UNIVERSITÉ D'

ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION GEOGRAPHIE

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER

AMENAGEMENT ET REVALORISATION DE LA RIZICULTURE DANS LA COMMUNE RURALE DE FENOARIVO, DISTRICT ANTANANARIVO ATSIMONDRANO, REGION

Réalisé par : VOARINJAKA Sitrakiniaina Tiana Arison

Mention : GEOGRAPHIE

Parcours 4 : Environnement et Aménagement du Territoire

Encadré par : Monsieur RAZANAKOTO Pascal Clément

Date de soutenance : Mars 2019

Année universitaire : 2017-2018

UNIVERSITÉ D'ANTANANARIVO

ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION GEOGRAPHIE

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER

AMENAGEMENT ET REVALORISATION DE LA RIZICULTURE DANS LA COMMUNE RURALE DE FENOARIVO, DISTRICT ANTANANARIVO ATSIMONDRANO, REGION ANALAMANGA

PRESENTE PAR: VOARINJAKA SITRAKINIAINA TIANA ARISON

MEMBRES DU JURY :

PRESIDENT DU JURY : Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maitre de conférences-HDR

RAPPORTEUR : Monsieur Pascal Clément RAZANAKOTO, Maitre de conférences

EXAMINATEUR : Madame Rindra RAHARINJANAHARY, Maitre de Conférences

Date de soutenance : 14 mars 2019

REMERCIEMENTS

Dans le cadre de la conception à la rédaction de la recherche, nous tenons à remercier ceux qui ont contribué, directement ou indirectement, mais qui ont cru en notre capacité à la réaliser et qui nous ont donné l’opportunité de faire nos preuves. Ainsi, nous remercions particulièrement et exprimons notre entière reconnaissance :

A Madame Rindra RAHARINJANAHARY, Directeur de la mention Géographie, pour nous avoir donné la possibilité d’étudier dans ce département.

Nous adressons nos sincères remerciements à Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, maitre de conférences- HDR, de nous avoir fait l’honneur de présider l’évaluation de notre travail.

Nos remerciements vont également à Monsieur Pascal Clément RAZANAKOTO, maitre de conférences, rapporteur du présent mémoire, qui, malgré ses multiples responsabilités, n’a cessé de nous diriger, de nous conseiller et de nous corriger tout au long de ce travail.

Nous adressons notre gratitude et notre profond respect à Madame Rindra RAHARINJANAHARY, Maitre de Conférences, qui nous fait l’honneur de juger notre travail en tant qu’examinateur.

Un grand merci :

 A tous les enseignants dans la mention Géographie pour la qualité de l’enseignement  Au personnel administratif et technique de Domaine Arts Lettres et Sciences Humaines dont particulièrement celui de la mention Géographie, pour leur assistance durant les années d’études  À ma famille et à tous nos proches qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

Merci à tous !

SOMMAIRE

RESUME ...... i LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...... ii LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... iii LISTE DES FIGURES ...... iii

LISTE DES TABLEAUX ...... iv

GLOSSAIRE ...... v INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : CONCEPTUALISATION ET PRESENTATION DE LA

ZONE DE RECHERCHE .... 5

Chapitre I. Concepts de riziculture et d’aménagement du territoire ...... 6 Chapitre II. Démarche de recherche ...... 16 Chapitre III. Présentation de la zone d’étude ...... 23

DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS CONTRAIGNANTS DE LA RIZICULTURE, LES PROBLEMES DE GESTION DES INFRASTRUCTURES ET LES PERSPECTIVES DE REVALORISATION ...... 36

Chapitre IV. Les facteurs physiques contraignants le développement de la Riziculture à Fenorivo ...... 37 Chapitre V. Défaillance des infrastructures hydroagricoles actuelles ...... 43 Chapitre VI. Rôles et participations insuffisants des acteurs locaux dans la réalisation des travaux hydroagricoles ...... 46 Chapitre VII. Suggestion de travaux indispensables ...... 51 Chapitre VIII. Application du budget participatif dans la commune comme appui à la revalorisation de la riziculture ...... 58 CONCLUSION ...... 66 BIBLIOGRAPHIE ...... 68 ANNEXE ...... 71

RESUME Cette recherche porte sur l’aménagement et la revalorisation de la riziculture dans la Commune Rurale de Fenoarivo. Elle évalue les différents aspects que ce secteur peut offrir à cette commune. En même temps, elle analyse les lacunes et défaillances qui empêchent la commune d’asseoir totalement son développement sur le secteur rizicole.

La riziculture irriguée constitue la principale alternative permettant d’assurer la production du riz dans la commune rurale de Fenoarivo. Malgré l’étendue considérable de la surface cultivable dans la zone, cette production de riz est principalement destinée à l’autoconsommation des cultivateurs ainsi que de la population locale. La réalité résulte des effets néfastes des contraintes naturelles, de la défaillance des réseaux d'irrigation, de l’ancienneté des modes et techniques d'exploitation agricole, de l’absence d’un bon « management » public local, ainsi que de la quasi-inexistence d’un projet d’aménagement rationnel et efficace vis-à-vis des administrations et des acteurs entourant la filière riz.

La recherche tentera d’exposer des solutions et perspectives afin de dynamiser et relancer le secteur rizicole dans la Commune Rurale de Fenoarivo. Et pour atteindre cet objectif, l’étude débroussaillera le concept de l’aménagement agricole et hydroagricole ainsi que la riziculture à et à Antananarivo. Elle montrera la pertinence, la défaillance ou les détails approfondis des stratégies à entreprendre pour la mise en place d’un développement axé sur la riziculture.

Mots clés : riziculture, aménagement hydroagricole, agriculture, rural, Fenoarivo, région Analamanga, budget participatif,

i

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

APIPA : Autorité pour la Protection contre les Inondations de la Plaine d'Antananarivo

BAD : Banque africaine de développement

BPPAR : Bureau des Projets de Promotion et d'Aménagement des Régions

B.P : Budget Participatif

CARD : Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique

CU : Commune Urbaine

CR : Commune Rurale

CRF : Commune Rurale de Fenoarivo

FIDA : Fonds international de développement agricole

FKT : Fokontany

FOFIFA: foibe fikarohana ho an'ny fampandrosoana eny ambanivohitra

INSTAT : Institut National de la Statistique

JICA : Japan International Coopération Agency

OMD : Objectifs des Millénaires pour le Développement

ODD : Objectifs du Développement Durable

OIDP : Organisation internationale pour la promotion de la démocratie participative

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PIB : Produit Intérieur Brute

PAPRIZ : Projet d’Amélioration de la Productivité Rizicole

SOMALAC : Société Malgache d’Aménagement du Lac Alaotra

SEFAFI : SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA

STD : Services Techniques Déconcentrés

ii

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des images, photos

Photo 1 : Image représentant la vétusté de la digue de Sisaony ...... 11

Photo 2 : Digue de canal entre les Fokontany Madiomanana et Soavinimerina ...... 12

Photo 3 : Buses défaillantes au niveau du canal du drain principal ...... 43

Photo 4 : rupture de la digue de protection contre les crues fluviales de la Sisaony, ...... 45

Photo 5 : Etat érosif de certaines berges ...... 46

Photo 6 : canal bouché par des débris ou des déchets ...... 54 Photo 7 : Enrochement de la partie inférieure des berges ...... 55 Photo 8 : Plantation de vétiver pour la protection de talus et berges ...... 56

Liste des croquis Croquis 1. Localisation de la Commune Rurale de Fenoarivo ...... 4

Croquis 2. Topographie de la CR de Fenoarivo (transect Sud-Nord) ...... 29

Croquis 3. Topographie de la CR de Fenoarivo (transect d’Est en Ouest) ...... 30

Croquis 4. Occupation des sols dans la CR de Fenoarivo ...... 34

Liste des figures

Figure 1. Courbe ombrothermique d’Antananarivo de 2012 – 2017 ...... 31

Figure 2. Tendance de la température (°C) ...... 37

Figure 3. Evolution des précipitations de 1960 – 2010 ...... 39

iii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Saison et période de culture du riz dans la C.R. de Fenoarivo ...... 14

Tableau 2 : Catégorisation des enquêtés ...... 22

Tableau 3 : Répartition par tranche d’âge de la population de la commune de Fenoarivo . 24 Tableau 4 : Répartition des Bornes Fontaines et puits par Fokontany ...... 26 Tableau 5. : Les types de cultures et leurs destinations ...... 27 Tableau 6 : Effectif du cheptel ...... 27 Tableau 7 : Evolution de la température moyenne annuelle d’Antananarivo (°C) ...... 38

Tableau 8 : Evolution de précipitations moyennes annuelles d’Antananarivo précipitations moyenne annuelle d’Antananarivo de 1931-1955 ...... 38

Tableau 9 : Précipitations moyenne annuelle d’Antananarivo de 1961-1990 ...... 39

Tableau 10 : Liste des ONG ...... 48 Tableau 11 : Caractéristiques du canal principal de drainage ...... 53 Tableau 12 : synthèse des problèmes et solutions ...... 64

iv

GLOSSAIRE Aménagement : Action volontaire d’un groupe social pour organiser, voire transformer l’espace dans le but de générer des effets positifs sur la société

Aménagement hydroagricole : ensemble des actions contribuant à l’installation, création ou à l’entretien des canaux d’irrigation, l’assainissement agricole, l’émissaire et la station de pompage.

Berge : Bord d’un cours d’eau

Brèche : ouverture ou cassure produite par des fragments des matières enlevées

Brèche : ouverture ou cassure produite par des fragments des matières enlevées

Budget participatif : outil de prise de décision et de gestion pour optimiser la participation citoyenne dans la gestion de la commune

Fokontany : à l’origine, c’est un village traditionnel malgache, mais aujourd’hui cela représente une subdivision administrative de base malgache ketsa saritaka : Un type de repiquage dont le travailleur ne s'aide pas de corde ou d'autres instruments pour installer ses plants dans un alignement voulu. Il travaille en évaluant la densité de plants par unité de surface.

Ketsa ligne : Un type de repiquage qui nécessite l’emploi de certains instruments comme la corde pour qu’il y ait alignement des plants

Mampidi-dranoketsa : La mise en eau dans la rizière pendant sa phase de sa préparation, un travail qui suit après le labour.

Plaine : Une forme de relief particulière, un espace géographique caractérisé par une surface plane, avec des pentes relativement faibles.

Parcelle : Une superficie de terrain ayant une unité de propriété.

Repiquage : transplantation de jeunes plants provenant de pépinières, notamment dans la culture du riz, du tabac, etc. Prélèvement d’une petite partie d’une culture de tissu ou de bactéries pour la transplanter sur un milieu neuf où elle continuera sa croissance

Riz : céréale de la famille des poacées (anciennement graminées), cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon.

Semis : opération culturale qui consiste à ensemencer un champ, c'est-à-dire à mettre en terre les graines ou semences

Vallée : Une dépression géographique généralement de forme allongée et façonnée dans le relief par un cours d’eau

v

INTRODUCTION Le riz, dont la culture remonte à une période très ancienne, 6 500 ans avant J-C en Thaïlande, 3 000 ans avant J-C en Chine ou 1 500 ans avant J-C au Niger, est une plante tropicale poussant de préférence dans les contrées chaudes et humides. Madagascar est un pays essentiellement agricole et rural. 75 % de la population vit dans les campagnes. L’agriculture reste de loin le premier secteur économique et la première source de devises. Alors que le pays était exportateur de plusieurs produits agricoles dont le riz en 1960, la situation s’est inversée aujourd’hui et l’offre nationale ne satisfait plus la demande vivrière intérieure.1 Les causes de cette situation sont multiples : insuffisance de maîtrise de l'eau, dépendance des premières pluies pour la mise en culture (y compris sur les périmètres disposant d'un bon contrôle de l'eau), ancienneté du matériel dont les paysans apprécient souvent la rusticité, jugés trop coûteux et pour lesquels il n'existe pas de réseau commercial performant. S’en vient ensuite la stérilisation croissante de terres cultivables dans les grands périmètres à cause des crues dont l'amplitude semble directement liée à l'érosion et à l'absence de dispositifs de protection des plaines, puis la vulgarisation peu efficace et l’absence de crédits de campagne2. D’après les rapports de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), en 2017, Madagascar est le deuxième plus grand consommateur de riz après le Myanmar. Pourtant, elle se trouve actuellement à la 19ème position mondiale en termes de production, avec ses 1.2 million d’hectares de plantation de riz et 3.4 millions de tonnes de paddy par an. La Chine s’accapare ainsi la première position avec 182 millions de tonnes de production. Elle est suivie par l’Inde qui produit près de 130.5 millions de tonnes de riz et l’Indonésie avec 54 millions de tonnes. En fait, 8 pays asiatiques figurent en tête de liste3. Trois raisons nous ont poussés à nous intéresser au thème d’aménagement et de revalorisation de la riziculture.

1 IRD, Madagascar face au défi des objectifs du millénaire pour le développement, p300, 2016 2 MADIO : projet Madagascar/Dial/Orstom d'observatoires ruraux, février 1999 3 Rakotoseheno R., FAO, 2017, production de riz, Madagascar au 19eme rang

1

Premièrement, le thème évoque une actualité en vogue. Vu que Madagascar n’a pas pu atteindre les programmes des OMD4 en 2016, et vu l’adoption des Nations - Unies des ODD5 en Septembre 2015, les efforts fournis par le Gouvernement Malagasy doivent être plus axés sur le domaine social, voire la réaffirmation en matière de sécurité alimentaire.

Deuxièmement, à Madagascar, la production de riz n’arrive pas à répondre à la demande locale malgré le fait qu’il soit un des grands consommateurs de riz au monde. Les prix à la hausse et les problèmes des rizières dont la sécheresse, viennent par ailleurs aggraver la situation. Là où la culture de riz représente toute une histoire de tradition, il convient de revoir les actions à entreprendre afin d’en faire une aubaine sur l’économie malgache. Et enfin, cela relève d’une curiosité personnelle. Nous voulons comprendre l’insuffisance et la défaillance de la production rizicole dans la Commune Rurale de Fenoarivo.

Et le choix de la CR de Fenoarivo, comme zone de recherche, se justifie par deux raisons. D’une part, le constat de dégradation des infrastructures hydroagricoles face aux potentiels de production que la zone présente. D’autre part, le fait que la production annuelle de riz dans la Commune rurale de Fenoarivo n’est pas proportionnelle à l’étendue de rizières considérables qu’elle possède.

L’étude résume ces obstacles par une seule problématique principale : quelles sont les perspectives de revalorisation de la riziculture compte tenu des problèmes de dégradation et d’aménagement des zones rizicoles ?

Ainsi, plusieurs questions secondaires se posent, par exemple comment expliquer le décalage entre la production de riz et l’étendue de rizière considérable que la C.R. de Fenoarivo possède ? Quelle est la part de responsabilité des autorités compétentes pour réduire cet écart entre production et surface exploitée ? La commune s’occupe-t-elle suffisamment des problèmes que rencontrent les paysans, tant au niveau de l’aménagement hydroagricoles tant par rapport à la campagne de sensibilisation de ces derniers sur les nouvelles techniques de culture ?

La recherche préconise de lancer et de revaloriser la riziculture par le biais des ressources et des potentialités au sein de la Commune rurale de Fenoarivo. Les objectifs spécifiques de

4Les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) sont huit objectifs adoptés en 2000 par les Nations Unis. Ces objectifs recouvrent surtout de grands enjeux humanitaires qui devra être atteindre en 2015. 5 Les ODD (Objectifs du Développement Durable) sont des nouveaux programmes, adoptés par les Nations unis en Septembre 201. 2 l’étude portent sur l’identification des problèmes de la dégradation des rizières, du déclin de la production de riz et des infrastructures hydroagricoles existantes ; puis, de définir les perspectives et solutions envisageables pour un développement efficace de la riziculture dans la Commune rurale de Fenoarivo. Mais elle se base également sur deux hypothèses.

La première hypothèse : « Les problèmes d’aménagement, les facteurs physiques contraignants et la dégradation des infrastructures expliqueraient le déclin du secteur rizicole dans la commune rurale de Fenoarivo ».

La seconde hypothèse : « L’amélioration de la gestion des dégradations des infrastructures et la mise en œuvre d’une politique d’aménagement résulteraient d’une bonne gouvernance et d’une meilleure participation des acteurs autour de la riziculture ».

Localisation de la zone d’étude Madagascar se divise administrativement en régions, districts et communes. Il compte 22 régions selon la loi du juin 2006. Notre zone se situe dans la région Analamanga qui se trouve au centre du pays et est bordée à l’ouest et au Nord par la Région de Bongolava, à l’Est par la Région d’Ambatondrazaka et au Sud par la Région de Vakinankaratra. Faisant partie intégrante de la région d’Analamanga qui regroupe 12 districts et 183 communes, la Commune rurale de Fenoarivo compte parmi les 17 communes composant le district d’Antananarivo Atsimondrano. Cette localité se situe à 15 kilomètres du centre-ville, sur la route nationale N°1 reliant Antananarivo et Tsiroanomandidy, chef-lieu de région du Bongolava. Le territoire de la commune se délimite à l’Est par la C.R. d’ et d’ ; à l’ouest, par la C.R. d’Ambatomirahavavy (district Arivonimamo – région Itasy) ; au Nord par la C.R de Fiadanana (district ), la CR de Mahereza (District d’Ambohidratrimo) et au Sud par la CR d’Ampitatafika. Pour ce faire, le travail se divise en deux grandes parties. Nous évoquerons dans la première partie la conceptualisation et présentation de la zone de recherche ; dans la deuxième partie les facteurs contraignants de la riziculture, les problèmes de gestion des infrastructures et les perspectives de revalorisation

3

Croquis 2. Localisation de la Commune Rurale de Fenoarivo

4

PREMIERE PARTIE : CONCEPTUALISATION

ET

PRESENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE

.

