Initiation à l’ingénierie de projet « Gestion des eaux dans un bassin versant » Avril 2007

Gestion de l’assainissement des eaux usées domestiques dans le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy

Gao Yong Jiao Yang Moineville Gabrielle Racher Thibault Taheraly Lila Avant-propos

Dans le cadre de leur cursus d’élève ingénieur de deuxième année à AgroParistech (établissement issu du rapprochement de l’INA P-G, l’ENSIA et l’ENGREF), une vingtaine d’élèves a choisi de suivre, de février à mars 2007, une séquence d’Initiation à l’Ingénierie de Projet (INIP) sur la problématique de la gestion de l’eau dans un bassin versant. Le bassin versant étudié se situe en Bourgogne, dans le département de la Nièvre, et correspond au cours d’eau de la Nièvre d’Arzembouy.

A l’issue de cette étude, quatre rapports ont été produits : - 1. Impacts des modifications possibles des pratiques agricoles sur la qualité de l’eau du captage de la source de l’Ar (Montigny 2) - 2. Gestion de l’assainissement des eaux usées domestiques dans le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy - 3. État des lieux des ouvrages et de leur gestion sur la Nièvre d’Arzembouy : élaboration d’outils pour une gestion concertée - 4. Quel choix de gestion collective de l’eau dans le bassin versant des trois Nièvre ?

Les 3 rapports complémentaires du document qui suit peuvent être demandés par mail à l’adresse suivante : [email protected]

Il convient de rappeler que ce travail avait avant tout un objectif pédagogique. Les résultats obtenus demanderaient donc à être confirmés par des études complémentaires.

SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 3 I. APPROCHE DE LA PROBLEMATIQUE ...... 3 A. DETERMINATION ET PRESENTATION DU SUJET...... 3 B. PRESENTATION DU CADRE DE NOTRE ETUDE...... 4 C. COLLECTE DES DONNEES...... 7 D. TRAITEMENT DES DONNEES EN VUE DE L’ELABORATION D’UNE PRODUCTION PERSONNELLE...... 8 II. RESULTATS SUR L’ASSAINISSEMENT COLLECTIF... 9 A. ETAT DES LIEUX ...... 10 1. Réseaux d’eaux usées et stations ...... 10 2. Gestion des boues...... 14 B. PROJETS ...... 15 C. INTERPRETATION DES RESULTATS ...... 17 1. Au niveau des réseaux d’eaux usées...... 17 2. Au niveau des stations de traitements...... 17 3. Au niveau de la gestion des boues ...... 19 III. RESULTATS SUR L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF...... 19 A. ETAT DES LIEUX ...... 21 1. Importance relative de l’assainissement non collectif ...... 21 2. Adhésion à un SPANC...... 23 3. Etat des installations...... 25 4. Matières de vidange ...... 27 B. PROJETS ...... 28 1. Raccordement de non collectif...... 28 2. Mise en place de SPANC...... 28 C. INTERPRETATION DES RESULTATS ...... 28 IV. COMMENT CHOISIR ET GERER L’ASSAINISSEMENT COMMUNAL DE MANIERE OPTIMALE ? ...... 29 A. QUEL DISPOSITIF D’ASSAINISSEMENT CHOISIR ?...... 29 B. COMMENT METTRE EN PLACE LES DISPOSITIFS CHOISIS ? ...... 30 CONCLUSION ...... 32 BIBLIOGRAPHIE...... 33 LISTE DES ANNEXES ...... 33

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Introduction

L’objectif de l’INIP (INitiation à l’Ingénierie de Projet) « Gestion des eaux dans le bassin versant », partie du cursus de 2ème année à l’AgroParisTech, est de nous familiariser avec les enjeux et les acteurs de la gestion des eaux du niveau local au niveau départemental. Nous avons travaillé cette année sur le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy, située dans le département de la Nièvre. Pour approfondir notre étude, tout en nous confrontant à la gestion d’un projet, nous avons constitué des groupes de quatre ou cinq étudiants se concentrant sur des aspects plus précis. A partir de certaines remarques des acteurs lors de la table ronde du 8 février au Lycée Agricole de et du travail mené par quelques étudiants sur la qualité des eaux souterraines et de surface, notre groupe a décidé de se pencher sur la gestion de la qualité de l’eau, de son captage à son rejet dans le milieu naturel. Finalement, nous nous sommes intéressés plus particulièrement à l’assainissement des eaux usées domestiques, en essayant de répondre aux questions suivantes : Comment sont gérés les différents types d’assainissement au niveau communal, ou intercommunal ? Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontés les responsables ? Quelles solutions ont été mises en place ? Quels sont les projets en matière d’assainissement ? Dans ce rapport, nous expliquons comment nous avons essayé de répondre à ces questions, en présentant nos résultats dans le cadre d’une démarche de gestion de projet. Nous commencerons par présenter notre problématique, en la replaçant dans son cadre, ainsi que la méthodologie que nous avons adoptée pour l’étudier. Nous exposerons ensuite un bilan de l’assainissement collectif puis de l’assainissement non collectif dans le bassin versant, associé à notre interprétation des différentes situations. Pour finir, nous présenterons une grille des critères de choix entre assainissement collectif et non collectif, établie à partir des exemples que nous avons étudiés.

I. Approche de la problématique

A. Détermination et présentation du sujet

Lors de la table ronde du 8 février plusieurs remarques provenant de différents acteurs ont attiré notre attention sur les problèmes des traitements de potabilisation de l’eau captée et de dépollution des eaux usées : - Le directeur du Service Départemental de l’Eau (SDE) et la présidente de l’association DECAVIPEC ont indiqué que la rivière était l’objet de diverses pollutions à différents endroits (déversement d’eaux usées domestiques et industrielles non conformes). - Le président du Syndicat Intercommunal d’Adduction en Eau Potable et d’Assainissement (SIAEPA) de Prémery a signalé que de nombreux réseaux de canalisation étaient défectueux, avec des rendements faibles. - Le maire de Guérigny a expliqué qu’une station moderne et fonctionnelle, utilisant un processus de traitement des boues écologique, venait d’être construite sur sa commune. - Le technicien sanitaire à la Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale a évoqué à diverses reprises la fermeture de certains captages d’eau potable du fait de leur teneur non conforme en nitrates. 3

Après une première idée d’aborder la qualité de l’eau depuis son captage et sa potabilisation jusqu’à son rejet dans la rivière, nous avons décidé de nous focaliser sur le traitement des eaux usées domestiques, puis de nous y consacrer exclusivement en constatant sur le terrain que ce champ d’investigation pouvait être abordé et traité dans le temps dont nous disposions.

Nous avons finalement formulé notre problématique de la manière suivante : Comment les différents modes d’assainissement sont-ils gérés dans le bassin versant ? A quelles difficultés les acteurs sont-ils confrontés ? Quelles solutions ont été trouvées pour limiter au maximum les contaminations du milieu ?

B. Présentation du cadre de notre étude

Nous souhaitons, en premier lieu, rappeler les étapes de l’assainissement des eaux usées domestiques et définir les termes employés dans ce rapport.

L’eau potable distribuée, après avoir été utilisée pour divers usages domestiques, se retrouve souillée et doit être traitée avant son retour dans le milieu naturel. On parle en fait d’eaux usées car celles-ci sont de différentes natures : les eaux vannes correspondant aux eaux des toilettes, et les eaux ménagères issues des salles de bain et cuisines. Une manière de quantifier la pollution à traiter est la notion d’Equivalent Habitant (EH) qui correspond à la charge polluante moyenne estimée pour un habitant et par jour, soit environ 150 L d’eaux usées. Les principales pollutions à traiter sont la matière organique, les formes azotées, et les matières phosphorées.

Deux types de traitement des eaux usées sont possibles : 1- Soit l’habitation est reliée à un réseau de collecte d’eaux usées : il s’agit de l’assainissement collectif (AC). 2- Soit l’habitation n’est pas reliée à un réseau de collecte d’eaux usées : il s’agit de l’assainissement non collectif (ANC).

Cas 1 : L’assainissement est collectif Les eaux usées sont collectées à un réseau reliant les habitations au lieu de traitement. Ce réseau de canalisations peut être de deux types, comme le représente la figure n°1 : - unitaire (composé d’un seul collecteur) lorsque les eaux pluviales (eaux du ruissellement sur les sols et les toits) transitent dans les mêmes canalisations que les eaux usées (vannes et ménagères) - séparatif (composé de deux collecteurs) lorsque les eaux pluviales sont raccordées sur un deuxième réseau et dirigées, très souvent sans traitement, directement dans le milieu naturel.

Les réseaux sont construits de manière à ce que les eaux circulent le plus possible de manière gravitaire (grâce à la pente). En effet, l’ensemble des réseaux (unitaires et séparatifs pour les eaux usées domestiques seules) converge vers la station d’épuration (STEP). Ces stations sont construites à proximité d’un cours d’eau dans lequel sera rejetée l’eau épurée, mais soumises à des contraintes en terme de superficie et de distance (au moins 100 m d’une habitation par exemple). 4

Figure n°1 : Les descriptions des réseaux de collecte des eaux usées (source : ADEME)

Il convient de préciser que l’objectif d’une STEP est d’épurer l’eau afin de rejeter une eau dont la qualité ne perturbe pas le milieu récepteur (rivière) dans lequel elle est rejetée. Il ne s’agit donc en aucun cas de produire de l’eau potable. Pour s’assurer du bon fonctionnement de la STEP, des normes de rejet sont donc imposées, et celles-ci dépendent en partie de la sensibilité du milieu récepteur (notamment quant à l’eutrophisation). Ces normes de rejets portent, d’une part sur les abattements de pollution (carbonée, azotée et phosphorée) à réaliser par la STEP, et d’autre part sur les concentrations maximales pour certains indicateurs (dont la matière organique, l’azote et le phosphore) qu’elle peut rejeter. Elles sont précisées dans l’annexe n°1.

Il existe différents types de stations urbaines pour épurer l’eau mais leur fonctionnement global, résumé sur la figure n°2, est le même.

Figure n°2 : Principe général d’une station d’épuration urbaine (ex:boues activées) (source : ADEME) 5

Les principales étapes sont, pour une station de petite taille : - un pré traitement qui permet d’enlever les éléments grossiers à l’aide d’une grille ou d’un tamis, ainsi que les sables et les graisses - un traitement biologique (appelé traitement secondaire) qui permet la dégradation des matières polluantes solubles (carbonée et azotée) par des bactéries qui, grâce à une alternance de l’oxygénation du milieu, utilisent ces matières comme nutriments. Puis, l’eau circule dans un deuxième bassin (clarificateur) qui n’est pas agité, et dans lequel les boues (bactéries agglomérées en suspension) décantent au fond du bassin. Les boues produites sont collectées régulièrement pour éviter l’envasement du bassin. - un traitement tertiaire éventuel qui peut être fait pour traiter, souvent de manière non biologique, certains éléments comme le phosphore avant le rejet dans le milieu naturel.

Des sous-produits du traitement de l’eau sont donc générés, principalement ce que l’on appelle les boues d’épuration, qui peuvent être traitées de différentes manières : un épandage sur des sols agricoles (selon une réglementation rigoureuse), un traitement par les macrophytes de type roseaux suivi d’une mise en décharge, voire une mise en décharge directement, un compostage ou une incinération.

Enfin, lorsque, suite à de fortes pluies, d’importants volumes d’eaux circulent dans le réseau unitaire, il n’est pas possible d’assurer un traitement efficace pour la totalité de la masse d’eau car les eaux usées domestiques arrivant à la station sont alors diluées par les eaux pluviales, ce qui nuit au bon fonctionnement du bassin biologique, avec pour conséquence un dysfonctionnement possible du système pendant plusieurs jours. C’est pourquoi existent sur de nombreux réseaux unitaires des déversoirs d’orage, c’est-à-dire des points au niveau desquels les eaux peuvent être dirigées, non pas vers la STEP, mais directement vers le milieu naturel. C’est ce phénomène que l’on nomme by-pass. Dans ce cas, les eaux usées mélangées aux eaux pluviales sont donc rejetées sans traitement. Pour éviter cela, et permettre à la station de gérer certains épisodes pluvieux, un bassin d’orage temporaire peut être construit avant la STEP, avec pour rôle de stocker les eaux arrivant en période de pluie ; les eaux de ce bassin sont ensuite acheminées vers la STEP avec un débit contrôlé, de manière à traiter ces eaux sans perturber le bon fonctionnement du bassin biologique.

Cas 2 : L’assainissement est non collectif Dans les zones d’habitat dispersé, les habitations sont rarement raccordées à un système d’assainissement collectif (mis à part le cas d’installations semi-collectives dont le fonctionnement est le même que pour une installation non collective sauf que plusieurs habitations y sont raccordées), car la longueur des canalisations nécessaires pour collecter les eaux usées rend le coût de ce type d’assainissement prohibitif. Les installations d’assainissement non collectives, appelées aussi installations autonomes, reposent sur des principes proches de ceux vus précédemment et seront abordés plus en détail dans la partie III.

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C. Collecte des données

Sur ce plan, notre démarche a évolué au fur et à mesure de notre découverte du terrain. Nous sommes partis avec l’objectif de rencontrer les gestionnaires des trois principales stations d’épuration répertoriées par l’atelier « Qualité des eaux » et les responsables de l’assainissement dans chaque commune. Cela incluait les différents maires ou conseillers municipaux délégués à l’assainissement, les techniciens en charge de l’assainissement et, le cas échéant, les élus des syndicats intercommunaux. La figure n°3 ci-dessous présente les communes sur lesquelles nous avons travaillé :

Figure n°3 : Zone d’étude

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Très rapidement, en commençant ces visites, nous avons compris qu’il était aussi nécessaire de rencontrer les acteurs intervenant dans le financement, le conseil technique et le contrôle de l’assainissement : - le Service Départemental de l’Eau (SDE) rattaché au Conseil Général qui s’occupe entre autres du suivi des assainissements non collectif et collectif sur le département et donne des conseils financiers et techniques. Il effectue la mission du Service d’Assistance Technique aux Exploitants de Stations d’Epuration (SATESE) - la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt (DDAF) qui effectue, d’une part un service d’ingénierie et d’appui territorial à la demande des collectivités et rémunéré comme un bureau d’étude pour ses conseils, et d’autre part un service de police de l’eau - la Chambre d’Agriculture qui assure la mission de surveillance de l’épandage des boues d’épuration en tant qu’organisme indépendant choisi par le Préfet.

Nous avons réussi à rencontrer la quasi-totalité des responsables de l’assainissement dans ces organismes et cela s’est effectivement révélé essentiel.

De la même manière, même si nous avions dès le début une idée des informations que nous voulions obtenir, notre questionnaire s’est affiné avec notre connaissance croissante du sujet (les contraintes existantes, les diverses solutions appliquées, les liens entre les différents acteurs). Par exemple, pour chaque commune, nous avons essayé d’obtenir des informations de même nature afin de pouvoir procéder à une comparaison pertinente des différents cas : pour ce faire le questionnaire, présenté dans l’annexe n°2 et adressé aux élus ou techniciens des stations, a été posé de manière semi-directive. En effet, nous laissions les personnes nous parler de l’assainissement sur leur commune, et nous posions les questions sur les points qui n’avaient pas été abordés. Enfin, pour être raisonnablement sûrs de posséder des informations fiables, nous recoupions les propos de notre interlocuteur avec le contenu d’études effectuées pour les mairies par des cabinets d’étude dans les cas où de tels travaux existaient (Schéma Directeur d’Assainissement par exemple).

D. Traitement des données en vue de l’élaboration d’une production personnelle

Nous avons constaté sur le terrain, au fur et à mesure des rendez-vous, que nous obtenions en réalité deux types différents d’information : d’une part des perceptions personnelles de nos interlocuteurs, d’autre part des données objectives d’organismes indépendants, que ce soit des bureaux d’étude, la Chambre d’Agriculture, ou le Conseil Général. Nous avons donc dû nous adapter à cet état de fait en traitant ces deux types de données en connaissance de cause, c'est-à-dire différemment.

Au fil des enquêtes, la problématique qui nous a le plus frappés est celle de la circulation de l’information : entre les différents acteurs (Conseil Général/Communes, Syndicat/Communes, Communes/Communes) mais aussi à l’intérieur même des mairies, soit entre les personnes exerçant des fonctions différentes, soit du fait de la non connaissance du contenu de certains documents existants voire même de la non connaissance de l’existence de certains documents existants. 8

Pour essayer d’apporter quelque chose d’utile aux élus municipaux, nous avons donc songé à concevoir un support de communication contenant : - un état des lieux de l’assainissement au niveau du bassin sous forme de carte synthétique, les contraintes fréquemment rencontrées et les diverses solutions appliquées au niveau des communes - un rappel des nouvelles législations : les exigences et leurs échéances, - un récapitulatif de l’information déjà existante en mairie (ex : diverses plaquettes du Conseil Général) et des personnes/sites Internet où en trouver d’autre.

Nous avons essayé de rendre ce support attractif et concis pour augmenter la probabilité qu’il lui soit accordé un peu d’attention au milieu du flot d’informations qui arrive régulièrement au niveau des mairies. Ce flot étant probablement une des raisons pour lesquelles, dans le cadre de petites communes comme le sont la majorité de celles du bassin versant, les supports officiels d’informations ne peuvent être tous remarqués et parfaitement pris en compte. Nous avons donc décidé d’être attentifs à la forme de notre production. Par exemple, pour l’état des lieux, nous avons privilégié la synthèse des résultats sous forme de cartes et de tableaux qui permettent une vue d’ensemble moins fastidieuse qu’une énumération.

