UNIVERSITE D’ DOMAINE DE L’ART, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE Parcours Environnement et aménagement du territoire VALORISATION TOURISTIQUE DU PATRIMOINE CULTUREL ET DES RESSOURCES FORESTIERES DANS LE SOUS-ESPACE GEOGRAPHIQUE D’, REGION

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master Elaboré par: Ranja RAVONIHARISOA Sous la direction de Monsieur Clément Pascal RAZANAKOTO Maître de conférences

Promotion : ISALO Date de soutenance : 19 Mars 2018

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE DE L’ART, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE Parcours Environnement et aménagement du territoire

VALORISATION TOURISTIQUE DU PATRIMOINE CULTUREL ET DES RESSOURCES FORESTIERES DANS LE SOUS-ESPACE GEOGRAPHIQUE D’ANJOZOROBE, REGION ANALAMANGA

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master Elaboré par: Ranja RAVONIHARISOA Sous la direction de Monsieur Clément Pascal RAZANAKOTO Maître de conférences

Membre de jury : Président:Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite Juge :Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de conférences Rapporteur : Clément Pascal RAZANAKOTO, Maître de conférences

Promotion : ISALO Date de soutenance : 19 Mars 2018

REMERCIEMENTS

Nous sommes heureux d’exprimer nos remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont participé pour mener à terme le présent travail.

 Nos sincères remerciements vont particulièrement aux membres du jury : - A Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite au sein de la mention Géographie, qui a malgré sa lourde occupation, avait accepté avec honneur de présider la soutenance de ce présent mémoire. - A Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de conférences au sein de la mention Géographie, qui a bien voulu de juger notre travail malgré ses nombreuses obligations. - A Monsieur Clément Pascal RAZANAKOTO, Maître de conférences au sein de notre mention, qui, en acceptant d’être le directeur de cette recherche, a fait plus qu’user de son temps et de sa patience.  Nous tenons à adresser aussi toutes nos profondes gratitudes et reconnaissances : - A tout l’ensemble des enseignants de la mention Géographie pour toutes les formations qu’ils nous ont offert durant cinq ans. - Envers tous les services administratifs, la Commune urbaine d’Anjozorobe, l’ONG FANAMBY ainsi que la communauté locale, qui ont montré leur accueil avec intérêt dans l’obtention des diverses informations et des données concernant le mémoire. - A nos familles, nos proches et nos amis qui ont témoigné leur aide, leur soutien moral et financier durant la réalisation de ce travail.

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SOMMAIRE REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………i SOMMAIRE………………………………………………………………………………… ii RESUME……………………………………………………………………………………..iii GLOSSAIRE…………………………………………………………………………………iv ACRONYME………………………………………………………………………………...vi LISTE DES ILLUSTRATIONS…………………………………………………………...viii INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1 PARTIE I : CADRE GENERAL DE L’ETUDE…………………………………………...5 CHAPITRE I : Approches conceptuelles et contextuelles…………………………………...6 CHAPITRE II : Démarche adoptée……………………………………………………….....20 CHAPITRE III : Aspects physiques et humains de la zone d’étude………………………...25

PARTIE II : VALORISATION DES RESSOURCES CULTURELLES ET NATURELLES PAR LE TOURISME DANS LA COMMUNE URBAINE D’ANJOZOROBE…………………………………………………………………………..34

CHAPITRE IV : Les réalités des ressources patrimoniales culturelles et naturelles de la Commune urbaine d’Anjozorobe……………………………………………………………..35 CHAPITRE V : Les apports de la valorisation des ressources forestières et de l’intégration du tourisme culturel dans la zone……………………………………………………………..52 CHAPITRE VI : Suggestions d’actions de la promotion des tourismes pour un développement durable de la Commune Urbaine d’Anjozorobe………………………………………………60

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………66 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………..68 ANNEXES……………………………………………………………………………………71 TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………..88

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RESUME Actuellement, le tourisme est une activité économique qui engendre un développement économique dans divers pays d’accueils mondiaux. Les pays qui disposent les potentialités en matières touristiques restent souvent des territoires attractifs et développés si ses atouts seront mieux valorisés. fait partie des zones touristiques qui recèle des produits divers culturels et naturels incitant des visiteurs et des touristes pour le tourisme vert et le tourisme culturel. Les résultats obtenus lors des travaux de terrain ont démontré que la Commune urbaine d’Anjozorobe présente deux ressources à la fois culturelles à l’instar des patrimoines matériels, immatériels et naturelles témoignées par la présence de la forêt naturelle d’Anjozorobe avec ses richesses en faune et en flore. Cette situation lui rendrait un site à vocation profitable pour le tourisme. Parfois, l’existence de quelques contraintes et risques dans la valorisation touristique de ces attractions constitueraient des menaces pour ses développements tels que la dégradation de nombreuses infrastructures, les effets de la mondialisation, l’ignorance des valeurs culturelles par la population et les phénomènes naturels. Alors que ses apports sont très nombreux et bénéfiques pour le territoire ainsi que pour la population locale. De nombreuses suggestions doivent être faites pour remédier à ces problèmes dont l’amélioration et l’installation de différentes infrastructures, l’interaction des acteurs locaux dans la conservation et la gestion de ces sites et de ces patrimoines, l’exploitation des nouvelles technologies de communications qui servent comme supports adéquats dans la mise en valeur du patrimoine d’Anjozorobe par le tourisme. Bref, promouvoir et valoriser le tourisme culturel et l’écotourisme seraient un meilleur moyen pour la dynamisation du secteur touristique dans un but de développement local du territoire d’Anjozorobe.

Mots clés : Anjozorobe, Conservation, Forêt, Patrimoines, Promotion, Tourisme, Valorisation

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GLOSSAIRE

Aloalo : Un ensemble des pièces de bois sculptées (ou poteaux) surmontant les tombeaux dans le Sud de Madagascar, fait partie de ses cultures.

Dihy : C’est la danse pendant que les danseurs se déplacent sur la scène, le reste de la troupe s’accroupit sur l’herbe, la danse dure 20mn et suivie du discours familial.

Doany : C’est un site sacré abritant les esprits des ancêtres, ils peuvent être des tombeaux, des sources ou même une simple pierre.

Fady : Des interdits prescrits ou dictés par l’autorité de l’ancêtre divinisé (razana), enfreindre un fady signifie rompre l’équilibre entre l’homme et les esprits des ancêtres. Ces interdits varient suivant l’appartenance à une famille clanique, le lieu et la période.

Famadihana : «exhumation », c’est un rituel Malgache qui consiste à transférer les ossements, en les recouvrant par des « lambamena » ou linceul. En d’autres termes, cela se fait par le retrait des ossements du défunt de la terre ou il était enseveli et le faisant entrer dans une maison.

Fandrona : Une cérémonie rituelle pour renouveler le caractère sacré du roi pendant l’époque royale, célébrée au mois d’Octobre, elle marque le nouvel an pour les malgaches aux traditions.

Fitampoha : Une cérémonie dynastique du souvenir des rois sakalava qui a lieu tous les 10 ans depuis 1904 et tous les 5 ans depuis 1988.

Fokontany : Espace géographique, subdivision administrative de base au niveau de la commune composée par des hameaux ou des villages.

Fossé : Large tranchée creusée au pied d’un ouvrage fortifié et constituant un élément de défense.

Hotspot : Zone géographique représentative de la biodiversité présentant une grande richesse en espèces.

Imerina : Espace intérieur de Madagascar, peuplé par les Merina ou Ambaniandro.

Joro : Prière qu’une famille ou une société adresse aux divinités et aux ancêtres, accompagnée par des sacrifices des animaux zébus)

Kabary : Discours prononcé à haute voix devant un public.

Lova tsymifindra : C’est le fait de se marier de son groupe social, ce qui veut dire que pour se marier, les gens ne cherchent pas dans des autres endroits mais ils se marient entre eux.

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Us et coutume : Habitude suivie par des personnes, un usage établi devenu une règle, une pratique collective qui se transmet oralement de génération en génération...

Pignon : Partie supérieur et triangulaire d’un mur.

TranoManara : C’est une maison froide qui surmonte le tombeau des Andriana.

Razana : Ce sont les défunts « ancêtres » qui continuent à veiller encore sur leurs descendants.

Renihira : Le chant principal qui développe le thème du spectacle.

Sasitehaka : Prélude d’environ 10mn, au son de tambours, et de battement de mains à l’entrée des chanteurs,des musiciens et des danseurs.

Vakodrazana : Un spectacle populaire de Madagascar assimilable au théâtre populaire ou à l’opérette. Composé de musique, de chants et de danses propre à la culture des peuples des hauts plateaux centraux de Madagascar, les représentations se déroulent indifféremment en plein air ou en salle.

Valiha : C’est une cithare tabulaire faite de gros bambou. Les cordes découpées dans l’écorce du bambou, sont soulevées par des chevalets en bois ou en courge.

Vazimba : Premiers indonésiens arrivant à Madagascar.

Silo ou lavabary : le grenier à riz

Tanety : Terme désignant les formes de reliefs de collines et leurs versants.

Zafimaniry : C’est un sous –groupe humain à civilisation végétale dans la région d’Ambositra

Zanakira : Un spectacle de15mn avant que la troupe ne quitte la scène.

Zoro : Un mot qui fait référence à l’angle sacré tourné au Nord –Est dans la religion traditionnelle à partir duquel on communique avec les ancêtres et les Dieux (Zanahary).

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ACRONYMES

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

AMI : Antsahabe Miray

BG : Bibliothèque de Géographie

BU: Bibliothèque Universitaire

CAPE : Composante des Aires Protégées et Ecotourisme

CDI : Centre d’Information et de Documentation

CITE : Centre D’Information Technique et Economique

CTD : Collectivités Territoriales Décentralisées

DEAP : Droits d’Entrées des Aires Protégées

EPVT : Entreprises de voyages et de Prestations Touristiques

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

FIKRIFAMA : FIfanampianaKRIstianina ho an ‘nyFAmpandrosoanaetoMAdagasikara

FTM : Foiben-Taosarintanin ’iMadagasikara

GEF : Global Environment Fund

HTC : Hautes Terres Centrales

ICOMOS : Conseil International des Monuments et des Sites

IFFN : Inventaire Forestier National Français

IRD : Institut de Recherche pour le Développement

INEM: Inventaire National de l’Etat Malgache

JIRAMA : JIrosyRAnoMAlagasy

KOFILA : KOperativaFItateranaLafinyAvaratra

KOFIZAMI :KOperativaFItateranaZAnatanyMIray

MNT : Model Numérique du Terrain

NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

NAP : Nouvelle Aire Protégée

ODD : Objectif de Développement Durable

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OMT : Organisation Mondiale du Tourisme

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ORTANA : Office Régional du Tourisme d’ANAlamanga

PAE : Plan d’Action Environnemental

PAG : Plan d’Aménagement et de Gestion

PE : Programme Environnemental

PIB : Produit International Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour leDéveloppement

PSDR : Plan sectoriel du Développement Rural

PPN : Produit des Premières Nécessités

SIG : Système d’Information Géographique

SOTRATE : SOciété de TRAnsportTElozoro

TIES : The InternationnalEcotourism Society

UICN : Union International de la Conservation des Natures

UNESCO : United Nations ,Educational Scientific and Cultural Organization

WWF : World Wildlife Fund

WTTC :World Travel Tourism Council

WTO : World TourismOrganization

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

 Liste des tableaux Tableau n°1 : Dimensions du patrimoine culturel……………………………………………13 Tableau n°2 : Nationalité et nombres des visiteurs non - résidents à Madagascar en 2015….14 Tableau n°3 : Les différentes activités des visiteurs………………………………………….15 Tableau n°4 : Différence entre le tourisme culturel et l’écotourisme à Madagascar…………19 Tableau n°5 : Enquête auprès des ménages…………………………………………………..24  Liste des photos Photo n° 1 : Cascade sacrée à l’intérieur de la forêt d’Anjozorobe…………………………..35 Photo n°2 : Colline d’Ambohitsitakatra………………………………………………………36 Photo n°3 : Styles de maisons dans la Commune d’Anjozorobe……………………………..38 Photo n°4 : Tombeaux à pierre levée…………………………………………………………39 Photo N° 5 : Styles des tombeaux modernes à Anjozorobe…………………………………..39 Photo n°6 : Tombeau surmonté du Trano Manara à Amohibeloma……………………….... 40 Photo n°7 : L’ancien pont d’Andrianampoinimerina………………………………………....41 Photo n°8 : La forêt d’Anjozorobe à l’Est de la Commune…………………………………..45 Photo n°9 : Le Saha Forest Camp bâti dans l’enceinte de la forêt…………………………....46 Photo n°10 Le pont d’Angogoma…………………………………………………………....46 Photo n°11 : Chute d’Angadanoro……………………………………………………………47 Photo n°12 : Vue panoramique de la rivière Mananara à l’Est de la Commune……………..47  Liste des croquis Croquis n°1 : Localisation de la zone d’étude…………………………………………………4 Croquis n°2 : Occupation du sol de la Commune urbaine d’Anjozorobe…………………….30 Croquis n°3 : Les reliefs et les réseaux hydrographiques de la zone d’étude ………………..32 Croquis n°4 : Attractions touristiques culturelles de la zone d’étude ………………………..48 Croquis n°5 : Localisation de la NAPen tant qu’attrait touristique naturel………………...... 53  Liste des annexes Annexe n°1 : Questionnaires………………………………………………………………….71 Annexe n°2 :L’écotourisme en tant que composante du PAE………………………………..76 Annexe n°3 : Données statistiques du tourisme à Madagascar en 2015- 2016-2017 ………..77 Annexe n°4 : Planches photographiques……………………………………………………...84

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INTRODUCTION …..Le mot tourisme désigne à la fois une migration, le fait de voyager, pour son plaisir hors de son espace du quotidien, des lieux de vie habituels, et d’y résider de façon temporaire, mais aussi un secteur économique qui comprend l’ensemble des activités liées à la satisfaction et aux déplacements des touristes1. Au XIX e siècle, on a remarqué que le développement du sens moderne avec l’industrialisation du tourisme a été initié pour la première fois avec l’agence Thomas COOK2. Grace à l’adoption des lois sociales comme les congés payés et le prélèvement des revenus, le tourisme a connu un essor considérable dans les pays développés après la seconde guerre mondiale, il devient parmi les premières activités économiques du monde. Par contre l’extension du phénomène touristique dans les pays en voie de développement accuse un retard ; en effet ce n’est qu’après la révolution des transports aériens que la mondialisation du tourisme s’est produite dans ces pays : l’avion ainsi que l’existence des vols charters ont largement contribué à un phénomène de masse. A la fin du XXe siècle et au début de 3ème millénaire, il est un secteur très développé et considéré comme un pilier de développement économique dans le monde entier. Il a été ainsi considéré durant ces dernières décennies en tant que véritable industrie qui tient une place importante non seulement sur le plan monétaire, mais aussi créatrice d’emploi et source de revenu économique du pays ou d’une zone d’accueil. …..Madagascar fait partie des destinations touristiques de l’Océan Indien, c’est un secteur qui a sa place dans le développement économique dans plusieurs zones du pays. Ainsi, cette île, par sa position géographique dans la zone intertropicale, possède des atouts qui offrent des potentiels pour la promotion du tourisme avec son climat favorable pour bien pratiquer cette activité. Elle présente cinq régions géographiques touristiques dont les Hautes Terres Centrales (HTC), le Nord- Ouest, le Sud -Ouest et l’Ouest, le Sud. Chacune de ces régions possède des sites exceptionnels et remarquables sur le plan culturel et écologique, et qui mérite d’être valorisé et d’être découvert. Parmi ces cinq milieux géographiques, les Hautes Terres Centrales sont caractérisées par leurs paysages de plateaux couverts de reliques des forêts primaires, des volcans déjà éteints, des rizières en terrasse et les collines dites sacrées. La grande île est dotée de plusieurs potentiels culturels impressionnants, pourtant le tourisme culturel est peu développé à Madagascar, 10,8% contre 38,4% d’écotouristes3 en raison de l’existence des nombreuses richesses spécifiques en biodiversité qui fait du pays d’ailleurs l’un des hot-spot de la planète.

1 : WIKIPEDIA 2 : L’histoire du voyage organisé commence : avec Thomas COOK qui organise en 1845 les 1ers voyages vers Liverpool et en 1855 les premiers voyages à travers l’Europe pour les touristes britanniques 3 : Ministère de la culture et du tourisme, 2012

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…..La région Analamanga fait partie de la partie géographique des Hautes Terres Centrales, elle regorge de potentialités touristiques liées à sa géographie et son histoire. A l’intérieur même de la capitale ; il y a des sites comme le lac Anosy, la vue panoramique de la haute ville ; les différents jardins et monuments historiques, des édifices culturels et religieux qui peuvent représenter l’image de Madagascar. A la périphérie, de nombreux sites qui sont déjà exploités ou non ou bien en cours d’exploitation peuvent offrir aux visiteurs des possibilités de faire différents types de tourisme. …..Le sous espace géographique de la Commune d’Anjozorobe n’échappe pas à des exemples de sites pour la promotion de l’écotourisme, avec ses richesses en biodiversité exceptionnelle. La forêt d’Anjozorobe est une forêt originelle des Hautes Terres, c’est l’un des derniers vestiges des forêts naturelles Malgaches, elle est reconnue par ses ressources endémiques en faune et flore. …..Dans cette forêt, il existe au total 423 espèces de plantes dont 65 % sont endémiques. En somme elle possède 10 espèces endémiques sur les 33 de la grande île contre 11 que possède l’aire protégée d’Andasibe Mantadia4 ; les animaux spécifiques tels que les lémuriens noirs ; des rongeurs et différents types d’oiseaux y sont aussi localisés. Il est à noter aussi que cet espace est riche en patrimoines culturels issus de l’existence d’émergence communautaire dans le village proche des aires protégées et de ses environs. Cette immersion permet de découvrir plusieurs cultures traditionnelles, ainsi que des us et coutumes. Dans la Commune, il existe aussi des sites sacrés et historiques à destinations touristiques à l’exemple des vestiges des fossés, des tombeaux et Doany mais ils sont moins valorisés alors qu’ils peuvent représenter des atouts importants pour la pratique du tourisme culturel. Ces enjeux justifient le choix du thème de ce mémoire intitulé « Valorisation touristique des ressources forestières et du patrimoine culturel dans le sous espace géographique d’Anjozorobe ». …..La Commune urbaine d’Anjozorobe se situe entre 47° 51’52’’et 47°53’53’’ de longitude Est et entre 18°23’26’’ et 18°24’52’’ de latitude Sud. Elle est localisée à 90 Km par la route nationale n°3 au Nord- Est de la capitale d’Antananarivo. Elle se trouve administrativement dans la région Analamanga avec une superficie de 512 Km2 avec 47,6 habitants au km².Anjozorobe se trouve dans la cuvette d’Anjavy, de Famoizankova, d’Ambohitsitakatra et de Manohilahy. Elle est délimitée au Sudpar la Commune rurale de Mangamila, au Nord -Est par , à l’Ouest par . Selon la monographie concernant Anjozorobe, la Commune est reclassée et devenue juridiquement urbaine depuis 2011, elle est le chef - lieu du district d’Anjozorobeavec un nombre de populations de 25416 en 2015. Elle est composée de 24 Fokontany .

4 : HUMBERT (H ), 1955

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La problématique est formulée sous la forme de question suivante : « Comment promouvoir la valorisation de l’écotourisme et du tourisme culturel en vue de leur contribution au développement économique d’Anjozorobe ? » Telle est la problématique de ce mémoire.Pour y répondre, deux hypothèses sont avancées:  Les ressources forestières d’Anjozorobe peuvent être valorisées par l’écotourisme, ainsi que le patrimoine valorisé par le tourisme culturel en vue du développement durable.  La complémentarité du tourisme culturel et de l’écotourisme dans ce sous-espace géographique pourrait dynamiser le secteur des activités tertiaires d’Anjozorobe. Ce travail se décompose en deux grandes parties. La première sera focalisée sur la démonstration de la démarche de recherche suivie des approches conceptuelles et contextuelles ainsi que les caractéristiques générales de la zone d’étude. La deuxième portera sur le cœur du sujet concernant la valorisation du patrimoine et la forêt dans la Commune Anjozorobe par le biais du tourisme.

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CROQUIS N°1 : LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE

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PARTIE I CADRE GENERAL DE L’ETUDE

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CHAPITRE I : APPROCHES CONCEPTUELLES ET CONTEXTUELLES Pour mieux cerner le sujet, nous devons savoir les différents aspects du tourisme ainsi que ses composants que ce soit au niveau mondial, national et local. Ainsi, pour aboutir à cette recherche, nous avons utilisé comme concepts de bases concernant le thème, le tourisme, le patrimoine, le tourisme culturel et enfin l’écotourisme avec ses matière premières.

I.1 LE TOURISME I.1.1 Le Tourisme, un concept évolutif à l’origine des flux - Selon l’OMT, le tourisme est un déplacement hors de son lieu résidence habituel pour plus de 24 heures mais au moins de 4 mois dans un but de loisirs, un but professionnel (tourisme d’affaires) ou un but sanitaire (tourisme de santé). - Selon la Commission des statistiques des Nations Unies en1993, le tourisme se définit comme un ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leurs environnements habituels pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année à des fins loisirs, pour affaires, ou pour d’autres motifs. - D’après le Glossaire de base des Nations Unies en 2007, le tourisme est un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des endroits situés en dehors de leurs environnements habituels à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaires. Ces personnes sont appelées des visiteurs (et peuvent être des touristes ou des excursionnistes, des résidents ou non-résidents) et le tourisme se rapporte à leurs activités qui supposent certaines dépenses touristiques Le tourisme d’Anjozorobe est défini ici comme un déplacement hors de son lieu de résidence, national ou international habituel pour plus de 24heures de séjours (7 jours à 10 jours maximum) dont les buts se focalisent sur des recherches, des découvertes, des excursions, des affaires et enfin des loisirs. I.1.2 Les aspects des principaux attraits touristiques dans le monde Le tourisme littoral est la première forme du tourisme dans le monde, la presque totalité des séjours touristiques se déroulent dans les stations balnéaires, les régions intérieures n’étant souvent parcourues dans le cadre de bref circuits organisés5. Mise à part le tourisme balnéaire, le patrimoine historique et culturel attire également de plus en plus de touristes, d’où l’importance actuelle du tourisme culturel ; c’est pourquoi la France est classée parmi les villes les plus touristiques du monde de même que pour la Grande Bretagne .A titre d’exemple, on peut citer pour la France : les quartiers historiques comme le

5 : MESPLIER et BLOC DURRAFOUR, 1995

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Tour Eiffel, les lieux culturels tels que le Luxembourg et le Panthéon, les sites affaires (champs Elysées) enfin les pôles touristiques urbains ou suburbains dans la banlieue parisienne ou lointaine tels Versailles-Chantilly6. La beauté des richesses en biodiversité naturelle, culturelle dans le monde incite les touristes à voyager dans ces endroits, à l’exemple du parc du grand Yellowstone et celui de Costa Rica « un paradis vert et pionnier de l’écotourisme mondial » en Amérique. La présence des parcs - des réserves naturelles ainsi que les valeurs culturelles deviennent un atout majeur pour l’écotourisme afin de les protéger, de les valoriser, de les conserver sans compromettre les effets de cet autre type de tourisme sur la vie socio- économique, culturel de la population et sur le milieu naturel. La campagne, un milieu favorable pour le tourisme rural, regorge de plusieurs potentialités touristiques. Elle attire de nombreux visiteurs vu qu’elle est très riche en ressources et milieux naturels très diversifiés. Ainsi c’est un espace ou s’exposent autant de cultures et de patrimoines (à l’exemple du territoire québécois et son milieu rural), les prestations traditionnelles offertes par les cafés des restaurants ,des hôtels et hôtellerie de plein air et les formes d’hébergements spécifiques au milieu rural tels que les chambres d’hôtes et les gîtes ruraux font partie des atouts pour ce genre de tourisme en France. Les touristes fréquentent l’espace rural pour les vacances, les aventures dans la nature, les sports, les découvertes des valeurs culturelles, patrimoniales et les modes de vie des habitants surtout concernant l’ agriculture et l’élevage. La présence des attraits touristiques culturels (les patrimoines culturels matériels – immatériels) et naturels (la forêt d’Anjozorobe –Angavo) importants dans la contrée d’Anjozorobe lui confère de pratiquer deux types de tourisme à la fois culturel et écotouristique. I.1.3 Apports généraux du Tourisme Au niveau économique, le tourisme est une activité favorisant un développement dynamique des pays d’accueil, il est l’origine de l’augmentation de l’investissement en infrastructure. Ce secteur joue un rôle important en tant que création d’emplois et source de devises dans un grand nombre de pays dans le monde. Grâce à sa nature diversifiée, il touche toutes les branches de l’activité économique et il entraîne plusieurs influences sur les autres secteurs tels que : les constructions, l’artisanat, le commerce et surtout les services de transports. Selon les données du World Travel Tourism Council (WTTC) en 2010, les activités qui sont liées au tourisme et au voyage auraient contribué à 9,2% du PIB mondial et les revenus tirés des dépenses des visiteurs internationaux représentant 6,1% du total des exportations mondiales, ce secteur serait à la genèse de plus de 235millions d’emplois dans le monde.

