ROYAUME DU MAROC AGENCE DU BASSIN HYDRAULIQUE DU SOUSS-MASSA

ETUDE D’ACTUALISATION DU PLAN DIRECTEUR D’AMENAGEMENT INTEGRE DES RESSOURCES EN EAU (PDAIRE) DU BASSIN HYDRAULIQUE DU DRAA

Marché n° 106/2008/DRPE

RAPPORT DE SYNTHESE

435, lotissement Azzouhour II, Rue Annahda, Ain Itti, Immeuble AXEO BP 12329, Annakhil, 40016, Marrakech 29 Avenue Aristide Briand Tél : +212 24 32 98 17 / 18 CS 10006 – 94 117 Arcueil Cedex ‐ France Fax : +212 24 32 98 19 Tél: 33 157631400 Fax: 33157641401 E‐mail : [email protected] Site web : http://www.antea‐ingenierie.fr Site web: www.resing.ma

Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

TABLE DES MATIERES

1. PREAMBULE ...... 5

2. CARACTERISTIQUES DE L’AIRE DU PDAIRE ...... 5 2.1 Contexte physique ...... 5 2.1.1 Situation, relief et géomorphologie ...... 5 2.1.2 Géologie ...... 6 2.1.3 Faune et flore...... 6 2.1.4 Climat ...... 7 2.2 Contexte socioéconomique ...... 7 2.2.1. Découpage administratif de la zone du Plan ...... 7 2.2.2. Population ...... 9 2.2.3. Dynamique économique du territoire ...... 9

3. EVALUATION DES RESSOURCES EN EAU ...... 11 3.1. RESSOURCES EN EAU DE SURFACE ...... 11 3.1.1. Réseau hydrographique ...... 11 3.1.2. Evaluation des apports ...... 14 3.2. RESSOURCES EN EAU SOUTERRAINE ...... 16 3.2.1. Potentiel mobilisable ...... 16 3.2.2. Qualité des eaux souterraines ...... 17 3.3. RESSOURCES EN EAU NON CONVENTIONNELLES ...... 18

4. Etat actuel de l’aménagement et de l’utilisation de l’eau ...... 19 4.1. EAUX DE SURFACE ...... 19 4.1.1 Haut Draa ...... 20 4.1.2 Moyen Draa ...... 20 4.1.3 Bas Draa ...... 21 4.2. EAUX SOUTERRAINES ...... 22 4.2.1. Haut Draa ...... 22 4.2.2. Moyen Draa ...... 23 4.2.3. Bas Draa ...... 23

5. EVALUATION DE LA DEMANDE EN EAU DANS LA ZONE DU PLAN .... 24 5.1. DEMANDE EN EAU POTABLE ET INDUSTRIELLE ...... 24 5.1.1. Situation actuelle ...... 24 5.1.2. Projection de la demande en AEPI ...... 25 5.2. DEMANDE EN EAU AGRICOLE ...... 26 5.2.1. Situation actuelle de l’agriculture ...... 26 5.2.2. Besoins en eau d’irrigation par sous-bassin ...... 26 5.2.3. Abreuvement du cheptel ...... 29

Rapport de synthèse 2 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa 6. BILAN ACTUEL BESOINS-RESSOURCES ...... 29

7. Options de développement intégré et de préservation des ressources en eau ...... 31 7.1. OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU ...... 31

7.2. ACTIONS ENVISAGEABLES POUR LE PDAIRE ...... 31 7.2.1. ACTIONS VISANT A MOBILISER LE MAXIMUM DE RESSOURCES EN EAU ...... 31 7.2.1.1. Actions visant à mobiliser le maximum de ressources en eaux de surface ...... 32 7.2.1.2. Actions visant à mobiliser le maximum de ressources en eaux souterraines .... 33 7.2.1.3. Actions visant à mobiliser le maximum de ressources en eaux non conventionnelles ...... 35 7.2.2. ACTIONS VISANT A REDUIRE LA DEMANDE EN EAU ...... 36 7.2.2.1. Actions visant à réduire la demande AEPI ...... 36 7.2.2.2. Actions visant à réduire la demande en eau d’irrigation ...... 36

7.3. COMPOSANTES DU PDAIRE ...... 37

8. Bilan hydraulique fin Plan ...... 42

9. ANALYSE TECHNICO ECONOMIQUE DU PDAIRE ...... 43 9.1. EVALUATION ECONOMIQUE ...... 43

9.2. ANALYSE ECONOMIQUE DES AVANTAGES-COUTS DU PDAIRE ...... 45

10. Evaluation environnementale ...... 48

11. PLAN D’ACTION ET MODALITES DE MISE EN œuvre DU PDAIRE .... 50 11.1. PLAN D’ACTION ET MISE EN ŒUVRE DU PLAN ...... 50

11.2. LES INTERVENANTS ET PARTENAIRES ...... 52 11.3. PLANNING DE REALISATION DU PDAIRE ...... 53

11.4. MODALITES DE MISE EN ŒUVRE : CADRE ORGANISATIONNEL, PARTENARIAL ET MESURES D’ACCOMPAGNEMENT...... 55

Rapport de synthèse 3 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Liste des tableaux

Tableau 1 : Découpage administratif du bassin du Draa ...... 7 Tableau 2 : Population de l’aire de l’étude par province ...... 9 Tableau 3 : Volume des apports pour le bassin du Draa ...... 15 Tableau 4 : Ressources en eau souterraine mobilisable dans le bassin du Draa...... 17 Tableau 5 : Situation actuelle de l'AEP dans le Draa ...... 24 Tableau 6 : Demande en AEPI par sous bassins ...... 25 Tableau 7 : Demande en AEPI fu Bassin du Draa - Récapitulatif ...... 26 Tableau 8 : Demande en eau agricole (Mm³) début et fin Plan (2030) ...... 28 Tableau 9 : ressources actuelles – besoins actuels ...... 29 Tableau 10 : Options de développement intégré et de préservation des ressources pour le Draa ...... 40 Tableau 11 : Evaluation du coût moyen des différentes actions (récapitulatif) ...... 41 Tableau 12 : Tableau du bilan hydraulique du PDAIRE Draa ...... 42 Tableau 13 : Matrice de transfert des investissements des actions vers les usages ...... 43 Tableau 14 : Répartition des investissements sur les sous-bassins et leur structure ...... 44 Tableau 15 : Définition, codification et hypothèses d’investissement des actions ...... 44 Tableau 16 : Impact du taux d’actualisation (valeur de référence à 3%) ...... 45 Tableau 17 : Synthèse des études de sensibilité par usage ...... 46 Tableau 18 : impacts environnementaux du PDAIRE ...... 49 Tableau 19 : impacts pendant les phases de construction des aménagements hydrauliques ...... 50 Tableau 20 : Matrice du plan d’action et de mise en œuvre du PDAIRE du bassin du Draa ...... 51 Tableau 21 : chronogramme de réalisation du PDAIRE ...... 54

Liste des figures

Figure 1 : Carte géomorphologique du bassin du Draa ...... 6 Figure 2 : Découpage administratif du bassin du Draa ...... 8 Figure 3 : Réseau hydrographique du Haut et Moyen Draa ...... 12 Figure 4 : Réseau hydrographique du Bas Draa ...... 13 Figure 5 : Structure des investissements prévus 2011-2030 (valeurs 2011) ...... 44 Figure 6 : Graphique de sensibilité globale de la valeur actuelle ...... 47 Figure 7 : Graphique de sensibilité globale du TRI ...... 47

Rapport de synthèse 4 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

1. PREAMBULE

De tout temps confronté à l’irrégularité des précipitations, le bassin hydraulique du Draa doit, depuis quelques années, faire face à de nouvelles problématiques : une forte croissance démographique, accompagnée d’une urbanisation importante, des besoins en eau agricole considérables et des activités socio-économiques dont le développement s’est récemment accéléré, notamment dans le secteur du tourisme. La combinaison de ces facteurs a pour conséquence un accroissement de l’exploitation des ressources en eau et une dégradation de leur qualité. Le bassin du Draa est ainsi confronté, plus que d’autres au Maroc, à des défis liés à la raréfaction des ressources en eau et à la demande en eau sans cesse croissante, que le bassin devra gérer au mieux, afin de garantir la durabilité de son développement. Compte tenu de ces problématiques, et afin de concrétiser les décrets de la Loi 10-95 de l’Eau, la Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau (DRPE) a confié au groupement RESING-ANTEA l’étude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du bassin du Draa. Cette étude vise à actualiser les données liées au PDAIRE du Draa afin d’avoir une vision globale et nette sur la gestion intégrée de l’eau et la mise en oeuvre des dispositions légales ayant pour finalité la rationalisation de l’utilisation de l’eau et la généralisation de l’accès à l’eau - en prenant en considération, d’une part l’évolution du contexte démographique et des activités socio-économiques jusqu’à l’horizon 2030, et d’autre part les ressources en eau disponibles.

2. CARACTERISTIQUES DE L’AIRE DU PDAIRE

2.1 Contexte physique

2.1.1 SITUATION, RELIEF ET GEOMORPHOLOGIE

Le bassin hydraulique du Draa est délimité, au nord, par les contreforts du Haut-Atlas, du Jbel Toubkal au Jbel M’Goun, au sud, par le bassin hydraulique du Sahara et la frontière avec l’Algérie, à l’est par les vallées du Todgha et du Rhirs, et à l’ouest, par les bassins hydrauliques de Guelmim et du Souss Massa. La configuration topographique du bassin du Draa est hétérogène et compte quatre zones topographiques distinctes : une zone de montagnes, une zone de plaines semi désertiques, une zone de plateaux désertiques et une zone côtière, qui s’étend sur environ 90 km, et qui permet à la région de disposer de potentialités importantes dans les secteurs de tourisme et de la pêche.

Rapport de synthèse 5 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Figure 1 : Carte géomorphologique du bassin du Draa

2.1.2 GEOLOGIE

Le bassin hydraulique du Draa est subdivisé en trois principaux sous-bassins ; le Haut Draa, qui constitue l'unité médiane du sillon sud-atlasique, forme une vaste dépression entre le Haut-Atlas au nord, et l'Anti-Atlas au sud, et se présente sous forme d'un haut plateau, généralement peu accidenté, le Moyen Draa, qui fait partie du domaine géologique de l'Anti- Atlas et du Bani, avec des formations géologiques qui sont d’âges variés, allant du Précambrien jusqu’au Quaternaire, et le Bas Draa marqué par des formations précambriennes essentiellement constituées de roches ignées et volcaniques, par une structure monoclinale, s’étendant sur un axe quasi-rectiligne d’orientation nord-est sud- ouest, sur plus de 300 km de long, et par des terrains des Jbel Richs dévoniens au sud du Bani.

2.1.3 FAUNE ET FLORE

La faune de la région du PDAIRE présente une grande diversité allant de la faune de montagne à celles spécifiques des zones arides et désertiques. Concernant la flore, la végétation correspond à la zone de transition entre les forêts méditerranéennes et les biomes désertiques sahariens au sud. Du Haut-Atlas vers le sud, la végétation suit à la fois

Rapport de synthèse 6 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa des gradients en altitude et en aridité. On trouve ainsi les écosystèmes oroméditerranéens, la zone de transition vers les steppes d’armoises dans les versants sud du Haut-Atlas, et la flore présaharienne et saharienne. En zone littorale à caractère subsaharien la steppe subsaharienne se trouve enrichie par des plantes ligneuses et halophytes. Dans le bas Draa, la forêt occupe plus de 350 000 ha, soit environ 9% de la surface forestière du bassin entier.

2.1.4 CLIMAT

Le climat du bassin du Draa varie en fonction de la latitude, de la proximité de l’Anti-Atlas et de l'Océan Atlantique. Globalement il est de type “semi-aride” et devient “saharien” au sud de M’Hamid El Ghizlane et dans les Hamadas. La présence des anticyclones rend les précipitations très rares. L’étude de la sécheresse conduite dans le cadre de la présente étude a montré que sur la série de mesures disponible, 53% des années peuvent être considérée comme sèches, 13% comme normales et 34% comme humides.

2.2 Contexte socioéconomique

2.2.1. DECOUPAGE ADMINISTRATIF DE LA ZONE DU PLAN

Sur le plan administratif, le bassin du Draa est couvert par la Région de Souss Massa Draa (Haut et Moyen Draa s’y incrivent en totalité) et par la Région de Guelmim-Es Smara (Bas Draa). Le tableau ci-après détaille le découpage administratif de l’aire d’étude (Figure 2). Tableau 1 : Découpage administratif du bassin du Draa Nombre de Communes Sous Bassin Province Urbaines Rurales Total Ouarzazate* 3 14 17 Haut et Tinherir* 2 9 11 Moyen Draa Zagora* 2 18 20 Tata 4 16 20 Bas Draa Assa- Zag 2 5 7 Tantan 2 5 7 Total 15 67 82 * Ces provinces ne sont pas inscrites entièrement dans la zone de l’étude (Bassin du Draa). Par conséquent, seules les communes inscrites dans cette zone sont prises en compte ici.

Rapport de synthèse 7 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Figure 2 : Découpage administratif du bassin du Draa

Rapport de synthèse 8 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

2.2.2. POPULATION

En 2009, et sur la base du TAMA établi par le HCP, cette population est estimée à environ 894 000 habitants. Tableau 2 : Population de l’aire de l’étude par province

Population totale Part de la population de Part de la population de Région Sous Bassin Province Variation 2004 2009 l'aire de l'étude 2004 (%) l'aire de l'étude 2009 (%) 2004-2009 Ouarzazate* 267 071 288 111 7,9% 32,2% 32,3% Souss Massa Haut et Moyen Draa Draa Tinherir* 112 984 121 119 7,2% 13,6% 13,6% Zagora* 233 440 246 286 5,5% 28,2% 27,6% Tata 118 810 120 220 1,2% 14,3% 13,5% Guelmim Es Bas Draa Smara Assa- Zag 26 183 39 439 50,6% 3,2% 4,4% Tan Tan 69 830 78 094 11,8% 8,4% 8,7% Total Aire de l'étude 828 318 893 269 7,8% Source : RGPH 2004 La population de l’aire d’étude est à dominante rurale, sachant que l’écart rural-urbain tend à se réduire, avec plus de 60% de sa population urbaine qui sont concentrés au niveau des provinces de Ouarzazate et Tantan. La répartition de la population sur le territoire est très inégale : les zones de montagne du Haut Draa et celles concernées par les grandes oasis (Moyen Draa) sont les plus peuplées et présentent des densités élevées. Par rapport aux indicateurs de développement humain (analphabétisme, pauvreté, etc.), le bassin de Draa est classé parmis les régions les plus pauvres du Maroc.

2.2.3. DYNAMIQUE ECONOMIQUE DU TERRITOIRE

Agriculture et élevage Bassin du Haut Draa : caractérisé par une agriculture de type traditionnel à but de subsistance, à côté de laquelle se développe, de manière soutenue, une agriculture traditionnelle intensive irriguée orientée vers le marché, impulsée par le Plan Maroc Vert dans le cadre duquel l’ORMVA a lancé plusieurs filières dont le palmier dattier, le pommier, l’olivier, l’amandier, le rosier et le safran. En matière d’élevage, le Haut Draa compte un élevage sédentaire intensif associé aux vallées irriguées, avec une composante de production laitière en croissance, et un élevage extensif associé aux zones bour et au domaine forestier. Bassin du Moyen Draa : L’agriculture, activité principale du Moyen Draa, est diversifiée et basée sur un système oasien à trois étages (palmiers, arbres fruitiers et cultures au sol) irrigués dans le cadre de la Grande Irrigation à partir du barrage Mansour Eddahbi. Les terres incultes et parcours occupent 97% du territoire et la forêt environ 0,7%. Sur le plan de l’élevage, l’essentiel du cheptel est associé aux oasis. Bassin du Bas Draa : l’aridité de cette partie du bassin rend indispensable le recours à l’irrigation. L’activité agricole est concentrée dans les périmètres situés dans les vallées du versant Sud de l'Anti-Atlas, dans les bassins des foums, et dans la vallée de I'oued Draa où des superficies plus ou moins importantes selon l'hydraulicité de l'année sont emblavées en céréales et irriguées par épandage naturel des eaux de crue. La SAU irriguée totale est de

Rapport de synthèse 9 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa l’ordre de 8 400 ha de type oasien. Le cheptel (160 000 têtes), activité principale de la zone est de type semi-nomade.

