PROJET D’ARRETE PREFECTORAL DE PROTECTION DE BIOTOPE

DES PRAIRIES, ETANGS ET BOIS DE LA FERME DE BRICOURT

DOSSIER SCIENTIFIQUE

Rédacteur : Cyrille DIDIER, CEN Lorraine Cartographie : Sébastien HUSSE, PNR Lorraine Juin 2017

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Table des matières

I. Description générale ...... 2 II. Intérêt écologique ...... 2 II-1 Habitats présents justifiant l’APPB : ...... 3 II-2 Espèces faunistiques présentes justifiant l’APPB ...... 6 II-3. Intérêt paysager et rôle écosystémique...... 9 III. Situation parcellaire ...... 11 IV. Menaces ...... 13 V. Gestion du site envisagée ...... 14 ANNEXES ...... 16

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I. Description générale

Les « prairies, étangs et bois de la ferme de Bricourt » sont situés au cœur de la petite Woëvre sur les communes d’Apremont-la-Forêt, Broussey-Raulecourt, Girauvoisin et Fremereville-sous-les-Côtes. Cette entité centrée sur la ferme de Bricourt comprend l’unité d’exploitation liée à cette ferme, une partie du GAEC des Crochets attenant à la ferme de Bricourt, des boisements périphériques majoritairement communaux, quatre étangs exploités par un même pisciculteur et quelques parcelles enclavées entre ces étangs et la voie ferrée « Metz-Bar-le-Duc ».

Trois cours d’eau principaux alimentent les étangs concernés : le fossé de la Haie d’Embamie au nord et les fossés « dit de Libeaussard » et de la Nau au sud. Partie intégrante du réseau hydrographique des sources du Rupt-de-Mad, ils alimentent ensuite sa branche ouest quelques centaines de mètres à l’ouest de la ferme de Bricourt.

Le périmètre cartographié ci-dessous s’étend sur près de 342 ha au cadastre.

II. Intérêt écologique

L’originalité du secteur de la ferme de Bricourt tient principalement au caractère quasi unique en Woëvre d’un si vaste secteur d’un seul tenant de prairies majoritairement extensives de fauche dont l’intérêt est encore rehaussé par la présence de quatre étangs patrimoniaux et de secteurs boisés humides.

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II-1 Habitats présents justifiant l’APPB :

1) Les prairies mésophiles mésotrophes de fauche de basse altitude (citées à l’annexe I de la Directive Habitat, code 6510, rattaché à l’Arrhenatheretum elatioris) sont les mieux représentées sur le secteur.

Cet habitat d’intérêt communautaire est jugé dans un état de conservation défavorable mauvais en dans le domaine continental mais lorsqu’elles sont gérées de manière extensive comme sur une partie conséquente du secteur de Bricourt, ces prairies présentent une grande richesse floristique et faunistique en particulier entomologique. Cet habitat remarquable est probablement le plus menacé actuellement de Lorraine (source : DREAL Lorraine).

Certaines prairies (au moins deux parcelles) présentent des variantes oligotrophes encore plus rares dans notre région avec notamment Anacamptis morio (l’Orchis bouffon, orchidée jadis caractéristique de la Woëvre), Briza media, Bromus erectus, Scabiosa columbaria. Ces prairies sont recensées dans les prairies remarquables du PNR de Lorraine et deux d’entre elles ont fait l’objet de MAE à ce titre. Cependant, cette MAE n’est plus éligible dans le cadre du nouveau dispositif régional et le maintien de prairies non fertilisées et fauchées tardivement incertain.

Historiquement, le secteur de la ferme de Bricourt est connu pour abriter des surfaces plus importantes de ce type de prairie. En dehors de ces deux parcelles, moins d’une dizaine de parcelles comparables sont encore connues en Woëvre.

L’autre habitat de prairie bien représenté est la prairie de fauche méso-hygrophile à hygrophile (habitat déterminant ZNIEFF) méso-eutrophe (rattaché au Bromion racemosi). Ce type de prairie est plus humide que le précédent et occupe les secteurs les plus bas déterminés, pour les variantes les plus humides, par les remontées de nappe lors de la période hivernale.

