DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

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DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

NOTICE EXPLICATIVE ET DE PRÉSENTATION

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Pourquoi un schéma départemental des carrières ?

- La loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement modifiée par la loi 93.3 du 4 janvier 1993 relative aux carrières dispose dans son article 16.3 qu’un Schéma Départemental des Carrières doit être élaboré et mis en œuvre dans chaque département. Ce schéma, élaboré par la Commission Départementale des Carrières qui regroupe les acteurs de la vie économique et sociale concernés (État, collectivités locales, associations de protection de l’environnement, professionnels), est l’occasion d’une réflexion approfondie et prospective non seulement sur l’impact de l’activité des carrières sur l’environnement, mais à un degré plus large, sur la politique des matériaux dans le département.

- Le Schéma Départemental des Carrières constitue un document de référence regroupant l’ensemble des données en relation avec l’activité d’extraction de matériaux de carrières : ressources, besoins, protection du milieu environnemental, modes d’approvisionnement …

- Le Schéma vise à définir les conditions générales d’implantations des carrières et constitue un guide de référence pour la Commission Départementale des Carrières ainsi qu’un outil d’aide à la décision pour M. le Préfet du Val d’Oise. Les autorisations de carrières doivent en effet être compatibles avec les orientations et objectifs définis par le schéma.

- L’industrie extractive est une activité qui participe à la vie économique du département, de la région et de la nation et contribue à ses exportations. Elle concerne autant les granulats pour le BTP (*) que les matériaux industriels et se caractérise par une occupation du sol importante qui se traduit par un impact certain sur l’environnement.

(*) B.T.P. : Bâtiment et Travaux Publics

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Comment se présente le schéma ?

Le Schéma Départemental des Carrières se présente sous la forme :

- de la présente notice explicative résumant le schéma (cette notice n’a pas valeur prescriptive),

- d’un rapport structuré autour de quatre chapitres qui, outre une introduction et une conclusion, couvrent successivement les thèmes suivants :

. inventaire des ressources,

. besoins et matériaux de substitution,

. approvisionnement et transports,

. impact sur l’environnement, protection du milieu environnant.

- de documents cartographiques positionnant l’ensemble des valeurs à prendre en considération (gisements de matériaux de carrière, eau, patrimoines naturels, historiques, paysagers …).

Comment s’informer ?

Le Schéma Départemental des Carrières est un document administratif public qui est approuvé par arrêté préfectoral et consultable en préfecture et sous-préfectures. Le Schéma départemental des Carrières du Val-d’Oise a été approuvé le 25 avril 2000.

Le schéma n’est pas un document figé. Il sera révisé dans un délai maximal de 10 ans à compter de son approbation, selon une procédure identique à celle de son adoption. Il pourra, à l’intérieur du délai précité, être mis à jour par la Commission Départementale des Carrières.

Un rapport sur son application sera établi tous les 3 ans par la Commission Départementale des Carrières.

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La synthèse du schéma

A – Inventaire des ressources

Les ressources en matériaux naturels du département du Val d’Oise sont essentiellement issues de formations sédimentaires, d’origines marine, lacustre et continentale, déposées dans ce qu’il est convenu d’appeler le Bassin Parisien. Elles couvrent principalement les grandes familles de matériaux présentées ci-après :

- les granulats,

- les substances minérales industrielles.

Pour la ressource en granulats, on peut identifier :

- les granulats alluvionnaires présents dans les vallées alluviales de l’Oise, de l’Epte,

- le sablon de la formation des sables et grès dits d’Auvers, de Beauchamp, de Fontainebleau qui existent en de nombreux endroits du département.

Quant aux substances minérales industrielles qui trouvent une utilisation directe dans les filières industrielles, soit en tant que matière première, soit en tant qu’additifs ou ajouts à d’autres substances, le département en recèle dans son sous-sol principalement du gypse. Celui-ci présente un intérêt national, il est localisé dans les parties sud et est du département.

B – Besoins et matériaux de substitution :

Ce chapitre aborde les matériaux présents dans le département. Il souligne la situation particulièrement préoccupante à l’égard de l’inexistence aujourd’hui de production de sables et graviers, matériaux utilisés dans le B.T.P. Il rappelle le poids prépondérant du département dans la production nationale de gypse utilisé par les plâtrières et les industries cimentières.

A l’égard des granulats, outre un rappel sur la situation de la production, le schéma explicite les différentes utilisations de ce matériau. Les besoins en sont précisés.

En ce qui concerne les sables et sablons, le schéma fait apparaître une baisse notable, depuis une dizaine d’années de la consommation.

La situation des matériaux de substitution, avec leurs perspectives d’avenir abordées dans le schéma, précise les résultats obtenus dans ce domaine, ainsi que des voies de progrès.

Plusieurs matériaux de substitution sont proposés dans le schéma. Ils concernent essentiellement le remplacement des sables et graviers. Un éclairage particulier s’intéresse aux matériaux recyclés. Parmi les matériaux recyclés, les matériaux de démolition font l’objet d’un intérêt souligné en conclusion de chapitre.

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C – Approvisionnement et transport :

La démarche entreprise, lors des travaux d’élaboration du schéma départemental des carrières, par le groupe de travail concerné a abordé principalement les granulats et le gypse.

Les particularités du département à l’égard de ce matériau y sont soulignées.

Pour le premier type de matériau, il est presque totalement dépendant de l’extérieur. Cette situation entraîne des mouvements importants, aujourd’hui principalement assurés par voie routière. Le schéma recommande de privilégier les importations par voie d’eau et le fer.

A l’égard du gypse, les productions locales alimentent essentiellement des installations industrielles du Bassin Parisien. Cet approvisionnement s'effectue principalement par transport routier. Dans un cas, l’unité d’extraction est contiguë à une usine de transformation.

D – Impact sur l’environnement, protection du milieu environnant :

Même hors d'eau, les carrières peuvent influer soit directement, soit indirectement sur le milieu aquatique.

Pour les eaux superficielles, cette influence principalement marquée pour les carrières de sables et graviers alluvionnaires, intervient autour de quelques phénomènes, à savoir :

- la propagation des crues, - le ruissellement, - les rejets et leurs impacts, - l’érosion de berges, - la pollution par rejet des fines non décantées, - les effets thermiques.

Pour les eaux souterraines, les perturbations visent les écoulements et la qualité des eaux. Plus globalement, la prévention de la pollution de la nappe s’entoure, avant, pendant et après l’extraction des matériaux, de sérieuses recommandations d’autant plus rigoureuses que l’extraction se fait à proximité des captages d’eau potable quand elle est admise. Dans ce contexte et dans le respect des objectifs réglementaires, le volet «eau » de l’étude d’impact présentée par le carrier revêt donc une importance capitale.

Outre leur influence sur l’eau, les extractions de matériaux ont aussi des répercussions sur la qualité de l’air par l’émission de poussières et sur l’environnement sonore par les bruits et les vibrations émis.

A l’instar du milieu physique, les carrières ont également des impacts directs et indirects respectivement sur la faune et la flore et sur les écosystèmes par les modifications qu’elles apportent.

Le patrimoine culturel peut aussi être affecté par l’exploitation des carrières. Si sur le paysage, l’atteinte est réelle mais peut être réduite par exemple en adaptant la remise en état à la géomorphologie ambiante, elle est aléatoire sur le patrimoine archéologique qui doit cependant être évalué au mieux dans l’étude d’impact, et en cas de découverte, traité selon une procédure spécifique.

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Enfin, les activités humaines peuvent également être perturbées par l’exploitation des carrières ; on citera :

- l’agriculture et les réseaux de chemins, en particulier à cause du dérangement temporaire, ou permanent occasionné aux emprises utilisées,

- le transport et son lot de nuisances qu’il est nécessaire d’étudier et de minimiser au travers de dispositions déjà inventoriées,

- la sérénité de l’habitat que les documents d’urbanisme peuvent contribuer à conserver.

Le schéma analyse l’intégration paysagère des remises en état. Il établit une cartographie des contraintes. Ce dernier point essentiel hiérarchise les contraintes. Celles-ci influent directement sur les potentialités d’ouverture de nouvelles exploitations. La superposition des cartes de gisements avec celles des contraintes sera déterminante dans la gestion des ressources.

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DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

SOMMAIRE

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INTRODUCTION...... 14 I - LE CONTEXTE LÉGISLATIF ...... 14 II - QUELQUES DÉFINITIONS ET ORDRES DE GRANDEUR ...... 15 III - LES OBJECTIFS DU SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES ...... 16 IV - LA MÉTHODE D’ÉLABORATION ...... 16 ANNEXE 1 : DECRET N° 94-603 DU 11 JUILLET 1994...... 17 ANNEXE 2 : COMPOSITION DU COMITE DE PILOTAGE ET DES GROUPES DE TRAVAIL ...... 18 A - RESSOURCES ET INVENTAIRES...... 20 I – INTRODUCTION ...... 21 II - MÉTHODOLOGIE ADOPTÉE POUR L’ÉTABLISSEMENT DE LA CARTE DES ...... 21 RESSOURCES EN SABLONS ET EN SABLES ET GRAVIERS...... 21 III – CONTEXTE GÉOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE ...... 23 IV – RESSOURCES EN SABLES ET GRAVIERS ALLUVIONNAIRES ...... 25 IV.1 ALLUVIONS ANCIENNES DE HAUT NIVEAU...... 25 IV.2 ALLUVIONS ANCIENNES DE BAS NIVEAU ...... 25 IV.3 ALLUVIONS MODERNES DE LIT MAJEUR...... 26 IV.4 EXPLOITATIONS ...... 26 V - RESSOURCES EN SABLONS ...... 26 V.1 SABLES D’AUVERS ET DE BEAUCHAMP...... 26 V.1.1. Sables d’Auvers...... 27 V.1.2. Sables de Beauchamp ...... 27 V.1.3. Exploitations ...... 27 V.2 SABLES ET GRES DE FONTAINEBLEAU ...... 28 V.2.1. Exploitations ...... 28 VI – RESSOURCE EN GYPSE: ...... 29 ANNEXE : LISTE DES CARRIERES EN MARS 1995 ...... 30 B - BESOINS ET MATÉRIAUX DE SUBSTITUTION...... 33 I - LES SABLES ET LES SABLONS ...... 34 II - LES GRANULATS ...... 35 II-1 LA PRODUCTION DE GRANULATS EN VAL D’OISE...... 35 II-2 LES CONSOMMATIONS DE GRANULATS...... 36 II-3 L’UTILISATION DES GRANULATS ...... 36 III. ESTIMATION DES BESOINS EN GRANULATS POUR LES ANNEES A VENIR ...... 37 III-1. BESOINS COURANTS ACTUELS...... 37 III-1-1 Les zones de développement urbain ...... 37 III-1-2 Les zones d’activités-bâtiments et travaux publics...... 38 III-1-3 L’activité départementale du bâtiment ...... 38 III-1-4 Pespectives du SDRIF ...... 39 III-1-5 Estimation des besoins courants futurs ...... 40 III-2 ESTIMATION DES BESOINS EXCEPTIONNELS FUTURS...... 40 III-3 CONCLUSION ...... 41 IV. LES MATERIAUX DE SUBSTITUTION...... 42 IV-1 LES MATERIAUX NATURELS ...... 43 IV-1-1 Les limons ...... 43 IV-1-2 Les craies ...... 43 IV-1-3 Les sables et sablons...... 44 IV-1-4 Les grès siliceux...... 44 IV-1-5 Les biefs à silex et formations de pentes issues de la craie...... 45 IV-1-6 Les calcaires ...... 45 IV-2 LES MATERIAUX RECYCLES...... 46 IV-2-1 Les matériaux de démolition...... 46

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7IV-2-2 Les déchets industriels...... 47 IV-3 LES ORIENTATIONS A PRIVILEGIER ...... 47 IV-3-1 Couches de chaussées des voiries ...... 47 IV-3-2 Couches de formes et assises de voiries ...... 49 IV-4 EN CONCLUSION...... 50 IV-4-1 Granulats pour béton et couches supérieures de chaussées ...... 50 IV-4-2 Granulats pour assises de chaussées, couches de forme et VRD...... 50 ANNEXE : EXTRAIT DU SCHEMA DIRECTEUR DE L’ILE DE ...... 51 C - APPROVISIONNEMENT ET TRANSPORTS...... 53 I – LES GRANULATS ...... 54 I.1 LES FLUX DE GRANULATS...... 54 I.1.1 Les exportations ...... 54 I.1.2 Les importations ...... 54 I.2. LES CONSOMMATIONS DE GRANULATS ...... 55 I.3 LES MODES DE TRANSPORTS DES GRANULATS ...... 59 I.3.1 Le transport de la production départementale livrée sur le département ...... 59 I.3.2 Le transport des exportations ...... 59 I.3.3 Le transport des importations ...... 59 I.3.4 Le flux de transit...... 60 I.3.5 L'approvisionnement des installations fixes ...... 60 I.4 ETUDE ACTUALISÉE 1996...... 61 I.5 RECOMMANDATIONS EN MATIERE DE TRANSPORT...... 63 II – LE GYPSE ...... 64 II.1 LES BESOINS EN GYPSE...... 64 II.2 PRODUCTION DE GYPSE...... 65 II.3 PRODUCTION FRANCAISE DE PLÂTRES DE CONSTRUCTION...... 65 TOUTES CATÉGORIES CONFONDUES...... 65 II.4 DU GYPSE AU PLÂTRE :...... 65 D - IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT PROTECTION DU MILIEU...... 67 I - PROTECTION DU MILIEU ENVIRONNANT : ...... 68 I.1 SYNTHESE DE L'IM PACT DES CARRIERES EXISTANTES...... 68 I.1.1 Sables et graviers ...... 68 I.1.1.1 Impact visuel ...... 69 I.1.1.2 Impact sur le voisinage ...... 69 I.1.1.3 Impact sur l'eau...... 69 I.1.1.4 Impact sur les activités humaines ...... 69 I.1.1.5 Impact sur le milieu naturel...... 69 I.1.1.6 Sécurité publique ...... 69 I.1.1.7 Réaménagement ...... 69 I.1.2-Sablons ...... 70 I.1.2.1 Impact visuel ...... 70 I.1.2.2 Impact sur le voisinage ...... 70 I.1.2.3 Impact sur l'eau...... 70 I.1.2.4 Impact sur les activités humaines ...... 71 I.1.2.5 Impact sur le milieu naturel...... 71 I.1.2.6 Impact sur la sécurité publique...... 71 I.1.2.7 Réaménagement ...... 71 I.1.3-Gypse...... 71 I.1.3.1 Impact visuel ...... 71 I.1.3.2 Impact sur le voisinage ...... 71 I.1.3.3 Impact sur l'eau...... 72 I.1.3.4 Impact sur les activités humaines ...... 72

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I.1.3.5 Impact sur les milieux naturels ...... 72 I.1.3.6 Impact sur la sécurité publique...... 72 I.1.3.7 Réaménagement ...... 72 I.1.4-Calcaire ...... 72 I.1.5-Marne ...... 72 I.1.6-Argile ...... 73 I.1.7-Limons...... 73 I.1.8-Conclusions...... 73 I.2 - DÉTERMINATION DES ZONES DEVANT ÊTRE PRISES EN COMPTE AU TITRE DE L’ENVIRONNEMENT...... 74 I.2.1- Inventaire des différents types d’espaces ...... 74 I.2.1.1 la protection de la nature ...... 74 I.2.1.2 la protection des monuments et des paysages...... 75 I.2.1.3 la protection des eaux (souterraines ou superficielles)...... 76 I.2.1.4 les autres protections...... 77 I.2.2 - Classification des espaces ...... 78 I.2.2.1 cas des carrières à ciel ouvert...... 78 I.2.2.2 cas des carrières souterraines ...... 79 I.2.3 - Cartographie des contraintes ...... 80 I.2.4 - Synthèse des contraintes. Établissement des zonages ...... 80 OBSERVATIONS...... 81 ANNEXE : PARTIE DE LA CHARTE DU PNR DU VEXIN...... 82 II - ORIENTATION A PRIVILEGIER EN MATIERE DE REAMENAGEMENT DE CARRIERES : ...... 88 PRÉAMBULE : ...... 88 II.1 CARRIERES A CIEL OUVERT...... 88 II.1.1 Réaménagements destinés à devenir une zone urbanisable ...... 89 II.1.2 Les réaménagements destinés à devenir un espace boisé...... 89 II.1.3 Les réaménagements destinés à devenir un espace agricole...... 89 II.1.4 Les réaménagements destinés à devenir une zone naturelle ...... 90 II.1.5 - Cas particuliers ...... 90 II.2 CARRIERES SOUTERRAINES...... 91 II.2.1 Affaissements dirigés...... 91 II.2.1.1 - Techniques et contraintes ...... 91 II.1.1.2 - Intérêts de la technique ...... 92 II.2.1.3 Impacts sur l’environnement ...... 92 II.2.2 Remblayage ...... 92 II.2.2.1 Techniques et contraintes ...... 92 II.2.2.2 Intérêts de la méthode ...... 92 II.2.2.3 - Impacts sur l’environnement ...... 93 CONCLUSION...... 95 I – ANALYSE DES BESOINS ET RESSOURCES DU DÉPARTEMENT ...... 95 I-1–MATERIAUX DU SECTEUR DU BTP...... 95 I-2-LES MATERIAUX INDUSTRIELS...... 95 II – ORIENTATIONS DU SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES...... 95 II.1-ECONOMISER LA RESSOURCE...... 96 II.2 L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 96 III – UN TRAVAIL DE SYNTHESE ET DE COMMUNICATION A POURSUIVRE...... 97

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DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

INTRODUCTION

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INTRODUCTION

I - LE CONTEXTE LÉGISLATIF

La réalisation du Schéma Départemental des Carrières repose sur l’article 16-3 de la Loi du 19 juillet 1976 :

« Le Schéma Départemental des Carrières définit les conditions générales d’implantation des carrières dans le Département. Il prend en compte l’intérêt économique national, les ressources et les besoins en matériaux du département et des départements voisins, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles, la nécessité d’une gestion équilibrée de l’espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières. Il fixe les objectifs à atteindre en matière de remise en état et de réaménagement des sites.

Le Schéma Départemental des Carrières est élaboré par la Commission Départementale des Carrières et approuvé, après avis du Conseil Général, par le représentant de l’État dans le département. Il est rendu public dans les conditions fixées par Décret.

Les autorisations d’exploitation de carrières délivrées au titre de la présente loi doivent être compatibles avec ce schéma. »

Le contenu du Schéma Départemental des Carrières a été défini par l’article 1er du Décret n° 94-603 du 11 Juillet 1994 :

« Le Schéma Départemental des Carrières est constitué d’une notice présentant et résumant le schéma, d’un rapport et de documents graphiques.

Le rapport présente :

a) Une analyse de la situation existante concernant, d’une part, les besoins du département et ses approvisionnements en matériaux de carrières et, d’autre part, l’impact des carrières existantes sur l’environnement.

b) Un inventaire des ressources connues en matériaux de carrières qui souligne éventuellement l’intérêt particulier de certains gisements.

c) Une évaluation des besoins locaux en matériaux de carrières dans les années à venir, qui prend en compte éventuellement des besoins particuliers au niveau national.

d) Les orientations prioritaires et les objectifs à atteindre dans les modes d’approvisionnement de matériaux, afin de réduire l’impact des extractions sur l’environnement et de favoriser une utilisation économe des matières premières.

e) Un examen des modalités de transport des matériaux de carrières et les orientations à privilégier dans ce domaine.

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f) Les zones dont la protection, compte-tenu de la qualité et de la fragilité de l’environnement, doit être privilégiée.

g) Les orientations à privilégier dans le domaine du réaménagement des carrières.

Les documents graphiques présentent de façon simplifiée, mais explicite :

- les principaux gisements connus en matériaux de carrières, - les zones définies au f du présent article, - l’implantation des carrières autorisées. »

II - QUELQUES DÉFINITIONS ET ORDRES DE GRANDEUR

On entend par carrière, au sens des articles 1 et 4 du Code Minier, tous gîtes de substances minérales ou fossiles renfermées dans le sein de la terre ou existant à la surface qui ne constitue ni une mine ni un gîte géothermique. Sont considérés comme mines les gîtes connus pour contenir un des composés énumérés dans l’article 2 du Code Minier, citons les hydrocarbures liquides ou gazeux, les éléments radioactifs, le fer, le cuivre, le plomb …

Par le Décret n° 94-485 du 9 Juin 1994, les exploitants de carrières telles que définies ci-dessus, sont inscrites à la Nomenclature des Installations Classées, sous la rubrique 2510.

Par conséquent, les carrières sont soumises au régime d’autorisation des Installations Classées, quel que soit le volume extrait ou la surface qui fait l’objet de l’exploitation.

Certains affouillements et certaines opérations de dragage sont soumis à ce même régime d’autorisation, le dragage étant une opération ayant pour objet le prélèvement de boues et matériaux au fond d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau dans un but d’aménagement ou d’entretien, les affouillements étant des extractions en terre ferme, dont le but premier n’est pas l’extraction de matériaux, mais la réalisation d’une excavation pour un usage particulier.

Dans leur définition économique et technologique, les granulats sont des matériaux inertes de tailles variables (sables graviers, cailloux), notamment utilisés avec des liants (ciment, bitume, …) pour réaliser des ouvrages de génie civil et de bâtiment. Il s’agit d’un bien de consommation intermédiaire qui disparaît dans le processus de production des ouvrages (logements, bureaux, usines, routes, métro, voies ferrées, …). On peut les obtenir soit en exploitant les alluvions détritiques non consolidées (fond de vallées alluviales), on obtient alors des granulats alluvionnaires, soit par concassage de roches massives comme les calcaires ou les roches éruptives. On compte également dans les granulats les matériaux recyclés utilisés dans le BTP en remplacement de matériaux de carrière.