Concernant l’outil de communication à utiliser, pour des raisons de coût et de facilité de manipulation, nous nous sommes restreints à des supports sous forme informatique. Nous avons hésité entre des outils permettant une interactivité plus ou moins importante : site internet, blog, « power point », avant de finalement privilégier le fichier le plus facile d’utilisation (participation simple du destinataire, possibilité d’envoi personnel et de stockage dans le disque dur) : une présentation « power point » (ce logiciel ayant l’avantage de permettre assez simplement la conception d’un document agréable à consulter : ajout d’animations, formes, couleurs, etc) ; Cette présentation se trouve dans le fichier productionpersonnelle.ppt.

II. Résultats sur l’assainissement collectif

Les quatre communes possédant actuellement un système d’assainissement collectif pour traiter les eaux usées domestiques sont, d’amont en aval de la Nièvre d’Arzembouy, Prémery, , et Guérigny qui se trouve juste avant l’exutoire de notre bassin versant (voir Figure n°3).

A l’aide du questionnaire que nous avions établi en trois parties principales (les réseaux de collecte des eaux usées, les stations en elles-mêmes puis la gestion des boues d’épuration), nous avons pu enquêter différentes personnes dans ces communes : le maire de Sichamps, le conseiller municipal délégué à l’assainissement de Prémery, le directeur des services techniques de Guérigny, les responsables techniques des stations d’épuration de Prémery et Guérigny, et le cantonnier municipal de Poiseux.

Nous avons ainsi pu dresser un bilan comparatif des installations existantes et compléter nos données en rencontrant un technicien du Service Départemental de l’Eau (SDE) et une chargée d’étude de la Chambre d’Agriculture.

9 A. Etat des lieux

Dans ces quatre communes, des schémas directeurs d’assainissement ont été réalisés : à Sichamps par le bureau d’étude Bios en 2006 [1], à Poiseux en 2004 [2], à Prémery par le bureau d’étude SEAF en 2001 et à Guérigny en 2004-5. Ces documents sont donc très récents et permettent d’avoir une bonne vision de la gestion actuelle de l’assainissement collectif : zonage de cet assainissement, historique, descriptif, difficultés rencontrées.

1. Réseaux d’eaux usées et stations

¾ Données globales pour chaque installation Nous avons recensé six installations d’assainissement collectif auxquelles les habitations sont reliées par un réseau d’eaux usées. Le tableau n°1 récapitule les quatre principales stations en précisant leurs caractéristiques.

Tableau n°1 : Caractéristiques générales des principales installations d’assainissement collectif [1,2,3,4]

Commune Prémery Sichamps Poiseux Guérigny Hameaux Le bourg + Le bourg Le bourg Le bourg raccordés Pourcelanges % d’habitations 20 % 48% des habitants NC 80% en 2000 raccordées Réseaux : longueur 13km 1,2km 2km 21km % unitaire 80% unitaire 0% unitaire 0% unitaire 5% unitaire % séparatif 20% séparatif 100% séparatif 100% séparatif 95% séparatif Entretien des Sous-traitance par Cantonnier Sous-traitance par Maire réseaux la SAVAC (entretien annuel) Véolia Eau ‘‘Boues activées’’ ‘‘Boues activées’’ Décanteur- Lagunage aéré Filière choisie (bassin d’aération et (bassin d’aération et digesteur (en deux bassins) clarificateur raclé) clarificateur raclé) Zone de rejet Nièvre d’Arzembouy Année de mise 2000 1981 1984 2004 en service Motivations de Ancienne STEP Ancienne STEP NC NC leur création obsolète obsolète (amende) Capacité 3400 NC 700 3200 théorique (EH) Coût (TTC) 790 000 € NC NC 1 400 000 € Part de AELB1 : 35% financement Com.2 : 54% Com.2 : 28% dans la NC NC AELB1 :35% DGE3 : 21% construction de CG 584 :11% CG 584 : 16% la station Gestion Affermage (SAUR) Régie Régie Régie NC : données non communiquées 1 : Agence de l’Eau Loire-Bretagne 2 : Commune 3 : Dotation Globale à l’Equipement 4 : Conseil Général de la Nièvre 10

Nous avons volontairement omis de signaler deux stations dans ce tableau car nous possédons peu d’informations à leur sujet. Elles sont situées sur la commune de Prémery et sont donc également gérées en affermage avec la SAUR. Elles consistent en : - un décanteur-digesteur pour le hameau du Chaillou d’une capacité de 130 EH - un bassin d’aération pour le hameau du Cervenon d’une capacité de 150 EH et datant de 1973.

Finalement, chaque filière mise en place correspond à ce qui se faisait à une époque donnée. En effet, le système décanteur-digesteur, reposant sur une décantation des matières en suspension en absence d’oxygène, n’est plus préconisé et mis en place car les résultats atteints ne sont pas ou ont peu de chance d’être conformes comme nous le précisent certains élus à travers nos entretiens. Ainsi, face au manque de données évident des anciennes et petites installations collectives, dont le fonctionnement est actuellement remis en question, nous nous sommes intéressés par la suite aux trois principales stations que sont les STEP de Prémery, Guérigny ainsi que le lagunage de Poiseux.

Au sujet des résultats des traitements d’épuration, nous avons pu obtenir de la part du SDE et des STEP elles-mêmes les bilans annuels de 2005 et 2006 [5,6]. En effet, le SDE est mandaté par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne pour réaliser le bilan de fonctionnement annuel de ces STEP. Il faut par ailleurs savoir que les STEP de Prémery et de Guérigny sont soumises aux arrêtés du 15/01/1999 pour la première [7] et du 22/12/1994 pour la seconde (cf annexe n°3). Ceux-ci précisent entre autres les conditions de fonctionnement, les normes de rejets (rendements, concentrations), l’échantillonnage des prélèvements mais également la gestion des boues.

¾ Qualité des rejets et efficacité de traitement

Pour le suivi des paramètres biologiques et physico-chimiques, des prélèvements sont faits automatiquement à plusieurs étapes du traitement et analysés au Laboratoire Central de SAUR à Maurepas (78) pour Prémery [8] et au Service du Laboratoire Départemental de (58) pour Guérigny [9]. En outre, ces deux stations ont un programme d’autosurveillance leur permettant un suivi continu de leurs résultats. Ces deux sources nous ont permis de dresser le graphique de la figure n°4 ci-dessous.

Les résultats du lagunage de Poiseux nous ont été transmis par le SDE qui a fait une visite sur une journée en août 2006 [10].

Les paramètres, auxquels nous nous intéressons, sont : - La DCO (Demande Chimique en Oxygène en mg O2 /L) est l’équivalent oxygène nécessaire pour oxyder quasi-totalement la matière organique (biodégradable ou non) d’un litre d’eaux usées à l'aide d'un oxydant chimique, le dichromate de potassium K2Cr207. - La DBO5 (Demande Biochimique en Oxygène sur 5 jours, en mg O2 /L) est la quantité d’oxygène nécessaire pour la dégradation de la matière organique d’un litre d’eaux usées par les micro-organismes et sur cinq jours. Il s’agit donc d’une estimation de la fraction de matière organique biodégradable par comparaison avec la DCO.

11 - Les MES (Matières En Suspension en mg/L) constituent l'ensemble des particules (minérales et organiques) dans un litre d’eaux usées recueillies par filtration sur un filtre classique de 0,45 µm. + - L’azote ammoniacal (NH4 exprimé en mg N/L) est la quantité d’ammonium dans un litre d’eaux usées. - L’azote de Kjeldahl (NK exprimé en mg N/L) est la quantité d’azote correspondant à l’azote organique et l’azote ammoniacal dans un litre d’eaux usées. - Le phosphore total (Pt exprimé en mg P/L) est la somme du phosphore contenu dans les différents phosphates et du phosphore organique dans un litre d’eaux usées. Ces paramètres permettent d’évaluer le niveau des pollutions carbonée, azotée et phosphorée, d’une part par l’efficacité du traitement (à l’aide du rendement épuratoire ou abattement) et d’autre part par la qualité des rejets en sortie (concentrations). Ces deux points, représentés sur les figures n°4 et 5 ci-dessous, doivent être respectés pour prouver que l’assainissement collectif fonctionne correctement.

Les données sont les moyennes annuelles de 2006 pour Prémery et Guérigny et elles correspondent aux mesures du 2 août 2006 pour Poiseux.

100 90 ) 80 DCO 70 DBO5 60 MES 50 NH4 40 NK 30 Pt 20 Rendement épuratoire (% 10 0 NC NC Prémery Guérigny Poiseux

Figure n° 4 : Efficacité de traitement des STEP de la zone d’étude [5, 6, 8, 9, 10]

16080

70 60 DCO DBO5 50 MES 40 NH4 30 NK 20 Pt

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NC 0 Concentrations en sortie (mg/L) Prémery Guérigny Poiseux

Figure n° 5 : Concentrations dans les rejets des STEP de la zone d’étude [5, 6, 8, 9, 10]

NC : Données non communiquées 12 Les normes sont rappelées dans l’annexe n°1. Pour les rendements épuratoires, l’objectif pour chaque paramètre est de se trouver au-dessus de la norme car c’est un seuil à dépasser. En revanche, les concentrations maximales en sortie ne doivent pas être franchies. Les stations plus modernes de Prémery et de Guérigny permettent d’atteindre les résultats exigés tant en rendements qu’en concentrations pour la majorité des paramètres mesurés. Seul le phosphore, traité par coagulation par le chlorure ferrique FeCl3, n’est pas traité suffisamment. Par exemple, dans le cas de la STEP de Guérigny, 12 prélèvements sur les 29 effectués en 2005 présentaient un dépassement de la concentration réglementaire de 2 mg/L, principalement en été [6, 9]. En ce qui concerne le fonctionnement de la lagune de Poiseux, les résultats sont plus problématiques : la pollution carbonée (DCO, DBO5) est assez bien abattue mais reste + trop élevée en sortie. Quant à la pollution azotée (NH4 , NK), celle-ci persiste de manière non négligeable dans l’eau épurée, de même que le phosphore, non traité. Toutefois, en ce qui concerne cette station, il faut noter que nos données ne sont représentatives de l’état de l’eau que pour un jour précis (02/08/2006) et nous ne pouvons donc en aucune façon nous en servir comme de moyennes annuelles.

¾ Capacité des stations

Dans le cas des réseaux unitaires, comme c’est le cas à 80% à Prémery, la conséquence des fortes pluies est considérable car la pollution est concentrée dans les premières eaux (mélange d'eaux usées et d'eaux pluviales) en raison notamment du ruissellement sur les sols et de la remise en suspension des dépôts des canalisations sous l'effet de l'augmentation de débit provoquée par la pluie. La quantité d’eau en sortie est aussi à surveiller en période de bas débit de la Nièvre d’Arzembouy car les débits rejetés ne doivent pas représenter une trop grande proportion du débit total de la rivière (mais nous n’avons pas obtenu d’informations à ce sujet). Les principales données, extraites des descriptifs des stations [11, 12] et des rapports annuels établis par le SDE [8, 9], sont ainsi récapitulées dans le tableau n° 2 ci-dessous :

Tableau n° 2 : Données quantitatives des différentes stations [2, 7, 8, 9]

Station Prémery Guérigny Poiseux Capacité (EH) théorique 3400 3200 700 avérée 1700 1420 480 Débit en sortie (m3/j) Moyen relevé 490 m3/j en 2006 312 m3/j en 2005 20 m3/j (60 l’été)

Maximal autorisé par temps sec 735 m3/j 400 m3/j NC par temps de pluie 835 m3/j 2500 m3/j NC

Maximum relevé 1450 m3/j en 2006 1424 m3/j pour 2005 (01/2006) NC Nb de dépassements de 22 en 2005 6 en 2005 NC charge hydraulique Volume du bassin 175 m3 700 m3 Aucun bassin d’orage d’orage (m3) Nombre de recours au NC 39 en 2005 NC by-pass NC : Données non communiquées

13 Malgré un fonctionnement en temps normal à la moitié de leur capacité, ces stations sont confrontées à des arrivées soudaines d’eaux dirigées vers le bassin d’orage, notamment l’hiver, ce qui entraîne des dépassements de charge hydraulique et des recours au by-pass dont les effets ne peuvent être négligés. Le risque est d’autant plus grand pour Prémery car son réseau de collecte est à 80% unitaire.

2. Gestion des boues

Le traitement des boues, expliqué à l’aide du tableau n° 3, ne se fait de manière contrôlée et régulière que sur Prémery et Guérigny. En effet, la filière à boues activées produit une importante quantité de boues contrairement à une lagune, comme celle rencontrée à Poiseux.

Tableau n°3 : Traitement des boues des STEP de Prémery et de Guérigny [13]

Prémery Guérigny Voie de traitement des Epaississement à l’aide d’un polymère Epandage sur 4 bassins à boues en station puis stockage en silo macrophytes Filière d’élimination Epandage agricole à deux périodes Curage tous les 4 à 6 ans des des boues hors station sur environ 14 ha à Prémery bassins et mise en décharge

Quantité stockable 650 m3 (Silo) 600m² (Bassins) produite 500 m3 soit 23t de MS1 en 2006 33 t en 2005

Réglementation Arrêté du 08/01/1998 Arrêté du 22/12/1994 * Contrat entre la commune * La commune dépose dans la (producteur des boues) et deux décharge le contenu de ces agriculteurs (utilisateurs des boues) bassins de traitement des * Une analyse des boues dans le silo boues et le signale auprès de pour le taux de MS1 et des analyses la DDAF2 des sols en question et des reliquats * Déclaration de la destination Acteurs en jeu azotés soumises à un laboratoire des boues à l’AELB3 pour la agréé prime à l'épuration * Bilan agronomique et technique par le bureau d’étude SEDE contrôlé par la Chambre d’Agriculture => une réunion annuelle bilan les réunit tous

1 : Matière Sèche 2 : Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt 3 : Agence de l’Eau Loire-Bretagne

Pour Guérigny, chaque semaine, les boues sont épandues dans un des quatre bassins de manière à permettre leur compostage. Les matières solides restent en surface et servent de nutriment pour les roseaux tandis que l’égouttage des eaux se fait progressivement (ces dernières sont ramenées vers le bassin d’aération). Des analyses, dont nous n’avons pas les résultats, sont effectuées pour mesurer la siccité (ou teneur en matière sèche) et les concentrations en éléments toxiques.

14 Pour Prémery, voici un aperçu des résultats des analyses pour 2006 [13], présentés plus en détail dans l’annexe n°4 : - des boues : trois paramètres peuvent être suivis : * les éléments fertilisants tels que la matière organique, l’azote, le calcium, le magnésium, le phosphore : la minéralisation est rapide (rapport C/N inférieur à 8) et une prépondérance de l’azote et du phosphore est à noter * les éléments traces métalliques tels que le chrome, le cuivre, le mercure, le plomb, le sélénium : tous les résultats sont inférieurs aux normes précisées dans l’arrêté de 1998, présenté dans l’annexe n°5 * les composés traces organiques : aucune analyse car aucune teneur supérieure à 75% en 2001, année de référence.

- des sols : l'aptitude des sols à l'épandage est présentée dans l’étude préalable à l'épandage des boues, réalisée en 2000 et complétée en 2003. Les principaux paramètres pris en compte sont : * la teneur en métaux : certaines parcelles ont alors été rejetées car présentant des teneurs en Cadmium, Nickel et Cuivre supérieures aux valeurs limites * le pH : les boues de Prémery (non chaulées) ne peuvent être épandues que si le pH est supérieur à 6. Or la plupart des parcelles ont un pH proche de 6, avec une acidification croissante. Un chaulage d'entretien est donc nécessaire.

A Poiseux, le bassin de décantation a, en septembre 2005, été curé pour la première fois depuis sa création datant de 1984, ce qui représentait 704 m3 de boues [10]. Comme nous l’a indiqué un membre de la Chambre d’Agriculture de Nevers, ces boues ont été évacuées sous la forme d’un épandage agricole.

B. Projets

De nombreux projets, récapitulés dans le tableau n° 4, nous ont été mentionnés par nos interlocuteurs. Il s’agit soit de projets très avancés, dont l’appel d’offre a été réalisé (Sichamps) ou est en cours (Prémery), soit de projets uniquement énoncés (sans demande de réalisation concrète).

Tableau n°4 : Les différents projets concernant l’assainissement collectif

Projets en cours Projets hypothétiques -Construction d’une STEP ou d’une lagune en -Construction d’un toit au silo de stockage de remplacement du décanteur-digesteur à boues de la STEP de Prémery Sichamps -Raccordement de Marcy à la STEP de -Raccordement du Chaillou à la STEP de Guérigny Prémery -Raccordement d’une blanchisserie à la STEP -Raccordement de Cervenon à la STEP de Prémery Prémery

Si le raccordement des eaux usées industrielles à la STEP de Prémery a effectivement lieu, il faudra être très vigilant sur l’impact des eaux usées nouvelles sur le fonctionnement de la station (altération de la flore bactérienne ?, qualité des boues ?)

