Programme d'Actions de Prévention des Inondations du bassin de la octobre 2006 octobre 2006

études et rapports

PAPI DORD OGNE

Propositions pour u n programme

d‘actions

Version 2.3

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne

Programme d'Actions de Prévention des Inondations du bassin de la Dordogne octobre 2006

Préambule

Le Plan d'Actions de Prévention des Inondations du bassin de la Dordogne, a été initié par EPIDOR, pour permettre une meilleure lecture du phénomène des inondations dans le bassin de la Dordogne. Ce bassin semble avoir été globalement préservé par rapport à d'autres situations plus dramatiques vécues en dans les dernières décennies, mais tous les hydrologues savent que la rareté du phénomène ne signifie pas l'absence de risque. La politique de l'Etat est d'ailleurs constante depuis de nombreuses années puisqu'elle oblige les communes potentiellement les plus vulnérables à une politique de prévention qui s'inscrit notamment dans les règles d'urbanisme. Ce travail très important apporte aujourd'hui une matière suffisante pour permettre enfin une analyse globale à l'échelle du bassin versant. Au terme de ce travail de synthèse, il a été distingué 7 zones d'enjeux majeurs qui abritent l'essentiel des 85 000 habitants directement exposés au risque et les 700 000 directement ou indirectement concernés par ce même risque ainsi que le cœur économique de tout le bassin. C'est dire toute l'importance d'une action soutenue de réduction du risque et de la vulnérabilité. Le programme d'actions de prévention des inondations du bassin de la Dordogne couvre un territoire de près de 25 000 km² qui se caractérise par la diversité des risques d'inondation à caractère torrentiel sur les reliefs du massif central, de plaines dans les grandes vallées ou fluviomaritime en Gironde. Diversité encore du contexte administratif puisque 5 régions et 10 départements doivent se coordonner pour organiser une protection efficace des populations. Le bassin de la Dordogne se distingue enfin par le poids remarquable de l'hydroélectricité qui depuis 50 ans en confisquant les crues ordinaires a considérablement amoindri la culture du risque d'inondation déjà si fugace pour les populations régulièrement exposées. Le PAPI Dordogne s'inscrit dans un contexte écologique, patrimonial et touristique remarquable. La lutte contre le risque inondation doit intégrer cette dimension en organisant des stratégies différenciées sur chacun des territoires. Cette diversité a conduit les promoteurs du PAPI à optimiser les opportunités offertes par les infrastructures naturelles et à hiérarchiser les actions pour plus d'efficacité. La première fonction du PAPI d'ores et déjà acquise aux travers des travaux effectués, est de proposer une lecture du bassin argumentée qui devra conduire les réflexions des futurs maîtres d'ouvrages pour garantir une cohérence d'ensemble absolument vitale si l'on veut éviter des désordres majeurs à moyen et long terme. Le PAPI est organisé en deux tomes et trois atlas : Le premier, les crues de la Dordogne, expose l'ensemble des phénomènes qui contribue au développement de la crue puis de l'inondation dans le bassin. Le deuxième, propositions pour un programme d’actions propose une analyse des enjeux, des propositions d'actions adaptées au territoire traduit sous la forme d'un programme d'actions. Le premier atlas est un recueil de cartes thématiques à l'échelle du bassin de la Dordogne qui illustrent les principaux aspects développés dans les tomes précédents et permet aussi une approche globale des enjeux de l'aménagement du territoire. Le deuxième atlas intitulé atlas du risque d'inondation est constitué d'un atlas sur un fond 1/50 000 qui reprend à la fois la cartographie des zones inondables décrites au premier semestre 2006 et des principaux enjeux identifiés. Le troisième atlas intitulé Zones inondables et enjeux d'environnement est constitué d'un atlas sur un fond 1/100 000 qui reprend à la fois la cartographie des zones inondables décrites au premier semestre 2006 et les principales zones de protections spéciales type ZNIEFF par exemple.

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SOMMAIRE

1 - AXE 1 : Développer la culture du risque inondation et accompagner les collectivités...... 11

1.1 - Orientation stratégique / Organiser collectivement la mémoire du risque ...... 11 Fonction d'observatoire du risque 11 Occupation du sol en zone inondable ...... 12 Actualisation de la Cartographie de l'urbanisme en zone inondable ...... 12 Analyse des zones d'enjeu...... 13 Suivi des populations exposées ...... 15 Archivage et actualisation des documents présentant les Plans de Secours Communaux et PPRI...... 16 Suivi de l’évolution des situations d'aggravation du risque et partage des référentiels hydrauliques ...... 16 Suivi de l’évolution des espaces naturels concourrant à la réduction du risque...... 16 Suivi des politiques d’acquisition foncière ou de conventionnement en zone inondable ...... 17 Retour d'expérience et suivi des crues ...... 17 Post évaluation des politiques publiques ...... 17 Publication annuelle d’un rapport sur l’évolution du risque sur le bassin...... 17 Eléments de référence historique, technique, cartographique...... 17 Entretenir les données hydrométriques (désinfluencées de l'activité hydroélectrique) et climatiques...... 18 Construire un dispositif de recueil d’informations géoréférencées ...... 18 1.2 - Orientation stratégique / Proposer un schéma d’organisation collective à l'échelle du bassin ..... 19 Cadre général...... 19 Les actions de bassin versant ...... 20 Les actions de sous bassin versant ...... 21 Les associations syndicales de Palus...... 24 1.3 - Orientation stratégique / Organiser un processus de définition du risque acceptable ...... 26 Remarques préalables sur le processus collectif de définition du risque acceptable 26 Etablir un schéma de bassin : Urbanisme, protection et risque inondation ...... 28 Aménagement du territoire et risque d'inondation ...... 30 1.4 - Orientation stratégique / Evaluer la perception du risque inondation ...... 31 Analyser la perception du risque par les populations...... 31 1.5 - Orientation stratégique / Sensibiliser grâce aux repères de crue ...... 32 Pose de repères de crue et mise en valeur ...... 32 1.6 - Orientation stratégique / Développer la pédagogie auprès des scolaires ...... 33 Associer les écoliers riverains à une production d'information ...... 33

2 - AXE 2 : REDUIRE L’ALEA INONDATION : le ralentissement dynamique .... 34

2.1 - Orientation stratégique / Etablir un schéma de coordination des actions de réduction de l’aléa .. 34 2.2 - Orientation stratégique / Partager des règles pour l’analyse des projets visant à réduire l’aléa... 35 Fixer des règles partagées pour l'analyse des projets visant à réduire l'aléa...... 35 2.3 - Orientation stratégique / Construction de modèles hydrauliques de référence...... 38 Modèles globaux ...... 38 Modèles Locaux ...... 39 2.4 - Orientation stratégique / Restaurer les capacités naturelles d’écoulement...... 40 Actions sur la restauration des capacités naturelles d'écoulement des chenaux de crue...... 40

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2.5 - Orientation stratégique / Revitaliser les espaces de mobilité ...... 44 Etude de définition des espaces de mobilité...... 44 Deuxième action proposée : acheter les espaces de mobilité...... 45 2.6 - Orientation stratégique / Préserver les capacités de rétention des eaux ...... 46 Intégrer la gestion des grands barrages hydroélectriques dans l'analyse de l'aléa...... 46 Actions pour préserver les capacités de rétention des eaux 47 Maintien de potentialités naturelles d’écrêtement des crues ...... 47 2.7 - Action pour renforcer la capacité des zones de rétention naturelle...... 49 Principes d’ordre général 49 Surinondation ...... 49 Quelles stratégies d'entretiens des cours d'eau...... 53 Le cas des zones karstiques ...... 57 2.8 - Orientation stratégique / Renforcer les capacités de rétention des eaux en amont des zones d'enjeux ...... 58 Ralentir les écoulements dans les zones à risques torrentiels ...... 58 2.9 - Orientation stratégique / Favoriser le ressuyage rapide après l’inondation des zones de palus .. 62 Favoriser le ressuyage rapide après l'inondation dans les zones de palus...... 62

3 - AXE 3 : REDUIRE LA VULNERABILITE ...... 64

3.1 - Propositions pour réduire la vulnérabilité...... 64 3.2 - Orientation stratégique / Réduire les situations de vulnérabilité existantes...... 64 Intervention de renforcement des digues interessant la SECURITE CIVILE ...... 64 3.3 - Orientation stratégique / Favoriser l’émergence de dispositifs de gestion de crise...... 65 Troisième action : assister les collectivités pour l'établissement du plan de secours communal ...... 65 3.4 - Orientation stratégique / Développer le conseil pour une meilleure réduction de la vulnérabilité ...... 66 Première action : développer le conseil auprès des chambres des métiers...... 66 Deuxième action : développer le conseil auprès des collectivités et des particuliers....66

4 - AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L’ALERTE ...... 67

4.1 - Orientation stratégique / Améliorer l’alerte...... 67 Rôle du PAPI dans la prévision...... 67 Les préconisations du schéma directeur de prévention des crues ...... 67 Conditions de mise en place d'un système d'alerte local...... 67 Eléments de coût d'un système d'alerte...... 68 Cas d'une alerte ponctuelle (campings) ...... 69

5 - LES ENJEUX GEOGRAPHIQUES ET LES COÛTS DU PROJET DE PROGRAMME D'ACTIONS DE PREVENTION DES INONDATIONS DU BASSIN DE LA DORDOGNE ...... 71

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Les grands enjeux du Plan d'Actions de Prévention des Inondations du bassin de la Dordogne

DES ACTIONS À ENVISAGER… La prévention des inondations repose sur une multitude d’actions comme l’entretien des cours d’eau, la plantation de haies en matière agricole, une campagne d’information sur les risques pour les campeurs, les interdictions urbanistiques dans certaines zones et derrière les digues de protection. Il faut une « gestion locale intégrée » du phénomène inondation c’est-à-dire un programme d’actions qui sera conçu en fonction du territoire sur lequel on veut agir, du phénomène envisagé et du type de réponses préventives.

DES MOYENS A UTILISER … Il existe déjà des outils pour assurer la prévention des inondations : des plans tels que le PLU, le PPRI, la cartographie, des contrats relatifs à des domaines ou des objectifs ... Ces documents constituent des données sur lesquelles s’appuie le PAPI. La plus value du PAPI provient du changement d’échelle pour les politiques publiques et par sa capacité à intégrer toutes les formes d’occupation d’un territoire : l’urbanisme mais aussi l’agriculture, les forêts, les espaces naturels. Les contributions de chacun de ces domaines dans la gestion du risque sont souvent mal appréhendées. Le PAPI fait le pari que la somme de multiples actions locales, même limitées, auront à terme un effet positif sur la réduction du risque. Il doit donc montrer les gains à attendre d’actions aussi diverses que celles réalisées dans le cadre des politiques des Espaces Naturels Sensibles, ou encore les actions fondées sur les documents d’objectifs de Natura 2000, les directives paysagères, les zones de protection diverses (ZNIEFF, ZPPAUP …), et il doit prendre en compte les contraintes de gestion de certains ouvrages. Les moyens de prévenir les risques d'inondations sur le bassin de la Dordogne sont déterminés en fonction des données recueillies, des scénarii envisagés et de leurs conséquences sur le territoire délimité par le PAPI. Ce travail d'inventaire systématique et d'analyse des opportunités et contraintes du territoire permet de hiérarchiser les enjeux et offre un cadre pour repositionner les actions locales en regard de leur conséquence pour le reste du bassin. De ce point de vue, le PAPI constitue une avancée certaine en terme de rationalisation de la prévention et d’appréhension du phénomène à une échelle adéquate.

DES ACTEURS A IMPLIQUER… Le bon déroulement du programme d’actions dépend d’une prise de conscience collective. Aussi, tous les acteurs, étatiques, locaux et la population doivent se sentir impliqués et responsables. Ce PAPI fédérateur doit servir d’appui à toutes les décisions susceptibles d’avoir un impact sur les inondations. Il doit être une ligne de conduite collective et partagée. C’est à partir de ce moment que le PAPI devient efficace. C'est pourquoi de nombreuses actions proposées concernent les moyens de mobiliser des acteurs de bassin, y compris en accompagnant leurs obligations réglementaires. L'absence de crue majeure depuis très longtemps a endormi la conscience du risque alors même que l'occupation humaine des vallées a connus une rapide évolution.

L'enjeu du PAPI est aussi celui de l'organisation d'un relais d'opérateurs entre le citoyen et les structures en charges de la planification territoriale. Un des enjeux du futur sera vraisemblablement celui de la structuration efficace des acteurs publics.

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Ce que nous apprend l'analyse du risque sur le territoire

Le PAPI du bassin de la Dordogne couvre un territoire très vaste, structuré autour de quelques axes hydrographiques majeurs : Dordogne, Vézère, Corrèze, , Dronne. Ce bassin est aussi partagé entre 5 régions (Limousin, Auvergne, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Aquitaine) et 10 départements. Jusqu'aux premiers travaux du PAPI, aucune synthèse de bassin n'était réellement disponible sur le niveau d'enjeu concerné par le phénomène des crues et des inondations.

Comprendre et décrire la genèse et l'ampleur des phénomènes d'inondations

Le premier acquis de cette synthèse est la régionalisation des débits de crue montrant le poids déterminant des massifs montagneux selon leur influence climatique (orientation ouest en régime océanique dominant et influence méditerranéenne à la marge sur les affluents karstiques du Lot). Ce travail est complété par un diagnostic sur les temps de transfert complétant les éléments disponibles dans le réseau Crudor et l'établissement d'un schéma global de bassin. L'analyse des hydrogrammes de crues récentes et de leur déformation (ralentissement et écrasement de la pointe) observée de l'amont vers l'aval, montre clairement la pertinence d'une stratégie de préservation des zones inondables. L'intérêt d'un futur modèle hydraulique global en régime transitoire, sera de quantifier plus précisément cet avantage "naturel" et de répartir efficacement sur le territoire les contributions les plus essentielles à préserver en priorité absolue.

Le cas de l'influence maritime sur le régime des eaux aval n'a pas été abordé directement compte tenu de l'extrême complexité du phénomène. Notons qu'à l'aval du confluent avec l'Isle, les crues peuvent être qualifiées de fluviomaritime. Seuls les PPRI de la Dordogne du Libournais, de Bourg Izon visent explicitement l'influence de la marée. L'analyse hydrologique du PPRI de l'Isle Dronne en Gironde considère le risque largement fluvial. C'est d'ailleurs à partir de Pessac que la prévision est confiée au SPC littoral atlantique.

Le deuxième acquis vient du regroupement de l'ensemble de l'information cartographique disponible sous format numérique (6 départements ont produit une information exploitée) pour générer la première carte de synthèse interrégionale des zones inondables du bassin de la Dordogne. Si aujourd'hui la dimension régionale de l'information avance sous l'impulsion des DIREN la dimension de bassin reste encore largement le parent pauvre de l'action publique. Il manquait encore en juin 2006 des informations sur le département du Puy de Dôme (carte des ZI en cours de validation) ainsi que partiellement sur la région Poitou-Charentes (Charente Maritime). Elles seront à compléter et interpréter au fur et à mesure de leur production et de leur transfert à EPIDOR par les services de l'Etat.

Les enjeux humains, fil conducteur du programme d'action

Sur le fond de cette cartographie, une analyse sous SIG des enjeux du bassin permet une première évaluation globale du risque maximal pour la crue de référence. Bien entendu les enjeux du bassin de la Dordogne ne sont pas ceux de l'Ile de France en matière d'incidence économique mais cette analyse est essentielle pour relativiser les enjeux de territoire les uns par rapport aux autres et pour apporter une première lecture des stratégies locales concernant l'occupation du sol en regard du risque d'inondation.

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Les premiers constats montrent que les zones inondables restent économiquement les plus attractives et que de nombreuses évolutions ont eu lieu dans les dernières décennies avec manifestement une augmentation du patrimoine bâti dans ces secteurs (aujourd'hui la surface bâtie représente 3 250 hectares environ). La comparaison effectuée avec la base Corin Land Cover d'une part sur la période 1990 puis 2000, complétée par l'examen systématique des cartes au 1/25 000 dans les zones inondables montre que le niveau des enjeux semble augmenter dans le temps. La vraie difficulté est de requalifier ces enjeux en terme de vulnérabilité puisque l'on peut espérer depuis la mise en œuvre des PPRI des dispositions de construction adaptées à une situation à risque. Pour appréhender la vulnérabilité globale du bassin, il aurait été utile de pouvoir additionner simplement les éléments de diagnostic de la vulnérabilité en se fondant sur les documents des PPRI mais leur étalement dans le temps rend peu pertinente cette approche. Les premiers diagnostics de vulnérabilité (les mieux renseignés sur le plan économique) datent du début des années 1990, les derniers datant du début des années 2000. Le diagnostic montre que sur plus de cinq cents communes concernées par l'enjeu inondation, une douzaine représente à elles seules 50 % du total des zones bâties agglomérées et que 15 % des communes représentent 80 % des enjeux. Trois départements se distinguent par l'importance des enjeux urbains, la Corrèze, la Dordogne et la Gironde, suivie par le Lot. Cependant le cas le plus crucial est celui du département de la Corrèze qui avec seulement 8 % des zones inondables du bassin regroupe plus de 20 % des enjeux urbains. Un travail exhaustif de relèvement sur le fond 1/25 000 de tous les enjeux lisibles hors infrastructure linéaire, montre que la densité d'habitat dispersé en zone inondable est souvent très significative et dépasse la dizaine de milliers sur l'ensemble des zones inondables. Bien entendu de nombreuses zones d'habitations sont situées sur des secteurs en limite des crues exceptionnelles ou sur les microreliefs de type bourrelet alluviaux. Il n'en demeure pas moins que la part de l'habitat en zone d'inondation fréquente reste très élevée en particulier en périphérie urbaine. Une analyse spécifique portée sur l'Isle autour de Périgueux, montre que 40 % des bâtiments en zone d'habitat diffus sont situés dans l'enveloppe des crues décennales. La principale conséquence de ce semis d'habitat en zone d'épandage ou à sa périphérie immédiate est que les options de sur inondation un tant soit peu significatives seront toujours bloquées par ce "mitage" de l'espace. Le tourisme lié à l'eau est un enjeu économique majeur du bassin de la Dordogne ; rappelons que le risque de crue ne peut être exclu sur la période estivale en particulier sur le bassin de la Vézère et de la Corrèze. La dissémination des structures d'accueil sur le cours des rivières impose une stratégie qui aille au-delà des seuls périmètres couverts par un PPRI.

