LES MUTATIONS LES INITIATIVES www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17672 – 7,90 F - 1,20 EURO MÉTROPOLITAINE -- MARDI 20 NOVEMBRE 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Jugé pour l’affaire des paillotes, Le siège de Kandahar, la traque de Ben Laden b Des chefs pachtounes négocient la fuite du mollah Omar et des troupes talibanes réfugiées l’ex-préfet Bonnet dans leur fief de Kandahar b Des commandos américains à l’assaut d’Oussama Ben Laden tente d’impliquer b Les dirigeants de l’Alliance du Nord contestent la présence de troupes occidentales sur le sol afghan

le gouvernement SOMMAIRE combat pour « la dignité de la fem- me ». Le réseau islamiste démante- LE PROCÈS de l’« affaire des b La traque d’Oussama Ben Laden lé en Espagne aurait été directe- paillotes » incendiées en Corse en et la guerre : Les talibans ne ment impliqué dans les attentats 1999 s’ouvrait, lundi 19 novembre à tenaient plus que difficilement, du 11 septembre. Les enquêteurs Ajaccio, et devait durer trois semai- lundi 19 novembre, Kandahar, leur français explorent les finances de nes. Principal prévenu, l’ancien pré- fief, et Kunduz, au nord-est de la famille Ben Laden. p. 4 et 5 fet de Corse, Bernard Bonnet, accusé l’Afghanistan. Des chefs pachtou- AMIR SHAH/AP d’avoir été l’instigateur des destruc- nes négocient, à Kandahar, la fuite b Les répercussions du conflit : La tions de deux restaurants de plage, des talibans et du mollah Omar, Chine attend les dividendes de son A KABOUL perpétrées par ses subordonnés, ainsi que la prise de la ville. Il en va soutien. Le président de Taïwan : s’est efforcé, à la veille des audien- de même à Kunduz entre les chefs « La guerre ne se fera pas au détri- ces, de conférer à sa mise en cause talibans et l’Alliance du Nord. Des ment de nos intérêts. » Moscou Documents une dimension politique, dénonçant commandos américains continuent négocie avec les dirigeants tchét- le « procès trotskiste » qui lui serait de traquer Oussama Ben Laden, chènes. Coup de froid entre Israël fait et la responsabilité de Lionel Jos- qui aurait été localisé près de la et l’Union européenne. p. 6 et 8 d’Al-Qaida pin et de ses collaborateurs dans les frontière pakistanaise, non loin de faits qui lui sont reprochés. Ministre Kandahar. L’Alliance du Nord b Horizons-Entretien : Pour Soheib En quittant précipitamment Kaboul, les de l’intérieur lors de sa nomination conteste la présence de troupes bri- Bencheikh, mufti de Marseille, l’is- combattants d’Oussama Ben Laden ont en Corse, Jean-Pierre Chevènement tanniques sur le territoire afghan lam n’est pas la propriété de grou- abandonné de nombreux documents: défend M. Bonnet mais semble avoir et l’arrivée prévue de soldats fran- pes ou d’Etats musulmans. p. 16 manuels sur la fabrication de bombes renoncé à lui apporter un soutien çais à Mazar-e-Charif. p. 2 et 3 nucléaires et de poisons, guides de pilo- b public. Matignon s’efforce de canton- Conséquences économiques : tage d’avions et de télécommunica- ner le procès à un non-événement. b La coalition contre Al-Qaida : des publicitaires s’inquiètent pour Aux Etats-Unis, des responsables l’image des marques occidentales tions, formules chimiques pour la fabri- Lire page 10 militaires souhaitaient des bombar- auprès des musulmans. p. 21 cation d’explosifs. Le récit de notre dements plus massifs. L’épouse du envoyé spécial. p. 2 et la chronique f www.lemonde.fr/corse président, Laura Bush, exalte le f www.lemonde.fr/dossier-special de Pierre Georges p. 36 L’islam de France Le mystère enfin levé de la première chambre à gaz d’Auschwitz-Birkenau ON A RETROUVÉ le Bunker 1, la première pour retrouver le Bunker 1. Quant à Richard kanowicz, intellectuel catholique proche de au quotidien chambre à gaz du camp de Birkenau, près Prasquier, après deux années de tractations, il Jean Paul II qui, dans le conflit du carmel d’Auschwitz. Derrière un bois de bouleaux, en a contribué, avec ses deniers personnels et d’Auschwitz, avait déjà joué les « M. Bons Offi- POUR PRÈS de cinq millions dehors du périmètre actuel du camp devenu l’aide de la direction du Musée d’Auschwitz, ces », et au Père Patrick Desbois, secrétaire du a de musulmans de France, le patrimoine mondial de l’Unesco, la maison au rachat de la maison et au relogement de la comité épiscopal français pour les relations ramadan, qui a commencé vendre- d’une famille de paysans polonais d’Oswiecim famille polonaise qui s’était réinstallée dans avec le judaïsme, la transaction pouvait alors M. GALVIN di 16 novembre, marque le temps avait été réquisitionnée par les nazis en son ancien domicile et a vécu cinquante ans se faire et les discussions s’ouvrir sur l’avenir fort de la pratique de l’islam. 70 % mars 1942 et aménagée en chambre à gaz. Elle dans une ancienne chambre à gaz, entourée de ce lieu de mémoire. ENQUÊTE d’entre eux observent ce rite du a fonctionné jusqu’en avril 1943, date à laquel- de fosses communes. Après les polémiques sur le carmel, sur jeûne. Le Monde a rencontré ces le ont été construits les quatre « complexes de Marcello Pezzetti a interrogé de nombreux l’ouverture d’un supermarché et d’une disco- femmes et ces hommes qui témoi- la mort » (chambre à gaz et crématoire), dont témoins, épluché des plans et des cadastres, thèque (fermés à la suite de protestations inter- Blessures gnent de leur pratique quotidien- on peut voir aujourd’hui les restes. L’emplace- compulsé les archives du tribunal de Cracovie nationales), Marcello Pezzetti, Richard Pras- ne. « Pour certains, quand le rama- ment du premier bunker restait inconnu. C’est où des officiers nazis et des juifs, dans leurs quier et le Père Desbois n’ignorent pas que le d’enfance dan est fini, la prière s’en va avec », pourtant en ce lieu que de nombreux juifs fran- dépositions, avaient évoqué l’existence de ce camp « pourrit » la vie des habitants actuels En France, il a fallu attendre 1967 pour déplore Abd el-Kader. « J’aime çais, en particulier ceux de la rafle du Vel’d’Hiv premier bunker. C’est en 1995 que l’historien d’Oswiecim. Mais ils refusent que ce lieu du que l’on aborde, d’une manière scienti- qu’on me pose des questions sur ma du 17 juillet 1942, ont été gazés. rencontre, par miracle, Schlomo et Abraham plus grand crime de l’histoire ne fasse pas l’ob- fique, la maltraitance des enfants. foi. Mais je me rends compte que les On doit cette découverte à l’opiniâtreté d’un Dragon, deux frères survivants des Sonder- jet d’un élémentaire respect. Le docteur Pras- croyants des autres religions me historien italien, Marcello Pezzetti, quarante- kommandos de Birkenau, émigrés en Israël, quier n’était jamais retourné, avant 1993, dans C’est un drame quotidien dont les victi- comprennent mieux que les huit ans, directeur du centre de documenta- qui avaient effectué dans cette maison leur tra- son pays natal. Les relations avec la Pologne mes ont du mal à se libérer. Henri athées », dit Déborah. A Lyon, les tion juive de Milan, et d’un médecin juif fran- gique besogne. Des recoupements, obtenus restent, pour lui, douloureuses. « Mais il est Rouillard, 52 ans, raconte ce qu’il a jeunes préférant souvent les peti- çais, Richard Prasquier, cinquante-six ans, né au cadastre d’Oswiecim, lui permettent de s’as- nécessaire, confie-t-il, d’y aider à la rencontre subi dans sa jeunesse, son combat pour tes salles de proximité à la grande à Gdansk, arrivé de Pologne à Paris à l’âge surer de la localisation du Bunker 1 et de des bonnes volontés, précisément parce qu’elles la défense de tous les enfants battus et mosquée. d’un an, devenu président du Comité français s’apercevoir que les autorités polonaises s’expriment dans un environnement difficile. » pour . Depuis dix ans, Marcello avaient tenu secret l’emplacement pour éviter pour que ces souffrances ne soient plus Lire page 12 Pezzetti menait à Auschwitz ses recherches le conflit avec les habitants. Grâce à Stefan Wil- Henri Tincq passées sous silence. p. 15 Fin de partie M. Chevènement déplace au CDR les fractures politiques L’ÉLECTION présidentielle de On aurait pu s’attendre, en l’année à venir fait déjà un premier revanche, que les soutiens socio- grand bénéficiaire en la personne logiques du maire de Belfort épou- de Jean-Pierre Chevènement. Comp- sent la sociologie du « non » révé- té à 3 % des intentions de vote dans lée lors du référendum de Maas- les enquêtes du printemps, à 6-7 % tricht et confirmée depuis aux à la rentrée des vacances, il est élections européennes dans les aujourd’hui à 11-12 %, alors que le votes en faveur des listes criti- capital électoral du Mouvement des ques : un soutien plus fort parmi CAMPUS citoyens ne dépasse pas 2 % des suf- les catégories populaires, les reve- RAYMOND LÉVY frages. Sa percée bouleverse les nus modestes et les personnes plans de campagne des duettistes peu diplômées. Or il n’en est rigou- L’emploi des L’ANCIEN patron de Renault, annoncés du second tour et révèle reusement rien. Les intentions de Raymond Lévy, quitte la présiden- de nouvelles fractures au sein de la vote Chevènement sont d’autant jeunes diplômés ce du Consortium de réalisation société française. plus fortes que le niveau d’instruc- Le retournement du marché de l’em- (CDR), structure de sauvetage du Même si elle est répétée depuis tion est élevé : selon BVA, elles Crédit lyonnais. Nommé en 1998 deux mois, l’information selon varient de 8 % chez les personnes ploi des jeunes diplômés est une réali- pour garantir l’indépendance de laquelle le maire de Belfort prélève sans diplôme à 23 % chez les per- té. La fin des « années dorées » oblige gestion de cet organisme, il passe bien au-delà du camp de la gauche sonnes ayant au moins bac + 2. les entreprises, les grande écoles, les le relais à Jean-Pierre Aubert. ne laisse pas de retenir l’attention. Plus surprenant encore : son sco- cabinets de recrutement et les candi- Il n’allait pas de soi que l’ancien re progresse, mais moins forte- dats à réviser leur stratégie. Egalement dirigeant du Ceres, l’allié de Fran- ment, en fonction du niveau de Lire page 19 dans notre supplément, un dossier sur çois Mitterrand au sein du Parti revenus, de 4 % parmi les person- Afrique CFA 1 000 F CFA, Algérie, 35 DA, Allemagne, 3 DM (1,53 ¤); socialiste dans au moins deux cir- nes à revenus modestes à 13 % l’accélération de la mobilité étudiante Antilles-Guyane, 10 F (1,52 ¤); Autriche, 25 ATS (1,82 ¤); Belgique, 49 FB (1,21 ¤); Canada, 2,50 $ CAN ; Danemark, constances décisives – aux congrès parmi les revenus élevés. en Europe. Lire notre supplément 15 KRD ; Espagne, 250 PTA (1,50 ¤); Grande-Bretagne, 1 £ ; d’Epinay et de Metz –, le ministre En fait, à ce stade de la campa- Grèce, 500 DR (1,47 ¤); Irlande, 1,40 £ (1,78 ¤); Italie, important des gouvernements gne, le vote Chevènement s’ap- 3000 L (1,55 ¤); Luxembourg, 46 FL (1,14 ¤); Maroc, 10 DH ; International...... 9 Tableau de bord ...... 22 Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3,30 FL (1,50 ¤); Portugal cont., Mauroy, Fabius, Rocard et Jospin puie sur deux points forts, révéla- 300 ESC (1,50 ¤); Réunion, 10 F (1,52 ¤); Suède, 16 KRS ; Suisse, France...... 10 Aujourd’hui ...... 25 séduise les électeurs de droite. Or, teurs de nouveaux clivages. 2,40 FS ; Tunisie, 1,5 DT ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société...... 12 Météorologie-Jeux...... 28 selon la dernière enquête de BVA, Régions ...... 14 Culture ...... 30 sur une échelle gauche-droite, 0123 M 0147 - 1120 - 7,90 F - 1,20 E Jérôme Jaffré pour Horizons ...... 15 Carnet...... 33 47 % des électeurs Chevènement Entreprises...... 19 Kiosque ...... 34 ne se classent pas à gauche, ce qui Lire la suite page 17 Communication...... 21 Abonnements ...... 34 est le cas de seulement 15 % des Emploi-annonces ...... 21 Radio-Télévision ...... 35 3:HJKLOH=UU\^U\:?b@l@c@a@k; partisans de Lionel Jospin. f www.lemonde.fr/presidentielle2002 2 LA GUERRE ET LA TRAQUE LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001

OFFENSIVE Des tensions ont les Occidentaux. L’Alliance du Nord ment entravée à la frontière de mandement de l’opération « Liberté b LA CHINE, une des puissances émergé au cours du week-end des récuse la nécessité d’un déploiement l’Ouzbékistan d’où elle devrait immuable » pour avoir imposé aux engagées dans la coalition antiterro- samedi 17 et dimanche 18 novembre de soldats occidentaux pour assurer gagner Mazar-e-Charif. b AUX bombardements en Afghanistan des riste, souhaite être récompensée par entre l’Alliance du Nord afghane, la sécurité des opérations d’assistan- ÉTATS-UNIS, des officiers supérieurs limites qui peuvent avoir retardé l’ef- une moindre insistance occidentale qui contrôle désormais Kaboul, et ce humanitaire. b L’AIDE est égale- de l’armée mettent en cause le com- fondrement du régime des talibans. à la critiquer. Tensions entre les nouveaux maîtres de l’Afghanistan et les Occidentaux Des accrochages verbaux se sont produits à propos du déploiement de soldats étrangers en sol afghan pour assurer la sécurité des opérations d’assistance humanitaire. Le chef du régime d’avant les talibans, Burhanuddin Rabbani, de retour à Kaboul, repousse l’idée de solutions politiques « imposées de l’extérieur »

LES RIVALITÉS entre ethnies et cains peuvent partir. Les forces bri- aérienne de Bagram, a indiqué le les, rapporte notre envoyée spécia- Rentré samedi à Kaboul, M. Rabba- nue comme un symbole de l’unité factions non seulement rendent tanniques ont peut-être un accord porte-parole de l’ONU : « Les le Françoise Chipaux, depuis la vil- ni, un Tadjik soutenu par Téhéran, nationale ». difficile la recherche d’un règle- avec l’ONU, mais pas avec nous », a Nations unies travaillent en étroite le pakistanaise de Quetta. Le seul Moscou et New Delhi, semble b La traque d’Oussama Ben ment politique en Afghanistan déclaré un commandant de l’Allian- collaboration avec les ONG, mais ciment entre chefs pachtounes déterminé à reprendre son rôle de Laden. Les commandos améri- mais elles compliquent l’interven- ce à notre envoyé spécial Rémy beaucoup disent ne pas pouvoir se semble être l’hostilité aux minori- président. Une délégation russe cains poursuivent la traque d’Ous- tion des troupes occidentales et Ourdan. Le ministre britannique rendre dans leur zone de travail ». tés ethniques de l’Alliance du est arrivée dimanche à Kaboul sama Ben Laden, qui aurait été l’arrivée des secours humanitaires. de la défense, Geoff Hoon, a décla- b Kunduz et Kandahar assié- Nord. Le Pakistan a renforcé les pour s’entretenir avec lui. localisé près de la frontière pakista- b Les Britanniques indésira- ré que son gouvernement exami- gées. Les talibans assiégés dans la contrôles à sa frontière pour préve- L’adjoint de l’envoyé spécial naise, selon l’Alliance du Nord bles. L’Alliance du Nord, qui con- nait plusieurs options. Il a refusé province de Kunduz seraient prêts nir le repli sur son territoire de des Nations unies pour l’Afghanis- (opposition). L’homme le plus trôle Kaboul et une bonne partie d’exclure le déploiement de nouvel- à se rendre, mais seulement à une combattants arabes ou talibans. tan Lakhdar Brahimi, arrivé lui recherché de la planète ne semble du pays, a contesté dimanche les troupes. « C’est une opération instance afghane neutre sous les b Le retour de l’ex-président aussi à Kaboul samedi, a transmis plus inaccessible depuis qu’il a été 18 novembre le rôle des soldats bri- de la coalition internationale et auspices de l’ONU, et non à l’Al- Rabbani. Dimanche, dans une à l’Alliance du Nord une invita- confirmé que son bras droit, tanniques stationnés près de la nous devons être absolument sûrs liance du Nord, selon un de leurs déclaration diffusée par la radio tion de l’ONU à participer à une Mohammed Atef, a été tué par des capitale et jugé inutile le déploie- que tout le monde est d’accord sur responsables, le mollah Fazil. A d’Etat iranienne, l’ex-président réunion de tous les mouvements avions américains près de Kaboul. ment de troupes étrangères supplé- la prochaine étape », a-t-il dit. Kandahar, les talibans traqués par afghan Burhanuddin Rabbani, qui afghans, à une date et dans un « Je pense qu’il est toujours en Afgha- mentaires dans le pays. « Les Etats- b L’aide humanitaire entra- les frappes américaines et aux- avait été chassé en 1996 par les tali- lieu non précisés. Le plan Brahimi nistan, et cela devient plus difficile Unis ont déclaré qu’il faisait la guer- vée. L’Alliance du Nord n’avait quels les habitants, selon plusieurs bans, a lancé un appel en faveur prévoit la constitution d’un Con- pour lui de se cacher à mesure que le re contre les talibans et Oussama toujours pas autorisé, dimanche, témoignages, demandent de se d’une « réconciliation nationale », seil provis oire, qui nommerait territoire pris aux talibans augmen- Ben Laden. Ceux-là sont en déroute, les membres des organisations retirer, seraient aussi aux prises tout en rejetant « la présence de une administration transitoire te », a déclaré dimanche le secrétai- presque détruits. Ca suffit, les Améri- humanitaires à se poser sur la base avec les rivalités entre tribus loca- forces étrangères » dans son pays. dirigée par « une personne recon- re d’Etat américain, Colin Powell.

