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OPTIONS DE GESTION DES PARCOURS ET STRATEGIES INDIVIDUELLES ET COMMUNAUTAIRES DES AGRO- PASTEURS DU CENTRE ET DU SUD TUNISIEN

by Mohamed Elloumi, Nouredine Nasr, Salah Selmi, Salah Chouki, Frej Chemak, Nasr Raggad, Ali Nefzaoui et Tidiane Ngaido

Institut National de la Recherche Agronomique de Tunisie Rue Hédi Karray, 2049 Ariana, Tunisie

A Paper Prepared for the International Conference on Policy and Institutional Options for the Management of Rangelands in dry Areas May 7 - 11, 2001 (Hammamet, )

Contenue

Introduction ...... 1 Problématique, hypothèses, politiques, institutions ...... 1 Transformation des systèmes fonciers ...... 1 Dynamique des systèmes d’élevage...... 3 Des modes de gestion différenciés ...... 4 Méthodologie ...... 5 Choix des sites...... 5 Les diagnostics participatifs...... 5 Les enquêtes par questionnaire ...... 5 Atelier national...... 6 Résultats et discussion...... 7 Caractérisation des sites ...... 7 Description technique...... 9 Productivité comparée des parcours étudiés ...... 14 Analyse institutionnelle...... 15 Dynamique des systèmes, des acteurs et des institutions de gestion des parcours ...... 15 Les institutions intervenant dans la gestion des terres privées de parcours ...... 16 Les institutions intervenant dans la gestion des terres collectives de parcours...... 17 Les groupements et coopératives PAM...... 18 Les groupements de développement agricole GDA...... 18 Le conseil de gestion des terres collectives...... 19 Le conseil de tutelle locale...... 19 Le conseil de tutelle régionale...... 19 Analyse économique ...... 20 Caractérisation de l’échantillon enquêté ...... 20 Les structures familiales...... 20 Caractérisation des exploitations...... 22

Elevage et pastoralisme...... 25 Le revenu: formation et affectation...... 28 Les investissements...... 29 Analyse multivariée...... 31 Typologie des systèmes de production des sites du Centre ...... 31 Typologie des systèmes de production du Sud ...... 33 Analyse économétrique...... 35 Conclusion générale ...... 38 Références bibliographiques ...... 40

Introduction

La Tunisie couvre une superficie de 16,4 millions d’ha. Les parcours occupent environ 5,5 millions d’ha dont environ 87% sont localisés dans les régions arides (45%) et désertiques (42%). Le reste des parcours se réparti est localisé dans les zones semi arides (9%), humide et sub- humide (4%). Ces parcours contribuent selon les années avec 10 à 25% dans la couverture des besoins du cheptel, contre environ 65% dans les années 1960 (Banque Mondiale, 1995).

Cette régression est due à la diminution de la superficie des parcours et à l’augmentation du cheptel. En effet, au cours des quatre dernières décennies, le cheptel est passé de 1,3 à 3,9 millions d’unités femelles pour les ovins et de 250.000 têtes à 750.000 têtes ovines. Environ 72% des effectifs ovins et 81% des effectifs caprins se trouvent dans le Centre et le Sud du pays (Banque Mondiale, 1995).

Les parcours sont sous divers statuts fonciers : - Parcours forestiers : 970.000 hectares - Parcours alfatiers : 743.000 hectares - Parcours collectifs et domaniaux 2 500.000 hectares - Parcours privés à l’indivision 85.000 hectares - Parcours privés 1 200.000 hectares

Les parcours sont soumis à différents modes de gestion dont l’exploitation est, dans la majorité des cas, collective. Selon leurs statuts, différentes institutions interviennent directement ou indirectement dans leur aménagement et leur gestion. Les parcours sont confrontés à des problèmes liés à leur gestion institutionnelle, socio- économique et technique. Dans un objectif d’analyser des options de gestion des parcours dans le Centre et le Sud de la Tunisie, une équipe pluridisciplinaire du projet intégré élevage/cultures dans les zones à précipitation limitée de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique du Nord (projet Mashreq/Maghreb) a réalisé des recherches dans des sites représentatifs des parcours et des modes de gestion. Le texte qui va suivre présente les résultats des travaux de cette équipe.

Problématique, hypothèses, politiques, institutions

Transformation des systèmes fonciers

Les terres collectives (ou terres des "arouchs"), couvraient à l'aube de l'Indépendance de la Tunisie (1956) environ 3 millions d'ha, soit près du 1/5ème du territoire national et le 1/3 des terres agricoles (Nasr et Bouhaouach, 1997). Ces terres appartiennent dans l'indivision aux collectivités ethniques et sont situées principalement dans le Centre et le Sud du pays. Leur exploitation se fait par la céréaliculture et par le pâturage des troupeaux des membres des collectivités sans pour autant qu'ils aient de titre foncier.

- En Tunisie, le processus de privatisation des terres collectives a commencé dès les premières années du protectorat par leur délimitation. Un peu plus tard (décret du 14/1/1901) il y a eu

1 une reconnaissance aux tribus du droit de jouissance sur ces terres. Puis, le décret du 23/11/1918 qui reconnaît le droit de jouissance des tribus comme un préalable au droit de propriété des terres collectives dans les territoires militaires du sud-est, (territoire des tribus Ouerghemma). Enfin, des procédures d’attribution des parcelles des terres collectives mise en valeur ont commencé (décrets du 28-12-1918 et du 7-1-1935) (Hamdi, 1996).

- Dès l’indépendance, d’importantes réformes ont touché les structures foncières, avec une volonté de procéder à un apurement des terres « habous », collectives etc. Ainsi, les anciens textes relatifs aux terres collectives ont été refondus et adaptés aux conditions nouvelles de la Tunisie indépendante. Les conditions de privatisations des terres collectives mise en valeur ont été clarifiées ( loi N° 59-83 du 21/7/59). Ce fût alors la reconnaissance de la conversion du droit de jouissance en droit de propriété sur les terres collectives qui ont perdu leur vocation pastorale par la mise en valeur agricole. - Le processus de privatisation des terres collectives va s’accélérer après la période collectiviste. L'attribution est alors effectuée par décret à titre privé sous forme individuelle en faveur des membres des collectivités qui sont représentés par des conseils de gestion. Ce conseil est élu par les membres de la collectivité qu'il représente et constitue l'élément moteur de la mise en valeur de la terre collective et de la promotion sociale des membres de la collectivité. La privatisation des terres collectives va progresser surtout grâce à la formule d'attribution dite accélérée. Cette formule d'attribution se base sur de simples enquêtes possessoires menées par les services techniques en collaboration avec les conseils de gestion, ce qui la différencie de la formule dite normale. Cette dernière se base sur des levés parcellaires, ce qui lui donne l'avantage d'être précise, mais elle est lente et coûteuse. Plus tard ( loi 79-27 du 11 Mai 1979), la remise des titres de propriétés individuelles a été accélérée pour permettre aux agriculteurs d’accéder aux crédits agricoles instaurés en parallèle. - Enfin, à la fin des années 1980 un processus de décentralisation s’est mis en place pour faciliter et accélérer l’apurement des terres collectives. Ainsi, la loi n° 85-5 du 8/2/1988 complète celle de 64-28 du 4/6/1964 surtout en matière de décentralisation des travaux d'attribution et ce par la création d'un conseil de tutelle locale à l'échelle de chaque Délégation (où existent des terres collectives) et d'un conseil de tutelle régionale à l'échelle du Gouvernorat. Cette nouvelle loi a pour principal objectif d'accélérer l'apurement foncier des terres collectives.

Ainsi, après presque un siècle d’apurement foncier et surtout de partage des terres collectives en Tunisie, les résultats sont les suivants (Nasr et Bouhaouach, 1997) : - Le partage et l’attribution d’environ 1,3 millions d’ha de terres collectives. Il reste à partager environ 200 000 ha de terres collectives, les dossiers les plus difficiles restent à traiter - La délimitation et la soumission sous le régime forestier d’environ 600 000 ha de parcours. - Il reste à gérer plus de 1 million d’ha de parcours collectifs non délimités.

L’apurement des terres collectives a permis la mise en valeur de la majorité des terres de parcours collectifs dans le Centre de la Tunisie.

2 Au cours de la période 1971-1992, la régression des superficies pastorales a atteint 1 million d’hectare de bons parcours transformés en arboriculture et céréaliculture. Face à cette régression, l’effectif du cheptel n’a pas cessé de progresser.

Dynamique des systèmes d’élevage

Du système pastoral au système agro-pastoral intensif dans le centre

Dans le Centre de la Tunisie le processus de privatisation des terres collectives s’est traduit par la mise en valeur par l’arboriculture et les périmètres de la majorité des anciens terrains de parcours collectifs. Cette transformation s’est accompagnée par la sédentarisation des pasteurs nomades et semi-nomades de la région du Centre. Suite à ces transformations la taille des troupeaux a été fortement réduite et intégré à l’exploitation agricole. Cette intensification de l’élevage s’est accompagnée par le remplacement de la race barabarine à grosse queue par la brebis queue fine algérienne. Dans les régions du Centre de la Tunisie ( et ), nous sommes maintenant en présence de systèmes d’élevage intensifs et intégrés à l’exploitation agricole. Les relations avec les grands parcours sont presque totalement rompues et l’utilisation des bergers est presque absente.

Du système pastoral à grandes transhumances au système agro-pastoral extensif dans le sud

Dans le passé, l’élevage était basé sur l'exploitation des vastes parcours du Sud de la Tunisie, avec des transhumances vers les régions du Centre et vers des parcours dans les pays voisins (Algérie, Libye). Des mutations socio-économiques ont été la base de la transformation des systèmes d'élevage pastoral; la privatisation des terres collectives dans le Sud et dans le Centre était au centre de ces mutations.

Dans les grands parcours steppiques du sud les grands troupeaux de plus de 500 têtes, assez fréquents dans le passé, deviennent très rares. Les troupeaux sont de taille moyennes avec une forte proportion d’éleveurs qui possédant moins de 20 têtes. Selon l'importance du troupeau et sa composition, l’importance de la main d’œuvre familiale et les activités de ses membres, les éleveurs font recours à l'un des modes de gardiennage pratiqués dans la région: Gardiennage par la famille, recrutement d'un berger, contrat d'association ou "khlata" (voir Nasr, 1995 pour le Dahar et Nasr et al, 2000 pour El-Ouara). Les contrats d’association sont les mieux adaptés aux objectifs des petits éleveurs et surtout des bergers saisonniers qui ont besoin de se libérer pendant 3 à 4 mois pour s'occuper de leurs champs: céréaliculture, récolte de figues, etc.

Dans ces systèmes, le développement de l'oléiculture faisant surtout suite au partage des terres collectives, a favorisé une complémentarité entre l'agriculture (feuilles d'oliviers ou "sriaa", grignon d'olives ou "fitoura", paille ou "tbin", foin local ou "khortane", orge, etc.) et l'élevage en milieu aride. En outre, l’élevage bénéficie du soutien des revenus non-agricoles qui financent la transition du système d’élevage pastoral (lié à l'exploitation des parcours) vers un système d’élevage plus intégré à l'agriculture et au marché des aliments de bétail (Abaab et Nasr, 1996)

3

En somme, les espaces pastoraux continueront à voir leurs structures foncières et leurs paysages agraires évoluer progressivement, mais d’une façon irréversible, vers un système agraire à dominante agricole en concomitance avec l'apurement foncier des terres collectives (Abaab et Nasr, 1996).

Des modes de gestion différenciés

Il existe en Tunisie cinq principaux modes de gestion des parcours qui se distinguent chacun par une problématique particulière.