Comprendre le rôle de l'action humaine sur l'aléa La capacité à modifier le régime des crues a été expertisée au travers de quatre thématiques : L'occupation du sol Une analyse systématique de l'occupation du sol, de la pédologie et des pentes (un fond MNT à été fourni par le bureau d'étude pour ce travail spécifique) conduites sur le bassin versant permet de reconsidérer les facteurs d'aggravation ou d'atténuation de l'aléa. Globalement sur le bassin, la dominante rurale reste très affirmée avec même une très forte présence de la forêt et des espaces naturels qui représentent plus de 40 % du bassin versant alors que les territoires artificialisés n'en représenterait que 2 %, c'est-à-dire moins en proportion que les surfaces bâties en zone inondable (5 % des ZI) ! Preuve de l'attraction des vallées.

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Les grands barrages hydroélectriques Le poids de l'hydroélectricité pose un réel problème car il contribue de façon très significative à une réduction en intensité de la plupart des crues sur l'axe Dordogne sans que cela ne puisse se traduire par des certitudes quant aux impacts sur les grandes crues. Une estimation de l'incidence économique de cet amortissement sur les dernières grandes crues (en particulier 1994) montrerait sans doute un coût évité significatif. Néanmoins, si l'impact actuel sur le régime des crues est largement plus fort que ne le serait aucune autre politique publique sur ce bassin, il ne garantit rien. La vraie fragilité de ce phénomène est que l'amortissement des crues ne résulte pas d'une gestion programmée pour cela, mais n'est qu'une conséquence indirecte du cycle de production hydroélectrique. Ceci signifie que toute modification lourde de la gestion aurait des répercussions sensibles sur le risque de crue.

L'action sur les zones inondables Le principe d'une réactivation des zones inondables mises hors d'eau aujourd'hui ou d'une sur inondation a été recherché systématiquement grâce à une analyse croisée du fond IGN au 1/25 000 de l'enveloppe des crues de référence et du fond MNT. Hormis sur le cours aval de la Dordogne dans la zone des palus, il y a peu de secteurs qui échappent artificiellement au risque d'inondation aujourd'hui. L'enjeu pour demain sera la préservation de ce service naturel. Il y a d'ailleurs une forte concordance entre ces zones inondables et les zones à enjeu d'environnement (ZNIEFF, NATURA 2000, etc.) Rappelons que l'enjeu du PAPI centré sur les grands axes montre que les volumes "utiles" pour un écrêtement significatif des pointes de crue s'expriment en dizaine de millions de m3, (1 million de m³ = 1 mètre d'eau sur 100 hectares). Le volume "stockable" sur l'ensemble des zones inondables dans l'enveloppe des inondations exceptionnelles représentent environ 1,3 milliard de m3. Ce chiffre est à comparer au débit centennal estimé à l'estuaire à environ 4 600 m3/s en pointe (environ 350 millions de m3/jour) où à la crue de 1994 qui bien que décennale a vu transiter à Bergerac près de 4 milliards de m3 en 1 mois. Il démontre que l'effet de stockage sera sensible sur les enjeux de l'aval. S'il paraît illusoire de le modifier significativement à l'échelle du bassin par une stratégie de conquête de nouveaux sites d'épandage, le PAPI doit s'organiser autour de la prévention des risques locaux et par l'affirmation constante et volontaire que le maintien des capacités actuelles d'expansion des crues voire leur réactivation sont d'intérêt général. Aujourd'hui les analyses hydrauliques sur lesquelles se sont fondées les PPRI font, en général, l'impasse sur le déroulement dynamique de la crue (simulation en régime permanent cas de la Vézère par exemple) ou ne tiennent pas compte du champ d'inondation dans le calcul des lignes d'eau (cas de la Gironde), voire ne s'appuient sur aucune modélisation (cas du Lot). Le constat actuel est donc une prise en compte de principe sur le respect des champs d'inondations mais l'on peut regretter l'absence de démonstration globale de leur rôle dans le fonctionnement des événements majeurs.

L'action sur l'hydraulique Le fonctionnement hydraulique de la Dordogne et ses affluents reste une voie de réflexion mais les objectifs environnementaux poussent à une approche raisonnée de l'action sur les écoulements. Des actions de réactivation des bras de crue permettraient un gain sur les lignes d'eau qui pourrait atteindre plusieurs décimètres. Cette action pourrait donc être couplé à une maîtrise foncière de ces espaces pour éviter leur appropriation progressive par l'activité humaine. Cette action serait largement plus intégrée qu'une action directe sur le lit vif comme cela été pratiquée dans un passé récent.

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Dans d'autres secteurs et en particulier en Gironde (zone des palus), si l'enjeu de l'entretien des digues et des berges qui les protègent (l'Aubarède), c'est aussi la gestion du ressuyage post crue qui mériterait une action spécifique sur les ouvrages hydrauliques avec en arrière plan un jeu d'acteur assez complexe.

Le programme d'action du PAPI, une volonté d'interventions multiples pour la réduction durable du risque Le programme d'action s'organise autour du principe général que c'est la diffusion et la multiplication d'action diverses qui fera l'efficacité du dispositif d'ensemble. Le principal défi lancé aux habitants n'est pas celui de l'investissement dans de grandes infrastructures de protection mais plus celui de la reconquête et de l'entretien d'une culture au quotidien de la gestion du risque.

Les cibles de réduction du risque sont regroupées en 7 domaines principaux mais le parti pris du programme est de rechercher des économies d'échelle et une meilleure efficacité de bassin en structurant l'ensemble du programme sur quatre axes :

AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION ET ACCOMPAGNER LES COLLECTIVITES AXE 2 : REDUIRE L’ALEA INONDATION

AXE 3 : REDUIRE LA VULNERABILITE

AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L’ALERTE

Le document suivant expose les motivations de ce programme et ses limites.

Le programme financier estimatif est présenté en dernière partie en s'appuyant sur les principales cibles géographiques.

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PAPI

ORIENTATIONS STRATEGIQUES

Le plan d'action porté par le PAPI peut se décliner selon les axes suivants :

AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION ET ACCOMPAGNER LES COLLECTIVITES

AXE 2 : REDUIRE L’ALEA INONDATION

AXE 3 : REDUIRE LA VULNERABILITE

AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L’ALERTE

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AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION octobre 2006 Organiser collectivement la mémoire du risque

1 - AXE 1 : Développer la culture du risque inondation et accompagner les collectivités

1.1 - Orientation stratégique / Organiser collectivement la mémoire du risque

"Assurer la collecte, la synthèse et la diffusion des données sur le risque"

La mise en œuvre d’une politique volontariste de prévention du risque inondation se fonde sur une connaissance fine du territoire en terme d’enjeux, d’évolution de l’aléa… Pour cela, il est indispensable de collecter et diffuser un certain nombre d’informations à l’échelle du bassin.

Actions • Mettre en place un observatoire du risque inondation chargé de :

o L'actualisation du recensement des enjeux en zone inondable ; o L'archivage et l'actualisation des documents présentant les Plans de Secours Communaux et PPRI ; o Le suivi de l’évolution des espaces naturels concourrant à la réduction du risque ; o Le suivi des politiques d’acquisition foncière ou de conventionnement en zone inondable ; o Le suivi des inondations ; o La publication annuelle d’un rapport sur l’évolution du risque sur le bassin.

• Publier des éléments de référence (historique, technique, cartographique) ; • Entretenir les données hydrométriques (désinfluencer de l'activité hydroélectrique) et climatiques ; • Construire un dispositif de recueil d’information géoréférencée.

Fonction d'observatoire du risque L'un des grands enseignements de l'analyse des informations disponibles est que le développement des procédures de type PPRI n'a pas suffit à maîtriser une augmentation de l'habitat en zone inondable. La vulnérabilité de ces extensions peut être limitées par des disposions de construction spécifiques mais le phénomène mérite d'être suivi très régulièrement à l'échelle du bassin versant. Cette fonction d'actualisation est essentielle si l'on souhaite garder une crédibilité vis-à-vis du discours général sur l'occupation des sols et la préservation des zones d'expansion des crues.

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AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION octobre 2006 Organiser collectivement la mémoire du risque

Occupation du sol en zone inondable La première source d'information a mobilisé est le fond Corin Land Cover (Source IFEN accès gratuit) dont la réactualisation est peu fréquente mais offre une image systématique de l'occupation du sol.

Globalement sur le bassin versant, la dominante rurale reste très affirmée avec même une très forte présence de la forêt et des espaces naturels qui représentent plus de 40 % du bassin versant alors que les territoires artificialisés n'en représenteraient que 2 %.

Les zones inondables représentent environ 650 km2. L'usage agricole du sol est encore majoritairement représenté par des espaces agricoles qui se partagent en trois ensembles dominants :

• Les prairies dont la période critique est pour les prairies de fauche celle de la fenaison (mai juin) auquel peut être rattaché un regain en fin d'été ;

• Les terres arables dont les cultures sont diversifiées et leur sensibilité à l'inondation est très dépendante du stade cultural et de la durée de submersion ;

• Des zones agricoles hétérogènes qui intègrent des zones de cultures permanentes (pruniers, noyers, vignes, etc.) mais aussi des cultures temporaires diversifiées, le tout formant une organisation de type bocager.

Actualisation de la Cartographie de l'urbanisme en zone inondable Le suivi peut être fait à pas de temps diffus par un recoupement systématique des données satellitaires les plus actuelles (par exemple Corin Land Cover) et de l'enveloppe des zones inondables.

1. Habitat groupé en zone inondable L'habitat groupé est actualisable au travers des données Corine Land Cover. Il représente en 2000 environ 2 450 hectares.

2. Habitat dispersé en zone inondable Le comptage de chacun des bâtiments repérés sur la carte au 1/25 000 IGN dans la zone inondable permet d'avoir une photographie par secteur du niveau d'occupation de l'espace inondable en particulier vis-à-vis de l'habitat diffus. 8 800 bâtiments sont ainsi recensés. On constate que la densité moyenne de bâtiment en zone inondable est de l'ordre de 14 bâtiments/km² en habitat diffus auquel il faut rajouter les zones d'habitat plus concentré (centre urbain, zone de lotissement). Chacun de ces points est géoréférencé et inscrit dans l'atlas global des zones inondables.

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AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION octobre 2006 Organiser collectivement la mémoire du risque

3. Ensemble de l'habitat Pour homogénéiser l'information, nous ramenons les données concernant l'habitat dispersé à une unité de surface équivalente de 900 m2 par bâtiment (= bâtiment + parcelle viabilisée). Cette information est ramenée dans un traitement cartographique La vulnérabilité globale peut ainsi être appréciée est permet une mise en évidence des zones d'enjeu majeur à l'échelle du bassin.

Ce travail, pour être entretenu, suppose un accès régulier aux actualisations de la carte faite par IGN (thème Bâti de la BD TOPO) estimé à 10 000 € pour l'ensemble de la zone inondable ; En partant d'un taux d'actualisation de 10 % du territoire par an, un budget d'acquisition des données de l'ordre de 1 000 € par an peut être prévu.

Analyse des zones d'enjeu L'urbanisme en zone inondable, doit être analysé en terme d'enjeu, à la fois au niveau de chacune des communes et à la fois à l'échelle du bassin versant. Ainsi sur la zone de Périgueux, une analyse sur la zone inondable (soit 11,4 km² en risque centennal et 8,6 km² en risque décennal) comparant les données Corin Land Cover 1990 et 2000, montre que les surfaces classées en zone bâtie sont passées de 110 hectares en 1990 à 210 hectares en 2000 dans la zone centennale et que l'essentiel de l'accroissement se serait fait dans la zone enveloppe de la crue décennale qui passe de 40 hectares à 150 hectares de surface bâtie. Les exigences de protection de ces nouvelles zones d'habitats ou d'activité viendront un jour où l'autre contrarier les stratégies de maintien du potentiel global d'expansion des crues.

Principales zones d'enjeux du bassin

Les principales zones d'enjeu présentées sous la carte ci-dessous sont :

• Le domaine des confluences Vézères- Corrèze_Loyre avec les agglomérations de Brives et Terrasson, domaine que nous avons étendu jusqu'à Tulle en amont et Montignac en aval. C'est sans doute le domaine le plus exposé du bassin (crues rapides et importantes) ; • Le Domaine de la Cère et de la Jordane à Aurillac, (crue rapide) ; • Le domaine de la Dordogne Lotoise, entre Souillac et Brétenoux, incluant les cours aval de la Tourmente, de la Bave et de la Cère et qui aurait pu être élargi jusqu'à Argentat en amont. C'est le secteur le plus protégé des crues ordinaires par les aménagements hydroélectriques ; • Le domaine de la Dordogne en aval de la Vézère de Bergerac à Castillon la Bataille (un secteur contrasté du point de vue des champs d'inondations) ; • Le domaine de l'Isle à Périgueux ; • Le domaine de la Dronne aval et de l'Isle aval ; • Le domaine fluvio-estuarien, domaine des palus et des marais, et des levés sur bourrelet de berge. D'autres communes extérieures à ces bassins sont concernées par les enjeux d'inondations, mais présentent des enjeux moins développés en terme spatial (exemple d'Uzerche). Ces zones d'enjeux permettent de structurer le diagnostic global et les zones d'actions de ralentissement dynamique.

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Caractérisation des enjeux Parmi les indicateurs de sensibilité, nous proposons d'en retenir deux :

1. Indicateur de contrainte pour le développement : le taux de surface inondable par rapport à la superficie communale (%)

2. Indicateur de vulnérabilité : la surface bâtie en zone inondable (ha)

Suivi des populations exposées

Une estimation de la population habitant en zone inondable a été faite selon deux types de critères : 1. Par application du rapport surface bâtie en ZI/surface bâtie totale repérées dans Corin Land Cover ce qui donne une population de l'ordre de 68 000 habitants exposés. 2. En augmentant ce premier nombre d'une estimation des populations exposées pour les communes inondables sans zone de bâti identifiée par CLC2000 par application d'un rapport de surface en ZI/surface communale ce qui donne une population de l'ordre de 84 000 habitants exposés.

estimation de la population Surface Surface (RGP1999) DEPARTEMENT Inondable Batie en ZI concernée (base Hectare (hectare) % de la surface communale)

15 2 394 3 498 1 72 16 2 150 470 1 2 17 3 76 0 19 5 376 2 1 053 6 52 24 20 108 2 3 098 9 86 33 22 955 2 7 823 1 042 46 11 375 7 703 3 79 87 1 18 25 0 Total 64 479 83 747 3 243

L'observatoire du risque doit en permanence actualiser et valoriser les informations issues des recensements partiels de l'INSEE et le développement des infrastructures de tourisme en zone inondable.

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Archivage et actualisation des documents présentant les Plans de Secours Communaux et PPRI

Sur l'ensemble des communes bénéficiant d'un PPRI approuvé en juin 2006 aucune n'aurait établi de plan Communal de Secours. L'évolution de l'avancement des procédures qu'elles soient portées par l'Etat (PPRI) ou par les communes ainsi que leur évolution, devrait faire l'objet d'une actualisation régulière et cette information devrait pouvoir être accessible au public. L'observatoire du risque doit avoir une fonction d'incitation pour que les collectivités prennent en charge de manière effective ces obligations.

Suivi de l’évolution des situations d'aggravation du risque et partage des référentiels hydrauliques

Le développement de l'urbanisme ou des infrastructures en zone inondable et certains aménagements sur les secteurs à fort risque de ruissellement peuvent de façon cumulative modifier les conditions hydrauliques d'écoulement des eaux ou de ralentissement des crues.

La difficulté de l'exercice vient du recensement de ces aménagements (type digue, remblais pérennes et zone de stockage de matériaux, ouvrages de franchissement). Cependant les études hydrauliques nécessaires à leur établissement (dossier loi sur l'eau), devraient permettre de constituer un premier référentiel en classant l'impact des nouveaux aménagements (fort, moyen, faible) et en l'archivant.

Les informations issues de modèles hydrauliques contribuent aussi à l'établissement de référentiel. La possibilité de collecter au sein de l'observatoire les profils de référence de l'ensemble des modèles hydrauliques construits pour les PPRI par exemple (sous réserve que la donnée soit publique) ou dans l'étude bathymétrique de la Dordogne permettent sur le moyen terme des analyses sur l'évolution des risques.

