Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

DÉPARTEMENT DE LA

ENQUÊTE PUBLIQUE COMMUNE du 8 juin 2019 (à partir de 09H00) au 10 juillet 2019 (jusqu’à 18H00).

RELATIVE A

LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes et un poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE (siège social : 42, rue de Champagne, 51240 Vitry-la-Ville).

ET

LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes et un poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES (siège social : Tour de Lille-19ème étage, Boulevard de Turin, 59777 Lille).

RAPPORT ET CONCLUSIONS MOTIVÉES

DU

COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

Commissaire enquêteur : M. Thierry MALVAUX

1/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

SOMMAIRE

1ère PARTIE

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR Enquête publique commune Pages 1. GÉNÉRALITÉS 9 1.1 Préambule 9 1.2. Présentation des pétitionnaires 10 1.3. Historique 11 1.4. Communication et concertation 12 1.5. Objet de l’enquête publique commune 13 1.6. Cadre juridique de l’enquête publique commune 13 1.7. Caractéristiques du projet de parc éolien Cheppes 2 14 1.7.1. Justification du projet de parc éolien Cheppes 2 14 1.7.2. Localisation et variantes d’implantation du projet de parc éolien Cheppes 2 14 1.7.3. Description du projet éolien Cheppes 2 15 1.7.4. Maîtrise foncière 17 1.7.5. Conformité avec les documents de planification 17 1.7.6. Remise en état et garantie financières 18 1.7.7. Etude d’impact sur l’environnement commune aux deux projets éoliens Les Mâts 19 d’Eole et Eolis. Les Sources 1.7.7.1. Le milieu physique 19 1.7.7.1.1. Présentation du milieu physique 19 1.7.7.1.2. Incidences sur le milieu physique 19 1.7.7.1.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au milieu physique 20 1.7.7.2. Le milieu naturel 21 1.7.7.2.1. Présentation du milieu naturel 21 1.7.7.2.2. Incidences sur le milieu naturel 22 1.7.7.2.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au milieu naturel 23 1.7.7.3. Le milieu humain 24 1.7.7.3.1. Présentation du milieu humain 24 1.7.7.3.2. Incidences sur le milieu humain 24 1.7.7.3.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au milieu humain 25 1.7.7.4. L’environnement paysager et les éléments du patrimoine historique 26 1.7.7.4.1. Présentation du paysage et du patrimoine historique 26 1.7.7.4.2. Incidences sur le paysage et le patrimoine historique 26 1.7.7.4.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au paysage et au 27 patrimoine historique 1.7.7.5. Interactions et cumul des incidences 28 1.7.7.6. Conclusion de l’étude d’impact sur l’environnement 29 1.8. Etude de dangers commune aux deux projets éoliens Les Mâts d’Eole et Eolis. Les 29 Sources 1.9. Avis de l’Autorité environnementale 30 1.9.1. Synthèse de l’avis de l’Autorité environnementale 30 1.9.2. Mémoire en réponse des pétitionnaires à l’avis de l’Autorité environnementale 31 (MRAe) 1.10. Avis des conseils municipaux des communes situées dans un rayon de 6 km autour 34 du projet de parc éolien Cheppes 2 1.11. Avis consultatifs 36 1.12. Pièces constitutives des dossiers d’enquête Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources 36

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2. ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE 39 COMMUNE 2.1. Désignation du commissaire enquêteur 39 2.2. Modalités de l’enquête publique commune 39 2.2.1. Contacts avant le début de l’enquête publique 39 2.2.2. Contacts au cours de l’enquête publique commune 41 2.2.3. Contacts après la clôture de l’enquête publique commune 41 2.2.4. Visites des lieux 42 2.2.5. Dates, lieu, durée de l’enquête publique commune 43 2.2.6. Permanences du commissaire enquêteur 44 2.3. Information effective du public 44 2.3.1. Publicité légale de l’enquête publique dans la presse 44 2.3.2. Publicité légale de l’enquête publique par voie d’affichage 45 2.3.3. Publicité de l’enquête publique par voie électronique 46 2.3.4. Autres actions d’information du public 46 2.3.5. Réunion d’information et d’échange avec le public 46 2.4. Incident relevé au cours de l’enquête publique 46 2.5. Climat de l’enquête publique commune 46 2.6. Clôture de l’enquête publique commune et modalités de transfert des dossiers 47 d’enquête et du registre d’enquête 2.7. Bilan des permanences, relation comptable des visites et observations 47 2.8. Notification du procès-verbal de synthèse des observations et mémoire en réponse 47 48 3. ANALYSE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC 48

4. THÈMES ABORDÉS PAR LE COMMISSAIRE ENQUÊTEUR 88

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2ème PARTIE

CONCLUSIONS MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR CONCERNANT LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes et un poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE (siège social : 42, rue de Champagne, 51240 Vitry-la-Ville).

Pages 1. PRÉAMBULE 100

2. RÉSUMÉ DE LA DEMANDE D’AUTORISATION 101 ENVIRONNEMENTALED’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE

3. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DÉROULEMENT DE 101 L’ENQUÊTE PUBLIQUE COMMUNE

4. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE PÉTITIONNAIRE : LA 103 SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE

5. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMMUNICATION ET LA 103 CONCERTATION

6. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DOSSIER D’ENQUÊTE 104 PUBLIQUE

7. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA JUSTIFICATION DU 105 PROJET ÉOLIEN LES MÂTS D’EOLE ET SA LOCALISATION 7.1. Avis sur la justification du projet 105 7.2. Avis sur la localisation 106

8. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES SCÉNARIOS 107 D’IMPLANTATION ENVISAGÉS ET LES CARACTÉRISTIQUES DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 – LES MÂTS D’EOLE 8.1. Avis sur les scénarios d’implantation 107 8.2 Avis sur les caractéristiques techniques 107

9. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA MAÎTRISE FONCIÈRE DU 108 PROJET

10. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMPATIBILITÉ DU 108 PROJET ÉOLIEN AVEC LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION

11. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES GARANTIES 109 FINANCIÈRES ET LA REMISE EN ÉTAT DU SITE

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12. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE D’IMPACT 109 COMMUNE SUR L’ENVIRONNEMENT 12.1. Avis sur le milieu physique 109 12.2. Avis sur le milieu naturel 110 12.3. Avis sur le milieu humain 112 12.4. Avis sur l’environnement paysager et les éléments du patrimoine historique 113 12.5. Avis sur les impacts cumulés 114 12.6. Avis sur la démarche Eviter, Réduire, Compenser (ERC) 116

13. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE DE DANGERS 116

14. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR L’AVIS DE 117 L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE (Ae) ET SUR LE MÉMOIRE EN RÉPONSE

15. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS DES 118 CONSEILS MUNICIPAUX

16. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS 118 CONSULTATIFS

17. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES OBSERVATIONS DU 119 PUBLIC

18. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES THÈMES ABORDÉS EN 121 FIN D’ENQUÊTE

19. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 –LES 121 MÂTS D’EOLE 19.1. Avantages du projet éolien Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole 122 19.2. Inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole 123 19.3. Appréciation des avantages et des inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Les 123 Mâts d’Eole

20. CONCLUSIONS PERSONNELLES, MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE 124 ENQUÊTEUR SUR LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes + 1 poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES- LA-PRAIRIE PRESENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE

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3ème PARTIE

CONCLUSIONS MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR CONCERNANT LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes et un poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES (siège social : Tour de Lille-19ème étage, Boulevard de Turin, 59777 Lille).

Pages 1. PRÉAMBULE 131

2. RÉSUMÉ DE LA DEMANDE D’AUTORISATION 132 ENVIRONNEMENTALED’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES

3. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DÉROULEMENT DE 132 L’ENQUÊTE PUBLIQUE COMMUNE

4. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE PÉTITIONNAIRE : LA 134 SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES

5. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMMUNICATION ET LA 134 CONCERTATION

6. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DOSSIER D’ENQUÊTE 135 PUBLIQUE

7. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA JUSTIFICATION DU 136 PROJET ÉOLIEN EOLIS. LES SOURCES ET SA LOCALISATION 7.1. Avis sur la justification du projet 136 7.2. Avis sur la localisation 137

8. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES SCÉNARIOS 138 D’IMPLANTATION ENVISAGÉS ET LES CARACTÉRISTIQUES DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 – EOLIS. LES SOURCES 8.1. Avis sur les scénarios d’implantation 138 8.2 Avis sur les caractéristiques techniques 138

9. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA MAÎTRISE FONCIÈRE DU 139 PROJET

10. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMPATIBILITÉ DU 139 PROJET ÉOLIEN AVEC LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION

11. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES GARANTIES 140 FINANCIÈRES ET LA REMISE EN ÉTAT DU SITE

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12. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE D’IMPACT 140 COMMUNE SUR L’ENVIRONNEMENT 12.1. Avis sur le milieu physique 141 12.2. Avis sur le milieu naturel 141 12.3. Avis sur le milieu humain 143 12.4. Avis sur l’environnement paysager et les éléments du patrimoine historique 144 12.5. Avis sur les impacts cumulés 145 12.6. Avis sur la démarche Eviter, Réduire, Compenser (ERC) 147

13. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE DE DANGERS 147

14. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR L’AVIS DE 148 L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE (Ae) ET SUR LE MÉMOIRE EN RÉPONSE

15. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS DES 149 CONSEILS MUNICIPAUX

16. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS 149 CONSULTATIFS

17. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES OBSERVATIONS DU 150 PUBLIC

18. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES THÈMES ABORDÉS EN 152 FIN D’ENQUÊTE

19. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 – 152 EOLIS. LES SOURCES 19.1. Avantages du projet éolien Cheppes 2 – Eolis. Les Sources 152 19.2. Inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Eolis. Les Sources 153 19.3. Appréciation des avantages et des inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Eolis. 154 Les Sources

20. CONCLUSIONS PERSONNELLES, MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE 155 ENQUÊTEUR SUR LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes + 1 poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES- LA-PRAIRIE PRESENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES

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ANNEXE page Fonctionnement de l’installation 162

PIÈCES JOINTES

1. Arrêté d’ouverture d’une enquête publique commune AP n°2019-EP-55-IC du 6 mai 2019. 2. Avis d’enquête publique publiés dans l’Union (édition du 13 mai 2019) et les Petits Annonces Matot Braine (édition du 13 mai 2019). 3. Extrait de l’article « Nouvel arrivage d’éoliennes prévu sur le territoire de Cheppes-la- Prairie » (la photo du maire a été retirée). 4. Mail de [email protected] pour Engie. 5. Mail de [email protected] pour Les Mâts d’Eole. 6. Avis d’enquête publique publiés dans l’Union (édition du 10 juin 2019) et les Petits Annonces Matot Braine (édition du 10 au 16 juin 2019). 7. Mail de la DREAL Grand d Est (extrait). 8. Copie d’écran du site internet de la mairie de Cheppes-la-Prairie. 9. « Papillon » d’information à la population de Cheppes-la-Prairie. 10. Mail ARS DT 51 du 17 juillet 2019. 11. Mémoire en réponse EP Cheppes 2. 12. Mémoire en réponse - Annexe 1 - Réception acoustique Cheppes 1. 13. Mémoire en réponse - Annexe 2 - Mesures acoustique Faux-Vésigneul 2017. 14. Mémoire en réponse - Annexe 3 - Mesures acoustique Faux-Vésigneul 2018. 15. Mémoire en réponse - Annexe 4 – Convention d’implantation haie pour mesures compensatoires.

Remarque : la version « papier » des pièces jointes 11, 12, 13, 14 et 15 constitue un seul document.

Nota : le présent document, les dossiers d’enquête publique et toutes les pièces jointes (version "papier" et version "numérique") ont été remis à la Direction départementale des territoires - Service Environnement Eau Préservation des ressources – Cellule procédures environnementales – 40, Boulevard Anatole – 51022 Châlons-en-Champagne. Une copie du rapport d’enquête publique et des conclusions motivées a été adressée au Président du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.

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1ère PARTIE

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR Enquête publique commune

1. GÉNÉRALITÉS

1.1 Préambule La société Les Mâts d’Eole demande l’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien de 6 éoliennes de 2,2 MW de puissance unitaire maximale et un poste de livraison sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie (51240). Ce projet s’intitule : Parc éolien de Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole.

La société Eolis. Les Sources demande l’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien de 6 éoliennes de 2,2 MW de puissance unitaire maximale et un poste de livraison sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie. Ce projet s’intitule : Parc éolien de Cheppes 2 – Eolis. Les Sources.

Territoire de la

commune de Situation Cheppes-la-Prairie administrative

Site éolien

Cheppes 2 Zone d’affichage de l’avis projeté Communauté de communes d’enquête publique de la Moivre à la Coole (21 communes situées dans situé à : un rayon de 6 km) 13 km au S-E de Châlons-en-Champagne et 12 Km au N-O de Communauté de Vitry-le-François communes Vitry, Champagne et Der Vitry-le-François

Dans le cadre des deux projets cités précédemment, les pétitionnaires ont déposé simultanément (chacun) une demande d’autorisation environnementale d’exploiter à la Direction départementale des territoires (DDT) du département de la Marne (51). Compte-tenu de l’étroite imbrication des deux projets, ceux-ci ont été menés conjointement par les deux pétitionnaires, et la DDT a considéré les deux projets comme un seul projet éolien dit de Cheppes 2.

L’étude d’impact sur l’environnement est commune aux deux dossiers et l’avis de l’autorité environnementale également.

Conformément aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur, les demandes ont été jugées recevables par la DDT 51

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Les projets éoliens Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources relèvent de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et sont soumis au régime de l’autorisation environnementale. Ils doivent donc faire l’objet d’une enquête publique. La DDT de la Marne a souhaité que l’enquête publique soit commune aux deux dossiers.

1.2. Présentation des pétitionnaires Les pétitionnaires sont : - La société Les Mâts d’Eole (éoliennes E1, E2, E3, E4, E6 et E8) a été créée en 2013 par deux agriculteurs locaux. Elle est spécialisée dans le développement, la construction et l’exploitation de sites de production d’électricité à partir de ressources renouvelables. Les Mâts d’Eole est une société à responsabilité limitée au capital de 1000€. Siège social : 42, rue de Champagne 51240 Vitry-la-Ville. N° SIRET : 797 968 682. Personne responsable du dossier : Mme Dorothée Frisch-Gauthier (42, rue de Champagne 51240 Vitry-la-Ville).

A travers ses sociétés mères Benesol et Ceres Développement, la société Les Mâts d’Eole dispose de plus de 15 ans d’expérience. En effet, Benesol et Ceres Développement ont déjà développé 15 parcs éoliens totalisant 278MW dont 88 MW sont déjà en exploitation.

Le demandeur est titulaire d’une police d’assurance de responsabilité civile.

Les capacités financières des Mâts d’Eole sont décrites dans le dossier d’enquête. Elles sont liées à celles de Benesol (capitaux de 3 850 000 € au 30 juin 2017) et de Ceres Développement (capitaux de 4 774 000 € au 31 décembre 2016).

- La société Eolis. Les Sources (éoliennes E5, E7, E9, E10, E11 et E12) a été créée par la société Engie Green France SAS (ci-après Engie Green) afin de permettre l’identification et le développement du projet Cheppes 2. La société Eolis. Les Sources est une société par actions simplifiées à associé unique au capital de 10 000€. Siège social : Tour de Lille – 19ème étage, boulevard de Turin, 59777 Lille. N° SIRET : 478 826 753 00061. Personne responsable du dossier : M. Florent Klein (2, rue du Gantelet 51000 Châlons-en- Champagne).

Engie Green (2, place Samuel de Champlain 92400 Courbevoie) assure en France la gestion, l’exploitation, la maintenance et la surveillance de 58 parcs éoliens et de 6 parcs photovoltaïques et alimente environ 800 000 personnes en électricité verte par an. Engie Green a aussi un projet de ferme pilote éolienne au large de Leucate. Elle est dotée de 2 Centres de conduite des énergies renouvelables [Châlons-en-Champagne (51) et Estrées- Deniécourt (80)] et emploie près de 180 collaborateurs.

Engie Green développe le projet éolien Cheppes 2 depuis 2015, en partenariat avec Les Mâts d’Eole.

La société Engie Green est une filiale à 100% du groupe Engie SA spécialisé dans la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et notamment d’énergie éolienne.

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Engie SA dispose en France d’une puissance éolienne de plus de 1550 MW au 1er janvier 2016, qui classe cette société n°1 au niveau national. Le demandeur titulaire d’une police d’assurance de responsabilité civile.

Les capacités financières de Eolis. Les Sources sont décrites dans le dossier d’enquête. Elles sont liées à celles de Engie Green (capitaux 41 784 K€ au 31 décembre 2016) et donc au groupe Engie.

Commentaire du commissaire enquêteur Les sociétés mères des deux pétitionnaires possèdent de l’expérience dans le domaine éolien, notamment Engie Green qui est un acteur de référence des énergies renouvelables en France.

1.3. Historique En décembre 2011, un premier parc éolien (Cheppes 1 : 5 éoliennes et 1 poste de livraison) a été autorisé sur la commune de Cheppes-la-Prairie et mis en service en décembre 2016. Ce parc a été développé, construit et est actuellement exploité par la société Futures Energies Investissement 3 détenue à 100% par Engie Green. Les deux dossiers d’enquête indiquent que ce premier parc éolien « s’est accompagné d’une très bonne acceptabilité locale et d’une volonté des élus (commune et communauté de communes) de poursuivre ce développement avec un projet d’extension ».

Les associés de la société Les Mâts d’Eole ont souhaité faire l’extension du parc éolien dit de Cheppes 1. En parallèle, Engie Green a initié des démarches d’extension du parc Cheppes 1.

Les deux sociétés ont donc conclu un accord de partenariat pour le développement du projet Cheppes 2, avec l’objectif de déposer un dossier de demande d’autorisation propre à chaque société mais faisant référence à des études communes afin de considérer Cheppes 2 comme un projet unique.

Commentaire du commissaire enquêteur La collaboration entre les deux sociétés permet de mettre en commun leurs atouts respectifs et de déposer deux dossiers cohérents de demande d’autorisation environnementale d’exploiter.

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1.4. Communication et concertation En 2009, dès la fin des études de développement de Cheppes 1, il a été envisagé de prévoir une extension. Selon les dossiers d’enquête, cette extension était « souhaitée et appuyée par le conseil municipal de l’époque ».

La communication et la concertation sur le projet éolien unique Cheppes 2 se sont surtout déroulées de 2014 à 2017 : - en 2014, le projet éolien Cheppes 2 a été présenté au conseil municipal de Cheppes-la-Prairie, qui l’a accueilli favorablement ; - en 2015, une présentation plus complète de Cheppes 2 a été faite au conseil municipal de Cheppes-la-Prairie afin de recueillir ses remarques. Une délibération favorable au projet a été prise le 9 mars 2015 ; - le 9 avril 2016, les pétitionnaires se sont réunis avec le président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole pour recueillir son avis et ses recommandations sur le projet ; - de nombreux échanges avec les élus de Cheppes-la-Prairie, l’association foncière (AF) de Cheppes-la-Prairie ainsi qu’avec les riverains du site projeté ont eu lieu pendant toute la phase d’étude ; - le 26 avril 2017, les études Cheppes 2 ont été présentées aux inspecteurs ICPE de la DREAL. Les remarques ont permis de compléter les études ; - le 17 mai 2017, lors de l’inauguration de Cheppes 1, toutes les parties prenantes du premier parc éolien ont été invitées ainsi que celles du projet unique Cheppes 2 : élus (région, département, communauté de communes, communes voisines, propriétaires/exploitants, riverains du site) ; Avant cette inauguration, un atelier pédagogique sur l’éolien et les métiers associés a eu lieu avec les élèves de primaire de l’école de Mairy-sur-Marne regroupant les enfants de Cheppes- la-Prairie ; - pendant l’été 2017, les propriétaires et exploitants concernés par le projet Cheppes 2 ont été sollicités pour convenir des voies d’accès, des plateformes de fondation et de grutage, des survols des pales et des passages de câbles ; - le 21 septembre 2017, les élus de la commune, de la communauté de communes ainsi que les propriétaires et exploitants concernés ont été invités, par les deux sociétés, à une réunion de présentation de Cheppes 2 (résultats des études et implantations envisagées) en mairie de Cheppes-la-Prairie ; - le samedi 7 octobre 2017, une permanence publique a été organisée à la mairie de Cheppes-la- Prairie. Une série de cartes pédagogiques expliquant le déroulement des opérations et les résultats des études réalisées ainsi que des photos-montages ont été exposées. Trois personnes des sociétés Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources ont répondu aux questions du public. Des invitations ont été distribuées dans toutes les boites aux lettres de Cheppes-la-Prairie et des affiches pour convier les habitants ont été posées dans les communes de Togny-aux- Bœufs, Vitry-la-Ville, Saint-Martin-aux-Champs, , Faux-Vésigneul et .

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1.5. Objet de l’enquête publique commune La présente enquête publique commune concerne : 1. La demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien (6 éoliennes + 1 poste de livraison), sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie, présentée par la société Les Mâts d’Eole, dont le siège social est situé 42 rue de Champagne à Vitry-la-Ville (51240) ; 2. La demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien (6 éoliennes + 1 poste de livraison), sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie, présentée par la société Eolis. les Sources, dont le siège social est situé Tour de Lille – 19ème étage, Boulevard de Turin à Lille (59777).

Conformément à l’article 7 de l’arrêté préfectoral n°2019-EP-55-IC du 6 mai 2019 d’ouverture de l’enquête publique commune, le rapport est commun aux deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter et les conclusions motivées du commissaire enquêteur sont propres à chacune des deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter.

Commentaire du commissaire enquêteur : Les projets de parcs éoliens (machines + postes de livraison + raccordements internes), en tant qu’ICPE, sont couverts par la procédure d’autorisation environnementale. En cela, ils se doivent de prendre en compte les intérêts défendus par l’article L511-1 du Code de l’environnement. A savoir : les dangers ou inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publique, soit pour l’agriculture, soit pour la protection de la nature, de l’environnement et des paysages, soit pour l’utilisation rationnelle de l’énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique doivent être prévenus.

1.6. Cadre juridique de l’enquête publique commune Cette enquête publique commune s’inscrit dans le cadre des dispositions : - du code de l’environnement, et notamment son livre V ; - des articles L.123-1 à L.123-19 et R.123-1 à R.123-24 et R.512-14 du code de l’environnement relatifs aux enquêtes publiques ; - de l’ordonnance 2016-1060 du 3 août 2016 portant réforme des procédures destinées à assurer l’information et la participation du public à l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement ; - de la demande présentée le 13 octobre 2017 et complétée le 16 novembre 2018 par la société Eolis. les Sources, dont le siège social est situé Tour de Lille – 19ème étage, Boulevard de Turin à Lille (59777), en vue d’obtenir l’autorisation environnementale de construire et d’exploiter 6 éoliennes et 1 poste de livraison, sur le territoire de la commune de Cheppes-la- Prairie, ressortissant aux installations classées par référence à la rubrique n°2980-1 A de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) ; - des documents annexés à cette demande ; - de la demande présentée le 13 octobre 2017 et complétée le 16 novembre 2018 par la société Les Mâts d’Eole, dont le siège social est situé 42 rue de Champagne à Vitry-la-Ville (51240), en vue d’obtenir l’autorisation environnementale de construire et d’exploiter 6 éoliennes et 1 poste de livraison, sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie, ressortissant aux installations classées par référence à la rubrique n°2980-1 A de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) ; - des documents annexés à cette demande ;

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- de l'avis commun aux deux demandes présentées formulé par la Mission régionale de l’autorité environnementale en date du 12 avril 2019 ; - du rapport du 16 avril 2019 de l’inspection des installations classées constatant la recevabilité de la demande présentée par la société Eolis. les Sources ; - du rapport du 16 avril 2019 de l’inspection des installations classées constatant la recevabilité de la demande présentée par la société Les Mâts d’Eole ; - de la décision n° E19000052/51 du 25 avril 2019, de Monsieur le Vice-Président du Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne, désignant Monsieur Thierry Malvaux comme commissaire enquêteur ; - de l’arrêté préfectoral n° DS 2019-010 du 20 mars 2019 portant délégation de signature à Monsieur Cazin-Bourguignon, directeur départemental des territoires de la Marne ; - de l’arrêté préfectoral n°2019-EP-55-IC daté du 6 mai 2019 prescrivant la présente enquête publique commune ; - des pièces figurant dans les deux dossiers d’enquête.

1.7. Caractéristiques du projet de parc éolien Cheppes 2 Les éoliennes terrestres relèvent de la rubrique n °2980 de la nomenclature des installations classées.

1.7.1. Justification du projet de parc éolien Cheppes 2 Le projet éolien Cheppes 2 consiste en une production d’électricité alternative à la production conventionnelle (carbonée ou nucléaire) à partir d’énergie renouvelable liée au vent. Il s’inscrit dans le cadre des lois suivantes : - la loi portant engagement national pour l’environnement du 12 juillet 2010, qui a pour objectif d’amener au minimum à 23% la part des énergies renouvelable en France d’ici 2020 ; - la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015, qui fixe, en particulier, un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030 et divisé par 4 d’ici 2050.

1.7.2. Localisation et variantes d’implantation du projet de parc éolien Cheppes 2 Le projet éolien commun Cheppes 2 se situe sur la commune de Cheppes-la-Prairie (Marne). Il se trouve sur des parcelles agricoles ayant une altitude moyenne comprise entre 120 et 170 m. L’habitation la plus proche du projet se trouve au niveau du village de Vésigneul à environ 2050m de l’éolienne la plus proche et à environ 3370 m pour Cheppes-La-Prairie.

A partir de l’analyse de l’état initial et des contraintes recensées sur le site, trois variantes d’implantation ont été étudiées par les porteurs du projet éolien Cheppes 2. Elles se distinguent par le nombre d’éoliennes (15, 13 et 12) et la géométrie du parc. Le scénario retenu est celui présentant le moins d’éoliennes (12 éoliennes) et ayant le moins d’impacts paysagers. Le dossier d’enquête récapitule les principaux avantages et inconvénients des trois scénarios étudiés.

Commentaire du commissaire enquêteur Les habitants de la commune de Faux-Vésigneul sont plus proches du projet éolien Cheppes2 que les habitants du village de Cheppes-la-Prairie.

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1.7.3. Description du projet éolien Cheppes 2 Cheppes 2 se composent de 12 éoliennes et 2 postes de livraison : - le projet de parc éolien de Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole de 13,2 MW de puissance installée maximale avec 6 éoliennes (E1, E2, E3, E4, E6, E8) de 2,2 MW de puissance unitaire maximale et 1 poste de livraison (PDL1) ; - le projet de Parc éolien de Cheppes 2 – Eolis. Les Sources de 13,2 MW de puissance installée maximale avec 6 éoliennes (E5, E7, E9, E10, E11 et E12) de 2,2 MW de puissance unitaire maximale et 1 poste de livraison (PDL2).

Le fonctionnement de l’installation est décrit en annexe.

L’électricité produite par les éoliennes, transportée par le réseau inter-éoliennes, est regroupée dans les postes de livraison (PDL1 et PDL2).

Le poste-source sera désigné par ENEDIS (gestionnaire du réseau) qui privilégie pour le raccordement électrique de Cheppes 2 le poste « Le Poteau » à La Chaussée-sur-Marne (13 km du site) déjà utilisé pour le parc initial de Cheppes 1.

Le site de Cheppes 2, localisé sur un plateau, a été défini par les porteurs de projet. Il est situé à : - 600 m au N-E du parc existant (Cheppes 1) composé de 5 éoliennes et d’1 poste de livraison, exploité par une entité du groupe Engie ; - 1 km du parc éolien de Vitry-la-Ville ; - 3,7 km du château de Vitry-la-Ville ; - environ 2110 m des premières habitations de Vésigneul (éolienne E1) ; - environ 2160 m des premières habitations de Fontaine (éolienne E4) ; - environ 2340 m des premières habitations de Faux (éolienne E1) ; - environ 3370 m des premières habitations de Cheppes-la-Prairie (éolienne E11).

Le projet de parc éolien Cheppes 2 se situe dans un secteur identifié comme favorable au développement éolien par le Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne.

Puissance et dimensions maximales retenues des 12 éoliennes Gabarit Puissance Hauteur du mât Diamètre du Hauteur totale envisagé unitaire rotor Théorique 2,2 MW 95 m 110 m 150 m maximum

Les éoliennes seront blanches. L’emprise au sol d’une éolienne varie entre 1 444 et 3 870 m2 (pour un total de 29 753 m2). Les fondations seront en béton armé : semelle circulaire d’environ 20,1 m de diamètre, enfouies à une profondeur de 2,8 m et surmontées d’un piédestal cylindrique de 0,8m (fût). Les deux postes de livraison seront de couleur verte. Chaque poste aura une emprise totale au sol d’environ 25,44 m2 (10,26 m x 2,48 m) et une hauteur de 2,61 m. Ils seront identiques au parc Cheppes 1.

Aucun poste de transformation ne sera visible car ils seront à l’intérieur des éoliennes.

La puissance totale pour le parc projeté Cheppes 2 est de 26,4 MW avec une production électrique annuelle estimée à 81 840 MWh (en considérant qu’elles produiront pendant 3 100 heures/ an à puissance nominale), soit quasiment la consommation en nombre d’habitants de la Communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne (80 511 habitants).

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Cheppes 2 évitera le rejet annuel de 24 550 tonnes de CO2 (dioxyde de carbone) dans l’atmosphère et la production de 245 kg de déchets nucléaires (en supposant que la production éolienne Cheppes 2 remplace l’équivalent de production nucléaire). Le chantier de construction nécessitera de rendre carrossables des chemins existants, environ 4,5km et d’en créer des nouveaux, de l’ordre de 2,6km.

Le montant total de l’investissement atteint : - 16 500 000 € pour les 6 machines de la société Les Mâts d’Eole ; - 18 150 000 € pour les 6 machines de la société Eolis. Les Sources.

Les dossiers administratifs indiquent que le résultat d’exploitation lié à la vente de l’électricité permettra aux deux sociétés de maintenir leur activité de façon pérenne.

Selon les dossiers d’enquête, la durée d’exploitation prévisionnelle de Cheppes 2 est de 30 ans.

Commentaire du commissaire enquêteur Les deux dossiers d’enquête donnent toutes les informations nécessaires sur les capacités techniques et financières des demandeurs, le descriptif et l’emplacement du projet Cheppes2, la nature, le volume des activités, la description des installations et leur fonctionnement.

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Répartition des 12 éoliennes du projet Cheppes 2

Le parc projeté Cheppes 2 se situe à environ 3370 m au S-O de Cheppes-la-Prairie et à environ 2110 m au N-E des premières habitations du village de Vésigneul.

Cheppes 2 : 12 éoliennes et 2 postes de livraison (PDL)

Les Mâts d’Eole : E1, E2, E3, E4, E6, E8, PDL1 Vers Cheppes-la-Prairie (3370 m)

Eolis. Les Sources : E5, E7, E9, E10, E11, E12, PDl2

Parc éolien existant de Cheppes 1

Vers Vésigneul (2110 m)

Le site de Cheppes 2 s’inscrit dans un contexte local de forte densité de parcs éoliens. En effet, dans un rayon de 20 km autour du projet, plus de 40 parcs éoliens sont en fonctionnement, autorisés ou en instruction.

1.7.4. Maîtrise foncière Les sociétés Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources ont signé des accords fonciers avec l’ensemble des propriétaires des parcelles concernées par l’implantation d’une éolienne ou par le survol de celle-ci ainsi que pour les chemins d’accès et le passage des câbles.

1.7.5. Conformité avec les documents de planification L’étude d’impact commune conclut à la conformité et à la compatibilité des deux projets éoliens avec : - le plan d’occupation des sols (POS) de Cheppes-la-Prairie, approuvé en 1977 ; - le Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne, approuvé en 2012 ; - le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) de Champagne-Ardenne de décembre 2015 ; - les servitudes liées à la présence d’un faisceau hertzien de la Défense (Saint-Martin-sur-le- Pré/ et Songy/).

Par ailleurs : - aucune demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées n’est nécessaire selon les pétitionnaires ; - aucun défrichement n’est sollicité pour implanter les éoliennes ; - conformément aux prescriptions du Grenelle 2 et à l’arrêté du 26 août 2011, ce parc éolien respecte au minimum une distance de recul de 500 m aux zones destinées à l’habitation.

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Commentaire du commissaire enquêteur Le POS de la commune, approuvé en octobre 1977, est caduc. C’est donc le Règlement national d’urbanisme (RNU) qui s’applique dorénavant pour Cheppes-la-Prairie. Le SRE de Champagne-Ardenne de 2012 est cité par les deux dossiers d’enquête et l’Autorité environnementale (avis MRAe du 12 avril 2019). En conséquence, ce SRE est également cité dans le présent rapport et les conclusions.

1.7.6. Remise en état et garantie financières La remise en état du site consistera à rendre au site d’implantation un usage agricole. Les fondations de chaque éolienne seront supprimées jusqu’à une profondeur d’environ 1 m sous le terrain naturel. Les acceptations des conditions de remise en état du site au terme de son exploitation, signées du maire de Cheppes-la-Prairie et des propriétaires concernés, figurent dans les dossiers d’enquête.

Les garanties financières des projets s’élèvent à 50 000 € par éolienne, soit 300 000 € pour chacune des deux sociétés et 600 000 € au total. Ce montant sera réactualisé tous les cinq ans. La constitution des garanties financières sera faite au plus tard avant la mise en service de l’installation.

Commentaire du commissaire enquêteur C’est l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les parcs éoliens, qui fixe dans son article 1 la profondeur d’excavation. Pour les terres agricoles, l'arrêté prévoit l'excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l'installation sur une profondeur de 1 mètre. Les points cités ci-dessus ont été confirmés par la DREAL (PJ 7).

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1.7.7. Etude d’impact sur l’environnement commune aux deux projets éoliens Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources L’aire d’étude va de la zone d’implantation du projet éolien Cheppes 2 à environ 20 km autour de celle-ci.

État éolien Projet en de parc éolien juillet 2018 Cheppes 2

Périmètres d’étude :

- éloigné (20 km)

- immédiat (8 km)

- rapproché (3 km)

1.7.7.1. Le milieu physique

1.7.7.1.1. Présentation du milieu physique Le site se trouve sur un territoire au relief modérément marqué. Le secteur est très peu exposé à l’activité sismique, aux mouvements de terrain, aux incendies et a un faible niveau kéraunique. L’aléa retrait-gonflement des argiles est nul à faible. S’agissant des tempêtes, les données indiquent 1 jour/an avec un vent maximal dépassant les 100km/h. La vitesse moyenne des vents mesurés est de 6,25m/s à hauteur de 99m (vents dominants de secteur S-O). Le site n’est pas exposé au risque inondation. Il existe, tout de même, un aléa moyen à très élevé d’inondation par remontée de nappe dans les zones de thalweg du site d’implantation potentielle.

1.7.7.1.2. Incidences sur le milieu physique Selon les dossiers d’enquête :

 Incidences sur le sol Les incidences sont essentiellement liées à l’emprise des aménagements du projet (plateformes, fondations, pistes d’accès, postes de livraison, tranchées de raccordement…). A savoir : 2,98 ha de perte de terre agricole fertile.

Les incidences des pistes d’accès du projet sur le milieu physique sont estimées de très faibles (création de poussière, érosion des sols…) à faibles (imperméabilisation et tassement des sols).

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 Incidences sur la gestion des déchets et les pollutions accidentelles Concernant le chantier, les incidences de la gestion des déchets et donc des pollutions sont considérées comme globalement faibles. Dans l’éventualité où un accident surviendrait, les moyens présents sur le chantier permettront de tout mettre en œuvre pour atténuer ou annuler les effets de l'accident (kits antipollution, enlèvement des matériaux souillés et mise en décharge contrôlée). Les seuls déchets issus de l’exploitation du parc seront les huiles de vidange du système hydraulique des éoliennes. Elles seront collectées et retraitées. Des bacs de rétention seront présents dans les éoliennes.

 Incidences sur le climat Les incidences du projet sur le climat sont considérées comme négligeables durant la phase de chantier et positives en phase d’exploitation car le projet éolien évite l’émission annuelle d’environ 24 550 tonnes de CO2.

1.7.7.1.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au milieu physique Ces mesures sont principalement les suivantes : - le chantier sera respectueux de l’environnement naturel et humain. Les aires de chantier et les chemins d’accès seront restaurés dans leur état initial ; - des systèmes de récupération et de décantation des eaux éviteront tous risques de contamination du sol et du sous-sol ; - la collecte et le tri des déchets seront effectués durant la période des travaux ; - les pétitionnaires s’engagent à maintenir le site propre durant la période de fonctionnement du parc.

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1.7.7.2. Le milieu naturel

1.7.7.2.1. Présentation du milieu naturel

Carte décrivant l’ensemble des sensibilités écologiques du projet éolien Cheppes 2

Site du projet éolien Cheppes 2

Implantation au regard des enjeux écologiques

La zone d’implantation projetée est située dans un secteur à vocation agricole. Selon l’étude d’impact commune sur l’environnement : - les enjeux floristiques sont faibles. Néanmoins, la plantation abritant l’Orobanche de la Picride au lieu-dit « le Fond des Salières » peut être classée en enjeu modéré ; - 20 zones d’inventaires sont recensées dans un rayon de 20 km, mais aucune zone Natura 2000 ; - l’avifaune (oiseaux) constitue un enjeu globalement faible (car zone fortement agricole). Cependant, certains secteurs ont des enjeux plus élevés par leur utilisation par des nicheurs patrimoniaux (Oedicnème criard, Faucon crécerelle, passereaux) ; - s’agissant de la migration, le site est situé en limite d’un couloir de migration d’enjeu fort. Celle-ci recouvrant en partie la zone S-E du secteur d’étude immédiat (environ 8 km) et rapproché (environ 3 km) ; - des espèces patrimoniales et/ou sensibles ont été observées sur le site comme les rapaces (Milan noir et royal, Faucon pèlerin, Busard cendré, des roseaux et Saint-Martin, Bondrée apivore, …), la Grue cendrée, la Grande aigrette, le Vanneau huppé, le Pluvier doré, la Mouette rieuse, l’Hirondelle rustique et de fenêtre ; - les passages sont centrés sur le secteur Nord, entre les boisements « Les Longues Roies » et « La Naue le Blanc » et le secteur Sud, entre la haie « La Pelle à Four » et « Le Champ Blanc » et le boisement « Le Mont de Fourche » ; - la plaine agricole, moins riche en diversité, est occupée par des oiseaux en haltes migratoires ; - pour l’hivernage sur le site, 3 espèces patrimoniales sont présentes : le Busard-Saint-Martin, le Pluvier Doré et le Hibou des Marais (plus rare) ;

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- concernant les chiroptères (chauves-souris), 10 espèces ont été recensées sur le secteur d’étude :  3 espèces inscrites en Annexe II de la Directive Habitat-Faune-Flore : le Grand murin, le Murin de Bechstein et la Barbastelle d’Europe,  2 espèces quasi-menacées en France : la Pipistrelle de Nathusius et le Murin de Bechstein,  1 espèce « En danger » au niveau régional : le Grand Murin,  2 espèces « Vulnérables » en région : le Murin de Bechstein et la Barbastelle d’Europe,  2 espèces « Rares » : la Pipistrelle de Nathusius et la Pipistrelle de Kuhl. Les secteurs boisés et de haies constituent les zones de chasse et de déplacements et donc d’enjeux du fait de leur rareté sur le site. La zone d’implantation potentielle recoupe un secteur à enjeu moyen à fort pour les espèces de chiroptères migratrices (néanmoins considérée comme une zone de contrainte modérée par l’étude d’impact commune) ; - pour les autres espèces (insectes, mammifères terrestres, batraciens et reptiles) les enjeux sont très faibles à faibles.

1.7.7.2.2. Incidences sur le milieu naturel Selon les dossiers d’enquête :

 Incidences sur les habitats et la flore Pour les habitats et la flore, aucun impact significatif n’est à envisager.

 Incidences sur l’avifaune La zone d’implantation projetée recoupe partiellement un couloir de migration de l’avifaune, non retenu stratégique (Cf. Etude d’impact commune sur l’environnement). Un impact faible à non significatif est attendu par les porteurs du projet Cheppes 2. Plus particulièrement, pour le stationnement des Vanneaux huppés (400 individus notés au Sud du site), l’étude commune des pétitionnaires indique un impact faible. Les travaux de terrassement des éoliennes et des nouveaux chemins d’accès ne devront pas débuter pendant la période de nidification (du 1er mars au 31 juillet). Si les travaux démarrent avant le 1er mars, ils pourront se poursuivre pendant la période de nidification à condition qu’ils ne s’interrompent pas pendant plus de 2 semaines, ils seront alors suivis par un écologue. En effet, le dérangement étant actif au moment de l’installation des oiseaux nicheurs, ces derniers s’éloigneront suffisamment pour ne pas être impactés par le chantier. L’étude d’impact commune indique : « La conception du parc éolien prend en compte l’ensemble des couloirs de migration et de déplacement identifiés lors de l’étude ou référencés dans les données bibliographiques qu’ils soient d’importance mineure ou régionale ».

 Incidences sur les chiroptères Les pétitionnaires attendent un enjeu faible pour les parcelles cultivées et modéré pour les boisements. Toutes les éoliennes sont positionnées à plus de 200 m des boisements et des haies afin d’éviter au maximum les risques de collisions. Effectivement, 10 espèces de chiroptères ont été recensées sur le site d’étude pour 23 espèces en Champagne-Ardenne et 34 en France.

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Commentaire du commissaire enquêteur La Pipistrelle commune et la Pipistrelle de Nathusius ont respectivement une note de risque de 3 à 3,5 pour la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM 2013 suivi post-installation). Sur le parc éolien existant de Cheppes 1, 4 cadavres de chiroptères ont été identifiés en 2017 (2 Noctules de Leisler, 1 Pipistrelle commune et 1 chauve-souris indéterminée). En France, toutes les espèces de chiroptères sont protégées ainsi que leurs habitats.

 Incidences sur les autres groupes faunistiques Les incidences attendues sur les autres groupes faunistiques (mammifères terrestres, amphibiens, reptiles et insectes) seront non significatives, que ce soit en phase chantier ou en phase d’exploitation.

 Incidences sur les zones naturelles d’intérêt reconnu Aucune incidence significative du projet n’est attendue sur un site Natura 2000.

1.7.7.2.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au milieu naturel En particulier, l’implantation des éoliennes a été évitée sur les zones suivantes : - les axes privilégiés de déplacements locaux d’oiseaux ; - les axes de migration les plus importants ; - des sites de nidification importants pour des oiseaux rares et menacés ; - des sites de stationnement importants au niveau international pour les oiseaux hivernants ou migrateurs sensibles (rapaces, pluviers et vanneaux, …).

Environ 800 m de haies, favorables à l’avifaune et aux chiroptères, seront plantées au lieu-dit « Le Champ Blanc » (démarche environnementale volontaire des pétitionnaires), en limite Sud du secteur d’étude. Cette haie réduira les risques de collision avec les éoliennes et renforcera aussi l’attractivité de l’axe migratoire au Sud du projet Cheppes 2.

Commentaire du commissaire enquêteur Cette haie servira aussi à compenser la perte de fonctionnalité écologique liée au projet éolien Cheppes 2.

Afin d’éviter toute mortalité liée à l’intrusion de chauves-souris au sein des nacelles des éoliennes, ces dernières seront isolées à l’aide de dispositifs adaptés. Un suivi de l’activité des chiroptères et de l’avifaune et un suivi de mortalité seront mis en place. Ces suivis seront notamment renforcés sur deux années consécutives afin de bénéficier d’une meilleure visibilité sur les variations interannuelles. Comme déjà indiqué au paragraphe « Incidences sur le milieu naturel », des mesures seront prises pour que les travaux de terrassement des éoliennes et des nouveaux chemins d’accès ne perturbent pas la nidification des populations aviaires.

23/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

1.7.7.3. Le milieu humain

1.7.7.3.1. Présentation du milieu humain La commune de Cheppes-la-Prairie compte 175 habitants (en 2016). La zone autour du site est rurale. Les trois villages de la commune de Faux-Vésigneul (245 habitants en 2016) sont les plus proches du projet. L’activité économique repose d’abord sur l’agriculture intensive et mécanisée. Les 21 communes d’affichage de l’avis d’enquête représentent 6899 habitants (REF : 2016). La région présente un attrait touristique qui se fait modérément sentir. On trouve néanmoins à proximité la route du Champagne (attraction touristique basée sur la qualité des paysages des coteaux viticoles). Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François constituent deux pôles du tourisme culturel du secteur d’étude. Il n’y a pas d’installation classée SEVESO à proximité du site projeté. La plupart des ICPE dans la zone d’étude correspondent à des parcs éoliens terrestres mais aussi à du stockage de déchets ou à des exploitations de carrières. Les servitudes liées au site projeté concernent les distances à respecter vis-à-vis des habitations (plus de 500 m), des faisceaux hertziens et des zones archéologiques. Les niveaux acoustiques autour du site, de jour et de nuit, sur les 7 points retenus pour les communes voisines font état d’ambiance calme à modérée selon les dossiers d’enquête.

1.7.7.3.2. Incidences sur le milieu humain Selon les dossiers d’enquête :

 Incidences temporaires dues au chantier Pendant le chantier, les incidences sur le milieu humain sont globalement estimées négligeables à faible, en raison de l’éloignement du projet avec les premières habitations (environ 2050 m). Les seuls impacts temporaires concernent la faune et spécialement l’avifaune qui seront dérangées pour une présence humaine accrue, le bruit et la circulation des poids lourds. Toutes les mesures prises pour remédier aux impacts du chantier sont bien détaillées dans l’étude d’impact.

 Incidences sur la sécurité L’étude de dangers conclut à un niveau de risque acceptable pour les 12 éoliennes du projet Cheppes 2.

 Incidences sur la santé Les niveaux de bruit des infrasons sont bien inférieurs au seuil de perception de l’oreille humaine. Selon l’étude d’impact commune, il n’y a aucun risque sanitaire lié aux émissions sonores. Par temps ensoleillée, une éolienne en fonctionnement génère une ombre mouvante périodique créée par le passage régulier des pales du rotor devant le soleil. Cet effet est appelé « battements d’ombre ». Pour l’impact des ombres portées par les éoliennes en fonctionnement sur les habitations les plus proches (« battements d’ombre »), la réglementation est respectée car aucun bâtiment n’est recensé à moins de 250 m des éoliennes et, qu’a fortiori, tous les points de mesures sont en deçà des valeurs maximales de 30 minutes/jour et 30 heures/an.

 Incidences sur les nuisances occasionnées aux riverains Les incidences liées au balisage lumineux du projet sont estimés faibles à modérées. Les porteurs du projet Cheppes 2 veilleront à synchroniser les éoliennes du parc entre elles afin de limiter cet impact. L’étude acoustique menée par le bureau d’études Echopsy (indépendant) a montré que le projet respectera la réglementation de jour comme de nuit.

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 Incidences sur l’économie Une retombée fiscale totale de 275 951 €/an est attendue pour le projet éolien Cheppes 2, répartie entre la communauté de communes (120 861€/an), le département (86 900€/an), la commune (61963€/an) et la région (6 228€/an). Selon le SRE de Champagne-Ardenne de 2012, les retombées locatives moyennes pour le propriétaire du champ et l’exploitant agricole s’élèvent à 2 000 € par MW et par an. La construction, l’entretien et l’exploitation du parc engendreront le maintien ou la création d’emplois directs ou indirects.

1.7.7.3.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au milieu humain En ce qui concerne les émergences acoustiques des éoliennes, selon les dossiers d’enquête, il n’y a aucun risque de non-respect des impératifs fixés par l’arrêté du 26 aout 2011. En cas de perturbation de la réception télévisée ou radioélectrique, les porteurs du projet auront l’obligation de restituer les signaux perturbés dans leur qualité équivalente à la situation initiale. Les flashs de l’ensemble des éoliennes seront synchronisés entre elles et avec les éoliennes du parc Cheppes 1, pour éviter un effet désordonné.

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1.7.7.4. L’environnement paysager et les éléments du patrimoine historique

1.7.7.4.1. Présentation du paysage et du patrimoine historique Comme le montre la carte ci-dessous, la zone étudiée est située sur un plateau légèrement ondulé de la Champagne crayeuse à proximité de la vaste vallée de la Marne et de celle plus modérée de la Coole. Ce territoire possède une échelle de perception visuelle très large et une identité déjà liée aux éoliennes (rappel : dans un rayon de 20 km autour du projet, plus de 40 parcs éoliens sont en fonctionnement, autorisés ou en instruction). Les boisements sont peu présents sur le plateau et se concentrent dans les creux des reliefs.

Les principaux enjeux répertoriés par l’étude d’impact sont : - l’adéquation de la géométrie du parc éolien avec son environnement proche (D79, parcs existants, grands parcellaires) ; - la prégnance du parc éolien sur les habitations les plus proches de la vallée de la Coole (Faux, Vésigneul, …) et dans la vallée de la Marne (Cheppes-la-Prairie, , Vitry-la-Ville, …) ; - les intervisibilités possibles avec les paysages plus sensibles des vallées ; - les covisibilités possibles avec le patrimoine protégé, notamment le château de Vitry-la-Ville (une visibilité existe déjà avec l’état éolien actuel mais sera fortement renforcée avec Cheppes2) ; - les perceptions de la modification à partir des axes routiers dont la D79, la D81, la D4 et la D2 ; - le volet de protection du classement UNESCO des paysages viticoles de l’AOC Champagne.

Carte topographique du site d’étude

Site éolien projeté Cheppes 2

1.7.7.4.2. Incidences sur le paysage et le patrimoine historique Selon les dossiers d’enquête : - le projet engendre peu de nouvelles visibilités, les impacts paysagers et patrimoniaux seront limités. Les principaux impacts concernent les effets à partir des axes routiers de dessertes locales (Ex : D79, D2 et D4) ; - même si le projet augmente le sentiment de saturation visuelle sur ce territoire éolien, le relief, les trames arborées et bâties ou l’implantation des autres parcs permettent de limiter l’impact du projet Cheppes 2. Néanmoins, les habitations périphériques et les entrées/sorties de villages présentent des sensibilités ; - Le château de Vitry-la-Ville (monument historique) subira des impacts pouvant être qualifié de

moyen ; - la vallée de la Marne est peu impactée par le projet. Cependant, les habitations les plus sensibles aux effets du projet se situent à Cheppes-la-Prairie (habitations sur les hauteurs du village), Vitry-la-Ville (habitations en bordure), Togny-aux-Bœufs (habitations situées sur la frange Ouest du village) ; 26/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

- pour les villages de la vallée de la Coole, seul le village de Faux pourrait avoir quelques effets directs à partir de l’intérieur de la trame bâtie ; - les zones d’influence visuelle (ZIV) du projet Cheppes 2 sont très étendues avec peu de boisements pour les limiter. Cependant, l’approche du projet avec une vue continue sur les éoliennes projetées se fait essentiellement par l’Est et l’Ouest. L’étude des ZIV indique un impact visuel faible ; - les unités paysagères de la Champagne humide et du Perthois, au Sud de la côte de Champagne, ne sont pas impactées par le projet ; - aucun impact n’est jugé suffisamment prononcé pour induire une mutation paysagère négative ; - la zone du projet éolien se trouve dans la zone d’exclusion au Nord des vignobles vitryats, mais la « Charte éolienne des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » de 2018 préconise soit de ne pas développer de projet, soit d’être en extension d’un parc existant. C’est le cas de Cheppes 2 en extension de Cheppes 1.

1.7.7.4.3. Mesures de préservation et volontaires relatives au paysage et au patrimoine historique Ces mesures sont les suivantes : - les éoliennes seront recouvertes d’une peinture blanche pour faciliter leur insertion paysagère et pour répondre aux recommandations de la circulation aéronautique ; - les postes électriques de transformation seront intégrés aux éoliennes ; - les chemins d’accès et les plateformes bénéficieront d’un entretien paysager annuel ; - le raccordement au réseau se fera au moyen de câbles entièrement enterrés ; - les postes de livraison seront de couleur verte (Idem Cheppes 1) afin de s’accorder avec les cultures agricoles environnantes ; - une bourse aux arbres (mesure de réduction paysagère) sera proposée aux habitants des communes de Cheppes-la-Prairie, Songy, Saint-Martin-aux-Champs et Vitry-la-Ville ; - pour le château de Vitry-la-Ville, une mesure spécifique sera mise en place en vue de réduire l’impact paysager des éoliennes : une haie arborée sera plantée afin de jouer un rôle de filtre vis-à-vis du projet. En effet, le château présente, dans son axe de vision principal, des vues ouvertes en direction du projet.