15 La figure n°6 ci-dessous est la carte des projets pour l’assainissement collectif, répertoriant sur le terrain le contenu du tableau n°4.

Figure n° 6 : Projets pour l’assainissement collectif

Enfin, d’autres projets existent mais concernent la disparition d’un assainissement non collectif au profit d’un assainissement collectif. C’est pourquoi nous les abordons dans le III-B.

16 C. Interprétation des résultats

Nos interlocuteurs nous ont montré une réelle satisfaction de l’état actuel de l’assainissement collectif. Chaque commune concernée a établi un état des lieux par l’intermédiaire d’un schéma directeur d’assainissement présentant notamment le zonage. La liste des projets souligne la volonté des élus concernés à faire évoluer les choses afin de respecter la loi et de préserver le milieu naturel d’une pollution par les eaux usées domestiques. Nous avons décidé de mettre au jour les principaux points forts et points faibles à chaque étape de la collecte et du traitement des eaux usées par l’assainissement collectif.

1. Au niveau des réseaux d’eaux usées

Dans tous les cas, les réseaux des eaux usées, de longueur et de type différents, s’avèrent annuellement entretenus sur certaines parties, soit par une seule personne soit par une entreprise.

La nature et l’importance des problèmes pour les réseaux ne sont pas les mêmes selon les communes. Ainsi, à Guérigny, Poiseux et Prémery, peu de problèmes sont à noter grâce à un assez bon entretien par des curages préventifs ou nécessaires dès qu’un problème est déclaré. En revanche, Sichamps présente plus de problèmes en raison d’installations vétustes, amenées à être remplacées sous peu : le bureau d’étude Bios a en 2006 relevé des traces de stagnation d’effluents. En outre, 10 des 30 regards répertoriés sur les anciens plans demeurent introuvables [1].

Ainsi, nous avons le sentiment que certains réseaux peuvent être des sources potentielles de contamination du sol.

2. Au niveau des stations de traitements

Il nous est apparu assez clairement que les installations pouvaient être réparties en deux catégories suivant leur année de mise en service. En effet, l’âge des installations est assez bien représentatif des résultats globaux obtenus par les stations. Ayant été construites entre 1973 et 2004 et n’étant pas dimensionnées pour recevoir la même charge hydraulique, ces stations présentent des filières de traitement de l’eau différentes.

¾ Points forts

Les installations récentes traitent de manière satisfaisante les eaux usées acheminées. Les risques de pollution par by-pass au niveau de la sortie des STEP sont plus faibles qu’avant grâce à la présence désormais d’un bassin d’orage, même s’ils subsistent encore lors de fortes pluies. Prémery et Guérigny ont d’ailleurs su utiliser les installations existantes en convertissant leur ancien bassin d’aération en bassin d’orage.

Les trois stations étudiées ne fonctionnent actuellement environ qu’à la moitié de leur capacité (cf tableau n°2). Ceci leur permet ainsi de recevoir des charges hydrauliques supplémentaires provenant, dans le cas de Poiseux d’une colonie de vacances l’été ou de raccordements de nouveaux hameaux ou habitations car la démographie de la plupart des communes est en légère hausse du fait de l’exode urbain de Nevers (résidences 17 principales) et de la venue de personnes extérieures au département (résidences secondaires).

A l’égard du financement de la STEP, la collectivité de Guérigny a anticipé en augmentant progressivement, durant les 2 à 3 ans précédant sa construction, la part assainissement dans le prix de l’eau. La recherche de financements a également été active à Prémery. Un conseiller municipal de Prémery nous a précisé que la commune avait su intervenir au moment où les subventions étaient « assez facilement disponibles » (cf tableau n°1).

¾ Points faibles

D’un côté, les installations récentes ont comme principale difficulté la pollution phosphorée, dont les résultats ne sont pas satisfaisants d’autant plus que la Nièvre d’Arzembouy est classée en zone sensible en application de l'article R211-94 du code de l'environnement (Directive Eaux Résiduaires Urbaines du 21 mai 1991). Enfin, en ce qui concerne la lagune de Poiseux, il nous semble qu’un entretien plus régulier est nécessaire (enlèvement des lentilles d’eau, curage des bassins) afin d’améliorer l’épuration des eaux par le lagunage, qui représente de toute façon un bon choix de filière. Ces difficultés sont sans doute liées au manque de moyens pour gérer l’installation (financiers, humains entre autres). Nous avons classé ces principaux problèmes que rencontrent les trois stations dans le tableau n°5 suivant :

Tableau n°5 : Principaux problèmes rencontrés dans les différentes stations [8, 9, 10]

Stations STEP Prémery STEP Guérigny Lagune Poiseux Problèmes *Obsolescence de la *Armoire électrique d’ordre général STEP avant la fin de son / obsolète amortissement *Déséquilibre des (30-40 ans) bidons des brasseurs Problèmes au *Manque de cohérence *Manque de cohérence *Augmentation de la niveau de la pour les mesures de pour les mesures de charge hydraulique capacité débits en débits en l’été avec la colonie autosurveillance autosurveillance *Dépassement de la *Dépassement de la charge hydraulique et charge hydraulique et by-pass by-pass (non mesuré) Problèmes au *Abattement insuffisant *Abattement insuffisant *Apport d’O2 par les niveau du en phosphore en phosphore turbines insuffisant rendement (principalement l’été) *Développement de épuratoire et de la lentilles d’eau sur un qualité des rejets bassin *Pollution azotée et phosphorée non traitée

De l’autre côté, les installations anciennes, de plus de 25 ans et de petite taille, remplissaient les normes lors de leur construction. Aujourd’hui, elles ne sont en revanche plus fonctionnelles. C’est le cas des décanteurs-digesteurs du Chaillou et de Sichamps et du bassin d’aération de Cervenon. Il existe donc un risque de pollutions, azotée et 18 carbonée notamment, au niveau des zones de rejet de ces stations. Cependant, ce risque sera supprimé prochainement lorsque l’ensemble des habitations sera raccordé à la STEP de Prémery et à la nouvelle station de Sichamps.

3. Au niveau de la gestion des boues

¾ Points forts

Il nous semble que le choix de traitement de boues choisi est très satisfaisant.

Comme Guérigny rencontrait des problèmes de gestion des boues car les seuls agriculteurs de cette commune habitaient à plus de 10 km, ce qui représentait des coûts de transport pour l’épandage non négligeables, le choix de la filière de traitements par macrophytes résout ce problème. L’épandage agricole, comme c’est le cas à Prémery, peut être un bon moyen de valoriser localement un sous-produit de traitement en amendement. Le suivi est satisfaisant en ce qui concerne les éléments traces métalliques, les composés traces organiques ce qui permet aux agriculteurs d’avoir confiance dans ce type d’amendement.

¾ Points faibles

Dans chacune des trois stations, des désagréments olfactifs sont rapportés, essentiellement l’été. La SAUR, exploitant la STEP de Prémery, a dû modifier ses actions au sein de la station en brassant moins les boues dans le silo de stockage, ce qui conduit à un moins bon fonctionnement. Enfin, l’épandage agricole des boues à Poiseux en septembre 2005 a posé problème car il n’a pas été réalisé sur des parcelles définies dans l’étude préalable : qu’en était-il de l’aptitude des sols ? En outre, un curage plus régulier, au moins tous les 8 à 10 ans, est à envisager.

III. Résultats sur l’assainissement non collectif

¾ Ce qu’il faut savoir sur les systèmes d’assainissement non collectif

o Qu’est-ce que c’est ? L’assainissement non collectif, ou encore autonome ou individuel, est un système d’assainissement des eaux usées domestiques mis en place pour une habitation, le plus souvent dans le cas d’un habitat dispersé. L’assainissement des eaux usées est obligatoire. S’il existe un réseau d’eaux usées, le raccordement est obligatoire, sinon les maisons non raccordées doivent être équipées d’un assainissement autonome [13].

o Comment ça fonctionne ? L’assainissement non collectif des eaux usées domestiques se fait en trois étapes [14] comme le montre le schéma de fonctionnement d’un assainissement non collectif de la figure n°7 issue du site de l’ADEME: 19

9 Collecte des eaux de vanne et des eaux ménagères (WC, salle de bain, cuisine, machine à laver…) ⇒ Réseau collecteur

9 Prétraitement des eaux : elles font l’objet d’une décantation. Les matières lourdes rejoignent le fond pour former les boues, tandis que les matières légères rejoignent la surface pour former le chapeau (essentiellement des graisses) ⇒ Fosse toutes eaux ou fosse de décantation Figure n°7 : Fonctionnement d’une installation autonome (source :ADEME)

9 Traitement et dispersion : traitement d’épuration joué par le sol. Les conditions de traitement sont différentes selon la nature du sol, la pente, l’espace disponible, la présence de nappes superficielles. ⇒ plusieurs systèmes d’épandage possibles, tels que tranchées d’épandage, filtres à sable drainé ou non, tertres filtrants.

o Quel entretien ? Comme tout dispositif d’assainissement, l’assainissement non collectif doit être entretenu. Ainsi, les matières qui s’accumulent dans la fosse toutes eaux doivent être vidangées par une société agréée, environ tous les quatre ans. Ces matières de vidange sont souvent acheminées vers les stations d'épuration et mélangées en petite quantité aux eaux usées avant leur traitement [14].

L’investissement et les frais d’entretien sont assumés par le propriétaire du dispositif autonome. Cependant, la commune est tenue de vérifier la bonne réalisation de l’installation et son correct entretien. La commune peut réaliser l’entretien de l’installation, mais contre le paiement d’une redevance couvrant le service rendu [14].

¾ Collecte des données

En ce qui concerne l’assainissement non collectif, nous avons rencontré des acteurs dans neuf communes du bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy : la maire de Giry, les maires de Nolay, d’, de Saint-Benin des Bois, de Sichamps, une conseillère municipale de Lurcy-le-Bourg, le conseiller municipal délégué eaux de Prémery, la technicienne responsable du Service Public d’Assainissement Non Collectif de Guérigny, le cantonnier de Poiseux.

20 Nous avons également enquêté auprès de la Chambre d’Agriculture de la Nièvre en ce qui concerne les matières de vidange, et de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt, qui a notamment une fonction de bureau d’étude sollicité à l’initiative des collectivités territoriales.

A. Etat des lieux

En matière d’assainissement non collectif, l’état des lieux est un problème difficile : très peu de communes du bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy possèdent une étude comportant un état des lieux récent des installations présentes sur leur territoire.

1. Importance relative de l’assainissement non collectif

Selon les communes, l’assainissement non collectif est plus ou moins répandu. Ceci dépend de la répartition des habitations sur le territoire, des sols, du relief mais aussi de la surface de terrain disponible par habitation.

¾ Les communes exclusivement en assainissement non collectif

L’assainissement des communes de Giry, Lurcy-le-Bourg, Nolay, Oulon et Saint- Benin des Bois est actuellement exclusivement de type autonome. Ces communes comptent toutes moins de 350 habitants.

Selon les communes, les causes de cette situation de total assainissement autonome sont différentes.

La distance entre les habitations à raccorder est l’une des principales causes du choix de l’assainissement non collectif. L’étendue du territoire rend les coûts de réseaux immenses. Ainsi, dans des communes comme Nolay ou Lurcy-le-Bourg qui possèdent des hameaux distants parfois de plus de 6 km, l’assainissement non collectif s’impose. Le relief joue également un rôle important. A Saint-Benin des Bois ou encore à Nolay, où la dénivellation du paysage varie entre 180 et 350 m, le gravitaire n’est pas toujours possible car cela impliquerait des frais énormes de réseaux à refoulement à certains endroits. Le faible nombre d’habitants plaide également en faveur de l’assainissement non collectif comme c’est le cas à Oulon qui compte un peu moins d’une centaine d’habitants. L’investissement nécessaire pour l’élaboration d’un assainissement collectif serait démesuré rapporté au nombre d’habitants. De plus, les installations préexistantes sont de type individuel, ainsi les habitants héritent le plus souvent d’un assainissement non collectif. Ils procèdent alors à la réhabilitation de leur installation en prenant connaissance de la législation en mairie.

¾ Les communes en assainissements non collectif et collectif

Certaines communes du bassin versant allient à la fois un assainissement de type collectif et non collectif. C’est le cas à différents degrés de Prémery, Guérigny, Poiseux et Sichamps.

21 A Guérigny et Prémery, les stations d’épuration raccordent les habitations du bourg, laissant de l’assainissement non collectif sur les habitations plus lointaines. A Guérigny, aujourd’hui 50 habitations fonctionnent encore en assainissement individuel. A Prémery, l’assainissement non collectif a tout de même plus d’ampleur, notamment en raison des nombreux hameaux. D’autre part, le lagunage de Poiseux regroupe les habitations du bourg, et la colonie. Les habitations plus éloignées restent alors comme à Prémery en assainissement non collectif. Enfin, à Sichamps, l’assainissement non collectif concerne tous les hameaux dont le Petit Sichamps. Le bourg de Sichamps n’est pas un réel assainissement collectif, mais dans la mesure où un réseau collecte les eaux du bourg, il s’agit plutôt de collectif que d’individuel malgré l’obsolescence du décanteur digesteur. D’une façon générale, dans les communes alliant assainissement non collectif et assainissement collectif, les eaux raccordées collectivement sont celles des habitations regroupées des bourgs tandis que celles des hameaux restent en individuel.

Pour chaque commune, selon les renseignements auxquels nous avions accès (nombre d’habitations ou nombre d’habitants), nous avons calculé l’importance relative de chaque type d’assainissement. Nos données et calculs se trouvent dans le tableau de l’annexe n°6. A partir ce de tableau nous avons constitué la carte de la figure n°8 des proportions d’assainissement non collectif de certaines communes du bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy.

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Figure n°8 : Proportion de l’assainissement non collectif des communes enquêtées

2. Adhésion à un SPANC

En application de la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, les communes doivent assurer le contrôle de l’assainissement non collectif. Pour cela, elles devaient mettre en place un Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC), avant le 31 décembre 2005, ce qui a été reporté au 31 décembre 2012 par la loi sur l’eau du 30 décembre 2006. Dans les faits, toutes les communes du bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy que nous avons rencontrées n’ont pas créé ou mis en place de SPANC.

Il existe deux SPANC différents sur le bassin versant :

¾ Le SPANC de Guérigny pour Guérigny

¾ Le SPANC du SIAEPA de Prémery Il a été créé en 1999. Les maires des communes faisant partie du SIAEPA de Prémery ont eu le choix ensuite de déléguer leur compétences en matière d'assainissement non collectif au SIAEPA ou non. Ainsi les maires du bassin versant de la Nièvre

23 d’Arzembouy ayant délégué leurs compétences au SIAEPA sont ceux de Lurcy-le- Bourg, Giry, Prémery, Oulon, , Arzembouy et .

En revanche, une commune comme Sichamps n'adhère qu'au SIAEPA de Prémery pour l’eau potable et gère donc seule son assainissement.

Lors de notre entretien avec le président du SIAEPA de Prémery, nous avons appris que le SPANC du SIAEPA de Prémery, créé en 1999, ne connaît un réel développement que depuis 4 ans. Une douzaine d’installations par an ont alors été mises en place ou contrôlées. 1172 installations devraient être contrôlées sur l’ensemble des communes ayant mis en place ce SPANC, dont sur le bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy : o 63 installations à Arzembouy o 173 installations à Giry o 189 installations à Lurcy-le-Bourg o 77 installations à Oulon o 234 installations à Prémery o 79 installations à Arthel.

En 2006, le syndicat a perçu 48 redevances assainissement (correspondant à de la réhabilitation), et réalisé 12 ventes de prestations de services (contrôles de conformité). Aujourd’hui, les particuliers ayant cotisé pour le SPANC sont considérés comme des abonnés dans la mesure où c’est par une démarche volontaire qu’ils ont soit réhabilité leurs installations soit effectué les contrôles. En revanche, dès le 1er juillet 2007, les réunions d’information auront eu lieu, et ce service ne sera alors plus engagé volontairement par les particuliers mais sera obligatoire. Tous les habitants d’une commune devront cotiser annuellement pour ce service.

A Guérigny, nous nous sommes entretenus avec la responsable du SPANC. Depuis son arrivée au poste de responsable du SPANC de Guérigny, créé en janvier 2006, les tarifs ont d’abord été mis en place, ensuite le matériel nécessaire aux contrôles a été acheté notamment par un financement à 50% de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. Les réunions publiques d’information vont débuter dans les mois qui viennent.

La figure n°9, représentant la carte de l’état des lieux des structures d’assainissement existantes, présente de manière synthétique les SPANC pour l'instant en place.

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Figure n°9 : Structures d’assainissement non collectif (ANC) existantes

3. Etat des installations

L’état des installations dans les communes que nous avons étudiées est difficile à évaluer, car peu d’études pouvant présenter un état des lieux ont été réalisées. Les premières informations auxquelles nous avons eu accès sont donc l’avis des dirigeants municipaux que nous avons rencontrés. Selon les communes, ainsi que selon l’avis personnel de nos interlocuteurs, la proportion entre les installations individuelles aux normes et hors normes paraît assez variable comme le montre la carte de la figure n°10 suivante.