Suivi de l’évolution des espaces naturels concourrant à la réduction du risque Il existe une convergence forte d'intérêt entre la préservation des champs d'expansions des crues dans les plaines alluviales et le maintien d'écosystème remarquable. L'observatoire du risque du PAPI recense systématiquement et met à jour ces convergences au moins en terme de recouvrement spatial entre les mesures de protection de type ZNIEFF, politique départementale (ENS), politique Natura 2000 et la cartographie des zones inondables. L'atlas du PAPI et des statistiques sont régulièrement mis à jour.

L'expertise acquise par EPIDOR dans ce domaine permet de porter un point de vue argumenté sur l'intérêt environnemental de plusieurs mesures à bénéfice multiple tel que la réouverture des bras morts en alternative à des stratégies moins durables sur le plan écologique tel que le recalibrage du lit mineur (exemple de la Bave) ou le développement de protection de berge. Des politiques publiques d'acquisition foncière peuvent contribuer à restaurer un espace de liberté pour le fleuve.

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Suivi des politiques d’acquisition foncière ou de conventionnement en zone inondable Les acquisitions foncières au titre des politiques ENS par exemple ou les contractualisations (Contrat d'agriculture durable) ou les servitudes de surinondation contribuent à la préservation de secteur à fort enjeux (espace de liberté, chenaux de crue, etc.).

L'observatoire du risque cartographie régulièrement ces espaces sensibles.

Retour d'expérience et suivi des crues

Chaque crue apporte des informations qui doivent si possible être enregistrées "à chaud" et archivées. L'observatoire aura pour fonction de recenser sur le terrain les éléments utiles à un retour d'expérience, à les valoriser et à les diffuser.

Post évaluation des politiques publiques Le recensement des politiques publiques visant à la réduction du risque pourrait permettre à pas de temps régulier le lancement de post évaluation de ces politiques (conséquences sur le bâti, la vulnérabilité, etc.)

On prolongera en particulier le recensement des PPRI sur le bassin (NOMBRE TOTAL DE PPRI : 212 dont 135 approuvés, 43 prescrits et 34 enquêtés.) et leur effet sur les actions locales (indicateur de type PCS, repère de crue, etc.)

Publication annuelle d’un rapport sur l’évolution du risque sur le bassin

L'observatoire construit et publie un rapport annuel ou bisannuel sur l'évolution du risque sur le bassin, reprenant l'ensemble des informations précédentes au moins. Ce rapport est diffusé auprès de l'ensemble des communes inondables bénéficiant ou non d'un PPRI ainsi qu'aux Conseils Généraux et Conseils Régionaux concernés (politiques d'aménagement des bassins versants et infrastructures). Cette action contribue à la sensibilisation des acteurs en charge en particulier de l'urbanisme et du développement touristique et sert de référence pour l'ensemble des politiques d'aménagement.

Il sera idéalement mis à disposition sur un site Internet.

Eléments de référence historique, technique, cartographique

En particulier des données de type photographie, recueil de témoignage, de cote caractéristique de crue en un point donné sur des évolution topographiques, etc.. Il existe aujourd'hui une information importante disponible dans les grandes bases de données nationales (hydrométrie, météorologie, etc.).

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Au niveau du bassin de la Dordogne, l'objectif est de collecter des informations a priori plus diffuses et de les archiver en un lieu référent.

Entretenir les données hydrométriques (désinfluencées de l'activité hydroélectrique) et climatiques Le poids de l'hydroélectricité pose un réel problème car il contribue de façon très significative à une réduction en intensité de la plupart des crues sur l'axe Dordogne sans que cela ne puisse se traduire par des certitudes quant aux impacts sur les grandes crues. Néanmoins, si l'impact actuel sur le régime des crues est largement plus fort que ne le serait aucune autre politique publique sur ce bassin, il ne garantit rien. La vraie fragilité de ce phénomène est que l'amortissement des crues ne résulte pas d'une gestion programmée pour cela, mais n'est qu'une conséquence indirecte du cycle de production hydroélectrique. Ceci signifie que toute modification lourde de la gestion aurait des répercussions sensibles sur le risque de crue. Les statistiques de crue sont aujourd'hui significativement perturbées par cette incidence.

L'objectif est donc d'établir en collaboration avec les concessionnaires (EDF et SHEM) une chronique des influences majeures et de l'actualiser chaque année. Ceci suppose des conventionnements ou une inscription dans le cahier des charges des concessions en renouvellement.

Construire un dispositif de recueil d’informations géoréférencées L'atlas informatisé des zones inondables et l'observatoire du risque permettent de valoriser la collecte d'informations géo référencées : laisse de crue, photographie, repère de crue, site particulier, … Il est aujourd'hui envisageable d'organiser un dispositif interactif de collecte de ces informations en s'appuyant par exemple sur le futur site d'information hydrologique d'EPIDOR en lien avec le site CRUDOR. Il pourrait être envisagé de construire un dispositif de recueil d'information s'appuyant sur un fond cartographique ou photographique et permettant en particulier de géo référencer des témoignages. Ce site peut appuyer les actions à caractère pédagogique.

Ces informations contribuent à terme à une amélioration de la connaissance des phénomènes (calage de modèle, durée de submersion, etc.).

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1.2 - Orientation stratégique / Proposer un schéma d’organisation collective à l'échelle du bassin Afin que chaque acteur identifie clairement ses prérogatives, il est proposé de préciser les actions relevant d’enjeux de bassin de celles relevant d’enjeux locaux ainsi que les maîtres d’ouvrages pressentis

Actions

• Favoriser les structures d'appuis aux acteurs de terrain ; • Actualisation régulière des informations sur la structuration des acteurs dans le domaine de la prévention (compétence des acteurs publics (CdC, Pays, Départements, Région, SIBV, ..).

Cadre général

L'Etat encadre l'essentiel de la prévision et veille au respect des règlements. Les communes sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans la gestion du risque en vertu du principe de proximité avec les populations. Il manque cependant à l'évidence une fonction d'appui aux élus locaux dans tout ce qui concerne la gestion de l'espace inondable, le diagnostic des situations à risque et l'entretien d'une mémoire de bassin versant (par exemple reconstitution des incidences de l'évolution de la gestion du bassin versant). Le PAPI constate que la mise en route de la pose de repère de crue, de Plan Communaux de Secours, etc. ne "décollent" pas sur le bassin versant de la Dordogne. Ce constat montre soit que la culture du risque n'est pas réellement présente, soit que les méthodes sont insuffisamment comprises. Schéma actuel

ETAT

COMMUNES

POPULATION

Le PAPI peut recommander une réflexion sur la structuration des acteurs publics dans ce domaine en faisant appel à des niveaux d'organisations intermédiaires pour favoriser la prise en charge effective des obligations réglementaires dans le domaine de la prévention.

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En particulier, l'appui aux collectivités locales peut intervenir à au moins deux titres :

• Accompagnement des actions à caractères obligatoires pour faciliter leur respect et leur mise en œuvre rapide (données de référence, support de communication, etc.) ; • Accompagnement sur des actions spécifiques souhaitées par les collectivités locales (en particulier action de protection) pour favoriser leur cohérence avec les politiques de bassin versant.

Apport du PAPI dans l'organisation des acteurs

EPIDOR (Bassin Versant) ETAT

Autres Collectivités (sous bassin versant)

COMMUNES

POPULATION

Les actions de bassin versant

L'intérêt d'une gestion à l'échelle du grand bassin versant peut être analysé au travers de plusieurs actions qui optimisent l'effort collectif :

• Animation d'une réflexion sur les objectifs minima à poursuivre collectivement ; • Portage et animation de l'observatoire du risque ; • Constitution de documents de communication sur les enjeux et les risques ; • Organisation du partage d'expérience (opération pilote, appui à des actions locales, etc.); • Appui aux collectivités pour des politiques de type "plan communaux de secours" ; • Lien avec les politiques estuariennes et les politiques hydroélectriques ; • Lien avec les politiques de gestion environnementale et les politiques d'étiage (réseau de mesure, cycle de l'eau, etc. ; • Développement de modèles hydrologiques sur les grands ensembles hydrographiques et analyse des incidences cumulatives.

EPIDOR constitue l'outil adéquat avec l'appui de l'Etat pour assurer les maîtrises d'ouvrage à cette échelle. Le coût de cette fonction globale d'animation peut être estimé sur la base d'un ingénieur animateur soit environ 50k€/an.

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Les actions de sous bassin versant

Sur les sous bassins versants, ou sur des territoires spécifiques (exemple des palus, des zones humides de montagne, ...), les actions peuvent être portées par des collectivités locales (syndicat de rivière, de bassin versant, EPCI, etc.).

Ces opérations peuvent en particulier se traduire par des maîtrises d'ouvrage de travaux puis de gestion et d'entretien d'ouvrage. Il serait intéressant de pouvoir les labelliser au fur et à mesure "PAPI Dordogne" de façon à bien garantir un partage de l'information dans les deux sens et à les mutualiser techniquement (financièrement ?) notamment dans le cadre d'opérations qui nécessitent une pérennité de l'effort (alerte, entretien d'ouvrage, etc.).

La première des actions pourrait être de vérifier qu'il n'y a pas superposition de compétence dans ce domaine où que des structures supra communales portent des compétences utiles à la réalisation de ces objectifs. On rappelle que la révision des statuts des Communautés de Communes est une occasion pour préciser les champs de compétence par rapport à ce problème particulier. Selon les situations, on perçoit bien que la portée des actions envisageables à cette échelle reste locale et parfois sans recouvrement avec la réalité hydrographique. Sur 90 structures enquêtées et renseignées par EPIDOR, 32 inscrivent une compétence "inondation", 58 ne le prévoient pas. Pour 51 structures l'information n'était pas renseignée dans l'enquête (nr).

Structures enquêtées Compétence Inondations Statut administratif Oui Non nr Total Association 1 7 8 Association Syndicale Autorisée 20 20 Communauté d'Agglomération 1 1 1 3 Communauté de communes 11 16 25 52 Commune 1 1 Parc Naturel Régional 4 4 Syndicat intercommunal 17 25 3 45 Syndicat Mixte 2 4 2 8

Total 32 58 51 141

Les actions des collectivités qui ont pris en charge ces actions de prévention sont le plus souvent liées à des travaux d'entretien du lit et des berges, des aménagements hydrauliques type busage, la création de bassin de rétention, ….

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Les syndicats mixte, type SYMAGE porteur du PAPI Mamoul, dont les missions d'animations et de maîtrise d'ouvrage d'étude ou de travaux constituent des relais importants au niveau local tant dans la perception des attentes que dans la définition de projet cohérent sur des sous bassins.

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Les PNR pourraient jouer un rôle tout à fait intéressant au niveau de l'intégration de la gestion préventive des crues par une action sur le bassin versant. Les PNR situés sur les têtes de bassin Volcan d'Auvergne, Millevaches en Limousin, Périgord Limousin doivent contribuer aux actions de ralentissement dynamique. Le PNR des Causses du Quercy peut apporter une information précieuse sur l'état hydraulique du karst.

Préconisation d'une étude fine des compétences statutaires et effectives des structures dans le domaine de l'inondation ou de la maîtrise du ruissellement. Les champs de compétence, le domaine d'intervention (technique, financier, police, etc.) et le territoire des structures sont des critères de l'analyse dite de structuration. Le recensement établis par EPIDOR peut servir de base à une réflexion plus juridique sur les recouvrements de compétences et les responsabilités.

Une telle étude est estimée à 20 k€.

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Les associations syndicales de Palus

Dans le domaine fluviomaritime, les palus sont les zones de marais en arrière du bourrelet de berge souvent renforcé par une levée de terre ou une digue, drainés par un réseau de canaux artificiels et un milieu géré. Le niveau de risque dépend très largement de la qualité de cette gestion du réseau et des digues confiées le plus souvent (mais pas toujours) à des ASA de propriétaires. Cette gestion pourrait se dégrader avec la déprise agricole et l'importance des coûts d'entretien. Dans le même temps l'urbanisation diffuse, et la perte de repère vis-à-vis du risque ont déconnecté certains habitants des conditions de leur sécurité. Celle-ci repose sur :

• Une grande réactivité pour accompagner les aléas hydrauliques qui imposent une gestion locale et un savoir faire (métier de l'éclusier) ; • Des moyens importants qui imposent une échelle d'intervention significative (action collective) ; • Une contribution de tous les bénéficiaires (et donc leur identification) ; • Une régulation des choix par une structure légitime.

La compétence des palus est confiée aux ASA et pour les digues exceptionnellement semble-t-il transférée aux collectivités locales (cas du Moron). En revanche, elles peuvent s'investir (en particulier le département de la Gironde après la tempête de 1999) dans le financement. Un cas original (précurseur ?) et celui de la presqu'île d'Ambes avec la création du SPIPA syndicat mixte composé du département, de 7 communes, de la CUB mais ne comprend aucune ASA ou syndicat qui sont cependant "associés" aux travaux du SPIPA.

EPIDOR engage une opération de recensement des enjeux humains et écologiques des palus en lien avec le risque inondation, l'état des digues et l'hydraulique (40k€).

Le PAPI pourrait accompagner les réflexions engagées sur l'évolution des statuts des ASA, au coté du SAGE estuaire qui partage les mêmes problématiques avec un appui expert du forum des marais atlantiques.

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1.3 - Orientation stratégique / Organiser un processus de définition du risque acceptable

Les actions développées en matière de prévention des inondations permettent de se prémunir d’un certain niveau de risque. Ce niveau de risque acceptable doit être défini collectivement en fonction des enjeux, de la vulnérabilité de chaque activité… Dans un registre comparable, le retour d’expérience de la crue de 2001 avait aussi montré les limites des seuils d’alerte utile pour la protection civile "hivernale" mais moins adaptés pour la période estivale caractérisée par une forte fréquentation du cours d'eau et de ses berges.

Actions

 Organiser un débat à l’échelle du bassin pour définir l’objectif d’une politique partagée de la gestion du risque.

La principale difficulté d'une politique de prévention basée sur l'information vient de la nécessité de transformer les citoyens "auditeurs" d'une information en citoyens acteurs de cette information. L'incrédulité face aux risques calculés par des experts doit être transformée en une traduction concrète des risques appliqués à l'environnement immédiat. L'outil cartographique est de ce point de vue très intéressant si chacun peu positionner son milieu de vie (habitat, travail, déplacement) par rapport au risque. Les repères de crues sont plus faciles à partager y compris avec une population touristique.

Rem arques préalables sur le processus collectif de définition du risque acceptable Notons que les Plans de Prévention des Risques tels qu’ils sont élaborés couramment visent surtout à ne pas augmenter le risque en réglementant strictement les développements éventuels en zone inondable, rarement en introduisant des mesures de nature à réduire effectivement et efficacement le risque actuel : en ce sens, les collectivités ne doivent pas se considérer comme protégées contre le risque une fois approuvé un P.P.R.( la réduction de vulnérabilité des zones sensibles exposées reste une nécessité et demande un lourd effort sur du moyen ou du long terme.

Le constat général est qu'en l'absence de crue significative sur un territoire, les populations qui resteront le premier acteur de leur sécurité, vivent l'organisation des mesures sécuritaires comme une contrainte : contrainte sur le foncier, sur le développement économique, etc. et dans les épisodes post-crues revendiquent des actions visibles sur le territoire sans avoir les moyens d'en apprécier la pertinence au regard des enjeux.

La prise en charge par l'Etat de l'essentiel des politiques de prévention (système d'alerte, PPRI) a permis de garantir un niveau de sécurité que les collectivités seules et en particulier les communes, auraient sans doute eu du mal à s'imposer à elles-mêmes.

Aujourd'hui que le cadre global des contraintes est à peu près défini sur la majeure partie des zones les plus concernées, il serait sans doute utile de favoriser une réappropriation des motivations de fond de ces contraintes par les riverains. Par exemple, comment aujourd'hui peut

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AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION octobre 2006 Organiser un processus de définition du risque acceptable on argumenter efficacement sur l'intérêt de la préservation d'un champ d'expansion des inondations auprès des riverains inondés ? En 1992 sur la rivière Dordogne, le sommet fondateur d'EPIDOR avait permis de poser plusieurs consensus sur le thème particulier des risques.

15 ans après, l'évolution de la réglementation et le travail porté par l'Etat, EPIDOR ou CRUDOR ont contribué à la réalisation de la plupart de ces objectifs. Avec l'évolution des connaissances, il apparaît que les questions pourraient être portées différemment pour un débat élargi sur les tenants et aboutissants d'une politique de prévention des risques.

En particulier, les objectifs des acteurs du tourisme ne seront sans doute pas les mêmes que ceux des propriétaires riverains, et ceux du Cantal les mêmes que ceux de la Gironde. Or ce sont les mêmes clefs d'analyse qui sont proposées partout et qui définissent les critères de risque acceptable. Ce parti pris utile pour porter une politique volontariste de prévention de l'aggravation des risques, mérite sans doute d'être plus élaboré pour prolonger les stratégies de prévention voire de réduction du risque dans le futur.

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Etablir un schéma de bassin : Urbanisme, protection et risque inondation

L'objectif est de requalifier les enjeux locaux de l'urbanisme par rapport aux enjeux globaux du bassin versant.

Les communes les plus contraintes

Tableau présentant les 20 communes les plus contraintes en terme de développement et graphe de distribution de ces contraintes pour les 543 communes recensées. Sur ces 20 communes le développement de l'urbanisme est très fortement contraint par un taux d'inondabilité supérieur à 50% du territoire.

Soumise à un risque très élevé en terme d'enjeu, les actions de protection qui apparaîtraient nécessaires doivent être analysées surtout en terme d'impact de proximité. Ces communes peuvent sans doute bénéficier de la solidarité de bassin en ayant moins que les autres de contraintes à caractère collectif (maintien de zone d'expansion au profit de l'aval par exemple).

