Département des Côtes d’Armor

Saint Brieuc Armor Agglomération

Enquête publique préalable à :

* Une Déclaration d’Intérêt Général * Une demande d’Autorisation Environnementale concernant le contrat territorial eau et milieux aquatiques sur le Haut Gouët

Arrêté préfectoral du 16 mars 2018

Enquête publique du lundi 9 avril au vendredi 4 mai 2018 inclus

RAPPORT I

Martine VIART Commissaire enquêteur

1 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

RAPPORT I

SOMMAIRE

Préambule

I. Présentation de l’enquête publique I.1. Objet de l’Enquête p.3 Spécificité du bassin versant du Gouët p.3 Historique p.4 I.2. Le porteur de projet p.4 I.3. Le service instructeur p.4 I.4. Examen des dossiers d’enquête p.4 I.4.1 Qu’est-ce qu’un contrat territorial ? p.4 I.4.2 Situation hydrographique p.5 I.4.3 Localisation administrative du programme d’actions p.5 I.5. Le dossier de Déclaration d’Intérêt Général I.5.1 Possibilités d’intervention des collectivités territoriales p.6 I.5.2 Possibilités d’intervention des collectivités territoriales et droit de pêche p.6 I.6. Cadre réglementaire p.7 I.6.1 Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) p.7 I.6.2 Le SDAGE Loire Bretagne p.7 I.6.3 Le SAGE Baie de Saint Brieuc p.7 I.6.4 Classement des cours d’eau p.9 I.7. Programme d’actions p.9 I.7.1 Découpage hydrographique p.10 I.7.2 Les différents compartiments p.11 I.8. Etat des Lieux initial p.12 I.8.1 Le climat I.8.2 La géologie I.8.3 Les milieux remarquables I.8.4 Les débits p.14 I.8.5 Qualité biologique des eaux du Bassin versant du Haut Gouët p.15 → La faune aquatique * Les pêches électriques * La loutre * Le campagnol amphibie → La flore → Les zones humides → Les usages I.8.6 Etat des lieux et diagnostic p.20 I.8.7 Actions possibles en lien avec les enjeux locaux p.22 I.8.8 Le contrat de territoire p23 I.8.9 Les partenaires p.25 I.9 Déclaration d’Intérêt Général pour les travaux p.26 I.9.1 Présentation générale des travaux p.26 * Compartiment berges et ripisylves

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* Lutte contre les espèces végétales invasives * Actions sur le compartiment « Lit Mineur » * Actions sur le compartiment « Continuité écologique » * Actions sur le compartiment « Débit » * Actions sur le compartiment « Zone humide » * Suivi des actions * Estimation financière des travaux p.32 * Plan de financement prévisionnel p.33 I.10. Autorisation Environnementale p34 I.10.1 Le dossier de l’Autorisation environnementale p.34 I.10.2 Le cadre réglementaire p.34 I.10.3 Rubriques des nomenclatures p.35 I.10.4 Autorisation Unique p.36 I.10.5 Incidences des travaux p.36 I.10.6 Les mesures correctives p.37

II. Composition du dossier d’enquête p.38

III. Organisation et déroulement de l’enquête III.1. Désignation du commissaire enquêteur p.39 III.2. Contacts préalables et visite des lieux p.39 III.3. Modalités de l’enquête III.4. Information du public p.40 III.4.1 Publicité légale p.40 III.4.2 Affichage p.40 III.5. Déroulement des permanences p.40 III.6 Clôture de l’Enquête et recueil des dossiers et des registres III.7 Procès-verbal p.40 III.8 Mémoire en réponse p.41

IV. Avis des services consultés p.41 * Association Française pour la biodiversité * Commission Locale de l’Eau p.42

V. Conclusion de la première partie p.41

ANNEXES :

- Lettre recommandée de la DDTM 22

- Arrêté préfectoral

- Copies des avis administratifs

- Procès-verbal

- Mémoire en réponse

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Préambule

Dans le cadre du programme de travaux « milieux aquatiques » 2017-2021 du bassin versant du Haut Gouët en amont du barrage de Saint Barthélémy, une enquête publique préalable à une Autorisation environnementale et à une Déclaration d’Intérêt Général est nécessaire afin de donner un cadre légal aux travaux de gestion des cours d’eau qui seront réalisés sur des terrains privés avec des financements publics et dans certains cas, avec une participation financière des particuliers.

I. Présentation de l’enquête publique

I.1. Objet de l’Enquête Un des axes de la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) de 2006 est d’atteindre le « bon état écologique » des cours d’eau d’ici à 2021 comme le préconise l’objectif européen.

Compte tenu de la dégradation actuelle de la qualité de l’eau dans les rivières du bassin versant du Gouët, cet objectif d’atteindre le « bon état écologique » a tout son sens.

Pour rappel, le bassin versant du Haut-Gouët se situe en amont de la retenue d'alimentation en eau potable de Saint-Barthélémy qui alimente près d’1/3 de la population des Côtes d'Armor. Cette localisation géographique oblige une surveillance particulière du bassin d'alimentation sur les aspects qualitatifs et quantitatifs de l'eau.

L'objectif du présent dossier est de proposer un programme d'actions sur les milieux aquatiques en adéquation avec les enjeux et orientations du SAGE Baie de Saint-Brieuc. Saint-Brieuc Armor Agglomération souhaite entreprendre un programme d’entretien et de restauration de l’hydro morphologie et de la continuité écologique des cours d’eau des sous bassins versant du Haut Gouët.

Ce programme s’inscrit dans le cadre du volet Milieux Aquatiques du Contrat de Territoire des bassins versants du Gouët et de l'Anse d' 2017-2021.

Spécificité du bassin versant du Gouët : Le cours d’eau est scindé en deux avec la présence de la retenue de Saint Barthélémy qui oblige la mise en œuvre d’une analyse par sous bassin versant : Le Haut Gouët (source du Gouët jusqu’à l’entrée du barrage, ses affluents et la Maudouve) et le Bas Gouët (barrage de Saint Barthélémy jusqu’à la mer, le Gouëdic et le Douvenant).

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Historique : * 26/02/2009 : Saint Brieuc Agglomération a approuvé le transfert de compétence « animation, élaboration, mise en œuvre et suivi d’actions de restauration et d’entretien des cours d’eau et des zones humides, ainsi que la participation à l’aménagement et à la gestion de certains espaces ruraux qui ont un impact sur la circulation de l’eau ».

* 18/12/2009 : Arrêté préfectoral permettant à Saint Brieuc Agglomération de porter sur son territoire, en tant que Maître d’ouvrage, des actions visant à la création et l’entretien du bocage dans le cadre du programme Breizh Bocage et à la restauration et l’entretien des cours d’eau et des zones humides.

* 2017 : Nouvelle organisation territoriale avec la création de Saint Brieuc Armor Agglomération issue de la fusion de communauté, Centre Armor Puissance 4 et la commune de Saint Carreuc.

I.2 Le porteur de projet Par délibérations en date du 26/11/2015 et 17/03/2016 Saint Brieuc Armor Agglomération a été désignée comme étant le coordinateur des actions bassins versants et la collectivité porteuse du dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général (DIG) et d’Autorisation Environnementale.

Maître d’ouvrage Saint Brieuc Armor Agglomération 3, Place de la Résistance BP 4403 22044 Saint Brieuc Cedex 2

I.3 Service instructeur Préfecture des Côtes d’Armor Direction départementale des territoires et de la mer Service environnement

I.4 Examen des dossiers d’enquête I.4.1 Qu’est-ce qu’un contrat de territoire ? Le Contrat de Territoire est un outil de gestion à l’échelle d’un Bassin Versant ayant pour objectifs de : · Corriger les altérations constatées sur les cours d’eau ; · Préserver les zones humides ; · Restaurer les fonctionnalités des cours d’eau ; · Favoriser une approche globale et cohérente des milieux aquatiques en phase avec les objectifs du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).

Pour atteindre ces objectifs, ce contrat comporte des programmes d'actions triés par volets : · Volet "agricole" · Volet "zones humides" · Volet "bocage" · Volet "phyto non agricole" · Volet "communication" · Volet "cours d'eau »

Ces actions sont inscrites dans le Plan d’Aménagement et de Gestion Durable (PAGD) du SAGE de la Baie de Saint Brieuc ou dans le Plan de Lutte contre les Algues Vertes (PLAV)

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I.4.2 Situation hydrographique Le Gouët prend sa source à 265m d’altitude sur la commune du haut Corlay (Cimes de Kerchouan), sur le bassin versant du Haut Gouët. Sa limite avec le bassin versant du Bas Gouët se situe au barrage de Saint Barthélémy dont la gestion est destinée à l’alimentation en eau potable. 19 sous bassins versants constituent le bassin versant du Haut Gouët, ce qui représente 363kms de rivières.

I.4.3 Localisation administrative du programme d’actions Le Bassin Versant du Haut Gouët situé au sud-ouest de Saint Brieuc, concerne 15 communes : Saint-Julien, Saint-Donan, Plaine-Haute, Le Foël, Saint-Brandan, , Quintin, , Ploeuc- L’Hermitage, Le Vieux-Bourg, Saint-Bihy, , Saint-Gildas, et le Haut-Corlay. Toutes ces communes, exceptée le Haut-Corlay, font parties de Saint Brieuc Armor Agglomération.

Ce Bassin versant est presque exclusivement rural, sauf en son centre, avec la traversée de la ville de Quintin. L’agriculture est essentiellement de type polyculture élevage (vaches laitières et porcs), les cultures ont une répartition équilibrée entre maïs, céréales à paille et prairies.

I.5 Le dossier de déclaration d’intérêt général Selon la Loi sur l’eau du 3 janvier 1992, « L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. » et sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, sont d’intérêt général.

Code de l’Environnement : Article L110-1 rappelle que la mise en œuvre d’un volet « milieu aquatique » dans le contrat de territoire est une opération d’intérêt général. Article L215-14 rappelle que l’entretien régulier des cours d’eau est une obligation des propriétaires riverains à laquelle la collectivité ne doit pas se substituer systématiquement. Article L215-15 précise que les opérations d’entretien régulier peuvent être regroupées et faire l’objet d’un plan de gestion pluriannuel. Article L215-16 prévoit qu’un propriétaire puisse être sanctionné s’il ne se conforme pas à l’article L215-14. 6 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

Article L216-1, des poursuites pénales peuvent être engagées par le Préfet à l’encontre des propriétaires récalcitrants. Article L215-9 concerne des travaux exécutés par un propriétaire riverain d’un cours d’eau non domanial. Article L216-7 prévoit des sanctions pour les travaux faisant obstacles à l’écoulement des eaux.

A NOTER : Cette première partie apporte des éléments réglementaires au dossier afin de justifier les travaux qui seront engagés, les informations aux usagers de l’eau et des cours d’eau (propriétaires, pêcheurs, élus) car en cas d’intervention sur le domaine privé, une Déclaration d’Intérêt Général est nécessaire et permet d’apporter un cadre légal aux interventions. Elle justifie également les dépenses des fonds publics sur des terrains privés et/ou l’accès aux propriétés riveraines au titre de la servitude de passage.

I.5.1 Possibilité d’intervention des collectivités territoriales concernant l’entretien et la restauration des cours d’eau non domaniaux Rappel : → Les collectivités ne sont habilitées à intervenir que sur le domaine public. Elles ne peuvent donc procéder à l'entretien des cours d'eau non domaniaux que sur les portions dont elles sont propriétaires d'au moins une des rives.

→ Toute intervention publique en domaine privé ne peut donc être autorisée que dans un contexte réglementaire prévu explicitement par la loi, présentant un caractère d’intérêt général.

→ L’article L211-7 du Code de l’Environnement est l’article fondateur de la Déclaration d’Intérêt Général environnementale.

→ Il faut également se reporter au Code Rural articles L151-36 à L151-37, ainsi qu’aux articles L151-37-1, L151-38, L151-38-1, L151-39, L151-40, L211-7

I.5.2 Possibilité d’intervention des collectivités territoriales et droit de pêche Rappel : → Le droit de pêche est lié à la propriété foncière. Sur les cours d’eau non domaniaux, le droit de pêche appartient aux propriétaires riverains.

Code de l’Environnement : Article L435-4 : « Dans les cours d'eau et canaux (…) les propriétaires riverains ont, chacun de leur côté, le droit de pêche jusqu'au milieu du cours d'eau ou du canal, sous réserve de droits contraires établis par possession ou titres. Dans les plans d'eaux autres que ceux prévus à l'article L435-1, le droit de pêche appartient au propriétaire du fonds ». Dans le cas de la prise en charge par une collectivité, de l'entretien et de la restauration des cours d'eau non domaniaux à la place du propriétaire, il est prévu que le droit de pêche soit partagé gratuitement avec une association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) ou à défaut avec la fédération départementale des associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique (FDAAPPMA). Le propriétaire conserve son droit.

