2 N° 2686 L’ACTION 0 58e année du 6 au 19 0 octobre 2005 Prix : 3s (20 F) FRANÇAISE 0 paraît provisoirement les premier et troisième jeudis de chaque mois 10, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris – Téléphone : 01-40-39-92-06 – Fax : 01-40-26-31-63 – Site Internet : www.actionfrancaise.net Tout ce qui est national est nôtre
Notre dossier DE LA CORSE À LA JOURNÉE DU 4 OCTOBRE IL Y A 25 ANS SOLIDARNOSC par Romaric d'AMICO Villepin Michel FROMENTOUX Pierre LAFARGE Yves LENORMAND Pascal NARI (pages 7 à 10) à l’épreuve L'ESSENTIEL Pages 2 et 4 POLITIQUE FRANÇAISE – Outre-mer : une question de survie des syndicats par Adrien GIRAUD – Les pièges de la globalisation par Henri LETIGRE L’éditorial de Pierre PUJO (page 3) – Frais de bouche, emplois fictifs : un point final ? par Aristide LEUCATE – La famille menée en bateau Droit du sol : il y a urgence par Michel FROMENTOUX h, quel tintamarre parmi les François Baroin citait les cas de l'enfant né sur un territoire français se de cœur des liens particuliers et Pages 5 et 6 tartuffes et les belles âmes la Guyenne assaillie par les clan- sera automatiquement français. aider au financement de son déve- POLITIQUE ÉTRANGÈRE Aaprès les déclarations de destins qui arrivent du Brésil et du loppement. Cela aurait évité la – Incertitudes allemandes François Baroin au Figaro Surinam voisins, de la Guadeloupe pression démographique qui par Pascal NARI Magazine (17/9/2005) ! Le où s'accroissent le nombre des Protégeons s'exerce depuis de nombreuses – La Suisse ministre de l'Outre-mer osait sou- immigrés venus de Haïti, et surtout nos nationaux années sur Mayotte. et l'Union européenne tenir que le droit du sol pour l'ac- de l'île de Mayotte, dont la popu- Cependant la France ne peut par Guy C. MENUSIER quisition de la nationalité françai- lation de 180.000 habitants est Il est vrai qu'un grand nombre tolérer que cette immigration – Algérie : Assez craché se dans nos territoires ultra-marins composée pour un tiers d'étrangers d'Anjouanais regrettent la France venue principalement d'Anjouan, sur la France ! n'était pas un tabou. Le M.R.A.P., venus clandestinement soit qui les a colonisés. En 1997, ils ont remette en cause l'équilibre social par Pierre PUJO S.O.S. Racisme, France Terre d'Anjouan (70 km) par des barques même rompu avec la Grande de l'île de Mayotte et, un jour, y – Bouteflika d'Asile et tutti quanti, les grandes de pêche, soit de Madagascar Comore et demandé à rentrer suscite des troubles graves. Elle se et son référendum consciences et les gardiens du (200 kilomètres). Avec 7.500 dans le giron de ce qu'ils appelaient doit de protéger ses nationaux. par Pascal NARI "pacte républicain" condamnaient accouchements par an, dont 80 % la "mère-patrie". Celle-ci, mal- C'est pourquoi les projets de M. en chœur l'éventualité de restric- de Comoriennes entrées clandes- heureusement, les a méprisés au Baroin de restreindre l'application Pages 11, 12 et 13 tions à la possibilité pour des tinement dans l'île, la maternité de lieu de prendre leurs souhaits en du droit du sol et de combattre plus ARTS–LETTRES– étrangers de devenir français. À Mamoudzou, le chef-lieu, est la considération. Sans leur conférer sévèrement l'immigration clan- SPECTACLES leurs yeux, la France doit accueillir première de France ! Moyennant la nationalité, nos dirigeants destine sont parfaitement justifiés. – Journée de lecture : généreusement toute la misère du la déclaration par un père fictif auraient pu établir avec cette Les pseudo "autorités morales" qui Générations monde. possédant la nationalité française, population demeurée très françai- les contestent montrent seulement par Pierre LAFARGE leur ignorance des réalités dans les – Hommages territoires évoqués par le ministre. La question est