Les ordres de grandeur suivants permettent de donner une idée quantitative des besoins en matériaux inhérents au développement économique : il faut 1,9 tonnes de granulats pour faire 1 m3 de béton, 150 tonnes pour un logement, 2 000 à 4 000 tonnes pour un lycée ou un hôpital, 8 000 à 10 000 tonnes pour 1 km de route, 20 000 à 30 000 tonnes pour 1 km d’autoroute, 6 à 12 millions de tonnes pour une centrale nucléaire.

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III - LES OBJECTIFS DU SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

Le Schéma Départemental des Carrières vise à définir les conditions d’implantation des carrières et fixer dès le début les objectifs pour la remise en état.

Il constitue un guide de référence pour la Commission Départementale des Carrières et un outil de décision pour Monsieur le Préfet du Val d’Oise.

IV - LA MÉTHODE D’ÉLABORATION

Lors de sa réunion du 22 juin 1995, la Commission Départementale des Carrières a arrêté le principe de l'organisation de l’élaboration d’un Schéma Départemental des Carrières. Cette réunion a conduit à la mise en place de 4 groupes de travail comportant entre-autre des membres de la Commission Départementale des Carrières. Ces 4 groupes de travail se sont intéressés aux thèmes suivants :

Groupe A Ressources et inventaires Groupe B Besoins et matériaux de substitution Groupe C Approvisionnement et transports Groupe D Impact sur l’environnement – Protection du milieu

La Commission Départementale des Carrières a également décidé de la mise en place d’un Comité de Pilotage, chargé de coordonner les travaux des groupes de travail.

Le Comité de Pilotage et chacun des groupes de travail se sont tous réunis à plusieurs reprises.

Les travaux des groupes de travail ont fait l’objet d’une validation en Comité de Pilotage puis d’une présentation en Commission Départementale des Carrières.

La synthèse des travaux des groupes de travail est développée dans les chapitres qui suivent.

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ANNEXE 2 : Composition du Comité de Pilotage et des Groupes de Travail

Sont représentés :

. en Comité de Pilotage :

La Préfecture du Val d’Oise (animateur) Le Conseil Général du Val d’Oise Les Maires du Val d’Oise Les exploitants de carrières (2 membres) Les Associations de protection de l’environnement (2 membres) La Direction Départementale de l’Équipement La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement d’Ile-de- France

. au Groupe de Travail A, Ressources et inventaires :

La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement d’Ile-de- France (animateur) La Chambre de Commerce et d’Industrie Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières L’Association Val d’Oise-Environnement Le Conseil Général du Val d’Oise Les Exploitants de carrières Les Maires du Val d’Oise La Chambre d’Agriculture du Val d’Oise La Direction Départementale de l’Equipement La Direction Régionale de l’Equipement d’Ile-de-France

. au Groupe de Travail B, Besoins et matériaux de substitution :

La Direction Départementale de l’Équipement (animateur) La Chambre de Commerce et d’Industrie Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières L’Association Val d’Oise-Environnement Le Conseil Général du Val d’Oise Les Exploitants de carrières Les Maires du Val d’Oise La Chambre d’Agriculture du Val d’Oise La Direction Régionale de l’Equipement d’Ile-de-France

. au Groupe de Travail C, Approvisionnement et transports :

Les exploitants de carrières (animateur) L’Association Val d’Oise-Environnement Le Service de la Navigation de la Seine Le Conseil Général du Val d’Oise Les Maires du Val d’Oise La Direction Départementale de l’Equipement

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. au Groupe de Travail D, Impact sur l’environnement – Protection du milieu :

la Direction Régionale de l’Environnement d’Ile-de-France (animateur) L’Association Val d’Oise-Environnement Le Port Autonome de Paris Le Conseil Général du Val d’Oise Les Exploitants de carrières Les Maires du Val d’Oise La Chambre d’Agriculture du Val d’Oise L’Agence des Espaces Verts La Direction Départementale de l’Equipement La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales La Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt Le Service Départemental de l’Architecture.

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DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

CHAPITRE A

A - RESSOURCES ET INVENTAIRES

Document du Bureau de Recherches Géologiques et Minières sauf chapitre 6 et annexe.

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I – INTRODUCTION

La loi n° 93-3 du 4 janvier 1993 relative aux carrières prévoit, en son article 8, l’élaboration d’un schéma départemental des carrières qui :

. définit les conditions générales d’implantation des carrières dans le département ;

. prend en compte l’intérêt économique national, les ressources et les besoins en matériaux du département et des départements voisins, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles, la nécessité d’une gestion équilibrée de l’espace tout en favorisant une utilisation économe des matières premières ;

. fixe les objectifs à atteindre en matière de remise en état et de réaménagement des sites.

Le schéma départemental des carrières est élaboré par la Commission Départementale des Carrières et approuvé, après avis du Conseil Général, par le représentant de l’Etat dans le département. Il est rendu public dans des conditions fixées par décret.

Les autorisations d’exploitation de carrières délivrées au titre de la présente loi doivent être compatibles avec ce schéma.

Le schéma départemental des carrières doit être réalisé en plusieurs phases :

. évaluation économique de l’offre (carrières en exploitation) et des besoins ;

. inventaire des ressources en matériaux ;

. analyse des contraintes à l’exploitation de ces ressources ;

. définition du schéma départemental des carrières.

En ce qui concerne l’inventaire des ressources en matériaux du département du Val d’Oise, le travail a débuté en 1994 par l’inventaire des ressources géologiques en sablons (sables d’Auvers et de Beauchamp, Sables et Grès de Fontainebleau), en sables et graviers alluvionnaires, et par l’inventaire des carrières.

Ce rapport fait le point des données disponibles à la date du 30 juin 1995.

II - MÉTHODOLOGIE ADOPTÉE POUR L’ÉTABLISSEMENT DE LA CARTE DES RESSOURCES EN SABLONS ET EN SABLES ET GRAVIERS

La carte des ressources en sablons et en sables et graviers du département du Val d’Oise a été établie à partir des cartes géologiques de la France à 1/50 000. Ces documents cartographiques sont les suivants : du Nord au Sud : feuilles de Gisors, Méru, Creil, Mantes- la-Jolie, , l’Isle-Adam, Dammartin-en-Goële et Paris.

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Les contours du lit majeur des rivières (alluvions modernes), des différentes terrasses alluviales et des zones d’affleurement des Sables d’Auvers et de Beauchamp et des Sables et Grès de Fontainebleau, susceptibles de présenter un intérêt économique, ont été soulignés sur ces cartes géologiques à 1/50 000. Des ajustements d’ordre cartographique ont parfois été nécessaires à la limite entre certaines cartes géologiques contiguës, établies par plusieurs auteurs à des époques différentes, certains de ceux-ci attachant, par exemple, plus d’importance que d’autres aux limons de couverture.

Les Sables d’Auvers et de Beauchamp et les Sables et Grès de Fontainebleau sont parfois exploités sous un recouvrement de terrains stériles de plusieurs mètres d’épaisseur (calcaires de Ducy et de Saint-Ouen, argile à meulières de Montmorency, limons des plateaux), dans des conditions économiques acceptables. C’est la raison pour laquelle, outre les zones où ces formations apparaissent directement à l’affleurement, on a également retenu les périmètres où ces niveaux sableux existent sous un recouvrement d’épaisseur inférieure à 10 m ou comprise entre 10 et 15 m. Ces périmètres de recouvrement ont été dessinés approximativement sur les cartes géologiques à 1/50 000 à partir des courbes topographiques.

Tous ces contours ont ensuite été numérisés à l’aide du logiciel Microstation, pour obtenir un fichier alphanumérique et graphique. Ce fichier a été intégré dans une base de données pilotée par un système d’information géographique (ARC INFO), puis traité par le logiciel SYNERGIS développé par le BRGM.

Une carte en couleur à l’échelle du 1/100 000 représentant les différentes zones où sont localisées les ressources en sables et graviers et en sablons a ainsi été obtenue (sortie Versatec).

Les données concernant les carrières ont été recueillies en consultant les dossiers de la DRIRE, Subdivision du Val d’Oise. A partir de ceux-ci, les périmètres autorisés à l’exploitation ont d’abord été reportés manuellement sur des cartes topographiques à 1/25000, avec leurs numéros d’ordre (numéros du fichier des carrières d’Alès), puis le centre approximatif de ces périmètres a été figuré sur les cartes géologiques à 1/50 000 avec des symboles distinctifs suivant qu’il s’agissait de carrières en activité ou abandonnées, à ciel ouvert ou souterraines. La localisation et la nature de ces carrières ont été numérisées puis intégrées dans la base de données et traitées par le logiciel SYNERGIS selon la même procédure que les périmètres des zones de ressources en matériaux.

Sur la carte des ressources, (sortie Versatec) à l’échelle du 1/100 000, toutes les carrières faisant l’objet d’un dossier à la subdivision de la DRIRE du Val d’Oise ont été figurées, la couleur du symbole correspondant à la nature du matériau exploité (sables et graviers, sablon, calcaire, marne, gypse, argile, limon).

Selon les indications de la DRIRE, les principales informations concernant ces carrières ont été regroupées sous forme de tableaux joints à cette note, dans lesquels figurent :

. le numéro d’ordre de la carrière, . la commune concernée, . le lieu-dit, . le nom de l’exploitant, . la substance exploitée, . la superficie totale du périmètre d’exploitation, . la date du premier arrêté préfectoral autorisant l’exploitation, . la situation administrative de la carrière à la date du 23/03/1995 (date de fin de consultation des dossiers de la DRIRE).

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Parallèlement aux travaux précédents, un fond topographique à 1/100 000 du département du Val d’Oise (film positif en noir tramé à 50 %) a été confectionné au banc photomécanique, après rassemblement des négatifs combinés (topographie – orographie – hydrographie) à 1/100 000 achetés à l’IGN et détourage des zones hors limites du département.

Ce mode d’élaboration par voie informatique présente l’avantage de pouvoir apporter des modifications à tout moment (prise en compte de nouvelles données géologiques, telles que l’édition de nouvelles cartes géologiques, intégration de nouvelles carrières …) et d’éditer des cartes à différentes échelles.

III – CONTEXTE GÉOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

Le sous-sol du département du Val d’Oise est uniquement constitué de terrains sédimentaires dont les âges s’échelonnent de la fin du Secondaire (craie blanche du Crétacé terminal) au Quaternaire récent (alluvions des vallées et formations superficielles). Il intéresse à la fois plusieurs régions naturelles :

. le Vexin français, à l’ouest, entre l’Epte et l’Oise, et la Seine au sud ;

. le Parisis ou «plaine de France » à l’est, entre l’Oise à l’ouest, la Thève au nord et la Seine au sud ;

. la bordure occidentale de la Goële, à l’extrémité est du département ;

. au nord de l’Oise, une petite partie de la bordure méridionale du Pays de Thelle, entre l’Oise et l’Esches.

Le Vexin français correspond à la plate-forme structurale des calcaires du Lutétien, caractérisée par une succession de plis anticlinaux et de dépressions synclinales, d’orientation NW -SE (direction armoricaine). Du Sud-Ouest au Nord-Est, on peut distinguer successivement :

. le synclinal d’-Menucourt (l’Hautil), petite dépression assez peu marquée, qui se termine à l’ouest par la vallée synclinale de Chaussy. Il est constitué par un substratum de craie blanche sénonienne, fortement entaillé par les vallées de l’Epte (région de ), de la Seine (Haute-Isle) et de la Bernon (Seraincourt), recouvert par les argiles et les sables de l’Yprésien, les calcaires lutétiens, les sables, calcaires et marnes de l’Eocène supérieur (sables d’Auvers-Beauchamp, calcaire de Saint-Ouen, sables de Cresnes, marnes et masses de gypse du Ludien), l’ensemble étant couronné par les formations argileuses, sableuses et calcaro-siliceuses de l’Oligocène (argiles vertes du Sannoisien, Sables et Grès de Fontainebleau du Stampien supérieur, Meulières de Montmorency, d’âge aquitanien) ;

. l’anticlinal de la Chapelle-en-Vexin – Vigny, très marqué de à Saillancourt, se prolonge vers le nord-ouest, au-delà de l’Aubette jusque dans la vallée de l’Epte (région de la Chapelle-en-Vexin et de Saint-Clair-sur-Epte). Vers le sud-est, il se termine vraisemblablement dans la vallée de l’Oise où les assises sont relevées dans la boucle de l’Oise (région de -Neuville). A la faveur de cet anticlinal, la craie blanche sénonienne apparaît en boutonnière au travers de la plate-forme des calcaires lutétiens et a été entaillée par les rivières (l’Aubette, le Cudron et l’Epte) ;

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. la faille de l’anticlinal de Vigny, ou faille de Banthelu, longe cet anticlinal sur son versant méridional. Elle est particulièrement marquée à Banthelu, avec un rejet qui peut atteindre 40 m, où le calcaire de Saint-Ouen, d’âge bartonien, vient buter contre les assises les plus inférieures du Lutétien et de l’Yprésien inférieur (sables du Cuisien). Vers le nord- ouest, cette faille se prolonge jusque dans la vallée de l’Epte, avec un rejet moins important ; vers le sud-est, elle est encore visible au-delà de la vallée de l’Aubette, à Condécourt ;

. le synclinal de la Viosne (ou de la Scie) qui s’ouvre vers le sud-est (région de Pontoise et de St-Ouen) et se prolonge vers le nord-ouest au-delà de . Il est emprunté par la vallée de la Viosne qui a fortement entaillé les calcaires du Lutétien, souvent même jusqu’aux sables inférieurs, d’âge yprésien supérieur. A cette structure synclinale se surimposent vers le nord quelques accidents cassants : la faille de Romesnil-Saint-Cyr-sur-Chars, orientée N- S, qui décale de 10 à 15 m le calcaire de Saint-Ouen à l’est de Chars, la faille du Heaulme, orientée NW -SE, qui décale de 10 m environ vers le sud les sables d’Auvers-Beauchamp, et la faille d’ qui décale d’une quinzaine de mètres vers le sud le contact entre le calcaire lutétien et les sables d’Auvers-Beauchamp, au nord-ouest d’Haravilliers. Vers l’ouest, cette faille se prolonge par une flexure de direction Est-Ouest, le calcaire lutétien occupant la majeure partie du plateau dans la région de Ménouville-.

A son extrémité nord, le plateau du Vexin se termine par une cuesta qui domine la plaine crayeuse du Pays de Thelle (régions de et de ).

L’ensemble du plateau du Vexin est surmonté par des buttes témoins constituées de formations d’âge éocène supérieur et oligocène comprenant de bas en haut : les Sables de Cresnes, d’âge bartonien, les marnes et les masses de gypse du Ludien, puis les argiles, les marnes vertes et les calcaires du Stampien inférieur (faciès « Sannoisien »), une importante couche de Sables et Grès de Fontainebleau, d’âge stampien supérieur, et une couronne d’argile à meulières de Montmorency, d’âge stampien supérieur.

Du Sud-Ouest au Nord-Est, il s’agit de la butte d’Arthies, conservée dans le synclinal du même nom, de la butte de Menucourt-l’Hautil, conservée dans un complexe tectonique particulier (terminaisons périclinales de l’anticlinal de Vigny, faille de Banthelu et synclinal d’Arthies), de la butte de Cléry-en-Vexin, sur le flanc nord de l’anticlinal de Vigny, et des buttes de Cormeilles-en-Vexin, Grisy-les-Plâtres, Neuilly-en-Vexin (les Hautiers) et de Rosne, conservées sur le flanc nord du synclinal de la Viosne, c’est-à-dire le flanc sud de l’anticlinal du Bray.

Le Parisis est constitué par la superposition de deux plates-formes structurales inclinées vers le sud et le sud-est : à la base la plate-forme des calcaires lutétiens, bien visible à l’ouest et au nord en rive gauche de l’Oise et de l’Ysieux, surmontée de celle du Calcaire de Saint-Ouen, d’âge marinésien (Bartonien supérieur) qui occupe la majeure partie du Parisis et la bordure occidentale de la Goële.

Le plateau du Parisis est également marqué par de légères ondulations synclinales et anticlinales orientées NW -SE, telles que les dépressions synclinales de Cormeilles-en-Parisis, de Montmorency et de Saint Martin du Tertre. Sur la bordure nord du Parisis, l’anticlinal du Bray occasionne la remontée des assises crayeuses du Crétacé, dans la région de Asnières-sur-Oise et de .

La plate-forme du Calcaire de Saint-Ouen supporte, dans ses dépressions synclinales, un certain nombre de buttes témoins de terrains d’âges éocène supérieur et oligocène, analogues à celles du Vexin. Du Sud au Nord, il s’agit de la butte de Cormeilles-en-Parisis, de celle de Montmorency, la plus étendue, prolongée par les petites buttes de Montmagny et

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d’Ecouen, de la butte de , de celle de Saint-Martin du Tertre elle-même prolongée vers le sud-est par celles de Mareil-en-France et de Châtenay-en-France, et à l’angle nord- est du département, de la butte de Saint-Witz.

Sur l’ensemble du département, des limons loessiques se sont déposés sur les formations précédentes au cours du Quaternaire. Il en subsiste des témoins plus ou moins épais sur la plupart des plateaux, notamment dans la région de Belloy-en-France où ils ont été exploités. La Seine et l’Oise notamment, au fur et à mesure du surcreusement de leurs vallées, ont abandonné sur leurs flancs des alluvions sablo-graveleuses en hautes, moyennes et basses terrasses. En outre, le démantèlement de l’ensemble des formations a donné naissance à des éboulis, des dépôts de versants et des colluvions qui masquent en partie les formations sous-jacentes.

IV – RESSOURCES EN SABLES ET GRAVIERS ALLUVIONNAIRES

Les ressources en sables et graviers sont localisées dans les terrasses alluviales de haut et bas niveau, et dans les alluvions modernes de lit majeur.

IV.1 ALLUVIONS ANCIENNES DE HAUT NIVEAU

Dans la vallée de l’Oise, la « terrasse de la cote 50 » est visible au sud-ouest de Pontoise, route de Menandon. Quelques lambeaux isolés existent également à proximité d’Eragny et de Neuville-sur-Oise.

Plus en amont, d’autres lambeaux subsistent également : à Auvers-sur-Oise où il est séparé de la terrasse inférieure par un talus de calcaire lutétien ; au nord de où il repose sur la craie sénonienne ; à l’est de Beaumont-sur-Oise, sur de l’argile sparnacienne. Ces témoins de terrasse de haut niveau forment de minces placages de sables grossiers renfermant des silex provenant de la craie.

IV.2 ALLUVIONS ANCIENNES DE BAS NIVEAU

Dans la vallée de l’Oise, la basse terrasse (5 à 25 m) est bien représentée sur les deux rives de la rivière, notamment au nord d’Asnières-sur-Oise, à Bruyères et Bernes-sur-Oise, , Champagne-sur-Oise, l’Isle-Adam, Auvers-sur-Oise, Saint-Ouen, Pontoise et Cergy. Globalement, son épaisseur varie de 3 à 10 m à proximité de la vallée actuelle et dans la plaine alluviale. Près des localités de Persan, Bernes et Bruyères-sur-Oise, cette basse terrasse a une épaisseur comprise entre 2,6 et 5 m, sous un recouvrement de 1 à 4 m de limons de pente.

Cette basse terrasse est constituée de graviers (10 à 30 m) de silex, de grès, de calcaire et de meulières, mêlés à des sables fins et des sables argileux, dans lesquels on rencontre fréquemment de gros blocs de grès provenant du démantèlement des terrains tertiaires.

Dans la vallée de l’Epte, des alluvions anciennes de bas niveau (altitude approximative par rapport à l’étiage : 5 à 12 m) existent en rive gauche, à Bray-et-Lû et Amenucourt. Elles sont constituées d’une alternance de lits grossiers (galets de silex, meulière et calcaire de 5 à 10 cm de diamètre) et de lits sableux. Dans les alluvions grossières, on peut rencontrer d’énormes blocs de plus d’un mètre cube, constitués de grès, de calcaire ou de meulière.

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IV.3 ALLUVIONS MODERNES DE LIT MAJEUR

Dans la vallée de l’Oise, les alluvions modernes recouvrent en partie les alluvions anciennes de bas niveau. Elles peuvent atteindre jusqu’à 14,60 m d’épaisseur. Elles sont composées, ainsi que dans la vallée du Sausseron, de limons argileux, d’argiles sableuses et de sables fins. Elles peuvent présenter des niveaux de tourbe.

Dans la vallée de l’Ysieux, elles sont très marécageuses et plus riches en tourbe.

Dans la vallée de l’Epte et de ses affluents, elles sont constituées de sables, limons, argiles et marnes et contiennent des nodules calcaires. Elles renferment également des lits de tourbe interstratifiés (épaisseur de l’ordre de 2 m).

Dans les petites vallées du Croult et du Rosne, les alluvions sont également épaisses : jusqu’à 13,25 m à Bonneuil-en-France. Elles sont souvent marécageuses et peuvent renfermer des niveaux de tourbe de 2 m d'épaisseur.

Dans la région du lac d’Enghien, l’épaisseur des alluvions peut atteindre 9,50 m. Elles sont constituées de limons plastiques à débris ligneux, de sables fins, de sables argileux avec niveaux de tourbe compacte parfois épais de 2 m.

