du Cheminla lettre des Dames BULLETIN d’INFORMATION édité par le CONSEIL GÉNÉRAL de l’ - NOVEMBRE 2004 - N°5 Changement de stratégie

La bataille du Chemin des Dames occupe, dans la conduite de la guerre. La stratégie "classique" depuis la fin mémoire nationale de la Grande Guerre, une place ambiguë. de 1914 - une attaque frontale après préparation d'artille- Elle vient après La Marne et Verdun : ces batailles étaient rie - est mise en œuvre avec des moyens plus importants défensives, le salut du pays était en jeu, et elles ont été que jamais. somme toute gagnées ; par contraste, le Chemin des Dames Or elle échoue : on atteint clairement une limite. Fait nou- est une offensive, de plus une offensive vaine, qui n'atteint veau, la bataille de rupture ne se prolonge pas par une pas ses objectifs. Ce qui rend les pertes insupportables : bataille d'épuisement. A Verdun, Falkenhayn s'était obstiné l'opinion fait le procès de Nivelle et associe durablement à "saigner" l'armée française, saignant du même coup la l'offensive aux mutineries qui suivent. sienne ; sur la Somme, les alliés s'étaient eux aussi obstinés. En fait, avril 1917 marque un point de retournement dans la En 1917, Nivelle aurait bien persisté, mais il est remplacé dans les quinze jours par Pétain, qui attend les Américains. Ce changement de stratégie, que les mutineries achèvent d'imposer, s'ex- plique par la crise des effectifs : l'armée française recrute dans une population inférieure d'un tiers à celle de l'Allemagne et elle n'a plus assez de jeunes à faire tuer. Mais le revirement n'aurait pas été aussi rapide s'il n'avait été préparé. La stratégie qui échoue le 16 avril était discutée : ses adeptes convaincus ne réussissaient plus à convaincre unani- mement. Dans le haut commandement, Pétain était le plus critique, mais d'autres éprouvaient des doutes. Le ministre de la Guerre, le Président de la République hésitaient, au point de réunir le 6 avril les grands chefs et de leur demander leur avis, en présence de Nivelle qui dut mettre sa démission dans la balance. On était trop engagé pour reculer, mais, en espérant se tromper, on anticipait ce qui devait arriver. Alors que les soldats montaient en ligne pleins d'espoir, assu- rés de la victoire en voyant des milliers d'obus prêts à être tirés. Une illusion vite dissipée, et l'on sait à quel coût…

Antoine PROST

Auteur notamment d’une thèse sur Les Anciens Com- battants et la société française (1914-1939), Antoine Prost vient de publier, aux éditions du Seuil, avec Jay Winter, Penser la Grande Guerre, un Poppy à la boutonnière, des Britanniques devant le cimetière de Vendresse le 14 septembre 2004. essai d’historiographie. mémoire mémoire hommage anniversaire Yves Gibeau, La première bataille sentinelle du Chemin des Dames du Chemin des Dames Il y a dix ans, le 17 octobre 1994, mourait Yves Gibeau. (septembre-octobre 1914) L’écrivain repose dans le cimetière de l’ancien village de .