de savoir si celui- à Vladimir Volkoff ci osera passer outre à leurs (voir ci-contre) HOMMAGE À VLADIMIR VOLKOFF criailleries pour prendre les Page 14 mesures de salut public néces- CHRONIQUE saires. En Guyane et à Mayotte – Un faux concours l'invasion des clandestins a com- pour un faux Goncourt ? mencé il y a de nombreuses Les articles années. Il serait grand temps par Jean-Baptiste MORVAN d’Anne BERNET, d'agir ! LE TRÉSOR DE L’A.F. Contrairement à ce que sou- – Réflexions Michel FROMENTOUX, tient M. Devedjian – homme-lige Photo Arnaud Danloux sur la Révolution Pierre PUJO, de M. Sarkozy – qui, par sectaris- de Charles Maurras me, a cru bon de critiquer M. par Pierre PUJO Joseph SANTA-CROCE (suite page 2) Page 16 (Pages 12 et 13) Pierre PUJO HISTOIRE M 01093 - 2686 - F: 3,00 E – L'ordonnance de Villers-Cotterêts par René PILLORGET 3:HIKLKJ=XUXUUU:?c@q@i@g@k; POLITIQUE FRANÇAISE Droit du sol : Outre-mer : Les pièges il y a urgence une question
(suite de la page 1) de survie de la globalisation
Baroin, il est parfaitement possible À la suite des déclarations de Fran- ’été 2005, comme l’a plu- par immédiatemnt dépassés. Les de prendre des dispositions légis- çois Baroin, ministre de l'Outre-mer, sieurs fois dénoncé L’AF Henri LETIGRE douanes ont alors bloqué les latives pour certains territoires au Figaro-Magazine, Adrien Giraud, 2000, fut marqué par le containers dans les ports euro- sénateur de Mayotte, se félicite que L français. Le droit du sol n'est pas « drame du textile européen ». péens. Les distributeurs, qui le ministre ait enfin levé un tabou, un principe constitutionnel et son « La mondialisation (est déci- marché intérieur, certains États avaient “forcé” ces commandes celui de l'acquisition de la nationa- application pourrait être soumise lité française par le droit du sol en dément très) heureuse » pour européens (la France, l’Italie, la pour créer un fait accompli, sont à des conditions plus sévères ou Outre-mer. Sous le titre Droit du sol : reprendre le titre d’un article pu- Grèce, l’Espagne et le Portugal) ainsi contraints de payer des même disparaître là où il est invo- l'appel au bon sens, il précise dans blié par son chantre Alain Minc. encore producteur de vêtements, taxes pour entreposage de leur qué de façon tout à fait abusive. On un communiqué : Cet événement, relativement ba- demandent à la Commission de marchandise dans les ports de ne peut comparer en effet la situa- « Deux réalités s'affrontent : nal, dans ce paysage dominé par Bruxelles de faire jouer la clause débarquement. Un comble, le tion d'étrangers établis depuis celle du droit et celle de la démo- les seuls flux financiers devrait de sauvegarde, la progression textile chinois finit par devenir longtemps sur le territoire français graphie. néanmoins favoriser une prise des importations dépassant les cher ! avec le cas de femmes enceintes Au plan juridique, même s'il re- de conscience des enjeux qui at- pourcentages d’augmentation Mais leurs réactions trans- venant spécialement y accoucher lève d'une certaine tradition, le tendent les travailleurs et les en- envisagés pour entraîner la mise forment le piège qu’ils se sont pour que leur enfant soit français. droit du sol n'est pas un principe treprises françaises dans les pro- en œuvre de ladite clause. Grâce tendu en drame du manque de Il y a manifestement un détourne- constitutionnel. C'est un principe chaines années. à la pression politique exercée vêtement ! Ce drame permet ment du droit. à valeur législative. Le "pacte ré- par les risques de rejet du pro- alors de retourner les médias et publicain" dont parlent les tenants De l'importance jet de constitution européenne l’opinion publique. L’Union Eu- du statu quo est, quant à lui, une des "lobbies" en France, la Commision