Certaines de ces prairies abritent Dactylorhiza majalis et incarnata (orchidées de prairies humides en photo) devenues extrêmement rares en mais aussi Silaum silaus, Oenanthe fistulosa, Succisa pratensis. Elles abritent entre autres le Damier de la Succise (papillon devenu très rare cité à l’annexe II de la Directive Habitat). A signaler encore la 3

présence de la très rare et protégée Stellaria palustris découverte en 1998 et toujours présente en 2015. Parmi ces prairies, deux se singularisent par des niveaux trophiques très peu élevés. Elles peuvent être qualifiées de prairies oligotrophes mésohygrophiles et présentent par plusieurs aspects des caractéristiques d’un habitat d’intérêt communautaire : les prairies à Molinaie sur sol argileux (citées à l’annexe I de la Directive Habitat, code 6410, rattaché au Molinion-caeruleae) avec notamment la présence de Scorzonera humilis.

Anacamptis morio (en photo), Dactylorhiza majalis et incarnata sont des orchidées de prairie maigre quasiment disparues en Meuse et exceptionnellement réunies. Les orchidées prairiales sont condamnées dès les premiers apports de fertilisants et leur phénologie ne supporte pas les fauches précoces. Elles sont le témoin par excellence d’une gestion très extensive et sont parfois abondantes sur le secteur de Bricourt.

Le dernier type de prairie présent est la prairie fauchée mésophile eutrophe à Fromental et Dactyle aggloméré [code Natura 6510 dégradé, rattaché à l’Heracleo sphondylii – Brometum) qui présente un intérêt moindre sauf en terme de corridor biologique. Dans certains cas, ces prairies peuvent être rattachées aux prairies améliorées (avec une possibilité de restauration car l’intensification est récente).

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2) Les étangs présents sur la zone sont gérés extensivement et présentent des habitats variés constitués principalement pour les milieux aquatiques par des groupements de petits Potamots (d’intérêt communautaire) et d’herbiers à Nénuphars blancs et pour les habitats palustres par des phragmitaies, des typhaies, des scirpaies, des prêlaies, des glycéraies, des cariçaies ceinturées de saulaies.

Vue sur la cornée de l’étang de Neuf moulin

Sur le plan floristique, deux plantes protégées sont mentionnées : la Grande Douve (Ranunculus lingua) et le Séneçon des marais (Senecio paludosus). Carex pseudocyperus, Ricciocarpos fluitans (déterminants ZNIEFF) sont également présents.

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Avec respectivement 11 ha et 3 ha de surfaces palustres, le Neuf Moulin et l’étang Bitronneaux apparaissent dans un bon état de conservation. Ces surfaces ont été conventionnées à travers la convention étang de la Région Lorraine pour la période 2012- 2017. Malheureusement cette convention ne sera pas renouvelée à l’avenir ne permettant plus de garantir le maintien de ces surfaces. L’étang de la Sangsuère est en assec depuis plusieurs années et une végétation de vase exondée s’y est développée. L’étang de Bouquennelle n’a pas fait l’objet d’un diagnostic spécifique.

Etang de Bitronneaux

3) Les mares prairiales, mardelles et zones humides en dehors des étangs : six mares prairiales, sept réseaux de mardelles forestières et deux vastes zones humides ont recensés en 2017 par l’AFB. Ces deux dernières correspondent probablement à l’emplacement de deux anciennes tuileries. En dehors des enjeux amphibiens (évoqués dans le paragraphe sur les espèces faunistiques), ces mares sont susceptibles d’accueillir des espèces végétales protégées.

4) Les forêts présentes sur la zone sont rattachées à la chênaie charmaie humide (citée à l’annexe I de la Directive Habitat, code 9160). Cet habitat d’intérêt communautaire est typique de la Woëvre et jugé dans un état de conservation défavorable inadéquat en France dans le domaine continental. Son état de conservation est essentiellement lié aux pratiques forestières permettant ou non aux stades matures de s’exprimer. A noter l’originalité d’une petite zone à l’est de Bouquenelle de forêt hygrophile à Nivéole (Leucojum vernum, protégée régionale) et Corydale.

5) Labours : quelques cultures sont intercalées entre les prairies du secteur mais restent très minoritaires. Elles contribuent au maintien d’un milieu ouvert au sein du complexe prairial.