Tourisme Grâce à ses potentialités touristiques, son climat agréable, son relief diversifié ainsi que ses caractéristiques culturelles et artistiques, le bassin du Draa constitue l’un des premiers pôles touristiques du Maroc. Ce secteur est appelé à connaître un développement très significatif générant de nouveaux besoins en eau que ce présent PDAIRE prendra en considération.

Pêche maritime Le port de Tantan constitue l’un des principaux pôles de pêche maritime du pays. Cette activité mobilise plus de 16 000 emplois directs et indirects1 et devrait, à terme, voir se créer un pôle industriel de transformation des produits de pêche, qui se développe de plus en plus au niveau du port et de la ville de Tantan.

Forêts et parcours La forêt joue un rôle majeur sur le plan économique et social de la région et constitue une véritable barrière naturelle contre la désertification et l’érosion. Le Haut Draa dispose d'une superficie de forêts naturelles s'étendant sur près de 330 000 hectares dominés par l’Alfa (50%) et les essences résineuses. La végétation naturelle du Moyen Draa est constituée de peuplements sous forme de savanes à base d’Acacia raddiana et de Tamarix phylla. Le Bas Draa est lui dominé par des parcours et terrains incultes, composés d’acacias, de genévriers, de tamaris, etc.

Mines et carrières La province de Ouarzazate constitue l’une des principales zones minières du Royaume, et dans une moindre mesure, la province de Zagora, avec l’extraction du manganèse, de l’argent, du fer et de la barytine. Au niveau du Bas Draa, les carrières exploitées le sont souvent de manière artisanale. Globalement, ces activités minières ne sont pas sans impact sur les ressources en eau.

Industrie : le bassin du Draa ne contient pas de zones industrielles de grande envergure. A l’exception de la zone de Tantan qui concentre des unités industrielles orientées vers l’activité de la pêche, avec 21 unités réparties en 3 zones industrielles, l’activité industrielle du bassin se limite à des unités souvent de type ateliers à activités diverses. En relation avec les ressources en eau, les zones industrielles de Tantan souffrent d’insuffisances en matière d’assainissement liquide.

Artisanat : il occupe une place importante dans l'activité économique et sociale de la région et constitue un atout complémentaire de l’industrie touristique régionale, par sa diversité : maroquinerie (tannerie), poterie, travail du cuivre et de l'argent (bijouterie), ébénisterie, tapisserie, vannerie, entre autres.

1 dont 11 000 emplois directs, selon les données de la Délégation de la Pêche Maritime de Tan-Tan.

Rapport de synthèse 10 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

3. EVALUATION DES RESSOURCES EN EAU

3.1. RESSOURCES EN EAU DE SURFACE

3.1.1. RESEAU HYDROGRAPHIQUE

Le bassin du Draa est constitué de trois sous-bassins qui se distinguent tant sur le plan morphologique et hydrographique, que sur le plan des apports en eaux (Fig. 3 et 4) : (i) sous-bassin du Haut Draa, d’une superficie de 15 000 km², il est situé en amont du barrage Mansour Eddahbi, (ii) sous-bassin du Moyen Draa qui s’étend sur 14 860 km², limité en amont par le barrage Mansour Eddahbi et en aval, par la palmeraie de M'Hamid, (iii) sous- bassin du Bas Draa, qui couvre une superficie de 67 000 km², limité en amont, par le barrage de Bounou dans la palmeraie de M'Hamid et s’étendant jusqu’à l’embouchure de l'oued Draa.

Rapport de synthèse 11 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Figure 3 : Réseau hydrographique du Haut et Moyen Draa

Rapport de synthèse 12 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Figure 4 : Réseau hydrographique du Bas Draa

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3.1.2. EVALUATION DES APPORTS

Pour le Haut Draa, la reconstitution des apports a été réalisée dans les 3 sous-bassins de Dadès, Ouarzazate et Aït Douchen (Tab. 3). Les apports moyens pour l’ensemble s’élèvent à environ 496 Mm³/an qui se répartissent comme suit : - Bassin du Draa à l’amont du Barrage Mansour Eddahbi : 252 Mm³/an ; - Bassin de Ouarzazate : 133 Mm³/an ; - Bassin de Aït Douchen : 111 Mm³/an.

3.1.2.1. Apports au niveau du Moyen Draa

Dix huit sous-bassins ont été étudiés dans le Moyen Draa (Tab. 3). Les apports globaux au niveau des bassins intermédiaires s’élèvent à 56 Mm³/an : 42 Mm³/an provenant de la rive droite, 14 Mm³/an de la rive gauche.

3.1.2.2. Apports au niveau du Bas Draa

L’étude du bassin du Bas Draa a concerné 8 sous-bassins / foums. Les apports totaux de ces sous-bassins s’élèvent à 225 Mm³/an (Tab. 3). Une grande partie de ces apports est utilisée au niveau des périmètres d’épandage de crues et sert également pour la recharge des nappes. L’historique des crues enregistrées au niveau de la station du Pont Draa montre qu’une faible partie des apports est perdue dans la mer en période de crues.

3.1.2.3. Récapitulatif des apports pour l’ensemble du bassin du Draa

Le Tab. 3 montre que le volume moyen des apports, à l’échelle de l’ensemble du bassin, est de l’ordre de 777 Mm³/an (496 Mm³/an au niveau du Haut Draa, 56 Mm³/an au niveau du Moyen Draa et 225 Mm³/an au niveau du Bas Draa), avec un maximum de l’ordre de 1 540 Mm³/an et un minimum de l’ordre de 260 Mm³/an.

Rapport de synthèse 14 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Tableau 3 : Volume des apports pour le bassin du Draa Sous bassin Oued Période Nombre d'années Volume moyen (Mm3) Max Min E. Type CV Dades Dades 1975‐2010 35 228 429,3 85,5 95,9 0,42 Ouarzazate Tifoultoute 1975‐2010 35 133 251 50 56 0,4 Haut Draa Douchene Assaka 1975‐2007 32 111 218 25 54 0,5 Sous total 496 Mawst Mawst 1979‐2003 24 0,82 1,9 0,32 0,42 0,51 Assif Tagemout Assif Tagemout 1979‐2003 24 0,48 1,12 0,19 0,25 0,51 Assif Tangarfa Assif Tangarfa 1979‐2003 24 1,23 2,87 0,48 0,63 0,51 N'bou Ourti N'bou Ourti 1979‐2003 24 6,96 16,18 2,7 3,58 0,51 El Feija El Feija 1979‐2003 24 11,68 26,89 4,72 5,98 0,51 Assif Oulgou Assif Oulgou 1979‐2003 24 0,5 1,15 0,2 0,26 0,51 Ameragane Ameragane 1979‐2003 24 0,84 1,93 0,34 0,43 0,51 Assif N'ouarguioune Assif N'ouarguioune 1979‐2003 24 0,48 1,09 0,19 0,24 0,51 N'Tinsa N'Tinsa 1979‐2003 24 1,14 2,66 0,44 0,59 0,51 Moyen Draa Ousri Ousri 1979‐2003 24 1,01 2,36 0,39 0,52 0,51 El Myiyet El Myiyet 1979‐2003 24 2,04 4,75 0,79 1,05 0,51 Assif Madrine Assif Madrine 1979‐2003 24 1,54 3,56 0,62 0,79 0,51 Assif Idoudane Assif Idoudane 1979‐2003 24 0,32 0,74 0,13 0,16 0,51 Assif Lasstouane Assif Lasstouane 1979‐2003 24 0,59 1,38 0,23 0,3 0,51 Tamsift Tamsift 1979‐2003 24 3,17 7,31 1,28 1,63 0,51 Tasminert Tasminert 1979‐2003 24 2,55 5,88 1,03 1,31 0,51 Mezouaria Mezouaria 1979‐2003 24 4,25 9,78 1,72 2,18 0,51 Iriki 1979‐2003 24 17,46 40,21 7,05 7,05 0,50 Sous total 56 F. Zguid Zguid 1979‐2003 24 45,9 100,0 15,0 23,8 0,52 Akka Akka 1979‐2003 24 18,3 40,0 6,0 9,5 0,52 A. Ouabelli Aguemamou 1979‐2003 24 6,4 16,0 2,0 3,6 0,56 Icht Icht 1979‐2003 24 3,3 8,0 1,0 1,8 0,56 Bas Draa F. El Hassan Tamanarht 1979‐2003 24 11,6 29,0 3,0 6,5 0,56 Assa‐Infguen Assa‐Infguen 1979‐2003 24 61,9 128,0 15,0 27,8 0,45 Tata‐Adiss‐Rahal‐Arhguig Tata‐Adiss‐Rahal‐Arhguig 1979‐2003 24 68,0 121,0 19,0 29,5 0,43 Si‐rezzoug Myit 1979‐2003 24 10,0 19,0 3,0 4,9 0,49 Sous total 225 Total Bassin Draa 777

Rapport de synthèse 15 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

3.2. RESSOURCES EN EAU SOUTERRAINE

3.2.1. POTENTIEL MOBILISABLE

La quasi-totalité des eaux souterraines exploitées dans le bassin du Draa est issue des nappes alluviales liées aux oueds, nappes peu profondes et souvent appelées « nappes phréatiques », dont la puissance n’excède pas quelques dizaines de mètres. Ces nappes sont principalement alimentées par l’infiltration des eaux de surface et par les eaux du retour d’irrigation. Au niveau de l’aire du PDAIRE, on dénombre quelques 37 nappes, dont 10 nappes profondes et 27 superficielles Dans le Haut Draa, les eaux souterraines reconnues et exploitées sont celles développées dans les formations récentes associées aux oueds (nappes de Tikert, Ouarzazate, Dadès M’Goun, etc.). Ailleurs, des nappes profondes existent mais sont peu connues. Dans le Moyen Draa, les eaux souterraines reconnues et exploitées sont celles associées aux 6 oasis irriguées dans le cadre de la Grande Irrigation. De plus en plus, l’exploitation des eaux souterraines commence à s’étendre en dehors des oasis, dans des zones d’extension de l’agriculture (feijas, périphéries des oasis, etc.), mais là, les ressources sont peu connues et l’exploitation est assez “aléatoire”. Dans le Bas Draa, les principales eaux souterraines exploitées sont celles associées aux foums. On dénombre une dizaine d’aquifères de ce type, principalement situés en rive droite de l’oued Draa. L’exploitaiton de ces nappes se fait par puits ou khettara et parfois à partir de résurgences. Ces dernières connaissent cependant des réduction de productivité, voire de tarissement, en raison de la surexploitation de la nappe par pompages, de plus en plus nombreux, en particulier en zones d’alimentation des nappes. Tout à fait à l’aval du bassin de l’oued Draa (province de Tantan), les nappes aquifères sont généralement saumâtres (nappe du Crétacé connue par “nappe de Tantan” et nappe de l’oued Ben Khlil). Cependant, ces nappes présentent un intérêt certain pour l’AEP, moyennant la déminéralisation. La petite unité de Taassalt, de très bonne qualité, présente un intérêt pour l’AEP, et éventuellement l’irrigation de petits périmètres (quelques dizaines d’hectares). Au niveau d’Assa, une nappe existe mais reste inexploitable en raison de la présence de fer et de manganèse.

Rapport de synthèse 16 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Globalement, le potentiel mobilisable à partir des eaux souterraines est comme suit : Tableau 4 : Ressources en eau souterraine mobilisable dans le bassin du Draa Aquifère Ressources

superficiel identifié mobilisables (Mm³/an) Tikert Ouarzazate Douchen 24 Haut Draa Dades Mgoun 26,6 6,2 Total 56,8 Mezguita 12,7 Tinzouline 14,9 Ternata 17,5 Moyen Draa Fezouata 14,6 Ktaoua 20,2 M'Hamid 12,4 Total 92,2 10,9 Si Zerrouk 1,6 Tissint 6,8 TaTa 7,0 Bas Draa Akka 4,9 Ait Oubelli 4,2 Foum El Hassan Icht 4,2 Foum Assa 3,7 Total 43,3 TOTAL 192,3

3.2.2. QUALITE DES EAUX SOUTERRAINES

A l’échelle de la zone du PDAIRE, les données sur l’hydrochimie et la qualité des eaux sont rares et disparates. A l’occasion de la présente étude, une compilation de données à partir de la documentation existante a été réalisée et a permis de dresser une situation pour les différents sous- bassins. • Haut Draa Au niveau des nappes alluviales : la minéralisation des eaux de la nappe alluviale de Tikirt varie entre 0,5 et 3 g/litre, celle de la nappe alluviale de Ouarzazate passe de moins de 2 g/l dans la partie amont, à plus de 4 g/l dans le secteur aval, ces valeurs rendant l’utilisation de cette ressource impropre à l’alimentation en eau sans traitement préalable. Au niveau des nappes profondes : la qualité des eaux peut être bonne, mais le contact avec le gypse peut augmenter le niveau de minéralisation. Dans le bassin de Ouarzazate, par exemple, la salinité est de l’ordre de 2 à 4 g/l, mais peut atteindre 3 et 10 g/l par endroits lorsque les eaux sont en contact avec le gypse. • Moyen Draa Les nappes associées aux oasis présentent un gradient de salinité qui augmente de l’amont vers l’aval. Les nappes de M’hamid (entre 1,5 et plus de 16 g de sel / litre) et Ktaoua (2 et plus de 10g/l)

Rapport de synthèse 17 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa sont particulièrement chargées en sel et de ce fait, impropres à la consommation et à l’irrigation. Cette situation se reflète sur les pratiques culturales et sur les cultures pratiquées. Dans les oasis avales (Ktaoua et M’Hamid), la strate herbacée devient de plus en plus rare. • Bas Draa De manière générale, les eaux des nappes associées aux foums sont de bonne qualité avec des faciès chimiques variables. A titre indicatif, les salinités varient entre 0,4 et 4 g/l pour Foum Zguid, 4 à 10 g/l pour Tissint, 1 à 3 g/l pour Akka, 0,5 à 1 g/l pour Foum El Hisn – Tircht. Au niveau de la partie littorale, les nappes sont de nature saumâtre. Il s’agit de la nappe du crétacé et de la nappe de Ben Khlil avec des salinités pouvant dépasser les 5 g/l.

3.3. RESSOURCES EN EAU NON CONVENTIONNELLES

Dans le bassin du Draa, les eaux non conventionnelles peuvent potentiellement provenir de la déminéralisation des eaux saumâtres, l’épuration des eaux usées, la collecte des eaux pluviales et le dessalement de l’eau de mer. D’autres ressources non conventionnelles pourraient également provenir de l’insémination artificielle des nuages et de la collecte de brume (notamment dans la zone littorale). Le potentiel de chacune de ces ressources varie d’une zone à l’autre et dépend de la faisabilité technico-économique de leur mise en valeur.

Les eaux saumâtres déminéralisées : Le bassin du Draa est particulièrement riche en eaux saumâtres, de nombreuses nappes présentent des salinités élevées empêchant leur utilisation directe pour l’alimentation en eau potable, pour l’eau agricole et pour le cheptel. L’inventaire de ces ressources en eaux saumâtres est difficile au stade actuel de connaissance, étant donné le manque de données sur l’hydrochimie des nappes. L’état de la salinité des eaux souterraines présenté précédemment permet cependant d’établir ce qui suit :

· Pour le Haut Draa : les eaux saumâtres existent au niveau de tous les sous-bassins (M’Goun, Dadès, Skoura, Ouarzazate, Tikert et Ait Douchen). Elles sont particulièrement importantes au niveau de la nappe associée à l’oued El Maleh, affluent de l’oued Ouarzazate.