Article L435-5 : « Lorsque l'entretien d'un cours d'eau non domanial est financé majoritairement par des fonds publics, le droit de pêche du propriétaire riverain est exercé, hors les cours attenants aux habitations et les jardins, gratuitement, pour une durée de cinq ans, par l'association de pêche et de protection du milieu aquatique agréée pour cette section de cours d'eau ou, à défaut, par la fédération 7 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I - départementale ou interdépartementale des associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique. »

I.6 Cadre réglementaire I.6.1 La Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) En 2000, l'Europe a adopté une directive-cadre sur l'eau (DCE). La transposition en droit français de cette directive est effective depuis le 4 avril 2004.

L’objectif général de cette directive est d’atteindre, pour les Etats membres, le bon état de toutes les masses d'eau : Cours d'eau, lacs, eaux côtières, eaux souterraines pour 2015 avec des possibilités de dérogation en 2021 ou 2027.

Situation des masses d’eau du Haut Gouët (Source : SDAGE 2010-2015 AELB)

Etats des Codes Objectifs Délais obj. Objectifs Délais obj. Objectif lieux / Délais obj. Paramètres masses Masses d'Eau état état état état état Classement état global déclassants d'eau écologique écologique chimique chimique global DCE Le Gouët et ses Respect du affluents depuis sa FRGR0041a bon état en Bon Etat 2015 Bon Etat 2015 Bon Etat 2015 Phosphore source jusqu'à la 2015 retenue du Gouët Ruisseau de la Maudouve de sa Respect du FRGR1432 source jusqu'à la bon état en Bon Etat 2015 Bon Etat 2015 Bon Etat 2015 / confluence avec le 2015 Gouët

I.6.2 Le SDAGE LOIRE-BRETAGNE Le comité de bassin Loire-Bretagne a adopté en novembre 2015 son schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) pour les six prochaines années 2016 à 2021. Il s'inscrit dans la continuité du SDAGE 2010-2015 afin de permettre aux acteurs du bassin Loire-Bretagne de poursuivre les actions entreprises.

Le SDAGE est un document de planification qui décrit les priorités de la politique de l'eau pour le bassin hydrographique et les objectifs. → Il définit les orientations fondamentales d'une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. → Il fixe les objectifs de qualité et de quantité à atteindre pour chaque cours d'eau, plan d'eau, nappe souterraine, estuaire et secteur littoral. → Il détermine les dispositions nécessaires pour prévenir la détérioration et assurer l'amélioration de l'état des eaux et des milieux aquatiques.

Le SDAGE 2016-2021 s'est fixé 14 grandes orientations et il est complété par un programme de mesures qui précise, secteur par secteur, les actions techniques, financières, réglementaires, à conduire d'ici 2021 pour atteindre les objectifs fixés.

I.6.3 Le SAGE Baie de Saint Brieuc Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) est un document fixant les objectifs généraux d'utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau et des milieux associés sur un territoire hydrographique cohérent.

Le Pays de Saint-Brieuc est la structure porteuse du SAGE de la Baie de Saint-Brieuc. Une Commission Locale de l'Eau et une cellule d'animation technique sont en place depuis 2006.

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Le Plan d'Aménagement et de Gestion Durable (PAGD) et le règlement ont été adoptés le 06 décembre 2013 et approuvés par arrêté préfectoral du 30/01/2014.

Ce document comporte un règlement et des zonages opposables aux tiers et aux actes administratifs. Les décisions administratives doivent être en conformité avec le SAGE.

Le périmètre du SAGE a une superficie de 1 110 km2, 68 communes, dans lequel est situé le Bassin versant du Gouët.

Les enjeux du SAGE sur le bassin versant du Haut Gouët sont les suivants :

 La qualité des eaux : 1. Orientation QE-9 : Gérer les bordures de cours d'eau Règle n°2 : Interdire la dégradation des cours d'eau par le bétail

 La qualité des milieux aquatiques : 2. Orientation QM-1 : Restaurer la continuité écologique des cours d'eau jouant un rôle de réservoir biologique 3. Orientation QM-8 : Protéger et gérer les zones humides 4. Orientation QM-9 : Réaliser des plans de reconquête des zones humides Règle n°4 : Interdire la destruction des zones humides 5. Orientation QM-13 : Entretien des fossés de bords de route

Le Syndicat Mixte du Pays de Saint-Brieuc a fait réaliser par le bureau d'étude SOGREAH, l’état des lieux et des usages, la détermination des manques et le diagnostic. Le rapport a été validé lors de l'assemblée plénière de la Commission Locale de l'Eau du 11 février 2008.

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I.6.4 Classement des cours d’eau Article L 214-17 du Code de l’Environnement : de nouveaux classements des cours d’eau ont été imposés afin de protéger certains d’entre eux contre la mise en place de nouveaux obstacles et/ou de pouvoir imposer la restauration de la continuité.

10 juillet 2012 : Deux types de liste de cours d’eau, par bassin, ont été arrêtés par le Préfet : → Cours d’eau en liste 1 : Cours d'eau sur lesquels aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique. → Cours d’eau en liste 2 : Cours d’eau sur lesquels tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon les règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant pour assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs dans un délai de cinq ans.

Classements des cours d'eau sur le territoire du Haut Gouët

Problèmes posés dans le périmètre du secteur étudié : → Le barrage de Saint-Barthélemy crée un obstacle totalement infranchissable pour toutes les espèces présentes en aval. → Sur le cours d'eau du Haut Gouët, la limite de la Liste 2 se situe à l'aval de l'étang de Quintin jusqu'au barrage de Saint-Barthélemy, avec des obligations d'aménagement pour les anguilles et les truites.

I.7 Programmes d’actions Suite aux différents diagnostics, les enjeux identifiés sur le bassin sont liés aux problématiques dues à l'eutrophisation de la retenue du barrage de Saint Barthélémy, aux pesticides et aux nitrates.

Il a donc été décidé d'élaborer un programme d'actions en collaboration avec les différents acteurs de ce territoire, en concertation avec les partenaires techniques et financiers.

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Cet "état des lieux / diagnostic" secteur du Haut Gouët a été réalisé par : La Fédération de Pêche des Côtes d'Armor, AAPPMA de Saint-Brieuc, Quintin, Binic, l’ONEMA, l’Agence de l'eau Loire Bretagne, la cellule ASTER du Conseil départemental des Côtes d'Armor et Saint-Brieuc Agglomération.

Saint-Brieuc Armor Agglomération a complété ce travail par la mise à jour des données "continuité", le développement du compartiment "débit" et l'intégration d'un compartiment "zone humide".

Une sectorisation du bassin a été réalisée en fonction de l'importance des perturbations.

Cinq classes d’altérations ont été définies, allant du moins dégradé au plus dégradé. Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5

Un programme d'actions a donc été défini, comprenant : → Des actions «classiques » de restauration de la continuité écologique ou de cours d'eau, → Des actions « transversales » sur les complexes cours d'eau - zones humides sur les secteurs prioritaires.

I.7.1 Découpage hydrographique Le bassin versant est sectorisé en 40 tronçons (SYRAH) et 20 sous bassins versants. Ainsi, la programmation des actions a été réalisée à l'échelle des sous bassins versants.

L'identification et l'évaluation des perturbations ont été réalisées par compartiment morphologique du complexe cours d'eau - zones humides à l'échelle des unités hydro géographiques.

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Les différents compartiments sont : → La continuité comprenant : * La continuité latérale : Continuité entre le lit principal et les affluents du tronçon. * La continuité longitudinale : Continuité uniquement sur le cours d'eau principal. * Le taux d'étagement (hauteurs cumulées des chutes d'un cours d'eau ou tronçon rapportées au dénivelé total du même cours d'eau ou tronçon, exprimé en %)

→ Le lit Mineur : La maitrise des matières en suspensions (MES) et donc des départs de phosphore à l'échelle du bassin versant est ciblée par le PAGD du SAGE Baie de Saint Brieuc. Les critères d'évaluation sont : * La dégradation du lit Mineur par le linéaire d'érosion des berges lié au piétinement du bétail. * Le linéaire de lit « recalibré » qui est un accélérateur de la vitesse d’écoulement et donc de la force d'érosion des berges et du lit.

→ Les Berges / ripisylves → Deux critères ont été utilisés pour cette évaluation : * La stabilité et l'état de la ripisylve évalués par les acteurs de terrain. * La dégradation des berges.

→ Le Débit → Deux critères ont été retenus pour évaluer le compartiment débit : * Le taux d'artificialisation du drainage hydrologique qui permet d'apprécier au sein d'un bassin l'importance des aménagements hydrologiques, principalement d'origine agricole (évacuation plus rapide des eaux de surfaces), qui ont pour conséquence une augmentation des débits et des à-coups hydrauliques. * Le taux d'artificialisation des cours d'eau (rectification, busage) provoque, en plus de l'altération de sa morphologie, une augmentation des débits qui entraine des perturbations.

→ Les Zones humides → L'évaluation repose sur deux principes liés aux objectifs de réductions de flux d'azote : * Les terres localisées à proximité des cours d’eau et les terres drainées présentent des risques de transfert accrus, car l’azote non utilisé par les cultures sur ces terres peut se retrouver rapidement dans les cours d’eau puis dans la baie. * Parmi ces terres, les terrains humides peuvent « intercepter » une partie des flux provenant de la nappe avant leur restitution aux cours d’eau, ↘ Une gestion appropriée de ces terres permet d’abattre le flux d’azote avant son transfert au cours d’eau et enfin vers la baie. * Le critère "zones humides dégradées" correspond d'une part aux zones humides potentielles (perte de la capacité auto-épuratrice), et d'autre part aux zones humides cultivées (augmentation des risques de transfert).

* Les zones humides potentielles : Ces zones humides dites potentielles ne relèvent pas de l’application de la rubrique 3.3.1.0 de l’article R 214-1 du Code de l’Environnement, ni de l’interdiction de destruction du règlement du SAGE. Elles sont définies dans le cadre de la stratégie du SAGE comme « espaces potentiels de reconquête ».

A NOTER : → Une approche qualitative a été réalisée pour le compartiment « continuité », quant aux autres compartiments, ils ont été traités par une approche quantitative (ex: nombre d'abreuvement direct dans le cours d'eau, surface de zones humides dégradés…)

→ Cette méthode de sectorisation est réalisée en fonction des 4 compartiments : Lit mineur, Berges/ripisylves, Débit et Zones humides.

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Le compartiment continuité est géré de manière indépendante avec des priorisations et une programmation spécifique.

I.8 Etat des lieux initial I.8.1 Le climat Climat de type océanique, doux. Les débits des cours d'eau sont très largement tributaires de la pluviométrie directe.

I.8.2 La géologie Le périmètre du SAGE Baie de Saint Brieuc appartient au domaine Nord Armoricain, qui compte parmi les formations géologiques les plus anciennes en . Le Gouët prend sa source et s'écoule majoritairement sur un socle granitique. La Maudouve prend sa source sur un socle magmatique acide, puis traverse une formation d'Orthogneiss et de migmatites paradérivées avant de rejoindre le Gouët.

I.8.3 Les milieux remarquables Les ZNIEFF : L’inventaire des ZNIEFF lancé en 1982 identifie, localise et décrit les sites d’intérêt patrimonial pour les espèces vivantes et les habitats.

► On distingue deux types de ZNIEFF : ZNIEFF de type II : “ Grands ensembles naturels riches ou peu modifiés, ou offrant des potentialités biologiques importantes ”. → Une ZNIEFF de type II contient des milieux naturels formant un ou plusieurs ensembles possédant une cohésion élevée et entretenant de fortes relations entre eux.

→ Une ZNIEFF de type I : Une ZNIEFF de type I est un territoire correspondant à une ou plusieurs unités écologiques homogènes, c’est-à-dire un espace qui abrite obligatoirement au moins une espèce ou un habitat remarquable ou rare, justifiant d’une valeur patrimoniale plus élevée que celle des milieux environnants.

