ÉVALUATION INDÉPENDANTE DECEMBRE 2016

RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE DES POPULATIONS PAUVRES ET TRES PAUVRES ET AMELIORATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS LES REGIONS DU PAYS LES PLUS TOUCHEES PAR LA CRISE DE 2012 (PRORESI-GNAGNA )

Financée par EUROPE Par Tristan Dumas AID

Rapport fait à la demande de Action Contre la Faim | ACF International. Les conclusions contenues dans le présent rapport reflètent seulement l’avis de l’évaluateur.

PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE DES POPULATIONS PAUVRES ET TRES PAUVRES ET AMELIORATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS LES REGIONS DU PAYS LES PLUS TOUCHEES PAR LA CRISE DE 2012 PRORESI-GNAGNA Etude d’impact

Titre du projet Renforcement de la résilience des populations pauvres et très pauvres et amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les régions du les plus touchées par la crise de 2012 (PRORESI/PROGRES) Localisation (pays, région/s) Province de la Gnagna, Région de l’Est (Burkina Faso) Plus précisément les communes de , et et d’extension aux communes de Thion et Bogande Secteur(s) Sécurité Alimentaire Partenaires (si applicable) Autorités locales : commune de Manni, commune de Coalla, commune Liptougou Durée 36 mois Date de début 15/11/2013 Date de fin 14/11/2016 Langue de l’intervention/ du Français bureau pays Donateur(s)/contribution(s) Europe Aid (80%) Budget 1, 475 000 EUR Bureau responsable de Action Contre la Faim- Burkina l’intervention Siège d’Action contre la Faim Action Contre la Faim- France responsable Type d’évaluation Evaluation indépendante finale Dates de l’évaluation 07/11/2016 au 16/12/2016

Préparé par : Tristan Dumas Consultant en suivi-évaluation de programmes de développement rural

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Sommaire Acronymes ...... 3 Résumé ...... 4 I. Contexte programmatique ...... 5 1. Contexte régional et stratégie d’intervention d’Action Contre la Faim ...... 5 2. Objectifs du PRORESI et activités mises en œuvre ...... 6 3. Objectifs de l’évaluation finale indépendante ...... 7 II. Méthodologie de l’évaluation ...... 8 1. Analyse des données quantitatives disponibles ...... 8 2. Analyse des données secondaires ...... 8 3. Collecte de données primaires ...... 8 4. Analyse des données primaires ...... 9 5. Limites de l’évaluation...... 10 III. Résultats ...... 11 1. Analyse des liens entre les modalités de mise en œuvre des activités du PRORESI et les résultats obtenus ...... 11 2. Analyse de la contribution des résultats obtenus à l’atteinte de l’objectif spécifique du PRORESI ...... 19 3. Analyse de la durabilité des résultats obtenus ...... 22 Conclusion ...... 25 Annexe 1 : Leçons apprises et bonnes pratiques ...... 26 Annexe 2 : Recommandations...... 26 Annexe 3 : Tableau de performance du PRORESI ...... 28 Annexe 4 : Suivi des indicateurs de résultats du PRORESI...... 29 Annexe 5 : liste documentaire ...... 30 Annexe 6 : liste des personnes interrogées ...... 31 Annexe 7 : Matrice d’évaluation ...... 31 Annexe 8 : Guides d’entretien ...... 31 Annexe 9 : Liste des produits du PRORESI ...... 31 Annexe 10 : Termes de Reference ...... 32

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Acronymes ACF : Action contre la Faim AGR : Activité génératrice de revenus CES/DRS : Conservation des eaux et du sol / défense et restauration des sols COGES : Comité de gestion (des bas-fonds aménagés) CVD : Comité villageois de développement EPVC : Etudes participatives des vulnérabilités et des capacités des communautés GRET : Groupe de Recherche et d’Echange Technologique GVF: Groupement Villageois Féminin HEA: Household Economy Approach ONG : Organisation non gouvernementale P : Pauvre (ménage) PAM : Programme Alimentaire Mondial PFNL : Produits Forestiers Non-Ligneux PGR : Plan de gestion des risques PV : Procès verbal TP : Très Pauvre (ménage)

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Résumé ACF et ses partenaires ont mis en œuvre les activités prévues dans le cadre du PRORESI. Le PRORESI présente des résultats très variables selon les composantes étudiées. La composante d’appui aux communes partenaires est innovante et très ambitieuse, malheureusement les évènements nationaux intervenus entre 2014 et 2016 ont sapé les résultats obtenus et leur durabilité. Les projets gérés par les communes ont été mis en œuvre, parfois avec du retard. Les listes de ménages vulnérables et les EPVC/PGR ont été produits, mais aucune des équipes institutionnelles rencontrées n’en ont connaissance. A l’avenir, une approche centrée sur le renforcement de capacités de l’institution plutôt que sur l’implication d’un point focal au sein de l’équipe en place serait à privilégier pour éviter de tels résultats. ACF pourrait aussi prévoir d’accompagner les périodes de tuilage entre les équipes communales lors de changement en cours de projet. Les composantes d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelles à l’échelle des ménages montrent de bons résultats. La période de soudure des ménages bénéficiaires est diminuée et leurs pratiques en termes de diversification alimentaire sont positivement modifiées suite à l’intervention d’ACF. Les changements sont plus importants chez les ménages P que chez les ménages TP ciblés, probablement à cause de leur accès plus limité aux ressources productives (travail, terre, capital notamment). La durabilité des résultats obtenus varient selon le type d’activité mis en œuvre. L’emploi des techniques CES/DRS semble acquise, leur réplication est importante bien que limitée essentiellement aux communautés ciblées. Ces techniques permettent de récupérer des sols dégradés (par la mise en place des cordons pierreux, des zaï, des demi-lunes) et de les mettre en culture. L’augmentation des surfaces cultivées par les ménages TP et P est importante et permet de réduire leur période de soudure. Les bas-fonds aménagés bénéficient d’une bonne responsabilisation et mobilisation des COGES formés pendant les travaux. Seuls les gros travaux d’entretien seront un obstacle à leur pérennité. La culture du riz est nouvelle dans les communautés ciblées. Son adoption par les ménages bénéficiaires a souffert des effets de la sécheresse de 2015 ainsi que des opportunités d’orpaillage nombreux dans la zone d’intervention. Les jardins de la santé semblent être l’activité la plus prometteuse pour renforcer la résilience des ménages en cas de sécheresse équivalente à celle de 2011. Les ménages bénéficiaires y trouvent une source de légumes frais et génèrent des revenus en saison sèche. Les jardins aménagés n’ont pas pu être sécurisés comme l’ont été les bas-fonds grâce à l’écriture d’un PV des palabres, mais l’utilité des jardins au niveau communautaire assure une durabilité de l’activité pour les années à venir. L’accès à l’eau d’irrigation est une vraie limite à la productivité des jardins, l’approche choisie (creusement de puits par les communautés) n’étant pas la meilleure option au vu de la profondeur de la nappe phréatique. Les membres des groupements villageois féminins organisés autour d’activités génératrices de revenus (transformation de produits forestiers non-ligneux et étuvage de paddy) sont fonctionnels et acquièrent de l’expérience au fur et à mesure des cycles de production et vente. Les bénéfices générés varient d’un groupe à l’autre selon le dynamisme des groupes, leur accès au marché et aux matières premières. Cependant tous les groupes ont en commun de ne pas partager les bénéfices perçus mais de les utiliser comme fond de crédits communautaires, permettant de financer d’autres activités génératrices de revenus individuelles. Enfin, les bénéficiaires des distributions de petits ruminants ont réussi à augmenter la taille de leur cheptel malgré les ventes d’animaux et les pertes. Les ventes d’animaux en période de soudure leur permettent d’éviter d’entrer dans un cycle d’endettement et de paupérisation. La gestion du programme a souffert d’un turn-over et de vacances importantes aux postes de responsables de programme et responsable adjoint. Ces difficultés, ajoutées à la conception d’un système de suivi-évaluation non optimal, ont été à l’origine d’une collecte irrégulière des données de suivi du programme.

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I. Contexte programmatique

1. Contexte régional et stratégie d’intervention d’Action Contre la Faim1 Action Contre la Faim (ACF) est active au Burkina-Faso depuis 2008 avec l’objectif d’améliorer la prévention, le dépistage et la prise en charge de la malnutrition aigüe (MA) afin de diminuer la morbidité et la mortalité infantiles. L’intervention d’ACF s’organise comme un appui aux structures existantes (gouvernement et ONG) et affiche la volonté d’adopter une approche intégrée en développant des programmes Nutrition, WASH et Sécurité Alimentaire. ACF concentre ses actions dans la région Est, une des trois régions jugées prioritaires par le PAM, où paradoxalement les intervenants sont peu nombreux. Jusqu’en 2012, les interventions d’ACF concernent l’ensemble des facteurs causaux de la malnutrition, avec notamment les réalisations suivantes : - Programme WASH dans les écoles de la Tapoa (2010) et Facilité Eau (2011) - Projets pilotes pour la prévention de la MA (2009); lancement d’une unité de production de farine infantile en partenariat avec le GRET (2011), développement de jardins de la santé (initié fin 2012). - Appui à l’amélioration de la chaine d’approvisionnement en intrants médico-nutritionnels dans les 6 districts sanitaires de la région (2009-2010), Appui à la prise en charge de la MA dans 3 districts sanitaires de la région (2010), appui à 16 aires sanitaires du district de Fada N’Gourma (2012) Parallèlement, ACF apporte une réponse WASH d’urgence aux inondations qui affectent Ouagadougou (2009), distribue de l’argent et des farines infantiles dans le Nord de la province de Gnagna suite aux inondations (2010) puis démarrage d’un programme de relèvement des populations et de prévention des risques climatiques dans cette même zone (REPI). En 2012, une sécheresse caractérisée par une répartition inégale des pluies (spatialement et temporellement2) a impacté la campagne agricole essentiellement basée sur la production de cultures pluviales. La Gnagna est régulièrement frappée par des aléas climatiques (de 2006 à 2012, 4 épisodes de sécheresse et une inondation sur la zone). 58% des ménages de la province sont P et TP et évoluent dans une situation d’insécurité alimentaire chronique: lors d’une année de référence, leur production céréalière ne couvre que 4 à 6 mois de consommation. Ces ménages sont très fortement dépendants du marché pour leur alimentation de base ; leur revenu est 2 à 5 fois moins élevé que le revenu des ménages moyens et nantis3; leur consommation alimentaire faiblement diversifiée expose les plus vulnérables à la malnutrition4. En avril 2012, la Gnagna est la province dans laquelle la prévalence de l’insécurité alimentaire est la plus élevée du pays : 85,6 % de la population concernée5. L’analyse des données nationales et des données collectées sur le terrain a amené ACF à lancer dès janvier 2012 des interventions ciblant les ménages P et TP de la province ; elles ont consisté en (i) un réajustement, en concertation avec la délégation de l’Union Européenne des activités du programme REPI qui a permis de contribuer à l’atténuation du choc pour les ménages P et TP. (ii) la mise en œuvre de programmes de mitigation (ECHO) de décembre 2011 à Mai 2012 puis de réponse à l’urgence (ECHO, Fonds Propres ACF, ASDI) afin d’atténuer puis répondre aux effets de la crise. Au total, ce sont plus de 3’000 ménages P et TP (plus de 20 000 personnes) de la Province qui ont bénéficié de transferts sociaux pour améliorer leur accès à l’alimentation. 2750 enfants de 6-24 mois issus de ménages P et TP ont reçu de la farine infantile enrichie de qualité produite localement6. Ces Actions combinées aux mesures prises par le

