ENQUETE PUBLIQUE

Arrêté préfectoral du 12 décembre 2018

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DEPARTEMENT DE CHARENTE-MARITIME

COMMUNE DU CHAY Période du 15 janvier au 15 février 2019

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DEMANDE DE PERMIS DE CONSTRUIRE POUR L’IMPLANTATION PAR LA SOCIETE URBA 107 D’UNE CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE AU SOL SUR LA COMMUNE DU CHAY.

RAPPORT D’ENQUETE

Commissaire enquêteur : Michel HOURCADE Décision du Président du tribunal administratif de Poitiers N° E18000212/86 du 22/11/2018

SOMMAIRE

PRÉAMBULE

I ORIGINE DU PROJET II ÉLABORATION DU PROJET III L’ARRÊTÉ D'ENQUÊTE PUBLIQUE

LE PROJET

IV CARACTÉRISTIQUES DE LA COMMUNE V COMPOSITION DU DOSSIER D’ENQUÊTE VI ANALYSE DU PROJET

L’ENQUÊTE

VII BUT DE L'ENQUETE VIII MISE EN PLACE ET DÉROULEMENT IX ANALYSE DES OBSERVATIONS X PROCES VERBAL DE SYNTHESE ET MÉMOIRE EN REPONSE

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CONCLUSIONS

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PIECES JOINTES

PRÉAMBULE

I L’ORIGINE DU PROJET .

La présente enquête publique a pour origine le projet d’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol sur le territoire de la commune du Chay en Charente-Maritime, au lieu-dit « La Grande Roussellerie ». La société URBA 107 a à cet effet déposé une demande de permis de construire sur un emplacement situé en bordure de l’agglomération, permettant la reconversion d’une carrière de calcaire à ciel ouvert actuellement en friche et difficilement exploitable sur le plan agricole.

Ce projet s’inscrit ainsi dans le cadre du développement des énergies renouvelables sur le territoire national et régional.

II L’ÉLABORATION DU PROJET

Le maître d’ouvrage du projet, pétitionnaire de la demande de permis de construire et futur exploitant, est la société URBA 107 détenue par la société URBASOLAR, spécialiste de la technologie photovoltaïque et dont le siège est 75, allée Wilhelm Roentgen, 34961 Montpellier Cedex 2.

L’élaboration d’un tel projet s’étale sur plusieurs années, nécessitant la recherche d’un terrain adapté, ensuite des études techniques et écologiques, et enfin différentes autorisations administratives avant la construction proprement dite. Le site a ainsi été identifié en 2016 et a obtenu un certificat d’éligibilité auprès de la DREAL Nouvelle Aquitaine le 5 avril 2018. Les études environnementales ont été lancées en 2017 et l’étude d’impact a été finalisée en juin 2018 à partir notamment des travaux de l’Atelier d’écologie paysagère et environnementale Gingko et de la société Simethis.

Des contacts de l’entreprise avec la municipalité du Chay ont permis la présentation du projet et son insertion dans le Plan local d’urbanisme en cours d’élaboration en 2018. Le public a pu prendre connaissance du projet à l’occasion d’une réunion d’information spécifique organisée conjointement par la mairie et le maître d’ouvrage le 24 octobre 2018.

La centrale aura une puissance crête installée cumulée d’environ 4,5 MWc. La demande de permis de construire, nécessaire pour une installation de puissance supérieure à 250 kWc a été déposée en juillet 2018 auprès du Préfet de Charente-Maritime.

A la date de la présente enquête le dossier de demande de dérogation pour les espèces protégées (voir ci-dessous) était encore en cours.

À l’issue de la procédure, le Préfet statuera par arrêté sur la demande de permis de construire déposée par la société URBA 107.

III L’ARRÊTÉ d’ENQUETE PUBLIQUE

Par décision E18000212/86 du 22/11/2018 le président du tribunal administratif de Poitiers a désigné M. Michel Hourcade comme commissaire-enquêteur.

Par arrêté du 12 décembre 2018 le Préfet de la Charente-Maritime a prescrit l’ouverture de l’enquête publique au titre des articles L 123-1 et suivants du code de l’environnement, en précisant qu’elle faisait l’objet d’une étude d’impact et d’un avis de l’autorité environnementale, et fixé les modalités de son déroulement. Elle se tiendra du mardi 15 janvier 2019 au vendredi 15 février 2019 en mairie du Chay.

Le commissaire enquêteur doit tenir les permanences en ce siège de l’enquête aux dates et heures arrêtées d'un commun accord comme suit :

- Mardi 15 janvier 2019 de 9h à 12h - Mercredi 23 janvier 2019 de 14h à 16h, - Lundi 4 février 2019 de 9h à 12h - Vendredi 15 février 2019 de 9h à 12h. . La publicité réglementaire de l'enquête est prévue de la manière suivante :

Par insertion dans la presse par les soins de la préfecture de l’avis d’enquête 15 jours au moins avant le début de l’enquête avec rappel dans les 8 premiers jours de celle-ci dans le quotidien Sud-Ouest et l’hebdomadaire Le Littoral.

Par internet : par mise en ligne par les soins de la préfecture de l’avis d’enquête sur le site www.charente-maritime.gouv.fr rubrique publications, sous-rubrique consultations du public.

Par affichage du même avis d’enquête par les soins su maire du Chay sur les panneaux d’affichage municipaux 15 jours au moins avant le début de l’enquête et pendant toute sa durée. Dans les mêmes conditions de délai et de durée, le maître d’ouvrage procédera à l’affichage du même avis selon les normes lui incombant sur les lieux prévus pour la réalisation de l’opération.

Des certificats du maire et du maître d’ouvrage attesteront de ces formalités.

Publicités complémentaires :

Pour compléter l’affichage de l’avis d’enquête sur les panneaux municipaux, un affichage de l’avis en format A3 a été apposé sur la porte d’entrée de la mairie.

