De Pays à Pays... La lettre du Projet de coopération décentralisée entre le Pays Mandé et le Pays Arlysère

Une lettre semestrielle pour les lecteurs « d’ici » et « là-bas », co-élaborée par les acteurs « d’ici » et « là-bas » ...... pour suivre le projet de coopération décentralisée qui a pris naissance début 2006 entre le Pays Mandé et le Pays Arlysère, ... pour comprendre les enjeux des rapports Nord-Sud, et s’inscrire « ici » et « là-bas » en faveur du Développement Durable de la planète Terre, ... pour aller à la rencontre d’une culture et d’Hommes, « ici » et « là-bas ». Janvier 2008—Numéro 1

LE PROJET ET SES ACTEURS 2 - 3

DECHETS LIQUIDES / DECHETS SOLIDES 4 - 7

RENCONTRES & DECOUVERTES 8 - 11 ; 16

ENVOI DE MATERIEL 17

MICRO-CREDIT 12 - 15

FINANCEMENTS 18 – 19 2 territoires, 2 structures partenaires

Le Mandé, région au Sud-Ouest de () Collectivités maliennes partenaires : Pays : Mali L’Amicale des Municipalités du Mandé (A.MU.MA) Situation géographique : 2ème région (région de Siby) en Pays du Mandé, à 50 Elle regroupe 18 communes et près de 70 000 habitants au ère kms au Sud Ouest de Bamako. total. 1 intercommunalité créée au Mali à l’initiative de 18 La zone du Mandé présente un fort potentiel touristique, de par la beauté de ses « jeunes » Maires, elle a été instituée pour régler les conflits fonciers nés du nouveau découpage administratif en Communes paysages (falaises, fleuve…), la richesse de sa culture, et sa proximité avec la (1999). Parmi ses objectifs figurent : capitale, d’autant plus qu’elle se situe sur l’axe Bamako-Guinée le renforcement de la décentralisation, Territoire concerné : 18 communes de l’A.MU.MA. (ci-contre), avec comme la coordination de la participation de tous les acteurs commune pilote, Minidian, chef-lieu du cercle de . composé de 10 locaux (dont les communes) au développement local, villages et de la ville de Kangaba (soit au total 15 000 habitants). La ville la promotion de la coopération décentralisée. Kangaba (7 300 habitants en 2002) est le centre historique et culturel du Mandé. La commune de Minidian se situe à 95 kms et 4 heures de routes (en saison Un site pilote pour le projet de coopération : sèche) de Bamako, la capitale du Mali. Cela montre l’enclavement de cette La commune de MINIDIAN et, en son sein, la ville commune rurale dont l’activité principale est l’agriculture et l’élevage. centre de Kangaba Concernant les déchets solides et liquides, un site pilote a été ciblé pour ne pas se disperser dans le projet et tester des solutions à petite échelle. Ainsi, lors du montage des actions, leur reproductibilité sur les 18 communes de l’A.MU.MA sera surveillée.

D’autres partenaires maliens : les maîtres d’œuvre potentiels des opérations projetées : GIE des Jeunes, Chambre des Métiers, Institut de Formation des Maîtres, Association des Handicapés, Association des Femmes, Groupe- ment des Paysans, Association des Jeunes, etc le Conseil des Sages : institution traditionnelle indispensable dans le fonctionnement la régulation de la société mandingue, le Conseil des Sages –composé de chefs de villages, conseillers villageois, chefs de familles de grande notoriété, griots– oriente, conseille et s’impli- que dans toutes les actions de développement rural. État malien

Et encore... IRD, PASECA,...

Collectivité française partenaire : Le Bassin d’Albertville, au cœur de la Savoie et des Alpes Le Syndicat Arlysère Il regroupe 31 communes, elles-mêmes (France) regroupées en 3 Communautés de Communes, pour plus de 55 Pays : France 000 habitants. Le Syndicat se caractérise par un engagement Situation géographique : Territoire montagneux situé au cœur des Alpes, dans fort en faveur du Développement Durable, notamment par le le Département de la Savoie, à 150 kms de Lyon et 90 kms de Genève (Suisse). biais d’un Agenda 21 local. Ses missions sont les suivantes : Territoire au cadre de vie attractif qui allie environnement de qualité Études, prospective et services aux collectivités (montagnes, paysages verts...) et services urbains (autour de la ville centre Al- Animation et suivi des politiques contractuelles bertville). Pratique de nombreux sports de montagne, parmi les quels le ski. Contrats de développement territoriaux qui permettent la mobilisa- Accueil des JO d’Hiver en 1992. tion de subventions au service de notre territoire Territoire concerné : 31 communes situées autour d’Albertville (ville centre de Mise en place d’un Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) 20 000 habitants) - soit plus de 55 000 habitants en 2006. Outil de planification intercommunale pour structurer l’utilisation de l’espace de manière équilibrée et cohérente

D’autres partenaires français : 3 syndicats d’assainissement (SIARA, SIEBE, S. des Eaux du Fayet) Communes, Communautés de Communes Des entreprises : Tri-Vallées, Lyonnaise des Eaux, Atelier photo de Christine Tornassat Des associations et la société civile via l’Atelier 21 Coopération décentralisée (groupe de travail) et un projet de tourisme solidaire État français Ambassade de France à Bamako Et encore... Une attention particulière est portée sur la mise en réseau des différents acteurs, sur les partenariats et passerelles possibles entre projets, afin de gagner en cohérence et en efficacité, tant en France qu’au Mali. Nous les retrouverons au fil des différents projets décrits dans cette lettre. Citons plus particulièrement que le projet est mené en lien avec les autres actions de coopération déjà à l’œuvre sur la zone : tourisme (CALAO, TETRAKTYS, Association Karamba TOURE), santé...

2 Petit récit d’une histoire qui commence, pour « Bien vivre au Pays » Au printemps 2005, l’Association des Municipalités du Mandé (A.MU.MA) fait part à l’association CALAO de son souhait de s’engager sur un partenariat pluriannuel avec une collectivité française, sur les thématiques suivantes : environnement (déchets, eau, assainissement), apiculture, formation à la gestion communale, tourisme, etc… Cette demande parvient à plusieurs entreprises du déchet du Bassin d’Albertville et au Syndicat Arlysère. Engagé dans le développement durable, le Syndicat décide de s’impliquer dans un partenariat de coopération décentralisée. « Désormais, nous ne pouvons plus, ni vous, Décembre 2005 : la rencontre de deux volontés ni nous, faire machine C’est ainsi qu’une mission prospective a été réalisée en décembre 2005 dans l’optique arrière. éventuelle de monter un partenariat si les collectivités locales le décident. En 2006, Le développement Durable c’est chose faite : le Syndicat Arlysère et l’A.MU.MA s’engagent sur un projet de coopération décentralisée en signant une convention jusqu’en 2010. Arlysère choisit d’y de notre région, à laquelle affecter 1% de son budget annuel de fonctionnement. nous sommes fortement attachée, est indispensable Une ligne de conduite, un fil rouge : le Développement Durable du Mandé pour que nos jeunes Le projet de coopération ne s’envisage surtout pas comme une assistance technique, ni restent au Pays, sans quoi un transfert des modèles français, mais comme une recherche commune de solutions ils partiront comme des adaptées au territoire, générant des revenus sur place. L’objectif est bien de « donner milliers d’autres tenter l’impulsion » et de mettre en place des outils simples, co-optés, reproductibles et leur chance en ville, ou durables économiquement, écologiquement, socialement et culturellement – garants de la en Europe et en France. pérennité et de l’autonomie des services mis en place. Dans cet esprit, les conventions de partenariat signées entre Arlysère et l’A.MU.MA Arlysère, c’est pour nous d’une part, et Kangaba d’autre part, insistent sur la concertation locale et entre à la fois une chance et un partenaires. Toutes les décisions, techniques, d’organisation, sont prises avec les défi. » Maliens, qui contribuent financièrement au projet et se préoccupent de la viabilité Mahamoudou KEITA, financière des services mis en place. Maire de Minidian.