Commentaire du commissaire enquêteur Un des enjeux majeurs pour les pétitionnaires est d’insérer le parc éolien projeté au sein des autres parcs éoliens existants et autorisés, notamment en continuité avec le parc initial de Cheppes-la-Prairie, de veiller à ne pas atteindre un niveau de saturation et de ne pas favoriser un effet d’encerclement plus important pour les villages.

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1.7.7.5. Interactions et cumul des incidences Les incidences, qui en interactions ou cumulées peuvent conduire à de nouveaux impacts ou à des changements inopportuns des milieux, sont principalement liées aux milieux naturels et aux paysages. Les dossiers d’enquête notent la présence : - de l’exploitation des 5 aérogénérateurs de 146 m du parc éolien initial de Cheppes 1 situé à 600 m minimum au S-O du projet Cheppes 2 ; - de l’exploitation des 30 aérogénérateurs des parcs éoliens de La Voie Romaine, Les Quatre Communes et La Guenelle I et II formant un groupe à un minimum de 1,05 km au N-O du projet Cheppes 2 ; - du parc éolien accordé de 13 éoliennes Des Longues Roies à 2,03 km au Sud-Est du projet Cheppes 2 ; - de l’installation de stockage de déchets inertes (commune de Saint-Martin-aux- Champs).

On dénombre 359 éoliennes construites, accordées ou en projet au sein du périmètre d’étude.

Selon les dossiers d’enquête :  Interactions et cumul des incidences sur le milieu physique Les incidences du chantier ne peuvent se cumuler de manière préjudiciable.

 Interactions et cumul des incidences sur le milieu naturel L’impact cumulé du projet Cheppes 2 ne sera pas significatif sur l’avifaune nicheuse recensée sur le site d’implantation. La modification des trajectoires migratrices ne constituera pas un nouvel impact local. L’augmentation du nombre d’éoliennes pourra engendrer une mortalité supplémentaire chez les chiroptères. L’effet cumulatif est qualifié de faible par l’étude d’impact commune.

 Interactions et cumul des incidences sur le milieu humain Les incidences (sécurité des biens et des personnes, santé humaine, vibrations, odeurs, émissions lumineuses, « battements d’ombre », réception télévisée) sont limitées au site Cheppes 2 ou à sa proximité immédiate. Avec le parc existant de Cheppes 1, aucun dépassement prévisionnel d’émergence n’est relevé par l’étude d’impact commune.

 Interactions et cumul des incidences sur l’environnement paysager En tant que projet de densification, les impacts de Cheppes 2 sont liés à l’insertion des 12 nouvelles éoliennes dans la trame existante. Cheppes 2 ne modifie pas les paysages du plateau, qui ont déjà muté pour intégrer des éoliennes. D’une manière générale, les pétitionnaires estiment que le projet Cheppes 2 ne génère pas d’augmentation majeure de l’encerclement des villages voisins.

Commentaire du commissaire enquêteur En matière d’encerclement, le projet éolien Cheppes 2 occupera, au sein du rayon d’étude de 10 km, un angle supplémentaire variant de 0 à 16° suivant les villages.

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1.7.7.6. Conclusion de l’étude d’impact sur l’environnement (commune aux deux pétitionnaires) En résumé, l’étude d’impact commune estime principalement que : - les incidences résiduelles sont globalement non significatives ou faibles, à l’exception des incidences paysagères qui peuvent néanmoins s’avérer ponctuellement modérées ; - le projet proposé tient compte de plusieurs années de développements, d’études et de concertations qui ont permis de concevoir un projet cohérent avec son environnement paysager, naturel et humain ; - le projet éolien Cheppes 2 répond au souhait de la communauté de communes et de la commune de participer au développement des énergies renouvelables sur leur territoire ; - outre les bénéfices environnementaux liés au développement d’une énergie exempte d’émissions polluantes, Cheppes 2 permettra la mise en place d’un moyen de production décentralisé (environ 81 840 MWh/an) ; - le projet contribuera au développement rural des communes concernées et permettra la création d’emplois directs et indirects au niveau régional.

Commentaire du commissaire enquêteur Le bilan des mesures Eviter, Réduire, Compenser (ERC) pour le milieu physique, naturel et humain, en phase chantier et d’exploitation avec le coût estimatif, est présent dans l’étude d’impact commune.

1.8. Etude de dangers commune aux deux projets éoliens Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources Les projets éoliens sont situés en zone agricole peu fréquentée. Il n’y a pas d’habitation à proximité des projets (2110 m des premières habitations du village de Vésigneul).

Synthèse des scénarios de dangers retenus

Scénarios Zones d’effet Niveaux de risque pour toutes les éoliennes Effondrement de l’éolienne Rayon de 150 m Très faible Chute de glace Rayon de 55 m Faible Chute d’élément de l’éolienne Rayon de 55 m Faible Projection de pale ou de Rayon de 500 m Très faible fragment de pale Projection de glace Rayon de 307,50 m Très faible

Synthèse de l’acceptabilité des risques Selon l’étude de dangers, tous les phénomènes dangereux retenus présentent un niveau de risque acceptable pour toutes les éoliennes du projet Cheppes 2.

Mesures de prévention Pour prévenir les risques d’accidents, différentes mesures de sécurité sont prévues : - contrôles réguliers des fondations et des différentes pièces d’assemblages ; - capteurs de température des pièces métalliques ; - système de détection des sur-vitesses et des dysfonctionnements électriques ; - système de freinage ; - détecteurs de niveau d’huile ; 29/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

- système de détection incendie relié à une alarme connectée à un poste de contrôle ; - mise à la terre et la protection des éléments de l’aérogénérateur, des kits de dépollution ; - système de détection de givre et de glace ; - panneaux d’information signalant les risques au pied des machines.

Conclusion de l’étude de dangers Les installations font l’objet de mesures réduisant significativement l’ensemble des risques majeurs étudiés, garantissant pour toutes les éoliennes du projet Cheppes 2 un niveau de risque acceptable pour tous les scénarios retenus dans l’étude de dangers.

1.9. Avis de l’Autorité environnementale L’Autorité environnementale est la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) du Grand Est. Son avis évalue la qualité de l’étude d’impact présentée et la prise en compte de l’environnement par le projet Cheppes 2. La MRAe est donc garante de la qualité de l’étude d’impact et de la prise en compte des enjeux environnementaux. L’avis ne porte pas sur l’opportunité du projet Cheppes 2. Il n’est donc ni favorable ni défavorable aux deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter. La MRAe a consulté le Préfet de la Marne (DDT 51) et l’Agence régionale de santé (ARS). L’avis de la MRAe est commun aux deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter.

1.9.1. Synthèse de l’avis de l’Autorité environnementale Les principaux enjeux environnementaux du projet Cheppes 2, identifiés par l’Autorité environnementale, sont les suivants : - la préservation du paysage, avec notamment l’impact sur le château de Vitry-la-Ville ; - la protection de la biodiversité, principalement pour les chiroptères et l’avifaune ; - les impacts en cumul avec les autres parcs éoliens voisins.

Par rapport aux enjeux identifiés, l’Autorité environnementale estime que : - le dossier présente une analyse de l’état initial et des impacts du projet sur les différentes composantes environnementales ; - les impacts et les risques sont bien caractérisés et traités ; - les mesures prévues pour Eviter, Réduire et Compenser (ERC) les incidences du projet sont adaptées aux impacts potentiels, mais présentent quelques faiblesses car leur bonne mise en œuvre et leur suivi dans le temps paraissent insuffisamment garantis.

L’Autorité environnementale recommande principalement aux exploitants de compléter leur dossier par les éléments visant à s’assurer de la bonne mise en œuvre et du suivi dans le temps des mesures suivantes : - réduire l’impact visuel sur le château de Vitry-la-Ville ; - réduire le risque de collision des rapaces ; - compenser la perte de territoire de stationnement des Vanneaux huppés.

L’Autorité environnementale recommande également à l’inspection des installations classées et à l’autorité préfectorale d’imposer un bridage sur l’ensemble des parcs éoliens, établi en fonction des heures, des conditions météorologiques et de l’activité des chiroptères, afin de prévenir les risques de mortalité.

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1.9.2. Mémoire en réponse des pétitionnaires à l’avis de l’Autorité environnementale (MRAe) L’avis de la MRAe et le mémoire en réponse des deux pétitionnaires (mémoire commun) figurent dans les dossiers d’enquête.

Synthèse de l’avis de l’Autorité Réponses des pétitionnaires environnementale et/ou (Recommandations) commentaires éventuels du commissaire enquêteur Réduire l’impact visuel sur le château de Vitry-la-Ville.

La mesure de réduction proposée Synthèse de la réponse des pétitionnaires [création d’une haie de 5 arbres de Deux conventions, datées du 20 décembre 2018, ont été grande hauteur (15 m) permettant de signées avec le propriétaire du château pour mettre en masquer la vue depuis le château de place la mesure de réduction. Vitry-la-Ville] n’est pas garantie. En effet, le dossier conclut que « cette mesure doit faire l’objet d’une discussion avec le propriétaire du domaine ».

Préciser les garanties requises pour Commentaire du commissaire enquêteur s’assurer de l’efficacité, de la mise Les conventions du 20 décembre 2018 et les devis pour en œuvre et du suivi dans le temps de l’entretien des arbres pendant 25 ans sont joints au la mesure de réduction d’impact mémoire en réponse des pétitionnaires. visuel concernant le château de Vitry-la-Ville.

Absence d’un 4ème scénario visant à Synthèse de la réponse des pétitionnaires réduire l’impact sur le château de L’absence d’un 4ème scénario est justifiée par : Vity-la-Ville. - le choix d’implanter les éoliennes suivant des lignes radiales entre le château et les 5 éoliennes du parc existant ; - la mesure compensatoire mise en place consistant à implanter des arbres afin de créer un masque visuel depuis la façade du château ; - l’éolienne la plus proche du château sera à 3,7 km.

Réduire le risque de collision des Réponse des pétitionnaires rapaces P4 (compléter le dossier). « Parmi les espèces recensées, seul le Faucon crécerelle Il est constaté une fréquentation est présent de manière permanente et marquée sur le régulière de rapaces sur le site, site en toutes saisons, tout en étant considéré comme espèces particulièrement sensibles à sensible à l’éolien (fort taux de mortalité par collision). l’éolien, avec un risque fort de Les autres espèces sont considérées comme peu collision. sensibles à l’éolien ou sensibles mais d’occurrence rare ou occasionnelle sur le site, noté en très faible effectif ou à l’unité (ex : Milan royal) ».

Compenser la perte de territoire Synthèse de la réponse des pétitionnaires de stationnement des Vanneaux Les effectifs restent faibles pour ce secteur. huppés (compléter le dossier). La séquence ERC a été suivie avec un évitement de l’implantation des éoliennes sur les zones de haltes les plus importantes.

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Les stationnements des Vanneaux huppés sont dépendants de l’assolement. L’impact est donc confirmé faible concernant les stationnements des Vanneaux huppés. Création d’une haie de 800 mètres au Sud du projet en compensation de la perte de fonctionnalité écologique liée au projet éolien. Cette haie sera favorable à l’avifaune et aux chiroptères.

Concernant les Vanneaux huppés, le Commentaire du commissaire enquêteur dossier ne donne aucun détail sur la Dans le mémoire en réponse, les pétitionnaires ont densité d’oiseaux d’ores et déjà fourni tous les détails demandés sur la densité d’oiseaux présents, et de l’impact cumulé du et les effets cumulés. report de la population depuis d’autres projets pas encore construits dans le secteur, notamment le parc éolien des Longues Roies. Imposer un bridage sur l’ensemble Réponse des pétitionnaires des parcs éoliens, établi en fonction Le bridage sera actif dès la première année dans les des heures, des conditions conditions suivantes : météorologiques et de l’activité des - « du 1er avril au 31 octobre » ; chiroptères, afin de prévenir les - « du crépuscule (1 h avant le coucher du soleil) à risques de mortalité. l’aube (1 h après le coucher) » ; - « pour une température supérieure à 10° C » ; - « pour des vitesses de vent inférieures à 6m/s ».

« En fonction des résultats des suivis post-implantation, des adaptations pourront être apportées sur la mise en œuvre de cette mesure. Les enregistrements automatiques de l’activité des chiroptères à hauteur de nacelle permettront également d’adapter les protocoles de bridage ».

Commentaire du commissaire enquêteur Pour l’aube, le bridage doit être actif 1 h après le lever du soleil (et non 1 h après le coucher comme indiqué par les pétitionnaires).

Devenir des matériaux extraits Synthèse de la réponse des pétitionnaires (42000 tonnes) lors des fondations Les matériaux extraits seront réutilisés pour le des mâts. remblaiement des fondations, sur site pour les pistes et les plateformes. Le reste sera évacué dans un centre agréé ou une carrière fermée.

Développer les mesures de réduction Commentaire du commissaire enquêteur proposées dans le dossier vis-à-vis Dans le mémoire en réponse, les pétitionnaires ont des enjeux majeurs identifiés pour répondu, de manière argumentée, par thématique garantir leur bonne mise en œuvre et environnementale (état initial, effets potentiels des leur bon suivi dans le temps. projets, mesures de prévention des impacts prévus).

Joindre au dossier des espèces Synthèse de la réponse des pétitionnaires l’ensemble des espèces d’oiseaux 87 espèces ont été recensées pendant le cycle d’étude, rencontrées (ne pas se limiter à parmi ceux-ci 45 sont patrimoniales.

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joindre au dossier que les données Parmi les espèces patrimoniales, seule la Grue cendrée brutes des espèces considérées est en danger. 7 espèces sont vulnérables (Busard comme patrimoniales : 45 espèces cendré, Busard des roseaux, Busard Saint-Martin, Milan sur 70 recensées). noir, Mouettes rieuse, Oedicnème criard et Pipit Farlouse) et 3 sont rares (Faucon pèlerin, Mouette mélanocéphale et Traquet motteux). 9 espèces ont été constatées en périodes de nidification (Busards cendré, des roseaux et Saint-Martin, Milan noire, Mouettes rieuse et mélanocéphale, Oedicnème criard, Pipit Farlouse et Traquet motteux). Seul, l’Oedicnème criard est un nicheur certain sur le site.

Commentaire du commissaire enquêteur Toutes les espèces observées sur site et à proximité sur un cycle annuel ont été annexées au mémoire en réponse des pétitionnaires.

Compléter le dossier par la mise en Commentaire du commissaire enquêteur œuvre des mesures classiques de Les mesures de réduction mises en place sont bien réduction suivante : détaillées dans le mémoire en réponse des pétitionnaires. - entretien régulier des plateformes Elles permettent de répondre aux demandes de la MRAe. des éoliennes pour réduire leur attractivité ; - suppression de l’éclairage automatique au pied des éoliennes afin de ne pas perturber le vol nocturne d’espèces notamment protégées.

Compléter le dossier sur les Réponse des pétitionnaires conditions de mise en place d’une Les principales caractéristiques de la haie (800 m) sont haie au sud des projets. précisées dans le mémoire en réponse des pétitionnaires : « […] composée d’espèces indigènes […]. La haie sera de préférence double […]. Si la haie se trouve au niveau de parcelles agricole, il faudrait idéalement créer une bande enherbée de chaque côté, d’environ 3 mètres de large […] ».

Commentaire du commissaire enquêteur La maîtrise foncière de cette plantation n’est pas évoquée. Le suivi de mortalité du parc existant Réponse des pétitionnaires de Cheppes, a permis d’identifier 4 « Le résumé non technique de l’étude d’impact a été cadavres de chiroptères (chauves- modifié dans ce sens ». souris) en 2017 (dont 2 Noctules de Le Résumé non technique (RNT) de l’étude d’impact Leisler) pour 5 éoliennes en activité. (paragraphe II.3.5.2) indique : Les inventaires réalisés sur le site « Le projet de parc éolien de Cheppes 2 respecte […] d’étude en 2016 ne mentionnent une distance minimale de 200 m par rapport aux cependant pas les déplacements boisements et haies ce qui minimisera fortement d’espèces entre les différents l’impact de ce dernier ». boisements et haies présents sur le « Le bilan du suivi de mortalité (sur le parc initial de secteur d’étude. Ce manque de Cheppes-la-Prairie) montre néanmoins peu d’impact sur données ne permet pas de conclure à la faune, ce qui devrait être également le cas pour le

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un impact faible comme il est projet éolien de Cheppes 2. D’autant plus que sur le mentionné dans le dossier. secteur d’étude peu de chiroptères ont été notés et qu’aucune Noctule de Leisler n’a été contactée ». Compléter le résumé non technique avec les résultats du suivi de la Commentaire du commissaire enquêteur mortalité des chauves-souris et des Sur le RNT (paragraphe II.3.5.2), il est écrit : oiseaux, observés sur l’actuel parc - « D’autant plus que sur le secteur d’étude peu de éolien de Cheppes 1. chiroptères ont été notés ». Le commissaire enquêteur fait observer que 10 espèces de chiroptères ont été inventoriées sur le secteur d’étude (REF : étude d’impact/ paragraphe III.5.4.7). Ce qui est quand même conséquent. - « qu’aucune Noctule de Leisler n’a été contactée ». Il convient, sans doute, de comprendre « qu’aucune Noctule de Leisler n’a été constatée ». Cependant, 4 cadavres de chauves-souris dont 2 de Noctule de Leisler ont été trouvés en 2017 sur le site de Cheppes 1.

1.10. Avis des conseils municipaux des communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet de parc éolien Cheppes 2 L’Art. R181-38 du Code de l’environnement prescrit : « Dès le début de la phase d'enquête publique, le préfet demande l'avis du conseil municipal des communes mentionnées au III de l'article R. 123-11 et des autres collectivités territoriales, ainsi que de leurs groupements, qu'il estime intéressés par le projet, notamment au regard des incidences environnementales notables de celui-ci sur leur territoire. Ne peuvent être pris en considération que les avis exprimés au plus tard dans les quinze jours suivant la clôture de l'enquête publique ».

Par arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête n°2019-EP-55-IC du 6 mai 2019, le Préfet du département de la Marne a appelé les conseils municipaux des 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet éolien Cheppes 2 de donner leur avis sur ces demandes d’autorisation dès l’ouverture de l’enquête publique. Ces communes représentent un total de 6899 habitants (chiffres 2016). Ces avis ne seront pris en considération que s’ils sont exprimés au plus tard dans les quinze jours suivant la clôture du registre d’enquête, soit au plus tard le 25 juillet 2019. La DDT 51 a transmis au commissaire enquêteur les délibérations reçues avant le 26 juillet 2019.

Communes Avis Contexte éolien communal (REF : études d’impact/ paragraphe III.1.2.3/source DDT51, 2018)

Ablancourt Néant Cernon Néant 18 éoliennes construites + Parc construit de 11 éoliennes sur Cernon et Bussy-Lettrée. Cheppes-la- Néant 5 éoliennes construites. Prairie Coole Néant 14 éoliennes construites + 18 éoliennes en projet + Parc accordé de 15 éoliennes sur Pringy et Coole + Parc construit de 8 éoliennes sur Coole et Maisons-en-Champagne.

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Coupetz Néant Parc construit de 6 éoliennes sur Coupetz, Faux-Vésigneul, Togny-aux-Bœufs, Vitry-la-Ville. Dommartin- Néant Lettrée Néant Faux- Défavorable 12 éoliennes construites + Parc construit de 6 éoliennes sur Vésigneul Coupetz, Faux-Vésigneul, Togny-aux-Bœufs, Vitry-la-Ville. La Chaussée- Néant 4 éoliennes construites + Parc en projet de 18 éoliennes sur sur-Marne Dampierre-sur-Moivre, Francheville, La Chaussée-sur-Marne, Pogny, Saint-Jean-sur-Moivre + Parc éolien construit de 17 éoliennes sur Dampierre-sur-Moivre, Francheville, La Chaussée- sur-Marne, Saint-Jean-sur-Moivre. Mairy-sur- Favorable Parc construit de 11 éoliennes sur Mairy-sur-Marne et Togny-aux- Marne Bœufs. Maisons-en- Favorable 8 éoliennes construites + Parc construit de 7 éoliennes sur Champagne Maisons-en-Champagne et Pringy + Parc construit de 8 éoliennes sur Coole et Maisons-en-Champagne. Omey Néant Parc construit de 2 éoliennes sur Omey et Pogny. Pogny Favorable 2 éoliennes construites + Parc construit de 2 éoliennes sur Omey et Pogny + Parc en projet de 18 éoliennes sur Dampierre-sur-Moivre, Francheville, La Chaussée-sur-Marne, Pogny, Saint-Jean-sur- Moivre. Pringy Néant 7 éoliennes en projet + Parc accordé de 15 éoliennes sur Pringy et Coole + Parc construit de 7 éoliennes sur Maisons-en-Champagne et Pringy. Saint- Néant Germain-la- Ville Saint-Martin- Favorable Parc en projet de 11 éoliennes sur Songy et Saint-Martin-aux- aux-Champs Champs. Songy Néant 13 éoliennes accordées + Parc en projet de 11 éoliennes sur Songy et Saint-Martin-aux-Champs. Soulanges Néant 5 éoliennes construites. Togny-aux- Néant 2 éoliennes construites + Parc construit de 6 éoliennes sur Boeufs Coupetz, Faux-Vésigneul, Togny-aux-Bœufs, Vitry-la-Ville + Parc construit de 11 éoliennes sur Mairy-sur-Marne et Togny-aux- Bœufs. Vésigneul- Néant sur-Marne Vitry-la-Ville Néant 11 éoliennes construites + Parc construit de 6 éoliennes sur Coupetz, Faux-Vésigneul, Togny-aux-Bœufs, Vitry-la-Ville.

Commentaire du commissaire enquêteur Sur 21 communes : 4 avis favorables, 1 avis défavorable et 16 avis non rendus. Au total, 26 parcs éoliens (225 éoliennes) sont construits ou accordés ou projetés sur le territoire de 16 communes d’affichage de l’avis d’enquête (et quelques communes riveraines).

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1.11. Avis consultatifs  Agence régionale de santé (ARS) Par lettre du 4 avril 2016, l’ARS confirme que la commune de Cheppes-la-Prairie ne dispose pas de captage d’alimentation en eau potable. Suite à des questions du commissaire enquêteur relatives à la santé humaine, par mail du 17 juillet 2019, l’ARS DT51 rappelle avoir émis un avis favorable sur ce projet éolien (PJ 10).

 ENEDIS Enedis a communiqué une pré-étude simple (datée de 2015) pour le raccordement de l’installation de production éolienne Cheppes 2 au poste source « Le Poteau » (La Chaussée-sur-Marne) avec la solution technique, l’évaluation du coût de raccordement et des délais de réalisation.

 Direction des affaires culturelles (DRAC) Par lettre du 11 mai 2016, la DRAC fait savoir que : - le N-E du site projeté est une zone archéologique sensible : présence d’indices de sites funéraires protohistoriques, zone d’implantation privilégiée pour des nécropoles, des axes de circulation et des habitats de hauteur. Si les travaux ont un impact notable sur le sous- sol de la zone sensible, les demandeurs devront faire réaliser des investigations complémentaires ; - un diagnostic pourra être prescrit au préalable de tous travaux affectant le sous-sol et suivi, éventuellement, d’une prescription de fouille.

 Orange Par mail du 5 avril 2016, Orange informe de la présence de faisceau/servitude(s) hertzien(ne)s France Télécom et des prescriptions à respecter.

 Direction de la sécurité aéronautique d’Etat Par lettre du 7 juillet 2016, le Sous-directeur régional de la circulation aérienne militaire Nord communique les informations permettant d’apprécier l’opportunité de poursuivre les études du projet Cheppes 2. Si ce projet est modifié, il devra faire l’objet d’une nouvelle consultation.

1.12. Pièces constitutives des dossiers d’enquête Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources Les dossiers de l’enquête publique commune sont composés des documents suivants :

Pour le projet de parc éolien de Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole (27 documents et plus de 1300 pages) : - check-list de complétude d’un dossier de demande d’autorisation environnementale d’une installation classée pour la protection de l’environnement ; - note de présentation non technique (éoliennes E1, E2, E3, E4, E6, E8 et poste de livraison 1) ; - dossier administratif ; - modification du plan d’occupation des sols de la commune de Cheppes-la-Prairie ; - étude d’impact sur l’environnement/ document complété à la demande du commissaire enquêteur avant le début de l’enquête ; - les modalités de la bourse aux arbres/ document ajouté à la demande du commissaire enquêteur, avant le début de l’enquête, pour la bonne information du public ; - annexe de l’étude d’impact sur l’environnement ; - étude paysagère et patrimoniale ; - résumé non technique de l’étude d’impact sur l’environnement ;

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- étude de dangers ; - résumé non technique de l’étude de dangers ; - avis MRAe Grand Est ; - mémoire en réponse à l’avis de la MRAe Grand Est ; - annexe 4 « Espèces observées sur site et à proximité sur un cycle annuel » du mémoire en réponse à l'avis de la MRAe/ légende des sigles et des couleurs ajoutée à la demande du commissaire enquêteur, avant le début de l’enquête, pour la bonne information du public ; - étude des effets de battements d’ombre ; - volet écologique de la demande d’autorisation environnementale unique ; - étude d’impact acoustique ; - étude des zones d’influence visuelle ; - lettre ARS ; - lettre DRAC ; - pré-étude ENEDIS ; - mail de [email protected]; - plan de masse E1 ; - plan localisation des éoliennes ; - plans des abords de l’installation ; - plan vue générale ; - plans d’architecte et notices descriptive.

Pour le projet de parc éolien de Cheppes 2 – Eolis. Les Sources (27 documents et plus de 1300 pages) : - check-list de complétude d’un dossier de demande d’autorisation environnementale d’une installation classée pour la protection de l’environnement ; - note de présentation non technique (éoliennes E5, E7, E9, E10, E11, E12 et poste de livraison 2) ; - dossier administratif ; - modification du plan d’occupation des sols de la commune de Cheppes-la-Prairie ; - étude d’impact sur l’environnement ; - les modalités de la bourse aux arbres/ document ajouté à la demande du commissaire enquêteur, avant le début de l’enquête, pour la bonne information du public ; - carnet de photomontages ; - étude paysagère et patrimoniale ; - résumé non technique de l’étude d’impact sur l’environnement ; - étude de dangers ; - résumé non technique de l’étude de dangers ; - avis MRAe Grand Est ; - mémoire en réponse à l’avis de la MRAe Grand Est ; - annexe 4 « Espèces observées sur site et à proximité sur un cycle annuel » du mémoire en réponse à l'avis de la MRAe/ légende des sigles et des couleurs ajoutée à la demande du commissaire enquêteur, avant le début de l’enquête, pour la bonne information du public ; - étude des effets de battements d’ombre ; - volet écologique de la demande d’autorisation environnementale unique ; - étude d’impact acoustique ; - étude des zones d’influence visuelle ; - lettre ARS ; - lettre DRAC ; - pré-étude ENEDIS ; - mail de [email protected] ;

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- plan de masse E1 ; - plan localisation des éoliennes ; - 3 plans des abords de l’installation ; - plan vue générale ; - plans d’architecte et notices descriptive.

Registre d’enquête : commun aux deux dossiers.

Réalisation des études Les études sont communes aux deux pétitionnaires : - le bureau d’études Jacquel & Chatillon (Parc technologique du Mont Bernard - 18, rue Dom Pérignon - 51000 Châlons-en-Champagne) a réalisé l’étude d’impact sur l’environnement, l’étude paysagère et patrimoniale, les photomontages, l’étude des zones d’influences visuelles, l’étude des effets des battements d’ombre et l’étude de dangers ; - le bureau d’études Airele (6, place Sainte-Croix 51000 Châlons-en-Champagne) a réalisé les études écologiques ; - le bureau d’études Echopsy (16, Chemin du Haut Mesnil - 76660 Mesnil Follemprise) a réalisé l’étude acoustique.

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2. ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE COMMUNE

2.1. Désignation du commissaire enquêteur Par décision N° E19000052/51 du 25 avril 2019 de M. Antoine Durup de Baleine, Vice-président du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, M. Thierry Malvaux, Lieutenant-colonel de l’Armée de terre en retraite, a été désigné en qualité de commissaire enquêteur.

2.2. Modalités de l’enquête publique commune

2.2.1. Contacts avant le début de l’enquête publique

 Avec la Direction départementale (DDT) de la Marne (51) Le 26 avril 2019, dès réception de la décision citée supra, le commissaire enquêteur a pris contact avec M. Joachim Murot (DDT51/ Service Environnement, Eau et Préservation des Ressources/ Cellule Procédures environnementales) qui suit les deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter.

Les modalités de l’enquête publique ont fait l’objet d’une concertation entre M. Joachim Murot et le commissaire enquêteur. Elles ont été fixées par le Préfet de la Marne.

Le 7 mai 2019, le commissaire enquêteur a récupéré les deux dossiers d’enquête publique à la DDT 51.

 Avec les représentants des pétitionnaires : Mme Dorothée Frisch-Gauthier (société Les Mâts d’Eole et M. Florent Klein (société Eolis. Les Sources) Le 7 mai 2019, le commissaire enquêteur a rencontré les représentants des pétitionnaires à la DDT 51. En particulier, il a attiré leur attention sur les modalités d’affichage de l’avis d’enquête publique sur les lieux prévus pour la réalisation du projet Cheppes 2.

Par mail du 10 mai 2019, le commissaire enquêteur a appelé l’attention des représentants des pétitionnaires (copie DDT 51) sur l’étude d’impact commune qui présente quelques différences entre les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources. Avant le début de l’enquête publique, Mme Dorothée Frisch-Gauthier a complété l’étude d’impact de la société Les Mâts d’Eole avec les modificatifs manquants.

Le 27 mai 2019, à la mairie de Cheppes-la-Prairie, le commissaire enquêteur a rencontré Mme Dorothée Frisch-Gauthier (Les Mâts d’Eole), M. Florent Klein (Eolis. Les Sources) et M. Eric Boban (Les Mâts d’Eole) arrivé pendant la réunion. Au cours de cette réunion, le commissaire enquêteur a présenté son rôle, le but de l’enquête publique et les modalités de l’enquête à Cheppes-la-Prairie. Ensuite, les pétitionnaires ont présenté le projet éolien Cheppes 2 et répondu aux questions du commissaire enquêteur.

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Par mail du 2 juin 2019, le commissaire enquêteur a demandé aux représentants des pétitionnaires (copie DDT 51) de compléter les deux dossiers d'enquête par des documents utiles à la bonne information du public (REF : Art. R.123-14 du code de l’environnement). A savoir : - la légende des sigles et des couleurs utilisés dans l'annexe 4 du « Mémoire en réponse à l'avis de la MRAe ». En effet, l'annexe 4 récapitule les « Espèces observées sur site et à proximité sur un cycle annuel » en utilisant des abréviations et des couleurs, mais sans en donner la signification ; - les modalités de la « Bourse aux arbres » que les porteurs du projet Cheppes 2 proposent aux habitants de Songy, Saint-Martin-aux-Champs, Vitry-la-Ville et Cheppes-la-Prairie pour réduire les impacts paysagers. Avant le début de l’enquête publique, ces documents ont été ajoutés aux dossiers d’enquête.

 Avec le président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole (M. Hubert Arrouart) Par mail du 20 mai 2019, le commissaire enquêteur a sollicité une rencontre avec M. Hubert Arrouart pour avoir, avant la fin de l’enquête, son avis sur le projet éolien Cheppes 2, car ce projet est localisé sur le territoire de la communauté de communes de la Moivre à la Coole et en 2016, l’ancien président de la communauté de communes (M. Michel Jacquet) a été consulté sur le projet éolien.

 Avec le maire de Cheppes-la-Prairie (M. William Mathieu) Le 24 mai 2019, à la Mairie de Cheppes-la-Prairie, le commissaire enquêteur a rencontré M. le maire et Mme Claudy Mathieu (adjointe). Au cours de cette réunion, le commissaire enquêteur a présenté son rôle, le but de l’enquête publique et les modalités de l’enquête à Cheppes-la-Prairie (Cf. Arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête).

Ensuite, le commissaire enquêteur a auditionné le maire et son adjointe sur le projet éolien Cheppes 2. Le maire « se dit favorable au projet éolien Cheppes 2 ». Selon lui, « les habitants ne se plaignent pas et ce projet aura une retombée fiscale appréciable pour la commune, environ 61963€/an. Néanmoins, quand le vent souffle du Nord, quelques nuisances sonores venant du parc éolien actuel de Cheppes 1 impactent la commune de Faux-Vésigneul ».

Puis, le commissaire enquêteur a contrôlé les deux dossiers d’enquête publique qui seront mis à la disposition du public.

 Avec la DREAL Grand Est Le 2 juin 2019, le commissaire enquêteur a contacté Mme Audrey Hamm (Coordinatrice des EnR, Chargée de mission Éolien/ DREAL Grand Est) et M. Anthony Dicanot (Service Prévention des Risques Anthropiques - Pôle Ressources/ DREAL Grand Est) sur les conditions de démantèlement des parcs éoliens. Tous les renseignements utiles ont été donnés (PJ 7).

 Avec le président de l’association foncière (AF) de Cheppes-la-Prairie (M. Jean-Paul Arnould) Le 4 juin 2019, le commissaire enquêteur a sollicité une rencontre (pendant les permanences) avec le président de l’AF pour avoir son avis sur le projet éolien Cheppes 2.

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 Avec le vice-président de la société de chasse de Cheppes-la-Prairie Le 4 juin 2019, le commissaire enquêteur a sollicité une rencontre (pendant les permanences) avec le vice-président de la société de chasse pour avoir son avis sur le projet éolien Cheppes 2. Finalement, le vice-président de la société de chasse n’est pas venu rencontrer le commissaire enquêteur.

 Avec le maire de Faux-Vesigneul (M. Jean-Christophe Mangeart) Par mail du 5 juin 2019, le commissaire enquêteur a sollicité une rencontre avec M. Jean- Christophe Mangeart pour avoir son avis sur le projet éolien Cheppes 2. En effet, les habitations les plus proches du projet (environ 2110 m de la première éolienne projetée) sont situées sur la commune de Faux-Vesigneul où, selon le maire de Cheppes-la- Prairie, « les nuisances sonores se font moins discrètes » (PJ 3).

2.2.2. Contacts au cours de l’enquête publique commune

 Avec le maire de Cheppes-la-Prairie (M. William Mathieu) Lors des cinq permanences, le commissaire enquêteur a échangé avec le maire ou Mme Claudy Mathieu (adjointe) sur le déroulement de l’enquête et divers points du projet éolien Cheppes 2.

 Avec le maire de Faux-Vesigneul (M. Jean-Christophe Mangeart) Le 29 juin 2019 et le 10 juillet 2019 (4ème et 5ème permanences), M. Mangeart est venu rencontrer le commissaire enquêteur. Il est défavorable au projet et a déposé deux observations.

 Avec le président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole (M. Hubert Arrouart) Le 8 juillet 2019, le commissaire enquêteur s’est entretenu avec M. Hubert Arrouart au siège de la communauté de communes à Saint-Germain-la-Ville. Tous les aspects du projet éolien sur le milieu physique, naturel, humain ainsi que les incidences paysagères et patrimoniales ont été évoqués. M. Arrouart n’a déposé aucune observation sur le registre d’enquête ou par voie numérique ou par courrier.

 Avec le président de l’association foncière (AF) de Cheppes-la-Prairie (M. Jean-Paul Arnould) Le 10 juillet 2019, lors de la 5ème permanence, M. Arnould est venu rencontrer le commissaire enquêteur. Il a déposé une observation favorable au projet.

2.2.3. Contacts après la clôture de l’enquête publique commune

 Avec l’Agence régionale de santé/ Délégation départementale de la Marne (ARS DT51) Des observations relatives aux impacts sanitaires ont été déposées. Dès la fin de l’enquête, le commissaire enquêteur a donc demandé l’avis de l’ARS DT51 (PJ 10). L’ARS DT51 rappelle qu’elle a émis un avis favorable sur ce dossier et a levé toutes les inquiétudes du public sur les observations relatives à la santé humaine et sur l’eau destinée à la consommation humaine (le câble enterré ENEDIS reliant Cheppes 2 au poste source passe à proximité du château d’eau de Faux-Vésigneul). Selon l’ARS, l’eau du château d’eau et des canalisations reste tout à fait potable.

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 Avec le maire de Cheppes-la-Prairie (M. William Mathieu) Le parc actuel Cheppes 1 et le projet Cheppes 2 étant plus près de Faux-Vésigneul que de Cheppes-la-Prairie, des observations mettent en cause la municipalité de Cheppes-la-Prairie. Le commissaire enquêteur a donc demandé au maire de Cheppes-la-Prairie son avis sur ces observations. S’agissant de l’emplacement des parcs éoliens, le maire a répondu par écrit : « […]. Je ne suis jamais intervenu auprès de Engie ni du gérant des Mâts d’Eole […]. Le Conseil municipal n’a fait aucune action vis-à-vis d’Engie ni des Mâts d’Eole […] ».

 Avec les les représentants des pétitionnaires : Mme Dorothée Frisch-Gauthier (société Les Mâts d’Eole et M. Florent Klein (société Eolis. Les Sources) Le 15 juillet 2019 (matin) à la mairie de Cheppes-la-Prairie, le procès-verbal des 33 observations du public et les 11 thèmes abordés par le commissaire enquêteur ont été remis aux pétitionnaires. L’Art. 6 de l’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête stipule : « les responsables des projets disposent d’un délai de 15 jours pour produire leurs observations éventuelles ». Soit pour le 30 juillet 2019. Le 31 juillet 2019 matin, les pétitionnaires n’ayant adressé aucune réponse, le commissaire enquêteur a rappelé cette prescription aux représentants des deux sociétés (copie DDT 51). Les réponses ont été adressées en fin d’après-midi par Internet.

2.2.4. Visites des lieux Le 24 mai 2019, le commissaire enquêteur s’est rendu sur les territoires des communes de Saint- Germain-la-Ville, Vésigneul-sur-Marne, Pogny, Omey, La Chaussée-sur-Marne, , Soulanges, Drouilly, Maisons-en-Champagne, Pringy, Togny-aux-Bœufs, Coupez, Coole et Cheppes-la-Prairie pour se rendre compte de l’impact paysager des éoliennes déjà en exploitation. Il a visité, avec le maire de Cheppes-la-Prairie, le lieu potentiel de Cheppes 2 et le lieu-dit « Le Champ Blanc » (au Sud du site éolien Cheppes 2 projeté) où les pétitionnaires indiquent qu’ils vont planter un linéaire de 800 m de haie (mesure environnementale volontaire dont le maire n’était pas informé).

Le 27 mai 2019, le commissaire enquêteur s’est rendu sur les territoires des communes de Mairy- sur-Marne, Cernon, Dommartin-Lettrée, Faux-Vesigneul, Songy Saint-Martin-aux-Champs et Vitry-la-Ville pour se rendre compte de l’impact paysager des éoliennes déjà en exploitation. Il a visité, avec Mme Dorothée Frisch-Gauthier (Les Mâts d’Eole), M. Florent Klein (Eolis. Les Sources) et M. Eric Boban (Les Mâts d’Eole) le lieu du site éolien projeté, les abords rapprochés et éloignés de Cheppes 2 et les emplacements des lieux d’affichage des avis d’enquête sur le site éolien projeté. Pendant la visite les pétitionnaires ont donné au commissaire enquêteur toutes les explications nécessaires. Ils ont précisé la position de la haie de 800 m citée supra.

Commentaire du commissaire enquêteur Toutes ces visites ont permis au commissaire enquêteur de : - juger les effets d’encerclement et de saturation autour des villages par les éoliennes construites ; - valider la crédibilité de l’état initial de l’environnement ; - confirmer la représentativité des photomontages avec les prises de vue du 23 mai 2017.

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Les enjeux du milieu physique, naturel, humain, paysager et patrimonial ont été estimés. En particulier, le commissaire enquêteur a constaté : - le caractère très fortement agricole de la zone (agriculture intensive) ; - une composante éolienne déjà très présente (les paysages du plateau ont déjà changé pour intégrer de nombreux parcs éoliens) ; - globalement l’intérieur des villages n’offre pas de vue sur l’extérieur sauf pour Faux et les habitations situées sur la limite Ouest de Togny-aux-Bœufs ; - les habitations périphériques des villages seront plus impactées visuellement ; - des visibilités existent déjà à partir des entrées/sorties de certains villages et des axes routiers (ex : D2, D4, D79, …) ; - au moins une douzaine d’éoliennes sont déjà visibles depuis le château de Vitry-la- Ville ; - la haie de 800 m projetée (mesure compensatoire) se trouve au niveau de parcelles agricoles.

2.2.5. Dates, lieu, durée de l’enquête publique commune Les dates de l’enquête et des permanences ont été fixées par le Préfet de la Marne après une concertation entre la DDT 51 et le commissaire enquêteur. L’enquête publique s’est déroulée pendant 33 jours consécutifs. Elle a été programmée du samedi 8 juin 2019 (ouverture à 09H00) au mercredi 10 juillet 2019 (clôture à 18H00). Un registre d’enquête publique à feuillets non mobiles a été ouvert, coté et paraphé par le commissaire enquêteur. Ce registre et toutes les pièces des dossiers d’enquête Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources ont été tenus à la disposition du public en mairie de Cheppes-la-Prairie, pendant toute la durée de l’enquête publique, aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie : le jeudi de 18H30 à 19H30 ainsi que lors des cinq permanences du commissaire enquêteur.

Les dossiers Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources, sous forme électronique, ainsi que l’avis de l’autorité environnementale et le mémoire en réponse des porteurs du projet Cheppes 2 ont été également consultables, pendant toute la durée de l’enquête : - à la mairie de Cheppes-la-Prairie, sur un ordinateur mis à la disposition du public, aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie et lors des permanences du commissaire enquêteur ; - sur le site Internet des services de l’Etat dans la Marne : www.marne.gouv.fr/Publications/Enquetes-publiques (les dossiers ont été mis en ligne le 17 mai 2019). L’arrêté d’ouverture d’enquête a prescrit également la consultation de chacun des dossiers sur le site Internet : http://www.projet-environnement.gouv.fr (PJ 4 et 5).

Pendant toute la durée de l’enquête, le public a pu consigner ses observations, propositions et contre-propositions sur le registre d’enquête « papier » en mairie de Cheppes-la-Prairie aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie et lors des permanences du commissaire enquêteur, ou les adresser pendant toute la durée de l’enquête : - par correspondance à la mairie de Cheppes-la-Prairie à l’attention du commissaire- enquêteur ; - par voie électronique à : [email protected]. Ces observations ont été mises en ligne sur le site Internet des services de l’Etat dans la Marne (www.marne.gouv.fr/Publications/Enquetes-publiques)

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Pendant toute la durée de l’enquête, le public a pu également recueillir toutes les informations utiles sur le projet éolien Cheppes 2 : - pour la demande présentée par la société Les Mâts d’Eole, auprès de Mme Dorothée Frisch-Gauthier (par mail à [email protected] ou par voie postale au 42, rue de Champagne 51240 Vitry-la-Ville) ; - pour la demande présentée par la société Eolis. Les Sources, auprès de M. Florent Klein (par mail à [email protected] ou par voie postale au 2, rue du Gantelet 51000 Châlons-en-Champagne) ; - pour les deux demandes d’autorisation environnementale à la DDT 51 (par mail à ddt- [email protected] ou par voie postale à DDT 51 - Service Eau, Environnement et Préservation des ressources/ Cellule procédures environnementales – 40, boulevard Anatole France – BP 60554 – 51022 Châlons-en-Champagne Cedex).

2.2.6. Permanences du commissaire enquêteur Conformément à l’article 3 de l’arrêté préfectoral d’ouverture de la présente enquête, cinq permanences ont été tenues en mairie de Cheppes-la-Prairie par le commissaire enquêteur : - le samedi 8 juin 2019 de 09H00 à 12H00 ; - le samedi 15 juin 2019 de 14H00 à 17H00 ; - le mercredi 19 juin 2019 de 14H00 à 17H00 ; - le samedi 29 juin 2019 de 09H00 à 12H00 ; - le mercredi 10 juillet 2019 de 15H00 à 18H00.

Avant chaque permanence, le commissaire enquêteur a procédé systématiquement aux opérations suivantes : - bilan, avec le maire ou Mme Claudy Mathieu (adjointe), des éventuelles consultations des dossiers d’enquête au cours de la semaine et des éventuels courriers reçus ; - consultation du registre d’enquête pour prendre connaissance des éventuelles observations du public formulées hors des permanences ; - vérification des dossiers d’enquête « papier » pour contrôler qu’aucune pièce ne manque ; - vérification de la présence d’un ordinateur, à la disposition du public, pour consulter la version numérique des dossiers d’enquête.

2.3. Information effective du public

2.3.1. Publicité légale de l’enquête publique dans la presse L’avis d’enquête publique a été publié, au moins quinze jours avant l’ouverture de l’enquête, dans les deux journaux suivants (PJ 2) : - l’Union, édition du 13 mai 2019 ; - les Petits Annonces Matot Braine, édition du 13 mai 2019.

Dans les huit premiers jours de l’enquête, un rappel de cet avis a été publié dans les mêmes journaux (PJ 6) : - l’Union, édition du 10 juin 2019 ; - les Petits Annonces Matot Braine, édition du 10 au 16 juin 2019.

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2.3.2. Publicité légale de l’enquête publique par voie d’affichage L’arrêté d’ouverture d’enquête a prescrit l’affichage de l’avis d’enquête au moins quinze jours avant l’ouverture de l’enquête, soit au plus tard le jeudi 23 mai 2019, et pendant toute la durée de celle-ci dans les 21 communes suivantes : Ablancourt, Cernon, Cheppes-la-Prairie, Coole, Coupetz, Dommartin-Lettrée, Drouilly, Faux-Vésigneul, La Chaussée-sur-Marne, Mairy- sur-Marne, Maisons-en-Champagne, Omey, Pogny, Pringy, Saint-Germain-la-Ville, Saint- Martin-aux-Champs, Songy, Soulanges, Togny-aux-Boeufs, Vésigneul-sur-Marne et Vitry-la- Ville. L’accomplissement de cette formalité doit être certifié par le biais d’un certificat d’affichage adressé à la DDT 51, dès la fin de l’enquête et au plus tard le 25 juillet 2019, par chaque maire concerné. Le 24 mai 2019, le commissaire enquêteur a vérifié l’affichage de l’avis d’enquête à Saint- Germain-la-Ville, Vésigneul-sur-Marne, Pogny, Omey, La Chaussée-sur-Marne, Ablancourt, Soulanges, Drouilly, Maisons-en-Champagne, Pringy, Togny-aux-Bœufs, Coupez, Coole et Cheppes-la-Prairie. Tous les avis d’enquête étaient affichés sauf à Maisons-en-Champagne et Coole dont les mairies étaient fermées lors de la vérification de l’affichage. Par mail, le commissaire enquêteur a attiré l’attention des deux maires concernés sur la date de prescription d’affichage fixée par l’article 4 de l’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête (au plus tard le 23 mai 2019) et a demandé la date et le lieu d'affichage de l'avis d'enquête publique dans la commune. Par mail du 27 mai 2019, la commune de Maisons-en-Champagne a fait savoir que le retard d’affichage était dû aux élections européennes (manque de place pour l’affiche), et que l’avis d’enquête serait affiché dès le lundi 27 mai 2019. La commune de Coole n’a pas répondu.

Le 27 mai 2019, le commissaire enquêteur a vérifié l’affichage de l’avis d’enquête à Mairy-sur- Marne, Cernon, Dommartin-Lettrée, Faux-Vesigneul, Songy, Saint-Martin-aux-Champs et Vitry- la-Ville. Tous les avis d’enquête étaient affichés.

Le samedi 8 juin 2018 (début de l’enquête), à l’issue de la 1ère permanence, le commissaire enquêteur a vérifié, de nouveau, le panneau d’affichage de la commune de Coole (mairie fermée). L’avis d’enquête publique était affiché.

Le commissaire enquêteur considère que ces deux retards d’affichage (Maisons-en- Champagne et Coole), avant le début de l’enquête, n’ont pas altéré significativement l’information du public. Motifs : ces retards ne concernent que 2 communes sur 21, qui ont peu d’habitants (528 pour Maisons-en-Champagne et 144 pour Coole / 6899 habitants pour les 21 communes d’affichage), d’autres moyens d’information sont à la disposition du public et l’enquête se déroule pendant 33 jours.

En outre dans les mêmes conditions et sauf impossibilité matérielle justifiée, l’arrêté d’ouverture d’enquête a prescrit aux pétitionnaires l'affichage (affiche de couleur jaune, format A2) du même avis sur les lieux prévus pour la réalisation des projets. Le 27 mai 2019, le commissaire enquêteur a constaté la réalité de l’affichage de l’avis d’enquête sur les lieux prévus pour la réalisation des projets.

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2.3.3. Publicité de l’enquête publique par voie électronique L’avis d’enquête publique a été publié sur le site Internet des services de l’Etat dans la Marne (www.marne.gouv.fr), quinze jours au moins avant le début de l’enquête et pendant toute la durée de celle-ci. Le commissaire enquêteur a vérifié la réalité de cette publication sur Internet le 17 mai 2019 et lors de l’enquête publique.

2.3.4. Autres actions d’information du public Un article intitulé « Nouvel arrivage d’éoliennes prévu sur le territoire de Cheppes-la-Prairie » informant, en particulier, des dates de l’enquête, a été mis en ligne sur Internet le 19 mai 2019 (PJ 3). Une information sur l’ouverture de la présente enquête publique a été mise en ligne le 4 juin 2019 sur le site internet de la mairie de Cheppes-la-Prairie (PJ 8). Un « papillon » d’information sur l’ouverture de la présente enquête publique a été distribué le 7 juin 2019 dans toutes les boites aux lettres de la commune de Cheppes-la-Prairie (PJ 9).

2.3.5. Réunion d’information et d’échange avec le public Pendant cette enquête, le commissaire enquêteur n’a pas jugé utile l’organisation d’une réunion d’information et d’échange avec le public en raison des motifs suivants : - la durée de l’enquête (33 jours) et ses modalités (cinq permanences du commissaire enquêteur, informations et procédures « papier » et « numérique ») ont permis aux citoyens de bien s’informer et de s’exprimer ; - les dossiers d’enquête sont complets ; - aucune association n’a demandé l’organisation d’une réunion ; - aucune pétition n’a été remise au commissaire enquêteur pour demander une réunion ; - pendant les permanences, aucune personne n’a demandé une réunion sur le projet éolien Cheppes 2 ; - aucune observation ne demande une réunion.

2.4. Incident relevé au cours de l’enquête publique Aucun incident n’est venu troubler l’enquête publique.

2.5. Climat de l’enquête publique commune Cette enquête publique s’est déroulée dans un climat relativement serein. La commune de Cheppes-la-Prairie a accordé toutes les facilités nécessaires au public et au commissaire enquêteur.

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2.6. Clôture de l’enquête publique commune et modalités de transfert des dossiers d’enquête et du registre d’enquête L’enquête publique a pris fin le mercredi 10 juillet 2019 à 18H00. Le registre d’enquête a été clôturé et signé par le commissaire enquêteur qui a emporté les dossiers d’enquête avec le registre d’enquête (Cf. L’art. 7 de l’arrêté d’ouverture d’enquête prescrit au commissaire enquêteur de renvoyer le dossier de l’enquête et le registre à la DDT 51). Remarque : lors de la dernière permanence, toutes les personnes se sont présentées à la mairie avant 18H00 pour déposer leurs observations.

2.7. Bilan des permanences, relation comptable des visites et observations Bilan des permanences du commissaire enquêteur : Au cours des cinq permanences, le commissaire enquêteur a rencontré 27 personnes et 22 observations ont été déposées : - 1ère permanence (samedi 8 juin 2019/ ouverture de l’enquête) : 4 personnes sont venues à la mairie rencontrer le commissaire enquêteur et consulter les dossiers d’enquête. 1 observation a été déposée. - 2ème permanence (samedi 15 juin 2019) : aucune personne n’est venue à la mairie. - 3ème permanence (mercredi 19 juin 2019) : une personne est venue à la mairie rencontrer le commissaire enquêteur et consulter les dossiers d’enquête. Aucune observation n’a été déposée. - 4ème permanence (samedi 29 juin 2019) : 6 personnes sont venues à la mairie rencontrer le commissaire enquêteur et consulter les dossiers d’enquête. 4 observations ont été déposées. - 5ème permanence (mercredi 10 juillet 2019/ clôture de l’enquête) : 17 personnes sont venues à la mairie rencontrer le commissaire enquêteur et consulter les dossiers d’enquête. 17 observations ont été déposées. Bilan des autres observations - 5 observations ont été déposées sur le registre d’enquête en dehors des permanences. - 6 observations par voie électronique. Remarque : Mme Eugénie Galtat a déposé une observation électronique mais a demandé qu’elle soit supprimée. Aucune observation n’a été adressée par courrier. Total : 33 observations

2.8. Notification du procès-verbal de synthèse des observations et mémoire en réponse Le 15 juillet 2019, à la mairie de Cheppes-la-Prairie, le procès-verbal de synthèse contenant les observations déposées par le public et les thèmes abordés par le commissaire enquêteur a été remis à Mme Dorothée Frisch-Gauthier (responsable du dossier Les Mâts d’Eole) et à M. Florent Klein (responsable du dossier Eolis. Les Sources). Un bordereau de remise de documents a été signé. Les copies de toutes les observations (avec la copie de la pièce jointe déposée par le maire de Faux-Vesigneul) ont été jointes au procès-verbal. Les observations du public et les thèmes abordés ont été présentés par le commissaire enquêteur. Le délai maximum de 15 jours (pour le 30 juillet 2019) pour rendre le mémoire en réponse a été rappelé aux pétitionnaires. Le 31 juillet 2019, le commissaire-enquêteur a reçu les réponses par courriel et le 3 août 2019 par courrier (PJ 11, 12, 13, 14, 15).