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Figure n°10 : Perception par les élus municipaux du pourcentage d’installations individuelles non conformes

Dans trois communes, nous avons tout de même eu accès à des états des lieux. Il s’agit de Lurcy-le-Bourg, Poiseux et Sichamps. Ces états des lieux ne datent pas de la même année. Le plus ancien est celui de Lurcy-le-Bourg, qui date des années 1995/1996/1997. Selon ce rapport, 95% des installations individuelles de la commune sont non-conformes [15]. A Poiseux, l’état des lieux date de 2004. Le bureau d’étude procédant à l’enquête avait envoyé 150 questionnaires aux différents particuliers. Le taux de réponse fut de 41%. A l’issue de cette enquête l’estimation du bureau d’étude est de 59% d’installations non- conformes [2]. Enfin, à Sichamps, le bureau d’étude BIOS a fait une étude détaillée de l’état de l’assainissement non collectif [1]. Voici certains de leurs résultats : o Pour le pré traitement des eaux usées : 50% des usagers disposent de fosses toutes eaux 26 o Pour le traitement des eaux usées : ƒ 62% des eaux sont traitées par des réseaux d’épandage sous terrain de type tranchée filtrante ou filtre à sable ƒ 7 rejets directs d’eaux ménagères mais aussi d’eaux de vanne signalés o Evacuation des eaux prétraitées 27% des eaux usées sont dirigées vers le réseau d’eaux pluviales ou les fossés o Entretien des dispositifs ƒ 66% des administrés vidangent leur fosses entre 1 et 5 ans ƒ 4% des administrés vidangent leur fosse entre 5 et 10 ans ƒ 4% des administrés vidangent leur fosse au-delà de 10 ans ƒ 19% des administrés ne déclarent aucune vidange. Ainsi, en ce qui concerne les 3 communes disposant d’étude sur l’assainissement non collectif, la situation peut largement être améliorée.

D’une manière générale, jusqu’à présent il semblerait que la réhabilitation des installations individuelles se soit faite naturellement au rythme des nouvelles constructions et des travaux de rénovation de certaines habitations rachetées par de nouveaux actifs. En effet, nos interlocuteurs en mairie nous ont à plusieurs reprises évoqué l’arrivée de jeunes actifs travaillant à Nevers ou à Clamecy par exemple, ainsi que de familles anglaises, allemandes ou hollandaises, passant du temps dans leur maison secondaire. Ces reprises d’habitations sont très souvent synonymes de réhabilitation des installations en matière d’assainissement, qui sont alors systématiquement contrôlées par le maire et un expert de la SAUR.

4. Matières de vidange

Concernant les matières de vidange, nos données ont été collectées auprès de la Chambre d’Agriculture de la Nièvre.

A l’heure actuelle, les vidanges de fosses septiques ne sont pas pratiquées systématiquement tous les quatre ans comme la législation le stipule. Cependant dans les différentes communes du bassin versant, les quelques installations réalisant ces vidanges font le plus souvent appel à la SAVAC. Selon notre enquête, dans les années à venir, avec le développement que vont connaître les SPANC, les entretiens en règle des fosses vont démultiplier les matières de vidange, qui pourront alors difficilement être traitées en station d’épuration au cas par cas comme aujourd’hui. Pour pouvoir être épandues, les matières de vidange devraient faire l’objet d’une création de filière. En effet, il est crucial pour la Chambre d’Agriculture de connaître ce qui est épandu, pour savoir quelle ressource agronomique cela représente. Il faudrait donc très certainement regrouper les matières de vidange, les stocker, former un produit homogène qui pourrait ensuite être analysé et épandu dans les règles comme c’est le cas aujourd’hui pour les boues issues de station d’épuration. Ainsi, deux hypothèses de débouché sur les matières de vidange sont apparues lors de notre enquête : * La création de silo de stockage de matières de vidange chez certains exploitants, pour ensuite homogénéisation, analyse et épandage

27 * La création d’une filière par une entreprise privée qui effectuerait les vidanges chez les particuliers et financerait, avec ces prestations, la production d’un produit à épandre à partir des matières de vidange.

B. Projets

1. Raccordement de non collectif

Dans les communes de Guérigny et de Giry, de futurs raccordements vont transformer des assainissements non collectifs en collectif d’une part, et semi collectif d’autre part.

En effet, parmi les 50 installations d’assainissement individuel de Guérigny, 45 vont être raccordées à la nouvelle STEP d’ici la fin de l’année 2007. Dès 2008, ne seront présents sur Guérigny plus que 5 assainissements autonomes. A Giry, ou plus exactement à Gipy, hameau de Giry, il existe un projet de semi collectif. Il s’agit d’une fosse septique à laquelle sera raccordé l’ensemble des 41 habitations du hameau. Le réseau accompagné d’un poste de refoulement permettra de collecter l’ensemble des habitations du hameau. La capacité de l’installation sera de 85 équivalents habitants. Sur le bourg de Giry, si un exploitant acceptait de céder une partie de ses terres à la commune qui manque de terrains communaux, une installation pourrait voir le jour.

2. Mise en place de SPANC

Dans trois communes du bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy, aucun Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) n’a encore été créé.

A Nolay, le SPANC se créera en association avec trois autres communes de la communauté de communes à laquelle elle appartient. Pour l’instant, la commune attend la transformation de son Plan d’Occupation des Sols (POS) en Plan Local d’Urbanisation (PLU), puis que les trois autres communes procèdent à la même opération pour ensuite démarrer la création du SPANC. Saint-Benin des Bois appartient à la communauté de communes du cœur du Nivernais. Cette communauté compte commencer la création de leur SPANC en ce mois d’avril. Enfin, à Sichamps, l’étude du bureau d’étude BIOS constitue une première étape dans la création future du SPANC. Au vu de l’état des lieux de l’assainissement non collectif, le SPANC devrait petit à petit prendre place.

C. Interprétation des résultats

En ce qui concerne l’état des installations, sur une commune précise, peu de données chiffrées appuyaient les propos des acteurs locaux. La perception globale des maires ou responsables d’assainissement quant au rapport « nombre d’installations non conformes / nombre d’installations totales » semble varier selon le point de vue naturellement optimiste ou pessimiste de notre interlocuteur. Au cours de nos entretiens, nous avons constaté que certains acteurs basaient leur opinion concernant l’état des installations individuelles sur une pensée erronée : le fonctionnement des installations non collectives était parfois jugé bon bien que les

28 vidanges n’étaient que rarement effectuées car il n’y avait aucune plainte de voisins ou problème en surface. Ainsi, nous avons constaté à quelques reprises une méconnaissance, d’une part de l’état objectif des installations, et d’autre part du fonctionnement des systèmes d’assainissement individuel.

En ce qui concerne les SPANC, toutes les communes à l’exception de Guérigny en avaient une image floue, ne savaient pas toujours qu’elles en avaient effectivement créé un. Le fonctionnement des SPANC nous paraît donc encore très hésitant.

Il est fortement probable que notre interprétation eût été différente si notre étude avait débuté l’année prochaine à cette même date. En effet, l’activité du SPANC de Prémery qui concerne sept communes du bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy (Arthel, Arzembouy, Montenoison, Oulon, Prémery, Lurcy-le-Bourg, et Giry) va s’intensifier à partir du 1er juillet 2007. Ainsi notre point de vue global sur la mise en place des SPANC aurait été meilleur si dans ces communes l’activité intensifiée du SPANC avait déjà débuté. Malheureusement, la situation nous semble plus délicate pour les trois autres communes que nous avons enquêtées. La création de leur SPANC, leur mise en place et développement paraissent s’annoncer dans un futur plus lointain.

IV. Comment choisir et gérer l’assainissement communal de manière optimale ?

A partir des exemples des communes du bassin versant, nous avons essayé d’établir une grille synthétique des critères de choix permettant de trancher entre la mise en place d’un assainissement des eaux usées collectif ou non collectif.

A. Quel dispositif d’assainissement choisir ? Différents paramètres permettent d’expliquer pourquoi il est préférable, voire obligatoire, d’opter pour un assainissement collectif ou non collectif. Ils sont ressortis au fur et à mesure de nos entretiens et nous les avons récapitulés dans le tableau n°6 ci- dessous.

Dans certains cas, l’interprétation des caractéristiques du terrain à travers cette grille peut mener à une contradiction (cf exemple ci-après). Le choix est alors difficile à faire et nécessite d’établir un compromis entre les capacités de financements de la commune (souvent paralysantes dans les cas un peu complexes) et les exigences de protection environnementale.

Exemple : Au niveau du bourg de Lurcy-le-Bourg, l’habitat regroupé et l’existence d’un réseau d’eaux usées conseilleraient la mise en place d’un dispositif d’assainissement collectif. Pourtant, les difficultés de financement de la commune, qui a un budget annuel de 26 000 € quand un schéma directeur d’assainissement peut coûter 16 000 € (cf Sichamps), et l’absence de terrain communal disponible empêchent la réalisation d’un tel dispositif [1].

Tableau n°6 : Critères de choix du type d’assainissement 29

Type d’assainissement : COLLECTIF NON COLLECTIF Caractéristiques du terrain : Structure de Suffisamment regroupé pour Dispersé en maisons isolées et l’habitat qu’un réseau de collecte petits hameaux. puisse être, d’un point de vue technique et financier, mis en place et relié au dispositif d’assainissement collectif. Terrain communal de taille Terrain de 10 à 30 m² pour moyenne (à Prémery : chaque particulier, à au Surface disponible 2500m²), proche de la rivière moins 3 m du premier arbre. et à au moins 100 m de la première habitation. Doit permettre la circulation Doit permettre l’approche de Accès au terrain de véhicules de taille véhicules de taille moyenne importante pendant la pendant la construction puis à construction et le l’occasion pour l’entretien. fonctionnement. Aptitude des sols à Non nécessaire. Très importante pour le bon l’infiltration fonctionnement des installations La pente Positive pour les réseaux Négative car pouvant entraîner quand elle permet des problèmes d’écoulement l’écoulement gravitaire des vers les habitations en eaux usées. contrebas Les capacités de Absolument nécessaires car, Nécessaires à l’échelle du financement même s’il existe des particulier. financements, la commune doit pouvoir disposer de fonds importants.

B. Comment mettre en place les dispositifs choisis ?

Comment compenser des capacités de financements trop faibles ? o COLLECTIF – La charge financière peut être allégée grâce à l’intervention d’organismes divers : l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, le Conseil Général (généralement 50% et 30%), et le FEODER peuvent accorder diverses subventions en vue d’objectifs variés, comme la construction des stations d’épuration ou la réhabilitation des réseaux. L’acceptation des dossiers et le montant des subventions accordées sont régies par des règles précises [16,17]. o NON COLLECTIF – Pour les études communales, l’Agence de l’Eau Loire- Bretagne peut éventuellement en prendre en charge une partie. Exemple : L’étude réalisée par la commune de Sichamps a été subventionnée à la hauteur de 50%. 30 Dans le cas des particuliers, il existe diverses solutions de subventions ou prêts à taux réduits pour les personnes ne pouvant pas faire face aux dépenses dues à l’assainissement. Exemple : Les subventions de l’ANAH (Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat) ou de l’association Nièvre Habitation ; les prêts à taux réduits de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF).

Que faire dans le cas d’une surface disponible trop faible ? Le manque de surface ou la difficulté des accès restent les contraintes les plus difficiles à gérer puisqu’elles résultent souvent d’un système de bâtis qu’il n’est pas envisageable de modifier.

o COLLECTIF – Si un terrain conforme est possédé par un particulier, on peut essayer de négocier son rachat. L’implication de la communauté devient alors un facteur important.

o NON COLLECTIF - Il peut alors être pertinent d’envisager un mode d’assainissement intermédiaire de type semi collectif. Ces cas sont les plus délicats à gérer car les coûts générés restent importants, du fait de la difficulté technique, pour une nombre réduit d’habitations concernées.

Dans le cas du choix d’un assainissement non collectif, comment faire pour surmonter les contraintes liées à la nature du sol et au système de pente ?

o Concernant les contraintes de sols et de pentes, on peut envisager de nombreuses possibilités : des dispositifs particuliers, conçus pour des situations un peu problématiques. Un conseil technique performant est alors nécessaire pour déterminer quelle option sera pertinente et il faut aussi noter que, dans la majorité des cas, ces dispositifs entraînent un surcoût qui accentue la contrainte financière. Exemple : Dans la commune de Lurcy-le-Bourg, le hameau des Fontaines est une zone hydromorphe, avec des sols réducteurs. Les dispositifs adaptés à cette situation sont des tertres, ou filtres à pouzzolane [15].

Finalement, quel sont les facteurs déterminants pour que la mise en place et le fonctionnement des installations d’assainissement soient optimums ?

Nos observations nous ont amenés à la conclusion que les facteurs physiques (aptitudes des sols, capacités financières) ne sont pas rédhibitoires et que les facteurs d’ordre humain jouent un grand rôle. Nous avons distingué quatre aspects : - emplois de personnes possédant des compétences techniques adaptées - implication personnelle des techniciens chargés de l’assainissement (au sein des mairies ou des syndicats) - bonne communication auprès des particuliers - implication des jeunes aux problèmes liés à l’environnement (comme à Giry où le conseil municipal enfants s’occupe de trois pôles : sport, sécurité et environnement)

Exemple :

31 A Guérigny, la personne responsable du SPANC est une jeune diplômée de BTS « Métiers de l’eau » et d’une « Licence d’environnement », qui possède donc les compétences techniques adaptées pour l’accomplissement de sa tâche. Par la même occasion, elle a été sensibilisée aux problématiques environnementales, ce qui lui donne une réelle motivation pour mener ses tâches à bien. De fait, c’est le SPANC le plus actif du bassin versant. Prochainement des réunions publiques d’informations seront organisées dans toutes les communes concernées.

Conclusion

Notre objectif était de traiter de la gestion des différents modes d’assainissement présents sur le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy. Pour cela, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer la plupart des acteurs de la gestion de l’assainissement. Nous tenons à les remercier pour leur accueil et leur disponibilité à fournir les renseignements que nous recherchions.

Un contraste ressort dans l’approche de l’assainissement collectif et de l’assainissement non collectif. Le premier, qui représente environ 4000 EH sur notre zone d’étude, présente de nombreux résultats publiés par les exploitants des stations, les organismes de surveillance et ce aux différents niveaux de traitement. Les suivis de l’épuration de l’eau et du devenir des boues se font globalement de manière satisfaisante et les efforts d’amélioration de la situation sont constants. Ainsi, de nombreux projets de raccordements au collectif et de création de collectif soulignent la volonté actuelle d’améliorer l’assainissement. Le second, majoritaire en raison de l’habitat très dispersé de la région, est nettement moins suivi. Il est actuellement difficile d’obtenir des données chiffrées en terme de nombre d’installations ou d’installations non conformes. Cependant, la mise en place progressive des SPANC, le début des contrôles, ainsi que la prise de conscience, au travers de réunions publiques d’informations entre autres, par l’ensemble des usagers de l’importance et de l’obligation d’un assainissement des eaux usées laissent espérer l’obtention de résultats satisfaisants dans les années à venir.

En outre, nous sommes conscients de certaines limites de notre travail. En effet, un mois et demi pour réaliser ce travail s’est avéré assez court. Il n’a d’ailleurs pas été possible de rencontrer toutes les personnes souhaitées et il n’a pas non plus été évident de rencontrer la personne qui possédait effectivement les informations ou documents recherchés : soit il était difficile de la déterminer, soit parfois la personne enquêtée avait à cœur de nous donner une réponse alors qu’elle n’en avait pas précisément les compétences. En plus de cela, ainsi que nous l’avons montré à travers notre étude, l’un des problèmes majeurs dans la gestion de l’assainissement est la circulation de l’information entre les différents acteurs. Il est clair que ce phénomène a empêché un accès optimum aux données existantes. Pour essayer de contourner ces difficultés, nous devions vérifier (par exemple par recoupement) chaque information. Cela a été possible dans certains cas, et a été la source de quelques surprises, mais le manque de temps sur le terrain nous a empêchés de nous assurer de la pertinence de l’intégralité de nos résultats. Nous ne pouvons donc qu’être conscients de la relativité de certains de nos résultats et en avertir nos lecteurs.

32

Enfin, nous tenons à préciser que nous nous sommes focalisés sur l’assainissement des eaux usées domestiques, mais il faut savoir que d’autres eaux rejoignent le milieu naturel et qu’il est important d’en tenir compte : les eaux pluviales, notamment celles collectées au sein d’un réseau séparatif, mais également les eaux usées industrielles qui doivent être, soit traitées par l’industrie elle-même (ce qui est le cas de Collectoil à Prémery), soit lorsque leur composition le permet raccordées à une station d’épuration urbaine pour y être épurées.