Portrait

Modibo nous raconte son parcours professionnel En 1988, Modibo fait Sciences de Paris sur la conception de familles, la population, les autorités et ses premiers pas dans « malles scientifiques » à destination des même les élus. Présent au sein du Conseil le développement local, enfants non scolarisés. Objectifs : l’éveil de des Sages, le griot est un médiateur, le en s’occupant de la la conscience et de la curiosité des enfants à porte-voix, le régulateur de la société, etc. gestion d’un moulin à travers l’observation, la manipulation et « Un griot n’accepte pas qu’une relation mil des femmes de l’expérimentation mais aussi répondre à entre 2 frères, des amis et des familles se Badougou Djoliba dans le cadre du projet leurs questions sur les thèmes de l’eau, du détériorent, qu’une action publique se casse Action Auto Développement de Djoliba et sol et des plantes, et du corps humain et à cause de mésententes ou d’intérêts per- Koursalé. tous les aspects de santé. Avec ce support sonnels. Mémoire vivante de la société, il a Après l’Institut Polytechnique Rural (IPR), en pédagogique, il parcourra presque tous les la légitimité d’ajouter quelque chose en collaboration avec Mme Thérèse TOURE, il se villages du Mandé et aura sensibilisé entre 15 bien aux propos du chef de village ou du forme dans le domaine du solaire à la Cellule et 20 000 enfants. conseil des sages pour que la compréhension d’Entretien des Équipements Solaire à la En parallèle, il a également initié avec et la confiance puissent s’installer. » Direction Nationale de L’Hydraulique et de l’Association Karamba TOURE du Mali, et Autant d’attributions qui servent à Modibo l’Énergie, puis à la SOMIMAD - Total Énergie. CALAO-France des actions de développement dans le domaine du développement local, et De 1989 en 1994, il se chargera de l’installa- à destination des jeunes du mandé : l’Esca- qui le légitime dans cette fonction aux yeux tion, de la maintenance et du suivi de 9 lade à Siby, la Base Nautique à Bancoumana, de l’ensemble de la population et des Maires pompes solaires de plus de 2000 Wc chacune l’apiculture, la lutte contre le feux de du mandé : « Notre projet de coopération, si et de 12 Centres culturels des Jeunes du brousse , le projet de développement touris- c’est avec Modibo, on est tranquille » (dit : Mandé, avec l’ONG Française « FONDEM ». tique, des grands forums sur l’environnement Bréhima CAMARA, Maire de Siby et Vice- Suivra un travail de formation, d’information et aussi la Maison des jeunes de Siby dans le Président de l’A.MU.MA). et de sensibilisation des jeunes dans le cadre cadre du programme de co-développement Contact d’un programme d’accompagnement solaire, de la Coopération Française au Mali. au sein des Centres Culturels de l’Association Modibo est aussi griot, fonction qu’il a hérité Modibo DIABATE Coordinateur du projet Culturelle des Jeunes du Mandé (ACJM). de son père, de son grand-père, de son de coopération décentralisée Ces centres étaient alimentés avec l’énergie arrière-grand-père. « On naît griot ». Son Pays Mandé / Pays Arlysère solaire et équipés de télévisions et rôle ? Regarder, observer, écouter puis Mail. [email protected] magnétoscopes. Cela va le conduire en 1994 chanter et raconter ce qu’il a vu et entendu Tél. 00 (223) 552 92 47 à travailler en partenariat avec la Cité des de manière à guider et conseiller les 00 (223) 638 20 27 3 Interview è 1 res actions de gestion des déchets Kangaba, capitale administrative et politique de la commune rurale de Minidian, est une ville très accueillante et surtout luxuriante en hivernage. Son marché hebdomadaire du mercredi, qui s’étend sur près de 1700 m², reçoit des vendeurs et acheteurs venant de l’intérieur comme de l’extérieur de la commune. Cependant, le problème de salubrité et de gestion des déchets se pose avec acuité. L’intérieur des concessions, régulièrement balayé par les propriétaires, paraît propre. Toutefois, l’extérieur, qui reçoit les ordures, est très sale au su et au vu des populations. Les dépôts de déchets dans les rues donnent un aspect d’insalubrité à la ville. Cela dégage des odeurs nauséabondes et favorise la prolifération des mouches et moustiques, vecteurs de nombreuses maladies - les plus courantes en Afrique - telles que le paludisme et les maladies diarrhéiques. Les ordures, une fois décomposées, sont alors transportées dans les champs en hivernage pour en faire de la fumure organique. D’une étude (juin 2006) à la gestion des déchets C’est à la lumière ces constats malheureux que j’ai eu la charge de superviser une étude sur les déchets au marché et alentours en juin 2006. Financée par Arlysère, elle à été réalisée par les étudiants de l’Institut de Formation des Maîtres de Kangaba. Périmètre : l’étude a porté sur les ordures ménagères collectées sur 4 surfaces différentes d’1 m² pendant 4 jours de marché (avant et après la foire), et sur 3 familles avoisinantes du marché. Résultats : l’étude montre l’existence d’une très grande quantité de papiers et de cartons, et de matière inerte (gravier, morceaux de fer, résidus alimentaires, plastiques en quantité, poteries et verres brisés, vieux vêtements…). Actions mises en place : Don 1. La collecte des déchets par un GIE (Groupement d’Intérêt Économique) équipé en L’entreprise Tri–Vallées charrettes et matériels de sécurité. (cf. article ci-contre) 2. L’installation de 3 types de poubelles : finance l’achat de tous • Les vertes pour les déchets plastiques les équipements de sécurité des personnes • Les bleues pour les papiers et cartons chargées de la collecte • Les rouges pour les déchets médicaux (devant les pharmacies et l’hôpital) et du tri des déchets à 3. L’aménagement d’un dépotoir de 40 m² Kangaba, ainsi que le 4. Le tri des déchets et stockage des plastiques, des verres, des fer et les vieilles piles. petit outillage nécessaire à ces opérations. 5. La transformation de la matière organique en compost.

Depuis l’avènement de la décentralisation, c’est la première action réelle enclenchée par la Mairie pour s’attaquer à ce fléau qui devenait de plus en plus inquiétant pour la population de Kangaba. Vive le partenariat avec la Commune de Minidian, pour que vive la Coopération Décentralisée A.MU.MA./ Arlysère.

Mamadou Seyba KEITA Maire adjoint aux déchets de Minidian, Kangaba

Constat : dépôts de nombreux déchets Installation de poubelles sur le Collecte des déchets au marché 2 fois de tous types dans les rues marché de Kangaba par semaine et transport par le GIE (3 charrettes et 1 âne) 4 Engagement Pourquoi une entreprise choisit de s’impliquer dans un projet de coopération ?

Tri-vallées est une entreprise qui fait partie de l’économie sociale et solidaire. Entreprise d’insertion par l’activité économique, elle est chargée - grâce aux activités développées dans le domaine des déchets - de faire travailler des personnes qui ont des difficultés d’accès à l’emploi. A ce titre, Tri-Vallées a dans son effectif plusieurs personnes originaires d’Afrique noire. Ces personnes nous ont sollicités plusieurs fois pour que l’entreprise puisse apporter dans leur ville ou village une aide sous forme technique ou financière. Tri-Vallées est aussi une SCOP, société coopérative de production. Dans une SCOP, ce sont les salariés qui sont actionnaires majoritaires, et qui dictent les orientations de l’entreprise en privilégiant toujours un environnement participatif. Ainsi, se développe des réseaux de solidarité. Les actionnaires de Tri-Vallées, sollicités par notre personnel originaire d’Afrique noire, ont considéré qu’il était de notre devoir de faire jouer ces solidarités et d’affecter un pourcentage du résultat de l’entreprise à des actions Nord / Sud qui favorisent une meilleure gestion de l’environnement tout en permettant le développement économique de petites entreprises. C’est donc avec enthousiasme et espoir que Tri-Vallées s’est engagé aux cotés d’Arlysere dans la coopération décentralisée avec des communes du Mandé et particulièrement Kangaba. Contact Etienne WIROTH La collecte, le tri et le traitement des déchets est un vecteur de développement Tri Vallées économique. De fait, à ce jour, en octobre 2007 et seulement 10 mois après le mail [email protected] lancement de la coopération décentralisée entre Arlysere et l’A.MU.MA., une entreprise Tél 00 (33) 4 79 37 97 96 (un GIE) fonctionne sur Kangaba pour collecter, trier et maintenant composter les déchets. Une dizaine de personnes travaillent et bénéficient d’un salaire. C’est déjà un beau résultat. Tri-Vallées est fière d’y apporter sa contribution.

