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*** DEMANDE D'AUTORISATION D'EXPLOITER UNE INSTALLATION CLASSEE POUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT Rubrique 2510-1

Autorisation Préfectorale n° 02-5430 en date du 6 novembre 2002

RENOUVELLEMENT ET MODIFICATION DES CONDITIONS D'EXPLOITATION DE LA CARRIERE DE SABLES SILICEUX ET KAOLINIQUES

CARRIERE DE MERLES NORD

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Commune d’ - Département de la Drôme

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Lieudits : "Les Merles", "Tamparts", "La Fournache", "Jouclas"

*** VOLUME II/IV

AVIS DE L’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE RESUME NON TECHNIQUE ETUDE D’IMPACT

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H21/MERLES NORD/juin 2016 - complété décembre 2016 & avis autorité environnementale SOMMAIRE

O INTRODUCTION ...... 1 I.- ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ...... 7

O I.1.- DESCRIPTION DES ABORDS ...... 7 . I.1.1.- Topographie ...... 7 . I.1.2.- Occupation des sols ...... 8 O I.2.- HYDROGRAPHIE-HYDROLOGIE ...... 9 . I.2.1.- Ecoulement des eaux superficielles ...... 9 . I.2.2.- Qualité des eaux ...... 12 O I.3.- HYDROGEOLOGIE...... 13 . I.3.1.- Contexte géologique ...... 14 . I.3.2.- Contexte hydrogéologique ...... 14 . I.3.3.- Piézométrie et variation du niveau de la nappe ...... 16 . I.3.4.- Paramètres hydrodynamiques des sables éocènes ...... 24 . I.3.5.- Qualité des eaux - Suivi des points d’eau ...... 25 O I.4.- CLIMATOLOGIE ...... 27 O I.5.- FLORE-FAUNE ...... 29 . I.5.1.- Contexte écologique ...... 29 . I.5.2.- Formations végétales ...... 34 . I.5.3.- Peuplements faunistiques ...... 38 . I.5.4.- Evaluation écologique ...... 56 . I.5.5.- Obligations réglementaires ...... 82 O I.6.- ETUDE PAYSAGERE...... 87 . I.6.1.- Cadre géographique et paysager ...... 87 . I.6.2.- Occupation des sols : les structures paysagères ...... 89 O I. 7.- ENVIRONNEMENT HUMAIN ...... 96 . I.7.1.- Population ...... 96 . I.7.2.- Circulation routière ...... 97 . I.7.3.- Activités agricoles, industrielles et de loisir ...... 97 . I.7.4.- Documents d'urbanisme, servitudes ...... 98 . I.7.5.- Sites classés et culturels ...... 99 . I.7.6.- Archéologie ...... 99 O I.8.- BRUITS AMBIANTS ...... 100 O I.8.- QUALITE DE L’AIR ...... 101 II.- EFFETS DIRECTS ET INDIRECTS, TEMPORAIRES ET PERMANENTS, DE L'INSTALLATION SUR L'ENVIRONNEMENT ...... 102

O II.1.- RAPPEL DU PROJET ...... 102 . II.1.1.- Projet d’exploitation ...... 102 . II.1.2.- Projet de remise en état...... 105 O II.2- EFFETS SUR LE MILIEU NATUREL ...... 106 . II.2.1.- Impact sur les eaux ...... 106 . II.2.2.- Flore et Faune ...... 115 . II.2.3.- Site et paysage ...... 127 . II.2.4.- Effets sur le climat ...... 132 . II.2.5. Analyse des incidences sur le site Natura 2000 : ...... 133 O II.3.- COMMODITE DU VOISINAGE ...... 159 . II.3.1.- Activités humaines ...... 159 . II.3.2.- Bruits et Vibrations ...... 160 . II.3.3.- Qualité de l'air ...... 166 . II.3.4.- Transport des matériaux ...... 168 . II.3.5.- Déchets ...... 169 . II.3.6.- Biens matériels et patrimoine culturel ...... 170 . II.3.7.- Utilisation rationnelle de l’énergie ...... 170 . II.3.8.- Effets cumulés avec les autres projets connus ...... 171 III.- RAISONS DU CHOIX DU PROJET ...... 172

O III.1.- CRITERES ECONOMIQUES ...... 172 O III.2.- CRITERES TECHNIQUES ...... 173 O III.3.- CRITERES ENVIRONNEMENTAUX...... 174 O III.4.- SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ...... 175 O III.5.- ARTICULATION AVEC LES PLANS ET PROGRAMMES ...... 176 IV.- MESURES COMPENSATOIRES - EVALUATION DES COUTS ...... 181

O IV.1.- PROTECTION DES EAUX ...... 182 O IV.2.- PROTECTION DE LA FLORE ET DE LA FAUNE ...... 191 O IV.3.- ATTENUATION DES EFFETS SUR LE PAYSAGE ...... 199 O IV.4.- PRESERVATION DES ACTIVITES HUMAINES ...... 202 O IV.5.- REDUCTION DES BRUITS ET VIBRATIONS ...... 202 O IV.6.- PREVENTION DES EMISSIONS GAZEUSES ET DE L'ENVOL DES POUSSIERES ...... 204 O IV.7.- CORRECTIONS DES NUISANCES LIEES AU TRANSPORT ...... 205 O IV.8.- ATTENTION PORTEE AU PATRIMOINE CULTUREL ...... 206 O IV.9.- COUT DES MESURES DE REDUCTION DES NUISANCES ...... 206 V.- PROTECTION DE LA SANTE PUBLIQUE ...... 207