Bibliographie

[1] : Bios, 2006, Schéma directeur d'assainissement de la commune de Sichamps [2] : Anonyme, 2004, Schéma directeur d'assainissement de la commune de Poiseux [3] : Clément M., 2000, Audit technique pour la mise en place de l’autosurveillance [4] : Siben D., 2003, Prestations complémentaires au marché de construction de la station d’épuration de Guérigny [5] : SAUR, 2005/2006, Résultats de l’Autocontrôle pour la STEP de Prémery [6] : Services techniques municipaux de Guérigny, 2005/2006, Résultats de l’Autocontrôle pour la STEP Guérigny [7] : Préfecture de la Nièvre, 1999, Arrêté du 15/01/1999 portant autorisation de construction d’une station d’épuration et du rejet correspondant sur le territoire de la commune de Prémery au titre de l’article 10 de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’Eau [8] : Service Départemental de l’Eau de la Nièvre, 2005, Bilan de fonctionnement de la STEP de Prémery [9] : Service Départemental de l’Eau de la Nièvre, 2005, Bilan de fonctionnement de la STEP de Guérigny [10] : Service Départemental de l’Eau de la Nièvre, 2006, Bilan de fonctionnement de la lagune de Poiseux [11] : Ministère de l’Environnement, 1998, Arrêté du 08/01/1998 fixant les prescriptions techniques applicables aux épandages de boues sur les sols agricoles [12] : SEDE Environnement, 01/2007, Rapport annuel d’activité 2006 d’épandage des boues de la STEP de Prémery [13] http://midi-pyrenees.sante.gouv.fr/santehom/sant_env/assainis/index.htm [14] www.ademe.fr/partenaires/Boues/Pages/f12.htm [15] Anonyme, 1995/96/97, Etat des lieux de l’assainissement non collectif de la commune de Lurcy le Bourg [16] www.eau-loire-bretagne.fr/PDF/Presentation_du_9e_prog_AELB.pdf [17] www.cg58.fr

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Liste des annexes

Annexe n°1 : Normes des rejets pour les STEP de Prémery et Guérigny

Annexe n°2 : Questionnaire posé aux responsables municipaux en matière d’assainissement

Annexe n°3 : Arrêté du 22/12/1994

Annexe n°4 : Bilan des analyses des boues de Prémery pour 2006

Annexe n°5 : Arrêté du 08/01/1998

Annexe n°6 : Tableau du calcul de pourcentage d’assainissement non collectif par commune

34 Annexe n°1

Normes des rejets pour les STEP de Prémery et Guérigny

Réglementation des rejets :

Prémery : Arrêté du 15/01/1999 Guérigny : Arrêté du 22/12/1994

Seuils réglementaires :

Rendement Concentration Paramètre Stations épuratoire maximale en sortie minimal (%) (mg/L) Guérigny 75 90 DCO Prémery Guérigny 90 25 DBO5 Prémery 70 Guérigny 90 30 MES Prémery 90 Guérigny 70 15 NK Prémery NC + NH4 Guérigny NC 4 Prémery NC NC Guérigny 80 2 P Prémery

NC : données non communiquées

35 Annexe n°2

Questionnaire posé aux responsables municipaux en matière d’assainissement

Données générales : - Quel est le nombre d’habitants et d’habitations (principales et secondaires) selon les hameaux ? - Y a-t il de grandes variations de population sur l’année ? - Un état des lieux (type étude) a-t-il été réalisé ? - Quelle est la répartition ANC et AC sur votre commune ?

Assainissement Collectif : *Réseau d’eaux usées : - Longueur, âge du réseau ? - Qui s’occupe de l’entretien et de quel type d’entretien s’agit-il ? - Des problèmes sont-ils rencontrés ?

*Station : - Quelle est la filière choisie ? et quelle a été la motivation de ce choix ? - Qui sont les maîtres d’ouvrage et d’œuvre ? - Quel est le montant et qui l’a financé ? - Depuis quand est-elle en place ? - Quelle est la capacité de l’installation théorique et avérée (en EH) ? - Qui s’occupe de l’entretien et de quel type d’entretien s’agit-il ? - Quels sont les résultats en entrée et sortie de station ? - Qui s’occupe du contrôle de la bonne épuration ? - Quels sont les principaux problèmes rencontrés ?

*Boues : - Quel est le système de traitement des boues choisi ? - Quels sont les résultats qualitatifs et quantitatifs ? - Qui s’occupe du suivi et de manière plus générale quels sont les acteurs en jeu ?

Existe-t-il des projets concernant l’assainissement collectif dans votre commune ?

Assainissement Non Collectif : - Combien d’habitations sont équipées et combien le sont aux normes ? - Un SPANC est-il mis en place ? Si oui, depuis quand, à l’initiative de qui et comment est-il géré ? Si non, qui s’occupe actuellement du contrôle et de l’entretien et la mise en place du SPANC est-elle prévue ? - Quelles sont les principales contraintes rencontrées dans la réalisation d’installation individuelle sur votre commune ?

36 Annexe n°3

Arrêté du 22 Décembre 1994 fixant les prescriptions techniques relatives aux ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées mentionnées aux articles L. 372-1-1 et L.372-3 du code des communes (J.O. du 10 février 1995) Le ministre de l'environnement, Vu la directive européenne n°91/271/CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires ; Vu la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau ; Vu le décret n° 93-742 du 29 mars 1993 relatif aux procédures d'autorisation et de déclaration ; Vu le décret n° 93-743 du 29 mars 1993 relatif à la nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration ; Vu le décret n° 94-469 du 3 juin 1994 relatif à la collecte et au traitement des eaux usées mentionnées aux articles L.372-1-1 et L.372-3 du code des communes, notamment ses articles 19 et 20 ; Vu l'avis de la mission interministérielle de l'eau en date du 5 octobre 1994 ; Vu l'avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France en date du 25 octobre 1994 ; Vu l'avis du Comité national de l'eau en date du 26 octobre 1994, Arrête : Article premier I. - L'objet de cet arrêté est de fixer les prescriptions techniques minimales relatives aux ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées mentionnées aux articles L.372-1-1 et L.372-3 du code des communes. II. - Il vise le "système d'assainissement", lui-même composé du "système de collecte" et du "système de traitement". Le terme de "système de traitement" désigne les ouvrages d'assainissement mentionnés à la rubrique 5.1.0 (1°) du décret n°93-743 du 29 mars 1993 (ouvrages recevant un flux polluant journalier ou de capacité supérieurs à 120 kg DBO5/j, soumis à autorisation) et les ouvrages connexes (bassins de rétention, ouvrages de surverse éventuels...). Le terme de "système de collecte" désigne le réseau de canalisations qui recueille et achemine les eaux usées depuis la partie publique des branchements particuliers, ceux-ci compris, jusqu'aux points de rejet dans le milieu naturel ou dans le système de traitement : il comprend les déversoirs d'orage (rubrique 5.2.0 (1°) du décret n° 93-743 du 29 mars 1993), les ouvrages de rétention et de traitement d'eaux de surverse situés sur ce réseau. Par "nouveau tronçon", on entend : toute construction nouvelle, extension ou réhabilitation du système de collecte ; toute incorporation d'ouvrages existants au système de collecte. La "charge brute de pollution organique" est définie conformément au décret n°94-469 du 3 juin 1994. Le "taux de collecte" et le "taux de raccordement" sont définis en annexe III. III. - Il concerne également les sous-produits du système d'assainissement, à l'exclusion des prescriptions techniques relatives aux opérations d'élimination et de valorisation, en particulier l'épandage des boues (rubrique 5.4.0 du décret n°93-743 du 29 mars 1993), qui fait l'objet d'un arrêté particulier. IV. - Il ne concerne pas : - les stations d'épuration et déversoirs d'orage soumis à déclaration (rubriques 5.1.0 (2°) et 5.2.0 (2°) du décret n°93- 743 du 29 mars 1993) ; - les prescriptions relatives aux opérations d'épandage d'eaux usées traitées ou non ; - les réseaux d'eaux pluviales des systèmes totalement séparatifs ; - la surveillance du système d'assainissement, qui fait l'objet d'un arrêté particulier. V. - Le présent arrêté est applicable aux systèmes de collecte unitaires et aux réseaux d'eaux usées des systèmes séparatifs et pseudo-séparatifs. Ne sont exclus que les ouvrages recevant exclusivement des eaux pluviales ou des eaux non polluées. VI. - Les communes ou, le cas échéant, leurs groupements, désignés ci-après par "la commune", sont respondables de l'application des prescriptions du présent arrêté. Elles peuvent confier ces responsabilités à un concessionnaire ou à un mandataire, au sens de la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 pour ce qui concerne la construction ou la reconstruction, totale ou partielle, des ouvrages , et à un délégataire, désigné ci-après par "l'exploitant" au sens de la loi n° 93-122 du 29 janvier 1993 en ce qui concerne leur exploitation.

Chapitre 1er - Prescriptions générales pour les nouveaux systèmes d’assainissement Section 1 - Contenu de la demande d'autorisation Art. 2 Le document mentionné à l'article 2 du décret n° 93-742 du 29 mars 1993, au titre des rubriques 5.1.0 (1°) et 5.2.0 (1°) du décret n° 93-743 du 29 mars 1993, doit mentionner les moyens, méthodes et données nécessaires à caractériser les effluents et à justifier les bases de conception et de dimensionnement des ouvrages. Il prend en compte la globalité du système de collecte et de traitement et la variabilité des effluents dans le cadre de scénarios plausibles. Il mentionne, en particulier, les bases de dimensionnement du système d'assainissement et les performances du système de collecte et de traitement envisagés. Il justifie la compatibilité du projet avec les dispositions du présent arrêté et, lorsqu'ils ont été élaborés, de l'arrêté préfectoral fixant les objectifs de dépollution de l'agglomération (art. 15 du décret n° 94-469 du 3 juin 1994), et son programme d'assainissement (art. 16 du décret n° 94-469 du 3 juin 1994). Art. 3

37 Le document mentionné à l'article 2 du décret n° 93-742 du 29 mars 1993 justifie la compatibilité du projet aux réglementations et documents de planification en vigueur. Il comprend : a) l'analyse de l'état initial du site de la station et du milieu récepteur, de leur sensibilité et de leurs usages ; b) Une présentation de l'état du système d'assainissement existant et de ses extensions prévisibles ainsi que des dispositions prises par la commune pour s'assurer des branchements au système de collecte ; les mesures prises pour limiter le flux d'eaux pluviales véhiculées par les systèmes de collecte unitaires ; c) La nature et le volume des effluents collectés tenant compte des variations saisonnières ; la composition et le débit des principaux effluents industriels raccordés ainsi que leur traitabilité et leurs variations prévisibles ; d) Le débit et les charges de référence retenus pour le dimensionnement des ouvrages, tenant compte des variations saisonnières ; ce débit et ces charges sont constitués du débit et des charges de matières polluantes produits par temps sec dans la zone d'assainissement collectif que les ouvrages de collecte desservent et de la part du débit et des charges des eaux pluviales retenue par la commune ; e) Les mesures prises pour limiter le débit et la charge de matières polluantes véhiculés par le système de collecte au- delà du débit de référence de celui-ci, de manière à réduire l'incidence des déversements sur le milieu récepteur ; f) L'évaluation des impacts immédiats et différés du projet sur le milieu naturel et le niveau de protection choisi : cette évaluation porte également sur les périodes d'entretien et de chômage de l'installation et sur les débits et les charges excédant les débits et les charges de référence des différents ouvrages ; g) La cohérence du système de collecte et des installations de traitement, en particulier leur compatibilité avec les caractéristiques des effluents collectés, et la compatibilité de leur dimensionnement avec les débits et charges de matières polluantes produites ; h) les possibilités d'élimination et de valorisation des sous-produits ; i) Les dispositions de conception ou d'exploitation envisagées pour minimiser l'émission d'odeurs, de bruits aériens ou de vibrations mécaniques susceptibles de compromettre la santé et la tranquillité du voisinage. Art. 4 Les autorisations mentionnées à l'article L.35-8 du code de la santé publique, nécessaires à tout raccordement d'effluent non domestique, doivent être jointes au dossier de demande d'autorisation, pour tout raccordement présentant un impact notable sur le fonctionnement du système d'assainissement. Section 2 - Sous-produits Art. 5 I. Les prescriptions suivantes s'appliquent à l'ensemble des sous-produits des systèmes de collecte et de traitement, y compris de pré-traitements (curage, dessablage, dégrillage, déshuilage, bassins d'orage...) II. - L'arrêté d'autorisation précise la (les) filière(s) choisie(s) pour éliminer les boues (valorisation agricole, incinération centre d'enfouissement technique...) et, le cas échéant, la(les) filière(s) alternative(s). Les graisses font l'objet d'un traitement spécifique. Il en est de même des produits de dégrillage. La commune doit pouvoir garantir la conformité de l'élimination ou de la valorisation des déchets avec les dispositions de l'arrêté d'autorisation et le justifier à tout moment. III. Dans le cas où les boues sont destinées à être épandues, l'arrêté d'autorisation peut être subordonné à la présentation d'un rapport décrivant la zone d'épandage, les relations envisagées avec les agriculteurs, établissant la compatibilité des boues (quantité et composition prévue) avec les eaux, les sols et les cultures précisant les capacités de stockage des boues nécessaires sur et hors site, et leur compatibilité avec les bases de dimensionnement des ouvrages, et proposant une solution alternative en cas d'impossibilité majeure d'accès à l'agriculture. A défaut, l'arrêté d'autorisation fixe le délai de fourniture de ces éléments. IV. Par la suite, l'exploitant doit être en mesure de justifier à tout moment de la quantité, qualité et destination des boues produites. Section 3 - Conception et exploitation du système d'assainissement Art. 6 Tous les réseaux de collecte, les déversoirs d'orage et les stations d'épuration d'une même agglomération doivent être conçus, réalisés, exploités, entretenus et réhabilités comme constituant d'une unité technique homogène, et en tenant compte de leurs effets cumulés sur le milieu récepteur. Les dispositions des articles 30 à 33 leur sont immédiatement applicables. Art. 7 Le système d'assainissement doit être exploité de manière à minimiser la quantité totale de matières polluantes déversée par le système, dans tous les modes de fonctionnement. L'exploitant du système de traitement peut à cet effet : - admettre provisoirement un débit ou une charge de matières polluantes excédant le débit ou la charge de référence de son installation, sans toutefois mettre en péril celle-ci ; - utiliser toute autre disposition alternative mise en œuvre par la commune (bassins de rétention, stockage en réseau...) ; Les dispositions de l'article 30 ne sont pas applicables à cette situation. L'arrêté d'autorisation peut cependant prévoir les conditions de fonctionnement et de rejets du système, notamment en cas d'usages particuliers du milieu en aval ou de fragilité de ce dernier. Art. 8 L'arrêté d'autorisation mentionne les débits de référence des ouvrages. La commune peut retenir des ouvrages évolutifs, en particulier pour prendre en compte progressivement les matières polluantes liées aux épisodes pluviaux. Section 4 - Périodes d'entretien et fiabilité Art. 9 La commune et son exploitant doivent pouvoir justifier à tout moment des dispositions prises pour assurer un niveau de fiabilité des systèmes d'assainissement compatible avec les termes de l'arrêté fixant les objectifs de dépollution de l'agglomération mentionné à l'article 15 du décret n°94-469 du 3 juin 1994 et l'arrêté d'autorisation. En outre, des performances acceptables doivent être garanties en période d'entretien et de réparations prévisibles. 38 A cet effet, l'exploitant tient à jour un registre mentionnant : - les incidents et défauts de matériels recensés et les mesures prises pour y remédier ; - les procédures à observer par le personnel d'entretien. Art. 10 L'exploitant informe au préalable le service chargé de la police de l'eau sur les périodes d'entretien et de réparations prévisibles et de la consistance des opérations susceptibles d'avoir un impact sur la qualité des eaux. Il précise les caractéristiques des déversements (flux, charge) pendant cette période et les mesures prises pour en réduire l'impact sur le milieu récepteur. Le service chargé de la police de l'eau peut, si nécessaire, demander le report de ces opérations. Section 5 - Modifications ultérieures Art. 11 La commune informe préalablement le préfet de toute modification des données initiales mentionnées dans le document visé aux articles 2 et 3 notamment la nature des effluents traités, en particulier non domestiques.

