SOCIETE DE DEVELOPPEMENT INTEGRE Unité-progrès-justice DU PÔLE DE BAGRE (BAGREPOLESEM )

PROJET D’APPUI AU PROJET POLE DE CROISSANCE DE BAGRE

PLAN D’ACTIONS DE REINSTALLATION DES POPULATIONS AFFECTEES PAR LE PROJET D’AMENAGEMENT DE 2194 HA EN RIVE DROITE (1000 HA, 1194 HA EXTENSION OUEST)

RAPPORT ACTUALISE DEFINITIF

Septembre 2020

2 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Table des matières LISTES DES CARTES ...... 5 LISTES DES FIGURES ...... 6 LISTES DES PHOTOS ...... 6 SIGLES ET ABBREVIATIONS ...... 7 Résumé exécutif ...... 8 INTRODUCTION ...... 32 I. METHODOLOGIE DE L’ETUDE ...... 34 1.1 Délimitation des emprises du projet et collecte de données sur le terrain ...... 34 1.2 Saisie et traitement des données collectées ...... 35 1.2.1 Saisie des données ...... 35 1.2.2 Traitement ...... 36 1.2.3 Correction et mise en base ...... 36 1.2.4 Liaison base de données champs et base de données enquête ...... 36 1.2.5 Publication des listes ...... 36 1.2.6 Extraction de statistiques sur les champs ...... 37 1.3 L’élaboration du Plan d’Actions de Réinstallation (PAR) ...... 37 II. DESCRIPTION DU PROJET, DE LA ZONE DU PROJET ET DE LA ZONE D'INFLUENCE DU PROJET...... 40 2.1 Description générale du projet ...... 40 2.2 Aménagements projetés en rive droite du Nakanbé ...... 43 2.2.1 L’extension 1000 ha et les extensions Ouest ...... 43 2.2.2 L’extension Ouest 2 ...... 45 2.3 Situation géographique de la Zone d'influence du projet ...... 46 2.4 Études socioéconomiques de la zone d’influence ...... 48 2.4.1 Démographie et évolution du peuplement dans la zone d’intervention du projet ...... 48 2.4.2 Personnes vulnérables ...... 48 2.4.3 Groupes ethniques et religions pratiquées...... 49 2.4.4 Régime foncier ...... 49 2.4.5 Principales activités économiques ...... 50 Agriculture : ...... 50 Elevage : ...... 50 Infrastructures socio-économiques de base ...... 51 III. IMPACTS POTENTIELS...... 52 3.1 Analyse des variantes du projet ...... 52 3.2 Les activités sources d’impacts sociaux du projet ...... 52 3.3 Les impacts sociaux négatifs...... 53 3.3.1 Les pertes d’exploitations agricoles ...... 53 3.3.2 Les pertes en arbres ...... 54 3.3.3 Les pertes de pâturage et de pistes de transhumance ...... 55 3.3.4 Les pertes d’habitats et infrastructures connexes ...... 55 3.3.5 Les pertes de sites sacrés et cimetières ...... 56 3.4 Les mesures d’atténuation des impacts et risques sociaux ...... 57 IV. CADRE JURIDIQUE, LEGAL ET REGLEMENTAIRE ...... 59 4.1. Les textes de loi au niveau national (Burkina Faso) ...... 59 4.2. Procédures et politiques internationales ...... 62 3 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

4.2.1 Procédures de la PO.4.12 de la Banque Mondiale ...... 62 4.2.2 Politique opérationnelle de la BAD en matière de réinstallation involontaire ...... 63 4.3. Comparaison entre la PO 4.12, le SO2 et le cadre juridique national ...... 65 V. CADRE INSTITUTIONNEL ...... 75 5.1 Organisations responsables de la gestion des terres et de l’expropriation ...... 75 5.2 Dispositif institutionnel ...... 76 5.2.1 Acteurs et responsabilités...... 76 5.2.2 Renforcement des capacités des acteurs ...... 80 VI. ÉLIGIBILITE A LA REINSTALLATION ...... 80 6.1. Critères d’éligibilité ...... 80 6.2 Catégories de PAP ...... 81 6.3 Matrice de compensation ...... 83 VII. ÉVALUATION ET INDEMNISATION DES PERTES ...... 92 7.1 Principes généraux de compensation ...... 92 7.2 Méthodes d’évaluation des éléments d’actif affectés ...... 92 7.2.1 Pertes d’infrastructures à usage d’habitation et annexes (cf état de paiement en annexe) .... 96 7.2.1.1 Problématique des pertes d’infrastructures à usage d’habitation et annexes ...... 96 7.2.1.2 Méthodologie d’évaluation des pertes d’infrastructures à usage d’habitation et annexes .. 96 7.2.1.3 Principes et barème de compensation des infrastructures à usage d’habitation et annexes 97 7.2.2 Pertes de terres agricoles ...... 98 7.2.2.1 Problématique des pertes de terres agricoles ...... 98 7.2.2.2 Méthodologie d’évaluation des pertes de terres agricoles ...... 98 7.2.2.3 Principes et barème de compensation pour les pertes de terres agricoles ...... 99 7.2.3 Indemnisation pour les pertes de récoltes (voir les états de paiement en annexe) ...... 103 7.2.4 Pertes en arbres ...... 105 7.2.4.1 Problématique des pertes d’arbres fruitiers et à usages multiples ...... 105 7.2.4.2 Méthodologie d’évaluation des pertes en arbres ...... 105 7.2.4.3 Principes et barème de compensation pour les pertes d’arbres (voir état de paiement en annexe) 106 7.2.5 Estimation des pertes pour l’élevage...... 106 7.2.5.1 Renforcement des capacités pour la conduite des activités d’élevage ...... 108 7.2.5.2 Appui aux PAP éleveurs des Extensons Ouest et 1000 Ha de la Rive Droite ...... 108 7.2.6 Pertes de biens culturels ...... 109 7.2.6.1 Problématique des pertes de biens culturels ...... 109 7.2.6.2 Méthode d’évaluation des pertes de biens culturels ...... 109 7.2.6.3 Principes et barème de compensation des pertes de biens culturels ...... 109 7.2.7 Mesures diverses d’appui aux PAP et aux communautés d’accueil : Réalisation des infrastructures socioéconomiques au profit des PAP ...... 109 7.2.8 Autres mesures d’appui accompagnement, spécifiques liées à l’introduction de la polyculture ...... 111 VIII. PROCEDURES DE GESTION DES PLAINTES ET CONFLITS ...... 116 8.1 La collecte des plaintes ...... 117 8.1.1 Procédure de la collecte des plaintes ...... 117 8.1.2 Les acteurs de la collecte des plaintes ...... 117 8.1.3 Les rôles des acteurs de la collecte des plaintes ...... 120 8.2 Les instances de suivi et de gestion des plaintes conformément au CNEN ...... 120 8.2.1 Au niveau village ...... 120 4 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

8.2.2 Au niveau départemental/communal : Mandat et rôles du Comité InterCommunal de Gestion des Réclamations (CICGR) ...... 120 8.2.3 Le Comité provincial et régional d’enquête et de négociation...... 121 8.2.4 Le comite de suivi de la Commission Nationale Chargée des Enquêtes et des Négociations (CNEN) 121 8.3 Les instances de conciliation prévues par la loi 034 ...... 122 8.4 Le règlèment du contentieux ...... 122 8.5 Le Mécanisme de Gestion et des Conflits et des Plaintes (MGCP) ...... 122 IX. RESPONSABILITE ORGANISATIONNELLE ...... 123 X. PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE / CONSULTATIONS PUBLIQUES ...... 124 XI. INTEGRATION AVEC LES COMMUNAUTES D'ACCUEIL ...... 131 11.1 Déplacement physique occassionné par le projet d’aménagement des 2194 ha en rive droite 131 11.2 Les mesures d’intégration des déplacés avec les communautés d’accueil ...... 131 XII. IDENTIFICATION ET AMENAGEMENT DES SITES DE REINSTALLATION ...... 131 12.1 Option d’aménagement du site de réinstallation par le projet ...... 133 12.2 Situation du site proposé et souhaits des populations ...... 133 XIII. LOGEMENTS, INFRASTRUCTURES ET SERVICES SOCIAUX...... 135 XIV. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT A TRAVERS DES ACTIVITES DE RESTAURATION DES MOYENS DE SUBSISTANCE ...... 135 14.1 Bonnes pratiques internationales ...... 135 14.2 Approche de la restauration des moyens de subsistance par le PAR ...... 136 14.2.1 Soutien aux moyens de subsistance ...... 136 14.2.2 Evaluation des besoins en moyens de subsistance ...... 136 14.2.3 Promotion de l’employabilité locale ...... 136 14.2.4 Promotion d’une agriculture performante ...... 137 14.2.5 Appui à la pratique de l’élevage ...... 137 XV. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ...... 137 XVI. CALENDRIER D'EXECUTION ...... 138 XVII. SUIVI ET EVALUATION ...... 142 17.1 Volet suivi ...... 142 17.2 Volet Évaluation ...... 143 17.3 Mise en œuvre du suivi-évaluation ...... 143 17.4 L’audit social de la mise en œuvre du PAR ...... 144 17.5 Indicateurs potentiels ...... 145 17.6 Budget du suivi-évaluation ...... 148 XVIII. COUTS ET BUDGET ...... 149 XIX. ANNEXES : ...... 153

5 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 5 : Situation des champs impactés ...... 54 Tableau 6 : Synthèse des biens impactés ...... 58 Tableau 7 : Comparaison législation nationale, de la P.O. 4.12 et de la SO2 de la BAD ...... 66 Tableau 9 : Catégorie de PAP suivant les biens impactés ...... 82 Tableau 10 : Matrice de compensation des pertes occasionnées par le projet ...... 84 Tableau 11 : Typologie et méthodes de compensation des pertes ...... 94 Tableau 12 : Correspondance du nombre de tôles avec la superficie ...... 97 Tableau 13 : Barèmes de compensations spéculations dans les champs actualisés en 2020 ...... 99 Tableau 14 : Besoins en terre de compensation selon le type de culture choisie par les PAP ...... 101 Tableau 16 : Mesures d’accompagnement des PAP pour la mise en valeur agricole des terres pour la production rizicole sur 521 ha...... 103 Tableau 17 : Mesures d’accompagnement des PAP pour la mise en valeur agricole des terres pour la polyculture sur 701 ha ...... 104 Tableau 18 : Mesures d’accompagnement des PAP pour la mise en valeur agricole des terres pour la polyculture sur 1222 ha ...... 104 Tableau 19 : Effectif du cheptel ...... 106 Tableau 20: Appui aux PAP éleveurs de l’extenson Ouest et des 1000 ha ...... 108 Tableau 22 : Budget du Plan d’actions opérationnel pour les 1000 ha, les extensions Ouest en RD ...... 113 Tableau 23 : Villages impactés par site ...... 124 Tableau 24 : Contenu des consultations ...... 125 Tableau 26 : Récapitulatif du nombre de ménages à réinstaller ...... 132 Tableau 27 : Compensations des infrastructures sociocommunautaires ...... 135 Tableau 28 : Chronogramme d'exécution du PAR ...... 140 Tableau 29 : Mesures de suivi du PAR ...... 145 Tableau 30 : Mesures d’évaluation du PAR ...... 147 Tableau 31 : Coût du personnel du suivi-évaluation pour 24 mois ...... 148 Tableau 34: Budget du PAR ...... 150

LISTES DES CARTES Carte 1 : Localisation des extensions des aménagements hydro-agricoles ...... 47 6 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

LISTES DES FIGURES Figure 1: Exemple de transfert de données du GPS vers le PC via le logiciel MapSource ...... 35 Figure 2 : Distribution des points levés sous ArcGIS (les points enregistrés par enquêteur apparaissent dans une couleur distincte) ...... 36

LISTES DES PHOTOS Photo 2 : Illustrations photos des séances d’information à Mangaré, Guirmogo et Diarra-Bétanga .. 125 Photo 5 : Photos des séances d’information à Mangaré, Guirmogo et Diarra-Bétangou …… 99

7 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SIGLES ET ABBREVIATIONS ADP Assemblée des Députés du Peuple AN Assemblée Nationale ATEF Agence d’Aménagement de Topographie et d’Expertise Foncière BM Banque Mondiale BUNEE Bureau National des Evaluations Environnementales CCR Comité Consultatif de la Réinstallation CGCT Code Général des Collectivités Territoriales CICGR Comité Inter Communal de Gestion des Réclamations CNEN Commission Nationale Chargée des Enquêtes et des Négociations CPR Cadre de Politique de Réinstallation CPRP Cadre de Politique de Réinstallation des Populations CVD Comité s Villageoises de Développement DFN Domaine Foncier National EAR Equipe d’Appui à la Réinstallation GBF Gouvernement du Burkina Faso IEC Information Education et Communication MGCP Mécanisme de Gestion et des Conflits et des Plaintes ONG Organisation Non Gouvernementale PCGES Plan Cadre de Gestion Environnemental et Social PAP Personnes Affectée par le Projet PAR Plan d’Action de Réinstallation des populations affectées PO Politiques Opérationnelles RAF Réorganisation Agraire et Foncière TDR Termes De Référence SFR Service Foncier Rural

8 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Résumé exécutif

La présente version du document est une version actualisée du PAR, produit et validé en septembre 2016. En effet, lors de la mission de supervision virtuelle du 4 au 15 mai 2020 de la BAD, une recommandation pour actualiser le PAR a été faite. Au regard des évolutions et des écarts constatés (nombre de PAP, consistance des biens impactés, grand décalage de la durée des travaux d’aménagement, réalisation des mesures de soutien, …) dans la mise en œuvre du PAR des 2194 ha en rive droite, l’actualisation a consisté à : - Prendre en compte les données actuelles sur les PAP et les biens ainsi que leurs valeurs réelles actuelles; - Redimensionner le PAR aux seuls 2194 ha en rive droite et soustraire les 2291 ha de l’extension Est de la rive gauche ; - Intégrer les nombreuses réalisations de mesures de soutien aux communautés qui n’étaient pas toutes budgétisées dans le PAR ; - Enfin, la révision a également pris en compte, la prolongation de la durée des travaux d’aménagement qui passe de deux campagnes agricoles impactées à moins 5 campagnes agricoles avec pour conséquence pour le PAR, - Budgétiser le paiement des indemnisations pour pertes de récoltes pour 5 campagnes agricoles au lieu de 2 campagnes comme initialement prévus.

Méthodologie de l’étude

La méthodologie de l’étude a comporté les principales étapes suivantes : i) la consultation publique préalable, ii) la reconnaissance et délimitation de l’emprise, iii) la communication sur la date butoir, iv) la caractérisation des conditions socioéconomiques de la zone, v) la définition des critères d’éligibilité à une compensation, v) le recensement des personnes et des biens impactés, vi) l’identification des mesures de réinstallation, vii) l’évaluation des pertes de biens et revenus ainsi que les coûts de compensation, viii) l’identification des sites de réinstallation et des mesures d’accompagnement, ix) l’affichage des listes des PAP et la gestion des réclamations, x) la définition d’une stratégie de mise en œuvre du PAR et d’un plan de suivi- évaluation.

Description du projet

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD), le Gouvernement Burkinabè a obtenu de la Banque Africaine de Développement, le financement du Projet d’Appui au Projet Pôle de Croissance de Bagré (PAPCB) sous le n° P-BF-AA0-025, approuvé le 29/04/2015 et signé le 28/05/2015 avec une mise en vigueur le 01/12/2015. L’objectif du Projet est de contribuer à accroître l’activité économique dans la zone de Bagré grâce à une augmentation des investissements privés, de la création d’emplois et de la production agricole. La zone d’intervention du projet se trouve à environ 250 km d’Ouagadougou et à 30 et 50 km respectivement des frontières du Ghana et du Togo. Le PAPCB interviendra en rive droite, en complémentarité avec les interventions de la Banque Mondiale en rive gauche pour l’aménagement de 2 200 ha (financement Banque mondiale). 9 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

La Zone d’intervention du Pôle de Croissance de Bagré, d’une superficie de 473.500 ha est déclarée Zone d’Utilité Publique (ZUP) en 1998 par décret 98/476/PRES/PM/MEE/MEF du 2 décembre 1998, cinq ans après la construction du barrage. Elle s’étend sur 4 provinces avec une Zone de de Concentration de 282 814 ha en aval du barrage. C’est dans cette zone de concentration où sont situées et où seront aussi localisées dans le futur, les actions les plus intenses de développement essentiellement liées à la mise en valeur des périmètres aménagés. La zone de Bagré dispose d’environ 40 000 ha de terres aménageables dont 21 000 ha irrigables à partir des eaux du barrage de Bagré. A ce jour, on recense les aménagements suivants, tous irrigables par gravité et réalisés en aval du barrage : 680 ha en rive gauche exploités en mode paysannat, 1 200 ha en rive droite exploités en mode paysannat et 1 500 ha en rive gauche. Les aménagements prévus dans l’immédiat sont ceux des 2200 ha en rive gauche sous financement de la Banque Mondiale et les 2194 ha en rive droite sous financement de la Banque Africaine de Développement.

Dans cette perspective, le schéma directeur d’aménagement élaboré, a prévu des aménagements supplémentaires de l’ordre de 12 845 ha tant en rive droite qu’en rive gauche, avec 11 281 ha en exploitations privées et 1 564 ha pour le paysannat.

La présente étude concerne les aménagements du site des 1000 ha, les extensions Ouest 1 et 2 de 1 194 ha en rive droite. En complémentarité avec les aménagements hydroagricoles en cours en rive gauche sous financement de la Banque Mondiale, le projet d’Appui au Pôle de Croissance de Bagré (PAPCB) sous financement de la BAD, appuiera Bagrépôle dans son programme d’aménagement en Rive droite d’une superficie de 2194 ha dont 924 ha pour le paysannat (essentiellement les PAP) en irrigation gravitaire et 1270 ha pour les agro investisseurs dont l’irrigation se fait par pompage. Cet aménagement inclut donc les infrastructures structurantes (prolongement du canal principal, réservoir tampon), les extensions des aménagements (924 ha en paysannat, 1270 ha aux privés), la réhabilitation du périmètre existant (1200 ha) et l’intensification des productions agro-sylvo-pastorales.

Impacts potentiels

Les impacts du projet donnant lieu à une réinstallation involontaire concernent principalement les habitations et les infrastructures connexes, les terres, les moyens d’existence et les revenus tirés des activités agro-sylvo-pastorales.

Les pertes agricoles

Le résultat du recensement fait ressortir des pertes de terres agricoles qui sont estimées à 3 172 champs appartenant à 3262 exploitants pour une superficie de 4888,41 hectares. La superficie moyenne d’un champ est de 1,54 hectare et plus 70 % des champs ont une superficie inférieure à cette moyenne.

Les pertes en verger, plantations et végétation naturelle

Au total, 16 218 arbres fruitiers ou utilitaires et vergers, toutes especes confondues appartenant à 1121 PAP. Les arbres qui sont touchés par l’aménagement du périmètre peuvent être répartis en trois catégories : 10 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- Les espèces ligneuses formant la végétation naturelle des jachères et savanes auxquelles s’ajoutent quelques pieds épargnés dans les champs suite aux défrichements; - Les vergers; - et les plantations. Les pertes en ressources pastorales

Dans la zone de l’emprise du projet, l’alimentation du bétail est basée sur le pâturage naturel. A côté du pâturage, il existe des pistes utilisées (pistes non balisées) par les animaux pour accéder principalement au pâturage et aux points d’eau disséminés dans la zone ou en bordure de la zone (puits traditionnels et forages etc.). Après l’aménagement ces « pistes » vont disparaitre sans pour autant compromettre l’accès aux sources d’eau constituées pour l’essentiel du réservoir de Bagré et des puits situés en dehors de la zone

Les pertes d’habitats et d’infrastructures communautaires

Des habitations sont touchées par l’aménagement et devront donc être déplacées et 200 ménages sont concernés avec 473 PAP à réinstaller. Des infrastructures communautaires (lieux de culte, forages, écoles, et centres de santé etc.) sont également touchées par le projet. On rencontre des tombes et des cimetières.

Conformément aux exigences des partenaires, notamment la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, les objectifs poursuivis par le présent PAR visent à faire en sorte que les populations qui perdent des habitats, des sources de revenus et des terres et des infrastructures communautaires dans la zone du projet soient traitées de manière équitable, et retrouvent ou améliorent leur niveau de vie.

Les risques liés aux IST et VIH/SIDA) constituent également une préoccupation en raison entre autres de la forte concentration des travailleurs sur les chantiers.

Études socioéconomiques

La quasi-totalité des PAP sont des agriculteurs. L’agriculture est donc de loin la première activité économique des PAP. A la suite des enquêtes, il ressort que plus de 50% des parcelles appartiennent aux femmes et les spéculations produites sont essentiellement vivrières: le sorgho, le maïs, mil, riz etc. Les cultures dominantes sont : le sésame (30% des parcelles), le maïs (26,6%) et l’arachide (15,2%). Les exploitants privilégient les cultures en association (96,95%). La monoculture est rare (1.57%). Sur l’ensemble des parcelles enquêtées, 15 sont en jachère soit 1,47% des parcelles. Les cultures de rente dominantes sont le sésame, l’arachide et niébé. Ces spéculations permettent aux PAP d’assurer une certaine autonomie financière. Pour l’élevage, l’effectif du cheptel déclaré par les PAP est estimé à 8289 têtes, toutes espèces confondues. Du point de vue de l’accès aux infrastructures socioéconomiques de base, la plupart des villages affectés dispose d’une école. Toutefois, le village de Guirmogo abritant le site de réinstallation ne dispose pas d’école, mais dispose en plus d’un centre de santé qui dessert les localités avoisinantes. 11 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Concernant les points d’eau, bien que chaque localité affectée dispose d’au moins un forage ou d’un puits traditionnel ou à grand diamètre, dans le cadre de l’exécution du PAR, il sera nécessaire de compenser les points d’eau qui seront perdus dans l’emprise du projet et d’équiper le site de réinstallation de Guirmogo en forages. Dans le cadre du présent PAR, on entend par personne vulnérable « toute personne qui se trouve dans l’incapacité physique ou morale de se pendre en charge. Ce sont des personnes démunies (handicapés de naissance, victimes de maladie ou accident invalidant, des vieillards, des malades incurables, des malades mentaux, des aveugles, des veuves et des orphelins) ». Parmi les personnes affectées, on compte au total 279 personnes vulnérables recensées et réparties comme indiqué dans le tableau suivant :

Type d'orphelins Total général Non défini 43 Orphelin(e) (Moins de 18 ans) 56 Handicap 60 Vieillesse (75ans et +) 82 Maladie invalidante 38 Total 279

Les cas de personnes âgées de plus de 75 ans et sans soutien constituent le principal groupe des vulnérables recensés, soit 29 ,39% de l’effectif total. Le deuxième groupe de vulnérables le plus important est celui des personnes portant un handicap (physique, mental, vue, etc.).

Concernant le foncier, le régime traditionnel et le régime moderne coexistent dans la zone du projet.

Cadre juridique, légal et réglementaire

Le cadre juridique, légal et réglementaire comprend les textes nationaux qui encadrent l’expropriation des biens en cas de déclaration d’utilité publique dans le cadre des projets de développement nécessitant une acquisition de terres. Il s’agit notamment de la loi n°002/97/ADP du 27 janvier 1997 portant constitution du Burkina Faso (articles 15), de la loi n° 034-2012/AN du 02 juillet 2012 portant Réorganisation Agraire et Foncière qui régit les procédures d’expropriation et de compensation, de la Loi n° 034-2009/AN du 16 Juin 2009 Portant Régime Foncier Rural.

Au niveau multilatéral, d’autres instruments sont applicables : il s’agit des procédures et politiques internationales dont la PO.4.12 de la Banque Mondiale et la Politique opérationnelle (SO2) de la BAD en matière de réinstallation involontaire.

Cadre institutionnel

Au Burkina Faso, au niveau national et conformément à l’article 33 de la RAF «Le ministère chargé des domaines assure la gestion du domaine foncier national». Il s’agit du Ministère de l’Economie et des Finances à travers les services des domaines qui assure la gestion des terres et de l’expropriation pour cause d’utilité publique. Le service national en charge des 12 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. domaines et du foncier assure la présidence du comité national en charge des recensements et des négociations en vue du paiement des compensations / indemnisations.

Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable est l’institution chargée des questions environnementales. Sur le plan opérationnel, le Bureau National des évaluations environnementales (BUNEE) est la structure technique du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable pour la mise en œuvre de la procédure de l’étude d’impact sur l’environnement. Il a pour rôle également de promouvoir les études d’impact sur l’environnement, y compris la réglementation et les inspections environnementales, le suivi et la consolidation des activités des cellules environnementales des départements ministériels.

Pour les besoins de la réinstallation involontaire, une Commission Nationale des Enquêtes et des Négociations (CNEN) a été créée par arrêté conjoint n°000246/MEF/MAH/MATDS en vue de la Réinstallation et de l’Indemnisation des populations affectées par les travaux d’aménagement hydro agricoles de la zone de concentration de Bagré. Cette commission comprend : - un comité de suivi au niveau national, comprenant les représentants des ministères intervenant en milieu rural, les autorités régionales de la région d’appartenance de la zone de Bagré, des responsables des collectivités territoriales, les représentants des ONG d’envergure nationale et les représentant des Personnes Affectées ; - un comité régional / comité provincial, chargé de la supervision des enquêtes/recensement des personnes et des biens. Il est composé des responsables des services régionaux de l’administration, des ONG au niveau régional, des autorités coutumières et religieuses de la région, les représentants des personnes Affectées, les responsables des collectivités territoriales ; - un comité local de gestion des réclamations et des conflits : il composé par les représentant des collectivités territoriales, les autorités locales administratives, les services techniques départementaux/communaux, 4 représentants (un homme, une femme, un jeune, le CVD) par village impact. Ce comité est chargé de la gestion de proximité de la réinstallation avec l’équipe de Bagrépôle - Bagrépôle à travers l’équipe de coordination du projet et particulière l’équipe des sauvegardes sociales est chargé du suivi et de la coordination de l’élaboration et de la mise en œuvre du PAR.

Éligibilité

En accord avec les exigences des deux bailleurs (BAD et Banque Mondiale) le Cadre de Politique de Réinstallation des Populations (CPRP) pour les projets de Bagrépôle définit les personnes affectées par le projet (PAP) comme suit : il s’agit des individus, des ménages et des communautés dont les moyens d'existence se trouvent négativement affectés à cause de la réalisation d'un projet du fait (i) d'un déplacement involontaire ou de la perte du lieu de résidence ou d’activités économiques; (ii) de la perte d'une partie ou de la totalité des investissements (biens et actifs); (iii) de la perte de revenus ou de sources de revenus de manière temporaire ou définitive, ou (iv) de la perte d'accès à ces revenus ou sources de revenus ; (v) de la perte du patrimoine culturel. 13 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Ainsi dans le cadre du projet d’aménagement de 2194 ha en rive droite du Nakanbé sous financement de la BAD, on distingue:

- les personnes physiquement déplacées qui sont celles qui perdent leurs habitations, - les personnes économiquement déplacées, celles qui perdent leurs champs, leurs vergers et plantations et l’accès aux ressources naturelles, mais qui ne se placent pas physiquement. La date limite d’éligibilité est celle de la fin du recensement des biens et des personnes affectés par le Projet, soit le 10 juin 2014. Dans le processus d’élaboration du PAR, cette date a fait l’objet d’une large diffusion auprès des PAP par des rencontres d’informations et des communiqués des autorités locales.

Dans la zone de Bagré, la compensation de pertes de terres de culture est faite par l’allocation de terres de substitution sur le nouveau périmètre aménagé en mode d’irrigation gravitaire.

Toutefois, le paiement en espèces d’une compensation pour perte de biens est acceptable dans les cas où les moyens d’existence étant tirés des ressources foncières, les terres prises par le projet ne représentent qu’une faible fraction de l’actif affecté et le reste de l’actif est économiquement viable, peut être envisagé. Les occupants qui sont propriétaires de leurs champs recevront des parcelles en pleine propriété dans le futur périmètre en plus de l’indemnisation financière pour perte de récoltes. Les non propriétaires recevront l’indemnisation pour perte de récoltes mais aussi une parcelle mais sous la forme du bail de longue duréeou bail emphytéotique.

Évaluation et indemnisation des pertes

Les indemnisations pour perte de récoltes sont calculées à partir des barèmes convenus avec les PAP et validés par la CNEN. Ces barèmes sont actualisés chaque année et sont communiqués aux PAP dans le cadre du processus du présent PAR. L’évalation de la perte de récolte pour une seule campagne de production s’élève à 631 676 837 FCFA. Les PAP dont l’habitat et les infrastructures connexes sont touchés reçoivent le coût de remplacement intégral de l’habitat ou de l’infrastructure touché. L’indemnisation pour perte l’habitat et les infrastructures connexes s’élève à 905 615 902 FCFA et celle pour perte d’arbres est estimée à 189 465 000 FCFA. Pour le déplacement vers un site d’accueil, les frais de transport et de déménagement sont à la charge de Bagrépôle avec un forfait de 25 000FCFA par ménage soit 5 000 000 de FCFA pour les 200 ménages.

Pour la compensation « terre contre terre », la formule de calcul des terres de compensation validée est celle qui a servi pour toutes les compensations dans la zone de Bagré, eu égard à une récommandation de la CNEN portant sur une uniformisation des modes et des barèmes de calcul en la matière. Ce calcul est fait en considérant qu’un ha de polyculture peut générer un revenu net de 367 466 FCFA par campagne. Quand on considère au moins deux campagnes de production par an, le revenu net annuel est établi à 734 936 FCFA. Soit S : la superficie de compensation, RP le revenu net perdu à l’hectare (ha) et RPi le revenu projeté à l’ha sur le futur périmètre ; RP 14 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

S (ha de terre de compensation) = ------RPi Ainsi pour l’ensemble des PAP du projet d’aménagement de la rive droite 1 222 ha de terres sont nécessaires pour la compensation terre contre terre. Ce besoin en terres de compensation est au-delà des prévisions d’aménagement en paysannat des 2194 ha en rive droite qui ne sont que 924 ha d’où un gap de 298 ha. Pour combler le gap de 298 ha, Bagrépôle a prevu prélever cette superficie dans les 1270 ha à irrigation par pompage destinée aux agro investisseurs et à procéder à l’aménagement du réseau interne d’irrigation et par l’installation d’un système de pompage dont les charges de fonctionnement seront gérés en partie par Bagrépôle. Les PAP seront accompagnées pour la mise en valeur économique de leurs terres (acquisition d’intrants, labour des parcelles, conseil agricole) pour un montant de 280 483 500FCFA Tableau des Mesures d’accompagnement des PAP pour la mise en valeur agricole des terres

Désignation superficie Quantité par ha Coût unitaire Coût total 1222 (labour/ha Appui au labour 1222 ha 30 000 X 1222 ha) 36 660 000 4888 (4kg x Semences 1222 ha 4000 1222 ha) 19 552 000 4888 (4 sacs/ha Engrais 1222 ha 20 000 X 1222 ha) 97 760 000

Session de formation 8 8 (8 sessions) 300 000 2 400 000 1222 (1 étable Etables fumières 1222 ha fumière X 1222 15 000 ha) 18 330 000 Total 174 702 000

Procédures de gestion des plaintes et conflits

Il est indéniable que les opérations de réinstallation de population sont la source de situations contentieuses. Par conséquent, il importe que le processus de réinstallation des PAP inclue des mécanismes de suivi et de résolution des litiges. Le CPRP a présenté les procédures de recours dans le cadre l’expropriation telles que définies par la loi portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso. Ces dispositions présentées dans le CPRP demeurent conforme aux dispositions de la loi RAF N° 034-2012/AN du 20 juillet 2012.

Les PAP ont été informées par l’opérateur chargé de la réinstallation de la procédure à suivre pour exprimer leurs plaintes et présenter leurs doléances.

Bien que des situations contentieuses puissent survenir po ur tous les types de pertes, les principales à prévoir concernent les pertes les plus importantes, celles des parcelles agricoles. 15 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Pour ce faire, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance de Bagré (PPCB), il est mis en place une Commission Nationale Chargée des Enquêtes et des Négociations (CNEN) par arrêté conjoint n° 2012/000246/MEF/MAH/MATDS portant création, composition, attributions et fonctionnement d’une Commission Nationale des Enquêtes et des Négociations en vue de la réinstallation et de l’indemnisation des populations affectées par les travaux d’aménagements hydro agricoles de la Zone de Concentration (ZC) de Bagré qui comprend les structures suivantes :

- Le Comité de suivi ; - Le Comité régional d’enquête et de négociation ; - Le Comité provincial d’enquête et de négociation. De ce fait, pour le processus d’élaboration et de mise en œuvre du PAR du projet d’aménagement des 2194 ha en rive droite, une structure à la base dite Comité Intercommunal de gestion des réclamations a été mise en place. Ce comité qui est le plus proche possible des populations pour le recueil et le traitement de leurs réclamations/plaintes est représenté dans chaque village impacté par quatre représentants des PAP. Cette option permet d’assurer une efficacité dans la gestion de ces réclamations avec une mobilisation plus rapide des personnes ressources et des PAP des villages affectés directement

Le Mécanisme de Gestion des Conflits et des Plaintes (MGCP)

Dans le souci de bien gérer les éventuels plaintes et conflits en vue d’instaurer un climat propice aux affaires et à l’atteinte de ses objectifs, BAGREPOLE dans la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance de Bagré a mis en place un mécanisme de gestion et des conflits et des plaintes (MGCP). Ce MGCP a pour objectif de traiter et résoudre de manière effective et efficace les requêtes ou demandes de clarifications sur le projet, les problèmes de mise en œuvre, les plaintes et doléances provenant des PAP ou des populations bénéficiaires. Le MGCP accorde une priorité à la gestion alternative des conflits et des plaintes comme mode de résolution des conflits par l’équipe projet de BAGREPOLE. C’est à défaut que d’autres instances y compris la justice pourraient être saisies.

Responsabilité organisationnelle

L’un des principes des deux bailleurs de fonds et des exigences nationales veut que les travaux d’aménagement ne puissent démarrer sans que toutes les PAP n’aient été réinstallées. Dans le cas de l’aménagement des 2194 ha en rive droite, la compensation pour pertes des habitats, des infrastructures connexes et infrastructures communautaires seront faites pour libérer le site. La compensation en parcelles irriguées des exploitants agricoles à l’intérieur du périmètre ne pourra se faire qu’après la fin des travaux d’aménagement. La mise en œuvre du PAR comprend : - La Mise en place du dispositif de paiement et assistance au paiement : la préparation des dossiers des PAP, le paiement de compensations financières pour des pertes de récoltes, 16 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

paiement des indemnisations pour la perte des arbres, le paiement des indemnisations pour les habitats et les infrastructures connexes ; - La libération effective de l’emprise des 2194 ha; - La prise en compte du genre et des groupes vulnérables ; - L’appui à la compensation « terre contre terre » pour les pertes de terres agricoles subies par les PAP. La responsabilité organisationnelle prend appui sur la grande expérience en matière de gestion des procédures de réinstallation des PAP dont dispose Bagrépôle.

Participation communautaire et intégration avec les communautés d'accueil

Les consultations publiques dans le cadre de l’élaboration du Plan d’action de réinstallation (PAR), se sont déroulées en plusieurs étapes : - Les rencontres du 21 au 24 mai 2014 avec les élus locaux, autorités coutumières de la zone et les Présidents CVD des villages impactés de recueillir leurs principales préoccupations face au projet. la mission d’information a mobilisé 189 personnes, y compris les autorités communales, les présidents CVD, les autorités coutumières, autres personnes-ressources et les populations affectées. - la matérialisation physique des limites des emprises du 01 au 10 juin 2014 avec la collaboration des populations affectées et tous les Présidents CVD des villages potentiellement touchés. Pour ce qui est à proprement parlé du levé des champs, il a été fait en présence de l’exploitant et d’un ou plusieurs de ses voisins, l’enquêteur faisant le tour du champ pour prendre des points rapprochés en compagnie de l’exploitant ; - Lors de l’affichage des listes des PAP qui s’est déroulé du 10 août au 08 septembre 2014, l’ensemble des maires des communes concernés, des Présidents CVD et les représentants des PAP ont été impliqués dans le déroulement de l’opération à travers des séances d’explication et la formation des Présidents CVD sur le remplissage des cahiers de réclamations et plaintes au niveau de chaque village.

Les principales préoccupations des acteurs ont porté essentiellement sur les points ci-dessous - La nécessité de corriger les erreurs de la première consultation menée par un autre consultant. En effet une première enquête avait été conduite avec beaucoup d’oublis de personnes concernées et n’avait pas été menée à terme ; - Du fait que ce premier recensement n’a pas été jusqu’au bout et n’avait pas donné satisfaction, le recensement doit être repris à zéro ; - Il faudra bien expliquer la méthodologie et les étapes de la présente enquête/recensement - La délimitation claire de la zone du projet afin d’éviter les confusions et les conflits qui pourraient surgir ; - La bonne mise en œuvre des plans d’actions de réinstallation des populations affectées par le projet en tenant compte des propriétaires terriens et exploitants pour éviter les difficultés vécues sur les aménagements existants ; 17 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- Le renforcement des capacités des différents acteurs par des formations (transformation des produits, bonnes pratiques agricoles, etc.) Toutes ces préoccupations ont été prises en compte aussi bien dans la suite des concertations que par les mesures contenues dans le PAR. Il s’agit notamment de : - La reprise intégrale du recensement en vue de corriger, de compléter et d’actualiser les données de l’ancien recensement. Cette reprise intégrale a été forte bien appréciée ; - La délimitation de l’emprise a été faite de façon participative sous le leadership des présents CVD et des autorités coutumières des villages concernés ; - L’observation d’un temps plus long pour la collecte, l’enregistrement et la gestion des réclamations de façon transparente ; - Une explication détaillée sur la méthodologie pour l’élaboration du PAR et surtout la participation effective des PAP à la définition des critères d’éligibilité et les barèmes pour le calcul des compensations. Les voies de recours ont été également présentées, les modalités et le calendrier du déroulement du processus d’élaboration et de mise en œuvre du PAR ont été faites avec la participation effective des PAP. La participation communautaire a concerné au total seize (16) villages sur les différents sites du projet. Les résultats des consultations indiquent qu’il n’y aura pas de difficulté d’intégration avec les communautés d’accueil car les PAP seront relogées dans leur terroir d’origine ou un simple redéploiement d’un quartier à un autre le cas échéant.

