PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE REPUBLIQUE DU

COMMISSARIAT A LA SECURITE UN PEUPLE- UN BUT – UNE FOI ALIMENTAIRE

« PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI :

« VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE »

Pays Mali Aléas couverts Inondations, Sécheresse, Invasion acridienne et aviaire, Épidémies/Épizooties (COVID19, Choléra, Méningite, Maladie de Newcastle, Charbon, etc.) Période couverte par le Plan 2022 – 2026 (5 ans) Numéro de version Version Finale 1.0, Institution Commanditaire et Commissariat à la sécurité alimentaire soutenue/Financement Financement PRESA - Coopération Suisse Liste des partenaires Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), Structures du DNSA, participants Chefs de File des Groupes Thématiques ; Services Techniques Étatiques et autres Acteurs nationaux ; Acteurs de la Société Civile et du Secteur Privé, Partenaires Techniques et Financiers (PTF), Membres du Comité Technique Restreint et du Comité National de Pilotage Auteurs Dramane COULIBALY & Keffing SISSOKO, Consultants

Période : JUIN 2021

1 Table des matières LISTE DES TABLEAUX ...... 3 LISTE DES FIGURES ...... 4 LISTE DES CARTES ...... 4 RESUME EXECUTIF ...... 6 I. INTRODUCTION GENERALE ...... 9 II. QUELQUES CONCEPTS ET DÉFINITIONS ...... 10 III. ANALYSE DU CONTEXTE ET EVALUATION DES RISQUES ...... 12 3.1. Analyse du Contexte Général ...... 12 3.1.1. Contexte physique et climatique ...... 12 3.1.2. Caractéristiques Démographiques et Sociales ...... 12 3.1.3. Situation environnementale et socio-économique ...... 13 3.1.4. Sécurité alimentaire et nutritionnelle ...... 14 3.1.5. Facteurs de vulnérabilité et d’insécurité ...... 16 3.1.6. Urgences antérieures ...... 19 3.1.7. Les Facteurs de risques identifiés ...... 21 3.1.8. Capacité locale d’adaptation et de réponses au niveau national, régional et local 25 3.1.9. Cadre Politique et Institutionnel de la Gestion des Risques et Catastrophes au Mali ...... 32 3.1.9.1. Contexte national ...... 32 3.2. Évaluation des Risques...... 36 IV. SCÉNARII RETENUS POUR LE PLAN DE CONTIGENCE SAN ...... 37 4.1. Analyse des Scénarii retenus ...... 37 4.1.1. Scénario 1 : Les Inondations ...... 38 4.1.2. Scénario 2 : Les Sécheresses...... 38 4.1.3. Scénario 3 : Péril acridien/Invasion aviaire ...... 40 4.1.4. Scénario 4 : Les Épidémies et Épizooties ...... 41 4.1.4. Scenario : Epidémies /Epizooties ...... 41 4.1.5. Scénario d’aléas combinés : ...... 41 4.2. Résumé des Hypothèses de Planification retenues ...... 42 4.2.1 Les Hypothèses de planification d’urgence ...... 42 4.2.2. Des analyses sur les hypothèses de planification d’urgence ...... 42 4.3. Les Indicateurs d’alerte ...... 48 V. OBJECTIFS DU PLAN DE CONTINGENCE ...... 50 5.1. Objectif Général ...... 50 5.2. Objectifs Spécifiques ...... 50 5.3. Résultats, Activités Principales et Sous-activités par Objectif Spécifique ...... 50 5.5. Rappels des Principes d’Intervention Humanitaire...... 55 5.5.1. Sur le Plan International : Rappel des principes humanitaires ...... 55 5.5.2. Au niveau national ...... 57 VI. MECANISMES GENERAUX DE GESTION ET DE COORDINATION ...... 57 6.1. La Gestion des Risques de Catastrophe (GRC) ...... 57 6.2. Les Mécanismes de Coordination ...... 58 6.2.1. Les Mécanismes de Coordination Existants ...... 58 6.2.2. Schéma des Mécanismes de Coordination ...... 64 6.3. Arrangements relatifs au Financement et à la Mobilisation des Ressources ...... 66 6.3.1. Mobilisation des Ressources ...... 66 6.3.2. Mécanismes d’urgence ...... 69

2 6.4. Arrangements relatifs à la Gestion de l’Information et de la Communication ...... 69 6.4.1. Arrangements relatifs à la Gestion de l’Information...... 69 6.4.2. Arrangements relatifs à la gestion de la communication ...... 72 6.5. Arrangements relatifs à la logistique et à la sûreté et la sécurité des populations...... 73 6.5.1. Arrangements relatifs à la logistique ...... 73 6.5.2. Arrangements relatifs à la sûreté et à la sécurité des populations ...... 75 6.6. Points focaux pour le plan de contingence ...... 77 VII. MISE EN ŒUVRE ET OPERATIONNALISATION DU PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE (PCSAN) ...... 77 7.1. Stratégies d’Intervention et de Mise en Œuvre du Plan de Contingence SAN ...... 77 7.2. Mécanismes d’interventions rapides ...... 78 7.2.1. Phases du processus d’intervention ...... 78 7.2.2. Mobilisation des Comités de Veille de Crise au niveau national, régional et local . 79 7.2.4. Activation des Plans de Réponse Sectoriels (distributions immédiates, activités d’interventions) ...... 80 7.2.5. Déploiement des Ressources Humaines ...... 80 7.3. Plans de Réponses pour les différents Scénarii ...... 81 7.3.1. Plan de réponses « Scénario Inondations » ...... 81 7.3.2. Plan de réponses « Scénario Sécheresse » ...... 82 7.3.3. Plan de réponses scénario : Invasion acridienne ...... 83 7.3.4. Plan de réponses : Épidémies (choléra et méningites) et Épizooties ...... 84 7.3.5. Opérationnalisation Globale du Plan National de Contingence Volet « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » (Tous scénarios confondus) ...... 85 7.4. Mobilisation des Ressources Financières ...... 90 7.5. Budget Global du PCSAN (à évaluer) ...... 90 VIII. SUIVI-ÉVALUATION ...... 90 IX. HYPOTHESES DE RISQUES ...... 91 9.1 Risques dans le domaine du renforcement de capacité des acteurs ...... 91 9.2. Risques dans le domaine de l’atténuation des effets des catastrophes naturelles et des crises alimentaires et nutritionnelles sur les populations vulnérables et le bétail ...... 92 9.3. Risques dans le domaine de la protection et de la réhabilitation durable des moyens d’existence des ménages vulnérables ...... 93 ANNEXES ...... 94

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Zones affectées par les sécheresses ...... 20 Tableau 2 : Quelques données de base sur les catastrophes au Mali ...... 21 Tableau 3 : Quelques statistiques sur les feux de brousse ...... 24 Tableau 4 : Bilan des actions menées dans le cadre du Cluster SA/moyens d’existence (Janvier-Novembre 2020) ...... 27 Tableau 5 : Capacité de stockage de produits alimentaires au niveau national (OPAM) ...... 31 Tableau 6 : situation des magasins d’entreposages de la Direction des Projets PAM (DPPAM) ...... 31 Tableau 7: Analyse des aléas et risques ...... 37 Carte 7: Cartographie du risque à la sécheresse au Mali (Source : Projet ILWAC)Tableau 8 : Répartition géographique générale des sécheresses au Mali ...... 39 Tableau 9 : Analyse des hypothèses de planification retenues pour la définition des paramètres d’urgence . 43 Tableau 10 : Analyse des hypothèses de planification retenues pour la définition des paramètres d’urgence (suite)...... 45

3 Tableau 11: Les Sous/scénarii de contingence retenus ...... 48 Tableau 12 : Indicateurs d’alerte retenus pour signifier le niveau de la crise ...... 49 Tableau 13: Résultats, Activités principales et sous-activités pour atteindre l’Objectif spécifique 1 ...... 51 Tableau 14: Résultats, Activités principales et sous-activités pour atteindre l’Objectif spécifique 2 ...... 53 Tableau 15 : Résultats, Activités principales et sous-activités pour atteindre l’Objectif spécifique 3 ...... 54 Tableau 16 : Objectifs spécifiques par Plan sectoriel ...... 55 Tableau 17: Mobilisation des ressources en cas d’inondation (Scénario 1) ...... 66 Tableau 18 : Mobilisation des ressources en cas de sècheresse (Scénario 2) ...... 67 Tableau 19: Mobilisation des ressources en cas d’invasion acridienne/Crise aviaire (Scénario 3) ...... 68 Tableau 20 : Mobilisation des ressources en cas d’épidémies/épizooties (Scénario 4) ...... 68 Tableau 21: Scénario 1 : Inondations ...... 69 Tableau 22 : Scénario 2 : Sècheresse ...... 70 Tableau 23 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire ...... 71 Tableau 24 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) ...... 71 Tableau 25: Scénario 1 : Inondations ...... 72 Tableau 26 : Scénario 2 : Sècheresses ...... 72 Tableau 27 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire ...... 72 Tableau 28 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) ...... 73 Tableau 29 : Scénario 1 : Inondations ...... 73 Tableau 30: Scénario 2 : Sècheresse ...... 74 Tableau 31 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire ...... 74 Tableau 32 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) ...... 75 Tableau 33 : Scénario 1 : Inondations ...... 75 Tableau 34 : Scénario 2 : Sècheresse ...... 76 Tableau 35 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire ...... 76 Tableau 36 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, Choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) ...... 77 Tableau 37 : Activités sectorielles Inondations ...... 81 Tableau 38 : Activités sectorielles Sécheresses ...... 82 Tableau 39 : Activités sectorielles du Scénario « Menace acridienne /Crise aviaire » ...... 83 Tableau 40 : Activités sectorielles -Épidémies/Épizooties (COVID 19, Choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) ...... 84 Tableau 41 : Mise en œuvre global des objectifs opérationnels par domaine d’intervention sectoriel pour tous les scénarii (Inondations, Sécheresses, Menace acridienne, Épidémies/Épizooties) ...... 85

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Nombre des membres par cluster intervenant au Mali ...... 30 Figure 2 : Organigramme de mise en œuvre des interventions en cas de crise/catastrophe au Mali ...... 65 Figure 3 : Processus d’intervention en cas de catastrophe ...... 78

LISTE DES CARTES Carte 1 : Cartes de vigilance du Mali (Source OCHA, 2020) ...... 18 Carte 2 : Groupe de cartes 6-7-8 : Contraintes d’accès humanitaire pour les acteurs humanitaires souhaitant se déplacer vers les zones en crise (source OCHA mars 2019) ...... 19 Carte 3: Nombre d’années déficitaires par rapport à La moyenne 1990 – 2018 (Source FEWS NET) ...... 22

4 Carte 4 : Tableau de bord des interventions 2020 du Cluster Sécurité Alimentaire au Mali ...... 28 Carte 5 : Répartition des acteurs humanitaires à travers le pays ...... 29 Carte 6 : Carte des inondations au Mali ...... 38 Carte 7: Cartographie du risque à la sécheresse au Mali (Source : Projet ILWAC)Tableau 8 : Répartition géographique générale des sécheresses au Mali ...... 39 Carte 8 : Aires de distribution du criquet pèlerin au Mali ...... 40

SIGLES ET ABREVIATIONS APCAM Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali AGIR Alliance Globale pour la Résilience BAD Banque Africaine de Développement BM Banque Mondiale BNA Biens Non Alimentaires (BNA) CEDEAO Comité Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CERF Fonds Central pour la Réponse à l’Urgence CH Cadre harmonisé CILSS Comité Inter-Etats de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel CMP Commission Mouvement de Populations CNLA Centres Nationaux de Lutte Antiacridienne CLVC Comités locaux de Veille de Crise CNLCCP Centre National de Lutte contre le criquet pèlerin CNASA Centre National d’Appui à la Santé Animale CNLCC Centre National de Lutte contre le Criquet Pèlerin COVID 19 Coronavirus Disease 2019 CPC Corps de la Protection Civile CPS-SDR, Cellule de Planification et de Statistiques du Secteur Developpement Rural CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté CSA Commissariat à la Sécurité Alimentaire CREDD Cadre Stratégique pour la Relance Économique et le Développement Durable CRVC Comités Régionaux de Veille de Crise DNP, Direction Nationale de la Pêche DNSA Dispositif National de Sécurité Alimentaire DGPC Direction Générale de la Protection Civile DPGCANR Département de Prévention et Gestion des Crises alimentaires et Nutritionnelles, Réhabilitation et Résilience DAPPSE Département d'Analyse Prospective, Planification et Suivi-Évaluation DAMMCC Département d'Appui aux Marchés et à la Modernisation des Circuits Commerciaux DNSA Dispositif National de la Sécurité Alimentaire DGPC Direction Générale de la Protection Civile DNDS Direction Nationale du Développement Social DNPSES Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Économie Solidaire DNA, Direction Nationale de l’Agriculture DNAT Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire DNPGCA Dispositif National de Prévention et gestion des crises alimentaires DRDS Directions Régionales du Développement Social EAF Exploitations Agricoles Familiales ECOWAP La Politique Agricole de la CEDEAO EMP Enquête modulaire permanente EPIC Établissement Public à caractère Industriel et Commercial EpiVet-Mali Réseau d’Épidémio-Surveillance Vétérinaire du Mali FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FEM Fonds Environnement Mondial FICAR Fiches d’Identification Communale et d’Analyse des Risques GCCA Gestion des catastrophes et crises alimentaires IDH Indice de Développement Humain

5 ILWAC Gestion Intégrée de la Terre et de l’Eau pour l’Adaptation à la Variabilité et au Changement Climatiques – Mali INED Institut National d'Études Démographiques INSTAT Institut National de la Statistique LOA Loi d’orientation agricole OCHA Organisation des Nations Unies pour les Affaires Humanitaires ODD Objectifs de Développement Durable OIM Organisation Internationale pour les Migrations OMA Observatoire des Marchés Agricoles OMS Organisation Mondiale de la Santé OP Organisations paysannes OPAM Office des Produits Agricoles du Mali OPV Office de Protection des Végétaux ORSEC Organisation des Secours PAM Programme Alimentaire Mondial PCA Président du Conseil d’Administration PCO Président du Conseil d’Orientation PCSAN Plan de Contingence Volet Sécurité Alimentaire PDA La Politique de Developpement Agricole PDDA Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine PIB Produit intérieur Brut PNSA Programme National de Sécurité Alimentaire PMA Postes Médicaux Avancés PNIA Programme National d’Investissement Agricole (PNIA). PNR Plan National de Réponses PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PREGEC Prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles PRIA Programme Régional d’Investissement Agricole PRMC Programme de Restructuration du Marché Céréalier PRORESA Programme de Renforcement de la Sécurité Alimentaire PSSA Programme Spécial de Sécurité Alimentaire RGA, Recensement General de l’Agriculture RNB Revenu national Brut RPCA Réseau de Prévention des Crises Alimentaires RRC Réponse au Risques et Catastrophes RRM Mécanisme de Réponse Rapide STF Secrétariat Technique et Financier SAP Système d'Alerte Précoce SURC Service d’Urgence et de Réponses aux Catastrophes SNU Systèmes des Nations Unies SNSA Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire SMART Standardized Monitoring and Assessment of Relief and Transitions / Suivi et Évaluation standardisés des urgences et transitions SRA-RRC Stratégie Régionale Africaine de Réduction des Risques de Catastrophes UNICEF, Fonds des Nations unies pour l'enfance UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine Union économique et monétaire ouest- africaine WASH Water, Sanitation and Hygiene

RESUME EXECUTIF Au cours de ces cinq dernières décennies, le Mali a été confronté à des calamités majeures liées à une prévalence réelle des risques de sècheresses et d’inondations dues à la rareté et à la mauvaise répartition des pluies, des périls acridiens et des épidémies (choléra, méningite, COVID19, etc.) et épizooties (péripneumonie bovine, charbon, etc.). Ces phénomènes ont été exacerbés par une crise politico-sécuritaire qui a éclatée en 2012 entrainant les pires besoins humanitaires qu’a connu le pays

6 depuis son indépendance en 1960, entrainant une instabilité politique dont la finalité a été le coup d’état du 18 aout 2020. En effet de 1970 à 2010, les catastrophes résultant des phénomènes naturels incluant la sécheresse, les inondations et les épidémies ont affecté près de 3 millions de personnes au Mali, tué environ de 3.300 personnes au Mali et engendré des milliards de FCFA de pertes, et l’aggravation de la situation sécuritaire notamment au Centre et au Nord du pays. Il ressort que la situation humanitaire a atteint un niveau qui dépasse de loin les capacités internes de réponse de, l’État, compromettant ainsi de façon irréversible les efforts de développement du pays avec des conséquences de plus en plus manifestes sur le plan social, économique et politique. Ainsi, suite à ce malaise socio-économique aggravée quelque peu par l’insécurité grandissante et par la prévalence locale et mondiale de la pandémie du COVID19, le Mali est quelque peu secoué par des tensions sociales (grèves de syndicats de plusieurs couches socio-professionnelles, grèves scolaires, etc.), A cela, s’y ajoute l’appartenance géographique du Mali à la zone sahélienne de l’Afrique qui est menacée par des crises alimentaires causées par les sécheresses, les inondations, les criquets pèlerins et les oiseaux granivores. Au Mali comme dans les autres pays sahéliens, il a été révélé et confirmé l’existence d’une forte corrélation entre la non-atteinte des taux de croissance prévus et les catastrophes survenues. Compte tenu des nouvelles menaces qui pèsent sur le pays et qui sont notamment liées aux changements climatiques, de la multiplicité des risques et de leurs probabilités élevées mais aussi, compte tenu de la complexité des interfaces entre les différents niveaux de coordination, l’avènement d’un Plan de Contingence National « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » (PCSAN) de consensus s’impose. De ce point de vue, son processus d’élaboration doit s’appliquer à proposer des schémas de réponse aussi pratiques et inclusifs que possibles ce, selon des critères précis de répartition des rôles et des responsabilités. Le présent Plan de Contingence National du Mali est le premier du genre focalisé sur le Volet « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » initié par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA). Ce processus d’élaboration qui se veut inclusif et participatif a été marqué d’une part, par la participation et la contribution des structures techniques de l’Etat y compris les acteurs du Dispositif National de Sécurité Alimentaire (DNSA) et ceux des autres ministères sectorielles (Agriculture, Elevage, Santé/Nutrition, Recherche, Environnement, Protection Civile, Administration territoriale, Commerce/Concurrence, etc.) et d’autre part, par la contribution des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) notamment les leaders et membres des différents Clusters intervenant dans les actions humanitaires (OCHA, PAM, FAO, UNICEF, Coopération Suisse, etc.). Ce plan a été élaboré dans un temps plus long que prévu (12mois) à cause des perturbations liées au COVID19. Il a été soumis à la validation d’un Comité Technique restreint puis d’un Comité de Pilotage du processus composé des représentants des principales parties prenantes. Au cours de ces validations, les participants se sont d’abord accordés sur les concepts et notions fondamentales liées à la Gestion des Risques de Catastrophes (GRC). Ils ont par la suite mis en commun les leçons apprises pendant les dernières années ; défini un cadre analytique et ; discuté d’un certain nombre d’aléas (sécheresses, inondations, épidémies, périls acridiens, épidémies/épizooties et crises alimentaires, etc.). Dans la mesure où les risques de sécheresses, d’inondations suivis de ceux du péril acridien et des épidémies/épizooties présentent les menaces les plus imminentes dans les 12 prochains mois, le PCSAN a défini quatre (4) scénarii, à savoir : i) Scénario 1 : Inondations, ii) Scénario 2 : Sècheresses, iii) Scénario 3 : Péril acridien, iv) Scénario 4 : Epidémies/Epizooties.

Dans les hypothèses de planification des informations détaillées ont été données sur chaque scenario, à savoir : - la localisation et l’étendue géographique, - le nombre de personnes affectées, - les impacts sur les moyens de subsistance, - les sous/scénarii sur l’état d’insécurité alimentaire et nutritionnelle,

7 - les indicateurs genre, la durée probable de la phase d’urgence, - les expériences antérieures des autorités au niveau national et régional, - Autres organisations susceptibles de répondre, - les capacités nationales et locales ; - les contraintes majeures et les besoins prioritaires.

L’Objectif Général est de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables et groupes cibles affectés par les facteurs de risque humanitaire à travers des actions harmonisées d’assistance alimentaire et de protection de leurs moyens d’existence. Pour atteindre cet objectif général, trois objectifs spécifiques ont été définis, à savoir : i) Objectif Spécifique (OS)1 : Assurer une assistance et une protection adéquates aux personnes affectées par les crises & catastrophes en renforçant les instruments de prévention et de gestion des catastrophes naturelles et des crises alimentaires et nutritionnelles ; ii) Objectif Spécifique (OS)2 : Rétablir et mettre en place des mécanismes appropriés pour mobiliser les ressources nécessaires à la satisfaction des besoins immédiats, à moyen et long terme afin d’Atténuer les effets des crises alimentaires et nutritionnelles sur les populations vulnérables et le bétail ; iii) Objectif Spécifique (OS)3 : Garantir des mesures de sécurité adéquate aux acteurs et aux bénéficiaires. Des Résultats attendus, Activités principales et sous-activités ont été définis atteindre chaque Objectif spécifique. Le Plan de Contingence National qui s’articule autour des quatre (4) facteurs retenus à savoir les inondations, les sécheresses, l’invasion acridienne et les épidémies/épizooties, sera mis en œuvre à travers cinq (5) Plans de Réponses Sectoriels (PRS) que sont le PRS Logistique, le PRS Hygiène, Eau et Assainissement, le PRS Sécurité, le PRS Sécurité Alimentaire, et le PRS Santé/ Nutrition. Par rapport à ce qui précède, des stratégies de réponse communes ont été définies. Ces stratégies seront, coordonnées au niveau central par le Conseil National à la Sécurité Alimentaire (CNSA) à travers le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) et la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC). Il est utile de souligner que la réponse est organisée à travers cinq (5) Plans de Réponses Sectoriels (PRS) définis de manière consensuelle, à savoir : (1) Logistique, (2) Hygiène, Eau et Assainissement, (3) Sécurité, (4) Alimentation et (5) Santé et Nutrition. En cas de survenue des scénarii retenus, ces plans de réponses sectoriels peuvent compter sur l’appui des différents Clusters humanitaires mis en place au Mali pour la gestion de leurs éventuelles phases d’urgence aigue. Concernant les mécanismes de coordination existants, les Initiatives Multisectorielles engagées pour juguler les Crises et Catastrophes ont été abordées sur le plan législatif et sur le plan institutionnel et de la gouvernance. Par ailleurs ; sur le plan de la coordination des acteurs et des interventions des Comités de Veille de Crise ou Comités de Crise sont mis en place au niveau régional et local. Ils regroupent, sous la coordination de la principale autorité du niveau, l’ensemble des acteurs. Au niveau des partenaires, un mécanisme de Cluster a été mis en place avec différentes thématiques (nutrition, sécurité alimentaire, WASH, protection sociale, santé, etc.). Concernant le Dispositif National de la Sécurité Alimentaire (DNSA), au Mali, la gouvernance politique et institutionnelle de la sécurité alimentaire et nutritionnelle est assurée par le Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA) qui est présidé par le Premier Ministre, et compte parmi ses membres les représentants de l’État, de la Société civile, et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Le Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA) est l’instance suprême de réflexion, d’orientation, de décision et de contrôle qui assure la coordination des actions entrant dans la mise en œuvre de la PolNSAN La stratégie de mise en œuvre du Plan, en cas de survenue d’une crise/catastrophe, prévoit les étapes suivantes : i) Préparation et planification stratégique, 2) Surveillance et gestion de l’information, 3) Évaluation initiale et détaillée par l’équipe sectorielle locale, 4) Mobilisation et déblocage des fonds d’urgence, 5) Élaboration du plan d’action, 6) Déploiement des équipes d’urgence locales et prise en charge des activités, 7) Déploiement d’une équipe nationale d’urgence suivant l’ampleur de la Catastrophe (+ de 500 personnes touchées), 8) Suivi et évaluation, 9) revue périodique chaque 2 ans.

8 Dans les mécanismes d’interventions rapides, il y’a trois phases du processus d’intervention : Phase préparatoire : Pré – Crise, Phase pendant la crise, Phase Post-crise/Phase de réhabilitation – reconstruction. Des plans de Réponses pour les différents Scénarii ont été présentés (inondations, sècheresses, crise acridienne, épidémies/épizooties). Concernant la mobilisation des ressources, le principe retenu pour la gestion du Plan de Contingence est celui de l’organisation de tables rondes autour du financement du PCSAN à trois niveaux : au niveau décentralisé ; au niveau régional ; et au niveau national. La démarche de suivi-évaluation de la mise en œuvre du Plan de Contingence « Volet Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » (PCSAN) obéit aux mêmes principes que la PolNSAN. Elle s’appuie sur un dispositif qui prend en compte les réflexions conduites dans le cadre de la réforme du DNSA, à savoir la nécessité de mettre en place un système de suivi-évaluation coordonné, harmonisé et axé sur les actions et activités de la SAN aux niveaux national, régional et local (collectivités territoriales). Le plan sera revu chaque 2 ans en vue de faire le bilan des actions et de tracer les nouvelles perspectives pour les années à venir.

I. INTRODUCTION GENERALE

Le Mali, à l’image de tous les autres pays sahéliens, est un pays continental soumis à des catastrophes naturelles et à des crises humanitaires de plus en plus récurrentes. Depuis le Sommet Mondial pour le Développement Durable tenu en 2002, la prévention des catastrophes fait l’objet d’une attention particulière en tant que question essentielle du développement durable au Mali. En effet de 1970 à 2010, les catastrophes résultant des phénomènes naturels incluant la sécheresse, les inondations et les épidémies, ont affecté près de 3 millions de personnes ; tué environ de 3.300 personnes au Mali et ; engendré des milliards de pertes1. Par ailleurs, avant l’apparition du COVID 19 au Mali, le pays faisait déjà face à une crise à la fois politico-sécuritaire entrainant les pires besoins humanitaires depuis son indépendance entrainant une instabilité politique dont la finalité a été le coup d’état du 18 aout 2020. Le nombre de personnes ayant eu besoin d’assistance humanitaire est passé de 4,3 millions en janvier à 6,8 millions à la suite de la révision du Plan de réponses Humanitaire (PRH) en août de la même année. Cela équivaut à une augmentation de plus de 58 %, soit l’équivalent d’un malien sur trois ayant besoin d’aide humanitaire. Face aux conséquences humanitaires de ces calamités en termes de pertes en vies humaines et de dégâts matériels, le Gouvernement du Mali s’est doté depuis 2011 d’un Plan de Contingence National Multirisques (PNC/MR) ayant pour but principal de permettre au pays de disposer d'un outil de référence en matière de préparation et de réponse aux catastrophes. Il constitue un outil d’identification des schémas sectoriels de réponse aux catastrophes en fonction de critères bien déterminés à travers la définition des rôles et des responsabilités de tous les acteurs intervenants en matière de réduction des risques de catastrophes. Ce plan a fait l’objet d’une révision en avril 2015. Une nouvelle vision a été développée par l’État pour atteindre les Objectifs pour le Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030. Elle vise à ce que d’ici 2030, tous les maliens aient, en tout temps et en tous lieux, un accès équitable à une alimentation de qualité, équilibrée, suffisante et saine lui permettant d’assurer un statut nutritionnel satisfaisant afin d’assurer un développement durable à travers la rupture du cycle trans-générationnelle de la pauvreté de la malnutrition. Ceci est renforcé par l’adoption en 2019 d’une Politique Nationale de Sécurité alimentaire et nutritionnelle (PolNSAN) pour la période 2020-2024. Le but de l’actuel Plan de Contingence « Volet SAN » est de minimiser le besoin répétitif d’assistance aux zones et populations face aux crises récurrentes et à la pauvreté extrême. Les deux piliers d’interventions sont : (i) la réduction des risques de la non-anticipation et de l’inaction et (ii) le renforcement des capacités de faire face aux chocs et au stress

1 OFDA/CRED International Disaster Database Data version: v11.08 + DNS

9 Dans la gestion des catastrophes, on distingue trois (03) étapes d’égale importance ; Il s'agit tout d’abord de l’étape avant la catastrophe qui consiste en l’organisation des structures opérationnelles et d'intervention rapide. Cela induit un minimum de préparation aussi bien des outils que des matériels d'intervention pour secourir les victimes. D'où l'importance de l'information précoce qui permet de bonnes prévisions pour une intervention efficace. La formation des acteurs est très importante au cours de cette phase. Ensuite de l’étape pendant la catastrophe, ou situation d’urgence, ou de crise, au cours de laquelle il faut identifier la catastrophe, sauver les victimes, recenser les dégâts, informer les autorités, organiser les secours et transporter les premiers secours sur les lieux. Enfin de l’étape après la catastrophe ou situation de post-crise ou post catastrophe qui correspond à la phase de réhabilitation/ reconstruction/relèvement et dont le but est le rétablissement des conditions normales de vie en les améliorant si possible. Ces trois (03) étapes sont complémentaires et doivent être en relation avec les plans, programmes et projets de développement. Malgré les efforts menés en matière d’investissement, d’appuis techniques et de progrès agricoles enregistrés au cours des dernières décennies, la situation alimentaire du Mali reste toujours caractérisée par une insécurité alimentaire touchant près de 19,1% des ménages dont 2,6% sont en insécurité alimentaire sévère (ENSAN 2018). L’insécurité alimentaire sévère se caractérise par une importante déficience de la consommation alimentaire ou la perte extrême des moyens d’existence aboutissant à d’importantes déficiences de consommation alimentaire impactant l’état nutritionnel des populations. Ainsi, conformément à la Déclaration de Banjul, bien que la disponibilité et l’accessibilité alimentaires restent des défis majeurs, il est également essentiel d’examiner de plus près l’utilisation de la nourriture à cause notamment des changements d’habitudes alimentaires qui accompagnent souvent une urbanisation rapide, ou des changements occasionnés par des chocs d’ordre climatique, économique et sécuritaire. Ceci amène à prendre aussi en compte les impacts des crises et catastrophes sur la situation nutritionnelle des groupes vulnérables. Dans le cadre de la réforme du Dispositif National de Sécurité Alimentaire, le Commissariat à la Sécurité Alimentaire a décidé de lancer le processus d’élaboration d’un Plan de Contingence spécifique au Volet « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » conformément au contenu de l’axe prioritaire N°5 de la Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes. Cette activité a été retenue comme action prioritaire l’ambition d’apporter des réponses entre autres à la lancinante question de la mobilisation des stocks nationaux de sécurité alimentaire (SNS).

II. QUELQUES CONCEPTS ET DÉFINITIONS  Aléa : Un aléa est un événement particulier qui est susceptible d’avoir lieu. Sa dimension potentielle le distingue des catastrophes et désastres qui ont effectivement (eu) lieu. Les différentes catégories d’aléas sont d’ordre : naturel, économique, technologique, sanitaire et politique  Catastrophe : Les catastrophes sont des résultantes de périls qui surviennent dans un contexte de vulnérabilité, de telle sorte que l’organisation économique et sociale des collectivités vulnérables est atteinte au point de compromettre leur survie. Une catastrophe est essentiellement un phénomène, qui interrompt le fonctionnement des organisations et des pratiques communautaires.  Prévention : La prévention des désastres est un terme qui implique des actions et mesures mises en œuvre avant une catastrophe afin d’en réduire ses effets au niveau national ou local. Comprise dans ce sens, la prévention englobe des actions qui sont souvent considérées comme faisant partie de la phase de préparation à un désastre. Cependant, afin de planifier la gestion des catastrophes, la distinction est souvent faite entre prévention et préparation. La prévention fait référence à des mesures de réduction des risques à long terme destinés à minimiser les effets d’un désastre en réduisant soit l’intensité du risque soit les vulnérabilités qui, sans cela seraient révélées lors d’une catastrophe. Par exemple, pour prévenir une sécheresse, on peut mettre en œuvre des activités de régénération et de protection de l’environnement, tandis que le risque d’inondation peut être minimisé par le renforcement de certains barrages.  Préparation aux catastrophes : C’est le fait pour une société d’être prête à, et capable de :

10 a) Prévoir et prendre des mesures avant qu’une menace imminente ne frappe, b) Répondre à une catastrophe et faire face à ses effets en organisant et en fournissant une aide, de manière efficace et en temps utile. Se préparer aux catastrophes signifie « être disposé » à les prévenir, en atténuer les effets, intervenir et y remédier lorsqu’elles se produisent. Ainsi, peuvent se préparer aussi bien les victimes potentielles que des organismes extérieurs d’appui à tout échelon, du niveau local au niveau international. A ce titre, la préparation aux catastrophes est une stratégie essentielle de développement. Elle comprend par exemple avant la catastrophe, la formulation de plans d’urgence viables, le développement de systèmes d’alerte précoce, la mise à jour permanente des risques existants, des ressources et capacités disponibles et la formation du personnel. Après la survenue du désastre, elle implique une évaluation des dommages et des besoins afin de répondre de manière réaliste et pratique.  Capacités : On entend par « capacités », les moyens dont disposent les personnes, les ménages et les communautés pour faire face à une menace ou résister à l’impact d’un danger (Projet Sphère).  Vulnérabilité : Étymologiquement, vulnérable vient du mot latin « Vilnius, Neris » qui signifie exposer aux blessures, aux attaques. De façon large, la vulnérabilité est la prédisposition d’un individu, d’un système à souffrir d’un choc ou d’un stress. La vulnérabilité correspond à l’incapacité pour des acteurs ou des familles à résister à un choc extérieur inévitable, difficile à prévoir (Courade, 2001).  Risque : Le risque se définit comme la probabilité de réalisation d’un événement (choc, danger, aléa) dont les conséquences (en général néfastes) sont connues. Le risque dépend essentiellement de deux facteurs : l’aléa (Hazard) et la vulnérabilité.  Gestion des catastrophes : La gestion des catastrophes fait référence à une série d’activités destinées à maîtriser les catastrophes et les situations d’urgence et à créer des conditions d’ensemble permettant aux personnes en danger de ne pas être victimes des conséquences d’une catastrophe ou de pouvoir s’en rétablir. 2  Plan de Contingence : C’est un cadre conceptuel de prévention et de gestion des risques. Il se définit ex-ante ; envisage les principaux scénarii de crise auxquels le pays peut être confronté ; permet de raisonner les stratégies de réponse adaptées à chacun de ces scénarii et, de préparer le pays et ses partenaires à organiser la réponse. Le Plan de Contingence est pluriannuel ; il envisage une palette de situations probables et, est régulièrement actualisé sur la base d’une réévaluation des risques et d’une capitalisation des enseignements de l’expérience.