· Pour le Moyen Draa : les nappes des oasis situées à l’aval (Tarnata, Ktaoua, Mhamid) sont saumâtres. En dehors de ces oasis, les formations encaissantes comprennent également des potentialités en eau saumâtre.

· Pour le Bas Draa : les eaux des nappes liées au foums sont généralement de bonne qualité. Les eaux saumâtres concernent des nappes des formations aquifères anciennes (socle..). Un inventaire précis n’est pas disponible. A l’aval, la nappe de Tantan (Crétacé inférieur), et à moindre degré, la nappe de Ben Khlil, sont saumâtres. En terme de capacité, les volumes, quoique non disponibles, peuvent être conséquents et seule la faisabilité technico-économique de la déminéralisation peut être le facteur limitant au recours à cette ressource. Dans la zone du PDAIRE, la déminéralisation est pratiquée par l’ONEP au niveau de Tagounite (Province de Zagora). La ville de Assa est alimentée à partir de la nappe de Assa et la ville de Tantan à partir des captages de Kheng Lahmam. Ceci justifie tout l’intérêt à porter à cette ressource.

Rapport de synthèse 18 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Les eaux usées épurées : Il s’agit principalement des eaux usées des villes et centres urbains de la région, auxquelles peuvent s’ajouter les rejets des activités industrielles et des projets touristiques, pouvant, une fois traités être réutilisés pour l’agriculture et l’arrosage des espaces verts, la recharge de la nappe phréatique, et l’alimentation des zones humides. Actuellement, seules les villes de Ouarzazate, Tata, Foum Zguid, Foum El Hisn et Akka disposent de stations d’épuration. A l’horizon du PDAIRE (2030), le potentiel en eaux usées est estimé à 4.8 Mm³/an pour le Haut Draa, 6 Mm³/an pour le Moyen Draa et 7,4 Mm³/an pour le Bas Draa.

La collecte des eaux pluviales : Dans le bassin du Draa, la collecte des eaux pluviales est pratiquée par les populations rurales et les éleveurs depuis toujours. Les Metfias, les Gueltas et l’épandage des eaux de crues sont des exemples de cette pratique. Actuellement, les agriculteurs disposant de moyens commencent à développer des systèmes importants pour la collecte des eaux pluviales pour les besoins d’irrigation. C’est le cas de la feija où la pratique de cultures à haute plus-value justifie l’investissement dans de tels systèmes. Dans le cadre présent, ces pratiques devront être renforcées aussi bien pour les usages d’approvisionnement en eau humaine et du cheptel que pour les besoins agricoles, environnementaux et pour la lutte contre la désertification.

Le dessalement d’eau de mer : Au niveau de la zone littorale du bassin (Province de Tantan), le dessalement constitue une option réaliste pour l’AEPI. Cette option a été retenue par l’ONEP qui est en cours de réalisation d’une station de dessalement pour l’AEP de la ville de Tantan.

4. ETAT ACTUEL DE L’AMENAGEMENT ET DE L’UTILISATION DE L’EAU

Cette section présente un récapitulatif des différents aménagements existants permettant d’assurer la mobilisation des eaux de surface et souterraine.

4.1. EAUX DE SURFACE

La Bassin du Draa connaît une tradition ancestrale de l’utilisation des eaux de surface. Le captage des oueds au fil de l’eau dans le Haut Draa, l’utilisation des eaux de crues et la collecte des eaux pluviales dans le Moyen et le Bas Draa pour l’irrigation, constituent des pratiques anciennes mais sont toujours adoptées, aussi bien pour l’alimentation humaine, celle du cheptel, que pour l’irrigation. Au cours du temps, ces pratiques ont montré leur pertinence et il s’agira, pour le PDAIRE, de les considérer comme une base de mobilisation et d’utilisation des eaux, à sauvegarder, en tant que patrimoine national, et à adapter aux nouveaux défis en matière de gestion des ressources en eau.

Rapport de synthèse 19 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Mais, c’est avec l’introduction des ouvrages hydrauliques modernes, que la mobilisation des eaux de surface est passée à des niveaux importants avec, notamment, la création de périmètres de grande irrigation, les captages et le transport d’eau pour l’AEPI.

4.1.1 HAUT DRAA

Mobilisation traditionnelle des eaux de surface Le bassin du Haut Draa est caractérisé par l’existence de nombreux cours d’eau pérennes qui permettent des prises au fil de l’eau et la création de nombreux périmètres d’irrigation traditionnels. La superficie totale de ces périmètres est évaluée à 20 567 ha dont la grande partie est située au niveau du sous-bassin de Dadès-Mgoun (73%), le reste étant réparti entre les sous-bassins de Ouarzazate et de Aït Douchen Les périmètres traditionnels du Haut Draa sont généralement affectés à l’arboriculture, combinée à la céréaliculture, aux maraîchages et aux cultures fourragères irrigués grâce à un réseau de seguias traditionnelles. La répartition de l’eau entre usagers, dans le Haut Draa, suit des règles coutumières bien établies. Le réseau de seguias est en grande partie en terre, générant une « perte » d’eau par infiltration. Dans le cadre des programmes de réhabilitation des périmètres traditionnels, un certain nombre d’interventions sur les systèmes, dont les seguias, sont opérées par les agriculteurs avec le soutien de l’Etat (ORMVAO) et/ou des organismes de coopération divers. Ces interventions portent généralement sur la remise en état des ouvrages de dérivation et de captage, la réhabilitation des seguias principales en terre, la protection des terres agricoles et seguias contre les eaux de crues et les apports solides de ruissellement.

Aménagement moderne des eaux de surface Il s’agit, dans le cas présent, (i) des seuils de dérivation, aménagés sur les cours, tels que les seuils de Tazarine, Toundoute et Zaouite N’Ourbaz, et (ii) des barrages et lacs collinaires, tels les barrages de Tiouine et Akka N’Ousikis, utilisés pour l’irrigation des périmètres agricoles, l’alimentation en eau potable de la population rurale et l’abreuvement du cheptel. On note par ailleurs, que six barrages sont en projet au niveau du bassin du Haut Draa. Ils sont localisés dans les communes de Toundout, Tinghir, Taznakht, Boumalne, Talwat et Wisselssat.

4.1.2 MOYEN DRAA

Au niveau du Moyen Draa, les aménagements des eaux de surface portent sur (i) les aménagements de la grande irrigation, (ii) l’utilisation traditionnelle des eaux de crues et (iii) la protection contre les inondations. Sous l’autorité de l’ORMVAO, la vallée du Draa Moyen est aménagée en périmètre de Grande Irrigation, d’une superficie globale de, 26 118 ha2 répartis entre 6 oasis (Mezguita, Tinzouline, Ternata, Fezouata, Ktaoua, M’Hamid). Les aménagements hydrauliques destinés à cette irrigation comprennent le barrage Mansour Eddahbi, et les seuils de dérivation associés, au nombre de cinq (Agdz, Tansikhte, Ifly, Azaghar et Bounou).

2 Source : ORMVAO/SGRID

Rapport de synthèse 20 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Associé à ces ouvrages, le périmètre comporte un réseau moderne de seguias, qui vient s’ajouter au réseau traditionnel pour assurer l’irrigation des palmeraies de Mezguita, Tinzouline, Ternata, Fezouata, Ktaoua, M’Hamid. On note que le réseau moderne est en grande partie bétonné. Au niveau des palmeraies du Moyen Draa, on dénombre 81 seguias traditionnelles toutes alimentées par des prises rustiques dans l'oued. Chaque seguia sert à l'irrigation d'un des secteurs hydrauliques de chaque palmeraie. Initialement en terre, le réseau de seguias traditionnel fait l’objet d’un grand programme de bétonnage de la part de l’ORMVAO. L’effort est concentré en priorité sur les seguias tête morte, et les seguias principales et secondaires.

4.1.3 BAS DRAA

Dans la vallée du Bas Draa, l’utilisation des eaux de surface est essentiellement liée aux crues de l’oued Draa et de ses affluents (faid). Cette utilisation fait souvent appel à la mise en place de seuils de dérivation, mais peut être directe avec l’emblavement du lit de l’oued après les passages des crues. Depuis quelques années, la réalisation de petits barrages et lacs collinaires permet le renforcement de cette utilisation par la création de nouveaux périmètres de PMH. Ces lacs sont également utilisés pour le renforcement de l’AEP des populations d’éleveurs et de l’abreuvement du cheptel.

L’utilisation directe des eaux de crue Depuis toujours, les populations longeant le cours aval de l’oued Draa ont pratiqué des cultures de céréales (blé et orge) directement dans le lit de l’oued après le passage des crues. Cette pratique devient de plus en plus courante avec l’introduction du pompage des eaux des sous- écoulements de l’oued qui permettent de prolonger les cycles de cultures.

Les seuils de dérivation des eaux de crues Quatre seuils ont été répertoriés au niveau du Bas Draa : seuil d’Allougoum (120 m de longueur), seuil de Foum Zguid (93 m), le seuil de Tata M’Salit (61 m) et le seuil d’Akka (100 m). Ils permettent une régularisation des eaux des crues pour l’irrigation ou pour l’abreuvement du cheptel.

Les ouvrages de dérivation des eaux pérennes La palmeraie de Tissint bénéficie de l’écoulement pérenne de l’oued Tissint. Les aménagements hydrauliques sur ce dernier comprennent un barrage à l’amont de la palmeraie de Tissint et trois seuils de dérivation.

Les barrages et lacs collinaires Dans le Bas Draa, les barrages et lacs collinaires sont souvent à but multiple, englobant la recharge des nappes associées aux oueds, l’alimentation en eau des nomades et de leurs cheptels, l’irrigation éventuelle de petits périmètres, la protection contre les inondations la restitution/sauvegarde de la faune régionale, et la plaisance. Trois ouvrages existent au niveau du sous-bassin et remplissent la plupart de ces objectifs. Il s’agit des barrages d’Aguelmous, Tircht et Touizgui/Remz. Quelques 18 autres ouvrages sont programmés dans ce cadre, visant d’une manière générale la sauvegarde des palmeraies associées aux foums.

Rapport de synthèse 21 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

4.2. EAUX SOUTERRAINES

4.2.1. HAUT DRAA

L’utilisation des eaux souterraines est très inégale au niveau de Haut Draa et est concentrée dans les plaines et vallées associées aux oueds. Il s’agit principalement des nappes alluviales reconnues (nappe de Tikert, nappe de Ouarzazate, nappe du Dadès et M’goun et nappe de Skoura). Ailleurs, l’exploitation des eaux souterraines, inexistante il y a quelques années, commence à se développer à un rythme soutenu. L’exploitation concerne aussi bien les nappes de surface que les nappes profondes peu reconnues, mais assez productives par endroit. En terme de volumes de prélèvements, il n’est pas possible d’avancer de chiffres précis, étant donnée l’absence d’inventaire de points d’eau. Mais de manière générale, il est possible d’établir ce qui suit : Utilisation pour l’irrigation : les captages dans les nappes alluviales associées aux oueds ne dépassent pas les 30 m et viennent en complément aux eaux de surface, surtout pendant les saisons sèches. Œ Dans la partie amont du M’Goun et du Dadès, les eaux de surface étant relativement abondantes, les pompages sont moins développés mais s’intensifient au fur et à mesure que l’on se déplace vers l’aval. Œ Dans les vallées de l’oued Hajjaj et de ses affluents (O. Medri et O. Boujhila), les pompages se développent de manière rapide, en particulier dans les zones d’alimentation des khettaras, et viennent en "compétition" avec ces dernières. Les niveaux de la nappe ont connu des baisses importantes au cours des dernières années, causant le tarissement de plusieurs khettaras. L’ORMVA conduit actuellement une étude de faisabilité pour la réalisation de barrages souterrains en vue de rétablir les niveaux. Œ Dans les bassins de l’oued Ouarzazate et Ait Douchène : les eaux de surface sont plus rares en comparaison de l’étendue des périmètres. Le développement des pompages est intense. Le recours à des profondeurs de plus en plus élevées, dépassant les nappes alluviales, est de plus en plus fréquent, surtout dans le bassin de l’oued Ouarzazate où des nappes profondes sont reconnues (nappe de Tikert…). Le Haut Draa se caractérise également par des extensions d’exploitations agricoles souvent isolées et où les prélèvements sur les nappes sont généralement limités, mais qui présenteraient des tendances à la hausse chaque fois que les ressources en eau souterraines le permettent. Les zones d’extension actuellement en développement concernent le sous-bassin du Dadès-M’goun (Zone El Hart, Ait Lahcen, Aguecif, Bour, Imlil, Addag, Tagoudilte et Taghessa) ; le Skoura à l’extérieur des oasis de l’oued Hajjaj, Oued Medri et Oued Boujhila ainsi que dans les aires de recharge des khettaras ; et le sous-bassin d’Ait Douchene (zone Iznaguen et Ousselssalte, ainsi que plus à l’aval dans la zone de l’oued Fint).

Utilisation pour l’AEP : les eaux souterraines sont exploitées par 5 centres ONEP : Ouarzazate, Taznakht et Skoura (Province d’Ouarzazate) et les centres de Kelaa Mgouna et Boulmane (Province de Tinghir), regroupant une population totale de plus de 120 000 habitants, soit près de 28 000 abonnés. Le système de production du centre de Ouarzazate est constitué d’une station de traitement

Rapport de synthèse 22 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa liée au Barrage Mansour Eddahbi (eau de surface) et d’une batterie de puits/forages (eau souterraine). Les autres centres sont entièrement alimentés à partir des eaux souterraines.

4.2.2. MOYEN DRAA

L’utilisation des eaux souterraines est handicapée par la qualité de l’eau. En effet, le gradient de salinité de l’amont vers l’aval fait que, dans les oasis de Ktaoua et Mhamid, la salinité des eaux est telle que leur utilisation pour l’irrigation est très limitée. Pour l’AEP, la déminéralisation est nécessaire pour les rendre potables.

Utilisation pour l’irrigation : dans les oasis du Moyen Draa, les eaux souterraines viennent en complément des eaux du barrage Mansour Eddahbi. Les prélèvements sur les nappes sont cependant difficiles à établir avec précision mais il est communément admis que le nombre de points d’eau serait de l’ordre de 5 5003 avec des prélèvements totaux qui s’établiraient à environ 90 Mm³/an. En dehors des oasis, les prélèvements sur les eaux souterraines connaissent un développement au niveau de plusieurs zones d’extension des irrigations. Œ des zones d’extension de quelques 800 ha au niveau de périphéries des oasis de Tarnata et Tinzouline (zone de Bouzergane sur Oued El Faregh, zone de Boudhir sur l’oued Boudlala au nord de Ternanta, zone de Oued El Mayt au niveau de la CR de Beni Zoli zone de Zaouit El Fath , ….) Œ des extensions d’environ 1000 ha dans la zone de la Feija de Zagora : la production agricole est exclusivement basée sur des pompages à forts débits à partir de la nappe de la Feija. Celle-ci est également sollicitée pour l’alimentation en eau potable de la ville de Zagora et une compétitivité prononcée s’installe entre les besoins pour l’irrigation et l’eau potable (zone de Boutious), étant données les chutes de productivités des captages ONEP situées dans cette zone. Utilisation pour l’AEP : le Moyen Draa compte un total de 5 centres gérés par l’ONEP, dont deux urbains (Zagora et Agdz), et trois ruraux (Tagounite, M’Hamid El Ghizlane et Tamgroute), regroupant une population totale d’environ 93 000 habitants, correspondant à près de 14 000 abonnés. Les systèmes d’alimentation en eau potable des centres ONEP sont entièrement basés sur le recours aux eaux souterraines.

4.2.3. BAS DRAA

Dans le Bas Draa, l’utilisation des eaux souterraines est principalement liée aux nappes associées aux foums qui présentent des potentialités et des extensions variables en fonction de la lithologie et de la morphologie de chaque bassin. Dans la région littorale, quelques nappes de faible extension existent, mais leur exploitation est limitée par la qualité des eaux. Ailleurs dans le bassin du Bas Draa, les potentialités du bassin sont peu connues et méritent la mise en place d’un programme de reconnaissance consistant, afin de bien identifier et caractériser les aquifères existants.

