESENTATION DE LA CIRCONSCRIPTION

Quelle est l’entité de votre circonscription ? Commune : ménages, Sous-prefecture Préfecture

Quel est son nom?

………………………………………………………………………………….

Quel est sa situation géographique ?

…………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………. Quelle est sa superficie ? ………………………………………………………………………………….

Quel est le nombre de Fokontany (indiquez le nom de chaque village) ? …………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………….

Quel est la composition de l’Organisation administrative ? Nombre de membres de l’organe exécutif :……………………………….. Nombre de membres de l’organe législatif :……………………………….

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DONNEES DEMOGRAPHIQUES

Quel est l’effectif de la population ? - nombre totale de la population……………………………………. - nombre de femme…………………………………………………... - nombre d’homme……………………………………………………

Quel est la répartition de la population par âge et par sexe ?

0-5 ans 6-17 ans 18-60 ans +60 ans Total H F H F H F H F H F TOTAL

( vous pouvez nous joindre d’autre présentation habituelle si vous le souhaitez )

- Combien y a-t-il eu de naissances au cours de l’année 2000-2003 ? - Combien y a-t-il eu de décès au cours de l’année 2000-2003 ? - Quel est la répartition par groupe socioprofessionnel de la population potentiellement active ?

Groupe socioprofessionnel Nombre de personnes - agriculteur………………………………. - - Commerçant……………………………. - - Collecteur………………………………. - - Fonctionnaire…………………………… - - Professions libérales…………………... - - Autres ( précisez ) ……………………… ………………… -

Quel est le nombre de personnes déclarées sans emploi au cours de l’année 2001-2002 ?

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DONNEES ECONOMIQUES

Quel est le nombre de commerce par catégorie ?

Catégories nombres - épicerie - - boisson alcoolique - - collecteur - - gargotier - - pavillon - - autres - - ……….

Y a-t-il des activités dans le domaine artisanal ? oui non

si oui , précisez :

Type d’activités Nombre de structure

Y a-t-il des activités dans le domaine agricole ? oui non si oui, précisez pour chaque domaine : Typologie Produit Superficie Tonne - - -

Y a-t-il dans le domaine de la pêche ? oui non

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si oui, précisez : Type d’activité Nombre de structures - - -

Y a-t-il des activités dans le domaine touristique ? oui non

si oui, précisez : nombre de sites touristiques : …………….. nombre d’infrastructures d’accueil :…………

Y a-t-il des marchés ? oui non

si oui, combien y a-t-il de points de ventes ? …………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………..

Y a-t-il d’autres domaines d’activités économiques ( si oui, précisez ) ? ……………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………….

L’infrastructure routière est-elle praticable facilement ? oui non si oui , précisez l’état et le nombre de Km praticable : ……………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………….

Y a-t-il un accès par voie fluvial ? oui non si oui, précisez l’état et les liaisons correspondantes : …………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………

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Y a-t-il un accès par voie maritime ? oui non si oui, précisez l’état et les liaisons correspondantes : …………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………

Y a-t-il une infrastructure postale, oui non si oui, précisez l’état de l’infrastructure suivis d’informations complémentaires si vous le souhaitez : ……………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………….

Y a-t-il un réseau de télécommunication ? oui non si oui, précisez l’état du réseau suivis d’information complémentaires si vous le souhaitez : …………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………

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DONNEES SOCIALES

Quels sont le nombre et la répartition des infrastructures scolaires ?

ETABLISSEMENT STATISTIQUE Public Privé TOTAL - établissement - élèves- filles - élèves - garçons - enseignants - sections : E.P.P. C.E.G. Lycée autres

Quelles sont les infrastructures médicales ?

Formation Nombre Nombre Nombre Nombre sanitaire médecin Paramédicaux lit Personnel SF18,I19,AS20 Administratif Centres publics : CSB 1. CSB 2. Centres privés Dispensaires Cliniques Dentisteries Autres…..

Quelles sont les maladies prédominantes ? Paludisme, MST… Type de maladie Nombre de cas recensés en 2002

18 S.F. : Sage-femme 19 I : Infirmier 20 AS : Aide Sanitaire

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Y a-t-il un accès facile à l’eau potable ? oui non

combien y a-t-il de bornes fontaines, de sources ? ………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………..

Y a-t il accès à l’électricité ? oui non

si oui, dans combien de foyers est-elle utilisée ? ………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………….

Y a-t-il des activités ou manifestations culturelles ? oui non

si oui, précisez ( Type d’activité ou de manifestation, lieu, date) …………………………………………………………………. ………………………………………………………………….

RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES

………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………

Nom : DATE ET SIGNATURE

Notes : * Azonareo atao ny mameno ity fanadihadiana ity amin’ny teny malagasy ( Vous pouvez rédiger en malgache ) * Azonareo atao ny manome fanampim-pahazavana ( Vous pouvez donner des renseignements complémentaires jugés necessaires et utiles )

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RAZANAMARO Mamialisoa C.E.R.E.L./MUSEE de L’Université 501-TOAMASINA MADAGASCAR Atelier : ESPACE FINANCIER ET DEVELOPPEMENT RURAL Mini-Mémoire pour l’obtention du Diplôme Approfondies en SOCIOLOGIE Encadreur :Professeur Noëline RAMANDIMBIARISON

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Ouvrages : 09 Revues 04 Mémoires : 04 Documents 11 Nombre de photos 02 Nombre de cartes 03 Nombre de graphiques 10 Tableau : 10

Thème de Recherche : RELATIONS VILLES-CAMPAGNES : cas de la Commune Rurale de Mahambo dans la Région d’Analanjorofo. Faritany de TOAMASINA Problématique : la perspective du redressement structurel face à un Etat Providence et les noyaux impératifs de la bonne gouvernance.

S’agissant d’une Commune Rurale réduit à la plus petite unité d’organisation administrative de notre pays. Comment peut-on concevoir la possibilité de faire accéder cette localité et sa population aux échanges avec l’extérieur ? Il est entendu que la nature des relations internationales intéresse la Commune et relève d’une quasi-exclusivité de création d’échanges culturels et commerciaux ; De cette perspective ,l’on peut admettre que les échanges existaient déjà depuis de longues périodes sans que les habitants en aient pris conscience et ce, faute d’Information , d’Education et d’Instruction .Les produits de rente fournis par les villageois tels que les clous et les essences de girofles, les produits artisanaux issus de vanneries, de la menuiserie sont autant d’éléments qui favorisent et justifient l’existence des relations avec l’extérieur car la quasi-totalité de ces produits sont vendus à l’extérieur

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