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PREAMBULE

A la demande du Comité des Élus de l’Estuaire, l’Agence d’Urbanisme de la Région du Havre et de l’’Estuaire de la a mené, entre 2008 et 2010, une série de réunions concernant les questions de mobilités et infrastructures de transport.

Ce travail a permis de mobiliser une cinquantaine de partenaires et collectivités territoriales de l’ensemble du territoire estuarien, techniciens et élus.

Ce document s’inscrit dans la probllématique de développement de l’Axe Seine et souhaite accompagner les réflexions en cours menées par le comité de pilotage de la ligne nouvelle Paris-Normandie. Ce document synthétique s’articule autour de la présentation des infrastructures de transport, des enjeux partagés et des principaux projets de l’Estuaire.

Ce document permet d’accompagner le portage politique des projets d’aménagement et de déplacement de l’Estuaire pour les années à venir.

Il est, en effet, essentiel de mailler et d’accompagner l’arrivée d’une ligne ferroviaire nouvelle structurante pour diffuser l’effet de la grande vitesse sur l’ensemble du territoire.

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L’Estuaire de la Seine constitue un territoire de plus de 600 000 habitants répartis sur deux régions (Haute et Basse Normandie) et 3 départements (Eure, Seine-Maritime et Calvados). Il se compose de cinq Pays, dont 43% de la population se situe dans le Pays du Havre Pointe de Caux Estuaire. Le morcellement du territoire participe à la multiplicité des autorités gestionnaires des transports, ce qui contribue à multiplier les ruptures de charge pour les déplacements dans l’Estuaire.

Les flux pendulaires, les déplacements touristiques et les trafics de transit étroitement liés à l’importance du port international multiplient les échanges et les déplacements sur un territoire contraint par la Seine et son littoral.

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PARTENAIRES AYANT PARTICIPE AUX DIFFERENTS ATELIERS

CODAH (Communauté d’agglomération Havraise) CCI de Communauté de Communes de Saint-Romain-de-Colbosc CCI du Pays d’Auge Communauté de Communes de Lisieux Pays d'Auge Grand Port Maritime de Rouen Communauté de Communes de Fécamp Grand Port Maritime du Havre Communauté de Communes de Pont-Audemer DREAL Haute-Normandie Communauté de Communes de Blangy Pont-l’Evèque DREAL Basse-Normandie Communauté de Communes Caux Vallée de Seine Conseil Régional de Haute-Normandie Ville du Havre Conseil Régional de Basse-Normandie Ville de Saint-Romain de Colbosc Conseil Général de Seine Maritime Ville de Fécamp Conseil Général de l'Eure Ville de Pont-Audemer Conseil Général du Calvados Commune d’Ecrainville Société Autoroute Paris Normandie (SAPN) Pays Risle Estuaire Autoroute de Liaison Seine-Sarthe (ALIS) Pays d’Auge Expansion Direction Régionale Réseau Ferré de (RFF) Syndicat Mixte du Pays des Hautes Falaises Direction Régionale de la SNCF de Normandie Syndicat Mixte de la Région Caux Seine Voies Navigables de France DDE Subdivision Université du Havre DDE du Calvados Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande DDE de l'Eure PAE - CCI du Pays d'Auge Expansion CRT Normandie (Comité Régional du Tourisme) DDE Pôle d'Aménagement Territorial Sud Pays d’Auge CDT 76 (Comité départemental du tourisme) DDE Pôle d'Aménagement Territorial Nord Pays d'Auge Office de Tourisme du Pays Caux Vallée de Seine CCI Fécamp/ FNAUT Haute-Normandie CCI du Havre

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I. UN RESEAU ROUTIER PERFORMANT A CONFORTER

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Espace Caen / Rouen / Le Havre, principaux axes routiers et autoroutiers

Le réseau routier et autoroutier s'est développé principalement sur un axe Est-Ouest le long de la Seine, entre Paris, l’Agglomération Rouennaise et la rive gauche de la Seine (Lisieux, Pont-l’Evêque, Caen). C’est l’ouverture du Pont de , en 1959, qui a permis à la rive droite de la Seine et au Havre d’être reliés au réseau autoroutier français. L'ouverture de l’autoroute A29 (Autoroute des Estuaires), du Havre vers Amiens et le Benelux, et l’ouverture du Pont de Normandie, en 1995, ont permis de compléter le maillage du territoire et de favoriser l’ouverture sur les territoires voisins, ainsi qu’une intégration au réseau Européen.

