Résumé :

BILAN ANNUEL Les années se suivent et ne se ressemblent toujours pas ! des

Correspondants Observateurs C’est du moins le constat que tous les observateurs tributaires du climat dans le du Département Santé des département ont pu faire au fil de l’année écoulée, tant les « écarts à la normale » ont été importants. Forêts – Pôle Sud Est -

Après une année 2018 en totale rupture avec les années antérieures qui étaient Département : caractérisées par des sècheresses récurrentes et préoccupantes, l’année Pyrénées-Orientales 2019 confirme aussi un changement notoire dans l’ordre établi des saisons en introduisant une notion de désordre climatique, désordre qui semble dessiner un nouveau paysage phytosanitaire dans Année 2019 les P-O.

En effet, nous assistons de manière significative à un certain décalage des saisons caractérisé par un réchauffement des températures en automne et en hiver puis à un effondrement de celles-ci sitôt le printemps arrivé avec pour conséquence la récurrence de sévères gelées tardives préjudiciables à la forêt au-dessus de

1000m.

Page 1 sur 15 2019, classée au 3ème rang des années les plus chaudes en depuis le début du XXème siècle est aussi une année caractérisée par un fort

ensoleillement, une grande douceur, quelques pics de chaleur historiques et des épisodes méditerranéens violents.

2019, c’est encore la confirmation d’une inversion notoire des vents dominants jadis orientés au Nord-Ouest (tramontane) et qui basculent désormais, vers des vents en provenance du Sud. Ce constat n’est pas nouveau et les vents en question sont plus précisément des vents de Sud en provenance du continent Africain, orientés Sud-Est en plaine après être passé sur la Méditerranée se chargeant ainsi d’humidité et Sud à Sud-Ouest secs en montagne après être passé sur la péninsule Ibérique.

Bilan pluviométrique de l’Année 2019. Changement durable ou passager, les années à venir nous renseigneront très vite sur ce qui semble s’inscrire davantage

vers un désordre climatique avec des variantes locales marquées, plutôt que vers un réchauffement global et linéaire.

Page 2 sur 15 1 - Le Bilan Météorologique :

Le bilan par saisons et les faits marquants :

- Hiver (décembre 2018 à février 2019) :

Les températures ont été proches des normales en décembre et relativement clémentes. Le mois de janvier quant à lui a vu se déchainer la Tramontane pendant sa 2ème quinzaine avec de violentes rafales (10 jours à 110 km/h de moyenne en plaine du Roussillon et massifs exposés , 184 km/h enregistrés durant cet épisode au Cap Béar). Les Hauts Cantons connaissent enfin d’importantes chutes de neige durant les derniers jours du mois après un début d’hiver très déficitaire. En février, le soleil a largement brillé sur l’ensemble du département avec un excédent atteignant 20 à 40% générant des températures diurnes inhabituellement élevées pour la saison. La sècheresse sévit en plaine et moyenne montagne. Le déficit pluviométrique est important (compris entre 50 et 70% selon les régions IFN). A noter, du 26 au 28, les maximales ont atteint des valeurs souvent records, dépassant 20° sur l’ensemble du territoire, soit plus de 10° au-dessus des normales. En moyenne, sur le mois, la température maximale a dépassé la normale de 4,1°C, plaçant ce mois de février au second rang derrière février 1990 (+4,8°C).

- Printemps (mars à mai 2019) :

A l’instar du mois de février, le mois de mars (« mois des fous » chez les Catalans) a débuté avec un temps très agité (giboulées, vent violent et neige sur les reliefs). Généralement très douces pendant la 1ère quinzaine, les températures ont ensuite été plus contrastées avec parfois de fortes amplitudes thermiques entre les minimales et les maximales. La pluviométrie reste déficitaire sur l’ensemble du département, particulièrement en plaine et sur la côte. Le mois d’avril a été marqué par des conditions météorologiques très changeantes. Le département a souvent été sous l’influence de remontées méditerranéennes parfois intenses et orageuses. En fin de mois, des perturbations se sont succédées accompagnées d’une chute des températures et du retour de la neige en montagne. Douceur et fraicheur ont alterné tout au long du mois.