ursaut décisif, alors que le gouverne- d'armée français s'élancent à l'assaut e n’est sans doute pas tout à S C ment a déjà pris à nouveau la route de du plateau de Craonne et de la ferme fait par hasard que l’écrivain De Craonne Bordeaux, la bataille de la Marne réussit d'Hurtebise. A leur gauche, le 1er corps Après l’échec, était venu se retirer en 1981 à en moins d'une semaine à éviter la britannique reçoit du Mal French l’analyse du général à Péronne Roucy, dans l’ancien presbytère répétition de la défaite de 1870. Mais le comme objectif pour le 14 au soir, où, face au plateau du Chemin Franchet d’Espérey ➤ Il y a d’abord la sépulture d’Yves 12 septembre 1914, la contre-offensive l'ordre d'atteindre la ville de . des Dames, il entassait tout ce Gibeau dans le cimetière de l’an- se brise sur les hauteurs qui dominent «Dans les journées des 12, 13 et 14 Premières tranchées cien village de Craonne, au bout du qui concernait la Grande Guerre : l'Aisne. A l'est de , commence octobre, la Ve armée a cherché à plateau. Balisage à partir du parking livres et revues, cassettes vidéo la première bataille du Chemin des Maîtres des hauteurs, et malgré leur rompre le dispositif ennemi. L’ennemi de l’arboretum : suivre ensuite le et objets, ses fameuses Dames. On pourra sans infériorité numérique, les était fortement retranché, mais ses chemin pendant 200 mètres, le «reliques» qu’il avait à 9 ans pris doute épiloguer long- "Malgré l’appui d’une Allemands résistent, le réserves étaient peu nombreuses cimetière se trouve à droite. On l’habitude de ramasser sur les temps sur l'occasion nombreuse artillerie temps d'attendre l'arrivée et souvent éloignées des premières découvre la tombe de l’écrivain, champs de bataille. manquée pour la 5e de gros calibre, notre de renforts, notamment lignes. Néanmoins, malgré l’appui d’une nombreuse artillerie de gros toute simple et souvent fleurie, en Né en 1916 de père inconnu - un armée française de s'en- infanterie a échoué." le 7e corps de réserve qui bas à droite de la croix. On ne peut calibre, notre infanterie a échoué. Il soldat au repos dans la Marne -, gouffrer dans la brèche Général Franchet d'Espérey (18 vient d'obtenir la reddi- alors que penser aux dernières convient d’en rechercher les causes. Yves Gibeau ne pouvait qu’être de 30 kilomètres que la octobre 1914) tion de la place de lignes du beau texte que Gibeau a définitivement marqué, et pour retraite a creusée entre Maubeuge. La percée Tout d’abord, il semble qu’on ait consacré à cet endroit : ère ainsi dire hanté, par la guerre de la 1 armée allemande de von Kluck et franco-anglaise échoue donc. Au soir du perdu de vue que dans une attaque, tout doit être subordonné à la réus- "Deux enfants courent dans le che- 14-18, et par la guerre en général la seconde armée de von Bülow. Mais 14 septembre, les combattants des deux site des troupes du secteur d’attaque, min, s'arrêtent, étonnés. qui court comme un fil rouge à on ne refait pas l'Histoire… camps creusent leurs premières tran- - Maman ! Viens voir… Un cimetiè- les voisins se bornant à couvrir et à travers toute son œuvre. Une C'est avec confiance qu'au matin du 14 chées sur le plateau. C'est le prélude à re ! Ils déchiffrent quelques inscrip- faciliter l’action principale. [...]Enfin, œuvre qui ne compte que six romans la mort de son père, prend connaissance septembre les régiments du 18e corps une interminable guerre de position. tions, quelques dates. J'imagine une parmi les causes de l’échec, il faut dont le célèbre "Allons z’enfants" (1952) de ses carnets écrits pendant la Grande autre tombe…" Dans les semaines qui suivent, faire intervenir des causes d’ordre qui devait être adapté au Guerre… L'unité de alors que les deux belligérants se psychologique. Au cours de ces opé- ➤ La stèle que Gibeau a fait élever cinéma par Yves Boisset "Depuis si longtemps Scalby stationne à lancent dans la "course à la mer", rations, les troupes ont manifesté une en 1990 à la mémoire du poète et une autobiographie je m'intéressais aux Maizy, puis à Beaurieux, chacun espère encore percer sur tendance à l’alignement des unités de