Le Soir Vendredi 3 avril 2015 4 LABELGIQUE DISPARITION DE STEVE STEVAERT portrait Le tenancier de bistrot que les socialistes flamands ont sanctifié

teve is God ». Steve est Dieu. Ce sans voix. S jour-là, le quotidien De Morgen Le génie de Stevaert, c’est aussi n’hésite pas : il barre sa première page d’avoir réuni le quatuor médiatisé sous d’une sanctification du vice-président le nom des Teletubbies : Patrick Jans- socialiste du gouvernement flamand. sens, Frank Vandenbroucke, Freya Van C’était il y a douze ans, au lendemain den Bossche. En 2003, il succède à Pa- des élections du 18 mai 2003. Cette an- trick Janssens, futur bourgmestre d’An- née-là, Steve Stevaert accède au pan- vers, à la tête du parti. Les lampions de théon de la politique flamande. Fort de la fête allaient bientôt faire place à des ses 600.000 voix, il fait du parti socia- années plus sombres. liste flamand la deuxième force du nord du pays, à un souffle du parti de Guy Cuisine et affaires Verhofstadt. Un triomphe. Une perfor- mance toujours inégalée jusqu’ici. Son Mais avant le brutal déclin de élévation au rang divin n’a pourtant au- l’homme le plus populaire de Flandre, cune prise sur ce militant socialiste on ne peut passer sous silence une autre qualifié d’homme le plus populaire, facette du personnage, celle de son sympathique et chaleureux de Flandre. amour de la cuisine et de ses talents cu- On a beau l’encenser, lui donner du linaires. Il allait sortir, un an avant la « Stevie Wonder » (« Le miracle »), du victoire éclatante de 2003, le livre de « Steve Stunt (« L’exploit »), du père du recettes « Koken met Steve » qui s’ins- « stevaertisme », il demeure aussi ac- tallera en tête des ventes au nord du cessible et charmant qu’au temps où il pays. De nombreux commentateurs ont débitait des pressions derrière le comp- vu dans cet ouvrage qui livre la recette toir d’un de ses bistrots. Allergique aux du « steak à la socialiste » une des rai- pédants, aux guindés et aux intellec- sons du succès historique de Stevaert en tuels déconnectés du réel, il préfère le 2003. Sa photo allait figurer en couver- bon sens des gens simples. Aux anti- ture de tous les magazines féminins et il podes de son camarade de parti, coincé allait s’introduire dans nombre d’en- et amidonné, le futur professeur Frank droits jusque-là allergiques à toute pen- Vandebroucke, Robert – son vrai pré- sée socialiste. Une fois encore, Stevaert nom de naissance – fonctionne à l’ins- avait eu le nez fin. Mais l’homme avait tinct. Sous son visage poupin, son élo- presque atteint l’apogée de sa carrière. cution traînante et son accent populaire En 2005, il quitte la présidence du SP.A limbourgeois, ce faux naïf a le nez pour et abandonne tous ses mandats poli- capter ce qui vit chez les gens. C’est tiques pour retourner dans sa province l’homme d’une idée par jour testée au- du Limbourg en qualité de gouverneur. près de son père, militaire de carrière et Mais la fonction ne le fait pas vibrer. Il de sa mère, femme de ménage. L’ancien démissionne en juin 2009, le jour des grand patron du clan socialiste de élections régionales. l’époque, disait de lui : Depuis, il a exercé une série de man- « Steve, c’est la version popularisée et li- dats. Après avoir été président du sible de la charte de Quaregnon. » conseil d’administration chez l’assureur Ce qui n’empêchait pas l’actuel Ethias, il devient président du CA d’In- bourgmestre de Louvain d’être choqué frax puis membre du conseil d’adminis- par les frasques de son jeune poulain. qu’il a, lui, concrétisé. Et qui depuis, tration d’Elia, au début 2011. Quelques Comme à l’époque où le jeune conseiller s’est fracassé contre le slogan : « La gra- jours plus tard, il est nommé président du Limbourg ouvrait la salle provinciale tuité n’existe pas ». Aujourd’hui, les bus du guide culinaire GaultMillau Bene- à des groupes punk de la région, en flamands sont payants, même à Has- lux. En décembre 2011, il démissionne confiant à son mentor