IV.4 EXPLOITATIONS

Les alluvions de l’Oise ont fait l’objet de nombreuses exploitations, notamment dans les terrasses de bas niveau. Plusieurs exploitations sont encore en activité sur les communes de Bruyères-sur-Oise, Persan, Champagne-sur-Oise, Cergy et Neuville-sur-Oise. Une exploitation abandonnée est signalée sur la commune d’. Les informations concernant ces carrières sont regroupées dans les tableaux joints en annexe.

V - RESSOURCES EN SABLONS

Les ressources en sablons correspondent à deux formations géologiques d’âges différents : d’une part les Sables d’Auvers et de Beauchamp et d’autre part, les Sables et Grès de Fontainebleau.

V.1 SABLES D’AUVERS ET DE BEAUCHAMP

Les Sables d’Auvers et de Beauchamp sont des dépôts d’origine marine, d’âge auversien (= Bartonien inférieur, Eocène supérieur), fortement transgressifs sur les calcaires du Lutétien. Ils sont recouverts par l’horizon sableux d’Ezanville, le calcaire de Ducy, la formation sableuse de Mortefontaine et le calcaire de Saint-Ouen, d’âge marinésien (= Bartonien supérieur, Eocène supérieur).

Les Sables d’Auvers constituent la base de la série sableuse, tandis que les Sables de Beauchamp correspondent à sa partie supérieure, mais on ne peut généralement pas les distinguer sur le plan cartographique. On rencontre cette série sableuse sur l’ensemble du département, mais sur des épaisseurs variables. D’ouest en est, elle n’a que quelques mètres d’épaisseur en bas de la butte d’Arthies, moins de 10 m au voisinage de Wy, une dizaine de mètres de puissance dans les régions de Frémainville et , 10 à 15 m dans les régions d’Ableiges et de , 15 à 20 m dans les régions de Beauchamp, Auvers-sur-Oise et Belloy-en-France où elle affleure de façon continue sur les pentes ouest et nord du Plateau du Parisis ; elle a encore une vingtaine de mètres de puissance près de

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Louvres et de . Au nord du département, l’épaisseur de la série sableuse est plus réduite : 8 m à Marines et 5 à 6 m seulement aux environs de Theuville où elle est en partie érodée.

V.1.1. Sables d’Auvers

Ce sont des sables quartzeux jaunes et blancs, parfois calcifiés ou grésifiés, fins (médiane 0,14 mm au Guépelle), bien classés, à stratification oblique ou entrecroisée correspondant à des talus ou à des chenaux de plage. Les stratifications entrecroisées sont entrecoupées par des dalles gréseuses, irrégulières à la base et planes au sommet, parfois mamelonnées, qui correspondent probablement à des grès de plage formés pendant des périodes d’émersion. Vers la base, les Sables d’Auvers sont plus grossiers et renferment de nombreux petits galets de silex, provenant du soubassement de craie sénonienne, ou de calcaire lutétien.

Dans la région de , ces sables se terminent par un niveau de sables calcareux, parfois gréseux, de teinte jaunâtre, connu sous l’appellation de « Pierre de Louvres ». Il correspond au niveau d’agrégat coquillier de 0,50 à 0,80 m d’épaisseur qui surmonte les Sables d’Auvers à la sablière du Guépelle (région de Survilliers). C’est un calcaire gréseux fossilifère présentant une surface indurée.

V.1.2. Sables de Beauchamp

Ce sont des sables quartzeux blancs à gris, très fins et bien classés, à stratification plane, avec parfois des bandes de sable argileux rubéfié.

Vers le sommet, les sables deviennent humifères et prennent une teinte mauve à noire. Ils renferment à leur partie supérieure un banc de grès très dur, mamelonné, assez constant dans la région de Pontoise, plus discontinu semble-t-il vers l’Est, sous forme de grandes dalles. Ces grès, qui présentent souvent des traces de racines, correspondent à des paléosols post-auversiens.

V.1.3. Exploitations

Les Sables d’Auvers et de Beauchamp ont fait l’objet de nombreuses exploitations pour la verrerie et la fonderie et comme matériau de remblai. Certaines carrières sont encore en activité, notamment dans la vallée de la Viosne (commune de ), sur les flancs de la vallée de l’Oise (communes de Auvers-sur-Oise, Herblay, l’Isle-Adam), à Belloy-en- France, Viarmes, Epinay-Champlâtreux, Saint-Witz, ainsi que dans la vallée du Croult et de ses affluents (communes de , Le Plessis-Gassot, Goussainville, Louvres, Chennevières-les-Louvres et Vemars). Les informations concernant ces carrières sont regroupées dans les tableaux joints en annexe.

Globalement, les ressources virtuelles du département en Sables d’Auvers et de Beauchamp sont encore considérables.

Sur la carte des ressources, ont été figurés les périmètres où les sables d’Auvers et de Beauchamp affleurent directement sans recouvrement, et ceux où le recouvrement est inférieur à 10 m ou compris entre 10 et 15 m. Les carrières en activité, au sens législatif du terme (activité réelle ou arrêté préfectoral d’abandon non encore accordé) et les carrières abandonnées ont été représentées par des symboles différents.

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V.2 SABLES ET GRES DE FONTAINEBLEAU

Les Sables de Fontainebleau sont des sédiments d’origine marine qui se sont déposés au cours de la grande transgression du Stampien supérieur (Oligocène inférieur). Ils recouvrent les formations marines du Stampien inférieur (Marnes à huîtres, Argile de Frépillon, Calcaire d’Etrechy) qui surmontent elles-mêmes les formations lagunaires du Stampien inférieur de faciès sannoisien (Argile verte de Romainville, Caillasse d’Orgemont, Calcaire de ).

En grande partie érodés, ces sables ne constituent plus que des buttes témoins plus ou moins étendues, au-dessus des plateaux éocènes du Vexin et du Parisis : buttes d’Arthies, Menucourt-l’Hautil, Cléry-en-Vexin, Cormeilles-en-Vexin, Grisy-les-Plâtres, Neuilly- en-Vexin, Rosne, Cormeilles-en-Parisis, Montmorency, Montmagny, Ecouen, Montsoult, Saint-Martin-du-Tertre, Mareuil et Châtenay-en-France et de Saint-Witz. Au sommet des buttes, les sables sont souvent recouverts par quelques mètres d’Argile à meulières de Montmorency (Stampien supérieur).

L’épaisseur des sables est variable d’une butte à l’autre : 35 à 45 m dans la butte de l’Arthies, 40 à 50 m dans la butte de Menucourt-l’Hautil, 30 à 45 m dans les buttes de Neuilly-en-Vexin et de Rosne, 50 m environ dans les buttes de Montmorency et une trentaine de mètres dans celle de Saint-Martin du Tertre.

Ce sont des sables quartzeux, légèrement micacés, fins (médiane de 0,10 à 0,15 mm) et bien classés vers le sommet, plus grossiers (médiane de 0,13 à 20 mm) et mal classés à leur partie inférieure, de teinte blanche lorsqu’ils n’ont pas été contaminés par les eaux d’infiltration quaternaires, mais très souvent colorés en jaune, ocre ou rouge dans le cas contraire. Ils renferment une quantité notable de minéraux lourds, notamment de la tourmaline qui passe de 42 à 60 % de la base au sommet, du zircon et du rutile (22 % à la base et 1 % au sommet), et des minéraux de métamorphisme, notamment de la staurotide et du disthène. Ces sables peuvent renfermer des niveaux grésifiés, souvent discontinus, et parfois une intercalation d’argile verdâtre, à illite prédominante accompagnée de smectites et de kaolinite.

Localement, les sables se terminent au sommet par un grès-quartzite très dur, peu épais (buttes d’Arthies et de Menucourt-l’Hautil) que l’on peut attribuer au sommet d’anciennes dunes.

V.2.1. Exploitations

Les Sables de Fontainebleau ont été exploités pour la confection de remblais et de routes, parfois pour la fonderie et la verrerie. Certaines carrières sont encore en activité sur les communes de , Cormeilles-en-Parisis, , Sannois et Arthies (se reporter aux tableaux joints en annexe). Les ressources disponibles sur l’ensemble des buttes demeurent très importantes.

Sur la carte des ressources, on a distingué par des couleurs différentes le périmètre dans lesquels les Sables de Fontainebleau affleurent directement sans recouvrement, de ceux où le recouvrement est inférieur à 10 m ou compris entre 10 et 15 m. Les exploitations en activité ou abandonnées ont également été localisées par des symboles distincts.

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VI – RESSOURCE EN GYPSE:

Le travail réalisé par le B.R.G.M. pour le compte du groupe relatif aux « Ressources et Inventaires » est complété par des précisions à l’égard du gypse (substance non retenue au départ).

La méthodologie retenue pour ce matériau est la même que celle adoptée pour les autres.

Les ressources en gypse se rencontrent dans le sous-étage géologique du Ludien. Cet épisode géologique a laissé des témoignages sous la forme de buttes où le gypse s’y présente en plusieurs couches séparées par des marnes. Les principales buttes sont celles de Montmorency, de Carnelle. Le gypse a été exploité dans le département tant en souterrain qu’à ciel ouvert.

Ces buttes peuvent couvrir jusqu’à quelques milliers d’hectares, l’épaisseur de chaque couche de gypse peut dépasser une dizaine de mètres. La très grande qualité de certaines strates de ce matériau – un sulfate de calcium – le rend propre à la fabrication de plâtre de haut de gamme. Il sert également de composant pour l’industrie cimentière, verrière, des engrais …

L’exploitation en carrière souterraine du gypse est ancienne (début du 19ème siècle) dans le département. Des noms de lieux le rappellent. Depuis les années d’après guerre, l’exploitation du gypse a connu un développement qui lui a donné sa dimension industrielle actuelle. Les tableaux joints donnent l'inventaire des carrières en activité. La carte des ressources intègre ce matériau d'intérêt national, du fait de sa rareté.

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ANNEXE : Liste des carrières en mars 1995 (source D.R.I.R.E. I.d.F.)

SABLES ET GRAVIERS

Commune Lieu-dit Exploitant Situation administrative au 31/12/98 Cergy et Les Galets GSM Abandon Neuville-sur-Oise Bruyères-sur-Oise La Tourniole GSM Réaménagement Le Jacloret Persan Le Val Sud GSM Abandon Le Val de Persan Champagne-sur-Oise Le Paradis Entr. Fayolle et Fils Abandon en cours

SABLONS

Commune Lieu-dit Exploitant Situation administrative au 31/12/98 Arthies La Feuge Société Vexinoise de Réaménagement Travaux Publics (SVTP) Auvers-sur-Oise Les Longs Quartiers SVTP En cours d'abandon Berville La Cave Tournante Jean Demarque Abandon Saint-Witz Terre de Guepelle Société Cosson Demande de renouvellement probable Domont Les Vincennes Entr. Bonnevie et Fils Réaménagement Le Plessis-Gassot Routière de l’Est Exploitation Le Mesnil-Aubry Parisien Ecouen, (REP) Epinay-Champlâtreux Bois de Champlâtreux, Société Cosson Exploitation Le Vauhorlay, Le Bois de la Goulette Attainville Les Sablons Entr. J.Fayolle et Fils Exploitation Méry-sur-Oise Les Drilles Entreprise Picheta Renouvellement en cours Les Boulins de Sté Bernard Edé Abandon Madame L’Epine Martin Etablissement Public Abandon en cours D’Aménagement de la Ville Nouvelle de Cergy- Pontoise (EPA) St Clair-sur-Epte Le Chemin de Gisors Entr. Didier Petit Consignation Viarmes La Chaussée Sté Dubrac Frères Abandon Chennevières-les- Les Carreaux SNCF Abandon Louvres Saint-Witz Les Côtes de Guepelle Routière de l’Est Exploitation Parisien (REP) Bouqueval Les Grandes Vignes Sté Sellier-Leblanc En cours d'abandon Goussainville Agrégats Matériaux (SLAM) repris par Redland Granulats 31

Goussainville Champ de Vannet SPAT Serater Exploitation Le Bois du Seigneur, Le Dessus du Bois Cormeilles-en-Vexin Fond de Frenelle Entreprise Flan Abandon Louvres Le Bois d’Orville, Au- Redland Granulats Abandon dessus Du Bois d’Orville, Le Fond de Gonivat Cormeilles-en-Parisis La cote au Loup ou les Ets Ryk et Cie Exploitation Giaunes Vémars Choisy-aux-Bœufs Sté d’Aménagement et Abandon d’Exploitation de Terrains Agricoles (SAETA) Vémars Parc de Bennes express Réaménagement Saint-Martin-du-Tertre Bois de Belloy Entreprise Picheta Réaménagement plus Belloy-en-France Herblay Bois des Courlains Entreprise Picheta Abandon Argenteuil, Sannois, Butte de Cormeilles Plâtres Lambert Exploitation Cormeilles-en-Parisis, Production Franconville

GYPSE

Commune Lieu-dit Exploitant Situation administrative au 31/12/98 Argenteuil, Sannois, Butte de Cormeilles Plâtres Lambert Exploitation Cormeilles-en-Parisis, Production Franconville , Bessancourt, (souterrain) Société Anonyme de Exploitation Bouffemont, , Matériel de Frépillon, St Leu-la- Construction (SAMC) Forêt, Saint-Prix Bouffemont, Chauvry, (souterrain) Sté Plâtres Lafarge article 32 échu en Domont, , juin2000 Saint-Prix Villiers-Adam (souterrain) Sté Plâtres Lafarge Réaménagement Béthemont-la-Forêt

CALCAIRE

Commune Lieu-dit Exploitant Situation administrative au 31/12/98 Les Carrières Sté Ranch et Carrières Abandon de Nucourt Frépillon Bois du Gaillonnet, Entr. Hennocque et Arrêté de péremption La Grande Borne Galy Longuesse et Vigny Les Rochers Sté Seco-Desquenne et Exploitation Giral

Luzarches Les Carrières, Entr. Souren Minassian Abandon Le Fort-à-Faire 32

MARNE

Commune Lieu-dit Exploitant Situation administrative au 31/12/98 Argenteuil, Sannois, Butte de Cormeilles Plâtres Lambert Exploitation Cormeilles-en-Parisis, Production Franconville

ARGILE

Commune Lieu-dit Exploitant Situation administrative au 31/12/98 Belloy-en-France La Cave SA Roca-Briques Réaménagement Production Belloy-en-France La Croix Bouvet Huguenot-Fenal Abandon

LIMON

Commune Lieu-dit Exploitant Situation administrative au 31/12/98 Andilly La Croix de l’Evangile Sté des Céramiques En cours d'abandon Françaises Andilly Sté des Céramiques En cours d'abandon Françaises Montmorency Le Bois de la Serve, La Sté des Céramiques En cours d'abandon Croix de l’Evangile Françaises Montmorency Sté des Céramiques En cours d'abandon Françaises 33

DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

CHAPITRE B

B - BESOINS ET MATÉRIAUX DE SUBSTITUTION

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L’un des objectifs fixés par la loi 93-3 du 4 janvier 1993 et son décret d’application 94- 603 du 11 juillet 1994 relatif aux schémas départementaux des carrières, est d’assurer la couverture des besoins en matériaux dans chaque département.

L’analyse des besoins et des conditions d’approvisionnement à moyen et long terme est à l’heure actuelle un sujet d’une acuité toute particulière qui s’inscrit dans le problème plus général de la confrontation des besoins liés au développement de la consommation, et des ressources minérales existantes et exploitables ainsi qu’aux impératifs environnementaux.

Le Val d’Oise consomme essentiellement deux types de matériaux de carrière :

. des sous-produits du gypse (plâtre, plaques de plâtre…) . des granulats et des sables : sablons pour VRD, granulats alluvionnaires de l’Eure, de l’Oise et de la Seine destinés au béton et produits concassés de roches massives (bétons bitumineux, enrobés, produits noirs).

Le Schéma Départemental des Carrières (SDC) s’est donné pour mission d’étudier plus particulièrement les matériaux tels que les graviers sables et sablons, tout au moins en ce qui concerne les ressources. Le Val d’Oise étant largement autosuffisant concernant le gypse, la craie ou l’argile, le groupe « besoins » s’intéressera donc lui aussi plutôt aux sables, sablons et graviers.

I - LES SABLES ET LES SABLONS

Ils représentent, avec 620 000 tonnes, le quart des matériaux de carrières utilisés dans le Val d’Oise en 1993.

Les « sablons » sont des sables tertiaires, d’une granulométrie plutôt fine, utilisés en remblai (tranchées techniques, sous-couches routières …). Les besoins sont de moins en moins importants du fait de l’utilisation de matériaux de substitution en sous-couche routière ou de parking. Entre 1988 et 1993, la consommation passe de 1 010 000 tonnes à 620 000 tonnes, soit une baisse de plus de 38 %. Et cette baisse, en partie due au ralentissement du BTP, qui n’est peut-être que conjoncturel, s’accentue encore jusqu’en 1996 avec un peu plus de 400 000 tonnes.

La ressource omniprésente est peu onéreuse à l’extraction, comparée au prix du transport.

Trois grands bassins de consommation se distinguent comme des fronts urbains caractérisés par des chantiers de VRD neufs et par des travaux d’entretien, de réparation ou de remplacement de réseaux existants. Ce sont les secteurs de l’agglomération nouvelle- Vexin-vallée de l’Oise rive droite (1) ; vallée d’Enghien-Montmorency-vallée de l’Oise rive gauche-Parisis (2) ; Est Val d’Oise (3).

Les « sables de rivière » sont principalement utilisés dans la fabrication du mortier de ciment, et peuvent rejoindre éventuellement des graviers dans un béton. La proportion de graviers dans ces alluvions est en général assez faible (40 % maximum et 20 % en moyenne), tandis qu’elle est assez forte dans la constitution des bétons. Ce n’est donc pas non plus la ressource en sable qui pose problème.

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II - LES GRANULATS

Parmi les granulats consommés en Val d’Oise, trois matériaux se distinguent :

. les graviers issus du concassage de roches éruptives, importés des régions Bretagne et Auvergne, destinés essentiellement à la confection des bétons bitumineux routiers ;

. les granules de roches calcaires dures, très marginalement utilisées à l’heure actuelle, provenant de la région voisine de Picardie et employées surtout en fond de forme ou substitution des silex alluvionnaires ;

. les granulats alluvionnaires, silex concassés, destinés au béton et aux graves représentent l’essentiel de la consommation départementale. Ils proviennent principalement des départements et régions voisins : Eure, Seine-et-Marne et Yvelines.

On s’aperçoit donc très vite que le problème central est celui des granulats alluvionnaires. Ils sont indispensables à la réalisation d’ouvrages de génie civil et de bâtiments, du fait de leurs excellentes qualités mécaniques (dureté, isotropie, angulosité) et chimique (stabilité). Le tableau ci-dessous nous donne une idée des quantités de granulats (alluvionnaire de préférence) nécessaires au BTP :

1 m3 de béton 1.9 tonne Logement 150 tonnes Lycée, hôpital … 2 000 à 4 000 tonnes 1 km voie ferrée 10 000 tonnes 1 km autoroute 30 000 tonnes

Il faut donc examiner de plus près le rapport entre la consommation et la production de granulats alluvionnaires, mais ceci en parallèle avec la consommation d’autres types de granulats, afin de définir une meilleure utilisation de cette ressource rare notamment en Val d’Oise. Une étude spécifique de février 1990 délimite les gisements val d’oisiens (voir rapport du groupe de travail N° 1 « ressources »).

II-1 LA PRODUCTION DE GRANULATS EN VAL D’OISE

Le Val d’Oise ne produit que des granulats alluvionnaires. Le sous-sol du département ne recèle pas de roche éruptive à des profondeurs exploitables. Le calcaire dur reste limité à des bancs peu épais (10 à 20 cm), intégrés dans des massifs de calcaire tendre, dispersés en nombreux petits gisements.

Un seul producteur de granulats alluvionnaires est présent en Val d’Oise : GSM, actuellement exploitant de trois carrières, à Cergy depuis 1977, à Bruyères-sur-Oise depuis 1987 et à Persan depuis 1988.

La capacité de production totale est de 900.000 tonnes/an.

Cependant, au 01/01/1996, les réserves autorisées restant à extraire sur ces sites sont de 1.000.000 tonnes. En 1998 au plus tard, les réserves autorisées seront totalement épuisées.

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II-2 LES CONSOMMATIONS DE GRANULATS

Hors grands travaux d’infrastructures exceptionnelles, le Val d’Oise a consommé 1,87 million de tonnes de granulats en 1993, qui se décomposent de la façon suivante :

Alluvionnaire : 1.6 million de tonnes, soit 86 % Roche calcaire : 0.14 million de tonnes, soit 7 % Roche éruptive : 0.13 million de tonnes, soit 7 %

Pour donner un ordre d’idée, la consommation annuelle s’établit donc à 1,9 tonne par habitant et par an en 1993.

Par rapport à 1988, la consommation totale de granulats est en diminution de 19 %, elle s’établissait alors à 2,3 millions de tonnes.

Dans le tableau suivant, on peut suivre l’évolution de la consommation par type de granulats :

C° granulats 1988 1993 Alluvionnaire 89 % 86 % Roche calcaire 0 % 7 % Roche éruptive 11 % 7 %

II-3 L’UTILISATION DES GRANULATS

On distingue trois grandes catégories d’utilisation : des granulats. En 1993, les proportions sont les suivantes :

. bétons hydrauliques : 1 200 000 tonnes, soit 49 % . produits hydrocarbonés : 270 000 tonnes, soit 11 % . autres emplois : 1 000 000 tonnes, soit 40 %

Les bétons hydrauliques sont exclusivement fabriqués à partir de sables et graviers d’origine alluviale. La consommation de granulats destinés à la fabrication des bétons hydrauliques a évolué selon le tableau ci-dessous :

Consommation de granulats pour le béton hydraulique

Années 1980 1988 1993 1996 1998 Million T 1,5 1,92 1,17 1,6 2,1 Prévision

Les produits hydrocarbonés (bétons bitumineux) ont vu leur consommation passer de 180.000 tonnes en 1988 à 270.000 tonnes en 1993, ce qui représente une augmentation de 50 %. Ces produits sont essentiellement élaborés à partir de graviers de roches éruptives.