Guillaume Apollinaire blessé le 17 "Mourir idiot" (1988). combats du Chemin et doit écouter le capitai- le Chemin des Dames. La derniè- combat qui peut être favorable à leur mars 1916 au Bois des Buttes se des Dames, à ne Wasselet, un ancien re tentative française se solde les sécurité, mais qui est déplorable pour trouve au bord de la D 89 à 200 m Mais le Chemin des de 14-18, parler avec 12, 13 et 14 octobre par un san- la réussite des opérations. C’est ainsi de La Ville-aux-Bois en direction de Dames est aussi présent la tragédie toujours qu’on a vu des unités ayant enlevé grandiloquence de la glant échec. Les Allemands lan- . dans "La guerre, c'est la présente…" certains points, les évacuer, sous pré- "grande offensive". cent pour leur part le 29 octobre guerre", un roman "en texte que les voisins n’étaient pas ➤ D’autres lieux fréquentés par une attaque sur Vailly qu'ils abyme" paru en pleine guerre d'Algérie En 1983, pour un album de photos de encore parvenus à leur hauteur, alors l’écrivain pourraient compléter ce reprennent le lendemain, mais ne qui met en scène un soldat de la drôle son ami Gérard Rondeau intitulé simple- qu’elles eussent dû se cramponner au petit “circuit Yves Gibeau” : Roucy peuvent dépasser le canal. Les de guerre de 39-40, Michel Scalby qui, à ment "Chemin des Dames", Yves Gibeau terrain pour favoriser la progression bien sûr, mais aussi l’abbaye de efforts des troupes français pour avait écrit quelques textes. Il y raconte des troupes voisines. Vauclair, les restaurants de les repousser n'aboutissent le en particulier sa rencontre avec un et de la Musette sur la nationale 6 novembre qu'à la reconquête Enfin , troupes et chefs s’étaient en ouvrier agricole de Cerny qui devait lui quelque sorte acoquinés à leurs tran- 44... de . offrir justement quelques "reliques". "Je chées pendant trois semaines durant ➤ Une partie du “musée d’Yves lui dis combien et depuis si longtemps je Après six semaines de combats lesquelles l’esprit offensif s’était Gibeau” est aujourd’hui présentée m'intéressais aux combats du chemin des et des milliers de morts de part et émoussé.” sous ce titre à l’Historial de Péronne 2 Dames, à la tragédie toujours présente, d'autre, le front se stabilise dans 3 après avoir fait l’objet d’une exposi- Général Franchet d’Espérey le secteur du Chemin des Da- tion temporaire en 2003 autour du justement à cause de cette haine que mes : les Allemands sur les hau- travail photographique réalisé par j'avais de la guerre, des massacres organi- Gérard Rondeau avec la publication sés, inutiles, mais que les responsables teurs, les Français dans la vallée justifient sans remords". Le testament ou sur les pentes… Note personnelle et secrète du général d'un beau livre au Seuil : “Les e d'Yves Gibeau, enfant de troupe, soldat commandant la 5 armée aux corps d’ar- Fantômes du Chemin des Dames : le mée (18 octobre 1914), Les Armées fran- e presbytère d’Yves Gibeau”. de 1940, prisonnier de guerre et homme La prise de Vailly (31 octobre 1914) çaises dans la Grande Guerre tome I, 4 e de paix. Carte postale allemande de 1914 volume, Annexes 3 volume, p. 701-703. (collection particulière) documents et du Chemin témoignages des Dames La première bataille du Chemin des Dames

Insigne du Les combats vus par Chez les franco-britanniques Loyal North Rudolf Lange Lancashire "témoin de guerre" un officier d'état-major allemand “14 septembre : Né à Minden (Westphalie) le 11 août petite bruine. […] 1874 dans une famille de militaires (son Pendant la nuit, le père, rappelé à la mobilisation, est bles- VIIe corps de réserve Tranchées sé mortellement en Lorraine en novem- anglaises à s'est enterré sur bre 1914), Rudolf Lange entre à 12 ans la Cour-Soupir place. Le 14 septem- à l'école militaire de Bensberg. Lieu- en septembre e bre, le combat a tenant en 1895. Commandant au 55 1914 (DR) régiment d'infanterie depuis 1911, il est commencé avec la fin juillet 1914 nommé à l'état major plus grande violence. du VIIe corps de réserve auprès de la Vive canonnade, un journée et contrariée. Officiers tués, bles- 14e division de réserve avec laquelle il bataillon de