1 Principales sources pour le paragraphe : ACF-BF Stratégie pays 2013-2015 ; PRORESI-Gnagna Demande de subvention 2 Source : http://earlywarning.usgs.gov/fews/mapviewer/?region=af 3 Le revenu moyen annuel lors d’une année de référence est de 200 000F CFA pour les ménages TP, environ 300 000F CFA pour les P, 650 000F CFA pour les « moyens » et 1 000 000F CFA pour les nantis (HEA-2011). 4 ACF, Analyse de l’économie de ménages (HEA) Gnagna, Août 2011 5 Rapport d’évaluation approfondie sur la sécurité alimentaire des ménages en situation d’urgence ; PAM-DGPER Avr 2012. 6 Brochure GRET-ACF : Agir durablement contre la malnutrition au Burkina Faso– Novembre 2012 5

gouvernement (vente à prix social), par le PAM et d’autres acteurs terrain (CRS, FAO, …) ont contribué à soutenir les ménages P et TP lors de la crise 2012. Le programme PRORESI (aussi appelé PROGRES) a été élaboré suite à ces interventions, afin d’intervenir sur les causes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique des ménages P et TP de la Gnagna. Parallèlement, une approche similaire a été développée avec l’appui d’EuropeAid dans la province de la Tapoa, également impactée par la crise de 2012 (FSTP-Tapoa). 2. Objectifs du PRORESI et activités mises en œuvre Les objectifs généraux du programme PRORESI sont de (1) Contribuer à la lutte contre les causes de l'insécurité alimentaire et nutritionnelle par le renforcement des moyens d'existence et de relèvement des ménages Pauvres et Très Pauvres (P et TP) éprouvés par la crise de 2012 pour une plus grande résilience institutionnelle, communautaire et individuelle ; (2) Améliorer les conditions d'existence et la dignité des populations de la Région de l'Est. L’objectif spécifique du programme est d’améliorer durablement la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages P et TP touchés par la crise de 2012 à travers l’appui aux productions agro- sylvo-pastorales, l’augmentation des revenus et l’amélioration des pratiques alimentaires et d’hygiène dans la province de la Gnagna, région de l’Est. Trois résultats principaux sont attendus de ce programme : - Résultat 1 (pour les communes de Manni, Coalla et Liptougou): Les communautés du Nord de la Province de la Gnagna, disposent d’un cadre de gestion sociale des crises (préparation, réponse et mitigation) qui permet de renforcer durablement la résilience de 11'044 ménages P et TP. Les activités liées au premier résultat sont la création et la diffusion d’une liste de ménages TP et P auprès des trois communes partenaires ; la réalisation de EPVC et PGR inclus dans les plan de développement communaux ; la délégation de mise en œuvre de petits projets par les communes partenaires. - Résultat 2 (pour les communes de Coalla, Manni, Liptougou, Thion et Bogande): 5.000 ménages P et TP augmentent et diversifient leur production agricole et leurs sources de revenus de manière durable. Les activités liées au second résultat sont la distribution de petits ruminants à 500 ménages TP ; la formation à 4200 ménages TP et P aux techniques CES/DRS et l’appui à leur mise en œuvre sur 2100 ha ; l’aménagement de 40 ha de bas-fonds de type PAFR et sécurisation de l’accès à la terre sur ces bas-fonds pour 200 ménages P et TP ; aménagement de 20 jardins maraichers et nutritionnels (‘jardins de la santé’) et sécurisation de parcelles collectives au profit de Groupements Villageois Féminins ; distribution de semences améliorées ; création ou renforcement de GVF autour d’activités génératrices de revenu (PFNL et étuvage) ; distribution de filets sociaux (céréales) à 1500 ménages en période de soudure. - Résultat 3 (pour les communes de Coalla, Manni, Liptougou, Thion et Bogande): 5.000 ménages P et TP augmentent leur consommation en aliments riches en micronutriments et améliorent leur diversification alimentaire. Les activités liées au troisième résultat sont la promotion de bonnes pratiques d’hygiène et de nutrition auprès des communautés ciblées ; la distribution de filets nutritionnels (coupons légumes et farine infantile) à 1500 ménages TP.

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Les bénéficiaires directs sont les populations rurales des communes du Nord de la Gnagna fortement affectées par la crise de 2012 et en particulier: o 11044 ménages P et TP bénéficiaires directs pour la gestion sociale des crises dans les communes partenaires (Manni, Coalla, Liptougou) ; o 5000 ménages7 P et TP de Manni, Liptougou, Coalla, Thion ou Bogande, bénéficiaires directs pour l’amélioration de leurs revenus, et de leurs capacités de production et d’utilisation des produits alimentaires ; o 45 groupements ayant inclus des femmes P et TP ; o 375 élus locaux des 3 communes partenaires et membres des services techniques renforcés (dont DPAH8, DPASSN9 ; DPEDD10, COPROSUR11, DS12).

Les bénéficiaires indirects sont les 254476 habitants des communes de Manni, Coalla, Liptougou, Thion et des villages du nord de Bogandé. Le budget total du programme est de 1 475 000 euros, avec une contribution à hauteur de 80% d’EuropeAid et 20% d’ACF. Le PRORESI a pris fin en Novembre 2016. 3. Objectifs de l’évaluation finale indépendante En 2015, une évaluation à mi-parcours indépendante a été réalisée pour le PRORESI, selon les critères CAD13 : conception, pertinence, cohérence, couverture, efficacité, efficience, durabilité et probabilité d’impact. A l’issue de cette évaluation, un certain nombre de recommandations ont été élaborées par l’évaluateur, qui portaient notamment sur l’appui aux communes partenaires, à la qualité des processus internes de suivi-évaluation et sur l’appui aux groupements villageois féminins en termes de gestion associative. ACF a souhaité que l’évaluation finale indépendante se concentre sur les dimensions d’impact potentiel et de durabilité des résultats obtenus plutôt que de passer en revue une nouvelle fois l’ensemble des critères CAD. Les objectifs de l’évaluation ont été donnés dans les termes de référence : 1. Analyser l’efficacité et potentialité d’impact du projet sur la base des cibles des indicateurs. 2. Analyser si les activités ont atteint les résultats attendues à la réalisation des outputs du projet par rapport à la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages. L’évaluation devrait prendre en compte toute la chaine des résultats; comprenant la pertinence des inputs pour la mise en œuvre des activités, la mise en œuvre des activités elle-même, le degré d’achèvement des outputs et des résultats et les facteurs externes. ACF a proposé trois axes d’analyse afin de répondre à ces objectifs : (1) le lien entre les modalités de mise en œuvre des activités et les résultats obtenus ; (2) la contribution potentielle de ces résultats à l’atteinte de l’objectif principal du PRORESI, i.e. l’amélioration durable de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages P et TP touchés par la crise de 2012 ; (3) la durabilité des résultats obtenus.

7 Les bénéficiaires directs du volet de gestion sociale des crises sont susceptibles d'être bénéficiaires du volet d’appui à l’augmentation durable et à la diversification de la production des ménages et du volet de diversification alimentaire. 8 Direction provinciale de l’agriculture et de l’hydraulique 9 Direction provinciale de l’action sociale et de la solidarité nationale 10 Direction provinciale de l’environnement et du développement durable 11 COPROSUR : Conseil provincial de secours d'urgence et de réhabilitation 12 Districts Sanitaires : 2 DS concernés : Manni et Bogandé. 13http://www.oecd.org/dac 7

II. Méthodologie de l’évaluation Pour répondre aux questions d’évaluation listées dans les termes de référence, une approche différente d’une évaluation finale indépendante ‘classique’ (i.e. basée sur l’analyse exhaustive des critères CAD) est proposée ici. L’approche proposée consiste en une étude d’impact, qui se focalise sur les critères d’efficacité, de probabilité d’impact et de durabilité. Cette analyse permet d’analyser les liens entre les choix d’activités, les processus mis en œuvre lors du projet auprès des communautés, les résultats obtenus au terme du projet et ceux attendus à plus long terme et la durabilité de ces résultats. L’approche méthodologique est basée sur une collecte et une analyse d’information qualitative auprès des acteurs du projet (communautés, partenaires et équipe ACF) ; triangulée par une analyse de données quantitatives collectées par l‘équipe ACF : les données de suivi du projet ainsi que les enquêtes de démarrage et finale. 1. Analyse des données quantitatives disponibles En effet, le plan de suivi-évaluation prévoit la collecte et l’analyse de plusieurs indicateurs quantitatifs auprès d’un échantillon représentatif de la population bénéficiaire du programme (ménages P et TP). Ces données sont collectées au démarrage et en fin de programme. Certains indicateurs ont aussi été collectés trimestriellement à partir de 2015. Les indicateurs renseignés par ces collectes de données sont présentés en annexe 4. 2. Analyse des données secondaires La revue documentaire a porté sur les documents partagés par le programme. La liste des documents utilisés pour cette analyse est présentée en annexe 5. 3. Collecte de données primaires Une collecte de données primaires a été organisée dans la province de la Gnagna auprès des différents acteurs du programme du 22/11/2016 au 30/11/2016 : partenaires techniques Burkinabés, équipe projet (coordination à Ouagadougou, équipe terrain), bénéficiaires directs des différentes activités et autres ONG présentes localement (GRET notamment). Pour chaque axe d’analyse, une matrice présentant les questions d’évaluation, les indicateurs de performance ainsi que les sources de données et les méthodes de collecte des données a été préparée (voir annexe 7). Cela a permis de vérifier que toutes les questions d’évaluation ont été couvertes par la collecte de données. Les méthodes de collecte de données ont été de plusieurs types : observations (OBS), entretiens semi- dirigés (KII) et focus groups (FGD). Le tableau 1 présente les différentes activités conduites au cours de cette évaluation. Des guides d’entretien ont été élaborés pour chaque type de KII et FGD (voir annexe 8). Pour l’organisation des focus groups, la méthodologie d’échantillonnage a été à variation maximale, en deux étapes (village puis sélection des répondants). Le choix des villages a été fait de manière à obtenir un maximum de diversité de situation vis-à-vis des réalisations du programme PRORESI. Ce choix a été fait selon les critères suivants : o Type d’activité réalisée au cours du PRORESI : Activité d’appui aux collectivités locales, activité Bas-fonds, activité Elevage, activité CES/DRS, activité Jardins de la santé, activité Vaccinateur Villageois, activité Groupement féminin (PFNL et Etuvage), activité filets sociaux et nutritionnels ; et prise en compte des superpositions entre activités o Résultats obtenus : Les villages où le projet a été mis en œuvre seront catégorisés selon le niveau de ‘réussite’ des activités du programme par l’équipe ACF: faible, moyenne, forte. Le choix des répondants a également été fait de manière à obtenir un maximum de diversité des expériences et points de vue vis-à-vis des résultats du programme. Une attention particulière a été donnée à la participation des femmes dans les focus groups, qu’elles soient chef de ménage ou non.