Etienne WIROTH Gérant de l’entreprise Tri-Vallées (Groupe AART), Gilly-sur-Isère

Vente de compost pour En projet : fabrication de pavés autobloquants l’agriculture (20% sable, 80% plastiques)

Zone de compostage Piles Plastiques

Zone de stockage

Zone de réception et de tri

1 salarié à plein temps

Ferrailles

Aire de traitement des déchets Superficie : 40 m² . Situation géographique : un peu à l’extérieur de la commune pour éviter les nuisances Aire grillagée pour éviter la dispersion des déchets collectés 5 La ville de Kangaba à l'instar des milieux urbains et semi urbains du Mali a connu un accroissement rapide notamment à partir des années 1970, début de plus de 30 années de sécheresse qui ont fortement éprouvé les campagnes. Parallèlement à la mise en place d’adductions d’eau potable, le système d’assainissement n’a pas connu un développement conséquent : − des fosses familiales saturées à l’origine de débordements dans les rues et de pollutions des nappes et puits de la commune de Kangaba, − des fosses septiques étanches privées ou installées dans les lieux publics sans moyen de curage, − un collecteur des eaux pluviales encombré et insuffisant... On le comprend aisément, la question de l’assainissement revêt un caractère prioritaire d’un point de vue de santé publique, environnemental et social.

Point de vue de la Présidente des femmes de Kangaba Avant de commencer, je tiens à rendre un hommage bien mérité à la femme malienne en général et à celle du monde rural en particulier pour son courage, sa persévérance, et le dévouement dont elle fait preuve dans toutes ses actions quotidiennes : prépara- tion des repas, service de l’eau, nettoyage de la cour et de l’extérieur, cueillette, travaux champêtres, petit jardinage, et tout l’assainissement de son environnement immédiat, sans compter nôtre tache première qui est l’éducation des enfants parce que les hommes ne sont jamais à la maison. La participation volontaire des femmes dans les activités socio-économiques dans leur milieu de vie se passe de tout commentaire. Dans la société traditionnelle du Mandé, et jusqu’à nos jours, le problème d’assainissement est une des taches exclusives des femmes. A Kangaba, un groupe de femmes balaie le marché deux fois par semaine moyennant une redevance de 5 F CFA par vendeur ou étalagiste résident sur place. Sans cela, le marché resterait très sale parce que les hommes ne le feront jamais, car ils pensent que l’assai- nissement est une tache dévolue aux femmes. La société du Mandé n’accepte pas que les hommes le fassent, même en étant consciente de son utilité publique. « Il n’y a pas de santé En plus du marché, elles nettoient les rues et les places publiques pour offrir au citoyen sans un environnement un cadre vie meilleur et vivable. sain. Bientôt deux ans, les amis d’Arlysère viennent à Kangaba et l’action d’enlèvement des Les problèmes ordures aux alentours du marché est entrain de faire tâche d’huile. Tout le monde le d’assainissement, reconnaît. Il y a juste quelques mois, j’ai accueilli deux équipes successives dans ma c’est un foyer de concession qui faisaient des mesures sur nos puits et des entretiens sur nos consomma- maladies tions d’eau par famille (cf. rapport de mission ci-contre). Ils nous ont bien expliqué à ciel ouvert. » l’objectif et j’ai été très émerveillée de savoir qu’avec notre Mairie, ils veulent s’occuper de l’assainissement de la ville de Kangaba. Quel bon vent !!! Mahamoudou KEITA Ils ont toutes nos bénédictions et nos soutiens parce que la satisfaction morale première Maire de Minidian d’une femme c’est d’être rassurée du bien-être social, économique et sanitaire de la population. Ce qu’on voit aujourd’hui est inacceptable, insoutenable et inexplicable au moment où tout le monde parle de paludisme, de cholera, et autres maladies liées à l’eau. En tant que Présidente des femmes, je ne dois pas taire cette situation dont les consé- quences sont nuisibles pour la santé de la population de Kangaba. Je souhaite que ce projet d’assainissement aboutisse et que l’extension de l’opération d’enlèvement des ordures puisse évoluer pour qu’on devienne une ville modèle, un nouveau Kangaba !!! Merci à la Mairie de Kangaba et bravo à nos amis Arlysère !!!

Djanaba KEITA, Présidente des femmes de Kangaba (quartier I)

6 Rapport de mission

Mars 2007, Mission d’étude—diagnostic sur l’assainissement, Kangaba Ces 4 dernières années, la production moyenne d’eau potable (pour la nourriture et la boisson) se situe vers 49 000 m3/an (135 m3/j) pour environ 7000 habitants. Avec la consommation de l’eau des puits particuliers la consommation par habitant se situe vers 65 litres/jour (20 l/j d’eau potable et 45 l/j d’eau du puits). Plus de 75% de cette eau est rejetée directement sur le sol. Il existe de nombreuses latrines creusées à même le sol, recouvertes d’une simple dalle béton et ceinturées d’un mur en moellons. Les eaux de cuisine, de vaisselle, de lessive sont rejetées sur le sol dans la rue. Le rejet permanent des eaux usées domestiques, la stagnation d’eaux usées, le dépôt des excréments secs extraits des fosses, le faible niveau de la nappe et les conditions météorologiques vont conditionner le cheminement de la pollution et notamment la pollution microbienne, responsable des problèmes de santé rencontrés. Contact François VIRLOGET Lyonnaise des Eaux, FRANCE Essai de percolation mail. francois.virloget@lyonnaise- (mesures pour évaluer des-eaux.fr Tél. 00 (33) 4 78 28 71 23 la capacité d’écoulement Port. 00 (33) 6 89 77 36 62 du sol)

Latrines types

Quel assainissement prévoir ? La mise en place d’un réseau de collecte des eaux usées permettra de transporter les effluents vers un lieu de traitement éloigné de la ville, avec en conséquence la protection sanitaire maximale de la population (plus de stagnation des effluents, plus d’infiltration d’eaux usées vers les puits). La faible quantité d’eau rejetée ne permet pas d’assurer un bon écoulement des effluents chargés de matières solides. De ce fait, il faut envisager la mise en place d’une fosse septique toutes eaux dans chaque concession avec un trop plein raccordé au réseau d’assainissement. Seule la pollution résiduelle (dissoute) serait dirigée vers une station d’épuration. Cette configuration rend toujours obligatoire la mise en place d’une collecte des matières de vidange vers un lieu de dépotage éloigné pour y être traitées (compostage, séchage) avant valorisation agricole. Dans ce cadre et compte tenu de la nature du sol (argileux), la mise en place d’un traitement par une station d’épuration par lagunage naturel serait adaptée. Ce traitement consiste à construire des lagunes par terrassement (engin de travaux publics). De faible profondeur (1 m environ) et de grande surface (plusieurs hectares), cette technique permet le traitement biologique des effluents.

Pour en savoir plus : télécharger le rapport complet de la mission sur www.arlysere.fr

A suivre ... Étude de vulnérabilité de la nappe phréatique Contact Pour pouvoir choisir la technologie d'assainissement la plus appropriée, il est essentiel, avant de prendre une Docteur Adama MARIKO décision, d'étudier et de comprendre entre autres l'environnement physique, notamment le comportement Institut pour la Recherche et le hydrodynamique de la nappe phréatique, sa vulnérabilité. Développement - Bamako, MALI L’étude, qui est menée par un expert en la matière (Docteur Adama MARIKO, travaillant avec l’Institut pour la mail. [email protected] Recherche et le Développement de Bamako), a pour objectifs l’élaboration de cartes piézométriques Tél. 00 (223) 22 27 36 (topographie, direction d’écoulement des eaux souterraines, zones d’alimentation… ), qui permettront de Port. 00 (223) 672 99 23 connaître la vulnérabilité de la nappe, et donc de choisir la technologie d'assainissement la mieux adaptée à la situation de la ville de Kangaba. Cette étude sera finalisée d’ici la fin de l’année 2007.

Parallèlement, il s’agit également d’effectuer un suivi de la consommation en eau de puits sur un échantillon de population (une dizaine de concession) pour permettre le dimensionnement des ouvrages futurs. 7 Engagement Pourquoi s’impliquer dans le projet de coopération Arlysère / A.MU.MA.?