ZNIEFF de type 1 situées sur le bassin versant Haut Gouët * Les Chaos du Gouët - 52 ha - entièrement située dans le sous bassin versant "Gouët aval de Quintin Bv3". *Les tourbières du sud de Lanfains - 7 ha aux limites sud du bassin versant du Haut Gouët. Situé sur la commune de Lanfains et dans le sous bassin versant "Le Pas Bv1". * L'étang du Pas - Etang de 4 ha sur le sous bassin versant "Le Pas Bv1", alimenté par la rivière Le Pas, et se situe entre les communes de Lanfains et Saint Brandan. * Les Landes de Lanfains - 86 ha sur la commune Lanfains. Zone à cheval entre les bassins versants du Pas bv1 et du Gouët, amont de Quintin Bv 1. * L'étang du Bois de Quercy, dit aussi étang du Moulin du Bois - 6 ha entre Saint Bihy et Lanfains. Coupé par la rivière le Moulin du Bois, ce site est situé sur le sous bassin versant "Le Moulin du Bois". * Le "Bas du Bourg de Saint Bihy", appelé étang de la Grande Isle - 11 ha sur les communes de Saint Bihy et du Vieux Bourg. Ce site est traversé par la rivière le Gouët et se situe sur le sous bassin versant "Gouët amont Bv 1". * Les Cimes de Kerchouan - 284 ha sur les communes du Haut Corlay, de Saint Bihy et de la Harmoye. Cette zone inclue les sources du Gouët et se situe sur le sous bassin versant "Le Gouët amont - Bv1".

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ZNIEFF de type 2 situées sur le bassin versant Haut Gouët : * La "Forêt de l'Hermitage Lorge" – 2070 ha au sud du Gouët. Située sur la commune de Ploeuc l'Hermitage, cette zone est sur plusieurs sous bassins versants (Le Saint Germain Bv1, le Saint Germain Bv2, Le Pas Bv1).

Les sites inscrits : * Forêt de l'Hermitage Lorge * Les Chaos du Gouët * Saint Anne du Houlin Remarque : Il n'existe aucun site classé sur le Haut Gouët.

Les sites Natura 2000 : L’ensemble des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) désignées au titre de la directive « Habitats » et des Zones de Protections Spéciales (ZPS) désignées au titre de la directive « Oiseaux », constituent le « réseau Natura 2000 ».

Classification des sites : • Site FR5300066 - Baie de Saint-Brieuc – Est : Les rives du Gouët, situées en fond de l'étang du barrage de Saint-Barthélemy est un des rares sites européens qui abritent le Coleanthus Subtilis. En France, cette espèce n'est connue que dans le Massif armoricain dans les départements des Côtes d'Armor, du Morbihan, d'Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique. • Site FR5300037 - Site incluant les Landes de Lanfains, collines et versants de faible pente formant un ensemble de landes dominant la région. La cime de Kerchouan, important relief (318m) occupée par des boisements et des landes plus ou moins tourbeuses, ainsi que des éléments du vaste massif forestier que forment les forêts de L'Orge et du Perche.

A NOTER : → Le programme d'actions proposé concerne peu le zonage "Natura 2000" car localisé en amont et en aval de ces deux sites. → Le programme vise à atteindre le bon état morphologique global au sens de la Directive Cadre Européenne sur l’eau, par conséquent, l’impact sur le site "Baie de Saint-Brieuc Est" sera nul ou positif, et l'impact sur les 3 zones du site " Forêt de Lorge, landes de Lanfains, cime de Kerchouan" sera lui aussi nul ou positif.

I.8.4 Les débits Les débits varient selon la pluviométrie. Ils impactent directement la dynamique des cours d'eau (physique et biologique), ainsi que les phénomènes de transfert de pollution. Les débits sont mesurés en permanence au niveau des stations de jaugeages de la DREAL.

Il y a trois stations hydrométriques : La Maudouve/Saint Donan, Gouët/ Saint Julien et la Noé Seiche/Quintin. Les 3 stations de jaugeage montrent des variations interannuelles très importantes qui doivent avoir un impact sur la morphologie et la biologie des cours d'eau.

Prélèvements des eaux de surfaces et des eaux souterraines Sur le bassin versant de la baie de SAINT BRIEUC, les volumes prélevés annuellement pour les usages AEP, industriels et agricoles ont été estimés à ~14,5 M m3/an. Les prélèvements dédiés à l’alimentation en eau potable sont très largement majoritaires (11 M m3/an). 14 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

Les eaux douces du bassin versant sont le siège d’activités de loisirs (sport d’eau, pêche de loisir) dont le maintien/développement est directement tributaire de la qualité des eaux.

Qualité physico-chimique du bassin versant du Gouët La qualité des eaux des rivières du bassin versant du Haut Gouët est suivie de façon régulière par le Service "Protection des milieux / bassins versants" de Saint-Brieuc Armor Agglomération, le Conseil Départemental 22, et l'ARS en différents points et selon différents protocoles.

Localisation des stations de suivi de la qualité des eaux

Les nitrates : Il y a une diminution des concentrations en nitrates depuis 15 ans.

Les phosphates : Les phosphates sont responsables de l’eutrophisation des plans d’eau continentaux.

Les phosphores sont présents dans l'eau sous deux formes : * Orthophosphates (dissous) suivi « calendaire ». * Phosphore total (particulaire) suivi « pluie ».

Carbone organique dissous (COD) : C'est l'indicateur de la matière organique (avec le COT), il est suivi uniquement à Saint Julien en campagne pluie. La limite réglementaire "eau brute" pour le COT est de 10 mg/l. Le COD (fraction soluble du COT) mesuré à Saint Julien dépasse fréquemment cette valeur, ce qui semble indiquer un apport de MO non négligeable.

Les pesticides : Pour les phytosanitaires, une campagne de prélèvement est déclenchée après la pluie, c’est à dire dans les conditions les plus défavorables pour la qualité de l’eau (aussi phosphore) Le point de référence "pesticide" pour le BV du Haut Gouët est la Maudouve (04170700). La limite réglementaire « eau potable » pour les phytosanitaires : → 0.1µg/l par molécule → 0.5 µg/l pour l’ensemble des molécules

15 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

C'est également l'objectif fixé par les structures Bassins versants et le SAGE pour les rivières. Sur les BV de la Baie de Saint Brieuc, il y a maintien d’une pollution chronique par les pesticides (dépassement des objectifs BV)

Remarque : Il existe aussi un suivi "pesticide" par le CD22 à Saint Julien (04170500), de façon calendaire (à date fixe), donc pas comparable avec un point en suivi "pluie".

En conclusion de ce chapitre : → Les résultats du suivi de la qualité physico-chimique des eaux du bassin versant du Haut Gouët montrent une situation moyenne avec le respect des limites réglementaires pour l'eau brute et des dépassements modérés des objectifs de résultat du Bassin Versant, repris par les prescriptions du SAGE de la Baie de Saint Brieuc. → Il faut noter une amélioration depuis 15 ans, notamment pour les nitrates et les pesticides, mais des progrès sont encore nécessaires. Les flux de phosphores, encore mal connus, devront notablement diminuer pour espérer voir des résultats sur l'eutrophisation de la retenue. Cette diminution ne sera obtenue qu'avec un renforcement des actions de protection et des aménagements (programme bocage, réhabilitation des zones humides, aménagement des berges…).

I.8.5 Qualité biologique des eaux du bassin versant du Haut Gouët → La faune aquatique : Les cours d’eau se caractérisent par une pente importante, des vitesses d’écoulement fortes, un substrat grossier et des eaux fraiches. L’espèce repère est la truite fario. La truite fario : La truite Fario est protégée au titre des articles L 411-1 et 2 du Code de l'Environnement. Son habitat varie en fonction de son stade d'évolution. La reproduction se déroule de novembre à janvier sur les têtes de bassin versant, dans des zones graveleuses à courant vif. La truite Fario semble aujourd'hui menacée par les activités anthropiques qui ont provoqué la destruction des habitats liés à la reproduction (érosion, colmatage) et la segmentation des cours d'eau (ralentissement ou arrêt des migrations longitudinales).

L’anguille : Malgré une morphologie de rivière propice à sa présence, on trouve très peu d'anguilles sur ce territoire du fait de la présence, à l'aval, du barrage de Saint Barthélemy.

A NOTER : Le Barrage de Saint-Barthélemy est dit infranchissable, bien qu'il soit équipé d'une passe à poissons de type Borland. Une étude menée par le Conseil Départemental des Côtes d'Armor (propriétaire de l'ouvrage) est actuellement en cours pour déterminer l'efficacité de ce dispositif (comptage par vidéo, piégeage/marquage et suivi radio des anguilles prévu pour 2017).

Les pêches électriques : Pour suivre les populations d’espèces, des pêches électriques sont mises en place, chaque année, sur le cours d'eau du Gouët par la Fédération Départementale des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques des Côtes d'Armor et par l’Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique de Saint-Brieuc-Quintin-Binic.

Ces pêches sont, au-delà des effectifs comptabilisés, un indice de bonne santé ou non de nos rivières (notion de continuité écologique, par exemple).

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► Les populations de truites Fario sur le Bassin Versant du Haut Gouët semblent être, sur la partie aval, en bonne santé, avec l'ensemble des classes d'âge représenté. Cependant, sur les têtes de bassins versants il semble y avoir des dysfonctionnements plus marqués. En amont de l'étang de la Grande Isle en Saint Bihy, un problème de continuité au niveau du déversoir de l'étang a été soulevé car peu de juvéniles sont présents en amont et les géniteurs sont quant à eux encore plus rares. Ce constat est le même sur un grand nombre de tête de bassins versants du Haut Gouët (Moulin du Bois, Pas, Bronçe, Kerboeuf, Kerjean, Maudouve, St Germain, Noé Sèche).

► Aucune anguille n'a été capturée lors des inventaires "pêche électrique" sur le bassin versant du Haut Gouët. Parfois, il est possible de capturer des spécimens d’une population relictuelle dans le Barrage de Saint Barthélemy, qui ne peuvent dévaler l'ouvrage.

La loutre : D’après les suivis réalisés par le Groupe Mammologique Breton, les données montrent une reconquête du Haut Gouët par la Loutre depuis une quinzaine d'année. Ce relatif rétablissement a été rendu possible par la protection de l’espèce (interdiction des destructions directes) et a été accompagné par des mesures innovantes à l’échelle nationale. Cependant, ce retour n’est pas synonyme de rétablissement intégral de la population puisque la capacité d’accueil des habitats (fortement dégradée) permet des densités bien inférieures à celles des populations initiales.

Le campagnol amphibie : Le Campagnol amphibie a connu un déclin préoccupant dans les dernières décennies dû à la dégradation de son habitat et la présence de rongeurs exotiques (Ragondin, Rat musqué). Le Campagnol amphibie a récemment (octobre 2012) été classé dans la catégorie des espèces protégées au niveau national. Il est dorénavant interdit de détruire cet animal et son habitat.

→ La flore Les plantes invasives : Le Conservatoire Botanique de Brest a mis à jour la liste des invasives de Bretagne en 2016. Ces espèces sont classées en 3 catégories : "Invasive avérée", "Invasive potentielle" et "A surveiller". Une plante, non indigène, présente un caractère envahissant avéré lorsqu'elle forme plusieurs sites de populations denses, bien installées, montrant une dynamique d'extension rapide à l'échelle du territoire considéré, et ayant un impact négatif sur la biodiversité et/ou sur la santé humaine et/ou sur les activités économiques. Ainsi, plusieurs plantes invasives recensées sur le territoire du Haut Gouët sont catégorisées invasives avérées à l'échelle de la Bretagne (Tab. 7). Catégories invasives en Nb de stations sur le Haut Noms Scientifiques Noms vernaculaires Bretagne (2016) Gouët (2016) Azolla filiculoides L’Azolla fausse-fougère Invasives avérées (IA1) 1

Cortaderia selloana Herbe de la pampa Invasives avérées (IA1) 8

Impatiens glandulifera Balsamine de l'Himalaya Invasives avérées (IA1) 8 Myriophyllum Myriophylle du Brésil Invasives avérées (IA1) 1 aquaticum Prunus Laurocerasus Laurier Palme Invasives avérées (IA1) 98 Reynoutria japonica Renouée du Japon Invasives avérées (IA1) Polygonum Renouée à nombreux épis Invasives avérées (IA1) 57 polystachium Reynoutria × bohemica Renouée de Bohême Invasives avérées (IA1) Tableau 1 : Statuts des plantes invasives recensées sur le Haut Gouët 17 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

On remarque ainsi que le groupe des renouées asiatiques et le Laurier Palme constituent la principale problématique des plantes invasives sur ce territoire.

Renouée du Japon Habitat : L’habitat se situe dans les zones alluviales et humides. On les rencontre également très fréquemment dans des milieux plus secs, talus, bords de routes, terrains abandonnés, etc.