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Aux axes autoroutiers s’ajoutent des axes structurants qui desservent les principaux pôles

urbains et permettent de les relier entre eux. Les axes secondaires participent au maillage en étoile plus fin autour des différents pôles et à la desserte des zones plus rurales du territoire. Sur le Pays des Hautes-Falaises, la RD925 (Le Havre/Fécamp) joue un rôle structurant sur la pointe de Caux pour la desserte de Fécamp. Cet axe a la particularité de jouer un rôle essentiel dans les flux pendulaires de la zone d’emploi du Havre. La RD926 (Fécamp / ) permet également de relier le Pays des Hautes Falaises au réseau autoroutier (A29). Son prolongement par le Pont de Brotonne permet une connexion à l’A13 et à l’A28 au niveau de Bourg Achard. Sur la rive gauche, la D613 Caen/Lisieux/Evreux, parallèle à l’A13, joue un rôle majeur dans la desserte du sud Pays d’Auge et de Lisieux. Cette commune de près de 23 000 habitants ne bénéficie pas de dessertes routières optimales notamment pour rejoindre le réseau autoroutier, l’A13 au nord et A28 au sud.

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Les relations domicile-travail (flux pendulaires) les plus importantes dans l’Estuaire de la Seine se font entre Le Havre et sa seconde couronne périurbaine. Ainsi, 56% des actifs de la Communauté de Communes de Criquetot et 54% de la Communauté de Communes de Saint-Romain de Colbosc vont travailler dans la CODAH (chiffres 2004) (cette proportion reste élevée pour la Communauté de Communes de 39%). Les flux de navetteurs importants ont une répercussion directe sur les axes de circulation aux périodes de pointes, notamment sur la RD925 (Le Havre-Goderville-Fécamp) et RD6015. Cette carte montre également que les relations domicile travail sont étroites entre Lisieux et les Communauté de Communes voisines, notamment la Communauté de Communes des Portes du Pays d’Auge, dont 46% des actifs vont travailler sur la Communauté de Communes de Lisieux Pays d’Auge. De la même manière, la Communauté de Communes de Pont-Audemer est très liée aux territoires voisins pour ses relations pendulaires qui sont importantes, notamment avec la Communauté de Communes de Quillebeuf-sur-Seine. Les navetteurs sont également nombreux à aller travailler de la Communauté de Communes de Valmont vers celle de Fécamp, ainsi que de la Communauté de Communes de Blangy Pont-l’Evêque vers celle de Cœur Côte-Fleurie (Deauville-Trouville).

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Cette carte des aires d’influence des trois pôles métropolitains normands (1999) est intéressante afin de définir l’influence de ceux-ci sur les mobilités résidentielles. L’influence pour chaque commune correspond au nombre de migrants originaires d’une des trois unités urbaines sur le nombre total de migrants entrants dans cette commune. Pour hiérarchiser l’influence d’une commune sous l’attraction de deux pôles, seule la valeur la plus forte a été représentée. La Pointe de Caux et l’aire urbaine du Havre apparaissent très nettement. Les communautés de Communes du Sud du Pays des Hautes Falaises principalement (seconde couronne périurbaine du Havre) sont soumises à une forte dépendance vis-à-vis de l’agglomération havraise et de sa zone industrielle & portuaire ainsi que du Pays Caux Vallée de Seine (présence de la zone industrielle de Port Jérôme). 14

Cette carte présente les enjeux locaux en matière de desserte routière pour fluidifier, renforcer et sécuriser le réseau routier de l’Estuaire. La cohésion du maillage routier de l’Estuaire et l’amélioration des liaisons entre les deux rives est primordial. Les aménagements sont nécessaires pour intégrer l’Estuaire et le Grand Port Maritime du Havre au réseau autoroutier national. Cela passe par des besoins de sécurisation et par l’aménagement de créneaux de dépassement sur les axes les plus chargés, mais également par l’aménagement d’axes nouveaux permettant de fluidifier les échanges ou de canaliser les flux de poids lourds qui encombrent les axes secondaires.