Les pluies ont été proches de la normale et ponctuellement excédentaires sur la côte et la plaine du Roussillon. Pendant le mois de mai, les passages perturbés ont été fréquents et parfois accompagnés de pluies localement intenses. Plusieurs épisodes de neige tardive ont été observés sur les massifs jusqu’à la fin du mois. Les conditions anticycloniques ne se sont jamais installées plus de trois jours consécutifs et les températures sont restées le plus souvent inférieures aux normales. Des gelées tardives exceptionnelles se sont produites lors d’un pic de fraicheur entre le 4 et le 7. Des records de températures minimales anormalement basses ont ainsi été enregistrés. La pluviométrie reste toutefois proche de la normale contrairement à certaines régions méditerranéennes.

- Eté (juin à août 2019) :

Les températures souvent inférieures aux normales durant la première quinzaine, ont été en moyenne 4 à 8°C au-dessus, du 25 au 30 durant une vague de chaleur précoce d’une intensité exceptionnelle. Le 28 juin a été dans les P-O, la journée la plus chaude enregistrée pour un mois de juin avec une température à dépassant les 42°C et localement 45°C en Bas-Agly. La température moyenne du mois est restée toutefois loin du record enregistré en juin 2003 qui lui a été supérieur de 4,1°C.

Page 3 sur 15 Durant le mois de juillet, les températures moyennes, parfois géographiquement contrastées, ont été le plus souvent supérieures aux normales, hormis en fin de mois. L’épisode caniculaire qui a concerné la France du 21 au 26 a, en raison des brises marines relativement épargné la côte et la plaine, contrairement à l’arrière pays. Le mois de juillet 2019 se situe au 4ème rang des mois de juillet les plus chauds, derrière les mois de juillet 2006 (+ 3,6°C), 1983 (+2,6°C) et 2018 (+ 2,4°C). La pluviométrie moyenne a été excédentaire sur l’ensemble de l’arc méditerranéen et cet excédent a souvent atteint une fois et demi à deux fois la normale sur les P-O ! Ce mois de juillet a été marqué par 2 violents épisodes pluvio-orageux accompagnés de grêle en montagne en début et fin de mois.

Pendant le mois d’août, les températures ont été le plus souvent supérieures aux normales hormis en milieu de mois. Des températures particulièrement chaudes ont été relevées du 29 au 31 avec des valeurs proches de 35°C et la pluviométrie est restée largement déficitaire tout au long du mois.

- Automne (septembre à novembre 2019) :

Le mois de septembre reste peu arrosé à l’exception d’un épisode pluvio-orageux intense accompagné de neige en montagne au-dessus de 1800m, épisode qui a surpris tout le monde par la chute brutale des températures sur l’ensemble du département (16°C relevés en plaine et sur la côte le 11). La pluviométrie est toutefois conforme à la saison, voire localement excédentaire. Ce mois de septembre restera caractérisé par une grande douceur.

Dans un flux souvent de sud, la douceur a prédominé durant la quasi-totalité du mois d’octobre. En seconde partie de mois, plusieurs épisodes méditerranéens ont affecté les régions méridionales dont un particulièrement intense accompagné de pluies diluviennes sur le département les 22 et 23 octobre. Les précipitations ont été moins nombreuses que la normale à cette époque de l’année mais particulièrement violentes.

Enfin, durant le mois de novembre, le temps a été très perturbé. La tempête Amélie les 03 et 04/11 a été caractérisée par de fortes pluies et des bourrasques de vent. Elle a été suivie du 22 au 24/11 par un nouvel épisode méditerranéen. En dehors de ces périodes d’intempéries où les températures étaient très douces pour la saison, le mois de novembre est resté frais, très en deçà de la normale. Malgré la pluviométrie enregistrée pendant les 2 épisodes méditerranéens, l’ensemble du département affiche un déficit pluviométrique important (de 20 à 80% localement).