Le bulletin municipal d’information n° 36 daté de janvier 2019 et distribué dans toute la commune contenait un article d’une page consacrée au projet de centrale photovoltaïque et à la tenue de l’enquête publique dont les dates étaient données. La photographie illustrant l’article faisait apparaître une vingtaine de participants à la réunion d’information du 24 octobre 2018, animée par des responsables d’URBA 107 et par l’équipe municipale.

Le dossier d’enquête peut être consulté : - sous forme papier dans la mairie aux jours et heures habituels d’ouverture, - sous forme dématérialisée à partir d’un poste informatique à la préfecture - sous forme dématérialisée sur le site internet de la préfecture mentionné ci-dessus.

Les observations et propositions peuvent être :

- formulées à l’adresse électronique : [email protected] . Elles seront transmises à la mairie qui les imprimera et les joindra au registre d’enquête. - Inscrites sur le registre papier en place à la mairie, siège de l’enquête, - Adressées par courrier, à la mairie avec l’adresse : « M. le commissaire enquêteur, mairie, 2 rue Saint-Martin, 17600 Le Chay» qui les annexera au registre d’enquête.

Le registre comprenant les courriers et courriels sera joint au rapport que le commissaire enquêteur adressera à la préfecture organisatrice de l’enquête.

LE PROJET

IV CARACTÉRISTIQUES DE LA COMMUNE DU CHAY

LE CHAY est une commune de 800 habitants localisée dans le sud-ouest du département de Charente- Maritime en bordure de la D117 qui relie à . Elle fait partie de la Communauté d’Agglomération de Atlantique. Elle fonde une large part de son économie sur l’agriculture mais dispose aussi d’un site d’extraction de calcaire à l’extérieur du bourg. Le projet de centrale photovoltaïque au sol objet de l’enquête publique jouxte ce site. L’habitation la plus proche se situe à 150 m du terrain d’implantation de la centrale qui est plat, couvert d’herbe et de quelques arbustes. L’ensoleillement de cette zone géographique est considéré comme très favorable à la production d’électricité photovoltaïque.

Au cours de l’année 2018, la commune a élaboré son Plan Local d’Urbanisme qui a fait l’objet d’une enquête publique en juillet-août. Au cours de la rédaction du présent rapport, la mairie m’a informé avoir reçu le 19 février 2019 de la sous-préfecture de Saintes une réponse positive au titre de l’examen de légalité du PLU. Le projet de centrale serait ainsi inclus dans une zone UXc destinée à l’implantation d’activités économiques et dont le règlement autorise à cet effet les constructions et installations nécessaires aux services publics ou d’intérêt collectif de toute nature.

Sur le plan environnemental, le projet est éloigné de plus de 3 km de deux sites Natura 2000, Marais de la Seudre et Marais et Estuaire de la Seudre Sud Oléron. Il se situe toutefois au sein du périmètre rapproché des captages d’eau potable de Pompierre et La Bourgeoisie. Le terrain retenu comporte par ailleurs des zones humides sur environ 2600 m².

V COMPOSITION DU DOSSIER D’ENQUÊTE

Le dossier soumis à l'enquête publique se compose comme suit :

- Une étude d’impact de 217 pages datée de juin 2018 comprenant 53 cartes, 57 tableaux, 89 photos. Les annexes comprennent notamment la règlementation spécifique à la protection des captages d’eau potable, les courriels de demande de recommandations échangés avec le SDIS 17 et le certificat d’éligibilité du terrain délivré par la préfecture de région.

- Un résumé non technique de 21 pages de juin 2018.

- Une demande de permis de construire de juillet 2018 complétée par un plan masse technique de juin 2018 et une coupe d’implantation des panneaux solaires.

- Une saisine de la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAe) du 24/07/2018.

- Un avis de la MRAe du 17/09/2018.

- Une réponse de la société URBA 107 du 05/11/2018.

- L’arrêté préfectoral du 12 décembre 2018 prescrivant l’ouverture d’une enquête publique sur le projet d’une centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Le Chay.

- L’avis d’enquête.

- Le registre d’enquête du modèle édité par Berger-Levrault, de 23 pages, paraphées par le commissaire enquêteur.

Dans sa présentation papier, ce dossier est assez volumineux (environ 250 pages) mais d’une bonne lisibilité grâce à son format A3 et ses abondantes illustrations et photomontages permettant de visualiser dans son cadre paysager la centrale photovoltaïque à son achèvement.

VI ANALYSE DU PROJET

OBJECTIF DU PROJET

Le but du projet est de contribuer à la production d’électricité d’origine photovoltaïque conformément aux objectifs nationaux de programmation pluriannuelle de l’énergie. Il se base sur une emprise foncière totale de 5,3 ha, pour une surface clôturée de 4,9 ha, la surface couverte par les panneaux représentant 2,1 ha. Ces surfaces sont pratiquement impropres à tout autre usage, notamment agricole.

La centrale photovoltaïque projetée située au nord-ouest de la commune du Chay comportera 9000 panneaux solaires posés sur des tables inclinées reposant sur des pieux en acier, permettant une production annuelle correspondant à la fourniture en énergie d’une population de 2 300 personnes environ. Deux postes de transformation seront implantés ainsi qu’un poste de livraison connecté au réseau public. Ces postes seront reliés par câblage électrique interne aux panneaux solaires. Des pistes seront créées pour l’accès aux différentes installations, des clôtures végétalisées protégeront toute la périphérie et une citerne incendie sera creusée près de l’entrée du parc.

La possibilité de raccordement au réseau la plus proche est située à Saujon, à 2,8 km du projet.

Le projet représente un montant d’investissement estimé à 3,5 M€. Il aura un impact positif indirect pour les finances de la commune via la contribution économique territoriale et l’impôt forfaitaire pour les entreprises de réseau perçus au niveau de la communauté d’agglomération Royan Atlantique et du département.

L’ETUDE D’IMPACT

L’article R.122-2-30 du code de l’environnement soumet à étude d’impact et enquête publique les travaux d’installation d’ouvrages de production d’électricité à partir d’énergie solaire au sol lorsque la puissance crête est supérieure à 250 kWc, ce qui est le cas du projet de la société URBA 107. L’étude d’impact constitue une pièce de la demande de permis de construire objet de l’enquête et vaut également étude d’incidence sur les sites Natura 2000.