En revanche pour les autres communes, des alternatives existent manifestement à l'urbanisation du val inondable même si une analyse au cas par cas fait intervenir d'autres contraintes (économique, paysagère, etc.). Ces communes doivent cependant intégrer dans leur stratégie de développement les coûts économiques d'une inondation et prendre en compte leur responsabilité dans le maintien d'un champ d'expansion d'intérêt collectif (ralentissement et écrêtement de la pointe de crue).

Surface Surface Totale Inondable Taux INSEE Nom Hectare Hectare d'inondabilité 24501 SAINT-SEURIN-DE-PRATS 559 557,2 99,7% 33052 LES BILLAUX 632 538,4 85,2% 46313 TAURIAC 830 665,1 80,1% 33485 SAINTE-TERRE 1411 1 120,3 79,4% 33127 CIVRAC-SUR-DORDOGNE 191 149,5 78,3% 33487 SAINT-VINCENT-DE-PAUL 1401 1 090,5 77,8% 33362 SABLONS 1183 852,7 72,1% 33401 SAINTE-FLORENCE 323 219,1 67,8% 33015 ARVEYRES 1751 1 136,9 64,9% 33016 ASQUES 623 400,3 64,2% 33480 SAINT-SULPICE-DE-FALEYRENS 2005 1 273,4 63,5% 33168 FLAUJAGUES 766 453,7 59,2% 33078 CABARA 341 201,2 59,0% 46228 PRUDHOMAT 1230 712,8 57,9% 46038 BRETENOUX 574 319,9 55,7% 24370 SAINT-ANTOINE-DE-BREUILH 1813 959,5 52,9% 33174 FRONSAC 1516 782,4 51,6% 33339 PRIGNAC-ET-MARCAMPS 1026 528,2 51,5% 33298 MOULON 1337 688,1 51,5% 33414 SAINT-GERMAIN-DE-LA-RIVIERE 392 196,7 50,2%

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Les communes les plus vulnérables en terme de surface bâtie

Tableau présentant les 20 communes les plus vulnérables en terme de surface. Sur ces communes le coût économique et social d'une inondation est potentiellement très élevé. On y retrouve les principales zones d'enjeux identifiées précédemment.

Pour ces communes la maîtrise du risque passe à la fois par une exigence accrue en matière de réduction de la vulnérabilité (protection locale, plan de secours, information,..) mais aussi par la reconnaissance du service rendu en amont par les autres territoires qui permettent une réduction dynamique du risque. C'est en aval de ces communes (hors zone fluvio-estuarienne) qu'une action sur l'accélération des écoulements (restauration des chenaux de crue par exemple) a le plus de chance d'être utile.

Surface Nombre de Total Batie en ZI batiments surface INSEE Nom (hectare) isolés batie (ha) 19031 BRIVE-LA-GAILLARDE 273,6 6 274,2 33004 AMBES 98,8 222 118,8 24547 TERRASSON-LAVILLEDIEU 94,8 95 103,3 24037 BERGERAC 92,4 0 92,4 24322 PERIGUEUX 82,8 13 84,0 33485 SAINTE-TERRE 41,3 456 82,3 33243 LIBOURNE 64,4 53 69,2 46251 SAINT-CERE 66,5 27 68,9 19123 MALEMORT-SUR-CORREZE 61,2 30 63,9 24501 SAINT-SEURIN-DE-PRATS 47,5 120 58,3 24291 MONTIGNAC 52,0 50 56,5 33393 SAINT-DENIS-DE-PILE 48,3 42 52,1 33324 PINEUILH 41,2 119 51,9 24335 PORT-SAINTE-FOY-ET-PONCHAPT 37,8 140 50,4 33015 ARVEYRES 30,3 197 48,0 33487 SAINT-VINCENT-DE-PAUL 23,9 268 48,0 19272 TULLE 42,6 4 43,0 15014 AURILLAC 40,8 2 40,9 19229 SAINT-PANTALEON-DE-LARCHE 27,6 130 39,3 33052 LES BILLAUX 36,0 19 37,8

Ce constat montre qu'une réflexion différenciée vers plus de protection rapprochée (digue par exemple) pour certaines communes ne remettrait pas en cause l'équilibre global du fonctionnement hydrologique du bassin mais qu'à l'inverse, pour l'immense majorité des communes, le développement urbain peut s'inscrire en dehors de la zone inondable. Une estimation des surcoûts de ce type de développement comparée aux coûts évités pour la protection ou la réparation des inondations serait sans doute nécessaire.

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Aménagement du territoire et risque d'inondation

Il apparaît nécessaire d'avoir une réflexion centrée sur l'équilibre économique des territoires ruraux soumis à contrainte.

Dans le cas de l'Alzou, affluent de l'Ouysse, les avantages environnementaux (paysagers pour Rocamadour et écologiques) du maintien d'un écosystème de prairie ouvert sont menacés par l'abandon de pratiques culturales déjà fragilisées par le contexte économique global et difficilement compatibles avec le renouvellement trop fréquent de débordement. Dans ce cas particulier, la crue est subie mais les actions préconisées visent au confortement d'une activité utile à la collectivité. Sur d'autres secteurs, le maintien de l'activité à long terme passe aussi par la démonstration de la capacité des acteurs locaux à réduire les conséquences d'une crise. Le cas le plus sensible est sans doute celui des palus ou une forme de dépoldérisation pourrait être ponctuellement envisagée au profit du développement de zone d'expansion.

Ce point doit être traité en même temps que celui des synergies entre les différentes politiques qui concernent le cycle de l'eau. La question des inondations et celle des étiages constituent un tout qui peut avoir des effets concordants ou discordants. Le maintien de zones humides fonctionnelles sur les reliefs cristallins ou les stratégies renforçant la recharge des nappes en zone sédimentaire (ralentissement des écoulements, haies) favorisent une gestion optimale des précipitations.

Objectif : Définir l'objectif pour le futur d'une politique de gestion du risque en milieu rural La présentation des principales conclusions du PAPI et une synthèse des politiques départementales en matière de prévention pourraient donner lieu à un débat organisé par EPIDOR avec l'appui de l'Etat pour définir collectivement les domaines acceptables d'une politique de prévention.

L'action proposée est de faire valider au travers d'un colloque par exemple ces grandes orientations de bassin.

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AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION octobre 2006 Evaluer la perception du risque inondation

1.4 - Orientation stratégique / Evaluer la perception du risque inondation

Une meilleure compréhension de la perception du risque inondation permettrait d’orienter efficacement la politique de communication

Actions

 Réaliser une étude sociologique sur la perception du risque inondation

Analyser la perception du risque par les populations

Une étude sociologique sur la perception du risque permettrait sans doute d'orienter efficacement une politique de communication et si possible à établir des indicateurs permettant de suivre cette évolution de la perception.

Etude estimée à 20 k€

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AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION octobre 2006 Sensibiliser grâce aux repères de crue

1.5 - Orientation stratégique / Sensibiliser grâce aux repères de crue

Actions  Recenser les repères de crue ;  Réaliser les études d’interpolation des repères ;  Assister les communes pour la pose d’un repère de crue par commune ;  Construire une base de données publique sur les repères de crue.

Pose de repères de crue et mise en valeur Le recensement des repères de crue a été fait dans le cadre des PPRI (222 en 2006 sur le bassin de la Dordogne) ou dans d'autres cadres. Le PAPI pourrait proposer un accompagnement de cette obligation faite aux maires de communes concernées par un PPRI.

Un accompagnement de l'ensemble des maires pourrait être organisé à l'échelle du bassin dans le cadre du PAPI avec deux opérations conjointes :

• Repérage et pose de repères identiques dans toutes les communes concernées (300 €/repère soit sur la base de 1 repère par commune ayant du bâti inondable soit environ 60 000 €) • Construction d'une base de données publiques sur les repères de crue "officiels" et ceux recensés par ailleurs (5 k€ sur 5 ans).

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AXE 1 : DEVELOPPER LA CULTURE DU RISQUE INONDATION octobre 2006 Développer la pédagogie auprès des scolaires

1.6 - Orientation stratégique / Développer la pédagogie auprès des scolaires

Actions  Renforcer les contacts avec le réseau de formateurs Risques Majeurs éducations (RMé) ;  Proposer une mallette pédagogique sur les inondations appuyée sur les données de l'observatoire du risque ;  Proposer un travail de recherche des traces d’inondation (mémoire ou physique).

Associer les écoliers riverains à une production d'information Une démarche pédagogique pourrait être développée avec les académies auprès des écoles primaires des 222 communes concernées par des PPRI et élargies aux communes riveraines des cours d'eau. L'opération pourrait s'appuyer sur le réseau de formateurs Risques Majeurs éducation (RMé) qui a été mis en place par le ministère en charge de l'environnement (dans le cadre d'une convention avec l'éducation nationale). En 1997, ce réseau s’est constitué en Institut pour réfléchir, proposer, animer et développer des actions d’information et de formation aux risques majeurs. Pour le bassin de la Dordogne, le coordonnateur académique géographiquement le plus impliqué est celui de Bordeaux.

L'idée de base est de proposer une "mallette" informant des mécanismes de la crue à l'inondation (jeu de rôle), des éléments d'illustration issus du bassin versant pour donner du corps au discours général et enfin d'une contribution directe des élèves à la construction d'une information partagée. "Ma maison est elle inondable ? ".

Une manière concrète d'aborder le problème serait en lien éventuellement avec un travail partagé sur les plans particuliers de mise en sécurité des établissements scolaires, de favoriser un travail de rechercher des traces des dernières grandes inondations (1960 ou 1944) dans le territoire communal ou dans la mémoire des habitants (enquête). Cette approche permettrait probablement avec l'appui des enseignants, de mobiliser beaucoup d'informations utiles sur les niveaux de crue qui pourraient être partagées sur un site Internet (cf. communication).

Le coût estimé du développement de support pédagogique interactif est d'environ 150 000 € pour une diffusion auprès des écoles primaires des 540 communes concernées par le risque inondation. Il doit être noté que le risque majeur peut être abordé à l'occasion de la mise en place du Plan Particulier de Mise en Sureté PPMS de l'école ou de l'exercice annuel de simulation. Les bâtiments des écoles primaires étant propriétés des communes, c'est aussi l'occasion d'associer le maire à la démarche et de l'ouvrir à ses propres obligations dans les 212 communes munies de PPRI (Plans Communaux de Secours)

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION:LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Etablir un schéma de coordination des actions de réduction de l'aléa

2 - AXE 2 : REDUIRE L’ALEA INONDATION : le ralentissement dynamique

« Réduire l’aléa » signifie ici mettre en œuvre des actions de gestion du bassin versant, de la Dordogne ou de ses affluents pour réduire la fréquence des débordements sur des secteurs vulnérables. Ces actions sont plus ou moins adaptées à différents contextes géographiques ou humains et peuvent parfois apparaître antagoniste. Le principal apport du PAPI provient donc de leur condition d’application.

2.1 - Orientation stratégique / Etablir un schéma de coordination des actions de réduction de l’aléa La configuration du bassin de la Dordogne ne permet pas que des aménagements lourds assurent la réduction de l’aléa. Une coordination de multiples actions locales doit permettre d’atteindre ou de préserver un objectif acceptable.

Actions

 Diffuser et actualiser le PAPI dans sa fonction de schéma de coordination des actions de réduction de l’aléa.

« Réduire l’aléa » signifie ici mettre en œuvre des actions de gestion du bassin versant, de la Dordogne ou de ses affluents pour réduire la fréquence des débordements sur des secteurs vulnérables. Ces actions sont plus ou moins adaptées à différents contextes géographiques ou humains et peuvent parfois apparaître antagoniste. Le principal apport du PAPI provient donc de leur condition d’application.

Le PAPI distingue la pertinence des actions sur un territoire de 24 000 km2 en fonction de critères qui pourront être régulièrement précisés et améliorés :

• La définition des zones d’enjeux ; • La pente des versants ; • La pente des vallées ; • Etat du lit majeur et des berges ; • L’occupation du sol ; • La gestion hydroélectrique.

L’action consiste en une révision régulière des clés d’analyse du bassin et des cours d’eau par rapport à la gestion du risque. Elle s’appuie sur les acquis de l’observatoire et relève de la fonction générale d’animation.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Partager des règles pour l'analyse des projets visant à réduire l'aléa

2.2 - Orientation stratégique / Partager des règles pour l’analyse des projets visant à réduire l’aléa La cohérence d’une politique de prévention à l’échelle du bassin nécessite de partager les clés d’analyse des projets d’aménagement envisagés sur le territoire.

Actions

 Editer un guide méthodologique, à l’usage des élus et des services, fixant des règles d’analyse des projets (faisabilité économique, technique, etc.)

Fixer des règles partagées pour l'analyse des projets visant à réduire l'aléa La diversité des maîtres d'ouvrages sur le bassin peut favoriser le développement d'actions mal raisonnées à l'échelle globale. Les principaux risques seraient de réduire de façon irréversible la capacité de rétention du lit majeur (exemple des remblais) avec des conséquences cumulatives mal appréciées par les opérateurs locaux. Le deuxième risque est d'engager des moyens publics disproportionnés par rapport aux enjeux avec comme conséquence une mauvaise efficience de l'effort public (par exemple justifier le financement public de bassins d'orages en dehors d'un contexte purement urbain). Dans le cas où une collectivité souhaite porter une réflexion sur les potentialités d’aménagements de ralentissement dynamique (ce que l'on peut encourager), il faut tenir compte de la nécessité de justifier l’intervention par des objectifs locaux de réduction du risque. Le PAPI propose l'établissement d'une "doctrine" pour l'instruction des projets s'appuyant sur quelques règles simples. La définition d’un programme de gestion du risque d’inondation suppose quatre étapes clés préalables dont les principes généraux se retrouve (en très détaillé) dans la méthode inondabilité du CEMAGREF :

u Première règle : Identification des enjeux à préserver

Le ralentissement possède en général un effet sensible au niveau local, sur quelques kilomètres seulement en aval de la zone aménagée ; On appelle "enjeux" l’ensemble des biens et du patrimoine situé en zone inondable : habitat, activités économiques et commerciales, exploitations agricoles plus ou moins spécifiques ou vulnérables, patrimoine historique, équipements publics tels que stations d’épuration ou de traitement d’eau potable … Le milieu naturel est en général peu vulnérable à l’inondation. L’identification des enjeux suppose la connaissance des zones inondables, si possible pour diverses fréquences. Cependant, la connaissance des enjeux faite à grande échelle, donne une indication grossière du nombre d’habitants ou d’entreprises concernées, mais ne permet pas une interprétation fiable en termes de dommages potentiels, dans la mesure où les enjeux exposés présentent en général une vulnérabilité très différente d’un cas à l’autre. Par exemple, la vulnérabilité d’une habitation ancienne avec un plancher fortement rehaussé au-dessus des plus hautes eaux est très faible, alors qu’elle peut être forte dans le cas d’une maison récente de plain-pied calée au terrain naturel, ou avec sous-sol aménagé par exemple. Seule une analyse de terrain permet de préciser la vulnérabilité : les habitations en zone inondable sont-elles surélevées ou pas, les entreprises seront-elles isolées longtemps (routes coupées …), les bassins des stations d’épuration sont-ils submergés … ?

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Partager des règles pour l'analyse des projets visant à réduire l'aléa

Préalablement à l’identification des aménagements de ralentissement dynamique, il faut donc identifier assez précisément les enjeux à protéger pour justifier les travaux. Ici, sont considérés comme prioritaires des enjeux groupés et effectivement vulnérables pour des crues moyennes à fortes. En pratique, il s’agit des zones urbaines en zone inondable. Le guide devra proposer : û une liste des enjeux types à analyser : • sécurité des personnes • les biens • les activités, û une méthode de valorisation économique des enjeux (par exemple fonction de coût dépendant des critères : hauteur de submersion, durée de submersion, valeur de référence) et méthode d’actualisation (taux) de ces coûts en fonction des fréquences caractéristiques. Ces estimations sont généralement liées à un contexte local (exemple de production agricole, d'une économie touristique) qui nécessite une approche au cas par cas ; û Les moyens d’une actualisation régulière de ces fonctions de coûts (variation du prix de l’immobilier par exemple).

u Deuxième règle : confirmer la pertinence de la cible hydrologique

Pour des actions globales, le PAPI défini des zones où des types d‘actions sont recommandées en raison de leur intérêt collectif. Ces cartes sont présentées ci après. A l’extérieur de ces secteurs, la mise en oeuvre de ces actions peut présenter un intérêt local mais qui doit être argumentée.