6 : LOZATO (G), 1987 7

Du point de vue social, il est un outil pour les communications ainsi que pour les échanges culturels entre les populations. En effet les milieux touristiques apprennent des mutations plus profondes, ils s’ouvrent sur l’extérieur, ce qui peut développer les champs de dialogue entre les cultures et dégager de nouvelles perspectives à la collaboration entre les hommes. Sur le plan environnemental, le tourisme est un des moyens qui contribuent à la préservation, à la protection et à la conservation de la nature. (Exemple : le tourisme vert) il est aussi un moyen pour valoriser les atouts des milieux naturels par la pratique des autres formes du tourisme. En général le tourisme occupe une place croissante dans les activités des services et il génère des impacts considérables sur les économies, les sociétés et sur les cultures des territoires concernés .Mais l’ implantation des activités touristiques pourraient engendrer des impacts négatifs importants, si les effets de son développement sont incontrôlés sur les modes de vie de la population par l’influence de la mondialisation de ce secteur sur les cultures , elle pourrait avoir aussi des répercussions sur les processus biologiques des écosystèmes avec l’afflux des touristes, le processus biologique se trouve dérangé notamment pour les espèces sauvages pendant leurs périodes de reproduction ou de métamorphose, sur le milieu naturel par l’exploitation des services environnementaux ( eau, air ,sol ect …) pour le projet touristique . Par exemple, l’utilisation excessive de l’eau par les établissements hôteliers a des impacts sur les quantités disponibles et la qualité de celle -ci. Ceci modifie le régime des cours d’eau et des nappes pouvant susciter entre autre un manque de ressources en eau. Dans la commune d’Anjozorobe, les deux types de tourismes culturel et écotouristique, ont suscité des apports positifs et effets négatifs pour le territoire ainsi que pour les populations locales sur le plan économique, environnemental et socio- culturel.

I-2 L’ECOTOURISME ET LE TOURISME CULTUREL EN TANT QUE COMPOSANTES DU TOURISME

I.2.1 La Forêt : un atout particulier pour l’écotourisme Il existe plusieurs façons d’exploiter les forêts, mais l’écotourisme est l’un des moyens pour la valorisation des ressources forestières à des fins de protection, conservation et préservation de ses richesses intérieures et extérieures, les deux définitions tirées dans l’ouvrage de GOODMAN (2008) suivantes décrivent les composantes qui les constituent à l’échelle internationale et nationale : - L’Inventaire Forestier National Français ou IFFN décrit les forêts comme étant des formations constituées d’arbre et de buissons appartenant à une liste d’espèces

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forestières, dont la couverture représente au moins 10% de toute partie de terrain donnée en ayant une superficie de cinq ares (500m2). - A Madagascar, les forêts sont également définies comme étant des « terrains dont les fruits exclusifs ou principaux sont des produits forestiers, à savoir les bois d’ébénisterie, d’industrie et de service, les bois de chauffage et le charbon, les écorces textiles, les fibres de raphia ainsi que le caoutchouc, les cocons de vers à soie des peuplements de Tapia, les bambous, fougères, bruyères et tous autres végétaux qui ne constituent pas un produit agricole». A Anjozorobe, la forêt est définie comme l’ensemble des espaces protégés qui regorgent de ressources forestières endémiques ligneuses et non- ligneuses. Ainsi, c’est une aire protégée appartenant à la catégorie V de l’UICN et est classée en tant qu’un paysage terrestre ou marin qui se fonde sur deux objectifs principaux à savoir : _La protection des objets naturels ou culturels particuliers, la masse en valeur de l’activité touristique et des loisirs récréatifs. _Les recherches scientifiques, la protection des espèces et de la biodiversité, de l’information, de l’éducation à la nature et à l’utilisation raisonnée des ressources naturelles.  Concept de l’écotourisme La notion de l’écotourisme a été découverte depuis les années 1978 ; par contre des voyages de la nature avec une motivation principale d’observer et d’étudier les écosystèmes existent déjà depuis très longtemps. En 1993, ce concept a été adopté pour des liaisons entre question de conservation des ressources et développement durable d’une communauté. Il n’est pas seulement une alternative au tourisme traditionnel mais aussi un atout pour promouvoir le tourisme potentiellement durable. Ce terme a été développé par les différentes institutions internationales chargées de la conservation et de protection de l’environnement comme l’UICN, le WWF ainsi que les différentes organisations internationales promouvant le tourisme comme l’OMT et le TIES. La naissance de l’écotourisme d’Anjozorobe se situe depuis la mise en place de l’aire protégée d’Anjozorobe – Angavo après l’engagement présidentiel à DURBAN en 2003, dans le but d’augmenter la superficie forestière à protéger pour la préservation, la conservation, face à la déforestation .Pourtant, ce projet ne doit pas négliger l’amélioration des aspects de la vie socio- économique et le respect des pratiques culturelles de la population locale.  Définition de l’écotourisme Selon l’OMT, l’écotourisme est un tourisme qui consiste à voyager dans les zones naturelles conservées relativement intactes, dans le but d’étudier, d’admirer et de jouir du paysage de la flore et de faune sauvages, ainsi que de tous les éléments à caractère naturel existant dans les zones. En effet l’écotourisme ne doit ni perturber ni détruire les zones naturelles. Il est donc intimement lié à la conservation de la biodiversité et la protection de l’environnement. Si cette

9 non perturbation est réellement respectée alors l’écotourisme satisfait au premier principe de la durabilité d’où une solution écologique viable. L’écotourisme à Anjozorobe est un tourisme qui consiste à la découverte des richesses naturelles faunistiques, floristiques spécifiques et des autres matières du point de vue naturel qui se trouvent à l’intérieur de la forêt. Ce projet vise la protection de l’environnement ainsi que la conservation de ces ressources naturelles forestières.  Principes de base de l’écotourisme L’écotourisme englobe les principes du tourisme durable en ce qui concerne les impacts de cette activité sur l’économie, la société et l’environnement. En outre, il comprend des principes particuliers qui le distinguent de la notion large du tourisme durable : - Il contribue activement à la protection du patrimoine naturel et culturel. Ce premier principe peut être illustré par la protection de la forêt d’Anjozorobe d’où sa transformation en une aire protégée sans compromettre les valeurs culturelles de la population locale, - Il inclut les communautés locales et indigènes dans sa planification, son développement et son exploitation et contribue à leur bien-être, - Il propose aux visiteurs une interprétation du patrimoine naturel et culturel, à l’exemple de la forêt naturelle d’Anjozorobe, et des aspects culturels dans la zone à proximité et/ou à l’intérieur de cette forêt. - Il se prête à la pratique du voyage individuel ainsi qu’aux voyages organisés pour de petits groupes. Ainsi les particularités de l’écotourisme écologiquement viable, économiquement viable et socialement viable le spécifient : Ecologiquement viable : Le tourisme des amateurs de la nature attire des hommes généralement soucieux de la conservation, et de la protection de la nature et ses caractères généraux spécifiques Economiquement viable : sachant que les paysans aux alentours des réserves se caractérisent généralement par la précarité de leurs activités économiques et du fait qu’ ils disposent de peu d’option économiques viables, l’écotourisme peut stimuler les activités économiques de la zone concernée par le fait qu’il rapporte des devises étrangères, crée des emplois et diversifie les activités économiques existantes. Ainsi, l’effet de l’écotourisme à Anjozorobe contribue à la création des activités génératrices de revenus et des emplois générés surtout par la mise en place du Saha Forest Camp. Socialement viable : Le projet écotouristique doit recevoir l’aval des habitants périphériques des ressources concernées afin d’avoir la participation de ceux-ci.

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I.2.2 Patrimoine : objet du tourisme culturel En général, c’est grâce à l’introduction du patrimoine dans le tourisme qu’on peut définir le « tourisme culturel ». Il n’a pas de caractéristique géographique propre, le tourisme culturel n’ a pas d’espace bien déterminé et précis comme les autres types de tourisme ( à l’exemple du tourisme balnéaire qui se pratique sur le littoral et celui de l’ écotourisme dans les zones forestières ),il peut se faire dans un milieu rural, sur les montagnes , sur le littoral et surtout dans la ville. Il oriente le tourisme vers le culturel. Ce sont les empreintes et le savoir-vivre que l’homme a laissés sur le paysage : l’histoire, l’architecture, l’art culinaire, le village avec son organisation sur l’espace, les modes vestimentaires. L’intégration du patrimoine dans le tourisme est maintenant considérée et connue comme étant une force positive qui favorise la conservation du patrimoine culturel.  Le patrimoine et le tourisme culturel Patrimoine Les deux définitions du patrimoine tirées dans l’ouvrage de Patrice COSAERT et François BART(2003) définissent que : - Le patrimoine est comme un bien que l’on tient par héritage de ses ascendants, biens familiaux, ensemble des biens, des droits et de charges d’une personne, ce qui est considéré comme héritage commun. Il est le synonyme de fortune- héritage et propriété. - Ce sont des biens mobiliers ou immobiliers à valeur universelle remarquable. Donc le patrimoine est un témoin matériel et immatériel de l’histoire et de la culture d’une société humaine que chaque génération lègue aux générations futures pour que ceci reste une fortune irremplaçable. Le tourisme culturel Le tourisme culturel est l’ensemble des expériences vécues par les visiteurs pour distinguer ce qui représente le caractère distinct d’une destination, soit le mode de vie, le patrimoine, les arts et la population mais également, tout ce qui est offert aux touristes pour interpréter cette culture.  Le patrimoine culturel et le patrimoine naturel - Patrimoine culturel Le patrimoine culturel est considéré à la fois comme un produit et un processus qui offre aux sociétés un ensemble des ressources héritées du passé, qui crée la présente et mises à disposition pour les opportunités des générations futures. Ainsi il constitue tout ce que l’homme a construit tels que les monuments, l’ensemble des constructions, les sites historiques, l’ensemble des manifestations culturelles, traditionnelles. Il renferme 3 notions importantes : L’ancienneté (le passé), l’authenticité et l’héritage (transmission) ; Il se divise en deux dimensions : Le patrimoine immatériel et le patrimoine matériel

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Le patrimoine culturel matériel avec 3 critères - Il désigne les monuments qui ont une valeur universelle, spécifique du point de vue historique ou de la science à l’exemple du Palais du Rova Manjakamiadana - Il désigne les groupes de bâtiments qui ont une valeur et un intérêt exceptionnel du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science à l’exemple d’Andafiavaratra - Enfin il désigne les sites qui ont une valeur et une importance exceptionnelle du point de vue historique, esthétique ou anthropologique à l’exemple de la Grotte de l’Isandra Le Patrimoine culturel immatériel Selon l’UNESCO, le patrimoine culturel immatériel désigne les pratiques, les représentations, expressions, connaissances et savoir- faire ainsi que les instruments, artefacts et espaces culturels qui leur sont joints que les communautés, groupes et certains cas d’individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ces matières s’extériorisent dans les propriétés suivantes : les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel, les arts de la scène, les pratiques sociales, rituels et évènements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, l’artisanat traditionnel. Par exemple, Madagascar se spécifie, du point de vue culturel, par l’existence des cérémonies traditionnelles comme le Fitampoha ou le Famadihana dans la partie centre et le Sud, la célébration du nouvel an malgache ou le Fandroana dans la partie Nord de la région Analamanga, le savoir – faire illustré par les sculptures en bois zafimaniry dans le pays Betsileo, les danses et chants traditionnels à l’instar du vakodrazana dans la localité d’ Anjozorobe dans la région Analamanga. - Patrimoine naturel Comme le patrimoine culturel, le patrimoine naturel se résume ainsi qu’à 3 critères - Ce sont les monuments naturels qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue scientifique ou esthétique à l’exemple de la colline sacré d’Ambohimanga dans la région Analamanga. - Ce sont les formations physiographiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation à l’exemple des forêts humides d’Atsinanana de Madagascar. - Ces sont les formations géologiques qui possèdent une valeur mondiale exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle à l’exemple du TSINGY de Bemaraha dans la partie Ouest de Madagascar.

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Tableau n° 1 : Dimensions du patrimoine culturel

Patrimoines Culturels Patrimoines Naturels Matériel Immatériel

-Les monuments (Ex : -Le savoir –faire (Ex : l’art -Monuments Rova Manjakamiadana) zafimaniry dans le pays (Ex : la colline sacrée Betsileo) d’Ambohimanga) Attraits -Les groupes de bâtiments -Les pratiques sociales Touristiques (Ex : sites -Les rituels et évènements -Formations d’Andafiavaratra) festifs physiographiques -Les sites (Ex : grotte de (Ex : Les cérémonies du (Ex : Les forêts l’Isandra) Fitampoha dans le Sud- humides de l’Est) Ouest, le Famadihana sur les -Formations Hautes Terres centrales) géologiques -Les arts de la scène (Ex : les (Ex : Le Tsingy de spectacles du vakodrazana Bemaraha) Source : Conception de l’auteur, Décembre, 2017  Le Lien entre la protection du patrimoine et le tourisme La relation entre le tourisme et la protection du patrimoine s’est resserrée au cours des dernières années. En 1999, une charte internationale concernant le tourisme culturel qui implique la gestion du tourisme aux sites de patrimoine significatif a été créée par l’ICOMOS, elle a été régie par les principes fondamentaux : - La protection du patrimoine doit permettre aux membres des communautés d’accueil et aux visiteurs de vivre et de comprendre le patrimoine et la culture de cette communauté de façon concrète, grâce à une offre touristique responsable et bien administrée. - Le lien entre le patrimoine et le tourisme est dynamique et doit dépasser les conflits de valeurs. Elle doit être gérée de manière durable au profit des générations actuelles et futures. - Les opérations de mise en valeur des ensembles patrimoniaux doivent assurer aux visiteurs une expérience enrichissante et agréable. - Les communautés d’accueil et les populations locales doivent participer aux programmes de mise en valeur touristique des sites patrimoniaux. - Les activités de tourisme et de protection du patrimoine doivent bénéficier aux communautés d’accueil. - Les programmes de promotion touristique doivent protéger et valoriser les caractéristiques du patrimoine naturel et culturel. Ces principes montrent que le tourisme est une réalité bien implantée qui doit s’harmoniser avec la protection du patrimoine. On y établit clairement que les exploitants d’entreprises de tourisme culturel/ patrimonial ont des responsabilités à l’égard de la communauté hôte, du visiteur et des ressources sur lesquels repose leur industrie

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I.3 SITUATION GENERALE DU TOURISME A MADAGASCAR I.3.1 Caractéristiques du Tourisme . Profil des visiteurs …..Selon le Ministère du Tourisme, Madagascar est une des destinations touristiques dans l’Océan Indien. Ce sont les étrangers qui figurent parmi les nombreux visiteurs de cette grande île. Ils sont originaires des différents continents du globe. En 2016, le total du nombre des visiteurs non-résidents aux frontières enregistrés par le Ministère du tourisme était de 293185 ou 24432 visiteurs par mois en moyenne. …..La saison favorable se situe pendant la saison sèche ou le nombre des touristes en Juillet atteint 23763 visiteurs en 2015 et 37850 en 2008. Selon les données statistiques de la période du 2007jusqu’ à 2016, la forte diminution des nombres des arrivées se situe pendant la saison pluvieuse surtout le mois de Février (en 2007 : 16639 visiteurs et 14974 en 2016) .Elle est liée généralement à des phénomènes climatiques notamment le passage des cyclones. Les visiteurs européens sont souvent les premiers attirés par l’offre des agences des voyages et des tours opérateurs. Mais actuellement les autres touristes originaires des autres continents (Amérique , Asia ) ainsi que des îles voisines (La réunion , Maurice) commencent à connaître une augmentation très remarquable .Un extrait de tableau qu’ on a tiré dans les données statistiques concernant les nombres des visiteurs ainsi que leurs nationalités en 2015 suivant atteste des exemples de ces pays cités( tableau n°2) Tableau n°2 : Nationalité et nombre des visiteurs non -résidents à Madagascar en 2015

Nationalité Nombres des visiteurs Taux (%) Française 61059 45,51 Italienne 21593 16,80 Américaine 4165 3,24 Mauricienne 3921 3,05 Chinoise 3774 2,94 Allemagne 3496 2,72 Anglaise 3167 2,46 Espagne 1522 1,18 Belge 2142 1,68 Source : Statistiques recueillies auprès des aéroports et de port de Madagascar, Ministère du tourisme, 2015 La pratique du tourisme vert ou écotourisme est plus développée (38 ,4%) à Madagascar et qui fait l’objet principal des visites de la grande île. Mais il existe aussi des autres formes de tourisme avec d’autres motifs comme le travail, les affaires, le séminaire, les recherches, les découvertes et les aventures, enfin les évènements culturels. Ces dernières nécessitent une bonne organisation spatiale des flux et une cible des zonages touristiques etc(…) pour qu’elles soient développées comme le tourisme vert.

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Tableau n°3 : Les différentes activités des visiteurs Taux des visiteurs (%) Motifs des visites 38,4 Ecotourisme 14,6 Travail-Affaire-Salons et Foires 10,8 Découvertes et aventures 3,2 Visite des proches-recherche-séminaire Source : Ministère du tourisme et de la culture, 2012 . Les destinations Selon les statistiques du Ministère de la Culture et du Tourisme en 2006, le Sud de l’île constitue la destination phare pour les touristes qui viennent à Madagascar, dotée d’une côte de 38,40%, vient ensuite la partie Nord du pays avec une côte de 21,10%, suivis de l’Est avec 19.30%, de l’Ouest (13.90%), les Hautes Terres Centrales ferment le rang avec 7,30% de fréquentation. Concernant la durée de séjour des touristes à Madagascar, elle est de vingt (20) jours en moyenne durant la saison touristique 2016, les visiteurs séjournent en moyenne dans le pays pendant 20 jours, et restent dans un hôtel pendant 4 jours. A noter également, selon toujours les statistiques officielles, que dans les 63% des cas, le tourisme d’agrément constitue le principal motif de voyage des visiteurs. L’enquête auprès des visiteurs de 2015, menée par le Ministère du Tourisme a permis de déterminer le pourcentage des différentes activités auxquelles les touristes se sont consacrés pendant leur séjour à Madagascar. . Rôle du tourisme dans l’économie malgache Actuellement, le tourisme est considéré comme un des secteurs d’activités économiques très importants dans notre pays. Il reste toujours important pour l’Etat malgache vue qu’il ne cesse de se stabiliser au point de devenir le secteur principal pourvoyeur de devises pour Madagascar. Ainsi il présente un autre avantage sur la création d’emplois grâce à l’existence de nombreuses infrastructures d’accueil des touristes pour certains habitants dans les endroits où on pratique ce type d’activité. - Le tourisme, créateur d’emplois Selon les données statistiques du Ministère du tourisme, depuis 2007, cette activité génère des emplois pour les populations nationales aussi que pour les étrangers. Grâce à l’évolution de l’augmentation des différents établissements d’hébergement tels que les hôtels, les restaurants et aussi des EPVT, 24247(2007) emplois directs sont générés par ce secteur. La croissance de la création de cet EPVT reflète une hausse de la demande des consommateurs sur le secteur touristique, l’ouverture des nouvelles d’infrastructures de ce genre présentent des effets induits sur d’autres branches de l’économie et une augmentation des investissements privés vers les zones qui possèdent des potentialités touristiques importantes. Durant ces dernières décennies (2007-2016), les emplois offerts par le tourisme ne cesse de s’augmenter malgré les différentes crises économiques du pays étant donné que depuis 2011, le chiffre atteint plus de 30000 emplois directs et même en 2016, ce nombre arrive jusqu’à 41107.( cf n°3 annexe)

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- Le tourisme, une activité génératrice de devises Selon le Ministère du tourisme, le secteur tertiaire malgache repose sur le transport, le commerce, la communication et le tourisme, ce dernier est l’une de ces activités tertiaires la plus dynamique à Madagascar, il se trouve à la deuxième place du secteur économique dans le pays en tant que source de devises après la pêche. Le secteur touristique est caractérisé par la quantité de devises étrangères qu’il apporte dans l’économie malgache. L’évolution des recettes en devises au titre du tourisme ne cessent de s’améliorer en passant de 210, 3 millions de DTS en 2007 à 540,31 millions de DTS en 20167.Une bonne promotion de la destination touristique dans le pays incite les visiteurs à venir plus nombreux, cela signifie une rentrée de devises. I. 3.2 Les formes du tourisme et leurs contextes à Madagascar  L’écotourisme : le contexte malgache Dans le contexte malgache, l’écotourisme est perçu comme un outil pour la conservation et le développement car par sa définition, il doit aussi faire en sorte que la conservation des ressources naturelles apporte des avantages financiers aux populations locales concernées. A Madagascar, en premier lieu, l’écotourisme est caractérisé par des visites des aires protégées. En second lieu, on admet aujourd’hui que l’écotourisme représente la voie et la potentialité future du tourisme à Madagascar. L’écotourisme est principalement concerné par le programme PAE, élaboré en Mai 1990 et qui se résume en trois phases à savoir le PE I, le PE II et le PE III. (cf. n° 2 annexe)  L’écotourisme, un thème de ralliement des nationaux et la communauté internationale L’écotourisme est aussi inclus dans la politique nationale du tourisme. Dans la région de l’Océan Indien, Madagascar a été jugé peu concurrentiel actuellement en termes de tourisme balnéaire ou en termes de tourisme de ville. Les responsables du tourisme ont confirmé l’association de la destination Madagascar à un environnement naturel exceptionnel avec des paysages, une flore et une faune particulier ; en 1994, un séminaire National sur la politique touristique recommandé que sur le plan touristique, l’écotourisme devrait être la branche à promouvoir à Madagascar. L’écotourisme est alors devenu le cheval de bataille du tourisme malgache. La nouvelle politique forestière malgache de 2015 prévoit aussi une promotion de l’écotourisme, elle comporte quatre grands axes visant : - L’enrayement du processus de dégradation forestière, - La bonne gestion des ressources forestières, - L’augmentation de la superficie et le potentiel forestier - L’accroissement de la performance économique du secteur forestier.