Mode de gestion « Coopérative ». Le système coopératif dans le secteur de l’élevage et par l’exploitation et la gestion des parcours est toujours resté embryonnaire au moment où le regroupement des agriculteurs-éleveurs en association ou groupements coopératifs est souhaité par les pouvoirs publics afin d’avoir des vis- à-vis organisés et crédibles permettant le désengagement de l’Etat. Les coopératives qui ont existé ont été de type PAM (Programme Alimentaire Mondial) crées pour assurer la distribution des aides alimentaires à leurs adhérents. Ces coopératives ont participé aux programmes de mise en valeur des espaces pastoraux par l’introduction des réserves fourragères sur pied. Leur situation actuelle (endettement, gel de fonds, etc.) fait que ces dernières ne sont plus en mesure d’accomplir leur tache et sont en voie de dissolution et de transformation en d’autres structures socioprofessionnelles.

Mode de gestion de type privé. Il concerne les terrains de parcours localisés dans une exploitation appartenant à une personne physique ou un groupe bien identifiés. C’est la parcelle de terre incultivable gardée pour le pâturage qui peut être ou non amélioré par différentes techniques. Les problèmes liés à cet espace pastoral privé sont : exiguïté des parcelles, affectation des terres marginales, gestion irrationnelles, usage multiple.

Mode de gestion de type tribal non aménagé Il concerne les parcours collectifs non aménagés soumis ou non au régime forestier (surtout pour les grands parcours du Sud) pour lesquels il manque beaucoup d’infrastructure : points d’eau, piste, etc. Ces parcours sont exposés à une exploitation anarchique ou un manque d’exploitation dans les zones d’accès difficile.

Mode de gestion de type tribal aménagé. Ce sont des parcours collectifs souvent soumis sous le régime forestier et dans lesquels il y a eu des aménagements : amélioration pastorale, points d’eau, etc. La problématique de ces parcours est liée à la forte intervention de l’administration (direction générale des forêts) et le faible engagement des populations dans la gestion des terres aménagées. D’autre part l’aménagement des points d’eau entraîne la surexploitation des parcours dans les environs de ces aménagements.

4 Méthodologie Choix des sites

Pour étudier et analyser les différentes situations de gestion de parcours dans le Centre et le Sud de la Tunisie, nous avons choisi des sites représentatifs des statuts fonciers d’une part et des modèles d’aménagement et de gestion d’autre part. - Dans les parcours privés, nous avons choisi la zone de Bir Amama (Bir Lahfay à sidi Bouzid) où il y a un parcours privé d’environ 170 ha plantés en cactus. - Dans les anciens habous et enzels, nous avons choisi la zone d’El-Khaima ( à Sidi Bouzid). Le parcours appartient à la communauté des Haouchine. Il est soumis sous le régime forestier et couvre environ 500 ha. Ce parcours est amélioré par des arbustes fourragers autochtones. - Dans les terres collectives, nous avons choisi les situations suivantes :

Parcours collectif non soumis sous le régime forestier : 300 ha des Ouled Zid, secteur de Guettis (Gafsa). Parcours collectif de 650 hectares soumis sous le régime forestier et amélioré par de l’acacia et le cactus (Ouled Farhane, El-Makarem, Gouvernorat de Sidi Bouzid). Un parcours de 46.000 ha dans le Dahar (Béni Khédache) soumis sous le régime forestier et aménagé, surtout en infrastructure de base (pistes et points d’eau). Un parcours dans le Dahar de non soumis au régime forestier et non aménagé. - Dans les anciennes coopératives PAM (Programme Alimentaire Mondial), nous avons chois le parcours de cactus de la coopérative des Ouled Zid (300 ha), secteur de Guettis (Gafsa).

Les diagnostics participatifs

Pour comprendre et analyser l’histoire des espaces et des communautés, nous avons réalisé des diagnostics participatifs dans les sites d’étude dans le Centre. Pour les parcours du Sud, Dahar Béni Khédache et Douiret, nous avons valorisé les travaux récents de l’IRA (Etude de développement des parcours du Dahar, 2000) et de l’ECAT (2001) (Etude d’aménagement de cinq périmètres pastoraux du Dahar de Béni Khédache.

Les enquêtes par questionnaire

Une enquête par questionnaire a été conduite dans tous les sites. Le questionnaire (voir annexes) décrit le ménage, l’exploitation, le système d’élevage et la gestion des parcours. Au total 261 enquêtes ont été réalisées (tableau 1).

5 Tableau 1. Répartition des sites enquêtés par mode de gestion et nature du parcours.

Localisation Type de Type de parcours Mode de gestion Nombre statut d’enquêtes foncier Bir Amama Privé Planation de Privé 16 cactus Khima Habous Plantion Gestion collective et 29 soumis sous d’arbustes organisée par le le régime fourragers service forêt forestier autochtone Makarem Collectif Plantation de Gestion collective et 49 soumis sous cactus organisée par le le régime service forêt forestier Guettis Collectif en Plantation de Gestion collective et 30 coopérative cactus et d’acacia organisée par la type PAM coopérative avec l’appui de l’administration Béni Khédache Collectif Parcours naturel Exploitation 69 (Dahar, soumis sous avec une petite collective et gestion Médenine) le régime partie mise en par l’administration forestier défense (5 parcelles couvrant 4600 ha). Existence d’infrastructures : Douiret Collectif Parcours naturel Exploitation 68 (Dahar avec quelques collective Tataouine) parcelles de stipa soumise sous le régime forestier Total 261

Atelier national

Suite aux travaux de diagnostics participatifs et aux enquêtes par questionnaires réalisées dans les sites d’étude, un atelier national sur la gestion des parcours du centre et du Sud a été tenu à Tataouine (Avril, 2001). L’objectif principal de cet atelier est la discussion des résultats préliminaires de l’étude avec les décideurs, les responsables locaux des différents intervenants et les usagers directs des parcours étudiés.

6 Résultats et discussion

Caractérisation des sites

Guettis (Communauté d’Ouled Zid) (Coopérative PAM)

Données générales Origine : Hmamma, Sédentarisation : Début du siècle passé Imada de Guettis, Nord Ouest de la Délégation de Gafsa Nord. Environ 380 ménages : 2200 habitants Climat : continental sec avec vents de sable fréquents et une pluviométrie moyenne de 180 mm/an, Sol : moyen avec possibilité d’irrigation à partir des puits de surface.

Superficies et données économiques

Guettis couvre 8000 ha dont 7400 ha privatisés par le biais du Conseil de Gestion et les 600 ha restant utilisé comme parcours. Parmi ces derniers, 300 ha sont des parcours naturels pâturés à longueur d’année par l’ensemble de la communauté. Les 300 autres ha ont été améliorés dans le cadre des projets PAM (plantation de cactus et d’Acacia ligulata) et sont actuellement gérés par la Coopérative. Guettis dispose aussi de : - 2000 ha d’arbres fruitiers, - 55 serres, - 170 puits de surface, - 5000 têtes d’ovin - 2000 têtes de caprin - 100 têtes de bovin.

Le système de production a évolué du pastoral à l’agricole.

Bir Amama (Bir Lehfey, Sidi Bouzid) (parcours privé)

Données générales

Imada de Bir Amama, Délégation de Bir Lehfey, Gouvernorat de Sidi Bouzid. Origine : tribu des Hmamma Sédentarisation : Fixation des Ouled Abdallah à Bir Amama vers 1940 Climat : continental sec (200 mm/an)

7 Superficies et données économiques

L’économie de la communauté de Bir Amama est basée sur : o 3500 ha d’arboriculture, o 100 ha de grandes cultures, o 800 ha de parcours dont la majorité à été amélioré par les soins de l’OEP depuis 1972. o 1000 ha de collines et de montagnes. o 800 têtes d’ovins et 25 têtes de bovins. Les parcours de Ouled Ahmed Ben Abdallah: - 171 ha plantés en cactus par l’OEP en 1998 (66 % de la superficie totale). Les parcours de Ouled Essahel: - 80 ha plantés en cactus durant 1999 (75 % de la superficie totale).

Problématique

Sous valorisation les ressources fourragères excédentaires, Régression de la pression sur les ressources naturelles : exode, enseignements.

Ouled Farhane (Makarem, Sidi Bouzid) (parcours sous régime forestier)

Données générales

Origine : tribu des Hmamma Deux fractions : Ouled Badr (Imada de Makarem Est) et Ouled Amor (Imada de Makarem Ouest). Localisation : 30 km à l’Est de la ville de Sidi Bouzid Climat : continental sec, pluviométrie moyenne 200 mm/an. La majorité des sols se prête à la production agricole.

Données sociales et économiques

Environ 1200 ménages qui exploitent 11700 ha. Les 11700 ha se répartissent en : o 8350 ha de terres agricoles ainsi réparties 6000 ha d’oliviers et de pistachiers, 2350 ha de grandes cultures, o 3350 ha de parcours, dont 2100 ha de montagnes et d’alfa et 1250 ha améliorés et gérés par les services forestiers. o Les parcours soumis au régime forestier compte 700 ha de bas-fond (groa) plantés en cactus inerme et en acacia, 300 ha de chott et 250 ha Itha (bonnes terres).

Problématique

8 Insuffisance des ressources en eau pour l’irrigation des plantations arboricoles. La soumission au régime forestier admise pour résoudre les problèmes fonciers. La création d’un organe représentant la collectivité.

Les parcours du Dahar (grands parcours collectifs)

Le Dhahar

Bordé par Matmata au Nord, la Libye au Sud, l’Erg à l’Ouest, et la chaîne des jebels Matmata à l’Est. Superficie : Plus de 1,3 million d’ha distribués sur les gouvernorats de Médenine, Tataouine, Gabès et Kébili. Le climat : aride désertique, la pluviométrie est de moins de 100 mm/an.

Utilisation des parcours du Dahar

Environ 800.000 têtes d’ovines et de caprines, 50.000 têtes de camelins exploitent le parcours sur la moitié de l’année. Ce cheptel est possédé par les éleveurs des 4 gouvernorats et d’autres gouvernorats limitrophes.

Le système de production

Exploitations agricoles sur les « jessours », aux piémonts des jbels Matmata, sur les cours d’eau et à proximité des agglomérations. Le reste de la superficie est constituée par de parcours aménagés avec de pistes, des aires d’ombrage (Béni Khédache) ou moins aménagés pour le reste du dahar.

Problématique

Exploitation rationnelle des parcours, Durabilité de la productivité des parcours est mise en question, Faible présence des organisations socioprofessionnelles.

Description technique

Les parcours du Centre La Tunisie centrale constitue en général la Tunisie steppique. Selon Le Houérou (1969) les steppes s’étendent sur 6 à 7 millions d’hectares et se développent de l’isohyète 50 mm jusqu’à 300 mm. Elles peuvent être arborées lorsqu’elles présentent des reliques d’un état forestier antérieur mais généralement elles se caractérisent par une couverture végétale basse et discontinue.

9 Cette zone centrale de la Tunisie correspond plus précisément à la zone steppique et regroupe quatre Gouvernorats du centre-sud qui sont : Sidi Bouzid, , et .

La végétation des parcours du Centre: La végétation steppique évolue selon le gradient pluviométrique et la nature du substrat pédologique. Les principales formations steppiques sont : - La steppe sur les zones caillouteuses ou encroûtées de la plupart des massifs montagneux de la région à Stipa tenacissima. - La steppe sur les sols à texture fine à Artemisia herba-alba, cette dernière est soumise à un défrichement continu - La steppe des zones sableuses ou pierreuses à Artemisia campestris, à Rhantérium suaveolens ou Aristida pungens. Le couvert végétal des steppes est de plus en plus dégradé et utilisé pour la nourriture de troupeaux pléthoriques (surpâturage), les besoins domestiques (chauffage, cuisson des aliments), l’artisanat (sparterie). Le défrichement est ininterrompu et s’accélère avec l’extension de la culture des céréales et arboricoles, les progrès de la mécanisation des travaux agricoles et l’accroissement démographique. Il en résulte une disparition irréversible des plantes et de la couche arable du sol qui s’accumule sous forme de dunes dans des zones privilégiées. Cette « désertification « stérilise annuellement plusieurs milliers d’hectares.