Faits marquants : - Début mai : à l’image de l’année 2018, une période de froid s’est produite durant laquelle les températures sont passées en dessous de 0°C , impactant encore une fois les végétaux qui avaient commencé à feuiller à cause des mois de février et mars relativement chauds. Cet impact était surtout visible sur les hêtraies au-dessus de 1000m mais aussi sur les sapinières (rougissements de pousses).

- Fin juin, un gros coup de chaleur a affecté brutalement et sans transition avec les températures fraiches du mois de mai, tous les végétaux, leur infligeant un stress à l’origine de nouveaux rougissements sur les pousses non lignifiées, ou de flétrissements sur les essences feuillues.

- Au mois de juillet, la chaleur et les coups de soleil ont affectés toutes les essences (rougissement-brunissement sur les feuillus, brunissement sur les résineux). A noter/ les brunissements observés sur les essences résineuses ont souvent pour origine la perte de 2 années consécutives de leurs aiguilles qui rougissent et sèchent avant de tomber. De nombreux épisodes de grêle ont accompagnés les gros orages. Ceux-ci, selon la taille des grêlons, peuvent provoquer des blessures sur les végétaux. Sur les pins cela peut avoir pour conséquence des attaques de Sphaéropsis ( Diplodia Sp) qui peuvent se voir assez rapidement (rougissements total ou partiel des arbres touchés dans les couloirs de grêle).

Page 4 sur 15 - Episode méditerranéen conséquent fin octobre (22 et 23/10) et arrivée précoce de la neige fin de mois suivis début novembre de la tempête Amélie (3 et 4/11 dans les P-O) n’occasionnant que très peu de dégâts (poids de la neige à basse altitude ou bourrasques de vent sur les reliefs).

- Enfin la Tempête Elsa qui a concerné dans la nuit du 19 au 20 décembre les reliefs exposés et les vallées orientée Sud-Nord par effet Venturi. De nombreux chablis ont été signalés en altitude.

Blessures dues à des impacts impacts de grêle ayant favorisé le développement de Diplodia Sp.

(photo J-P H.)

Dépérissement à causes multiples sur Chênes-verts en FC de (photo J-P H.).

Page 5 sur 15 2 – L’Etat Sylvosanitaire des principales essences forestières :

2.1. – Les feuillus :

Le chêne-vert, essence la plus représentée dans le département mais également le chêne-liège, le châtaignier, le frêne et le hêtre sont aujourd’hui les essences les plus affectées par les conditions climatiques mais pour des raisons parfois très différentes.

- Malgré un contexte climatique plus favorable, le chêne-vert peine à reconstituer un feuillage déficitaire depuis de nombreuses années et les stigmates d’une sècheresse en profondeur des sols qu’il sera difficile de combler sont toujours visibles (microphylie, mortalité de branches, descentes de cimes), sur les stations les plus déficitaires ou les plus superficielles, de nombreux cas de mortalité ont été signalés (St-PAUL de FENOUILLET, MILLAS).

- Le châtaignier semble cependant l’essence la plus affectée par un déficit hydrique chronique sur la plupart des stations situées à une altitude inférieure à 800m. A cela s’ajoute les dégâts dus au chancre qui ne cesse de progresser en lien avec la multiplication des stress hydriques, les coups de chaleur et l’absence d’un véritable repos hivernal.

- Le hêtre qui a une faculté de résilience certaine est malheureusement affecté en premier lieu et pour la 2ème année consécutive par de sévères gelées tardives dans un créneau altitudinal compris entre 1000 et 1500m. A cela s’ajoute les coups de soleil et la chaleur de fin juin et juillet sur les peuplements éclaircis, les lisières et les parcelles en régénération, coups de chaleur survenant sans transition après les gelées de mai. Ces contrastes thermiques ont eu un effet dévastateur sur le feuillage (brûlure, flétrissement, enroulement, brunissement).

- Le chêne pubescent et le chêne liège souffrent encore des sècheresses passées, même si l’on note une nette amélioration de la consistance des houppiers (taille et coloration des feuilles).