André TORNASSAT Maire de La Bâthie, Vice-Président d’Arlysère Pourquoi partir au Mali ? J’ai souhaité apporter mon modeste concours à des gens dans le besoin. C’était un souhait que nous avions, mon épouse, mes enfants et moi, depuis longtemps au niveau personnel. C’est notre côté humaniste. Grâce à mon expérience professionnelle, c’est en technicien que je souhaite m’impliquer dans ce projet de coopération, dans le groupe de travail eau/ assainissement. D’ailleurs, au cours de mon second voyage au Mali (en mars 2007), aux côtés de François Virloget et d’Etienne Wiroth, notre travail technique a été très important. Pourquoi et comment Arlysère s’implique dans ce projet de coopération ? Le principe de la coopération, c’est notamment que la France ne peut pas accueillir tous les malheurs du monde. Je suis convaincu qu’Arlysère a raison d’aller aider les Maliens pour qu’ils « J’ai beaucoup aimé vivent mieux, chez eux, notamment en matière d’hygiène. la qualité des gens qui Avec notre aide de bonne volonté, et aussi notre aide financière, ils doivent arriver à se sont venus avec Arlysère développer. Il faut qu’ils se prennent en main, eux. Sinon, l’aide d’Arlysère ne pourra pas leur dans la brousse. être profitable sur le long terme. Des vrais professionnels Mais attention, ils doivent choisir leur mode de développement, dans le respect de leur mode de qui ont le souci de partager vie. Il ne s’agit pas de les « européaniser ». Il est important que les maliens conservent leurs us et leur savoir et savoir-faire coutumes... et que les femmes soient encore plus libres et indépendantes. sans pour autant vouloir Quelles suites ? copier ce qu’il y a en J’y retournerai. Au niveau technique, j’aimerais aller au Mandé pendant la mousson, la saison des France mais en tenant pluies, pour voir comment les gens vivent et se protègent de ces ruissellements. Et, j’irai aussi en compte de la façon de vacances parce que j’ai fait de très belles rencontres là-bas, avec des gens sympas. voir africaine. Quant à Arlysère, c’est bien que le syndicat poursuive son action de coopération. C’est très capital.

Ils sont à l’écoute,

disponibles et ne donnent Mahamoudou KEITA, pas l’impression de tout Maire de Minidian connaître malgré leur Quels sont vos besoins prioritaires ? technicité très pointue. Dans un pays pauvre, tout est prioritaire ! C’est une souplesse − L’éducation, près de la moitié des enfants en âge d’être scolarisés ne importante. vont pas à l’école faute de structure d’accueil. L’engagement est fort des − La santé, seule 60% de la population a accès à la santé, dans les centres 2 côtés du partenariat : de santé communautaires. la demande des Maires − L’accès à l’eau potable, puisque ça aussi c’est la santé. de l’A.MU.MA. est très − Les déchets et l’assainissement, car il n’y a pas de santé sans un forte et les différentes environnement sain. missions et correspondances − Le micro-crédit, car sans activités génératrices de revenus, il n’y a pas d’issue pour le d’arlysère témoignent de développement. sa détermination à Pourquoi et comment l’A.MU.MA. s’implique dans ce projet de coopération ? mener ce projet à bien. Aujourd’hui, les communes n’ont pas les moyens d’agir et de planifier de nouveaux projets sans A ce stade de la aides financières extérieures. Par exemple, un forage coûte 5 millions FCFA. Il en faudrait un par collaboration, je ne vois village. Pour les 11 que compte Minidian, cela représente le budget total de la commune (57 pas de faiblesse. Tout ce millions FCFA) ! qui a été dit a été fait. Alors bien sûr, nous voyons notre partenariat avec Arlysère comme une chance, une énorme Ensemble, on pourra chance parce que ce n’est pas donné à toutes les collectivités. Nous avons beaucoup à apprendre gagner et atteindre des collectivités d’Arlysère en matière de déchets et d’assainissement notamment. En matière de l’objectif fixé : le mobilisation des ressources, nous attendons d’Arlysère de nous aider, pas pour tout ce dont on a développement local à besoin, mais d’un appui pour qu’on puisse amorcer notre développement. travers les collectivités Quelles suites ? locales. » Nous souhaitons que les choses aillent au plus vite tant les besoins et les projets sont nombreux. Modibo DIABATE Coordinateur du projet de coopération

8 Voyager en photos Suite à la mission de Décembre 2006 à laquelle a participé Christine Tornassat, photographe, une exposition de photographies a été organisée sur le projet de coopération décentralisée entre Arly- sère et l’A.MU.MA. Elle a été inaugurée à Albertville-FRANCE, au P’tit Bar le 19 février. Depuis, les photos se sont données à voir et revoir en divers lieux. Elles seront à Bamako du 23 novembre au Contact 23 décembre, pour les Rencontres Africaines de la Photographie. Christine TORNASSAT Photographe, FRANCE Mail. [email protected] Tél. 00 (33) 4 79 32 71 12 Internet. www.photographe- christinetornassat.com

9 Regards croisés Le Pays Arlysère vu par les grimpeurs de Siby (Moussa CAMARA et Soumaïla TRAORE)

En 2006, après la réalisation d’un film sur Nous aimons bien votre pays, la France, mais Ce qui nous intéresse au regard de ce qui se notre itinéraire (de jeunes paysans de Siby au chez nous c’est trop bon... et y’a pas de passe autour de nous, c’est la rencontre destin de moniteurs d’escalade — voir problème, et jamais de problème, malgré nos directe avec les Hommes, les associations et encadré) par l’Association CALAO, nous avons grandes conditions de précarité. les collectivités territoriales. C’est avec eux été invités à le présenter en France, lors du On aimerait faire des va-et-vient chez vous ; qu’on fera le vrai développement durable. Festival Le Grand Bivouac, à Albertville. mais dans l’autre sens, il faut que vos On conclut par un proverbe du Mandé de Pour nous, c’est très difficile de parler de la enfants viennent également voir chez nous Richard TOE, qui est dans la présentation de France mais on va tenter de vous partager ce pour qu’ils puissent se rendre compte de l’escalade de Siby : « La tortue ne doit qu’on a vécu là bas. l’importance de la solidarité, du partage jamais douter de sa carapace car c’est à sa mutuel et aussi qu’ils prennent conscience de carapace qu’elle doit sa meilleure La France est un beau pays. toutes les facilités et de l’abondance qu’ils protection et peut-être sa longévité. » Albertville est une belle ville, très PROPRE : ont chez eux là-bas en France. Soyons alors des tortues !!! on n’a jamais vu pendant notre séjour même On vous remercie tous au nom de tous les un mégot de cigarette ou une enveloppe de jeunes du Mandé. « Aw ni tié !! » bonbon jeté par terre. A chacun son sommet international On était très jaloux de vos belles et grandes Quand on partait, le Mali était dans l’effer- forêts, on avait envie d’en amener une partie vescence des préparatifs du grand Sommet au Mali pour la montrer aux Maliens mais AFRIQUE- FRANCE (décembre 2006) sur le hélas !!! thème : « Jeunesse Africaine, sa Créativité ». C’est très bien, heureusement d’ailleurs !!! A On a eu très FROID là-bas, le grand soleil du ce sommet, ils ont parlé de tout sauf... de Mali nous a manqué. Siby, du Mandé et d’Albertville. Bravo aux Nous avons beaucoup échangé avec certains États !!! participants sur la vie des sans-papiers. C’est Mais pour nous, le plus grand sommet honteux ! Indignant !!! Pour notre part, nous international était cette rencontre sommes venus chez vous sans tracasserie, en d’Albertville : le Grand Bivouac. C’est là-bas passant par le Consulat de France à Bamako qu’on a vu et parler de choses très pour avoir nos visas, parce qu’on partait dans intéressantes qui vont tout droit toucher la Contact un cadre d’amitié, de solidarité et de coopéra- population : la solidarité, l’échange, le par- Coopérative des tion. tenariat et la coopération décentralisée. Moniteurs d’Escalade de Siby On a rencontré des gens très sympathiques, C’était très riche !!! Une autre école pour Moussa CAMARA et Soumaïla TRAORE mais différents de la sympathie et de la nous. Mail. [email protected] chaleur maliennes. Tél. 00 (223) 925 66 61 Si la collaboration entre l’État français et Tél. 00 (223) 540 21 74 On a été impressionnés surtout par vos l’État malien était comme celle d’Arlysère Tél. 00 (223) 908 62 19 compatriotes qui sont tout le temps pressés avec les communes du Mandé à travers Internet. www.escaladesiby.ifrance.com et courent toujours derrière le TEMPS. Chez l’A.MU.MA., l’Afrique se serait développée nous, ce n’est pas du tout comme ça, le il y a très longtemps. Mais on est très opti- temps est cyclique : il reviendra de toutes les miste avec ce nouveau vent de coopération façons ; chez vous, le temps est linaire. décentralisée.