Le parcours de Bir Amama (Bir Lahfey, Sidi Bouzid) Le secteur de Bir Amama est localisé dans la délégation de Bir Lahfey du Gouvernorat de Sidi Bouzid. Il couvre une superficie de 5400 ha. Reparti comme suit : Arboriculture 3500 ha, Grandes cultures 100 ha, Parcours 800 ha, Terrain inculte ou forêt 1000 ha. Ce site appartient à l’étage bioclimatique aride où la température de mois le pus froid est de 5°C, la température maximale absolue peut atteindre 46 ° C. La pluviométrie moyenne est de l’ordre de 265 mm par an caractérisé par une irrégularité saisonnière est annuelle. Les sols sont de type non évolué, non climacique sur croûte calcaire est de texture grossière L’espace pastoral du secteur Bir Amama est essentiellement composé de parcelles privées de parcours naturels appartenant à une seule famille. La superficie totale est de l’ordre de 265 ha, théoriquement divisés. Les aménagements portés sur ce parcours ont concerné la plantation de cactus inerme sur tout le périmètre divisé et appartenaient au groupe. Le cheptel dominant dans ce secteur est l’ovin avec un effectif de 800 têtes. Autrefois la race barbarine grosse queue, race dominante, a cédé la place à la queue fine de l’Ouest. A cela s’ajoute la régression de la taille des troupeaux ou on trouve 5 % des éleveurs possédant 50 têtes, 15% avec 30 têtes, 60% moins de 30 têtes et 10 % sans élevage.

Le parcours d’El-Khima, Mezzouna (Sidi Bouzid) Le secteur d’El-Khéma fait partie de l’Imada d’El-Khaoui ; localisé dans la délégation de Mezzouna au Sud-Est du Gouvernorat de Sidi Bouzid et à la limite du Gouvernorat de . Le périmètre est constitué de terrains de faibles altitudes et traversé par quelques petits oueds. La productivité des terres, très riches en calcaire, est faible. Le parcours, les grandes cultures sporadiques et l’olivier occupent inégalement l’espace de la zone.

10 La zone se situe dans l’étage bioclimatique aride supérieur où la pluviométrie annuelle moyenne est inférieure à 200 mm. Les aménagements dans ce secteur ont concerné seulement 100 ha de parcours soumis sous régime forestier et ce par l’installation des plantations arbustives fourragers ‘autochtones’ : rtham (Retama reatam), halleb (Periploca leavigata), Jdari (Rhus tripartitum) et Gandoul (Calligonum azel).

L’effectif du cheptel ; 3000 têtes ovines et 1000 têtes caprines ; fluctue énormément en fonction des années et les besoins de la famille. La tendance générale est à la diminution à cause de la raréfaction des bergers, la dégradation des ressources et le coût élevé de l’opération de transhumance. La transhumance est encore rarement pratiquée par quelques grands éleveurs. La race ovine dominante est du type grosse queue, jugée moins consommatrice que la barbarine à queue fine. Les chèvres sont en majorité de race locale. Les croisées sont rarement présentes.

Le parcours de Guettis, communauté des Ouled Zid (Gafsa-Nord) Le secteur de Guettis est localisé dans le Nord Ouest de la Délégation de Gafsa-Nord du Gouvernorat de Gafsa (Sud-Ouest de la Tunisie). Guettis, est à environ 35 Km de la ville de Gafsa. Le secteur de Guettis est caractérisé par un climat continental, chaud, à température variable, avec de fortes amplitudes thermiques entre les températures d’été et celles d’hiver. Les températures annuelles moyennes sont de 20°c. La température du mois le plus chaud est de 30°c et celle du mois le plus froid est de 10°c. Les mois les plus chauds correspondent à juillet et août, tandis que le mois le plus froid est janvier avec des extrêmes de –5°c. La pluviométrie dépasse rarement 180 mm/an caractérisé par une irrégularité saisonnière et annuelle. La sécheresse qui caractérise Guettis est accentuée par des vents violents, surtout pendant le début de printemps. Ces vents provoquent souvent des tempêtes de sable. En été, le sirocco dessèche les pâturages et occasionne des dégâts aux cultures. Les sols de Guettis sont caractérisés par une texture légère profonde résultant des apports de crues de l’Oued Guettis : Les réserves en eau de ce secteur proviennent essentiellement d’une nappe phréatique importante sur lequel 800 puits de surface dont 170 équipés : Un forage public utilisé pour l’eau potable (24 forages dans la région de Gafsa-Nord dont 17 équipés), l’abreuvement des animaux et l’irrigation complémentaire. La superficie totale du secteur de Guettis est de 8000 ha dont 7500 ha de superficie agricole utile. La superficie des parcours collectifs améliorés dans le cadre de la coopérative (type PAM) est de 305 ha. Ce parcours est géré par la coopérative des Ouled Zid. Le cheptel est dominé par les petits ruminants ovins (10000 têtes) et caprine (2000 têtes) de la race barbarine à grosse queue et queue fine de l’Ouest, alors que les caprins sont de race locale. Les grands éleveurs sont peu nombreux (14%), alors que 30% ont entre 10 et 50 têtes.

Le parcours d’El-Makarem, Ouled Farhane (Sidi Bouzid) Le secteur d’El-Makarem est localisé à l’Est de la ville de Sidi Bouzid, chef lieu du Gouvernorat de Sidi Bouzid. El-Makarem est ainsi localisée entre Jbel Oued Lahjel et le chott à l’Ouest, Jbel Zach à l’Est, la piste des camélidés au Nord, les groos au Sud.

11 Ce secteur appartient à l’étage bioclimatique aride à hiver froid. La pluviométrie moyenne est de 265 mm/an caractérisée par une irrégularité intra et inter annuelle. Les sols de ce secteur sont de deux types iso-humique, brun steppique à encroûtement nodulaire et sols peu évolué d’apport à encroûtement gypseux

Sur une superficie agricole totale d’environ 11.700 ha, celle cultivée est 8.350 ha : Les céréales (en plein et en intercalaire) : 6 000 Ha Arboricuture : 6 000 Ha

L’effectif du cheptel est composé de 3.000 têtes ovines, 200 têtes caprines, 45 têtes bovines de race pure et 455 têtes de race croisée

Les parcours de secteur El Makarem (Ouled Farhane) est composé de trois sites principaux, El Groaa (700 ha), le chott (300 ha ) et El Itha ( 250 ha).

Le Dhahar de Béni Khedeche et de Tataouine (Douiret)

Le Dhahar qui s’étale du Nord de Matmata au grand Erg Oriental à l’Ouest dont la limite septentrionale a été matérialisée par la ligne virtuelle reliant Matmata à Bir Sultane, et les Erg des M’razigues et Jnaein sa limite m méridionale couvre environ 1 235 500 hectares répartis entre les quatre Gouvernorats du sud ( Tataouine 980 500 ha, 118 000 ha, Médenine 75 000 ha et Gabès 62 000 ha.

Le régime foncier des parcours du Dhahar Le régime foncier des terres constituant les parcours des Dhahars est à dominante collective. Les 1 235 500 ha concernés par l’étude se répartissent en terres collectives (1181540 ha) et privées (53960 ha). L’essentiel des terres collectives (1087336 ha) n’est pas soumis sous régime forestier. La superficie des terres collectives soumise au régime forestier ne représente que 92204 ha.

Il apparaît clairement que les divergences sur le régime foncier des steppes des Dhahars opposent l’ensemble des parties. Classées par les services publics comme terres sahariennes, elles sont de l’avis de certaines collectivités, des terres collectives. Pour d’autres collectivités, ces parcours sont librement accessibles à tous, en admettant toutefois des restrictions liées à l’ancienneté de l’usage de ces lieux. Il s’agit donc d’un droit d’usage collectif (ou terre ouverte).

Caractéristiques édapho-climatiques Ce périmètre si large se caractérise par son climat hyper-aride, ou les événements pluviométriques sont rares, irréguliers et sporadiques. La pluviométrie varie de 51 à 244 mm/an avec un nombre de jours de pluie de 19 à 30, une amplitude thermique annuelle variant entre 18 et 21,2. La température du mois le plus chaud se situe entre 28 et 32 °C celle du mois le plus froid elle est de l’ordre de 10 °C. Une évapotranspiration élevée et un bilan hydrique toujours déficitaire dans la presque totalité de la région. Le bilan dégage des déficits annuels moyens allant de –1224 à – 1776 mm/an.

12 La majorité des sols du Dhahar sont des sols développés sur un substrat calcaire. Les horizons sont le plus souvent peu profonds, caillouteux, peu structurés et de texture sableuse à sable fin. Plusieurs classes de sols ont été identifiées ; - Les sols minéraux bruts avec ceux formés essentiellement de dolomies, de dalles de calcaires occupant une superficie de l’ordre de 372 490 ha soit 30,11 % et les sols d’apport éolien formés d’Erg et de champs de dunes vives continus occupant une superficie de 1920 ha soit 0,15 %. - Les sols peu évolués - d’érosion lithosolique et rigosolique sur une superficie de 525620 ha, soit 42,6 % ; - d’apport hydrique au niveau des oueds et des zones d’épandage, avec une profondeur toujours limitée par la présence de croûte ou dalle calcaire et occupant une superficie de 123 870 ha, soit 10,02 % ; - d’apport éolien moyennement profond s’étendant sur 184 840 ha, soit 14,96 %. - Les sols calcimagnésiques représentés par des rendzines sue encroûtement calcaire ou gypseux. Ils couvrent une étendue de 16 760 ha, soit 2,16 %

Les ressources pastorales du Dhahar D’une façon générale le Dhahar est couvert par des steppes dominées à l’Est par les espèces xérophiles (Gymnocarpos dacander, Heliathemum kahiricum, Artimisia herba alba ) et des espèces psammophiles (Helianthemum confertum, Ondneya africana, Calligonum comosum…). Plusieurs unités pastorales qui diffèrent dans leur composition floristique, leur recouvrement et leurs potentialités pastorales ont été identifiés dans la Dhahar. Globalement, les potentialités pastorales des unités sont très faibles (18,6 UF/ha/an en moyenne) et sont très variables d’une unité à l’autre (de 1,5 UF/ha/an à 54,7 UF/HA/an au niveau des formations des dépressions et des milieux ripicoles). Le coefficient d’efficacité pluviale (CEP) qui représente la productivité annuelle en kg de MS par mm de pluie est de 3 - 4, ce qui montre que les parcours de la zone étudiée peuvent abriter, en année normale, environ 250.000 U.O/an. Cette charge varie de 50.000 U.O/an en année sèche à 400.000 U.O/an en année pluvieuse. Cependant, l’effectif pâturant dans le Dhahar est estimé à 813 000 dont 460 000 ovins et 371000 caprins. Cet effectif montre l’intensité du pâturage des terrains des parcours du Dhahar ce qui explique bien la disparition des espèces pastorales, palatable ou non, le degré de dégradation du couvert végétal qui conduisait à des situations irréversibles.