- Le frêne enfin, bien que moins présent dans nos formations forestières est une essence victime de son caractère pionnier sur des stations souvent déficitaires. Les stress cumulés (sècheresse et coup de chaleur) sont à l’origine de brunissements, de pertes foliaires et d’importantes mortalités de branches.

Page 6 sur 15 2.2. – Les résineux :

- Essence résineuse la plus représentée dans le département, le pin à crochets sait se montrer discret et les signalements le concernant sont rares. Pour autant, les pathologies qui affectent cette essence emblématique des Hauts Cantons depuis de nombreuses années ne s’effacent pas : armillaire, Diplodia Sp (ou sphaéropsis des pins), hylésine des pins, sècheresse, pollution à l’ozone et processionnaire des pins…continuent de l’impacter en toute discrétion sans réelle inquiétude de la part des gestionnaires qui relient parfois un peu trop facilement ces problématiques à celle des changements climatiques en cours.

- Les dépérissements liés au développement des scolytes (qui sont principalement des ravageurs secondaires affectant les arbres affaiblis) sont en forte progression en métropole, principalement sur épicéa, mais ne sont pas une problématique majeure dans les P-O qui bénéficient d’un contexte climatique très différent, et plutôt favorable pour la 2ème année consécutive.

- Une problématique scolyte existe cependant dans le département qui concerne majoritairement les pins (maritime et Alep), il s’agit de l’hylésine destructeur (Tomicus Destruens), ravageur primaire capable de coloniser des arbres sains et dont les populations sont en constante évolution sur le littoral, la plaine du Roussillon et le piémont pyrénéen.

- Pins noirs et pins sylvestres sont toujours affectés par sphaéropsis (Diplodia des pins) suite aux sècheresses et coups de chaleur des années antérieures cependant, ce redoutable pathogène des pins semble en régression (2 signalements seulement).

- Les sapins et autres douglas ont été souvent affectés par des rougissements physiologique conséquence d’un déséquilibre causé par une évapo-transpiration importante en février-mars alors que leur système racinaire était au repos sur des sols secs ou gelés. Essences très pastiques, elles n’ont pas été impactées.

- Enfin les épicéas qui sont majoritairement infestés par Fomès, poursuivent leur lente agonie à basse altitude et altitude moyenne sur les versants les plus exposés aux changements climatiques en cours.

Sapin Pectiné infesté par Fomès (photo J-P H.). Page 7 sur 15 3 - Les Suivis Spécifiques

3.1. – Les défoliateurs précoces (lépidoptère recherché: le Bombyx Disparate)

- Sont historiquement concernés dans les P-O, le Chêne vert, le Chêne liège, le Chêne pubescent et plus marginalement le Chêne Chermès. Concernant ce redoutable défoliateur dont le cycle de récurrence des attaques est d’environ 15 an à 20 ans, nous n’avons pas observé en 2018 et depuis 2015 (50 ha défoliés en FD du Bas-Agly et sur le plateau de TUCHAN, commune de VINGRAU), de nouvelles défoliations sur les quadrats historiquement impactés.

- Pour rappel, 2500 ha ont été défoliés en 2002 en Régions IFN Fenouillèdes, Aspres, Albères et Bas Conflent. (photo J-P H.) : pontes de Bombyx Disparate).

En 2019, un nouveau protocole de suivi par quadrats ou les chênes sont les plus représentés, mais aussi sur les zones historiques de présence du Bombyx appelé « Enquête 5 mns » a été réalisé dans 20 stations réparties sur l’aire de présence de nos chênes durant l’hiver dernier. Les résultats négatifs concernant la présence de pontes ont ainsi permis d’écarter les P-O de toute infestation pour l’année en cours.

3.2. – La Processionnaire du Pin :

Situation très contrastée dans le département et parfois même sous les mêmes conditions climatiques. Nous avons ainsi recensé de fortes attaques accompagnées de défoliations conséquentes au pied des Aspres et des populations en régression dans les Fenouillèdes,le Conflent, la plaine du Roussillon et le Littoral.