La demande en béton bitumineux liée aux opérations routières peut se subdiviser en deux types : les besoins réguliers correspondant à l’entretien, aux réparations et aux petites opérations de constructions routières locales ; les besoins exceptionnels correspondant à des équipements routiers de niveau régional.

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Le marché local annuel peut être estimé entre 100 et 150.000 tonnes. Il progresse lentement. L’évolution de ce marché pourrait s’élever à 200.000 tonnes vers la fin des années 90 en tenant compte des objectifs d’urbanisation du SDRIF (voir ci-dessous).

Au début des années 80, les granulats de roche éruptive étaient importés, en particulier de Bretagne, en quasi totalité. L’emploi de roches calcaires dures et d’alluvionnaires progresse depuis. En 1993, les graviers de roche éruptive ne représentent plus que 48 %, contre 37 % de graviers issus de roches calcaires et 15 % d’alluvionnaires. Notons la part importante des matériaux alluvionnaires dans ces bétons bitumineux. Il ne s’agit toutefois pas toujours d’alluvions du bassin Seine-Oise mais aussi d’alluvions granulaires spécifiques du bassin Loire. En tout état de cause les alluvions locales sont les plus utilisées. C’est leur proximité des centrales qui les rendent attractives par rapport aux roches éruptives.

Les autres emplois des granulats alluvionnaires englobent la réalisation des ouvrages de génie civil (viabilité urbaine, routes, autoroutes, canalisations, travaux fluviaux …), à l’état brut ou avec un liant (ciment ou laitier). Les granulats d’origine alluviale tiennent la première place avec 90 %. Cependant, l’emploi de roches calcaires ou de roches éruptives n’est pas négligeable avec respectivement 7 et 3 %.

Les granulats d’origine alluviale sont donc utilisés dans les trois filières. En 1993, avec une consommation proche de 2 millions de tonnes, 77 % ont été utilisés pour le béton hydraulique, 21 % pour les produits divers (artisanat, terrasses, graves routières …) et 2 % pour la confection des bétons bitumineux.

III. ESTIMATION DES BESOINS EN GRANULATS POUR LES ANNEES A VENIR

L’utilisation de différents indicateurs permet d’évaluer quelle pourrait être la tendance de ces besoins dans les dix années à venir. On examinera à partir des besoins courants actuels et des perspectives du schéma directeur de l’Ile-de-France, les besoins courants du Val d’Oise, les besoins exceptionnels futurs (grands travaux) et l’interaction avec les besoins futurs de l’Ile-de-France.

III-1. BESOINS COURANTS ACTUELS

III-1-1 Les zones de développement urbain

Le Val d’Oise se subdivise en 11 bassins d’habitat ou zones de peuplement industriel et urbain : ZPIU, unités géographiques plus vastes que les villes et agglomérations. Elles englobent des zones intermédiaires situées au voisinage d’une ville, telles que les petites communes industrielles et les communes dortoirs. Les limites entre les différentes zones sont déterminées en fonction des migrations quotidiennes domicile/travail. Certaines de ces zones peuvent s’étendre sur plusieurs départements.

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Zone Population en 1990 % Argenteuil 157.400 15 Cergy-Pontoise 225.500 22 Domont 41.900 4 L’Isle-Adam 25.100 2 Magny-en-Vexin 15.200 1 Montmorency 204.100 20 Persan-Beaumont 35.200 4 Roissy 74.300 7 138.400 14 Taverny 98.000 9 Viarmes-Luzarches 34.600 3

Les principales ZPIU sont celles d’Argenteuil/Domont/Montmorency/Sarcelles (53 %), Cergy-Pontoise/Isle-Adam (24 %), Roissy/Viarmes-Luzarches (10 %) et Taverny (9 %). Il semble en effet plus judicieux de regrouper ces bassins en grands ensembles afin de définir les grandes tendances dans le département.

III-1-2 Les zones d’activités-bâtiments et travaux publics

Les zones d’activités BTP sont des pôles géographiques où se concentrent dans le temps et à un niveau significatif une partie de la production départementale d’ouvrages de bâtiments et de génie civil. Elles sont définies à partir de deux critères :

- hors travaux exceptionnels, localement la production d’ouvrages répond à un besoin exprimé par la population. Ce besoin immédiat ou anticipé est d’autant plus important que la population est nombreuse. Les zones d’activités sont construites sur les principales ZPIU. Comme celles-ci, elles peuvent s’étendre sur plusieurs départements.

- une production continue et significative d’ouvrages induit en amont un tissu industriel composé d’unités fixes de valorisation de granulats : centrales à béton prêt à l’emploi (BPE), usines de produits en béton (IB), centrales d’enrobés (BB).

III-1-3 L’activité départementale du bâtiment

Mises en chantier En 1995 Logements 4882 - individuels 1824 - collectifs 3058 Autres constructions (m²) 307.164 Bâtiments agricoles 11.824 Bâtiments industriels 10.117 Bâtiments tertiaires 63.784 Equipements collectifs 102.277

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III-1-4 Pespectives du SDRIF

Le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France prévoit d’ici 2015, dans le département du Val d’Oise, la poursuite de la construction de logements et de locaux d’activité au rythme moyen, respectivement, de 570.000 m² et 480.000 m², soit en tout 1.050.000 m² de plancher par an. Atteindre ces objectifs, suppose une consommation minimale annuelle de l’ordre de 630.000 t de granulats, destinée aux seuls produits en béton nécessaires au gros œuvre.

Répartition du rythme probable de la construction par secteur établie par la DREIF :

m² logements m² d’activités total

Est du Val d’Oise 145 000 142 800 288 000 Vallée de l’Oise 47 000 38 600 86 000 Plaine de France Ouest 46 500 43 800 90 000 Vexin 21 500 16 800 38 000 Ville nouvelle de Cergy-Pontoise 107 000 112 000 220 000 Vallée d’Enghien-Montmorency 155 000 89 600 244 500 Argenteuil- 48 000 36 400 84 000

TOTAL 570 000 480 000 1 050 500

Tonnes de granulats

Est du Val d’Oise 87 000 85 700 172 600 Vallée de l’Oise 28 300 23 200 51 500 Plaine de France Ouest 27 900 26 300 54 200 Vexin 12 900 10 000 23 000 Ville nouvelle de Cergy-Pontoise 64 300 67 200 131 500 Vallée d’Enghien-Montmorency 92 900 53 800 146 700 Argenteuil-Bezons 28 600 21 800 50 500

TOTAL 341 900 288 000 630 000

Ces objectifs de construction sont inséparables de travaux d’accompagnement de génie civil, voirie, réseaux et autres usages des granulats, soit sous forme de bétons (ouvrages de génie civil par exemple) ; graves traitées (chaussées routières) ; soit sous forme de gravier (toits terrasses, allées, trottoirs, drainages, chaussées réservoirs). C’est donc environ 900.000 t/an de granulats qui sont indispensables au seul programme de logements et de locaux d’activité prévus par le SDRIF.

Si l’on se fonde sur la répartition des usages des granulats des précédentes années, il faut compter 40 % d’emploi hors béton pour 60 % destinés à la confection des bétons. Dans la perspective du SDRIF, une consommation de l’ordre de 900.000 t de granulats d’origine alluviale pour les bétons, aurait pour conséquence une consommation connexe de l’ordre de 600.000 t en granulats divers (alluvial, roche calcaire et roche éruptive), soit un total de matériaux granulaires de l’ordre de 1.500.000 t par an.

Ces prévisions correspondent aux seuls secteurs du logement et des activités. A côté de ces secteurs classiques, dont le rythme de développement peut être prévu, existent d’autres secteurs de consommation de béton et donc de granulats comme les équipements

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publics et privés, les routes et les ouvrages d’art … ou d’autres travaux exceptionnels, qui peuvent modifier de façon importante et chronique les besoins en granulats. Dans un contexte régional et inter-régional où les besoins pourront de plus en plus difficilement être compensés par des importations (prix des transports et schémas départementaux des carrières restrictifs), il convient de chercher à intégrer également ces besoins exceptionnels à la consommation prévisible. Le rythme annuel moyen de consommation de béton et de grave pour ces grands travaux, depuis dix ans, peut être estimé à 550.000 / 600.000 t par an.

Il est clair que les perspectives de développement du Val d’Oise d’après le SDRIF conduisent donc au total à une consommation minimale prévisible de granulats de 2 à 2.100.000 t par an.

III-1-5 Estimation des besoins courants futurs

La consommation courante en granulats d’origine alluvionnaire dans le département depuis 1980 se situe entre 1,5 et 1,9 million de tonnes par an. En 1996, la consommation courante s’est élevée à 1,6 million de tonnes. Pour les années à venir, sur la base des prévisions du SDRIF, on peut estimer les besoins courants autour de 1,8 million de tonnes, que l’on peut répartir pour les zones d’activités BTP de la façon suivante :

Secteurs Prévision des besoins Argenteuil/Domont/Montmorency/Sarcelles 954 000 t Cergy-Pontoise/Isle-Adam 432 000 t Roissy/Viarmes-Luzarches 180 000 t Taverny 162 000 t

Les besoins globaux en granulats pourraient se répartir de la façon suivante en se basant sur les années précédentes :

Besoins courants en granulats en tonnes Alluvionnaires 1.800.000 Roches calcaires 150.000 Roches éruptives 150.000

III-2 ESTIMATION DES BESOINS EXCEPTIONNELS FUTURS

Ils sont particulièrement difficiles à définir car ils dépendent de grands projets entièrement liés à des décisions politiques. Ces projets peuvent donc être retardés, annulés … mais très rarement programmés dans le temps. De plus, ces grands équipements entraînent une consommation importante mais très ponctuelle dans le temps comme dans l’espace et qui ne peut être facilement satisfaite par des potentiels locaux.

Ces besoins exceptionnels peuvent être estimés entre 100 et 300 000 tonnes de granulats suivant les options de chantier autoroutiers (LCR, A104, A16), aéroportuaires, de constructions publiques …

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III-3 CONCLUSION

Si l’on englobe les sables, sablons et granulats naturels ou de substitution, les besoins prévisionnels basés sur les perspectives du SDRIF peuvent être évalués à en moyenne 3 Mt/an.

Le Val d’Oise dépend déjà intégralement d’autres départements ou régions pour ce qui est des granulats de roche éruptive, destinés à la fabrication du béton bitumineux, qui proviennent essentiellement de Bretagne, et des granulats calcaires.

Pour ce qui est des granulats alluvionnaires, principal poste de consommation du département, la production du Val d’Oise s’est située entre 0,5 et 0,9 million de tonnes de 1980 à 1993. Le département est globalement importateur mais une partie de sa production est exportée en Ile-de-France.

La production Val d’Oisienne a cessé à partir de 1998, faute de nouveaux sites autorisés.

Qu’il s’agisse des besoins prévisibles ou des besoins exceptionnels, le Val d’Oise dépendra, dès 1998, entièrement de départements ou de régions voisines pour ses approvisionnements en granulats destinés à la fabrication du béton.

Aucun gisement d’extraction de roche calcaire n’étant envisagé aujourd’hui, les gisements de roche éruptive se trouvant hors d’Ile-de-France et les gisements autorisés de granulats alluvionnaires s'étant s’épuisés à partir de 1998, le département du Val d’Oise est maintenant dépendant d’autres départements et d’autres régions pour ses approvisionnements en granulats de toute nature.

Cette situation est préoccupante pour deux raisons principales. D’abord, le transport de matériaux lourds renchérit toujours leur prix de façon importante, même lorsque la voie d’eau est utilisée. Ce renchérissement peut avoir de graves conséquences pour l’économie locale. Par exemple, le non renouvellement de l’extraction des ressources locales a pour corollaire immédiat le déplacement des industries cimentières, notamment des produits prêts à l’emploi pour le bâtiment, vers les régions productrices de matières premières.

Il en résulte un renchérissement de ces matériaux pour l’équipement des régions non productrices. C’est finalement le BTP qui fait les frais de cette situation. Or, le Val d’Oise présente des sites à fort développement urbain. Il y aura donc un effet renchérisseur d’abord puis probablement ralentisseur de l’activité de la construction et de l’équipement de notre département. Les investissements se tournant plus volontiers vers les départements offrant de meilleures conditions immédiates. Il pourrait s’ensuivre un décalage non négligeable entre les prévisions et les réalisations d’urbanisation.

Cette perspective de désindustrialisation ne serait pas non plus sans effet sur le secteur de l’emploi.

La seconde conséquence du non renouvellement de l’extraction de granulats et de la dépendance du Val d’Oise par rapport à ses voisins, ce n’est pas seulement le coût financier des transports de matériaux bruts ou de matériaux finis, c’est aussi le coût en nuisances de ces transports : accroissement de trafic, bruit, pollution de l’air, risque supplémentaire d’accident routier, usure plus rapide du réseau routier …

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Enfin la perspective de la réduction des extractions dans les départements et régions voisins pour se mettre en adéquation avec leurs besoins propres, effets des schémas des carrières, conduira immanquablement des départements non producteurs comme le Val d’Oise vers de très graves difficultés d’approvisionnement.

IV. LES MATERIAUX DE SUBSTITUTION

L’unique solution pour éviter d’arriver à une telle situation de pénurie serait que le système actuel d’approvisionnement en matériaux évolue structurellement, à moyen terme, dans le sens d’une meilleure gestion de la ressource géologique régionale.

Il serait par exemple indispensable de n’utiliser les granulats alluvionnaires que pour les usages pour lesquels ils sont absolument indispensables. Il serait en même temps intéressant que les normes de construction des ouvrages laissent plus de place aux matériaux de substitution.

Pour permettre et rendre possible cette politique économe et rationnelle des granulats, l'Etat, le Conseil Régional, l'UNICEM et le SPRIR Ile-de-France ont ensemble signé la Lettre d'Intention du 14 mars 1995 et ont décidé, comme action prioritaire, de réaliser 5 guides techniques pour l’utilisation des matériaux régionaux d’Ile de France.

Ces guides ont été édités en Décembre 1996 à 3000 exemplaires. Une large diffusion est assurée auprès des maîtres d'ouvrage, prescripteurs et utilisateurs en vue d'intégrer les tableaux d'utilisation aux CCTP des maîtres d'ouvrage.

Ces guides sont un support technique présentant l'art et la manière d'utiliser les matériaux régionaux et sont destinés à promouvoir, dans le domaine de la voirie, l'utilisation de ressources naturelles abondantes en Ile-de-France, et particulièrement dans le Val d’Oise, ainsi que des matériaux issus du recyclage des bétons et produits de démolition, en lieu et place des matériaux d'origine alluvionnaire régionaux, ou venant de régions voisines.

Ils s'adressent à tous les maîtres d'ouvrage, maîtres d'oeuvre, entrepreneurs et fournisseurs pour proposer d'autres solutions techniques en matière d'utilisation des matériaux.

Les guides font la synthèse des diverses expériences et réactualisent les connaissances en matière d'utilisation des matériaux régionaux d'Ile-de-France.

Ils concernent les gisements importants de matériaux du Val d’Oise suivants :

Les sablons qui représentent des réserves très importantes et bien réparties sur l'ensemble du territoire ; leur part non négligeable dans la production de granulats témoigne déjà de leur utilisation fréquente et régulière dans le domaine des travaux publics et du génie civil, utilisation qu'il convient encore d'encourager, pour qu'ils deviennent d'usage courant.

Les limons, après traitement, qui peuvent être utilisés comme matériaux de couches de forme, de fondation ou de base dans la voirie pour certains usages.

Les bétons et produits de démolition recyclés : le niveau élevé de l'activité de démolition/construction, le coût de la mise en décharge, la qualité des infrastructures de transport, sont autant d'éléments favorables au développement des matériaux de recyclage et ce, dans des conditions économiquement satisfaisantes. Cependant, ces matériaux, en raison notamment de leurs caractéristiques spécifiques et des conditions du marché, ne pourront se substituer en totalité aux granulats alluvionnaires. Ils peuvent néanmoins

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contribuer à la réduction de la dépendance régionale.

Deux guides concernent en outre respectivement les chailles et les calcaires, mais ces matériaux ne sont pas présents dans le Val d’Oise.

Des reflexions sont également en cours en vue de la publication d’un guide sur l’utilisation des machefers d’incinération des ordures ménagères, qui interessera nécessairement le Val d’Oise.

Dans la suite du présent rapport, dans une vision prospective, on ne s’est pas limité aux seuls matériaux de substitution visés par les guides régionaux, mais on a dressé l’inventaire complet de tous les matériaux de substitution potentiels du Val d’Oise, ainsi que l’examen de toutes les solutions à mettre en œuvre pour prolonger l’accès à la ressource, et promouvoir une politique d’économie des matériaux alluvionnaires.

IV-1 LES MATERIAUX NATURELS

IV-1-1 Les limons

Ils constituent une réserve très importante, étant largement présents sur l’ensemble des deux plateaux du Vexin et de Plaine de France, et parfois en épaisseur de plusieurs mètres. Ils sont, depuis longtemps, utilisés en remblais et en couches de forme.

Des expériences récentes ont montré que, traités en place à la chaux ou au ciment, ils peuvent être utilisés en couche de fondation dans des chaussées à fort trafic et même en couche de base pour des chaussées à faible trafic.

Quelques problèmes restent à résoudre pour rendre cette utilisation parfaitement opérationnelle :

. modalités de compactage et du réglage définitif : sur les chantiers expérimentaux réalisés dans la région, des difficultés ont été constatées lors de la réalisation du réglage final, le limon étant feuilleté en surface par le compactage et s’écaillant en larges plaques lors du passage de la niveleuse.

. modalités du traitement en centrale : l’un des axes de développement possible de l’emploi du limon est son traitement en centrale qui permet à la fois d’utiliser des gisements hors chantier et, en théorie, de mieux maîtriser le traitement. Le problème est qu’avec les teneurs en eau d’utilisation, les limons présentent des difficultés d’écoulement dans les trémies. Des solutions existent, mais elles doivent être précisées et expérimentées.

. détermination des caractéristiques réelles in situ des limons traités : actuellement les caractéristiques réelles des matériaux sont très variables, il est donc difficile d’émettre des hypothèses réalistes pour introduire les couches de limon dans les calculs de structures.

IV-1-2 Les craies

Elles sont facilement exploitables à l’Ouest, dans les vallées de l’Aubette, de Magny et de l’Epte, et au Nord du département, notamment dans la plaine de l’Oise, mais elles sont présentes partout, à des profondeurs allant de quelques dizaines à une centaine de mètres. Ce sont en général des matériaux de qualité médiocre, poreux, sensibles à l’eau et donc gélifs. Il ne semble pas que leur emploi puisse dépasser le niveau des remblais et couches de forme, et donc atteindre les niveaux d’emploi des silico-calcaires sans un traitement

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approprié au ciment ou à la chaux. Cette technique de traitement a été utilisée avec succès pour le chantier du tunnel sous la Manche.

Certaines craies contiennent des lits de silex. C’est le cas dans les vallées des Aubettes de Meulan et de Magny. Ces silex constituent aussi la couverture superficielle naturelle de la craie, emballés dans une argile de décalcification, qui peut atteindre deux à trois mètres d’épaisseur. Les essais mécaniques sur ces silex révèlent leur faible résistance à la compression en liaison avec leur intense gélifraction et leur altération chimique durant les cycles périglaciares successifs. La principale difficulté pour leur exploitation vient cependant de la matrice argileuse qui les contient et dont il faut d’abord les extraire. Après lavage intense, ces silex, réduits en sables et graviers fins, peuvent servir en remblai et couche de forme. Ils sont toutefois impropres à la fabrication du béton du fait des restes d’argiles qu’ils contiennent.

Les silex englobés dans la craie peuvent également être extraits. C’est le cas lorsque la craie est exploitée par les cimentiers. Séparés de la matrice crayeuse, les silex présentent une excellente résistance et une angulosité remarquable après concassage. Cependant, les cimentiers n’extraient plus de craie en Val d’Oise (Beaumont-) et évitent les bancs de craie à silex dans leurs exploitations des Yvelines.

Le silex de la craie représente une ressource très importante. Son exploitation ne peut qu’être combinée à celle de la craie. Les deux matériaux pourraient se substituer aux sables et aux granulats à condition de maîtriser leur séparation.

IV-1-3 Les sables et sablons

Ils sont très abondants dans le département, et sauf présence d’argile locale, ils peuvent parfaitement être utilisés pour des usages habituellement réservés aux granulats alluvionnaires. Parmi les trois grandes réserves étagées, la plus intéressante à exploiter correspond aux sables de Marines et de Cresnes à l’ouest, c’est-à-dire en Vexin, où leur épaisseur atteint plus de 5 mètres et où ils sont dépourvus d’argile. Ces derniers offrent l’avantage de surmonter el marno-calcaire de St Ouen, couche semi-imperméable donc protectrice des aquifères situés au-dessous, le réaménagement de telles sablières ne présente pas d’inconvénient à priori, à condition de prendre des précautions quant aux matériaux de remblai.

