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La redécouverte d’Alexander Zemlinskv : J Schonberg avait-il raison ?

Marc-André Roberge

Alexander Zemlinsky est l’un (mm. 32-33, 46-50) la phrase Dukas et Salome de Strauss. À de ces compositeurs qui, bien musicale qui, dans le troisième Prague, il a dirigé la première de qu’ils aient joué à leur époque un mouvement (repère 42) de la la Symphonie no 8 de Mahler et a rôle de premier plan dans la vie remarquable Symphonie lyrique, créé le monodrame Erwartung de musicale et que leurs œuvres op. 18 (1922), supporte les paroles Schonberg. De plus, de 1920 à aient pu connaître une certaine ((Du bist mein Eigen, mein 1933, il a enseigné la composition diffusion et susciter l’admiration Eigen )) ? Si les connaissances au à la Deutsche Akademie für Musik de nombreux collègues, ont été sujet de Zemlinsky se sont long- de Prague. Outre Schonberg, on rapidement et injustement oubliés temps limitées à ces deux témoi- compte parmi ses élèves privés après leur mort - sinon avant - ou gnages, on en sait maintenant plus Alma Schindler, qui devait plus encore ne sont devenus que des grâce aux efforts qu’ont faits tard épouser Mahler, et Erich notes en bas de page dans les depuis une dizaine d’années une Wolfgang Korngold. En 1933, la ouvrages consacrés à leurs con- poignée de chercheurs, germano- situation politique l’incite à quit- temporains à qui l’immortalité a phones pour la plupart. I1 semble ter Berlin pour Vienne. Au été accordée. acquis désormais que la réputa- moment de l’Anschlu0, en 1938, tion dont Zemlinsky jouissait il émigre aux États-Unis après un L’une de ces notes, par exem- dans la Vienne des années 20 était séjour a Prague. I1 meurt le 15 ple, peut être une référence à ce justifiée et que l’on peut, encore mars 1942 à Larchmont, près de que Schonberg - à qui il a donné aujourd’hui, s’intéresser à son New York, complètement oublié. des leçons en 1895 et qui, six ans œuvre et en tirer beaucoup de plus tard, allait devenir son beau- satisfaction’. La liste des œuvres de frère - a dit de lui en 1949 : Zemlinsky établie par Lawrence Zemlinsky naît à Vienne le 14 A. Oncley comprend 112 titres est octobre 1871. En 1893, après des complétés ou dont il existe au celui à qui je dois presque tou- études au Conservatoire, il moins des esquisses substantiel- tes mes connaissances de la devient membre du Wiener Ton- les ; plus des trois-quarts d’entre technique et des problèmes künstlerverein et se voit encoura- elles sont inédites3. La produc- compositionnels. T’ai toujours ger par Brahms puis par Mahler, tion de Zemlinsky peut se diviser cru fermement qu’il était un lequel dirigera en î900 son en deux tranches. La première grand compositeur, et je le crois second opéra, Es war einmal. comprend les quelque 50 œuvres toujours aussi fermement. Son Comme ce dernier, c’est surtout écrites entre 1887 et 1896, parmi temps viendra peut-être plus tôt comme chef d’orchestre que lesquelles on ne mentionnera que qu’on ne le pense. Pour moi, Zemlinsky se fait connaître. En l’opéra Sarema (1894-96), dont la une chose, cependant, ne fait 1906, après quelques années au réduction pour piano a été partiel- pas de doute: je ne connais Carltheater, où il dirige des opé- lement réalisée par Schonberg. aucun compositeur postwagné- rettes, il devient premier Kapeli- Parmi les œuvres de la seconde rien qui a pu satisfaire avec meister à la Volksoper, d’où il tranche, on retiendra - outre de autant de noblesse aux exigen- s’absente en 1907 