mortiers sés ou disparus à la date d’aujourd’hui : participe au siège de Maubeuge, puis est mis à la disposi- Commandant Lloyd, Capitaine Vyse, e après la reddition de la place aux com- tion du VII corps. Capitaine Body, capitaine Helme, bats sur le Chemin des Dames. Son A l'état-major de la Capitaine Watson, lieutenants Goldie, cantonnement est à Bruyères, l'état- e Une image d'automne loin de la guerre. VII armée j'ai vu Son Excellence Collins, Cunninham, Mason, Batty Smith, major est au fort de Montbérault. Chamouille octobre 1914. (dessin de R. Lange) Heeringen, Blomberg, et j'ai appris du Robinson. Le 23 octobre 1914, il quitte l'Aisne commandant von Hahnke que l'avant- Dans les tranchées anglaises face à la sucrerie de Cerny pour les Flandres où il est grièvement garde de la VIIe armée et la 1e division A 7h du soir, les Anglais ouvrent en- 16 septembre : nos tranchées ont été blessé une semaine plus tard. Il combat d'infanterie de la Garde avaient rejeté core avant la tombée de la nuit un feu “15 septembre : vers 5 h 30 du matin, droite du Queen’s Regiment ; prenant ainsi améliorées aux premières heures du jour. ensuite à Ypres, en Galicie, dans la le 13 l'ennemi au nord de Reims de énorme, c'est leur façon de sonner l’ennemi a commencé un intense bom- en enfilade le flanc ennemi. L’ennemi a L’ennemi a commencé à bombarder vers Somme, à nouveau en Flandre… Le l'autre côté du canal [de l'Angélus ! Même l'état- barde-ment sur tout le front de notre ligne battu en retraite et son bombardement a 9h le village et les flancs de nos tranchées. 21 mars 1918, il participe à l'offensive l'Aisne à la Marne]. Il "15 septembre, major reçoit quelques de tranchées et dans le village [Troyon, un cessé. Le feu de notre artillerie était excel- Il y a eu un certain nombre de fusillades allemande dans le secteur de s'agit donc le 14 d'atta- à 11 heures, la crise projectiles. […] Avant la hameau qui dépend alors de Vendresse] et lent. Nous avons amélioré nos tranchées pendant la journée. Le bataillon a com- Bouchavesnes, il est blessé une nouvel- quer pour avancer d'a- est surmontée" tombée de la nuit, nous l’a poursuivi jusqu’aux environs de 11h. dans la soirée et réorganisé le bataillon en mencé de creuser une tombe pour les le fois. Rétabli, il prend part à la dernière bord jusqu'à la ligne avons vu l'infanterie L’ennemi semblait tenir une ligne courant plaçant les compagnies B et C sur la ligne morts trouvés sur le champ de bataille.[...] offensive allemande (Friedensturm) à Braine--Reims. creuser des tranchées sur la crête de d’ouest en est juste au sud de la Sucrerie de feu et A et D en réserve. Il y eut quelques C’est le troisième jour que nous occupons l'est de Reims le 15 juillet 1918. A 3 heures de l'après-midi, le combat Cerny. Dieu soit loué, le jour était sauf ! [de Cerny]. Il a fait une attaque vers 2h de fusillades vers 10 h du soir, ce qui provo- cette position.” Grièvement blessé, il meurt le 9 sep- se présente bien. Le feu ennemi recule, Les hauteurs de Cerny restent à nous. l’après-midi et a essayé de tourner notre qua un peu d’agitation mais il n’y a pas eu e tembre 1918 à l’hôpital militaire de Extrait du journal de guerre du 1 bataillon du droite, mais les Français [du 18e corps] d’attaque directe. L’artillerie de l’ennemi a Bonn après avoir reçu l'Ordre pour et pourtant des troupes ennemies […] Loyal North Lancashire Regiment. Texte communi- apparaissent vers Ailles et Craonne. sont intervenus pour prendre position à la semblé avoir été bien observée durant la qué par Mr Derek Sims. Trad. G. M. le Mérite. Il est enterré à Schwerin 15 septembre : on a l'impression d'un […] (Meckembourg), où il avait épousé en combat incertain et très meurtrier entre 1907 Anna Gresser. e A la 14 division de réserve, le Braye-en-Laonnois et Craonne. […] Un Basque à l'assaut du plateau Tout au long de la guerre, le combat est très sérieux vers 10 heures du matin : le combat s'éloi- Major Rudolf Lange a tenu des 5h30 de l'après-midi. Le 16e gne. […] "Le 13 septembre, nous passons [l'Aisne] à faire entourer. vivant, je ne me l'explique pas". carnets au jour le jour qu'il