Oussama Ben Laden se cacherait Dans les villas d’Al-Qaida, les traces des recettes terroristes des « chiens de guerre » KABOUL afghane, contenait des manuels sur la fabri- tants tchétchènes a été vidée par les services senter. D’autres villas ont en revanche, dans le sud-est du pays de notre envoyé spécial cation de bombes nucléaires et de poison, de sécurité du Front uni. On y trouve encore avant ou juste après le passage des journalis- Les découvertes s’achèvent dans les villas selon le reporter du Times de Londres qui a les traces d’une vie de « chien de guerre », tes, été vidées par les moudjahidins, vive- Oussama Ben Laden se trouve- d’Al-Qaida, à Kaboul. Désertées à la hâte découvert les documents. Si ces informa- des livrets de banques pakistanaises et par- ment encouragés à agir vite par des agents rait toujours en Afghanistan. par les combattants d’Oussama Ben Laden tions étaient disponibles sur Internet depuis fois afghanes, des cartes postales russes qui américains. « Nous étudions ces documents Selon Younès Kanouni, ministre plusieurs années, elles indiquent néan- devaient être rédigées ici puis postées de et coopérons avec les services de renseigne- de l’Alliance du Nord, il serait à REPORTAGE moins qu’Oussama Ben Laden s’intéressait Russie par un membre de l’unité sur le che- ment américains, confirme un officier du Maruf, une localité située à envi- aux technologies de destruction de masse. min du retour, des revues militaires. Cer- Front uni. Nous avons un intérêt commun ron 130 kilomètres de Kandahar, Moudjahidins et agents Ce qui correspond aux récentes affirma- tains repas n’ont pas été achevés, ce qui indi- dans la lutte contre le terrorisme et Oussama fief des talibans, et à une cinquan- américains du renseignement tions d’Al-Qaida sur le fait qu’elle dispose- que la précipitation du départ. Ben Laden. » taine de kilomètres de la frontière étudient les documents rait d’une bombe nucléaire. Selon les Etats- Des prisonniers arabes et pakistanais, pakistanaise. « Il dispose là-bas de abandonnés par les talibans Unis, la bombe ne serait pas prête, mais Ben PRISONNIERS ARABES ET PAKISTANAIS arrêtés aux premières heures de la victoire camps d’entraînement et de bunkers Laden en aurait acquis certains composants Dans le jardin, la piscine a été transfor- moudjahidine, sont par ailleurs soumis à souterrains », a ajouté M. Kanou- et travaillait à sa fabrication. mée en médiocre abri antiaérien, recouver- des interrogatoires. Avec deux priorités : ni. Selon le Sunday Times et le Sun- lorsque les moudjahidins du Nord ont percé Dans l’une des villas kaboulies d’Al-Qai- te de planches et de sacs de terre… Une découvrir d’éventuelles caches d’armes ou day Telegraph, citant des sources la ligne de front de la plaine de Shomali, les da, où vivaient des mercenaires venus de autre maison, habitée par des islamistes ara- de documents à Kaboul, et surtout obtenir du ministère britannique de la résidences réquisitionnées par l’organisa- pays arabes, le sol est jonché de pages noir- bes et pakistanais, contient des piles entiè- des informations sur les installations d’Al- défense, les forces spéciales améri- tion du principal suspect des attentats aux cies de formules chimiques écrites à la res de journaux et de magazines à l’inté- Qaida dans la région de Kandahar et le sud caines et britanniques auraient Etats-Unis n’ont pas eu le temps d’être entiè- main, de cartes extrêmement détaillées et rieur desquels les visages de femmes ont été du pays, où pourraient se cacher Oussama cerné Oussama Ben Laden dans rement « nettoyées ». annotées d’Egypte, de guides d’utilisation masqués par des autocollants, afin de ne Ben Laden et ses lieutenants. Un officier une zone d’environ 80 km2, dans le En six jours, les journalistes, les moudjahi- de matériel de télécommunication, ainsi pas troubler le « fou d’Allah » en mission. afghan note toutefois qu’il y a peu de chan- sud-est de l’Afghanistan. dins et les services de renseignement améri- que de manuels de pilotage qui pourraient Une villa recèle encore un stock de mines et ces que les simples soldats arrêtés à Kaboul Le secrétaire d’Etat américain cains ont fait main basse sur divers cahiers indiquer que les combattants apprenaient de roquettes. possèdent le moindre renseignement straté- Colin Powell n’a, de son côté, pas et manuels militaires et scientifiques, même la théorie du maniement d’avions. Les for- Certaines bases d’Al-Qaida, découvertes gique, n’ayant probablement jamais transité exclu que des talibans révèlent si les documents ou armes les plus sensibles mules chimiques, selon des ingénieurs en premier lieu par l’ancien propriétaire de par d’autres endroits que des camps d’entraî- la localisation de Ben Laden, rap- ont à l’évidence été emportés dans la fuite afghans consultés par la presse internationa- la maison désireux de retrouver son bien, nement déjà violemment bombardés par les pelant qu’une récompense de vers Kandahar et le sud du pays. le, correspondent à des méthodes de fabri- ont été nettoyées à la hâte, et des docu- Etats-Unis ces cinq dernières semaines. 25 millions de dollars était offer- La première résidence, qui servait de base cation d’explosifs. ments ont été brûlés par des Kaboulis n’ima- te pour sa capture. à l’état-major d’Al-Qaida dans la capitale Une résidence ayant servi à des combat- ginant pas l’intérêt qu’ils pouvaient repré- Rémy Ourdan Les moudjahidins du Front uni sont contre l’« ingérence étrangère » KABOUL ce de l’Afghanistan. Aucun problème l’accès. « Qui est le commandant ? vent tous partir. » Après une discus- un lieu non précisés. Le plan Brahi- M. Rabbani a cherché à rassurer de notre envoyé spécial à combattre dix ans de plus ! dit ce Eux ou moi ? Ils nous ont aidés à chas- sion téléphonique avec Londres, Dr mi prévoit la constitution d’un Con- sur ses intentions. « Nous ne som- Le commandant R. enrage. moudjahidin aux yeux enfiévrés. ser les talibans, on va leur dire merci, Abdullah Abdullah, le chef de la seil provisoire, qui nommerait une mes pas venus pour nous imposer, « Qu’ils ne croient surtout pas qu’ils Les Etats-Unis ont déclaré qu’ils fai- mais il ne faudrait pas qu’ils m’inter- diplomatie du Front uni, a indiqué Administration transitoire dirigée pour étendre notre pouvoir. Nous vont régner sur l’Afghanistan ! On a saient la guerre en Afghanistan con- disent d’aller où je veux. Sinon, la pro- que les soldats occidentaux étaient par « une personne reconnue com- venons à Kaboul pour la paix. » Plus déjà chassé les Russes, puis les tali- tre les talibans et Oussama Ben chaine fois, j’en tue un ou deux ! » les bienvenus à Bagram afin de pré- me un symbole de l’unité nationa- tard, dans un « message à la bans et leurs amis pakistanais et ara- Laden. Ceux-là sont en déroute, pres- Un seul commandant du Front parer le terrain à l’arrivée d’avions le ». La formule est adaptée à l’ex- nation » diffusé par la radio iranien- bes. S’il le faut, on chassera un jour que détruits. Ça suffit, les Américains uni a exprimé cette opinion publi- humanitaires. Il a toutefois précisé, roi Zaher Chah. Et le Front uni n’ac- ne, M. Rabbani a prié les Afghans les Américains, les Britanniques et les peuvent partir. » quement, avant d’être désavoué après consultation avec les chefs cueille pas favorablement cette « de retrouver leur unité, de laisser autres ! » Ce chef d’une unité de par ses chefs. « Ils sont quatre-vingt- moudjahidins, que le Front uni hypothèse. de côté les vengeances et les conflits combat de la plaine de Shomali RENCONTRE HOULEUSE cinq à être venus sans aucun accord « n’autorisera aucun pays à utiliser Le même jour que le diplomate ethniques, et de contribuer à la mise aujourd’hui arrivé en vainqueur à Si le commandant R. est si préalable, a déclaré l’ingénieur l’Afghanistan comme base ». « Si cer- onusien, le président afghan, Burha- en place d’un pouvoir indépendant, Kaboul, ne veut pas que son nom furieux, c’est aussi parce qu’il a eu Aref, le chef des services de rensei- tains pays veulent cela, nous avons là nuddin Rabbani, est lui aussi arrivé central et représentatif ». « La pré- soit cité, parce que son opinion ne la veille une rencontre houleuse gnements, évoquant le contingent un problème politique majeur. » à Kaboul, après cinq années d’exil à sence de [nos] combattants à Kaboul correspond pas au discours officiel avec une unité des forces spéciales britannique déployé sur la base Le Front uni adopte ainsi une Faizabad, dans le nord du pays. Un reflète une réalité » due à la déroute du Front uni (Alliance du Nord). Il britanniques. Ces derniers, installés aérienne de Bagram. Nous avons position populaire au sein des com- retour très contesté par l’entourage talibane, « et rien d’autre ». tient en revanche à ce que son mes- sur une position militaire qu’il occu- décidé que quinze d’entre eux pou- battants mais qui tranche avec l’at- du souverain en exil à Rome. Toute- Il a souligné que l’avenir de sage soit entendu. « Depuis vingt- pait il y a une semaine, avant l’avan- vaient rester, et que les autres doivent tente des Kaboulis d’un déploie- fois le président Rabbani, qui fut au l’Afghanistan devait être « détermi- deux ans, on lutte pour l’indépendan- cée vers Kaboul, lui en ont interdit partir. S’ils n’acceptent pas, ils doi- ment international. En dépit de leur pouvoir durant les années de guer- né par le peuple afghan et sans ingé- joie au départ des talibans, les habi- tants de la capitale afghane n’ont guère confiance dans le Front uni Les doutes de l’envoyé spécial de l’ONU pour assurer leur sécurité. Ils crai- gnent que les moudjahidins soient « Il va être difficile d’installer une force paix pour démilitariser Kaboul de nouveau saisis par leurs démons car l’Alliance du nord y est déjà présente. » Ce constat est celui de l’envoyé du passé, et que leurs luttes intesti- spécial des Nations unies en Afghanistan, Francesc Vendrell. Interrogé nes provoquent une autre guerre par le quotidien espagnol El Pais, ce diplomate d’origine catalane confir- civile. me que l’ONU a été prise de court par l’entrée des troupes de l’Alliance du nord dans la capitale afghane. « Les Nations unies, dit-il, n’ont jamais CONSEIL PROVISOIRE eu d’informations militaires ; celles-ci étaient dans les mains exclusives de Le déploiement de soldats occi- la coalition dirigée par les Etats-Unis ». Mais, ajoute M. Vendrell, les trou- dentaux, notamment britanniques pes de l’Alliance du nord n’ont rompu aucun accord avec l’ONU car «il autour de Kaboul et français autour n’y a jamais eu d’accord ». Rappelant que la conquête de Kaboul ne pré- de Mazar-e-Charif, qui pourraient supposent en rien que les troupes de l’Alliance doivent « détenir le pou- être le prélude d’une force de main- voir », il ajoute qu’un déploiement de casques bleus « suppose qu’il y ait tien de la paix mandatée par l’ONU, la paix, des accords et que les forces de paix n’aient pas à utiliser la force ». n’est pas l’unique problème entre le Front uni et la communauté inter- nationale. La nature et le rythme de re civile entre moudjahidins rence étrangère ». « C’est le peuple la période de transition politique en (1992-1996) et qui est détesté par qui doit décider de son avenir car Afghanistan sont aussi au cœur de les Pachtounes, l’ethnie majoritaire les solutions imposées de l’extérieur tensions et d’impatiences. en Afghanistan, est également peu n’ont pas d’efficacité, a-t-il déclaré. L’arrivée à Kaboul, samedi apprécié au sein de son propre Nous devons tous contribuer à la 17 novembre, de Francesc Ven- camp, le Front uni, notamment par reconstruction de l’Afghanistan rui- drell, l’adjoint de l’envoyé spécial les fidèles du défunt Ahmed Chah né, éviter toute agression extérieure des Nations unies pour l’Afghanis- Massoud, le clan désormais au pou- et empêcher que l’Afghanistan tan Lakhdar Brahimi, a permis voir. C’est un président marginalisé devienne un nid d’ingérence étran- d’ouvrir le débat. M. Vendrell a qui est revenu. L’intérêt que lui por- gère. » Les Afghans doivent, a-t-il transmis au Front uni une invita- te le Front uni est limité au fait qu’il conclu, veiller à « sauvegarder leur tion de l’ONU à participer à une réu- est demeuré, aux yeux de l’ONU, le identité islamique ». nion réunissant tous les mouve- président légitime de l’Afghanistan ments afghans, à une date et dans durant le règne taliban. R. O. LA GUERRE ET LA TRAQUE LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 3