Utilisation pour l’agriculture : cette exploitation est généralement effectuée par résurgence et/ou par puits. Dans certains cas ( Lahna dans la commune de Tata, Toug Rih et Akka Izomakb dans la commune Addis et à Foum Zguid), l’eau souterraine est exploitée grâce à des réseaux de

3 Inventaire établi il y a quelques années par l’ORMVAO.

Rapport de synthèse 23 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa khettaras. En dehors des oasis, et surtout le long des cours d’eau, se développe un grand nombre de petites zones d’irrigation. Ces dernières captent les sous-écoulements des cours d’eau et pratiquent des cultures diversifiées, souvent de type vivrier. Enfin, depuis quelques années, on constate, au niveau de la région, le développement d’exploitation de type "moderne" tant à l’amont qu’à l’aval des foums. Ces exploitations ont souvent recours à des forages profonds, dont les prélèvements ne manqueront pas d’impacter négativement la productivité des puits et des résurgences naturelles au niveau des oasis. Dans la zone littorale, l’irrigation est limitée par les contraintes de qualité des eaux de la nappe. La nappe de Ben Khlil, relativement productive, fait l’objet d’un projet de création d’un périmètre irrigué.

Utilisation pour l’AEP : Au niveau du Bas Draa, l’eau utilisée pour l’alimentation en eau potable provient dans sa globalité des eaux souterraines. Dans la Province de Tata, l’ONEP intervient dans les centres de Tata, Foum El Hissen, Foum Zguid, Akka, Kasbat Sidi Abdallah, Akka Ighane, Allougoum, Tissint et Issafen regroupant une population d 70 355 habitants. Dans la Province de Tantan, l’ONEP intervient dans deux centres urbains : Tantan et El Ouatia (ex plage de Tantan) et un centre rural, Abateh, regroupant une population de 72 350 habitants, ainsi que le douar Ben Khlil qui est alimenté par une borne fontaine. Dans la province d’Assa Zag, on compte deux centres urbains gérés par l’ONEP : Assa et Zag totalisant une population raccordée de 25 558 habitants.

5. EVALUATION DE LA DEMANDE EN EAU DANS LA ZONE DU PLAN

5.1. DEMANDE EN EAU POTABLE ET INDUSTRIELLE

5.1.1. SITUATION ACTUELLE

Le Tableau suivant présent les données sur les besoins et la capacité de production de l’eau potable actuels pour les différents sous Draa. Tableau 5 : Situation actuelle de l'AEP dans le Draa Sous Capacité Production Centre ONEP Besoins en pointe (l/s) Bassin production (l/s) 2008 (Mm³/an) Ville de Oarzazate, Boulmane du Haut Dadès, Kalaat Mgouna, Skoura et 382 364,5 5,85 Draa Taznakht. Moyen Ville de Zagora, Agdz, M’hamid, 100 97 2,22 Draa Tagounite Centres qui relève de la Province 64 118 de Tata Bas Centres qui relève de la Province 91 2,24 Draa de Tantan Centres qui relève de la Province 19 20 0,6 Assa-Zag

Rapport de synthèse 24 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Ainsi la situation actuelle est marquée par une relative adéquation entre les besoins et la demande. Cette situation suscite les remarques suivantes : Pour le Haut Draa : Œ La production globale de l’ONEP s’élève à 5,85 Mm³/an (chiffre de 2008), dont 83% est destinée à la ville d’Ouarzazate, Œ Le taux de branchement en urbain est de 97% et le taux d’accès en rural dépasse les 90%, Œ Actuellement l’AEP est satisfaite de manière convenable sans déficit, les besoins en pointe sont couverts par la capacité de production. Œ La capacité de production de 364,5 est composée de 170 l/s à partir des eaux de surface et 194,5 à partir des eaux souterraines. Pour le Moyen Draa : Œ La production en eau potable dans la province de Zagora est restée relativement stable depuis 2004 est se situe entre 2,10 et 2,3 Mm³/an. Elle est de 2,22 pour 2008. Cette production provient entièrement à parti des eaux souterraines, dont 8 à 10% proviennent de nappe saumâtres, Œ Les besoins actuels en pointe sont légèrement supérieurs à la capacité de production. Ce qui se traduit par un déficit pour lequel de nouvelles ressources sont à mettre en place. Pour le Bas Draa : La production est de 4,47 Mm³, pour l’année 2008, entièrement à partir des eaux souterraine mais dont 1,26 provenant de nappe d’eau saumâtres. Ces derniers font l’objet de déminéralisation (Ville de Tantan et ville de Assa).

5.1.2. PROJECTION DE LA DEMANDE EN AEPI

L’évaluation de la demande future en eau potable et industrielle à l’échelle de la zone du PDAIRE a été réalisée pour la période 2010-2030 (horizon du PDAIRE). Le tableau suivant synthétise les résultats pour les sous-bassins et pour l’ensemble du Draa pour l’hypothèse moyenne retenue par le Comité de Pilotage de l’étude) 4 Tableau 6 : Demande en AEPI par sous bassins Haut Moyen Draa Bas Draa l/s Mm³/an l/s Mm³/an l/s Mm³/an AEP urbaine 252 7,9 78 2,5 189 6 AEP rurale 228 7,2 173 5,5 81 2,5 Tourisme 120 3,8 28 0,9 Industrie/ Mines 350 11 950 30 280 9 270 8,5

A l’horizon du PDAIRE, cette demande devrait évoluer de la manière suivante :

4 L’étude a adopté 3 hypothèses : - haute : accroissement de la démographie égal à celui observé entre 1994 et 2004, et réalisaiton partielle des objectifs en matière de réhabilitation des réseaux ; - basse : accroissement tendanciel de la population et bonne performance en matière d’amélioraiton des rendements des réseaux ; - moyenne : entre les deux hypothèses précédentes.

Rapport de synthèse 25 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Tableau 7 : Demande en AEPI fu Bassin du Draa - Récapitulatif Demande en AEPI en Mm3/an Bassin 2010 2015 2020 2025 2030 Haut Draa 8,7 23,8 26,0 27,8 30,0 Moyen Draa 6,0 6,9 7,8 9 Bas Draa 5,2 5,9 6,4 7,4 8,5 Total Draa 35,7 39,3 43,0 47,5

5.2. DEMANDE EN EAU AGRICOLE

La demande en eau d’irrigation à l’horizon du PDAIRE est établie à partir de la demande actuelle, en considérant comme base d’évolution le programme prévu dans le cadre des programmes « Plan Maroc Vert » et « Programme National de l’Economie de l’Eau d’Irrigation (PNEEI)

5.2.1. SITUATION ACTUELLE DE L’AGRICULTURE

La situation actuelle peut être caractérisée comme suit : Au niveau du Haut Draa : les besoins actuels en eau d’irrigation de la PMH sont estimés à 244 Mm³/an et sont assurés en très grande partie à partir de la mobilisation des eaux de surface. Ce besoins ne sont satisfaits qu’en partie puisque le volume d’eau utilisé pour l’irrigation s’élève à environ 182 Mm³/an, répartis entre 163 Mm³/an à partir des eaux de surface, et 19 Mm³/an à partir des eaux souterraines (principalement au niveau du sous-bassin de l’oued Hajjaj). Le taux de satisfaction des besoins est donc de 75%. Au niveau du Moyen Draa : Les besoins actuels en eau d’irrigation du périmètre de la Grande Irrigation sont estimés à 319 Mm³/an, sachant que les besoins en eaux d’irrigation ne sont satisfaits qu’en partie. Le volume d’eau utilisé est estimé à 256 Mm³/an, réparti entre 128 Mm³/an à partir du Barrage Mansour Eddahbi, 100 Mm³/an à partir de la nappe et 28 Mm³/an à partir des bassins intermédiaires (crues). Le taux de satisfaction des besoins est d’environ 80%. Au niveau du Bas Draa : Les besoins actuels en eau de la PMH du Bas Draa (agriculture oasienne) sont estimés à 99 Mm³/an, mais le volume d’eau effectivement utilisé s’élève à environ 69,3 Mm³/an, soit un taux de satisfaction des besoins d’eau d’irrigation de 70 %.

5.2.2. BESOINS EN EAU D’IRRIGATION PAR SOUS-BASSIN

Les besoins en eau d’irrigation à l’horizon du PDAIRE sont résumés dans le Tableau 14, sachant que l’estimation de la demande future tient compte des actions de développement agricole prévues dans le cadre du PMV, du projet d’extension irrigué à partir du barrage Tiouine (Haut Draa), du PNEEI et des actions de réhabilitation du réseau d’irrigation. Les projets PMV portent sur : - l’extension de 2 840 ha (arboriculture fruitière et safran dans le Haut Draa), et - la densification du palmier et l’olivier sur une superficie globale de 18 050 ha dont 4 950 ha dans le Haut Draa (palmier et olivier), 9 000 ha dans le Moyen Draa (palmier) et 4 100 ha dans le Bas Draa (palmier).

Rapport de synthèse 26 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

La mise en œuvre du PMV exigera la mobilisation de ressources en eau supplémentaire estimé à 48 Mm³/an, répartis entre 25 Mm³/an au niveau du Haut Draa, 19 au niveau du Moyen Draa et 4 au niveau du Bas Draa. Le projet Tiouine Ce barrage permettra l’extension de l’irrigation à environ 1 600 ha dans la commune de Timadline dans le Haut Draa. Reconversion à la micro-irrigation Le programme de reconversion à la micro irrigation (PNEEI) concerne 5 000 ha (3 000 dans le Haut Draa et 2 000 dans le Moyen Draa) avant 2020 et 4000 ha supplémentaires (2 000 dans le Haut Draa et 2 000 dans le Moyen Draa) pour la période 2020-2030. Cette reconversion permettra une économie de 3 200 m³/ha/an, engendrant une économie globale de 5% au niveau du Haut Draa et de 3% au niveau du Moyen Draa.

Rapport de synthèse 27 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Tableau 8 : Demande en eau agricole (Mm³) début et fin Plan (2030)

situation Actuel 2015 2020 2025 2030 en plus en moins en plus en moins en plus en moins en plus en moins Haut Draa Gain en eau généré par PNEEI 4,8 4,8 3,4 3,4 Gain en eau généré par l'amélioration de l'efficience 5 5,4 5,1 4,8 demande PMV 25 Apport de ressources supplémentaire (Tiouine) 10 SAU Equipé (ha) 20953 25393 25393 25393 25393 Besoins en eau (Mm3/an) 244 269,2 259 250,5 242,3 Draa Moyen Gain en eau généré par PNEEI 3,1 3,1 1,5 1,5 Gain en eau généré par l'amélioration de l'efficience 12 11,7 10,8 14,4 demande PMV 19 0 SAU Equipé (ha) 26118 26118 26118 26118 26118 Besoins en eau (Mm3/an) 319 322,9 308,1 295,8 279,9 Bas Draa Gain en eau généré par PNEEI 0 0 0 0 Gain en eau généré par l'amélioration de l'efficience 0 0 0 0 demande PMV 60 SAU Equipé 8381 8381 8381 8381 8381 Besoins en eau (Mm3/an) 99 105 105 105 105 Bassin du Draa Gain en eau généré par PNEEI 7,9 7,9 4,9 Gain en eau généré par l'amélioration de l'efficience 17 17,1 15,9 19,2 demande PMV 50 Apport de ressources supplémentaire (Tiouine) 10 SAU Equipé 55452 59892 59892 59892 59892 Besoins en eau (Mm3/an) 662 697,1 672,1 651,3 627,2

Rapport de synthèse 28 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

5.2.3. ABREUVEMENT DU CHEPTEL

L’élevage occupe une place importante dans l’activité économique de la zone d’étude. Il constitue l’une des principales sources de revenus de la population. En 2009, le nombre de têtes est estimé à 830 000 pour les ovins / caprins, et 97 000 têtes pour les bovins / camelins et équidés. Les besoins en eau s’élèveraient à environ 1 Mm³/an. Ces besoins sont satisfaits aussi bien à partir des eaux de surface (barrages, seuils de dérivation, metfias, dayas, etc.) que des eaux souterraines (puits, khettara..).

6. BILAN ACTUEL BESOINS-RESSOURCES

Actuellement les besoins en eau ne sont satisfaits dans aucun des sous-bassins du Draa et le bilan actuel pour l’ensemble du bassin est de -167 Mm³/an, comme indiqué dans le tableau récapitulatif ci-après :

Tableau 9 : ressources actuelles – besoins actuels Ressources exploitées actuellement (Mm3/an) Haut Draa Moyen Draa Bas Draa Total Eaux de surface 162,4 155,9 8,4 326,7 Eaux souterraines 22,3 102,8 64,4 189,4 Eaux non conventionnelles 00,11,31,4 185 259 74 517

Besoins actuels (Mm3/an) Haut Draa Moyen Draa Bas Draa Total Besoins agricoles 244,0 319,0 99,0 662 Besoins AEPI 8,6 5,1 5,2 18,9 Besoins abreuvement du cheptel 0,7 0,2 0,1 1,0 Besoins environnementaux 1,6 0,3 0,4 2,3 255 325 105 684

Ressources exploitées actuellement - besoins actuels (Mm3/an) Haut Draa Moyen Draa Bas Draa Total Bilan -70 -66 -31 -167

Concernant l’exploitation des ressources mobilisables, ces tableaux appellent les remarques suivantes : Dans le Haut Draa : ‐ les eaux de surface mobilisables sont entièrement exploitées ; ‐ les eaux souterraines1 sont mobilisées à hauteur de 39% ; ‐ les eaux non conventionnelles ne sont actuellement pas mobilisées.

1 La faible mobilisation des eaux souterraines dans le bassin du Haut Draa provient en grande partie du fait que certaines zones de ce sous-bassin ont des ressources excédentaires en eau de surface (ex : vallée du M’goun-Dadès) ; cela n’exclut pas qu’il existe dans ce même sous-bassin des zones où les eaux souterraines sont surexploitées (ex : Skoura).

Rapport de synthèse 29 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Dans le Moyen Draa : ‐ le volume des eaux de surface exploité est nettement inférieur au volume théoriquement mobilisable ; cela est dû essentiellement : ƒ à la faible capacité de stockage du barrage Mansour Eddahbi et à la gestion déficiente des volumes théoriquement disponibles pour l’irrigation des oasis situées à l’aval (ainsi il arrive parfois que l’eau ne serve qu’au turbinage et qu’en période pluvieuse, certains volumes soient lâchés sans être utilisés pour l’irrigation), ƒ aux pertes importantes dans le lit de l’oued lors du transfert des eaux du barrage jusqu’à Agdz et vers les différentes oasis. ‐ on observe une surexploitation des ressources souterraines ; ‐ les eaux non conventionnelles ne sont quasiment pas mobilisées.

Dans le Bas Draa : ‐ une faible partie des ressources en eaux de surface est effectivement mobilisable ; ‐ la quasi-totalité des ressources souterraines est exploitée ; ‐ les ressources non conventionnelles commencent à être exploitées.