pour un séjour très nombreux lieder - six opéras ces du théâtre. Ses idées, sa d’une saison à la Hofoper. De complétés, la Symphonie lyrique forme, sa sonorité ainsi que cha- 1911 à 1927, il est à Prague, où il déjà mentionnée, quatre quatuors que tournure viennent directe- agit comme chef d’orchestre au à cordes, les Six chants sur des ment de l’action, de la scène et Deutsches Landestheater et poèmes de Maurice Maeterlinck, de la voix du chanteur, avec comme directeur des concerts op. 13 (1910-13), ainsi que la Sin- une netteté et une précision de symphoniques; puis, de 1927 à fonietta, op. 23 (1934). la plus haute qualité’. 1930, il travaille aux côtés d’Otto Klemperer à la Kroll-Oper de Ber- La musique de Zemlinsky pré- De même, n’est-il pas significa- lin. Au cours de sa carrière, sente la particularité d’établi; une tif que Berg lui ait rendu hom- Zemlinsky a donné à Vienne les transition entre Mahler et 1’Ecole mage en citant dans le quatrième premières d’œuvres importantes de Vienne. Cette particularité, mouvement de sa Suite lyrique comme Ariane et Barbe-Bleue de pour ceux qui n’éprouvent pas

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a commencé au cours des années matière de musique de chambre. 70 et qui se continue aujourd’hui Bien plus, il s’agit à mon avis avec encore plus d’ampleur, per- d’une des plus remarquables œu- mettra bientôt de définir plus clai- vres du genre, digne d’être jouée rement cette période fondamen- en concert aussi souvent que le tale de l’histoire de la musique de sont les quatuors des grands com- notre siècle. positeurs classiques ou que devraient l’être ceux de Bartok. Etant donné que cette œuvre importante existe maintenant sur disque, les interprètes ne peuvent On doit se réjouir du fait que plus plaider l’ignorance et avoir l’œuvre de Zemlinsky ne soit pas ainsi une excuse pour l’ignorer restée trop longtemps la propriété plus longtemp?. des musicologues et que des inter- prètes - dont certains ne comp- tent pas parmi les moindres - se La qualité du Quatuor no 2 ne penchent maintenant eux aussi veut pas pour autant dire que les sur sa production. Heureusement, autres ne méritent pas d’être écou- les efforts de ces interprètes sont tés, loin de là. Le Quatuor no 1, soutenus par quelques compa- écrit en 1896, tout influencé qu’il Alexander Zemlinsky vers ait pu être par Brahms, reste une 1930 gnies de disques qui semblent sentir que le fer est maintenant œuvre aussi solide qu’intéres- d’inconfort à écouter des œuvres chaud et que Zemlinsky peut être sante, et les Quatuors no 3 et no 4, qui, en apparence, peuvent sem- considéré comme un (( risque composés respectivement en 1923 bler N indécises », ou encore, pour valable N, et en 1936, constituent pour leur reprendre l’expression de Dan- part de fascinants exemples non nenberg, (( entre deux chaises D~, La Deutsche Grammophon, seulement du type de tonalité est l’un des éléments qui rendent compagnie habituellement assez élargie que Zemlinsky a préférée son œuvre si fascinante. Elle conservatrice dans le répertoire aux solutions retenues par ses col- pourrait d’ailleurs aider le public qu’elle propose, est l’une d’entre lègues viennois plus célèbres, souvent réfractaire aux œuvres elles. Comme elle l’avait fait en mais aussi d’écriture hautement de Schonberg, de Berg et de 1976 pour Kurt Weill en mettant compétente. En outre, ils mon- Webern à les aborder plus facile- sur le marché un coffret de trois trent que Zemlinsky, tout en étant ment, ce qui permettrait