Les enjeux écologiques du projet font apparaître une richesse floristique et faunistique faible mais avec la présence avérée de plusieurs espèces patrimoniales ou protégées. Une démarche « ERC » (Éviter, Réduire, Compenser) devra donc être mise en œuvre.

Dans l’étude d’impact, le tableau de synthèse des mesures ERC d’une part, et d’évaluation des impacts résiduels d’autre part, distingue les rubriques suivantes :

- habitats naturels et semi-naturels : passage de 4 impacts de niveau faible à un niveau nul/négligeable par une mesure d’évitement des zones humides pour les amphibiens et différentes mesures de réduction.

- flore : passage d’un impact de niveau faible à un niveau nul/négligeable par mesures de réduction.

- avifaune : passage d’un impact de niveau faible à un niveau nul/négligeable par mesures de réduction, maintien d’un impact résiduel de niveau modéré malgré mesures de réduction pour la cisticole des joncs.

- antomofaune : passage d’un impact de niveau faible à un niveau nul/négligeable par mesure de réduction.

- amphibiens : passage d’un impact de niveau faible à un niveau nul/négligeable par mesures d’évitement et de réduction.

- reptiles : maintien d’un impact de niveau nul/négligeable, toutefois amélioré par des mesures d’évitement et de réduction.

- mammifères : passage d’impact de niveau faible à un niveau nul/négligeable avec des mesures de réduction.

Parmi les deux variantes proposées, la première visait à optimiser la production d’électricité par l’exploitation maximale de l’emprise foncière. Compte tenu des enjeux identifiés lors de l’étude du site, une seconde variante a été retenue. Elle diffère de la première par l’absence de panneaux solaires au droit d’une zone humide favorable aux amphibiens, la présence de deux pistes de circulation permettant d’éviter des zones humides et l’installation d’une citerne en cas d’incendie.

 Par ces différentes mesures, les impacts résiduels sont jugés de niveau nul à négligeable sur la quasi-totalité de la faune et de la flore à l’exception d’un impact résiduel modéré sur la cisticole des joncs et faible sur la linotte mélodieuse qui feront l’objet de mesures de compensation.

 Le projet n’est pas jugé par ailleurs de nature à avoir une incidence notable sur le réseau Natura 2000.

L’étude d’impact chiffre les mesures de réduction à 51 430 €, les mesures de compensation à 31 200 € HT et les mesures de suivi à 31 200 €, soit un total de 85 630 € HT.

L’ENQUÊTE

VII BUT DE L'ENQUETE

Le but de cette enquête est de recueillir et d'analyser les observations et les propositions du public, d’en présenter la synthèse au maître d’ouvrage et d’examiner les réponses de ce dernier. Il s’agit également de prendre connaissance de l’avis de l’Autorité Environnementale et des réponses qui lui ont été apportées par le maître d’ouvrage. Ces différents éléments feront l’objet d’un rapport du commissaire enquêteur qui formulera des conclusions motivées et un avis sur le projet.

L’enquête aura donc pour but au final d’éclairer les autorités appelées à prendre la décision relative à la demande de permis de construire pour l’installation de la centrale photovoltaïque sur la commune du Chay.

VIII MISE EN PLACE ET DÉROULEMENT

 Par décision E E180000212/86 du 22/11/2018, le président du tribunal administratif de Poitiers m’a désigné comme commissaire enquêteur.

 Le 05/12/2018 j’ai pris un contact téléphonique avec M. DAVIET à la préfecture. La durée de l’enquête a été fixée ainsi que les dates et heures des permanences. J’ai reçu par courrier électronique le dossier le 07/12/2018 puis la version papier.

 Par arrêté en date du 12/12/2018 le Préfet a prescrit l’ouverture de l’enquête et défini ses modalités d’organisation

 Le 19/12/2018, j’ai pris contact avec la mairie du Chay pour définir les grandes lignes de l’enquête, notamment en ce qui concerne l’affichage. J’ai également pris contact avec M. Mathieu BERNARD, représentant de la société URBA 107.

 Le 10/01/2019, j’ai parcouru le site du projet avec M. BERNARD. J’ai reconnu qu’il s’agissait d’une zone plane et herbeuse, humide par endroits et éloignée des zones habitées. J’ai ensuite rejoint en mairie M. SAINTLOS, maire du Chay pour préciser notamment les modalités de consultation du dossier d’enquête, la tenue du registre et le traitement des courriers et des courriels. Toutes les inscriptions et communications du public seront dupliquées par mesure de sauvegarde et les courriels transmis par la préfecture seront imprimés. Les dates de signature des certificats d’affichage émanant tant du maître d’ouvrage que du maire ont été précisées. Ces certificats seront joints à l’envoi du rapport du commissaire enquêteur à la préfecture. J’ai à l’occasion de cette réunion paraphé le registre d’enquête ainsi que les pièces du dossier.

 Les permanences en mairie du Chay ont été assurées aux dates et heures fixées par l'arrêté d'enquête, soit les 15 et 23 janvier 2019 et les 4 et 15 février 2019.

 Le vendredi 15/02/2019 à 12h, date et heure de fin de la dernière permanence, j’ai récupéré le registre d'enquête. J’ai vérifié le lundi suivant auprès de la mairie qu’aucun courrier ou courriel n’était parvenu avant l’expiration de la dernière journée d’enquête.

 Le 20/02/2019 à dix heures, je me suis rendu à la mairie du Chay pour exposer le déroulement de l’enquête au représentant du maitre d’ouvrage et lui remettre le procès-verbal des observations auquel était jointes les copies des pièces annexées au registre.

 Le 25/02/2019 le maître d’ouvrage a répondu à mon procès-verbal de synthèse par voie électronique puis par courrier postal.