Itinéraire

Comment nous sommes devenus escaladeurs Nous sommes des jeunes des villages de la commune rurale de Siby qui compte 21 villages et fait partie de l’A.MU.MA. Parce que nous n’avons pas eu la chance d’aller à l’école, on est tous des jeunes paysans. Après l’avènement de la démocratie au Mali en 1991 et la mise en place effective des communes rurales en 1999, la Mairie de Siby, dans le souci de contribuer à l’éducation et à la formation des jeunes par le biais du développement des activités génératrice d’emplois et revenus complémentaires, a initié avec l’Association Karamba Touré du Mali des sessions d’animation scientifique en direction des jeunes non scolarisés. On y a participé, auprès de Modibo DIABATE (actuel coordonnateur du projet), qui était alors l’animateur de ces outils. Après ces animations d’éveil scientifique, le « quoi faire après » s’est posé ??? C’est ainsi que des chantiers jeunes se sont ouverts, avec entre autre la valorisation des falaises. Et l’escalade est venue de là, sur proposition de l’Association CALAO - Dole en France. Après validation de nos formations en France au Creps de Chalin (à Chamonix et au Mali) avec un diplôme de monitorat d’escalade, nous avons été autorisés à recevoir les clients. Désormais, nous organisons aussi des randonnées nature (découverte de la végétation locale, explication des vertus des plantes...).

10 Le Pays Mandé vu par Christine Tornassat, photographe Mesdames et Messieurs, attachez votre ceinture de sécurité, nous allons atterrir…lumières sur BAMAKO…

Il est 2h35, je descends de Départ dans la brousse par la piste Une volonté, un amour et une l’avion… la dernière… évidemment pour Kangaba dans le Pays Mandé connaissance de leur Pays toujours curieuse comme je suis je regarde - 100 km 2h30 SUPER... Soleil surprenante. encore et encore… j’observe couchant, croisant chasseurs Comme à Siby, avec ses jeunes l’obscurité tout autour de moi. Me mandingues sur vélos déglingués, grimpeurs qui il n’y a pas si voilà en Afrique. Nous retrouvons femmes rentrant avec du bois sur longtemps galéraient, et qui nos amis africains qui nous la tête et leurs bébés dans le dos, aujourd’hui avec de LA VOLONTE accueillent chaleureusement avec bétails, charrette tractée par un dirigent avec courage leur leur sourires si attachants. âne avec les parents assis devant « Compagnie des grimpeurs de Première ballade avec notre et leurs enfants à l’arrière, et la Siby ». Siby, avec sa large route chauffeur Ousmane, il a l’air de poussière africaine. Stop, une goudronnée sans fin qui traverse conduire pas mal. Et puis Bamako, barrière comme un poste la ville… Ousmane, avec son là devant moi, il est 3h. J’ai les frontière, et là nous attend M. le naturel, me dit : « Tu sais, elle va yeux grands ouverts je passe ma Maire de Kangaba et ses conseil- jusqu’à Konakri (Guinée), vers la tête par la fenêtre et hume lers. Un peu plus loin, j’entends mer.» Ah bon !!!! Une route l’odeur chaude de cette belle de la musique : les habitants nous goudronnée au milieu de nulle Afrique. attendent devant la Mairie pour part, et qui fait rêver… nous accueillir. Sourires, Tiens... un éleveur avec quelques CHALEUR HUMAINE, MUSIQUE. Et Teneya et son école ouverte à moutons, des gens qui discutent à tous les enfants, filles et garçons, la clarté d’une lampe, des moby- Le lendemain matin, visite de dont les parents sont fiers, malgré lettes vélos et voitures de tous Kangaba et rencontres officielles : d’énormes sacrifices de leur part styles : c’est aussi ça l’Afrique, des personnes viennent de tous les pour pouvoir APPRENDRE. Ardoise des gens partout à 3h30 du mat… villages voisins assister à la ré- et tableau, noir et beau comme Et devant moi la lune, la douce, la union, après avoir fait 2 heures de leur peau. Je n’ai pas trouvé la belle lune, je peux presque l’at- vélo, tous élégants et fiers. Ren- solution au problème écrit au traper… Chez moi, elle est haute contre avec les Sages aux visages tableau : vous savez « Un champ dans le ciel. ridés par leurs longues vies. Assis, mesure… etc. etc. » Repas en ils écoutent observent et ensuite commun dans l’école LE PARTAGE. Ma première nuit en Afrique en- parlent. Ça aussi c’est l’Afrique. roulée dans ma moustiquaire Voilà, c’est ça le Mandé et EXOTIQUE !… Ensuite visite de 2 villages, l’Afrique : à chaque instant Deguela et Kela, moments de très Allez hop debout ! Un peu de surprenant par cette micro grandes émotions : tous les organisation qui part d’un petit géographie et d’histoire avec habitants sont autour de nous, Bokary qui prépare une licence de sachet de cacahouètes que vend avec toujours un accueil une femme sur le marché coloré à sociologie et anthropologie. Origi- chaleureux et musical. Et puis la naire du Pays Dogon, il nous un amas de pneus réchappés dont vie continue avec enfants qui la pile risque à tous moments de explique les différentes ethnies : jouent, femmes occupées aux bozos, peuls, etc... nous parle du tomber, des klaxons qui accompa- repas, hommes rassemblés pour gnent le vélo sur lequel une jeune Niger, ce magnifique fleuve… de discuter des futurs projets dans la saison des pluies … femme assise en amazone serre l’intimité de leurs cases soigneu- fort son compagnon par la taille, Allez GO TO BAMAKO ! Et là sement arrangées, maraîchages un baby-foot au milieu de la nuit c’est.... ça fourmille de partout : verdoyants souvent entourés avec des ados qui jouent, le jeune klaxons, mobylettes, etc... Du d’arbres majestueux. « Tu lèves la enfant le nez cracra mais monde partout : à droite, à tête jusqu’à la renverse !!!!!! » qu’importe il a l’air d’aller bien, gauche, en haut, en bas, dans Pas de chichi, ni de superflus, et et ces animaux domestiques qui pleins de petites boutiques aux toujours le SOURIRE. font partie de la famille…, comme toits joliment bancals. BREF... ce vieil homme qui raconte une 11 C’EST VIVANT !!!!!! histoire. L’accès au crédit, levier majeur pour le développement d’activités économiques génératrices de revenus

Les populations pauvres ont une capacité de mise en oeuvre d’activités économiques rémunératrices mais le principal frein limitant leur initiative est le manque d’accès au capital. Face à cela, la micro finance apporte des outils financiers spécifiquement adaptés à leurs besoins et contraintes. C’est un levier majeur du développement des pays du Sud et un instrument puissant de lutte contre la pauvreté. La micro finance apporte des solutions durables, comparativement aux subventions ponctuelles. Elle met en relation les agents disposant de ressources monétaires (épargnants) avec ceux qui en ont besoin (les emprunteurs) et encourage le développement d’activités économiques diversifiées, y compris pour les catégories de populations dites vulnérables (les femmes, les jeunes...). Le résultat : des institutions de financement autonomes et durables, des emprunteurs responsabilisés, un outil de promotion de « Il faut créer des l’initiative privée. conditions pour que Difficulté d’accès au crédit au Mandé la population puisse avoir Le Mandé se révèle une zone assez délaissée par l’aide au développement. En comparaison les moyens de s’épanouir. avec d’autres zones rurales du Mali, peu d’institutions de micro finance y sont implantées En concertation avec la et elles couvrent pas ou mal les besoins. Toutefois, la demande pour la création de nouvelles population, il est ressorti caisses est réelle. Lors de la mission de janvier 2007 (cf. encadré), élus, commerçants, que tant qu’elle n’aura paysans, représentants de groupements... sont venus spontanément exprimer leurs pas accès au crédit besoins de financement et ont montré un fort enthousiasme pour cette question. pour amorcer un En effet, les freins pour l’accès au crédit sont majeurs : développement, beaucoup d’autres • différés de remboursement très courts (1 mois après l’octroi du prêt commence choses risquent d’en pâtir ». le remboursement), • dépôt de garantie important (10 à 30% du prêt), parfois couplé à des droits Mahamoudou KEITA d’entrée et des taux d’intérêt déjà élevés, Maire de Minidian • impossibilité de conclure des prêts de longue durée ou de montant important, et donc difficulté pour financer des besoins d’investissement, • manque d’information sur les possibilités existantes, • difficulté d’accès aux caisses