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Le nombre de répondants a été maintenu entre 5 et 8 participants par activité, afin de favoriser une discussion approfondie et éviter que des discussions non-gérées interviennent entre les participants. La durée de chaque discussion a été limitée à 1,5h au maximum, afin d’assurer la concentration des répondants. Un total de 6 entretiens individuels (voir liste en annexe 6) et 14 focus groups ont été réalisés avec 87 bénéficiaires (54% de femmes ; 55% de TP/P). Tableau 1 : Synthèse des activités d’évaluation réalisées Dates Lieux Activités Nb femmes Nb hommes Coalla KII point focal commune partenaire 2 Coalla/Nieba OBS CES/DRS Coalla/Nieba FGD CES/DRS P 1 6 23/11/16 Coalla/Nieba OBS PR Coalla/Nieba FGD petits ruminants TP 2 5 Coalla/Nieba OBS berge aménagée Manni/Dassari FGD PFNL mixtes 6 0 Manni/Dassari OBS CES/DRS Manni/Dassari FGD CES/DRS TP 0 8 24/11/16 Manni/Dassari OBS forêt villageoise Bogandé/Nindangou FGD PFNL mixtes 4 0 Bogandé/Nindangou FDG étuveuses mixtes 3 1 Bogandé/Nindangou FDG bas-fonds TP 3 5 Bogandé/Nindangou OBS bas-fonds 25/11/16 Bogandé/Nindangou FDG COGES 2 2 Bogandé/Nindangou OBS JDS Bogandé/Nindangou FDG JDS TP/P 6 0 Liptougou KII point focal commune partenaire 1 Liptougou OBS berge aménagée Liptougou/Kokou FDG bas-fonds P 2 3 28/11/16 Liptougou/Kokou OBS bas-fonds Liptougou/Kokou FDG COGES 1 3 Liptougou/Ouaboidi OBS forêt villageoise Bogandé/Babri OBS parcelle de démo Bogandé/Babri FGD TP agriculteurs 2 5 liptougou/ OBS JDS 29/11/16 liptougou/samou FDG JDS mixte 8 1 Bogandé/samou- folga FGD sensibilisation seule TP/P 7 1 Bogandé KII Service agriculture 30/11/16 Bogandé KII Service action sociale Bogandé KII ACF (PRORESI) 1 01/12/201 Ouagadougou KII GRET 6 1 4. Analyse des données primaires L’analyse des données qualitative a suivi la méthode d’analyse de contenu. Les données collectées au cours des KII et FGD ont été codées et saisies dans une matrice Excel. Cette codification permet de retracer le type de répondants à l’origine de chaque idée exprimée. Les codes ont ensuite été catégorisés pour faire émerger des concepts puis des thèmes en lien avec les questions d’évaluation.

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5. Limites de l’évaluation Les principales limites de l’évaluation sont les suivantes : - Les données quantitatives collectées au cours des focus groups ne sont pas statistiquement représentatives de la population bénéficiaire du PRORESI. Cependant les données collectées montrent les tendances de manière compréhensives à travers un recoupement de témoignages des divers acteurs impliqués dans le programme. - Les données collectées lors des enquêtes de démarrage et de fin de programme ne sont pas comparables entre elles du fait de la saisonnalité des indicateurs choisis. Par conséquent, il n’est pas possible de tirer des conclusions en comparant les données des deux enquêtes. L’analyse prend en revanche en compte les données collectées périodiquement qui sont comparables (voir annexe 4). - De plus, les données quantitatives collectées au cours du projet (notamment les enquêtes de démarrage et de fin de programme) n’ont pas été traitées de manière à calculer un intervalle de confiance pour chaque estimation. Il est donc impossible de dire si les écarts constatés entre deux périodes comparables pour un même indicateur sont significativement différents ou non. Par conséquent, il n’est pas possible de trianguler les informations qualitatives collectées au cours de l’évaluation avec les données quantitatives collectées par l’équipe du projet. - La traduction au cours des focus groups a été réalisée par un salarié ACF parlant la langue locale. Cela a pu influencer les réponses des interviewés qui ont pu ne pas souhaiter blesser leur interlocuteur en cas de résultats négatifs du projet. Cependant ce point a été clarifié au début de chaque focus group afin de libérer la parole et de pouvoir échanger en toute franchise.

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III. Résultats

1. Analyse des liens entre les modalités de mise en œuvre des activités du PRORESI et les résultats obtenus Les questions suivantes ont été abordées dans cette section : Dans quelle mesure les différentes activités, et les paquets d’activités, ont contribué à la consommation d’aliments riches en micronutriments et la diversification alimentaire des ménages (R3)? Analyser les changements des perceptions des communautés en lien avec la gestion des risques climatiques (prise de décision des communautés et ménages dans l’anticipation de la gestion des crises) (R1); Identifier les facteurs de succès/échec des différentes types d’activités ; les effets négatifs générés par la mise en œuvre de certaines actions (le cas de la problématique foncière) ; Le processus de la mise en œuvre des activités, est-il approprié (ciblages/identification des ménages vulnérables, négociation foncière, à la mise en valeur, etc.) ? Dans quelles mesures les recommandations issues de l’évaluation intermédiaire ont-elles été mises en œuvre afin d’améliorer la durabilité des résultats et la probabilité d’impact du projet ? Concernant l’approche générale du projet, plusieurs points ressortent de l’analyse des données.  L’approche générale du PRORESI est orientée top-down, malgré une dimension partenariale forte et innovante Le choix d’impliquer trois communes de la province de la Gnagna en tant que véritables partenaires du PRORESI est louable et va dans le sens du renforcement des capacités des institutions locales. Cependant une limite principale à cette orientation est que le choix des communes partenaires ne s’est pas fait selon des demandes de partenariat des dites communes mais plutôt selon l’historique d’intervention d’ACF dans la province. Au cours du projet REPI, ACF a soutenu les communes de Manni, Liptougou et Coalla pour faire face aux aléas climatiques. Ces mêmes communes ont donc été approchées par ACF pour être partenaire du PRORESI, programme élaboré par ACF. L’idée du PRORESI était d’aller plus loin dans le renforcement de capacités des communes partenaires : renforcement des capacités de ciblages des ménages vulnérables et renforcement des capacités de gestion de projets liés à la réduction des risques. Une fois encore ces axes sont pertinents mais le contenu de ces activités a été élaboré par ACF, ce qui n’encourage pas les communes à analyser leurs besoins et à développer des propositions d’amélioration. De fait, l’implication des communes au démarrage du PRORESI a été plus ou moins laborieuse selon les communes. Par exemple l’ouverture d’un compte bancaire pour la gestion des budgets alloués à l’aménagement des berges a souffert d’importants retards, nécessitant une réorganisation de l’activité en année (achat de plants plutôt que formation de pépiniéristes locaux). Il n’est pas certain que la dimension partenariale ait été totalement intégrée par les communes ciblées, plus habituées à intervenir dans les projets des ONG en tant que bénéficiaire institutionnel. De plus, le contexte politique national a joué en défaveur de cette dimension partenariale. Les équipes communales ont changé deux fois depuis le démarrage du PRORESI. Fin 2014, au moment des mouvements d’insurrection nationale, les maires en place ont été limogés et remplacés par des délégations spéciales nommées. Il semble que les membres de ces délégations se soient plutôt bien investis dans le PRORESI, notamment dans la commune de Manni. Suite aux élections municipales de mai 2016, les délégations spéciales ont cédé leur place aux nouveaux maires élus. Entre ces deux passations, la perte d’information à propos du PRORESI a été très importante et n’a pas permis le renforcement de capacités espéré dans la durée.

Recommandation #1: Le renforcement de capacités des institutions locales est un axe pertinent et stratégique pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans la province de la Gnagna. Cependant, deux types d’amélioration doivent être envisagés par ACF :

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- Nouer des partenariats sur demande des institutions porteuses de projet plutôt que sur une offre d’ACF déjà élaborée. La publication d’appels d’offre par ACF pourrait être un moyen de sélectionner les partenaires prêts à s’engager dans la démarche partenariale ; - Cibler le renforcement de capacités des institutions plutôt que des équipes en place, pour favoriser la transmission des compétences dans le temps. Cette proposition demande à être approfondie par les équipes ACF pour développer les modalités les plus adaptées aux défis rencontrés sur le terrain. Les services provinciaux de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement et de l’action sociale ont quant à eux joué un rôle important dans la mise en œuvre des activités du PRORESI : formations techniques, vaccination des petits ruminants, sélection des bénéficiaires, reboisement, etc. La mise en relation des communautés avec les agents techniques locaux permet de consolider certains résultats dans le temps (par exemple des bénéficiaires de l’activité petits ruminants ont déjà fait appel au vaccinateur communal par eux-mêmes, certains GVF identifient le service provincial de l’agriculture comme source de semences améliorées, etc.). Enfin, nous pouvons noter qu’en dehors de quelques GVF qui ont suggéré le choix de l’activité génératrice de revenus (AGR) à développer (par exemple, cas du GVF de Nindangou qui a demandé à développer l’étuvage du paddy), les communautés n’ont pas participé à choisir ou concevoir les activités mises en œuvre dans leur village. ACF, fort de son expérience sur des programmes similaires (ex. FSTP dans la province de la Tapoa entre 2013 et 2014) a seulement informé les communautés des activités prévues. Toutefois, cela n’a pas impacté particulièrement l’appropriation des résultats (voir les résultats liés à la durabilité plus bas).  Quelques retards dans la mise en œuvre d’activités ont eu un effet négatif sur les résultats obtenus Les activités rentrant dans le cadre des partenariats communaux ont souffert de retards dans leur mise en œuvre. Un des objectifs de ces partenariats était de renforcer la capacité des mairies à la gestion des petits projets liés à la sécurité alimentaire et à la gestion des risques. Dans ce cadre, plusieurs activités étaient prévues : aménagement de berges pour lutter contre les risques d’inondations, reboisement de forêts communautaires, mise en place et gestion de champs école paysans (CEP). Concernant les CEP, il a été finalement décidé par ACF d’opter pour la mise en place de parcelles de démonstration pour les techniques CES/DRS chez les relais locaux (i.e. un agriculteur du village) formés par les services de l’agriculture, sans la participation des communes. Malheureusement, il semble que ces parcelles de démonstration ait été mises en place tardivement, alors que les parcelles étaient majoritairement déjà emblavées. Le choix des sites pour ces parcelles n’a donc pas été optimal, pas forcément aux abords de lieux de passage, ce qui limite grandement l’intérêt de ce type d’activité. Ces parcelles n’ont pas non plus été particulièrement identifiées à l’attention d’observateurs extérieurs au village. Recommandation #2 : La mise en place de parcelles de démonstration pour les techniques CES/DRS peuvent avoir un effet positif sur la réplication des techniques par des non-bénéficiaires, à condition que : - les parcelles soient situées aux abords d’un lieu de passage, visibles ; - les techniques soient présentées sur un panneau, en langue locale ; - le relais local soit identifié sur le panneau, éventuellement avec son contact téléphonique. Un autre retard notable dans la mise en œuvre des activités par les partenaires communaux est l’aménagement de berges pour limiter les risques d’inondation. Initialement, il était prévu que les mairies ouvrent un compte au trésor public afin qu’ACF y dépose le budget pour l’activité, que les mairies participent à former des pépiniéristes qui fourniraient les plants servant à fixer les berges sélectionnées. Le retard à l’ouverture du compte a fait que l’activité a été réorientée vers l’achat de plants d’arbre, plus onéreux que prévus ce qui a limité l’atteinte de l’objectif pour l’activité (5 km aménagés au lieu des 10 km prévus).