En orange : les axes à restructurer, les voiries inadaptées à la hausse des trafics, les axes à renforcer. En rouge : les liens structurants manquants (grand contournement Nord du Havre), desserte de Lisieux (jonction A29-A28), ainsi que les liens entre A29-Pont de Brotonne-A13/A28.

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II. CONTRAINTES ET OPPORTUNITES DU MODE FERROVIAIRE POUR STRUCTURER ET DEVELOPPER LES TERRITOIRES

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Le réseau ferré estuarien se caractérise par deux axes majeurs Est-Ouest, (Le Havre / Rouen / Mantes-la-Jolie / Paris) au nord et (Caen / Lisieux / Evreux / Mantes/ Paris) au sud. L’interconnexion des deux réseaux n’est possible que dans l’agglomération Rouennaise grâce au viaduc d’Eauplet. La ligne Paris, Rouen, Le Havre souffre aujourd'hui de son obsolescence, d’un matériel roulant inconfortable et d’une sur- occupation en heure de pointe. Les problèmes de retard et de fiabilité sont courants. En 1975, il fallait 1h45 pour réaliser le parcours, mais plus de 2h10 en 2010 pour parcourir 211 kilomètres qui séparent Le Havre de Paris. Certaines améliorations comme le cadencement (fin 2008) ou la rénovation des voitures (courant 2010) menées par la Région Haute-Normandie tentent néanmoins d’améliorer l’offre et les conditions de voyages.

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LE RESEAU FERRE ACTUEL : UNE STRUCTURATION BIPARTIE EST-OUEST Le réseau de l’Estuaire est marqué par deux axes forts Est- Ouest (Le Havre-Paris et Paris-Caen), d’importance nationale ainsi que quatre axes d’importance régionale : Rive droite, un axe Le Havre/Bréauté/Fécamp a été réorganisé et rénové en 2004 par la Région Haute-Normandie et structure la Pointe de Caux. Cette ligne permet de relier Fécamp au Havre en 43 minutes sans rupture de charge en gare de Bréauté. En zone urbaine et périurbaine du Havre, la LER (Lézard Express Régional), mise en place en 2001, permet une desserte cadencée sur le tronçon Le Havre-, mais n’assure actuellement que quatre navettes par jour jusqu’à Epouville et plus en amont de la vallée. Rive gauche, la ligne Lisieux/Deauville-Trouville permet de desservir la côte fleurie et d’être relié directement à Paris 4 fois par jour en semaine. La ligne Caen/Lisieux/Bernay/Rouen permet une liaison entre les deux capitales régionales qui est néanmoins très lentes. A ces lignes voyageurs, viennent s’ajouter deux lignes dédiées fret : La ligne de Bréauté/Beuzeville/Notre-Dame-de-Gravenchon ainsi que la ligne Pont-Authou/Honfleur. Depuis la fin des années 70, de nombreuses lignes secondaires ont été fermées à la circulation et partiellement démontées. Il s’agit des lignes Rolleville-, Etretat/ Fécamp, Fécamp/Saint-Valéry-en-Caux.

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Sur le Pays des Hautes Falaises, la réouverture de la LER depuis Rolleville pour rejoindre Criquetot-l’Esneval et Goderville est évoquée afin d’offrir une alternative au tout automobile dans les flux pendulaires entre l’aire urbaine du Havre et la ville de Fécamp. Le Pays des Hautes Falaises ne bénéfice pas aujourd’hui d’une desserte suffisante de son territoire puisque les seules gares en activité sont celles de Fécamp et la gare TER de - sur l’axe Le Havre-Rouen.

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LES GARES : UN ROLE STRUCTURANT D’AMENAGEMENT DU contexte de développement durable des territoires, ces TERRITOIRE sites d’enjeux sont renforcés.

Les gares sont des espaces polarisateurs qui permettent de structurer le territoire et les espaces environnants. Dans l’Estuaire, nous avons placé sur la carte de droite Espaces à moins de 1,5 km autour des cercles rouges représentant les espaces à moins d’1,5 km d’une gare en activité de l’Estuaire (espaces des gares en activité dans accessibles pour un piéton en moins de 20 minutes). Il l’Estuaire est intéressant de voir que : 193 847 habitants1 (soit 32% de la population de l’Estuaire) sont concernés, dont 114 742 habitants pour la CODAH.