13

L’usage du Dhahar Le Dhahar est un grand espace pastoral dont les limites physiques sont imprécises. Ces parcours peuvent être classés dans la catégorie des parcours à rythme saisonnier d’utilisation. Cette situation est due à plusieurs facteurs qui soient ; le schéma pluviométrique de l’année et les conditions écologiques, la proximité des points d’eau et le type de parcours affectent énormément l’usage des parcours du Dhahar :

- Quelques jours, voire même juste, après les pluies, le grand nombre de troupeaux se déplace vers les zones arrosées qui seront exploité d’une façon abusive ( entravant énormément le potentiel de régénération et de production). - En cas de pluies généralisées, les parcours les plus éloignés sont exploités les premiers (en automne ou en hiver en fonction de la date des pluies). Les parcours de proximité sont épargnés pour la période printanière et le début de l’été. - Les parcours à proximité des points d’eau pour l’abreuvement sont d’une façon générale les plus exploité en temps et en espace. - En tant que type de parcours, le Dhahar est classé, par les usagers en parcours d’automne, d’hiver ou de printemps et ce en fonction de la nature des formations végétales qui les constituent.

Productivité comparée des parcours étudiés

Compte tenu de ces données enregistrées sur les différents types de parcours on voit que l’aspect foncier, en relation avec le mode de gestion affecte la productivité de l’espace pastoral (tableau 2).

Tableau 2: Récapitulatif de la productivité des parcours des sites étudiés

Parcours étudiés Productivités (UF) Privé ( Bir Amama ) 700 Régime forestier - Ouled Farhane 800 – 1000 - El Khima 300 Coopérative ( Guettis) 400 – 500 Tribal non aménagé ( Dhahar Tataouine ) 35 Tribal aménagé ( Dhahar Beni Khedache ) 35

Pour le régime foncier, cas de Ouled Farhane et El Khima , un parcours soumis sous régime forestier et le parcours de Ouled Zid ( coopérative, Guettis) dont l’exploitation est régie par les services des forêt. Le mode d’exploitation des ressources en UF de ces parcours consiste à l’ouverture du périmètre, soit pour la coupe des raquettes de cactus soit pour l’exploitation directe puis la coupe des plants d’acacia, selon le désir de la population ( les ayants droits ). Les périodes d’ouverture ainsi que l’effectif destiné pour le pâturage est relativement réduit. Devant cet état des choses le potentiel réel prêt à l’exploitation est toujours non atteint d’où une sous exploitation

14 de ces parcours dont les productions des années successives se sont accumulées ( 1000 UF Ouled Farhane, la production de deux années et 500 UF la production de deux années). Le parcours Privé de Bir Amama, qui appartenait à 11 frères n’a pu être exploité, dû à l’absence d’un mode rationnel de gestion de ce parcours amélioré pour tout le groupe, fait que le potentiel fourrager de ce périmètre est inexploité ( 700 UF pour les plantations de 1994). Les parcours du Dhahar sont par contre sur exploité du fait de l’utilisation continu et avec un effectif largement supérieur au potentiel de production de l’espace pastoral. Ce mode de gestion affecte énormément la dynamique de la végétation de la zone ou les espèces herbacées et les petites ligneuses n’arrivent pas à s’autoregénérer conduisant à une dégradation poussée et sévère du couvert végétal.

Analyse institutionnelle

Dynamique des systèmes, des acteurs et des institutions de gestion des parcours

Les importantes mutations socio-économiques, qui ont touché l’espace et la société rurales dans les milieux arides et semi-arides, se sont accompagnées de profondes transformations des systèmes agraires. Suite à ces transformations, les institutions formelles et informelles, les structures et les règles qui régissaient la gestion des ressources naturelles dans les différents types de parcours ont beaucoup évolué. Les principaux statuts fonciers des terres agricoles et les institutions participant actuellement directement ou indirectement dans leur gestion sont résumés dans le tableau suivant (tableau 3)

Tableau 3: Principales institutions participantes directement ou indirectement dans la gestion des parcours.

Statuts fonciers et Principaux modes Principales institutions localisation des d’acquisition parcours Les terres privées • Achat ou héritage • L’Office de l’élevage et des pâturages (OEP). de parcours • Distribution de du Ministère de l’Agriculture. (melk). lots d’anciennes • L’Office de Développement Sylvo-pastoral Elles existent unités du Nord Ouest (ODESYPANO) partout dans le coopératives. • La Direction de la Conservation des Eaux et pays. • Lots vendus aux des Sols du Ministère de l’Agriculture enchères • Agriculteurs et propriétaires • Autres

15 Les terres Elles proviennent: • Ministère des domaines de l’Etat et des domaniales • Des terres affaires foncières. (propriété de "habous • L'Office des Terres Domaniales du Ministère l’Etat). Elles sont transférés" à l’Etat de l’Agriculture. constituées des par le décret du 31 • Direction Générale des Forêts du Ministère de meilleures terres mai 1956. l’Agriculture (pour les terres forestières) du pays et sont • Des terres des • Les Unités coopératives localisées colons • Les fermes pilotes et de recherches et les essentiellement nationalisées par centres et institutions de formation agricole. dans le Nord et le la loi du 12 mai • Lots pour jeunes exploitants sous forme de Centre du pays. 1964. location

• Coopératives de services et de mise en valeur agricole • Sociétés de Développement et de Mise en Valeur Agricole.

Les terres Les terres collectives • Direction Générale des Forêts du Ministère de collectives (ou étaient exploitées par l’Agriculture. terres des les pasteurs nomades • Des Associations et Groupements Forestiers à "arouchs" et semi-nomades du intérêts collectifs (AFIC et GFIC). littéralement terres centre et sud du pays. • De nouveaux Groupements de développement des tribus) ; Agricole (GDA). Ces terres sont • Anciennes coopératives du Programme localisées dans le Alimentaire Mondial (PAM). centre et le sud du • Coopératives de services agricoles. pays. • Groupements informels (chefs de communautés et Miaad). • Des conseils de gestion et de tutelle sous le contrôle du Ministère de l’Intérieur.

Du Nord au Sud de la Tunisie, les terres de parcours peuvent être classées en deux grands types : Les terres privées et les terres collectives. Si les institutions participant à la gestion des terres de parcours privées sont limitées et à des interventions plus ou moins identiques, celles intervenant dans les terres collectives sont nombreuses et surtout avec des règles et « contrats » avec les usagers; éleveurs et exploitants agricoles, différenciés .

Les institutions intervenant dans la gestion des terres privées de parcours

Les terres privées sont des propriétés acquises par vivification ("ihyaa"), achat ou héritage. Elles couvrent environ 5,5 millions d’ha. Qu’il s’agisse de parcours ou toutes autres vocations, les détenteurs et propriétaires ont tous les droits d’usus, fructus et abusus et restent les gestionnaires exclusifs de leurs biens immobiliers.

16 Les institutions publiques et parapubliques; l’Office de l’Elevage et des Pâturages du Ministère de l’Agriculture (OEP)1 et l’Office de Développement Sylvo-pastorale du Nord Ouest (ODESYPANO)2 ont des interventions ponctuelles d’aménagement et d’amélioration des réserves fourragères des parcours et surtout définies dans l’espace et dans le temps en concertation et en commun accord avec les usagers directs. L’intervention de ces institutions est alors du type contractuel. Le respect des termes contractuels par les bénéficiaires des aménagements conditionne la continuation de l’intervention et surtout le versement des subventions et avantages en nature. Cela peut favoriser le développement de stratégie de captation des subventions par certaines populations. La Direction de la Conservation des Eaux et des Sols du Ministère de l’Agriculture intervient également dans les terres privées de parcours par des aménagements de bassins versants et des voies d’eau et la consolidation des ouvrages par des plantations pastorales.

Les institutions intervenant dans la gestion des terres collectives de parcours

Selon Nasr et Bouhaouach, 1997, les résultats d’un siècle d’apurement foncier et surtout de partage des terres collectives en Tunisie, sont : - Le partage et l’attribution d’environ 1,3 millions d’ha de terres collectives. Il reste à partager environ 200000 ha de terres collectives. Mais jusque là ces superficies encore collectives font intervenir dans leur gestion, selon la zone, d’anciennes coopératives du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de nouvelles coopératives de services agricoles ou encore les nouvelles institutions dites Groupements de développement Agricole (GDA). - La délimitation et la soumission sous le régime forestier d’environ 600000 ha de parcours faisant intervenir directement la direction générale de la forêt du Ministère de l’Agriculture et dans certains cas des Associations et Groupements Forestiers à Intérêts Collectifs (AFIC et GIC). - Il reste plus d’un million d’ha de parcours collectifs non délimités et situés principalement au Sud. En principe Ils devraient être gérés par les conseils de gestion et de tutelle sous le contrôle du Ministère de l’Intérieur. Dans certains cas des groupements informels (chefs de tribus et Miaad) gèrent encore des parcours collectifs

(i) Les institutions intervenant dans les terres collectives soumises sous régime forestier

Le principal intervenant est la Direction Générale des Forêts du Ministère de l’Agriculture chargée de mettre en œuvre la politique de l’Etat dans le domaine des parcours. Outre sa responsabilité au niveau des forêts, elle a plusieurs autres missions. Elle doit entre autres assurer la gestion, la conservation et la protection du domaine forestier de l’Etat ainsi que les terres soumises sous régime forestier. L’intervention, parfois rigide, est justifiée par la lutte contre la dégradation du patrimoine des ressources forestières et pastorales suite à une exploitation irrationnelle de ces espaces.

1 L’OEP intervient, au niveau national, dans les parcours privés. Ses missions cadrent avec les objectifs de la stratégie nationale d’amélioration pastorale qui vise la restauration, la réhabilitation et la réaffectation des terres de parcours par les techniques de re-ensement, la plantation de réserves fourragères sur pieds (cactus et arbustes) et la mise en défens intégrale ou accompagnée par une fertilisation et ou scarifiage. 2 L’Office de Développement Sylvo-pastorale du Nord Ouest (ODESYPANO) intervient dans les parcours de la région du Nord Ouest.

17 Mais la gestion effective (opérations d’ouverture, de ventes et de pacage direct, etc.) des parcours améliorés doit faire face à plusieurs types de problèmes liés essentiellement à la confrontation entre l’offre et la demande des réserves forestières ; Si la demande est plus forte que l’offre, comment établit-on les règles de priorité au niveau de l’approvisionnement (les petits ou les grands éleveurs, les premiers arrivés ou les acheteurs crédibles, etc.) ?. Si l’offre est excédentaire, que faire du surplus surtout que plusieurs espèces pastorales doivent être valorisées dans le temps ?.

Partant du principe que le fait de faire participer les populations des bénéficiaires directs et ayant droits des parcours constitue souvent une alternative importante à la résolution des problèmes liés à la gestion des terres soumises sous régime forestier, le code forestier a alors prévu le regroupement des usagers en associations ou groupements forestiers à intérêts collectifs qui devront participer aux actions de protection et de développement du domaine forestier et à l’exploitation des ressources pastorales.

(ii) Les institutions intervenant dans le mode coopératif

Les groupements et coopératives PAM

Les groupements PAM ont été crées au début des années soixante dix et ont servi comme des points de liaison entre les agriculteurs et le programme alimentaire mondial, permettant ainsi une bonne gestion et une meilleure répartition des aides (rations alimentaires de base pour les familles) distribuées par le PAM. Le statut de ces coopératives n’existe plus depuis la fin des années quatre vingt. Alors que dans le Gouvernorat de Gafsa, les coopératives type PAM gèrent 71 005 ha. Cette superficie devrait être soit soumise sous régime forestier soit gérée après constitution par des coopératives de services ou groupement de développement agricole ou encore totalement privatisée et attribué à titre individuel.