Identification et aménagement des sites de réinstallation

La préparation du site de remplacement concerne uniquement les PAP qui perdent des habitations. Ces PAP ont indiqué lors des consultations publiques qu’elles vont se réinstaller sur la partie de leurs terroirs non touchés par le projet. Le site de réinstallation retenu est un site situé dans un quartier de Guirmogo situé du côté Ouest. Le site s’étend sur 100 ha. Les populations sont homogènes et sont tous des Bissa. Le village de Guirmogo ne dispose pas d’une école. Le centre de santé existant nécessite une réhabilitation. De ce fait, en plus de l’aménagement du site (lotissement), la viabilisation va nécessiter la réalisation de 6 forages fonctionnels, une école, la réhabilitation du centre de santé, l’ouverture des voies et l’assainissement du site d’accueil. Le nombre total de ménages à recaser est de 200. En prenant en compte les sous ménages et les jeunes d’au moins 15 ans, mariés ou non, le nombre total d’attributaires de parcelles d’habitation sur le site de réinstallation de Guirmogo est de 473 PAP.

Logements, infrastructures et services sociaux

Des infrastructures communautaires seront touchées par le projet. En outre l’arrivée des promoteurs privés (agrobusiness) exercera une pression sur les services sociaux de base existant dans la zone notamment au niveau des écoles et des infrastructures sanitaires. Ces besoins d’infrastructures sociales de base sont pris en compte dans le présent Plan d’Actions de Réinstallation. Les infrastructures sociocommunautaires suivantes seront impactées négativement : (05) puits à grand diamètre cimenté, (04) puits traditionnels et (01) forage équipé avec pompe et clôture. Tous ces biens impactés seront compensés au coût de remplacement afin de permettre la 18 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

reconstruction desdits biens. Sur le site de réinstallation, des forages, une école, la réhabilitation du dispensaire, la construction et équipement des unités économiques seront réalisés.

Protection de l'environnement

Au regard de l’importance des déplacements physiques, une évaluation environnementale du site d’accueil sera faite. Les résultats de cette évaluation seront reversés au PGES du projet d’aménagement des 2194 ha. Toutefois, la mise en œuvre des mesures environnementales du site d’accueil sera concomitante à la mise en œuvre des mesures de réinstallation.

L’ensemble des actions pouvant créer des pressions sur l’environnement (aménagement du site d’accueil, démolition des bâtis dans les villages d’origine des PAP, etc.) seront exécutées en respect des clauses appropriées négociées.

Calendrier d'exécution Le calendrier d’exécution du PAR s’étalera jusqu’au rapport final de mise en œuvre, sur la base d’une série d’activités prioritaires ci-dessous résumées dans le tableau.

Activités Période/date de mise en œuvre 1. Campagne d’information/sensibilisation 1.1. Conception du contenu des messages (modalités de compensation et d’indemnisation, les Mai 2014 barèmes, modalités d’attribution, occupation et exploitation des parcelles dans le futur périmètre et vérification des données de recensement (avec un accent particulier sur la prise en compte des questions genre) 2. Diffusion de l’information aux PAP A partir de mai 2014 (à fin de processus) 2.1. Affichage des listes des PAP et de leurs biens Septembre - octobre 2014 2.2. Traitement des réclamations après l’affichage novembre 2014 – décembre 2014 et permanent jusqu’à la fin de la mise en œuvre du PAR 3. Préparation des dossiers individuels pour chaque PAP 4. Estimation des indemnités Janvier 2015 5. Négociation d’entente individuelle Février – avril 2015 6. Signature des protocoles individuels À partir d’avril 2015 7. Appui à la sélection/aménagement du site de réinstallation de Guirmogo septembre –décembre 2016 8. Consultation générale des PAP sur l’aptitude culturale des terres suite aux difficultés Mai - juillet 2016 techniques d’aménagement des 2582 ha en rive gauche 9. ANO de la Banque Mondiale sur le PAR de la rive droite 31 août 2016 10. Paiement des indemnisations pour perte d’infrastructures d’habitation et de perte d’arbres Octobre –Décembre 2016 11. Réalisation des infrastructures socioéconomiques (forage, école, ..) Septembre 2016- mars 2017 12. Attribution des parcelles d’habitation sur le site de réinstallation aux PAP/construction des Décembre 2016-–avril 2017 habitats par les PAP/déplacement physique et réinstallation des PAP 13. Libération de l’emprise/lancement des travaux d’aménagement Février 2017 14. Paiement des indemnisations pour perte de récoltes (campagnes 2017/2018 : 1ère et 2ème Mai –Août 2017 campagne) 15. Paiement des indemnisations pour perte de récoltes (campagnes 2019 3ème campagne) Juin 2019 16. Résiliation de contrat/suspension des travaux d’aménagement 17. Signature de nouveau contrat/reprise des travaux d’aménagement 18. Paiement des indemnisations pour perte de récoltes (campagnes 2020 4ème campagne) juillet-septembre 2020 19. Audit social de la mise en œuvre du PAR Janvier-février 2021 20. pré-allocation de parcelles individuelles aux PAP sur plan Février 2021 21. Attribution des parcelles aux PAP sur le terrain Mars- août 2021 19 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

22. Assistance technique pour la mise en valeur des terres de compensation « terre contre A partir de mars 2021 terre » 23. Bornage /immatriculation du périmètre des 2194 ha Avril – novembre 2019 24. Morcellement, délivrance des titres d’occupation aux PAP (Titres fonciers t Baux Mars –décembre 2021 emphytéotiques) 25. Gestion des réclamations et suivi de la mise en œuvre du PAR Janvier 2016 jusqu’à la fin du processus décembre 2021 26. Elaboration du rapport final de mise en œuvre du PAR fin 2021

Il est prévu que l’emprise de la zone soit disponible en février 2017. Le paiement des indemnités financières surtout pour perte d’arbres et perte d’habitats et d’infrastructures connexes doivent se faire avant cette date. Cependant, le processus de réinstallation ne prendra fin qu’après que les PAP et les ménages PAP auront : - reçu toutes leurs compensations pour perte de récoltes selon la durée des travaux d’aménagement - intégré leurs maisons pour celles qui sont des déplacées physiques - intégré individuellement leurs parcelles de compensation à l’intérieur du périmètre aménagé ; - reçu l’assistance technique et financière prévue pour le développement des cultures irriguées sur ces parcelles dès la réception des nouvelles parcelles; - reçu leurs titres fonciers pour leurs parcelles de compensation et leurs baux emphytéotiques.

Suivi et évaluation

Une base de données avec une composante SIG sur les PAP a été établie à l’issue des enquêtes et servira à documenter la mise en œuvre du PAR à partir d’indicateurs vérifiables. Un appui en moyens logistiques sera nécessaire de même que le renforcement de l’équipe technique existante. Le suivi-évaluation du Plan d’Action de Réinstallation va s’achever quand les PAP auront été installées dans leurs parcelles et qu’elles ont rétabli voire amélioré leur niveau de vie. Les objectifs de la composante Suivi du Plan d’Action de réinstallation se déclinent comme suit - vérifier que les mesures de réinstallation sont exécutées conformément aux recommandations du PAR; - vérifier que les activités prévues dans le cadre du plan d’Action de réinstallation sont réalisées, ainsi que la qualité et la quantité des résultats sont atteints dans les délais prescrits; - assurer le suivi de l’appui aux personnes vulnérables, ainsi que les PAP femmes en général ; - identifier tout élément imprévu susceptible d’entraver la mise en œuvre adéquate des mesures de réinstallation; - recommander dans les meilleurs délais aux instances responsables concernées les mesures correctives appropriées, dans le cadre de procédures ordinaires ou exceptionnelles de programmation.

20 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Budget du PAR

Le budget du PAR s’élève à 6 027 695 337 FCFA y compris les imprévus et les provisions pour inflation. 70,6% conformément au tableau synthétique ci-desous, de ce montant servent au paiement des indemnisations pour pertes de biens impactés.

N° Intitulé Montant Taux (%) Compensation/indemnisation des biens privés (individuel) I. 70,6 impacts 4 253 465 089 Compensations des infrastructures d'habitation et annexes 1000 905 615 902 ha, Extension Ouest 1 et 2 3 158 384 187 1. Compensations des champs (pertes de production) pour 5 années

Compensation des arbres 1000 ha, Extension Ouest 1 et 2 189 465 000 Compensation/indemnisation des biens communautaires II. 0,6 impacts 36 680 500 3,1 III. Aménagement et Viabilisation des sites d'accueil 188 450 500 Assistances diverses aux PAP et populations d'accueil (d’infrastructures socioéconomiques et acquisition IV. d’équipements, acquisition d’intrants, labour des parcelles, 16,7 conseil agricole, forages, abris…) 1 004 375 297 1,0 V. Appuis aux éleveurs 59 928 000 VI. Suivi évaluation 38 300 000 0,6 VII. Imprévus et Provision pour inflation 446 495 951 7,4 Total Général 6 027 695 337 100

21 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Executive summary This version of the document is an updated version of the RAP, produced and validated in September 2016. Indeed, during the ADB virtual supervision mission from May 4 to 15, 2020, a recommendation to update the RAP was made. In view of the changes and discrepancies observed (number of PAPs, consistency of the properties affected, great delay in the duration of the development works, implementation of support measures, etc.) in the implementation of the RAP for the 2194 ha on the right bank , the update consisted of: - Take into account current data on PAPs and assets as well as their actual current values; - Resize the RAP to only 2,194 ha on the right bank and subtract the 2,291 ha from the eastern extension of the left bank; - Incorporate the many achievements of support measures for communities that were not all budgeted in the RAP; - Finally, the revision also took into account the extension of the duration of the land development work, which goes from two impacted agricultural seasons to at least 5 agricultural seasons with the consequence for the PAR, - Budget the payment of compensation for crop losses for 5 years instead of 2 campaigns as initially planned. Methodology of the study The methodology of the study included the following main stages: i) prior public consultation, ii) recognition and delimitation of the grip, iii) communication on the deadline, iv) characterization of the socio-economic conditions of the area , v) the definition of the eligibility criteria for compensation, v) the identification of the people and property affected, vi) the identification of resettlement measures, vii) the assessment of losses of property and income as well as the costs compensation, viii) identification of resettlement sites and support measures, ix) posting of PAP lists and management of complaints, x) definition of a RAP implementation strategy and '' a monitoring and evaluation plan. Project description As part of the implementation of the Accelerated Growth Strategy for Sustainable Development (SCADD), the Government of Burkina Faso has obtained from the African Development Bank the financing of the Bagré Growth Pole Project Support Project (PAPCB ) under number P-BF-AA0-025, approved on 04/29/2015 and signed on 05/28/2015 with entry into force on 12/01/2015. The objective of the Project is to help increase economic activity in the Bagré area through increased private investment, job creation and agricultural production. The project intervention area is approximately 250 km from Ouagadougou and 30 and 50 km respectively from the borders of Ghana and Togo. The PAPCB will be implemented on the right bank, in complementarity with the interventions of the World Bank on the left bank for the development of 2,200 ha (World Bank financing). The Bagré Growth Pole Intervention Zone, with an area of 473,500 ha, was declared a Public Utility Zone (ZUP) in 1998 by decree 98/476 / PRES / PM / MEE / MEF of 2 December 1998, five years after the construction of the dam. It spans 4 provinces with a Concentration Zone of 282,814 ha downstream from the dam. It is in this area of concentration where the most intense development actions are located and where in the future will also be located, essentially linked to the enhancement of the developed perimeters. 22 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

The Bagré area has around 40,000 ha of suitable land, including 21,000 ha that can be irrigated using water from the Bagré dam. To date, the following developments have been identified, all irrigable by gravity and carried out downstream of the dam: 680 ha on the left bank operated in peasant mode, 1,200 ha on the right bank operated in peasant mode and 1,500 ha on the left bank. The immediate developments planned are those of the 2200 ha on the left bank under financing from the World Bank and the 2194 ha on the right bank under financing from the African Development Bank. In this perspective, the development master plan drawn up provides for additional development of around 12,845 ha both on the right bank and on the left bank, with 11,281 ha in private farms and 1,564 ha for the peasantry. This study concerns the development of the 1000 ha site, the western 1 and 2 extensions of 1,194 ha on the right bank. In complementarity with the hydro-agricultural developments in progress on the left bank under financing from the World Bank, the Support project for the Bagré Growth Pole (PAPCB) under financing from the ADB, will support Bagrépôle in its development program in the Right Bank of '' an area of 2194 ha including 924 ha for the peasantry (mainly PAPs) in gravity irrigation and 1270 ha for agro investors whose irrigation is done by pumping. This development therefore includes the structuring infrastructures (extension of the main canal, buffer reservoir), the extensions of the installations (924 ha in paysannat, 1,270 ha in the private sector), the rehabilitation of the existing perimeter (1,200 ha) and the intensification of agro-production, sylvo-pastoral. Potential impacts The impacts of the project giving rise to involuntary resettlement relate mainly to housing and related infrastructure, land, livelihoods and income from agro-sylvo-pastoral activities. Agricultural losses The results of the census show losses of agricultural land which are estimated at 3,172 fields belonging to 3,262 farmers for an area of 4,888.41 hectares. The average area of a field is 1.54 hectares and over 70% of the fields are smaller than this average. Losses in orchards, plantations and natural vegetation In total, 16,218 fruit or utility trees and orchards, all species combined, belonging to 1,121 PAP. The trees that are affected by the development of the perimeter can be divided into three categories: - Woody species forming the natural vegetation of fallow land and savannahs to which are added a few trees spared in the fields following clearing; - The orchards; - and plantations. The losses of pastoral resources In the area of the project right-of-way, livestock feed is based on natural grazing. Next to the pasture, there are tracks used (unmarked tracks) by the animals to access mainly pasture and water points scattered around the area or on the edge of the area (traditional wells and boreholes etc.). After development, these "tracks" will disappear without compromising access to water sources consisting mainly of the Bagré reservoir and wells located outside the area Loss of habitat and community infrastructure 23 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Homes are affected by the development and will therefore have to be moved and 200 households are concerned with 473 PAP to be resettled. Community infrastructures (places of worship, boreholes, schools, and health centers, etc.) are also affected by the project. There are graves and cemeteries. In accordance with the requirements of partners, notably the World Bank and the African Development Bank, the objectives pursued by this RAP aim to ensure that the populations who lose habitats, sources of income and land and community infrastructure in the project area are treated fairly, and regain or improve their standard of living. The risks associated with STIs and HIV / AIDS are also a concern, due in part to the high concentration of workers on construction sites. Socioeconomic studies Almost all of the PAPs are farmers. Agriculture is then by the first economic activity of PAPs. Following the surveys, it appears that more than 50% of the plots belong to women and the crops produced are essentially food: sorghum, maize, millet, rice, etc. The dominant crops are: sesame (30% of the plots), corn (26.6%) and peanuts (15.2%). Farmers favor crops in combination (96.95%). Monoculture is rare (1.57%). Of all the plots surveyed, 15 are fallow, ie 1.47% of the plots. The dominant cash crops are sesame, peanuts and cowpeas. These speculations allow the PAPs to ensure a certain financial autonomy. For breeding, the number of livestock declared by the PAPs is estimated at 8,289 heads, all species combined. From the point of view of access to basic socio-economic infrastructure, most of the affected villages have a school. However, the village of Guirmogo housing the resettlement site does not have a school, but has a health center that serves the surrounding communities. Regarding the water points, although each affected locality has at least one borehole or a traditional or large-diameter well, as part of the implementation of the RAP, it will be necessary to compensate for the water points, which will be lost in the project's right-of-way and to equip the Guirmogo resettlement site with boreholes. In the context of this RAP, a vulnerable person is understood to mean "any person who is physically or mentally incapable of hanging himself in charge. They are destitute people (disabled from birth, victims of illness or disabling accident, old people, incurably ill, mentally ill, blind, widows and orphans). Among the affected people, there are a total of 279 vulnerable people identified and distributed as indicated in the following table:

Type d'orphelins Total général Not defined 43 Orphan (under 18) 56 Handicap 60 Old age (75 years and over) 82 Disabling disease 38 Total 279

Cases of people aged over 75 and without support constitute the main vulnerable group identified, accounting for 29.39% of the total workforce. The second most important vulnerable group is that of people with disabilities (physical, mental, sight, etc.). 24 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Regarding land, the traditional regime and the modern regime coexist in the project area. Juridical, legal and regulatory framework The juridical, legal and regulatory framework includes national texts that govern the expropriation of property in the event of a declaration of public utility in the context of development projects requiring land acquisition. These are in particular the law n ° 002/97 / ADP of January 27, 1997 establishing the constitution of Burkina Faso (articles 15), the law n ° 034-2012 / AN of July 2, 2012 relating to Agrarian and Land Reorganization which governs the expropriation and compensation procedures, of Law n ° 034-2009 / AN of June 16, 2009 on the Rural Land Regime.

At the multilateral level, other instruments are applicable: these are international policies and procedures including the World Bank's OP 4.12 and the AfDB's Operational Policy (SO2) on involuntary resettlement. Institutional frame In Burkina Faso, at the national level and in accordance with article 33 of the RAF "The ministry in charge of domains ensures the management of the national land domain". This is the Ministry of Economy and Finance, through the domain services, which manages land and expropriation for public utility. The national service in charge of domain and land chairs the national committee in charge of censuses and negotiations for the payment of compensation. The Ministry of Environment and Sustainable Development is the institution responsible for environmental issues. Operationally, the National Bureau of Environmental Assessments (BUNEE) is the technical structure of the Ministry of Environment and Sustainable Development for the implementation of the environmental impact assessment procedure. It also has the role of promoting environmental impact studies, including environmental regulations and inspections, monitoring and consolidation of the activities of environmental units of ministerial departments. For the needs of involuntary resettlement, a National Commission for Investigations and Negotiations (CNEN) was created by joint order n ° 000246 / MEF / MAH / MATDS for the resettlement and compensation of the populations affected by the works, hydro-agricultural development of the Bagré concentration area. This commission includes: - a monitoring committee at the national level, comprising the representatives of the ministries working in rural areas, the regional authorities of the region to which the Bagré area belongs, officials of local authorities, representatives of national NGOs and representative of Affected Persons; - a regional committee / provincial committee, in charge of the supervision of surveys / census of persons and goods. It is made up of the heads of regional administration services, regional NGOs, customary and religious authorities in the region, representatives of Affected persons, and those in charge of local authorities; - a local complaints and conflict management committee: composed of representatives of local authorities, local administrative authorities, departmental / municipal technical services, 4 representatives (one man, one woman, one young person, the CVD) per village impact. This committee is responsible for the local management of resettlement with the Bagrépôle team 25 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- Bagrépôle, through the project coordination team and the social safeguards team in particular, is responsible for monitoring and coordinating the development and implementation of the RAP. Eligibility In accordance with the requirements of the two donors (AfDB and World Bank), the Population Resettlement Policy Framework (CPRP) for Bagrépôle projects defines the people affected by the project (PAP) as follows: they are individuals, households and communities whose livelihoods are negatively affected by the implementation of a project due to (i) involuntary displacement or loss of place of residence or economic activities; (ii) the loss of part or all of the investments (property and assets); (iii) loss of income or sources of income on a temporary or permanent basis, or (iv) loss of access to such income or sources of income; (v) loss of cultural heritage. Thus, within the framework of the 2194 ha development project on the right bank of the Nakanbé under ADB funding, we can distinguish: - physically displaced persons who are those who lose their homes, - economically displaced persons, those who lose their fields, orchards and plantations and access to natural resources, but who do not place themselves physically. The eligibility deadline is that of the end of the inventory of goods and persons affected by the Project, ie June 10, 2014. In the process of drawing up the RAP, this date was widely disseminated, with PAPs through information meetings and press releases from local authorities. In the Bagré area, compensation for losses of cropland is made by allocating substitute land on the new perimeter developed using gravity irrigation. However, cash compensation for loss of property is acceptable in cases where the livelihood is derived from land resources, the land taken by the project represents only a small fraction of the affected asset and the rest of the asset is economically viable, can be considered. Occupants who own their fields will receive freehold plots in the future perimeter in addition to financial compensation for lost crops. Non-owners will receive compensation for loss of crops but also a plot but in the form of a long-term lease or emphyteutic lease.

Assessment and compensation for losses Compensation for loss of crops is calculated from the scales agreed with the PAPs and validated by the CNEN. These scales are updated each year and are communicated to the PAPs as part of the process of this RAP. The estimate of the crop loss for a single production season amounts to 631 676 837 FCFA. PAPs with affected habitat and related infrastructure receive the full replacement cost of the affected habitat or infrastructure. Compensation for loss of habitat and related infrastructure amounts to 905,615,902 FCFA and that for loss of trees is estimated at 189,465,000 FCFA. For travel to a reception site, transport and removal costs are the responsibility of Bagrépôle with a flat rate of 25,000 FCFA per household, or 5,000,000 FCFA for the 200 households. 26 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

For land-to-land compensation, the validated compensation land calculation formula is the one that was used for all compensation in the Bagré area, in view of a recommendation from the CNEN relating to a standardization of modes and scales, calculation in the matter. This calculation is made considering that one ha of mixed crops can generate a net income of 367,466 FCFA per campaign. When one considers at least two production seasons per year, the annual net income is established at 734,936 FCFA. Let S: the compensation area, RP the net income lost per hectare (ha) and RPi the projected income per hectare on the future perimeter; RP S (ha of compensation land) = ------RPi Thus, for all the PAPs of the right bank development project, 1,222 ha of land are needed for land-to-land compensation. This need for compensation land is beyond the peasant development forecasts for the 2194 ha on the right bank, which is only 924 ha, resulting in a gap of 298 ha. To fill the gap of 298 ha, Bagrépôle has planned to take this area in the 1270 ha with pump irrigation intended for agro-investors and to proceed with the development of the internal irrigation network and the installation of a pumping system, whose operating costs will be managed in part by Bagrépôle. The PAPs will be supported in the economic development of their land (acquisition of inputs, plowing of plots, agricultural advice) for an amount of 280,483,500 FCFA. Table : Support measures for PAPs for agricultural land development

Designation Nomber Quantity per ha Unit cost Total cost 1222 (plowing Support for plowing 1222 ha 30 000 /ha X 1222 ha) 36 660 000 4888 (4kg of Seeds 1222 ha 4000 Seeds x 1222 ha) 19 552 000 4888 (4 bags /ha Fertilizer 1222 ha 20 000 X 1222 ha) 97 760 000

Training session 8 8 (8 sessions) 300 000 2 400 000 1222 (1 Manure Manure stables 1222 ha stables X 1222 15 000 ha) 18 330 000 Total 174 702 000 Complaints and conflict management procedures It is undeniable that population resettlement operations are the source of contentious situations. Therefore, it is important that the process of resettlement of PAPs includes mechanisms for monitoring and resolving disputes. The CPRP presented the appeals procedures in the context of expropriation as defined by the law on Agrarian and Land Reorganization in Burkina Faso. These provisions presented in the CPRP remain in conformity with the provisions of Law RAF N ° 034-2012 / AN of July 20, 2012. The PAPs have been informed by the resettlement operator of the procedure to be followed for expressing their complaints and presenting their grievances. 27 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Although contentious situations can arise for all types of losses, the main ones to be expected concern the most significant losses, those of agricultural plots. To do this, as part of the implementation of the Bagré Growth Pole Project (PPCB), a National Commission in charge of Investigations and Negotiations (CNEN) is set up by joint decree n ° 2012/000246 / MEF / MAH / MATDS on the creation, composition, attributions and functioning of a National Commission for Investigations and Negotiations with a view to the resettlement and compensation of the populations affected by the hydro-agricultural development works of the Concentration Zone (ZC ) of Bagré which includes the following structures: - The Monitoring Committee; - The regional investigation and negotiation committee; - The Provincial Inquiry and Negotiation Committee. As a result, for the process of developing and implementing the RAP for the 2194 ha development project on the right bank, a basic structure known as the Intercommunal Complaints Management Committee has been set up. This committee, which is as close as possible to the populations for the collection and processing of their claims / complaints, is represented in each affected village by four representatives of the PAPs. This option makes it possible to ensure efficiency in the management of these complaints with a faster mobilization of resource people and PAPs from the villages directly affected. The Conflict and Complaints Management Mechanism (MGCP)

In order to properly manage any complaints and conflicts with a view to creating a climate conducive to business and the achievement of its objectives, BAGREPOLE in the implementation of the Bagré Growth Pole Project has set up a mechanism for Conflict and Complaints Management (MGCP). The objective of this MGCP is to deal and resolve effectively and efficiently queries or requests for clarifications on the project, implementation problems, complaints and grievances originating from PAPs or beneficiary populations. The MGCP gives priority to the alternative management of conflicts and complaints as a method of conflict resolution by the BAGREPOLE project team. Otherwise, other instances including justice could be seized. Organizational responsibility One of the principles of the two donors and of national requirements is that the land development works cannot start without all the PAPs having been resettled. In the case of the development of 2194 ha on the right bank, compensation for loss of habitats, related infrastructure and community infrastructure will be made to free the site. Compensation in irrigated plots of farmers within the perimeter can only be done after the end of the development work. The implementation of the RAP includes: - Establishment of the payment system and payment assistance: preparation of PAP files, payment of financial compensation for loss of crops, payment of compensation for loss of trees, payment of compensation for habitats and related infrastructure; - The effective liberation of the influence of the 2194 ha; - Taking into account gender and vulnerable groups; - Support for land-to-land compensation for the losses of agricultural land suffered by the PAPs. 28 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Organizational responsibility is based on Bagrépôle's extensive experience in managing PAP resettlement procedures.

Community participation and integration with host communities

The public consultations as part of the development of the Resettlement Action Plan (RAP) took place in several stages: - Meetings from May 21 to 24, 2014 with local elected officials, customary authorities in the area and CVD Presidents of the impacted villages to collect their main concerns regarding the project. The fact-finding mission mobilized 189 people, including communal authorities, CVD presidents, customary authorities, other resource persons and affected populations. - The physical materialization of the grip limits from June 1 to 10, 2014 with the collaboration of the affected populations and all the CVD Presidents of the potentially affected villages. As regards the field survey itself, it was done in the presence of the operator and one or more of his neighbors, the investigator going around the field to take close points in the company of the operator; - During the posting of the PAP lists which took place from August 10 to September 8, 2014, all the mayors of the municipalities concerned, the CVD Presidents and the representatives of the PAPs were involved in the progress of the operation through explanatory sessions and training for CVD Presidents on filling in the complaints and complaints books at the level of each village. The main concerns of the actors focused mainly on the points below - The need to correct the errors of the first consultation conducted by another consultant. In fact, a first investigation had been carried out with many omissions from the people concerned and had not been completed; - Since this first census was not completed and was not satisfactory, the census must be restarted from zero; - The methodology and stages of this survey / census must be clearly explained - The clear delineation of the project area in order to avoid confusion and conflicts that could arise; - The proper implementation of action plans for the resettlement of the populations affected by the project, taking into account the landowners and operators to avoid the difficulties experienced on the existing facilities; - Capacity building of the various actors through training (product processing, good agricultural practices, etc.) All these concerns were taken into account both in the continuation of the consultations and by the measures contained in the RAP. These include: - Complete resumption of the census in order to correct, complete and update the data from the old census. This full recovery was very well appreciated; - The delimitation of the right-of-way was made in a participatory manner under the leadership of the present CVDs and the customary authorities of the villages concerned; - The observation of a longer time for the collection, recording and management of complaints in a transparent manner; 29 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- A detailed explanation of the methodology for drawing up the RAP and especially the effective participation of the PAPs in defining the eligibility criteria and the scales for calculating compensation. The remedies were also presented, the modalities and the timetable for the development process and the implementation of the RAP were made with the effective participation of the PAPs. Community participation concerned a total of sixteen (16) villages on the different project sites. The results of the consultations indicate that there will be no difficulty in integrating with the host communities because the PAPs will be relocated to their original land or a simple redeployment from one neighborhood to another if necessary.

Identification and planning of resettlement sites Preparation of the replacement site only concerns PAPs who lose homes. These PAPs indicated during public consultations that they will resettle on the part of their land not affected by the project. The chosen resettlement site is a site located in a district of Guirmogo located on the west side. The site covers 100 ha. The populations are homogeneous and are all Bissa. The village of Guirmogo does not have a school. The existing health center requires rehabilitation. Therefore, in addition to the development of the site (subdivision), the servicing will require the construction of 6 functional boreholes, a school, the rehabilitation of the health center, the opening of roads and the sanitation of the site. Home. The total number of households to be relocated is 200. Taking into account sub-households and young people aged at least 15, married or not, the total number of beneficiaries of housing plots on the Guirmogo resettlement site is 473 PAP.

Housing, infrastructure and social services Community infrastructure will be affected by the project. In addition, the arrival of private promoters (agribusiness) will put pressure on the basic social services existing in the area, particularly at the level of schools and health infrastructure. These basic social infrastructure needs are taken into account in this Resettlement Action Plan. The following socio-community infrastructures will be negatively impacted: (05) large diameter cemented wells, (04) traditional wells and (01) borehole equipped with pump and fence. All these impacted assets will be compensated at the replacement cost in order to allow the reconstruction of said assets. On the resettlement site, boreholes, a school, rehabilitation of the dispensary, construction and equipment of economic units will be carried out. Environmental Protection In view of the importance of physical movements, an environmental assessment of the host site will be carried out. The results of this assessment will be transferred to the ESMP for the 2194 ha development project. However, the implementation of the environmental measures of the host site will be concomitant with the implementation of the resettlement measures. All the actions that may create pressure on the environment (development of the reception site, demolition of buildings in the villages of origin of the PAPs, etc.) will be carried out in accordance with the appropriate negotiated clauses. Implementation schedule 30 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

The RAP implementation schedule will run until the final implementation report, based on a series of priority activities summarized below in the table.

Activities Periode/date of execution 27. Information / awareness campaign 27.1. Design of the content of the messages (compensation and indemnification modalities, scales, May 2014 allocation modalities, occupation and operation of plots in the future perimeter and verification of census data (with particular emphasis on taking gender issues into account) ) 28. Dissemination of information to PAPs From May 2014 (at the end of the process) 28.1. Posting of lists of PAPs and their assets September - october 2014 28.2. Processing of complaints after posting November 2014 - December 2014 and permanent until the end of the implementation of the RAP 29. Preparation of individual files for each PAP 30. Compensation estimate January 2015 31. Individual agreement negotiation February – april 2015 32. Signature of individual protocols From April 2015 33. Support for the selection / development of the Guirmogo resettlement site september –december 2016 34. General consultation of PAPs on the cultivation suitability of the land following the technical May - july 2016 difficulties of developing the 2,582 ha on the left bank 35. World Bank ANO on the right bank PAR August 31, 2016 36. Payment of compensation for loss of housing infrastructure and loss of trees October –December 2016 37. Construction of socio-economic infrastructure (drilling, school, etc.) September 2016- march 2017 38. Allocation of housing plots on the resettlement site to PAPs / construction of habitats by PAPs December 2016 - April 2017 / physical displacement and resettlement of PAPs 39. Release of the grip / start of development work February 2017 40. Payment of compensation for loss of crops (2017/2018 campaigns: 1st and 2nd campaign) May –August 2017 41. Payment of compensation for loss of crops (2019 campaigns 3rd season) June 2019 42. Termination of contract / suspension of development work 43. Signing of a new contract / resumption of development work 44. Payment of compensation for loss of crops (2020 campaigns 4th campaign) july-september 2020 45. Social audit of the implementation of the RAP January-february 2021 46. pre-allocation of individual plots to PAPs on plan February 2021 47. Allocation of plots to PAPs in the field March- august 2021 48. Technical assistance for the development of land-for-land compensation lands From march 2021 49. Demarcation / registration of the perimeter of 2194 ha April – november 2019 50. Division, issuance of occupation titles to PAP (Land titles and emphyteutic leases) March–december 2021 51. Management of complaints and monitoring of the implementation of the RAP January 2016 until the end of the process in December 2021 52. Preparation of the final RAP implementation report end of 2021

It is expected that the emprise of the area will be available in February 2017. The payment of financial compensation especially for loss of trees and loss of habitat and related infrastructure must be made before this date. However, the resettlement process will not end until the PAPs and PAP households have: - received all their compensation for loss of crops depending on the duration of the land development work ; - integrated their homes for those who are physically displaced, - individually integrated their compensation plots within the developed perimeter; - received the technical and financial assistance provided for the development of irrigated crops on these plots upon receipt of the new plots; 31 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- received their land titles for their compensation plots and emphyteutic leases.

Monitoring and evaluation A database with a GIS component on the PAPs was established at the end of the surveys and will serve to document the implementation of the RAP based on verifiable indicators. Support in terms of logistics will be necessary as well as the strengthening of the existing technical team. The monitoring and evaluation of the Resettlement Action Plan will end when the PAPs have been installed in their plots and they have restored or even improved their standard of living. The objectives of the Monitoring component of the Resettlement Action Plan are as follows: - verify that the resettlement measures are carried out in accordance with the recommendations of the RAP; - check that the activities planned under the resettlement action plan are carried out, as well as the quality and quantity of the results are achieved within the prescribed deadlines; - monitor support for vulnerable people, as well as PAP women in general; - identify any unforeseen element that may hinder the proper implementation of resettlement measures; - recommend as soon as possible to the responsible bodies concerned the appropriate corrective measures, within the framework of ordinary or exceptional programming procedures. RAP budget The RAP budget amounts to 6,027,695,337 FCFA including contingencies and provisions for inflation. 70.6% in accordance with the summary table below, of this amount is used to pay compensation for loss of affected property.

N° Entitled Amount Rate (%) Compensation / indemnisation for private (individual) assets 4 253 465 VIII. 70,6 impacts 089 Compensation for housing infrastructure and annexes 1000 ha, 905 615 902 West Extension 1 and 2 2. Field compensation (production losses) for 5 years 3 158 384 187

Compensation of trees 1000 ha, West Extension 1 and 2 189 465 000 Compensation / indemnisation for community property IX. 0,6 impacts 36 680 500 X. Development and servicing of reception sites 188 450 500 3,1 Various assistance to PAPs and host populations (socioeconomic infrastructure and acquisition of equipment, XI. 1 004 375 297 16,7 acquisition of inputs, plowing of plots, agricultural advice, boreholes, shelters, etc.) XII. Support for breeders 59 928 000 1,0 XIII. Monitoring and evaluation 38 300 000 0,6 XIV. Contingencies and Provision for inflation 446 495 951 7,4 Total 6 027 695 337 100

32 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

INTRODUCTION Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD), le Gouvernement Burkinabè a obtenu de la Banque Africaine de Développement le financement d’un Projet d’Appui au Pôle de Croissance de de Bagré (PAPCB) pour contribuer à développer un « pôle de croissance » dans la zone du Projet Bagré. Ainsi donc, le PAPCB vient en complément de l’appui de la Banque Mondiale qui a financé le Projet Pole de Croissance de Bagré (PPCB). Le Pprojet d’Appui au Pôle de Croissance de pilote de Bagré (PAPCB), N° P-BF-AA0-025 a été approuvé le 29/04/2015, signé le 28/05/2015 et la mise en vigueur est intervenue le 01/12/2015 pour une durée de cinq ans.

En complémentarité donc avec les interventions de la Banque mondiale qui assure le financement des aménagements hydroagricoles en cours en rive gauche, le projet d’Appui au Pôle de Croissance de Bagré (PAPCB) sous financement de la BAD, appuiera Bagrépôle dans son programme d’aménagement en Rive droite incluant les infrastructures structurantes (prolongement du canal principal, réservoir tampon), les extensions des aménagements (924 ha en paysannat, 1270 ha aux privés), la réhabilitation du périmètre existant (1200 ha) et l’intensification des productions agro-sylvo-pastorales.

Dans la mise en œuvre du PAPCB, les études environnementales et sociales, l’élaboration et la mise en œuvre du PAR sont financés par les ressources de la Banque Mondiales et de la contrepartie du Etat du PPCB, tandis que les travaux d’aménagement des 2194 ha sont assurés par le financement du PAPCB de la Banque Africaine de Développement. Ainsi, en matière de sauvegardes environnementales et sociales, ce sont les politiques des deux bailleurs (Banque Africaine de développement et Banque Mondiale) et celles nationales qui seront appliquées dans ce projet.

Les aménagements des terres pour l’irrigation auront des impacts environnementaux négatifs et vont nécessiter la réinstallation de certaines communautés locales. Aussi, afin de respecter la législation environnementale burkinabé et les directives de la Banque Africaine de Développement sur les mesures de sauvegarde environnementales et sociales, des études stratégiques pour la mise en œuvre des activités d’irrigation et autres infrastructures physiques agricoles ont été réalisées. Il s’agit entre autres de l’étude sur l’évaluation des impacts sociaux, du Plan Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (PCGES), du Cadre de Politique de Réinstallation des Populations (CPRP) et du Plan de Lutte Antiparasitaire et Gestion des Pesticides.

