UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT D’ECONOMIE

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MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES

ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DU

PROBLEME D’EAU DANS L’ (Cas du district d’Ambovombe Androy)

Présenté et soutenu par :

HHerimanantsoaerimanantsoa Rolland RELAHARA

Pp Promotion : 2005 - 2006

Sous la direction de :

Enseignant encadreur Professionnel encadreur LEMIARY MONJALAMBO Randriankanavotra Enseignant chercheur Responsable technique du GTDR Androy à l’Université de Toamasina Date de soutenance : 09 Décembre 2008

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION GENERALE ...... 7 PREMIERE PARTIE: LA ZONE D’ETUDE Chapitre I : CADRE NATUREL ET ADMINISTRATIF ...... 11 Section I: DELIMITATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE ...... 11 Section II : CONDITIONS NATURELLES ...... 14 Chapitre II : CONDITIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES ...... 19 Section I : CARACTERISTIQUES SOCIALES ...... 19 Section II : CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES ...... 24 DEUXIEME PARTIE: CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE DEVELOPPEMENT Chapitre I : ETUDE DES RESSOURCES EN EAU...... 30 Section I : INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU EXISTANTES ...... 30 Section II : ACCESSIBILITE A L’EAU ...... 35 Section III : EXPLOITATION ET MAINTENANCE DES INFRASTRUCTURES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU ...... 38 Chapitre II : LES IMPACTS DU PROBLEME D’EAU ...... 41 Section I : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN SOCIAL ...... 41 Section II : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN ECONOMIQUE ...... 48 TROISIEME PARTIE: AMELIORATION DE LA SECURITE EN EAU Chapitre I : ORGANISATIONS D’APPROVISIONNEMENT EN EAU EXISTANTES ...... 56 Section I : ALIMENTATION EN EAU DANS LE SUD (AES) ...... 56 Section II : LES AUTRES INTERVENANTS ...... 59 Chapitre II : SOLUTIONS PROPOSEES POUR AMELIORER LA SECURITE EN EAU ...... 62 Section I : PROJETS D’ADDUCTION D’EAU ...... 62 Section II : QUELQUES SUGGESTIONS PERSONELLES ...... 69 CONCLUSION GENERALE ...... 81 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………….83 ANNEXES……………………………………………………………………………………………………….85 LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………………………………..93 LISTE DES FIGURES………………………………………………………………………………………….94 TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………………….95

REMERCIEMENTS

Cet écrit de recherche n’aurait pas pu voir le jour par notre seul effort sans l’aide de certaines personnes ou entités. Ainsi, nous adressons un profond et sincère remerciement :

- à Dieu tout puissant pour nous avoir donné la santé, la force, et le courage pendant nos années universitaires ainsi que pendant la réalisation de cette étude

- au personnel enseignant du Département d’Economie de l’Université de Toamasina pour nous avoir dispensé les enseignements nécessaires

- notre enseignant encadreur Monsieur LEMIARY, enseignant chercheur à l’Université de Toamasina ainsi que notre professionnel encadreur Monsieur MONJALAMBO Randriankanavotra, responsable technique du GTDR Androy pour leurs précieux conseils qu’ils nous ont prodigué et pour avoir sacrifié du temps et efforts pour nous aider pour la réalisation de ce document.

- notre famille qui nous a toujours soutenus et encouragés, particulièrement notre grand frère RIVO Jean Pierre et nos très chers tonton et tante Mr et Mme LAPIA Jean Pierre

- à la famille JUVENAL qui nous a toujours encouragés afin que nous ne perdions pas la détermination

- nos amis ainsi que tous ceux qui ont contribué de près ou de loin dans l’enrichissement et l’élaboration de cet écrit de recherche

Enfin, nous dédions spécialement cet ouvrage à notre dernière sœur cadette RELAHARA Soafara Patricia, ainsi qu’à la mémoire de notre feu père RELAHARA et notre feue mère RASOANANTENAINA Vivienne. Notre réussite reflète l’affection indéfectible qu’ils nous ont toujours prodigué.

Herimanantsoa Rolland RELAHARA LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

AAEPA : Association d’Alimentation en Eau Potable de l’Androy AEP : Alimentation en eau Potable AES : Alimentation en Eau dans le Sud ALT : Andrew Lees Trust BHE : Besoin Humain Essentiel BIT : Bureau International de Travail CEG : Collège d’Enseignement Générale CHRR : Centre Hospitalier de Référence Régionale CPE : Comité de Point d’Eau CRS : Catholic Relief Services CSB : Centre de Santé de Base CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée CVA : Cellule Villageoise d’Animation DMP : Drought Mitigation Program DRDR : Direction Régionale de Développement Rural DREEFT : Direction Régionale de l’Environnement, des Eaux et Forêts et du Tourisme EPP : Equipe Permanente de Pilotage FANOME : Fandraisana Anjara NO Mba Entiko FID : Fonds d’Intervention pour le Développement GRET : Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques GTDR : Groupe de Travail de Développement Rural INSTAT : Institut National de la Statistique ISS : Interview Semi-Structuré JICA : Japan International Corporation Agency JIRAMA : JIro sy RAno Malagasy MAP : Madagascar Action Plan MENRS : Ministère de l’Education Nationale et des Recherches Scientifiques MEM : Ministère de l’Energie et des Mines OMS : Office Malgache de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale ONN : Office Nationale de la Nutrition PANSA : Plan d’Action National de Sécurité Alimentaire PAM : Programme Alimentaire Mondiale PCD : Plan Communal de Développement PPN : Produits de Première Nécessité PRD : Plan Régional de Développement PRDR : Plan Régional de Développement Rural PSDR : Programme de Soutien au Développement Rural ROR : Réseau Observatoire Rural SAP : Système d’Alerte Précoce SIRSA : Système d’Information Régionale de Sécurité Alimentaire SODIS : Solar Desinfection SSD : Service de Santé du District UNICEF : United Nations Children’s Funds WWF : World Wide Fund for nature ZAP : Zone d’Aptitude Pédagogique GLOSSAIRE

Approche genre : approche fondée sur le non marginalisation de sexe pendant les différents stades d’une action ou d’un projet de développement. Cette approche est surtout vulgarisée dans les pays en développement où les responsabilités des femmes sont souvent limitées aux tâches quotidiennes.

Approche participative : approche visant la participation active de l’ensemble de la population pendant la conception et la réalisation des différents stades d’une action ou d’un projet de développement dont elle est bénéficiaire. Ceci afin d’assurer sa pérennité et pour induire le sentiment d’appropriation.

Comportement déviant : tout comportement de transgression d’une norme communément admise au sein d’une organisation ou une société donnée.

Epargne sur pied : terme utilisé pour montrer que les cheptels peuvent constituer des épargnes donc des revenus facilement mobilisables en cas de difficultés alimentaires ou financières des éleveurs, cas fréquent dans la région Androy.

Effets pervers : conséquence néfaste d’une situation ou d’une politique détournée de son objectif recherchée.

Kere : mot utilisé dans l’Androy pour désigner la famine, qui est une situation généralisée de manque quantitative et qualitative de vivres.

Leitmotiv : phrase ou formule qui revient à plusieurs reprises dans une œuvre littéraire, un discours…

Pipe-line : canalisation pour transporter de liquide (eau, carburant…) à longue distance.

Pluviométrie : mesure de la quantité de pluies à l’aide d’un pluviomètre dans une zone donnée. Ratio : Rapport significatif entre deux grandeurs servant d’indicateur économique ou social Seuil de pauvreté : niveau de revenus en dessous duquel un individu est considéré comme pauvre. Il peut être défini de manière absolue (en fonction d’un panier de consommation minimale) ou de manière relative (en fonction du revenu médian ou moyen). INTRODUCTION GENERALE

L’eau potable est un élément vital pour l’homme ainsi que pour tout autre être vivant. Les Nations Unies considèrent l’accessibilité universelle à l’eau potable comme un droit humain fondamental. Le « courant des besoins essentiels » inspirent les bailleurs de fonds et les ONGs qui interviennent dans les pays en développement tel que Madagascar1. Selon ce courant, l’approvisionnement en eau potable est parmi les services sociaux de base. L’accessibilité à ces derniers est conçue comme un préalable au développement. L’eau est avant tout utile pour la satisfaction des besoins quotidiens comme la cuisson, la boisson et l’hygiène. Elle est aussi nécessaire pour la production agricole afin d’assurer une suffisance alimentaire. Elle joue un rôle de premier plan dans la sécurité alimentaire des pays en développement. En effet, le sommet mondial de l’alimentation (Rome, juin 2002) et le sommet mondial du développement durable (Johannesburg, août 2002) ont placé l’eau au cœur des préoccupations internationales de développement. L’Objectif du Millénaire pour le Développement a fixé comme cible d’ici 2015, la réduction à moitié de la population n’ayant pas accès de façon durable à l’eau de boisson salubre et à l’assainissement. Madagascar a mis comme objectif dans le MAP (Madagascar Action Plan) l’accessibilité du 65% de la population à l’eau salubre en 2012 (Engagement n°02, défi n°07). La région Androy est la plus défavorisée de Madagascar en matière d’accès à l’eau potable et à l’eau d’irrigation. Elle subit un état de sécheresse fréquent. Le manque d’eau est le souci majeur des gens au quotidien. Ceci est confirmé par plusieurs chansons Antandroy dont le célèbre : « Rano ty paie’ay »2 (Nous ne voulons que de l’eau). Des études menées dans la région Androy ont présenté le manque d’accès à l’eau comme un mal qu’il faut soulager d’urgence. Peu d’efforts ont été entrepris et beaucoup reste à faire. Quelques projets d’adduction d’eau ont été déjà adoptés mais la réalisation semble être soumise à diverses contraintes. Soucieuse du bien être de sa population, la région a mis comme vision dans son PRD la verdure de l’environnement et l’existence de l’eau dans chaque foyer (Ho maintso naho velon-drano ty Androy naho maray).

1 Blanche Nirina RICHARD, cours de théories économiques 3ème année Economie à l’Université de Toamasina, 2005 2 Chanson du groupe Vaovy

7 En l’occurrence, la région Androy subit un lourd retard en matière de développement tant social qu’économique. La population vit généralement à un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté1 et subit fréquemment une insécurité alimentaire qui aboutit souvent au « Kere ». Tout ceci, malgré le fait que la région présente diverses potentialités pouvant assurer le développement. Toutes ces raisons ci-dessus nous ont poussés à choisir comme thème : « Analyse socio-économique du problème d’eau dans l’Androy et proposition de solutions» (Cas du district d’Ambovombe). Parmi les quatre districts de la région Androy, nous avons choisi particulièrement comme milieu d’étude le district d’Ambovombe. Ce dernier se caractérise par un problème d’eau plus accentué. L’objet de cette étude est de relater en quoi le manque d’eau est un facteur de blocage au développement de la zone d’étude afin de réaliser la nécessité de prendre des mesures adéquates pour améliorer la situation. Pour mieux cerner l’analyse nous avons divisé ce document en trois parties comprenant deux chapitres chacun d’où : - la première partie s’intitule : « Zone d’étude » - la seconde partie a pour titre : « Conséquences du problème d’eau sur le développement » - la troisième partie : « Amélioration de la sécurité en eau »

1 EPP-PADR/Groupe de travail PANSA, Mission AEP Sud, Rapport final janvier 2007, page 9

8

PREMIERE PARTIE :

LA ZONE D’ETUDE

La connaissance du milieu est nécessaire avant d’entamer le cœur de l’étude qu’on va y mener. Ainsi, cette première partie nous présente la zone d’étude, le district d’Ambovombe, sur toutes ses formes : géographique, administrative, historique, sociale et économique. Ceci afin de donner un meilleur aperçu du district et pour mieux comprendre la réalité existante.

La zone d’étude

Chapitre I : CADRE NATUREL ET ADMINISTRATIF

Section I: DELIMITATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE

1.1. Localisation géographique et administrative La région Androy se trouve dans l’extrême Sud de Madagascar. La région compte 04 Districts dont ceux d’Ambovombe, de Tsihombe, de et de Bekily. Le district est une collectivité territoriale déconcentrée. Le chef de district, un administrateur civil nommé en conseil de ministre est le premier responsable du district. Durant la colonisation, Ambovombe était un chef lieu de canton. Il était devenu sous- préfecture en 1960, qui était liée à la préfecture de Fort Dauphin. Puis, il était Fivondronana pendant la deuxième république. Suite à l’amendement de la constitution Malgache le 04 Avril 2006 qui a mis en place les 22 Régions, il est devenu le district chef lieu de la région Androy.

Le district d’Ambovombe a 10.691,7 Km2 de superficie. Il est composé de 19 communes et 363 fokontany. Le chef lieu du district est Ambovombe Androy, chef lieu également de la région Androy. Le district se trouve à 110 Km à l’ouest de Fort Dauphin, chef lieu de la région Anosy et à 429 km de Toliara, chef lieu de la région sud-ouest. Son altitude va de 120 à 250 mètres au dessus du niveau de la mer et ondule graduellement vers le bas vers le sud-ouest. Le district d’Ambovombe est limité : - au nord, par le district de Bekily et d’Amboasary Sud - au sud, par le district de Tsihombe et le Canal de Mozambique - à l’est, par le district d’Amboasary Sud - à l’Ouest, par le district de Bekily et de Beloha.

11 La zone d’étude

Tableau I: Liste des communes et fokontany dans le district d’Ambovombe

N° d’identification Commune Nombre de Fokontany 49a Ambanisarika 12 52 20 44 Ambohimalaza 15 48 15

47 23

50.2 Ambovombe 58

40 Ampamata 13

49b Analamary 15

41 53

43 Antanimora 38

51 Beanantara 26 53 17 39 19 54 32 55 Maroalopoty 50 46 28 50.1 Tsimananada 17 42 37 45 Marovato 20

Total 19 363

Source : district Ambovombe, 2007

12 La zone d’étude

Figure 1: le district d’Ambovombe

Source : SIRSA, Atlas des données structurelles, année 2007

13 La zone d’étude

1.2. Historique

1.2.1. Origine du nom « Androy » Le nom « Androy » vient de « Roy » (mimosa decapitula) qui est une plante épineuse endémique dans la région. L’abondance de ce type de végétation dans le lieu a poussé les gens d’autrefois à lui donner le nom d’« Androy » (région des épines). D’où le fait que la population autochtone est appelée « Antandroy ».

1.2.2. Origine du nom « Ambovombe » Selon la tradition orale, une femme âgée du nom d’« Andindo » habitait jadis dans un village appelé Ambondro. Comme le problème d’eau existait depuis toujours dans la région, les habitants du village cherchaient de l’eau à quelques dizaines de kilomètres auprès de la rivière Mandrare ; qui est actuellement dans la commune d’Amboasary Sud. Accablée par l’âge, elle ne pouvait pas suivre les autres et restait toujours en arrière plan. Un jour, après presque moins d’une demi-marche, Andindo trouva un grand trou de fourmis très humide. Elle creusa et agrandit le trou, et donc découvrit de l’eau. Depuis ce moment là, elle n’alla plus prendre l’eau de la rivière mais seulement au point d’eau qu’elle avait trouvé. Andindo garda cette découverte comme un secret, ceci à cause de sa vieillesse ne supportant pas la corvée d’eau et se souciant du fait que la source serait facilement épuisable. Les habitants, curieux du fait qu’elle ne manque pas de réserve, décidèrent de la suivre et la surprit en pleine prise. Ils firent donc de même et décidèrent de creuser des puits (vovo), le résultat fut positif. D’où l’origine du nom du lieu : « Ambovombe » qui vient du « vovo » et du « be », qui signifie en même temps « grand puits » et aussi « plusieurs puits ». Des gens ont commencé à s’installer dans le lieu et la ville d’Ambovombe est devenue le chef lieu du district d’Ambovombe actuellement.

Section II : CONDITIONS NATURELLES

2.1. Climat Le district d’Ambovombe est classé comme une zone semi-aride et aride, avec une précipitation moyenne inférieure à 500 mm mal répartie dans l’année.

Le climat se divise généralement en trois saisons différentes :

- Asara : saison chaude et humide. Elle dure quatre mois et s’étale de novembre à mars.

- Asotry : saison sèche et un peu fraîche, elle s’étale d’avril à juillet.

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- Faosa : saison sèche et chaude. Elle commence en août et se termine en novembre. Elle est caractérisée par le passage du vent fort et desséchant ou « tiomena ».

La période chaude se situe entre octobre et avril avec une moyenne mensuelle de 24°C et un maximum au mois de janvier tandis que la période froide s’étale du mois de mai en septembre avec un minimum de 19°C pendant les mois de juin et juillet.

L’insuffisance de la pluviosité combinée avec l’importance des amplitudes thermiques favorise la dégradation du sol. Ceci est accentué par la présence quasi-permanente d’un vent fort et desséchant dû à l’ «effet de foehn ». En effet, ce phénomène résulte de la présence de la chaîne montagneuse de l’Anosy qui provoque une ascendance de l’air chargée en humidité venant de l’Est. En passant de l’autre côté de la chaîne, cet air perd son humidité et dévient chaud et sec.

2.2. Pluviométrie La pluviométrie du district d’Ambovombe est faible car est inférieure à 500mm par an. La pluviométrie suit des cycles contrastés. La saison des pluies (asara) s’étend de novembre à mars. Durant cette période, les pluies peuvent être abondantes. Mai/juin et septembre/octobre connaissent généralement des pluies moins significatives mais qui restent très importantes pour les cultures et la consommation d’eau. Le faosa est la période redoutée. De août à octobre, c’est la saison sèche non seulement marquée par l’absence de pluie mais également par des vents violents favorisent la sécheresse. Les pluies en Androy sont globalement assez variables au cours d’une même année, d’une année sur l’autre mais également au sein de la région. Les variations importantes entre la pluviométrie de 2007-2008 par rapport à la pluviométrie moyenne montrées par le schéma l’attestent. En outre, depuis quelques années, les habitants de l’Androy ont remarqué d’importantes irrégularités qui peuvent être dues aux changements climatiques. Les cycles ne sont plus aussi contrastés. La répartition des pluies est également très aléatoire au sein de petites localités qui, auparavant, étaient arrosées de manière identique.

15 La zone d’étude

Figure 2: Pluviométrie d'Ambovombe Sud 2007-2008 .

Pluviométrie d'Ambovombe Sud (2007-2008)

120,0

100,0

80,0

60,0 mm

40,0

20,0

0,0 mars a m j j août-07 s o n d janv-08 févr-08 v uin ui ept c o é r-0 a l-07 t v c i-07 - -07 - - - 7 0 -0 07 07 07 7 7

mois

Source : GRET 2008

2.3. Géologie et relief Le district d’Ambovombe peut être classé généralement en trois zones :

- zone sédimentaire : elle forme la partie littorale qui se trouve au sud d’Ambovombe, caractérisée par les dunes flandriennes du littoral et les sols composés de grès de calcaires et de sables roux alternés de sable blancs d’origine éolien. Les communes qui la forment sont : Tsimananada, Beanantara, Ambazoa, Erada, Maroalopoty, Maroalomainty.

- zone centrale : qui comprend Ambovombe et ses alentours. Elle est caractérisée par un relief moins accidenté avec des sols rouges et humifères. Les communes qui la

16 La zone d’étude forment sont : Ambohimalaza, Marovato, Sihanamaro, Ambondro, Ambanisarika, Ambonaivo, Agnalamare, Ambovombe.

- zone cristalline : se trouve au nord d’Ambovombe, elle est caractérisée par un relief résiduel ou accidenté. Cette partie est marquée par le passage de quelques cours d’eau. 85% de savanes arborées. Il y aussi présence des montagnes.

Elle est constituée par les communes : Imanombo, Ampamata, Andalatanosy, Antanimora et Jafaro.

2.4. Ressources naturelles

2.4.1. Espèces végétales L’aridité du sol et l’insuffisance critique en pluviométrie dans la région ne sont pas favorables au développement de la végétation. Mais même sous ces conditions difficiles, des plantes se sont adaptées à l’environnement, et beaucoup s’y développent de manière endémique. La région Androy fait partie du réseau de formation forestière unique au monde des « fourrées épineux » (bushes xérophiles). Cette formation est marquée par la dominance du Roy (mimosa decapitula) d’où le nom de la région « Androy ». Le Raketa (opuntia dillenui) est en abondance, il offre pour l’homme des fruits délicieux et désaltérants ; les feuilles sont utilisées pour l’alimentation animale. Il y aussi la présence, même menacée, du Fantiolotse (allaudia madagascariens) qui servent comme bois de construction. Les formations forestières sont également source de matières premières pour la pharmacopée traditionnelle. La Pervenche de Madagascar (catharentus riseus) est très réputée, elle est destinée à l’exportation afin de traiter la leucémie surtout ceux des enfants et dont la région Androy est le premier producteur mondial en 20041. Mais l’exportation est limitée aux produits bruts donc ne crée que peu de valeur ajoutée pour la population locale.