qu’« un petit selt. Il est loin le temps, où au sortir de de tous ses mandats. joint ne pouvait pas faire de mal ». sa victoire de 2003, il ose déclarer : « La Flandre était socialiste mais ne le Les femmes Du bistrot au SP savait pas encore. » Il ignorait alors qu’un certain Bart allait un jour lui ra- Cette année 2011 fut l’« annus horri- Né un 12 avril 1954 à Rijkhoven, près vir la vedette. bilis » de Stevaert. Il perdit son jeune de Tongres, issu d’une famille très ca- frère Tony, qui se suicida. Pleura son tholique, il devient rapidement adepte Les Teletubbies père mort quelques mois plus tard. Il de l’école buissonnière, fuyant définiti- fut ensuite associé à une affaire de vement les bancs de l’école hôtelière à Steve Stevaert, c’est aussi le Monsieur chantage autour d’une vidéo à caractère l’âge de 15 ans. Trois ans plus tard, il de- Steve Stevaert, Sécurité de Flandre. Sans lui, les routes sexuel, à propos de laquelle il a engagé vient patron de bistrot. En 1975, il inau- l’empereur de , du Nord ne seraient pas aujourd’hui une procédure en justice contre une gure un café alternatif « La Maison n’était pas peu fier quadrillées de radars et de caméras. jeune femme d’origine marocaine. Il est Rouge » à Hasselt. Le premier d’une sé- d’avoir osé la gratuité Dans un entretien au Soir, il justifiait : aussi mis en cause dans la vente contes- rie de cafés populaires et de bistrots de des transports publics « Je ne veux pas faire souffrir les gens. tée des pâtures du festival du Pukkel- jeunes qu’il rachète puis revend. Il dans sa ville. Cet épi- Celui qui conduit bien est heureux pop ainsi que dans les conflits qui ont prend sa carte du parti socialiste – en- curien, rompu aux arts parce qu’il n’est pas flashé. Et le chauf- agité la police de Hasselt durant core SP à l’époque – en 1982. Et profite de la table, était aussi fard qui est flashé, il a de la chance. l’époque où il fut bourgmestre. Cette du soutien d’une autre grande figure passé maître dans l’art Grâce aux radars, il ne tuera personne. année-là, les médias flamands allaient politique limbourgeoise, , de débiter des bières. Et les radars, c’est bon pour le porte- brûler celui qu’ils avaient adoré : « De alors ministre des Affaires économiques Et de séduire son feuille. Cela fait baisser le prix des assu- Steve Stunt à Steve Stop », « De l’eu- pour être élu député provincial en 1985. électorat féminin, rances. Moi, j’ai besoin de deux voitures phorie à la dépression » : l’ancien dieu Il y siégera dix ans et se fera remarquer en écrivant un livre pour rouler à 220 km à l’heure. » de la politique flamande était devenu en refusant un permis d’environnement de recettes populaires. L’étoile de Stevaert, « ce self-made- un pestiféré, le politicien de génie un à l’entreprise Tessenderlo Chemie puis, A un an des élections man » en politique, continue à éblouir populiste éhonté. Depuis, ses proches comme patron de l’intercommunale In- triomphales de 2013, la Flandre, en dépit de décisions sou- affirment qu’il n’est plus le même. Qu’il terelectra, en décidant d’acheter moins « Koken met Steve » vent peu populaires. C’est lui encore qui a sombré dans la dépression. Sa réputa- d’électricité et d’investir dans l’énergie allait devenir décide de raser les maisons bâties illé- tion morale est écornée. On lui re- éolienne. En 1994, c’est encore un ano- un best-seller. Et Steve galement, sans permis de bâtir. On le proche sa sensibilité aux charmes fémi- nyme, dans l’ombre de Louis Tobback Stevaert une véritable félicite. Il explique : « Les gens sont plus nins. « Il se laisse trop facilement ensor- qui, pourtant en queue de liste, l’humi- star en Flandre. intelligents que les intellectuels. Ils se celer par les femmes », affirment les uns. lie aux élections européennes en trus- Créateur font une opinion sur les résultats. Cha- « Il s’est laissé attirer par le goût de l’ar- tant les voix de préférence. Mais en tré- des Teletubies, cun est égal devant la loi. D’ailleurs