Pour des actions locales

Il faut qualifier l’origine des problèmes : • Débordement du cours d’eau principal (le cas échéant caractère maritime de l’événement) ; • débordement d’un autre cours d’eau ; • remontée des nappes ; • accumulation d’eaux de ruissellement pluvial ; • ruissellement torrentiel. Il faut quantifier au mieux les paramètres utiles. L’analyse hydrologique doit faire référence aux éléments permettant de : • calculer ou d’estimer la fréquence des événements de référence (nécessaire pour apprécier l’incidence économique) ; • leur intensité ; • Pour des actions à caractère diffus, l’analyse peut rester qualitative mais elle doit au moins donner une fourchette permettant d’apprécier les conséquences en terme de fréquence, forme d’hydrogramme, volume concerné ; • préciser la portée géographique de la mesure. L’analyse doit éventuellement apprécier les risques d’aggravation de convergence hydrologique en aval.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Partager des règles pour l'analyse des projets visant à réduire l'aléa

u Troisième règle : Choix des moyens La définition des moyens à mettre en œuvre est une étape essentielle qui doit être justifiée avec : 1. Une analyse comparative des avantages et inconvénient des alternatives. Les principaux moyens disponibles sont : • Un dispositif de ralentissement dynamique représente un investissement important, qui doit être justifié par un objectif de réduction du risque. L’efficacité d’un tel dispositif reste souvent limitée à quelques kilomètres en aval (sauf en cas de rivière de débits et de volumes de crue relativement faibles), sauf pour des stratégies où l'on pari sur l'effet cumulatif de multiples actions (stratégie générale du PAPI en matière de ralentissement dynamique) ; • Une action sur les ouvrages de protection : digue, bassin d'orage, dérivation ; • Une action sur la réduction de la vulnérabilité (déplacement des activités à risque, modification de l'activité, mesure de prévention diverse) ; • Un panachage des dispositions.

2. Une analyse des coûts de mise en œuvre

u Quatrième règle : Identification de l'efficacité de l’aménagement Cette étape est bien sûr en lien avec la précédente mais elle est nécessaire à l'appréciation globale des enjeux. Pour les aménagements les plus lourds, l’efficacité du dispositif par rapport aux objectifs visés doit être démontrée, cette démonstration ne peut se faire que par modélisation mathématique (voire physique) et simulation des crues de différentes périodes de retour. De même, le dimensionnement du dispositif de ralentissement dynamique, au niveau de la ou des digues transversales, des éventuels exhaussements de remblais routiers comme au niveau des débouchés hydrauliques restant libres en lit majeur au droit de cet aménagement (largeur d’écoulement en plaine) doit se faire par modélisation mathématique. L’efficacité doit être garantie pour une large gamme de débits, ou de fréquences de crue : le gain d’un aménagement de ralentissement dynamique est en effet sensible pour un ou deux types de crue, mais il peut perdre toute efficacité pour les fortes crues ; Le PAPI propose de porter un référentiel hydraulique qui permette de limiter au contexte local, le développement d'un modèle spécifique (modèles emboîtés). Pour les aménagements plus légers, le programme doit préciser au moins qualitativement les gains à attendre exprimé en terme de risque. Pour tous les aménagements, l'effet positif est rapporté aux critères de l'analyse de risques sur les biens et les personnes et en termes économiques (cf première règle).

u Cinquième règle : Programme d'entretien pérenne des ouvrages

Tout ouvrage, y compris de ralentissement dynamique peut s'avérer dangereux s'il n'est pas bien conçu ou mal entretenu. Les crues étant des événements rares, cette situation est malheureusement très probable pour un ouvrage n'ayant aucune autre fonction que celle du ralentissement. La non-aggravation du risque en amont doit être vérifiée ou du moins prise en compte par un dispositif compensatoire.

Etablir un guide pour aider les collectivités locales à positionner leur projet par rapport aux orientations du PAPI Rédaction du guide : Coût 20 000 €

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Construction de modèles hydrauliques de référence

2.3 - Orientation stratégique / Construction de modèles hydrauliques de référence

Modèles globaux L'objectif est de permettre de relier les actions locales, à des effets globaux. Cette action peut s'appuyer sur les très nombreuses données déjà mobilisées dans le cadre des PPRI en particulier. Le modèle offrira pour des événements de référence une analyse des hydrogrammes et des valeurs de ligne d'eau (cas actuel de l'information PPRI lorsqu'il y à des modèles). Il permettra de tester des stratégies générales à l'échelle du bassin. Ceci implique la construction de modèles hydrauliques représentant la totalité de la vallée de la Dordogne, et de la Vézère à l'aval du barrage du Saillant, de la Corrèze en aval de Bar et de l'Isle en aval de l'Auvézère et de la Dronne en aval de la Cole. Ces modèle doivent valoriser les documents topographiques et bathymétriques disponibles auprès d’EPIDOR et de l’IGN et compléter par des données mobilisé dans les PPRI (disponibilité à vérifier). Il permettra non seulement de préciser les conditions d’inondations tout le long des vallées en termes de cotes (avec une précision de l’ordre de 50 centimètres sur les cotes d’eau) et de vitesses, mais aussi la répartition des débits entre lit mineur, rive droite et rive gauche, l’efficacité de dispositifs de ralentissement dynamique et de sur-inondation et enfin l’efficacité et les conséquences pour l'aval des opérations de réouverture et de nettoyage de bras de crue par exemple.

Cet outil permettra de préciser les secteurs prioritaires d’interventions par rapport à des objectifs de réduction locale de l’aléa et de quantifier l’effet des interventions : en ce sens, le modèle sera un outil d’optimisation du programme d‘actions, de son évaluation, voire de gestion du risque (en permettant d’analyser les besoins ultérieurs en entretien). Un tel modèle sera a priori de type mixte (filaire et à casiers) et devra être utilisé en régime non permanent pour mieux comprendre les mécanismes de formation et de propagation des crues. Il pourra aussi servir ultérieurement d’outil d’aide à la prévision, par simulation préalable de scénarios de crue voire par simulation en temps réel ;

La condition aval dans le domaine fluvio-estuarien soulève d'autres problématiques en particulier liées aux surcôtes marines. Le modèle prévu sur l'estuaire de la Gironde sous maîtrise d'ouvrage du SMIDDEST, devrait apporter des éléments de diagnostic précis sur ce secteur.

Le coût de mise en œuvre de cet outil est estimé sur la base du linéaire de vallée à modéliser.

Coût de développement de lineaire de cours Modèles globaux (topographie + d'eau (en km) modélisation) en k⁄ 2006 Axe Dordogne, aval Argentat 406 2 03 Vézère, aval barrage Saillan 135 6 8 Corrèze; aval barrage Bar 5 4 2 7 Isle, aval confluent Auvézère 189 9 4 Dronne, aval confluent Cole 143 7 2 Total 926 4 63

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Construction de modèles hydrauliques de référence

Modèles Locaux

Des modèles locaux peuvent être développés soit pour préciser les résultats généraux du modèle soit pour apporter une information sur des affluents. Ce principe de modèle emboîté permet de garantir une continuité des résultats et enrichi en permanence le modèle global.

Ces modèles nécessitent une information topographique plus dense et l'on peut estimer leur coût à environ 5 000€ du kilomètre.

Un modèle nous parait intéressant à porter sur la Dordogne sur divers tronçons à l'intérieur de la zone d'enjeux de la Dordogne Lotoise entre Beaulieu et Souillac soit environ 60 km de vallée dans le cadre de la restauration des bras de crue. Un deuxième cas de figure intéressant est celui de l'agglomération de Périgueux pour mesurer l'impact de l'urbanisation récente.

A noter que sur la Vézère et la Corrèze les modèles hydrauliques existant permettraient sans doute des économies.

En partant sur un linéaire à modéliser de l'ordre de 30 km c'est donc environ 150 000 k€ de modélisation locale complémentaire qui peuvent être envisager.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Restaurer les capacités naturelles d'écoulement

2.4 - Orientation stratégique / Restaurer les capacités naturelles d’écoulement Les milieux présentent naturellement des fonctionnalités contribuant à favoriser les écoulements en période de crue (chenaux de crue). Lorsque ces fonctionnalités ont été dégradées par l’anthropisation, il convient de les restaurer.

Actions

 Restaurer les chenaux de crue Les modes de gestion des grands barrages ont fait disparaître les crues fréquentes qui entretenaient les capacités naturelles d’écoulement des chenaux de crue. Il est proposé de compenser cette disparition d’entretien naturel par un entretien artificiel

Actions sur la restauration des capacités naturelles d'écoulement des chenaux de crue Les enjeux sont très largement présents dans la plupart des grandes vallées. Ils sont particulièrement développés dans les secteurs à méandres. La réduction de la fréquence des inondations est synonyme de l'abaissement de la ligne d'eau. Dans le cadre du PAPI il ne s’agit pas d’effectuer des travaux de recalibrage, comme cela se pratiquait autrefois à grande échelle sur des cours d’eau de toutes hydraulicités, de recalibrer ou d’endiguer la Dordogne (les atteintes majeures à l’environnement créées par ces procédés sont aujourd’hui bien connues), mais plutôt de restaurer sa capacité naturelle d’écoulement qui s’est fortement dégradée et réduite au cours des dernières décennies sous l’effet des grands barrage qui équipent le bassin versant de la Dordogne et de la conquête foncière par les riverains de ces chenaux.

L’effet majeur d’écrêtement des crues joué par ces barrages a conduit à supprimer de nombreuses petites crues fréquentes mais probablement aussi de fortes crues de la moyenne et de la basse Dordogne. L'impact sur les débits et les hauteurs d'eau est statistiquement sensible jusqu'à l'estuaire et s'est traduit par la suppression de "l’auto-entretien" des bras secondaires comme des îlots qui se sont formés à partir d’atterrissement autrefois régulièrement "décapés" par les crues. Par ailleurs, sur le bassin de la Dordogne comme sur celui de la Loire, l’aléa climatique a conduit à peu de très fortes crues depuis près de 150 ans. A cet effet hydrologique s’ajoute probablement celui d’extractions de granulats intervenus après la guerre qui ont générer des phénomènes d’enfoncement du lit par érosion régressive : ces deux facteurs, apparus à la même époque (il y un demi-siècle) se combinent pour approfondir le lit mineur et "déconnecter" les bras secondaires devenus bras morts mais aussi à perdre toute les fonctionnalités des chenaux de crue en lit majeur et favoriser le développement d’une végétation alluviale dense et stable sur de nombreux îlots. Cette situation engendre lors de crues deux phénomènes néfastes : des écoulements plus concentrés donc plus rapides et plus dommageables pour les berges de la Dordogne, une réduction nette de capacité à l’origine de hauteurs d’eau plus importantes en lit majeur en cas de débordement. Cette stabilisation se traduit aussi par un développement d'une végétation ligneuse adulte qui réduit très fortement la capacité du lit mineur et la capacité d'écoulement en lit majeur dans des zones particulières. Dans le même temps cette réduction de la fréquence des débordements, se traduit par une valorisation agricole au plus près du cours d'eau et aussi dans les chenaux de crues en lit majeur, ce qui constitue un facteur manifeste d'aggravation de la vulnérabilité globale.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Restaurer les capacités naturelles d'écoulement

La Dordogne est caractérisée par une très forte densité de chenaux de crue, certains résultant de la mobilité du lit et d’une tendance locale à la divagation en sols alluvionnaires, mais beaucoup provenant de l’enfoncement du lit et surtout de la réduction de fréquence des crues décapantes. EPIDOR dispose d’une cartographie issue du recensement et de la localisation de ces chenaux de crue. La figure suivante montre un extrait de cette cartographie sur le secteur de Pinsac dans le Lot :

Localisation des chenaux de crue de la Dordogne (extrait)

P3

P2 P1

A titre expérimental et didactique, nous avons construit sur ce secteur un modèle hydraulique local représentant l’état actuel du lit et de la vallée de la Dordogne à partir de la banque de profils en travers dont dispose EPIDOR pour le lit mineur et de la topographie de la plaine telle que décrite par les données de l’IGN (par la BD alti notamment). Ce modèle a ensuite été modifié pour simuler l’effet de la réouverture et du nettoyage des chenaux de crue du secteur modélisé. Le calcul des lignes d’eau en crue de fréquence décennale, cinquantennale et centennale montre, par comparaison entre l’état actuel et l’état hypothétique après dégagement des chenaux de crue, des abaissement sensibles de la ligne d’eau résumés dans le tableau suivant :

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Restaurer les capacités naturelles d'écoulement

Effet de la réactivation de chenaux de crue sur le secteur de Pinsac

Profil Crue Distance Décennale Cinquantennale Centennale P1 - 0,20 m - 0,35 m - 0,40 m 0 P2 - 0,50 m - 0,55 m - 0,65 m 5 km P3 - 0,60 m - 0,60 m - 0,70 m 6,5 km

Cet exemple local montre le "gain" possible en termes d’abaissement des lignes d’eau avec un impact sensible sur plusieurs kilomètres en amont de la zone d’intervention.

Considérant que cette piste d’action représente ici une très forte potentialité dans l’objectif de réduction de l’aléa "inondation", mais qu'elle peut présenter des effets antagonistes avec le souhait de favoriser une meilleure expansion des eaux en crue : • Le PAPI propose de cibler ce type d'intervention à l'intérieur des zones d'enjeux de la Dordogne Lotoise. A examiner : l'intérêt d'expérimenter sur la Bave aval une action de renaturation du lit ancien tout en préservant le fonctionnement du lit recalibré pourrait être évaluée dans le cadre de certains cours d'eau fortement modifiés. L’extrait de carte ci- dessous présente les tronçons dans lesquels la faible pente favorise des débordements dans une zone d’enjeu et qui pourraient être sensiblement limité par une action sur les chenaux de crues.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Restaurer les capacités naturelles d'écoulement

La démarche proposée est alors la suivante :

• Détermination des chenaux de crue à rouvrir et entretenir, en précisant au cas par cas l’importance des travaux et le programme hiérarchisé et pluriannuel d’interventions. Par évaluation du cubage "optimum" de curage à partir de tests d’efficacité, une meilleure estimation financière des travaux pourra être faite ;

• Validation des objectifs et des conséquences globale par modélisation ;

• Etablissement des documents réglementaires préalables aux travaux au titre du Code de l’Environnement et du Code Rural notamment ;

• Mise en œuvre du programme.

Ajoutons que cette méthode, qui nous paraît la plus efficace sur le plan de la réduction de l’aléa et du risque, permet un programme pluriannuel prenant en compte d’autres aspects que l’hydraulique, les bras morts constituant souvent des zones humides à forte valeur biologique : plusieurs objectifs pourront ainsi être pris en compte par les interventions qui pourront être couplée avec une politique de maîtrise foncière.

Le coût estimé sur la base des études de relevé de terrain, et des travaux d'entretien à environ 5 000 € par hectare tous les dix ans.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Revitaliser les espaces de mobilité

2.5 - Orientation stratégique / Revitaliser les espaces de mobilité Les zones tampons (berges, annexes fluviales…) constituent des espaces importants pour la dissipation de l’énergie des crues.

Actions

 Développer une politique d’acquisition foncière des zones tampons en lien avec les politiques ENS

Etude de définition des espaces de mobilité

La définition des espaces de mobilité correspond aux territoires riverains du cours d'eau dans lequel ce cours d'eau peut divaguer. La protection contre l'érosion génère des coûts élevés et qui contrarient souvent la dynamique alluviale particulièrement importante en période de crue.

La définition de l'espace de liberté peut correspondre aux zones susceptibles d'être concernées par l'érosion dans un délai d'une cinquantaine d'année (orientation du SDAGE RMC par exemple repris dans l'illustration ci dessous).

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Revitaliser les espaces de mobilité

Les études de définition des espaces de liberté doivent croiser à la fois ces enjeux de dynamique naturelle mais aussi les infrastructures existantes et les espaces potentiellement intéressant sur le plan éco systémique. L'enjeu est particulièrement important dans les secteurs à fort méandrage (Dordogne Lotoise, Vézère aval, Dronne, Isle à Périgueux).

Le coût des études de définition de ces espaces est estimé à 7 000 € pour 10 km.

Deuxième action proposée : acheter les espaces de mobilité

ACTION ASSOCIEE : développer une politique d'acquisition foncière sur les espaces riverains pour favoriser une reprise de l'espace de mobilité du lit mineur et du développement de la forêt alluviale.

L'attraction agricole des zones de plaine alluviale est forte mais il serait utile de favoriser une reprise de végétation adaptée sur une zone tampon définie par l'espace de liberté. Cette mesure diminue bien sûr la vulnérabilité globale (même si elle diminue aussi la mise en valeur économique directe de ces espaces) mais permet aussi de favoriser une stabilisation des berges et au final une restauration post crue moins nécessaire. Il est donc proposé d'accompagner une action de revitalisation des rives par une action foncière sur : • L'espace de liberté défini précédemment associé à une expérimentation sur la restauration d'une "vraie" ripisylve. • Les terrains correspondant aux chenaux de crue réhabilités en lit majeur. Le coût de la mesure dépend du prix du foncier et des surfaces concernées. Cette mesure peut être remplacée par des démarches contractuelles voire pour les chenaux de crue par des servitudes spécifiques.

Le prix des terres et prés libres non-bâtis par département (moyennes triennales en euros par hectare ) Prix moyen Prix moyen Prix moyen Evolution Département 2002 2003 2004 2003/2004 19 CORREZE 4 360 4 220 3 880 -8% 15 CANTAL 4 180 5 130 5 020 -2% 16 CHARENTE 3 070 3 160 3 390 7% CHARENTE- 17 MARITIME 3 350 3 400 3 460 2%

24 DORDOGNE 4 540 5 730 6 870 20% 33 GIRONDE 7 500 7 890 8 810 12% LOT-ET- 47 GARONNE 4 440 4 830 5 150 7% PUY-DE- 63 DOME 2 830 3 120 3 210 3% HAUTE- 87 VIENNE 2 660 2 760 2 660 -4% moyenne 4 103 4 471 4 717

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2.6 - Orientation stratégique / Préserver les capacités de rétention des eaux Que ce soit dans les grands barrages ou dans les espaces naturels, le bassin de la Dordogne dispose de capacités importantes à retenir les eaux. Il est proposé de mieux prendre en compte ces éléments et de les préserver.