IX ANALYSE DES OBSERVATIONS

L’ avis de la MRAe

Saisie à l’occasion du dépôt de demande de permis de construire de la centrale photovoltaïque le 24/07/2018, la Mission régionale d’autorité environnementale de la région Nouvelle Aquitaine (MRAe) a rendu son avis le 17/09/2018.

La MRAe souligne particulièrement les enjeux suivants :

- Réaliser effectivement des mesures d’évitement et réduction prévues en phase chantier et exploitation, le projet étant au sein de deux périmètres de protection de forage d’eau potable. - Porter à la connaissance du public les préconisations du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) - Assurer un dispositif de suivi des mesures d’évitement de la zone humide en partie centrale - Expertiser les mesures de compensation pour deux espèces protégées d’oiseaux dans le cadre de la demande de dérogation. - Développer l’articulation avec les objectifs de remise en état.

La société URBA 107 lui a apporté sa réponse le 05/11/2018.

Cet avis et cette réponse font partie des observations qui seront traitées dans la suite du rapport et dans la partie «Conclusion motivées ».

Les observations du public

Au cours des quatre permanences en mairie du Chay, deux personnes au total ont été reçues : aucune au cours des deux premières, une au cours de la troisième, une lors de la quatrième et dernière. J’ai transcrit sur le registre lors de la troisième permanence une observation verbale exprimée par un responsable de la société COLAS qui a annoncé l’envoi d’un courriel ultérieur, qui a effectivement été envoyé.

Lors de la dernière permanence, un visiteur a formulé des interrogations et commentaires sur le projet. Je l’ai invité à les porter sur le registre mais il m’a demandé d’effectuer cette transcription moi-même, ce que j’ai fait, en me précisant qu’il souhaitait garder l’anonymat. Je l’ai invité à relire, ce qu’il a fait mais sans apposer de signature.

Aucune autre inscription n’a été portée sur le registre et aucun courrier n’a été transmis par voie postale. Deux courriels ont été adressées par internet à l’adresse mail dédiée de la préfecture qui les a transmis à la mairie siège de l’enquête où ils ont été imprimés et annexés au registre.

Ce bilan fait apparaître une participation faible du public. Cette participation peut être mise en regard de la réunion publique d’information organisée le 24 octobre 2018 par la mairie et la société URBA 107 qui avait connu une fréquentation relativement élevée (voir ci-dessus point III). Selon les indications que m’a données M MALISSEN, premier adjoint, la présentation du projet n’avait pas soulevé d’opposition de la part des participants.

Les deux courriels reçus émanent des représentants d’entreprises intervenant directement ou indirectement sur la carrière exploitée en limite de l’emprise du projet. Elles mettent en relief les avantages attendus de la réalisation de la centrale photovoltaïque tant au profit de la transition énergétique en général que de l’activité économique et de l’apport financier générés au profit de la commune. La tonalité favorable de ces observations n’est pas illogique, notamment pour celles émanant de la société COLAS, propriétaire du site d’implantation du projet qu’elle louera par bail emphytéotique à URBA 107.

Le commentaire dicté par un particulier met pour sa part en balance le produit fiscal jugé peu élevé pour la commune avec l’atteinte portée au site du projet.

X PROCES VERBAL DE SYNTHESE ET MEMOIRE EN REPONSE

La lettre d’accompagnement de ce document figure en pages suivantes.

Le 20 février 2019 j’ai remis à M. BERNARD, responsable du projet, le document prévu à l’article R123-18 du code de l’environnement qui est un procès-verbal de synthèse des observations. J’y ai inséré mes propres interrogations sur certains aspects du projet.

Dans un délai de quinze jours, ce document doit être complété, comme le prévoit le code de l’environnement, des réponses et observations du pétitionnaire et retourné au commissaire enquêteur. Les deux documents, procès-verbal de synthèse et mémoire en réponse sont fusionnés en un seul document. Les observations et réponses du pétitionnaire sont suivies de mon commentaire éventuel.

J’ai reçu le mémoire en réponse du responsable du projet le 25/02/2019 par courrier électronique puis par courrier postal (Voir ce document en pages suivantes).

Le 04/03/2019

Le commissaire enquêteur

Michel HOURCADE

Michel HOURCADE Commissaire-enquêteur

À

Monsieur Mathieu BERNARD Responsable de projet Société URBA 107

Objet : Enquête publique portant sur le projet d’installation d’une centrale photovoltaïque sur la commune Le Chay, lieu-dit La Grande Roussellerie

PJ : 2

PROCES-VERBAL DE SYNTHESE DES OBSERVATIONS

Conformément aux dispositions de l’article R 123.18 du code de l’environnement, à l’expiration du délai d’enquête, le commissaire enquêteur rencontre dans la huitaine le responsable du projet, plan ou programme et lui communique les observations écrites et orales dans un procès-verbal de synthèse. Le responsable du projet dispose d’un délai de quinze jours pour produire ses observations.

L’enquête citée en objet s’est déroulée dans la période du 15 janvier au 15 février 2019 selon les modalités fixées par l’arrêté préfectoral du 12 décembre 2018.

1) Sur le plan de la fréquentation, on peut retenir les éléments suivants :

Un visiteur a été reçu lors de la permanence du 4 février. J’ai enregistré ses déclarations qui annonçaient l’envoi d’un courriel qui a effectivement été reçu en mairie via la préfecture, puis imprimé et annexé au registre. Je vous en remets la copie.

Un visiteur s’est également présenté lors de la permanence du 15 février. Il a souhaité garder l’anonymat et m’a laissé le soin de noter ses propos sur le registre.

Un autre courriel a été transmis via l’adresse internet dédiée sur le site de la préfecture, qui a été également imprimé par les services de la mairie et annexé au registre. Je vous en remets la copie.

2) Sur le plan des opinions émises, on constate que le projet porté par votre société recueille à la fois des opinions favorables, des interrogations et des critiques.

Vous êtes invité à apporter vos réponses éventuelles à la suite de chacune de ces observations.

3) Je vous livre également mes propres remarques ou interrogations.

Une réponse sous quinzaine m’obligerait.