Rapport de synthèse 30 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

7. OPTIONS DE DEVELOPPEMENT INTEGRE ET DE PRESERVATION DES RESSOURCES EN EAU

7.1. OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU

Le PDAIRE vise à définir une stratégie cohérente, à moyen et long terme, de développement des ressources en eau à l’échelle du bassin hydraulique, compatible avec les objectifs de planification nationale, de bonne gouvernance, et s’inscrivant dans une démarche participative et concertée conformément à la Loi 10-95. Le PDAIRE s’inscrit dans le cadre des principes de la solidarité amont-aval, inter-régions et inter-générations et se fixe pour objectifs : Œ La satisfaction des besoins en eau et la sécurisation de l’approvisionnement en eau selon les exigences de chaque secteur et selon des règles de priorité prédéfinies, notamment la priorité de l’approvisionnement en eau potable sur les autres usages ; Œ La sauvegarde quantitative et qualitative et le développement des ressources en eau ; Œ La restauration des réserves des nappes surexploitées et leur sauvegarde en tant que réserve stratégique ; Œ L’instauration d’une solidarité amont-aval, inter-régions et inter-générations ; Œ La sauvegarde du patrimoine hydraulique et agricole dans une vision durable; Œ La sauvegarde de l’environnement (oasis, zones humides, vallées, lacs, etc.). De toute évidence, la satisfaction des besoins en eau en quantité, qualité, et la garantie de fourniture pour l’AEPI et l’irrigation sont les premières priorités du PDAIRE. Le PDAIRE vise à sauvegarder quantitativement et qualitativement les ressources en eau en général, et en particulier à restaurer et pérenniser les ressources souterraines et en constituer une réserve stratégique, moyennant le maintien de l’équilibre du bilan et, à terme, viser autant que possible la restauration des systèmes déprimés, afin de s’inscrire dans une vision de développement durable et viable.

7.2. ACTIONS ENVISAGEABLES POUR LE PDAIRE

Les activités envisageables portent sur : - d’une part mobiliser le maximum de ressources en eau, - d’autre part réduire la demande en eau.

7.2.1. ACTIONS VISANT A MOBILISER LE MAXIMUM DE RESSOURCES EN EAU Les actions visant à mobiliser le maximum de ressources en eau vont concerner les différentes catégories d’eaux exploitables : ‐ les eaux de surface, ‐ les eaux souterraines, ‐ les eaux non conventionnelles : ƒ réutilisation des eaux usées traitées,

Rapport de synthèse 31 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

ƒ déminéralisation des eaux souterraines saumâtres, ƒ dessalement d’eau de mer, ƒ collecte des eaux pluviales.

7.2.1.1. ACTIONS VISANT A MOBILISER LE MAXIMUM DE RESSOURCES EN EAUX DE SURFACE

Réalisation de nouvelles infrastructures Le bassin du Draa connaît des épisodes pluvieux extrêmement variables d’une année à l’autre qui se traduisent souvent par des crues pouvant être autant dévastatrices que bénéfiques. C’est dans ces crues et leur maîtrise que réside le potentiel le plus important pour la mobilisation des ressources en eau. Dans cette optique, il faudra envisager la construction d'ouvrages, tels que :

ƒ des barrages intermédiaires de stockage, notamment à l’amont de Agdz pour mieux réguler les ressources du barrage Mansour Eddahbi, ƒ des barrages écrêteurs de crue, ƒ des retenues collinaires, ƒ des seuils permettant l’épandage des crues et la recharge des nappes souterraines.

Ces ouvrages constitueront aussi une protection contre les inondations (protection qui fait partie des grandes orientations indiquées dans les termes de référence).

Réhabilitation – entretien des infrastructures existantes En complément au paragraphe précédent sur les infrastructures à construire, il convient de préciser que de nouveaux programmes d’aménagement ne peuvent être mis en chantier que si, dans la même zone d’intervention, les ouvrages existants et ayant les mêmes finalités, sont correctement entretenus, ou réhabilités pour certains d’entre eux. Les principales actions de réhabilitation et d’entretien des infrastructures existantes à prévoir concerneront : ‐ le désenvasement de retenues collinaires, et ‐ le bétonnage de seguias.

Transferts inter et intra-bassin Les transferts envisageables sont les suivants : ‐ Maîtrise des allocations Haut Draa - Bas Draa (maîtrise des lâchers du barrage Mansour Eddahbi pour l’irrigation des oasis du Moyen Draa) : Il s’agit principalement d’une ré- allocation des ressources entre l’amont et l’aval du barrage Mansour Eddahbi. Une meilleure maîtrise des irrigations au niveau du Moyen Draa permettrait en effet de retenir en amont une partie des eaux aujourd’hui apportées au barrage, sans affecter le potentiel d’irrigation au niveau du périmètre de la grande irrigation

Rapport de synthèse 32 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

‐ Transfert M’Goun vers Dadès : Cette option pourrait être envisagée dans la mesure où le sous-bassin de M’goun présente un excédent d’eau par rapport aux superficies irrigables. ‐ Transfert Tiouine vers Moyen Draa, ‐ Transfert vers la zone de Maider ‐ Transfert Tantan vers Guelmine

Suivi des ressources en eau de surface Comparé à d’autres bassins versant au Maroc, le bassin du Draa souffre d’un manque de suivi des ressources en eau. De ce fait, le PDAIRE accorde une grande importance à la mise en place d’un réseau de suivi qui permettrait, entre autres, l’établissement de bilans hydrauliques et le suivi des crues.

7.2.1.2. ACTIONS VISANT A MOBILISER LE MAXIMUM DE RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES

Les aquifères dans le Bassin du Draa représentent le plus gros potentiel en terme de stockage des ressources en eau. De par leur effet tampon et régulateur, les aquifères peuvent en effet absorber une partie des eaux de surface non utilisées, notamment lors des crues, et être pompés ultérieurement quand la demande en eau d’irrigation est la plus forte. Il faut retenir toutefois que les ressources en eaux souterraines ne seront jamais suffisantes pour subvenir aux besoins de l’irrigation, car leur renouvellement naturel est relativement faible et irrégulier. Les actions envisageables portent sur le dégagement de nouvelles ressources et sur le renforcement des capacités de recharge et de stockage souterraines.

Dégagement de nouvelles ressources Dans le Haut Draa, les études de bilan hydrogéologique ont montré que globalement les ressources en eau souterraine étaient peu exploitées. Cela provient en grande partie du fait que certaines zones de ce sous-bassin ont des ressources excédentaires en eau de surface (ex : vallée du M’goun-Dadès). Cela n’exclut pas qu’il existe dans ce même sous-bassin des zones où les eaux souterraines sont surexploitées (ex : Skoura). Il sera donc possible d’envisager une augmentation de l’exploitation actuelle des eaux souterraines dans le Haut Draa, mais seulement dans certaines zones, sans négliger de réaliser parallèlement des ouvrages favorisant la recharge des aquifères (voir ci-dessous). Une partie de cette augmentation pourra provenir des aquifères profonds actuellement peu ou pas exploités, mais qui devront faire l’objet de reconnaissances. Il est important de noter que l’augmentation des prélèvements d’eaux souterraines (superficielles ou profondes) ne concerne que le Haut Draa, les prélèvements dans le Moyen et le Bas Draa dépassant ou approchant très dangereusement les limites exploitables.

Rapport de synthèse 33 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Création et réhabilitation d’infrastructures - Réalisation de barrages souterrains et dispositifs de recharge artificielle : pour le renforcement de la recharge de la nappe, le PDAIRE prévoit la réalisation de dispositifs de recharge et la construction de barrages souterrains.

- Réhabilitation de khettaras : la réhabilitation des khettaras est une action à envisager pour augmenter les volumes d’eaux souterraines exploitables. On estime qu’en moyenne la réhabilitation d’un kilomètre de khettara permettra d’augmenter la ressource en eau souterraine exploitable de 30 m³/jour, soit un gain de l’ordre de 11 000 m³/an. L’investissement à réaliser sera d’environ 0,7 Mdh/km de khettara réhabilitée.

- Drainage des nappes affleurantes salées : dans les cas où la nappe est sub-affleurante, la salinité des eaux de la nappe peut être dommageable pour les sols et les cultures. C’est le cas au niveau des palmeraies de Ktaoua et M’Hamid dans le Moyen Draa. Dans cette situation, il convient de créer des canaux de drainage pour rabattre le niveau de la nappe et restaurer la qualité des eaux par une irrigation « flash ». Cette technique dite de sur- irrigation, déjà utilisée, devrait être planifiée et intégrée comme composante de la programmation des irrigations.

Régulation des prélèvements Le prélèvement des eaux souterraines devra être, à terme, régulé de manière à faire cesser l’exploitation anarchique observée dans bien des endroits pour l’irrigation, avec pour conséquences, un tarissement des khettaras et des nappes. Si l’exploitation est régulée – avec notamment un respect et une neutralisation de la zone d’alimentation amont - il sera possible d’optimiser l’exploitation de la ressource en évitant ces tarissements qui sont générateurs de conflits et entraînent l’abandon de certaines oasis. La réduction systématique des prélèvements dans certains secteurs sera indispensable si on ne veut pas que la ressource ne devienne plus qu’un souvenir. Pour cela il faudra contrôler de manière drastique, voire réduire les prélèvements souterrains pour l’irrigation : ‐ en cessant de solliciter les nappes au droit des périmètres irrigués par les barrages et développer les économies d'eau en étendant la micro-irrigation, en modifiant les assolements, voire en ne cherchant pas à prolonger les irrigations dans les zones où elles sont le moins rentables ; ‐ en stoppant les pompages dans les forages ou les puits situés dans les zones de recharge naturelle des nappes, particulièrement dans le système hydrogéologique des foums. Pour rendre toutes ces mesures effectives et efficaces, il est indispensable de mettre en place un système de contrôle et de régulation adapté. Ce système devrait comprendre des équipes techniques chargées de mesurer dans des piézomètres les fluctuations de niveau des nappes fortement sollicitées, et d’évaluer les débits soutirés à la nappe. Cela pourra se faire par la pose de compteurs/débitmètres et/ou le relevé des heures de marche des groupes motopompes. Ces

Rapport de synthèse 34 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

équipes de surveillance des nappes seraient aussi chargées d’en contrôler la qualité et notamment l’évolution de la salinité. Une attention particulière devra être accordée aux zones dites « d’extension ». Ces zones prolifèrent partout dans le bassin du Draa. Elles se développent à partir de pompages effectués sur des ressources en eau souterraine, en dehors de toute connaissance et visibilité sur la pérennité de ces ressources.

Investigations hydrogéologiques et mise en valeur des nappes profondes Les nappes profondes restent encore assez méconnues aujourd'hui. Avant d’envisager leur mise en valeur, il faut rappeler que le peu d’informations dont on dispose montre que les aquifères profonds ont généralement une eau fortement minéralisée et que les débits d’exploitation sont souvent faibles. II reste toutefois intéressant de poursuivre les investigations afin d'estimer le réel potentiel de ces aquifères profonds.

7.2.1.3. ACTIONS VISANT A MOBILISER LE MAXIMUM DE RESSOURCES EN EAUX NON CONVENTIONNELLES

Réutilisation des eaux usées Cette option sera envisageable avec la construction de stations d'épuration à l'aval de toutes les villes. Le programme National d’Assainissement Liquide et d’Épuration des Eaux Usées (PNA) élaboré en 2005, vise parmi ces objectifs de rabattre la pollution domestique de 80% en 2020 et 90% en 2030 ainsi que de traiter et réutiliser 100% des eaux collectées à l’horizon 2030 La réutilisation des eaux usées et traitées doit être mise en œuvre notamment pour l'irrigation des golfs et autres espaces verts. Mais ce potentiel des eaux usées traitées peut être aussi alloué à l’irrigation, notamment dans les périmètres irrigués actuellement par les eaux usées à l’état brut.

Déminéralisation des eaux saumâtres et dessalement de l’eau de mer La déminéralisation des eaux saumâtres est déjà pratiquée pour deux localités dans le Bas- Draa. Cette technique n’est envisageable que pour l’AEP en raison de son coût et doit rester de ce fait une solution ponctuelle pour résoudre des problèmes locaux d'alimentation en eau potable. D’autres localités et oasis dans le Bas Draa pourraient en bénéficier dans les prochaines années, si une politique de préservation des oasis est décidée. L'utilisation des énergies renouvelables (vent, soleil) pour l'exploitation des eaux souterraines dans le cas de la déminéralisation d’eaux saumâtres devra être prise en considération dans la définition des projets détaillés de ces unités. Le dessalement de l’eau de mer fait appel à des techniques encore plus coûteuses que la déminéralisation des eaux saumâtres et ne se justifie que pour l’AEPI des agglomérations situées

Rapport de synthèse 35 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa sur le littoral. La ville de Tantan est située dans ce contexte, d’autant plus que dans cette zone, les eaux souterraines de bonne qualité font défaut.

Collecte des eaux pluviales Pratique ancestrale, la collecte d’eau a toujours constitué une technique de mobilisation des eaux au niveau du bassin du Draa. Le présent PDAIRE l’intègre comme composante de l’utilisation de nouvelles ressources en eau.

7.2.2. ACTIONS VISANT A REDUIRE LA DEMANDE EN EAU

7.2.2.1. ACTIONS VISANT A REDUIRE LA DEMANDE AEPI Les actions possibles pour réduire la demande AEPI sont multiples et variées, selon les usages : ‐ lutte contre les fuites des réseaux d’AEP, ‐ limitation des gaspillages : incitations financières et technologies « économes », ‐ gestion optimisée de l’eau dans les process industriels (notamment agro-alimentaires) ; ‐ prise en compte de la valeur ajoutée de l’eau sur le plan économique et social, dans la politique d’allocation, notamment dans les périodes de crise avec restriction des prélèvements et des usages. Les marges d’économie d’eau peuvent donc être très conséquentes si on se fixe des rendements des réseaux de distribution de 85%, ce qui permettrait par exemple de compenser en grande partie l’augmentation de la demande globale en AEP pour 2020. Pour les besoins futurs il serait souhaitable d’améliorer les rendements des réseaux pour arriver à n’avoir que 15% de perte à l’horizon 2030. Bien que plus faible, l’économie d’eau dans les unités touristiques est également à considérer. Elle consiste surtout à inciter ces unités à l’application de techniques économes en eaux (robinetterie, arrosage..) et de recyclage des eaux qu’elles utilisent. Toutes ces mesures ont été prises en compte dans le calcul des besoins 2030 (volume 2 de la mission II de la présente étude). Difficile à évaluer, car intégrés dans les projets de l’ONEP, leur coût n’a pas été pris en compte lors de la préparation des différents scénarios.

7.2.2.2. ACTIONS VISANT A REDUIRE LA DEMANDE EN EAU D’IRRIGATION

Développement de l’irrigation localisée La reconversion à l’irrigation localisée est d’ores et déjà programmée dans le Haut et le Moyen Draa. L’ORMVA-Ouarzazate prévoit, dans le cadre du PNEEI, le passage à ce mode d’irrigation sur 9 000 ha : 5 000 à l’horizon 2020 (3 000 dans le Haut Draa et 2 000 dans le Moyen Draa) puis 4 000 entre 2020 et 2030 (2 000 dans le Haut Draa et 2 000 dans le Moyen Draa). L’économie en eau qui résultera de cette reconversion sera de 25 Mm³/an.

Rapport de synthèse 36 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Développement des cultures adaptées Adaptation des cultures en fonction de la salinité des eaux d’irrigation. Dans le contexte aussi particulier de faiblesse de la ressource en eau du bassin du Draa en général, et de celui du Moyen et du Bas Draa en particulier, une adaptation des espèces plus tolérantes à la salinité permettrait un accroissement conséquent des ressources en eau exploitables. Développement de variétés moins exigeantes en eau Il s’agit également d’une autre solution à ne pas négliger. De nombreux instituts de recherche agronomique travaillent sur ce sujet à travers le monde, et il faudra saisir l’opportunité de la mise sur le marché de ces nouvelles variétés pour les introduire rapidement dans la région du Draa.

