Jacques BRJARV

LA NECROPOLE ET L'HABITAT VE L'AGE VU FER VE PENFOUL A LANVELEAU, FINISTERE

1980 Rif. : FA/2-R 7 322 Jacques BR1ARV

LA NECROPOLE ET L'HABITAT DE L'AGE DU FER

DE PENFOUL A LANDELEAU, FINISTERE

FOUILLES PROGRAMMEES 1930 (PROGRAMME P. 9)

Ref. : FA/2-R 1322

Equipe de Recherche n° 27 du C.N.R.S. Laboratoire d'Anthropologie Université de Rennes 1 35042 RENNES-CEDEX LA NECROPOLE ET L'HABITAT DE PENFOUL A LANDELEAU, FINSITERE 1980.

HISTORIQUE - SITUATION

L'existence de populations de l'Age du Bronze sur le territoire de l'ac- tuelle commune de Landeleau est attestée par la présence de monuments funéraires ou diverses découvertes d'objets métalliques. Dès 1888, le baron Halna du Fretay explora les tumulus de Ty Roué ou Keroué. Le plus grand contenait une urne à deux anses au milieu de vestiges de bois pourri et une des deux tombelles voisines livra au fouil- leur une pointe de flèche en silex rouge du type à ailerons et pédoncule. Les coffres en dalles sont assez nombreux et il est probable que bien des découvertes anciennes sont restées inédites. En 1904, A. Jarno signala 3 coffres près de la chapelle de Lannach. L'un d'eux fournit un disque en schiste orné de rayons. En 1968 une sépul- ture fut explorée à Menez-Banal, coffre à six dalles de chant, sans mobilier, dans un champ dit Park-Mysteric où autrefois des découvertes similaires furent faites. Non loin de ce coffre le propriétaire, Mr A. Puillandre recueillit une petite hache en bronze à rebords martelés typique du Bronze Ancien. En février 1980 une autre tombe de même type fut mise au jour à 800 m de la découverte de 1968. Dans le blo- cage de la tombe quelques tessons ont été recueillis, les uns assez fins, proches des pâtes campaniformes, les autres plus grossiers du type de la poterie des tumulus du Bronze Ancien.

Près du village de Penfoul un gros culot piano-convexe en cuivre fut dé- couvert en 1963 et acquis pour le dépôt de fouilles finistérien. Il pesait 3,100 kg et marquait une présence du Bronze Final. Toujours au même lieu, dans un talus bor- dant un champ immédiatement au Sud du village, un gros bloc de granité fut découvert. Gênant pour le passage des véhicules agricoles, il fut partiellement débité à la masse puis extirpé et redressé dans la cour de la ferme (photo n° 1). C'est proba- blement un petit menhir ou une stèle protohistorique enfouie autrefois à une époque de destruction des cultes "païens". Ce bloc est probablement à mettre en rapport avec la nécropole mise au jour en 1980 ; il pouvait éventuellement être la stèle indicatrice du cimetière. Toujours près de Penfoul, au flanc du coteau situé à l'Est du village, deux petites buttes avaient été remarquées lors des interventions précédentes (parcelle 408 F2 ; coordonnées Lambert 1 1495-0770). Depuis la démolition d'une partie des Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 1 - Vue de la stèle redressée près de la ferme de Penfoul. Elle est en granité porphyroïde à gros cristaux d'orthose. Elle mesure environ 2 m de haut pour 70 à 80 cm de largeur mais elle a été largement ébréchée lors de sa découverte. Cette stèle protohistorique peut provenir de la nécropole qu'elle pouvait signaler. Elle a été enfouie à une période postérieure sans doute pour éviter quel- que pratique religieuse peu orthodoxe. talus et par suite de labours plus profonds, ces deux tertres, qui à première vue semblaient être des tumulus de l'Age du Bronze, voyaient leur hauteur diminuer pro- gressivement et il est probable que d'ici quelques années, il n'en serait plus rien resté. Leur position en pente facilite en effet l'étalement des terres qui les com- posent. C'est pourquoi une intervention fut décidée pour 1980 avec l'aimable accord du propriétaire, Mr A. Baron que nous remercions. Toutefois l'exploration de ces deux buttes a révélé bien des surprises puisque l'un des monuments recouvrait en réalité une nécropole du début de l'Age du Fer pour l'essentiel et que la deuxième butte correspondait à un habitat de hauteur avec poste d'observation et fossés.

Les buttes de Penfoul se situent au flanc d'une petite hauteur (130 m) à l'intérieur de la cuvette de Chateaulin. Une voie ancienne suit le sommet du mouve- ment de terrain. C'est un excellent poste d'observation qui permet de surveiller aussi bien la crête des Monts d'Arrée au Nord que celle de la Montagne Noire au Sud. Le sous-sol schisteux, se débitant en petites plaquettes (schiste de Chateaulin). La parcelle contenait en surface une grande quantité de ces éléments. Le schiste est parfois perturbé par des filons de quartz, de kersanton ou de roches mëtamorphisées. Une petite carrière fut ouverte autrefois dans un de ces filons en bordure de la parcelle pour la construction d'une maison par un des fermiers de Penfoul. L'endroit est favorable à l'établissement d'un habitat. L'eau est fournie par un ruisseau en contrebas qui a peut être été aménagé autrefois en réserve d'eau (le lieu-dit Penfoul signifie le bout de la mare). Des scories dispersées en surface témoignent d'une activité métallurgique ancienne. Certaines sont même en contact direct avec les struc- tures protohistoriques ou les urnes funéraires recueillies en 1980 et pourraient dater de l'Age du Fer.

En 1980, la parcelle était cultivée (blé succédant au maïs) avant d'être ensemencée en pâture pour l'automne. Ceci nous amena à conduire l'essentiel de la campagne de fouilles en septembre 1980 avec une phase préliminaire en juillet et une phase complémentaire au début d'octobre.