II-2 Espèces faunistiques présentes justifiant l’APPB

Le secteur du projet d’APPB abrite une avifaune riche et diversifiée, notamment dans les roselières des étangs en période de reproduction, et représente un lieu de passage pour les migrateurs.

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L’intérêt ornithologique de l’étang du Neuf Moulin a retenu l’attention des naturalistes dès le premier inventaire des ZNIEFF puisqu’il fut inscrit dès 1982. La nidification du Butor étoilé (photo ci-contre), du Busard des roseaux et de la Locustelle luscinoïde est depuis régulière. La reproduction d’un couple de Grue cendrée est suspectée depuis quelques années.

Des observations de nidification de Busard cendré dans les cultures du secteur sont aussi récurrentes.

Les prairies humides en lisière forestière sont fréquentées par plusieurs espèces patrimoniales dont le Chat forestier (photo ci-contre).

Ces lisières et les milieux forestiers voisins représentent une zone de chasse pour les chauves-souris comme le Petit Rhinolophe, le Grand Murin, le Vespertilion de Bechstein (tous trois cités à l’annexe II de la Directive Habitat), la Sérotine commune, les Noctules commune et de Leisler, la Pipistrelle de Nathusius et le Murin de Daubenton (tous protégés au niveau national).

Ce constat est renforcé par la présence voisine du Fort de Liouville (en APPB).

L’intérêt des prairies humides pour les papillons est aussi notable et notamment pour le Cuivré des marais. Cette espèce d’intérêt européen était déjà indiquée voici plus de 20 ans dans le cadre de l’inventaire des ZNIEFF. Le Damier de la Succise (photo ci-contre) est bien connu sur deux des prairies oligotrophes. Il est également cité dans la fiche ZNIEFF en 2009 en dehors de cette prairie et mériterait des investigations supplémentaires sur le reste du secteur.

Les orthoptères (criquets, sauterelles) patrimoniaux sont aussi représentés avec la présence de Conocephalus dorsalis et Stethophyma grossum. De même le groupe des plecoptères et trichopères présentent des espèces déterminantes ZNIEFF : Leuctra geniculata, Limnephilus hirsutus, Limnephilus vittatus, Micropterna nycterobia.

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Deux amphibiens patrimoniaux, connus de longue date dans les mares, ont été recensés à nouveau par l’AFB en 2017 : le Triton crêté et la Rainette verte (photo ci-contre). Cette espèce est en forte raréfaction en Lorraine et a même disparu de Wallonie. Les mares mais aussi les étangs de cette zone sont aussi des secteurs importants de reproduction du Triton alpestre (Ichtyosaura alpestris), du Triton palmé (Lissotriton helveticus), du Crapaud commun (Bufo bufo), de la Grenouille rousse (Rana temporaria) et de la Grenouille commune (Pelophylax kl. esculentus), tous protégés au niveau national.

La fonctionnalité des milieux semi-aquatiques est renforcée grâce à un réseau hydrographique dense et la présence d’au moins trois mares prairiales et des étangs. Les ruisseaux sont accompagnés d’une ripisylve qui forme avec les haies, un maillage parfois discontinu mais propice à la Pie-grièche écorcheur (photo ci-contre) et au déplacement des espèces forestières comme les chiroptères.

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II-3. Intérêt paysager et rôle écosystémique

L’ensemble des milieux concernés par l’APPB se situe au pied des côtes de Meuse dans la plaine argileuse de la Woëvre. Les communes des côtes de Meuse et le front de côte jusqu’au début de la plaine ont fait l’objet d’un plan Paysage incluant le secteur de l’APPB.

Le secteur visé est situé sur la partie amont du bassin versant du Rupt-de-Mad, sur la masse d'eau Rupt de Mad 1. Le SDAGE Rhin-Meuse 2015-2021 précise que cette masse d'eau est actuellement en état écologique moyen avec objectif d'atteinte du bon état fixé à 2027. Pour atteindre cet objectif, de nombreuses mesures sont préconisées dans le Programme de Mesures dont des actions visant à restaurer les cours d’eau et à préserver les zones humides (dont les prairies). Le SDAGE identifie également une zone humide remarquable dont la préservation constitue une priorité, au sein du périmètre proposé pour cet APPB.