En application des recommandations du CPRP et du document d’évaluation du PPCB, des études environnementales et sociales propres à chaque site d’aménagement doivent être réalisées. Le présent PAR du Projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre des 1 000 ha et des extensions Ouest 1 et Ouest 2 en rive droite du Nakanbé, élaboré par le bureau BGB – Méridien, s’inscrit dans cette optique Les objectifs visés par le présent PAR sont les suivants : 1) Identifier et mettre en œuvre avec les personnes affectées des activités de réinstallation involontaire et de compensation; 2) Déterminer les indemnisations en rapport avec les impacts subis, afin qu’aucune personne affectée par le projet ne soit pénalisée de façon disproportionnée ; 33 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

3) Assister les personnes affectées, en incluant les personnes qui sont vulnérables, dans leurs efforts pour améliorer leurs moyens d’existence et leur niveau de vie, ou du moins de les rétablir, en termes réels, à leur niveau d’avant le déplacement ou à celui d’avant la mise en œuvre du projet, selon le cas le plus avantageux pour elles ; 4) Concevoir et exécuter les activités de réinstallation involontaire et de compensation en tant que programmes de développement durable, fournissant suffisamment de ressources d’investissement pour que les personnes affectées par le projet aient l’opportunité d’en partager les bénéfices; 5) Sécuriser les terres de compensation « terre contre terre » attribuées aux PAP de la zone en leur délivrant des titres d’occupation sécurisés (Titre fonciet ou bail emphytéotique); 6) Minimiser la réinstllation. La présente version du document est une version actualisée du PAR produit et validé en septembre 2016. En effet, lors de la mission de supervision virtuelle du 4 au 15 mai 2020 de la BAD, une recommandation pour actualiser le PAR a été faite. Au regard des évolutions et des écarts constatés (nombre de PAP, consistance des biens impactés, grand décalage de la durée des travaux d’aménagement, réalisation des mesures de soutien, …) dans la mise en œuvre du PAR des 2194 ha en rive droite, l’actualisation a consisté à :

- Prendre en compte les données actualisées sur les PAP et les biens ainsi que leurs valeurs actulisées. En effet, avec la prise en compte des réclamations et des options d’optimisation des aménagements, le nombre de personnes et des biens impactés ont évolué à la hausse. L’actualisation a consisté donc à prendre dans le PAR les données rélleles actuelles ; - Redimensionner le PAR aux seuls 2194 ha en rive droite et soustraire l’extension est de la rive gauche. Le PAR au moment de sa validation intégrait les 2291 ha de l’estension Est en rive gauche. Or dans la mise en œuvre, cette extension Est n’est pas concernée par défaut de financement. Aussi, l’actualisation a tout simplement soustrait du PAR actualisé tout ce qui concerne l’extension Est en rive gauche. - Intégrer les nombreuses réalisations de mesures de soutien aux communautés qui n’étaient pas toutes budgétisées dans le PAR. En effet dans la mise en œuvre de nombreuses mesures mises en œuvre n’étaient pas inscrites et budgétisées dans le PAR. L’actualisation a consisté à prendre en compte toutes ces mesures qui d’ailleurs plus de visibilité à la mise en œuvre du PAR ; - Enfin, la révision a également pris en compte, la prolongation de la durée des travaux d’aménagement qui passe de deux campagnes agricoles impactées à moins 5 campagnes agricoles avec pour conséquence pour le PAR, de budgétiser le paiement des indemnisations pour pertes de récoltes pour 5 campagnes agricoles au lieu de 2 campagnes comme initialement prévus - Revoir le budget conformément aux actualisations opérées. En effet la prise en compte des points ci-dessus évoqués ont eu pour conséquence l’augmentation du coût de mise en œuvre du PAR,

Ce PAR contient 18 chapitres et un ensemble d’annexes. Les chapitres sont les suivants :

. Objectifs du plan de réinstallation . Méthodologie de l’étude . Description du projet, de la zone du projet et de la zone d'influence du projet 34 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

. Impacts potentiels . Études socioéconomiques sur les PAPs . Cadre juridique, légal et réglementaire . Cadre institutionnel de gestion des questions de réinstallation . Éligibilité à la réinstallation . Évaluation et indemnisation des pertes /réinstallation . Mesures de réinstallation

. Identification et aménagement des sites de réinstallation . Infrastructures et autres services sociaux à fournir . Protection et gestion environnementales . Participation communautaire . Intégration avec les communautés d'accueil . Procédures de recours/ gestion des plaintes et conflits . Responsabilité organisationnelle pour l’exécution de la réinstallation . Suivi et évaluation . Coûts et budget . Calendrier d'exécution I. METHODOLOGIE DE L’ETUDE En sus des objectifs du plan d’Action de réinstallation ci-dessus rappelés, le PAR compléte l’étude d’impact environnemental et social. Il traite spécifiquement de la gestion des impacts sociaux que le projet est susceptible d’engendrer en termes de : - pertes de terres ; - pertes d’habitats ou d’autres biens immeubles ; - pertes de revenus ou d’autres moyens d’existence ; - pertes de biens et sites culturels ou cultuels ; - restrictions d’accès à des ressources du fait du projet. A cet égard, il part de la caractérisation du milieu humain et de l’identification des impacts sociaux du projet pour en cibler ceux qui demandent des réponses en termes de compensation et de réinstallation involontaire de personnes affectées par le projet.

1.1 Délimitation des emprises du projet et collecte de données sur le terrain Plusieurs étapes ont été suivies :

- Pour les 1000ha : Délimitation des contours au bureau à l’aide des données spatiales mise à dispositions (contours des extensions) par Bagrépôle. Une surface de 1189 ha a été dégagée et les coordonnées des points de changement de direction (73 points) ont été extraites. Ces coordonnées ont été intégrées dans des GPS et une équipe de 3 opérateurs a été chargée d’implanter ces points sur le terrain afin de permettre le début des levés de champs. - Pour les extensions Ouest 1 et 2 de 1194 ha : la délimitation a également concerné les extensions Ouest 1 (avec 2 blocs), Ouest 2.

Pour la délimitation des emprises, il s’est agi de matérialiser physiquement les limites du périmètre des 1000 ha et des extensions Ouest afin de faciliter la délimitation des exploitations qui s’y trouvent. En particulier, la mission a consisté à retrouver les côtes fournies par l’expert SIG du Bureau d’étude, les matérialiser et marquer toute la limite avec de la peinture rouge et/ou des fanions. L’équipe a été aidée dans sa tâche par deux (02) guides commis par les 35 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. villages riverains et un (01) guide pédologue en poste à Bagré, qui ont une parfaite connaissance de la zone.

La délimitation des 1000 ha s’est déroulée du 28 au 30 mai 2014 tandis que celle concernant les extensions Ouest a eu lieu du 11 au 18 juin 2014.

09 enquêteurs et 03 superviseurs ont été mobilisés pour les levées GPS. Les levées ont consisté à enregistrer les coordonnées (X et Y) des sommets de champ se trouvant dans la zone de 1000 ha. Les coordonnées prises sont transférées sur PC à l’aide du logiciel mapsource de Garmin et contrôlées par les superviseurs.

Figure 1: Exemple de transfert de données du GPS vers le PC via le logiciel MapSource A proprement parlé, les opérations de levées se sont déroulées sur les 1000 ha et les bandes de servitudes incluant les berges du fleuve du 01 au 10juin 2014, soit au total 10 jours d’enquête.

Des reprises sont effectuées en cas d’erreur. Les versions corrigées sont ensuite transmises à Ouagadougou au fur et à mesure pour le traitement.

Le consultant statisticien a supervisé l’ensemble des étapes de collecte et de saisie.

1.2 Saisie et traitement des données collectées 1.2.1 Saisie des données Après vérification de la fiabilité et de la cohérence des données collectées, la saisie s’est effectuée à l’aide du logiciel SPHINX qui est très bien adapté à ce type de collecte. Un masque de saisie a été conçu à cet effet et une équipe de 3 agents de saisie a été commise à cette tâche. Les données saisies ont été transférées sur le logiciel de traitement statistique SPSS en vue de procéder à leur apurement et à la tabulation. La saisie a nécessité la mobilisation d’une équipe de quatre (04) opérateurs. 36 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

1.2.2 Traitement Le traitement a été effectué à la fois par l’expert statisticien et l’expert SIG pour les données collectées par GPS au fur et à mesure du recensement des champs.

a) Génération de fichiers points

Cette étape a consisté à transformer les coordonnées en fichier géographique ponctuel à l’aide du logiciel ArcGIS 10.2.1.

Figure 2 : Distribution des points levés sous ArcGIS (les points enregistrés par enquêteur apparaissent dans une couleur distincte) b) Saisie des contours des champs

A partir des points enregistrés et sur la base de l’ordre de succession des sommets, les contours des champs levés par chaque enquêteur sont délimités. Cette tâche a mobilisé deux compétences qui transmettent au fur et à mesure le résultat des levés à un contrôleur (expert SIG).

1.2.3 Correction et mise en base Effectuée par l’expert SIG, cette tâche a consisté à vérifier la cohérence des différentes saisies et à les intégrer dans une base unique des champs permettant d’identifier à travers le code unique champs qui a été parallèlement saisie avec les autres informations des fiches d’enquêtes. Outre ce code, la base contient les superficies effectives des champs levés.

1.2.4 Liaison base de données champs et base de données enquête La base de données des champs élaborée est reliée avec la base de données enquêtes à l’aide du code champs qui leur est commun.

1.2.5 Publication des listes Une publication des listes des PAP et des biens a eu lieu du 10 août au 08 septembre 2014 (annexe 8 : liste des PAP recensées). 37 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

1.2.6 Extraction de statistiques sur les champs Cette liaison de la base de données champs et base de données enquête permet d’extraire les données statistiques qui font appelle au paramètre superficie des champs

1.3 L’élaboration du Plan d’Actions de Réinstallation (PAR) L’élaboration du PAR est réalisée à travers les étapes essentielles agencées ainsi qu’il suit ; 1. La reconnaissance et la délimitation de l’emprise des 2194 ha, objet du projet d’aménagement ; 2. La consultation publique préalable. Elle a visé l’information des populations potentiellement affectées sur les objectifs et la consistance du projet, en vue de recueillir leurs réactions et de s’assurer de leur adhésion préalable. La mission du consultant a expliqué les objectifs et la démarche d’élaboration du PAR. Elle a informé l’ensemble des personnes potentiellement affectées ainsi que tous les autres acteurs des conditions de déroulement de la mission qui prend en compte le recensement déjà opéré. 3. La matérialisation physique des limites des emprises. Conduite du 01 au 10 juin 2014 avec la collaboration des populations affectées et tous les Présidents CVD des villages potentiellement touchés, elle a permis de baliser par l’application de la peinture blance sur des parties taillées des arbres afin de visualiser la délimitation de lemprise des 2194 ha. 4. Date butoir : La date butoir indique la date de démarrage des opérations de recensement et de l'inventaire des biens affectés par les activités du projet. Les personnes occupant la zone du projet après la date butoir ne peuvent pas faire l’objet d’une indemnisation ni demander une assistance à la réinstallation. De même, les biens immeubles (tels que les bâtiments, les cultures, les arbres fruitiers ou forestiers) mis en place après la date limite ne sont pas indemnisés. Pour ce faire, Un communiqué administratif des Maires de Zabré et de Zonsé a fixé la date butoir au 10 juin 2014 (voir annexe n°11 : Communiqué de date butoir). La date butoir fixée a été diffusée par tous les moyens disponibles auprès des personnes affectées et de toutes les communautés concernées. 5. Le recensement complet de toutes les personnes affectées (PAP) ainsi que leur biens impactés par le projet qui sont situées directement dans l’emprise et de l’inventaire des biens privés et collectifs ;

6. La caractérisation des conditions socioéconomiques et du contexte sociodémographique de la zone. Pour la collecte des données dans la zone des 1000 ha, 4 types de fiches ont été conçus : a. Une fiche champs destinée à recenser les champs dans la zone de couverture (annexe 5 : fiche champs) ; b. Une fiche concession (annexe 6 : fiche concession) c. Une fiche ménages (voir annexe 7 : fiche ménages) pour recenser les concessions et les ménages qui existeraient dans la zone qui est essentiellement occupée par des exploitations agricoles ; d. Une fiche systèmes de cultures destinée à collecter les informations sur les pratiques et techniques culturales de la zone 38 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Pour l’administration de ces fiches, une équipe d’enquêteurs expérimentés de 12 personnes dont 3 chefs d’équipe a été constituée. Cette équipe a suivi une formation d’une journée le 25 mai 2014 avec une revue le 26 mai 2014 sur le mode de renseignement des différentes fiches et la conduite à avoir sur le terrain. Des GPS et des appareils photos ont été mis à disposition des enquêteurs pour d’une part relever les coordonnées géographiques des champs et d’autre faire une photographie de chaque occupant de champ. Les enquêtes ont mis l’accent sur des éléments de l’enquête ménage permettant de mieux comprendre : e. Les types de régimes fonciers actuels, y compris le régime de la propriété ou d’affectation de terres non basé sur un titre, reconnus au plan local, et les questions connexes ; f. Les systèmes actuels de tenure foncière et de gestion des conflits liés au foncier dans la zone du projet ;

Il faut retenir que le recensement des biens et activités affectées, la gestion des réclamations à la suite de l’affichage a permis des compléments et des précisons qui permettent d’établir : (i) une typologie des exploitations affectées, (i) la liste définitive des personnes affectées par le projet et (iii) les critères d’éligibilité à la réinstallation ou à toute autre aide ou assistance à la réinstallation. Cette vérification s’est intéressée notamment: (i) au nombre et à la superficie des parcelles agricoles affectées pour chaque PAP, (ii) au dénombrement des arbres fruitiers et forestiers plantés pour chaque PAP, (iii) au dénombrement et à la caractérisation des biens immeubles affectés (habitats et autres infrastructures individuelles ou collectives), (iv) à l’identification des ressources naturelles (pâturages, bois de feu, Produits Forestiers Non Ligneux…) dont l’accès sera rendu désormais plus difficile ou impossible du fait du projet pour certains groupes de personnes qui en dépendent. 7. La définition, en relation avec le Maitre d’Ouvrage (BAGREPOLE), des principes et critères d’éligibilité à une compensation des différentes catégories de PAP ainsi que les normes de compensation des différents types de biens affectées (coût de remplacement, valeur du marché, etc.). A cet égard, le consultant s’est appuyé sur les propositions des plans de réinstallation déjà élaborés pour le périmètre des 1000 ha et de celui de l’extension Nord en rive gauche du nakanbé qui ont été validées par les différentes instances de la Commission Nationale chargées des Enquêtes et des Négociations en vue de la réinstallation et de l’indemnisation des populations affectées par les travaux d’aménagements hydro-agricoles de la zone de concentration de Bagré. 8. L’identification des mesures de réinstallation selon les types de biens affectés et le statut social des PAP, la proposition de mesures garantissant ou facilitant l’accès des femmes et des jeunes aux terres aménagées du périmètre. Dans les cas de recasement groupé de PAP physiquement déplacées, les mesures de réinstallation sont intégrées à l’ensemble des mesures visant à améliorer la vie sociale du groupe et, le cas échéant, à faciliter l’intégration des PAP et de leurs familles dans les communautés hôtes1. 9. L’évaluation des pertes de biens, des revenus et des coûts de leur compensation sur la base des normes de compensation adoptées au point 4 précédent. Elle a porté aussi, sur les mesures additionnelles ou complémentaires (appui en intrants agricoles, labour

1Celles-ci devront bénéficier de la même façon que les PAP des investissements collectifs éventuellement prévues dans le cadre de la réinstallation. 39 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

des parcelles) de compensation des biens perdus ou des aides à la réinstallation, notamment pour les personnes vulnérables ; 10. L’identification des sites de réinstallation des activités pastorales et proposition de mesures d’accompagnement pour la réinstallation ; 11. La consultation des PAP et du public. La consultation des PAP a été capitale pour la compréhension et l’acceptation des critères d’éligibilité et des barèmes qui sont appliqués à l’évaluation des compensations pour la perte de certains biens, notamment les pertes de récoltes et d’arbres plantés (les vergers et reboisements) par les PAP.Il s’est agi aussi, à travers une restitution du contenu du PAR, de s’assurer de l’acceptabilité sociale des mesures de réinstallation proposées. Au cours de ces consultations publiques, les PAP ont été informées des droits de recours qui sont attachés à la réinstallation involontaire et de l’ouverture d’une période pour le recueil et la gestion des réclamations liées au recensement des biens et personnes affectées. Les procès-verbaux dûment signés des consultations publiques sont annexés au rapport du PAR. 12. L’affichage des listes des PAPet la gestion des réclamations. Il s’est agi d’une étape majeure du processus d’élaboration du PAR qui a visé à s’assurer que le travail de recensement des biens et des personnes affectées ne comporte ni oubli, ni erreurs préjudiciables à l’aboutissement de la réinstallation involontaire. L’affichage a été effectué en des lieux convenus avec le Maitre d’ouvrage, les PAP, les autorités locales, et choisis selon les points de concentration de ces PAP (villages, écoles, Mairies…). Durant cette étape, le consultant a déployé en permanence dans les principaux lieux de concentration des PAP, des équipes chargées de recueillir les réclamations sur des formulaires préétablis, en vue de leur traitement par les experts en charge de la mission. Comme convenu avec le client, un délai de plus d’un mois franc a été consacré à cetteopération (du 10 août à la fin septembre 2014) 13. La proposition d’une stratégie de mise en œuvre du PAR. Elle identifie au-delà du maitre d’ouvrage, les mécanismes d’implication des représentants des PAP, des Collectivités locales concernées, de l’administration déconcentrée (dont les services techniques) ainsi que des structures consultatives tels que les comités de la commission nationale d’enquêtes et de négociation en vue de la réinstallation des personnes affectées conformément à l’arrête conjoint N°2012-00246/MEF/MAH/MATDS du 23 juillet 2012 ; 14. La proposition d’un plan de suivi-évaluation de la mise en œuvre du PAR. Ce plan de suivi-évaluation vise notamment à s’assurer, au-delà de la compensation des pertes subies par les PAP, que la mise en œuvre du PAR en particulier et du projet en général ne résulte pas en une dégradation des conditions et du niveau de vie des personnes affectées. 15. L’élaboration du Rapport du Plan d’Action de réinstallation (PAR). Le contenu du Plan d’Action de réinstallation s’inspire de l’annexe 2 du Cadre de Politique de Réinstallation des Populationsdu Projet Pôle de Croissance Bagré qui sert de référence en la matière. 40 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

II. DESCRIPTION DU PROJET, DE LA ZONE DU PROJET ET DE LA ZONE D'INFLUENCE DU PROJET 2.1 Description générale du projet Dans le cadre de la mise en œuvre de cette Stratégie de Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD), le Gouvernement Burkinabè a obtenu de la Banque Adfricaine de Développement, un financement complémentaire au financement de la Banque Mondiale qui intervient en rive gauche, pour contribuer à l’exécution du projet pilote pour développer un « pôle de croissance » dans la zone du Projet Bagré, zone érigée depuis 1998 en Zone d’Utilité Publique (ZUP) en vue de la sécurisation des terres aménageables.

L’objectif du Projet d’Appui au Pôle de Croissance de Bagré (PAPCB) de la Banque Africaine de Développement est de contribuer à accroître l’activité économique dans la Zone de Bagré grâce à une augmentation des investissements privés, de la création d’emplois et de la production agricole.

En sa qualité de pôle de croissance, Bagré offre une plateforme d’activités agro-industrielles rentables de production, de transformation et de commercialisation susceptible de contribuer à l’atteinte des objectifs de développement du Burkina Faso tout en faisant prospérer l’investissement privé grâce à un partenariat public-privé efficient.

Ce faisant, le gouvernement de Burkina a sollicité le concours de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour la mobilisation d’un financement complémentaire à travers la mise en œuvre du Projet d’Appui au Pôle de Croissance de Bagré (PAPCB) pour la prise en compte intégrale des opportunités de valorisation économique. Le projet, d’une durée de cinq ans, est articulé autour de trois composantes principales : (i) La Composante A : Appui aux infrastructures agricoles. Elle comporte trois (3) sous composante : (i) la sous-composante A1: Extension des infrastructures hydro-agricoles qui permettra la mise en exploitation de 2194 hectares, (ii) la sous-composante A2 : Réhabilitation des aménagements existants du périmètre existant de 1200 ha en rive droite, (iii) la sous-composante A3 : Infrastructures de stockage et de commercialisation pour l’appui aux groupements de producteurs pour la transformation des produits et la réduction des pertes post-récoltes. (ii) La Composante B : Renforcement des chaines des valeurs avec trois sous composantes: (1) la Sous-composant B1 : appui à la mise en valeur à travers le développement du conseil agricole aux producteurs et à leurs Organisations, la structuration et organisation des OP, l’appui à l’approvisionnement en intrants de qualité et aux produits phytosanitaires homologués et à la gestion de l’eau, (2) la sous composante B2 : Equipement de stockage et de commercialisation, (3) la sous composant B3 : appui à l’entreprenariat par l’appui à l’émergence des métiers para-agricoles et aux services, (4) la Mise en œuvre du Plan de gestion environnemental et social PGES : mesures d’atténuation des impacts ; mesures de protection de la biodiversité, de bonification des impacts positifs et de suivi environnemental et social et de renforcement des capacités et (5) la mise en œuvre du plan de réinstallation des populations (PAR). (iii) La Composante C : Gestion du projet qui est assurée par Bagrépôle. Cette composante englobe toutes les activités de coordination et de gestion dont celles relatives aux acquisitions, à la gestion administrative et financière, et au suivi et évaluation.

Le projet d’aménagement des 2194 ha en rive droite sous financement de la BAD comprend la réalisation des réseaux primaires, secondaires et tertiaires d’irrigation, de drainage et de pistes dans les zones destinées au paysanat. Dans les zones destinées aux opérateurs privés, les aménagements structurants desservent chaque parcelle, leurs surfaces allant de 5 ha à plusieurs 41 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. centaines, ceci en fonction de la configuration du terrain. Chaque parcelle destinée aux opérateurs privés est également équipée d’une prise dans canal principal (réseau primaire) et d’un bassin dans la parcelle à partir duquel l’opérateur effectuera le pompage. L’aménagement interne de la parcelle est laissé à l’initiative des investisseurs. Le périmètre des 2194 ha en rive droite sera irrigué par gravité sur 924 ha et entièrement alloué au paysannat. En rive droite, les 2194 ha seront alimentés à partir d’un réservoir tampon raccordé au canal principal de la zone de 1 200 ha déjà aménagée en rive droite. Ce réservoir desservira ensuite un canal principal qui, lui-même, alimentera les 2194 ha. Le réseau primaire d’alimentation de ces 2194 ha sera alimenté à partir du canal primaire (CP) existant en Rive Droite et s’arrêtant actuellement à l’aval de la zone déjà aménagée de 1 200 ha. Ce canal existant sera prolongé jusqu’à un réservoir tampon par un canal primaire N°1 (CP1) de 2 432 m. A la sortie du réservoir tampon, débutera un canal primaire n°2 (CP2) d’une longueur de 19,65 km qui alimentera le périmètre des 2194 ha.

Tableau 1 : Caractéristiques des extensions Superficie Paysannat Exploitations Aménagements totale (ha) (ha) privées (ha)

Alimenté par le chenal Rive Gauche

Extension Nord 1 4 602 617 3 985

Extension Nord 2 985 0 985

Extension Est 2 291 0 2 291

Extensions hors ZC 2 770 0 2 770

Alimenté par canal principal Rive Droite

Périmètre de 1000 ha 1 024 887 137

Extension Ouest 1 1 050 0 1 050

Extension Ouest 2 123 60 63

TOTAL 12 845 1 564 11 281

*La présente étude concerne les aménagements des 1000ha, les extensions Ouest (Ouest1 et Ouest2) en rive droite.

La carte suivante fournit les contours de la zone d’étude, y compris les 1000ha, les extensions Ouest en rive droite.

42 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Carte 1 : Localisation de la zone du projet et des périmètres existants 43 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

2.2 Aménagements projetés en rive droite du Nakanbé En rive droite du Nakanbé, les aménagements projetés dans le cadre de la présente étude, portent sur l’extension de 1 000 ha et les extensions Ouest 1 et Ouest 2.

La réalisation des aménagements prévus en rive droite est basée sur le principe de :

- réserver au paysannat les surfaces irrigables gravitairement. Y seront installés les ayant- droits sur ces terres et les personnes affectées par le projet et déplacées ; - les surfaces irrigables par pompage seront destinées à des investisseurs privés.

En raison des conditions de topographie, les surfaces affectées au paysannat ne sont pas aptes à la polyculture et ne le sont à la riziculture. De même, les surfaces retenues pour les investisseurs privés sont peu aptes ou inaptes pour la riziculture, donc a priori destinées à la polyculture.

Dans les zones destinées au paysannat, le Projet réalisera, au-delà des aménagements structurants, l’aménagement jusqu’au niveau terminal de la parcelle unitaire. Cet aménagement comprend les réseaux primaires, secondaires et tertiaires d’irrigation, de drainage et de pistes.

Dans les zones destinées aux opérateurs privés, les aménagements structurants desservent chaque parcelle. Chaque parcelle est ainsi équipée d’une prise dans le canal primaire et d’un bassin dans la parcelle à partir duquel l’opérateur effectuera le pompage. L’aménagement de la parcelle est laissé à l’initiative des investisseurs.

2.2.1 L’extension 1000 ha et les extensions Ouest En rive droite, les extensions seront alimentées à partir d’un réservoir tampon raccordé au canal principal de la zone de 1 200 ha déjà aménagée. Ce réservoir desservira ensuite un canal principal qui, lui-même, alimentera les 1.000 ha et les extensions Ouest.

a) Conception et dimensionnement Le réseau primaire d’alimentation de ces extensions sera alimenté à partir du CP existant en RD et s’arrêtant actuellement à l’aval de la zone aménagée de 1 200 ha. Ce canal existant sera prolongé jusqu’à un réservoir tampon par un canal primaire CP1 de 2 432 m. A la sortie du RT débutera un canal primaire CP2 d’une longueur de 19,65 km qui alimentera l’extension des 1 000 ha et l’extension Ouest1.

Les canaux CP1 et CP2 seront revêtus par un béton légèrement armé de 8 cm d’épaisseur.

b) Réservoir tampon (RT) Les extensions de 1 000 ha et Ouest 1 en rive droite vont être irriguées à partir d’une prolongation du CP existant. Ce CP est dimensionné pour un débit de 5 m3/s au départ du barrage, pour irriguer une superficie totale de 2.200 ha (1 200 ha existants et 1 000 ha en projet). Le débit d’équipement est donc de 2.27 l/s/ha.

c) Canal principal Le dimensionnement des canaux consiste à déterminer les caractéristiques géométriques des canaux. 44 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

d) Drainage Le réseau principal de drainage est constitué d’émissaires naturels jouant le rôle d’exutoires vers lesquels sont dirigées les eaux à évacuer et qui rejoignent le Nakanbé.

Des fossés de garde d’une longueur totale de 23 km sont réalisés parallèlement au canal primaire et drainent les eaux provenant des superficies amont. Ces fossés de garde rejoignent les exutoires. Comme en RG, leur dimensionnement a été réalisé sur la base des débits calculés en prenant la moyenne des débits obtenus par les méthodes CIEH, ORSTOM et Rationnelle.

Les exutoires doivent traverser le CP pour rejoindre le Nakanbé. Ces traversées se font par des dalots.

e) Endiguement En tenant compte des consignes d’exploitation du barrage, le niveau d’eau atteint à l’aval de celui-ci est de 213,8 m pour une période de retour de 10 ans.

En considérant une pente de moyenne de la ligne d’eau de 0,3 ‰, la cote de protection des aménagements contre les inondations, pour la zone des 1.000 ha, varie de 210,95 m IGB à l’amont à 206,16 m IGB à l’aval, pour une distance de 15.953 m. Les zones des périmètres situées à des cotes inférieures sont inondables plus ou moins fréquemment. Des endiguements de protection contre les inondations sont donc nécessaires. Ces endiguements doivent remonter le long des exutoires jusqu’à ce que le TN atteigne la même cote.

f) Les aménagements dans l’extension Ouest 1 Cette extension est située en rive droite du CP2. Elle est divisée en 4 parcelles. Il est prévu autant d’ouvrages d’alimentations similaires à ceux décrits en RG, à savoir une conduite enterrée reliant le CP et la parcelle et un bassin en béton armé.

Le drainage des parcelles se fera via les exutoires naturels qui traversent le CP et l’extension des 1 000 ha.

g) Les aménagements destinés au paysannat en RD (1 000 ha) A la sortie du réservoir tampon, le réseau principal d’irrigation est constitué d’un canal principal (CP2) qui alimente l’extension des 1.000 ha et l’extension Ouest. Il traverse le périmètre dans sa longueur et fait 19,65 km de long pour une superficie. Des canaux secondaires (CS1 à CS23) se répartissent au long du CP2 et sont séparés entre eux par des distances allant de 200 à 900 m. Chaque CS alimente un nombre de canaux tertiaires (CT) compris entre 3 et 15, le nombre total de canaux tertiaires étant de 159.

h) Aménagement de pistes Il est prévu l’aménagement de la route reliant la RR9 au sud du périmètre de 1200 ha en RD à la localité de (17.07km) (route en terre ordinaire) permettant ainsi de désenclaver l’extension Ouest I.

i) Alimentation électrique L’alimentation électrique des aménagements de l’Extension Ouest 1 et l’extension de 1 000 ha se fera à partir de la ligne MT de 33 KV existante desservant les villages artificiels en rive droite. 45 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

2.2.2 L’extension Ouest 2 Cette extension se trouve à l’aval du périmètre de 1.000 ha en RD et en constitue une prolongation. Elle sera alimentée par le CP RD vie un module à masque de 800 l/s qui alimente deux canaux secondaires d’irrigation (CS24 et CS25). La surface est partagée entre paysannat (partie gravitaire – 59,7 ha) et opérateurs privés (63,3 ha).

a) Le réseau d’irrigation Le réseau d’irrigation est constitué d’une prise à l’extrémité du canal principal d’irrigation en rive droite, et deux canaux secondaires CS24 et CS25. Le canal CS25 se subdivise en cinq (05) sous secondaires (CS25-1 à CS25-5).

Chaque canal sous secondaire du CS25 alimente un nombre de canaux tertiaires (CT) compris entre 3 et 7, le nombre total de canaux tertiaires étant de 36.

b) Le réseau de drainage Le réseau de drainage est constitué de drains tertiaires (DT), qui collectent les eaux provenant des parcelles. Ces drains sont parallèles aux canaux tertiaires d’irrigation, du côté opposé des parcelles.

Les drains secondaires sont soit des talwegs traversant transversalement le périmètre irrigué, soit des drains placés parallèlement aux canaux secondaires d’irrigation. Les talwegs sont recalibrés pour avoir le gabarit d’une section trapézoïdale, ils récupèrent soit les eaux des drains tertiaires, soit les eaux des drains sous secondaires.

Les drains collecteurs récupèrent les eaux des canaux secondaires et de quelques parcelles qu’ils longent. Ces eaux sont évacuées par des buses au niveau des pistes tertiaires ou secondaires.

c) Le réseau de pistes Les pistes tertiaires (PT) sont réalisées de façon à permettre l’accès aux parcelles du côté des drains en franchissant ces derniers grâce à des ouvrages d’accès. Toutefois, pour les parcelles situées à proximité des lits d’écoulement naturels, l’accès par la piste se fait du côté des canaux tertiaires, ici également des ouvrages d’accès permettent de franchir ces canaux.

L’accès aux parcelles adjacentes à une piste secondaire (PS) se fait directement par cette dernière. Chaque PT se raccorde à une PS longeant les canaux secondaires

Par ailleurs, une piste primaire passe en bordure de la zone pour remplacer une piste existante qui traverse la zone jusqu’aux berges du Nakambé.

d) Endiguement Un endiguement a été dimensionné pour la protection de la zone de 1.000 ha RD en prenant en compte la cote 213,8 m à l’aval du barrage pour une crue décennale du Nakambé et une pente moyenne de la ligne d’eau de 0,3 ‰. En poursuivant la même approche, il ressort que la zone d’épandage du Nakambé est plus basse que les terres aménagées de l’extension Ouest 2. Un endiguement n’est donc pas nécessaire pour protéger cette extension. 46 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

e) Réseaux d’assainissement Afin d’assainir les périmètres, il est prévu des réseaux de drainage qui collectent les eaux d’assainissement (eaux de pluies, surplus d’irrigation, vidange des parcelles, drainage interne du sol) et les conduisent dans les exutoires pour aller vers le Nakanbé.Les réseaux secondaires et tertiaires seront connectés aux drains principaux.

2.3 Situation géographique de la Zone d'influence du projet Le Projet Pôle de Croissance de Bagré interviendra principalement dans la Zone de Concentration (ZC) de Bagré d’une superficie de 50.000 ha qui se situe dans la Zone d’Utilité Publique de Bagré (ZUP) qui couvre une superficie totale de 500.000 ha. La ZUP se situe dans la province du Boulgou région du centre-Est) et celle du Zoundwéogo en partie (Région du centre-Sud) entre les parallèles 11°12’ et 11°53’ de latitude Nord et les méridiens 0°14’ et 0°50 de longitude Ouest.

La commune rurale de Bagré, qui est l’épicentre du Projet Pôle de Croissance de Bagré, est située à environ 250 km de Ouagadougou sur l’axe Ouagadougou-Koupèla (Route Nationale N°4) -- (Route Nationale N°16), et à 30 et 50 kms respectivement des frontières du Ghana et du Togo.

47 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Carte 1 : Localisation des extensions des aménagements hydro-agricoles

48 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

2.4 Études socioéconomiques de la zone d’influence

2.4.1 Démographie et évolution du peuplement dans la zone d’intervention du projet Dans la zone d’intervention du Projet, actuellement, on dénombre 23 villages administratifs avec 6.826 familles réparties entre les communes de Bagré, Bittou, Zabré et Zonsé2. La zone actuelle d’intervention du projet qui se situe dans la vallée du Nakambé était dans les années 1970 une zone très peu habitée où sévissait l’onchocercose. L’Etat Burkinabé, au regard des potentialités hydro-agricole favorable à la production agro-sylvo-pastorale et à l’énergie électrique a mené des actions avec l’appui de l’OMS pour éradiquer cette pandémie. C’est à partir de ce moment que le peuplement de la zone s’est accéléré pour l’exploitation des terres et des autres ressources naturelles.

Ainsi la zone de concentration connait une évolution démographique importante3, en 2000 l’effectif de la population avait été estimé à 22.237 habitants dont 17.237 autochtones et 5.000 migrants. En 2005, cette population est passée à 35 719 habitants pour atteindre un effectif de 40 649 habitants en 2010. La population de la zone de concentration est composée en majorité de femmes et de jeunes (14 à 18 ans) soit respectivement environ 53% et 31% de la population totale.

2.4.2 Personnes vulnérables Dans le cadre de la présente étude, on entend par personne vulnérable « toute personne qui se trouve dans l’incapacité physique ou morale de se pendre en charge. Ce sont des personnes démunies (handicapés de naissance, victimes de maladie ou accident invalidant, des vieillards, des malades incurables, des malades mentaux, des aveugles, des veuves et des orphelins) ». La zone d’étude compte au total 279 personnes vulnérables recensées et réparties comme indiqué dans le tableau suivant :

Tableau 2 : Effectifs des personnes vulnérables

LOABA Total Type d'orphelins DEMA GUIRMOGO SAMPEMA PEULH ZAMPA général

Non défini 10 5 28 43

Orphelin(e) (Moins de 18 ans) 2 31 23 56

Handicap 11 9 37 1 2 60

Vieillesse (75 ans et +) 8 12 61 1 82

Maladie invalidante 5 7 23 1 2 38

Total 36 64 172 3 4 279

22 Données des résultats de l’étude sur la régularisation foncière de la ZC de Bagré.

49 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Les cas de personnes âgées de plus de 75 ans et sans soutien constituent le principal groupe des vulnérables recensés, soit 29 ,39% de l’effectif total. Le deuxième groupe de vulnérables le plus important est celui des personnes portant un handicap (physique, mental, vue, etc.).

Du point de vue de la représentativité, le village de Sampena regorge le plus grand nombre de personnes vulnérables, soit environ 61,65% de l’effectif total. Dans ce village, ce nombre de personnes vulnérables est alimenté essentiellement par les personnes âgées de plus de 75 ans (35,46%). Il est secondé par le village de Guirmogo qui enregistre 24,94% du total des personnes vulnérables.

2.4.3 Groupes ethniques et religions pratiquées Les autochtones sont généralement des groupes ethniques, Bissa, Mossi, Zaoga, Peulh et Koussasi. Les implantations humaines plus récentes se sont établies en vue de l’exploitation des périmètres aménagés.

Concernant, les principales religions pratiquées on peut citer l’islam, le christianisme et l’animisme.

2.4.4 Régime foncier En vertu du décret n°98-476/PRES/PM/MEE/MEF du 2 décembre1998 portant déclaration d’utilité publique, l’ensemble de la Zone d’Utilité Publique de Bagré est soumise à un régime particulier de gestion des terres du domaine foncier. La zone des 1000 ha et les extensions ouest en rive droite du Nakanbé fait partie de la « zone de concentration » de 282.814 ha où sont situées les aménagements anciens et où seront aussi localisées dans le futur les actions les plus intenses de développement dont l’ensemble des aménagements hydro-agricoles.