un grand disques (DG 2709 064) consacré à (( conservateur N par rapport à ses enrichissement de la vie musi- des œuvres écrites entre 1924 et autres collègues viennois, n’était cale. Ces compositeurs se sont vu 1929, elle a apporté à la redécou- pas pour autant retardataire. séparer du contexte dans lequel verte de Zemlinsky un soutien ils ont évolué et ont trop souvent manifeste en produisant dans la La sixième et dernière face est été présentés comme un groupe même année (1982) un enregistre- occupée par le premier des deux isolé dont la production tranchait ment de la Symphonie lyrique - quatuors du compositeur autri- nettement et complètement avec dans lequel figure Dietrich chien Hans Erich Apostel tout ce qui les avait précédés. De Fischer-Dieskau qui, encore une (1901-72), qui a été l’élève de plus, on a Joujours utilisé fois, met sa remarquable intelli- Schonberg, puis de Berg. L’œu- l’expression (( Ecole de Vienne D gence musicale au service d’un vre en question, qui date de 1935, pour désigner ces trois composi- compositeur important mais devait d’ailleurs être dédiée à ce teurs, et eux seuls. I1 est étrange, négligé - de même qu’un coffret dernier à l’occasion de son cin- cependant, qu’une (( école N se regroupant les quatre quatuors à quantième anniversaire. Elle con- limite à trois personnes. Ne cordes, coffret qui avait été pré- tient entre autres un mouvement à pourrait-on pas dire, plutôt, que cédé en 1978, à titre de ballon variations sur un thème extrait de cette ~Ecole de Vienne n d’essai - lequel a été remarquable- Wozzeck‘ et un scherzo incorpo- regroupe, au sens large, plusieurs ment accueilli par la critique -, rant les anagrammes musicales du compositeurs et interprètes qui par un enregistrement du second compositeur et du dédicataire. sont reliés les uns aux autres de d’entre eux. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une multiples façons (admiration, révélation comme dans le cas de amitié, influence, relation maître- Cet enregistrement du Quatuor l’opus 15 de Zemlinsky, il s’agit là élève, parenté par alliance, trans- no 2 (1914-15) avait alors permis d’une œuvre très structurée, très cription mutuelle d’œuvres, cita- de découvrir ce qu’il est convenu dense, et en conséquence assez tions, etc.) ? I1 semble que la lente de considérer comme le chef- sévère. On doit donc se réjouir (re)découverte de ce contexte, qui d’œuvre de Zemlinsky en d’avoir au moins un enregistre-

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ment d’une œuvre permettant de De ces deux œuvres basées sur chœur de femmes qui souligne mieux documenter la contribu- des textes d’Oscar Wilde l’arrivée du nain à la cour (N Was tion de l’un des (( descendants )) (1856-1900), c’est surtout la pre- sagt Don Estoban D) et la scène où de 1’Ecole de Vienne. mière qui retiendra l’attention, car ce dernier, remarquablement il s’agit sans l’ombre d’un doute interprété par Kenneth Riegel, se Comme il l’avait fait en 1972 en de l’un des plus beaux opéras du retrouve seul sur scène (((Nein, enregistrant l’ensemble des œu- début du XX“ siècle. L’œuvre, wir wolln an die Prinzessin den- vres pour quatuor à cordes de dont le libretto a été préparé par ken))),comptent parmi ce que la Schonberg, de Berg et de Webern l’écrivain viennois Georg C. Kla- musique austro-allemande du (DG 2720 029), le Lasalle Quartet, ren, a été composée à l’origine premier quart de notre siècle a de égal à lui-même, apporte ici une sous le titre de (Le plus beau à offrir. contribution de la