décide ropéenne négocie donc un nou- Ne pas notion qui se rattache simplement au discours politique dans le choix de réagir et envoie son Com- vel accord pour libérer ces pro- tergiverser Il convient de rappeler que le des politiques missaire britannique négocier à duits textiles emprisonnés par les droit du sol est un acquis répu- engagées Pékin un accord de taxation de méchants douaniers, alors que On attend maintenant que M. blicain tardif. Il a été mis en œuvre par les eurocrates. certaines exportations chinoises les gentilles "fashon victims" at- Baroin passe des paroles aux actes. dans les années 1880, sur un fon- ainsi qu’une limitation des quan- tendent leurs nippes frigorifiées Son ministère assurait ces derniers dement militaire et réaliste : com- Revenons sur le “drame du tités exportables. à l’idée de porter les mêmes te- jours qu'aucun projet de loi n'était bler les rangs de classes creusées textile” avant d’en tirer quelques Acte 4 : la tragédie tourne au nues deux années de suite. La en préparation. Le ministre n'aurait- par une démographie atone. En- leçons qui attendent d’autres sec- drame, les Suédoises n’ont plus Commission européenne, une il voulu en fin de compte que lan- fin, le droit du sol est un droit en- teurs économiques. Une véritable de soutiens-gorges, les Alle- fois les référendum passés en cer un débat et craindrait-il d'aller cadré et conditionné : il n'entraîne pièce de théâtre économique mands n’ont plus de pulls ! Les France et au Pays-Bas, retourne jusqu'au bout ? Mais les faits sont pas l'acquisition automatique de s’est déroulée devant les médias distributeurs sont en rupture à Pékin négocier la réouverture la nationalité à la naissance d'un assez clairs pour ne pas tergiver- en mal de chronique estivale. d’approvisionnement. L’Europe des frontières, sans craindre le enfant de parents étrangers et sup- ser. Prologue : les États européens à la veille de la saison hivernale ridicule face aux autorités chi- pose d'autres conditions (décla- Une loi sur le droit du sol ration à l'âge de treize ans, etc.) se dessaisissent de leurs com- 2005 risque de se retrouver sans noises, en profitant de la dispa- concernant certains territoires de Au plan démographique, il doit pétences en matière de négo- vêtements ! Mais à la différence rition de toute pression politique l'outre-mer ne suffira pas. Il faudra être dit clairement que l'Outre-mer ciations commerciales, au profit des autorités thaïlandaises avant favorable à la protection de notre des mesures de police réprimant est aujourd'hui menacé dans sa d’un commissaire européen le tsunami ou des pouvoirs amé- marché passoire. plus sévèrement l'immigration survie par l'immigration clandes- chargé de les représenter au sein ricains avant Katrina, l’Union Eu- La deuxième leçon porte sur clandestine. Il faudrait surtout que tine. de l’O.M.C. ropéenne va réagir. Le commis- l’importance des “lobbies” dans la France (et pas seulement son À Mayotte : saire chargé du commerce ex- le choix des politiques engagées Outre-mer) cessent d'offrir toutes – un habitant sur trois est un clan- térieur repart pour Pékin pour par les eurocrates : désormais sortes d'aides aux étrangers à par- destin ; Drame trouver une nouvelle solution et les travailleurs européens du tex- tir du moment où ils pénètrent – – deux-tiers des mères qui y ac- hollywoodien débloquer les soutiens-gorges tile et des autres secteurs pas- même clandestinement – sur notre couchent viennent des Comores, bloqués dans les containers sent après la défense des territoire. S'il était proclamé que les 80 % d'entre elles sont en situa- Acte 1 : la Chine entre dans Épilogue hollywoodien : les consommateurs... et les intérêts tion irrégulière ; aides sociales et médicales et la l’O.M.C. en 2001 et obtient