En matière foncière, deux (2) types de régime foncier coexistent dans la zone du projet : le régime traditionnel et le régime moderne. Le régime foncier traditionnel renvoi au droit coutumier de propriété des terres. Ce régime est celui qui prévalait avant l’installation du barrage et du périmètre et qui prévaut encore dans les zones non aménagées de la zone de concentration à savoir les terres situées en amont et qui n’entrent ni dans l’aire pastorale ni dans le sanctuaire de faune. Le régime foncier moderne fait référence à la propriété de l’Etat des terres de la ZC en vertu de la RAF qui stipule que toutes les terres du DFN sont la propriété de l’Etat qui peut, pour cause d’utilité publique procéder à l’expropriation pour permettre l’exploitation/utilisation des terres.

En vertu du droit foncier moderne, les décrets N°2014 /078 /PRES /PM /MEF /MASA /MEAHA /MEDD /MICA /MRAH /MATS /MATD portant modification des limites de la Zone d’Utilité Publique de Bagré et celui n°2014 /083 /PRES /PM /MEF /MASA /MEAHA /MEDD /MICA /MRAH /MATS /MATD portant transfert de gestion de la Zone d’Utilité Publique et de la Zone de concentration à BAGREPOLE, confère à BAGREPOLE la gestion des fonds de terre de la Zone d’Utilité Publique dans le cadre de la mise en valeur des aménagements à but agricole, pastoral, forestier, faunique, hydraulique, piscicole, agro-industriel et d’habitation. Dans ce cadre, toute perspective d’appropriation individuelle et légale des terres n’est plus envisageable en dehors des processus d’aménagement et de mise en valeur prévus par le Pôle de croissance de Bagré.

50 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

2.4.5 Principales activités économiques

Agriculture : L’agriculture est de loin la première activité économique de la zone du projet. Les enquêtes réalisées auprès des propriétaires affectés ont permis de caractériser les systèmes de culture de la zone du projet. 51,72% des parcelles enquêtées appartiennent aux femmes. Les différentes spéculations rencontrées sont : le sorgho, le maïs, mil, riz, le sésame, le coton, etc. Les cultures dominantes sont : le sésame (30% des parcelles), le maïs (26,6%) et l’arachide (15,2%). Les exploitants privilégient les cultures en association (96,95%). La monoculture est rare (1.57%). Sur l’ensemble des parcelles enquêtées, 15 sont en jachère soit 1,47% des parcelles. La culture du sésame, de l’arachide, et du niébé, sont destinées à la vente. Ces spéculations permettent aux producteurs et productrices d’assurer une certaine autonomie financière. La vente de ces produits leur permet de payer les engrais ou les semences.

Le semis en ligne est le mode de semis le plus pratiqué dans la zone (88,6% des parcelles), par rapport au semis en quinconce qui est de 11,4%.

Les exploitants utilisent en grande partie des variétés locales (86.9% des parcelles). Cette utilisation élevée des variétés locales est en grande partie due aux difficultés d’accès variétés améliorées. Selon les producteurs les semences améliorées leur parviennent tard.

En général le sol est labouré avant le semis (90,5% des parcelles enquêtées). Une faible proportion de parcelles est semée sur des buttes.

Peu d’exploitants de la zone d’étude réalisent des ouvrages antiérosifs (7,2%). Les différents ouvrages antiérosifs observés dans la zone sont respectivement les bandes enherbées (49,31%), les diguettes en terre (17,81%) et les cordons pierreux (30,14%). Plus de la moitié des producteurs (56%) ont affirmé qu’ils utilisent la matière organique. La majorité apporte en moyenne 5 charretées par an. La matière organique utilisée est sous trois formes. Le fumier, constitué de déjections animales associées à des débris de résidus de récolte.

Sur 65,0% de cas, les résidus de récolte sont ramassés pour l’alimentation des animaux. Dans 2,4% de cas les résidus sont utilisés pour la cuisine ; dans 21,3% de cas les résidus sont laissés au champ et enfin dans 11,3% de cas ils sont utilisés pour d’autres usages.

La majorité des producteurs utilisent les engrais NPK : 92,05 % des champs enquêtés ont reçu les engrais NPK. La majeure partie des exploitants apportent entre 1 et 5 sacs de 50 kg de NPK. Sur l’ensemble des champs 87,5% utilisent l’urée.

Au-delà des spéculations céréalières et de rente, la région produit également quelques cultures cultures maraîchères dont principalement des oignons, des choux des tomates de la laitue des aubergines et du piment. Le mode traditionnel de production est encore dominant. Il est caractérisé par la monoculture, le manque d’apport en nutriments, la faible pratique de la jachère, la pratique des feux de brousse. Les producteurs sont faiblement équipés et la principale raison évoquée est le manque de financement.

Elevage : L’élevage occupe 5% de la population. La région abrite l’une des plus grandes zones pastorales du pays ; il s’agit de la zone pastorale de la Nouaho. Le mode d’exploitation dominant est 51 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. traditionnel, mais l’embouche commence à prendre de l’ampleur et annonce des transformations à terme dans le système de production. L’élevage d’embouche est surtout destiné à l’exportation.

L’effectif du cheptel déclaré par les PAP est estimé à 8289 têtes, toutes espèces confondues.

Tableau 3 : effectif du cheptel

Espèces Effectifs Bovin ( niisi) 890 Ovin ( piissi) 1247 Caprin ( boussé) 1354 Asin (bouinsé) 192 Camelin (yougma) 5 Porcs (courcouiba) 187 Équin (Ouédmossé) 2 Lapin (soomsé) 100 Volaille (poules, pintades noonsé, kiini,) 3992 Volaille (Canard, oies, ladé) 13 pigeons 260 Chiens 28 Chats 19 TOTAL 8289 Source : BGB Méridien 2014

La volaille représente le premier poste en termes d’effectif, soit 46,16% du total des effectifs, suivie des caprins et des ovins. Les activités d’élevage des bovins et des ovins représentent respectivement 53,13% et 16,15% des sources de création de revenus.

La région du Centre Est est une importante zone de transit du bétail en direction des pays voisins. La région du Centre Est détient 4,69% de l’effectif national de bovins, et respectivement 7,88% et 7,73 % de celui des ovins et des caprins.

L’activité de pêche mobilise beaucoup de pêcheurs et une importante population de commerçants autour du barrage de Bagré. Le principal centre d’approvisionnement étant Ouagadougou.

En conclusion, selon les données d’enquêtes réalisées par BGB (2014) dans le cadre du présent PAR, les revenus dégagés des activités économiques sont évaluées à 128 329 500 FCFA/an et proviennent de l’agriculture (46%), de l’élevage (27,90%), des produits forestiers (1,57%) et des rémunérations versées à titre de salaires (24,53%).

Infrastructures socio-économiques de base Du point de vue de l’accès aux infrastructures socioéconomiques de base, la majorité des villages affectés dispose d’une école : Tobissa, Sampéma…, (commune de Zabré), et Zampa.., (commune de Bittou), Poanga, Gnékonéta.., (commune de Zonsé) ou y ont accès. Le 52 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. village de Guirmogo qui abrite le site de réinstallation ne dispose pas d’école, par contre, il dispose d’un centre de santé qui dessert les localités avoisinantes.

Concernant les points d’eau, bien que chaque localité affectée dispose d’au moins un forage ou d’un puits traditionnel ou à grand diamètre, dans le cadre de l’exécution du PAR, il sera nécessaire de compenser les points d’eau qui seront perdus dans l’emprise du projet et d’en réaliser d’autres sur le site de réinstallation et dans les autres villages.

III. IMPACTS POTENTIELS

Le projet d’aménagement étant localisé en milieu rural, il va impacter des communautés dont le type d’occupation de l’espace (résidences et production) et le statut foncier ne sont pas très diversifiés.

3.1 Analyse des variantes du projet Tableau 4 : L’analyse des variantes de réseau d’irrigation du projet est présentée dans le tableau suivant :

Critères de Variante 1 : canaux avec Variante 2 : réseau en conduite comparaison revêtement et en terre à ciel ouvert PVC Peu exigeante en technicité Nécessite un niveau de technicité Condition de mise en d’exécution (beaucoup d’entreprises élevé (implication d’entreprise œuvre maitrisent ce mode spécialisée requise) d’aménagement). Efficience Réseau peu efficient Réseau plus efficient Durée de vie Limitée Longue : au moins 30 ans Equité de partage de Peu équitable (si les canaux sont mal Mieux équitable si les vannes sont l’eau entretenus) bien contrôlées Forte perte d’eau à travers Moins de perte d’eau dans les Economie d’eau l’évapotranspiration et l’infiltration canalisations Gestion plus délicate nécessitant un Facilité de gestion Gestion plus facile suivi régulier de l’état des canaux Coût d’investissement beaucoup Coût d’investissement Faible coût d’investissement plus élevé Demande des interventions Demande des interventions d’entretien moins fréquentes. d’entretien régulières pour le curage, Entretien et Le coût d’entretien est élevé, étant le faucardage et le reprofilage des exploitation donné le recourt aux équipements et canaux. matériaux importés (vannes,

conduites) Sur la base des éléments de comparaison ci-dessus, il est recommandé de réaliser un réseau d’irrigation : - en conduites PVC, si le budget d’investissement n’est pas contraignant, - en canaux avec revêtement et en terre, dans le cas contraire. Compte tenu des contraintes financières la variante 1 a été retenue.

3.2 Les activités sources d’impacts sociaux du projet Les impacts du projet donnant lieu à une réinstallation involontaire seront principalement : - les activités en phase de construction, c’est-à-dire les travaux d’aménagement du périmètre agricole et du site de réinstallation et engendreront principalement les 53 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

impacts ci-après : (i) Impacts sur la santé des populations et des employés : La mise en place des chantiers pour les travaux d’aménagement auront des conséquences sanitaires diverses mais sont essentiellement liées à la présence d’un personnel qu’il faudra gérer pour éviter les risques de contamination par le VIH/SIDA et les IST ou d’autres maladies de type épidémique comme le COVID 19, (ii) Pertes des différents biens (les habitations et les infrastructures connexes, les terres, les vergers, les biens culturels) des activités des personnes affectées par le projet (PAP), (iii) Restriction d’accès aux ressources naturelles (moyens d’existence et les revenus tirés produits forestiers non ligneux - Les activités en phase d’exploitation qui pourraient engendrer des risques sanitaires au niveau des populations riveraines et des exploitants avec risques de contamination liés à l’utilisation des pesticides sur les sites de production. - Accroissement des revenus des populations : Tout comme les possibilités de sous- traitance mentionnées plus haut, des effets sensibles sur l’économie locale et un apport de revenus aux populations locales peuvent provenir des besoins des personnels des chantiers. Ainsi, il y aura une augmentation de la demande en services d’hébergement, de restauration, ainsi que des opportunités de fourniture de produits agricoles, de maintenance de véhicules, etc. - Développement de l’agriculture : L’agriculture constitue le secteur qui va le plus bénéficier de l’aménagement du périmètre. L’installation d’exploitants sur des parcelles irriguées va contribuer à booster la production agricole dans la zone et la création d’excédents de production qui pourront être commercialisés. Les communes environnantes pourront connaître une augmentation de leurs recettes. - Développement de l’élevage : Les effets bénéfiques de l’implantation des périmètres irrigués pour le bétail sont tous liés à son exploitation. Il s’agit en particulier de : l’augmentation des sous-produits agricoles (tiges, pailles, fanes), de la disponibilité de son (riz, sorgho, maïs), de l’augmentation du pouvoir d’achat des populations (investissement sous forme de bétail), de la possibilité d’intégration agriculture – élevage et ses impacts au niveau du périmètre, de la disponibilité de la fumure organique et de disponibilité d’animaux de traction.

3.3 Les impacts sociaux négatifs Plusieurs types de biens seront impactés dans l’emprise du projet. Il s’agit : 3.3.1 Les pertes d’exploitations agricoles Les exploitations agricoles demeurent le principal bien qui sera impacté fortement par le projet du fait de l’expropriation de terres appartenant à des PAP à des fins d’aménagement et de l’implantation des sites d’accueil des PAP déplacées. Le résultat du recensement fait ressortir des pertes de terres agricoles qui sont estimées à 3 172 champs appartenant à 3262 exploitants pour une superficie de 4888,41 hectares. La superficie moyenne d’un champ est de 1,54 hectare et plus 70 % des champs ont une superficie inférieure à cette moyenne. Ces pertes d’exploitations agricoles intègrent les pertes au niveau du site de réinstallation. Ces pertes au niveau du site de réinstallation sont traitées de la même manière que celle sur l’emprise des aménagements.

54 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 5 : Situation des champs impactés Rive Droite Sous- total Description Site 1000 SITE DE Site Extension Ouest 1/2 Rive Droite ha REINSTALLATION Nombre de 1736 1211 90 champs 3 172 Superficie 2802,45 1944,57 141,39 (ha) cultivée 4888,41 Source : BGB Méridien 2014&2015 actualisé 2020

Photo 1 : Tractage d’un champ au GPS

3.3.2 Les pertes en arbres Les arbres qui seront touchés par les travaux d’aménagement du périmètre peuvent être répartis en trois catégories : - Les espèces ligneuses formant la végétation naturelle des jachères et savanes auxquelles s’ajoutent quelques pieds épargnés dans les champs suite aux défrichements ; - Les vergers ; - et les plantations. Si la première catégorie est considérée comme un bien collectif dont la compensation se fait à travers des investissements dans le sens de la restauration du couvert végétal au sein des 55 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. communes affectées par le projet, les deux autres catégories seront compensées aux individus qui en sont les propriétaires. Au total, 16 218 arbres fruitiers ou utilitaires et vergers, toutes especes confondues appartenant à 1121 PAP

3.3.3 Les pertes de pâturage et de pistes de transhumance Dans la zone des extensions ouest et des 1000 ha, l’alimentation du bétail (8289 de cheptel toutes especes confondues) est basée sur le pâturage naturel, aussi bien en saison sèche qu’en saison pluviale avec quelques compléments en sous produits agro industriels (SPAI):  en saison sèche, les éleveurs font paître les animaux dans les champs, dans les zones de dépressions ou subsistent du fourrage herbacé entretenu par la relative humidité des sols. Certains éleveurs, notamment ceux qui possèdent seulement quelques têtes de bétail, conservent les résidus de récoltes pour soutenir l’alimentation de leur bétail. D’autres font également recours au fourrage aérien de quelques espèces ligneuses appétées telle que le Peterocarpus erinaceuset l’Afzelia africana.  en saison des pluies, les éleveurs se retirent dans les zones pastorales de la région, notamment la zone pastorale de la Nouaho ou dans les zones frontalières avec le Ghana surtout ; Les sources d’alimentation du bétail seront donc perdues en grande partie après l’aménagement du périmètre irrigué. Cependant, les résidus de récolte peuvent être récupérés sous forme de fourrage stocké pour l’alimentation du bétail des agropasteurs mais pas pour le bétail transhumant qui devra être relocalisé dans des zones appropriées. Les éleveurs du reste relèvent que leurs animaux en saison pluviale sont conduits dans d’autres zones de la région, voire même à la frontière du Ghana et ces animaux ne reviennent qu’une fois les récoltes terminées. Aussi pour contribuer à réduire le nomadisme, Bagrépôle en concertations avec les éleveurs de la zone, les autorités locales, les responsables coutumiers ont trouvé des sites d’acceuil des éleveurs. Sur ces sites des infrastructures sociales (forage, magasins de stockage de produits d’aliments de bétail et d’infrastructures socioéconomiques pour les femmes) seront réalisées. Au titre des mesures en faveur des éleveurs, le présent PAR retient la réalisation de forages pastoraux à proximité des habitations et hors des exploitations afin d’éviter que les animaux ne s’abreuvent dans le canal primaire, ce qui peut constituer des sources d’incidents divers. L’implantation de ces forages pastoraux sera dterminée de concert avec les communautés. Des mesures d’accompagnement au profit des éleveurs sont budgétisées dans le PAR.

A côté du pâturage, il existe des pistes utilisées (pistes non balisées) par les animaux pour accéder principalement au pâturage et aux points d’eau disséminés dans la zone ou en bordure de la zone (puits traditionnels et forages etc.). Après l’aménagement, ces « pistes » vont disparaitre sans pour autant compromettre l’accès aux sources d’eau constituées pour l’essentiel du réservoir de Bagré et des puits situés en dehors de la zone. Dans ces conditions, la disparition de ces pistes ne constitue donc pas un impact significatif. Les passerelles permettront au cheptel de continuer à accéder à ces ressources.

3.3.4 Les pertes d’habitats et infrastructures connexes Des habitats seront touchés par l’aménagement et devront donc être déplacés et 200 ménages sont touchés. On dénombre également la présence de structures diverses dans les champs sans que l’occupant du champ n’en soit propriétaire. Il s’agit des structures suivantes : hangars, installations de petit commerce, poulaillers, greniers, enclos, puits traditionnels, fours à karité et clôtures. Ce cas est rencontré sur les 1000ha dans les localités de Guirmogo, Tobissa et Sampema, 56 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Quelques infrastructures communautaires ont été recensées dans les emprises du projet. Il s’agit de (06) puits à grand diamètre (Extension Ouest 1), d’un (01) forage équipé avec pompe et clôture et d’un (01) puits traditionnel (1000ha) et deux (02) puits traditionnels au niveau de l’extension Ouest 2.

Photo 2 : Cases rondes et maisons (banco) en tôles

Photo 3 : Greniers et hangars

3.3.5 Les pertes de sites sacrés et cimetières Il y a de lieux sacrés (2 bois sacrés, 4 lieux abritant des fétiches) dans la zone d’emprise du futur périmètre qui ont été recensés et les responsables coutumiers proposeront à Bagrépôle en temps opportun le traitement qui convient à chaque site. Il y a également des tombes (5) et un cimetière. Des cérémonies rituelles seront organisées pour générer le « déplacement » de ces tombes.

Des risques peuvent être notés. Il s’agit :  des risques de conflits d’usage des terres entre les populations réinstallées et les populations hôtes ;  un appauvrissement des PAP du fait de la volatilité des indemnités financières reçues ;  une augmentation de la densité de population du fait d’une migration accrue ou du retour de ressortissants de la zone ;  la frustration des populations environnantes et des populations hôtes ne bénéficiant pas des mesures prévues dans le PAR ;  l’amélioration de l’offre de services sociaux.

57 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

3.4 Les mesures d’atténuation des impacts et risques sociaux La mise en œuvre des mesures proposées repose sur la réalisation du Plan d’Action de Réinstallation (PAR).

Le PAR a identifier les mesures dont la mise en œuvre vont attenuer les impacts et risques sociaux. Il s’agit de:

- l’indemnisation pour les différents pertes de biens individuels et collectifs : le montant des indemnisations s’élève à 4 253 465 089 FCFA soit 70,6% du coût de la mise en œuvre du PAR - l’assistance diverse aux PAP et populations d'accueil (d’infrastructures socioéconomiques et acquisition d’équipements, acquisition d’intrants, labour des parcelles, conseil agricole, forages, abris…) d’un montant de 1 004 375 297 FCFA soit 16,7% du coût du PAR - l’aménagement et la viabilisation du site d’accueil des PAP - la sécurisation foncière des terres de compensation terre contre terre afin d’éviter les confliter fonciers - l’appui aux éleveurs pour l’accès à l’alimentation complémentaire du cheptel ; - les actions de formation et d’appui conseil agricole qui seront menées par le projet au profit des producteurs afin de limiter entre autres les risques sanitaires.

Ce PAR prend aussi en considération, les communautés hôtes afin de minimiser toute source potentielle de risque provenant du projet.

Dans le processus de planification et de mise en œuvre de la réinstallation une attention sera accordée aux liens personnels entre les personnes affectées et leurs communautés, et au cas échéant les interactions avec les communautés hôtes.

58 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

La synthèse des biens impactés est indiquée dans le tableau suivant :

Tableau 6 : Synthèse des biens impactés Intitulé Effectifs 1345 (site 1000ha) 655 (Hommes) 690 (Femmes) 1077 (site Extension Ouest1) 468 (Hommes) Nombre de personnes affectées 609 (Femmes)

24 (site Extension Ouest2) 10 (Hommes) 14 (Femmes) Total : 2446 22 (Site 1000ha) 19 (Hommes) 03 (Femmes) 175 (site Extension Ouest1) 108(Hommes) Nombre de ménages affectés (avec 67(Femmes) habitations) 03 (site Extension Ouest2) 03 (Hommes) 0 (Femmes) Total : 200 922 (site 1000ha) Nombre d’occupants ayant perdu des 609 (site Extensions Ouest1) champs (tous statuts confondus) 117 (site Extensions Ouest2) 1736 (site 1000ha) Nombre de champs de cultures 1211 (site extension Ouest1) affectés 135 (site extension Ouest2) Tptal : 2947 2802,45ha (site 1000ha) Perte définitive d’espaces cultivables 1721,85 ha (site extension Ouest1) (terres cultivées et en jachères) 222,72 ha (site extension Ouest2) Total 4747,02ha 374 (site 1000ha) Nombre de maisons entièrement 1217 (site extension Ouest) détruites Total : 1591 Nombre total d’arbres fruitiers et à 2852 (site 1000ha) usages multiples touchés 2007 (site extension Ouest) Nombre total d’arbres NON fruitiers et 6569 (site 1000ha) à usages multiples touchés 3137 (site extension Ouest) Nombre d’infrastructures annexes dans 129 (site 1000ha) les ménages 311 (site extension Ouest) 01 (Site 1000 ha) Nombre de puits à grand diamètre 04 (Extension Ouest 1) Nombre de forages 01 (Site 1000ha) 01 (Site 1000 ha) Nombre de puits traditionnels 02 (Extension Ouest 1)

Pertes d’accès aux ressources pastorales, produits forestiers non Tous les villages de l’emprise et riverains ligneux à l’intérieur de l’emprise du projet Source : BGB Méridien 2014 59 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

IV. CADRE JURIDIQUE, LEGAL ET REGLEMENTAIRE 4.1. Les textes de loi au niveau national (Burkina Faso)  La Constitution du Burkina Faso Selon les dispositions de la loi n°002/97/ADP du 27 janvier 1997 portant constitution du Burkina Faso (articles 15) « le droit de propriété est garanti. Il ne saurait être exercé contrairement à l’utilité sociale ou de manière à porter préjudice à la sûreté, à la liberté, à l’existence ou à la propriété d’autrui. Il ne peut y être porté atteinte que dans le cas de nécessité publique constatée dans les formes légales. Nul ne saurait être privé de sa jouissance si ce n’est pour cause d’utilité publique et sous la condition d’une juste indemnisation fixée conformément à la loi. Cette indemnisation doit être préalable à l’expropriation sauf cas d’urgence ou de force majeure ».

 La Loi n° 034-2012/AN du 02 juillet 2012 portant Réorganisation Agraire et Foncière La loi portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) au Burkina Faso, a pour vocation de régir les normes d’utilisation, de gestion et d’exploitation des ressources naturelles, permanentes ou renouvelables. La RAF définit les principes d'aménagement des terroirs ainsi que les modalités d'attribution et d’exploitation des terres aussi bien rurales qu’urbaines. Suivant cette loi, « le domaine foncier national est un patrimoine commun de la nation » (article 5). Toutefois, la loi dispose également que « le domaine foncier national est composé du domaine foncier de l’Etat, du domaine foncier des collectivités territoriales et du patrimoine foncier des particuliers ». (Article 6).

De même, la RAF fixe les principes fondamentaux de l'aménagement du territoire, de la gestion des terres rurales et urbaines, du régime de l'eau, des forêts, de la faune, des pêches, des substances de carrières et de mines.

Cette loi énonce les dispositions suivantes :

- le domaine foncier national est de plein droit propriété de l’État ;

- le droit pour l’État de procéder à des expropriations pour cause d’utilité publique est reconnu. Aucune indemnité n’est due aux propriétaires de construction ou d’aménagements divers en raison de servitudes d’utilité publique, sauf si le plein exercice de ces servitudes nécessitait la destruction totale ou partielle des réalisations appartenant à des particuliers ;

- Les occupants de terres rurales attribuées selon le droit coutumier sont reconnus et sont sujets à être compensés pour les investissements effectués sur leur terre lors d’expropriation ;

- La recherche des gîtes de substances de carrières est autorisée par les services compétents du ministère chargé des mines. Le Ministère chargé des domaines assure la gestion du domaine foncier national, par délégation, les Préfets et les Maires assurent la gestion quotidienne des terres du domaine 60 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. foncier national situées sur leur territoire. Toute occupation sans titre est interdite et le déguerpissement ne donne lieu ni à recasement, ni à indemnisation (Art. 39).

Les terres rurales sont celles situées en dehors des limites administratives des villes et sont destinées principalement à l’agriculture, à l’élevage, à la sylviculture, à la pisciculture, etc.

Dans les villages, l’attribution, l’évaluation et le retrait des terres relèvent des commissions foncières villageoises (CFV).

En matière de procédures d’expropriation et de compensation, tout titulaire de droit immobilier peut être obligé de le céder lorsque l’utilité publique ou l’intérêt général l’exige, après une juste et préalable indemnisation sauf en cas d’urgence ou de force majeure (Art. 226). Les occupants coutumiers de la terre ont aussi droit à une indemnisation en cas d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Lorsque, après enquête et négociations menées par une commission présidée par un représentant du service chargé des domaines, le titulaire du droit réel concerné consent une cession à l’amiable, l’expropriation est prononcée par un arrêté conjoint du ministre chargé des domaines et des ministres directement concernés (Art. 229). Le Président du Tribunal de Grande Instance prononce par ordonnance, l’expropriation lorsqu’il n’y a pas d’accord (Art. 230).

Une expertise devra être ordonnée si elle n’est demandée pas l’une des parties. Elle devra être faite par trois experts à moins que les parties soient d’accord sur le choix d’un expert unique (Art. 231).

L’indemnité d’expropriation est fixée, soit par accord amiable, soit par le Juge. Elle est établie en tenant compte (Art. 232) de l’état de la valeur actuelle des biens, de la plus-value ou de la moins-value qui en résulte, etc.

L’indemnité d’expropriation ne doit comprendre que le dommage actuel et certain directement causé par l’expropriation ; elle ne peut s’étendre à un dommage incertain, éventuel ou indirect (Art. 233). L’indemnité d’expropriation peut être pécuniaire ou par compensation (Art. 234).

 La Loi n° 034-2009/AN du 16 Juin 2009 Portant Régime Foncier Rural Les terres rurales sont réparties dans les catégories comprenant (Article 5) : le domaine foncier rural de l’État, le domaine foncier rural des collectivités territoriales et le patrimoine foncier rural des particuliers.

Le domaine foncier rural de L’État comprend (Article 25) :

- de plein droit, l’ensemble des terres rurales aménagées par l’État sur fonds publics ; - les terres réservées par les schémas d’aménagement du territoire à des fins d’aménagements ; - les terres rurales acquises par l’État auprès des particuliers selon les procédés de droit commun ; - les terres acquises par exercice du droit de préemption ou par application de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Quant au domaine foncier rural des collectivités territoriales, il est constitué (Article 27) : 61 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- des terres rurales qui leur sont cédées par l’État ; - des terres rurales acquises par ces collectivités territoriales selon les procédés de droit commun ; - des terres acquises par exercice du droit de préemption ou par application de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique.

La politique de sécurisation foncière en milieu rural, adoptée par le gouvernement en 2007, a pour principal objectif d’assurer à l’ensemble des acteurs de développement en milieu rural, l’accès équitable à la terre y compris pour les femmes et les jeunes. Cependant, malgré l’adoption de cette Loi, c’est encore la gestion traditionnelle qui continue à prédominer au Burkina.

 Loi n° 055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina Faso Le code général des collectivités locales a été adopté par le Gouvernement en 2004 à la suite de la révision des textes d’orientation de la décentralisation (TOD).

Cette Loi vise la dévolution progressive, le partage des compétences, des pouvoirs et des moyens aux collectivités locales (provinces et communes urbaines/rurales ainsi qu’aux circonscriptions administratives (région, province, département, village) pour un encadrement de proximité dans le cadre de la bonne gouvernance locale et de la démocratie, afin d’impulser un véritable développement à la base.

Dans le contexte du projet, le Code définit entre autres les compétences spécifiques des collectivités locales et des circonscriptions administratives reliées à la gestion de l’espace, des ressources naturelles et des patrimoines locaux. Cette loi stipule que les collectivités territoriales disposent d'un domaine foncier propre, constitué par les parties du domaine foncier national cédées à titre de propriété par l'État. L'aménagement et la gestion du domaine foncier transféré incombent aux communes, sur autorisation préalable de la tutelle (article 84).

En matière d’environnement et de gestion des ressources naturelles, les compétences spécifiques reçues par les communes sont précisées à l’article 90 du même code dont :

- la gestion de la zone de production aménagée par la commune rurale ; - la participation à la gestion de la zone de production aménagée par d'autres personnes morales sur le territoire de la commune rurale ; - la création de zones de conservation ; - la participation à la protection et à la gestion des ressources naturelles, de la faune sauvage, des ressources en eau et des ressources halieutiques situées sur le territoire de la commune rurale. Au vu de ces différents articles, la gestion du foncier au niveau communale relève de l’autorité des élus. Ce qui nécessitera une démarche d’implication des responsables communaux dans le déplacement, l’indemnisation et la réinstallation des personnes qui seront affectées par le projet dans leurs localités.

Au plan national, on peut citer aussi également :

- Pour la prise en compte des groupes vulnérables et du genre la RAF qui définit en son article 4: (i) le «Principe de genre qui est l’analyse du genre sous l’angle des 62 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

inégalités et des disparités entre hommes et femmes en examinant les différentes catégories sociales dans le but d’une plus grande justice sociale et d’un développement équitable», (ii) le Principe de solidarité nationale qui est « l’obligation pour la communauté nationale de venir en aide aux régions et aux personnes en difficulté, de lutter contre les exclusions, d’apporter une attention particulière aux groupes défavorisés ». Ce principe implique la lutte contre les inégalités régionales, la garantie de l’égalité des chances aux citoyens en assurant leur égal accès aux services sociaux de base ; - Le code de la personne et de la famille, la politique nationale visent la promotion de la femme et du genre - La Gestion des litiges nés de l’expropriation : La loi portant régime foncier rural, prévoit (article 96 et 97) la saisine du tribunal de grande instance en cas de litige après une tentative de conciliation obligatoire au niveau local - La politique nationale relative à la sécurisation foncière en milieu rural, adoptée par le Gouvernement par décret en conseil des Ministres en date du 25 mars 2009 s’attache à reconnaître et sécuriser les droits de l’ensemble des acteurs fonciers (Etat, collectivités territoriales, populations rurales détentrices de droits fonciers d’origine coutumière, opérateurs privés). - La loi 2005-022 portant Code de l’Hygiène Publique et la loi n°23/94/ADP du 19 mai 1994 portant code de la santé publique protège la santé des populations à travers son article 02 : L’un des principaux objectifs de la protection et de la promotion de la santé doit être de donner à l’individu et à la collectivité un niveau de santé qui lui permette de mener une vie socialement acceptable et économiquement productive ;

4.2. Procédures et politiques internationales Les aménagements des terres pour l’irrigation auront des impacts environnementaux négatifs et nécessiteront la réinstallation de certaines communautés locales. Ainsi, en vue de se conformer à la législation environnementale burkinabé et les politiques de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement sur les mesures de sauvegardes sociales, le PPCB a conduit des études sur l’évaluation des impacts sociaux et de l’élaboration du Plan d’action de réinstallation (PAR)

4.2.1 Procédures de la PO.4.12 de la Banque Mondiale La Banque Mondiale a élaboré des procédures et normes standardisées applicables à tous les cas de déplacement involontaire, ou de réinstallation forcée. La «Politique Opérationnelle 4.12 (PO 4.12)» et son champ d’application, la « Procédure de la Banque 4.12 (PB 4.12)», sont destinées à tous les projets financés et/ou cofinancés par la Banque mondiale. Ces politiques sont compatibles à celles de la Banque Africaine de Développement (BAD).

Cette politique prend en compte les conséquences économiques et sociales causées par les projets d’investissement financés par le groupe de la Banque et qui sont provoqués par :

 le retrait involontaire de terres qui entraîne :

- une perte partielle ou totale d’habitat ; - une perte de bien ou d’accès à des biens ; ou - une perte de sources de revenu ou de moyens d’existence, 63 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

 la restriction involontaire de l’accès à des parcs définis comme tels juridiquement, et à des aires protégées entraînant des conséquences négatives sur les moyens d’existence des personnes déplacées. La politique de la Banque Mondiale exige une indemnisation juste et équitable des personnes ou des collectivités locales avant le démarrage des travaux d'infrastructures, ce qui est en parfaite adéquation avec les dispositions légales de la RAF.

La méthode de calcul de ces indemnisations selon la PO 4.12 de Banque Mondiale est celle du coût de remplacement, c'est à dire la méthode d'évaluation des actifs qui permet de déterminer le montant suffisant pour remplacer les pertes subies et couvrir les coûts de transaction durant le remplacement.

La prise en compte du coût de remplacement d'un bien est assimilable aux dispositions de la RAF qui fixe, par accord amiable, l’indemnité d’expropriation en tenant compte de l’état de la valeur actuelle des biens et de la plus-value ou de la moins-value qui résulte, pour la partie desdits biens non expropriés, de l’exécution du projet.

La Politique operationnelle PO (4.12) précise que lorsque la législation nationale ne prévoit pas une compensation d'un niveau correspondant au coût intégral de remplacement, la compensation sur la base de cette législation doit être complétée par des mesures additionnelles permettant de combler les éventuels écarts.

Les orientations du présent document se réfèrent principalement aux directives de la Banque Mondiale, tout en respectant les procédures et exigences de la législation nationale.

La politique opérationnelle (P.O.) 4.12 doit être enclenchée si un projet financé par la Banque mondiale implique une acquisition de terres entraînant :

- la perte d’habitation ; - la perte de biens ou d’accès à ces biens ; - la perte de sources de revenus ou de moyens de subsistance ou d’accès à des ressources.

Le présent Plan de Réinstallation doit être conforme à la P.O. 4.12 de la Banque mondiale, qui stipule que lorsque la législation nationale ne prévoit pas une compensation à un niveau correspondant au coût intégral de remplacement, la compensation sur la base de cette législation doit être complétée par des mesures additionnelles permettant de combler les éventuels écarts. 4.2.2 Politique opérationnelle de la BAD en matière de réinstallation involontaire Le présent PAR est établi en conformité avec le Système de Sauvegarde Intégré (SSI) de la Banque africaine de Développement (BAD) notament à travers : (i) la Sauvegarde Opérationnelle 1 (SO1) : Évaluation environnementale et sociale qui régit le processus de détermination de la catégorie environnementale et sociale d’un projet, et les conditions d’évaluation environnementale et sociale qui en découlent ; et (ii) la Sauvegarde Opérationnelle 2 (SO2) Réinstallation involontaire : acquisition de terres, déplacement et indemnisation des populations. Cette SO2 consolide les engagements et conditions politiques énoncés dans la politique de la Banque sur la réinstallation involontaire, et incorpore un certain nombre d’améliorations visant à accroitre l’efficacité opérationnelle de ces conditions. En particulier, la sauvegarde opérationnelle englobe les notions globales et innovantes de subsistance et de 64 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. ressources, dans leurs dimensions sociale, culturelle et économique. Elle adopte également une définition de la communauté et de la propriété commune qui met l’accent sur la nécessité cruciale de maintenir la cohésion sociale, les structures communautaires et l’interrelation sociale inhérente à la notion de propriété commune. La SO2 confirme la nécessité d’assurer une indemnisation au coût de remplacement intégral, l’importance de la mise en oeuvre d’une réinstallation qui améliore le niveau de vie, la capacité de génération de revenus, et des moyens globaux de subsistance, et la nécessité de veiller à ce que les considérations sociales – telles que le genre, l’âge, et les enjeux liés aux résultats du projet – ne privent pas de leurs droits les personnes particulières touchées par le projet. Elle s'applique en cas de déplacement, de perte d’abris ou d’autres biens par les personnes résidant dans la zone du projet, ou de préjudice à leurs moyens de subsistance. Cette politique s’inscrit dans le cadre de la Vision de la Banque, dont la réduction de la pauvreté représente l'objectif primordial. Le but primordial de cette politique est de faire en sorte que les populations qui ont dû quitter leurs biens soient traitées équitablement et aient leur part des retombées du projet à l’origine de leur déplacement. Les objectifs spécifiques de cette SO2 reflètent les objectifs de la politique sur la réinstallation involontaire : - Éviter la réinstallation involontaire autant que possible, ou minimiser ses impacts lorsque la réinstallation involontaire est inévitable, après que toutes les conceptions alternatives du projet aient été envisagées ; - Assurer que les personnes déplacées sont véritablement consultées et ont la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation ; - Assurer que les personnes déplacées bénéficient d’une assistance substantielle de réinstallation sous le projet, de sorte que leur niveau de vie, leur capacité à générer des revenus, leurs capacités de production, et l’ensemble de leurs moyens de subsistance soient améliorés au-delà de ce qu’ils étaient avant le projet ; - Fournir aux emprunteurs des directives claires, sur les conditions qui doivent être satisfaites concernant les questions de réinstallation involontaire dans les opérations de la Banque, afin d’atténuer les impacts négatifs du déplacement et de la réinstallation, de faciliter activement le développement social et de mettre en place une économie et une société viables ; et, - Mettre en place un mécanisme de surveillance de la performance des programmes de réinstallation involontaire dans les opérations de la Banque et trouver des solutions aux problèmes au fur et à mesure qu’ils surviennent, afin de se prémunir contre les plans de réinstallation mal préparés et mal mis en oeuvre. Les trois groupes de personnes concernés par ces droits sont : (i) les personnes ayant des droits légaux formels sur les terres ou autres biens concernés, (ii) les personnes pouvant prouver qu‟elles ont des droits coutumiers sur les terres ou autres actifs, (iii) les personnes pouvant prouver qu‟elles occupaient le domaine d‟influence du projet pendant au moins six mois avant une date butoir établie par la société gérant le projet. 65 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

4.3. Comparaison entre la PO 4.12, le SO2 et le cadre juridique national En faisant une comparaison en la Politique Operationnelle PO4.12), la Sauvegarde Operationnelle (SO2) avec la législation nationale, il ressort que la principale différence entre la législation nationale et la politique de la Banque et la SO2 de la BAD en matière de déplacement involontaire se situe dans la définition des critères d’éligibilité et des catégories d’impact donnant droit à une indemnisation. Selon la législation burkinabé, seules les personnes ayant des droits légaux sur les terres occupées sont éligibles à des compensations même si dans la pratique, les règles traditionnelles d’acquisition des terres sont prises en compte. Selon les critères de la Banque mondiale et de la BAD, toutes les personnes déplacées involontairement par un projet sont éligibles à une compensation pour la perte de leur habitat, de leurs biens ou de leurs sources de revenus. La seconde différence entre la pratique nationale et la politique de la Banque mondiale et la BAD repose sur la définition des préjudices subis. Selon la législation burkinabé, l’indemnité d’expropriation ne doit comprendre que le dommage actuel et certain directement causé par l’expropriation; elle ne peut s’étendre à un dommage incertain, éventuel ou indirect. Or, la P.O. 4.12 de la Banque mondiale et la SO2 de la BAD s’étendent aux dommages indirects; elles exigent une compensation qui couvre l’assistance requise par les PAP, afin qu’elles retrouvent tout au moins le niveau de vie qu’elles avaient avant le projet. Enfin, il existe d’autres différences entre les réglementations. La P.O. 4.12 et la SO2 exigent une consultation des personnes affectées par le PAR tant au moment de sa planification que lors de sa mise en œuvre. En outre, la P.O. 4.12 et la SO2 insistent sur la nécessité de fournir un appui spécifique aux PAP dites vulnérables lors du déplacement des populations en raison des risques d’une augmentation de leur vulnérabilité.