plus haute Nain). Pour les fins de sa produc- importance à la discographie et, tion par l’Opéra de Hambourg (23 L’un des seuls reproches que du fait même, à une meilleure septembre 1981), cependant, le l’on puisse faire à cet enregistre- compréhension de la musique du metteur en scène Adolf Dresen a ment superbe - et qui est d’ail- XXe siècle en général et de celle modifié le libretto en certains leurs l’un des cinq enregistre- de Zemlinsky en particulier. I1 est endroits pour le rendre plus con- ments de musique classique regrettable que bien peu d’ensem- forme à la version de Wilde et est auxquels la Deutsche Schallplat- bles aient l’audace qui caractérise revenu au titre original. Cette nou- tenkritik a accordé son prix le Lasalle Quartet. velle version, par ailleurs, a reçu annuel pour 1984 - est que sept l’approbation de la veuve du passages (près de 150 mesures) La Deutsche Grammophon, compositeur. aient été coupés, ce qui est diffici- fidèle à ses habitudes (que lement compréhensible, voire devraient adopter plusieurs autres Ce conte de fées tragique, qui ne même inadmissible, étant donné compagnies) offre un remarquable dure qu’environ 80 minutes, se qu’il s’agit d’une première mon- livret trilingue de 25 pages qui passe à la cour d’Espagne, où se diale et que trois des quatre faces contient un tableau chronologi- déroulent les préparatifs pour contiennent moins de 20 minutes que, un long essai de Horst Weber, l’anniversaire de l’infante Dofia de musique. Par contre, on ne le chef de file de la recherche sur Clara. On lui donne en cadeau un peut que se réjouir que le texte Zemlinsky, quelques photogra- nain, enfant difforme d’un char- soit reproduit en allemand, en phies, de même que des reproduc- bonnier, qui a été capturé au cours anglais et en français ; il est regret- tions des pages initiales des d’une chasse. Celui-ci tombe table, cependant, que les différen- manuscrits des œuvres jouées. amoureux de l’infante. Ghita, la tes versions soient placées l’une à Un tableau représentant le com- servante préférée de l’infante, la suite de l’autre plutôt qu’en positeur, peint en 1917 par sa tente d’arracher le malheureux à regard7. femme Louise - et qui n’est pas ses illusions. Lorsque le nain se O sans rappeler le style de Schon- verra pour la première fois dans berg -, orne le coffret. un miroir et deviendra soudain En guise de conclusion, voici conscient de sa laideur, il mourra une discographie aussi complète O en demandant à l’infante de lui que possible des enregistrements dire qu’il est beau. Celle-ci, avec d’œuvres de Zemlinsky parus à Le Padagogischer Verlag une naïveté enfantine, demandera ce jour8 de même qu’une liste des Schwann de Düsseldorf est une alors que, la prochaine fois, on lui productions d’opéras qui, jusqu’à autre compagnie dont les efforts donne un jouet qui n’ait pas de un certain point, jouent un peu le sont en train de permettre à cœur. rôle de baromètre de la réception Zemlinsky de prendre la place qui faite au compositeur. Si l’on en lui revient. En 1982, cette firme L’une des plus remarquables juge par le nombre d’enregistre- audacieuse a mis sur le marché caractéristiques de cet opéra est ments mis sur le marché et par deux superbes enregistrements : l’orchestration qui, bien qu’elle l’intérêt que certains établisse- l’un de la Symphonie lyrique, rappelle souvent celle de Mahler, ments d’opéra ont mis dans ses l’autre des Six chants sur des poè- n’en est pas moins très indivi- œuvres au cours des quelque mes de Maurice