2.4.2. Forêt La superficie exacte de forêts dans le district n’est pas disponible dans le DREEFT, faute de recensement qui est dû au manque de moyen2.

Les forêts sont classées selon les différentes conditions et utilisations :

- les alam-pokonolona : forêts publiques pour l’usage commun : pour la recherche de combustible, de bois de construction, de tubercules et pour la chasse

1 PRD Androy 2006, page 29 2 DREEFT Androy, Mars 2007

17 La zone d’étude

- les ala réserve : relevant du service du DREEFT

- les ala faly ou forêts interdites

2.4.3. Faune Ces formations forestières abritent plusieurs espèces. Parmi les plus connus sont les lémuriens : le Maki (lemur catta) et le Sifaka (propithecus verreauxi). Il y a 13 espèces de tortues à Madagascar.

Cinq (05) d’entre elles sont endémiques, dont quatre (04) se trouvent dans le Sud de Madagascar1. Parmi ceux-ci, la Goecholone Radiata dont le district d’Ambovombe dispose encore de manière importante. La survie des tortues terrestres est assurée par l’interdiction de les consommer par le peuple Antandroy ou le « Fady ». Les zones littorales comme la commune d’Ambazoa sont marquées par l’existence antérieure d’Aepyornis Maximus à partir de la découverte des œufs dans le sable. C’était un oiseau de la famille de l’Autruche. Sa grandeur est frappante, qui selon les fossiles étudiés par les scientifiques atteignait une hauteur de 3m et pesait environ 500kg2. Cet oiseau n’existe plus, mais il y a des gens qui tirent des revenus de la recherche et de la vente de ses œufs. Un œuf a pour volume 3 L et considéré comme un patrimoine touristique.

2.4.4. Hydrographie Le district d’Ambovombe est pauvre en hydrographie. La zone d’étude se trouve entre deux fleuves. Le fleuve Mandrare s’écoule à l’Est tandis que le fleuve Manambovo à l’Ouest. La zone cristalline est traversée en quelques parties par des cours d’eau. Malheureusement, ces derniers ne sont pas pérennes et présentent une période d’étiage prolongée pendant la saison sèche.

1 PRD Androy 2006 2 Erik Bakke JON, Madagascar l’île qui a pu conserver ses patrimoines jusqu’à maintenant, MENRS 2007, page 17

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Chapitre II : CONDITIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES

Section I : CARACTERISTIQUES SOCIALES

1.1. Population La population du district d’Ambovombe est composée essentiellement du groupe ethnique Antandroy. Il existe d’autres ethnies en nombre non négligeable qui s’installent dans la zone. Parmi eux figurent les Merina, Antanosy, Betsileo, Mahafaly et les Vezo. Ces derniers, étant peuple pêcheur, s’installent surtout sur le littoral. Malgré la diversité ethnique dans la région, on remarque qu’il y a paix et harmonie. Aucune forme de marginalisation ou de ségrégation ethnique n’a été signalée.

Tableau II: Nombre de population par commune Commune Population 2007 Superficie (km2) Ambanisarika 6 924 358,8 Ambazoa 14 124 69 Ambohimalaza 7 978 250 Ambonaivo 10 196 145 Ambondro 15 385 152 Ambovombe 48 248 679 Ampamata 10 910 127 Analamary 10 365 141,1 Andalatanosy 21 603 990 Antanimora 15 175 1 483 Beanantara 13 070 150 Erada 10 530 68 Imanombo 10 814 1 720 Maroalomainty 34 220 265 Maroalopoty 19 945 72 Sihanamaro 12 760 600 Tsimananada 13 587 1 680 Jafaro 23 272 1 750 Marovato 4 270 82 TOTAL 303 384 10 691,7 Source : district Ambovombe, 2007

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En 2007, la population totale dans le district d’Ambovombe compte 303 384. Les communes ayant une forte population sont situées sur les dunes côtières, tandis que les zones intérieures sont faiblement peuplées. La tendance démographique dans la zone est de 3,5%.

1.2. Education En cette année 2008, le taux de scolarisation dans le district d’Ambovombe est de 85,03% contre 83,02% en 2007. Cette amélioration reflète l’effort entrepris par le MENRS avec les différents partenaires ainsi que la prise de conscience de la population. Le taux de réussite au CEPE est de 67%, le taux d’abandon scolaire est de 6,58%. Il y a 10 zones d’action pédagogique ou ZAP dans le district. Il existe deux lycées dont un public et un privé dans la zone d’étude. L’impact de l’éloignement géographique diminue la fréquentation scolaire de tous les niveaux. Les CEG et les lycées sont largement insuffisants, les parents subissent souvent le manque de moyen pour envoyer leurs enfants à suivre leurs études dans d’autres localités et il y a une insécurité pour les enfants par manque de surveillance parentale ou d’autres alternatives de prise en charge. Notons que parmi les 215 EPP publics, seules 77 ont des cycles complets c'est-à-dire ont dans le même établissement un cycle de 11ème à 7ème.

Tableau III: données sur l’enseignement dans le CISCO d’Ambovombe EPP CEG LYCEE Public privé Public Privé public privé Nombre 215 64 07 04 01 01 Salle de classes 408 108 29 19 12 01 Elèves 33 284 5246 2339 649 521 34 Enseignants 570 121 37 28 12 02 Source : CISCO Ambovombe 2007, ISS

Le ratio enseignant-élève est de 1/58, alors que le normal est de 1/50. Le ratio salle- élève est de 1/77. Le district d’Ambovombe ne possède pas de centre de formation technique académique pour les jeunes ou les adultes.

1.3. Santé Les infrastructures de santé sont constituées de CHRR (Centre Hospitalier de Référence Régionale), CSB1 (Centre de Santé de Base niveau 1) et CSB2 (Centre de Santé de Base niveau 2). Le CHRR se situe au niveau du chef lieu de la région Androy. Il existe 4 CSB1 et 17 CSB2 dans le district d’Ambovombe.

20 La zone d’étude

La santé publique est marquée par le faible taux d’utilisation des services, les clients ne sont pas toujours assurés de trouver les services recherchés1. Pour les principales causes de morbidité, le paludisme simple reste au premier plan, suivi de la diarrhée, malnutrition et infection cutanée.

Le ratio médecin-population est passé de 2006 à 2007 de 1/4305 à 1/4409.

Plus du tiers de la mortalité infantile étaient imputable à la malnutrition en 2004. Les mauvaises conditions de santé des mères et des enfants sont toutes liées aux conditions sociales de pauvreté dans lesquelles ils vivent. La mortalité maternelle s’élevait à 2,2% des naissances en 2004. Ce qui est expliqué en partie par la faiblesse de la consultation prénatale et l’accouchement traditionnel. En cas de complication obstétrique, les mères sont souvent emmenées au chef lieu du district, la plupart des temps en charrette à zébus.

Le district d’Ambovombe manque de dentistes et de salles d’urgence. En outre, le matériel de chirurgie était de 10% aux normes requises en 2005.

1.4. Communication La ville d’Ambovombe est un important point de transport pour la région Sud. La route nationale 10 relie Ambovombe et Andranovory ; la route nationale 13 relie Fort Dauphin et Ihosy, qui passe par Ambovombe. Le réseau de transport local est concentré sur la ville d’Ambovombe à travers les taxis-brousse la reliant avec plusieurs centres locaux et nationaux tels que : Antananarivo, Fort Dauphin, Tuléar, et les chefs lieu des communes à l’intérieur du district. Les routes reliant Ambovombe avec les autres communes sont de nature secondaire et sablonneuse. En somme, le réseau routier est peu développé et très dégradé, les routes nationales et les pistes sont difficilement praticables surtout en période de pluie.

1.5. Us et coutumes

1.5.1. Tabou La coutume de tabou influence fortement la vie quotidienne des habitants. Les cimetières, les zones proches des cimetières ou les forets pas très éloignés sont des tabous. En cas d’infraction du tabou, on doit sacrifier un zébu à l’endroit où le tabou a été profané afin de purifier le lieu. Il est à noter que l’installation des puits près des cimetières figure parmi les interdits.

1 PRD Androy 2006, page 35

21 La zone d’étude

En outre, les « ala faly » (forêts interdits) sont très respectées dans la région Androy, ainsi de même dans le district. Il est interdit de les souiller, défricher, couper, élever des abeilles, mettre le feu. En cas de violation de ces règles, on doit sacrifier un zébu à l’endroit où s’était passée la transgression.

Ils peuvent être soit:

- « ala kibory » ou forêt-cimétière : il y a généralement dans cette forêt une partie destinée pour les chrétiens.

- « ala salata » : forêt ou un groupe de bois interdit, qui sert pour la veillée mortuaire ou à une pause après la grande cérémonie funéraire (Havoria) avant d’arriver à la grande forêt pour l’enterrement. Ce rite est pratiqué par les non chrétiens, mais n’empêche pas le respect donné par les chrétiens à ces forêts.

- « ala fanohafa’e » : forêt servant à l’élevage des abeilles. Le miel y trouvant est la propriété collective du village propriétaire.

- « ala kokolampogne » : forêt habité par des esprits Kolampogne. Ces derniers sont des esprits pouvant habiter des individus « jiny » de leur choix. Il y a ceux qui sont conçus comme bons : qui peuvent guérir, donner du bétail à quelqu’un et dont les sacrifices consistent en des bœufs ou moutons à couleur de robe spécifique.

Il y a aussi ceux qui sont conçus comme mauvais : mutilent ou estropient ceux qui se passent près des forêts où ils habitent. Les animaux à robe noire sont leurs préférés.

L’introduction du christianisme est conçue comme ayant diminué le pouvoir de ce Kokolampo de second type.

1.5.2. Propriété foncière En 2005, moins de 1% des ménages avaient des terres cadastrées1. Dans le district d’Ambovombe, les terres qui sont l’objet d’enregistrement sont localisées principalement autour du chef lieu du district. A Madagascar, la propriété individuelle de terrain n’est accordée légalement que si le terrain est enregistré. La population dans le lieu est supposée en connaissance de ce règlement. Toutefois, deux types de propriétés sont plus pratiqués. La première est la propriété coutumière individuelle qui est décidée par des chefs de villages ou des doyens (ndaty be), consiste à attribuer des terrains aux villageois. Ceci se transmet de génération en génération.

1 PRD Androy 2006, page 31

22 La zone d’étude

La seconde est la propriété coutumière collective, qui décidée par des doyens ou le chef du village, consiste à attribuer un terrain non cultivé pour l’accomplissement de la tradition.

1.5.3. Problème de genre Dans les communautés rurales de la région Androy, le droit de la femme est de toute évidence inférieure à celui des hommes. Elles assistent en arrière plan lors des réunions, et ont peu de chance d’exprimer leurs idées. La participation de la femme aux prises de décisions est souvent limitée aux affaires liées aux taches ménagères. Mais actuellement, on observe de plus en plus une insertion des femmes dans les décisions sociales et économiques grâce aux diverses sensibilisations dans les actions de développement. Cette évolution en matière de participation de la femme est conforme à l’ « approche genre », dont la pratique est vivement encouragée par le Gouvernement Malagasy et qui est aussi parmi les conditions exigées par les bailleurs de fonds. Ceci est, car le développement est pour tout le monde donc sa conception doit être l’affaire de toute une population, y compris les femmes. Comme confirme le proverbe Malagasy : « Hevitry ny maro mahataka-davitra » (Plus il y a de personnes qui participent, plus il y a d’idées).

1.6. Sécurité publique La région Androy est classée comme « zone blanche ». Les crimes et les vols de bœufs sont limités. Par contre, on remarque une hausse de vols de petits ruminants (chèvre, mouton) ainsi que les volailles pendant la période de disette (kere).

Tout le cheptel bovin de chaque clan est spécifié par des marques sur l’oreille gauche ou « vilo ». Comme chaque clan se connaît, la circulation des bovidés dirigés par des personnes qui n’appartiennent pas au clan propriétaire du bétail fait souvent l’objet d’immobilisation ou de confiscation jusqu’à tout soit clarifié.

La majorité des communes dans le district ne disposent pas de poste de Gendarmerie mais seulement de postes fixes assurés par un ou deux agents de la Gendarmerie en tournée sur le lieu. Bon nombre de gens ruraux préfèrent régler leurs conflits par l’intermédiaire des personnes âgées expérimentés à la matière, au détriment du service de sécurité publique et du système judiciaire. En cette année 2008, le district est en cours de l’installation de son Tribunal de Première Instance (TPI) et dépend encore pour le moment de celui de Fort Dauphin sur ce point.

23 La zone d’étude

Des « Dina » sont en place, mais certain dont le fameux « Dinan’ny Mpihary » (règlements des éleveurs) mérite une révision et un débat de tous les acteurs de développement et les autorités locales et traditionnelles, suivant l’approche participative, avant d’être adoptées tout en étant cohérentes avec la loi en vigueur. Notons que le « Dinan’ny Mpihary » privilégie une part importante de bovidés pour les suiveurs de traces et l’assistance au « Kabary » lors de la récupération des cheptels volés. Ce qui diminue considérablement la part revenant au propriétaire.

Section II : CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES

2.1. Economie des ménages L’agriculture reste la principale source de subsistance de la population dans le District d’Ambovombe. L’élevage n’étant mobilisé qu’en cas de difficultés financières ou alimentaires sévères ou lors des différents rites sociaux. Le commerce est peu développé sauf celui des PPN. Les surplus agricoles sont généralement destinés dans la capitalisation en cheptels, tandis que lorsque la production est faible, on ne vend que pour l’achat des PPN. Selon l’équipe JICA 2006, le revenu moyen annuel des 359 ménages étudiés est de 549 348 Ariary, lorsque la majorité des cas gagnent annuellement 200 000 Ariary. Ceci est à l’un des plus bas niveaux de Madagascar, commente l’équipe.

2.2. Agriculture : L’agriculture dans le district d’Ambovombe, reste tributaire des précipitations qui sont faibles. Après chaque arrivée de pluies, les ruraux se précipitent aux champs pour cultiver.

Le matériel agricole utilisé est traditionnel (bêche, charrue), ce qui nécessite beaucoup de temps et peut entraîner la manque de temps pour l’exercice d’autres activités.

Une grande partie de la production est destinée à l’autoconsommation familiale, une autre partie au commerce afin de pouvoir acheter des PPN, puis pour la semence ; le surplus est destiné à la capitalisation.

La seule mode de conservation de la production pratiquée dans la région est le séchage. En plus des grains, cette technique est favorable également pour le manioc, patate douce.

Le mode de faire valoir direct est dominant, c'est-à-dire que les cultivateurs travaillent leurs propres terres. La main d’œuvre fait souvent appel à la solidarité de chaque lignage moyennant la prise en charge du repas du midi.

24 La zone d’étude

Tableau IV: Calendrier cultural Cultures Jan Fév. Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Dec Mais R R R S S S

Manioc R+P R+P R+P R+P R+P

Niébé R R R S S S Arachide R R R S S Pois du cap R R R S S Voanjobory S R R R S S Haricot S S R R

Source : SIRSA, Atlas des données structurelles, mars 2007

Légende : R : récolte S : semis P : plantation

2.3. Elevage : Le district d’Ambovombe est caractérisé par l’élevage de grands et petits ruminants qui constituent un signe extérieur de richesse et du statut social. L’effectif moyen de zébu élevé par un ménage dans le district est de 6,7 (source : enquête ménage, équipe JICA 2006).

Tableau V: Recensement des cheptels dans le district d’Ambovombe Cheptels Bovins Ovins caprins porcins volailles Nombre 120 536 42 231 87 263 5128 971 367 Source : service élevage, DRDR Ambovombe Androy, décembre 2007

Le tableau montre que l’élevage bovin tient une place importante dans le milieu. Notons que l’élevage est surtout contemplatif et tourné vers des aspects plus sociaux qu’économiques. Le rang social d’un individu est déterminé généralement par le nombre de zébus qu’il possède. Le bétail n’est pas généralement destiné pour la vente mais pour l’accomplissement des différents rites sociaux tels que le rite funéraire, le « Sorona » ou sacrifice. Pourtant, il est conçu par la population comme une épargne sur pied en période de soudure alimentaire ou d’urgence financière, il constitue une ressource facilement mobilisable pour être vendu.

25 La zone d’étude

Les bœufs sont utilisés pour les travaux du sol et la traction des charrettes pour le transport d’eau, des marchandises et même des personnes. Presque chaque fokontany possède un couloir de vaccination. Mais ces derniers, à l’exception du chef lieu du District ne peuvent bénéficier de la visite des médecins vétérinaires qu’une fois par an et ne disposent pas de cabinet vétérinaire. Pourtant, le bétail est touché par différentes maladies.

Tableau VI: Liste des maladies par cheptel Cheptels Maladies Bœufs Piroplasmose, charbon symptomatique, Distomatose, météorisme, diarrhée Chèvres Monieziose, gale Moutons Monieziose, gale Source : DRDR Androy juillet 2008

Le cheptel bovin fournit une production laitière non négligeable. La production et par conséquent la consommation restent pourtant limitées dans le temps car elle dépend de l’état du pâturage, qui dépend lui-même des précipitations. Elle est destinée pour une grande partie à la consommation familiale, et une faible partie à la commercialisation sur le marché le plus proche. Le lait est consommé soit bouilli, soit en mélange avec le plat principal (maïs, manioc, patate douce ou riz) ; soit caillé (habobo) pour la consommation directe ou pour agrémenter les principaux repas.

2.4. Pêche Les villages des littorales pratiquent la pêche qui est la plupart de temps marié à l’agriculture et à l’élevage. La pêche reste au stade traditionnel et souvent informel (exploitation de concombres de mers, ailerons de requins, huîtres…). Les différents types de poissons sont destinés généralement à la consommation locale. La pression croissante sur les ressources, exercée sans contrôle par la population sur les ressources marines induit une dégradation rapide de la ressource. Ceci provient de la forte croissance démographique allié au phénomène du « Kere ». A cela s’ajoute le manque de formation sur les types de filets à utiliser selon les différentes saisons, ainsi que d’information sur la période de ponte des poissons… Les pêcheurs ne sont pas à l’abri de dangers lorsqu’ils prennent la mer les jours de mauvais temps. Suivant les résolutions de l’atelier de concertation qui s’est tenu à Tolagnaro en 1999, des mesures ont été prises pour fixer la taille minimale de capture, l’interdiction de capture de

26 La zone d’étude femelle ovée, la fixation de la période de fermeture de pêche pendant le premier trimestre de l’année. Il convient de souligner que la région Androy offre cinq variétés de langoustes, une vingtaine de variétés de trépangs et une centaine de poissons de mer. Cependant, la région ne possède pas de réserve marine et/ou de réserve de reproduction spécifique. Ce manque, en plus de la faiblesse du système de contrôle des captures et de la non organisation de la filière pêche halieutique pose des problèmes soit de surexploitation qui risque à terme d’anéantir la capacité de reproduction des espèces surtout celles qui sont les plus recherchées soit d’une sous-exploitation par conséquent de réduire les opportunités d’augmenter les revenus des pêcheurs. Les produits de la pêche sont transportés à dos d’homme vers le marché de la commune ou dans la plupart des cas vers Ambovombe. Le transport en bicyclette n’est pas généralement possible à cause du caractère sablonneux des routes ou pistes.

2.5. Commerce Le secteur commercial est en développement mais se base surtout sur le commerce des PPN sauf à Ambovombe. Les activités économiques de la population s’effectuent lors des marchés hebdomadaires qui ont lieu de commune en commune à différents jours de la semaine. Lors de ces marchés, les habitants vendent des produits locaux et achètent des produits provenant d’autres communes et d’autres régions.