Le laurier palme Habitat : Le Laurier Palme préfère les milieux forestiers, les forêts, les haies et les lisières. Ses feuilles persistantes empêchent la flore printanière des forêts de se développer.

→ Les zones humides : * Les zones humides forment un corridor quasi-continu le long du réseau hydrographique qui peut, si les milieux sont préservés dans leur fonctionnement, assurer plusieurs rôles essentiels au sein des bassins-versants : continuité écologique, soutien d’étiage, étalement des crues, blocage/piégeage de polluants, dénitrification, dégradation des pesticides. Cette continuité fonctionnelle constitue l’enjeu stratégique en termes de gestion de l’eau : réduction des risques de pollution et optimisation des potentiels d’abattement.

* Dans le cadre du SAGE et des lois Grenelle, les communes doivent prendre en compte les milieux humides lors de l'élaboration ou de la révision de leur document d'urbanisme et les rendre inconstructibles.

* Les zones humides effectives représentent une surface de 2 400 ha, soit 14 % du bassin versant du Haut-Gouët. Ce pourcentage atteint les 16 à 20% sur les communes le plus en amont (Lanfains, Saint- Brandan, Saint-Bihy), représenté à plus de 50% par des prairies humides, on y trouve également des boisements humides.

* Les milieux humides cultivés représentent seulement 4 %. Ces milieux sont particulièrement sensibles pour les risques de pollutions diffuses et un effort particulier est mené dans le cadre du plan de lutte contre les algues vertes pour inciter à leur reconversion en herbe.

* Les zones potentielles. Le bassin du Haut-Gouët totalise 70 ha de zones potentielles. Il s’agit de terrains dont le caractère hydro morphe a été modifié par des aménagements (drainage et remblai principalement). Il s'agit de zones à enjeux car elles constituent des opportunités dans l'objectif du plan de reconquête des zones humides.

→ Les usages • L'usine de potabilisation de Saint Barthélemy est située en aval du barrage de Saint-Barthélemy, sur la rive droite du Gouët et sur la commune de . Le volume prélevé par cette station est en moyenne de l’ordre de 7 600 000 m³/an. Elle prélève l'eau brute dans la retenue du Gouët qui est sujet à eutrophisation (bloom algale estivale) et subit donc plusieurs traitements au sulfate de cuivre par an. Située sur le cours d'eau, la station se doit de respecter les débits réservés (1/10 du module annuel) en aval de la prise d’eau, et est donc limité en période d'étiage.

Un périmètre de protection est en place autour de la retenue du Gouët (fig. 36). Il se décompose en 3 zones : * Périmètre de protection immédiat : Il représente 191,89 ha (dont 75 ha de plan d'eau), en amont de l'usine de potabilisation. Il est propriété du Conseil Départemental des Côtes d'Armor. * Périmètre de protection rapproché : Il représente 340,4 ha.

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* Périmètre de protection complémentaire : Il représente 425,3 ha.

• L'usine de potabilisation de Saint Brandan (Le Grand Gué) est située en amont immédiat de la ville de Quintin, sur la rive droite du Gouët et sur la commune de Saint Brandan. Elle est gérée par le Syndicat d'Eau du Gouët. Le volume prélevé par cette station est en moyenne de l’ordre de 735 000 m³/an.

Un périmètre de protection de cette prise d'eau est en place depuis 1994 (fig. 37). Le périmètre a été découpé en 3 zones : * Périmètre de protection immédiat : Il représente environ 1 ha, autour du point de pompage principal, de l’usine de potabilisation. Il est clos et propriété du Syndicat d'Eau du Gouët. * Périmètre de protection rapproché : Il est divisé en 2 zones : → Une zone sensible : 118 ha. → Une zone complémentaire : 344 ha. Du fait de son positionnement au fil de l’eau, la station se doit de respecter le débit réservé en aval de la prise d’eau, et est donc limitée à l'étiage.

• Champs captant de Plaintel : Il est constitué d'un réseau d'une soixantaine de puits captants peu profonds puisant dans la nappe alluviale située sur deux communes, Plaintel et Saint-Brandan. Ce dispositif desservait l'usine de Château-Bily pour l'alimentation en eau potable de la ville de Saint-Brieuc. Il n'y a pas de périmètre de protection du champ captant de Plaintel. Actuellement, la prise d’eau du champ captant n'a plus de vocation pour l'alimentation en eau potable.

• L’agriculture Les exploitations agricoles : 340 exploitations sont sur le bassin versant du Gouët, dont 250 moyennes et grandes (RA 2010). * Parmi les 250 moyennes et grandes exploitations du bassin versant, 42% sont spécialisées en production hors sol (51 exploitations avicoles et 35 porcines), et 34% en production laitière. Les élevages bovins détiennent la moitié de la surface agricole ce qui explique l'assolement principalement fourrager (60%), réparti entre maïs ensilage (20%), prairies temporaires (31%) et surfaces toujours en herbe (9%). * 48% des exploitants sont ou prévoient de s'engager dans des programmes d'accompagnement et de modernisation. * Le Bassin Versant du Gouët est concerné par le plan de lutte contre les algues vertes dans la Baie de Saint Brieuc. Par ailleurs, la retenue du Gouët est confrontée à des problèmes d'eutrophisation, à ce titre, la partie amont du BV est classée en zone 3B-1 par le SDAGE Loire Bretagne imposant une fertilisation équilibrée du phosphore. * Gestion de la fertilisation : Les pressions organiques brutes s'élèvent à 146 kg/ha en azote et 95 kg/ha en phosphore. Les efforts de résorption réalisés en élevages de volailles (compostage, fientes sèches normées) et de porcs (alimentation biphase, traitement du lisier) permettent de réduire l'azote brute à gérer, mais l'import supplémentaire d'effluents induit des pressions d'azote et de phosphore organiques nets supérieures aux moyennes départementales (+7% pour l'azote et +15% pour le phosphore). * Protection des cultures : En 2011, huit exploitations sur dix déclarent avoir fait évoluer au moins une pratique en matière de protection des cultures depuis 2006.

Le désherbage alternatif reste peu développé avec 3,4% de la SAU concernée.

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● L’assainissement Les principales stations d'épurations (STEP) en termes de capacité sont celles de Quintin et de Saint- Brandan. D'autres communes disposent également de stations mais dans des proportions moins importantes : Saint-Donan, le Vieux-Bourg, Lanfains.

• Les Industries et zones d'activités Les industries installées sur ce bassin versant sont localisées très ponctuellement : la zone d'activité de l'Ourme en Saint-Brandan, les entreprises situées sur le lieu-dit "La Gare de Quintin " et l'entreprise d'élevage de volaille située en St Gildas sur les bords de la Bronçe, constituent la majorité des entreprises importantes du bassin versant du haut Gouët.

• Les Zones urbaines La zone urbaine la plus importante est constituée par la Ville de Quintin et la Gare de Saint-Brandan (Bassins versants du Haut Gouët et du Pas).

• La Pêche Les cours d’eau de la zone d’étude sont classés en première catégorie piscicole (excepté 100 m sur le Gouët à Sainte-Anne du Houlin). La gestion est assurée par l’Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) de Saint-Brieuc, Quintin, Binic qui applique une gestion piscicole de type « patrimoniale », et ne réalise par conséquent aucun lâcher de poisson dans les cours d'eau. Elle investit des moyens humains et financiers dans l'amélioration de la continuité écologique, l'entretien des berges, l'éducation à l'environnement et la formation des jeunes pêcheurs.

I.8.6 Etat des lieux/Diagnostic L'analyse de l'état morphologique sur l'ensemble du bassin du Haut Gouët permet d'identifier les compartiments sur lesquels les perturbations sont nombreuses : La continuité et le lit mineur.

Enjeux issus du diagnostic par compartiment Les enjeux Les leviers La continuité écologique : * La continuité écologique comprend la → Pour l'amélioration du compartiment continuité sédimentaire et la continuité piscicole continuité il est proposé l'effacement * De nombreux obstacles sont infranchissables. (suppression) des ouvrages impactant sans * L'étude réalisée en 2010 par l'AAPPMA de usage ou sans fonction, ou bien leur adaptation Saint-Brieuc, Quintin, Binic a relevé 690 à la libre circulation dans le cas où ils ne peuvent obstacles à la continuité piscicole sur l'ensemble être supprimés (exemple : cas des ouvrages de du bassin versant du Haut Gouët pour une rétablissements de routes ou chemins). hauteur de chutes cumulées de près de 40 mètres. → Une analyse a permis d'identifier 45 obstacles * Cette situation souligne la déconnexion de à aménager qui permettraient de rendre de nombreuses zones de reproduction pour les nouveau accessibles près de 128 km de linéaire truites en particulier sur les têtes de bassin de cours d'eau (linéaire total recensé 368km). versant. Le lit mineur * Un important enjeu de maitrise des matières → Les leviers pour limiter l'érosion rivulaire est en suspensions (MES) et donc des départs de donc de limiter l'abreuvement direct du bétail phosphore à l'échelle du bassin versant est visé au cours d'eau. par le SAGE de la Baie de Saint Brieuc. 20 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

* La dégradation du lit mineur par l'érosion liée → Plusieurs solutions peuvent être proposées au piétinement du bétail est un enjeu très fort aux exploitants selon la topographie du terrain, sur le bassin versant du Haut Gouët. les contraintes agricoles : * Près de 19 km d'érosion liés au bétail ↘ L'installation de pompes à museau ou (abreuvement direct dans le cours d'eau, ou d'abreuvements aménagés accompagnés de simple franchissement de celui-ci) ont été pose de clôtures, répertoriés, lors de l'étude de 2010. ↘ L'aménagement des passages du cours d'eau * Les cours d'eau ont subi de nombreuses à l'aide de passerelles ou de passages à gué rectifications, d'une part au niveau des têtes de aménagés. bassins, et d'autre part dans les traversées urbaines. Ces linéaires de lit recalibrés D’autres travaux morphologiques sont proposés engendrent une accélération de la vitesse pour l’amélioration des perturbations : d’écoulement et donc de la force d'érosion des ↘ Recharge granulométrique et diversification berges et du lit. des écoulements, ↘ Remise en fond de thalweg, de linéaires perchés, renaturation de lit dégradé ou banalisé. Berges et ripisylves * Les principaux dysfonctionnements pour les → Les leviers pour améliorer la ripisylve sont, berges ont été intégrés au compartiment "lit outre les actions morphologiques ponctuelles mineur" (piétinement du bétail, passage des qui contribuent à créer localement un lit cours d'eau). végétalisé et fonctionnel, le traitement du * Malgré un déficit relatif de végétation sur cordon rivulaire existant par coupes sélectives certaines têtes de bassins, la ripisylve est bien en vue de son rajeunissement ainsi que la présente sur l'ensemble des cours d'eau. réappropriation de l'entretien des berges et de * D'autre part, la présence des espèces la ripisylve par les propriétaires (information, invasives, principalement de la Renouée du sensibilisation, rappel réglementaire,…). Japon et du Laurier Palme, est localement forte. Cette problématique inquiète de plus en plus → La lutte ciblée contre les espèces végétales fortement les élus locaux qui sont à la recherche invasives est également importante. de solutions techniques. Les débits → Pour l'amélioration du compartiment débit il * La variation des débits des cours d'eau est liée, faut prévoir des opérations de restauration de entre autres, à l'importance des réseaux cours d'eau avec des remises à "ciel ouvert" d'écoulement sur un territoire mais également à (débusage) ou des remises dans le talweg. l'artificialisation des cours d'eau (rectification et → Des travaux hydrauliques sont également busage). envisageables lorsque l'emprise foncière le * Les secteurs les plus sensibles sont situés sur permet (aménagement de batardeau, de fossés les têtes de bassin. aveugles ou de diffusion). * L'entretien des fossés de bords de route doit → Le compartiment "débit" semble être le moins également être pris en compte de manière impacté. Il est lié au compartiment "Zone complémentaire afin d'éviter localement des Humide". phénomènes d'écoulement accentués. Les zones humides : * Fonctionnalité des zones humides : épuration → Les actions pour améliorer ces milieux sont de l’eau, milieux naturels riches, atténuation des des travaux de restauration (déblaiement, crues, soutien d’étiage… déconnection du réseau de drainage) ou une * Par contre, pour la qualité des eaux, des mise en place d'une gestion adaptée de ces milieux dégradés augmentent les risques de parcelles (réouverture, remise en herbe).