régiment de réserve a de A 11 heures, la crise est surmontée. Maizy, d'où je t'écris en ce moment. […] Le Te dire ce que nous avons souffert durant les envoyait régulièrement à sa lourdes pertes. L'artillerie L'ennemi est en retraite en direction du Lettre d'Emile Lesca, soldat au 34e R. I à sa sœur (13 lendemain [14], nous montons à l'assaut du quinze premiers jours qui suivirent notre femme. C'est celle-ci qui a ennemie fait un feu d'enfer sud, au delà de l'Aisne. Ainsi toute l'o- décembre 1914). Cité par Joël Rocafort, Avant oubli, plateau. Après des efforts inouïs prise du plateau, c'est Soldats et civils de la Côte basque durant le Grande remis à la ville d'Ypres dans les sur Cerny et les environs. Par pération prévue par l'ennemi de percer nous parvenons à refouler l'en- impossible à décrire, il Guerre, éd. Atlantica, p.41-42. années 1960 les carnets manus- chance, le 1er bataillon du 16e entre Reims et Laon a échoué. " Comment je m'en suis nemi. Nous nous emparons de faut y avoir passé. Etre crits de son mari, ainsi que régiment et les 1er et 2e du Au soir du 14, cela s'est joué sur le fil du quatre gros obusiers, de six sorti vivant, là dans les tranchées à des centaines de croquis et de 53e de retour de leur rasoir. Si le VIIe corps de réserve n'avait je ne me l'explique pas" dessins, certains en couleurs, mitrailleuses, de plusieurs cais- peine de un mètre de mission (transport des pas tenu, la percée anglo-française réalisés pendant la guerre. sons et de cartouches. Nous profondeur à recevoir 4 prisonniers de Mau- réussissait et elle aurait pu avoir des 5 avons passé la nuit à côté du fameux moulin pendant le jour et la nuit les grosses marmi- beuge) peuvent être conséquences imprévisibles. Les pertes A voir à Ypres à l’In Flanders de Vauclair, où une quantité d'Allemands tes, c'est horrible. J'ai été couvert de terre Le soldat engagés. La 53e sont élevées. Le 16e régiment de réser- Fields Museum, l’exposi- étaient étendus morts les uns sur les autres. combien de fois, des morts comme s'il en Lesca de ve a beaucoup souffert. Le régiment ne tion - "Rudolf Lange (1874- compagnie de mi- Nous eûmes de fortes pertes mais pas pleuvait et falloir rester là à attendre la mort Hendaye 1918), témoin de guerre" trailleuses de ré- doit plus avoir que quelques officiers.” (doc. comme l'ennemi à qui notre 75 a fait beau- sans manger ni boire, car tout homme qui Famille Du 23 octobre 2004 au 10 avril serve est prisonnière, aux dires de (document communiqué par Piet Chielens. coup de mal. Nous ne pûmes aller plus loin, sortait de la tranchée était mort. Nous fai- Laguillon) 2005 (fermeture en janvier). Tous quelques soldats qui ont pu s'échap- Trad. G. Marival) car la gauche et la droite de notre armée sions nos besoins dans des boîtes que nous les jours sauf le lundi, de 10h à 17h per. Une longue colonne de blessés étaient beaucoup plus loin en arrière et que jetions au-dessus de la tranchée, enfin c'était légers passe devant nous. […] nous risquions en trop avançant de nous épouvantable. Comment je m'en suis sorti sites et à lire monuments actualités

Le monument des Aviateurs La Chanson de Craonne, Le Mémorial du chanson du siècle Chemin des Dames est en ligne à Ostel Sous le titre "Souvenirs, souvenirs… version interprétée par Eric Amado Cent ans de chanson française", depuis en 1963. Publié à l'occasion de cette le 26 mai et jusqu'au 31 décembre exposition, en coédition avec les www.chemindesdames.fr Elevé en 1921 à la mémoire de deux aviateurs tués en 1917, 2004, la Bibliothèque nationale de éditions Gallimard, un volume de France (Site François-Mitterrand) pré- collection Découvertes, met la cet imposant monument est aussi leur dernière demeure. sente une exposition consacrée à la Chanson de Craonne à l'honneur Créé par le Conseil général de l'Aisne chanson française du XXe siècle. avec, pages 134-135, un extrait de (Mission Chemin des Dames) avec le concours de la société Projetique de Faut-il être sur- La Guerre des soldats de Raymond uand à la sortie de Vailly, on prend la Saint-Quentin, le Mémorial du Chemin Q pris de trouver Lefebvre et Paul