7.3. COMPOSANTES DU PDAIRE

Dans le Haut Draa, si aucune action n’est entreprise, le déficit passera de 70 Mm³/an actuellement, à 87 Mm³/an en 2030. En ce qui concerne le Moyen Draa, et dans le même cas de figure, le déficit sera de 29 Mm³/an en 20301. Enfin, s’agissant du Bas Draa, et dans les mêmes circonstances, le déficit passera de 31 Mm³/an actuellement, à 41 Mm³/an en 2030. Différentes actions sont possibles, au niveau de chaque sous-bassin, pour combler ce déficit, elles sont présentées au niveau du Tableau 10. ‐ actions possibles au niveau des eaux de surface : ƒ on vient de voir précédemment que globalement au niveau du Haut Draa, toutes les ressources en eaux de surface actuellement mobilisables sont déjà mobilisées ; ƒ il est donc impossible d’augmenter les volumes exploités, sauf si on augmente les volumes mobilisables – par exemple en retenant une partie des eaux de surface dans le Haut Draa avant qu’elles n’atteignent le barrage Mansour Eddahbi ; bien évidemment, cela aura des conséquences à l’aval, mais cette action est tout à fait envisageable si parallèlement on met en œuvre des actions pour améliorer la mobilisation des ressources en eau et l’efficience de l’irrigation dans les oasis du Moyen Draa ; ƒ une autre action possible au niveau des eaux de surface dans le Haut Draa sera le transfert des excédents du M’goun vers le Dadès ; cette action n’aura pas d’effet direct sur les volumes globalement exploitables au niveau du Haut Draa, mais participera à la diminution des apports au barrage Mansour Eddahbi diminution envisagée ci-dessus) ; ‐ actions possibles au niveau des eaux souterraines :

1 Le déficit actuel étant de 66 Mm³/an, le déficit en 2030 sera donc inférieur ; cette diminution peut surprendre, mais dans le cas du Moyen Draa elle s’explique par la mise en place du PNEEI et l’amélioration de l’efficience de l’irrigation (actions en cours et/ou d’ores et déjà envisagées, dont les effets ont été intégrés dans l’estimation des besoins 2030).

Rapport de synthèse 37 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

ƒ comme on l’a vu précédemment, 39% des eaux souterraines mobilisables sont actuellement exploitées ; ƒ il semble donc logique d’envisager une augmentation de l’exploitation des eaux souterraines dans les zones où elles sont actuellement sous- exploitées ; ƒ pour garantir l’augmentation de l’exploitation (qualitativement et quantitativement), il faudra parallèlement mettre en place des dispositifs de contrôle de l’exploitation et des dispositifs favorisant la recharge des nappes, notamment dans les zones où les eaux souterraines sont actuellement surexploitées (Skoura).

‐ actions possibles au niveau des eaux non conventionnelles : ƒ sous-exploitées actuellement, les eaux non conventionnelles représentent une ressource qui doit contribuer au comblement du déficit ; ƒ dans le cas du Haut Draa, il s’agira notamment de mobiliser les eaux usées traitées et les eaux pluviales ; dans une moindre mesure on pourra envisager la déminéralisation des eaux saumâtres. ‐ actions possibles au niveau de la réduction de la demande ƒ l’augmentation de l’irrigation localisée (en plus de celle en cours ou d’ores et déjà programmée dans le cadre du PNEEI) permettra des économies qui contribueront au comblement du déficit.

Dans le Moyen Draa, si aucune action n’est entreprise, le déficit sera de 29 Mm³/an en 20301. Différentes actions sont possibles pour combler ce déficit : ‐ actions possibles au niveau des eaux de surface : ƒ on vient de voir précédemment qu’à cause des pertes au cours du transport et de la gestion déficiente des eaux du barrage, les ressources en eaux de surface actuellement mobilisées sont nettement inférieures aux ressources mobilisables ; ƒ il s’agira donc de mettre en œuvre des actions visant à réduire les pertes lors du transport de l’eau du barrage jusqu’aux périmètres irrigués et à améliorer la gestion des eaux du barrage (pour utiliser au maximum les eaux stockées et éviter les lâchers non utiles à l’irrigation) ;

‐ actions possibles au niveau des eaux souterraines : ƒ les eaux souterraines étant actuellement surexploitées ; il est impossible d’envisager une augmentation de leur exploitation, en particulier dans les zones dites d’extension (Feija) et les zones limitrophes des oasis de Ternata et Ktaoua, où il s’agira de contrôler et limiter les prélèvements sur la nappe ;

1 Le déficit actuel étant de 66 Mm³/an, le déficit en 2030 sera donc inférieur ; cette diminution peut surprendre, mais dans le cas du Moyen Draa elle s’explique par la mise en place du PNEEI et l’amélioration de l’efficience de l’irrigation (actions en cours et/ou d’ores et déjà envisagées, dont les effets ont été intégrés dans l’estimation des besoins 2030).

Rapport de synthèse 38 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

ƒ pour maintenir l’exploitation à son niveau actuel, il faudra mettre en place des dispositifs de contrôle de l’exploitation et des dispositifs favorisant la recharge des nappes.

‐ actions possibles au niveau des eaux non conventionnelles : ƒ sous-exploitées actuellement, les eaux non conventionnelles représentent une ressource qui doit permettre d’aider à combler le déficit ; ƒ dans le cas du Moyen Draa, il s’agira notamment de mobiliser les eaux usées traitées et les eaux pluviales ; on pourra également envisager la déminéralisation des eaux saumâtres.

‐ actions possibles au niveau de la réduction de la demande : ƒ l’augmentation de l’irrigation localisée et l’amélioration de l’efficience au niveau des périmètres de la grande irrigation (en plus des actions réalisées dans le cadre du PNEEI) permettront des économies qui contribueront au comblement du déficit.

Dans le Bas Draa, si aucune action n’est entreprise, le déficit passera de 31 Mm³/an actuellement, à 41 Mm³/an en 2030. Différentes actions sont possibles pour combler ce déficit : ‐ actions possibles au niveau des eaux de surface : ƒ les ressources en eaux de surface sont importantes, mais actuellement peu mobilisées (dispersées dans l’espace et irrégulières dans le temps); ƒ il s’agira de mettre en œuvre des actions visant à concentrer et régulariser ces ressources. ‐ actions possibles au niveau des eaux souterraines : ƒ les eaux souterraines étant actuellement à la limite de la surexploitation, il est difficile d’envisager une augmentation importante de leur exploitation ; ƒ pour maintenir l’exploitation à son niveau actuel et éventuellement l’augmenter, il faudra mettre en place des dispositifs favorisant la recharge des nappes. ‐ actions possibles au niveau des eaux non conventionnelles : ƒ sous-exploitées actuellement, les eaux non conventionnelles représentent une ressource qui doit permettre d’aider à combler le déficit ; ƒ dans le cas particulier du Bas Draa, il s’agira essentiellement du dessalement des eaux de mer et de la mobilisation des eaux pluviales. ‐ actions possibles au niveau de la réduction de la demande : ƒ comme dans les autres sous-bassins, le développement de l’irrigation localisée permettrait sans aucun doute des économies d’eau d’irrigation, mais compte tenu du contexte du Bas Draa, il est difficile de l’envisager à grande échelle.

Le tableau suivant résume, sans les quantifier, les actions à entreprendre dans les différents sous-bassins du Draa. La quantification des actions a été effectuée dans le cadre de la mission III-2 où différents scénarios ont été présentés.

Rapport de synthèse 39 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Le Tableau 11 présente les coûts moyens d’investissement correspondant (coûts qui ont été retenus dans l’élaboration des scénarios).

Tableau 10 : Options de développement intégré et de préservation des ressources pour le Draa

Types d’actions Actions Haut Draa Moyen Draa Bas Draa

Barrage de compensation Agdz X Réalisation de nouvelles Barrages excréteurs de crues X X X infrastructures Seuils épandage de crues X X X

Désenvasement retenues collinaires X X X Réhabilitation de l’existant Bétonnage séguias X X X

Maîtrise des allocations Haut Bas Draa X X

Transferts M’Goum vers Dadès X Transferts inter et Eaux de surface intra-bassin Tansfert vers Maidar X

Transfert Tantan Guelmim X

Suivi des Installation stations hydrométriques X X X ressources de surface Suivi des stations X X X

Dispositifs de recharge artificielle X X X Création et réhabilitation Drainage de nappes affleurantes salées X d’infrastructures Réhabilitation khettaras X X X

Augmentation des prélèvements actuels X

Contrôle des volumes prélevés X X X

Mobilisation maximale des ressources en eau Régulation des Réalisation de piézomètres de contrôle X X X prélèvements Eaux souterraines Contrôle des niveaux et de la qualité X X X

Investigations hydrogéologiques X X X Exploitation des nappes profondes Forages de reconnaissance X X X

Réutilisation des eaux usées X X X

Déminéralisation des eaux saumâtres X X X

Dessalement d’eau de mer X Non conv. Collecte des eaux pluviales X X X

AEPI Réduction des pertes X

Conversion à l’irrigation localisée X X

Cultures adaptées X X X la demande Réduction de Irrigation Amélioration de la gestion et pilotage de l’irrigation X X X

Rapport de synthèse 40 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Tableau 11 : Evaluation du coût moyen des différentes actions (récapitulatif)

Investissement Réalisation de nouvelles infrastructures Unité MDh Barrage intermédiaire de stockage de Agdz ouvrage 500 Barrage écrêteur de crues, retenues collinaires ouvrage 50 Seuils d'épandage crues et recharge nappes ouvrage 20

Réhabilitation et entretien Investissement Unité d'infrastructures existantes MDh Retenues collinaires - désenvasement ouvrage 1 Séguias - bétonnage kml 0,3

Investissement Transferts inter et intra-bassins Unité MDh

Eaux de surfaceEaux de Maîtrise des allocations Haut Draa-Bas Draa Unité p.m Transfert M'Goum vers Dadès Unité 30 Transfert Tantan vers Guelmine Unité 0 Transfert AEP vers Maider Unité 50

Investissement Suivi des ressources en eau de surface Unité MDh Installation station hydromérique complète station 0,6 Suivi des stations

Investissement Création et réhabilitation d'infrastructures Unité MDh Barrages souterrains ou dispositifs recharge artif. unité 60,0 Khettaras kml 0,7 Drainage nappes affleurantes salées kml 0,2

Investissement Régulation des prélèvements Unité MDh Contrôle des volumes prélevés 0,0

Mobilisation maximale des ressources en eau en ressources des maximale Mobilisation Réalisation de piézomètres de contrôle unité 0,2 Contrôle des niveaux et de la qualité 0,0 Eaux souterraines Investissement Exploitation des nappes profondes Unité MDh Investigations hydrogéologiques Unité 1,3 Forages de reconnaissance/exploitation Unité 0,9

Investissement Unité MDh Réutilisation des eaux usées Mm3/an 0,876 Déminéralisation des eaux saumâtres Mm3/an 31,5

Eaux non Dessalement de l'eau de mer Mm3/an 45,0 Collecte des eaux pluviales Mm3/an 1,0 conventionnelles

Investissement Unité MDh Réduction des pertes AEPI Conversion à l'irrigation localisée en plus du PNEEI 1000 ha 35,0 Cultures adaptées la demande

Réduction de Amélioration de la gestion et pilotage de l'irrigation

Rapport de synthèse 41 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

8. BILAN HYDRAULIQUE FIN PLAN

Le bilan actuel (déficit de 167 Mm³ par an) ainsi que celui de 2030 sans PDAIRE (déficit de 156 Mm³ par an) sont présentés dans le tableau qui suit. Partant de ces situations de déficit, la réalisation du PDAIRE selon le scénario 1, établi en Mission III.1, permettra d’atteindre une situation d’équilibre en fin de plan tout en satisfaisant les demandes en eau exprimées : Tableau 12 : Tableau du bilan hydraulique du PDAIRE Draa Tous chiffres en Mm³/an Haut Draa Moyen Draa Bas Draa Total SANS PDAIRE Total exploité sans PDAIRE 184,7 258,7 74,0 517,4 Surface 162,4 155,9 8,4 326,7 Souterraines 22,3 102,8 64,4 189,4 Non-conventionnelles 0,0 0,1 1,3 1,4 Besoins actuels 254,9 324,6 104,7 684,2 Agriculture 244,0 319,0 99,0 662,0 AEPI 8,6 5,1 5,2 18,9 Cheptel 0,7 0,2 0,1 1,0 Environnement 1,6 0,3 0,4 2,3 Bilan actuel -70,2 -65,9 -30,7 -166,8 Deficit / besoins, actuel -28% -20% -29% -24% Besoins 2030 271,4 287,3 115,1 673,8 Agriculture 2030 242,3 279,0 105,0 626,3 AEPI 2030 22,9 6,9 8,6 38,4 Cheptel 2030 0,8 0,2 0,1 1,1 Environnement 2030 5,4 1,2 1,4 8,0 Bilan 2030 -86,7 -28,6 -41,1 -156,4 Deficit / besoins, 2030 -32% -10% -36% -23% AVEC PDAIRE EN 2030 Total mobilisable 2030 257,5 276,3 115,1 648,9 Surface 197,0 159,7 16,8 373,5 Souterraines 55,4 102,8 83,2 241,4 Non-conventionnelles 5,1 13,8 15,1 34,1 Besoins 2030 257,4 276,1 115,1 648,6 Agriculture 2030 242,3 279,0 105,0 626,3 Economie eau irrigation 2030 -14,0 -11,2 0,0 -25,2 AEPI 2030 22,9 6,9 8,6 38,4 Cheptel 2030 0,8 0,2 0,1 1,1 Environnement 2030 5,4 1,2 1,4 8,0 Bilan 2030 0,1 0,2 -0,1 0,3 Deficit / besoins, 2030 0% 0% 0% 0%

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9. ANALYSE TECHNICO ECONOMIQUE DU PDAIRE

9.1. EVALUATION ECONOMIQUE

L’évaluation économique réalisée pour les investissements du PDAIRE prend comme base de travail les hypothèses suivantes : 1 – les coûts sont supposés n’être générés que par les investissements étalés dans le temps dus aux actions prévues par le PDAIRE et qui sont comme suit : Barrages et grands barrages (BG&M), petits barrages et collinaires (BP&C), bassins souterrains (BS), Collecte des eaux pluviales (CEP), dessalement eau de mer (DEM), déminéralisation eaux saumâtres (DES), réutilisation des eaux usées (REU), Gestion et suivi des ressources en eau (G&SRE), irrigation localisée (IL), amélioration efficience réseau (AER), transferts réseaux (TR), Zones Humides (ZH) ; 2 – les avantages économiques sont censés être générés par els usages que sont l’AEP, l’environnement, les barrages écrêteurs de crues, et l’irrigation) ; 3 – une matrice de transfert qui affecte à chacun des usages une fraction du coût des ressources mobilisées par les actions (Tableau 13). Tableau 13 : Matrice de transfert des investissements des actions vers les usages

Investissements Usages (MDh 2011) AEP ENV AC I BG&M 29,50 6 ,00 1,00 463,50 BP&C 136,94 27,85 4,64 2 152,00 BS 46,02 9,36 1,56 723,10 CEP 0,00 5,00 5,00 15,00 DEM 58,50 0,00 0,00 0,00 DES 63,00 0,00 0,00 0,00 REU 0,00 3,31 0,00 1,42 Actions AER 0,00 0,00 0,00 456,00 G&SRE 9,15 1,86 0,31 143,80 ZH 0,00 0,00 0,00 45,00 TR 48,70 0,40 0,40 30,50 IL 0,00 0,00 0,00 315,00 4 803 392 54 13 4 345 Total 100% 8,2% 1,1% 0,3% 90,5%

L’investissement global du PDAIRE s’élève à 4,8 milliards de dhs répartis à 34% pour le Haut Draa, 35% pour le Draa Moyen et 31% pour le Bas Draa (Tableau 14).