La recherche du chef d'Al-Qaida OUZBÉKISTAN KUNDUZ important bastion TADJIKISTAN ZONE SOUS encore aux mains des talibans CONTRÔLE A Kandahar, les combattants, les chefs tribaux Faizabad DE L'ALLIANCE TURKMÉNISTAN Termez DU NORD et les trafiquants luttent pour le pouvoir Jalalabad Mazar-e-Charif Taloqan soldats français VILLES REPASSÉES attendus Bagram : forces PAKISTAN SOUS CONTRÔLE IRAN spéciales britanniques Les talibans s’arrangent pour céder leurs territoires à des Pachtounes DES ANCIENS Bamiyan Jalalabad COMMANDANTS LOCAUX Herat QUETTA (Pakistan) moudjahidins. Haji Bachar n’est toute avancée de l’Alliance du de notre envoyée spéciale pas, lui, un moudjahidin. C’est un Nord dans des territoires pachtou- KABOUL La lutte contre le terrorisme, les homme d’affaires puissant et d’une nes. Coalition de minorités ethni- Islamabad menaces nucléaires, bactériologi- énorme richesse familiale acquise ques – Ouzbeks, Tadjiks et Haza- Ghazni Peshawar ques ou chimiques, les préoccupa- dans le commerce de l’opium. Mais ras –, l’Alliance du Nord n’a d’allian- Qalat tions du monde face à la crise afgha- il avait soutenu les talibans à leurs ce que le nom ; certains envisagent AFGHANISTAN ne : ces problèmes n’intéressent que débuts, acceptant de payer six mois déjà de nouvelles combinaisons Farah Kandahar de très loin les tribus pachtounes, leur mouvement pour les encoura- pour s’opposer notamment aux Maruf MARUF toutes occupées à assurer leur pou- ger à débarrasser la région de Kan- Tadjiks, dont les principaux repré- Persh voir au moment où s’éteint celui des dahar des commandants véreux et sentants sont à Kaboul. Le rappro- Zone où serait caché Ben Laden talibans. Kandahar, « capitale » du rapaces qui taxaient son florissant chement amorcé pendant la pério- Zaranj KANDAHAR Chaman selon l'opposition mouvement taliban où il est né en commerce. Les deux hommes ne de récente entre l’Alliance du Nord QG 1994, fait l’objet d’âpres luttes entre sont pas liés, mais ils ont pour eux et la Russie constitue un épouvan- des talibans Quetta Chaman les différentes tribus locales, même d’appartenir à deux des plus gran- tail facile à agiter et l’arrivée annon- Déploiement de troupes 50 km PAKISTAN si les talibans semblent garder pour des tribus locales. L’arrangement cée d’une délégation russe à pakistanaises à la frontière l’instant le contrôle de la ville. La qui les rapproche aujourd’hui ne Kaboul n’a rien fait pour diminuer Sources : "Le Monde"/Graphic News/AFP situation des talibans devient toute- fait toutefois pas l’affaire des les craintes d’un retour russe en fois de plus en plus difficile dans la Afghanistan. mesure où, selon plusieurs témoi- La situation incertaine à Kanda- A Kunduz, la reddition sous conditions des « turbans noirs » gnages, les habitants leur deman- Les habitants har et dans sa région a poussé le dent aujourd’hui de se retirer pour Pakistan à renforcer les contrôles à LES MILLIERS de talibans assié- précisé les conditions requises à la ni, a déclaré, dimanche à Kaboul, avoir la paix, après six semaines de de Kandahar sa frontière pour tenter de prévenir gés dans la province de Kunduz capitulation de ses troupes et de que des responsables talibans assié- bombardements. toute entrée de combattants arabes ont posé des conditions à leur red- leurs alliés venus de divers pays ara- gés dans la province de Kunduz Le mollah Mohammad Omar, tra- demandent aux ou de responsables talibans jugés dition, selon les déclarations de bes, d’Ouzbékistan, du Pakistan ou avaient communiqué par radio qué par les frappes américaines, se indésirables. Trois jeunes femmes l’un de leurs principaux chefs mili- de Tchétchénie. « Les combattants avec leurs ennemis, sur fond de déplace en permanence dans la talibans de se retirer yéménites, richement habillées, taires, le mollah Fazil, dimanche étrangers – dont les partisans arabes combats sporadiques. « Des com- région. Il pourrait accepter de accompagnées de deux jeunes soir 18 novembre. Alors que ce der- et tchétchènes d’Oussama Ben mandants nous ont contactés pour remettre la ville à deux comman- pour avoir la paix, enfants, ont ainsi été arrêtées same- nier bastion des « turbans noirs » Laden – seront remis à l’ONU pour se rendre sans condition, a-t-il nuan- dants pachtounes qui lui sont pro- di au poste-frontière de Chaman (talibans) dans le nord du pays être rapatriés dans leurs pays respec- cé. D’autres ont demandé des garan- ches, le mollah Naqib et Haji après six semaines alors qu’elles tentaient d’entrer au subissait d’intenses bombarde- tifs ». Par ailleurs, « les armes lour- ties et des assurances concernant Bachar, dans l’espoir de calmer la Pakistan en compagnie d’un couple ments américains et que les com- des seront remises à une autorité neu- leur sécurité, alors que certains se situation. Les négociations en cours de bombardements pakistanais. Interrogées par les ser- bats se poursuivaient contre les for- tre » et « un passage en sécurité hors sont engagés à continuer la lutte con- à Kandahar porteraient notam- vices de renseignement pakistanais, ces de l’Alliance du Nord, le mollah de Kunduz sera accordé aux talibans tre l’Alliance du Nord. » ment sur une stratégie de sortie de elles ont affirmé vouloir regagner Fazil a indiqué, lors d’un entretien pour qu’ils soient démobilisés et ren- Des réfugiés fuyant Kunduz ont crise intéressant le mollah Omar et autres tribus ou d’anciens comman- leur pays, leurs maris combattants téléphonique avec la rédaction du trent chez eux ». raconté que la ville reste sous con- les principaux responsables tali- dants, qui voudraient bien rega- ayant été tués par les bombes améri- quotidien pakistanais Dawn, que trôle taliban. Des témoins ont indi- bans. Au niveau ministériel, cer- gner leur pouvoir. Ancien gouver- caines entre Kaboul et Kandahar. ses forces sont disposées à se ren- DES CIVILS PRIS AU PIÈGE qué à AP qu’une centaine de tali- tains d’entre eux se sont déjà ren- neur de Kandahar, Gul Agha a ainsi Deux Saoudiens ont aussi été dre à une « autorité afghane neutre Le journal Dawn écrit que « les bans avaient été tués, apparem- dus discrètement à d’autres Pach- massé quelques milliers d’hommes arrêtés alors qu’ils pénétraient au sous les auspices de l’ONU ». Présen- talibans (de Kunduz) sont alarmés ment par des tireurs de leur propre tounes. Et dans la région de Kanda- de sa tribu à la frontière avec le Pakistan. Le territoire encore sous té comme le commandant en chef par les massacres (de combattants camp, alors qu’ils s’approchaient har, par exemple, il est clair que la Pakistan dans l’attente de voir l’évo- contrôle taliban ne cessant de dimi- des talibans dans le nord de talibans afghans et de membres des lignes de l’Alliance du Nord en plupart des combattants pour- lution de la situation. Celle-ci est nuer, les volontaires arabes, qui ne l’Afghanistan, le responsable mili- étrangers d’Al-Qaida, qui auraient vue d’une capitulation. Un autre raient regagner sans problème aussi suivie de près par le Pakistan, bénéficient pas d’un grand soutien taire a précisé avoir « autorisé le été) perpétrés par l’Alliance du réfugié, Dar Zardad, a affirmé que leurs familles. intéressé au premier chef par tout de la population locale, risquent gouverneur de la province à prendre Nord à Mazar-e-Charif et à des talibans ont assassiné huit ado- Principal commandant moudjahi- arrangement chez les Pachtounes. d’avoir des difficultés accrues à trou- toutes les dispositions dans ce sens. » Kaboul ». Dans le même entretien, lescents qui s’étaient moqués din de Kandahar avant l’arrivée des Par stratégie ou par le jeu de cir- ver un abri dans la région alors que, Le mollah Fazil a écarté vigoureu- le mollah Fazil assure que plus de d’eux. Des talibans empêchent les talibans, le mollah Naqib apparte- constances favorables, les talibans selon plusieurs témoignages, les for- sement l’idée de se rendre aux sol- mille personnes ont été tuées dans civils de fuir Kunduz, a ajouté ce nait alors au Jamiat-e-Islami du pré- ont pour l’instant partout réussi, en ces spéciales américaines y opèrent dats de l’Alliance du Nord. « Nous la province de Kunduz. témoin, en affirmant avoir été bat- sident Burhanuddin Rabbani. Il est zones pachtounes, à remettre le ter- de plus en plus ouvertement. n’avons pas confiance en eux », Côté Alliance du Nord, le « minis- tu par les miliciens islamistes avant resté en ville sous leur ère, vivant ritoire à des Pachtounes dont le a-t-il commenté. Le chef militaire a tre de l’intérieur », Younès Kanou- de s’échapper. – (AFP, AP, Reuters) d’une fortune acquise au temps des seul ciment est leur opposition à Françoise Chipaux Une semaine après la chute de Kaboul, l’Ouzbékistan rechigne toujours à laisser passer l’aide humanitaire TERMEZ (Ouzbékistan) compte », déplorent les organisa- chargés prochainement sur les bar- Pour les autorités ouzbèkes, la Les responsables de ces organisa- béton posés dessus depuis sa ferme- de notre envoyé spécial tions non gouvernementales. Ces ges des Nations unies ? Termez frontière reste officiellement fer- tions fustigent la mauvaise volonté ture en 1997, serait envisagée. Mais Le vieux Diesel crache ses pou- quelques vivres simplement dépla- devait être le départ d’une « auto- mée. L’humanitaire y passe au des agences de l’ONU et s’interro- c’est la sécurité du pays, pas unique- mons, mais le remorqueur par- cés d’une rive à l’autre n’ont guère route humanitaire » vers les provin- compte-gouttes. Elle reste étanche gent sur la volonté réelle du gouver- ment celle du pont, qui pèsera dans vient, dans un halo de fumée noire, de chance de parvenir aux popula- ces du Nord-Ouest afghan. La logi- pour les personnels des ONG ainsi nement ouzbek. Ils espéraient enfin la décision. Le régime ouzbek ne à décoller la barge du quai. Contre tions concernées avant plusieurs que géographique le voulait, la poli- que pour les journalistes. « Le port obtenir, lundi à Tachkent, à l’issue souhaiterait pas rouvrir ses 137 kilo- le courant de l’Amou Daria, le jours, voire des semaines. tique aussi, puisque l’Ouzbékistan fluvial ne doit servir qu’au fret huma- d’une énième négociation, le droit mètres de frontière tant qu’un régi- bateau s’arc-boute, les câbles se est un allié de la coalition anti-tali- nitaire », a sèchement rappelé le de faire passer quelques équipes me stable n’aura pas été instauré tendent, le lourd convoi met le cap FRONTIÈRE FERMÉE ban. Mais plus de dix jours après la ministère des affaires étrangères pour réorganiser leurs équipes res- en Afghanistan. L’intérêt économi- sur Haïraton, le port afghan situé à Dimanche soir, à l’aéroport de chute de Mazar-e-Charif, et une aux ambassadeurs allemand, fran- tées sur place. « Si cela ne se déblo- que de la route du sud vers le Pakis- vingt kilomètres en amont de Ter- Termez, un DC 8 de l’armée de l’air semaine après celle de Kaboul, Ter- çais et suisse qui plaidaient la cause que pas dans les prochains jours, je tan n’est d’aucune importance face mez. Chaque jour, la même française a débarqué 26 tonnes de mez ressemble à un cul-de-sac. des ONG et de la presse. ferai passer mon matériel par le Turk- au risque que représenterait, dans manœuvre se répète dans des efflu- matériel pour le compte de quatre ménistan », explique Stéphane l’autre sens, l’infiltration de mili- ves de fuel. Depuis le 14 novembre, ONG françaises installées en Afgha- Moissing, de Solidarités. Les autres tants islamistes. environ 600 tonnes de vivres ont nistan – Action contre la faim Londres réticent à envoyer d’autres soldats pays d’Asie centrale sont plus hospi- Ces « terroristes » potentiels sont ainsi franchi le fleuve frontière, au (ACF), Solidarités, Aide médicale taliers pour l’aide humanitaire. Ain- l’obsession du président Islam Kari- sud de l’Ouzbékistan. internationale (AMI), Médecins du Le ministre britannique de la défense, Geoff Hoon, a mis en doute, si, un convoi d’Acted, parti du Tadji- mov, qui leur mène une guerre sans Cette aide humanitaire qui passe monde (MDM). Sorties des flancs dimanche 18 novembre, la perspective de l’envoi en Afghanistan de kistan, est arrivé à Mazar-e-Charif, merci, surtout depuis les attentats n’est qu’un trompe-l’œil. A ce ryth- de l’appareil, les palettes sont allées quelques milliers de soldats en raison des « risques » sur place. Dans dimanche 18 novembre, au terme qui ont secoué Tachkent en me, il faudrait des mois pour vider directement dans un entrepôt. un entretien à l’hebdomadaire The Observer, il a évoqué la présence d’un périple de plusieurs centaines février 1999 et qui furent immédia- les stocks déjà accumulés par le Pro- L’aide acheminée le même jour par d’une centaine de commandos britanniques sur l’aéroport de Bagram, de kilomètres. tement attribués aux islamistes. gramme alimentaire mondial et les Britanniques, notamment pour à proximité de Kaboul, pour remettre en état les installations. Une guerre impitoyable : début l’Unicef dans les entrepôts du port l’ONG Save the children, a connu le « S’ils ont terminé leur travail, nous les rapatrierons, a expliqué « TERRORISTES » POTENTIELS novembre à Tachkent, une dizaine fluvial de Termez, ainsi que les char- même sort. Jusqu’à quand ce stocka- M. Hoon. Nous ne les laisserons pas là-bas pour le principe. » « Nous déci- Grâce au pont sur l’Amou Daria, de personnes, présumées sympathi- gements qui y convergent. De plus, ge ? Le centre nutritionnel thérapeu- derons alors qui y ira ensuite et si même d’autres soldats iront finale- les populations menacées par la santes de réseaux islamistes, ont les tonnes de nourriture et de maté- tique d’ACF permettant de sauver ment », a-t-il dit. Les propos du ministre britannique surviennent famine, le froid et les épidémies été condamnées à des peines de riel qui ont franchi le fleuve en qua- 200 enfants « sévèrement dénutris » après des déclarations de dirigeants de l’Alliance du Nord qui ont seraient à quelques heures seule- neuf à quatorze ans de prison pour tre jours s’entassaient encore, lundi par mois, ou encore les cinq « kits » exprimé des réserves sur l’envoi d’importantes forces britanniques ment, sans rupture de charge. Cer- « distribution de tracts ». matin 19 novembre, sur le port dispensaires d’AMI capables de soi- en Afghanistan au motif que cela n’a plus de raison d’être après la tes, la remise en état de son tablier, d’Haïraton. « Nous sommes loin du gner 50 000 personnes seront-ils déroute des milices talibanes. – (AFP.) fragilisé par les énormes blocs de Jean-Jacques Bozonnet 4 LA COALITION CONTRE AL-QAIDA LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Des militaires américains souhaitaient des bombardements plus intensifs Sous le couvert de l’anonymat, plusieurs officiers supérieurs estiment qu’une campagne aérienne massive aurait permis d’en finir plus vite avec le régime taliban. Le secrétaire d’Etat Colin Powell souligne que Ben Laden a désormais « une liberté d’action très réduite »