 Plan de réponses ou Plan d’Urgence ou Plan de soutien : Ces trois termes sont équivalents. Ils consignent et décrivent la stratégie d’intervention du pays (et de ses partenaires) confronté à une crise donnée durant une année donnée. En principe, ces Plans déclinent le Plan de Contingence de façon opérationnelle, en s’appuyant sur le scénario le plus proche instruit dans ce dernier et correspondant à la nature et l’ampleur de la crise que le pays doit gérer concrètement. Ils y apportent les adaptations nécessaires dans la mesure où les scénarios de crise retenus dans le Plan de Contingence ne reflètent jamais totalement la situation réelle que le pays doit gérer.

2 (Disaster preparedness training manual, Philippine National Red Cross), 2007

11 III. ANALYSE DU CONTEXTE ET EVALUATION DES RISQUES

3.1. Analyse du Contexte Général

3.1.1. Contexte physique et climatique Le Mali est un pays sahélien situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Avec une superficie de 1 241 238 km² ; il est le plus vaste État d'Afrique de l'Ouest après le Niger et fait frontières communes avec sept pays : la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée et le Sénégal. Le relief du pays est peu accidenté. Il est principalement constitué de plateaux, de collines et de vastes étendues de plaines à l’exception de la chaîne montagneuse du massif des Iforas dans le Nord-Est du pays. Le désert du Sahara représente près de 60% de la superficie du pays. Le climat est de type intertropical continental. Il est caractérisé par une longue saison sèche et une saison des pluies, allant de deux (2) mois au Nord à six (6) mois au Sud. Les pluies sont inégalement réparties dans le temps et dans l’espace. Le pays possède trois zones climatiques : (i) la zone saharienne avec des précipitations annuelles inférieures à 127 mm ; (ii) la zone sahélienne au Centre, relativement sèche (aux pluies tropicales insuffisantes), est couverte de steppe remplacée progressivement vers le Sud par la savane ; (iii) la zone soudanienne et pré guinéenne est une zone avec des précipitations de 1 200 mm et des températures moyennes comprises entre 24 et 32 °C. Elle évolue de la savane arborée au Nord à la forêt au Sud. Sur le plan hydrographique, les principaux cours d’eau qui arrosent le Mali sont le fleuve Niger avec ses affluents le Bani et le Sankarani et ; le fleuve Sénégal avec ses affluents le Bakoyé, le Bafing et la Falémé. Le fleuve Niger coule sur 1 700 km et draine un bassin de 300 000 km2 au Mali. Le fleuve Sénégal dessert le territoire malien sur 800 km soit la moitié de son parcours. De plus, le pays dispose de plusieurs lacs dont le Lac Débo, le Lac Horo, le Lac Fati, le Lac Faguibine et autres. Il dispose aussi des mares dont celle de Gossi dans le cercle de Gourma-Rharous (région de Tombouctou), la marre d’Andéramboukane dans le cercle de Ménaka (région de Gao), la marre de Wegnan (région de Koulikoro), la marre de Doumanaba (région de Sikasso) et autres. L'ensemble des bassins versants des cours d’eau offre un potentiel irrigable estimé à plus de 2,2 millions d'ha. Le Delta intérieur du Niger s'étend sur plus de 300.000 Km² et figure parmi les grandes richesses écologiques du pays, voire de l'Afrique de l'Ouest. Les ressources en eaux souterraines sont estimées à 2 720 milliards de m³ avec un taux de reconstitution estimé à 66 milliards de m³/an (Source DNH).

3.1.2. Caractéristiques Démographiques et Sociales

La population nationale inégalement répartie s’accroit et s’urbanise de plus en plus Selon les estimations basées sur les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2009) et le taux d’accroissement de la population, le Mali compte 20 933 072 d’habitants, en 2020. La densité de la population estimée à 11,4 habitants/km² est très variable, elle passe de 90 habitants/km² dans le Delta Central du Niger à moins de 5 habitants/km² dans la région saharienne du Nord. La population est concentrée dans la partie Sud du pays et le long du fleuve Niger. Les régions de Ségou, Sikasso et Koulikoro abritent 51% de la population tandis que les trois régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal) comptent seulement 9% de la population totale. Le taux de croissance de cette population est en évolution et a atteint aujourd’hui 3,6% par an, si cette tendance se maintient la population sera d’environ 21,3 millions habitants en 2020. Cette population est jeune, près de la moitié a moins de 15 ans contre 3% pour 65 ans et plus. A l’âge adulte, on note une légère prédominance des femmes (51%). L’espérance de vie à la naissance est de 55,6 ans. Avec l’accroissement démographique et l’exode rural, les populations des villes du Mali augmentent de 4% l’an. L’urbanisation a atteint 26% de la population en 2018 selon l’enquête

12 modulaire permanente (EMP) auprès des ménages sans que cette urbanisation ne soit le fait, en premier lieu, d’une industrialisation grandissante.

3.1.3. Situation environnementale et socio-économique La sècheresse et la désertification impactent lourdement le processus de développement environnemental et socio-économique Les principales caractéristiques de l’environnement du Mali sont entre autres : (i) l’extension du désert et des terres arides inaptes à la production primaire et (ii) la précarité climatique. Afin d’atténuer les effets de la sécheresse et de la désertification sur le développement national, leur prise en compte dans toutes les actions s’avère indispensable. La lutte contre la désertification est à la fois individuelle et collective. Elle passe par un changement de comportement vis à vis des ressources de l’environnement afin qu’elle s’installe comme mode de vie. Cette mauvaise gestion de l’environnement influe négativement et directement sur le cadre de vie des citoyens. Une part importante et croissante de la population urbaine des pays en développement est installée dans les zones d’habitats précaires ou bidonvilles. La pollution visuelle et celle de l’air ambiant, un environnement insalubre sont favorables à la dégradation des conditions de vie des populations. Les principaux problèmes environnementaux liés à la baisse de la pluviométrie sont entre autres la sécheresse, la désertification et l’ensablement du fleuve Niger, qui peuvent être considérés comme des facteurs naturels de la dégradation de l’environnement. La dégradation des ressources naturelles qui en résulte, est fortement tributaire des facteurs anthropiques qui procèdent d’une gestion catastrophique de l’environnement. Ces facteurs provoquent des pertes de revenus agricoles estimées en 1989 à 1,38 milliards de FCFA. Ce qui correspondrait à plus de 0,6% du Produit Intérieur Brut (PIB). Les coûts de reconstitution des terres par de simples actions d'aménagement ont été évalués toujours par la même étude de J. BISHOP et J. Allen en 1989, à plus de 70 000 FCFA /ha. Dans le même ordre d'idée, la baisse des niveaux des cours d'eau rend les travaux d'aménagement hydro-agricole particulièrement coûteux, voire prohibitifs pour l'économie nationale. La persistance des périodes sèches et les mouvements de masses de sable en provenance du Sahara sous les effets conjugués de l’eau et du vent, ont provoqué la désertification de vastes espaces agricoles et pastoraux. La désertification est la conséquence de l’opposition entre l’utilisation des ressources à long terme et leur exploitation abusive à court terme par les populations. Le développement humain durable est au prix de la recherche d’un compromis entre ces deux pôles d’intérêts. Au Mali, tout le territoire est fortement agressé par ce phénomène de perte de la productivité des sols. Plus de 30% du territoire sont d’ores et déjà désertifiés. La lutte contre la désertification consiste en la recherche d’équilibres dynamiques viables entre la volonté de conservation des ressources naturelles et les conditions de vie des populations. Sur le plan socio-économique : La population est estimée en 2017 à 18.541.980 habitants avec un taux de croissance démographique annuelle de 3 % (Banque mondiale, 2017). La Capitale Bamako comptait 2.157.000 habitants en 2014/15. L’espérance de vie à la naissance est de 57,9 ans (Banque mondiale, 2016). La population urbaine a triplé en 30 ans en passant de 26,8% de la population nationale en 1998 à 35% en 2009 (RGPH 1998 et 2009). L’urbanisation connait une croissance de l’ordre de 5% et constitue un enjeu majeur du point de vue de la qualité de vie, de la pauvreté et des inégalités (FAO, 2013). La population urbaine, estimée à 3,3 millions d’habitants en 2006, soit moins d’un tiers de la population totale, devrait atteindre 12 millions en 2025, soit environ la moitié de la population du Mali. Le District de Bamako abrite plus de la moitié (55,3%) de cette population urbaine, suivi des villes de Sikasso, Kayes, Ségou et de . Le taux d’alphabétisation des personnes de 15 ans et plus est de 33,4 % (UNICEF, 2012). Les religions sont représentées par 94,8 % de musulmans, 2,4 % de chrétiens et 2 % d’animistes. Le Mali a entrepris depuis 1982, avec l’appui des Institutions de Breton Woods, des programmes d’ajustements structurels (PAS) visant à rétablir les équilibres macro-économiques et la viabilité des

13 finances publiques. L’économie du pays, basée pour l’essentiel sur l’agriculture, est très vulnérable aux aléas (sécheresses, inondations, attaques de criquets, épizooties) et aux chocs économiques exogènes (variabilité des cours mondiaux du coton, du pétrole et des intrants agricoles, fluctuation des termes de l’échange). A ces risques se sont ajoutés les répercussions des crises socio – politiques au niveau national et sous régional avec d’abord celle de la Côte d’Ivoire durant la décennie écoulée et celle en voie de résolution que connait le pays. Les plus marquants de ces évènements ont été la crise (2008- 2009), la mauvaise campagne agricole 2011/2012 et les conséquences du coup d’état militaire du 22 mars 2012 qui ont donné lieu à des déplacements massifs de populations. L’Indice de Développement Humain (IDH), établi en 2018 par les Nations Unies, classe le Mali au 182ème rang sur 189 pays. L’Indice sur l’Inégalité de Genre est de 0.678 ; ce qui classe le Mali au 157ème rang sur 160 pays. Le PIB en 2017 est de 15,288 milliards de dollars US, correspondant à un RNB par habitant de 770 dollars US (Banque mondiale, 2017). La part des principaux secteurs d’activités dans le PIB est repartie comme suit : Agriculture (38,5%), Industrie (24,4%), Services (37%). Le taux de croissance économique est estimé à 5,4 % en 2017 selon la Banque Africaine de Développement (BAD). Le taux d’inflation est de 1,5 % (Banque mondiale, 2017). Cependant, l’économie a résisté à ces différents chocs, et s’est redressée, affichant un taux de croissance de 1,7% en 2013 et de 5,8% en 2014. La contribution des activités agricoles au PIB demeure toujours élevée, avec 24% en moyenne sur la période 2006-2010 (INSTAT ; 2014) environ 535 milliards de FCFA par an (les branches de la pêche, des produits forestiers et de la cueillette non prises en compte). Les céréales sèches (mil, maïs, sorgho, fonio) ont contribué en moyenne pour 53% dans la formation du PIB du secteur primaire sur la période 2006-2014. Ce niveau de contribution est assuré par la production agricole qui repose pour l’essentiel sur environ 800 000 Exploitations Agricoles Familiales (EAF), d’une taille moyenne de 4,5 ha avec 9 à 10 personnes et dont 40% ont moins de 3 ha (RGA, 2005). Ces EAF intègrent, ou dans le meilleur des cas, ont à leur aval, une multitude d’unités familiales de transformation agricole opérant pour la plupart à l’échelle artisanale, et quelques unités semi-industrielles et industrielles (blé, riz, coton et canne à sucre).

3.1.4. Sécurité alimentaire et nutritionnelle Au Mali, depuis quelques décennies, des progrès notables ont été accomplis en matière d’accroissement de la productivité et de la production agricole. Cependant force est de reconnaitre que bon an, mal an, il existe toujours des poches d’insécurité alimentaire à travers le pays qu’l faudra juguler. La situation alimentaire nationale se caractérise de la manière suivante : (i) 25 % des ménages sont en insécurité alimentaire dont les 3% en insécurité alimentaire sévère (ENSAN 2015) avec plus de ménages en insécurité alimentaire en milieu rural (27,7%) qu’en milieu urbain (14,6%) ; (ii) 70% des populations pauvres et très pauvres dépendent du marché pour manger. Par ailleurs, l’État malien a alloué des ressources importantes pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations avec : (i) une subvention financière par campagne agricole de 20,5 milliards FCFA ; (ii) 37,05 milliards FCFA en importations de riz ; (iii) 20 milliards de FCFA en importations de lait ; (iv) 9 milliards en importations de poissons ; (v) une allocation annuelle au Fonds Commun de Contrepartie de 1,6 milliards de FCFA entre 2006 et 2015 ; (vi) les contributions financières directes totales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle se chiffrent à environ 66 milliards de FCFA/an, dont 60 milliards (91%) pour l’Etat. L’analyse diagnostique de la situation alimentaire et nutritionnelle révèle : (i) une offre alimentaire très fluctuante à ajuster à la demande des populations ; (ii) des chocs et des crises qui réduisent et affectent l’accessibilité des ménages à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; (iii) des niveaux de malnutrition préoccupants notamment au niveau des enfants de 0-5 ans et des femmes allaitantes ; (iv) une gouvernance institutionnelle et financière en cours de réforme pour (i) améliorer la coordination et la concertation des acteurs, (ii) assurer la mutualisation et la prévisibilité des ressources ; (v) des défis et enjeux importants dont les principaux sont : (a) d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle d'une population en forte croissance et de plus en plus urbaine, affectée par des crises alimentaires récurrentes ; (b) de contribuer à la réduction de la prévalence de la

14 malnutrition qui a atteint des niveaux préoccupants notamment, au niveau des femmes et des jeunes enfants ; (c) de renforcer la résilience des populations vulnérables par un système de protection sociale efficace ; (d) de mettre en place une gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle inclusive proactive, efficace et efficiente. Comme au Mali, les crises alimentaires sont devenues récurrentes au Sahel et en Afrique de l’Ouest constituant ainsi l’un des défis majeurs à relever par les autorités nationales s régionales et régionales. En effet, en ces temps de changement climatique (inondation, sécheresses, autres catastrophes majeures, etc.), les populations de ces espaces vivent souvent dans des conditions très difficiles voire précaires. Pour éradiquer ce phénomène de la crise alimentaire récurrente dans l’espace CEDEAO, les Chefs d’État et de Gouvernement ont créé en février 2013 la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire (RRSA). La stratégie adoptée pour la RRSA est basée sur trois lignes de défense en cas de crise alimentaire nécessitant le recours à des réserves d’urgence :

- la première ligne de défense est constituée par les stocks de proximité,́ détenus par les groupements de producteurs, organisations paysannes, associations villageoises ou communautaires ou au niveau des collectivités locales ; - la deuxième ligne de défense est constituée par les stocks nationaux de sécurité,́ détenus par les États, souvent avec le concours des agences d’aides; - la troisième ligne de défense, au niveau régional, après la mobilisation des stocks de proximité ́ et des stocks nationaux de sécurité,́ est destinée à fournir aux pays membres l’aide nécessaire lorsque l’ampleur de la crise ne leur permet pas d’y faire face, seuls.

En 2020, la distribution des classes de sécurité alimentaire au niveau national se présente comme suit : 29% des ménages sont en sécurité alimentaire ; 55 % des ménages sont en insécurité alimentaire légère ; 14% des ménages sont en insécurité alimentaire modérée et 2% des ménages sont en insécurité alimentaire sévère. En d’autres termes, la prévalence de l’insécurité alimentaire est de 16% des ménages dont 2% sont en insécurité alimentaire sous la forme la plus sévère. Concernant la situation nutritionnelle, les principaux résultats issus de l’Enquête Nationale Nutritionnelle Anthropométrique et de Mortalité rétrospective (SMART-2019, Mali) révèlent que la prévalence nationale de la malnutrition aigüe globale est de 9,4%. Ce qui correspond bien entendu à une situation nutritionnelle sérieuse selon la classification de l’OMS. Cette situation a été observée dans quatre (4) régions sur les onze (11) enquêtées avec des prévalences comprises entre 10 et 14%. Il s’agit de Gao (11,6%), Tombouctou (13,1%), Kidal (11,0%) et Taoudéni (11,0%). En outre, la région de Ménaka (15,3%) se trouve dans une situation critique car sa prévalence dépasse 15% selon les normes de l’OMS. Toutes les autres régions (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti) en plus du District de Bamako se trouvent dans une situation précaire. La prévalence nationale de la malnutrition aigüe globale basée sur le périmètre brachial (PB) est de 2,8%. Au niveau régional, elle varie entre 0,4% et 4,7% respectivement dans les régions de Taoudéni et de Ségou. La prévalence nationale de la malnutrition chronique (retard de croissance) est de 26,6%. Au niveau régional, elle varie d’une région à une autre avec la plus faible prévalence (11,9%) à Taoudéni et la prévalence la plus élevée (34,6%) à Mopti suivi de Sikasso (31,7%). A noter que ces données concernant l’État de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition peuvent être légèrement modifiées en année de crise au regard de l’ampleur de la crise et des évènements. L’analyse de ces résultats sur l’échelle de classification de l’OMS a permis de dégager trois situations à savoir : (i) une situation acceptable (avec une prévalence inférieure à 20%) dans les régions de Kayes, Tombouctou, Kidal, Taoudéni et dans le District de Bamako, (ii) une situation précaire caractérisée par une prévalence entre 20% et 29% est observée dans les régions de Koulikoro, Ségou, Gao et Ménaka, (iii) une situation sérieuse (prévalence entre 30 et 39%) qui prévaut dans les régions de Mopti et Sikasso (SMART 2019).

15 3.1.5. Facteurs de vulnérabilité et d’insécurité En termes de définition, la vulnérabilité est une notion doublement relative (Virginie De Luca Barrusse, Université Paris 1, 2012), car on est vulnérable dans la mesure où l’on est soumis à un risque alors que d’autres ne le sont pas. Les situations de vulnérabilité sont fonction du temps et de l’espace, notamment des contextes écologiques, historiques ou politiques. La vulnérabilité traduit ainsi le caractère fragilisé d’une personne ou d’un groupe social du fait d’une atteinte physique, sociale ou morale le mettant dans une insécurité permanente qui nécessiterait une action spécifique de protection sociale. Dans ce cas, la vulnérabilité n’est pas seulement économique mais aussi, sociale. Par rapport à ce qui précède, une personne ou un groupe de personnes vulnérables pourra donc être définie comme un individu ou un groupe d’individus dont la capacité d’être et d’agir peut se trouver peu ou très affectée, à un terme plus ou moins lointain, par la manifestation d’un phénomène ou d’un processus (environnemental, politique, économique, social ou sanitaire) déjà repéré et appréhendé comme un facteur limitatif de la pleine expression de la vie humaine (PARANT Alain, Institut National d'Études Démographiques /INED, 2012). Au Mali, les principaux facteurs de vulnérabilité au Mali sont entre autres la pauvreté, l’urbanisation, l’accès aux services de base et l’économie agricole.  La pauvreté comme facteur de vulnérabilité. Après avoir augmenté à 47,2 % entre 2011 et 2015 du fait de la crise sécuritaire, le taux d'extrême pauvreté a légèrement baissé pour atteindre 42,7% en 2019 grâce à la production agricole exceptionnelle de ces quatre dernières années. La pauvreté se concentre dans les zones rurales du Sud du pays (90 %) où la densité démographique est la plus forte (PNUD, 2019).

 L’urbanisation galopante. Au Mali, la croissance urbaine est très importante et mal maîtrisée ; elle constitue un facteur important d’augmentation de la vulnérabilité. Par exemple, la ville de Bamako grossit très rapidement et atteint actuellement les 4,3 millions d’habitants dans sa grande aire urbaine. Une grande partie des habitants vivent dans des bidonvilles, sans aucune ou presque pas d’infrastructures de santé, d’éducation, de transport, sanitaires ou sociales. Ce laisser-faire engendre des problèmes graves de pollution, de maladies, et d’insécurité (PNUD, Fiche pays-Mali, 2017).

 Le faible accès aux services sociaux de base. Le manque de services sociaux de base dans les quartiers les plus pauvres des villes urbaines ou dans les villages en milieu rural (eau, électricité, traitement des déchets et des eaux usées) accentue encore la vulnérabilité et l’évolution de risques d’origine naturelle vers d’autres types de risques (pour la santé ou l’environnement par exemple). Dans les territoires ruraux, il est important de relever que le quasi manque et/ou le faible accès aux services sociaux de base (santé, éducation, accès à l’eau potable) sont encore plus problématiques.

 L’économie agricole non diversifiée et peu performante. Le secteur agricole (pêche et élevage inclus) contribue pour 33% au PIB ; occupe environ 80% de la population active et ; fournit 20% des recettes d’exportation du pays (MA/Mali, 2015). Malgré de fortes potentialités, elle est fortement exposée à différents types de menaces (climatiques et ennemis des cultures en particulier) et de problèmes structurels (l’enclavement du pays et les difficultés d’accès à la mer ; l’étendue géographique du pays et le manque d’équipements pour le stockage, la transformation et le transport des marchandises etc.). Au regard de ces informations et tenant compte du niveau élevé de la pauvreté en milieu rural (51%), on comprend mieux l’impact que peut avoir une sécheresse sur l’économie du Mali en général et, sur la sécurité alimentaire de la population en particulier.

 Le Taux de croissance élevé de la population. Le taux de croissance important de la population (3,6% par an) peut : (i) être un facteur d’accroissement des zones exposées lorsque le développement territorial est mal contrôlé, et (ii) mettre en exergue la jeunesse de la population (47,6% des maliens ont moins de 15 ans) ; ce qui entraîne des problématiques en matière d’éducation et d’accès aux opportunités d’emploi qui ont un lien fort avec l’évolution de la vulnérabilité par ailleurs (données RGPH, 2019).

16 A ces facteurs de vulnérabilité évoqués plus haut, sont venus se greffer des facteurs d’insécurité en occurrence la flambée des prix, l’instabilité politique et l’instabilité socio-politique.  La flambée des prix constitue une réelle menace à la sécurité et à la paix sociale. En effet, la cherté de la vie consécutive à la tendance haussière des prix et la pauvreté grandissante des populations ont été à l’origine de manifestations violentes qui se sont déroulées dans plusieurs pays du Sahel en 2007/2008. Ces manifestions sont autant de faits qui ont remis en question la stabilité sociale qui a tant prévalu dans ces différents pays. En rappel, il sied de noter que les marchés jouent de manière inéluctable un rôle important dans la sécurité alimentaire des ménages. En effet, plus de 70% y ont recours pour leur approvisionnement en vivres, la vente des produits et de services dans le but de se faire des revenus. Toute perturbation sur le marché est de nature à limiter les capacités d’approvisionnement des populations en vivres et d’impacter négativement sur leurs revenus.  L’instabilité socio-politique est un facteur déstabilisateur important au niveau national. Depuis plus d’une décennie, le Mali est confronté à une crise sécuritaire persistance sans précédent, principalement au Nord et au Centre du pays. Pour causes, on peut citer entre autres (i) les conflits intercommunautaires qui prennent sources essentiellement dans des conflits fonciers, (ii) le coup d’État de 2012 qui a entrainé des perturbations sur plusieurs plans (socio-politique, socio- économique, etc.). De manière générale, ces perturbations ont eu des conséquences néfastes sur la vulnérabilité des populations sur presque toute l’étendue du territoire. En effet, le défi sécuritaire est majeur dans le pays en raison du nombre croissant d’incidents liés à la sécurité dans les régions du Nord et du Centre du pays. Cette insécurité perturbe les circuits d’approvisionnement en denrées alimentaires, les mouvements des populations et la transhumance des animaux. L’insécurité est à l’origine de mouvements inhabituels importants de populations des zones d’insécurité vers les zones plus sécurisées. En se déplaçant, ces populations perdent leurs moyens d’existence. Elles sont hébergées soit dans les zones d’accueil, soit dans des familles d’accueil, soit dans des camps. Leur installation et leur prise en charge sont sources d’énormes contraintes pour les autorités et familles d’accueil. Elles affectent les moyens d’existence des ménages sur place. Les modes d’intervention de l’’aide doivent par conséquent être adaptés à cet environnement de sécurité changeant, afin de continuer à intervenir dans ces zones très vulnérables à l’insécurité alimentaire et d’aider les personnes les plus exposées au risque. La faible présence de l’État affecte l’accès aux services de base et réduit la capacité à mener des opérations efficaces et rapides. Les chocs qui accompagnent les urgences sont souvent précurseurs de bouleversements politiques et de violence. Ce qui peut saper davantage la capacité de l’État à fournir les filets de sécurité nécessaires pour tenter de briser le cycle de l’insécurité alimentaire chronique. Dans certains pays sahéliens notamment le Mali, les facteurs d’insécurité alimentaire chronique, la fragilité des États, les conflits et la violence se renforcent souvent mutuellement.  L’instabilité politique, un réel facteur d’insécurité au Mali. Au Mali, la fragilité de l’État a favorisé la montée en puissance des conflits armés, de la violence et de l’intégrisme « salafiste » dans le Sahel (Mali, Mauritanie) entrainant sans nul doute la prolifération des armes légères et des bandes armées dans le Centre et le Nord du Pays. D’autre part, l’insécurité physique consécutive a provoqué d’importants déplacements de populations des zones de conflits vers les zones plus sécurisées engendrant de sérieuses perturbations socio politico- économiques. De plus, la montée de la migration irrégulière vers l’Europe traduit un malaise généralisé au niveau de la population jeune et atteste de la déception de cette frange de la population.

Depuis 2012, le risque d’insécurité alimentaire au Mali est devenu un phénomène très complexe avec la guerre, les conflits intercommunautaires et autres formes d’insécurité qui entrainent la dégradation des moyens d’existence ainsi que des

17 mouvements inhabituels de populations. Dans les zones touchées, l’administration publique est absente ; les écoles sont fermées ; les marchés sont très peu fréquentés ; la mobilité des populations est très réduite. Par conséquent, on assiste à l’amplification des mouvements de populations à la recherche de zones plus sécures pour assurer leur subsistance ; ces populations deviennent ainsi des réfugiés/déplacés de longues durées perdant ainsi l’accès à leurs moyens de production (terres, équipements, etc.). Ainsi, d’Avril – Juillet 2020, les partenaires de la Commission Mouvement de Populations (CMP) ont comptabilisé 250 998personnes déplacées internes. En parallèle, 140 098 réfugiés maliens sont dans les pays voisins ; 83 833 rapatriés en avril 2020 soit une augmentation de 6 459 par rapport à décembre 2019 (76 048 individus, Rapport CMP de décembre 2019)

Carte 1 : Cartes de vigilance du Mali (Source OCHA, 2020)

Les perturbations dans le fonctionnement des activités économiques (dysfonctionnement des marchés, enlèvement de bétail, abandon des champs, dégradation des biens etc…), les difficultés d’accès aux services sociaux de base qui en résultent, engendrent une insécurité alimentaire particulièrement pour les ménages des régions du centre et du nord du pays.

18

Carte 2 : Groupe de cartes 6-7-8 : Contraintes d’accès humanitaire pour les acteurs humanitaires souhaitant se déplacer vers les zones en crise (source OCHA mars 2019)

3.1.6. Urgences antérieures  Succession et fréquence des sécheresses et inondations. Au cours du 20ème siècle, le Sahel, et par extension le Mali, a connu plusieurs périodes de sécheresse ou d’excédents pluviométriques ayant persisté pendant cinq années successives et plus. De manière chronologique, la situation se résume comme suit : • De 1910 à 1993 : (i) 7 ans de sécheresse de 1910 à 1916, (ii) 18 ans d’excédents pluviométriques de 1950 à 1967, (iii) 5 ans de déficits pluviométriques de 1970 à 1974 et (iv) 18 ans de sécheresse de 1976 à 1993, la plus longue et la plus intense du siècle (SABRIE & L’HOTE, 2003). • En 37 ans (1980-2017), le pays a connu six (6) épisodes majeurs de sécheresse et six (6) grandes inondations qui ont touché plus de 7 millions de personnes (annexe 7.4.10). Ces dix dernières années (2007-2016), le Mali a connu deux grandes sécheresses (2010 et 201110) et cinq grandes inondations (2 en 2007, 2013, 2016, 2017) touchant plus de 4.200.000 personnes. • Sur les 50 dernières années, le Mali a connu des trois grandes sécheresses : 1973, 1984 et 2004. Au cours des deux dernières décennies, ce cycle a été perturbé par le phénomène du changement et de la variabilité climatiques. A cet effet, trois épisodes de sécheresse de grande envergure, ayant touché l’ensemble du territoire national, ont été observés en 2004, 2009 et 2011. Les différentes crises observées ont par ailleurs eu des impacts négatifs sur les pâturages, alors que l’élevage constitue la seconde activité économique principale du secteur primaire avec 9,6% du Produit Intérieur Brut (PIB). Cependant, il sied de noter que la crise alimentaire de 2011-2012 a été amplifiée par la situation politico-sécuritaire, crise qui a affecté près de 28% de la population. En outre, le Mali connait un taux de malnutrition assez élevé qui dépasse souvent le seuil d’alerte fixé par l’OMS qui se situe à 10%. Cette situation nutritionnelle est beaucoup plus liée à des facteurs socioculturels plutôt qu’à des problèmes de disponibilité alimentaire.

19 Tableau 1 : Zones affectées par les sécheresses Années Principales régions Source des Est-ce qu’une Conditions de sécurité alimentaire affectées informations déclaration officielle relatives aux a été faite à la suite sècheresses du déficit pluviométrique 2004/2005 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui Déficit de production de céréale Mopti Diminution du pâturage, Gao, Tombouctou, Kidal Invasion acridienne (affectée par le manque Augmentation des migrations de de pluie) populations vers d’autres contrées Mort d’hommes, Hausse des prix 2005/2006 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2006/2007 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2007/2008 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2008/2009 Aucune sécheresse SAP Oui NA (Non disponible) 2009/2010 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti, Tombouctou 2010/2011 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2011/2012 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui Déficit de production de céréale Mopti Diminution du pâturage, Gao, Tombouctou, Kidal Invasion acridienne Mort du bétail, Hausse du prix des aliments Pénurie d’eau 2012/2013 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2013/2014 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2014/2015 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2015/2016 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui NA (Non disponible) Mopti Gao, Tombouctou, Kidal 2016/2017 Kayes, Koulikoro, Ségou, SAP Oui Hausse du prix des aliments Sikasso, Mopti (Affectées par une très faible distribution spatio- temporelle Source : Plan opérationnel ARC/CSA/SAP

 Les inondations et leurs lots de sinistrés des 10 dernières années. Elles sont liées aux périodes de fortes pluies et aux crues des deux fleuves (Niger, Baní) et des cours d’eau qui existent dans le pays mais aussi, à la défaillance du système de drainage dans les agglomérations. De ce fait, elles surviennent aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain (34.000 personnes affectées à Bamako en août 2013). Les principales zones à risques d’inondations au Mali se situent dans le Delta intérieur du fleuve Niger qui est un écosystème particulier lié à l’hydrographie, s’étalant en bande le long du fleuve Niger. La

20 ville Bamako la capitale, les régions de Tombouctou, Gao, Mopti, Ségou, Kayes, Koulikoro et Sikasso figurent parmi les villes plus exposées. En 2018, les crues et les inondations consécutives aux fortes pluies ont causé la mort de 14 personnes et des dégâts importants. Plus de 5000 maisons ont été détruites ; plus de 2 000 autres endommagées et ; plus d’une centaine de points d’eau pollués. Les communautés pastorales ont été particulièrement touchées ; elles ont perdu plus de 3000 animaux. Des écoles ont été inondées et endommagées par les eaux et certaines ont été occupées par des groupes armés ou des personnes déplacées. Ces inondations ont touché près de 87.000 personnes, contre 11 000 en 2017. En raison du dépassement du seuil d’alerte du fleuve Niger, la Protection Civile a à l’époque fait évacuer plus de 3500 personnes des berges à Bamako et ses environs. Les autorités et les partenaires humanitaires ont fourni une assistance aux plus vulnérables, principalement pour répondre à leurs besoins urgents en nourriture, eau, hygiène et assainissement ainsi qu’en abris et articles non alimentaires. Au Mali, le nombre de communes exposées au risque d’inondations et/ ou de sécheresse est estimé à plus de 200.  Insécurité alimentaire & nutritionnelle. Selon les estimations des agences humanitaires sous l’égide de UNOCHA, en 2018, 868.000 personnes avaient besoin d’une assistance alimentaire immédiate ; l’insécurité alimentaire pouvant affecter 4,1 millions de personnes au Mali (OCHA, 2/2018). Tableau 2 : Quelques données de base sur les catastrophes au Mali Aléas Dates Impacts Sécheresse 1980 1 500 000 personnes affectées Sécheresse 1991 302 000 personnes affectées Invasion acridienne 2004 Plus 7 milliards de dépenses extrabudgétaires Sécheresse 2005 1000 000 personnes affectées Inondations 2010 88 255 personnes affectées 2013 34 352 personnes affectées dont 56 décès Invasion aviaire (oiseaux 2018 2 mille ha sont dévastés par les oiseaux granivores) granivores à Nioro Épidémie de Méningite 1996-97 Plus de 18 000 et 1978 décès Épidémie de Fièvre jaune 1987 – 2015 305 cas et 145 décès Épidémie de rougeole 1995 -1998 - 2001 21 123 cas dont 147 décès Épidémie de Choléra 1970 - 2012 25 882 cas dont 7822 décès Maladie à virus Ébola 2014 7 cas dont 5 décès Pandémie COVID 19 Mars 2020 – Mars 2021 En mars 2021, 1 666 nouveaux cas et 32 décès portent le nombre de cas à 10 042 dont 385 décès Source : DGPC 2017 et Coulibaly, D.& Sissoko, K.2021

3.1.7. Les Facteurs de risques identifiés Les résultats de la situation de référence réalisée en 2019 (Sissoko, K. ; Coulibaly, D., 2019) ainsi que les investigations menées par l’équipe d’élaboration du Plan de Contingence Volet « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » du Mali, ont permis d’identifier les différents types d’aléas et les facteurs de risques majeurs qui menacent au Mali. Ce sont :  Les événements climatiques extrêmes en lien avec le changement climatique (Sècheresses et Inondations)  La menace acridienne,  Les attaques d’autres déprédateurs (oiseaux granivores, chenilles)  Les épidémies et épizooties,  Les feux de brousse ;  Les mauvaises pratiques d’orpaillage dans les lits des cours d’eau ;

21  Les incendies de marchés publics dans les grands centres urbains ;  Etc.

3.1.7.1. La Sècheresse comme extrême climatique La sécheresse est le premier phénomène à mettre en exergue dans un pays comme le Mali. C’est est un aléa cyclique dont les conséquences peuvent se faire ressentir sur de longues périodes, directement sur la population en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition mais aussi, plus largement sur l’économie et le développement du pays. Au cours du 20ème siècle, le Sahel et plus spécifiquement le Mali a connu des séries de sécheresse et/ou d’excédents pluviométriques dont les conséquences se manifestent de nos jours sur l’environnement (désertification, modification du débit de certains cours d’eau, variation du niveau des nappes phréatiques, inondations…), mais aussi et surtout sur les activités humaines (agriculture, élevage, pêche, alimentation en eau potable…). Plus spécifiquement, la pluviosité structurellement faible et mal répartie connaît souvent des déficits aux conséquences désastreuses sur l’environnement. L’analyse de la pluviométrie montre une diminution progressive d’Est en Ouest à l’horizon 2100. On observe l’instauration d’un climat plus aride sur l’ensemble du territoire, une tendance à la diminution globale de 20% des pluies utiles et un déplacement des isohyètes de 200 km vers le sud3. Ainsi les sécheresses qui surviennent une année sur trois, entraînent des pertes très importantes de production agricole et de biomasse avec un impact sévère sur la consommation alimentaire des personnes et du bétail. La fréquence des années de déficit pluviométrique (cumul inférieur à 25% de la moyenne) est plus élevée dans les régions pastorales du Nord et dans le Sahel occidental du pays. Cependant, les régions agricoles du Centre et du Sud restent plus sensibles à des épisodes de déficit que les régions pastorales (carte n°5 ci-dessous). Le pays est traversé par plusieurs cours d’eau dont l’exploitation constitue une source importante de nourriture et de revenus pour une frange importante de la population. Les niveaux de ces cours d’eau varient d’une année à une autre et peuvent être un facteur de risque. En effet, une faible crue peut entraîner une baisse de la production rizicole, halieutique, de biomasse et de la nappe phréatique

Carte 3: Nombre d’années déficitaires par rapport à La moyenne 1990 – 2018 (Source FEWS NET) 3.1.7.2. Inondations : une conséquence des pluies intenses sur de plus courtes périodes Les inondations sont de nos jours des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes qui affectent très régulièrement certaines zones du Mali. Leur fréquence et leur intensité ont considérablement

3 Mali PNCC Rapport final 2011

22 augmenté particulièrement au cours des vingt dernières années occasionnant d’importants dégâts financiers et économiques dans les zones touchées4. Dans le contexte du Mali, il s’agit des débordements des cours d’eau, d’une part et d’autre part, des pluies intenses réparties dans un délai court, accompagnées des vents violents, avec des cumuls de pluviométrie excédentaire provoquant des inondations avec des dégâts sur les habitations, les cultures, le bétail, les infrastructures sociales (notamment les routes) et sur la santé de la population (maladies d’origine hydrique, etc.). Toutefois, il paraît essentiel de noter que les principaux facteurs de déclenchement de ces aléas ont trait la mauvaise gestion du terroir (manque de système d’assainissement et de traitement des eaux, déforestation et dégradation des terres, installation dans des zones à risques, notamment les lits des cours d’eau, etc.). De ce point de vue, une meilleure planification du développement des territoires permettrait déjà de limiter un certain nombre de problèmes.