7 : Ministère du tourisme ,2015 (Annexe n°2)

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Ce dernier axe possède quatre orientations dont le développement de l’écotourisme avec les trois objectifs tels que : - La mise en valeur de la richesse en faune et en flore en favorisant des activités de l’écotourisme, - La mise en place des infrastructures appropriées, - L’élaboration des règles pour éviter que ses activités ne deviennent nuisibles à l’écosystème et aux valeurs locales. …..Comparativement à d’autres pays du globe, l’environnement malgache est unique en son genre, d’où l’importance de la gestion durable de l’environnement et partant de la réussite ou l’échec de l’écotourisme à Madagascar. La problématique environnementale malgache n’est pas seulement un problème national mais aussi international. L’écotourisme à Madagascar doit témoigner la collaboration étroite entre les nationaux et les étrangers. Outil pour la conservation mais aussi pour le développement, moyen de valorisation de la diversité, l’écotourisme doit procurer des richesses aidant le pays à se développer. La promotion de l’écotourisme bénéficie du consentement de toutes les institutions concernées : celles dans le domaine de l’environnement et celles dans le tourisme plus directement liées aux secteurs de l’économie nationale. C’est un thème de ralliement de différents domaines et de différentes communautés (locales, nationales, internationales) pour le développement du pays.  Le contexte du tourisme culturel à Madagascar …..Dans le contexte actuel de développement économique et social, le tourisme est devenu un secteur important au même titre que d’autres activités grâce aux valeurs ajoutées qu’il apporte au pays et à ses habitants. Dotées de ressources favorables à l’essor du tourisme comme la faune et la flore, les sites pittoresques, les offres touristiques malgaches sont compétitives grâce à l’existence d’une culture authentique. Les touristes sont également attirés par les diverses expositions culturelles proposées à Madagascar, mais aussi par les musées. Les musées sont visités pour les œuvres d’arts ou les objets qu’ils abritent tandis que les monuments historiques sont prisés pour leur architecture extérieure. Les sites historiques suscitent également l’intérêt des visiteurs. Ils sont également l’objet des visites touristiques. Madagascar compte 146 sites et monuments classés dont seulement 27 ont été restaurés à ce jour. Certains font maintenant partie de l’héritage mondial, comme la colline royale d’Ambohimanga, les Tsingy de Bemaraha, les falaises et grottes d’Isandra, ou l’arrière-pays Mahafaly. - Le Patrimoine selon la loi malgache …..Selon l’ordonnance n°82-029 du novembre 1982, il y a deux types de patrimoine formés par les biens immeubles (ou immobiliers, ceux qu’on ne peut déplacer) et les biens meubles (mobiliers, ceux que l’on peut déplacer).Ces biens doivent démontrer au moins une des valeurs suivantes: historique, géographique, scientifique, littéraire, artistique, religieuse, écologique et

17 culturelle. Les formations naturelles et les créations culturelles sont ainsi classées dans les biens immeubles. Par contre, ces formations naturelles (d’espèce faunistique et floristique) dans un état vivant ou empaillé sont classées dans les biens meubles. De plus, y font partie tous les objets, toutes les documentations et toutes les autres spécificités véhiculant et symbolisant l’identité du pays malgache. En effet, avoir une valeur particulière et représentative permet à un bien d’être inscrit dans l’Inventaire National de l’Etat Malgache (INEM). - Richesse en ressources patrimoniales culturelles malgaches en matière touristique .La diversité culturelle malgache est importante pour le tourisme culturel à Madagascar car elle peut être la raison de la visite des touristes .En effet, il y a en tout 18 ethnies qui se partagent en même temps le territoire malgache. Ces différentes ethnies présentent des mœurs similaires mais diverses qui se manifestent par les différentes architectures, les différentes cultures agricoles, l’artisanat, ou encore les événements culturels et les cérémonies traditionnelles propres pour chaque ethnie. - L’architecture Dans les Hautes Terres, en pays Merina et Betsileo, on retrouve des maisons en briques rouges. A l’ouest, on rencontre les cases en terre battue. Les habitants de l’Androy, dans le sud, vivent dans des cases en bambou et ravinala. L’architecture la plus travaillée est celle des pays Zafimaniry aux maisons dont les murs sont délicatement sculptés de motifs traditionnels - Les cultures agricoles Les grandes rizières en terrasse des Hautes Terres, les champs de bananiers, de maniocs, de cocotiers sur les côtes, ou de vanille dans la Sava. Dans ce même registre, les cultures de thé (sahambavy) à Fianaratsoa , caféier et cacaoyer ( Nord – Est) constituent un attrait certain pour le tourisme. - L’artisanat Les sculptures sur bois sont les plus connues, dont la capitale est Ambositra, avec les meubles en bois précieux, les fameuses chaises Zafimaniry en deux parties et les divers ustensiles de cuisines ou petits objets de décoration. L’artisanat malgache comprend également des instruments de musique dont la « valiha », le papier « Antaimoro » spécifique du Sud-Est, les tissus Betsileo, les objets taillés avec des cornes de zébus, la vannerie, les magnifiques nattes aux motifs complexes et colorés du Sud, les pierres taillées d’Antsirabe, les « aloalo » du pays du Mahafaly ou les voitures en miniatures en boîte de conserve. - Les événements culturels populaires Avec les combats traditionnels. C’est le cas de la lutte du Sud, le « ring », ou la boxe de l’Ouest du Sakalava, le « moraingy ».

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- Les cérémonies traditionnelles C’est le cas de la cérémonie du décès et des funérailles du défunt. Elle peut prendre plusieurs formes selon les régions. D’autres cérémonies comme l’exhumation ou « famadihana » chez plusieurs ethnies du centre et du Sud, ou le « fitampoha » qui est l’occasion du bain de reliques de Rois Sakalava du Menabe font l’objet de fréquentes fêtes animées,… Ces divers éléments culturels peuvent être considérés comme force positive qui favorise le développement et la promotion du tourisme culturel. Mais les problèmes se situent dans la valorisation de ces ressources patrimoniales culturelles et l’attraction des flux touristiques pour ces évènements, ce savoir-faire et ces modes de vie.

Tableau n°4 : Différence entre le tourisme culturel et l’écotourisme à Madagascar

TYPES TOURISME CULTUREL ECOTOURISME Objet Patrimoine culturel Les ressources naturelles Matériel et immatériel forestières Voyages à but culturel par Voyages dans les régions Définition lesquels le voyage vise naturelles avec des objectifs l’élargissement de son horizon multiples intellectuel Objectifs Conservation et gestion durable Protection, conservation et des valeurs culturelles préservation de l’environnement Motifs des Découvertes des valeurs visiteurs Visites des aires protégées culturelles : Immatérielles et matérielles Exemples des Colline sacré d’Ambohimanga, Forêts humides d’Atsinanana, sites ou Grotte de l’Isandra, site Forêt naturelle d’Anjozorobe, attraits d’Andafiavaratra,palais du Rova Forêt d’Ankarafantsika, culturels et Manjakamiadana, Fitampoha, Parc naturel d’Andasibe Mantadia, naturels joro, Fandroana,Vakodrazana Parc national de Ranomafana Source : Conception de l’auteur, Décembre, 2017

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CHAPITRE II : Démarche adoptée Afin de mieux mener notre recherche, nous avons choisi d’adopter la démarche déductive qui consiste à aller du général aux particuliers et vérifier les hypothèses sur le terrain. Ainsi, la réalisation de ce travail englobe différentes étapes à l’instar de la documentation, des étapes de l’élaboration des cartes, les travaux de terrain et enfin la dernière phase de dépouillement avec la synthèse de toutes les données ou les informations pour la rédaction. II.1 Définition et choix de la démarche II.1.1 Définition La démarche déductive adoptée dans le cadre de cette recherche est une démarche qui passe par la démonstration et dont la première étape initiale implique une formulation des hypothèses Elle conduit ensuite à une confrontation d’une théorie ou d’un modèle avec la réalité. En effet, elle part de la formalisation d’une règle ; formulée sous forme d’hypothèses que l’on suppose avoir une portée générale après on cherche ensuite à valider ou infirmer cette hypothèse en la confrontant à des données expérimentales. Les hypothèses peuvent être provisoires au départ, et modifiables après les vérifications sur terrain. II.1.2 Choix de la démarche Pour réaliser ce mémoire, nous avons choisi cette démarche parce que la phase préliminaire de la rédaction repose sur des hypothèses établies à partir des bases de connaissances acquises par les différentes documentations concernant la zone d’étude et la thématique, elles sont formulées à travers la généralité des situations existantes en matière de tourisme. Mais elles peuvent être détaillées et justifiées après les travaux de terrains et tout au long de la rédaction.

II.2. La mise en œuvre de la démarche de recherche II.2.1 Choix de la zone d’étude  Justification du choix Trois raisons justifient le choix du sujet : - Anjozorobe est un milieu qui présente un atout spécifique sur la richesse en biodiversité et en patrimoine culturel. - Il est important de promouvoir, de redynamiser le secteur tourisme dans la Commune pour qu’elle devienne un site développé dans la région Analamanga. - Enfin le fait d’être originaire de la zone d’étude nous incite à prendre comme responsabilité de contribuer au développement de ce sous espace géographique.  Objectif de recherche La recherche a pour but de montrer que cette zone est un site à vocation touristique importante et peut prétendre à un développement durable vu qu’il est un des plus remarquables milieux touristiques dans la région Analamanga. L’objectif est donc d’analyser les opportunités de valorisation de ses richesses naturelles et culturelles par le tourisme, ainsi que les différentes

20 contraintes afin d’améliorer les activités touristiques, et les retombées socio-économiques pour la population locale.  Limites de la recherche Les documents relatifs à la zone d’étude sont nombreux mais concernant particulièrement le tourisme d’Anjozorobe, ils sont assez limités. Ainsi les données étaient difficiles à trouver surtout sur les informations autour du patrimoine culturel car peu de chercheurs ont effectué l’étude précise sur la relation du tourisme et le patrimoine culturel de cette zone. Les informations et données restent subjectives ou indicatives, selon les perceptions du tourisme par les enquêtés. II.2.2 Documentation La documentation bibliographique permet d’approfondir des connaissances à travers des informations obtenues durant les consultations des ouvrages concernant le sujet de recherche, ainsi l’étude bibliographique a pour objectif de collecter des renseignements concernant le sujet de recherche et de permettre l’intégration des données déjà existantes. Elle a été effectuée dans différentes centres de documentation et d’information (CDI) autour de la ville : la bibliothèque de l’ESSA et de la mention de géographie (BG) et celle de l’Université(BU) à Ankatso, l’IRD Ambohipo, la bibliothèque municipale d’Analakely et celle de nationale d’Anosy, la CITE Ambatonankanga et enfin la bibliothèque auprès du Ministère de la forêt et de l’environnement. Quatre ouvrages suivants ont été choisis pour les résumés bibliographiques.

VELLAS (F) et CAVET (JM) 1997, Le tourisme et les îles, ed Harmattan, coll. sociétés et économies insulaires, Paris 122p Cet ouvrage est le premier qui donne une importance au développement économique dans les îles à la fois du point de vue d’aménagement et développement mais également du point de vue opérateurs touristiques, chaînes hôtelières, toutes opérateurs et compagnies aériennes .Il montre comment le développement durable et l’environnement sont au centre des enjeux actuels des problèmes du tourisme dans les îles aussi bien dans les Caraïbes que dans les régions insulaires de l’Océan Indien et du pacifique. Il est important car quelques contenus donnent des méthodes pour la mise en place des audits touristiques adoptés aux spécificités des îles.

JUANCHICH (L) 2007, Culture Tourisme et Territoire : Les apports du tourisme culturel au développement local, mémoire de Master, Université Lyon II, 61p Ce mémoire de Master se focalise sur l’analyse du tourisme culturel par l’influence qu’il possède sur son lieu de destination notamment sur le développement local du territoire. Ce travail est consacré à l’analyse des conditions durables et solides aptes à développer le territoire telles que la délimitation géographique du territoire, la définition de son image, l’ adoption de

21 son offre culturelle à la clientèle touristique et la mise en réseau des acteurs du tourisme culturel, puis l’auteur analyse les atouts et les contraintes du tourisme culturel sur le territoire tels que les retombées économiques ,culturelles ,sociales qui concernent les acteurs culturels et économiques du territoire mais aussi sa population .Ces répercussions positives de ce secteur se traduisent par la création des ressources nouvelles d’emplois , d’activités et de lien social. Il est intéressant vu qu’il évoque l’importance du diagnostic du territoire pour promouvoir le tourisme culturel dans un milieu donné mais on constate l’absence des solutions pour pallier aux conséquences négatives engendrées par ce tourisme.

TENSIE (W), 1991, L’écotourisme : gérer l’environnement, coll. Nouveaux horizons, Island Press, Washington ,197p. L’ouvrage de TENSIE Whelan est un livre émanant d’un concept et d’un principe de l’écotourisme .Il se divise en deux parties : la première est axée sur l’étude des exemples des hauts lieux de l’ écotourisme tels que le Kenya en tant que pionnier du tourisme vert, le Costa Rica, Le grand Yellowstone, l’ouest Américain. Ainsi elle fournit une introduction claire et passionnante sur les avantages et les inconvénients de cette industrie. La deuxième partie est consacrée à une proposition d’une structure apte pour le développement écotouristique en contribuant à la protection de l’environnement .Il est important car il donne des directives intelligibles sur la méthode d’analyse des coûts et rendements d’un site à potentiel touristique et aussi des connaissances sur le rôle de l’écotourisme sur la protection de l’environnement , l’assurance du développement économique locale et enfin il livre des propositions nécessaires par des stratégies adéquates pour assurer la participation de la population locale.

SASKIA (C) ,2008.L’UNESCO et la doctrine du tourisme culturel, article, 17p. Cet article décrit l’histoire concernant la notion du tourisme culturel telle qu’elle est employée dans des nombreuses institutions internationales, entre les années 1945 et 2005, qui sont la Banque Mondiale, l’UNESCO, l’OMT/WTO et l’ICOMOS. En effet le tourisme culturel est né avec la doctrine du progrès, il est devenu un enjeu des théories du développement, il s’est nourri de la transformation du sens et des valeurs associées aux notions de culture et de patrimoine. Si sa définition a changé au cours du temps, le tourisme culturel est toujours présenté comme le « bon tourisme », une alternative au tourisme de masse. Cet article est intéressant vu qu’il énumère le rôle majeur que joue cette notion à l’heure actuel et incarne les conditions imposées par les institutions internationales pour promouvoir ce type de tourisme afin d’en devenir un tourisme durable. En effet protéger, conserver, développer le patrimoine culturel sont devenus des instances légitimes pour ces plusieurs institutions mondiales qu’ils promeuvent

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II.2.3 Travaux cartographiques Les étapes de la réalisation cartographique énumérées sont nécessaires. La démarche de l’élaboration de tous les croquis pour ce mémoire se fait à travers les étapes comme suit :  La conception Elle a pour objectif de définir toute les croquis nécessaires concernant le thème de mémoire, cinq croquis ont été réalisés pour montrer et représenter certaines informations spatiales.  Les critères Nous devons avoir des données concernant les pentes, l’hydrographie, les courbes de niveau, les images google earth 2017, les informations sur l’occupation spatiale de la Commune. Quelques données sont obtenues sur terrains pour compléter et ajouter certaines informations.  Les données et les matériels utilisés (outils) Les BD 500 et 100 existantes au FTM, les images et les données externes sont exploitées pour le traitement sous le logiciel ArcGIS 10.3 – QGIS 2.14 et Photoshop CS8.0 pour les mosaïques des images capturées sur « google earth pro ».Ce sont les données altimétriques (point côté - altitude), orographiques (courbe de niveau) , planimétriques (routes – pistes – etc …), les données surfaciques, les limites administratives pour la délimitation de la zone d’étude et les Fokontany qui se trouvent à l’intérieur de la commune et enfin les localités.  Les produits attendus et dérivés après le traitement - création d’une modèle numérique du terrain (MNT) à partir des données orographiques et altimétriques pour sortir le croquis représentant les reliefs et les réseaux hydrographiques. - création d’un croquis d’occupation du sol provenant de la vectorisation de l’image « google earth » à 2 km de résolution et les BD 500 du FTM. -création des croquis localisant la Commune urbaine d’Anjozorobe ainsi que la NAP en tant qu’attrait touristique. - création d’un croquis des attractions touristiques culturelles de la zone d’étude.

II.2.4 Travaux de terrain Pour réaliser ce mémoire, nous avons effectué un certain nombre de déplacements sur le terrain. Ils se sont déroulés pendant le mois de Septembre, Octobre et Décembre 2017.Ces travaux ont été réalisés à partir des enquêtes, des questionnaires, des observations sur le fonctionnement et l’organisation de l’espace à la fois rural et urbain, prises des photos et enfin des entretiens avec les autorités de la Commune et les responsables de l’ONG Fanamby . Ainsi les discussions se font d’une manière informelle, formelle et directe .Mais nous avons remarqué que dans l’obtention des informations en milieu rural, c’est dans la discussion de type informel que sont obtenus les renseignements les plus importants .En plus les fiches d’enquêtes doivent être allégées autant que possible afin que les informations obtenues confèrent à une idée générale sur terrain.

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Tout ceci a été fait afin de valider et vérifier les hypothèses fournies, au début de la recherche, au moyen des données secondaires mais aussi pour permettre de savoir les situations réelles existantes liées au sujet, et aussi de collecter les différentes informations et données concernant l’étude telles que les démographies, les ressources naturelles, les activités économiques, les infrastructures, les organisations existantes, le tourisme, les faits historiques et culturels, enfin les problèmes freinant le développement de la zone. Elles ont été obtenues soit à travers des données numériques, soit à partir des réponses provenant de toutes les personnes enquêtées. Durant ces travaux de terrain, nous avons rencontré des problèmes vu que la Commune est très vaste et composée de 24Fokontany. Donc il a été difficile d’effectuer les enquêtes exhaustives pour la population totale, nous avons fait des enquêtes sélectives pour les ménages, ainsi 10% ou 183 /1840 des ménages (avec une taille moyenne égal à 5,5) dans un Fokontany sélectionnés (Ambohibeloma, Antsahabe, Anjozorobe, Ampilanonana, Morarano) se sont enquêtés (tableau n°5). Concernant les informations collectées sur l’écotourisme, nous n’avons pas obtenu des réponses précises et complètes, en effet, peu d’informations ont été recueillies étant donné que notre interlocutrice, gérante de l’aire protégée, n’a été que récemment recrutée au sein de l’ONG Fanamby. Tableau n°5 : Enquête auprès des ménages Nombre de Nombre des Nombre des Pourcentage des Fokontany populations ménages ménages ménages enquêtés enquêtés (%) Anjozorobe 6074 11O4 44 4 % Morarano 975 177 31 18 % Ampilanonana 703 128 37 29 % Antsahabe 976 177 30 23% Ambohibeloma 1398 254 41 16 % TOTAL 10126 1840 183 10 % Source : Conception de l’auteur, Décembre 2017

II.2.5 Dépouillement et traitement des données Cette étape consiste à rassembler ainsi qu’à synthétiser les données et les informations recueillies (les statistiques, les textes, les tableaux etc …) à travers la lecture bibliographique et les investigations faites pendant les travaux de terrains. C’est dans cette étape que toutes ces informations, après les traitements, deviennent des éléments utiles pour les diverses analyses. L’analyse doit se focaliser sur la détermination des potentialités et contraintes spécifiques du territoire afin de montrer les apports qu’apportent l’écotourisme et le tourisme culturel sur le développement du territoire d’Anjozorobe. Ce sera à partir de ces analyses que nous pourrons dégager des idées et des suggestions aptes à redynamiser le développement local de cette Commune par le biais de ces deux types du tourisme

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CHAPITRE III : Aspects physiques et humains la zone d’étude Connaître son terrain d’étude est essentiel pour mener à bien ses travaux de réflexions de recherche .Anjozorobe est une Commune urbaine typique des Hautes Terres qui présente des spécificités qui la différencient des autres communes. Ainsi, ce chapitre comprend la présentation générale de la zone d’investigation tant sur les cadres humains tant sur les aspects naturels. III.1 Historique d’Anjozorobe III.1.1Peuplement D’après les informations tirées dans la monographie concernant la Commune, les premiers peuplements d’Anjozorobe furent les Arabes en fuite à Madagascar lors de la traite de Nègres vers 1400. Les Arabes ont emprunté le fleuve de Mahajamba dans le Nord -Ouest pour déboucher sur la rivière Mananara en passant par le seuil d’Androna et ont atteint la zone d’Anjozorobe. Les deuxièmes peuplements de la région d’Anjozorobe furent les Sihanaka qui ont pris la fuite lors de la guerre ethnique qui s’est déroulée dans les environs du lac Alaotra. Ils ont atteint la région d’Anjozorobe vers 1600 et s’y sont réfugiés tout en construisant leurs villages très fortifiés et dont chaque village est sous l’égide d’un chef.Vers 1800, sous le règne d’Andrianampoinimerina, la région d’Anjozorobe a été le foyer de guerre lors des conquêtes de territoires en Imerina. Anjozorobe, de par l’histoire fût le territoire le plus difficile à conquérir que le Roi Andrianampoinimerina lui-même s’en est occupé en personne. Selon l’ouvrage de RP CALLET (1982) , « quand le roi Andrianampoinimerina eut conquis la région d’Anjozorobe, il plaça ses 800 hommes-guerriers à Ambohitsitakatra,à Ambohibeloma, à Anosivola,à Antoby ,à Kamanja,àAmbohibazoina ,à Miandrarivo et Ambohintrandraina .En cas d’alerte ces hommes s’avertissent pour aller porter secours à ceux qui étaient attaquées. Ces 800hommes se divisent en deux , en effet l’une se plaça en amont(Les Mandiavato) et l’autre en aval (Les Tsimahafotsy) et leurs familles dans la région, ce qui constitue les troisièmes peuplements de la région d’Anjozorobe. La population d’Anjozorobe est donc composée d’un métissage de ces trois peuplements qui sont venus trouver refuge dans la région ». III.1.2 Toponymie D’après la monographie concernant la localité d’Anjozorobe , elle tire son nom de ZORO dont le sens renvoie à deux dimensions caractéristiques de son identité :  une dimension sacrée: ZORO entendu dans le sens d'angle sacré. Dans la religion traditionnelle malgache, le Nord- Est représenté le lieu saint par excellence, l'angle à partir duquel on communique avec Dieu et les ancêtres (razana en malgache). Une autre hypothèse a été aussi avancée sur l’origine de ce nom Anjozorobe car selon l’histoire dans le livre d’histoire des rois, lors de la victoire du roi Andrianampoinimerina durant la conquête de la partie Nord de l’Imerina, le Roi et ses disciples

25 célébraient une grande fête, le « JORO BE » qui consiste à l’immolation de bœufs en guise de remerciements pour la victoire et pour le royaume.  une dimension naturelle: La région se distingue par son milieu naturel où prédominent les roseaux, « zozoro» en malgache, dans les marais de la vallée de Mananara. Anjozorobe se traduirait par "là où il y a beaucoup de roseaux". Historiquement, les roseaux ont servi de refuge aux Menalamba pourchassés par les troupes coloniales entre 1895 et 1898. Cette double dimension d'Anjozorobe à la fois sacrée et naturelle se résume dans la devise adoptée par la commune : Sacré-Nature-Développement

III.2 Les activités économiques Les activités humaines dans la Commune se répartissent en trois secteurs : le secteur primaire tel que l’agriculture, l’élevage et le charbonnage. Le secteur secondaire comme la décortiquerie, l’artisanat. Et enfin, le secteur tertiaire marqué par le tourisme, le commerce et le transport. III.2.1 Secteur primaire  Agriculture Compte tenu de l’exiguïté des surfaces agricoles, l’agriculture est essentiellement vivrière. Elle occupe les bas – fonds, c’est le cas des rizières. La riziculture prédomine et en plus les cultures de manioc, pomme de terre patate douce et de haricot sont pratiquées mais l’arachide et le taro sont en faible quantité. Selon la monographie de la Commune d’Anjozorobe en 2015, concernant la riziculture, un ménage possède en moyenne 0,3 ha de rizière avec un rendement de1,5 t / ha. En général, le 1/3 de cette superficie est actuellement ensablé suite aux phénomènes d’érosion, un grand aménagement du terrain est nécessaire pour récupérer ces surfaces. La superficie restante ne permet plus de subvenir aux besoins des ménages.  Elevage L’élevage bovin et avicole de type extensif et caractérise le système d’élevage de la Commune. D’après les enquêtes faites au sein de la Commune urbaine d’Anjozorobe(2017) et aussi les données dans la monographie (2015), 1693 familles possèdent 4950 nombres de têtes des bovidés en 2014. L’élevage porcin néanmoins a été rencontré dans les villages ou le porc n’est pas tabou. Pour l’élevage bovin, selon les explications recueillies, la concurrence entre agriculture et élevage n’a pas permis de considérer l’élevage comme une source de revenus. Les ménages ne peuvent disposer en général que deux têtes de zébu utilisé pour les travaux agricoles (piétinage, hersage, transport).Pour l’élevage avicole, il est en général limité à l’exploitation familiale c'est-à-dire que la production est en grande partie destinée à la consommation du ménage. Il peut toutefois être affecté à la vente en cas de difficulté financière (maladie, période de soudure).