2.6. Tourisme et artisanat Le secteur tourisme est en développement. Le milieu, avec sa biodiversité biologique, culturelle et artisanale unique et ses côtes offrent une opportunité pour le développement du tourisme. Cependant, les infrastructures ainsi que leur capacité d’accueil ne répondent pas encore aux besoins touristiques. Ce qui explique le retard du secteur touristique. L’artisanat se divise en plusieurs activités : vannerie, tissage, ébénisterie, fourgeonnerie, etc.…La vannerie est une activité essentiellement féminine, qui produit des matériels d’usage familial tels que : panier, chapeau,…Elle est une source de revenu complémentaire pour le ménage mais rencontre quelques problèmes tels que la rareté de la matière première qui est une plante appelée « vinda » (Cyperus alterifolius) et le manque de temps des femmes dû aux corvées ménagères.

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DEUXIEME PARTIE :

CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE DEVELOPPEMENT

L’Androy est souvent connu comme étant « la région où l’eau se cache ». Cette seconde partie de notre document relate la réalité tournant autour de l’eau dans le district d’Ambovombe. Elle essaie aussi de montrer comment le problème d’eau peut être un frein au développement, tant sur le plan social qu’économique. Cela dans le but de réaliser la nécessité de l’amélioration immédiate de la situation.

Conséquences du problème d’eau sur le développement

Chapitre I : ETUDE DES RESSOURCES EN EAU

Section I : INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU EXISTANTES

1.1. Classification des ressources en eau existantes On peut classifier les ressources en eau selon leurs origines et les types d’infrastructures :

1.1.1. Eau souterraine :

1.1.1.1. Puits ou « vovo » La zone centrale autour de la ville d’Ambovombe dispose la majorité des puits productifs mais profonds, dont la profondeur varie de 10 à 25 m. Ils sont essentiellement des propriétés individuelles ou familiales. Les puits ou « vovo » sont creusés manuellement avec des matériels simples : bêche, pèle, seau et corde. Même les sources des puits sont essentiellement souterraines, la quantité fournie diminue considérablement pendant la période de sécheresse. Il y a des puits avec tubages en béton dont le bord monte souvent en plusieurs centimètres vers l’extérieur, ce qui est plus durable et moins contaminée par les microbes ou bactéries venant de l’extérieur ou du long du paroi. Par contre, la majeure partie de la population, faute de moyen financier, construit des puits sans tubage en béton. Ces derniers présentent souvent un danger pour les personnes qui tirent l’eau et s’écroulent facilement quand la pluie est forte et prolongée pendant quelques jours. Il y aussi un fort risque de contamination pendant la période de pluie car l’eau de la surface peut entrer facilement dans les puits tout en amenant des déchets ou des matières non propres.

1.1.1.2. Forage : Construit par une sondeuse. Les diamètres des tubages dans la zone d’étude varient de 4 pouces à 8 pouces.

1.1.2. Eau de surface :

1.1.2.1. Mares Les mares sont des surfaces creusées sous forme de cuvette afin de pouvoir capter l’eau de pluie. Elles peuvent être naturelles ou artificielles.

30 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Presque chaque fokontany dans le district possède un ou plusieurs mares. L’eau des mares est soit utilisée par une partie de la population pour satisfaire ses besoins quotidiens, ou pour la consommation animale.

1.1.2.2. Eau de roche (Ranovato) L’eau de roche est une eau tirée à partir des roches en forme de cuvette qui peut être d’origine naturel ou artificiel. Dans ce cas, la présence des roches peut être considérée comme un atout naturel pour les fokontany propriétaires, même ceux-ci ne sont pas nombreux dans le district. Mais ceci n’est qu’une solution partielle car dépend de la pluviosité qui est très pauvre dans la région, et loin de satisfaire le besoin croissant d’une population à forte croissance démographique.

1.1.3. Eau des réservoirs de récupération d’eau de pluie

1.1.3.1. Impluviums Pendant la saison de pluie, un système de captage d’eau public de grande taille appelé « impluviums » est utilisé dans le district d’Ambovombe. L’impluvium consiste en une citerne en parpaings vibré et en béton armé d’environ 90m3, enterrée pour stocker l’eau de pluie venant de l’eau de ruissellement d’une surface aménagée.

Figure 3: Un impluvium construit par l’objectif sud à Ankiliabo

Surface de récupération de l’eau de pluie

Bassin décanteur

3 bassins de stockage

Source : M.Boivert , mars 2008 L’eau récupérée dans la surface de récupération se déverse dans le bassin pré- décanteur, où il y a un filtre pour sable afin de passer finalement aux bassins de stockage. Les modèles d’impliviums peuvent varier selon les organismes qui financent leurs installations. Leur construction est souvent assurée par les projets de développement ou par l’état avec la participation de la population bénéficiaire appelé : « apport bénéficiaire » qui peut être en nature (main d’œuvre, eau, caillasse…) ou en numéraire.

31 Conséquences du problème d’eau sur le développement

1.1.3.2. Bassins Ils peuvent être soient de propriétés collectifs ou individuelles et sont équipés par des gouttières de canalisation d’eau de pluie. Les bassins collectifs peuvent appartenir au fokontany ou à l’école.

1.2. Inventaire des ressources en eau : De mars à mi avril 2005, l’équipe JICA a effectué des études d’inventaire focalisé sur les ressources en eau souterraines dans le district d’Ambovombe. Les résultats d’étude sont résumés comme suit : - la majorité des sources d’eau dans la zone sédimentaire sont concentrées autour d’Ambovombe. La plupart des puits secs c'est-à-dire très peu productifs sont à moins de 10 m de profondeur. Les puits productifs sont de 10 à 25 m de profondeur - dans les zones d’Ambondro, les points d’eau sont concentrés, mais la plupart se sont asséché depuis longtemps ou ont un fort taux de salinité - dans la zone rocheuse comme Antanimora, les points d’eau sont des forages peu profonds. Ce qui ne dépasse pas généralement 10 m et dont la majorité est de l’ordre de 5m.

Figure 4: Localisation des points d’eau dans l’Androy

Source : Equipe JICA 2006

32 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Les impluviums dans le district d’Ambovombe sont représentés par le tableau ci- dessous :

Tableau VII: Inventaire d’impluviums N° Commune Nombre de Nombre d’impluviums Taux fokontany Total Bons En partie Mauvais Fonction Existence 1 Ambazoa 20 12 5 2 5 25% 6% 2 Ambovombe 61 17 13 3 1 21% 28% 3 Ambonaivo 15 16 3 11 2 20% 107% 4 Tsimananada 10 3 2 1 0 20% 30% 5 Erada 17 9 3 0 6 18% 53% 6 Analamary 15 4 2 0 2 13% 27% 7 Maroalomainty 33 12 4 0 8 12% 36% 8 Maroalopoty 47 9 1 1 4 9% 19% 9 Ambanisarika 12 11 2 5 5 8% 92% 10 Beanantara 27 5 1 2 1 7% 19% 11 Ambohimalaza 15 9 1 3 4 7% 60% 12 Ambondro 23 7 1 6 0 4% 30% 13 Sihanamaro 28 8 1 2 5 4% 29% 14 Antanimora 29 4 1 0 3 3% 14%

Source : Mission JICA 2006

Le taux d’existence d’impluvium par rapport au nombre total des fokontany est de 36%, c'est-à-dire qu’il y a encore beaucoup de fokontany qui ne dispose pas d’impluviums. Mais seulement 12% possèdent des impluviums en bon état. Ceci se caractérise par une usure totale ou partielle due au manque d’entretien et à l’ancienneté des infrastructures. La commune d’Ambonaivo possède même plus d’impluvium que le nombre de ses fokontany mais dont le taux de fonctionnement n’est que de 20%.

1.3. Qualité de l’eau

1.3.1. Perception de la qualité de l’eau par la population La population considère 78% des sources comme « bonnes », et 22% comme « mauvaises» (Equipe JICA, 2006). Cette conception peut venir du fait qu’il est difficile d’avouer à un enquêteur que l’eau qu’on consomme est mauvaise. De plus, faute de connaissance, certains ruraux peuvent faire allusion à la couleur de l’eau mais non pas à la source d’origine.

33 Conséquences du problème d’eau sur le développement

L’eau souterraine est considérée comme bonne par rapport à l’eau de surface à cause de la moindre contamination provenant des surfaces. Ainsi, l’eau de puits est plus préférable par rapport à l’eau tirée des mares.

1.3.2. Qualité scientifique de l’eau Des études de la qualité de l’eau ont été menées par l’équipe JICA en 2005. Selon l’équipe, on peut déclarer que CE et NO3 sont les substances à plus prendre en considération. Pour le NO3, la norme malgache coïncide avec la norme de l’OMS qui est de 50mg/L. Cette substance ne présente pas de risques dans la zone d’étude car les résultats ont affichés des quantités souvent inférieures à cette norme, avec respectivement la moyenne de 15,7mg/L à Ambovombe, 1,3mg/L à Antanimora et 52,1mg/L à Ambondro ainsi que 2,8mg/L sur le littoral. La conductivité électrique (CE) dans le district d’Ambovombe, autrement dit la forte teneur en sel est déterminée par les substances : Na, Ca, Mg et Cl mais en particulier Na et Cl. La valeur moyenne à Ambovombe est supérieure à la norme Malagasy (autour de 320ms/m). Les eaux du littoral présentent un fort taux de salinité, ce qui est utilisé surtout pour la consommation du bétail ou des populations en difficulté d’accès à l’eau. Par contre, la zone d’Antanimora présente une CE entre 77ms/m à 122ms/m. L’eau de la zone d’Antanimora sont donc plus potable.

1.3.3. Amélioration de la qualité de l’eau Une partie de la population utilise quelques méthodes pour améliorer la qualité de l’eau dont : - l’ébullition, qui consiste à chauffer l’eau jusqu’à 100°C afin de tuer les microorganismes (bactéries,…). Ce qui reste la méthode la plus pratiquée par la population locale - la décantation, qui consiste à laisser l’eau dans son récipient pendant un certain temps afin de faire couler au fond les poussières provenant des sources et rend l’eau plus claire - l’utilisation des substances chimiques à base de chlore tel le Sûr’eau pour tuer les microbes. Ce qui est source de dépense supplémentaire pour les ménages. Une nette augmentation de son utilisation est observée dans la région. - filtre céramique : un filtre laisse passer l’eau par des trous de quelques microns seulement qui retiennent la majorité des contaminants, des agents pathogènes. Sa cartouche céramique est imprégnée d’argent colloïdal qui neutralise les bactéries.

34 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Mais il n’est utilisé que par les ménages ayant des moyens car son prix unitaire s’élève à 50.000 Ar. Section II : ACCESSIBILITE A L’EAU

2.1. Difficultés d’accès aux sources d’eau Pendant la période de pluie, bon nombre des ruraux collectent gratuitement l’eau de surface (mare, eau de roche). Ils procèdent ensuite à l’achat des eaux des impluviums. Pendant la période sèche qui commence en généralement en avril mais qui est accentué pendant le faosa (août-octobre), il est rare qu’il existe encore de l’eau disponible sur le territoire de son fokontany. Presque la moitié (49%) des sources d’eau se trouvent hors des villages et sont à 3 heures de distance ou plus en charrette ou à pied. L’eau est utilisée avec parcimonie et on se contente des consommations extrêmement réduites d’environ 3 litres par personne en moyenne1 alors que le minimum acceptable doit se situer entre 20 à 50 litres/jour/personne. La corvée d’eau est un travail pénible au quotidien notamment pour les femmes et les enfants et prend beaucoup de temps et des déplacements importants. Etant donnée la difficulté d’accès à l’eau potable, les ménages économisent l’eau au maximum et se contentent des consommations extrêmement réduites. La distance à parcourir pour un approvisionnement en eau en période sèche est supérieur à 10 km particulièrement à Ambazoa, Ambonaivo, Erada, Ambovombe Sud, Beananantara, Maroalopoty, Maroalomainty, Ambanisarika2. D’une manière générale, le transport se fait à pied à l’exception d’Ambovombe où 15% des ménages sont apprivoisés par les charrettes aux zébus, probablement à cause de la distance à parcourir pour la collecte3.

Figure 5 : Des femmes transportant de l’eau

Source : M.Boivert, fevrier 2008

1 EPP-PADR/groupe de travail PANSA, Mission AEP Sud, rapport final février 2007, page 19 2 EPP-PADR/groupe de travail PANSA, Mission AEP Sud, rapport final février 2007, page 51 3 EPP-PADR/groupe de travail PANSA, Mission AEP Sud, rapport final février 2007, page 52

35 Conséquences du problème d’eau sur le développement

La zone cristalline ne présente pas généralement un sérieux problème d’accès physique aux sources d’eau. En effet, elle dispose de puits peu profonds et plus productifs ainsi que des installations de bornes fontaines de l’AES aux chefs lieux des communes. Ceci n’exclue pas qu’il y ait un problème relativement important de manque d’accès à l’eau pendant la période sèche.

2.2. Tarif de l’eau Le prix de l’eau reflète la rareté des ressources hydriques, ainsi que la difficulté d’accès aux sources. L’achat d’eau des impluviums se fait après une pluie assez conséquente ayant permis de remplir au moins un quart de l’impluvium et se vend entre 100 et 200 Ar le seau. Les Fokontany peuvent commander l’eau des camions citernes de l’AES à 40 000 Ar/ 6000 litres donc 100 Ar le seau. Mais le carburant est à la charge du Fokontany bénéficiaires. Les 2 camions citernes de l’AES ne peuvent satisfaire qu’une infime partie des besoins de la population et que les demandes sont éparpillées. Ce sont les zones les plus accessibles qui sont généralement approvisionnés. La principale source d’approvisionnement reste les puits, qui sont concentrés essentiellement autour d’Ambovombe. Le tableau ci-après va montrer l’évolution du prix de l’eau dans le milieu d’étude pendant les années 2006-2007. Mais notons que les prix de l’eau sont ceux prélevés au niveau des chefs lieux des communes donc peuvent être différents de la réalité dans les fokontany qui les entourent, où la situation est souvent amplifiée à cause de l’éloignement par rapport aux sources.

36 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Tableau VIII: Evolution du prix de l’eau 2006/2007 Communes Prix Oct Nov Dec Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil août Sept AES 06 06 06 07 07 07 07 07 07 07 07 07 Agnalamare 100 300 300 250 200 200 250 250 250 250 250 250 300 Ambanisarike 100 300 250 200 200 200 200 200 250 250 250 300 300 Ambazoa 100 400 400 400 200 200 200 200 250 250 300 300 300 Ambohimalaza 100 300 300 300 200 200 200 200 300 300 250 250 300 Ambonaivo 100 500 400 300 200 200 200 200 250 250 250 300 350

Ambondro 100 300 300 200 200 200 200 200 250 250 300 300 300 Ambovombe 100 200 200 150 100 100 100 100 150 150 150 200 200 Ampamata 100 300 300 300 200 150 150 150 150 200 200 250 250 Andalatanosy 100 200 200 200 100 100 100 150 150 150 150 200 200 Anjeky 100 200 200 200 150 100 100 150 150 150 200 200 200 Beanantara 100 400 300 200 150 150 150 150 100 100 200 250 300 Antanimora 100 200 150 150 100 100 100 100 150 150 150 150 200 Erada 100 300 350 300 150 150 150 200 250 250 200 200 200 Imanombo 100 200 200 200 150 150 100 150 200 250 200 200 200 Jafaro 100 200 150 150 100 100 100 100 150 150 150 150 200 Maroalomainty 100 400 400 400 300 300 250 250 200 200 250 200 200 Maroalopoty 100 400 400 400 300 300 250 250 200 200 250 200 200 Marovato 100 500 500 400 250 200 200 250 250 250 300 300 300 Sihanamaro 100 300 300 300 200 200 250 250 200 300 200 300 300 Source : Bulletin mensuel SAP, situation fin septembre 2007

Les prix de l’eau des puits varient selon les méthodes de prise. Les prix peuvent varier de 100 à 200 Ariary le seau si le client prend l’eau aux puits des vendeurs d’eau. Par contre, ils peuvent monter jusqu’à 400 Ar le seau avec le système de livraison à domicile dans la ville d’Ambovombe. Avec ce même système, le coût du fût de 200 litres peut monter à 4000 Ariary soit 300 Ar le seau de 13 litres Pendant la saison de « faosa », des revendeurs d’eau se forment et transportent les fûts d’eau en charrettes jusque dans les zones les plus en difficulté. C’est surtout là que le prix peut atteindre 700 Ariary.

37 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Section III : EXPLOITATION ET MAINTENANCE DES INFRASTRUCTURES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU

3.1. Impluviums publics En général, les impluviums publics sont gérés selon les trois modèles du tableau ci- dessus :

Tableau IX: Divers système de gestion d’exploitation et de maintenance des impluviums Commune Comité Comité CPE (Commune) (Fokontany) 1 Ambanisarika 2 Ambazoa X - - 3 Ambohimalaza X - 4 Ambonaivo - - X 5 Ambondro - - X 6 Ambovombe - X - 7 Analamary X X - 8 Antanimora *Forage équipé - - X 9 - - - 10 Beanantara - X - 11 Erada X - - 12 Maroalomainty X X X 13 Maroalopoty - - X 14 Sihanamaro - X - 15 Tsimananada - X - TOTAL 4 7 5 Source : mission JICA 2006

Les impluviums sont gérés soient par :

- un comité au sein de la commune : la gestion d’exploitation et maintenance est assurée par l’administration communale, soit dirigé par le Maire

- un comité au sein du fokontany : la gestion d’exploitation et maintenance est liée à l’administration du fokontany donc dirigé par le président du fokontany.

38 Conséquences du problème d’eau sur le développement

- un CPE (Comité de Points d’Eau) : qui est un comité de gestion indépendant des instances des pouvoirs locaux et dont les membres sont élus par la population locale.

Le prix de l’eau des impluviums peut varier d’une commune ou d’un fokontany à un autre. Le prix d’un seau de 15l est de 50 à 100Ariary en saison de pluies, et de 100 à 200Ariary en saison sèche. Certains impluviums présentent des fissures, ce qui empêche un système de stockage d’eau efficace. Dans la plupart des cas, les populations locales ne sont pas capables de résoudre par eux-mêmes les problèmes de réparation ; ceci peut être à cause de la mauvaise gestion de ces infrastructures, du coût élevé de la réparation ou peut être aussi du manque de sensibilisation ?

Les impluviums construits par les autres organismes de développement sont souvent gérés par des comités de gestion indépendants des autorités des communes ou des fokontany.

3.2. Eau pompée par système solaire Il existe un CPE (Comité de Point d’Eau) couvrant environ 1500 ménages dans le centre de la commune d’Ambondro assurant la distribution d’eau pompée par système solaire. Le comité est composé d’un président, d’un trésorier, d’un secrétaire, d’un commissaire aux comptes, de quatre conseillers, de deux gardiens et des vendeurs d’eau. Seuls les gardiens et les vendeurs d’eau sont rémunérés pour leurs tâches journalières. Le prix d’un seau d’eau est de 10Ar en 2000. Depuis lors, le prix a augmenté progressivement. Il est de 50 Ar depuis Avril 2005. Toutes les installations incluant les panneaux solaires fonctionnent bien jusqu’ici. Selon le président du comité, l’actuel prix de l’eau est suffisant pour assurer l’exploitation et la maintenance journalière, cependant il demeure insuffisant pour prendre en charge les éventuelles réparations et l’achat des pièces de rechanges.

3.3. Puits profond de pompe manuelle A Antanimora, 150 puits profonds ont été creusés et équipés d’une pompe manuelle de marque « India Mark II », financés par UNICEF vers la moitié des années 90. Au début, une ONG française était responsable du suivi du projet. Par la suite, en mai 2000, l’association d’exploitation et de maintenance des bénéficiaires locaux a été créée, nommé AAEPA (Association d’Alimentation en Eau Potable d’Androy), pour poursuivre les travaux.

39 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Organigramme de l’association AAEPA

Comité de

coordination

3 responsables (salariés) : technique, administratif et financier, IEC

21 autogestions de sous zone

Pou chaque point d’eau, CPE+CVA (Cellule Villageoise d’Animation) CPE : - président - vice-président - trésorier - réparateur villageois (2) - femme d’assainissement (2)

Le comité de coordination occupe la plus haute position. Ce comité consiste en un président, un vice-président, un trésorier, et supervise l’association toute entière. Le niveau hiérarchique qui suit est composé d’un groupe de trois personnes responsables des aspects financiers, administratifs, et techniques, telles que les réparations et les travaux administratifs journaliers. Le comité d’exploitation et de maintenance est ensuite composé de représentants issus de 21 sous-zones. En dessous de chaque sous-zone, chaque point d’eau a son propre CPE (Comité de Point d’Eau). Et un CVA (comité Villageois d’Animation) qui sont chargés de l’exploitation et de la maintenance journalière de la zone couverte. Un CPE est constitué d’un président, d’un vice-président, d’un trésorier, de deux gardiens et deux assainisseurs. Selon l’avis d’un des trois membres du personnel chargés des aspects financiers, administratifs et techniques, le plus grand problème auquel le groupe d’exploitation et de maintenance doit faire face est le manque de fonds. La seule source de revenus de l’association demeure le paiement des bénéficiaires. Etant donné que le paiement annuel perçu d’un ménage est seulement de 1400 Ar, le revenu annuel de l’AAEPA ne dépasse pas les 5 millions d’Ariary.