WASHINGTON gone), Tampa (Floride), où exerce assez nombreuses – est un sujet peu même à bombarder des villes qui capables de tirer des missiles, ce expliqué que l’ancien roi, Zaher de notre envoyé spécial le général Franks, et la base Prince évoqué par la presse américaine, et sont depuis plusieurs jours sous le qu’ils auraient fait une quarantai- Chah, pourrait jouer « un rôle sym- Tout aurait-il pu aller encore Sultan, près de Riyad, en Arabie encore moins par les porte-parole contrôle de l’Alliance du Nord, ne de fois au cours du mois écoulé. bolique ». De son côté, la conseillè- plus vite ? La destruction du régi- saoudite, où se trouvent les respon- du Pentagone. Ainsi, lorsque le comme Gardez, où six membres Des représentants de la haute hié- re pour les affaires de sécurité, Con- me taliban et la liquidation des sables des opérations aériennes. département d’Etat a indiqué qu’un d’une même famille auraient été rarchie militaire assurent cependant doleeza Rice, a expliqué que les membres d’Al-Qaida seraient-elles missile déréglé avait frappé, le tués dimanche. que la coopération entre le Pentago- Etats-Unis avaient de « bons totalement achevées, si le haut ÉPARGNER LES CIVILS 16 novembre, une mosquée à Khost, Les officiers cités par le Washing- ne et la CIA serait exemplaire et échos » quant aux dispositions de commandement américain n’avait La raison essentielle des hésita- il a ajouté « n’avoir aucune connais- ton Post ont aussi un autre sujet de aurait donné d’excellents résultats. l’Alliance du Nord à accepter la pas freiné l’ardeur des pilotes de tions, ou des refus d’accorder l’or- sance qu’il y ait eu des blessés ». récrimination, les opérations auto- Selon le journaliste Bob Woodward, constitution d’un gouvernement à bombardiers ou des hommes qui dre de tir, serait un souci d’éviter Selon une agence de presse isla- nomes conduites par la CIA. Les la CIA aurait d’autre part été la pre- « large base ». Mais, a-t-elle ajouté, déclenchent les tirs des engins télé- les dommages dits collatéraux, mique, cette erreur aurait fait tren- militaires ne les découvriraient mière présente sur un terrain qu’elle « il est très difficile d’imaginer des commandés ? C’est ce qu’affir- c’est-à-dire les victimes civiles. «Il te-deux morts, sur un total d’une qu’après coup, par exemple en connaît particulièrement bien : dès talibans dans ce gouvernement », ment des officiers supérieurs améri- est choquant de constater à quel soixantaine de civils tués au cours voyant détruits des objectifs qu’ils le 27 septembre, ses représentants une hypothèse pourtant souhaitée cains qui ont confié leurs états point les dommages collatéraux ont de ce bombardement. Une autre n’avaient pas visés. La CIA dispose étaient en Afghanistan. par certains dirigeants pachtounes d’âme au Washington Post. entravé la campagne », aurait crû- bombe, sur une mosquée de Kanda- de son propre armement, par La CIA participe très activement proches des Américains. A de multiples reprises, expli- ment déclaré un officier. Ce souci har, aurait aussi tué plusieurs dizai- exemple les Predator. Ces appa- à la traque de Ben Laden et L’Irak était aussi, dimanche, au quent-ils selon l’édition dominicale d’épargner les civils aurait été essen- nes de personnes. Selon la BBC, reils sans pilote observent la situa- d’autres dirigeants d’Al-Qaida, en centre d’un épisode demeuré mys- du « Post », des cibles évidentes tiellement motivé par le désir de ne l’aviation américaine continue tion sur le terrain, mais sont aussi coordination avec les commandos térieux : le naufrage d’un cargo n’ont pas été frappées faute de feu pas heurter les autres pays mem- des forces spéciales, aidée de satel- chargé de pétrole après son accos- vert du commandement. Un géné- bres de la coalition antiterroriste, lites et d’engins de détection. A en tage par un navire de guerre améri- ral « quatre étoiles », anonyme même si les Américains, opérant Des « agents dormants » en Europe, selon la DST croire les responsables politiques cain. L’opération s’est soldée par bien sûr, met en cause le secrétaire quasiment seuls, n’avaient aucun – qui répètent depuis plusieurs un mort irakien, et cinq disparus à la défense, Donald Rumsfeld, et besoin cette fois de consulter leurs Dans un entretien au Washington Post du dimanche 18 novembre, jours que la « nasse se resserre » dont deux Américains. Le secrétai- ses conseillers, qui s’entêteraient à alliés sur le choix des cibles, comme Jean-Jacques Pascal, directeur de la Direction de la surveillance du sur Ben Laden –, la fin, cette fois, re adjoint à la défense, Paul Wol- diriger les opérations dans les ce fut le cas au Kosovo. Les Britanni- territoire (DST), le contre-espionnage français, estime que « des serait proche. « cela devient très dif- fowitz, a seulement indiqué qu’il moindres détails. ques auraient cependant, selon le agents dormants » du réseau Al-Qaida sont déployés en Europe et ficile pour lui de se cacher », a ainsi s’agissait d’une « opération mariti- Plusieurs autres officiers Washington Post, demandé à avoir représentent un danger. Autour du noyau dur du réseau d’Oussama déclaré, le 18 novembre, le secré- me d’intervention », comme les seraient plutôt d’avis que le respon- connaissance de tous les objectifs Ben Laden, il existe une douzaine « de petits groupes terroristes artisa- taire d’Etat, Colin Powell, «sa Etats-Unis en mènent régulière- sable des tergiversations est le com- visés par les B-1 et les B-52 décol- naux », semi-indépendants, peut-être moins professionnels, qui liberté d’action (semble) très rédui- ment. « C’était un de ces nombreux mandant des opérations, le général lant de leur base sur l’île de Diego tirent leurs revenus d’activités délictueuses et qui, « plus rustiques », te, et je ne crois pas qu’il y ait un cargos que nous saisissons et confis- Tommie Franks. Ils se plaignent Garcia, dans l’océan Indien. sont plus difficiles à détecter et à contrôler. pays de la région qui serait disposé quons et, apparemment, il était également des délais causés par La question des victimes civiles Selon M. Pascal, le noyau dur d’Al-Qaida, qui organise les actions, à l’accueillir ». rouillé », a-t-il ajouté. une chaîne de commandement dis- – qui semblent, malgré toutes ces est composé de groupes égyptiens, liés au djihad islamique, et de fac- Interrogé sur l’avenir politique persée entre Washington (le Penta- précautions, avoir tout de même été tions algériennes, regroupées au sein du mouvement salafiste. de l’Afghanistan, Colin Powell a Jan Krauze Laura Bush exalte un combat pour « la dignité de la femme » Un réseau espagnol impliqué dans les attentats de New York WASHINGTON de photos de femmes afghanes souriantes à visage MADRID rapport rédigé dimanche et qui sent dans le domaine de l’aviation et de notre envoyé spécial découvert. Mais on n’a pas renoncé pour autant à une de notre correspondante motive sa décision, de considérer même nous avons égorgé l’oiseau. » Les Etats-Unis feraient-ils la guerre pour libérer les campagne qui vient à point pour justifier le côté Le réseau islamiste démantelé, la que le réseau islamiste, qui se serait Enfin, dernier échange téléphoni- femmes afghanes ? C’est en tout cas l’un des objectifs « humanitaire » des opérations militaires. semaine dernière à Madrid et Grena- constitué en Espagne à partir de que le 26 septembre, quinze jours majeurs de leur campagne, si l’on comprend bien le de (Le Monde du 15 novembre), 1994 ou 1995 sous la houlette du après les événements de New York message délivré, samedi 17 novembre à la radio, par LES TALIBANS SEULS RESPONSABLES après plus de deux ans d’une enquê- principal suspect arrêté, l’Espagnol et Washington, alors qu’un disposi- l’épouse du président Bush, Laura : « Le combat Naturellement, pour que le message soit sans équi- te dirigée par le juge Baltasar d’origine syrienne Imad Eddin tif policier se resserre déjà autour contre le terrorisme est aussi un combat pour les droits voque, les talibans et les terroristes, les deux termes Garzon, serait directement impli- Barakat Yarkas « Abu Dahdah », d’Al-Qaida. Shakur se plaint : « Les et la dignité de la femme » et, à l’inverse, « la brutale étant pour la circonstance complètement assimilés, qué dans les attentats du 11 septem- s’est intégré à Al-Qaida, l’organisa- choses vont très mal. » Ce à quoi Abu oppression des femmes est l’un des buts essentiels des sont présentés comme les seuls et uniques responsa- bre à New York. C’est du moins la tion dirigée par Oussama Ben Dahdah répond qu’« il y a un peu de terroristes ». bles de l’oppression des femmes afghanes. « L’islam conclusion à laquelle est parvenue Laden, à laquelle il assurait base maladie ici mais que c’est quand L’intervention radiodiffusée du samedi est une très est une religion qui respecte les femmes et l’humanité », le juge Garzon qui, au terme d’un arrière, recrutement et contribution même mieux que là où se trouve vieille tradition des présidents américains, mais c’est indique le rapport du département d’Etat. Rien n’est interrogatoire-marathon qui a duré financière. Shakur ». la première fois qu’une first lady prend sur elle de la dit sur ce qu’était ou est encore la condition des fem- tout samedi et une partie de la nuit, En outre le juge Garzon affirme prononcer. Il s’agissait d’inaugurer une semaine de mes dans certaines régions afghanes qui n’ont jamais a ordonné, dimanche 18 novembre, PISTE INDONÉSIENNE que le numéro de téléphone en campagne en faveur des femmes afghanes et contre été sous contrôle taliban. « Seuls les terroristes et les l’incarcération de huit des onze per- Le juge fait état de trois conversa- Espagne d’Abu Dahdah figurait sur les talibans. Le relais devait être pris dès lundi talibans, explique Laura Bush, ont interdit l’éducation sonnes arrêtées mardi 13 novembre tions enregistrées entre Abu un carnet d’adresse de l’un des com- 19 novembre par Cherie Blair, l’épouse du premier des femmes. Seuls les terroristes et les talibans mena- pour « appartenance à organisation Dahdah et un certain Shakur, identi- pagnons des kamikazes qui avait ministre britannique, puis par le vice-président améri- cent d’arracher les ongles des femmes qui se mettent du terroriste, vol, falsification de docu- fié comme un militant du réseau partagé un appartement avec eux cain, Dick Cheney, et le secrétaire à la défense, vernis. » ments » et surtout « attentat terroris- Al-Qaida, qui a appelé ce dernier en en Allemagne et qu’Abu Dahdah Donald Rumsfeld. Annonçant l’intervention radiodiffusée de l’épouse te contre des personnes », dans le langage codé depuis l’étranger les 6 connaissait Mohammed Atta, Dans le même temps, le département d’Etat améri- du président, un porte-parole de la Maison Blanche cadre des attentats de New York. et 27 août et ensuite le 26 septem- auteur de l’un des attentats de cain publiait sur son site Internet un vaste dossier con- avait résumé la situation en termes encore plus sim- Seuls trois des détenus, Mohamed bre. Dans la première conversation, New York. sacré à « la guerre des talibans contre les femmes » ples : « les femmes afghanes avaient la liberté, et les tali- Ghaleb Kalaje, Ahmad Raghad Mar- Shakur explique qu’il a « coupé tou- De son côté, le quotidien El Pais (www.state.gov). Le secrétaire d’Etat, Colin Powell, et bans la leur ont enlevée ». Ni lui ni madame Bush ne dini et Mohamed Arabi Shehimi ont tes ses anciennes relations » et qu’il révèle que la police espagnole a la conseillère pour les affaires de sécurité, Condoleeza sont évidemment supposés se souvenir qu’il y a un été mis en liberté provisoire. pourra peut-être les voir dans un remonté la piste d’Abu Dahdah jus- Rice, franchissaient eux un pas de plus, en suggérant peu plus de vingt ans, un secrétaire général du Parti Sur quoi se base l’argumentation mois. Le 27 août, soit deux semai- qu’en Indonésie et a découvert l’un et l’autre, dans les habituels débats du dimanche communiste français nommé Georges Marchais avait du juge ? Essentiellement sur des nes avant les attentats aux Etats- l’existence d’une base du réseau de matin, qu’il serait très opportun que des femmes fas- justifié l’intervention soviétique en Afghanistan par « écoutes » téléphoniques, prati- Unis, Shakur affirme : « J’ai coupé Ben Laden, dans laquelle s’entraîne- sent partie du nouveau gouvernement afghan. l’impérieuse nécessité de mettre fin au « droit de cuis- quées par la police et qualifiées de toutes les communications et je me raient deux mille à trois mille mili- Il semble bien que cet ensemble d’initiatives ait été sage » qui sévissait dans ce pays. « prémonitoires » qui ont eu lieu aux sens plus tranquille psychologique- tants de l’organisation. prévu avant que la déroute des talibans ne s’accélère : alentours du 11 septembre. Ce qui ment », et il ajoute : « Dans le cadre la presse américaine regorge depuis plusieurs jours J. K. permet à Baltasar Garzon, dans son des leçons, nous sommes entrés à pré- Marie-Claude Decamps LA COALITION CONTRE AL-QAIDA LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 5 Le FMI s’engage dans la lutte contre le financement du terrorisme L’institution remettra un rapport d’étape au printemps

