Collection dirigée par Gérald GAMBIER Maquette et mise en page : Patricia BRUN Correctrice : Laurence ALVES

COLLECTION BELLE EPOQUE

Dans la même collection Voyage au pays des lacs, Gérard Chappez

© Editions de la Taillanderie 8, rue du 4 septembre 01000 Bourg-en-Bresse ISBN 2-87629-143-6 ISSN 1246-8088 AntoineRousset

Epoque Bugey

Images d'autrefois Collection Dominique Saint-Pierre

Les Editions de la Taillanderie NOS REMERCIEMENTS...

A Dominique Saint-Pierre pour sa collection de cartes postales du Bugey, qu'il a mis aimablement à notre disposition, et son amicale collaboration à cet ouvrage. A Maurice Flutet pour ses cartes de , Ambérieu, Poncin, . A André Castelnau pour sa collection du journal «Le Bugiste» et des revues «Le Bugey» pratiquement depuis leur création. Et pour ses précieux conseils. A Christian Rousset pour ses cartes sur les costumes et sur . Aux différents collaborateurs de la revue «Le Bugey» pour toute la manne d'in- formations recueillies sous leur plume d'une décennie à l'autre. AVANT-PROPOS

Il y a des films qui font rêver. Non pas à cause de leur romantisme, leur poésie, leurs belles images, mais parce que le thème qu 'ils évoquent à travers l'histoire qu'ils racontent vous donne l'envie qu'il se reproduise à l'infini. Ainsi ces «Visiteurs» et cette folie qui les a accompagnés partout sur leur passage dans les salles de cinéma de 1993. Ce seigneur et son écuyer qui reviennent, plusieurs siècles après, sur les lieux où ils ont vécu jadis et qui découvrent - c'est là tout le comique de la situation - un univers totalement revu et corrigé par leurs descendants, sans autres points de repère que de vieux murs et des tableaux d'ancêtres, voilà qui vous interpelle quelque part. Voilà qui vous fait naître des idées de plongée - mais cette fois à contre-courant - dans l'existence de vos lointains aïeux, histoire de passer quelques jours en leur compagnie, en sachant tout ce que l'on sait et en leur apportant tout ce que l'on possède des progrès de ce siècle! En auraient-ils tant besoin ? Nous remercieraient-ils de cent mille courbettes pour toutes ces richesses nouvelles qu 'on leur amènerait? On ne le saura jamais parce que la fiction n'existe que dans les livres ou au cinéma. Mais c'est un rêve que l'on peut faire. Parce que c'est un rêve qu'on a tous fait. Vivre à une autre époque que la sienne! Celle de Clovis ou du Roi Soleil, celle de Napoléon ou, plus près de nous, celle de la Belle Epoque. Belle, vraiment? Pas si sûr. Mais c 'est celle-ci, un peu avant, pendant et un peu après, qu'on a choisi dans ces pages de vous retracer par le texte et surtout par l'image, grâce à la superbe collection de cartes postales d'un enfant du pays, Dominique Saint-Pierre, car, pour le texte, on ne peut rien inventer d'autre que ce qui a déjà été écrit par d'autres, de vrais historiens eux, de vrais passionnés du passé de la région où ils sont nés et dont ils sont fiers de génération en génération. Alors, nous n'avons fait que butiner de l'un à l'autre, en nous inspirant de toute la documentation qu 'ils ont amassée pour leurs propres chroniques et aussi des anecdotes qui en agrémentent la lecture.

A.R.