le gent et des mandats », croient savoir les buchant sur ce siège européen, Steve il rêvait d’aller politique qui veut être populaire ne l’est autres. Depuis cette année maudite, Stevaert rebondit l’année suivante en à contre-courant, pas. » Steve Stevaert ne se rend plus au bu- devenant le premier bourgmestre socia- en dépit des critiques Il ne craignait pas de ramer à contre- reau du parti, il a tourné le dos à la poli- liste de l’histoire d’Hasselt, après 165 des hauts gradés. courant de la pensée dominante. Bra- tique. Il s’était depuis quelques années ans de pouvoir du CD&V. Certains n’avaient pas vant tous les sondages d’opinion, il n’a disputé avec Frank Vandenbroucke, qui apprécié son empathie pas hésité à défendre le droit de vote plaidait contre lui en faveur d’une ré- Les transports gratuits pour les punks des étrangers. « Les arguments contre le forme majeure du système des Pen- de sa province. vote des migrants, on les a déjà utilisés sions. Avait fait son deuil des Teletub- Deux ans après s’être installé dans © NEWS, BELGA contre le vote des femmes en 1948. A bies, provoqué la colère du quartier gé- son fauteuil maïoral, il lance l’idée des ET P-Y THIENPONT. l’époque, on disait : elles n’y connaissent néral du parti en se rendant à Cuba bus gratuits à Hasselt, basé sur le prin- rien, elles vont suivre l’avis des curés ». pour y rencontrer Fidel Castro. L’an- cipe de la redistribution des richesses, Il avait aussi l’art de s’entourer. C’est cienne icône perdait pied. Il rêvait de en faisant davantage payer les riches, un stratège né. C’est lui qui eut l’idée récupérer son vrai prénom, celui du moins utilisateurs de transports publics géniale de s’allier avec l’héritier de temps où on l’appelait Robert, du temps que les pauvres. Son idée est descendue gauche de feu la Volksunie, le petit parti où il ne s’était pas encore brûlé sur les en flammes par les experts. Il s’en Spirit dirigé par Bert Anciaux, sous le planches redoutables du théâtre poli- moque et fait confiance à son instinct. slogan « 1+1 = 3 ». Un mariage heureux tique. L’annonce, jeudi, par la chambre Et il cartonne. En 1999, lorsqu’il de- qui aboutit à la victoire éclatante de du conseil de le renvoyer devant le tri- vient vice-ministre président flamand, mai 2003. Contacté hier soir, Bert An- bunal correctionnel dans une affaire, où il remet le couvert et instaure la gratui- ciaux, sous le choc, n’a rien voulu dire, il est suspecté de viol et d’attentat à la té des bus sur tout le territoire flamand sauf qu’il avait mangé avec son ami pudeur, lui aura sans doute donné le pour les seniors. Un rêve que caresse- Steve, deux jours plus tôt. Et que la coup de grâce. ■ raient les verts du monde entier mais nouvelle de sa disparition le laissait DIRK VANOVERBEKE

4 Le Soir Vendredi 3 avril 2015 LABELGIQUE 5 « Les hommes politiques ont l’air RÔLE DE LA PRESSE Elio Di Rupo « Il était légitime de relayer cette résistants mais ils ont un grand degré de fragilité » information » C’est la révélation, par De Tijd, du renvoi de ENTRETIEN une seule personne qui ne vou- Oui. Il avait une manière de s’est aussi retiré parce qu’il vou- d’esprit récent, je ne l’avais pas Steve Stevaert devant le lio Di Rupo connaissait bien lait pas le saluer. C’était plus que faire de la politique à laquelle on lait ne plus être sous les spots de vu ces derniers jours. Lors de tribunal correctionnel E Steve Stevaert. Les deux de l’affection, c’était de l’amour, n’était pas habitués. la médiatisation. nos dernières rencontres, il qui aurait provoqué sa hommes avaient appris à se que la population lui accordait. m’avait donné le sentiment de disparition. La presse connaître et s’apprécier lors- Vous savez, en fait, il était pro- Par exemple, en publiant des Il était dans le rejet des mé- vouloir vivre une vie tranquille. aurait-elle dû taire l’in- formation ? Peut-on faire qu’ils étaient tous deux prési- fondément gentil et humain. Ce livres de cuisine. dias ? Je