O V.1.- INVENTAIRE DES SUBSTANCES ET NUISANCES POTENTIELLES ...... 207 . V.1.1.- Matières premières ...... 207 . V.1.2.- Energie ...... 207 . V.1.3.- Produits utilisés ...... 207 . V.1.4.- Nuisances potentielles ...... 207 O V.2.- EFFETS INTRINSEQUES ET EFFETS CONJUGUES ...... 208 . V.2.1.- Produits utilisés ...... 208 . V.2.2.- Nuisances potentielles ...... 208 O V.3.- VOIES DE CONTAMINATION ET POPULATIONS CONCERNEES ...... 210 O V.4.- RISQUES POTENTIELS - CONDITIONS NORMALES ET LIMITES ...... 212 . V.4.1.- Conditions normales de fonctionnement ...... 212 . V.4.2.- Conditions limites de fonctionnement ...... 213 O V.5.- EVALUATION DU RISQUE SANITAIRE ...... 214 VI.- REMISE EN ETAT DU SITE ...... 216

O VI.1.- LE PARTI D’AMENAGEMENT ...... 218 . VI.1.1.- Traitement paysager de la zone de piémont ...... 218 . VI.1.2.- Les modelés paysagers ...... 219 . VI.1.3.- Les principes de traitements paysagers ...... 222 . VI.1.4.- La mise en valeur écologique ...... 224 . VI.1.5. - Les accès et chemins ...... 226 O VI.2.- LE PARTI DE VEGETALISATION ...... 228 . VI.2.1.- Etat des lieux écologique ...... 228 . VI.2.2.- Préconisations de végétalisation...... 228 O VI.3.- VALORISATION DES TRAVAUX ...... 232 VII.- METHODES UTILISEES ET DIFFICULTES RENCONTREES ...... 233

O ETUDE HYDRAULIQUE ...... 233 O ETUDE HYDROGEOLOGIQUE ...... 236 O ETUDE ECOLOGIQUE ...... 237 O ANALYSE DU PAYSAGE ...... 248 O CONTROLE DES NIVEAUX SONORES (CAMPAGNE DE 2014) ...... 249 o I.6.- ETUDE PAYSAGERE L’insertion paysagère du site de Merles Nord, pendant et après exploitation, a fait l’objet en 2001 d’une étude spécifique réalisée par MICA ENVIRONNEMENT assisté du cabinet d’architectes 2BR. Elle s’appuyait sur les relevés d’Ecosphère et les études et essais concernant les meilleures conditions de revégétalisation des carrières du secteur menés depuis plusieurs années avec le concours de Dynamique Environnement.

L’étude paysagère a été effectuée à partir d’une analyse de terrain approfondie des sites des carrières et de leur environnement (cadre géographique joint).

Une étude bibliographique a été menée en parallèle avec consultation des documents géographiques, touristiques et administratifs (PLU de Hostun et de Beauregard-Baret, étude d’impact…) disponibles afin que les propositions paysagères des réaménagements s’appuient sur les analyses, les sujétions et les préconisations de ces documents.

Ces préconisations s’appuient, en outre, sur le retour d’expérience des essais de végétalisation, de vieillissement et de coloration de la roche pratiqués sur les exploitations existantes.

L’étude paysagère de la carrière ne se borne pas, par ailleurs, à la simple analyse du site d’exploitation, elle s’étend à un large territoire afin d’apprécier l’insertion future du site dans le grand paysage. Elle essaie de mettre en exergue les interactions entre la carrière et les milieux naturels et humains.

Son objectif est de restituer un paysage intégrant aussi fidèlement que possible les données de l’environnement, avec l’implantation d’éléments appartenant aux contextes voisins et en mettant parallèlement en valeur de nouveaux motifs paysagers.

. I.6.1- Cadre géographique et paysager

La carrière de Merles Nord se situe dans le département de la Drôme entre le Royans et la plaine valentinoise, sur les contreforts occidentaux du Vercors, massif subalpin de couverture des Alpes, qui dominent une plaine s’ouvrant sur la vallée de l’Isère, au Nord, et fermée à l’Ouest par les "coteaux de Baret". En position de transition, des collines viennent compléter cette diversité géographique (Cf. Carte des unités géographiques et paysagères).

La première ligne montagneuse du Vercors qui s’élève à plus de 1 000 mètres d’altitude constitue un élément fort et imposant du paysage, visible de loin. Par sa morphologie très linéaire et l’importance de ses dénivellations, elle forme une barrière naturelle et une des limites de notre terrain d’étude. Cette unité paysagère se distingue par de vastes boisements accrochés aux fortes pentes, des affleurements de roches calcaires plus ou moins importants, des zones d’éboulis et des pâtures calcicoles en pied de pente. Les carrières de sables siliceux kaoliniques se sont développées dans ce dernier secteur, au pied du massif.

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Un peu plus à l’Ouest, une zone intermédiaire occupée par des prairies, quelques champs cultivés et des vergers de noyers s’étend avant la plaine.

Un anticlinal longitudinal d’orientation Nord-Ouest/Sud-Est vient refermer la plaine à l’Ouest. Il s’insère entre l’Isère et la chaîne du Vercors, il est colonisé par des boisements qui s’ouvrent ponctuellement sur des prairies. Cet élément morphologique constitue une barrière physique réduisant en partie les impacts visuels des carrières sur la vallée du Rhône et la ville de Romans.

Des secteurs collinaires s’interposent entre la plaine et les lignes de relief, au Nord-Est autour de Saint-Martin et au pied des coteaux de Baret, ils apportent une diversité supplémentaire dans le paysage. Ces collines se partagent entre des boisements et une occupation agricole dominée par les prairies auxquelles s’ajoutent quelques parcelles de légumineuses, de céréales. Elles ont été propices à l’occupation humaine puisque des hameaux s’y sont implantés, parmi lesquels le bourg de Saint-Martin d’Hostun, à fort caractère historique. Une trame bocagère assez marquée se dégage sur ces espaces où des haies viennent se greffer sur des bosquets et petits bois.