Ah, ce Bugey, comme ils l'aiment et comme ils ont bien raison de l'aimer! Certains nous tribusle décrivent magdaléniennes depuis ses origines,chasseurs y fontde rênes apparaître qui s'établissent l'homme pour dans la lespremière grottes fois à proximité à la fin du desquaternaire, sources. quiTribus tour préhistoriques à tour sont venus bien avantoccuper les leCeltes, territoire. les Gaulois, En utilisant, les Romains, tous, les les mêmes Burgondes voies etde lespénétration, Sarrazins la même Tousvoie pourrait-onlà, bien avant dire, la lacréation grande decluse l'Evêché, de que à certainsAmbérieu. datent pourtant du quatrième Vincentussiècle, avec qu'il Tarniscus faut inscrire ou Audax en têteque l'onde la cite longue comme liste premier des responsables évêque alors de que ce diocèse.c'est plus Mais sûrement c'est toutsi loin au toutmoins ça quede la l'historien légende... a bien du mal parfois à dégager le vrai du faux. Ou, sinon du faux, Là, bien avantTous là,Brillat-Savarin, bien avant Mandrin, lui unanimement ce «sale individu» apprécié, ou en ce Bugey«noble commemalfaiteur», ailleurs. à chacun Bien avantsa vérité. les defrères Seyssel, Serpollet, les dele colonelVirieu, Boulangerles de Boissieu ou Joseph-Claude-Anthelme et bien d'autres de ces Récamier,grandes familles les Dallemagne, dont l'arbre les généalogique... Et abien des avantracines ce enfouiesgarçon de dans 13 anscette qui terre arrive bugiste. un jour d'octobre 1803 dans ce Bugey qui yl'accueille effectue unses peu humanités. par hasard après que son honorable maman ait décidé de le conduire ici pour qu'il à , Sic'est l'enfant parce Alphonse que ce petit est confiéMâconnais aux Pères ne s'est de la pas Foi, plu gardiens du tout de dans ce collège cette pension qui vient Pupier d'ouvrir de fugue,la Croix-Rousse, lui le garçon à Lyon. sage, «J'étaistout le contrairecomme un du oiseau vilain engarnement cage», a-t-il fugueur. dit à sa mère pour excuser sa

Plus tard, il écrivit, au milieu d'autres si belles choses : «représentez-vous un oiseau doux, mais libre et sauvage, en possession du nid, des forêts, du ciel, en rapport avec toutes les voluptés de la nature, de l'espace et de la liberté, pris tout à coup au piège de fer de l'oiseleur...» C'est beau, mais il est vrai que ce n'est pas n'importe qui le jeune collégien Alphonse qui débarque à Belley, où sa mère a enfin découvert l'établissement qu'il lui faut. Pour ses camarades, il n'a encore qu'un prénom, mais pour l'éternité il sera Lamartine ... Par hasard, vraiment, qu' il est là, à Belley? Par hasard qu' il entre en troisième dans ce collège, avant de faire sa réthorique, sa philosophie, durant cinq petites années d'études? Par hasard dans cet «asile vertueux qui forma mon enfance à l'amour des humains, à la crainte des Dieux...»? Par hasard, oui et non. Oui, parce que Mme de Lamartine avait le choix entre d'autres établissements scolaires et qu'elle opta finalement pour celui-ci «où les principes sont excellents». Non, parce qu'il était fatal que cette rencontre entre Lamartine et Belley se fit un jour. Entre Lamartine, né d'un père militaire, Pierre de la Martine, capitaine au régiment Dauphin-Cavalerie et d'une mère chanoinesse, croyante et pieuse, et Belley, capitale du Bugey, partagée, ballotée, entre sabre et goupillon, entre armée et clergé, jusqu'à laisser occuper ses casernes, ses écoles et ses forts à proximité, en alternance, tantôt par les ecclésiastiques et leurs élèves, tantôt par les militaires et leurs régiments. C'est tout cela Belley, au fil des siècles, jusqu'au milieu du nôtre, celui du vingtième! Et le jeune Lamartine était là comme un symbole de cette osmose entre l'Armée et l'Eglise, lui l'enfant de l'un et l'enfant de l'autre, lui qui est de la même génération que Jean-Marie Vianney et qui, selon sa mère, «adore cet état militaire qui est celui de son père». Cinq ans ici à Belley dans la vie d'un homme qui meurt en 1869, à l'âge de 79 ans, ce n'est rien. Mais ses biographes diront que ses années belleysannes ont pour lui beaucoup compté, que sa vocation de poète est même partie d'ici et que plusieurs de ses oeuvres, Jocelyn par exemple, sont inspirées de ce passage chez les Pères de la Foi qui lui ont communiqué cette «authentique ferveur» en laquelle, depuis, il s'était toujours ressourcé. Cinq ans dans la vie d'un collège qui portera un jour son nom, en 1903, sous l'appellation d'institution, au cours de cette période de la «Belle Epoque» que nous abordons dans cet ouvrage, ce n'est rien non plus. Ce sont cinq ans qui ont moins marqué l'histoire de Belley et du Bugey que toutes les années de vie de Brillat-Savarin, son illustre enfant. Mais le prestige de Lamartine en son temps et hors de son temps, bien plus tard, fut si grand, que Belley, même pour cinq petites années, lui doit une reconnaissance éternelle de l'avoir «choisi», lui l'adolescent, comme terre de ses études.

ISBN: 2-87629-143-6

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