Sur la seconde carte, nous avons représenté en rose les Espaces à moins de 3 km autour espaces à moins de 3 km autour des gares (espaces des gares en activité dans accessibles en bicyclette dans le quart d’heure) : l’Estuaire 331 539 habitants2 (54% de la population de l’Estuaire de la Seine) sont concernés (dont 203 882 habitants pour la CODAH). Ces deux cartes montrent le rôle structurant des gares pour les territoires. La proximité d’un tel équipement est un atout fort de développement urbain et/ou économique. Dans un

1 IRIS avec Population 1999 2 IRIS avec Population 1999 21

QUELLE STRUCTURATION DU RESEAU FERROVIAIRE SUR LA POINTE DE CAUX ?

La Pointe de Caux dispose d’un axe ferroviaire majeur (Paris-Bréauté-Yvetot-Rouen) et de deux axes modernisés complémentaires (Fécamp-Bréauté et de la Lézarde Express Régional). Son opportunité est également de disposer d’une ligne fret dans la vallée du et d’une ligne désaffectée sur le Pays des Hautes Falaises (Rolleville-Les Ifs) qui peuvent, à terme, faire partie d’un véritable réseau maillé sur la Pointe de Caux. Cette ligne désaffectée passe par les Communautés de Communes de Criquetot-L’Esneval et de Campagne de Caux. Les anciennes gares étaient , Criquetot l’Esneval, Ecrainville et Goderville. Cet axe est structurant pour l’aire urbaine havraise puisqu’il se cale sur les flux pendulaires et est parallèle aux axes routiers les plus chargés. La ligne pourrait desservir les communes où les actifs travaillant dans le pôle d’emploi du Havre sont supérieurs à 40%, qui sont également des espaces urbains à fort développement. Les terrains à proximité des anciennes gares (Turretot, Criquetot-l’Esneval, Ecrainville et Goderville) constituent de véritables opportunités pour développer l’habitat dans ces communes. Ce sont des sites d’enjeux. La réouverture de la ligne desservant et Notre- Dame-de-Gravenchon est également envisagée. L’ensemble de ces lignes permettraient ainsi de créer un véritable réseau sur la Pointe de Caux, avec des relations directes entre Fécamp et la vallée du Commerce, entre Fécamp et Le Havre, Le Havre et Yvetot, Le Havre Goderville et enfin les relations entre Le Havre et la vallée du Commerce.

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Source APUR/AURH/SNCF

DESSERTE FRET DU GRAND PORT MARITIME DU HAVRE ET VOLONTE DE RECONQUETE DES PARTS DE MARCHES

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Le Havre, premier port de France de trafic de conteneurs et de valeurs de marchandises traitées, affiche une volonté de développer le trafic de conteneurs d’ici 20 ans. Cette volonté s’inscrit dans un objectif national de développement de la politique maritime de la France annoncé par le Président de la République. Les besoins en transport et logistique, les préconisations du SCoT Le Havre Pointe de Caux Estuaire d’intégration du Havre en tant que Métropole Maritime Internationale, les enjeux environnementaux, nécessitent d’ouvrir une réflexion sur l’organisation des transports de fret. Les ports les plus performants sont généralement ceux où les marchandises restent le moins longtemps. La pertinence de l’offre en transport ne se mesure pas aux seules quantités transportées, mais aussi à la fiabilité de l’offre, sa flexibilité et sa compétitivité. Le Havre, dans sa concurrence au niveau européen et mondial, se doit de reconquérir des parts de marchés. L’ouverture du tronçon ferroviaire -Monterolier-Buchy, en 2008, a permis de fluidifier le fret ferroviaire dans l’hinterland du Port du Havre. Ce chantier de 53 millions d’€ a permis de faciliter le trafic fret vers le Nord et l'Est de la France depuis le port du Havre en évitant aux convois de passer par Rouen et l'Ile-de-France.

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Les infrastructures ferroviaires de l’Hinterland sont primordiales pour conserver et accroître la compétitivité du Grand Port Maritime du Havre et du Grand Port Maritime de Rouen présent sur l’Estuaire (Honfleur) face aux ports du Range Nord. Cependant, Le Havre, port majeur pour la France et l’Europe, est à l’écart des autoroutes ferroviaires. L'autoroute ferroviaire est un concept de transport combiné consistant à transporter des poids lourds sur des trains spéciaux. Cependant, les conditions techniques et économiques sont contraignantes : - accepter la plupart des poids lourds en circulation (jusqu’à 40t et hauteur de 4,04 m.), - ne pas pénaliser le temps de parcours global du camion, - offrir une cadence relativement élevée et une bonne fiabilité, - proposer un tarif compétitif à l'alternative routière qui existe généralement, - offrir un transport confortable aux chauffeurs et sûr pour les marchandises.