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3. ANALYSE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC

 Observations du public et thèmes abordés Les observations du public sont synthétisées. Elles sont illustrées par les items les plus pertinents issus de l’observation, en évitant les trop grands développements et les redondances. Quelques noms de famille, peu compréhensibles sur le registre d’enquête, peuvent comporter des erreurs. La commune de résidence, la qualité d’élu et l’avis (favorable/défavorable) sont précisés s’ils figurent sur l’observation. Si le sens de l’avis n’est pas précisé, le commissaire enquêteur a donné son appréciation sur celui-ci (favorable ou défavorable). Les observations sont numérotées dans l’ordre chronologique de dépôt (du 8 juin 2019 au 10 juillet 2019) et répertoriées selon leur origine (registre ou voie électronique). En vue de leur analyse, les observations étant nombreuses et variées, les thèmes abordés sont récapitulés.

Observations du public déposées sur le registre d’enquête Thèmes abordés

1ère observation de M. Thibault d’Unienville – Vitry-la-Ville Implantation Très favorable. Ce projet respecte les distances de recul avec les Intérêt de l’éolien habitations et contribue à la transition énergétique. « Il nous permettra de réduire fortement nos émissions de gaz à effet de serre ».

2ème observation de Mme Dominique Thiètaux – Saint-Martin-aux- Communication et Champs concertation Mme Thiètaux a signé une promesse autorisant l’implantation éventuelle d’une éolienne dans son champ (parcelle ZR53). Elle est surprise de ne pas avoir été contactée ni informée de la suite qui a été donnée au projet et de ne pas avoir été invitée aux réunions. Observation favorable selon le commissaire enquêteur.

3ème observation de M. Vincent Bourgoin et M. Michel Bourgoin – Implantation Francheville Démantèlement Très favorable : énergie renouvelable ne polluant pas, implantation Retombées économiques éloignée des habitations, garantie de démantèlement, retombées du projet fiscales importantes pour la commune et communauté de communes. Intérêt de l’éolien

4ème observation de M. Gérard Galtat – Faux-Vésigneul Impact acoustique Défavorable : « Beaucoup d’éoliennes sont installées sur la périphérie Baisse du prix de de notre commune ». « La nuit les nuisances sonores sont l’immobilier importantes ». « Pourquoi installer les prochaines à 3000m de notre Implantation village ». M. Galtat redoute aussi les incidences financières sur la Effet de saturation- valeur des maisons lors de la revente. visibilité

5ème observation de M. Jean-Christophe Mangeart – Maire de Faux- Impact acoustique Vésigneul Effet du balisage Pièce jointe : étude acoustique du parc éolien de Gourlus réalisée par lumineux Gamba acoustique. Prise en compte de Défavorable. Le maire de Faux-Vésigneul se plaint de nuisances l’intégration paysagère sonores et paysagères sur sa commune : Effet de saturation- - « il est fait peu de cas de la population locale. Ah ! Si !, la visibilité conclusion de l’étude acoustique, je cite : "Pour réguler les risques liés à la mise en service de ce parc, nous conseillons à l’exploitant de faire un démarrage progressif des éoliennes

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sur le premier mois d’exploitation, afin que la population locale ait le temps de s’habituer à ce changement". » - « l’étude annonce 0,1 à 0,5 dB maximum d’émergence, soit même pas le bruit d’une mouche ! De qui se moque-t-on ? » - « Une éolienne a un niveau de puissance sonore de 100db(A), soit du même niveau qu’une sono. Qui peut accepter d’avoir très régulièrement une raveparty à 2 km de chez soi ? » - « Nous avons sur la commune de Faux-Vesigneul un parc éolien (12 éoliennes) situé en moyenne à 2 km du village. Comme la règlementation l’oblige, l’exploitant a fait réaliser une étude acoustique après la mise en service du parc. Celle- ci révèle des émergences nocturnes jusqu’à 7 db(A) (les éoliennes sont équipées de serrations). Les 17 éoliennes de Cheppes-la-Prairie situées en moyenne à la même distance auraient une émergence nocturne maximale de 1,7 db(A) ???? » - « Une étude acoustique a dû être réalisée après la mise en service des 5 éoliennes ? Si oui, pourquoi n’est-elle pas mentionnée dans l’étude ? » - « Malgré nos nombreuses plaintes auprès d’Engie, pourquoi le parc actuel n’est-il pas équipé de serrations ? » - « Le projet présenté n’augmente pas significativement l’encerclement de Faux-Vesigneul mais va densifier la forêt d’éoliennes qui nous entourent, obstruant encore plus notre horizon par des pales en mouvements et des clignotants la nuit. » - « Le conseil municipal de Faux-Vesigneul, par délibération, a émis un avis défavorable au projet d’extension du parc éolien de Cheppes-la-Prairie ». »

Extrait de la conclusion de l’étude acoustique du parc éolien de Gourlus (étude jointe par M. Mangeart à cette observation) : L’étude acoustique (32 pages) du parc éolien de Gourlus indique en conclusion : « […]. Les mesures ont été réalisées entre le 21 mars et le 31 mai 2017 […]. Il est ressorti de ces analyses que le parc éolien de Gourlus devrait respecter les seuils réglementaires aux niveaux des zones d’émergences règlementées les plus impactées de jour pour les secteurs de vent de Sud-Ouest et Nord-Est et de nuit pour le secteur Nord-Est. En revanche pour la période nocturne par secteur de vent Sud-Ouest, les points 2 et 3 présentent des risques de dépassement des seuils réglementaires. En ce qui concerne les autres aspects de la réglementation, nous retiendrons que les seuils réglementaires maximums à proximité des éoliennes seront respectés de jour et de nuit et que le bruit total mesuré chez le riverain ne comporte pas de tonalité au sens de la réglementation sur les ICPE ». Nota : point 2 : Vésigneul et point 3 : Faux.

6ème observation de M. Pascal Songy – Conseiller municipal de Faux- Impact acoustique Vésigneul Baisse du prix de Défavorable en raison des nuisances sonores de jour et de nuit, de l’immobilier l’implantation des éoliennes à 2,5 km du village (« Bien vu Implantation

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Cheppes !!! Vous ne voyais pas les éoliennes. Vous ne les entendez Effet du balisage pas »), de l’impact paysager sur sa maison, de l’absence de retombées lumineux économiques pour sa commune, des maisons qui perdent de la valeur Retombées économiques et des impacts lumineux (« la nuit ce n’est que des feux qui clignotent du projet partout »). Prise en compte de l’intégration paysagère 7ème observation de M. Eric Lavigne – Fontaine-sur-Coole Impact acoustique Favorable : énergie renouvelable, éoliennes moins bruyantes que la Implantation circulation, parc Cheppes 2 bien placé, « le clignotement la nuit ne Effet du balisage pose aucun problème ainsi que l’incidence sur le paysage », lumineux retombées financières pour la communauté de communes, entretien Retombées économiques des chemins, création et maintien de l’emploi. du projet Création d’emplois Prise en compte de l’intégration paysagère 8ème observation de Mme Nadège Vibart – Fontaine-sur-Coole Intérêt de l’éolien Favorable car l’éolien réduit l’empreinte énergétique. « Oui à l’éolien mais loin des habitations ».

9ème observation de M. Bernard Briois et Mme Isabelle Laigne – Retombées économiques Faux-Vésigneul du projet « je ne suis pas contre un nouveau parc éolien, les nuisances n’ayant pas de conséquence sur mon quotidien », « l’aspect financier est important pour nos collectivités ». Observation favorable selon le commissaire enquêteur.

10ème observation de M. Christophe Lavigne – Fontaine-sur-Coole Impact acoustique Favorable au projet « se situant plus éloigné de la commune », Implantation énergie renouvelable mais vigilance sur l’accroissement du nombre Retombées économiques d’éoliennes, aspect financier intéressant, « habitant à Faux- du projet Vésigneul, les nuisances sonores et visuelles ne me gênent pas ». Prise en compte de l’intégration paysagère 11ème observation de M. Jean-Paul Arnould – Président de l’AF de Aucun thème en Cheppes-la-Prairie particulier Favorable

12ème observation de M. Philippe Hincelin – Vitry-la-Ville Implantation « Projet intéressant pour la commune et pour l’emploi », « parc Retombées économiques éolien […] éloigné des habitations », « pas de nuisance pour la du projet population », « alternative au nucléaire ». Création d’emplois Observation favorable selon le commissaire enquêteur. Intérêt de l’éolien

13ème observation de M. André Melliger (nom supposé car peu Implantation compréhensible) – Vitry-la-Ville Démantèlement Favorable : retombées financières pour les collectivités, pas de Retombées économiques nuisance sur l’environnement, « l’éloignement vis-à-vis des villages du projet est correct ». Pour le démantèlement des éoliennes : « il serait souhaitable d’un retrait en totalité du béton et des matériaux ».

14ème observation de M. Mir emde (nom incompréhensible et Implantation domicile non indiqué) Création d’emplois Favorable : emplois, « aucune nuisance pour la commune », 50/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

« l’éloignement du village est correct ». 15ème observation de M. Simon Jarjot – Faux-Vésigneul Impact acoustique « Je ne suis pas anti-éoliennes ». M. Jarjot redoute : la multiplication Santé publique des éoliennes, la dépréciation immobilière, les nuisances sonores (il Impact des champs indique Cheppes 1) et visuelles. magnétiques Il s’inquiète pour la santé humaine. Il est contre le passage de câbles Baisse du prix de enterrés à proximité du château d’eau de sa commune. l’immobilier Observation défavorable selon le commissaire enquêteur. Prise en compte de l’intégration paysagère Effet de saturation- visibilité 16ème observation de M. Damien Gallois – Faux-Vésigneul Impact acoustique M. Gallois est inquiet en raison de la densification des éoliennes Santé publique autour des villages et des nuisances sonores de Cheppes 1 : « lors des Impact des champs derniers épisodes de chaleur, il était impossible de laisser les fenêtres magnétiques ouvertes le soir et la nuit ». Effet de saturation- « Nous ne connaissons pas l’incidence à long terme sur la santé visibilité humaine. Pourriez-vous nous donner des informations SVP ». « Le passage de la ligne électrique à proximité du château d’eau doit être évité ». Observation défavorable selon le commissaire enquêteur.

17ème observation de M. Roger Berton - Maire de Saint-Martin-aux- Aucun thème en Champs particulier Favorable : « Bon vent à ce projet ».

18ème observation de M. Michel Jacquet- Maire de Togny-aux-Bœufs Retombées économiques et ancien président de la Communauté de communes de la Moivre à du projet la Coole (CCMC) Prise en compte de M. Jacquet indique qu’il avait donné un avis favorable lors de la l’intégration paysagère réunion de présentation du projet (9 avril 2016) comme président de la CCMC, en conformité avec l’avis de la commune de Cheppes-la- Prairie, pour les retombées fiscales et « l’impact paysager ne posant pas de problème à la commune de Cheppes ». M. Jacquet précise : « la commune de Togny-aux-Bœufs ne donne pas d’avis sur les projets des communes voisines, si nos intérêts directs ne sont pas en jeu ».

19ème observation de M. Didier Husson (conseiller municipal) et Impact acoustique Mme Mireille Husson – Faux-Vésigneul Impact sur l’élevage Défavorable. M. et Mme Husson souhaitent que Cheppes 2 soit Santé publique déplacé « en plein milieu du territoire de Cheppes […] Pollution Implantation visuelle ». Prise en compte de A cause des éoliennes situées à proximité de leur village, ils l’intégration paysagère indiquent des nuisances sonores nocturnes, ils évoquent des insomnies et des acouphènes, ils expliquent que leur frère (agriculteur/éleveur à Faux-Vésigneul) « n’avait jamais subi un taux de mortalité à la naissance de ses agneaux », « des agneaux meurent […] alors qu’ils sont bons à la vente ».

20ème observation de Mme Françoise Benoit – Faux-Vésigneul Impact acoustique Défavorable : nuisance sonore, impact paysager, problème de santé Impact sur l’élevage humaine et « […] bêtes qui sont DCD, ce qui n’ait jamais arrivé ». Santé publique

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21ème observation de M. Claude Estienne – Ancien maire de Cheppes- Impact acoustique la-Prairie (1989-2014) Implantation Favorable : implantation éloignée des villages, « ce qui ne risque pas Prise en compte de de créer de nuisances sonores et visuelles aux riverains », « les l’intégration paysagère réclamations des gens de la commune de Faux-Vésigneul sont plus une pétition qu’une réflexion ».

22ème observation de Mme Robin née Colette Berton – Domicile non Implantation précisé Effet du balisage Favorable : « le projet étant assez loin de toute habitation, tant à lumineux Cheppes que Faux », « aucune nuisance […], même […] les lumières la nuit ».

23ème observation de M. Pierre Constantin – Conseiller municipal de Implantation Cheppes-la-Prairie Intérêt de l’éolien Favorable : Cheppes 2 est loin des habitations et va dans le sens « de la santé de notre planète ».

24ème observation de M. Laurent Sallés – Conseiller municipal de Impact acoustique Faux-Vésigneul Prise en compte de Défavorable en raison de la pollution visuelle et des nuisances l’intégration paysagère sonores de Cheppes 1. M. Sallés demande que la municipalité de Cheppes-la-Prairie garde les projets éoliens près du village de Cheppes « pour en appréciez les avantages et surtout les inconvénients ».

25ème observation de M. Jean-Christophe Mangeart – Maire de Faux- Impact acoustique Vésigneul Impact des champs M. Mangeart demande : magnétiques - « Le câble haute tension qui relie le parc éolien au poste source doit passer au pied du château d’eau. […]. Que se passerait-il en cas de fuite d’eau sur un câble à haute tension ? » - « Quand est-il des ondes électromagnétiques générées par la haute tension à proximité d’un réservoir d’eau et de canalisation ? » M. Mangeart indique : « L’étude acoustique a étudié plusieurs points de mesures. Or, il apparait que le point de Faux-Vésigneul – Sud W indique des mesures de bruits résiduels quasiment équivalent de jour comme de nuit et quelque soit le sens du vent ? » Rappel : M. Mangeart est défavorable au projet éolien.

26ème observation de M. F. Leclerc – Cheppes-la-Prairie Demande de servitudes Favorable. M. Leclerc demande : - « Pourquoi l’avis de GRT Gaz territoire Nord-Est n’est-il pas demandé, en ce qui concerne le gazoduc Faux-Vésigneul- Omey ? » - « Pour des fondations de plus de 2 m, […], la distance entre les éoliennes et le Gazoduc doit être proportionnelle et de ce fait celui-ci est impacté : vibrations …. N’y a-t-il pas là un risque potentiel ? »

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27ème observation de M. Luc Bertrand – conseillé municipal de Implantation Cheppes-la-Prairie Favorable « à 100% ». « Ce projet se situant à plus de 2 km de la commune de Faux ne dérange en aucun cas leurs habitants ».

Observations du public adressées par voie électronique Thèmes abordés

28ème observation de M. Laurent Cuvillier – Faux-Vésigneul depuis Impact acoustique 36 ans Implantation Défavorable : « il serait intéressant que les élus de cheppes si ils Prise en compte de veulent des éoliennes qu’ils les mettent auprès de leur village et non l’intégration paysagère au bout de leur territoire comme actuellement. Nous sommes les premiers habitants de Faux-Vésigneul à avoir la pollution visuelle et surtout sonore de ces machines. Alors l’énergie verte c’est bien mais pas au détriment de nos paysages et de nos vies ainsi que celle de nos enfants ».

29ème observation de M. Sébastion Joly – Faux-Vésigneul depuis 50 Impact acoustique ans – Conseiller municipal Implantation Défavorable : « les 5 machines de Cheppes 1 nuisent à la tranquillité de notre petit village. Je suis forcé de fermer mes fenêtres pour ne pas les entendre la nuit ! ». « Le bruit incessant des 5 machines est plus fort que le ventilateur de mon ordinateur placé à 50 cm! » « Le conseil municipal de Cheppes-la-Prairie, conscient de ces nuisances, a décidé de les placer à l’endroit le plus éloigné de leur territoire. Et ceci malgré notre refus ! »

30ème observation de Mme Nathalie Gallois – Faux-Vésigneul depuis Impact acoustique 24 ans Impact sur l’élevage Mme Gallois fait part de sa très vive inquiétude face au large Santé publique développement des parcs éoliens autour de Faux-Vésigneul. Impact des champs Elle écrit : « Habitant ce village, il est impossible de dormir les magnétiques fenêtres ouvertes depuis le parc éolien de Cheppes 1, même fenêtres fermées avec double vitrage nous entendons le bruit des pales : des " études acoustiques "ont été réalisées dans notre jardin avec un micro derrière un mur ! Aucune amélioration depuis …. Si le projet abouti ça va devenir INFERNAL ! ». « De plus, sur les plans de ENEDIS le réseau électrique enterré passe tout prêt de notre château d’eau et longe notre village. Cette eau nous la CONSOMMONS !! Ce qui cause d’énormes inquiétudes vu les problèmes à Nozay en Loire Atlantique : les animaux meurent et les habitants souffrent d’effets secondaires importants. Faut-il mettre en jeu la santé des êtres vivants! » Observation défavorable selon le commissaire enquêteur.

31ème observation de M. Pascal René Saguet – domicile non précisé Impact acoustique M. Saguet fait savoir : « contrairement à ce que l'on veut nous faire Santé publique croire, il y a des conséquences sur nos vies. depuis l’installation en Implantation masse de celles-ci, nous avons constaté des problèmes physiologiques Effet du balisage sur nos personnes des maux de têtes fréquents, des troubles lumineux

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intestinaux. Le bruit excessif suivant le vent, la pollution lumineuse digne d’une guirlande de Noel et cela sur des kilomètres ». « Evidemment ce projet de constructions sur le territoire de Cheppes- la-Prairie n’aura aucune incidence pour les habitants de ce village, puisqu'elles vont être implantées à proximité du territoire de Faux- Vesigneul ». Observation défavorable selon le commissaire enquêteur.

32ème observation de Mme Delphine Husson – Faux-Vésigneul depuis Impact sur l’élevage plus de 20 ans Santé publique Défavorable. Mme Husson écrit en particulier : Impact des champs - « […] chaque commune voulant bénéficier de ces machines, à but magnétiques écologique mais aussi et surtout LUCRATIF, devrait prendre la Implantation responsabilité comme nous de les positionner au plus près de Prise en compte de leurs villages et non du nôtre (de ma maison, sur 360°, visibilité l’intégration paysagère d'éoliennes...) DONC, JE SUIS CONTRE CE NOUVEAU PROJET DE 12 EOLIENNES. Je travaille quotidiennement à mon domicile et les nuisances sont importantes, bruits +++ en fonction des vents, j'ai remarqué depuis quelques années souffrir d'avantage de maux de tête et surtout de troubles du sommeil. » - « A savoir aussi que des personnes porteurs de prothèses ne peuvent pas s'approcher des éoliennes, car ils sont tout de suite rappelés à l'ordre, le champ magnétique doit être très important pour en arriver là et donc nuisible. » - « l'eau souterraine peut propager des champs magnétiques perturbateurs (câbles enterrés au pied des éoliennes), cela laisse un doute sur la qualité actuelle des nappes phréatiques et ce nouveau parc éolien serait câblé à proximité proche du château d'eau ???? donc l'utilisation de cette eau est-elle recommandée ????, peut-être déjà plus ou moins "infectée" par les autres éoliennes. » - « Mon mari agriculteur, éleveur d'ovins, a vu depuis deux ou trois ans voir son taux de mortalité augmenter par des avortements précoces, des fausse-couches et une mortalité précoce des jeunes agneaux, mais aussi des mères alors qu'avec l'aide d'un technicien de sa coopérative, il remplit le cahier des charges à la lettre pour obtenir un cheptel en "bonne santé" ». - « Je pense tout de même que c'est la santé et le bien-être de chacun qui reste la priorité absolue et non pas le business-éolien qui devient insupportable à mon égard. »

33ème observation de Mme Maryline Mangeart – Faux-Vésigneul Impact acoustique Mme Mangeart écrit en particulier : Impact sur l’élevage - « On nous prend pour des buses !!!! Des personnes peu Impact des champs scrupuleuses, de la qualité de vie des habitants, veulent nous faire magnétiques croire que l’implantation de 12 éoliennes supplémentaires, aura un impact sonore minime, si ce n’est aux personnes qui n’ont jamais vécu à proximité d’un parc éolien. » - « Lorsque nous sommes arrivés en 2008, dans le village de Faux- Vesigneul, lieu paisible, l’endroit était idéal pour implanter un jardin paysager et pouvoir l’ouvrir au public. […]. A celui-ci s’est

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associé un gite de grande capacité, classé 4 étoiles, idéal pour des retrouvailles en famille ou entre amis. […]. Seul HIC, le bruit des éoliennes qui nous entourent, le ronronnement permanent jour et nuit..... […], il est évident que ces 12 éoliennes supplémentaires ne feront qu’intensifier les nuisances que nous subissons déjà. Les clients ne trouveront plus la quiétude qu’ils attendent en venant au gîte. » - « Enfin, j’ai pu remarquer que dans le projet le câble de raccordement électrique passe tout près de notre château d’eau; je ne peux m’empêcher de faire un lien avec l’affaire de Nozay en Loire Atlantique. » Observation défavorable selon le commissaire enquêteur.

 Réponses des pétitionnaires / Commentaires et avis du commissaire enquêteur Pour répondre, les pétitionnaires (société Les Mâts d’Eole et société Eolis. Les Sources) ont disposé des copies de toutes les observations du public et de la pièce jointe (PJ) du maire de Faux- Vésigneul. Remarque : les réponses des pétitionnaires figurent en PJ 11, 12, 13, 14 et 15. Certaines cartes ou figures trop grandes n’ont pas été reproduites dans le présent rapport. Elles peuvent être consultées en PJ 11.

Impacts acoustiques

Observations : 4 ; 5 ; 6 ; 7 ; 10 ; 15 ; 16 ; 19 ; 20 ; 21 ; 24 ; 25 ; 28 ; 29 ; 30 ; 31 ; 32 ; 33.

Réponse des pétitionnaires L’étude d’impact détaille également les interactions et le cumul des incidences en p. 233, chapitre V.6.3, en exposant les données et analyses de l’étude acoustique comprise dans le dossier de la Demande d’Autorisation Environnementale. L’étude acoustique est également jointe au dossier, en Annexe 3 de l’étude d’impact.

La réglementation définit l’émergence globale admise de jour et de nuit en Zone à Émergences Réglementées (ZER), lorsque le bruit ambiant est supérieur à 35 dB(A) : - 5 dB(A) pour la période 7h-22h (période diurne) ; - 3 dB(A) pour la période 22h-7h (période nocturne).

Des exigences concernent également les tonalités marquées et impose un maximum d’émergence pour les deux bandes adjacentes (les deux bandes immédiatement inférieures et les deux bandes immédiatement supérieures) d’un spectre non pondéré en tiers d’octave de : - 10 dB pour les bandes en tiers d’octaves centrées de 50 à 315 Hz ; - 5 dB pour les bandes en tiers d’octaves centrées de 400 à 8000 Hz.

Enfin, des niveaux maximums de bruit ambiant devront être respectés, les mesures étant réalisées au niveau du périmètre défini par le plus petit polygone dans lequel sont inscrits les disques de centre de chaque éolienne et de rayon R déterminé par R=1,2 fois la hauteur en bout de pale des éoliennes : - 70 dB(A) pour la période 7h-22h ; - 60 dB(A) pour la période 22h-7h.

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Il apparait, suite à l’étude acoustique, que les seuils réglementaires admissibles seront respectés pour l’ensemble des ZER concernées par le projet de Cheppes 2 quelles que soient les périodes temporelles et les classes de vent. La réglementation n’indique aucun critère à respecter concernant l’émergence globale ou les tonalités marquées lorsque le bruit ambiant est inférieur à 35 dB(A).

Les pétitionnaires s'engagent, conformément à la réglementation en vigueur, à réaliser une campagne de mesures acoustiques après la mise en service du parc afin de valider les simulations présentées dans le dossier d'étude d'impact. Cette réception acoustique permettra de contrôler l’impact acoustique réel des éoliennes et, le cas échéant, d’affiner leur mode de fonctionnement.

D'une manière générale, il convient de relativiser le niveau de cet impact potentiel, souvent largement exagéré par rapport à celui d'autres sources courantes de bruit :

Figure 1. Echelle des bruits

Un rapport de l'Académie de Médecine préconise une distance de 1500 m aux habitations. Dans ce rapport daté du 14 mars 2006, « le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l'homme », l'Académie de médecine recommande : - la réalisation d'études d'enregistrement du bruit généré par un parc éolien, - la réalisation d'une étude épidémiologique - la suspension, à titre conservatoire et dans l'attente des conclusions des deux études précitées, de la construction des éoliennes d'une puissance supérieure à 2,5 MW quand elles sont situées à moins de 1500 mètres des habitations. Cette distance n'est donc basée sur aucune preuve formelle mais relève de l'application du principe de précaution.

L’AFSSET (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail) a été saisie le 27 juin 2006 par les ministères en charge de la santé et de l’environnement, afin d’analyser les préconisations de l’Académie, en prenant notamment en compte la question de l’installation de parcs éoliens en général, et des projets en cours en particulier.

L'organisme recommande que « la définition à titre permanent d'une distance minimale d'implantation de 1500m vis‐à‐vis des habitations, même limitée à des éoliennes de plus de 2,5 MW, n'est pas représentative de la réalité des risques d'exposition au bruit et ne semble pas pertinente. Il paraît plus judicieux de recommander une étude locale systématique préalablement à toute décision ».

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Les pétitionnaires se sont conformés à cette recommandation en réalisant une étude acoustique locale préalable dans le cadre de ce projet (cf. Étude acoustique annexée à l’Étude d’Impact).

Il est à noter que la distance aux habitations de l’implantation retenue respecte non seulement le minimum de 500 m fixé par la loi, puisqu’à fortiori éloigné de 2 110 m (village de Vésigneul sur la commune de Faux-Vésigneul).

Impacts sonores du parc éolien de Cheppes 1 De nombreuses observations portent sur les nuisances sonores générées par le parc éolien existant de Cheppes 1.

La société ENGIE GREEN qui a développé et exploite actuellement le parc de Cheppes 1, tient à rappeler les actions qui ont été mises en place pour évaluer les émergences sonores du parc après sa mise en service, et notamment sur la commune de Faux-Vésigneul : - Une réception acoustique du parc de Cheppes 1 a été réalisée par un bureau d’étude indépendant (voir annexe 1), selon les modalités fixées par l’arrêté ministériel du 26 août 2011.

L’objectif de cette étude est de déterminer trois grandeurs faisant l’objet de limites réglementaires : - Emergences sonores ; - Niveaux maximums sur le périmètre de contrôle ; - Présence de tonalités marquées Ces grandeurs sont calculées pour les périodes diurne (07h-20h) et nocturne (22h-07h).

Cette réception acoustique s’est déroulée du 18 au 26 octobre 2017.

Les conclusions de l’étude sont les suivantes : « Le parc éolien fonctionne suivant un mode de programmation assez détaillé ayant pour objectif de maintenir ses émissions sonores sous les seuils réglementaires établis par l’arrêté ministériel d’Août 2011.

Suite à nos mesures effectuées en octobre 2017 : • Le parc est conforme en tous points et toutes périodes pour ce qui concerne les émergences. • Le parc ne comporte pas de tonalité marquée ; • Le parc respecte les niveaux sonores limités sur le périmètre de contrôle.

Période intermédiaire : le processus de collecte des données ne permet pas lors de l’intervention de collecter les échantillons suffisants à la présentation de grandeur chiffrées sur la période intermédiaire (19h/22h). Cependant, cette période est couverte par une émergence tolérée de 5 dB(A). Ainsi, il n’est pas à attendre d’émergence non conforme sur cette période.

Ce constat est mené en présence des vents dominant. Il couvre donc la plus grande partie du temps de fonctionnement du parc dans une année. Il sera tout de même nécessaire que l’exploitant reste à l’écoute de la situation locale pour évaluer la nécessité ou la pertinence d’une surveillance acoustique dans d’autres directions. »

- Suite aux remontées de certains riverains de Faux-Vésigneul indiquant entendre les éoliennes, des études complémentaires ont été réalisées par la société ENGIE Green pour comprendre les conditions d’occurrence de ces gênes acoustiques. Une première étude consistant à coupler les mesures acoustiques et météorologiques avec le fonctionnement des éoliennes et la perception des riverains a été menée en 2017.

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Les mesures acoustiques ont été réalisées à l’aide d’un sonomètre. Celui-ci a été positionné dans le jardin de M. Gallois, à un endroit représentatif de l’environnement sonore du riverain sur la période du 20/03/2017 au 04/07/2017. Le rapport est en annexe 2 (PJ 13) du présent document. Voici les conclusions de l’étude : « Même en considérant la grande diversité de vitesse et direction du vent et les différents états atmosphériques observés durant la compagne, les mesures ne permettent pas d’identifier précisément l’origine des doléances. En revanche lorsque le parc a été perçu sur la commune de Faux-Vésigneul, le bruit ambiant était toujours inférieur à 35 dB pour tous les secteurs et vitesses de vent et pendant la nuit, ce qui rend le parc conforme à la réglementation en vigueur.

Afin de quantifier l’impact du parc de Cheppes-la-Prairie, il serait souhaitable de réaliser des arrêts sur les éoliennes. L’alternance des périodes marche/arrêt permet de calculer des émergences instantanées, c’est-à-dire la différence entre le niveau ambiant (avec les éoliennes) et le niveaux résiduel (sans les éoliennes) dans des conditions de propagation acoustique similaires. Cette méthode permettra de quantifier la perception du parc par les riverains. Il pourra être comparé aux critères règlementaires. L'idéal serait de mettre à disposition du riverain les marches / arrêts des éoliennes. »

- Suite aux conclusions de cette première étude, la société ENGIE GREEN a missionné en 2018 le Bureau d’étude ECHOPSY pour mener une nouvelle mesure de longue durée (> 3 mois) chez un riverain de Faux-Vésigneul du 18 juillet au 25 octobre.

Conformément aux conclusions de la première étude, ENGIE GREEN a mis à disposition du riverain le numéro de téléphone du Centre de Conduite des Energies renouvelables (CCE), afin de procéder à des arrêts du parc de Cheppes 1 durant des périodes où le riverain ressentirait des gênes acoustiques.

L’objectif de cette étude est d’observer le comportement acoustique après l’arrêt des éoliennes (demandé par le riverain), de façon à déterminer s’il y a une variation significative de la situation sonore ou non. Le rapport de l’étude est en annexe 3 (PJ 14) de ce document.

La conclusion de la période de mesure est la suivante : « La mesure est en place du 18 juillet 2018 au 25 octobre 2018. Sur ce laps de temps, 2 évènements sont déclenchés par le riverain. Sur ces deux évènements un seul peut faire l’objet d’une analyse, l’autre n’intervenant pas de nuit il n’y a pas eu d’arrêts. L’analyse de cet évènement ne fait pas ressortir d’éléments concluant pour mettre en avant une variation sonore imputable au parc. Si le parc est ressenti comme gênant par moment pour le riverain, cela ne s’est quasiment pas produit pendant 3 mois. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’autres conditions et de gênes et qu’elles ne se sont pas produites, mais à minima cela permet de constater que ces situations sont rares ou épisodiques. »

- Une troisième étude est en cours depuis le 10 juillet 2019 où un micro a été installé chez un troisième habitant de Faux-Vésigneul qui a fait part à ENGIE Green de nuisances sonores. ENGIE GREEN a également mis à disposition de ce riverain le numéro de téléphone du centre de conduite (CCE), pour arrêter les éoliennes du parc de Cheppes 1 quand celles-ci se feront entendre de son habitation.

Si cette 3ème étude acoustique venait à montrer que les seuils réglementaires sont dépassés sur la commune de Faux-Vésigneul, ENGIE Green s’engage à mettre en place des mesures adaptées, en concertation avec le bureau d’étude acoustique et le constructeur du parc, pour respecter la

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règlementation en vigueur. En réponse à l’observation n°5, la mise en place de serrations pourrait dans ce cas être envisagée si cette solution est la plus pertinente.

Par ailleurs, les pétitionnaires s’engagent à réaliser une réception acoustique après la mise en service de celui-ci. Afin d’évaluer l’incidence cumulée du projet avec le parc éolien existant de Cheppes-la-Prairie (parc initial), cette étude prendra en compte les éoliennes du parc de Cheppes 1. Enfin, dans l’observation n°25, M. Mangeart indique que les mesures de bruit résiduel sont quasiment équivalentes de jour comme de nuit et quel que soit le sens du vent (point de Faux- Vésigneul – Sud W).

Le Bureau d’Etude ECHOPSY, qui a réalisé l’étude acoustique du parc de Cheppes 1, a été consulté sur ce point et a indiqué que ces mesures sont cohérentes. En effet, il y a des bruiteurs dans l’environnement qui sont présents sur ce point et interagissent avec la situation sonore naturelle. Il peut s’agir de bruit d’équipement de chauffage par exemple.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Dont acte pour : - « Les pétitionnaires s'engagent, conformément à la réglementation en vigueur, à réaliser une campagne de mesures acoustiques après la mise en service du parc afin de valider les simulations présentées dans le dossier d'étude d'impact ». - « Afin d’évaluer l’incidence cumulée du projet avec le parc éolien existant de Cheppes-la- Prairie (parc initial), cette étude prendra en compte les éoliennes du parc de Cheppes 1 ». Les résultats de la campagne (étude) de mesures de réceptions acoustiques devront être communiqués, avec les conclusions, au maire de Cheppes-la-Prairie et au maire de Faux- Vésigneul, pour confirmer le respect de la réglementation avec, le cas échéant, les mesures prises pour respecter la réglementation et faire cesser les nuisances sonores sur les tiers (recommandation).

La distance aux habitations de l’implantation retenue respecte le minimum de 500 m fixé par la loi, puisqu’à fortiori éloigné de 2110 m (village de Vésigneul sur la commune de Faux-Vésigneul).

Impacts sur l’élevage

Observations : 19 ; 20 ; 30 ; 32 ; 33.

Réponse des pétitionnaires Les types d’impacts à étudier dans le cadre d’un projet éolien sont encadrés par la réglementation (cf. Guide relatif à l’élaboration des études d’impacts des projets de parcs éoliens terrestres, décembre 2016).

Plus de 15 GW d’éolien terrestre sont installés aujourd’hui en France, et ce en étroite collaboration avec la profession agricole qui accueille ces installations depuis le début des années 1990. Par ailleurs, ENGIE GREEN France, société-mère du pétitionnaire EOLIS. LES SOURCES, exploite aujourd’hui 104 parcs éoliens en France représentant plus de 700 éoliennes et près de 1,5 GW, sans qu’il n’y ait de perturbation sur les élevages agricoles alentours.

Concernant la zone d’implantation du projet éolien Cheppes 2, plusieurs parcs éoliens sont implantés à moins de 10kms de celui-ci et aucun éleveur n’a informé les exploitants (avant le début de l’enquête publique de Cheppes 2) d’un quelconque problème lié à l’arrivée de ces parcs éoliens.

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Par ailleurs, le parc de Cheppes 1 est en exploitation depuis janvier 2017 et aucune plainte concernant ce sujet n’a été remontée à l’exploitant.

Récemment la presse a relayé le cas d’une exploitation agricole située à proximité d’un parc éolien installé sur les communes de Nozay, Puceul, Saffré et Abbaretz (44), qui a sollicité ABO Wind, la société exploitant le parc et la Préfecture car il constatait des troubles sur son élevage bovin. A notre connaissance, sur ce cas du parc éolien dit des Quatre Seigneurs, plusieurs études ont été réalisées depuis 2014 (dont des expertises géobiologiques et une expertise du GPSE (Groupement Permanent pour la Sécurité Electrique en milieu agricole)). Ces études ont effectivement confirmé l’existence de perturbations sur l’élevage sans qu’un lien de causalité avec le parc éolien ne soit établi. Mi-2018, la Préfecture a pris un arrêté obligeant l’exploitant du parc éolien à réaliser des tests de coupures des liaisons équipotentielles reliant chacune des éoliennes les unes aux autres (afin de mettre en évidence d’éventuels impacts notables et mesurables sur les élevages concernés). Ces tests sont en cours de réalisation, et les résultats ne sont pas encore connus.

Par ailleurs, le sujet a été remonté au Ministère de la Transition Energétique et Solidaire (MTES), à la Division Générale de la Prévention des Risques (DGPR), qui a missionné l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) pour travailler sur le sujet au niveau national. Le travail est actuellement en cours. Aucune causalité avec l’éolien n’a été établie à ce jour.

La filière éolienne est donc dans l’attente des conclusions de ces études.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Compte tenu de l’énigme de la mortalité des agneaux (voir observations 19 et 32), l’impact sur l’élevage est controversé et les observations concernées ne font malheureusement référence à aucune étude. Pour Cheppes 2, l’éolienne la plus proche se trouve à 2110 m des premières habitations de la commune de Faux-vésigneul. Cette distance semble protégée naturellement les agneaux (infrasons, ondes, balisage, effet stroboscopique). Il est toutefois possible qu'il y ait des situations particulières ou des animaux plus sensibles que d’autres. Lors de la visite du site potentiel de Cheppes 2 avec le maire (24 mai 2019) et les pétitionnaires (27 mai 2019), le commissaire enquêteur n’a vu que des champs cultivés (aucun pré, aucun animal d’élevage). Les zones à dominante humide (plus propices à l’élevage) les plus proches du projet Cheppes 2 correspondent aux vallées de la Marne et de la Coole. En l’état actuel des connaissances, le commissaire enquêteur ne fait aucun autre commentaire.

S’agissant des « problèmes à Nozay » : le 17 juillet 2019, la préfecture de Loire-Atlantique a annoncé que « le résultat des expertises menées autour des éoliennes de Nozay n’établissent aucun lien direct entre la surmortalité des vaches et l’arrivée des éoliennes en 2012 ». Le mystère de la surmortalité animale restant entier, il n'est pas illégitime que les éleveurs de Faux- Vésigneul se posent des questions compte tenu de l’importance médiatique des événements de Nozay.

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Santé publique

Observations : 15 ; 16 ; 19 ; 20 ; 30 ; 31 ; 32.

Réponse des pétitionnaires Le dossier d’Étude d’Impact sur l’Environnement a analysé, en pages 195 à 198, chapitre 5.4.2, les impacts sur la santé.

Infrasons et vibrations Les infrasons correspondent aux sons émis à très basse fréquence c’est-à-dire en dessous de 20Hz0F1 et sont imperceptibles à l’ouïe humaine. Cependant à forte intensité une forme d’audition est possible, ils peuvent être perçus grâce au sens du toucher (perception tactile) ou au sens de l’équilibre (perception vestibulaire)1F2. Le seuil d’audibilité doit alors être séparé du seuil dit « de perception ». Le seuil d’audibilité indique le volume sonore minimal d’un son perceptible par l’oreille humaine. Ce seuil varie d’une personne à une autre. La norme allemande DIN 45680 fixe une valeur médiane qui correspond à l’intensité à laquelle un son est entendu par la moitié de la population. Pour tenir compte de différences individuelles plus importantes, des normes récentes2F3 se basent sur le seuil dit « de perception » qui correspond ainsi au niveau sonore auquel 90 % de la population n’entend plus le son, toujours selon la norme allemande DIN 45680. Il en résulte que 10 % ont une ouïe plus fine et peuvent donc entendre le son au niveau sonore indiqué.

Tableau 1. Tableau des seuils d'audition et de perception3F4 dans le domaine des fréquences des infrasons selon la norme DIN 45680

On note que plus les fréquences émises sont basses, plus le niveau de pression acoustique doit être élevé pour que le son soit perçu par l’Homme.

Les effets sur la santé humaine s’observent dès lors que le niveau sonore des infrasons dépasse le seuil d’audition. Les expériences de Johnson (1982) montrent que de courtes périodes d’exposition à des niveaux infrasonores inférieurs à 150 dB ne sont pas dangereuses et que des expositions continues de 24 heures ne sont pas dangereuses si les niveaux sonores restent inférieurs à 118 dB.

Une étude menée d’août 1998 à juin 1999 de l’Office bavarois de Protection de l’environnement4F5 réalisée sur une éolienne Nordex N54 de 1 MW et publiée en 2000 conclut que les infrasons émis par l’éolienne à 250 m de celle-ci se situent en-deçà du seuil de perception de l’homme et qu’ils ne causent donc pas de contrainte.

1 ISO 7196, mars 1995 : Acoustics - Frequency-weighting characteristic for infrasound measurements 2 Office bavarois de l’environnement (2012), « Eoliennes : les infrasons portent-ils atteinte à notre santé » 3 Projet DIN 45680, septembre 2013 : Messung und Bewertung tieffrequenter Geräuschimmissionen 4 dB(Z) : niveau moyen de pression acoustique non évalué ; 6 Fréquence de tierce moyenne] 5 OFAEnR, “Eoliennes et infrasons en France et en Allemagne - état des lieux et perspectives” 61/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

Figure 2. Niveau de pression acoustique de l’éolienne étudiée à 250m en fonction de la fréquence Une autre étude plus récente réalisée par Gamba Acoustique Eolien5F6 présente des résultats de mesures d’infrasons effectuées sur deux parcs éoliens, chacun constitué de 5 éoliennes de 2MW de 80 m de hauteur. Ces mesures d'infrasons montrent qu'à 500 m des éoliennes, les niveaux de bruit mesurés sont bien inférieurs au seuil d'audition des infrasons (niveaux inférieurs à 60 dB entre 2 et 20 Hz, soit plus de 40 dB en dessous du seuil d'audition).

Figure 3. Spectre du niveau de pression acoustique des contributions sonores pour chacun de points de mesures réalisés à 120, 500m à v10s=5m/s Des mesures de niveaux de bruits infrasonores réalisées pour des expositions courantes, montrent que nous sommes régulièrement exposés à des niveaux de bruit d'infrasons bien supérieurs à ceux émis par des éoliennes de 2 MW à 500m. C'est notamment le cas à l'intérieur de l'habitacle d'une voiture vitres fermées à 90 km/h ou à proximité d’un téléviseur cathodique en fonctionnement.

6 GAMBA ACOUSTIQUE EOLIEN (2011), « Etudes des infrasons autour des parcs éoliens » 62/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

Figure 4. Niveau de pression en fonction de la fréquence

Figure 5. Comparaison d’exposition aux infrasons. Source Venathec

Par ailleurs, d’après certaines études, il semble que des facteurs psychologiques influencent la perception des infrasons par les humains : « Une autre piste de recherche pourrait être, notamment au regard d’une meilleure acceptabilité des parcs éoliens, l’interaction des facteurs psychologiques et acoustiques, ainsi que l’analyse approfondie des causes suscitant un sentiment de gêne. Il est estimé que la transparence de la procédure de planification et de construction d’un parc éolien joue à cet égard un rôle déterminant. »6F7 . L’étude « Analyse de l’atteinte causée aux riverains par les émissions sonores des éoliennes et développement de stratégies d’intervention transposables visant à réduire cette atteinte » de la Fondation fédérale allemande pour l’environnement (décembre 2014) a montré que le seul phénomène d’un environnement changé, par exemple la construction d’un parc éolien, pouvait engendrer des impressions et effets négatifs sans que ceux-ci soient basés sur des impacts réellement nocifs. À cet égard, l’existence d’un lien positif entre le nombre d’installations visibles et l’ampleur de la gêne a été soulignée.

Enfin, suite à la demande de la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) et de la Direction Générale de la Santé (DGS) concernant la réalisation de l’expertise suivante : évaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a publié son rapport en mars 2017. L’ANSES conclut que « les connaissances actuelles en matière d’effets potentiels sur la santé liés à l’exposition aux infrasons et basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites existantes, ni d’étendre le spectre sonore actuellement considéré ».

7 OFAEnR, “Eoliennes et infrasons en France et en Allemagne - état des lieux et perspectives” 63/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

Il convient également de préciser que les infrasons étant des ondes mécaniques, elles traversent les milieux liquides, et donc l’eau, sans les altérer. Aucun impact n’est donc à prévoir dans les nappes phréatiques.

En complément, voici les conclusions et extraits de plusieurs études, dont celle de l’académie de médecine : - Rapport de l’Académie de Médecine (février 2006) : « La production d'infrasons par les éoliennes est, à leur voisinage immédiat, bien analysée et très modérée et sans danger pour l'homme. Au-delà de quelques mètres des machines, les infrasons produits par les éoliennes sont très vite inaudibles et n’ont aucun impact sur la santé de l’homme. » - Rapport de l’Agence de l’Environnement de l’Etat d’Australie du Sud (janvier 2013) : « L’étude conclut que les niveaux d’infrasons aux habitations proches des éoliennes ne sont pas plus élevés que ceux rencontrés dans les autres environnements urbains ou ruraux, et que la contribution des éoliennes aux infrasons est insignifiante comparée au niveau des infrasons ambiants ». - Conclusion d’une étude Danoise (Møller, H., Pedersen, S. : Tieffrequenter Lärm von großen Windkraftanlagen - Übersetzung der dänischen Studie « Lavfrekvent støj fra store windmøller », 2010): (étude faite sur 48 éoliennes de puissance comprise entre 80kW et 3,6MW) « Certes les éoliennes émettent des infrasons, mais leur niveau sonore est faible si l’on considère la sensibilité de l’Homme à de telles fréquences. Même proche de l’installation, le niveau de pression acoustique créé par les éoliennes reste bien inférieur au seuil auditif normal. Nous ne pouvons donc pas considérer comme un problème, les infrasons produits par les installations éoliennes de même type et de même taille que celles étudiées. » - Conclusion d’une étude allemande (l’Office bavarois de protection de l’environnement (HAMMERL C., FICHTNER J., Bayerisches Landesamt für Umweltschutz, janvier 2000) : « en matière d’infrasons, l’émission sonore due aux éoliennes est nettement inférieure à la limite de perception auditive de l’Homme et ne provoque donc aucune nuisance ». Il a par ailleurs été constaté que les infrasons produits par le vent étaient nettement plus forts que ceux engendrés uniquement par l’éolienne. »

Effets extra-auditifs Toute mesure et analyse en lien avec le bruit est complexe. Un humain possède sa propre perception du bruit (intensité, timbre…) et toute nuisance sonore dépend donc de la personne réceptive comme de la source d’émission du son.

Selon l’ANSES : « Les effets néfastes de niveaux élevés d’exposition au bruit sur l’appareil auditif sont bien connus. Il existe par ailleurs d’autres effets sanitaires du bruit dits « extra-auditifs » qui peuvent apparaître à des niveaux d’exposition plus faibles, observés par exemple à proximité d’infrastructures de transport ou industrielles. »

En 2013, l’ANSES a mis en place, sur la demande des ministères de l’Environnement et de la Santé une méthodologie permettant une meilleure prise en compte des impacts sanitaires extra- auditifs dans les études d’impact sanitaire en lien avec des effets extra auditifs dans le cadre des projets d’infrastructures de transports et industrielles, comme les éoliennes.

En d’autres termes, il convient d’analyser localement les impacts pouvant survenir après l’installation d’un parc éolien. Cependant pour ces différents types d’effets extra-auditifs, à l’heure actuelle, aucune évidence scientifique ne suggère qu’un parc éolien engendre des effets néfastes pour la santé des personnes vivant à proximité.

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Eoliennes et répercutions psychologiques En Juin 2009, afin de mener une étude sur de la documentation scientifique disponible sur la question des effets présumés des éoliennes sur la santé, l'American Wind Energy Association et l'Association canadienne de l'énergie éolienne ont fait appel à un comité scientifique consultatif, composé de médecins, d'audiologistes et de spécialistes de l'acoustique venus des Etats-Unis, du Danemark, du Canada et du Royaume-Uni.

Un rapport de l'étude réalisée par ce comité a été publié en Juin 2010, dont voici la conclusion: « L’objectif du comité d’experts était de produire un document de référence faisant autorité à l’intention des responsables des lois et de la réglementation, de même que des citoyens souhaitant y voir clair, compte tenu des informations contradictoires qui circulent sur le son produit par les éoliennes. Le comité s’est donc lancé dans un vaste examen de la grande somme de matériel scientifique revu par les pairs portant sur le son des éoliennes et ses effets possibles sur la santé. »

« Après avoir passé en revue, analysé et échangé sur les connaissances dans ce domaine, le comité a établi un consensus sur ces trois facteurs clés : - Les sons et les vibrations produits par les éoliennes n’ont rien d’unique. - L’ensemble des connaissances actuelles sur le son et la santé est considérable. - L’ensemble des connaissances actuelles ne fournit aucune preuve que les sons audibles et les sons à basse fréquence en deçà des seuils audibles émanant des éoliennes ont des effets physiologiques nocifs directs de quelque nature que ce soit. »

Ce comité consultatif n'a donc pas conclu qu'il pouvait y avoir un lien entre l'activité des éoliennes et la santé des riverains, qu'il s'agisse du bruit, des infrasons, des effets physiologiques. La gêne peut pourtant exister (notamment pour le bruit, les infrasons n'étant pas perceptibles). Mais les niveaux sonores sont similaires à ceux des niveaux de bruit ambiant que l'on trouve dans des milieux urbains.

Par rapport au cadre de vie et aux répercussions psychologiques, le comité conclut que seule une petite minorité des individus exposés à ces sons ont rapporté vivre une gêne ou un inconfort et du stress associés à la perception du bruit.

Le comité s'est également intéressé aux «syndromes des éoliennes» et aux maladies dus aux effets vibratoires du son qui, prétendument, seraient des causes d'effets indésirables sur la santé. En réalité, ce syndrome reposerait sur des indispositions préalables ; la maladie des effets vibratoires du son (inflammation des tissus et fibrose reliées à l'exposition au son) par exemple, ne peut venir directement de l'activité des éoliennes.

En conséquence, les allégations d'effets nocifs des éoliennes sur la santé sont à ce jour non fondées.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur L’étude d’impact commune conclut à des incidences négligeables (exposition aux champs électromagnétiques) à très faibles (exposition accidentelle à des produits et substances dangereuses) pour la santé des habitants (premières habitations situées à plus de 2 km du parc, ce qui est une distance respectable). L’ARS DT51 a émis un avis favorable sur ce projet. L’Autorité environnementale (MRAe) indique un impact nul à faible pour les effets du battement d’ombre, les champs électromagnétiques et les ondes infrasonores. Effectivement, des études réalisées à ce jour tendent à prouver que les infrasons émis par les éoliennes n'auraient pas d'effets sanitaires sur les riverains d'un parc éolien.

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Cependant, il est fort probable que certaines personnes y soient plus sensibles que la très grande majorité des gens qui vivent à proximité d'éoliennes. En l’état actuel des connaissances, le commissaire enquêteur ne fait aucun autre commentaire.

Impacts des champs magnétiques

Observations : 15 ; 16 ; 25 ; 30 ; 32 ; 33.

Réponse des pétitionnaires Tout appareil électrique en fonctionnement produit un champ électrique et un champ magnétique. L’association des deux champs constitue le champ électromagnétique. Les études des effets des champs électromagnétiques sur la santé, menées depuis plusieurs dizaines années, convergent vers la même conclusion : il n’existe aucun lien de causalité entre l’exposition aux champs magnétiques et électriques et des effets sur la santé.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs apporté ses conclusions sur le sujet : « En dépit de l’avis de certaines personnes, qui appellent de leurs vœux des recherches complémentaires, la communauté scientifique en sait désormais plus sur la question que sur la plupart des produits chimiques. En se basant sur un récent examen approfondi des publications scientifiques consacrées à ce sujet, l’OMS a conclu qu’au vu des éléments de preuve, il est impossible d’affirmer que l’exposition à des champs électromagnétiques à faible puissance ait une quelconque incidence sur la santé humaine. »

Face à cette conclusion, et la science ne pouvant prouver la non-existence d’un phénomène, il est indispensable de mettre en place des seuils de protection. Pour ce faire, l’OMS et l’ICNIRP (International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection) ont défini, via des rencontres entre experts internationaux, des seuils de protection en dessous desquels aucun effet ne peut apparaître.