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Dans les bas-fonds aménagés, les agriculteurs ont reçu tardivement les semences améliorées de riz (distribution fin juin au lieu de début mai), ce qui a conduit à des semis tardifs exposant les cultures à des dégâts lors de la saison des pluies (fortes pluies sur jeunes plants). La principale raison est publication tardive des résultats de certification des semences par les services de l’Etat Burkinabé. Ceci est d’autant plus dommageable que cette culture étant nouvelle dans les bas-fonds, les agriculteurs sont en phase d’observation quant au rendement obtenu. La diminution de rendement liée aux semis tardifs a pu être un facteur de découragement pour certains agriculteurs (voir plus bas la section spécifique sur les activités dans les bas-fonds). Recommandation #3 : Lorsqu’une nouvelle culture est introduite dans l’assolement villageois, il est important de s’assurer que les semences sont disponibles au moment adéquat (ici début mai pour le riz de bas-fonds) pour minimiser les risques liés à un semis tardif.  Le processus de sélection des bénéficiaires mis en œuvre lors du PRORESI semble validé par les communautés ACF a décidé d’utiliser les critères issus d’une enquête HEA réalisée dans la province de la Gnagna en 2011 pour sélectionner les bénéficiaires des différentes actions du PRORESI. En premier lieu, ACF a demandé à organiser une session plénière dans chaque village d’intervention pour expliquer le processus et les critères qui seront utilisés, et demander la formation de deux comités villageois : un comité de présélection et un comité de plaintes. Le comité de présélection a été chargé de soumettre une liste de bénéficiaires potentiels selon les critères HEA. Cette liste est validée par les communautés avant d’être vérifiée et validée par ACF. Les bénéficiaires interrogés n’ont signalé aucune difficulté dans les villages lorsque des ménages présélectionnés n’ont pas été retenus dans la liste finale, car la communauté est au courant que des critères spécifiques sont appliqués. Cependant aucun non- bénéficiaire n’a été interrogé, ce point mériterait d’être approfondi.  Le système de suivi-évaluation du PRORESI n’a pas été géré de manière optimale L’évaluation à mi-parcours a souligné la faiblesse du système de suivi-évaluation et a préconisé un renforcement de cet aspect dans la gestion du PRORESI. Depuis l’évaluation à mi-parcours, les 5 indicateurs de sécurité alimentaire issus du cadre logique ont été collectés quatre fois, à des périodes non comparables car totalement différentes sur le terrain (périodes de soudure, post-récolte, début de soudure, etc.). Certaines informations collectées n’ont pas été traitées durant le projet (ex. le taux d’évolution des cheptels des petits ruminants, disponible après clôture du projet), ce qui limite leur utilité pour aider à la gestion des activités. Il est évident que la fonction de suivi-évaluation, assumée par le responsable de programme (RP) et son adjoint (RPA), a souffert d’un fort turn-over à ses postes. La fonction de RPA a été vacante pendant 9 mois, alors que le RP devait gérer en parallèle la mise en œuvre du PRORESI et d’un second projet financé par la fondation Cartier. Recommandation #4 : Avec une gestion des ressources humaines compliquée dans un contexte comme celui de la Province de l’est, il est important pour ACF d’optimiser son système de suivi- évaluation : - Ramener le nombre d’indicateurs au strict minimum utile pour suivre les changements attendus ; - Définir au préalable les périodes de collecte des données de manière à ne collecter que l’information nécessaire, pouvant être comparée (ex. indicateurs de sécurité alimentaire collectés uniquement en période de soudure si la théorie du changement du projet indique une diminution de la sévérité de la soudure dans les ménages ciblés) ; - Les estimations calculées d’après une collecte auprès d’un échantillon statistiquement représentatif doivent faire l’objet d’un calcul des intervalles de confiance, sans quoi il est impossible de conclure sur des variations significatives ou non.  Les objectifs en termes de réalisation des activités sont très majoritairement atteints ou dépassés

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D’après les données de suivi du PRORESI fournies par ACF, presque toutes les cibles de réalisation d’activité ont été atteintes. Les deux exceptions sont l’aménagement des berges (mise en œuvre par les communes partenaires) et la distribution de semences améliorées. L’ensemble des produits du PRORESI sont présentés en annexe 9.

Concernant la composante 1 du PRORESI, les résultats spécifiques sont les suivants :  Au moment de l’évaluation finale, aucun renforcement de capacité au sein des équipes communales n’est détectable Les changements politiques qui ont eu lieu au cours de la mise en œuvre du PRORESI ont impacté les relations opérationnelles avec les mairies partenaires. Les deux changements d’équipe se sont faits sans réelle passation concernant les activités du PRORESI, amenant les maires et leurs équipes actuelles à ignorer tout de ce programme. Seul l’atelier final de monitoring communautaire, organisé par ACF avant la clôture du PRORESI, a permis aux maires (pour ceux qui étaient présents) d’avoir des informations sur les actions réalisées. De plus, les documents regroupant les listes des ménages TP et P des trois communes selon les critères HEA ne sont pas connus des maries, et probablement perdus (de même auprès du service provincial de l’action sociale à Bogandé). Plusieurs recommandations émises lors de l’évaluation à mi-parcours portaient sur la réorganisation de l’appui apporté aux communes partenaires. Compte-tenu du contexte et des changements d’équipes, ACF n’a pas mis en œuvre ces recommandations.  Le choix des sites à aménager par les communes dans le cadre d’un partenariat avec ACF doit mieux prendre en compte les usages des différents acteurs Les résultats observés au cours de l’évaluation pour l’enrichissement des forêts villageoises et l’aménagement des berges sont très variables selon les sites. Concernant les deux berges aménagées visitées, deux configurations ont été trouvées. Sur le site de Nieba (commune Coalla), la majorité des plants ont été arrachés pour permettre la mise en culture de pastèques. Sur le site de Liptougou, une partie des plants ont souffert des inondations de 2016, mais la majorité des plants sont intactes. Concernant l’enrichissement de forêts villageoises, les deux cas ont aussi été observés. Sur le site de Dassari (commune Manni), la très grande majorité des plants sont intactes, et l’on peut voir à proximité des plants mis en terre au cours du REPI déjà bien développés, ce qui est encourageant pour l’évolution du site. Sur le site de Ouaboidi (commune Liptougou), tous les plants arbres sont intactes, à l’exception de ceux situés sur le passage des animaux en transhumance (soit environ 40% des plants). Il semble donc important d’apprendre des cas d’Ouaboidi et Nieba. Le choix des sites doit prendre en compte les multiples usages qui sont fait de ces terrains, y compris par des acteurs saisonniers.

Concernant la composante 2 du PRORESI, les résultats spécifiques sont les suivants :  La mise en œuvre des aménagements dans les bas-fonds et les jardins favorisent l’appropriation des ouvrages par les communautés Tout d’abord, le choix des villages pour l’aménagement des bas-fonds s’est fait selon les demandes enregistrées auprès des services provinciaux de l’agriculture. La délimitation des zones aménageables a été préparée directement par les autorités villageoises (chef de village et CVD) et les propriétaires terriens concernés. L’équipe d’ACF a rencontré individuellement les propriétaires terriens pour s’assurer de leur volonté de céder ces terrains contre aménagement. Suite à ces rencontres, une étude de faisabilité confiée à un bureau d’étude permet de valider les aspects techniques du projet. Enfin, une assemblée générale est organisée regroupant tous les propriétaires terriens concernés, les services techniques provinciaux, le préfet, le maire et le service des impôts afin de rédiger un procès-

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verbal (PV) des palabres précisant que les terrains sont cédés gratuitement et de manière irréversible à la population villageoise à condition qu’ACF aménage le bas-fond pour la culture du riz. Ce processus de transfert de propriété permet aux bénéficiaires de parcelles dans les bas-fonds aménagés d’être pleinement propriétaires de leur parcelle et responsabilisé quant à l’entretien de l’ouvrage. La distribution des parcelles dans le bas-fond fait l’unanimité parmi les bénéficiaires. Les parcelles ont été distribuées sur tirage au sort parmi les ménages qui ont participé aux travaux d’aménagement, ainsi qu’à des ménages TP du village et les anciens propriétaires terriens. Ce processus impartial permet d’éviter les jalousies entre bénéficiaires car toutes les parcelles n’ont pas la même valeur agronomique, selon qu’elles soient situées dans la partie basse ou haute du bas-fond. Les résultats du tirage au sort sont consignés dans un cahier conservé par le comité de gestion (COGES) du bas-fond. Une raison principale pour expliquer le bon niveau d’appropriation des bas-fonds aménagés par les communautés est le processus de mise en place des COGES par ACF. Contrairement à ce qui a été mis en œuvre au cours du FSTP-Tapoa (i.e. création des COGES après la fin des travaux d’aménagement), les équipes du PRORESI ont fait en sorte que les COGES soient constitués avant le début des travaux ou au plus tard pendant les travaux, ce qui a renforcé leur légitimité dans la gestion du bas-fond. L’ensemble des couches sociales semblent représentées dans les COGES, tous sont exploitants (nouveaux ou anciens propriétaires) du bas-fond aménagé. Le mandat des COGES rencontrés varie de 3 à 5 ans renouvelable une fois. Les COGES rencontrés sont chargés d’organiser les travaux annuels d’entretien, notamment à travers la collecte de cotisations (500 FCFA et 2 assiettées de riz) pour payer les repas communautaires et la mobilisation sociale (réunions d’organisation, gestion des travaux). Les COGES les plus actifs ont aussi un rôle dans la mise en culture du bas-fond : détermination de la date de semis d’après conseil des services de l’agriculture, achat groupé de semences de paddy. Une limite à noter dans l’aménagement des bas-fonds est l’absence de budget prévu pour traiter les ravines existantes ou apparaissant suite à l’aménagement (voir section sur la durabilité). Recommandation #5 : Lors de l’aménagement de bas-fonds, le budget doit prévoir de pouvoir traiter des ravines existantes afin d’éviter la dégradation des parcelles aménagées.

Concernant les jardins de la santé, le processus de négociation foncière a été différent. Des changements législatifs intervenus au cours du PRORESI ont perturbé le processus de négociation foncière. En effet, les PV de palabres ont été suspendus fin 2014 au niveau national (après que ceux des bas-fonds aient été produits, qui restent valides), et les nouvelles obligations légales n’ont été définies qu’en 2016, à savoir la production d’un acte de cession foncière. Entre temps, ACF a dû mettre en place les jardins de la santé prévus dans le PRORESI dans ce vide juridique. Par conséquent, ACF a demandé au chef de village de négocier directement avec le propriétaire terrien pour avoir son accord oral. Parallèlement, un GVF a été formé dans chaque jardin, qui a organisé les travaux de creusement des puits d’irrigation (4 par jardin). Les maris des femmes participant au GVF ont creusé le puits, qui ont été renforcés par ACF. Ce processus aide à l’appropriation du jardin par les communautés, mais montre d’importantes limites en termes d’accès à l’eau lorsque la nappe phréatique est profonde. En effet, les puits ont parfois été creusés jusqu’à 16m de profondeur par les communautés, pourtant l’eau n’est disponible que jusqu’au mois d’avril. Il est impossible de demander aux communautés de creuser au-delà sans aide technique. De plus, nous avons constaté l’effondrement d’un puit surcreusé dans le jardin de Nindangou, dû au choix de creusement des puits par les populations elles-mêmes. Dans le cadre du projet BRACED mis en œuvre par ACF dans la Gnagna, les jardins sont maintenant équipés à la fois d’un puits creusé mais aussi d’un forage maraicher permettant un accès plus profond à la nappe, et donc une irrigation toute la saison sèche.