Par ailleurs, ce bassin versant présente un enjeu majeur en termes de préservation de la ressource en eau étant donné la présence d'un prélèvement en eaux superficielles pour l'alimentation en eau potable de la Ville de Metz. Cet enjeu a par ailleurs justifié la mise en œuvre d'un SAGE, en cours d'émergence.

Or, le Rupt-de-Mad est touché depuis l'automne dernier par des pollutions récurrentes liées à des pics de concentration en nitrates allant bien au-delà des seuils réglementaires pour une utilisation comme ressource pour l'eau potable.

Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer ces pollutions, parmi lesquels la dynamique de retournement de prairies observées ces dernières années sur le bassin versant. Le retournement de surfaces supplémentaires serait susceptible d'aggraver encore la situation.

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De plus, les prairies présentes sont situées dans le bassin versant immédiat d’étangs piscicoles (objet d’une activité économique basée sur la qualité du poisson produit).

Cette unité paysagère, comprise dans le périmètre du Parc naturel régional de Lorraine, se caractérise tout particulièrement par l’ensemble de ses milieux humides : réseau d’étangs, forêts et prairies situées en majeure partie en ZNIEFF, en ENS et en zone humide remarquable du SDAGE.

Ce secteur est inclus dans un réseau écologique encore fonctionnel avec notamment dans un rayon de 15 km la présence de 7 sites du CENL dont deux sites concernés par des prairies oligotrophes : les prairies de et Broussey. De faibles superficies (moins de 3 hectares) et dominées par des habitats de prairies de fauche mésophile de l’Arrhenatherion elatioris, elles accueillent de nombreuses espèces floristiques d’intérêt patrimonial telles qu’Ophioglossum vulgatum, Scabiosa columbaria subsp. pratensis, Serratula tinctoria, Succisa pratensis, Saxifraga granulata, Anacamptis morio, Trifolium ochroleucon, Silaum silaus, Stachys officinalis, Carex tomentosa et Valeriana dioica. La topographie plus prononcée à Broussey permet aussi l’expression d’une végétation méso- hygrophile rattachée au Bromion racemosi avec une probable colonisation du Damier de la Succise: A noter également la présence d’une prairie oligotrophe sur la commune de Girauvoisin au sud de la voie ferrée.

La présence de plusieurs étangs à proximité permet également une forte densité de milieux aquatiques et de végétations palustres à l’échelle locale. Ces étangs forment un réseau fonctionnel permettant des échanges d’individus et une meilleure résilience lors d’épisodes exceptionnels (sécheresse). Les prairies attenantes à ces étangs restent limitées en surface mais permettent l’expression d’un grand nombre d’espèces d’intérêt patrimonial.

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D’autre part, il convient de signaler l’existence d’un APPB sur le Fort de Liouville qui renforce l’enjeu chiroptère du secteur de Bricourt. L’ancien ENS des prairies d’Apremont-la Forêt au nord de la ferme de Bricourt est un ensemble de prairies humides qui a perdu une grande partie de leur intérêt suite à des retournements et des drainages. Il a été récemment déclassé par le Département de la Meuse, ce qui souligne d’autant la dynamique de disparition des milieux prairiaux environnants. A proximité du projet d’APPB, les sites Natura 2000 du lac de Madine, de la Forêt de la Reine et des Hauts de Meuse font du secteur de Bricourt un relais biogéographique indéniable avec de nombreux enjeux communs.

Dans le cadre du Schéma Régional de Cohérence Ecologique, le secteur de Bricourt est considéré à la fois comme un réservoir de biodiversité et réservoir corridor pour les zones humides. C’est également une zone de forte perméabilité pour les espèces de la trame verte et bleue.

III. Situation parcellaire

Le périmètre proposé en APPB est majoritairement situé sur la commune d’Apremont-la- Forêt (295 ha), les communes de Broussey-Raulecourt (34,1 ha), Girauvoisin (6,1 ha) et Fremereville-sous-les-Côtes (21,8 ha) étant moins concernées.

Sur les 342 ha du périmètre plus des ¾ (267 ha) se concentrent entre le propriétaire de la ferme de Bricourt, le pisciculteur propriétaire des 4 étangs et de boisements périphériques et les communes d’Apremont-Liouville et Broussey-Raulecourt. Ce ratio monte à 92 % de la surface totale (328 ha) en tenant compte des quatre plus gros propriétaires privés.