L'équipe de fouilles se composait de : Melle Jeanne AFFOLTER, étudiante en Sciences Naturelles, Rennes. Mr Jean Roger BOURHIS, ingénieur au C.N.R.S., Rennes. Melle Suzanne BOURHIS, retraitée des Impôts, Rennes. Mr Jacques BRIARD, Maitre de Recherche au C.N.R.S., Rennes. Mme Michèle BRIARD, Chantepie. Mr Dominique GUILLAUME, étudiant à Rennes en Chimie, Dijon. Mr Maurice HOUEIX, retraité de l'Enseignement, Rennes. Melle Dominique LEBORGNE, étudiante en Médecine, Rennes. Mr Serge LE BRUN, étudiant en Sciences économiques, Betton. Mr François LE COQ, étudiant en Sciences naturelles, Rennes. Mr Yvan ONNEE, dessinateur C.N.R.S., Rennes. Mr Yves PHILLIPOT, étudiant en Sciences naturelles, Rennes. Mr Josick PEUZIAT, chirurgien-dentiste, .

Monsieur Armand PUILLANDRE a favorisé l'organisation du chantier par le prêt d'un local , a suivi la fouille dans la mesure de ses loisirs et organisé des visites de prospections dans la région de Landeleau. Le propriétaire Mr A. BARON a assuré la remise en état du terrain au cours de laquelle un nouveau volant d'urnes funéraires fut mis au jour. Les travaux de restauration du mobilier ont été menés et continuent au laboratoire d'Anthropologie de RENNES. Une étude pédologique du site a été effectuée lors d'une visite de M. Michel Le Goffic. Le Maire et la Municipalité de Landeleau ont suivi les travaux archéologiques avec intérêt.

LA NECROPOLE DE PENFOUL

1. Organisation générale

Avant la fouille la nécropole apparaissait comme un petit tumulus surbaissé d'une quinzaine de mètres de diamètre pour une hauteur apparente d'à peine 70 cm. Il se situait à 100 m du vieux chemin bordant la parcelle du côté Est. A partir du point le plus haut (point 0, figure 1) des secteurs de fouilles ont été aménagés suivant les directions cardinales. Le secteur Est n'a montré que la couche de limon argileux précédant le sous-sol schisteux à plaquettes mêlé d'éléments de granité arénisé. La tranchée Sud (fig. 1, S) s'est révélée également stérile avec simplement quelques petites traces de brûlis de sol. Le carré de fouille Nord (N° 1 du plan) montrait une couche de brûlis beaucoup plus importante avec quelques structures de pierres mais c'est vers l'Ouest que furent découvertes les plus importantes associées à des couches de brûlis intense mêlées d'ossements humains. Le carré W 1 renfermait une tombelle recouvrant une fosse à incinération parée de pierres, les carrés W 2 et N 2 contenaient des petits massifs de pierres, schiste et quartz, associés à des ur- nes funéraires. Toutes ces structures étaient à peu de profondeur, 70 à 80 cm au-dessous de la surface et bien souvent le haut des urnes ou les structures avaient été atteintes par le passage du soc des charrues.

L'organisation générale de la nécropole comprenait donc successivement : - un brûlis général de sol avec ossements dispersés, parfois réunis dans de petites fosses creusées dans le sol. - une tombelle avec coffre contenant des ossements incinérés. Une urne y était asso- ciée

- des séries de massifs de pierres avec des urnes tantôt placées sous le massif, tantôt disposées à quelque distance (photo n° 2, fig. 1). A ces éléments étaient associés, assez dispersés des éléments de mobilier métallique, surtout des bracelets ou des anneaux, le plus souvent fragmentés et dé- formés à la fois par le feu et l'oxydation dans le sol. Il s'y mêlait également des traces de scories ferrugineuses dont l'analyse permettra de vérifier si elles con- tiennent ou non des traces de cuivre. Tous ces éléments témoignent d'une diversité dans l'organisation d'une nécropole de l'Age du Fer et il importe d'en préciser les différents éléments reconnus lors de la fouille.

2. La fosse à incinération NI

Dès l'approfondissement du carré NI, une zone très intense de brûlis avec ossements humains déformés et charbons de bois fut reconnue et délimitée sur une aire • e d'enviro n 2,6 m sur 2 m. Elle nse poursuivait pas dans les carrés Est et Sud. A 30 cm du point 0, une série de petites pierres disposées en cercle entourait une zone de bois brûlé. Il peut s'agir du calage d'un petit poteau de 20 à 25 cm de diamètre. Il faut noter que eet élément se situe au sommet topographique de la butte funéraire. Près de ce calage de poteau une petite fosse avait été creusée dans le sol sur 20 à 25 cm de profondeur. Elle mesurait à peine un mètre de longueur pour 40 cm de lar- geur. Ses bords étaient creusés à 45° vers l'intérieur. Elle était bourrée d'osse- ments humains calcinés mais du côté Est subsistait un petit tas d'ossements qui n'avaient pu prendre place dans la fosse. Le rejet du creusement de la fosse, de nature arénitique, avait été entassé vers le Nord-Est. Près des ossements a été re- cueilli un petit bouton de bronze très lourd sans doute à forte composition plombeuse. Son état ne permet pas de dire à quelle sorte d'objet, sans doute de parure, il appar- Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 2 - Zones de fouilles W1 et W2 de la nécropole, Au premier plan,le coffre au milieu de la zone de brûlis. Au fond pavages de schiste et massifs de quartz associés aux urnes funéraires. Le trou,au fond à droite, correspond à l'emplacement de 1'urne n° 4. tenait. Près du trou de poteau, peu creusé dans le sol, un débris de fer a été re- trouvé de même que vers le Nord un autre petit débris de bronze, sans doute infime morceau de bracelet (fig. 2). Cette structure NI nous montre donc une zone à brûlis intense accompagnée d'un probable poteau en bois signalisateur calé par de petites pierres. Après incinération des os ceux-ci ont été regroupés et recueillis pour l'essentiel dans une fosse creusée dans le sol (la lentille de creusement de la fosse recouvre la zone de brûlis, témoignant que l'on a creusé la fosse "après" l'in- cinération.