5

CHAPITRE I. CONCEPTS DE RIZICULTURE ET D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

I.1. Concepts d’aménagement du territoire et d’espace rural

Ces paragraphes vont nous permettre de comprendre les notions et les concepts de l’aménagement du territoire, notamment rural. De ce fait, nous allons voir en premier lieu les généralités et les concepts de l’aménagement du territoire, ensuite ceux des plaines de l’Imerina et l’aménagement hydroagricole.

I.1. 1.Historique et concepts de l’aménagement  Historique de l’aménagement L’historique de l’aménagement remonte très loin dans le temps de l’installation humaine, pendant l’Antiquité Grec, lors de la domination de l’empire Romain. Il y a eu mise en place de différente construction d’aménagement comme les routes, les champs de cultures, … Des réalisations ont déjà été remarquées à cette époque. Au Moyen Age, dans le XVème siècle, cette époque a été une longue période de construction des villes et des cathédrales médiévales. Mais ce sont les 19 ème et 20 ème siècles qui ont marqué l’histoire de l’aménagement du territoire. Suite aux différents dégâts causés par la deuxième guerre mondiale, l’Europe a été totalement dévasté. Cependant, il y a eu reconstruction grâce à l’aide des Etats-Unis ; et la volonté de reconstruction a engendré ce qu’on appelle la période des trentes glorieuses. C’est dans ce cadre de reconstruction que l’aménagement trouve sa place.

A Madagascar, cet aménagement a commencé sur des zones limitées avec Andrianampoinimerina et d’autres rois, et comme pour la mise en valeur des vastes plaines de l’Imerina ou des districts d’Antananarivo actuel, le roi Andrianampoinimerina s'empresse d'endiguer l'Ikopa et d'aménager des rizières dans les plaines du Betsimitatatra. Ensuite, les rois qui se succèdent encouragent leurs sujets à ériger des digues, des diguettes, des barrages

6 pour obtenir l’eau d’irrigation et ce, à partir des rivières qui traversent le territoire, à savoir Varahina qui se transforme en Ikopa, Sisaony, Mamba…6

Pour couvrir ensuite toute l’île durant la colonisation, l’aménagement se poursuit à Madagascar et aboutit à la Politique Nationale de l’Aménagement du Territoire (PNAT) adoptée en 2006. Le PNAT qui est un instrument avec lequel le pays doit coordonner toutes les actions des administrations et des collectivités territoriales décentralisées, en tenant compte des spécificités de chacune de ses régions. Mais celles-ci n’ont connu qu’un début de mise en œuvre, avec des schémas d’aménagement et des plans d’urbanisme, ….7

 Définitions et concepts de l’aménagement du territoire

L’aménagement se définit par l’action volontaire d’un groupe social pour organiser, voire transformer l’espace dans le but de générer des effets positifs sur la société. En effet, c’est une opération qui recouvre un ensemble d’actions concernant à la fois la création d’équipements, l’organisation institutionnelle d’un espace, la promotion du développement d’un territoire, la compensation des inégalités spatiales et la protection des patrimoines culturel et naturel.

Il s’appuie sur des démarches permettant de concevoir et de mettre en œuvre ces actions : celle du diagnostic visant à mettre en évidence les éléments d’une situation actuelle susceptibles d’être améliorés ou modifiés, celle de la planification spatiale dont l’objectif est d’identifier, à différentes échelles, la localisation des actions à mener ainsi que leurs relations dans l’espace, celle de la programmation des actions en vue de leur réalisation concrète.8

En outre, l’aménagement du territoire peut se définir par « l’action et la pratique (plutôt que la science, la technique ou l’art) de disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de

6 GYRE A., extrait, dans « La maitrise de l’eau dans la plaine d’Antananarivo », 4 juillet 2011. 7 Source d’après l’extrait de l’article de Madagascar Tribune sur la Décentralisation, aménagement du territoire, (: http://www.madagascar-tribune.com/Decentralisation-amenagement-du,18281.html) 8 SANTAMARIA F, MERLIN P. (2006), L’aménagement du territoire, PUF, Paris, 448 p. (http://www.hypergeo.eu/spip.php?article4) 7 communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques »9

La conception de l'aménagement du territoire nécessite une vision transversale puisqu'il est à la croisée de nombreux domaines : habitat, politiques foncières, déplacements et transports, environnement, problématiques sociales ou encore des activités économiques10,

L’aménagement se décline alors à différentes échelles, tant au niveau local qu’au niveau national. En effet, il s’applique à différents types d’espaces concernant à la fois les espaces ruraux et les espaces urbains. Mais pour notre cas, la pratique de cet aménagement portera au niveau d’un territoire d’une commune rurale.

I.1.2. L’aménagement du territoire  L’aménagement des plaines de l’Imerina L’aménagement rural s’identifie à la campagne par opposition à la ville. Tout d’abord, le milieu rural englobe l'ensemble de la population, du territoire et des autres ressources des campagnes du fait que ce milieu constitue le lieu de production d'une grande partie des denrées et des matières premières d’un pays. Son développement se doit alors de s’appuyer sur la mise en valeur du monde agricole qui fait face aux différents problèmes multiples et complexes tels que le non maitrise de l’eau, l’érosion des sols, la diminution continue du nombre d’actifs agricoles, la fragilité économique, l’enclavement et les tensions autour du foncier.

La géographie rurale est une science qui étudie l'organisation des paysages ruraux et de ses composantes. Elle procure l’étude de l’espace en relation avec les populations vivantes à la campagne, là où on étudie l’homme et ses activités. La géographie rurale englobe les activités agricoles plus les agriculteurs, les paysans et les produits de la pêche et la forêt. On peut dire alors que l’aménagement agricole fait partie de cette science.

Sur les Hautes Terres centrales de Madagascar, « Merina » désigne les gens qui habitent le territoire. Imerina est un toponyme. Les régions de l’Imerina étaient constituées auparavant de marais. Le grand roi Andriamasinavalona (1675 - 1710) augmenta fortement la production

9 Choay F.; Merlin P., Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, PUF, 2010, 3ème édition, pp. 38. 10 Extrait de la base de connaissance, énergie et développement durable dans les outils de l’aménagement. (Http://www.electricite-verte.com/) 8 rizicole de la plaine et contribua grandement à son aménagement en prolongeant les digues jusqu'à une vingtaine de kilomètres. A la suite de ses prédécesseurs, Andrianampoinimerina qui régna de 1787 à 1810, a poursuivi l'expansion et l'unification du royaume ainsi que l'aménagement du territoire. L’histoire des Rois rapporte de façon détaillée l'aménagement des rizières dans les marais du Betsimitatatra11.

 L’aménagement hydroagricole

L’aménagement hydroagricole comprend l’ensemble des actions contribuant à l’installation, création ou à l’entretien des canaux d’irrigation, l’assainissement agricole, l’émissaire et la station de pompage.

a) L’irrigation

Il existait alors deux types d'irrigation. Le premier dépendait des écoulements d'eau des montagnes qui étaient distribués à de nombreuses terrasses sur les pentes des montagnes. Des digues permettaient de contrôler la quantité d'eau entrant dans chaque terrasse et chaque rizière. Le second type d'irrigation dérivait l'eau des rivières des bas-fonds grâce à diverses techniques. L'eau était exploitée et fournie aux champs aux alentours par des canaux. Les deux systèmes se sont développés en parallèle au 19ème siècle lorsque les grands périmètres ont été construits.

La riziculture irriguée consiste à apporter au riz l’eau dont ils ont besoin pour leur développement. Pour irriguer, il faut disposer de ressources en eau. Il est ensuite nécessaire d’amener l’eau, généralement prise en rivière pour le cas de la riziculture irriguée dans la commune rurale de Fenoarivo, jusqu’au lieu d’usage et là, de la distribuer, de la répartir dans des conditions convenables sur le sol pour la mettre à la disposition des surfaces rizicoles.

b) L’assainissement agricole

L’assainissement agricole consiste en la mise en œuvre des procédés permettant l’évacuation des excès d’eau qui rendent les rizières trop humides. Les sols trop humides présentent de graves inconvénients :

11 Article, Les Plaines de Tananarive H. Isnard, 1955

9

 Ils sont imperméables à l’air, ce qui bloque les phénomènes d’échanges respiratoires des racines des riz.  Ils sont difficiles à travailler.  Ils sont froids. L’eau, par sa capacité calorifique et son évaporation, empêche le réchauffement du sol par les rayons du soleil.

En résumé, le riz se développe mal, ses racines pourrissent, ainsi les champignons et végétaux parasites se développent.

c) Les digues

Les digues sont des ouvrages linéaires destinés à retenir les eaux le long d’un cours d’eau. Elles sont destinées à contenir les crues, devant assurer un rôle d’étanchéité, leur stabilité se calcule exactement comme celle d’un barrage en terre. Elle ne dépend que des caractéristiques mécaniques des matériaux du remblai et de la fondation. Pour le cas de notre zone d’étude, on remarque deux types de digues dans le périmètre : la digue de protection contre les crues fluviales et la digue des canaux.

 La digue de protection contre les crues fluviales

Fabriquée sous le règne d’Andrianampoinimerina dans les années 1790 ; Elle est située dans le lit majeur du cours d'eau ou la rivière Sisaony, parallèlement à la rive et destinée à contenir les eaux de celui-ci à l'extérieur des digues. Elles portent alors parfois le nom de levée . On remarque qu’il est nécessaire de vérifier la stabilité de cette digue du fait que celle-ci a déjà existé durant de longues années.12 En plus le dernier entretien et aménagement de ces digues datent de l’année 1968. (Source : enquête auteur, auprès de la mairie de la Commune rurale de Fenoarivo)

12 Article, Les Plaines de Tananarive H. Isnard, 1955

10

Photo 1 : Image représentant la vétusté de la digue de Sisaony

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

 La digue de canal

Les canaux sont généralement alimentés artificiellement, les digues de canaux servent à contenir l'eau à l'intérieur du canal. Pour le cas de la grande plaine d’Ambohijafy, ce type de digue appelé aussi « fefiloha kely » contient l’eau du canal principal de drainage longeant le milieu de cette plaine et possède une longueur de 4.300 mètres.

La longueur de cette digue de canal est considérable parce que cette dernière longe depuis le Fokontany Madiomanana jusqu’à celui de Soavinimerina avant de se jeter dans la rivière sisaony. Elle est présentée dans la photo 2 ci-dessous.

11

Photo 2 : Digue de canal entre les Fokontany Madiomanana et Soavinimerina

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

I.2. Conceptualisation de la revalorisation et de la riziculture dans la commune rurale de Fenoarivo

Littéralement, le mot revalorisation se définit par l’action d'augmenter ou de rendre sa valeur à quelque chose ou à quelqu'un.13 Ici, le mot revalorisation comprend toutes les actions relatives à l’augmentation et/ou à la mise en valeur des espaces, des activités de la riziculture, au niveau de la production jusqu’à la commercialisation. Il existe différents domaines de revalorisation des espaces et des activités : la revalorisation économique, technique, sociale, voire spatiale, etc… Pour le cas de notre zone d’étude, la revalorisation de la riziculture se résume par l’aménagement hydroagricole ainsi que l’intervention organisationnelle au niveau des autorités locales et des acteurs agriculteurs.

La prochaine partie de la recherche porte sur les généralités de la riziculture à Madagascar et celles de Fenoarivo

13 D’après le dictionnaire Français L’internaute, 2015

12

I.2.1. Généralités sur la riziculture à Madagascar

 Historique

La riziculture a été connue à Madagascar depuis le 17èmesiècle. Le roi Andriatsitakatrandrina fit aménager les premières rizières de la plaine de Betsimitatatra de 1930 à 1650 (R.P.Callet, 1965). A Madagascar, le riz est l’aliment essentiel des malgaches, un malgache mange en moyenne du riz trois fois par jour. De ce fait la plupart des malgaches cultivent le riz et sont des agriculteurs. Il joue un rôle primordial dans l’alimentation et la culture malgaches. C’est l’aliment de base, voire l’aliment unique de tout un peuple et les quantités nécessaires sont considérables.14

 Réalités

Cultivé un peu partout sur la Grande Île, même dans les villes comme Antananarivo, le riz constitue l’alimentation de base de tout Malgache. La saison de culture du riz est déterminée par la période de récolte.15 Il faut quand même noter que les riziculteurs ont chacun leur temps périodique de récolte du riz. L’agriculture, contribuant plus de 29,5% du produit Intérieur brut (PIB), occupe la première place dans l’économie de Madagascar. Le secteur emploie plus de 85% de la population active et représente plus de 47% des recettes d’exportation (INSTAT, 2003). La riziculture, un principal produit de spéculation fournit environ 45% de la production agricole.

La combinaison des facteurs climatiques et morphologiques détermine les rendements rizicoles. C’est pourquoi, on observe des différents types de rizicultures selon les régions dans Madagascar. Approximativement, 85% des surfaces rizicoles sont utilisées pour la riziculture irriguée, et 15% pour la riziculture pluviale. Par ailleurs, 61% des surfaces aquatiques dépendent de l’arrivée des pluies et 39% bénéficient de l’irrigation à partir des canaux en 1994 (Rasoarimanana, 1996).

Généralement, on compte deux types de riziculture : la riziculture irriguée et la riziculture pluviale.

14 D’après l’extrait de l’article de Madagascar vision, dans riz, culture à Madagascar, 2015. (Http://www.madagascar-vision.com/) 15 D’après la revue « le riz à Madagascar, un développement en dialogue avec les paysans », HENRI DE LAULAINE. http://www.tongasoa-madagascar.com/riziculture-le-riz-a-madagascar/ 13

- La riziculture irriguée comprend la culture de première saison et la culture de deuxième saison. Elle se définit comme une riziculture alimentée en eau à partir d’un canal d’irrigation et de source.

- La riziculture pluviale se définit comme une riziculture qui dépend de la tombée des eaux de pluie. Elle est pratiquée un peu partout dans l’Ile.

I.2.2. La riziculture dans les plaines de Fenoarivo

 Les saisons de culture

Dans les deux saisons de culture rizicole dans la commune rurale de Fenoarivo, le « vary aloha » est le plus pratiqué dans la zone, plus de 90% des riziculteurs le pratique. De ce fait, nous pouvons constater deux différentes sortes de riz, à savoir le « vary aloha », cultivé dans un premier temps au mois de juin et le mois de juillet et récolté au mois de novembre, décembre et janvier, ensuite le « vary vakiambiaty » qui est repiqué au mois d’octobre et novembre et est moissonné au mois d’avril jusqu’en Juin, selon les possibilités des paysans.

Ces différentes activités rizicoles, s’étalant sur deux saisons, peuvent être représentées dans le calendrier cultural résumé dans le tableau 1 suivant.

Tableau 1. Calendrier cultural du riz dans la C.R. de Fenoarivo

Saison Jui. Juil. Aou. Sep. Oct. Nov. Dec. Jan. Fev. Mar. Avr. mai Vary aloha Semis en Repiquage Entretien récolte Labour, pépinière culture, piétinage sarclage, préparation désherbage pépinière

Vary récolte Semis en repiquage Entretien culture, récolte vakiambiaty pépinière sarclage, désherbage

Source : élaboration de l’auteur  Localisation des zones rizicoles

Dans l’ensemble de Fokontany de la commune de Fenoarivo, les rizières se localisent généralement dans la vaste plaine d’Ambohijafy, elle présente environ 650 hectares de surfaces cultivables. Néanmoins, ce sont des zones généralement inondées annuellement au moment des grandes pluies qui se produisent en janvier et février. Excepté de l’année 2017 où les champs rizicoles ont été inondés de bonne heure durant la forte pluie du mois d’Octobre.

14

 La mode d’exploitation et le statut foncier des surfaces rizicoles

Dans l’ensemble de la mise en valeur agricole, la majorité des paysans sont des propriétaires exploitants, c’est le mode de faire valoir direct où les cultivateurs sont à la fois propriétaires des terres. Cependant, la location des terres ou fermage existe quelque fois mais se fait très rare dans cette zone. De même pour le métayage, un contrat par lequel le propriétaire donne sa terre à bail pour une durée déterminée à un preneur qui s’engage à cultiver du riz contre partage des produits et des pertes, demeure aussi très rare tel que le fermage.16

 La pratique de la riziculture proprement dite

La pratique de la culture du riz s’effectue en deux endroits distincts : les pépinières et les rizières. La pépinière est une parcelle de rizière qui se situe au bord des rivières ou des sources d’eau. Cette pépinière nécessite une préparation, qui se fait le mois de juin et juillet. En effet, cette préparation comporte le labour, le piétinage et le semis. Après la préparation de la pépinière, le riz est semé à la volée et à la main sur un sol boueux.

Ensuite, la préparation de la rizière nécessite 4 étapes, la préparation du sol, le repiquage, les entretiens culturaux et la récolte.