Vailant-Courturier D 885 vers Ostel, on distingue bientôt des Dames repose sur un partenariat au nombre des (1919) où figure la première version sur la gauche à mi-pente un imposant avec l'Office National des Anciens 100 chansons imprimée - mais tronquée - de la monument au bord du chemin goudron- combattants et d'autres organismes, du siècle notre Chanson. né qui mène à la ferme de Folemprise. en particulier la Commonwealth War- Chanson de BNF (site François Mitterrand) Quai On aurait pu l'appeler le monument graves Commission et le Volksbund Craonne ? On la François Mauriac, XIIIe. Vernes-Peinaud, on l'appelle dans la Deutsche Kriegsgräberfürsorge. découvre dans région le "Monument des Aviateurs". L'exposition est ouverte du mardi au la séquence samedi de 10h à 19h. et le dimanche Né le 9 août 1886 à Saint-Germain-en- consacrée à la de 12 à 19h. Fermée lundi et jours Laye, Marcel Vernes appartient à une période 14-18 fériés. Entrée : 4  Tarif réduit : 3  grande famille de banquiers protestants. et un peu plus Ingénieur des Arts et Manufactures, il loin, on peut l'entendre coiffé d'un Renseignements et réservations : est d'abord versé dans l'artillerie, puis il casque dans une salle d'écoute dans la 01 53 79 49 49 rejoint le 2e groupe d'aviation, à la 7e escadrille. En septembre 1915, son avion s'écrase à l'atterrissage, mais il sort indemne de l'accident. Le 24 mars Un nouveau guide pour découvrir 1917, il procède à des observations pré- Photographie datée du 12 avril 1921, prise vraisemblablement peu après l'achèvement paratoires à l'offensive Nivelle quand le du monument. Madame Vernes en deuil dans un paysage pelé, encore marqué par la le Chemin des Dames Morane-Saunier piloté par le sergent guerre. Peinaud est abattu et s'écrase près de la Le 17 juin dernier, a eu lieu le lance- Première guerre mondiale. Dès ferme de Folemprise. Dès le mois sui- ment du Guide édité par les éditions 1920, dans sa célèbre collection vant, en pleine offensive, la famille usage chez les Protestants. par un membre de la famille Vernes. Chamina de Clermont-Ferrand. Une des Guides illustrés des Champs de Vernes songe à ériger un monument sur Dans la salle du conseil Celui-ci avait alors pro- "Ils prennent le vol publication qui comble un vide. Voici bataille, la Société Michelin avait la tombe du lieutenant et de son compa- municipal de la mairie posé de faire donation du comme des aigles" plusieurs années en effet que le Guide consacré un volume au Chemin des gnon d'infortune. Le monument actuel d'Ostel, on peut voir les Monument à la commu- publié par le Père Courtois aux édi- Dames. est construit en 1921. On n'en connaît photographies et les docu- ne d'Ostel. Dans une pas l'architecte. ments offerts à la commune en 1998 délibération prise le tions Tallandier, après deux éditions S’attardant sur les principaux sites Le Mémorial du Chemin des Dames est 27 octobre 1998, le conseil municipal en 1988 et 1992, était épuisé. et monuments 14-18 du Chemin des un site interactif. Chaque visiteur peut Dans une facture conforme à la mode de a accepté de reprendre et d'entretenir D’ailleurs, ce guide ne prenait pas Dames, le guide Chamina fait une rendre hommage à un disparu dans l'époque, les inscriptions Le lieutenant Marcel Vernes le monument, mais "à condition que la en compte, et pour cause ! les amé- large place aux thématiques du sou- le livre d'or du Mémorial. Il peut aussi encadrées de palmes com- famille du sergent Peinaud donne son nagements réalisés dans le cadre du venir et de la reconstruction, mais apporter une contribution pour com- portent deux citations des accord" et que le monu- programme de valorisation du Chemin aussi à la nature, en proposant des pléter ou corriger les informations pré- Ecritures, l'une de l’Ancien ment "soit inscrit à l'in- des Dames, et l’on n’y trouvait bien sûr circuits de randonnée et des micro- sentées. Il peut encore proposer la mise Testament tirée du prophè- ventaire des Monuments mention ni de la sculpture de Haïm balades, des petits circuits à effec- en ligne de documents familiaux rela- te Isaïe ("Ils prennent le vol du Département et du Kern