Les groupements de développement agricole GDA

La promulgation des textes législatifs relatifs à la création des GDA date seulement de mai 1999. L'objectif de création d’un GDA est d'assurer les besoins des propriétaires et des exploitants en moyens de production et de services liés aux différentes étapes de production et transformation des produits. Les AFIC et les GFIC ont la possibilité de se transformer en GDA. En effet, les principaux rôles des GDA sont les suivants: - la préservation des ressources naturelles dans la zone d'intervention et l'amélioration de leur exploitation, - l'amélioration de la productivité de l'exploitation agricole, - l’encadrement des adhérants et la vulgarisation des techniques les plus efficaces, - l’assistance des adhérents pour mieux valoriser leur production, - La mise en place des relations de coopération et de partenariat avec d'autres organismes.

(iii) Les institutions intervenant dans la gestion des grands parcours du Sud

18 Les conseils de gestion et de tutelle sont les principales institutions intervenant dans la gestion des grands parcours du Sud.

Le conseil de gestion des terres collectives

Le conseil de gestion des terres collectives est un organe qui remplace l'ancien "Miaad" de la tribu. Le conseil de gestion est élu par la collectivité pour une période de cinq années. Il a plusieurs attributions dont les plus importantes sont : Entreprendre toute opération destinée à favoriser la mise en valeur des terres collectives et à améliorer les conditions sociales des membres de la collectivité. Veiller à l'entretien des plantations et des aménagements fonciers, à la mise en défens et à l'organisation des zones réservées aux parcours. Administrer le patrimoine de la collectivité et en disposer.

Nous remarquons l’importance des attributions des conseils de gestion des terres collectives et en l’absence d’une politique institutionnelle d’engagement de ces conseils, leurs activités se sont souvent limitées aux opérations de partage des terres collectives. Pour décentraliser les activités de privatisation et de gestion des terres collectives , il a été institué dans les Gouvernorats des conseils de tutelle.

Le conseil de tutelle locale

Le conseil de tutelle locale est institué par la loi 88-5 du 8 février 1988, il existe dans chaque délégation où se trouvent des terres collectives. Le conseil de tutelle locale est composé par le délégué, un juge et un représentant des conseils de gestion. Le conseil de tutelle locale a pour rôle de contrôler la gestion administrative et financière des conseils de gestion, de coordonner et orienter l'activité des conseils de gestion dans la Délégation, de délimiter et déterminer la consistance des terres collectives et se prononcer et arbitrer les litiges fonciers relatifs aux terres collectives. Il donne son avis sur toute décision prise par le conseil de gestion relative à la disposition de la terre collective, notamment en ce qui concerne l'appropriation à titre privé et délimite les terrains des parcours collectifs qui devront être exploités en commun et notamment ceux dont la mise en culture présente des risques de désertification, de dégradation de sol ou tout autre risque grave pour la conservation du milieu.

Le conseil de tutelle régionale

Dans chaque Gouvernorat où se trouvent des terres collectives, il est institué un conseil de tutelle régionale. Le conseil de tutelle régionale est appelé à définir les programmes de mise en valeur des terres collectives en collaboration avec les services techniques du Ministère de l'Agriculture et se prononcer sur tous les recours présentés par les parties intéressées contre les décisions arbitrales des conseils locaux relatives à la délimitation et à la détermination de la consistance des terres. Il se prononce également sur les cessions en "mogharsa" ou à l'aliénation des terres collectives, à la détermination des terres de parcours et à l'appropriation à titre privé de ces terres. Il propose et entreprend toute action susceptible de faciliter l'application de la loi des terres collectives.

19

Parallèlement aux problèmes de dégradation des terres constatés dans les terres privatisées, de sérieux problèmes de gestion sont courants dans la majorité des terres collectives non attribuables (soumises ou non au régime forestier) ainsi que dans les terres en cours d'attribution. En effet, dans les terres collectives de parcours (soumises ou non au régime forestier), les conseils de gestion n'ont pas développé de programmes d'aménagement et de gestion collective des parcours et leur rôle s'est ainsi limité au partage des terres collectives.

Analyse économique

Caractérisation de l’échantillon enquêté

L'objectif de cette partie est de formuler des hypothèses sur le fonctionnement des systèmes de production et sur le rôle des parcours dans les différentes communautés objet de notre recherche. Ces hypothèses devraient être dégagées à partir de l'analyse des données de l'enquête selon quatre axes : le ménage (composition, activité, résidence…), l'unité de production (SAU, système de culture, …), l’élevage et les stratégies par rapport aux parcours (accès aux parcours, conduite du troupeau, stratégie par rapport à la sécheresse…) et enfin le revenu, sa formation et son affectation.

Les structures familiales

Dans l'ensemble des sites l'âge moyen des chefs de ménage ne présente pas de différence notable, avec une moyenne pour l'ensemble de l'échantillon de l'ordre de 58 ans et une moyenne par site allant de 54,5 à 59 ans (Tableau 4).

Tableau 4: Moyenne d'âge des chefs de ménage et taille moyenne des ménages

Sites Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal Total aménagé non aménagé Age moyen des 54,5 59,2 55,6 59,1 58,5 58,2 chefs de ménage Taille moyenne 8,7 7,3 3,7 8 7,5 7,5 des ménages

Par contre pour la taille moyenne des ménages, le site de Bir Amama se distingue par une taille réduite, suite au départ d'une grande partie des membres de la famille.

20 Tableau 5: Répartition des chefs de ménage par tranche d'âge en %

Age moyen Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total du chef de aménagé aménagé ménage < 45 ans 20,0 15,4 31,3 17,4 22,1 19,2 45 – 60 ans 40,0 41,0 31,3 31,9 19,1 32,1 > 60 ans 40,0 43,6 37,5 50,7 58,8 48,7 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Comme pour la majorité de l'agriculture tunisienne nous avons donc des chefs de ménage âgés avec des familles nombreuses, sauf pour le site de Bir Amama (privé) pour lequel les chefs de ménage sont soit âgés avec des familles résidentes réduites suite à l'émigration de la majorité des descendants, soit jeunes avec des familles peut nombreuses (Tableau 5). Ceci renvoie donc à une situation relativement particulière de cette communauté qui se trouve à l'aboutissement d'un processus de sortie de l'agriculture, ce qui explique par ailleurs son adhésion collective au projet de valorisation de la terre par la plantation de cactus. Tous les autres sites présentent des situations où l'activité agricole et l'exploitation constituent encore et certainement pour longtemps le centre d'activité et d'intérêt des membres du ménage. Ceci est confirmé par l'implication du ménage dans l'activité agricole. En effet, si l'on considère que l'implication dans l'activité agricole des membres du ménage est donnée par le nombre de journées de travail familial consacré à l'activité agricole. Les données de l'enquête montrent un faible engagement dans l'ensemble des sites étudiés. Le site de Guettis (coopératif) se distingue toutefois des autres par une plus grande implication des membres du ménage dans les activités agricoles en rapport avec les systèmes de culture mis en place où dominent les cultures maraîchères (Tableau 6). Dans les autres sites la simplification des systèmes de culture s'est traduite par un faible besoin en main d'œuvre et une implication modérée des membres de la famille dans les activités agricoles. Par ailleurs les données montrent une différence très nette entre les sites du Centre qui ont connu une diversification des systèmes de production et ceux du Sud dont les systèmes restent à dominante pastorale. Les données sur la pluriactivité, saisie à travers la présence d’un revenu extérieur confirment ces constats. En effet, les données montrent que le site de Guettis se distingue des autres par la quasi- absence de revenu extra-agricole, alors que pour les autres sites le pourcentage de ménages qui disposent de revenu extra-agricole est très significatif et atteint même 65 % à Béni-Khédache et 88 % à Bir Amama. L'analyse de la composition du revenu des ménages confirme cette constatation comme nous le verrons plus loin.

21 Tableau 6: Implication des ménages dans l'activité de production végétale

293 Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé Main d'œuvre 293 182 197 0 3,5 101 familiale en Jt/an Main d'œuvre 0 10,5 87,9 33,1 0 26 salariale totale en jours Présence de revenu 3 49 88 65 42 48 extra-agricole en %

Le niveau d'utilisation de la main d'œuvre dans les activités de production végétale est très bas dans les sites du Sud, ce qui témoigne du caractère épisodique de cette activité dans ce type de milieu. Cette situation est moins marquée dans les sites du Centre mais l'effet dépressif des conditions climatiques difficiles reste présent.

D’un site à l’autre nous avons des familles agricoles impliquées pour une grande partie dans les activités de l’exploitation, sauf pour le site de Bir Amama où l’activité agricole ne concerne qu’une partie réduite des membres du ménage.

Caractérisation des exploitations

L’exploitation moyenne de l'échantillon est de 26 ha (tableau 7), ce qui est nettement supérieur à la moyenne nationale, le partage récent des terres collectives parcours ou leur appropriation individuelle3 explique cette situation où le processus de morcellement des exploitations n'a pas encore atteint son intensité comme c'est le cas dans d'autres régions de la Tunisie où l'appropriation individuelle de la terre est plus ancienne.

Tableau 7: Taille des exploitations et utilisation de la terre au niveau de chaque site

Sites Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé Surface Agricole Totale 44 17 21 36 20 26 moyenne Surface en arbo. en ha 12 11 12 4 3 7

Surface en GC en ha 0 4 4 0,5 0 1,6

Surface en culture 2,5 0 0 0 0 0,3 maraîchère en ha

3Pour les exploitations du Dhahar nous n’avons pas tenu compte du droit d’accès au parcours tribal, qui de par son étendu constitue une part importante de la superficie agricole de la zone, les surfaces comptabilisées constituent les superficies individuelles qui sont soit obtenues suite au partage de certains parcours collectifs, soit l’appropriation individuelle des parcours collectifs par la mise en culture et la vivification.

22 S'agissant de la différence entre les sites on peut distinguer d'une part les exploitations de Guettis et celles de Béni Khédache qui ont une taille moyenne plus importante de celle des trois autres sites El Khima, Douiret et Bir Amama dont les superficies moyennes tout en restant au dessus de la moyenne nationale, sont inférieures de près de 50 % aux premières, enfin la situation de Makarem est très différente de tous les autres sites avec une moyenne de 10 ha par exploitation (tableau 8).

Tableau 8: Répartition des exploitations selon leur taille en %

SAT Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé 0 ha 0,0* 0,0* 0,0* 5,8 16,2 5,7 < 5 ha 0,0 17,9 0,0 20,3 19,1 15,7 5 à 10 ha 0,0 24,4 6,3 18,8 11,8 15,7 10 à 20 ha 26,7 28,2 43,8 21,7 10,3 22,6 20 à 50 ha 40,0 25,6 50,0 23,2 14,7 25,3 > 50 ha 33,3 3,8 0,0 10,1 27,9 14,9 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 *: dans les sites du centre il y a rarement des éleveurs qui sont dépourvue de terre d’où les résultats de l’enquête.

Comme le montre les données du tableau 8 la répartition des exploitations par strate est différente d'un site à l'autre. Cette répartition est à la fois le produit des modes de partage des terres collectives, de l'évolution des structures agraires depuis le partage et donc des rapports de force au sein de la communauté et de celle-ci avec son voisinage. Deux exemples permettent d'illustrer notre propos : celui de Guettis et de Douiret (Figure 1). Les structures foncières du site de Guettis présentent une répartition relativement égalitaire de la terre avec une concentration des exploitations dans les strates supérieures à 10 ha, celui de Douiret présente par contre d'une part un groupe d'éleveurs faiblement pourvus en terre voir sans terre et d'autre part un autre groupe de grands propriétaires terriens4. Des analyses plus approfondies seraient nécessaires pour comprendre ces dynamiques qui sont à l'œuvre dans les parcours du Sud. Les analyses historiques sur les dynamiques de privatisation des terres collectives dans le Centre du pays peuvent servir de références à ces études5.

