CARRIERE DE PESSANS (25) LIEU-DIT "SUR L'ARTHE"

• Demande d’autorisation d’extension et de renouvellement d’une carrière à ciel ouvert pour la production de granulats (Rubrique 2510) • Exploitation d’une installation de traitement des matériaux (Rubrique 2515) • Stockage de déchets inertes non dangereux (Rubrique 2517)

Mémoire en réponse MRAE

PESSANS (25)

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RMG Page 1 Mai 2018

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Réponses aux observations relevées par l’avis délibéré de la Mission régionale d’autorité environnementale de Bourgogne Franche-Comté sur le dossier de demande de renouvellement et d'extension de la carrière de Pessans (, 25)

CONCERNANT L’ETUDE DES MILIEUX NATURELS : Compte tenu de l’évolution des milieux depuis la réalisation des inventaires caractérisant l’état initial, de confirmer la présence ou non d’espèces protégées, préalablement à la réalisation des travaux, via des inventaires ciblés.

Les inventaires flore initiaux ont été réalisés d’avril à juillet (2012-2015) afin de recenser les vernales en boisement puis les espèces printanières et notamment les orchidées en pelouses et enfin les estivales. A partir de juillet, il y a peu de chance de contacter de nouvelles espèces. Ainsi les espèces se développant tardivement en été ou en automne, peu nombreuses, n’avaient pas été investiguées mais aucune d’intérêt patrimoniale n’était connue localement.

Cependant à la demande de complément de la CNPN, un passage a été réalisé le 30 octobre 2017 afin de contrôler la présence éventuelle d’espèces végétales tardives et plus particulièrement de Aster amellus. Aucune inflorescence (jeune ou ancienne) n’a été observée au cours de cette sortie et vient confirmer son absence sur l’emprise du projet.

Concernant les espèces de chiroptères, la société RMG propose de réaliser un suivi triennal pour les chiroptères afin de déceler tout impact de l’exploitation vis-à-vis de ces espèces et de mettre en place des mesures correctrices si nécessaires.

Lors de notre passage en Conseil National de la Protection et de la Nature, le 27 octobre 2017, celui-ci n’a pas émis d’objection à propos de la date des inventaires.

CONCERNANT LES MESURES COMPENSATOIRES : De préciser le plan de gestion mis en place afin de pérenniser les mesures de compensation mises en œuvre

Une convention de gestion a été passée avec la commune de Pessans afin d’obtenir une surface de 1,73ha de pelouses à restaurer, en vue d’y mettre en place une gestion conservatoire de cet habitat.

Ces terrains étaient encore pâturés par des chevaux en 1997, comme en atteste la Bail entre la commune de Pessans et la commune de Pointvillers. Il y est précisé que le pâturage des terrains non réservés à l’extraction est toujours autorisé.

Ainsi, il est prévu dans le cadre des mesures compensatoires, de rouvrir ponctuellement le milieu à partir des petites taches de pelouses subsistantes dans la fruticée. Les terrains seront clôturés et remis à la disposition des agriculteurs de Pointvillers pour y mettre des chevaux. Ces derniers assureront l’entretien des pelouses et l’ouverture progressive et douce des fruticées non girobroyées.

La commune de Pessans s’engage à conserver les milieux définis dans les différentes zones détaillés ci-dessus durant la durée de l’exploitation de la carrière, elle s’interdit de réaliser des plantations, de réaliser des constructions de réaliser des remblaiement et des extractions de matériaux, d’ouvrir de nouvelles voies de desserte et parking ou de procéder à un élargissement des chemins parcellaires, d’implanter des pylônes

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électriques ou téléphonique, de survoler les zones par des nouvelles lignes téléphoniques ou électriques et d’installer des canalisations enterrées.

En annexe, de ce présent document, est disponible la convention de gestion avec la commune de Pessans.

CONCERNANT LES IMPACTS SUR LE MILIEU NATUREL

De préciser les modalités de la procédure d’alerte en cas de pollution accidentelle exposant les puits de captage d’eau potable de Lombard et le plan d’action qui pourrait être mis en œuvre.

Comme présenté dans l’étude d’impact au chapitre 1 §3.3, il existe une relation hydrogéologique entre la carrière de Pessans et le ruisseau de Saint Renobert. Celle-ci a été démontré à l'aide du traçage réalisé le 07 avril 1995, au cours duquel le colorant (fluorescéine) a été restitué à la source du ruisseau. Pour rappel, le ruisseau de Saint Renobert, autrefois captée pour Lavans-, ne sert qu’à l’abreuvage du bétail et à la pisciculture de Malpas. Le ruisseau de Saint Renobert se jette par la suite dans la Loue en amont du « puits communal de Quingey ».

Concernant le « puits communal de Quingey » ses périmètres de protection ont été identifiés et repris dans la figure 10 de l’étude d’impact. La carrière de Pessans se situe en dehors des périmètres de protection de ce captage. De plus, le puis communal de Quingey est situé en rive droite de la Loue, ce qui signifie qu’il n’y a pas de connexion directe hydrogéologique avec la carrière de Pessans. La prise en eau ne s’effectue pas dans la Loue, mais au sein de la nappe souterraine, comme confirmé par les tracés des périmètres de protection.