Chapitre II - Prescriptions techniques particulières applicables aux nouveaux systèmes de traitement Section I - Conception des stations d'épuration Art.12 Les systèmes d'épuration doivent être dimensionnés, conçus, construits et exploités de manière telle qu'ils puissent recevoir et traiter les flux de matières polluantes correspondant à leur débit et leurs charges de référence. Ce dimensionnement tient compte : - des effluents non domestiques raccordés au réseau de collecte ; - des débits et des charges restitués par le système de collecte soit directement, soit par l'intermédiaire de ses ouvrages de stockage ; - des variations saisonnières de charge et de flux ; - de la production de boues correspondante. Section 2 - Fiabilité des installations et formation du personnel Art. 13 Avant sa mise en service, le système de traitement doit faire l'objet d'une analyse des risques de défaillance, de leurs effets et des mesures prévues pour remédier aux pannes éventuelles. Le personnel d'exploitation doit avoir reçu une formation adéquate lui permettant de réagir dans toutes les situations de fonctionnement de la station. Section 3 - rejet Art.14 Le(s) point(s) de rejet(s) est (sont) déterminé(s) de manière à réduire au maximum les effets des déversements sur les eaux réceptrices, notamment pour les prises d'eaux utilisées pour la consommation humaine, les zones de baignades, les zones piscicoles et conchylicoles. Ce point de déversement ne doit en outre pas faire obstacle à l'écoulement des eaux. Toutes dispositions doivent être prises pour prévenir l'érosion du fond ou des berges, assurer le curage des dépôts et limiter leur formation. Le rejet dans un cours d'eau ne doit pas s'effectuer dans le bras mort. Sauf justification expresse de la commune, le rejet dans le domaine public maritime ne doit pas s'effectuer au-dessus de la laisse de basse mer. Art.15 Les ouvrages de surverse éventuels sont munis de dispositifs permettant d'empêcher tout rejet d'objets flottants dans des conditions habituelles d'exploitation. Art.16 Les ouvrages doivent être aménagés de façon à permettre le prélèvement d'échantillons représentatifs des différents effluents reçus ou rejetés. Section 4 - Implantation et préservation du site Art.17 Les ouvrages sont implantés de manière à préserver les habitations et établissements recevant du public des nuisances de voisinage. Cette implantation doit tenir compte des extensions prévisibles des ouvrages ou des habitations. Art.18 Les stations ne doivent pas être implantées dans des zones inondables. Toutefois, en cas d'impossibilité technique, une dérogation peut être accordée si la commune justifie la compatibilité du projet avec le maintien de la qualité des eaux et sa conformité à la réglementation sur les zones inondables. Art.19 Le site de la station est maintenu en permanence en état de propreté. Chapitre III - Prescriptions techniques particulières applicables aux nouveaux tronçons du système de collecte Section 1 - Conception et réalisation Art. 20 Les ouvrages doivent être conçus, réalisés, entretenus et exploités de manière à éviter les fuites et les apports d'eaux claires parasites et à acheminer au système de traitement les flux correspondant à son débit de référence. Les déversoirs d'orage sont conçus et exploités de manière à répondre à ces exigences. En particulier, aucun déversement ne peut être admis en dessous de leur débit de référence. Ils sont aménagés pour éviter les érosions du milieu au point de rejet. Art. 21 La commune s'assure de la bonne qualité d'exécution du tronçon en référence aux règles de l'art et des mesures techniques particulières prises dans les secteurs caractérisés par des eaux souterraines très fragiles ou des contraintes liées à la nature du sous-sol. Section 2 - Raccordements 39 Art. 22 Les réseaux d'eaux pluviales des systèmes séparatifs ne doivent pas être raccordés au réseau des eaux usées du système de collecte, sauf justification expresse de la commune. Art. 23 La commune instruit les autorisations de déversement pour tout raccordement d'effluents non domestiques en fonction de la composition des effluents. Les effluents collectés ne doivent pas contenir : - des produits susceptibles de dégager, directement ou indirectement après mélange avec d'autres effluents, des gaz ou vapeurs toxiques ou inflammables ; - des substances nuisant au fonctionnement du système de traitement et à la dévolution finale des boues produites ; - des matières et produits susceptibles de nuire à la conservation des ouvrages. Art.24 Le service chargé de la police de l'eau peut demander des informations sur les opérations de contrôle des branchements particuliers prévu à l'article L.35-1 du code de la santé publique. Section 3 - Contrôle de la qualité d'exécution Art. 25 Les ouvrages de collecte font l'objet d'une procédure de réception prononcée par la commune. A cet effet, celle-ci confie la réalisation d'essais à un opérateur qualifié et indépendant de l'entreprise chargée des travaux avant leur mise en fonctionnement. Cette réception comprend notamment le contrôle de l'étanchéité, la bonne exécution des fouilles et de leur remblaiement, l'état des raccordements, la qualité des matériaux et le dossier de récolement. Le cahier des charges minimum de cette réception figure en annexe I. Le procès-verbal de cette réception est adressé par la commune à l'entreprise chargée des travaux, au service chargé de la police de l'eau et à l'agence de l'eau concernée.

Chapitre IV - Prescriptions techniques applicables aux systèmes d'assainissement existants Section 1 - Dispositions générales Art. 26 Sont immédiatement applicables aux systèmes d'assainissement existants les prescriptions des articles 9 à 11. Section 2 - Dispositions relatives aux systèmes de traitement existants Art. 27 Lorsqu'il l'estime nécessaire, le préfet peut imposer par arrêté complémentaire la mise en conformité des installations avec les prescriptions des articles 2 à 19, dans les formes prévues par l'article 14 du décret n°93-742 du 29 mars 1993. Elles doivent être mises en conformité avec les prescriptions de l'article 30 au plus tard dans les délais fixés aux articles 9 à 13 du décret n°94-469 du 3 juin 1994. Section 3 - Dispositions relatives aux systèmes de collecte existants Art. 28 L'étude de diagnostic du système, visée à l'article 16 du décret n°94-469 du 3 juin 1994, doit comporter : a) l'inventaire des industries et établissements raccordés et la composition et le volume des principaux effluents ; b) l'état du réseau (étanchéité, état mécanique, entrées d'eaux claires... ) et les désordres constatés ; c) l'évaluation des principaux rejets des déversoirs d'orage ; d) les conditions dans lesquelles le système peut être modifié ou remis en état de manière à respecter les dispositions des articles 20 à 24; e) une évaluation des coûts et des bénéfices pour l'environnement résultant des principales améliorations ; f) l'échéancier prévisible de cette mise à niveau ; g) les mesures envisagées pour garantir un niveau de protection du milieu compatible avec l'arrêté fixant les objectifs de dépollution de l'agglomération. Art. 29 Le préfet fixe par arrêté complémentaire les conditions et l'échéancier selon lesquels les dispositions de l'article 33 sont rendues applicables à l'ensemble du système de collecte existant. Chapitre V - Obligations de résultat Section I - Systèmes de traitement Art. 30 I. - Les dispositions figurant au présent article ne sont pas applicables au-delà des débits et des charges pour lesquels l'installation est dimensionnée. II. - L'arrêté d'autorisation fixe les valeurs limites de rejet provenant de stations d'épuration, fonctionnant dans des conditions normales, au vu du document d'incidence, des objectifs de qualité des milieux récepteurs, des usages à l'aval et de l'arrêté fixant les objectifs de dépollution de l'agglomération. Ces valeurs peuvent être évolutives. Elles ne peuvent être moins sévères que celles figurant en annexe II pour les ouvrages visés à l'article 9 du décret n°94- 469 du 3 juin 1994. L'arrêté d'autorisation peut prévoir des prescriptions différentes en fonction des périodes de l'année. Section 2 - Systèmes de collecte Art. 31 Les dispositions de l'article 32 sont immédiatement applicables aux nouveaux tronçons. Il en est de même de l'article 33 pour les nouveaux systèmes de collecte. L'article 33 est également rendu applicable aux systèmes de collecte existants dans les conditions prévues à l'article 29. Art. 32 Nouveaux tronçons : au-delà du délai fixé par l'article L.33 du code de la santé publique, la commune doit pouvoir justifier de l'état des raccordements. 40 Art. 33 Les prescriptions suivantes se réfèrent à des situations pluviométriques normales pour l'année considérée. I. - Systèmes de collecte véhiculant une charge brute de pollution organique supérieure à 600kg par jour : L'arrêté d'autorisation fixe en termes d'objectifs un échéancier de progression du taux de collecte annuel de la DBO5 de l'ensemble du système de collecte. L'arrêté d'autorisation fixe également : - le nombre moyen de déversements annuels dans le milieu naturel admis sur les déversoirs d'orage ; - le taux minimum de raccordement des usagers individuels. Un rapport annuel est adressé au service chargé de la police de l'eau et à l'agence de l'eau sur ces données. Le système doit être conçu pour permettre la réalisation de mesures dans des conditions représentatives. II. - Prescriptions additionnelles pour les systèmes de collecte véhiculant une charge brute de pollution organique supérieure à 6000kg par jour : Au terme de l'échéancier fixé par le préfet, l'objectif du taux de collecte annuel de la DBO5 doit être supérieur à 80p.100 et le taux de raccordement supérieur à 90p.100. Le système doit être muni de points de mesure aux emplacements caractéristiques du réseau.

Chapitre VI - Dispositions générales Art. 34 - Le directeur de l'eau est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal Officiel de la République française.

Annexe I - Réception des nouveaux tronçons La réception doit comprendre les essais et vérifications suivantes. Ces essais sont consignés dans un procès-verbal mentionnant les repères des tronçons testés avec référence au dossier de récolement, l'identification des regards et branchements testés, les protocoles de tests d'étanchéité suivis et le compte rendu des essais effectués. 1. Canalisations : - test visuel ou par caméra sur l'ensemble du tronçon ; - test d'étanchéité à l'air ou à l'eau sur l'ensemble du tronçon, après remblaiement complet de la fouille. Le test à l'eau doit être pratiqué selon le protocole interministériel du 16 mars 1984 ou selon un protocole équivalent soumis à l'approbation du service chargé de la police de l'eau. Le test à l'air doit être pratiqué selon un protocole soumis à l'approbation du service chargé de la police de l'eau. 2. Branchements et regards : - test visuel de conformité ; - test d'étanchéité à l'air ou à l'eau. Les protocoles sont soumis à l'approbation du service chargé de la police de l'eau. Les branchements doivent être équipés d'une boîte de raccordement en limite de propriété et raccordés sur la canalisation principale au moyen de dispositifs conformes aux normes en vigueur.

Annexe II - Règles générales applicables aux rejets en condition normale d’exploitation pour des débits n’excédant pas leur débit de référence. 1. Règles générales de conformité Les échantillons moyens journaliers doivent respecter : - soit les valeurs fixées en concentration figurant au tableau 1 ; - soit les valeurs fixées en rendement figurant au tableau 2. Ils ne doivent pas contenir de substances de nature à favoriser la manifestation d'odeurs. Leur PH doit être compris entre 6 et 8,5 et leur température inférieure à 25°C. Les rejets dans des zones sensibles à l'eutrophisation doivent en outre respecter en moyenne annuelle : - soit les valeurs du paramètre concerné, fixées en concentration, figurant au tableau 3 ; - soit les valeurs du paramètre concerné, fixées en rendement, figurant au tableau 4. En cas de modification du périmètre de ces zones, un arrêté complémentaire fixe les conditions de prise en compte de ces paramètres dans le délai prévu à l'article 13 du décret n° 94-469 du 3 juin 1994. Les valeurs des différents tableaux se réfèrent aux méthodes normalisées, sur échantillon homogénéisé, non filtré ni décanté. Toutefois, les analyses effectuées dans les installations de lagunage sont effectuées sur des échantillons filtrés, à l'exception des MES. Tableau 1 Paramètre concentration maximale

DBO5 25mg/l DCO 125mg/l MES 35mg/l* * Pour les rejets dans le milieu naturel de bassins de lagunage, cette valeur est fixée à 150 mg/l. Tableau 2 Paramètre Charge brute de pollution organique reçue en kg Rendement minimum par jour

DBO5 120 à 600 70% 41 > 600 80% DCO Toutes charges 75% MES Toutes charges 90% Tableau 3 Paramètre Charge brute de pollution Concentration maximale organique reçue en kg par jour

Zone sensible à l'azote NGL* 600 à 6000 15 mg/l > 6000 10 mg/l

Zone sensible au PT 600 à 6000 2 mg/l phosphore > 6000 1 mg/l * (Arrêté du 16 novembre 1998 modificatif) - Les exigences pour l'azote peuvent être vérifiées en utilisant des moyennes journalières quand il est prouvé que le même niveau de protection est obtenu. Dans ce cas, la moyenne journalière ne peut pas dépasser 20 mg/l d'azote total pour tous les échantillons, quand la température de l'effluent dans le réacteur biologique est supérieure ou égale à 12 °C. La condition concernant la température peut être remplacée par une limitation du temps de fonctionnement tenant compte des conditions climatiques régionales. Tableau 4 Paramètre Charge brute de pollution organique Rendement minimum reçue en kg par jour

Zone sensible à l'azote NGL 600 70%

Zone sensible au PT ?600 80% phosphore

2. Règles de tolérance par rapport aux paramètres DCO, DBO, et MES. Ces paramètres peuvent être jugés conformes si le nombre annuel d'échantillons journaliers non conformes à la fois aux seuils concernés des tableau 1 et 2 ne dépasse pas le nombre prescrit au tableau 6. Ces paramètres doivent toutefois respecter le seuil du tableau 5 " sauf pendant les opérations d'entretien et de réparation réalisées en application des articles 9 et 10 du présent arrêté. " (Arrêté du 16 novembre 1998 modificatif) Tableau 5 Paramètre Concentration maximale

DBO5 50mg/l DCO 250mg/l MES 85mg/l Tableau 6 Nombre d'échantillons prélevés dans Nombre maximal d'échantillons non l'année conformes

4-7 1 8-16 2 17-28 3 29-40 4 41-53 5 54-67 6 68-81 7 82-95 8 96-110 9 111-125 (Arrêté du 16 novembre 1998 10 modificatif) 11 126-140 12 141-155 13 156-171 14 172-187 15 188-203 16 204-219 17 220-235 18 236-251 19 252-268 20

42 269-284 21 285-300 22 301-317 23 318-334 24 335-350 25 351-365

3. Règles de tolérance par rapport au paramètre NGL Supprimé - Arrêté du 16 novembre 1998 modificatif

Annexe III - Définitions Taux de collecte : rapport de la quantité de matières polluantes captée par le réseau à la quantité de matières polluantes générée dans la zone desservie par le réseau. La quantité de matières polluantes captée est celle parvenant aux ouvrages de traitement à laquelle se rajoutent les boues de curage et de nettoyage des ouvrages de collecte. Taux de raccordement : rapport de la population raccordée effectivement au réseau à la population desservie par celui- ci

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Annexe n°4

Bilan des analyses des boues de Prémery pour 2006

Source : Sede Est 12A Rue Mulhouse 68180 Horbourg-Wihr

Produit : Prémery Type : Boue liquide Origine : Urbaine

Eléments fertilisants

Date de MS % pH C/N NTK N- P2O5 K2O CaO MgO MO prélèvement (brut) % NH4 % % % % (brut) % MS (brut) % (brut) (brut) (brut) (brut) 01-02-2006 4,46 7,27 5,75 0,27 0,051 0,34 0,032 0,23 0,03 57,21 24-03-2006 4,20 28-06-2006 5,35 7,5 5 0,29 0,09 0,42 0,040 0,29 0,03 54,21 Nombre 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 Moyenne 4,67 7,39 5,37 0,28 0,071 0,38 0,036 0,26 0,03 55,71 % de 27 % 3 % 15 % 13 % 47 % 3 % 56 % 3 % <1 % 6 % variation

Eléments traces-métalliques

Date de As mg/ Cd mg/ Cr mg/ Cu mg/ Hg mg/ Ni mg/ Pb mg/ Se mg/ Zn mg/ prélèvement kgMS kgMS kgMS kgMS kgMS kgMS kgMS kgMS kgMS 01-02-2006 1,7 70,3 322,2 1,7 32,9 77,5 1,8 865,0 28-06-2006 1,7 70,6 298,0 1,5 31,5 82,7 875,0 Limite 10 1000 1000 10 200 800 25 1 3000 Nombre 2 2 2 2 2 2 1 2 Moyenne 1,7 70,5 310,1 1,6 32,2 80,1 1,8 870,0 % Valeur 17 % 7 % 31 % 16 % 16 % 10 % 7 % 29 % Limite

1 : En cas d’épandage sur pâturages

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Annexe n°5

Arrêté du 8 janvier 1998 fixant les prescriptions techniques applicables aux épandages de boues sur les sols agricoles pris en application du décret n° 97-1133 du 8 décembre 1997 relatif à l'épandage des boues issues du traitement des eaux usées

(JO du 31 janvier 1998) NOR: ATEE9760538A Texte modifié par : Arrêté du 3 juin 1998 (JO du 30 juin 1998) Vus Vu la directive européenne 86/278 du 12 juin 1986 modifiée relative à la protection de l'environnement lors de l'utilisation des boues d'épuration en agriculture; Vu la directive européenne 91/692 du 23 décembre 1991 visant à la standardisation et à la rationalisation des rapports relatifs à la mise en oeuvre de certaines directives concernant l'environnement; Vu le Code de la santé publique; Vu la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau; Vu le décret n° 93-742 du 29 mars 1993 relatif aux procédures d'autorisation et de déclaration prévues à l'article 10 de la loi du 3 janvier 1992 susvisée; Vu le décret n° 93-743 du 29 mars 1993 relatif à la Nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application de l'article 10 de la loi du 3 janvier 1992 susvisée; Vu le décret n° 94-469 du 3 juin 1994 relatif à la collecte et au traitement des eaux usées mentionnées aux articles L. 372-1-1 et L. 372-3 du Code des communes; Vu le décret n° 96-163 du 4 mars 1996 relatif aux programmes d'action à mettre en oeuvre en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole; Vu le décret n° 97-1133 du 8 décembre 1997 relatif à l'épandage des boues issues du traitement des eaux usées, notamment ses articles 6, 11 et 15; Vu l'avis de la mission interministérielle de l'eau en date du 13 novembre 1997; Vu l'avis de la commission des matières fertilisantes et supports de culture en date du 16 mai 1997; Vu l'avis du Conseil supérieur d'hygiène de France en date du 16 septembre 1997; Vu l'avis du Comité national de l'eau en date du 18 décembre 1997.