au Plateau de tuer en famille. tifs à un combattant mort au Chemin comme des aigles : ils cou- Souvenir français". Les Californie, ni du Fort de des Dames (lettres, photos carnets,…). rent et ne se lassent point : ils 6 démarches entreprises Condé récemment mis Tiré à 10 000 exemplai- La construction du site se fera par 7 marchent et ne se fatiguent depuis n'ont pas encore en valeur par la res, le Guide Chamina phases successives. Dans un premier pas"), l’autre du Nouveau abouti. Communauté de com- existe aussi dans une temps, seuls sont accessibles les noms Testament : "Que chacun munes du Val de l’Aisne. version anglaise qui des soldats français, allemands et de vous mette au service des compte quelques pages britanniques morts en 1914, dans la autres le don qu'il a reçu" Le Guide Chamina est le spécifiques. Il est en mesure où ils ont pu faire l'objet de (Pierre IV, 10). Les citations Le sergent pilote Jean troisième guide du vente, dans l’une ou vérifications garantissant une fiabilité sont extraites de la traduc- Peinaud né à Saligny- Chemin des Dames l’autre version, au prix suffisante des informations. tion de la Bible par Louis sur-Roudon (Allier) le depuis la fin de la de 6 . Second (1910), très en 28 août 1888 informations nov./déc. 2004

Caverne du Dragon agenda Saison 2004 jusqu'au 19 décembre inclus) Horaires d’ouverture : tous les jours (sauf 12-13-14 novembre 2004 le lundi) de 10h à 18h Craonne-Soissons Départ des visites (uniquement en mode guidé) toutes les demi-heures (sauf à 12h30). Vendredi 12 et samedi 13 nov. Colloque “La Dernière visite à 16h30. Durée de la visite : Grande Guerre : pratiques et expériences” 1h30. Pour tout renseignement : 03 23 53 17 37 Fermeture annuelle jusqu'au 31 janvier et pour consulter le programme complet : 2005. wwww.federationsocieteshistoireaisne.org Tarifs : Individuels : 5  - Moins de 18 ans, militaires, enseignants, étudiants, demandeurs d'em- Craonne ploi : 2,50  - Passeport familles (2 adultes Dimanche 14 novembre : et 4 enfants maximum) : 13  Journée du Livre 14-18   Groupes : Adultes 4 - Scolaires 2,50 11h : présentation et dédicaces de l'ouvrage Le Entrée gratuite pour les anciens combat- Chemin des Dames De l'événement à la mémoire tants, enfants de moins de 6 ans, handicapés, (éditions Stock). journalistes. 14h : “Le roman et la Grande Guerre”, une table Information/Réservation : ronde animée par Nicolas Offenstadt avec la par- Caverne du Dragon - Chemin des Dames ticipation de Didier Daenincks, Alice Ferney, 02160 Oulches-La Vallée Foulon Xavier Hanotte,... Tél. 03 23 25 14 18 - Fax : 03 23 25 14 11 Email : [email protected]

Fort de Condé [ Voir pour croire [ Saison 2004 jusqu'au dimanche 14 nov. Pélerins et touristes inclus. du Chemin des Dames Réouverture le vendredi 15 avril 2005. au lendemain de la Grande Guerre Jusqu'au 15 avril, l'accès est possible uni- quement sur réservation pour les groupes 9 novembre 2004 (30 personnes minimum). 5 avril 2005 Information/Réservation : Fort de Condé Caverne du Dragon 02880 Chivres-Val Tél. 03 23 54 40 00 Exposition avec la participation des Fax : 03 23 54 40 04 Archives départementales, de la société Email : [email protected] Michelin, de la Bibliothèque du Touris- me et des Voyages (Ville de Paris)

Laon Laon La Lettre d’information Urcel du Chemin des Dames Chavignon Directeur de publication : Yves Daudigny Corbeny Rédaction : Guy Marival Soissons Monument d'Hurtebise Photos : Jean-Marie Caudron, Cerny en L. Conseil général de l’Aisne Braye en (F.-X. Dessirier, Guy Marival) Laonnois Caverne Sancy lès du Dragon Documents : Commune d’Ostel, Cheminots Colonel Tyran, Pierre Bocquet, Fort de In Flanders Fields Museum Condé (Ypres) 8 Special thanks to Reims Mr. Derek Sims (Wales) and Piet Chielens 0 10 km Conception graphique : Christian Jomard Service communication Conseil général Vous souhaitez réagir à cette lettre, demander à en être destinataire... Réédition janvier 2015 : Imprimerie du Conseil général Contact : Mission animation du Chemin des Dames - Conseil général - Rue Paul Doumer - de l'Aisne 02013 LAON Cedex - Tél. 03 23 24 88 39 - [email protected]