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Recommandation #6 : Lors de la mise en place de jardins de la santé, il est important de prévoir un forage maraicher ainsi que le creusement d’un puits permettant de poursuivre l’irrigation en cas de panne mécanique du forage. Les puits doivent être sécurisés pour éviter d’éventuels accidents avec les enfants qui jouent autour.  Les formations techniques de production agricole semblent bien acquises par les bénéficiaires Les entretiens avec les bénéficiaires TP et P de différentes activités montrent un bon taux d’adoption des techniques promues. Les bénéficiaires de la formation CES/DRS apprécient l’aspect théorique de la formation ainsi que la mise en pratique, facilitée par la distribution d’outils. Le fait d’avoir formé 250 relais locaux sur ces techniques est une modalité intéressante, permettant aux communautés d’avoir accès à un expert local facilement disponible. Parmi les bénéficiaires de l’activité petits ruminants rencontrés, environ la moitié d’entre eux ont déjà fauché et stocké du fourrage. Les autres se sont contentés des fourrages produits grâce aux semences fourragères distribuées par ACF. Les personnes âgées notamment ont du mal à recourir à la fauche. Dans les jardins de la santé, les bénéficiaires rencontrées disent ne pas avoir de problème avec les techniques de production. Au moment de l’évaluation, seules les premières pépinières étaient en place, il a été impossible d’observer directement les productions maraichères. Finalement, seul un groupe de bénéficiaires d’un bas-fond aménagé a signalé que la technique du semis du paddy était encore mal maitrisée.  La culture de riz de bas-fonds est nouvelle, et donc exposée au coût d'opportunité en cas de mauvais résultats Avant l’aménagement des bas-fonds, les agriculteurs des communautés ciblées ne cultivaient le riz de bas-fonds. Sur ces terrains, les propriétaires fonciers et leur famille cultivaient le mil et le sorgho. Les agriculteurs sont donc en phase d’observation pour voir si cette culture est adaptée à leur terroir ou non, et pour juger de sa productivité compte tenu de la main-d’œuvre nécessaire au cours du cycle (pour les opérations de désherbage notamment). Malheureusement plusieurs facteurs ont perturbé la production rizicole en première année, qui ont conduit un certain nombre de ménages bénéficiaires (le nombre n’est pas connu) à arrêter ou minimiser leur investissement dans la production de riz. Parmi les facteurs négatifs détectés au cours de l’évaluation, nous pouvons citer le phénomène des poches de sécheresse affectant les parcelles les plus hautes du bas-fond, un semis tardif dû à une distribution tardive des semences (voir plus haut), les dégâts sur culture liés à la divagation non- contrôlée des animaux et l’apparition de nouveaux sites d’orpaillage à proximité drainant la main- d’œuvre masculine (ex. village de Nassourou). En conséquence, certains ménages n’ont pas cultivé de paddy lors de la seconde campagne (2016), ou n’ont pas investi leur main-d’œuvre dans les opérations de désherbage. Dans ces cas, les activités privilégiées ont été la production de mil et sorgho sur terres hautes (cultures mieux maitrisées) et l’orpaillage. Les COGES rencontrés souhaitent jouer un rôle dans la redistribution des parcelles non cultivées aux bénéfices de ménages demandeurs, via un transfert annuel ou définitif selon les cas. Recommandation #7 : Lors de l’aménagement d’un bas-fond, il peut être pertinent de prévoir l’implantation de haies vives à sa périphérie pour limiter les dégâts liés à la divagation d’animaux.  Les jardins de la santé représentent une tâche supplémentaire pour les femmes, mais en période de moindre occupation Les bénéficiaires des jardins de la santé rencontrés admettent que le maraichage est une nouvelle tâche, qui s’additionne aux autres tâches quotidiennes. D’ailleurs, les femmes enceintes se sont pas autorisées à venir travailler dans le jardin, elles doivent déléguer les travaux à un membre de leur ménage (souvent un enfant).La corvée principale est l’irrigation des plants. Cette corvée est d’ailleurs

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inexistante dans les jardins implantés au sein de périmètres irrigués (ex. jardins de Samou, commune Liptougou). Cependant, les discours restent très positifs quant à la charge de travail. D’après les femmes interviewées, le maraichage a lieu dans une « période de moindre occupation ». De plus, les produits et revenus générés par cette activité sont les bienvenus pour les ménages au cours de la saison sèche.  L'intervention CES/DRS répond à un réel besoin de récupération des terres La pertinence de la diffusion des techniques CES/DRS (cordons pierreux, zaï, demi-lunes) est telle que l’adoption de ces techniques est massive dans les villages ciblés. Ces techniques répondent à un réel besoin de récupération de parcelles dégradées et d’augmentation des surfaces cultivées. Les trois techniques promues répondent à des objectifs différents selon la situation des parcelles ciblées : le zaï et les demi-lunes permettent de mettre en culture des sols inexploités, mais le zaï est plus adapté que les demi-lunes lorsqu’il y a un risque de stagnation d’eau. Les cordons pierreux sont mieux adaptés pour récupérer des parcelles plus fertiles dégradées par l’érosion. Les bénéficiaires ont adopté ces techniques sur les parcelles ciblées par le PRORESI puis ont continué à les adopter sur de plus grandes surfaces, malgré l’intensité du travail à fournir sur les parcelles qui n’étaient pas encore cultivées. Des non-bénéficiaires des villages ciblés ont aussi répliqué ces techniques en empruntant les outils fournis aux bénéficiaires. La seule limite à la réplication de ces techniques est l’absence de moyens de transport disponible dans les ménages TP et P pour déplacer des moellons et le compost.  L’organisation de la foire est un facteur de succès pour l’activité petits ruminants La distribution des petits ruminants aux ménages TP ciblés a pris la forme d’une foire communale au cours de laquelle les bénéficiaires ont pu choisir trois animaux (dont au maximum 1 bélier) parmi les animaux présentés par plusieurs fournisseurs. Ensuite ces animaux ont été systématiquement vaccinés et déparasités par les services provinciaux de l’élevage présents également à la foire. Comme pour le FSTP-Tapoa, la mise en œuvre de cette activité est un réel succès. Les bénéficiaires apprécient de pouvoir choisir leurs animaux, même s’ils reconnaissent ne pas avoir de connaissance préalable sur les critères de sélection à privilégier. La principale limite de cette organisation est la difficulté que peuvent connaitre les bénéficiaires âgés et les femmes seules qui doivent se rendre à la foire, le plus souvent à pied. Ces bénéficiaires peuvent toutefois se faire représenter par un membre de leur famille.  Les Groupements Villageois Féminins (GVF) organisés autour d’activités génératrices de revenus ont effectivement été réorganisés et redynamisés par le PRORESI, mais connaissent encore des limites importantes à leur développement Tous les GVF rencontrés au cours de l’évaluation préexistaient avant l’intervention du PRORESI. Certains étaient structurés autour de la collecte et de la vente de matières premières (ex. graines de balanites) et/ou de production collective d’arachides, mais aucun ne transformait les matières pour capter de la valeur ajoutée. L’étuvage de paddy était pratiqué individuellement, le fait d’organiser une production collective a permis d’augmenter la visibilité du produit selon les bénéficiaires. L’équipe d’ACF a appuyé la formation d’un bureau, a fourni du matériel de transformation pour les GVF ciblant l’étuvage de paddy et la transformation de produits forestiers non-ligneux (PFNL), a organisé des formations techniques sur les techniques de transformation, et a fourni suffisamment de matières premières pour démarrer un premier cycle de production. L’évaluation à mi-parcours préconisait un renforcement de l’appui à la gestion des GVF, ce qui était planifié en 2016 et effectivement réalisé comme prévu. Des ménages de toutes catégories sociales ont rejoint ces GVF lors de la réorganisation par ACF, puis d’autres ont rejoint ces groupements depuis. Les recettes varient selon le dynamisme des groupes et

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ne sont jamais redistribués entre les membres. Ces recettes sont gardées comme fonds de roulement et fonds de crédit (voir plus bas la section sur la contribution des activités à l’atteinte de l’objectif spécifique). Pour les trois GVF rencontrés, les recettes déclarées sont de 67500 FCFA (103 €) pour 5 cycles d’étuvage, et entre 80000 FCFA (122 €) et 400000 FCFA (610 €) pour les GVF travaillant les PFNL. Les limites notées par les bénéficiaires à l’appui réalisé aux GVF sont les suivants : - L’absence de local dédié est problématique pour la mise en œuvre des activités de transformation. Les matériaux et ingrédients sont stockés séparément dans des maisons individuelles des membres. Cela peut être une source de danger pour les enfants lorsque ces ingrédients sont toxiques (ex. Soude pour la production de savons). Le paddy étuvé est séché en petites quantités dans les cours des différents membres, ce qui provoque des pertes. Les GVF n’ont pas de moyens de transport pour déplacer les outils et l’eau nécessaire à l’étuvage. - Les groupements PFNL les plus actifs ont besoin d’un appui en marketing et packaging pour mieux faire connaitre leurs produits et leurs vertus (notamment l’huile de balanites). Les GVF ont connaissance de l’existence d’une Union des groupements PFNL mais ne pensent pas pouvoir bénéficier d’un quelconque appui de leur part. - Enfin, les GVF étuvage ont fait part de leur difficulté d’accéder à une décortiqueuse, située dans la ville la plus proche. Elles doivent payer pour faire transporter et décortiquer leur paddy. Développer une AGR décorticage pourrait être une possibilité à envisager.

Concernant la composante 3 du PRORESI, les résultats spécifiques sont les suivants :  La sensibilisation aux bonnes pratiques nutritionnelles a un effet sur la diversification alimentaire des ménages ciblés Les bénéficiaires rencontrés sont unanimes, leurs connaissances et leurs pratiques alimentaires ont changé grâce aux sessions de sensibilisation et aux démonstrations culinaires. Le vocabulaire utilisé pour décrire les groupes d’aliment y est pour beaucoup. Les équipes ACF ont développé un vocabulaire accessible permettant de saisir l’importance des différents types d’aliments pour la santé (aliments de ‘construction’ pour les protéines ; de ‘protection’ pour les légumes contenant des vitamines ; ‘d’énergie’ pour les céréales). Avant l’intervention d’ACF, les ménages diversifiaient rarement leur diète malgré la disponibilité d’aliments variés localement (niébé, sésame, feuilles). Evidemment, cette diversification devient plus difficile pour les ménages TP lorsque la période de soudure approche, mais il est toujours possible de collecter des feuilles sauvages. Par contre, la consommation de légumes frais est directement liée à la présence dans le village d’un jardin maraicher (jardin de la santé ou autre). Lors de l’évaluation, les bénéficiaires habitant dans des villages sans jardin ne consomment pas de légumes mais diversifient leur alimentation à partir des aliments localement disponibles. Au contraire, dans le village de Samou-folga (commune Bogandé) où ACF a sensibilisé aux bonnes pratiques alimentaires mais sans mettre en œuvre d’autres activités, les bénéficiaires ont commencé à consommer des légumes produits par les hommes dans le marigot et destinés à la vente. Nous pouvons noter que les bénéficiaires déclarent aussi avoir compris l’importance des bonnes pratiques d’hygiène (lavage des mains, des plats). Cette dimension semble importante à conserver dans ce type de programme. Elle pourrait être renforcée par une intervention WASH dans les villages qui ne sont pas équipés de puits pour favoriser l’accès à l’eau potable.

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2. Analyse de la contribution des résultats obtenus à l’atteinte de l’objectif spécifique du PRORESI Les questions suivantes ont été abordées dans cette section : Les cibles des indicateurs, ont-ils été atteints pour résultats et objectifs? Analyser la potentialité d’impact / contribution du projet, à long terme, sur la base de l’étude de la situation initiale et de l’étude de la situation finale (données d’enquête désagrégées par zone / groupe-cible) ? Tout d’abord il est important de noter que la superposition des activités varie fortement entre les villages ciblés. Ainsi, 23% (38 des 164 villages) des villages ciblés n’ont reçu qu’une sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène et d’alimentation, tandis que dans d’autres villages des ménages ont pu bénéficier de plusieurs types d’activités. Les villages visités au cours de l’évaluation ont des profils très différents par rapport à ces paquets d’activités.  Les données collectées par l’équipe du PRORESI ne permettent pas de conclure quant à la significativité des changements mesurés Tout d’abord, nous pouvons regretter qu’aucune enquête KAP n’ait été incluse dans le plan de suivi- évaluation, compte tenu des changements attendus en termes de changement de connaissance et de pratiques concernant l’alimentation. Ensuite, les données quantitatives permettant de mesurer les changements attendus et figurant dans le cadre logique ont été collectées à des périodes non-comparables (voir annexe 4 pour l’ensemble des données collectées), et sur des échantillons différents (toutes les collectes ont été faites sur 380 ménages sauf l’enquête endline réalisée sur un échantillon plus grand, afin d’obtenir des échantillons représentatifs de chaque paquet d’activités). Les seules données qui pourraient être réellement comparées sont celles des mois d’avril 2015 et 2016, faites sur le même échantillon. Le mois d’avril se situe environ 5 mois après récoltes (Novembre) et environ 3 mois avant le pic de soudure (Août). Malheureusement, les intervalles de confiance n’ont pas été calculés pour ces estimations, il n’est donc pas possible de conclure si les variations positives constatées sont significatives, c'est-à-dire dues à autre chose qu’à la variation des données au sein de l’échantillon. Tableau 2 : Comparaison des données quantitatives collectées par le PRORESI

Indicateurs Avril Avril 2015 2016 % des bénéficiaires en sécurité alimentaire suivant HFIAS 13% 36% MAHFP Moyen 6 7 Nombre de ménage TP ayant limité leur recours à des stratégies néfastes (CSI ?) 87% 97% % des ménages dont FCS>35 11% 22% % des ménages ayant un SDAM >=4 62% 76% Cependant, les données qualitatives collectées au cours de l’évaluation permettent de confirmer une tendance à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ciblés.