21 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

transferts des flux azotés et limitent la capacité → Les sous-bassins versants les plus impactés naturelle de ces milieux à abattre les flux. sont : L'Amont Quintin Bv1, l'Amont Quintin Bv3, * L'amélioration des fonctionnalités des zones la Bronçe, le Gouët amont Bv2, la Maudouve humides, principalement sur les têtes de bassins Bv2, le Pas Bv1, le Saint-Germain Bv2. versants, est indispensable pour répondre aux enjeux de la baie de Saint-Brieuc dans le cadre de son plan de lutte contre les marées vertes. * Le compartiment "zones humides" constitue également le "moteur" hydrogéomorphologique des cours d'eau à travers le compartiment "débit".

I.8.7 Les actions possibles en lien avec les enjeux locaux * L'étude préalable à la mise en œuvre du programme de travaux "milieux aquatiques" sur le bassin versant du Haut Gouët a été validée en plusieurs étapes soit en Comité de Pilotage (COPIL) ou en Comité Technique (COTEC)

* Les objectifs de la programmation des actions respectent les orientations du Plan d'Aménagement et de Gestion Durable (PAGD) du SAGE de la Baie de Saint-Brieuc, et donc les exigences de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE).

* Ce programme d’actions a été défini en fonction de l’indice globale de sectorisation (hors continuité) en retenant les indices 4 et 5 sur les secteurs les plus sensibles à l'ensemble des perturbations.

↘ 9 bassins sont prioritaires pour la mise en œuvre du programme d'actions sur les 19 sous bassins versants du Haut Gouët, soit 47 %. Cela correspond de 150 à 120 exploitations agricoles.

↘ Les propriétaires (agriculteurs ou non) de parcelles situées dans ces zones ciblées seront contactés par un des techniciens polyvalents du service "protection des milieux / bassins versants". Un diagnostic multithématique "milieux aquatiques" à l'échelle de l'exploitation (analyse des causes et conséquences) leur sera proposé.

► Ce diagnostic pourra déboucher sur la mise en œuvre d'actions spécifiques financées dans le cadre du programme (réouverture de zone humide, installation de passerelle, pompe à museau…).

* Sur le reste du territoire, aucune démarche d'animation et de concertation, dans le cadre du programme d'actions "milieux aquatiques" ne sera réalisée sur la durée de programme d'actions sur 5 ans. ↘ Cependant, en fonction des opportunités et des démarches volontaires, des actions ponctuelles pourront être menées, l'animation des actions agricoles réalisées dans le cadre du Plan de Lutte contre les Algues Vertes permettra également de sensibiliser les agriculteurs à la protection des milieux aquatiques.

La programmation annuelle des actions sur 5 années sera la suivante :

Rappel : des sous bassins versants prioritaires ont été définis selon l’indice global de sectorisation (hors actions sur la restauration de la continuité écologique).

22 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

9 bassins sont prioritaires : Année 1 : Gouët amont Bv1 et Bv2 Année 2 : La Bronce et Moulin du Bois Année 3 : Amont Quintin Bv1 et Pas Bv1 Année 4 : Amont Quintin Bv3 et Saint Germain Bv2 Année 5 : Maudouve Bv2

Rappel : pour le volet "continuité écologique", la priorité sera mise sur les ouvrages situés sur les parties aval des cours d’eaux principaux et de leurs affluents.

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I.8.8 Le contrat de territoire → Pour limiter les flux d’azote vers les côtes, le plan algues vertes, approuvé le 6 octobre 2011 par la CLE élargie de la Baie de Saint-Brieuc (l'Etat et ses services, le Conseil Régional, le Conseil Général, les communautés de communes et la communauté d'agglomération, les associations, les représentants de la profession agricole), fixe un objectif d’évolution de l’agriculture vers des systèmes de production à très basses fuites d’azote.

→ Cet objectif se concrétise au travers une charte de territoire qui est la pierre angulaire du volet préventif du Plan de lutte contre les algues vertes.

→ Le Contrat de Territoire 2011-2015, prolongé en 2016 et début 2017, des bassins versants du Gouët et de l'Anse d'Yffiniac (Annexe 1 : délibération DB-052-2016) apporte une réponse aux problématiques environnementales à travers différents volets :

* Le volet "agricole" : ↘ Objectif d’évolution de l’agriculture vers des systèmes de production à très basses fuites d’azote. ↘ Un diagnostic individuel de toutes les exploitations pour optimiser les systèmes. ↘ Une meilleure gestion de l'azote issu des élevages, (résorption) par le biais de traitement dont de la méthanisation. ↘ Augmentation de la surface en cultures pérennes.

* Le volet "bocage" : ↘ Le Programme Breizh Bocage a pour objectif la création et la reconstitution de nouvelles haies bocagères ou talus ou talus boisés, dans le cadre d’opérations collectives afin de réduire les transferts de polluants d’origine agricole vers les eaux superficielles.

* Le volet "désherbage non agricole" : ↘ La cellule bassin versant aide les communes à mettre en place des Chartes de désherbages communaux. Saint-Brieuc Armor Agglomération accompagne les municipalités vers un entretien et un aménagement des espaces urbains respectueux de l'environnement, avec des plans de désherbage.

* Le volet "milieux aquatiques" : ↘ Les zones humides (prairies humides, marais, tourbières, bois humides, terres humides cultivées …), jouent un rôle essentiel dans le cycle de l'eau.

↘ Saint-Brieuc Armor Agglomération a réalisé un recensement de ces zones sur les bassins versants du Gouët et de l'Anse d'Yffiniac qui permet de faire des propositions de gestion des terres humides aux exploitants agricoles dans le cadre d'un Plan lutte contre les algues vertes.

↘ Saint-Brieuc Armor Agglomération s'est engagée dans la mise en œuvre de programmes pluriannuels d’entretien et de restauration des cours d’eau sur les bassins versants du Gouët et de l'Anse d'Yffiniac. Cela concerne plus de 400 km de rivières. Il s'agit aussi d'assurer la continuité écologique de ces cours d'eau, favorisant la circulation des espèces, notamment des poissons migrateurs vers l'amont du cours d'eau, mais aussi celle des sédiments vers l'aval du cours d'eau et donc vers le barrage de Saint-Barthélemy.

* Un nouveau contrat de territoire 2017-2021 sera élaboré en prenant en compte les conclusions du rapport "bilan-évaluation" du précédent contrat réalisé en 2016-mi 2017.

* Le programme d'actions du bassin versant du Haut Gouët sera l’axe fort du volet "milieux aquatiques" du Contrat de Territoire. 24 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

* La durée du programme d'actions sera identique au Contrat de Territoire. L'année 2016 et le début d'année 2017 sont des années de préparation et de présentation des objectifs aux propriétaires riverains, usagers, collectivités, agriculteurs,…

I.8.9 Les partenaires ↘ L’agence de l’eau Loire Bretagne * Le 10ème programme de l'Agence de L'Eau Loire-Bretagne renforce les interventions de restauration des milieux aquatiques avec l'objectif d'atteindre le bon état fixé par la Directive Cadre sur l'Eau. * Les actions doivent corriger les altérations constatées sur les milieux aquatiques (cours d'eau et zones humides) Les poissons sont l'un des principaux indicateurs de l'état de santé des milieux aquatiques. * Le volet "milieux aquatiques" du Contrat de Territoire est l'outil de mise en œuvre de ces actions. Il est conclu pour une durée de 5 ans entre l'Agence de l'Eau, le maître d'ouvrage et les partenaires techniques et financiers.

↘ Le Conseil Départemental des Côtes d’Armor * Le Conseil Départemental des Côtes d'Armor apporte des aides financières et un appui méthodologique pour permettre aux porteurs de projets de structurer et de développer ses actions. * Ces financements concernent les opérations d'investissement. * La cellule ASTER du Département des Côtes d'Armor (Animation et Suivi Technique de l'Entretien des Rivières) apporte un appui méthodologique aux porteurs de projets milieux aquatiques au travers des journées d'animation technique à destination du réseau de techniciens du département, et d'une veille technique et juridique. * Elle joue également le rôle de Guichet Unique pour le dépôt des demandes de financement.

↘ Le Conseil Régional de Bretagne * Dans le cadre du Plan Breton pour l'Eau, le Conseil Régional de Bretagne apporte des aides financières et des soutiens techniques pour permettre aux porteurs de projets de structurer et de développer ses actions. * La Région apporte son soutien financier, de la même manière que le Conseil départemental, pour les actions sur les cours d'eau visant le bon état des eaux, leur bon potentiel, ou leur préservation suivant leur classification.

↘ La Fédération des Côtes d’Armor pour la pêche et la protection des milieux aquatiques * La fédération des Côtes d'Armor pour la Pêche et la Protection du milieu Aquatique est chargée, sous la tutelle du Préfet, de mettre en œuvre une politique de gestion et de prévention des milieux aquatiques. * Ses missions principales sont l'organisation de la pêche associative, la lutte contre la pollution et les agressions aux cours d'eau, la promotion et le développement du loisir "pêche". Dans le cadre de ces objectifs, elle définit, coordonne et contrôle les actions des associations agréées pour la pêche et la protection des milieux aquatiques (AAPPMA).

↘ Association Agréée pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques * Les AAPPMA ou Association Agréée pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques sont des associations qui contribuent à la surveillance de la pêche, participent à la protection du patrimoine piscicole et des milieux aquatiques et effectuent des opérations de gestion piscicole.

I.9 Déclaration d’intérêt Général pour les travaux I.9.1 Présentation générale des travaux Le programme d’actions est envisagé sur des sous bassins versants qui sont jugés prioritaires lors de la phase "état des lieux / diagnostic" (cf. 6 - Diagnostic et leviers d'actions).

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Des fiches travaux sont présentées.

* Compartiment berges et ripisylve

Fiche A : traitement et entretien de la végétation des berges – BR2 Selon le code de l'environnement, chaque riverain est responsable de l'entretien du cours d'eau et par conséquent des berges situées sur ses propriétés : article L215-14 (modifié par la loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 - art. 8 JORF du 31 décembre 2006) Problèmes rencontrés : - L'apparition d'embâcles pendant la période hivernale. - La présence de bétail en bordure de cours d’eau génère du piétinement, de l’abroutissement qui déstabilise les berges provoquant un élargissement du lit. ↘Conséquences : mise en suspension des matériaux des berges et dégradation de la qualité physico- chimique et bactériologique du cours d’eau. Objectifs recherchés : - Assurer un bon écoulement des eaux en préservant le lit de l’envahissement de la végétation et des embâcles. - Améliorer la capacité naturelle d’autoépuration du cours d’eau, - Maintenir ou favoriser les fonctions biologiques et paysagères des berges, - Limiter les risques d’érosion des berges, - Favoriser l’alternance de luminosité avec des zones d’ombre et un habitat davantage diversifié par l’entretien sélectif des arbres. ↘Solutions proposées : - Après repérage sur le terrain par le technicien rivière, un courrier est adressé aux propriétaires pour les informer de la présence d’embâcles sur leurs propriétés et leur rappeler leurs obligations réglementaires. - Pour ce qui est du piétinement des berges, des actions sont proposées aux propriétaires et/ou exploitants comme la mise en place de clôtures et/ou d’abreuvoirs ou de pompes à museau afin de restaurer la végétation naturelle sur le long des berges. Des formations techniques de terrain à destination des riverains peuvent être envisagées.

Fiche B : abreuvoir et pompe à museau, une solution adaptée au piétinement des berges – LM1 ↘ Financement - Le budget alloué à la restauration de la ripisylve (BR2) sera de 50 000€ TTC sur la durée du programme de 5 ans. (Cf Fiche A) - Le budget de formation des riverains pour l’action BR1 est estimé à 3 000€ TTC sur la durée du programme de 5 ans. - Saint Brieuc Armor Agglomération propose la prise en charge de la ½ du coût d’une pompe à museau : 120€ pour la collectivité et 120€ pour l’agriculteur. - L’installation d’un abreuvoir « aménagé » est estimée à environ 1 500€. - La mise en place de clôtures (BR4) estimée à 10€ H.T par ml sur 4 243ml estimés, ce qui représente sur 5 ans 42 430€ TTC. ↘Aspect réglementaire : - Tous ces types de travaux se situent sur des terrains privés et nécessitent donc un dossier d’intérêt général (DIG) afin de pouvoir utiliser des fonds publics pour intervenir sur des terrains privés. - La procédure de la DIG est fixée par les articles R.214-99 et suivants du code de l’environnement.