Le seul autre élément significatif de cette'zone NI est une petite dalle de schiste posée à plat. La fouille de la nécropole nous a montré que ce type de pierre recouvrait ou signalait une urne. Aucune poterie n'a été recueillie à proxi- mité mais il est possible que la pierre située dans la coupe au niveau inférieur des labours ait été quelque peu déplacée, sinon que l'urne ait été extirpée à une période ancienne.

3. Le coffre à incinérations Ml.

Le décapage du carré W1 amena la découverte d'un massif de grosses pierres aligné suivant un axe Nord-Sud. Il comprenait le massif principal recouvrant un cof- fre et quelques pierres isolées suivant le même axe. La pierre au nord du coffre, en dolérite était piquetée de minuscules cupules, peut être à valeur symbolique. La disposition de ces cupules évoque étrangement celle d'une constellation stellaire comme la Grande Ourse (fig. 3 et 4). Le coffre était recouvert tout d'abord de gros- ses dalles en schiste métamorphique. Près de la dalle délimitant le massif à l'Est, 3 anneaux, disposés en triangle avaient été déposés (photo n° 3). Le plus près du coffre était en bronze, assez corrodé, les deux autres en fer. L'anneau de bronze était formé d'une tige de section circulaire de 4 mm. Son diamètre était de 48 mm. Les anneaux de fer également fermés avaient un diamètre de l'ordre de 4 à 5 cm mais ils étaient déformés par la rouille. Il doit s'agir de pièces métalliques de parure (ceinture ?) ou de harnais (?) dont la partie organique en cuir ou en tissu a dis- paru. Deux petits débris d'objets en fer (bracelets ?) ont également été recueillis près de la tombelle. Le dégagement de la tombelle a montré qu'elle était constituée de 4 couches successives de pierres recouvrant un coffre. La première assise (photo n° 3, fig. n° 3 Photo n° 3 - Tombelle W1 - Première assise de pierres recouvrant le coffre, Au premier plan, devant le mètre pliant, les 3 anneaux déposés en triangle, celui en bronze en haut, les deux autres en bas, fig. n° 4, A) comprenait les pierres les plus volumineuses, essentiellement en schiste métamorphique d'assez mauvaise qualité et qui s'effritait assez facilement. La seconde assise (fig. n° 4, B) comportait encore des éléments volumineux débordant le coffre sous-jacent. La troisième assise (fig. n° 4, C, photo n° 4) laissait déjà apparaître les dalles de chant du coffre, également en schiste métamorphique fissuré. La quatrième assise (fig. n° 4, D, photo n° 5) comprenait des plaquettes peu épaisses dont certaines s'étaient écrasées sous le poids des pierres supérieures. Une fois dégagé, le coffre apparaissait composé de dalles placées de chant mais qui avaient légèrement basculé vers l'intérieur. Les dalles étaient assez mal appareillées laissant entre elles de petits espacements. Le coffre était orienté Nord-Sud. Il avait été aménagé dans le sous-sol, le sommet des dalles affleurant vraisemblablement au niveau du vieux sol ancien recouvert par la couche de. brûlis. Une seule dalle de lar- geur moyenne composait les parois transversales Sud et Nord. Les parois Est et Ouest étaient composites. Elles comprenaient chacune 3 petites dalles imbriquées, renfor- cées à l'extérieur par une quatrième dalle située au milieu de la paroi longitudinale. Le coffre était légèrement trapézoïdal, mesurant à l'intérieur et au fond 30 cm au Nord et 40 cm au Sud pour une longueur interne de 75 cm à 80 cm. La profondeur du coffre était de l'ordre de 30 cm. Ce coffre contenait des ossements brûlés correspon- dant à ceux de jeunes enfants. Au niveau supérieur (fig. 4, E ; photo n° 6) les osse- ments d'un premier enfant apparaissaient du côté Sud alors que du côté Nord était placée une pierre plate, à mi-hauteur du coffre. Cette pierre recouvrait les ossements d'au moins deux autres enfants, d'après le décompte des ossements brûlés identifiables

A l'extérieur du coffre, entre la paroi Nord et la pierre à cupule une urne funéraire avait été déposée. La partie supérieure avait été brisée, sans doute ébré- chée par la culture puisqu'à ce niveau se situait le niveau de la sole des labours. L'urne était remplie de terre mélangée d'ossements incinérés (fig. n° 3 ; photo n° 7) Parmi ceux-ci on retrouvait encore quelques couronnes de molaires qui indiquaient la présence de jeunes enfants mais il n'est pas impossible que certains éléments osseux appartiennent à des adultes. Autour du coffre lui-même des ossements calcinés se mê- laient à la couche générale de brûlis qui s'étendait principalement du côté Ouest. Parfois on avait rassemblé les "paquets d'os brûlés" à l'intérieur de fosses peu profondes aménagées dans le sous-sol. A l'Ouest, creusée dans la couche d'incinéra- tion, l'on trouvait ainsi une fosse oblongue d'un mètre de long avec deux petites Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 4 - Dégagement du coffre W1 - 3e assise de pierres formant la couverture. Autour les pierres des assises 1 et 2 enlevées, Au-delà du piquet la pierre à cupules. Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 5 - Dégagement du coffre W1 - 4e assise de couverture. Les dalles en schiste ont été partiellement écrasées par les assises supérieures. Les dalles de chant du coffre apparaissent. Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 6 - Intérieur du coffre Wl. Premiers ossements d'enfant au Sud, pierre plate au Nord. Les parois longitudinales sont composées de 3 dalles de chant consolidées par une quatrième extérieure. Longueur in- terne du coffre : 75 cm. Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 7 - Urne funéraire n° 1 déposée entre le coffre W1 et la pierre à cupules. A l'intérieur débris d'ossements humains et terre brûlée. cuvettes de 30 cm remplies d'ossements plus serrés. Une autre petite fosse à ossements se situait en dehors de la zone de brûlis, à un mètre au Sud-Ouest du coffre (fig. 3). En conclusion, ce complexe W1 comportait des sépultures à incinérations qui avaient été réparties de la façon suivante : - une couche générale d'incinération bien marquée à l'Ouest du coffre et qui comportait encore de nombreux ossements humains dispersés. - un coffre en petites dalles soigneusement recouvert de 4 assises de pierres et renfermant en deux couches au moins les ossements incinérés de 3 enfants. - une urne funéraire classique avec ossements brûlés. - de petites fosses creusées dans le sous-sol où ont été réunis des "paquets" d'ossements - à ces structures funéraires étaient associés de menus objets de parure en fer et bronze difficilement identifiables à l'exception des 3 anneaux.