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 La période de soudure est réduite par l'augmentation de la production de céréales et une meilleure gestion des stocks alimentaires Comme cela a déjà été dit plus haut, les techniques CES/DRS promues ont permis aux ménages TP et P ciblés d’augmenter leur production céréalière (mil et sorgho), soit en récupérant des sols dégradés soit en permettant de cultiver des zones réputées infertiles jusque-là. Les ménages TP ayant adopté ces techniques ont déclaré avoir gagné l’équivalent de 20 à 45 jours de consommation céréalière, quand les ménages P semblent avoir allongé leur période d’autosuffisance céréalière de 2 à 3 mois. Seule ombre au tableau pour les résultats en CES/DRS, la baisse des rendements constatés après 3 cycles culturaux (-60%) due au manque de fumure organique disponible et donc à l’apparition de striga sur les pieds de sorgho. En effet, les ménages rencontrés ne cessent d’étendre les surfaces aménagées en demi-lunes et zaï, mais les quantités de compost et de fumure organique produits ne permettent pas une gestion égale de la fertilité sur toutes les parcelles. Notons que les fosses fumières ne peuvent pas être répliquées par les ménages TP et P sans appui extérieur (besoin en ciment notamment). Une alternative est la diffusion de la technique de compostage en tas, mais qui serait aussi limitée par la disponibilité en eau dans les villages. Recommandation #8 : Lors de la diffusion de techniques CES/DRS, la lutte contre le striga devrait être incluse dans la formation technique. Il est aussi nécessaire de promouvoir des techniques de production de compost facilement réplicable. Dans les bas-fonds aménagés, le rendement moyen déclaré au cours des focus groups est d’environ 80kg de paddy par ménage14, soit l’équivalent d’environ 20 à 25 jours de consommation pour un ménage moyen, le paddy étant 100% consommé pour les bénéficiaires rencontrés. Les ménages TP et P ont noté l’importance de la formation pour une meilleure gestion des stocks alimentaires, évitant le gaspillage après récolte. Finalement, il semble que la période de soudure vraiment difficile ait été ramenée à une quinzaine de jours pour les ménages TP et une semaine environ pour les ménages P. Concernant la résilience à de nouveaux épisodes de sécheresse, les bénéficiaires des différentes activités font l’analyse suivante : - En cas d’un phénomène de poche de sécheresse (comme en 2015), le zaï permet de supporter un manque de pluie de 15 jours environ, et jusqu’à 30 jours environ avec les demi-lunes. Dans les bas-fonds, la récolte sera garantie mais seulement dans les parties basses du bas-fond ; - En cas de sécheresse équivalente à celle de 2011, il n’y aura aucune récolte céréalière. La seule solution pour pouvoir résister à un tel épisode est de pouvoir produire en contre-saison : maraichage, légumineuses.  Les membres des jardins de la santé bénéficient d’un nouveau revenu en contre-saison en plus d’une source d’alimentation diversifiée Les productions maraichères issues des jardins de la santé sont en partie consommées par les ménages des membres de ces GVF. Selon l’orientation choisie par les jardins de la santé, la part autoconsommée semble varier entre 25% et 75% de la production. Chaque membre récolte sa production et choisit de la vendre ou de la consommer. Deux jardins de la santé ont été visités au cours de l’évaluation : celui de Nindangou (commune Bogandé), situé dans un bas-fond polyvalent et où l’eau d’irrigation des puits n’est plus disponible après avril ; et celui de Samou (commune Liptougou) situé dans un périmètre irrigué, sans contrainte d’eau jusqu’en avril (les parcelles sont ensuite libérées pour un premier cycle rizicole). Les résultats économiques déclarés de ces deux jardins sont présentés dans le tableau 3. Les revenus générés par les ventes sont utilisés par

14 Cela équivaut à un rendement autour de 2t/ha sur une parcelle de 400 m², ce qui est plausible. 20

les femmes pour payer les frais de scolarité et de santé des enfants, gardés comme épargne ou utilisés pour acheter de la nourriture. Tableau 3 : Comparaison des résultats économiques de deux jardins de la santé visités15 Jardin de la santé Contrainte d’eau Part de la Revenus moyens Revenu moyen visité production estimés par total estimé par autoconsommé membre de membre et par estimée décembre 2015 à m² avril 2016 Nindangou Oui, puit jusqu’en 75% 11000 FCFA (17 €) 310 FCFA/m² avril pour 142m² (0.5 €/m²) Samou Non, production 25% 365000 FCFA 1872 FCFA/m² jusqu’en avril (556c€) pour (2.85 €/m²) 260m²

 Les ménages TP bénéficiaires des distributions de petits ruminants ont réussi à capitaliser durant le PRORESI Les ménages TP ayant reçu des animaux n’en possédaient aucun avant l’intervention. 2,5 années après la distribution des 3 animaux, les bénéficiaires rencontrés possèdent en moyenne 7 têtes, soit un taux d’accroissement annuel un peu inférieur à une tête (+0.93 tête/an)16. Ce faible taux d’accroissement s’explique par des ventes précoces d’animaux pour faire face à la période de soudure annuelle ou à des dépenses imprévues, des pertes et des décès. D’après les bénéficiaires interrogés, le principal bénéfice est de pouvoir éviter un cycle d’endettement en vendant un petit ruminant lorsque le besoin s’en fait sentir. Malheureusement, les ventes ne sont pas planifiées et par conséquent ne génèrent pas autant de bénéfices qu’elles pourraient le faire. Les ventes se font massivement lors du pic de soudure, lorsque les prix des animaux sont bas et les prix des céréales au plus haut. Par exemple, la vente d’un bélier au premier trimestre 2016 permettait à un éleveur obtenir environ 256 kg de sorgho, contre 181kg au cours des mois d’aout à octobre de l’année précédente17. Les bénéficiaires sont conscients que leur pratique n’est pas optimale économiquement, cependant ils espèrent toujours jusqu’au dernier moment ne pas avoir à vendre un animal. Recommandation #9 : Pour limiter les ventes précoces de petits ruminants, il serait important de coupler systématiquement cette activité avec la distribution de filets sociaux en période de soudure. Au cours du PRORESI, cela a été le cas dans 11 des 12 villages où la distribution de petits ruminants a eu lieu. Le taux de superposition des deux activités au niveau des ménages n’est pas disponible.  L’amélioration des revenus pour les membres des groupements AGR est indirecte mais important en saison sèche Les groupements qui transforment les produits forestiers non-ligneux ou qui étuvent le paddy ne se partagent pas les bénéfices obtenus. Cette somme est conservée au sein du groupe auprès de la trésorière et est mis à la disposition des membres du groupement pour prendre des petits crédits pour financer des activités génératrices de revenus individuelles (ex. petits commerces, vente de snacks, etc.). Les bénéficiaires rencontrés ont déclaré utiliser ces revenus individuels pour payer les frais de scolarité et de santé des enfants.

Deux cas ont été détectés au cours de l’évaluation :

15 D’après les données collectées au cours des entretiens, non statistiquement représentatif de la population à l’étude. 16 D’après les données collectées au cours des entretiens, non statistiquement représentatif de la population à l’étude. 17Sources : BULLETIN DE VEILLE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DE LA PROVINCE DE LA GNAGNA, n°2 (2015) et n°3 (2016) 21

- Le GVF PFNL de Dassari (commune Manni) permet un accès au crédit sur le fonds de roulement du groupement, avec un taux d’intérêt mensuel de 5%. Tous les membres du groupement ont d’ailleurs utilisé ce fonds de crédit au moins une fois. Ce mécanisme a inspiré certains membres du groupement qui ont créé un second groupement dédié à l’épargne communautaire et au crédit. - Le GVF étuvage de Nindangou (commune Bogandé) fonctionne différemment. Le fonds de roulement est partagé entre les membres au mois de juillet, qui ont l’obligation de rembourser la somme sans intérêts au mois de Novembre, lorsque l’activité d’étuvage peut reprendre. - Le GVF PFNL de Nindangou (commune Bogandé) procède différemment. Une partie du fonds de roulement est prêté (avec intérêt) à deux membres en fin de cycle, qui devront rembourser avant le démarrage du prochain cycle de production. Les membres bénéficient de ce mécanisme à tour de rôle (système des tontines). Recommandation #10 : Compte-tenu des pratiques financières mises en œuvre par les GVF, il serait pertinent de les accompagner en incluant un module de formation Village Savings & Loans Association (VSLA) et en fournissant le petit équipement nécessaire. Ce type de formation est déjà mis en place par ACF dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest. Dans la Gnagna, un pilote a été démarré lors du PRORESI avec un GVF, mais il n’a été ni suivi ni évalué.

3. Analyse de la durabilité des résultats obtenus Les points suivants ont été abordés dans cette section : Autonomisation des groupements féminins, l’appropriation des techniques de productions agricoles, de gestion (cas des groupements de transformation des produits forestiers non ligneux, des jardins) ; La problématique de la durabilité de l’eau dans les jardins ; Sécurisation foncière des activités d’aménagement au profit des usagers qui ne sont pas propriétaires terriens (jardins de santé, bas-fonds aménagés) ; Partenariat avec les collectivités locales (communes), les services techniques de l’Etat et stratégie ou besoin pour leur permettre d’assurer la relève dans l’appui technique et le suivi des bénéficiaires pour une meilleure durabilité et réplicabilité des activités ; Les actions menées, ont-elles permis le renforcement des capacités locales dans la gestion des crises ? Les représentants des populations et techniciens des services déconcentrés, ont-ils une bonne compréhension de la notion de vulnérabilité économique, l’utilisation des outils HEA ?  Les groupements villageois féminins sont fonctionnels et acquièrent de l’expérience Les GVF rencontrés sont tous fonctionnels, même s’ils présentent des niveaux de dynamisme et d’investissements variables selon le charisme des membres du bureau, leur accès au marché et aux ressources productives. Les GVF ont tous mis en place un système de cotisation pour ses membres, parfois adapté spécialement pour ceux issus de ménages TP. En général, l’adhésion aux groupes AGR s’élève à 1000 FCFA (1.5€) ainsi que la cotisation annuelle. Dans le cas du GVF PFNL de Dassari (commune Manni), les membres issus de ménages TP ont la possibilité de cotiser en fournissant l’équivalent de 1000 FCFA en graines de balanites, collectables dans l’environnement du village. L’adhésion aux GVF des jardins de la santé est de 500 FCFA (0.75 €), et ensuite les appels de cotisation se font selon les besoins (ex. : achat groupé de semences, paiement au service de l’agriculture pour une prestation de traitement en cas de maladie, etc.). Tous les GVF organisés autour d’une AGR (PFNL et étuvage) ont déjà réalisé plusieurs cycles de production. Les groupes PFNL les plus dynamiques ont déjà eu à s’approvisionner en ingrédients disponibles uniquement en centres urbains (ex. parfum, soude) pour remplacer les quantités données par ACF au départ de l’activité. Les groupements moins dynamiques (ex. GVF PFNL de Nindangou, commune Bogandé) n’ont pas encore eu à s’approvisionner par eux-mêmes, et ne connaissent pas les prix du marché pour ces ingrédients. Comme cela a été dit plus haut, les recettes déclarées sont de 67500 FCFA (103 €) pour 5 cycles d’étuvage, et entre 80000 FCFA (122 €) et 400000 FCFA (610 €) pour