Le 20 février 2019

Le commissaire-enquêteur Signé Michel HOURCADE

MEMOIRE EN REPONSE DU PETITIONNAIRE

AU

PROCES-VERBAL DE SYNTHESE DES OBSERVATIONS

Ce document reprend intégralement les observations inscrites sur le registre d’enquête et un résumé des courriels reçus en mairie. Une copie intégrale des courriels a été remise au représentant de la société URBA 107 qui est invité à apporter ses réponses. Le commissaire enquêteur fait éventuellement suivre celles-ci de son avis ou commentaire.

1/ OBSERVATIONS DU PUBLIC

1-1 Le courriel de M. Boris HAOUASSI de la société GAÏA Établissement Charente-Maritime est favorable au projet. Il expose notamment l’intérêt du site dans l’optique de la gestion des carrières et l’absence d’inconvénients du point de vue paysager.

Réponse du pétitionnaire : Nous ne pouvons que souscrire au discours de Mr HAOUASSI. En effet, ce projet répond en tout point aux critères de sélection mis en place par la Commission de Régulation de l’Énergie, qui encourage les installations solaires photovoltaïque au sol sur des terrains « dégradés ». Cette carrière a été exploitée durant plus d’une trentaine d’année par la société COLAS et fait l’objet d’un remblaiement avec des déchets inertes (roches, terres, …). La commune du Chay a d’ailleurs souhaité permettre l’implantation d’un tel projet au sein de sa commune en permettant son développement au sein de la zone Ux (zone dédiée aux activités des carrières et permettant l’implantation d’une centrale solaire photovoltaïque).

1-2 Le courriel de M. Denis REVEILLERE de la société COLAS SUD-OUEST énumère les différents intérêts du projet, notamment sur le plan économique et fiscal. Il insiste sur la qualité du site d’implantation. Ce courriel fait suite à son passage en mairie lors de la permanence du 4 février 2019 au cours de laquelle il a déclaré être favorable au projet et annoncé son intention de s’exprimer ultérieurement par courriel.

Réponse du pétitionnaire : La COLAS et URBASOLAR travaillent main dans la main sur ce projet, pour permettre de revaloriser et maintenir une activité économique sur ce site. Cette reconversion proposée par la COLAS s’inscrit également dans la volonté du territoire de développer les énergies renouvelables et limiter les emprises sur des espaces fonciers agricoles et/ou naturels. La mise en place d’une centrale solaire sur ce terrain permet à la société COLAS de donner une nouvelle orientation à des terrains qu’elle a exploité pendant plus de 30 ans.

1-3 Le visiteur qui s’est présenté lors de la permanence du 15 février 2019, habitant de la commune qui a souhaité garder l’anonymat, a fait remarquer que « le gain financier pour la commune était semble-t- il très faible eu égard aux contraintes environnementales pour la commune d’une installation de plus de 5 ha ».

Réponse du pétitionnaire : Nous souhaitons repréciser les différentes surfaces qui ont pu être évoquées dans le dossier graphique du permis de construire ou dans l’étude d’impact. L’emprise parcellaire mise à disposition par le propriétaire (la COLAS), représente une surface totale de 5,3 ha environ. Cette première surface constitue l’aire d’étude immédiate du projet, telle que définit en page 40 de l’étude d’impact (Partie 1 – chapitre XII : La présentation des aires d’études). À l’issue des investigations des écologues, de la définition des enjeux environnementaux et de la mise en place des mesures d’évitement, la société URBA 107 a retenu une surface clôturée de 4,9 ha. À l’intérieur de l’espace clôturé, la société URBA 107 évitera une zone écologique sensible au sein de laquelle aucune piste ni aucun panneau solaire ne sera mis en place. Ainsi, seul 2,1ha seront directement concernés par l’implantation de panneaux solaires, chaque rangée de panneaux étant séparée d’une autre rangée de près de 3,5 m environ afin de limiter les risques d’ombrages. Cet espacement entre les différentes rangées de panneaux permet de maintenir une production d’électricité optimale mais assure également une luminosité suffisante pour permettre une reprise rapide de la végétation. L’entretien qui sera mis en place sur le parc permettra un retour rapide de la biodiversité tout en préservant un milieu naturel, ouvert, au sein duquel la biodiversité pourra se développer. La mise en place d’une centrale solaire photovoltaïque représente un enjeu important au niveau des territoires, au-delà du simple retour financier qu’il constitue. En effet, la production d’une électricité issue d’une énergie renouvelable et non fossile, inépuisable, produite au plus proche des lieux de consommation (limitation des pertes en ligne) est un atout fort pour un territoire. Cette centrale permettra également à la commune, et à la communauté de communes de contribuer à l’atteinte des objectifs régionaux, nationaux et européens mis en place en termes de production d’électricité d’origine renouvelable (cette centrale permettra une production d’électricité équivalente à la consommation électrique annuelle de près de 2500 personnes) et de réduction de l’émissions de gaz à effets de serre (on estime que la production électrique de ce projet permettra d’éviter la production de 4,8t de C02 annuellement, comparativement au bilan carbone du mix électrique français). Enfin, elle permettra à la commune de bénéficier de retombées économiques au travers de la taxe foncière ou de la taxe d’aménagement. La Communauté d’Agglomération Royan Atlantique (CARA) bénéficiera de la plupart des retombées fiscales du fait du choix de la collectivité en matière de fiscalité (Fiscalité unique). Ainsi la Contribution Économique Territoriale ou l’Impôt Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux seront exclusivement perçus par la CARA. Pour le seul IFER (7,57 € par kilowatt de puissance installée), on peut estimer que la CARA sera destinataire chaque année d’une retombée économique d’environ 14000 € /an en l’état actuel de la fiscalité définie aujourd’hui sur le territoire. Cette même somme sera également reversée au Département de Charente-Maritime. Ces retombées économiques bénéficieront à l’ensemble du territoire de la CARA et indirectement donc à la commune de Le Chay.

Commentaire du commissaire enquêteur : cette réponse apporte des éclaircissements détaillés aux interrogations formulées.