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 Charbonnage Le charbonnage constitue une source de revenus très importante pour la population rurale. Les paysans sont obligés de pratiquer cette activité en permanence à cause de la déficience des ressources pécuniaires. Pressés par la nécessité de gagner de l’argent, les paysans ne comptent suspendre momentanément la carbonisation que pour les grands travaux rizicoles : préparation du sol, moisson. Cette activité est très répandue durant les années 90 et s’est réduite après l’application des lois et des systèmes de taxation. L’Eucalyptus est l’espèce le plus utilisé mais certaines personnes utilisent également des essences précieuses dans la forêt. III.2.2 Secteur secondaire L’activité du type secondaire dans la zone est marquée par l’artisanat, la forge, la fabrication de rhum artisanal(toaka gasy).Les matières premières utilisées pour les autres activités comme la menuiserie, la vannerie et les confections des pots de fleurs proviennent des espèces de la ressource forestière d’Anjozorobe à l’exemple des plantes cyathea sp, ocotea sp (varongy), eugenia spp (masezano), weinmania sp (lanona) etc… En parallèle de ces activités, il y a aussi la contribution des petites industries de transformations comme la distillerie du Ravintsara en huiles essentielles et la commercialisation des gingembres. En effet ,12 tonnes ont été collectés et transformés à des fins commerciales avec une société privée et l’union des producteurs impliquant 140ménages en 2007 et qui prévoit une collecte de 25 tonnes en 2008.8 Ces dernières activités se sont créées suite à la mise en place du projet écotouristique dans le Fokontany Antsahabe mais nous avons remarqué pendant les travaux de terrains que le fonctionnement de l’alambic pour la transformation de l’huile essentielle ne marche plus. Enfin, la décortiquerie est la plus dynamique parmi ces activités du type secondaire surtout au centre de la ville dans le Fokontany Anjozorobe III.2.3 Secteur tertiaire  Le commerce D’après les enquêtes faites au auprès du Maire de la Commune d’Anjozorobe, à propos de ce genre d’activité, l’activité commerciale est généralement reconnue à travers les petites commerces du type informel tels que les épiceries qui se consacrent par la vente des PPN, les gargotes, les quincailleries, les ventes des accessoires et articles divers pour des besoins éventuels Parmi les productions agricoles, la majorité est destinée à la vente locale et extérieure les légumes, le riz, le manioc, les cornichons, petits pois et les patates douces. Les cultures de gros piments », qui ont des preneurs à l’étranger (La Réunion, France), revivifient l’exportation.

8 : ANDRIAMAJANTO (TS), 2014

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Le grand marché communal est animé chaque jeudi, c’est la seule infrastructure commerciale qui existe dans la commune, presque tous les habitants qui s’installent dans les Fokontany périphériques rejoignent le centre-ville pour profiter de vendre ces productions provenant dans leurs localités ainsi que pour effectuer régulièrement leurs provisions surtout en PPN. En effet, c’est à cause de la distance lointaine entre les Fokontany et le marché communal qui explique le fort engouement le jour du marché. Le Fokontany d’Anjozorobe est le seul qui possède toutes les différentes infrastructures, le reste accuse autant de retard en matière du développement territorial. La commercialisation du charbon vers la capitale et dans les autres régions y est aussi très dominante avec un prix entre 8000 et 12000ariary le sac.  Le transport Le transport occupe une place majeure dans le développement de la ville d’Anjozorobe. Ainsi, il a comme fonction particulière dans le domaine des activités tertiaires. La prédominance du secteur commerce dans la localité est reconnue comme étant une de ses forces économiques majeures en outre, le secteur transport a contribué largement à ce dynamisme. Par ailleurs, les transports en commun jouent un rôle prépondérant vu que la majorité des usagers les empruntent, seulement quelques revendeurs des friperies et confections utilisent des autres moyens de transports (location camion, taxi-moto, etc.…). L’organisation du transport en taxi-brousse est caractérisée par trois opérateurs avec un parc de 55 véhicules. La plus ancienne, la KOFILA (Koperativa Fitaterana Lafiny Avaratra), la KOFIZAMI (Koperativa Fitaterana Zanatany Miray) et la SOTRATE (Société de Transport Telozoro) disposent respectivement de 15, de 25 et de 20 car-brousses. La SOTRATE et la KOFIZAMI observent une cadence de 30 minutes, la première ligne part d’Anjozorobe comme à Antananarivo à 3 h 30 le matin et la dernière remplit à 16 h 30 le soir. La KOFILA par contre peut, soit intercaler, soit compenser le tour de l’un ou de l’autre opérateur9.  Le tourisme à Anjozorobe Le tourisme Anjozorobe a son originalité qui mérite d’être découverte. Les visiteurs peuvent jouir de cet instant de découverte à travers les visites des vestiges du passé, des places Commémoratives …etc. En effet, la région d’Anjozorobe a été choisie par le Ministère de la Culture et du Tourisme pour la célébration de la « Journée Mondiale du Tourisme » du 25Août au 09 Septembre 2004. Il y a la stèle érigée en la mémoire de l’ancien combattant Malagasy Rabozaka originaire d’Anjozorobe, la place du 29Mars 1947 commémore les évènements des luttes pour l’indépendance de Madagascar. A tout cela s’ajoute le grand marché hebdomadaire

9 : RABOLARIJAONA (PH), 2014

28 du jeudi, le site de l’Hôtel « Le Castel » surplombe l’ancien pont d’Andrianampoinimerina reconstruit en 2009. L’hôtel « Le Castel » est la seule infrastructure hôtelière de la zone d’Anjozorobe. Mise à part des atouts culturels, Anjozorobe recèle aussi des atouts naturels exceptionnels qui favorisent la pratique de l’écotourisme notamment la présence des derniers vestiges forestiers des Hautes Terres Centrales. Cette forêt est classée en aire protégée en 2005 et attire 1600 visiteurs par an.

III.3 Les cadres naturels de la zone d’étude III.3.1Climat La localisation de la Commune urbaine d’Anjozorobe sur les Hautes Terres Centrales lui confère un climat tropical d’altitude dont deux saisons bien distinctes : une saison chaude et humide d’Octobre à Mars ; une saison sèche et fraîche d’Avril à Septembre. En effet, le climat tropical d’altitude (900 à2000m) intéresse l’ensemble des Hautes-Terres centrales, du Sud du Betsileo jusqu’à Tsaratanana. Les précipitations sont partout supérieures à 1500mm par an. Mais l’apparition d’une courte saison sèche des Hautes-Terres (3 à 4 mois) oppose ces régions au Nord. La température moyenne est supérieure ou égale à 20°C avec un taux d’humidité atmosphérique moins accentuée sur le versant occidental. III.3.2 Végétation En général, la grande partie de la commune est recouverte par des savanes herbeuses, la partie orientale est toutefois marquée par la présence d’une nouvelle aire protégée (NAP) d’Anjozorobe Angavo appartenant aux derniers vestiges de forêts naturelles des Hautes Terres Centrales(HTC) de Madagascar. Ce couloir forestier traverse trois communes dont Anjozorobe fait partie. Il possède une forêt humide sempervirente avec des mousses et des lichens qui est classée dans la formation dense de forêt ombrophile à l‘étage moyenne d’altitude. Les peuplements artificiels viennent au second rang, ils sont composés d’eucalyptus. (Croquis n°2) III.3.3 Les types de sols Quatre types de sols peuvent être distingués dans la zone d’étude : - les sommets de tanety (étendue des collines) sont constitués par des sols rouges ou jaunes ferralitiques acides. Ces sols peuvent être valorisés par le reboisement ; - le versant de tanety : sols latéritiques qui sont consacrés aux cultures sèches ; - les colluvions des bas de pente : plus ou moins sableux en contact du bas-fond. Ils sont propices aux cultures maraîchères et fruitières telles que banane, ananas,… - les bas-fonds : sols hydro morphes, riches en azote et aptes à la riziculture. Du point de vue géologique, les roches sont constituées par un mélange de migmatite granitoïde comportant des gneiss et des micaschistes. La décomposition de ces roches mères donne un sol jaune – rouge. (Croquis n°2)

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CROQUIS N°2 : OCCUPATION DU SOL DE LA ZONE DE LA COMMUNE ANJOZOROBE

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III.3.4 Les reliefs .Selon les données concernant la monographie de la Commune, le relief d’Anjozorobe relève trois grandes unités géomorphologiques : - Vers le Nord –Ouest et Anosivolakely : domaine deTampoketsa, des croupes latéritiques sujettes au phénomène d’érosion vu que le sol est nu et que l’érosion atteint un stade avancé, il peut se former de lavaka, des ravins qui entaillent profondément les flancs et ces pénéplaines - Au centre et Anjozorobe ville : des vastes bancs de rizières tapissent le fond des vallées entre lesquelles succèdent les Tanety, de colline de gneiss. - Vers l’Est : le relief présente l’architecture accidentée, il est limité par la falaise de l’Angavo, une faille qui délimite la frontière naturelle d’Antananarivo et Tamatave. Les structures géomorphologiques déterminent l’homogénéité de l’environnement. La zone d’Anjozorobe présente une géomorphologie constituée par un relief à dissection profonde caractéristique des Hautes Terres Centrales. La nature de la roche mère favorise la formation des montagnes de type polyédrique et de lavaka . Le relief présente une pente forte et très forte avec une altitude qui s’élève entre 1000 à 1600 m.

III.3.5 L’hydrographie La région d’Anjozorobe est arrosée par la rivière Mananara, affluent de Betsiboka et de la Mahajamba, elle se déverse dans le canal de Mozambique. Mananara constitue la principale rivière de cette zone. Le bassin de Mananara se situe à Anjozorobe et c’est aussi le point d’éxutoire du bassin versant de Mananara. Le système hydrographique connaît des variations saisonnières celle d’une période sèche ou étiage (Septembre – Octobre) et d’une période de crue ou inondation (Janvier – Février). Plusieurs ruisseaux et rivières s’y déversent tels que la rivière de Sokafana dans la partie Sud de la plaine d’Andranomadio située à Andranomay (Fokontany Ampilanonana),les ruisseaux qui traversent la forêt d’Antsahabe, du Sud vers le Nord :Ambohimiadana, Andriankely, Andohanandreba ,Andrefanitaolanomby, Moromianavatra , Andreba ,Ambatobe, Ambodopaiso et du Nord vers le Sud :Ampanalamoty, Ambaniavaratraravoandrina.Tous ces ruisseaux se déversent dans la rivière Sahandahy. Ce dernier se poursuit par le cours d’eau Antsetsindrano au niveau du village Andriantany (localité d’Ambohibeloma) avant de se jeter dans la Mananara. Presque tous les bas- fonds sont généralement étroits et sont drainés. Mananara constitue en effet un réservoir d’eau important ou prennent naissance les différentes cours d’eaux qui irriguent les zones périphériques. Le croquis n°3 ci – après illustre ces traits physiques de la Commune.

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CROQUIS N°3 : LES RELIEFS ET LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES DE LA ZONE D’ETUDE

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Conclusion de la première partie Le tourisme est un secteur économique évolutif dans le temps et dans l’espace. Plusieurs pays le considèrent en tant qu’activité de base de développement grâce à ses apports bénéfiques dans tous les domaines .Il s’expose par différentes formes en fonction de la potentialité touristique que disposent les zones d’accueils. L’écotourisme et le tourisme culturel sont parmi les plus répandus après le tourisme balnéaire. Madagascar est une des destinations touristiques attractives dans l’Océan Indien. Les nombreux des visiteurs sont à majorité européens et préfèrent autant l’écotourisme par rapport au tourisme culturel .Ces deux types de tourisme existent dans la Commune d’Anjozorobe parce que ce dernier est une zone à destination historique, culturelle et naturelle dans la région Analamanga. Pour l’élaboration de ce travail de recherche, la mise en œuvre d’une démarche déductive a été adoptée. Cela a permis de bien cerner le sujet de recherche par la formulation de problématique afin de dégager les hypothèses. Ainsi, l’étude sur les approches conceptuelles et contextuelles suivie par des travaux documentaires concernant la recherche ont permis de savoir et d’approfondir les renseignements et les informations nécessaires concernant le tourisme.

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PARTIE II VALORISATION DES RESSOURCES CULTURELLES ET NATURELLES PAR LE TOURISME DANS LA COMMUNE URBAINE D’ANJOZOROBE

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CHAPITRE IV : Les réalités de richesses patrimoniales naturelles et culturelles de la commune urbaine d’Anjozorobe Analyser le tourisme un moteur de développement en valorisant les patrimoines culturels, naturels sont la raison de ce sujet. Alors, il est indispensable de voir les réalités des tourismes et des patrimoines existants de la Commune urbaine d’Anjozorobe. Ainsi, l’analyse que nous adoptons dans ce chapitre sera axée sur les diagnostics montrant les atouts et les contraintes spécifiques de la zone d’étude. IV.1 Les diversités des potentialités touristiques offertes par le milieu IV.1.1 Anjozorobe ; une zone à destination historique et culturelle  Les sites historiques et sacrés - Doany d’Afatrapeo Il se trouve dans le fokontany d’Antsahabe Est, à l’intérieur de la forêt naturelle d’Anjozorobe. C’est un lieu sacré entouré de vestiges de fossés et constitué de 3 pierres levées, qui permettrait de connaître l’Alahamadibe ou le nouvel an Malgache. Mise à part son aspect historique spécifique, le site est aussi une colline couverte de forêts primaires à l’Est d’Anjozorobe riche en espèces faunistiques et floristiques intéressantes à l’exemple des orchidées, des oiseaux, des lémuriens. De plus c’est un endroit accessible pour les touristes pour pratiquer des escalades et randonnées. - Petite cascade sacrée C’est un lieu de culte traditionnel où la population pratique encore des rites pour la demande de bénédiction ou « tso-drano » à Zanahary, le grand Dieu, et aux ancêtres. En effet, presque la moitié du village (environs 500 personnes) y viennent deux fois par an pour pratiquer le culte des Zanahary, ainsi des animaux sont sacrifiés par le devin du village et chaque famille repart avec une bouteille d’eau mélangée au sang de l’animal sacrifié. Photo n °1 : Cascade sacrée à l’intérieur la forêt d’Anjozorobe

Source : www. Fanamby .org - Haut lieu d’Ambohitsitakatra dans le Fokontany Ampilanonana Toponymiquement, le nom d’Ampilanonana est formé à partir des évènements historiques anciens apparus dans ce village, en effet, lorsque Andrianampoinimerina séjourna dans ce lieu

35 pour les vacances, les peuples qui y habitaient à cette époque faisaient toujours des fêtes pour célébrer l’arrivée de ce Roi. Ampilanonana servait de passage permanent pour accéder ce haut lieu d’Ambohitsitakatra. Géographiquement, ce site collinaire se situe entre 47°90’’ 02’’85’ de longitude Est et 18°28’’15’’46’ de latitude Sud, il se trouve à 6km plus au Sud près d’Ampilanonana. C’est la colline dominante dans la Commune d’Anjozorobe de par son altitude plus élevé qui va jusqu’à 1600 m. La source qui alimente Anjozorobe en eau potable y trouve son origine. D’après la légende, Ambohitsitakatra fut le premier emplacement que les Andriana aient atteint et habité sur le bord forestier face au territoire Vazimba des Hautes Terres. D’après MILLE (1970), l’arrivée des premiers immigrants ancêtres des Merina se fit dans la région de Maroantsetra, ils fondèrent le premier village de la région Vohimasina , puis ils se déplacèrent vers le Sud et arrivés à peu près au Nord de l’actuelle ville de Tamatave . Ils fondèrent Vohindrazana, la troisième génération qui effectua un déplacement vers le Sud à Ambatomasina, puis la fondation d’un autre village Vohindrazana II, située au Sud d’Ambaniasy. Là une séparation se fit entre deux frères et le cadet Andriandranvindravina , fondateur de ce haut lieu, partit vers le Nord à Vodivato puis à Ambohitsitakatra. Ce dernier y est mort et y enterré. Ambohitsitakatra revêt une importance particulière et mérite d’être visité mais aussi valorisé vu qu’il possède une importance historique et patrimoniale grâce au classement fait par les chercheurs. Ainsi il fait partie des villages fortifiés de l’Imerina. De plus, certaines végétations ressemblant au type des espèces endémiques d’Antsahabe Est et des vestiges d’aménagements sont encore visibles et repérés par les historiens et les archéologues tels que l’habitat d’Andriandravindravina et son nécropole. Photo n°2 : colline d’Ambohitsitakatra

Source :Cliché de l’ auteur ,septembre 2017 - Ambohibeloma Actuellement, Ambohibeloma est devenu un Fokontany ; il se situe entre 47°24’’32’ de longitude Est et 18°51’’06’ de latitude Sud à 1295 m d’altitude. Se trouvant à70Km du Nord Est de Tananarivo, à 3km à l’Ouest d’Anjozorobe. C’est un ancien village bâti au sommet d’une montagne et fortifié par Andrianampoinimerina.

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Selon RP CALLET (1982), « Ambohibeloma fut attaqué dans un premier temps par Rabodolahy, fils d’Andrianampoinimerina qui dirigea la première expédition et fut vaincu à Ambohitsitakatra. Rabasivalo conduisit une deuxième expédition mais ce troupe fut dispersé par des amulettes ».Après ces défaites vécues, Andrianampoinimerina, lui-même est venu affronter les ennemis et fini par prendre Ambohibeloma. En effet, vers 1800 -1805, au moment des guerres intestines, les Sihanaka et les Bezanozano s’installèrent dans les anciens territoires occupés avec les Merina déjà en place.(MILLE ,1970) En les éliminant de ce territoire, Andrianampoinimerina ne fit que rétablir une emprise territoriale d’Andriamasinavalona sur ce site frontalier disposé un peu au coin à l’angle Nord - Est de l’Imerina. Pour conquérir ce lieu, il utilisa plusieurs méthodes comme procédés de guerre, il encercla la localité par la construction des quatre camps fortifiés puis il incendia le village à travers l’utilisation des cerfs-volants enflammés et enfin il bloqua le canal d’amenée d’eau au village. Grâce aux techniques de cet ancien Roi, Ambohimbeloma a été prise .Il a vaincu ses ennemis et s’installa à Nanjakana, le plus élevé des quatre camps. Cette ancienne stratégie de guerre est intéressante et reste à jamais un point fort de l’histoire de ce site et qui mériterait d’être découverte et conservée.  Les patrimoines bâtis Les patrimoines architecturaux ou bâtis sont classés dans la catégorie du patrimoine culturel matériel. En effet, ce sont les œuvres des architectes ou ce que l’homme a construit avec ses techniques, ses moyens et ses inspirations. Dans notre zone d’étude, les édifices humains sont reflétés par les formes des tombeaux, l’architecture des habitats, l’ancienne infrastructure du roi (pont de Mevatanana), les systèmes de défenses royales(les vestiges des fossés) et enfin les silos à riz. - L’architecture des habitats Les architectures des habitats dans la Commune d’Anjozorobe sont presque semblables, elles se ressemblent aux styles des maisons rurales et traditionnelles Malgaches. Les matériaux que les paysans utilisent pour leurs aménagements sont identiques aux types de maison avant le XIXème siècle, nous avons encore vu des maisons recouvertes des chaumes ou des feuilles de roseaux en haut comme toiture. Aussi certains habitats ne sont pas édifiés en brique mais en terres battues faites à la main ou aux pieds de l’homme et ne constitue qu’une seule pièce et sans étage. D’autres sont en bois et enduits à leur intérieur d’une espèce de craie blanche mélangée de fiente de bœuf(Ambohibeloma). Même si le territoire d’Anjozorobe a connu une évolution sur les aspects urbains, les caractéristiques de quelques traces qui marquent le milieu rural sont encore visibles, les structures des maisons en font partie. Les maisons en milieu rural sont généralement une construction assemblant le pisé pour la base des murs à la brique crue pour les étages et pignons. Au rez - de de chaussée, l’entrée est souvent utilisée pour placer les outils agricoles et la pièce

37 pour les stockages des denrées alimentaires, l’escalier à deux volets sous lequel loge les volailles et abrite le silo à riz, l’orientation de la cuisine se trouve au Sud où se localise parfois à l’étage et sert de chambre principale et aussi de salle de séjour. Cette réalité est rencontrée presque dans toutes les villages de la Commune surtout dans la partie Est (le village d’Antsahabe) et celui d’Ampilanonana à l’Ouest d’Anjozorobe. Les maisons à structure moderne sont marquées par les différentes architectures plus ou moins contemporaines, cela dépend des moyens financiers et des idées des propriétaires. Mais nous avons remarqué que l’utilisation des pourtours des pierres à plats disposés sous la toiture pour le socle est toujours réservée et en vogue. D’autres maisons gardent des formes de constructions des toitures en pignons à deux versants et les formes triangulaires, les piliers en brique qui soutiennent les vérandas et les varangues .La conservation fait que ces formes et de ces styles correspondent encore au type de maison du XIXème siècle.

Photo n°3 : styles des maisons dans la Commune Anjozorobe

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

- L’architecture des tombeaux et les anciens villages fortifiés Les tombeaux Ils sont les vestiges les plus visibles et durables parmi les anciens vestiges de superstructures des anciens villages. Nous avons rencontré trois styles d’architectures de tombeaux dans la Commune tels que les tombeaux à pierre levée, les tombeaux modernes et les Trano manara Les tombeaux à pierre levée Les pierres levées ou « vatolahy » ont plusieurs significations mais dans la localité elles sont dressées dans un lieu en tant que tombeaux pour honorer les corps des guerriers morts au combat et qui n’était pas retrouvés. En parcourant quelques localités dans la commune, nous ne pouvons manquer de remarquer aux alentours des villages , au bord des routes ou sur les collines des pierres levées monolithes de granit grossièrement taillées mesurant de 1 à 4m de hauteur fixées verticalement dans le sol.

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Photo n° 4 : Tombeaux à pierre levée

Source : Cliché de l’auteur, Décembre 2017 Les tombeaux du style moderne Ce sont les tombeaux dont les architectures sont constituées par les nouveaux matériaux du XXème siècle tels que les bétons, les peintures, les décorations en haut (deux oiseaux bleus) à l’exemple de la sépulture de la famille « Zafindravoromanga » se trouvant sur la route menant au parc d’Anjozorobe dans le village d’Antsahabe (Photo à droite). Malgré l’utilisation des matières modernes pour les architectures funéraires dans la Commune, quelques structures anciennes sont encore réservées telles que l’ouverture à l’ouest, le respect des gradins, l’existence d’une pierre levée à l’Est du tombeau. Photo n°5 : styles des tombeaux modernes à Anjozorobe

Source : Cliché de l’auteur, Décembre 2017 Les tombeaux « trano manara » ou maison froide Ce sont les tombeaux des nobles ou des princes avec leurs descendants en Imerina, surmontés d’une « Trano manara ».C’est une petite construction (case) édifiée en bois ou en pierre et ayant toujours des couleurs rouges ou blanches. Dans le village d’Anosy (Fokontany Ampilanonana) et dans le site fortifié d’Ambohibeloma, nous avons aperçus un type de ce bâti funéraire. Pour le dernier, selon les réponses obtenues auprès des villageois, il s’agit d’une tombe appartenant aux petits fils (Rabarafilo et Randrianaivo) d’ Andriananampoinimerina .