Il est possible et de façon indirecte qu'il y ait une relation entre ce puits et la Loue, et donc avec la carrière de Pessans. En cas de pollution sur le site, les polluants pourraient se retrouver dans la Loue et par la suite dans le captage si ce dernier pompe en partie les eaux de la Loue. Cependant, en complément des mesures de préventions sur le site, comme indiqué au §2.1.2 du Chapitre 4 de l’étude d’impact, une procédure d'alerte pourra être mise en place. En cas de déversement de polluant sur le carreau de la carrière, des analyses des eaux du captage (hydrocarbures, métaux lourds, ...) pourront être réalisées. De plus en cas de pollution, un suivi de la qualité de l’eau (installation d’un préleveur automatique avec prélèvement toutes les heures) sera immédiatement mis en place au niveau de la source de Renobert. Par sécurité, des dispositifs absorbants seront placés au niveau de la source. Si elles démontrent la présence de polluants, l'alimentation en eaux potables sera temporairement interrompu.

De plus, la DREAL fera l’objet d’une information en cas de pollution accidentelle sur la carrière.

Les effets de la carrière sur ce captage sont cependant très faibles au regard du contexte. Le pouvoir de filtration de la nappe et la dilution de l'éventuel polluant dans la Loue permettent de se prononcer sur un risque faible de contamination du captage AEP du « puits communal de Lombard » par la carrière de Pessans. CONCERNANT L'ETUDE PAYSAGERE : De proposer des prises de vue au format A3 avec un angle de vue (50mm) correspondant à la perception humaine pour l’illustration des impacts paysagers notamment depuis les habitations depuis lesquelles le projet est perceptible

L’impact visuel caractérise l’importance de la vue que l’on peut avoir sur le site. Dans le cas de la carrière actuelle de Pessans et de son projet de renouvellement, cet impact est jugé faible, selon le diagnostic paysager présenté au §6.3.3 du chapitre 1 état initial du site et son environnement de l’étude d’impact.

La carrière de Pessans bénéficie d’un emplacement très bien isolé visuellement, au cœur d’un étroit vallon dont les flancs sont boisés et en retrait des principaux axes de circulation.

L’exploitation est ouverte vers le Sud et le Sud-Est en direction des villages de Pointvillers et de Montfort. Par association de la topographie et des écrans végétaux, la carrière est majoritairement invisible aux riverains.

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Seules quelques maisons sur la partie haute du village de Montfort ont une vue directe sur la carrière. L’habitation récente (2015-2016) située, chemin des Vignes à Pointvillers a également une vue directe sur le front supérieur Nord et Ouest de la carrière.

La carrière est uniquement visible depuis un petit tronçon de la RD15 au niveau de la salle des fêtes de Pointvillers.

La carrière est également visible depuis la RN 83 sur un très court tronçon à la sortie du village de Samson en direction de Besançon.

La carrière est également visible depuis le Mont Poupet, point culminant du secteur, situé à 11,5 km au Sud de la carrière. L’exploitation est indiquée sur la table d’orientation du sommet. Elle reste toutefois bien intégrée dans le paysage composé d’un relief accidenté couvert en grande partie par la forêt et entrecoupé par plusieurs linéaires de falaises.

La carrière n’est pas visible depuis les communes situées à l’ouest de la carrière telle que Pessans, Brères, ou Lombard. Un panache de poussières peut éventuellement être visible par temps sec et clair.

Des illustrations (planche photographique) depuis les communes avoisinantes sont présentées au §6.4 de l’étude d’impact (chapitre 1), figure 32. Elles sont prises depuis les habitations au Sud-Est de la carrière.

De proposer des illustrations permettant d’appréhender les effets visuels de la carrière et les mesures de réduction paysagère au fur et à mesure de l’avancée de l’exploitation

La demande de renouvellement d’extension de la carrière de Pessans agrandira le site actuel vers le Nord, l’Est et l’Ouest. Ces extensions ne modifieront que peu le bassin visuel qui s’ouvrira comme actuellement vers le Sud- Est. Sans doute, la carrière sera plus visible depuis la combe sèche (non habitée) à l’Est en raison de la topographie s’abaissant en direction de la combe mais le remblaiement progressif et la remise en état du front Est viendra progressivement cacher la carrière.

Par contre, la carrière sera sans doute plus perceptible qu’actuellement en raison surtout de l’allongement du front Nord (même s’il s’éloignera des points de vue actuels) et de l’abaissement de la limite d’extraction Est d’environ 10 m ce qui mettra en évidence une hauteur de front plus importante.

Le phasage d’extraction et de remblaiement est toutefois réalisé de telle sorte que le remblaiement de la partie Est de la carrière sera terminé avant que l’extraction de l’extension Ouest ne débute. L’impact visuel devrait être réduit.