le 1er européens sont sauvés, les ma- des gros importateurs ! – la reconnaissance par un père scolarité des enfants ne sont accor- français n'est plus un garde-fou, janvier 2005 la levée des contin- gasins seront correctement acha- dées qu'aux Français et aux étran- mais un droit qui s'achète ; gents de produits textiles qui pro- landés pour les soldes de 2006 gers en situation régulière et que – 8.599 arrêts de reconduites à la tégeaient le marché de l’Union même si l’entreprise textile de l'accès à la nationalité est rendu frontière ont été pris en 2004, soit Européene. Guillaume Sarkozy fait faillite. plus difficile, les clandestins la moitié de tous ceux prononcés Acte 2 : les professionnels de seraient moins tentés de venir sur le territoire national ; la filière textile constatent pen- profiter de l'Eldorado que la France – 3 à 5 embarcations clandestines dant l’hiver 2005 que les impor- Marché représente à leurs yeux, malgré le partent chaque jour à destination tations de produits textiles ex- passoire "racisme" bien connu des Français de Mayotte. » plosent et atteignent des taux de 10, rue Croix-des-Petits-Champs, si l'on en croit une gauche antina- Adrien Giraud souligne que « les progression phénoménaux par La première leçon de ce 75001 Paris Tél. : 01-40-39-92-06 • Fax : 01-40-26-31-63 Mahorais ne veulent pas sacrifier rapport aux chiffres de 2004 : drame se trouve dans l’orches- tionale. I.S.S.N. 1166-3286 Tout un courant de laxisme en la stabilité des structures sani- plus de 100 % pour les soutiens- tration de la réaction des institu- taires, économiques et sociales matière d'immigration et de natio- gorges, les pulls, les pantalons, tions aux évolutions de la “glo- • Directeur : Pierre Pujo de l'Outre-mer au nom d'un "prin- nalité doit être remonté. M. Baroin etc. À ce rythme il ne s’agit plus balization”. Les importateurs ont • Secrétaire de rédaction : cipe" juridique ou d'une pratique Michel Fromentoux trouvera-t-il au gouvernement les d’importations mais d’une inva- multiplié les commandes jusqu’au incantatoire du "pacte républicain" • Politique : Georges Ferrière, soutiens nécessaires pour aller [...] Le droit a vocation à s'adap- sion. 10 juin, date du premier accord Yves Lenormand plus loin ? ter à la réalité. » Acte 3 : conformément aux signé à Pékin. Les quotas conte- • Politique étrangère : Pascal Nari Pierre PUJO accords d’ouverture de notre nus dans cet accord ont donc été • Chronique militaire : Bernard Guillerez • Économie : Henri Letigre, Serge Marceau. • Enseignement, famille : Michel Fromentoux, chef de rubrique Aux Antilles françaises Les négociations ont commencé • Sciences et société : Guillaume Chatizel, Les beaux esprits se sont scandalisés des propos de François Ba- le 3 octobre • Outre-mer : Pierre Pujo roin sur le droit du sol dans les DOM-TOM. Savent-ils seulement que • Médecine : Jean-Pierre Dickès la partie française de l’île de Saint-Martin, dépendance de la Guade- • Livres : René Pillorget, Anne Bernet, Pierre Lafarge, Philippe Aleyrac, loupe, compte 42 % d’immigrés ? En Guadeloupe "continentale", la Romaric d’Amico population haïtienne croît dans des proportions inquiétantes, ce qui est • Arts-lettres-spectacles : Léon Camus, insupportable dans un département durement touché par le chômage. Renaud Dourges, Monique Beaumont Et encore, les Haïtiens sont, dans une large proportion, pacifiques mais • Cinéma : Alain Waelkens il n’en est pas de même des clandestins venant de l’île anglophone de • Combat des idées : Pierre Carvin, la Dominique organisant le trafic de drogue. Jean-Philippe Chauvin • Art de vivre : Pierre Chaumeil La Martinique voisine connaît le même problème avec les ressor- • Chroniques : Jean-Baptiste Morvan, tissants de l’île de Sainte-Lucie. Les deux îles françaises des Antilles François Leger subissent l’une et l’autre une prostitution grandissante composée • Maquettiste : Grégoire Dubost presque exclusivement de femmes venant de Saint- Domingue. • Photos : François Tabary Alors pitié, messieurs les donneurs de leçon, ne parlez pas de ce Abonnements, publicité, promotion : que vous ne connaissez pas ! Monique Lainé Renaud DOURGES (Guadeloupe)