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Photo n°6 : Tombeau surmonté du Trano Manara à Ambohibeloma

Source : Cliché de l’auteur, Décembre ,2017 Les structures des anciens villages fortifiés D’après les informations tirées de la thèse de MILLE (1970) , les fossés de défenses sont les matières défensives communes de tous les anciens villages fortifiés. La structure du village à l’intérieur d’Ambohimbeloma est pourtant bien organisés, les fossés de 7 à 12m de profondeur sur 8 à 16m de large étaient doublés et même triplés par endroits. A l’extérieur de ce village, le roi avait disposé les orientations suivant les quatre points cardinaux (Nord, Sud, Est, Ouest) constituant la ceinture des quatre camps fortifiés d’Ambohibeloma. Ces quatre camps sont construits par le roi Andrianampoinimerina et ils sont constitués par un fossé ovale et un fort remblai de terre. L’ouest le plus élevé (Nanjakana) abritait le souverain, les idoles royales et les 800 hommes armés. La défense de Nanjakana était structurée comme les trois autres camps en architecture simple mais originale dont le fossé circulaire de 55m de diamètre qui est encore nettement visible de nos jours. Le profil des défenses fait ressortir que le déblai du fossé a entièrement servi à dresser le rempart très large à la base disposé en plan incliné vers l’ intérieur ou son élévation atteint 2m3.Ce fossé large de3,5m environ ne comportait qu’une légère levée de terre sur la façade Nord. Les entrées se trouvaient derrières des portes aux disques lourds en pierre, les défenses sont renforcées par des palissades en pieux. (MILLE, 1970) Des vestiges, une entrée à une simple passerelle se trouvant dans le rempart de terre - trois tombes - une pierre levée et enfin des traces des creux sont les anciens témoins cases en végétales où se localisaient les troupes. Ces vestiges ont été encore retrouvés dans l’emplacement d’Andrianampoinimerina par le chercheur en 1970. De nos jours, à l’intérieur de l’ancien site des fossés abritent quelques maisons construites en bois et enduites dans leur intérieure d’une espèce de craie blanche mélangée de fiente de bœuf. Seul un bâtiment cultuel s’élève à l’extérieur. Il ne reste aujourd’hui qu’une seule porte fortifiée munie de son disque. La recherche faite par cet auteur montre ainsi qu’Ambohitsitakatra est aussi un site perché encerclé de deux fossés ovales(le fossé extérieur comporte cependant des alignements droites).

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Le sommet est recouvert d’une formation arbustive et qui est le plus haut de la zone. C’est aussi un petit chaînon qui se trouve à peu près parallèle à la bordure forestière actuelle. L’accès vers l’intérieur de cet ancien village se trouve au Nord et au Sud par deux entrées à chacun de ces directions. Ces entrées opposées sont constituées des passerelles des terres disposées en chicane bordées de pierres sur champs et dirigeant d’un passage de 1,20m de largeur. Le système de défense de ce lieu est caractérisé par un faible fossé, rempart et élévation. Quelques restes de vestiges d’habitats sont encore visibles, les structures sont représentées par l’alignement des pierres à plats, délimitant deux ensembles de part et d’autre d’une pierre levée aligné Nord-Sud. A l’intérieur, on trouve un type de tombeau ancien en forme de tumulus et un carré d’habitat de côté vers l’Ouest. Un ensemble formé par deux alignements de pierre axé Nord – Sud, contient deux rangées de silos disposés dans le même alignement par rapport aux vestiges d’habitats. Il existe aussi d’autres villages fortifiés visibles aux alentours de ces lieux comme la chaîne d’Ambohitsitakady à 15km à l’Ouest d’Anjozorobe .Elle est constituée de 4sites fortifiés distincts du Nord et au Sud, il faisait partie vers 1806 – 1810 du système de défense de la zone frontalière Nord Est avec Manohilahy (situé à 18km d’Anjozorobe) et Ambohibeloma. Ces types de vestiges sont des atouts importants pour la zone vu qu’ils conservent des valeurs sur les techniques d’aménagements de défenses très intéressantes que le défunt roi a édifiés durant son règne. (MILLE ,1970) - L’ancienne infrastructure d’Andrianampoinimerina : pont de Mevatanana Pendant l’époque d’Andrianamponimerina, ce pont a été construit en bois, il l’a créé pour traverser la rivière Mananara vers les autres villages. Dès la naissance de l’hôtel – restaurant «Le Castel » de Mevatanana , cette infrastructure est rénovée et améliorée avec des matériaux modernes (Fer , béton …) en Novembre 2001 . Elle se trouve dans le Fokontany Anjozorobe. Photo n°7 : L’ancien pont d’Andrianampoinimerina

Source : Cliché de l’auteur , septembre 2017

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- Les silos à Riz La construction des « silos à riz » ou « trou à riz »ou « lava bary » fait partie des civilisations à riz qu’apportent les Merina dès leurs arrivées sur les Haute Terres vers le XIVème siècle. Ce genre de méthodes de conservation de riz est habituel à Madagascar surtout dans les zones rurales. Les sacs à riz sont entreposés dans un trou qui se trouve à l’intérieur d’une habitation. C’est une pièce édifiée à travers un principe d’architecture fort mais simple. La cavité creusée en terre latéritique doit être à l’abri des intempéries et qui doit résister à l’effondrement. Selon les enquêtes faites auprès des ménages ruraux, ils affirment que « l’emplacement et la conservation des paddy dans des meilleurs conditions possibles est logique car cela permet une bonne gestion pour leurs surveillances ainsi que leurs protections contre les rongeurs, les voleurs et les faits éventuels ». Presque tous les habitations dans la Commune sont accompagnées par ce silos à riz à l’intérieure vu que la population sont majoritairement des agriculteurs. Le chef Fokontany d’ Antsahabe dit que « ce type de construction attire autant la curiosité des touristes ». En effet, après leurs visites des aires protégées, ils font des randonnées dans les villages environnants pour observer leurs pratiques culturales traditionnelles.  Les us et coutumes Dans la zone d’Anjozorobe, chaque localité a ses propres traditions mais l’ensemble du territoire a des aspects culturels très identiques, à la croyance des devins-guérisseurs, qui marquent l’identité même de la Commune. En fait, le respect des vieilles traditions laissées par les ancêtres et qui sont encore profondément ancrées tiennent une place importante au sein de la société. La population pense qu’ils ont la capacité de communiquer avec les esprits des ancêtres qui leur dicteront les méthodes efficaces à employer afin de guérir les maladies par les éléments naturels (plantes) et de résoudre les autres problèmes (…). D’autres localités dans la Commune se particularisent par les cultures traditionnelles comme :Le « Fandroana »ou une cérémonie rituelle qui représente le nouvel an Malgache chaque mois d’Octobre , le respect de l’endogamie ou « lova tsy mifindra » et les tabous ou « Fady » à l’ exemple de l’ interdiction d’y introduire les porcs et de faire les ménages le jour du samedi .Enfin, l’exhumation ou « Famadihana » ,une cérémonie à laquelle participe toute la famille du défunt , elle est accompagnée par les danses et chants des troupes de Vakodrazana , des « vary be menaka » ,des évocations et glorifications des « Razana » ou ancêtres. La cérémonie rituelle « Joro » consiste à sacrifier des animaux (zébus ou autres) pour les ancêtres afin d’attirer leurs faveurs lorsque quelques villageois ont violé les interdits dans cette zone ou quand on veut célébrer l’inauguration des édifices sacrés du devin – guérisseur (exemple du lapan’Antsaralahy). Durant la visite de cette contrée, les touristes auraient l’occasion de vivre ou de voir des moments de réjouissances et des coutumes propre à la région.

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 Le savoir- faire local Ce sont la fabrication du charbon et la vannerie qui sont les savoirs faires très dominants dans la localité. Ces spécialités marquent la réputation de la zone et elles apportent des ressources fiscales au niveau de la Commune et celui du Fokontany.

- La fabrication du charbon de bois A part les agricultures et les élevages, cette autre activité attire plusieurs ménages grâce aux revenus qu’elle apporte, certaines familles gagnent beaucoup d’argents et elles arrivent même à acheter des voitures, des rizières à grande superficie,... Les paysans pratiquent les techniques artisanales traditionnelles pour cette fabrication du charbon. Ils construisent des fours en terre dans un endroit aplani pour la combustion des bois collectés à l’intérieur des zones boisées. Les eucalyptus sont parmi les plus utilisés. A cause de leurs maîtrises en cette matière, la production finale est toujours en succès.

- La vannerie Presque toutes les populations dans la Commune pratiquent cette activité artisanale, elles utilisent des fibres végétales (zozoro ou Cyperus madagascariensis) comme matière première. Les produits finis sont destinés à la vente dans le grand marché d’Anjozorobe pour subvenir aux autres besoins. Mais aussi, ils sont parfois utilisés dans la cérémonie traditionnelle comme le Famadihana , notamment les nattes pour enrouler les reliques des ancêtres.

 Les loisirs locaux Anjozorobe n’est pas encore une aire développée en matière de loisirs parce les déroulements de la vie quotidienne des populations ont été consacrés aux habituels et ils ne prennent les repos que seulement le dimanche. Ce dernier jour de la semaine est réservé pour certaines familles aux spectacles de « combat de coqs » ou au « vakodrazana ».Ces loisirs culturels très appréciés par ce milieu rural constitueraient un des attraits importants pour les visiteurs - Le combat des coqs Il est classé dans le patrimoine culturel immatériel, c’est un divertissement qui réserve les intérêts culturels des pratiques ancestrales Malgaches. Il s’agit d’un affrontement entre deux coqs domestiques préparés aux batailles sur un lieu appelée « gallodrome ».Ce type de loisir a déjà existé pendant le temps royal et très apprécié par la famille. Dès la colonisation, il commence à occuper une place importante et devient une activité très intéressante et attractive de nos jours grâce aux apports financiers, culturels, mais également émotionnels qu’il apporte. Chaque dimanche à peu près sept coqueleurs se donnent rendez –vous devant le « lapan’ ny tanana »qui se situe dans le Fokontany d’Anjozorobe et plus de cinquantaines des spectateurs venus dans différents villages assistent à ce combat pour se divertir et parier.

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- Le spectacle des vakodrazana D’après la légende, le « Vakodrazana » est déjà un ancien divertissement apparu pendant le règne d’Andrianampoinimerina. Dans la politique de la réunification du royaume Merina lors du XVIIIème siècle, le roi s’en sert comme un moyen d’attraction des foules avant ses discours. C’est un spectacle typique des Hautes Terres Malgaches en particulier les Merina. Le Vakodrazana d’Anjozorobe attire beaucoup de gens à chaque fois qu’il y a un spectacle, il se déroule soit en salle soit en pleine air, cela dépend des organisateurs des fêtes qui invitent les troupes (la Commune ,les établissements scolaires …).Le spectacle est structuré en plusieurs étapes tels que :le « sasitehaka » ou le début du show, le « kabary »réalisé par le leader (annonce du thème et présentation des membres), le « renihira » ou on aborde et développe les détails du thème, le « dihy »(arts martiaux des ancestraux malgaches) décore cette précédente étape et la dernière c’est le « zanakira » ou on résume le thème. Ce show est orné par les différents instruments de musiques à l’exemple des trompettes, des flûtes (sodina), des accordéon (angorodao) , du tambour (ampongabe) , du grelot (korintsana).Les messages forts que les troupes expédient pendant leurs scènes critiquent tous les faits socio-économiques, culturels et même environnementals concernant le lieu en passant par les problèmes quotidiens et les conseils. Le « Vakondrazana » d’Anjozorobe enseigne des leçons morales intéressantes pour les spectateurs et marque une propre identité culturelle de la zone.

IV.1.2 Anjozorobe, un milieu riche en biodiversité et paysages naturels divers  la forêt d’Anjozorobe : richesse en faunes et flores spécifiques La forêt d’Anjozorobe est une des dernières forêts originelles de Madagascar, ainsi elle est classée comme aire protégée en 2005. Comme toutes les autres aires protégées et réserves naturelles, elle a ses propres potentialités en matière de l’écotourisme. Elle possède des éléments considérés comme matières premières pour la pratique de ce type de tourisme. En effet, cette forêt est unique par l’existence d’une grande partie des espèces animales spécifiques à Madagascar. En plus, elle possède la plupart de classe d’animaux trouvés dans les autres forêts de Madagascar, à savoir les Reptiles et les Amphibiens (Boophismadagascariensis, Brookesiathieli…), les lémuriens (Indri indri), les oiseaux (Neodrepaniscoruscans,Lophotibiscristata …), les mammifères (Tenrec, Microgale )10. Elle présente aussi 11 espèces de poissons 71espèces d’oiseaux dont 61sont des espèces forestières;10 espèces de primates11, 22 espèces de Micromammifères12dont deux sont exotiques, 3 espèces de Chiroptères et une espèce endémique d’Ecrevisse13.

10 : RAKONTONDRAVONY & GOODMAN ,1998 11 : RAKOTOMAHAFALY ,2004 12 : RANDRIAMANANTSOA, 2004 13: RANIVO

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Concernant l’aspect floristique, l’aire protégée d’Anjozorobe - Angavo fait partie du domaine floristique des régions centrales et orientales du pays, et appartient à la forêt dense humide de moyenne altitude de la série de Tambourissa et à Weinmannia ou la zone éco- floristique de moyenne altitude14 .La forêt contient essentiellement 5 unités végétales dont la forêt primaire plus ou moins intacte, la forêt primaire écrémée, la forêt secondaire dégradée caractérisée par la présence de savoka arbustif et ou arboré, la savane herbeuse et le boisement d’Eucalyptus et Pinus. La forêt primaire plus ou moins intacte contient les plantes dominantes suivantes : Ocotea sp, Diospyros sp, Cryptocarya sp, Garcinia sp, Syzygium sp, Dombeyasp, Rodolaena sp, Chrysophyllum sp, Neotina sp, Dalbergia sp, Weinmannia sp, Cyathea sp, Oligonanthe sp , Symphonia sp,Cyathea sp ,Weinmannia sp. La forêt secondaire écrémée présente des plantes dominantes comme :Macphersonia sp ;Neotina sp ; Oligonanthe sp ;Symphonia sp ,Cyathea sp ,Weinmannia sp. Au niveau des Savoka arbustif et arboré, on rencontre les plantes dominantes suivantes: Trema sp, Philippia sp, Harungana madagascariensis, Rubis sp, Eucalyptus sp, Psiadia sp, Weinmannia sp, Pinus sp. La savane herbeuse est dominée par les espèces suivantes : Aristidasp, Hyparrheniasp, Ptéridiumsp, Helychrisumsp, Veronicasp, Eucalyptus sp, Pinus sp. Photo n°8 : La forêt d’Anjozorobe à l’Est de la Commune

Forêt d’Anjozorobe Source : Cliché del’auteur ,septembre 2017  Le Saha Forest Camp : un autre atout lié à l’écotourisme Le Saha Forest Camp, inauguré en septembre 2008, appartient à l’association villageoise AMI , géré par le groupement d’intérêt économique SAHANALA. Il a été créé dont le but de promouvoir le tourisme durable d’Antsahabe. Dans la Commune d’Anjozorobe, les Saha Forest Camp, à 2heures de la capitale, le Saha Forest Camp offre aux visiteurs la simplicité d’un cadre

14 : FARAMALALA, 1988

45 harmonieux avec la nature. Niché au cœur d’une forêt d’Anjozorobe, ses 10 élégantes « Tented Lodges » doubles dispose chacune d’une terrasse ouverte sur un paysage verdoyant. Chaque bungalow est équipé des toilettes privées avec eau chaude et électricité. Toutes sont équipées de lits twin transformables en double possibilité de lit supplémentaire. Le restaurant et sa grande terrasse surélevée sont autant d’invitation à la détente et la sérénité. Sa situation à l’intérieur d’une aire protégée permet aux adeptes de randonnée d’admirer les ressources forestières faunistiques et floristiques, dont le fameux Indri, à travers des circuits thématiques, adaptés à tous les rythmes. De plus, un circuit « Immersion communautaire », dans le village d’Antsahabe permet de découvrir les quotidiens des populations riveraines. (Leurs pratiques culturales avec ses techniques agricoles traditionnelles, leurs us et coutumes qui les diffèrent des autres Fokontany dans la Commune ect,…). Photo n°9:Le Saha Forest Camp bâti dans l’enceinte de la forêt

Source : ww.Fanamby.org  Autres atouts touristiques naturels - Le pont d’Angongoma et la chute d’Angadanoro Le pont d’Angogoma se trouve à 3km d’Anjozorobe dans le fokontany Morarano (au Nord de la Commune), auprès de la rivière Mananara. C’est un endroit qui offre aux visiteurs et aux excursionnistes des possibilités de faire autant des loisirs divers : pêcher au bord de la rivière, jouer, c’est aussi un lieu agréable pour se reposer et se détendre. Après 3km de ce pont il y a la chute d’Angadanoro qui est aussi un paysage magnifique pour les excursions. Photo n °10 : Pont d’Angogoma

Source : Cliché de l’auteur,Septembre ,2017

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Photo n°11 : Chute d’Angadanoro

Source : Cliché de l’auteur,Septembre ,2017 - Rivière sillonée de Mananara Mananara revêt une importance historique parce que d’après les traditions orales ,le fils têtu d’Andrianampoinimrina ne voulait pas aider les autres pour les corvées royales(…) ,son père l’a sanctionné et l’a condamné à mort sur ce lieu .Mais avant de le tuer, ce roi dit aux peuples d’ « éduquer les enfants » ou « Mananara zanaka » et à partir de ce fait que naît le nom actuel de cette rivière « Mananara ».Elle constitue un atout touristique interessant grâce à sa forme sillonnée qui chevronne les paysages ,cela permet une vue panoramique de la partie Ouest du territoire de la Commune d’Anjozorobe. De plus la rive est décorée par les roseaux et d’autres végétations qui lui offrent une possibilité pour une autre exploitation écotouristique.Ainsi Mananara est la fameuse rivière très remarquable parmi les cours d’eaux existants à Anjozorobe. Photo n°12 : Vue panoramique de la rivière Mananara à l’Est de la Commune

Source : Cliché de l’auteur ,Septembre 2017

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IV.2 Les contraintes menaçant le dynamisme des activités touristiques Nous avons enuméré des éléments considérés en tant qu’ atouts culturels et naturels qu’offre la Commune d’Anjozorobe.Ils constituent en tout des matières premières pour favoriser le developpement du territoire par le biais du tourisme.Pourtant , quelques problèmes spécifiques de la zone pourraient freiner le dynamisme de son epanouissement en matière touristique.

IV.2.1Faible fréquentation touristique  Les infrastructures d’accueil insuffisantes et archaïques A l’origine, la Commune disposait trois hebergements qui accueillent les visiteurs tels que le Saha Forest Camp(SFC) situé à l’intérieur dans la partie Nord de l’aire protégée,l’hôtel Castel au centre d’Anjozorobe et le Mananara Lodge dans l’enceinte de la forêt.Mais actuellement ,la Commune n’a que deux hebergements vu que le dernier a été incendié en 2005 et ne connaît aucune reconstruction même de nos jours. L’hôtel – restaurant Castel a été crée en 2003 et inaugurée en 24 janvier 2008 .Son propriétaire l’a construit dont le but d’un developpement du territoire d’Anjozorobe en terme d’infrastructure de ce genre et pour accuellir les reunions ou les vacances de ses familles et aussi , pour recevoir parfois les gens qui partent en mission ou font des recherches ou des exursions mais pas totalement à but touristique , c’est pourquoi le tarif de nuité est abordable et à débattre aussi (entre 25000 à 30000ar ); il reçoit au maximum 15 visiteurs par mois( 180 visiteurs /an) et ce sont les résidents qui dominent . Les infrastructures de l’hôtel Castel, en tant que tel, commencent à se dégrader et les préstations sont insatisfaisantes .En effet, durant notre séjour sur terrain , nous avons observés que certaines chambres dans cet hôtel n’ont pas des accessoires hygieniques complets qu’une pièce devrait avoir , l’accès à l’utilisation de l’eau y est très limité parce qu’Anjozorobe ne dispose qu’une source de partage d’eau alors que les utilisateurs sont très nombreux. L’absence des initiatives pour les entretiens à l’interieur et même à l’exterieur de cet hôtel constituerait un enjeu pour la venue des touristes , alors que son emplacement est très vaste, les vues panoramiqures aux alentours sont magnifiques et naturelles.  Les infrastrucures routières mals entretenues La détérioration de la route nationale RN3 et le manque d’entretien des pistes secondaires pourraient freiner le dynamisme d’un developpement du territoire. Ils pourraient contribuer à l’ enclavement des sites touristiques dans la zone.Nous avons remarqué durant touts les trajets que la route principale menant à Anjozorobe commence à se dégrader. Ainsi ,les pistes menant vers quelques endroits touristiques comme Antsahabe, Ambohibeloma, Ambohitsitakatra sont encore secondaires. Pendant la saison pluvieuse, il est très difficile d’y aller car elles deviennent très glissantes et boueuses.

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 Problème d’éléctricité La JIRAMA d’Anjozorobe utilise la centrale thermique pour l’éléctrification de la Commune. L’accès à l’alimentation en éléctricité de cette zone est très limité. En fait ,la production de l’éclairage ainsi que l’utilisation des courants éléctriques sont détérminées par les horaires suivants : du lundi au samedi (de 9 heure à midi – de 15 à 23heure),pour le dimanche (7heure à midi – 15h 30 à 23 h). Ces décalages de plus de 3heures sont dus à l’insuffisance de dotation en approvisionnement de carburant ( gasoil ) pour faire fonctionner 24 heures/24 la centrale thermique. Ceci entraîne des impacts négatifs pour les fréquentations des hébérgements par les clients, à l’exemple de l’hôtel « Le Castel » .Selon les enquêtes auprès du responsable de cet établissement hotelier, « quelques visiteurs se plaignent parfois à cause de cette coupure ». Les hebergements sont un des atouts très interessants pour le developpement du tourisme. Donc ce problème devrait être résolu pour eviter ses effets sur le dynamisme de ce secteur.

IV.2.2 Risque de disparition des attraits touristiques culturels  influence du modernisme sur l’ architecture des maisons et les traditions D’après les observations faites lors des travaux de terrains,nous avons perçu que notre zone d’étude commence à connaître une évolution en terme d’urbanisme.Cette situation est illustrée par l’implantantion des institutions bancaires et des fonctions admninistratives, puis la présence du grand marché très animé chaque jeudi et enfin l’existence des quelques grandes maisons modernes et un peu sophistiquées(...). Ce phenomène d’urbanisme progressif accentué par l’influence de la mondialisation a des répércussions plus ou moins négatives en détériorant la valeur et la conservation du patrimoine culturel notamment sur les traditions et les architectures des habitats. Sous l’effet de cette modernisation, il y a aussi l’importation des nouveaux matériaux et les styles de construction.Certaines architectures des maisons ne sont plus consérvées étant donné que les proprietaires changent les matériaux comme les toitures en tôles , l’utilsation des vitres pour les fenêtres ainsi que pour les varangues, l’utlilisation des grilles de protection et des betons ,ect…La modification de ces formes est aussi à remarquer (maison de plus de 2niveaux avec terrasse en haut et en forme carrée…). D’ailleurs,quelques traditions et des rites changent par l’introduction d’une nouvelle forme de religion « le christianisme ».Pour le cas de l’exhumation ,cette pratique ancestrale est presque disparue, il est vraiment très rare de voir des familles qui le celèbrent dans la Commune.On peut dire qu’Anjozorobe est une zone qui attache autant aux consultations des « devins- guerrisseurs » ou « Dadarabe ».Mais suite encore à cette reforme religieuse , la disparition de cette culture se prolifère petit à petit.Du point de vue culturel, les identités à découvrir dans cette localité vont perdre ses valeurs si cette situation gagne la Commune entière.

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 Les fossés face au phénomène d’érosion La géomorphologie du paysage naturel d’Anjozorobe est dominée par des reliefs à pentes moyennes et fortes alors que les terrains qui ont des pentes abruptes sont exposés périodiquement à l’érosion du sol. Ainsi les aspects pédologiques très sensibles suite aux interventions humaines(déboisement excessif pour la fabrication du charbon) accèlère son processus.De plus ,le climat tropical de la région favorise la formation et la force érosive L’observation sur le terrain en 2017 a permis de constater que les reliefs dans la zone sont déjà attaqués par l’érosion alors que ses conséquences ont des influences négatives sur les vestiges de fossés. Elle cause des pertes en terre et se déversent probablement à l’interieur des fossés. On peut noter une émégence progressive des remblaiments naturels de ce patrimoine bâti au fur et à mésure qu’apparaît ce phénomène surtout pendant la saison pluvieuse.

IV.2.3 Le tourisme :une activité tertiaire délaissée par rapport aux autres Selon l’affirmation du Maire de la Commune urbaine d’Anjozorobe, les activités tertiaires qui dominent une place importante dans la zone sont les commerces et le transport.Dans tous les Fokontany,les produits agricols et forestiers(charbon) sont déstinés au marché du jeudi(Tsenan’Anjozorobe) ou distribués vers les regions periphériques et à Antananarivo. Seul, un Fokontany(Antsahabe) jouit l’importance des activités touristiques(écotourisme),ce secteur n’est pas encore developpé au niveau communal c’est pourquoi nous envisagerons d’intégrer les richesses culturelles dans le tourisme pourque ces dernières puissent aussi participer dans le developpement de la Commune comme les autres secteurs.