Cette préparation à son tour comprend l’entretien des diguettes, le labour, l’irrigation et le piétinage. Les diguettes et les canaux sont construits et entretenus pour assurer l’accès de l’eau dans les rizières, mais avant on laboure à sec la rizière au mois d’Aout, à l’aide de bêches ou « angady ». Ce labour a pour but de régénérer les composantes minérales du sol, notamment les mottes, par son exposition au soleil durant 20 à 30 jours avant la mise en eau ou « Mampidi-dranoketsa » ; mais aussi il a pour but de favoriser l’homogénéité de la surface du sol. On passe après à l’irrigation des rizières, on met l’engrais avant le piétinage des parcelles. En effet, le piétinage est souvent assuré par les bœufs mais aussi par les hommes à l’aide des charrues.

Le repiquage se fait dans le même mois d’aout ; Il existe deux techniques de repiquage : le repiquage en foule ou « ketsa saritaka » et celui du repiquage en ligne ou « ketsa ligne » ; On pratique majoritairement dans les rizières de Fenoarivo la méthode traditionnelle et par habitude c’est-à-dire le repiquage en foule. On repique les jeunes plants au hasard. Surement,

16 Enquête de l’auteur, auprès des riziculteurs, 2018 15 les agriculteurs savent que cette méthode a des avantages limités, seulement ils ont juste l’habitude de le faire, en plus c’est une technique qui ne prend pas beaucoup de temps et qui ne requiert aucune norme à suivre telle que celle du repiquage en ligne.

Pour récolter à temps, il faut avancer le plus tôt possible la période de repiquage et comme elle a lieu en pleine saison sèche, au moment de l’étiage des rivières qui alimentent les canaux, la surface cultivée est fonction de l’eau d’irrigation que l’on peut se procurer, mais le volume de cette eau reste toujours assez limité.

Pour ce qui est de l’entretien et de la récolte ; Les cultivateurs du riz « vary aloha » à Fenoarivo se préoccupent donc de récolter leur riz avant la venue de la période d’inondation annuelle qui, nous l’avons dit, se produit généralement en février.17

CHAPITRE II. DEMARCHE DE RECHERCHE

II.1. Démarche déductive Toute discipline se caractérise par son objet d’étude et sa démarche ou méthode. En sciences, il existe un éventail de méthodes parmi lesquelles la méthode déductive ou rationnelle, est utilisée dans le cadre de cette étude. Il nous semble judicieux de nous pencher sur sa définition d’une part, et sur la démarche déductive proprement dite d’autre part.

II.1.1. Définition La démarche déductive est l’observation d’un fait général à un cas particulier afin d’en déduire des conséquences observables et vérifiables sur le terrain. Cependant, l’observation seule de faits ne conduit pas à une connaissance scientifique, car il faut pouvoir en tirer des hypothèses ou des lois permettant d’interpréter la réalité. Le chercheur peut aussi être conduit à vérifier, confirmer ou infirmer une hypothèse en l’appliquant à un cas d’observation. En effet, la démarche déductive part d’une hypothèse pour l’appliquer à un cas d’observation. Le chercheur pose a priori l’hypothèse d’une relation entre différentes variables, et l’applique ensuite à l’étude d’un certain nombre d’observations. Plus précisément, on part de la formulation d’une hypothèse puis on cherche à valider cette hypothèse en la confrontant à des données expérimentales.

17 F. REYNIER, riziculture sur l’Aménagement agricole des eaux en vue de la culture des rizières à Madagascar, 1927 16

II.1.2. Principe et application de la démarche déductive La démarche déductive se fonde sur trois étapes à savoir une induction directe, un raisonnement et une vérification. Le premier pas de la démarche déductive est une induction directe c'est-à-dire une observation des faits ou expérimentation. La seconde étape consiste à déterminer, d'après les lois des causes à effets, quel sera l'effet produit par une combinaison donnée de ces causes. Enfin, l’élément essentiel de la Méthode Déductive est la vérification des hypothèses. Pour que les conclusions obtenues par déduction soient garanties, il faut qu’elles soient en accord avec les résultats de l'observation directe, et des données d’enquêtes partout où on peut les constater.

II.2. Cadre théorique Cette étape est constituée de deux phases : la documentation et l’analyse bibliographique.

II.2.1. La documentation La documentation effectuée au sein des institutions publiques, des bibliothèques et auprès des centres de recherche nous ont permis de consulter des ouvrages ; des mémoires de recherche ; des revues scientifiques et littéraires ; des articles et lois sur l’aménagement et l’agriculture ; des rapports d’activités au sein du Ministère de l’Agriculture et de l’élevage. De ce fait, nous avons concentré notre recherche sur des ouvrages de recherche sur riz, la riziculture et le développement rural, l’aménagement rural et sur le système de production rizicole à Madagascar.

II.2.2. Analyse bibliographique Les ouvrages, qui sont les plus utilisés pour finaliser ce mémoire, sont résumés comme suit :

 Henri de LAULANIE, 2003, Le riz à Madagascar, un développement en dialogue avec les paysans, Institut National Agronomique-Paris, 288p.

Ce livre est à la fois un constat et un programme. De ce fait, l’auteur, dans son ouvrage, fait un constat de la situation du passé, de l’insuffisance des systèmes traditionnels de production et des obstacles en tous genres qui opposent à leur évolution rapide. D’ailleurs, il décrit le constat des acquis en matière technique pour l’amélioration des systèmes de production, ou leur remplacement par des systèmes plus productifs et surtout améliorateurs des sols et de la végétation. Ainsi, l’auteur propose des solutions et des alternatives face à cette situation. Il

17 insiste surtout sur l’aménagement des rizières, que ce soit en termes de riziculture irriguée que sur la culture de colline et culture attelée. En outre, il souligne la nécessité d’une bonne gestion, d’organisation et d’une institution bien structurée de tous les acteurs entourant la filière riz à Madagascar.

Comme observé dans la C.R. Fenoarivo, pendant les travaux de terrain, les riziculteurs sont confrontés aux mêmes genres de problèmes cités dans l’ouvrage d’Henri de Laulanie. La dynamisation de la filière riz dépend de la promotion d’un aménagement rizicole rationnel, d’une reforme technique, ainsi que d’une sensibilisation et de formation des acteurs et des autorités compétentes dans la matière.

 MAYER (J) ; BONNEFOND (R), novembre 1973, les rizicultures paysanales, améliorations possibles, République Française, secrétariat d’Etat aux affaires étrangères, 215 p. Cet ouvrage traite les techniques qui sont estimables en milieu traditionnel pour améliorer les rizicultures tant pluviales qu’irrigués. Il cherche à apporter, à ceux qui sont confrontés aux problèmes rizicoles, des solutions simples et pratiques leur permettant de résoudre les difficultés qu’ils ont à surmonter. Selon ses propos, l’auteur évoque la nécessité du système d’aménagement hydroagricole à la culture du riz. Ainsi, il exprime et explique la composition de cet aménagement en vue d’avoir une parfaite maitrise de l’eau dans la production de riz, d’amont en aval. Dans le cas de la C.R. de Fenoarivo, les riziculteurs ne maitrisent pas l’eau et ne possèdent pas de système d’aménagement hydroagricole bien défini. Aussi, le type de riziculture le plus pratiqué demeure la riziculture irriguée mais les paysans de la commune ne possèdent pas les techniques adéquates pour dynamiser leur productivité.  MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE, Unité de politique de développement rural, Rapport d’activité sur la Politique de développement rizicole, 22 p, 2010.

Cette synthèse définit les orientations propres à stimuler la croissance du secteur rizicole et cela dans une optique qui répond aux objectifs du DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté et de la Croissance) à lutter contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la dégradation des ressources naturelles. Selon cette stratégie, le développement de la filière rizicole est censé donner les éléments essentiels d’information et de décision au secteur privé et aux partenaires financiers et techniques du Gouvernement malgache. Une politique dont la

18 perspective, les enjeux et les défis à relever sont d’ordres économique, technique, infrastructurel et institutionnel. Selon l’auteur, il s’agit notamment d’améliorer l’environnement économique de la filière pour la rendre incitative au secteur privé, et en particulier pour générer des prix rémunérateurs aux producteurs de paddy.

Dans le cas de la C.R. de Fenoarivo, les autorités locales, la commune et les représentants gouvernementaux doivent axer leur politique de développement rizicole sur l’amélioration des conditions financières du côté des riziculteurs. Pareillement, elles se doivent d’aider les agriculteurs par rapport aux conditions institutionnelles, techniques et infrastructurelles afin d’encourager ces derniers dans l’accomplissement de leurs activités. Ainsi, ces manœuvres participent à la promotion et à la redynamisation du secteur, un fait qui contribue à donner plus de visibilité à ce dernier aux yeux des investisseurs ou de tout autre acteur économique susceptibles d’investir dans la filière riz de la Commune rurale de Fenoarivo.

 F. REYNIER : Juillet 1927, l’Aménagement Agricole des eaux en vue de la culture des Rizières à Madagascar, 236p, publié par LA SECTION DES RIZ du COMITE D’ENCOURAGEMENT aux RECHERCHES SCIENTIFIQUES COLONIALES L’auteur évoque dans cet extrait l’importance et la nécessité de l’irrigation des cultures de riz à Madagascar. Il rappelle que là où elle n’est pas indispensable, elle serait, du moins, très utile. Celui-ci confirme alors que la culture du riz a besoin d’eau pendant presque toute la durée de sa végétation, du semis à la récolte, que cette eau lui soit donnée naturellement par les pluies ou artificiellement par des canaux. De ce fait, l’auteur, pour se rendre compte de la nécessité d’un aménagement des eaux au point de vue rizicole, développe successivement le rapport de la riziculture avec la diversité climatique qui se divise en quatre grandes régions à Madagascar. En plus de cela, il met en évidence les problèmes d’eau que rencontrent souvent les riziculteurs dans la région centrale, l’insuffisance d’eau pendant la période de repiquage du mois d’aout, l’excès d’eau et les divagations des rivières qui ont tendance à changer leurs cours et provoquant des inondations accidentelles ou temporaires pendant la saison de récolte au mois de février. Comme observé dans la C.R. Fenoarivo, pendant les travaux de terrain, les riziculteurs sont confrontés à ce genre de problème. Il existe des zones inondables et inondés chaque année, ce qui explique le problème d’eau pour la riziculture dans cette localité. De ce fait, les cultivateurs se préoccupent de récolter leur riz avant la venue de cette période d’inondations

19 annuelles qui, nous l’avons dit, se produit normalement en février ; mais quand cela se produit plus tôt, il y a généralement perte d’une partie de la récolte.  Chantal BLANC-PAMARD, 1987, Systèmes de production paysans et modèle rizicole intensif : deux systèmes en décalage. L’exemple des riziculteurs de la SOMALAC sur les Hautes Terres centrales de Madagascar, Géographe CNRS, Laboratoire de sociologie et de géographies africaines, EHESS, 54, boulevard Raspail, 75006 Paris, 531p. Cet ouvrage décrit l’exploit d’une société appelée SOMALAC ou Société Malgache d’Aménagement du lac Alaotra, et qui est intervenue en 1961 dans une région qui constitue une entité géographique, la cuvette de 1’Alaotra à forte potentialité rizicole. Le concept développé dans cet ouvrage consiste à prendre en compte un espace homogène, d’en faire une vaste cuvette et de pouvoir ainsi produire plus de riz avec un système d’irrigation. L’auteur soutient également que l’aménagement rizicole doit s’accorder avec l’accroissement du nombre de la population mais cela peut s’avérer être couteux. Cependant, les cultures traditionnelles sans aménagement adéquat restent souvent une victime des « oscillations saisonnières » du plan d’eau. Il fait un historique du peuple ainsi que les précipitations tout au long de l’année de la région. Face au projet d’intensification rizicole de la SOMALAC, la diversité des systèmes de culture rizicoles dans la région, du riz de marais au riz irrigué, gêne la bonne marche de cette opération de développement qui a commencé en 1961 dans la cuvette du lac Alaotra sur les Hautes Terres de Madagascar. La SOMALAC ne prend en compte qu’un seul système de production dominé par l’activité rizicole où tout est organisé autour et en fonction de celle-ci. Dans ces travaux et au fur et à mesure du déroulement de la campagne agricole de la société, les paysans font des choix au niveau des pratiques culturales qui sont basées sur leur connaissance du milieu et qui sont appliquées dans leur quotidienneté en fonction de la gestion de l’eau d’irrigation et des pluies. Ils portent sur la lutte contre les adventices, les dates des façons culturales (retard voulu pour lutter contre les adventices, obligé par manque d’eau ou contraint par la recherche de salariés), et enfin sur les pratiques plus ou moins expéditives. Et comme le cas de la CR Fenoarivo, la dynamisation de la filière riz dépend de la promotion d’un aménagement rizicole rationnel, d’une reforme technique, ainsi que d’une sensibilisation et de formation des acteurs et des autorités compétentes dans la matière.

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II.3. Phase des travaux de terrain

II.3.1. Techniques d’enquêtes Pendant la période de collecte de données, nous avons effectué des enquêtes individuelles au niveau des populations locales et des responsables administratifs. Nos enquêtes socioéconomiques ont été réalisées à partir des discussions avec différentes catégories des personnes. Trois types d’enquêtes ont été réalisés au cours de ces travaux :

 Les enquêtes directes auprès des ménages, auprès de la population, notamment les riziculteurs

 Les enquêtes semi-directives auprès des autorités locales, tels que les chefs de Fokontany, le maire, les techniciens de la commune de Fenoarivo et enfin auprès des responsables de la direction météorologique et de l’APIPA.

Pour mener à bien ces enquêtes, nous orientons les interviewés, en élaborant des questions préétablies, de manière à ce qu’ils répondent en fonction des informations dont nous avons besoin. Ainsi, nous avons utilisé à la fois des questionnaires à questions fermées pour avoir des réponses précises et à questions semi-ouvertes pour recueillir des informations générales (cf. annexe)

II.3.2. Mode d’échantillonnage Dans les 12 Fokontany de la Commune, nous avons interrogé 110 personnes. Ces dernières sont catégorisées comme suit : des cultivateurs, des riziculteurs, des personnes membres des associations d’agriculteurs à Fenoarivo, des responsables au niveau de la mairie de Fenoarivo et des autorités publiques. Ainsi, parmi ces acteurs interrogés, nous avons pris au hasard 86 personnes entreprenants dans le domaine de la riziculture. Ces personnes représentent à peu près 20 % des riziculteurs résidant ou possédant leurs rizières dans la commune rurale de Fenoarivo, notamment dans la plaine d’Ambohijafy. La catégorisation de l’ensemble des personnes interrogées peuvent être représentée dans la catégorisation des enquêtés illustrée dans le tableau 2 suivant.

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Tableau 2 : Catégorisation des enquêtés CATEGORIE Nombre Responsables communaux 4 Cultivateurs, riziculteurs et personnes 86 membres des associations d’agriculteur de Fenoarivo Secrétaire général de la commune 1 Itaosy Membres de famille habitants et 15 cultivateurs de Fenoarivo Responsables auprès de l’APIPA 2 Responsables auprès de la direction 2 météorologique de Madagascar Total 110 Source : enquêtes de l’auteur

CHAPITRE III. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

III.1. Aspects administratifs et sociaux Selon le découpage administratif et territorial, la commune rurale de Fenoarivo se classe parmi les 269 communes rurales de deuxième catégorie selon le décret ministériel. La commune compte environ 30.191 habitants, ses habitants qui présentent ainsi les caractéristiques d’une population autochtone notamment la présence d’une grande proportion de la population active par rapport à la population totale.18

On va évoquer dans cette partie : la délimitation administrative de la commune, les diverses infrastructures sociales et les caractéristiques de la population.

III.1.1. Délimitation administrative de la Commune rurale de Fenoarivo Elle est localisée dans la district d’Antananarivo Antsimondrano, issue de la région Analamanga. Pour une superficie totale de seize km², elle possède actuellement 12 Fokontany dont : Ambaniavaratra, Ambatomilona, Ambohidrazana, Ambohijatovo, Ambohijafy,

18 Monographie 2016 de la C.R.F 22

Andrefakadyambonisaha, Ampefiloha, Firavahana, Madiomanana, Soavinimerina, Tsarahonenana et enfin Tampontanana.19

III.1.2. Les diverses infrastructures sociales et les caractéristiques de la population  Historique de la Commune rurale de Fenoarivo Au départ, Fenoarivo n’était encore qu’un « Firaisam-pokontany » de la Commune d’. Il fallait attendre quelques années plus tard (2004) pour que celui-ci gagne son autonomie et son indépendance avant de devenir la Commune Rurale de Fenoarivo. Durant le règne d’Andrianampoinimerina, Fenoarivo faisait partie de l’une de ses douze collines, on le dénommait Ampandrianomby. Lors de sa conquête de Bongolava, c’était à Fenoarivo qu’il faisait faire le recensement de ses soldats, que s’y chiffrent à arivo (1.000), c’est la raison pour laquelle on l’a baptisé au nom de Fenoarivo. Centre du Foko « zanakantitra », du temps de royauté à Madagascar, cette région continue à perpétuer les traditions à travers des cérémonies aux endroits ancestraux comme le site d’Andiatsihanika.20  La démographie La démographie est l'étude quantitative et qualitative des caractéristiques des populations et de leurs dynamiques, à partir de thèmes tels que la natalité, la fécondité, la mortalité, la nuptialité (ou conjugalité) et la migration. Pour le cas de notre zone d’étude, nous n’avons pu recueillir que les données concernant le taux de natalité et celui de la mortalité. Le taux de natalité moyen enregistré est de 6,02% quant à la mortalité, la région ne connaît qu’un taux de 0,2 %. Le tableau suivant illustre la répartition par tranche d’âge de la population de la Commune Rurale de Fenoarivo.