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les GVF travaillant les PFNL parmi les trois GVF rencontrés. Au moment de l’évaluation, le GVF étuvage de Nindangou était en attente de reconnaissance officielle par le CVD pour pouvoir ouvrir un compte en banque. Les GVF organisés autour d’un jardin de la santé n’ont produit qu’une seule saison au moment de l’évaluation. Cependant, soit ces groupements se sont déjà organisés pour acheter des semences ou des plants (cas du jardin de Nindangou, commune Bogandé), soit le groupement est train d’organiser son approvisionnement en semence (cas du jardin de Samou, commune de Liptougou). Dans ce dernier cas, il est intéressant que le GVF utilise le bénéfice reçu de son approvisionnement aux filets nutritionnels (les coupons légume) pour acheter collectivement des semences. Cette somme a d’ailleurs été déposée par le GVF sur un compte bancaire ouvert au nom du groupement.  L'option de faire creuser des puits par les ménages bénéficiaires dans les jardins de la santé n'est pas adaptée à cause de la profondeur de nappe Comme cela a été expliqué plus haut, demander aux ménages bénéficiaires des jardins de la santé de creuser les puits servant à l’irrigation (4 par jardin) participe à l’appropriation de l’activité par les communautés mais n’est pas adapté à la contrainte hydrologique dans la Gnagna. La nappe est trop profonde, les puits creusés jusqu’à 16 m de profondeur s’assèchent dès le mois d’avril. Par conséquent, l’activité maraichère s’arrête précocement, faisant perdre un cycle de production aux bénéficiaires. Comme cela est recommandé plus haut, une meilleure modalité est de combiner le creusement d’un puit par les communautés avec un forage maraicher réalisé par une entreprise contractualisée.  Une sécurisation foncière impactée par le changement législatif Comme cela est expliqué plus haut, un changement législatif a eu lieu fin 2014, suspendant l’écriture des PV de palabres jusqu’alors suffisant pour sécuriser un transfert de propriété foncière. Avant ce changement législatif, l’ensemble des bas-fonds aménagés dans le cadre du PRORESI ont pu bénéficier de l’écriture de PV de palabres impliquant l’ensemble des acteurs concernés : chefs locaux, services techniques, services des impôts et propriétaires fonciers. Ces PV de palabres restent valides et permettent aux exploitants d’être pleinement propriétaires des parcelles aménagées dans ces bas- fonds. Ce droit de propriété sera transmissible à leur descendance d’après les bénéficiaires interrogés. Malheureusement, l’aménagement des jardins de la santé n’a pas pu bénéficier du même niveau de sécurisation foncière. Les jardins de la santé ont été mis en place après la suspension des PV de palabres et avant la promulgation de la nouvelle loi, exigeant l’écriture d’un acte de cession foncière. Les chefs de village ont donc négocié directement avec le propriétaire du site, qui a donné son accord oral. D’après les responsables du programme, il est difficile de revenir vers les propriétaires terriens pour demander l’écriture d’un tel document. Le risque est de provoquer des tensions au sein des communautés, voir le retrait des propriétaires fonciers du projet jardin de la santé. Actuellement, l’accès aux jardins de la santé est gratuit pour les membres des GVF formés, et reconduit chaque année sans avoir besoin de redemander. Le ménage du propriétaire terrien reçoit un lot équivalent aux autres ménages bénéficiaires. Chaque année, les membres du GVF mettent un commun une petite partie de leur production qu’elles donnent au chef du village pour le remercier et lui montrer le succès de leur activité.

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 L’entretien des bas-fonds est limité aux petits travaux sur digues secondaires Dans les bas-fonds aménagés, les COGES semblent suffisamment responsabilisés et organisés pour gérer l’entretien annuel des digues. Cependant, les membres des COGES rencontrés reconnaissent leurs limites pour les travaux d’entretien plus importants. Lorsque les digues principales sont abimées par les courants puissants des cours d’eau temporaires, la mobilisation communautaire ne suffit plus à consolider les ouvrages. Les travaux nécessitent alors l’utilisation de tissu synthétique pour renforcer les digues et le déplacement de gros moellons, qui ne peuvent se trouver que dans les carrières assez éloignés des villages. Les villageois n’ont pas les moyens de financer de tels travaux. Les producteurs rizicoles rencontrés reconnaissent que ces dégradations sont un risque pour la durabilité de leur activité, d’autant plus qu’ils n’ont identifié aucun partenaire susceptibles de les aider à résoudre ce problème en dehors d’ACF. De plus, il arrive que des ravines apparaissent ou s’aggravent après une première année d’exploitation du bas-fond, à cause des modifications de flux d’eau engendrées par les aménagements. Il serait pertinent qu’ACF ait les moyens de revenir sur ces aménagements après un une première campagne, afin de constater les éventuels besoins en renforcement des structures, et ce en concertation avec les COGES. Recommandation #11 : Lors de la budgétisation des activités d’aménagement des bas-fonds, prévoir la possibilité de renforcer les digues avant la seconde campagne rizicole.  Les bénéficiaires de l’activité petits ruminants rencontrés se sont organisés pour poursuivre la vaccination de leurs animaux Dans le village de Nieba (commune Coalla), le groupe de bénéficiaires de l’activité petits ruminants s’est organisé pour faire appel au vaccinateur des services techniques provinciaux de l’élevage. Cela montre l’intérêt des bénéficiaires pour cette activité, et renforce la durabilité des résultats obtenus. Les vaccins sont payants mais pas les frais de déplacement de l’agent lorsque tout un groupe fait appel à ses services. Si un seul éleveur souhaite faire venir l’agent, il devra alors payer les litres d’essence consommés.  Les résultats de l’activité CES/DRS sont durables et transmis aux non-bénéficiaires vivant dans les villages ciblés par le PRORESI Comme cela a déjà été montré plus haut, les techniques CES/DRS répondent à un réel besoin d’augmentation de la production céréalière par les ménages TP et P, soit en récupérant des parcelles dégradées (grâce aux cordons pierreux), soit en cultivant des parcelles réputées infertiles jusque là (grâce aux demi-lunes et au zaï). ACF et le service technique provincial de l’agriculture ont formé des relais villageois, capables de disséminer ces techniques au sein de leur communauté. Dans tous les villages visités lors de l’évaluation, il a été possible de détecter des cas de réplication spontanée des techniques CES/DRS par des non-bénéficiaires grâce à l’appui technique de ces relais. Les non-bénéficiaires ont commencé à copier ces techniques après le phénomène de poche de sécheresse de 2015, lorsque les agriculteurs ont pu constater la résistance au sec des plants de mil et sorgho cultivés en demi-lune et zaï. Les non-bénéficiaires ont emprunté les outils donnés aux bénéficiaires dans le cadre du PRORESI pour aménager leurs parcelles. Les relais ont été sollicités pour expliquer comment déterminer les courbes de niveau et installer les cordons pierreux. Une limite à cette diffusion spontanée est que les relais locaux ne sont pas identifiés par les communautés vivant dans les villages voisins. Leur identification pourrait être améliorée via une meilleure mise en place de parcelles de démonstration (voir recommandation #2). Les bénéficiaires rencontrés continuent d’aménager leurs parcelles avec ces techniques, malgré le travail intensif que cela demande sur les parcelles préalablement non cultivées. La limite de cette

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expansion est la gestion de la fumure organique, nécessaire pour limiter les dégâts liés au parasitage par le striga.  Les services techniques provinciaux ont l’expertise technique mais manquent de moyens humains et financiers pour assurer un appui technique des bénéficiaires Les communautés rencontrées s’accordent à dire que les services techniques provinciaux, notamment de l’agriculture, ont l’expertise technique pour aider les bénéficiaires. Cependant tous regrettent le manque de moyens de ces services, avec un nombre limité d’agents par commune (1-3 agents par commune) et des budgets limités ou inexistants pour répondre aux demandes des populations. Cela est particulièrement le cas dans le cadre de l’accompagnement des bas-fonds aménagés, où les besoins en entretien nécessitent un budget annuel pour pérenniser l’activité.  Aucune durabilité espérée pour le renforcement de capacité des institutions locales Le manque de résultats constatés au niveau des communes partenaires, lié aux changements institutionnels de la période 2014-2016, ne laisse espérer aucune durabilité de l’action entreprise. Les communes n’ont aucune connaissance des petits projets conduits dans le cadre du PRORESI (aménagements de berges, reboisement) par les équipes les ayant précédé, on ne peut donc pas compter sur un suivi des résultats obtenus ni sur une capitalisation des leçons apprises en terme de gestion de projet. Les listes des ménages vulnérables selon les critères HEA sont perdues par les communes partenaires et les services provinciaux de l’action sociale. Ce produit du PRORESI ne sera donc surement pas utilisé pour gérer une crise alimentaire à l’avenir. Enfin, la production du bulletin trimestriel de suivi de la situation provinciale est suspendue à la prise en charge du défraiement des participants par le haut-commissariat provincial. Tous les acteurs rencontrés louent cette initiative et l’utilité du bulletin, cependant tous s’accordent à dire que leur participation à la publication du prochain numéro ne pourra se faire sans défraiement. Le haut- commissariat n’a pas été interrogé à ce sujet au cours de l’évaluation, il serait intéressant qu’ACF s’informe de leur stratégie à ce sujet.

Conclusion Le PRORESI présente des résultats très variables selon les composantes étudiées. La composante d’appui aux communes partenaires est innovante et très ambitieuse, malheureusement les évènements nationaux intervenus entre 2014 et 2016 ont sapé les résultats obtenus et leur durabilité. Une approche centrée sur l’institution plutôt que sur les équipes en place serait à privilégier pour éviter de tels résultats à l’avenir. Les composantes d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelles à l’échelle des ménages montrent de bons résultats. La période de soudure des ménages bénéficiaires est diminuée et leurs pratiques en termes de diversification alimentaire sont positivement modifiées suite à l’intervention d’ACF. Les changements en terme de réduction de la période de soudure sont plus importants chez les ménages P que chez les ménages TP ciblés, probablement à cause de leur accès plus limité aux ressources productives (travail, terre, capital notamment). Toutefois les résultats restent importants chez les ménages TP : réduction de la période de soudure, sortie des cycles d’endettement. La durabilité des résultats obtenus varient selon le type d’activité mise en œuvre. L’emploi des techniques CES/DRS semble acquise, bien que leur réplication soit limitée essentiellement aux communautés ciblées. Les bas-fonds aménagés bénéficient d’une bonne responsabilisation et mobilisation des COGES formés pendant les travaux. Seuls les gros travaux d’entretien seront un obstacle à leur pérennité. Les jardins de la santé n’ont pas pu être sécurisés comme l’ont été les bas-fonds aménagés grâce à l’écriture d’un PV des palabres, mais l’utilité des jardins au niveau communautaire assure une durabilité de l’activité pour les années à venir. L’accès à l’eau d’irrigation est une vraie limite à la productivité des jardins, l’approche choisie (creusement de puits par les communautés) n’étant pas la meilleure option au vu de la profondeur de la nappe phréatique.

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Annexe 1 : Leçons apprises et bonnes pratiques Plusieurs aspects méritent d’être relevés quant à la mise en œuvre du PRORESI : - L’appui aux partenaires institutionnels doit cibler l’institution et non pas les équipes en place, afin que les résultats obtenus soient pérennes malgré les changements d’équipe ; - Les aménagements de sites (berges, forêts) doivent mieux prendre en compte les multiples usages qui en sont fait (passage d’animaux, cultures saisonnières, etc.) ; - Les COGES formés avant le début des travaux sont mieux responsabilisés et obtiennent plus de légitimité dans leur communauté comparativement à ceux formés après les travaux d’aménagement (ex. cas des COGES formés au cours du FSTP-Tapoa) ; - La superposition des activités petits ruminants et distribution de filets sociaux est importante pour favoriser l’accroissement du cheptel les premières années ; - Les techniques CES/DRS répondent à un réel besoin des populations TP et P de la Gnagna. Leur diffusion pourrait être améliorée en identifiant mieux les relais villageois formés par le projet.