« L’ANTHRAX n’est pas contagieux, dence de l’Union européenne, la Rus- pas moins renvoyé la balle aux Etats mation. Le secrétaire américaine au l’anxiété si. » Cette phrase d’un diplo- sie, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, et insisté sur le fait que la première Trésor, Paul O’Neill, a affirmé que mate européen résume bien l’état la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Mexi- responsabilité « doit continuer de ces prévisions étaient « largement d’esprit dans lequel se sont réunies, que, l’Arabie saoudite, l’Afrique du reposer sur les autorités nationales ». au-dessous de la réalité ». L’Allema- les 17 et 18 novembre à Ottawa, les Sud, la Corée du Sud et la Turquie. A Le chancelier de l’Echiquier, Gordon gne (0,8 %) a maintenu sa propre pré- assemblées générales annuelles du l’issue de leur réunion, les ministres Brown, qui préside le Comité moné- vision à 1,25 %. La France les a quali- Fonds monétaire international et de ont adopté un « plan de coopération taire et financier international du fié de pessimistes. la Banque mondiale prévues initiale- multilatéral » qui « vise à interdire FMI (l’instance politique du Fonds et Aucun progrès n’a été enregistré ment fin septembre à Washington et aux terroristes et à leurs complices l’ac- successeur du Comité intérimaire) a dans l’allègement de la dette des dont les dates et le lieu avaient été cès ou le recours à nos systèmes finan- demandé, samedi, à chacun des mem- pays pauvres. Le président de la Ban- modifiés en raison des attentats du ciers et à mettre fin à l’utilisation abusi- bres « de geler, au sein de sa juridic- que mondiale et le ministre des finan- 11 septembre. ve des réseaux bancaires informels ». tion, les avoirs des terroristes et de ces britannique, Gordon Brown, ont Ô combien conscients que le terro- Un ensemble de mesures qui ne va leurs complices » et de faire un rap- bien lancé l’idée de doubler à hau- risme est une menace non seulement pas bien au-delà de celles déjà impo- port mensuel public sur les avoirs teur de 100 milliards de dollars l’aide pour la sécurité de la planète mais sées par l’ONU ou le Groupe d’ac- gelés et les noms des terroristes. Le directe annuelle au développement, également pour la croissance en rai- tion financière international (GAFI) FMI remettra un rapport d’étape sur mais le projet est resté dans les car- son de l’inquiétude qu’il suscite chez mais qui prend un relief particulier le sujet lors de ses réunions de prin- tons. Le FMI et la Banque mondiale les consommateurs, leur moral et du fait de l’engagement des pays eux- temps fin avril à Washington. ont quand même été chargés d’étu- donc leur consommation, les minis- mêmes – et pas n’importe lesquels – dier la possibilité de moratoires sur tres des finances et les gouverneurs à les mettre en œuvre. Dans leur DIVERGENCES SUR LA CROISSANCE la dette des pays en développement des banques centrales des cent qua- communiqué, les pays du G 20 souli- Si l’unanimité s’est faite pour affi- en situation de crise économique. tre-vingt trois pays membres des ins- gnent qu’ils vont « empêcher les terro- cher une détermination sans faille Alors que l’Argentine et la Turquie titutions de Bretton Woods se sont ristes d’avoir accès à notre système dans la lutte contre le financement sont au bord de la faillite, le Fonds attachés au cours du week-end à défi- financier » et s’engagent à « collabo- du terrorisme, il n’en a pas été de s’est dit « prêt à fournir, si nécessaire, nir des mesures pour lutter contre le rer davantage à l’échange de rensei- même sur le volet économique ni sur une assistance additionnelle » aux financement du terrorisme et la pro- gnements à l’échelle internationale » celui de l’aide aux pays pauvres. Arri- pays émergents touchés par la crise, AFP, ALEXANDRE NEMENOV pagation de l’inquiétude. et à mettre « rapidement sur pied une vé à Ottawa avec des prévisions de s’ils mènent des « politiques saines ». a KABOUL. Depuis six jours, les maisons d’Al-Qaida abandonnées unité de renseignement unité de renseignement financier » croissance mondiale particulière- « Laissez tomber la dette pas les bom- par les talibans sont investies par les soldats de l’Alliance du Nord. Le ton avait été donné dès vendre- pour ceux qui n’en ont pas encore. ment pessimistes pour 2002 (O,6 % bes » ont répondu les 2 000 manifes- Ci-dessus, deux jours après la chute de Kaboul, un moudjahidin inspectait di soir au cours d’un dîner qui réunis- De son côté, le FMI s’est dit prêt à pour le G 7 , quatre pays dont les tants antimondialisation venus à les missiles antichars franco-allemands trouvés dans une cache du réseau. sait les grands argentiers des pays du « aller au-delà de la lutte contre le Etats-Unis au-dessous de 1 % et les Ottawa. Les défilés se sont soldés par G 20, (85 % du PIB mondial), instan- blanchiment d’argent » mais a souli- autres juste au-dessus), le FMI a pro- 41 arrestations, 10 policiers légère- ce, de création récente, destinée à gné qu’il serait « inapproprié» de sa voqué un tollé général. Les responsa- ment blessés et une vitrine de McDo- favoriser le dialogue entre les pays part de « se mêler des affaires de bles économiques ne veulent pas nald’s brisée. Les enquêteurs français explorent développés et les pays émergents et maintien de l’ordre ». Acceptant le noircir un tableau déjà bien sombre les biens de la famille Ben Laden qui compte, outre le G 7 et le prési- « rôle clé» de l’institution, il n’en a et provoquer la chute de la consom- Babette Stern L’ATTENTION accrue des autori- le hollandaise du groupe Amaco, tés françaises sur d’éventuelles pas- enregistrée au registre du commer- serelles entre la nébuleuse islamiste ce avenue Victor Hugo, à Paris, est radicale et des investissements spécialisée dans l’immobilier de légaux, a conduit les services de luxe. Des interrogations subsistent police à entreprendre des recher- sur sa réelle activité. Les représen- ches systématiques. Ils tentent de tants de la société sont remplacés à reconstituer la toile des biens pou- un rythme tout à fait inhabituel, au vant dépendre de près ou de loin de point de paraître jouer le rôle, l’entourage d’Oussama Ben Laden, selon les policiers, « d’hommes de familial, amical ou religieux. paille ». La France a déjà gelé 28 millions Les administrateurs semblent, de francs appartenant au régime par ailleurs, fort peu se soucier de taliban. Ces avoirs appartiennent à la rentabilité de la société. Peu de des institutions ou des organismes temps après sa création, INMA afghans officiels. Leurs éventuels France a, en effet, affiché un actif liens avec des groupes terroristes net largement inférieur à la moitié sont inexistants, invisibles ou de son capital, ce qui l’apparente, impossibles à démontrer. Par au regard des règles comptables en ailleurs, la commission bancaire n’a vigueur, à une coquille vide. Interro- recensé aucun fonds suspects déte- gé par Le Monde, vendredi 2 novem- nus, dans des banques françaises, bre, Souren Sarkissian a confirmé par des militants islamistes notoi- la situation comptable de la société res pouvant être associés aux mais a indiqué qu’il se refusait à réseaux Ben Laden. tout commentaire. Les pouvoirs publics en sont Les locaux d’INMA France, ave- donc réduits à poursuivre leur tra- nue Victor Hugo, abritent égale- vail de renseignement. En France, ment la société d’intermédiaires les juges antiterroristes ont confié Les Fonderies de France, gérée par ce travail, le 12 septembre, au le même Omar Salhab, et sa filiale service de contre-espionnage, la Forges Fonderies d’alliages de hau- direction de la surveillance du terri- te résistance. La DST et les Rensei- toire (DST). Elle est chargée d’en- gnements généraux affirment que quêter non seulement sur le volet l’un des administrateurs de cette criminel mais également sur les filiale, Souren Sarkissian, « aurait affaires financières des mouve- hébergé, rue Marbeau, à Paris, des ments islamistes. extrémistes islamistes lors de leur séjour en France », sans donner AUCUNE COLLUSION DIRECTE d’autres précisions. Egalement solli- Des recherches ont aussi été cité sur ce point, M. Sarkissian a menées, en collaboration avec les assuré qu’il n’entendait pas s’expri- Renseignements généraux, sur les mer sur ces faits. avoirs directs ou indirects de la Les policiers pointent le rôle cen- famille d’Oussama Ben Laden sur le tral joué par la famille Sarkissian, territoire français et en Suisse. Les dont la tête semble être Henry, éléments contenus dans les notes directeur des projets industriels et de synthèses ne démontrent aucu- énergétiques de la filiale internatio- ne collusion directe avec des grou- nale de la Saudi Binladin group pes terroristes. Ils soulèvent davan- (BGI). Henry et Souren Sarkissian tage de questions qu’ils ne donnent sont tous deux membres du conseil de réponses, mais illustrent utile- d’administration de la Binladin- ment les entrelacs du monde des Bemco and mechanical industrial affaires. and power contracting, attachée à Les enquêteurs se sont intéressés la filiale internationale du groupe à plusieurs petites sociétés, domici- familial SBG, et spécialisée dans l’in- liées à Paris et dans les Yvelines, et géniérie électrique. liées indirectement au conglomérat Le groupe SBG serait également Saudi Binladin Groupe (SBG) de la présent en Europe, et notamment famille Ben Laden, en Arabie Saou- en France, par l’intermédiaire de la dite. Le pivot central entre ces enti- société d’édition Hazar Publishing, tés et le SBG semble être le groupe basée à Londres. Sa filiale de distribution Casareen retail inter- française, Editions Hazar, est domi- national, branche européenne de la ciliée à la même adresse, dans les filiale internationale de SBG, la Bin- Yvelines, que la société An’nol Fran- ladin group international (BGI). ce. Rien n’atteste, à la lecture des Casareen France disposait, à synthèses de renseignement, qu’un Houilles, dans les Yvelines, des travail de prosélytisme religieux ait mêmes locaux que l’un de ses princi- pu être développé à partir de cette paux actionnaires, la société d’édi- structure. tion An’nol France. Contacté par Le Enfin, le groupe SBG aurait réali- Monde, vendredi 2 novembre, un sé des investissements dans les ser- représentant de la société An’nol vices de transport de fret par le indiquait que Casareen n’y conser- biais de la société Forship, basée en vait, « depuis longtemps », qu’une Grande-Bretagne, qui dispose de boîte aux lettres. plusieurs filiales en France. Par Par ailleurs, il est apparu que l’un ailleurs, les policiers signalent les des gérants d’An’nol, Omar Salhab, investissements, essentiellement citoyen britannique, était aussi le immobiliers, en France, de l’un des gérant d’une société immobilière, demi-frères d’Oussama Ben Laden, INMA France, au sein de laquelle il Yeslam, domicilié à Genève. avait succédé à Souren Sarkissian. INMA France, contrôlée par la filia- Jacques Follorou 6 LES RÉPERCUSSIONS DU CONFLIT LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 La Chine attend les dividendes de son soutien à la coalition antiterroriste Se proclamant victime du terrorisme, Pékin demande aux Etats-Unis compréhension et assistance dans sa lutte contre le séparatisme armé des Ouïgours au Xinjiang. La Chine espère que son soutien à la campagne contre Al-Qaida lui assurera des gains stratégiques majeurs, notamment à Taïwan

PÉKIN sur les prétendus liens entre sépa- daire Sanlian Shenghuo Zhoukan avaient illustré les limites de l’of- tan. A l’évidence, elle assiste avec diplomatique chinoise réalisée de notre correspondant ratistes ouïgours et terrorisme cite des experts évoquant l’existen- fensive chinoise. Plus récemment, satisfaction à la destruction des dans les années 1990 dans cette La Chine réclame son dû. international. « Nous avons des ce d’un camp d’entraînement à la haut-commissaire des Nations camps d’entraînement d’Al-Qaida, région (riche en hydrocarbures) Devant la tournure prise par les preuves que plusieurs centaines de l’est de Kaboul ayant abrité des unies pour les droits de l’homme, qui constituaient un inquiétant élé- sous les couleurs d’une « route de événements en Afghanistan, le terroristes du Xinjiang ont été entraî- Ouïgours. Selon un chercheur de Mary Robinson, avait exprimé, ment de volatilité à ses frontières, la soie » à restaurer. Dans ce con- régime de Pékin rappelle haut et nés en Afghanistan et qu’ils sont liés l’Académie des sciences sociales, lors d’un passage à Pékin, ses même s’ils n’avaient pas l’impact texte, le rapprochement russo- fort qu’il a soutenu la coalition aux camps de Ben Laden », a répé- « plus de deux cents terroristes du « inquiétudes sur la façon dont cer- déstabilisateur sur le Xinjiang que américain, notamment sur le trai- antiterroriste et qu’il en escompte té devant la presse étrangère, mer- Xinjiang ont été formés dans les tains pays dans le monde combat- prétend la propagande chinoise. té ABM, est un camouflet pour désormais compréhension et assis- credi 14 novembre, Zhu Bangzao, camps de Ben Laden ». tent le terrorisme ». Elle s’était De même, la bonne conduite que Pékin qui avait incité Moscou à tance dans son propre combat con- le porte-parole du ministère des notamment dite « préoccupée » la Chine s’est achetée auprès des tenir bon face à Washington sur tre les « terroristes » séparatistes affaires étrangères. Il a cité deux LES LIMITES DE L’OFFENSIVE par « la population ouïgoure au Xin- Américains lui redonne une marge l’opposition au bouclier antimissi- opérant dans la province musulma- organisations présentes en Afgha- La nouvelle insistance avec jiang » et la « situation au Tibet ». de manœuvre diplomatique bien- le. ne du Xinjiang (extrême ouest). La nistan : le Mouvement