Plus bas, la plaine forme une vaste entité qui s’ouvre vers le Nord sur la vallée de l’Isère. Elle est très cultivée, l’espace se partageant entre des cultures céréalières (maïs, blé, sorgho) sur des parcelles assez vastes, des cultures industrielles et des cultures fruitières fortement dominées par les noiseraies (plantations de noyers) qui forment des vergers de qualité. L’élevage hors-sol est aussi très présent ponctuant le paysage de grands bâtiments agricoles. Quelques bosquets et haies vives complètent cette structure agricole. Cette plaine est également entaillée de petits vallons parfois parcourus de ruisseaux.

Le relief : Le massif du Vercors :

La topographie du secteur étudié est marquée par le massif calcaire du Vercors, premier chaînon des Alpes. Imposante du fait des dénivellations très accentuées et du caractère très abrupt des pentes, cette ligne de reliefs forme une véritable barrière qui se dresse par endroits en grandes parois calcaires. Les altitudes dépassent rapidement les 1 000 mètres. Ces fortes pentes confèrent au massif une grande sensibilité à l’érosion. Elles sont toutefois préservées par le couvert végétal presque continu qui joue un rôle majeur de protection.

A l’arrière de cette barrière, on accède au plateau du Vercors dont l’altitude moyenne s’établit à 1 200 mètres. Ce massif est également marqué par une forte linéarité, cassée localement par des combes qui s’y enfoncent en petites gorges (combe de Beauregard- Baret). Ce massif se compose de calcaires marneux et gréseux d’une épaisseur moyenne de 230 mètres (Turonien supérieur, Sénonien inférieur et Barrémien) rehaussés de calcaire argileux (Hauterivien). C’est au pied de ce massif que sont situées les carrières de sables kaoliniques du secondaire et du tertiaire et qu’apparaît une masse d’éboulis stabilisés de la période quaternaire.

88 Volume II – Etude d’impact

L’anticlinal de Baret :

Il fait face au massif du Vercors. Il forme un "pli en genou" où affleure le tithonique et est affecté de failles longitudinales parallèles à l’axe du pli. Cet anticlinal s’élève en direction du Sud : les sommets culminent à 359 mètres seulement au Nord alors qu’ils atteignent 495 mètres à la pointe Sud.

La plaine :

Ces reliefs encadrent la plaine qui s’ouvre dans sa partie septentrionale sur la vallée de l’Isère, important axe de circulation entre la vallée du Rhône et Grenoble, dégageant ainsi un cône visuel depuis celle-ci. Les points bas de cette entité topographique sont recensés dans cette partie Nord avec moins de 200 mètres en bord d’Isère (150 mètres à proximité du lieu-dit Les Murettes). Saint-Maurice d’Hostun s’établit à 231 mètres et à 265 mètres. On observe donc une augmentation de l’altitude en direction du Sud. Cette plaine est constituée de cailloutis calcaires et de limons du quaternaire (würmien). De petites vallées, le plus souvent "sèches" entaillent cette plaine formant des micro-reliefs.

Le piémont :

La transition entre la plaine et le massif du Vercors se fait par des zones de collines constituées de sables, de marnes et de conglomérats molassiques. Ces collines introduisent une diversité des milieux végétaux. On notera la forme très régulière de la butte du Mottet, imposant bloc de molasse, ancienne motte castrale. Cette forme la rend très lisible dans le paysage.

Cette topographie contrastée donne une grande diversité paysagère et d’intéressantes perspectives et points de vue depuis les hauteurs. Si les reliefs sont en grande partie boisés, les collines et la plaine offrent quant à elles une structure plus riche se partageant entre les cultures céréalières, les vergers, les prairies, de petits boisements naturels complétés de haies vives et l’habitat.

. I.6.2.- Occupation des sols : les structures paysagères

Les motifs paysagers agricoles :

Le secteur qui encadre le site d’exploitation est à forte dominante rurale avec une agriculture dynamique et diversifiée qui occupe une place importante dans l’économie.

La diversification des cultures a été rendue possible par l’irrigation à partir du canal de La Bourne qui favorise une pérennisation du dynamisme agricole.

L’activité agricole, omniprésente dans la plaine, se révèle plus précaire sur les reliefs du fait de conditions physiques difficiles (fortes pentes, nature des sols). Ces secteurs accueillent donc préférentiellement des prairies.

89 Volume II – Etude d’impact

Les cultures traditionnelles - les céréales et l’élevage bovin :

Les cultures céréalières sont très développées dans la plaine qui offre des conditions favorables. Elles tendent toutefois à régresser au profit d’autres types de cultures plus rémunératrices.

Ce type d’agriculture se pratique sur des parcelles moyennes à grandes, un remembrement récent ayant permis de restructurer le parcellaire de l’ensemble de la plaine et d’agrandir la taille des parcelles cultivées. Plusieurs productions se partagent le secteur : le maïs, culture dominante, ainsi que le blé et le sorgho.

Les parcelles occupées par les céréales offrent un paysage changeant selon les saisons. Ouvert en hiver et au printemps, il se ferme au cours de l’été notamment quand les maïs atteignent une taille suffisante pour réduire les vues. Les couleurs des champs évoluent aussi avec les saisons, mornes et sombres en hiver (terrains labourés), elles s’éclaircissent ensuite avec des teintes ocres et vertes lorsque ceux-ci sont mis en culture.

L’élevage bovin a fortement régressé et ne représente plus qu’une activité marginale. Les prairies sont rares sur la plaine, elles occupent préférentiellement des espaces moins favorables à l’agriculture tels que les zones en pente et les fonds de combe. Elles sont donc développées dans les secteurs collinaires et sur les bas de pente du Vercors. Ces prairies calcicoles de pied de Vercors sont pâturées par des ovins.

Les cultures industrielles :

Elles se développent en gagnant du terrain sur les cultures traditionnelles et se pratiquent sur un parcellaire de même type que celui des céréales. Elles se répartissent entre la culture du tabac, celle des oléagineux (tournesol) et des cultures fourragères de type légumineuse comme la luzerne. Elles s’insèrent entre les parcelles céréalières. La culture de la luzerne est également développée sur des terrains plus pentus dans les zones collinaires.