3.1.7.3. Les déprédateurs (ennemis des cultures), une menace réelle au Mali et au Sahel Les déprédateurs continuent d’être une menace importante sur la production agricole du pays. Il s’agit principalement des oiseaux granivores, des sautereaux, des chenilles, du criquet pèlerin, des pucerons et autres rongeurs. Certaines zones agro écologiques restent très favorables aux nuisibles des cultures dont la manifestation engendre parfois des dégâts très importants sur les cultures comme les oiseaux granivores au Sahel occidental et en zone rizicole, la chenille légionnaire dans les zones de culture de maïs. Il en est de même pour les criquets pèlerins qui constituent des ravageurs majeurs pour les pays dits de la ligne de front dont le Mali fait partie en même temps que la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Leur capacité de migration sur des centaines voire des milliers de kilomètres en font un problème international aux répercussions économiques, sociales et environnementales majeures. En période d’invasion, on peut observer des densités de l’ordre de 50 millions d’individus par km². Les dégâts sur les cultures et les zones de pâturage peuvent être considérables. On estime qu’un demi-million de criquets ailés consomme environ deux tonnes de végétation par jour. Notons que depuis les années 1980, de grandes réflexions ont démarré sur l’impact des invasions acridiennes sur la sécurité alimentaire assorties d’actions techniques et institutionnelles à savoir le Projet Lutte Intégrée du CILSS et la création dans presque tous les pays de services nationaux de protection des végétaux aux compétences multiples. Il faudra par conséquent attendre les années 2000 et surtout à l’occurrence de l’invasion de 2004- 2005 (65 000 km² de champs détruits dans le Sahel), pour voir se mette en place dans les pays de la ligne de front de vrais Centres Nationaux de Lutte Antiacridienne (CNLA). Ces institutions, appuyées par la FAO à travers la Commission de Lutte contre le Criquet Pèlerin dans la Région Occidentale (CLCPRO) et le Programme EMPRES (Emergency Preparedness System), ont jusqu’à aujourd’hui réussi à éviter de nouvelles catastrophes de grande ampleur dans la sous-région. Il est à noter qu’au Mali, contrairement aux autres pays, c’est le Centre National de Lutte contre le Criquet Pèlerin (CNLCC) qui est en charge de ces questions.

3.1.7.4. Épidémies et épizooties touchant les hommes et maladies animales Le Mali demeure fragile face à de possible cas d’épidémies affectant les humains. L’absence de système efficace de traitement des déchets solides et liquides, les mauvaises conditions d’hygiène et la faiblesse des services de santé dans certaines régions sont des facteurs qui contribuent fortement à la naissance et la propagation de virus. Les récents cas d’Ébola dans le pays (octobre 2014) en est un bon exemple et le Mali reste l’un des pays « à risque » pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il importe également de souligner que certaines épidémies, comme le choléra, peuvent se déclarer à la faveur d’une catastrophe d’origine naturelle comme les inondations. En dernier lieu en 2020 - 2021, le Mali comme plusieurs pays dans le monde a aussi enregistré des Cas de COVID 19.

4 Guide vulnérabilité aux changements climatiques. Mali 2013

23 Par ailleurs, les maladies animales constituent, elles aussi, un souci majeur dans ce pays où le pastoralisme est l’une des principales activités économiques des populations (30% des maliens vivent de l’élevage). Il s’agit entre autres de la péripneumonie contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, la peste des petits ruminants, la maladie de Newcastle. Ces maladies ont causé en 2006 la perte d’environ 540.000 bovins et de 3,4 à 5,2 millions d’ovins et de caprins. L’impact des pertes bovines a été estimé en 2008 à plus de 3,9 millions d’euros. L’ambition du Centre National d’Appui à la Santé Animale (CNASA) créé en 2013 et du Réseau d’Épidémio-Surveillance Vétérinaire du Mali (EpiVet-Mali) est de faire face à ces nombreuses maladies. Toutefois, l’insuffisance des ressources humaines et matérielles tend à faiblir les capacités du pays à y faire face.

3.1.7.5. Les Feux de brousse De nos jours, le changement et la variabilité climatiques ont une grande part de responsabilité dans la recrudescence des feux de brousse. Les conséquences de ces feux sont inestimables. Toute la matière organique est réduite en cendre ; ce qui rend le sol vulnérable aux effets des agents érosifs. Ces éléments constitutifs (granulométrie) perdent leur cohésion et sont susceptibles à l’érosion hydrique. Les feux changent le visage du paysage naturel. Les feux de brousse répétés favorisent l’installation des herbacés surtout graminéennes annuelles au détriment des pérennes. Ce qui affecte la composition et la qualité floristique et réduit considérablement la valeur pastorale des fourrages. Les feux de brousse provoquent aussi la dégradation des habitats, la mort d’un nombre inestimable de gibiers de petite taille, et la migration, non sans problèmes, des grands mammifères.

Tableau 3 : Quelques statistiques sur les feux de brousse Régions Superficies brulées en hectares 2017 2018 2019 Gao 23 720 22 595 306 666 Kayes 2 383 689 1 837 874 2 186 708 Kidal - - - Koulikoro 1 112 982 897 961 1 166 963 Mopti 234 147 356 779 335 608 Ségou 170 623 169 448 86 878 Sikasso 170 059 151 294 232 907 Tombouctou 3 838 23 933 157 562 Bamako - - - Total général 4 099 059 3 459 883 4 473 292 Source : SIFOR 2020

Il est à remarquer que les régions de Kayes et de Koulikoro ont les superficies brulées les plus importantes.

3.1.7.6. Mauvaises pratiques d’orpaillage dans les lits des cours d’eau

Le Mali est le troisième pays producteur d’or en Afrique. Le précieux minerai y est exploité par des sites industriels, mais aussi par des mineurs artisanaux qui pratiquent ce que l’on appelle l’orpaillage traditionnel. Il constitue une pratique qui met en danger l’environnement et l’économie du pays et ; nuit à la santé des habitants et à l’environnement des localités abritant les activités d’extraction. Les

24 risques et les dangers de l’orpaillage traditionnel pour l’environnement physique se traduisent par le déboisement, la destruction du couvert végétal et des sols, la pollution des ressources en eau. Cette dernière est le fait de l’orpaillage par dragage qui a des impacts environnementaux graves et des conséquences drastiques sur les ressources en eau. En effet, selon l’OMVS, le dragage entraine la détérioration de la qualité de l’eau, ainsi que l’arrêt de l’écoulement des cours d’eau amont-aval (OMVS, 2019).

3.1.7.7. Incendies de marchés publics dans les grands centres urbains au Mali et en Afrique de l’Ouest

Au Mali, aussi bien que dans d’autres pays africains (Côte-d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Niger, Nigeria, Sénégal, etc.), les incendies de marchés sont monnaie courante dans les capitales ainsi que dans les villes moyennes de ces pays. Au Mali le marché rose placé en plein centre-ville au cœur de la capitale malienne, a brûlé à plusieurs reprises. Bien souvent, dans la plupart des cas, ce sont des marchés informels, où on trouve tous types de magasins et des marchés alimentaires. Des marchés qui, sont généralement un assemblage anarchique et vétuste de cantines et de câbles électriques. Fort heureusement, la plupart des incendies font peu de victimes mais de très importants dégâts matériels et des pertes financières énormes pour des commerçants souvent du secteur informel, évidement sans assurances. Les causes de ces incendies sont à chercher, la plupart du temps, dans la vétusté de certaines infrastructures. Ces incendies causent des pertes en milliards et parfois en vies humaines.

3.1.8. Capacité locale d’adaptation et de réponses au niveau national, régional et local Cette notion fait référence à la capacité des populations à différentes échelles (national, régional et local) à atténuer les impacts d’une crise/catastrophe. La capacité d’atténuation des populations est très variable et dépend, entre autres, de la fragilité de l’environnement, de l’état des infrastructures routières et sociales, de l’information et la sensibilisation sur les risques de catastrophe, etc. D’une manière générale, les évènements observés au cours des années antérieures ont montré la vulnérabilité des populations tant dans les villes que dans les localités rurales. Selon les résultats de l’Enquête modulaire et permanente auprès des ménages, la population de Bamako en 2018 serait de 2 419 609 habitants, correspondant à 12,6% de la population urbaine. Entre 1975 et 2015, la population de Bamako a augmenté en moyenne de 12,2% par an. La ville a connu la plus forte croissance entre 1998 et 2009 avec une augmentation de plus de 78%. Son rythme de croissance urbaine serait le plus élevé d’Afrique et le sixième au monde. Face à cet accroissement rapide de la population urbaine, Bamako est confronté à une détérioration croissante de la qualité du cadre de vie due aux problèmes environnementaux eu égard à l’inadéquation des infrastructures d’approvisionnement en eau de qualité et d’assainissement, à la pollution de l’air, des sources d’eau et des terres, à l’accroissement de la vulnérabilité des populations aux catastrophes liées aux aléas naturels (notamment les inondations) et à l’impact de l’empreinte écologique. A ces phénomènes, s’ajoutent entre autres (i) les risques potentiels associés au développement anarchique de l’habitat avec l’apparition de « quartiers spontanés » et des occupations illégales des berges du fleuve et des espaces publics, (ii) des problèmes sérieux de gestion foncière et (iii) une pollution importante de l’air liée au transport routier et à la densité de la circulation.

25 Dans la nuit du 15 au 16 mai 2019, la ville de Bamako a connu une forte précipitation inhabituelle en début d’hivernage (environ 138 mm de pluies) ayant occasionné des inondations spectaculaires dans quatre communes du District de Bamako, à savoir les Communes II, IV, V et VI. (MSPS, GFDRR, RapidPDNA, Juillet 2019).

Des dégâts sont enregistrés, notamment la destruction de nombreux habitats de fortune laissant plusieurs ménages sans abris et totalement démunis et vulnérables. Des voitures et motos ont été emportées. Il ressort des résultats de l’enquête modulaire auprès des ménages que 59% des dommages causés aux logements ont eu lieu en Commune VI, 30% en Commune V et 11% en Commune II. Le nombre total de maisons entièrement détruites est de 39 avec la plus grande proportion enregistrée en Commune V.

Les autres capitales régionales (Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal) ont des profils de vulnérabilité similaires avec des acuités différentes en fonction de la situation géographique et de l’importance de la population. Les autres capitales régionales (Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal) ont des profils de vulnérabilité similaires avec des acuités différentes en fonction de la situation géographique et de l’importance de la population. Les autres capitales régionales (Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal) ont des profils de vulnérabilité similaires avec des acuités différentes en fonction de la Photo : Vue d’un quartier inondée dans la ville de Bamako situation géographique et de l’importance de la population. (Mali) Ces catastrophes ont montré par ailleurs que les impacts directs et indirects à moyen et long terme de ces fléaux sont importants et ont un coût économique, social et structurel que le pays peine à absorber. Ceci démontre à suffisance la pertinence de l’opérationnalisation de Plan de Contingence Multirisques existant, et la pertinence du présent Plan portant spécifiquement sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

3.1.8.1. Capacités institutionnelles Le Mali dispose d’une Stratégie Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes (SNRRC) dont le processus de mise en œuvre s’opère à travers des organes de coordination et de concertation au sein de ministères sectoriels. Au niveau national, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, bras opérationnel de la SNRRC, dispose de branches à tous les niveaux décentralisés pour la préparation et les réponses aux urgences. Certains ministères disposent aussi de leurs propres services pour répondre aux urgences tels que (i) le Service d’Urgence et de Réponse aux Catastrophes (SURC) du Ministère de la Santé et du Développement Social, (ii) le Corps de la Protection Civile (CPC), (iii) l’Office des Travaux d’Urgence et la Direction des entretiens routiers du Ministère des Travaux Publics, (iv) les Forces de Développement du Ministère de la Défense, (v) la Cellule d’Urgence du Ministère de l’Éducation nationale, (vi) le Fonds de Contingence du Ministère de l’Économie et des Finances, etc. Par ailleurs l’Équipe Humanitaire du pays collabore étroitement aussi avec les Clusters des Agences des Nations Unies, les ONG internationales, le Mouvement de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Elle est activée en permanence et appuie la partie nationale dans toutes les activités de réduction, de préparation et de réponses aux urgences.

26 Au niveau décentralisé, des ONG appuient les coordinations régionale, locale et communale pendant les périodes d’urgence. Les Clusters Humanitaires, présidés par les Agences onusiennes et en appui à la partie nationale, commencent progressivement à se décentraliser. En effet les différents Clusters (Cluster Wash, Santé/Nutrition, Sécurité Alimentaire, etc.) concernés par le Plan de Contingence, interviennent déjà dans les différentes régions du pays. Par exemple, de janvier à novembre 2020, les interventions du Cluster Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence ont concerné 2 000 148 de personnes sur lesquelles : 1 812 898 ont reçu une assistance par espèces ou coupons (soit 91%) et 186 950 ont bénéficié d’une assistance en nature (soit 9%). D’une manière générale, ces réponses ont couvert les 8 régions et le District de Bamako. S’agissant du renforcement des capacités, 60 682 personnes, venant des structures locales et étatiques, des communautés et autres organisations locales et/ou internationales, ont été formées au cours de la même période. Il paraît utile de rappeler que l’un des objectifs spécifiques du Cluster Sécurité Alimentaire est « d’assurer la complémentarité de la réponse d’urgence avec les actions d’appui aux moyens d’existence et de renforcement de la résilience communautaire, en améliorant l'accès aux actifs productifs et aux marchés pour assurer la disponibilité, l'accès et la stabilité des approvisionnements alimentaires »

Tableau 4 : Bilan des actions menées dans le cadre du Cluster SA/moyens d’existence (Janvier- Novembre 2020) Types d’Activités Nombre de personnes Nombre de Nombre total de personnes assistées par espèces personnes assistées e bénéficiaires d’une assistance ou Coupons Les autres n nature alimentaire saisonnière Fourniture d’une Assistance 1 560 878 125 294 1 686 472 alimentaire saisonnière (en nature, coupons, espèces) Fourniture d’une Assistance 252 020 61 656 313 676 alimentaire d'urgence aux personnes vulnérables affectées par des mouvements de populations (dont RRM)

Total personnes assistées 1 812 898 186 950 2 000 148 Source : OCHA 2020

27 PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021

Carte 4 : Tableau de bord des interventions 2020 du Cluster Sécurité Alimentaire au Mali 3.1.8.2. Capacités physiques et opérationnelles Du fait de la persistance de la crise humanitaire malienne, la communauté humanitaire présente au Mali est constituée d'un vaste réseau d'organisations internationales, nationales et régionales, avec des capacités et des domaines d'interventions variés s'étendant de la prévention/préparation à l'urgence, aux réponses humanitaires en passant par les différentes évaluations (besoins à mi-parcours et finale). La capacité opérationnelle des acteurs humanitaires est parfois limitée par les contraintes d'accès et le manque de financement reçu ces dernières années malgré les besoins croissants. Toutefois, les interventions humanitaires se poursuivent dans les zones à haut risque sécuritaire et sont essentiellement menées par les organisations nationales qui travaillent en partenariat avec des ONG internationales et des agences des Nations Unies. En termes de présence opérationnelle, la cartographie (3W) établie par OCHA indique qu'en coordination avec les services étatiques, 112 partenaires humanitaires sont actifs dans le pays dont 8 agences des Nations Unies, 48 ONG internationales, 49 ONG nationales et 4 membres du Mouvement de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. La plupart des acteurs humanitaires sont concentrés au nord et au centre du pays.

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Carte 5 : Répartition des acteurs humanitaires à travers le pays En termes de répartition sectorielle, les trois secteurs comptant le plus grand nombre de partenaires sont la santé (56), la sécurité alimentaire (36), la nutrition (24) et l’éducation (24). La protection et le secteur Une différence existe entre les taux de mobilisation des ressources des agences onusiennes, des ONG internationales et des ONG nationales. Ces dernières sont toujours les moins financées malgré leurs capacités d’accès élargies. Ainsi, elles signent des conventions de partenariats avec les agences et les ONG internationales et agissent comme partenaires de mise en œuvre. En termes d’opportunité, un manuel de facilitation des procédures d'importation des biens de secours a été élaboré et adopté avec l’appui de l’Organisation Mondiale des Douanes afin de faciliter les opérations d'acheminements des Biens Non Alimentaires (BNA) lors des catastrophes ou des épidémies pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. Un tel instrument accroîtra la capacité opérationnelle des partenaires humanitaires en allégeant les procédures de dédouanement pour s'adapter aux situations d'urgence. Le Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) au Mali est une réalité. C’est une capacité grandissante qui allie alertes, évaluations et réponses rapides aux déplacements soudains de populations.

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Figure 1 : Nombre des membres par cluster intervenant au Mali

Sur le plan infrastructurel, le Mali dispose de sept ports longs courriers internationaux (Dakar, Abidjan, Cotonou, Conakry, Lomé, Tema, Nouakchott) qui permettent de répondre aux besoins de communication maritime avec l’étranger. Le pays dispose aussi de six aéroports internationaux (Bamako, Kayes, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal) Un grand progrès a été enregistré au niveau des télécommunications, avec une couverture de téléphonie mobile qui est de plus en plus grande, assurée par trois compagnies de téléphonie mobile à travers le pays. Cette opportunité a permis le développement de l’utilisation des SMS pour la transmission des données au cours des principales phases d’intervention (Pré-crise/phase préparatoire, phase crise et phase post-crise). Ce qui a engendré une augmentation de la capacité de réponses avec l’accélération de la mise à disposition des premières informations post-catastrophes. Enfin, le PAM et le SNU appuient le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes dans le cadre des missions aériennes d’évaluation ou de réponses en cas de crise. Par rapport à ce qui précède, on peut attester que le Mali (avec ses 20 millions d’habitants) a réalisé d’énormes progrès en de RRC, au regard de l’étendue du territoire, de la croissance démographique à la fois urbaine et rurale et de l’insécurité socio-politique grandissante. Toutefois, la capacité physique et institutionnelle du pays (acteurs, ressources humaines, infrastructures, vivres et non vivres) reste largement insuffisante en cas de crise de grande ampleur. La prépondérance des Clusters des PTF en matière des RRC est positivement corrélée à la faiblesse des capacités physiques et institutionnelle de l’État. Toutefois malgré la faiblesse physique et institutionnelle, exacerbée par la crise politique prolongée, l’État malien arrive tout de même à coordonner les activités de préparation et de réponses aux urgences depuis le niveau national jusqu’à un certain niveau décentralisé du pays, notamment le niveau local/communal.

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Tableau 5 : Capacité de stockage de produits alimentaires au niveau national (OPAM)

Etat des magasins CENTRES SNS Capacité de Nombre de stockage Magasins (tonnes) B AB P M

Région du District de Bamako 17 19 000 12 500 1500 5000 0

Région de Kayes 12 11 700 11700 0 0 0

Région de Koulikoro 12 9 000 7700 0 1300 0

Région de Sikasso 10 13 470 2000 2000 7470 2000

Région de Ségou 35 37 500 20525 10875 3350 2750

Région de Mopti 29 25 150 25150 0 0 0

Région de Tombouctou 12 17 750 13000 2750 2000 0

Région de Gao 13 11 400 9400 0 1000 1000

Région de Kidal 3 700 700 0 0 0

Total général 143 145 670 84275 17125 20120 5750

Tableau 6 : situation des magasins d’entreposages de la Direction des Projets PAM (DPPAM)

N° Localités Nbre Capacité Superfici Valeur Source Année Etat e CFA Financement Construction 1 Kayes 2 400 T 300 m² 13 741 805 FAO/PAM 1978 Bon 900 T 45 282 790 CANA/SUED 1984 2 Bamako 3 400 T 400 m² 10 844 813 FAO/PAM 1976 1200 T 600 m² 23 250868 FAO/PAM 1980 Bon 500 T 450 m² 29 603340 CANADA - 3 Ségou 1 1000 T 600 m² 37 137 092 F.C. 1983 Bon 4 Mopti 2 400 T 300 m² 13 141 805 FAO/PAM 1978 Bon 1000 T 600 m² 26 738 498 FAO/PAM 1980 5 Tombouctou 2 1000 T 600 m² 81 895 277 SUEDE 1982 Bon 1000 T - Budget Etat 2001 6 Gao 3 1000 T 600 m² 68 186 395 CANADA 1985 500 T 450 m² 101 150 000 Budget Etat 2001 Bon 500 T Budget d’Etat 2004 7 Kidal 2 500 T 243 m² 98 656 740 Budget Etat 1997 Bon 500 T 73 338 206 Budget Etat 2003 8 Mahina 1 600 T 450 m² 34 998 157 CANA/FCFP 1985 Bon 9 TOTAL 16 11 100 T - - - - - Source : DP-PAM, 2020

La capacité d’adaptation de la population se mesure à son aptitude à atténuer l’impact d’un aléa. Cette capacité varie énormément en fonction du niveau de préparation de la population locale, de la fragilité de l’environnement, de la diversité des activités génératrices de revenus et de l’état des

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 infrastructures sociales et routières. Les capacités d’adaptation sont évaluées sur une échelle allant de « très faible » à « très importante » et permettent d’identifier les populations qui n’ont pratiquement pas les moyens de faire face aux chocs externes et celles qui, au contraire, peuvent adapter facilement leurs modes de consommation pour compenser les pertes. Traditionnellement, la communauté rurale à une forte capacité de réagir face à un choc. La plupart des personnes dont les maisons sont inhabitables après un choc sont hébergés par leurs proches (familles ou voisins) ; ce qui réduit significativement le nombre des personnes déplacées après une inondation par exemple. Le déplacement vers les sites d’hébergement communs est souvent une solution de dernier recours. Par ailleurs, la capacité de reconstruction des cases d’habitation détruites est très élevée, du fait des matériaux utilisés (feuilles, bois, banco, etc.). En effet, la communauté sinistrée arrive toujours à réhabiliter les cases en 3 à 7 jours après une catastrophe. En bref, malgré leur vulnérabilité structurelle et leur taux de pauvreté élevé, la communauté vivant dans les zones à risques dispose d’une capacité non négligeable à s’adapter et à réagir face à un choc, en particulier aux sècheresses et aux inondations.

3.1.9. Cadre Politique et Institutionnel de la Gestion des Risques et Catastrophes au Mali

3.1.9.1. Contexte national

L’environnement institutionnel, légal et politique a sensiblement évolué depuis 1992. En effet, La situation politique s’est améliorée au cours des trois dernières décennies. Ainsi depuis 1992, des élections démocratiques (présidentielles, législatives, municipales et communales) sont organisées dans un climat politique assez consensuel et apaisé. Elles ont abouti en 2002 à une alternance du pouvoir dans la stabilité sociopolitique qui s’est davantage consolidée avec la bonne tenue des élections locales de mai 2004. Les éléments de politique et les objectifs de l’action présidentielle définis dans la Lettre de Cadrage d’Octobre 2002 et dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement, retiennent l’emploi comme la priorité pour le développement du pays avec un accent particulier sur les jeunes, l’éducation (l’école), la santé et l’amélioration du pouvoir d’achat. Cette priorité se décline et s’opérationnalise à travers trois axes majeurs à savoir (i) le développement du secteur rural, moteur de l’économie, (ii) l’investissement dans les ressources humaines et (iii) la rénovation du cadre politique et la gouvernance. Pour opérationnaliser sa vision de développement du secteur rural, le pays s’est doté d’une Loi d’Orientation Agricole (LOA). Il s’agit d’une Loi ordinaire qui vise à dessiner ce que sera le secteur agricole à court et long termes. La LOA doit permettre de développer et de faire coexister plusieurs types d’exploitations agricoles dont entres autres l’exploitation familiale, l’exploitation commerciale et l’exploitation industrielle. Elle doit aussi permettre d’adopter un régime de protection sociale des agriculteurs adapté aux besoins et aux capacités du pays. C’est une question d’équité nationale qui vise à rapprocher les conditions des ruraux de celles des urbains. Toutes ces Déclarations, Directives, Politiques et Programmes ont inspiré les processus et initiatives de recherche de la sécurité alimentaire au Mali. Ils capitalisent les acquis des réformes administratives, institutionnelles et économiques réalisées et/ou en cours et ; tirent le meilleur parti des performances du Programme de Restructuration du Marché Céréalier (PRMC), des résultats encourageants dans la maîtrise de l’eau et la promotion de l’élevage. C’est ainsi que la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA), élaborée en 2002, prend racine dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) qui donne les lignes directrices des orientations de développement au Mali. Toutes les politiques et stratégies de SA s’inscrivent donc dans le CSLP. D’ailleurs, dans le CSLP2, la Sécurité alimentaire a la même valeur que l’Éducation et la Santé. Pour opérationnaliser la SNSA et faciliter sa mise en œuvre, les différents acteurs concernés, de concert avec la Commission Nationale de Sécurité Nationale, ont conçu le Programme National de

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Sécurité Alimentaire (PNSA). Ce programme a pour ambition de coordonner les actions des différents intervenants (État, ONG, Collectivités décentralisées, etc.).  Un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) donne les lignes directrices des orientations de développement au Mali avec comme objectif global de réduire d’un tiers de l’incidence de la pauvreté actuelle (de 68,5% à 47,5% entre 2002 et 2006). En matière de Développement rural, le CSLP vise : (i) à rechercher la sécurité alimentaire qui intègre l’augmentation, la diversification, la valorisation maximale des productions agricoles, pastorales, piscicoles et sylvicoles et ; (ii) à améliorer la productivité et la protection de l’environnement dans le cadre d’une gestion durable des ressources naturelles. Les points faibles de sa phase 1 ou CSLP1 portent sur des blocages à la fois endogènes et exogènes. Actuellement, l’État et ses partenaires sont en train d’élaborer le CSLP2. La société civile, à travers le CNSC, œuvre pour la prise en compte de tous les facteurs endogènes de lutte contre la pauvreté.

 Cadre Stratégique pour la Relance Économique et le Développement Durable (CREDD) pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) Au niveau national et stratégique et faisant suite au CLSP, les pouvoirs publics ont adopté en novembre 2016 une nouvelle stratégie nationale de développement qui intègre l'ensemble des orientations stratégiques du Gouvernement. Il s’agit du Cadre Stratégique pour la Relance Économique et le Développement Durable (CREDD 2016-2018) qui constitue le document unique de référence et dont la 2ème phase (2019 – 2023) est en cours. Son objectif est de promouvoir un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités dans un Mali uni et apaisé, en se fondant sur les potentialités et les capacités de résilience en vue d'atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) à l'horizon 2030.  La Politique de Développement Agricole (PDA) La Politique de Développement Agricole fait l’objet des premiers articles de la Loi d’Orientation Agricole qui en fixe les grandes orientations. Conformément aux termes de ces articles, l’État, les Collectivités territoriales, les organismes personnalisés à vocation Agricole, les exploitations Agricoles, les associations, les coopératives, les organisations interprofessionnelles, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les autres organisations de la société civile ont contribué à l'élaboration de la PDA.  La Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PolNSAN), une contribution importante au combat permanent contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali En référence au CREDD et en particulier, pour combattre durablement l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, le Gouvernement a élaboré en 2017 la Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PolNSAN). Son objectif global ou de développement est d'assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population malienne et d’améliorer l'état nutritionnel des couches les plus vulnérables et leurs capacités de résilience. La PolNSAN s’articule autour de quatre axes stratégiques :  Améliorer l'incidence des productions agricoles sur la disponibilité, la stabilité, l'accessibilité et l'utilisation des aliments pour ajuster durablement l'offre alimentaire à la demande des populations ;  Prévenir les chocs et les crises, réduire et atténuer leurs effets sur les populations vulnérables et faciliter l'accessibilité alimentaire aux ménages en situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle ;  Contribuer à prévenir et à réduire la malnutrition sous toutes ses formes ;

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 Améliorer la gouvernance institutionnelle et financière de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

 La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA), le géniteur du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) Pour mettre en cohérence l’ensemble des initiatives prises dans le cadre du processus de restructuration du marché céréalier et eu égard à la nécessité de disposer d’un cadre de référence consensuelle pour construire et garantir la sécurité alimentaire au niveau et régional, le Gouvernement a élaboré et adopté en 2003 la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA). Élaborée sur recommandations du CILSS, la SNSA vise à satisfaire les besoins essentiels de la population à travers (i) l’augmentation et la diversification de la production agricole, (ii) l’amélioration des revenus des populations par une meilleure organisation du marché des aliments de base (céréales, sucre, huiles, fruits et légumes, produits animaux, etc.). Elle s’articule autour des axes stratégiques ci-dessous :  La création des conditions d’une sécurité alimentaire structurelle, fondée prioritairement sur la mobilisation systématique et durable des ressources alimentaires et de la sous-région ;  Le renforcement des capacités de prévention et de gestion des crises conjoncturelles ;  Une attention particulière à accorder aux aspects qualitatifs de la sécurité alimentaire. Cette première stratégie a connu des lenteurs dans sa mise en œuvre après son adoption par le Gouvernement en raison de l’instabilité institutionnelle et des conflits d’intérêt dans la gestion du système de sécurité alimentaire. En effet la tutelle était assurée effectivement par le Ministère du Développement Rural, le Ministère de l’Économie et des Finances, le Ministère Délégué auprès du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche chargé de la Sécurité Alimentaire et récemment le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) rattaché à la Présidence. Cette dernière tutelle bénéficie de l’Autorité du Président de la République pour (i) assurer une meilleure orientation et coordination du système, (ii) élargir le champ d’application du concept de Sécurité Alimentaire et, (iii) mieux asseoir le caractère transversal des fonctions de gestion de la sécurité alimentaire. C’est ainsi qu’en 2005, le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) fut élaboré. Il opérationnalise et facilite la mise en œuvre de la SNSA et, prend en compte les nombreuses études et réflexions menées des décennies durant pour asseoir une vraie stratégie nationale. Il paraît utile de souligner à ce niveau que la mise en œuvre de la première phase du PNSA (2006 – 2010) a constitué l’épine dorsale de la politique nationale actuelle de sécurité alimentaire  La stratégie Nationale de stockage de sécurité alimentaire élaborée et validée techniquement en 2021 est en cours d’adoption par le Gouvernement. La vision commune de la stratégie nationale de stockage de sécurité alimentaire, est de « Contribuer à l’atteinte de l’objectif de développement de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle du mali d’ici à l’horizon 2030, en cohérence avec la stratégie sous régionale de stockage de sécurité alimentaire de la CEDEAO». L’objectif global de la stratégie nationale de stockage de sécurité alimentaire est de « doter le mali d’un mécanisme national de stockage/conservation et d’instruments de gouvernance des stocks de céréales et produits alimentaires prenant en compte, la Réserve Régionale de Sécurité alimentaire de la CEDEAO et la mise en réseau des systèmes nationaux de stockage des pays membres» . Cinq axes stratégiques, dont : (1) Amélioration de l’approvisionnement des zones déficitaires et des groupes sociaux défavorisés en produits alimentaires de base ; (2) Amélioration de la gouvernance des stocks ; (3) Développement des infrastructures de stockage, (4) Renforcement des capacités des acteurs. La stratégie a été dotée d’un premier plan d’action de mise en œuvre de cinq ans.