islamique laquelle la Chine martèle ce messa- Les officiels chinois semblent fort venue après ses débuts calamiteux La Chine n’avait pas d’autre pos- position n’est pas nouvelle, mais du Turkestan oriental et le Parti ge semble indiquer que ses tentati- marris de tels propos. « Il ne doit avec la nouvelle administration sibilité que de soutenir la campa- elle est clamée avec une force par- ouïgour d’Asie centrale. « Certains ves antérieures d’établir une équi- pas y avoir deux poids, deux mesu- Bush (crise de l’avion espion de gne antiterroriste américaine. ticulière depuis quelques jours. de ces terroristes sont rentrés au valence entre séparatisme ouïgour res », a déclaré Zhu Bangzao. Il n’y Haïnan). Mais les fruits de l’opération pour- Adressé implicitement aux Etats- pays engager des actions de déstabi- et terrorisme international n’ont voit qu’« un changement de tacti- raient lui laisser un goût amer. Unis, le message est limpide : «La lisation tandis que d’autres sont res- que faiblement convaincu à que » des groupes activistes UN GOÛT AMER Finalement, le seul espoir qu’il lui Chine est, elle aussi, victime du ter- tés combattre en Afghanistan »,a l’étranger. Les propos de George ouïgours à l’étranger qui, « bien Toutefois, la réhabilitation de reste est que Washington se résol- rorisme. » En conséquence de quoi précisé M. Zhu, après avoir rappe- Bush à Shanghaï, lors du sommet qu’ayant pratiqué jadis le terroris- son image n’ira probablement pas ve à réhabiliter les Nations unies la répression anti-séparatiste au lé la liste d’incidents perpétrés de l’APEC, sur la nécessité de dis- me », « préconisent maintenant la jusqu’à arracher des concessions ou d’autres organisations interna- Xinjiang « fait partie de la lutte con- depuis une dizaine d’années con- tinguer entre terrorisme et « aspi- démocratie et les droits de l’hom- stratégiques majeures sur Taïwan. tionales au sein desquelles les tre le terrorisme international ». tre les symboles de l’autorité han rations politiques légitimes », me ». Une absence d’avancée sur ce dos- représentants pékinois jouent Pour mieux convaincre les (chinoise) au Xinjiang ou contre accompagnés de la mise en garde Les semaines à venir montre- sier serait d’autant plus préoccu- désormais un rôle de plus en plus esprits sceptiques en Occident, les des représentations chinoises en de ne pas utiliser la campagne anti- ront ce que la Chine aura gagné pante pour Pékin qu’une nouvelle actif. officiels chinois s’étendent, mais Asie centrale. La presse chinoise terroriste comme « un prétexte ou perdu dans la reconfiguration influence américaine en Asie cen- sans fournir de détails très précis, abonde dans ce sens. L’hebdoma- pour persécuter les minorités », géopolitique autour de l’Afghanis- trale pourrait fragiliser la percée Frédéric Bobin Chen Shui-bian, président de la République de Chine à Taïwan Le Kremlin entreprend des négociations « La guerre ne se fera pas au détriment de nos intérêts » avec les dirigeants tchétchènes « Taïwan est-il dans une posi- tion politique, réaliser des réfor- condition du dialogue, il n’y a plus tion plus incertaine depuis le mes, développer l’économie, lut- rien à discuter. MOSCOU ment. La guerre de Tchétchénie est 11 septembre ? ter contre la corruption… L’an der- – Quels sont les perspectives de notre correspondante un gouffre financier pour le pays et – Non. Taïwan n’est pas un nier, lors de mon élection, pour que Taïwan obtienne une La première rencontre officielle un bourbier pour les forces armées endroit moins sûr qu’auparavant. Washington n’avait pas confiance sorte de reconnaissance dans le entre émissaires russe et tchétchè- russes, l’« opération antiterroriste » La Chine populaire a tenté de reti- en moi. Les relations se sont amé- système des Nations unies ? ne, depuis la reprise de la guerre en annoncée au début s’étant enlisée rer un avantage de cette guerre liorées. La tension dans le détroit – Taïwan est une très rare excep- Tchétchénie voici deux ans, s’est dans une guérilla qui fait chaque depuis le 11 septembre en liant la de Formose n’a pas empiré, con- tion dans un monde où tant de tenue, dimanche 18 novembre, à semaine des dizaines de morts (offi- question de Taïwan à sa participa- trairement à ce que nombre de pays ont obtenu un siège aux Moscou. Le représentant tchétchè- ciellement 3 500 soldats russes tion à la coalition antiterroriste. gens prédisaient. Nations unies. C’est injuste. Le ne du président Aslan Maskhadov, tués, trois fois plus selon l’organisa- Mais les dirigeants américains in- – Pensez-vous que Pékin at- 189e Etat admis à l’ONU est Tuva- Akhmed Zakaev, est arrivé par avi- tion les Mères de soldats). La socié- sistent sur le fait qu’il n’était pas tend de voir un gouvernement lu, avec lequel nous entretenons on d’Istanbul, pour environ deux té civile russe est très peu mobili- question que la coopération de la CHEN SHUI-BIAN assez fermement établi à des relations diplomatiques. C’est heures d’entretien avec le général sée contre cette guerre, la couvertu- Chine se fasse au détriment des Taïwan pour reprendre ces pour- un pays de 26 km2 avec une popu- russe Viktor Kazantsev, représen- re médiatique étant largement pla- intérêts de Taïwan. Cette guerre – C’est pour cela que nous met- parlers ? lation de moins de 10 000 habi- tant du Kremlin pour la région sud aura un impact significatif sur tons l’accent sur une gestion plus – La Chine de Pékin ne croyait tants. Avec sa surface, une popula- de la Russie. notre économie, qui dépend de efficace. Autrefois, il y avait quan- pas que je puisse finir mon man- tion de 23 millions d’habitants et Chacun s’est déclaré satisfait à Procès médiatisé nos exportations. Cela n’entame tité de restrictions à ses investisse- dat [qui expire en 2004]. Elle a man- un poids économique largement l’issue de l’entrevue, qui n’avait fait en rien notre soutien complet à la ments et, plus il y avait de restric- qué l’occasion de prendre langue plus important et avec ses réalisa- l’objet d’aucune annonce précise d’un chef de guerre lutte antiterroriste des Etats-Unis. tions, moins il y avait de possibili- avec moi directement et a misé sur tions démocratiques, Taïwan est préalable. Une autre rencontre – Vous venez d’abolir les pla- té de les gérer, le résultat étant l’opposition dans cet espoir irréa- toujours exclu. S’il y a une justice devrait se tenir « dans un avenir pro- Le procès d’un ancien chef de fonds des investissements taïwa- que tout était possible. A présent, liste. Elle se trompe. Nous allons dans ce monde, nous ne devrions che », a déclaré le général Kazant- guerre tchétchène, Salman nais sur le continent. Ne crai- nous ouvrons, et nous entendons voir [à Taïwan] un grand change- pas être traités comme un "orphe- sev, estimant qu’il s’agissait du Radouev, devait se poursuivre, gnez-vous pas d’affaiblir la sécu- gérer cette ouverture avec de nou- ment dans notre paysage politi- lin diplomatique". « début d’un dialogue très sérieux ». lundi 19 novembre, dans le chef- rité de Taïwan en rendant son veaux outils économiques. Plus ce que. Le parti jadis majoritaire au – Que pensez-vous du refus de Très peu d’éléments ont filtré lieu du Daghestan (sud de la Rus- économie plus dépendante du sera ouvert, plus ce sera facile à parlement [le Kouomintang] n’aura l’Union européenne de vous quant au contenu des entretiens, sie), après une ouverture très continent ? gérer. plus son avantage. On ne peut recevoir en visite privée pour mais dans une déclaration faite médiatisée, jeudi, marquée par – En août, une conférence ras- – Le 1 décembre, vous êtes plus éviter une complète restructu- recevoir le “prix de la liberté” avant son départ de Turquie – où il la présence – « pour la première semblant tous les milieux poli- confronté à une élection législa- ration des partis. décerné par des partis euro- est retourné dès la fin des entre- fois en Russie pour une telle procé- tiques et d’affaires, les acteurs tive. Quelle est la réalisation – Le dialogue entre les deux péens ? tiens – l’émissaire tchétchène a pré- dure », notaient les journaux – sociaux, les universitaires, a déga- dont vous êtes le plus fier depuis rives du détroit butte sur une – C’est grâce aux Etats-Unis et à cisé que cette rencontre était la du procureur général de Russie gé un consensus pour une nouvel- votre prise de fonctions en définition de la Chine. En avez- l’Union européenne que nous som- « conséquence » de « l’initiative » Vladimir Oustinov, qui a fait le le stratégie de développement éco- 2000 ? vous une ? mes entrés dans l’OMC. J’ai bon prise le 24 septembre par le prési- déplacement vers le Nord-Cauca- nomique. Il s’agit de se concentrer – La consolidation de la démo- – Les dirigeants des deux entités espoir qu’à long terme, un prési- dent russe, Vladimir Poutine. Ce se. Salman Radouev était détenu sur nos racines à Taïwan tout en cratie, qui a permis aux 23 millions de part et d’autre du détroit ont la dent de la République de Chine jour-là, le chef du Kremlin avait depuis plus d’un an dans la pri- élargissant notre vision au monde. de Taïwanais d’apprécier la signifi- sagesse et la créativité nécessaires puisse se rendre en Europe. On laissé entendre, pour la première son Lefortovo de Moscou, après Le marché du continent n’est cation historique de la première pour trouver une définition d’"une nous reconnaît notre succès écono- fois, que des pourparlers étaient son arrestation en Tchétchénie. qu’un élément de notre stratégie alternance politique. L’année der- seule Chine" dans un esprit démo- mique et démocratique. J’espère envisageables en Tchétchénie, Il est accusé d’avoir mené une générale. Le vieux système en la nière, peu après mon élection, l’op- cratique, d’égalité, de paix, sur les que nous ne serons pas victimes parallèlement à l’annonce de l’ali- prise d’otage dans un hôpital au matière consistait à dire “Allons position a tenté de lancer contre bases existant actuellement. Mais d’une discrimination politique de gnement de la Russie sur la campa- Daghestan en janvier 1996, qui doucement, soyons patients”. Il a moi une procédure en destitution. nous ne pouvons adhérer à la défi- la part de l’UE. gne « antiterroriste » menée par s’était soldée, à l’issue d’un siège eu son utilité. Maintenant nous Le peuple s’y est opposé et la nition actuelle de [Pékin] selon – Taïwan semble avoir cessé les Etats-Unis. de huit jours et d’une interven- disons : “Ouverture active, gestion manœuvre a échoué. Nous n’en laquelle il n’y a qu’une seule Chi- de se poser en modèle pour l’ave- Un ultimatum avait été formulé, tion de forces spéciales russes, efficace”. Nous avons confiance sommes qu’à la première expé- ne, la Chine populaire, et Taïwan nir de la Chine comme c’était le qui n’eut aucune suite et fut vite par 78 morts dans la localité de en nous. rience en matière d’alternance, n’est qu’une partie de cette Chine, cas dans le passé. oublié par les médias russes : les Pervomaïsk. – (Corresp.) – Des critiques disent que mais le peuple de Taïwan a mon- une entité locale, une région admi- – Non. Si je rencontre un jour le rebelles tchétchènes avaient, selon vous n’avez pas les mécanismes tré qu’il était rationnel et mûr. La nistrative spéciale, une province, président [du continent] Jiang M. Poutine « 72 heures » pour économiques nécessaires pour dépolitisation des forces armées et un autre Hong Kong. Cela est inac- Zemin, je lui ferai part de notre « discuter des questions suivantes : cée sous le contrôle des autorités, que les revenus de vos investisse- celle des services secrets ont contri- ceptable pour les Taïwanais. On expérience démocratique : nous modalités du désarmement des for- mais des sondages montrent que la ments sur le continent revien- bué à la stabilité. Mais nous peut parler pour définir "une seule avons des élections et le pluralis- mations et groupes illégaux, et de prolongation du conflit n’est pas nent à Taïwan. devons encore stabiliser la situa- Chine", mais s’il s’agit d’une pré- me des partis politiques, nous leur insertion dans la vie civile en populaire. avons expérimenté l’alternance. Tchétchénie ». La méfiance demeure toutefois C’est encore inimaginable en Chi- Après deux années d’opérations immense, et l’ouverture des négo- ne, mais si Taïwan a réussi, pour- militaires en Tchétchénie, qui ont ciations – si celles-ci se concrétisent quoi la Chine n’y parviendrait-elle valu à la Russie d’être accusée de – posera le problème de l’attitude pas ? » « crimes de guerre » par des organi- des cercles militaires radicaux en sations de défense des droits de Russie, qui voyaient dans ce conflit Propos recueillis par l’homme, Vladimir Poutine semble une revanche après la défaite de Francis Deron chercher la voie d’un désengage- 1996, où l’armée russe avait fini par se retirer entièrement de la Républi- que. La capacité du président Mas- khadov à faire accepter un quelcon- que compromis avec Moscou auprès de commandants tchétchè- nes extrémistes est aussi un sujet d’interrogation. A la question « demanderez-vous l’indépendan- ce ? » posée par une journaliste de Radio Liberté, l’émissaire tchétchè- ne répondait dimanche : « L’impor- tant est de mettre fin à cette guerre. » Il a ajouté que la question du désar- mement des groupes tchétchènes – que Moscou présentait comme une condition préalable – n’avait pas été évoquée, « mais nous sommes prêts à étudier des mesures de long terme visant à une démilitarisation complète de la République », a-t-il ajouté, laissant entendre que la par- tie tchétchène demanderait un retrait total des forces russes.