IV.2.4 Absence de la valorisation touristique du patrimoine culturel Anjozorobe renferme autant de ressources en patrimoines cultrurels que ce soit matériel ou immateriel. Mais elles ne sont pas exploitées et valorisées .Ceci est du au manque d’initiative de la population originaire de cette zone. En fait les populations locales et même les autorités ne se rendent pas compte de son importance.Les jeunes intellectuels migrent vers la capitale pour créer une nouvelle vie meilleure et ne s’y rendent que pour les principales occasions comme la fête patrimonial familial(fetin’ny taranaka), les visites des familles proches,les vacances et evidemment pour les funérailles. Ainsi nous avons constaté que les atouts pour le tourisme culturel sont un peu ignorés surtout par les jeunes, la notion du patrimoine ne les intéresse guèrre, ils les considèrent comme des simples histoires et des biens que les ascendants ont laissé dans le passé.Ses valeurs risquent d’être oubliées si certaines propositions ne sont pas suggérées15.

15 : Enquête personelle,2017

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CHAPITRE V : Les apports de la valorisation des ressources forestières et de l’intégration spatiale du tourisme culturel dans la zone

Après avoir identifié les deux grandes attractions tourististiques de la Commune Anjozorobe, nous allons voir dans ce chapitre les impacts socio- économiques, culturels, organisationnels et environnementaux que suscitent la valorisation de l’écotourisme et du tourisme culturel sur le territoir ainsi que sur la vie de la population locale.

V.1 L’écotourisme : une réalité à valoriser dans la Commune En année 2003, l’engagement présidentiel à Durban fait orienter les actions pour la mise en place des nouvelles aires protégées et cela dans le cadre de PE3.Il est à noter toutefois que le corridor forestier d’Anjozorobe-Angavo figurait déjà parmi les sites prioritaires de conservation de la biodiversité établis par l’atelier scientifique de 1995; elle était également définie comme site prioritaire dans le plan stratégique du réseau des Aires Protégées de Madagascar en 1999. Cet engagement de 2003 consiste à augmenter de 1,7 milliards à 6 milliards d’hectare la surface des aires protégées en 5 ans. Le couloir forestier d’ Anjozorobe - Angavo est concerné par cet engagement du fait de l’existence des richesses en ressources naturelles, de sa position géographique et surtout ses fonctions écologiques. La mise en œuvre du projet de gestion de cette aire protégée est déléguée à l’ONG Fanamby, en partenariat avec le WWF par le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts. Le projet est financé par le PNUD /GEF (Global Environment Fund). Ainsi, ils ont procédé à l’élaboration du PAG au niveau du terroir dans le but de conserver les ressources forestières. En effet, sa démarche est liée à celle du GEF qui affirme que : les principales priorités de la stratégie de mise en place de la NAP consistent à la préservation de la biodiversité et des espèces endémiques dans le couloir et au développement de la population locale par l’amélioration de leur niveau de vie avec une meilleure gestion des ressources locales. La nouvelle aire protégée d’Anjozorobe se situe entre 47°51’28 et 48°04’30’’de longitude Est et 18°09’53’’- 18°55’40’’de latitude Sud. Elle se trouve à l’Est de la Commune d’Anjozorobe avec une superficie de 52200ha. (Croquis n°5) Le tourisme à Antsahabe a été déjà existé depuis que la forêt est classée parmi les sites prioritaires de conservation de la biodiversité. Grâce à la diminution de la superficie de la forêt et à la pauvreté de la population l’ONG Fanamby ainsi que les organisations internationales comme le WWF se sont lancées dans le projet de tourisme à gestion communautaire qui peut assurer à la fois la conservation mais aussi le bien être de la population locale. C’est dans ce cadre-là qu’elles ont adopté l’activité écotourisme en 2005.

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CROQUIS N° 5 : LOCALISATION DE LA NAP EN TANT QU’ATTRAIT TOURISTIQUE NATUREL

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La valorisation touristique des ressources forestières a généré plusieurs apports socio- économiques au developpement local du territoire d’Anjozorobe en particulier dans le Fokontany d’Antsahabe tels que la création des différentes infrastructures et des activités génératrices de revenus,la création des divers métiers . Antsahabe se trouve dans à peu près 5 km de l’aire protégée. Il est à noter aussi que la mise en place de projet suscite parfois des impacts négatifs indésirables à différents niveaux :spatial ,socio-culturel , organisationnel et environnemental comme par exemple la réduction de la superficie des terres cultivables des paysans , certaines valeurs culturelles ne sont pas respectées par l’effet de la mise en place de ce projet à l’exemple des Fady dictés par les règles coutumières.

V.1.1 Les apports positifs L'implantation d'activités touristiques dans les Parcs Naturels a permis de créer des activités génératrices de revenus en alternative aux problèmes récurrents d'exploitation des ressources naturelles. Et aussi des infrastructures pour les besoins de la population. - Création des infrastructures et des activités génératrices de revenus La mise en place du projet touristique dans la localité a permis une intégration du developpement local par les activités générées citées ,telles que: - L’Installation d’un établissement scolaire publique(EPP) qui se situe dans le village de Ravoandrina à 11km d’Antsahabe.Il a été érigé pourque les enfants aux environs puissent y étudier. - La Construction d’une route qui relie les sites touristiques d’Antsahabe et la route nationale d’Anjozorobe.Elle a servi la population pour les transports des leurs produits agricols locaux (Riz , gingembre…)vers le marché d’Anjozorobe.C’est une route apte à l’accès des voitures pendant la saison sèche.En faite ,elle n’est pas encore goudronnée et il est évident que c’est un peu difficile pour les voitures d’y aller pendant la saison de pluie. - L’adduction en eau potable à travers la création des quatre bornes fontaines.Elle a été réalisée suite à une collaboration entre le FIKRIFAMA et L’ONG Fanamby.La source découle de la forêt et assure l’alimentation de la localité et ses environnants . - Dans la localité ,il existe des plantes appelées « Ravintsara » ou Cinnamonum canphora Elles y sont introduites lors d’un réboisement organisé par la région Analamanga. Le PSDR a mis en place un alambic ,une unité de distillerie, pour les transformer en huiles essentielles. Les produits dérivés sont exportés à l’extérieur et dans la capitale. Auparavant, cette infrastrucure était une autre source de revenu pour le Fokontany mais elle ne se fonctione plus de nos jours. - Les plantations des gingembres et d’autres cultures (riz rouge et le poivre vert) se sont aussi intégrées pour renforcer les activités économiques dans la zone ainsi qu’améliorer

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les revenus de la communauté. Elles sont exploitées par les villageois à des fins commerciales . Ces activités génératrices de revenus sont considérées par l’ONG Fanamby en tant que mésures compensatoires et actions alternatives pour interdire l’exploitation illégale de la forêt ,dans le but d’une conservation et protection de l’ espace protégé d’ Ajozorobe. - Création d’emplois A part les apports sur la création des infrastructures ,la mise en place du Saha Forest Camp génère des emplois directs pour les populations locales .Ce sont les habitants dans les villages environnants(Antsahabe,Antoby,…) qu’il emploi ,seules la gérante et l’assistante sont originaires d’Antananarivo. Les femmes sont recrutées en tant que serveuses, femmes de chambres et receptionniste, les hommes en tant que gardien ,guides et jardinnier. Tous ces employés avec d’autres personnels s’associent en une unité sous le nom d’Antsahabe MIray ou AMI. Les employés obtiennent des formations professionnelles pour leurs métiers, cela améliore les prestations offertes pour les touristes. - Protection de l’environnement Avant, la population locale constitue incontestablement l’agent le plus important de la dégradation du milieu naturel surtout les milieux forestiers d’Anjozorobe à travers ses exploitations irrationnelles. Parmi les causes, on peut mentionner : - La croissance démographique : elle est importante par rapport aux faibles productions agricoles qui ne peuvent plus subvenir au besoin d’une famille - La collecte des ressources forestières pour l’alimentation comme les ignames sauvages (Dioscorea sp.) ou pour se soigner comme les plantes médicinales. - La surexploitation des ressources naturelles existantes dans la région, par exemple : L’exploitation des produits forestiers pour compléter la production agricole. Les ressources naturelles ne sont plus exploitées seulement pour être consommées mais également pour la vente, malheureusement à des prix très bas. - La mauvaise pratique culturale comme la culture d’une même espèce sur la même parcelle pendant plusieurs années qui entraîne l’épuisement du sol. La plante absorbe toujours les mêmes éléments nutritifs, c’est la raison pour laquelle le sol devient infertile entraînant une baisse de production. Déforestation La déforestation est synonyme de pertes de ressources primordiales, situation provoquant la perte des moyens d’existence et de sources d’énergies essentielles pour les communautés. L’exploitation de la forêt naturelle d’Anjozorobe par l’abattage des arbres est influencée par la recherche de bois de constructions et des bois de services La variation de la destruction de la forêt est favorisée par la proximité et le mode d’accès à la forêt. Les forêts secondaires ou les plantations sont les plus exploitées pour les constructions et

55 la fabrication des charbons. La forêt d’Anjozorobe- Angavo subit une déforestation excessive pour satisfaire les besoins économiques de la population locale. Tavy ou culture sur brûlis Le tavy ou culture sur brûlis est une pratique traditionnelle basée sur le défrichement itinérant des forêts. Elle consiste à couper les bois, les sécher avant de les brûler sur place. La culture peut durer de 2 à 3 ans puis à Anjozorobe on abandonne le terrain car il y a épuisement des réserves fertilisants contenus dans le sol alors on se déplace au voisinage. Après une culture sur brûlis, il y a un grand changement de la flore originelle. Collecte des ressources forestières Les ressources naturelles sont collectées à des fins médicinales et alimentaires. C’est le corridor forestier d’Anjozorobe qui approvisionne la population en ces ressources. Les gens collectent des produits alimentaires comme : les ignames (Dioscorea sp.), les miels, les fruits des bananiers sauvages (Musa sp). Ils pratiquent même la chasse des animaux pour leur consommation comme : les lémuriens et les hérissons. Mais actuellement, la chasse aux lémuriens est interdite. L’exploitation des plantes médicinales est très importante dans la zone du fait de l’éloignement des centres de santé de base et le prix exagéré des médicaments et des frais hospitaliers. Selon la tradition réservée par les personnes âgées, presque toutes les maladies peuvent être guéries par les plantes. Tous ces faits incontrôlés engendrent une destruction rapide de la forêt, alors que ces conséquences causent des dégâts importants pour la population et sur l’environnement si des mesures ne sont pas prises. Pourtant, ils sont ainsi considérés en tant qu’origine de la mise en place du projet écotourisme par l’ONG Fanamby, qui contribue à la protection et la conservation de l’environnement et qui atténue la pratique de ces activités anthropiques. Ainsi, elle a permis aux populations une compréhension et une adaptation à des expériences menées (le transfert de gestion des ressources forestières).Ceci améliore les attitudes des paysans face à l’utilisation de l’espace forestier d’une façon régulière. La protection de la forêt ralentit les processus des autres formes de dégradation du milieu naturel et stabilise les fonctionnements de l’écosystème. Mais, le plus important c’est sa participation dans la réduction de la pauvreté.

V.1.2 Limites du projet écotouristique - L’ONG Fanamby recrute des employés à l’extérieur de la région pour les personnels qui travaillent dans l’hôtel. En effet, le niveau d’éducation des gens en milieu rural est toujours faible surtout au niveau de la compréhension du français, donc les retombées économiques directes que doivent gagner les populations locales reviennent aux étrangers. L’écotourisme est une source d’emplois ou les retombées sont très limitées sous l’effet d’un faible taux d’alphabétisation.

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- L’extension de la superficie des aires protégées de Madagascar (la création d’une nouvelle espace à protéger dont Anjozorobe fait partie) après l’engagement présidentiel à Durban en 2003 a des répercussions sur les activités économiques de la population, car les superficies qu’ils cultivent sont réduites .Cette diminution est perturbée par l’emplacement des systèmes de zonages des forêts (zone Tampon et noyau dur).Les populations sont obligées aussi à se déplacer vers les bordures forestières entraînant une nouvelle exploitation forestière qui va créer à nouveaux des conséquences néfastes sur l’environnement surtout à moyen et à long terme (ensablement des bas- fonds, baisse de production, pauvreté ….) - Dans un tel projet écotouristique, tous les acteurs locaux doivent être concernés pour la prise de décision et pour respecter le principe d’une gestion participative. La majorité la population locale n’est pas concertée lors de la création de l’aire protégée, ce ne sont que les autorités locales, les étudiants chercheurs de l’université d’Antananarivo et l’ONG Fanamby qui sont consultés. Cela engendre des mécontentements et la réticence des paysans qui se manifestent par l’incendie de la forêt car les avantages qui doivent revenir à eux semblent accaparés par les étrangers. Ainsi, le classement de la forêt d’Anjozorobe en une aire protégée a dévalorisé les valeurs culturelles (concernant les interdits) conservées par les clans d’Antsahabe. Auparavant, il est interdit d’introduire des viandes de porc et des oignons dans la localité d’Antsahabe même à l’intérieur de la forêt. Aussi, il y a des jours de visites interdits selon les règles coutumières dans la zone écotouristique. Mais elles ne sont pas respectées parce que les visites touristiques des circuits se font par rapport à la requête des touristes. - Des conflits apparaissent entre la Commune urbaine d’Anjozorobe et l’ONG Fanamby. Selon la version de l’autorité locale « cet organisme ne respecte pas la loi concernant les versements des taxes et des ristournes, provenant de l’activité écotouristique d’Antsahabe, au sein de la Commune ».Ainsi, il affirme encore que « l’écotourisme n’a entraîné aucun développement territorial de la Commune parce que les ressources fiscales versées par cette activité sont employées pour servir quelques fonctionnements administratifs dans la mairie »16.

16 : enquête personnelle, 2017

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V.2 Apports de l’intégration spatiale du tourisme culturel dans la zone d’Anjozorobe L’inscription du patrimoine culturel dans le tourisme peut générer un autre développement local de la Commune urbaine d’Anjozorobe. Pourtant l’impact de ses nouvelles retombées économiques, culturelles et sociales ne constitue pas seulement des apports positifs, pour le territoire ainsi que pour les populations, mais aussi négatifs. V.2.1 Les retombées du tourisme culturel sur le territoire Les retombées de cette nouvelle forme du tourisme dans le territoire d’Anjozorobe auraient des répercussions directes sur la vie de la population à travers l’émergence de nouveaux emplois, des échanges avec les visiteurs et la valorisation de ses biens matériels qu’immatériels. Pour l’autorité locale, elle crée une nouvelle ressource fiscale. - création des nouveaux revenus – emplois La Commune d’Anjozorobe enregistre un grand nombre de population constituée surtout de jeunes. Pour ceux qui n’ont aucun moyen de continuer leur étude, ces derniers aident leur parents pour les activités rurales ou vagabondent aux environs du Tsenan’ Anjozorobe ou sur stationnement des taxis brousses, ou attendent des occasions pour des petites activités informelles. Le lancement de ce projet touristique engendrera des emplois directs pour les gens originaires de la Commune. La création de plusieurs quarantaines emplois affiliés à ce secteur, tels que le guidage des sites, des musées et pour les randonnées, le recrutement des responsables de produits et de marketing, sera considérée comme avantageux pour les locaux grâce à tous les postes crées. La construction de nouveaux compléments d’hébergements leur offre aussi d’autres métiers comme femmes de chambres, réceptionniste, serveuses, cuisiniers, gardiens. D’ailleurs, la promotion du tourisme culturel favorise la naissance d’autres activités externes, en profitant de la venue des touristes, à l’instar de la vente des produits locaux. Si le développement de cette activité touristique serait en bonne marche, la création d’emplois au niveau de la localité augmentera de plus en plus et cette dernière pourrait ainsi prétendre à une amélioration nette des revenus espérés à travers les recettes provenant de ce tourisme. Mais il est à préciser que ces futurs responsables devraient être dotés des formations requises concernant leur compétence avant d’accéder à tous les postes suscités, une description des conditions nécessaires à la formation sera énoncée plus loin (Chap. VI). - L’ouverture au tourisme culturel et la gestion durable des valeurs culturelles Beaucoup de potentiels culturels ne sont pas exploités et même oubliés dans la zone. L’introduction du tourisme culturel va renforcer la valorisation, la conservation et la protection des richesses culturelles dans la zone telles que la mise en valeurs du savoir – faire local qui va permettre la durabilité d’exploitations des produits artisanaux surtout la vannerie. Par ailleurs, l’achat des articles de souvenirs va offrir la chance aux traditions artisanales de perdurer, la création du musée permet de conserver les différents vestiges historiques, culturels et même naturels. Cette infrastructure constitue un autre atout pour la visite touristique, elle

58 consolide les recettes du budget communal et augmente l’image et la notoriété de la Commune. Grâce au tourisme culturel, la vulgarisation des lois concernant la protection du patrimoine culturel laisse aux Collectivités Territoriales Décentralisées ou CTD (la Commune d’Anjozorobe) à prendre ou à appliquer des mesures sur la sauvegarde des patrimoines. Sans oublier la législation nationale de1982 axé sur « le patrimoine national », concernant l’interdiction de changer l’authenticité et l’intégrité des biens culturels et aussi de les importer ou exporter pendant les manifestations culturelles (les festivals ou foire). - Créateur de lien social entre les touristes et la population locale Le tourisme culturel est un moyen de communication très efficace pour les échanges culturels entre les locaux et les visiteurs. Cela permet à la population d’exposer entièrement leur savoir -faire, ses modes de vies quotidiennes et ses traditions ; à partir duquel les touristes arrivent à comprendre vraiment ce qui se passent dans leur localité et ne prétendent plus à des préjugés de voir les choses. En effet, il fut un moment où il s’est passé une certaine mésentente entre les paysans envers les touristes Français dans le territoire de la forêt, vu que ces derniers les prennent en photos. Ils se moquent sur la façon dont ils chassent les rats pour effectuer leurs recherches. Les discussions entre les deux permettraient de partager les expériences venant de l’un ou de l’autre pour améliorer certaines choses. Par exemple, beaucoup des touristes aiment séjourner dans les maisons traditionnelles et apportent volontiers leur soutien à l’architecture et aux méthodes de constructions. V.2.2 Les limites du tourisme culturel dans la Commune d’Anjozorobe La venue de nombreux touristes et l’augmentation de leurs visites pourraient porter à l’atteinte de la capacité de charge du site ,alors cette situation deviendrait une perturbation pour la vie des locaux .Le tourisme pourrait ainsi apporter des changements qui dégradent l’identités culturelles de la population d’où la folklorisation de la culture. Au niveau économique,le developpement du tourisme engendrerait l’accroissement de la demande de certains produits agricoles ou autres sur le marché.Une insuffisance de vivres pour les locaux ainsi que la montée des prix seraient à craindre.Ce dernier constitue un avantage pour les producteurs mais un problème pour la consommation locale Face à cela ,les autorités locales doivent prendre des mesures pour régler les effets de ce problème afin d’éviter les insatisfactions des locaux par l’integration de cette nouvelle forme du tourisme .L’adoption d’une politique de régulation entre l’offre et la demande est nécéssaire pourqu’il ait une proportionnalité ainsi que pour resoudre les impacts négatifs sur le plan socio- économique.Pour gérer le problème sur l’augmentation de flux touristiques , une nouvelle politique d’accommodation (organisation spatiale, infrastructures d’accueil etc …) serait recommandée.

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CHAPITRE VI : Suggestions d’actions de la promotion des tourismes pour un developpement territorial de la commune urbaine d’Anjozorobe

Le tourisme pourrait developper le territoire d’Anjozorobe, en effet ses potentiels touristiques sont très nombreux .Mais la présence des quelques contraintes spécifiques de la zone pourrait constituer un obstacle qui freinerait l’épanouissement du developpement de ce secteur.C’est la raison pour laquelle nous proposons quelques suggestions pour pallier à ces problèmes.

VI.1. Amélioration et augmentation des infrastructures d’accueil L’hébergement joue un rôle primordial dans la filière touristique. Pour son développement, cette première proposition est très importante car elle permettrait à la Commune d’Anjozorobe de devenir vraiment un endroit à vocation touristique. La mise en place des infrastructures d’accueil, à part les deux hôtels actuels (le Saha Forest Camp et l’hôtel Castel), offrait aux clients beaucoup de choix à travers les nouvelles et nombreuses prestations. Anjozorobe est un territoire immense, magnifique, authentique (malgré les différentes actions anthropiques). Ces caractéristiques spécifiques du milieu formeraient un atout pour réaliser le projet et rendraient le territoire apte à l’installation des constructions de ce genre. L’amélioration des qualités de prestations et de services de l’hôtel, qui est déjà érigé, serait au moins nécessaire pour éviter les insatisfactions des visiteurs et aussi pour perdurer le dynamisme de son développement. Si on voudrait vraiment redynamiser le fonctionnement de l’hôtel Castel, le propriétaire ne devrait pas négliger la gestion et l’administration normale de l’hôtel tels que : le recrutement d’un responsable (gérant) permanent, le respect des payements des salaires à chaque fin de mois, la création de contrats de travail pour que l’ensemble des personnels soit formel au regard de la loi. Enfin, cette infrastructure devrait disposer d’un groupe électrogène car ce dernier constituerait une alternative au problème de coupure d’électricité de la JIRAMA .En effet, l’hôtel utilise un panneau solaire juste pour éclairer les chambres, les autres installations électriques comme les prises dépendent encore de l’énergie externe.

VI.2 Entretien des pistes et des routes Les infrastructures routières contribuent au développement du tourisme en rendant les sites touristiques valorisés par le passage des visiteurs. Ainsi, la facilitation de l’accessibilité aux endroits, qui disposent des atouts touristiques dans la Commune, procure aux touristes autant de liberté de déplacement à travers les moyens de locomotions adaptés .La route principale (RN3) menant dans la Commune est la première qui nécessite une réhabilitation parce que son état ne cesse de s’empirer. Dans les autres endroits touristiques comme Ambohibeloma, Antsahabe ,Ambohitsitakatra, toutes les pistes sont totalement en mauvais état ,alors que dans

60 ces localités les touristes pourraient admirer les différents attraits culturels et naturels, si elles seraient aménagées en routes bitumées, tels que les anciens villages fortifiés du célèbre roi Andrianampoinimerina et ses composants (les vestiges des fossés, les tombeaux,…), le vestige de la forêt naturelle d’Anjozorobe - Angavo et ses richesses en ressources naturelles et l’immersion communautaire dans le village d’Antsahabe qui accède aux touristes de découvrir les réalités culturelles de la zone. Même si les touristes se sont déjà habitués à s’attendre aux surprises et aux aventures à l’exemple de ces mauvaises situations des pistes ou des routes, ils sollicitent quand même un minimum d’agrément. Donc, l’aménagement de ce type d’infrastructure est très important et reste toujours une condition à priori afin de promouvoir et de vulgariser les produits touristiques du territoire d’Anjozorobe.

VI.3 Sensibilisation de la population locale sur la mise en valeur des identités culturelles L’éducation concernant la notion du patrimoine permet aux locaux de comprendre l’importance des richesses culturelles de leurs localités .Aussi, elle renforce l’esprit de protection et de conservation de ses biens patrimoniaux pour qu’ils ne soient plus oubliés et considérés comme des simples vestiges anciens laissés par les ancêtres. Nous prenons un exemple pour les cas des fossés, les populations ne se rendent pas compte que leurs activités anthropiques telles que le déboisement pour la fabrication du charbon qui accélère la formation de l’érosion, qui contribue à la diminution de leurs profondeurs et de leurs formes originales. Aussi par l’ignorance, certaines populations négligent leurs valeurs surtout les jeunes, qui y jettent leurs ordures, d’autres les colonisent par des cultures. Là, leur sacralité est perdue par l’ignorance c’est pourquoi l’initiation à cette éducation n’est pas à négliger pour perdurer ces patrimoines afin de les garder pour les découvertes touristiques et de les sauvegarder en tant que fortunes culturelles du territoire. Il faut aussi sensibiliser les gens sur les dangers de la mondialisation à différentes formes telles que la modernisation des constructions, le développement urbain de la Commune qui a permis une implantation des espaces de détentes modernes à l’instar du karaoké alors que cela constitue une menace pour les loisirs locaux, les jeunes sont les premiers cibles parce qu’ils préfèrent d’y se divertir au lieu d’assister au type du spectacle traditionnel.