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 Le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA), une initiative de facilitation de l’accès aux marchés De par ses importants acquis dans le domaine de l’irrigation, de la diversification des filières à moindres coûts et bénéficiant de la forte participation des populations, le PSSA avait pour ambition affichée d’augmenter les volumes des disponibilités alimentaires tout en respectant les conditions sociales et celles du marché. Ainsi, il convergeait avec les efforts de rationalisation du PRMC dans l’optique de l’élargissement de l’accessibilité des marchés à tous.  Le Programme de Renforcement de la Sécurité Alimentaire (PRORESA), pour répondre au défi d'une situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique Ce programme est soutenu par l'Union Européenne pour la période 2016-2021. Il a pour objectif général de contribuer à la réduction de l'insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables au Mali. Il propose en conséquence un paquet intégré de mesures, réparties sur trois axes distincts dont les objectifs sont :  L'augmentation du revenu des populations par l'amélioration des capacités de production et la valorisation du potentiel agricole ;  L'amélioration de l'état alimentaire et nutritionnel par la mise en place d'actions de prévention contre la malnutrition et ;  L'amélioration de la gouvernante du secteur par un appui à la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire (DNSA).

 Priorités Résilience Pays-Plan Stratégique 2015-2035 MALI

Le Mali s’inscrit dans la démarche stratégique régionale visant la « Faim zéro » à l’horizon 2035 et s’engage à renforcer la résilience des populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le cadre de l’Alliance Globale pour la Résilience (AGIR). Le Mali souscrit pleinement à la définition de la résilience comme étant « la capacité des ménages, familles, communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à résister au choc, à répondre efficacement, à récupérer et à s’adapter de manière durable ». Conformément au Cadre de référence fixé dans la Feuille de Route Régionale de l’Alliance, le Mali a dégagé les objectifs stratégiques et les interventions prioritaires ainsi que les indicateurs clés de processus et d’impact pour chacun des quatre (04) piliers de l’Alliance. Les Priorités Résilience Pays mettent en lumière les gaps et les faiblesses des politiques, stratégies et programmes existants à répondre aux besoins spécifiques des populations les plus vulnérables et à renforcer leur résilience face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Elles sont en cohérence et en synergie avec ces documents et ne viennent en aucune manière les supplanter.

 Le Plan National de Réponses (PNR) comme outils de prise de décision contre les difficultés alimentaires Après l’analyse des actions menées pour réduire l’insécurité alimentaire et notamment, l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de sécurité alimentaire, le Commissariat à la Sécurité Alimentaire s’est doté d’un plan d’action appelé le Plan National de Réponses (PNR) qui constitue le cadre d’exécution et de suivi de sa mission. Le PNR a pour ambitions de : (i) assurer les conditions d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle structurelle, durable et intégrée et, (ii) améliorer la prévention et la gestion des crises alimentaires et nutritionnelle conjoncturelles. De manière spécifique, il se focalise entre autres sur la mise en place du cadre institutionnel de sécurité alimentaire ; le renforcement du système d’observation, d’information et de formation ; le renforcement de la capacité de gérer en temps réel une situation exceptionnelle ; le renforcement du

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 système de veille ; l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme national de sécurité alimentaire (PNSA) et ; l’élaboration et la mise en œuvre de 180 plans communaux de sécurité alimentaire dans les zones structurellement déficitaires. Le PNR, comme tout plan d’action, a obéi à une démarche qui favorise tant la capitalisation des réformes administratives, institutionnelles et économiques créant ainsi les conditions favorables à la construction d’une sécurité alimentaire structurelle, que des expériences de réduction de l’insécurité alimentaire. Cette capitalisation s’est attelée à amplifier les résultats du PRMC, les performances du PSSA (Programme Spécial de Sécurité Alimentaire), et celles de tous les programmes, projets et actions qui ont permis à l’agriculture et à l’élevage de réaliser d’importants progrès. Ce plan de réponses doit être renforcé par la stratégie nationale de résilience et la stratégie régionale AGIR impliquant plusieurs Organisations Sous régionales et internationales (CEDEO, UEMOA, CILSS, FAO, PAM, etc.).

3.1.9.2. Contexte sous régional et international

 Le Mali est signataire au niveau régional et international de plusieurs Conventions, Déclarations, Directives, Politiques et Programmes sur la Sécurité Alimentaire qui ont servi de cadre d’élaboration de Politiques nationales mais, tout en tenant compte des besoins spécifiques du pays. Il s’agit entre autres de :  La Déclaration de Rome (1996) fruit du Sommet Mondial de l’Alimentation ;  La Déclaration des Chefs d’État et de Gouvernement des pays membres du CILSS en novembre 2000 à Bamako ;  L’Appel de l’Union Africaine lancé lors de son Sommet de juillet 2000 tenu à Lomé (Togo) sur la Sécurité Alimentaire et l’Intégration Régionale ;  Les Directives de Maputo sur le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDA) ;  La Politique Agricole de l’UEMOA à travers son Programme Spécial Régional pour la Sécurité Alimentaire ;  La Politique Agricole de la CEDEAO (ECOWAP) à travers son Programme Régional d’Investissement Agricole (PRIA) décliné au niveau national à travers le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA).  La politique sous régionale de résilience  Documents sous régionaux de Nutrition

3.2. Évaluation des Risques En rappel, les différents types de risques probables au Mali, qui ont été décrits ci-haut sont les suivants : 1. Sècheresse 2. Inondations, 3. Menace acridienne/Crise aviaire, 4. Attaques d’autres déprédateurs (oiseaux granivores, chenilles) 5. Épidémies et épizooties (COVID 19, choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.), 6. Feux de brousse ; 7. Mauvaises pratiques d’orpaillage dans les lits des cours d’eau ; 8. Incendies des marchés publics dans les centres urbains ;

Ainsi sur la base de l’exploitation documentaire notamment, la situation de référence sur la SAN (Sissoko K. ; Coulibaly, D. ; 2019), des échanges menés au sein de l’Équipe d’élaboration du PCSAN, et des échanges avec les experts du CSA et certains représentants des PTF que quatre (4) principaux

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 types de risques les plus réalistes et les plus probables ont été retenus pour constituer les scénarii du PCSAN du Mali.

IV. SCÉNARII RETENUS POUR LE PLAN DE CONTIGENCE SAN

4.1. Analyse des Scénarii retenus Quatre scénarii ont été retenus sur la base des quatre principaux types de risques les plus réalistes et probables au niveau du Mali : 1. Inondations, 2. Sécheresses, 3. Péril acridien, 4. Épidémies/épizooties. Il s’agira tout d’abord de caractériser chaque scénario en précisant : (i) le type d’aléa, (ii) la probabilité d’occurrence, (iii) le niveau d’impact, (iv) la localisation et l’étendue géographique, c’est-à-dire les zones identifiées comme les plus vulnérables dans chaque scénario (cf. tableau 5). Tableau 7: Analyse des aléas et risques CRITERES Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 4

Type d’Aléa Inondations Sècheresses Invasion Epidémies/ acridienne Epizooties

Probabilité Pratiquement Très probable Probable Probable d’occurrence certain Niveau d’impact Très important Important Très important Important Localisation et Bamako et Capitales 1. Zone Sahélienne Région Aires de distribution Épidémies (Cholera, étendue régionales (Kayes, de Kayes : Zone du Sahel du criquet pèlerin COVID19) : Risque géographique Koulikoro, Ségou, Occidental : Nord des au Mali probable sur toute Sikasso, Mopti, Gao, Cercles de Kayes, Nioro, l’étendue du Tombouctou Yélimané, Niono Territoire national Autres villes 2. Zones sahariennes Épizooties (charbon, moyennes (Cercles) : désertiques péripneumonie San, Bla, Koutiala, 3. Autres localités à contagieuse), Bougouni, Kita, travers le pays Newcastle) Zones à Banamba, Nara, forte concentration Niono, de bétail (Zone péri- Plusieurs localités urbaine de Bamako, rurales (villages et Régions de Kayes, hameaux à travers le Sikasso, Ségou, pays Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka, Taoudenit Troupeaux transhumants en provenance des pays d’accueil

Source : D. Coulibaly et K. Sissoko, Consultants

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4.1.1. Scénario 1 : Les Inondations Ces dernières années, la vulnérabilité aux chocs s’est considérablement accrue avec les changements climatiques qui se caractérisent par une alternance de sécheresse et d’inondations. Par rapport au changement et à la variabilité climatiques et leurs impacts sur les inondations, on peut admettre, comme souligné précédemment, que plus les pluies sont intenses sur de plus courtes périodes, plus les dégâts causés sont très importants dans les zones exposées (Cf. Carte ci-jointe).

Carte 6 : Carte des inondations au Mali

4.1.2. Scénario 2 : Les Sécheresses La sécheresse est le premier phénomène à mettre en exergue dans un pays comme le Mali. C’est un aléa cyclique dont les conséquences peuvent se faire ressentir sur de longues périodes, directement sur la population en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition mais aussi, plus largement sur l’économie et le développement du pays. Une initiative d’envergure est en cours à travers le Projet « Gestion Intégrée de la Terre et de l’Eau pour l’Adaptation à la Variabilité et au Changement Climatiques (ILWAC) – Mali (ILWAC3) » pour restaurer les terres fortement dégradées, en appuyant les communautés locales à adopter des pratiques agro-forestières durables. Il est financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par l’OSS. Il a permis l’évaluation de la vulnérabilité aux sécheresses à travers des analyses spatiales à l’échelle nationale à travers des croisements de couches d’informations afin d’identifier les zones les plus vulnérables aux sécheresses. Le site de Sikasso (Sud du Mali) a été choisi comme zone pilote. Le résultat de cette analyse est la cartographie du risque réalisée au niveau national à l’échelle 1 :200.00 et au niveau local à l’échelle 1 :100.00. (Carte n°9) Rappelons que le Projet ILWAC est structuré autour des trois volets suivants : (1) la mise en place d’un SIG sur l’occupation et la gestion des terres et de l’eau, (2) l’analyse des risques associés aux changements climatiques, (3) le renforcement des capacités des acteurs clés à utiliser et à s’approprier cette information.

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Carte 7: Cartographie du risque à la sécheresse au Mali (Source : Projet ILWAC)Tableau 8 : Répartition géographique générale des sécheresses au Mali Régions Cercles Zones Cultures vulnérables à la Autres activités exposées aux sécheresse importantes de sécheresses subsistance

1 Kayes Nioro, Yélimané, Oui Sorgho, Mil, Fonio, Mais, Élevage, Pêche Diéma, Kayes, Riz, Maraîchage Bafoulabe, Kita

2 Koulikoro Nara, Banamba, Oui Sorgho, Mil, Fonio, Mai, Élevage, Pêche Kolokani Riz, Maraîchage

3 Ségou Niono, Ségou, Macina, Oui Riz, Mil, Sorgho, Mais, Élevage, Pêche Tominian Arachide, Maraîchage

4 Mopti Mopti , Oui Riz, Mil, Sorgho, Pêche, Élevage , Djenné, Maraîchage Koro, , Tenenkou,

5 Tombouctou Tombouctou, Diré, Oui Sorgho, Mil, Riz, Blé, Élevage, Pêche Goundam, Gourma- Maraîchage Rharous, Niafounké

6 Gao Gao, Ansongo, Bourem Oui Sorgho, Mil, Riz, Élevage, Pêche Maraîchage Source : Plan National Sécheresse du Mali 2020

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4.1.3. Scénario 3 : Péril acridien/Invasion aviaire

Les enjeux des risques liés au Criquet pèlerin sont énormes. Depuis les temps immémoriaux, le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria FORSKÅL, 1775) est considéré comme l'un des principaux fléaux de l'humanité en raison de ses graves invasions et des conséquences désastreuses que celles-ci engendrent sur les plans économique, social et environnemental. En période d'invasion généralisée, ses essaims peuvent envahir une aire de 29 millions de km² (20% des terres émergées), peuplée d'environ 1,3 milliard d'habitants et s'étendant, à travers 60 pays d'Afrique et d'Asie, des côtes atlantiques africaines de l'hémisphère Nord à la frontière Indo-pakistanaise et ; de la Méditerranée à

l'Équateur.

A titre d’exemples, l’invasion généralisée du Criquet pèlerin de 1986/1989 qui a concerné une cinquantaine de pays, celle de 2003-2005 et la recrudescence majeure qui a affecté la Région occidentale en 1992-1994 ont démontré une nouvelle fois les énormes capacités de nuisance de ce ravageur. L’ampleur des dégâts sur les productions agro-sylvo-pastorales et les perturbations socio- économiques qui en résultent sont souvent considérables. De plus, les quantités importantes d’insecticides chimiques utilisées pour les opérations de lutte à grande échelle entraînent des préjudices à l’environnement. Ainsi, les coûts des opérations de lutte lors de l'invasion de 2003-2005 ont été estimés à 400 millions de dollars et les volumes de pesticides utilisés à environ 13 millions de litres (L. Brader et al. Évaluation multilatérale de la campagne 2003-05 contre le Criquet pèlerin. Avril 2006).

Carte 8 : Aires de distribution du criquet pèlerin au Mali

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4.1.4. Scénario 4 : Les Épidémies et Épizooties Comme déjà annoncé, le Mali reste l’un des pays « à risque » pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il importe également de souligner que certaines épidémies, comme le choléra, peuvent se déclarer à la faveur d’une catastrophe d’origine naturelle comme les inondations. Enfin, en 2020- 2021, le Mali comme plusieurs autres pays dans le monde a été frappé par la pandémie du COVID 19, avec au total 10 042 nombre de cas recensés dont 385 décès. Quant aux autres ennemis des cultures, ils continuent d’être une menace importante sur la production agricole du pays. Il s’agit principalement des oiseaux granivores, des chenilles, des pucerons et autres rongeurs. Certaines zones agro écologiques du Mali restent très favorables aux nuisibles des cultures dont la manifestation engendre parfois des dégâts très importants sur les cultures comme les oiseaux granivores au sahel occidental et en zone rizicole, ainsi que la chenille légionnaire dans les zones de culture de maïs

4.1.4. Scenario : Epidémies /Epizooties Les épidémies concernent le COVID 19 qui a eut une ampleur de pandémie mondiale ainsi que d’autres maladies telles que Ebola, Fièvre jaune, Choléra, etc. Par ailleurs, les maladies animales constituent, elles aussi, un souci majeur dans ce pays où le pastoralisme est l’une des principales activités économiques des populations (30% des Maliens vivent de l’élevage). Il s’agit entre autres de la péripneumonie contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, la peste des petits ruminants, la maladie de Newcastle. Ces maladies ont causé en 2006 la perte d’environ 540.000 bovins et de 3,4 à 5,2 millions d’ovins et de caprins. L’impact des pertes bovines a été estimé en 2008 à plus de 3,9 millions d’euros.

4.1.5. Scénario d’aléas combinés : Dans le contexte sahélien caractérisé principalement par le changement et la variabilité climatiques, Il est fort probable qu’au cours d’une année donnée que le pays soit amené à gérer, en même temps, plusieurs types d’aléas. En conséquence, il le pays pourra faire face non pas à un seul scénario mais, à une combinaison de scénarii, avec plusieurs cas de figures, tels que par exemple :

(i) Des populations frappées par des inondations et qui sont aussi en même temps touchées par l’impact d’une invasion acridienne ; et affectées aussi par une épidémie ; (ii) Des populations affectées par la sècheresse sont aussi affectées par une épidémie et leurs animaux affectés par une épizootie ; (iii) Des populations affectées par la sécheresse qui sont en même temps face à une invasion aviaire avec des attaques d’oiseaux granivores sur leurs superficies agricoles ;

4.1.6. Nécessité d’adaptation de la stratégie d’intervention nationale aux urgences : Actuellement au Mali, l’utilisation des ressources publiques est assujettie au strict respect des procédures de passation de marché. Il apparaît de plus en plus qu’elles constituent des entraves réelles à la bonne conduite des opérations d’urgence en cas de catastrophes naturelles (inondations, sécheresse et autres). On peut attendre 6 mois pour donner à manger à des sinistrés ayant perdu leurs moyens de subsistance ou de reconstruire un pont reliant deux quartiers d’un village sinistré. Par rapport à ce qui précède, il paraît essentiel pour le pays d’adopter une stratégie d’intervention efficace mieux adapté aux cas d’urgence assortie de procédures accélérées, simples et très flexible. Entre autres, deux cas de figures pourraient se présenter : a)- La crise est anticipée suffisamment à temps (au moins 4 mois à l’avance). Dans ce cas, les procédures normales de passation de marchés pourront être respectées aussi bien pour les

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 interventions d’urgence conjoncturelles que structurelles. Cela suppose que le pays dispose d’un dispositif de prévention et de gestion des crises capable de fournir suffisamment à temps (4 à 5 mois) l’information utile de prise de décision. b)- La crise n’a pas pu être anticipée. C’est le scénario le plus probable, notamment lors des inondations des invasions acridienne et aviaires qui peuvent survenir de façon impromptue. Dans ces cas, il est indispensable, comme proposé plus haut, de mettre en place des procédures accélérées de mobilisation des ressources publiques et des subventions des PTF mises à dispositions (marchés de gré à gré, consultations directes restreintes, achats directs, etc.)

4.2. Résumé des Hypothèses de Planification retenues Après avoir identifié les quatre scénarii du PCSAN, la démarche suivante a été adoptée

4.2.1 Les Hypothèses de planification d’urgence Elles ont été développées pour chaque scénario à travers les points ci-dessous a) Localisation et étendue géographique dans le pays

b) Nombre et pourcentage de population affectée dont : • Nombre de morts • Nombre de blessés • Nombre de disparus • Autres • Nombre total affectés

c) Impacts sur les moyens de subsistance et secteurs spécifiques • Impacts sur Agriculture/Élevage/Pêche/Environnement

d) Sous/Scénarii relatifs à l’État d’insécurité alimentaire et nutritionnelle définis selon les standards du cadre harmonisé : • Sous-scénario 0 • Sous-scénario 1 • Sous-scénario 2 • Sous-scénario 3 • Sous-scénario 4

e) Aspects « Genre » à prendre en compte par scénario • Nombre de personnes affectées par âge et par sexe • Nombre total d’hectares de cultures endommagés par les inondations appartenant aux femmes ou groupements de femmes • Nombre de jeunes partis en exode rural suite à la crise • Nombre de femmes en insécurité alimentaire • Nombre d’enfants malnutris

f) Durée probable de la phase d’urgence

g) Expériences antérieures des autorités aux niveaux national, régional et local

4.2.2. Des analyses sur les hypothèses de planification d’urgence Elles ont été ensuite faites dans le but de définir les paramètres d’urgence. Les résultats de ces analyses sont répertoriés par scénario dans le tableau n°5 ci-dessous :

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 Tableau 9 : Analyse des hypothèses de planification retenues pour la définition des paramètres d’urgence INFORMATIONS / SCENARIOS SCENARIO 1 SCENARIO 2 SCENARIO 3 SCENARIO 4 INONDATIONS SECHERESSES INVASION ACRIDIENNE) EPIDEMIES / EPIZOOTIES /INVASION AVIAIRE Localisation et étendue géographique Bamako et Capitales régionales : 1. Zone Sahélienne Région de Les Régions du Nord et du Épidémies (Cholera, COVID19) : Risque Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Kayes : Zone du Sahel Centre (Gao, Tombouctou, probable sur toute l’étendue du Mopti, Gao, Tombouctou Occidental : Nord des Cercles de Ménaka, Kidal, Taoudéni, Territoire national Kayes, Nioro, Yélimané, Niono Mopti) et quelques localités Épizooties (charbon, péripneumonie Autres villes moyennes (Cercles) 2. Zones sahariennes désertiques situées au Nord des Régions contagieuse, maladie de Newcastle) : : San, Bla, Koutiala, Bougouni, 3. Autres localités à travers le de Kayes, Koulikoro et Ségou. Zones à forte concentration de bétail Kita, Banamba, Nara, Niono, pays (zone péri-urbaine de Bamako, régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Plusieurs localités rurales Tombouctou, Kidal, Ménaka, (villages et hameaux à travers le Taoudéni) ; Troupeaux transhumants pays en provenance des pays d’accueil Nombre et Morts 20 personnes sur le plan Néant 100 personnes Épidémies : 100 Personnes pourcentage de national Épizooties : Animaux morts : 1000 population Blessés 2500 blessées Néant Néant Néant affectée Disparus 10 Néant Néant Néant Affectés Entre 100.000 et 200.000 Entre 100.000 et 200.000 Environ : 500.000 Environ : 20 000 personnes et 1 000 000 d’animaux Impacts sur les Agriculture/Élevage/ Destruction de parcelles de riz Agriculture : Superficies de Destruction des cultures, des - baisse de production animale moyens de Pêche/Environnement dans les régions en bordure de cultures asséchées, perte des récoltes, pertes en pâturages, - baisse exportations des animaux subsistance et fleuves : 500 ha récoltes, pertes en pâturages, disparition du couvert végétal, - baisse des revenus des éleveurs secteurs Destruction d’autres parcelles problème de régénération du déficit de production agricole spécifiques de cultures (bananeraie, couvert végétal, déficit de - Superficies infestées par les mil/sorgo, autres) : 250 ha production agricole criqu e ts : 1 500 000 ha. Destruction d’une partie du - Superficie totale affectée par la cheptel : 200 têtes sècheresse : 250 000 ha Élevage : Assèchement de mares et tarissement précoce de puits et de cours d’eau/ problèmes d’abreuvement des troupeaux et des hommes Problèmes d’alimentation du bétail/Déstockage/vente des animaux par les éleveurs Pêche : baisse des captures de poisson Infrastructures/ Destruction de ponts : 10 ponts Néant Routes glissantes Psychose généralisée Équipements à travers le pays Problèmes de visibilité Main-d’œuvre affectée dans plusieurs ++++++++++++++++++++++++++++++++++ Routes endommagées : 500 Km Risque d’accident de secteurs de l’Economie Nationale

PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 à travers le pays véhicules et d’aéronef Autres dommages : Pertes moyens/Infrastructure de transport Perte de bâtiments, logements, établissements publiques (écoles, hôpitaux, etc.), ouvrages hydrauliques, réseaux d’électricité, d’eau & téléphonique, Évaluation à alimenter davantage par les ministères et institutions spécialisées Autres Bâtiments, pièces et cases à Psychose générale Psychose générale travers le pays : 100 Psychose générale Psychose générale Sous/Scénario Zéro Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité alimentaire : 0 (Phase 1 /CH) : Aucune/ minimale alimentaire : 0 alimentaire : 0 alimentaire : 0 Personnes malnutries : 0 Sous/Scénarii Personnes malnutries :0 Personnes malnutries : 0 Personnes malnutries : 0 Etat d’insécurité Sous/Scénario 1 Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité alimentaire : alimentaire et (Phase 2 /CH) : alimentaire : alimentaire : alimentaire : Personnes malnutries : nutritionnelle Sous-pression Personnes malnutries : Personnes malnutries : Personnes malnutries : par Scénario Sous/Scénario 2 Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité alimentaire : (Phase 3/CH) : alimentaire : alimentaire : alimentaire : Personnes malnutries : Crise Personnes malnutries : Personnes malnutries : Personnes malnutries : Sous/Scénario 3 Personnes malnutries : Personnes malnutries : Personnes malnutries : Personnes malnutries : (Phase 4 /CH) : Personnes malnutries : Personnes malnutries : Personnes malnutries : Personnes malnutries : Urgence Sous/Scénario 4 Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité Personnes/ insécurité alimentaire : (Phase 5 /CH): alimentaire : alimentaire : alimentaire : Personnes malnutries : Catastrophe/Famine Personnes malnutries : Personnes malnutries Personnes malnutries : ASPECTS Indicateurs genre à renseigner par Nombre total d’hectares de Nombre total d’hectares de Nombre total d’hectares de Nombre total de têtes d’animaux GENRES scénario cultures endommagés par les cultures endommagés suite à la cultures endommagés par décimés suite aux épizooties (nombre inondations appartenant aux sécheresse appartenant aux l’attaque acridienne de têtes par espèce femmes ou groupements de femmes ou groupements de appartenant aux femmes ou Nombre de jeunes partis en exode rural femmes femmes groupements de femmes suite à la crise Nombre de jeunes partis en Nombre de jeunes partis en Nombre de jeunes partis en Nombre de femmes en insécurité exode rural suite à la crise exode rural suite à la crise exode rural suite à la crise alimentaire Nombre de femmes en Nombre de femmes en Nombre de femmes en Nombre d’enfants malnutris insécurité alimentaire insécurité alimentaire insécurité alimentaire Nombre total de personnes atteintes Nombre d’enfants malnutris Nombre d’enfants malnutris Nombre d’enfants malnutris par les épidémies (Hommes, Femmes, Enfants) Durée probable de la phase d’urgence Consensus : 60 jours Consensus : 60 jours Consensus : 90 jours Consensus : 60 jours

PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 Expériences antérieures des autorités aux niveaux Phénomène Très récurrents Engagement politique fort des Bon capital d’expérience national et local autorités du Pays à lutte contre les effets du changement climatique Appui des partenaires au développement et de la coopération internationale ; Sensibilisation et information a très grande échelle des médias.

Tableau 10 : Analyse des hypothèses de planification retenues pour la définition des paramètres d’urgence (suite) CRITERES Scénario 1 (Inondations) Scénario 2 (Sécheresses) Scénario 3 Scénario 4 (Invasion acridienne) (Epidémies/Epizooties) Capacités Nationales CSA/DNSA, Plan ORSEC National, CSA/DNSA, Plan ORSEC National, Mali- CSA/DNSA, Institutionnelles : OPV, CNLCP, Plan ORSEC National, Ministère de Ministère chargé de la sécurité Météo Comité National de lutte antiacridienne, la Santé et de l’Hygiène Publique, intérieure et de la protection civile Ministères de l’Agriculture, Elevage, CONACILSS… Ministères Elevage, Laboratoire Ministère de l’Administration Environnement, Ministère chargé de Réglementaire : code, conventions Central Vétérinaire ; territoriale, Ministère de la la sécurité intérieure et de la Ministères de l’Agriculture, Elevage, Développement Social et services Défense Ministères de protection civile Ministère de Environnement, Ministère chargé de la déconcentrés, Ministère de la l’Agriculture, Elevage, l’Administration territoriale, Ministère sécurité intérieure et de la protection civile protection sociale et de l’Économie Environnement, Developpement de la Défense, Ministères Ministère de l’Administration territoriale, Solidaire, Ministère chargé de la social, Santé/Nutrition/Hygiène Developpement social, Ministère de la Défense, Ministères sécurité intérieure et de la publique, Secteur Prive, société Santé/Nutrition/Hygiène publique Developpement social, protection civile, Ministère de civile …. Secteur Prive, société civile Santé/Nutrition/Hygiène publique Secteur l’Administration territoriale, Société Prive, société civile civile, Secteur Privé …. Locales Plan ORSEC régional, Casernes Plan ORSEC régional, Directions Collectivités locales, Comités régionaux et Collectivités locales, Comités Sapeurs-Pompiers, Programme régionales Agriculture, départementaux de coordination régionaux et départementaux de de Developpement Social, Environnement, Programme de (collectivités déconcentrées) Mobilisation coordination (collectivités Economique Communautaire Developpement Social, Economique communautaire, comités villageois, déconcentrées) Mobilisation (PDSEC) des Collectivités Communautaire (PDSEC) des Programme de Developpement Social, communautaire, comités villageois, (communes) Collectivités (communes) Economique Communautaire (PDSEC) des Programme de Developpement Collectivités (communes) Social, Economique Communautaire (PDSEC) des Collectivités (communes)

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Autres organisations susceptibles de Système des NU et Système des NU et Organisations Système des NU et Organisations Cluster Santé, Mouvements répondre Organisations Humanitaires Humanitaires (PNUD, FICR, OCHA, Humanitaires (PNUD, FICR, OCHA, OXFAM, associatifs, patronat, Organisations (PNUD, FICR, OCHA, OXFAM, OXFAM, PAM, UNICEF, UNHCR, etc.), PAM, UNICEF, UNHCR, etc.), Mouvements internationales, Organisations PAM, UNICEF, UNHCR, etc.), Mouvements associatifs, patronat, associatifs, patronat, Organisations interétatiques sous régionales, Mouvements associatifs, Organisations internationales, internationales, Organisations interétatiques ONGs nationales et internationales, patronat, Organisations Organisations interétatiques sous sous régionales, ONGs nationales et PTF/Coopérations bilatérales, internationales, Organisations régionales, ONGs nationales et internationales, PTF/Coopérations humanitaires, , volontaires du Interétatiques sous régionales, internationales, PTF/Coopérations bilatérales et volontaires du Service Civique Service Civique Nationale, … ONGs nationales et bilatérales et volontaires du Service National internationales, Civique National Harmoniser les structures les Ministères et PTF/Coopérations bilatérales, et non les départements volontaires du Service Civique National Contraintes Générales Retard sur l’alerte précoce, Retard sur l’alerte précoce, Manque d’alerte précoce, Manque de Socioculturelles majeures Insuffisance des moyens Insuffisance des moyens coordination, Promiscuité probable à la d’intervention des structures d’intervention des structures Déficit des moyens, Manque de réponse aux (Matériel, humain et financier) (Matériel, humain et financier) compétences, urgences Manque de Coordination, Manque de Coordination, Difficultés Déficit d’information, de sensibilisation des Difficultés d’évaluation de la d’évaluation de la situation…. populations, Déficit législatif… situation, etc., Absence d’outils d’évaluation et de ciblage Absence de plan de contingence national Phénomène de la reproduction des larves non maîtrisé Recyclage des emballages de pesticides Problèmes de pollution de l’environnement, d’intoxication des populations et du bétail Spécifiques aux Bamako et autres localités du Bamako : Accessibilité, Sites d’accueil, ; difficultés d’accès aux zones de ponte hors Blocage socioculturels, Problèmes zones affectées Pays : Accessibilité, Sites densité de la population, mobilité, du territoire National d’Accessibilité physique de d’accueil, densité de la : Accessibilité, communication, certaines zones population, mobilité, Accessibilité, communication,

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Besoins prioritaires Moyens de pompage, tentes, eau Approvisionnement en eau potable, Matériels d’éradication des zones de ponte Produits de traitements, vaccins potable, produits alimentaires, et eau d’abreuvement du bétail et des larves Homme et bétail, produits médicaments, produits de produit alimentaires, médicaments, Limiter la progression des essaims alimentaires, médicaments désinfection, sites d’accueil, produits de désinfection, sites Assistance alimentaire Secteurs proposés : Secteurs proposés : d’accueil, Déblayage des routes  Matériel  Matériel Secteurs proposés : Systèmes d’alerte  Abris  Abris  Matériel Secteurs proposés :  Eau et assainissement  Eau et assainissement  Abris  Matériel  Alimentation  Alimentation  Eau et assainissement  Abris  Santé et hygiène  Santé et hygiène  Alimentation  Eau et assainissement  Sites d’accueil  Sites d’accueil  Santé et hygiène  Alimentation Moyens de pompage, tentes, eau  Santé et hygiène potable, produits alimentaires,  Sites d’accueil médicaments, produits de désinfection, sites d’accueil, Secteurs proposés :  Matériel,  Abris  Eau et assainissement  Alimentation  Santé et hygiène   Sites d’accueil

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Tableau 11: Les Sous/scénarii de contingence retenus Sous/Scénario Zéro Sous/Scénario 1 Sous/Scénario 2 Sous/Scénario 3 Sous/Scénario 4 S/Scénarii (Phase 1 /CH) : Aucune/ minimale (Phase 2 /CH) : (Phase 3/CH) : (Phase 4 /CH) : (Phase 5 /CH): Sous-pression CriseS Urgence Catastrophe/Famine Description Les ménages Les ménages ont Les ménages ont des les ménages ont Les ménages ont un Phases sont capables une consommation déficits alimentaires des larges déficits extrême manque de couvrir leurs alimentaire qui alimentaires, ce d’aliments et sont besoins essentiels, minimale mais ne se reflètent par des qui résulte en une incapables de couvrir alimentaires et sont pas capables taux de Malnutrition malnutrition aiguë autres besoins même non alimentaires, de se permettre aigüe élevés ou très en employant des sans recourir à certaines dépenses supérieurs à élevée ou une stratégies. Mort et taux des stratégies non alimentaires la normale ; OU mortalité de malnutritions d’adaptation essentielles sans sont margina- lement excessive ; extrêmement irréversibles pour s’engager dans capables de couvrir le OU critiques sont accéder aux aliments des stratégies minimum de leurs sont capables de évidents. (Pour la et aux revenues. d’adaptation besoins alimentaires mitiger les larges classification en irréversibles. en épuisant les déficits Famine, des taux de avoirs relatifs aux alimentaires malnutrition et de moyens d’existence employant des mortalité très élevés ou en employant des stratégies sont nécessaires). stratégies d’adaptation d’adaptation d’urgence et en de crise. liquidant leurs avoirs. Actions à mener si cette Action requise Action requise pour Protéger les moyens Sauver les vies et Prévenir les décès à phase survient pour développer la réduire les risques de d’existence, prévenir. les moyens grande échelle et résilience et réduire catastrophe et d’existence. éviter l’effondrement les risques de protéger les moyens total des moyens catastrophe et d’existence. d’existence. protéger les moyens d’existence Indicateurs de résultats Consommation alimentaire HDDS : >=5 groupes HDDS: 4 groupes HDDS : 3 groupes HDDS : 2 groupes HDDS : 0 - 1 groupe SCA : Consommation SCA : Consommation SCA : consommation SCA : Faible SCA : Inférieur à acceptable et stable acceptable mais en limite : consommation : consommation faible Pauvre < 5% détérioration : Pauvre 10 -20% ou Pauvre ≥ 20% (ND) HHS : nulle Pauvre : 05 -10% ou Pauvre + Limite : 30% HHS : grave Score = 0 Pauvre + Limite: et plus Score = 4 rCSI : 0-3 15- 30% HHS : modérée rCSI : ≥ 19 HEA9 : DPME = 0% HHS : faible Score 2 - 3 HEA : DS ≥ 20% et Score = 1 rCSI : ≥ 19 < 50% rCSI : 4-18 HEA : DPME≥80% ou HEA : DPME < 80% DS < 20% Évolution Au moins 80% des Au moins 20% des Au moins 20% des Au moins 20% des ND des moyens ménages n’ont mis en ménages ont mis en ménages ont mis en ménages ont mis d’existence œuvre aucune œuvre des stratégies œuvre des stratégies en stratégie d’adaptation de stress d’adaptation de crise œuvre des d’adaptation ou pire et moins de ou pire et moins de stratégies négative 20% ont mis en œuvre 20% ont mis en d’adaptation ou d’urgence des stratégies œuvre des stratégies d’urgence d’adaptation de crise d’adaptation d’urgence

État nutritionnel Malnutrition aiguë Malnutrition aiguë Malnutrition aiguë Malnutrition aiguë Malnutrition aiguë globale : < 5% globale : 5-10% globale : 10-15 % globale : 15-30% globale : ≥ 30% Prévalence IMC Prévalence IMC Prévalence IMC <18,5 Prévalence IMC Prévalence IMC <18,5 <18,5 kg/m² : <5% <18,5 kg/m²:5 - 9.9% kg/m² :10 -19.9 <18,5kg/m² :20- kg/m² : 20-39.9% 39.9 Source : Manuel CH, version 2, Octobre 2019 4.3. Les Indicateurs d’alerte Dans le cadre de la préparation des plans de réponses, des indicateurs d’alerte doivent être identifiés pour chaque type de crise. Pour les différents scénarii considérés, quelques indicateurs d’alerte sont indiqués ci-dessous (cf. Tableau 18). Pour chaque campagne, les niveaux de ces indicateurs permettront de faire l’alerte pour indiquer parmi les différents scénarios quel sont le ou les scénarii les plus probables.