Une analyse comparée des principes et normes de réinstallation entre la P.O. 4.12, de la SO2 et la législation burkinabè figure dans le document de Cadre de Politique de Réinstallation du PPCB. Le tableau ci-dessous, tiré du CPRP du PPCB, présente les éléments de convergence et de divergence entre les dispositions légales burkinabè traitant de l’expropriation et de l’indemnisation, la SO2 de la BAD et la P.O. 4.12 de la Banque mondiale.

Tableau 7 : Comparaison législation nationale, de la P.O. 4.12 et de la SO2 de la BAD SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) Minimisation Non prévu par la législation Objectif primordial de la Éviter la réinstallation Une faiblesse de la Appliquer les des politique réinstallation autant que possible, ou législation nationale dispositions de la déplacements (P.O. 4.12 par 2 a) minimiser ses impacts P.O 4.12 de la BM de personnes lorsqu’elle est inévitable et de la SO2 de la BAD

Prise en Non prévu dans la législation Assistance spéciale en L’emprunteur ou le client Une faiblesse de la Appliquer les compte des fonction du besoin. accorde une attention législation nationale dispositions de la groupes Considération particulière à la tenue de P.O 4.12 de la BM vulnérables particulière envers les et de la SO2 de la consultations impliquant groupes vulnérables BAD les groupes vulnérables, y compris les peuples autochtones. Genre L’article 4 de la RAF définit Une assistance spéciale Les groupes d’hommes et Une faiblesse de la Appliquer les aussi le « Principe de genre qui est prévue pour chaque de femmes seront partie législation nationale dispositions de la est l’analyse du genre sous groupe défavorisé prenante de la P.O 4.12 de la BM l’angle des inégalités et des planification, la gestion et et de la SO2 de la disparités entre hommes et les opérations de BAD femmes en examinant les réinstallation, différentes catégories sociales Prestation de services de dans le but d’une plus grande soins de santé pour les justice sociale et d’un femmes enceinte et les développement équitable » ; le nourrissons Principe de solidarité nationale

67 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) qui est « l’obligation pour la communauté nationale de venir en aide aux régions et aux personnes en difficulté, de lutter contre les exclusions, d’apporter une attention particulière aux groupes défavorisés. Ce principe implique la lutte contre les inégalités régionales, la garantie de l’égalité des chances aux citoyens en assurant leur égal accès aux services sociaux de base RAF, Article 315 : L’Emprunteur met Toutes les personnes Appliquer la l’expropriation ne s’applique également au point, déplacées involontairement politique PO.4.12 qu’aux biens et droits réels acceptable par la Banque par un projet sont éligibles de la BM et de la immobiliers. Un Arrêté les critères d’éligibilité à une compensation pour la SO2 de la BAD qui conjoint du ministre chargé des des personnes déplacées perte de leur habitat, de sont plus précises Critères domaines et des ministres aux fins de compensation leurs biens ou de leurs sur les critères d’éligibilité directement concernés pris et autre aide à la sources de revenus. d’éligibilité après une enquête parcellaire, réinstallation désigne les immeubles et droits Les personnes déplacées réels immobiliers auxquels peuvent appartenir à l’une l’expropriation est applicable. Les modalités de l’enquête 68 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) parcellaire sont précisées par des trois catégories décret pris en conseil des suivantes : ministres. a) les détenteurs d’un droit formel sur les terres (y compris les droits coutumiers et traditionnels reconnus par la législation du pays) ; b) celles qui n’ont pas de droit formel sur les terres au moment où le recensement commence, mais qui ont des titres fonciers ou autres — sous réserve que de tels titres soient reconnus par les lois du pays ou puissent l’être dans le cadre d’un processus identifié dans le plan de réinstallation ; c) celles qui n’ont ni droit formel ni titres susceptibles d’être reconnus sur les terres qu’elles occupent. 69 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) Date limite L’article 323 de la RAF stipule Date de recensement des Ceux qui ont des droits Une faiblesse de la Appliquer les d’éligibilité que : l’indemnité est fixée PAP et évaluation légaux formels sur les législation nationale dispositions de la d’après la consistance des biens terres ou autres biens P.O 4.12 de la BM à la date du procès- verbal de reconnus en vertu des lois et de la SO2 de la constat ou d’évaluation des du pays concerné. BAD investissements. Toutefois, les Ceux qui n’auraient pas de améliorations de toute nature droits légaux formels à la qui auraient été apportées aux terre ou à d’autres actifs au biens antérieurement audit moment du recensement procès-verbal ne donnent lieu à ou de l’évaluation, mais aucune indemnité si, en raison peuvent prouver qu’ils ont de l’époque, elles ont été une réclamation qui serait réalisées dansle but d’obtenir reconnue par les lois une indemnité plus élevée. coutumières du pays. Ceux qui n’ont pas de droits légaux ou de réclamation reconnaissables sur les terres qu’ils occupent dans le domaine d’influence du projet, et qui n’appartiennent à aucune des deux catégories décrites ci- dessus, mais qui, par eux-mêmes ou via 70 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) d’autres témoins, peuvent prouver qu’ils occupaient le domaine d’influence du projet pendant au moins 6 mois avant une date butoir établie par l’emprunteur ou le client et acceptable pour la Banque. Indemnisation Prévu par la législation Option à faire selon la Les personnes affectées La législation Appliquer les et « l’indemnité d’expropriation nature du bien affecté : seront indemnisées pour nationale n’est pas dispositions de la compensation peut être pécuniaire ou par Terre/Terre (chaque fois leurs pertes au coût intégral explicite; elle est P.O 4.12 de la BM compensation à la charge du que la terre affectée est le de remplacement, avant insuffisante. et de la SO2 de la bénéficiaire de principal moyen de leur déménagement BAD l’expropriation » art 234 de la subsistance de la effectif, avant la prise de RAF personne affectée). Dans terres et d’actifs connexes, ce cas, on ne doit pas ou avant le commencement offrir à la PAP de choisir des activités du projet entre une terre et de lorsque le projet est mis en l’argent. œuvre en plusieurs phases Propriétaires La loi 034/2009 AN reconnaît Ceux qui n’auraient Idem P.O 4.12 de la BM et Une faiblesse de la Appliquer les coutumiers un rôle aux représentants des pas de droits légaux de la SO2 de la BAD législation nationale dispositions de la autorités coutumières et formels à la terre ou à P.O 4.12 de la BM traditionnelles dans la gestion d’autres actifs au et de la SO2 de la 71 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) foncières.Ainsi, sSous réserve moment du BAD et de la SO2 de l’identification des espaces recensement de la BAD locaux de ressources ou de l’évaluation, mais naturellesd’utilisation peuvent prouver qu’ils ont communes identifiées et une réclamation qui serait intégrées au domaine de la reconnue commune concernée, par les lois coutumières constituent notamment des faits du pays. Cette catégorie de possession foncière : la comprend les personnes reconnaissance unanime de la qui ne résideraient pas qualité de propriétaire de fait physiquement d’une personne ou d’une famille sur une terre rurale par à l’emplacement la population locale, du projet ou des notamment les possesseurs personnes qui ne voisins et les autorités disposeraient pas coutumières locales (article 36). d’actifs ou de sources directes de subsistance provenant du site du projet, mais qui ont des liens spirituels ou ancestraux avec la terre et sont reconnus par les collectivités locales 72 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) comme les héritiers coutumiers Accorde une importance Idem P.O 4.12 de la BM capitale à la consultation /négociation pour prendre Appliquer les en compte les besoins des dispositions de la Une phase de négociation est En accord en PAP (mais aussi prescrit P.O 4.12 de la BM Négociation prévue par la loi nationale principe. des niveaux de base, par et de la SO2 de la article (229 de la RAF) ex. compensation pour BAD maisons au minimum du niveau coût de remplacement réel) Les p e r s o n n e s Appliquer les Assistance à la Les personnes affectées d é p l a c é e s bénéficient dispositions de la réinstallation doivent bénéficier d’une Non prévue de façon explicite d’une assistance ciblée à la Une faiblesse de la P.O 4.12 de la BM des personnes assistance pendant la par la législation réinstallation législation nationale et de la SO2 de la déplacées réinstallation et d’un suivi BAD après la réinstallation

Juste et préalable Appliquer les Principes La législation prévoit une Juste et préalable En accord,. dispositions de la d’évaluation indemnisation juste et préalable législation national La loi prévoit la saisine du Résolution de plainte au Appliquer les Les procédures de En accord en ce qui Gestion des tribunal de grande instance en niveau local dispositions de la règlement des différends concerne les litiges litiges nés de cas de litige après une tentative recommandée; c'est-à- législation devront être de la compétence du l’expropriation de conciliation obligatoire au dire que les PAP doivent nationale suffisamment flexibles juge judiciaire ; niveau local avoir un accès aisé à un 73 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) (article 96 et 97 de la loi 034 sur système de recueil et de pour résoudre rapidement les En ce qui concerne le régime foncier rural) traitement des plaintes. conflits entre les litiges nés des En plus d’une possibilité Les communautés actes administratifs de recours à la voie d’accueil et les personnes et de la compétence judiciaire en cas de affectées. du juge administratif, désaccord la conciliation préalable n’est pas prévue.

Idem P.O 4.12 de la BM En accord en Une fois que le paiement principe : La prise de La législation prévoit une Appliquer la est reçu et avant que les Une fois que le possession des indemnisation préalable à législation travaux publics paiement est reçu et terres l’expropriation nationale commencent avant que les travaux publics commencent Appliquer les Nécessaire dans les cas où dispositions de la les revenus sont touchés; Réhabilitation Une faiblesse de la P.O 4.12 de la BM Non prévue dans la législation les mesures introduites économique législation nationale et de la SO2 de la dépendent de la sévérité BAD de l’impact négatif

74 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SO 2 de la BAD Recommandations (exigences Procédure de spécifiques Thème Dispositions légales au BF réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer applicables au de la BM présent plan de réinstallation) Les activités de suivi incluent la revue du Appliquer les mécanisme de règlement dispositions de la Suivi et Nécessaire et exigé par la des griefs et de Une faiblesse de la P.O 4.12 de la BM Non prévu par la législation évaluation P.O. 4.12 réparation, et la législation nationale et de la SO2 de la progression matérielle de BAD l’impact du plan d’action . de réinstallation. Source : BGB Méridien 2014 75 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

En tout état de cause, les conventions internationales ayant une prééminence sur les lois nationales, des conventions de crédit signées avec la Banque Mondiale et avec la BAD s’inscriraient dans ce cadre. En cas de conflit entre les adres juridiques et ceux des deux partenaires (BM et BAD), c’est la politique de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui prévalent ou le cadre le plus avantageux pour les personnes affectées sera adopté.

V. CADRE INSTITUTIONNEL 5.1 Organisations responsables de la gestion des terres et de l’expropriation En matière de gestion des terres au Burkina Faso, les organisations ou structures de gestion sont définies par la RAF et la loi n°034-2009/AN portant régime foncier rural et textes prioritaires d’application. Ces organisations se situent à trois niveaux : national, communal et village.

 Au niveau national : Conformément à l’article 33 de la RAF «Le ministère chargé des domaines assure la gestion du domaine foncier national». Il s’agit du Ministère de l’Economie et des Finances à travers les services des domaines. Outre le ministère en charge du domaine, en référence à la loi n°034, il est institué une instance nationale de concertation, de suivi et d’évaluation de la politique et de la législation foncière rurale réunissant l’ensemble des acteurs publics, privés et de la société civile concernés par la gestion rationnelle, équitable, paisible et durable du foncier en milieu rural, y compris les représentants des autorités coutumières, des collectivités territoriales, des institutions de recherche et de centres d’excellence.  Au niveau communal : le Service Foncier Rural (SFR) au niveau de chaque commune rurale. Ce service est chargé de l’ensemble des activités de gestion et de sécurisation du domaine foncier de la commune (y compris les espaces locaux de ressources naturelles d’utilisation communale) et des activités de sécurisation foncière du patrimoine foncier rural des particuliers sur le territoire communal. Le SFR assure en relation avec les commissions villageoises la tenue régulière des registres fonciers ruraux (registre des possessions foncières rurales ; registre des transactions foncières rurales ; le registre des chartes foncières locales ; registre des conciliations foncières rurales). Il existe aussi, au niveau communal, une instance de concertation foncière locale que chaque commune rurale peut crée pour examiner toutes questions relatives à la sécurisation foncière des acteurs locaux, à la gestion et à la gouvernance foncières locales, aux questions d'équité foncière et d'utilisation durable des terres rurales et de faire toutes propositions qu'elles jugent appropriées. Cette instance a un rôle consultatif.  Au niveau village : Une commission foncière villageoise est créée dans chaque village. Elle est composée des autorités coutumières et traditionnelles villageoises chargées du foncier. La commission foncière villageoise est chargée de contribuer à la sécurisation et la gestion du domaine foncier de la commune en participant à la sécurisation foncière de l’ensemble des acteurs ruraux de la commune, en étant responsable de l’identification des espaces locaux de ressources naturelles d’utilisation commune, participant à la constatation 76 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

des droits fonciers locaux et en général, en œuvrant à la prévention des conflits fonciers ruraux. En plus de ces structures de gestion du foncier, la loi n°034 définit des institutions et services intermédiaires d’appui à la gestion et à la sécurisation du foncier rurale. Ce sont :

 Les services techniques déconcentrés compétents de l'Etat (services en charge des impôts et des domaines, l’environnement, l’administration territotirale, l’agriculture, …) : Ils sont chargés d'apporter leur appui aux services fonciers ruraux en matière de gestion du domaine foncier des collectivités territoriales et de sécurisation du patrimoine foncier rural des particuliers. Cet appui porte également sur le renforcement des capacités. Ils sont également chargés d'assister les régions dans la mise en place de leurs bureaux domaniaux régionaux, la gestion de leur domaine foncier propre ainsi que dans l'élaboration et la mise en œuvre concertée et participative de leur schéma régional d'aménagement du territoire.

 L'organisme public en l’occurrence, la Direction des Affaires Domaniales et du Foncier (DADF) de la Direction Générale des Impôts, chargée de la constitution, de l'aménagement et de la gestion des terres du domaine foncier rural de l'Etat : Il est chargé d'assurer la constitution et la préservation du domaine foncier rural de l'Etat, d'œuvrer à la sécurisation des terres rurales relevant du domaine de l'Etat et de promouvoir l'aménagement, la mise en valeur et la gestion rationnelle des terres rurales aménagées ou à aménager par l'Etat. Il veille au respect des cahiers des charges généraux et spécifiques relatifs aux terres rurales aménagées. Il œuvre également à la gestion durable des terres rurales au niveau des communes rurales et des régions. Il peut à la demande de ces collectivités territoriales, intervenir à leur profit dans des conditions fixées par la loi.  Le fonds national de sécurisation foncière en milieu rural : le fonds est exclusivement affecté à la promotion et à la subvention des opérations de sécurisation foncière en milieu rural ainsi qu'au financement d'opérations de gestion foncière en milieu rural. En référence à la loi n°034 portant régime foncier rural au Burkina Faso c’est ce dispositif institutionnel qui devrait régir la gestion des terres et l’expropriation. Cependant, compte tenu du fait que ces structures ne sont pas encore mises en place dans la zone du projet, et qu’il n’est pas sûr que cela soit effectif avant le démarrage du projet, il est proposé un dispositif palliatif et opérationnel. 5.2 Dispositif institutionnel

5.2.1 Acteurs et responsabilités Dans le cadre de la mise en œuvre du pôle de croissance de Bagré et pour les besoins de la réinstallation involontaire des personnes affectées par les projets, une Commission Nationale des Enquêtes et des Négociations (CNEN)[, comprenant des représentant des structures de l’Etat interveant en milieu rural (agriculture, élevage, infrastructures, administration térritotiales, eau…) et dans l’expropriation pour cause d’utilité publique (environnement, économie et finance), les services régionaux, provinciaux, départementaux des ministères déjà 77 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. cités, les collectivités térritoriales, les ONG, les autiorités coutumières et réligieuses, les rpésentants des élus locaux, les représentant des personnes affectés des villages affectés] a été créée par arrêté conjoint n°000246/MEF/MAH/MATDS avec pour mandat la réalisation des enquêtes, la validation des barèmes, la validation des PAR y compris les budgets de mise en œuvre et les modalités de la réinstallation et de l’Indemnisation des populations affectées par les interventions dont les travaux d’aménagement hydro agricoles de la zone de concentration de Bagré. Les instances de CNEN comprennent : - Un Comité de Suivi ; - Un comité Régional d’Enquête et de Négociation ; - Un Comité provincial d’enquête et de Négociation. Pour une meilleure participation des acteurs locaux, en particulier les PAP, une Comité Intercommunal de Gestion des Réclamations a été créé. Pour ce faire, dans le cadre de la réinstallation des personnes affectées par l’aménagement des 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé, le dispositif institutionnel suivant est mis en place : Tableau 8 : Dispositif institutionnel de mise en œuvre du PAR

Niveau Acteurs Responsabilités

En phase d’élaboration du PAR  Valider tout le processus Le Comité de Suivi de la CNEN d’élaboration du PAR  Valider le PAR  Vérifier et valider la Le BUNEE conformité du PAR aux textes nationaux qui régissent l’environnement  Superviser l’élaboration du BAGREPOLE PAR  Suivre les négociations et la fixation des indemnisations  Veiller à la fonctionnalité du dispositif institutionnel National  Mettre en œuvre de la campagne IEC  Assurer l’aménagement du site d’accueil  conduire le processus Opérateur (Consultant) d’élaboration du PAR (consultation des populations, recensement des biens et des personnes impactés, négociation des barèmes d’indemnisation et de compensation…) 78 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Niveau Acteurs Responsabilités

 veiller à la participation de toutes les parties prenantes Le comité Régional d’Enquête et  Valider le PAR au niveau Régional de Négociation ; régional et provincial le Comité provincial d’enquête et de Négociation.  valider les critères d’éligibilité Communal Le Comité Intercommunal de à la réinstallation et les Gestion des Réclamations barèmes d’évaluation des compensations financières  valider le traitement des réclamations En phase de mise en œuvre du PAR  Superviser la mise en œuvre BAGREPOLE du PAR  Veiller à la fonctionnalité du dispositif institutionnel  Mobiliser le budget d’indemnisations et gérer administrativement les compensations ;  payer les compensations financières;  Allouer les terres de compensation aux PAP  Assurer le suivi-évaluation des mesures de réinstallation ;  Gestion technique de la mise National Opérateur (Consultant) en œuvre du PAR ;  préparer les états de paiement des compensations financières ;  Assister BAGREPOLE dans le paiement des compensations financières ;  proposer le dispositif de pré- allocation sur plan des terres de compensation aux PAP ;  Assister BAGREPOLE dans le règlement des litiges ;  Vérifier par le suivi Le BUNEE environnemental de la mise en œuvre du PAR 79 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Niveau Acteurs Responsabilités

 Suivi de la mise en œuvre du Régional Un comité de suivi du PAR PAR ; composé des techniciens de  appui à la gestion des litiges BAGREPOLE, des techniciens du domaine, un représentant du conseil régional, un représentant du gouvernorat et des représentants des Directions Régionales (Agriculture, Environnement, Action sociale, Elevage, Santé et Promotion de la femme, Economie et planification) du Centre-Est. Ce comité de suivi est présidé par le Gouverneur.

Le Comité Intercommunal de  Enregistrement des plaintes Communal Gestion des Réclamations et des litiges comprend: 1 représentant de  Campagne d’information, education communication chaque service technique, 4 (IEC) représentants des PAP et les  appui au traitement des représentants des Conseils litiges Communaux de Bitou et de Bagré, de ZAbré et de Zonsé, le chargé de la réinstallation de Bagré Pôle. Il est présidé par le préfet de Bitou. Le CCR est informe de tous les conflits relativement simples dont la cause est le non respect par le projet de ses engagements vis-à- vis d’une personne réinstallée ou d’un village donné Le Comité Villageois de la Village  Suivi des négociations et de la Réinstallation (comprend : CVD, fixation des indemnisations Conseiller, Chef de village, Chef de  Enregistrement des plaintes et terres, Autorités religieuses, des litiges représentants des communautés  Premier niveau de traitement affectes des plaintes  Campagne IEC Source : BGB Méridien 2014 80 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

5.2.2 Renforcement des capacités des acteurs Il est ressorti de l’analyse, que les acteurs de ce cadre institutionnel (devant prendre part au processus de réinstallation), tous niveaux confondus, n’ont pas une expérience avérée en matière de réinstallation de population. En effet, la plupart de ces acteurs n’ont pas encore participé à une opération de réinstallation de population. Les procédures d’enquêtes, de recensement, d’évaluation des biens, d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi des PAR, et plus particulièrement les procédures de la PO.4.12, restent globalement méconnues par les acteurs.

Afin qu’ils puissent s’impliquer efficacement au processus de mise en œuvre de ce PAR, des actions de renforcement des capacités sont proposées. C’est à ce prix que les acteurs institutionnels disposeront de compétences nécessaires pour la mise en œuvre du processus de réinstallation des PAP.

Les actions de renforcement des capacités consisteront en des sessions d’information et de formations portant sur : (i) les concepts, les objectifs, les principes et les procédures en matière de réinstallation ; (ii) les alternatives pour minimiser ou éviter le déplacement ; (iii) les instruments de la réinstallation et le contenu de chaque instrument ; (iv) les critères d’éligibilité à une compensation ; la (v) participation communautaire ; (vi) les recours ; (vii) l’assistance sociale et le suivi/évaluation, etc.

Pour les PAP et dans le cadre de la mise en valeur des terres, plusieurs actions de renforcement des capacités sont prévues : (a) la formation des exploitants installés sur les pratiques de la culture maraîchère ; (b) les bonnes pratiques environnementales ; (c) sur la gestion intégrée de la fertilité des sols ; (d) l’utilisation rationnelle des engrais, la production et l’utilisation de la fumure organique ; (e) l’utilisation efficace des pesticides ; (f) la gestion du tour d’eau ; (g) les capacités organisationnelles des exploitants familiaux , etc.

Concernant les services techniques régionaux et locaux (agriculture, élevage, pêche, hydraulique, infrastructures, etc.), la prise en compte des questions sociales est relativement sommaire : le personnel se réduit pour l’essentiel à des techniciens, sans expériences sur les questions sociales et de réinstallation. C’est pourquoi le suivi sera régulier afin de corriger rapidement les insuffiances.

Au niveau village, en définitive, le suivi des activités de réinstallation reste insuffisant. L’équipe sociale de Bagrépôle veillera sur la capitalisation de la mise en œuvre. ..

Le coût pour le renforcement des capacités des acteurs est de 50 000 000 FCFA.

VI. ÉLIGIBILITE A LA REINSTALLATION

6.1. Critères d’éligibilité Le PAR pour les projets du pôle de croissance de Bagré définit les personnes affectées par le projet (PAP) comme suit : il s’agit des individus, des ménages et des communautés dont les moyens d'existence se trouvent négativement affectés à cause de la réalisation d'un projet du 81 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. fait (i) d'un déplacement involontaire ou de la perte du lieu de résidence ou d’activités économiques; (ii) de la perte d'une partie ou de la totalité des investissements (biens et actifs); (iii) de la perte de revenus ou de sources de revenus de manière temporaire ou définitive, ou (iv) de la perte d'accès à ces revenus ou sources de revenus ; (v) de la perte du patrimoine culturel.

6.2 Catégories de PAP

Sur la base duPAR, l’on distingue pour le projet d’aménagement des 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé:

- les personnes physiquement déplacées, celles qui perdent leur habitats,

- les personnes économiquement déplacées, celles qui perdent leurs champs, leurs vergers et plantations, l’accès aux ressources naturelles »

Trois catégories d’acteurs sont concernées : les individus, les ménages et les collectivités. Au sein de deux premières catégories, une analyse genre et de vulnérabilité permet d’identifier les personnes ou groupes vulnérables en vue de prendre en compte leurs besoins spécifiques afin de leur apporter une assistance ciblée le cas échéant.

Toutefois, le respect de la date butoir est une donnée essentielle pour l’éligilbilté. La date butoir indique la date de démarrage des opérations de recensement et de l'inventaire des biens affectés par les activités du projet. Les personnes occupant la zone du projet après la date butoir ne peuvent pas faire l’objet d’une indemnisation ni demander une assistance à la réinstallation. De même, les biens immeubles (tels que les bâtiments, les cultures, les arbres fruitiers ou forestiers mis en place après la date limite ne sont pas indemnisés. Pour ce faire, Un communiqué administratif des Maires de Zabré et de Zonsé a fixé la date butoir au 10 juin 2014 (voir annexe n°11 : Communiqué de date butoir). La date butoir fixée a été diffusée par tous les moyens disponibles auprès des personnes affectées et de toutes les communautés concernées.

Selon les critères d’éligibilité ci-dessus définis, le statut d’occupation ou d’utilisation / exploitation de la terre, les types de pertes et la localisation, lesprincipales catégories de PAP selon les types de pertes sont indiquées dans le tableau suivant.

82 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 9 : Catégorie de PAP suivant les biens impactés N° Types de pertes Catégories de PAP

1 Terres agricoles (champs)  Propriétaire exploitant  Propriétaire non exploitant (y compris jachère)  Exploitant non propriétaire

Récoltes  Propriétaire exploitant  Exploitant non propriétaire

2 Bâtis, usage d’habitation  Chefs de concession  Chefs de ménage  Locataire de logement  Membres de la famille qui ont leurs propres maisons dans les ménages sans être chef de ménage

Bâtis à usage commercial  Propriétaire usager  Propriétaire non usager  Locataire non propriétaire

Terres d’habitation  Propriétaire habitant  Prorpiétaire non habitant  Habitant non propriétaire

3 Autres structures dans les  Chefs de concession concessions, les ménages et  Chefs de ménage les champs (cuisines,  Membres de la famille qui ont leurs greniers, poulailler, arbres, structures/équipements dans les ménages sans etc.) être chef de ménage

Arbres fruitiers/vergers  Propriétaire  Usager/locataire

4 Perte d’accès aux ressources  Femmes exploitants les PFNL naturelles (bois de chauffe et  Éleveurs et agropasteurs exploitant les pâturage) pâturages

Source : BGB Méridien 2014

Pour les compensations des terres supportant les maisons d’habitations des ménages, selon les régles d’usage dans les communautés concernées, ce sont les chefs de ménages qui recevront la compensation au nom des membres des ménages avec prise en compte des bâtiments de leur ménage bien qu’appartenant à un membre du ménage. 83 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

La majorité des terres situées dans l’emprise est cultivée par des personnes qui n’y résident pas. Cependant, il existe des terres cultivées par des personnes résidant en périphérie de la zone d’emprise du projet. L’identification de ces personnes a eu lieu pendant le levé des champs et l’enquête parcellaire de l’occupation des terres agricoles. Ces personnes sont éligibles aux compensations pour pertes de terres et de récoltes.

Lors de l’enquête parcellaire, le consultant a procédé à la délimitation et la mesure des superficies agricoles de toutes les parcelles à l’intérieur de l’emprise du projet, à une identification des propriétaires coutumiers et des exploitants de chacune des parcelles. Ces identifications donnent lieu :

- Pour les propriétaires non exploitants, ils recevront une compensation de la terre dans le nouveau périmètre aménagé contre terre perdue en pleine propriété ; - Pour les propriétaires exploitants, ils recevront non seulement, une compensation de la terre dans le nouveau périmètre aménagé contre terre perdue en pleine propriété, mais en plus une compensation pour perte de récoltes ; - Les exploitants non propriétaires, ils recevront une compensation de la terre dans le nouveau périmètre aménagé contre terre perdue en bail emphytéotique et en plus une compensation pour perte de récoltes.

6.3 Matrice de compensation La matrice de compensation a été élaborée en considérant les catégories de PAP, les types de pertes subies, les mesures de compensation, les mesures d’appui ou d’accompagnement qui s’avéraient nécessaires, ainsi que les autres dispositions applicables conformément aux exigences de la PO.4.12 et de la SO2 de la BAD

Les consultations sur les barèmes d’indemnisation ont regroupé le 14 août 2014 à Guirmogo, les représentants des PAP que sont les présidents CVD, les conseillers et les chefs de villages des localités suivantes : Guirmogo, Sampéma, Tobissa, , Bassentaré, Béka, Bourma, Sambarga, Yoroko, Bargansé et Yokouma. Le 15 août 2014, ce fut le tour à Loaba, des villages de Loaba, Loaba-Peul et de Zampa.

Ces consultations ont été un moment d’explication et de démonstration car pour chaque bien considéré, les PAP avaient leur propre méthode d’évaluation fondée sur les expériences vécues. Elles ont aussi permis aux PAP de s’assurer de la prise en compte dans les barèmes, des différentes catégories de biens dont ils disposent. Dans l’ensemble, les barèmes sur les bâtiments et infrastructures ont été bien appréciés; par contre, les barèmes pour les arbres ont été jugés faibles pour la plus part des espèces inventoriées.

Toutefois, ces barèmes de compensation des biens ont été validés à la suite des consultations avec les PAP et des enquêtes socioéconomiques (voir annexe n°10 : PV des consultations sur les barèmes).

84 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 10 : Matrice de compensation des pertes occasionnées par le projet Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

Une assistance technique et financière sera apportée pour Temporaire, Parcelle la culture irriguée. Les durée des économiquement Terres agricoles Propriétaire non propriétaires seront travaux (5 viable dans le futur Néant pluviales exploitant compensés en terre contre campagnes périmètre selon une terre avec avec titre foncierà agricoles) clef de répartition la fin des travaux d’aménagement en 2021

Une assistance technique et financière sera apportée pour la culture irriguée. Les Temporaire, Parcelle Équivalent monétaire d'une récolte propriétaires seront durée des économiquement de la spéculation (sorgho, maïs, compensés en terre contre Terres agricoles Propriétaire travaux (5 viable dans le futur soja, sésame…) en fonction de la terre avec avec titre foncier pluviales exploitant campagnes périmètre selon une superficie cultivée basée sur le e à la fin des travaux agricoles) clef de répartition barème validé de (cf.tableau 12) d’aménagement en 2021.

Il recevra en outre l’indemnisation pour pertes de récolte en fonction de la

85 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

spéculation, de la superficie cultivée et basée sur le barème validé (cf.tableau 12) durant la durée des 5 ans de travaux d’aménagement jusqu’en 2021

Une assistance technique et financière sera apportée pour la culture irriguée. L’exploitant non propriétaire sera compensé en terre contre terre avec avec un bail emphytéotique comme titre Temporaire Parcelle Équivalent monétaire d'une récolte Exploitant d’occupation à la fin des Pertes de récoltes économiquement de la spéculation (sorgho, maïs, riz durée des agricole non travaux d’aménagement en tirées de cultures viable dans le futur soja, sésame…) en fonction de la travaux (5 propriétaire de la 2021. Il recevra en outre pluviales périmètre selon une superficie cultivée basée sur le campagnes terre exploitée l’indemnisation pour pertes clef de répartition barème validé de (cf.tableau 12) agricoles) de récolte en fonction de la spéculation, de la superficie cultivée et basée sur le barème validé (cf.tableau 12) durant la durée des 5 ans de travaux d’aménagement jusqu’en 2021 86 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

Accéler l’aménagement des zones pastorales de Doubégué et de Communauté Tcherboavec l’appui des éleveurs et de BAGREPOLE Perte de fourrage Permanente Aucune Budgtiser dans le PAR des agriculteurs Acquisition et mise à de la zone disposition des PAP des SPAI (sous produits agro industriels) aliments du cheptel

Reboisement Reboisement pour contribuer à la Perte de ressources Communauté compensatoire et À prendre en compte dans le Permanente satisfaction des populations en bois ligneuses villageoise plantation de brise budget du PGES vent et haies vives

Compensation terre contre terre : Prise en charge de la taxe légale de Chefs de Perte de terres Attribution au chef jouissance par le projet et . En 2017 avant le lancement Permanente concession et d’habitation de ménage d’une acquisition d’une attestation des travaux Chefs de ménage parcelle à usage d’attribution de la parcelle au profit d’habitation avec de la PAP, qui peut poursuivre la l’appui des Maires 87 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

Les jeunes de 15 ans procédure d’obtention du titre et plus, mariés ou foncier (TF) non recevront des parcelles d’habitation sur les sites aménagés pour la réinstallation

Compensation en espèces avec un montant correspondant aux Permanente Chef de dimensions et standing au moins En 2017 avant le lancement concession égaux à ceux des maisons affectées des travaux appartenant au chef de la concession Attribution de Permanente Compensation en espèces avec un parcelle d’habitation Maisons d’habitation montant correspondant aux sur le site aménagé et dimensions et standing au moins En 2017 avant le lancement Chef de ménage viabilisée pour la égaux à ceux des maisons affectées des travaux réinstallation appartenant au chef de ménage dans la concession du chef de concession Permanente Autres (il s’agit Compensation en espèces avec un des membres de montant correspondant aux En 2017 avant le lancement la famille qui ont dimensions et standing au moins des travaux leurs propres égaux à ceux des maisons affectées 88 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

maisons dans les appartenant au membre de la ménages sans famille dans le ménage du chef de être chef de ménage ménage)

Les structures à usage commercial sont Compensation en espèces au coût généralement localisées hors de remplacement au propriétaire du des concessions. La durée de Bâtis privés à usage Propriétaire du bien perturbation de l’activité a commercial (boutique, bâti Compensation pour la perturbation été estimée à 2 mois hangar, etc.) des revenus est prevue suivant la (déplacement et durée des travaux réinstallation sur un autre site) En 2016 avant le lancement des travaux Prise en charge des coûts des cérémonies et rites La compensation revient - Pour les sépultures à déplacer: toujours au chef de Tombe dans les Chef de 100% du coût d'exhumation +frais concession concessions concession de cérémonie En 2017 avant le lancement - Pour les sépultures à laisser sur des travaux place: Forfait couvrant les frais de cérémonie 89 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

La compensation de la clôture principale de la concession, des portails des concessions reviennent Chef de toujours au chef de ménage. Autres structures dans Ces structures seront compensées concession Les compensations des les concessions et les en espèces. Chefs de ménage autres structures dans les ménages (cuisines, La compensation sera évaluée au Autres membres concessions et ménages greniers, poulailler, coût de remplacement de la de la concession seront payées au propriétaire clôture, portail, etc. structure perdue selon le type ou du ménage identifié En 2017 avant le lancement des travaux NB : distinguer les propriétés personnelles des femmes Tous les arbres au niveau de Compensation en espèces selon la concession appartenant au l’espèce et le nombre de pieds chef de concession seront Chef de touchés au propriétaire des arbres pris en compte Arbres concession chef de concession Indemnisation à la valeur de Tous les arbres seront considérés l’arbre selon le barème productifs retenu En 2017 avant le lancement des travaux 90 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

Tous les arbres au niveau de la concession appartenant au Compensation en espèces selon chef de ménage seront pris en l’espèce et le nombre de pieds compte (sans double touchés au propriétaire des arbres Chef de ménage compensation au cas où le chef de ménage chef de concession est aussi Tous les arbres seront considérés chef de ménage) productifs En 2017 avant le lancement des travaux Uniquement les arbres plantés seront compensés Compensation en espèces selon Les autres arbres des champs l’espèce et le nombre de pieds perdus seront compensés en Propriétaires de touchés au propriétaire du champ nature au cours de champs Tous les arbres seront considérés campagnes de reboisement productifs initiées par le projet et ses partenaires En 2017 avant le lancement des travaux Pas de compensation en Compensation au cout de Biens privés (Forage Propriétaire du nature pour un forage privé remplacement du forage dans la privé) forage En 2017 avant le lancement zone des travaux Équipements Communautés / En 2017 avant le lancement Compensation en communautaires collectivités Néant des travaux nature (école, forage, etc. locales 91 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Catégorie de Compensation en 4 Type de perte Durée de la perte Compensation en espèces Commentaire PAP nature

Remplacement des biens perdus

Site sacré et vestige à Communauté Protection des sites En 2017 avant le lancement protéger inamovibles des travaux Préservation / sauvegarde de certains sites avec l’accord des autorités coutumières Source : BGB Méridien 2014 92 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

VII. ÉVALUATION ET INDEMNISATION DES PERTES 7.1 Principes généraux de compensation L’ensemble des évaluations a été menée sur la base de barèmes validés par la Commission nationale chargée des enquêtes et des négociations en vue de la réinstallation et de l’indemnisation des PAP (voir annexe n°12 : barèmes d’indemnisation des biens) et actualisé tous les ans dont la dernière actualisation a eu lieu en 2020. Cette actualisation concernait surtout les barèmes pour les indemnisations pour pertes de récoltes.