Ce constat n’appelle pas de commentaires particuliers, la processionnaire garde quelques secrets notamment en raison d’une diapause renforcée qui peut se prolonger plusieurs années (stratégie de survie et adaptation à des contextes climatiques particuliers).

C’est dans l’arrière- pays et en altitude (Cerdagne) que les dégâts ont été les plus significatifs à l’image des années antérieures. Les conditions climatiques des automnes 2016 et 2017, chauds et secs ont favorisés la processionnaire qui n’a pas subi de phénomènes de régulation naturelle (pluies, froid et neige) dans les premiers stades larvaires, stades 1 à 3 où elle est la plus vulnérable. Cette situation a très vite amené certaines colonies à abandonner les pins totalement consommés en constituant des processions de famine erratiques.

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3.2.1. Les placettes :

Les 7 placettes permanentes du Réseau Processionnaire ont été notées aux périodes habituelles (Février à Mars) et ont parfois révélé de gros écarts de notation par rapport à la campagne précédente.

Avec dans le détail : -placette n°66351 (), aggravation des défoliations et nombre de nids d’hiver en hausse (232 contre 213 en 2018).

- placette n°66361 (Sauto), très forte baisse du nombre de nids d’hiver pour la 3ème année consécutive (7 contre 47 en 2018 et 85 en 2017).

- placette n°66371 (Vernet les Bains), situation identique et forte baisse (11 nids d’hiver contre77 en 2018 et74 en 2017).

- placette n° 66381 (), légère diminution du nombre de nids d’hiver (12 nids contre 16 en 2018 et seulement 5 en 2017) .

- placette n° 66391 (Saint-Paul de Fenouillet), très forte diminution voire effondrement du nombre de nids d’hiver (10 nids seulement contre233 en 2018 et 147 en 2017) .

- placette n° 66401 (Argeles sur Mer), diminution sensible du nombre des nids d’hiver (10 contre 30 en 2018 et 17 en 2017), taille des nids et défoliations d’un faible niveau.

- placette n° 66411 (Salses le Château), très forte chute du nombre de nids d’hiver (aucun nid présent sur l’étendue de la placette, contre 34 en 2018 et110 en 2017). Sur cette placette historiquement très infestée, une mortalité importante de chenilles accompagnées de mœurs diurne avait été signalée en 2017.

3.2.2. Les quadrats :

Le parcours des quadrats (16x16 km) réalisé à l’occasion de déplacements ou en fin de saison de défoliation (février-mars en plaine, piémont, mars-avril en altitude) a confirmé les constats réalisés à l’occasion de la notation des diverses placettes : une présence très discrète de la chenille processionnaire.

Hypothèses le plus souvent évoquées lors de la notation et pouvant expliquer la diminution des populations de processionnaire (exception faite de la Cerdagne qui est restée à l’écart des épisodes pluvieux d’origines méditerranéens :

- très fortes chaleurs estivales (15/07/ au 15/08/18). - mois d’octobre pluvieux et froid ayant impacté et gêné la migration des chenilles des prés-nids vers les nids d’hiver.

Page 9 sur 15 3.3. – Le Top 10 des problèmes et des essences les plus signalés (fiches V) dans les P-O :

-Les problèmes :

En 1ère place, arrivent en tête et pour la 1ère année dans les P_O, avec 13 fiches de signalements, les problèmes liés à des anomalies d’ordre climatiques.

Arrivent en 2ème place avec 10 fiches de signalements, les dégâts liés à des attaques de champignons pathogènes (Armilaire/Fomès/Diplodia) Les nombreuses sècheresses qui se sont succédées depuis les 3 dernières décennies ont fragilisé des peuplements qui n’avaient jusque-là fait l’objet d’aucun diagnostic.

- Arrivent à la 3ème place avec 8 fiches de signalements, les dommages liés au développement d’insectes ravageurs (Hylésine des Pins), sur des peuplements résineux affaiblis dans l’arrière-pays et ceux dus à la prolifération de l’Hylésine Destructeur sur la plaine du Roussillon et le Littoral.