Maeterlinck et de duelle. Les passages d’une délica- cinq dernières années, il semble la Sinfonietta. En 1984, elle pro- tesse suprême, dans lesquels le bien que la prophétie de Schon- posait deux opéras : Der Geburts- violon solo, la harpe et le célesta berg soit en train de se réaliser. tag der Infantin, op. 17 (1921), jouent un rôle de premier plan, suivi quelques mois plus tard par abondent, ce qui donne souvent Discographie Eine florentinische Tragodie, op. l’impression qu’il s’agit d’un 16 (1916), dont c’est le deuxième opéra de chambre. Plusieurs sec- Acanta 40.23.509 (Auf dem Meere enregistrement. tions, comme par exemple le meiner Seele) : 23 mélodies extrai-

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tes des op. 2, 3, 6, 7, 8, 10, 13, 22 et 27. Steven Kimbrough, bary- Productions d'opéras ton ; Cord Garben, piano (1983). Der Traumgorge (1904-6) Nuremberg, 11 novembre 1980 Audite FMS 63 412 (Zemlinsky, (création) Webern, Komma : Abgesange von Kleider machen Leute Remscheid/Oberhausen, 3 Leben, Traum und Tod): Six octobre (Ca 1908) 1981 chants sur des poèmes de Maurice Vienne (Volksoper), 15 juin Maeterlinck, op. 13. Ursula Ger- 1985 lach, alto; Karl Michael Komma, Munich (Stadtstheater am piano (1984). Gartnerplatz), 19 juillet 1985 Eine florentinische Tragodie, Kiel, 30 avril 1977 OP. 16 (1915-16) Venise, 4 octobre 1980 à DG 2530 982: Quatuor cordes Hambourg, 23 septembre 1981 no 2, op. 15. Lasalle Quartet Klagenfurt, 11 mars 1982 (1978). New York (Manhattan School of Music), 22 avril 1982 DG 2532 021: Lyrische Sympho- Hanovre, 19 mars 1983 nie, op. 18. Julia Varady, soprano ; Edinbourg (Hamburgische Dietrich Fischer-Diskau, baryton ; Staatsoper en tournée), 22 août Berliner Philharmonisches 1983 Orchester, dir. Lorin Maazel Santa Fe, 30 juin 1984 (1982). Vienne (Theater an der Wien, Hamburgische Staatsoper en DG 2741 016: Quatuors à cordes tournée), 12 juin 1985 nos 1-4, op. 4, 15, 19, 25. Lasalle Londres (Royal , Covent Quartet (1982). Garden), le'octobre 1985 Der Geburtstag der Infantin Hambourg, 23 septembre 1981 Fonit Cetra LMA 3010: Eine flo- (Der Zwerg), op. 17 Mannheim, 27 mai 1985 rentinische Tragodie, op. 16. Wer- (1920-21) Vienne (Theater an der Wien, ner Gotz, ténor; Sigune von Hamburgische Staatsoper en Osten, soprano ; Heinz Jürgen tournée), 12 juin 1985 Demitz, baryton ; Orchestra del Londres (Royal Opera, Covent Teatro La Fenice, dir. Friedrich Garden), le' octobre 1985 Player (1982). (1932) Hambourg, 20 mars 1983

Fono Schallplatten FSM 53 2 25 Pavane/Harmonia Mundi ADW des, harmonium et piano). Wen- (Kammermusik der Jahrhundert- 7152 (Three Centuries of Wood- dela Brongeest, soprano ; wende): Trio en ré mineur pour wind Quintet) : Humoresque pour Schoenberg-Ensemble, dir. Rein- clarinette, violoncelle et piano, flûte, hautbois, clarinette, cor et bert de Leeuw (1981). op. 9. Schubert-Weber-Trio basson. Belgian Woodwind Quin- (1980). tet (1984). Philips 6747 061 (Lied-Edition Prey, vol. 4 : Von der Jahrhundert- Italia ITL 70048/Musidisc MU Philips 411 088-1 (2 disques): wende bis zur Moderne): Six 70048 : Lyrische Symphonie, op. Psaume 23 pour chœur et chants sur des poèmes de Maurice 18. Dorothy Dorow, soprano ; orchestre, op. 14 (arr. Erwin Maeterlinck, op. 13, no 4 (a Als Siegmund Nimsgern, baryton ; Stein). Netherlands Chamber Cho- ihr Geliebter schied ))). Hermann BBC Symphony Orchestra, dir. rus, Schoenberg Ensemble, dir. Prey, baryton ; Michael Krist, Gabriele Ferro (1978/1984). Reinbert de Leeuw (1984). piano (1974).