L’indemnité est fixée d’après la consistance des biens à la date du procès- verbal de constat ou d’évaluation des investissements. Toutefois, les améliorations de toute nature qui auraient été apportées aux biens antérieurement (après la date butoir) audit procès-verbal ne donnent lieu à aucune indemnité si, en raison de l’époque, elles ont été réalisées dans le but d’obtenir une indemnité plus élevée ; L'indemnité d'expropriation est fixée en tenant compte dans chaque cas du préjudice matériel et moral : - de l'état de la valeur actuelle des biens ; - de la plus-value ou de la moins-value qui résulte, pour la partie, desdits biens non expropriés, de l'exécution de l'ouvrage projeté. L'indemnité d'expropriation ne doit porter que sur le dommage actuel et certain directement causé par l'expropriation. Elle ne peut s'étendre à un dommage incertain, éventuel ou indirect. L’expropriation peut donner lieu à une réparation en nature. La réparation du préjudice moral pourra se faire à travers une réparation en nature si le PAP a opté pour cela. L’allocation complémentaire des terres aux ménages PAP devient une exigence au regard de l’article 323 de la loi N° 034-2012/AN portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso. Elle découle aussi des exigences de la PO 4.12 en matière de soutien aux revenus des PAP, en plus de la compensation des PAP pour leurs pertes.

7.2 Méthodes d’évaluation des éléments d’actif affectés

Le projet d’aménagement hydro agricole de l’extension est en rive gauche du Nakanbé, du périmètre des 1 000 ha et des extensions ouest1 et ouest2 en rive droite du Nakanbé est localisé dans une zone à forte occupation agricole avec une présence humaine très faible en termes d’habitations. De ce point de vue, sa réalisation va engendrer des pertes de terres agricoles et de pâturage, quelques terres d’habitation et des formations végétales.

Les méthodes de calcul des compensations en conformité avec la PO 4.12, reposent sur les principes de l’évaluation des pertes aux coûts pleins de remplacement des biens perdus.

Pour cette raison, des méthodes d’évaluation complémentaires ou mieux adaptés aux exigences de la politique opérationnelle de la BM ont été utilisées dans le cadre de la présente étude. En fait, les bases méthodologiques de calcul des indemnités et de détermination des coûts de réinstallation se réfèrent aux réalités locales (coût local de remplacement) qui ont été

93 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. appréhendées à travers des enquêtes, des consultations publiques engagées sur le terrain et les bonnes pratiques usitées par le Maître d’ouvrage.

Le tableau suivant indique les éléments de base du calcul inspirés de la méthode de calcul basée sur les couts de remplacement.

94 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 11 : Typologie et méthodes de compensation des pertes Typologie Éléments Coût des pertes de base de calcul de compensation Ce calcul est fait en considérant qu’un ha de riz peut générer un revenu net de 330 225 FCFA. Quand on RP considère au moins deux campagnes de production par an, le revenu net annuel est établi à 660 450 FCFA. S(ha de terre de compensation) = ------Terres agricoles avec ou sans Soit : RPi titre de jouissance - S : la superficie de compensation (S) est calculée selon la formule dont les variables sont ci-contre définies - RP = le revenu net perdu à l’ha et RPi = le revenu projeté à l’ha sur le futur périmètre ; Montant Compensation : MC Superficie impactée : S Rendement maximum par ha pour la principale spéculation : RMS Cultures (perte de récolte Coût unitaire du marché : CU annuelle) MC= S x RMS x CU x 1(NRA) Nombre de récoltes annuelles : NRA dans le présent PAR, le nombre de récoltes annuelles est égal à 1. , NRA=1

Nombre de pieds : Nombre Arbres forestiers, de barème (cf tableau en annexe Barèmes unitaires utilisés dans des projets similaires dans plantation et fruitiers la zone du projet datant de moins d’un an Bâtiments et Autres structures Devis élaboré par les entreprises locales selon les plans retenus Coût de remplacement des bâtiments bâties pour les types de maisons offertes en compensation

95 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Typologie Éléments Coût des pertes de base de calcul de compensation (Estimations des coûts par un technicien supérieur du bâtiment). Sur cette base des barèmes ont été établis et régulièrment actualisés

SMIG Revenus (activités Durée de la perturbation de l’activité en nombre de mois : commerciales et artisanales SMIGx2 2 mois (on considère qu’en 2 mois la pertubation est impactées) resolue) Autres pertes (sites cultuels Coûts exceptionnels (CE) à négocier avec les PAP CE (frais de déplacement) ou sacrés, …) concernées SOURCE : BGB MERIDIEN 2014

96 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

7.2.1 Pertes d’infrastructures à usage d’habitation et annexes (cf état de paiement en annexe)

7.2.1.1 Problématique des pertes d’infrastructures à usage d’habitation et annexes Les pertes d’infrastructures à usage d’habitation et annexes sont occasionnées par leur présence dans l’emprise du projet.

Dans la zone du projet, l’habitat est un habitat rural dispersé constitué par les concessions. Dans ces concessions, l’habitat traditionnel est construit en banco avec un toit en terre. On y rencontre également un habitat traditionnel amélioré construit avec des matériaux mixtes (locaux et importés) et un habitat moderne qui est le type dominant, construit avec des matériaux définitifs (parpaings en ciment et tôles). Ces habitations sont situées sur les sites des 1000 ha et de l’extension Ouest1 (Guirmogo).

Photo 4 : Photos illustrant la présence d’habitations de type traditionnel dans le périmètre des 1000 ha La perte de terres d’habitation et de logements entraine une perte de patrimoine individuel pour le propriétaire.

7.2.1.2 Méthodologie d’évaluation des pertes d’infrastructures à usage d’habitation et annexes Ces pertes concernent les infrastructures bâties privées à usage d’habitation et leurs annexes. L’évaluation des pertes des bâtiments à usage d’habitation et annexes a été faite sur la base d’un inventaire systématique des infrastructures affectées dans les localités sises dans l’emprise

97 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. du projet aussi bien au niveau du village que dans les champs. L’inventaire a pris en compte les mesures du bâti et la nature des matériaux de construction et le confort d’ensemble qui caractérise l’infrastructure.

7.2.1.3 Principes et barème de compensation des infrastructures à usage d’habitation et annexes Toutes les infrastructures bâties privées perdues seront compensées conformément au principe du coût de remplacement. Ainsi, la compensation se fera par le projet à travers le paiement de la contrevaleur en espèces conformement aux barèmes convenus avec les PAP et validés par toutes les instances intervenant dans le cadre de l’élabortation et de la validation du PAR.

Cependant, compte tenu des risques d’utilisation des fonds reçus à titre de compensation à d’autres fins, le projet prendra des mesures d’incitation en conformité avec les principes de l’OP 4.12 pour favoriser la reconstruction des bâtiments par les PAP à la suite des compensations en espèces.

La méthode d’évaluation utilisée est celle du nombre de tôles ramené à des prix unitaires au mètre carré (m2) pour le calcul de base des infrastructures (structure principale sans les ouvertures et autres commodités éventuelles).

Tableau 12 : Correspondance du nombre de tôles avec la superficie Nombre de Superficie Nombre de Superficie tôles (m2) tôles (m2) 6 8,64 30 43,2 8 11,52 32 46,08 10 14,4 34 48,96 12 17,28 36 51,84 14 20,16 38 54,72 16 23,04 40 57,6 18 25,92 42 60,48 20 28,8 44 63,36 22 31,68 46 66,24 24 34,56 48 69,12 26 37,44 50 72 28 40,32 Source : BGB Méridien

Dans le cadre du présent PAR, l’option choisie par le projet après consultation des PAP est le paiement des compensations en espèces pour ce qui est des infrastructures à usage d’habitation.

Pour les infrastructures annexes (puits, cuisine, hangar, fosses fumières, etc.) l’évaluation est faite sur la base de prix unitaires et forfaitaires issus des enquêtes de terrain.

La détermination des prix unitaires par type d’infrastructure se fait par :

98 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- l’élaboration de plans types desdites infrastructures ; - l’élaboration des devis quantitatifs et estimatifs correspondant aux plans types en utilisant les prix unitaires issus des enquêtes de terrain, les prix des projets similaires ; - le rapport entre le prix total du modèle et sa superficie. Ce prix est appliqué à tout bâtiment ayant les mêmes caractéristiques que le modèle conçu. En plus du coût de base, il est appliqué le coût des plus-values en affectant le coût de chaque élément d’ouverture et d’autres commodités au nombre total constaté sur le terrain.

Les infrastructures annexes (huttes, hangars, cuisines, greniers, puits, poulaillers, fosses fumières, etc.) seront compensées en espèces selon les barèmes validés par toutes les parties.

7.2.2 Pertes de terres agricoles

7.2.2.1 Problématique des pertes de terres agricoles

En matière de droit foncier coutumier, toutes les terres qui composent l’espace géographique occupé par une communauté sont sous la juridiction du chef de terre de la lignée du ou des familles fondatrices des villages et seul dépositaire des us et coutumes concernant le régime foncier. De manière générale, dans la zone concernée par le projet, la terre est exploitée par son propriétaire coutumier qui constitue la personne affectée en cas de perte de la terre.

Cependant, il arrive que l’exploitant de la terre soit une personne autre que le propriétaire. En effet, les chefs de terre ont la charge de distribuer les terres inutilisées aux producteurs qui en font la demande pour aménager un champ avec l’aval des propriétaires. Bien que ne donnant qu’un droit d’usage étendu, cette attribution permet à l’exploitant et ses ayants-droits d’exploiter la terre quasi indéfiniment. Dans ces conditions, deux catégories de personnes sont affectées par la perte d’une terre agricole : le propriétaire coutumier qui ne tire aucun revenu de la cession de la terre agricole et l’exploitant qui perd une source de revenus ou un moyen de subsistance.

7.2.2.2 Méthodologie d’évaluation des pertes de terres agricoles

L’évaluation des pertes de cultures agricoles et des sources de revenus y afférentes été faite à travers les activités suivantes :

- le recensement, mesure et prise des coordonnées géographiques des champs affectés dans l’emprise du projet en présence des exploitants et d’un représentant de la communauté ; - le recueil des informations relatives à la propriété et aux spéculations pratiquées sur le champ à travers l’enquête-ménage et le questionnaire-champ ; - la détermination des superficies affectées à partir de levés GPS ; - la collecte des données relatives aux rendements des différentes spéculations et leurs prix auprès de la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire du centre Est ainsi que des enquêtes sur les marchés locaux.

99 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

L‘évaluation des revenus tirés à l’hectare de l’exploitation des cultures agricoles s’est faite conformément à la formule indiquée dans le tableau N°11 et sur la base des éléments du tableau ci-dessous suivant.

Tableau 13 : Barèmes de compensations spéculations dans les champs actualisés en 2020 Spéculations Revenu net à l’hectare en FCFA

Riz 233 375

Maïs 113 125

Sorgho 105 000

Mil 105 000

Soja 130 850

Arachide 118 625

Niébé 187 500

Sésame 191 240

Voandzou 118 625

Coton 181 980

Oignon 1 320 000

Source : Bagrepole (2014)

Pour les champs où il y a plusieurs spéculations, la plus avantageuse pour la PAP (celle qui a la plus forte valeur) a été considérée c’est-à-dire celle qui offre le meilleur rendement ou le meilleur prix du marché.

7.2.2.3 Principes et barème de compensation pour les pertes de terres agricoles

L’évaluation quantitative des pertes de terres agricoles indique que les personnes affectées des villages des localités concernées perdront seulement une partie de leurs terres de cultures.

Dans ces conditions, le principe de remplacer la terre par la terre est retenu.

Pour l’allocation pratique sur le périmètre aménagé, les PAP souhaitent que les PAP d’un même ménage soient attributaires dans un même lot afin de mutualiser au mieux les moyens de production, notamment les actifs du ménage. Pour assurer également une certaine cohésion sociale et les affinités familiales, les ménages doivent être installés par village ou par quartier.

100 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Pour ce faire, chaque ménage bénéficiaire doit indiquer dans quel secteur et dans quelle partie (il souhaite avoir sa parcelle (qui doit être d’un seul tenant) au moment de l’attribution des terres. Les actifs PAP d’un même ménage doivent donc se mettre d’accord avant de formuler leur vœux par ménage, ce qui nécessite un bon suivi de la mise en œuvre du PAR.

Enfin, il est très important de relever que pour des raisons techniques, des caractéristiques pédologiques et des pentes des terres du site à aménager, toutes les terres ne peuvent pas être aménagées dans une optique de la culture du riz. Aussi, il est important de prévoir que certaines PAP auront des terres en polyculture, pour l’attribution des terres aux PAP du présent PAR.

a) Compensation en terre contre terre pour la riziculture La formule de calcul des terres de compensation a été validée par les différentes structures de la Commission Nationale d’Enquête et de Négociation (CNEN) en vue de la réinstallation. Ces structures ont d’ailleurs fait une recommandation portant sur une uniformisation des modes et des barèmes de calcul en la matière pour les autres PAR à venir. Ce calcul est fait en considérant qu’un ha de riz peut générer un revenu net de 330 225 FCFA. Quand on considère au moins deux campagnes de production par an, le revenu net annuel est établi à 660 450 FCFA.

Soit S : la superficie de compensation, RP le revenu net total perdu et RPi le revenu projeté à l’ha sur le futur périmètre ;

RP

S (ha de terre de compensation) =------

RPi

Ainsi pour l’ensemble des PAP des extensions (Ouest 1 et Ouest 2) et des 1 000ha en rive droite qui perdent une superficie totale de 4888,41 ha, les besoins en superficie pour la compenstion terre contre terre rizicultivables, sont estimés à 1222 ha terres y compris des imprévus sont nécessaires pour la compensation terre contre terre en riziculture (cf. tableau ci-dessous). b) Compensation en terre contre terre pour la polyculture

Pour le calcul de la compensation terre contre terre en polyculture, la formule reste la même que dans la riziculture. Cependant le revenu net généré à l’ha en polyculture pour les deux campagnes est de 734 936 FCFA (confère annexe 18) avec un assolement céréales (maïs) et cultures maraîchères (oignon, pomme de terre, pastèque). Ainsi, sur cette base, si toutes les PAP étaitent compensées en terres aptes à la polyculture, les besoins sont estimés à 1 054 ha.

Toutefois, en considérant que les cultures maraichères prévues en polyculture sont des produits hautement périssables avec donc un taux élevé de perte, il est convenu en faveur des PAP, de maintenir la superficie estimée en riziculture de 1 156 ha comme superficie à donner en compensation pour la polyculture. (cf. tableau ci-dessous).

En raison des difficultés techniques liées aux pentes des terres à aménager, toutes les terres ne peuvent pas être aménagées dans une optique de la culture du riz et en

101 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. considération de cette contrainte technique, toutes les terres à irrigation gravitaire de la rive droite sont aptes qu’à la polyculture uniquement. Sur l’ensemble de la plaine (rive gauche et rive droite en cours d’aménagement c’est-à-dire les 2200 en rive gauche et les 2194 en rive droite), les estimations donnent 1/3 de terres rizicultivables pour 2/3 de terres en polyculture. Aussi, il est important de prendre en compte cette donnée technique.

A la suite de la consultation générale des PAP sur l’allocation des terres, les besoins exprimés par les PAP selon l’option de compensation choisie (riziculture, polyculture ou riziculture/polyculture se présente comme suit (voir tableau 14 ci-dessous):

Tableau 14 : Besoins en terre de compensation selon le type de culture choisie par les PAP

Superficie de Superficie de Superficie de Zone Riziculture Polyculture compensation ajustée 1000HA 233 467 701 Extension Ouest 174 348 521 TOTAL 407 815 1222

102 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 15 : DETAIL DES BESOINS EN SUPERFICIES POUR LES COMPENSATIONS TERRE CONTRE TERRE

Indemnisation NOMBRE DE PAP Superficie nécessaire pour la Indemnisation Indemnisation TOTAL des RUBRIQUE pertes de récoltes compensation terre contre Perte arbres Pertes indemnisations à terre (ha) infrastructures payer la première H F Personn TOTA Riziculture Polyculture individuelles année SITE e morale L EXTENSION 523 000 000 par 380 127 - 507 465 423 33 175 000 33 575 000 589 750 000 EST Rive an pendant 4 ans Gauche S/ TOTAL 523 000 000 380 127 4 507 465 423 33 175 000 33 575 000 589 750 000 RIVE GAUCHE 1000 HA, EN 630 000 000 par 655 690 - 1345 233 467 189 465 000 803 571 796 1 623 036 796 Rive Droite an pendant 5 ans

EXTENSION 478 623 _ 1101 174 348 OUEST EN Rive Droite S/TOTAL 630 000 000 1133 1313 2446 407 815 189 465 000 803 571 796 1 623 036 796 DROITE TOTAL 1 153 000 000 1513 1440 _ 2 953 872 1 238 2 212 786 796 GENERAL 222 640 000 837 146 796

103 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

7.2.3 Indemnisation pour les pertes de récoltes (voir les états de paiement en annexe) Le projet procédera au paiement d’une indemnité pour perte de récolte (revenu) pour une année de production. Mais si les travaux durent plus d’une année, la même indemnité sera payée aux PAP jusqu’á la finalisation des travaux et l’attribution de terre de compensation terre contre terre et véritablement exploitatble dans le nouvel aménagement. La détermination du revenu annuel tiré de l’exploitation d’un champ permet d’évaluer la compensation des pertes de récoltes. Ce revenu correspond à l’équivalent monétaire de la récolte de la spéculation cultivée et est fonction de la superficie cultivée, du rendement de cette spéculation et de son prix de vente sur le marché.

Sur la base des spéculations pratiquées et des rendements annuels moyens, la spéculation la plus intéressante pour la PAP, sera considérée comme celle ayant été cultivée sur l’ensemble du champ. En considération de ces différents barèmes, le tableau suivant présente les coûts de compensation.

Le coût global des indemnisations pour les pertes agricoles durant une campagne agricole impactée se chiffre à 631 676 837 FCFA. Ce montant devra être payé pour chaque campagne agricole perdue jusqu’à l’attribution de terre de compensation terre contre terre et véritablement exploitatble dans le nouvel aménagement. Avec les difficultés techniques, la durée des travaux d’aménagement est estimée à 5 ans soit une indemnisation projetée de 3 158 384 187 FCFA.

En outre, les PAP seront accompagnées pour la mise en valeur économique de leurs terres sur les nouveaux périmètres, eu égard au fait qu’elles quittent un sytème d’exploitation en pluvial pour un système agricole en irrigué.

Les mesures suivantes sont retenues pour soutenir cette mise en valeur économique (voir tableaux ci-dessous).

Tableau 16 : Mesures d’accompagnement des PAP pour la mise en valeur agricole des terres pour la production rizicole sur 521 ha Coût unitaire Coût total (en Désignation Superficie Quantité (en FCFA) FCFA) Appui au labour 521 ha 521 ha 30 000 15 630 000 10420 (20 kg/ha X 521 Semences 521 ha 1500 ha) 15 630 000 Engrais 521 ha 2084 (4 sacs/ha X 521 ha) 20 000 41 680 000 Session de formation 8 (8 sessions) 300 000 2 400 000 Etables fumières 521 ha 521 étables fumières 15 000 7 815 000 Total 83 155 000

103

104 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 17 : Mesures d’accompagnement des PAP pour la mise en valeur agricole des terres pour la polyculture sur 701 ha Coût unitaire Coût total (en Désignation Superficie Quantité (en FCFA) FCFA) Appui au labour 701 ha 701 ha 30 000 21 030 000 4 206 Semences 701 ha 2804 (4kg x 701 ha) 4000 000 Engrais 701 ha 2804 (4 sacs/ha X 701 ha) 20 000 56 080 000 Session de formation 8 (8 sessions) 300 000 2 400 000 Etables fumières 701 ha 701 étables fumières 15 000 10 515 000 Total 94 231 000 Source : consultation des PAP 2016 (Groupement BERD/E&D Consultants)

Au cas où toutes les terres sont pour la polyculture (cas probable)

Tableau 18 : Mesures d’accompagnement des PAP pour la mise en valeur agricole des terres pour la polyculture sur 1222 ha Coût unitaire Coût total (en Désignation Superficie Quantité (en FCFA) FCFA) Appui au labour 1222 ha 1222 (labour/ha X 1222 ha) 30 000 36 660 000 Semences 1222 ha 4888 (4kg x 1222 ha) 4000 19 552 000 Engrais 1222 ha 4888 (4 sacs/ha X 1222 ha) 20 000 97 760 000 Session de formation 8 (8 sessions) 300 000 2 400 000 1222 (1 étable fumière X Etables fumières 1222 ha 15 000 1222 ha) 18 330 000 Total 174 702 000

En outre, BAGREPOLE va accompagner l’ensemble des communautés de la zone du projet dans la diversification et l’amélioration de leurs sources de revenus par la promotion des Activités Génératrices de Revenus (artisanat, maraîchage, petit élevage etc.). Pour améliorer l’efficacité de l’appui-accompagnement, les PAP seront organisées en coopératives ou en groupements ou seront accompagnées dans le renforcement de leurs organisations existantes.

104

105 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Pour certaines de ces mesures, FASBAGRE sera mis à contribution. Pour ce faire, en rapport avec FASBAGRE, des actions de sensibilisation seront organisées à l’intention des communautés sur les possibilités d’accompagnement dans les domaines tels que l’artisanat, le petit commerce, l’embouche, l’apiculture, l’aviculture, etc.).

En fonction des centres d’intérêt exprimés, ces communautés seront accompagnées pour la production ou organisation afin de faciliter leur accès aux appuis du FASBAGRE à hauteur de 80% de subvention pour le renforcement des capacités (formation, voyage d’étude, communication, participation à des foires etc.) et l’élaboration des plans d’affaires pour leur accompagnement à l’accès aux services des institutions de financement (crédit d’investissement, fonds de roulement). Il est à noter que FASBAGRE qui est un dispositif du PPCB permet d’accorder des subventions aux bénéficiaires, sous réserve des conditions d’éligibilité.

7.2.4 Pertes en arbres

7.2.4.1 Problématique des pertes d’arbres fruitiers et à usages multiples Le projet entrainera la perte de deux catégories d’arbres :

- les arbres fruitiers dans les concessions et les champs; - les arbres à usages multiples dans les champs. En effet, on rencontre aussi dans les concessions et les champs de la zone de nombreux pieds d’arbres fruitiers (manguiers, orangers, goyaviers, bananiers). La perte de ces arbres donne lieu à la perte d’une source de revenu et donc donne droit à une compensation au profit du ménage ou de du propriétaire du champ. On rencontre dans la zone, une deuxième catégorie constituée d’arbres à valeur économique et sociale importante plantés dans les champs. Les feuilles, les écorces ou le bois de ces arbres qui sont considérés comme un bien privé ou un investissement individuel procure des revenus à leurs propriétaires. C’est le cas de l’eucalyptus, du karité, du néré, du neem, etc. La perte de ces arbres qui englobe non seulement celle des pieds d’arbres, mais également la perte de source de revenus donne lieu à une compensation individuelle.

7.2.4.2 Méthodologie d’évaluation des pertes en arbres

L’évaluation des pertes en arbres a été menée par une équipe de topographes et d’enquêteurs à travers la démarche suivante :

- élaboration de fiches d’inventaire devant renseigner le statut de propriété, l’espèce plantée, le nombre de pieds ;

105

106 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- information et invitation des populations à être présentes lors de l’inventaire des arbres dans les champs et les jachères ; - inventaire systématique des pieds d’arbres dans le verger ou le champ.

7.2.4.3 Principes et barème de compensation pour les pertes d’arbres (voir état de paiement en annexe)

Le principe retenu pour les arbres fruitiers dans les champs, est la compensation en espèces de chaque pied d’arbre perdu par la PAP, en prenant en compte le caractère productif ou non. Par ailleurs, le bois récolté de l’abattage des arbres dans les concessions et les champs sera cédé aux PAP concernées.

Le barème existant est celui des services forestiers de 1996.Des projets récents ayant assuré une compensation monétaire des arbres dans le cadre de plans de réinstallation fondé sur les procédures et principes de l’OP 4.12, notamment sont ceux du Millenium Challenge Account qui ont utilisé le barème de 1996 en rehaussant certains taux, en considérant la valeur maximale par pied pour quelques espèces ou en évaluant la production annuelle de l’arbre sur la base d’enquête auprès des population dans la zone du projet.

Le barème appliqué aux arbres dans le cadre de ce projet s’inspire de ces cas. 7.2.5 Estimation des pertes pour l’élevage

Il n’y a pas de zones pastorales dans l’emprise du projet avec un statut bien défini à l’image des zones pastorales qui existent dans d’autres zones du Burkina. La zone d’emprise du projet sert donc de zone de pâture, en saison sèche sur l’ensemble de la zone et uniquement dans les jachères et les savanes pendant la saison des pluies. Du fait du projet, la zone ne sera plus accessible pour le cheptel. Le système extensif d’élevage de la zone sera en difficulté du fait de la perte du pâturage naturel et des résidus de récolte. L’effectif du cheptel déclaré par les PAP est estimé à 8 289 têtes toutes espèces confondues, dont 3 491 de bovins (890), d’ovins (1247) et de caprins (1354).

Tableau 19 : Effectif du cheptel Espèces Effectif Bovin ( niisi) 890 Ovin ( piissi) 1247 Caprin ( boussé) 1354 Asin (bouinsé) 192 Camelin (yougma) 5 Porcs (courcouiba) 187 Équin (Ouédmossé) 2 Lapin ( soomsé) 100

106

107 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Volaille ( poules, pintades noonsé, kiini,) 3992 Volaille (Canard, oies, ladé) 13 pigeons 260 Chiens 28 Chats 19 TOTAL 8289 Source : BGB Méridien 2014

Pour les éleveurs de la zone du projet, des mesures sont prises pour leur installation dans les zones pastorales identifiées (Doubégué, Tcherbo et Nouaho).

La compensation pour perte de fourrage naturel et de résidus de récolte pour les éleveurs et les agropasteurs sera faite à travers plusieurs mesures :

- Un renforcement des capacités des éleveurs qui sont aussi des PAP (pour pertes de champs) dans la valorisation des résidus de récolte issus des nouvelles parcelles de compensation sur le périmètre ; - La formation des éleveurs dans la fauche et la conservation du fourrage naturel et dans la pratique des cultures fourragères. Cette formation sera accompagnée d’une fourniture d’équipements pour la conduite de l’élevage domestique; - Le renforcement des infrastructures d’élevage dans les zones pastorales d’accueil (parcs de vaccination, dépôts de médicaments, magasins d’aliments pour bétail). En outre, des mesures d’accopagnement seront mises en œuvre au profit des femmes des éleveurs qui disent ne rien faire d’autres en dehors la fabrication du savon à base du beurre du lait de vache. Toutefois elles disent beaucoup tournées vers les activités d’embouche et l’aviculture. Pour ce faire, les appuis nécessaires pour la conduite des activités génératrices de revenus tel l’embouche ovine et caprine, l’aviculture sont prévues être mises en œuvre au profit de ces femmes des éleveurs. Les services de l’élevage seront au centre du dispositif de soutien à l’élevage compte tenu de leur connaissance de la situation de l’élevage dans la zone. De la même façon que les agriculteurs reçoivent une assistance pour la diversification de leurs productions, Bagrepole assurera une assistance aux éleveurs et à leurs femmes dans le domaine de l’alimentation et de la santé animale et d’autres activités.

- Dans la perspective de donner du pouvoir d’achat à certaines catégories sociales pouvant facilement basculer dans la précarité (femmes des éleveurs et jeunes) le PAR prévoit le développement d’activités d’embouche ovine et l’élevage de caprins et l’aviculture. Il s’agit de faire des appuis individuels à charge pour les promoteurs de faire une stabulation permanente de leurs ovins dans leurs concessions ;

- Enfin quelques formations spécifiques seront engagées avec l’accompagnement de la Direction provinciale en charge de l’élevage.

107

108 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

7.2.5.1 Renforcement des capacités pour la conduite des activités d’élevage Le volet renforcement des capacités est transversal pour l’ensemble des secteurs d’activités de la zone. Il est même impérieux que la mise en œuvre des actions d’accompagnement commence par le renforcement des capacités des acteurs. Cela va certainement apporter un plus dans l’atteinte des résultats escomptés.

L’appui des populations locales et principalement les femmes à travers une facilitation de l’accès au crédit et le renforcement des capacités dans la gestion des microcrédits, permettront d’améliorer le petit commerce de ces dernières.

- Le petit commerce et des petites activités de transformations alimentaires seront encouragés aux profits des femmes et des jeunes.

Les tableaux suivants ci-dessous indiquent le montant du budget pour assurer la mise en œuvre des actions sus-mentionnées. Il est à rappeler que ces actions ont été définies sur la base des assemblées générales tenues avec les éleveurs des deux rives respectivement le 20 septembre 2014 pour la rive droite à Guirmogo.

A Loaba (rive gauche), les éleveurs ont souhaité avoir de l’appui (fonds de roulement, ailimentation bétail, formation et santé animale) lors du déplacement des animaux sur un nouveau site à aménager. Sur la base de coûts unitaires pour le déplacement des animaux et l’alimentation pour une annéee, le budget à allouer pour l’appui-accompagnement aux éleveurs Les éleveurs en rive droite ont souhaité avoir de l’appui (ailimentation bétail, formation et santé animale). La zone pastorale de Doubéfué Tcherbo est retenue pour servir de site devant accueillir les animaux. Sur cette base, cette zone pastorale sera aménagée. Le budget à allouer pour l’appui-accompagnement aux éleveurs est estimé pour l’alimentation est de 23,428 millions de FCFA pour la première année après la réinstallation.

7.2.5.2 Appui aux PAP éleveurs des Extensons Ouest et 1000 Ha de la Rive Droite Tableau 20: Appui aux PAP éleveurs de l’extenson Ouest et des 1000 ha Actions Montant prévisionnel

Parc de vaccination et santé animale 7 500 000 Equipement pour fauche et conservation du fourrage, acquisition et production des semences 5 500 000 Magasins d’aliments et sous-produits agroindustriels (SPAI) 6 000 000 Renforcement des capacités (session de formation) 4 428 000 Total 23 428 000 En outre, en matière d’élevage, les appuis sont apportés aux PAP (femmes et aux hommes) pour la conduite des activités suivantes à partir de 2016:

108

109 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- Les activités d’aviculture pour 14 000 000 FCFA. Ces activitéconsistent en l’appui à 140 PAP pour la mise en place d’un poulailler pour 10 poules dont un coq par PAP et d’un lot de petits équipements composés d’abreuvoirs, mangeoires, de sceaux. Cette activité est budgétisée ;

- L’embouche ovine pour un coût de 22 500 000FCFA, au profit de 150 PAP. L’appui consiste en la mise en place d’un atelier pour 5 ovins par PAP avec l’équipement (1 abreuvoir, 1 mangeoire, sceau, râteau, balai) ;

Le montant global de l’appui aux éleveurs des deux rives est de 59 928 000 de FCFA.

7.2.6 Pertes de biens culturels 7.2.6.1 Problématique des pertes de biens culturels Les biens culturels jouent un rôle très important dans les sociétés de la zone. Lors des enquêtes sur le terrain, les équipes n’ont pas relevé la présence de lieux de rites coutumiers et des sites sacrés ainsi que des tombes dans l’emprise du projet. Cependant, il s’avère nécessaire de prévoir toutes les procédures de compensation au cas où adviendraient des cas de découvertes fortuites lors des travaux.

7.2.6.2 Méthode d’évaluation des pertes de biens culturels

L’évaluation des pertes de biens culturels par une équipe d’enquêteurs, associe les autorités coutumières et dépositaires des us et coutumes des villages affectés à travers les activités suivantes :

 l’identification du bien culturel par les autorités coutumières ;  l’enregistrement des coordonnées géographique du bien culturel ;  l’administration d’un questionnaire d’enquête permettant de renseigner sur le nom, le rôle et la fonction sociale du bien culturel.  7.2.6.3 Principes et barème de compensation des pertes de biens culturels Le mode de compensation et l’estimation des coûts de compensation et des frais de cérémonies (déplacement, désacralisation) ont été déterminés de commun accord avec les autorités coutumières.

7.2.7 Mesures diverses d’appui aux PAP et aux communautés d’accueil : Réalisation des infrastructures socioéconomiques au profit des PAP

Un certain nombre d’infrastructures socioéconomiques sont prévues au profit des PAP. Pour rappel, ces réalisations prévues sont consignées dans le tableau ci-dessous.

109

110 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 21 : Infrastructures socioéconomiques

DESIGNATION QUANTITE COUT TOTAL OBSERVATION Forages sur le site de réinstallation 6 36 000 000 Pompe/forage avec margelle et un abreuvoir. DAO lancé, financement mobilisé La réalisation d’infrastructures socioéconomiques : 1 Montage du DAO en cours financement mobilisé - _Magasin de stockage de SPAI 1 391 091 797 - Magasin de stockage de produits agricole 1 - Bâtiment avec équipement pour tissage 1 Avec au moins 15 métiers à tisser. Infrastructure destinée aux femmes - Bâtiment pour transformation de produits 1 agricoles divers (soumbala, beurre de karité, étuvage du riz, semoul de maïs, manioc, lait) - Bâtiment pour production de savon - Bâtiments équipements Moulins à grain 1 - 1 Ecoles à six (6) classes + bureau + magasin1 Logement + latrines + cuisine +1 latrine scolaire 4 postes + équipement en tables banc +clôture Acquisition d’équipements pour la mise en fonctionnement des infrastructures socioéconomiques Acquisition d’équipements d’embouche pour 150 150 22 5000 000 Un atelier pour 5 ovins par PAP: 2 m2 par animal et PAP 15 000 FCFA/m2 soit soit 150 000 par atelier : Equipement 10 000 : 1 Abreuvoir (3000), 1 mangeoire (2000), sceau, râteau, balai, (5000) et 50 000 pour acquisition animaux soit 210 000 pour atelier équipé. Acquisition d’équipements pour aviculture 140 14 000 000 Un poulailler pour 10 poules par PAP : 10 à 10 000 Fcfa/ m2 soit 100 000 le poulailler, 10 000 pour le petit équipement, 30 000 pour les 10 poules soit 140 000 par poulailler

TOTAL 463 591 797

110

111 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

7.2.8 Autres mesures d’appui accompagnement, spécifiques liées à l’introduction de la polyculture

En dehors des dispositions et mécanismes prévus pour accompagner les PAP dans la mise en valeur agricole de leurs terres et dans la pratique de l’élevage, la consultation des PAP sur l’introduction des terres aptes à la polyculture comme mode de compensation terre contre terre, un certain nombre de mesures d’accompagnement, fruit de la consultation des PAP, sont retenues, planifiées et budgétisées pour booster spécifiquement le polyculture dont les revenus attendus sont meilleurs à la riziculture mais dont les contraintes dans la chaîne de valeur ne sont pas négligeables. Parmi les contraintes, on peut citer entre autres : - La non maîtrise du circuit d’approvisionnement en intrants : l’engrais et les semences en qualité et en quantité suffisante et en temps voulu ; - La non maîtrise des techniques de production de certaines spéculations; - la forte périssabilité et fragilité des produits maraîchers (tomate, oignon, haricot vert, pomme de terre…) ; - L’absence ou l’insuffisance dans la planification du processus de production : régulation du volume des superficies donc des productions, échelonnement des phases de production pour éviter la surproduction et ou les ruptures d’apprivoisement du marché, - La non maîtrise du processus de gestion des stocks (problèmes de conservation et de transformation) ; - L’inexistence ou l’insuffisance d’infrastructures et d’équipements de conservation et de transformation adéquats; - La phase de production est aussi délicate du fait de la non maîtrise par les producteurs, des itinéraires techniques des cultures maraîchères, notamment la méconnaissance des problèmes phytosanitaires. A cela s’ajoute d’autres exigences qui sont :  un besoin importantes de fumure organique…  un besoin d’une forte main d’œuvre à certaines phases de la production ; - La non maîtrise de la gestion du circuit de commercialisation (conquête et fidélisation du portefeuille clients et fournisseurs). Le succès de la commercialisation requiert des producteurs, du professionnalisme, c’est à dire de la rigueur et de la discipline dans le travail, sur au moins trois points essentiels qui sont :  le respect des normes de qualité du produit pour le commerce international ;  le respect de la programmation/planification des livraisons aux clients (quantités, fréquences et durée de l’opération). Une programmation à même de réguler la surproduction et les pénuries dans le circuit de distribution des produits et sur le marché.  Une bonne gestion de la phase de récolte/post-récolte : la récolte exige beaucoup de soins, le produit récolté devant subir les aléas du conditionnement et du transport. Pour réussir la polyculture dans ce contexte, des dispositions et mesures suivantes sont retenues :

 le renforcement des capacités techniques des producteurs par des formations techniques sur les paquets technologiques de développement des cultures, par

111

112 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

l’organisation de voyages d’études sur des sites de production expérimentés, par la mise en place de champs école pour les démonstrations et les visites guidées.  la prospection du marché, le contact des commerçants de produits agricoles (les clients) pour connaître leurs besoins, négocier des accords et produire en fonction du marché pour ne pas devoir s’engager dans une production (sans lendemain) sans preneur, sans se rassurer de pouvoir écouler ; les clients au niveau national sont connus, il s’agira d’actualiser la liste et prendre contact avec chacun d’eux.  la prospection du milieu des intrants. Pour faciliter l’acquisition des intrants en fonction de leur nature, les quantités, la qualité, les périodes de livraison, il faut prendre attache avec les fournisseurs à temps pour les commandes en fonction des conclusions des contacts avec les clients  le renforcement des capacités des producteurs et leurs Organisations de Producteurs (OP) en ressources matérielles pour assurer le conditionnement, évaluer les quantités, assurer la conservation et la transformation  le renforcement des capacités organisationnelles des producteurs et leurs organisations pour la bonne gouvernance des opérations, la gestion transparente des ressources et des stocks ;  le renforcement de la concertation entre les OP et les prestataires de service pour les prestations à assurer (transport, financement, …).