- La 4ème place avec 4 fiches- diagnostic, concerne des dépérissements liés à des problèmes abiotiques.

- Arrivent enfin en 5ème place avec 3 fiches de signalements les problèmes récurrents liés à la présence de chenilles processionnaires sur certains sites.

Pins Pignons exposés aux embruns salés et pollués (phénomène de brumisation).

(Photo J-P H.)

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- Les essences les plus citées en 2019 sont, par ordre de signalements :

- le sapins Pectiné et/ou Grandis, (5 fiches), le pin d’Alep et Brutia (5 fiches également) .

- le pin Pignon, (4 fiches) ex-aequo avec le pins Laricio (4 fiches également).

- arrivent ensuite également ex-aequo, (3 fiches) les problèmes diagnostiqués sur pin Sylvestres et pin à Crochets.

Bouquet de pins à crochets affecté par l’Armilaire . (photo J-P. H)

4 - Les Organismes Invasifs :

– La surveillance nématode du pin :

Les prélèvements et les piégeages monochamus :

Nous n’avons pas été directement associés aux prélèvements sur arbres morts ou sur coupes réalisés par la FREDON en 2019 comme en 2018. Nous sommes maintenant uniquement sollicités pour détecter et signaler les coordonnées géographiques des arbres dépérissant ou rougissant brutalement … .

Démarche non satisfaisante à mon sens, moins impliquante et quasi-contreproductive car brisant une synergie existante entre FREDON et C-O, synergie qu’il aurait fallu développer et encourager face aux enjeux sanitaires majeurs à venir concernant cette problématique.

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Détection résineux rougissants pour signaler prélèvements Nématode à effectuer par FREDON (photo J-P. H)

La campagne de piégeage du monochamus (vecteur de propagation du nématode),quant à elle, a débuté le 21 juin à raison d’un relevé de piège tous les 10 jours en moyenne. Elle a eu lieu sur la commune de Salses le Château en limite de la forêt communale coté A9. Quatre relevés ont été ainsi effectués conformément au cahier des charges de cette mission qui s’est achevée le 03 septembre avec le constat suivant d’une récolte de monochamus nettement supérieure aux années antérieures (142 insectes récoltés).

– Le fusarium :

La surveillance du fusarium (chancre suintant des pins) qui affecte très majoritairement le pin Radiata ou pin de Monterey chez nos voisins Catalans du Sud, fait l’objet d’une attention particulière sur cette essence introduite principalement en forêt privée et en plaine du Roussillon. Sont recherchés les sujets situés en plaine atteints de rougissement total ou partiel (idem campagne Nématode).

– La pyrale du buis :

Présente dans le département depuis 3 ans et vraisemblablement plus, mais non détectée et/ou signalée, la pyrale avait fait un retour remarqué en 2018 après une saison 2017 très discrète. En 2019 sont aire de répartition s’est considérablement étendue. Les communes les plus impactées restent situées en moyen et haut Vallespir, Bas-Conflent (uniquement depuis l’été 2019) et Fenouillèdes.

– La chalarose :

Cette problématique qui affecte le frêne commun sur maintenant une grande partie du territoire ne devrait pas inquiéter le forestier en zone méditerranéenne car la chaleur limite la progression du pathogène vers le Sud.

Il est par ailleurs vraisemblable que les frênes indigènes (frêne à fleurs et frêne oxyphyle) soit immuno-résistants…

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– Autres :

- Mise en œuvre et expérimentation d’un traitement alternatif (confusion sexuelle) de lutte contre la prolifération de la chenille processionnaire dans les peuplements péri-urbains ou sur les sites fortement fréquentés par le public :

Dans la plaine du Roussillon sur la commune de Sainte-Colombe, une lisière forestière fortement infestée durant l’hiver 2017-18 a été traitée par application de billes (brevet Français M2I développé et commercialisé par NUFARM). Cette expérience et ces tirs de billes ont été réalisés en juin 2018 sur lisières Sud, Sud-Est et Sud-Ouest par un technicien de la coopérative ARTERIS avec l’aide technique du C-O DSF sollicité par la Mairie.