Les sables de Beauchamp reposent sur les marnes et caillasses du lutétien supérieur, qui ne sont pas véritablement semi-imperméables compte-tenu de leur fracturation. A l’est du département, les sables de Beauchamp présentent une base argileuse, dont la continuité doit être vérifiée, mais constitue une bonne condition d’utilisation, le remblai pouvant être effectué sans préjudice pour la réserve aquifère sous-jacente.

IV-1-4 Les grès siliceux

Associés aux sables, notamment aux sables auversiens, les grès résultent de la soudure des grains de silice entre eux par un ciment le plus souvent siliceux. C’est un matériau extrêmement dur, très peu perméable, résistant au gel. Jusqu’à maintenant, les blocs de grès sont considérés comme une gêne à l’exploitation du sable. Ils constituent cependant un excellent matériau pour enrochement et, concassés, un excellent granulat siliceux propre à se substituer aux alluvionnaires hors fabrication du béton (manque d'angulosité). Seul problème après concassage, les blocs ont des contours relativement arrondis. La très faible angulosité en fait un matériau impropre à la confection des bétons. Il reste toutefois aussi intéressant que les alluvionnaires en couche de fondation, en couche drainante, en toit terrasse …

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Les gisements sont nombreux mais épars. L’essentiel est accessible en vallée de l’Oise où la dalle de grès ne dépasse que rarement 0,5 mètre au sommet des sables de Beauchamp.

IV-1-5 Les biefs à silex et formations de pentes issues de la craie

Les formations résiduelles à silex sont constituées par des silex emballés dans une matrice qui présente des proportions variables d’argile, de limon et de sable. Parfois, la partie supérieure de ces formations résiduelles présente, suite à un remaniement, une richesse plus importante en silex (60 % ou plus). On parle alors de bief à silex. Pour l’exploitation, ce matériau est d’autant plus intéressant qu’il est riche en silex, l’argile devant être éliminée par lavage.

Les biefs à silex : localisés sur les versants sont, par suite du lessivage, particulièrement riches en éléments grossiers et peuvent être traités par lavage et concassage pour fournir des matériaux intéressants pour des utilisations en génie civil.

L’impact sur l’environnement de ce type d’exploitation serait important, car les gisements sont souvent situés en zone boisée, et le lavage produira une quantité de boue argileuse à laquelle il reste à trouver un débouché. De multiples travaux sont en cours sur ce matériau, en particulier, la détermination des sites qui pourraient présenter un intérêt en vue d’une exploitation.

IV-1-6 Les calcaires

Certains calcaires peuvent être utilisés, notamment les calcaires du Lutétien inférieur, calcaires sableux et gréseux, pour la confection de couches de chaussée, traités avec des liants hydrauliques et même dans les formulations de bétons.

De plus, ces calcaires présentent l’avantage d’être situés dans des secteurs de plateau, où les milieux présentent des sensibilités environnementales et écologiques assez faibles.

Enfin, les calcaires lutétiens extrêmement répandus en Val d’Oise, ont fait l’objet de nombreuses exploitations (anciennes carrières), qui constituent aujourd’hui autant de zones à risque de mouvement de terrain. La reprise de l’exploitation à des fins de production de produits de substitution serait l’occasion de régler les problèmes d’insécurité.

Le Val d’Oise compte un seul gisement de calcaire lacustre, le marno-calcaire de St Ouen. Ce dernier se présente plutôt sous la forme de marnes ou de calcaires marneux, impropres à la confection de granulats. Tout au plus, ce marno-calcaire peut être remployé dans les grandes opérations déblais-remblais. Dans l’ouest du département (Vexin), le marno-calcaire de St Ouen est réduit à une marne de quelques mètres d’épaisseur. Dans le Parisis et la Plaine de France, il atteint 8 mètres d’épaisseur et l’on trouve à sa base le calcaire de Ducy, en réalité un grès calcaire et siliceux très dur, de 1,5 mètres d’épaisseur. Cette dernière couche extraite, avant d’atteindre les sables de Beauchamp dans plusieurs sablières de l’est du Val d’Oise, pourrait être réservée à la production de granulats.

La partie supérieure du calcaire lutétien est également d’origine laguno-lacustre et présente une alternance de couches dolomitiques et marneuses d’épaisseur décimétrique. Il paraît difficile de faire le tri entre les marnes et les bancs durs si minces. L’ensemble fait

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l’objet d’un emploi comme simple matériaux de remblai en général (exemple carrière Calcia de Guitrancourt en Yvelines).

IV-2 LES MATERIAUX RECYCLES

IV-2-1 Les matériaux de démolition

Il existe de nombreuses techniques permettant le recyclage des enrobés, des corps de chaussée et des bétons dont l’emploi est cependant encore trop peu développé au regard de nombreux pays européens.

Bien que la ressource soit dispersée sur l’ensemble du département, les économies faites en matériaux neufs sont importantes et justifient financièrement les techniques qui sont employées.

On distingue deux types principaux de retraitement :

1. le retraitement en place des chaussées, soit par une technique de régénération par chauffage, soit par un recyclage à froid avec l’apport d’un liant extérieur. Ce retraitement permet de limiter l’emploi de matériaux neufs tout en obtenant de meilleures caractéristiques.

2. le recyclage en centrale, où le matériau est récupéré après démolition, concassé pour donner un granulat utilisable et transféré dans une centrale où il est traité généralement avec des matériaux neufs. Cette technique est utilisée pour le recyclage des enrobés et des matériaux de démolition des bâtiments.

Il existe également des centrales mobiles qui peuvent être déplacées au gré des opportunités des chantiers.

Le potentiel de matériaux de chaussée recyclables est important mais ne peut être chiffré avec précision car il dépend de choix techniques et économiques et surtout des variations du marché des travaux d’entretien. On estime à peine à 3 % des potentialités locales, le recyclage des enrobés de chaussées en Val d’Oise. Il y a donc lieu de prévoir une très forte incitation des maîtres d’œuvre.

Les déchets de démolition du BTP, potentiellement recyclables, représentent environ 3 700 000 tonnes par an pour la région Ile-de-France, auxquels s’ajoutent 2 600 000 tonnes de déchets inertes liés aux chantiers de constructions neuves et de réhabilitation. On peut estimer les matériaux de démolition disponibles en Val d’Oise à environ 350 000 tonnes par an auxquels il faut ajouter une quantité égale de produits de démolition du bâtiment en provenance de Paris, soit au total près de 700 000 tonnes. Quelques milliers de tonnes seulement sont recyclés (béton) et valorisés en couche de fondation.

Les produits de terrassement du BTP représentent entre 3 et 7 millions de tonnes par an de matériaux inertes en Val d’Oise. Ces matériaux sont, pour la très grande majorité, mis en décharge. A côté des granulats recyclés, les terres de déblai constituent, pour un tiers, des matériaux propres à la confection de formes ou de grands remblais.

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IV-2-2 Les déchets industriels

Parmi les déchets répertoriés, régulièrement produits en quantités significatives dans le département, et susceptibles de se substituer au moins partiellement aux granulats, seules deux sources sont intéressantes à évoquer : les mâchefers et les sables de fonderie.

Les mâchefers, résidus de l’incinération des ordures ménagères, sont d’ores et déjà utilisés en remblais ou dans les couches profondes de structures routières peu sollicitées. Cependant, ils peuvent contenir des éléments instables, agressifs ou polluants. C’est pourquoi, la réglementation (arrêté du 25/01/91) définit un cadre pour l’utilisation des mâchefers en fonction des risques qu’ils présentent vis-à-vis de l’environnement naturel.

A cette contrainte s’ajoute le problème de l’hétérogénéité des mâchefers en fonction des sites de production ou même des ordures incinérées.

La production de mâchefer dans le département était de l’ordre de 150 000 tonnes en 1995. Cette production pourrait augmenter fortement jusqu’en 2002 au moins pour atteindre alors près de 250 000 tonnes. Or, la plate-forme de Saint-Ouen l'Aumone, la seule dans le département, a une capacité de traitement de 180 000 tonnes par an, qui répond actuellement à des besoins presque exclusivement non val d’oisiens.

Quelques timides applications routières sont développées en Val d’Oise. Les maîtres d’ouvrage comme les maîtres d’œuvre ne sont pas prêts à permettre le développement de ces applications tant que le suivi des nappes aquifères dans le cadre des premières opérations, n’a pas démontré leur non atteinte du milieu.

Les sables de fonderie, utilisés pour le moulage des pièces de fonderie, sont composés de sables naturels fins et de liants et adjuvants assurant la stabilité mécanique nécessaire à leur utilisation. Les produits liants, contenant des phénols, peuvent poser problème vis-à-vis de l’environnement, ces sables n’ont donc pour l’instant jamais été utilisés en remblais techniques.

Dans le département, la production de ces sables est de l’ordre de 5000 tonnes par an dont seuls 40 % pourraient être utilisables en chaussée, ce qui peut être considéré comme marginal.

IV-3 LES ORIENTATIONS A PRIVILEGIER

IV-3-1 Couches de chaussées des voiries

Le cadre très contraignant de l’utilisation de granulats en techniques routières ne favorise pas le recours à l’emploi de matériaux de substitution. Ce cadre a été érigé dans un contexte de richesse en ressources naturelles de qualité, favorisant la mise au point de techniques très élaborées et normalisées, la prise en compte dans la réglementation de critères de qualité très élevés et le maintien de bas niveaux de prix.

Il en résulte que la technique routière, depuis l’élaboration des granulats jusqu’à leur utilisation dans les couches de chaussée, a atteint en France un niveau d’excellence remarquable mais qui, dans le contexte actuel proche de la pénurie de matériaux naturels, ne débouche pas sur une gestion économe des ressources.

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. Le choix des matériaux s’effectue essentiellement en fonction du prix rendu. En fonction du moyen de transport, du nombre de ruptures de charge, de l’éloignement de la carrière par rapport au lieu de consommation, le coût de transport pour approvisionner un chantier varie de 15 F/tonne à 70 F/tonne.

. Les marchés de travaux s’appuient sur des exigences réglementaires très précises n’autorisant que des variantes étroites.

. Les délais d’appel d’offres et de préparation des chantiers sont le plus souvent insuffisants pour la mise au point de variantes avec des matériaux nouveaux.

. Les critères d’attribution des marchés sont essentiellement financiers (moins disant).

. Les matériaux sont souvent de qualité supérieure à la qualité requise dans la mesure où ils sont localement compétitifs.

C’est donc dans un espace de liberté très étroit que se sont développées les premières applications d’emploi de matériaux de substitution. Pour passer d’un stade expérimental à un stade opérationnel, cela nécessite des efforts de tous les acteurs publics et privés concernés :

. Les producteurs doivent fournir des matériaux de substitution qui offrent, à défaut de présenter le même niveau de caractéristiques intrinsèques, des garanties de régularité d’approvisionnement et d’homogénéité, faute de quoi la généralisation de leur emploi ne sera pas possible.

. Les entreprises utilisatrices qui auront à fabriquer et à mettre en œuvre les couches de chaussées ou les bétons réalisés avec les matériaux de substitution devront investir dans les études nécessaires pour fixer les possibilités et les limites d’emploi. Ces recherches devront se concrétiser sous la forme de normes de traitement et de mise en œuvre. L’initiative doit vraiment venir des producteurs.

. Les donneurs d’ordres ont un rôle essentiel dans l’avenir des matériaux de substitution. Tant qu’il n’existe pas une réglementation spécifique les concernant, leur utilisation dépendra beaucoup de l’attitude volontariste des maîtres d’ouvrage et de leurs maîtres d’œuvre. Des modifications sont nécessaires dans les habitudes à divers stades du projet :

1. à l’élaboration, bien intégrer le concept de qualité : aptitude des matériaux à satisfaire les besoins. La mise en œuvre des mêmes matériaux dans tous les types et classes d’ouvrages est une démarche qui va à l’encontre d’une réelle politique de qualité. Celle-ci consiste au contraire à moduler la qualité des matériaux en fonction des caractéristiques de l’ouvrage et dans ce cas, l’emploi de matériaux de substitution peut trouver sa pleine justification.

2. dans la rédaction des marchés, envisager le recours aux matériaux et techniques de substitution en introduisant des dérogations utiles et en prenant toutes les garanties nécessaires pour éviter les sous-qualités.

3. dans le jugement des offres, mettre en œuvre la doctrine du mieux-disant en intégrant dans les critères de sélection, l’aspect économie des ressources locales. Il faut en effet s’attendre à ce que le recours aux matériaux de substitution soit parfois plus onéreux que l’utilisation de matériaux

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traditionnels. Cette situation ne pourra s’inverser que si ce recours se généralise et, pour cela, un effort est nécessaire pour améliorer les connaissances des matériaux et techniques et banaliser leur emploi.

4. pendant la réalisation des travaux, une attention particulière doit être portée au suivi des chantiers de substitution.

5. après les travaux, porter à la connaissance des partenaires techniques et politiques les résultats de l’expérience.

IV-3-2 Couches de formes et assises de voiries

Les guides techniques pour l’utilisation des matériaux régionaux concernent plus particulièrement l'emploi des matériaux dans le domaine des couches de formes et assises de voiries. Ce domaine offre plus de possibilités que dans celui du bâtiment (l'enjeu dans le bâtiment est cependant très fort au plan quantitatif, mais le matériau utilisé est essentiellement le béton hydraulique dans la constitution duquel les granulats alluvionnaires prédominent dans notre région pour des raisons historiques, géologiques et géographiques), ou du génie civil (ouvrages d'art, tours de refroidissement... pour lesquels les contraintes qualitatives sur les matériaux déterminent à peu près totalement les choix).

Au contraire, les couches de formes et assises de voiries, par les variétés des situations qu'elles présentent et l'éventail des solutions techniques qui y répondent, offrent un réel débouché aux matériaux régionaux en fonction :

- de la qualité des sols supports, - des types d'ouvrages : autoroutes, routes à fort trafic ou faible trafic, infrastructures aéroportuaires, voies urbaines, chemins non revêtus et pistes, voiries de lotissement ou commerciales..., - des types de travaux : travaux neufs, renforcements, élargissements, entretien..., - des trafics supportés par la voirie : de T0 ou plus à T5, selon le nombre moyen de véhicules lourds qui y circulent.

On se reportera donc aux guides techniques régionaux pour l’utilisaton des matériaux régionaux d’Ile de France.

La démarche d'élaboration de ces guides techniques a été menée de façon rigoureuse. A cet effet, les matériaux ont été décrits par les caractéristiques reconnues et mesurables (résistance au choc, résistance à l'attrition...) et par référence aux normes existantes (NF P 11-300 pour les sols, P 18 101 pour les granulats).

Les guides sont cohérents avec les documents d'application des normes chaussées et autres directives constituant le cadre de la doctrine technique définie par le SETRA (Service d'Etudes Techniques des Routes et Autoroutes) pour le compte de la Direction des Routes et concernant la maîtrise d'ouvrage des routes nationales et autoroutes non concédées.

La réalisation des guides techniques a associé les Laboratoires Régionaux de l'Equipement en Ile-de-France, les producteurs de matériaux et les utilisateurs. Compte tenu de la connaissance des matériaux régionaux, de l'expérience des usages régionaux en voirie et des expériences réalisées sur les chantiers depuis de nombreuses années, ces guides présentent les dérogations à ces documents nationaux, validées par les Laboratoires Régionaux de l'Equipement pour l'Ile-de-France, ainsi que les pratiques d'usage courant en

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Ile-de-France et dans le Val d’Oise.

Les tableaux d'utilisation présentés dans les guides ont vocation à être intégrés dans les CCTP (Cahier des Clauses Techniques Particulières) des maîtres d'ouvrage. Le Livret introductif indique clairement cet objectif.

Un plan unique a été retenu pour chacun des cinq guides décrivant successivement : - l'origine des matériaux et des ressources en Ile-de-France, - les caractéristiques techniques, - -les domaines d'emploi en voirie, - la démarche qualité. - des références d'emploi.

IV-4 EN CONCLUSION

IV-4-1 Granulats pour béton et couches supérieures de chaussées

La substitution des produits de carrières ne se développera qu’extrêmement lentement. Elle restera complètement marginale par rapport aux filières classiques.

Le Val d’Oise ne recèle ni calcaires durs en quantité exploitable (gisement discontinu), ni formations siliceuses de plateau suffisamment épaisses pour être exploitées. En dehors des silex de la craie dont l’extraction pose les problèmes évoqués plus haut, les sablons sont les seuls matériaux très abondants. Il conviendrait de se pencher plus avant sur leur utilisation dans les bétons.

En tout état de cause, les granulats doivent être réservés aux usages nobles, pour lesquels il n’existe pas de matériaux de substitution.

IV-4-2 Granulats pour assises de chaussées, couches de forme et VRD

L’utilisation des sablons, des limons (utilisation sur place en voirie) doit être encouragée.

Les reflexions en cours en vue de la publication prochaine d’un guide sur l’utilisation en technique routière des machefers d’incinération des ordures ménagères permettront sans aucun doute de favoriser un usage plus systématique de ces produits de substitution.

En ce qui concerne les granulats de recyclage, à l’heure actuelle, dans le Val d’Oise, deux chiffres peuvent être comparés : les potentialités annuelles de recyclage de granulats routiers et du bâtiment 350 000 tonnes ; le poids des matériaux effectivement valorisés après recyclage 8 000 tonnes. L’effort reste donc à poursuivre.

53

DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

CHAPITRE C

C - APPROVISIONNEMENT ET TRANSPORTS

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I – LES GRANULATS

I.1 LES FLUX DE GRAN ULATS

Le Val d’Oise est importateur de granulats : le déficit s’établit à 1,1 million de tonnes en 1993. Celui-ci est surtout engendré par les importations de matériaux alluvionnaires.

Par rapport à 1991, le département enregistre une nette amélioration de la situation de ses échanges : le déficit s’établissait alors à 2,1 millions de tonnes. Ainsi le département retrouve-t-il, en 1993, une situation proche de celle de 1984 (déficit : 0,8 million de tonnes).

I.1.1 Les exportations

En 1993, le Val d’Oise exporte 440 000 tonnes de granulats, soit 31 % de sa production. Ces exportations sont surtout composées de sablons (près de 90 %), principalement destinés au département de la Seine-Saint-Denis. On recense aussi des livraisons à destination des Hauts-de-Seine.

Quant aux exportations de matériaux alluvionnaires – d’un volume marginal -, elles sont également acheminées vers la Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine.

Ce volume de 1993 est divisé par 2 par rapport à 1991 (900 000 tonnes) : il correspond globalement à celui de 1984.

I.1.2 Les importations

En 1993, les importations s’élèvent à 1,5 million de tonnes ; elles se répartissent en :

. Alluvionnaires : 1 260 000 tonnes, 82 %

. Roches calcaires : 140 000 tonnes, 9 %

. Roches éruptives : 130 000 tonnes, 9 %.

Le volume des importations est supérieur à celui de 1984 (1,2 million de tonnes), mais inférieur à celui de 1991 (3 millions de tonnes).

Ces dix dernières années, on assiste à une baisse régulière de la part des alluvionnaires dans la structure des importations : en 1984 et 1991, celle-ci s’établissait respectivement à 90 % et 89 %. Cette évolution se fait surtout en faveur des granulats calcaires (respectivement 2 % et 6 %).

Les alluvionnaires : 1 260 000 tonnes

- Oise : 620 000 tonnes, 49 % - Yvelines : 290 000 tonnes, 23 % - Eure : 130 000 tonnes, 10 % - Hauts-de-Seine : 100 000 tonnes, 8 % - Seine-et-Marne : 70 000 tonnes, 6 %

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- Seine-Maritime : 30 000 tonnes, 2 % - Aisne : 20 000 tonnes, 2 %.

En 1993, un peu plus de 50 % des granulats proviennent de la Picardie – 640 000 tonnes -, et plus précisément du département de l’Oise (97 % des importations en provenance de cette région).

Le Val d’Oise importe également 460 000 tonnes (37 % des importations) de trois départements de l’Ile-de-France, notamment 290 000 tonnes des Yvelines et 100 000 tonnes des Hauts-de-Seine (ce département ne produisant pas de granulats, ces flux correspondent, en fait, à des reprises).

Enfin, dans une moindre mesure, on repère des livraisons originaires de la Haute- Normandie (12 % de l’ensemble), surtout du département de l’Eure (130 000 tonnes).

En 1993, le volume des importations de matériaux alluvionnaires est légèrement supérieur à celui de 1984 (1,1 million de tonnes), mais très inférieur à celui de 1991 (2,7 millions de tonnes).

Les roches calcaires : 140 000 tonnes

Comme tous les départements de l’Ile-de-France (excepté la Seine-et-Marne), le Val d’Oise est dépourvu de gisements de roches calcaires. Ces granulats concassés de roches calcaires sont importés du Nord de la France et de la Belgique.

Ces importations sont en nette progression par rapport à celles de 1984 (30 000 tonnes) ; par contre, elles sont légèrement inférieures à celles de 1991 (170 000 tonnes).

Les roches éruptives : 130 000 tonnes

Du fait de la géologie, les granulats d’origine éruptive, dont le département est dépourvu, proviennent de l’Ouest de la France.

De même que les calcaires, ces importations sont en nette progression par rapport à celles de 1984 (90 000 tonnes) ; par contre, elles sont légèrement inférieures à celles de 1991 (160 000 tonnes).

I.2. LES CONSOMMATIONS DE GRANULATS

Compte-tenu de ces échanges, le département a consommé – hors travaux exceptionnels – 2,5 millions de tonnes de granulats en 1993 :

. Alluvionnaires : 1 600 000 tonnes, 64 %

. Roches calcaires : 140 000 tonnes, 6 %

. Roches éruptives : 130 000 tonnes, 5 %

. Sablons : 620 000 tonnes, 25 %.