40 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Chapitre II : LES IMPACTS DU PROBLEME D’EAU

Section I : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN SOCIAL

Bref rappel du problème d’eau autour dans la zone d’étude selon la Mission AEP Sud 2006 Les réalités concernant le problème dans le district d’Ambovombe sont rappelées ci- dessous : - les habitants des zones rurales sont plus confrontés à une situation d’accès en eau plus difficile que ceux des bourgs ou des villes comme Ambondro et Ambovombe. - le climat est très sec (moins de 500mm et très aride) - les forages, mêmes profonds, sont souvent négatifs - le débit spécifique des nappes souterraines est très faible et le taux de salinité souvent élevé - l’approvisionnement par les rares camions de l’AES est défaillant - le stockage dans les impluviums ou les citernes est une solution partielle (les pluies sont rares et mal reparties) et la qualité de l’eau stockée est souvent médiocre. - l’eau est chère et souvent hors de portée de ménages. - l’eau, quand elle est disponible, est utilisée avec parcimonie - les distances entre les points d’eau et les habitations sont importantes surtout en période sèche - la collecte est un travail pénible, réalisé par les femmes et les enfants - le taux d’accroissement de la population est importante (3,5%) - les maladies d’origines hydriques affectent la population surtout les enfants et les personnes actifs. Nous allons montrer dans ce chapitre que le problème d’eau est un facteur limitant au développement socio-économique de notre milieu d’étude.

1.1. Santé publique La santé se présente comme un besoin humain essentiel et les services de santé sont des services sociaux de base. Elle est caractérisée par un bien être physique et psychologique. En considérant la « théorie du capital humain »1 présentant l’individu comme un capital, la bonne santé veut dire donc maintien de la capacité de production. Or, le problème d’eau tant

1 Théorie développée par l’économiste Gary Becker, dans la lignée de l’Ecole de Chicago en 1964

41 Conséquences du problème d’eau sur le développement en quantité qu’en qualité menace les états sanitaires ainsi que la capacité de production de la population dans la région Androy, en particulier le district d’Ambovombe. Il fait aussi augmenter les charges de la santé pour la majorité de la population vivant déjà dans des conditions économiquement difficiles.

1.1.1. Maladies hydriques Tableau X: Cas de maladies hydriques dans le district d’Ambovombe J F M A M J J A S O N D Total Diarrhées sans 210 187 159 163 119 147 138 87 43 75 107 98 1533 déshydratation Dysenteries sans 274 148 43 61 60 40 64 31 11 69 74 81 956 déshydratation Infection cutanée 129 128 137 126 153 105 130 86 43 97 76 65 1275 Total 613 463 339 350 332 292 332 204 97 241 257 244 3764

Source : SSD Ambovombe Androy 2007

Selon le Service du Santé du District d’Ambovombe Androy (SSD), 3764 cas de maladies hydriques ont été signalés dans les 21 formations sanitaires du district, soit 19% du total des pathologies traitées. Ces maladies résultent surtout de la mauvaise qualité de l’eau, mais aussi de son manque en quantité. La majorité des cas d’infections cutanées et de diarrhées se produisent pendant les mois de janvier et février soit respectivement 28,59% et 32,9%. Ceci s’explique par le fait que ce sont des mois où les précipitations sont maximales, ce qui entraîne la formation des points d’eau superficiels tels que les mares, eaux de roche.

Une partie de la population tire de l’eau de ces derniers pendant la période de pluie, alors que les eaux de surfaces sont fortement infectées et donc moins bonne par rapport à l’eau des profondeurs.

Selon toujours le SSD, les adolescents et les adultes sont plus exposés à l’infection cutanée que les enfants de moins de 5ans. Ce résultat provient du fait que l’hygiène des enfants est plus respectée. Les enfants sont considérés comme plus vulnérables donc bénéficient de beaucoup plus d’attention de la part des adultes. Par contre, les adultes se montrent souvent indifférents face au manque d’eau et d’hygiène. Ils limitent largement les coûts destinés à ces derniers, et se trouvent au final davantage victimes.

42 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Tableau XI: Utilisation de l’eau en milieu paysan % Ambovombe Préparation du repas 98,7 Propreté du corps 0,4 Lessive 0,9 Total 100 Achat de savon en FMG 17 000 % des savons dans l’achat des 1 PPN

Source : Enquêtes des Observatoires du ROR Ambovombe 2005

Les analyses de consommation des savons montrent que les populations dépensent très peu pour leur hygiène, situation favorisant des maladies cutanées imputables à l’eau.

Les enfants de moins de 5 ans sont plus touchés par les diarrhées que les adolescents et les adultes. Ceci s’explique par le fait qu’un ménage consomme la même eau. Alors que les adolescents et les adultes sont plus résistants à la mauvaise qualité de l’eau, les organismes des enfants sont plus vulnérables.

La dominance de la médecine traditionnelle et la confiance que donne les ruraux aux guérisseurs traditionnels, surtout dans les milieux ruraux, fait que beaucoup de maladies, y compris les cas d’origine hydrique, ne sont pas présentés aux centres sanitaires. Les infections cutanées sont fortement minimisées par les ruraux.

Les cas de diarrhées et de dysenterie les sont également, sauf en cas de prolongation et d’aggravation de la maladie. En outre, beaucoup de fokontany ne disposent pas encore de CSB1 et se trouvent éloignés des centres de santé. Beaucoup de malades doivent faire un long déplacement afin de trouver un centre sanitaire. En effet, il n’existe que 04 CSB1 et 17 CSB2 dans le district d’Ambovombe. De plus, bon nombre des ruraux trouvent les frais médicaux inaccessibles bien que la participation financière des usagers, appelée « FANOME » soit pratiquée.

En fait, leurs disponibilités financières sont très limitées. Tout ceci a pour conséquence une démotivation de leur part d’aller dans les centres médicaux, et une tendance à s’attacher beaucoup plus à la pratique médicale traditionnelle.

43 Conséquences du problème d’eau sur le développement

1.1.2. Dégradation de l’état anthropométrique L’importance des maladies hydriques est un impact direct du problème d’eau sur la santé. La dégradation de l’état anthropométrique c'est-à-dire de la taille et du poids peut être considérée à la fois comme un impact direct et indirect. Le premier vient du fait que l’insuffisance d’eau consommée influe directement sur la taille et le poids surtout ceux des enfants.

En outre, l’insuffisance d’eau pour l’agriculture entraîne une fréquente période de soudure alimentaire. Pendant ce période, on est obligé de négliger toute notion de quantité et de qualité de l’alimentation, ce qui influe surtout sur l’état anthropométrique des enfants. On peut donc dire que ce dernier est la conséquence indirecte du manque d’eau.

En effet, l’enquête INSTAT 2003/2004 a constaté une dégradation sensible de l’état anthropométrique des enfants dans la région. Avec globalement plus de 26.000 cas suivi fin 2004, 27% concernent les enfants originaires d’Ambovombe.

1.1.3. Démotivation des personnels sanitaires Le manque d’accès en eau potable touche surtout la population rurale ainsi que la population y travaillant. Tandis que les ruraux se caractérisent relativement par un phénomène d’accoutumance psychologique, les fonctionnaires sont les plus victimes psychologiquement. Ils nécessitent donc un délai pour s’adapter peu à peu à a situation. Mais à la longue, on observe une démotivation de la part des personnels. Autre la nécessité de percevoir leurs traitements au chef lieu du district, ils sont fréquemment absents à cause du manque d’accès en eau potable dans la zone1.

1.2. Education Du point de vue général, l’éducation se définit comme l’acquisition des connaissances. L’éducation acquise influe positivement sur l’accès à l’information, l’attitude, et la compétitivité2. La théorie du capital humain montre les coûts de l’éducation comme un investissement générant des gains importants à long terme. Ces coûts peuvent être monétaires ou non monétaires (temps, efforts). D’où l’intervention croissante de l’Etat Malagasy et les partenaires dans le domaine de l’éducation (construction d’écoles, installation de cantines, kits scolaires…).

1 PRD Androy 2006, page 35 2 Rolland MODONGY, Cours d’Economie des ressources humaines 4année Economie, Université de Toamasina 2006

44 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Ceci pour alléger ces coûts et pour faire de l’école un endroit d’étude attrayant, afin de donner aux enfants les meilleures opportunités pour gérer leur avenir et de pouvoir sortir de la pauvreté. En effet, si l’on ignore les besoins des habitants les plus petits et les plus fragiles, prévient l’UNICEF, l’on prive un pays de ses futurs agriculteurs, enseignants, infirmières et dirigeants…1 Une meilleure accessibilité à l’eau salubre ne fera qu’augmenter la chance pour les enfants de poursuivre longtemps leurs études.

Il est difficile de donner une mesure chiffrée exacte de l’impact du problème d’eau sur l’éducation dans l’Androy. Pourtant, le manque en quantité et en qualité en eau présente des inconvénients non négligeables sur l’éducation, surtout en milieu rural.

Scolarisation ne signifie pas forcément fréquentation. En effet, on observe un fort taux de déperdition scolaire dans le district. Le suivi de cohorte d’une promotion entrée en 11èm 1998/1999 indique que sur 3999 élèves à l’entrée en 11ème, à la sortie en 7èm 2002/2003, il n’en restait que 900 élèves2. Ces tendances indiquent une forte déperdition scolaire (source : PRD Androy 2005). Le nombre d’élève diminue considérablement suivant « un phénomène d’entonnoir ». Ceci peut être expliqué en partie par le mariage précoce, l’attachement à la tradition (ne pas envoyer son enfant à l’école afin de garder les zébus…).

Notons également que la collecte d’eau est une affaire consacrée surtout aux enfants et aux femmes, ce qui peut diminuer conséquemment le temps dédié à l’école.

En période sèche, les sources d’eau se trouvent rarement dans le même village, ce qui nécessite une durée de déplacement relativement importante dans la zone sédimentaire, soit une demi-journée de marche pour faire aller et retour pour 49% des ménages en 20063. Il y aura donc forcément un effet sur l’augmentation du taux d’absentéisme en milieu scolaire, qui lorsque se prolonge (période de sécheresse) peut aller jusqu’à l’abandon des études.

A Madagascar, environ 3,5 millions de jours par an qui devraient être consacrées à l’école pour les enfants sont perdues à cause de la maladie causée par la non salubrité de l’eau4. Presque la moitié des élèves ont été déjà atteint des maladies hydriques en 2006.

1 Per Engebak, Directeur Régional de l’UNICEF pour l’Afrique Australe et Orientale, Afrique Renouveau janvier 2006 2 CISCO Ambovombe Androy, juillet 2008 3 Mission JICA, rapport final janvier 2006 4 MAP, Engagement 7 et défi 4

45 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Aucune statistique exacte dans ce domaine n’est disponible dans le district d’Ambovombe. Mais les cas des maladies hydriques sont fréquents et touchent souvent les couches sociales les plus vulnérables, surtout les enfants. Ce qui entraîne des effets débilitants, notamment dans les cas de diarrhée et dysenterie. Il y aura donc inévitablement une diminution des temps destinés des enfants pour l’école. Notons que la maladie représente 26,8% des raisons d’absence des garçons et 28,6% de celles des filles, ceci est de 27,7% pour les enseignants masculins et 34,4% des enseignants féminins (voir Annexe 3). Le taux des maladies hydriques dans ces données n’est pas précis mais n’est pas négligeable1. Ce qui peut influer sur leur niveau en salle, ainsi que sur le taux de réussite.

En outre, des enseignants travaillent dans les zones éloignées, surtout avec un problème d’eau accentué. Ce qui peut entraîner une démotivation de la part des personnels enseignants et peut influer directement sur la qualité et la quantité de l’éducation offerte et peut diminuer la propension d’entrée dans la profession éducative. Il y a aussi un risque de n’attirer que les personnes les moins productives si la situation perdure. Notons que le ratio élève-enseignant ne correspond encore à la norme nationale, ce qui est de 1/77 au lieu de 1/50.

La mise en place des cantines scolaires se situe dans le cadre de l’intervention du PAM de type « Appui à l’éducation de base ». Le PAM lutte contre la malnutrition notamment en milieu scolaire par la mise en place des cantines scolaires.

Ceci afin d’empêcher ou de diminuer le fort taux d’absentéisme ou d’abandon scolaire pendant les fréquentes périodes de soudures et le « Kere ».

On constate que plus on s’éloigne du bureau ZAP, donc d’une agglomération, moins on a de chance de trouver de l’eau potable2. Comment donc dans ces conditions réaliser le projet cantine scolaire dans les écoles n’ayant pas accès à l’eau potable ? Faudra-t-il alors dans un premier temps imposer comme critère de choix des premières cantines l’accès à l’eau potable ? Or, nous savons pertinemment que la malnutrition chronique sévit surtout là où l’eau est défaillant ou insuffisante et c’est peut être là que les cantines doivent être installées en premier lieu.

La présence de cantines scolaires nécessite obligatoirement la présence d’eau.

1 Selon le Chef SEG, DREN Androy, juillet 2008 2 MEN/PAM/UNICEF, Mission Cantines scolaires dans le Sud 2008, page 38

46 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Mais, la construction des bassins d’école ne représente que la moitié de la solution car dépend des précipitations. Or, ces dernières sont faibles dans la région car inférieure à 500mm et mal répartie dans l’année. Quand les réserves d’eau de pluies sont épuisées, la continuation des cantines scolaires nécessite l’apport d’eau des enfants. Ceci présente un problème surtout au niveau de la qualité car les eaux peuvent provenir des sources superficielles différentes donc un grand risque d’infection. Il faut un accompagnement des moyens de traitements efficaces des eaux dans les cantines scolaires afin de ne pas générer des effets pervers sur la santé des enfants donc sur la qualité de l’enseignement. En outre, la recherche des eaux peut présenter un sérieux problème pour les enfants surtout pendant la période sèche.

Des efforts d’installations de bassins d’écoles et des cantines scolaires dans la Région Androy ont été déployés par le MENRS avec la collaboration du PAM et du projet Objectif Sud depuis 2008. Ceci afin de contribuer à la lutte contre la malnutrition en milieu scolaire, afin de limiter l’abandon des études primaires. En effet, il ne suffit pas de trouver des moyens pour faire entrer les enfants à l’école mais il faut les y garder. Pour résoudre le manque d’eau pendant la période sèche, les enfants doivent porter au moins une bouteille d’un litre d’eau chacun. Les eaux apportées par les enfants peuvent provenir des sources différentes, donc de qualités différentes. Les eaux provenant des surfaces (mares, eau de roche…) sont les plus douteuses car sont plus accessibles aux différents microorganismes.

Il faut donc mettre en place des mesures de désinfection de l’eau collectée. Ceci, pour ne pas générer des effets pervers sur la santé des enfants, donc sur leur éducation.

1.3. Autres conséquences sociales de la sécheresse Outre la tendance au christianisme et au modernisme, les effets de la sécheresse tels les difficultés économiques et la fréquence des « Kere » que sévit la région ont fait générer quelques modifications vis-à-vis des comportements et habitudes sociaux de la population. L’agriculture qui était un outil par lequel on nourrissait toute la famille et dont les surplus permettaient une capitalisation dans les cheptels ne joue plus cette fonction. Au contraire, l’élevage souvent défini comme contemplatif et réservé plutôt aux faits sociaux qu’économiques est maintenant mis en contribution pour financer la survie de la famille et joue plutôt un rôle d’épaulement de l’agriculture.

En outre, l’effet de la sécheresse est net au niveau des changements visibles dans les cérémonies rituelles. Notons qu’outre ses valeurs socioculturelles, les cérémonies rituelles favorisant par la même occasion la cohésion du lignage et la solidarité sociale.

47 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Le changement s’observe surtout au niveau des cérémonies funéraires. Les dépenses sont largement limitées même les assistants sont nombreux. Il y a aussi une tendance qui s’accroît progressivement pour la famille des défunts de limiter les dons d’argents (basimena) et surtout les dons de zébus (enga) à accepter. En effet, ces derniers constituent plutôt une sorte de dette pour la famille de la victime vis-à-vis des donateurs mais jouent dans la tradition une place importante car marque le renforcement du lien et de la solidarité sociale existante.

On constate aussi une société qui tend à déstructurer, où l’individualisme est de plus en plus marqué dû aux effets de la sécheresse1. Dans ce cas, signalons le développement du salariat agricole au détriment de la volonté à la main d’œuvre solidaire. Les réactions des groupes sont de plus en plus restreintes même au niveau des lignages ou « Tarike ». Des petits vols sont observés partout dans la zone d’étude lors des périodes de grande sécheresse.

En outre, les difficultés économiques et alimentaires que subit souvent la population suite à la fréquence de la sécheresse obligent beaucoup des Antandroy de sortir de l’état d’immobilité vers un état de grande émigration. En fait, les terres sont considérées comme sacrées car sont perçues comme source de vie et représentent le lieu d’habitat et de travail des ancêtres ainsi qu’un précieux héritage de la part de ces derniers donc doit être habité et respecté.

La vente des terres est aussi un fait récent contraire à cette règle. Ceci apparaît surtout après la vente des zébus quand la sécheresse se prolonge.

Mais on ne peut pas tout de même ignorer les effets salutaires de l’émigration pour ceux qui se déplacent et pour les familles qu’ils quittent. En effet, les émigrants s’enrichissent et en envoient aussi de l’argent à leur famille surtout en période de sécheresse.

Section II : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN ECONOMIQUE

2.1. Frais de l’eau : Une charge lourde pour l’économie des ménages : Avec l’infime quantité utilisée actuellement, les dépenses en eau dans la région Androy s’évaluent en moyenne à 50.000 Ariary à 70.000 Ariary par an par ménage soit 12 à 15% du budget du ménage2. En outre, la dépense en eau représente la dépense quotidienne la plus chère pour beaucoup des ménages dans la Région Androy.3

1 Mission Objectif Sud, Faisabilité des volets techniques du projet, février 2002 2 PRD Androy 2006, page 40 3 Bushproof/Nutrimad, enquête sur la qualité de l’eau, avril 2007, page 4

48 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Cette affirmation du PRD Androy sur la part du budget consacré à l’eau est un cas généralisé dans la région Androy. En effet, le problème d’eau est surtout accentué dans le district de Beloha et d’Ambovombe zones où il n’y a que des sources d’eaux souterraines et relativement profondes. La zone cristalline du district d’Ambovombe n’est pas exposée à un sérieux problème d’eau du fait que les puits y sont peu profonds et productifs et l’eau des bornes fontaines de l’AES existent avec un prix de 100Ar le seau, considéré comme abordable pour la population locale.

La majorité des puits existants dans la ville d’Ambovombe appartiennent à des vendeurs d’eau. Ces derniers font de la vente d’eau ses gagne-pain au quotidien. Les ressources en eau dans les puits sont surtout rares pendant le « faosa » (août-octobre). Les habitants des zones des littorales se trouvent souvent obligés de se déplacer à Ambovombe pour acheter de l’eau aux vendeurs d’eau. Des revendeurs d’eau utilisent souvent le système de char à zébus pour acheminer l’eau dans des villages éloignés subissant de difficulté en eau critiques, tout en imposant des prix exorbitants à la population locale. Ceci fut, le cas de la commune de Maroalomainty de septembre à décembre 2007, où un seau d’eau coûtait de 500 à 700 Ar.

La population est donc obligée d’acheter de l’eau à des prix extrêmement élevés à une période où elle a peu de revenus car ça correspond à la période entre deux récoltes (soudure). D’où il y a distorsion entre l’augmentation des charges et le revenu disponible du ménage.

Selon le rapport de la mission JICA en janvier 2006, un ménage dans le district d’Ambovombe dépense 17,5% de ses revenus pour l’eau en moyenne.

Ceci confirme que la part des revenus consacrés à l’eau dans le district dépasse la moyenne de la région Androy qui est de 12 à 15% en 2005.