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Fiche C : moyens de lutte contre l’espèce invasive – Renouée du Japon – BR3 Une liste des plantes invasives est présentée page 68 du Dossier réglementaire. Une priorité est donnée à la gestion de la Renouée du Japon. Problèmes rencontrés : - Située essentiellement le long du réseau hydrographique elle se propage plus facilement. - Elle est inscrite sur la liste de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dans les 100 espèces les plus préoccupantes. Objectifs recherchés : - Limiter la perte de biodiversité car la Renouée se développe rapidement et prend la place des espèces locales; - Retrouver des paysages et une biodiversité authentiques - Limiter les potentielles pollutions génétiques et transmission de parasites. - Communiquer auprès des propriétaires et diffuser les moyens de lutte. Contrainte : - Travail sur 5 ans, assez lourd ↘Solutions proposées : - Mise en place de deux chantiers, dit « chantier pédagogique » sur des foyers en tête de bassin versant. ↘ Financement - Prise en compte des travaux d'arrachage annuels, (arrachage aux maximum des rhizomes) de la pose d'un géotextile, des plantations (1 plant tous les 4 m²), du suivi et de l’entretien des plants sur 3 ans, la communication (1 panneau pédagogique sur chaque site). - L'arrachage, la plantation de ligneux et l'entretien sont estimés à 10 €/m²/ an. - L'enveloppe financière allouée à la gestion des 2 sites pour les opérations d'arrachage, bâchage, plantation et suivi sur 5 années est de 1 000 € /an/site soit 10 000 € TTC sur la durée du programme. ↘Aspect réglementaire : L’interdiction d’introduire une espèce envahissante dans le milieu naturel est très clairement énoncée dans l’Art. L411-3 du Code de l’Environnement.

Fiche E : restauration complète du lit mineur – LM8 Problèmes rencontrés - Cours d’eau busés. - Divagation du bétail - Destruction des habitats, suppression de la ripisylve, destruction de la zone hyporhéique, augmentation des vitesses d’écoulement. Objectifs recherchés - Amélioration des écoulements lors des crues de façon à diminuer les risques d’inondations ; - Limiter les érosions des berges, l’apport de sédiments dans le cours d’eau ; - Favoriser la reprise de la végétation rivulaire. Contraintes - Les actions envisagées sur le compartiment "Lit mineur" sont soumises à l’approbation des propriétaires et/ou exploitants des sous bassins versants prioritaires (liste page 101). Tous les propriétaires n'ont pas été sollicités. - La localisation et les détails techniques des travaux seront transmis à la DDTM pour validation quelques mois avant leur réalisation. ↘Solutions proposées - La restauration des cours d’eau se décline en trois niveaux d’intervention : R3, R2 et R1. - Installation de pompes à museau (LM1) - Création d’abreuvoirs aménagés (LM1’);

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- Ces actions sont en lien avec la pose de clôtures. (Travaux proposés fiche B) - Aménagement de franchissement (LM2) par des gués empierrés et/ou des passerelles en bois. - Restauration du lit d’un cours d’eau en favorisant la diversification des habitats (aménagements sur la largeur du lit mineur) LM4 à LM8. (travaux proposés Fiche E à L) ↘ Financement - Saint Brieuc Armor Agglomération va : → Constituer un stock de pompes de prairie par voie de marché public, puis va rechercher des subventions auprès des partenaires financiers. - Une convention entre S.B.A.A et les agriculteurs intéressés pour la redistribution du matériel sera signée. La participation de l’agriculteur sera de 50%. - Le budget alloué à l’achat de 20 pompes à museau sera de 4 400€ sur la durée de 5 ans. → Installer des abreuvoirs « aménagés », 2 sont prévus par an. Le financement prévu pour 10 abreuvoirs sur la durée du programme de 5 ans est de 18 000€TTC. → Création de 15 gués et de 15 passerelles. Le budget alloué à ces aménagements est de 142 500€ TTC sur la durée de 5 ans. → Création d’abris et de sous berges (Fiche F : création d’abris et sous berges – LM4) - Recharge en granulats (Fiche G : recharges en granulats – LM5) - Pose de blocs et de radiers (Fiche H : pose de blocs et de radiers – LM-6 - Créations de risbermes (Fiche I : création de risbermes et seuils – LM7) - Création de seuils de fond (Fiche J : création de seuils de fond – LM7) (Fiche K : création de seuils de surface – LM7) - Création d’épis en bois (Fiche L : création d’épis en bois – LM7) Le budget prévu pour ces travaux est de 120 000€TTC. ↘ Aspect réglementaire - Toutes ces interventions ne pourront se faire que sur du volontariat dans les secteurs prioritaires. - Rubriques de la nomenclature : 3.1.3.0, 3.1.2.0, 3.1.1.0, 3.1.5.0.

Fiche D : ouvrages et restauration de la continuité écologique. C Problèmes rencontrés - La présence du barrage de Saint Barthélémy déconnecte totalement la masse d’eau du Haut Gouët de la Manche. - La présence de moulins, dans le cours principal du Gouët jusqu’à la digue de l’étang de Quintin, impose un contrôle sur l’existence légale de ces ouvrages et des scénarios seront proposés pour leur mise en conformité comme l’impose la DDTM22. Objectif recherché - Effacement des obstacles tout au long de la rivière, - Rétablissement des possibilités de circulation des organismes aquatiques. Contrainte - Jusqu’à l’aval de l’étang de Quintin, le cours d’eau est classé en Liste 2 avec la truite Fario et l’anguille listées comme espèces cibles. ↘Solutions proposées - Sur les 691 obstacles inventoriés lors de l’état des lieux, 45 ouvrages ont été proposés pour faire l’objet d’amélioration du franchissement piscicole. Ces ouvrages sont situés sur le cours principal du Gouët jusqu’à la digue de l’étang de Quintin, ils seront traités en priorité. ↘ Financement Les différents aménagements permettant la restauration de la continuité écologique sont fonction des contraintes de chacun des sites. L’estimation financière varie donc fortement en fonction des situations.

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↘ Aspect réglementaire D’après la rubrique 3.1.1.0 de la nomenclature annexée à l’article L.214-1 du Code de l’Environnement, «Au sens de la présente rubrique, la continuité écologique des cours d’eau se définit par la libre circulation des espèces biologiques et par le bon déroulement du transport naturel des sédiments. » D’après la rubrique 3.1.2.0 de la nomenclature annexée à l’article L.214-1 du Code de l’Environnement, « Les installations, ouvrages, travaux ou activités conduisant à modifier le profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau, à l’exclusion de ceux visés à la rubrique 3.1.4.0, ou conduisant à la dérivation d’un cours d’eau sont soumis : - A autorisation sur une longueur de cours d’eau supérieure ou égale à 100 m. - A déclaration sur une longueur de cours d’eau inférieure à 100 m » D’après la rubrique 3.1.5.0 de la nomenclature annexée à l’article L.214-1 du Code de l’Environnement, « Les installations, ouvrages ou activités, dans le lit mineur d’un cours d’eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d’alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens » sont soumis : - A autorisation si la destruction est supérieure à 200 m² de frayères. - A déclaration dans les autres cas » L’article L432-3 du code de l’environnement, définit quant à lui les secteurs classés en liste 1 (interdiction de création de nouveaux seuils supérieurs à 49 cm) et en liste 2 (tous les obstacles migratoires devant être aménagés), ainsi que les espèces piscicoles à prendre en compte pour chaque secteur.

* Actions sur le compartiment « Débit » Problèmes rencontrés - Artificialisation et/ou modification du cheminement de l’eau qui entraine des dysfonctionnements. Objectifs recherchés - Restauration des cours d’eau (CE). Remise du cours d’eau dans son talweg d’origine(CE2), remise à « ciel ouvert ». Réaliser au moins un chantier / an. - Amélioration de l’entretien des fossés de bord de route. Contraintes - Ces actions se feront essentiellement en milieux agricoles et impacteront directement les exploitations et leurs pratiques. - La concertation sera donc déterminante dans un processus d'adhésion basé sur le volontariat. - Des secteurs ont été ciblés en priorité. ↘Solutions proposées - 1ère année : remise dans le talweg (opération CE2) de la rivière de la Noé Sèche en amont de la confluence Gouët (Quintin/Le Foël) - La gestion des bords de route doit intégrer le référentiel hydrographique du SAGE dans ses pratiques de gestion des fossés et mettre en place une gestion différenciée - Aménagement de batardeau (HY1) - Aménagement de fossés aveugles (HY2). L’objectif sera de réaliser 15 chantiers/an. - Aménagement de fosse de diffusion (HY1) avec la mise en place d’une zone tampon. L’objectif étant de réaliser 5 chantiers / an. ↘ Financement Remise en talweg : budget alloué sur 5 ans est de 20 000€TTC. Remise à ciel ouvert : budget alloué sur 5 ans 10 000€TTC. Entretien des bords et des fossés bords de route : aucun budget spécifique n’est inscrit pour les travaux car intégrés dans les actions « travaux hydrauliques » Aménagement de batardeau : budget alloué sera de 10 000€TTC pour un programme sur 5 ans.

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Aménagement de fossés aveugles : budget alloué sera de 4 500€TTC sur la durée du programme de 5 ans. Aménagement de fosse de diffusion : budget alloué sera de 1 500€TTC sur la durée du programme de 5 ans.

* Actions sur le compartiment « Zone humide » Problèmes rencontrés - Augmentation des risques de transfert des flux azotés. - La modification du caractère hydro morphe des terrains limite la capacité naturelle de ces milieux à abattre les flux. Objectifs recherchés - Restituer l’état des zones humides. Contraintes - Les actions zone humide feront l’objet d’une concertation avec les exploitants agricoles. La concertation sera déterminante dans un processus d’adhésion basé sur le volontariat. - Les opérations comblement de fossés drainants sont les plus difficiles à faire accepter par les exploitants agricoles. ↘ Solutions proposées - Déblaiement (ZH1) : identification de la nature du remblai, évaluation du volume du remblai, travaux de remise en état du site → retrouver le niveau topographique d’origine de la zone humide et parfois redonner le parcours initial du cours d’eau. 1 à 4 projets pendant la durée du programme. - Déconnection du réseau de drainage (ZH2) : la restauration d’un site drainé par des fossés repose sur 2 types d’intervention. La mise en place d’obstacles d’écoulement dans les fossés et le comblement des fossés. L’objectif sera de réaliser un chantier par an. - Ouverture et remise en herbe (ZH3) par des opérations de broyage de la végétation ou d’abattage partiel de ligneux. L’objectif est de réaliser 3 chantiers de réouverture/an. - Remise en herbe (ZH4) : l’objectif est de remplacer une culture qui s’inscrit dans l’assolement de l’exploitation agricole par une prairie permanente et d’aboutir à terme à une prairie naturelle toujours en herbe sans retournement périodique. ↘ Financement - Déblaiement : budget alloué à ces aménagements sera de 80 000€ TTC sur la durée du programme de 5 ans. - Déconnection du réseau de drainage : budget alloué à ces aménagements sera de 30 000€TTC sur la durée du programme de 5 ans. - Ouverture et remise en herbe : le budget alloué à ces aménagements sera de 75 000€TTC sur la durée du programme de 5 ans. - Remise en herbe : le budget alloué à ces aménagements sera de 3 000€TTC sur la durée du programme de 5 ans. ↘ Aspect réglementaire Communication / animation/ évaluation - La mise en place de ces actions doit être accompagnée d’un volet « communication » qui regroupe : * Des réunions de formation et d’information pour les riverains et les communes, * L’organisation de manifestation ou d’exposition sur les milieux aquatiques,

L’objectif est de sensibiliser le public, les riverains et les acteurs de l’eau grâce à la mise à disposition d’informations.

↘ Financement : Le coût annuel est estimé à 30 000 € TTC sur la durée du programme d'actions (5 ans)

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* Suivis des actions - Suivi global d’un segment et/ou suivi ponctuel de l’intégralité d’aménagements, - Indicateur de suivi du colmatage, - Suivi indicateur d’évaluation des actions, - Suivi biologique (IBG) : Chaque sous bassin versant sera évalué au début et à la fin du programme d'actions sur des stations de prélèvements. Soit 1 IBG par sous bassin versant (19). Ces données indiqueront clairement aussi les différentes atteintes subies par le milieu en fonction de la présence ou de l'absence de certaines espèces d'invertébrés. - Suivi piscicole « vigie truite » : le protocole vigie truite, récemment mis en place par la Fédération de Pêche des Côtes d'Armor, permettra d'avoir une vue plus précise de la qualité des populations piscicoles par sous bassins versant (avant et après programme d'action sur 5 ans). Cette évaluation se fera à partir de « pêche électrique » au total, il y en aura 42. ↘ Financement : - Le budget alloué pour les suivis biologiques sera de 36 480 € TTC sur la durée du programme de 5 ans. - Le budget alloué suivi piscicole « vigie truite » sera de 17 640 € TTC sur la durée du programme de 5 ans.