VI .4 Lancement du tourisme culturel Il y a plusieurs stratégies pour vulgariser les produits touristiques du territoire d’Anjozorobe. Pour mieux développer le territoire par le tourisme culturel, le lancement de ces produits est important que ce soit par contacts directs ou en ligne. Dans cette autre suggestion, la création des musées, des panneaux publicitaires, l’utilisation des NTIC (les sites web, les réseaux

61 sociaux ect…) et enfin la création des évènements culturels à travers les festivals et les foires seraient proposées. . Création des musées Pour vulgariser les richesses culturelles, historiques et naturelles de la région, la construction d’un musée est aussi un moyen efficace car c’est une autre forme de valorisation des atouts patrimoniaux d’Anjozorobe par le tourisme. L’édification de cette infrastructure permet ainsi l’utilisation rationnelle des richesses patrimoniales publiques de la Commune. Ses apports ne sont seulement qu’une des stratégies d’attractions des visiteurs mais donnent aussi des connaissances à la compréhension des patrimoines culturels immatériels et matériels de la région. L’installation du musée est un moyen de protéger, de conserver, de promouvoir et de rassembler tous les collections précieuses que disposent la Commune en résumant et en rehaussant ses valeurs culturelles. Ses retombées pour la zone d’accueil d’Anjozorobe ainsi que pour ses populations locales seraient donc très avantageuses et nombreuses. . Création des panneaux publicitaires L’installation des affiches, concernant les attraits touristiques dans la Commune, fixées sur des panneaux publicitaires est un élément important pour les communications visuelles indirectes pour attirer l’attention des visiteurs sur les informations des destinations touristiques. Cette infrastructure présente alors l’opportunité de promouvoir le territoire par ces publications visuelles des atouts culturels, naturels et des nouvelles infrastructures (les hébergements et les musées) dans la contrée d’Anjozorobe. Ces panneaux seront installés au bord de la route nationale n° 3(RN 3), dans le centre urbain d’Anjozorobe et /ou vers les chemins des sites concernés. . Organisation des évènements culturels Les manifestations culturelles sont considérées en tant que moteurs de la valorisation du patrimoine par l’animation touristique du lieu et de l’attractivité touristique d’un territoire en intervenant dans le choix de destinations touristiques des touristes. Les organisateurs pourraient montrer aux visiteurs sans négliger les locaux à travers les festivals, les foires ou des expositions les réalités des richesses culturelles de la localité. Les apports de ces spectacles contribuent au démarrage de l’activité touristique et à la vulgarisation des produits touristiques afin d’attirer les touristes. Si nous prenons par exemple le cas du festival, durant ce moment exceptionnel, l’originalité de la localité pourrait se révéler à travers, les us et coutumes différents ou communes, le savoir – faire, les histoires et même, ce serait un moment propice d’exposer les divertissements culturels à l’exemple des vakodrazana et des combats de coq. Bref, l’intérêt des festivals est aussi qu’ils permettraient de générer une attraction durable grâce au renouvellement de la programmation d’une année sur l’autre.

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. Utilisation des NTIC Les nouvelles technologies prennent des places de plus en plus importantes dans les usages touristiques, l’utilisation du TIC dans le tourisme permet aux clients de préparer à l’avance des vacances sur web et facilite l’achat pour le choix d’une destination. Cette dernière stratégie de vulgarisation des produits touristiques est aussi très utile et déjà en vogue pour développer le territoire par le tourisme culturel, en créant des sites web et des pages officielles sur les réseaux sociaux ( Facebook, , twitter, moov, yahoo, etc…) sous forme des publicités qui résument tous les richesses en patrimoines culturels d’Anjozorobe et ses spécificités accompagnées avec des supports photographiques dont le but d’inciter les visiteurs à y venir. Cette forme de valorisation visuelle des attractions culturelles participerait à la promotion du tourisme culturel si elle serait bien illustrée et probante.

VI.5 Formation des guides pour la nouvelle forme du tourisme La découverte de ces nouveaux sites dans la localité requiers une poste de guide afin d’exposer aux touristes tous les informations culturelles concernant les sites et d’organiser des circuits dans les lieux touristiques sollicités par les visiteurs. Ici, nous parlons du tourisme culturel donc les guides devraient obtenir des formations d’embauche sur l’éducation concernant les patrimoines culturels de la région (il faudrait arriver à rehausser les richesses anthropologiques du lieu), des formations sur l’apprentissage des deux langues étrangères (Anglais – français) et enfin les connaissances pour leurs rôles et leurs missions particulières (guides des randonnées ou guides des sites). Ils devraient être capables de bien assimiler leurs rôles afin de satisfaire les visiteurs par la maîtrise des histoires, de savoir-faire, des savoirs vivres de la région et l’animation durant les visites. Il est préférable qu’ils soient originaires de la zone concernée, pour qu’ils puissent prendre conscience de la valeur culturelle de leur localité afin de la transférer aux visiteurs et aussi à ses voisins, et enfin profiter directement les retombées provenant de ce poste.

VI.6 Collaboration entre les acteurs, les autorités locaux et les autres organismes La réalisation de tous les projets de développement territorial d’Anjozorobe par le tourisme culturel ou tourisme vert nécessite avant tout les participations de tous pour qu’elle soit une réussite. Il est toujours évident que la Commune joue un rôle majeur pour aboutir à la mise en œuvre des programmes budgétaires. Mais, il serait probable que son niveau budgétaire n’arriverait pas à financier tous ces projets. Elle pourrait apporter des aides financières mais la somme pour la totalité du financement ne sera pas suffisante. Tous les aménagements et les autres propositions d’actions exigent alors une grande intervention des investisseurs locaux ou extérieurs surtout pour les constructions des infrastructures telles que la création des musées, des nouvelles hébergements, les entretiens des pistes ou routes, ect …Il est à noter ici que pour

63 résoudre le problème d’électricité qui perturbe les activités touristiques, à l’exemple de la situation de l’ hébergement « Le Castel » ,la JIRAMA dans la localité a déjà planifié des stratégies pour pallier à cet obstacle par la mise en place des barrages hydrauliques dans la chute d’Angadanoro . Pourtant le manque de financement reste ainsi en premier un blocage pour sa réalisation. La recherche des ressources de financements par tous les acteurs concernés est souvent primordiale pour la promotion du tourisme en vue d’un développement territorial. L’appui de l’ORTANA pourrait développer la zone par ce tourisme en lui rendant ainsi un endroit à destination touristique important. Pour gérer les grandes lacunes d’inégalités au niveau des destinations touristiques, cet office régional cherche des idées à promouvoir le tourisme d’Analamanga et lui rendre en une destination touristique comme les autres régions, par la combinaison de tous les sites qui disposent des potentialités touristiques importantes. En fait, d’après l’ORTANA, les visiteurs qui arrivent à Madagascar préfèrent les destinations vers les sites périphériques dans les régions du Sud, Est, Nord et Ouest . Les Hautes Terres ne sont juste qu’une zone de passage. La Commune d’Anjozorobe fait partie de région Analamanga, donc pour promouvoir les tourismes existants surtout le tourisme culturel, l’autorité locale devrait collaborer avec cet office en lui exposant les richesses touristiques qui méritent d’être exploiter dans la zone, afin de relancer le dynamisme et la promotion de ce secteur. Par ailleurs, la concertation entre l’autorité locale, les populations et l’ONG FANAMBY serait aussi indispensable. Parce que, cette ONG a déjà des expériences et des relations avec plusieurs organismes pour lancer une mise en œuvre du projet de développement local, comme par exemple le tourisme.

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Conclusion de la deuxième partie La zone d’étude d’Anjozorobe offre de nombreuses potentialités pour developper le territoire par le biais du tourisme. Ses richesses à différentes dimensions culturelles et naturelles représentent un atout pour la fréquentation des visiteurs .Mais parfois les vertus de ces attractions touristiques pourraient être ménacés par quelques contraintes specifiques du territoire. Ainsi, la mise en valeur de ces matières premières patrimoniales et environnementales dans le tourisme génère plusieurs impacts sur la vie socio- économique,culturelle, organisationnelle pour la population ainsi que pour les ressources naturelles par la mise en place du projet écotouristique, qui vise la protection ,conservation des milieux forestiers face à l’exploitation irrationelle de ses resssources malgré les apports négatifs qu’elle apporte. Ainsi, les actions proposées pour surmonter les problèmes qui perturbent la promotion du tourisme vont favoriser la relance du developpement économique de la Commune par les effets multiplicateurs provenant du tourisme surtout les rentrées des ressources fiscales. Pourtant, l’intervention de tous est fondamentale avec le soutien financier et technique pour leur mise en œuvre.

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CONCLUSION GENERALE Le tourisme est un des secteurs clés surtout pour le pays en voie de developpement pour pallier aux problèmes du sous developpement économique. Chaque pays a sa potentialité touristique pour attirer les visiteurs. Il est aussi un réel pilier du développement économique pour les pays moins avancés, représentant un véritable gisement latent de richesses et une des possibilités viables de diversification de l’économie nationale. Par sa nature transversale et ses nombreux aspects d’interactions avec tous les autres secteurs de l’économie, le tourisme est aussi le point d’entrée et le secteur privilégié pour réduire la pauvreté et favoriser la croissance économique, en conformité avec les Objectifs de Développement Durable (ODD). Par rapport aux multiples externalités positives, le secteur du tourisme pourrait constituer pour Madagascar un réel catalyseur de croissance économique, et de protection de l’environnement et enfin de conservation et valorisation du patrimoine Madagascar en particulier est une destination touristique dans l’Océan Indien surtout pour la pratique du tourisme vert ; il est qualifié comme sanctuaire de la nature, c’est un paradis qui regorge diverses richesses en biodiversités écologiques exploitables sur le plan tourisme. Cette île est aussi très riche en ressources culturelles que ce soit matériel ou immatériel, mais la valorisation touristique de ces dernières ou le tourisme axé vers la culture est encore peu developpée. La Commune urbaine d’Anjozorobe est un territoire riche en patrimoines naturels et culturels. Ces derniers représentent un atout touristique qui constitue une opportunité au developpement de la zone à travers la pratique du tourisme culturel et de l’écotourisme. Elle renferme également une histoire authentique, tant sur l’histoire du village que sur les traits caractéristiques de la population locale. Leur point commun en terme de richesse patrimoniale est le patrimoine architecturale avec la présence d’édifices, des maisons traditionnelles . Du point de vue immatériel, les us et coutumes sont parfois différents d’un Fokontany à l’autre mais le respect et la croyance en des forces surnaturelles sont unanimement adorés par tous. De plus l’authencité de ses atouts culturels permet d’augmenter sa notoriété aux yeux des touristes car beaucoup d’attractions méritent d’être découvertes comme l’histoire et la sacralité des sites, la présence des vestiges de fossés et des architectures funéraires et enfin le savoir faire et les divertissements locaux. Ainsi, grâce au tourisme culturel la population locale aura l’opportunité de mettre en pratique ses capacités techniques et de trouver un métier stable relatif à son savoir faire.

Par ailleurs, la présence d’un dernier vestige de forêt naturelle d’Anjozorobe – Angavo et ses ressources nauturelles qui sont classées en aire protégée reste un atout majeur pour la durabilité des activités écotoursitiques malgré certaines contraintes spécifiques . Ainsi , la mise en place des camps lodges comme le Saha Forest Camp installés, à l’interieur de la forêt

66 et l’immersion communautaire du village d’Antsahabe restent un plus pour l’attraction touristique et perdure cette activité. De plus, l’offre et les prestations touristiques sont satisfaisantes et acceptables. L’analyse de la valorisation de ces attraits touristiques dans la Commune a permis de dégager ses apports sur le plan socio- économique par la création des activités génératrices de revenus et d’emplois, les constructions des infrastructures diverses, mais aussi un engagement pour la conservation et la protection de l’environnement face à la déforestation par différentes mesures compensatoires. Ces résultats proviennent de la mise en oeuvre du projet touristique à l’instar de l’ écotourisme d’Antsahabe. Les impacts du tourisme sur le territoire vont renforcer la création des sources de revenus et d’emplois, mais ce qui differencie l’effet de l’écotourisme par rapport au tourisme culturel, c’est la conservation et la gestion durable des valeurs culturelles de la Commune entière d’Anjozorobe. L’analyse des atouts et des contraintes du territoire d’Anjozorobe permet d’identifier les failles qui peuvent nuire au developpement du toursime dans ce milieu. Afin de surmonter tous ces blocages , nous avons opté à des propositions d’actions comme les différentes suggestions relatives à ces problèmes qui permettraient d’atteindre les objectifs si elles seront appliquées avec l’initiative des locaux et l’appui des organismes nationaux ou internationnaux. La réalisation de toutes ces propositions pourrait contribuer au developpement économique de la Commune par ses effets multiplicateurs. A travers la promotion et la pratique de ces deux types de tourisme à la fois culturel et écotouristique , elle pourrait rendre cette zone en un site à vocation touristique très réputé de la région Analamanga.

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages Généraux

1- AUDRERIE (D), 1997, « La nation et la protection du patrimoine », coll. que sais –je ? PUF, Paris, 64p 2- AUDRERIE (D), 2000, « La protection du patrimoine culturel dans le pays Francophone », ed. ESTEM,Paris ,116p 3- BOITEAU (P), 1998, « Contribution à l’histoire de la nation Malgache », ed. sociales, Paris ,445p 4- CAZES (G) & AL, 1986, « L’aménagement Touristique », PUF,Paris ,127p 5- FOURNIER (F) & SASSON (A), 1983, « Ecosystème forestiers tropicaux d’Afrique, ed ORSTOM- UNESCO, Paris ,477p 6- HUBERT(D) 1972, « Histoire de Madagascar », ed Berger- Levrault, Paris ,363p 7- ROBERT (L), 1995, « Le tourisme Internationnal », coll. que sais-je ? Paris 128p 8- ROGER (H), 1952, « Destruction et Protection de la nature », coll .AramandCollin,Paris ,224p 9- DEPRAZ (P), 2008, « Géographie des espaces naturelles protégées, Genèse,Principes et enjeux territoriaux », coll Aramand collin ,320p

Ouvrages spécifiques

10- ANGAP, 1997, « Stratégie pour le développement de l’écotourisme dans les parcs et réserves malgache », Antananarivo, 12p. 11- CALLET (RP), 1982, « Histoire des Rois à Madagascar », TOME 2,ed Imprimerie Nationale, Antananarivo, 1243p 12- COMMUNE URBAINE d’ANJOZOROBE, 2016, « Textes sur la monographie de la commune urbaine d’Anjozorobe », 13p 13- COSAERT P & BART F 2003 « Patrimoine et développement dans les pays tropicaux », UNR 5064 DYMSET, Pessac ,702p 14- DEWAILLY (JM), 200O « Le tourisme », ed.SEDES, Paris, 113p 15- DURAND (H) & SPINDER (J) 2004, « Le tourisme au XXème siècle »,ed Harmattan, Paris, 464p 16- FOURNIER (LS), 2012 « Patrimoine et valorisation des territoires », ed Haramattan , Paris 3O4p 17- GOODMAN (SM), 2008, « Paysages naturels et biodiversité de Madagascar », Publication Scientiphic de Muséum,Paris ,694p 18- HUMBERT, (H), 1955 , Les territoires phytogéographiques de Madagascar, in Colloques internationaux du CNRS. Année Biologique, 3è série, 439 – 448 p.

68

19- LOZATO (G),1987 « Géographie du tourisme : De l’espace regardé à l’espace consommé », ed Masson ,Paris , 192p 20- LEBRAS (JF), 1971, « Les transformations de l’architecture funéraire de l’Imerina » ,Musée d’Art et d’Archéologie de l’Université de Madagascar,126p 21- MESPLIER (A) & BLOC DURRAFOUR (P),1995 , « Le tourisme dans le monde » ,Rosny Brea, Paris ,315p 22- ORIGET (C), 1998, « Le tourisme culturel », coll.que sais-je ?Paris ,126p 23- SASKIA (C), 2008, « L’Unesco et la doctrine du tourisme culturel », article,17p 24- TENSIE (W), 1991 , « L’écotourisme : gérer l’ environnement » , coll nouveaux horizons Island Press, Washigton, 197p 25- VELLAS (F) & CAVET (JM), 1997, « Le tourisme et les îles » ,coll société et économies insulaires,Paris, 122p

Mémoires et thèses

26- ANDRIAMALALA (TH), 2007, « Etude d’impact environnemental de la mise en place du camp ecolodge communautaire du saha forest camp Antsahabe Est Anjozorobe », Mémoire DESS, ESPA Votovorona , université d’Antananarivo,102p 27- ANDRIAMANJATO (TM),2014 , « Ecotourisme dans l’aire protégée du Saha Forest Famp, dans la commune d’Antsahabe, district d’Anjozorobe, partie Nord de la région Analamanga », Mémoire de maîtrise , Géographie, Université d’Antananarivo,74p 28- ANDRIANIRINA (HD), 2011, « Valorisation des forêts de mangroves : cas du parc national de la baie de Baly », Géographie,Mémoire de maîtrise,université d’Antananarivo,76p 29- ANDRIANARIJAONA (JJ),1998, « Contribution à l’étude des potentialités écotouristiques du site Tampolo (FenoarivoAtsinanana) en vue d’aménagement touristique », ESSA, Mémoire de maîtrise , Université d’Antananarivo,112p

30- FARAMALALA (MH), 1988.Etude de la végétation de Madagascar à l’aide des données spatiales. Thèse de Doctorat d’Etat. Université Paul Sabatier, Toulouse, 167p

31- JUANCHICH (L), 2007, « Culture, tourisme et territoire : les apports du tourisme culturel au développement local » ,Mémoire de Master SECI,Université Lyon II, 61p 32- MILLE (A) 1970, « Contribution à l’étude des villages fortifiés de l’Imerina Ancien (Madagascar),Thèses, Université Clermont –Ferrand, 260p 33- RABEARY (FA), 2009 , « Enjeux et dynamisme du tourisme durable par les richesses forestières et écosystémiques à Madagascar »,ESSA ,Mémoire DEA,Université d’Antananrivo ,100p

69

34- RABOLARIJAONA (PH),2014, Activités tertiaires : « éléments de dynamisme d’une ville : cas de la commune urbaine d’Anjozorobe » ,Géographie,Mémoire de maîtrise, Université d’Antanarivo,145p 35- RANDRIAMANANTSOA(MH), 2004, Inventaires biologiques des Lypotyphla et rodentai dans la forêt d’AntsahabeEst/Anjozorobe durant la saison pluvieuse et saison sèche. Mémoire DEA, Université d’Antananarivo, 68 p 36- RAKOTONDRAMAKA( N),2009, « Modélisation des besoins socio-économiques de la population locale en vue de l’élaboration de plan d’aménagement et de géstion de l’aire protégée d’Anjozorobe – Angavo », ESSA ,Mémoire DEA, Université d’Antananarivo,60p

37- RAKOTONDRAVONY(D) & GOODMAN (SM), 1998, Recherche pour le développement : Série biologique, Numéro 13, Antananarivo, 103p

38- RAKOTOMAHAFALY (HG), 2004, Inventaire du site d’Antsahabe Est et étude écologique des deux espèces de primates : Indriidae Indriiindrii et propithecus diadema Anjozorobe. Mémoire de DEA, Université d’Antananarivo, 68 p

39- RANIVO (J), 2003, Etude des chiroptères dans la forêt d’Antsahabe Est Anjozorobe (rapport préliminaire non publié), 68p

40- RASOAMALALA (V), 2012 , « Tourisme et patrimoine culturel : cas des collines sacrées de l’Imerina(Ambohimanganga - Antsahadita) » ,Mémoire deMaîtrise, Département Sociologie, Université d’Antananarivo,71p 41- RASOLOFONIRINA (N), 2016 , « Promotion du tourisme culturel immatériel :Cas de la danse Antosy dans la ville de Mahajanga »,Mention Tourisme,Mémoire de maîtrise,Université d’Antanarivo,94p 42- VOLOLONIRAINY (R) ,2010 , « La forêt d’Anjozorobe et ses bordures, Faciès végétaux, évolution spatiale, pratiques culturales et gestion de l’aire protégée », Thèse, Géographie,Université d’Antanarivo,291p

Webographies

43- https //: ich.unesco.org/< do

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ANNEXE I : Questionnaires Fiche n°1 : Enquête commune

Lieu de Résidence: Fonction à la Commune :

Informations générales sur la commune : Nom de la commune :

Superficie :

Délimitation :

Population totale (année ?) :

Historique du peuplement :

Croquis de la commune :

Informations concernant le tourisme

1) Dans quelle année aviez-vous adopté le projet tourisme ? Quelles sont les raisons de sa mise en place ?

2) Quels sont les types de tourisme qui existent dans la zone ?

3) Combien de sites à vocation touristique avez-vous dans votre commune ? Lesquels ? Où ?

4) Quelles sont leurs spécificités par rapport aux autres régions d’Analamanga ?

5) Quels sont les principaux problèmes pour la valorisation du tourisme ? 6) Quels sont les apports du tourisme au développement de votre zone ? 7) Quels sont les types d’activités tertiaires qui existent dans votre commune ? Et laquelle est la plus dominante ? 8) Combien d’infrastructure d’accueil touristique dispose –t-elle votre commune ? ou et laquelle ? 9) Quelles sont les stratégies (facteurs déterminants) que vous avez déjà adoptées pour développer et promouvoir le secteur touristique ? 10) Actuellement, avez-vous de nouvelles perspectives pour pérenniser le développement touristique afin d’améliorer l’aspect économique de la commune ainsi que les niveaux de vie des populations qui dépendent de ces ressources ?

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Fiche n°2 : Enquête au sein des organismes (ONG FANAMBY)

- Nom de l’organisme

- Fonction de l’enquêté dans l’organisme :

Informations concernant le tourisme

1) Dans quelle année aviez-vous adopté le projet tourisme ?

2) Quels rôles jouent – ils votre organisme en général ?

3) Quelle est la date de création de votre ONG ?

4) Quelles sont les raisons qui vous ont incité d’intégrer le projet écotourisme dans la

localité d’Anjozorobe ?

5) Quels sont vos principes dans la mise en place d’un tel projet ?

6) Où et lesquelles sont les zones d’activités touchées par ce projet ?

7) Quels sont les types de tourisme qui existent dans la zone ?

8) Quelles sont vos relations avec les parties prenantes ? Qui sont – ils ?

9) Avant ou après de l’intégration de ce projet ? avez-vous rencontré des problèmes ?

Si oui : Lesquels ? Et quelles mesures avez – vous pris pour en régler ?

10) Combien de sites à vocation touristique avez-vous dans la zone? Lesquels ? Où ?

11) Quelles sont leurs spécificités par rapport aux autres régions d’Analamanga ?

12) Quels sont vos buts ou vos objectifs dans la mise en place de ce projet ?

13) Quels sont les perceptions des populations locales par rapport à sa mise en place ?

14) Quelles sont les stratégies (facteurs déterminants) que vous avez déjà adoptées pour

développer et promouvoir le secteur touristique ?

15) Actuellement, avez-vous de nouvelles perspectives pour pérenniser le développement

touristique afin d’améliorer l’aspect économique de la commune ainsi que les niveaux

de vie des populations qui dépendent de ces ressources ?

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Informations sur l’écotourisme

1) L’année de la mise en place du tourisme vert. Décrire les aspects et domaines concernés par ce type de tourisme 2) Les raisons qui ont poussées les acteurs à mettre en place la valorisation touristique des ressources forestières. 3) Origine et nombre des visiteurs non-résidents et résidents pendant la haute et la basse saison. 4) Les motifs de leur visite :  Recherche  Simple visite  Autres 5) Les droits d’entrées des visiteurs du parc national d’Anjozorobe Angavo  Malgache :  Etrangers : 6) Les retombées économiques et sociales de l’écotourisme. 7) Hébergement.  Nom  Date de création  Nombre d’hôtels  Nombre de lits  Tarifs  Durée de séjour des visiteurs  Situation par rapport aux sites touristiques

Informations sur le patrimoine

1) Existe-t-il du tourisme culturel dans votre localité ? 2) Quelles sont les richesses culturelles à exploiter dans le tourisme par rapport aux ressources forestières? 3) Par rapport à l’écotourisme, ce type de tourisme fait-il aussi l’objet de visiteurs ? Si oui : qu’est-ce qui attirent ces touristes sur les spécificités culturelles ? Si non pourquoi ? 4) Est-ce que les identités culturelles de chaque communauté dans le sous-espace géographique d’Anjozorobe ont des caractéristiques différentes ou identiques ? Expliquer.