L’élevage hors-sol s’est fortement développé. Il est de type avicole et marque le paysage de notre périmètre d’étude. De nombreux hangars viennent en effet miter l’espace. Ces bâtiments de taille importante, utilisant des matériaux et parfois des couleurs peu adaptés au contexte rural, s’insèrent assez mal dans leur environnement. Ils se sont implantés aussi bien en plaine que dans des secteurs plus chahutés, dans les collines ou en fond de combe.

Les vergers :

Ils se limitent presque exclusivement à l’exploitation de la noix, les autres cultures fruitières étant marginales et accompagnant les zones habitées ; elles sont alors souvent mixtes mélangeant plusieurs essences fruitières (cerisiers, pommiers, pêchers…). On pourra aussi noter la présence de quelques chênes truffiers bien que ceux-ci ne soient pas véritablement organisés en verger.

Les noiseraies sont très répandues dans notre secteur d’étude, elles sont d’introduction récente. Elles représentent une culture dynamique et en expansion avec des parcelles de

90 Volume II – Etude d’impact

jeunes arbres. Elles forment de beaux et nobles vergers souvent bien entretenus. La taille des parcelles est très variable.

Ces vergers fragmentent et structurent le paysage de la plaine. Ils introduisent en effet des écrans végétaux dans ce paysage ouvert et se sont aussi développés au pied des contreforts du Vercors, dans les talwegs.

L’agriculture de cette région est dynamique. Sa diversification rendue possible par l’irrigation permet sa pérennisation en privilégiant les cultures plus rémunératrices telles que celles de la noix et de type "industriel" comme le tabac et l’élevage hors-sol. La survivance des cultures traditionnelles et des prairies apporte une variété supplémentaire qui renforce la richesse de ce paysage agricole bien entretenu.

Les structures paysagères naturelles :

Elles sont très présentes dans les entités montagneuses, plus diffuses dans la plaine, les secteurs collinaires constituant, quant à eux, des zones de transition tant du point de vue physique que du point de vue de l’occupation des sols avec un meilleur équilibre entre les espaces naturels et les espaces humanisés.

Les ZNIEFF recensées dans cette région témoignent de la remarquable richesse en espèces, notamment due à la rencontre d’influence méditerranéenne, semi-continentale et montagnarde, à la complexité géologique et au caractère naturel qu’ont conservé les massifs. On notera en particulier la richesse floristique en orchidées.

Les boisements :

Les boisements sont un motif paysager caractéristique des reliefs, tant sur leurs versants que sur leurs sommets. Ils sont ainsi très présents sur les reliefs des Coteaux de Baret, à l’est, et sur le rebord occidental du massif du Vercors.

L’altitude et la nature du sol introduisent un étagement de la végétation. Ainsi les bois appartenant à la série du chêne pubescent alternent à faible altitude avec celle du pin sylvestre sur les versants plus secs et ensoleillés. Plus haut, le climat plus froid et plus humide est favorable à la série du hêtre qui affectionne les sols calcaires.

De nombreuses espèces ont été recensées : hêtre, chêne pubescent, pin sylvestre, frêne, érable champêtre, sycomore et à feuilles d’obier, charme, tilleul, orme champêtre, châtaigniers… En sous-étage et en lisière ont été inventoriés : noisetier, buis, amélanchier, genévrier, cornouiller sanguin, aubépine, acacia, troène commun, aubépine…

Ces boisements sont de plus ou moins grande qualité avec des sous-bois qui sont parfois denses, difficilement pénétrables. Ils forment un milieu fermé. Au milieu de ces zones boisées s’ouvrent, toutefois, quelques clairières occupées par des pelouses calcicoles accompagnées d’un cortège floristique caractéristique venant rompre la monotonie de ces grandes surfaces boisées. Ces pelouses, que l’on retrouve en lisière de forêt entre la prairie calcicole et la chênaie, sont pâturées.

91 Volume II – Etude d’impact

Dans la plaine, les boisements sont plus rares, circonscrits à des bosquets. La végétation domine le long des talus et au fond des talwegs. En secteur collinaire, les bois sont assez peu développés, se limitant à des superficies modérées sur les pentes, mais ils participent largement à l’organisation de la trame paysagère en introduisant une structure bocagère qui s’appuie sur les haies vives.

Les haies :

Quelques haies vives s’observent dans les franges collinaires. Souvent partielles, elles constituent une trame paysagère à préserver. Elles sont implantées en bordure des prairies et des champs et sont généralement composées de noisetiers, de cornouillers, de robiniers, d’aubépines, d’érables champêtres, d’acacias… Ces haies confèrent un caractère pittoresque, traditionnel au paysage de ces collines. Elles forment une trame aisément lisible et viennent se greffer sur les petits boisements.

On trouve également des haies écrans en accompagnement des habitations. Les essences exogènes et mono spécifiques qui les composent (arbres persistants comme l’épicéa, le thuya, le laurier) se prêtent peu à une bonne insertion paysagère. Leur organisation en rangées denses forme des alignements impénétrables coupant toute vue.

On notera par ailleurs quelques arbres isolés dans les champs et les prairies (tilleul, châtaignier, érable champêtre…) qui font partie intégrante du patrimoine paysager local.

La ripisylve :

Une végétation adaptée (hélophytes et hydrophytes) colonise les bords de certains ruisseaux, affluents de l’Isère. Une riche ripisylve s’est ainsi développée le long des ruisseaux du Loup et de Serne, elle est plus diffuse le long des ruisseaux saisonniers du Bitou, des Fayerolles et du Bessey. Elle présente un fort intérêt écologique par la diversité des essences qui s’y développent : saules, acacias, frênes, peupliers, érables, noyers, aubépines… Cette végétation dense, en écrans linéaires, souligne dans le paysage le tracé des ruisseaux.