l’avais croisé à New York, où il un parallèle avec l’affaire n’est pas par distraction ni par Exactement. Je ne connais pas Je ne parlerais pas de rejet. Mais jouait le guide pour un groupe dents de parti, de 2003 à 2005. Bérégovoy, du nom de ce Le patron du PS se dit « boule- hasard qu’il a été patron de ca- beaucoup d’autres responsables il cherchait à redevenir un ci- de copains, d’anciens patrons de Premier ministre de versé, attristé ». fés, puis responsable politique. politiques qui l’auraient fait. Et toyen « normal ». Mais, quand cafés. Il avait une facilité de Mitterrand qui s’était d’ailleurs, si d’autres l’avaient on a eu une carrière comme la contact incroyable. Vraiment, suicidé, en 1993, suite à Vous étiez proche de lui ? C’était un homme atypique ? fait, cela aurait peut-être prêté à sienne, c’est impossible. Il reste c’était un personnage hors la remise en cause de sa Très proche. Nous avions une re- Oui, mais il n’en était pas moins rire. Avec lui, non, cela faisait toujours une empreinte, une norme. probité ? La responsabi- lation fraternelle. Je l’aimais attachant pour autant. Je crois partie du personnage. trace, de ce qu’on a fait, de ce lité de la presse avait été beaucoup. Il n’avait pas eu l’oc- que son côté atypique plaisait. qu’on a été. Ces dernières années, il avait pointée du doigt. André casion de faire des études, mais Autre élément atypique : sa défrayé la chronique avec ses Linard, secrétaire géné- il avait une intelligence et une Vous êtes un président très carrière politique très courte. Sa disparition témoigne aussi mandats, ses ennuis privés. Il en ral du Conseil de déon- vivacité intellectuelle hors pair. attentif à la communication ; il Oui. Notamment parce qu’il d’une certaine fragilité. souffrait ? tologie, ne le pense pas. Il ressentait très bien les difficul- l’était aussi. avait des difficultés de santé. Il Je ne peux pas parler de son état Vous savez, les hommes et « Il était légitime de re- tés. J’ai eu l’occasion de mesurer femmes politiques peuvent par- layer cette information. tout cela notamment lors de la fois apparaître comme résis- Les hommes politiques ont formation du gouvernement Ve- tants à toute épreuve. Mais, en droit à une sphère de vie rhofstadt II. Rien n’était simple réalité, ils ont un très grand ni- privée, mais dans le cas et, pourtant, tout a été résolu. veau de sensibilité, un très haut présent les faits reprochés Par ailleurs, comme président de degré de fragilité. Quelqu’un qui avaient un lien avec sa vie parti, il a amené sa formation à fait de la politique avec sincérité d’homme public et avec la un score de 25 %. Plus jamais le reste fragile. C’est quelque chose fonction qu’il exerçait. » SP.A n’a obtenu un résultat pa- de très méconnu des médias. On n’est donc pas dans reil. Mais les politiques doivent aus- le même cas de figure si être endurcis, sinon il se pro- que l’affaire Luperto, où C’était un bon négociateur ? duit des drames comme aujour- il n’y avait aucun lien entre les agissements Il avait la capacité d’aborder d’hui. reprochés à l’homme chaque question de manière glo- politique et sa fonction. bale, de ne pas entrer dans les Les médias sortent de leur rôle ? Autre argument impor- détails. Moi, je suis incapable de Non, les médias font leur métier. tant : l’information a faire ça : j’ai besoin d’étudier L’information de ce jeudi matin, elle-même été commu- tout dans les moindres détails, il n’était pas possible, pour un niquée par le parquet. sinon, j’en suis malade. Lui non, journaliste, de la garder. C’est « On ne peut pas tomber il avait l’image globale et il trou- une information qui concerne dans le travers qui consis- vait le chemin de la solution. un ministre d’Etat, qui avait été terait à ne parler d’une l’une des personnalités les plus affaire qu’une fois les Il était très populaire. populaires de Flandre. La presse condamnations pronon- C’était très impressionnant. Je a fait son travail. ■ cées. Il y a un droit à me suis plusieurs fois promené Propos recueillis par l’information. » avec lui à Hasselt, il n’y a pas Elio Di Rupo avait fait de Steve Stevaert l’un de ses invités au Doudou. © THIENPONT. VÉRONIQUE LAMQUIN J.