A NOTER : Chaque type d’opération projeté a une fiche d’action descriptive. Fiche A : Traitement et entretien de la végétation des berges - BR2 Fiche B : Abreuvoirs et pompes à museau, des solutions adaptées au piétinement des berges - LM1 Fiche C : Moyen de lutte contre l’espèce invasive Renouée du Japon - BR3 Fiche D : Ouvrages et restauration de la continuité écologique - C Fiche E : Réouverture de cours d’eau - LM8 Fiche F : Création d'abris et sous-berges - LM4 Fiche G : Recharge en granulats - LM5 Fiche H : Pose de blocs et radiers - LM6 Fiche I : Création de risbermes - LM7 Fiche J : Création de seuils de fond - LM7 Fiche K : Création de seuils de surface - LM7 Fiche L : Création d'épis en bois - LM7

→ Estimation financière des travaux et plan de financement prévisionnel sur 5 ans

Compartiment berges et ripisylves 63 000€ TTC Compartiment lit mineur 284 900€ TTC Compartiment continuité écologique 195 500€ TTC Compartiment débit 46 000€ TTC Compartiment zone humide 188 000€ TTC Communication, suivi, évaluation 84 120€ TTC

→ Total du cout estimatif sur 5 ans : 861 520€TTC

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Saint Brieuc Armor Agglomération étant le maître d’ouvrage de ces travaux, les actions entreprises seront affectées au Budget Principal. Ce budget est voté annuellement et une enveloppe financière est allouée à chaque programme d’actions.

→ Plan de financement prévisionnel

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I.10 Autorisation environnementale →Loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 reprend l’objectif européen d’atteinte du « bon état écologique » des cours d’eau d’ici à 2021.

→ Au vu de l’état de dégradation actuelle de la qualité de l’eau dans le Gouët, Saint-Brieuc Armor Agglomération apporte une importance particulière à la reconquête du « bon état écologique » sur son territoire.

→Depuis l’arrêté préfectoral pris le 18 décembre 2009 Saint Brieuc Agglomération, en tant que Maître d’ouvrage, gère la création et l’entretien du bocage dans le cadre du programme Breizh Bocage et à la restauration et l’entretien des cours d’eau et des zones humides.

→ Le programme d’actions « milieux aquatiques » du Haut Gouët a fait l’objet d’un dépôt de dossier de demande d’Autorisation environnementale. (article R.214-6 du Code de l’Environnement)

→ Les Contrats de Territoire, portés par les structures de bassin versant, reprennent les orientations définies par les documents du SDAGE, du PAGD (Plan d'Aménagement et de Gestion Durable) du SAGE de la Baie de Saint-Brieuc et du PLAV (Plan de Lutte contre les Algues Vertes)

→ Ce programme d'actions "milieux aquatiques" sera mis en œuvre en partenariat avec l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, la Région Bretagne, le Département des Côtes d'Armor, la Fédération de Pêche des Côtes d'Armor et l'association locale de Pêche.

I.10.1 Le dossier de l’Autorisation environnementale → l’Autorisation environnementale doit présenter une notice d’incidence : - Indiquant les incidences directes et indirectes, temporaires et permanentes, du projet sur la ressource en eau, le milieu aquatique, l'écoulement, le niveau des eaux, y compris de ruissellement. - Comportant l'évaluation des incidences du projet sur un ou plusieurs sites Natura 2000, au regard des objectifs de conservation de ces sites. - Justifiant, le cas échéant, de la compatibilité du projet avec le schéma directeur ou le schéma d'aménagement et de gestion des eaux. - Précisant les mesures correctives ou compensatoires envisagées. - Précisant les moyens de surveillance prévus et, si l'opération présente un danger, les moyens d'intervention en cas d'incident ou d'accident.

I.10.2 Le cadre réglementaire Code de l’environnement, plus particulièrement concernés par le Livre II, titre 1er et les articles suivants : L211-7, L214-1 à L214-11, L215-14 à L215-18, ainsi que par les décrets d’application suivants :

• Décret 2007-1760 du 14 décembre 2007, portant dispositions relatives aux régimes d'autorisation et de déclaration au titre de la gestion et de la protection de l'eau et des milieux aquatiques, aux obligations imposées à certains ouvrages situés sur les cours d'eau, à l'entretien et à la restauration des milieux aquatiques et modifiant le code de l'environnement. • Décret n°2006-880 du 17 juillet 2006 modifiant le décret n°93-742 du 29 mars 1993 : « Procédure d’autorisation et de déclaration pour les installations, ouvrages, travaux et activités entraînant des prélèvements ou des rejets dans les eaux, prévues par l’article 10 de la loi n°92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau ». • Décret n°2006-881 du 17 juillet 2006 modifiant le décret n°93-743 du 29 mars 1993 : « Nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application de l’article 10 de la loi n°92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau». 34 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

• Décret 2008-720 du 21 juillet 2008 relatif à l’exercice du droit de pêche des riverains dans un cours d’eau non domanial.

I.10.3 Rubriques des nomenclatures concernées Rubrique 3.1.1.0 de la nomenclature LEMA : Installation, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d'un cours d'eau, constituant : 1°) Un obstacle à l'écoulement des crues Autorisation 2°) Un obstacle à la continuité écologique* a) Entraînant une différence de niveau supérieure ou égale à 50cm, Autorisation 3.1.1.0 pour le débit moyen annuel de la ligne d'eau entre l'amont et l'ouvrage ou de l'installation Déclaration b) Entraînant une différence de niveau supérieure à 20cm mais inférieure à 50cm pour le débit moyen annuel de la ligne d'eau entre l'amont et l'aval de l'ouvrage ou de l'installation

Le programme prévoit : - Le rétablissement de la continuité écologique. - Des renaturations de lit mineur sur certains secteurs prioritaires. Le programme est donc soumis à Autorisation au titre de la rubrique 3.1.1.0. au titre du Code de l'Environnement.

Rubrique 3.1.2.0 de la nomenclature LEMA Installation, ouvrages, travaux ou activités conduisant à modifier le profil en long ou le profil en travers du lit mineur* d'un cours d'eau, à l'exclusion de ceux visés à la rubrique 3.1.4.0 ou conduisant à la dérivation d'un cours Autorisation 3.1.2.0 d'eau: 1°) Sur une longueur de cours d'eau supérieure ou égale à 100m Déclaration 2°) Sur une longueur de cours d'eau inférieure à 100m

Le programme prévoit : - Des travaux de renaturation du lit mineur. - Certains travaux non définis en début de programme seront ciblés sur les sous bassins-versants prioritaires et devraient concerner un linéaire total supérieur à 100 ml. Le programme est donc soumis à Autorisation au titre de la rubrique 3.1.2.0. au titre du Code de l'Environnement.

A NOTER : - Un dossier technique, des travaux en rivière à réaliser, sera transmis au service environnement de la DDTM pour avis.

- Concernant les travaux sur les ouvrages qui feront suite à des études portées par Saint-Brieuc Armor Agglomération, les dossiers de déclaration individuelle seront déposés au cas par cas par les propriétaires (Saint-Brieuc Armor Agglomération n'étant pas maître d'ouvrage des travaux).

- Les droits d'eau seront vérifiés et validés (ou non) par les services de la DDTM et le projet de réhabilitation de l'ouvrage retenu pour le respect du débit réservé et de la continuité écologique devra être validé par son propriétaire.

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I.10.4 Autorisation unique Pour les installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumis à Autorisation environnementale, une procédure unique intégrée est mise en œuvre, conduisant à une décision unique du préfet de département.

I.10.5 Incidences des travaux Sur le milieu physique : → Aucun site Natura 2000 n'est impacté, directement ou indirectement, par le projet soumis à autorisation. → Le programme de travaux ne prévoit pas de défrichement, ni de destruction d'espèces protégées.

Sur le climat : → En phase d’exploitation, aucune émission de particules susceptible de perturber le climat n’est à envisager.

Sur la topographie : → La topographie sera modifiée par le reprofilage du cours d’eau en certains endroits, mais n’aura pas d’impact sur la topographie globale de la zone. → L’objectif du reprofilage étant le retour à un état proche du naturel.

Sur la pédologie : → La réutilisation au maximum des matériaux déjà présents permet de ne modifier que très peu la pédologie du site. → L’impact sur la pédologie est mineur.

Sur les caractéristiques physiques du milieu aquatique : → La suppression des espèces invasives et l’amélioration morphologique du milieu aquatique va permettre l’implantation d’une végétation rivulaire adaptée et favoriser le maintien des berges. → Certains travaux vont dans le sens de la renaturation du milieu, c'est-à-dire se rapprocher des caractéristiques physiques naturelles du cours d’eau, il y aura donc une amélioration de l’état physique du milieu aquatique.

Sur les ouvrages de franchissement : → Un programme d’aménagements sur des ouvrages vise à améliorer la continuité écologique. → La suppression d’ouvrages de franchissement sera remplacée afin de maintenir la circulation routière mais avec un gabarit mieux adapté au cours d’eau. L'impact des travaux sur le milieu physique sera positif.

Sur le milieu humain : → Nuisance sonore : Les bruits générés par les chantiers devront être minimisés pour les riverains et respecter les normes en vigueur. → Qualité de l’air : il pourra y avoir une dispersion de poussière et d’émission de gaz d’échappement sur les chantiers et aux alentours immédiats des zones concernées par les travaux mais qui seront de faible ampleur du à l’éloignement des habitations. → Déchets : des dispositions seront prises pour assurer la propreté des chantiers (bacs de rétention, bacs de décantation, protection par filets des bennes pour le tri des déchets, etc.). * Les déchets générés par les chantiers seront composés de déchets végétaux issus des débroussaillages et des déchets banaux : déchets de matériels, de signalisation, de protection, d’emballages (plastiques, PVC, cartons, emballages divers), acier, ferraille, caoutchouc, pneus, etc.…

36 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

* L’évacuation des déchets sera à la charge des entreprises et sera exécutée conformément à la réglementation énoncée aux articles L. 541-1 et suivants du code de l’environnement régissant l’élimination des déchets et la récupération des matériaux. → L’occupation du sol : certains travaux pourraient nécessiter un empiètement permanent sur des propriétés privées (reprofilages et/ou passes à poissons) dans ce cas, des négociations seront engagées avec les propriétaires (convention d'autorisation).

→ Le paysage : l’ensemble des travaux provoquera une modification importante, mais temporaire du paysage. A terme, les aménagements effectués auront un impact relativement neutre à positif sur le paysage, notamment par la revégétalisation.

Sur les écoulements et la ligne d’eau : → L’ensemble des opérations permettra d’améliorer la qualité et la diversité des habitats naturels (ripisylve naturelle, multiplication des habitats, amélioration de l’écoulement) et sera bénéfique pour la faune et la flore.

Sur les milieux remarquables : → Le risque majeur reste les départs de fines liés à la mise en œuvre des travaux et l’augmentation de la turbidité qui en découle.

Sur les eaux : → Impact sur la ressource en eau : il n’y a pas de prélèvement de la ressource en eau. Les travaux contribueront à améliorer la qualité du milieu.

→ Impact sur la qualité des eaux : Les travaux de lutte contre la déstabilisation des berges et du substrat contribueront à limiter les départs dans l'eau des matières en suspension dont le phosphore et ainsi lutter contre l'eutrophisation de la retenue de Saint-Barthélémy. * Les travaux de restauration de zones humides contribueront également à l'amélioration de la qualité physico-chimique des eaux (abattement de nitrates). * Les travaux de restauration et d’entretien de la végétation des berges vont participer, par l’enracinement des végétaux, à l’autoépuration des eaux.

I.10.6 Les mesures correctives → Cahier des charges ou Cahier des Clauses Techniques Particulières (C.C.T.P.) sera établi annuellement sur le programme de travaux. Il est spécifique pour chaque type de chantier.

→ Visite de terrain : chaque année, une visite préalable des sites concernés par les travaux est prévue avec le service instructeur afin de déterminer la meilleure façon de réaliser les travaux. (la Police de l'Eau, DDTM22 et AFB22).

→ Lorsque des travaux seront prévus dans le périmètre de protection de la prise d'eau du Grand Gué, une information précise de la nature et de la durée des travaux sera donnée au gestionnaire de la prise d'eau.