L’enfrichement, les landes :

Avec l’abandon des pâturages éloignés, peu accessibles, on assiste à une fermeture consécutive des collines et des bas de pente des massifs, soit par abandon des terres qui retournent en friche, soit par plantation de résineux. Ainsi la forêt de montagne a progressé depuis le XIXème siècle où la première partie des pentes était défrichée et même cultivée. La forêt était alors clairsemée et en net recul par rapport à aujourd’hui.

Une telle évolution vers l’enfrichement et les landes pourrait à terme appauvrir la diversité biologique et déstructurer la qualité paysagère des franges collinaires et montagneuses.

Les éléments minéraux naturels :

Ces éléments font partie intégrante du paysage local. Les affleurements calcaires du massif du Vercors forment ainsi de grandes parois rocheuses qui prennent un aspect remarquable et vertigineux, par endroits, et qui constituent un caractère identitaire marqué des Préalpes 92 Volume II – Etude d’impact françaises. Leur positionnement occidental (premiers grands reliefs), leur altitude et leur teinte claire, qui tranche avec le vert de la végétation, les rendent perceptibles de très loin. Au niveau des combes, ces parois peuvent former des gorges impressionnantes.

On notera aussi la présence de plusieurs zones d’éboulis également bien visibles.

Les carrières :

La richesse du sous-sol des premiers contreforts du Vercors a conduit depuis fort longtemps à exploiter à ciel ouvert des sables kaoliniques.

Les altitudes atteintes par ces carrières et leur envergure sont très variables ; celle des Palettes marque fortement le paysage puisqu’elle est visible jusque dans la vallée du Rhône alors que le site d’exploitation de Merles Nord, plus modeste, reste plus discret.

Certains sites, comme celui de Contrecarte, revêtent certaines qualités esthétiques et plastiques du fait des couleurs inhabituelles rencontrées sur les lieux. En effet, les carrières concourent à révéler les éléments minéraux composant la roche.

La montagne attirant les regards, ces carrières sont visibles, parfois de loin, d’autant que les talus supérieurs à flanc de Vercors qui entaillent les sables ou les calcaires blancs sont plus visibles et que la végétation de piémont offre un fond qui les fait ressortir.

Le réaménagement des sites se faisant à l’avancement, ces carrières présentent des secteurs anciens déjà réaménagés : reboisement des talus avec des essences variées dont certaines ont recolonisé spontanément les lieux (chêne pubescent, acacia, peuplier noir, saule marsault, pin sylvestre…), coloration des parois rocheuses, remblayage et remodelage des talus…Ces efforts faits dans le cadre des réaménagements ont réussi à réduire l’impact visuel des sites exploités.

Les dalles calcaires les plus anciennement découvertes ont pour leur part pris progressivement la patine des roches du Vercors.

D’anciennes petites zones d’exploitation, à l’abandon, ont été recolonisées naturellement par la végétation qui atténue leur impact. Elles sont toutefois repérables par de petits fronts sableux qui se distinguent au sein de la végétation.

Associés à l’exploitation de ces carrières, les zones de stockage et les bâtiments de l’usine sont des éléments qui interfèrent fortement dans la perception du paysage. Leur impact est en effet marqué, surtout pour ce qui concerne les pyramides de sable. Leur couleur très blanche contraste avec leur environnement et les rend très visibles. L’usine située dans le talweg du Bessey, en contrebas de la route, est cependant en grande partie dissimulée à la perception lointaine. L’habitat :

Le secteur étudié est très humanisé excepté dans le massif du Vercors et sur les Coteaux du Baret. On distingue deux types d’habitat dans la région : un habitat groupé en villages et hameaux et un habitat dispersé avec des fermes et des maisons isolées.

93 Volume II – Etude d’impact

L’habitat groupé :

Quatre villages sont implantés sur le territoire étudié : Saint-Martin d’Hostun, Saint- Maurice d’Hostun, Beauregard-Baret et Jaillans.

Saint-Martin est un village "perché", implanté sur un promontoire au pied de la chaîne du Vercors à une altitude de 292 mètres. Ce site est protégé par deux avancées du relief : l’une, formée de la colline du Mottet prolongée d’un promontoire qui supporte le château, l’autre composée des collines des Marchands et de la colline de Flandrin. Ce village est le plus ancien, sa création se situant autour du onzième siècle, c’est un ensemble de grande qualité urbaine, historique et architecturale. Son église d’origine médiévale est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. D’autres monuments intéressants sont situés à Saint-Martin : le château de la famille des Hostun qui a donné son nom au village (il date du quatorzième siècle pour ses parties les plus anciennes), de belles demeures ainsi que des éléments archéologiques de première importance qui témoignent d’une occupation très ancienne : l’emplacement d’une villa gallo-romaine, une motte castrale et les ruines d’un château féodal. La richesse de ce patrimoine justifie le classement en ZPPAUP.

L’habitat traditionnel se groupe autour de l’église et de sa place au centre de laquelle se tient une fontaine. Les habitations sont jointives constituant un village peu étendu mais très dense, aux rues étroites. Les maisons sont en pierre calcaire, en pisé ou en galets. Les toits sont simples, à 2 ou 4 pans, de pente faible et avec des avancées prononcées pour préserver des intempéries et pour le séchage des céréales. Les tuiles utilisées sont des tuiles canal. L’ensemble du village, dans ses volumes, est assez bien préservé.

Le dix-neuvième siècle a été marqué par la "descente" du village perché consécutive à la construction d’une deuxième église dans la plaine. Un nouveau village, Saint-Maurice s’est édifié autour de cette église. Il suit un plan régulier s’organisant autour de sa rue principale qui s’inscrit dans la perspective de l’église. L’architecture de ce village-rue ne présente pas d’élément caractéristique.