-F. M. idéologie  Socialisme du bonheur, du peuple, du possible Les B-Excursions. ANALYSE monde se retrouve, jeunes et C’est le train, l’entrée et uand le SP.A remporte vieux, sans classes, on fait la Q 24,5 % des voix aux élec- fête, on mange, on boit, on tions législatives de 2003, s’amuse tous, c’est joyeux, cha- surtout les réductions. la Flandre respire. C’est trop leureux, et voilà. » Le socia- fort, l’on pressent que ça ne du- lisme du « bonheur du peuple ». rera pas. Les socialistes fla- Pour lui, pour le peuple, Steve Aussi pour des expositions temporaires. mands vivent une parenthèse Stevaert avancera l’idée des dorée, coincés entre de sombres transports publics gratuits, ob- années 90, éprouvantes, celles tiendra la suppression de la té- Les B-Excursions, ce sont des dizaines de destinations «tout compris» des Affaires Agusta et Dassault, lé-redevance… Steve Stevaert et surtout autant de réductions sur le tout : train+entrée. Idéales pour et de ternes années 2000, ils ne est un « faiseur ». C’est tout. découvrir les principales attractions permanentes du Pays mais aussi le savent pas encore, où ils res- Son socialisme ne conditionne- teront à la traîne électorale- ra pas idéologiquement un SP.A pour visiter des événements ou expositions temporaires. Un programme ment, en panne de leadership, dont l’image dominante, enva- constamment renouvelé, à ne rater sous aucun prétexte. et bien en dessous du score lu- hissante, restera, après lui, celle mineux. d’un parti moderniste et/mais Steve Stevaert a fait illusion. velléitaire, avant-gardiste-and- Son socialisme ne dure pas. Po- so-what ?, intelligent un peu litologue à l’ULB, Pascal Delwit tout seul dans son coin, celui de analyse : « Stevaert, c’est le so- Frank Vandenbroucke s’il fallait cialisme de l’ascenseur social, simplifier très fort, social-dé- pensez à ses origines, sa profes- mocrate bon teint ou libéral sion de cafetier, et c’est aussi le new labour, ou les deux, on ne socialisme local, il était sait pas, on ne comprend pas l’homme d’une commune, Has- tout. selt. Un socialisme de bon sens. Avec des côtés positifs : il a im- Un air de fiction en politique, pulsé une série de débats socié- un clin d’œil taux qui restaient dans les ti- Pas théorisé par Steve Ste- roirs en Belgique, une forme de vaert, pas théorisable probable- libération, avec le mariage ho- ment, son « socialisme du bon-

Peter Paul Rubens, Clara-Serena Rubens Vaduz-Vienna Collections The Princely © Liechtenstein. mosexuel, le droit de vote des heur » a plein de substance et étrangers, tout ce qui viendra pas de continuité idéologique- avec le gouvernement arc-en-ciel ment. Il est celui d’un beau de Verhofstadt, ainsi que des cô- jour, pas du Grand Soir. Le so- tés négatifs, car il a agi sans ré- cialisme du possible infiniment. flexion structurée, organisée. Avec Steve Stevaert, il y avait, Ajoutez qu’avec ses airs de so- en définitive, comme un air de cialiste du passé, il savait y fiction en politique, un clin faire avec les médias, saisir l’air d’œil sur tout ça, une façon de du temps, surfer comme aucun ne pas se la jouer, une décon- autre sur la vague médiatique, traction un peu charismatique ce qui ne dure qu’un temps, évi- au milieu des gens. demment, on l’a bien vu… » Et, peut-être, une extrême lu- Dans les couloirs de la cidité, sur les limites du pouvoir Chambre, jeudi, Johan Vande de la politique comme de l’en- Lanotte, confie tristement, ten- gagement à gauche, en même drement : « Le socialisme de temps que la conscience, mal- Plus d’info sur www.sncb.be SNCB Steve ? C’était le socialisme Ber- gré tout, d’un possible élan vital toli, vous voyez, la publicité avec elle. ■ pour l’huile l’olive, où tout le DAVID COPPI

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