Rapport de mission 19-30 Janvier 2007, Mission d’étude sur les opportunités de développement de la micro-finance dans le Mandé La mission s’est déroulée en trois phases : PHASE 1 - Pays Mandé : recueil des attentes des bénéficiaires potentiels, comprendre offre des structures locales de micro-finance PHASE 2 - Bamako : rencontre des sièges des différents réseaux de micro-finance, étude de partenariats éventuels PHASE 3 - Formalisation des pistes de partenariats possibles pour Arlysère, rédaction de l’étude Cette mission d’expertise a mis en avant le travail du réseau des Caisses Villageoises d’Épargne et de Crédit Autogérées (CVECA), proches du fonctionnement du système mutualiste, expérimenté et adapté aux zones rurales. Il développe un programme ambitieux sur le Mandé, et est ouvert à un partenariat pour accélérer ou améliorer la couverture du territoire. Ainsi, trois pistes de collaboration paraissent pertinentes : 1.le cofinancement de nouvelles caisses ou guichets 2.la création de produits de crédits inexistants et attendus 3.la sensibilisation économique et un travail plus global en termes de développement local L’étude de terrain et la richesse des pistes dégagées confirment bien la pertinence d’une implication d’Arlysère sur la micro finance dans le Mandé. Des dépenses d’ingénierie sont d’ores et déjà à prévoir, sous forme soit de l’intervention de l’animateur local du projet, soit de mise à disposition d’un agent du réseau des CVECA. Pour en savoir plus : télécharger le rapport complet de la mission sur www.arlysere.fr

12 De nombreux projets d’activités économiques déjà identifiés Des petits leviers financiers simples permettraient en effet de mettre en oeuvre un certain nombre de projets économiques déjà identifiés lors de la mission de décembre 2006 : • Projets individuels : transformation des fruits (mangues, karité, confiture...), maraîchage, élevage de volailles, petit commerce (céréales, bétail, volailles, pièces détachées, outillage), embouche, carreleur, aménagement paysager (fleurissement, gazon), achat de véhicules pour du transport routier. • Projets collectifs : groupes de femmes venus de Deguela souhaitant dévelop- per le maraîchage (achat de semences, grillage, fumier, approvisionnement en eau), jeunes de Kangaba, Chambre d’Agriculture et des Métiers (achat en gros d’aliment du bétail), association des handicapés de Kangaba. Les besoins exprimés en crédit varient de 2500 F CFA à 500 000 F CFA, pour des durées Conversion de crédits souhaitées allant de 15 jours à 2 ans. Les médianes sont des crédits de l’ordre de 50 000 à 100 000 F CFA et des durées de crédits de 1 an. 100 FCFA = 1 F français = 0,15 € 100 000 FCFA = 152 € L’enjeu de la micro finance pour les acteurs locaux est la diversification des activités génératrices de revenus.

Contacts Laurence RUFFIN Consultante en accompagnement d’entreprises URSCOP RA, FRANCE Mail. [email protected] Tél. 00 (33) 6 85 84 02 79 Mathieu GRAVELLIER Directeur de RDI, association de A suivre ... micro-crédit, FRANCE Mail. [email protected] Les partenariats avec PASECA (Mali) et CIDR (France) - Au fil des échanges entre nos territoires, les élus de Tél. 00 (33) 6 62 66 65 97 l’A.MU.MA ont exprimé le souhait d’un développement du micro crédit sur le Mandé. Soucieux d’apporter des Abdoul Karim SACKO réponses efficaces et pertinentes à ses questions, Arlysère s’est rapproché de structures bénéficiant d’une Directeur de projets, PASECA, MALI expérience solide en la matière. Mail. [email protected] Suite à la mission de diagnostic réalisée, un partenariat avec le programme PASECA-OSK est étudié. PASECA est Tél. 00 (223) 265 00 67 un programme d’appui aux micro crédit sous la forme de caisses autogérées, soutenu par l’ONG française CIDR Yves FOURNIER (Centre International pour le Développement Rural). Les pistes suivantes de collaboration sont envisagées : Centre International pour le Déve- dans un premier temps, réaliser conjointement une étude de faisabilité pour l’ouverture de nouvelles loppement Rural (CIDR), FRANCE Mail. [email protected] caisses (choix des communes) ; Tél. 00 (33) 3 44 42 71 40 ensuite, ouvrir une caisse et deux lignes de crédit sur le Mandé ; mettre en place un processus d’accompagnement des projets. Une convention de partenariat entre nos structures (A.MU.MA., Arlysère, PASECA, CIDR) est à l’étude pour la fin de l’année 2007. 13 L Le saviez-vous ? Les bienfaits du Karité d Par Fatoumata Fabou CAMARA, Présidente des Productrices du Beurre de Karité de la Commune de Siby

L’arbre du Karité est une très ancienne espèce forestière de l’Afrique. Il fait partie des essences forestières protégées au Mali. Le Karité occupe de nombreuses fonctions dans la société malienne, mais particulièrement dans celle du Mandé.

Les bienfaits du Karité à Siby sont multiples. Voici les principales utilisations traditionnelles du beurre de Karité et fonctions de cette activité génératrice de revenus :

4.Socio-économique

1.Alimentaire Le projet Karité à Siby a eu Il sert à la préparation des des impacts positifs locale- aliments,sauces et fritures. ment. Il a permis : 5.Socioculturel La cérémonie au tour du − Le renforcement de la karité « Sefurasi ». 2.Cosmétologie concertation entre les On l’utilise sur la peau, femmes de la commune à Cette cérémonie est encore contre les problèmes de travers la mise en place pratiquée de nos jours, par déshydratation et de de 21 groupements de exemple pour le mariage desquamation, de gerçures, productrices de beurre d’une jeune fille . en protection solaire ; en et d’une coopérative com- Les hommes et les femmes coiffure pour assouplir les munale les regroupant ; battent les tambours, cheveux. chantent et dansent tout la − La formation de plus de nuit. Le matin de bonne Le beurre de Karité rentre 900 femmes sur la heure, un coup de fusil est dans la préparation de la production du beurre donné « farinfarin mugu », pommade florale pour la amélioré ; peau et capillaire pour le comme pour les jeunes cheveu. circoncis qui sortent du Dans la Maison du Karité bois sacré. (Siby), on l’utilise dans la La célébration de cette cé- préparation de 5 formules rémonie n’est pas annuelle. de savon qui traitent Les années où l’arbre à soigneusement la peau. Karité fleurit beaucoup, les vieilles femmes du village − L’augmentation des prix décident de la célébrer de vente du beurre, qui pour protéger la population est passé de 200 à 500 contre les méfaits de cette F CFA le Kg en vrac ; et le bonne fructification de pot de 800 à 1500 F CFA ; l’arbre à Karité. Cela est − La diversification des très important et très sous-produits du beurre sérieux. avec la production de 5 formulations de savon de 3.Médicale toilette ; Le beurre de karité est − L’amélioration de la utilisé pour des massages à participation des femmes chaud pour traiter les à la prise en charge des foulures, entorses, dépenses familiales d’où luxations, courbatures, les l’amélioration du climat rhumatismes ; et aussi pour au sein des ménages ; accélérer la cicatrisation − Une meilleure considé- du cordon ombilical, pour ration des femmes par traiter les problèmes de les hommes à cause des vue avec une application sur changements qui s’opèrent les paupières accompagné grâce au projet. d’un bain de soleil. 14 Le séchage des noix de karité et l’extraction du beurre de karité au moulin