112

113 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 22 : Budget du Plan d’actions opérationnel pour les 1000 ha, les extensions Ouest en RD ACTIVITES/DESIGNATIONS UNITE PU DURE TOTAL E QUANTITE (année DIFFICULTES/CONTRAINTES ACTIONS ) Former les producteurs sur les techniques culturales nombre 400 000 800 000 (réalisation de pépinières, prégermination des 2 1 semenceaux de pomme de terre, repicages des plantules, mise en terre des plants,…) Former les producteurs sur les normes de qualité nombre 400 000 800 000 (dégré de maturité, type de traitements, période de 1 2 tratement, type de produits,) le renforcement des Réalisation des champs école et les mettre en U capacités techniques des producteurs par valeur (exploitation) des formations Acheter les semences (champs école) Ha 5 50 000 2 1 000 000 techniques sur les Acheter les engrais (champs école) HA 5 100 000 2 2 000 000 paquets Acheter les produits phytosanitaires (champs école) Ha 20 000 400 000 5 technologiques 2 Réaliser les labours (champs écoles) HA 50 000 1 000 000 5 des difficultés techniques ; 2 Organiser les visites guidées dans les champs école U 200 000 2 400 000 3 2 Organiser des voyages d’études pour 20 exploitants U 2 000 000 4 000 000 1 2 le renforcement des Former les responsables des OP en gestion des U 400 000 800 000 1 capacités contrats 2 organisationnelles des Former les producteurs sur la tenue des outils de U 400 000 800 000 1 producteurs et leurs gestion 2 organisations pour la Former les membres des organes dirigeantes des U 400 000 800 000 bonne gouvernance O.P en gestion des O.P.(management, droits et 2 des opérations, la devoirs,…) 1 gestion transparente des ressources et des stocks ;

113

114 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

la prospection du Accompagner les producteurs dans les négociations 100 000 200 000 milieu des intrants. avec les fournisseurs/distributeurs (nature, quantité, Pour faciliter qualité, prix d'chat, conditions de livraison des l’acquisition des intrants, modalités de paiement des factures,…) intrants en fonction de leur nature, les 2 quantités, la qualité, des difficultés les périodes de d’approvisionnement en livraison, il faut intrants surtout les prendre attache avec semences. les fournisseurs à temps Appuyer l’application des techniques culturales 100 000 200 000 (respect de l'itinéraire technique de chaque 2 speéculation, respect des doses d'intrants,...) Suivre l’application de la règlementation en matière 100 000 200 000

d’utilisation de produits phytosanitaires 2 Accompagner les producteurs dans les négociations 100 000 400 000 avec les commerçants (nature, quatité, qualité, prix 2 2 d'chat, conditions de livraison des produits agricoles, modalités de paiement des factures,…) la prospection du Accompagner l’organisation des campagnes 200 000 800 000 marché, le contact des agricoles sur la base de contrats: étalement de la 2 des difficultés de commerçants de campagne, mise en place des pépinières en fonction 2 commercialisation. Le produits agricoles (les des périodes, organisation des groupes de marché local et national est clients) pour connaître producteurs selon les différentes phases) inexistant leurs besoins, négocier Elaborer des outils de gestion de la 2 000 000 2 000 000 des accords et produire commercialisation et des stocks (carnets du 1 en fonction du marché producteur, le journal des ventes, …) Accompagner l’organisation de la 200 000 800 000 commercialisation (organisation de la collecte, des 2 2 conditionnements, suivi et vérification de la qualité, suivi de l'écoulement, suivi des paiements,…) Identifier et vulgariser des techniques adaptées de 100 000 200 000 des difficultés de Fournir du matériel de transformation 2 conservation, de stockage et transformation et de Equiper les PAP femmes en Séchoir U 45 100 000 4 500 000 de transformation conservation Equiper les PAP en Cagettes, clayette, sacs filets U 500 3 200 1 600 000

114

115 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Doter les PAP femmes en petit équipement de U 4 500 000 transformation et d'emballage (kit: 45 broyeuse/moulin à main, filtre, bocal,...) 100 000 Appuyer l’équipement Doter les PAP en équipement post récolte U 50 000 4 550 000 des producteurs en (égraineuse de mais, …) 91 matériel post-récolte et petit outillage Construire des silos de stockage (mais, niébé, soja, U 9 100 000 91 100 000 sésame) Mettre en place des Réaliser des hangars de conservation de l’oignon U 91 50 000 4 550 000 infrastructures de Construire des entrepôts de conservation de la U 50 000 4 550 000 91 stockage pomme de terre Appuyer la valorisation des sous-produits agricoles 1 000 000 2 000 000

2 TOTAL GENERAL 54 950 000

115

116 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

VIII. PROCEDURES DE GESTION DES PLAINTES ET CONFLITS

Il est indéniable que les opérations de réinstallation de population sont la source de situations contentieuses. Par conséquent, il importe que le processus de réinstallation des PAP inclue des mécanismes de suivi et de résolution des litiges. Le CPRP a présenté les procédures de recours dans le cadre l’expropriation telles que définies par la loi portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso. Ces dispositions présentées dans le CPRP demeurent conforme aux dispositions de la loi RAF N° 034-2012/AN du 20 juillet 2012.

Les PAP ont été informées par l’opérateur chargé de la réinstallation de la procédure à suivre pour exprimer leurs plaintes et présenter leurs doléances.

Bien que des situations contentieuses puissent survenir pour tous les types de pertes, les principales à prévoir concernent les pertes les plus importantes, celles des parcelles agricoles.

Pour ce faire, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance de Bagré (PPCB), il est mis en place une Commission Nationale Chargée des Enquêtes et des Négociations (CNEN) par arrêté conjoint n° 2012/000246/MEF/MAH/MATDS portant création, composition, attributions et fonctionnement d’une Commission Nationale des Enquêtes et des Négociations en vue de la réinstallation et de l’indemnisation des populations affectées par les travaux d’aménagements hydro agricoles de la Zone de Concentration (ZC) de Bagré qui comprend les structures suivantes :

- Le Comité de suivi ;

- Le Comité régional d’enquête et de négociation ;

- Le Comité provincial d’enquête et de négociation.

De ce fait, pour le processus d’élaboration et de mise en œuvre du PAR du projet d’aménagement des 2194 ha en rive droite, une structure à la base dite Comité Intercommunal de gestion des réclamations a été mise en place. Ce comité qui est le plus proche possible des populations pour le recueil et le traitement de leurs réclamations/plaintes est représenté dans chaque village impacté par quatre représentants des PAP. Cette option permet d’assurer une efficacité dans la gestion de ces réclamations avec une mobilisation plus rapide des personnes ressources et des PAP des villages affectés directement

Le Mécanisme de Gestion des Conflits et des Plaintes (MGCP)

Dans le souci de bien gérer les éventuels plaintes et conflits en vue d’instaurer un climat propice aux affaires et à l’atteinte de ses objectifs, BAGREPOLE dans la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance de Bagré a mis en place un mécanisme de gestion et des conflits et des plaintes (MGCP). Ce MGCP a pour objectif de traiter et résoudre de manière effective et efficace les requêtes ou demandes de clarifications sur le projet, les problèmes de mise en œuvre, les plaintes et doléances provenant des PAP ou des populations bénéficiaires. Le MGCP accorde une priorité à la gestion alternative des conflits et des plaintes comme mode de résolution des

117 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. conflits par l’équipe projet de BAGREPOLE. C’est à défaut que d’autres instances y compris la justice pourraient être saisies.

Au cours de l’exécution du projet, la survenue des conflits doit être envisagée. Cette partie traite de la manière de gestion des conflits pendant la durée des activités de réinstallation (voir annexe n°13 : projet d’arrêté sur la commission ad hoc de gestion des réclamations et plaintes)

Les PAP sont informées et formées sur la procédure à suivre pour exprimer leur mécontentement et présenter leurs doléances. Il est toujours souhaitable de résoudre les problèmes le plus tôt possible et au niveau local.Ces formations sont faites à pendant les sessions des comités locaux de gestions des réclmations.

La gestion du PAR repose sur des principes clairs de transparence et sur la participation effective des personnes touchées par le projet, notamment des groupes dits vulnérables. Une documentation exhaustive sur les personnes touchées, leurs droits, ainsi que les avantages positifs attendus est faite, y compris des accords écrits avec ces personnes touchées en ce qui concerne leurs droits, leurs indemnisations et droits fonciers.

En vue de garantir la transparence du processus de réinstallation et le traitement attentif en faveur des personnes touchées, le cadre de gestion des conflits va s’articuler autour des éléments suivants :

8.1 La collecte des plaintes 8.1.1 Procédure de la collecte des plaintes La collecte des plaintes s’appuie sur les canaux existants qui impliquent toutes les structures de Bagrépôle ou personnes extérieures à Bagrépôle, auxquelles les populations ont recours pour exprimer leurs réclamations, demandes d’informations, suggestions et dénonciations. Les différents acteurs reçoivent les plaignants et leurs plaintes, déposent régulièrement les plaintes collectées auprès du Responsable CVD du village de la PAP qui l’enregistre dans un registre mis en place à cet effet. Ce régistre est gardé au niveau du village et les missions de suivi de Bagrépôle le consultent régulièrement.

8.1.2 Les acteurs de la collecte des plaintes Plusieurs acteurs interviennent dans la collecte des plaintes. Il s’agit des structures et personnes-ressources suivantes : - chefs coutumiers ; - maires ; - conseillers municipaux ; - les conseillers agricoles ; - conseils Villageois de Développement (CVD) ; - groupements/unions de producteurs / Fédération ; - personnes ressources extérieures à Bagré clairement identifiées ; - comités de suivi et de négociation ; - Secrétariat au siège de Bagrépôle à Ouagadougou et à Bagré.

118 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Son opérationnalisation a été effective à travers : - la conception et la mise à la disposition des partenaires de fiches de collecte des plaintes. Au total, plus de 10 000 fiches de collecte des plaintes ont été distribuées ; - la mise à disposition des Personnes Affectées par le Projet (PAP) des cahiers de collecte des plaintes - La formation de 120 personnes Affectées par le Projet (PAP) dans les villages sur le MGPC ; - le suivi de l’enregistrement des plaintes et le traitement desdites plaintes en collaboration avec le bureau d’étude. C’est ainsi que, dans le cadre de la mise en œuvre des PAR, les PAP ont déposé 3924 réclamations/plaintes qui ont été enregistrées et traités. La communication sociale sur le MGPC au moyen de la radio FM de Bagrépôle au travers plus de 4 émissions radio diffusées.

Le schéma simplifié du MGCP et les acteurs impliqués

•Sp. Suivi-Evaluation Banque mondiale plaintes découvertes par processus de suivi-évaluation a traiter •Eval. Externe (BUNED, MEDD, •Bureau-Pays Tierce-partie, Audits) •Chef de Projet Coordonateur. soumet statistiques et analyse sur les plaintes •Sp. Passation de Plainte/ Requête soumise Marché directement à la MOB Suivi Sp.le par Validation •INT (département Vérification, enquête, action Coord. du Coordo. enregistre, tri, anti-corruption) transmet la plainte aux •DG Bagrépôle •Panel d’Inspection MGCP du MOB experts techniques (Resp. concernés •DAF (Sauvegardes sociales Plaignant Social/Gestion des •Resp. Passation M. et env.) Terres) •Resp. Admin. Fin.

Autorités Nationales - + personnel Personnel d’appui •AC Operations des Directeur aucopie avec Evaluation d’appui à Bagré & remplissent formulaires •Resp. Environnement •ARMP uaga. si coordo. absent •Resp. Social /Gestion •ASCE terres •Min. Agriculture Intermédiaire •Dir. Production •Min. du Commerce Accusé de transmet la plainte • réception Resp unité. Pêche •Médiateur du Faso au MOB •Chef service . Agric. •Groupement/Union •Chef serv- Elevage Autorités Locales •Chef Coutumier •Dir. Génie Rural •Comité de Crise •Maire/Conseiller/CVD •Resp Promotion Foncière •Gendarmerie nvestiss. •Mairie (incl. service •Préfet •MEBF (Fond de foncier, CVD, Plainte / requête •Personnes Ressources soutien) Commission soumise á conciliation foncière) travers un •Chambre de Commerce intermédiaire •Médiateur du Faso •Comités (suivi, •Journalistes / medias Régional, Provincial) •Gendarmerie •Tout staff MOB – MEBF (conseillers •Préfet agricoles, SPM, sp. Com., etc.) Répondre / faire connaitre •Haut-Commissaire •Comités (suivi, régional, Provincial la décision prise •Gouverneur •Médiateur du Faso

119 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

SCHEMA SIMPLIFIE DU MACANISME DE GESTION DES CONFLITS ET DES PLAINTES (MGCP)

LES PLAINTES ECRITES OU VERBALES

mails, dépot direct, courrier papier.etc.

01

ENTREE Réception de la plainte au secrétariat du RS/GT

Tri, orientation ou attribution de la plainte à un spécialiste compétent par le RS/GT

DG Plaintes Plaintes Juge de l'opportunité recevables irrécevables de saisine d'autres structures après avis du juriste

Le RS/GT requiert l'avis du Plaintes Plaintes RSE, du juriste et du DIRD complexes simples *orientation du plaignant Notification de la vers des structures habilités décision au RS/GT 02 Instruction par un Elaboration et spécialiste: notification par le - audition des parties; RS/GT de la solution TRAITEMENT - confrontation des PV; aux plaignants après avis du RSE et du DIRD - reunion de tous les éléments necessaires.

Proposition de solution finale Notification de cette par le spécialiste au RS/GT qui décision au plaignant requiert l'avis du RSE, du DIRD par le RS/GT et du juriste

* Notification de la décision finale au plaignant sous le contrôle du RS/GT

* Tenue dur registre des plaintes par le(la) secretaire RS/GT

* Le suivi de l'exécution

03 SORTIE

LEGENDE

RS/GT : Responsable Social / Gestion des terres

RSE : Responsable du Suivi-Evaluation

DIRD : Directeur des infrastructures et des ressources durables

120 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

8.1.3 Les rôles des acteurs de la collecte des plaintes Les rôles des acteurs de la collecte des plaintes consistent entre autres à : recevoir les plaignants et leurs plaintes orales, déposer les plaintes auprès du Responsable Social/Gestion des terres, recevoir et conserver les imprimés des plaintes, recevoir les accusés de réception, notifier les accusés de réception aux plaignants et du délai de traitement imparti pour leur plainte trente (30) jours à compter de la saisine de BAGREPOLE) et notifier la réponse finale au plaignant. 8.2 Les instances de suivi et de gestion des plaintes conformément au CNEN

8.2.1 Au niveau village

Dans le cadre du PAR, le règlement des conflits et la gestion des reclamations, doivent se faire à travers les organes locaux en particulier le comité local au niveau du village composé d’un noyau de 4 représentants sous la responsabilité du président du Conseil Villageois de Développement (CVD). Le Président du CVD est saisi de toutes les plaintes. Ces plaintes sont enregistrées dans les villages par le responsable villageois désigné par la communauté dans un cahier de doléances détenu au niveau du village et dans des fiches de suivi du traitement accordé à la plainte. Les réclamations sont prioritairement traitées par ce comité local. A défaut de solution satisfaite pour les parties, les fiches sont transmises au préfet du département concerné, co-président du comité intercommunal de gestion des réclamations qui réunit chaque fois que de besoin, les membres du Comité Inter Communal de Gestion des Réclamations (CICGR) pour statuer sur toutes les plaintes. Chaque plainte doit avoir une réponse dans un délai d’une semaine au niveau du village. Cette option permet d’assurer une efficacité dans la gestion de ces réclamations avec une mobilisation plus rapide des personnes ressources et des PAP des villages affectés directement par la mise en œuvre du projet. 8.2.2 Au niveau départemental/communal : Mandat et rôles du Comité InterCommunal de Gestion des Réclamations (CICGR)

Afin d’assurer la plus grande représentativité possible des acteurs directement affectés par le projet d’aménagement de la zone des 1 000 ha et les extensions Ouest 1 et Ouest 2, le CICGR regroupera notamment : les maires des communes impliquées, les préfets, les représentants des services techniques, les CVD des villages impactés, les représentants des autorités coutumières et religieuses des villages concernés, les représentants des PAP, des femmes et des jeunes de chaque village impacté. Les principales missions assignées au CICGR sont les suivantes : - servir d’interface entre les PAP, le consultant et le Comité provincial d’enquêtes et de négociation notamment en ce qui concerne la gestion des plaintes et réclamations qui

121 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

pourront survenir au cours de la mise en œuvre du Plan d’Action de Réinstallation (PAR) ; - recevoir toute réclamation / plainte de toute partie affectée, de l’examiner en vue de trouver des solutions diligentes, et de faire les recommandations qui s’imposent ; - remplir et signer le document matérialisant la résolution ou non de la réclamation ou de la plainte en utilisant les formulaires fournis à cet effet ; - tenir à jour un cahier des doléances ; - transférer à l’échelon supérieur les dossiers de réclamations ou de plaintes non résolues, en utilisant les formulaires fournis à cet effet. Les fiches des plaintes transmises au préfet par le comité local villageois doit être traitée dans un délai de deux semaines au niveau de la présidence du CICGR qui peut se faire assisté par BAGREPOLE.

8.2.3 Le Comité provincial et régional d’enquête et de négociation.

Conformément à l’arrêté conjoint n°2012/000246/MEF/MAH/MATDS portant création, composition, attributions et fonctionnement d’une Commission Nationale des Enquêtes et des Négociations en vue de la réinstallation et de l’indemnisation des populations affectées par les travaux d’aménagements hydro agricoles de la Zone de Concentration (ZC) de Bagré qui comprend les structures suivantes, le Comité provincial d’enquête et de négociation est la structure la plus proche de la base pour jouer un rôle dans les questions de réinstallation. Ainsi c’est ce comité qui met en place le CICGR. Les cas qui ne seraient pas résolus au niveau du CICGR sont transmis au comité provincial. En outre, le comité provincial valide les proposits faites les niveaux inférieur dans le cadre des négociations.

8.2.4 Le comite de suivi de la Commission Nationale Chargée des Enquêtes et des Négociations (CNEN)

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance de Bagré (PPCB), il est mis en place une Commission Nationale Chargée des Enquêtes et des Négociations (CNEN) par arrêté conjoint n°2012/000246/MEF/MAH/MATDS portant création, composition, attributions et fonctionnement d’une Commission Nationale des Enquêtes et des Négociations en vue de la réinstallation et de l’indemnisation des populations affectées par les travaux d’aménagements hydro agricoles de la Zone de Concentration (ZC) de Bagré qui comprend les structures suivantes : - Le Comité de suivi ; - Le Comité régional d’enquête et de négociation ; - Le comité provincial d’enquête et de négociation

La commission nationale à travers le comité de suivi au niveau national est essentiellement chargée de d’adopter et autoriser la mise en œuvre des résultats du processus d’enquête, de négociation, de l’indemnisation, de déplacement et de réinstallation des populations affectées

122 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. par les travaux d’aménagements hydro-agricole et toutes autres interventions du projet qui déjà validés par les échelons inférieurs.

8.3 Les instances de conciliation prévues par la loi 034

Le droit burkinabè en matière de règlement des litiges fonciers ruraux a prévu une phase de conciliation préalable. La procédure est organisée par les articles 96 et 97 de la loi 034 portant régime foncier rural. La mission de conciliation est confiée aux instances locales habituellement chargées de la conciliation.

Ces structures seront compétentes pour recevoir et statuer sur les recours formulés contre les décisions rendues par les comités locaux de conciliation. Elles statueront conformément à leur mission traditionnelle telle que la loi le prévoit.

Selon le CPRP, toutes les plaintes devront recevoir un traitement adéquat au niveau local et éviter d’aller vers les tribunaux car cela est synonyme de blocage du projet. Dans ce sens, l’option du règlement à l’amiable est celle qui doit être privilégiée dans le traitement des plaintes dans le cadre du présent PAR.

En cas d’échec de conciliation à ce niveau, la partie la plus diligente saisira le tribunal de grande instance selon les formes légales. Cette saisine marque la fin de la tentative de règlement à l’amiable. Elle marque également la fin d’une procédure locale.

8.4 Le règlèment du contentieux

La législation burkinabè rend compétent le Tribunal de Grande Instance pour le règlement des litiges fonciers lorsque les antagonistes sont des particuliers. Lorsque le recours est dirigé contre un acte administratif, la compétence est reconnue au juge administratif

8.5 Le Mécanisme de Gestion et des Conflits et des Plaintes (MGCP)

Dans le souci de bien gérer les éventuels plaintes et conflits en vue d’instaurer un climat propice aux affaires et à l’atteinte de ses objectifs, BAGREPOLE dans la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance de Bagré a mis en place un mécanisme de gestion et des conflits et des plaintes (MGCP). Ce MGCP a pour objectif de traiter et résoudre de manière effective et efficace les requêtes ou demandes de clarification sur le projet, les problèmes de mise en œuvre, les plaintes et doléances provenant des PAP ou des populations bénéficiaires. Le MGCP accorde une priorité à la gestion alternative des conflits et des plaintes comme mode de résolution des conflits par l’équipe projet de BAGREPOLE. Tant qu’un cas contancieux est sur un site, tous les investissements sur ce site sont suspendus jusqu’au règlement du contancieux.

C’est donc à défaut que d’autres instances y compris la justice pourraient être saisies.

123 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

IX. RESPONSABILITE ORGANISATIONNELLE

Bagrepole a déjà une grande expérience en matière de gestion des procédures de réinstallation des PAP. Les leçons et enseignements tirés des expériences antérieures, seront capitalisés pour gérer efficacement les mesures contenues dans le présent PAR. La responsabilité organisationnelle de l’exécution du PAR incombe au plus haut niveau à la Direction Générale de Bagré pôle. Elle a pour mission, la coordination dans la zone d’intervention du projet, des actions de mise en œuvre des politiques agricole, pastorale, environnementale, halieutique et touristique. De façon opérationnelle, la Direction de la Valorisation Economique de Bagré pôle à travers son Responsable Social et de la Gestion des Terres, sera chargée de la gestion regulière des mesures contenues dans le PAR. La démarche participative sera le principe directeur dans la conduite de la réinstallation avec une implication des différents acteurs (communautés rurales, chefs de villages, responsables d'organisations paysannes, administrations, services techniques déconcentrés, artisans, agro- investisseurs et usagers évoluant dans la zone). L’un des principes des deux bailleurs de fonds et des exigences nationales veut que les travaux d’aménagement ne puissent démarrer sans que toutes les PAP n’aient été réinstallées. Dans le cas de l’aménagement des 2194 ha en rive droite, la compensation pour pertes des habitats, des infrastructures connexes et infrastructures communautaires seront faites pour libérer le site. La compensation en parcelles irriguées des exploitants agricoles à l’intérieur du périmètre ne pourra se faire qu’après la fin des travaux d’aménagement. La mise en œuvre du PAR comprend : - La Mise en place du dispositif de paiement et assistance au paiement : la préparation des dossiers des PAP, le paiement de compensations financières pour des pertes de récoltes, paiement des indemnisations pour la perte des arbres, le paiement des indemnisations pour les habitats et les infrastructures connexes ; - La libération effective de l’emprise des 2194 ha; - La prise en compte du genre et des groupes vulnérables ; - L’appui à la compensation « terre contre terre » pour les pertes de terres agricoles subies par les PAP. La responsabilité organisationnelle prend appui sur la grande expérience en matière de gestion des procédures de réinstallation des PAP dont dispose Bagrépôle.

124 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

X. PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE / CONSULTATIONS PUBLIQUES

La participation communautaire a concerné les populations des différents sites (Extensions Ouest et 1000ha) : - Les occupants des champs du site de l’extension Ouest, proviennent des villages de Mangaré dans la commune de Zonsé et de Guirmogo dans la commune de Zabré ; - Pour ce qui est du site des 1000ha, les occupants des champs sont des ressortissants des villages de Diarra-betanga, Yergoya, Koungou, Soper, , Poanga, Gniekouneta, Sogoya, Guisim dans la commune de Zonsé et des villages de Sampena, Sousoula, Bargancé, Yorgo, Bansétaré dans la commune de Zabré.

Le tableau suivant fait le point des villages dont les populations perdront une terre agricole dans l’emprise du projet.

Tableau 23 : Villages impactés par site Site Commune de Zonsé Commune de Zabré Total villages par site

1000 ha Diarra-betanga, Yergoya, Sampena, Sousoula, 14 Koungou, Soper, Kourga, Bargancé, Yorgo, Poanga, Gniekouneta, Bansétaré Sogoya, Guisim

Extension Mangaré Guirmogo 02 Ouest

Total 10 06 16 villages/C ommune

Source : BGB Méridien 2014

125 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Photo 1 : Illustrations photos des séances d’information à Mangaré, Guirmogo et Diarra- Bétanga Les consultations publiques dans le cadre de l’élaboration de l’étude d’impact environnemental et du Plan d’action de réinstallation (PAR), se sont déroulées en plusieurs étapes :

 Lors de la mission d’information du 21 au 24 mai 2014 (voir annexe n°1 : PV des séances d’information des PAP), des consultations menées sur le terrain ont permis d’établir le contact avec les élus locaux et autorités coutumières de la zone et de recueillir leurs principales préoccupations face au projet. Aussi, les Présidents CVD des villages d’origine des occupants des sites (1000ha, extensions Ouest) ont été rencontrés de même que les populations touchées par le projet dans l’ensemble des villages de la zone d’emprise. Au total, la mission d’information a mobilisé 189 personnes, y compris les autorités communales, les présidents CVD, les autorités coutumières, autres personnes-ressources et les populations affectées.

Tableau 24 : Contenu des consultations Points d’intérêts Autorités communales Autorités coutumières Populations des consultations et CVD Préoccupations Plaintes sont déjà Constats de conflits et Savoir si les soulevées par enregistrées au niveau de cas malheureux à la maisons groupe cible des mairies par des suite de recensements construites après le ménages non enquêtés, précédents recensement passé ou des champs non (ATEF) seront enquêtés, des arbres indemnisées car non comptabilisés dans les enquêteurs du les villages des bureau ATEF leur extensions Ouest par le avaient donné bureau ATEF et dans l’assurance qu’ils certains cas, il y a pouvaient beaucoup d’erreurs de construire d’autres noms et d’imprécisions maisons après le sur des noms etc. BGB

126 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Points d’intérêts Autorités communales Autorités coutumières Populations des consultations et CVD doit travailler à recensement (cf. corriger ces situations PV) Souhaits exprimés Assurer intégralement Recenser correctement Faire preuve de le recensement et les biens des personnes compréhension en l’indemnisation des pour leur expliquant bien les personnes dont les indemnisation afin enjeux, en réalisant biens sont touchés, d’éviter les sentiments un recensement de mais non recensés afin de laisser pour compte. qualité afin que d’éviter les tous les biens frustrations. soient indemnisés. Appréciations Bonne initiative du Expliquer la démarche bureau et disponibilité méthodologique, les à collaborer pour la enjeux et la nécessité réussite de la mission pour eux de bien véhiculer l’information pour que tous ceux qui sont concernés par les activités, puissent être recensées et être dédommagés Source : BGB Méridien 2014

 Dans le cadre du recensement effectué du 01 au 10 juin 2014, d’autres consultations ont été menées par le bureau BGB. Lors des opérations de délimitation des emprises du périmètre des 1 000 ha et des extensions Ouest1 et Ouest2 en rive droite du Nakambé, trois (03 agents) ont été mobilisés pour assurer la matérialisation physique des limites des emprises avec la collaboration des populations locales. La démarche méthodologique s’est voulue participative en ce sens que tous les Présidents CVD des villages potentiellement touchés ont été contactés afin de savoir si leur population mène des activités agricoles dans les emprises du projet. Lors des rencontres, il est ressorti que les populations des villages environnants étaient les principaux occupants des lieux et cela a permis de porter directement l’information (calendrier de passage des équipes, les pièces à tenir et la méthode de travail) aux personnes concernées. Pour ce qui est à proprement parlé du levé des champs, il a été fait en présence de l’exploitant et d’un ou plusieurs de ses voisins, l’enquêteur faisant le tour du champ pour prendre des points rapprochés en compagnie de l’exploitant. Cette méthode jugée participative par les populations, a permis de minimiser les marges d’erreur.  Lors de l’affichage des listes des PAP qui s’est déroulé du 10 août au 08 septembre 2014 (voir annexe n°2 : communiqué sur l’affichage des listes des PAP), l’ensemble des maires des communes concernés, des Présidents CVD et les représentants des PAP ont été impliqués dans le déroulement de l’opération à travers des séances d’explication

127 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

et la formation des Présidents CVD sur le remplissage des cahiers de réclamations et plaintes au niveau de chaque village.  Au cours des consultations menées autour de la problématique des sites d’accueil, les PAP ont participé à plusieurs séances en deux endroits : à Gurimogo pour les PAP de la rive droite (15 août et 20 septembre 2014) (voir annexe n°4 : PV de concertation à Guirmogo) et (voir annexe n°3 : PV de concertation à Zampa) Suite aux difficultés enregistrées sur les études techniques, et au constat qu’il serait difficile ‘’d’avoir les superficies agricoles destinées au paysannat et favorable à la riziculture irriguée pour toutes les PAP, telles que prévues et consignées dans les protocoles d’entente individuelles pour les autres périmètres de la plaine, dans le cadre du présent PAR, Bagrépôle a organisé des consultations avec les PAP, en vue de les informer sur (i) les aptitudes culturales, (ii) et les superficies disponibles aptes à la riziculture irriguée(1/3) sur l’ensemble du périmètre et zéro ha apte à la riziculture sur les 2194 ha en rive droite, et à la polyculture qui représente (2/3) des besoins initiaux sur l’ensemble du périmètre., (iii) l’introduction de la polyculture, et (iv)la nécessité de renégocier la signature d’un protocole d’accord individuel avec la combinaison 1/3 des superficies en riziculture et 2/3 en polyculture dans le cas où des PAP de la rive droite voudront avoir des superficies rizicultivables en rive gauche (car toute la rive droite (2194 ha) est uniquement apte à la polyculture.

Ces consultations se sont déroulées du 14 au 25 mai 2016. Les principaux résultats de ces consultations sont :

 Les PAP dans leur ensemble adhèrent à la possibilité qui leur est offerte pour pratiquer d’autres cultures en dehors du riz sur les terres de compensation ;

 La pratique de la polyculture est une opportunité à saisir pour l’amélioration des revenus mais aussi de pratiquer des cultures qui entrent dans la consommation quotidienne des ménages ;

 La polycuture est connue dans la zone mais à des degrés divers. Certaines PAP ont des expériennces réussies mais aussi des sujets d’inquitude à cause des problèmes de commercialisation surtout quant la culture pratiquée n’est réellement valorisée que par les acheteurs étrangers qui fixent les règeles du jeu ;

 Beaucoup de PAP ne connaissent pas la polyculture d’où la necessité d’un accompagnement de proximité pour son succès

Les débats qui ont suivi les présentations sur la problématique de l’aptitude culturale des terres ont permis aux PAP de poser des questions de compréhension, de clarification, d’exprimer leurs préoccupations et attentes et de formuler des suggestions pour la mise en œuvre des activités. Les tableaux ci-dessous résumés les préoccupations et les reponses apportées.

128 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

129 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 25 : synthèse des préoccupations et des reponses dans le cadre de la consultation sur l’aptitude culturale des terres N° Suite à donner/Action à Question/Préoccupation Réponses entreprendre chaque PAP sera-t-elle réinstallée dans son Le Chef de mission a expliqué que la probabilité qu’une PAP soit réinstallée Veiller autant que possible au 1 champ recensé ; à son emplacement initial, est faible. L’essentiel étant d’offrir à toutes les regroupement des ménages PAP les mêmes conditions de travail. Toutefois les regroupements pour une exploitation judicieuse des parcelles par ménage, par affinité… est recommandée. Le processus d’allocation de terre contre La priorité consiste à réinstaller toutes les PAP. S’il reste des parcelles, le Cela veut dire aussi que la 2 terre, tient-elle compte de la charge du chef projet examinera les demandes enregistrées par ses services techniques sur communication a été un peu en de ménage ou pas ? des critères d’éligibilité tenant compte des conclusions de l’enquête ménage manque car chaque PAP réalisée et des dispositions des cahiers des charges; devrait comprendre ce à quoi elle a réellement droit Qui assure de la prise en charge des frais de Les voyages d’études figurent en bonne place dans les stratégies de la programmation doit être 3 formation et des voyages d’études prévus renforcement des capacités en termes de d’échange et de transfert de discutée avec les PAP dans le processus de renforcement des compétence. Les frais des voyages d’étude sont pris en charges par le projet capacités des PAP ?; Un champ a été impacté alors que la maison C’est le champ qui est impacté et qui fera l’objet d’indemnisation. Maintenant 4 d’habitation ne l’est pas et la PAP se si les voisins doivent se déplacer, vous êtes libres de vous déplacer avec eux, retrouve socialement isolé de son entourage. Bagrépôle pourra vous allouer une parcelle d’habitation dans le site de Que faire ? réinstallation, mais vos habitats ne seront pas indemnisés car non impactés et hors emprise. A quand le démarrage du projet ? En Le projet s’active dans la mise en œuvre de ses activités qui s’égrènent 5 position d’attente, nous hésitons à fertiliser lentement mais surement. En attendant les PAP peuvent poursuivre leurs La cellule de communication nos champs qui ont perdu leur potentiel et activités champêtres. Les grands investissements ne sont pas recommandés doit revoir sa politique locale notre niveau de vie se dégrade. car non pris en compte par le projet;

Quelle solution pour les PAP dont les Le projet Pôle de Croissance de Bagré, va aménager de façon identique toute parcelles sont situées sur une pente, en la superficie à allouer aux PAP, de manière à offrir les mêmes conditions de Revoir cela encore au niveau 6 termes d’accompagnement pour travail à tous. La forme d’irrigation retenue (arrosage tous les 2-3jours ?) sera communication l’irrigation ? uniforme pour toutes les PAP de tous les périmètres aménagés ;

Bagrépôle entend accompagner les producteurs et les encourage au sein des L’appui au renforcement des organisations et groupements à s’organiser pour bénéficier des différents capacités organisationnelles

130 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

7 L’appui de Bagré Pole en termes appuis du projet, pour le renforcement de leurs capacités techniques, des groupements de d’approvisionnement en semence de qualité matérielles, organisationnelles. La fourniture en intrants et appui dans les producteurs en négociation est et en quantité suffisante sera-t-elle opérations culturales pour la campagne de démarrage sera expérimentale et pris en compte dans le plan payante ? gratuite pour les PAP. Il reviendra aux producteurs de coopérer et de d’action. contractualiser avec des fournisseurs pour la suite. Dans la pratique

A la suite de l’assemblée générale mixte, un focus group a réuni les femmes qui du reste ont suivi les communications et les débats. Leurs préoccupations se résument comme suit : Questions/Préoccupations Réponse Suite à donner/Action à entreprendre Nous saluons toutes ces mesures d’accompagnement qui vont Cette requête est spécifique sera prise en compte dans les - A finaliser quand ? 1 alléger les conditions de travail des femmes. toutefois, nous ne mesures d’accompagnement. disposons pas de moulin à grains, et devons parcourir des distances pour rallier les villages voisins pour moudre les grains. Est-ce que le projet pourrait nous aider avec l’installation d’un moulin pour soulager nos corvées ? 2 Nos besoins sont nombreux : Nous avons besoins de matériel de Des mesures d’accompagnement sont prévues dans la mise production en valeur agricoles des terres. Cependant le PPCB ne Le renforcement des capacités - Tracteur, charrue/bœuf pourra pas faire face à toutes les sollicitations. D’autres et l’appui à l’acquisition de - Brouettes, pelles, pioches, cagettes,…) mécanismes financiers existent et les femmes pourront aller petits équipements sont prévus - Tricycle ou âne/charrette pour le transport des produits vers ces mécanismes dans le Plan d’actions ; vers les magasins et les marchés environnant

Nous sommes plusieurs femmes dont les parcelles ont été En réponse à cette doléance, les femmes ont été invitées à 3 recensées par les époux en leur nom, comment faire ? (i) poursuivre leurs activités au sein des exploitations familiales et (ii) approcher les services techniques du projet pour y déposer une demande de parcelle dans la mite des parcelles disponibles après l’allocation des parcelles aux PAP

131 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

XI. INTEGRATION AVEC LES COMMUNAUTES D'ACCUEIL

Selon les données du recensement des PAP, au total 200 ménages perdront définitivement leurs habitations dans le cadre des aménagements prévus par le projet. Ces ménages sont donc éligibles à la réinstallation sur des sites d’accueil de leurs choix.