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Cette consommation est en diminution de – 42 % par rapport à celle de 1991 (4,3 millions de tonnes) : elle retrouve ainsi son volume de 1984.

La consommation annuelle, par habitant, s’établit à 2,4 tonnes en 1993.

Ce ratio est inférieur à ceux de nos deux années de référence : très légèrement par rapport à 1984 (2,8 tonnes), fortement par rapport à 1991 (4,1 tonnes).

En 1993, la structure de cette consommation est relativement proche de celle de 1984.

Voir page suivante : - Tableau « Consommation ».

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Val d'Oise – 1993 – CONSOMMATION (en 1000 t)

Production 1400

31 %

440 EXPORTATIONS

69 %

Livraisons dans le département 960 IMPORTATIONS Ile de France 1260 Allu. Picardie Hte Normandie

1530 140 R.Calc. Nord de la France 61% Belgique

130 R.Erupt. Ouest de la France

39 % 0 Autres

Consommation 2490

Allu. R.Calc. R.Erupt. Sablons 1600 140 130 620 64% 6% 5% 25% 58

Val d'Oise – 1993 – UTILISATION (en 1000 t)

Allu. R.Calc. R.Erupt. Sablons 1600 140 130 620 64% 6% 5% 25%

Consommation 2490 Produits en béton 110 8% 53.8% Béton prêt à l'emploi 810 60% Autres bétons 420 31% Besoins hydrauliques 1340

Allu. R.Calc. Sablons 1320 10 10 98% 1% 1% 10.8 %

Produits hydrocarbonés 270

Allu. R.Calc. R.Erupt. 40 100 130 15% 37% 48%

35.3 % Graves routières 550 63% Autre 330 37% Autres emplois 880

Allu. R.Calc. R.Erupt. Sablons 240 30 0 610 27% 3% 0% 70% 59

I.3 LES MODES DE TRANSPORTS DES GRANULATS

La route représente le mode de transport dominant de la production départementale et des importations. Par contre, les flux de transit sont surtout assurés par la voie fluviale.

Route Eau Fer Production départementale 96 % 4 % - Importations 75 % 15 % 10 % Transit 16 % 84 % -

Total (en millions de tonnes) 2,6 1 0,2

I.3.1 Le transport de la production départementale livrée sur le département

La production de granulats, réalisée dans le Val d’Oise et consommée dans ce même département, est uniquement acheminée par la route.

I.3.2 Le transport des exportations

En 1993, les exportations de sablons sont exclusivement transportées par la route, alors que celles d’alluvionnaires sont toutes acheminées par la voie fluviale.

I.3.3 Le transport des importations

En 1993, la route assure 75 % de la livraison des importations :

En millions de tonnes Imports Route Eau Fer Alluvionnaires 1,3 81 % 19 % - Roches calcaires 0,1 86 % - 14 % Roches éruptives 0,1 - - 100 %

Total 1,5 75 % 15 % 10 %

Du fait de la proximité des lieux de livraisons, les importations d’alluvionnaires des départements limitrophes sont principalement transportées par la route :

Origine des principales importations :

Route Oise 600 000 tonnes Yvelines 270 000 tonnes Hauts-de-Seine 100 000 tonnes

Voie d’eau Eure 80 000 tonnes Seine-et-Marne 70 000 tonnes

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On notera que les importations de granulats concassés de roches éruptives sont exclusivement transportées par voie ferrée. Quant aux granulats calcaires acheminés par le fer, ils proviennent du département du Nord.

I.3.4 Le flux de transit

Environ 0,8 million de tonnes de granulats alluvionnaires traversent le département du Val d’Oise. En provenance des départements de l’Oise et de l’Aisne, ils sont principalement transportés par la voie fluviale (vallée de l’Oise).

En millions de tonnes Volume Route Eau Département de l’Oise 0,4 28 % 72 % Département de l’Aisne 0,4 - 100 %

Total 0,8 16 % 84 %

Les matériaux acheminés par voie fluviale sont destinés à ces cinq départements :

. Hauts-de-Seine : 390 000 tonnes, 60 %

. Seine-Saint-Denis : 140 000 tonnes, 22 %

. Paris : 100 000 tonnes, 16 %

. Yvelines : 10 000 tonnes, 1 %

. Val de Marne : 10 000 tonnes, 1 %.

I.3.5 L'approvisionnement des installations fixes

Sur le département du Val d’Oise, l’ensemble des installations fixes est approvisionné à 82 % par la route. Celle-ci livre la totalité des livraisons de matériaux destinés à la fabrication des produits en béton, ainsi que la majorité des livraisons des centrales de béton prêt à l’emploi, de graves routières et de produits hydrocarbonés. La voie d’eau approvisionne une petite partie des centrales de béton prêt à l’emploi et de graves routières.

Quant aux roches éruptives intégrées dans les produits hydrocarbonés, rappelons qu’elles sont toutes livrées par la voie ferrée.

En millions de tonnes Approv. Route Eau Fer Béton prêt à l’emploi 0,8 86 % 14 % - Produits en béton 0,1 100 % - - Graves routières 0,5 87 % 13 % Produits hydrocarbonés 0,3 52 % - 48 %

Total 1,7 82 % 8 % 10 %

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I.4 ETUDE ACTUALISÉE 1996

Après la réunion du groupe de travail du 3 février 1998, l’UNICEM s’est attaché à mettre à jour le document élaboré en 1994 et traitant pour le Val d’Oise :

- des flux de granulats - des consommations - des utilisations - des modes de transport

Cette étude, basée sur les chiffres de 1993, avait été réalisée lors du lancement de tous les Schémas Départementaux des Carrières en France. Elle avait nécessité, notamment pour évaluer les consommations et les flux, un travail considérable département par département.

Il n’a pas été possible de renouveler ce travail pour actualiser cette étude dans son ensemble.

Néanmoins, un tableau récapitulatif reprend les estimations pour 1996 ; les évolutions sont faibles en trois ans :

en 1000 t 1993 1996 Production 1 400 1 460 Exportation 440 480 Livraisons dans le département 960 980 Importation 1 530 1 270 Consommation 2 490 2 250

Pour les importations, les alluvionnaires en provenance d’Ile-de-France, de Picardie et de Haute-Normandie passent de 1,26 millions de tonnes à 1,05 MT, les roches calcaires du Nord de la France et de Belgique de 140 000 tonnes à 120 000 tonnes et les Roches éruptives de l’Ouest de la France de 130 000 tonnes à 100 000 tonnes.

Pour la même période, la consommation d’alluvionnaires est passée de 64 % à 56 %, celle des roches calcaires de 6 % à 5 %, celle des roches éruptives de 5 % à 4 % et celle de sablon de 25 % à 35 %.

En ce qui concerne la production, nous ne pouvons pas donner le détail pour une question de secret statistique dû au faible nombre de producteurs.

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Val d'Oise – 1996 – ESTIMATIONS (en 1000 t)

Production 1460

33 %

480 EXPORTATIONS

67 %

Livraisons dans le département 980 IMPORTATIONS Ile de France 1050 Allu. Picardie Hte Normandie

1270 120 R.Calc. Nord de la France 56% Belgique

100 R.Erupt. Ouest de la France

44 % 0 Autres

Consommation 2250

Allu. R.Calc. R.Erupt. Sablons 1250 120 100 780 56% 5% 4% 35% 63

I.5 RECOMMANDATIONS EN MATIERE DE TRANSPORT

1. Identification et nature des zones possibles d’approvisionnement des marchés du Val d’Oise après l’épuisement des réserves actuelles :

. Matériaux d’origine alluviale :

- Seine et Marne & Eure (Vallée de Seine)

. Matériaux de substitution d’origine marine :

- Foraines de Baie de Somme - Granulats marins de Baie de Seine

. Matériaux de substitution de roches massives :

- Calcaires du massif du Boulonnais - Calcaires belges du Tournaisy - Calcaires de l’Avesnois

2. Zones de consommation et types d’approvisionnement :

L’ensemble des marchés du Val d’Oise pouvant être approvisionnés par route, il s’agit ici d’identifier d’autres modes d’approvisionnement et de vérifier leur adéquation avec les réseaux actuels.

Les deux zones essentielles sont Cergy et Roissy.

Pour la zone de Cergy, la voie d’eau et la voie ferroviaire sont possibles. Pour la zone de Roissy, seule la voie ferroviaire est possible.

3. Recommandations / Orientations :

- Il convient tout d’abord de préserver l’exploitation des gisements d’alluvionnaires encore exploitables dans le département pour permettre l’organisation de la substitution.

- Le transport par route doit être réservé à une redistribution locale.

- Privilégier pour les importations la voie d’eau et le fer, tenir compte des évolutions à 10 ans des infrastructures, en particulier l’ouverture du Canal Seine Nord et l’évolution possible du transport fluvio-maritime.

- Privilégier, près des zones de consommation, l’implantation de plates-formes multi- modales embranchées eau et fer, et veiller à ce que l’utilisation de ces plates-formes soit économiquement viable en comparaison de liaisons directes Producteur / Consommateur par la route.

- Il faudra rappeler que les carrières de gypse qui ont une activité industrielle dans le site de la carrière représentent un transport nul pour les matériaux bruts.

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- La cimenterie de Cormeilles est appelée à cesser ses activités. Elle sera remplacée par une cimenterie en Seine et Marne qui doit privilégier le transport par voie d’eau. Cormeilles ne deviendrait à terme qu’un centre de distribution.

II – LE GYPSE

Le Gypse en France : importance de l’Ile-de-France

En France, le gypse est présent dans le Bassin Parisien qui fournit 68 % de la production nationale (1).

83 % de la production française sont destinés à la fabrication de plâtre et produits dérivés et 17 % sont destinés aux autres utilisations : additif de la fabrication du ciment et charges pour l’industrie.

Le gypse naturel représente aujourd’hui 95 % du gypse utilisé en France. Il n’y a pas de produits de substitution techniquement et économiquement utilisable.

L’expérience d’utilisation du phosphogypse – sous-produit de la fabrication de l’acide phosphorique – conduite dans les années 70 a été complètement abandonnée pour des raisons à la fois techniques (les impuretés du phosphate matière première se retrouvent dans le phosphogypse et sont un obstacle à son utilisation) et économiques (coût prohibitif du séchage et de l’élimination de certaines impuretés). Il en est de même dans pratiquement tous les pays industriels qui avaient entrepris d’utiliser ce sous-produit industriel.

Par ailleurs, le gypse de désulfuration des fumées de centrales thermiques utilisé avec succès dans certains pays n’est disponible en France qu’en très faibles quantités. C’est pourquoi, une seule usine de plaques de plâtre, située sur les rives du Rhin, utilise du désulfogypse provenant d’Allemagne.

La satisfaction des besoins repose donc sur l’extraction du gypse en carrière.

65 % des réserves de gypse françaises sont situées en Ile-de-France.

Le gypse est transformé à proximité immédiate des lieux d’extraction. C’est ainsi qu’en Ile-de-France, les huit carrières de la région – dont 3 en Val d’Oise – alimentent une vingtaine d’unités de production de plâtre, de carreaux et de plaques de plâtre.

II.1 LES BESOINS EN GYPSE

Les tableaux ci-dessous montrent l’évolution des productions nationales et régionales de gypse ainsi que l’évolution de la production nationale de plâtre.

(1) Les autres régions productrices sont la Provence, le sud-ouest, le Jura, les Alpes et les Charentes.

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II.2 PRODUCTION DE GYPSE

Année France entière Val d’Oise 1985 5 286 300 1 675 000 1995 (5 700 000) (1 800 000)

(estimation) N.B. – Les données sont couvertes par le secret statistique depuis 1990 en raison du faible nombre de producteurs.

II.3 PRODUCTION FRANCAISE DE PLÂTRES DE CONSTRUCTION TOUTES CATÉGORIES CONFONDUES

(Plâtres de construction = plâtres pour enduits manuels et projetés + plâtres pour la fabrication d’éléments : carreaux et plaques)

ANNÉE Production en Tonnes 1985 2 950 150 1995 (3 200 000)

(estimation) N.B. – Les données sont couvertes par le secret statistique depuis 1990 en raison du faible nombre de producteurs.

La consommation de gypse dans le monde est en croissance régulière, de même l’utilisation des produits en plâtre, notamment de la plaque de plâtre se développe dans tous les pays industrialisés, même en cas de stagnation de l’activité du bâtiment (par substitution à d’autres produits et pour répondre au marché de l’entretien et de la rénovation). En France, la consommation annuelle de plaques de plâtre par habitant est de 3 m² alors qu’elle est de 4,6 m² au Japon et de 8 m² aux États-Unis. Compte-tenu de ce développement, les besoins en gypse devraient s’accroître également en France dans les années à venir.

II.4 DU GYPSE AU PLÂTRE :

1) des emplois

L’industrie du plâtre emploie directement environ 4 000 personnes et fournit de l’activité à près de 80 000 personnes (artisans, entreprises, négoce, transport) en France.

2) un produit de base pour la construction

En France, 42 % des plaques de plâtre, 64 % du plâtre pour enduit, 92 % du plâtre à mouler et 71 % des carreaux de plâtre sont fabriqués à partir du gypse d’Ile-de-France. Le plâtre et les produits en plâtre, dont les qualités en matière de protection contre l’incendie, d’isolation acoustique et thermique et de confort sont connues de tous, ne connaissent pas de produits de substitution. La consommation nationale devrait continuer à se développer dans les années à venir.

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II.5 TRANSPORT DE GYPSE

Au départ de la carrière de Taverny le gypse (environ 900.000 tonnes/an) est transporté à 8 % par voie fluviale et 92 % par voie routière.

8 %, soit environ 70.000 tonnes/an, partent sur péniches qui sont chargées au port de Genevilliers et le gypse, entre la carrière et le port, est transporté par camions. Le gypse transporté par péniches est exporté exclusivement vers la Belgique.

54 % de la production est expédiée à d'autres plâtrières ou cimenteries d'Ile-de-France ou à proximité immédiate. Ces expéditions se font par route vers les usines où le gypse est transformé en plâtre.

38 % de la production est envoyée sur toute la France (hors Ile-de-France et Bénélux), le transport de ce gypse se fait également par voie routière.

II.5 TRANSPORT DU PLÂTRE

Le plâtre et les produits à base de plâtre produits à partir du gypse extrait dans le Val d'Oise, transformés dans des usines situées dans ce même département ou dans son voisinage immédiat (Auneuil, Cormeilles, Mériel, etc…) sont expédiés sur toute la moitié Nord de la France et le Bénélux. Le transport se fait essentiellement par voie routière et représente un tonnage d'environ 750.000 tonnes par an.

Environ 5 % de la production est exportée hors du marché commun, le transport entre les usines et les ports d'embarquement se faisant également par voie routière. Les produits d'exportation lointaine sont, en général les produits nobles et à forte valeur ajoutée.

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DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

CHAPITRE D

D - IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT PROTECTION DU MILIEU

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I - Protection du milieu environnant :

I.1 SYNTHESE DE L'IMPACT DES CARRIERES EXISTANTES

Le présent travail a été réalisé en s'inspirant de la méthode mise au point dans le département des Yvelines, adaptée par le groupe de travail. Chacune des carrières du Val d'Oise (liste établie par la DRIRE, transmise le 4 janvier 1996) fait l'objet d'une fiche récapitulative de ses principales caractéristiques et de ses impacts (modèle annexé au présent document). Ces fiches ont été remplies grâce à de visites de terrain et à la connaissance des sites concernés de la part des membres du groupe. Il faut saluer l'importance et la qualité du travail accompli par M. BOUVARD, représentant l’association « Val-d'Oise Environnement », qui a visité l'ensemble des sites de terrain. Le groupe de travail lui en est reconnaissant et lui adresse ses plus vifs remerciements.

Le département du Val-d'Oise comptait début 1996 42 carrières1 (depuis l'introduction des carrières dans la nomenclature des Installations Classées pour la protection de l'environnement, une action visant à "solder" certains dossiers relatifs à des carrières abandonnées est en cours par la DRIRE). Elles se répartissent de la manière suivante :

Sables et graviers 1 Sablons 25 Gypse 3 Calcaire 4 Marne 1 Argile 2 Limon 3

Sauf en ce qui concerne les carrières de sablons, le présent document se limite à l'indication de tendances, compte tenu notamment de la faiblesse des échantillons. Ces faibles effectifs ont, de plus, souvent été amputés de carrières dont l'activité a cessé depuis plusieurs années et pour lesquelles le groupe n'a donc pas pu élaborer de fiche récapitulative. Concernant les carrières de sablons, la synthèse est plus développée et plus précise. On peut dès à présent, noter les convergences remarquables qui se dégagent de l'examen des fiches récapitulatives.

I.1.1 Sables et graviers

Sur les quatre carrières recensées par la DRIRE début 1997, seule une est encore en activité fin 1998 (et uniquement pour des travaux de remise en état).

L'exploitation des carrières de sables et graviers s’est faite en totalité ou partiellement en eau et le réaménagement fut seulement en partie coordonné. Le remblaiement se fait uniquement avec des matériaux inertes (pas de déchets).

²1 La carrière des Buttes de Cormeilles a été comptabilisée trois fois : exploitation de sablons, de gypse et de marne.

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Ces carrières ne semblaient pas poser de problème administratif ou de voisinage particulier (pas de plainte, pas de mise en demeure, pas de procès-verbaux), bien qu'elles soient situées en zone urbaine.

I.1.1.1 Impact visuel

L'impact visuel est variable. Il est plutôt considéré comme moyen à faible pendant l'exploitation et ne persiste pas après la remise en état. L'impact final sur le paysage est plus fortement ressenti que le seul impact visuel pendant l'exploitation, mais le résultat final est jugé plutôt bon.

I.1.1.2 Impact sur le voisinage

L'impact sur le voisinage est faible. Localement, le trafic généré peut poser problème.

I.1.1.3 Impact sur l'eau

L'impact sur l'eau est considéré comme nul à faible.

I.1.1.4 Impact sur les activités humaines

L'impact sur les activités humaines est nul, à l'exception de l'impact sur les activités agricoles (consommation de terres cultivées).

I.1.1.5 Impact sur le milieu naturel

Le groupe a estimé qu'il était négligeable, compte tenu de l'évolution déjà subie par la vallée de l'Oise (suppression des prairies, développement de l'urbanisation et des voies de communication, etc.).

I.1.1.6 Sécurité publique

Ces carrières ne semblent pas présenter de risques particuliers en matière de sécurité publique.

I.1.1.7 Réaménagement

Les types de réaménagement sont variés (loisirs, paysage, industrie, écologie). Il n'y a donc pas de retour à l'agriculture, ce qui pourrait s'expliquer par le fait que ces carrières se situent aujourd'hui dans un contexte urbain.

Le groupe considère que la tenue de ces carrières et de leurs réaménagements est bonne (3 carrières sur 4).

Enfin, l'intérêt actuel des milieux réaménagés est variable, mais semble pouvoir évoluer favorablement.

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I.1.2-Sablons

Les carrières de sablons sont de loin les plus nombreuses dans le département (25 sur 42), même si leur taille est souvent modeste2.

Superficie Nombre de carrières < 5 ha 7 < 10 ha 3 < 100 ha 5 > 100 ha 2

Ces carrières semblent poser des problèmes. Au moins 7 d'entre elles (sur 17) ont fait l'objet d'une mise en demeure et une autre totalise à elle seule 4 plaintes et deux procès- verbaux.

Près de la moitié de ces carrières ont nécessité un défrichement préalable, au moins partiel. Elles ne sont pas exploitées en eau et font, la plupart du temps, l'objet d'un réaménagement seulement partiellement coordonné. Le remblaiement est fait avec des matériaux inertes et, pour une forte minorité (30%), par des déchets.

Elles sont le plus souvent installées dans un contexte rural (80 %), à proximité d'une voie de circulation (70 %) et d'habitations (60 %).

I.1.2.1 Impact visuel

L'impact visuel est le plus souvent faible dans le grand paysage (vision éloignée), mais devient souvent (50 % des cas) fort à très fort en vision rapprochée.

I.1.2.2 Impact sur le voisinage

Les nuisances sur le voisinage sont en général modestes, sauf ponctuellement en ce qui concerne le trafic et les poussières.

I.1.2.3 Impact sur l'eau

Les incidences sur l'eau sont mal connues. Quand elles le sont, elles sont considérées comme nulles ou faibles sur les eaux superficielles. Elles peuvent en revanche être fortes à très fortes sur les eaux souterraines (20 % du total des carrières et la moitié des cas où l'impact est connu). Ceci est sans doute lié à la nature des remblais utilisés, la proximité de la nappe et sa vulnérabilité. Ceci explique que les risques pour la nappe sont souvent considérés comme très forts lorsqu'ils sont connus (6 cas sur 10).

2Le tableau ci-dessous est établi sur la base des 17 carrières pour lesquelles la fiche de renseignements généraux établie par la DRIRE est disponible.

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I.1.2.4 Impact sur les activités humaines

L'impact sur les loisirs est faible. Par contre, l'impact sur les activités agricoles et forestières est plus sensible, mais variable.

I.1.2.5 Impact sur le milieu naturel

S'agissant de carrières anciennes et de petite taille, l'impact sur le milieu naturel est mal appréhendé (50 % des cas) mais n'est jamais considéré comme fort ou très fort dans les cas connus.

I.1.2.6 Impact sur la sécurité publique

Ces carrières ne semblent pas présenter de risques particuliers en matière de sécurité publique.

I.1.2.7 Réaménagement

Le réaménagement est logiquement à vocation agricole ou forestière et, dans une moindre mesure, à vocation paysagère ou de loisir. La qualité de ces réaménagements est très variable, même si dans 50 % des cas elle est considérée comme plutôt bonne.