Le village de Beauregard-Baret s’est installé au débouché des gorges qui entaillent le pied des premiers contreforts du Vercors, en fond de talweg. La partie ancienne s’étire le long de la voie d’accès au village, le bâti y est moyennement dense avec seulement quelques habitations implantées à l’alignement et souvent en ordre discontinu. Très peu de nouvelles constructions ont été édifiées dans le village même, préférant le coteau de La Bressonnière, exposé au Sud-Ouest. De nombreuses habitations diffuses ont colonisé les premières pentes qui dominent la vallée du Bessey.

Le village de Jaillans est localisé sur un promontoire. Il présente une organisation de type village-rue. L’église, de qualité architecturale, domine le bourg. Les maisons sont accolées les unes aux autres, implantées à l’alignement. Le village s’est étendu en direction du Sud avec un lotissement en contrebas du centre et au Nord-Est. Les équipements publics (école, salle polyvalente) sont concentrés à l’est du bourg.

94 Volume II – Etude d’impact

De nombreux hameaux se tiennent au pied des reliefs, dans les zones intermédiaires des collines et dans la plaine ; parmi eux on peut citer : les Guerbys, les Combes, les Cléments, les Pouyets, les Lagiers, Corbeil, les Royannais, la Grange des Prés. Ils sont plus ou moins importants et denses, organisés autour de corps de ferme.

L’habitat dispersé :

Ce type d’habitat est très développé avec de nombreuses fermes et maisons isolées ainsi que des hameaux que l’on peut classer, selon les cas, en habitat groupé ou dispersé. Il est la conséquence du mode d’exploitation agricole. Il s’agit soit de fermes transformées en habitations, soit de sièges d’exploitation existante. On recense aussi quelques maisons récentes isolées. Un habitat de type secondaire s’est, en outre, développé dans cette région devenue un espace de villégiature.

Construit en matériaux traditionnels, ce bâti s’oriente préférentiellement selon une direction Est-Ouest. Il est en général massif, granges, annexes et habitations étant souvent contiguës. Les hangars et bâtiments d’élevage, de conception récente, sont souvent moins bien intégrés par la nature des matériaux employés (acier, fibrociment), mais ils restent globalement implantés à proximité des sièges d’exploitation.

L’urbanisation récente :

En périphérie des villages, des habitations plus récentes se sont construites, souvent sous forme d’ensembles urbains type lotissement, comme à Saint-Maurice et Jaillans, mais aussi isolément, dans la plaine et sur les piémonts, entraînant un mitage du territoire.

On note en particulier un fort développement de l’urbanisation résidentielle autour du village de Beauregard-Baret, sur la zone de piémont, à proximité des secteurs de carrière en cours d’exploitation.

Sur Hostun, au hameau "Les Combes", une construction a récemment été bâtie au pied de la carrière de Merles Nord.

Cet habitat récent vient souvent rompre la cohésion urbaine des vieux centres, créant un déséquilibre dans le paysage car ne reprenant pas les schémas d’organisation urbaine et l’architecture traditionnels. Par ailleurs cet habitat, de type pavillonnaire, est plus gros consommateur d’espace et l’architecture des bâtiments n’est, en outre, pas toujours en harmonie avec le paysage, utilisant des matériaux exogènes.

L’habitat du secteur étudié est développé et revêt des formes diverses qui contribuent à la richesse du paysage rural.

95 Volume II – Etude d’impact

Routes et chemins :

Le réseau routier se concentre dans la plaine et les zones intermédiaires.

La plaine dispose d’un réseau complet, en bon état, comprenant des départementales reliant les villages entre eux (RD 125, RD 425, RD 325, RD 564). Ces routes se branchent sur la RD532, joignant Romans et Bourg-de-Péage à Saint Nazaire-en-Royans et, au-delà, à Grenoble.

À ces routes principales vient se connecter un réseau de routes secondaires communales desservant les hameaux et les maisons isolées. Adaptées à la vocation rurale de la région, ces voies secondaires, étroites mais néanmoins en bon état, parcourent les franges collinaires et montagneuses. Sur les massifs, les routes sont plus rares du fait des conditions physiques difficiles. Ainsi, les Coteaux du Baret sont desservis par une route transversale passant par le col Alexandre et par une route longitudinale desservant Meymans et empruntant une combe dans sa partie Nord. L’accès au massif du Vercors se fait par les combes (combe de Beauregard-Baret) qui entaillent la montagne, les fortes dénivellations interdisant tout autre possibilité de desserte.

Les chemins viennent compléter le réseau de routes. Ils donnent accès aux parcelles agricoles, en prolongeant souvent les routes communales qui se terminent au niveau des maisons. Enfin, quelques chemins forestiers traversent les boisements des Coteaux du Baret et s’élèvent le long des contreforts du Vercors permettant, de fait, la pratique de la randonnée (chemins de randonnée du Pas du Loup, du Pas de Bouvaret, des Monts du Matin).

o I. 7.- ENVIRONNEMENT HUMAIN

. I.7.1.- Population

Les villages environnant l’exploitation sont recensés dans le tableau ci-dessous :

Communes Nbre hab. Nbre hab. Nbre hab. 1990 1999 2012 Hostun 653 758 933 Jaillans 520 597 881 Beauregard-Baret 504 543 804

La croissance des communes proches est soutenue depuis 1990 avec plus de 56 %. Elle reflète la proximité de grands centres urbains, Valence et Romans/Isère, une très bonne desserte routière, accès autoroutier et réseau national proche, et une position géographique privilégiée au pied du Vercors sur son versant ensoleillé.

96 Volume II – Etude d’impact . I.7.2.- Circulation routière

La région est très bien desservie par le réseau routier national : il existe un accès à l’autoroute A 49 à La Baume d’Hostun et deux importantes départementales sur chacune des rives de l’Isère, la RD 532 au Sud et la RD 92N au Nord.

Le trafic moyen journalier annuel (TMJA) en 2008 était de 8 020 véhicules/jour sur la RD 532 dans le secteur de Bourg-de-Péage et de 6 781 véhicules/jour à l’entrée de Saint-Nazaire-en-Royans (planche "Réseau routier départemental").