2/ INTERROGATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR :

2-1 A la date du présent document, le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) a-t-il apporté une réponse à vos différentes sollicitations ? Au cas contraire, est-il prévu de tenter une nouvelle démarche auprès de ce service ?

Réponse du pétitionnaire : Nous n’avons à ce jour aucun retour concernant les services du SDIS malgré plusieurs sollicitations. Cependant, URBA 107 bénéficie de l’expérience d’URBASOLAR en matière de développement de projet. Ainsi URBA 107 mettra en place sur la centrale solaire photovoltaïque de Le Chay les recommandations d’usage qui ont pu être constatées sur des milieux similaires, sans risque fort d’incendie. Aussi, nous avons prévu d’implanter à l’entrée de la centrale une bâche souple de 120m3 qui sera mis à disposition des services du SDIS en cas de besoin lors d’une intervention. Également, URBA 107 mettre en place une piste interne à la clôture qui permettra au service du SDIS de pouvoir se déplacer rapidement autour du site. Les pistes transversales au cœur de la centrale seront pourvues d’aires de retournement qui permettront une circulation simple des engins en cas d’utilisation de celles- ci. Il est à noter que chaque bâtiment de la centrale sera pourvu d’extincteur spécifique au risque électrique. Enfin, des panneaux d’informations seront installés à l’entrée de la centrale. Ces panneaux contiendront notamment le numéro de téléphone du service exploitation d’URBASOLAR qui assurera le suivi de cette centrale. Ainsi lors de la détection d’un incendie à proximité ou dans la centrale, le contact avec URBASOLAR pourra être assuré rapidement et les mesures pourront être prises dans les plus brefs délais. Commentaires du commissaire enquêteur : les annexes à l’étude d’impact énumèrent les différents messages destinés au SDIS qui n’a effectivement pas formulé de recommandations. À défaut, URBA 107 a prévu un dispositif, déjà appliqué à d’autres projets, qui permet de répondre par des mesures structurelles et fonctionnelles au risque d’incendie.

2-2 A la date du présent document, quel est le degré d’avancement de la recherche de mesures visant à compenser la perte d’habitat de la linotte mélodieuse ? Qu’en est-il de la création de milieux de compensation permettant la reproduction de la cisticole des joncs ? Quel est l’état d’avancement du dossier de dérogation à la réglementation concernant les espèces protégées ?

Réponse du pétitionnaire : Nous avons identifié dans l’étude d’impact les enjeux liés à cette stratégie de compensation et nous nous sommes engagés à déposer un dossier de demande de dérogation aux titres des espèces protégées (Partie 5 - Les impacts et mesures du projet sur l’environnement – XXV - Impacts et mesures sur le milieu naturel – XXV7 - Stratégie de compensation ; en page 172 de l’étude d’impact). Bien qu’extrêmement liés, le dossier de demande de permis de construire et ce dossier de demande de dérogation font l’objet d’instructions indépendantes. Le juge administratif applique d’ailleurs le principe de l’indépendance des législations, principe selon lequel la conformité d’une autorisation délivrée au titre d’une législation n’est étudiée qu’au regard de cette législation. Ainsi, la jurisprudence administrative considère que l’autorisation de dérogation pour les espèces protégées et le permis de construire sont accordés en vertu de législations distinctes et suivant des procédures indépendantes. Ayant aujourd’hui définis les besoins de compensation pour chacune des espèces citées, nous devons désormais valider les espaces qui accueilleront les mesures de compensation mises en place. La société URBA 107 s’est rapprochée de la Commune de Le Chay afin d’identifier des parcelles qui pourraient être éligibles pour la mise en place des mesures de compensation. Nous devrons ensuite faire valider les parcelles proposées par un écologue, puis, la société URBA 107 devra obtenir l’autorisation de chaque propriétaire de mettre en place ces mesures sur les parcelles lui appartenant. La demande de dérogation que nous déposerons sera d’autant plus conséquente que nous pourrons présenter avec précisions des parcelles qui feront l’objet de la compensation. Commentaire du commissaire enquêteur : il ressort de cette réponse que plusieurs étapes restent encore à franchir avant l’aboutissement de la procédure de demande d’autorisation.

Dans l’espoir que ces réponses apportées vous permettront la constitution de votre rapport d’enquête, je vous prie de croire, Monsieur le Commissaire Enquêteur, à l’expression de mes sentiments distingués.

Pour la société URBA 107 Jérôme FONTES Directeur Développement d’URBASOLAR

ENQUETE PUBLIQUE

Arrêté préfectoral du 12 décembre 2018

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DEPARTEMENT DE CHARENTE-MARITIME

COMMUNE DU CHAY Période du 15 janvier au 15 février 2019

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DEMANDE DE PERMIS DE CONSTRUIRE POUR L’IMPLANTATION PAR LA SOCIETE URBA 107 D’UNE CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE AU SOL SUR LA COMMUNE DU CHAY.

CONCLUSIONS MOTIVEES ET AVIS

Commissaire enquêteur : Michel HOURCADE Décision du Président du tribunal administratif de Poitiers N° E18000212/86 du 22/11/2018

CONCLUSIONS

Les conclusions portent sur les sept points suivants. Elles sont suivies d’une synthèse et de l’avis du commissaire enquêteur.

1-1 LE DOSSIER D’ENQUETE Sur la forme Les différentes pièces constituant le dossier sont aisément lisibles grâce à un grand format se prêtant à l’insertion d’une abondante cartographie et iconographie. Les photomontages offrent une bonne illustration de la future centrale photovoltaïque dans son environnement paysager et humain. Sur le fond L’étude d’impact répond aux exigences règlementaires requises de ce type de document. Le résumé non technique est concis, bien illustré et clair. La MRAe a donné une évaluation positive de ce document et de son résumé non technique.  Le dossier d’enquête était donc facilement exploitable par le public.