Rapport de synthèse 43 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Tableau 14 : Répartition des investissements sur les sous-bassins et leur structure Investissements Draa (MDh, 2011) HD 1 639 34% MD 1 674 35% BD 1 490 31% Totaux 4 803 100% Le Tableau 15 et la

Figure 5 présentent la ventilation des investissements par type d’action. Tableau 15 : Définition, codification et hypothèses d’investissement des actions

Investissement à fin Code Désignation des actions unitaire 2030, valeur 2011 utilisé total Barrages grands & moyens BG&M 500 MDh/U 500 MDh 10,4 Barrages petits & colinéaires BP&C 23,7 MDh/U 2 321 MDh 48,3 Bassins souterrains BS 60 MDh/U 780 MDh 16,2 Collecte des eaux pluviales CEP 1 MDh/U 25 MDh 0,5 Dessalement eau de mer DEM 45 MDh/Mm³/an 58,5 MDh 1,2 Déminéralisation eaux saumâtres DES 31,5 MDh/Mm³/an 63 MDh 1,3 Réutilisation eaux usées REU 0,88 MDh/Mm³/an 4,73 MDh 0,1 Gestion & suivi ressource en eau G&SRE 0,4 MDh/U 155,1 MDh 3,2 Irrigation localisée IL 0,035 MDh/ha 315 MDh 6,6 Amélioration efficience réseaux AER 0,46 MDh/ha 456 MDh 9,5 Transfert réseaux TR 26,7 MDh/U 80 MDh 1,7 Zones humides ZH 11,3 MDh/U 45 MDh 0,9 4 803,33 MDh 100,0

Figure 5 : Structure des investissements prévus 2011-2030 (valeurs 2011)

Il en ressort que plus de 60% de ces investissements sont affectés aux petits barrages / lacs collinaires et barrages souterrains et donc visent : - le remplacement de la PMH, - la recharge artificielle des nappes, - la protection contre les inondations, - l’alimentation en eau des populations et l’abreuvement du cheptel.

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L’amélioration de l’efficience de l’utilisation de l’eau et l’économie de l’eau mobilisera plus de 15% de l’investissement. Le reste de l’enveloppe budgétaire du PDAIRE, soit 25%, sera consacré aux volets : - gestion des ressources en eau, - études et suivi des ressources, - ressources en eau et environnement. Enfin, le tableau 3 présente la répartition des investissements par usage d’eau, et l’on constate que environ 90% des investissements portent sur l’irrigation et 8% portent sur l’AEP.

9.2. ANALYSE ECONOMIQUE DES AVANTAGES-COUTS DU PDAIRE

L’analyse des avantages-coûts du PDAIRE, se base sur les hypothèses de valorisation suivantes : • pour l’AEP, il s’agit des gains sur l’entretien et maintenance des réseaux (1,40 dhs/m³) et sur les coûts "humains", en particulier en matière de santé (410 dhs/usagers/an), • pour l’irrigation localisée (IL), il s’agit du coût évités estimé à 1027 dhs/ha équipé, pour le maintient de l’activité de l’irrigation en général, il y a sauvegarde des emplois, • pour l’environnement (ENV), il s’agit de 5% des coûts des dommages évités, • pour l’abreuvement du cheptel, 10% de la valeur protégée, • pour l’écrêtement des crues, 0,5% des investissements protégés. Pour s’assurer d’une large palette des études de sensibilité, toutes les hypothèses sont changées de la moitié et du double des valeurs proposées. Par ailleurs : • Le taux d’actualisation du coût des investissements a été fixé à 3% par an dans le cas de base, avec des sensibilités analysées à 2 et 4%, • Pour l’estimation de la valeur actuelle nette du projet, un taux d’actualisation de 10% a été retenu dans le cas de base avec des sensibilités de 8 et 12%.

L’analyse est faite sur la base des la valeur actuelle nette (VAN) et du TRI (Tableau 16).

Tableau 16 : Impact du taux d’actualisation (valeur de référence à 3%)

Caractéristiques TRI VAN 8% (MDh) VAN 10% (MDh) VAN 12% (MDh) Actualisation à 2% 20,6% 3 039 1 678 929 Actualisation à 3% 21,4% 4 088 2 243 1 242 Actualisation à 4% 22,3% 5 555 3 021 1 671

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L’impact individuel de chacune des hypothèses de valorisation est montré dans le Tableau 17.

Tableau 17 : Synthèse des études de sensibilité par usage

Impact économique du scénario

Variable VAN VAN VAN Usage TRI 8% 10% 12% (MDh) (MDh) (MDh) type Scénario valeur Global Global Global Global bas 12,5% 18,3% 3 734 1 948 996 VA des ouvrages Tous référence 25% 21,4% 4 088 2 243 1 242 & équipements haut 50% 35,8% 4 797 2 831 1 734 bas 330,62 20,9% 3 925 2 139 1 173 CDI sanitaires par AEP référence 410,88 21,4% 4 088 2 243 1 242 personne haut 491,15 21,9% 4 252 2 346 1 311 bas 2,5% 21,2% 3 971 2 177 1 204 protection de ENV référence 5,0% 21,4% 4 088 2 243 1 242 l'environnement haut 10,0% 21,7% 4 323 2 375 1 319 bas 5,0% 20,7% 3 916 2 130 1 164 protection du AC référence 10,0% 21,4% 4 088 2 243 1 242 cheptel haut 20,0% 22,8% 4 433 2 469 1 397 bas 3 180 20,0% 3 581 1 929 1 039 emplois I référence 6 360 21,4% 4 088 2 243 1 242 sauvegardés haut 12 720 24,0% 5 103 2 869 1 647 bas 0,25% 16,7% 2 649 1 324 626 protection des EC référence 0,50% 21,4% 4 088 2 243 1 242 investissements haut 1,00% 31,9% 6 967 4 081 2 474

On peut donc, de ce fait, considérer : - que le TRI global de 21,4% du scénario de base est relativement acceptable, - qu’aucune hypothèse « basse » ne le fait descendre, à elle seule, en dessous de 16,7%, - qu’aucune hypothèse « haute » ne le fait monter, à elle seule, au-dessus de 35,8%, Ici, il est bien entendu hors de question de recommander de faire les investissements les plus rentables ou d’abandonner les moins rentables étant donné le caractère intégré du PDAIRE. Le tableau ci-dessus permet malgré tout de comparer la rentabilité des différents usages, au niveau analytique.

L’impact simultané des hypothèses de valorisation en scénario favorable et scénario défavorable est montré au niveau des figures suivantes.

Rapport de synthèse 46 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Van 8% (MDh) Van 10% (MDh) Van 12% (MDh) 80% 12 000

70%

10 000 9 433 60% 8 000 50%

6 000 5 757 40%

4 088 4 000 3 673 30% 73,2%

2 243 2 000 1 334 1 242 20% 434 0 10% -8 Taux de rentabilité interne globale (2007-2060) globale interne rentabilité de Taux 21,4% 11,9% Valeur actuelle nette globale (2007-2060), MDh -2 000 0% Toutes défavorables Scénario référence Toutes favorables Toutes défavorables Scénario référence Toutes favorables

Figure 6 : Graphique de sensibilité globale de la Figure 7 : Graphique de sensibilité globale du TRI valeur actuelle

On peut notamment y remarquer que : - la VAN à 8% du scénario de référence (4 088 Mdh) passe à 1 334 Mdh lorsque toutes les hypothèses sont simultanément défavorables alors qu’elle passe à 9 433 Mdh lorsque toutes les hypothèses sont simultanément favorables. - la VAN à 10% du scénario de référence (2 243 Mdh) passe à 434 Mdh lorsque toutes les hypothèses sont simultanément défavorables alors qu’elle passe à 5 757 Mdh lorsque toutes les hypothèses sont simultanément favorables. - la VAN à 12% du scénario de référence (1 242 Mdh) passe à -8 Mdh lorsque toutes les hypothèses sont simultanément défavorables alors qu’elle passe à 3 673 Mdh lorsque toutes les hypothèses sont simultanément favorables.

Lorsque l’on compare les flux financiers cumulés du scénario de référence avec toutes les hypothèses mises en situation « bas », d’une part, et en situation « haut », d’autre part, on découvre que : - le scénario de base donne une année de retour en 2022, - elle n’est retardée que de 5 ans (2027) avec toutes hypothèses défavorables, - elle gagne 5 ans (2017) lorsqu’elles sont toutes simultanément favorables.

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10. EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

Le PDAIRE est par essence un projet environnemental dans la mesure où il a pour principal objectif la pérennisation et la protection des ressources en eaux. Au terme du PDAIRE, Il vise notamment de restaurer les équilibres des bilans hydrauliques et améliorer la qualité des eaux, tout en assurant la satisfaction des besoins exprimés. Cependant, la mise en œuvre d’actions qu’il envisage peut avoir, en parallèle, des retombées bénéfiques précitées, les impacts environnementaux négatifs qu’il y a lieu de prendre en considération en prévoyant des mesures d’atténuation/élimination. Le tableau suivant récapitule par type d’action des impacts positifs et négatifs et précise les mesures proposées pour prendre en charge ces derniers.

Rapport de synthèse 48

Tableau 18 : impacts environnementaux du PDAIRE

Actions Impacts positifs Impacts négatifs Mesures d’atténuation Barrages grands - fragmentation éco paysagère et risques de - améliorer la connaissance des écosystèmes & moyens - irrigation - Abreuvement du cheptel, blocages de cycles biologiques pour certaines naturels (faune) et apporter les solutions espèces faunistiques, - écrêtement des crues et protection contre les d’adaptation appropriées, inondations, - inondation de logements, de zones agricoles et - indemnisation des personnes et activités forestières ainsi que d’infrastructures au niveau - réduction de l’érosion des berges des cours touchées par la réalisation des ouvrages, d’eau, des cuvettes de barrages, - mettre en place des systèmes de veille - envasement, - création des plans d’eau et des microclimats sanitaire contre la prolifération des vecteurs, Barrages petits permettant le développement de la faune - création de conditions propices pour le - aménager et reboiser les bassins versant à & colinéaires naturel, développement de certaines espèces vectrices de l’amont des ouvrages, - possibilités d’activités récréatives et de loisir maladies, - identifier et mettre en œuvre des stratégies de pour la population, - réduction des écoulements à l’aval des ouvrages gestion des ressources en eaux des ouvrages avec risques de salinisation des sols, - recharge artificielle de la partie avale des afin de minimiser les pertes par évaporation, nappes. - perte d’eau par évaporation, - Voir ci-dessous pour les travaux. - nuisances pendant les travaux (voir ci-après). - recharges de nappes, - augmentation des capacités de stockages des eaux souterraines, - réduction des underflows vers l’aval et donc de - s’assurer d’une gestion intégrée du bassin - remise en écoulement des khettaras et recharge des nappes alluviales aval, pour mettre en place des solutions Barrages résurgences, - risques d’assèchement de résurgences situées à compensatrices pour la recharge des nappes souterrains - réduction des pertes d’eau par évaporation des l’aval du barrage, à l’aval de l’ouvrage, plans d’eau, - nuisances pendant les travaux (voir ci-après). - voir ci-dessous pour la phase travaux. - remontées des niveaux d’eau des nappes dans la zone amont des barrages. - mobilisation de quantité supplémentaire d’eau pour l’agriculture, l’Alimentation en eau des populations et du cheptel, - s’assurer d’une gestion intégrée du bassin - développement des superficies emblavées en pour mettre en place des solutions Collecte des - réduction des écoulements des oueds, cultures pluviales, compensatrices pour la recharge des nappes eaux pluviales - nuisances pendant les travaux (voir ci-après). - création de plan d’eau et microclimat permettant à l’aval de l’ouvrage, le développement de la faune sauvage, - voir ci-dessous pour la phase travaux. - améliorations forestières (collecte ciblée pour améliorer le couvert forestier). - contrôle systématique de l’évolution de la qualité des eaux recyclées, - surveillance de l’évolution de la salinité des - économie de l’eau de réseau utilisée pour sols au niveau des parcelles, l’arrosage, - devenir des boues issues des traitements, - surveillance de l’état sanitaire des plantes, - lutte contre la pollution des eaux de surface, - risques de réutilisation d’eau "épurée" non- eaux souterraines et sols, - équiper les périmètres irrigables de conformes cas de dysfonctionnement des stations piézomètres de contrôle de la nappe Réutilisation - atténuation des rejets en mer, participant à d’épuration, phréatique, eaux usées l’amélioration de la qualité des eaux de - contamination des nappes d’eau souterraines par baignade et de l’écosystème marin (province de - utilisation de canalisations hermétiques et des réseaux d’assainissement vétuste, Tan Tan), marquées clairement distinguant le réseau des - nuisances pendant les travaux (voir ci-après). eaux recyclées (séparation nette et bien - protection du domaine public hydraulique, visible des installations d’eau potable et d’eau - recharge artificielle de la nappe. recyclée), - Hygiène quotidienne des gens en contact avec ces eaux (agriculteurs et employés).

- caractérisation des niveaux de salinité des sols et d’assurer le suivi de l’évolution de ce paramètre à l’échelle de la parcelle, - baisse de la recharge de la nappe par retour des - définir et utiliser les types d’amendement - économie de l’eau d’irrigation, Irrigation eaux d’irrigation, (organique, calcaire, gypse ou autre) et les - amélioration des rendements à l’hectare, localisée - salinisation des sols, d’assolement qui amélioreraient le rendement - meilleure valorisation de l’eau d’irrigation. - déchets solides et nuisances paysagères. des parcelles en préservant la texture des sols et leur perméabilité, - Pilotage des irrigations, - Suivi de la nappe. Amélioration - économie de l’eau, - réduction de la recharge de nappe par infiltration d’efficience - réduction des coûts de maintenance des - pilotage des irrigations. des eaux d’irrigation. d’irrigation réseaux, d’irrigation (bétonnage des seguias). - meilleure allocation des eaux au niveau du - s’assurer d’une gestion intégrée des bassins Transfert bassin, - nuisances pendant les travaux (voir ci-après). versant pour garantir les équilibres réseaux - satisfaction des besoins en eau. hydrologiques des sous bassin. - émissions de CO2 dues à l’utilisation de l’énergie, - pollution chimique et thermique par le rejet des saumures en milieu marin, - sauvegarde des ressources aquifères par - turbines bruyantes, Dessalement substitution des pompages, - prise en charge des rejets (études - résidus des membranes usagées, eau de mer - promotion du développement socio- nécessaires). économique. - risque de contamination des eaux souterraines par des fuites à partir des conduites de saumure entre usine et milieu récepteur, - nuisances pendant les travaux (voir ci-après). Déminéralisation - AEP urbaine et rurale, - rejets de saumures. eaux saumâtres - développement socio-économique.

49 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Certaines actions, notamment celles relatives à la réalisation des infrastructures hydrauliques, des nuisances significatives peuvent être générées. Le Tableau suivant récapitules ces nuisances et propose des mesures d’atténuation de leurs impacts. Tableau 19 : impacts pendant les phases de construction des aménagements hydrauliques

Impacts Mesures d’atténuation

- Destruction partielle de la flore dans - Limiter la circulation des véhicules lourds dans les la zone des travaux ; zones sensibles ; - Rejet des déchets du chantier ; - Limiter la réalisation des travaux bruyants en dehors - Rejet des résidus des matériaux des heures normales de travail ; réseaux d’irrigation ; - Dans la limite du possible, éviter le ravitaillement des - Génération des poussières ; véhicules sur le chantier, à côté des oueds, etc. ; - Génération de trafic supplémentaire - Prévoir des mesures en cas de contamination des véhicules ; accidentelle (matières absorbantes, décapage et mise - Nuisances sonores dues aux en décharge) ; engins ; - Collecte et mise en décharge ou dans dépôts adaptés - Déversements probables des déchets du chantier ; d’hydrocarbures et huiles usagées. - Prévoir le réaménagement du site après les travaux.

L’atténuation des impacts générés par les chantiers de construction des stations de pompage et des réservoirs qui les accompagnent pourrait se réaliser en insérant dans les cahiers des charges une clause « Environnement » à travers laquelle l’adjudicataire s’engagera à assurer la propreté de son chantier durant toute la phase des travaux et de nettoyer toute l’emprise du chantier à la fin des travaux.

11. PLAN D’ACTION ET MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DU PDAIRE

11.1. PLAN D’ACTION ET MISE EN ŒUVRE DU PLAN

Les trois tableaux suivants récapitulent le Plan d’Action relatif à la mise en œuvre du PDAIRE du bassin du Draa, concernant chacun un sous-bassin.