Natalie Nougayrède LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 7 (Publicité) 8 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 LES RÉPERCUSSIONS DU CONFLIT Coup de froid entre Israël et l’Union européenne DÉPÊCHES a VATICAN : le pape a invité toutes les religions du monde à La délégation conduite par le président de la Commission européenne, Romano Prodi, s’est heurtée à l’intransigeance un rassemblement pour la paix à Assise, ville de saint François du premier ministre israélien, qui continue d’exiger une semaine de calme absolu avant d’accepter une reprise des discussions (Ombrie), à la date du jeudi 24 janvier 2002. Ce sera le JÉRUSALEM M. Sharon a aussitôt répliqué en des taxes qui lui revient pourtant s’adressait à lui en campant sur ses de la CIA, George Tenet. Ces tex- troisième rassemblement de ce de notre correspondant égrenant une ribambelle de chif- de droit, M. Sharon a justifié cette sept jours », a ainsi estimé l’envoyé tes, déjà vieux de plus de six mois, genre, après ceux d’octobre 1986 Le coup de froid qui a frappé fres attestant, selon les Israéliens, décision en indiquant que son gou- spécial permanent pour le Proche- sont restés lettre morte faute d’un (deux cents chefs religieux étaient Israël, dimanche 18 novembre, n’a de la poursuite des actions « terro- vernement refusait de « payer les Orient Miguel Angel Moratinos. moteur politique. présents) et de janvier 1992 pour pas épargné les relations avec ristes » palestiniennes. Le premier salaires de ceux qui nous tuent », Les attentes suscitées ces derniè- Or M. Powell a laissé entendre la paix dans les Balkans. « Nous l’Union européenne. La délégation ministre a surtout campé sur le laissant entendre que les Euro- res semaines par l’annonce média- qu’il n’avait pas le pouvoir de sup- devons nous retrouver ensemble, en conduite par le président de la principe de sept jours de calme péens n’avaient pas ces réserves, tisée d’une prochaine initiative primer la fameuse période de sept particulier chrétiens et musulmans, Commission, Romano Prodi, avait total comme préalable à toute tout en invitant l’Union à ne pas américaine au Proche-Orient ont jours imposée par M. Sharon et pour proclamer devant le monde bien du mal à trouver des éléments reprise des discussions, une exigen- déverser une manne utilisée par pourtant été largement déçues par qui n’est pourtant pas stipulée par que la religion ne doit jamais positifs à l’issue de ses entretiens ce considérée comme une « stupidi- les Palestiniens principalement, les précautions de langage le rapport Mitchell. Ce préalable devenir motif de conflit, de haine et avec le ministre des affaires étran- té » en coulisse par le haut-repré- selon lui, à l’achat d’armes. déployées par le département de calme absolu, que personne ne de violence », a déclaré gères, Shimon Pérès et le premier sentant européen, Javier Solana, d’Etat au cours des dernières qua- pourrait raisonnablement garan- Jean Paul II au cours de la prière ministre, Ariel Sharon, rencontré à parce qu’elle place une région PRÉCAUTIONS DE LANGAGE rante-huit heures. tir, après quatorze mois d’Intifada de l’Angelus, dimanche deux reprises. Leur volonté de voir entière à la merci du moindre Les Européens les plus optimis- M. Powell a d’ailleurs précisé, et près d’un millier de morts, majo- 18 novembre. Ajoutant : «Ence se briser un cercle infernal de vio- incident. tes, ou les plus fatalistes, ont voulu dimanche, qu’un plan existait ritairement palestiniens, permet moment historique, l’humanité a lence venait de se rompre sur l’in- Les Européens n’ont pas été expliquer la position israélienne déjà : les recommandations de la accessoirement au gouvernement besoin de voir des gestes de paix et transigeance israélienne, notam- mieux récompensés pour leur par l’imminence du discours de commission internationale, prési- de M. Sharon de camper sur un sta- d’écouter des paroles d’espoir. » Il a ment sur les modalités du cessez- engagement financier. Alors qu’ils politique étrangère que devait pro- dée par l’ancien sénateur améri- tu quo auquel il semble se résou- aussi convié les catholiques à le-feu qui permettrait de redonner portent l’Autorité palestinienne à noncer le secrétaire d’Etat améri- cain, George Mitchell, auxquelles dre, faute de politique alternative. jeûner le 14 décembre et « à prier une chance aux négociations. bout de bras, notamment du fait cain, Colin Powell, lundi 19 novem- s’ajoutent un texte technique con- Dieu pour qu’il concède au monde Les Européens se savaient atten- du blocage par Israël du produit bre dans le Kentucky. « M. Sharon clu sous les auspices du directeur Gilles Paris une paix stable, fondée sur la dus. La veille, un haut responsable justice, et fasse qu’il soit possible de du ministère israélien des affaires trouver des solutions adéquates aux étrangères avait, sous couvert nombreux conflits qui bouleversent d’anonymat, disqualifié d’emblée Les consignes données aux « victimes d’une attaque haineuse » de colons radicaux le monde ». une Europe jugée « pro-palestinien- a ÉTATS-UNIS : Washington se ne et anti-israélienne ». Pour ne JÉRUSALEM ditionnelle réticence des Palestiniens à coopérer tions. Dans le même esprit, les colons ne se dépla- prépare à accuser publiquement rien arranger, l’actuelle présidence de notre correspondante avec les autorités israéliennes, n’est pas fortuite. cent plus sans la carte des routes les plus sûres de la Corée du Nord, l’Irak, l’Iran, la belge et la présence du premier Dans le conflit sans fin qui oppose colons israé- Depuis la nouvelle Intifada, une recrudescence Cisjordanie et de la bande de Gaza, où la sépara- Libye et la Syrie de fabriquer des ministre Guy Verhofstadt avaient liens et Palestiniens en Cisjordanie et dans la ban- des attaques de Palestiniens par des colons est tion est cependant totale. Parue en février, elle armes biologiques, selon des déjà suscité l’ire israélienne, à la de de Gaza, chacun tente de se protéger au relevée, tant par le centre israélien d’information vient d’être réactualisée. Des dizaines de sens responsables du gouvernement fois parce que la télévision publi- mieux. L’annonce publiée récemment dans le jour- sur les droits de l’homme dans les territoires occu- interdits balisent les routes secondaires, sur les- cités lundi par le New York Times. que belge venait de diffuser un nal de l’Autorité palestinienne, Al Hayat, peut sem- pés, B’Tselem, que par la police. « Au cours des der- quelles il est déconseillé de s’engager ; la carte est Ces accusations seront portées documentaire de la BBC consacré bler incongrue, mais elle s’inscrit dans ce climat. niers mois, nous avons eu connaissance d’une cin- piquetée de logos de couleur, indiquant les hôpi- par le secrétaire d’Etat adjoint à la responsabilité d’Ariel Sharon Elle invite les Palestiniens attaqués par des colons quantaine de cas, dont deux meurtres, pour lesquels taux, les centres de secours, les postes de police et John Bolton lundi à Genève, lors dans les massacres de Sabra et Cha- à se rendre sans délai au poste de police israélien une plainte a été déposée », souligne Audrey Bom- les check-points militaires. Un vade-mecum en d’une conférence destinée à tila, au Liban, et à cause de la plain- le plus proche. se, conseiller juridique de l’organisation palesti- anglais l’accompagne : il recommande aux auto- renforcer le respect d’un traité de te déposée en Belgique contre lui L’accroche de la publicité, signée par une orga- nienne. Récemment, après que des colons eurent mobilistes d’éviter tout contact avec la police 1972 interdisant la production de pour le même sujet. nisation palestinienne de défense des droits de blessé six Palestiniens (Le Monde du 27 octobre), palestinienne, de se déplacer en convoi, d’utiliser ces armes, selon la même source. Le maire de Jérusalem, Ehoud l’homme (Palestinian Human Rights Monitoring des responsables de la police ont reconnu que des un véhicule équipé d’un pare-brise résistant aux Les 144 pays de la Convention sur Olmert, membre du Likoud que Group,) est sans équivoque : « Ce que vous devez groupes de colons opéraient en Cisjordanie et jets de pierre, de porter une arme et un téléphone les armes biologiques se dirige le premier ministre israélien, savoir et ce que vous devez faire au cas où vous avaient mené une demi-douzaine d’attaques mobile. Par précaution, les éditeurs déclinent tou- réunissent à partir de lundi à en avait conclu que le gouverne- seriez victime d’une attaque haineuse perpétrée par depuis le printemps. te responsabilité en cas d’incidents dus à «un Genève pendant trois semaines ment belge était « salopard »,ou des colons radicaux. » Suit une longue liste de con- oubli, une erreur ou une information erronée ». pour examiner l’application de ce « dégueulasse »,ou« malfaisant », signes : « Essayez de les identifier, étaient-ils armés, JAMAIS SANS SA CARTE Toutes ces précautions n’ont pas sauvé Hadas texte. Washington, selon une suivant les traductions possibles quel est leur âge, comment étaient-ils habillés, B’Tselem regrette que les colons en butte aux Abutbul, une mère de famille de quatre enfants copie du discours de M. Bolton du mot hébreu usé par l’édile. avaient-ils une voiture et quel était son numéro attaques palestiniennes recourent ainsi à l’autodé- tuée le 9 novembre dans les environs de Jenine. fournie au journal, a adopté une Face à M. Sharon, les richesses d’immatriculation ? » Les numéros de téléphone fense et aux actes de vengeance. Pour se prému- Un assassinat revendiqué par les Brigades des nouvelle stratégie consistant à de la linguistique n’ont été des postes de police israéliens installés en Cisjor- nir des embuscades tendues par les Palestiniens martyrs d’Al-Aqsa, une faction militaire du Fatah, rendre publics les noms des pays d’aucun secours pour trouver un danie figurent au bas de l’encart. Depuis cet été, sur les routes de Cisjordanie, les colons, lorsqu’ils censé venger la mort de deux de leurs responsa- contrevenant au traité, pour accord sur la comptabilité d’un l’association palestinienne a ouvert une « hot ne se déplacent pas en autocar blindé, ont aussi bles, quelques jours auparavant. tenter de les mettre dans éventuel cessez-le-feu. En vain, la line » accessible 24 heures sur 24 aux victimes ou instauré une sécurité routière aux codes revus par l’embarras et les amener à mettre délégation s’est réjouie de la bais- aux témoins d’attaques et se charge d’alerter l’ar- leurs soins. Ainsi, une automobile aux feux de Stéphanie Le Bars fin à leur programme de se de la violence intervenue au mée ou la police israéliennes. détresse allumés signale à celle qui la suit qu’un production de ces armes cours des douze jours précédents. Cette initiative, qui entend rompre avec une tra- dépassement peut entraîner un tir sans somma- f www.lemonde.fr/israel-palestiniens biologiques. – (AFP.) INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 9 Dix-huit soldats philippins Les nationalistes albanais modérés tués par les communistes BANGKOK. Dix-huit soldats philippins ont été tués et six blessés, remportent les législatives au Kosovo samedi 17 novembre, dans une embuscade montée par la guérilla communiste à proximité de Davao dans le sud de l’archipel. Un porte- parole militaire a affirmé que treize membres de la Nouvelle armée du Selon des résultats non définitifs, la formation d’Ibrahim Rugova n’atteint pas la majorité peuple (NAP, branche armée du PC clandestin) avaient également été tués. La veille, quinze communistes avaient été tués au cours d’un Le nationaliste albanais modéré Ibrahim Rugova et tés 45 % des voix à l’issue des premières élections naise en juin 1999. Le scrutin s’est déroulé sans inci- accrochage. La NAP a fait sauter quatre relais de télécommunications son parti, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), législatives organisées dans cette province adminis- dent, avec un taux de participation estimé à 63 %. le 10 novembre dans le nord de l’archipel. auraient, selon des résultats préliminaires, rempor- trée par l’ONU depuis la fin de la guerre serbo-alba- (Lire aussi notre éditorial page 17.) Engagées début 2001 par la présidente Gloria Macapagal Arroyo, des négociations avec les communistes ont été récemment suspendues. PRISTINA organisées au temps de Slobodan tions pour élire un président chargé mi les 1,25 million d’inscrits. Une En perte de vitesse dans les années 1990, l’insurrection communiste de notre envoyé spécial Milosevic. Il enregistre un net tasse- ensuite de nommer un premier partie des représentants serbes déclenchée en 1969 s’est renforcée ces derniers mois. La NAP compte- D’humeur naturellement tacitur- ment par rapport aux élections loca- ministre. avaient appelé au boycott, esti- rait plusieurs milliers d’hommes en armes. – (Corresp.) ne, le « docteur Rugova », fait par- les de 2000 (58 %), mais il peut se Ce résultat découle notamment mant que les nouvelles institutions fois preuve d’une euphorie dérou- targuer de tenir à distance ses d’un système électoral qui accorde kosovares sont un premier pas vers tante. Il souriait, dimanche adversaires. une prime aux minorités. La bonne l’indépendance de la province. Robert Mugabe implique Londres 18 novembre, pour proclamer la vic- La LDK devancerait ainsi de plus participation des quelque C’est ce qu’Ibrahim Rugova appel- toire pourtant moins large qu’an- de vingt points le Parti démocrati- 170 000 électeurs serbes (53 %) le de ses vœux. « Nous sommes de noncée de sa formation, la Ligue que du Kosovo (PDK), d’Hashim devrait leur permettre d’occuper au facto indépendants », a-t-il estimé dans un « complot terroriste » démocratique du Kosovo (LDK), à en référence au protectorat interna- l’issue des premières élections légis- tional dont bénéficie le Kosovo, HARARE. Le président zimbabwéen a accusé le gouvernement britan- latives libres organisées depuis la Pas question d’indépendance, selon les Serbes mais il y a l’administration de l’ONU nique d’être impliqué, comme financier, dans le « complot terroriste » fin de la guerre avec la Serbie, en et la présence de quelque 38 000 sol- de son opposition. Dans un discours prononcé, dimanche 18 novem- juin 1999. Au