Actions

 Intégrer la gestion des grands barrages dans l’analyse de l’aléa ;  Maintenir les potentialités naturelles d’écrêtement des crues : documents d’urbanisme, acquisition au titre des ENS ;  Améliorer les connaissances sur le domaine karstique.

Intégrer la gestion des grands barrages hydroélectriques dans l'analyse de l'aléa La réduction des débits de pointe sur les secteurs vulnérables suppose principalement la mobilisation d’espaces inondables avec un dispositif de sur-inondation ou de réservoirs de barrages pour effectuer une rétention d’une partie significative des volumes de crue (rôle écrêteur passif mais majeur des réservoirs d’EDF).Le potentiel de réduction des crues par stockage dans les grands barrages dépend du taux de remplissage de ces ouvrages est peut être considérée comme non garantie. En revanche, il est connu en temps réel par le gestionnaire qui peut en établir un bilan global sur chacune des grandes chaînes de production hydroélectrique. Cette information synthétique (surtout quand les ouvrages sont pleins) est un élément d'appréciation utile à l'appréciation du risque au même titre que le taux de saturation des sols. Cette information devrait avoir un caractère utile à la prévision pour l'aval mais elle doit aussi servir a posteriori pour une analyse de l'incidence des ouvrages sur le déroulement de la crue. Il serait utile de pouvoir réintégrer dans les chroniques statistiques des événements aujourd'hui masqués par les hasards de la gestion.

ACTION : examiner avec les gestionnaires d'ouvrages les conditions d'analyse des événements de crue (évolution des remplissages par exemple) sans être bloqué par des contraintes de type enjeu industriel. Etablir le degré de réduction de l'aléa ainsi permis. Eventuellement, traduire économiquement cette incidence. Coût à définir avec le gestionnaire des barrages (EDF)

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Actions pour préserver les capacités de rétention des eaux Dans une moindre mesure, on peut envisager de "freiner" la propagation de la crue par une meilleure participation du lit majeur à l’écoulement des eaux et de réduire légèrement les valeurs de pointe. Cependant, cette approche pose ici deux difficultés majeures :

• mobiliser davantage le lit majeur pour de la sur-inondation ou du ralentissement de la propagation de crue suppose d’aggraver la situation sur certains secteurs pour l’améliorer sur d’autres secteurs, dans une logique de solidarité de bassin ou du moins de vallée, ce qui est difficile à mettre en œuvre à grande échelle ;

• la Dordogne est grossie tout au long de son cours par de nombreux affluents de forte hydraulicité : ralentir la crue de certains affluents peut modifier la réponse globale du bassin et conduire à une plus forte concomitance des pointes de crues au niveau des confluences et en aval … Ces différents types de mesure peuvent être envisagées secteur par secteur, mais en les organisant en un programme global et cohérent, en favorisant les opérations à portée globale sur de longs tronçons de vallée, pour des questions d’efficacité et d’économie.

Maintien de potentialités naturelles d’écrêtement des crues Les zones naturelles d’expansion des crues permettent essentiellement :

u de retenir une partie des volumes de crue, contribuant ainsi à l’écrêtement des débits de pointe. Cependant, une zone d’expansion participe efficacement à l’écrêtement des pointes de crue sous réserve qu’elle conserve une capacité importante disponible au moment où surviennent les forts débits. En d’autres termes, les zones inondables qui participent le plus efficacement à l’écrêtement des débits pénalisants sont celles qui sont submersibles uniquement en cas de forte crue et de préférence avec de fortes hauteurs d’eau. La priorité doit donc être donnée à la protection de ces zones : cette description correspond en général à des secteurs endigués (zone de palus par exemple) ou débordants en forte crue uniquement (marge des lit majeurs) ;

u de freiner la propagation de la crue : la vitesse de propagation d’une onde de crue dépend de la hauteur d’eau moyenne. L'étalement dans le lit majeur réduit cette hauteur moyenne.

u de réduire les vitesses d’écoulement (qui n’est pas la vitesse de propagation de la crue) en mobilisant un lit majeur caractérisé par un frottement nettement plus fort qu’en lit mineur, ce qui réduit le risque d’érosion dans la plaine, voire aux abords des hauts de berge ou dans des chenaux de crue, ce qui permet de réduire le risque de divagation du lit.

La préservation de ces espaces suppose donc :

u le maintien de leur caractère inondable, surtout pour les secteurs touchés uniquement en fortes crues ;

u la préservation de leurs points de débordement et de ressuyage (pour éviter un stockage prolongé inutile et pénalisant) ;

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u le maintien d’une débitance adaptée aux objectifs locaux : la débitance mesure la capacité d’évacuation ou d’écoulement des eaux. Selon la localisation du site concerné, son effet souhaitable à favoriser est soit l’évacuation sur une grande largeur de vallée (pour éviter les fortes hauteurs d’eau en amont dans une zone d’enjeu), soit le frein aux écoulements voire la rétention d’un volume significatif. Dans le premier cas, on doit donc éviter les obstacles en limitant les constructions et les remblais transversaux (routes à prévoir au terrain naturel …) et éviter les haies et les boisements denses, ces espaces étant préférentiellement voués à l’agriculture ou au pâturage sur grandes parcelles non cloisonnées. Dans le second cas, il faut à l’inverse favoriser le stockage temporaire ou du moins le freinage des écoulements par des boisements, des haies, des voies en remblai … D’une manière simplifiée, on doit donc favoriser la rétention en amont des zones urbaines et l’évacuation en aval de ces zones vulnérables. Cette recommandation a des conséquences sur les stratégies d’entretien des berges. Les outils d’urbanisme que sont les S.C.O.T., les P.L.U. et les P.P.R. permettent de classer et éventuellement de réglementer ces espaces. En cas de forte efficacité locale, la préservation de ces espaces peut passer par l’acquisition de la part des collectivités, par exemple au titre des Espaces Naturels Sensibles. Ici, d’une manière générale, toutes les zones inondables de la Dordogne et de ses affluents sont concernées, en considérant comme prioritaires les zones inondables uniquement en forte crue, ou bien inondables avec de fortes hauteurs d’eau en crue centennale et de faibles hauteurs d’eau en crue moyenne, particulièrement sur les secteurs où la vallée conserve une pente longitudinale assez faible (moins de 1 % en première approche).

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2.7 - Action pour renforcer la capacité des zones de rétention naturelle

Principes d’ordre général Le renforcement de capacité de zones de rétention naturelle passe par les techniques dites de "ralentissement dynamique", qui peuvent intervenir à 3 niveaux :

• La surinondation dans les vallées • La mobilisation des capacités de stockage naturelles notamment dans les zones humides • L'action de prévention sur les zones à fortes pentes ou à caractère agropédologique défavorable.

Surinondation Sur une vallée, l'action correspond à l’utilisation d’une zone déjà inondable ou peu vulnérable pour produire une sur-inondation au moyen d’obstacles transversaux, en général des digues barrant une vallée et ainsi limiter le débit en aval. On essaie de stocker au moment de la pointe de crue pour une plus grande efficacité. L’efficacité de ce stockage provisoire suppose une capacité de rétention (en volume) assez grande par rapport au volume de crue, mais aussi une pointe de crue de faible durée du cours d’eau.

Il apparaît alors nécessaire, pour un ralentissement dynamique efficace, de réunir les quatre conditions suivantes :

u Une vallée peu pentue et très large, pour limiter la hauteur du "barrage", disposer d’une grande surface inondable et d’un fort volume de rétention ; Ce critère est la principale limitation à une politique de ralentissement dynamique de grande ampleur sur le bassin de la Corrèze ou de la Vézère amont par exemple et plus généralement à tous les affluents cristallins ou volcaniques Pour assurer une certaine efficacité, un dispositif de ralentissement dynamique par surinondation, doit se faire sur une vallée large et à faible pente longitudinale, pour garantir un volume important de rétention sous une hauteur d’eau de 1 à 3 mètres, une digue transversale ne devant en général pas conduire à des hauteurs d’eau trop importantes, au risque de générer des dommages plus grands en cas de rupture ou de hauteurs d’eau majorées sur des habitations isolées.

u Pas d’enjeux sur la zone sur-inondée ; ce critère est la principale limite à une action sur les vallées ou l'habitat diffus ou groupé est déjà souvent largement présent.

u Des enjeux suffisamment importants en aval proche pour justifier des investissements lourds (plusieurs millions d’euros) ;

u De "faibles" débits et une crue de courte durée (faible volume), avec une inondation du secteur aménagé qui se produit pour des crues moyennes à fortes seulement, la capacité de rétention devant être disponible au moment de la pointe des fortes crues dommageables contre lesquelles on veut se protéger. Ce critère limite en pratique l'action pour des bassins versants dépassant deux ou trois cents kilomètres carré.

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La justification des critères d’efficacité provient notamment d’une prise en compte du comportement effectif d’une vallée inondable naturelle, comme indiqué ci-dessus. L’analyse de ce critère peut se faire à partir de paramètres morphologiques simples, en considérant différents types de vallées inondables :

u Vallée étroite : la capacité de rétention est faible ou nécessite un barrage haut (de 5 à 10 mètres) : on ne peut plus parler de ralentissement dynamique mais de barrage écrêteur de crue, avec une capacité de rétention limitée, un coût élevé, un risque supplémentaire en cas de rupture ou de submersion et un fort impact sur l’environnement. Cette configuration est globalement peu favorable (exemple de la Corrèze);

u Vallée large mais pentue : la capacité de rétention se trouve limitée du fait de la pente, sauf à prévoir un barrage d’au moins 10 mètres, ce qui induit les mêmes problèmes que dans le cas précédent. Cette configuration apparaît défavorable ;

u Vallée large et peu pentue : cette situation est pratiquement le seul cas favorable, sous réserve que les autres critères de faisabilité et d’efficacité soient respectés. On peut alors envisager la construction de digues transversales, de préférence au niveau d’un resserrement naturel de la vallée pour réduire la longueur et le coût de ces digues. Il faut cependant distinguer trois cas :

• Vallée naturelle : généralement inondable en crue moyenne (de fréquence quinquennale à vingtennale), une assez faible augmentation de hauteur d’eau par digues transversales permet une rétention d’un volume assez important mais avec un "remplissage" relativement rapide et qui intervient pour des débits moyens et non au moment du maximum de débits des fortes crues. Le ralentissement dynamique sur une telle vallée est efficace pour les cours d’eau dont la crue est de courte durée ; Les vallées de type Céou, Ouysse ou Tourmente présentent des configurations favorables mais les enjeux restent assez diffus.

• Vallée endiguée : l’aménagement d’un dispositif de ralentissement dynamique produit des hauteurs d’eau fortement majorée en amont : si la vallée est endiguée, cet exhaussement des hauteurs d’eau peut provoquer une submersion voire une rupture des digues ;

• Vallée fonctionnant en casiers : sur une telle vallée, généralement cloisonnées par des remblais routiers ou ferroviaires successifs traversant la vallée, le ralentissement dynamique est alors une "fausse bonne idée". Le croquis suivant illustre cet effet :

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Casier

Rivière

Limite de la zone inondable Casier Casier

Routes en remblai formant des "barrages" sur la vallée

Si on inonde davantage le casier 1 (en surélevant la route), on réduit le débit entrant dans le casier 2 : la rivière ne déborde plus sur le casier 2, qui ne participe donc plus à l’écrêtement du débit. Le casier 3 reçoit alors le même débit entrant et garde la même zone inondable qu’à l’état initial…

La technique du ralentissement dynamique consiste en fait à "déplacer" un volume de crue d’une secteur inondable vers un autre secteur inondable en amont proche, voire immédiat : la figure suivante illustre le fonctionnement d’un dispositif de ralentissement dynamique prévues sur l’Oise amont, avec un débit de crue centennale de seulement 285 m3/s et un débit de limite de transparence de l’ouvrage fixé à 160 m3/s, en mettant en évidence (en orange) le volume soustrait sur le « casier » aval et le volume « déplacé » en amont de la digue (en violet).

Réduction de la zone Augmentation de Digue de inondable la zone inondable ralentissement en aval en amont dynamique

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La carte ci après illustre l'ensemble de ces contraintes. On peut considérer que seul les tronçons de vallée de faible pente (inférieure à 1%, en vert sur la carte) en amont des zones d'enjeux peuvent éventuellement jouer un rôle et être investigués plus précisément. Rappelons qu’à l’intérieur des zones d’enjeu, la préservation de ces espaces imposent une grande rigueur dans la maîtrise de l’urbanisme.

Ces différentes conditions limitent fortement les potentialités de sites aménageables et concernent des cours d’eau secondaires, les capacités de sur rétention dans la vallée de la Dordogne étant insignifiantes à l’échelle de ses volumes de crue.

Pour les affluents l'analyse des surfaces inondables déjà recensée montre que les affluents analysés représentent 12 % du bassin versant total et16% des zones inondables et joue donc un rôle potentiellement intéressant pour des stratégies locales.

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Surface de zone inondable Rivière Surface du BV (km2) (km2) La Bave 78 7,12 Le Mamoul 58 8,25 La Tude 323 La Lizonne 416 20,14 La Loue 280 0,93 L'Auvézère 497 7,31 La Corrèze (Brive) 169 6,29 Confluence Loyre,Vézère, Corrèze 247 17,28 La Tourmente 135 8,45 La Sourdoire 119 5,39 Le Céou aval 97 6,27 La Cère aval 85 6,16 La Cère amont 68 5,04 L'Ouysse 410 5,42 TOTAL 2 984 104,06

En conclusion, sur le bassin de la Dordogne, des sites favorables à la mise en œuvre de dispositifs de ralentissement dynamique sont à rechercher sur des cours d’eau secondaires, dont le débit en fréquence cinquantennale à centennale ne dépasse pas quelques dizaines de m3/s et dont les crues sont rapides, avec un assez faible volume et répondant aux autres critères d’efficacités fondés sur la morphologie de la vallée : tous les cas examinés à ce jour ont été jugés défavorables. Le cas le plus favorable reste probablement celui de la Manoire sur le plan morphologique, mais ce cours d’eau présente une hydrologie qui semble marquée par de très faibles débits de crue, du fait de la nature très karstique de sa vallée …

Quelles stratégies d'entretiens des cours d'eau

Les dernières décennies ont vu disparaître la plupart des usages de l’eau et de l’exploitation de la végétation rivulaire, ce qui s’est traduit par l’abandon de l’entretien régulier et relativement systématique des cours d’eau non domaniaux. Malgré l’obligation qui leur est faite par la loi, les riverains effectuent très rarement l’entretien de ces cours d’eau, de sorte que la collectivité doit se substituer aux propriétaires quand une intervention est jugée indispensable. Cependant, ces interventions sont généralement ponctuelles ou concernent de faibles linéaires et ne sont pas toujours effectuées de manière coordonnée ni homogène.

Dans la perspective d’une réduction globale du risque d’inondation sur le bassin de la Dordogne, la question de l’entretien des cours d’eau constituant le chevelu hydrologique doit être posée.

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Contexte réglementaire Les cours d’eau domaniaux sont entretenus par l’Etat ; les cours d’eau non domaniaux doivent être entretenus par les propriétaires riverains. L'obligation d'entretien des cours d'eau non domaniaux et de leurs berges est réglementée par le code de l'environnement. L'article L. 215-14 est ainsi rédigé :

« Sans préjudice des articles 556 et 557 du code civil et des dispositions des chapitres Ier, II, IV, VI et VII du présent titre, le propriétaire riverain est tenu à un curage régulier pour rétablir le cours d'eau dans sa largeur et sa profondeur naturelles, à l'entretien de la rive par élagage et recépage de la végétation arborée et à l'enlèvement des embâcles et débris, flottants ou non, afin de maintenir l'écoulement naturel des eaux, d'assurer la bonne tenue des berges et de préserver la faune et la flore dans le respect du bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques. »

Indépendamment du fait qu'un propriétaire dispose d'un droit d'eau ou de puisage, le code de l'environnement le rend responsable de l'entretien régulier du cours d'eau bordant son terrain. Cependant, l‘évolution de ces dernières années et les tendances probables de gestion des eaux conduit à préciser les modes obligations d’entretien, et notamment à proscrire les opérations de curage de ruisseaux.

Fort de ce constat national, les acteurs de l’eau ont prévus dans les SDAGE des mesures spécifiques : le SDAGE du Bassin Adour-Garonne, les mesures générales A16 à A18 concernent directement l’entretien des cours d’eau et recommande notamment une prise en charge de cette mission par des collectivités.

Fonctions de l’entretien des cours d’eau Faute d'entretien, les rivières ont parfois leur lit encombré de détritus de toutes sortes et les berges sont souvent envahies par la végétation. Le cours d'eau ne peut alors plus fonctionner correctement : • ses capacités d'écoulement sont réduites, par exemple avec l'accélération de l'envasement du fond, et les risques d'inondation des terrains riverains deviennent plus importants et plus fréquents ; • les fonctions biologiques de la rivière sont dégradées avec la perte de la biodiversité (disparition des frayères, perte des fonctions épuratrices, fermeture du milieu qui devient peu biogène), ce qui conduit à la dégradation de la qualité de l’eau et globalement du milieu naturel aquatique ; • l'attrait paysager et touristique diminue : un milieu fermé ou d’accès difficile est généralement abandonné, que ce soit par les randonneurs ou les pêcheurs. Le cours d’eau perd aussi ses fonctions vis-à-vis de la faune avicole et terrestre.