1-2 LA PUBLICITE Publicité réglementaire : Pour la mairie : les affiches de l’avis d’enquête ont été mises en place dans les délais fixés par le code de l’environnement sur le panneau d’affichage officiel de la mairie et sur les panneaux annexes des principaux villages situés sur le territoire de la commune. Un certificat d’affichage, attestant de ces formalités, a été établi par le maire conformément à l’arrêté préfectoral du 12/12/2018. Pour le maître d’ouvrage : celui-ci a procédé dans les mêmes délais à l’affichage de l’avis d’enquête sur les lieux prévus pour la réalisation du projet. Un constat de cet affichage a été établi par M. Benjamin ROUX, huissier de justice à Rochefort. La publicité par voie de presse a été réalisée dans les conditions suivantes : Parution de l’avis d’enquête dans l’édition de l’hebdomadaire local Le Littoral le vendredi 21/12/2018, soit plus de 15 jours avant le début de l’enquête, et le vendredi 18/01/ 2019, soit dans la première semaine de l’enquête. Parution de l’avis d’enquête dans l’édition du quotidien local Sud-Ouest le 21/12/ 2018, soit plus de 15 jours avant le début de l’enquête et le 18/01/2019, soit dans la première semaine de l’enquête.

 La publicité de l’enquête a donc été assurée dans le respect des conditions réglementaires.

Publicité complémentaire : Elle a été assurée par les moyens suivants : Apposition d’une affiche d’avis d’enquête en format A3 sur la porte d’entrée de la mairie. Insertion d’une information sur l’ouverture de l’enquête dans le bulletin d’information communal daté de janvier 2019 avec une rétrospective sur la réunion d’information organisée par la mairie et le maître d’ouvrage le 24 octobre 2018.

 La publicité de l’enquête a donc été conforme à la réglementation et complétée par les autres supports disponibles.

1-3 LE DEROULEMENT DE L’ENQUETE La salle du conseil municipal qui est le passage obligé pour l’accès aux services a été mise à disposition pour l’enquête. Le dossier d’enquête était consultable en permanence par le public dans des conditions satisfaisantes, permettant de compulser les pièces du dossier sur la vaste table de réunion. Le personnel de la commune a été disponible et coopératif pour faciliter le déroulement de l’enquête.  L’enquête pouvait donc se dérouler dans de bonnes conditions.

1-4 LA PARTICIPATION En dépit des conditions favorables pour la tenue de l’enquête et de la publicité effectuée, la participation du public à l’enquête a été extrêmement limitée : deux visiteurs seulement se sont présentés lors des permanences et les observations ne s’élèvent qu’à trois : une inscription au registre et deux courriels.  Il n’est pas exclu que la réunion d’information sur le projet tenue moins de trois mois avant l’ouverture de l’enquête (et qui avait réuni une vingtaine de personnes selon la photo publiée dans le bulletin municipal) n’ait émoussé l’intérêt du public pour l’enquête.

1-5 AVIS DE LA MRAe ET REPONSES DU MAITRE D’OUVRAGE La MRAe relève que les recommandations du SDIS ne sont pas portées à la connaissance du public. Le maître d’ouvrage constate l’absence de réponse de ce service et énonce les mesures prises pour pallier le risque d’incendie (création d’une citerne et de pistes d’accès à l’ensemble du site). La MRAe s’interroge sur l’écoulement des eaux pluviales et l’imperméabilisation des sols. Le maître d’ouvrage propose en réponse d’écarter les rangées de panneaux de 3,5 m et de laisser un écart de 1 cm entre chaque panneau. Il s’engage à assurer un suivi de la zone humide centrale. La MRAe s’interroge sur les mesures de compensation, qui resteraient à expertiser, pour deux espèces d’oiseaux, des amphibiens et des reptiles. Le maître d’ouvrage indique qu’un travail de recherche foncière est en cours parallèlement à la constitution du dossier de demande de dérogation pour les espèces protégées et qu’un suivi de ces mesures sera assuré.  Le dossier d’étude d’impact est complet et des réponses sont apportées point par point par le maître d’ouvrage aux interrogations de la MRAe. Certaines mesures environnementales en sont toutefois au stade de l’élaboration, en décalage dans le temps avec la demande de permis de construire.

1-6 LES OBSERVATIONS DU PUBLIC ET LES REPONSES DU MAITRE D’OUVRAGE Les entreprises directement ou indirectement concernées par le projet lui sont logiquement favorables. Les observations d’un particulier mettent en regard l’estimation d’un apport fiscal du projet jugé trop modique et l’atteinte excessive à l’environnement communal.

 Le maître d’ouvrage a apporté un éclairage global sur l’impact fiscal escompté du projet. Il a apporté des chiffrages précis sur l’impact au sol réel des panneaux qui n’occuperont en fait que moins de la moitié de l’emprise foncière totale du projet (2,1 ha sur 5,3 ha).

1-7 LES INTERROGATIONS DU COMMISSAIRE-ENQUËTEUR En l’absence de réponse du SDIS, et se basant sur des mesures de prévention du risque incendie déjà expérimentées, le maître d’ouvrage a défini des modalités précises contre cet aléa. Sur l’avancement du dossier de demande de dérogation et de recherche de foncier pour l’habitat des espèces protégées, il expose les modalités et les étapes de la démarche écologique, foncière et administrative actuellement en cours sans pouvoir en donner la durée.  Si le dossier de demande de permis de construire peut être considéré comme en bonne voie, notamment grâce à l’entrée en vigueur du PLU au cours de la présente enquête (février 2019), il n’en est pas de même du dossier de demande de dérogation, soumis notamment à l’obtention de disponibilités foncières au titre des mesures de compensation.