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Légende :

Bleu : étang Orange : prairie patrimoniale Jaune : prairie classique Vert : forêt Blanc : culture

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IV. Menaces

Du fait du faible prix du lait, l’élevage est devenu moins attractif économiquement pour les exploitants agricoles et les prairies sont retournées en faveur de la production de céréales. Au sein du PNRL depuis 1988, la surface toujours en herbe a été réduite de près d’un tiers. Sur le secteur de la Petite Woëvre à hauteur d’Apremont, les environs de la ferme de Bricourt constitue le dernier îlot de prairie d’un seul tenant avec en dehors une dynamique de retournements qui se poursuit. D’après les données des RPG 2009, 2012 et 2014 sur les communes d’Apremont-la-Forêt, Girauvoisin et Saint-Julien-sous-les-Côtes, 126 ha de prairies ont été retournées entre 2009 et 2014 soit 17 % de la surface prairiale totale (source : PNRL).

A l’échelle de la Woêvre (et peut-être de la Meuse), cet ensemble représente certainement le dernier secteur de près de 250 ha de prairie de fauche cohérent.

Mais la menace immédiate est la revente de la ferme de Bricourt à une exploitation céréalière et une procédure de liquidation en cours du GAEC des Crochets qui pourrait se traduire par la mise en culture pure et simple de l’ensemble de la zone.

D’autre part, une partie des parcelles de la ferme de Bricourt, revendiquée par un exploitant du secteur, a fait l’objet d’une importante intensification depuis 5 ans (fertilisation élevée et fauche précoce) avec un risque de dégradation encore accentuée par leur intégration à un vaste plan d’épandage de résidus de méthaniseur.

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V Gestion du site envisagée

La gestion globalement extensive des prairies du secteur de Bricourt (voire l’absence de fertilisation par endroit) permet le maintien d’enjeux floristiques et faunistiques devenus exceptionnels pour la plaine de la Woëvre. Couplée à la présence de boisements, elle contribue également à la qualité de l’eau du Rupt de Mad.

Du fait de la faible surface en prairies restantes aux alentours de la zone concernée et leur rôle sur l’écosystème environnant que ce soit pour la biodiversité ou le maintien de la qualité des eaux, la préservation de ces prairies représente un enjeu majeur. Cet oasis à faible niveau d’intrant avec sa richesse floristique et entomologique est malheureusement le témoin d’une agriculture en sursis.

Dans ce contexte, l’APPB apparait comme l’outil de protection le plus adapté avec en particulier l’intérêt de pouvoir interdire le retournement de toutes les prairies et garantir l’absence de fertilisation des prairies patrimoniales. En complément et afin de répondre aux principaux enjeux de ce secteur, d’autres articles semblent justifiés : - l’absence de nouveaux drainages, - le maintien des éléments fixes du paysage (haies, bosquets, mares), - le maintien d’une proportion minimum de roselières sur les étangs, - l’absence de coupe à blanc et d’enrésinement dans les milieux boisés, - l’absence de plantation sur les cultures.

Proposition de typologie des prairies

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Si l’APPB peut permettre le maintien des enjeux identifiés sur le secteur de Bricourt, d’autres mesures moins coercitives pourraient permettre d’améliorer voire retrouver le niveau d’intérêt de ce secteur.

C’est le cas notamment de la réduction de fertilisation qui permettrait de diversifier les prairies ordinaires. De même une adaptation des dates de fauche (ou en cas de pâturage du chargement) faciliterait la montée en graine d’espèces plus tardives qui ne peuvent s’exprimer avec des fauches trop précoces comme actuellement. La mise ne place de bandes-refuges sur les prairies et la mise en défens des nichées de Busard cendré dans les cultures seraient également les gages d’une biodiversité préservée.

Ces mesures (non exhaustives) et l’absence d’inscription au périmètre Natura 2000 du secteur de Bricourt justifieraient complétement son inscription en zone prioritaire pour la biodiversité.

En effet, l’arrêt des MAE prairies remarquables ou des MAE Etang ne garantissent plus la gestion extensive des milieux concernés alors que la plupart des habitats et espèces patrimoniales observés en sont entièrement dépendants.