4 Les parcours du Sud dont le processus de privatisations sont en cours sous différentes forme et avec des procédures à la fois complexe et plus ou moins lente, sont intéressant à étudié sur le plan de la dynamique foncière, car ils sont révélateurs à la fois des rapports entre l'Etat et les collectivités locales de type tribal et des rapports de force entre ces tributs et à l'intérieur de celle-ci entre les membres d'une même collectivité soit en terme de stratégies productives (entre éleveurs et agro-pasteurs, soit en terme de pouvoir politique, économique et social. 5 Voir les références bibliographiques et notamment les travaux de :…

23 Figure 1: Répartition des exploitations par strate de SAT

45,0

40,0

35,0

30,0

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0 0 ha < 5 ha 5 à 10 ha 10 à 20 ha 20 à 50 ha > 50 ha

Coopératif Tribal non aménagé

L'autre différence au niveau des systèmes agraires des zones étudiées est donnée par l'analyse des systèmes de culture et d'élevage. En effet comme le montre le tableau 9 une première différence apparaît entre le Centre et le Sud qui est donnée par l'importance de l'arboriculture et par le niveau d'occupation du sol. Ainsi sur les sites du Centre l'arboriculture occupe une place importante allant de 28 à 64 % de la SAT, voire même 71 % si l'on considère le site d'El Khima tout seul. Cela confirme l'importance du processus historique d'appropriation et de mise en valeur, sans oublier non plus les conditions agro-écologiques qui caractérisent chacun des sites. D'ailleurs cette donnée explique aussi la faiblesse de la mise en valeur et de l'utilisation des terres dans les sites du Sud. Il faut signaler à ce propos que dans le Centre les surfaces non cultivées sont classées par les agriculteurs comme étant des terres en jachère alors que dans le Sud ce sont des terres non utilisées ou au mieux utilisées épisodiquement quand des conditions climatiques exceptionnelles le permettent. Elles servent aussi de parcours naturel et d'impluvium pour les cultures arboricoles derrières les jessours.

Tableau 9: taux d'utilisation du sol dans les différents sites

Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé SAT moyenne en ha 44 17 21 20 36 26 Taux d'utilisation du sol* 34 89 74 12 17 35 % * Ce taux est obtenu en additionnant pour chaque exploitation les terres réellement occupées durant l’année de l’enquête.

24 Enfin les possibilités d'irrigation dont dispose la communauté de Ouled Zid à Guettis introduisent un autre élément de différenciation entre les systèmes de culture observés au niveau des sites. Ce dernier site se distingue ainsi par la présence de l'irrigation et des cultures maraîchères sur une superficie moyenne de l'ordre de 2,5 hectares. La présence de cette opportunité d'irrigation va avoir un impact important sur l'ensemble des systèmes de production et de l'orientation productive des exploitations dans ce site comme nous le verrons plus loin.

La différence dans les processus de restructuration foncière se sont traduites différemment d’un site à l’autre. Dans les sites du Centre les exploitations sont de taille relativement homogène avec une mise en valeur assez avancée par l’arboriculture. Les possibilités d’irrigation dans le site de Guettis ont permis l’aboutissement du processus de passage de la gestion collective du parcours par le pastoralisme à une gestion individuelle par l’agriculture associée à l’élevage.

Elevage et pastoralisme

Pour l’ensemble de l'échantillon, la taille du troupeau présente une grande diversité et cela malgré la présence de parcours collectif ou privé dans toutes les communautés enquêtées. Ainsi avec une taille moyenne du troupeau de l'ordre de 38 brebis et 3 chèvres, nous avons des troupeaux qui vont de zéro à 400 brebis et de zéro à 50 chèvres. Les grands troupeaux n’existent plus que dans les autres sites du Centre le partage des terres collectives et leur mise en culture s’est traduite par une tendance à la réduction de la taille du troupeau et leur intégration à l’exploitation.

Tableau 10: Taille moyenne des troupeaux dans les différents sites

Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé SAT moyenne en ha 44 17 21 36 20 26 Taille du troupeau en 52,8 25,8 15,6 82 33,6 47,4 équivalant brebis (eqbr)

La taille moyenne du troupeau varie de 15,6 à Bir Amama, à 82 équivalent brebis au Douiret (tableau 10). A l'intérieur de chaque site la répartition des troupeaux selon la taille laisse voir des situations assez diversifiées (tableau 11).

25 Tableau 11: Répartition des exploitations enquêtées par site selon la taille du cheptel en %

Nombre de Coopératif Makarem El Khima Total Privé Tribal Tribal non brebis mère Forestier Forestier forestier aménagé aménagé 0 0,0 8,2 13,8 10,3 18,8 0,0 1,5* 0 à 10 0,0 28,6 10,3 21,8 50,0 14,5 32,4 10 à 20 6,7 32,7 48,3 38,5 12,5 10,1 20,6 20 à 50 53,3 22,4 24,1 23,1 12,5 31,9 29,4 50 à 100 33,3 8,2 0,0 5,1 6,3 17,4 8,8 > 100 6,7 0,0 3,4 1,3 0,0 26,1 7,4 * Cette situation est conjoncturelle, certains petits éleveurs ayant vendu leur troupeau suit à la succession des années de sécheresse.

Ainsi nous avons d'une part des sites où la répartition du cheptel est relativement équilibrée, avec une majorité des troupeaux ayant une taille de 20 à 100 brebis (site de Guettis), pour d’autres sites la répartition est plus déséquilibrée avec des troupeaux de petites tailles et d’autres de tailles plus importantes, comme le cas des sites du Dhahar (tableau 11, figure 2).

Graphique 2: Répartition des ménages enquêtés selon la taille du troupeau

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

0,00 0,00 1 à 10 11 à 20 21 à 50 50 à 100 > 100

Coopératif El Kheima Tribal aménagé

Concernant les systèmes d’élevage, les sites se distinguent les uns des autres par l'importance de la transhumance. Celle-ci approchée par la distance moyenne parcourue par le cheptel, montre que se sont les éleveurs du Dhahar qui continuent à déplacer leur troupeau sur de longue distance même si le parcours est aménagé avec des points d’eau comme c’est le cas pour Béni-Khédache. Dans le Centre se sont les éleveurs de Guettis qui continuent les déplacements de troupeau à la

26 recherche de l’alimentation. Ces déplacements s’effectuent vers la région segui de M’dhila à laquelle les éleveurs ont accès suite à des accords avec les propriétaires (tableau 12).

Tableau 12: Modes de conduite des troupeaux

Coopérati Forestier Privé Tribal Tribal Total f aménagé non aménagé Coût aliment acheté par 6667 1264 1147 1919 2752 2439 troupeau en DT Coût aliment acheté /éq. 101,3 48,1 64,3 40,6 50,3 51,8 brebis Distance parcourue en Km 18,5 1,8 0 40,1 45,5 26,1

La réalisation de l’enquête suite à deux années de sécheresse explique l’importance des aliments achetés pour l’ensemble des sites. Cependant certains sites ont des charges d’alimentation nettement plus élevés que la moyenne (tableau 12). C’est le cas du site de Guettis où malgré l’existence d’un système de production intensif, le coût élevé de l’alimentation s’explique par la sécheresse qui limite les déplacements du troupeau vers le ségui de M’dhili, enfin depuis la construction du barrage de Sidi Aïch le terroir de cette communauté ne bénéficie plus des eaux d’épandage, ce qui limite la productivité de certaines terres de parcours. Par contre dans les sites du Sud les éleveurs parviennent à amortir le coût de l'alimentation par le recours au déplacement du troupeau sur l'ensemble des parcours du Dhahar selon des règles institutionnelles propres aux communautés des éleveurs de la région. Le coût de l'alimentation en année sèche est par ailleurs en relation avec les stratégies de lutte contre la sécheresse qui peuvent être différentes d'un site à l'autre allant de la vente rapide des jeunes agneaux et chevreaux jusqu'à la vente des reproductrices et la réduction de la taille du troupeau. Enfin en relation avec ces stratégies il faut signaler le recours aux services des bergers. En effet dans les parcours du Sud, l'étendu et la complexité de la conduite dans un milieu parfois hostile, exigent la présence de bergers spécialisés qui ont une connaissance approfondie des ressources et de leur répartition dans l’espace et dans le temps (tableau 13). Dans les parcours du Centre la restriction de l'espace de pacage et des troupeaux s'est traduite par une intégration de l'activité d'élevage à l'activité agricole et donc à la disparition du métier de berger, sauf pour la transhumance vers le Nord du pays qui se fait dans certains cas par le regroupement des troupeaux qui sont confiés alors à un berger.

27 Tableau 13: Modes de conduite des troupeaux

Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non aménagé aménagé Recours au berger en % 16,7 43,7 0 56 82,6 Réduction du troupeau en 16,7 65 25 84,6 81,7 %

Les données de l’enquête confirment l’hypothèse concernant la conduite de l’élevage. En effet globalement les éleveurs du Sud ont recours aux services des bergers de manière nettement plus importante. Par contre, dans les parcours du Centre ce recours aux bergers a pratiquement disparu sauf pour les éleveurs d’El Khima où la transhumance voire l’accès au parcours passent encore par le biais de ceux-ci (tableau 13). S’agissant de la régulation face aux aléas climatiques et notamment à la sécheresse, la principale stratégie des agriculteurs est la réduction de la taille du troupeau (chez les deux tiers de l’échantillon), alors que pour les autres, il s’agit soit de l’achat d’aliment soit de l’absence de stratégie clairement définie. Ici encore les sites du Sud se distinguent par la plus grande fréquence de ce type de stratégie (vente des reproductrices), vu l’absence de production fourragère propre et la sensibilité du parcours à la sécheresse.

En définitive l’analyse des systèmes d’élevage confirme les résultats de l’analyse des structures foncières et la relation entre le processus de privatisation des terres collectives et l’orientation des systèmes de production. Ainsi l’importance de la place de l’élevage est différente entre le centre et le Sud et entre les sites d’une même région. Dans les sites du Sud la conduite du troupeau se base sur la cueillette dans les parcours avec le recours dominant aux bergers, même si la complémentation lors des années de disettes soit de plus en plus fréquente. Dans les parcours du Centre la conduite du cheptel est de plus en plus indépendante du cheptel

Le revenu: formation et affectation

Les niveaux des revenus sont assez variés d’un site à l’autre (tableau 14) et au sein d’une même communauté. Cette diversité s’explique par la diversification des sources de revenu (agricole et non agricole) et par leur importance dans la formation du revenu familial global. Ainsi selon les sites le revenu peut être en majorité d’origine agricole ou inversement c’est à dire d’origine non agricole ou des deux à la fois.

28 Tableau 14: Composition des revenus par site (en DT)

Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé Revenu total (1) 22940 1170 1312 2416 2165 4267 Revenu agricole 22907 -165 -950 663 242 2764 Revenu extra-agricole 33 1335 2262 1753 1923 1503 (3) (3)/ (1) en % 0,1 114,1 172,4 72,6 88,8 35,2

Ainsi à l’exception de Guettis les ménages des autres sites ont dans leur majorité des revenus d’origine à la fois agricole et non agricole. Dans certains cas c'est le revenu non agricole qui couvre le déficit occasionné par l'activité agricole étant donné les conditions climatiques difficiles.

S’agissant du produit de l’activité agricole, le tableau 15 montre la contribution des activités végétale et animale dans le produit brut. Une distinction nette est visible entre le centre et le sud. Dans ce dernier la contribution des productions végétales est insignifiante, alors qu'elle constitue de 40 à 81 % dans les sites du centre.