L'intérêt des milieux ainsi reconstitués est jugé insignifiant. L'intérêt paysager est lui assez variable.

L'évolution est difficile à déterminer (7/24), même si le groupe est globalement assez optimiste (12/24).

I.1.3-Gypse

Les 3 carrières concernées sont des carrières de grande surface (entre 120 ha et 980 ha). Les gisements du Val-d'Oise sont considérés comme étant d'intérêt national.

Ces carrières génèrent beaucoup de plaintes (8 au total pour les trois carrières). Elles sont exploitées à ciel ouvert ou en souterrain et leur réaménagement coordonné n'est que partiel. Elles sont en partie comblées par des matériaux inertes mais ne reçoivent pas de déchets. Qu'elles soient en contexte urbain ou rural, elles sont toujours situées à coté d'une voie de circulation et d'habitations.

I.1.3.1 Impact visuel

L'impact visuel est très fort pour les carrières exploitées à ciel ouvert et peut l'être pour les carrières souterraines lorsqu'elles génèrent des effondrements visibles en surfaces (fontis accidentels). L'impact sur le paysage procède de la même logique.

I.1.3.2 Impact sur le voisinage

Le bruit est une nuisance reconnue pour certains sites. Par contre, l'impact des poussières est plus limité (faible à moyen).

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Les vibrations sont fortement ressenties, bien qu'elles soient inférieures aux seuils réglementaires. Des expertises préalables sur le bâti sont en cours pour analyser l'impact de ces vibrations.

Enfin, ces carrières génèrent un trafic routier source de nuisances importantes.

I.1.3.3 Impact sur l'eau

L'impact sur les eaux superficielles est variable, et le groupe a jugé qu'il est necessaire de continuer à suivre les nappes perchées à long terme en cas de remise en état par la méthode des affaissements dirigés (carrières souterraines).

I.1.3.4 Impact sur les activités humaines

L'impact sur les activités humaines est très variable. Il dépend du mode d'exploitation et notamment du risque d'apparition accidentelle de fontis qu'il induit.

I.1.3.5 Impact sur les milieux naturels

L'impact sur les milieux naturels est le plus souvent faible. Cependant, après les effondrements dirigés, il subsiste un impact visuel sur la forêt.

I.1.3.6 Impact sur la sécurité publique

Dans le cadre des procédures d'abandon, les exploitants ont l'obligation de réaménager le site, ce qui doit conduire à réduire le risque à long terme.

I.1.3.7 Réaménagement

Les réaménagements sont fonction de l'usage initial des sites. Ils sont donc naturellement orientés vers des vocations forestières ou paysagères.

La qualité des réaménagements sur le site à ciel ouvert est jugée bonne.

I.1.4-Calcaire

Sur les quatre carrières concernées, trois sont abandonnées depuis longtemps (pas d'exploitation depuis plusieurs années pour deux d'entre elles et comblement pour la troisième). Seule une carrière de petite taille (5 ha) a pu faire l'objet d'une fiche renseignée par le groupe.

Elle se caractérise par un impact fort sur le paysage et les milieux naturels, nul sur l'eau et les activités humaines et variable sur le voisinage. Malgré un réaménagement médiocre, cette carrière présente un fort intérêt scientifique (en particulier géologique) et pédagogique fort qu'il convient de préserver.

I.1.5-Marne

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La marne est exploitée dans la carrière des buttes de Cormeilles avec une faible production (62500 t/an). Son impact ne peut être dissocié de l'impact général de la carrière dont le principal matériau extrait est le gypse (cf. III).

I.1.6-Argile

Sur les deux carrières citées par la DRIRE, une est comblée et ensemencée. Elle a donc été exclue de l'analyse.

Celle qui est en activité a un impact fort sur le paysage et l'agriculture, mais nul ou faible sur les autres activités. Elle ne présente pas de risque particulier. Son réaménagement est bon, notamment en ce qui concerne le paysage, mais n'est pas satisfaisant en ce qui concerne l'agriculture (qualité du sol)

I.1.7-Limons

Sur les trois carrières de limons, deux ont été remblayées. L'emplacement de la première est occupé par une déchetterie, celui de la seconde par une plaine de jeu.

L'analyse n'a donc porté que sur celle en activité dont une partie est remblayée (extension urbaine) et l'autre en cours de remblaiement (activités de loisirs).

Les impacts sont négligeables, sauf en ce qui concerne le paysage et les activités agricoles.

Le réaménagement est de qualité moyenne et n'offre pas d'intérêt particulier. Il est difficile de se prononcer sur son évolution.

I.1.8-Conclusions

Il apparaît que l'impact des éventuelles activités postérieures à celle de l’exploitation des matériaux est souvent plus fortement ressenti que l'impact de l'extraction elle-même. Ces activités postérieures, bien que n’étant pas celles de la carrière au sens strict, contribuent fortement à dégrader l'image des carrières dans le public. Cette appréciation est renforcée dans le cas de certaines anciennes carrières de sablons ou dont la taille était petite.

Le groupe de travail a constaté, à la date de l’établissement de la liste des carrières administrativement en exploitation servant de base pour son travail, qu’un certain nombre de ces carrières n’étaient plus en phase d’exploitation des matériaux. Comme rappelé en introduction, une action de l’Etat est en cours pour engager les procédures d’abandon et de cessation d’activité nécessaires. Pour éviter des situations physiques de fin d’exploitation non suivies des procédures administratives correspondantes, il importe d’agir auprès des exploitants pour qu’ils déposent les déclarations d’abandon et de cessation d’activité le plus tôt possible après la fin de l’extraction des matériaux. Cette approche devrait être de nature à améliorer l’image des carrières dans le public.

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I.2 - DÉTERMINATION DES ZONES DEVANT ÊTRE PRISES EN COMPTE AU TITRE DE L’ENVIRONNEMENT

I.2.1- Inventaire des différents types d’espaces

Sont inventoriés ci-après les types d’espaces qui bénéficient d’une protection ou font l’objet d’une délimitation au titre de l’environnement. Vis à vis d’un projet de carrière ils constituent une contrainte, plus ou moins forte, qu’il convient de prendre en compte.

I.2.1.1 la protection de la nature

I.2.1.1.1 les Arrêtés de Protection du Biotope (APB)

L’Arrêté de Protection du Biotope (APB) est pris par le Préfet du Département. Il interdit de plein droit les actions susceptibles de déséquilibrer le milieu. Son objectif est de prévenir la disparition des espèces protégées présentes, en préservant leurs milieux de vie.

Il existe actuellement (1998) dans le Val-d’Oise un seul arrêté de protection du biotope.

I.2.1.1.2 les Réserves Naturelles (RN et RNV)

La Réserve Naturelle (d’État) (RN) est une protection ministérielle forte (décret) qui se limite à des sites d’intérêt national ou international. Toutes les activités ayant un impact sur la faune, la flore ou les milieux peuvent être réglementées ou interdite.

La Réserve Naturelle Volontaire (RNV) est demandée par le propriétaire. Elle est agréée par le Préfet de Département pour une durée de 6 ans, renouvelable par tacite reconduction. Les sites doivent présenter un intérêt particulier sur le plan scientifique. Le règlement peut être aussi contraignant que celui d’une réserve naturelle (d’État) : toute action susceptible de nuire à la faune ou à la flore peut être interdite ou réglementée.

Il n’existe pas actuellement (1998) dans le Val-d’Oise de réserve naturelle (d’État ou volontaire).

I.2.1.1.3 les Zones de Protection Spéciale (ZPS) au titre de la directive européenne « Oiseaux » de 1979

Les Zones de Protection Spéciale (ZPS) ont pour objet la protection des habitats et des populations d’oiseaux remarquables au niveau européen. Les désignations sont effectuées sur la base d’un inventaire scientifique préalable (Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux = ZICO). La France doit définir sur les ZPS les mesures de conservation appropriées.

Il n’existe pas actuellement (1998) dans le Val-d’Oise de ZPS.

I.2.1.1.4 les Zones Spéciales de Conservation (ZSC) au titre de la directive européenne « Conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages » de 1992

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L’objectif de cette directive, dite « Directive habitats » est de préserver la biodiversité dans l’Union européenne. Pour cela seront créées des Zones Spéciales de Conservation (ZSC), où par voie de partenariat entre l’État et les acteurs locaux, seront définies des modalités de gestion appropriées.

Actuellement (1998) dans le Val-d’Oise environ 520 hectares ont été pressentis pour devenir des ZSC (mais le processus n’est pas terminé).

Remarque : à terme, l’ensemble des ZPS et des ZSC sera fondu dans un seul réseau européen appelé « Natura 2000 ».

I.2.1.1.5 les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique ou Floristique (ZNIEFF)

Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique ou Floristique (ZNIEFF) ne sont qu’un inventaire scientifique, non opposable mais qui doit guider les décisions d’aménagement de l’espace. On distingue :

* des ZNIEFF de type 1 : secteurs de superficie en général limitée, définis par la présence de populations d’espèces remarquables * des ZNIEFF de type 2 : grands ensembles naturels peu modifiés

Pour le schéma des carrières du Val-d’Oise ont été retenues la version 1992 des ZNIEFF de type 1 et la version 1986 (plus opérationnelle) des ZNIEFF de type 2.

Remarque : cet inventaire scientifique est susceptible de connaître des évolutions dans le département.

I.2.1.1.6 les Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO)

Il s’agit d’un inventaire scientifique national préalable à la désignation des ZPS (voir I.2.1.1.3).

Il existe une seule ZICO dans le Val-d’Oise. (il ne se créé plus de ZICO : l’inventaire est achevé)

I.2.1.2 la protection des monuments et des paysages

I.2.1.2.1 les monuments historiques

La loi du 31 décembre 1913 protège les immeubles (partie ou totalité) dont la construction présente du point de vue de l’histoire ou de l’art un intérêt public. Il existe des monuments classés ou inscrits.

Au 1er janvier 1996, il y avait 152 monuments classés et 149 monuments inscrits dans le Val-d’Oise.

I.2.1.2.2 les périmètres de protection des monuments historiques classés ou inscrits

Dans un périmètre n’excédant pas 500 mètres autour d’un monument classé ou inscrit et visible en même temps que lui, il ne peut être fait aucune transformation ou modification sans autorisation préalable.

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I.2.1.2.3 les sites classés

La loi du 2 mai 1930 organise la protection des monuments naturels et des sites à caractère artistique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Un site classé ne peut être ni détruit ni modifié dans son état ou son aspect, sauf autorisation spéciale du Ministre de l’Environnement.

Fin 1997 il existe dans le Val-d’Oise 37 sites classés, pour un total de 15669 hectares.

NB : Il existe un projet de site classé : « les vallées de l’Ysieux et de la Thève » ( non cartographié à la date de rédaction du schéma)

I.2.1.2.4 les sites inscrits

Dans un site inscrit tous les travaux d’aménagement doivent être soumis à l’administration 4 mois au préalable.

Fin 1997 il existe dans le Val-d’Oise 44 sites inscrits, pour un total de 65090 hectares.

I.2.1.3 la protection des eaux (souterraines ou superficielles)

I.2.1.3.1 les captages d’eau potable et leurs périmètres de protection

Les captages utilisés pour l’alimentation en eau potable sont protégés par des périmètres où peuvent être interdites ou réglementées des activités (dont l’exploitation de carrières) : ?? périmètre de protection immédiat ?? périmètre de protection rapproché ?? périmètre de protection éloigné.

Ces périmètres, définis par un hydrogéologue agréé, font l’objet d’une procédure de Déclaration d’Utilité Publique (DUP).

Remarque : dans le département du Val-d’Oise, certains captages et leurs périmètres n’ont pas fait l’objet d’une DUP.

I.2.1.3.2 les lits mineurs des fleuves et rivières

L’arrêté du 22 septembre 1994 stipule que les extractions de matériaux dans le lit mineur des cours d’eau et dans les plans d’eau traversés par des cours d’eau sont interdites. Le lit mineur est le terrain recouvert par les eaux coulant à pleins bords avant tout déversement.

I.2.1.3.3 les lits majeurs des fleuves et rivières

L’arrêté du 22 septembre 1994 stipule que les extractions en nappe alluviale dans le lit majeur ne doivent pas faire obstacle à l’écoulement des eaux superficielles. Dans le cas de la Seine, le lit majeur est défini par l’emprise de la crue de référence de 1910. Pour

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les rivières du département, le lit majeur a été défini conventionnellement comme une bande de 35 mètres de part et d’autre du lit mineur.

I.2.1.3.4 les zones visées dans le SDAGE et les SAGE

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) fixe, au niveau du bassin Seine-Normandie, les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau. Les programmes et les décisions administratives dans le domaine de l’eau doivent être compatibles (ou rendus compatibles) avec ses dispositions. Les décisions administratives relatives à l’exploitation des carrières doivent donc prendre en compte les dispositions du SDAGE.

Le SDAGE du bassin Seine-Normandie (approuvé le 20 septembre 1996) définit 3 types de zones :

?? une zone sans contrainte particulière où l’extraction peut se faire selon les dispositions de l’arrêté du 22 septembre 1994 ?? une zone de grande richesse environnementale au sein de laquelle l’ouverture de carrières peut être acceptée en fonction des conclusions de l’étude d’impact relatives au maintien de l’intérêt écologique global des milieux naturels recensés. Elle comprend notamment : ?? les vallées des rivières classées en première catégorie piscicole ?? les vallées des rivières de tête de bassin et les affluents mineurs en raison de leur haute qualité ou de leur faible débit, qui en font des milieux particulièrement sensibles ?? les ZPS ?? les ZNIEFF de type 2 ?? les ZICO ??une zone à fortes contraintes environnementales, au sein de laquelle l’ouverture de nouvelles carrières n’est en principe pas compatible : ?? le lit mineur des rivières ?? les ZNIEFF de type 1 à caractère humide

Les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) sont des outils de gestion à l’échelle de l’unité hydrographique. Leurs périmètres sont fixés par le SDAGE avec lequel ils sont compatibles.

I.2.1.4 les autres protections

I.2.1.4.1 concernant les forêts

On a considéré comme protégées les forêts domaniales ou « de protection » ou soumises au code forestier.

Remarque : à l’intérieur de la forêt domaniale de Montmorency il existe des réserves biologiques, qui n’ont pas été distinguées sur la carte du reste de la forêt.

I.2.1.4.2 le Parc Naturel Régional (PNR) du Vexin français

Le PNR du Vexin français, institué par décret du 9 mai 1995, a fixé dans sa charte et son plan au 1/50000 les vocations préférentielles d’utilisation des sols dans différentes zones. Les zones suivantes ont été définies :

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?? zones naturelles d’intérêt paysager primordial ?? zones naturelles d’intérêt paysager majeur

?? zones naturelles d’intérêt écologique ?? zones à vocation forestière à conforter ou à reconquérir ?? zones agricoles à conforter ou à reconquérir ?? zones urbaines existantes ou en extension. La charte indique les zones naturelles d’intérêt paysager primordial et majeur et les zones d’intérêt écologique, elles n’ont pas vocation à recevoir de nouvelles carrières et sablières.

I.2.1.4.3 les périmètres de préemption d’espaces naturels

A l’intérieur de zones instituées par le département au titre de la protection des espaces naturels sensibles, le conseil général dispose d’un droit de préemption (qu’il peut déléguer à une commune ou à l’Agence des Espaces Verts (AEV) de la région Ile-de-France ou à un Parc Naturel Régional (PNR)) afin d’acquérir des terrains.

I.2.2 - Classification des espaces

Remarque préalable : le département du Val-d’Oise comportant des carrières souterraines (gypse) la classification des espaces en termes de contraintes s’est faite en distinguant le cas des carrières à ciel ouvert et le cas des carrières souterraines.

I.2.2.1 cas des carrières à ciel ouvert

Les différents types d’espaces listés au paragraphe 1 ont été classés selon le niveau de contrainte qu’ils représentent pour l’ouverture éventuelle d’une carrière à ciel ouvert.

?? contraintes de première catégorie = espaces bénéficiant d’une protection juridique forte au titre de l’environnement interdisant l’exploitation de carrière à ciel ouvert

?? contraintes de deuxième catégorie = espaces bénéficiant d’une protection ou d’une délimitation au titre de l’environnement n’interdisant pas l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert

Ont été classés dans les contraintes de première catégorie :

?? les monuments historiques = bâtiments eux-mêmes (voir § I.2.1.2.1) ?? les captages d’eau potable + leurs périmètres de protection immédiat et rapproché avec DUP (voir § I.2.1.3.1) ?? les arrêtés de protection du biotope (voir § I.2.1.1.1) ?? les sites classés (voir § I.2.1.2.3) ?? les forêts domaniales ou de protection ou soumises au code forestier (voir § I.2.1.4.1) ?? les zones naturelles d’intérêt paysager et/ou écologique du PNR du Vexin français (voir § I.2.1.4.2) ?? les lits mineurs des fleuves et rivières (voir § I.2.1.3.2) ?? les réserves naturelles d’État ou volontaires (voir § I.2.1.1.2) (pour mémoire) ?? les ZPS (voir § I.2.1.1.3) (pour mémoire)

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Ont été classés dans les contraintes de deuxième catégorie :

?? les périmètres de protection de monuments historiques (voir § I.2.1.2.2) ?? les captages d’eau potable + leurs périmètres de protection immédiat et rapproché sans DUP ainsi que les périmètres de protection éloignés (avec ou sans DUP) (voir § I.2.1.3.1) ?? les ZICO (voir § I.2.1.1.6) ?? les ZNIEFF de type I et de type 2 (voir § I.2.1.1.5) ?? les sites inscrits (voir § I.2.1.2.4) ?? les périmètres de préemption d’espaces naturels (voir § I.2.1.4.3) ?? le PNR du Vexin français en dehors des zones naturelles d’intérêt paysager et/ou écologique (voir § I.2.1.4.2) ?? les lits majeurs des fleuves et rivières (voir § I.2.1.3.3)

N.B. : Les contraintes du SDAGE (voir § I.2.1.3.4), qui se recoupent d’ailleurs souvent avec des contraintes déjà listées, n’ont pas été spécialement individualisées. L’utilisateur doit donc se reporter aussi à ces contraintes du SDAGE qui s'impose.

Les ZSC (voir § I.2.1.1.4) ont vocation à intégrer la catégorie des contraintes de première catégorie.

I.2.2.2 cas des carrières souterraines

Les différents types d’espaces listés au paragraphe 1 ont été classés selon le niveau de contraint qu’ils représentent pour l’ouverture éventuelle d’une carrière souterraine.

?? contraintes de première catégorie = espaces bénéficiant d’une protection juridique forte au titre de l’environnement ou interdisant l’exploitation de carrière souterraine

?? contraintes de deuxième catégorie = espaces bénéficiant d’une protection ou d’une délimitation au titre de l’environnement n’interdisant pas l’exploitation d’une carrière souterraine

Ont été classés dans les contraintes de première catégorie :

?? les captages d’eau potable + leurs périmètres de protection immédiat, rapproché et éloignés avec DUP (voir § I.2.1.3.1)

Ont été classés dans les contraintes de deuxième catégorie :

?? les monuments historiques = bâtiments eux-mêmes (voir § I.2.1.2.1) ?? les arrêtés de protection du biotope (voir § I.2.1.1.1) ?? les sites classés (voir § I.2.1.2.3) ?? les forêts domaniales ou de protection ou soumises au code forestier (voir § I.2.1.4.1) ?? le PNR du Vexin français (voir § I.2.1.4.2) ?? les lits mineurs des fleuves et rivières (voir § I.2.1.3.2) ?? les réserves naturelles d’État ou volontaires (voir § I.2.1.1.2) (pour mémoire) ?? les ZPS (voir § I.2.1.1.3) (pour mémoire) ?? les périmètres de protection de monuments historiques (voir § I.2.1.2.2) ?? les captages d’eau potable + leurs périmètres de protection immédiat, rapproché et éloigné sans DUP (voir § I.2.1.3.1)

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?? les ZICO (voir § I.2.1.1.6) ?? les ZNIEFF de type I et de type 2 (voir § I.2.1.1.5) ?? les sites inscrits (voir § I.2.1.2.4)

?? les périmètres de préemption d’espaces naturels (voir § I.2.1.4.3) ?? les lits majeurs des fleuves et rivières (voir § I.2.1.3.3)

I.2.3 - Cartographie des contraintes

Les contraintes listées précédemment ont été reportées sur des cartes au 1/100 000

??une carte des contraintes de première catégorie relatives aux carrières à ciel ouvert ??une carte des contraintes de deuxième catégorie relatives aux carrières à ciel ouvert ??une carte des contraintes de première catégorie relatives aux carrières souterraines ??une carte des contraintes de deuxième catégorie relatives aux carrières souterraines

Soit un total de 4 cartes.

I.2.4 - Synthèse des contraintes. Établissement des zonages

A partir des cartes précédentes a été établie la synthèse suivante :

?? zone 1 = zone incluant au moins une (parfois plusieurs) contrainte(s) de première catégorie où donc l’exploitation d’une carrière est soit interdite purement et simplement, soit autorisable seulement après la levée de cette (ou de ces) contrainte(s)

?? zone 2 = zone incluant au moins une (parfois plusieurs) contrainte(s) de deuxième catégorie où l’exploitation d’une carrière est possible sous réserve d’études spécifiques montrant la compatibilité de la carrière avec cette (ou ces) contrainte(s)

?? zone 3 = zone où n’existe pas de contrainte de première ou de deuxième catégorie, où donc l’exploitation de carrières est possible sous réserve du respect de la réglementation en vigueur sur les installations classées pour la protection de l’environnement.