→ Outre l'obtention des arrêtés préfectoraux de Déclaration d'Intérêt Général et d'Autorisation au titre de la LEMA, les travaux sont également conditionnés aux autorisations préalables des propriétaires privés. Ces autorisations seront demandées annuellement et individuellement par le service milieux aquatiques / bassins versants de Saint-Brieuc Armor Agglomération, à chaque propriétaire concerné par les travaux (annexe 3 : Liste des parcelles concernées). → En cas de premier refus, une négociation avec le propriétaire pourra être menée afin d'adapter les travaux envisagés en fonction de ses doléances. En cas de refus définitif, les travaux seront annulés sur les parcelles en question. 37 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

→ Avant le début des travaux, une convention sera passée entre le maître d'ouvrage et le ou les propriétaires. Quinze jours avant les travaux, les propriétaires riverains et les exploitants agricoles (lorsque c'est le cas) seront avertis du lancement des opérations par le technicien de rivière.

→ Période d’intervention : la période réglementaire de travaux dans les cours d'eau s'étend du 1er avril au 31 octobre de chaque année.

→ Gestion des engins de chantiers : des précautions élémentaires permettront de se prémunir des risques de pollution des eaux souterraines ou superficielles lors de la phase travaux par les engins de chantier.

→ Ecoulement obstrués : Certains chantiers peuvent nécessiter la mise en place de batardeau afin de travailler à sec.

II - Composition du dossier d’enquête Le dossier mis à la disposition du public durant la période de l’enquête publique comprenait : - Une note de présentation de la demande, - Le dossier d’Autorisation environnementale au titre du code de l’environnement, comprenant : * Un résumé non technique * Une notice d’incidence * Les fiches techniques des travaux prévus * Un notice d’hygiène et de sécurité - La mention des textes qui régissent l’enquête publique, - Les avis des consultations : Service départemental des Côtes d’Armor de l’AFB et de la CLE du SAGE Baie de Saint Brieuc.

III - Organisation et déroulement de l’enquête III.1. Désignation du commissaire enquêteur Par ordonnance en date du 21/02/2018, le conseiller délégué du tribunal administratif de Rennes a désigné Martine VIART en qualité de commissaire enquêteur pour effectuer l’enquête publique n°E18000036/35 ci-dessus mentionnée.

III.2. Contacts préalables et visite des lieux Après avoir contacté la DDTM de Saint Brieuc, une 1ère rencontre a été fixée le jeudi 1er mars 2018. Le dossier m’a été présenté et les modalités d’organisation de l’enquête ont pu être arrêtées. Ce même jour, j’ai également rencontré le technicien Bassin versant, au siège du service eau et assainissement de Saint Brieuc Armor agglomération qui m’a présenté l’aspect technique des actions envisagées sur le Haut Gouët dans le cadre d’un CTEMA. Puis nous avons fixé un rendez-vous pour effectuer une visite de terrain. Le jeudi 5 avril 2018, nous nous sommes déplacés sur une grande partie des sites concernés par les travaux : les endroits où se situent des moulins, les sites sur lesquels se trouvent des plantes invasives, telle que la Renouée du japon, et là où des actions de sensibilisation et d’information seront menées, les ouvrages qu’il faudra déplacer ou détruire pour restaurer la continuité écologique. Nous nous sommes également rendus dans les mairies où les permanences devaient se tenir.

III.3. Modalités de l’enquête L’enquête publique s’est déroulée du lundi 9 avril au vendredi 4 mai 2018 dans les conditions définies par l’arrêté préfectoral du 16 mars 2018. Le siège de l’enquête publique était fixé à QUINTIN.

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Le commissaire enquêteur a pu assurer les cinq permanences sans problème particulier :

Lieu Date Matin Après-midi QUINTIN Lundi 9 avril 2018 14h00 à 16h30 LE FOEL Vendredi 20 avril 2018 14h00 à 16h30 PLAINE HAUTE Jeudi 26 avril 2018 13h30 à 17h00 PLAINTEL Samedi 28 avril 2018 10h00 à 12h00 QUINTIN Vendredi 4 mai 2018 14h00 à 16h30

III.4. Information du public L’information du public concernant le déroulement et les dates des permanences de l’enquête publique s’est faite selon l’article 6 de l’arrêté préfectoral. Le dossier d’enquête publique ainsi qu’un registre papier ont été déposés pendant toute la durée de l’enquête dans les mairies. Le dossier et l’avis d’enquête publique étaient consultables sur le site internet des services de l’Etat des Côtes d’Armor : www.cotes-darmor.pref.gouv.fr à la rubrique « Publications-Enquêtes publiques ». Les documents étaient également consultables sur le site de Saint Brieuc Armor agglomération : www.saintbrieuc-agglo.fr/vie-quotidienne/eau-et-assainissement/environnement/enquete-publique.

III.4.1. Publicité légale Les deux publications dans la rubrique « annonces légales » dans deux journaux locaux ont été visibles dans les délais réglementaires. 1er avis d’enquête dans le Télégramme et le Ouest-France : vendredi 23 mars 2018 2ème avis d’enquête dans le Télégramme et le Ouest-France : lundi 9 avril 2018

Le public pouvait formuler des observations soit sur les registres d’enquête mis à leur disposition dans les mairies, soit par simple courrier adressé au commissaire enquêteur dans les mairies, soit par courrier électronique sur le site internet de la DDTM des Côtes d’Armor : [email protected] ou sur le site de Saint Brieuc Armor agglomération : www.saintbrieuc-agglo.fr/vie-quotidienne/eau-et-assainissement/environnement/enquete-publique

III.4.2. Affichage dans les communes L’arrêté préfectoral a été affiché dans les 15 mairies concernées par cette enquête publique : LA HARMOYE, LANFAINS, LE FOEL, LE HAUT CORLAY, LE LESLAY, LE VIEUX BOURG, PLAINE HAUTE, PLAINTEL, PLOEUC L’HERMITAGE, QUINTIN, SAINT BIHY, SAINT BRANDAN, SAINT DONAN, SAINT GILDAS, et SAINT JULIEN.

III.5. Déroulement des permanences Le public ne s’est pas déplacé durant les permanences à l’exception de Monsieur JOUANNY, Vice-président de l’association Sauvegarde des Moulins de Bretagne.

III.6. Clôture de l’Enquête et recueil des dossiers et des registres Le vendredi 4 mai 2018, la dernière permanence s’est tenue à la mairie de QUINTIN, de 14h00 à 16h30. Le registre a été clos par le commissaire enquêteur. Dans l’après-midi les différentes mairies dans lesquelles étaient déposés le dossier et un registre ont été contactées pour savoir si des observations avaient été inscrites sur les registres. 39 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I -

Aucune observation. Les registres ont pu être récupérés par une personne du service eau et assainissement de Saint Brieuc Armor agglomération la semaine suivante et remis au commissaire enquêteur le vendredi 11 mai 2018. Aucune observation également sur les différentes adresses courriels mises à disposition du public à la DDTM ou Saint Brieuc Armor agglomération.

III.7. Procès-verbal des observations Le commissaire enquêteur a remis le procès-verbal de l’enquête publique le vendredi 11 mai 2018, au siège du service eau et assainissement de Saint Brieuc Armor agglomération. Bien qu’il n’y ait pas eu de question de la part du public quelques remarques et observations ont été faites par le commissaire enquêteur.

III.8 Mémoire en réponse Le mémoire en réponse a été envoyé par courriel le jeudi 17 mai 2018 et par lettre recommandée le 23/05/2018 .

IV - Avis des services consultés

► Service départemental des Côtes d’Armor de l’Association Française pour la Biodiversité (AFB) Reçu le 29 janvier 2018 à la DDTM 1/ Caractéristiques de l’opération, cadre réglementaire Les travaux sont soumis à autorisation ou déclaration au titre de l’article L.241-1 du code de l’environnement et vise les rubriques 3.1.1.0 (obstacles) 3.1.2.0 (modification du lit mineur) 3.1.5.0 (destruction de zones de croissance, reproduction) Le but de ces travaux étant l’amélioration de la qualité des cours d’eau afin d’atteindre les objectifs fixés par la DCE, le SAGE et le PAV « Baie de Saint Brieuc ». Les travaux sont prévus dans le lit mineur du Gouët amont et de ses affluents ainsi que des actions sur les zones humides. 2/ Remarques sur le dossier Constat : → Le bassin versant concerné par le contrat alimente un plan d’eau de 80ha qui fournit en eau potable 20% des besoins de la population des Côtes d’Armor. → La retenue de Saint Barthélémy subit des proliférations algales qui nécessitent l’utilisation des biocides pour les éradiquer. En aval, le Gouët se déverse dans la Baie de Saint Brieuc impactée par d’importants phénomènes de marées vertes. → Le « très bon état physico chimique » de cette masse d’eau doit être l’objectif à atteindre, notamment pour les paramètres nitrate, phosphore, pesticides, Mo et MES. Certaines des actions à envisager sont : - Amélioration des infiltrations à la parcelle - Ralentissement des écoulements Ces actions seront plus efficaces si elles se situent en tête de bassin versant. → La continuité écologique est également un enjeu majeur bien appréhendé dans le contrat.

Cependant : 1/ Les études sur les 8 ouvrages ne devraient être lancées qu’après vérification de leur situation réglementaire ; 2/ La chute de l’étang du Quintin (OC040401) ainsi que les déversoirs du moulin de Pieto (OC040307) et du Bras d’Argent (OC040343) sont des ouvrages non soumis à l’obligation réglementaire d’assurer

40 Dossier de demande de Déclaration d’Intérêt Général et d’Autorisation Environnementale Tribunal administratif de Rennes – n° E18000036/35 - Rapport I - la continuité écologique, cependant tout aménagement d’un ouvrage ne présentant d’intérêt que par rapport à la situation de celui situé en aval, il sera nécessaire d’envisager les travaux dans leur globalité. 3/ Les indicateurs retenus pour le suivi et l’évaluation des actions du contrat sont des IBG et des suivis piscicoles par pêches électriques réalisés en début et fin de programme sur l’ensemble des points de suivis piscicoles (18 en tout) Le suivi piscicole est sans doute pertinent pour évaluer les actions d’amélioration de la continuité mais pourraient se limiter à quelques sites particuliers sans être généralisés sur chaque bassin versant. Avis favorable sur les actions programmées pour améliorer la masse d’eau (Gouët amont) avec une réserve sur la pertinence des indicateurs choisis. Suggestion : qu’une vérification de la situation réglementaire de certains ouvrages soit effectuée avant travaux et qu’un ordre de priorité soit établi afin d’éviter des aménagements présentant un faible gain écologique.

► De la Commission Locale de l’eau du SAGE de la Baie de Saint Brieuc reçu le 9 février 2018 à la DDTM Avis favorable à la demande de Déclaration d’intérêt Général et au dossier d’Autorisation Unique au titre de la Loi sur l’Eau. Remarques : 1/ Un nouveau dispositif de financement pour la pose de clôtures doit être trouvé. L’évaluation de l’objectif de restauration de linéaires dégradés par le piétinement du bétail tiendra compte des dispositifs de soutien qui auront pu être mobilisés. 2/ Une convention sera signée entre les exploitants agricoles et Saint Brieuc Armor agglomération, discutée de gré à gré afin de définir les règles de gestion et d’entretien des ouvrages installés. Un suivi sera mis en place dans ces exploitations bénéficiaires de ces travaux. 3/ Le soutien de la remise en herbe de zones humides devra s’envisager via la signature de Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEc). Les aides du programme d’actions « milieux aquatiques » du Haut Gouët seront mobilisées lorsque la demande de l’agriculteur ne pourra pas se concrétiser par une MAEc. 4/ Une instance locale de pilotage du programme d’actions est souhaitable. Sa composition et son fonctionnement doivent être conçus de façon à éviter les doublons avec les instances existantes. Cette instance locale pourrait être saisie en cas de difficultés locales dans la mise en œuvre d’actions pour définir une éventuelle réaffectation des lignes budgétaires.

IV – Conclusion de la première partie : Rapport I

Dans cette partie du Rapport I, j’ai : → Exposé l’ensemble du projet préalable à une demande de Déclaration d’Intérêt Général et à une Autorisation Environnementale, → Présenté le déroulement de l’enquête publique, → Retranscrit les avis des services consultés.

Dans le Rapport II « Conclusions et avis », à l’issue de mes analyses et appréciations sur le dossier, je formulerai des conclusions qui induiront mon avis.

Plérin le 28 mai 2018

Martine VIART

Commissaire enquêteur

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