Selon le statut de l’arbre (dominant, co-dominant et de son attractivité pour les papillons, 3 à 5 billes ont été appliquées dans le houppier par tir à l’aide d’un « phéro-ball ». 166 billes ont été ainsi appliquées sur un linéaire de 500m de lisières (38 tiges ciblées). 5 arbres désignés à la peinture de façon aléatoire (tous les 50m environ) ont fait l’objet d’un comptage du nombre de nids d’hiver présents avant traitement. Alors que 19 nids aient été comptabilisés sur ces arbres lors de l’application, aucun de ces arbres n’étaient porteur de nids durant l’hiver 2018/19, et l’ensemble de la lisière traitée était indemne de tous nids/pré-nids/dégâts en brin de paille.

Même si cette expérience est limitée par la portée de ces résultats qui, en l’absence de témoin non traités, dans des conditions similaires, faute de temps, doit être relativisée, elle a permis pour la commune d’afficher un réel résultat et d’apaiser les tensions.

La processionnaire … pour les nuls !

Page 13 sur 15 - A noter enfin et sur sollicitation de l’Agence, participation à la révision de l’Aménagement Forestier des Forêts Domaniales du Haut et Bas Vallespir : Rédaction d’un historique des crises sanitaires passées, essence par essence ( 2003 à 2019 ) et préconisations pour l’avenir .

Formations suivies en 2019

- Participation à la formation « Apprendre à se servir de la méthode ARCHI pour diagnostiquer la vitalité des chênes lièges » organisée les 19 et 20 février à Vivès (66). Formation Interreg/Poctefa/ECTAdapt.

- Participation au Regroupement Annuel des C-O organisé du 12 au 14 mars à Argelès-Gazost (65).

- Participation à la formation « Santé et écophysiologie : la résistance au stress des hêtraies du sud de la France ».

- Participation à la journée Intercalibration du RSSDF Montagne organisée le 13 juin (dèpt. 48).

- Participation à la formation GRECO Massif Central organisée les 30/09 et 1er/10 dans les Monts du Cantal l(dèpt. 15).

- Participation à la formation/réunion de travail avec les opérateurs historiques de la station météo du Mont -Aigual et de la placette RENECOFOR le 09/10.

- Participation aux journées de formation « Actualité et connaissances de base en pathologie forestière » organisées les 15 et 16/10 à Rocamadour (46).

Remerciements :

L’heure de mon dernier bilan est arrivée !

Après 23 ans passés auprès des C-O qui se sont succédé au sein du DSF Sud-Est, après avoir côtoyé 3 Chefs de Pôle, c’est une réalité, mon tour est venu de passer la main. A compter du 1er juin ce sera toujours Jean-Philippe qui sera le C-O des P-O, mais cette fois il s’appellera RIEUTORD et ce n’est pas un novice en la matière ! J’espère que vous lui réserverez le meilleur accueil en continuant de lui faire remonter vos informations.

Je remercie une dernière fois et très sincèrement toutes les personnes (partenaires, collègues, aménagistes et grand public) qui, m’ont signalé une problématique sanitaire ou qui m’ont sollicité pour réaliser un diagnostic- conseil.

Leurs diverses sollicitations sont les meilleurs indicateurs d’un bon fonctionnement du Réseau.

Un grand merci également à tout l’Echelon S-E qui a toujours répondu présent à mes sollicitations et qui a toujours fait preuve d’une grande tolérance quant à certains de mes retards.

Encore quelques mois à vos côtés et je vous quitterai riche car vous m’aurez apporté rigueur, opiniâtreté, curiosité, pragmatisme avec toujours beaucoup d’empathie.

Jean-Philippe HAMELIN

Correspondant Observateur

du DSF à l’ONF.

Page 14 sur 15 Le 31 janvier 2020.

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