19 Source : Ministère de l’intérieur et de la décentralisation, décret n°2015-592 portant classement des communes en communes urbaines (C.U.) ou en communes rurales (C.R) 20 Monographie 2016 de la C.R.F

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Tableau 3 : Répartition par tranche d’âge de la population de la commune de Fenoarivo Classe d’âge [ans] Effectif Part % [0-1[ 201 1,1 [1-5[ 968 5,29 [5-10[ 1 357 7,42 [10-15[ 1 730 9,46 [15-19[ 3 148 17,29 [19-65[ 10 319 56,44 65 et plus 550 3 TOTAL 18 273 100 Source : commune rurale de Fenoarivo, recensement administratif de l’année 2016

 Les voies de communications La principale voie de communication est la route nationale n°1, RN1. Une route qui est en bon état et bitumée sur 2km, celle-ci permet à la commune de communiquer avec les autres communes et districts environnants. La C.R. de Fenoarivo se trouve seulement à une quinzaine de kilomètres du point kilométrique zéro, PK O. Les routes reliant les différents Fokontany dans la commune sont difficilement accessibles pendant la saison de pluie du fait qu’elles sont faites en terre, en pavés et se trouvent actuellement en mauvais état. Les routes d’intérêts provinciales ou RIP dont l’une s’étend sur 7km reliant le fokontany d’Ambohijafy à la commune de Fiadanana se trouvent en mauvais état. L’autre reliant le fokontany de Benasandratra à la commune d’Ampitatafika est faite en terre et se trouve aussi en piteux état.

 Les infrastructures de santé Ils sont nécessaires et indispensables dans toute société pour abriter les blessées et apporter des soins aux malades. On compte deux établissements de santé publics dans la Commune, le CHU (Centre Hospitalier Universitaire) et le CSB II (Centre de Santé de Base avec médecin). Le CHU, établissement spécialisé dans le traitement de la tuberculose, traite plusieurs disciplines à part la tuberculose. Le manque de spécialistes comme les chirurgiens et les néphrologues s’avère encore l’un des problèmes à résoudre au sein de cet établissement. (Enquête auprès du CHU Fenoarivo et du CSB II Fenoarivo) En outre, comme ce dernier reçoit non seulement les patients de la CR Fenoarivo mais aussi des Communes environnantes, le manque de personnel, le manque d’équipements et la faible

24 capacité d’accueil sont encore des problèmes à résoudre pour assurer une bonne qualité de service envers les usagers. Il en est de même pour le CSB II où l’on remarque l’insuffisance des médecins. A propos des infrastructures de santé privées, la C.R Fenoarivo ne possède que deux (02) Dispensaires et un (01) pharmacie. Ces infrastructures sont insuffisantes vu le nombre de la population.  Infrastructures scolaires Les infrastructures scolaires sont indispensables dans toute société en évolution car l’éducation est un facteur déterminant du développement humain. Pour les établissements publics, la Commune ne possède que sept (07) Ecoles primaires Publics (EPP) répartis seulement dans cinq (05) Fokontany, un (01) Collège d’Enseignement Général (CEG) et un lycée public. Pour les établissements privés, on dénombre : − Huit (08) écoles de Niveau préscolaire − Treize (13) écoles de Niveau 1 − Huit (08) écoles de Niveau II − Et seulement trois (03) écoles de Niveau III Ces infrastructures scolaires demeurent encore insuffisantes, vu le nombre de la population, elles nécessitent aussi des entretiens et des rénovations selon les responsables au niveau de la Commune Rurale de Fenoarivo.

 Accès à l’eau potable Pour Fenoarivo, moindres sont les logements qui ont accès cette eau potable du JIRAMA. D’autres quartiers sont mieux approvisionnés de par leur situation par rapport au réseau. L’accès en eau potable est donc limité au sein de la commune. En effet, la plupart des gens utilisent les puits, les eaux de rivière ou des étangs pour leurs besoins quotidiens; elles sont polluées et ne sont pas conformes aux normes sanitaires.21 Le tableau suivant nous montre la répartition des bornes fontaines et puits par Fokontany.

21Monographie de la commun Rurale de Fenoarivo, 2016 25

Tableau 4 : Répartition des Bornes Fontaines et puits par Fokontany FOKONTANY PUITS BORNE FONTAINE

Ambaniavaratra 1 3

Ambatomilona 6 0 Ambohidrazana 1 0

Ambohijatovo 3 0

Ambohijafy 7 0 Ambonisaha 0 2

Ampefiloha 2 0

Firavahana 17 2

Madiomanana 16 0

Soavinimerina 18 0

Tsarahonenana 2 0 Tampotanàna 1 5

TOTAL 74 12 Source : monographie de Fenoarivo, 2016 III.2. Activités économiques de la zone d’étude Essentiellement rurale, la population vit d’activités agricoles telles que la riziculture, les cultures maraîchères et l’élevage.

III.2.1. L’agriculture et l’élevage  L’agriculture C’est l’activité principale de la population car 90 % des ménages sont agriculteurs. Une estimation locale donne 1.400 hectares de terres cultivables dont 650 hectares de rizières et 750 hectares pour les cultures d’oranges et de diverse variété de légumes. Les spéculations sont celles des Hautes terres. L’originalité de Fenoarivo se situe dans ses vergers dont les fruits sont connus dans tout le pays. En effet, cette localité déverse jusqu'à 4 à 5 tonnes de fruits, essentiellement des agrumes, et des légumes, principalement des brèdes et des choux sur les marchés de Tana-ville. Justement pour promouvoir les produits locaux, tels les oranges, les cannes à sucre, les choux, les brèdes, qui font le renom de cette commune à vocation agricole, les responsables de la localité organisent une foire dénommée « Avotra » chaque année.

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Tableau 5 : Les types de cultures et leurs destinations culture Rendements Surface Production consommation Commercialisation cultivé RIZ 03T /ha 650 ha 1 fois/an 80% 20% ORANGE 4 000T/ha 400 ha 1 fois/an 5% 95% LEGUMES 1 000T/ha 350 ha 4 fois/ an 10% 90% Source : monographie de la C.R Fenoarivo, 2016  L’élevage En matière d’élevage, presque toutes les filières y sont présentes, néanmoins l’élevage reste une activité secondaire d’appoint en complément des autres activités culturales. Plus récemment, ils ont commencé à pratiquer l’élevage moderne de volailles, notamment les poules pondeuses. Ainsi, l’effectif des animaux élevés par les habitants de la Commune Rurale de Fenoarivo peut être indiqué par l’effectif cheptel résumé dans le tableau 6 suivant. Tableau 6 : Effectif du cheptel

Source : Commune rurale de Fenoarivo2016

III.2.2. La briqueterie D’autres riziculteurs, plus pessimistes quant à la venue de la pluie, préfèrent transformer leur rizière en briqueterie. La difficulté d’accès en eau ne permet pas effectivement de s’adonner à la culture d’intersaison, comme les pommes de terre et les haricots, d’où ce choix de fabrication de briques. D’après eux, cette activité rapporte plus que la riziculture et la culture d’intersaison. D’après un riziculteur de la zone, devenu briquetier malgré lui, chaque cuisson de 10.000 briques lui apporte un bénéfice net de 60.000 ariary. Cette somme augmente au fur et à mesure du nombre de briques fabriquées, expliquant ainsi la préférence 27 de certains riziculteurs de s’appliquer à ce genre d’activité, notamment ceux qui ont leur champ à proximité des routes. III.3. Aspects physiques de la zone de Fenoarivo

Dans cette partie le relief et le climat de la zone, ainsi que sa géologie et son hydrographie seront présentés dans leurs particularités.

III.3.1. Le relief et le climat  Le relief et la topographie

La zone de Fenoarivo se trouve dans les hautes terres centrales, elle est caractérisée par une zone en relief. Cette dernière comprend des collines latéritiques et de zones basses constituées principalement par des plaines alluviales dans lesquelles s’écoulent généralement les rivières, avec parfois des marécages.

Cette zone se localise à une altitude de 1200 mètres à 1400 mètres et se situe vers l’ouest de l’Ikopa. Le relief se divise donc en deux parties : une qui est marquée par des collines à pente modérée et la deuxième marquée par des plaines alluviales digitées.

Ces deux reliefs constituant la commune rurale de Fenaoarivo peut se présenter dans les croquis suivants. Dans ces croquis, nous pouvons constater l’étendue et l’importance des plaines dans la zone. En fait, la présence de cette caste plaine est surtout remarquée par le premier croquis, dont le transect est de Sud-Nord.

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Croquis 2 : Topographie de la CR de Fenoarivo (transect Sud-Nord)

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Croquis 3 : Topographie de la CR de la CR de Fenoarivo (transect d’Est en Ouest)

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 Le climat

Le climat d’Antananarivo est le plus proche de notre zone d’étude. Il est dépendant des facteurs climatiques locaux. En effet, son climat varie selon l’influence de la circulation atmosphérique dans la région de l’Océan Indien et les effets de latitude, de la continentalité et d’altitude. Les Hautes Terres malgaches jouissent d'un climat tropical d'altitude. Antananarivo a un climat tropical d’altitude, c’est-à-dire qu’il est régi par deux saisons : un hiver frais et très sec de mai à octobre et un été chaud et pluvieux de novembre en avril.

La figure ci-dessous nous résume la séparation de ces deux saisons biens distinctes.

Figure 1 : Courbe ombrothermique d’Antananarivo entre 2012-2017

Source : Direction générale de la météorologie d’Antananarivo, élaboration de l’auteur

III.3.2. La géologie et l’hydrographie  La géologie

Du point de vue géologique, dans les hautes altitudes, le sous-sol du bassin de Sisaony- Ampitatafika est en majeure partie constituée de granites magmatiques et migmatites granitoïdes, les formations superficielles sont latéritiques. Dans les basses altitudes, on remarque les formations superficielles qui sont principalement des alluvions. Parmi les formations superficielles, on remarque les plaines alluviales qui sont utilisées en grande partie pour les rizières.

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 L’hydrographie

Une grande partie des principaux fleuves de Madagascar traversent la province d’Antananarivo mais seul l’Ikopa et ses affluents (Mamba et Sisaony) passent et inondent la plaine du Grand Tana (Antananarivo Renivohitra, Antananarivo Avaradrano et Antananarivo Atsimondrano) en période de pluie. La Sisaony est le premier affluent important de l’Ikopa qu’elle rejoint en aval de la station de . Le bassin de la Sisaony draine la partie Nord de l’ensellement (abaissement de l’axe d’un anticlinal) situé entre la falaise de l’Angavo et l’Ankaratra. Elle draine une grande partie d’Antananarivo Renivohitra, Antananarivo Atsimondrano (où se trouve notre zone d’Etude, la commune rurale Fenoarivo) et . De ce fait, le réseau hydrographique qui domine notre zone d’étude est principalement formé par la rivière Sisaony.

III .4. La plaine et les rizières de Fenoarivo La majorité des surfaces rizicoles existantes à Fenoarivo se trouve dans la plaine d’Ambohijafy où on pratique le « vary aloha ». En effet, environ 450 hectares de surface cultivables sont consacrés à la riziculture dans cette plaine, soit 90 % des surfaces rizicoles existantes dans la commune. Le reste ne présente que quelques dizaines d’hectares et représente la culture de riz d’autre saison dite « vary vakiambiaty ». Cette dernière zone rizicole se trouve dans les fokontany suivants : le fokontany Alakamisy Ambazaha, Soalandy et Tsarahonenana.

L’étude va se focaliser donc dans cette partie sur la localisation et les caractéristiques de la plaine d’Ambohijafy.

III.4.1. Spécificités des sols de la plaine de Fenoarivo

Comparables à l’ensemble des plaines d’Antananarivo, les plaines dans la commune de Fenoarivo forment un vaste ensemble alluvial, situé à basse altitude et se trouve donc dominée par les reliefs de son bassin versant. Des plaines alluviales qui sont constituées par des alluvions. C’est alors un milieu adapté et favorable à la riziculture. Effectivement, les conditions pédologiques confirment cette situation d’opportunités pour cette activité.

La pédogenèse des sols de la plaine a largement été influencée par les phénomènes d’hydromorphie ; En liaison avec l’existence du seuil rocheux de Farahantsana localisé en aval des plaines. De ce fait, ces sols se différencient en fonction de leur hydromorphie. Une 32 synthèse rapide des travaux de F. BOURGEAT met en évidence la texture limoneuse ou limono-argileuse des berges alluviales, la constitution légèrement carencée en phosphore des sols hydromorphes minéraux à gley ou pseudo-gley qui forment amplement les plaines de la Sisaony et vallons affluents. 22

III.4.2. Localisation de la plaine de Fenoarivo

La zone d’Antananarivo semble décentrée vers le Nord-Ouest par rapport à la Capitale. Elle regroupe avec les plaines d‘Antananarivo tout le système de vallées et vallons se rattachant au cours moyen de l’Ikopa et de la Sisaony. Le périmètre englobant à l’Est le secteur d’ et au sud le village d’Ambatofotsy, s’étire à l’Ouest jusqu’à Imerintsiatosika, et c’est dans cette dernière zone de la Sisaony que se situe la plaine de Fenoarivo. La plaine à étudier, aussi appelée la plaine d’ambohijafy, appartient à cette même plaine. Elle est limitée à l’Ouest par la colline d’Ambohijafy, au Sud par le fokontany d’Ambaniavaratra, à l’Est par le fokontany d’Ampefiloha et au Nord par la rivière Sisaony.

La carte d’occupation du sol suivante représente la couverture biophysique 23 des surfaces des terres émergées et les zones inondées. En effet, la mosaïque paysagère est cartographiée et permet d’identifier les types homogènes d’espaces de la CR Fenoarivo : les routes, les fokontany, les rizières, les zones inondables ainsi que les cours d’eau.

22 CHAN-BANG N., LATRILLE F., Étude pédologique de la plaine d’Antananarivo, 1967, IMRAM, Tananarive, 86 p 23 D’après la conception de la FAO, 1998 33

Croquis 4. Occupation des sols dans la CR Fenoarivo

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Cette première partie s'étend sur les concepts concernant la riziculture et l'aménagement du territoire, mais elle aborde également la démarche adoptée par l'étude lors des phases des recherches. Du fait que la commune rurale de Fenoarivo constitue le lieu de production d’une grande partie des denrées et des légumes pour la capitale d’Antananarivo, cette partie nous permet aussi d’avoir une idée, à travers la présentation de la zone de recherche, sur les potentialités et les atouts qu’offre la zone de la commune en terme de pratique rizicole. D’abord, la commune possède des ressources humaines dont la majorité sont des agriculteurs. La zone offre autant de surface rizicole, notamment la vaste plaine d’environ 500 ha à Ambohijafy qui occupe la quasi-totalité des rizières dans la CR de Fenoarivo. Enfin, les infrastructures hydroagricoles, datant de plusieurs années, subsistent jusqu’à présent et permettent la gestion des eaux alimentées par la rivière Sisaony. Dans la seconde partie, nous allons insister sur les facteurs physiques contraignants le développement rizicole de la CR de Fenoarivo, la défaillance des infrastructures hydroagricoles ainsi que le degré d'implication des acteurs locaux dans le développement rizicole.

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DEUXIEME PARTIE :

LES FACTEURS CONTRAIGNANTS DE LA RIZICULTURE, LES PROBLEMES DE GESTION DES INFRASTRUCTURES ET LES PERSPECTIVES DE REVALORISATION

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CHAPITRE IV. LES FACTEURS PHYSIQUES CONTRAIGNANTS LE DEVELOPPEMENT DE LA RIZICULTURE A FENOARIVO

IV.1. Le changement climatique IV.1.1. Analyse du changement climatique Pour comprendre et mieux analyser l’évolution du climat, différents paramètres climatiques sont utiles : la température, les précipitations, le vent et la pression. Dans le cadre de notre étude, on se limitera aux deux variables : la température et les précipitations. Elles ont des influences dans le secteur rizicole de la plaine de Fenoarivo et celle d’Antananarivo en général.  Évolution de la température à Antananarivo

La figure ci-dessous va nous montrer le graphique représentant la tendance de la température à Antananarivo entre 1970 à 2010.

Figure 2 : Tendance de la température à Antananarivo (°C)

Source : Direction Générale de la Météorologie, 2015

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En analysant cette figure, nous constatons une tendance à la hausse de la température moyenne d’Antananarivo de 1970 à 2010. Entre cette période, elle est passée de 18.8°C à 19°7. Une hausse de 0.9°C est donc constatée.

Tableau 7 : Evolution de la température moyenne annuelle d’Antananarivo (°C) mois janv fev mars avr mai jui jui Aou sep oct nov dec Moyenne 1940- 20,1 20,1 19,4 18,4 16,3 14,4 13,4 13,7 15,1 17,9 19,4 19,3 17,3 1960 1061- 21,2 21,4 20,8 20 17,9 15,8 15,2 15,4 17,2 19,3 20,5 21,5 18,9 1990 2000- 23,9 23,8 23,5 22,4 20,3 17,5 16,8 17,6 19,4 21,8 23,3 23,9 21,2 2014 Sources : Direction Générale de la Météorologie, 2015

D’après ce tableau, Antananarivo présente une température moyenne annuelle de 17°3 C de 1940 à 1960 avec une amplitude thermique annuelle de 6°7C. Pendant la période de 1961-1990, cette température est de 18°9 C et une amplitude thermique de 6°2C. Entre 2000 et 2014, cette moyenne est de 21°2 C et son amplitude thermique est de 7°1 C.