Les valeurs limites d’exposition ont même évolué de façon décroissante depuis leur définition. En cause, dans un premier temps, la marge de sécurité d’un facteur dix par rapport au seuil à partir duquel les tissus excitables peuvent réagir et des effets possibles sur l’état de santé peuvent apparaître. Et dans un second temps, la révision de cette marge de sécurité, d’un facteur cinq, destinée à mieux rendre compte de l’exposition aux champs magnétiques dans les lieux publics. Ces dispositions et discussions montrent l’intérêt porté sur le sujet et les règlementations strictes auxquelles les installations électroniques sont priées de se référer.

Selon l’arrêté du 26 août 2011 relatif à l’application aux éoliennes de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement, le parc éolien ne doit pas entraîner l’exposition des habitations riveraines à un champ magnétique supérieur à 100 µT à 50-60 Hz.

Pour comparaison, selon RTE, le champ magnétique maximal à l’aplomb d’une ligne électrique à haute tension (400 kV) est d’environ 30 µT et de 1 µT à 100 mètres.

Les sources potentielles de champs électromagnétiques sur un parc éolien correspondent aux équipements électriques : - Le générateur qui est suffisamment éloigné du sol pour ne pas constituer une source significative au niveau du sol ; - Le câble triphasé 690V descendant du générateur ; - Le transformateur élévateur 690V/20kV ; - Les câbles triphasés armés 20kV enterrés ;

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- Le poste de livraison.

Le maître d’ouvrage a missionné en 2010 un bureau d'études indépendant (Axcem) spécialisé dans l'étude des émissions de champs électromagnétiques afin de réaliser des mesures sur un parc éolien en fonctionnement (parc des Prés Hauts, commune de Rémilly-Wirquin, Pas-de-Calais - 6 éoliennes Repower MM82). Les résultats de cette étude indiquent une valeur maximale du champ magnétique dans la bande de fréquence 5 à 500Hz de 4,8 µT au pied de l'éolienne soit une valeur plus de 20 fois inférieure aux seuils réglementaires.

Figure 6 - Différentes sources potentielles de champs électromagnétiques dans une éolienne. Source : Axcem, 2010

Figure 7 - Zones prospectées lors de la campagne de mesures. Source : Axcem, 2010

Compte tenu de la distance minimale réglementaire de 500 m entre éoliennes et habitations, le champ magnétique généré par les éoliennes n’est absolument pas perceptible au niveau des habitations riveraines. De même, vis-à-vis des agriculteurs ou promeneurs, en dehors du périmètre de propriété des éoliennes, le champ magnétique généré par celles-ci n’est pas perceptible. Pour les opérateurs et les visiteurs, même au plus près du local transformateur, le niveau de champ magnétique est partout 20 fois inférieur au niveau de référence le plus bas c'est-à-dire celui appliqué au public. 67/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

Passage d’un câble à haute tension à proximité du château d’eau Pour rappel, seul le raccordement interne du parc est géré par les porteurs du projet (voir carte ci- dessous). Le raccordement entre les postes de livraison et le poste de transformation du gestionnaire de réseau est géré par ENEDIS / RTE.

Carte 1. Raccordement interne du projet éolien de Cheppes 2 (Source DAGORNE GUILLEMIN)

Le réseau électrique du projet sera enterré afin d’annuler le risque d’électrocution de l’avifaune et de diminuer l’impact paysager et l’emprise au sol. Il sera enterré à une profondeur approximative de 1.20 m pour ne pas avoir d’impact sur les travaux agricoles. Le cheminement du câble de raccordement électrique préconisé par ENEDIS / RTE se calera, sur l’essentiel de son parcours, sur les réseaux de routes et de chemins de desserte agricole existants. Les tracés exacts du raccordement au poste source ne pourront être définis qu’après obtention d’une autorisation de raccordement, demande qui ne peut être formulée qu’après obtention de l’Autorisation Environnementale. Néanmoins la pré-étude simple menée par ENEDIS à la demande des porteurs du projet prévoit un raccordement au poste source Poteau sur la commune de la Chaussée-sur- Marne, pour un raccordement externe d’une longueur d’environ 13 km.

Dans le but de diminuer au maximum les impacts, ces câbles seront posés à proximité des routes déjà existantes et des futures voies d’accès au site éolien. Le câble de raccordement au réseau sera un câble souterrain HTA 20 000 V isolé, installé dans les bas-côtés des voies d’accès existantes du domaine public, posé en tranchée et enfoui dans un lit de sable. Cette tranchée aura une profondeur comprise entre 1 et 1.30 m et une largeur moyenne de 0.50 m. Le fond de la tranchée sera comblé avec du sable dans lequel sera implanté le câble de raccordement.

Les inquiétudes des habitants de Faux-Vésigneul concernant le passage du câble HT à côté du château d’eau seront remontées au gestionnaire de réseau (ENEDIS / RTE), afin qu’ils définissent le tracé le plus adapté.

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Commentaire et avis du commissaire enquêteur Impact des champs magnétiques : dont acte. Cependant, des personnes peuvent être plus sensibles que d’autres.

Passage d’un câble à haute tension à proximité du château d’eau : l’ARS DT 51 contactée à la fin de l’enquête par le commissaire enquêteur indique : « Le rayonnement électromagnétique pénètre tous les milieux : vide, air, eaux, solides, sans effet sur la composition de la matière dès lors qu’il n’est pas ionisant, ou dès lors que le rayonnement n’est pas susceptible de casser des liaisons chimiques de certaines molécules, aucune de ces modifications n’ont été décrites pour l’eau. L’eau est d’ailleurs utilisée dans les piscines de centrales nucléaires pour endiguer le rayonnement des sources de combustible. Par ailleurs, les groupes électropompes situés dans les ouvrages de captage rayonnent une énergie électromagnétique à proximité immédiate de l’eau destinée à la consommation humaine sans modification chimique. Il n’y a pas non plus de d’incidence décrite sur les ouvrages de transport d’eau à proximité des lignes à très hautes tension d’ores et déjà existante. En revanche les interactions entre mise à la terre de transformateur électriques et canalisation d’eau métalliques existent. Il ne s’agit pas d’effets liés aux ondes électromagnétiques mais de fuite de courant susceptibles de provoquer une accélération de la corrosion des canalisations. L’exploitant devra veiller à ne pas utiliser les tranchées destinées à enterrer des canalisations d’eau métalliques pour ancrer des fils de mise à la terre des installations électriques. L’eau du château d’eau et des canalisations reste tout à fait potable. Le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine est par ailleurs réalisé par les ARS en toute transparence ».

En l’état actuel des connaissances, le commissaire enquêteur ne fait pas d’autre commentaire.

Baisse du prix de l’immobilier

Observations : 4 ; 6 ; 15.

Réponse des pétitionnaires Il convient de rappeler que la valeur de l'immobilier dépend de nombreux critères (activité économique de la zone, possibilité d’emploi local, cycle économique à l’échelle nationale, état global du marché du logement, valeur de la maison et évolution de cette valeur, localisation de la maison dans la commune...). L’implantation d’un parc éolien n’a aucun impact sur les critères de valorisation objectifs (état du bâti, situation géographique, proximité des commerces) d’un bien. Il ne joue que sur les éléments subjectifs (qualité du quartier, cachet de l’immeuble considéré et de son environnement), qui peuvent varier d’une personne à l’autre. Certains considèrent la présence d’un parc éolien comme un « plus », d’autres pas.

L’implantation d’éoliennes ne modifie en rien les qualités objectives d’un immeuble. L’impact de la présence d’éoliennes à proximité d’une habitation sera donc fonction des critères subjectifs, principalement liés à l’esthétisme. Les études liées à l’acceptation sociale des éoliennes sont à ce titre particulièrement révélatrices. On observe que les études réalisées dans des lieux avant qu’un projet ne soit réalisé donnent des pourcentages de réponses positives plus faibles que ceux obtenus dans les endroits où les parcs sont opérationnels.

Les craintes sur l’impact visuel diminuent ensuite dès qu’un parc éolien est fonctionnel depuis un certain temps. Ainsi on peut estimer que l’impact sur l’immobilier local serait donc négatif durant la période précédant la réalisation du projet jusqu’à environ 6 mois après sa mise en exploitation, la valeur de l’immobilier local reprenant son cours normal après cette période de creux.

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Parmi les sources, nous pouvons citer l’« EVALUATION DE L’IMPACT DE L’ENERGIE EOLIENNE SUR LES BIENS IMMOBILIERS - CONTEXTE DU NORD-PAS-DE-CALAIS » - Action soutenue par le FRAMEE « Fonds Régional d'Aide à la Maîtrise de l'Énergie et de l'Environnement dans la région Nord-Pas de Calais » 2007-2013 » - CLIMAT ENERGIE ENVIRONNEMENT (Association loi 1901 - http://climat-energie-environnement.info/)

Une étude a été réalisée en 2013 par l’OEERE aux États Unis sur 50 000 foyers avoisinant des parcs éoliens (distance < 15km d’un des 67 parcs) répartis sur 9 états. Elle montre que l’impact de ces parcs éoliens sur la variation des prix de l’immobilier n’est statistiquement pas visible. L’étude se soucie, contrairement à d’autres études réalisées plus tôt, de prendre en compte le contexte global d’inflation des prix, de façon à gagner en objectivité quant à l’analyse des résultats. Ceux-ci montrent que la variation des prix de l’immobilier n’est statistiquement pas différente entre un site à proximité d’un parc éolien et un site éloigné de parcs.

En effet, si le parc éolien est bien conçu (et la réglementation est là pour y veiller), il n’y a pas de nuisances à proximité, et donc aucune raison pour que le prix des maisons diminue. En revanche, les retombées fiscales perçues par la commune d'implantation lui permettent d’améliorer les équipements communaux et donc son pouvoir d'attraction. Ce phénomène d’amélioration du cadre de vie s’observe en particulier dans les petites communes rurales.

Sur la base des différentes études réalisées sur ce sujet, l'impact négatif de l'éolien sur la valeur de l'immobilier n'est pas avéré. De manière statistique, on peut considérer l'impact non significatif. Cela est notamment dû à une règlementation concernant l’installation de parcs éoliens plus contraignante en comparaison avec d’autres infrastructures publiques (aéroports, autoroutes, etc.) qui provoquent des nuisances globalement plus importantes.

Les différentes décisions des tribunaux relatives à la vente d'habitations à proximité d'un parc éolien n'ont pas pour objet la présence du parc éolien en lui-même mais le fait que les vendeurs aient omis d'informer leurs acheteurs de l'existence du projet de parc éolien.

Nous sommes loin des allégations indiquant des pertes de 30 à 40 % de la valeur du bien. Certaines personnes prétendent même que certains biens immobiliers seraient devenus invendables ! Ce sont des arguments classiques du mouvement anti-éolien et nous n’avons pas retrouvé les sources indiquant de telles affirmations. Pour les cas avérés en France, les jugements dont il est question dans le registre d’enquête concernent des cas où les acheteurs n’avaient pas été prévenus de l’existence du projet éolien. Le problème est la méconnaissance du projet et non l’éolien en lui-même.

Pour finir, les pétionnaires précisent que la disposition du projet protège l’habitat local, puisque l’habitation la plus proche se situe à 2 110m, soit plus de 4 fois la distance minimale prévue par la réglementation en vigueur.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur L’inquiétude des habitants pour la valeur future des maisons est légitime. Naturellement, il est évident que certaines personnes n'achèteront jamais une maison, ou en feront construire une, à proximité d'éoliennes. C'est un choix rédhibitoire de leur part. En revanche, combien de gens le feront parce qu'ils considéreront que les éoliennes ne les gêneront pas. Pourquoi tant de personnes achètent-elles ou font-elles construire une maison en bordure d'une route avec circulation ou à proximité d’une ICPE ? En traversant les 21 communes concernées par le projet Cheppes 2, le commissaire enquêteur n’a pas constaté de présence significative de panneaux « A VENDRE », mais a plutôt vu une

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amélioration de l’aménagement des villages (voirie entretenue, trottoirs réalisés, équipements publics neufs, patrimoine communal en bon état, maisons neuves ou rénovées, …). Au regard des 91 parcs éoliens raccordés du département de la Marne, il est dommageable que les dossiers d’enquête ne contiennent aucune étude sur la valeur de l’immobilier dans les communes du département de la Marne accueillant des éoliennes.

Implantation

Observations : 1 ; 3 ; 4 ; 6 ; 7 ; 10 ; 12 ; 13 ; 14 ; 19 ; 21 ; 22 ; 23 ; 27 : 28 ; 29 ; 31 ; 32.

Réponse des pétitionnaires Le dossier d’Étude d’Impact Santé et Environnement a également analysé ce sujet, en pages 153 à 173 du chapitre IV « Partis envisagés et raisons du choix du projet ».

L’implantation des éoliennes sur le projet de Cheppes 2 a été réalisée en prenant en compte diverses contraintes techniques, foncières, paysagères, environnementales…

Les contraintes techniques sur la zone du projet concernent un faisceau hertzien de l’Armée, une zone archéologique sensible et une distance réglementaire de 500 m aux habitations ainsi qu’aux zones urbanisées ou à urbaniser. Ces contraintes sont reprises sur la carte 2.

Après l’intégration de ces contraintes techniques, il a également fallu intégrer les contraintes foncières. En effet, certains propriétaires et/ou exploitants ont refusé d’avoir des éoliennes sur leurs parcelles. La position des éoliennes a donc été étudiée également en fonction de ce critère.

Un autre critère du choix de l’implantation est le vent. En effet, selon la direction du vent l’implantation des éoliennes ne sera pas la même. Il est nécessaire de laisser une distance suffisante entre les éoliennes (cette distance varie selon si les éoliennes sont les unes à côté des autres ou les unes derrière les autres) afin d’éviter des pertes de production dues à des effets de sillage.

Enfin, le projet doit être le moins impactant d’un point de vue paysager mais aussi environnemental. On rappelle que les pétitionnaires ont choisi d’appliquer un éloignement de 200m aux boisements, conformément aux recommandations usuelles pour ce type de projet dans la région Grand Est. Par ailleurs, il a fallu prendre en compte les couloirs de migration de l’avifaune recensés par le SRE Champagne-Ardenne.

Une étude d’expertise paysagère et une étude d’expertise écologique ont été réalisées par des bureaux d’études externes afin de déterminer quelle serait, selon eux, la variante de moindre impact.

Pour le projet de Cheppes 2 ces études sont disponibles en Annexes I et II du dossier de demande d’Autorisation Environnementale.

Le choix de l’implantation a été expliqué dans l’étude d’impact, chapitre IV point 3 (pages 153 à 173).

Les variantes présentées sur la zone d’implantation sont au nombre de 3. Ces variantes retenues dans le dossier sont celles qui permettent le mieux d’illustrer la construction du projet autour des sensibilités et les enjeux déterminés dans les états initiaux des différentes analyses thématiques. Les pétitionnaires ont tenté de réaliser un schéma d’implantation simple et intelligible tout en suivant les lignes d’implantations paysagères privilégiées et en respectant l’ensemble des

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contraintes techniques. Il peut être facilement comparé aux parcs éoliens voisins tant l’organisation est similaire (variante n°1, voir carte 3). Cependant, l’implantation de 15 éoliennes accroit la prégnance du parc. Cette variante présente également l’inconvénient d’enclaver le boisement situé au niveau du lieu-dit « le Fond des salières », avec un impact potentiel important sur les oiseaux. Par la suite, il a été décidé de réduire le nombre d’éoliennes ainsi que de les éloigner de la ligne existante et donc des villages de la vallée de la Coole. Cette deuxième variante présente l’avantage de mieux respecter la logique d’implantation du parc initiale de Cheppes 1 (variante n°2, voir carte 4). Toutefois, 5 éoliennes sont disposées autour de ce dernier, limitant, les échappatoires pour les oiseaux qui y parviendraient. La seconde variante a donc été retravaillée afin d’obtenir un projet éolien organisé et simple tout en suivant les lignes proposées pour optimiser l’insertion du projet dans son paysage d’accueil (variante n°3, voir carte 5). De plus, ce schéma d’implantation compte moins d’éoliennes et prend en compte des difficultés locales (lieu-dit « le Fonde des Salières »).

Ces 3 variantes ont donc été analysées, afin de retenir la variante de moindre impact.

Au regard de l’ensemble des contraintes à prendre en compte sur ce type de projet, l’implantation retenue est indéniablement l’implantation de moindre impact.

Les cartes 2, 3, 4, 5 figurent en PJ 11.

Distance aux habitations Pour rappel, la zone d'implantation du projet est définie à partir de plusieurs contraintes dont celle du cercle d'évitement des zones habitées de 500 mètres (défini par l'arrêté ministériel du 16 Août 2011). L’habitation la plus proche du projet se trouve à 2 110 m, soit une distance plus de 4 fois supérieure aux 500 mètres obligatoires.

Cette distance de 500 mètres, imposée en France, s'inscrit dans la lignée de ce qui est pratiqué dans d'autres pays.

L'organisme EWEA – European Wind Energy Association a dévoilé en 2013 l'étude « Wind farms and planning guidelines in Europe », dans laquelle on trouve une comparaison des normes de distances aux éoliennes pratiquées en Europe. En réalité, la distance requise varie selon les pays : elle est également de 500 mètres en Espagne, au Pays de Galles, en Suède, dans les Länder allemands de Brême et de Saxe. Au Danemark, on considère 4 fois la hauteur du mât (soit 600 mètres de distance pour une éolienne de 150 mètres), et en Italie, on mesure 6 fois cette hauteur (900 mètres si l'éolienne fait 150 mètres).

Cette distance est en Irlande de plus de 1200 m et varie entre 1000 et 1200 m en Autriche. Il existe également des pays qui ne se sont munis d'aucune réglementation en la matière : la Norvège, le Royaume-Uni ou la Suisse n'imposent aucune distance aux habitations, préférant se contenter d'une réglementation sur les émergences acoustiques des projets.

Plusieurs habitants de Faux-Vésigneul sous-entendent que le conseil municipal de Cheppes-la- Prairie est intervenu pour le choix de la variante (observations n° 6 ; 24 ; 28 ; 29). Les pétitionnaires tiennent à préciser que le conseil municipal de Cheppes-la-Prairie n’a pas participé à la définition de la variante finale.

Pour rappel, le projet de Cheppes 2 est une extension de parc éolien, il a donc fallu respecter la logique d’implantation paysagère du parc existant de Cheppes 1. De plus, les distances inter- éoliennes devaient être régulières et suffisantes pour combiner équilibre interne du parc et exploitation du productible éolien.

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Commentaire et avis du commissaire enquêteur Dont acte pour l’implantation. Le projet Cheppes 2 respecte une distance de recul de 500 m aux zones destinées à l’habitation. Il est situé à plus de 2 km des habitations. Il est plus proche de Faux- Vésigneul que de Cheppes-la-Prairie.

En ce qui concerne l’intervention du conseil municipal de Cheppes-la-Prairie, après la fin de l’enquête, le maire de Cheppes-la-Prairie a précisé par écrit au commissaire enquêteur « […]. Je ne suis jamais intervenu auprès de Engie ni du gérant des Mâts d’Eole […]. Le Conseil municipal n’a fait aucune action vis-à-vis d’Engie ni des Mâts d’Eole […] ». Cette déclaration est confirmée par les dossiers administratifs (paragraphe 1.3.2) qui précisent : « Les contours de la zone d’implantation potentielle ont été définis par les porteurs de projet afin de respecter un éloignement de : - 1 km par rapport au parc éolien de Vitry-la-Ville, - 3 km par rapport au château de Vitry-la-Ville, - 600 m par rapport au parc éolien de Cheppes 1 ».

Communication et concertation

Observation : 2.

Réponse des pétitionnaires Dans l’observation n°2, une habitante s’étonne de ne pas avoir été conviée aux réunions organisées par les pétitionnaires.

En 2017, un évènement marquant a eu lieu le 17 mai grâce à l’inauguration du premier parc éolien de Cheppes la Prairie, en présence de toutes les parties prenantes du premier parc mais également du projet de Cheppes 2, en cours de développement à cette date : président de région, conseil régional, conseil départemental, communauté de communes, communes, propriétaires / exploitants et riverains des communes voisines, invités lors de la journée porte ouverte durant l’inauguration. En amont de l’évènement, un atelier pédagogique sur l’éolien et les métiers associés a eu lieu avec les élèves de primaire de l’école de Mairy sur Marne regroupant les enfants de la commune de Cheppes la Prairie, conviés également à la journée porte ouverte du 17 mai pour découvrir l’intérieur d’une éolienne. Les parties prenantes du projet de Cheppes 2 ont pu avoir un exposé clair de l'état d'avancement de ce dossier.

Les pétitionnaires ont également organisé la 21 septembre 2017 une réunion d'information publique. Des flyers (80) ont été distribués dans toutes les boîtes aux lettres de Cheppes la Praire et également à tous les propriétaires et exploitants qui ont été rencontrés dans le cadre de ce projet. De plus, des affiches A3 ont été épinglées dans les mairies des communes voisines.

Madame Thiébaux a été invitée aux 2 évènements et a pu venir à la réunion de présentation du 21 septembre, où les pétitionnaires l’ont informée de l'état d’avancement du projet, ainsi que l’implantation retenue.

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Commentaire et avis du commissaire enquêteur Donc acte pour Mme Thièbaux. Le commissaire enquêteur regrette l’absence de concertation (Ex : réunions publiques) avec : - le grand public qui habite dans un rayon de 6 km autour du projet éolien Cheppes 2 et notamment avec les habitants de la commune de Faux-Vésigneul, qui sont les plus proches du projet Cheppes 2 ; - le président de la communauté de communes Vitry, Champagne et Der dont 6 communes sont dans le rayon d’affichage de l’avis d’enquête. Il constate aussi, l’absence d’action(s) de communication pour les habitants de 13 communes d’affichage de l’avis d’enquête.

Demande de servitudes

Observation : 26.

Réponse des pétitionnaires Le dossier d’Étude d’Impact a également analysé ce sujet, en pages 121 à 124 du chapitre III. « Infrastructures, réseaux et servitudes techniques ».

Un habitant de Cheppes-la-Prairie (observation n°26) questionne les pétitionnaires sur les contraintes techniques prises en compte pour un projet éolien et souhaite savoir si l’avis de GRT GAZ a été demandé pour le gazoduc Faux-Vésigneul-Omey.

Préalablement à l’implantation d’aérogénérateurs sur un territoire, certaines servitudes techniques et recommandations doivent être prises en compte. Dans ce cadre, les administrations et organismes responsables de ces servitudes sont contactés par les porteurs de projet. La liste de ceux-ci est énoncée dans le tableau ci-dessous :

Tableau 4 : Synthèse des réponses d’organismes contactés responsables de servitudes techniques (source : BE Jacquel et Chatillon)

Avis GRT GAZ Afin de se prémunir des conséquences pour le gazoduc de la chute de tout ou partie d’une éolienne, GRT GAZ préconise le respect d’une distance minimale entre chaque éolienne et leurs installations.

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Cette distance minimal doit être supérieure à 4 fois la hauteur totale de l’éolienne, soit : D ≥ 4 * (Ht + R) Avec : D = distance entre la canalisation et la base de l’éolienne Ht = hauteur de la tour de l’éolienne (m) R = rayon du rotor (longueur d’une pale) (m)

Pour le projet éolien de Cheppes 2 : Hauteur de la tour de l’éolienne : 95 m

Rayon du rotor : (110/2) = 55 m

La distance à respecter entre chaque éolienne du projet et le gazoduc est de 600 mètres (4*(95 + 55) Concernant le gazoduc traversant la commune du projet, il se situe au plus proche à plus d’1 km de la première éolienne, à savoir l’éolienne E1 (1020m). Cette distance a été constatée grâce aux données fournies par le CEREMA sur le transport de gaz et matières dangereuses aux sites.

En conclusion, le projet éolien de Cheppes 2 n’aura pas d’impact sur l’ouvrage de GRT GAZ.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Dont acte.

Effet du balisage lumineux

Observations : 5 ; 6 ; 7 ; 22 ; 31.

Réponse des pétitionnaires Les émissions lumineuses liées au balisage ont été traitées l’étude d’impact pages 203-204, chapitre V.4.3.3.2. et dans l’étude paysagère p. 124-125

Le respect des normes de sécurité aérienne impose l’utilisation d’un balisage lumineux dans le but de garantir la sécurité du transport aérien et des exercices militaires. Le balisage aéronautique, imposé réglementairement, à base de feux à éclats est choisi car il présente moins d’impact visuel que la solution de peindre en rouge le bout des pales.

Ces flashs lumineux sont actifs la nuit lorsque la majorité des habitants dorment. Pour les personnes éveillées, ils peuvent représenter une gêne ou au contraire un point de repère utile. Le balisage de couleur rouge la nuit est moins source d’impact que le balisage blanc. L'évolution récente de la réglementation en faveur du choix de la lumière rouge pour le balisage de nuit est sans conteste une mesure réductrice. En effet, la sensibilité de l’œil humain à la lumière rouge est moins importante qu’à la lumière blanche, et ce à fortiori la nuit où l’éblouissement est le plus important.

De plus, des solutions techniques sont actuellement à l’étude pour réduire cette gêne (angles d’orientation, nouveaux types de feux, règles de synchronisation, balisage périphérique, feux réglables en fonction de la visibilité). Ainsi pour ce projet, il a été fait le choix d'utiliser des feux de type LED qui allonge la durée du signal tout en diminuant son intensité, ce qui réduit de manière significative l'impact du balisage sur les riverains.

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Compte tenu d’une distance minimale de plus de 500 m entre les éoliennes et les habitations ainsi que de l’adoption de feux nocturnes à éclats rouges à technologie LED, l’impact du balisage des éoliennes sur l’habitat est jugé faible.

Les caractéristiques des feux de balisage prévus dans le cadre de ce projet sont conformes aux normes et recommandations de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). L’intensité lumineuse minimale prescrite est adaptée aux impératifs de sécurité.

Par ailleurs les pétitionnaires installeront les techniques de balisages les plus respectueuses des riverains connues et conformes à la réglementation au moment de la construction des éoliennes.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Les incidences liées au balisage lumineux sont conforment aux directives de la sécurité aéronautique de l’Etat. Il est toutefois regrettable que le balisage lumineux des parcs éoliens soit autant visible du sol alors qu'il est uniquement destiné à l'aviation.

Démantèlement

Observations : 3 ; 13.

Réponse des pétitionnaires Ce point a été abordé dans l’étude d’impact, p.259 à 261, chapitre VI.8.

Les pétitionnaires se sont engagés dans la lettre de demande d’autorisation environnementale, à respecter les dispositions prévues par l‘article L.553-3 du code de l’environnement, définies par le décret n° 2011-985 du 23 août 2011, précisées par l’arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières, l’arrêté du 31 juillet 2012 relatif aux modalités de constitution des garanties financières et le décret du 6 novembre 2014 modifiant l’arrêté du 26 août 2011.

Les garanties financières seront constituées avant la mise en activité de l’installation, selon les modalités prévues par les articles 2, 3 et 4 de l’arrêté du 31 juillet 2012.

Le montant des garanties financières sera déterminé par application de la formule suivante : M = N x Cu Où : o N est le nombre d’unités de production d’énergie (c’est-à-dire d’aérogénérateurs) ; o Cu est le coût unitaire forfaitaire correspondant au démantèlement d’une unité, à la remise en état des terrains, à l’élimination ou à la valorisation des déchets générés. Ce coût est fixé à 50 000 euros par l’Arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent

Les opérations de démantèlement et de remise en état du site après exploitation comprennent (obligations définis par la loi) :  Le démantèlement des installations de production d’électricité, y compris le système de raccordement au réseau ;  L’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation :

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 sur une profondeur minimale de 30 centimètres lorsque les terrains ne sont pas utilisés pour un usage agricole au titre du document d’urbanisme opposable et que la présence de roche massive ne permet pas une excavation plus importante,  sur une profondeur minimale de 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d’urbanisme opposable,  sur une profondeur minimale de 1 mètre dans les autre cas ;  La remise en état qui consiste en le décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès sur une profondeur de 40 centimètres et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est sise l’installation souhaite leur maintien en l’état ;  La valorisation ou l’élimination des déchets de démolition ou de démantèlement dans les filières dûment autorisées à cet effet.

Ces conditions ont été acceptées par les propriétaires et exploitants concernés. L’ensemble de ces dispositions seront reprises dans l’arrêté préfectoral d’exploitation de l’ICPE

Retrait des fondations Dans l’observation 13 un habitant indique qu’il serait souhaitable de retirer la totalité du béton et des matériaux.

La réglementation impose à l’exploitant du parc l’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation, sur une profondeur qui peut varier selon l’utilisation du terrain : 30 cm pour des terrains qui ne sont pas utilisés pour un usage agricole au titre du document d’urbanisme opposable et que la présence de roche massive ne permet pas une excavation plus importante, deux mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d’urbanisme opposable, et un mètre dans les autres cas. Ces profondeurs ont donc été adaptées à l’utilisation actuelle du terrain.

De plus, la destruction complète des fondations aurait un impact négatif sur l’environnement, pour plusieurs raisons : - Les opérations de retrait des fondations elles-mêmes provoqueront des impacts négatifs liés aux opérations de destruction complète, qui provoqueront des perturbations sonores non négligeables sur les écosystèmes locaux ; - Les opérations d’évacuation nécessiteront des va-et-vient importants de camions et, par conséquent, des perturbations supplémentaires du milieu ainsi que des émissions de gaz à effet de serre. - Une fois les opérations réalisées, le retrait total de la fondation augmente considérablement le risque hydrogéologique (risque de tassement du sol et création d’une dépression à terme)

A l’inverse, le maintien dans le sol ne présente pas de risque pour l’environnement et ne présente pas d’avantage écologique : - Le béton étant inerte, aucun risque ne rend nécessaire la systématisation de telles mesures, une étude hydrogéologique ainsi qu’une évaluation de l’impact de la fondation sur l’acidité du sol (PH) pouvant néanmoins être entreprise sur la demande de l’ARS, afin d’aboutir à une recommandation d’excavation au-delà des seuils minimaux prévus par la réglementation ; - La composition d’un sol n’étant pas monolithique, seules les couches supérieures sont généralement propices au développement de la flore. Ces horizons du sol sont, dans la très grande majorité des cas, riches en éléments captés par les plantes sur quelques dizaines de centimètres de profondeur seulement. Un retrait total des fondations n’a pas de sens agronomiquement sur ce sujet. - En parcelle agricole, la majorité des plantes cultivées ont des racines qui s’enfoncent au maximum jusqu’à 1m de profondeur. Or, la réglementation prévoit déjà cette profondeur 77/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

d’excavation. En outre, le développement racinaire se produit non seulement verticalement, mais également horizontalement. Le maintien en profondeur d’une masse de béton n’entrave donc pas totalement la capacité des plantes à se développer.

L'emprise du chantier, la durée de réalisation et les impacts induits, dont le bruit, sont beaucoup plus courts et par conséquent moins impactantes sur l’environnement naturel.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Le démantèlement des éoliennes est assuré conformément à la réglementation et les garanties financières sont de 600 000 €.

Les pétitionnaires indiquent : « la destruction complète des fondations aurait un impact négatif sur l’environnement ». Le commissaire enquêteur fait observer que lors d’une réunion publique à (51240) en juin 2019 relative au projet de parc des Carrières (17 éoliennes), il a été déclaré par le représentant du porteur de projet : « Point positif : une clause garantit que les blocs de béton de 21 m de diamètre et de 4 m de profondeur, qui servent de socle à chaque éolienne, seront enlevés à l’issue de la période d’exploitation du site. Nous avons pris les dispositions pour que cette procédure soit respectée, y compris des garanties financières » (synthèse de la déclaration). Pendant l’enquête, le commissaire enquêteur a constaté que des agriculteurs locaux étaient inquiets pour l’état des sols après le démantèlement et enviaient les agriculteurs de la commune de Marson.

Le commissaire enquêteur ne partage pas l’avis des pétitionnaires sur l’impact négatif de la destruction complète des fondations. En effet, après le démantèlement de Cheppes 2, il restera dans chaque fondation 340 m³ de béton dans le sol au minimum (approximation). Pour ce qui est de l’acier, ce seront 27,7 tonnes qui resteront enterrées dans chaque fondation (voir paragraphe 4/ 10ème thème). Après le démantèlement des éoliennes, cette situation sera préjudiciable : - à l’environnement. Effectivement, c’est une forme d’artificialisation invisible du sol (perte de qualité des terres, moindre résilience écologique) ; - à l’enracinement de certaines cultures ; - à l’infiltration des eaux de pluie ; - sans doute à la valeur des terres concernées.

Il serait intéressant d’associer lors des travaux de remise en état du site un agronome qui pourrait donner un avis sur les modalités concrètes du démantèlement (nature des terres en remblais, compactage, …).

Retombées économiques du projet

Observations : 3 ; 6 ; 7 ; 9 ; 10 ; 12 ; 13 ; 18.

Réponse des pétitionnaires Ce point a été abordé dans le dossier d’étude d’impact au chapitre 5.4.5, en p. 206/207.

La fiscalité Outre les intérêts environnementaux et sociaux d’une telle opération, l’implantation d’éoliennes sur la commune de Cheppes-la-Prairie présente un intérêt économique certain pour le territoire en général et pour les communes d’accueil en particulier. En effet, les parcs éoliens sont une source de revenus pour les collectivités locales par le biais de la taxe foncière sur le bâti (TFB), de la

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contribution économique territoriale (CET), qui remplace la taxe professionnelle depuis 2010, et de l’impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).

Selon les caractéristiques d’un parc éolien et selon les taux de fiscalité votés localement, les retombées fiscales annuelles de l’implantation de parcs éoliens pour les collectivités locales se situent généralement entre 10 000 et 14 000 €/MW installé répartis entre la commune d’implantation, l’intercommunalité à fiscalité propre, le Département et la Région.

Pour le projet de Cheppes 2 (la puissance totale du projet est de 26.4 MW), ce sont environ 275 000 euros de retombées fiscales annuelles qui sont prévues pour le territoire (Cheppes-la-Prairie, département de la Marne et région Champagne-Ardenne). Ces retombées pourront permettre le développement d’équipements ou services au profit des administrés ou de réduire la pression fiscale locale.

Est donnée ci-après une estimation, à titre indicatif, de l’ordre de grandeur des montants en jeu. Il convient de garder à l’esprit que cette estimation ne saurait constituer un engagement de la part du pétitionnaire, étant donné la complexité du calcul réel qui sera effectué par l’administration fiscale. Les calculs ne tiennent notamment pas compte des mécanismes de péréquation pour chaque niveau de collectivité, ces mécanismes s’appliquant à l’échelle des collectivités concernées. Ces calculs ne tiennent pas non plus compte d’éventuelles exonérations qui auraient pu être arrêtées par les communes et l’EPCI.

Les loyers Un loyer sera versé aux propriétaires fonciers au titre de la mise à bail de surface (emplacement des éoliennes, aires de montage, voies d’accès) et des servitudes de passage des câbles. Le propriétaire foncier versera quant à lui des indemnités aux exploitants agricoles pour compenser la résiliation de bail rural sur la surface dédiée à l'implantation de l'éolienne. Le schéma juridique des accords passés sur le projet avec les agriculteurs et les propriétaires est identique à celui du protocole national, réalisé par la FNSEA, le Syndicat des Énergies Renouvelables, et les Chambres d'Agriculture.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Les retombées économiques pour les collectivités sont conséquentes (275 951€/an). A cela s’ajoutent les revenus locatifs pour le monde agricole (2000€ par MW et par an selon le SRE de Champagne-Ardenne) et les bénéfices d’exploitation pour les pétitionnaires. Les retombées fiscales reposent sur le découpage administratif territorial et non sur les incidences du projet sur les zones habitées. Certaines remarques d’habitants de Faux-Vésigneul sont donc compréhensibles.

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Remarque : les revenus pour le monde agricole et les maîtres d’ouvrage ne figurent pas dans les dossiers d’enquête ni dans la réponse des pétitionnaires, alors que les revenus pour les collectivités sont répétés dans plusieurs documents.

Création d’emplois

Observations : 7 ; 12 ; 14.

Réponse des pétitionnaires L’éolien créé de l’emploi en France. L’ADEME a publié en 2016 une Etude sur la filière éolienne française : bilan, prospective et stratégie disponible sur internet.

Le résultat de cette étude en terme d’emploi est résumé dans l’illustration suivante :

Par ailleurs, un bon nombre de ces emplois ne peuvent pas être délocalisés. Il s’agit notamment de la maintenance et de l’exploitation créant ainsi de l’emploi localement.

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Figure 10. Localisation des emplois liés à l'éolien. Source : FEE

A titre d’illustration, la supervision et l’exploitation des éoliennes de Cheppes 1 se font depuis Châlons-en-Champagne, à 20 kms du site d’implantation des aérogénérateurs. L’équipe de maintenance est basée à Méry-sur-Seine, à 70 kms du parc éolien.

Concernant la fabrication des éoliennes, les grands turbiniers qui peuvent être allemand, espagnol ou encore américain assemblent les éoliennes. En France, il n’existe pas d’entreprise ayant ce rôle. Cela peut s’expliquer par la politique énergétique de la France depuis les années 50-60 réservée presque exclusivement au nucléaire. Cependant, des entreprises françaises fournissent certains éléments des éoliennes. L’Ademe a publié une « étude sur la filière éolienne française – Bilan, prospective, stratégie » en septembre 2017 où une analyse de la chaîne de valeur, un état des lieux de la filière France et un benchmark international ont été réalisées. Il en ressort plusieurs informations du côté des entreprises françaises.

Tout d’abord des entreprises de fonderies proposent de fournir des pièces métalliques moulées au marché éolien en France pour les nacelles, comme Ferry Capitain, les fonderies Hellin ou LBI et également des entreprises comme Plastinov et Chomarat pour la fabrication d’éléments en matériaux composites pour les coques de nacelles.

L’autre secteur où les entreprises françaises sont déployées sur le marché éolien est le maillon des composants électriques et électroniques. Une trentaine d’entreprises fabriquent différents éléments comme des génératrices (Leroy Somer), des transformateurs (Schneider Electric) ou encore des convertisseurs (Jeumont Electric).

Enfin, le français Rollix Defontaine est leader dans la fabrication de couronnes d’orientation (permettant de contrôler la rotation des pales) avec 45% de la puissance mondiale installée. Les entreprises françaises ne font donc pas parties des grands turbiniers mais fournissent diverses pièces des éoliennes et sont même parfois leader dans leur domaine (entreprise Rollix Defontaine pour les couronnes d’orientation).

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Commentaire et avis du commissaire enquêteur Dont acte. Cependant, aucun emploi ne va être créé à Cheppes-la-Prairie ou à Faux-Vésigneul ou même dans la communauté de communes.

Intérêt de l’éolien

Observations : 1 ; 3 ; 8 ; 12 ; 23.

Réponse des pétitionnaires En 1993, la communauté internationale tente de lutter contre le réchauffement climatique en ratifiant une convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique engageant les gouvernements des pays signataires à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Suite à cela, plusieurs engagements ont été définis comme le Protocole de Kyoto en 1997 ou encore la COP21 en 2015.

La première prise de conscience de la France sur les enjeux énergétiques a eu lieu dans les années 70 suite aux crises pétrolières et aux fortes augmentations du prix du pétrole et des autres énergies.

En 2015, la France a adopté la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte dont l’un des objectifs est de porter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32% de cette consommation en 2030.

La nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe pour 2023 l’objectif d’une accélération significative du rythme de développement des énergies renouvelables. Pour l’éolien terrestre, ceci se traduit par une puissance installée de 21 800 MW à 26 000 MW en 2023. Au 31 décembre 2018, les énergies renouvelables représentaient 51 171 MW dont 15 108 MW pour l’éolien terrestre. L’électricité renouvelable couvre 22,7% de l’électricité consommée en 2018 en France (l’éolien couvre 5,8% de cette consommation). L’éolien n’est pas la première énergie renouvelable en terme de production en France mais il s’agit de l’hydraulique. Le but n’est pas de couvrir l’ensemble de la consommation électrique des français par l’éolien mais bien de mettre en place un mix énergétique sur l’ensemble du territoire composé de la bioénergie, du solaire, de l’hydraulique et de l’éolien selon les caractéristiques de chaque territoire.

Le nucléaire, qui est certes une énergie très peu émettrice de gaz à effet de serre, est une énergie cependant risquée, difficile à démanteler (aucunes provisions financières n’avaient été prévues avant la construction de ces centrales), avec une gestion des déchets radioactifs difficile à solutionner. De plus, les nouveaux EPR qui sont en train d’être construits se trouvent être plus coûteux. Le dernier prix connu de l’électricité du nouveau nucléaire est estimé à 110€/MWh sur 35 ans (technologie EPR, dernier coût connu - Hinkley Point C). Pour rappel, le premier appel d’offre éolien terrestre a établi un prix moyen de production à 65,4€/MWh sur 20 ans et un prix de 63 €/MWh pour la 3ème séance. Le prix moyen de production à partir de l’éolien en France est donc presque moitié moins cher que celui du nucléaire neuf.

Une production d’énergie renouvelable qui se substitue au thermique La production totale d’électricité en France s’établit à 548,6 TWh en 2018 soit une hausse de 3,7% par rapport à 2017. C’est la plus forte augmentation annuelle depuis 2010. Les énergies renouvelables fournissent près de 20% (contre 16% en 2017) de l’énergie électrique totale.

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C’est sur la filière hydraulique que s’observe la hausse la plus importante (+27,5%). L’éolien et le solaire contribuent également largement avec des augmentations respectives de 15,3% et 11,3%. La production d’origine nucléaire augmente de 3,7% sur un an mais, comme en 2017, représente une part de la production totale d’électricité proche de ses plus bas niveaux depuis 1992.

Figure 11. Part de la production d'électricité des différentes énergies. Source RTE, 2018 (voir PJ 11).

D’après le bilan électrique 2018 de RTE15F8, « la production d’électricité renouvelable est en hausse par rapport à 2017. Cela a eu notamment pour conséquence un appel moins important aux moyens de production à combustible fossile.

Sur le premier trimestre, les moyens thermiques à flamme, visant à passer les périodes de pointe liées aux vagues de froid en hiver, ont été largement sollicités. La production éolienne a également été forte du fait d’un vent important ces trois premiers mois. A noter que le mois de janvier a connu des températures plus clémentes que d’ordinaire, ce qui a entraîné une diminution de la production tous moyens confondus.

Au troisième trimestre, plusieurs facteurs ont contraint l’équilibre offre-demande.

Tout d’abord, la production éolienne a été plus faible qu’au début de l’année. Par ailleurs, des températures exceptionnellement élevées en juillet ont provoqué une demande importante en énergie dues notamment à l’utilisation de la climatisation. Enfin la production nucléaire a diminué en août, suite aux réglementations environnementales qui interdisent aux centrales de rejeter de l’eau trop chaude susceptible de modifier l’équilibre environnemental. Tous ces facteurs ont eu pour conséquence une production d’électricité à partir de moyens thermiques à flamme plus importante qu’au trimestre précédent.

A noter également que la fin du second trimestre et le troisième trimestre sont marqués d’un fort ensoleillement, ce qui a permis une production solaire particulièrement élevée.

Au quatrième trimestre, la production d’énergie repart à la hausse en réponse à une demande énergétique qui croit naturellement avec l’hiver.»

En conclusion, même si l’éolien n’est pas la seule source d’énergie venant se substituer au charbon, elle y contribue fortement.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Le recours à une énergie renouvelable liée au vent est l’enjeu positif des deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien. Le projet éolien Cheppes 2 évite le rejet annuel de 24 550 tonnes de CO2 (dioxyde de carbone) dans l’atmosphère et la production de 245 kg de déchets nucléaires (en supposant que la production éolienne Cheppes 2 remplace l’équivalent de production nucléaire). Ce projet éolien participe donc au développement durable : conception du bien commun, qui vise à satisfaire les besoins du présent sans compromettre les besoins des générations futures.

8 https://bilan-electrique-2018.rte-france.com/thermique/ 83/162 Enquête publique commune - Demandes d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien dit de Cheppes 2 Décision du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne N° E19000052 / 51 du 25 avril 2019

Prise en compte de l’intégration paysagère

Observations : 5 ; 6 ; 7 ; 10 ; 15 ; 18 ; 19 ; 20 ; 21 ; 24 ; 28 ; 32.

Réponse des pétitionnaires Ce point a été traité dans l’étude paysagère, en annexe I de l’étude d’impact. Les impacts sur le paysage sont traités pages 63 à 68, chapitre III de ce document.

L’étude paysagère s’est intéressée à l’intégration du projet au sein des paysages. Dans un premier temps un diagnostic des unités paysagères et des paysages remarquables a été réalisé afin de définir les sensibilités de chacune et les enjeux liés au projet.

Carte 6. Les entités paysagères du territoire étudié. Source Jacquel & Chatillon (voir PJ 11).

Un certain nombre de documents de référence en matière d’éolien et de paysage a également été consulté, à savoir : - Atlas des Paysages de la région Champagne-Ardenne, Direction Régionale de l’Environnement de Champagne-Ardenne, Conseil régional de Champagne-Ardenne, 2003 ; - Vadémécum éolien de la Marne – Région Champagne Ardenne, 2007 (modificatif 2008) ; - Schéma Régional Éolien de Champagne-Ardenne, Région Champagne-Ardenne, 2012

Ces données ont été enrichies par des investigations de terrain afin de décrypter les caractéristiques paysagères du territoire (relief, hydrographie, usages du sol, lieux de vie, ...), d'identifier les unités paysagères et les paysages reconnus, d'affiner ou de qualifier les sensibilités patrimoniales (Monuments historiques, sites classés ou inscrits, ZPPAUP, ...), d’appréhender la façon dont les paysages sont vécus et/ou perçus au sein du territoire (notamment par les riverains du projet) et de pressentir les degrés de covisibilité éventuelle entre projets éoliens.

A la suite de cette lecture systémique, plusieurs scénarios ont été analysés afin de définir les principes d’implantation du projet éolien de manière à assurer le moindre impact environnemental et à concevoir un projet qui s'insère harmonieusement dans son environnement. Le projet final retenu résultera directement de l’équilibre trouvé entre les différentes contraintes et sensibilités et surtout du poids accordé à chacune de ces dernières.

Enfin, l’impact paysager du projet est étudié au moyen de représentations graphiques et d’outils de modélisation (coupes topographiques, analyse de Zones d'Influence Visuelle, etc.), parmi lesquels des photomontages, qui constituent l’un des outils les plus adaptés pour évaluer l’impact d’un projet d’aménagement de parc éolien.

Justification du choix du site Au préalable, nous rappelons que la planification des sites propices à l’éolien s’effectue à différents niveaux territoriaux (région, département, etc.). A chaque niveau, différents outils correspondent soit à des documents de référence (Chartes, Schémas, Atlas, ZDE, etc.) soit à des documents réglementaires (SRE, S3REnR, ICPE, etc.).

L’ex-région Champagne-Ardenne s’est dotée de son Schéma Régional Éolien en Mai 2012. Ainsi, la détermination des objectifs de développement repose sur la prise en compte de ces éléments à l’échelle régionale.

Pour l’ensemble de l’ex-région Champagne-Ardenne, l’objectif défini devrait permettre une puissance installée d’environ 2870 MW. Il s’agit d’une participation pour l’objectif national des 19 000 MW d’installations éoliennes terrestres. La commune du projet éolien se situe en zone

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favorable de ce schéma. A l’échelle du secteur de la Marne, la zone choisie pour le développement du projet est située sur un secteur sans enjeu paysager majeur.

Carte 7 : Enjeux paysagers majeurs de la zone d’implantation potentielle du projet. Source Jacquel & Chatillon (voir PJ 11).

Il est considéré, au niveau national comme régional, que seul un regroupement des nouvelles implantations dans des pôles de densification permettra d’atteindre les objectifs nationaux tout en préservant la qualité des paysages.

Le VADEMECUM spécifie ainsi qu’il est proscrit de multiplier les petits projets de quelques machines, qui ont un effet de mitage du paysage assez fort, autant qu’il est déconseillé de densifier excessivement le territoire.

La zone d’implantation du projet, en prolongement d’un parc éolien existant, est en bonne adéquation avec les objectifs affichés. En effet, outre les vallées, ce secteur de la Champagne Crayeuse apparait prédisposé à l’accueil de l’éolien.

La carte et la figure ci-après mettent en évidence les principaux éléments importants et les lignes directrices possibles pour la direction de l’implantation des différents scénarios, à savoir: - Les contraintes techniques ou réglementaires qui ne permettent pas d’implanter d’éoliennes dans certains espaces ainsi protégés. - les axes de découverte du territoire avec les routes très fréquentées (liaisons principales) : la N44 la vallée de la Marne, les axes secondaires (liaisons locales), moins fréquentés mais à proximité immédiate du projet, en particulier la D79 qui traverse la zone d’implantation, ou encore la D4 qui longe la vallée de la Coole ; - les parcs éoliens existants sur le territoire d’étude : les orientations diverses de ces parcs éoliens et leur dispersion permettant de dessiner de nombreuses lignes directrices, notamment la ligne du parc éolien de Cheppes-la-Prairie ; - La position des villages et la position du château de Vitry-la-Ville par rapport à la zone du projet.

Carte 8. Logique de composition paysagère Source Jacquel & Chatillon (voir PJ 11).

Pour comparer les scénarios, d’autres caractéristiques et sensibilités paysagères très locales sont considérées, afin de rendre pertinent le choix de la composition paysagère. Il s’agit de : - la présence de boisements, en particulier des haies qui traversent la zone d’implantation et permettent de rythmer le plateau agricole ouvert ; - les vues à partir des dernières habitations des villages qui donnent en direction de la zone du projet.

Ainsi, l’ensemble des caractéristiques paysagères choisies pour guider l’élaboration du schéma d’implantation se situe plutôt au sein du périmètre rapproché de l’étude. Les autres enjeux plus éloignés, telles les possibles intervisibilités avec les autres parcs éoliens ou avec des sites patrimoniaux situés à une distance plus importante, ne sont pas de prime abord considérés pour la conception du schéma d’implantation des éoliennes. De manière effective, en considérant les enjeux paysagers précédemment décrits dans cette étude, si le schéma d’implantation est cohérent au sein du périmètre rapproché, il est véritablement logique qu’il en soit ainsi pour les perceptions à partir des points de vue plus lointains.

En considérant ces caractéristiques paysagères, plusieurs lignes directrices principales se dessinent dans le paysage. On peut ainsi tracer deux grandes orientations qui permettent de guider l’orientation de l’implantation. Il s’agit : - des lignes courbes tracées en parallèle à la ligne d’éoliennes existantes ;

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- des rayons qui permettent de lier le château de Vitry-la-Ville avec les éoliennes existantes du parc éolien Cheppes 1. Le suivi de ces lignes permet d’aligner les machines dans les panoramas à partir du château.

Carte 9. Lignes directrices pour la direction de l’implantation Source Jacquel & Chatillon (voir PJ 11).

Ainsi, trois scénarios ont été étudiés sur le plan de leurs impacts paysagers afin de déterminer l’option préférentielle (voir « chapitre Implantation »).

Commentaire et avis du commissaire enquêteur La densification des éoliennes sur les territoires favorables à l’éolien est privilégiée par le Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne et le Vade-Mecum éolien du département de la Marne. Ces documents estiment que la densification est préférable à l’éparpillement des implantations d’éoliennes en Champagne-Ardenne. Le commissaire enquêteur partage ce point de vue qui évite le mitage du territoire par l’éolien. Une bourse aux arbres (mesure de réduction paysagère) sera mise en place pour les riverains demandeurs des communes de Cheppes-la-Prairie, Songy, Saint-Martin-aux-Champs, Vitry-la- Ville, et à la demande du commissaire enquêteur pour les riverains de Faux-Vésigneul et de Togny-aux-Boeufs (voir paragraphe 4/ 5ème thème). Nota : le Vade-mecum 51 constitue une référence pour les porteurs de projet en vue d’accompagner le développement des installations éoliennes dans le département de la Marne.

Effet de saturation – visibilité

Observations : 4 ; 5 ; 15 ; 16.

Réponse des pétitionnaires Ce point a été traité dans l’étude paysagère, en annexe I de l’étude d’impact. La saturation visuelle du paysage est traitée, p. 95 à 119, chapitre IV.4. de ce document.

Un certain nombre de remarques fait état d’une sensation de « saturation » de l’espace par les parcs éoliens.