Sur le réseau d’intérêt départemental, le trafic est assez soutenu sur la RD 125 avec 897 véhicules/jour à la jonction avec la RD 532 et encore 714 véhicules/jour plus au Sud à Beauregard-Baret.

Les autres itinéraires d’intérêt cantonal supportent un trafic également soutenu entre 700 et 800 véhicules/jour sur les RD 522 et 425.

. I.7.3.- Activités agricoles, industrielles et de loisir

Vocation agricole :

Située dans la région agricole des plaines rhodaniennes, la zone d’étude appartient au canton de Bourg-de-Péage qui présente une superficie de plus de 27 000 ha.

Sur la commune d’Hostun, la surface agricole utilisée représente 43 % de la surface communale (1 824 ha) ; le massif boisé de la Montagne de Musan occupe une grande partie du territoire communal.

L’agriculture procure 15 % des emplois sur la commune répartis sur 22 exploitations contre 53 en 1979.

L’activité agricole s’exerce principalement dans trois domaines :

- la grande culture céréalière qui représente 65 % de la production végétale ; - la culture du noyer, avec 30 % de plantation AOC Noix de Grenoble ; - l’élevage, avec 500 000 têtes de volailles sur 13 exploitations utilisant 26 bâtiments (+ 2 en projet pour 162 000 places), 2 élevages bovins et 1 ovin.

La répartition des activités agricoles sur le territoire communal est représentée sur la planche Agriculture extraite du PLU.

Le dynamisme de l’agriculture est lié à l’irrigation, environ 190 ha de noyers et 230 ha de maïs sont irrigués.

97 Volume II – Etude d’impact

Vocation industrielle :

La vocation industrielle du secteur est avant tout dominée par les élevages de volailles (6 installations classées pour la protection de l’environnement), aux bâtiments dispersés dans de nombreuses exploitations.

L’activité extractive, très ancienne, représente le second pôle économique. Les sables kaoliniques sont exploités depuis le milieu de 19ème siècle, dans un premier temps pour le kaolin, jusqu’en 1914, et ensuite pour la silice.

SIBELCO France représente 40 des 200 emplois communaux (artisanat, commerces et services et 3 entreprises de commerce de gros).

Le reste des activités industrielles est implanté sur Romans-sur-Isère et Bourg-de-Péage.

Vocation touristique :

Le tourisme rural est bien développé dans le secteur, de nombreux gîtes ruraux (7) et chambres d’hôtes (5), terre gourmande (2) avec cours de cuisine, proposent des hébergements aux portes du Vercors, notamment à La Fournache et Les Bruyères pour ne citer que les plus proches du site étudié.

Un centre équestre se tient juste au Sud de l’usine SIBELCO France.

De nombreux sentiers de randonnée pédestre sillonnent le Massif, notamment au départ de Beauregard-Baret et Rochefort-Samson.

Parmi les curiosités locales, à Hostun, le Monde Merveilleux des Lutins et la Forêt Enchantée propose une chasse au trésor dans un décor de conte.

. I.7.4.- Documents d'urbanisme, servitudes

Plan Local d’Urbanisme :

Le Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) de la commune d’Hostun a été approuvé le 13 février 2012.

Le secteur communal sur lequel est prévu le projet est répertorié en zone N dans le P.L.U. (cf. Plan de zonage)

Il s’agit d’une zone naturelle protégée en raison de la qualité des sites, des milieux naturels, des paysages et de leur intérêt, notamment du point de vue esthétique et écologique.

Le projet est situé dans la zone concernée par un secteur de carrières.

L’exploitation de carrières y est autorisée à condition que l’exploitation se réalise par tranches successives après remise en état des tranches précédentes intégrant le traitement et

98 Volume II – Etude d’impact la mise en valeur paysagère du site après exploitation et qu’il n’en résulte pas d’accroissement des nuisances pour l’habitat et les constructions environnantes.

Servitudes :

Les terrains objet de l’exploitation ne sont concernés par aucune servitude.

La carrière est éloignée des périmètres de protection de captages d’eau ou de monuments historiques.

Le projet est en dehors des espaces boisés classés et des secteurs à risque d’inondation.

Toutes les autorisations nécessaires au défrichement de l’emprise de l’exploitation ont été accordées et aucune extension de défrichement ne sera nécessaire dans le cadre du projet d’approfondissement de la carrière.

. I.7.5.- Sites classés et culturels

Saint-Martin d’Hostun est le village le plus ancien, sa création se situant autour du XIème siècle. Il forme un ensemble de grande qualité urbaine, historique et architecturale.

Son église d’origine médiévale est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. D’autres monuments intéressants sont situés à Saint-Martin d’Hostun : le château de la famille des Hostun, qui a donné son nom au village (il date du XIVème siècle pour ses parties les plus anciennes), et de belles demeures.

La richesse de ce patrimoine justifie le projet de classement en ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager).

L’église paroissiale du XIème siècle de Jaillans est également répertoriée.

La carrière est en dehors du projet de la ZPPAUP d’une partie du territoire communal d’Hostun (Planche Patrimoine extraite du P.L.U.) ; elle est également en dehors des périmètres de protection des monuments.

. I.7.6.- Archéologie

La région est riche et notamment Saint-Martin d’Hostun qui recèle des éléments archéologiques de première importance témoignant d’une occupation très ancienne : l’emplacement d’une villa gallo-romaine, une motte castrale et les ruines d’un château féodal sur la colline de Mottet.

Entre les hameaux de Boulogne et La Fournache, des tombes sous tuiles du VIIIème siècle sont répertoriées.

Sur les reliefs, la Tour Marron, surplombant Boulogne, constitue un autre secteur d’intérêt archéologique, il s’agit peut-être des restes d’un ensemble castral ; une église Saint-Michel aurait existé en bas de l’ensemble.