La restauration et l'entretien de la rivière poursuivent alors trois buts principaux : • améliorer l'écoulement des eaux dans les zones sensibles aux inondations ; • lutter contre l'érosion des berges en les stabilisant par des moyens naturels tel que l'entretien et l'aménagement de la ripisylve, c’est-à-dire de l’ensemble des arbres ; • restaurer un milieu naturel équilibré et de qualité, avec des habitats diversifiés.

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De nombreuses techniques utilisées ces dernières années, et qui continuent de l’être sur certains cours d’eau, sont trop radicaux pour assurer ces trois fonctions. En particulier, les opérations de curage et de recalibrage, ou plus généralement de « traitement » par engins de terrassement détruit durablement le milieu naturel aquatique. De même, des coupes à blanc de la ripisylve, ou des interventions de « jardinage » (avec tonte de la végétation) en haut de berge nuisent gravement à l’équilibre naturel et à la biodiversité.

Les questions qui doivent être posées préalablement à tout entretien de cours d’eau sont les suivantes :

u quelles sont les objectifs de l’interventions ?

u s’agit-il d’une mesure préventive ou d’une mesure corrective ?

u sur quel périmètre doit se faire l’intervention pour garantir son efficacité ?

u sera-t-elle faite au détriment d’autres fonctions du cours d’eau ?

u l’impact local sera-t-il satisfaisant à moyen et long terme ?

u quelles sont les incidences de l’interventions à l’échelle de la vallée, du bassin versant et des cours d’eau en aval ?

u quelles sont les techniques à proscrire et celles à favoriser ?

En pratique, il apparaît hautement souhaitable qu’un plan de gestion et d’entretien des cours d’eau soit mis en place par bassin versant pour garantir la cohérence des interventions.

Quel entretien sur le bassin de Dordogne ? Considérant les éléments généraux rappelés plus haut, quel entretien faut-il privilégier sur le bassin de la Dordogne dans un objectif de réduction du risque d’inondation ?

En fait, cette question devrait être abordée différemment : l’élaboration d’un programme d’entretien ne peut pas se faire en prenant en compte le seul objectif de réduction du risque d’inondation, mais en cherchant à favoriser la biodiversité, la qualité du milieu naturel et plus généralement les fonctions biologiques des cours d’eau. Par ailleurs, l’entretien de rivières ne peut pas être considéré comme une action ponctuelle dans le temps, mais doit d’inscrire dans une démarche d’intervention périodique

Néanmoins, il est ici possible de raisonner à partir de principes globaux pour le bassin de la Dordogne et de dégager les éléments de réflexion suivant pour une gestion équilibrée :

u A l’échelle de la vallée de la Dordogne et de ses principaux affluents responsables d’inondations sur des villes, des quartiers ou des zones d’activités économiques, il paraît souhaitable de limiter les débits apportés par les cours d’eau secondaires. En ce sens, la mobilisation des zones d’expansion des eaux en période de crues moyennes à fortes est a priori favorable pour la réduction globale du risque. Ainsi, une végétation dense le long de ces cours d’eau, voire la présence d’obstacles aux écoulements qui occasionnent de débordements chroniques paraît à favoriser ;

u Toutefois, le maintien d’un certain « encombrement » du lit des cours d’eau secondaires du bassin de la Dordogne est susceptible de créer trois types de problèmes :

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• Des débordements chroniques peuvent se produire le long de tels cours d’eau du fait du manque d’entretien du lit : ces inondations fréquentes ou importantes en forte crue doivent être limitées localement si elles mettent en péril des enjeux forts; le transfert du risque d'un tronçon vers l'autre doit être argumenté.

• Une accumulation de bois mort dans le lit d’un cours d’eau génère, en période de hautes eaux, des turbulences à l’origine d’érosion ou d’effondrement de berge :ce phénomène tend alors à s’amplifier, chaque crue augmentant le nombre d’arbres tombés dans le lit mineur ;

• Le bois mort, les détritus et les branchages charriés par les crues ont parfois tendance à s’accumuler au niveau d’ouvrages hydrauliques, notamment des ponts, au risque de créer un « bouchon » à l’origine de débordements ponctuels voire de la ruine de l‘ouvrage. Il convient toutefois de noter que ces phénomènes concernent surtout des cours d’eau de fort gabarit, les flottants ne pouvant pas être déplacés sur de long linéaires dans le cas de cours d’eau de faible largeur par l’effet de « peigne » que jouent les embâcles disséminés le long du lit ;

u Une action d’entretien n’est vraiment efficace que si elle peut être garantie sur le long terme.

La mise en pratique de ces principes sur le bassin de la Dordogne conduit alors à :

u limiter l’entretien préventif périodique des cours d’eau secondaires aux secteurs vulnérables aux inondations (zones d’habitat, abords d’ouvrages) ou aux phénomènes de turbulence avec risque d’érosion (berges portant des constructions ou infrastructures) ;

u compléter cet entretien préventif par un entretien curatif visant à retirer les bois morts et embâcles (de manière modérée) après des crues ;

u définir un « espace de liberté » des cours d’eau, sachant que l’absence d’entretien s’accompagne d’érosions des berges sur un fuseau de plusieurs mètres de large le long des hauts de berge ;

u assurer un entretien préventif adapté tout le long des cours d’eau principaux pour éviter la formation d’embâcles dommageable en période forte crue, les branchages, les troncs et les souches pouvant alors être transportés sur de longues distances et accumulées au niveau d’ouvrages ;

u identifier des sites remarquables où le maintien ou la restauration de biodiversité passe par des opérations spécifiques d’entretien, avec par exemple un débroussaillage et la plantation de ligneux adaptés, ou à l’inverse coupes sélectives pour « ouvrir » des milieux trop fermés par la végétation.

En pratique, il est donc difficile d’établir une règle « simple et unique » pour le bassin de la Dordogne en ce qui concerne la question de l’entretien des cours d’eau : la démarche à retenir est celle d’un principe favorisant les débordements des affluents secondaires hors zones urbaines mais avec analyse au cas par cas pour définir des interventions nécessaires pour le maintien de fonctions biologiques des cours d’eau.

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Le cas des zones karstiques

Les zones karstiques constituent des puits pour une fraction significative des précipitations. La réponse des bassins versants à un événement pluvieux exceptionnel est en partie dépendante du niveau de recharge du compartiment souterrain avant l'événement. La prise en compte de ce phénomène dans la prévision des risques est encore très peu développée. Une analyse globale du domaine karstique et de ces relations avec les écoulements superficiels permettrait de mieux appréhender le rôle potentiel de ces massifs. Cette prise en compte passe notamment par l’établissement d’un réseau de suivi de l’état de remplissage des karsts (piézométrie, débitmétrie des sources, …) dont l’intérêt recoupe largement celui de la gestion des étiages.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Renforcer les capacités de rétention des eaux en amont des zones d'enjeux

2.8 - Orientation stratégique / Renforcer les capacités de rétention des eaux en amont des zones d'enjeux En raison de leur configuration et de l’habitat, les grands axes du bassin de la Dordogne ne se prêtent pas à des aménagements de ralentissement dynamique qui aille très au-delà des capacités actuelles. En revanche les axes hydrographiques secondaires peuvent localement conforter le potentiel actuel voir être renforcé.

Actions

 Les aménagements de ralentissement dynamique peuvent être envisagés dans les projets locaux pour lesquels le rapport coût/bénéfice a été évalué ;  Editer un guide d’aide à la décision pour les projets locaux

Ralentir les écoulements dans les zones à risques torrentiels

Sur les secteurs de versant les plus accentués le maintien de haie ou d'un couvert boisé constitue des freins aux écoulements torrentiels. Cette action paraît surtout intéressante à développer dans la partie cantalienne du bassin.

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Dans les secteurs à forts risques de ruissellement (et d'érosion) accompagner la définition des bandes enherbées et porter une information auprès des agriculteurs sur les pratiques culturale à risque.

Une campagne d'information ciblée auprès des agriculteurs permettrait d'optimiser la gestion du territoire et en particulier d'orienter dans les zones de grandes cultures les travaux d'optimisation des bandes enherbées et d'implantation de dispositif de faible taille de ralentissement. Cette mesure se décline sur des sous bassins versants avec une action qui se détermine à l'échelle de la parcelle. Elle favorise aussi la réduction de l'érosion des sols.

Petit bassin versant Grand bassin versant (centaine d'hectares) (quelques milliers Parcelle d'hectares)

STREAM : Stratégie = impact des bandes enherbées Ï modification du bilan ruissellement/infiltration de la parcelle

Modification du bilan ruissellement/infiltration de la parcelle Impact à l'échelle du bassin versant PAPI

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Renforcer les capacités de rétention des eaux en amont des zones d'enjeux

Carte des bilans infiltration/ruissellement œ Simulation 2 (avec dispositifs enherbés)

Carte des bilans infiltration/ruissellement œ Simulation 1 (sans dispositifs enherbés)

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Renforcer les capacités de rétention des eaux en amont des zones d'enjeux

Une étude à caractère expérimental fondée sur des modèles de simulation (type modèle Stream du BRGM) pourrait être développé sur un sous bassin expérimental de quelque centaine d'hectares. L'exemple de la Tourmente présentée ci contre a montré que la qualité du résultat dépend surtout de la finesse des données de topographie (MNT). Le coût estimé de l'étude est de 30 k€

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Favoriser le ressuyage rapide après l'inondation des zones de palus

2.9 - Orientation stratégique / Favoriser le ressuyage rapide après l’inondation des zones de palus

Actions

 Engager une réflexion sur les enjeux humains et environnementaux en lien avec les différents niveaux de protection Engager un diagnostic des ouvrages hydrauliques et de leur gestion pour définir un programme d’actions spécifique

Favoriser le ressuyage rapide après l'inondation dans les zones de palus

La basse vallée de la Dordogne comporte des formations particulières - les palus - principalement situés entre Le Fleix (directement à l’aval de Bergerac) et Ambès, ainsi que sur la basse vallée de l’Isle. Lors des transgressions flandriennes des bourrelets alluviaux se sont formés sur les rives de la Dordogne. Ces bourrelets, de faible puissance (2 m), sont suffisants pour créer en retrait une zone déprimée marécageuse (les palus) où stagnent les eaux de ruissellement descendues des terrasses alluviales et où se développent des sols tourbeux. En aval de Bergerac, la surface totale des zones inondables est de 211 km², dont 728 ha (3,5 %) de surfaces bâties (selon le PAPI). Les palus représentent 38 % de ces zones inondables (80 km²), derrière 125 km de digues, gérés par 22 ASA (Etude SOGREAH).

Les palus, espaces peu peuplés hormis les bourrelets de berge, longtemps bocagères et consacrées à la céréaliculture et à l’élevage, sont maintenant l’objet d’enjeux importants, entre terroirs viticoles, prélèvements des entreprises de travaux publics (gravières), zones de développement économiques et infrastructures routières, face aux risques d’inondation.

Deux types d’inondations sont observées sur les palus : celles venant du bassin versant directement en amont du palus et celles venant de la Dordogne.

L’entretien des cours d’eau non domaniaux et des ouvrages de protection, bien qu'à la charge des propriétaires intéressés (Loi de 1807), est de plus en plus difficilement assumé par ces derniers (évolution de la société rurale/urbaine, coût d’intervention). Les collectivités sont sollicitées pour le financement des travaux d’entretiens ou de rehaussement des digues. Par ailleurs, en ce qui concerne les palus, elles peuvent également les considérer comme des champs d’expansion des crues. En conséquence, les collectivités peuvent juridiquement prendre des positions opposées, de l’absence d’intervention à la prise en charge totale de ces zones.

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AXE 2 : REDUIRE L'ALEA INONDATION : LE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE octobre 2006 Favoriser le ressuyage rapide après l'inondation des zones de palus

Afin de définir leur politique, les collectivités ont besoins d’outils d’aide à la décision :

u La modélisation hydraulique du fonctionnement du cours d’eau, évaluant l’impact de la hauteur des digues (jusqu’à la restauration du champ d’expansion) sur l’écrêtement des crues ; u L’évaluation économique des dégâts potentiels en cas d’inondation en comparaison du coût d’entretien et/ou de rehaussement des ouvrages de protection.

Un modèle hydraulique de l’estuaire de la Gironde, en maîtrise d’ouvrage SMIDDEST, devrait prendre en compte la partie de la Dordogne sous influence fluvio-maritime. Il devrait apporter des éléments de diagnostic sur l’influence des palus comme champ d’expansion des crues, sur les niveaux d'eau dans toute la zone estuarienne.

Action 1 : pour compléter les éléments de diagnostic purement hydraulique, il est proposé d'engager une réflexion renforcée des enjeux humains et environnementaux en lien avec différents niveaux de protection. Cette étude renvoie à l'action proposée au titre de la structuration des acteurs

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AXE 3 : REDUIRE LA VULNERABILITE octobre 2006 Réduire les situations de vulnérabilité existantes

3 - AXE 3 : REDUIRE LA VULNERABILITE

3.1 - Propositions pour réduire la vulnérabilité La meilleure des actions consiste à prévenir le développement d'activités vulnérables dans les zones inondables. Cette action est largement du ressort des PPRI. Le principal enjeu aujourd'hui est de réduire les situations de vulnérabilité existantes.

3.2 - Orientation stratégique / Réduire les situations de vulnérabilité existantes La mise en place des PPRI, permet de prévenir le développement d’activités dans les zones inondables. Le principal enjeu consiste donc à réduire la vulnérabilité existante.

Action

 Créer des dispositifs de protection rapprochée des sites exposés

Lorsque les hauteurs d’eau en crue ne dépassent pas 50 à 80 centimètres, et dans la mesure où l’inondation reste d’assez courte durée (ce qui n’est pas le cas de vallées endiguées), des dispositifs individuels de protection contre l’inondation peuvent s’avérer relativement efficaces (batardeaux sur les ouvertures de bâtiments …). Les dispositifs individuels peuvent être complétés par des mesures et dispositifs collectifs de type diguettes ou murets de protection en limite de zone urbaine, batardeaux sur les voies en déblai, clapets sur des exutoires et regards verrouillables sur les réseaux d’eaux en zone inondable pour éviter les refoulements… Ces dispositifs de protection ont vocation à sécuriser des habitations existantes.

Il n'est pas proposé d'action précise dans ce domaine qui concerne l'habitat privé.

Intervention de renforcement des digues interessant la SECURITE CIVILE Les zones de l'aval de la Dordogne et de l'Isle sont souvent protégées par des dispositifs de protection de type digue ou levée sur bourrelet de rives. Le diagnostic portés sur le cas des digues de la presqu'île d'Ambès par le SPIPA. L'analyse des préconisations montre que l'essentiel (environ 90%) des coûts de protection concerne la restauration des berges qui supportent les digues !

Un ratio établi sur le linéaire de digue du SPIPA montre que le coût est de l'ordre de 63 k€/km sur les rives de la Dordogne. Une extrapolation à l'échelle des digues de la basse Dordogne et de l'Isle (125 km protégeant 80 km2 de palus) se traduirait donc par un coût potentiel de 8 000 k€.

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AXE 3 : REDUIRE LA VULNERABILITE octobre 2006 Favoriser l'émergence de dispositifs de gestion de crise

3.3 - Orientation stratégique / Favoriser l’émergence de dispositifs de gestion de crise Les maires sont responsables de la gestion de crise au sein de leur commune. Dans les communes couvertes par un PPRI, ils sont tenus d’élaborer un PCS. Cette élaboration peut être assistée et les expériences de chacun peuvent être mutualisées.

Action  Assister les collectivités pour l’établissement des PCS

Troisième action : assister les collectivités pour l'établissement du plan de secours communal

Cette procédure qui comprend l'établissement de fiches réflexe pour le Maire est en plein développement mais le grand nombre de communes concernées milite pour un accompagnement des élus pour la réalisation de ces documents. L'objectif est de favoriser les économies d'échelle et un engagement rapide du processus. Ceci suppose une maîtrise d'ouvrage publique (type EPIDOR ou département) et contribuerait à renforcer le lien entre action locale, PPRI et gestion de bassin versant. Un guide méthodologique est proposé par la DIREN Midi-Pyrénées, sous l'intitulé "Plan local de gestion de crise". Un deuxième avantage d'un accompagnement à l'échelle du bassin est celui de favoriser le partage d'expérience entre collectivités mais aussi de créer des habitudes de partage de l'information notamment sur les retours d'expérience (ce qui marche et ce qui ne marche pas).

Le coût d'une mission d'appui peut être estimé à 10 k€ par commune soit à l'échelle du bassin versant 2 120 k€.

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AXE 3 : REDUIRE LA VULNERABILITE octobre 2006 Développer le conseil pour une meilleure réduction de la vulnérabilité

3.4 - Orientation stratégique / Développer le conseil pour une meilleure réduction de la vulnérabilité Les PPRI laissent une marge de manœuvre ce qui permet de prévenir le développement d’activités dans les zones inondables. Le principal enjeu consiste donc à réduire la vulnérabilité existante.

Actions

 Développer le conseil auprès des chambres consulaires  Développer le conseil auprès des professionnels du tourisme lié à l'eau  Développer le conseil auprès des collectivités  Développer le conseil auprès des particuliers

Première action : développer le conseil auprès des chambres des métiers

Les chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture ont un grand rôle potentiel à jouer pour intervenir en permanence auprès des professionnels pour les inciter à intégrer le risque inondation dans leur gestion quotidienne voire dans leurs documents. Le PAPI pourrait organiser une formation orientée sur le risque inondation auprès de l'ensemble de ces personnels en contact avec les professionnels. Cette formation pourra s'appuyer sur des éléments concrets, cartes, données chiffrées sur l'aléa, … ainsi que sur la réglementation en vigueur notamment en matière d'assurance.