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ANNEXES

Localisation du périmètre de l’APPB et territoire du PNR Lorraine

Carte géologique du périmètre de l’APPB

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Date 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 24/05/2017 Etat cons Bon Bon Bon Bon Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Mauvais Gestion 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 0 ferti 60 ferti 60 ferti 60 ferti 60 ferti CB 37,31 ou 37,21 37,31 ou 37,21 37,31 ou 37,21 38,22 38,22 38,22 38,22 38,22 38,22 38,22 37,21 37,21 81 81 81 81 N2000 6410? 6410? 6410? 6510 6510 6510 6510 6510 6510 6510 Prairie améliorée Parcelle 2 Parcelle C Parcelle E Parcelle G Parcelle 4 Parcelle 6 parcelle 7‐haut Parcelle 8 Parcelle F Parcelle i rcelle 7‐bas noParcelle 7‐bas Parcelle 1 Parcelle A Parcelle 3 Parcelle 5

Succisa pratensis +xxx i Scorzonera humilis +xx Dactylorhiza fistulosa xx

Espèces caractéristiques des prairies de fauche mésophiles oligotrophes Agrimonia eupatoria x Briza media x Carex flacca x Luzula campestris xx i Orchis morio x Primula veris x Achillea millefolium xxxx

Espèces caractéristiques des prairies de fauche mésophiles et méso‐hygrophiles Lathyrus pratensis x x xxx x Plantago lanceolata xxxxxxxx+xx Trifolium pratense xx1xx xx + xx Ranunculus acris + x x2xxxxx x+ x Lotus corniculatus +xx+xxx i x Lychnis flos‐cuculi + x x x x xxxx+ x Centaurea jacea 2 +xx xx x Dactylis glomerata x+xx xx Festuca pratensis xx 1x x x Alopecurus pratensis 1 x x 2x 2xxx1x x Anthoxanthum odoratum + x x1xxx+xxx Rumex acetosa x x x+xxxxxxx+ x Holcus lanatus x x x+xx+2xxx1 2xx

Espèces caractéristiques des prairies de fauche mésophiles et méso‐hygrophiles, oligotrophes à mésotrophes Crepis biennis xx x Stellaria graminea x x xxx Colchicum autumnale +xxx Cerastium fontanum x xxxxxx Silaum silaus 1 x x x2x xxx i x Festuca rubra xxxx4x x Cardamine pratensis xxx xxx Galium verum x x xxxx x Vicia sativa xx

Espèces caractéristiques des prairies de fauche méso‐hygrophiles mésotrophes Achillea ptarmica 1x x Ranunculus repens xx2x Carex disticha x xx Myosotis scorpioides +xxx xx

Espèces caractéristiques des prairies mésotrophes à eutrophes Bellis perennis + +xx Rumex crispus 1 Bromus hordeaceus 1+ 3 3x

Autres espèces Ajuga reptans xx x Cirsium vulgare i Arrhenatherum elatius x Cynosurus cristatus xx Filipendula ulmaria 1x x Heracleum sphondylium + Hypericum tetrapterum xx Hypochaeris radicata x+ i x Inula salicina x Leucanthemum vulgare x xx Lolium perenne 3 Lysimachia nummularia ++ Oenanthe fistulosa x Poa pratensis 1x+x Senecio erucifolius x Senecio jacobaea x Trifolium dubium x xx +xxx Trifolium repens x 2xxx Veronica arvensis x Veronica chamaedrys xx x Vicia hirsuta x Vicia tetrasperma xx Veronica scutellata x Stellaria palustris i Potentilla anserina x Ranunculus flamula i Carex hirta +x Senecio aquaticus +x Potentilla tormentilla x Déterminance ZNIEFF Code Corine Libellé Corine Code Natura 2000 Note1 Note2 Note3 22.422 Groupements de petits Potamots 3150 3 22.4311 Tapis de Nénuphars 3 22.432 Communautés flottantes des eaux peu profondes 3 37.21 Prairies humides atlantiques et subatlantiques 2 3 37.31 Prairies à Molinie et communautés associées 6410 1 38.2 Prairies de fauche de basse altitude 6510 2 3 41.23 Frênaies-chênaies sub-atlantiques à primevère 9160 3 44.92 Saussaies marécageuses 2 53.111 Phragmitaies inondées 2 53.112 Phragmitaies sèches 3 53.12 Scirpaies lacustres 2 53.13 Typhaies 2 53.143 Communautés à Rubanier rameux 2 53.146 Communautés d'Oenanthe aquatica et de Rorippa amphibia 2 53.147 Communautés de Prêles d'eau 2 53.15 Végétation à Glycera maxima 3 53.2122 Cariçaies à laîche des marais 3 53.213 Cariçaies à Carex riparia 3 53.2142 Cariçaies à Carex vesicaria 3