En considérant la moyenne annuelle, Antananarivo connaît une hausse de :

 1°6C entre 1940-1960 et 1961-1990  2°3C entre 1961-1990 et 2000-2014. Donc en 74 ans, de 1960 à 2014, la température moyenne annuelle de la capitale de Madagascar a connu une hausse de 3°9 C. Le réchauffement climatique est un phénomène existant à Madagascar notamment à Antananarivo et ses environs  Evolution des précipitations L’évolution des précipitations moyennes annuelles à Antananarivo, entre les périodes 1931 à 1955 et 1961 à 1990, peut être représentée dans les deux tableaux suivants.

Tableau 8 : Evolution de précipitations moyennes annuelles d’Antananarivo de 1931-1955

mois jan fev mar avr mai jui jui aou sep oct nov dec

P (mm) 309 240,4 204 51,2 17,8 9,2 6,5 9,3 11,9 51,6 156,2 286,8 1353,9

Nbr(jour) 22,6 18,7 19,2 10,9 9,4 10,4 9,8 9,5 6,4 7,1 14,6 19,6 158,2

Source : Direction Générale de la Météorologie, 2015

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Tableau 9 : Précipitations moyenne annuelle d’Antananarivo de 1961-1990

Source : Direction Générale de la Météorologie, 2015

D’après le tableau 8, les précipitations moyennes annuelles d’Antananarivo sont de 1 353.9 mm pendant la période de 1931-1955 (25 ans) avec 158.2 jours de pluie et elles atteignent 1 401.3 mm pour l’année 1961-1990 (30 ans) avec 135.9 jours de pluie, selon le tableau 9.

On constate donc une augmentation de la pluviométrie accompagnée d’une diminution du nombre de jours de pluie. De plus, on peut constater un allongement de la saison sèche dans la cité des Milles. Le minimum a été de 6.2 mm en mois de juillet pour la période de 1931- 1955, il était de 7.2 mm en mois de juin pour la période 1961-1990.Ce phénomène s’explique par l’existence du réchauffement climatique.

La courbe ci-dessous illustre l’évolution récente des précipitations de 1960 à 2010. En analysant ces données, on peut confirmer les résultats du tableau 9 ci-dessus notamment la hausse de la pluviométrie mais accompagnée d’une baisse de la fréquence ou jours de pluie.

Figure 3 : Evolution des précipitations de 1960 - 2010

Source : Direction Générale de la Météorologie, 2015 39

D’une manière générale de 1960 à 1983, le maximum (65%) se situe au mois de décembre. Sa moyenne est de 407.6 mm De 1983 à 2011, il varie entre le mois de janvier et du février. 50% des maximas se situaient en mois de Janvier avec une moyenne allant de 425.4 mm. On peut en déduire que le maxima a connu un léger décalage avec une quantité plus ou moins pareil que celui de l’année 1960-1983. L’intensité des pluies est presque pareille, la différence réside dans sa fréquence. Selon le directeur technique du BPPAR : « Le changement climatique est marqué par le changement de la pluviométrie. Si la fréquence de la pluie était de 20 ans par exemple autrefois, elle n’est plus que 8 ans. Ce phénomène provoque l’inondation»24. De ce graphe, on remarque une tendance à l’allongement des séquences des périodes sèches. La quantité des pluies de juin-juillet- août ont tendance à diminuer. De plus, le minimum varie entre le mois d’avril à octobre. Ces évolutions de la température et de la pluviométrie sont accompagnées par la violence des cyclones. Ainsi, la riziculture qui est fortement dépendant des paramètres climatiques se voit ainsi vulnérable. Le calendrier rizicole est dépendant de ces paramètres. Les paysans doivent trouver des solutions pour s’y adapter.

IV.1.2. Régime hydrologique sensible et variable de l’Ikopa et de la Sisaony

Le régime hydrologique des deux fleuves principaux d’Antananarivo, l’Ikopa et la Sisaony, présente de sensibles variations de débit. De décembre à mars, les hautes eaux de l’Ikopa, à Anosizato, connaissent un débit compris entre 30 et 50m3/sec ; et celles de la Sisaony entre 10 et 30m3/sec. Cependant, en saison sèche, le débit de chacun des deux fleuves tombe en dessous de 20m3/sec. S’il faut tenir compte de l’évapotranspiration du riz, pendant sa croissance végétative d’une part et du taux d’humidité du sol d’autre part, il faudrait compenser l’irrégularité de la pluviosité, qui en réalité varie d’une année à l’autre, par un apport complémentaire correspondant à une hauteur de 250 à 400 mm d’eau.25

Ainsi, le régime hydrologique des deux fleuves commandé par le rythme et l’intensité des précipitations, peut provoquer des conséquences catastrophiques sur les plaines de Fenoarivo en cas de pluviosité exceptionnelle. Par exemple, la forte crue provoquée par le cyclone du mois de Mars 1959 a dévasté une grande partie des plaines. Le cyclone de février

24Directeur technique du BPPAR, interviewé le 21 juillet 2015 par une amie, employé de BPPAR. 25D’après le projet du Ministère de production agricole et de la réforme agraire, « projet de développement et d’intensification rizicole dans la plaine d’Antananarivo », 1984 40

1969 a inondé 1 000 hectares de rizières entre le Fokontany Ambohijafy de Fenoarivo et Anjakaivo, alors que la récolte venait de commencer26. Et enfin, le cyclone Enawo du mois de mars 2017 qui a détruit la rive gauche, bordant la rivière de la Sisaony, et a provoqué une inondation totale des plaines et des zones rizicoles de Fenoarivo

IV.2. L’inondation des plaines et le manque d’eau dans certaines plaines

La plaine d’Antananarivo est le point de convergence de trois grandes rivières qui l’inondent à chaque période de pluies. Ces inondations touchent particulièrement la grande plaine de Betsimitatatra et la zone sise entre la rivière Ikopa et la rivière Sisaony et les plaines situées au nord de la rivière Mamba. Parmi les grandes inondations ayant frappé la plaine d’Antananarivo, on peut citer celle de 1959, 1982, 1993, 2008 et récemment celles de 2015 et 2017. Actuellement, l’APIPA gère les ouvrages et équipements assurant la défense de la plaine d’Antananarivo contre les inondations. Elle participe aussi à la réalisation des opérations pour améliorer la performance du système de protection dans le but de protéger la plaine d’Antananarivo contre l’inondation.

On va aborder dans ce titre les aspects théoriques qui nous aideront à définir et à mieux comprendre les facteurs essentiels intervenant dans l’inondation, notamment la plaine de Fenoarivo.

IV.2.1. Les facteurs naturels de l’inondation de la plaine à Fenoarivo

Les principaux facteurs naturels sont l’hydrographie, l’hydrologie et la couverture végétale.

 Hydrographie : il faut noter que les 3 paramètres tels que la faible pente, le rétrécissement en aval et les méandres gênent l’écoulement des eaux de la rivière Sisaony et provoquent l’augmentation du niveau d’eau dans la rivière avant de déborder.  Hydrologie : lors des passages de cyclone, la pluviométrie maximale journalière peut provoquer un volume d’écoulement très important de la rivière Sisaony.  la couverture végétale : la majeure partie du bassin versant de la rivière Sisaony est dénudée. Alors le volume d’eau ruisselée est assez important faute de végétations pour retenir l’eau de pluie.

26 D’après F. le Bourdiec, dans « Homme et paysage du riz à Madagascar », étude de géographie humaine

41

IV.2.2. Les facteurs artificiels de l’inondation de la plaine à Fenoarivo

Parmi les facteurs artificiels, on peut citer la dégradation du sol, les débris, la régulation de la Sisaony et de l’Ikopa à Bevomanga :

 La dégradation du sol : sous l’effet des feux de brousse et du surpiétinement, au niveau de la digue, la dégradation du sol s’intensifie. De ce fait, la valeur de rugosité de la couverture diminue et entraîne une augmentation de la vitesse de ruissellement.  Les débris végétaux et organiques charriés par l’eau ruisselée bouchent la rivière au niveau des organes et provoquent une perturbation d’écoulement. Cela vient du fait que le niveau d’eau dans la rivière augmente en fonction de la quantité des débris agglomérés.  Signalons au passage que la rivière Sisaony croise la rivière Ikopa à Bevomanga. De ce fait, une interdépendance entre ces 2 rivières subsiste. Il arrive un moment où la rivière Ikopa en aval de Sisaony monte et entraîne une perturbation de la rivière Sisaony en amont.

Ainsi, ces facteurs ont des impacts importants dans la plaine de Fenoarivo, notamment dans celle d’Ambohijafy. Que ce soit les facteurs naturels ou les facteurs artificiels de l’inondation, ils représentent tous des dangers pour les digues existantes dans le secteur. La digue qui a un rôle de protection de la plaine contre toute forme de crue de la rivière Sisaony.

IV.2.3. Topographie particulière de la plaine d’Antananarivo

L’ensemble des parcelles cultivées par les riziculteurs longent l’Ikopa et la Sisaony. Elles montrent des formes digitées et un relief presque uniforme. Cependant, les dénivellations topographiques à peine accusées de l’amont, 1 260m, vers l’aval, 1 244m au point de confluence de l’Ikopa et de la Sisaony présentent une faible pente et troublent cette uniformité. Cette topographie de la plaine d’Antananarivo présente des nuances de la microtopographie et rend la maitrise de l’eau difficile dans certaines zones basses de l’ensemble de cette plaine, voire l’Ouest de la Sisaony où loge la plaine de Fenoarivo.

En raison de ces nuances de la microtopographie, c’est-à-dire que certaines parties de la plaine sont plus élevées que d’autres, comme le cas de notre zone d’étude, certaines parties de la plaine d’Ambohijafy sont difficilement accessible par l’eau en provenance des canaux d’irrigation. En effet, ce problème entraine une difficulté dans la résolution rationnelle des problèmes d’irrigation et de drainage de protection contre les crues, provoquant ainsi

42 l’inondation de certaines zones basses et la sècheresse dans d’autres zones plus élevées de cette plaine.27

CHAPITRE V. DEFAILLANCE DES INFRASTRUCTURES HYDROAGRICOLES ACTUELLES

V.1. Rétrécissement du canal principal de drainage

V.1.1. Description et problème du réseau de drainage

Lors de notre recherche sur le terrain, un mauvais état de certains ouvrages a été observé, les buses d’évacuation des eaux vers le drain principal. Le drain principal, lui-même étant sujet à des envasements, n’arrive plus à évacuer correctement les eaux. Actuellement, les paysans utilisent une grande partie du canal de drainage pour ensemencer les jeunes plantes à riz, ce qui provoque un rétrécissement du lit du canal principal de drainage.

Photo 3 : Buses défaillantes au niveau du canal du drain principal

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

Cette image nous montre le système de drainage vers la rizière. En effet, dans cette image, les buses sont masquées mais d’après la discussion avec la personne responsable dite « mpiandry rano » au niveau de la commune, elle a affirmé que presque toutes les buses permettant le

27D’après le projet du Ministère de production agricole et de la réforme agraire, » projet de développement et d’intensification rizicole dans la plaine d’Antananarivo », 1984

43 drainage des eaux vers les rizières sont en mauvais état et abimées du fait qu’elles n’ont jamais été renouvelées, ni même entretenues depuis plusieurs années.

V.1.2. Dysfonctionnement du réseau de drainage dans le périmètre

Dans la situation actuelle, le réseau de drainage reste inefficace dans la mesure où, même en période sèche, l’eau continue à stagner dans le périmètre si bien que le canal d’évacuation ne permet pas le drainage correct de la plaine.

Dans l’impossibilité d’assurer le drainage du périmètre, après la saison des pluies où on constate généralement une inondation de la grande plaine d’Ambohijafy, les usagers ne peuvent pratiquer que la culture de contre saison et l’activité de pêche. Le calendrier est fixé en fonction de la décrue, ce qui explique aussi l’inexistence de la culture Vakiambiaty dans la zone, particulièrement dans la grande plaine d’Ambohijafy.

V.2. Dégradation des digues

Comme nous avons déjà évoqué dans la première partie, on trouve deux sortes de digues dans notre zone, la digue de protection contre les crues fluviales et la digue du canal du drain principal. D’après les observations sur terrain, on constate que les deux digues existantes ne suivent pas les normes et présentent toutes des risques qui pourront causer l’inondation de la plaine.

V.2.1. Brèche au niveau des digues

La berge, ou le talus bordant le lit d’un cours d’eau, au niveau du canal présente des brèches sur certains points ; ce qui laisse un débordement fréquent d’eau vers la plaine. En effet, ces brèches se manifestent par l’ouverture ou cassure de quelque partie des digues. Ce phénomène est dû, d’une part par l’affouillement ou action de creusement due aux remous et aux tourbillons engendrés dans un courant fluvial, en aval des ouvrages de franchissement et d’autre part par l’importance des crues. Actuellement, que ce soit la digue contenant la rivière Sisaony, ou celle qui contient le lit du canal du drain principal dans la plaine d’Ambohijafy, ces deux digues présentent des défaillances qui se manifestent, généralement à chaque période de forte pluie, par des ruptures ou des brèches.

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Pour le cas de la digue contre les crues fluviales, contenant la rivière Sisaony, celle-ci a été fortement frappée par ce phénomène lors du passage du cyclone Enawo au mois de mars 2017. Cette situation a entrainé le débordement des eaux de la rivière vers la grande plaine d’Ambohijafy et a inondé presque toute les rizières de la zone ; et pour laquelle aucune réparation n’est entreprise qu’en 2018 par le gouvernement.

Cet incident a réduit à néant les efforts des riziculteurs de la zone dont le repiquage a eu lieu au début du mois d’octobre. En effet, de peur de rater le calendrier cultural, ces riziculteurs se sont mis aux travaux de repiquage dès la venue des premières pluies. D’autant qu’ils sont déjà en retard de deux mois, car cette activité de repiquage doit s’effectuer habituellement au mois d’août. Leur récolte a été prévue en ce mois de mars, alors que pour ceux qui ont repiqué normalement au mois d’aout, ces derniers ont déjà récolté au mois de janvier et février et n’ont connu pas trop de perte. Quant aux riziculteurs qui ont décalés leurs activités, ils ont connu des pertes considérables de leurs produits parce que la majorité de leur culture a été dévastée par l’inondation, engendrée par le cyclone Enawo.

Photo 4 : rupture de la digue de protection contre les crues fluviales de la Sisaony, 2017

Source : cliché de l’auteur, 2017

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V.2.2. L’érosion des berges

Faisant partie de la digue, la berge est la surface inclinée du terrain qui se trouve en contact avec la masse d’eau dormante ou courant. La protection des berges comprend tout ouvrage qui vise à maintenir la stabilité des talus en dépit de l’action de l’eau.

Les berges sont attaquées par des courants perturbateurs qui ont des origines variées. Il peut s’agir de courants de crue et en particulier de composante transversale. Les courants provoquent des dégâts lorsque la force tractrice excède la force tractrice critique. Le pied de talus est attaqué par les courants : c’est l’affouillement. La destruction est finalement due à l’érosion ou l’affouillement, à la dimension de la résistance intérieure du sol causée par la présence de l’eau, à l’affaiblissement des fondations.

Photo 5 : Etat érosif de certaines berges

Source : cliché de l’auteur, 2018

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CHAPITRE VI. ROLES ET PARTICIPATIONS INSUFFISANTS DES ACTEURS LOCAUX DANS LA REALISATION DES TRAVAUX HYDROAGRICOLES

VI.1. Désorganisation des riziculteurs dans la réalisation des travaux hydroagricoles

Les travaux hydroagricoles comprennent les diverses actions d’entretien ainsi que le faucardage des barrages et des canaux d’irrigation existants. 28 Certes, les infrastructures comme les réseaux hydrauliques existants dans les plaines de Fenoarivo sont archaïques et défaillants, pourtant elles jouent un rôle important dans la régulation de la circulation de l’eau. Après l’endiguement de la rivière qui écarte les risques d’inondations, les principaux canaux d’irrigation furent à leur tour établis, branchés sur la prise d’eau Andrianampoinimerina à l’Ouest d’ Anosizato, c'est-à-dire dans les plaines d’Ambodiafontsy et celles de Fenoarivo.29

Ces canaux, qui sont souvent mal entretenus par les usagers et le responsable de la commune ainsi que les fokontany, empêchent l’arrivée des eaux dans certaines plaines plus élevées que d’autres. Ce fait entraine le manque d’eau pour le développement du riz, surtout pendant la saison après le repiquage au mois d’aout et septembre. Dans le cas contraire, lors des saisons pluvieuses, des fortes pluies et en cas de crue des cours d’eau existant dans la zone engendrent l’inondation de la quasi-totalité des plaines de Fenoarivo.

VI.1.1. Difficultés d’organisation des acteurs locaux

La population est l’acteur principal de développement local. La société civile est la forme la plus directe de la participation citoyenne dans la réponse locale aux problématiques ressenties au niveau de la communauté. Un manque d’influence des sociétés civiles est constaté vis-à-vis de son rôle de contrepouvoir économique et social ou en tant qu’enzyme de développement local. En effet, l’incompétence ainsi que l’inexistence d’une forme d’entre aide et de solidarité des agriculteurs de la commune constituent également la cause du problème de la maitrise d’eau jusqu’à présent.