4. La zone W2. Urnes et massifs.

Le décapage du secteur W2 (fig.I et 5) a permis de mettre au jour un système complexe de petits massifs de pierres auxquels étaient associés des urnes funéraires. Une première structure longue de 2 m et large de 60 cm dans sa partie la plus fournie était composée essentiellement de gros éléments en quartz très blanc volontairement choisi pour leur couleur. Ceci supposait un ramassage sur une assez grande surface, les filonnets de quartz étant semble-t-il assez rares dans la région et surtout com- posés de petits éléments. Certains sont observables en coupe dans les rectifications de talus de la route de Landeleau à Chateauneuf-du-Faou. On a donc marqué d'une pier- re blanche la présence des urnes funéraires sous-jacentes. Parmi ces éléments de quartz un gros bloc a été visiblement régularisé par bouchardage jusqu'à lui donner la forme et le volume d'une grosse tête humaine. L'ébauche d'une chevelure est visible et une fente transversale plus soigneusement gravée suggère parfaitement l'emplacement de la bouche. Cette ébauche grossière n'est pas sans rappeler certaines figurations de têtes connues dans l'Age du Fer d'Outre-Manche (Shipton Gorge près de Bridport, Dor- set) .

Sous le massif un premier groupe de tessons assez écrasés et ne permettant pas la reconstitution d'un vase ont été recueillis (Urne 2, fig. 5). Ils correspon- dent à une ou plusieurs urnes détruites sur place. Parmi les tessons un fragment présente une petite cupule, décor fréquent au premier Age du Fer armoricain. - 15 -

Une urne plus complète (fig. 5, Urne 3 ; photo n° 8) reposait sous le mas- sif de quartz. Elle était recouverte d'une petite plaque de schiste. Presqu'intacte, elle a pu être restaurée. C'est un vase sans anse avec col élevé éversë de 210 mm de haut pour 170 mm de largeur à l'ouverture, 190 mm de largeur à la carène et 105 mm de largeur au fond légèrement bombé. Il contenait des os incinérés, sans aucun mobilier associé. Ce vase est d'un type rencontré au Hallstatt ancien dans les cime- tières à incinération du Sud-Finistère ou du Morbihan (, Fin.). Il se rattache dans cette série du Hallstatt ancien aux formes à carène douce différente des séries à carène anguleuse connues dans les sépultures à murets de pierres circulaires.

Dans ce même massif quelques débris de bronze ont été recueillis provenant d'un bracelet très corrodé. Quelques tessons ont également été recueillis autour de ce massif, certains par leur épaisseur et leur bord à peine éversé semblent dater du Bronze Final.

Autour du massif principal du carré W2 se situaient de petits groupes irré- guliers en plaquettes de schiste ou en quartz. L'un situé en bordure du carré W1 était associé à une fosse à ossements sans mobilier (fig. 5). Un autre massif de pierres, en bordure Sud de W2 n'était associé à aucun matériel. Il est difficile de savoir s'il s'agit de structures funéraires ou de vestiges antérieurs liés à des habitats.

Du côté Ouest de W2 se situaient deux autres massifs disposés à angle droit. A leur voisinage ont été recueillis 3 nouvelles urnes. L'urne n° 6, située en profondeur sous une grande pierre sub-triangulaire se rattache à une série différente de l'ensemble des autres poteries de Penfoul. Elle est beaucoup plus globuleuse et à col droit, sans anses et sans décor. Elle mesure 245 mm de haut pour 220 mm de largeur à l'ouverture, 270 mm de largeur à la carène et 140 mm de largeur au fond. Elle se rapproche des grandes urnes du Bronze Final souvent rattachées à la Civilisations des Champs d'Urnes. Ce type d'urne est très rare en Bretagne bien qu'on en ait des variantes ayant contenu des dépôts de l'Age du Bronze (Vern en Moëlan, Finistère) ou dans des habitats (La Torche à Plo- meur, Finistère). Le sommet de l'urne se situait à 80 cm de profondeur, niveau auquel se situait la partie inférieure des autres urnes hallstattiennes. Ceci laisse suppo- ser une "stratigraphie" dans le dépôt des urnes. L'urne n° 5, trouvée en bordure de W2 était réduite au seul fond d'une poterie. Ce fond était isolé sans autres fragments. Il donnait l'impression d'une Photo n° 8 - Vue de l'urne n° 3 en place sous le massif de quartz du carré W2. Elle est remplie d'os incinérés et recouverte d'une plaque de schiste. - 17 -

poterie abandonnée ou délaissée lors d'un nouvel aménagement du cimetière avec dépôt d'urnes plus récentes. Une des plus belles urnes recueillies à Penfoul se situait à peu de pro- fondeur de la surface, recouverte ou plutôt précédée par une plaquette de schiste de forme circulaire (180 mm de diamètre) soigneusement régularisée sur les bords. Cette plaque était placée au-dessus de l'urne à 12 cm de hauteur, l'espace intermé- diaire étant comblé par de la terre mêlée d'ossements brûlés (photo n° 9, fig. 5, Urne n° 4). Il est probable que l'urne avait été déposée dans un trou aménagé dans le sous-sol, puis l'on avait déposé les ossements incinérés mêlés de terre dans l'ur- ne trop étroite cependant pour contenir tous les ossements, d'où ce décalage entre l'urne et son couvercle. L'urne n° 4 est très fine, élancée, haute de 190 mm pour une ouverture de 130 à 134 mm, une largeur à la panse de 110 mm. Le fond est légè- rement creux avec un ressaut marginal et une dépression centrale. C'est un premier pas vers les urnes à pied creux. Le diamètre du fond est de 90 mm. Le bord de l'urne est évasé. Au niveau de la panse un décor est constitué par trois groupes de deux grandes cupules de 30 à 35 mm de diamètre. C'est exactement le type de décor que l'on retrouve dans la nécropole finistèrienne de Roz-an-Trémen en : c'est un type d'urne caractéristique du Hallstatt ancien de Bretagne.