Article 1er de l'arrêté du 8 janvier 1998 L'objet de cet arrêté est de fixer les prescriptions techniques auxquelles doivent satisfaire les opérations d'épandage sur sols agricoles de boues issues du traitement des eaux usées, en application du décret du 8 décembre 1997 susvisé. Section I : Conception et gestion des épandages Article 2 de l'arrêté du 8 janvier 1998 I. L'étude préalable d'épandage visée à l'article 8 du décret du 8 décembre 1997 susvisé comprend : a) La présentation de l'origine, des quantités (produites et utilisées) et des caractéristiques des boues (type de traitement des boues prévu); b) L'identification des contraintes liées au milieu naturel ou aux activités humaines sur le périmètre d'étude, y compris la présence d'usages sensibles (habitations, captages, productions spéciales...) et les contraintes d'accessibilité des parcelles; c) Les caractéristiques des sols, les systèmes de culture et la description des cultures envisagées sur le périmètre d'étude; d) Une analyse des sols portant sur l'ensemble des paramètres mentionnés au tableau 2 de l'annexe I réalisée en un point de référence, repéré par ses coordonnées Lambert, représentatif de chaque zone homogène. Par zone homogène on entend une partie d'unité culturale homogène d'un point de vue pédologique n'excédant pas 20 hectares. Par unité culturale on entend une parcelle ou un groupe de parcelles exploitées selon un système unique de rotations de cultures par un seul exploitant; e) La description des modalités techniques de réalisation de l'épandage (matériels, localisation et volume des dépôts temporaires et ouvrages d'entreposage, périodes d'épandage...); f) Les préconisations générales d'utilisation des boues (intégration des boues dans les pratiques agronomiques, adéquation entre les surfaces d'épandage prévues et les quantités de boues à épandre en fonction de ces préconisations générales); g) La représentation cartographique au 1/25 000 du périmètre d'étude et des zones aptes à l'épandage; h) La représentation cartographique à une échelle appropriée des parcelles exclues de l'épandage sur le périmètre d'étude et les motifs d'exclusion (points d'eaux, pentes, voisinage...); i) Une justification de l'accord des utilisateurs de boues pour la mise à disposition de leurs parcelles et une liste de celles-ci selon leurs références cadastrales;

45 j) Tous les éléments complémentaires permettant de justifier le respect de l'article 8 du décret du 8 décembre 1997 susvisé. II. L'étude préalable d'épandage est remise à jour en fonction des modifications dans la liste des parcelles mises à disposition ou des modifications des contraintes recensées initialement. Pour les opérations soumises à autorisation ou déclaration au titre de l'article 10 de la loi du 3 janvier 1992 susvisée, toute modification des surfaces d'épandage prévues fait l'objet d'une déclaration au préfet selon les modalités des articles 15 et 33 du décret n° 93-742 du 29 mars 1993 susvisé. Article 3 de l'arrêté du 8 janvier 1998 I. Le programme prévisionnel d'épandage mentionné à l'article 14 du décret du 8 décembre 1997 susvisé comprend : a) La liste des parcelles ou groupes de parcelles concernées par la campagne d'épandage ainsi que la caractérisation des systèmes de culture (cultures implantées avant et après apport de boues...) sur ces parcelles; b) Des analyses des sols portant sur l'ensemble des paramètres mentionnés en annexe III (Caractérisation de la valeur agronomique) réalisées sur des points représentatifs des parcelles concernées par l'épandage, incluant les points de référence définis à l'article 2 concernés par la campagne d'épandage; c) Une caractérisation des boues à épandre (quantités prévisionnelles, rythme de production, valeur agronomique); d) Les préconisations spécifiques d'utilisation des boues (calendrier prévisionnel d'épandage et doses d'épandage par unité culturale...) en fonction de la caractérisation des boues, du sol, des systèmes et types de cultures et des autres apports de matières fertilisantes; e) Les modalités de surveillance décrites à la section 3 du présent arrêté, d'exploitation interne de ces résultats, de tenue du registre mentionné à l'article 9 du décret du 8 décembre 1997 susvisé et de réalisation du bilan agronomique; f) L'identification des personnes morales ou physiques intervenant dans la réalisation de l'épandage. II. Le programme prévisionnel d'épandage est transmis au préfet au plus tard un mois avant le début de la campagne d'épandage. Article 4 de l'arrêté du 8 janvier 1998 I. Le bilan mentionné à l'article 14 du décret du 8 décembre 1997 susvisé comprend : a) Un bilan qualitatif et quantitatif des boues épandues; b) L'exploitation du registre d'épandage indiquant les quantités d'éléments fertilisants apportées par les boues sur chaque unité culturale et les résultats des analyses de sols; c) Les bilans de fumure réalisés sur des parcelles de référence représentatives de chaque type de sols et de systèmes de culture, ainsi que les conseils de fertilisation complémentaire qui en découlent; d) La remise à jour éventuelle des données réunies lors de l'étude initiale. II. Ce bilan est transmis au préfet au plus tard en même temps que le programme annuel d'épandage de la campagne suivante. Article 5 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Les ouvrages d'entreposage de boues sont dimensionnés pour faire face aux périodes où l'épandage est impossible. Ils sont conçus pour retenir les lixiviats générés au cours de la période d'entreposage. L'implantation des ouvrages d'entreposage, dépôts temporaires et dépôts de transit, leur conception et leur exploitation minimisent les émissions d'odeur perceptibles pour le voisinage, notamment lors des phases d'apport et de reprise des boues. Le dépôt temporaire de boues, sur les parcelles d'épandage et sans travaux d'aménagement, n'est autorisé que lorsque les quatre conditions suivantes sont simultanément remplies : a) Les boues sont solides et stabilisées; à défaut, la durée maximale du dépôt est inférieure à quarante-huit heures; b) Toutes les précautions ont été prises pour éviter une percolation rapide vers les eaux superficielles ou souterraines ou tout ruissellement; c) Le dépôt respecte les distances minimales d'isolement définies pour l'épandage par l'article 13 ainsi qu'une distance d'au moins 3 mètres vis-à-vis des routes et fossés; d) Seules sont entreposées les quantités de boues nécessaires à la période d'épandage considérée. Cette quatrième condition n'est pas applicable aux boues hygiénisées. Article 6 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Outre les dispositions prévues aux articles 12 et 13, les boues sont épandues de manière homogène sur le sol. Les boues non stabilisées épandues sur sol nu sont enfouies dans un délai de quarante-huit heures. Article 7 de l'arrêté du 8 janvier 1998 La quantité d'application de boues, sur ou dans les sols, doit respecter les trois conditions suivantes : a) Elle est calculée sur une période appropriée par rapport au niveau de fertilité des sols et aux besoins nutritionnels des plantes en éléments fertilisants, notamment le phosphore et l'azote, en tenant compte des autres substances épandues; b) Elle est compatible avec les mesures prises au titre du décret du 4 mars 1996 susvisé; c) Elle est, en tout état de cause, au plus égale à 3 kilogrammes de matière sèche par mètre carré, sur une période de dix ans. Article 8 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Le présent article fixe les prescriptions particulières pour les boues issues du traitement des eaux usées par lagunage. Ces boues doivent être exemptes d'éléments grossiers. Lorsque l'intervalle entre deux campagnes d'épandage est supérieur ou égal à cinq années, l'étude préalable d'épandage et le programme prévisionnel d'épandage de boues issues du traitement d'eaux usées par lagunage, mentionnés aux articles 2 et 3, peuvent être réalisés dans un document unique. La surveillance de la qualité des boues est celle prévue à l'article 14 (I et II). Article 9 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Le présent article fixe les prescriptions particulières pour les matières de vidange. Celles-ci doivent être exemptes d'éléments grossiers.

46 Les modalités de surveillance prévues à l'article 14 sont remplacées par une analyse des éléments-traces métalliques du tableau 1 a de l'annexe I pour 1 000 mètres cubes de matières de vidange. Article 10 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Dans le cas de mélanges de boues avec d'autres produits ou déchets dans les conditions prévues à l'article 4 du décret du 8 décembre 1997 susvisé, les quantités maximales d'application fixées à l'article 7, point c, s'appliquent en référence à la quantité de boues entrant dans le mélange. Cette quantité est portée sur le registre mentionné à l'article 9 du décret du 8 décembre 1997 susvisé ainsi que la qualité des boues et celle du mélange. Les fréquences d'analyses fixées à l'article 14 s'appliquent en référence à la quantité totale du produit issu du mélange. Section II : Qualité des boues et précautions d'usage Article 11 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Les boues ne peuvent être épandues : a) Si les teneurs en éléments-traces métalliques dans les sols dépassent l'une des valeurs limites figurant au tableau 2 de l'annexe I; b) Tant que l'une des teneurs en éléments ou composés-traces dans les boues excède les valeurs limites figurant aux tableaux 1 a ou 1 b de l'annexe I. Toutefois, jusqu'au 31 décembre 1999, des dépassements de ces concentrations limites sont tolérés, sans toutefois pouvoir dépasser une teneur égale à 1,5 fois la valeur limite; c) Dès lors que le flux, cumulé sur une durée de dix ans, apporté par les boues sur l'un de ces éléments ou composés excède les valeurs limites figurant aux tableaux 1 a ou 1 b de l'annexe I. En outre, lorsque les boues sont épandues sur des pâturages, le flux maximum des éléments-traces à prendre en compte, cumulé sur une durée de dix ans, est celui du tableau 3 de l'annexe I. Des dérogations aux valeurs du tableau 2 de l'annexe I peuvent toutefois être accordées par le préfet sur la base d'études du milieu concerné montrant que les éléments-traces métalliques des sols ne sont pas mobiles ni biodisponibles. Les boues ne doivent pas être épandues sur des sols dont le pH avant épandage est inférieur à 6, sauf lorsque les trois conditions suivantes sont simultanément remplies : Le pH est supérieur à 5; Les boues ont reçu un traitement à la chaux; Le flux cumulé maximum des éléments apportés aux sols est inférieur aux valeurs du tableau 3 de l'annexe I. Article 12 de l'arrêté du 8 janvier 1998 I. Au sens du présent arrêté, on entend par : - boues solides : des boues déshydratées qui, entreposées sur une hauteur de 1 mètre, forment une pente au moins égale à 30°; - boues stabilisées : des boues qui ont subi un traitement de stabilisation; - stabilisation : une filière de traitement qui conduit à une production de boues dont la fermentation est soit achevée, soit bloquée entre la sortie du traitement et la réalisation de l'épandage; - boues hygiénisées : des boues qui ont subi un traitement qui réduit à un niveau non détectable les agents pathogènes présents dans les boues. Une boue est considérée comme hygiénisée quand, à la suite d'un traitement, elle satisfait aux exigences définies pour ces boues à l'article 16. II. Il ne peut être dérogé à l'obligation de traitement des boues mentionnée à l'article 7 du décret n° 97-1133 du 8 décembre 1997 susvisé que lorsque les deux conditions suivantes sont simultanément remplies et sous réserve du respect des principes énoncés dans ce décret : - lorsqu'il s'agit de matières de vidange ou que la capacité des ouvrages de collecte, de prétraitement ou de traitement des eaux usées est inférieure à 120 kg DBO5/jour; - si les boues sont enfouies dans les sols immédiatement après l'épandage au moyen de matériels adaptés. Article 13 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Sous réserve des prescriptions fixées en application de l'article L. 20 du Code de la santé publique, l'épandage de boues tient compte des distances d'isolement et délais minimum prévus au tableau de l'annexe II. Section III : Modalités de surveillance Article 14 de l'arrêté du 8 janvier 1998 I. Les analyses des boues portant sur les éléments-traces métalliques et les composés-traces organiques sont réalisées dans un délai tel que les résultats d'analyses sont connus avant réalisation de l'épandage. Les analyses portant sur la valeur agronomique des boues sont réalisées dans un délai le plus bref possible avant épandage et tel que les résultats d'analyses sont connus avant réalisation de l'épandage. Les méthodes d'échantillonnage et d'analyse sont précisées à l'annexe V. L'arrêté d'autorisation peut, pour certains polluants, prévoir le recours à d'autres méthodes. Dans ce cas, des mesures de contrôle et d'étalonnage sont réalisées périodiquement à une fréquence fixée en accord avec le service chargé de la police des eaux. II. Les boues doivent être analysées lors de la première année d'épandage ou lorsque des changements dans la nature des eaux traitées, du traitement de ces eaux ou du traitement des boues sont susceptibles de modifier la qualité des boues épandues, en particulier leur teneur en éléments-traces métalliques et composés-traces organiques. Ces analyses portent sur : - les éléments de caractérisation de la valeur agronomique des boues tels que mentionnés en annexe III; - les éléments et substances figurant aux tableaux 1 a et 1 b de l'annexe I, auxquels s'ajoute le sélénium pour les boues destinées à être épandues sur pâturages; - le taux de matière sèche; - tout autre élément chimique, substance ou micro-organisme pour lequel le dossier mentionné aux articles 2 et 29 du décret n° 93-742 du 29 mars 1993 susvisé a montré qu'il pouvait, du fait de la nature des effluents traités, être présent en quantité significative dans les boues.

47 Le nombre d'analyses est fixé au tableau 5 a de l'annexe IV. Pour les éléments, substances ou micro-organismes visés au dernier tiret ci-dessus, la fréquence est fixée par le préfet. III. En dehors de la première année d'épandage, les boues sont analysées périodiquement : - selon la périodicité du tableau 5 b de l'annexe IV : - pour les éléments ou composés-traces pour lesquels toutes les valeurs des analyses effectuées lors de la première année d'épandage ou lors d'une année suivante sont inférieures à 75 % de la valeur limite correspondante; - pour les éléments de caractérisation de la valeur agronomique pour lesquels la plus haute valeur d'analyse ramenée au taux de matière sèche est supérieure de moins de 30 % à la plus basse valeur d'analyse ramenée au taux de matière sèche; - selon la périodicité du tableau 5 a de l'annexe IV dans le cas contraire; - pour les éléments, substances ou micro-organismes visés au dernier tiret du II du présent article, la fréquence des analyses est fixée par le préfet en fonction des valeurs mesurées lors de la première année de surveillance, sans toutefois dépasser celle prévue pour les éléments traces au tableau 5 a; - pour les boues destinées à être épandues sur pâturages, la mesure du sélénium ne sera effectuée que si l'une des valeurs obtenues la première année dépasse 25 mg/kg (ou si une nouvelle source de risque de contamination du réseau par le sélénium apparaît). Article 15 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Les sols doivent être analysés sur chaque point de référence tel que défini à l'article 2, alinéa d : - après l'ultime épandage sur la parcelle de référence en cas d'exclusion de celle-ci du périmètre d'épandage; - au minimum tous les dix ans. Ces analyses portent sur les éléments-traces figurant au tableau 2 de l'annexe I et sur le pH. Les méthodes d'échantillonnage et d'analyse des sols sont conformes aux dispositions de l'annexe V. Article 16 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Pour les opérations relevant de l'article 14 du décret du 8 décembre 1997 susvisé, les dispositifs de traitement et procédés d'obtention des boues font l'objet, durant leur exploitation, d'une surveillance permettant de s'assurer à tout moment du maintien des conditions nécessaires à l'obtention d'une qualité de boues comparable à celle annoncée dans le programme prévisionnel d'épandage. Les informations prévues à l'article 17, point b, du présent arrêté comprennent notamment les principaux paramètres de fonctionnement de l'installation (température et temps de séjour dans les installations de traitement biologique, procédures d'ajout de réactif...). En outre, dès lors que les dispositions spécifiques prévues par l'annexe II pour les boues hygiénisées sont utilisées, les traitements d'hygiénisation font l'objet de la surveillance suivante : - lors de la mise en service de l'unité de traitement, analyses initiales en sortie de la filière de traitement démontrant son caractère hygiénisant, les concentrations suivantes devront être respectées : Salmonella < 8 NPP/10 g MS ; entérovirus < 3 NPPUC/10 g MS ; oeufs d'helminthes pathogènes viables < 3/10 g MS; - une analyse des coliformes thermotolérants sera effectuée au moment de la caractérisation du process décrite ci- dessus; - les traitements d'hygiénisation font ensuite l'objet d'une surveillance des coliformes thermotolérants dans les conditions prévues à l'article 14, paragraphe 1, deuxième alinéa, à une fréquence d'au moins une analyse tous les quinze jours durant la période d'épandage. Les concentrations mesurées seront interprétées en référence à celle obtenue lors de la caractérisation du traitement et doivent démontrer un bon fonctionnement de l'installation de traitement et l'absence de recontamination. Article 17 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Le registre visé à l'article 9 du décret du 8 décembre 1997 susvisé comporte : a) Les quantités de boues produites dans l'année (volumes bruts, quantités de matière sèche hors et avec ajout de réactif) ; en cas de mélange de boues, la provenance et l'origine de chaque boue et leurs caractéristiques (teneurs en éléments fertilisants et en éléments et composés-traces); b) Les méthodes de traitement des boues; c) Les quantités épandues par unité culturale avec les références parcellaires, les surfaces, les dates d'épandage, les cultures pratiquées; d) L'ensemble des résultats d'analyses pratiquées sur les sols et les boues avec les dates de prélèvements et de mesures et leur localisation; e) L'identification des personnes physiques ou morales chargées des opérations d'épandage et des analyses. La synthèse annuelle du registre mentionnée à l'article 10 du décret du 8 décembre 1997 susvisé est adressée à la fin de chaque année civile au service chargé de la police de l'eau et aux utilisateurs de boues selon le format de l'annexe VI. Le producteur de boues doit pouvoir justifier à tout moment sur support écrit de la localisation des boues produites (entreposage, dépôt temporaire, transport ou épandage) en référence à leur période de production et aux analyses réalisées. Article 18 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Le préfet s'assure de la validité des données fournies dans le cadre de la surveillance définie aux articles 14 à 16. A cet effet, il peut mettre en place un dispositif de suivi agronomique des épandages et faire appel à un organisme indépendant du producteur de boues, choisi en accord avec la chambre d'agriculture dans un objectif de préservation de la qualité des sols, des cultures et des produits. Article 19 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Les contrôles effectués par le préfet sur les sols ou les boues peuvent porter sur l'ensemble des paramètres mentionnés dans le présent arrêté, et tout autre élément pouvant, du fait de la nature des effluents traités, être présent en quantité significative dans les boues.