2.2. Insécurité alimentaire fréquente La température et le sol dans l’ensemble de la région Androy offrent des opportunités de diversification des cultures et de production en contre-saison si l’eau est maîtrisée.1

Le SAP (Système d’Alerte Précoce) est un dispositif chargé à donner des informations sur la sécurité alimentaire dans le Sud. Il a classé les risques alimentaires selon les catégories suivantes :

1 PRD Androy 2006, page 41

49 Conséquences du problème d’eau sur le développement

- RAS : rien à signaler

Il peut y avoir une chute de revenus mais la population réagira à cette situation sans difficulté. Aucun changement de régime ne sera observé.

- DL : Difficultés économiques légères

La population subit une chute de ses revenus habituels. Finalement, la ration alimentaire minimum sera assurée mais un changement léger de régime alimentaire sera assuré.

- DES : Difficultés économiques sévères

Il y a une chute importante de ses revenus habituels. La ration alimentaire minimale sera assurée mais un changement sévère du régime alimentaire sera observé.

- DA : Difficulté Alimentaire Il y a une chute importante de ses revenus habituels. Finalement, la ration alimentaire minimum ne sera pas assurée et un changement inquiétant du régime alimentaire sera observé. Dans le district d’Ambovombe, l’agriculture reste pluvial or que la sécheresse règne et qu’aucun système d’irrigation pour l’agriculture n’existe. Le manque d’eau est un problème touchant tant aux conditions sociales qu’économiques. La production dans la région est limitée surtout par le facteur eau, à cause de l’insuffisance et de l’irrégularité de la pluie dans l’année qui ne dépasse pas généralement 500 mm/an. Suite à l’insuffisance de la production, le surplus agricole est très faible voire parfois inexistant. L’agriculture est donc tournée vers l’autosubsistance familiale. Les périodes d’insécurité alimentaire sont très fréquentes dans le district d’Ambovombe, voire dans la région Androy. Quand le manque de pluie se prolonge, la population traverse une période de soudure alimentaire qui à son tour peut aboutir à une disette ou « Kere ». Le « Kere » se présente comme une période de manque alimentaire généralisée et sérieuse. Chaque ménage adopte généralement le même type de comportement pendant la période de soudure alimentaire : la décapitalisation. Ainsi, on commence par la décapitalisation des cheptels en valeur coutumière ou monétaire croissante : chèvres, moutons, vieux bovins, bovins non producteurs. Il arrive que les ménages soient contraints de se séparer du foncier, de bijoux familiaux puis les bovins patrimoniaux qui sont signes ostentatoires de prestige et de notoriété.

50 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Du fait que le phénomène est souvent généralisé, l’offre sur le marché excède largement la demande. Ce qui entraîne, conformément à la loi de l’offre et de la demande, une baisse considérable des prix des cheptels et des autres biens par rapport à leurs valeurs en temps normal. Le manque en eau de l’agriculture entraîne souvent une période de soudure alimentaire pour la population locale. Cette dernière, quand elle se prolonge se termine souvent en disette ou « Kere », phénomène qui n’est pas nouveau dans la zone d’étude. La région Androy fait souvent appel à la solidarité nationale et à l’aide vivrière de la part des organismes humanitaires internationaux. Ceux-ci se font à travers le PAM et quelques ONGs locaux pour la distribution.

2.3. Un élevage morose En générale, un zébu a besoin de 22 litres par jour, contre une moyenne de 03 litres pour les moutons et les chèvres1. On observe de plus en plus une diminution de l’espace de pâturage au détriment de l’espace destinée à l’habitat humain, ceci est dû à la forte croissance démographique. Pendant la période de pluie, l’herbe est verdoyante et abondante et les cheptels partent boire de l’eau dans les mares disponibles les plus proches. Par contre, pendant la sécheresse, l’herbe s’assèche et il y a tarissement des mares. Il n’y a donc pas d’eau disponible pour les cheptels. En outre, la haute température ne fait qu’augmenter les besoins en eau de ces derniers. De même pour les hommes, il devient de plus en plus difficile d’avoir accès à une source d’eau. La population adopte donc un comportement stratégique de donner priorité à la survie humaine plutôt qu’aux animaux. Ils font recours aux feuilles de cactus brûlées pour l’alimentation des zébus. Ceci est considéré comme une solution alternative car constitue à la fois à une substitution à l’eau de boisson et à l’aliment. Mais ceci ne soulage pas la totalité des besoins des zébus et peut quelquefois générer des effets pervers sur la santé de ces derniers en cas d’excès de consommation, situation fréquente lorsque la sécheresse se prolonge. Notons que lorsque les feuilles de cactus brûlées consommées en grande quantité et sans autre complément et entraînent souvent la diarrhée des zébus. En outre, l’herbe lorsqu’elle existe étant très courte pendant cette période, les cheptels la broutent accompagnée du sable, ce qui peut provoquer le ballonnement, c'est-à-dire le gonflement du ventre. Le traitement de ces problèmes sanitaires peut constituer une dépense supplémentaire pour les éleveurs.

1 Edmond RAMANDIMBY , Chef de service d’élevage, DRDR Ambovombe Androy, juin 2008

51 Conséquences du problème d’eau sur le développement

Du coté du littoral d’Ambovombe, le problème semble s’accentuer pendant cette période. En effet, c’est la partie la plus souffrante en matière d’accessibilité en eau. L’eau est saumâtre et il y a moins de cactus qu’au centre incluant la banlieue d’Ambovombe. En cas d’impasse, quelques éleveurs donnent de l’eau saumâtre aux cheptels. Mélangée avec des feuilles de cactus brûlées, elle entraîne souvent la mort. Les éleveurs utilisent d’abord les feuilles de cactus disponibles, autre que celles destinées pour la clôture. Ils procèdent enfin à l’achat de ces dernières, ce qui est source de dépense qui ne peut pas être négligeable. En effet, la dépense cumule à mesure que la sécheresse se prolonge ainsi que le prix s’augmente dû à la demande de plus en plus forte. Finalement, la consommation de feuilles de cactus n’est plus tributaire des besoins des zébus mais dépend de la disponibilité financière des éleveurs d’en acheter. Or que cette dernière devient de plus en plus limitée. La période de grande sécheresse est caractérisée par un flagrant déficit pondéral presque généralisé de tous les cheptels, ils sont maigres et chétifs. En outre, la population subit l’insuffisance de la production d’où on fait recours à la vente de ces derniers même s’ils sont en valeur largement faible par rapport au temps normal due à l’excès d’offre face à la demande. Ceci, bien que les zébus soient destinés à des fins sociales plutôt qu’économiques et sont un signe de prestige et de rang social. Généralement, on procède d’abord à la vente des chèvres, moutons puis les zébus ayant des défauts et finalement les bons, à mesure que la difficulté alimentaire continue. Le manque d’eau dans la région, dû à l’insuffisance de pluie et à l’inexistence d’infrastructures d’adduction d’eau ne touche donc pas seulement la survie des hommes mais aussi celle des animaux. A cause du manque d’eau et les effets sous-jacents tels que la sous alimentation ainsi que la malnutrition animale, plusieurs cheptels meurent pendant la période de grande sécheresse comme celle de l’année 2007 mais aucune statistique n’est disponible sur ce point dans le district d’Ambovombe1. Ce qui peut générer une externalité négative sur le niveau de vie des éleveurs car les cheptels jouent le rôle d’épargne sur pieds qui sont facilement mobilisable en cas de difficulté alimentaire ou financière. Ils peuvent donc se trouver en situation de se déposséder de ses cheptels et puis de devoir vendre ses terrains quand la sécheresse s’allonge ou en cas de difficulté future.

1 Edmond RAMANDIMBY, Chef de service Elevage DRDR Androy, juin 2008

52 Conséquences du problème d’eau sur le développement

La période de sécheresse est aussi marquée par la chute du prix des bétails. Ceci vient du fait que l’offre sur le marché dépasse largement la demande et les éleveurs sont contraints de vendre les animaux même à des prix inférieurs à la normale. Le graphe ci-dessous nous montre cette affirmation. En effet, on constate une diminution continue de mois en mois en 2006, période du « kere » Arikatoke (traduction libre : encerclé, qu’on ne peut pas s’enfuir).

Figure 6: Evolution du prix des chèvres de 2002 en 2006

700

600

500

400

2002 2003 2004 300 Ar Prix/1000 2005 2006

200

100

0

Janv Fév Mar Avr Mai Jui Jul Aoû Sept Oct Nov Déc

Source : Bulletin SAP N° 120, année 2007

53

TROISIEME PARTIE :

AMELIORATION DE LA SECURITE EN EAU

.

L’amélioration de la sécurité en eau dans l’Androy nécessite la participation de tous les acteurs économiques. Beaucoup sont les efforts qui attendent pour atteindre l’accessibilité à l’eau prônée comme vision du PRD de la région. Cette troisième partie montre les différents intervenants sur l’approvisionnement en eau dans le district d’Ambovombe ainsi que les projets d’adduction d’eau existants. Nous allons aussi avancer quelques suggestions personnelles pour améliorer la situation en eau du district.

Amélioration de la sécurité en eau

Chapitre I : ORGANISATIONS D’APPROVISIONNEMENT EN EAU EXISTANTES

Section I : ALIMENTATION EN EAU DANS LE SUD (AES)

1.1. Organisation de l’AES : Le siège de l’AES se trouve à Antananarivo et 08 employés liés à la direction générale y travaillent. En même temps, l’AES a un bureau régional à Ambovombe, centre de la Région Sud d’approvisionnement en eau de l’AES, et un directeur technique dirige le bureau d’exploitation/maintenance avec 52 employés en 2008. L’AES a aussi un bureau local dans la ville de Beloha, et un bureau de liaison dans la ville de Tsihombe dans la zone d’approvisionnement en eau avec l’assistance du gouvernement Japonais en 1995-1997.

Par ailleurs, un responsable est affecté à chaque base d’approvisionnement en eau pour vendre de l’eau du réservoir le long de la canalisation Tsihombe-Beloha. L’eau potable n’atteint pas suffisamment les villages à cause de la carence en effectif des camions desservant l’eau et la cherté des carburants. Il est estimé que le prix d’eau fixé par l’AES est de 16,5 fois plus cher que le tarif établi par la JIRAMA, soit respectivement 6 600Ar/m3 contre 400AR/m3 en 2005.

En 2007, l’AES a pu fournir 6083m3 de l’eau de ses camions citernes, 2807m3 de l’eau du pipe-line Tsihombe-Beloha et 25970,60m3 de ses 05 centres AEP (Andalatanosy, Tsivory, , Soanala, Antanimora).

56 Amélioration de la sécurité en eau

1.2. Organigramme de l’AES :

DG

DT

SRH SET SEC SGAP

DGC CAEP DAE DM

Légende : DG : directeur général DT : directeur technique SRH: service ressources humaines SET: service études et travaux SEC : Service camions citernes DGC: division génie civil SGAP: service gestion AEP et pipeline CAEP: centre AEP (approvisionnement en eau potable) DAE: division approvisionnement en eau DM: division mécanique

1.3. Situation de l’AES L’AES agit en tant qu’agence principale pour le projet d’approvisionnement en eau avec l’aide du Gouvernement japonais et d’autres bailleurs dans la région depuis plus de 25 ans. Les équipements d’approvisionnement en eau appartenant à l’AES sont comme suit : 1. Les camions citernes de distributions d’eau à Ambovombe 2. La pipe line de 140 Km de Beloha jusqu’à la ville de Tsihombe

57 Amélioration de la sécurité en eau

3. Approvisionnement en eau souterraine avec un système de pompage solaire dans les cinq centres d’AEP et dans les communes et approvisionnement en eau souterraine avec des pompes manuelles financées par la Banque Mondiale et l’UNICEF. Les équipements d’approvisionnement en eau appartenant à l’AES fonctionnent à vitesse réduite du fait du manque de camions citernes et de l’augmentation du prix du carburant (ISS, Direction technique AES, Mars 2007). Deux camions citernes sont opérationnels dans le Districts d’Ambovombe et un dans le District de Beloha.. Le cataclysme naturel causé par le débordement de la rivière Mandrare suite au cyclone en mars 2005 a endommagé la station de traitement d’eau d’Amboasary, construite par la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale) en 1990. Il a été requis la nécessité d’adopter des mesures d’urgence de protection de la station de traitement en 2005. Les installations de traitement d’eaux souterraines d’Amboasary, lieu où les camions citernes de la zone d’étude récupèrent l’eau, fonctionnent lentement. Heureusement, une autre source souterraine dans la ville d’Ambovombe, sous forme de forage construit par l’équipe AES a une production de 38m3/jour grâce à l’électricité de la JIRAMA. Au lieu d’aller à Amboasary (30Km), les camions économisent donc des carburants tirant l’eau de la source située au centre de la ville ; même ci la qualité est saumâtre. Notons cependant que les 2 citernes fonctionnelles ne peuvent pas satisfaire les Fokontany, surtout les plus éloignés.

1.4. Aspect financier Les dépenses les plus courantes de l’AES comprennent le coût d’exploitation des camions citernes d’Ambovombe et le coût d’exploitation des canalisations Tsihombe et Beloha. L’AES dépendait d’une subvention annuelle de 320 millions d’Ariary du budget national jusqu’en 2006.

Tableau XII: Bilan financier de l’AES de 1999 à 2005 Année Revenu (Ar) Dépenses (Ar) Bilan (Ar) 1999 107 601 955 372 327 788 (236 535 100) 2000 192 421 539 495 500 667 (305 079 528) 2004 106 682 323 251 329 333 (144 647 710) 2005 57 212 675 58 626 171 (1 413 496)

Source : AES, rapport d’activité annuel, février 2006

58 Amélioration de la sécurité en eau

Le tableau montre que si l’AES fonctionne, c’est grâce essentiellement à la subvention de l’état, les charges sont largement supérieures au revenu tiré de la vente d’eau.

Section II : LES AUTRES INTERVENANTS

Les autres interventions qui seront présentés dans cette section ne sont certes pas des organismes d’approvisionnement en eau potable mais contribuent pourtant à l’amélioration de la sécurité en eau dans la zone d’étude.

2.1. Programme Objectif Sud Le programme Objectif Sud mis en œuvre par le GRET (Groupe de Recherche et d’Echange Technologique) est un programme œuvrant pour le développement de la région Androy. Il comprend 04 secteurs d’interventions dont : micro finance, développement local, développement agricole, actions sociales. Des actions sur la nutrition sont aussi menées par le programme à travers le projet Nutrimad Androy et dans le cadre de l’intervention à titre « actions sociales ». Le GRET contribue actuellement à la promotion de l’eau en milieu scolaire via le projet Nutrimad. Ceci se fait à travers le volet Actions sociales, qui se charge des infrastructures de développement. Des bassins équipés chacun d’une gouttière de récupération d’eau de pluie sont installés dans les écoles bénéficiant de cantines scolaires du PAM. Il collabore aussi avec le MEN, le PAM ainsi que l’association « Kere », une association réunionnaise dont le président est responsable de la chaîne de télévision « Antenne Réunion » pour l’installation des 61 bassins de récupérations d’eau dans les écoles et 1 implivium ainsi que 2 impliviums à réhabiliter dans la région Androy, prévu pour cette année 2008 et 20091.

Tableau XIII: Bassins d’écoles installés par l’Objectif Sud Communes Nombre de bassins Ambovombe 02 Ambanisarike 02 Ambondro 01 Ambazoa 02 Maroalopoty 02 Sihanamaro 01 Total 10

Source : Objectif Sud, ISS août 2007

1 Nutrimad Androy, ISS juin 2007

59 Amélioration de la sécurité en eau

Durant les premières années de mise en œuvre, le GRET, avec le volet Développement local, a contribué à l’installation des impliviums publics dans le district d’Ambovombe et le district d’Amboasary. Notons qu’il a construit 36 impluviums depuis 2004. Ces derniers sont gérés par des comités de gestion nommés COGES. La figure ci-dessous montre les zones d’interventions du programme objectif sud.

Figure 7: Carte des communes d'intervention du programme Objectif Sud

2.2. Japan International Cooperation Agency (JICA) Le Japon a été toujours un partenaire actif et dévoué de l’Androy dans l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable dans la région, ceci à travers l’agence japonaise JICA (Japan International Cooperation Agency). Ceci s’est confirmé à travers plusieurs interventions qui ont été déjà effectuées Dans les années 90, l’agence a offert 24 camions citernes de 6000 litres à l’AES dont seulement 02 fonctionnent actuellement. Cette situation critique est due à la difficulté de l’AES à assurer la maintenance en raison de mauvaise gestion1, manque de pièces de rechange et de techniciens, problème financier.

De 1997 à 1999, un système de canalisation dans la région Androy de 142 Km reliant les districts de Tsihombe et Beloha a été construit toujours avec l’aide de la JICA. Ce système est géré par l’AES depuis sa mise en place. Au début des années 2000, l’eau fournie était de 280m3/jour pour 80.000 bénéficiaires.

1 EPP/PADR/Groupe de travail PANSA, Mission AEP Sud 2006, page 25

60 Amélioration de la sécurité en eau

En 2007, le système de canalisation ne fonctionne qu’à peu près 2 ou 3mois par an dû à la difficulté financière de l’AES pour assurer la maintenance, à la hausse du prix du carburant et le coût de production élevé de 392 Ar/seau de 13 litres contre le coût officiel de 100 Ar/seau.

2.3. FONDEM (FOND ENERGIE POUR LE MONDE) En collaboration avec l’AES, la FONDEM France a installée, de 1999 à 2001, un système de pompage solaire pour l’approvisionnement en eau dans 07 lieux dont 04 se trouvent dans le district d’Ambovombe. Il existe une période de garantie de 5 à 10 ans du système à cause du caractère renouvelable du système. Un approvisionnement stable en eau est donc assuré pendant une période moyenne de 5 ans et les frais doivent être collectés et mise en réserve pour pourvoir les frais de maintenance. Les systèmes sont gérés par les CPE (Comité du Point d’Eau) des villages concernés avec l’appui en maintenance de l’AES.

Tableau XIV: Système de pompage solaire existant dans le district d’Ambovombe Village Capacité Population Prix de l’eau Gestion Ambondro Nanahera 22 m3/jour x 2 3 600 50 Ar/ 15 lit CPE Mahavelo Mitsangana 10m3/jour 1 000 50 Ar/15 lit CPE (Ambovombe ville) Toby Mahavelo 8m3/jour 360 50 Ar/15 lit CPE (Ambovombe ville) Antanimora 19m3/jour 2 000 50 Ar/15 lit AEP/AES

Source : bureau régional AES, mars 2008

61 Amélioration de la sécurité en eau

Chapitre II : SOLUTIONS PROPOSEES POUR AMELIORER LA SECURITE EN EAU

Section I : PROJETS D’ADDUCTION D’EAU

1.1. Eau pour l’irrigation, un horizon à long terme Toute stratégie d’irrigation dans l’Androy garde toute son actualité à l’heure où Madagascar soutient le concept de « droit à l’alimentation » qui a été pris en compte au sommet mondial de l’alimentation (Rome, juin 2002), et où le thème de l’eau a été porté à un niveau de priorité plus élevé que jamais lors du sommet mondial du développement durable (Johannesburg, Août 2002). En outre, le développement hydro-agricole est un aspect essentiel des politiques de développement parce qu’il vise l’intensification du secteur agricole dans une région telle que l’Androy où l’agriculture en sec est peu performante. Sa mise en œuvre reste cependant tributaire des potentialités du pays et de la région, notamment en matière de ressource en eau.

Pour ceci, il est nécessaire de penser à la fois à une gestion de la demande et à une gestion de l’offre. La gestion de l’offre correspond à une réponse à la croissance de la demande par l’augmentation de l’offre en eau et donc la mobilisation des ressources en eau supplémentaires, ces dernières sont largement limitées dans la région. Par contre, la gestion de la demande correspond à une économie d’eau (réduire les pertes dans les réseaux de distributions d’eaux) mais surtout d’une meilleure allocation de la quantité d’eau limitée (allocative efficiency) qui est disponible aux usages qui sont prioritaires pour la population locale et selon les priorités de la politique nationale. Pour la région Androy, cette priorité semble rester au niveau des besoins en eau potable qui est une condition essentielle de survie et un préalable à toute autre activité de développement. Ceci résulte du fait que l’eau pour l’irrigation requiert une quantité d’eau plus importante. En outre, comment envisager de satisfaire les besoins en eau des cultures alors que la population souffre encore d’une condition critique d’accès en eau potable ?