La zone W2 montre donc l'association d'urnes funéraires avec des massifs irréguliers mais dont les principaux dessinent quand même un plan de nature rectan- gulaire. C'est donc un rituel funéraire différent des sépultures circulaires halls- tattiennes peut-être plus récentes et dont un exemple est connu près de Landeleau avec le cimetière de Coat Plen Coat à Saint-Goazec.

5. La zone N2 et les autres urnes.

L'exploration de la zone N2 montra l'existence d'un autre petit massif de pierres plus irrégulier encore que les précédents sous lequel était déposée une urne funéraire (photo n° 10). Elle est du style général, sans anse avec col et bord éversé mais d'allure plus trapue que les précédentes. Elle mesure 175 mm de haut pour 205 mm de large à l'ouverture, 170 mm de large à la carène, 110 mm de large au fond qui est plat. Elle n'avait pas de pierre de couverture. Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 9 - Urne n° 4 décorée de cupules, Elle est placée dans un trou creusé dans le sous-sol, recouverte d'ossements surmontés d'une plaquette de schiste circulaire. - 19 -

L'urne n° 7 avait été déposée à peu de profondeur (sontnet à 40 cm de la surface), à 1,75 m à l'Est de l'urne n° 8. Elle fut découverte dans la coupe de la paroi Sud de N2. Très près de la surface, elle avait subi une forte pression et la pierre qui la recouvrait avait écrasé le rebord de la poterie, qui s'était fendue largement à la panse (photo n° 11). La céramique a pu être reconstituée à l'excep- tion du rebord. C'est une pièce originale qui tranche sur le lot et même sur les séries armoricaines connues jusqu'ici par son allure très élancée et le rétrécisse- ment à la base. Le pied, érodé sur les bords déborde légèrement pour atteindre une largeur de 85 à 90 mm alors que le diamètre du vase à 1 cm au-dessus est réduit à 80 mm. La hauteur totale de la poterie devait être de 220 mm pour une largeur maxi- mum à la panse de 152 mm.

Dans une cuvette du sous-sol, au Nord de N2, tout un lot de tessons prove- 2 - nant de plusieurs vases a été recueilli sur 1 m . Ils sont assez erodes et appartien- nent à des poteries de type différent. La première classe comprend des tessons épais à gros dégraissant quartzo-micassé, très friables, peut être de la poterie domestique, vases ou jarres servant pour l'alimentation. Une deuxième classe comprend de grands tessons de vases à rebords droits se reliant à des cols assez élevés peu inclinés. Il pourrait s'agir d'urnes du Bronze Final. Une dernière catégorie comprend des tes- sons de vases de l'Age du Fer caractéristique par leur pâte mieux cuite, leur aspect extérieur presque lisse et certains éléments comme des fragments de cols éversés ou de fonds en piédestal. Cette couche de poterie (fig. 1, n° 9 zone à poterie) est difficile d'interprétation. Il semble qu'à des éléments de poterie domestique prove- nant peut être d'un habitat antérieur à la nécropole, se mêlent des fragments d'urnes cinéraires résultant d'un premier réaménagement du cimetière.

Après la fouille proprement dite, le chantier a été rebouché par le pro- priétaire avec l'aide d'un gros tracteur à lame. Pour des raisons de nivellement, il a fallu détruire la partie subsistante des ponts séparant les secteurs de fouille et entamer largement la zone occidentale non fouillée. Au cours de ces opérations un lot supplémentaire d'urnes a été découvert. Leur position, indiquée sur le plan géné- ral (fig. 1 n° 10 à 17) est approximative pour certaines d'entre elles déplacées au cours de l'opération (n° 10, 11, 17). Malgré cette imprécision de détail, elles mon- trent une concentration étonnante de la céramique face aux secteurs W1 et W2 à mas- sifs de pierres. Certaines de ces urnes étaient presque intactes. D'autres demandent un travail de restauration ou sont incomplètes, et celà probablement dès leur dépôt dans la nécropole. Nous nous limiterons dans ce rapport à leur description rapide avec les mensurations essentielles et parfois provisoires pour certaines urnes en cours de remontage. Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 10 - Urne n° 8 sous son massif de pierres.

Photo n° 11 -

Urne n° 7 écrasée sous la pierre qui lui sert de couvercle. - 21 -

- Urne n° 10 : Hauteur 220 mm, largeur au fond : 90 mm ; largeur à l'ouverture : 180 mm. Cette très belle urne intacte est décorée d'un motif "en marguerite" au niveau de la carène. Ce motif comprend une cupule centrale de 18 mm de diamètre, entourée de 8 cupules plus petites de 10 mm de diamètre. Il est répété 4 fois en éléments diamétralement opposés. Quelques variantes de ce motif se retrouvent sur des poteries armoricaines de La Tène.

- Urne n° 11 : Cette urne également intacte, à l'exception d'une petite portion de rebord est la plus haute de la série (265 mm). Elle mesure 265 mm de haut pour un diamètre de 195 mm à l'ouverture. Le fond, légèrement bom- bé a 110 mm de large. Le col haut et droit se relie à un rebord à peine éversé. Aucun décor.

- Urne n° 12 : Urne dont il manque une forte portion de la partie supérieure (environ 1/4). Elle est très proche par sa forme de l'Urne n° 4 dont elle ne diffère que par le décor composé ici de 4 cupules larges de 25 mm, assez profondes et ressortant vers l'intérieur du vase. Elles sont placées à la carène et opposées 2 à 2 diamétralement. Hauteur du vase : 190 mm pour 100 mm de largeur au fond qui est plat et 150 mm de largeur à l'ouverture. Le rebord est éversé, débordant vers l'extérieur.