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Tableau 12 : Indicateurs d’alerte retenus pour signifier le niveau de la crise

Indicateurs de déclenchement Sous/Scénario Zéro Sous/Scénario 1 Sous/Scénario 2 Sous/Scénario 3 Sous/Scénario 4 ou indicateurs d’alerte des (Phase 1 /CH) : (Phase 2 /CH) (Phase 3/CH) (Phase 4 /CH) (Phase 5 /CH) scénarii Aucune/ minimale Sous-pression Crise Urgence Catastrophe/ Famine 1. Déficit du bilan céréalier 0 à 5 % 5 à 10% 11 à 20% 21 à 50 % > 50%

2. Hausse des prix des céréales par 0 à 10 % 11 à 15% 16 à 25 % 26 à 50 % > 50% rapport à la moyenne des cinq (5) dernières années

4. Déficit du bilan fourrager 0 à 5 % 5 à 10% 11 à 20% 21 à 50 % > 50%

5. Terme de l’échange Inférieur à 2 boucs/1 Inférieur à 2 boucs/1 2 à 3 boucs/1 sac de 3 à 4 boucs/ sac de > 4 boucs/1 sac de mil (Bétail/céréales de base) sac de mil de 100 kg sac de mil de 100 kg mil de 100 kg mil de 100 kg de 100 kg

6. Durée de la couverture des > 9 mois 9 à 12 mois 6 à 9 mois 3 à 6 mois Inférieur à besoins en céréales de base (à 3 mois compter du mois de Novembre)

7. Nombre moyen de repas par 3 repas/jour (100% 3 repas/jour (80% des 2 repas/jour 1 repas/jour Moins de 1 repas/jour jour (par ménage) des ménages) ménages) (aléatoire)

8. Mouvement de populations Exode saisonnier Départ précoce et Départ précoce et Départ précoce et Départ de plus de 33% (Qui part ? et jusqu’où ? / habituel moyennement moyennement de plus de 33 % des des ménages et/ou amplitude) important des bras important des bras bras valides par villages abandonnés valides (entre 1 et 20% valides (entre 20% rapport à la normale dans un espace très par rapport à la et 33% par rapport à et abandon de large (régions) normale) la normale) départ de 10 à 33% des ménages Autres indicateurs (à préciser)5 PM PM PM PM PM

Source : DNPGCA, 2007

5 D’autres indicateurs d’alerte peuvent être rajoutés à cette liste en fonction des zones et des types de scénarii.

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V. OBJECTIFS DU PLAN DE CONTINGENCE

A l’instar des plans de réponses sectoriels, le plan de contingence national a été élaboré dans le respect de l’esprit de la charte de l’action humanitaire et qui réaffirme le droit des populations affectées par les catastrophes à la protection, à l’assistance et à vivre dans la dignité6. Ainsi, le plan a pour but d’identifier les actions à mener dans le cadre des axes stratégiques ci-après :

 La préparation de réponses : désignation des points focaux, identification des besoins, stockage, pré positionnement des moyens de réponse, estimation de coûts initiaux, identification des bénéficiaires potentiels et des actions d’information et de formation pour la limitation des impacts.  La gestion de la réponse : organisation des premières évaluations d’urgence et des réponses de première ligne en vue de maintenir un niveau minimum de dignité pour la population affectée. La conduite d’évaluations approfondies et la mise en place de programmes de relèvement.  La gestion de l’après crise : suivi et évaluation de la qualité des programmes menés, conduite d’évaluations du niveau de relèvement, etc.

5.1. Objectif Général L’Objectif Général est de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables et groupes cibles affectés par les facteurs de risque humanitaire à travers des actions harmonisées d’assistance alimentaire et de protection de leurs moyens d’existence. D’une manière concrète, le présent Plan de Contingence vise à donner au Mali, les capacités à faire face à tout risque d’inondation, de sécheresse, de péril acridien et d’épidémie de choléra, de méningite, de COVID19 et tous autres épidémies. Il s’agit en d’autres termes d’appuyer le Gouvernement Malien à mettre en place une réponse en temps réel et coordonnée afin de minimiser les conséquences humanitaires des catastrophes sur les populations

5.2. Objectifs Spécifiques Le plan de contingence national vise un certain nombre d’objectifs stratégiques parmi lesquels :  Objectif Spécifique (OS1) : Assurer une assistance et une protection adéquates aux personnes affectées par les crises & catastrophes en renforçant les instruments de prévention et de gestion des catastrophes naturelles et des crises alimentaires et nutritionnelles  Objectif Spécifique (OS2) : Rétablir et mettre en place des mécanismes appropriés pour mobiliser les ressources nécessaires à la satisfaction des besoins immédiats, à moyen et long terme afin d’Atténuer les effets des crises alimentaires et nutritionnelles sur les populations vulnérables et le bétail  Objectif Spécifique (OS3) : Garantir des mesures de sécurité adéquate aux acteurs et aux bénéficiaires.

5.3. Résultats, Activités Principales et Sous-activités par Objectif Spécifique Pour atteindre ces OS, les Résultats, activités principales et sous-résultats à mener sur le plan opérationnel ont été définis comme suit :

6 Charte Humanitaire SPHERE, basée sur les principes et les dispositions du droit international humanitaire, du droit international des droits de l’homme, du droit relatif aux réfugiés et du Code de conduite pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et pour les organisations non gouvernementales (ONG) lors des opérations de secours en cas de catastrophe.

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Tableau 13: Résultats, Activités principales et sous-activités pour atteindre l’Objectif spécifique 1

OS1 : Renforcer les instruments de prévention et de gestion des catastrophes naturelles et des crises alimentaires et nutritionnelles R11 : La coordination et la concertation des acteurs de la prévention et de la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles sont renforcées A11.1 : Renforcer les instances nationales de - Identifier tous les acteurs impliqués dans la gestion des instances nationales de coordination des politiques de sécurité alimentaire coordination des politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle et nutritionnelle - Évaluer les besoins des acteurs impliqués dans la gestion des instances nationales de coordination des politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle - Renforcer les capacités desdites instances. A11.2 : Promouvoir une gestion plus décentralisée - Appuyer le « meanstreaming » de la prévention et la gestion des crises dans les des stratégies de prévention des crises, plans de développement économique et social (PDSEC) des collectivités locales décentralisées - Appuyer les organisations locales (société civile et secteur privé) à intégrer la prévention et la gestion des crises dans leurs stratégies d’intervention - Renforcer les capacités techniques, logistiques et financières des collectivités et organisation locales.

A11.3 : Évaluer annuellement la Charte de - Établir annuellement une synthèse nationale de l’état de la mise en œuvre de la Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires et Charte de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles au Nutritionnelles (Charte PREGEC), de manière à Mali faciliter la coordination des instruments de réponse - Participer aux évaluations annuelles de la mise en œuvre de la Charte au niveau aux crises régional (CEDEAO et CILSS), - Promouvoir la mise en œuvre de la Charte aux niveaux national et régional, pour une meilleure coordination des instruments de réponse aux crises. A11.4 : Appuyer techniquement et financièrement - Renforcer les capacités techniques, logistiques et financières du Comité l’organisation des ateliers d’analyse du Cadre national d’analyse du Cadre Harmonisé Harmonisé au niveau national et régional - Organiser les ateliers nationaux d’analyse du Cadre Harmonisé, - Participer aux ateliers sur la situation alimentaire régionale organisés par le CILSS, l’UEMOA et la CEDEAO - Contribuer à la mise en place et/ou à l’animation du Comité régional conjoint (CILSS, UEMOA, CEDEAO) d’analyse du Cadre Harmonisé. R12 : Les capacités du système d’alerte précoce (SAP) sont renforcées

A12.1. Mettre à niveau et promouvoir les systèmes - Mener un diagnostic approfondi des systèmes d'information sur la sécurité d'information sur la sécurité alimentaire alimentaire - Évaluer leurs capacités actuelles et identifier les gaps éventuels à combler - Renforcer les capacités techniques, financières, logistiques et institutionnelles des structures en charge de la gestion desdits systèmes. A12.2. Renforcer les capacités dans les domaines - Mettre en œuvre dès la première année du Plan, des programmes de des enquêtes (agricole, SAN), de la gestion de bases renforcement des capacités sur le modèle de prévision des rendements des de données, du suivi des marchés, de l’analyse des racines et tubercules, l’enquête agricole et la gestion des bases de données prix et des projections, des techniques de agricoles publication et de diffusion des données, de la - Consolider les acquis de l’harmonisation des méthodes et outils de collecte des télédétection et des systèmes d’information données recueillies par les dispositifs de suivi de la sécurité alimentaire ainsi que géographique les outils de collecte et traitement de données (enquête agricole) - Renforcer les capacités des acteurs dans les domaines des enquêtes agro- pastorales (Techniques de collecte GPS, Gestion de Bases de Données, Charte de qualité des données statistiques, etc.). - Mettre à jour, valoriser et diffuser la base des profils démographiques et socio- économiques élaborée et mise en ligne par le CSA à travers le SAP pour informer le DNSA, les autres dispositifs de prévention et de gestion des crises et catastrophes, les PTF et les OIG de la région (CILSS, UEMOA et CEDEAO). A12.3. Renforcer les capacités de collecte de - Élaborer des indicateurs relatifs aux données sur les productions animales et données sur les productions animales et non non céréalières (tubercules et racines, fruits et légumes, produits de cueillette…) céréalières (tubercules et racines, fruits et légumes, - Créer des bases de données intégrant lesdits indicateurs produits de cueillette…) et faire le lien entre ces - Renforcer les capacités techniques, financières des structures en charge de la productions et leurs marchés collecte des indicateurs en question.

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A12.4. Intégrer des indicateurs nutritionnels et de - Appuyer l’ENSAN pour avoir les indicateurs indispensables au Cadre Harmonisé qualité de produits alimentaires dans les systèmes (CH) d’information sur la sécurité alimentaire en milieu - Procéder ensuite au traitement et à l’analyse des données pour enrichir les rural et urbain rapports périodiques sur la situation alimentaire de même que les bulletins des SAP - Améliorer la tenue des exercices du Cadre Harmonisé A12.5. Mettre en place et opérationnaliser un - Contribuer à établir le cadre logique du dispositif en définissant les objectifs, les dispositif de suivi-évaluation efficace capable de résultats attendus et tous les indicateurs objectivement vérifiables renseigner l’ensemble des indicateurs d’alerte dans - Identifier tous les acteurs concernés, et procéder au renforcement de leurs le PCSAN capacités et définir leurs rôles respectifs - Évaluer et mobiliser les ressources (humaines, financières et logistiques) nécessaires pour rendre fonctionnel le dispositif, - Produire et diffuser largement des bulletins d’information sur les valeurs des indicateurs d’alerte à toutes les parties - Concevoir et mettre en place un système de transmission et de diffusion de l’information à l’aide des réseaux de téléphonie mobile. A12.6. Renforcer les capacités dans les domaines de - Finaliser le plan de réponses en définissant l’ensemble des activités et actions l’enquête agricole, de la gestion de bases de à mener et en évaluant les ressources nécessaires à leur mise en œuvre à un données, du suivi des marchés et de l’analyse des rythme semestriel ; prix, des techniques de publication et de diffusion - Identifier l’ensemble des acteurs à impliquer dans la mise en œuvre des plans des données, de la télédétection et des systèmes de réponses aux crises alimentaires et nutritionnelles probables (scénarii d’information géographique considérés) et définir leurs responsabilités respectives - Renforcer les capacités des acteurs à impliquer dans la mise en œuvre des plans de réponses - Mettre en place l’ensemble des instances nécessaires à la mise en œuvre des plans de réponses - Prendre les mesures institutionnelles visant à opérationnaliser le dispositif de mise en œuvre des plans de réponse. R13 ; Le dispositif national de suivi et d’information sur le niveau des stocks de sécurité alimentaire est mis en place et opérationnel A13.1. Établir une situation de référence des - Établir l’état des lieux exhaustif des différents types de stocks existants (SNS, différents types de stocks existants SIE, Aides alimentaires, Stocks sous régionaux) de l’Etat (OPAM) au niveau national, régional et local, - Établir l’état des lieux exhaustif des différents types de stocks existants des opérateurs économiques (privés) au niveau national, régional et local, - Identifier et évaluer la contribution des acteurs de la société civile (ONG, OP, Coopératives, Collectivités/Mairies) impliqués dans la constitution et la gestion des différents types de stocks A13.2. Appuyer le comité national de veille pour - Élaborer une méthodologie d’évaluation et de suivi des différents types de l’approvisionnement du pays en produits de stocks première nécessité, à intégrer tous les types de stocks de sécurité alimentaire (stocks de proximité, stocks privés, stocks nationaux de sécurité) dans son - Appuyer les systèmes de suivi-évaluation existants (OPAM et Comité national système de suivi régulier des stocks de veille pour l’approvisionnement du pays en produits de première nécessité)

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Tableau 14: Résultats, Activités principales et sous-activités pour atteindre l’Objectif spécifique 2

OS2 : Objectif spécifique 2 : Atténuer les effets des catastrophes naturelles et des crises alimentaires et nutritionnelles sur les populations vulnérables et le bétail

R21.L’accès aux aliments pour les ménages vulnérables est assuré à court, moyen et long terme

A21.1. Mener des actions urgentes et - Promouvoir la vente de produits à prix social et à prix subventionné aux populations efficaces permettant d’améliorer vulnérables (boutiques pour populations vulnérables, définition de cadre institutionnel l’accès des ménages vulnérables aux pour répondre aux besoins, etc.) aliments - Procéder à la distribution gratuite de vivres au plus démunis (renforcement des capacités, coupons alimentaires, etc.) - Mener des opérations de cash for work/Assets, - Mener des opérations de cash inconditionnel. A21.2. Doter les ménages vulnérables - Procéder à une identification systématique des ménages vulnérables et évaluer leurs en kits alimentaires et nutritionnels besoins alimentaires et nutritionnels, pour la création de jardins nutritifs - Créer des espaces ou aires de distribution (jardins nutritifs) de proximité pour assurer un approvisionnement régulier en kits alimentaires et nutritifs dans les zones à forte concentration de ménages vulnérables, - Faciliter l’accès de ces espaces ou aires de distribution (jardins nutritifs) de proximité aux personnes vulnérables (enfants à bas âge, femmes enceintes et allaitantes, personnes âgées, personnes avec infirmité physique ou mentale, etc.) - Donner la priorité à ces personnes vulnérables lors des distributions de kits alimentaires et nutritifs. A21.3. Appuyer la mise en œuvre - Favoriser le choix d’activités génératrices de revenus (AGR) pertinentes et rentables d’activités génératrices de revenus - Appuyer la pratique d’activités génératrices de revenus (Équipements et accès aux notamment par les femmes dans les intrants) zones vulnérables - Prendre des mesures d’accompagnement pour l’accès aux marchés des ménages pratiquant des activités génératrices de revenus R22 : Protéger et réhabiliter durablement les moyens d’existence des ménages vulnérables

A22.1. Diffuser à grande échelle des - Appuyer les artisans locaux pour la fabrication de technologies d’irrigation (pompes à équipements en matériels d’irrigation à pédales, forages, systèmes de distribution etc.) faible coût - Renforcer les capacités des mécaniciens locaux pour la réparation et l’entretien des motopompes ; - Diffuser à une large échelle, particulièrement en direction des femmes, le système « Jardin Potager Africain » ; - Faire la promotion du système « goutte à goutte » - Équiper les petits producteurs de forages à usages multiples pour la petite irrigation A22.2. Mettre en place des - Aménager des petits périmètres villageois dans les bas-fonds et cuvettes pour les infrastructures simples pour cultures céréalières, l’aménagement des bas-fonds - Construire des ouvrages simples permettant la pratique des cultures de contre-saison impliquant des femmes et des jeunes, - Réhabiliter des petits périmètres des bas-fonds par des techniques simples et adaptées. A22.3. Réaliser des ouvrages simples - Construire de petits barrages de retenues, de collecte et de stockage des eaux de - Réhabiliter des ouvrages de mobilisation des eaux de pluies et de ruissellement pour la pluie et de ruissellement petite irrigation, - Surcreuser des mares de rétention. A22.4. Promouvoir des activités de - Développer l’aviculture commerciale chez les petits producteurs et productrices petit élevage au niveau des petits - Promouvoir auprès des mêmes acteurs la pratique de l’embouche de petits ruminants. producteurs et des groupes - Organiser des sessions de vente à prix subventionné et des sessions de distribution vulnérables (aviculture, embouche d’urgence d’aliments bétail ovine, élevage de petits ruminants) - Mener des actions complémentaires de distribution de semences fourragères améliorées aux agro-éleveurs - Mettre en place de stocks de sécurité de SPAI. A 22.5. Promouvoir des activités de - Renforcer les capacités institutionnelle, technique, logistique et financière des pêche et d’aquaculture au niveau des structures d’encadrement petits producteurs et des groupes - Mettre en place les Conseils et les conventions de pêche vulnérables dans les zones - Renforcer la capacité de production à travers la mise à disposition des pêcheurs des

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défavorisées équipements et matériels de production (pirogues, filets, moteurs hors-bord, claies de séchage, fours de fumage, …), - Impulser le développement de l’aquaculture vivrière et commerciale (réalisation des fermes pilotes d’aquaculture vivrière, mise au point des produits et des technologies adaptés à une aquaculture vivrière durable, etc.).

Tableau 15 : Résultats, Activités principales et sous-activités pour atteindre l’Objectif spécifique 3 OS3 : Garantir des mesures de sécurité adéquate aux acteurs et aux bénéficiaires

R31 : Le dispositif de protection des personnes vulnérables est fonctionnel A31.1. Mettre en place et ou renforcer - Mettre en place, les infrastructures nécessaires à l’accueil, et la protection des le dispositif de protection personnes vulnérables - Recruter et assurer le renforcement de capacité du personnel devant assurer la protection des personnes vulnérables et leurs biens - Mobiliser les équipements nécessaires pour le bon fonctionnement du dispositif de protection des personnes vulnérables Résultat 3.2 : La sécurité des personnes vulnérables est assurée

A32.1. Sensibiliser et diffuser la bonne - Constituer des équipes de sensibilisation et de liaison avec les populations information sur les conditions agro- météorologiques pour la conduite à - Entretenir avec les acteurs clés des rencontres régulières ou des conversations tenir bilatérales A 32.2. Faire appliquer des mesures - Établir des partenariats stratégiques avec les ONG locales ou Internationales, autres d’autoprotection pour limiter les organisations caritatives religieuses qui œuvrent dans la zone risques d’accidents - Recenser les mesures d’autoprotection à faire adopter par les populations

5.4. Objectifs des Plans de Réponses Sectoriels

Le Plan de Contingence National qui s’articule autour des quatre (4) facteurs retenus à savoir les inondations, les sécheresses, l’invasion acridienne et les épidémies/épizooties, sera mis en œuvre à travers cinq (5) Plans de Réponse Sectoriels (PRS) que sont le e PRS Logistique, le PRS Hygiène, Eau et Assainissement, le PRS Sécurité, le PRS Sécurité Alimentaire, et le PRS Santé/ Nutrition. Ces Plans sectoriels visent à permettre une mise à disposition immédiate, coordonnée et rapide de moyens de réponse aux besoins les plus urgents. Ils ont en commun les objectifs suivants :  Assurer la coordination opérationnelle et stratégique des partenaires par secteur ;  Mieux connaître la population vulnérable et ses besoins ;  Mutualiser les ressources et les informations pour les évaluations et les enquêtes ;  Réaliser en commun l’inventaire des capacités et ressources disponibles. En plus de leurs objectifs communs, chaque PRS dispose d’un certain nombre d’objectifs spécifiques qui se résument comme suit (cf. tableau 9).

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Tableau 16 : Objectifs spécifiques par Plan sectoriel Plans Objectifs spécifiques Objectifs sectoriels opérationnels sectoriels Sécurité Sauver des vies en répondant aux besoins alimentaires (1) Éviter la dégradation de l’état sanitaire et nutritionnel, Alimentaire des populations sinistrées. (2) Éviter la décapitalisation (actifs et ressources) (3) Éviter le déplacement des populations sinistrées ; Eau, Hygiène, Assurer une alimentation en eau potable, un 1) assurer la désinfection des zones contaminées, Assainissement assainissement et une hygiène adéquate aux (2) assurer la fourniture d’eau potable conformément populations affectées. aux normes en vigueur, R (3) assurer l’évacuation des eaux usées et des eaux Réduire les risques d’apparition et de propagation des pluviales et maladies à transmission vectorielle dans les zones (4) assurer la sensibilisation des populations ; affectées, ce qui constitue un impératif lors de la

survenue d’une catastrophe. Santé/Nutrition Réduire la mortalité et la morbidité liées à la Vise (1) à assurer la prise en charge médicale et psycho- catastrophe. sociale des populations affectées, (2) prévenir la survenue et la propagation d’épidémies dans les zones sinistrées et les sites d’accueil et (3) assurer l’apport nutritionnel nécessaire aux groupes cibles vulnérables ; Sécurité Mettre en place un dispositif sécuritaire approprié afin (1) contrôler les accès pour éviter l’intrusion de de permettre la bonne exécution du plan national de personnes non autorisées, contingence. (2) faire des sensibilisations/informations sur les risques encourus, 3) intervenir pour éliminer et/ou atténuer les risques, (4) assurer le respect des règles d’établissement/implantation et de circulation (5) tenir à jour le journal des événements et exécuter tout recensement ; Logistique Rendre effective la satisfaction des besoins de (1) vise à assurer la mobilité des intervenants et des déplacement des personnes et des biens à moindre bénéficiaires, coût et en toute sécurité. 2) assurer l’accueil, l’orientation, la communication et l’hébergement des sinistrés, ((3) mettre à la disposition de tous les acteurs les informations nécessaires, (4) aider à la mise en place des dispositifs de sûreté 5) assurer les besoins énergétiques et la sécurité des personnes et des installations.

5.5. Rappels des Principes d’Intervention Humanitaire La stratégie de prévention et de gestion des crises alimentaires au Mali obéit à certain nombre principes au niveau international et national. 5.5.1. Sur le Plan International : Rappel des principes humanitaires En temps de crises, trois principes humanitaires fondamentaux, à savoir l’impératif humanitaire, la neutralité et l’impartialité, régissent les interventions des Institutions des Nations Unies sur le terrain. A ceux-là s’ajoutent les principes de programmation tels que la coordination des activités et l’égalité des genres. Les principes humanitaires concernent la manière de garder l’intégrité et la nature apolitique du travail humanitaire. Quant aux principes de programmation, ils ont davantage à voir avec la consolidation de la programmation dans les situations d’urgence.  Principe 1 : L’impératif humanitaire : il faut s’attaquer à la souffrance humaine où qu’elle se trouve, en prêtant particulièrement attention aux plus vulnérables dans la population, tels que les enfants, les femmes, les personnes déplacées et les personnes âgées. Il faut respecter et protéger la dignité et les droits de tous ceux qui ont besoin d’assistance humanitaire. L’impératif humanitaire suppose un droit de recevoir de l’assistance humanitaire et un droit de l’offrir. Parfois, l’accès humanitaire

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aux populations civiles est refusé par les autorités pour des raisons politiques ou sécuritaires. Les agences humanitaires doivent maintenir leur capacité d’obtenir et de garder l’accès à toutes les populations vulnérables et de négocier cet accès avec toutes les parties en conflit.  Principe 2 : La neutralité : les Agences humanitaires ne doivent pas prendre parti dans les hostilités ou dans les controverses basées sur l’identité politique, raciale, religieuse ou idéologique (impartialité/indépendance). La transparence et la franchise sont des points clés pour garder la neutralité. La neutralité d’une organisation qui a entrepris une approche fondée sur les droits humains ne doit cependant pas être un obstacle dans la lutte contre les violations des droits humains. La neutralité n’est pas une justification pour tolérer l’impunité ou fermer les yeux sur des abus notoires des droits humains. Elle ne nie pas qu’il faut une certaine forme d’action, que cela soit par le biais de plaidoyers stratégiques, d’une simple présence, de démarches politiques, de négociations locales, etc. La neutralité demande aussi que les acteurs humanitaires comprennent clairement les circonstances spécifiques et limitées dans lesquelles ils peuvent utiliser des moyens militaires : ce n’est qu’en derniers recours (là où il n’y a pas de solution civile comparable) ; l’opération dans son ensemble doit rester sous l’autorité et le contrôle général de l’organisation humanitaire responsable et tout recours à des moyens militaires devrait être clairement limité dans le temps et dans l’espace. Les moyens militaires et de défense civile des forces belligérantes ne devraient jamais être utilisés pour soutenir des activités humanitaires.  Principe 3 : L’impartialité : l’aide est apportée à tous ceux qui souffrent ; le principe directeur est uniquement leur besoin et le droit correspondant. Les droits humains sont la base et le cadre d’une estimation des besoins. Ce principe inclut la proportionnalité du besoin (lorsque les ressources sont insuffisantes, la priorité est toujours donnée aux plus touchés) ainsi que le principe de la non-discrimination (nul ne doit être discriminé sur base de son sexe, de son âge, de son appartenance ethnique, de son identité, etc.). Il est crucial de souligner la responsabilité de l’État de s’assurer que l’aide est distribuée de façon impartiale.  Principe 4 : Ne pas causer de tort/moins de tort : bien que l’aide puisse devenir une des dynamiques du conflit et puisse même le prolonger, les organisations humanitaires doivent s’efforcer de « ne pas causer de tort » ou de minimiser le tort qu’elles pourraient causer par inadvertance simplement parce qu’elles sont présentes ou parce qu’elles fournissent de l’assistance. Les acteurs humanitaires doivent le savoir et doivent prendre des mesures afin de minimiser le tort lorsque, par exemple, l’aide est utilisée comme un instrument de guerre en refusant l’accès ou en attaquant des convois. L’aide fait indirectement partie des dynamiques du conflit car elle crée des emplois, génère des revenus sous forme de taxes, laisse peu ou aucune responsabilité à l’Etat en matière de bien-être social, etc. ; ou l’aide amplifie les causes premières du conflit en renforçant les activités rebelles. Afin de minimiser le tort potentiel à long terme, les organisations humanitaires devraient fournir de l’assistance d’une manière compatible avec le rétablissement et le développement à long terme.  Principe 5 : Responsabilité : il existe quatre intervenants dans la fourniture d’assistance humanitaire : la communauté bénéficiaire, l’autorité nationale/locale, les donateurs et l’institution humanitaire. Au sein de cette relation, les institutions d’aide internationales devront rendre des comptes aux communautés bénéficiaires (satisfaire avec dignité leurs besoins d’assistance et de protection) ainsi qu’aux donateurs (s’assurer que l’assistance est fournie pour le but proposé). La coordination entre les organisations est donc une partie essentielle de ce principe. Les autorités nationales/locales, de leur côté, devront rendre des comptes sur la protection, la sécurité et le bien-être des populations habitant les régions dont elles déclarent avoir le contrôle.  Principe 6 : Participation des populations touchées, en particulier des femmes et des enfants : l’action humanitaire tend à se concentrer sur les besoins à court terme et à oublier les responsabilités de la communauté humanitaire d’apporter une aide durable d’une façon qui satisfasse le droit qu’ont les populations touchées de participer aux décisions qui les concernent. Il est cependant important de renforcer les capacités dans la population touchée et de promouvoir

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la participation des bénéficiaires dans tout ce que nous faisons. La participation soulève des questions, à savoir « la participation de qui ? » (hommes, femmes, filles, garçons, institutions traditionnelles et modernes, etc.), « la participation pour quoi ? », (les objectifs de la participation, p. ex. faciliter le ciblage des programmes, assurer le ralliement des populations locales, etc.), et « comment participer ? » (p. ex. comment aborder la discrimination dans les processus participatifs, comment s’assurer que les personnes engagées et participant au processus humanitaire ne seront pas elles-mêmes la cible de violations des droits humains et seront stigmatisées à cause de leur participation ?).  Principe 7 : Le respect de la culture et des coutumes : il est, bien entendu, important de comprendre les coutumes et les traditions locales, non seulement pour réaliser votre travail, mais aussi pour comprendre les valeurs locales au moment de les connecter aux droits humains internationalement reconnus. Bien que les cultures et les coutumes locales varient, les droits humains sont universels et ils s’appliquent à tous les êtres humains, quel que soit le cadre culturel, et ils doivent être souverains. Certaines interventions requièrent une sensibilité particulière aux coutumes locales. Par exemple, lorsque l’on travaille avec des victimes de viol, il est important de savoir comment le viol et les victimes de viol sont perçus dans la communauté locale afin de répondre au mieux à leurs besoins. 5.5.2. Au niveau national

Au Mali, la Prévention et la Gestion des Crises Alimentaires est une composante essentielle de la Politique Nationale de Sécurité Alimentaire (PolNSAN) et ; de ce point de vue, obéit aux principes directeurs de la PolNSAN), énoncés ci-dessous : 1 l’anticipation et la pro activité, 2 une double approche globale de la SAN, 3 la concertation et le partenariat multi-acteurs et interinstitutionnel, 4 la participation, 5 la redevabilité et la bonne gouvernance des affaires publiques, 6 le suivi-évaluation, 7 l’équité et le genre, 8 la solidarité partagée, 9 la subsidiarité et la complémentarité, 10 l’engagement du Gouvernement et des partenaires, 11 la coordination des interventions, 12 la cohérence avec les autres politiques. A titre d’informations, quelques principes et bonnes pratiques pour l’aide humanitaire ont été aussi approuvés à Stockholm, le 17 juin 2003, par une vingtaine de pays (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Commission Européenne, Danemark, États-Unis d’Amérique, Finlande, France, Irlande, Japon, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse, etc.).

VI. MECANISMES GENERAUX DE GESTION ET DE COORDINATION

6.1. La Gestion des Risques de Catastrophe (GRC) Les accidents majeurs et catastrophes survenus dans les quinze dernières années ont permis de tirer deux enseignements importants : (1) la présence des risques de catastrophes dans tous les domaines de la vie socio-économique du pays et (2) la compromission de tous les efforts de développement initiés par l’État en cas de survenue de catastrophe. La volonté politique du Gouvernement du Mali

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 d’inverser cette tendance s’est traduite par l’adoption d’une série de mesures préventives au plan institutionnel, dont la mise en place :  du dispositif de gestion des catastrophes suivi par la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) ;  de la plateforme nationale de réduction des risques de catastrophes (en 2005) :  du Plan national multirisques de préparation et de réponse aux catastrophes (en 2012) ;  de la Stratégie nationale pour la réduction des risques de catastrophes ou SNRRC (en 2013) et un plan d’action (en 2015) aux échelles régionale et locale.