Le projet étant une extension de parc existant, il se greffe inévitablement à un contexte éolien déjà constitué de plusieurs parcs. Il est donc important que les 12 éoliennes ajoutées au parc initial s'intègrent harmonieusement à ce paysage éolien.

Il faut également vérifier que l'implantation de ces dernières n'entraîne pas un surcroît d’impact en termes de saturation ou de mitage.

L’étude paysagère précise que « le paysage vécu (et non de découverte) correspond aux paysages perçus autour de son lieu de résidence et de ses lieux d’activités régulières. Ainsi, les riverains ont une approche de leur paysage tant à partir de leurs habitations (maisons et jardins) qu’à partir de leurs parcours les plus communs (dessertes locales). Le projet est conçu avec un recul important aux habitations mais surtout, les angles d’occupation visuelle occupés par les éoliennes ne sont pas tellement augmentés, évitant d’encercler les villages. »

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A l’échelle du département de la Marne ou à l’échelle nationale, proposer un projet de 12 éoliennes en densification de parcs éolien existants contribue à limiter le mitage. Aujourd’hui, les éoliennes deviennent ainsi un motif paysager récurrent de la Champagne Crayeuse. Pour un observateur mobile, la succession des parcs éoliens à partir d’un parcours peut induire une certaine perception de saturation. La synthèse de l’étude des ZIV présentées par la carte ci-après, est très simplifiée pour montrer les zones où l’éolien est théoriquement visible par rapport à la ZIV où le nouveau projet est théoriquement visible. L’ensemble permet de considérer l’aire permettant d’apercevoir au moins une éolienne. Cette carte semble indiquer que l’ensemble des parcs éoliens comporte de larges ZIV en commun. Sur le territoire étudié l’essentiel des zones hors boisements est inclus dans au moins une ZIV.

Carte 10. Cumul des Zones d’Influences Visuelles des parcs éoliens. Jacquel & Chatillon (voir PJ 11).

En tant que projet de densification, les impacts de ce nouveau projet sont directement liés à l’insertion des nouvelles éoliennes dans la trame existante. La densité actuelle des parcs éoliens existants sur ce territoire ne permet pas de bien individualiser les parcs. Ainsi l’ajout de 12 éoliennes supplémentaires se fond rapidement dans les trames existantes. En se positionnant à proximité des parcs éoliens existants, le projet éolien ne modifie pas les paysages du plateau. L’articulation du projet avec les parcs voisins peut être perçue comme un avantage. Si les nouvelles éoliennes augmentent la présence de cette composante dans les panoramas très ouverts du plateau, elles ne modifient pas les paysages qui ont déjà mutés pour intégrer des éoliennes.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Lors de ses visites, le commissaire enquêteur a constaté qu’il y a sur ce territoire un effet préexistant de saturation visuelle du paysage par les éoliennes. Le degré de sensibilité des habitants vis-à-vis des incidences paysagères et patrimoniales est bien sûr variable en fonction de chaque territoire et des habitants. Ainsi, l’omniprésence de l’éolien autour des lieux a fait l’objet de peu d’observations du public compte tenu de la population du territoire concerné (6899 habitants en 2016), et de l’indifférence de la grande majorité des municipalités concernées (sur 21 communes : 16 avis non rendus). Ce territoire de la Champagne crayeuse est prédisposé à l’accueil de l’éolien. La densification est préférable à l’éparpillement des implantations d’éoliennes, qui conduit au mitage des paysages et à leur banalisation. Les enjeux paysagers locaux sont donc à nuancer par rapport aux enjeux paysagers de la Champagne-Ardenne.

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4. THÈMES ABORDÉS PAR LE COMMISSAIRE ENQUÊTEUR A la fin de l’enquête, le commissaire enquêteur a demandé aux pétitionnaires d’apporter des réponses aux thèmes suivants :

Thèmes abordés par le commissaire enquêteur et réponses communes des pétitionnaires (pétitionnaires : société Les Mâts d’Eole et société Eolis. Les Sources)

1er thème relatif aux montants des investissements Le dossier administratif (page 8) de la société Les Mâts d’Eole précise au public : « le montant total de l’investissement pour ces 6 machines atteint 16 500 000 € ». Le dossier administratif (page 12) de la société Eolis. Les Sources fait savoir au public : « le montant total de l’investissement pour ces 6 machines atteint 18 150 000 € ».

Question : les caractéristiques des deux projets éoliens étant identiques, d’où vient la différence d’investissement de 1 650 000 € ?

Réponse des pétitionnaires Le coût d’un projet éolien prend en compte de nombreux éléments : - Coût des éoliennes - Coût des fondations - Coût des câbles électriques et Postes de Livraison - Coût de génie civil - Coût des travaux de montage du parc - aléas - … Chaque pétitionnaire a son propre retour d’expérience sur le coût d’achat des composants (et notamment des éoliennes) et sur le coût de la construction des parcs éoliens (construction en interne ou sous-traitance). Par ailleurs, chaque pétitionnaire considère un niveau d’aléas différent. Bien que les 2 projets soient identiques, le montant total de l’investissement est différent entre les 2 pétitionnaires.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Dont acte. Le modèle des éoliennes n’étant pas encore fixé, les meilleurs équipements en termes d’efficacité énergétique et de moindres nuisances occasionnées devront être mis en place (recommandation).

2ème thème relatif à la conformité avec le document d’urbanisme de Cheppes-la-Prairie Les deux dossiers administratifs (paragraphe 1.3.3) et les deux études d’impact sur l’environnement (paragraphe III.6.2.2) analysent et montrent au public la conformité des deux projets éoliens avec le plan d’occupation des sols (POS) de Cheppes-la-Prairie. Mais ce POS date de 1977 et est caduc. C’est donc le règlement national d’urbanisme (RNU) qui s’applique.

Rappel : l’article L. 174-1 du code de l’urbanisme rappelle le principe posé par la loi ALUR selon lequel les POS non transformés en PLU (plan local d’urbanisme) au 31 décembre 2015 sont devenus caducs sans remise en vigueur du document antérieur et avec application du règlement national d’urbanisme (RNU) à compter du 1er janvier 2016.

Remarque : les deux dossiers d’enquête n’évoquent pas la conformité des deux projets éoliens avec le RNU.

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Réponse des pétitionnaires Synthèse de la réponse : le projet éolien de Cheppes 2 est conforme au RNU (voir argumentation et carte en PJ 11).

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Vu les articles du RNU justifiés dans l’argumentation des pétitionnaires, le commissaire enquêteur considère que Cheppes 2 est conforme au RNU.

3ème thème relatif aux nouveaux parcs éoliens en projet Questions : - en raison des dates des différentes études et de l’enquête publique, quels sont les projets de parcs éoliens, connus aujourd’hui, qui ne figurent pas dans le périmètre immédiat ou rapproché ou éloigné des dossiers d’enquête. Exemples :  la carte 10 : « Parcs éoliens autour du projet » d’après les données de la DDT 51 est datée d’août 2017 (Cf. Etudes d’impact/ page 33/ bas de page) ;  la carte 93 « Impacts cumulés sur l’avifaune »/ source bureau d’études Airelle est datée du 30 avril 2017 (Cf. Etudes d’impact/ page 231/ légende Impacts cumulés) ; - en cas de nouveaux projets de parcs éoliens ne figurant pas dans les différentes études des dossiers d’enquête, quelles sont les évolutions des interactions et cumul des incidences (par exemple sur l’encerclement des villages de Faux, Vésigneul, Fontaine, Coupetz, Cheppes-la-Prairie, Vitry-la-Ville, Togny-aux-Bœufs, Saint-Martin-aux-Champs et Songy) ? - pour quelle raison la carte figurant en page 33 des deux études d’impact sur l’environnement est intitulée « Etat éolien Juillet 2018 », alors que la carte citée en référence de cet état éolien 2018 est datée d’août 2017. A savoir : « Carte 10 : Parcs éoliens autour du projet (Source Jacquel et Chatillon d’après données DDT51, août 2017) ».

Réponses des pétitionnaires Voici la carte mise à jour de l’état éolien (construit, accordé, ou en projet) dans la zone d’étude du projet :

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Il est demandé de préciser les évolutions des interactions et cumul des incidences par rapport aux changements dans cet état éolien. Pour cela il faut considérer les changements en question : 10 projets de parcs ont été répertoriés en plus entre 2017 et 2018 dans le périmètre d’étude (, le Chemin de Chalons, les vents de Moivre I, II, II, IV et V, de la Maison Dieu, et les Quatre Vallées IV et VII), pour un projet accordé (les 4 vallées V), un projet refusé (le Mont de l’Arbre III) et un parc construit (de la Côte de Belvat). Entre 2018 et 2019, 8 nouveaux projets sont répertoriés (source DREAL) avec : des Mothèes, de Sepe la Blanche Côte, du Souffle d’espoir, de l’Arbre de Champagne, Sainte croix Soude Coole, des Granges, Pays Blancourtien, et une éolienne du parc de Velye qui entrerait dans le périmètre éloigné, pour un projet accepté : le parc de Noues et aucun construit. Le bilan est donc qu’en deux ans un parc a été construit, deux accordés, mais que les projets se sont multipliés après le dépôt du projet de Cheppes II. En ce qui concerne le fait que la carte 10 présentant l’état éolien de 2018 soit sourcée comme affichant des données de 2017 est un oubli de mise à jour, la donnée est datée du 13 juin 2018 et a été tenue à jour en juillet 2018 comme l’indique le titrage de la carte.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Le projet de parc Des Carrières de 17 éoliennes sur la commune de Marson (51240) ne figure pas dans l’étude d’impact commune (paragraphe III.1.2.3/ Contexte local et carte Etat éolien en juillet 2018) ni dans l’état éolien juillet 2019 présenté au-dessus. Les études du parc Des Carrières ont débuté en 2017 pour une mise en service en 2022. Ainsi, le territoire de la commune de Marson est considéré comme une « zone de respiration » par l’étude d’impact commune (paragraphe V.6.2.1.1/ source Airelle) alors que 17 éoliennes sont projetées en exploitation en 2022.

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4ème thème relatif à la création d’un linéaire de 800 m de haie au lieu-dit « Le Champ Blanc » Pour réduire les risques de collision avec les éoliennes de l’avifaune et des chiroptères, les deux études d’impact indiquent au public la création d’un linéaire de 800 m de haie au niveau du lieu- dit « Le Champ Blanc ». Cette haie renforcera également l’attractivité de l’axe migratoire au Sud du projet Cheppes 2. Dans le mémoire en réponse à l’avis de la MRAe, les pétitionnaires font savoir que : « La haie sera de préférence "double" c’est-à-dire sur deux rangées afin d’obtenir une haie dense qui permette aux oiseaux de s’y reproduire en diminuant fortement les risques de prédation/destruction des nichées. Si la haie se trouve au niveau de parcelles agricoles, il faudrait idéalement créer une bande enherbée de chaque côté, d’environ 3 mètres de large, qu’on appelle souvent bande refuge "pour les insectes" ».

Questions : - la haie de 800 m au lieu-dit « Le Champ Blanc » sera-t-elle effectivement double ? - le 27 mai 2019, lors de la visite du site projeté avec les pétitionnaires, il a été constaté que la haie de 800 m citée supra se trouve au niveau de parcelles agricoles. En conséquence, sera-t-elle créée avec une bande enherbée (refuge) de chaque côté, d’environ 3 mètres de large ? - cette mesure (haie double de 800 m avec une bande refuge de chaque côté) sera-t-elle en place dès le début de l’exploitation des éoliennes (ex : haie double plantée pendant la phase chantier) ? - pour garantir cette mesure, les pétitionnaires peuvent-ils justifier d’accords fonciers signés avec les propriétaires et/ou exploitants des terres concernées (ex : convention, location des terres, …). ?

Réponses des pétitionnaires La haie sera installée légèrement plus haut, pour avoir un corridor continu d’espèces implantées en même temps, sur le lieu-dit « La Conge ». Elle sera bien implantée avec une bande enherbée refuge de chaque côté. C’est aussi pour cette raison qu’il était compliqué de l’implanter à côté d’une haie existante qui n’a pas les mêmes caractéristiques. La haie sera implantée pendant la phase de chantier pour être opérationnelle au moment de la mise en service. La convention en annexe 4 de ce mémoire en réponse est en phase d’être récupérée chez le propriétaire-exploitant Monsieur Menonville qui a donné son accord verbal.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Le commissaire enquêteur approuve la création de cette haie favorable à l’avifaune et aux chiroptères. Néanmoins, il est surpris par cette modification du lieu d’implantation de la haie. D’autant plus, qu’aucune explication n’est donnée, et que la haie du lieu-dit « Le Champ Blanc » figure dans la démarche ERC de l’étude d’impact commune datée de novembre 2018 et dans le mémoire en réponse du 18 avril 2019 à l’avis de l’autorité environnementale.

La Convention d'implantation de la haie au lieu-dit « La Conge » (mesure environnementale compensatoire) figure en PJ 15. Une longueur de haie de 900 m environ est indiquée. Cette convention est établie avec un seul propriétaire. A ce jour, elle n’est pas signée. La garantie pour créer cette haie au lieu-dit « La Conge » doit être présentée signée (c’est-à-dire convention signée). Sans cette garantie, cette mesure environnementale ne peut être considérée comme telle, et l’impact sur l’avifaune et les chiroptères n’est pas réduit. Ce point fera l’objet d’une réserve.

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Par ailleurs, lors de l’enquête, le commissaire enquêteur a constaté que le maire de Cheppes-la- Prairie (ancien agriculteur), le président de l’AF de Cheppes-la-Prairie et tous les agriculteurs et personnes rencontrés ignoraient le projet de haie au lieu-dit « Le Champ Blanc » et bien sûr à « La Conge ».

5ème thème relatif à la bourse aux arbres Une bourse aux arbres (mesure de réduction paysagère) sera proposée aux habitants des communes de Cheppes-la-Prairie, Songy, Saint-Martin-aux-Champs et Vitry-la-Ville. Les deux études d’impact sur l’environnement indiquent : - « Le village de Faux pourrait avoir quelques effets directs à partir de l’intérieur de la trame bâtie, où les éoliennes existantes sont bien visibles » (paragraphe V.5.3.2.1) ; - sur la photo 39 (photomontage 7 au Nord de Faux, au niveau des dernières habitations sur la D4), les éoliennes de Cheppes 2 sont visibles à l’arrière du parc existant ; - « Pour Togny-aux-Bœufs, et plus spécifiquement, les habitations situées sur la frange Ouest de la commune, le projet éolien est visible au-dessus de la ligne d'horizon de la Champagne crayeuse » (paragraphe V.5.3.2.2) ; - sur la photo 44 (photomontage 22 au-dessus de Togny-aux-Bœufs, après les dernières habitations) les éoliennes de Cheppes 2 sont visibles et Cheppes 2 se situe « en partie dans un angle vacant de 10° » (paragraphe V.6.4.2.6/ Togny-aux-Bœufs) ; - sur le photomontage 21 (Sortie Sud-Ouest de Togny-aux-Bœufs au niveau des dernières habitations), 11 éoliennes/12 du projet sont visibles.

Question : pour quelles raisons la bourse aux arbres ne concerne-t-elle pas les habitants de Faux et de Togny-aux-Bœufs impactés visuellement par Cheppes 2 ?

Réponse des pétitionnaires Lors de l’étude paysagère initiale, il fut considéré que les boisements entourant la trame bâtie de Faux-Vésigneul permettraient de filtrer les vues sur le parc. Dans le cas de Togny-aux-Bœufs, il fut considéré que la distance au projet permettait de réduire considérablement les sensibilités au projet. Néanmoins, il s’agit bien de deux villages qui seront confrontés à l’implantation du projet. En considérant les différentes analyses, les photomontages et l’enquête publique, il a été possible de faire ressortir les effets pour ces deux communes. Devant les interrogations des riverains et les sensibilités des deux communes au projet, il est décidé d’élargir les communes concernées par la mesure de la bourse aux arbres et donc d’y intégrer Faux-Vésigneul et Togny-aux-Bœufs.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Dont acte. Cette décision est bienvenue.

6ème thème relatif aux interactions et cumul des incidences sur l’environnement paysager Les deux études d’impact expliquent au public en conclusion générale : « […]. Même si le projet augmente le sentiment de saturation visuelle sur ce territoire éolien, le relief, les trames arborées et bâties ou encore l’implantation des différents parcs permettent de limiter l’impact de ce nouveau projet. Néanmoins, les habitations périphériques et les entrées et les sorties de villages présentent des sensibilités […]. » Par ailleurs, les deux dossiers d’enquête et l’avis de la MRAe font référence au Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne approuvé en 2012, qui indique : - « La multiplication des projets peut envahir progressivement l’intégralité du champ visuel d’un observateur à partir des limites, voire du cœur d’une agglomération. Le seuil d’alerte est atteint lorsque plus de 50 % du panorama est occupé par l’éolien ». - « Un angle sans éolienne de 160° à 180° parait souhaitable pour permettre une véritable respiration visuelle. Un minimum étant un angle de 60°. Généralement quand il ne reste que des respirations de 60-70° les éoliennes sont omniprésentes dans le paysage ».

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Remarque : même si le projet éolien Cheppes 2 n’occupe au sein du rayon d’étude de 10 km qu’un angle supplémentaire d’encerclement variant de 0 à 16° suivant les villages et que l’intérieur des villages n’offre que peu de vue sur l’extérieur, sauf pour Faux, les franges urbaines S-O de Cheppes-le-Prairie, les habitations sur les hauteurs de Cheppes, les bordures urbaines S-O de Vitry-la-Ville, les habitations situées sur la frange Ouest de Togny-aux-Bœufs, les habitations périphériques et les entrées et les sorties de villages qui présentent des sensibilités, le commissaire enquêteur attire l’attention sur les angles suivants d’occupation des éoliennes (Cf. Etudes d’impact sur l’environnement/ paragraphe V.6.4.2/ diagrammes d’encerclement) : - autour des villages de Faux, Vésigneul, Fontaine, Coupetz, Saint-Martin-aux-Champs et Songy, les diagrammes d’encerclement indiquent que plus de 50% du panorama est occupé par des éoliennes ; - selon les diagrammes d’encerclement, autour de Faux, Vésigneul, Fontaine, Coupetz, Cheppes-la-Prairie, Vitry-la-Ville, Togny-aux-Bœufs, Saint-Martin-aux-Champs et Songy, il n’y a pas d’angle sans éolienne de 160° à 180° ; - d’après les diagrammes d’encerclement, autour de Faux, Vésigneul et Coupetz, il n’y a pas d’angle minimum de 60° sans éoliennes.

Réponses des pétitionnaires En tant que projet de densification, les impacts de ce projet sont directement liés à l’insertion des nouvelles éoliennes dans la trame existante. En se positionnant à proximité des parcs éoliens existants, le projet éolien ne modifie pas les paysages du plateau. L’articulation du projet avec les parcs voisins peut être perçue comme un avantage. L’étude des covisibilités permet de montrer que le projet n’impacte pas de zone supplémentaire, alors que les autres parcs éoliens (construits, accordés et en projet) couvrent à eux seuls environ 51,97 % de la zone étudiée. Dans ce contexte le projet éolien de Cheppes 2 n’aura aucun impact visuel additionnel.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Les préconisations du SRE sont déjà dépassées pour les communes citées ci-dessus. Il y a sur ce territoire un effet préexistant de saturation visuelle du paysage par les éoliennes. Le degré de sensibilité des habitants vis-à-vis des incidences paysagères et patrimoniales est bien sûr variable en fonction de chaque territoire et des habitants. Ainsi, l’omniprésence de l’éolien autour des lieux a fait l’objet de peu d’observations du public compte tenu de la population du territoire concerné (6899 habitants en 2016), et de l’indifférence de la grande majorité des municipalités (sur 21 communes : 16 avis non rendus). Ce territoire de la Champagne crayeuse est prédisposé à l’accueil de l’éolien. La densification est préférable à l’éparpillement des implantations d’éoliennes, qui conduit au mitage des paysages et à leur banalisation. Les enjeux paysagers locaux sont donc à nuancer par rapport aux enjeux paysagers de la Champagne-Ardenne.

7ème thème relatif aux photomontages S’agissant des photomontages, toutes les prises de vue sont datées du 23 mai 2017. Les vues panoramiques montrent donc au public des trames arborées vertes et denses. Dans le département de la Marne, beaucoup d’arbres et d’arbustes ont un feuillage caduc (les feuilles tombent en automne). Exemple : les espèces indigènes (Prunellier, Aubépine, Viorne lantane, Viorne obier, Bois de Sainte-Lucie, Noisetier) citées par les pétitionnaires dans le mémoire en réponse à l’avis de la MRAe (création d’une haie de 800 m au Sud du projet) ont un feuillage caduc.

Remarque : aucun photomontage ne permet au public d’apprécier l’insertion du projet éolien Cheppes 2 dans le paysage en hiver quand les trames boisées et la ripisylve qui accompagne la Coole ont perdu une grande partie de leurs feuilles et que par conséquent elles masquent

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beaucoup moins les 12 éoliennes projetées.

Réponse des pétitionnaires Les photomontages ont pour objectif de montrer les effets visuels d’un parc. Lors de leur réalisation, afin qu’ils soient pertinents, il faut pouvoir clairement discerner les éoliennes du projet sur ces photos. Aussi, il peut être préférable d’effectuer les prises de vues dans des conditions lumineuses optimales plutôt en période estivale. Ces conditions permettent aussi de mieux discerner les parcs voisins. Pour ce projet éolien, les paysages sont ouverts et peu de feuillages masquent les vues choisies pour les photomontages. Dans le cas où un filtre visuel masque le projet, l’illustration présentée en parallèle permet de localiser les éoliennes de d’évaluer leur taille par rapport à la photographie. Si pour certains territoires il peut parfois être intéressant de dupliquer certains points de vue et de les effectuer également en hiver (à feuilles tombées), sur le territoire étudié il n’y a pas beaucoup de boisements à proximité du projet. La présence de feuilles ou non ne va donc pas modifier les vues. De ce fait, seuls des photomontages effectués en période estivale ont été présentés pour cette étude.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Les photomontages sont souvent sujets à controverses. Ceux présentés étaient globalement de qualité. Les prises de vue ont toutefois été effectuées quand les arbres étaient bien en feuilles. L'idéal serait de procéder à deux phases de prises de vue, au printemps et en hiver. Pour mieux informer le public, le commissaire enquêteur regrette l’absence de prises de vue en hiver.

8ème thème relatif au type d’éolienne Les deux dossiers administratifs indiquent au public les dimensions maximales retenues pour le gabarit final mais ne précisent pas le type d’éolienne du projet Cheppes 2 ni les options.

L’étude d’impact acoustique (Echopsy) fait savoir : - en page 27 : « La machine est prévue avec une hauteur de moyeu de 95 mètres, il s’agit de V110STE* 2.2 MW, mat de 95 mètres, fabriqué par Vestas ; STE* : STE est une option de type "serrations" qui permet d’obtenir un comportement acoustique plus faible que la version standard de la machine » ; - en page 41 : « La machine retenue est une machine de type Vestas avec l’option des serrations. La version sans l’option des serrations occasionnerait une hausse du bruit particulier de l’ordre de 2dB, ce qui engendrerait une augmentation des émergences du même ordre de grandeur à Fontaine. Ceci ne remettrait pas en cause la conformité mais augmenterait significativement les émergences ».

Le maire de Faux-Vesigneul écrit (5ème observation) : « Malgré nos nombreuses plaintes auprès d’Engie, pourquoi le parc actuel n’est-il pas équipé de serrations ? ». Le projet Cheppes 2 consiste en une extension par densification du parc existant Cheppes 1. Le commissaire enquêteur a noté que la mise en place de serrations figure dans la conclusion générale de chacune des deux études d’impact sur l’environnement.

Question : le type de machine cité par Echopsy (avec l’option STE/ serrations) est-il confirmé par les pétitionnaires pour équiper le parc éolien Cheppes 2 ?

Réponse des pétitionnaires L’étude d’impact acoustique ayant été réalisée avec une éolienne Vestas V110STE, les pétitionnaires s’engagent à choisir pour le parc de Cheppes 2, soit le même modèle d’éolienne (Vestas V110 avec option serration), soit un autre modèle d’éolienne, mais avec un niveau d’impact acoustique égal ou inférieur à la V110STE.

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Commentaire et avis du commissaire enquêteur Le modèle des éoliennes n’étant pas encore fixé, les meilleurs équipements en termes d’efficacité énergétique et de moindres nuisances occasionnées devront être mis en place (recommandation).

9ème thème relatif aux incidences sur le milieu humain 1. L’étude d’impact acoustique (bureau d’études Echopsy) précise en page 41 : « Pour réguler les risques liés à la mise en service de ce parc, nous conseillons à l’exploitant de faire un démarrage progressif des éoliennes sur le premier mois d’exploitation, afin que la population locale ait le temps de s’habituer à ce changement ».

2. Les deux études d’impact précisent chacune au public en conclusion générale : « […]. Afin de confirmer le respect de la réglementation, les porteurs du projet s’engagent néanmoins à réaliser une campagne de mesures de réceptions acoustiques après mise en service du parc de Cheppes 2 pour confirmer le respect de la réglementation et, le cas échéant, adopter un plan de fonctionnement optimisé. […] ».

Questions relatives au 1er point : - quels sont « les risques liés à la mise en service de ce parc » évoqués par Echopsy ? - en quoi consistera le « changement » indiqué par Echopsy ?

Questions concernant le 2ème point : - après la mise en service du parc de Cheppes 2, en cas de non confirmation du respect de la réglementation, quel sera concrètement le contenu du « plan de fonctionnement optimisé » ? - par exemple, en cas de non confirmation du respect de la réglementation, un plan de bridage acoustique sera-t-il mis en place pour diminuer le niveau sonore des éoliennes ? - autre exemple, en cas de plainte éventuelle de la municipalité de Faux-Vésigneul (ex : gêne sonore des habitants), quelles mesures seront prises par les pétitionnaires ?

Réponses des pétitionnaires Point 1 : la construction d’un parc éolien est une modification de l’environnement pour les personnes à proximité, visuellement, mais également du point de vue de l’environnement sonore. Le parc, en respectant la réglementation qui lui est dédiée, doit s’insérer dans le paysage sonore au même titre que les autres éléments, qu’ils soient naturels ou artificiels. Ainsi, on peut entendre la présence d’un parc mais de manière mesurée par rapport à l’environnement sonore. Assurer un démarrage progressif du parc permet de faciliter cette intégration dans le paysage sonore.

Point 2 : en cas de dépassement des seuils réglementaires après la mise en service du parc de Cheppes 2, les pétitionnaires s’engagent à mettre en place des mesures adaptées, en concertation avec le bureau d’étude acoustique et le constructeur du parc, pour respecter la règlementation en vigueur.

Les actions envisageables sur les éoliennes afin de réduire leurs émissions sonores sont dans un premier temps le bridage. Ensuite, lorsque les gains possibles par bridages sont insuffisants par rapport aux objectifs, l'arrêt (temporaire) est envisagé. Le bridage consiste à modérer la vitesse de rotation du rotor et/ou à modifier l'orientation de la pale de manière à réduire les bruits aérodynamique, émis notamment au bord de fuite à l’extrémité des pales. Les constructeurs d’éolienne proposent des modes de fonctionnement adaptés offrant des gains par rapport au mode nominal variables avec la vitesse du vent. Ces gains peuvent aller jusqu'à 7 décibels. Ces modes de fonctionnement sont associés à des courbes de puissances réduites.

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Certains modes de fonctionnement réduit sont efficaces pour les faibles vitesses de vent puis moins pour les vitesses plus soutenues, ou inversement selon l’effet recherché. Cela permet d'offrir plus de possibilités en fonction des contraintes acoustiques du site tout en optimisant la production d’énergie.

Figure 12. Exemple de courbes de bruit d’un modèle d’éolienne et ses modes de bridages.

Si les systèmes de contrôle-commande des machines sont programmables avec de nombreux paramètres (plages horaires, secteur de vent, vitesses de vent, weekend, ...), il existe cependant pour chaque constructeur, des contraintes de paramétrisation qui limitent l’enchaînement des états de l'éolienne sur une plage de vent. Ces contraintes de paramétrisation ont pour but de limiter la fatigue des machines en ordonnant des changements de courbes de puissance trop fréquents. Il est donc recommandé de prendre en compte ces contraintes de paramétrisation dans la conception des plans de bridages. L'élaboration de plans de gestion consiste à définir les modes de fonctionnement à mettre en place pour les cas où les seuils réglementaires ne sont pas respectés en mode de fonctionnement nominal. Ces plans de gestion permettront au parc de se conformer à la réglementation en vigueur. Ces plans de bridage sont susceptibles d’évoluer avec les contraintes acoustiques du site. Lors de la construction du parc, le plan de gestion acoustique est optimisé en fonction des améliorations les plus récentes réalisées sur le modèle de machine retenue (améliorations en terme de réduction de puissance et de possibilité de combinaison des modes bridés/réduits). Pour ces raisons, le plan de bridage ne peut pas être figé au moment de la délivrance de l’autorisation d’exploiter.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Rappel : l’article 26 de l’arrêté ministériel du 26 août 2011 prescrit : « L'installation est construite, équipée et exploitée de façon telle que son fonctionnement ne puisse être à l'origine de bruits transmis par voie aérienne ou solidienne susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage […] ». La préoccupation constante des pétitionnaires doit donc être le maintien de la qualité de vie des habitants et de leur santé.

Pour le point 1 : on ne connait toujours pas clairement « les risques liés à la mise en service de ce parc » mentionnés par Echopsy et en quoi consistera concrètement le « changement » signalé par Echopsy.

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Pour le point 2 : dont acte pour : « Les actions envisageables sur les éoliennes afin de réduire leurs émissions sonores sont dans un premier temps le bridage. Ensuite, lorsque les gains possibles par bridages sont insuffisants par rapport aux objectifs, l'arrêt (temporaire) est envisagé ».

En conséquence, le commissaire enquêteur préconise les mesures suivantes : - la mise en place de systèmes de mesurage en continu des niveaux sonores cumulés (audibles et dans la gamme des infrasons et basses fréquences) des parcs éoliens Cheppes 1 et Cheppes 2 depuis les points représentatifs de la commune de Faux-Vésigneul. Nota : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail conseille aussi cette mesure pour les parcs éoliens. - la création d’un comité de suivi composé d’un représentant de la préfecture, d’élus de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, de représentants d’associations locales, de citoyens de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, d’un représentant de la société Les Mâts d’Eole, d’un représentant de la société Eolis. Les Sources (société mère Engie) et d’un représentant de Cheppes 1 (société mère Engie).

10ème thème relatif au démantèlement des éoliennes Les deux résumés non techniques de l’étude d’impact sur l’environnement indiquent en page 16 : « Les fondations superficielles qui seront utilisées ici sont de type "massif poids" en béton armé. Elles sont constituées d’un socle pyramidal (semelle) circulaire d’environ 20,1 m de diamètre enfouies à une profondeur de 2,8 m, surmontées d’un piédestal cylindrique de 0,8 m (fût) ».

Les deux études d’impact sur l’environnement précisent (paragraphe V.2.1.4.2) : « Le volume total de béton de ce socle est d’environ 350 m3associé à une trentaine de tonnes d’acier d’armature formant un maillage dense ».

Pour le démontage des fondations, les deux dossiers administratifs font savoir (page 24/ dossier Les Mâts d’Eole et page 28/ dossier Eolis. Les Sources) : « suite au démantèlement des éoliennes, les fondations de chaque éolienne sont supprimées jusqu’à une profondeur d’environ 1 m sous le terrain naturel, permettant une reprise de l’exploitation agricole ».

Le maire de Cheppes-la-Prairie et les propriétaires concernés ont signé les « acceptations des conditions de remise en état du site au terme de son exploitation » (Cf. Dossiers administratifs/ annexe II). Ces conditions acceptées par le maire et les propriétaires sont conformes à l’arrêté ministériel du 26 août 2011 qui prescrit l’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation sur une profondeur minimale de 1 mètre pour les terres agricoles.

Question : les fondations en béton armé étant « enfouies à une profondeur de 2,8 m, surmontées d’un piédestal cylindrique de 0,8 m » et l’excavation des fondations prévues sur une profondeur de 1 m (conformément à l’arrêté ministériel du 26 août 2011), combien de m3de béton et de tonnes d’acier resteront enterrés dans les champs de Cheppes-la-Prairie, pour chaque fondation, après le démontage des éoliennes ?

Réponse des pétitionnaires Pour chaque éolienne, sur les 385 m³ minimum de béton utilisés, 43 m³ seront déterrés et 1,4 m³ n’étant pas enterré sera aussi retiré. Il restera donc un total de 340 m³ de béton dans le sol au minimum. Il s’agit d’une approximation, puisque le rapport de sol n’étant pas connu, l’épaisseur de gros béton supportant le tout est considérée pour un minimum de 0.1 m. Pour ce qui est de l’acier, ce seront 27,7 tonnes restant enterrées, hors chutes, ligatures, écarteurs,

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barres de montages, treillis soudés de peau, etc... et selon des hypothèses pouvant varier sensiblement après que les calculs à la fatigue soient finalisés.

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Après le démantèlement des éoliennes, les 340 m³ de béton et les 27,7 tonnes d’acier qui resteront enterrés dans chaque fondation seront préjudiciables à l’environnement, à l’enracinement de certaines cultures, à l’infiltration des eaux de pluie et sans doute à la valeur des terres concernées. C’est une forme d’artificialisation invisible du sol (perte de qualité des terres, moindre résilience écologique).

11ème thème relatif à l’avis du conseil municipal de Faux-Vésigneul sur le projet d’extension du parc éolien de Cheppes-la-Prairie Texte de la délibération du 18 juin 2019 (délibération adressée par la DDT 51 au commissaire enquêteur) : « Considérant qu'une enquête publique est en cours concernant les demandes d'autorisation environnementale des sociétés Les Mats d'Eole et Eolis les Sources, en vue de l'implantation et l'exploitation d'un parc éolien sur la commune de Cheppes-la-Prairie, sur le nord-est de la commune juxtaposant la commune de Faux-Vésigneul, Considérant les nuisances physiques et psychiques subies par les habitants de Faux-Vésigneul du fait de la proximité du parc éolien actuel, Considérant les nuisances sonores du parc actuel, pour les habitants de la commune, Considérant les conclusions de l'étude acoustique réalisée sur le parc éolien de Faux-Vésigneul, après sa mise en service, qui conclut, en période nocturne par secteur de vent sud-ouest, à des risques de dépassement des seuils réglementaires, Considérant les similitudes entre le parc de Faux-Vésigneul et l'extension projetée de celui de Cheppes-la-Prairie, au niveau éloignement et nombre d'éoliennes, cette dernière induisant un accroissement très important de la nuisance sonore déjà bien existante, Considérant l'encerclement de la commune par les parcs éoliens, à savoir 107 éoliennes construites ou à venir dans un rayon de six kilomètres, Considérant l'impact patrimonial, environnemental, visuel et sonore pour les habitants de la commune d'un tel projet, Vu les notes de présentation non technique et l'étude d'impact des sociétés Les Mats d'Eole et Eolis les Sources et l'identification d'un secteur potentiel de développement éolien, Monsieur le Maire demande au Conseil Municipal de se prononcer sur le projet des sociétés Les Mars d'Eole et Eolis les Sources d'exploiter 12 éoliennes supplémentaires à proximité du territoire de la commune. Après en avoir délibéré, le Conseil Municipal, à l'unanimité, DECIDE de prononcer un avis défavorable au projet des sociétés Les Mats d'Eole et Eolis les Sources d'une implantation de 12 éoliennes supplémentaires du parc éolien de Cheppes-la- Prairie ».

Réponse des pétitionnaires L’ensemble des thèmes abordés dans la délibération du conseil municipal de Faux-Vésigneul a été traité dans le présent mémoire en réponse (voir paragraphe 3).

Pour ce qui est de l’encerclement de la commune de Faux-Vésigneul par les parcs éoliens : Au sein du rayon d'étude de 10 km, les parcs construits occupent un angle total de 212°, le parc accordé des Longues Roies aura un angle supplémentaire de 9° et les parcs en projet représentent un angle total de 33°. Dans ce cas, le projet éolien de Cheppes 2 vient s'inscrire dans un angle visuel déjà occupé, entre autres par les parcs construits de Cheppes-la-Prairie et de la Guenelle, n'augmentant pas l'encerclement pour la commune de Faux-Vésigneul. Ainsi, l’encerclement de Faux et de Vésigneul n'est nullement modifié par l’ajout de ce nouveau projet.

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Par l'ajout de 12 éoliennes dans un angle déjà occupé, le projet augmente la densité d'éoliennes dans un angle fortement construit, et donc potentiellement la saturation visuelle pour les deux villages. Cependant, les éoliennes sont en partie masquées par la ripisylve qui accompagne la Coole et en même temps, par le relief puisque le projet se place derrière la ligne de crête vis-à-vis de Faux-Vésigneul. Enfin les éoliennes du projet viennent se placer derrière la ligne du parc de Cheppes-la-Prairie, ne se rapprochant pas de la commune.

Carte13. Angles d’occupation des éoliennes autour des villages de Faux et de Vésigneul .Source Jacquel & Chatillon (voir PJ 11).

Commentaire et avis du commissaire enquêteur Pour les thèmes abordés : IDEM paragraphe 3. Le projet Cheppes 2 augmente l’encerclement de Fontaine de 16°, mais le relief et la ripisylve de la Coole permettent d’atténuer les visibilités en direction du projet.

Fait à Châtillon-sur-Marne, le 6 août 2019 Le Commissaire enquêteur M. Thierry Malvaux

Nota : les conclusions motivées du commissaire enquêteur sont séparées du rapport d’enquête et figurent en 2ème et 3ème parties du présent document (Cf. Art. R.123-19 du code de l’environnement).

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2ème PARTIE

CONCLUSIONS MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

CONCERNANT LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes et un poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE (siège social : 42, rue de Champagne, 51240 Vitry-la-Ville).

1. PRÉAMBULE L’enquête publique commune a été prescrite par l’arrêté préfectoral n° 2019-EP-55-IC du 6 mai 2019. Les textes de l’arrêté concernant la société Les Mâts d’Eole sont notamment : - le code de l’environnement dont relève l’enquête ; - l’ordonnance 2016-1060 du 3 août 2016 portant réforme des procédures destinées à assurer l’information et la participation du public à l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement ; - la demande présentée le 13 octobre 2017 et complétée le 16 novembre 2018 par la société Les Mâts d’Eole en vue d’obtenir l’autorisation environnementale de construire et d’exploiter 6 éoliennes et 1 poste de livraison, sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie, ressortissant aux installations classées par référence à la rubrique n°2980-1 A de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) et des documents annexés à cette demande ; - l'avis formulé par la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAe) en date du 12 avril 2019 ; - le rapport du 16 avril 2019 de l’inspection des installations classées constatant la recevabilité de la demande présentée par la société Les Mâts d’Eole.

Selon l’arrêté préfectoral : - l’enquête est commune avec la demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien (6 éoliennes + 1 de poste de livraison) sur le territoire de la commune de Cheppes-la- Prairie (Marne) présentée par la société Eolis. Les Sources (siège social : Tour de Lille-19ème étage, Boulevard de Turin, 59777 Lille) ; - le rapport est commun aux deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter ; - les conclusions sont propres à chaque demande.

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2. RÉSUMÉ DE LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE Comme il est mentionné dans le rapport d’enquête publique, la société les Mâts d’Eole demande l’autorisation environnementale d’exploiter un parc de production d’énergie électrique à partir de l’énergie mécanique du vent de 6 éoliennes (E1, E2, E3, E4, E6 et E8) de 2,2 MW de puissance unitaire maximale, avec un réseau de câbles inter-éolien et 1 poste de livraison, au sein d’un projet de parc comprenant au total 12 éoliennes et 2 postes de livraison sur la commune de Cheppes-la- Prairie dans le département de la Marne (51).

Ce projet est imbriqué avec celui de la société Eolis. Les Sources (6 éoliennes et 1 poste de livraison). Les 2 projets imbriqués sont dits de Cheppes 2 et viennent en extension d’un parc éolien existant (Cheppes 1) de 5 éoliennes et 1 poste de livraison.

Pour des raisons de cohérence technique et environnementale, le commissaire enquêteur partage la position de la DDT 51 qui considère Cheppes 2 comme un seul et même parc éolien.

Le poste-source envisagé par ENEDIS (gestionnaire du réseau) pour le raccordement électrique du projet éolien se situe à 13 km à La Chaussée-sur-Marne.

Les 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du site projeté de Cheppes 2 ont été informées du déroulement de cette enquête publique et l’avis de leur conseil municipal demandé par le Préfet de la Marne.

3. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE COMMUNE Le commissaire enquêteur a constaté que :

- l’enquête publique s’est déroulée pendant 33 jours consécutifs du samedi 8 juin 2019 (à partir de 09H00) au mercredi 10 juillet 2019 (jusqu’à 18H00) ;

- l’avis d’enquête publique a été publié dans la presse, au moins quinze jours avant l’ouverture de l’enquête : journal l’Union (édition du 13 mai 2019) et les Petites Annonces Matot Braine (édition du 13 mai 2019) ;

- dans les huit premiers jours de l’enquête, l’avis d’enquête a été de nouveau publié dans le journal l’Union (édition du 10 juin 2019) et les Petites Annonces Matot Braine (édition du 10 au 16 juin 2019) ;

- l’avis d’enquête publique a été publié sur le site Internet des services de l’Etat dans la Marne au moins quinze jours avant l’ouverture de l’enquête et pendant toute la durée de l’enquête ;

- l’arrêté d’ouverture d’enquête a prescrit aux maires l’affichage de l’avis d’enquête quinze jours au moins avant le début de l’enquête publique et pendant toute la durée de celle-ci. Cet affichage a été vérifié par le commissaire enquêteur (voir Rapport d’enquête/ paragraphe 2.3.2) ;

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- l’affichage de l’avis d’enquête (format A2, couleur jaune), sur le lieu prévu pour la réalisation du projet, a été prescrit par l’arrêté d’ouverture d’enquête. Cet affichage a été constaté par le commissaire enquêteur le 27 mai 2019 ;

- l’enquête publique a également été annoncée sur le site internet de la mairie de Cheppes- la-Prairie ainsi que par un « papillon » d’information distribué dans les boites aux lettres de la commune de Cheppes-la-Prairie et par un article publié sur Internet.

- les deux dossiers d’enquête et le registre d’enquête ont été mis à la disposition du public en mairie de Cheppes-la-Prairie, pendant toute la durée de l’enquête, aux jours et heures d’ouverture de la mairie et lors des cinq permanences du commissaire enquêteur ;

- le dossier d’enquête sous forme électronique a été également consultable pendant toute la durée de l’enquête :  à la mairie de Cheppes-la-Prairie sur un ordinateur mise à la disposition du public aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie et lors des permanences du commissaire enquêteur,  sur le site Internet des services de l’Etat dans la Marne. L’arrêté d’ouverture d’enquête a prescrit également la consultation du dossier sur le site Internet : http://www.projet-environnement.gouv.fr.

- pendant toute la durée de l’enquête, le public a pu consigner ses observations sur le registre d’enquête « papier » en mairie de Cheppes-la-Prairie aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie et lors des permanences du commissaire enquêteur ou les adresser par correspondance à la mairie de Cheppes-la-Prairie à l’attention du commissaire enquêteur ou par voie électronique à : [email protected] ;

- pendant toute la durée de l’enquête, le registre d’enquête a été consultable à la mairie de Cheppes-la-Prairie et les observations électroniques consultables sur le site internet des services de l’Etat dans la Marne ;

- le commissaire enquêteur a tenu cinq permanences en mairie de Cheppes-la-Prairie ;

- la commune de Cheppes-la-Prairie a accordé toutes les facilités nécessaires au public et au commissaire enquêteur ;

- cette enquête publique s’est déroulée sans incident dans un climat relativement serein.

Le commissaire enquêteur estime donc que le public a disposé d’une information suffisante, accessible et a pu s’exprimer. En outre, la dématérialisation de l’enquête publique facilite l’information des citoyens et leur participation. Elle permet d’élargir l’enquête à un public de plus en plus connecté, au- delà du périmètre d’affichage de l’avis d’enquête et de sa diffusion par la presse.

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4. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE PÉTITIONNAIRE : LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE Le commissaire enquêteur estime que : - le pétitionnaire et le mandataire sont bien identifiés par le dossier d’enquête ainsi que les sociétés partenaires (Benesol et Ceres Développement) ; - la société les Mâts d’Eole, à travers les sociétés Benesol et Ceres Développement (qui ont déjà développé 15 parcs éoliens), dispose de l’expérience nécessaire pour développer, construire et exploiter le parc éolien projeté ; - les capacités financières du pétitionnaire présentent toutes les garanties pour pouvoir assurer la construction et l’exploitation du parc éolien (Cf. Dossier d’enquête).

A noter que l’assurance responsabilité civile du demandeur s’applique pour les dommages corporels, matériels et immatériels causé à autrui.

La collaboration avec la société Eolis. Les Sources (accord de partenariat) est un atout pour développer le projet éolien de Cheppes-la-Prairie.

5. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMMUNICATION ET LA CONCERTATION Selon le SRE de Champagne-Ardenne cité par le dossier d’enquête et l’Autorité environnementale : « L’aménagement du territoire est avant tout une préoccupation collective, du ressort des élus, des citoyens et de l’Etat. Les opérateurs privés, quant à eux, ont une responsabilité de concertation et de transparence, qu’ils doivent assumer s’ils veulent voir aboutir leurs projets ».

Le commissaire enquêteur a noté que : - la communication et la concertation sur le projet éolien se sont surtout déroulées de 2014 à 2017 avec le président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole, les élus de Cheppes-la-Prairie, l’association foncière (AF) de Cheppes-la-Prairie, les propriétaires et/ou exploitants concernés ainsi qu’avec les riverains du site projeté ; - deux actions de communication envers le public ont été organisées en 2017 :  un atelier pédagogique sur l’éolien et les métiers associés a eu lieu avec les élèves de primaire de l’école de Mairy-sur-Marne regroupant les enfants de Cheppes-la-Prairie,  une permanence publique a été organisée le samedi 7 octobre 2017 à la mairie de Cheppes- la-Prairie. Une série de cartes pédagogiques expliquant le déroulement des opérations et les résultats des études réalisées, ainsi que des photos-montages ont été exposés. Trois personnes des sociétés Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources ont répondu aux questions du public invité (communes de Cheppes-la-Prairie, Togny-aux-Bœufs, Vitry-la-Ville, Saint- Martin-aux-Champs, Songy, Faux-Vésigneul et Coupetz).

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Le commissaire enquêteur estime que la communication et la concertation ont permis de faire partager aux élus, aux propriétaires/exploitants concernés, à l’AF communale et aux riverains du site les enjeux du projet de parc éolien Cheppes 2. Elle a favorisé également une meilleure prise en compte des attentes des collectivités locales et du monde agricole. Cependant, le commissaire enquêteur regrette : - l’absence de concertation avec le grand public (qui habite dans un rayon de 6 km autour de Cheppes 2) et notamment avec les habitants de la commune de Faux- Vésigneul, qui sont les plus proches du projet Cheppes 2. En effet, seules les parties citées en préambule ont participé à la phase d’étude. Aujourd’hui, les citoyens veulent avoir « leur mot à dire » et être associés le plus en amont possible au processus de décision (ex : organisation de réunions publiques). Ils vivent tous les jours sur un territoire éolien. Les bénéfices attendus de la concertation avec le public sont :  d’apporter une information claire sur le projet éolien, de sensibiliser sur les enjeux environnementaux, d’aider le public à comprendre les contraintes pesant sur la maîtrise d’ouvrage, sur l’environnement et sur leur territoire,  l’amélioration de la qualité de la décision (l’intelligence collective citoyenne permet d’avoir une vue à 360 degrés de l’ensemble des problèmes qui se posent),  l’amélioration de la prise en considération de l’environnement (chacun a des entrées différentes sur l’éolien, certains ont des entrées plus techniques et d’autres plus sensorielles),  l’amélioration de la qualité de l’information (Ex : il y a des critériologies concurrentes, différentes),  l’appropriation du projet éolien (aspect social, ancrage territorial). - l’absence de concertation avec le président de la communauté de communes Vitry, Champagne et Der dont 6 communes sont dans le rayon d’affichage de l’avis d’enquête ; - l’absence d’action(s) de communication pour les habitants de 13 communes d’affichage de l’avis d’enquête.

6. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DOSSIER D’ENQUÊTE PUBLIQUE Le dossier d’enquête de la société Les Mâts d’Eole est volumineux. Il comprend 27 documents et plus de 1300 pages. En particulier, le commissaire enquêteur a observé que le dossier d’enquête du projet éolien Les Mâts d’Eole est composé des documents suivants : - une note de présentation non technique ; - une étude d’impact sur l’environnement et ses annexes techniques, dont notamment, l’étude des zones d’influence visuelle, des études écologiques (bureau d’études Airele), une étude paysagère et patrimoniale et un document de photomontages ; - le résumé non technique de l’étude d’impact sur l’environnement ; - une étude de dangers et son résumé non technique, ainsi que l’étude des effets de battements d’ombre ; - une étude d’impact acoustique réalisée par un bureau d’études indépendant (Echopsy) ; - les plans réglementaires ; - l’avis de l’autorité environnementale et le mémoire en réponse du porteur de projet (commun avec Eolis. Les Sources).

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Le commissaire enquêteur considère que le dossier d’enquête comprend toutes les pièces mentionnées au livre V du code de l’environnement relatif aux ICPE et au décret n°2017-82 du 26 janvier 2017 relatif à l’autorisation environnementale. Il a apprécié le dossier d’enquête de la société Les Mâts d’Eole. En particulier, le commissaire enquêteur souligne les points suivants : - la note de présentation non technique est claire et à la portée du public. En effet, elle est autonome (elle peut se comprendre sans le reste du dossier), concise (32 pages/ le dossier comprend plus de 1300 pages) et pédagogique (compréhensible par un non spécialiste). Elle est très utile pour permettre au public de prendre connaissance, en peu de temps, du projet éolien ; - les différentes études comprennent les éléments requis par l’article R.122-5 du code de l’environnement ; - les photomontages sont en nombre suffisant et permettent de visualiser le volet paysager au printemps quand les arbres sont en feuilles (prises de vue datées du 23 mai 2017). Néanmoins, il est dommage qu’aucun photomontage ne présente au public des vues panoramiques du projet éolien en hiver quand les trames arborées ont perdu une partie du feuillage ; - les informations données dans les différentes documents sont parfois répétitives ; - le format A3 horizontal et la taille de la police facilitent la lecture du dossier.

7. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA JUSTIFICATION DU PROJET ÉOLIEN LES MÂTS D’EOLE ET SA LOCALISATION

7.1. Avis sur la justification du projet Le commissaire enquêteur estime que le projet éolien de la société Les Mâts d’Eole se justifie par les éléments suivants : - il s’inscrit dans le cadre de la loi portant engagement national pour l’environnement et la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte, qui veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030 et les diviser par 4 d’ici 2050 ; - il permet d’éviter le rejet de 12. 000t/an de CO2 (soit 24 000t/an de CO2 pour le projet Cheppes 2) et la production de 122,5 kg de déchets nucléaires (soit 245 kg pour le projet Cheppes 2) en supposant que la production éolienne de Cheppes 2 remplace l’équivalent en production nucléaire.

En conséquence, le projet Cheppes 2 - Les Mâts d’Eole (production d’électricité alternative à partir d’énergie renouvelable liée au vent) concourt à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de transition écologique des moyens de production d’électricité.

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7.2. Avis sur la localisation Le site projeté est situé dans un espace agricole ouvert, une zone venteuse et dans une commune favorable au développement éolien selon le SRE de Champagne-Ardenne. Le projet de parc éolien respecte une distance de recul de 500 m aux zones destinées à l’habitation (premières habitations de Vésigneul à environ 2110 m). Le minimum de 500 m est fixé par la loi. Pour la santé humaine, l’ARS DT 51 a donné un avis favorable au projet. Par rapport à la situation éolienne actuelle, sa localisation engendre peu de nouvelles visibilités (le projet se confond avec Cheppes 1). Pour l’avifaune, le positionnement du parc éolien permet de conserver un passage de plus de 2 km au Sud avec les parcs et les projets les plus proches, passage correspondant au couloir de migration recensé dans le SRE. Le parc éolien conserve également un passage de plus d’1 km au Nord ce qui permet de conserver une circulation fluide de l’avifaune migratrice. S’agissant des chiroptères (10 espèces recensées sur le site d’étude), les éoliennes sont positionnées à plus de 200 m des boisements et des haies afin d’éviter les risques de collisions. Ce site vient en extension cohérente d’un parc existant (Cheppes 1 : 5 aérogénérateurs) exploité par une entité du groupe Engie.