22.1 Eaux douces 81. Prairies améliorées 82. Cultures Sauvegarde des étangs en Lorraine 1/4000 Volet conservation des roselières ± 2012 - Renouvellement de convention Etang : Neuf Moulin Etang Pisciculteur : Commune(s) : SAINT-JULIEN-SOUS-LES-COTES H. WILHELM et BROUSSEY ( 55)

Légende

Cariçaies et glycéraies Digue Eau libre Glyceraies et typhaies Herbiers à nénuphars Phragmitaies Prairies et cariçaies fauchées Saulaies Typhaies

01020 40 60 80 Mètres ± Sauvegarde des étangs en Lorraine 1/20000 Volet conservation des roselières ± Pré-diagnostic - Cartographie des roselières Pisciculteur : Etang : Etang de Bitronaux H. WILHELM Commune(s) :GIRAUVOISIN - 54 Légende Cariçaies et glycéraies Digue Eau libre Glyceraies et typhaies Herbiers à nénuphars Phragmitaies Prairies et cariçaies fauchées Saulaies Typhaies

0 510 20 30 40 Mètres ± Directive AM 20 01 82 modif 31 08 Directive Habitats Faune Flore Oiseaux 1995 Espèces végétales

Subdivision taxonomique FAMILLE (MNHN) ORDRE (MNHN) CLASSE (MNHN) Nom_complet_MNHN Nom latin MNHN Nom vernaculaire Espèce Annexe I Annexe 4 minimale Annexe 2 Annexe 5 LR mondiale CD_REF (mnhn) CD_REF NOTE ZNIEFF NOTE ZNIEFF Confidentielle Liste nationale Liste Liste Régionale Liste Eligible CARNET B 6237 Bryophytes / Hépatiques Ricciaceae Ricciales Marchantiopsida Ricciocarpos natans (L.) Corda Ricciocarpos natans 1 82285 Ptéridophytes / Spermaphytes Orchidaceae Monocotylédones Anacamptis morio (L.) R.M.Bateman, PridgeoAnacamptis morio 2 94259 Ptéridophytes / Spermaphytes Orchidaceae Monocotylédones Dactylorhiza incarnata (L.) Soó, 1962 Dactylorhiza incarnata Orchis incarnat, Orchis couleur de chair 2 OUI 94267 Ptéridophytes / Spermaphytes Dactylorhiza majalis (Rchb.) P.F.Hunt & Sum Dactylorhiza majalis Dactylorhize de mai 2 125295 Ptéridophytes / Spermaphytes Dipsacaceae Dicotylédones Succisa pratensis Moench, 1794 Succisa pratensis Succise des prés, Herbe du Diable 0 140715 Ptéridophytes / Spermaphytes Dipsacaceae Dicotylédones Scabiosa columbaria L. subsp. pratensis (Jor Scabiosa columbaria subs Scabieuse des prés 3 1 OUI 125025 Ptéridophytes / Spermaphytes Stellaria palustris Retz., 1795 Stellaria palustris Stellaire glauque 2 123367 Ptéridophytes / Spermaphytes Apiaceae Dicotylédones Silaum silaus (L.) Schinz & Thell., 1915 Silaum silaus Silaüs des prés, Cumin des prés 3 109869 Ptéridophytes / Spermaphytes Apiaceae Dicotylédones Oenanthe fistulosa L., 1753 Oenanthe fistulosa Oenanthe fistuleuse 3 121960 Ptéridophytes / Spermaphytes Asteraceae Dicotylédones Scorzonera humilis L., 1753 Scorzonera humilis Scorsonère des prés, Petit scorsonère 3 117096 Ptéridophytes / Spermaphytes Ranunculaceae Dicotylédones Ranunculus lingua L., 1753 Ranunculus lingua Grande douve, Renoncule Langue 3 1 OUI 103995 Ptéridophytes / Spermaphytes Jacobaea paludosa (L.) P.Gaertn., B.Mey. & Jacobaea paludosa Séneçon des marais 2 88794 Ptéridophytes / Spermaphytes Cyperaceae Monocotylédones Carex pseudocyperus L., 1753 Carex pseudocyperus Laîche faux-souchet 3 88916 Ptéridophytes / Spermaphytes Cyperaceae Monocotylédones Carex tomentosa L., 1767 Carex tomentosa Laîche tomenteuse 3 105841 Ptéridophytes / Spermaphytes Amaryllidaceae Monocotylédones Leucojum vernum L., 1753 Leucojum vernum Nivéole de printemps, Nivéole printanière 3 1 OUI 199909 Odonates Aeshnidae Odonata Insecta Aeshna isoceles (Müller, 1767) Aeshna isoceles Aeschne isocèle 0 OUI 53979 Lépidoptères Lycaenidae Lepidoptera Insecta Lycaena dispar (Haworth, 1802) Lycaena dispar Cuivré des marais 2 1 1 LR/nt OUI 53865 Lépidoptères Nymphalidae Lepidoptera Insecta Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775) Euphydryas aurinia Damier de la Succise 2 1 OUI 65878 Orthoptères Conocephalidae Orthoptera Insecta Conocephalus dorsalis (Latreille, 1804) Conocephalus dorsalis Conocéphale des roseaux 3 OUI 65487 Orthoptères Acrididae Orthoptera Insecta Stethophyma grossum (Linnaeus, 1758) Stethophyma grossum Criquet ensanglanté 3 OUI 65555 Plécoptères Leuctridae Plecoptera Insecta Leuctra geniculata Stephens, 1836 Leuctra geniculata 3 232700 Trichoptères Limnephilidae Trichoptera Insecta Limnephilus hirsutus (Pictet, 1834) Limnephilus hirsutus 3 79139 Trichoptères Limnephilidae Trichoptera Insecta Limnephilus vittatus (Fabricius, 1798) Limnephilus vittatus 3 232724 Trichoptères Limnephilidae Trichoptera Insecta Micropterna nycterobia McLachlan, 1875 Micropterna nycterobia 3 139 Amphibiens Salamandridae Urodela Amphibia Triturus cristatus (Laurenti, 1768) Triturus cristatus Triton crêté 3 1 1 LC OUI 281 Amphibiens Hylidae Anura Amphibia Hyla arborea (Linnaeus, 1758) Hyla arborea Rainette verte 3 1 LC OUI 259 Amphibiens Bufonidae Anura Amphibia Bufo bufo (Linnaeus, 1758) Bufo bufo Crapaud commun 3 LC OUI 337 Amphibiens Ranidae Anura Amphibia Pelophylax lessonae Grenouille de Lessona 3 1 LC OUI 351 Amphibiens Ranidae Anura Amphibia Rana temporaria Linnaeus, 1758 Rana temporaria Grenouille rousse 3 1 LC OUI 2473 Oiseaux Ardeidae Ciconiiformes Aves Botaurus stellaris (Linnaeus, 1758) Botaurus stellaris Butor étoilé oui 1 LC OUI 2878 Oiseaux Accipitridae Falconiformes Aves Circus aeruginosus (Linnaeus, 1758) Circus aeruginosus Busard des roseaux 1 LC OUI 2887 Oiseaux Accipitridae Falconiformes Aves Circus pygargus (Linnaeus, 1758) Circus pygargus Busard cendré 1 LC OUI 3807 Oiseaux Laniidae Passeriformes Aves Lanius collurio Linnaeus, 1758 Lanius collurio Pie-grièche écorcheur 1 LC OUI 3076 Oiseaux Gruidae Gruiformes Aves Grus grus (Linnaeus, 1758) Grus grus Grue cendrée oui 1 LC OUI 4172 Oiseaux Sylviidae Passeriformes Aves Locustella luscinioides (Savi, 1824) Locustella luscinioides Locustelle luscinioîde LC OUI 79306 Mammifères (hors Chiroptères) Felidae Carnivora Mammalia Felis silvestris Schreber, 1775 Felis silvestris Chat sauvage 2 1 LC OUI