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III. L’INTERMODALITE, SYNERGIE DES TRANSPORTS EN COMMUN POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LE CADRE DE VIE

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UNE INTERMODALITE INEGALE ET INACHEVEE DANS L’ESTUAIRE DE LA SEINE

Les infrastructures de transports sont nombreuses sur ce territoire morcelé, mais l’intermodalité est plus ou moins aboutie selon les zones géographiques. Sur le territoire de l’Estuaire, Le Havre constitue le principal nœud de transport et d’intermodalité. Fécamp et Lisieux constituent des nœuds secondaires d’intermodalité d’importance régionale Une intermodalité moins importante s’effectue également en certains points (Côte Fleurie, Pont l’Evêque, Bréauté- Beuzeville). Plusieurs autres territoires ont une intermodalité partielle (Pont-Audemer, Honfleur, la Vallée du Commerce, certains bourgs structurants du Pays des Hautes Falaises). La fermeture commerciale des lignes ferroviaires de la vallée de la Risle et du Pays des Hautes Falaises ont limité le développement de l’intermodalité sur les principaux bourgs desservis.

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Les départements ont à leur charge l’organisation des transports par car. La gestion et l’organisation sont déléguées à des sociétés privées. Le réseau interurbain du Calvados, plus connu sous le nom de Bus Verts du Calvados, a été créé par le Conseil Général dans les années 80. Les Conseils Généraux de Seine-Maritime et de l’Eure ont également leur réseau de bus interrubains appelés « transports départementaux ».

L’Estuaire de la Seine comptait, début 2009, 28 lignes de bus interurbains desservants les principaux pôles urbains ou ruraux du territoire. Cependant, la desserte des lignes et les fréquentations des lignes sont très inégales. Certaines liaisons sont très efficaces comme la desserte Le Havre/Caen Express (35 279 passagers par an en 2008) ou la ligne Le Havre- Caudebec-en-Caux. D’autres lignes sont beaucoup moins attractives comme la ligne Fécamp-Valmont-Angerville.

Depuis août 2006, les Départements de la Seine Maritime et de l’Eure ont mis en place une tarification commune à 2€ le billet, sur toutes les lignes de bus interurbains (hormis Evreux-Rouen).

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L’Estuaire de la Seine

Réseau des lignes interurbaines principales

Le réseau de ligne est assez dense sur l’ensemble du territoire mais est principalement articulé autour de 5 nœuds principaux : Le Havre, Fécamp, Lisieux, Pont- Audemer, Honfleur.

La Communauté de Communes Caux Vallée de Seine (Bolbec, Lillebonne, Tancarville, Caudebec-en-Caux) se caractérise également par les nombreuses relations avec ses territoires voisins (Le Havre, gare SNCF de Bréauté, Yvetot et Rouen).

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L’Estuaire de la Seine

Réseau des lignes interurbaines structurantes

(Lignes ayant plus de 8 A/R par jour)

Les lignes structurantes en 2009 concernent essentiellement le littoral avec la côte fleurie (Honfleur- Cabourg) et les Hautes Falaises (entre Le Havre et Fécamp), ainsi que la Vallée du Commerce dont les relations au Havre sont nombreuses et performantes.

Le Havre/Bolbec/Caudebec (108 468 voyageurs par an en 2009).

Les liaisons structurantes inter-pays sont peu développées sur la rive sud et notamment sur le Pays Risle Estuaire (Pont-Audemer) qui n’a aucune relation structurante avec la Vallée du Commerce, Le Havre et le Pays d’Auge.

Seuls les pôles de Fécamp et Le Havre subsistent.

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En février 2007, le Département de Seine-Maritime lançait un nouveau service de transport de proximité « Minibus 76 » dans 12 cantons, dont 4 sur l’Estuaire de la Seine (Bolbec, Caudebec-en-Caux, Lillebonne, et Valmont), en complément des réseaux départementaux et régionaux existants.