Le commissaire enquêteur estime donc que la localisation du projet éolien est adaptée : - santé : avis favorable pour l’ARS DT 51, impact nul à faible pour l’Autorité environnementale, impact négligeable à très faible pour le bureau d’études (parc localisé à plus de 2 km des habitations) ; - le parc éolien se situe sur une zone hors contraintes stratégiques selon le SRE de Champagne-Ardenne ; - en particulier, le site projeté évite les territoires à sensibilité maximale à l’échelle de la Champagne-Ardenne. Son positionnement évite l’éparpillement des implantations d’éoliennes dans le département de la Marne (extension Cheppes 1) et donc le mitage des paysages et la banalisation des éoliennes.

Il convient d’observer cependant que la zone d’implantation potentielle est plus proche des zones habitées de Faux-Vésigneul que de Cheppes-la-Prairie, qu’elle recoupe partiellement un couloir de migration de l’avifaune, non retenu comme stratégique mais néanmoins considéré comme une zone de contrainte forte. La zone précitée recoupe également un secteur à enjeu moyen à fort pour les espèces de chiroptères migratrices, néanmoins considérée comme une zone de contrainte modérée par le bureau d’études. Les incidences de ces différents points feront donc l’objet de recommandations et d’une réserve (voir paragraphes 12.2 et 12.5).

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8. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES SCÉNARIOS D’IMPLANTATION ENVISAGÉS ET LES CARACTÉRISTIQUES DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 – LES MÂTS D’EOLE

8.1. Avis sur les scénarios d’implantation Le commissaire enquêteur considère que la variante n° 3 retenue (6 éoliennes + 6 avec le projet imbriqué Eolis. Les Sources) est le meilleur choix pour les raisons suivantes : - elle comporte le moins d’éoliennes ; - elle occupe la plus faible superficie des trois variantes étudiées ; - elle respecte les contraintes techniques et notamment l’éloignement de 200 m des haies et boisements ; - elle se situe en dehors du couloir de migration principal de l’avifaune d’après le SRE de Champagne-Ardenne ; - elle évite l’encadrement du bois au niveau du lieu-dit « Le Fond des Salières » ; - les distances inter-éoliennes sont adaptées à l’équilibre interne du parc et à son exploitation ; - les éoliennes E6 et E8 (Les Mâts d’Eole) sont en retrait de la ligne de crête correspondant au couloir de migration d’importance mineure concernant surtout les passereaux ; - elle est cohérente avec l’implantation du parc initial Cheppes 1.

Parmi les variantes étudiées, le scénario n° 3 génère effectivement les impacts les plus faibles sur le paysage et l’avifaune. Toutefois, le dossier d’enquête ne présente pas de variante permettant de réduire davantage la visibilité du parc éolien de Cheppes 2 à partir du château de Vitry-la-Ville (inscrit comme monument historique depuis 1990/ L'inscription est une protection des monuments présentant un intérêt remarquable à l'échelle régionale, contrairement au classement, protégeant les monuments présentant un intérêt à l'échelle de la nation et qui constitue ainsi le plus haut niveau de protection). L’impact sur le Château de Vitry-la-Ville, où la visibilité direct du parc éolien est avérée, sera réduit (avec l’accord du propriétaire) par la plantation d’arbres (15 m de haut) permettant de masquer la vue directe des éoliennes depuis le château.

8.2 Avis sur les caractéristiques techniques Les dimensions maximales indiquées seront les suivantes pour le gabarit final : - hauteur totale maximale : 150 m ; - hauteur maximale du mât : 95 m ; - diamètre maximal du rotor : 110 m ; - puissance unitaire maximale : 2,2 MW.

Le commissaire enquêteur approuve les caractéristiques techniques car elles reprennent le même gabarit que les éoliennes du parc éolien existant de Cheppes-la-Prairie. Il regrette que le modèle des éoliennes ne soit pas arrêté, et préconise donc de mettre en place les meilleurs équipements techniques en termes d’efficacité énergétique et de moindres nuisances occasionnées. Ce point est une recommandation du commissaire enquêteur.

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9. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA MAÎTRISE FONCIÈRE DU PROJET Conformément à l’article R.181-13 3 du code de l’environnement, la demande d'autorisation environnementale doit comprendre « Un document attestant que le pétitionnaire est le propriétaire du terrain ou qu'il dispose du droit d'y réaliser son projet ou qu'une procédure est en cours ayant pour effet de lui conférer ce droit ». Le dossier d’enquête indique que la société Les Mâts d’Eole a joint au dossier de demande d’autorisation environnementale d’exploiter les accords fonciers signés avec l’ensemble des propriétaires des parcelles concernées par l’implantation d’une éolienne ou par le survol de celle- ci ainsi que pour les chemins d’accès et le passage des câbles.

Le commissaire enquêteur considère donc que le pétitionnaire a la maîtrise foncière de son projet.

10. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMPATIBILITÉ DU PROJET ÉOLIEN AVEC LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION L’étude d’impact sur l’environnement conclut à la conformité et à la compatibilité du projet avec : - le plan d’occupation des sols (POS) de Cheppes-la-Prairie, approuvé en 1977 ; - le Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne, approuvé en 2012 ; - le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) de Champagne-Ardenne de décembre 2015 ; - les servitudes liées à la présence d’un faisceau hertzien de la Défense (Saint-Martin-sur-le- Pré/Glannes et Songy/Omey).

Ce projet respecte au minimum une distance de recul de 500 m aux zones destinées à l’habitation (Cf. Loi portant engagement national pour l’environnement et arrêté du 26 août 2011 relatif aux ICPE).

Après avoir étudié le dossier d’enquête, visité le site projeté et le territoire des 21 communes d’affichage de l’avis d’enquête, reçu le public lors des permanences et auditionné le maire de Cheppes-la-Prairie et le président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole, le commissaire enquêteur approuve les conclusions de l’étude d’impact commune sur l’environnement relatives à la conformité et à la compatibilité du projet avec les documents de norme supérieure.

Cependant, le POS de la commune de Cheppes-la-Prairie (approuvé en octobre 1977) est caduc (le PLUi est en cours d’élaboration par la communauté de communes). Rappel : la loi ALUR prévoit que les POS non transformés en PLU au 31 décembre 2015 deviennent caducs sans remise en vigueur du document antérieur et avec application du règlement national d’urbanisme. Ce POS était favorable à l’éolien. Il autorisait en zone NC "non constructible" « les constructions, ouvrages et installations à condition d’être nécessaires à l’exploitation, la production et à la vente des énergies renouvelables ». En conséquence, le Règlement national d’urbanisme s’applique (voir rapport/ paragraphe 4/ 2ème thème).

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11. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES GARANTIES FINANCIÈRES ET LA REMISE EN ÉTAT DU SITE Les garanties financières du projet s’élèvent à 50 000 € par éolienne, soit 300 000 € pour la société Les Mâts d’Eole. La formule de calcul figure dans le dossier d’enquête. Ce montant sera réactualisé tous les cinq ans. La constitution des garanties financières sera faite au plus tard avant la mise en service de l’installation. Les opérations de démantèlement des installations de production, y compris le système de raccordement au réseau sont prévues. La remise en état du site consistera à rendre au site d’implantation un usage agricole. Les acceptations des conditions de remise en état du site au terme de son exploitation, signées du maire de Cheppes-la-Prairie et des propriétaires concernés, figurent dans le dossier d’enquête.

Le commissaire enquêteur estime donc que le démantèlement du site est pris en compte conformément à la réglementation. Cependant, il note les points suivants : - les fondations des éoliennes en béton armé (semelle circulaire d’environ 20,10 m de diamètre) seront enfouies à une profondeur de 2,80 m surmontées d’un piédestal cylindrique de 0,80 m (fût) ; - le pétitionnaire indique l’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation sur une profondeur minimale de 1 mètre (Cf. Arrêté ministériel du 26 août 2011/ Pour les terres agricoles, l'arrêté prévoit bien l'excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l'installation sur une profondeur de 1 mètre). Le commissaire enquêteur attire donc l’attention sur le béton (340 m3) et l’acier (27,7 tonnes) qui resteront enfouis dans des terres fertiles pour chaque éolienne. Cette situation sera préjudiciable à l’environnement, à l’enracinement de certaines cultures, à l’infiltration des eaux de pluie et sans doute à la valeur des terres après le démantèlement, mais conforme à la réglementation (voir rapport/ paragraphe 4/ 10ème thème). C’est une forme d’artificialisation invisible du sol : perte de qualité des terres, moindre résilience écologique.

12. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE D’IMPACT COMMUNE SUR L’ENVIRONNEMENT Le commissaire enquêteur estime que : - l’étude d’impact commune sur l’environnement comprend tous les points fixés par l’Art. R.122-5 du code de l’environnement ; - vu les aires d’étude définies et justifiées (jusqu’à 20 km autour du projet), celles-ci sont suffisantes pour appréhender les enjeux du territoire et les effets du projet éolien sur l’environnement :  le périmètre éloigné (20 km) prend en compte les unités paysagères avoisinantes, les grands axes de traversée du territoire et les autres parcs éoliens développés ou autorisés,  le périmètre immédiat (8 km) prend en compte le paysage quotidien,  le périmètre rapproché (3 km) permet d’avoir une compréhension visuelle du paysage et des modifications apportées dans un rayon proche du projet ;

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- l’analyse des méthodes utilisées est satisfaisante [Ex : 9 sessions de prospection de chiroptères (3 en automne, 3 au printemps, 3 en été) / L’effort de prospection des chiroptères doit être au minima de 8 sessions] ; - l’étude d’impact commune est proportionnée aux différents enjeux présents ; - le résumé non technique permet au public de disposer d’une bonne présentation synthétique de l’état initial de l’environnement, des partis envisagés et raisons du choix du projet, des incidences du projet sur l’environnement, des mesures de préservation volontaires, des incidences résiduelles, de la synthèse et des coûts estimatifs des différentes mesures, du démantèlement du parc éolien et remise en état, et de la conclusion générale de l’étude ; - les annexes sont bien documentées. Quelques photomontages hivernaux (quand les feuilles sont tombées) auraient été appréciables ; - dans le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale, le pétitionnaire a répondu sur des points essentiels de l’étude d’impact (réponse commune avec la société Eolis. Les Sources).

L’étude d’impact commune sur l’environnement est de qualité. Elle a été enrichie par le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale (MRAe).

12.1. Avis sur le milieu physique Le commissaire enquêteur considère que : - les pertes de terre fertile sont fâcheuses mais restent faibles (2,98 ha avec le projet imbriqué de la société Eolis. Les Sources) ; - l’utilisation des pistes d’accès existantes réduit la poussière et l’érosion des sols ; - les pollutions sur le sol et l’eau sont faibles ; - le projet éolien de la société Les Mâts d’Eole a une incidence positive sur le climat : 24550 tonnes de CO2 évitées annuellement avec le projet imbriqué Eolis. Les Sources.

En conséquence, le milieu physique est propice à l’installation d’éoliennes.

12.2. Avis sur le milieu naturel Le commissaire enquêteur constate que : - au regard du contexte agricole du site d’implantation, aucun impact significatif n’est à envisager sur les habitats, la flore (peu diversifiée), les mammifères terrestres, les amphibiens, les reptiles et les insectes ; - aucun site Natura 2000 et aucune zone d’inventaire ne sont présents à proximité du projet éolien ; - des mesures sont prises pour adapter les travaux à la nidification. - les espèces sensibles ne sont recensées qu’en très faible effectif. Cependant, il convient d’observer que 10 espèces de chiroptères ont été répertoriées sur le site d’étude, soit presque la moitié des espèces régionales (23 espèces en Champagne- Ardenne), dont la Pipistrelle commune et la Pipistrelle de Nathusius (migratrice) qui ont respectivement une note de risque de 3 à 3,5 (SFEPM 2013 suivi post-installation). Ce qui signifie une vulnérabilité modérée à forte pour ces espèces vis-à-vis des éoliennes de la société Les Mâts d’Eole.

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De plus, comme déjà précisé au paragraphe 7.2. "Avis sur la localisation", la zone d’implantation projetée des éoliennes recoupe un secteur à enjeu moyen à fort pour les espèces de chiroptères migratrices, néanmoins considéré comme une zone de contrainte modérée. Sur le parc existant de Cheppes 1, 4 cadavres de chiroptères ont été identifiés en 2017 dont 2 Noctules de Leisler (Nyctalus leisleri : espèce migratrice sur presque toute son aire de distribution, ce sont essentiellement les femelles qui sont concernées. Elles accomplissent de très longs déplacements pouvant atteindre plus de 1500 km entre le Nord de l’Allemagne et l’Espagne. Le bureau d’études Airele classe cette espèce en déclin). Toutes les espèces de chiroptères sont protégées en France ainsi que leurs habitats. Afin de réduire l’impact potentiel du parc sur les chiroptères, un bridage préventif des éoliennes est indiqué par le pétitionnaire (Cf. Mémoire en réponse à l’avis de la MRAe).

Le projet éolien respecte les recommandations régionales qui consistent à conserver une distance minimale de 200 mètres par rapport aux boisements et aux haies. Pour prévenir les risques de mortalité des chiroptères, et en raison du contexte local et régional de développement de la filière éolienne et donc de l’impact cumulatif, le commissaire enquêteur estime que le plan de bridage des éoliennes et le suivi de son efficacité dans le temps doivent être prescrits par l’autorité administrative compétente. Ce point est une recommandation du commissaire enquêteur.

- Pour l’avifaune, le caractère fortement agricole de la zone confère un niveau d’enjeu globalement faible. Il convient néanmoins d’observer que les rapaces, espèce sensible à l’éolien, fréquentent régulièrement le site projeté de la société Les Mâts d’Eole. Cependant, selon le mémoire en réponse à l’avis de la MRAe : « Parmi les espèces recensées, seul le Faucon crécerelle est présent de manière permanente et marquée sur le site en toutes saisons, tout en étant considéré comme sensible à l’éolien (fort taux de mortalité par collision). Les autres espèces sont considérées comme peu sensibles à l’éolien ou sensibles mais d’occurrence rare ou occasionnelle sur le site, noté en très faible effectif ou à l’unité (ex : Milan royal) ». Pour réduire cet impact, le site envisagé est situé à plus de 200 m des boisements (mesure suggérée par le SRE, pour les chauves-souris notamment). La plantation d’un linéaire de 800 m de haie au niveau du lieu-dit « Le Champ Blanc » permettra de réduire les collisions avec les éoliennes. En outre, le bridage des éoliennes (pour les chauves-souris) permettra aussi de réduire le risque de collision avec les autres espèces. S’agissant des Vanneaux huppés, ils sont vulnérables pour les risques de perte de stationnement dus à l’implantation d’éoliennes sur leur secteur de halte. Cependant, pour le site projeté, l’impact reste faible pour les Vanneaux huppés. En effet, lors de la migration prénuptiale, 400 individus ont été observés au Sud de la zone d’implantation potentielle (ZIP) et au-delà du périmètre des 600 m. Lors de la période postnuptiale, des groupes de 600, 150 et 50 Vanneaux huppés ont été observés entre la limite de la partie Sud ZIP et en dehors du périmètre des 600 m. Ces effectifs sont faibles pour la Champagne-Ardenne (groupe de milliers d’individus). Par ailleurs, le stationnement des Vanneaux huppés est fonction de l’assolement.

- La plantation d’une haie de 800 m au Sud du projet Cheppes 2, au niveau du lieu-dit « Le Champ Blanc » et entretenue sur la durée du parc, sera favorable à l’avifaune et aux chiroptères en compensation de la perte de fonctionnalité écologique liée au projet du parc éolien. Elle renforcera également l’attractivité de l’axe migratoire au Sud du projet éolien.

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Le commissaire enquêteur approuve la création d’une haie. Après la fin de l’enquête, les pétitionnaires ont indiqué que la haie sera plantée sur le lieu-dit « La Conge » au S-E du projet sur une longueur d’environ 900 m. Cependant, la garantie foncière n’est pas signée (PJ 15). Sans cette garantie signée, cette mesure environnementale ne peut être considérée comme telle, et l’impact sur l’avifaune et les chiroptères n’est pas réduit. Ce point constitue une réserve du commissaire enquêteur.

- Une demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées n’apparait pas nécessaire. Effectivement, la prise en compte des enjeux écologiques dans la conception du projet (éoliennes en dehors des zones de passages reconnues, éloignement de 200 m des lisières et des haies), ainsi que les mesures de réduction mises en place (ex : bridage des éoliennes, plantation de 900 m de haie au Sud-Est du projet) et les impacts résiduels nuls à faible rendent la mortalité non significative, et ne remettent pas en cause la dynamique des populations aviaires et chiroptérologiques.

En conclusion, les principaux groupes taxonomiques impactés sont l’avifaune et les chiroptères. Les impacts potentiels du projet éolien sur l’avifaune et les chiroptères sont les dérangements et les collisions. Les mesures d’évitement, de réduction, d’accompagnement permettent de réduire les impacts potentiels à un niveau faible à non significatif pour l’avifaune. Au regard de la vulnérabilité des chiroptères (ex : vulnérabilité modérée à forte pour la Pipistrelle de Nathusius et la Pipistrelle commune) et des interactions et cumul des incidences sur ces mammifères, une mesure s’impose pour réduire les impacts potentiels du parc sur les chauves-souris (bridage des éoliennes indiqué par le pétitionnaire). Les suivis post-implantation devront permettre de contrôler l’impact réel et la mise en place de nouvelles mesures si nécessaire. Par ailleurs, aucune observation du public ne concerne le milieu naturel : acceptation environnementale des citoyens.

12.3. Avis sur le milieu humain Le commissaire enquêteur estime que : - en raison de l’éloignement du parc éolien de la société Les Mâts d’Eole des habitations (plus de 2 km), les incidences sur la sécurité, la santé, la circulation et les nuisances sont négligeables à faibles. Cependant, la municipalité et les habitants de la commune de Faux-Vésigneul redoutent principalement les nuisances sonores et les impacts sur la santé humaine puis vient le cadre de vie :  à ce jour, le dossier d’enquête conclut que le projet Les Mâts d’Eole respecte la règlementation acoustique et une campagne de mesures de réceptions acoustiques prenant en compte le parc actuel de Cheppes 1 (après la mise en place de Cheppes 2) sera effectuée. Remarque : le bureau d’études Echopsy (responsable de l’étude d’impact acoustique) est indépendant ;  en matière de santé, l’ARS DT 51 rappelle qu’elle a donné un avis favorable et que l’eau du château d’eau de Faux-Vésigneul et des canalisations restent tout à fait potable

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avec le câble enterré ENEDIS à proximité (voir rapport/ paragraphe 2.2.3 et PJ 10). L’étude d’impact commune conclut à des incidences négligeables (exposition aux champs électromagnétiques) à très faibles (exposition accidentelle à des produits et substances dangereuses) pour la santé des habitants. L’Autorité environnementale indique un impact nul à faible pour les effets du battement d’ombre, les champs électromagnétiques et les ondes infrasonores.  les incidences liées au balisage lumineux sont faibles à modérées. La synchronisation des éoliennes avec celles du parc initial de Cheppes 1 limitera l’impact du balisage lumineux. Un seul feu est nécessaire ; - les retombées économiques du projet éolien Les Mats d’Eole sont positives pour les collectivités (retombée fiscale d’environ 275 951€/an avec le projet éolien Eolis. Les Sources). A cela s’ajoutent les retombées locatives pour les propriétaires et exploitants (en moyenne 2 000 € par MW et par an selon le SRE de Champagne-Ardenne). - le tourisme n’est pas en confrontation directe avec les éoliennes projetées (éloignement de Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François qui sont les pôles touristiques du secteur d’étude).

Les incidences du projet sur le milieu humain sont donc globalement négligeables à faibles, sauf pour le balisage lumineux qui peut atteindre le niveau modéré. Néanmoins, des nuisances sonores venant du parc éolien actuel de Cheppes 1 impactent la commune de Faux-Vésigneul. Des recommandations sur ce point figurent au paragraphe 12.5. Les incidences économiques sont positives. Vu les 91 parcs éoliens raccordés dans le département de la Marne, il est dommage que le dossier d’enquête ne comporte aucune étude de l’impact de l’éolien sur le prix de l’immobilier dans les communes de la Marne accueillant des éoliennes.

12.4. Avis sur l’environnement paysager et les éléments du patrimoine historique Le commissaire enquêteur considère que : - le paysage ouvert de la Champagne crayeuse est favorable au projet éolien de la société Les Mâts d’Eole localisé dans une zone favorable au développement de l’éolien ; - pour le classement UNESCO (AOC Champagne), la zone du projet éolien se trouve dans la zone d’exclusion au Nord des vignobles vitryats, mais les extensions de parcs éoliens existants sont possibles. C’est le cas de Cheppes 2 en extension de Cheppes 1 (Cf. Préconisations de la "Charte éolienne des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne" de 2018) ; - les enjeux paysagers sont l’effet de saturation visuelle et d’encerclement (voir rapport/ paragraphe 4/ 6ème thème). Le projet Les Mâts d’Eole (avec le projet imbriqué Eolis. Les Sources) occupera un angle supplémentaire allant de 0 à 16° en fonction des villages. Toutefois, il convient d’observer que :  l’effet d’encerclement des villages du secteur est lié aux parcs construits. Les 6 éoliennes du projet Les Mâts d’Eole, implantées en continuité de Cheppes 1, se fondent avec l’existant,  l’intérieur des villages de la vallée de la Coole n’offre pas de vue sur l’extérieur, sauf pour le village de Faux,  l’intérieur des villages de la vallée de la Marne ne devrait pas être impacté, sauf pour les habitations situées sur les hauteurs de Cheppes-la-Prairie et ses franges urbaines S-O, en bordure S-O de Vitry-la-Ville et sur la frange Ouest de Togny-aux-Bœufs,

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 les habitations périphériques des villages pourront avoir des vues sur les éoliennes et donc subir des impacts visuels,  les abords, les entrées et sorties de certains villages peuvent présenter des sensibilités visuelles ; - les axes routiers de dessertes locales (D79) autour du projet, les routes des vallées (D2 et D4), le château de Vitry-la-Ville a une ouverture directe sur le projet éolien situé à 3,7 km et subira un impact moyen ; - les nombreux photomontages permettent d’appréhender l’insertion paysagère du projet dans le périmètre d’étude. Cependant, les photomontages ne comportent aucune vue panoramique du projet éolien en hiver quand les trames boisées ont perdu leurs feuilles qui masquent une partie des éoliennes.

Le commissaire enquêteur considère que le projet d’extension du parc initial de Cheppes 1 est cohérent avec les parcs éoliens déjà implantés sur le site d’étude. Ce territoire de la Champagne crayeuse est prédisposé à l’accueil de l’éolien et peut supporter de nouvelles éoliennes. La densification est préférable à l’éparpillement des implantations d’éoliennes, qui conduit au mitage des paysages et à leur banalisation. Les enjeux paysagers locaux sont donc à nuancer par rapport aux enjeux paysagers de la Champagne-Ardenne. Lors des permanences, le commissaire enquêteur a constaté que la densité de l’éolien était peu abordée par le public. Globalement, de par le peu de mobilisation des citoyens habitants dans un rayon de 6 km autour du projet (6899 personnes en 2016), il y a une acceptation paysagère du public. Les mesures pour réduire les impacts paysagers sont appréciables : bourse aux arbres pour les riverains demandeurs de Cheppes-la-Prairie, Songy, Saint-Martin-aux-Champs, Vitry-la-Ville, Faux-Vésigneul et Togny-aux-Boeufs et plantation d’une haie arborée filtrant les vues en direction du projet éolien depuis le château de Vitry-la-Ville (monument historique).

12.5. Avis sur les impacts cumulés Plus de 40 parcs éoliens sont en fonctionnement, autorisés ou en instruction dans un rayon de 20 km autour du projet. En particulier, le projet éolien de la société Les Mâts d’Eole, imbriqué avec le projet éolien Eolis. Les Sources, se cumule avec l’exploitation de Cheppes 1 (5 aérogénérateurs à environ 600 m au Sud-Ouest), avec l’exploitation des 30 aérogénérateurs des parcs de La Voie Romaine, Les Quatre Communes et La Guenelle I et II (à environ 1,05 km au Nord-Ouest) et avec le parc éolien accordé de 13 éoliennes des Longues Roies (à environ 2,03 km au Sud-Est).

Le commissaire enquêteur constate que : - pour le milieu physique et particulièrement le chantier, du fait de la distance avec les autres parcs existants, les incidences sont nulles à négligeables ; - concernant le milieu naturel, le projet Les Mâts d’Eole est positionné en limite du couloir migratoire principal localisé dans le SRE de Champagne-Ardenne et les couloirs locaux sont évités. Les 6 éoliennes Cheppes 2-Les Mâts d’Eole (avec les 6 éoliennes imbriquées Cheppes 2-Eolis. Les Sources) s’implantent dans la continuité du parc existant de Cheppes1 et dans l’axe de migration N-E/S-O. L’effet barrière est donc réduit. Il reste un couloir de passage au Sud du projet (2 km séparent le projet du parc autorisé Les Longues Roies) ;

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- s’agissant des chiroptères, l’augmentation du nombre d’éoliennes sur le secteur engendrera mécaniquement une mortalité supplémentaire. Une mesure de réduction (bridage des éoliennes indiqué par le pétitionnaire) s’impose donc. - sur le milieu humain, les incidences (sécurité des biens et des personnes, trafic routier, vibrations, odeurs, émissions lumineuses, battements d’ombre, réception télévisée) sont limitées au site d’implantation ou sa proximité immédiate. Pour le bruit, l’étude d’impact prend en compte les effets cumulés avec les parcs à proximité du projet et notamment Cheppes 1. Aucun dépassement prévisionnel d’émergence n’est relevé pour les périodes diurnes et nocturnes par le bureau d’études Echopsy dans le cas de vents de secteurs Sud-Ouest ou Nord-Est. Selon Echopsy, « l’impact complet de ces deux ensembles d’éoliennes, s’ils sont considérés comme une seule entité, n’entraine pas de non-conformité ». Cependant, la municipalité et des habitants de Faux-Vésigneul ainsi que le maire de Cheppes-la-Prairie indiquent des nuisances sonores provenant du parc actuel de Cheppes 1 mis en service le 26 janvier 2017. Le pétitionnaire annonce la réalisation d’une campagne (étude) de mesures de réceptions acoustiques après la mise en service de Cheppes 2. Cette étude prendra en compte les éoliennes du parc actuel de Cheppes 1. Le cas échéant, un plan de fonctionnement optimisé sera adopté. - sur l’environnement paysager, la densité actuelle des parcs éoliens existants à proximité ne permet pas bien d’individualiser le projet éolien Les Mâts d’Eole. Il n’y a pas de modification majeure de l’encerclement des villages (Cheppes 2 occupera un angle supplémentaire variant de 0 à 16° selon les villages). L’ajout de 6 éoliennes (12 avec le projet Eolis. Les Sources) se fond dans la trame existante, la densifie, mais ne modifie pas significativement les paysages du plateau qui ont déjà mutés pour intégrer des éoliennes. L’enjeu paysager majeur est la saturation visuelle dans ce secteur très dense en éolien. La bourse aux arbres permettra de masquer la vue pour les habitations les plus gênées par le projet éolien.

A l’échelle des aires d’étude, le cumul des incidences est traité par le dossier d’enquête sur les thématiques adéquates (paysage, biodiversité, émissions sonores, lumineuses, …). Les impacts cumulés sont bien analysés vis-à-vis des incidences sur le milieu physique, naturel, humain et paysager. Le commissaire enquêteur estime que les interactions et cumul des incidences sont nulles à négligeables pour le milieu physique, non significatives à faibles pour le milieu naturel et ne modifient pas les paysages du plateau, qui ont déjà muté pour intégrer des éoliennes.

Pour le milieu humain, des nuisances sonores venant du parc éolien actuel de Cheppes 1 impactent la commune de Faux-Vésigneul. En conséquence, le commissaire enquêteur préconise les mesures suivantes : - les résultats de la campagne de mesures de réceptions acoustiques devront être communiqués, avec les conclusions, au maire de Cheppes-la-Prairie et au maire de Faux-Vésigneul, pour confirmer le respect de la réglementation avec, le cas échéant, les mesures prises pour respecter la réglementation et faire cesser les nuisances sonores sur les tiers ; - des systèmes de mesurage en continu des niveaux sonores cumulés (audibles et dans la gamme des infrasons et basses fréquences) des parcs éoliens Cheppes 1 et Cheppes 2 depuis les points représentatifs de la commune de Faux-Vésigneul devront être mis en place ; Nota : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail conseille aussi cette mesure pour les parcs éoliens.

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- la création d’un comité de suivi composé d’un représentant de la préfecture, d’élus de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, de représentants d’associations locales, de citoyens de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, d’un représentant de la société Les Mâts d’Eole, d’un représentant de la société Eolis. Les Sources (société mère Engie) et d’un représentant de Cheppes 1 (société mère Engie).

Pour le milieu naturel, le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale apporte un complément d’informations sur les rapaces, les Vanneaux huppés et sur les mesures favorables à l’avifaune et aux chiroptères (plantation d’une haie et bridage des éoliennes). Pour le milieu paysager, le projet augmente la saturation visuelle sur ce territoire très éolien. Cependant, le commissaire enquêteur a constaté lors de ses visites que la topographie, les trames arborées et bâties, et la variante retenue d’implantation des éoliennes limiteront l’impact de ce nouveau projet éolien depuis le cœur de la plupart des villages. Il y a autour des villages un effet préexistant de saturation visuelle qui a fait l’objet de peu d’observations du public compte tenu de la population du territoire concerné (6899 habitants en 2016).

12.6. Avis sur la démarche Eviter, Réduire, Compenser (ERC) Le bilan de la séquence ERC est présent dans l’étude d’impact sur l’environnement. Pour le chantier et l’exploitation des éoliennes, les mesures correctives de réduction, de compensation et volontaires, pour le milieu physique, naturel, humain/santé, le paysage et le patrimoine sont bien détaillées et permettent de rapprocher les intérêts de l’environnement et du pétitionnaire. Dans le mémoire en réponse (commun pour les deux pétitionnaires) à l’avis de l’autorité environnementale, des réponses plus étayées et appropriées ont été apportées pour les impacts environnementaux.

13. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE DE DANGERS Le commissaire enquêteur souligne les points suivants : - le projet est situé en zone agricole ; - les premières habitations sont à plus de 2 km du projet ; - pour chacun des scénarios de risques, la cinétique, l’intensité, la gravité et la probabilité ont été étudiées afin de déterminer les dangers. L’analyse montre que l’ensemble des phénomènes dangereux est caractérisé par un niveau de risque entre très faible et faible ; - afin de prévenir les risques d’accidents, différentes mesures de sécurité sont détaillées dans le dossier d’enquête. Ces mesures sont adaptées aux risques.

Les mesures de sécurité prévues réduisent les risques majeurs (effondrement de l’éolienne, chute et projection de glace, chute d’éléments de l’éolienne, projection de tout ou partie de pale). Le niveau de risque est donc acceptable pour le projet éolien de la société Les Mâts d’Eole. En conséquence, le projet Cheppes 2- Les Mâts d’Eole respecte les prescriptions relatives aux risques de l’arrêté ministériel du 26 août 2011 concernant les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées

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pour la protection de l'environnement.

14. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR L’AVIS DE L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE (Ae) ET SUR LE MÉMOIRE EN RÉPONSE Rappel : l’Ae est la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) Grand Est.

Le commissaire enquêteur relève l’intérêt de l’avis de l’Ae et a apprécié son contenu. L’Ae recommande les mesures suivantes : 1. Réduire l’impact visuel sur le château de Vitry-la-Ville (monument historique depuis 1990). 2. Réduire le risque de collision des rapaces. 3. Compenser la perte de territoire de stationnement des Vanneaux huppés. 4. Imposer un bridage des éoliennes.

Le pétitionnaire Les Mâts d’Eole a adressé un mémoire en réponse (commun avec Eolis. Les Sources). Il a répondu aux quatre points cités supra.

Le commissaire enquêteur considère que l’avis de l’Ae est promoteur de l’environnement. En effet, cet avis a vérifié les données présentées dans le dossier en référence à un cadre juridique et réglementaire, pour évaluer les effets négatifs et positifs, éviter ou réduire les impacts du projet et diminuer les pressions sur l’environnement.

Le pétitionnaire a satisfait aux recommandations 1, 2 et 4 de l’Ae. Il a apporté des réponses appropriées au point 3. En effet : - concernant le point 1, la convention signée entre le propriétaire du château de Vitry- la-Ville et le pétitionnaire permet de mettre en place la mesure de réduction visant la plantation d’arbres (15 m de haut) pour masquer la vue sur les éoliennes depuis le château. L’entretien des arbres est prévu pour 25 ans ; - s’agissant du point 2, l’éloignement du site projeté à plus de 200 m des boisements, la plantation d’une haie et le bridage des éoliennes favorable aux chiroptères permettra aussi de réduire les collisions avec les rapaces ; - pour le point 3, la démarche ERC a été suivie avec un évitement du projet éolien sur les zones de haltes les plus importantes. De plus, le stationnement des Vanneaux huppés dépend de l’assolement et les effectifs de Vanneaux huppés dans la zone restent faibles pour la Champagne crayeuse. L’impact est donc faible pour le stationnement des Vanneaux huppés ; - quant au point 4, le pétitionnaire a indiqué un plan de bridage préventif pour réduire l’impact sur les chiroptères. Comme déjà indiqué au paragraphe 12.2, le commissaire enquêteur préconise la prescription de ce plan de bridage et le suivi de son efficacité dans le temps.

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15. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS DES CONSEILS MUNICIPAUX L’article 11 de l’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête n°2019-EP-55-IC du 6 mai 2019 demande, avant le 26 juillet 2019, l’avis des conseils municipaux des 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet. La DDT 51 a reçu : - 4 délibérations favorables : communes de Mairy-sur-Marne, Maisons-en-Champagne, Pogny et Saint-Martin-aux-Champs. Aucune de ces communes n’a motivé son avis. - 1 délibération défavorable : commune de Faux-Vésigneul qui a motivé son avis.

16 communes n’ont pas répondu : Ablancourt, Cernon, Cheppes-la-Prairie, Coole, Coupetz, Dommartin-Lettrée, Drouilly, La Chaussée-sur-Marne, Omey, Pringy, Saint-Germain-la-Ville, Songy, Soulanges, Togny-aux-Boeufs, Vésigneul-sur-Marne et Vitry-la-Ville.

Le commissaire enquêteur prend acte de ces avis. Le bilan des avis témoigne de l’indifférence des municipalités (16 avis non reçus) voire de l’acceptabilité sociale, environnementale, paysagère et patrimoniale du projet éolien par les communes, sauf pour Faux-Vésigneul (dont les zones habitées sont les plus proches du projet). A noter que la commune de Cheppes-la-Prairie, directement concernée par le projet, n’a pas donné d’avis. Au regard des enjeux du projet éolien Cheppes 2 sur le milieu humain, physique, naturel, paysager et patrimonial, le commissaire enquêteur regrette que 16 communes n’aient pas adressés d’avis malgré la demande préfectorale.

16. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS CONSULTATIFS Les avis consultatifs de l’ARS, de la DRAC, d’Enedis, d’Orange et de la Direction de la sécurité aéronautique d’Etat figurent dans le dossier d’enquête. Ces avis sont appropriés. Aucun avis défavorable ou réservé n’a été émis.

Après la fin de l’enquête, suite à une demande du commissaire enquêteur concernant les impacts sur la santé humaine et l’eau du château d’eau de Faux-Vésigneul, l’ARS DT 51 rappelle avoir émis un avis favorable sur ce projet éolien et confirme l’absence d’impact sur l’eau destinée à la consommation humaine (PJ 10).

Par ailleurs, selon la DRAC, le N-E du site projeté est une zone archéologique sensible (présence d’indices de sites funéraires protohistoriques, zone d’implantation privilégiée pour des nécropoles, des axes de circulation et des habitats de hauteur).

Les diverses prescriptions citée par ces avis doivent être prises en compte par le pétitionnaire. En cas de fouilles prescrites par la DRAC, le projet éolien peut donc contribuer à enrichir le patrimoine archéologique national. Compte tenu des incidences du projet éolien sur le monde agricole (ex : consommation de terre fertile, remise en condition des sols après le démantèlement, enjeux pour l’agriculture et l’élevage, retombées locatives pour les agriculteurs, …), il est dommage que l’avis de la Chambre d’agriculture de la Marne ne soit pas dans le dossier d’enquête.

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17. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES OBSERVATIONS DU PUBLIC Les observations du public figurent dans le rapport d’enquête (paragraphe 3) avec les réponses du pétitionnaire Les Mâts d’Eole (communes avec la société Eolis. Les Sources) et l’analyse des observations et des réponses par le commissaire enquêteur.

 Bilan des permanences et des observations Pendant les permanences, 27 personnes sont venues à la mairie de Cheppes-la-Prairie rencontrer le commissaire enquêteur et consulter le(s) dossier(s) d’enquête. 33 observations ont été déposées : 27 sur le registre « papier » (5 en dehors des permanences) et 6 observations transmises par voie électronique.

Communes / Nombre habitants (en 2016) Observations Observations favorables défavorables Cheppes-la-Prairie / 175 habitants 5 (dont l’ancien maire, 2 élus et le président de l’AF) Faux-Vésigneul (3 villages : Faux, Vésigneul et 4 14 (dont le maire et Fontaine) / 245 habitants et 4 élus) Francheville / 211 habitants 1 Togny-aux-Bœufs / 137 habitants 1 (le maire) Saint-Martin-aux-Champs / 97 habitants 2 (dont le maire) Vitry-la-Ville / 367 habitants 3 Commune non précisée 2 1 Total 18 favorables 15 défavorables Nota : - pour les observations de Vitry-la-Ville, il a été indiqué au commissaire enquêteur que le maire a déposé une observation, mais la qualité de maire n’est pas précisée sur le registre d’enquête ; - le territoire d’affichage de l’avis d’enquête comprend 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet éolien Cheppes 2. Il représente un total de 6899 habitants (en 2016).

Au regard de la population du territoire d’affichage de l’avis d’enquête (6899 habitants), le commissaire enquêteur estime que les citoyens se sont peu mobilisés (27 rencontres à la mairie et 33 observations), sauf pour la commune de Faux-Vésigneul. Ce manque de mobilisation des habitants du territoire témoigne de l’indifférence des citoyens pour Cheppes 2, voire de l’acceptabilité sociale, environnementale, paysagère et patrimoniale du projet éolien, sauf pour la commune de Faux-Vésigneul (dont les zones habitées sont les plus proches du projet). Cette situation est cohérente avec les avis des conseils municipaux des 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet éolien (16 communes n’ont pas donné d’avis). Il convient de noter qu’aucune observation ne concerne les risques de collision de l’avifaune et des chiroptères avec les éoliennes (acceptabilité environnementale du projet par les habitants).

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 Observations favorables Les personnes favorables considèrent principalement que le projet éolien participe au développement durable (intérêt de l’éolien), respecte la réglementation (sonore, distance avec les habitations, balisage lumineux), procure des retombées financières et économiques importantes, participe à l’entretien des chemins et modifie peu le paysage. La société Les Mâts d’Eole a répondu de façon adéquate à ces observations (réponses communes avec Eolis. Les Sources/ voir rapport/ paragraphe 3). Le commissaire enquêteur a rendu son appréciation sur toutes les observations et impacts dans le rapport d’enquête (paragraphe 3).

Les observations favorables du public sont fondées (voir rapport/ paragraphe 3/ commentaire et avis du commissaire enquêteur). Pour les quelques observations concernant « le peu de modification du paysage », ce projet augmente néanmoins la saturation visuelle et l’encerclement de certains villages.

 Observations défavorables Les personnes défavorables au projet éolien habitent la commune de Faux-Vésigneul (habitations les plus proches du projet / premières habitations à environ 2110 m de la 1ère éolienne E1/ Les Mâts d’Eole. Le projet Eolis. Les Sources est imbriqué avec les Mâts d’Eole). Ils évoquent d’abord et surtout les nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 et les futurs impacts acoustiques du projet Cheppes 2. Remarque : pour la commune de Faux-Vésigneul, les impacts sonores de Cheppes 1 se cumulent en particulier avec le projet Cheppes 2 (extension par densification de Cheppes 1). Puis sont cités principalement : l’implantation, l’intégration paysagère/effets de saturation- visibilité (encerclement de la commune de Faux-Vésigneul), les risques pour la santé humaine, la qualité de l’eau (câbles enterrés ENEDIS à proximité du château d’eau de la commune), l’impact des champs magnétiques, l’effet du balisage lumineux, la santé animale, les risques de dépréciation immobilière, le démantèlement. Toutes ces observations sont compréhensibles. La société Les Mâts d’Eole a répondu de manière argumentée et documentée à ces observations [réponses communes avec Eolis. Les Sources (voir rapport/ paragraphe 3)]. Le commissaire enquêteur a rendu son appréciation sur toutes les observations et impacts dans le rapport d’enquête (paragraphe 3).

Il convient d’observer que les avis défavorables des habitants de la commune de Faux- Vésigneul sont surtout et principalement motivés par les nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 mis en service le 26 janvier 2017. Les réponses données par le pétitionnaire aux observations défavorables sur les différents thèmes permettent au commissaire enquêteur de constater que tous les points soulevés ont trouvé des réponses argumentées, documentées. En conséquence, le commissaire enquêteur considère que les observations défavorables du public ne remettent pas en cause le projet éolien de la société Les Mâts d’Eole. Néanmoins, compte tenu des nuisances sonores précédemment évoquées, des recommandations figurent au paragraphe 12.5. Aucune observation défavorable ne concerne les risques de collision de l’avifaune et des chiroptères avec les éoliennes (acceptation environnementale du projet par les citoyens).

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18. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES THÈMES ABORDÉS EN FIN D’ENQUÊTE Les 11 thèmes abordés par le commissaire enquêteur figurent dans le rapport (paragraphe 4) avec les réponses de la société Les Mâts d’Eole (communes avec la société Eolis. Les Sources) et leur analyse par le commissaire enquêteur.

Les réponses apportées permettent de satisfaire les interrogations soulevées par le dossier d’enquête, sauf pour les risques et changement liés à la mise en service de Cheppes 2 évoqués par le bureau d’études acoustiques Echopsy (voir rapport/ paragraphe 4/ 9ème thème).

19. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 –LES MÂTS D’EOLE

19.1. Avantages du projet éolien Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole Au regard des avis rendus précédemment, le commissaire enquêteur estime que les avantages sont les suivants : 1. Le projet s’inscrit dans le cadre de la loi portant engagement national pour l’environnement et la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte, qui veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030. 2. Le recours à une énergie renouvelable liée au vent est l’enjeu positif de la demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie présentée par la société Les Mâts d’Eole. En effet, les incidences du projet sur le climat sont positives. Ainsi, 12 275 tonnes de CO2 seront économisés annuellement (24 550 tonnes pour les deux demandes d’autorisation d’exploiter). 3. 122,5 kg de déchets nucléaires ne seront pas produits (245 kg pour Cheppes 2 si les éoliennes remplacent une production nucléaire équivalente). 4. Le projet imbriqué Cheppes 2 est porté par des sociétés expertes dans le domaine éolien. 5. L’accord de partenariat entre les deux sociétés permet de mettre en commun leurs atouts pour le développement du projet Cheppes 2. 6. Le développement du projet éolien initial Cheppes 1 s’est accompagné de la volonté des élus (commune de Cheppes-la-Prairie et communauté de communes de la Moivre à la Coole) de poursuivre ce développement avec le projet d’extension Cheppes 2. 7. La concertation menée en amont du projet a permis de faire partager aux élus, aux propriétaires/exploitants et riverains du site les enjeux du projet Cheppes 2. Elle a favorisé une meilleure prise en compte des attentes des collectivités locales, du monde agricole et des riverains. Néanmoins, le grand public et les habitants de la commune de Faux- Vésigneul n’ont pas participé à la définition du projet. 8. Le site éolien projeté Les Mâts d’Eole, localisé sur la commune de Cheppes-la-Prairie, est identifié par le SRE de Champagne-Ardenne (cité par le dossier d’enquête et l’Autorité environnementale) comme favorable au développement éolien. 9. La localisation du site évite l’éparpillement des implantations d’éoliennes dans le département de la Marne (extension Cheppes 1) et donc le mitage des paysages et la banalisation des éoliennes en Champagne-Ardenne. 10. Aucune zone d’inventaire et de site NATURA 2000 ne sont présents à proximité du projet. 11. Aucune demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées n’apparait nécessaire. 12. Aucun défrichement n’est sollicité pour implanter les éoliennes. 13. Le milieu physique est propice à l’installation d’éoliennes :

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 le secteur est très peu exposé à l’activité sismique, aux mouvements de terrain, aux incendies et à un faible niveau kéraunique ;  l’aléa retrait-gonflement des argiles est nul à faible ;  le site n’est pas exposé au risque inondation (mais aléa moyen à très élevé d’inondation par remontée de nappe). 14. Pour le milieu naturel, le caractère fortement agricole de la zone confère un niveau d’enjeu globalement faible et aura un impact non significatif pour l’avifaune de façon générale (les espèces sensibles ne sont recensées qu’en très faible effectif). 15. En raison de l’éloignement du projet des habitations (plus de 2 km), les incidences sur le milieu humain (la sécurité, la santé, la circulation et les nuisances) sont négligeables à faibles selon l’étude d’impact commune. 16. Sur l’environnement paysager, la densité actuelle des parcs éoliens existants à proximité ne permet pas de bien individualiser le projet éolien Les Mâts d’Eole. L’ajout de 6 éoliennes (12 avec le projet imbriqué Eolis. Les Sources) se fond dans la trame existante, la densifie, mais ne modifie pas significativement les paysages du plateau, qui ont déjà mutés pour intégrer des éoliennes. Cependant, il convient d’observer qu’il y a un effet préexistant de saturation du paysage et que le projet éolien Cheppes 2 occupera un angle supplémentaire de 0 à 16° selon les villages. 17. Les mesures ERC assurent l’équilibre environnemental du projet. 18. Les retombées économiques du projet éolien Les Mats d’Eole sont positives pour les collectivités : retombée fiscale d’environ 137 975,5 €/an (275 951/an pour Cheppes 2). 19. En fin de vie, le site projeté sera rendu à l’agriculture.

19.2. Inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole Au regard des avis rendus précédemment, le commissaire enquêteur estime que les inconvénients sont les suivants : 1. La concertation sur le projet n’a pas associé le grand public concerné (qui habite à 6 km autour du projet) et surtout les habitants de la commune de Faux-Vésigneul qui sont les plus proches du projet éolien. Néanmoins, l’enquête publique (espace de démocratie participative) a permis d’informer le public et de recueillir ses observations (l’enquête est complémentaire à la concertation mais elle ne remplace pas celle-ci). 2. La zone du projet éolien se trouve dans la zone d’exclusion au Nord des vignobles vitryats. En effet, les pales des machines sont visibles ainsi que d’autres parcs éoliens à partir de la D982 au S-E de la commune de (Cf. Etude d’impact sur l’environnement/ photo 63/ photomontage 39), mais les extensions de parcs éoliens existants sont autorisées par la "Charte éolienne des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne", et Cheppes 2 est en extension de Cheppes 1. 3. Le dossier d’enquête ne présente pas une variante permettant de réduire davantage la visibilité du parc éolien de Cheppes 2 à partir du château de Vitry-la-Ville (monument historique depuis 1990), mais la plantation d’une haie arborée filtrant les vues en direction du projet depuis le château de Vitry-la-Ville permet de réduire l’impact visuel des éoliennes et à l’accord du propriétaire. 4. Le POS de Cheppes-la- Prairie (favorable à l’éolien) est caduc (date de 1977). C’est donc le Règlement national d’urbanisme (RNU) qui s’applique. 5. Le modèle des éoliennes n’est pas fixé. Ce point fait l’objet d’une recommandation du commissaire enquêteur. 6. Des terres agricoles sont consommées (1,49 ha pour Les Mâts d’Eole/ 2,98 ha pour le projet imbriqué Cheppes 2).

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Cependant, la surface de terre utilisée est réduite et la société Les Mâts d’Eole a signé des accords fonciers avec l’ensemble des propriétaires des parcelles concernées par l’implantation d’une éolienne ou par le survol de celle-ci, ainsi que pour les chemins d’accès et le passage des câbles. 7. La municipalité de Faux-Vésigneul et des habitants de cette commune se plaignent des nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 dont les impacts se cumulent avec le projet éolien. Ce point fait l’objet de recommandations du commissaire enquêteur. 8. La densification des éoliennes sur le territoire communal : extension de Cheppes 1 : + 6 éoliennes Les Mâts d’Eole (+ 6 éoliennes Eolis. Les Sources). Toutefois, la zone d’étude peut supporter de nouvelles éoliennes. Effectivement, le relief, les trames arborées et bâties, et le scénario retenu d’implantation des éoliennes permettent de limiter l’impact de ce nouveau projet. Une bourse aux arbres réduit les incidences sur les habitations les plus impactées. Par ailleurs, la concentration des éoliennes est préconisée par le SRE de Champagne- Ardenne et par le Vade-mecum éolien de 2007 (modifié en 2008) du département de la Marne. 9. Le risque de collision de l’avifaune et des chiroptères (vulnérabilité modérée à forte pour les chauves-souris) avec les éoliennes est réel, mais la séquence ERC a été mise en œuvre : site envisagé à plus de 200 m des boisements, bridage des éoliennes, plantation d’une haie au S-E du site projeté. Cependant, une réserve du commissaire enquêteur concerne la haie d’environ 900 m au lieu-dit « la Conge » : la garantie foncière présentée n’est pas signée. 10. Après le démantèlement des éoliennes, du béton armé restera enfoui dans une terre fertile (340 m³ de béton et 27,7 tonnes d’acier dans chaque fondation). En effet, les fondations des éoliennes en béton armé (semelle circulaire d’environ 20,10 m de diamètre) seront enfouies à une profondeur de 2,80 m, surmontées d’un piédestal cylindrique de 0,80 m (fût). Le pétitionnaire indique le démontage des fondations jusqu’à une profondeur d’environ 1 m sous le terrain naturel. Cette situation sera préjudiciable à l’environnement, à l’enracinement de certaines cultures, à l’infiltration des eaux de pluie et certainement à la future valeur des terres impactées. C’est une forme d’artificialisation invisible du sol (perte de qualité des terres, moindre résilience écologique). Mais cette situation est conforme à l’arrêté ministériel du 26 août 2011. En outre, M. William Mathieu (maire de Cheppes-la-Prairie) et les propriétaires concernés ont accepté les conditions de remise en état du site au terme de son exploitation (Cf. Dossier administratif/ Annexe II).

19.3. Appréciation des avantages et des inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole Les avantages de ce projet sont conséquents (Cf. Paragraphe 19.1). Les inconvénients sont moins nombreux mais réels (Cf. Paragraphe 19.2). Des mesures limitent ou pallient les inconvénients 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et les inconvénients 2 et 10 sont conformes à la réglementation (Cf. Paragraphe 19.2).

Le commissaire enquêteur estime donc que les avantages du projet éolien Les Mâts d’Eole sont supérieurs aux inconvénients.

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20. CONCLUSIONS PERSONNELLES, MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes + 1 poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRESENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ LES MÂTS D’EOLE

En conclusion de cette enquête publique, en l’état actuel du dossier d’enquête, et après avoir :

- effectué une concertation sur les modalités de l’enquête publique commune avec l’autorité organisatrice de l’enquête (Préfecture de la Marne/ DDT).

- Rencontré M. William Mathieu (maire de Cheppes-la-Prairie), Mme Claudy Mathieu (adjointe au maire de Cheppes-la-Prairie), Mme Dorothée Frisch-Gauthier (responsable du dossier Les Mâts d’Eole), M. Eric Boban (gérant de la société Les Mâts d’Eole), M. Florent Klein (responsable du dossier Eolis. Les Sources imbriqué avec Les Mâts d’Eole), M. Jean-Christophe Mangeart (maire de Faux-Vésigneul), M. Hubert Arrouart (président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole et M. Jean-Paul Arnould (président de l’AF de Cheppes-la-Prairie).

- Contacté Mme Audrey Hamm (Coordinatrice des EnR, Chargée de mission Éolien/ DREAL Grand Est), M. Anthony Dicanot (Service Prévention des Risques Anthropiques - Pôle Ressources/ DREAL Grand Est) et l’ARS DT 51.

- Etudié tous les documents de l’enquête publique commune et le mémoire en réponse de la société Les Mâts d’Eole (commun avec la société Eolis. Les Sources).

- Visité le site éolien projeté et les territoires des 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet Cheppes 2-Les Mâts d’Eole.

- Assuré cinq permanences et reçu 27 personnes à la mairie de Cheppes-la-Prairie.