6.Environnement Ce recours ultime est prévu mais peu utilisé tant la Le karité a l’un des meil- pression sociale locale est leurs bois. Il est très prisé forte pour faire appliquer pour la fabrication du ces sanctions. charbon de bois. Aussi, la

coupe anarchique de La mise en place de brigades l’arbre de karité pour la Grâce au projet karité, des vente est réglementée dans brigades de surveillance et Le renouvellement des tous les villages. Il en est de protection de l’environ- arbres à karité de même pour les bois de nement sont mises en place Parallèlement à ces mesures service, d’œuvre et de dans chaque village de la de prévention et de chauffe. commune par le chef du sanction, le projet karité village et ses conseillers, de Siby a permis d’œuvrer La réglementation de la en partenariat avec le au renouvellement des coupe de l’arbre à karité Service de la Conservation arbres de karité : Tout contrevenant à ces de la Nature (service − Assistance et protection normes et règlements est déconcentré de l’État des jeunes plants naturels appelé dans le vestibule du malien). de Karité, chef de village. Ce sont le Ces brigades travaillent avec − Réalisation de plantations chef de village et ses les chasseurs du village d’arbre à karité, conseillers qui prononcent sous l’autorité des respon- − Traitement des pieds les sanctions. Elles peuvent sables villageois. malades. être de nature diverse :

− Châtiments corporels (10 La prévention des feux à 100 coups de fouets) ; Pour éviter des feux On peut raconter pleins de choses sur les bienfaits du − Paiement de cauris ou dévastateurs du parc à Karité à Siby mais je d’argent ; Karité, des feux précoces sont pratiqués dans les m’arrête là et j’en profite − Paiement de colas, de villages à la même période pour remercier tous nos poulets et coqs, chèvres… ; chaque année, sur la déci- partenaires sur ce projet, − Exclusion temporaire ou sion collégiale des chefs de dont entre autres, la Mairie définitive du village ; village et conseillers des de Siby, le CECI- Canada et − Saisie du matériel avec différents villages de la l’Acod. ou sans sanction (matériels commune. ou biens sont mis à la disposition des autorités villageoises et sont utilisés pour les intérêts publics) ; Contacts − Paiement du « dolo » (le Coopérative des Productrices dôlôbara), « bière de mil » du Beurre de Karité, « La maison du Karité » Siby − Travail forcé sur un Tél 00 (223)643 96 70 chantier du village. 00 (223)908 48 31 (Mairie de Siby)

Les contrevenants qui refuseraient d’obtempérer, sont amenés devant l’autorité administrative.

15 D’apiculteur mandingue à apiculteur savoyard

Notre périple au Mali, m’a permis d’observer dans le domaine de l’apiculture, une diversité d’arbres fleurs très abondantes, manguiers, eucalyptus, bananiers, orangers… Récolte malienne J’ai effectué une récolte dans les environs de Bamako sur des ruches de type Kényanes. Celles-ci se composent de quinze tètes de cadres disposés perpendiculairement aux deux entrées et d’un toit plat tôlé. Ces ruches de forme trapézoïdale sont posées sur un support métallique et placées en quinconce dans le rucher. Les ruches traditionnelles de forme cylindrique (cf. photo ci-contre), généralement en une sorte d’osier tressé, sont placées et attachées dans les arbres à l’abri des prédateurs, de la chaleur et des feux de brousse. L’intérieur des ruches est enduit de bouse de vache pour assurer l’étanchéité et attirer les abeilles. Elles sont peuplées d’essaims naturels, récoltés ou piégés avec différents parfums secrets, mis au point par chaque apiculteur.

Les ruches sont peu peuplées mais ne sont jamais nourries. De l’installation à la récolte, aucun suivi réel n’a lieu.

L’abeille africaine Adansonii (plus petite et de couleur moins homogènes que notre abeille api mellifica), est particulièrement agressive mais je n’ai pas remarqué de pillage. Pour cette raison, les apiculteurs récoltent à la tombée du jour. La nuit arrive très rapidement après le coucher du soleil à l’équateur. L’opération consiste à allumer un torchon pour chasser les abeilles en vue de récolter les rayons de miel (sans cadres ni armatures). Cette méthode décime l’abeille et son couvain. Les rayons sont ensuite transportés à la miellerie pour être pressés. La cire récoltée lors du pressage est mélangée à du beurre de karité et sert à fabrication de divers pommade.

Un marché à développer La moyenne des récoltes par ruches est relativement faible (environ 7 kgs par an) mais ils effectuent généralement trois récoltes annuelles. La demande de miel est forte au miel, le prix d’un litre de miel se situe entre 800 et 1000 francs CFA (1.22 à 1.52 euros) au détail. Le miel est vendu en bouteille et non en pot.

Il n’existe pas à ma connaissance d’apiculteurs professionnels au Mali, mis à part quelques commerçants peu nombreux, spécialisés dans la vente de miel et dérivés, et rarement de matériel apicole. La plupart sont de petits cultivateurs ou éleveurs, possédant quelques ruches ou tout au plus quelques dizaines. Dans Contact certaines régions, en particulier à Bankoumana, certains apiculteurs sont Claude BALMONT Apiculteur, FRANCE regroupés en coopérative. Mail. [email protected] Tél. 00 (33) 4 79 22 52 00 L’apiculture au Mali ne demande qu’à se développer et il serait bon qu’il y ait un suivi. Cette activité complémentaire est un supplément de revenu pour de nombreux agri- culteurs et éleveurs. Ils sont très intéressés par des formations, adaptées aux conditions climatiques et florales.

Claude BALMONT, 16 Apiculteur français. Que donner ?

Des dons en argent, du matériel médical, et diverses propositions sont déjà parvenues au syndicat Arlysère.

Il ne s’agit pas d’envoyer nos surplus ou de casser des dynamiques locales sur des produits qui pourraient être fabriqués et vendus au Mali. Aussi, en collaboration avec les élus maliens, les besoins matériels et leur gestion à l’arrivée sont précisés.

Première liste établie par Veiller à ne pas « casser » le marché local l’A.MU.MA début 2007 : Les orientations adoptées avec la commune sont les Bénéficiaires rabots suivantes pour le « petit matériel » : Le projet d’envoi de matériel ponceuses • envoi prioritaire de matériels utiles aux artisans et est une action qui se fera au postes de soudure favorisant l’activité économique, bénéfice de l’ensemble des frigidaires (demande • envoi de matériels qui ne se trouvent pas sur place ou de populations des communes de récurrente des femmes, l’A.MU.MA. pour la restauration, la mauvaise qualité, afin de ne pas faire concurrence à des fabrication vente de filières locales. glaces à l’eau, …) ordinateurs Un tracteur multi-usages ventilateurs L’acquisition d’un tracteur est en réflexion, il devrait per- matériels médicaux mettre à la fois de transporter les déchets (benne) et du vélos (pour les enfants curer les fosses (pompe pour vider les puisards d’eaux venant à l’école des usées), mais aussi d’augmenter les surfaces de labour avant villages voisins) la saison des pluies (charrue).

De l’acheminement à la réception et utilisation des dons matériels Les moyens de locomotion font cruellement défaut et les véhicules français sont très recherchés, car beaucoup plus solides que les matériels chinois bon marché, vendus au Mali. Aussi, à condition d’en trouver un, il s’agirait d’envoyer un camion sur place pour transporter les dons recueillis. Préalablement à l’envoi de matériels, l’A.MU.MA devra définir la gestion de ces matériels : niveau de vente, bénéficiaires et diffusion.

Quand et où donner ? Dès que les communes auront spécifier la liste de leurs besoins prioritaires, elle sera largement communiquée sur le bassin albertvillois (presse, site Internet...) en précisant également l’organisation mise en place pour récupérer les dons : dates, lieux de dépôts et de stockage… D’ici là, merci de garder chez vous les objets en bon état que vous destinez au Mali.

Initiative Collecte de matériel scolaire La commune de Tournon a souhaité accompagner l’école de Tournon dans un partenariat avec l’école communautaire du village de Teneya (Commune de Siby), qui est intégralement financée par les parents d’élèves. Ce partenariat est encore à développer. Toutefois, un don de 300 € a d’ores et déjà permis d’acheter à Bamako des livres et fournitures pour cette école.

17 Bonne nouvelle

46 000 € de subventions du SGAR sur 3 ans Notre candidature à l’appel à projet du Ministère des Affaires étrangères au titre de l’action de coopération des collectivités locales a été retenue. Un contrat triennal sera signé, nous permettant de bénéficier de 46 000 € sur 3 ans sur les actions déchets liquides, déchets solides et micro-crédit. De quoi travailler activement et sereinement sur nos projets !