Il s’agit d’un nouveau service de transport à la demande destiné aux zones rurales non desservies par les lignes régulières d’autocar. Les clients doivent s’inscrire la veille pour se rendre à des lieux ou des activités régulièrement organisés (jours de marchés, activités sociales ou périscolaires). Le minibus 76 a fait l’objet d’une délégation de service public attribuée à Veolia Transport qui a mis en place des minicars équipés pour les personnes à mobilité réduite.

Après une première phase d’expérimentation du dispositif à la demande, Minibus 76 a été étendu dès janvier 2008 aux cantons de Fauville-en-Caux et de Goderville avec un service plus souple pour les usagers. Ce service répond aux besoins de mobilité des populations, en particulier dans les zones rurales tenues à l’écart de tout service de transport public. Le minibus 76 est accessible du lundi au samedi entre 9 heures et 12 heures ainsi qu’entre 13 heures 30 et 17 heures.

Une solution économique (tarif maximum de 2€) et écologique, puisque les véhicules ne se déplacent que si les personnes en font la demande.

Avant d’effectuer un voyage, la personne doit réserver son déplacement. Le jour du voyage, la personne se rend à un arrêt, proche de chez elle, qui lui aura été indiqué par l’opérateur. La personne s’acquitte alors du paiement de son voyage en rentrant dans le véhicule. Au retour, le Minibus ramène la personne au point d’arrêt.

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L’Estuaire de la Seine se caractérise également par la présence d’une multitude de sites touristiques qu’il est nécessaire de desservir en transport en commun.

Etretat, Le Havre, Deauville constituent des sites d’envergure internationale, complétés par des sites d’importance nationale, comme Honfleur et ses 3 millions de touristes annuels, Lisieux ou l’abbaye de Jumièges.

A cela s’ajoute une multitude de sites d’envergure régionale ou locale sur le littoral, la vallée de Seine ou le Pays d’Auge.

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Les connexions entre sites touristiques de l’Estuaire en transports collectifs et modes doux sont plus ou moins efficaces selon les secteurs.

Les connexions sur la côte fleurie, ainsi qu’avec Lisieux et le sud Pays d’Auge (Livarot/Orbec), sont facilitées, alors que la desserte des villages typiques du style vernaculaire de l’Ouest Pays d’Auge est moins évidente. La desserte de Pont-Audemer est également plus difficile et les relations en transport en commun inexistantes avec la rive nord de la vallée.

L’ensemble des relations entre Le Havre et les sites touristiques du littoral (Etretat, et Fécamp) sont également peu fonctionnelles, avec des fréquences trop peu nombreuses pour être attractives et des trajets très longs. Les relations entre Etretat et Bréauté (dont la gare SNCF constitue une des portes d’entrée du territoire) sont également importantes à coordonner avec le ferroviaire pour renforcer l’accessibilité du pôle touristique d’Etretat.

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Les enjeux routiers et autoroutiers Renforcer la cohésion de l’Estuaire et améliorer les liaisons entre les deux rives de l’Estuaire

¾ Renforcer l’axe Fécamp/Yvetot/Pont de Fluidifier, renforcer et sécuriser le réseau routier de Brotonne/A28 (par l’aménagement de créneaux de l’Estuaire. dépassement, élargissements et restructuration de voiries)

¾ Poursuivre le réaménagement en 2x2 voies de l’axe (D925) Le Havre-Goderville-Fécamp, ¾ Améliorer les accès routiers du Pont de fortement utilisé par les flux pendulaires. Tancarville et du Pont de Brotonne

¾ Compléter ou prévoir les contournements Renforcer l’intégration de l’Estuaire et du Grand Port Maritime du notamment de Fécamp, Goderville, Pont-Audemer Havre au réseau autoroutier et Beuzeville pour fluidifier les trafics (locaux, de transit ou liés au port du Havre) ¾ Aménager un axe routier structurant A13/A29 à l’A28 en desservant notamment Lisieux ¾ Planifier la première tranche du grand contournement de l’agglomération Havraise entre la D489 et l’A29 pour améliorer les liaisons de la ¾ Compléter l’axe Rouen Nord-Yvetot, (A150) (projet première couronne périurbaine. engagé par l’Etat entre Ecalles-Alix / , décision prise en février 2009)

¾ Réaménager ou restructurer certains axes majeurs de l’Estuaire comme la D579 (Pont- ¾ Poursuivre l’aménagement autoroutier de l’A132 l’Evêque/Lisieux/Orbec) la D130 (Pont-Audemer/Glos/Brionne) de Canapville à Touques/Deauville pour fluidifier ou encore la D6015 (Le Havre- Saint-Romain-de-Colbosc) afin le trafic lié au tourisme en fin de semaine et en de faciliter les liaisons entre pôles urbains. saison estivale.