2 L’Action Française 2000 n° 2686 – du 6 au 19 octobre 2005 ÉDITORIAL PATRIOTISME ÉCONOMIQUE La décision de la société in- VILLEPIN À L'ÉPREUVE DES SYNDICATS formatique Hewlett-Packard de li- cencier six mille salariés en Eu- rope dont 1.240 en France a jeté es marins qui s’étaient emparés du cargo perte de 29,7 millions en 2004 et la société est l’émoi dans le monde syndical mais aussi politique. Jacques Chi- Pascal Paoli le 27 septembre au large aujourd'hui au bord du dépôt de bilan. rac a voulu montrer qu’il défen- Lde Bastia, s’en sont tirés à bon compte. La Commission européenne accepterait que dait l’emploi des Français face aux Trois jours après, les meneurs, dont seule l’ar- l’État participe au capital de la société à la hau- multinationales et demandé à la restation avait été maintenue, ont été relâchés teur de 25 %, et cela à titre provisoire. Les deux Commission de Bruxelles d’in- après avoir été maîtrisés par les hommes du ministres Thierry Breton et Dominique Perben tervenir. Celle-ci lui a répondu promptement que l’application du G.I.G.N. dans une opération parfaitement réus- qui se sont rendus à Marseille le 3 octobre pour droit du travail continuait à rele- sie. Pourtant, les mutins s’étaient rendus cou- négocier avec les salariés, c’est-à-dire la C.G.T. ver du droit national. C’était à pré- pables de ce que le code pénal considère comme et le S.T.C., n’étaient que les courtiers de voir. un crime. Une indulgence dont pourraient un Bruxelles. Les syndicalistes affectent de dis- Alors Dominique de Villepin a jour se réclamer des terroristes après avoir dé- culper la Commission dans cette affaire. Ils doi- soutenu que Hewlett-Packard de- vrait rembourser les aides pu- tourné à leur tour un bateau. vent se convaincre que, du fait du Marché PAR bliques qu’elle avait reçues pour Ce recul du gouvernement s’est doublé unique, l’État français a perdu la liberté de sub- s'implanter en France et créer des d’un autre. Il annonçait d’abord la privatisa- PIERRE PUJO ventionner à sa guise les entreprises. Les poli- emplois. Pas de chance. Le pré- tion totale de la Société nationale Corse Mé- ticiens apprécient d’ailleurs de pouvoir ainsi sident de la filiale française de diterranée (S.N.C.M.), ce qui déclenchait une esquiver leurs responsabilités ! Le seul com- H.P., Patrick Starck, a déclaré que grève générale du personnel. Puis, devant l’am- La privatisation d’une société n’est pas in- missaire français à Bruxelles est celui chargé la société ne pouvait pas rem- bourser des aides qu’elle n’avait pleur du mouvement, il présentait un nouveau compatible avec le maintien d’obligations de des Transports. Il s’appelle Jacques Barrot, mais pas reçues. plan de restructuration financière où l’État service public. Voir le cas d’Air France. On ne il ne faut attendre de lui aucun assouplissement Après Chirac, Villepin : nos conservait 25 % du capital. Il prétend aujour- pourrait parler de défense du service public que des règles communautaires en faveur de la gouvernants sont vraiment bien d’hui que c’est son dernier mot. Doit-on le si les relations maritimes entre la Corse et le France... légers de s’exposer à des dé- croire ? Il aurait été avisé d’annoncer ce plan continent devaient être affectées par le projet Au début de la semaine, l’épreuve de force mentis aussi catégoriques. À moins que constatant leur im- dès le début. Il pouvait