- Résumé, dans le rapport d’enquête, les deux projets éoliens (imbriqués) de demande d’autorisation environnementale d’exploiter, récapitulé les différents impacts, leurs incidences et les mesures de préservation du pétitionnaire, relaté le déroulement de l’enquête publique commune, rapporté l’avis de l’Autorité environnementale (avec le mémoire en réponse du pétitionnaire), les avis des 21 conseils municipaux concernés, les avis consultatifs, ainsi que les observations du public, les thèmes abordés en fin d’enquête avec les réponses du pétitionnaire et les appréciations du commissaire enquêteur.

- Rendu, dans les présentes conclusions, des avis sur les caractéristiques du projet éolien, les impacts du projet éolien, les avis des 21 communes, les avis consultatifs, les observations du public et les réponses apportées par le pétitionnaire aux observations du public et aux thèmes abordés, et comparé les avantages et les inconvénients du projet.

Compte tenu :

- Du cadre juridique cité au paragraphe 1.6 du rapport d’enquête.

- De l’ensemble des pièces du dossier soumis à l’enquête publique commune.

- De l’imbrication du projet Cheppes 2 - Les Mâts d’Eole avec le projet Cheppes 2 - Eolis. Les Sources.

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- De l’objectif du projet éolien Cheppes 2 - Les Mâts d’Eole : production annuelle d’environ 40 500 MWh (81 000 MWh avec le projet imbriqué Eolis. Les Sources) dans un contexte national incitant à recourir aux énergies renouvelables.

Et en raison des motifs suivants (explicités dans les paragraphes 3 à 19 des présentes conclusions) : - L’enquête publique s’est déroulée pendant 33 jours consécutifs pendant lesquels le public a pu s’informer (dossiers d’enquête « papier » et « numérique ») et s’exprimer sur le registre d’enquête ou par courrier ou par voie numérique.

- La société les Mâts d’Eole est parfaitement identifiée et possède de l’expérience dans l’éolien à travers ses sociétés partenaires Benesol et Ceres (développement de 15 parcs éoliens) et le partenariat avec Engie green (exploite 58 parcs éoliens).

- Entre 2014 et 2017, ce projet a fait l’objet d’une concertation avec les élus, agriculteurs/exploitants, riverains du site. Le public a été informé en 2017, mais il n’a pas été convié à la concertation en amont du projet.

- Le dossier d’enquête de la société Les Mâts d’Eole est complet :  les résumés non techniques sont d’une lecture aisée par le public ;  l’étude d’impact comprend tous les éléments requis par le code de l’environnement (Art. R.122-5). Elle est proportionnée à la sensibilité environnementale de la zone d’étude, à l’importance et la nature du projet et aux incidences sur la santé humaine et l’environnement ;  les photomontages sont nombreux et permettent de bien appréhender l’impact du projet sur le paysage (sauf en hiver quand le feuillage est tombé).  l’avis de la MRAe et le mémoire en réponse ont contribué à l’amélioration du dossier.

- Le projet de la société Les Mâts d’Eole est justifié par la pertinence du développement éolien pour diversifier les sources énergétiques, les décentraliser et limiter les émissions de gaz à effet de serre :  il participe à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de transition écologique des moyens de production d’électricité (ex : Cheppes 2 - Les Mâts d’Eole peut couvrir environ 50% des besoins électriques des 80511 habitants de la Communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne et 100% avec le projet imbriqué Eolis. Les Sources) ;  il permet d’éviter le rejet de 12. 000t/an de CO2 (soit 24 000t/an de CO2 avec le projet imbriqué Eolis. Les Sources) ;  il évite la production de 122,5 kg de déchets nucléaires (soit 245 kg avec Eolis. Les Sources) en supposant que la production éolienne Cheppes 2 remplace l’équivalent de production nucléaire.

- Le site projeté est situé dans une commune favorable au développement éolien selon le Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne (approuvé par le Conseil régional le 25 juin 2012). Il est éloigné des habitations (environ 2110 m) et localisé sur de grandes étendues agricoles ayant un intérêt écologique réduit.

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- Dans le cadre de la densification des parcs éoliens existants, la situation du site éolien est cohérente car en continuité de Cheppes 1. La saturation visuelle du secteur se trouve ainsi réduite et l’encerclement des villages n’offre pas de modification majeure depuis l’intérieur de la plupart des villages (angle supplémentaire d’encerclement variant de 0 à 16° suivant les villages).

- La variante d’implantation retenue est la plus appropriée. Elle présente le moins d’éoliennes et le moins d’impacts paysagers. Elle a également le moins d’impacts sur l’avifaune et la migration des oiseaux (respecte l’éloignement de 200 m des haies et boisements, et se situe en dehors du couloir de migration principal de l’avifaune selon le SRE de Champagne-Ardenne).

- Les caractéristiques techniques des éoliennes sont bien décrites, mais le modèle des éoliennes n’est pas arrêté. Ce point fera donc l’objet d’une recommandation.

- Des attestations du maire de Cheppes-la-Prairie et des propriétaires figurent dans le dossier administratif. Elles témoignent que le pétitionnaire a la maîtrise foncière de son projet éolien.

- L’étude du projet éolien montre qu’il est compatible avec les documents de planification. Néanmoins, c’est le Règlement national d’urbanisme qui s’applique pour la commune de Cheppes-la-Prairie (le POS approuvé en 1977 est caduc).

- Les garanties financières décrites dans le dossier d’enquête sont conformes à la réglementation. Elles visent à couvrir l’ensemble des opérations de démantèlement et de remise en état du site, en particulier en cas de défaillance de l’exploitant.

- Le milieu physique est favorable à l’installation d’éoliennes (plateau de la Champagne crayeuse).

- Le secteur d’étude du milieu naturel est largement dominé par les grandes cultures qui présentent une flore peu diversifiée et commune, et des habitats naturels limités (arbres isolés, haies, boisements, friches, …). Aucun impact significatif n’est donc à envisager sur la flore, les habitats, les mammifères terrestres, les amphibiens, les reptiles et les insectes, que ce soit en phase chantier ou en phase d’exploitation. Au vu du contexte fortement agricole, les espèces sensibles ne sont présentes qu’en très faible effectif. Toutes les éoliennes étant implantées sur des parcelles cultivées, l’impact sera donc faible à non significatif de façon générale pour l’avifaune. Les travaux seront réalisés en dehors des périodes de nidification (1er mars au 31 juillet) ou suivis par un écologue s’ils débutent avant le 1er mars et à condition qu’ils ne s’interrompent pas pendant plus de 2 semaines (le dérangement étant actif au moment de l’installation des oiseaux nicheurs, ces derniers s’éloigneront du chantier). Cependant, en phase d’exploitation, il y a un risque de collision de l’avifaune et des chiroptères avec les éoliennes. En particulier, la vulnérabilité est modérée à forte pour les chiroptères (ex : Pipistrelle de Nathusius et Pipistrelle commune) et le secteur est à enjeu moyen à fort pour les espèces de chiroptères migratrices (ex : Pipistrelle de Nathusius et Noctules de Leisler dont 2 cadavres ont été trouvé en 2017 sur le parc existant de Cheppes 1).

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Le pétitionnaire a évité, réduit et compensé ces impacts avec les mesures suivantes :  implantation des éoliennes à plus de 200 m des boisements ;  bridage des éoliennes (mesure principalement favorable aux chiroptères mais aussi à l’avifaune). Pour consolider cette mesure, le bridage fera l’objet d’une recommandation ;  plantation d’une haie de 900 mètres environ au lieu-dit « La Conge ». La haie est de plus un milieu rare sur le secteur, ce qui augmente son intérêt pour l’avifaune et les chiroptères. Toutefois, il n’y a pas de garantie foncière signée pour planter cette haie. Ce point fera donc l’objet d’une réserve.

- Pour le milieu humain, en raison de l’éloignement des éoliennes de Cheppes 2 des habitations (environ 2110 m), les incidences sur la commodité du voisinage (sécurité, santé, circulation et nuisances) sont négligeables à faibles. Néanmoins, pour la santé humaine, compte tenu des conclusions du bureau d’études Echopsy concernant les risques et changement acoustiques liés à la mise en service de ce parc (voir rapport/ paragraphe 4/ 9ème thème) et considérant les nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 décrites par la municipalité de Faux-Vésigneul et des habitants de cette commune, des recommandations seront effectuées.

- L’analyse des effets cumulés avec les autres parcs a été étudiée et complétée dans le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale. Elle montre que l’interaction des incidences et le cumul des incidences avec les 40 autres parcs exploités, autorisés ou à l’instruction sont nulles à négligeables pour le milieu physique, non significatives à faibles pour le milieu naturel (implantation du projet à plus de 200 m des boisements et haies), négligeables à très faibles pour le milieu humain. En particulier, pour le bruit, l’impact complet de Cheppes 1 et du projet Cheppes 2, s’ils sont considérés comme une seule entité, n’entraine pas de non-conformité, selon le bureau d’études Echopsy. Cependant, des nuisances sonores provenant du parc actuel de Cheppes 1 impactent la commune de Faux-Vésigneul. Les recommandations citées supra s’imposent donc. Pour les effets cumulés sur le milieu paysager, il y a un effet préexistant de saturation visuelle autour des villages.

- Les incidences sur l’économie sont positives (retombée fiscale totale de 137 975,5 €/an pour les collectivités soit 275 951 € pour les deux projets éoliens). Ainsi, l’exploitation du parc permettra, par exemple, à la commune et à la communauté de communes la réalisation d’infrastructures ou l’amélioration de celles-ci pour le mieux-être de la population.

- Un parc éolien ne constitue pas un fardeau pour les générations futures puisqu'au terme de son exploitation, il sera démantelé et les terres rendues à un usage agricole. Cependant, du béton armé restera enterré dans les champs (340 m³ de béton et 27,7 tonnes d’acier dans chaque fondation), mais l’excavation des fondations est conforme à l’arrêté ministériel du 26 août 2011.

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- S’agissant du paysage, les parcelles agricoles peuvent supporter l’accueil des éoliennes du projet :  l’effet d’encerclement des villages du secteur est déjà lié aux parcs existants ;  le relief, les trames arborées et bâties ainsi que la variante retenue (3 scénarios étudiés) permettent de limiter l’impact de ce nouveau projet ;  les 6 éoliennes du projet Les Mâts d’Eole, implantées en continuité de Cheppes 1 et imbriquées avec le projet Eolis. Les Sources, se fondent avec l’existant. En effet, les paysages du plateau ont déjà muté pour intégrer des éoliennes, et au regard des objectifs actuels du développement éolien régional, les enjeux locaux sont à relativiser par rapport aux enjeux paysagers à l’échelle de la Champagne-Ardenne ;  le site projeté évite la dispersion des implantations d’éoliennes, qui conduit au mitage des paysages du département de la Marne et à leur banalisation ;  deux mesures sont mise en place pour réduire les impacts visuels : bourse aux arbres pour les villages les plus impactés et plantation d’une haie arborée filtrant les vues en direction du projet depuis le château de Vitry-la-Ville (patrimoine historique).

- La démarche ERC a facilité le montage du projet et préservé les intérêts de l’environnement. L’étude d’impact sur l’environnement synthétise dans un tableau très pédagogique toutes les incidences potentielles du projet, leur intensité, les mesures ERC et leur coût estimatif ainsi que l’intensité des incidences résiduelles attendues suite à l’application de ces mesures.

- L’étude de dangers démontre que l’ensemble des risques d’accidents est caractérisé par un niveau de risque entre très faible et faible. Des mesures de sécurité, appropriées aux risques sont prévues.

- L’avis de l’autorité environnementale (Ae) a garanti une information complète et transparente du public sur les enjeux environnementaux. L’Ae a fourni, en toute indépendance, au public et au pétitionnaire une analyse critique sur le projet éolien. Toutes les remarques de l’Ae ont fait l’objet d’une réponse adéquate (commune avec Eolis. Les Sources) du pétitionnaire. Cet avis a permis, en particulier, d’améliorer les mesures ERC, de compléter les données sur les espèces d’oiseaux rencontrées et sur le suivi de la mortalité des chauves-souris.

- Le bilan des avis des 21 conseils municipaux montrent l’indifférence des municipalités au projet éolien (16 avis non rendus), voire son acceptabilité, sauf pour la municipalité de Faux-Vésigneul.

- Les organismes et services consultés n’ont pas émis d’avis défavorable ou réservé mais des prescriptions à appliquer par le pétitionnaire.

- La société Les Mâts d’Eole a apporté aux observations du public et aux thèmes abordés par le commissaire enquêteur des réponses argumentées (réponses communes avec la société Eolis. Les Sources). Ces réponses complètent l’information sur le projet éolien.

- Comme démontré au paragraphe 19 des présentes conclusions, les avantages du projet éolien sont supérieurs aux inconvénients.

Considérant, de surcroît, que le public des 21 communes d’affichage de l’avis d’enquête s’est peu mobilisé et que les observations défavorables ont reçu des réponses argumentées et documentées permettant de valider le projet.

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Le commissaire enquêteur, après avoir examiné l’ensemble des critères et des impacts relatifs au projet éolien Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole :

 Regrette l’absence de concertation avec le grand public et notamment avec les habitants de la commune de Faux-Vésigneul, les plus proches du projet éolien.

 Estime que le recours à une énergie renouvelable liée au vent est l’enjeu positif de la demande d’autorisation environnementale d’exploiter le parc éolien de la société Les Mâts d’Eole (évite le rejet de 12000t/an de CO2 dans l’atmosphère).

 Prend acte des engagements du pétitionnaire relatifs à : - la réalisation d’une campagne (étude) de mesures de réceptions acoustiques après la mise en service de Cheppes 2. Cette étude doit prendre en compte les éoliennes du parc actuel de Cheppes 1. Le cas échéant, un plan de fonctionnement optimisé sera adopté. - la mise en place d’une bourse aux arbres (mesure de réduction paysagère) proposée aux riverains demandeurs de Cheppes-la-Prairie, Faux-Vésigneul, Songy, Saint-Martin-aux- Champs, Togny-aux-Bœufs et Vitry-la-Ville (à la demande du commissaire enquêteur, Faux-Vésigneul et Togny-aux-Bœufs ont été associés à la bourse aux arbres) ; - la plantation d’un alignement de 5 arbres (15 m de haut) permettant de masquer la vue directe des éoliennes depuis le château de Vitry-la-Ville.

 Recommande 1ère recommandation Le modèle des éoliennes n’étant pas encore fixé, les meilleurs équipements en termes d’efficacité énergétique et de moindres nuisances occasionnées devront être mis en place.

2ème recommandation En raison des risques et du changement en matière acoustique, liés à la mise en service de ce parc éolien, indiqués par le bureau d’études Echopsy et de l’incidence cumulée du projet Cheppes 2 avec le parc éolien existant de Cheppes 1(1) , objet de plaintes pour nuisances sonores de la municipalité de Faux-Vésigneul et d’habitants de cette commune, il est recommandé à l’autorité préfectorale de faire figurer dans ses prescriptions les mesures suivantes : - les résultats de la campagne de mesures de réceptions acoustiques devront être communiqués, avec les conclusions, au maire de Cheppes-la-Prairie et au maire de Faux-Vésigneul, pour confirmer le respect de l’arrêté ministériel du 26 août 2011 (section bruit) avec, le cas échéant, les mesures prises pour respecter la réglementation et faire cesser les nuisances sonores sur les tiers ; - la mise en place de systèmes de mesurage en continu des niveaux sonores cumulés, audibles et dans la gamme des infrasons et basses fréquences, des parcs éoliens de Cheppes 1 et Cheppes 2 depuis les points représentatifs de la commune de Faux- Vésigneul. Nota : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail conseille aussi cette mesure pour les parcs éoliens ; - la création d’un comité de suivi composé d’un représentant de la préfecture, d’élus de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, de représentants d’associations locales, de citoyens de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, d’un représentant de la société Les Mâts d’Eole, d’un représentant de la société Eolis. Les Sources (société mère Engie) et d’un représentant de Cheppes 1 (société mère Engie). (1) : la DDT 51 considère le projet éolien Les Mâts d’Eole et le projet éolien Eolis. Les Sources comme un seul projet éolien Cheppes 2 qui constitue l’extension par densification de Cheppes 1.

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3ème recommandation Compte tenu du contexte local et régional de développement de la filière éolienne et de l’impact cumulatif, pour prévenir les risques de mortalité des chiroptères, il est également recommandé à l’autorité préfectorale de faire figurer dans ses prescriptions le plan de bridage du parc éolien de Cheppes 2 - Les Mâts d’Eole indiqué par le pétitionnaire (au paragraphe 1.9.2 du rapport) en fonction des heures, des conditions météorologiques et de l’activité de ces mammifères communément appelés chauve-souris. Le suivi dans le temps de l’efficacité de ce bridage doit être également imposé.

 Donne en conclusion :

UN AVIS FAVORABLE à la demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien (6 éoliennes + 1 poste de livraison) sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie (Marne) présentée par la société Les Mâts d’Eole (siège social : 42, rue de Champagne Vitry-la-Ville 51240).

Cet avis est assorti de la réserve suivante : la garantie foncière pour créer la haie d’environ 900 mètres de long au lieu-dit « La Conge » au Sud-Est du projet doit être présentée signée. Sans cette garantie signée, cette mesure environnementale ne peut être considérée comme telle, et l’impact sur l’avifaune et les chiroptères n’est pas réduit. Nota : aujourd’hui, la convention d’implantation de la haie avec le propriétaire de la surface nécessaire n’est pas signée (PJ 15).

Fait à Châtillon-sur-Marne, le 6 août 2019 Le Commissaire enquêteur M. Thierry Malvaux

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3ème PARTIE

CONCLUSIONS MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

CONCERNANT LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes et un poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES (siège social : Tour de Lille – 19ème étage, Boulevard de Turin à Lille 59777).

1. PRÉAMBULE L’enquête publique commune a été prescrite par l’arrêté préfectoral n° 2019-EP-55-IC du 6 mai 2019. Les textes de l’arrêté concernant la société Eolis. Les Sources sont notamment : - le code de l’environnement dont relève l’enquête ; - l’ordonnance 2016-1060 du 3 août 2016 portant réforme des procédures destinées à assurer l’information et la participation du public à l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement ; - la demande présentée le 13 octobre 2017 et complétée le 16 novembre 2018 par la société Eolis. Les Sources en vue d’obtenir l’autorisation environnementale de construire et d’exploiter 6 éoliennes et 1 poste de livraison, sur le territoire de la commune de Cheppes-la- Prairie, ressortissant aux installations classées par référence à la rubrique n°2980-1 A de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) et des documents annexés à cette demande ; - l'avis formulé par la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAe) en date du 12 avril 2019 ; - le rapport du 16 avril 2019 de l’inspection des installations classées constatant la recevabilité de la demande présentée par la société Eolis. Les Sources.

Selon l’arrêté préfectoral : - l’enquête est commune avec la demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien (6 éoliennes + 1 de poste de livraison) sur le territoire de la commune de Cheppes-la- Prairie (Marne) présentée par la société Les Mâts d’Eole (siège social : 42, rue de Champagne à Vitry-la-Ville 51240) ; - le rapport est commun aux deux demandes d’autorisation environnementale d’exploiter ; - les conclusions sont propres à chaque demande.

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2. RÉSUMÉ DE LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN PRÉSENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES Comme il est mentionné dans le rapport d’enquête publique, la société Eolis. Les Sources demande l’autorisation environnementale d’exploiter un parc de production d’énergie électrique à partir de l’énergie mécanique du vent de 6 éoliennes (E5, E7, E9, E10, E11 et E12) de 2,2 MW de puissance unitaire maximale, avec un réseau de câbles inter-éolien et 1 poste de livraison, au sein d’un projet de parc comprenant au total 12 éoliennes et 2 postes de livraison sur la commune de Cheppes-la-Prairie dans le département de la Marne (51).

Ce projet est imbriqué avec celui de la société Les Mâts d’Eole (6 éoliennes et 1 poste de livraison). Les 2 projets imbriqués sont dits de Cheppes 2 et viennent en extension d’un parc éolien existant (Cheppes 1) de 5 éoliennes et 1 poste de livraison.

Pour des raisons de cohérence technique et environnementale, le commissaire enquêteur partage la position de la DDT 51 qui considère Cheppes 2 comme un seul et même parc éolien.

Le poste-source envisagé par ENEDIS (gestionnaire du réseau) pour le raccordement électrique du projet éolien se situe à 13 km à La Chaussée-sur-Marne.

Les 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du site projeté de Cheppes 2 ont été informées du déroulement de cette enquête publique et l’avis de leur conseil municipal demandé par le Préfet de la Marne.

3. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE COMMUNE Le commissaire enquêteur a constaté que :

- l’enquête publique s’est déroulée pendant 33 jours consécutifs du samedi 8 juin 2019 (à partir de 09H00) au mercredi 10 juillet 2019 (jusqu’à 18H00) ;

- l’avis d’enquête publique a été publié dans la presse, au moins quinze jours avant l’ouverture de l’enquête : journal l’Union (édition du 13 mai 2019) et les Petites Annonces Matot Braine (édition du 13 mai 2019) ;

- dans les huit premiers jours de l’enquête, l’avis d’enquête a été de nouveau publié dans le journal l’Union (édition du 10 juin 2019) et les Petites Annonces Matot Braine (édition du 10 au 16 juin 2019) ;

- l’avis d’enquête publique a été publié sur le site Internet des services de l’Etat dans la Marne au moins quinze jours avant l’ouverture de l’enquête et pendant toute la durée de l’enquête ;

- l’arrêté d’ouverture d’enquête a prescrit aux maires l’affichage de l’avis d’enquête quinze jours au moins avant le début de l’enquête publique et pendant toute la durée de celle-ci. Cet affichage a été vérifié par le commissaire enquêteur (voir Rapport d’enquête/ paragraphe 2.3.2) ;

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- l’affichage de l’avis d’enquête (format A2, couleur jaune), sur le lieu prévu pour la réalisation du projet, a été prescrit par l’arrêté d’ouverture d’enquête. Cet affichage a été constaté par le commissaire enquêteur le 27 mai 2019 ;

- l’enquête publique a également été annoncée sur le site internet de la mairie de Cheppes- la-Prairie ainsi que par un « papillon » d’information distribué dans les boites aux lettres de la commune de Cheppes-la-Prairie et par un article publié sur Internet.

- les deux dossiers d’enquête et le registre d’enquête ont été mis à la disposition du public en mairie de Cheppes-la-Prairie, pendant toute la durée de l’enquête, aux jours et heures d’ouverture de la mairie et lors des cinq permanences du commissaire enquêteur ;

- le dossier d’enquête sous forme électronique a été également consultable pendant toute la durée de l’enquête :  à la mairie de Cheppes-la-Prairie sur un ordinateur mise à la disposition du public aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie et lors des permanences du commissaire enquêteur,  sur le site Internet des services de l’Etat dans la Marne. L’arrêté d’ouverture d’enquête a prescrit également la consultation du dossier sur le site Internet : http://www.projet-environnement.gouv.fr.

- pendant toute la durée de l’enquête, le public a pu consigner ses observations sur le registre d’enquête « papier » en mairie de Cheppes-la-Prairie aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie et lors des permanences du commissaire enquêteur ou les adresser par correspondance à la mairie de Cheppes-la-Prairie à l’attention du commissaire enquêteur ou par voie électronique à : [email protected] ;

- pendant toute la durée de l’enquête, le registre d’enquête a été consultable à la mairie de Cheppes-la-Prairie et les observations électroniques consultables sur le site internet des services de l’Etat dans la Marne ;

- le commissaire enquêteur a tenu cinq permanences en mairie de Cheppes-la-Prairie ;

- la commune de Cheppes-la-Prairie a accordé toutes les facilités nécessaires au public et au commissaire enquêteur ;

- cette enquête publique s’est déroulée sans incident dans un climat relativement serein.

Le commissaire enquêteur estime donc que le public a disposé d’une information suffisante, accessible et a pu s’exprimer. En outre, la dématérialisation de l’enquête publique facilite l’information des citoyens et leur participation. Elle permet d’élargir l’enquête à un public de plus en plus connecté, au- delà du périmètre d’affichage de l’avis d’enquête et de sa diffusion par la presse.

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4. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE PÉTITIONNAIRE : LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES Le commissaire enquêteur estime que : - le pétitionnaire et le mandataire sont bien identifiés sur le dossier d’enquête ainsi que la société partenaire (Engie Green France Sas) filiale du groupe Engie ; - la société Eolis. Les Sources, à travers Engie Green (qui assure la gestion, la maintenance et la surveillance de 58 parcs éoliens), dispose de l’expérience nécessaire pour développer, construire et exploiter le parc éolien projeté ; - les capacités financières du pétitionnaire présentent toutes les garanties pour pouvoir assurer la construction et l’exploitation du parc éolien (Cf. Dossier d’enquête).

A noter que l’assurance responsabilité civile du demandeur s’applique pour les dommages corporels, matériels et immatériels causé à autrui.

La collaboration avec la société Les Mâts d’Eole (accord de partenariat) est un atout pour développer le projet éolien de Cheppes-la-Prairie.

5. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMMUNICATION ET LA CONCERTATION Selon le SRE de Champagne-Ardenne cité par le dossier d’enquête et l’Autorité environnementale : « L’aménagement du territoire est avant tout une préoccupation collective, du ressort des élus, des citoyens et de l’Etat. Les opérateurs privés, quant à eux, ont une responsabilité de concertation et de transparence, qu’ils doivent assumer s’ils veulent voir aboutir leurs projets ».

Le commissaire enquêteur a noté que : - la communication et la concertation sur le projet éolien se sont surtout déroulées de 2014 à 2017 avec le président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole, les élus de Cheppes-la-Prairie, l’association foncière (AF) de Cheppes-la-Prairie, les propriétaires et/ou exploitants concernés ainsi qu’avec les riverains du site projeté ; - deux actions de communication envers le public ont été organisées en 2017 :  un atelier pédagogique sur l’éolien et les métiers associés a eu lieu avec les élèves de primaire de l’école de Mairy-sur-Marne regroupant les enfants de Cheppes-la-Prairie,  une permanence publique a été organisée le samedi 7 octobre 2017 à la mairie de Cheppes- la-Prairie. Une série de cartes pédagogiques expliquant le déroulement des opérations et les résultats des études réalisées, ainsi que des photos-montages ont été exposés. Trois personnes des sociétés Les Mâts d’Eole et Eolis. Les Sources ont répondu aux questions du public invité (communes de Cheppes-la-Prairie, Togny-aux-Bœufs, Vitry-la-Ville, Saint- Martin-aux-Champs, Songy, Faux-Vésigneul et Coupetz).

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Le commissaire enquêteur estime que la communication et la concertation ont permis de faire partager aux élus, aux propriétaires/exploitants concernés, à l’AF communale et aux riverains du site les enjeux du projet de parc éolien Cheppes 2. Elle a favorisé également une meilleure prise en compte des attentes des collectivités locales et du monde agricole. Cependant, le commissaire enquêteur regrette : - l’absence de concertation avec le grand public (qui habite dans un rayon de 6 km autour de Cheppes 2) et notamment avec les habitants de la commune de Faux- Vésigneul, qui sont les plus proches du projet Cheppes 2. En effet, seules les parties citées en préambule ont participé à la phase d’étude. Aujourd’hui, les citoyens veulent avoir « leur mot à dire » et être associés le plus en amont possible au processus de décision (ex : organisation de réunions publiques). Ils vivent tous les jours sur un territoire éolien. Les bénéfices attendus de la concertation avec le public sont :  d’apporter une information claire sur le projet éolien, de sensibiliser sur les enjeux environnementaux, d’aider le public à comprendre les contraintes pesant sur la maîtrise d’ouvrage, sur l’environnement et sur leur territoire,  l’amélioration de la qualité de la décision (l’intelligence collective citoyenne permet d’avoir une vue à 360 degrés de l’ensemble des problèmes qui se posent),  l’amélioration de la prise en considération de l’environnement (chacun a des entrées différentes sur l’éolien, certains ont des entrées plus techniques et d’autres plus sensorielles),  l’amélioration de la qualité de l’information (Ex : il y a des critériologies concurrentes, différentes),  l’appropriation du projet éolien (aspect social, ancrage territorial). - l’absence de concertation avec le président de la communauté de communes Vitry, Champagne et Der dont 6 communes sont dans le rayon d’affichage de l’avis d’enquête ; - l’absence d’action(s) de communication pour les habitants de 13 communes d’affichage de l’avis d’enquête.

6. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LE DOSSIER D’ENQUÊTE PUBLIQUE Le dossier d’enquête de la société Eolis. Les Sources est volumineux. Il comprend 27 documents et plus de 1300 pages. En particulier, le commissaire enquêteur a observé que le dossier d’enquête du projet éolien Eolis. Les Sources est composé des documents suivants : - une note de présentation non technique ; - une étude d’impact sur l’environnement et ses annexes techniques, dont notamment, l’étude des zones d’influence visuelle, des études écologiques (bureau d’études Airele), une étude paysagère et patrimoniale et un document de photomontages ; - le résumé non technique de l’étude d’impact sur l’environnement ; - une étude de dangers et son résumé non technique, ainsi que l’étude des effets de battements d’ombre ; - une étude d’impact acoustique réalisée par un bureau d’études indépendant (Echopsy) ; - les plans réglementaires ; - l’avis de l’autorité environnementale et le mémoire en réponse du porteur de projet (commun avec Les Mâts d’Eole).

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Le commissaire enquêteur considère que le dossier d’enquête comprend toutes les pièces mentionnées au livre V du code de l’environnement relatif aux ICPE et au décret n°2017-82 du 26 janvier 2017 relatif à l’autorisation environnementale. Il a apprécié le dossier d’enquête de la société Eolis. Les Sources. En particulier, le commissaire enquêteur souligne les points suivants : - la note de présentation non technique est claire et à la portée du public. En effet, elle est autonome (elle peut se comprendre sans le reste du dossier), concise (32 pages/ le dossier comprend plus de 1300 pages) et pédagogique (compréhensible par un non spécialiste). Elle est très utile pour permettre au public de prendre connaissance, en peu de temps, du projet éolien ; - les différentes études comprennent les éléments requis par l’article R.122-5 du code de l’environnement ; - les photomontages sont en nombre suffisant et permettent de visualiser le volet paysager au printemps quand les arbres sont en feuilles (prises de vue datées du 23 mai 2017). Néanmoins, il est dommage qu’aucun photomontage ne présente au public des vues panoramiques du projet éolien en hiver quand les trames arborées ont perdu une partie du feuillage ; - les informations données dans les différentes documents sont parfois répétitives ; - le format A3 horizontal et la taille de la police facilitent la lecture du dossier.

7. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA JUSTIFICATION DU PROJET ÉOLIEN EOLIS. LES SOURCES ET SA LOCALISATION

7.1. Avis sur la justification du projet Le commissaire enquêteur estime que le projet éolien de la société Eolis. Les Sources se justifie par les éléments suivants : - il s’inscrit dans le cadre de la loi portant engagement national pour l’environnement et la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte, qui veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030 et les diviser par 4 d’ici 2050 ; - il permet d’éviter le rejet de 12. 000t/an de CO2 (soit 24 000t/an de CO2 pour le projet Cheppes 2) et la production de 122,5 kg de déchets nucléaires (soit 245 kg pour le projet Cheppes 2) en supposant que la production éolienne de Cheppes 2 remplace l’équivalent en production nucléaire.

En conséquence, le projet Cheppes 2 - Eolis. Les Sources (production d’électricité alternative à partir d’énergie renouvelable liée au vent) concourt à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de transition écologique des moyens de production d’électricité.

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7.2. Avis sur la localisation Le site projeté est situé dans un espace agricole ouvert, une zone venteuse et dans une commune favorable au développement éolien selon le SRE de Champagne-Ardenne. Le projet de parc éolien respecte une distance de recul de 500 m aux zones destinées à l’habitation (premières habitations de Vésigneul à environ 2110 m). Le minimum de 500 m est fixé par la loi. Pour la santé humaine, l’ARS DT 51 a donné un avis favorable au projet. Par rapport à la situation éolienne actuelle, sa localisation engendre peu de nouvelles visibilités (le projet se confond avec Cheppes 1). Pour l’avifaune, le positionnement du parc éolien permet de conserver un passage de plus de 2 km au Sud avec les parcs et les projets les plus proches, passage correspondant au couloir de migration recensé dans le SRE. Le parc éolien conserve également un passage de plus d’1 km au Nord ce qui permet de conserver une circulation fluide de l’avifaune migratrice. S’agissant des chiroptères (10 espèces recensées sur le site d’étude), les éoliennes sont positionnées à plus de 200 m des boisements et des haies afin d’éviter les risques de collisions. Ce site vient en extension cohérente d’un parc existant (Cheppes 1 : 5 aérogénérateurs) exploité par une entité du groupe Engie.

Le commissaire enquêteur estime donc que la localisation du projet éolien est adaptée : - santé : avis favorable pour l’ARS DT 51, impact nul à faible pour l’Autorité environnementale, impact négligeable à très faible pour le bureau d’études (parc localisé à plus de 2 km des habitations) ; - le parc éolien se situe sur une zone hors contraintes stratégiques selon le SRE de Champagne-Ardenne ; - en particulier, le site projeté évite les territoires à sensibilité maximale à l’échelle de la Champagne-Ardenne. Son positionnement évite l’éparpillement des implantations d’éoliennes dans le département de la Marne (extension Cheppes 1) et donc le mitage des paysages et la banalisation des éoliennes.

Il convient d’observer cependant que la zone d’implantation potentielle est plus proche des zones habitées de Faux-Vésigneul que de Cheppes-la-Prairie, qu’elle recoupe partiellement un couloir de migration de l’avifaune, non retenu comme stratégique mais néanmoins considéré comme une zone de contrainte forte. La zone précitée recoupe également un secteur à enjeu moyen à fort pour les espèces de chiroptères migratrices, néanmoins considérée comme une zone de contrainte modérée par le bureau d’études. Les incidences de ces différents points feront donc l’objet de recommandations et d’une réserve (voir paragraphes 12.2 et 12.5).

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8. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES SCÉNARIOS D’IMPLANTATION ENVISAGÉS ET LES CARACTÉRISTIQUES DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 – EOLIS. LES SOURCES

8.1. Avis sur les scénarios d’implantation Le commissaire enquêteur considère que la variante n° 3 retenue (6 éoliennes + 6 avec le projet imbriqué Les Mâts d’Eole) est le meilleur choix pour les raisons suivantes : - elle comporte le moins d’éoliennes ; - elle occupe la plus faible superficie des trois variantes étudiées ; - elle respecte les contraintes techniques et notamment l’éloignement de 200 m des haies et boisements ; - elle se situe en dehors du couloir de migration principal de l’avifaune d’après le SRE de Champagne-Ardenne ; - elle évite l’encadrement du bois au niveau du lieu-dit « Le Fond des Salières » ; - les distances inter-éoliennes sont adaptées à l’équilibre interne du parc et à son exploitation ; - elle est cohérente avec l’implantation du parc initial Cheppes 1.

Parmi les variantes étudiées, le scénario n° 3 génère effectivement les impacts les plus faibles sur le paysage et l’avifaune. Toutefois, le dossier d’enquête ne présente pas de variante permettant de réduire davantage la visibilité du parc éolien de Cheppes 2 à partir du château de Vitry-la-Ville (inscrit comme monument historique depuis 1990/ L'inscription est une protection des monuments présentant un intérêt remarquable à l'échelle régionale, contrairement au classement, protégeant les monuments présentant un intérêt à l'échelle de la nation et qui constitue ainsi le plus haut niveau de protection). L’impact sur le Château de Vitry-la-Ville, où la visibilité direct du parc éolien est avérée, sera réduit (avec l’accord du propriétaire) par la plantation d’arbres (15 m de haut) permettant de masquer la vue directe des éoliennes depuis le château.

8.2 Avis sur les caractéristiques techniques Les dimensions maximales indiquées seront les suivantes pour le gabarit final : - hauteur totale maximale : 150 m ; - hauteur maximale du mât : 95 m ; - diamètre maximal du rotor : 110 m ; - puissance unitaire maximale : 2,2 MW.

Le commissaire enquêteur approuve les caractéristiques techniques car elles reprennent le même gabarit que les éoliennes du parc éolien existant de Cheppes-la-Prairie. Il regrette que le modèle des éoliennes ne soit pas arrêté, et préconise donc de mettre en place les meilleurs équipements techniques en termes d’efficacité énergétique et de moindres nuisances occasionnées. Ce point est une recommandation du commissaire enquêteur.

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9. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA MAÎTRISE FONCIÈRE DU PROJET Conformément à l’article R.181-13 3 du code de l’environnement, la demande d'autorisation environnementale doit comprendre « Un document attestant que le pétitionnaire est le propriétaire du terrain ou qu'il dispose du droit d'y réaliser son projet ou qu'une procédure est en cours ayant pour effet de lui conférer ce droit ». Le dossier d’enquête indique que la société Eolis. Les Sources a joint au dossier de demande d’autorisation environnementale d’exploiter les accords fonciers signés avec l’ensemble des propriétaires des parcelles concernées par l’implantation d’une éolienne ou par le survol de celle- ci ainsi que pour les chemins d’accès et le passage des câbles.

Le commissaire enquêteur considère donc que le pétitionnaire a la maîtrise foncière de son projet.

10. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA COMPATIBILITÉ DU PROJET ÉOLIEN AVEC LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION L’étude d’impact sur l’environnement conclut à la conformité et à la compatibilité du projet avec : - le plan d’occupation des sols (POS) de Cheppes-la-Prairie, approuvé en 1977 ; - le Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne, approuvé en 2012 ; - le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) de Champagne-Ardenne de décembre 2015 ; - les servitudes liées à la présence d’un faisceau hertzien de la Défense (Saint-Martin-sur-le- Pré/Glannes et Songy/Omey).

Ce projet respecte au minimum une distance de recul de 500 m aux zones destinées à l’habitation (Cf. Loi portant engagement national pour l’environnement et arrêté du 26 août 2011 relatif aux ICPE).

Après avoir étudié le dossier d’enquête, visité le site projeté et le territoire des 21 communes d’affichage de l’avis d’enquête, reçu le public lors des permanences et auditionné le maire de Cheppes-la-Prairie et le président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole, le commissaire enquêteur approuve les conclusions de l’étude d’impact commune sur l’environnement relatives à la conformité et à la compatibilité du projet avec les documents de norme supérieure.

Cependant, le POS de la commune de Cheppes-la-Prairie (approuvé en octobre 1977) est caduc (le PLUi est en cours d’élaboration par la communauté de communes). Rappel : la loi ALUR prévoit que les POS non transformés en PLU au 31 décembre 2015 deviennent caducs sans remise en vigueur du document antérieur et avec application du règlement national d’urbanisme. Ce POS était favorable à l’éolien. Il autorisait en zone NC "non constructible" « les constructions, ouvrages et installations à condition d’être nécessaires à l’exploitation, la production et à la vente des énergies renouvelables ». En conséquence, le Règlement national d’urbanisme s’applique (voir rapport/ paragraphe 4/ 2ème thème).

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11. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES GARANTIES FINANCIÈRES ET LA REMISE EN ÉTAT DU SITE Les garanties financières du projet s’élèvent à 50 000 € par éolienne, soit 300 000 € pour la société Eolis. Les Sources. La formule de calcul figure dans le dossier d’enquête. Ce montant sera réactualisé tous les cinq ans. La constitution des garanties financières sera faite au plus tard avant la mise en service de l’installation. Les opérations de démantèlement des installations de production, y compris le système de raccordement au réseau sont prévues. La remise en état du site consistera à rendre au site d’implantation un usage agricole. Les acceptations des conditions de remise en état du site au terme de son exploitation, signées du maire de Cheppes-la-Prairie et des propriétaires concernés, figurent dans le dossier d’enquête.

Le commissaire enquêteur estime donc que le démantèlement du site est pris en compte conformément à la réglementation. Cependant, il note les points suivants : - les fondations des éoliennes en béton armé (semelle circulaire d’environ 20,10 m de diamètre) seront enfouies à une profondeur de 2,80 m surmontées d’un piédestal cylindrique de 0,80 m (fût) ; - le pétitionnaire indique l’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation sur une profondeur minimale de 1 mètre (Cf. Arrêté ministériel du 26 août 2011/ Pour les terres agricoles, l'arrêté prévoit bien l'excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l'installation sur une profondeur de 1 mètre). Le commissaire enquêteur attire donc l’attention sur le béton (340 m3) et l’acier (27,7 tonnes) qui resteront enfouis dans des terres fertiles pour chaque éolienne. Cette situation sera préjudiciable à l’environnement, à l’enracinement de certaines cultures, à l’infiltration des eaux de pluie et sans doute à la valeur des terres après le démantèlement, mais conforme à la réglementation (voir rapport/ paragraphe 4/ 10ème thème). C’est une forme d’artificialisation invisible du sol : perte de qualité des terres, moindre résilience écologique.

12. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE D’IMPACT COMMUNE SUR L’ENVIRONNEMENT Le commissaire enquêteur estime que : - l’étude d’impact commune sur l’environnement comprend tous les points fixés par l’Art. R.122-5 du code de l’environnement ; - vu les aires d’étude définies et justifiées (jusqu’à 20 km autour du projet), celles-ci sont suffisantes pour appréhender les enjeux du territoire et les effets du projet éolien sur l’environnement :  le périmètre éloigné (20 km) prend en compte les unités paysagères avoisinantes, les grands axes de traversée du territoire et les autres parcs éoliens développés ou autorisés,  le périmètre immédiat (8 km) prend en compte le paysage quotidien,  le périmètre rapproché (3 km) permet d’avoir une compréhension visuelle du paysage et des modifications apportées dans un rayon proche du projet ;

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- l’analyse des méthodes utilisées est satisfaisante [Ex : 9 sessions de prospection de chiroptères (3 en automne, 3 au printemps, 3 en été) / L’effort de prospection des chiroptères doit être au minima de 8 sessions] ; - l’étude d’impact commune est proportionnée aux différents enjeux présents ; - le résumé non technique permet au public de disposer d’une bonne présentation synthétique de l’état initial de l’environnement, des partis envisagés et raisons du choix du projet, des incidences du projet sur l’environnement, des mesures de préservation volontaires, des incidences résiduelles, de la synthèse et des coûts estimatifs des différentes mesures, du démantèlement du parc éolien et remise en état, et de la conclusion générale de l’étude ; - les annexes sont bien documentées. Quelques photomontages hivernaux (quand les feuilles sont tombées) auraient été appréciables ; - dans le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale, le pétitionnaire a répondu sur des points essentiels de l’étude d’impact (réponse commune avec la société Les Mâts d’Eole).

L’étude d’impact commune sur l’environnement est de qualité. Elle a été enrichie par le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale (MRAe).

12.1. Avis sur le milieu physique Le commissaire enquêteur considère que : - les pertes de terre fertile sont fâcheuses mais restent faibles (2,98 ha avec le projet imbriqué de la société Les Mâts d’Eole) ; - l’utilisation des pistes d’accès existantes réduit la poussière et l’érosion des sols ; - les pollutions sur le sol et l’eau sont faibles ; - le projet éolien de la société Eolis. Les Sources a une incidence positive sur le climat : 24550 tonnes de CO2 évitées annuellement avec le projet imbriqué Les Mâts d’Eole.

En conséquence, le milieu physique est propice à l’installation d’éoliennes.

12.2. Avis sur le milieu naturel Le commissaire enquêteur constate que : - au regard du contexte agricole du site d’implantation, aucun impact significatif n’est à envisager sur les habitats, la flore (peu diversifiée), les mammifères terrestres, les amphibiens, les reptiles et les insectes ; - aucun site Natura 2000 et aucune zone d’inventaire ne sont présents à proximité du projet éolien ; - des mesures sont prises pour adapter les travaux à la nidification. - les espèces sensibles ne sont recensées qu’en très faible effectif. Cependant, il convient d’observer que 10 espèces de chiroptères ont été répertoriées sur le site d’étude, soit presque la moitié des espèces régionales (23 espèces en Champagne- Ardenne), dont la Pipistrelle commune et la Pipistrelle de Nathusius (migratrice) qui ont respectivement une note de risque de 3 à 3,5 (SFEPM 2013 suivi post-installation). Ce qui signifie une vulnérabilité modérée à forte pour ces espèces vis-à-vis des éoliennes de la société Eolis. Les Sources.

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De plus, comme déjà précisé au paragraphe 7.2. "Avis sur la localisation", la zone d’implantation projetée des éoliennes recoupe un secteur à enjeu moyen à fort pour les espèces de chiroptères migratrices, néanmoins considéré comme une zone de contrainte modérée. Sur le parc existant de Cheppes 1, 4 cadavres de chiroptères ont été identifiés en 2017 dont 2 Noctules de Leisler (Nyctalus leisleri : espèce migratrice sur presque toute son aire de distribution, ce sont essentiellement les femelles qui sont concernées. Elles accomplissent de très longs déplacements pouvant atteindre plus de 1500 km entre le Nord de l’Allemagne et l’Espagne. Le bureau d’études Airele classe cette espèce en déclin). Toutes les espèces de chiroptères sont protégées en France ainsi que leurs habitats. Afin de réduire l’impact potentiel du parc sur les chiroptères, un bridage préventif des éoliennes est indiqué par le pétitionnaire (Cf. Mémoire en réponse à l’avis de la MRAe).

Le projet éolien respecte les recommandations régionales qui consistent à conserver une distance minimale de 200 mètres par rapport aux boisements et aux haies. Pour prévenir les risques de mortalité des chiroptères, et en raison du contexte local et régional de développement de la filière éolienne et donc de l’impact cumulatif, le commissaire enquêteur estime que le plan de bridage des éoliennes et le suivi de son efficacité dans le temps doivent être prescrits par l’autorité administrative compétente. Ce point est une recommandation du commissaire enquêteur.

- Pour l’avifaune, le caractère fortement agricole de la zone confère un niveau d’enjeu globalement faible. Il convient néanmoins d’observer que les rapaces, espèce sensible à l’éolien, fréquentent régulièrement le site projeté de la société Eolis. Les Sources. Cependant, selon le mémoire en réponse à l’avis de la MRAe : « Parmi les espèces recensées, seul le Faucon crécerelle est présent de manière permanente et marquée sur le site en toutes saisons, tout en étant considéré comme sensible à l’éolien (fort taux de mortalité par collision). Les autres espèces sont considérées comme peu sensibles à l’éolien ou sensibles mais d’occurrence rare ou occasionnelle sur le site, noté en très faible effectif ou à l’unité (ex : Milan royal) ». Pour réduire cet impact, le site envisagé est situé à plus de 200 m des boisements (mesure suggérée par le SRE, pour les chauves-souris notamment). La plantation d’un linéaire de 800 m de haie au niveau du lieu-dit « Le Champ Blanc » permettra de réduire les collisions avec les éoliennes. En outre, le bridage des éoliennes (pour les chauves-souris) permettra aussi de réduire le risque de collision avec les autres espèces. S’agissant des Vanneaux huppés, ils sont vulnérables pour les risques de perte de stationnement dus à l’implantation d’éoliennes sur leur secteur de halte. Cependant, pour le site projeté, l’impact reste faible pour les Vanneaux huppés. En effet, lors de la migration prénuptiale, 400 individus ont été observés au Sud de la zone d’implantation potentielle (ZIP) et au-delà du périmètre des 600 m. Lors de la période postnuptiale, des groupes de 600, 150 et 50 Vanneaux huppés ont été observés entre la limite de la partie Sud ZIP et en dehors du périmètre des 600 m. Ces effectifs sont faibles pour la Champagne-Ardenne (groupe de milliers d’individus). Par ailleurs, le stationnement des Vanneaux huppés est fonction de l’assolement.

- La plantation d’une haie de 800 m au Sud du projet Cheppes 2, au niveau du lieu-dit « Le Champ Blanc » et entretenue sur la durée du parc, sera favorable à l’avifaune et aux chiroptères en compensation de la perte de fonctionnalité écologique liée au projet du parc éolien. Elle renforcera également l’attractivité de l’axe migratoire au Sud du projet éolien.

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Le commissaire enquêteur approuve la création d’une haie. Après la fin de l’enquête, les pétitionnaires ont indiqué que la haie sera plantée sur le lieu-dit « La Conge » au S-E du projet sur une longueur d’environ 900 m. Cependant, la garantie foncière n’est pas signée (PJ 15). Sans cette garantie signée, cette mesure environnementale ne peut être considérée comme telle, et l’impact sur l’avifaune et les chiroptères n’est pas réduit. Ce point constitue une réserve du commissaire enquêteur.

- Une demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées n’apparait pas nécessaire. Effectivement, la prise en compte des enjeux écologiques dans la conception du projet (éoliennes en dehors des zones de passages reconnues, éloignement de 200 m des lisières et des haies), ainsi que les mesures de réduction mises en place (ex : bridage des éoliennes, plantation de 900 m de haie au Sud-Est du projet) et les impacts résiduels nuls à faible rendent la mortalité non significative, et ne remettent pas en cause la dynamique des populations aviaires et chiroptérologiques.

En conclusion, les principaux groupes taxonomiques impactés sont l’avifaune et les chiroptères. Les impacts potentiels du projet éolien sur l’avifaune et les chiroptères sont les dérangements et les collisions. Les mesures d’évitement, de réduction, d’accompagnement permettent de réduire les impacts potentiels à un niveau faible à non significatif pour l’avifaune. Au regard de la vulnérabilité des chiroptères (ex : vulnérabilité modérée à forte pour la Pipistrelle de Nathusius et la Pipistrelle commune) et des interactions et cumul des incidences sur ces mammifères, une mesure s’impose pour réduire les impacts potentiels du parc sur les chauves-souris (bridage des éoliennes indiqué par le pétitionnaire). Les suivis post-implantation devront permettre de contrôler l’impact réel et la mise en place de nouvelles mesures si nécessaire. Par ailleurs, aucune observation du public ne concerne le milieu naturel : acceptation environnementale des citoyens.

12.3. Avis sur le milieu humain Le commissaire enquêteur estime que : - en raison de l’éloignement du parc éolien de la société Eolis. Les Sources des habitations (plus de 2 km), les incidences sur la sécurité, la santé, la circulation et les nuisances sont négligeables à faibles. Cependant, la municipalité et les habitants de la commune de Faux-Vésigneul redoutent principalement les nuisances sonores et les impacts sur la santé humaine puis vient le cadre de vie :  à ce jour, le dossier d’enquête conclut que le projet Eolis. Les Sources respecte la règlementation acoustique et une campagne de mesures de réceptions acoustiques prenant en compte le parc actuel de Cheppes 1 (après la mise en place de Cheppes 2) sera effectuée. Remarque : le bureau d’études Echopsy (responsable de l’étude d’impact acoustique) est indépendant ;  en matière de santé, l’ARS DT 51 rappelle qu’elle a donné un avis favorable et que l’eau du château d’eau de Faux-Vésigneul et des canalisations restent tout à fait potable

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avec le câble enterré ENEDIS à proximité (voir rapport/ paragraphe 2.2.3 et PJ 10). L’étude d’impact commune conclut à des incidences négligeables (exposition aux champs électromagnétiques) à très faibles (exposition accidentelle à des produits et substances dangereuses) pour la santé des habitants. L’Autorité environnementale indique un impact nul à faible pour les effets du battement d’ombre, les champs électromagnétiques et les ondes infrasonores.  les incidences liées au balisage lumineux sont faibles à modérées. La synchronisation des éoliennes avec celles du parc initial de Cheppes 1 limitera l’impact du balisage lumineux. Un seul feu est nécessaire ; - les retombées économiques du projet éolien Eolis. Les Sources sont positives pour les collectivités (retombée fiscale d’environ 275 951€/an avec le projet éolien Les Mâts d’Eole). A cela s’ajoutent les retombées locatives pour les propriétaires et exploitants (en moyenne 2 000 € par MW et par an selon le SRE de Champagne-Ardenne). - le tourisme n’est pas en confrontation directe avec les éoliennes projetées (éloignement de Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François qui sont les pôles touristiques du secteur d’étude).

Les incidences du projet sur le milieu humain sont donc globalement négligeables à faibles, sauf pour le balisage lumineux qui peut atteindre le niveau modéré. Néanmoins, des nuisances sonores venant du parc éolien actuel de Cheppes 1 impactent la commune de Faux-Vésigneul. Des recommandations sur ce point figurent au paragraphe 12.5. Les incidences économiques sont positives. Vu les 91 parcs éoliens raccordés dans le département de la Marne, il est dommage que le dossier d’enquête ne comporte aucune étude de l’impact de l’éolien sur le prix de l’immobilier dans les communes de la Marne accueillant des éoliennes.