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Les enjeux de la desserte ferroviaire Moderniser l’axe Le Havre/Rouen/Paris pour une meilleure accessibilité des territoires : « Muscler » l’hinterland du port du Havre face aux ports nord européens en développant le fret ferroviaire ¾ Renforcer les corridors de fret ferroviaires ¾ Rester vigilant quant à la modernisation de l’axe existants et moderniser/réaménager la liaison ferroviaire Le Haver/Paris en ce qui concerne les Serqueux/Gisors qui permettrait aux convois de infrastructures et le matériel ferroviaire fret de se connecter directement à la grande ceinture ferroviaire de Paris et d’éviter ainsi d’utiliser l’axe surchargé entre ¾ Défendre l’accessibilité de la rive nord de la Seine Rouen/Mantes/Nanterre ; pour ne pas être pénalisé face au possible déménagement de la gare de Rouen à l’horizon 2020. ¾ Développer une ou des autoroutes ferroviaires pour la desserte des zones industrialo-portuaires et logistique de l’axe séquanien (en lien notamment Favoriser l’émergence d’un véritable réseau ferroviaire avec l’est de l’Europe et/ou le Sud-ouest) ; maillé de la Pointe de Caux :

¾ Porter le projet de franchissement ferroviaire sur ¾ Réutiliser les anciennes voies ferrées de la ligne la Seine pour ouvrir l’hinterland du port du Havre Le Havre/Goderville/Fécamp au service des flux et fédérer le réseau ferroviaire normand. pendulaires en transport en commun ;

¾ Réfléchir à l’opportunité d’une desserte ferroviaire voyageur de la Vallée du Commerce depuis Bréauté-Beuzeville.

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Les enjeux de l’intermodalité

Offrir aux habitants et aux touristes la possibilité de se Favoriser l’intégration des sites touristiques de l’Estuaire déplacer d’une manière facile et durable dans l‘Estuaire en développant leur accessibilité en transport en de la Seine : commun. ¾ Renforcer les pôles intermodaux du Havre, de Fécamp et de Lisieux ainsi que de la gare de Bréauté-Beuzeville qui joue un rôle structurant sur ¾ Améliorer les transports sur le littoral de la Pointe la Pointe de Caux de Caux pour notamment « désenclaver » Etretat et améliorer ses relations au Havre et Fécamp ;

¾ Développer l’intermodalité dans l’Estuaire en créant des pôles d’échanges en lien avec de ¾ Développer l’offre de location de vélos et une mise possibles réouvertures de lignes ferroviaires à en réseau sur l’Estuaire. Cela nécessite également Goderville, Criquetot-l’Esneval, Pont-Audemer une meilleure lisibilité des parcours cyclables et et/ou dans la Vallée du Commerce ; pédestres de l’Estuaire ;

¾ Favoriser l’émergence d’un pass’estuaire dans un ¾ Favoriser l’intégration des sites touristiques du contexte de renchérissement des déplacements ; Pays d’Auge (Villages de Beuvron en Auge, Beaumont en Auge par exemple) aux axes de transport en commun. ¾ Connecter par voie Fulviomaritime les pôles touristiques majeurs, notamment entre Le Havre- Honfleur et Deauville.

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Principaux projets en matière de mobilité et infrastructures de transport retenus lors du groupe de travail.

Echéances à court terme

- Diffusion de l’information, par différents médias, sur les lignes existantes (bus interurbains + SNCF) ;

- Lisibilité de l’information de l’offre de transport public à l’échelle de l’Estuaire (site internet et bornes, éditions) ;

- Aménagement de parkings de covoiturage sécurisé sur l’Estuaire de la Seine. (Lisibilité, information, sécurisation) et trouver des opérateurs qui puisse organiser le covoiturage ;

- Amélioration de la desserte de Pont-Audemer avec la création d’une ligne de bus interurbain Pont-Audemer/Honfleur/Le Havre, mais également les lignes à haut niveau de service Pont-Audemer/Rouen, Pont-Audemer/Bernay - Améliorer la relation en transport en commun entre Le Havre/Etretat et Fécamp ;

- Mise en place de relations fluviomaritimes entre Le Havre/Honfleur et Deauville/Trouville, avec des perspectives d’ouverture avec Cabourg, la Seine, Etretat, Fécamp

-Mise en place d’un pass’Estuaire avec une tarification unique pour les transports en commune sur l’Estuaire de la Seine.