28 D’après P. Marnay dans « le rapport sur les problèmes de la riziculture dans la province de Tananarive »1965 29 D’après F. le Bourdiec, dans « Homme et paysage du riz à Madagascar », étude de géographie humaine

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Bien que les Fokonolona ou groupement d’agriculteurs de la commune rurale de Fenoarivo assurent l’entretien et le curage des canaux d’irrigations des périmètres irrigués des plaines, ils font face à des difficultés pour accomplir ces tâches pour diverses raisons, telles que les divergences d’opinions, l’absence du sens de la solidarité mais généralement par l’absence d’organisation sérieuses entre les personnes membres du fokonolona (enquête auteur, 2018). De plus, la cohésion qui liait les habitants d’un même fokontany disparait. Ainsi, l’entretien des digues et des canaux laissent à désirer et les ruptures sont fréquentes.30

VI.1.2. L’impuissance des associations d’agriculteurs

Les associations d’agriculteurs existantes dans la commune rurale de Fenoarivo sont les suivantes : MPAMAFE (Mpamboly Mavitrik’i Fenoarivo), FTMA et TMA (Tanora Mpambolin’Ambohijafy). La longévité de ces associations dépend le plus souvent de l’existence de financement ou de projet de développement à financement extérieur. De ce fait, dans l’élaboration de bonne pratique, ils organisent régulièrement des focus groupe pour permettre aux agriculteurs d’échanger sur leur situation. Cependant, nous n’avons pas pu constater le rôle précis des associations, quoique nombreuses dans la Commune, soit en terme d’appui technique, soit en terme d’apport notamment lors des mobilisations de ressources. Elles devraient pourtant y jouer un rôle dynamique, au lieu de se limiter à des actions d’un intérêt spécifique. Même cas pour les ONG, le tableau ci-dessous représente la liste des ONG œuvrant dans d’autre secteur d’activité. Tableau 10 : Liste des ONG Dénomination Localisation Fkt Activités

H2FTA Ambaniavaratra Développement rural

3F2A Ambaniavaratra Social

CCJ Tampontanana Jeune et social

Source : enquête de l’auteur

30 D’après F. REYNIER dans l’extrait de riz et riziculture sur « L’Aménagement Agricole des eaux en vue de la culture des Rizières à Madagascar », 1927

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Ces dernières axées sur l’éducation socioculturelle et au développement rural, sont bien placées pour mener une initiative de changement dans ce domaine rural. Elles pourraient avoir aussi une plus grande facilité dans la recherche de partenariat pour le financement des actions priorisées par la commune. Malheureusement, face aux problèmes de gestion d’eau pour l’irrigation de la plaine d’Ambohijafy qui constitue l’un des obstacles pour le développement de la riziculture, ces associations demeurent encore inefficaces et impuissantes.

VI.2. Le manque de soutien de l’Etat et l’absence d’une bonne gouvernance locale

L’absence de l’Etat et des responsables communaux, dans l’observation et dans l’appui des usagers des périmètres irrigués, constitue l’une des causes de la défaillance d’aménagement hydroagricole. En effet, ces responsables se doivent d’exécuter son rôle dans l’appui et de suivi en plus de sa fonction de promoteur de la génération de biens publics, les barrages, le drainage, les digues et les canaux d’irrigation existants.

VI.2.1. Les problèmes institutionnels et de gouvernance au niveau de la commune Suite à plusieurs entretiens avec des divers responsables au sein de la Commune rurale de Fenoarivo, on a pu constater que les principaux problèmes qui les empêchent d’effectuer les divers travaux d’aménagement appropriés sont le problème de budget ou moyen financier, le problème d’ordre politique ou manque de confiance entre la collectivité territoriale décentralisé, le service technique déconcentré et le fokonolona.

 La commune handicapée par le problème budgétaire et par l’insuffisance de ressources financières

Administrativement, les collectivités sont responsabilisées et encouragées à prendre en main leur propre développement. Mais dans la pratique, elles peinent à avancer dans cette voie. Les ressources, toujours concentrées au niveau central, leur font défaut pour le faire. La commune rurale de Fenoarivo, peine à financer son propre fonctionnement. Alors, pour financer ses projets de développement rizicole, d’aménagement hydroagricole, elle n’a aucun autre choix que de se tourner vers les partenaires financiers tels des entrepreneurs étrangers etc…. En dépit des initiatives locales de développement, le problème budgétaire ainsi que l’insuffisance des ressources financières de cette collectivité locale, constituent le principal blocage à la concrétisation de ces initiatives. 49

Le problème concerne toutes les collectivités territoriales au niveau national qui, administrativement, sont responsabilisées et relativement autonomisées. Cependant, le transfert des ressources ne suit pas ce rythme. Celles-ci restent concentrées au niveau de l’Etat central. Les textes prévoient, pourtant ce transfert des ressources au niveau des collectivités décentralisées, mais sa mise en œuvre fait l’objet de réticence de la part des différents ministères. Ainsi, l’inefficacité et le manque de soutien de l’Etat, dans le domaine de transfert des fonds de développement locale, reste pour la CR de Fenoarivo un problème qui leur empêche de réaliser certains projets clés.

 La mauvaise gouvernance dans la CR de Fenoarivo

Le problème récurrent qui limite la coordination des activités au sein de la Commune rurale de Fenoarivo est la mauvaise gouvernance locale, cela se traduit par le manque de confiance entre la population, les services techniques déconcentrés (STD) et les dirigeants de la Commune. Les causes évoquées lors de l’entretien avec toutes ces parties sont diverses mais elles sont toutes associées au manque de transparence des flux financiers : dépenses non justifiées, promesses non tenues, manque d’explication sur le choix des achats effectués par la Mairie, suspicion de disparition de sommes d’argent au sein des structures de gestion. Cette crise de confiance est fortement accentuée pour la Commune et les STD et, à l’heure actuelle, il n’existe aucune convention de partenariat qui définisse les engagements et responsabilités de chacune des parties dans la gestion des infrastructures communales (enquête auteur, 2018)

Auparavant, dans l’année 2016, la commune a déjà élaboré un projet concernant l’aménagement des infrastructures hydroagricoles existantes dans le périmètre de la grande plaine d’Ambohijafy. Ce projet n’a pas abouti jusqu’à sa réalisation du fait que l’Etat même ou le gouvernement de cette époque-là s’est opposé à cause de la différence d’opinion et de couleur politique. D’ailleurs, en ce qui concerne les travaux d’entretiens des infrastructures en général, on peut en déduire que la commune reste encore passive et n’effectue aucune action dans l’amélioration de la sensibilisation vis-à-vis de la population, notamment des riziculteurs (enquête auteur, 2018).

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VI.2.2. Problèmes de coordination et de communication au niveau des fokontany

Les chefs fokontany représentent la Commune dans le cadre de la communication des décisions à travers une assemblée générale convoquée par lui-même. Ils règlent certains conflits au niveau des villages. Cependant, les fokontany présentent un facteur de blocage face à la réalisation de quelconques travaux d’aménagement dans la zone. Lié à leur problème de salaire et de leur mécontentement envers l’Etat ou le gouvernement en place, les chefs et les responsables dans les Fokontany ne mènent pas à bout leur mission recommandée par la commune. Auparavant, ces derniers par exemple détournent souvent l’argent donné par la commune, certains agriculteurs et riziculteurs, lorsqu’ils veulent organiser ou effectuer un travail de curage des canaux d’irrigation dit « Raharaham-pokonolona » dans le périmètre de la grande plaine d’Ambohijafy. Au lieu de déployer une somme d’argent X pour un travail de curage, ces responsables au niveau des fokontany font tout pour minimiser les couts de la dépense déjà prévus puis ils profitent du reste d’argent. Ainsi, ce fait entraine la médiocrité des travaux et décourage les acteurs locaux à investir dans la réalisation des travaux d’aménagement nécessaire. (Enquête auteur, 2018)

CHAPITRE VII. SUGGESTIONS DE TRAVAUX D’AMENAGEMENT INDISPENSABLES

Suite aux défaillances et aux problèmes de valorisation de la riziculture dans la CR de Fenoarivo, les travaux proposés par l’étude, dans le cadre de l’aménagement et de la revalorisation de la riziculture à Fenoarivo, sont principalement les suivants :

 Réhabiliter le drain principal pour avoir sa capacité de drainage initiale  Curer et faucarder le lit du canal sur une longueur de 4300 mètres entre le fokontany Madiomanana et le Fokontany Soavinimerina  Réhabiliter les ouvrages de franchissement, ponts et passerelles, et les drains  Combler les brèches et engazonner les berges du canal de drainage

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VII.1. Réhabilitation du drain principal et renforcement des digues

Le canal principal de drainage, longeant le fokontany Madiomanana jusqu’au fokontany Soavinimerina, mesure à peu près 4.300 mètres de longueur. L’aménagement de ce canal de drainage a pour objectif de réduire le temps de submersion de la plaine d’Ambohijafy. Cette réduction s’obtient par l’augmentation de la débitante des drains d’évacuation des eaux du périmètre. Dans l’ensemble, les travaux à faire consistent à remettre le drain dans son état initial. Quant au renforcement des digues, cela permet d’éviter tout risque de débordement des eaux en provenance de la rivière ou celles du drain principal.

VII.1.1. Redimensionnement et amélioration du drain principal Le rôle de ce drain principal sera d’assurer l’évacuation des eaux superficielles qui inondent la grande plaine pendant la saison pluvieuse. Pendant toute la saison des pluies, soit du mois de janvier au mois de mai, la plus grande partie de la plaine est entièrement inondée, presque 90 % de la surface. La parcelle doit être vidée pour permettre le sarclage et la récolte, ainsi ce drain récupèrera les eaux pour les évacuer vers la rivière Sisaony.

Dans ce chapitre, nous allons évoquer le principe de dimensionnement et les améliorations nécessaires de ce drain selon les techniciens de la commune, puis nous allons voir en quoi consistent les travaux à faire.

 Principe de dimensionnement et description à faire

Les drains ont été dimensionnés pour écouler le débit de drainage. Celui-ci correspond au volume de crue engendrée par une pluie journalière de fréquence considérable, tombée sur l’ensemble des bassins versants, et que le temps d’évacuation des eaux de crue est supposé égal à 3 jours. Le débit ainsi obtenu correspond à un module d’assainissement égal à 40 litres/ seconde/hectare (enquête auteur auprès des techniciens communaux de Fenoarivo, 2018)

En effet, chaque drain évacue le débit correspondant à une surface drainée. Alors, les caractéristiques suivantes ont été attribuées aux drains.

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Tableau 11 : Caractéristiques du canal principal de drainage

Drains Surface Débit du Pente du Largeur Hauteur fruit drainée drain drain en gueule du canal (ha) (m3/s) (m) (m)

Drain 1.400 3,0 0,001 3,0 3,0 2/1 principal

Source : commune rurale de Fenoarivo

La hauteur, les largeurs du drain ont été calées suivant les débits correspondants.

 Réhabilitation des ouvrages de franchissement et les drains

Il est aussi impératif de réhabiliter des ouvrages de franchissements comme le ponceau ou la route le long du canal de drainage pour desservir les paysans à la circulation dans le périmètre. En effet, les ouvrages de franchissement sont les ouvrages permettant de franchir un obstacle (montagne, rivière,...) afin de passer d’un point à un autre sans avoir besoin de contourner l’obstacle en question. De même pour les ponts et les barrages, la circulation entre les citadins des villages séparés par le périmètre devient difficile à présent. Ils franchissent la rivière et le canal du drain principal en piétinant son lit en période d’étiage mais la circulation devient impossible en période de crue. De ce fait, la réhabilitation de ces ouvrages rend service aux paysans et protège aussi les réseaux contre les sur piétinements.

 La consistance des travaux

Ce périmètre pourrait être mis en valeur en garantissant une évacuation des crues pendant la saison des fortes pluies. Il s’agit donc de mettre en place un système de drainage efficace. Pour que la submersion de la plaine ne dure pas trop longtemps, on doit procéder à l’entretien des drains. Ces travaux comprennent le curage et le faucardage.

Pour ce qui est du curage, les opérations dont l'objectif est d’enlever les sédiments qui s'accumulent dans le lit du cours d'eau du réseau de drainage31. Il sera réalisé pendant la période de chômage des canaux c’est-à-dire avant la préparation du sol. En cas de nécessité, le curage pourra être complété par des interventions ponctuelles en cas d’ensablement d’un tronçon du canal. Ainsi, le canal ou le réseau du drainage sera apte à assurer toute évacuation

31 www.actu-environnement.com 53 d’eau en provenance de la plaine inondée. Quant au faucardage, c’est une opération qui consiste à couper et exporter les roseaux et autres herbacées poussant dans l'eau des canaux, ou surfaces toujours en eau32. Celui-ci s’applique au lit du canal, ainsi qu’aux talus et cavaliers après la réalisation du curage.

Photo 6 : canal bouché par les débris

Source : cliché de l’auteur, 2018 VII.1.2. Renforcement des digues

Les travaux concernent le comblement de toutes les brèches des deux digues et le renforcement de leurs berges.

 Rehaussement des digues

Le rehaussement de la digue est un travail d’aménagement idéal pour cette zone parce que ces digues n’ont jamais connu aucune réhabilitation depuis l’année 1968, où le gouvernement de cette époque a effectué un travail d’entretien des digues d’Antananarivo. Le rehaussement suivi du confortement est destiné pour assurer la protection de la plaine contre les crues. L’objectif principal est de réaliser un aménagement adéquat permettant de maîtriser les eaux en période de crue. Cependant, c’est un travail qui s’avère difficile à réaliser vu le problème de budget et de ressource financière que la Commune rurale de Fenoarivo fait face jusqu’à

32 Www. fr.wikipedia.org 54 présent. Or, la maîtrise durable de l’inondation dans la plaine de Fenoarivo demande cette intervention.

 Protection des berges du canal de drainage et celles de la digue de Sisaony La berge est la surface inclinée du terrain qui se trouve en contact avec la masse d’eau dormante ou courant. La protection des berges comprend tout ouvrage qui vise à maintenir la stabilité des talus en dépit de l’action de toutes sortes d’érosion, particulièrement l’érosion hydrique et érosion hydrique. La protection des berges est un travail qui parait réalisable. Elle consiste à viser et déterminer les berges à risques, c’est-à-dire les parties des digues qui sont vulnérables aux érosions. Au point de vue mode d’action des ouvrages, on distingue 2 zones à protéger :

 La partie inférieure de la berge, située au-dessus de l’étiage, qui est sujette à un affouillement au pied de talus.  La partie supérieure de la berge, c’est à dire le talus situé au – dessus de l’étiage qui peut être soumis à des actions d’érosion et d’entraînement des matériaux. Pour ce qui est de la protection des pieds de berge ou la partie inférieure de la berge, il s’agit essentiellement de protection des berges vis à vis du glissement. La protection de pied est un ouvrage répondant à l’objectif qui est d’assurer la stabilité de la berge. De ce fait, l’enrochement des deux rives, droites et gauche, est nécessaire afin d’assurer la protection de la partie inférieure des berges. Photo 7 : Enrochement de la partie inférieure des berges

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018 55

En ce qui concerne la protection de la partie supérieure de la berge. Elle est simplement talutée et enherbée de façon à avoir une pente stable. Pour raison d’économie, on se contente d’enherber le talus aval d’une couche de terre végétale de 0.05m à 0.10m d’épaisseur. Mis à part, le talus pourra être protégé aussi par la plantation de vétiver. Les vétivers sont très efficaces en termes de protection du sol grâce à son enracinement en profondeur et en termes de lutte contre la divagation du bétail et sur-piétinement par sa propriété très touffue. Ces plantes sont à cultiver sur les deux faces des berges, l’intérieur protège le sapement en base du cours d’eau et améliore la rugosité des berges ce qui atténue la vitesse d’écoulement, l’extérieur stabilise les berges et les protèges contre les pâturages et les piétinements. Photo 8 : plantation de Vétiver pour la protection de talus et berges

Source : cliché de l’auteur, 2018

VII.2. Réalisation des travaux et ses impacts économiques

Dans cette partie, on va se pencher seulement sur la réalisation des travaux relatifs au canal de drainage principal car c’est le seul travail qui parait réalisable et primordial selon les techniciens ainsi que le responsable de la commune en exercice actuel. On va donc parler de la réalisation proprement dite de ces travaux au niveau du drainage principal et de ses impacts économiques au niveau de la population et les agriculteurs.

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VII.2.1. Réalisation des travaux

Compte tenu du volume des travaux à réaliser dans le canal principal de drainage de la plaine d’Ambohijafy, l’exécution pourra se faire en un lot. Les entreprises visées sont les petites et moyennes entreprises (PME) régionales ou nationales. L’expérience de l’entreprise sur le système HIMO, ou haute intensité de main d’œuvre, est sollicitée pour la réalisation de ces travaux. Le curage du drain de la plaine se fait manuellement sauf pour une portion de 500 mètre vue le volume du travail à entreprendre. En effet, cent personnes seront estimées à être mobilisées pour les travaux de curage des drains. Le rendement journalier pour le déblayage est de 2 m3 par personne ; ainsi les travaux de curage se feront au maximum en vingt jours.