12.4. Avis sur l’environnement paysager et les éléments du patrimoine historique Le commissaire enquêteur considère que : - le paysage ouvert de la Champagne crayeuse est favorable au projet éolien de la société Eolis. Les Sources localisé dans une zone favorable au développement de l’éolien ; - pour le classement UNESCO (AOC Champagne), la zone du projet éolien se trouve dans la zone d’exclusion au Nord des vignobles vitryats, mais les extensions de parcs éoliens existants sont possibles. C’est le cas de Cheppes 2 en extension de Cheppes 1 (Cf. Préconisations de la "Charte éolienne des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne" de 2018) ; - les enjeux paysagers sont l’effet de saturation visuelle et d’encerclement (voir rapport/ paragraphe 4/ 6ème thème). Le projet Eolis. Les Sources (avec le projet imbriqué Les Mâts d’Eole) occupera un angle supplémentaire allant de 0 à 16° en fonction des villages. Toutefois, il convient d’observer que :  l’effet d’encerclement des villages du secteur est lié aux parcs construits. Les 6 éoliennes du projet Eolis. Les Sources, implantées en continuité de Cheppes 1, se fondent avec l’existant,  l’intérieur des villages de la vallée de la Coole n’offre pas de vue sur l’extérieur, sauf pour le village de Faux,  l’intérieur des villages de la vallée de la Marne ne devrait pas être impacté, sauf pour les habitations situées sur les hauteurs de Cheppes-la-Prairie et ses franges urbaines S-O, en bordure S-O de Vitry-la-Ville et sur la frange Ouest de Togny-aux-Bœufs,

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 les habitations périphériques des villages pourront avoir des vues sur les éoliennes et donc subir des impacts visuels,  les abords, les entrées et sorties de certains villages peuvent présenter des sensibilités visuelles ; - les axes routiers de dessertes locales (D79) autour du projet, les routes des vallées (D2 et D4), le château de Vitry-la-Ville a une ouverture directe sur le projet éolien situé à 3,7 km et subira un impact moyen ; - les nombreux photomontages permettent d’appréhender l’insertion paysagère du projet dans le périmètre d’étude. Cependant, les photomontages ne comportent aucune vue panoramique du projet éolien en hiver quand les trames boisées ont perdu leurs feuilles qui masquent une partie des éoliennes.

Le commissaire enquêteur considère que le projet d’extension du parc initial de Cheppes 1 est cohérent avec les parcs éoliens déjà implantés sur le site d’étude. Ce territoire de la Champagne crayeuse est prédisposé à l’accueil de l’éolien et peut supporter de nouvelles éoliennes. La densification est préférable à l’éparpillement des implantations d’éoliennes, qui conduit au mitage des paysages et à leur banalisation. Les enjeux paysagers locaux sont donc à nuancer par rapport aux enjeux paysagers de la Champagne-Ardenne. Lors des permanences, le commissaire enquêteur a constaté que la densité de l’éolien était peu abordée par le public. Globalement, de par le peu de mobilisation des citoyens habitants dans un rayon de 6 km autour du projet (6899 personnes en 2016), il y a une acceptation paysagère du public. Les mesures pour réduire les impacts paysagers sont appréciables : bourse aux arbres pour les riverains demandeurs de Cheppes-la-Prairie, Songy, Saint-Martin-aux-Champs, Vitry-la-Ville, Faux-Vésigneul et Togny-aux-Boeufs et plantation d’une haie arborée filtrant les vues en direction du projet éolien depuis le château de Vitry-la-Ville (monument historique).

12.5. Avis sur les impacts cumulés Plus de 40 parcs éoliens sont en fonctionnement, autorisés ou en instruction dans un rayon de 20 km autour du projet. En particulier, le projet éolien de la société Eolis. Les Sources, imbriqué avec le projet éolien Les Mâts d’Eole, se cumule avec l’exploitation de Cheppes 1 (5 aérogénérateurs à environ 600 m au Sud-Ouest), avec l’exploitation des 30 aérogénérateurs des parcs de La Voie Romaine, Les Quatre Communes et La Guenelle I et II (à environ 1,05 km au Nord-Ouest) et avec le parc éolien accordé de 13 éoliennes des Longues Roies (à environ 2,03 km au Sud-Est).

Le commissaire enquêteur constate que : - pour le milieu physique et particulièrement le chantier, du fait de la distance avec les autres parcs existants, les incidences sont nulles à négligeables ; - concernant le milieu naturel, le projet Eolis. Les Sources est positionné en limite du couloir migratoire principal localisé dans le SRE de Champagne-Ardenne et les couloirs locaux sont évités. Les 6 éoliennes Cheppes 2- Eolis. Les Sources (avec les 6 éoliennes imbriquées Cheppes 2-Les Mâts d’Eole) s’implantent dans la continuité du parc existant de Cheppes1 et dans l’axe de migration N-E/S-O. L’effet barrière est donc réduit. Il reste un couloir de passage au Sud du projet (2 km séparent le projet du parc autorisé Les Longues Roies) ;

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- s’agissant des chiroptères, l’augmentation du nombre d’éoliennes sur le secteur engendrera mécaniquement une mortalité supplémentaire. Une mesure de réduction (bridage des éoliennes indiqué par le pétitionnaire) s’impose donc. - sur le milieu humain, les incidences (sécurité des biens et des personnes, trafic routier, vibrations, odeurs, émissions lumineuses, battements d’ombre, réception télévisée) sont limitées au site d’implantation ou sa proximité immédiate. Pour le bruit, l’étude d’impact prend en compte les effets cumulés avec les parcs à proximité du projet et notamment Cheppes 1. Aucun dépassement prévisionnel d’émergence n’est relevé pour les périodes diurnes et nocturnes par le bureau d’études Echopsy dans le cas de vents de secteurs Sud-Ouest ou Nord-Est. Selon Echopsy, « l’impact complet de ces deux ensembles d’éoliennes, s’ils sont considérés comme une seule entité, n’entraine pas de non-conformité ». Cependant, la municipalité et des habitants de Faux-Vésigneul ainsi que le maire de Cheppes-la-Prairie indiquent des nuisances sonores provenant du parc actuel de Cheppes 1 mis en service le 26 janvier 2017. Le pétitionnaire annonce la réalisation d’une campagne (étude) de mesures de réceptions acoustiques après la mise en service de Cheppes 2. Cette étude prendra en compte les éoliennes du parc actuel de Cheppes 1. Le cas échéant, un plan de fonctionnement optimisé sera adopté. - sur l’environnement paysager, la densité actuelle des parcs éoliens existants à proximité ne permet pas bien d’individualiser le projet éolien Eolis. Les Sources. Il n’y a pas de modification majeure de l’encerclement des villages (Cheppes 2 occupera un angle supplémentaire variant de 0 à 16° selon les villages). L’ajout de 6 éoliennes (12 avec le projet Les Mâts d’Eole) se fond dans la trame existante, la densifie, mais ne modifie pas significativement les paysages du plateau qui ont déjà mutés pour intégrer des éoliennes. L’enjeu paysager majeur est la saturation visuelle dans ce secteur très dense en éolien. La bourse aux arbres permettra de masquer la vue pour les habitations les plus gênées par le projet éolien.

A l’échelle des aires d’étude, le cumul des incidences est traité par le dossier d’enquête sur les thématiques adéquates (paysage, biodiversité, émissions sonores, lumineuses, …). Les impacts cumulés sont bien analysés vis-à-vis des incidences sur le milieu physique, naturel, humain et paysager. Le commissaire enquêteur estime que les interactions et cumul des incidences sont nulles à négligeables pour le milieu physique, non significatives à faibles pour le milieu naturel et ne modifient pas les paysages du plateau, qui ont déjà muté pour intégrer des éoliennes.

Pour le milieu humain, des nuisances sonores venant du parc éolien actuel de Cheppes 1 impactent la commune de Faux-Vésigneul. En conséquence, le commissaire enquêteur préconise les mesures suivantes : - les résultats de la campagne de mesures de réceptions acoustiques devront être communiqués, avec les conclusions, au maire de Cheppes-la-Prairie et au maire de Faux-Vésigneul, pour confirmer le respect de la réglementation avec, le cas échéant, les mesures prises pour respecter la réglementation et faire cesser les nuisances sonores sur les tiers ; - des systèmes de mesurage en continu des niveaux sonores cumulés (audibles et dans la gamme des infrasons et basses fréquences) des parcs éoliens Cheppes 1 et Cheppes 2 depuis les points représentatifs de la commune de Faux-Vésigneul devront être mis en place ; Nota : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail conseille aussi cette mesure pour les parcs éoliens.

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- la création d’un comité de suivi composé d’un représentant de la préfecture, d’élus de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, de représentants d’associations locales, de citoyens de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, d’un représentant de la société Les Mâts d’Eole, d’un représentant de la société Eolis. Les Sources (société mère Engie) et d’un représentant de Cheppes 1 (société mère Engie).

Pour le milieu naturel, le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale apporte un complément d’informations sur les rapaces, les Vanneaux huppés et sur les mesures favorables à l’avifaune et aux chiroptères (plantation d’une haie et bridage des éoliennes). Pour le milieu paysager, le projet augmente la saturation visuelle sur ce territoire très éolien. Cependant, le commissaire enquêteur a constaté lors de ses visites que la topographie, les trames arborées et bâties, et la variante retenue d’implantation des éoliennes limiteront l’impact de ce nouveau projet éolien depuis le cœur de la plupart des villages. Il y a autour des villages un effet préexistant de saturation visuelle qui a fait l’objet de peu d’observations du public compte tenu de la population du territoire concerné (6899 habitants en 2016).

12.6. Avis sur la démarche Eviter, Réduire, Compenser (ERC) Le bilan de la séquence ERC est présent dans l’étude d’impact sur l’environnement. Pour le chantier et l’exploitation des éoliennes, les mesures correctives de réduction, de compensation et volontaires, pour le milieu physique, naturel, humain/santé, le paysage et le patrimoine sont bien détaillées et permettent de rapprocher les intérêts de l’environnement et du pétitionnaire. Dans le mémoire en réponse (commun pour les deux pétitionnaires) à l’avis de l’autorité environnementale, des réponses plus étayées et appropriées ont été apportées pour les impacts environnementaux.

13. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR l’ÉTUDE DE DANGERS Le commissaire enquêteur souligne les points suivants : - le projet est situé en zone agricole ; - les premières habitations sont à plus de 2 km du projet ; - pour chacun des scénarios de risques, la cinétique, l’intensité, la gravité et la probabilité ont été étudiées afin de déterminer les dangers. L’analyse montre que l’ensemble des phénomènes dangereux est caractérisé par un niveau de risque entre très faible et faible ; - afin de prévenir les risques d’accidents, différentes mesures de sécurité sont détaillées dans le dossier d’enquête. Ces mesures sont adaptées aux risques.

Les mesures de sécurité prévues réduisent les risques majeurs (effondrement de l’éolienne, chute et projection de glace, chute d’éléments de l’éolienne, projection de tout ou partie de pale). Le niveau de risque est donc acceptable pour le projet éolien de la société Eolis. Les Sources. En conséquence, le projet Cheppes 2- Eolis. Les Sources respecte les prescriptions relatives aux risques de l’arrêté ministériel du 26 août 2011 concernant les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation

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soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement.

14. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR L’AVIS DE L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE (Ae) ET SUR LE MÉMOIRE EN RÉPONSE Rappel : l’Ae est la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) Grand Est.

Le commissaire enquêteur relève l’intérêt de l’avis de l’Ae et a apprécié son contenu. L’Ae recommande les mesures suivantes : 5. Réduire l’impact visuel sur le château de Vitry-la-Ville (monument historique depuis 1990). 6. Réduire le risque de collision des rapaces. 7. Compenser la perte de territoire de stationnement des Vanneaux huppés. 8. Imposer un bridage des éoliennes.

Le pétitionnaire Eolis. Les Sources a adressé un mémoire en réponse (commun avec Les Mâts d’Eole). Il a répondu aux quatre points cités supra.

Le commissaire enquêteur considère que l’avis de l’Ae est promoteur de l’environnement. En effet, cet avis a vérifié les données présentées dans le dossier en référence à un cadre juridique et réglementaire, pour évaluer les effets négatifs et positifs, éviter ou réduire les impacts du projet et diminuer les pressions sur l’environnement.

Le pétitionnaire a satisfait aux recommandations 1, 2 et 4 de l’Ae. Il a apporté des réponses appropriées au point 3. En effet : - concernant le point 1, la convention signée entre le propriétaire du château de Vitry- la-Ville et le pétitionnaire permet de mettre en place la mesure de réduction visant la plantation d’arbres (15 m de haut) pour masquer la vue sur les éoliennes depuis le château. L’entretien des arbres est prévu pour 25 ans ; - s’agissant du point 2, l’éloignement du site projeté à plus de 200 m des boisements, la plantation d’une haie et le bridage des éoliennes favorable aux chiroptères permettra aussi de réduire les collisions avec les rapaces ; - pour le point 3, la démarche ERC a été suivie avec un évitement du projet éolien sur les zones de haltes les plus importantes. De plus, le stationnement des Vanneaux huppés dépend de l’assolement et les effectifs de Vanneaux huppés dans la zone restent faibles pour la Champagne crayeuse. L’impact est donc faible pour le stationnement des Vanneaux huppés ; - quant au point 4, le pétitionnaire a indiqué un plan de bridage préventif pour réduire l’impact sur les chiroptères. Comme déjà indiqué au paragraphe 12.2, le commissaire enquêteur préconise la prescription de ce plan de bridage et le suivi de son efficacité dans le temps.

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15. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS DES CONSEILS MUNICIPAUX L’article 11 de l’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête n°2019-EP-55-IC du 6 mai 2019 demande, avant le 26 juillet 2019, l’avis des conseils municipaux des 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet. La DDT 51 a reçu : - 4 délibérations favorables : communes de Mairy-sur-Marne, Maisons-en-Champagne, Pogny et Saint-Martin-aux-Champs. Aucune de ces communes n’a motivé son avis. - 1 délibération défavorable : commune de Faux-Vésigneul qui a motivé son avis. 16 communes n’ont pas répondu : Ablancourt, Cernon, Cheppes-la-Prairie, Coole, Coupetz, Dommartin-Lettrée, Drouilly, La Chaussée-sur-Marne, Omey, Pringy, Saint-Germain-la-Ville, Songy, Soulanges, Togny-aux-Boeufs, Vésigneul-sur-Marne et Vitry-la-Ville.

Le commissaire enquêteur prend acte de ces avis. Le bilan des avis témoigne de l’indifférence des municipalités (16 avis non reçus) voire de l’acceptabilité sociale, environnementale, paysagère et patrimoniale du projet éolien par les communes, sauf pour Faux-Vésigneul (dont les zones habitées sont les plus proches du projet). A noter que la commune de Cheppes-la-Prairie, directement concernée par le projet, n’a pas donné d’avis. Au regard des enjeux du projet éolien Cheppes 2 sur le milieu humain, physique, naturel, paysager et patrimonial, le commissaire enquêteur regrette que 16 communes n’aient pas adressés d’avis malgré la demande préfectorale.

16. APPRÉCIATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES AVIS CONSULTATIFS Les avis consultatifs de l’ARS, de la DRAC, d’Enedis, d’Orange et de la Direction de la sécurité aéronautique d’Etat figurent dans le dossier d’enquête. Ces avis sont appropriés. Aucun avis défavorable ou réservé n’a été émis.

Après la fin de l’enquête, suite à une demande du commissaire enquêteur concernant les impacts sur la santé humaine et l’eau du château d’eau de Faux-Vésigneul, l’ARS DT 51 rappelle avoir émis un avis favorable sur ce projet éolien et confirme l’absence d’impact sur l’eau destinée à la consommation humaine (PJ 10).

Par ailleurs, selon la DRAC, le N-E du site projeté est une zone archéologique sensible (présence d’indices de sites funéraires protohistoriques, zone d’implantation privilégiée pour des nécropoles, des axes de circulation et des habitats de hauteur).

Les diverses prescriptions citée par ces avis doivent être prises en compte par le pétitionnaire. En cas de fouilles prescrites par la DRAC, le projet éolien peut donc contribuer à enrichir le patrimoine archéologique national. Compte tenu des incidences du projet éolien sur le monde agricole (ex : consommation de terre fertile, remise en condition des sols après le démantèlement, enjeux pour l’agriculture et l’élevage, retombées locatives pour les agriculteurs, …), il est dommage que l’avis de la Chambre d’agriculture de la Marne ne soit pas dans le dossier d’enquête.

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17. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES OBSERVATIONS DU PUBLIC Les observations du public figurent dans le rapport d’enquête (paragraphe 3) avec les réponses du pétitionnaire Eolis. Les Sources (communes avec la société Les Mâts d’Eole) et l’analyse des observations et des réponses par le commissaire enquêteur.

 Bilan des permanences et des observations Pendant les permanences, 27 personnes sont venues à la mairie de Cheppes-la-Prairie rencontrer le commissaire enquêteur et consulter le(s) dossier(s) d’enquête. 33 observations ont été déposées : 27 sur le registre « papier » (5 en dehors des permanences) et 6 observations transmises par voie électronique.

Communes / Nombre habitants (en 2016) Observations Observations favorables défavorables Cheppes-la-Prairie / 175 habitants 5 (dont l’ancien maire, 2 élus et le président de l’AF) Faux-Vésigneul (3 villages : Faux, Vésigneul et 4 14 (dont le maire et Fontaine) / 245 habitants et 4 élus) Francheville / 211 habitants 1 Togny-aux-Bœufs / 137 habitants 1 (le maire) Saint-Martin-aux-Champs / 97 habitants 2 (dont le maire) Vitry-la-Ville / 367 habitants 3 Commune non précisée 2 1 Total 18 favorables 15 défavorables Nota : - pour les observations de Vitry-la-Ville, il a été indiqué au commissaire enquêteur que le maire a déposé une observation, mais la qualité de maire n’est pas précisée sur le registre d’enquête ; - le territoire d’affichage de l’avis d’enquête comprend 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet éolien Cheppes 2. Il représente un total de 6899 habitants (en 2016).

Au regard de la population du territoire d’affichage de l’avis d’enquête (6899 habitants), le commissaire enquêteur estime que les citoyens se sont peu mobilisés (27 rencontres à la mairie et 33 observations), sauf pour la commune de Faux-Vésigneul. Ce manque de mobilisation des habitants du territoire témoigne de l’indifférence des citoyens pour Cheppes 2, voire de l’acceptabilité sociale, environnementale, paysagère et patrimoniale du projet éolien, sauf pour la commune de Faux-Vésigneul (dont les zones habitées sont les plus proches du projet). Cette situation est cohérente avec les avis des conseils municipaux des 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet éolien (16 communes n’ont pas donné d’avis). Il convient de noter qu’aucune observation ne concerne les risques de collision de l’avifaune et des chiroptères avec les éoliennes (acceptabilité environnementale du projet par les habitants).

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 Observations favorables Les personnes favorables considèrent principalement que le projet éolien participe au développement durable (intérêt de l’éolien), respecte la réglementation (sonore, distance avec les habitations, balisage lumineux), procure des retombées financières et économiques importantes, participe à l’entretien des chemins et modifie peu le paysage. La société Eolis. Les Sources a répondu de façon adéquate à ces observations (réponses communes avec Les Mâts d’Eole/ voir rapport/ paragraphe 3). Le commissaire enquêteur a rendu son appréciation sur toutes les observations et impacts dans le rapport d’enquête (paragraphe 3).

Les observations favorables du public sont fondées (voir rapport/ paragraphe 3/ commentaire et avis du commissaire enquêteur). Pour les quelques observations concernant « le peu de modification du paysage », ce projet augmente néanmoins la saturation visuelle et l’encerclement de certains villages.

 Observations défavorables Les personnes défavorables au projet éolien habitent la commune de Faux-Vésigneul (habitations les plus proches du projet / premières habitations à environ 2110 m de la 1ère éolienne E1/ Les Mâts d’Eole. Le projet Eolis. Les Sources est imbriqué avec les Mâts d’Eole. Ils évoquent d’abord et surtout les nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 et les futurs impacts acoustiques du projet Cheppes 2. Remarque : pour la commune de Faux-Vésigneul, les impacts sonores de Cheppes 1 se cumulent en particulier avec le projet Cheppes 2 (extension par densification de Cheppes 1). Puis sont cités : l’implantation, l’intégration paysagère/effets de saturation-visibilité (encerclement de la commune de Faux-Vésigneul), les risques pour la santé humaine, la qualité de l’eau (câbles enterrés ENEDIS à proximité du château d’eau de la commune), l’impact des champs magnétiques, l’effet du balisage lumineux, la santé animale, les risques de dépréciation immobilière, le démantèlement. Toutes ces observations sont compréhensibles. La société Eolis. Les Sources a répondu de manière argumentée et documentée à ces observations [réponses communes avec Les Mâts d’Eole (voir rapport/ paragraphe 3)]. Le commissaire enquêteur a rendu son appréciation sur toutes les observations et impacts dans le rapport d’enquête (paragraphe 3).

Il convient d’observer que les avis défavorables des habitants de la commune de Faux- Vésigneul sont surtout et principalement motivés par les nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 mis en service le 26 janvier 2017. Les réponses données par le pétitionnaire aux observations défavorables sur les différents thèmes permettent au commissaire enquêteur de constater que tous les points soulevés ont trouvé des réponses argumentées, documentées. En conséquence, le commissaire enquêteur considère que les observations défavorables du public ne remettent pas en cause le projet éolien de la société Eolis. Les Sources. Néanmoins, compte tenu des nuisances sonores précédemment évoquées, des recommandations figurent au paragraphe 12.5. Aucune observation défavorable ne concerne les risques de collision de l’avifaune et des chiroptères avec les éoliennes (acceptation environnementale du projet par les citoyens).

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18. AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LES THÈMES ABORDÉS EN FIN D’ENQUÊTE Les 11 thèmes abordés par le commissaire enquêteur figurent dans le rapport (paragraphe 4) avec les réponses de la société Eolis. Les Sources (communes avec la société Les Mâts d’Eole) et leur analyse par le commissaire enquêteur.

Les réponses apportées permettent de satisfaire les interrogations soulevées par le dossier d’enquête, sauf pour les risques et changement liés à la mise en service de Cheppes 2 évoqués par le bureau d’études acoustiques Echopsy (voir rapport/ paragraphe 4/ 9ème thème).

19. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU PROJET ÉOLIEN CHEPPES 2 –EOLIS. LES SOURCES

19.1. Avantages du projet éolien Cheppes 2 – Eolis. Les Sources Au regard des avis rendus précédemment, le commissaire enquêteur estime que les avantages sont les suivants : 20. Le projet s’inscrit dans le cadre de la loi portant engagement national pour l’environnement et la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte, qui veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030. 21. Le recours à une énergie renouvelable liée au vent est l’enjeu positif de la demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie présentée par la société Eolis. Les Sources. En effet, les incidences du projet sur le climat sont positives. Ainsi, 12 275 tonnes de CO2 seront économisés annuellement (24 550 tonnes pour les deux demandes d’autorisation d’exploiter). 22. 122,5 kg de déchets nucléaires ne seront pas produits (245 kg pour Cheppes 2 si les éoliennes remplacent une production nucléaire équivalente). 23. Le projet imbriqué Cheppes 2 est porté par des sociétés expertes dans le domaine éolien. 24. L’accord de partenariat entre les deux sociétés permet de mettre en commun leurs atouts pour le développement du projet Cheppes 2. 25. Le développement du projet éolien initial Cheppes 1 s’est accompagné de la volonté des élus (commune de Cheppes-la-Prairie et communauté de communes de la Moivre à la Coole) de poursuivre ce développement avec le projet d’extension Cheppes 2. 26. La concertation menée en amont du projet a permis de faire partager aux élus, aux propriétaires/exploitants et riverains du site les enjeux du projet Cheppes 2. Elle a favorisé une meilleure prise en compte des attentes des collectivités locales, du monde agricole et des riverains. Néanmoins, le grand public et les habitants de la commune de Faux- Vésigneul n’ont pas participé à la définition du projet. 27. Le site éolien projeté Eolis. Les Sources, localisé sur la commune de Cheppes-la-Prairie, est identifié par le SRE de Champagne-Ardenne (cité par le dossier d’enquête et l’Autorité environnementale) comme favorable au développement éolien. 28. La localisation du site évite l’éparpillement des implantations d’éoliennes dans le département de la Marne (extension Cheppes 1) et donc le mitage des paysages et la banalisation des éoliennes en Champagne-Ardenne. 29. Aucune zone d’inventaire et de site NATURA 2000 ne sont présents à proximité du projet. 30. Aucune demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées n’apparait nécessaire. 31. Aucun défrichement n’est sollicité pour implanter les éoliennes.

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32. Le milieu physique est propice à l’installation d’éoliennes :  le secteur est très peu exposé à l’activité sismique, aux mouvements de terrain, aux incendies et à un faible niveau kéraunique ;  l’aléa retrait-gonflement des argiles est nul à faible ;  le site n’est pas exposé au risque inondation (mais aléa moyen à très élevé d’inondation par remontée de nappe). 33. Pour le milieu naturel, le caractère fortement agricole de la zone confère un niveau d’enjeu globalement faible et aura un impact non significatif pour l’avifaune de façon générale (les espèces sensibles ne sont recensées qu’en très faible effectif). 34. En raison de l’éloignement du projet des habitations (plus de 2 km), les incidences sur le milieu humain (la sécurité, la santé, la circulation et les nuisances) sont négligeables à faibles selon l’étude d’impact commune. 35. Sur l’environnement paysager, la densité actuelle des parcs éoliens existants à proximité ne permet pas de bien individualiser le projet éolien Eolis. Les Sources. L’ajout de 6 éoliennes (12 avec le projet imbriqué Les Mâts d’Eole) se fond dans la trame existante, la densifie, mais ne modifie pas significativement les paysages du plateau, qui ont déjà mutés pour intégrer des éoliennes. Cependant, il convient d’observer qu’il y a un effet préexistant de saturation du paysage et que le projet éolien Cheppes 2 occupera un angle supplémentaire de 0 à 16° selon les villages. 36. Les mesures ERC assurent l’équilibre environnemental du projet. 37. Les retombées économiques du projet éolien Eolis. Les Sources sont positives pour les collectivités : retombée fiscale d’environ 137 975,5 €/an (275 951/an pour Cheppes 2). 38. En fin de vie, le site projeté sera rendu à l’agriculture.

19.2. Inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Eolis. Les Sources Au regard des avis rendus précédemment, le commissaire enquêteur estime que les inconvénients sont les suivants : 11. La concertation sur le projet n’a pas associé le grand public concerné (qui habite à 6 km autour du projet) et surtout les habitants de la commune de Faux-Vésigneul qui sont les plus proches du projet éolien. Néanmoins, l’enquête publique (espace de démocratie participative) a permis d’informer le public et de recueillir ses observations (l’enquête est complémentaire à la concertation mais elle ne remplace pas celle-ci). 12. La zone du projet éolien se trouve dans la zone d’exclusion au Nord des vignobles vitryats. En effet, les pales des machines sont visibles ainsi que d’autres parcs éoliens à partir de la D982 au S-E de la commune de Bassuet (Cf. Etude d’impact sur l’environnement/ photo 63/ photomontage 39), mais les extensions de parcs éoliens existants sont autorisées par la "Charte éolienne des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne", et Cheppes 2 est en extension de Cheppes 1. 13. Le dossier d’enquête ne présente pas une variante permettant de réduire davantage la visibilité du parc éolien de Cheppes 2 à partir du château de Vitry-la-Ville (monument historique depuis 1990), mais la plantation d’une haie arborée filtrant les vues en direction du projet depuis le château de Vitry-la-Ville permet de réduire l’impact visuel des éoliennes et à l’accord du propriétaire. 14. Le POS de Cheppes-la- Prairie (favorable à l’éolien) est caduc (date de 1977). C’est donc le Règlement national d’urbanisme (RNU) qui s’applique. 15. Le modèle des éoliennes n’est pas fixé. Ce point fait l’objet d’une recommandation du commissaire enquêteur.

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16. Des terres agricoles sont consommées (1,49 ha pour Eolis. Les Sources / 2,98 ha pour le projet imbriqué Cheppes 2). Cependant, la surface de terre utilisée est réduite et la société Eolis. Les Sources a signé des accords fonciers avec l’ensemble des propriétaires des parcelles concernées par l’implantation d’une éolienne ou par le survol de celle-ci, ainsi que pour les chemins d’accès et le passage des câbles. 17. La municipalité de Faux-Vésigneul et des habitants de cette commune se plaignent des nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 dont les impacts se cumulent avec le projet éolien. Ce point fait l’objet de recommandations du commissaire enquêteur. 18. La densification des éoliennes sur le territoire communal : extension de Cheppes 1 : + 6 éoliennes Eolis. Les Sources (+ 6 éoliennes Les Mâts d’Eole). Toutefois, la zone d’étude peut supporter de nouvelles éoliennes. Effectivement, le relief, les trames arborées et bâties, et le scénario retenu d’implantation des éoliennes permettent de limiter l’impact de ce nouveau projet. Une bourse aux arbres réduit les incidences sur les habitations les plus impactées. Par ailleurs, la concentration des éoliennes est préconisée par le SRE de Champagne- Ardenne et par le Vade-mecum éolien de 2007 (modifié en 2008) du département de la Marne. 19. Le risque de collision de l’avifaune et des chiroptères (vulnérabilité modérée à forte pour les chauves-souris) avec les éoliennes est réel, mais la séquence ERC a été mise en œuvre : site envisagé à plus de 200 m des boisements, bridage des éoliennes, plantation d’une haie au S-E du site projeté. Cependant, une réserve du commissaire enquêteur concerne la haie d’environ 900 m au lieu-dit « la Conge » : la garantie foncière présentée n’est pas signée. 20. Après le démantèlement des éoliennes, du béton armé restera enfoui dans une terre fertile (340 m³ de béton et 27,7 tonnes d’acier dans chaque fondation). En effet, les fondations des éoliennes en béton armé (semelle circulaire d’environ 20,10 m de diamètre) seront enfouies à une profondeur de 2,80 m, surmontées d’un piédestal cylindrique de 0,80 m (fût). Le pétitionnaire indique le démontage des fondations jusqu’à une profondeur d’environ 1 m sous le terrain naturel. Cette situation sera préjudiciable à l’environnement, à l’enracinement de certaines cultures, à l’infiltration des eaux de pluie et certainement à la future valeur des terres impactées. C’est une forme d’artificialisation invisible du sol (perte de qualité des terres, moindre résilience écologique). Mais cette situation est conforme à l’arrêté ministériel du 26 août 2011. En outre, M. William Mathieu (maire de Cheppes-la-Prairie) et les propriétaires concernés ont accepté les conditions de remise en état du site au terme de son exploitation (Cf. Dossier administratif/ Annexe II).

19.3. Appréciation des avantages et des inconvénients du projet éolien Cheppes 2 – Eolis. Les Sources Les avantages de ce projet sont conséquents (Cf. Paragraphe 19.1). Les inconvénients sont moins nombreux mais réels (Cf. Paragraphe 19.2). Des mesures limitent ou pallient les inconvénients 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et les inconvénients 2 et 10 sont conformes à la réglementation (Cf. Paragraphe 19.2).

Le commissaire enquêteur estime donc que les avantages du projet éolien Eolis. Les Sources sont supérieurs aux inconvénients.

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20. CONCLUSIONS PERSONNELLES, MOTIVÉES ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR SUR LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D’EXPLOITER UN PARC ÉOLIEN (6 éoliennes + 1 poste de livraison) SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE CHEPPES-LA-PRAIRIE PRESENTÉE PAR LA SOCIÉTÉ EOLIS. LES SOURCES

En conclusion de cette enquête publique, en l’état actuel du dossier d’enquête, et après avoir :

- effectué une concertation sur les modalités de l’enquête publique commune avec l’autorité organisatrice de l’enquête (Préfecture de la Marne/ DDT).

- Rencontré M. William Mathieu (maire de Cheppes-la-Prairie), Mme Claudy Mathieu (adjointe au maire de Cheppes-la-Prairie), Mme Dorothée Frisch-Gauthier (responsable du dossier Les Mâts d’Eole), M. Eric Boban (gérant de la société Les Mâts d’Eole), M. Florent Klein (responsable du dossier Eolis. Les Sources imbriqué avec Les Mâts d’Eole), M. Jean-Christophe Mangeart (maire de Faux-Vésigneul), M. Hubert Arrouart (président de la communauté de communes de la Moivre à la Coole et M. Jean-Paul Arnould (président de l’AF de Cheppes-la-Prairie).

- Contacté Mme Audrey Hamm (Coordinatrice des EnR, Chargée de mission Éolien/ DREAL Grand Est), M. Anthony Dicanot (Service Prévention des Risques Anthropiques - Pôle Ressources/ DREAL Grand Est) et l’ARS DT 51.

- Etudié tous les documents de l’enquête publique commune et le mémoire en réponse de la société Eolis. Les Sources (commun avec la société Les Mâts d’Eole).

- Visité le site éolien projeté et les territoires des 21 communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet Cheppes 2- Eolis. Les Sources.

- Assuré cinq permanences et reçu 27 personnes à la mairie de Cheppes-la-Prairie.

- Résumé, dans le rapport d’enquête, les deux projets éoliens (imbriqués) de demande d’autorisation environnementale d’exploiter, récapitulé les différents impacts, leurs incidences et les mesures de préservation du pétitionnaire, relaté le déroulement de l’enquête publique commune, rapporté l’avis de l’Autorité environnementale (avec le mémoire en réponse du pétitionnaire), les avis des 21 conseils municipaux concernés, les avis consultatifs, ainsi que les observations du public, les thèmes abordés en fin d’enquête avec les réponses du pétitionnaire et les appréciations du commissaire enquêteur.

- Rendu, dans les présentes conclusions, des avis sur les caractéristiques du projet éolien, les impacts du projet éolien, les avis des 21 communes, les avis consultatifs, les observations du public et les réponses apportées par le pétitionnaire aux observations du public et aux thèmes abordés, et comparé les avantages et les inconvénients du projet.

Compte tenu :

- Du cadre juridique cité au paragraphe 1.6 du rapport d’enquête.

- De l’ensemble des pièces du dossier soumis à l’enquête publique commune.

- De l’imbrication du projet Cheppes 2 - Eolis. Les Sources avec le projet Cheppes 2 – Les Mâts d’Eole.

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- De l’objectif du projet éolien Cheppes 2 - Eolis. Les Sources : production annuelle d’environ 40 500 MWh (81 000 MWh avec le projet imbriqué Les Mâts d’Eole) dans un contexte national incitant à recourir aux énergies renouvelables.

Et en raison des motifs suivants (explicités dans les paragraphes 3 à 19 des présentes conclusions) : - L’enquête publique s’est déroulée pendant 33 jours consécutifs pendant lesquels le public a pu s’informer (dossiers d’enquête « papier » et « numérique ») et s’exprimer sur le registre d’enquête ou par courrier ou par voie numérique.

- La société Eolis. Les Sources est parfaitement identifiée et possède de l’expérience dans l’éolien à travers Engie Green (exploite 58 parcs éoliens).

- Entre 2014 et 2017, ce projet a fait l’objet d’une concertation avec les élus, agriculteurs/exploitants, riverains du site. Le public a été informé en 2017, mais il n’a pas été convié à la concertation en amont du projet.

- Le dossier d’enquête de la société Eolis. Les Sources est complet :  les résumés non techniques sont d’une lecture aisée par le public ;  l’étude d’impact comprend tous les éléments requis par le code de l’environnement (Art. R.122-5). Elle est proportionnée à la sensibilité environnementale de la zone d’étude, à l’importance et la nature du projet et aux incidences sur la santé humaine et l’environnement ;  les photomontages sont nombreux et permettent de bien appréhender l’impact du projet sur le paysage (sauf en hiver quand le feuillage est tombé).  l’avis de la MRAe et le mémoire en réponse ont contribué à l’amélioration du dossier.

- Le projet de la société Eolis. Les Sources est justifié par la pertinence du développement éolien pour diversifier les sources énergétiques, les décentraliser et limiter les émissions de gaz à effet de serre :  il participe à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de transition écologique des moyens de production d’électricité (ex : Cheppes 2 - Eolis. Les Sources peut couvrir environ 50% des besoins électriques des 80511 habitants de la Communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne et 100% avec le projet imbriqué Les Mâts d’Eole) ;  il permet d’éviter le rejet de 12. 000t/an de CO2 (soit 24 000t/an de CO2 avec le projet imbriqué Les Mâts d’Eole) ;  il évite la production de 122,5 kg de déchets nucléaires (soit 245 kg avec Les Mâts d’Eole) en supposant que la production éolienne Cheppes 2 remplace l’équivalent de production nucléaire.

- Le site projeté est situé dans une commune favorable au développement éolien selon le Schéma régional éolien (SRE) de Champagne-Ardenne (approuvé par le Conseil régional le 25 juin 2012). Il est éloigné des habitations (environ 2110 m) et localisé sur de grandes étendues agricoles ayant un intérêt écologique réduit.

- Dans le cadre de la densification des parcs éoliens existants, la situation du site éolien est cohérente car en continuité de Cheppes 1. La saturation visuelle du secteur se trouve ainsi réduite et l’encerclement des villages n’offre pas de modification majeure depuis l’intérieur de la plupart des villages (angle supplémentaire d’encerclement variant de 0 à 16° suivant les villages).

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- La variante d’implantation retenue est la plus appropriée. Elle présente le moins d’éoliennes et le moins d’impacts paysagers. Elle a également le moins d’impacts sur l’avifaune et la migration des oiseaux (respecte l’éloignement de 200 m des haies et boisements, et se situe en dehors du couloir de migration principal de l’avifaune selon le SRE de Champagne-Ardenne).

- Les caractéristiques techniques des éoliennes sont bien décrites, mais le modèle des éoliennes n’est pas arrêté. Ce point fera donc l’objet d’une recommandation.

- Des attestations du maire de Cheppes-la-Prairie et des propriétaires figurent dans le dossier administratif. Elles témoignent que le pétitionnaire a la maîtrise foncière de son projet éolien.

- L’étude du projet éolien montre qu’il est compatible avec les documents de planification. Néanmoins, c’est le Règlement national d’urbanisme qui s’applique pour la commune de Cheppes-la-Prairie (le POS approuvé en 1977 est caduc).

- Les garanties financières décrites dans le dossier d’enquête sont conformes à la réglementation. Elles visent à couvrir l’ensemble des opérations de démantèlement et de remise en état du site, en particulier en cas de défaillance de l’exploitant.

- Le milieu physique est favorable à l’installation d’éoliennes (plateau de la Champagne crayeuse).

- Le secteur d’étude du milieu naturel est largement dominé par les grandes cultures qui présentent une flore peu diversifiée et commune, et des habitats naturels limités (arbres isolés, haies, boisements, friches, …). Aucun impact significatif n’est donc à envisager sur la flore, les habitats, les mammifères terrestres, les amphibiens, les reptiles et les insectes, que ce soit en phase chantier ou en phase d’exploitation. Au vu du contexte fortement agricole, les espèces sensibles ne sont présentes qu’en très faible effectif. Toutes les éoliennes étant implantées sur des parcelles cultivées, l’impact sera donc faible à non significatif de façon générale pour l’avifaune. Les travaux seront réalisés en dehors des périodes de nidification (1er mars au 31 juillet) ou suivis par un écologue s’ils débutent avant le 1er mars et à condition qu’ils ne s’interrompent pas pendant plus de 2 semaines (le dérangement étant actif au moment de l’installation des oiseaux nicheurs, ces derniers s’éloigneront du chantier). Cependant, en phase d’exploitation, il y a un risque de collision de l’avifaune et des chiroptères avec les éoliennes. En particulier, la vulnérabilité est modérée à forte pour les chiroptères (ex : Pipistrelle de Nathusius et Pipistrelle commune) et le secteur est à enjeu moyen à fort pour les espèces de chiroptères migratrices (ex : Pipistrelle de Nathusius et Noctules de Leisler dont 2 cadavres ont été trouvé en 2017 sur le parc existant de Cheppes 1).

Le pétitionnaire a évité, réduit et compensé ces impacts avec les mesures suivantes :  implantation des éoliennes à plus de 200 m des boisements ;  bridage des éoliennes (mesure principalement favorable aux chiroptères mais aussi à l’avifaune). Pour consolider cette mesure, le bridage fera l’objet d’une recommandation ;  plantation d’une haie de 900 mètres environ au lieu-dit « La Conge ». La haie est de plus un milieu rare sur le secteur, ce qui augmente son intérêt pour l’avifaune et les chiroptères. Toutefois, il n’y a pas de garantie foncière signée pour planter cette haie. Ce point fera donc l’objet d’une réserve.

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- Pour le milieu humain, en raison de l’éloignement des éoliennes de Cheppes 2 des habitations (environ 2110 m), les incidences sur la commodité du voisinage (sécurité, santé, circulation et nuisances) sont négligeables à faibles. Néanmoins, pour la santé humaine, compte tenu des conclusions du bureau d’études Echopsy concernant les risques et changement acoustiques liés à la mise en service de ce parc (voir rapport/ paragraphe 4/ 9ème thème) et considérant les nuisances sonores du parc actuel de Cheppes 1 décrites par la municipalité de Faux-Vésigneul et des habitants de cette commune, des recommandations seront effectuées.

- L’analyse des effets cumulés avec les autres parcs a été étudiée et complétée dans le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale. Elle montre que l’interaction des incidences et le cumul des incidences avec les 40 autres parcs exploités, autorisés ou à l’instruction sont nulles à négligeables pour le milieu physique, non significatives à faibles pour le milieu naturel (implantation du projet à plus de 200 m des boisements et haies), négligeables à très faibles pour le milieu humain. En particulier, pour le bruit, l’impact complet de Cheppes 1 et du projet Cheppes 2, s’ils sont considérés comme une seule entité, n’entraine pas de non-conformité, selon le bureau d’études Echopsy. Cependant, des nuisances sonores provenant du parc actuel de Cheppes 1 impactent la commune de Faux-Vésigneul. Les recommandations citées supra s’imposent donc. Pour les effets cumulés sur le milieu paysager, il y a un effet préexistant de saturation visuelle autour des villages.

- Les incidences sur l’économie sont positives (retombée fiscale totale de 137 975,5 €/an pour les collectivités soit 275 951 € pour les deux projets éoliens). Ainsi, l’exploitation du parc permettra, par exemple, à la commune et à la communauté de communes la réalisation d’infrastructures ou l’amélioration de celles-ci pour le mieux-être de la population.

- Un parc éolien ne constitue pas un fardeau pour les générations futures puisqu'au terme de son exploitation, il sera démantelé et les terres rendues à un usage agricole. Cependant, du béton armé restera enterré dans les champs (340 m³ de béton et 27,7 tonnes d’acier dans chaque fondation), mais l’excavation des fondations est conforme à l’arrêté ministériel du 26 août 2011.

- S’agissant du paysage, les parcelles agricoles peuvent supporter l’accueil des éoliennes du projet :  l’effet d’encerclement des villages du secteur est déjà lié aux parcs existants ;  le relief, les trames arborées et bâties ainsi que la variante retenue (3 scénarios étudiés) permettent de limiter l’impact de ce nouveau projet ;  les 6 éoliennes du projet Eolis. Les Sources, implantées en continuité de Cheppes 1 et imbriquées avec le projet Les Mâts d’Eole, se fondent avec l’existant. En effet, les paysages du plateau ont déjà muté pour intégrer des éoliennes, et au regard des objectifs actuels du développement éolien régional, les enjeux locaux sont à relativiser par rapport aux enjeux paysagers à l’échelle de la Champagne-Ardenne ;  le site projeté évite la dispersion des implantations d’éoliennes, qui conduit au mitage des paysages du département de la Marne et à leur banalisation ;  deux mesures sont mise en place pour réduire les impacts visuels : bourse aux arbres pour les villages les plus impactés et plantation d’une haie arborée filtrant les vues en direction du projet depuis le château de Vitry-la-Ville (patrimoine historique).

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- La démarche ERC a facilité le montage du projet et préservé les intérêts de l’environnement. L’étude d’impact sur l’environnement synthétise dans un tableau très pédagogique toutes les incidences potentielles du projet, leur intensité, les mesures ERC et leur coût estimatif ainsi que l’intensité des incidences résiduelles attendues suite à l’application de ces mesures.

- L’étude de dangers démontre que l’ensemble des risques d’accidents est caractérisé par un niveau de risque entre très faible et faible. Des mesures de sécurité, appropriées aux risques sont prévues.

- L’avis de l’autorité environnementale (Ae) a garanti une information complète et transparente du public sur les enjeux environnementaux. L’Ae a fourni, en toute indépendance, au public et au pétitionnaire une analyse critique sur le projet éolien. Toutes les remarques de l’Ae ont fait l’objet d’une réponse adéquate (commune avec Les Mâts d’Eole) du pétitionnaire. Cet avis a permis, en particulier, d’améliorer les mesures ERC, de compléter les données sur les espèces d’oiseaux rencontrées et sur le suivi de la mortalité des chauves-souris.

- Le bilan des avis des 21 conseils municipaux montrent l’indifférence des municipalités au projet éolien (16 avis non rendus), voire son acceptabilité, sauf pour la municipalité de Faux-Vésigneul.

- Les organismes et services consultés n’ont pas émis d’avis défavorable ou réservé mais des prescriptions à appliquer par le pétitionnaire.

- La société Eolis. Les Sources a apporté aux observations du public et aux thèmes abordés par le commissaire enquêteur des réponses argumentées (réponses communes avec la société Les Mâts d’Eole). Ces réponses complètent l’information sur le projet éolien.

- Comme démontré au paragraphe 19 des présentes conclusions, les avantages du projet éolien sont supérieurs aux inconvénients.

Considérant, de surcroît, que le public des 21 communes d’affichage de l’avis d’enquête s’est peu mobilisé et que les observations défavorables ont reçu des réponses argumentées et documentées permettant de valider le projet.

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Le commissaire enquêteur, après avoir examiné l’ensemble des critères et des impacts relatifs au projet éolien Cheppes 2 – Eolis. Les Sources :

 Regrette l’absence de concertation avec le grand public et notamment avec les habitants de la commune de Faux-Vésigneul, les plus proches du projet éolien.

 Estime que le recours à une énergie renouvelable liée au vent est l’enjeu positif de la demande d’autorisation environnementale d’exploiter le parc éolien de la société Eolis. Les Sources (évite le rejet de 12000t/an de CO2 dans l’atmosphère).

 Prend acte des engagements du pétitionnaire relatifs à : - la réalisation d’une campagne (étude) de mesures de réceptions acoustiques après la mise en service de Cheppes 2. Cette étude doit prendre en compte les éoliennes du parc actuel de Cheppes 1. Le cas échéant, un plan de fonctionnement optimisé sera adopté. - la mise en place d’une bourse aux arbres (mesure de réduction paysagère) proposée aux riverains demandeurs de Cheppes-la-Prairie, Faux-Vésigneul, Songy, Saint-Martin-aux- Champs, Togny-aux-Bœufs et Vitry-la-Ville (à la demande du commissaire enquêteur, Faux-Vésigneul et Togny-aux-Bœufs ont été associés à la bourse aux arbres) ; - la plantation d’un alignement de 5 arbres (15 m de haut) permettant de masquer la vue directe des éoliennes depuis le château de Vitry-la-Ville.

 Recommande 1ère recommandation Le modèle des éoliennes n’étant pas encore fixé, les meilleurs équipements en termes d’efficacité énergétique et de moindres nuisances occasionnées devront être mis en place.

2ème recommandation En raison des risques et du changement en matière acoustique, liés à la mise en service de ce parc éolien, indiqués par le bureau d’études Echopsy et de l’incidence cumulée du projet Cheppes 2 avec le parc éolien existant de Cheppes 1(1) , objet de plaintes pour nuisances sonores de la municipalité de Faux-Vésigneul et d’habitants de cette commune, il est recommandé à l’autorité préfectorale de faire figurer dans ses prescriptions les mesures suivantes : - les résultats de la campagne de mesures de réceptions acoustiques devront être communiqués, avec les conclusions, au maire de Cheppes-la-Prairie et au maire de Faux-Vésigneul, pour confirmer le respect de l’arrêté ministériel du 26 août 2011 (section bruit) avec, le cas échéant, les mesures prises pour respecter la réglementation et faire cesser les nuisances sonores sur les tiers ; - la mise en place de systèmes de mesurage en continu des niveaux sonores cumulés, audibles et dans la gamme des infrasons et basses fréquences, des parcs éoliens de Cheppes 1 et Cheppes 2 depuis les points représentatifs de la commune de Faux- Vésigneul. Nota : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail conseille aussi cette mesure pour les parcs éoliens ; - la création d’un comité de suivi composé d’un représentant de la préfecture, d’élus de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, de représentants d’associations locales, de citoyens de Cheppes-la-Prairie et de Faux-Vésigneul, d’un représentant de la société Les Mâts d’Eole, d’un représentant de la société Eolis. Les Sources (société mère Engie) et d’un représentant de Cheppes 1 (société mère Engie). (1) : la DDT 51 considère le projet éolien Les Mâts d’Eole et le projet éolien Eolis. Les Sources comme un seul projet éolien Cheppes 2 qui constitue l’extension par densification de Cheppes 1.

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3ème recommandation Compte tenu du contexte local et régional de développement de la filière éolienne et de l’impact cumulatif, pour prévenir les risques de mortalité des chiroptères, il est également recommandé à l’autorité préfectorale de faire figurer dans ses prescriptions le plan de bridage du parc éolien de Cheppes 2 - Eolis. Les Sources indiqué par le pétitionnaire (au paragraphe 1.9.2 du rapport) en fonction des heures, des conditions météorologiques et de l’activité de ces mammifères communément appelés chauve-souris. Le suivi dans le temps de l’efficacité de ce bridage doit être également imposé.

 Donne en conclusion :

UN AVIS FAVORABLE à la demande d’autorisation environnementale d’exploiter un parc éolien (6 éoliennes + 1 poste de livraison) sur le territoire de la commune de Cheppes-la-Prairie (Marne) présentée par la société Eolis. Les Sources (siège social : Tour de Lille – 19ème étage, Boulevard de Turin à Lille 59777).

Cet avis est assorti de la réserve suivante : la garantie foncière pour créer la haie d’environ 900 mètres de long au lieu-dit « La Conge » au Sud-Est du projet doit être présentée signée. Sans cette garantie signée, cette mesure environnementale ne peut être considérée comme telle, et l’impact sur l’avifaune et les chiroptères n’est pas réduit. Nota : aujourd’hui, la convention d’implantation de la haie avec le propriétaire de la surface nécessaire n’est pas signée (PJ 15).

Fait à Châtillon-sur-Marne, le 6 août 2019 Le Commissaire enquêteur M. Thierry Malvaux

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ANNEXE

Fonctionnement de l’installation (REF : dossier d’enquête)

Les instruments de mesure de vent placés au-dessus de la nacelle conditionnent le fonctionnement de l’éolienne. Grâce aux informations transmises par la girouette qui détermine la direction du vent, le rotor se positionnera pour être continuellement face au vent.

Les pales se mettent en mouvement lorsque l’anémomètre (positionné sur la nacelle) indique une vitesse de vent d’environ 10 km/h et c’est seulement à partir d’environ 12 km/h que l’éolienne peut être couplée au réseau électrique. Le rotor et l’arbre dit « lent » transmettent alors l’énergie mécanique à basse vitesse (entre 5 et 20 trs/min.) aux engrenages du multiplicateur, dont l’arbre dit « rapide » tourne environ 100 fois plus vite que l’arbre lent. Certaines éoliennes sont dépourvues de multiplicateur et la génératrice est entraînée directement par l’arbre « lent » lié au rotor. La génératrice transforme l’énergie mécanique captée par les pales en énergie électrique.

La puissance électrique produite varie en fonction de la vitesse de rotation du rotor. Dès que le vent atteint environ 40 km/h à hauteur de nacelle, l’éolienne fournit sa puissance maximale. Cette puissance est dite « nominale ».

Pour un aérogénérateur de 3 MW par exemple, la puissance électrique atteint 3 000 kW dès que le vent atteint environ 40 à 50 km/h. L’électricité produite par la génératrice correspond à un courant alternatif de fréquence 50 Hz avec une tension de 400 à 690 V. La tension est ensuite élevée jusqu’à 20 000 V par un transformateur placé dans chaque éolienne pour être ensuite injectée dans le réseau électrique public.

Lorsque la mesure de vent, indiquée par l’anémomètre, atteint des vitesses de plus de 100 km/h (variable selon le type d’éolienne), l’éolienne cesse de fonctionner pour des raisons de sécurité. Deux systèmes de freinage permettent d’assurer la sécurité de l’éolienne : - la mise en drapeau des pales, c’est-à-dire un freinage aérodynamique : les pales prennent alors une orientation parallèle au vent, - un frein mécanique sur l’arbre de transmission à l’intérieur de la nacelle.

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