alors le défendre de- du gouvernement. Apparemment, ce n’est pas entre le gouvernement et les salariés de la puissance, ils se soient livrés à vant le personnel sans être en position de fai- le cas. Rien de comparable avec la suppression S.N.C.M. se poursuivait, ces derniers conti- des effets d’annonce destinés à blesse. d’une gare ou d’un bureau de poste dans les nuant à réclamer une participation majoritaire flatter l’opinion. Un vaste mouvement de protestation a campagnes, qui peut entraîner la désertification de l’État dans le capital de la société, ce qui, La vérité est que les pouvoirs touché tant Marseille que la Corse : grèves, de certaines de nos provinces. Le maintien d’une de la part des "nationalistes" du Syndicat des publics n’ont pas de prise sur une manifestations, blocage des ports et des aéro- ligne de chemin de fer, de la desserte d’une Travailleurs corses ne manquait pas de sel : firme étrangère qui veut licencier du personnel et délocaliser le tra- ports corses se sont succédé, entretenus par la gare ou d’un bureau de poste peut être justifié cette demande d’assistance à "l’État colonial" vail. Le capitalisme international rivalité entre le Syndicat des travailleurs corses même si leur exploitation n'est pas "rentable". les met en contradiction avec leurs propres prin- est implacable. C’est pourquoi il (S.T.C.) et la C.G.T., majoritaire à la S.N.C.M.. Ce fut une des raisons du rejet de la Constitu- cipes ! faut tout faire pour empêcher les Les séparatistes (dits "nationalistes") se sont tion européenne que le flou avec lequel elle entreprises françaises de passer emparés de l’affaire pour relancer leur agita- parlait des services publics – dont le nom, sous contrôle étranger. Il y a plus tion en laissant croire qu’ils représentaient les d’ailleurs, n’était pas prononcé. Pour ce qui est Liturgie de chances qu’elles se soucient du sort de leur personnel. Le "pa- aspirations des Corses. On ne rappellera jamais de la Corse, il nous paraît suffisant qu’un ca- Pour Dominique de Villepin l’issue du triotisme économique" a du bon. trop qu’ils ont été désavoués par le référendum hier des charges précise les obligations de la conflit sera décisive. S’il fait de nouvelles du 6 juillet 2003 qui a démontré le loyalisme société. concessions majeures, son autorité sera forte- français de la très grande majorité de la popu- Autant le critère de rentabilité ne saurait ment entamée pour affronter d’autres conflits. lation. s’appliquer à toutes les activités humaines in- La journée de grèves du 4 octobre a obéi à une LA GAZETTE distinctement, autant on ne voit pas pourquoi liturgie traditionnelle de la part des syndicats DE LA une société ayant à assurer des missions de ser- et ne débouchera peut-être pas sur une agita- Défense vice public serait dispensée d’obéir aux impé- tion sociale prolongée. Elle n’en aura pas moins MAISON ROYALE du service public ? ratifs de bonne gestion. été une nouvelle manifestation de défiance à DE FRANCE l’égard de la classe politique après celle du 29 Grévistes et manifestants prétendent "dé- Éditée par l’Institut de la Maison fendre" le service public, mais ne cherchent- Courtiers mai... Les difficultés économiques (ralentisse- Royale de France, la Gazette vient ils pas, en réalité, à perpétuer des abus qui ont ment de la croissance, hausse du prix du pé- de publier son numéro de septembre contribué à mettre la société en péril, après de la Commission trole, concurrence internationale accrue) et les 2005. Sous une nouvelle présenta- avoir accumulé les pertes ? Personnel en sur- Il n’en est pas moins humiliant que la France réformes nécessaires pour épurer l’État-provi- tion élégante, elle s’ouvre par un édi- gr nombre, grèves à répétition (deux mois au to- ne puisse régler les