Pour coordonner les travaux, un chef d’équipe est nécessaire pour une équipe de vingt personnes chacune. On a donc besoin de cinq chefs d’équipe. Pour la portion de 500 mètres du drain, l’utilisation d’une pelle mécanique est souhaitable, ce qui fait qu’un rendement de 120 m3 par jour est attendu. Le curage de cette partie qui semble être un peu difficile à curer durera alors deux jours, selon notre estimation.

Ainsi, pour que les travaux soient réalisés à temps, on devra disposer au maximum des matériels suivants, une pelle mécanique et un lot d’outillage de terrassement33.

VII.2.2. Impacts économiques prévisibles des travaux

Deux contextes économiques interdépendants sont engendrés par la réalisation de ces travaux, à savoir les détails et aperçus de l’économie de cette étude au sein des villageois et des communes environnantes. Même si ce n’est qu’un infime impact au point de vue régional, néanmoins, il est à souligner que la réalisation de ces travaux pourrait contribuer à :

 La réduction du taux de pauvreté dans la CR de Fenoarivo  La stabilisation de prix du riz sur le marché

Au sein des riziculteurs, les impacts économiques du projet concernent directement leur moyen de subsistance et leur rapportent des avantages indéniables, citons à titre indicatif :

33 Mini projet envisagé par les techniciens de la commune ainsi que mon intervention durant ma période de stage dans la commune. 57

 L’accroissement de la production rizicole qui provoque une augmentation du revenu monétaire annuel des agriculteurs  La création d’emploi dans les travaux rizicoles pour la mise en valeur du périmètre  L’amélioration des possibilités de commercialisation du riz et des produits vivriers  La possibilité d’une création de nouvelles activités productrices lorsque les pluies se font rares telles l’agriculture contre saison (tomate, légumes…)  La couverture de la période de soudure pour les riziculteurs et les agriculteurs dans la Commune de Fenoarivo

La réalisation de ces travaux procure des avantages non seulement à la commune rurale de Fenoarivo mais également dans les localités avoisinantes :

 Compte tenu du contexte rizicole existant actuellement dans la commune rurale de Fenoarivo, la production de riz de cette zone pourra approvisionner toutes les fokontany de la commune, voire la capitale d’Antananarivo et peut servir comme pilote pour les autres  L’augmentation du chiffre d’affaire des grossistes à proximité qui approvisionnent la commune en matière des besoins quotidiens. Cela se traduit par le développement de l’échange commercial entre les bénéficiaires du projet et les zones avoisinantes.

CHAPITRE VIII. APPLICATION DU BUDGET PARTICIPATIF DANS LA COMMUNE COMME APPUI A LA REVALORISATION DE LA RIZICULTURE

VIII.1. Généralité sur le budget participatif

VIII.1.1. Introduction du budget participatif dans la CR de Fenoarivo

Introduit à Madagascar en 2004 suite à l’initiative de la commune d’Ambalavao Atsimondrano, le budget participatif est actuellement appliqué par 221 communes sur les

1 695 existants à Madagascar. Ce chiffre démontre que le processus ne fait encore que commencer à Madagascar, mais les premiers résultats sont quand même encourageants. En

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2014 par exemple, 184 communes ayant appliqué le processus ont décidé d’un commun accord de créer un réseau. Ce dernier a été reconnu comme étant le plus grand réseau du budget participatif en Afrique, en mai 2016 lors de la seizième conférence de l’OIDP (Organisation internationale pour la promotion de la démocratie participative).

Le budget participatif est un outil de prise de décision et de gestion pour optimiser la participation citoyenne dans la gestion de la commune. Son application dans la commune nécessite plusieurs phases annotées : la mise en place, la mise en œuvre, l’expérimentation, l’adaptation, la rectification et l’amélioration.

Sur le plan organisationnel, il est annoté que l’application du BP n’est pas stipulée dans aucune Loi à Madagascar. Il s’agit d’une volonté politique de chaque Maire. Vu le succès et l’état d’avancement de la commune Fenoarivo Alakamisy, une commune voisine de notre zone d’étude, après son application du budget participatif, la CR de Fenoarivo envisage aussi de l’appliquer pour améliorer la participation et la responsabilisation des citoyens dans la gestion de la commune. (Enquête auteur, auprès de la mairie, 2018)

Pour ce faire, il est impératif de conscientiser les conseillers municipaux sur les bienfaits de cet outil de gestion en matière de bonne gouvernance. Ces derniers vont délibérer positivement ou négativement concernant la mise en œuvre du BP comme étant un outil de gestion de la CR de Fenoarivo. Après avoir acquis l’accord de l’organe délibérante, la commune peut engager le processus de BP. Puis, afin de mieux atteindre l’objectif de l’application du BP dans la CR de Fenoarivo, il est nécessaire de faire appel à divers organismes d’appui en matière de renforcement de capacités pour encadrer les responsables de la commune dans la mise en œuvre du BP. Cette demande de collaboration pourrait être satisfait par la Banque Mondiale à travers ses différents projets tel que PGDI (Projet de Développement Institutionnel).

VIII.1.2. Les principes et les dimensions du Budget Participatif à travers le développement de la riziculture

Par style participatif, la population contribue à la prise de décision, à la définition des objectifs, au règlement des conflits. La participation peut également constituer un moyen d’évaluer l’acceptabilité sociale de décisions. Ce style participatif, favorise des interactions positives entre les institutions étatiques et les acteurs locaux, généralement agriculteurs. Le 59 système de communication joue également dans les deux sens, la coopération est forte et l'esprit d'équipe développé.

En allant plus loin, les idées pour les décisions pourront venir d’en bas de la hiérarchie, c’est le « bottom up”. Ainsi, la prise de décision est partagée à la base et de façon ascendante.

Sans en être exhaustif, le Budget Participatif intègre six principes fondamentaux : Participation, efficience, efficacité, transparence, inclusion et égalité, solidarité.

Un regard sur les dimensions du Budget Participatif nous permet d’avoir une vision sur ses enjeux. Elles peuvent également servir de critères d’évaluation des résultats d’un processus de Budget Participatif. Pour la commune rurale de Fenoarivo, nous pouvons distinguer les dimensions participative, financière, socioéconomique et culturelle.

 La dimension financière : la proportion du budget à examiner dans le cadre du Budget Participatif ; l’influence du Budget Participatif sur la collecte des impôts, taxes et recettes au niveau des agriculteurs ; la répartition financière qui se fait soit par secteur et/ou par quartier ou zone, la faculté de mobilisation des ressources  La dimension participative : la participation des riziculteurs, des institutions, des organisations professionnelles et de la société civile (la participation des riziculteurs, à travers leurs contributions à toute forme d’intervention fiscale dans le processus du budget participatif, par exemple, leur conduisent à être plus responsable dans la supervision, le contrôle ou dans le suivie des travails hydroagricoles effectuer par la commune)  La dimension socioéconomique et culturelle (intégration de l’approche genre, effet sur le bien-être de la population).

VIII.2. Les impacts socioéconomiques de la mise en œuvre du budget participatif

Dans cette partie, un regard comparatif par rapport aux autres sites ayant pratiqué le budget Participatif est aussi fait pour nous permettre d’avoir une vision plus analytique de la perspective de vouloir appliquer ce système budgétaire dans la commune rurale de Fenoarivo. Les impacts peuvent être internes ou externes par rapport aux acteurs locaux et à la mise en œuvre du processus.

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VIII.2.1. Amélioration des ressources fiscales de la commune par le budget participatif

Au niveau de la Commune, l’existence d’une vision de développement, entre autre l’application du budget participatif, va aider dans la priorisation des besoins, à l’unanimité. Il va élargir la vision sur ce que peut faire une communauté. La capacité de leadership du Maire est un préalable qui conditionne l’implication des acteurs locaux dans la réalisation de ces priorités. Une fois que cet esprit de « participer pour satisfaire ses propres besoins » est transmis et acquis, de fil en aiguille le reste s’en suit. Cela implique non seulement une capacité de mobilisation mais également une capacité de réponse à temps aux demandes des citoyens, voire une pro activité.

Par exemple, une fois que le Maire a mobilisé sa communauté, il a fallu réagir vite et profiter de l’enthousiasme naissant des citoyens pour élaborer, mettre en œuvre et exécuter les différents travaux ou projets similaires au développement de la riziculture. En effet, les populations, notamment les riziculteurs et les agriculteurs, qui ont décidé de l’allocation des ressources et surveillent leur bonne utilisation sont mieux disposées à participer à la mobilisation de ces ressources locales pour financer le développement local. Ces derniers peuvent contribuer à l’accroissement des recettes par le paiement des taxes et impôts municipaux.

De ce fait, la commune pourra accroitre ses recettes. Par ailleurs, la confiance et le partenariat entre les acteurs locaux dans le budget participatif peuvent amener les populations à contribuer directement et de façon volontaire au financement des projets de développement de l’agriculture, notamment la riziculture.

VIII.2.2. Responsabilisation des riziculteurs et des associations dans le développement rizicole

 Au-delà de la gestion régulière des ressources publiques, la bonne gouvernance inclut aussi la coordination des relations qui se déploient entre les différents acteurs locaux. Le budget participatif, par ses structures participatives, crée des proximités à la fois organisationnelles et institutionnelles. La combinaison de ces deux types de proximité, dans un contexte de proximité géographique, renforce les relations entre acteurs et contribue à dynamiser le territoire. En effet, la transparence, l’inclusion et la participation telles que 61 préconisées dans un processus de budget participatif, installent un climat de confiance qui augmente la légitimité des élus et rapproche davantage les acteurs locaux.

Le développement local va au-delà de sa dimension économique, il inclut aussi une dimension sociale. Sa mise en œuvre implique les différents acteurs locaux. En effet, un projet de développement local est initié et mis en œuvre par et avec, la participation des populations et de leurs institutions. La participation populaire, notamment les riziculteurs, les agriculteurs dans leurs associations, dans ce cas, désigne l’ensemble des mécanismes d’implication volontariste et de mise à contribution des populations locales, à travers des cadres contractuels, dans les opérations de développement les concernant. Le bsudget participatif s’inscrit parfaitement dans cette logique de développement local participatif. Il pourrait offrir aux riziculteurs, non seulement des moyens de participer à leur propre développement mais aussi il les responsabilise dans ce processus de développement.

 La responsabilisation des riziculteurs et des associations requiert une amélioration de la solidarité entre eux. Cette solidarité, bien engagée, peut mener la CRF vers une plus grande opportunité financière. En outre, la riziculture ainsi que l’aménagement hydro agricole dans la CR de Fenoarivo sollicite beaucoup de types de coopérations, financières ; appuis matériaux ou encore éducatives. La solidarité entre ces acteurs favorise l’émission de leurs plaintes auprès des autorités concernées et facilite les partenariats techniques et financiers pour le développement rizicole. Quand ils se sentent impliqués, puisqu’ils ont participé par le biais des taxes, ils réclament plus de transparence, de suivi, plus de contrôle et de redevabilité vis- à-vis des projets visant à développer les secteurs rizicoles.

 Une bonne gouvernance locale et l’existence d’une relation dynamique entre tous les acteurs locaux, les riziculteurs ; les associations ; les ONG et la Commune, facilitent leur rapport avec les grands acteurs du développement du secteur rizicole menés par la communauté des donateurs de la CARD (BAD, Le FIDA, JICA, la Banque mondiale). Cela mène à une interaction et à une relation grandissante qui contribue à la promotion de n’importe quelle action de vulgarisation que cela soit technique, matérielle ou administrative dans la Commune Rurale de Fenoarivo. Le dynamisme relationnel représente une des composantes essentielles de la réussite sur le long terme. Tous les acteurs doivent apprendre à communiquer entre eux et avec ceux de l’extérieur. Il est nécessaire même de se former aux relations professionnelles afin d’en comprendre les nuances et de s’en servir pour acquérir ce

62 dont les acteurs ont besoin. Ainsi, la CR de Fenoarivo ne peut se montrer performante dans la gestion du secteur rizicole que si seulement tous les acteurs et collaborateurs dans ce secteur comprennent qu’ils ne sont rien sans l’autre. En effet, les intérêts personnels doivent se mettre au service du collectif et c’est dans cette optique que tous les acteurs dans le secteur rizicole doivent être à l’écoute, apprendre à communiquer avec les autres, se positionner en tant que responsable. Dans ce subtil rapport humain, le rôle des autorités locales consiste à responsabiliser mais aussi à déléguer, à faire confiance et à motiver les agriculteurs et les autres acteurs dans le secteur rizicole.

Le manque de dynamisme dans les relations peut conduire les acteurs du secteur rizicole à rater des opportunités plus que bénéfiques. Par exemple, lors du lancement du Projet entre le Ministère en charge de l’agriculture et le JICA (Agence de Coopération Internationale du Japon) en vue d’améliorer la Productivité Rizicole ou PAPRIZ dans les cinq régions des Hautes Terres, la CR de Fenoarivo n’a pas pu bénéficier de cette formation qui aurait pu aider ses riziculteurs dans l’amélioration de leur productivité rizicole. Cette défaillance peut se justifier par exemple par le manque de dynamisme relationnel entre les acteurs locaux et les services techniques déconcentrés. En effet, la CR de Fenoarivo, vu son potentiel et ses atouts en matière de riziculture et vue l’objectif fixé par le JICA, aurait dû voir ses riziculteurs formés à la technique rizicole novatrice mais plus adaptée et facilement applicable à la riziculture traditionnelle. Toutefois, cela n’a pas été possible mais en travaillant beaucoup plus sur la dynamisation de ce côté relationnel, la CR de Fenoarivo devrait avoir ses opportunités de développement améliorées dans les prochaines années.

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Tableau 12 : Synthèse des problèmes et solutions

DOMAINE PROBLEMES IMPACTS SUR LA SOLUTION/ PERSPECTIVES RIZICULTURE Changement Perturbation du calendrier Amélioration de la climatique agricole, vulnérabilité de communication entre les la riziculture riziculteurs et la direction de la Destruction des météorologie ou de l’APIPA (à travers les associations, les institutions,) Les problèmes physiques Destruction des récoltes, Réhabilitation et renforcement Inondation des récoltes prématurées des infrastructures plaines hydroagricoles

Rétrécissement du Envasements du canal de Réhabilitation des canaux de canal principal de drainage, débordement des drainage, curage fréquents des drainage eaux, non maitrise de canaux, … l’eau Défaillance des infrastructures Rupture ou brèche hydroagricoles conduisant à l’inondation Dégradation des des plaines, digues

Bouchage des canaux d’irrigation, manque d’eau Désorganisation des dans certaines rizières, riziculteurs absence de solidarité et de responsabilité des acteurs Dynamisation des associations Participation locaux des agriculteurs, insuffisante des responsabilisation des acteurs locaux riziculteurs et acteurs locaux par Impuissance des Absence d’appui le budget participatif associations technique, absence de d’agriculteurs partenariat et de dynamisation de la riziculture Coordination des activités entre Problème budgétaire Manque de ressources la commune, les riziculteurs et et insuffisance de financières pour les les fokontany ; transfert des ressources financières projets essentiels : ressources ou fonds de aménagement développement aux CTD ; hydroagricole, plaine, application du budget participatif digue et canaux pour améliorer la gestion des ressources communales et la participation des acteurs locaux

Manque de soutien de l’Etat Contrôle et suivi communale et mauvaise Non sensibilisation et non dans les devoirs des fokontany, gouvernance Problèmes de mobilisation des sensibilisation et motivation des locale coordination et agriculteurs pour les Chef fokontany pour la réussite communication au divers travaux d’entretiens de leur taches et de leur fonction niveau des Fokontany des infrastructures hydroagricoles

Source : arrangement de l’auteur 64

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Dans cette deuxième partie, les facteurs physiques contraignants du développement rizicole ont été identifiés ainsi que la défaillance des infrastructures hydroagricoles, et enfin les rôles tenus par les acteurs locaux dans la réalisation des travaux hydroagricoles.

Le changement climatique, l’inondation des plaines due aux crues de la rivière Sisaony ou aux fortes précipitations, constituent les obstacles physiques pour le développement de la riziculture dans la CR de Fenoarivo. Ensuite l’ancienneté, la défaillance des infrastructures hydroagricoles actuelles ne font qu’aggraver le déclin de la production du riz et rendent les rizières vulnérables face aux risques d’inondation et au changement climatique. Enfin, les rôles et les participations des acteurs locaux, surtout les agriculteurs et riziculteurs de la zone, s’avèrent insuffisants. Ainsi, la riziculture demeure de plus en plus moins dynamique.

La partie aborde également les travaux indispensables par rapport aux contraintes évoquées précédemment. Pour atteindre le développement rizicole, elle suggère l'application du budget participatif pour revaloriser la riziculture dans la commune. Cette dernière partie, et non la moindre, suggère plusieurs issues par rapport aux perspectives de développement rizicole dans la Commune Rurale de Fénoarivo. Elle aborde aussi la nécessité d'adopter une politique de développement rizicole efficace et pérenne.

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CONCLUSION GENERALE

En guise de conclusion, la commune rurale de Fenoarivo est dotée d’atouts de production rizicole importante grâce à la présence de la grande plaine d’Ambohijafy, qui est consacrée principalement à la riziculture, et à la proximité de cette zone de la Capitale D’Antananarivo. Les autres activités agricoles, tels que les légumes, les fruits et la briqueterie, sont aussi une source de revenus pour les agriculteurs de la zone.