Rapport de synthèse 50 Etude d’actualisation du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) du Bassin Hydraulique du Draa

Tableau 20 : Matrice du plan d’action et de mise en œuvre du PDAIRE du bassin du Draa

Partenariat Types Haut Investissement en Actions Moyen Draa Bas Draa Principaux partenaires éventuel public- d’actions Draa Mdhs (unité) privé ABH, Dép. Eau, ONEP, Barrage de compensation Agdz X 500 ORVAO - Réalisation de ABH, Dep. Eau, Provinces - nouvelles Barrages excréteurs de crues X X X 50 (ouvrage) infrastructures Région Seuils épandage de crues X X X ABH, ORMVAO, Région - 20 (ouvrage) Désenvasement des retenues ABH, Equipement - X X X 1 (ouvrage) Réhabilitation collinaires de l’existant ORMVAO, Communes, Partenariat avec Bétonnage séguias X X X 0.3 (kml) AUEA les agriculteurs Maîtrise des allocations Haut et ABH, ORMVAO, AUEA - X X p.m. (unité) Bas Draa ABH, dep. Eau, ORMVAO Partenariat avec

Eaux de surface surface Eaux de Transferts Transferts M’Goum vers Dadès X les agriculteurs 30 (unité) inter et intra- AUEA, Région bassin Tansfert vers Maidar X ONEP, ABH, Région - 50 (unité) ABH, Dep. Eau, ONEP, - Transfert Tan Tan Guelmim X 0 (unité) Région Installation stations ABH - Suivi des X X X 0.6 (station) ressources de hydrométriques surface Suivi des stations X X X ABH - … es en eau Dispositifs de recharge ABH, Région - X X X 60 (unité) Création et artificielle réhabilitation Drainage de nappes affleurantes ORMVAO - X 0.2 (kml) d’infrastructur salées

des ressourc es Réhabilitation des khettaras X X X ORMVAO, Région - 0.7 (kml) ABH, ORMVAO - Augmentation des prélèvements actuels X …. agriculteur Contrôle des volumes ABH, ORMVAO - X X X 0 (unité) prélevés Régulation des Réalisation de piézomètres ABH - X X X 0.2 (unité) prélèvements de contrôle Eaux souterraines Eaux souterraines Mobilisation maximale Mobilisation maximale Contrôle des niveaux et de ABH - X X X 0 (unité) la qualité Investigations ABH - X X X 1.3 (unité) Exploitation des hydrogéologiques nappes profondes Forages de reconnaissance X X X ABH - 0.9 (unité) ABH, communes, Partenariat avec provinces, régions utilisateurs Réutilisation des eaux usées X X X 0.876 (Mm³/an) potentiels des eaux épurés Déminéralisation des eaux saumâtres X X X ONEP - 31.5 (Mm³/an) ONEP Partenariat avec Secteur privé usager potentiel Dessalement d’eau de mer X (industrie, 45 (Mm³/an) Non conv. Non conv. tourisme, agriculture) ORMVAO, ABH, Partenariats Collecte des eaux pluviales X X X communes, Eaux et Forêts, possible 1 (Mm³/an) usagers AEPI Réduction des pertes X ONEP -

Conversion à l’irrigation localisée X X ORMVA, ABH, agriculteur - ORMVAO, INRA, - 35 Cultures adaptées X X X agriculteurs la demande la demande Réduction de de Réduction Irrigation Irrigation Amélioration de la gestion et pilotage de ORMVAO, agriculteurs, - X X X l’irrigation AUEP

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La mise en œuvre du plan d’action global nécessite une préparation aux niveaux conceptuel et organisationnel. Sur le plan conceptuel, les actions et sous-actions proposées sont traduites en engagements contractuels et/ou partenariales. Sur le plan organisationnel, la mise en œuvre du Plan d’action nécessite également la mise en place d’une structure qui veillera à l’exécution des actions sur le terrain. Cette structure pourrait être le Comité de Bassin instauré légalement. Il sera judicieux de doter le plan d’action d’une structure d’exécution composée de plusieurs cellules de coordination. Le rôle de ces cellules sera de faire le suivi au quotidien des activités programmées et de rendre comptes des difficultés rencontrées. Cette structure devra: - réunir les compétences à même de garantir la réalisation des objectifs et l’efficacité du fonctionnement ; - être représentative des différents intervenants et usagers des ressources en eau, conformément à l’esprit de concertation ayant prévalu tout au long du processus de concertation ayant abouti à l’élaboration du PDAIRE ; - être compacte et simple, afin d’éviter les lourdeurs et les difficultés de mobilisation et d’action. Les retours d’expériences similaires vécues dans d’autres pays, notamment européens, permettront d’avoir un certain recul. Les actions de jumelage avec des Agences de bassins dans d’autres pays tels que la France peuvent promouvoir la mise en place des schémas qui ont fait leurs preuves.

11.2. LES INTERVENANTS ET PARTENAIRES

Pour chaque type d’actions, le tableau précédent fait apparaître les intervenants responsables, chacun pour le secteur qui le concerne, pour la réalisation des actions. Ces intervenants sont comme suit : ƒ Département de l’eau, ƒ ABHSMD (Agence du Bassin Hydraulique du Souss Massa Draa), ƒ Conseil Régional, ƒ Collectivités locales, ƒ HCEF (Haut Commissariat chargé des Eaux et Forêts), ƒ Ministère de l’Agriculture, ƒ Ministère de l'Intérieur, ƒ ONEP, ƒ AUEA (Associations des Usagers de l’Eau Agricole) et les coopératives agricoles, ƒ ORMVAO ƒ DPAs

A ces organismes, il y a lieu d’ajouter d’autres partenaires qui interviennent à différents niveaux comme le financement, la recherche/développement, la sensibilisation et l’encadrement, parmi lesquels on peut citer

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ƒ Les Chambres d’Agriculture, ƒ Le Crédit Agricole, ƒ Le Centre Marocain de la Production Propre (CMPP), ƒ Le Centre National de la Recherche Scientifique et Technique (CNRST), ƒ L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, ƒ L’Institut National de Recherche Agronomique (INRA), ƒ Le Centre Royal de la Télédétection Spatiale (CRTS), ƒ L’Office de Développement et de Coopération (ODECO), ƒ L’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT).

11.3. PLANNING DE REALISATION DU PDAIRE

Le tableau suivant présente le planning proposé pour la réalisation du PDAIRE. Ce planning tient comte d’une chronologie logique des actions en considérant : ƒ La réalisation des études techniques des infrastructures su début du plan (2 à4 ans), ƒ Etalement des constructions des infrastructures sur une période allant de 2015 à 2020 en fonction de l’importance de l’infrastructure, ƒ La mise en place dès le début du plan des outils de gestion aidant à promouvoir les pratiques de bonne gouvernance ƒ La programmation des opérations de réhabilitation des lacs collinaires et les khéttaras en deux phases espacées de quelques années affin de permettre l’évaluation des résultats et éventuellement de rectifier les tirs, ƒ La programmation des investigations hydrogéologiques dès le début du plan afin d’avoir de la visibilité nécessaires par rapport à l’extension des pompages et le dégagement de nouvelles ressources.

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Tableau 21 : chronogramme de réalisation du PDAIRE

Années

Actions 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030

Barrage intermédiaire de stockage d’ Agdz Barrages excréteurs de crues Seuils épandage de crues Désenvasement des retenues collinaires Bétonnage séguias Maîtrise des allocations Haut et Bas Draa Transferts M’Goum vers Dadès Transfert vers Maidar Transfert Tan Tan Guelmim Installation stations hydrométriques Suivi des stations Dispositifs de recharge artificielle Drainage de nappes affleurantes salées Réhabilitation khettaras Augmentation des prélèvements actuels Contrôle des volumes prélevés Réalisation de piézomètres de contrôle Contrôle des niveaux et de la qualité Investigations hydrogéologiques Forages de reconnaissance Réutilisation des eaux usées Déminéralisation des eaux saumâtres Dessalement d’eau de mer Collecte des eaux pluviales Réduction des pertes Conversion à l’irrigation localisée Cultures adaptées Amélioration de la gestion et pilotage de l’irrigation

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11.4. MODALITES DE MISE EN ŒUVRE : CADRE ORGANISATIONNEL, PARTENARIAL ET MESURES D’ACCOMPAGNEMENT.

La réalisation du DRAIRE nécessite que soit mises en place les conditions institutionnelles et réglementaires adéquates pour s’assurer que ses objectifs soient atteints conformément à la vision et au planning fixés. Dans ce sens, il y a lieur de constater que le Maroc dispose d’un arsenal institutionnel et juridique conséquent, théoriquement, à même de pourvoir ce cadre. La loi 10-95 s’inscrit dans ce cadre et fourni les outils institutionnels requis (Agence du Bassin Hydraulique, police de l’eau..) et réglementaires tels que les principes préleveurs- payeur et pollueurs payeurs. Les instances de concertation tant au niveau local que national sont institués. Des mécanismes de financement tant incitatif que coercitifs existent pour permettre une bonne gestion des ressources en eau. Mais face à cela, de nombreuses insuffisances persistent et font que ces outils soient peu efficaces, voire non opérationnels. Celles-ci portent tant sur les difficultés rencontrés pour la mise en œuvre des dispositions de la loi et les insuffisances en matière d’implication des partenaires, que sur la connaissance des la ressources et la fiabilité des outils d’aide à la décision en matière de gouvernance. Parmi des insuffisances auxquels, l’Administration devra porter une attention particulière pour la mise en œuvre du PDAIRE dans le Draa, citons : Le renforcement des moyens de suivi, de contrôle, et de la police de l’eau, Les dispositions techniques envisagées par le plan pour assurer un développement durable de la région doivent être accompagnées par l’adoption de tous les textes d’application de la loi 10-95 sur l’eau. Des mesures urgentes doivent par ailleurs être prises, notamment : ƒ Installation obligatoire des compteurs au niveau de tous les pompages, en particulier pour les gros préleveurs ; ƒ Renforcement des moyens d’exercice de la police de l’eau, et application des sanctions correspondantes aux usagers illicites de l’eau ; ƒ Sensibilisation des usagers à la nécessité de respecter les dispositions réglementaires dans l’intérêt de la conservation et de la protection des ressources en eau pour assurer le développement durable de la région ; L’implication des usagers à la gestion participative de l’eau : Dans sa politique de gestion des ressources en eau, l’AGH SMD s’est tracée comme objectif d’adopter une approche participative basée sur la concertation permanente avec les partenaires régionaux et usagers de l’eau au niveau de la région, approche qui s’exprime, entre autres, au moyen des Contrats de Nappes. Parmi les contrats de nappe envisageables, celles relatives aux nappes de oasis sur Moyen Draa (zone de la grande irrigation), de M’goun-Dades et ce certains foums s’avent pertinents.

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Conversion à la micro-irrigation : L’objectif de la conversion est de l’économie de l’eau à l’échelle de la nappe par réduction des dotations à l’hectare pour les cultures existante. Il est donc essentiel de veiller à ce que les mesures incitatives n’aillent pas pour créer les zones d’extension des irrigations. Efficience de l’irrigation : Les faibles efficiences enregistrées au niveau des périmètres irriguées, particulièrement dans le Draa Moyen (périmètre de la grande irrigation) sont dues aussi bien aux pertes au niveau des séguias non détonnées, qu’au niveau des parcelles en raison de pratiques culturale. Ce problème est de surcroit amplifié par la gratuité de l’eau du barrage qui n’incite par les agriculteurs à observer la vigilance nécessaire pour l’économie de l’eau. A ce niveau, des efforts sont à consentir pour introduire les pratiques adéquate, notamment en reconsidérant la question de la gratuité de l’eau. Partenariat avec la Région L’ABH doit apporter une contribution constructive, animer et veiller, dans le cadre d’une concertation, à l’application des directives du PDAIRE. Au niveau régional, le plan de développement économique et social régional doit alors se baser sur les orientations identifiées par le PDAIRE pour la programmation des investissements dans le secteur de l’eau, en concordance avec les investissements sectoriels. Les conventions-cadre de partenariat avec les régions, constituent également une étape importante dans la concrétisation de la stratégie gouvernementale visant à instaurer les fondements du développement durable de la région, avec un objectif final qui est d’améliorer le cadre et les conditions de vie des populations. Ces conventions visent, entre autres objectifs, la rationalisation de l’utilisation de l’eau et l’implication de tous les acteurs, la protection et la valorisation des ressources en eau, la préservation et la valorisation des espaces naturels et de la biodiversité, la prévention et la lutte contre les risques, la dépollution et la gestion des déchets liquides et solides, etc. Dans le cadre de cette démarche participative et partenariale, les régions sont appelées à prendre une part active dans la mise en œuvre des programmes environnementaux prioritaires définis de concert avec l’ensemble des partenaires. Partenariat public privé Dans le contexte économique actuel, la sollicitation des opérateurs privés est de plus en plus accrue et ce, dans divers domaines. Dans le domaine de l’eau, ce contexte revêt une acuité particulière. La réforme du code d’investissement agricole, avec la promulgation de la loi 02-84 sur les associations d’usagers d’eau agricole, la privatisation de la distribution d’eau, de l’assainissement liquide et solide, l’affirmation du cadre de la concession de l’utilisation du domaine hydraulique ainsi que les contrats hors plan (irrigation, AEP, assainissement), confirmeraient l’émergence d’autres voies dans le cadre de la gestion de l’eau, sachant que les moyens financiers d’une ABH ne peuvent supporter en totalité les investissements relatifs à la mobilisation de l’eau, prévus dans le cadre du PDAIRE.

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C’est par la Loi n° 54-05, adoptée le 14 février 2006, que le Maroc a souhaité se doter d’un cadre juridique susceptible d’attirer les investisseurs intéressés par la gestion des services publics, qui serait déléguée par les Collectivités Locales, leurs groupements ou les établissements publics. Ainsi, le Partenariat Public Privé apparaît de plus en plus comme un chemin vers la recherche de l’efficacité et de la performance dans l’intérêt général du pays et de sa population. Une gestion efficiente des phénomènes exceptionnels Le principal phénomène exceptionnel appelant des mesures particulières de gestion sont, au niveau du Bassin du Draa, les inondations. La protection contre les inondations doit s’inscrire dans une séquence continue qui va de la prévention à la réhabilitation en passant par la prévision. En effet, la connaissance de ces phénomènes et la maîtrise de leurs conséquences font intervenir plusieurs acteurs dont la coopération et le dialogue sont nécessaires : l’Etat, les collectivités locales, les Agences de bassins, etc. Actuellement, une approche intégrée et horizontale dans un cadre institutionnel clair et souple devient une nécessité. Mais la loi sur l’eau ne permet pas cela car elle confine les différents acteurs dans des rôles totalement subsidiaires. La maîtrise des phénomènes des inondations nécessite ainsi, non seulement d’activer ces commissions afin que les aspects de protection contre les inondations du PDAIRE soient suivis d’effets, mais cela nécessite également de revoir les dispositions de la loi sur l’eau et de la réglementation régissant les documents d’urbanisme pour donner au PDAIRE une supériorité sur ces documents. Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) L’Agence de bassin hydraulique (ABH) se positionne comme l’acteur principal de la GIRE. Son Conseil d’Administration, qui doit être représentatif de tous les acteurs de l’eau, locaux ou régionaux, publics ou privés, regroupe les représentants des administrations, des usagers, des collectivités locales, etc. présents au sein de sa zone d’action. Le PDAIRE, élaborée par l’ABH et qui veille à son application, fait ressortir les préoccupations des populations et des usagers de l’eau du bassin et présente les actions envisagées pour protéger, restaurer et mettre en valeur les ressources en eau et les écosystèmes aquatiques du bassin. A cet effet, la participation du public et des usagers à l’élaboration de ce PDAIRE constitue un préalable à la prise de décision et est la garantie d’une utilisation équilibrée et durable de l’eau. Pour que cette participation soit effective, l’ABH doit donc mettre en place les mécanismes de consultation et d’information des populations : réunions régulières avec les populations et les élus, articles dans les journaux, bulletins de liaison, site Internet permettant l’interactivité avec les usagers de l’eau, etc.

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