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Fiche n°3 : Enquête au sein des ménages

 Fokontany :

 Profession ou Occupation du Chef de ménage :

 Age (Taona) : Sexe : Nombre d’individus dans le ménage :

I. IDENTITE :

 Productions (Vokatra) : - Auto-consommation (ohanina) - Commerce (amidy) - Autres (hafa)

 Habitudes alimentaires (sakafo fihinana isan’andro) : - Riz (vary) - Autres (hafa)

 Niveau d’études /Scolarisation (fari-pahaizana) : - EPP – CEG – Lycée - Université - Autres (hafa)

 Distractions et loisirs (fialam-boly) :

 Culture et religion (kolon-tsaina sy finoana) : - Etablissement culturel (toeram-pivavahana) - Culte des ancêtres (fivavahan-drazana) - Autres (hafa)

 Savoir- faire local :

II. HABITAT /HABITATION ( toeram-ponenana) :

1- Proprietaire(Tompony) / Locataire (mpanofa)  Mode d’appropriation (fomba nazahoana ny trano) - Achat (novidiana) - Héritage (lova) - Bâtit ( Naorina)

2- Type d’habitat (karazan’ny trano) - Moderne (manaraka ny toetr’andro) - Traditionnel (trano tamin’ny andro taloha na manaraka ny andro taloha)

3- Architecture (Mari-trano) : Moderne / Traditionnelle

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III. AVIS SUR LE TOURISME, LE PATRIMOINE ET L’ECOTOURISME (:

1) Tourisme (fizahan-tany) a) Aviez-vous déjà entendu le mot « tourisme » ? b) Est-ce que le tourisme est limité aux minorités, Pourquoi ? c) Est –ce que votre village a déjà été visité par des touristes ? d) D’après-vous, qu’est-ce que les touristes trouvent d’attirant dans votre village? e) Selon vous, est-ce que ce secteur est porteur dans votre localité ? f) Quel genre d’aménagement devons-nous faire pour attirer les touristes ainsi que pour valoriser le tourisme ? g) A votre avis, est-ce que les villageois sont-ils favorable pour la valorisation du tourisme dans votre région et les conditions y afférentes?

2) Patrimoine a- Savez – vous la signification du mot patrimoine ? b- Existe – il des richesses patrimoniales dans votre localité ? lesquelles ? c- Selon vous, est – il utile de conserver, de préserver les patrimoines ? Pourquoi ? d- Quelle est la fréquentation par les touristes des sites de patrimoine culturel dans votre zone ? (importance, effectif, …).Et quelles sont les retombées de sa valorisation? e- Si les conditions pour préserver les patrimoines existent, êtes –vous prêt à les suivre ?

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ANNEXE II : L’écotourisme en tant que composante du PAE

La gestion de l’environnement à Madagascar est cadrée législativement par la charte de l’environnement. Elle donne le « principe et disposition traduisant, en terme opérationnel et dans le cadre du développement global de Madagascar, la politique de l’environnement » (A.N.G.A.P, 1997). Cette politique de l’environnement vise à rétablir un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de développement de l’homme et les soucis écologiques. Elle est résumée par la célèbre phrase : « Réconcilier l’homme avec l’environnement ». Le document du projet P.A.E, élaboré en Mai 1990 est un programme s’étalant sur 15 ans, n’a réellement débuté qu’en 1992 financé par une multitude de bailleurs de fonds. Dans son programme, le P.A.E. préconise le développement du tourisme dans les sites pittoresques de l’île, en tenant compte de l’interaction entre le tourisme et le bien-être des populations locales, et sans perdre de vue le fait que le tourisme pourrait avoir des effets négatifs sur la culture et la tradition malgache. Ainsi, il se répartit en 3 phases quinquennales : 1- Le programme environnemental I (PE1 de 1992 à 1997) Son objectif principal était la mise en place des institutions de mise en œuvre du P.A.E. Il a été constitué par 7 composantes dont la composante biodiversité ayant traité l’écotourisme. L’association nationale pour la gestion des aires protégées, A.N.G.A.P association reconnue d’intérêt public qui a été l’agence d’exécution de la composante biodiversité. Durant le PE1, l’A.N.G.A.P assurait la gestion effective de certaines aires protégées et établissait des contrats, programmes avec des opérateurs pour la gestion des autres aires. Les sources de financement de l’A.N.G.A.P proviennent des dons et prêts venant de divers bailleurs de fonds internationaux et nationaux, de la cotisation des membres et des recettes générées par les Droits d’Entrées des Aires Protégées DEAP. L’A.N.G.A.P compte parmi ses membres les Ministères et services publics concernés par les problèmes environnementaux dans leur globalité, les ONG et les associations internationales et nationales œuvrant dans l’environnement. 2- Le programme environnemental II (PE2 de 1997 à 2002) La philosophie de PE2 consiste à rendre opérationnel les différentes institutions, à poursuivre les activités initiées pendant le PE1 ainsi qu’à implanter le concept régional de l’environnement. Il est formé par trois grand groupes de composantes : opérationnel, stratégique et appui. Parmi les composantes opérationnelles directes spécialisées se situe la Composante Aire Protégée et Ecotourisme (CAPE) dont l’exécution incombe à l’A.N.G.A.P. Il revient à la CAPE d’établir, conserver et gérer d’une manière durable le réseau national des parcs et réserves, de faire des aires protégées des lieux d’éducation et de récréation, de contribuer au développement économique au niveau local, régional et national 3- Le programme environnemental III (PE3 de 2002 à 2007) La gestion de l’environnement devrait être le reflexe dans la vie quotidienne de tous les citoyens malgaches.

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ANNEXE III : Données statistiques du tourisme à Madagascar 2015-2016-2017

MINISTERE DU TOURISME ------SECRETARIAT GENERAL ----- DIRECTION DU SYSTEME D’INFORMATION ----- SERVICE DE LA STATISTIQUE

STATISTIQUES DU TOURISME 2017

EVOLUTION DES ARRIVÉES DES VISITEURS NON RÉSIDENTS AUX FRONTIÈRES

(Publication Officielle mois de JANVIER 2017)

Année

Mois 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Janvier 20 138 23 594 18 785 17 910 18 770 19 804 19 847 18 196 19 193 26 629 28 206

Février 16 639 18 593 9 526 11 087 13 380 14 940 12 989 15 636 17 253 14 974

Mars 23 834 25 975 11 172 13 645 16 119 16 935 12 408 20 604 19 789 19 324

Avril 25 752 27 850 11 670 13 925 16 696 20 018 13 029 16 746 19 501 15 002

Mai 26 354 28 775 12 467 14 387 17 513 21 318 15 162 18 054 19 718 18 066

Juin 28 857 31 698 13 624 15 849 18 214 20 932 15 526 15 277 17 284 16 111

Juillet 34 104 37 850 14 351 19 540 21 296 23 210 21 157 21 621 23 815 23 763

Août 36 714 37 300 14 487 18 650 23 193 28 843 16 538 18 680 20 490 20 277

Septembre 32 213 35 845 13 270 17 307 19 816 22 689 16 744 18 195 18 629 19 759

Octobre 34 231 37 390 15 295 18 295 21 481 25 222 20 512 21 378 21 939 38 548

Novembre 32 612 35 315 13 740 17 257 19 502 22 039 16 830 19 484 22 204 42 471

Décembre 32 900 34 825 14 300 18 200 19 075 19 992 15 633 18 503 24 506 38 261

TOTAL 344 348 375 010 162 687 196 052 225 055 255 942 196 375 222 374 244 321 293 185 28 206

Source: Ministère du Tourisme / PAF/ ADEMA/ APMF-

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MINISTERE DU TOURISME ------SECRETARIAT GENERAL ----- DIRECTION DU SYSTEME D’INFORMATION ----- SERVICE DE LA STATISTIQUE STATISTIQUES DU TOURISME 2016

EVOLUTION DES ARRIVÉES DES VISITEURS NON RÉSIDENTS AUX FRONTIÈRES (Publication Officielle 2016)

Année

Mois 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Janvier 20 138 23 594 18 785 17 910 18 770 19 804 19 847 18 196 19 193 26 629

Février 16 639 18 593 9 526 11 087 13 380 14 940 12 989 15 636 17 253 14 974

Mars 23 834 25 975 11 172 13 645 16 119 16 935 12 408 20 604 19 789 19 324

Avril 25 752 27 850 11 670 13 925 16 696 20 018 13 029 16 746 19 501 15 002

Mai 26 354 28 775 12 467 14 387 17 513 21 318 15 162 18 054 19 718 18 066

Juin 28 857 31 698 13 624 15 849 18 214 20 932 15 526 15 277 17 284 16 111

Juillet 34 104 37 850 14 351 19 540 21 296 23 210 21 157 21 621 23 815 23 763

Août 36 714 37 300 14 487 18 650 23 193 28 843 16 538 18 680 20 490 20 277

Septembre 32 213 35 845 13 270 17 307 19 816 22 689 16 744 18 195 18 629 19 759

Octobre 34 231 37 390 15 295 18 295 21 481 25 222 20 512 21 378 21 939 38 548

Novembre 32 612 35 315 13 740 17 257 19 502 22 039 16 830 19 484 22 204 42 471

Décembre 32 900 34 825 14 300 18 200 19 075 19 992 15 633 18 503 24 506 38 261

TOTAL 344 348 375 010 162 687 196 052 225 055 255 942 196 375 222 374 244 321 293 185

Source: Ministère du Tourisme / PAF/ ADEMA/ APMF

78

NATIONALITE DES VISITEURS NON RESIDENTS (2015)

Source: Statistiques recueillies auprès des aéroports et ports de Madagascar / DRCIE / PA NATIONALITE NOMBRE TAUX NATIONALITE NOMBRE TAUX

AFGHANE 17 0,013% DANOIS 217 0,169%

ALBANIENNE 10 0,008% DJIBOUTIENNE 10 0,008%

ALGERIENNE 92 0,072% DOMINICAINE 1 0,001%

ALLEMAND 3496 2,720% EGYPTIENNE 69 0,054%

AMERICAINE 4165 3,241% EQUATORIENNE 2 0,002%

ANDORRE 5 0,004% ERYTHREENNE 1 0,001%

ANGLAISE 3167 2,464% ESPAGNOLE 1522 1,184%

ANGOLAISE 13 0,010% ESTONIENNE 45 0,035%

ARGENTINE 56 0,044% ETHIOPIENNE 24 0,019%

ARMENIENNE 3 0,002% FINLANDAISE 62 0,048%

AUSTRALIENNE 1098 0,854% FRANCAISE 61059 47,510%

AUTRICHIENNE 64 0,050% GABONAISE 58 0,045%

BAHREIN 1 0,001% GAMBIENNE 11 0,009%

BANGLADESHI 56 0,044% GEORGIENNE 1 0,001%

BARBADIENNE 1 0,001% GHANEENNE 55 0,043%

BELARUS 6 0,005% GRECQUE 100 0,078%

BELGE 2142 1,667% GUATELMATEQUE 1 0,001%

BENINOISE 73 0,057% GUINEENNE 83 0,065%

BOLIVIENNE 4 0,003% HAITIENNE 12 0,009%

BOSNIAQUE 3 0,002% HOLLANDAISE 247 0,192%

BOTSWANAISE 24 0,019% HONDURAS 1 0,001%

BRESILIENNE 142 0,110% HONGROISE 16 0,012%

BULGARE 32 0,025% INDIENNE 2234 1,738%

BURKINABE 59 0,046% INDONESIENNE 40 0,031%

BURUNDAISE 48 0,037% IRAKIENNE 1 0,001%

CAMBODGIENNE 3 0,002% IRANIENNE 54 0,042%

CAMEROUNAISE 167 0,130% IRLANDAISE 141 0,110%

79

CANADIENNE 1209 0,941% ISRAELIENNE 94 0,073%

CENTRE ISRAELIENNE 114 0,089% AFRICAINE 4 0,003% ITALIENNE 21593 16,801% CHILIENNE 16 0,012% IVOIRIENNE 159 0,124% CHINOIS 3774 2,937% JAMAICANE 21 0,016% COLOMBIENNE 14 0,011% JAPONAISE 1074 0,836% COMORIENNE 2397 1,865% JORDANIENNE 6 0,005% CONGOLAISE 186 0,145% KAZAKH 1 0,001% COREENNE 453 0,352% KENYANE 368 0,286% CROATE 15 0,012% KOWETIENNE 3 0,002% CUBAINE 4 0,003% LESOTHONIENNE 2 0,002%

LETONNE 22 0,017%

LIBANAISE 30 0,023%

LIBYENNE 4 0,003%

LITUANIENNE 52 0,040%

LUXEMBOURGEOIS E 28 0,022%

NATIONALITE DES VISITEURS NON RESIDENTS (2015)

NATIONALITE NOMBRE TAUX NATIONALITE NOMBRE TAUX

MALAISIENNE 65 0,051% SAINT MARIN 19 0,015%

MALAWITE 32 0,025% SALVADORIENNE 1 0,001%

MALDIVIENNE 4 0,003% SAOUDIENNE 22 0,017%

MALIENNE 74 0,058% SENEGALAISE 210 0,163%

MALTESSE 2 0,002% SERBE 4 0,003%

MAROCAINE 95 0,074% SEYCHELLOISE 464 0,361%

MAURICIENNE 3921 3,051% SIERRA LEONAISE 12 0,009%

MAURITANIENNE 4 0,003% SINGAPOURIENNE 38 0,030%

22 0,017% SLOVAQUE 32 0,025% MEXICAINE MOLDAVE 3 0,002% SLOVENE 168 0,131%

MONEGASQUE 2 0,002% SOMALIENNE 1 0,001%

80

MONTENEGRO 1 0,001% SOUDANAISE 16 0,012%

MOZAMBICAINE 47 0,037% SRILANKAISE 904 0,703%

MYANMAR 1 0,001% SUD AFRICAINE 2550 1,984%

NAMIBIENNE 10 0,008% SUEDOISE 240 0,187%

NEDERLANDAISE 143 0,111% SUISSE 2141 1,666%

NEERLANDAISE 158 0,123% SWAZILANDAISE 27 0,021%

NEPALAISE 35 0,027% SYRIENNE 17 0,013%

NEW ZELANDAISE 117 0,091% TAIWANAISE 137 0,107%

NICARAGUAYENN TANZANIENNE 263 0,205% E 3 0,002% TCHADIENNE 12 0,009% NIGERIANE 164 0,128% TCHEQUE 104 0,081% NIGERIENNE 16 0,012% THAILANDAISE 318 0,247% NORVEGIENNE 484 0,377% TOGOLAISE 43 0,033% OUGANDAISE 41 0,032% TUNISIENNE 70 0,054% PAKISTANAISE 302 0,235% TURQUE 147 0,114% PALESTINIENNE 5 0,004% UKRAINIENNE 668 0,520% PARAGUAYENNE 1 0,001% URUGAYEN 1 0,001% PERUVIENNE 10 0,008% VENEZUELIENNE 6 0,005% PHILIPPINE 252 0,196% VIETNAMIENNE 22 0,017% POLONAISE 417 0,324% YEMENITE 19 0,015% PORTUGAISE 191 0,149% ZAMBIENNE 44 0,034% ROUMAINE 127 0,099% ZIMBABWEENNE 82 0,064%

RUSSE 264 0,205%

RWANDAISE 47 0,037%

Source: Statistiques recueillies auprès des aéroports et ports de Madagascar / DRCIE / PAF

DURÉE MOYENNE DE SÉJOUR DES VISITEURS NON RESIDENTS

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Jours 17 17 21 21 21 21 23 20 20 20

Source: Enquête auprès des visiteurs /MIN-TOUR

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EVOLUTION DES RECETTES EN DEVISES AU TITRE DU TOURISME

Recettes 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Millions de DTS 210,3 302,6 116 139,74 160,66 182,72 256,86 428,05 437,89 540, 51

Milliards ARIARY 586,7 858 352,7 441,298 531,6 614,18 861,63 1574,37 1718,35 2 386,70

Millions de Dollars 313 459,65 178,5 211,1 262,49 279,81 390,42 649,62 585,38 748,297

Millions d’Euros 228,82 313,58 128,29 158,99 188,84 217,68 294,93 490,97 527,29 681, 42 748 296 433,99

Source: MinTour; Banque Centrale de Madagascar – Direction des Etudes et des Relations Internationales

EVOLUTION DES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR EN MILLIONS D’ARIARY

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Hôtels et/ou 18 556 26 720 24 00 50 698 51 478 102 726 21 309 14 699 21 078 36 234 Restaurants

Entreprises de Voyages et de 4 030 1 640 7 796 2 559 1 178 423 812 248 714 6 439 Prestations Touristiques (EVPT)

TOTAL 22 586 28 360 10 196 53 257 52 656 103 149 22 121 14 947 21 792 42 673

EVOLUTION DES EMPLOIS DIRECTS GÉNÉRÉS PAR LE SECTEUR (CUMUL)

Années

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Hôtels et/ou 33 778 19 395 20 623 21 998 23 843 25 412 28 325 30 413 31 515 32 693 Restaurants

Entreprises de Voyages et de 7 329 4 852 5 039 5 301 5 544 5 795 6 003 6 303 6 517 6 691 Prestations

Touristiques (EVPT)

TOTAL 24 247 25 662 27 299 29 387 31 207 34 328 36 716 38 032 39 384 41 107

Source: Ministère du Tourisme

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EVOLUTION DE L’OFFRE (CUMUL)

Années

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Nombre d’établissement d’Hébergement 1 181 1 292 1 396 1 573 1693 2010 2 251 2 377 2 558 2 715 et de Restauration

Nombre 1 475 825 861 902 967 1019 1280 1356 1 380 1 423 d’EVPT

Nombre de 25 272 13 340 14 443 16 055 17 612 19112 20 520 22 263 23 382 24 046 chambres

Nombre des 2 220 couverts

Source: Ministère du Tourisme

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ANNEXE IV : Planches photographiques

Pierre levée sacrée érigée par le Roi Andrianampoinimerina à côté du lapan’ny Tanana d’Anjozorobe

Pour marquer une victoire en guerre après la conquêtte d’Ambohibeloma

Première entrée accompagnée d’une ancienne porte en disque dans le village fortifié d’Ambohibeloma

Source : Cliché de l’auteur, Décembre,2017

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Maison d’un fameux devin guérisseur dans la commune d’Anjozorobe

Le lapan’Antsaralahy

A l’intérieur

Source : Cliché de l’auteur, Décembre, 2017

85

« Le castel » : L’hébergement qui se trouve au centre d’Anjozorobe

Piscine dans l’enceinte du castel

A l’intérieure du Castel

Source : Cliché de l’auteur Décembre,2017

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Commune Urbaine d’Anjozorobe

Tsenan’ANJOZOROBE

Source : Cliché de l’auteur, Décembre, 2017

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………i SOMMAIRE………………………………………………………………………………….ii RESUME……………………………………………………………………………………..iii GLOSSAIRE…………………………………………………………………………………iv ACRONYME………………………………………………………………………………...vi LISTE DES ILLUSTRATIONS…………………………………………………………...viii INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1 PARTIE I : CADRE GENERAL DE L’ETUDE…………………………………………....5 CHAPITRE I : Approches conceptuelles et contextuelles ………………………………....6 I.1 Le Tourisme…………………………………………………………………………...... 6 I .1.1Le tourisme, un concept évolutif à l’origine des flux………………………...6 I.1.2 Les aspects des principaux attraits touristiques dans le monde……………..6 I.1.3 Apports généraux du tourisme………………………………………………...7 I.2 L’écotourisme et le tourisme culturel en tant que composantes du Tourisme…………..8 I.2.1 La forêt : un atout particulier pour l’écotourisme……………………………...8 I.2.2 Patrimoine : objet du tourisme culturel………………………………………11 I.3 Situation générale du tourisme à Madagascar…………………………………...... 14 I.3.1 Caractéristiques du tourisme………………………………………………..14 I.3.2 Les formes de tourisme et leurs contextes à Madagascar……………………16 CHAPITRE II : Démarche adoptée………………………………………………………...20 II-1 Définition et choix de la démarche ………………………………………………….…...20 II.1.1 Définition…………………………………………………………………...20 II.1.2 Choix de la démarche……………………………………………………....20 II.2 La mise en œuvre de la démarche de recherche…………………………………………..20 II. 2.1 Choix de la zone d’étude………………………………………………...... 20 II.2.2 Documentation……………………………………………………………..21 II.2.3 Travaux cartographiques…………………………………………………...23 II.2.4 Travaux de terrains………………………………………………………...23 II.2.5 Dépouillement et traitement des données……………………………….....24 CHAPITRE III : Aspects physiques et humains de la zone d’étude……………………..25 III .1 Historique d’Anjozorobe………………………………………………………………..25 III.1.1Peuplement………………………………………………………………….25

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III.1.2 Toponymie………………………………………………………………....25 III.2 Les activités économiques……………………………………………………………….26 III.2.1 Secteur primaire…………………………………………………………….26 III. 2.2 Secteur secondaire………………………………………………………....27 III.3.3 Secteur tertiaire……………………………………………………………..27 III.3 Les cadres naturels de la zone d’étude……………………..…………………………….29 III.3.1 Climat………………………………………………………………………29 III.3.2 Végétation………………………………………………………………….29 III.3.3 Les types de sol……………………………………………………………..29 III.3.4 Les reliefs……………………………………………………………...... 31 III.3.5 L’hydrographie……………………………………………………………..31 PARTIE II : VALORISATION DES RESSOURCES CULTURELLES ET NATURELLES SUR LE TOURISME DANS LA COMMUNE URBAINE D’ANJOZOROBE…………………………………………………………………………..34 CHAPITRE IV : Les réalités de richesses patrimoniales naturelles et culturelles de la commune urbaine d’Anjozorobe…………………………………………………………...35 IV.1 Les diversités des potentialités touristiques offertes par le milieu………………….35 IV.1.1 Anjozorobe , une zone à destination historique et culturelle……………….35 IV.1.2Anjozorobe, un milieu riche en biodiversité et paysages naturels divers ...... 44 IV.2Les contraintes menaçant le dynamisme des activités touristiques…………………...49 IV.2.1 Faible fréquentation touristique…...... 49 IV.2.2 Risque de disparition des attraits touristiques culturels…………………....50 IV.2.3Le tourisme : une activité tertiaire délaissée par rapport aux autres…………51 IV.2.4 Absence de la valorisation touristique du patrimoine culturel……………..51 CHAPITRE V : Les apports de la valorisation des ressources forestières et de l’intégration spatiale du tourisme culturel dans la zone………………………………………………....52 V .1 L’écotourisme : une réalité à valoriser dans la Commune……………………………….52 V.1.1 Apports positifs……………………………………………………………..54 V.1.2 Limites du projet écotouristiques……………………………………….....56 V.2 Apports de l’intégration du tourisme culturel dans la zone d’Anjozorobe……………….58 V.2.1 Les retombées du tourisme culturel sur le territoire………………………..58 V.2.2 Les limites du tourisme culturel dans la commune d’Anjozorobe………....59 CHAPITRE VI : Suggestions d’actions de la promotion des tourismes existants pour un développement territorial de la commune urbaine d’Anjozorobe……………………….60

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VI.1 Amélioration et augmentation des infrastructures d’accueils…………………………...60 VI.2 Entretien des pistes et des routes…………………………………………………………60 VI.3 Sensibilisation de la population locale sur la mise en valeur des identités culturelles…..61 VI.4 Lancement du tourisme culturel………………………………………………………....61 VI.5 Formation des guides pour la nouvelle forme du tourisme………………………………63 VI.6 Collaboration entre les acteurs et les autorités locaux et les autres organismes………...63 CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………...66 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………..68 ANNEXE……………………………………………………………………………………..71 TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………..88

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