Les projets d’adduction en eau potable doivent donc rester en premier plan par rapport à toutes stratégies pour l’irrigation. Les différentes études menées par des organismes nationaux ainsi qu’internationaux approuvent cette affirmation. En effet, quelques projets d’adduction en eau potable seront présentés dans ce chapitre.

62 Amélioration de la sécurité en eau

Parallèlement, on doit trouver une meilleure politique pour améliorer l’agriculture qui est encore pluviale. A défaut de la difficulté de la lutte contre la sécheresse elle-même, il faut trouver des moyens pour limiter ses effets notamment l’insécurité alimentaire. Ceci peut consister à la vulgarisation des variétés de cultures qui sont plus résistants au manque d’eau telle que le cas du Sorgho de type IRAT 204, actuellement vulgarisée dans la région Androy par les ONGs tels l’Objectif Sud et l’ALT/DMP en partenariat avec l’Etat Malagasy. Il faut aussi une mesure environnementale sérieuse par la conservation des flores et le reboisement pour maintenir une couverture végétale optimale pour assurer son pouvoir attractif de pluies. En outre, il faut développer les autres secteurs (commerce, artisanat…) afin d’offrir une opportunité pour la population de gagner de l’argent en dehors de l’agriculture.

1.2. Résultats probants de la réalisation des projets d’adduction d’eau : Beaucoup sont les impacts positifs tant sociaux qu’économiques escomptées lors d’une amélioration de la sécurité en eau dans la zone d’étude :

- augmentation du volume d’eau consommé par jour par les ménages. Ce qui signifie amélioration de la satisfaction des besoins quotidiens des ménages ainsi que de la condition d’hygiène et de la santé

- diminution du portage d’eau par les femmes et les enfants ainsi du dur labeur qui y est lié. Ce qui se traduit par un gain de temps pour s’occuper d’autres activités (éducation des enfants, vannerie, commerce…)

- diminution escomptée des maladies hydriques et une meilleure productivité des travailleurs et des écoliers. Il y aura aussi augmentation du revenu disponible des ménages suite à la diminution des dépenses consacrées à l’achat de l’eau cher des vendeurs d’eau

- création d’emplois de fontainiers, responsabilisation de la population bénéficiaire et accroissement des dimensions sociales de la femme par son insertion dans le comité de gestion des points d’eau

- réduction de la morbidité et la mortalité infantile due à l’amélioration de l’assainissement et l’hygiène, ainsi que le temps pour s’occuper de ses enfants

- plus de motivation des fonctionnaires (personnel sanitaire, enseignant…) à travailler dans les zones reculées donc une meilleure accessibilité de la population rurale aux services publics.

63 Amélioration de la sécurité en eau

1.3. Plans et actions préconisées par la région Androy En tant que collectivité territoriale décentralisée (CTD), la région Androy dispose d’un pouvoir de décision et d’exécution sur les questions concernant le développement socio- économique de son territoire. Contrairement au pouvoir centralisé, les décisions ainsi prises sont conçues comme efficaces et efficients du fait que c’est une institution plus proche de la population, tout en étant cadrée par la politique nationale (MAP). Elle assure donc la mise en œuvre des fonctions providentielles et régaliennes de l’Etat. Les fonctions providentielles concernent les progrès économiques et sociaux (éducation, santé, économie…) Tandis que les fonctions régaliennes concernent la justice et la sécurité publique. Mais les décisions à prendre doivent être planifiées et priorisées dans un plan, ceci après diagnostics et analyses des problèmes sur place.

Comme toutes les autres régions de Madagascar, la région Androy possède un Plan Régional de Développement (PRD) ; élaboré en en 2006.

La région Androy ne reste pas insensible face aux questions de bien-être de sa population. Ainsi, on a pris comme vision dans le PRD la résolution du problème d’eau et la verdure de l’environnement de la région, actuellement en danger de désertification. La vision centrale de la région, c'est-à-dire la vision unique et à long terme relative à toute l’ensemble de la région est ci-dessous : Vision centrale : « Ho maintso naho velon-drano ty Androy naho maray! » (L’eau jaillira à flots dans chaque foyer pour une Androy verdoyante)

La région a aussi des visions dites périphériques qui sont des visions qui concernent plutôt plusieurs domaines mais qui sont compatibles avec la vision centrale.

Visions périphériques :

- l’unicité de l’Androy, de son peuple, de ses valeurs culturelles, de sa biodiversité, est préservée, valorisée, pour le bien être et le bénéfice de tout un chacun ainsi que du peuple Malagasy.

- il y a de l’eau pour chaque foyer, chaque individu, pour chaque type de production et chaque type de transformation industrielle.

64 Amélioration de la sécurité en eau

- tous les enfants de l’Androy sont instruits pour son propre développement et éduqués pour respecter ses propres valeurs culturelles.

- tous les hommes, les femmes et les enfants de l’Androy ont accès à des soins médicaux tout en valorisant leurs richesses et l’endémicité de leur pharmacopée traditionnelle.

Une vision reste inaccessible sans des plans biens établis, ainsi que des conditions techniques, économiques et sociales favorables.

Ainsi, le PRD a considéré :

- le projet Tarantsy, proposition d’adduction d’eau gravitaire conçu par la mission AEP du Grand Sud 2005, que nous allons voir plus tard

- le projet Beampingaratse, que nous allons aussi entamer plus tard

- intensification de reboisement des zones forestières où partent les sources d’eau collinaires, elles mêmes suralimentées par les précipitations d’eau de pluie provoquées par la respiration de la masse végétale forestière.

- restauration et protection des infrastructures déjà mise en place

- mise en œuvre du système d’irrigation à partir de l’eau de mer via un projet de dessalement de l’eau de mer

- amélioration de la production d’eau des rivières par la protection des bassins versants à partir d’un reboisement intense afin de diminuer le coefficient de ruissellement.

- développement de l’assainissement des eaux pour sa potabilité grâce à des moyens de traitement des eaux pour usage domestique et une mobilisation sociale.

Etant donnée l’ampleur des infrastructures à mettre en place, la réalisation des différents projets suppose une disponibilité financière importante.

On nécessite donc l’intervention des différents organismes humanitaires ou de développement à l’échelle internationale, ce qui relève de la compétence de l’Etat malgache et des dirigeants locaux à négocier et à trouver des financements de la part des bailleurs. Par contre, en tant que bénéficiaires directs, la population locale doit tenir ses rôles pendant et après l’installation des infrastructures. Ceci est cadré dans l’approche participative. Ainsi, la population est tenue à participer à la mise en œuvre des projets à partir de l’apport bénéficiaire qui peut être en nature (main d’œuvre, …) ou en numéraire. Elle doit aussi participer activement à la maintenance et l’entretien des infrastructures mise en place.

65 Amélioration de la sécurité en eau

1.4. Le projet Beampingaratse Le projet Beampingaratse semble être le projet d’adduction d’eau potable le plus ancien dans la région Androy. En fait, l’idée est née en 1932 de l’ingénieur français Valus et a été toujours connue sous l’appellation de « plan Valus ». Ce plan a prévu de tirer par système gravitaire l’eau du mont Beampingaratse, situé environ 60 Km à l’est d’Ambovombe. Une fente au sommet voit surgir la source commune des six fleuves à savoir : Ifaho, Mandradre, Manamparihy, Tarantsy, Mananara et Manambolo. Cette chaîne se situe sur l’axe vohipaly-imoha-beampingaratse et culmine à 1515m d’altitudes. Malheureusement, le projet n’a pas pu voir le jour suite à la 2ème guerre mondiale qui éclata en 19391. Mais maintenant il a été retenu dans le PRD Androy 2005 sous une nouvelle appellation « projet Beampingaratse ». Ce projet prévoit de soulager en partie les besoins en eau potable de la population dans la région Androy, notamment le district d’Ambovombe. Sa possibilité par système gravitaire permet de réduire les coûts grâce à son utilisation très limitée de carburants.

1.5. Proposition de la mission AEP du Grand Sud Ainsi, la mission a préconisé la construction d’un aqueduc de Tarantsy à Ambovombe, d’une longueur de 74km, et d’un coût estimé de 21 millions d’Euros. Cet aqueduc a le mérite de partir d’une prise d’eau en rivière appelée Tarantsy située à 74 km à l’est d’Ambovombe et dans une altitude permettant un fonctionnement gravitaire.

167 000 personnes des 12 communes de la zone côtière au sud de l’axe Ambovombe- Amboasary-Tsihombe sont concernées en tant que bénéficiaires dans cette proposition. La mise en œuvre de cette proposition suppose :

- une décision politique d’investir à long terme, en choisissant un diamètre de conduite d’au moins 300mm ;

- le choix de la structure qui sera chargée de gérer le réseau, soit l’AES restructurée ou une autre institution inter-régionale ;

- la réalisation des études de faisabilité technique (débit d’étiage sur le captage, de distribution et de continuité au niveau des réservoirs), de faisabilité sociale et le montage des dossiers d’appel d’offres (topographie, dimensionnement, métrés, pièces dessinées…).

1 David MARA, Plan Valus, Madagascar Tribune n°5406, 09 novembre 2006

66 Amélioration de la sécurité en eau

1.6. Projets JICA Dans son rapport final en 2006 concernant l’étude sur l’approvisionnement en eau potable, autonome et durable, la JICA a mis à jour un plan d’adduction en eau bien défini. L’étude a été réalisée avec la collaboration du MEM et de l’AES.

L’année cible pour les installations d’approvisionnement en eau est de 2015, année de l’Objectif du Millénaire pour le Développement. Le projet ne couvre pas la totalité des 19 communes dans la zone d’étude mais concerne 14 de ses communes et 01 dans le District de Tsihombe.

La population dans la zone cible est estimée à 306.000 personnes en 2015, année cible du projet. Pour avoir ce chiffre, JICA a appliqué une méthode de calcul de prévision utilisant une courbe logistique. En 2015, la demande en eau dans la zone cible est estimée à 3060m3/jour/habitant sur la base de la demande actuel de 10 l/jour/habitant. Cependant, elle sera de 9180m3/jour/habitant selon la norme en matière d’approvisionnement en eau potable de 30 l/jour/habitant.

Par contre, le plan JICA avait prévu d’approvisionner de l’eau propre dans la zone cible à10 l/jour/habitant quand l’eau souterraine sera confinée.

Ceci bénéficiant à la ville d’Ambovombe ; et surtout les zones côtières où l’eau souterraine est rare et souvent salée due à la proximité de la mer. Le projet prévoit la vente d’eau à 50 Ariary par seau contre le prix officiel de 100 Ariary.

Les sources d’eau sont souterraines et devraient provenir d’Antanimora et d’Ambovombe.

Dans la zone d’Antanimora, des forages d’essai sont réussis avec un débit d’eau souterraine de l’ordre de 15 à 30 m3/h/puits. Le potentiel en eau souterraine est de l’ordre de 500m3/jour/puits, selon les essais de pompage.

La qualité de l’eau est classée comme bonne, la conductivité électrique (CE) est de 77mS/m à 122mS/m. L’altitude des forages à succès est environ de 250 à 300m au dessus du niveau de la mer, celui d’Ambovombe étant environ 150m. Ce qui montre la faisabilité de la méthode d’adduction par gravité naturelle allant d’Antanimora vers Ambovombe.

L’autre source d’eau se trouve dans la commune d’Ambovombe. L’équipe JICA y a trouvé un forage avec succès avec un débit de 300m3/jour.

La qualité de l’eau est relativement bonne, mais un peu saumâtre. La conductivité électrique est de 302mS/m, alors que la limite de la norme à Madagascar est de 300mS/m.

67 Amélioration de la sécurité en eau

Mais cette minime différence ne génère pas d’effets négatifs pouvant entraîner une réclamation de la part des consommateurs.

Tableau XV: Plan d’approvisionnement en eau de la JICA Plan Résumé Source d’eau Zone d’alimentation en eau I-1 Installations hydrauliques pour alimenter la Forage en banlieue Ville d’Ambovombe ville d’Ambovombe en utilisant une source d’Ambovombe (près d’eau en banlieue d’Ambovombe (avec un de F015) générateur diesel) I-2 Installations hydrauliques pour alimenter la Forage en banlieue Ville d’Ambovombe ville d’Ambovombe en utilisant une source d’Ambovombe (près d’eau en banlieue d’Ambovombe mais en de F015) utilisant l’électricité JIRAMA I-3 Installations hydrauliques pour alimenter la Forage en banlieue Zones côtières des zone côtière des dunes en utilisant une source d’Ambovombe (près dunes d’eau en banlieue d’Ambovombe (avec un de F015) générateur diesel) Installations hydrauliques pour alimenter la Forage à Antanimora Ville d’Ambovombe et II-1 ville d’Ambovombe et la zone côtière des (près de F006, zone côtière des dunes dunes en utilisant une source d’eau à F006B) Antanimora (avec un système de pompage solaire) II-2 Installations hydrauliques pour alimenter la Forage à Antanimora Ville d’Ambovombe et ville d’Ambovombe et la zone côtière des (près de F006, zone côtière des dunes dunes en utilisant une source d’eau à F006B) Antanimora (avec un générateur diesel) II-3 Installations hydrauliques pour alimenter la Forage à Antanimora Ville d’Ambovombe ville d’Ambovombe en utilisant une source (près de F006, d’eau à Antanimora (avec un générateur diesel F006B) et la gravité) Source : Rapport Final Provisoire, JICA 2006

68 Amélioration de la sécurité en eau

Section II : QUELQUES SUGGESTIONS PERSONELLES

2.1. Amélioration de l’activité de l’AES Le service d’approvisionnement en eau actuel par l’AES dans la zone d’étude est largement défaillant à cause de l’insuffisance de camions citernes et de son problème financier ainsi que son problème de gestion. Basé sur les études des consultants de la banque mondiale et de l’AES elle-même, la proposition d’amélioration de l’AES a été discutée maintes fois avec MEM ainsi que les agences concernées à partir de septembre 2005.

L’important colloque organisé par MEM pour la viabilité de l’approvisionnement en eau potable dans le sud a été tenu le 24 et 25 mars 2006 à Ambovombe ville pour discuter des solutions multiples. Il n’est pas possible d’améliorer les situations techniques et financières de l’AES sans investissement / innovation technique et meilleure gestion du système due à l’insuffisance du revenu principal tiré de la vente d’eau de l’AES.

Des actions ont été entreprises depuis 2007 tel la compression de personnel moyennant indemnisation. 59 employés ont quitté l’AES dont 51 sont liés à la direction technique et 08 à la direction générale. Les raisons de cette compression de personnel sont que les charges sont largement supérieures aux ressources et que les activités de l’AES ont chutés dues à l’amortissement des infrastructures et la hausse du prix des carburants. Comment pourrait-on retenir par exemple 10 chauffeurs alors qu’il n’y a que 2 camions citernes fonctionnels, a expliqué le DT1. Mais cette mesure est justifiée face à l’inélasticité de l’AES face au nombre des employés donc améliore la situation financière de l’AES à court terme mais n’améliore pas la satisfaction des besoins en eau de la population dans la zone d’étude. Pour que cette dernière soit améliorée, il faut que l’AES soit doté des camions citernes et des pièces de rechanges tout en renforçant la gestion de l’institution. Un recrutement de chauffeurs et de techniciens sera parallèle à cette dotation.

L’AES doit aussi être épaulée dans l’effort de construction des puits et forages surtout dans la zone sédimentaire.

Concernant l’adduction d’eau des aqueducs Beloha-Tsihombe, il faut penser à l’utilisation de l’énergie solaire au lieu du système de moteur carburant actuel qui ne fonctionne que quelques mois par an. Cette mesure peut permettre de diminuer la dépendance excessive de l’AES à la subvention de l’état et une démarche vers un plus d’autonomie.

1 Directeur technique de l’AES, juillet 2008

69 Amélioration de la sécurité en eau

2.2. Effort à l’installation des réservoirs de récupération d’eau de pluies Les réservoirs de récupération de l’eau de pluie peuvent être soit des impluviums, soit des bassins (communautaires, pour écoles, individuel). L’existence de ces infrastructures ne soulage pas la population bénéficiaire que pendant la période de pluie mais constitue pourtant un facteur contribuant à l’amélioration de l’accessibilité en eau ainsi que la possibilité d’acheter l’eau avec un prix plus accessible et plus meilleure en qualité. Ce système bénéficie notamment aux femmes et les enfants dans la corvée d’eau journalière, donc une amélioration de la condition sociale et un gain de temps pour s’occuper d’autres activités. Outre la faiblesse des régimes pluviométriques, l’insuffisance des réservoirs de récupération d’eau de pluies existantes explique l’insuffisance de la part d’eau tiré de ce système pour un ménage. L’impluvium reste cependant le système de récupération d’eau de pluie par excellence, due à sa taille plus grande (environ 90m3), ce qui est approximativement l’équivalent des 15 citernes de l’AES. Notons que les Fokontany pourraient aussi commander l’eau des camions citernes de l’AES de 6m3 à 40000 Ar (soit 100 Ar le seau). Il faut donc un effort pour l’installation de plus d’impluviums. En outre, un seul impluvium pour quelques fokontany peut entraîner des conflits lors de la vente d’eau, en cas d’insuffisance de l’eau et ne motive pas vraiment le sentiment d’appropriation, leitmotiv de l’approche participative. Partant d’autre point de vue, la construction des réservoirs de récupération d’eau de pluie constitue une solution partielle mais plus techniquement et financièrement accessible comparée à un autre système d’adduction d’eau. Ce dernier nécessite beaucoup d’étapes avant la réalisation et semble soumis à plusieurs contraintes, notamment financière. Il faut donc penser à une amélioration immédiate des besoins en eau de la population, en tenant compte des notions d’efficacité et d’efficience, ceci par des méthodes plus accessibles (système de forage à pompage solaire, impluviums…). Dans la zone d’étude, l’installation d’un système de récupération d’eau de pluies doit être priorisé dans les parties où l’accessibilité à l’eau est très critique, notamment dans les littorales où les puits sont peu productifs et présentent un fort taux de salinité.

70 Amélioration de la sécurité en eau

Figure 8: Vente d’eau à l’impluvium de Maromainte

Source : L. Morlat, juillet 2008

L’eau de l’impluvium malgré le fait qu’elle est insuffisante est appréciée, divisée même si la distribution va dépenser beaucoup de temps.

2.3. Amélioration de la gestion des infrastructures d’eau existantes Le paiement des usagers de l’eau constitue une condition essentielle de la maintenance des infrastructures, dans le cadre de l’ « user-pay-policy » (politique visant à faire payer les bénéficiaires) et conformément à l’approche participative. Pendant la 4ème Forum mondiale de l’eau qui s’est ténu à Mexico en mars 2006, le « droit à l’eau » était l’une des thèmes phares. Ainsi a-t-on levé l’ambiguïté que le droit à l’eau n’implique pas la gratuité des ressources mais vise à rendre ce droit effectif. Pour ceci, les coûts relatifs à l’exploitation et la maintenance des infrastructures doivent être portés par la population bénéficiaire de manière solidaire. Il faut un signe de bonne gestion des infrastructures pour quelques raisons : capacité de collecter des fonds pour l’exploitation et la maintenance voire une nouvelle construction, induction de sentiment de confiance de la part de la population propriétaire et les partenaires, limitation de tout comportements déviants et de conflits en cas de mauvaise gestion. Les points d’eau peuvent être soient des impluviums, bassins publics ou bornes fontaines. Des gestions des ressources en eau potable par les communes ou les fokontany sont encore observées dans la zone d’étude (voir tableau 9 : divers systèmes de gestion et d’exploitation des impluviums, partie 2, chapitre 2, section 3).