99 Volume II – Etude d’impact

Les terrains ont été décapés et aucun vestige archéologique n’a été découvert lors des travaux ; aucune extension de la carrière n’étant prévue, le risque de découverte de vestiges archéologiques est donc extrêmement réduit. o I.8.- BRUITS AMBIANTS La dernière campagne de mesure de niveau sonore aux plus proches habitations de chacun des sites d’extraction et de traitement a été réalisée les 27 et 28 octobre 2014.

La mission consistait à vérifier les niveaux d’émergence diurne et nocturne aux premières habitations ainsi que les niveaux sonores ambiants en limite de propriété et concernait aussi bien les activités extractives (carrières de Merles Nord et Merles Sud) que les activités de traitement (laverie primaire et usine).

Elle a donc aussi porté en priorité sur les hameaux voisins de la carrière de Merles Nord (cf. plan de localisation des points de mesure).

Le rapport relatif à cette mission est reproduit en Volume III, un extrait concernant les mesures de bruit résiduel (hors activité) est repris ci-après.

Mesures de bruit résiduel :

L’usine ne s’arrêtant que le vendredi soir, les conditions météorologiques étant par ailleurs différentes la semaine du week-end, des points éloignés de l’usine ont été choisi pour effectuer les mesures de bruit résiduel de ce secteur de piémont du Vercors. Le bruit résiduel est marqué localement par la circulation routière sur la RD 125 et, à l’écart de cette voie, par les activités agricoles.

Une mesure a été réalisée au Nord du site, au hameau de la Fournache, les activités de l’usine n’étaient pas audibles ; la station de mesure (point 1) a été choisie car à égale distance de la RD 125 et de la maison des Combes (point 3).

Le niveau sonore résiduel était de 35 dB(A) à 11 h donc en période diurne.

Une constatation s’impose : bien que la RD 125 soit à une distance similaire des points 1 et 3, au point 1 la route est en fond de vallon et cachée derrière les écrans boisés du cours du Besset alors qu’au point 3 cette voie est en surplomb, au-dessus des arbres, et les véhicules en pleine puissance car en côte.

Les pics liés à la circulation routière sur l’enregistrement de la Fournache ne dépassent pas 40 dB(A) au point 1 alors que la veille au hameau Les Combes, au point 3, ils étaient plus proches de 50 dB(A) avec 40,2 dB(A) pour un fonctionnement réduit de l’usine dont les bruits n’étaient pas perceptibles à l’oreille de l’opérateur.

100 Volume II – Etude d’impact 1

3

Merles

Usin

4

5

Merles Sud

Le 6

2

Usine et carrières SIBELCO à HOSTUN Contrôle des niveaux sonores : mesures d’émergence aux premières habitations Localisation des enregistrements les 27 et 28 octobre 2014 Nous retiendrons cette valeur résiduelle minimale de 40,2 dB(A) pour caractériser le bruit résiduel diurne à l’habitation la plus rapprochée de la carrière sise au hameau Les Combes.

Les niveaux sonores résiduels sont très variables ; pour mémoire, lors des mesures réalisées en 2008, le samedi 18 octobre en début de matinée vers 9 h, le niveau sonore résiduel atteignait 46,1 dB(A) ; un léger vent d’Ouest poussait en effet les bruits issus de la circulation routière sur la RD 125 vers la station de mesure.

Plus au Sud, une mesure de bruit résiduel a été réalisée au hameau de la Bressonnière en fin d’après-midi du 27 ; il n’y avait aucune activité en carrière et à la laverie primaire et dans ce cas aussi l’usine n’était pas audible avec la distance.

Le niveau sonore résiduel diurne à la Bressonnière était de 34,4 dB(A) au point 2, à l’écart des voies de circulation importantes.

Une mesure de niveau sonore résiduel nocturne a été réalisée vers 21 h 30 et a donné un niveau sonore très bas (27,4 dB(A)) en l’absence de toute activité humaine et notamment de circulation. o I.8.- QUALITE DE L’AIR Depuis plusieurs années Air Rhône Alpes a pu constater une amélioration de la qualité de l’air sur la région Rhône-Alpes. Toutefois, une partie des habitants reste exposée à la pollution et subit des niveaux supérieurs aux normes en vigueur.

Les grandes agglomérations et les vallées alpines, notamment la vallée de l’Arve, sont les plus concernées par la présence de particules et d’oxydes d’azote, la bordure des grands axes de circulation étant particulièrement affectée.

Le milieu rural est quant à lui très exposé à l’ozone, particulièrement dans le Sud de la région, mais aussi sur les hauts reliefs et en périphérie des grandes agglomérations.

C’est le cas pour le territoire communal d’Hostun pour lequel Air Rhône Alpes (tableau joint) relève des niveaux dépassant les valeurs réglementaires pour la santé humaine comme pour la végétation.

101 Volume II – Etude d’impact DONNEES POUR LA COMMUNE D’HOSTUN (source d'information : Air Rhône-Alpes")

Valeurs réglementaires annuelles

Valeur Valeur Valeur Valeur minimum moyenne maximum Polluant Paramètre réglementaire sur la sur la sur la à respecter commune commune commune

Valeur limite Dioxyde Moyenne annuelle : 40 3 6 33 d'azote (NO2) annuelle microgrammes par m3

Nb J>120 Valeur cible santé 3 22 23 27 µg/m /8h - 3 ans : 25 jours (sur 3 ans)

Ozone (O3)

Valeur cible AOT40 (sur 5 végétation - 5 ans : 17158 18096 19960 18000 ans) microgrammes par m3.heure

Valeur limite Moyenne annuelle : 40 13 17 24 annuelle microgrammes par m3 Particules

fines (PM10)

Valeur limite Nb J>50 µg/m3 0 2 8 journalière : 35 jours

Valeur limite Particules Moyenne annuelle : 26 9 11 16 fines (PM2,5) annuelle microgrammes par m3