Jecklin-Disco 594 : Landliche Philips 6514 134 (Early Preiser 120 653: Six chants sur Tanze, op. 1; Fantasien über 20th-Century Lieder) : Six chants des poèmes de Maurice Maeter- Gedichte von Dehmel, op. 9 ; Cinq sur des poèmes de Maurice Mae- linck, op. 13, nos 1 («Die drei mélodies sur des textes de terlinck, op. 13, nos 2 (GDie Mad- Schwestern n), 2 (« Die Madchen Richard Dehmel ; (( Und einmal chen mit den verbundenen mit den verbundenen Augen »), 4 gehst du n (Eisner). Kurt Widmer, Augen D), 5 (a Und kehrt er einst («Ais ihr Geliebter schied))), 6 baryton ; Jean-Jacques Dünki, heim D) (arrangement pour voix, (NSie kam zum SchloB gegan- piano (1985). flûte, clarinette, quintette à cor- gen D). Christopher Norton-Welsh,

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baryton ; Charles Spencer, piano pp. 291-302; voir aussi idem, «The Pub- s’éleva. On applaudissait, on sif- (1984). lished Works of Alexander Zemlinsky », flait, on criait. Mahler, lui, thèse de doctorat, Indiana University, 1975. applaudissait. Un monsieur à côté Schwann Musica Mundi VMS de lui sifflait de toute la force de

1602 : Lyrische Symphonie, op. (4) Peter Dannenberg, (( Der Komponist ses poumons. Mahler l’apostro- 18. Elisabeth Soderstrom, zwischen zwei Stühlen », in Oper in Ham- pha : (( Comment osez-vous siffler burg, 1981/82, Jahrbuch IX der Hamburgis- soprano ; Dale Duesing, baryton ; alors que j’applaudis ? )) chen Staatsoper für die Spielzeit 1981182, Radio-Symphonie-Orchester Ber- éd. par Peter Dannenberg et Angelus Seipt L’homme: ((T’ai bien sifflé pour lin, dir. Bernhard Klee (1982). (Hambourg : Hans Christians Verlag, 1982), votre symphonie de merde. )) pp. 29-37; publié aussi dans Opernweit, Mahler: (( Vous avez la tête à ça. )) Schwann Musica Mundi VMS XXXII, 2 (février 1982), pp. 53-57. Les deux en seraient venus aux 1603 : Six chants sur des poèmes mains si la police ne s’était (5) Pour plus de détails sur les quatuors à de Maurice Maeterlinck, op. 13 ; cordes, voir Wolfgang Oberkogler, Das interposée’. Sinfonietta, op. 23. Glenys Linos, Streichquartettschaffen in Wien von 1910 alto ; Radio-Symphonie-Orchester bis 1925, Wiener Veroffentlichungen zur (1) Otto Klemperer, Écrits et entretiens Berlin, dir. Bernhard Klee (1982). Musikwissenschaft, vol. 22 (Tutzing : Hans (Paris : Hachette, coll. Pluriel, 1985), p. Schneider: 19821, pp. 66-90; Rudolf Ste- 226. Une note en bas de page précise que

phan, (( Uber Zemlinskys Streichquar- (( l’incident n’eut pas lieu lors de la créa- Schwann Musica Mundi VMS tette N, in Alexander Zemlinsky : Tradition tion de la Symphonie de chambre, le 8 1625 : Eine florentinische Trago- im Umkreis der Wiener Schule, éd. par février 1907, mais trois jours plus tôt, lors die, op. 16. Kenneth Riegel, ténor ; Otto Kolleritsch, Studien zur Wertungs- de la première exécution du Premier qua- tuor de Schonberg donnée par la quatuor Doris Soffel, alto ; Guillermo Sara- forschung, vol. 7 (Graz: Universal Edition für Institut für Wertungsforschung, 1976), Rosé, et la police n’intervint pas. n bia, basse. Radio-Symphonie- pp. 120-36 ; Horst Weber, Alexander Orchester Berlin, dir. Gerd Albre- Zemlinsky : eine Studie, Osterreichische cht (1984). Komponisten des XX. Jahrhunderts, vol. 23 (Vienne: Verlag Elisabeth Lafite et Osterreichischer Bundesverlag, 1977), pp. Schwann Musica Mundi VMS 97-111. Toscanini c< le terrible )) 1626 (2 disques) : Der Geburtstag der Infantin, op. 17 (Der Zwerg). (6) Le thème retenu par Apostel provient Voici ce que dit de Toscanini Inga Nielsen, soprano ; Béatrice de l’interlude (Verwandiung) entre les scè- Carmine Coppola, première flûte nes 2 et 3 du deuxième acte (mm. 267-72), Haldas, soprano ; Kenneth Riegel, de la NBC Symphony pendant et dont l’orchestration correspond à celle ténor ; Dieter Weller, basse ; de la Symphonie de chambre en mi une décennie et compositeur de Radio-Symphonie-Orchester Ber- majeur, op. 9, de Schonberg. musique de film: ((Jesuis resté lin, voix de femmes du RIAS- dix ans avec celui que nous appe- Kammerchor, dir. Gerd Albrecht (7) Les compagnies de disques devraient lions avec affection The Old Man. prendre l’habitude de toujours donner le (1984). texte original dans la colonne du centre, J’aurais fait n’importe quoi pour flanqué des traductions. De cette façon, jouer avec lui. Mais il était très Notes lorsque le texte original pose des difficul- exigeant et d’une précision tés au lecteur, celui-ci peut s’appuyer sur extrême avec les musiciens. Et (1)Arnold Schonberg, c Rückblick », Stim- l’une ou l’autre des traductions sans pour chacun sait qu’il avait un carac- men, II, 16 (19491, pp. 433-38. autant avoir à quitter l’original des yeux. tère terrible. . . Pourtant nous (2) Pour plus de détails sur le compositeur, (8) Outre les enregistrements mentionnés sommes devenus amis après on lira Theodor W. Adorno, (( Zemlinsky », ci-dessous, un disque comprenant le Trio qu’un jour je lui eus tenu tête en in Quasi una fantasia, trad. de l’allemand en ré mineur pour clarinette, violoncelle et lui disant: (Maestro, vous allez par Jean-Louis Leleu (Paris : Editions Galli- piano, op. 9, de même que les Douze mélo- vous rupturer un vaisseau san- mard, 1982), pp. 125-44; Stefan Bod0 dies, op. 27, doit éventuellement paraître Würffel, c <.. . und sage deine letzten sous étiquette Northeastern. guin si vous continuez ainsi.) I1 Worte in Schweigen) : Anmerkungen zur me répondit : (( Ce n’est pas contre gegenwartigen Zemlinsky-Renaissance n , l’orchestre que j’en ai. C’est contre Die Musikforschung, XXXVII, 3 (juillet- moi-même, puisque je suis inca- septembre 1984), pp. 191-200 ; Alfred Clayton, e Weitere Anmerkungen zur pable de leur dire ce que je veux Zemlinsky-Renaissance », ibid., XXXVIII, exactement. Autrement, ils me 2 (avril-juin 1985), pp. 155-57. Voir aussi Sourire en musique suivraient parfaitement’. N les références données aux notes 3 à 5. On notera que la correspondance de Combativité de Mahler (1) Propos recueillis dans le dossier de Zemlinsky avec Schonberg, Berg, Webern presse de Carmine Coppola. et Schreker, éditée par Horst Weber, doit paraître dans la série Musik-Konzepte Lors de la création de la Sym- (Munich : edition text + kritik). phonie de chambre, op. 9 de (3) Lawrence A. Oncley, «The Works of Schonberg en 1907, Mahler se Alexander Zemlinsky : A Chronological trouvait dans la salle. Après le List », Notes, XXXIV, 2 (décembre 1977), concert, un tumulte effroyable

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