- Urne n° 13 : Elle est du même style surbaissé que l'urne n° 8 et bien décorée. Le sommet est largement ébréché d'un côté, jusqu'à la panse. Hauteur : 180 mm pour 108 mm au fond et 210 mm à l'ouverture. Elle a subi une déformation dans le sol qui a transformé l'ouverture du vase en ellipse.

- Urne n° 14 : Modèle plus petit que les urnes précédentes, forme diminutive des urnes 10 ou 11. Le sommet est écrêté. Pas de décor. Hauteur : 170 mm environ pour 85 mm de largeur au fond qui est légèrement creux et débordant sur les côtés, amorcé vers le piedestal. L'ouverture devait être de l'ordre de 100 à 110 mm.

- Urne n° 15 : Cette urne trouvée semble-t-il auprès de la précédente est du même

style trapu, sans décor. Elle mesure 230 mm de haut pour 85 mm de diamètre au fond. Le sommet n'est complet que sur un cinquième de l'ouverture. - 22 -

Urne n° 16 : Grande urne très érodée. Elle a pu être reconstituée sur une moitié.

Elle est assez semblable à l'urne n° 1. Hauteur totale de l'ordre de 230 mm pour un diamètre,au fond légèrement bombé de 100 mm.

- Urne n° 17 Cette toute petite urne, peut-être un vase accessoire, ne mesure qu'environ 90 mm pour 85 mm de largeur au fond qui est à peine bombé. Le rebord manque. C'est le seul vase qui montre une carène très angu- leuse, à la façon des urnes du Hallstatt final de Boquidet en Sérent, Morbihan ou de Kerviltré en Saint-Jean-Trolimon, Finistère.

La série d'urnes de Penfoul apporte une documentation nouvelle sur l'Age du Bronze Final, représenté en minorité par une urne et quelques tessons et le pre- mier Age du Fer (Hallstatt). Quelques urnes pourraient dater du début de la Tène. Ceci montre que la nécropole a été utilisée en plusieurs phases. La présence de fragments d'urnes dépareillées et brisées dès l'époque protohistorique semble le confirmer. Le matériel métallique associé aux urnes est très modeste. Il n'a été recueilli pour les urnes 10 à 17 que quelques menus débris de bracelets en fer et en bronze mélangés aux ossements contenus dans les urnes.

LA BUTTE AVEC FOSSES DE PENFOUL

1. Situation, topographie.

Le deuxième pseudo-tumulus se situait au sommet de la parcelle, à 33 m du talus Est où se trouve la carrière ouverte à une époque récente, et à 82 m au Nord- Est de la nécropole de l'Age du Fer. Il s'agissait d'une petite butte qui avait, vue de l'Ouest, une quinzaine de mètres de diamètre pour 1 m de hauteur (photo n° 12). D'après les renseignements et les souvenirs recueillis sur place auprès des divers propriétaires successifs ou voisins, la butte était notablement plus élevée autrefois, atteignant presque le double soit quelques 2 m de haut. La topographie effectuée par rayonnement au niveau Slom à partir du point le plus élevé a montré que cette butte était en fait très irrégulière. Si du côté occidental, elle présentait une allure régulière assez semblable à la topographie d'un tumulus, avec courbes de niveau Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 12 - Vue de la butte Nord-Est prise du Sud-Ouest. Elle renforce le relief naturel par un apport de plaquettes schisteuses. Hauteur du remblai encore visible : 1 m pour un diamètre de la butte de 15 à 16 m. - 24 -

régulières, elle se rattachait à la topographie générale du côté Est par un plateau très irrégulier. Du côté Nord le terrain remontait même légèrement pour dominer d'une dizaine de centimètres le point 0, ceci à 16 m du centre. Vers l'Est le terrain descendait très peu, la pente étant réduite à 1%. Vers le Sud par fcontre la dénivellée était bien prononcée, atteignant 1,50 m à J6 m du point 0. Cette pente se prolongeait aussi prononcée du côté Ouest pour s'atténuer progressivement en remontant vers le Norc

En réalité il ne s'agit pas d'un tumulus ou d'une butte circulaire, mais d'un système de grand contrefort, sorte de bastion confortant à cet endroit, le sommet naturel. C'est indiscutablement un élément artificiel. Il est composé pour sa partie haute d'une accumulation de petites plaquettes de schiste, de 10 à 40 cm de longueur et de quelques centimètres d'épaisseur.

Dans cette structure une grande tranchée de 2 m sur 10 m de long a été menée vers le Sud, dans la partie manifestement rapportée. Un autre grand sondage de 4m/4m a été effectué du côté Nord. Enfin un petit sondage complémentaire a eu lieu pour le secteur Nord-Est.

L'arasement progressif de la butte avait entraîné la dispersion dans les terres de la parcelle de nombreuses plaquettes de schiste largement essaimées dans la partie supérieure du champ. Il s'y mêlait quelques rares éléments de quartz ou de roches métamorphiques. Au cours des prospections un petit disque de schiste a été recueilli. Il rappelle en plus petit les couvercles en pierre des urnes funéraires de la nécropole.

Comme on l'a rappelé au début de ce rapport, le site est un excellent point d'observation, permettant de surveiller aussi bien les Monts d'Arrée au Nord que la Montagne Noire au Sud. L'endroit est très ventilé et propice à l'établissement d'un moulin à vent. Des anciens nous ont d'ailleurs rapporté que la parcelle s'appelait autrefois Park-ar-Milin, le Champ du Moulin. Toutefois aucune trace de substruction ou de pierres de meulière, fréquentes aux endroits où étaient autrefois établis les moulins, ne vient étayer cette hypothèse.

2. Structure de la butte.

La structure de la butte a été relevée en détail au centre (coupe de 2 m de large au fond de la tranchée menée vers le Sud). Les déterminations pédologiques ont été établies par Mr Le Goffic. Les horizons suivants ont pu être relevés : - 25 -

0 - 25 cm : Horizon Ap. Zone labourée. Terre noire avec apport coquillier récent (maerl) et traves de cultures récentes (chaume de blé).