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Echéances à moyen terme

- Structuration d’une desserte en transport optimisée dans la vallée du Commerce en lien avec la gare de Bréauté ;

- Réouverture de la ligne Rolleville/Crique tôt/Goderville au service des flux pendulaires ;

- Structuration et renforcement des pôles intermodaux principaux (le Havre, Lisieux, Fécamp, Bréauté, Deauville/Trouville, Pont-l’Evêque, Pont-Audemer, Lillebonne), en traitant conjointement les liaisons interurbaines, locales en aménagements le stationnement et les modes doux ;

- Renforcement du cadencement des liaisons interurbaines existantes structurantes pour un maillage fin de l’ensemble du territoire ;

- Organisation des flux de desserte du Port pour désengorger et sécuriser le réseau secondaire de la rive sud: orienter le fret de grand transit vers les infrastructures adaptées (A29 Sud, D27/A28)

La réouverture de l’axe Serqueux/Gisors qui permettrait aux convois de fret de se connecter directement à la grande ceinture ferroviaire de Paris évitant ainsi l’axe surchargé Rouen/Mantes/Nanterre ;

- Réalisation d’une liaison routière structurante entre Pont-l’Evêque, Lisieux et Orbec, en desservant notamment Lisieux et sa zone d’activité. - Prise en compte dans les documents d’urbanisme des axes de transports collectifs structurants pour orienter l’urbanisation future.

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Echéances à long terme

- Compléter l’arrivée du TGV Normandie par des cadencements optimisés avec les TER et les bus interurbains ;

- Muscler l’Hinterland du Port du Havre avec :

¾ Opportunité de relier la ZIP du Havre à N.D. de Gravenchon (inscrit dans la DTA) ;

¾ le franchissement ferroviaire de l’Estuaire de la Seine.

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Positionnement des élus de l’Estuaire concernant la mise en place d’une ligne nouvelle ferroviaire rapide entre Paris et la Normandie.

Les élus de l’Estuaire de la Seine sont convaincus de l’urgence de la création d’une ligne ferroviaire nouvelle entre la Normandie et l’Ile de France.

Cette ligne nouvelle est une occasion inespérée d’intégrer le plus rapidement possible la Normandie et l’Estuaire de la Seine au réseau à Grande Vitesse français et européen qui participe à l’attractivité et au dynamisme des territoires.

L’intérêt majeur de cette infrastructure nouvelle est de permettre aux habitants et aux acteurs économiques de pouvoir rejoindre rapidement, et de manière sécurisée, l’Ile de France (Paris, La Défense, et la plate forme aéroportuaire de Roissy) et d’accéder aux hubs TGV d’Ile de France de manière efficace.

La desserte TGV en gare du Havre est une opportunité pour l’Estuaire et la Communauté d’Agglomération Havraise afin de bénéficier d’un levier fort de développement. Une gare TGV est également envisageable rive gauche dans le cadre d’un tracé complémentaire Paris Basse-Normandie.

Il est essentiel pour l’Estuaire de veiller au maillage fin de son territoire en évitant les « effets tunnels » induits par la grande vitesse ferroviaire.

Il est également important de renforcer l’intermodalité avec l’arrivée de la Grande Vitesse et notamment en développant les relations TER qui participent à la diffusion de la Grande Vitesse (et son bénéfice) sur l’ensemble du territoire estuarien.

Enfin, il est urgent de renforcer l’Hinterland du ferroviaire du Port du Havre en complément des infrastructures routières et fluviales.

Il est nécessaire, dans ce cadre d’une part, d’aménager dans sa totalité la ligne Le Havre Motteville-Montérolier-Buchy Serqueux Gisors Paris ou/et, d’autre part, de réfléchir à la possibilité d’accueillir des convois fret sur la ligne ferroviaire nouvelle. 55