71 Amélioration de la sécurité en eau

Introduire ces derniers en tant qu’organes de gestion paraît à la fois une nécessité par la proximité du lien social et politique qu’ils constituent naturellement, mais aussi une véritable « boîte de Pandore » c'est-à-dire ce qui malgré sa belle apparence peut être source de plusieurs problèmes. Une meilleure gestion des points d’eau dans la zone d’étude nécessite un transfert de gestion de la part des communes et des fokontany à des comités de points d’eau indépendants dont les membres sont élus par la population propriétaire. Notons que les communes et les fokontany ont des budgets faibles dont la quasi- totalité finance le seul fonctionnement. Cette réalité suscite des soucis et le manque de confiance de la part de la population bénéficiaire car ces derniers pourraient être tentés de prélever de l’argent dans la caisse des comités pour alimenter leurs budgets. Or cette dernière doit être consacrée exclusivement pour l’exploitation et la maintenance. La composition des membres du comité de gestion doit assurer une meilleure représentativité de la population locale (sexe, lignage, classe sociale, fokontany…) tout en évitant toute sélection perverse des membres (mari et femme, même famille, raison politique…) pouvant entraîner le laxisme interne dans l’application des contrôles. Il faut aussi bien connaître et renseigner la personne qu’on veut qui soit membre (aptitude d’effectuer le travail, antécédent) afin d’éviter la possibilité de choisir par erreur la mauvaise personne. Une meilleure composition des membres peut être source de bonne gestion ainsi que limiter les soucis et les conflits (faute de non représentativité). En outre, la participation des femmes est une nécessité politique à l’heure où Madagascar soutient l’approche genre mais aussi sociale et économique. En effet, la question de l’eau concerne toute la population notamment les femmes. Donner la responsabilité aux femmes est un signe de leur émancipation car leurs permettent de connaître d’autres choses que les tâches ménagères et une insertion aux questions sociales et économiques. En outre, ceci permet de limiter les conflits car les hommes sont souvent plus violents et moins sensibles à la discussion donc un risque au non optimalisation des solutions. Mais la réussite de l’approche genre dans le milieu demande du temps et d’efforts d’animation et de sensibilisation. Ceci vient du fait que la responsabilité des femmes dans la région Androy est traditionnellement conçue être limité aux tâches ménagères. Outre le système de gestion efficace, la meilleure gestion des infrastructures nécessite avant tout l’existence des règles. Ces dernières ne peuvent être légitimes que lorsqu’elles ont été négociées et acceptées par la population locale, ceci afin d’assurer que les règles sont bien applicables afin de ne pas générer des comportements déviants.

72 Amélioration de la sécurité en eau

Ces derniers ne sont peut être pas l’expression d’un refus mais le produit de contradictions trop fortes avec les logiques individuelles, familiales ou sociales (prix d’eau trop élevé, …) ou d’incohérence interne dans les règles. La population locale ne doit donc pas seulement être sujette à l’application de ces dernières mais surtout responsable de leur conception, conformément à l’approche participative. Les instances de décisions, sauf le cas d’urgence, doivent liées à la vie sociale ; exemple le jour du marché, ce qui ne nécessite pas de déplacement spécifique et afin que la population soit vraiment représentée. Les comportements opportunistes, c'est-à-dire le fait de profiter du système sans en assumer le coût sont de grands dangers pour une action collective. De tels comportements sont au détriment de l’intérêt collectif, et peuvent même aller jusqu’à remettre en cause la ressource. Ils sont de deux grands types : - le passager clandestin (free rider) : qui profite du jeu collectif sans en payer le prix, par exemple le fait de bénéficier de l’eau des bornes fontaines ou des canaux d’irrigation entretenus, sans participer à sa maintenance. - la recherche de rente (rent seeking) : tirer des avantages d’une situation sans que cela corresponde à une action réelle ; par exemple prélever plus d’eau parce qu’on est en tête du réseau (membre du comité de gestion, élus, notables, riches…) Si les comportements opportunistes ne sont pas contrôlés ou limités, on met l’ensemble de la structure en péril. L’absence de sanction entraîne vite une solidarité à rebours : lorsque certains individus ne remboursent pas et ne sont pas sanctionnés, ceux qui remboursent ont le sentiment d’être « les dindons de la farce »1, c'est-à-dire être les sujets d’une moquerie et de devoir payer pour les autres. Ce qui produit des incitations fortes à ne pas payer à leur tour et fait couler la caisse locale. Dans la région Androy, il est en général illusoire de prétendre supprimer tout comportement opportuniste. Ceci vient du fait que l’organisation sociale place souvent les « olo be », les élus du village et les riches sur un plan plus supérieur en matière de droit sur les biens locaux ; donc ne pourront pas être objet de sanction.

1 Apollin FREDERIC et Peyrache XAVIER / Philippe LAVIGNE, Renégocier les règles collectives en irrigation, Transverse n°6 2006, page 23

73 Amélioration de la sécurité en eau

L’esprit de lignage prédomine dans la zone d’étude ; ce qui implique souvent le laxisme dans l’application des sanctions lorsque le contrôleur ou l’autorité locale responsable et la personne sujette de sanction appartiennent au même lignage. Eradiquer tout comportement opportuniste peut donc mettre en cause une partie de l’organisation sociale locale. Mais ceci est acceptable à notre point de vue si elle présente une réelle menace pour l’intérêt collectif.

2.4. Limitation de la croissance démographique La croissance démographique dans le district d’Ambovombe est forte, qui est actuellement de l’ordre de 3,5%. Avec ce taux, on aura un doublement de la population d’ici 20 ans. Avec les ressources en eau et le système d’approvisionnement disponible actuellement dans la région, le problème d’eau risque de s’aggraver car les besoins ne cessent de s’augmenter.

Parallèlement, même si des infrastructures d’adduction d’eau seront installées dans le futur ; il faut toujours une adéquation entre la capacité d’offre des infrastructures et le nombre de la population. Ceci résulte du fait qu’il est difficile techniquement et financièrement d’accroître la capacité des infrastructures à chaque fois que les besoins en eau seraient supérieures à l’offre. En plus, la disponibilité naturelle en eau douce provenant des sources d’adduction pose des limites majeures.

Cette analyse conduit donc à penser à une politique efficace de contrôle de la naissance dans la région. Sa mise en œuvre ne bénéficie pas seulement la population en ressources en eau mais il y aura aussi un effet corrélé positif direct sur la sécurité alimentaire et sur la santé génésique de la femme.

Rappelons brièvement que le nombre d’enfants par ménage est 6 en moyenne et il n’y a pas souvent de grand décalage entre deux naissances successifs1. Ce qui diminue toutes choses égales par ailleurs la consommation par tête pour une production déjà limitée par le faible régime pluviométrique. On trouve souvent une mère qui a encore un bébé au dos mais qui est déjà enceinte. La santé des mères et des enfants est donc mis en jeu car il doit y avoir un délai minimum de deux ans entre deux naissances pour le rétablissement de l’organisme.

Le débat sur la relation entre croissance démographique et le développement n’est pas un débat récent. A ce sujet, il existe généralement deux courants d’idées : le courant anti- nataliste ou le Malthusianisme et le courant pro nataliste.

1 Monographie du district d’Ambovombe 2007

74 Amélioration de la sécurité en eau

Le premier est surtout marqué par les thèses de Malthus soutenant que la population s’accroît au rythme d’une progression géométrique (2, 4, 8, 16, 32…) contre un accroissement arithmétique (2, 4, 6, 8,10…) de la production. Des néo-malthusiens comme Paul Elrich ont relancé le débat sur la croissance de la population et ses conséquences, ceci dans un cadre plus élargi. Le discours néo-malthusien se fonde sur l’existence des limites à la croissance. Ces limites sont entre autre écologiques. En outre, la régénération des ressources naturelles, si elles sont renouvelables, ne suit pas la vitesse de la croissance démographique. Il faut donc limiter les naissances afin d’assurer un équilibre population/ressource.

Par contre, le courant nataliste encourage la multiplication des naissances. Jean Bodin en est le précurseur, ce qui est confirmé par sa célèbre formule : « Il n’est de richesses que d’hommes »1.

Mais ce courant est surtout marqué par les thèses d’Esther Boserup qui soutiennent que la population n’est pas déterminée par la richesse mais elle la détermine grâce à la pression créatrice qu’elle génère.

La question de la forte croissance démographique a commencé à se poser à Madagascar au cours des années 1980. Avant et pendant la colonisation et jusque dans les années 1970, les autorités ont mis en place des politiques pro-natalistes car elles considéraient que l’île était plutôt sous peuplée compte tenu des ressources et de l’ampleur des terres à mettre en valeur.

Pour l’administration coloniale, la population n’est pas assez nombreuse : « Quand, en effet, il y a une population si disséminée dans un pays d’une telle étendue, on ne saurait y rencontrer une main d’œuvre considérable »2.

Au début du 20ème siècle, l’idée que Madagascar est sous peuplée est largement partagée. Des auteurs comme Ravelonahina3 et Andriamanana4 ont écrit en faveur de cette cause. Ces deux études parmi d’autres témoignent du fait que la faible croissance démographique est ressentie comme un « problème » auquel il faut remédier, comme un obstacle à l’enrichissement et au développement de Madagascar. Les autorités coloniales veulent faire reculer la mortalité et favoriser la forte fécondité.

La loi française de 1920 interdisant la propagande, la vente des contraceptifs et l’avortement s’applique sur le territoire malgache.

1 LEMIARY, cours de « Faits et pensées économiques » 1ère année Economie de l’université de Toamasina 2003 2 PIOLET, Madagascar sous la colonisation, 1898, page 258 3 RAVELONAHINA, Des causes de la dépopulation et des moyens d’y remédier, 1902, page 55 4 ANDRIAMANANA, Contribution à l’étude du problème démographique de Madagascar, 1939, page 46

75 Amélioration de la sécurité en eau

C’est à la chute de l’économie que traverse Madagascar aux années 1980 qui a modifié la vision de la classe politique sur la question de la population. Cette crise commence à un moment où la croissance démographique est forte. La relation entre croissance démographique et croissance économique est alors posée, conséquemment la politique pro- nataliste est remise en cause. Actuellement, on applique de plus en plus dans les pays en développement la politique anti-nataliste. Ce qui peut être qualifié de Néomalthusianisme1.

Plusieurs stratégies ont été déjà adoptées par l’Etat malgache pour lutter contre la forte natalité. Pour la région Androy, cette politique semble être justifié à l’heure actuelle où les équilibres ressource en eau/population ainsi que production/population ne sont plus respectées.

Ces stratégies figurent dans le MAP (engagement 4, défi 4) dont :

- améliorer l’accès aux services et l’offre des produits contraceptifs et de planning familial - dispenser des programmes éducatifs appropriés aux hommes, femmes et jeunes - diminuer le nombre de grossesse non désirées chez les adolescentes - intégrer le planning familial dans d’autres campagnes majeures (vaccination, VIH/SIDA…) En outre, la région Androy a préconisée dans le PRD la mobilisation sociale et l’éducation de masse en vue d’un éventuel changement de comportement en faveur de la santé de la reproduction et de planning familial, surtout pour éliminer à terme les grossesses trop précoces et non désirées et les risques d’IST-VIH/SIDA. Mais, la mise en œuvre de ces stratégies présentent plusieurs obstacles car dans la Région Androy, où l’importance du nombre des enfants a été toujours conçue comme une richesse. La polygamie, plus exactement la polygynie c'est-à-dire le fait qu’un homme épouse une ou plusieurs femmes, est autorisée. Les mariages précoces existent souvent, ce qui aboutit aux grossesses précoces. Actuellement, des changements positifs de comportements ont été observés vu les diverses sensibilisations réalisées, par exemple, à titre gratuit par les services sanitaires, sur les diverses méthodes de contraception. Une progression apparaît actuellement dans la zone d’étude avec le passage du taux de prévalence contraceptive de 3,45% à 6,22% de 2006 à 20072.

1 Gabriel RANDRIAMAHEFA, cours de démographie à l’Université de Toamasina, 2004 2 SSD Ambovombe, juillet 2008

76 Amélioration de la sécurité en eau

2.5. Conservation des végétations et reboisement Les forêts sont possèdent un rôle attractif de la pluie. L’insuffisance de végétation peut expliquer en partie la faiblesse de la pluviosité dans la zone d’étude. Ce qui rend donc nécessaire la protection des végétations existantes et le reboisement. En outre, la réalisation d’un « développement durable » doit être accompagnée par une protection, valorisation et une exploitation rationnelle des ressources naturelles. Il faut que l’équité intergénérationnelle soit respectée, car les générations futures ont aussi le même droit de profiter des bienfaits qu’apportent les ressources naturelles sur la vie quotidienne. Ceci, pour permettre une croissance économique durable et de meilleures conditions de vie. Si une partie des forêts y est encore préservée c’est bien grâce à l’existence des forêts interdites ou « ala faly ». Les pratiques sociales observées concluent que l’« ala faly » ou forêt interdite est respectée. Il est interdit de couper une branche, de défricher, de souiller, ou mettre le feu. Le respect des forêts interdites résulte essentiellement de l’esprit d’attachement à la tradition et les règles existantes ainsi que de la sévérité de la sanction en cas de violation (un bœuf pour le sacrifice).

Mais, il est évident que l’accroissement de la population humaine et ses activités conséquentes ainsi que l’accroissement des pâturages ont accéléré les processus de dégradation des végétations dans le district d’Ambovombe. Les forêts sont soit coupées soit défrichées pour être utilisé comme combustible, bois de construction, plante médicinale, ou encore pour accroître la surface agricole. Les forêts sont de plus en plus rares dans la région surtout dans la partie centrale du district, incluant la commune d’Ambovombe.

Madagascar a mis comme vision dans le MAP le « Madagascar naturellement » et l’engagement n°07 dans ce même document préconise le fait de prendre soin de l’environnement. Hormis l’existence de l’eau potable dans chaque foyer, la Région Androy a pris comme vision la verdure de son environnement. La réalisation de cette dernière nécessite un long effort de la population locale, avec le soutien et l’encadrement du DREEFT et les ONGs nationales et internationales.

Le DREEFT Androy collabore avec le WWF et les ONGs locales, met en œuvre plusieurs moyens tels que :

- sensibilisation de la population sur les bienfaits de la végétation

- la création des réserves foncières pour le reboisement (RFR)

- la création des aires protégées

77 Amélioration de la sécurité en eau

- reboisement

- suivi et évaluation

- aider la population à former des « Dina » pour la protection des forêts et la biodiversité dans la région.

La rareté des pluies constitue un phénomène auto-entretenu par l’insuffisance de forêts dans la zone d’étude. En effet, la rareté de pluies peut être à la fois la cause et l’effet de l’insuffisance des couvertures végétales. Pour ceci, il faut une promotion du reboisement des plants qui s’adaptent mieux au climat aride. Des efforts ont déjà été entrepris mais beaucoup restent à faire. Un reboisement de 57.404 jeunes plants sur une surface de 87,438 ha de superficie ont été effectuées pendant l’année 2007 (cf. Annexe III).

Les variétés de plants sélectionnés sont ceux qui nécessitent le minimum d’eau pour la survie, ceci à cause du manque de pluie dont souffre la région. Parmi ces derniers figurent le Fantsiolotse, le Moringa, l’Acacia, le Neem, l’Eucalyptus… Mais, le DREEFT Androy manque souvent de moyens pour assurer le suivi et l’évaluation de ses activités sur le terrain1. 2.6 Vulgariser les méthodes d'amélioration de la qualité de l'eau Il est nécessaire de penser à améliorer la qualité de l’eau dans l’Androy, souvent mauvaise. Pour cela, nous avons proposé la vulgarisation de quelques méthodes. 2.6-1 SODIS SODIS, qui est l’abréviation de ‘désinfection solaire’, est une méthode éprouvée de traitement de l’eau potable non sûre au niveau des ménages. L’eau est en principe versée dans des bouteilles en plastique transparent qui sont ensuite mises au soleil. La chaleur, les rayons solaires UVA (longueur d’ondes 320-400nm) et d’autres processus se combinent pour désinfecter l’eau. En fonction de l’intensité des rayons solaires, l’eau peut devenir potable en quelques heures. Si la température de l’eau dépasse 50°C, le processus de désinfection est trois fois plus rapide. Androy étant habituellement très ensoleillé, cette technique pourrait être utile. 2.6-2 Bouillir l’eau Lors des entretiens, la plupart des gens ont mentionné le fait de bouillir l’eau comme étant la méthode la plus usitée pour le traitement de l’eau au niveau familial. Toutefois, cette méthode était rarement utilisée, mis à part de rares cas de préparation de l’eau pour les petits enfants, ou de ‘traitement’ des personnes souffrant de maladies diarrhéiques.

1 Collaborateur DREEFT Androy, ISS Mars 2008

78 Amélioration de la sécurité en eau

2.6-3 Filtres en céramique Le filtre utilisé contient des éléments filtrants en céramique imprégné d’argent colloïdal de haute qualité et remplis de charbon actif. BushProof, une entreprise sociale, est en train de commercialiser ces filtres à Madagascar à l’attention des gens pauvres et va créer des centres de distribution régionaux notamment dans la région d’Androy. Le prix au détail du filtre de 20 litres est de 40 mille Ariary. Ce montant dépassera certainement le pouvoir d’achat de la plupart des familles. Un subside ou un système de crédit seront donc nécessaires pour en assurer l’accessibilité. D’autres types de filtres en céramique existent à Madagascar, dont la majorité sont produits en Inde. En générale, ces filtres ne sont pas imprégnés d’argent colloïdal et ne contiennent pas de charbon actif. Au titre d’exception, il faut relever les filtres Katadyn fabriqués en Suisse et en vente à Tana, malheureusement à des prix très élevés.

Figure 09 : une propriétaire de filtre céramique montrant fièrement l’eau filtrée

Source : Bushproof 2008

2.6-4 Bio-filtres à sable Les bio-filtres à sable sont des techniques efficaces de traitement de l’eau au niveau du foyer car ils combinent une action physique et biologique. Leur capacité à traiter l’eau turbide et leur débit important sont des avantages sur les filtres en céramiques. Leur inconvénient majeur est que leur efficacité dépend principalement d’une couche biologique

79 Amélioration de la sécurité en eau dans quelques centimètres de sable au fond du filtre (schmutzdecke). Cette couche prend trois semaines pour se former et nécessite d’être protégée en étant nourrie de manière régulière. 2.6-5 Moringa Oleifera La poudre contenue dans les noix de Moringa contient un poly électrolyte qui agit comme un puissant coagulant et floculant naturel. Il agit de la même manière que l’Alum (Sulfate d’Alumine) qui est un produit chimique mondialement utilisé dans le traitement de l’eau. Le processus de coagulation induit des attractions ioniques et permet aux particules contenues dans l’eau de se regrouper. Ces particules, plus lourdes, sédimentent plus rapidement. La sédimentation améliore considérablement la qualité bactériologique de l’eau étant donné que les bactéries apparaissent plutôt sur les particules et non autour d’elles. Dans la région de l’Androy, cet arbre remarquable a été promu et planté en grande quantité par GRET, principalement à cause de ses autres propriétés intéressantes. Par exemple, ses feuilles peuvent être consommées comme des légumes, tandis que ses noix peuvent être pressées pour obtenir une huile de cuisine de très bonne qualité. Le tourteau résiduel, obtenu après que l’huile ait été récupérée peut être séché, mis en poudre et utilisé pour le traitement de l’eau. Par exemple, si une quantité de poudre est ajoutée dans un seau contenant une eau turbide prise dans un étang, dans un impluvium ou une autre source, puis qu’elle est vigoureusement remuée et laissée au repos quelques heures, le résultat donne une eau remarquablement claire. Pour un résultat optimal, on pourrait envisager de faire passer l’eau à travers un filtre en céramique qui pourrait mieux fonctionner étant donné que l’eau ne serait plus aussi turbide.

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CONCLUSION GENERALE

Généralement, la population dans la région Androy subit un sérieux manque d’accès tant en eau potable qu’en eau d’irrigation. Les précipitations sont faibles et mal réparties dans l’année. La région, notamment le district d’Ambovombe est pauvre en hydrographie. Les eaux souterraines restent les principales sources utilisées par la population. En outre, la région subit une période de sécheresse fréquente qui aboutit souvent à la grande disette ou « Kere », phénomène qui fait la mauvaise réputation de l’Androy dans le monde entier.

L’eau est utilisée avec parcimonie et dont le prix peut atteindre un niveau exorbitant.

Ce qui est une charge lourde pour les ménages. Pour les habitants de cette région, notamment les femmes et les enfants, l’approvisionnement en eau est au centre du quotidien. Il monopolise une part très importante de leur temps, de leur énergie et de leurs ressources financières. Le problème d’eau tant en quantité qu’en qualité influe négativement sur la santé et l’éducation ainsi que sur la productivité de la population active en générale. Le manque d’eau touche aussi l’élevage. En effet, les bétails sont maigres pendant la sécheresse et beaucoup subissent la mort.