6.2. Les Mécanismes de Coordination

6.2.1. Les Mécanismes de Coordination Existants

6.2.1.1. Planification globale de la réponse aux urgences et catastrophes au Mali Dans le cadre de la planification globale de la réponse aux urgences et catastrophes, le Mali dispose d’une Stratégie Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes (SN-RRC) dont l’objectif est de renforcer la résilience des populations face aux catastrophes d’origine naturelle. De ce point de vue, elle constitue le cadre fédérateur de mise en œuvre des politiques nationales sectorielles en matière de réduction des risques de catastrophes et, est axé sur les priorités propres à la situation du Mali, en s’inspirant des Cadres d’Action de Hyōgo, de Sendai et de la Stratégie Régionale Africaine de Réduction des Risques de Catastrophes (SRA-RRC) ainsi que des mécanismes ouest-africains en la matière. Les questions relatives aux catastrophes et leurs conséquences sur le plan humanitaire sont actuellement au cœur des interventions du Ministère chargé de la Solidarité et de l’Action Humanitaire et constituent du coup le soubassement des efforts de développement des capacités nationales en matière de RRC et d’ACC. Pour son opérationnalisation et sa mise en œuvre, la Stratégie Nationale de RRC prévoit des plans sectoriels découlant des Fiches d’Identification Communale et d’Analyse des Risques (FICAR) mais également, des données statistiques sectorielles. Parmi les différents plans de préparation, on peut citer entre autres le Plan de Contingence Multirisques, le Plan d’Organisation des Secours (ORSEC), le Plan Inondation, le Plan de Gestion des Épidémies, le Plan Blanc des Hôpitaux, le Plan de Lutte contre les Criquets, le Plan Jaune (NRBC), etc. Le Plan de Contingence Multirisques a été élaboré dans sa première version en 2008. Il a depuis été révisé trois fois et une version provisoire a été remise en Mai 2015 à la DGPC. Il a subi une révision annuelle et une version 2021 est disponible. Le Plan ORSEC a été adopté par le Gouvernement par décret n°2015-0889-P-RM du 31 décembre 2015. Il constitue un document réglementaire permettant la coordination des secours sous une autorité unique. Plus spécifiquement, le Plan ORSEC (i) définit le cadre institutionnel, organisationnel et légal de gestion de crises, (ii) recense les moyens publics et privés susceptibles d'être mobilisés dans de meilleurs délais, en cas de catastrophe et (iii) précise les conditions de leur emploi. Le plan ORSEC est activé, par l’autorité compétente selon le niveau d’organisation, dans les situations de crises majeures ou de catastrophes mettant en péril des vies humaines et occasionnant des pertes matérielles considérables sur les infrastructures socioéconomiques vitales d’une manière générale. Il s’agit des calamités naturelles (inondations, sécheresses, invasions acridiennes, invasions aviaires, épidémies, vents violents, feux de brousses, épizooties), incendies, accidents technologiques explosions, risques biologiques et nucléaires, accidents dans les mines, conflits communautaires, ruptures de barrages, accident de transport (routier, aérien, ferroviaire, fluvial), mouvements de foules, paniques, émeutes, conflits sociaux et guerres, attentats terroristes etc. Il s’agit en d’autres termes de tout événement faisant apparaître une notion de risque collectif et/ou évolutif pour les personnes, les biens et l’environnement.

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Le plan ORSEC s’articule autour du dispositif institutionnel constitué de : (i) un Poste de Commandement fixe, (ii) un Poste de Commandement des Opérations ou Poste avancé, (iii) une Cellule Information et Relation Publique, (iv) des Groupes Opérationnels. Le Plan ORSEC se décline comme suit : Plan ORSEC communal (niveau commune) ; Lead : Sous-Préfet/Maire ; Plan ORSEC local (niveau cercle) ; Lead : Préfet ; Plan ORSEC régional (niveau région) ; Lead : Gouverneur ; Plan ORSEC national (niveau national) ; Lead : Ministre de la Sécurité et la Protection Civile.

6.2.1.2. Les Initiatives Multisectorielles engagées pour juguler les Crises et Catastrophes

 Sur le plan législatif Au niveau national, la préparation et la réponse aux urgences au Mali sont régies par un certain nombre de textes de loi qui fixent notamment, les modalités et conditions de création et d’organisation, dont notamment :

 L’Ordonnance datant de 1998 et portant création de la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) et une loi datant de la même année ratifiant l’Ordonnance de 1998 ;  Le Décret du 28 janvier 1999 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’institution ;  L’article 2 de l’Ordonnance n°98-026/P-RM du 25 août 1998 a défini les missions de la Direction Générale de la Protection Civile qui consistent notamment à « élaborer les éléments de la Politique Nationale en matière de Protection Civile» ;  La loi n°06 - 004 du 06 janvier 2006, portant modification de l’ordonnance n°98-026/P-RM du 25 aout 1998 portant création de la Direction Générale de la Protection Civile ratifiée par la loi n°98- 057 du 17 décembre 1998.  Le Décret n°06 - 071/P-RM du 24 février 2006, fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction Générale de la Protection Civile.  La création du Ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord dont les rôles et responsabilités sont fixés par le Décret n°2015-0115P-RM du 25 février 2015 ;  Le Décret nº 2004-2723 portant modification du décret nº 93-942 fixant les modalités d'élaboration et d'application du plan national et des plans régionaux relatifs à la lutte contre les calamités, à leur prévention et à l'organisation des secours ;  Le Décret n° 2016-0974/P-RM du 27 décembre 2016 portant création, organisation, attributions et modalités de fonctionnement de la plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophes au Mali.  Le Décret portant adoption du Plan de Contingence National Multirisque ;  Le Décret n°2015-0889/P-RM du 31 décembre 2015 déterminant le Plan d’Organisation des Secours au Mali (Plan ORSEC) ;  Le Décret n°2016-0346/P-RM du 19 mai 2016, d’adoption de la « Stratégie Nationale sur la Réduction des Risques de Catastrophes (SNRRC) » assortie d'un « Plan d'Action 2015-2019 » en mai 2016  Décret N°2021-0234/PT-RM du 30 Janvier 2021 portant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction Générale de la Protection civile ;  Décret N° 2017 – 0798/PM-RM du 19 Septembre 2017 fixant la composition et les modalités de fonctionnement du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes  Au niveau régional, les Comités de veille de crises sont régis par les décisions normatives signées par le Gouverneur. Par exemple à Ségou, la création de la Cellule Régionale de Veille et d’Intervention en matière de Risques et de Calamités repose sur la Décision n°09-1486/GRS-CAB- CAEF.

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Notons également que des textes de lois existent pour les structures de préparation et de réponse aux urgences sectorielles tels que :

 Le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) et ses services rattachés (OPAM, OMA, SAP, etc.),

 Le Centre Opérationnel d’Urgences Sanitaires.  Le Centre National de Lutte contre le Criquet Pèlerin,

 Sur le plan institutionnel et de la gouvernance

Les principales structures nationales qui jouent un rôle important dans les situations de crise sont entre autres :  La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), créée en 1998, fonctionne et assure sa part de mission dans la préparation et la réponse aux urgences au Mali. Elle est relayée au niveau des régions par les Directions Régionales de la Protection Civile (DRPC) ainsi que par des postes de secours routiers dans certaines localités du pays  La Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Économie Solidaire (DNPSES) qui a pour missions : (i) élaborer et mettre en œuvre la politique nationale en matière de sécurité sociale et de promotion des coopératives, associations, mutuelles et autres groupements, (ii) assurer la coordination et le contrôle des services publics régionaux, subrégionaux, des organismes de prévoyance, de sécurité sociale et des organismes mutualistes qui concourent à la mise en œuvre de ladite politique.

Il existe aussi des Directions Régionales de la Protection Sociale et de l’Économie Solidaire au niveau régional ainsi que des centres de secours et des postes de secours au niveau de certaines localités et des représentations locales au niveau cercles et communes.

 Sur le plan de la coordination des acteurs et des interventions

Dans le cadre de la préparation et de la réponse aux urgences, des Comités de Veille de Crise ou Comités de Crise sont mis en place au niveau régional et local. Ils regroupent, sous la coordination de la principale autorité du niveau, l’ensemble des acteurs (DRPC, Gouvernorat, Services de santé, Assainissement, SAP, Météorologie, Hydrologie, Eaux & Forêts, Agriculture, partenaires du SNU, ONG, Croix Rouge, etc.).

Ces mécanismes de coordination sont actionnés et opérationnalisés en amont de possibles crises dont les périodes d’occurrence sont connues telles que les inondations ou autres types de crise déclarées. Ils sont mis en veilleuse au terme de la réponse ou à la fin de la saison des pluies, si aucun problème ne pointe à l’horizon. Au niveau des partenaires, un mécanisme de Cluster a été mis en place avec différentes thématiques (nutrition, sécurité alimentaire, WASH, protection sociale, santé, etc.). Les Agences du Système des Nations Unies (SNU) appuient chaque groupe sectoriel en fonction de son domaine de spécialité. Leur rôle est particulièrement important dans le domaine du renforcement des capacités nationales et régionales pour la préparation et la réponse aux urgences. L’Équipe Humanitaire-Pays pour la réponse ; elle regroupe l’ensemble des acteurs humanitaires présents au Mali (SNU, ONG internationales, ONG nationales, Croix Rouge, etc.). Elle est présidée par OCHA. Le leadership des clusters est généralement assuré par une agence UN et le co-leadership par une ONG.

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6.2.1.3. Cadre National d’Orientation et de Pilotage de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

De l’indépendance du Mali en 1960 à nos jours, les politiques et stratégies nationales d’amélioration de la gouvernance institutionnelle et financière de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ont toujours été inscrites de façon constante et permanente parmi les priorités politiques, économiques et sociales des différents Gouvernements. Elles ont, à ce titre, été mises en place dans la progressivité, en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, elle-même, orientée vers la recherche d’une souveraineté alimentaire nationale durable. Cependant, ces politiques et leurs stratégies, malgré leur pertinence et les acquis obtenus en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire et de réduction de pauvreté, ont souffert de l’absence d’une politique nationale globale de sécurité alimentaire et nutritionnelle, agissant en cadre fédérateur et intégrateur de référence, d’harmonisation et de mise en cohérence des différentes actions initiées par le Gouvernement et ses nombreux partenaires affiliés. Comme dit plus haut, la Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PolNSAN) a ainsi vu le jour pour pleinement jouer cette fonction intégratrice des différentes options de promotion de la SAN. Sur le plan technique, il est piloté et coordonné par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) appuyé par son Secrétariat Technique et Financier (STF), et autres structures rattachées du DNSA, dont : l’Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM), l'Observatoire des Marchés Agricoles (OMA) et le Système d'Alerte Précoce (SAP).

 Le Dispositif National de la Sécurité Alimentaire (DNSA) : « l’outil d’aide à la prise de décisions sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des hautes autorités nationales »

Au Mali, la gouvernance politique et institutionnelle de la sécurité alimentaire et nutritionnelle est assurée par le Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA)). Ce Conseil est présidé par le Premier Ministre, et compte parmi ses membres les représentants de l’État, de la Société civile, et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Les Départements ministériels intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire sont ceux en charge du développement rural (agriculture, ressources animales et halieutiques, aménagements hydrauliques et assainissement, environnement et développement durable, etc.), de la recherche, des finances, du commerce, de l’industrie agro- alimentaire, du désenclavement, de l’action humanitaire, de la protection sociale et de l’économie solidaire, de l’alphabétisation, de la santé et de la nutrition, de l’administration territoriale et de la décentralisation, de la promotion de la femme et du genre, de la sécurité etc. La situation organisationnelle de ces départements obéit aux dispositions relatives à l’organisation type des Départements ministériels pour la mise en œuvre des politiques (sous forme de Décret présidentiel). L’implication et l’engagement des PTF dans le fonctionnement et le financement du domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle sont à souligner. Les organisations paysannes (OP), les interprofessions, les groupements d'intérêt économique (GIE), les sociétés privées à responsabilité limitée (SARL) constituent les acteurs de la Société civile et du secteur privé organisés par rapport aux besoins spécifiques de leurs membres dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et du développement agricole et rural de manière générale. Le Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA) est l’instance suprême de réflexion, d’orientation, de décision et de contrôle qui assure la coordination des actions entrant dans la mise en œuvre de la PolNSAN. A ce titre, il est chargé entre autres : (i) d’examiner la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays, (ii) de fixer les orientations concernant les objectifs à atteindre et les programmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle à mettre en œuvre, (iii) d’examiner et d’arrêter les mesures à mettre en œuvre en vue de prévenir et d’atténuer les crises alimentaires, (iv) de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; v) d’identifier les axes de coopération à développer avec les partenaires techniques et financiers et les organisations sous régionales, notamment le CILSS, l’UEMOA et la CEDEAO, en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il dispose d’un Secrétariat Exécutif assuré par le CSA chargé entre autres (i) d’assurer la réflexion permanente sur les questions de sécurité alimentaire et de la mise en œuvre de la PolNSAN, (ii) de

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 préparer les sessions du Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA) par l’élaboration des supports relatifs à l’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle et de protection sociale.

 Les organes opérationnels Pour l’accomplissement de ses missions, le CNSANPS bénéficie de l’appui de structures spécialisées qui animent et gèrent les outils et/ou instruments d’intervention. Il s’agit des structures ci-après :  Le Comité de Coordination et de Suivi des Programmes et Projets de Sécurité Alimentaire (CCS/PSA), présidé par le Commissaire à la Sécurité Alimentaire ;  Les partenaires humanitaires qui mettent en œuvre des Projets de sécurité alimentaire via, notamment, le Cluster SA.

 Dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles (PREGEC) Ce dispositif est composé de plusieurs structures étatiques que sont le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) et son Secrétariat Technique et Financier (STF), l'Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM), l'Observatoire des Marchés Agricoles (OMA) et le Système d'Alerte Précoce (SAP). Le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA). En plus du Secrétariat Exécutif du CNSA, il pilote et coordonne la mise en œuvre de la PolNSAN. A ce titre, il a en charge, entre autres, le suivi des opérations d'assistance alimentaire et nutritionnelle et l'exécution du Plan National de Réponses. Il doit aussi veiller au bon fonctionnement des structures du Dispositif PREGEC. Ce qui lui confère un rôle de coordination de l’ensemble du dispositif. Dans son organigramme, le CSA est organisé en deux (2) services (i) : Service Administratif et Financier, (ii) Service de Communication et Documentation et ; de trois (3) départements : (i) le Département de Prévention et Gestion des Crises alimentaires et Nutritionnelles, Réhabilitation et Résilience (DPGCANR) ; (ii) le Département d'Analyse Prospective, Planification et Suivi-Évaluation (DAPPSE et ; (iii) le Département d'Appui aux Marchés et à la Modernisation des Circuits Commerciaux (DAMMCC). A noter qu’une grande synergie doit être établie entre le dispositif PREGEC et le dispositif «Dispositif de la protection sociale et de la nutrition »

 L'Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM). L’Office des Produits Agricoles du Mali est un Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a pour mission de : constituer, gérer et conserver un Stock National de Sécurité Alimentaire permettant d’intervenir en cas de besoin, sur toute l’étendue du territoire national ; assurer l’approvisionnement des zones déficitaires sur la base d’un plan national de ravitaillement ; gérer et distribuer les aides alimentaires en céréales dans le cadre des conventions conclues avec les partenaires.

 L’Observatoire du Marché Agricole (OMA). L’OMA qui est né de la restructuration du système d’information des marchés (SIM) et ; assure de ce fait la transparence et la régulation du marché céréalier à travers la mise à disposition d’informations fiables à tous les acteurs du marché. Ces analyses et recommandations orientent les interventions d’achats et de vente de l’OPAM dans le cadre des rotations techniques du stock national de sécurité (SNS). Au jour d’aujourd’hui, les autres produits agricoles sont rentrés dans le portefeuille de l’OMA ; ce qui confirme, si besoin en est, que la sécurité alimentaire ne se limite pas aux seules céréales.

 Système d’Alerte Précoce (SAP). Le SAP est chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion des informations relatives aux informations sur la sécurité alimentaire. Il est responsable du suivi, de la coordination de l’information sur la situation alimentaire et nutritionnelle du pays et de la formulation des recommandations pour juguler les effets des crises sur les populations vulnérables identifiées. Les informations sont recueillies auprès des services administratifs, techniques, de la société civile et des élus locaux depuis les communes vers les chefs-lieux de cercles, les chefs-lieux de Régions et enfin

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Bamako. Au niveau de chaque chef-lieu de Région, l'équipe régionale chargée du recueil des informations est appuyée par la Direction Régionale du Plan et de la Statistique. Avant d'être transmises sous forme de rapport mensuel vers Bamako, ces informations sont examinées par un groupe de travail S.A.P. du Comité Régional de Développement qui se réunit mensuellement et qui regroupe les services techniques concernés. A Bamako, les rapports Régionaux, les résultats d'enquêtes, et les informations collectées auprès des services techniques nationaux concernés sont analysés et rassemblés dans un rapport mensuel qui est examiné puis adopté par le groupe de travail National S.A.P., avant d'être publié sous forme de bulletin National.

 Cellule Nutrition. Au Mali, il existe un cadre politique qui reconnait l’importance de la multisectorialité de la nutrition. En effet, le pays dispose depuis 2013 d’une Politique Nationale de Nutrition soutenue par la 2ème Edition du Plan d’Action Multisectoriel de Nutrition 2021-2025 dont l’objectif est d’assurer un statut nutritionnel satisfaisant à tous les Maliens. Ceci est renforcé par l’adoption en 2019 d’une Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PolNSAN) pour la période de 2020 à 2024. Celle-ci fournit également une plate-forme institutionnelle plus intégrée pour mieux ancrer la multisectorialité au plus haut niveau politique, rattaché directement au Ministère de la Santé et du Développement Social. Elle offre une opportunité de bien articuler des points d’entrée stratégiques tels que la protection sociale, l’offre de soins de qualité et la nutrition sous l’angle de la lutte contre le triple fardeau (la malnutrition par défaut, la malnutrition par excès et les carences en micronutriments), surtout pour les plus vulnérables qui sont les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes en occurrence, les adolescents.

6.2.1.4. Arrangement Institutionnel et Coordination Ce Plan sera mis en œuvre au niveau du Dispositif National de Sécurité Alimentaire (DNSA) par le CSA et son Secrétariat Technique et Financier. Par conséquent, la stratégie de mise en œuvre mettra à contribution les trois structures constitutives du DNSA à savoir le SAP, l’OPAM et l’OMA. Elle impliquera également tous les partenaires techniques et financiers du CSA œuvrant dans les domaines couverts par cette initiative. Dans le cadre de ce Plan, le CSA conduira les activités en collaboration avec les Ministères techniques concernés par la SAN (agriculture, élevage, environnement, protection civile, etc.). L’option institutionnelle ci-dessus choisie comprend deux niveaux à savoir (i) le niveau national, (ii) le niveau décentralisé. Elle doit remplir des objectifs jugés essentiels pour optimiser le PCSAN et favoriser le dialogue et la convergence des efforts entre tous les acteurs et entre les niveaux national et local, notamment :  en renforçant le partenariat et la bonne gouvernance, par l’implication des différents ministères et administrations concernés, des principaux acteurs socioprofessionnels, de la société civile ;  en mettant en œuvre des passerelles d’articulation avec le dispositif national en charge de l’animation de la stratégie de lutte contre la pauvreté ;  en assurant au Plan de contingence un ancrage institutionnel susceptible de lui permettre d’influencer les différentes politiques et orientations nationales (au niveau de la Primature, par exemple) ;  en créant des prolongements à des niveaux décentralisés, de manière à favoriser la participation locale la plus large possible, la prise en compte des spécificités et des préoccupations des groupes les plus vulnérables ;  en mettant en place un espace de coordination et de mise en cohérence des aides extérieures et des actions des agences de coopération dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté. Par rapport à ce qui précède, le CSA prendra les dispositions institutionnelles, techniques et financières nécessaires pour faire du DNSA le vrai PREGEC National avec comme rôle principal d’assurer systématiquement la veille sur la sécurité alimentaire dans le pays. Pour ce faire, ce

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PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE DU MALI - VOLET SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE - 2021 dispositif dédié à la prévention et la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles, reposera sur les quatre (4) piliers que sont :

 L’information sur les disponibilités obtenue à partir des enquêtes agricoles, les missions conjointes d’évaluation des récoltes, l’utilisation des données satellitaires ; le fonctionnement des marchés : suivi des prix et des flux par les SIM, les missions d’évaluation rapide des marchés ; l’accessibilité et la vulnérabilité à travers les enquêtes SAN par le SAP, les analyses du Cadre Harmonisé.  La coordination et la concertation sur l’’information lors des réunions préparatoires des rencontres régionales du CILSS et du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA) des mois de juin, septembre, novembre, décembre, mars et avril qui consistent au recoupement des sources, aux confrontations des analyses ; le diagnostic, la formulation des recommandations et la proposition des mesures à prendre ; le déclenchement des alertes.  La gestion des crises notamment les mesures d’atténuation des risques alimentaires, la mobilisation des stocks de sécurité, l’assistance alimentaire et non alimentaire contenues dans les Plans de réponses.  Les actions de réhabilitation des personnes vulnérables aux crises alimentaires et aux autres catastrophes par l’élaboration et mise en œuvre de plans nationaux de réponses (PNR), outil qui permet entre autres de réduire les pertes en vies humaines, de limiter la dégradation des moyens d’existence des ménages et par conséquent de renforcer leur capacité d’affronter des chocs ultérieurs.

6.2.2. Schéma des Mécanismes de Coordination Chacun des trois scénarii retenus peut occasionner le déclenchement du Plan National ORSEC. Dans ce cas, le mécanisme de coordination du Plan ORSEC sera en vigueur, et pourra bénéficier de l’appui des instruments et mécanismes de coordination mis à disposition par les PTF/Clusters. Comme indiqué plus haut, dans le cadre de la préparation et de la réponse aux urgences, des Comités de Veille de Crise ou Comités de Crise sont mis en place au niveau national, régional et local :  Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes ;  Comités Régionaux de Veille de Crise (CRVC) ;  Comités locaux de Veille de Crise (CLVC). Ces différents comités regroupent, sous la coordination de la principale autorité du niveau en question, l’ensemble des acteurs (DRPC, Gouvernorat, Services de santé, Assainissement, SAP, Météorologie, Hydrologie, Eaux & Forêts, Agriculture, les lead et membres des différents clusters des partenaires techniques et financiers (SNU, et Coopérations bilatérales), Autres ONGs locales et internationales (Croix Rouge, etc.). Ces mécanismes de coordination sont actionnés et opérationnalisés en amont de possibles crises dont les périodes d’occurrence sont plus ou moins connues telles que les inondations, sécheresses et Épidémies/Épizooties ou autres types de crise déclarées. Ils sont mis en veilleuse au terme de la réponse ou à la fin de la saison des pluies, si aucun problème ne pointe à l’horizon. Le schéma du mécanisme de coordination des actions d’intervention humanitaire d’urgence est établi ci-dessous avec des liaisons fonctionnelles entre les différents niveaux (niveau national, niveau régional, niveau communal).

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Figure 2 : Organigramme de mise en œuvre des interventions en cas de crise/catastrophe au Mali Au niveau des partenaires techniques et financiers, un mécanisme de Clusters a été mis en place dans lequel les ministères sectoriels disposent d’un leadership. Ce système intègre plusieurs acteurs (nutrition, sécurité alimentaire, WASH, protection sociale, santé, etc.). Il comprend des sous-groupes dont :  Les Agences du Système des Nations Unies (SNU) qui appuient chaque groupe sectoriel en fonction de son domaine de spécialité. Leur rôle est particulièrement important dans le domaine du renforcement des capacités nationales et régionales pour la préparation et la réponse aux urgences.  L’Équipe Humanitaire-Pays pour la réponse ; elle regroupe l’ensemble des acteurs humanitaires présents au Mali (SNU, ONG internationales, ONG nationales, Croix Rouge, etc.). Elle est présidée par OCHA.  Le Groupe de Travail SUN/ONG pour la préparation aux urgences ; ce groupe est ouvert à la Plateforme et aux autres acteurs impliqués dans la préparation et la réponse aux urgences. Le lead de ce groupe est assuré par OCHA et le PAM.  Les Points focaux au niveau national : Les points focaux humanitaires des ministères de tutelle des groupes sectoriels, des Clusters/réseaux ainsi que ceux de l’équipe nationale de coordination doivent désignés nommément. Leurs adresses et contacts téléphoniques et courriels devront être connus de tous (voir format en annexe 1).

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6.3. Arrangements relatifs au Financement et à la Mobilisation des Ressources

6.3.1. Mobilisation des Ressources En cas de survenue de crise ou en anticipation à cette crise, les partenaires identifient des bailleurs de fonds potentiels pour la mobilisation de ressources. Pour beaucoup de donateurs et de partenaires, les fonds d’urgence et les supports extérieurs ne pourront être alloués que suite à une déclaration d’état de crise ou de catastrophe et une demande d’aide internationale initiée par le Gouvernement. Pour éviter que le processus de mobilisation de ressources ne soit retardé par une déclaration tardive de l’état de crise ou de catastrophe, le Gouvernement du Mali peut émettre une déclaration spécifique ou limitée géographiquement. Les mécanismes de mobilisation des ressources en fonction des scénarii retenus sont présentés dans les tableaux ci-après : Tableau 17: Mobilisation des ressources en cas d’inondation (Scénario 1) COMMENT ? QUI ? QUOI FAIRE ? (Ressources à mobiliser) (Responsables) (Interventions État Partenaires Requises) Clusters Étude de Situation/ Expertise nationale et SAP/Autres structures DNSA SNU/PTF, CLUSTERS et autres Évaluation des besoins Internationale Ministre de l’Économie et des Finances Ministre de la Sécurité et de la Protection civile Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Évacuation des Logistiques, ressources Ministre de la Sécurité et de la SNU et autres populations humaines, financières Protection civile Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Ministère des Transports Sécurisation de la zone Police, circulation, Ministre de la Sécurité et de la renseignements Protection civile Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Ministère de la Défense Alimentation en Eau et Logistiques (stockage et Ministère de la Sécurité intérieure et de Acteurs du Système des Assainissement de la zone transport), Matériels et la Protection civile Nations Unies (SNU)/Cluster équipements (motopompe Ministre de l’Administration territoriale WASH, Secteur privé et et accessoires, abris, et de la Décentralisation ; autres latrines, sanitaires etc.) Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable Ministère de l’Energie et de l’Eau Ministre des Mines, Assistance Alimentaire Constitution de Stocks SAP/Structures DNSA, Acteurs du Système des sécurité alimentaire et Kits Ministère de l’Agriculture Nations Unies (SNU)/Cluster ménagers et Distribution Ministre de la Santé et Sécurité Alimentaire (FAO, du Développement social PAM), Acteurs du Secteur Ministère de la Sécurité intérieure et de privé et de la société civile, la Protection civile autres acteurs Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ; Collectivités locales décentralisées Santé et Hygiène Disponibilité et distribution Ministre de la Santé et de l’Hygiène Acteurs du Système des de Produits médicamenteux publique Nations Unies (SNU)/Cluster et d’hygiène Ministère du Développement social Santé Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable

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Les risques concernant le scénario 1 (Inondations) sont surtout relatifs à la Lourdeur dans les procédures de décaissements et l’absence de fonds d’urgence.

Tableau 18 : Mobilisation des ressources en cas de sècheresse (Scénario 2) COMMENT ? QUI ? QUOI FAIRE ? (Ressources à mobiliser) (Responsables) (Interventions État Partenaires Requises) Clusters Étude de Expertise nationale et Structures du DNSA (SAP, OPAM, SNU/PTF, CLUSTERS et Situation/Évaluation des Internationale Autres), Service Météo autres besoins Ministre de l’Économie et des Finances Ministre de la Sécurité et de la Protection civile Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Évacuation des Logistiques, ressources Ministre de la Sécurité intérieure et de SNU et autres populations humaines, financières la Protection civile Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Ministère des transports Sécurisation de la zone Police, circulation, Ministre de la Sécurité intérieure et de renseignements la Protection civile Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Ministère de la Défense Alimentation en Eau et Logistiques (stockage et Ministre de la Sécurité et de la Acteurs du Système des Assainissement de la zone transport), Matériels et Protection civile Nations Unies équipements (motopompe Ministre de l’Administration territoriale (SNU)/Cluster WASH, et accessoires, abris, et de la Décentralisation ; Secteur privé et autres latrines, sanitaires etc.) Ministère de l’Energie et de l’Eau Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable Ministères des Mines, Ministère de l’Énergie et de l’Eau Assistance Alimentaire Constitution de Stocks SAP/Structures DNSA, Acteurs du Système des sécurité alimentaire et Kits Ministère de l’Agriculture Nations Unies ménagers et Distribution Ministre de la Santé et (SNU)/Cluster Sécurité du Développement social Alimentaire (FAO, PAM), Ministère de la Sécurité intérieure et de Acteurs du Secteur la Protection civile privé et de la société Ministre de l’Administration territoriale civile, autres acteurs et de la Décentralisation ; Collectivités locales décentralisées Santé et Hygiène Disponibilité et distribution Ministre de la CSA, Sécurité et de la Acteurs du Système des de Produits médicamenteux Protection civile Nations Unies et d’hygiène , Ministre de la Santé et (SNU)/Cluster Santé du Développement social

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Tableau 19: Mobilisation des ressources en cas d’invasion acridienne/Crise aviaire (Scénario 3) QUOI FAIRE ? Interventions Requises COMMENT FAIRE ? QUI ? Ressources à Mobiliser Responsables Etat PTF/Clusters Étude de Expertise nationale OPV, Ministère de FAO, PTF/Clusters Situation/Évaluation des l’Agriculture, et Structures besoins décentralisées, SAP Formation, sensibilisation et Ressources financières et OPV et Structures FAO, PTF/Clusters mobilisation des populations humaines décentralisées, Ministère communication, Information mouvements associatifs APCAM, ONGs, Autres acteurs privés et de la société civile Lutte contre la progression UPV, aéronefs, équipements OPV, CNLCCP, FAO, Partenaires techniques et des essaims de protection individuelle, Ministère de l’Agriculture financiers ; Clusters produits phyto, ressources humaines et financières - Assistance Alimentaire Vivres et aliments de bétail CSA, Ministères de Partenaires techniques et - Mécanisme socio- Micro-dons, microprojet l’Agriculture, Ministère de financiers ; Clusters économique de l’Élevage, Programmes compensation d’Appui (BM, BAD, PAM etc.), Déblayage des routes Logistiques, Financières Ministères chargés du Transport et Infrastructures, Armée, Lutte contre l’intoxication Logistiques, Financières, État et Partenaires au des applicateurs (chauffeurs, renforcement des capacités développement personnel traitant, etc.) et la contamination de l’environnement - Plan d’actions Ressources humaines OPV, Ministère de prévisionnel ; l’Agriculture et des Finances - Évaluation et transmission des besoins - requête auprès des donateurs (individuels, partenaires bi et multilatéraux, etc.). Évaluation des opérations Logistiques, Financières OPV, CNLCCP, Ministères de sur le terrain Financières l’Environnement et de la Mise en place d’un fonds Financières Santé d’urgence État, Partenaires techniques Mobilisation rapide des et financiers fonds en période de crise

Tableau 20 : Mobilisation des ressources en cas d’épidémies/épizooties (Scénario 4) QUOI FAIRE ? COMMENT FAIRE ? QUI ? Interventions Requises Ressources à mobiliser Rétablir le fonds d’intervention DGPC Ministère de l’Économie et des finances Assurer la formation de Finances, matériel Ministère Éducation, autorités volontaires (croix rouge) pédagogique, aires de administratives et locales Remise à niveau du personnel des formation associations de relais

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Les risques les plus importants à considérer sont l’Absence de fonds d’intervention facilement mobilisable et le Déficit en personnel qualifié

6.3.2. Mécanismes d’urgence Après l’éventuelle déclaration de l’état d’urgence par le Gouvernement du Mali, le SNU et les partenaires des ONG peuvent décider de préparer un « Flash Appeal ». Toutefois, la communauté humanitaire au Mali dispose de différents outils de mobilisation de ressources conjointe, parmi lesquels :  Le Processus des Appels Consolides (CAP) Afrique de l’Ouest : Pour chaque année, les partenaires humanitaires en Afrique de l’Ouest élaborent un appel conjoint pour une réponse sous régionale sur 12 mois en ligne avec un plan d’action humanitaire conjoint. Ce plan d’action couvre les thématiques suivantes : Sécurité Alimentaire et Nutrition, Réponse rapide aux crises sanitaires, Protection et mouvements de populations, Préparation aux catastrophes naturelles et WASH. Une telle initiative peut être renouvelée pour l’année 2021 et les années à venir afin de supporter la mise en œuvre du Plan de contingence du Mali.  Le Flash Appeal (Appel éclair) : c’est un processus de mobilisation de fonds d’urgence mené par le Représentant Résident du Système des Nations Unies et la communauté humanitaire au niveau du pays. Basé sur une évaluation des besoins, le Flash Appeal, comprenant les fiches projets (canevas CAP) pour la réponse immédiate à l’urgence soudaine, est lancé par le Coordonnateur des Secours d’Urgence (ERC) et présenté à la communauté des bailleurs de fonds.  Le Fonds Central pour la Réponse à l’Urgence (CERF) : présenté comme l’un des 4 piliers de la Réforme Humanitaire, le CERF est un fonds humanitaire pour la réponse à +l’urgence administré par OCHA. Le CERF compte 500 millions USD par an, disponibles sous le volet Réponse Rapide ou Urgences Sous Financées. Suite à la déclaration de l’urgence, le Coordonnateur Résident/Humanitaire et la communauté humanitaire peuvent préparer un dossier de demande de financement basé sur des besoins évalués et dont les activités/projets répondent aux critères de financement « life saving ».