Tableau 15: Contribution des spéculations animale et végétale dans le produit agricole totale Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé Produit total en DT (1) 31943 1816 1906 4538 2657 6223 Produit animal en % de 18,5 59,1 30,5 98,5 92,0 45,9 (1) Produit végétal en % de 81,5 40,9 69,5 1,5 8,0 54,1 (1)

Le site de Guettis se distingue encore une fois par l’importance du produit d’origine végétale en relation avec l’existence des cultures irriguées, alors que le produit d’origine animale n’est pas négligeable non plus.

Les investissements

Rappelons que nous avons tenu compte de l’ensemble des investissements dans l’appareil de production agricole réalisés depuis 1980. Pour chaque ménage nous avons additionné le montant de tous les investissements en les actualisant pour l’année de l’enquête en appliquant comme déflateur l’indice des prix à la consommation des ménages (tableau 16).

29

Tableau16: Investissement moyen par ménage et par site

Coopératif Forestier Privé Tribal Tribal non Total aménagé aménagé SAT en ha 43,8 17,1 20,9 36,2 20,3 26,2 Investissement 28884 2771 283 4687 5747 6906 total en DT Investissement 659,5 162 13 129 283 263 en DT/ha

L’investissement le plus important a été réalisé dans le site de Guettis. Il s’agit des investissements qui correspondent au passage de l’agriculture en sec à l’irrigation avec le creusage et l’équipement de puits dans la majorité des exploitations. Par contre pour les autres sites il s’agit soit de la plantation arboricole dans le Centre, alors que dans le Sud il s’agit d’un investissement dans l’achat de citerne, de tracteurs ou de camionnettes en relation avec la conduite du troupeau (tableau 16).

Les revenus sont relativement faibles dans tous les sites6 sauf dans celui de Guettis. Cette situation est imputable à la nature de l’année climatique difficile qui alourdit les charges d’alimentation du troupeau et réduit d’autant les productions végétales. Dans tous les sites les revenus extérieurs permettent de compenser les pertes de l’exploitation et assurent la couverture des besoins de la famille.

En conclusion de cette analyse on peut retenir les éléments suivants : 1) Importance de l’activité et des revenus extérieurs dans la reproduction des ménages et le fonctionnement des systèmes de production, du fait des limites de développement de l’activité agricole, à l’exception du site de Guettis où l’intensification par l’irrigation permet de s’émanciper des contraintes de développement agricole. 2) La réduction de la taille des troupeaux suite à la privatisation des terres et à leur mise en valeur. Cette réduction ne s’accompagne pas dans tous les cas par une plus grande intégration du cheptel dans les systèmes de production. Le cheptel reste dépendant de l’achat d’aliments sur le marché. 3) La privatisation des terres collectives du Centre s’est traduite par une extension des plantations arboricoles. Celles-ci peuvent toutefois précéder la privatisation comme forme d’appropriation des terres collectives.

6 Ces niveaux de revenu peuvent être comparés au SMAG, qui est de l’ordre 5 DT par jours soit l’équivalent de 1250 DT par an pour 250 journée s de travail.

30

Analyse multivariée

L’analyse précédente a permis de caractériser chacun des sites et de dégager les grandes tendances des systèmes de production dominant. Afin de saisir la diversité à l’intérieur de chaque site et de mieux caractériser le fonctionnement global des systèmes de production, il nous est apparu nécessaire de procéder à une analyse multivariée des données. Cette analyse devrait nous permettre d’élaborer une typologie du fonctionnement des exploitations agricoles enquêtées. Cette typologie nous permettra de caractériser les pratiques agricoles et pastorales de groupes en relation avec les différentes options de gestion des parcours.

Les variables retenues pour cette typologie concernent la structure de l’exploitation en terme de SAT, l’appareil de production en terme d’investissement engagée et de taille du troupeau, les pratiques culturales en termes d’emblavures, les performances économiques et les revenus extra- agricoles.

Typologie des systèmes de production des sites du Centre

Les analyses ont porté sur 124 exploitations réparties sur les 4 sites (Guettis, Bir Amama, Makarem et El Khima). Deux principaux axes ont été retenus pour la détermination des groupes types. Le premier caractérise bien le degré d’intensification au niveau de l’exploitation en terme d’investissement par hectare, des emblavures en maraîchages et du revenu agricole par hectare. Le deuxième exprime l’importance du revenu extra-agricole dans la viabilité économique des exploitations. Cette typologie a permis de distinguer les 4 groupes (tableau 17): • Type 1 : Des grandes exploitations intensifiées • Type 2 : Des exploitations moyennes intensifiées • Type 3 : Des exploitations moyennes avec une orientation arboricole et un REA important • Type 4 : Des petites exploitations diversifiées avec un REA important

Type 1 : Des grandes exploitations intensifiées Ce groupe concerne 18 exploitations. La SAT moyenne du groupe est de 62 ha , soit le double de celle de l’échantillon. Ce sont des exploitations intensives grâce à la création de périmètres irrigués par puits de surface à partir des années 1980 et la pratique des cultures maraîchères et notamment des cultures de pastèques, de tomate et de piment. La superficie moyenne des cultures maraîchères est de 2,2 ha par exploitation. L’investissement moyen réalisé par ha est de l’ordre de 531 DT, soit 28229 DT par exploitation. Ces exploitations continuent à pratiquer l’élevage ovin avec une moyenne de 57 brebis par exploitation. Enfin il faut noter que le revenu extra-agricole est insignifiant pour l’ensemble des ménages. Sur le plan de la répartition géographique 16 exploitations sur les 18 appartiennent à la communauté des Ouled Zid.

31 Type 2 : Les exploitations moyennes intensifiées Ce type est proche du précédent, il en diffère principalement par une taille plus réduite des exploitations et un investissement plus important, à l’hectare , qui s’élève à 1302 DT. Ce groupe concerne 14 exploitations, il est caractérisé par une superficie moyenne de 21 ha. On retrouve ici aussi le même processus d’intensification par la création de puits de surface et l’aménagement de périmètres irrigués pour les cultures maraîchères sur 2,9 ha par exploitation. Cela permet de dégager un revenu agricole par ha de l’ordre de 1027 DT. La taille moyenne des troupeaux est de 43 brebis, le revenu extra-agricole est insignifiant ici aussi. 13 exploitations sur les 14 appartiennent au site de Guettis.

Type 3 : Des exploitations moyennes avec une orientation arboricole et un REA important Ce type regroupe une majorité des exploitations enquêtées dans les sites du Centre avec 55 exploitations sur 124. La surface moyenne est de 21 ha avec 14,2 ha plantés en arboriculture fruitière, principalement de l’olivier. Ce groupe se caractérise par ailleurs par une taille faible du troupeau soit 10 brebis par exploitation. La faiblesse du revenu dégagé par l’activité agricole est compensée par la présence d’un revenu extra-agricole relativement important de 1326 DT par ménage en moyenne. Les exploitations de ce groupe proviennent des sites d’El Kheïma (26 ménages), Bir Amama (15 ménages) et Makarem (13 ménages), un seul provient du site de Guettis.

Type 4 : Des petites exploitations diversifiées avec un REA important Ce groupe est caractérisé par une SAT moyenne la plus faible des types soit 11 ha par exploitation. Cette superficie est répartie égalitairement entre grandes cultures et arboricultures fruitières. La taille moyenne du troupeau ovin est de 19 brebis, et on note par ailleurs un début de diversification par l’introduction de l’élevage bovin laitier. Comme pour le type précédent la faiblesse du revenu extérieur est compensée par la présence d’un revenu extra-agricole, le plus élevé pour tous les types. La totalité des exploitations qui constitue ce type sont localisée dans le site de Makarem.

Les principales caractéristiques de ces types en terme de moyennes sont données par le tableau suivant :

Tableau 17: Caractérisation des différents types de systèmes de production dans les sites du centre

Type SAT S_arbe S_GC S_CM Invest/h Brebis Vache RA/ha REA a 1 62 16.9 0.8 2.2 531 57 0 327 56 2 21 7.6 0.4 2.9 1302 43 0 1027 107 3 21 14.2 3.1 0.2 96 10 0 -4 1326 4 11 5.6 5.6 0 72 19 2 -28 1782

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En conclusion cette typologie des systèmes de production des sites du Centre confirme la forte identité de chacun des sites avec la prédominance d’un type de fonctionnement dans chacun d’eux et la forte articulation entre les systèmes de culture et l’élevage qui constitue l’aboutissement du processus de privatisation des terres collectives et leur mise en culture, notamment par les plantations arboricoles.

Typologie des systèmes de production du Sud

Les analyses ont porté sur 137 ménages appartenant à 8 communautés (Bir 30, Douiret, Elbenia, Elfejij, Mgar, Ras Eloued, Zeghaya, Zammour). Deux principaux axes ont été retenus pour la détermination des groupes types. Le premier axe caractérise l’importance de la composante animale dans le système de production en terme de taille du troupeau ovin et de sa contribution dans le produit total de l’exploitation alors que le deuxième exprime l’importance du revenu extra-agricole dans la viabilité économique des exploitations. Cette typologie à permis de distinguer les 5 groupes (tableau 18):

• Type 1 : Les pasteurs • Type 2 : Les pasteurs arboriculteurs • Type 3 : Les petits agropasteurs • Type 4 : Les petits agropasteurs avec un REA important • Type 5 :Les grands propriétaires fonciers.

Type 1 : Les pasteurs Ce type regroupe 24 ménages de l’échantillon, avec une superficie moyenne de 26 ha, avec seulement l’équivalent de 3 ha d’arboriculture fruitière. Ce type se distingue par la taille importante du troupeau soit 123 brebis par ménage en moyenne. Les chefs de ménage réalisent un investissement moyen de 1410 DT/ha, principalement dans le matériel roulant. Ils réalisent un revenu agricole total de 2496 DT par an essentiellement d’origine animale. Le revenu extra-agricole est aussi important que le revenu agricole (pour une année sèche), il est en moyenne de l’ordre de 2093 DT par an et par ménage. Sur 24 ménages 16 sont localisés dans la zone des parcours tribal aménagé.

Type 2 : Les pasteurs arboriculteurs Ce type qui regroupe 10 exploitations de SAT moyenne de 29 ha, est relativement proche du type précédent. Il en diffère par l’importance prise par les plantations arboricoles qui occupent l’équivalent de 12 ha. Le troupeau moyen est de 126 brebis, le revenu agricole total est de l’ordre de 8000 DT en moyenne par ménage provenant en majorité de la production animale.

Type 3 : Les petits agropasteurs Ce type concerne 49 ménages avec une SAT moyenne de 16 ha, une taille moyenne du cheptel de 27 brebis. Le revenu extra-agricole est faible, de même que le revenu agricole calculé qui s’avère

33 négatif pour l’année en cours caractérisée par la sécheresse. La répartition par site ne montre pas de différence significative.

Type 4 : Les petits agropasteurs avec un REA important Ce type est proche du précédent sauf par la présence d’un revenu extra-agricole le plus important de tous les types des sites du Sud soit 3708 DT par an et par ménage. Concernant l‘appareil de production, la SAT moyenne est de l’ordre de 19 ha, le cheptel moyen est de 23 brebis par ménage. La répartition par site ne présente pas, ici non plus, de signification.