Vu que, la riziculture est une activité porteuse pour Madagascar, aussi liée pour le marché national, que pour le marché international, elle permet aux ruraux d’améliorer leur niveau de vie. Cependant, les activités rizicoles dans la C.R de Fenoarivo n’ont pas pointé de véritable changement pendant cette dernière décennie. On n’a pas constaté de réel développement à cause de différentes contraintes notamment les problèmes d’aménagement, les facteurs physiques contraignants et la dégradation des infrastructures dans les zones rizicoles de la Commune Rurale de Fenoarivo. Parmi cela, l’inondation constitue le principal facteur de blocage du développement de cette activité rizicole, et présente beaucoup de risques. Elle envahit les rizières et dégrade les cultures. De ce fait, les riziculteurs sont parfois obligés de récolter à l’avance leurs cultures même si ces dernières ne sont pas en période de maturité. Dans le cas contraire, les riziculteurs se doivent de faire face aux différents risques que l’inondation de leurs rizières peut causer.

Ce mémoire a comme problématique : quelles sont les perspectives de revalorisation de la riziculture compte tenu des problèmes de dégradation et d’aménagement des zones rizicoles ?

Pour que les paysans puissent avoir les compétences requises, il est nécessaire de leur donner des formations techniques adéquates. Ce secteur sollicite plusieurs conditions comme les aménagements hydroagricoles à suivre avec la participation des acteurs locaux et des acteurs économiques.

D’abord, la dynamisation de la filière riz requiert la promotion d’un aménagement rizicole rationnel, une réforme technique, ainsi qu’une sensibilisation et une formation de tous les acteurs locaux.

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Ensuite, un autre point majeur qui mérite d’être mis en relief est la dynamisation des rapports entre les acteurs locaux et extérieurs comme les acteurs de développement rizicole. Bref, une stratégie bien définie et adaptée à la situation rizicole actuelle dans la Commune Rurale de Fenoarivo, peut la conduire à une augmentation considérable de ses rendements. Ainsi, elle doit jouer le rôle d’initiateur pour lancer cette stratégie au niveau de tous les acteurs locaux, voire les riziculteurs ; les associations et les autorités locales.

Enfin, l’application du budget participatif dans la commune Rurale de Fenoarivo à travers la prise de décision, dans la gestion communale pourrait optimiser la participation et la responsabilisation des acteurs autour de la riziculture.

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

1. BART M., RANDRIANARISOA J., ANDRIANARISON (2003), L’agriculture pauvreté rurale et politique économique à Madagascar, Antananarivo, 107p 2. Choay F., Merlin P., 2010, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, PUF, 3ème édition, pp. 38-43

3. CHAN-BANG N., LATRILLE F., étude pédologique de la plaine d’Antananarivo, 1967, IMRAM, Tananarive, 86 p 4. DUFOURNET R. (1972), régimes pluviométriques des différents domaines de Madagascar, revue de Géographie n°20, p 24-113 5. GYRE, extrait, dans « La maitrise de l’eau dans la plaine d’Antananarivo », 4 juillet 2011

6. Isnard H., 1955, Article, Les Plaines de Tananarive 7. Le Bourdiec F., 1974, Homme et paysage du riz à Madagascar, thèse d’Etat Tananarive, 647p 8. PATRICK V. (1996), Discours de la méthode du riz, 28

9. REYNIER F. 1927, l’extrait de riz et riziculture sur l’Aménagement agricole des eaux en vue de la culture des rizières à Madagascar 10. SANTAMARIA F. ; MERLIN P., 2002, L’aménagement du territoire, PUF, Paris, 448 p.

Ouvrages spécifiques 11. Andriamanalina B.S., Andrianirina-Ratsialonana R., (2013), Métayage et fermage : quels logiques et enjeux au niveau local ? 24p 12. ANGLADETTE. A., 1996, le riz : techniques agricoles de productions, 257p 13. BLANC-PAMARD C., Systèmes de production paysans et modèle rizicole intensif : deux systèmes en décalage. L’exemple des riziculteurs de la SOMALAC sur les Hautes Terres centrales de Madagascar, 507-531 14. DUFOURNET. R et CAILLAUD, 1961, Enquête rizicole dans le Betsileo : Ambohimahasoa-Ambositra, IRAT-FRAM, 35p

68

15. FAO (2001), Diagnostic et perspectives de développement de la filière riz à Madagascar, Accra : FAO/RAFP, 107 p

16. MADIO : projet Madagascar/Dial/Orstom d'observatoires ruraux, février 1999

17. Marnay P. (1965), le rapport sur les problèmes de la riziculture dans la province de Tananarive

18. Monographie (2016), commune rurale Fenoarivo 19. PAUL H. (1970) le riz, bureau pour le développement des produits agricoles, 269p

20. Projet du Ministère de production agricole et de la réforme agraire, (1984), projet de développement et d’intensification rizicole dans la plaine d’Antananarivo 21. Rakotoseheno R., FAO, 2017, production de riz, Madagascar au 19eme rang 22. RATSIMBAZAFY A., (2003), Paysans et activités agricoles dans la commune rurale d’Ambalakindresy vallée de Namorona, mémoire de maitrise en géographie, 118p 23. Rasoamiarimanana Y., (1996), Zone agro-écologique et type de riziculture, atelier état des lieux de la filière du riz vol. I, p.6-10

Articles : L’extrait de l’article de Madagascar Tribune sur la Décentralisation, aménagement du territoire,

L’extrait de l’article de Madagascar vision, dans riz, culture à Madagascar, 2015.

MIDI MADAGASCAR, Développement rural : Lancement de PAPRIZ II, recueillis par Navalona R.

Tribune de Madagascar, Aménagement du territoire, décentralisation, Environnement et forêts, main dans la main, mardi 4 octobre 2011, recueillis par Haingo

MIDI MADAGASCAR, Pluies torrentielles : Rupture de la digue de Fenoarivo, recueillis par Luz Razafimbelo

Webographie :

Http://www.madagascar-vision.com http://www.madagascar-tribune.com/Decentralisation-amenagement-du,18281.html

69 http://www.hypergeo.eu/spip.php?article

Http://www.electricite-verte.com (Extrait de la base de connaissance, énergie et développement durable dans les outils de l’aménagement) http://www.tongasoa-madagascar.com/riziculture-le-riz-a-madagascar www.apdra.org https:/fr.m.wikipedia.org www.lachasse-info.com www.fao.org www.aropa.mg www.formaprod-madagascar.mg

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ANNEXES

Annexe I : Fiche des questionnaires

QUESTIONNAIRES RESERVES AUX RIZICULTEURS

Pratique et mode de culture

1) Quelle saison de culture pratiquez-vous ?  Vary aloha  Vary vakiambiaty  Vary jeby 2) Quelle est la superficie exploitée ? (En ha)

3) Quelle est votre mode d’exploitation ?  Fermage  Métayage  Faire valoir direct 4) Quel système de riziculture adopté-vous ?  Irriguée  Inondée  Pluviale 5) Quelles amélioration souhaitées-vous apporter, au niveau des matériels et équipements agricoles dont vous disposez ?

6) Quelles améliorations souhaitez-vous avoir e ce qui concerne les modes et les techniques d’exploitation

7) A quelle association ou coopération d’agriculteurs êtes-vous associés ?

Les problèmes physiques et climatiques

8) Décrivez la pluviométrie durant ces dix dernières années ?

9) Comment gérez-vous la montée des eaux en saison des pluies

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10) En quoi vos champs rizicoles ont-ils soufferts ?  Obstruction des canalisations  Envasement des rizières  Inondation  Autres : 11) Quels sont les avantages des crues ou du débordement de la rivière Sisaony sur la riziculture ?

12) Quels sont les inconvénients des crues et du débordement de la rivière Sisaony sur la riziculture ?

13) Quels sont les éventuels facteurs de risques et de destruction des rizières ?

Infrastructures agricoles et hydroagricoles

14) Quels sont les éventuels problèmes des infrastructures hydroagricoles existantes dans votre zone ?

15) Comment vous vous organisez pour entretenir ces infrastructures hydroagricoles ?

16) Quelles solutions proposez-vous pour améliorer les problèmes d’infrastructures hydroagricoles dans votre zone ?

Aides communales et du pouvoir centrale

17) Quelles sont les éventuelles subventions que vous bénéficiez de la commune et du pouvoir centrale ?

18) Quelle forme d’appui technique recevez-vous de leur part ?

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19) Décrivez l’intervention de la commune et de l’Etat centrale dans l’amélioration et l’entretien des infrastructures hydroagricoles.

20) Quels sont vos niveaux de satisfaction vis-à-vis des aides qu’apportent la commune et du pouvoir centrale aux riziculteurs de Fenoarivo ?

QUESTIONNAIRES POUR L’AUTORITE LOCALE (COMMUNE RURALE DE FENOARIVO)

21) Quelles sont les principaux facteurs de blocage du développement de la riziculture dans votre zone ?

22) Quels sont les projets éventuels disposés par la commune pour améliorer la riziculture ?

23) Quelles sont les responsabilités de la commune face aux problèmes que rencontrent les riziculteurs ?

24) Quelles sont les solutions proposées par la commune face aux problèmes d’inondations des plaines et des zones rizicoles ?

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Annexe II : MAITRISE DE L’EAU

Les superficies actuellement irriguées à partir des rivières traversant la plaine d’Antananarivo sont données par le tableau suivant : RIVIERES SUPERFICIES CULTURES DE RIZ Total riz Vary aloha Vary Vary sia irrigué vakiambiaty Ikopa 9 055 4 114 1 244 806 6 164 Sisaony 7 247 2 500 2 326 611 5 537

Andromba - 790 - 790 1 587 Katsaoka 783 - - 783

1 743 Total 19 632 7 497 4 360 1 427 13 274 SOURCE : plaine d’Antananarivo : Etude de la protection contre les crues et de ses incidences, Livre II phase I. Examen des solutions techniques dans le cadre des images régionales. DINIKA & SCET INTERNATIONAL,

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Annexe III : DUREE DE TRAVAUX POUR UN HECTARE DE RIZIERE Entretient canaux 10 jours 10 jours Labour Angady 25 jours Charrue 15 jours Piétinage 10 jours Repiquage En foule 10 jours En ligne 30 jours Sarclage Manuel 25 jours Houe 20 jours Coupe Faucille 75 jours Faucille 30 jours Battage Manuel 30 jours Mécanique 1jour Total 185 jours 111 jours Riziculture Traditionnelle 35 jours Amélioré 31 jours Total 220 jours 142 jours

Source : homme et paysage du riz à Madagascar

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Annexe 4 : Atouts et perspectives de la riziculture périurbaine à Antananarivo (Madagascar)

La libéralisation de la fili ère riz à Madagascar est à l'origine d'une profonde restructuration de la partie aval de la filière, qui se caractérise par l'affaiblissement de certains opérateurs et l'apparition ou le renforcement de nouveaux acteurs et sous-filières bénéficiant du développement d'un marché plus concurrentiel. La compétitivité des sous-filières riz est analysée ici dans le contexte de l'approvisionnement d'Antananarivo, capitale de Madagascar. Elle repose sur les facteurs de prix, de distance, de saisonnalité et de qualité. La riziculture périurbaine d'Antananarivo se positionne très favorablement en rennes de compétitivité, ses perspectives de développement étant cependant fortement dépendantes de l'amélioration de la qualité du riz ainsi que des choix politiques en matière d'aménagement du territoire. L'article reconnu le lien entre économie libéralisée et contribution de l'agriculture périurbaine et des filières courtes à l'approvisionnement des villes. Mots clés : Systèmes agraires ; Productions végétales ; Economie et développement rural.34

34 Centre de recherche agronomique appliquée au développement rural (Fofifa), Station régionale de recherche d'Antsirabe BP 230 Antsirabe 110, Madagascar [email protected]> 76

TABLES DES MATIÈRES

RESUME ...... i LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...... ii LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... iii LISTE DES FIGURES ...... iii

LISTE DES TABLEAUX ...... iv

GLOSSAIRE ...... v INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : CONCEPTUALISATION ET PRESENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE ...... 5

CHAPITRE I. CONCEPTS DE RIZICULTURE ET D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ...... 6 I.1. Concepts d’aménagement du territoire et d’espace rurale...... 6 I.1.1. Historique et concepts de l’aménagement ...... 6 I.1.2. L’aménagement du territoire ...... 8 I.2. Conceptualisation et revalorisation de la riziculture dans la commune rurale de Fenoarivo ...... 12 I.2.1. Les généralités sur la riziculture à Madagascar ...... 13 I.2.2. La riziculture dans les plaines de Fenoarivo ...... 14

CHAPITRE II. DEMARCHE DE RECHERCHE ...... 16 II.1. Demarche deductive ...... 16 II.1. 1. Définition ...... 16 II.1.2. Principe et application de la démarche déductive ...... 17 II.2. Cadre théorique ...... 17 II.2.1. La documentation ...... 17 II.2.2. Analyse bibliographique ...... 18

II.3. Phase des travaux de terrain ...... 21 III.3.1. Techniques d’enquêtes ...... 21

III.3.2. Mode d’échantillonnage ...... 21

CHAPITRE III. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ...... 22 III.1. Aspects administratifs et sociaux ...... 22 III.1.1. Délimitation administrative de la CRF ...... 23 III.1.2. Les diverses infrastructures sociales et les caractéristiques de la population ...... 23 III.2. Activités économiques de la zone ...... 26 III.2.1. L’agriculture et l’élevage ...... 26

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III.2.2. La briqueterie ...... 27 III.3. Caractéristiques physiques de la zone de Fenoarivo...... 28 III.3.1. Le relief et le climat ...... 28 III.3.2. La géologie et l’hydrographie ...... 31 III.4. La plaine et les rizières de Fenoarivo ...... 32 III.4.1. Caractéristiques des sols de la plaine de Fenoarivo ...... 32 III.4.2. localisation de la plaine de Fenoarivo ...... 33

DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS CONTRAIGNANTS DE LA RIZICULTURE, LES PROBLEMES DE GESTION DES INFRASTRUCTURES ET LES PERSPECTIVES DE REVALORISATION ...... 37

CHAPITRE IV. LES FACTEURS PHYSIQUES CONTRAIGNANTS LE DEVELOPPEMENT DE LA RIZICULTURE A FENORIVO ...... 37 IV.1. Changement climatique à Antananarivo ...... 37 IV.1.1. Analyse de la variabilité climatique ...... 37 IV.1.2. Régime hydrologique sensible et variable de l’Ikopa et de la Sisaony 40 IV.2. L’inondation Des Plaines ...... 41 IV.2.1. Les facteurs naturels de l’inondation de la plaine à Fenoarivo ...... 41 IV.2.2. Les facteurs artificiels de l’inondation de la plaine à Fenoarivo ...... 42 IV.2.3. Topographie particulière de la plaine d’Antananarivo ...... 42

CHAPITRE V. DEFAILLANCE DES INFRASTRUCTURES HYDROAGRICOLES ACTUELLES ...... 43 V.1. Rétrécissement du canal principal de drainage ...... 43 V.1.1. Description et problème du réseau de drainage ...... 43 V.1.2. Dysfonctionnement du réseau de drainage dans le périmètre ...... 44 V.2. Dégradation des digues ...... 44 V.2.1. Brèche au niveau des digues ...... 44 V.2.2. L’érosion des berges ...... 46

CHAPITRE VI. ROLES ET PARTICIPATIONS INSUFFISANTS DES ACTEURS LOCAUX DANS LA REALISATION DES TRAVAUX HYDROAGRICOLES ...... 47 VI.1. Désorganisation des riziculteurs dans la réalisation des travaux hydroagricoles ...... 47 VI.1.1. Difficultés d’organisation des acteurs locaux ...... 47 VI.1.2. L’impuissance des associations d’agriculteurs ...... 48 VI.2. Le manque de soutien de l’Etat et l’absence d’une bonne gouvernance locale ...... 49 VI.2.1. Les problèmes institutionnels et de gouvernance au niveau de la

commune ...... 49

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VI.2.2. Problèmes de coordination et de communication au niveau des

fokontany ...... 51

CHAPITRE VII. SUGGESTION DE TRAVAUX INDISPENSABLES ...... 51 VII.1. Réhabilitation du drain principal et renforcement des digues ...... 52 VII.1.1. Redimensionnement et amélioration du drain principal ...... 52 VII.1.2. Renforcement des digues ...... 54 VII.2. Réalisation des travaux et ses impacts économiques ...... 56 VII.2.1. Réalisation des travaux ...... 57 VII.2.2. Impacts économiques prévisibles des travaux ...... 57

CHAPITRE VIII. APPLICATION DU BUDGET PARTICIPATIF DANS LA COMMUNE COMME APPUI A LA REVALORISATION DE LA RIZICULTURE ...... 58 VIII.1. Généralité sur le budget participatif ...... 58 VIII.1.1. Introduction du budget participatif dans la CR de Fenoarivo ...... 58

VIII.1.2. Les principes et les dimensions du Budget Participatif à travers

le développement de la riziculture ...... 59

VIII.2. Les impacts socioéconomiques de la mise en œuvre du budget participatif . 59 VIII.2.1. Amélioration des ressources locales par le budget participatif ...... 61 VIII.2.2. Responsabilisation des agriculteurs et des associations dans le développement Rizicole ...... 61

CONCLUSION GENERALE ...... 66

BIBLIOGRAPHIE ...... 68

ANNEXES ...... 71

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