6.4. Arrangements relatifs à la Gestion de l’Information et de la Communication

6.4.1. Arrangements relatifs à la Gestion de l’Information

Tableau 21: Scénario 1 : Inondations QUOI ? COMMENT ? QUI ? (Responsables) (Interventions Requises) (Ressources à mobiliser) Acteurs Étatiques Partenaires Clusters Collectes et traitements des données DGPC DGPC SNU/PTF/Clusters pluviométriques. Mali-Météo, AEDD, Mali-Météo, AEDD, Prévisions Météorologiques (bulletins Ministères : Ministères de Prévision par zone) ; Environnement/Assainissement Ministères : chargé de la Carte de Prévision, , Agriculture, cartographie, de Cartographie de la Vulnérabilité, autres structures compétentes l’Aménagement du territoire, Cartographie de l’Alerte Précoce. de l’Environnement Étude et Analyse des Risques et DGPC MALI - METEO, AEDD MFA, Ministères en charge du SNU PTF/Clusters et Indicateurs… Tourisme, de la cartographie autres Recueil d’Informations sur les capacités DNPC, Direction Nationale de Ministre de la sécurité et de la SNU/PTF/Clusters et (moyens logistiques) et les sites l’Aménagement du Territoire protection civile, Ministères en autres d’accueil ; (DNAT), Agence pour charge de l’aménagement du Cartographies d’Évacuation d’Urgence, l’Environnement et le territoire, de la cartographie et Cartographies des Sites d’accueil et des Développement Durable de la santé Infrastructures sanitaires (AEDD), Autres structures compétentes

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Localisation spatio-temporelle des Zones sinistrées ; MALI - METEO, DNAT, Collectivités locales, Ministère SNU/PTF/Clusters et Recueil des bulletins d’informations par des Points AEDD, Ministère de la sécurité intérieure et autres ; Croix Rouge Focaux formés ; Environnement, protection civile, Ministère de Quantification de l’ampleur du phénomène, des Économie et la Santé et du Développement pertes et dégâts, Finances/Statistiques Social, Ministère de Identification et expression des besoins Autres structures l’Agriculture, compétentes Organisation des secours (intervenants, ressources Groupe secours Ministère de la sécurité Secteur Privé, , mobilisées, coordination des actions à mener) sauvetage, Comité intérieure et protection civile, Partenaires gestion des moyens Ministère des Transports Humanitaires Ministères Techniques SNU/PTF/Clusters compétents, les Collectivités Locales Évaluation de l’impact socio-économique et AEDD, autres structures Ministère en charge de SNU/PTF/Clusters environnemental compétentes l’Environnement, de la Mise à jour de la Cartographie des Zones Cartographie vulnérables

Tableau 22 : Scénario 2 : Sècheresse COMMENT ? QUI ? QUOI ? (Ressources à (Responsables) (Interventions Requises) mobiliser) Acteurs Etatiques Partenaires Clusters Collectes et traitements des données DGPC National Drought Mitigation Center SNU/PTF/Clusters pluviométriques. DAT, AEDD, autres Ministère de l’Environnement, de Prévisions Météorologiques (bulletins de Prévision structures compétentes l’assainissement et du par zone) ; Développement durable Carte de Prévision, Ministères en charge du Tourisme, Cartographie de la Vulnérabilité, de la cartographie, de Cartographie de l’Alerte Précoce. l’Aménagement, de l’Environnement Étude et Analyse des Risques et Indicateurs… DGPC MALI - METEO, National Drought Mitigation Center OMVS, OMVG, AEDD Ministère de l’Environnement, de SNU et autres l’assainissement et du Développement durable MFA, Ministères en charge du Tourisme, de la cartographie Recueil d’Informations sur les capacités (moyens DGPC, DNAT, AEDD, Ministre de la sécurité et de la SNU/PTF/Clusters logistiques) et les sites d’accueil ; Autres structures protection civile, Ministères en et autres Cartographies d’Évacuation d’Urgence, compétentes charge de l’aménagement du Cartographies des Sites d’accueil et des territoire, de la cartographie et de Infrastructures sanitaires la santé Localisation spatio-temporelle des Zones sinistrées ; MALI - METEO, DNAT, Collectivités locales, Ministère de Recueil des bulletins d’informations par des Points AEDD, Croix Rouge, l’Intérieur, Ministère de la Santé et Focaux formés ; autres structures du Développement Social, Quantification de l’ampleur du phénomène, des compétentes Ministère de l’Agriculture, pertes et dégâts, Identification et expression des besoins Organisation des secours (intervenants, ressources Groupe secours Ministère de l’Intérieur, Ministères Secteur Privé, mobilisées, coordination des actions à mener) sauvetage, Comité Techniques compétents, SNU/PTF/Clusters gestion des moyens Partenaires Humanitaires, les Collectivités Locales Évaluation de l’impact socio-économique et AEDD, autres structures Ministère en charge de SNU/PTF/Clusters environnemental compétentes l’Environnement, de la Mise à jour de la Cartographie des Zones Cartographie vulnérables

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Tableau 23 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire QUELLES INFORMATIONS PAR QUI ? POUR QUI ? Collectes et traitements des données pluviométriques. SAP, MALI-METEO, AEDD, OPV, Ministère de l’Agriculture Prévisions Météorologiques (bulletins de Prévision par Zone) ; FAO, Autres Cartographie des infestations, tendances dans les zones grégarigènes Informations sur le suivi toxicologique, la sécurité de l’environnement et CNLCCP, Ministère de la santé et OPV & Min. Agri, le suivi sanitaire de l’homme et du bétail de l’hygiène publique ; Ministère Ministère de la Santé et de l4environnement, Ministère de du Développement Social l’Elevage Ampleur des infestations (superficies et densités), dégâts (sévérité), OPV, CNLCCP Min. Agri & Partenaires efficacité des interventions et cultures menacées, Ménages à vulnérabilité conjoncturelle et niveau Équipe pluridisciplinaire Recueil d’Informations sur les capacités (moyens logistiques, …) OPV, CNLCCP Min. Agri & Partenaires Localisation spatio-temporelle des zones infestées ; OPV Min. Agri & Partenaires Recueil des bulletins d’informations (messages radio) Évaluation de l’impact socio-économique et environnemental OPV, CNLCCP, FAO Ministère de l’Agriculture

Tableau 24 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) Ressources à Responsables Risques Interventions Requises mobiliser État Partenaires Clusters Recueil d’Informations sur les capacités DNAT, AEDD, Ministre de la sécurité et de la SNU, Partenaires Désinformation et (moyens logistiques) et les sites Autres protection civile, Ministères Techniques et démoralisation de d’accueil ; structures en charge de l’aménagement Financiers, Autres la communauté Cartographies d’Évacuation d’Urgence, compétentes du territoire, de la Cartographies des Sites d’accueil et des cartographie ; Infrastructures sanitaires Ministère de la santé et de l’Hygiène Publique Ministère des transports Planifier des points de presse Cellule Ministre de la santé et de SNU, Partenaires communication, l’hygiène publique Techniques et relations Ministère du développement Financiers, Autres publiques social Ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile Activités de sensibilisation à mener pour Cellule Ministre de la santé et du SNU, Partenaires stopper la propagation de l’épidémie : communication, développement social Techniques et  Entretiens individuels relations Ministre de la sécurité et de la Financiers, Autres  Causeries éducatives dans la structure publiques protection civile et avec les relais  Plaidoyer en direction des chefs de quartiers, des imams  Rencontre avec les chefs d’établissements pour utiliser les élèves comme relais au niveau des familles  Animer des émissions radiophoniques  Nouer des partenariats avec les ressources locales  Gérer l’information avec la presse  Profiter des regroupements de personnes pour lancer des messages de prévention Évaluation de l’impact socio-économique Equipes Ministère de SNU, Partenaires et environnemental d’interventions l’Environnement, Autres Techniques et Mise à jour de la Cartographie des Zones Financiers , Autres vulnérables

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6.4.2. Arrangements relatifs à la gestion de la communication Tableau 25: Scénario 1 : Inondations Interventions Requises Ressources à Responsables Risques mobiliser État Partenaires Clusters Désinformation et Gagner la bataille de Mise en place d’un plan Ministère chargé de la Secteur privé, démoralisation de la l’information et de la média de communication mouvements population sinistrée et des communication communication de crise Cellule communication associatifs acteurs Occupation rationnelle de et relations publiques l’espace médiatique

Tableau 26 : Scénario 2 : Sècheresses Interventions Requises Ressources à Responsables Risques mobiliser État Partenaires Clusters Désinformation et Gagner la bataille de Mise en place d’un plan National Drought Secteur privé, démoralisation de la l’information et de la média de Mitigation Center mouvements population sinistrée et des communication communication de crise Ministère de associatifs acteurs Occupation rationnelle de l’Environnement, de l’espace médiatique l’assainissement et du Développement durable Ministère chargé de la communication Cellule communication et relations publiques Tableau 27 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire Services communs Interventions Requises Responsables

Problème de coordination entre les différents acteurs Bien définir les responsabilités des différents CNLA7 (Armées, OPV, DRDR, etc.) acteurs (Armées, OPV, DRDR, etc.)

Utilisation GPS et des cartes géographiques : messages Recyclage, formation, renforcement de OPV prospection et traitement incomplets pour exploitation capacités des acteurs

Insuffisance des postes émetteurs-récepteurs Acquisition de postes émetteurs-récepteurs OPV

Pressions sociales (autorités politiques, religieuses, Sensibilisation, communication CNLCCP personnes influentes, etc.)

Manque de coordination des actions humanitaires Redéfinir un cadre pour canalisation des CNLCCP, OPV (diversité des acteurs) appuis et aides aux victimes

7 Comité National de Lutte Antiacridienne

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Tableau 28 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) Ressources à mobiliser Responsables Risques Interventions Requises État Partenaires Clusters Développement Mettre en place un Média publics et privés, Ministère de la santé Secteur privé, ONG, de rumeurs comité de gestion des autorités administratives et de l’Hygiène mouvements rumeurs (plan de nationales et locales, leaders Publique associatifs, autres communication) religieux et socio-traditionnels Ministre de la sécurité partenaires intérieure et de la protection civile, Ministère de l’information et de la communication Rétention de Vulgarisation des Police circulation, Ministère de la santé SNU, Partenaires l’information par renseignements et des renseignements, cellule et de l’Hygiène Techniques et des autorités informations communication et relations Publique Financiers, Autres IEC publiques, Autorités Ministre de la sécurité administratives et locales intérieure et de la protection civile Ministère de la Défense, Ministère de l’information et de la communication 6.5. Arrangements relatifs à la logistique et à la sûreté et la sécurité des populations 6.5.1. Arrangements relatifs à la logistique Tableau 29 : Scénario 1 : Inondations Ressources à Responsables Risques Interventions Requises mobiliser Etat Partenaires Clusters Défaut de tenue et de Suivi régulier et réactualisation des Comité de gestion Coordonnateur du mise à jour des moyens mobilisables des moyens Comité de gestion des moyens mobilisables Fichiers des moyens moyens publics et privés par nature (DNPC/Ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile) Rupture dans la - Évaluation des besoins Moyens financiers Ministère chargé de Société civile fourniture d’énergie - Mise en place de groupes Techniciens de la l’Énergie et de l’Eau Secteur privé électrogènes société chargée de SNU et autres - Réparation du réseau électrique l’électricité - Stocks de sécurité en carburants - Fourniture régulière de carburants Rupture dans - Évaluation des besoins Commissariat à la Ministère du commerce SNU/PTF/ Clusters l’approvisionnement - Mise en place de stocks de sécurité alimentaire Ministère du en vivres sécurité nationale Police, circulation, Développement social, - Lutte contre la spéculation renseignements Ministre de la sécurité - Organisation des circuits de intérieure et de la vente protection civile Rupture dans - Évaluation des besoins Direction Nationale Ministères chargés de la SNU/PTF/ Clusters l’approvisionnement - Renouvellement des stocks de la Santé, et de Santé et de l’hygiène en eau, médicaments - Mise en place d’épurateurs l’Hygiène publique, publique, et produits d’eau Ministère de l’Energie phytosanitaires - Distribution d’eau potable et de l’Eau, Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et Développement Durable

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Tableau 30: Scénario 2 : Sècheresse Ressources à Responsables Risques Interventions Requises mobiliser Etat Partenaires Clusters Défaut de tenue et de Suivi régulier et réactualisation Comité de gestion National Drought mise à jour des des moyens mobilisables des moyens Mitigation Center, moyens mobilisables Fichiers des moyens Ministère de publics et privés par nature l’Environnement, de l’assainissement et du Développement durable Coordonnateur du Comité de gestion des moyens (DNPC/Ministère de la sécurité et de la protection civile) Rupture dans la - Évaluation des besoins Moyens financiers Ministère chargé de Société civile fourniture d’énergie - Mise en place de groupes Techniciens de la l’Énergie Secteur privé électrogènes société chargée de SNU et autres - Réparation du réseau l’électricité électrique - Stocks de sécurité en carburants - Fourniture régulière de carburants Rupture dans - Évaluation des besoins Commissariat à la Ministère du SNU/PTF/ Clusters l’approvisionnement - Mise en place de stocks de sécurité commerce en vivres sécurité nationale alimentaire/Autres Ministère - Lutte contre la spéculation structures du DNSA Développement social - Organisation des circuits de Police, circulation, Ministère de la vente renseignements sécurité et de la Ministère des protection civile, transports Rupture dans - Évaluation des besoins Direction Nationale Ministères chargés de SNU/PTF/ Clusters l’approvisionnement - Renouvellement des stocks de la Santé, et de la Santé, de l’Eau et en eau, médicaments - Mise en place d’épurateurs l’Hygiène publique, de l’Assainissement et produits d’eau phytosanitaires - Distribution d’eau potable

Tableau 31 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire Services communs/Risques possibles Interventions Requises Responsables

Insuffisance de la logistique (véhicules de traitement, - Élaboration Plan d’actions OPV, Groupe Logistique, CNLCCP, véhicule de convoyage des moyens, appareils de prévisionnel Ministère Agriculture, Elevage ; traitement), de produits phytosanitaires, matériels de - Évaluation et transmission des Ministère Environnement prospection, magasins de stockage, abris, kits besoins Ministère des transports cholinestérases, réactifs de tests, matériels et véhicules - Requête auprès des donateurs Ministère santé/hygiène publique pour le suivi éco toxicologique et la sécurité (individuels, partenaires bi et environnementale, etc.) multilatéraux, etc.). Insuffisance de postes émetteurs-récepteurs pour Mobilisation et affectation des OPV, Ministère information des agriculteurs besoins Information/Communication Ministère de la sécurité intérieure Forces armées, Intérieur Insuffisance de l’assistance en vivres des équipes Prise en compte de ces aspects OPV, partenaires au opérationnelles dans les plans d’actions développement (PAM…)

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Tableau 32 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) Risques possibles Interventions Requises Responsables Problèmes de déplacements des équipes - Mise à disposition de moyens roulants Ministre de la sécurité et de la d’intervention - Ouverture de convois et d’escorte protection civile Ministère des transports Rupture de stock de médicaments et produits - Évaluer les besoins Ministère des Finances, phyto sanitaires - Assurer un circuit fiable santé/hygiène publique, d’approvisionnement en médicaments Développement social, protection et consommable civile, agriculture, Sécurité - Ministère de la santé et de l’hygiène intérieure publique Insuffisance et sous équipement des équipes - Doter les équipes d’intervention de Comité de gestion des moyens, d’intervention moyens adéquats et suffisants autorités administratives et locales

6.5.2. Arrangements relatifs à la sûreté et à la sécurité des populations Tableau 33 : Scénario 1 : Inondations Risques Interventions Requises Ressources à mobiliser Responsables Etat Partenaires Clusters Défaut de - Mise en place et animation de Personnels de Ministre de l’intérieur ou SNU et autres coordination des l’État commandement autorités administratives, opérations de - Major du plan et des postes de Moyens de liaison et de Directeur des secours et secours commandement opérationnel transmission groupes opérationnels (PCO) et avancé (PCA) Cartes de secteurs Matériels bureautiques Difficultés dans - Remise en état des voies de Police circulation Ministre de l’intérieur ou le déploiement circulation renseignements autorités administratives, des moyens - Ouverture et escorte des moyens Moyens de transport travaux Directeur des secours et (accessibilité) - Réglementation de la circulation Actes administratifs groupes opérationnels sur certains axes Insécurité pour - Positionnement de forces de Unités de police et de Police circulation, SNU/PTF/ Clusters les personnes et l’ordre gendarmerie avec moyens renseignements, les biens - Organisation des rondes organiques - Fermeture/contrôle d’accès Autorités administratives et - Recensement et identification des locales personnes disparues et décédées Dépôts mortuaires

Épidémies et - Installation de postes médicaux Identification et Ministère en charge de la SNU/PTF/ Clusters blessés avancés (PMA) Regroupement des personnes Santé, de l’Hygiène CICR - Opérations de désinfection, affectées Ministère protection désinsectisation et de déclaration civile, - Évacuations d’urgence - Campagne d’information, de sensibilisation sur les maladies liées à l’eau Tenue de journal de marche et Comptes rendus des PCO et Gouvernement, Directeur SNU/PTF/ Clusters Pas de retour d’opérations Débriefing, Rapport PCA, État du plan des secours Coordonnat et autres d’expérience Comité de gestion des ONG moyens

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Tableau 34 : Scénario 2 : Sècheresse Risques Interventions Requises Ressources à mobiliser Responsables Etat Partenaires Clusters Défaut de- Mise en place et animation de Personnels de National Drought Mitigation Center SNU et autres coordination l’Etat commandement Ministère de l’Environnement, de des - Major du plan et des postes de Moyens de liaison et de l’assainissement et du Développement opérations commandement opérationnel (PCO) transmission durable de secours et avancé (PCA) Cartes de secteurs Ministre de l’intérieur, Directeur des Matériels bureautiques secours et groupes opérationnels Ministère de l’environnement Difficultés - Remise en état des voies de Police circulation National Drought Mitigation Center dans le circulation renseignements Ministère de l’Environnement, de déploiement - Ouverture et escorte des moyens Moyens de transport l’assainissement et du Développement des moyens- Réglementation de la circulation travaux durable ; Ministère de l’intérieur ou (accessibilité) sur certains axes Actes administratifs autorités administratives, Directeur des secours et groupes opérationnels Ministère des Transports Insécurité - Positionnement de forces de Unités de police et de Ministère de la sécurité intérieure Police SNU/PTF/ pour les l’ordre gendarmerie avec moyens circulation, renseignements, Clusters personnes et- Organisation des rondes organiques les biens - Fermeture/contrôle d’accès Autorités administratives - Recensement et identification des et locales personnes disparues et décédées Dépôts mortuaires Épidémies et- Installation de postes médicaux Identification et Ministère en charge de la Santé, de SNU/PTF/ blessés avancés (PMA) Regroupement des l’Hygiène Clusters - Opérations de désinfection, personnes affectées Ministère protection civile, CICR désinsectisation et de déclaration - Évacuations d’urgence - Campagne d’information, de sensibilisation sur les maladies liées à l’eau Pas de retour Tenue de journal de marche et Comptes rendus des PCO Gouvernement, Directeur des secours SNU/PTF/ d’expérience d’opérations ? Débriefing ?Rapport et PCA ?État du plan Coordonnateur du Comité de gestion des Clusters et moyens autres, ONG

Tableau 35 : Scénario 3 : Invasion acridienne/Crise aviaire Implication pour la sécurité du Intervention Requise Responsables personnel/Risques possibles Dégâts sur les cultures et pâturages Traitements phytosanitaires OPV au niveau national et dans les régions, Ministère de l’Agriculture, partenaires techniques et Financiers, Autres Baisse de rendement, déficit vivrier, Alerte des organisations humanitaires, Ministère Agriculture (OPV, DA, DRDR, partenaires au crise alimentaire, etc. cultures de substitution, Programme développement etc.) d’urgence de culture de contre saison, Programme d’appui Exode, transhumance, conflits etc. Alerte des organisations humanitaires, Ministère Agriculture, Ministère Élevage, Ministère gestion et prévention des conflits Environnement, Ministère Sécurité Intérieure, et Protection sociale, Ministère de la Défense/ Forces Armées ONGs, Intoxication de la population et du Sensibilisation population et mise en OPV, CNLCCP, Ministère de la Santé et de l’Hygiène personnel traitant place d’équipement de protection Publique, Ministère du Développement social du individuelle, Suivi sanitaires Développement Social Défaut d’étalonnage des appareils de Bon calibrage des appareils en inter OPV, Ministère de l’Économie et des Finances traitement campagne Stocks de pesticides obsolètes Destruction de ces pesticides de manière OPV, Partenaires au Développement (FEM, BM, BAD…) écologiquement rationnelle Ministère Agriculture

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Réutilisation des emballages vides par Ramassage systématique des emballages OPV, Programmes d’appui (Banque Mondiale, etc.), les populations vides pour leur décontamination, Ministère de l’Agriculture, Firmes locales spécialisées destruction ou leur recyclage dans la formulation de pesticide, autorités administratives locales, Organisations paysannes

Risque d’accidents au cours des Prendre dispositions utiles pour y faire Ministère de la Protection Civile, Ministère de la Santé opérations (circulation…) face (sensibilisation…) et de l’Hygiène Publique, Autres acteurs

Tableau 36 : Scénario 4 : Épidémies/Épizooties (COVID 19, Choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) Risques Interventions Requises Ressources à Responsables mobiliser Etat Partenaires Clusters Morbidité et . Réorganisation des services Personnels de santé Ministère de la Santé OMS, SNU/PTF/ Clusters mortalité élevées de santé pour assurer la prise Médicaments et et Hygiène Publique, en charge des cas consommables Ministre de la sécurité . Limiter le déplacement intérieure, Ministère important de population de la protection civile, . IEC Niveau de sécurité - Positionnement de forces de Ministère de la sécurité Ministère de la Santé OMS, SNU bas sécurité intérieure, et Hygiène Publique - Organisation des tables Ministère de la Défense Ministre de la sécurité rondes Autorités intérieure, - Fermeture/contrôle d’accès administratives locales Ministère de la - Recensement et identification Dépôts mortuaires protection civile, des personnes disparues et Ministère de la décédées Défense - Réglementation de la circulation sur certains axes Contamination du - Mettre en place des mesures Ministère de la santé et Ministère de la Santé OMS, SNU, ONGs personnel de sécurité individuelles pour de l’Hygiène publique, et Hygiène Publique d’intervention le personnel d’intervention Ministre de la sécurité - Désinfection des moyens de intérieure, transport et des foyers Ministère de la - Effectuer la chimio protection civile, prophylaxie pour les personnes contact - Respecter les consignes de sécurité

6.6. Points focaux pour le plan de contingence Chaque partenaire doit définir un point focal et la liste complète de ces points focaux ainsi que leurs coordonnées doit être établie (Annexe 1). Cette liste a pour but de faciliter la communication et les échanges entre tous les acteurs intervenant dans l’opérationnalisation du Plan de contingence (PC- SAN). VII. MISE EN ŒUVRE ET OPERATIONNALISATION DU PLAN NATIONAL DE CONTINGENCE (PCSAN)

7.1. Stratégies d’Intervention et de Mise en Œuvre du Plan de Contingence SAN La stratégie de mise en œuvre du Plan, en cas de survenue d’une crise/catastrophe, prévoit les étapes suivantes :  Étape 1 : Préparation et planification stratégique  Étape 2 : Surveillance et gestion de l’information

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 Étape 3 : Évaluation initiale et détaillée par l’équipe sectorielle locale  Étape 4 : Mobilisation et déblocage des fonds d’urgence  Étape 5 : Élaboration du plan d’action  Étape 6 : Déploiement des équipes d’urgence locales et prise en charge des activités  Étape 7 : Déploiement d’une équipe nationale d’urgence suivant l’ampleur de la Catastrophe (+ de 500 personnes touchées)  Étape 8 : Suivi et évaluation.  Étape 9 : Organisation d’une revue périodique chaque 2 ans

Équipes sectorielles Equipes sectorielles Equipes sectorielles Fonds d’urgence

2. Surveillance, 1. Préparation Une partage et gestion 3. aux catastrophes, catastrophe de l’information Évaluation planification stratégique, se produit initiale Équipe alerte précoce Evaluation et Coordination. coordination.

4. Evaluation détaillée

6. Appel de fonds Financement 5. Plan Réhabilitation/ 7. Déploiement des Equipes d’urgence d’actions Reconstruction Mobilisation des ressources

Figure 3 : Processus d’intervention en cas de catastrophe 7.2. Mécanismes d’interventions rapides

7.2.1. Phases du processus d’intervention Trois phases sont à prévoir dans les mécanismes d’intervention rapides :

 Phase préparatoire : Pré - Crise  Donner, grâce aux différents indicateurs des systèmes d’alerte précoce et de surveillance, des éléments pour se préparer à l’imminence de la crise.  Former les unités sectorielles pour évaluer la situation et initier l’intervention.  Sensibiliser la communauté concernée à l’arrivée de la catastrophe  Stocker un matériel suffisant pour porter secours au minimum à 500 personnes dans les zones à risque.

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 Phase pendant la crise  Mobiliser 24/48 heures après l’apparition de la catastrophe ou de la crise humanitaire, l’équipe d’évaluation locale sera coordonnée par le CNVC ou son équivalent local et départemental. L’équipe d’évaluation sera composée d’un ou plusieurs responsables sectoriels (eau, santé, nutrition, sécurité alimentaire, gestion de camps, abris, éducation, protection, transports, météo).  Débuter l’évaluation et la coordination des interventions initiales sur le terrain.  Recenser pour chaque secteur les besoins, les types d’intervention à réaliser et les ressources requises (humaines, logistiques, financières).  Compléter le plan d’action avec une évaluation plus détaillée, suivant l’ampleur de la catastrophe.  Intervenir sur la base des objectifs du plan d’action et soutenir au maximum 500 personnes.  Informer le niveau national lorsque les besoins sont supérieurs, pour qu’il puisse prendre le relais.

 Phase Post-crise/Phase de réhabilitation - reconstruction  Donner la possibilité aux personnes affectées de retrouver un cadre de vie conforme à ce qu’ils avaient avant la catastrophe  Mettre en place des comités communautaires pour favoriser la participation locale à l’élaboration et la mise en œuvre des activités de relèvement.

7.2.2. Mobilisation des Comités de Veille de Crise au niveau national, régional et local

 Au niveau national, le Premier Ministre préside le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes. En période de crise, il doit mobiliser les membres de ce comité qui sont les représentants des principaux départements ministériels (Agriculture, Elevage, Environnement, Finances, Santé/Nutrition, Sécurité intérieure, Protection civile, etc.).  Au niveau régional, c’est le Gouverneur qui est président du Comité régional de veille de crise (CRVC). En période de crise il doit mobiliser le Comité de gestion de crise. Ce comité est composé des structures techniques régionales des différents secteurs : (Santé, Nutrition, Sécurité alimentaire, Eau et assainissement, Éducation, Abris, Protection, Logistique et transport, Télécoms et prévision météo, Gestion des centres d’accueil.  Au niveau Cercle : Le Préfet qui est président du Comité Local de veille de crise (CLVC) au niveau Cercle. En période de crise il doit mobiliser ce comité local de gestion de crise, composé des structures techniques locales des différents secteurs au niveau Cercle : (Santé, Nutrition, Sécurité alimentaire, Eau et assainissement, Éducation, Abris, Protection, Logistique et transport, Télécoms et prévision météo, Gestion des centres d’accueil,  Au niveau Local/communal, c’est le Sous-préfet qui est président du Comité communal de veille de crise (CCVC). En période de crise il doit mobiliser le comité de gestion de crise. Ce comité est composé des membres techniques des différents secteurs : (Santé, Nutrition, Sécurité alimentaire, Eau et assainissement, Éducation, Abris, Protection, Logistique et transport, Télécoms et prévision météo, Gestion des centres d’accueil, 7.2.3. Évaluation conjointe initiale des besoins Sous la responsabilité et la coordination du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, une évaluation sera menée dans les 48 heures après la survenue d’un risque. Elle regroupera les responsables sectoriels concernés.

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 Le formulaire utilisé, outils de collecte harmonisés (Gouvernement +Humanitaires/Clusters)  Constitution de l’équipe mixte (Gouvernement +Humanitaires/Clusters) définie par le Groupe de travail en fonction de la situation d’urgence en cours.  Méthodologie : Préparation de la mission ; cibler les groupes les plus vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées, handicapées) ; favoriser la discussion de groupe ; mener des observations directes, formelles/informelles, utilisation d’informateurs clés, de questionnaires et d’indicateurs.  Rapport : Un rapport de mission, comportant l’analyse de la situation et les recommandations sera soumis au comité de gestion de crise. Le comité de gestion de crise au niveau national c’est-à-dire le Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA) décidera de la mise en œuvre des interventions initiales, avant l’élaboration définitive du plan d’action.

7.2.4. Activation des Plans de Réponse Sectoriels (distributions immédiates, activités d’interventions) Suivant le schéma de coordination adopté au niveau national, la décision d’activation du Plan de Contingence National, se fera par le Conseil National de Sécurité Alimentaire en consultation avec les partenaires-clés (Lead et membres des clusters) :  Réunion des groupes convoqués par les Chefs de file sectoriels  Ajustement des Plans sectoriels de réponse à la situation d’urgence en cours et aux recommandations de l’équipe d’évaluation rapide  Mise en commun au niveau de l’Unité de Travail  Lancement des opérations d’urgence  Lancement des mécanismes de suivi et d’évaluation.

7.2.5. Déploiement des Ressources Humaines Le personnel formé localement sera mobilisé en priorité. Ces ressources humaines auront pour tâches : i) d’évaluer la situation, de gérer techniquement et, ii) de suivre les activités dans chacun des secteurs concernés. En fonction de l’ampleur de la catastrophe d’autres ressources humaines seront impliquées au niveau régional, national ou international. Ces ressources seront potentiellement mobilisées utilisant les mécanismes suivants :  Gouvernement (Membres du Comité National de Veille de Crise sur le terrain, chefs de file sectoriels) ;  Équipes des différents clusters déployés par leurs leaders et membres composées des agences Système des Nations Unies (OCHA, FAO, PAM, UNICEF, Etc.) et des Coopérations bilatérales (Coopérations Suisse, Japonaise, Danoise, Suédoise, etc.) ;  Déploiement temporaire à partir des Bureaux Régionaux/Siège ;  Ressources humaines nationales mobilisables (Personnel État/Ministères techniques sectoriels et services rattachés ; Acteurs de la société civile et du secteur privé, etc.) ;  Déploiement d’appuis aux Ministères : chefs de file, organisations points focaux sectoriels pour une rapide mise en œuvre des interventions.

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7.3. Plans de Réponses pour les différents Scénarii

7.3.1. Plan de réponses « Scénario Inondations » 7.3.1.1. Déclaration de l’urgence L’urgence est déclarée par le Gouvernement, par le biais du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile sur la base des informations obtenues sur les quantités de pluies enregistrées, le nombre de concessions sous les eaux, le nombre de sinistrés, etc. 7.3.1.2. Objectifs de la réponse  L’objectif général est de permettre à l’État d’apporter une réponse appropriée face aux inondations afin de réduire au maximum les pertes en vies humaines et les dommages sur les biens et sur l’environnement.  Les objectifs spécifiques sont, entre autres, de mettre à l’abri les sinistrés, de satisfaire les besoins alimentaires immédiats, de sécuriser les populations et les biens et d’atténuer les effets négatifs sur l’environnement. 7.3.1.3. Activités sectorielles

Tableau 37 : Activités sectorielles Inondations Objectifs spécifiques Activités Acteurs - , Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), Ministre de La Sécurité et de la Protection Civile,  Évaluer les besoins Ministère des Mines, de l’Énergie  Évacuer la population et de l’Eau, Réduire la vulnérabilité de  Sécuriser la zone - Ministère en charge de la la population sinistrée  Assurer l’alimentation en eau et l’assainissement de la zone solidarité nationale  Assurer l’assistance alimentaire de la population sinistrée - Ministère de la Santé et  Assurer la couverture sanitaire et hygiénique - du développement social - SNU, Secteur privé et autres - Ministère en charge de l’Environnement - Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), Ministre de La  Recueillir les informations sur les capacités (moyens Sécurité et de la Protection Civile, logistiques) et les sites d’accueil ; Ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Eau,  Identifier les zones sinistrées ; - Ministère en charge de la Organiser la prise en  Quantifier l’ampleur du phénomène, des pertes et dégâts, solidarité nationale  Définir les besoins charge des sinistrés - Ministère de la Santé et  Organiser les secours du développement social  Évaluer l’impact socio-économique et environnemental - NU/Clusters - PTF  Mettre à jour la cartographie des zones vulnérables - Autres Offices - Secteur Privé - Société civile - Comité de gestion des moyens (DGPC/Ministre de La Sécurité et  Évaluer les besoins de la Protection Civile)  Assurer l’approvisionnement en énergie Assurer la logistique - Ministère de l’Énergie et de l’Eau  Mettre en place le stock de sécurité nécessaire nécessaire - Ministère du commerce  Lutter contre la spéculation - Ministère de la solidarité  Assurer la distribution d’eau potable nationale - Ministère des transports

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7.3.1.4. Coordination de la réponse

 Niveau national : Gouvernement à travers le Commissariat à la Sécurité alimentaire (son département prévention et gestion des crises alimentaires) et le Ministère de l’environnement et ses services déconcentrés notamment les membres du Comité National de lutte contre les Changements Climatiques (CNCC.)/Commission nationale de prévention, de supervision et de suivi de la lutte contre les inondations  Niveau sectoriel : Ministère de l’Intérieur avec l’État-Major du Plan ORSEC élargi aux partenaires.