11.1 Déplacement physique occassionné par le projet d’aménagement des 2194 ha en rive droite

Au niveau des extensions Ouest, 178 ménages recensés sont éligibles à la réinstallation ; ils sont originaires des villages de Guirmogo et de Yoroko. Pour ce qui concerne les 1000 ha, au total 22 ménages affectés seront déplacés. Ils sont ressortissants des villages de Guirmogo, Yoroko, Tobissa, Sampema dans la commune de Zabré. Au total, 200 ménages sont concernés par le déplacement physique. Des consultations menées (voir annexe n°4 : PV de concertation à Guirmogo), un site d’accueil de 100 ha a été proposé par la population pour accueillir les ménages affectés. Il est situé sur les terres du village de Guimogo dans sa partie Nord. Il s’agit donc d’un redéploiement d’un quartier à un autre avec le consentement du chef de village, le président CVD et les deux conseillers du village. Aucune objection n’a été notée, ce qui augure d’une bonne perspective d’intégration dans le milieu d’accueil. 11.2 Les mesures d’intégration des déplacés avec les communautés d’accueil Les ménages affectés, seront réinstallés pour l’ensemble sur les terres à l’intérieur de leurs terroirs d’origine. Pour les ménages à déplacer de la rive droite, le site d’accueil proposé n’a fait l’objet d’aucune contestation et de sentiment de rejet. Les propriétaires terriens ont demandé et obtenu de Bagrépôle que les terres qu’ils cédent pour le site de réinstallation soient recensées et mesurées et que les propriétaires recoivent une compensation en terre contre terre dans le nouveau périmètre aménagé d’une part et une compensation pour pertes de récoltes pour les terres exploitées. Sur ce site, 6 forages avec margelles et abreuvoirs seront réalisés, une école de six (6) classes avec clôture, avec le logement du Directeur, un bureau et des latrines, sera construite et sera fonctionnelle à la rentrée scolaire d’octobre 2016. Le Poste de santé qui est collé au site bénéficie d’une clôture, d’une réhabilitation et de la réalisation d’infrastructres complémentaires afin d’améliorer sa capacité d’acceuil. En outre sur ce site, la construction d’un bâtiment avec équipement pour tissage, un bâtiment pour transformation de produits agricoles divers (soumbala, beurre de karité, étuvage du riz), un centre pour fabrication du savon et un bâtiment équipé d’un moulin à grains au profit des femmes. Il n’y a donc pas de problème d’intégration avec les populations hôtes.

XII. IDENTIFICATION ET AMENAGEMENT DES SITES DE REINSTALLATION

Compte tenu de la nature de la réinstallation, les mesures de réinstallation incluent le programme d’indemnisation et/ou d’assistance pour l’identification d’un emplacement où les

132 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

PAP peuvent se réinstaller. Pour que le programme de réinstallation soit compatible avec les priorités culturelles des populations déplacées, les mesures spécifiques de réinstallation ci dessus décrites sont préparées en concertation avec celles-ci. Le nombre de ménages concernés par la réinstallation sur ce site de 100 ha aménagé de Guirmogo par le projet est indiqué dans le tableau suivant :

Tableau 26 : Récapitulatif du nombre de ménages à réinstaller Sites Nombre Répartition par sexe Nombre Nombre de Total des d’aménagement de chefs des chefs de ménages de sous jeunes attributaires de Hommes Femmesménages mariés ou de parcelles ménages non à d’habitation recensés prendre en à compte déplacer 1000 ha 22 19 03 20 10 Extension Ouest 175 108 67 158 81 1 Extension Ouest 03 03 0 3 1 2 jeunes âgés d’au moins 15 ans, mariés ou non appartenant aux 200 ménages seront à prendre en compte dans l’attribution des parcelles sur le site de Guirmogo Total 200 130 70 181 92 473 Source : BGB Méridien La préparation du site de remplacement concerne uniquement les PAP qui perdent des habitations. Ces PAP ont indiqué lors des consultations publiques qu’elles vont se réinstaller sur la partie de leurs terroirs non touchés par le projet. Le site de réinstallation retenu est un

133 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. site situé dans un quartier de Guirmogo situé du côté Ouest dudit village. Le site s’étend sur 100 ha. Les populations sont homogènes et sont tous des Bissa. Le village de Guirmogo ne dispose pas d’une école. Le centre de santé existant nécessite une réhabilitation. De ce fait, en plus de l’aménagement du site (lotissement), la viabilisation va nécessiter la réalisation de 6 forages fonctionnels, une école, la réhabilitation du centre de santé, l’ouverture des voies et l’assainissement du site d’accueil. Le nombre total de ménages à recaser est de 200. En prenant en compte les sous ménages et les jeunes d’au moins 15 ans, mariés ou non, le nombre total d’attributaires de parcelles d’habitation sur le site de réinstallation de Guirmogo est de 473 PAP.

12.1 Option d’aménagement du site de réinstallation par le projet

Le projet étant localisé en milieu rural, aussi bien les PAP résidentielles que les exploitants non résidents, ont choisi leur relogement sur le site d’accueil de Guirmogo aménagé par le projet avant leur déplacement. L’approche pour l’identification et la sélection de site d’accueil est basée sur un processus itératif impliquant activement les populations affectées. L’identification repose sur des considérations socioculturelles et économiques pour déterminer les zones d’accueil potentielles où les populations trouvent un intérêt à s’établir. L’identification prend en considération les préférences exprimées lors des consultations effectuées, la dynamique sociale dans la zone d’étude et les possibilités de développement économique. Dans le cas du projet, les principes qui guident l’identification préliminaire des zones d’accueil potentielles tiennent à :  localiser les sites d’accueil sur des emplacements appropriés ;  dans la mesure du possible, les personnes affectées provenant de hameaux liés entre eux par des liens de parenté seront réinstallées au même endroit en vue de maintenir les systèmes d’appartenance et les réseaux d’échange et de minimiser la dislocation sociale et économique causée par le déplacement involontaire (même quartier ou secteur) ;  les sites d’accueil seront localisés aussi près que possible des hameaux qui doivent être déplacés ;  autant que possible, les personnes affectées et leurs hameaux seront déplacés sur des sites non habités (au sein d’un village de Guirmogo existant) ;  le regroupement des populations sera encouragé afin d’offrir de meilleurs services ;  les sites doivent permettre aux populations d’avoir accès à des terres en quantité et en qualité suffisantes pour subvenir à leurs besoins de base (autosuffisance) ;  les sites d’accueil devront assurer une desserte adéquate, un approvisionnement en eau potable et en eau pour l’élevage, des transports routiers et de services publics.

12.2 Situation du site proposé et souhaits des populations

Sur les extensions Ouest, 178 ménages recensés sont éligibles à la réinstallation ; ils sont originaires des villages de Guirmogo et de Yoroko et sont à réinstaller sur le site d’accueil aménagé de Guirmogo.

134 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Par ailleurs, 22 ménages recensés sur les 1000 ha, feront également l’objet de réinstallation sur le site d’accueil aménagé de Guirmogo. Ces ménages sont ressortissants des villages de Guirmogo, Yoroko, Tobissa, Sampema dans la commune de Zabré. A la suite des assemblées générales qui ont regroupé les représentants des PAP (voir annexe n°4 : PV de concertation pour site d’accueil à Guirmogo), le site d’accueil a été retenu par la population pour accueillir les ménages affectés. Il est situé à l’intérieur des terres du village de Guimogo dans sa partie Nord-Ouest . Il s’agit donc d’un redéploiement d’un quartier à un autre avec le consentement du chef de village, le président CVD et les deux conseillers du village. Le site de Guirmogo proposé est dans la partie Nord Ouest du village plus précisément à l’Ouest du Centre de santé (CSPS) et à gauche de l’axe Guirmogo – Diarra Betongo le village voisin situé au Nord du village de Guirmogo.

La surface du site de réinstallation est au ¾ Nord du site gravillonnaire et le reste du site est sablonneux, le sol étant argileux avec plus d’hydromorphie au sud et à l’extrême Nord- Ouest.

Les PAP souhaitent le lotissement du site avec l’érection de trois (3) quartiers. Elles prévoient trois (3) parcelles pour les cultes. Le site est illustré par la photo ci-dessous.

Photo n°3 : Carte de localisation du site de réinstallation proposé

135 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

La physionomie du site se présente comme suit : le terrain est relativement plat et constitue un glacis moyen dont le rebord supérieur présente une cuirasse démantelée.Quelques espèces d’arbres sont présentes sur le site : il s’agit entre autres des pieds de Acacia radiana, Tamarindus indica, etc. Photo n° 3 : présentation physique du site

XIII. LOGEMENTS, INFRASTRUCTURES ET SERVICES SOCIAUX

Les données de terrain montrent que des infrastructures sociocommunautaires seront impactées négativement. Ces infrastructures seront compensées conformément au tableau ci-dessous. Tableau 27 : Compensations des infrastructures sociocommunautaires

Infrastructure Extensions 1000 HA Total general (FCFA) communautaires Quantité Coût Quantité Coût Quantité Coût Puit à grand diamètre cimenté 6 24,000,000 6 24,000,000

Puits traditionnels 3 525,000 1 175,000 4 700,000 Forage équipé avec pompe et clôture 1 7,480,000 1 7,480,000

Total 9 24,525,000 2 7,655,000 11 32,180,000 Source : BGB Méridien 2014

Ces infrastructures seront réalisées de préférence dans les zones de réinstallation des ménages déplacés.

XIV. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT A TRAVERS DES ACTIVITES DE RESTAURATION DES MOYENS DE SUBSISTANCE

14.1 Bonnes pratiques internationales

Les bonnes pratiques internationales mettent l’accent sur la réalisation d’une meilleure programmation en faveur des moyens d’existence et du rétablissement économique des PAP. Il s’agit d’aider toutes les personnes affectées à améliorer, ou pour le moins, à rétablir leurs anciens moyens de subsistance et niveaux de vie et de les dédommager comme il convient pour les pertes encourues. Pour le présent PAR, toutes les actions conçues dans ce sens, sont basées

136 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé. sur la demande et adaptées au contexte. Elles s’appuyent par ailleurs sur les compétences et l’expérience des PAP pour leur offrir plus d’options.

14.2 Approche de la restauration des moyens de subsistance par le PAR

Le présent PAR contient une planification d’actions dont se dote Bagrépôle pour gérer et/ou réduire au mieux les impacts négatifs de ses aménagements sur les PAP et les villages riverains. Il définit à ce titre les activités à réaliser ci-dessus décrites au profit des différents acteurs.

14.2.1 Soutien aux moyens de subsistance

Le présent PAR inscrit toutes ses décisions et actions dans le sens d’un soutien aux moyens de subsistance. Bagrépôle s’engage à garantir que toutes les décisions importantes liées au projet garantissent la restauration des moyens de subsistance.

14.2.2 Evaluation des besoins en moyens de subsistance

L’unité d’estimation des besoins en moyens de subsistance est le ménage. Dans le contexte de cette évaluation, une triangulation a été opérée entre plusieurs sources d’information que sont les services techniques déconcentrés et décentralisés, les ménages, les structures et leaders représentatifs des communautés, etc. L’ensemble des données collectées durant les enquêtes, combinées avec les différentes discussions et échanges réalisés avec les parties prenantes et particulièrement avec les populations affectées par le projet (focus groups) ont permis d’aboutir au développement de ces activités retenues en vue de la restauration des moyens de subsistance.

14.2.3 Promotion de l’employabilité locale

Pour le PAR, notamment au travers des différentes activités liées au déplacement des personnes (démolition des structures, chargement/déchargement des biens des PAP, construction des bâtiments de réinstallation, pose des panneaux de démarcation, etc.), une priorité doit être donnée aux communautés locales pour bénéficier d’emplois même à court terme. De plus, dans le cadre de l’aménagement des périmètres hydroagricoles l’emploi local sera favorisé et ceci aussi bien par Bagrépôle que pour ses contractants chargés des travaux. Toutefois, la difficulté de recruter au niveau local réside essentiellement dans le fait que la main d’œuvre est non qualifiée mais aussi analphabète et souvent ne parlant que très peu le français. Des formations vont être dispensées (en collaboration avec l’ANPE) en vue de donner aux jeunes de la zone d’influence directe, une formation théorique et pratique dans le but de créer et de renforcer des compétences locales et de manière à permettre à ceux-ci de tirer profit des opportunités d’emploi offertes durant les aménagements et l’exploitation.

137 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

14.2.4 Promotion d’une agriculture performante

En vue d’aboutir à la promotion d’une agriculture performante, le PAR projette les actions suivantes : - L’objectif étant de faire en sorte que la capacité productive des terres soit au moins égale à celle des terres perdues. Il est envisagé des actions de conservation de l’eau à l’échelle de l’exploitation agricole (réalisation de CES-DRS) pour les terres des producteurs non situées dans la zone aménagée, - A ce dispositif s’ajoutent des activités visant l’optimisation du capital productif des terres à travers la fertilisation. Dans ce sens le programme contient des plantations d’espèces agroforestières, la dotation des ménages en de fosses fumières), - Il convient aussi d’agir dans le sens d’optimiser la productivité à travers des appuis en fourniture de semences améliorées aux producteurs, et la lutte contre les ennemis des cultures par une formation des producteurs à l’utilisation des produits de traitements contre les parasites des cultures, et la lutte contre les pratiques culturales inappropriées, - Enfin quelques Formations spécifiques seront engagées avec l’accompagnement de la Direction provinciale en charge de l’agriculture. - 14.2.5 Appui à la pratique de l’élevage

Dans le cadre du PAR, l’accompagnement à l’élevage est fondé sur les interventions suivantes : - Les activités du projet ont également impacté des pâturages et le présent programme se fait fort d’y apporter des solutions. Il est retenu l’aménagement de la zone pastorale de Doubégué tcherbo avec des équipements pastoraux (couloirs d’accès et des puits pastoraux) ; - Il est aussi indispensable de faire face aux besoins d’alimentation du cheptel. Dans ce sens il y aura une mise à disposition de semences de fourrage, une mise en relation avec des fournisseurs de SPAI, et la création de magasins pour SPAI avec fonds de roulement), - La santé animale ne saurait être négligée et le programme compte y contribuer par l’incitation à la vaccination et au déparasitage,

Les actions de renforcement des capacités visent également à promouvoir et à renforcer la connaissance et l’approrpiation de PO 4.12 et de l’OS2 par les acteurs (groupes socio- professionnels, personnel d’encadrement de l’admnistration locale, autorités coutumières, conseillers, etc.). Ces actions seront entreprises par l’équipe chargée des sauvegardes sociales au niveau du projet avec l’appui des bailleurs de fonds du projet (BM et BAD).

XV. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

L’aménagement du site d’accueil, la démolition des bâtis, les activités de déplacement physique et la réinstallation des PAP créeront des pressions sur l’environnement. Pour éviter que certaines composantes du milieu soient affectées négativement, les impacts potentiels des activités et actions prévues de la réinstallation sur le milieu biophysique et social sont évalués.

138 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

L’atténuation de ces impacts requiert des entrepreneurs chargés de la construction, des déplacements et/ou de la démolition, le respect des clauses appropriées aux contrats négociés. Il revient à Bagré Pôle d’inclure des clauses environnementales et sociales (CES) dans les contrats avec les entrepreneurs et de les faire respecter. Les méthodes de travail devront être améliorées pour mieux gérer les activités de construction, les déplacements de véhicules lourds et les déchets non dangereux. Pour protéger l’environnement, il convient d’attirer l’attention des acteurs chargés de la mise en œuvre du PAR sur les risques. Ils doivent être sensibilisés aux effets que peuvent avoir leurs décisions et leurs actions sur l’environnement. Le personnel chargé de l’aménagement des sites d’accueil gagnerait à être sensibilisé au fait que les sites doivent répondre aux besoins des habitants et de la nécessité de préserver des espaces naturels ou encore de limiter les aménagements favorisant l’érosion des sols. Le PAR est conçu pour éviter ou minimiser les impacts négatifs sur le milieu humain. La meilleure façon d’atténuer les impacts négatifs potentiels du PAR sur le milieu humain est de veiller à l’application intégrale à la fois du PAR et du PGES. Les recensements et les évalutions des biens sont faits avec la même approche que les superficies de l’emprise des 2194 ha. Les barèmes, la compensation terre contre terre sont faites de la même manière que les biens impactés.

XVI. CALENDRIER D'EXECUTION

L’horizon de la mise en œuvre du PAR s’étalera sur la base d’une série d’activités prioritaires. Pour la première étape, les activités suivantes sont déjà menées :

- Affichage contradictoire des listes des biens et des PAP ;

- Traitement des réclamations et restitution ;

- conduite de la campagne de sensibilisation sur les thématiques suivantes : nature et types de compensation, types et barèmes de compensation, modalités de versement des fonds, recours et règlement des litiges ;

- Préparation des dossiers de compensation ; - Appui à la sélection/aménagement du site de réinstallation des PAP.

Dans une seconde étape, les activités suivantes doivent être exécutées afin de permettre la libération de l’emprise pour le lancement des travaux d’aménagement. Ce sont :

- le paiement des indemnisations pour pertes d’arbres, d’habitats et d’autres infrastructures connexes et les pertes de récoltes; - l’attribution des parcelles d’habitation et l’appui au transfert/réinstallation des PAP (prise en charge du transport de l’ancien site au nouveau site aménagé). L’appui au déplacement est estimé à 5 000 000 FCFA

139 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Les autres activités prévues concernent :

- Le suivi de la prise de possession par les PAP éligibles des parcelles agricoles aménagées et attribuées en compensation; - L’appui à la mise en valeur - L’élaboration du rapport intermédiaire et du rapport final d’exécution du PAR. Le tableau suivant fait la synthèse des activités programmées.

140 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 28 : Chronogramme d'exécution du PAR

Activités Période/date de mise en œuvre 53. Campagne d’information/sensibilisation 53.1. Conception du contenu des messages (modalités de compensation et d’indemnisation, les Mai 2014 barèmes, modalités d’attribution, occupation et exploitation des parcelles dans le futur périmètre et vérification des données de recensement (avec un accent particulier sur la prise en compte des questions genre) 54. Diffusion de l’information aux PAP A partir de mai 2014 (à fin de processus) 54.1. Affichage des listes des PAP et de leurs biens Septembre - octobre 2014 54.2. Traitement des réclamations après l’affichage novembre 2014 – décembre 2014 et permanent jusqu’à la fin de la mise en œuvre du PAR 55. Préparation des dossiers individuels pour chaque PAP 56. Estimation des indemnités Janvier 2015 57. Négociation d’entente individuelle Février – avril 2015 58. Signature des protocoles individuels À partir d’avril 2015 59. Appui à la sélection/aménagement du site de réinstallation de Guirmogo septembre –décembre 2016 60. Consultation générale des PAP sur l’aptitude culturale des terres suite aux difficultés Mai - juillet 2016 techniques d’aménagement des 2582 ha en rive gauche 61. ANO de la Banque Mondiale sur le PAR de la rive droite 31 août 2016 62. Paiement des indemnisations pour perte d’infrastructures d’habitation et de perte d’arbres Octobre –Décembre 2016 63. Réalisation des infrastructures socioéconomiques (forage, école, ..) Septembre 2016- mars 2017 64. Attribution des parcelles d’habitation sur le site de réinstallation aux PAP/construction des Décembre 2016-–avril 2017 habitats par les PAP/déplacement physique et réinstallation des PAP 65. Libération de l’emprise/lancement des travaux d’aménagement Février 2017 66. Paiement des indemnisations pour perte de récoltes (campagnes 2017/2018 : 1ère et 2ème Mai –Août 2017 campagne) 67. Paiement des indemnisations pour perte de récoltes (campagnes 2019 3ème campagne) Juin 2019 68. Résiliation de contrat/suspension des travaux d’aménagement 69. Signature de nouveau contrat/reprise des travaux d’aménagement 70. Paiement des indemnisations pour perte de récoltes (campagnes 2020 4ème campagne) juillet-septembre 2020

141 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

71. Audit social de la mise en œuvre du PAR Janvier-février 2021 72. pré-allocation de parcelles individuelles aux PAP sur plan Février 2021 73. Attribution des parcelles aux PAP sur le terrain Mars- août 2021 74. Assistance technique pour la mise en valeur des terres de compensation « terre contre terre » A partir de mars 2021 75. Bornage /immatriculation du périmètre des 2194 ha Avril – novembre 2019 76. Morcellement, délivrance des titres d’occupation aux PAP (Titres fonciers t Baux Mars –décembre 2021 emphytéotiques) 77. Gestion des réclamations et suivi de la mise en œuvre du PAR Janvier 2016 jusqu’à la fin du processus décembre 2021 78. Elaboration du rapport final de mise en œuvre du PAR fin 2021

142 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

XVII. SUIVI ET EVALUATION

Le dispositif de suivi évaluation à mettre en place, comporte un volet suivi et un autre volet évaluation.

17.1 Volet suivi

Le but du volet suivi de la mise en œuvre du PAR est de : - Vérifier que les actions menées sont exécutées conformément aux engagements pris. - Vérifier que la qualité et la quantité des résultats escomptés sont obtenues dans les délais prescrits ; - Identifier tout élément imprévu susceptible d’influencer le travail sur le terrain ou d’en réduire l’efficacité; - Recommander dans les meilleurs délais aux instances responsables concernées les mesures correctives appropriées, dans le cadre de procédures ordinaires ou exceptionnelles de programmation ; - Vérifier que les directives genre de la PO 4.12 et les dispositions de la politique nationale du genre sont prises en compte.

Dans certains cas, les données proviendront des équipes chargées du paiement compensations sur le terrain, alors que, dans d’autres cas, ces données pourront provenir des CVD ou communes concernées ou directement des PAP eux-mêmes.

La fréquence d’analyse pour chaque indicateur sélectionné pourra être mensuelle ou annuelle. Pour le suivi du paiement des indemnisations, il s’effectuera en continu. Les paiements des indemnisations pour pertes de récolte se font au moment des récoltes de la campagne de production perdue afin de permettre de disposer des vivres à moindre coût et les mois de décembres à mars de la campagne perdue sont retenus à cet effet. Pour les indemnisations des habits et autres infrastructures connexes et des arbres, le paiement est prévu en Août à octobre 2016. Le suivi proposé désagrègera les données par sexe (hommes/femmes) lorsque, pertinent. Ainsi, un même indicateur pourra être scindé en deux, afin de faire percevoir et suivre l’avancement des activités du point de vue des hommes et des femmes de façon distincte. Dans le cadre du présent PAR, la base de données avec une composante SIG sur les PAP établie à l’issue des enquêtes ménages, concessions et champs sera judicieusement exploitée.

Les paramètres et indicateurs vérifiables suivants seront en particulier utilisés pour mesurer les performances dans la mise en œuvre du PAR :

- Proportion des ménages compensés (désagrégé suivant le sexe du chef de ménage) ; - Utilisation effective des paiements par les PAP des compensations aux fins indiquées dans le PAR ;

143 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- Nombre et types de contentieux émanant de groupes spécifiques (PAP vulnérables) sur le nombre total de cas ; - Délai et qualité de la résolution de réclamations ; - Nombre de plaintes provenant des PAP, les groupes vulnerables y compris les veuves ; - Nombre d’individus bénéficiant d’un emploi ou d’une occupation stable sur le nombre total PAP en âge de travailler.

17.2 Volet Évaluation

Le volet évaluation du PAR vise à assurer que le niveau de vie des PAP est supérieur ou au moins égal à celui qu’elles avaient avant le projet. A cet effet, il sera nécessaire : - D’établir et interpréter la situation de référence des populations affectées, avant le démarrage du projet (les statistiques administratives disponibles, les enquêtes-villages, le recensement et l’enquête-ménage effectués dans le cadre du présent mandat d’élaboration du PAR constitue la base de la situation de référence) ; - De définir, à intervalles réguliers, tout ou une partie des paramètres ci-dessus afin d’en apprécier et comprendre les évolutions ; - D’établir, en fin de projet, une nouvelle situation de référence pour évaluer les impacts du PR en matière socioéconomique.

Les principaux indicateurs visés sont : - Evolution des revenus agricoles des PAP qui pratiquent l’agriculture avant et après la réalisation du projet (en distinguant les individus et ménages vulnérables) ; - Sources de revenus non agricoles, par catégorie de personnes affectées (en distinguant les individus et ménages vulnérables) ; - L’accessibilité aux services sociaux de base.

17.3 Mise en œuvre du suivi-évaluation

Le responsable du suivi-évaluation du PPCB sera responsable de gérer et de coordonner les activités de suivi-évaluation ainsi que de la collecte et de la transmission des données. L’équipe sociale oeuvrera sous sa coordination pour le suivi capitalisation. Les principales tâches seront les suivantes : - Mettre en place un système de Suivi-Évaluation intégrant la collecte, l’analyse et la vérification/validation de l’information des indicateurs de suivi et de performance des activités; - Transmettre au PPCB les données dont il a besoin pour effectuer son suivi-évaluation, et ce, selon le calendrier et les spécifications du Plan de suivi-évaluation du PPCB.

Les actions à mener pour faire fonctionner le dispositif sont :

144 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

- Etablir une situation de référence des principaux indicateurs ; - Fixer des cibles pour les principaux indicateurs ; - Organiser des sorties hebdomadaires et mensuelles en vue de recueillir des données et des informations sur le terrain (état d’avancement du paiement des compensations, construction des logements, etc.) ; - Organiser au moins une mission semestrielle conjointe avec les entités de mise en œuvre du PAR en vue de l’évaluation du niveau de satisfaction des PAP quant à l’intensification agricole ; - Organiser des séances des restitutions périodiques afin de s’assurer de la pertinence du dispositif et au besoin l’ajuster ; - Etablir les rapports périodiques (mensuels, trimestriels, semestriels et annuels) - 17.4 L’audit social de la mise en œuvre du PAR

L’objectif global de l’audit est d’évaluer la conformité de l’exécution du PAR et de sa pertinence, en rapport avec les mesures et dispositions prévues dans le PAR et le CPRP et celles effectivement mises en œuvre par Bagrépôle et les entités impliquées dans sa mise en œuvre. Le rapport finanl sera assorti d’un plan d’actions pour la mise en œuvre des éventuelles actions correctives.

145 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

17.5 Indicateurs potentiels Le tableau ci-dessous fournit des mesures et indicateurs qui pourront être intégrés au Plan de suivi-évaluation. Tableau 29 : Mesures de suivi du PAR Objectif de Composante Mesure de suivi Indicateur/périodicité performance Vérifier que la diffusion de l’information Libération effective du auprès des PAP a site du projet ; Au moins deux séances respecté les Nombre et types de de consultationpar Information et procédures et séances d’information à village consultation qu’elle a permis l’intention des PAP aux PAP de effectuées dans les connaître le projet villages avant le début des notamment le travaux phasage des travaux Les compensations S’assurer que les financières sont mesures de versées, avant le Compensations versées compensation et déplacement, à aux PAP et dates de Qualité et d’indemnisation l’ensemble des PAP versement, versus les niveau de vie sont effectuées en Toutes les PAP ont été compensations accord avec les compensées et budgétisées/ suivi continu principes présentés indemnisées à leur dans le PAR satisfaction

Toutes les femmes S’assurer que les Compensations versées affectées par le projet femmes ont reçu aux femmes affectées par ont été compensées et Équité entre les des indemnisations le projet et dates de indemnisées à leur genres justes et adéquates versement, versus satisfaction tel que proposé compensations Aucune plainte des dans le PAR budgétisées/suivi continu femmes

S’assurer que les Aucune plainte mesures de Compensations versées provenant des PAP compensation et pour ces pertes de revenu exploitants agricoles versus compensations Agriculture d’indemnisation Toutes les PAP prévues pour les budgétisées pour ces exploitants agricoles pertes de revenus types de pertes/suivi ont été indemnisées et agricoles sont continu avant les travaux compensées à leur effectuées en satisfaction

146 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Objectif de Composante Mesure de suivi Indicateur/périodicité performance accord avec les Nombre de plaintes principes présentés provenant des PAP dans le PAR exploitants agricoles S’assurer que les mesures de compensation et Mesures de d’accompgenement compensations et Les éleveurs ont été prévues pour d’accompagnementversus installés dans une zone Elevage l’élevage sont mesures budgétisées/ pastorale et poursuivent effectuées en suivi continu avant les leurs activités accord avec les travaux principes présentés dans le PAR S’assurer que les mesures de Compensations versées compensation et pour les pertes d’haitats et d’indemnisation et d’infrastructures prévues pour les connexes versus Qualité deshabitats et pertes par les compensations structures construites ; Habitats habitats et les budgétisées pour ces Qualité de infrastructures types de pertes/suivi l’assainissement des connexes sont continu avant les travaux stes d’accueil effectuées en Nombre de plaintes accord avec les provenant des PAP qui se principes présentés sont déplacées dans le PAR S’assurer que la Comission Les sont représentés Intercommunale de dans les structures Gestion des Participation Nombre de rencontres créées réclamations communautaire impliquant la CICGR participe Aucune plainte activement au formulée par un processus de mise propriétaire coutumier en œuvre du PAR

147 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 30 : Mesures d’évaluation du PAR Mesure Composante Indicateur/Périodicité Objectif de performance d’évaluation S’assurer que le niveau de vie Plaintes des PAP Aucune plainte relative à la des exploitants relatives au niveau de qualité ou au niveau de vie agricoles ne vie sur le site sur le site d’accueil s’est pas d’accueil/suivi annuel Aucun problème majeur détérioré depuis Problèmes vécus par vécu par les PAP réinstallées la réinstallation les PAP réinstallées

Qualité et niveau de vie Plaintes des PAP relatives au niveau de vie sur le site Aucune plainte relative à la S’assurer de la d’accueil/suivi annuel qualité ou au niveau de vie qualité de vie sur le site d’accueil sur les sites Problèmes vécus par d’accueil les PAP réinstallées/ Aucun problème majeur séances de consultation vécu par les PAP réinstallées annuelles sur le site d’accueil Nombre d’indemnisations négociées versus nombre d’indemnisations à verser/suivi continu et 100 % des indemnisations rapports mensuels sont négociées à l’amiable Suivi à long Nombre de plaintes S’il y a des plaintes, avoir un Redressement terme des reliées aux indemnités taux de résolution à l’amiable des torts compensations et compensations de 100 % enregistrées/suivi Aucun litige porté devant la continu justice Nombre de plaintes résolues/suivi continu Nombre de litiges portés en justice/suivi continu

148 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

17.6 Budget du suivi-évaluation

L’opérationnalité du suivi-évaluation du PAR, impose la mobilisation de ressources humaines et matérielles à même de suivre la collecte et le traitement des données sur les PAP pour renseigner les indicateurs de mesure de la performance du PAR. La situation actuelle de suivi et d’évaluation avec un seul agent à la manœuvre ne permettra pas d’assurer toutes les nouvelles tâches dévolues au suivi-évaluation au fur et à mesure de la mise en œuvre des nouveaux aménagements. L’équipe sociale coordonnée par le Responsable Social et de la Gestion des terres du PPCB, dont l’effectif est renforcé par deux sociolgues chargé du genre et de la promotion des activités socioéconomiques, un géographe spécialisé SIG et trois agents de réinstallation, oeuvrera avec le responsable du suivi évalution du PPCB pour la mise en œuvre du suivi-évaluation. Les moyens logistiques suivants sont mobilisés : - Quatre (05) motos pour l’équipe sociale de réinstallation ; - Quatre (04) PC pour le responsable et pour chaque agent de réinstallation ; - Une (01) imprimante ; - Des bureaux ; - Du mobilier de bureau.

L’évaluation des coûts du suivi-évaluation du PAR est présenté dans les tableaux ci-après. Tableau 31 : Coût du personnel du suivi-évaluation pour 24 mois

Coût Poste Unité Quantité Montant Unitaire

Siège 500 000 12 6 000 000 Responsable du Suivi Terrain 500 000 12 6 000 000 Siège 0 0 Agent de suivi Terrain 250 000 24 6 000 000 Siège 0 0 0 Agent de suivi Terrain 250 000 24 6 000 000 24 000 000

149 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 32 : Coût des équipements du suivi-évaluation

Désignation Coût Unitaire Quantité Montant

PC 400 000 4 1 600 000 Motos 2 000 000 4 6 000 000 Imprimantes 200 000 1 200 000 Consommables Forfait 500 000 8 300 000

Tableau 33 : Coûts de la validation, de diffusion du PAR et renforcement des capacités des acteurs

Coût Désignation Quantité Montant Unitaire

Atelier de validation 5 000 000 1 5 000 000 Traduction du résumé en langue locale 1 000 000 1 1 000 000 Renforcement des capacités 2 500 000 20 sessions 50 000 000 56 000 000

Le coût total du suivi-évaluation s’élève à 38.300.000 FCFA et 50 000 000 FCFA pour le renforcement des capacités des acteurs.

XVIII. COUTS ET BUDGET Les coûts estimatifs pour toutes les activités liées à la réinstallation sont ventilés dans le tableau suivant. Ils sont évalués à 6 081 695 337 FCFA y compris les imprévus et les provisions pour inflation.

150 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Tableau 34: Budget du PAR

Niveau N° Intitulé Montant mobilisation Financement XV. Biens impactés Compensations des infrastructures d'habitation et annexes Mobilisé et 3. 905 615 902 entièrement 1000 ha, Extension Ouest 1 et 2 exécuté Compensation pour infrastructures d’habitations et 822 902 500 annexes Compensation pour mûrs et terrasses 82 713 402 Mobilisé et déjà Compensations des champs (pertes de production) pour 5 3 158 384 187 4. exécuté pour 4 années années Compensation pour pertes de récolte sur 1000 ha, Extension 631 676 837 Ouest 1 et 2 pour une campagne agricole impactée

Compensation pour pertes de récolte sur 1000 ha, Extension 3 158 384 187

Ouest 1 et 2 pour 5 campagnes agricoles impactées Mobilisé et 5. Compensation des arbres 1000 ha, Extension Ouest 1 et 2 189 465 000 entièrement exécuté Sous-total I compensation/indemnisation des biens impacts 4 253 465 089 XVI.Aménagement et Viabilisation des sites d'accueil Mobilisé et 6. Aménagement et ouverture des voies du site d'accueil 93 415 000 entièrement exécuté Mobilisé et Etude et réalisation d’un système d’assainissement sur le site 7. 90 000 000 entièrement d’accueil exécuté Mobilisé, non 8. Coûts taxe de jouissance pou ménages à reloger PM réalisé Coûts délivrance des Titres fonciers (TF) et des baux Mobilisé, non 9. PM emphytéotiques (BE) réalisé Mobilisé et Appui aux PAP pour le déplacement sur le site d’accueil 10. 5 035 500 entièrement aménagé exécuté Sous-total II 188 450 500 XVII.Biens collectifs et communautaires

151 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Niveau N° Intitulé Montant mobilisation Financement Mobilisé et 11. Compensations des infrastructures sociocommunautaires 32 180 500 entièrement exécuté Mobilisé et Compensation des biens culturels (rites de déplacement et de 12. 4 500 000 entièrement protection de biens culturels) exécuté Sous-total III 36 680 500 XVIII.Assistances diverses aux PAP et populations d'accueil Mobilisé et Réalisation d’infrastrucres socioéconomiques et acquisition 13. entièrement d’équipements pour la mise en opération 391 091 797 exécuté Accompagnement des PAP pour la mise en valeur économique Mobilisé, non 14. des terres rizicoles 50 831 500 réalisé Accompagnement des PAP pour la mise en valeur économique Mobilisé, non 15. 174 702 000 des terres polyculture réalisé Conseil agricoles pour la maitrise des techniques de production, En cours 16. de conservation, de commercialisation et de transformation des 54 950 000 productions agricoles 34 200 000 Mobilisé et Réalisation de 9 forages sur les exploitations agricoles des PAP 17. entièrement sur 924 ha au profit des PAP exécuté 126 000 000 Mobilisé et Réalisation de 9 abris et 9 latrines VIP sur les exploitations 18. entièrement agricoles des PAP sur les 924 ha au profit des PAP exécuté 57 600 000 Mobilisé et 19. Réalisation de 3 forages pastoraux au profit des communautés entièrement exécuté 25 000 000 Mobilisé et 20. Réhabilitation du CSPS du site d’accueil de Guirmogo entièrement exécuté Appui à la gestion durable des infrastructures et autres 80 000 000 Mobilisé, non 21. réalisations au profit des communautés réalisé Assistance aux PAP vulnérables (soutien aux orphelins, veuves Mobilisé et en 22. 5 000 000 et personnes âgées sans soutien) cours Mobilisé et 23. Assistance actions de sensibilisation VIH/SIDA 5 000 000 entièrement exécuté Sous-total IV 1 004 375 297 XIX.Appuis aux éleveurs Mobilisé et 24. Rive droite 59 928 000 entièrement exécuté Sous-total V 59 928 000 25. Renforcement des capacités et Suivi évaluation 88 300 000

152 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

Niveau N° Intitulé Montant mobilisation Financement Total sans imprévus et inflation 5 631 199 386 Imprévus (5%) 281559969 Provision pour inflation (3%) 168935982 Total Général 6 081 695 337

153 Rapport final : Plan d’Action de Réinstallation (PAR) du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de 1000 ha et des extensions Ouest en rive droite du Nakanbé.

XIX. ANNEXES : ANNEXE A : EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR PERTE D’INFRASTRUCUTRES D’HABITATION ET INFRASTRUCTURES CONNEXES

ANNEXE B : EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR PERTE DE MURS ET DE TERRASSE

ANNEXE C : EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR PERTE DE RECOLTES

ANNEXE D : EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR PERTE D’ARBRES

ANNEXE E : LOT DE DIVERS ANNEXES (PV, arrêté CNEN, communiqué, Barèmes…)