Annexe 2 : Recommandations Les recommandations ci-dessous sont énumérées dans le corps du rapport, elles sont ici réorganisées selon les composantes du programme pour une meilleure lisibilité. La recommandation suivante est prioritaire, elle devra être mise en œuvre au plus tôt par le département SAME d’ACF afin d’optimiser le suivi des données et rendre celui-ci utile à la gestion des programmes. Gestion de programme [PRIORITAIRE], département SAME #4 : Avec une gestion des ressources humaines compliquée dans un contexte comme celui de la Province de l’est, il est important pour ACF d’optimiser son système de suivi-évaluation : - Ramener le nombre d’indicateurs au strict minimum utile pour suivre les changements attendus ; - Définir au préalable les périodes de collecte des données de manière à ne collecter que l’information nécessaire, pouvant être comparée (ex. indicateurs de sécurité alimentaire collectés uniquement en période de soudure si la théorie du changement du projet indique une diminution de la sévérité de la soudure dans les ménages ciblés) ; - Les estimations calculées d’après une collecte auprès d’un échantillon statistiquement représentatif doivent faire l’objet d’un calcul des intervalles de confiance, sans quoi il est impossible de conclure sur des variations significatives ou non.

Les recommandations suivantes devront être prises en compte lors de l’écriture de futurs projets de sécurité alimentaire dans la province de l’est du Burkina-Faso. Toutes devraient être mises en œuvre par le département SAME lors d’écriture de nouveaux projets de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Composante d’appui aux collectivités : #1: Le renforcement de capacités des institutions locales est un axe pertinent et stratégique pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans la province de la Gnagna. Cependant, deux types d’amélioration doivent être envisagés par ACF : - Nouer des partenariats sur demande des institutions porteuses de projet plutôt que sur une offre d’ACF déjà élaborée. La publication d’appels d’offre par ACF pourrait être un moyen de sélectionner les partenaires prêts à s’engager dans la démarche partenariale ; - Cibler le renforcement de capacités des institutions plutôt que des équipes en place, pour favoriser la transmission des compétences dans le temps. Cette proposition demande à être approfondie par les équipes ACF pour développer les modalités les plus adaptées aux défis rencontrés sur le terrain.

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Composante d’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages : CES/DRS #2 : La mise en place de parcelles de démonstration pour les techniques CES/DRS peuvent avoir un effet positif sur la réplication des techniques par des non-bénéficiaires, à condition que : - les parcelles soient situées aux abords d’un lieu de passage, visibles ; - les techniques soient présentées sur un panneau, en langue locale ; - le relais local soit identifié sur le panneau, éventuellement avec son contact téléphonique. #8 : Lors de la diffusion de techniques CES/DRS, la lutte contre le striga devrait être incluse dans la formation technique. Il est aussi nécessaire de promouvoir des techniques de production de compost facilement réplicable.

Aménagement de bas-fonds #3 : Lorsqu’une nouvelle culture est introduite dans l’assolement villageois, il est important de s’assurer que les semences sont disponibles au moment adéquat (ici début mai pour le riz de bas- fonds) pour minimiser les risques liés à un semis tardif. #5 : Lors de l’aménagement de bas-fonds, le budget doit prévoir de pouvoir traiter des ravines existantes afin d’éviter la dégradation des parcelles aménagées. #11 : Lors de la budgétisation des activités d’aménagement des bas-fonds, prévoir la possibilité de renforcer les digues avant la seconde campagne rizicole. #7 : Lors de l’aménagement d’un bas-fond, il peut être pertinent de prévoir l’implantation de haies vives à sa périphérie pour limiter les dégâts liés à al divagation d’animaux.

Jardins de la santé #6 : Lors de la mise en place de jardins de la santé, il est important de prévoir un forage maraicher ainsi que le creusement d’un puit permettant de poursuivre l’irrigation en cas de panne mécanique du forage. Les puits doivent être sécurisés pour éviter d’éventuels accidents avec les enfants qui jouent autour.

Petits ruminants #9 : Pour limiter les ventes précoces de petits ruminants, il serait important de coupler systématiquement cette activité avec la distribution de filets sociaux en période de soudure.

GVF AGR #10 : Compte-tenu des pratiques financières mises en œuvre par les GVF, il serait pertinent de les accompagner en incluant un module de formation Village Savings & Loans Association (VSLA) et en fournissant le petit équipement nécessaire. Ce type de formation est déjà mis en place par ACF dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest. Dans la Gnagna, un pilote a été démarré lors du PRORESI avec un GVF, mais il n’a été ni suivi ni évalué.

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Annexe 3 : Tableau de performance du PRORESI Classement Critère (1 : faible, 5 : élevé) Justification 1 2 3 4 5 Les activités d’appui aux productions agricoles et maraichères, couplées aux sensibilisations aux bonnes pratiques nutritionnelles permettent une réduction de la période de soudure et une plus grande diversification Probabilité X alimentaire chez les ménages ciblés. d’impact Par contre l’impact probable de la composante d’appui aux communes partenaires est nul, puisque les équipes ont été remaniées à deux reprises au cours du PRORESI sans réelle passation entre elles concernant le projet. La durabilité des résultats obtenus est relativement bonne, si l’on exclut les activités liées à la composante 1. Le processus de formation des COGES dans les bas-fonds est bien meilleur que lors de la mise en place d’un projet Durabilité X similaire, le FSTP-Tapoa. La sécurisation foncière est solide dans les bas-fonds, mais plus fragile pour les jardins de la santé. Enfin aucun plan d’action ni partenariat n’existent pour assurer les gros travaux d’entretien dans les bas-fonds. Toutes les activités prévues ont été mises en œuvre, les objectifs de produits ont été atteints ou dépassés, à l’exception de l’aménagement des berges et de la Efficacité X distribution de semences améliorées. Enfin les CEP prévus ont été remplacés par des parcelles de démonstration pas toujours très visibles.

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Annexe 4 : Suivi des indicateurs de résultats du PRORESI

Définitions Nov- août- janv- avr- Indicateur des avr-15 août-15 16 14 16 16 indicateurs % des bénéficiaires Echelle d'Insécurité en sécurité 4,70% 13% 11,60% 21,40% 36% 56% Alimentaire (HFIAS) alimentaire suivant HFIAS Nombre de mois de disponibilité MAHFP Moyen 6 6 6 7 7 6.7 alimentaire adéquate (MAHFP) % de ménages ayant limité Index de stratégie leur recours à 91,60% 87% 89,18% 99% 97% 100% d'adaptation (CSI) des stratégies néfastes Score de % des ménages consommation 0,50% 11% 16% 24% 21,57% 65.40% dont FCS>35 Alimentaire (FCS) Score de Diversité % des ménages Alimentaire du ayant un 43,70% 62% 65,17% 71,50% 75,52% 70.20% ménage (SDAM) SDAM >=4

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Annexe 5 : liste documentaire

Les documents suivants ont été utilisés lors de la revue documentaire : - Politique d’évaluation ACF - Politique Genre ACF - Stratégie ACF Burkina-Faso 2016-2020 (draft) - Description de l’Action - Budget de l’Action - L’étude HEA dans la Gnagna (2011) - Rapport d’évaluation à mi-parcours (Février 2016) - Enquête de vulnérabilité (enquête baseline, février 2015) ; - Tableau des données de l’enquête endline (Novembre 2016) ; - Compte rendu des ateliers de restitution des études participatives des vulnérabilités et des capacités des communautés (EPVC) et des plans communaux de gestion de risques de désastres (PCGR) des communes de Coalla, Manni et Liptougou - PCGR de la commune de Coalla - PCGR de la commune de Liptougou - PCGR de la commune de Manni - Bulletins de surveillance Trimestre 2 2015 - Trimestre 3 2016 (5) - Rapport d’évaluation à mi-parcours des indicateurs de suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la Gnagna (avril 2015) - Rapport narratif intermédiaire (mai 2015) - Rapport de suivi périodique des indicateurs clés de la sécurité alimentaire et moyen d’existence (Avril 2016) - Rapport d’analyse des barrières aux changements de comportement dans la Gnagna (mai 2016)

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Annexe 6 : liste des personnes interrogées

Organisation Nom de l’interviewé Mairie de Coalla Mr. Dambina (adjoint au maire) Mairie de Coalla Mr. Kinda (secrétaire général de la mairie) Mairie de Liptougou Mr. Sogli (maire) Service provincial de l’action sociale Mr. Bamogo Service provincial de l’action sociale Mr. Mano Service provincial de l’agriculture Mr. Guiguimdé GRET Mr. Lankoande

Annexe 7 : Matrice d’évaluation Voir document PDF joint.

Annexe 8 : Guides d’entretien Voir document Excel joint.

Annexe 9 : Liste des produits du PRORESI Source : Présentation de l’atelier bilan PRORESI, ACF, 2016

Activité Produit prévu Produit réalisé Composante 1 Appui aux autorités locales Ciblage des ménages TP/P dans Ciblage des ménages TP/P dans pour l’identification et 164 villages 164 villages l’accompagnement des ménages vulnérables Réalisation d’études 20 EPVC 20 EPVC participatives des risques et des capacités (EPVC) Réalisation de plans 3 plans 3 plans communaux de gestion de risques (PCGR) Accompagnement des 5 bulletins trimestriels autorités locales pour la gestion des données de surveillance Mise en place de parcelles de 50 parcelles de démonstration démonstration et formation de et 161 relais locaux formés techniciens endogène Enrichissement de forêts 20 ha 24 ha villageoises Protection de berges (lutte anti 10 km 5 km érosive/atténuation de l’impact des inondations) Renforcement des capacités 7 pépiniéristes formés 7 pépiniéristes formés des pépiniéristes locaux Composante 2 Appui à 4’200 ménages P et TP 2100 ha aménagés en CES/DRS 3014 ha de terre aménagés en pour l’amélioration de la CES/DRS fertilité de terre

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Activité Produit prévu Produit réalisé Aménagement de bas-fonds en 40 ha 45 ha type PAFR et promotion de cultures de contre saison Appui à l’accès aux semences 28 tonnes de semences 16,25 tonnes de semences améliorées de spéculations distribuées distribuées Appui à l’aménagement et à la 27 jardins de la santé 21 nouveaux jardins aménagés production de jardins et 6 renforcés maraîchers et nutritionnels Appui à la recapitalisation du 1500 têtes distribuées 1500 têtes distribuées cheptel de petits ruminants pour 500 ménages P et TP Formation/recyclage de 27 27 vaccinateurs 27 vaccinateurs auxiliaires de vaccination villageoise Développement d’AGR au 30 GVF 30GVF profit de groupements féminins (GVF) par le renforcement de la filière PFNL dans la zone d’intervention Appui au GVF pour le 10 GVF 10 GVF développement d’AGR de valorisation des matières premières agricoles Renforcement des capacités 71 GVF 71 GVF de gestion et d’organisation des groupements féminins Transferts monétaires non 450 Tonnes de céréales 450 Tonnes de céréales conditionnés sous forme de Et 4 500 000 FCFA filets sociaux à 1500 ménages TP Composante 3 Promotion d’actions 27 démonstrations culinaires 51 démonstrations culinaires essentielles en nutrition et d’une alimentation diversifiée facilitée par la disponibilité des produits maraichers au niveau des Sites Villages – jardins Education nutritionnelle sur la 164 villages 164 villages et 24 séances de totalité de la zone théâtres fora d’intervention Mise en place de filets 36 000 kg de farines infantiles 34 464 kg de farine infantile nutritionnels saisonniers enrichie distribués à 4500 ciblant les plus vulnérables enfants de 6 à 23 mois

Annexe 10 : Termes de Reference Voir document PDF joint.

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