2- SYNTHESE

Le dossier à la disposition du public et la publicité effectuée en vue de l’organisation de l’enquête publique étaient de qualité et en tous points conformes à la règlementation. La faible participation du public, récemment informé du projet au cours d’une réunion en mairie, reflète probablement pour partie une absence d’opposition au projet d’implantation de centrale photovoltaïque au sol sur le territoire communal. Les points positifs de ce projet qui participe à la transition énergétique sont les suivants : ** Le terrain est un choix judicieux L’implantation sera sur le site d’une ancienne carrière remblayée, sans usage alternatif évident. La centrale sera éloignée de plus de 3 km des sites Natura 2000 existants dans le secteur géographique. L’habitation la plus proche est distante de la future centrale de 150 m et les autres de 250 m et plus. Aucune nuisance sonore ne sera ajoutée compte tenu du voisinage immédiat d’une carrière en exploitation depuis de nombreuses années. La commune et favorable au projet et le public n’a pas manifesté d’opposition. **des nuisances ou risques potentiels ont été pris en compte : L’impact paysager sera faible. Les éventuelles nuisances visuelles seront palliées par la limitation de hauteur des panneaux solaires et l’installation de clôtures végétales élevées autour de l’ensemble du site. En l’absence de recommandations explicites de la part du Service Départemental d’Incendie et de Secours, la société URBA 107 a pris des mesures de lutte contre l’incendie déjà appliquées sur d’autres sites, telle la création d’une citerne d’eau Des mesures de protection des nappes d’eau potables sont prévues dès la phase d’installation et durant la période d’exploitation. **Certains points sont toutefois de nature à faire peser une incertitude sur le projet. L’un des enjeux écologiques identifiés concerne les habitats accueillant des espèces patrimoniales d’oiseaux. Des mesures de compensation particulières devront être mises en place pour la linotte mélodieuse et la cisticoles des joncs et une demande de dérogation de destruction d’habitat d’espèces protégées devra être déposée parallèlement à la demande de permis de construire. Il n’est pas actuellement possible de connaître la date d’aboutissement de cette procédure et ce point fera l’objet d’une réserve.

En conséquence, sur la base du rapport d’enquête, des observations exprimées par le public et par les services de la Mission régionale d’autorité environnementale, du mémoire en réponse du pétitionnaire et des conclusions qui précèdent,

J’émets un AVIS FAVORABLE assorti d’une RESERVE au projet de construction d’une centrale photovoltaïque au sol sur la commune du CHAY. Réserve : le commencement des travaux est subordonné à l’obtention de la dérogation à la destruction d’habitats d’espèces protégées.

Le 04/03/2019 Le commissaire enquêteur

Michel HOURCADE

PIECES JOINTES

Certificat d’affichage

Constat d’huissier

PROCES VERBAL DE CONSTAT

L'AN DEUX MIL DIX-HUIT et le VINGT ET UN DECEMBRE, le VINGT HUIT DECEMBRE, le QUARTORZE JANVIER et le DIX HUIT FEVRIER DEUX MILLE DIX NEUF

Agissant à la requête de :

SAS URBA 107, au capital de 100,00 Euros inscrite au registre du commerce et des sociétés de MONTPELLIER sous le numéro B 814 540 746 dont le siège social est situé 75, Allée Wilhem Roentgen, CS 40935 à MONTPELLIER (34961), agissant poursuites et diligences de son représentant légal, domicilié en cette qualité audit siège social

Laquelle m’a préalablement exposé,

Qu’il sera procédé du 15 janvier 2019 au 15 février 2019 inclus, à une enquête publique sur le projet de création d’une centrale photovoltaïque au sol sur la commune de LE CHAY au lieudit La Grande Roussellerie,

Qu’un affichage de l’avis d’enquête publique sera apposé à deux endroits sur le site du projet,

Que cet affichage sera également visible à la Mairie de LE CHAY,

Que pour la sauvegarde de ses intérêts, elle me requérait aux fins de dresser constat de ces affichages,

C’est pourquoi, déférant à cette réquisition,

J’ai, Benjamin ROUX, Huissier de Justice Salarié, Au sein de la S.C.P. GUILLOU - TERRIEN, Huissiers de Justice Associés, 23, avenue Marcel Dassault à ROCHEFORT SUR MER Soussigné,

Me suis rendu ces jours sur les lieux suivants :

La Grande Roussellerie - LE CHAY (17600)

J’ai procédé aux constatations suivantes :

Aux deux points indiqués sur l’image ci-dessous se trouve une affiche plastifiée aux dimensions minimales requises de format A2 avec texte de couleur noir sur fond jaune. L’inscription « AVIS D’ENQUETE PUBLIQUE » est écrit en caractères gras majuscules supérieurs à 2 cms. Ladite affiche est agrafée sur une planche et positionnée de manière à être parfaitement lisible depuis la voie publique. Chacune de ces affiches est identique à l’avis d’enquête publique jointe au présent constat.

Sur la route La Terragere :

Au deuxième point d’affichage, sur la route parallèle à la première :

Je me suis ensuite rendu à la mairie de LE CHAY, 2 Rue Saint-Martin,

J’ai pu constater qu’est visible l’arrêté depuis la voie publique, sur le tableau d’affichage :

J’ai renouvelé mes constatations le VINGT HUIT DECEMBRE DEUX MILLE DIX HUIT où j’ai pu constater la constance de cet affichage sur le site, ainsi qu’à l’extérieur de la Mairie de LE CHAY,

J’ai renouvelé mes constatations le QUATORZE JANVIER DEUX MILLE DIX NEUF, où j’ai pu constater la constance de cet affichage sur le site, ainsi qu’à l’extérieur de la Mairie de LE CHAY,

J’ai renouvelé mes constatations le DIX HUIT FEVRIER DEUX MILLE DIX NEUF, où j’ai pu constater la constance de cet affichage sur le site, ainsi qu’à l’extérieur de la Mairie de LE CHAY,

* * *

Mes constations étant terminées, je me suis retiré et du tout, j’ai fait et dressé le présent procès- verbal de constat en un original et deux expéditions, pour servir et valoir ce que de droit

Cout du présent acte :

Article A. 444-28 400,00 Emoluments Article A.444-15 SCT 7,67 SOUS TOTAL HT 407,67 TVA 20% 81,53 Article 302bis Y CGI 14,89 Taxe Trésor Public TOTAL TTC 504,09 Benjamin ROUX

Huissier de Justice salarié