Le coût de ces mesures peut être établi sur la base d'un emploi spécialisé soit 50k€/an.

Deuxième action : développer le conseil auprès des collectivités et des particuliers

La loi impose que "dans les communes sur le territoire desquelles a été prescrit ou approuvé un PPRNP, le maire informe la population au moins une fois tous les deux ans, par des réunions publiques communales, sur les mesures de prévention et de sauvegarde possibles, les dispositions du plan, les modalités d’alerte, l’organisation des secours et les modalités d’indemnisation des biens assurés suite à une catastrophe naturelle". Le PAPI peut apporter des éléments de référence aux élus locaux pour renforcer la conscience d'une nécessaire solidarité de bassin versant.

Cet accompagnement peut prendre la forme : • d'un document de présentation des enjeux du bassin versant Dordogne (à établir) • de la présence d'un technicien (mission de type animation cf ci dessus).

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AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L'ALERTE octobre 2006 Améliorer l'alerte

4 - AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L’ALERTE

4.1 - Orientation stratégique / Améliorer l’alerte Le SDPC prévoit que certaines zones à enjeux ne sont pas alertées par l’Etat. Il convient d’établir si ces territoires nécessitent la mise en place d’un système d’alerte local.

Actions  Etablir un programme d’études visant à valider la pertinence et les moyens les plus adéquats pour développer les systèmes locaux d’alerte  Renforcer la réflexion sur les seuils d’alerte estivaux en lien avec les activités saisonnières (campings, agriculture…)

Rôle du PAPI dans la prévision Le PAPI peut prévoir un programme d'étude visant à valider la pertinence et les moyens les plus adéquats pour développer les systèmes locaux d'alerte. Ces études s'appuieront sur les éléments méthodologiques développés par la DIREN de bassin et évalueront les modalités d'intégration dans le schéma directeur de prévision des crues. Le SPC Dordogne a en charge la surveillance, l'annonce et la prévision des crues sur les principaux cours d'eau du bassin de la Dordogne, hors Dordogne maritime à l'aval de Libourne. Il surveille ainsi 950 km de cours d'eau et alerte les communes riveraines concernées. Le SPC Littoral Atlantique surveille le cours aval de la Dordogne sous influence de la marée. Rappelons que la spécificité du territoire vient de la grande densité d'aménagements touristiques le plus souvent installé en zone inondable, qu'il s'agisse de camping ou de base de loisirs liés à l'eau (baignade, canöe, etc..). Seule l'alerte est capable aujourd'hui de réduire le niveau de risque lié au crue. Cette alerte passe par des outils spécifiques mais aussi une formation et une information des personnes ressources sur cette problématique.

Les préconisations du schéma directeur de prévention des crues Le schéma directeur de prévision des crues du bassin Adour-Garonne propose des extensions du territoire alerté : elles ne concernent pas le SPC Dordogne, notamment à cause du délai de prévision trop court pour être compatible avec le fonctionnement de la chaîne d'alerte mise en place par l'Etat. En revanche, il est mentionné que "hors des zones alertées par l'Etat et où existent des enjeux locaux, il est préconisé que se développent, en cohérence avec les systèmes de l'Etat, des systèmes locaux d'alerte pris en charge par les collectivités territoriales". Les zones à enjeux localisés répertoriées concernent la Cère et la Jordanne avec notamment l'agglomération d'Aurillac, les affluents lotois de la Dordogne, ainsi que la haute vallée de la Dordogne et les agglomérations du Mont Dore et de la Bourboule.

Conditions de mise en place d'un système d'alerte local Pour être retenus dans le schéma directeur, les systèmes locaux développés par une collectivité locale (communauté de communes, conseil général, syndicat mixte, etc.) devront être en cohérence avec les systèmes de l'Etat et répondre aux conditions suivantes : • Faire directement l'alerte des maires concernés ; • Informer en parallèle le préfet ;

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AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L'ALERTE octobre 2006 Améliorer l'alerte

• Transmettre ses données au SPC ; • Avoir accès aux données produites par le SPC.

Les dispositifs les plus simples doivent au minimum alerter les maires et informer le préfet.

Parmi les missions des SPC, est inclus l'accompagnement des collectivités dans la mise en place d'un système d'alerte et des évolutions éventuelles : conseil technique, assistance, formation, etc. Les collectivités pourront donc s'appuyer sur l'expérience des services de l'Etat et, pour peu que les systèmes d'alerte soient visés par le schéma directeur, elles bénéficieront prioritairement de subventions d'investissements (matériels principalement) de l'Etat, n'empêchant pas la recherche d'aides financières supplémentaires. A noter que la DIREN de bassin prépare un guide méthodologique d'aide à la mise en place de systèmes d'alerte locaux (publication en 2007). Enfin, un système local sous maîtrise d'ouvrage bien identifiée pourra bénéficier de la convention signée entre le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable et Météo France, en vue d'obtenir gratuitement une fourniture d'informations météorologiques (pluviométrie, images radar, cartes de vigilance, etc.).

Eléments de coût d'un système d'alerte

Le coût de la mise en place d'un tel système est évidemment très variable en fonction de l'étendue de la zone surveillée, de la technologie utilisée et des objectifs recherchés. Par exemple, il s'agira de savoir combien de stations d'alerte et/ou d'observations sont nécessaires, quel système de transmission utiliser (système téléphonique moins cher ou système radio plus robuste et fiable), quels dispositifs d'alerte souhaite-t-on, avec quels traitements informatiques (graphes, cumuls, calculs, etc.), quelles sont les données à récupérer en plus des données des stations. Le coût total de la mise en place du système dépendra donc des choix du maître d'ouvrage quant à ces niveaux d'exigence. Le rôle du PAPI dans ce domaine pourra être de rechercher des maîtres d'ouvrages potentiels dans cette démarche et d'accompagner la définition des dispositifs ad hoc.

Quelques données chiffrées moyennes sont fournies dans ce paragraphe. Elles proviennent du projet de système d'alerte sur le bassin du Thoré (81), porté par le Syndicat Mixte Thoré – Agout. Il est prévu de mettre en place 4 stations d'alerte (limnimétrique – pluviométrique) avec un système de transmission radio vers le central de collecte, ainsi que la récupération de données Météo France et de données du SPC Aude. Le traitement des données permettra de renseigner sur le niveau d'alerte, préalablement défini.

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AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L'ALERTE octobre 2006 Améliorer l'alerte

Partie équipement : • Station d'alerte : 8 000 € HT en moyenne • Relais radio : 6 000 € HT • Central de collecte : 2 000 € HT

Partie installation : • Station d'alerte : 6 000 à 12 000 € HT, suivant la configuration du site • Relais radio : 2 000 € HT • Central de collecte : 1 000 € HT

Partie logiciels : très variable suivant les objectifs du système (simple alerte ou système de visualisation/traitement, etc.). Peut être amenée à évoluer au cours du temps (nouveaux objectifs, meilleure connaissance des phénomènes naturels, etc.)

Compte tenu des implications non maîtrisée de ce type d'intervention, cette action n'est pas retenue au titre du PAPI Dordogne

Cas d'une alerte ponctuelle (campings) Sur la région Midi-Pyrénées, l'action des services de l'Etat a permis de proposer des cahiers de prescriptions pour 65 % des campings soumis au risque inondation. Des commissions départementales doivent normalement imposé ces prescriptions. L'ensemble de ces démarches a été synthétisé dans une note méthodologique (DIREN), qui rassemble les éléments de base permettant d'établir les prescriptions pour la mise en alerte des usagers des campings soumis à risque, en profitant de l'expérience de Midi-Pyrénées.

L'extrait ci après présente les éléments de coûts.

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AXE 4 : RENFORCER LA PREVISION ET L'ALERTE octobre 2006 Améliorer l'alerte

Une enquête devrait permettre de faire le point sur le nombre de camping concerné par ce type d'alerte potentiel et de leur niveau d'équipement actuel.

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octobre 2006

5 - LES ENJEUX GEOGRAPHIQUES ET LES COÛTS DU PROJET DE PROGRAMME D'ACTIONS DE PREVENTION DES INONDATIONS DU BASSIN DE LA DORDOGNE

Le PAPI distingue 7 zones d'enjeux majeurs et des zones d’enjeux secondaires qui abritent l'essentiel des 85 000 habitants directement exposés au risque et les 700 000 directement ou indirectement concernés par ce même risque ainsi que le cœur économique de tout le bassin. Les principales cibles du PAPI sont présentées ci-après :

u Zone d’enjeu 1 : les confluents Corrèze – Vézère – Loyere Principales villes : Tulle - Brive - Terrasson Population concernée : direct : 23 000 habitants ; indirect environ 120 000 habitants ; 721 ha zones bâties La protection de Brive doit faire l'objet d'un programme d'actions à l'échelle de l'agglomération. Les principales mesures d'accompagnement du PAPI concernent la maîtrise et le renforcement du potentiel d'écrêtement des crues sur le haut bassin centré sur une politique de préservation et de restauration des fonctionnalités des zones humides. Cette action peut être relayée par les PNR. L'effet principal est l'écrêtement par stockage passif en zone humide.

u Zone d’enjeu 2 : l'agglomération d'Aurillac Principales villes : Aurillac - Arpajon/Cère Population concernée : direct : environ 3 100 habitants ; indirect environ 50 000 habitants ; 137 ha zones bâties Aurillac est exposée à des crues très rapides et ne bénéficie d'aucun système de prévision des crues. Le PAPI attend que le schéma directeur de protection contre les crues soit pleinement opérationnel avant d'engager une action précise dans ce domaine avec les collectivités locales concernées. Les mesures d'accompagnement du PAPI concernent en particulier l'action sur les versants et l'information des populations. L'effet principal est le ralentissement de la pointe de crue.

u Zone d’enjeu 3 : la Dordogne Lotoise Principales villes : Souillac - Saint Céré - Bretenoux Population concernée : direct : environ 3 580 habitants ; indirect environ 29 000 habitants ; 155 ha zones bâties Ce territoire en aval des grands barrages se caractérise en zone inondable par un habitat diffus mais dont le cumul est important et quelques centres urbains. C'est le principal secteur influencé par l'hydroélectricité et la perte de la dynamique fluviale. L'action consiste en une restauration et une maîtrise foncière des chenaux de crue en lit majeur et par une politique centrée sur l'espace de liberté de la rivière. L'action vise à abaisser les niveaux d'eau en crue rare et vient compléter les actions portées par le SYMAGE sur ce territoire (PAPI de la Vallée de la Dordogne lotoise).

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne 71 Evaluation financière du Programme d'action octobre 2006

u Zone d’enjeu 4 : la Dordogne en aval de la Vézère Principales villes : Bergerac - Pessac - Sainte-Foy-la-Grande Population concernée : direct : environ 9 155 habitants ; indirect environ 74 000 habitants ; 525 ha zones bâties Ce territoire doit bénéficier du cumul des actions envisagées sur le reste du bassin. Il est particulièrement important de rappeler aux populations l'importance de la culture du risque et de la préservation des espaces d'expansion des crues. Les petits bassins versants affluents sont potentiellement des zones à risque de ruissellement et des opportunités d'actions sur les pratiques agricoles et le maintien de zones humides sont relevées.

u Zone d’enjeu 5 : le territoire fluvio estuarien Principales villes : Saint-Andre-de-Cubzac - Ambes - Libourne Population concernée : direct : environ 19 000 habitants ; indirect environ 98 000 habitants ; 637 ha zones bâties. C'est le domaine des ASA de marais avec la problématique particulière de l'entretien des digues et du réseau hydraulique de ces territoires qu intéressent de plus en plus la sécurité civile. La principale action concerne le renforcement des protections existantes (digues).

u Zone d’enjeu 6 : l'Isle à Périgueux Principales villes : Périgueux - Boulazac Population concernée : direct : environ 7 200 habitants ; indirect environ 69 000 habitants ; 216 ha zones bâties Le principal enjeu est celui de l'urbanisation croissante en zone inondable dont les conséquences sur le déroulement d'une crue ne sont plus connues. Le PAPI propose une modélisation hydraulique et hydrologique de l'Isle afin d'apprécier ces conséquences.

u Zone d’enjeu 7 : la Dronne aval Principales villes : Coutras - Lagorce - Sablons Population concernée : direct environ 3 600 habitants ; indirect environ 23 000 habitants ; 155 ha zones bâties Ce domaine bénéficie aujourd'hui de l'expansion des crues dans les vals en amont. Une action sur le haut bassin est prévue pour la préservation et la restauration des fonctionnalités des zones humides. Cette action peut être relayée par le PNR. L'effet principal est l'écrêtement par stockage passif en zone humide.

u Zones d’enjeux secondaires La Dordogne amont (Le Mont Dore - La Bourboule) Principales villes : Le Monte Dore – La Bourboule Dans le cadre du contrat de rivière Hte Dordogne, des enjeux inondation ont été identifiés sur le secteur du Mont Dore et de la Bourboule. L’atlas des zones inondables est en cours d’élaboration et permettra d’affiner le diagnostic sur les enjeux concernés. Des actions d’aménagement sont prévues pour limiter les effets des crues.

u Le bassin versant Principales villes : Aurillac – Ussel – Bretenoux – Tulle – Brive – Souillac – Terrasson – Montignac – Périgueux – Bergerac – Mussidan - Ste-Foy – Coutras – Castillon – Libourne - St-André-de-Cubzac

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne 72 Evaluation financière du Programme d'action octobre 2006

Population concernée : direct 85 000 habitants ; indirect 700 000 habitants L’animation à l’échelle du bassin versant doit permettre de favoriser et de coordonner un ensemble d’actions locales visant à réduire le risque inondation. La structuration des collectivités doit permettre une meilleure prise en charge de la compétence en matière de lutte contre les inondations. L’étude sociologique donnera une meilleure vision de la perception du risque inondation par les riverains, les élus, les services et permettra d’adapter les politiques publiques. Les actions pédagogiques contribuent au développement de la culture du risque inondation, au même titre que l’accompagnement des collectivités pour la pose de repères de crue et le conseil pour les PCS. L’ensemble du bassin versant pourra ainsi bénéficier de l’animation du PAPI, afin de réduire globalement le risque inondation.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne 73 Evaluation financière du Programme d'action octobre 2006

PROGRAMME D'ACTIONS PREVISIONNEL SUR 5 ANS ESTIMATION MAITRE D'OUVRAGE ACTION FINANCIERE (€) POTENTIEL Zone d'enjeux 1 : les confluents Corrèze – Vézère – Loyre 23 000 habitants en zi Programme de protection de l'Agglomération de Brive à définir Collectivités locales Entretien des potentialités d'écoulement 1 000 000 Collectivités locales Programme de travaux sur le Rieux Tort 620 000 Collectivités locales Actions associées Modélisation 95 000 EPIDOR Renforcement de capacité de rétention des eaux en amont 1 200 000 PNR / Région Zone d'enjeux 2 : l'agglomération d'Aurillac 3 100 habitants en zi Alerte des populations à définir Collectivité - Etat Actions associées Ralentissement dans les zones de pente 500 000 PNR Zone d'enjeux 3 : la Dordogne Lotoise 3 580 habitants en zi Acquisition foncière 800 000 Conseils Généraux Restauration des chenaux de crue 700 000 Conseils Généraux Programme de prévention spécifique (*) 8 897 000 SYMAGE Actions associées Modélisation globale 100 000 EPIDOR Modélisation locale 50 000 Collectivités locales Etude espace de liberté 35 000 Conseils Généraux Zone d'enjeux 4 : la Dordogne en aval de la Vézère 9 150 habitants en zi Actions associées Modélisation 103 000 EPIDOR Opérations pilote sur les bassins agricoles 30 000 Région Zone d'enjeux 5 : le territoire fluvio estuarien 19 000 habitants en zi Restauration digues (125 km) 2 000 000 ASA Actions associées Accompagnement ASA de palus 40 000 EPIDOR Zone d'enjeux 6 : l'Isle à Périgueux 7 200 habitants en zi Modélisation globale 94 000 EPIDOR Modélisation locale 100 000 Collectivités locales Etude espace de liberté 20 000 Conseils Généraux Acquisition foncière 200 000 Conseils Généraux Zone d'enjeux 7 : la Dronne aval 3 600 habitants en zi Modélisation globale 72 000 EPIDOR Renforcement de capacité de rétention des eaux en amont 200 000 PNR Etude espace de liberté 20 000 Conseils Généraux Zones d'enjeux secondaires Le Mont Dore - La Bourboule : Reconquête du lit de la Dordogne et sécurisation des ouvrages de prévention des 1 000 000 SIVOM Haute Dordogne inondations Actions à l'échelle du bassin versant EPIDOR Animation du PAPI 250 000 Etude structuration 20 000 Etude sociologique 20 000 Actions pédagogiques 150 000 Intégration hydroélectricité 50 000 Appui aux collectivités locales EPIDOR Accompagnement et pose de repères de crue 60 000 Missions de conseils pour les PCS 250 000

TOTAL (Hors SYMAGE *) 9 779 000 (*) Le programme porté par le SYMAGE fait l'objet d'une candidature spécifique (PAPI du Pays de la Vallée de la Dordogne lotoise)

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne 74 Evaluation financière du Programme d'action octobre 2006

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne 75 Evaluation financière du Programme d'action octobre 2006

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