18 Un poste de coordinateur de projet soutenu sur 3 ans Le rôle du coordinateur de projet est central pour la mise en ouvre des actions du de coopération décentralisée entre Arlysère et l’A.MU.MA. A la fois animateur, facilitateur et moteur de l’action, il se situe à l’interface entre les différents acteurs : élus et porteurs de projet. Et il doit favoriser les échanges, la communication et la concertation entre eux. Pour cela, ses missions sont les suivantes : « Un animateur fixe, ça permettra de travailler • Animer, coordonner et suivre la prépara- dans un canevas tion et mise en œuvre des différentes d’opportunités pour opérations (aspects techniques, finan- toutes les communes, ciers et d’organisation) en veillant à : en lien avec nos − impliquer au maximum les acteurs partenaires. locaux, en visant leur autonomisation. Ça insufflera un − informer au maximum la population nouveau dynamisme qui fera que les communes par des opérations de sensibilisation, commenceront à penser communication, et formation, en as- au-delà de leur périmètre, sociant l’Institut de Formation des à échelle Intercommunale, Maîtres, les jeunes et les écoles. chose difficile aujourd’hui − assurer la transparence et la bonne car elles ont déjà beaucoup utilisation des crédits, avec le tréso- à faire avec leur gestion propre au quotidien. rier et le secrétaire général de la commune de Minidian Aujourd’hui, l’A.MU.MA. a des projets qui n’arrivent pas à aboutir faute de • Assurer la communication et le relais financements, mais aussi entre l’A.MU.MA, la commune de Mini- faute d’animation.» dian et Arlysère. Issa TRAORE Secrétaire général de l’A.MU.MA., Un compte rendu d’activités (avec la liste Maire de Bancoumana des dépenses de fonctionnement liées au poste : déplacements, hébergement, nourri- ture) sera adressé à Arlysère et à l’A.MU.MA tous les 2 mois.

Le saviez-vous ? Modalités financières des missions conduites au Mali Répartition des frais de mission dans le cadre du projet de coopération entre l’A.MU.MA et Arlysère

Missionné Arlysère Communes de l’A.MU.MA. « Ce qui manque à Vaccination contre la Visa Hébergement sur Kangaba beaucoup de partenaires,

fièvre jaune Billet d’avion des techniciens des ou l’une des communes de c’est les visites de terrain. Traitement anti-paludéen collectivités impliquées dans le projet l’A.MU.MA Ils restent seulement à

préventif Déplacement Albertville/aéroport Bamako et ils s’en vont. Billet d’avion Déplacements sur place Boissons, sorties... Hébergement sur Bamako Aller voir... Visiter...

Restauration jusqu’à 6000 FCFA/jour Connaître la vision des

Téléphonie sur place gens même. En allant sur Reprographie ce chemin, on Ces frais peuvent faire l’objet réussira vraiment. » d’un remboursement par Arlysère sur présentation de justificatifs. Issa TRAORE, Les prestations de conseil / suivi réalisées en Pays Mandé par les experts, élus techniciens des collectivités ne Maire de Bancoumana font pas l’objet d’un dédommagement en espèces. Pour en savoir plus... Consulter la fiche « Modalités logistiques, financières et d’organisation pour les missions conduites au Mali dans le cadre de la coopération décentralisée entre l’A.MU.MA et Arlysère » sur www.arlysere.fr

19 Agenda Evénements Echanges Festival le Grand Bivouac, Semaine de la Solidarité Internationale, (6ème édition), 26-28 octobre 2007 du 17 au 25 novembre 2007 « Grand Nord : Sibérie, Groenland, Cette Semaine vise à promouvoir la Ninavut, Mongolie », Albertville (France) solidarité internationale pour induire des Un festival pour parcourir l’ailleurs, le changements de comportements individuels différent, le lointain et satisfaire l’irrésis- et collectifs ; et rendre plus équitables les tible envie de découvrir, de rencontrer règles de la politique mondiale. l’autre, de se parler. C’est la condition d’un monde plus juste ! Conférences, expositions, animations, Pour en savoir plus : www.lasemaine.org salon du voyage, aventure. Plus d’informations sur www.grandbivouac.com Table ronde : « Collectivités territoriales et solidarité internationale », 17 novembre 2007, 10h-12h30 Soirée malienne, janvier 2008 au Centre de congrès « Le Manège » à Chambéry (France), Salle de la Tourmotte à Tournon (France) organisée par l’association ARCADE, le Syndicat Arlysère, la Ville Retour d’expérience du lycée Jean Moulin en Pays Dogon, de Chambéry, l’association Chambéry-Ouahigouya, le Conseil intervention de Xavier Tornier, élu Arlysère, sur le projet de Général de Savoie et l’association Pays de Savoie solidaires. coopération avec le Pays Mandé. Comment mobiliser un territoire sur un projet de coopération Renseignements : Association Haut de la Tourmotte 00 (33) 4.79.38.49.46 porté par une collectivité au Nord et au Sud ? Exemples et questionnements.

Intervention d’Arlysère sur le projet de coopération décentralisée Festival sur le Niger de Ségou (Mali), A.MU.MA. / Arlysère en Pays Mandé. (7ème édition), 1-3 février 2008

« Ségou : ville d’architecture »

Concerts, expositions, foire artisanale et agricoles, film, ateliers manuels, Voyage solidaire manifestations traditionnelles Trail en Pays Dogon, 16-29 novembre 2007 ségoviennes, sorties touristiques... Des sportifs de la région d’Albertville, membres de l’association Plus d'informations sur www.festivalsegou.org « Courir Pour Le Plaisir », ont souhaité allier sport et solidarité. A la fin de leur raid, ils iront à la rencontre de nos amis Maliens en Pays Mandé, feront don de matériel sportif (chaussures de Exposition trail, chaussons d’escalade…) et soutiendront financièrement une « De la Savoie au Pays mandingue, reportage sur un projet de petite école de brousse, à Teneya, (achat de fournitures coopération décentralisée », de Christine Tornassat, photographe scolaires, livres) grâce à la vente de cartes postales réalisées par française. Retrouvez cette exposition sur la fin de l’année 2007 : Christine Tornassat. − Festival Le Grand Bivouac, du 26 au 28 octobre, Studio Christine Tornassat - Conflans, Albertville (France) − Rencontres Africaines de la Photographie de Bamako, du 23 Prochaines missions : novembre au 23 décembre, bâtiment artistique Lubâma sur Début 2008 : Laurence Ruffin sur le micro-crédit et l’éventuel la colline de Magnambougou, Bamako (Mali) partenariat avec le PASECA et le CIDR − Restaurant "La Cantine Bio", novembre - décembre, Albertville (France) Fin février 2008 : Etienne Wiroth, François Virloget, François Pour en (sa)voir plus : www.photographe-christinetornassat.com Riblet pour finaliser le diagnostic assainissement, suivre le projet déchets solides et, si possible, réceptionner le conteneur.

Bien vivre au Pays Mandé De Pays à Pays... La lettre du Projet de coopération décentralisée entre le Pays Mandé et le Pays Arlysère Janvier 2008 - Numéro 1

Comité de rédaction : membres de l’Atelier 21 Coopération Décentralisée (Arlysère), élus de l’A.MU.MA. Conception : Laëtitia BACCARI Impression sur papier recyclé avec des encres végétales par l’Imprimerie Borlet labellisée Imprim’Vert Crédit photos : François ALEX, Claude BALMONT, Modibo DIABATE, Laure LETINOIS, Laurence RUFFIN, Jean-Pierre SAINT-GERMAIN, Christine TORNASSAT, Etienne WIROTH LETTRE PUBLIEE A XX EXEMPLAIRES

Syndicat Arlysère - 47, avenue Jean Jaurès - BP 20109 - 73207 Albertville Cedex (France) Laure LETINOIS, directrice Tél : 00 (33) 4.79.10.01.80. Fax : 00 (33) 4.79.10.01.81. Mail : [email protected] Site Internet : www.arlysere.fr

A.MU.MA s/c Commune de Kangaba - Mairie de la Commune de - Cercle de (Mali) Modibo DIABATE, coordinateur du projet Tél : 00 (223) 552 92 47 Mail. [email protected]