25 - 44 cm : Horizon B actuel. Très caillouteux. Il comprend de nombreuses plaquettes de schiste. C'est le reliquat de la butte artificielle en plaquettes. Aucun élément archéologique ne vient avec certitude\de ce niveau.

44 - 46 cm : Horizon A résiduel. Il semble que ce soit du niveau de ce vieux sol brun-noir que proviennent quelques bribes de matériel '-.archéologique, tes- \ sons assez rares de type assez indifférenciés, mais probablement fin Bronze-Hallstatt, charbons de bois provenant de petits foyers dispersés. Aucun élément de matériel lithique n'a été recueilli. 46 - 57 cm : Horizon Bg. Couche jaunâtre à pseudo-glais. Elle va des teintes beige clair à des zones oxydées rouges plus ferrugineuses. Ce genre de formation se produit lorsqu'elle est surmontée d'un apport important. C'est donc un témoin pédologique important qui confirme qu'autrefois l'épaisseur du remblai supérieur était plus forte.

57 - 68 cm : Horizon B. Il est plus oxydé et abondant en petites radicelles. Sur les cailloux se remarquent de petites traces noires dues à des précipitations ferro-manganésiques.

68 - 90 cm : Horizon Bs C. Transition entre l'horizon B et la roche en place. Il est très riche en petites plaquettes, qui se débitent naturellement au-dessus de la roche en place.

90 cm : Début de la roche en place (schiste de Chateaulin, gris ou gris verdâtre).

En conclusion de cette étude pédologique, il faut noter l'importance de la couche de pseudo-glais qui atteste de l'existence ancienne d'une butte beaucoup plus haute. Cette couche d'aspect argileux jaune se retrouvera dans les autres sondages.

3. La coupe Sud.

Le début de la coupe prolongeait les structures précédemment décrites mais la surprise fut de retrouver à 60 cm du centre les traces d'un fossé creusé dans le schiste, fossé qui s'arrêtait à 2,20 m du centre pour être suivi d'une couche à clayon- nages provenant de hutte en terre cuite. Successivement les niveaux suivants ont été observés : - 26 -

1 - Horizon A. Zone de labour (fig. 6, n° 1) 2 - Horizon B. Riche en plaquettes (fig. 6, n° 2)

3 - Niveau de terre brune. Correspond à un horizon A ancien au centre mais aussi à une zone de remplissage au niveau supérieur du fossé (fig. 6, n° 3). Quel- ques tessons fin Bronze-Hallstatt ont été recueillis à ce niveau assez riche en charbons de bois

4 - Zones à cailloutis mêlés de terre. Elles sont particulières au remplissage du fossé ; on en trouve deux éléments principaux (fig. 6, n° 4) entourés de niveaux de terre brune. 5 - Niveau jaune. Horizon Bg à pseudo-glais. On le trouve au centre et après le fossé jusqu'à 5,60 m du centre (fig. 6, n° 5). Il reprend sur 2 m après la zone 6 à clayonnages.

S - Couche à clayonnages en argile cuite jaune orangé. Elle prend à 3,50 m du centre pour se terminer à 6,50 m. Sa longueur totale est donc de 3 m et sa largeur, retrouvée sur les 2m de la tranchée, était au moins de 2 m. L'épaisseur de cette couche était de l'ordre de 20 cm. Les éléments de clayon- nages étaient assez petits, de l'ordre de quelques centimètres de longueur, les morceaux dépassant 5 cm étant exceptionnels. Quelques empreintes de bois étaient reconnaissables, il s'agissait de branches de J à 2 cm de diamètre. Aux clayonnages se mêlaient quelques tessons.

7 - Zone à plaquettes précédant le sous-sol. Elle est plus ou moins épaisse sui- vant la configuration de la roche saine mais dépasse rarement les 50 cm (fig. 6, n° 7).

8 - Schiste en place. Le bombement schisteux qui montait naturellement vers le centre a été entamé par le fossé sur une profondeur de 50 cm dans la roche saine. La profondeur totale du fossé devait être de l'ordre du mètre, pour une largeur d'1,50 m au sommet. La forme est en cuvette.

Cette tranchée Sud nous a donc révélé 3 éléments essentiels : a) Une couche de pseudo-glais, indicatrice d'apports importants de remblais de part et d'autre du fossé, sans doute y-avait-il à l'origine un système de talus complé- mentaires. b) Un fossé, profond d'J m et large de 1,50 m au sommet, associé à une butte d'obser- vation. a) Des éléments de clayonnages, vestiges d'un habitat ou peut être d'un abri en liaison avec le fossé. Les éléments de clayonnages sont assez groupés pour supposer l'exis- tence d'une structure ayant quelque 3 m de longueur pour une largeur d'au moins 2 m. - 27 -

4. Les sondages Nord et Nord-Est.

Un sondage de 4m/4m mené dans la section Nord a permis de retrouver les mêmes structures qu'au Sud mais aussi les traces d'un petit fossé complémentaire.

Une des coupes relevées permettait d'observer (fig. 7 : les numéros sont les mêmes que pour la coupe Sud) : 1) l'horizon A labouré

2) l'horizon B à nombreuses plaquettes S) un ancien horizon A de terre brune.

4) un horizon de blocaille de comblement du second petit fossé, localisé dans la partie supérieure. 5) le niveau à pseudo-glais.

6) il n'y a pas de couche 6 (clayonnage dans la coupe Sud).

7) plaquettes du sous sol précédant la roche 8) schiste en place

9) ce niveau qui manque dans la tranchée Sud est ici un niveau argileux de comble- ment du second fossé. Il occupe la partie supérieure, juste sous la zone labou- rée.

Le système de retranchement de la butte comprenait donc un fossé principal extérieur, un talus médian et un petit fossé intérieur, le tout lié à une petite butte artificielle.

Un sondage mené au Nord-Est a montré une simple zone d'accumulation de pla- quettes correspondant au talus entre les deux fossés. Comme dans le sondage Nord, certains paquets de pierres donnaient nettement l'allure d'un apport artificiel.