En somme, nous avons essayé de montrer dans cet ouvrage que le problème d’eau est un facteur essentiel qui limite le développement de l’Androy en générale et le district d’Ambovombe en particulier. Une amélioration de la sécurité en eau dans le milieu d’étude fera donc augmenter le bien-être de la population car sera donc bénéfique tant sur le plan économique que social.

Beaucoup sont les projets d’adduction d’eau qui existent mais la réalisation n’est pas observée. Nombre de gens pensent qu’il y a manque de volonté politique de la part des dirigeants. Une lueur d’espoir apparaît au temps où Madagascar met comme objectif dans le MAP l’accessibilité du 65% de la population à l’eau salubre et à l’assainissement de base en 2012 (Engagement n°02, défi n°07). Ceci est renforcé par la mise en place actuelle de la Ministère de l’Eau. Certes, une adduction d’eau est une meilleure solution mais la réalisation est sous diverses contraintes, notamment financières donc peut attendre un certain temps. Il faut donc penser à l’urgence à améliorer l’approvisionnement en eau de la population.

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Dans ce cadre nous avons essayé de proposer : l’amélioration de l’activité de l’AES, l’amélioration de la gestion des infrastructures d’eau existantes, l’effort à l’installation réservoirs de récupération d’eau de pluie, la limitation de la croissance démographique et la conservation des végétations et reboisement.. Nous espérons que cet ouvrage contribuera à la meilleure connaissance de la réalité du problème d’eau dans l’Androy ainsi qu’à l’amélioration de sa sécurité aussi infime soit- elle. Nous croyons aussi qu’il serait un outil de conscientisation efficace sur la nécessité de l’amélioration de l’approvisionnement en eau dans la zone. Lorsque l’accessibilité à l’eau est une vision pour la région Androy, elle reste pourtant une utopie sans la solidarité de tout un chacun notamment l’intervention du pouvoir central et des organismes humanitaires internationaux.

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- Revue Ps-Eau n°55, 20 p. - RANDRIAMAHEFA Gabriel., cours de démographie, 2ème année Economie à l’université de Toamasina, 2004 - RICHARD Blanche Nirina, cours de théories économiques 3ème année Economie, Université de Toamasina 2005 - Université d’Antananarivo, L’arbre et l’homme, quinzaine scientifique 2006, 46 p. - SIRSA, Atlas des données structurelles, mars 2006, 54 p.

III. SITES WEBS:

- http://www.agridoc.com - http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france - http:// www.instat.mg - http//esa.un.org/iys - http://www.worldwaterforum5.org - http://www.watercouncil.org - http://www.sodis.c - http://www.treesforlife.org/moringa/Moringahome.htm

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ANNEXES

Annexe I : Comparaison des articles de base du plan JICA Annexe II: Raisons de l’absence des enseignants par sexe Annexe III: Raisons de l’absentéisme des élèves dans le CISCO d’Ambovombe Annexe IV : Situation de reboisement DREEFT 2007 Annexe V: Extraits du code de l’eau

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ANNEXE I : COMPARAISON DES ARTICLES DE BASES DANS LE PLAN JICA Plan Source d’eau Population Coût direct Coût unitaire Coût de Production Coût Bénéficiaire de par production minimum d’exploitation construction bénéficiaire d’eau par jour et maintenance I.1 Banlieue 40.000 130 3000yens ou 1,0 yens ou 400m3/j 31000yens/j d’Ambovombe millions de Ar 55000/hab Ar 18/hab ou Ar yens 558 000/jr I.2 Banlieue 40.000 130 3000yens/hab 0,83yens 400m3/j 25.000yens/j d’Ambovombe millions de ou Ar Ar 15 Ar450.000/j yens 55.000/hab I.3 Ambovombe 179.000 1,1 milliard 6.000yens/hab 1,1yens 400m3/j 34.000yens/j de yens ou Ar Ar 20 Ar 612.000/j 108.000/hab II.1 Antanimora 206.000 2,3 11.000yens/hab 0,56yens 700m3/j 30.000yens/j milliards de ou Ar Ar 10 Ar396.000/j yens 198.000/hab II.2 Antanimora 206.500 2,3 11.000yens/hab 0,67yensAr 700m3/j 22.000yens/j milliards de ou Ar 12 Ar396.000/j yens 198.000/hab II.3 Antanimora 84.500 1,3milliards 15.000yens/hab 0,72yens 400m3/j de yens ou Ar Ar 13 270.000/hab Source : rapport final provisoire, JICA 2006

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ANNEXE II : RAISONS DE L’ABSENCE DES ENSEIGNANTS PAR SEXE Raisons Hommes Femmes (%) (%) Toucher salaire 42,6 50,0 Maladie 27,7 34,4 Formation 6,4 0,0 Salaire insuffisant 0,0 0,0 Dossier administratif 2,1 - autres 21,3 15,6 total 100 100

Source : enquête de base sur les écoles sans cantines scolaires dans les 5 CISCO de la région Androy et du sud ouest, ONG HARDI Mai 2008

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ANNEXE III : RAISONS DE L’ABSENTEISME DES ELEVES DANS LE CISCO D’AMBOVOMBE Raisons Garçons Filles (%) (%) Maladie 26,8 28,6 Faim 39,3 25,0 Pauvreté 7,1 12,5 Main d’œuvre familiale 17,9 19,6 Non motivation/paresse 7,1 5,4 Autres 1,8 8,9 somme 100 100

Source : enquête de base sur les écoles sans cantines scolaires dans les 5 CISCO de la région Androy et du sud ouest, ONG HARDI Mai 2008

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ANNEXE IV : SITUATION REBOISEMENT ANDROY 2007 N béneficiaire Lieu de plantation Espèces Nombre des Superficie observation Commune Fokontany plants (ha) 1 DREEFT Sihanamaro Ehavo Fantsilotse 12500 5 bouture 2 DREEFT Antanimora Manavy Fantsiolotse 12500 5 bouture 3 DREEFT Tsihombe Anatsotsa Fantsiolotse 12500 Jeunes plants 4 DREEFT Beloha Imonto Fantsiolotse 12500 5 Jeunes plants 6 DREEFT Antanimora Antanimora Kapikin’ala 100 0 ,09 Jeunes plants Katrafay 40 0,03 7 DREEFT Arboretum Ambovombe Kapikin’ala 10 0,05 Jeunes plants Katrafay 10 manga 10 moringa 10 Mahabibo 10 8 ONN Ambondro Ambondro moringa 600 0,3 Jeunes plants Kapikin’ala 40 0,03 9 Club vintsy Ambovombe Lycée manga 4 0,04 Jeunes plants Kapikin’ala 4 0,04 10 Fokonolona Ambohimalaza Ankazoabo Kapikin’ala 200 0,2 Jeunes plants Ankazoabo Nord Nord 11 Fokonolona Sihanamaro Ehavo Kapikin’ala 100 0,1 Jeunes plants Ehavo 12 ONN Sihanamaro Ehavo moringa 200 0,18 Jeunes plants 13 ONN Ambanisarika Ambanisarika moringa 408 0,2 Jeunes plants Mahabibo 50 0,12 katrafay 30 0,03 14 ONN Ambanisarika Ambanisarika moringa 660 0,4 Jeunes plants 15 santé Ambovombe Ambovombe fengoky 60 0,06 Jeunes plants 16 ONN Ambovombe Ambovombe Moringa 120 0,1 Jeunes plants 17 WWF Antanimora Antanimora Fantsiolotse 103000 64,375 boutures 18 ONN Ambovombe Ankilebevoa Moringa 690 0,4 Jeunes plants 19 DRDR Ambovombe Ambovombe Mahabibo 150 0,09 Jeunes plants

Katrafay 20 0,02

20 Nutrimad Ambanisarika Ambanisarika Moringa 70 0,05 Jeunes plants 21 Tantsaha Ambovombe Moringa 20 0,02 Jeunes plants Soamandroso Atratra 12 0 ,012 Katrafay 7 0,007 Mahabibo 4 0,002

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22 Fokonolona Ambovombe Ambovombe Katrafay 30 0,02 Jeunes plants Ambovombe 23 ONN Tsihombe Tsihombe Moringa 60 0,04 Jeunes plants 24 EPP Ambondro Ambondro Mahabibo 15 0,009 Jeunes plants Atratra 150 0,004 Katrafay 20 0,004 Manga 70 0,003 25 Commune Maroalopoty Maroalopoty Euca 16 0,01 Jeunes plants Atratra 20 0,02 Acacia 210 Mangium 9 0,13 Fengoky 3 0,009 Mahabibo 20 0,003 Varo 15 0,02 neem 260 0,16 26 Nutrimad Tsihhombe Tsihombe moringa 100 0,06 Jeunes plants 157 404 87,438 Source : DREEFT Androy, mai 2008

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ANNEXE V : EXTRAITS DU CODE DE L’EAU

ARTICLE 6 : Les eaux de surface sont constituées par l'ensemble des eaux pluviales et courantes sur la surface du sol, des plans d'eau ou canaux, les fleuves et rivières, les canaux de navigation et rivières canalisées, certains canaux d'irrigations, les étangs salés reliés à la mer, les lacs, étangs et assimilés, les marais, les zones humides. Les eaux de surface font partie du domaine public. ARTICLE 39 : L'approvisionnement du public en eau potable et l'accès à l'assainissement collectif des eaux usées domestiques sont un service public communal. L’autoproduction ne constitue pas un service public. Cependant, en cas d’absence ou d’insuffisance de fourniture du service public d’approvisionnement en eau potable dans la zone concernée, l’autoproducteur peut opérer une fourniture d’eau potable au public, à la condition d’en obtenir l’autorisation expresse dans le cadre d’une convention signée avec le maître d’ouvrage concerné. L’autoproduction est définie comme une activité qui permet à une personne physique ou morale d'effectuer la réalisation et/ou la gestion et la maintenance directe d'un système d'Approvisionnement en Eau Potable, pour la satisfaction de ses propres besoins. Un décret réglementera les conditions d'exercice de l'autoproduction. ARTICLE 41 : Le maître d'ouvrage est l'autorité publique responsable vis-à-vis des usagers du service public de l'eau et de l'assainissement, sur une aire géographique donnée. Les communes rurales et urbaines sont les maîtres d'ouvrages des systèmes d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement collectif des eaux usées domestiques, situés sur leur territoire respectif. Elles exercent ces attributions par l'intermédiaire du conseil municipal. Par dérogation au paragraphe 2 du présent article, les communautés, et/ou les “Fokontany”, peuvent, à leur demande, exercer la maîtrise d'ouvrage déléguée des petits systèmes ruraux d'approvisionnement en eau potable situés sur leur territoire avec l’accord de l’Organisme Régulateur visé à la section IV du présent chapitre et de la commune de rattachement. ARTICLE 45 : Le gestionnaire de système est l'exploitant, personne physique ou personne morale de droit public ou privé, malgache ou étrangère à qui un maître d'ouvrage confie la réalisation et/ou la gestion et la maintenance directes d'un système. Dans le cas des personnes morales de droit privé agissant en tant que gestionnaire de système, celles-ci doivent obligatoirement être constituées en la forme de société de droit malgache, conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

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ARTICLE 46 : L'exploitation des systèmes peut être déléguée à des gestionnaires, par contrat de gérance, d'affermage, ou de concession, ou être effectuée, à titre exceptionnel, par les maîtres d'ouvrage en régie directe. Ces contrats sont soumis à l'approbation préalable de l’Organisme Régulateur.

Un décret fixe les conditions de recours aux différents modes de gestion déléguée et organise les régimes des contrats de gérance, d’affermage et de concession; il définit les conditions et les procédures de négociation et d’appel à la concurrence pour ces trois types de contrats. ARTICLE 54 : La politique tarifaire et de recouvrement des coûts des services d'eau potable et d'assainissement doit respecter les principes suivants : • L’accès au service public de l’eau, que ce soit aux points d’eau collectifs ou aux branchements individuels, est payant; • pour chaque système d’eau et d’assainissement, les tarifs applicables doivent permettre l'équilibre financier des gestionnaires de systèmes et tendre vers le recouvrement complet des coûts; • les coûts d’investissement et d’exploitation, d'une part, et la capacité de paiement des usagers, d'autre part, sont pris en compte dans les principes de tarification de l'eau et de fixation des redevances pour l'assainissement; • les produits encaissés par les maîtres d'ouvrages et gestionnaires au titre des services d'eau potable et d'assainissement sont des recettes affectées à ces seuls services; • Les systèmes tarifaires doivent comprendre des dispositions permettant l'accès au service universel de l'eau potable des consommateurs domestiques ayant les plus faibles revenus. ARTICLE 81 : Les actuels Comités de Points d'Eau poursuivent leurs activités habituelles jusqu'à l'habilitation en qualité de maîtres d'ouvrages de leurs communes de rattachement respectives, avec lesquelles ils devront passer des contrats de gestion déléguée.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Liste des communes et fokontany dans le district d’Ambovombe ...... 12 Tableau II: Nombre de population par commune ...... 19 Tableau III: données sur l’enseignement dans le CISCO d’Ambovombe ...... 20 Tableau IV: Calendrier cultural ...... 25 Tableau V: Recensement des cheptels dans le district d’Ambovombe ...... 25 Tableau VI: Liste des maladies par cheptel ...... 26 Tableau VII: Inventaire d’impluviums ...... 33 Tableau VIII: Evolution du prix de l’eau 2006/2007 ...... 37 Tableau IX: Divers système de gestion d’exploitation et de maintenance des impluviums ...... 38 Tableau X: Cas de maladies hydriques dans le district d’Ambovombe ...... 42 Tableau XI: Utilisation de l’eau en milieu paysan ...... 43 Tableau XII: Bilan financier de l’AES de 1999 à 2005 ...... 58 Tableau XIII: Bassins d’écoles installés par l’Objectif Sud ...... 59 Tableau XIV: Système de pompage solaire existant dans le district d’Ambovombe ...... 61 Tableau XV: Plan d’approvisionnement en eau de la JICA ...... 68

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: le district d’Ambovombe ...... 13 Figure 2: Pluviomètrie d’Ambovombe Sud 2007 - 2008 ...... 16 Figure 3: Un impluvium construit par l’objectif sud à Ankiliabo ...... 31 Figure 4: Localisation des points d’eau dans l’Androy ...... 32 Figure 5 : Des femmes transportant de l’eau ...... 35 Figure 6: Evolution du prix des chèvres de 2002 en 2006 ...... 53 Figure 7: Carte des communes d'intervention du programme Objectif Sud ...... 60 Figure 8: Vente d’eau à l’impluvium de Maromainte ...... 71 Figure 9: Une propriétaire de filtre céramique montrant fiérément l’eau filtrée ...... 79

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION GENERALE ...... 7 PREMIERE PARTIE: LA ZONE D’ETUDE Chapitre I : CADRE NATUREL ET ADMINISTRATIF ...... 11 Section I: DELIMITATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE ...... 11 1.1. Localisation géographique et administrative ...... 11 1.2. Historique ...... 14 1.2.1. Origine du nom « Androy »...... 14 1.2.2. Origine du nom « Ambovombe » ...... 14 Section II : CONDITIONS NATURELLES ...... 14 2.1. Climat ...... 14 2.2. Pluviométrie ...... 15 2.3. Géologie et relief ...... 16 2.4. Ressources naturelles ...... 17 2.4.1. Espèces végétales ...... 17 2.4.2. Forêt ...... 17 2.4.3. Faune...... 18 2.4.4. Hydrographie ...... 18 Chapitre II : CONDITIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES ...... 19 Section I : CARACTERISTIQUES SOCIALES ...... 19 1.1. Population ...... 19 1.2. Education ...... 20 1.3. Santé ...... 20 1.4. Communication ...... 21 1.5. Us et coutumes ...... 21 1.5.1. Tabou...... 21 1.5.2. Propriété foncière...... 22 1.5.3. Problème de genre ...... 23 1.6. Sécurité publique ...... 23 Section II : CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES ...... 24 2.1. Economie des ménages ...... 24 2.2. Agriculture : ...... 24 2.3. Elevage : ...... 25 2.4. Pêche ...... 26 2.5. Commerce ...... 27 2.6. Tourisme et artisanat ...... 27 DEUXIEME PARTIE: CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE DEVELOPPEMENT Chapitre I : ETUDE DES RESSOURCES EN EAU...... 30 Section I : INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU EXISTANTES ...... 30 1.1. Classification des ressources en eau existantes ...... 30 1.1.1. Eau souterraine : ...... 30 1.1.1.1. Puits ou « vovo » ...... 30 1.1.1.2. Forage : ...... 30 1.1.2. Eau de surface : ...... 30 1.1.2.1. Mares ...... 30 1.1.2.2. Eau de roche (Ranovato) ...... 31 1.1.3. Eau des réservoirs de récupération d’eau de pluie ...... 31 1.1.3.1. Impluviums...... 31 1.1.3.2. Bassins...... 32

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1.2. Inventaire des ressources en eau : ...... 32 1.3. Qualité de l’eau ...... 33 1.3.1. Perception de la qualité de l’eau par la population ...... 33 1.3.2. Qualité scientifique de l’eau ...... 34 1.3.3. Amélioration de la qualité de l’eau ...... 34 Section II : ACCESSIBILITE A L’EAU ...... 35 2.1. Difficultés d’accès aux sources d’eau ...... 35 2.2. Tarif de l’eau ...... 36 Section III : EXPLOITATION ET MAINTENANCE DES INFRASTRUCTURES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU ...... 38 3.1. Impluviums publics ...... 38 3.2. Eau pompée par système solaire ...... 39 3.3. Puits profond de pompe manuelle ...... 39 Chapitre II : LES IMPACTS DU PROBLEME D’EAU ...... 41 Section I : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN SOCIAL ...... 41 1.1. Santé publique ...... 41 1.1.1. Maladies hydriques ...... 42 1.1.2. Dégradation de l’état anthropométrique ...... 44 1.1.3. Démotivation des personnels sanitaires ...... 44 1.2. Education ...... 44 1.3. Autres conséquences sociales de la sécheresse ...... 47 Section II : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN ECONOMIQUE ...... 48 2.1. Frais de l’eau : Une charge lourde pour l’économie des ménages : ...... 48 2.2. Insécurité alimentaire fréquente...... 49 2.3. Un élevage morose ...... 51 TROISIEME PARTIE: AMELIORATION DE LA SECURITE EN EAU Chapitre I : ORGANISATIONS D’APPROVISIONNEMENT EN EAU EXISTANTES ...... 56 Section I : ALIMENTATION EN EAU DANS LE SUD (AES) ...... 56 1.1. Organisation de l’AES : ...... 56 1.2. Organigramme de l’AES : ...... 57 1.3. Situation de l’AES ...... 57 1.4. Aspect financier ...... 58 Section II : LES AUTRES INTERVENANTS ...... 59 2.1. Programme Objectif Sud ...... 59 2.2. Japan International Cooperation Agency (JICA) ...... 60 2.3. FONDEM (FOND ENERGIE POUR LE MONDE) ...... 61 Chapitre II : SOLUTIONS PROPOSEES POUR AMELIORER LA SECURITE EN EAU ...... 62 Section I : PROJETS D’ADDUCTION D’EAU ...... 62 1.1. Eau pour l’irrigation, un horizon à long terme ...... 62 1.2. Résultats probants de la réalisation des projets d’adduction d’eau : ...... 63 1.3. Plans et actions préconisées par la région Androy ...... 64 1.4. Le projet Beampingaratse ...... 66 1.5. Proposition de la mission AEP du Grand Sud ...... 66 1.6. Projets JICA ...... 67 Section II : QUELQUES SUGGESTIONS PERSONELLES ...... 69 2.1. Amélioration de l’activité de l’AES ...... 69 2.2. Effort à l’installation des réservoirs de récupération d’eau de pluies ...... 70 2.3. Amélioration de la gestion des infrastructures d’eau existantes ...... 71 2.4. Limitation de la croissance démographique ...... 74 2.5. Conservation des végétations et reboisement ...... 77 2.6 Vulgariser les méthodes d'amélioration de la qualité de l'eau ...... 78 2.6-1 SODIS ...... 78 2.6-2 Bouillir l’eau ...... 79 2.6-3 Filtres en céramique ...... 79 2.6-4 Bio-filtres à sable ...... 80 2.6-5 Moringa Oleifera ...... 80 CONCLUSION GENERALE ...... 81

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BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………….83 ANNEXES……………………………………………………………………………………………………….85 LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………………………………..93 LISTE DES FIGURES………………………………………………………………………………………….94 TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………………….95

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