48 Pour les paramètres mentionnés en annexe I, les analyses sont à la charge du producteur de boues, mais sont déduites des obligations d'analyses d'autosurveillance définies au tableau 5 b de l'annexe IV si les valeurs obtenues respectent les valeurs limites fixées. Section IV : Exécution Article 20 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Outre les délais d'application prévus par l'article 22 du décret du 8 décembre 1997 susvisé, les épandages dont la réalisation est en cours à la date de parution du présent arrêté font l'objet d'analyses selon les modalités prévues à l'article 14 pour la première année d'épandage pendant une année à compter de la parution du présent arrêté. Article 21 de l'arrêté du 8 janvier 1998 Le directeur de l'eau, le directeur général des collectivités locales, le directeur de l'espace rural et de la forêt, le directeur général de l'alimentation et le directeur général de la santé sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait à Paris, le 8 janvier 1998.

La ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, Dominique Voynet Le ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement Le ministre de l'agriculture et de la pêche, Louis Le Pensec Le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation, Emile Zuccarelli

Le secrétaire d'Etat à la santé, Bernard Kouchner

Annexe I : Seuils en éléments-traces et en composés-traces organiques Tableau 1 a : Teneurs limites en éléments-traces dans les boues Éléments-traces Valeur limite dans les boues Flux maximum cumulé, apporté par les boues en 10 (mg/kg MS) ans (g/m2 ) Cadmium 20 (1) 0,03 (2) Chrome 1 000 1,5 Cuivre 1 000 1,5 Mercure 10 0,015 Nickel 200 0,3 Plomb 800 1,5 Zinc 3 000 4,5 Chrome + cuivre + nickel + 4 000 6 zinc (1) 15 mg/kg MS à compter du 1er janvier 2001 et 10 mg/kg MS à compter du 1er janvier 2004 (2) 0,015 g/m2 à compter du 1er janvier 2001. Tableau 1 b Teneurs limites en composés-traces organiques dans les boues (Arrêté du 3 juin 1998)

Composés-traces Valeur limite (mg/kg dans les boues Flux maximum cumulé, apporté MS) par les boues en 10 ans (mg/m2) Cas général Epandage sur Cas Epandage sur pâturages général pâturages Total des 7 principaux PCB 0,8 0,8 1,2 1,2 (3) Fluoranthène 5 4 7,5 6 Benzo(b)fluoranthène 2,5 2,5 4 4 Benzo(a)pyrène 2 1,5 3 2 (3) PCB 28, 52, 101, 118, 138, 153, 180. Tableau 2 : Valeurs limites de concentration en éléments-traces dans les sols Éléments-traces dans les sols Valeur limite en mg/kg MS Cadmium 2 Chrome 150 Cuivre 100 Mercure 1 49 Nickel 50 Plomb 100 Zinc 300 Tableau 3 : Flux cumulé maximum en éléments-traces apporté par les boues pour les pâturages ou les sols de pH inférieurs à 6 Éléments-traces Flux maximum cumulé, apporté par les boues sur 10 ans (g/m2) Cadmium 0,015 Chrome 1,2 Cuivre 1,2 Mercure 0,012 Nickel 0,3 Plomb 0,9 Zinc 3 Sélénium (4) 0,12 Chrome + cuivre + nickel + zinc 4 (4) Pour le pâturage uniquement.

Annexe II : Distances d'isolement et délais de réalisation des épandages Tableau 4 : Distances d'isolement et délais de réalisation des épandages Nature des activités à protéger Distance d'isolement Domaine d'application minimale Puits, forages, sources, aqueducs transitant des eaux destinées 35 mètres Tous types de boues, pente du à la consommation humaine en écoulement libre, installations terrain inférieure à 7 %. souterraines ou semi-enterrées utilisées pour le stockage des 100 mètres Tous types de boues, pente du eaux, que ces dernières soient utilisées pour l'alimentation en terrain supérieure à 7 %. eau potable ou pour l'arrosage des cultures maraîchères. Cours d'eau et plans d'eau 35 mètres des berges Cas général, à l'exception des cas ci-dessous.

200 mètres des berges Boues non stabilisées ou non solides et pente du terrain supérieure à 7 %. 100 mètres des berges. Boues solides et stabilisées et pente du terrain supérieure à 7 5 mètres des berges %.

Boues stabilisées et enfouies dans le sol immédiatement après l'épandage, pente du terrain inférieure à 7 %. Immeubles habités ou habituellement occupés par des tiers, 100 mètres Cas général à l'exception des zones de loisirs ou établissements recevant du public cas ci-dessous.

Sans objet Boues hygiénisées, boues stabilisées et enfouies dans le sol immédiatement après l'épandage Zones conchylicoles 500 mètres Toutes boues sauf boues hygiénisées et sauf dérogation liée à la topographie. DELAI MINIMUM Herbages ou cultures fourragères Six semaines avant la Cas général, sauf boues remise à l'herbe des hygiénisées. animaux ou de la récolte des cultures fourragères

Trois semaines avant la Boues hygiénisées. remise à l'herbe des animaux ou de la récolte 50 des cultures fourragères Terrains affectés à des cultures maraîchères et fruitières à Pas d'épandage pendant Tous types de boues l'exception des cultures d'arbres fruitiers la période de végétation. Terrains destinés ou affectés à des cultures maraîchères ou Dix-huit mois avant la Cas général, sauf boues fruitières, en contact direct avec les sols, ou susceptibles récolte, et pendant la hygiénisées. d'être consommées à l'état cru. récolte elle-même

Dix mois avant la Boues hygiénisées récolte, et pendant la récolte elle-même

Annexe III : Eléments de caractérisation de la valeur agronomique des boues et des sols Analyses pour la caractérisation de la valeur agronomique des boues : - matière sèche (en %); matière organique (en %); - pH; - azote total; azote ammoniacal; - rapport C/N; - phosphore total (en P2O5); - potassium total (en K2O); - calcium total (en CaO); - magnésium total (en MgO); - oligo-éléments (B, Co, Cu, Fe, Mn, Mo, Zn), Cu, Zn et B seront mesurés à la fréquence prévue pour les éléments- traces à l'annexe IV. Les autres oligo-éléments seront analysés dans le cadre de la caractérisation initiale des boues. Analyses pour la caractérisation de la valeur agronomique des sols : - granulométrie, mêmes paramètres que précédemment en remplaçant les éléments concernés par P2O5 échangeable, K2O échangeable, MgO échangeable et CaO échangeable.

Annexe IV : Fréquence d'analyses de boues Tableau 5 a : Nombre d'analyses de boues lors de la première année Tonnes de matière sèche épandues (hors chaux) < 32 32 à 160 161 à 480 481 à 800 801 à 1 600 1601 à 3 200 3 201 à 4 800 > 4800 Valeur agronomique des boues 4 8 12 16 20 24 36 48 As, B - - - 1 1 2 2 3 Éléments-traces 2 4 8 12 18 24 36 48 Composés organiques 1 2 4 6 9 12 18 24 Tableau 5 b : Nombre d'analyses de boues en routine dans l'année Tonnes de matière sèche épandues (hors chaux) < 32 32 à 160 161 à 480 481 à 800 801 à 1 600 1601 à 3 200 3 201 à 4 800 > 4800 Valeur agronomique des boues 2 4 6 8 10 12 18 24 Éléments-traces 2 2 4 6 9 12 18 24 Composés organiques - 2 2 3 4 6 9 12 Annexe V : Méthodes de préparation d'échantillonnage et d'analyse 1. Echantillonnage des sols Les prélèvements de sol doivent être effectués dans un rayon de 7,50 mètres autour du point de référence repéré par ses coordonnées Lambert, à raison de 16 prélèvements élémentaires pris au hasard dans le cercle ainsi dessiné : - de préférence en fin de culture et avant le labour précédant la mise en place de la suivante; - avant un nouvel épandage éventuel de boues; - en observant de toute façon un délai suffisant après un apport de matières fertilisantes pour permettre leur intégration correcte au sol; - et à même époque de l'année que la première analyse. Les modalités d'exécution des prélèvements élémentaires et de constitution et conditionnement des échantillons sont conformes à la norme NF X 31 100. 2. Echantillonnage des boues Les boues font l'objet d'un échantillonnage représentatif. Les sacs ou récipients destinés à l'emballage final des échantillons doivent être inertes vis-à-vis des boues, résistants à l'humidité et étanches à l'eau et à la poussière. 2.1. Boues liquides Celles-ci doivent être homogénéisées avant prélèvement, soit par recirculation, soit par agitation mécanique pendant une durée comprise entre trente minutes et deux heures selon leur état. Les échantillons représentatifs des boues soumis à l'analyse sont constitués de quatre séries de 5 prélèvements élémentaires de deux litres, à des hauteurs différentes et en des points différents. Les différents prélèvements élémentaires sont mélangés, homogénéisés et réduits à un échantillon global d'un volume minimum de deux litres. 2.2. Boues solides ou pâteuses Deux options sont possibles :

51 - échantillonnage sur un lot : Les échantillons représentatifs des boues soumis à l'analyse sont constitués de 25 prélèvements élémentaires uniformément répartis en différents points et différentes profondeurs du lot de boues destinées à être épandues. Les prélèvements sont effectués à l'aide d'une sonde en dehors de la croûte de surface et des zones ou une accumulation d'eau s'est produite. Les prélèvements élémentaires sont mélangés dans un récipient ou sur une bâche et donnent, après réduction, un échantillon d'un kilogramme environ envoyé au laboratoire ; - échantillonnage en continu : Les échantillons représentatifs des boues soumis à l'analyse sont constitués de 25 prélèvements élémentaires régulièrement espacés au cours de la période séparant chaque envoi au laboratoire. Chaque prélèvement élémentaire doit contenir au moins 50 grammes de matière sèche, et tous doivent être identiques. Ces échantillons élémentaires sont conservés dans des conditions ne modifiant pas leur composition, puis rassemblés dans un récipient sec, propre et inerte afin de les homogénéiser de façon efficace à l'aide d'un outil adéquat pour constituer un échantillon composite qui, après réduction éventuelle, est envoyé au laboratoire. L'échantillon pour laboratoire représente 500 grammes à un kilogramme de matière sèche. 3. Méthodes de préparation et d'analyse des sols La préparation des échantillons de sols en vue d'analyse est effectuée selon la norme NF ISO 11464 (décembre 1994). L'extraction des éléments-traces métalliques Cd, Cr, Cu, Ni, Pb et Zn et leur analyse est effectuée selon la norme NF X 31-147 (juillet 1996). Le pH est effectué selon la norme NF ISO 10390 (novembre 1994). 4. Méthodes de préparation et d'analyse des boues La préparation des échantillons de boues et leur analyse sont effectuées selon les méthodes des tableaux 6 a , 6 b et 6 c . A défaut, la préparation des échantillons pour analyse s'effectue selon la norme NF U 44-110 (octobre 1982) et les analyses selon les normes françaises applicables aux analyses de boues ou de sols notamment : - la norme NFU 44-171 (octobre 1982) pour la détermination de la matière sèche; - la norme NF ISO 11261 (juin 1995) pour la détermination de l'azote total; - la norme NF X 31-147 (juillet 1996) pour la mesure des éléments P, Ca, Mg et K. Tableau 6 a : Méthodes analytiques pour les éléments-traces Eléments Méthode d'extraction et de Méthode analytique préparation Éléments-traces Extraction à l'eau régale Spectrométrie d'absorption atomique, métalliques ou spectrométrie d'émission (AES), Séchage au micro-ondes ou à ou spectrométrie d'émission (ICP) couplée à la l'étuve spectrométrie de masse, ou spectrométrie de fluorescence (pour Hg). Tableau 6 b : Méthodes analytiques recommandées pour les micro-polluants organiques Eléments Méthode d'extraction et de préparation Méthode analytique HAP Extraction à l'acétone de 5 g MS (5). Chromatographie liquide haute performance, Séchage par sulfate de sodium. détecteur fluorescence, Purification à l'oxyde d'aluminium ou par passage sur résine XAD. ou chromatographie en phase gazeuse + Concentration. spectrométrie de masse. PCB Extraction à l'aide d'un mélange acétone/éther de pétrole Chromatographie en phase gazeuse, détecteur de 20 g MS (5). ECD ou spectrométrie de masse. Séchage par sulfate de sodium. Purification à l'oxyde d'aluminium ou par passage sur colonne de célite ou gel de biobeads (6). Concentration. (5) Dans le cas de boues liquides, centrifugation préalable de 50 à 60 g de boue brute, extraction de surnageant à l'éther de pétrole et du culot à l'acétone suivie d'une seconde extraction à l'éther de pétrole ; combinaison des deux extraits après lavage à l'eau de l'extrait de culot. (6) Dans le cas d'échantillons présentant de nombreuses interférences, purification supplémentaire par chromatographie de perméation de gel. Tableau 6 c : Méthodes analytiques recommandées pour les micro-organismes (boues hygiénisées) Type de micro-organismes Méthodologie d'analyse Etapes de la méthode Salmonella Dénombrement selon la technique du Phase d'enrichissement. nombre le plus probable (NPP). Phase de sélection. Phase d'isolement. Phase d'identification présomptive. Phase de confirmation : serovars. Oeufs d'helminthes Dénombrement et viabilité. Filtration de la boue. Flottation au ZnSO4. Extraction avec technique diphasique : - incubation; - quantification. (technique EPA, 1992) Enterovirus Dénombrement selon la technique du Extraction-concentration au PEG 6000; nombre le plus probable - détection par inoculation sur cultures cellulaires BGM; 52 d'unités cytopathogènes(NPPUC). - quantification selon la technique du NPPUC. Annexe VI : Format de la synthèse annuelle des registres Nom de la ou des stations de traitement et n° de département : ...... (pour les matières de vidange : communes concernées par la collecte) Quantités de boues produites dans l'année : ...... (pour les matières de vidange : quantité collectée par année, par commune) : - quantités brutes en tonnes : ...... - quantité de matière sèche en tonnes : ...... Méthodes de traitement des boues avant épandage : ...... Surface d'épandage en hectares : ...... Nombre d'agriculteurs concernés : ...... Quantités épandues : - en tonnes de matière sèche : ...... - en tonnes de matière sèche par hectare : ...... Périodes d'épandage : ...... Identité des personnes physiques ou morales chargées des opérations d'épandage : ...... Identité des personnes physiques ou morales chargées des analyses : ...... Analyses réalisées sur les sols (un tableau par zone homogène) : ...... Références de l'unité culturale Références parcellaires Éléments-traces dans les sols Unité Nombre d'analyses réalisées dans l'année Valeur moyenne Cadmium mg/kg MS Cuivre mg/kg MS Nickel mg/kg MS Plomb mg/kg MS Zinc mg/kg MS Mercure mg/kg MS Chrome mg/kg MS Dérogations éventuelles données aux seuils en éléments-traces métalliques dans les sols ou au pH : - paramètres concernés : ...... - valeurs : ...... - surface couverte et type de sols : ...... Analyses réalisées sur les boues : ...... Eléments et substances Unité Nombre d'analyses réalisées Valeur Valeur Valeur dans l'année minimale maximale moyenne Cadmium mg/kg MS Chrome mg/kg MS Cuivre mg/kg MS Mercure mg/kg MS Nickel mg/kg MS Plomb mg/kg MS Zinc mg/kg MS Chrome + cuivre + nickel + mg/kg MS zinc Total des 7 principaux PCB mg/kg MS (7) Fluoranthène mg/kg MS Benzo(b)fluoranthène mg/kg MS Benzo(a)pyrène mg/kg MS Autres éléments-traces mg/kg MS Matière sèche Matière organique % pH % MS C N % (brut) NK % (brut) N-NH4 % (brut) P2O5 % (brut) CaO % (brut) MgO % (brut) K2O % (brut) SO3mg/kg MS % (brut) % (brut) (7) PCB 28, 52, 101, 118, 138, 153, 180.

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Annexe n°6

Tableau du calcul de pourcentage d’assainissement non collectif par commune Source : Entretiens + Etudes municipales

COMMUNE NOLAY LURCY LE BOURG OULON nombre d'habitations total 280 219 ~60 nombre d'habitations raccordées 0 0 0

PROPORTION 100% assainissement 100% assainissement 100% assainissement d'assainissement non collectif non collectif non collectif non collectif

COMMUNE GIRY ST BENIN DES BOIS SICHAMPS nombre d'habitations total <100 160 84 nombre d'habitations raccordées 0 45

PROPORTION 100% assainissement 100% assainissement 54% d'assainissement d'assainissement non collectif non collectif non collectif non collectif

COMMUNE POISEUX PREMERY GUERIGNY nombre d'habitants total 311 2100 2600 nombre d'habitants raccordées 114 1670 2475

PROPORTION 63% d'assainissement 20% d'assainissement < 5% assainissement d'assainissement non collectif non collectif non collectif non collectif

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