En effet, le remblaiement et la remise en état du front Est (avec végétalisation) permettra de remonter la barrière visuelle et cacher une partie du front Nord. Ceci est illustré par le plan de phasage du remblaiement, présenté dans le dossier de demande, §6.5 phasage de remblaiement.

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Figure : perception visuelle du projet

Une vue sur la carrière est confirmée sur la RN 83 sur quelques dizaines de mètres à la sortie du village de Samson en direction de Besançon. Le faible tronçon d’observation, l’éloignement et la vitesse de circulation ne permettra pas de distinguer le projet d’extension de la carrière. L’impact est donc très faible.

Comme actuellement, des vues lointaines sur la carrière seront possibles depuis des points hauts et notamment depuis le belvédère du Mont Poupet. Etant donné l’éloignement du site, l’extension de la carrière depuis le Mont Poupet sera imperceptible. L’impact est nul.

La société RMG n’a pas jugé nécessaire, et ceux au regard des enjeux, la réalisation de montage photos permettant d’appréhender les effets visuels futurs de la carrière en raison de son faible impact sur l’environnement proche.

CONCERNANT L'EVALUATION DES IMPACTS CUMULES : De justifier le rayon de 3km retenu pour l’analyse des impacts cumulés au regard des impacts mobiles potentiels (camions de transport de matériaux) qui peuvent excéder cette limite.

Conformément aux articles L.122-3 et R.122-5 du code de l’environnement cette partie de l’étude d’impact analyse les effets cumulés du projet « 2Loires » avec d’autres projets connus concernant le même territoire.

L’article R.122-5 du code de l’environnement précise que les autres projets connus « sont ceux qui, lors du dépôt de l’étude d’impact, ont fait l’objet :

• D’un document d’incidences au titre de l’article R.214-6 du code de l’environnement et d’une enquête publique, • D’une étude d’impact au titre du présent code et pour lesquels un avis de l’autorité administrative de l’Etat compétente en matière d’environnement a été rendu public ».

Les projets pris en compte dans cette analyse sont donc ceux qui répondent aux conditions énoncées par la disposition ci-dessus, et qui, du fait de leur localisation à proximité du projet et/ou de leurs impacts potentiels, sont susceptibles d’induire des effets cumulés avec le projet.

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Comme indiqué au §1.3 et 1.4 Situation et description du site de l’étude d’impact, à la date de dépôt du dossier, aucun projet n’est de nature à présenter des effets pouvant se cumuler avec ceux de la carrière dans une aire d’étude de 3km.

L’aire d’étude retenue concerne la commune de Pessans, ainsi que les communes riveraines faisant parti du rayon d’enquête publique, c’est-à-dire 3km de distance avec la carrière, soit 17 communes au total. Après consultation du site de la DREAL, permettant de dresser la liste des projets ayant fait l’objet d’une étude d’impact et donné lieu à un avis de l’autorité environnementale. La notion de distance de l’aire d’étude a été retenu au regard des impacts potentiels du projet lié aux émissions sonores, faune et flore, de poussière, aux perceptions visuels, …

Concernant plus particulièrement le trafic routier, celui-ci est étudié dans §7.7 trafic du chapitre 1 de l’étude d’impact, le flux de camions est rapidement absorbé par le trafic routier important sur la route nationale n°83.

CONCERNANT L'APPORT DE MATERIAUX INERTES : De préciser les modalités du protocole de surveillance des plantes invasives, notamment l’Ambroisie, et les modalités de destruction qui pourraient être engagées.

Une procédure de surveillance de la nature des matériaux accueillis sur le site de Pessans sera mise en place dans le cadre de la mise en dépôt de matériaux inertes. Cette procédure est indiquée dans le §6.4 Fonctionnement du site du dossier de demande.

Une attention particulière sera apportée aux plantes invasives dans le cadre des obligations liés à l’apport de matériaux inertes sur la carrière.

L’arrêté préfectoral du 11 juillet 2014 n°2014192-0027 oblige à la prévention et à la destruction de l’ambroisie, plante invasive très allergisante.

Les méthodes mises en œuvre pour éradiquer ces espèces se montrent généralement inefficaces pour les stations importantes ou celles en bordures de cours d’eau et routes.

En revanche, il est possible de supprimer celles sur emprise avant remise en état par une méthode radicale. Les matériaux de découvertes (rocher altéré et limons de surface) issus de l'exploitation du site de Pessans seront utilisés pour diversifier la remise en état du site. Ils seront utilisés dans le recouvrement final des remblais sur 1,5 à 2 m d’épaisseur, dans laquelle il n’a jamais été recensé d’espèces invasives telle que l'ambroisie, pour favoriser la reprise de la végétation et étouffer d’éventuelles plantes invasives présentes dans les déblais terreux issus de l’extérieur.

Un protocole de suivi pourra être mis en place, sur la durée de l'arrêté préfectoral d'autorisation, pour le remblaiement progressif du site. Un suivi de l’éventuel reprise des plantes permettra ensuite une intervention rapide avant son développement.

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