7.3.2. Plan de réponses « Scénario Sécheresse » 7.3.2.1. Déclaration de l’urgence : L’urgence est déclarée par le Gouvernement, par le biais du Ministre de la Sécurité intérieure, sur la base des informations obtenues sur les quantités de pluies enregistrées, le nombre de concessions sous les eaux, le nombre de sinistrés, etc. 7.3.2.2. Objectifs de la réponse  L’objectif général est de permettre à l’État d’apporter une réponse appropriée face à la sécheresse afin de réduire au maximum les pertes en vies humaines et les dommages sur les biens et sur l’environnement.  Les objectifs spécifiques sont, entre autres, de mettre à l’abri les sinistrés, de satisfaire les besoins alimentaires immédiats, de sécuriser les populations et les biens et d’atténuer les effets négatifs sur l’environnement. 7.3.2.3. Activités sectorielles : Les activités sectorielles à mener pour ce scénario « Sècheresses » sont présentées au tableau ci- dessous. Tableau 38 : Activités sectorielles Sécheresses Objectifs spécifiques Activités Acteurs

 Evacuer la population affectée - Ministère Agriculture  Evaluer les besoins - Structures DNSA, Ministre Sécurité intérieure et  Sécuriser la zone Protection Civile, Ministère de l’Énergie et de Réduire la vulnérabilité de Assurer l’alimentation en eau potable et les besoins l’Eau, Ministère de l’Environnement/ la population sinistrée d’assainissement de la zone Assainissement  Assurer l’assistance alimentaire de la population- Ministère Developpement social sinistrée - Ministère de la Santé/Hygiène Publique, SNU,  Assurer la couverture sanitaire et hygiénique Secteur privé et autres

 Recueillir les informations sur les capacités- Ministère Agriculture (moyens logistiques) et les sites d’accueil ; - Structures DNSA, Ministre Sécurité intérieure et  Identifier les zones sinistrées ; Protection Civile, Ministère de l’Énergie et de  Quantifier l’ampleur du phénomène, des pertes et l’Eau, Ministère de l’Environnement/ Organiser la prise en dégâts, Assainissement charge des sinistrés  Définir les besoins - Ministère Developpement social  Organiser les secours - Ministère de la Santé/Hygiène Publique, SNU et  Évaluer l’impact socio-économique et autres environnemental - Secteur Privé  Mettre à jour la cartographie des zones vulnérables- Société civile - Comité de gestion des moyens (DGPC/Ministère  Évaluer les besoins de la sécurité et de la protection civile  Assurer l’approvisionnement en énergie Assurer la logistique - Ministère de l’Énergie et de l’Eau  Mettre en place le stock de sécurité nécessaire nécessaire - Ministère du commerce  Lutter contre la spéculation - Ministère du Developpement social  Assurer la distribution d’eau potable - Ministère des transports

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7.3.2.4. Coordination de la réponse  Niveau national : Gouvernement à travers le Commissariat à la Sécurité alimentaire (son département prévention et gestion des crises alimentaires) et le Ministère de l’Environnement et ses services déconcentrés notamment les membres du Comité National de lutte contre les Changements Climatiques (CNCC.) /Cas des sécheresses ;  Niveau sectoriel : Ministère de l’Intérieur avec l’État-Major du Plan ORSEC élargi aux partenaires/SNU/Différents Clusters

7.3.3. Plan de réponses scénario : Invasion acridienne 7.3.3.1. Déclaration de l’urgence L’urgence est déclarée par le Gouvernement, par le biais du Ministère de l’Agriculture, sur la base des informations fournies par le Comité National de Lutte Antiacridienne (Comité de crise) et relatives au niveau d’infestation du pays par les essaims de criquets. 7.3.3.2. Objectifs de la réponse  L’objectif général est de permettre à l’État d’apporter une réponse appropriée face aux invasions acridiennes afin de réduire au maximum leurs impacts sur les cultures.  Les objectifs spécifiques sont, entre autres, de préserver les moyens de subsistance après l’invasion acridienne, d’assurer une bonne coordination entre les pouvoirs publics et les autres intervenants, de faciliter le relèvement et le recouvrement rapide des populations affectées et de préserver l’état sanitaire et nutritionnel de la population après l’invasion acridienne. 7.3.3.3. Activités sectorielles Les activités sectorielles à mener pour ce scénario « Menace acridienne »sont présentées au tableau ci-dessous Tableau 39 : Activités sectorielles du Scénario « Menace acridienne /Crise aviaire » Objectifs spécifiques Activités Acteurs  Sensibiliser et mobiliser la population  OPV et Structures décentralisées, CNLCCP

 Lutter contre la progression des essaims  Ministère de l’Agriculture Organiser la lutte contre  Lutter contre l’intoxication des applicateurs  Ministères : communication, Transports et l’invasion acridienne  Évaluer les opérations sur le terrain Infrastructures, Défense, Sécurité intérieure

 Mettre en place un fonds d’urgence  Partenaires techniques et financiers Assurer une bonne  OPV et Structures décentralisées, CNLCCP  Définir les responsabilités des différents acteurs communication  Ministère de l’Agriculture (Armées, OPV, DRDR, etc.)  OPV (Office de Protection des Végétaux)  Renforcer les capacités des acteurs  Ministère information/ communication  Acquérir des postes émetteurs-récepteurs  Autres intervenants  Sensibiliser les populations, et communiquer  Partenaires techniques et financiers entre acteurs (Clusters) Assurer la logistique  Élaborer le Plan d’actions prévisionnel  OPV, Groupe Logistique, CNLCCP, Ministère nécessaire  Évaluer et transmettre les besoins Env., Ministère des Transports,

 Ministère de la Sécurité intérieure

 Partenaires techniques et financiers

(Clusters)

7.3.3.4. Coordination de la réponse  Au Niveau national : Gouvernement à travers la Comité National de Lutte Antiacridienne ;  Au Niveau sectoriel : Ministère de l’Agriculture avec l’Office de Protection des Végétaux (OPV) et (éventuellement) l’État-major du Plan ORSEC élargi aux partenaires.

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7.3.4. Plan de réponses : Épidémies (choléra et méningites) et Épizooties 7.3.4.1. Déclaration de l’urgence L’urgence est déclarée par le Gouvernement, par le biais du Ministre de la Santé, et du Ministère de l4elevage sur la base du dépassement du seuil épidémique obtenu généralement à partir d’un cas d’épidémie confirmé et déclaré et d’un cas d’épizootie confirmé et déclaré. 7.3.4.2. Objectifs de la réponse  L’objectif général est d’assurer la protection sanitaire des populations et du bétail.  Les objectifs spécifiques sont, essentiellement, d’organiser la prise en charge des cas et d’interrompre la transmission des cas. 7.3.4.3. Activités sectorielles Les activités sectorielles à mener pour ce scénario « Épidémies – Épizooties »sont présentées au tableau ci-dessous. Tableau 40 : Activités sectorielles -Épidémies/Épizooties (COVID 19, Choléra, méningite, charbon, maladie de Newcastle, etc.) Objectifs Activités Acteurs spécifiques  Détecter les cas de personnes affectées - Ministère de la Santé et Hygiène Publique Organiser la prise en  Installer des malades dans les camps cholériques - Ministère du développement social, charge des cas de  Isoler les cas - Agences/Système des Nations Unies (SNU)/Leaders er personnes affectées  Assurer la prise en charge membres des Clusters Sant  Renforcer les capacités nationales (formation, mise en - Mouvement de la Croix Rouge/Croissant Rouge place des produits et équipements)  Assurer la chimio-prophylaxie des accompagnants  Mettre en place un dispositif préventif pour les accompagnants  Mener des actions d’Information, sensibilisation des malades et des visiteurs  Mener des actions d’Information, sensibilisation des - Ministère de l’Énergie et de l’Eau Interrompre la populations - Ministère de la Santé et Hygiène Publique transmission des cas  Mener des actions d’Assainissement - Ministère du développement social,  Procéder à la Chloration de l’eau - Ministère de l’Information  Approvisionner les populations en eau potable - Mouvement Croix Rouge - ONGs, Autres acteurs nationaux et Partenaires

7.3.4.4. Coordination de la réponse  Niveau national : Gouvernement à travers le Comité Interministériel de Gestion des Épidémies élargi aux partenaires (réunions hebdomadaires) ;  Niveau sectoriel : Ministère de la Santé et du Développement Social élargi aux partenaires (leaders et membres des clusters concernés) 7.3.4.5. Arrangements existants  OMS en partenariat avec l’Institut National Santé Publique (INSP) par le biais du Ministère de la Santé et du Développement Social ; et le Laboratoire central vétérinaire par le biais du Ministère de l’Élevage ;  OMS en partenariat avec le Secteur Privé (Sociétés de commercialisation d’eau minérale, de produits d’hygiène…) par le biais du Ministère de la Santé et du Développement Social ;  Leader et membres du Cluster Santé/Nutrition en partenariat avec  Autres arrangements existants à identifier 7.3.4.6. Ressources actuelles disponibles, immédiatement sur place OCHA, OMS, UNICEF : Existence de stocks d’urgence en solutés et désinfectants.

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7.3.5. Opérationnalisation Globale du Plan National de Contingence Volet « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » (Tous scénarios confondus)

Tableau 41 : Mise en œuvre global des objectifs opérationnels par domaine d’intervention sectoriel pour tous les scénarii (Inondations, Sécheresses, Menace acridienne, Épidémies/Épizooties)

Domaines Quoi faire ? (Objectifs opérationnels) Quand ? Qui ? Qui ? Comment ? (Budget) Acteurs Nationaux Clusters/PTF Sécurité alimentaire Identifier tous les acteurs nationaux Avant la crise CSA, Membres du DNSA, services techniques Lead et membres du Ressources humaines impliqués dans la gestion des crises et nationaux, Gouvernorats, APCAM/OP, ONGs, Cluster Sécurité compétentes catastrophes SAP, CPS-SDR, Structures déconcentrées des Alimentaire Ressources financières Ministères techniques, Acteurs privés, suffisantes Collectivités/mairies, etc. Renforcer les capacités de tous acteurs Avant la crise CSA, Membres du DNSA, services techniques Lead et membres du A évaluer impliqués dans la gestion des crises et nationaux, Gouvernorats, APCAM/OP, ONGs, Cluster Sécurité catastrophes (capacités techniques, SAP, CPS-SDR, Structures déconcentrées des Alimentaire logistiques et financières) Ministères techniques, Acteurs privés, Collectivités/mairies, etc. Promouvoir la mise en œuvre de la Charte Avant la crise CSA, Membres du DNSA, services techniques Lead et membres du A évaluer aux niveaux national et régional, pour une nationaux, Gouvernorats, APCAM/OP, ONGs, Cluster Sécurité meilleure coordination des instruments de SAP, CPS-SDR, Structures déconcentrées des Alimentaire réponse aux crises Ministères techniques, Acteurs privés, Collectivités/mairies, etc. Renforcer les capacités techniques, Avant la crise SAP, OMA, Autres structures DNSA, Lead et membres du A évaluer logistiques et financières du Comité national Cluster Sécurité d’analyse du Cadre Harmonisé Alimentaire, et autres Clusters Diffuser le document de la Charte de Avant la crise CSA, Membres du DNSA, services techniques Lead et membres du A évaluer prévention et de gestion des crises auprès de nationaux, Gouvernorats, APCAM/OP, ONGs, Cluster Sécurité tous les acteurs impliqués dans la gestion des SAP, CPS-SDR, Structures déconcentrées des Alimentaire crises et catastrophes Ministères techniques, Acteurs privés, Collectivités/mairies, etc. Mener un diagnostic approfondi de tous les Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer systèmes d'information chargés de la collecte structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité des données sur la situation de la sécurité techniques, Autres Alimentaire alimentaire et nutritionnelle Renforcer les capacités (techniques, Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer logistiques et financières) de tous acteurs structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité impliqués dans la gestion des systèmes techniques, Autres Alimentaire

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d’information Identifier les zones à risques et dénombrer Avant la crise SAP et autres membres du Comité national Lead et membres du A évaluer les populations vulnérables à la fin de chaque d’analyse du Cadre Harmonisé Cluster Sécurité campagne agricole Alimentaire Produire et diffuser largement des bulletins Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer d’information sur les valeurs des indicateurs structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité d’alerte à toutes les parties techniques, Autres Alimentaire Concevoir et opérationnaliser un réseau de Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer transmission et de diffusion de l’information structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité à l’aide de la téléphonie mobile, intégrant techniques, Autres Alimentaire tous les acteurs impliqués dans la gestion des crises Sécurité alimentaire Élaborer et finaliser le plan de réponses en Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer (suite) définissant l’ensemble des activités et actions structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité à mener et en évaluant les ressources techniques, Autres Alimentaire nécessaires à leur mise en œuvre à un rythme semestriel ; Identifier l’ensemble des acteurs à impliquer Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer dans la mise en œuvre des plans de réponses structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité aux crises alimentaires et nutritionnelles techniques, Autres Alimentaire probables (scénarii considérés) et définir leurs responsabilités respectives Renforcer les capacités des acteurs à Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer impliquer dans la mise en œuvre des plans de structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité réponses techniques, Autres Alimentaire Mettre en place l’ensemble des instances Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer nécessaires à la mise en œuvre des plans de structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité réponses techniques, Autres Alimentaire Prendre les mesures institutionnelles visant à Avant la crise CPS-SDR, CILSS, CSA, SAP, OMA, Autres Lead et membres du A évaluer opérationnaliser le dispositif de mise en structures membres du DNSA, Ministères Cluster Sécurité œuvre des plans de réponses. techniques, Autres Alimentaire Procéder à une identification systématique Durant la crise Structures membres du DNSA, ONG, Lead et membres du A évaluer des zones affectées par la crise et évaluer le Collectivités/ Mairies Cluster Sécurité nombre de ménages et populations Alimentaire vulnérables affectées et Évaluer les besoins alimentaires et Durant la crise Structures membres du DNSA, ONG, Lead et membres du A évaluer nutritionnels des ménages et populations Collectivités/ Mairies Cluster Sécurité vulnérables affectées Alimentaire Promouvoir la vente de produits à prix social Durant la crise Structures membres du DNSA, ONG, Lead et membres du A évaluer et à prix subventionné aux populations Collectivités/ Mairies Cluster Sécurité

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vulnérables Alimentaire Procéder à la distribution gratuite de vivres au Durant la crise Structures membres du DNSA, ONG, Lead et membres du A évaluer plus démunis (renforcement des capacités, Collectivités/ Mairies Cluster Sécurité coupons alimentaires, etc.) Alimentaire Mener des opérations de cash for Durant la crise Structures membres du DNSA, ONG, Lead et membres du A évaluer work/Assets, Collectivités/ Mairies Cluster Sécurité Alimentaire Mener des opérations de cash inconditionnel. Durant la crise Structures membres du DNSA, ONG, Lead et membres du A évaluer Collectivités/ Mairies Cluster Sécurité Alimentaire Appuyer la mise en œuvre d’activités Post-crise CSP-SDR, APCAM/OP, CRA Lead et membres du A évaluer génératrices de revenus notamment par les Cluster Sécurité femmes dans les zones vulnérables Alimentaire Diffuser à grande échelle des équipements en Post-crise DNGR, DNA, CSA, CSP-SDR, APCAM/OP, CRA Lead et membres du A évaluer matériels d’irrigation à faible coût Cluster Sécurité Alimentaire Mettre en place des infrastructures simples Post-crise DNGR, DNA, CSA, CSP-SDR, APCAM/OP, CRA Lead et membres du A évaluer pour l’aménagement des bas-fonds (PPIV) Cluster Sécurité Alimentaire Réaliser des ouvrages simples de collecte et Post-crise DNGR, DNA, CSA, CSP-SDR, APCAM/OP, CRA Lead et membres du A évaluer de stockage des eaux de pluie et de Cluster Sécurité ruissellement Alimentaire Promouvoir des activités de petit élevage au Post-crise DNPIA, CSA, DNA, CSP-SDR, APCAM/OP Éleveurs Lead et membres du A évaluer niveau des petits producteurs et des groupes Cluster Sécurité vulnérables (aviculture, embouche ovine, Alimentaire élevage de petits ruminants) Promouvoir des activités de pêche et Post-crise DNP, CSA, DNA, CSP-SDR, APCAM/OP, Pêcheurs Lead et membres du A évaluer d’aquaculture au niveau des petits Cluster Sécurité producteurs et des groupes vulnérables dans Alimentaire les zones défavorisées Nutrition Mettre en place ou renforcer les services de Avant la crise Ministère de la Santé et du Développement Lead et membres du A évaluer dépistage et prise en charge de la malnutrition Social et services rattachés, ONGs spécialisés Cluster Nutrition aigüe dans le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Établir à travers des enquêtes quantitatives Avant la crise Ministère de la Santé et du Développement Lead et membres du A évaluer l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 Social et services rattachés, ONGs spécialisés Cluster Nutrition ans dans le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Éviter une détérioration du statut nutritionnel Durant la crise Ministère de la Santé et du Développement Lead et membres du A évaluer de la population affectée par la crise Social et services rattachés, ONGs spécialisés Cluster Nutrition

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dans le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Protection Assurer la protection contre la discrimination, Durant la crise Ministère de la Protection Sociale et de Lead et membres Cluster A évaluer la négligence, l'exploitation, la violence et les l’Economie Solidaire et services techniques Protection abus des groupes les plus vulnérables affectés rattachés ; ONGs spécialisés dans le domaine, par la crise humanitaire. Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Mettre en place un système opérationnel de « Durant la crise Ministère de la Protection Sociale et de Lead et membres Cluster A évaluer protection » des populations affectées, dont l’Économie Solidaire et services techniques Protection les victimes de violences et d’abus par une rattachés ; ONGs spécialisés dans le domaine, prise en charge respectueuse des standards Acteurs secteur privé et société civile, humanitaires Gouvernorats, Collectivités/Mairies Assurer que les besoins de protection Durant la crise Ministère de la Protection Sociale et de Lead et membres Cluster A évaluer spécifiques aux personnes et groupes les plus l’Économie Solidaire et services techniques Protection vulnérables soient pris en compte avant, rattachés ; ONGs spécialisés dans le domaine, pendant et après les catastrophes Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Assurer que toutes les populations affectées, Durant la crise Ministère de la Protection Sociale et de Lead et membres Cluster A évaluer particulièrement les femmes, les enfants et l’Économie Solidaire et services techniques Protection les plus vulnérables, bénéficient d’une rattachés ; ONGs spécialisés dans le domaine, protection et assistance adéquates Acteurs secteur privé et société civile, particulièrement dans les sites d’hébergement Gouvernorats, Collectivités/Mairies temporaires, établis et gérés dans le respect des normes internationales Surveiller, identifier, documenter, traiter, et Durant la crise Ministère de la Protection Sociale et de Lead et membres Cluster A évaluer dénoncer les abus et violations des droits l’Économie Solidaire et services techniques Protection humains, particulièrement ceux affectant les rattachés ; ONGs spécialisés dans le domaine, groupes les plus vulnérables à l’impact des Acteurs secteur privé et société civile, crises et catastrophes Gouvernorats, Collectivités/Mairies Eau-Hygiène et Satisfaire les besoins en eau potable de la Durant la crise Ministère de l’environnement et de Lead et membre du A évaluer Assainissement population affectée pendant 15 jours ; l’Assainissement, Ministère de l’Énergie et de Cluster WASH l’Eau et services rattachés, ONGs spécialisés dans le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Approvisionner en eau en quantité Durant la crise Ministère de l’environnement et de Lead et membre du A évaluer suffisante pour satisfaire les besoins en l’Assainissement, Ministère de l’Énergie et de Cluster WASH hygiène et assainissement de la population l’Eau et services rattachés, ONGs spécialisés dans affectée pendant 15 jours ; le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Doter des matériels de pompage pour Durant la crise Ministère de l’environnement et de Lead et membre du A évaluer

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éliminer les flaques d’eau et/ou eau stagnante l’Assainissement, Ministère de l’Énergie et de Cluster WASH ; l’Eau et services rattachés, ONGs spécialisés dans le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Collaborer avec le groupe sectoriel « habitat » Durant la crise Ministère de l’environnement et de Lead et membre du A évaluer pour le nettoyage des canaux d’évacuation et l’Assainissement, Ministère de l’Énergie et de Cluster WASH drainage d’eau usées et assainissement des l’Eau et services rattachés, ONGs spécialisés dans villages (système HIMO) ; le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies Faciliter l’élimination sans risques des Durant la crise Ministère de l’environnement et de Lead et membre du A évaluer excréments et déchets solides l’Assainissement, Ministère de l’Énergie et de Cluster WASH l’Eau et services rattachés, ONGs spécialisés dans le domaine, Acteurs secteur privé et société civile, Gouvernorats, Collectivités/Mairies

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7.4. Mobilisation des Ressources Financières Le caractère national du Plan de Contingence « Volet Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PCSAN) » ne signifie nullement pas une centralisation nationale des ressources nécessaires à sa mise en œuvre. Au contraire, chaque niveau de responsabilité dans la mise en œuvre du PCSAN est aussi responsable de la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution des engagements et des activités, notamment celles relatives à la préparation et à la mise en œuvre des plans de réponses visant à soutenir les populations affectées. Toutefois, les différents niveaux (national, régional, local/décentralisé) doivent interagir mutuellement pour assurer tout d’abord une mobilisation conséquente des ressources financières nécessaires et ; garantir ensuite une allocation cohérente et solidaire de ces ressources au regard des priorités dégagées dans le Plan de Contingence. Ceci implique des efforts importants de transparence, indispensables pour dépasser les éventuelles concurrences pour l’accès aux ressources financières. Le principe de mobilisation des ressources retenu pour la gestion du Plan de Contingence est celui de l’organisation de tables rondes autour du financement du PCSAN à trois niveaux :  Au niveau décentralisé ; pour le financement des actions de prévention et de gestion des crises alimentaires en cohérence et dans le cadre des Plans de Développement Social, Économique et Culturel (PDSEC) ;  Au niveau régional ; pour la mise en commun des PDSEC et le financement des activités de mise en convergence des interventions des différents acteurs dans les régions ;  Au niveau national ; pour le financement des différentes composantes du PCSAN et des activités d’envergure national de mise en convergence des interventions des différents acteurs ; Le principe de l’organisation de tables rondes de financement de pouvoir déterminer les priorités, sur la base d’une meilleure visibilité des ressources effectivement mobilisables (ressources d’origine budgétaire, ressources mobilisées par les collectivités ou les communautés, ressources de l’aide au développement d’origine publique ou non gouvernementale, ...). L’efficacité du PCSAN dépendra largement de la souplesse dans l’allocation des ressources et de l’harmonisation des procédures de financements. Les dispositifs institutionnels proposés pour sa mise en œuvre visent à garantir une transparence totale et la bonne gestion des ressources, de manière à créer les conditions d’une plus grande flexibilité des aides. Cela se traduit en particulier par la composition des dispositifs institutionnels, leurs modalités de fonctionnement et de de suivi-évaluation. Au regard de l’importance de la sécurité alimentaire d’une part, dans les moyens d’existence des populations urbaines aussi bien que rurales et d’autre part, dans la problématique de la lutte contre la pauvreté au Mali, il est souhaitable et légitime qu’une part substantielle des aides budgétaires soient mobilisées pour assurer le financement des activités programmées au titre du Plan de Contingence « Volet sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

7.5. Budget Global du PCSAN (à évaluer) Ce sont les activités des différents plans de sectoriels qui seront évaluées et budgétisées en plus de certaines actions communes.

VIII. SUIVI-ÉVALUATION La démarche de suivi-évaluation de la mise en œuvre du Plan de Contingence « Volet Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » (PCSAN) obéit aux mêmes principes que la PolNSAN, en particulier les principes de l’anticipation et de la proactivité, de la redevabilité et de la bonne gouvernance des affaires publiques, de l’engagement du Gouvernement et des partenaires techniques et financiers,, de la coordination des interventions, de la concertation et du partenariat multi-acteurs et interinstitutionnel.

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Elle s’appuie sur un dispositif qui prend en compte les réflexions conduites dans le cadre de la réforme du DNSA, à savoir la nécessité de mettre en place un système de suivi-évaluation coordonné, harmonisé et axé sur les actions et activités de la SAN aux niveaux national, régional et local (collectivités territoriales). Le mécanisme vise à assurer simultanément :  La transparence sur l’utilisation et la gestion des ressources financières, nécessaire pour établir la confiance entre l’ensemble des acteurs mobilisés dans les dispositifs décentralisés et nationaux ;  La transparence vis-à-vis des PTF de manière à faciliter la mutualisation des fonds et leur fongibilité, en donnant toutes les garanties nécessaires en matière d’utilisation des fonds ;  L’évaluation permanente des résultats obtenus par les actions et programmes mis en œuvre, permettant de d’améliorer le pilotage du PCSAN au moyen de d’indicateurs de résultats et de critères d‘évaluation acceptés par tous les acteurs impliqués et par les partenaires au développement. La démarche de suivi-évaluation devra par conséquent distinguer deux niveaux :  Le suivi-évaluation du Plan de contingence dans sa globalité et des projets et/ou groupes d’actions mis en œuvre aux différentes échelles et s’inscrivant dans le PCSAN. Ce volet vise à vérifier la mise en œuvre des principes, le respect des échéances fixées et celui des activités décidées.  Le suivi-évaluation des résultats attendus et des activités prévues, au regard des objectifs fixés. L’ensemble des indicateurs sera défini sous l’égide du Conseil National de la Sécurité Alimentaire, de la Nutrition et de la Protection Sociale (CNSANPS). Les indicateurs définis seront regroupés dans un tableau dénommé Tableau de Bord des Indicateurs (TBI) du PCSAN (cf. tableau n°21). Le suivi de ces indicateurs sera réalisé par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) dans les conditions précisées plus haut.

IX. HYPOTHESES DE RISQUES Les hypothèses de risques identifiées dans les différents domaines d’activités de mise en œuvre du plan de contingence sont présentées ci-dessous :

9.1 Risques dans le domaine du renforcement de capacité des acteurs Interventions requises pour atténuer les Remarques Risques risques Duplication, Conflits de compétences, Identifier tous les cas de conflits de Par exemple, le cas de l’OPAM et du Confusion dans les rôles et responsabilités compétences et procéder à la recherche de CSA pour certaines actions concernant entre instances nationales de coordination solutions idoines pour les résoudre la gestion des stocks nationaux de des politiques de sécurité alimentaire et produits (SNS, SIE) nutritionnelle

Insuffisance d’expertises/compétences Publier des avis de recherche de (formateurs) dans les domaines ciblés pour le compétences pour les formations et nouer renforcement des capacités des partenariats avec des institutions spécialisées (Institutions de recherche, Universités, etc.) Taux d’analphabétisme élevé des acteurs de Traduire et administrer quelques curriculas Établir un partenariat avec les la société civile et du secteur privé de formation en langues nationales structures spécialisées dans la (Bamanan, Peulh, etc.) transcription des documents en langues nationales Manque de formalisation d’un nombre élevé Sensibiliser les acteurs sur l’intérêt de la Solliciter l’appui des collectivités et de d’organisations de la société civile et du formalisation de leurs organisations et l’administration locale secteur privé travaillant dans le secteur Prendre des dispositions institutionnelles informel pour appuyer la formalisation des organisations de type informel

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Faible capacité des collectivités locales Recherche et mise à disposition (communes) dans la mise en œuvre de leurs d’expertises et de compétences nécessaires PDSEC et dans l’intégration des aspects pour appuyer les collectivités dans le PREGEC dans leurs Plans de Développement processus d’intégration des aspects PREGEC Social, Économique, et Culturel (PDSEC) dans leurs PDSEC

Absence de Plans de Développement Social, Recherche et mise à disposition Économique et Culturel (PDSEC) ou PDSEC en d’expertises et de compétences nécessaires cours d’élaboration (communes dans les pour appuyer les collectivités dans la nouvelles régions) finalisation de leurs PDSEC

Manque de fiabilité des informations dans le Assurer la collecte et garantir la remontée Mettre à contribution les agents de domaine du suivi et de l’information sur la des informations fiables sur la situation des l’OPAM et les agents des autres situation des stocks de produits stocks du niveau local au niveau régional et structures du DNSA national

9.2. Risques dans le domaine de l’atténuation des effets des catastrophes naturelles et des crises alimentaires et nutritionnelles sur les populations vulnérables et le bétail Interventions requises pour atténuer les Remarques Risques risques

Nombre de ménages et personnes Accroitre les moyens à mobiliser (ressources Mobilisation d’autres sources de vulnérables à assister sur le plan alimentaire humaines, financières et logistiques) financement internes ; et/ou et nutritionnel plus élevé que prévu (Sous- Recourir aux PTF estimation) Inondations affectant les habitations et Prendre des dispositions alternatives au niveau champs de cultures/faible niveau de national et à défaut faire recours aux stocks et production/faible disponibilité dispositifs sous régionaux (UEMOA, CEDEAO, alimentaire/Difficultés de ravitaillement en RESOGEST) produits et problème de renouvellement des stocks

Inondation des aires de distribution (jardins Trouver d’autres alternatives de lieux pour gérer Faire recours aux infrastructures nutritifs) la distribution des aliments aux personnes et scolaires ou autres types ménages vulnérables d’infrastructures disponibles (centre des jeunes, etc.) Attaque acridienne/faible niveau de Déclencher les mécanismes et outils de lutte production/faible disponibilité alimentaire/ acridienne avec l’appui des PTF et en coalition Difficultés de ravitaillement en produits et avec d’autres pays. problèmes de renouvellement des stocks Prendre des dispositions alternatives au niveau national et à défaut faire recours aux stocks et dispositifs sous-région aux (UEMOA, CEDEAO, RESOGEST) Sécheresse/ faible niveau de Prendre des dispositions alternatives au niveau production/faible disponibilité alimentaire/ national et à défaut faire recours aux stocks et Difficultés de ravitaillement en produit et dispositifs sous régionaux (UEMOA, CEDEAO, problème de renouvellement des stocks RESOGEST)

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9.3. Risques dans le domaine de la protection et de la réhabilitation durable des moyens d’existence des ménages vulnérables Interventions requises pour atténuer Remarques Risques les risques Insuffisance des superficies aménagées par Accorder une priorité aux ménages et Planifier d’autres aménagements en rapport au nombre de ménages et de personnes les plus vulnérables partenariat avec la Direction nationale du personnes vulnérables à assister Génie rurale et d’autres acteurs associés Conflits fonciers freinant la mise en œuvre Sensibilisation et recours à des Implication des collectivités décentralisées et de certains projets de réalisation personnes-ressources ou autres des structures spécialisées de l’État dans le d’infrastructures ou aménagement hydro- organisations pour le règlement et règlement des conflits agricoles (PPIV, petits barrages, etc.) l’atténuation des conflits fonciers Conflits agriculteurs/éleveurs Sensibilisation et recours à des Implication des organisations d’agriculteurs personnes-ressources ou autres et d’éleveurs, des collectivités décentralisées organisations pour le règlement et et des structures spécialisées de l’État dans le l’atténuation des conflits règlement des conflits Conflits intercommunautaires Sensibilisation et atténuation des conflits Appui de l’État et des organisations locales, nationales et internationales Insécurité généralisée et d’instabilité socio- Interventions de l’État et des partenaires Coordination des initiatives au niveau politique et institutionnelle techniques et financiers national , régional, et local Partenariat stratégique avec les association religieuses, la société civile, les partis politiques pour conjuguer les efforts Manque d’expériences de certains ménages Faire recours à des Partenariat avec les organisations faitières vulnérables dans la pratique de l’aviculture compétences/expertises pour suivi d’aviculteurs pour bénéficier de leurs commerciale rapproché et renforcement de capacité expériences dans l’appui aux nouveaux dans le domaine de l’aviculture aviculteurs Manque d’expériences de certains ménages Suivi rapproché et renforcement de Partenariat avec les structures vulnérables dans la pratique de l’embouche capacité dans le domaine de l’embouche d’encadrement dans le domaine de la pêche de petits ruminants et avec les organisations faitières d’éleveurs expérimentés en embouche pour bénéficier de leurs expériences dans l’appui aux nouveaux emboucheurs Manque d’expériences de certains ménages Suivi rapproché et renforcement de Partenariat avec les structures vulnérables dans la pratique de capacité dans le domaine l’aquaculture d’encadrement dans le domaine de la pêche l’aquaculture vivrière et commerciale et avec les organisations faitières de pêcheurs pour bénéficier de leurs expériences dans l’appui aux nouveaux aquaculteurs Insuffisance des quantités disponibles et Trouver d’autres alternatives pour le Partenariat avec les organisations faitières cherté du Sous-produits agro-industriels stockage d’aliments bétail (Bounafama, d’éleveurs et avec les services techniques cultures fourragères, etc.) spécialisés dans le domaine de l’élevage Exode de bras valides/Manque de main- Mobiliser la main-d’œuvre familiale, Partenariat avec les structures d’œuvre pour la réalisation des projets Sensibiliser les collectivités et les d’encadrement, les collectivités et les d’activités génératrices de revenus communautés pour initier et renforcer communautés villageoises les travaux de solidarité intra et intra- communautaires

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ANNEXES

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Annexe 1 : Liste des points focaux impliqués dans la mise en œuvre du plan de contingence (PC- SAN) à renseigner avec l’appui des structures/institutions et organisations parties prenantes dans la mise en œuvre du Plan de contingence qui doivent fournir les contacts actualisés de leurs points focaux respectifs

N° Service technique Nom Téléphone E-mail Ord Agence/partenaire 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

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Annexe 2 : Communes Vulnérables de 2014-2020 (à actualiser) REGIONS CERCLES COMMUNES REGIONS CERCLES COMMUNES Baniere kore Kassa Diabigue Koro Diarra Yoro Diaye coura Diafarabe KAYES Nioro Korera kore Diaka Sandare Diondori Troungoumbe MOPTI Kareri Yerere Tenenkou Youri Ouro guire Gogui Sougoulbe Tioribougou Tenenkou KOULIKORO Kolokani Guihoyo Toguere-coumbe SEGOU Niono Nampalari Youwarou Farmaké Adarmalane Mopti Ouro modi Alzounoub Sasalbe Bintagoungou Doukouria Essakane Timiri Gargando Bandiagara Goundam Borko Goundam Issa bery Kaneye TOMBOUCTOU M'bouna Dogani bere Razelma Tele Bandiagara Tilemsi Kende Tin aicha Kendie Gourma- Rharous Rharous Serere Dianke Niafounké Lere Sangha Bamba MOPTI Bourem Teméra Tessit GAO Gabero Bankas Baye Gouzoureye Gao Sony Derrary Aliber Ansongo Bara Djenné Kewa Abeibara Abéïbara Boghassa Tinzawatene Anefif Haire Kidal Essouk Douentza KIDAL Kidal Kerena Adjelhoc Bamba Tessalit Tessalit Timtaghene Koro Tin-essako Tin-Essako Intadjedite

Annexe 3 : Nouveau Cadre d’orientation et de pilotage de la PolNSAN

Le processus de réforme du dispositif national de pilotage de la sécurité alimentaire est en cours. Elle débouchera sur la mise en place du Conseil National de la Sécurité Alimentaire, de la Nutrition et de la Protection Sociale (CNSANPS). Le CSA assurera le Secrétariat Exécutif du CNSANPS chargé entre autres (i) d’assurer la réflexion permanente sur les questions de sécurité alimentaire et de la mise en œuvre de la PolNSAN, (ii) de préparer les sessions du CNSANPS par l’élaboration des supports relatifs à l’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle et de protection sociale.  Les organes opérationnels Pour l’accomplissement de ses missions, le CNSANPS bénéficiera de l’appui des structures spécialisées ci-dessous :  Le Comité de Coordination et de Suivi des Programmes et Projets de Sécurité Alimentaire (CCS/PSA), présidé par le Commissaire à la Sécurité Alimentaire ;  Le Comité Technique Intersectoriel de Nutrition (CTIN), présidé par le Ministère de la Santé ;  Le Comité Technique intersectoriel de la Protection Sociale (CTIPS), présidé par le Ministre en charge de la Protection Sociale ;  Les partenaires humanitaires qui mettent en œuvre des Projets de sécurité alimentaire via, notamment, le Cluster SA.

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