CONCLUSION GENERALE

Les fouilles menées aux "tumulus" de Penfoul en Landeleau en J980 auront été remplies d'imprévu. La morphologie des buttes, l'environnement archéologique local comprenant des coffres, des tumulus et des objets métalliques, tous de l'Age du Bronze, incitaient à supposer qu'il s'agissait encore de monuments funéraires de cette époque. Le travail de terrain nous a apporté un de ces démentis catégoriques qui font le charme de l'archéologie où les théories les plus solides à priorité peuvent êtres remises en question par la fouille.

La nécropole de Penfoul appartient pour l'essentiel au premier Age du Fer. Penfoul - LANDELEAU - 29

Photo n° 13 - Retranchement-butte, Coupe Nord montrant le fossé n° 1 creusé dans le sous-sol schisteux et la couche de pseudo-glais blanche (au-dessus du jalon). - 29

La série céramique est relativement exceptionnelle, apportant de nouvelles formes de poteries et des variantes de décors. Mais la présence des structures annexes nous mon- tre combien étaient complexes ces nécropoles dont autrefois on se bornait à recueillir les urnes sans faire attention aux éléments accompagnateurs que seul un décapage soigné aurait permis de mettre en évidence. Parmi les nouveautés sur le rituel funéraire, il faut noter l'importance de la crémation avec cette grande surface de brûlis voisinant les urnes. Le coffre à ossements est un document inédit de même que la présence de ces petites fosses dans le sol qui permettaient sans doute aux défavorisés dépourvus d'ur- nes funéraires de déposer, de regrouper dans le sol les ossements de leurs parents pro- venant de l'incinération. Le décompte des ossements et leur origine sont à peine es- quissés mais déjà les premiers travaux avec la détermination des dents notamment, montrent la grande proportion des ossements d'enfants. Plus qu'une raison rituelle, on peut simplement y retrouver la conséquence d'une forte mortalité infantile due à des conditions de vie difficiles. La présence d'urnes en très mauvais état, souvent brisées, auprès d'urnes intactes souvent déposées au niveau supérieur laisse supposer, de même que la typologie de la céramique, que le cimetière a été utilisé en plusieurs périodes entrainant un réaménagement du sol et le rejet des poteries les plus anciennes.

La présence d'une métallurgie locale n'est pas impossible, mais il faut at- tendre, pour éventuellement la confirmer, l'étude des débris métalliques, scories et menus objets associés aux urnes. Le lingot en cuivre précédemment trouvé à Penfoul est peut être à mettre en relation avec ces déchets de fonderie.

La butte avec fossés est plus difficile à dater bien que les maigres élé- soit ments céramiques recueillis semblent probablement provenir de la périodeVBronze Final, soit hal1 stattienne. On attendra avec curiosité la datation radiocarbone de ce complexe. Il semble qu'il s'agisse d'une petite fortification de hauteur avec fossé principal, talus sans doute fortifié par une palissade et un petit fossé secondaire interne. Les restes de clayonnages proviennent sans doute d'une cabane attenante à ce retranchement mais curieusement placée en contrebas et sans doute à l'extérieur du fossé de retranche- ment contre toute logique, à moins que cette trace d'habitat ne soit antérieure à l'établissement du retranchement. La campagne de 1980 a permis de reconnaître tout un complexe allant de la fin de l'Age du Bronze à l'Age du Fer. Il comprend des traces d'habitats (clayonnages), des éléments de retranchement, une nécropole et peut être avec la stèle redressée près de la ferme de Penfoul, un élément religieux. L'ébauche de tête humaine en quartz de - 30 -

la nécropole est peut être aussi un élément artistique embryonnaire. Par ailleurs les traces de scories laissent supposer une activité économique.

Après la fouille de 1980, le terrain a été remis en état pour établir une pâture que le propriétaire ne désire pas voir de sitôt piétinée par les archéologues. Mais il n'est pas impossible que ce chantier soit repris à l'avenir avant une remise en culture. En effet le peu de profondeur des urnes funéraires ou du fossé du retran- chement les rendent particulièrement vulnérables aux futurs travaux. Par ailleurs, il serait nécessaire de reprendre ces travaux pour les raisons scientifiques suivantes : - circonscrire avec précision l'étendue de la nécropole - retrouver les traces d'autres massifs de pierres associés aux urnes pour voir si l'ensemble peut circonscrire un enclos rituel structuré - délimiter par sondages successifs le retranchement de la butte, ceci pouvant être précédé d'une campagne aérienne à une période favorable - reprendre les travaux de terrain en fonction de l'étude du matériel recueil- li en 1980, étude qui pourra peut-être soulever des problèmes qui n'appa- raissent pas encore au stade initial de travail de laboratoire, qu'il s'agisse de l'étude céramique, métallique,ostéologique , de l'étude des plans ou plus encore peut être des résultats des analyses de datation au radiocarbone.

Rennes, le 8 Décembre 1980

Jacques BRIARD Fig. 1 - LANDELEAU, 29, Penfoul. 1980 Plan général du chantier avec les zones de fouilles, En pointillé les zones à brûlis. Les cercles corres- pondent aux urnes funéraires avec leur numérotation,

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0 Fig. 3 - LANDELEAU, 29 , Nécropole de Penfoul, 1980 Zone W1 - Couche de brûlis. Tombelle et fosses à ossements. Br : bronze ; Fe : fer í

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m Fig. 4 - LANDELEAU, 29, Nécropole de Penfoul, 1980. A, B, C, D : stades successifs du dégagement du coffre E : plan, élévation et coupe du coffre de Wl. E D .M Fig. 5 - LANDELEAU, 29, Nécropole de Penfoul, 1980. Zone W2 - Urnes et massifs de pierres associés. URNE A a

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o iM Fig. 6 - LANDELEAU, 29, Retranchement de Penfoul, 1980 Tranchée Sud. 1 : zone labourée ; 2 : horizon B à plaquettes ; 3 : terre brune ; 4 : cailloutis ; 5 : pseudo-glais 6 : clayonnage ; 7 : plaquettes ; 8 : schiste en place. \J 1/

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