Type 5 :Les grands propriétaires fonciers Il s’agit d’attributaires de terres collectives qui ont bénéficié du début du processus de privatisation dans la région de Bir Thlathine. Cela explique la taille importante des exploitations (109 ha de moyenne). La taille du troupeau n’est pas en relation avec la structure foncière est reste moyenne pour la zone Sud, soit 40 brebis par ménage. Cela se traduit par un revenu agricole réduit voire négatif les années sèche. Celui ci est compensé par un revenu extra-agricole moyen de 2294 DT par an et par ménage. Les principales caractéristiques de ces types en terme de moyennes sont données par le tableau suivant :

Tableau 18: Caractéristiques des types de systèmes de production pour les sites du Dhahar

Type SAT S_arb S_cere S_mar Ivs/ha Brebis Vache RA/ha REA 1 26 3 0 0 1410 123 0 238 2093 2 29 12 0 0 512 126 0 848 1164 3 16 2 0 0 538 27 0 -199 268 4 19 4 0 0 292 23 0 -66 3508 5 109 7 1 0 51 40 0 -96 2294

En analysant le poids de ces types nous remarquons que les agro-pasteurs représentent 66% de l’échantillon, alors que les pasteurs ne représentent que 25%. Au-delà de la différence dans l’orientation du système de production, on observe une différence dans les pratiques pastorales avec une plus grande mobilité des troupeaux des pasteurs, dont les déplacements se font sur de plus grandes distances (66 km en moyenne contre 37 pour les petits agro-pasteurs). La comparaison entre les sites permet en définitive de mettre en relief le poids des conditions agro-écologiques dans les processus de transformation des systèmes de production, ainsi que l’importance des processus historiques et de la temporalité dans la mise en œuvre de la réforme des structures agraires dans les zones des parcours collectifs. Le site de Guettis qui présente les ressources hydriques les plus importantes a connu une évolution assez complète avec le passage d’un système pastoral à un système agricole avec une place importante des cultures maraîchères et fourragères. Les autres sites du Centre ont une évolution qui reste bloquée suite à la faiblesse des ressources naturelles qui limitent les

34 possibilités d’évolution. Seul le site de Bir Amama présente une exception du fait de l’importance de l’émigration comme alternative au développement de l’agriculture. Les sites du Sud présentent en plus des conditions climatiques difficiles, un engagement dans le processus de privatisation plus tardif et dont les effets ne sont pas encore visibles. L’élevage reste donc à dominante pastorale et intimement dépendant des ressources du parcours. L’agriculture ne présente qu’un caractère épisodique, sauf pour l’arboriculture qui bénéficie des aménagements de collecte d’eau derrière les jessours.

Analyse économétrique

L’objectif principal de l’analyse économétrique est d’évaluer l’impact des options d’aménagement des parcours sur les dépenses d’alimentation (aliments achetés). La complémentation est une pratique générale chez les éleveurs de l’ensemble des communautés. Les coûts différentiels majeurs dépendent du système d’exploitation de la terre et les options d’accès aux ressources pastorales propres et hors communautés. Les deux régions étudiées, le Centre et le Sud) de la Tunisie, ont des systèmes d’élevage différents, bien que les deux soient basées sur l’élevage ovin. En Tunisie du Centre, l’élevage ovin est devenu plus intensif, avec des troupeaux de petite taille, tandis qu’au Sud, le système d’élevage demeure extensif. L’hypothèse principale est que l’amélioration des espaces pastoraux réduit la dépendance des éleveurs vis-à-vis de l’aliment concentré et améliore leur bien être. Cette hypothèse est estimée en utilisant le logiciel STATA et une base de données d’enquêtes de 246 ménages. Une analyse de moindres carrées a été utilisée pour estimer le niveau des dépenses d’alimentation pour chaque région et pour l’ensemble des deux régions. Les variables discrètes ont été construites pour comparer le mode de gestion privé, coopératif, forestier et collectif aménagé. Le collectif non aménagé a été utilisé comme la variable témoin. Ces variables discrètes ont été aussi construites pour comprendre la gestion des troupeaux. En plus, les élasticités ont été estimées pour mesurer les changements de dépenses alimentaires (en %) suite à la variation de 1 % des autres variables relatives à l’effectif du troupeau, la taille de l’exploitation et le revenu total du ménage.

Ces relations ont été estimées en utilisant l’équation suivante :

Chi = b0 + bhxh + bixi + Ri+ Ah + Hh+ uhi

Chi est le vecteur des variables dépendantes (coût d’alimentation) du ménage (h), de la communauté (i); xi et xh sont, respectivement, les vecteurs relatifs aux caractéristiques du ménage et de la communauté; Ri est le vecteur des niveaux discrets des options de gestion des parcours de la communauté; Ah est le vecteur des options d’accès au pâturage dont dispose le ménage; Hh est le vecteur discret relatif à la gestion du troupeau; Uhi les facteurs non observés qui affectent la variable dépendante; b0, bh, et bi, sont les coefficients des vecteurs à estimer.

Les résultats de l’analyse sont présentés au tableau . La taille du troupeau et le revenu ont des coefficients positifs significatifs qui suggère que l’augmentation du revenu induit les éleveurs à

35 utiliser davantage la complémentation. Cependant, il y a une différence importante entre les régions du Centre et du Sud. Dans les régions du Centre, l’augmentation du revenu n’engendre pas l’accroissement des frais d’alimentation. Ces derniers augmentent de 0.78 % pour chaque augmentation du revenu de 1 % dans les régions du Sud. Alors que dans les régions du Sud, Les signes des variables relatives à la taille de l’exploitation sont significatifs pour le Sud et l’ensemble des deux zones. Ces résultats sont surprenants car les éleveurs de la région du Centre pratiquent plus de cultures que ceux du Sud par conséquent ils dépendraient beaucoup plus sur les aliments auto-produits pour nourrir leur cheptel. Toutefois, les résultats de cette année ne peuvent être généralisés, compte tenu de la sécheresse sévère qui a marqué l’ensemble du Centre et du Sud du pays.

Les résultats relatifs aux options de gestion des parcours suggèrent que les ménages possédant des parcours privés dépensent 9 % moins que les ménages ayant accès aux parcours collectifs pour l’équation globale ou 47 % de moins que les ménages utilisant les parcours de type coopératif. Les ménages utilisant les parcours collectifs soumis sous régime forestier dépensent 67 % de moins en achat d’aliments que ceux utilisant le parcours collectif, pour l’équation générale, et 43 % de moins que les ménages utilisant les parcours coopératifs.

La variable “coopérative”, positive et significative, n’étant pas attendu car les éleveurs ont dépensé 162 % de plus en achat d’aliments que ceux qui utilisent uniquement les parcours collectifs. Ce résultat serait en fait explicable par la sécheresse sévère de l’année. En effet, les éleveurs utilisant le parcours de type coopératif de Ouled Zid n’ont pas eu la possibilité de transhumer cette année à cause de la sécheresse. Le coefficient relatif aux parcours collectifs aménagés (Béni Khédache) suggère que les ménages ont dépensé moins pour en achat d’aliments que ceux utilisant les parcours collectifs non aménagés de Douiret.

36 Table 19. Moindres carrés des dépenses d’achat d’aliments dans les zones arides de la Tunisie (2000-2001).

All regions Central South Log feed expenditures (dependant) lgexpend Coefficients Coefficients Coefficients

Log herd size 0.768 0.721 0.777 lgsmall (0.069)*** (0.124)*** (0.089)*** Log household land -0.107 0.023 -0.120 lgland (0.044)** (0.112) (0.053)** Log household income 0.098 0.082 0.116 lginco (0.037)*** (0.076) (0.045)*** Herd managed by herder (0,1) -0.273 0.567 -0.370 berger (0.207) (0.427) (0.284) Herd managed by herder and -0.068 -0.580 -0.005 family members (0,1) bergerfam (0.269) (0.497) (0.364) Herd managed by household 0.089 0.021 0.194 members (0,1) famille (0.164) (0.182) (0.326) Herd managed by household 0.003 -0.080 members (0,1) otherfam (0.417) (0.408) Private range -0.089 -0.631 private (0.333) (0.342)* Cooperage managed range 0.481 cooperative (0.271)* Range under forest regime -0.396 -0.838 forest (0.196)** (0.270)*** Improved tribal range with newly created range management -0.063 -0.108 groups. collimproved (0.178) (0.197) Constant 5.565 6.248 5.480 _cons (1.072)*** (1.573)*** (1.585)***

37 Conclusion générale

Au vu de l’analyse précédente, la problématique d’aménagement et de gestion des parcours s’avère diversifiée et complexe. Elle renvoie à la fois aux conditions agro-écologiques de chaque site, au contexte socio-économique de la région dans laquelle il se situe et la période historique pendant laquelle il a fait l’objet des aménagements ou du partage de la terre. De ce fait les conclusions qui peuvent être tirées de notre étude, s’il permettent d’éclairer sur la problématique de chaque site, ils ne peuvent, qu’avec beaucoup de précautions servir comme base pour les aménagements futurs et les modes de gestion qui seront retenus. En effet la diversité des situations se traduit par la nécessité d’élaborer à la fois des modèles techniques, des modes de gestion et des projets de développement spécifique pour chaque site, ou du moins pour chaque grande zone et en tout cas pour les zones du centre et celle du Sud.

Malgré cette diversité un ensemble de problèmes communs a été relevé. Il s’agit des problèmes à la fois de choix d’orientation techniques, de choix du mode de gestion ou encore du rôle de la population dans la gestion : La forte pression démographique et l’accroissement du cheptel sur des parcours en constante régression, ont conduit à la rupture de l’équilibre entre la production et les prélèvements ; La faible participation et la nécessite d’organiser la population afin de lui permettre de s’ériger en partenaire dans les opérations d’aménagement et de gestion. Les difficultés d’approvisionnement conséquence de la rupture entre le cheptel et les ressources pastorales ; La nécessité de l’intervention de l’Etat pour appuyer l’aménagement des parcours et fixer les orientations de développement en concertation avec les usagers ; L’absence d’un cadre d’intervention unifié des pouvoirs publics La non prise en considération des aspects de gestion dans l’élaboration des projets d’amélioration des parcours.

Outre ces problèmes communs à tous les types de parcours et dont l’expression dépend à la fois des modes de gestion et des conditions propres du parcours, d’autres contraintes sont spécifiques à chacune des régions.

Ainsi dans le Centre de la Tunisie les parcours que l’on rencontre constituent des reliquats de terre à vocation pastorale jugés non privatisables et dont la gestion est réalisée sous différentes formes présentant chacune des avantages et des inconvénients. Leurs principaux problèmes sont : L’inadéquation entre les projets techniques retenus et les stratégies des agriculteurs, ce qui se traduit par l’émergence de comportements de captation des subventions ; L’intervention des services administratifs sans résolution des conflits d’intérêt internes aux communautés concernées ce qui perpétue ces problèmes ; La sous-exploitation des ressources créées peut affecter la pérennité des parcours ; La surexploitation de certaines ressources aboutit à la dégradation du couvert végétal ; L’accès inégal des usagers aux ressources créées du fait de l’orientation de leurs systèmes de production et de leur dotation en moyens ;

38 La situation des parcours du Sud est différente de celle du Centre, elle nécessite une réflexion propre basée sur l’expérience des usagers de ces parcours et des aménagistes. Les problèmes spécifiques de ces parcours , tels qu’ils ont été discutés lors de l’atelier national (Tataouine, avril 2001) sont les suivants : Statut foncier confus des parcours collectifs Confusion dans l’identification des ayants droit et la définition des droits d’usage, ce qui se traduit par des conflits d’intérêt intra et inter communautaire ; Absence d’institutions efficaces et opérationnelles représentatives des usagers pouvant être partenaire dans les programmes d’aménagement et assurer par la suite la gestion des parcours ; Au vu de ces problèmes dont la résolution est un préalable à toute intervention quelque soit sa nature ; des orientations générales peuvent être données pour asseoir une politique de gestion de ces parcours : Délimitation des terres à vocation pastorale et clarification de leur statut Identification des ayants droit et les modes d’accès à ces parcours ; L’organisation de la population afin de permettre à celle-ci de prendre part au choix des options de parcours et à leur mise en œuvre. L’unification des instances d’intervention des pouvoirs publics autour d’une politique claire et d’un projet de développement porteur.

39 Références bibliographiques

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