problèmes financiers d’un dence (« La France vit au-dessus de ses torial de M le Comte de Paris, duc de France. tal en un an) ont déséquilibré la situation fi- établissement public sans en référer à la Com- moyens », déclarait en juin le ministre des Fi- Le Prince commente le rejet de nancière de la société. Pour la rétablir, l’État, mission de Bruxelles. Au nom de la libre-concur- nances), exigeraient de la part des Français des la Constitution européenne par les c’est-à-dire les contribuables, devraient injec- rence européenne, celle-ci interdit à un État efforts et des sacrifices. On ne peut prétendre Français : « Par dessus tout, l’Eu- ter de nouveaux fonds dans la société sans es- d’apporter un soutien financier permanent à une les leur faire accepter sans invoquer l’intérêt rope en se construisant a besoin poir d’un redressement. La compagnie concur- entreprise. Or l’État français a déjà investi dans national. Cela est bien difficile à des gouver- de créer sa propre identité issue nants qui, depuis trop longtemps, s’emploient du terreau de chacun des pays rente Corsica Ferries est prospère. Pourquoi la la S.N.C.M. 22 millions d’euros en 2002 et 69 qui s’y inscrivent tout en respec- S.N.C.M. ne le serait-elle pas elle aussi ? millions en 2003. Cela n’a pas empêché une à dévualuer la nation ! tant l’identité spécifique de ces mêmes pays. Ne détournons pas tous ces réseaux de solidarités qui se sont forgés depuis presque NOTRE SOUSCRIPTION POUR L’ACTION FRANÇAISE deux mille ans. » Le numéro comporte, outre di- Gal Jacques le Groignec, 15,24 ; Ro- vers articles sur l’actualité politique, bert Thomas (3 mois), 45,72. un rappel des prises de position du Internet André Jean, 20 ; Mme Marie-Magd- Prince sur la Constitution euro- Après le téléphone, la radio, la des difficultés financières. Pour y l'Action française et notre outil es- leine Godefroy, 22,87 ; Mle Lucienne péenne depuis octobre 2004 et l’an- nonce de plusieurs festivals musi- télévision, Internet a apporté un faire face elle ne compte que sur sentiel de propagande. Boussot (4e trimestre), 50 ; Mme Marie- caux en province. nouveau – et considérable – ses amis. Merci d'être généreux ! Ne tar- Christiane Leclercq-Bourin, 30 ; Mme D’une façon générale, La Ga- moyen de communication qui Souscrivez des abonnements dez pas. Cet appel est pressant. Tatiana de Prittwitz, 45,73 ; Jacques zette se propose de faire connaître "mord" sur le terrain du papier im- pour vos relations. Nous relance- P.P. Bentégeat, 53,36. les activités et les engagements du primé. Les difficultés actuelles de rons les bénéficiaires à l'échéance N.B. – Prière d'adresser les ver- "En souvenir de mon père Robert chef de la Maison de France. Elle la presse quotidienne s'expliquent pour qu'ils continuent leur abon- sements à Mme Geneviève Bourin", Marie-Christiane Leclercq, 50. annonce la mise en service du nou- en partie ainsi, et plusieurs jour- nement. Apportez votre contribu- Castelluccio, L'Action Française Robert Legrand, 16 ; Georges veau site Internet et de l’Institut de naux modifient leur maquette dans tion à notre souscription qui est 2000, 10 rue Croix-des-Petits- Chauvet, 100 ; Dr André Charles, 50 ; la Maison royale de France : l'espoir de conserver, ou d'ac- encore loin d'atteindre les 60.000 Champs, 75001 Paris. Jean-Louis Pichery 12 ; Mme Capet-Sel- www.maisonroyale.org crocher, de nouveaux lecteurs. euros qui nous seraient néces- lenet, 100. L'Action Française 2000, bien saires pour équilibrer nos LISTE N° 15 que ne paraissant que deux fois comptes et assurer l'avenir. Total de cette liste : 657,42 e * Abonnements à La Gazette de l’I.M.R.F. 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L’Action Française 2000 n° 2686 – du 6 au 19 octobre 2005 3 POLITIQUE FRANÇAISE À RETENIR