Ce zonage est repris sur 2 cartes :

??une carte de synthèse des contraintes relatives aux carrières à ciel ouvert ??une carte de synthèse des contraintes relatives aux carrières souterraines

Remarque : le nombre final de combinaisons sur la carte de synthèse est donc de quatre :

zones à contrainte(s) première et deuxième catégorie en même temps zones à contrainte(s) de première catégorie seulement zones à contrainte(s) de deuxième catégorie seulement zones sans contrainte.

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OBSERVATIONS

Par la circulaire du 25 février 1997, le Ministère de la Culture a rappelé l’importance de la protection du patrimoine archéologique, élément essentiel de la mémoire nationale. Il importe donc que toute demande d’autorisation d’exploiter intègre une évaluation des incidences sur le patrimoine archéologique et des moyens prévus pour y remédier.

Les carrières constituent une opportunité d’observer la structure géologique de notre sous-sol. Il faut rappeler que le Bassin Parisien est un des berceaux mondiaux de la géologie. Il comporte des sites mondialement célèbres (Cormeilles-en-Parisis, Vigny,...). Il importe donc, lorsqu’une carrière révèle un intérêt géologique fort, de pouvoir conserver le plus possible ce patrimoine lors des réaménagements.

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II - ORIENTATION A PRIVILEGIER EN MATIERE DE REAMENAGEMENT DE CARRIERES :

PRÉAMBULE :

Le schéma départemental des carrières permet de donner certaines orientations générales, en cohérence avec d’autres actes tels le SDRIF. Toutefois, le réaménagement d’une carrière se définit de manière précise au moment de la demande d’autorisation.

Les orientations proposées par le schéma départemental des carrières s’inscrivent dans la réflexion que doivent avoir les acteurs concernés par un projet de réaménagement (exploitants, collectivités, riverains, propriétaires des sols, associations de protection de l’environnement, services de l’Etat …). L’objectif est de favoriser des visions globales de réaménagement adaptées aux spécificités de chaque zone, tenant compte des activités de valorisation des gisements, des objectifs de respect de l’environnement et de l’usage futur des sols.

Des adaptations aux circonstances locales sont toujours possibles. Le schéma départemental des carrières n’a pas vocation à standardiser les réaménagements. Il ne doit pas conduire à systématiser des réaménagements identiques à l’état initial. Il doit au contraire laisser une possibilité d’adaptations diversifiées aux circonstances locales (réaménagement en bois, culture, espaces de loisirs, espaces naturels présentant un intérêt floristique ou faunistique, ou zone urbanisée …). En outre, l’exploitation de la carrière peut être l’occasion de mettre en évidence un intérêt, géologique par exemple, dont la préservation nécessitera de repenser le réaménagement initialement prévu.

En tout état de cause, dans les marchés concernant la voirie ou le batiment, une priorité devra être donnée pour que les déblais, quand ils sont inertes, soient employés comme remblai de carrière.

II.1 CARRIERES A CIEL OUVERT

Sans prétendre à l’exhaustivité, ils peuvent être regroupés en quatre familles, selon que la carrière une fois réaménagée est destinée à devenir :

?? une zone urbanisable,

?? un espace boisé,

?? un espace agricole,

?? une zone naturelle.

Des orientations générales sont données ci-après pour chaque type de réaménagement. Des précisions sont aussi apportées dans la situation de certains réaménagements particuliers. En annexe, sont donnés des exemples de réaménagements qui illustrent les propos qui suivent.

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II.1.1 Réaménagements destinés à devenir une zone urbanisable

Dans les zones urbanisables, le réaménagement doit tenir compte de la vocation future des terrains, notamment en termes de compacité des sols. Ainsi, pour les terrains constructibles, afin de retrouver, après valorisation des gisements, une compacité suffisante pour permettre la construction sans sujétions excessives pour les fondations, il importe que les dossiers des projets de carrières mis en enquête publique concrétisent des engagements des exploitants sur un résultat final et précisent dans l’étude d’impact les moyens d’assurer cet objectif, notamment par :

?? le choix et la mise en œuvre des matériaux de remblai,

?? les conditions de compactage des matériaux de remblai,

?? les modalités de vérification de la réalisation des prescriptions de compactage.

II.1.2 Les réaménagements destinés à devenir un espace boisé

Concernant le réaménagement en espace boisé, quelques règles sont à retenir : ?? Il convient de reconstituer un sol sur une épaisseur minimale de 50 cm. Un sous- solage sera effectué, afin d’assurer une bonne interface entre le sol reconstitué et la dernière couche des remblais inertes.

?? Les caractéristiques du sol reconstitué (épaisseur, porosité, capacités nutritives et en eau, …) sont déterminées et réalisées de sorte qu’elles offrent les meilleures garanties de reprise et de survie des espèces retenues.

?? Les essences d’arbres sont choisies en fonction des objectifs fixés : production de bois ou paysagers. Dans ce dernier cas, les espèces locales seront préférées. Le choix des essences d’arbres doit aussi rester cohérent avec les massifs existants (raccordement) et il doit aussi tenir compte des caractéristiques pédologiques.

?? Les densités de plantation ou de semis doivent être proches voire supérieures aux maximales des préconisations du Fond Forestier National reprises en annexes à ce chapitre.

?? L’alignement des arbres peut être utile pour permettre l’entretien des jeunes plantations et à terme une exploitation rationnelle et mécanisée des espaces boisés. La réduction de la longueur de ces alignements sera recherchée, notamment en introduisant des courbes.

?? Le reboisement par ensemencement ou colonisation naturelle doit être examiné, cette pratique pouvant offrir d’excellents résultats.

?? L’exploitant s’assure de la bonne reprise des plantations au moins jusqu’à ce que la cessation d’activité définitive de la carrière soit établie par l’administration (cf. article 34.1 du décret du 21 septembre 1977 relatif aux installations classées pour la protection de l’environnement).

II.1.3 Les réaménagements destinés à devenir un espace agricole

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Concernant le réaménagement en espace agricole, différents éléments doivent être pris en compte :

?? Un régalage de terre végétale suffisant doit intervenir, d’une épaisseur d’au moins 30 cm. La pratique d’un décapage sélectif lors des travaux de découverte est indispensable pour disposer des terres végétales nécessaires. Toutefois, l’épaisseur totale du sol à reconstituer (terres végétales et couches sous- jacentes) varie le plus souvent de 50 cm à 1 mètre. La présence de gros blocs est à éviter.

?? Les 50 cm supérieurs de la couche de sol doivent être maintenus au-dessus du niveau de la nappe

?? Si le soubassement est peu perméable, il doit faire l’objet d’un ripage ou sous- solage avant l’apport de terres végétales pour améliorer le drainage.

?? En attente de remise en culture ultérieure, la terre végétale est ensemencée pour éviter l’érosion et le lessivage.

Les modalités de remblaiement, en particulier la terre végétale, les terres meubles et des matériaux stériles doivent être mises en œuvre dans des conditions de densité assurant un drainage suffisant. Le décapage et le régalage de la terre végétale doivent être effectués en une seule fois sans stockage prolongé et de préférence en période sèche.

D’une manière générale, les exploitants de carrière peuvent trouver profit à solliciter des conseils techniques des chambres d’agriculture ou d’organismes spécialisés en la matière.

II.1.4 Les réaménagements destinés à devenir une zone naturelle

Ces réaménagements doivent viser à recréer des espaces naturels offrant un cadre approprié au développement d’une flore et d’une faune diversifiées. On tentera de retrouver dans les réaménagements la mémoire du parcellaire et des tracés des anciens chemins. Pour les réaménagements en eau et zones humides, les choix de réaménagement s’orienteront à cet égard vers la réalisation de plans d’eau non morcelés avec des contours sinueux, une diversité de profils et de profondeurs.

Les plans d’eau sont à éviter en cas de communication hydraulique avec une rivière piscicole de 1ère catégorie (risques d’échauffement ou de transfert d’espèces indésirables). Par ailleurs, pour la création d’espaces boisés à vocation d’espace naturel, l’alignement des arbres est à éviter et l’utilisation d’essences locales est demandée.

II.1.5 - Cas particuliers

Des réaménagements particuliers sont à envisager lorsque la carrière a permis de dégager un intérêt qu’il serait souhaitable de conserver. Ainsi, le maintien d’un front d’exploitation laissera à jour un intérêt géologique ou continuera à servir d’abri pour la nidification d’espèces protégées.

Les considérations suivantes sont alors à prendre en compte :

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?? le projet ne doit pas compromettre la mise en sécurité du site qui est l’exigence première de tout réaménagement,

?? une convention sera établie avec une collectivité ou une association pour qu’au départ de l’exploitant, la sécurité du site puisse être maintenue,

?? l’élaboration du projet requiert la participation des élus, associations et administrations concernés.

II.2 CARRIERES SOUTERRAINES

Les exploitations souterraines du département du Val d’Oise concernent essentiellement les exploitations de gypse. Les remises en état envisagées ci-dessous concernent les carrières de gypse. Les caractéristiques des gisements d’un tel matériau font qu’il n’est pas envisageable de laisser, après exploitation, les vides en l’état. Il convient donc de combler les vides pour éviter, soit des déformations importantes des piliers avant leur destruction, soit, cas le plus probable, des ruptures de la couronne entraînant l’éboulement des terrains du dessus. Dans ces deux cas, les désordres apparus en souterrain peuvent remonter jusqu’en surface et donner lieu à la formation de fontis avec les risques qu’ils représentent pour la sécurité des personnes.

Les deux méthodes envisagées pour la remise en état des carrières souterraines de gypse sont les affaissements dirigés et le remblayage. Il est rappelé que ces deux méthodes de remise en état sont applicables dans des exploitations effectuées par la méthode des « chambres et piliers ». Cette méthode consiste à tracer dans le gisement des galeries selon un schéma perpendiculaire et à laisser entre les galeries des piliers, en général de base carrée, dont les dimensions sont calculées en fonction des caractéristiques mécaniques du gypse pour qu’ils puissent supporter des terrains de recouvrement.

Les méthodes de remise en état des carrières souterraines sont uniquement destinées à assurer la sécurité définitive du site après l’exploitation. En effet, par rapport aux carrières à ciel ouvert, l’impact de l’exploitation souterraine sur le paysage, la faune ou la flore est minime, voire inexistant.

II.2.1 Affaissements dirigés

II.2.1.1 - Techniques et contraintes

Cette méthode consiste à recouper les piliers en leur milieu pour laisser des piliers beaucoup plus petits. Les petits piliers sont alors rapidement forés et tirés. L’effondrement des piliers ainsi tirés entraîne l’affaissement des terrains du dessus. L’affaissement, atténué en fonction de la profondeur, se propage jusqu’en surface.

Cette méthode est limitée à une configuration précise de la zone à affaisser :

?? profondeur importante des travaux d’exploitation

?? présence d’une couche de sable suffisamment épaisse

?? dimensions importantes des zones à affaisser.

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Cette méthode requiert, au moment de la mise en œuvre des affaissements, de mettre en place une protection provisoire des zones concernées par ces affaissements. Les vides se trouvent ainsi remblayés instantanément par les terrains de recouvrement.

II.1.1.2 - Intérêts de la technique

Cette technique permet une sécurisation définitive du site. Elle permet une meilleure gestion de la ressource naturelle (meilleure récupération du gisement qui reste très faible par rapport aux exploitations à ciel ouvert).

Elle permet une maîtrise du planning de remise en état.

II.2.1.3 Impacts sur l’environnement

Par les mesures prises par les exploitants à ce jour (mise en place et suivi des piézomètres, mesures périodiques de vibrations sous le contrôle d’un expert judiciaire désigné par le Tribunal de Grande Instance de Pontoise), il apparaît que :

?? cette méthode n’a pas de conséquence significative sur le système hydrogéologique sauf sur les nappes perchées et les eaux superficielles qui en sont tributaires.

?? les niveaux de vibrations engendrés restent inférieurs aux exigences réglementaires.

Cette méthode a des effets sur la surface, limités à un changement du niveau naturel des terrains.

II.2.2 Remblayage

II.2.2.1 Techniques et contraintes

Cette méthode consiste à amener du remblai de l’extérieur et à le mettre en place au moyen d’une chargeuse sur chenilles, jusqu’à la couronne des galeries. Les vides laissés entre la couronne de la galerie et le remblai ne dépassent pas 50 cm.

Dans cette méthode, le rythme de remise en état dépend de la disponibilité des remblais extérieurs et requiert un contrôle strict de la qualité des remblais à la réception et à la mise en place.

Pour qu’un tel contrôle soit effectif, il faut établir un plan de contrôle de qualité qui garantisse la traçabilité des remblais.

II.2.2.2 Intérêts de la méthode

Cette méthode est applicable dans tous les cas et ne tient pas compte :

?? de la profondeur des chantiers

?? de la nature des terrains de recouvrement

?? des dimensions des zones d’exploitation.

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II.2.2.3 - Impacts sur l’environnement

Cette méthode a pour conséquence une augmentation sensible du trafic. Cet impact devrait diminuer par le projet d’ouverture d’un accès direct aux exploitations du massif de Montmorency à partir de la francilienne.

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DÉPARTEMENT DU VAL D’OISE

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

C O N C L U S I O N

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CONCLUSION

I – ANALYSE DES BESOINS ET RESSOURCES DU DÉPARTEMENT

Le Schéma Départemental des Carrières du Val d’Oise fournit une photographie et une analyse des ressources et des besoins en matériaux du Département du Val d’Oise.

La situation à l’égard des ressources a notablement évoluée au cours de l’élaboration du Schéma. En effet, la production en sables et graviers d’un niveau faible il y a trois ans, est aujourd’hui nulle. Bien que prévue par les différents groupes de travail participant au Schéma, ce fait amplifie les caractéristiques du département vis-à-vis des ressources disponibles.

I-1–MATERIAUX DU SECTEUR DU BTP

Pour ce qui concerne les matériaux du BTP, le Schéma Départemental des Carrières met en évidence la présence d’une ressource nettement insuffisante pour les sables et graviers. Le département est intégralement dépendant des approvisionnements extérieurs pour des granulats naturels. Même si, théoriquement, des ressources existent, les contraintes d’urbanisation et environnementales en limitent fortement un développement ultérieur. Cette situation a une implication forte à l’égard du développement du département. Elle génère un surcoût pour les chantiers locaux. La consommation annuelle peut être estimée à 3 millions de tonnes en tenant compte de la consommation en granulats alluvionnaires (2,1 Mt/an), calcaires et éruptifs (0,3 Mt/an) de substitution (0.008 Mt/an actuellement) et en sablons (0,6 Mt/an). Pour ces derniers, le département est largement excédentaire avec une production annuelle de 1,3 millions de tonnes. Elle représente 70 % de la production régionale. Les sablons peuvent, dans certains cas être utilisés pour les usages habituellement réservés aux granulats alluvionnaires.

I-2-LES MATERIAUX INDUSTRIELS

Avec 1,3 millions de tonnes par an, le département produit le tiers du gypse national. Le département est le premier producteur national de ce matériau. Le gypse sert notamment aux plâtrières et à l’industrie cimentière.

Les réserves sont importantes, par l’usage des techniques actuelles d’exploitation, elles devraient assurer au rythme connu une production constante pendant une cinquantaine d’années. Cette hypothèse tient compte des types d’exploitation d’aujourd’hui – ciel ouvert ou souterrain – sans modification de leur répartition. Le secteur dit de « Montmorency » connaissant une exploitation en souterrain, celui de « Cormeilles » une exploitation à ciel ouvert.

II – ORIENTATIONS DU SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIERES

L’analyse des besoins à moyenne échéance, de l’ordre d’une dizaine d’années, l’existence des contraintes liées à l’environnement, permettent d’orienter les potentialités d’exploitations futures de carrières dans le département.

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II.1-ECONOMISER LA RESSOURCE

La rareté de certains matériaux stimule les économies nécessaires à leur égard. Dans le cadre d’une solidarité partagée avec les autres départements, essentiellement ceux limitrophes, le département est extrêmement dépendant de l’extérieur.

Cet état de fait, dont la tendance ne devrait pas s’inverser doit conduire à une augmentation des recyclages de matériaux, ainsi qu’à une économie réaliste des gisements.

Le département a développé une activité de recyclage des matériaux : matériaux de démolition, mâchefers …

Il importe de pérenniser et développer ces activités. Il est nécessaire de favoriser leurs implantations à proximité des besoins et/ou des ressources.

On note qu’un prix élevé des matériaux issus des carrières est de nature à favoriser le développement du recyclage des matériaux. Il convient également de favoriser le recyclage en recommandant l’emploi des matériaux recyclés par les prescripteurs.

II.2-LE GYPSE

Le gypse un matériau de première nécessité constituant le plâtre.

L?Ile-de-France contient 68 % des réserves nationales de gypse. La majeure partie de ce gisement a été stérilisée sous la pression de l?urbanisation. Les gisements géologiques reconnus économiquement exploitables couvrent une superficie de 16 000 hectares en Ile-de-France, dont 12 500 hectares sont déjà stérilisés par des contraintes de fait et 1 500 hectares ont été consommés. Il convient de protéger l?accès au reste des gisements techniquement et économiquement exploitables.

Le Val d?Oise est un des départements d?Ile-de-France où sont situées les dernières ressources en gypse encore extractibles. Le potentiel du site de Montmorency est d?environ 125 millions de tonnes. Avec une production annuelle de 1 million de tonnes, le site de Montmorency représente 20 % de la production nationale et alimente en gypse une grande partie des unités plâtrières du nord de la France et la moitié des cimenteries françaises.

Le gisement de la forêt de Montmorency revêt donc une importance stratégique, la continuité de son exploitation doit être assurée.

Un projet d’intérêt général est en passe de voir le jour pour protéger ce gisement.

Concernant l’exploitation de gypse à ciel ouvert sitiuée sur la butte de Cormeilles en Parisis, le gisement est protégé par un permis exclusif de carrières accordé à la société Gypse Lambert au titre de l’article 109 du code minier par l’arrêté ministériel du 22 janvier 1992 valide jusqu’au 24 octobre 1999. Le renouvellement de ce permis sera demandé. (Le permis exclusif permet à l’exploitant de solliciter de l’autorité préfectorale l’octroi à son profit d’une servitude lui permettant d’occuper les propriétés concernées, pour les besoins de l’exploitation, en l’absence de l’accord du propriétaire.)

II.3 L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

Le Schéma Départemental des Carrières détermine des secteurs où les contraintes d’environnement sont telles que l’exploitation de futures carrières est exclue. Il affiche,

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également, des zones où l’ouverture de carrières n’est envisageable que sous réserve de lever les contraintes liées à l’environnement.

Le Schéma mentionne des types d’exploitation qui lui paraissent gênants pour l’environnement. Il appartiendra aux demandeurs de futures carrières d’apporter des réponses aux contraintes mentionnées.

L’emploi des techniques de recyclage ayant un coût, répercuté en définitive sur le citoyen, il importe de s’assurer que les contraintes d’environnement resteront principalement prises en compte tout en assurant le développement du département.

III – UN TRAVAIL DE SYNTHESE ET DE COMMUNICATION A POURSUIVRE

Les orientations du Schéma Départemental des Carrières du Val d’Oise sont conformes à l’ensemble des orientations du SDRIF, et notamment à celles exploitées à ses chapitre 3.4. visant à maintenir l’accessibilité aux gisements d’intérêt national ou régional, à arbitrer les conflits d’usages et à gérer au mieux les ressources pour répondre aux besoins de matériaux nécessaires à la création d’infrastructures de transport, d’équipements et à la construction de logement et d’immobilier d’entreprises. Il prend largement en compte à cet égard les bénéfices que l’on peut escompter du recyclage ainsi que d’une utilisation plus rationnelle et économe des matériaux.

Le Schéma Départemental des Carrières a constitué une occasion de rencontre entre des personnes d’horizons différents (industriels, associations, organisations professionnelles), administrations, collectivités …), mais qui sont parvenus à réaliser sur tous les thèmes évoqués des synthèses de leurs points de vue.

L’élaboration du Schéma Départemental des Carrières a constitué une occasion d’obtenir une vision globale des activités extractives, leurs impacts environnementaux, leurs incidences économiques, les solidarités qui nous lient à cet égard avec les départements voisins …

Bien que le travail de synthèse mené par les groupes de travail soit considérable, il importe de le poursuivre dans le temps sur différents sujets : l’appréciation de l’impact économique du Schéma Départemental des Carrières, les réaménagements, l’économie de la ressource, le maintien d’un suivi statistique des consommations et des productions du département … Il est maintenant également nécessaire de promouvoir la mise en œuvre des orientations du Schéma Départemental des Carrières et d’observer sa mise en œuvre et ses effets.

A ces fins, il est souhaitable de poursuivre le travail de dialogue et de synthèse engagé, en impliquant davantage de personnes, en communiquant sur les objectifs, les orientations et les résultats acquis dans le cadre de l’application du Schéma Départemental des Carrières. Il sera ainsi possible de tirer au mieux parti du dialogue productif qui s’est instauré entre les personnes intéressées par les activités extractives et la maîtrise des impacts de ces activités.

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CARTES:

Carte des gisements de matériaux dans le Val d'Oise

Carte des carrières à ciel ouvert : contraintes de 1ère catégorie

Carte des carrières à ciel ouvert : contraintes de 2ème catégorie

Carte des carrières à ciel ouvert : contraintes cumulées (calque)

Carte des carrières souterraines : contraintes de 1ère catégorie

Carte des carrières souterraines : contraintes de 2ème catégorie

Carte des carrières souterraines : contraintes cumulées (calque)

Carte des communes du Val d’Oise (calque)