siège de son parti, Tout en se félicitant, dimanche 18 novembre, de la participa- dats sous commandement de bre à l’occasion des obsèques d’Etat d’un ancien combattant de la situé sur les hauteurs de Pristina, là tion « satisfaisante » des Serbes du Kosovo aux élections législati- l’OTAN. « Les Serbes et les autres guerre d’indépendance, enlevé le 5 novembre et retrouvé mort dix où la police serbe le retint prison- ves dans la province administrée par l’ONU, le président yougos- minorités s’intégreront sur le plan éco- jours plus tard, Robert Mugabe, qui impute cet assassinat au Mouve- nier pendant la durée des bombar- lave Vojislav Kostunica a invité les Serbes à coopérer avec la nomique, social et institutionnel », ment pour le changement démocratique (MDC), a déclaré que l’oppo- dements de l’OTAN (de mars à communauté internationale, laquelle « a garanti que le Parle- espère Ibrahim Rugova. « Mais nous sition recevrait « son argent sale » de tous les partis britanniques «et juin 1999), le leader nationaliste ment du Kosovo ne sera pas habilité à proclamer l’indépendance de demandons de nouveau que l’indé- aussi du gouvernement de Tony Blair ». Le chef de l’Etat, au pouvoir albanais modéré a surpris en soute- la province », située au sud de la Serbie et peuplée à 90 % d’Alba- pendance du Kosovo soit reconnue le depuis l’indépendance, en 1980, et qui brigue une réélection difficile nant que « la LDK a gagné environ nais. Cette phrase fait écho à l’appel lancé dimanche par le natio- plus vite possible, elle permettra de dans la présidentielle d’avril prochain, a notamment incriminé la West- 70 % des votes », sans préciser de naliste albanais modéré Ibrahim Rugova – vainqueur des élec- pacifier la région. Les élections de minster Foundation, un organisme public britannique, créé pour soute- quel chapeau il sortait ce résultat tions législatives – pour que « l’indépendance du Kosovo soit recon- dimanche ont montré que nous méri- nir la démocratie à travers le monde. Londres a qualifié comme exagérément supérieur aux estima- nue le plus vite possible ». tons l’indépendance », a-t-il conclu « absurde » ses allégations. – (AFP, Reuters.) tions crédibles d’instituts de sonda- Par ailleurs, le vice-premier ministre serbe chargé du Kosovo, en référence au calme qui a prévalu ge indépendants. Nebojsa Covic, a, depuis Belgrade, qualifié d’« insensé » l’appel durant la campagne et le jour du Dans l’attente des résultats offi- d’Ibrahim Rugova en faveur de l’indépendance. – (AFP.) scrutin. Ce dernier point pourra ser- Un navire suspecté de transporter ciels, qui devaient être publiés lundi vir d’argument à la communauté soir par l’Organisation pour la sécu- internationale, qui craignait que les rité et la coopération en Europe Thaçi. Avec 24 %, la formation de moins 20 sièges sur 120 alors qu’ils crimes politiques n’entachent le pro- du pétrole irakien coulé dans le Golfe (OCSE), le KACI (Kosova Action l’ex-dirigeant de l’Armée de libéra- pèsent moins de 10 % dans la popu- cessus de démocratisation. Pour le For Civic Initiatives) n’accordait en tion du Kosovo (UCK) recule par lation. Les autres petites minorités chef de la KFOR (force de l’OTAN WASHINGTON. Un navire soupçonné de transporter clandestine- effet « que » 45 % des voix à la rapport aux municipales. Même (Bosniaques, Roms, Gorans…) au Kosovo), le général Valentin, ment 1 700 tonnes de pétrole irakien a coulé dimanche 18 novembre LDK. Loin des 60 % nécessaires à chose pour l’Alliance pour le futur devraient pouvoir compter sur une « les partis ont montré qu’ils peuvent dans le nord du Golfe alors qu’une mission américaine visant à faire un parti pour détenir la majorité du Kosovo (AAK) d’un autre dizaine de députés. Parallèlement, tenir en laisse leurs extrémistes. Il faut respecter les sanctions imposées par l’ONU à Bagdad se trouvait à absolue des sièges au Parlement. « héros » de la guerre, Ramush les Albanais se sont moins mobili- que cela dure ». bord, a annoncé le Pentagone. Deux des huit membres de la déléga- Ibrahim Rugova (57 ans) ne fait Haravinaj, qui n’arrive pas à fran- sés que pour le scrutin municipal tion américaine, qui venait du destroyer USS Peterson, sont portés dis- plus, parmi les Albanais du Kosovo, chir la barre des 10 %. Si les estima- d’il y a un an. L’OSCE avance un Christophe Chatelot parus. Trois des 14 membres de l’équipage irakien du pétrolier Samra la quasi-unanimité à laquelle il était tions se confirment, les partis alba- taux de participation globale – Alba- manquent également à l’appel et le corps d’un Irakien a été retrouvé. habitué lors des élections parallèles nais devront donc former des coali- nais et non-Albanais – de 63 % par- f www.lemonde.fr/balkans Condoleezza Rice, conseillère du président George Bush à la sécurité nationale, a démenti que le naufrage puisse relever d’une provocation américaine à l’encontre de l’Irak. Par ailleurs, l’équipage d’un autre navire soupçonné de transporter clandestinement du pétrole irakien a Le congrès des Démocrates de gauche italiens a clôturé ses travaux sauté du bateau dans le Golfe, laissant le pétrolier à la dérive dans le nord du Golfe, près des eaux iraniennes. – (Reuters.) PESARO Le leader de fait de cette opposition, Sergio Cof- nistan. Dénonçant tout aussi durement que l’a de notre envoyée spéciale ferati, dirigeant de la puissante confédération fait la majorité du parti le danger mortel du ter- Pour leur congrès du 16 au 18 novembre à CGIl (quatre millions de syndiqués), a rejeté rorisme, M. Cofferati s’inscrit nettement pour Bulgarie : l’ex-chef du PC Pesaro, les Démocrates de gauche (DS), pre- toute idée de scission, mais a clairement posé un « usage civil » des troupes, les réformistes mier parti d’opposition au gouvernement cen- les questions qui font débat. « ne pouvant se résigner, selon lui, à ce que la for- tre droite de Silvio Berlusconi, ont élu – à « Nous devons vivre dans un parti uni sur des ce soit l’unique instrument » pour le combattre. vainqueur de la présidentielle 61,8 % – leur nouveau secrétaire général, Piero valeurs communes, mais sans exclure la confron- C’est sur ce thème que le nouveau secrétaire Fassino, qui a présenté la nouvelle ligne du par- tation des idées » a lancé M. Cofferati. «A la des DS s’est montré le plus mordant. Un choix SOFIA. À l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle en Bul- ti : la social-démocratie à l’européenne. politique de démantèlement des droits des tra- pacifiste face au défi terroriste aurait conduit le garie, dimanche 18 novembre, le président sortant, Petar Stoïanov, a Cet apparatchik de cinquante-deux ans, qui vailleurs, inspirée par un libéralisme hystéri- parti à un « désastre politique, c’eût été faire un concédé la victoire au chef de l’ex-Parti communiste, Gueorgui Parva- fut garde des sceaux dans le gouvernement de que », a-t-il poursuivi, il faut opposer des cadeau à Berlusconi. Nos soldats qui sont partis nov, qui pourrait être investi le 22 janvier. En l’absence de résultats Giuliano Amato avant la défaite du centre gau- valeurs et « défendre des règles collectives » aux- ce dimanche de la base navale de Taranto doi- officiels, les six principaux instituts de sondages bulgares ont déclaré che le 13 mai, s’est fait applaudir sur ce tour- quelles puisse se référer la jeunesse. vent savoir qu’ils ont tout le pays avec eux. » M. Parvanov vainqueur avec entre 51,9 % et 56 % des suffrages expri- nant comparable « aux choix qu’ont effectué les Piero Fassino, sur ce point comme sur tous més. Les premiers résultats officiels de l’élection présidentielle en Bul- partis socialistes européens ». LA GUERRE, POMME DE DISCORDE les autres, a bénéficié de l’appui total de Massi- garie seront publiés lundi 19 ou mardi 20 novembre, a annoncé diman- Cette conception du réformisme a particuliè- Ce sont en majorité des jeunes, a souligné le mo D’Alema, élu avec 63,4 % des voix président che soir la Commission électorale centrale à Sofia. – (AFP.) rement plu à M. Amato (Parti socialiste), pré- leader de la CGIL, qui ont défilé à plus de deux des DS. C’est une charge que la minorité aurait sent dans la salle, et à Francesco Rutelli, leader cent mille, vendredi 16 novembre, dans les rues voulu voir disparaître pour éviter la dyarchie de la coalition de centre gauche de L’Olivier, de Rome pour s’opposer à la remise en cause passée à la tête du parti qui fit, selon elle, beau- Belgique : les partis flamands qui s’est déclaré « très satisfait du virage pris par par le gouvernement Berlusconi des garanties coup de dégâts. les DS » à la tribune du congrès. A l’inverse, en cas de licenciement. Ces salariés de la méca- A Pesaro, où il faisait sa rentrée politique Piero Fassino n’a pas ouvert en introduction le nique manifestant à l’appel de la FIOM-CGIL dans le parti après les mois d’un silence relatif relancent le débat sur le rôle du roi débat souhaité par la minorité de gauche. n’avaient pas eu droit à citation dans le dis- qui avaient suivi sa démission du poste de prési- Cette dernière, avec 34,1 % des voix, a fait cours introductif de Piero Fassino, et M. Coffe- dent du conseil au printemps 2000, Massimo BRUXELLES. La majorité des partis flamands, hormis les sociaux- entendre une autre conception du réformisme rati y a vu un signe des temps. D’Alema a été le plus applaudi. chrétiens du CD & V, proposent de limiter les pouvoirs du roi des Bel- européen, où le monde ouvrier et la jeunesse Autre pomme de discorde avec la majorité ges à un rôle protocolaire. Au lendemain du dépôt des conclusions de antiglobalisation doivent être partie prenante. du parti, l’engagement dans la guerre en Afgha- Danielle Rouard la commission d’enquête sur l’assassinat de Patrice Lumumba (Le Monde du 17 novembre), le débat sur le rôle de la monarchie est relan- cé en Belgique. Cette commission avait mis en évidence le fait que le roi Baudouin disposait, à l’époque des faits, d’un réseau parallèle à A Alger, au cœur de Bab el-Oued, la rage d’un îlot « abandonné » celui du gouvernement en matière d’information et de diplomatie. Les partis flamands ont profité de cette occasion pour relancer le ALGER lante de boue qui engloutit une fem- accueillis dans le quartier sous les butions d’appartements s’opèrent débat sur la place de la monarchie dans le système politique et plai- de notre envoyé spécial me et deux hommes au rez-de- insultes ou les pierres, aucun repré- dans une grande confusion. « C’est dent pour l’instauration d’un « modèle suédois ». Les partis franco- « Si Bouteflika a une grippe, tout le chaussée de son immeuble ; le sau- sentant du pouvoir ne se risque jus- souvent en pleine nuit, comme des phones s’opposent en général à la relance d’une telle discussion, monde le saura. Mais nous, on meurt vetage de dix-sept autres person- qu’à cet îlot martyr, et, de leur côté, chauves-souris, que des représen- jugeant qu’elle accélérera la désintégration de l’Etat belge, au sein chaque jour à petit feu, dans une nes, dont une femme et son « bébé les sinistrés se refusent à en sortir. tants de la wilaya viennent désigner duquel le roi juge traditionnellement un rôle de conciliateur entre les tout nu » qu’il a fallu hisser sur le « Ce n’est pas à nous de faire des les bénéficiaires de relogement », s’in- communautés linguistiques. – (Corresp.) REPORTAGE toit avec des échelles de fortune ; démarches ou d’aller quémander, cla- digne Nacer, qui soupçonne des les jeunes qui, une corde autour de ment-ils. A Manhattan, on n’a pas « trafics » et des « passe-droits ». DÉPÊCHE Depuis une semaine, la taille, plongeaient dans les flots demandé aux rescapés de faire la L’amertume et la rancœur a SOUDAN/ÉTATS-UNIS : l’émissaire américain pour la paix au les hommes restent là, pour agripper des corps à la dérive, queue pour obtenir des secours. » vis-à-vis du pouvoir menaceraient, Soudan, John Danforth, a annoncé dimanche 18 novembre qu’il don- dans le chaos, pour puis qui creusaient la boue meur- Ainsi l’aide qui afflue par cargos selon les « enragés » de la rue Koua- nait deux mois aux parties belligérantes dans ce pays pour prouver éviter les pillages trière avec des gamelles en plasti- entiers sur l’aéroport d’Alger, et che, de dégénérer en émeute « bien « par des actes » leur volonté de paix. L’ancien sénateur, nommé début que ; la mort de sa collègue Leïla, qu’une dizaine de centres d’urgence pire qu’en Kabylie ». D’autant que le septembre comme envoyé spécial pour la paix au Soudan, a ajouté : dont le cadavre a été retrouvé 100 s’efforcent de distribuer, ne les discours islamiste d’une « alternative « Nous avons désigné quatre tâches pour le gouvernement et l’Armée de indifférence totale ! Pour les rapaces mètres en contrebas du collège ; le concerne pas. « On se débrouille tout sociale » bénéficie aujourd’hui d’une libération des peuples du Soudan (SPLA, rébellion sudiste) », a-t-il dit. du pouvoir, le peuple n’existe pas. Ils drame de la vieille Louisa Medhi, seul, c’est la population de la rue qui nouvelle écoute. Les locataires du 11 Les quatre mesures sont les suivantes : cessation des hostilités dans les nous méprisent. » Nacer, trente- veuve d’un « héros » de la guerre nous donne à manger. On ne va pas ne remettent plus leur destin qu’à monts Nouba (centre), fin des attaques contre les civils, création de neuf ans, un colosse à la courte bar- d’indépendance, qui, de désespoir, aller chercher des couvertures, des Dieu, auquel, avec le ramadan, ils « zones de tranquillité » pour les opérations humanitaires et « fin des be, qui hurle ainsi sa rage, samedi a perdu la tête et erre sur la place vivres ou des vêtements, on n’est pas consacrent quotidiennement cinq enlèvements de personnes pour en faire des esclaves ». – (AFP.) 17 novembre, est approuvé par la des Martyrs. Et puis, par-dessus au Kosovo », s’entêtent-ils, par prières, même si, chaque soir, la rup- demi-douzaine d’hommes qui l’en- tout, ce sentiment d’abandon. « dignité ». « Ce qu’on veut, c’est un ture du jeûne est pour eux plus que tourent au cœur du secteur le plus Les femmes et les enfants se sont toit ! » Or, dans un contexte de crise problématique. Alors que des mil- touché de Bal el-Oued. Le premier réfugiés chez des parents, des amis, suraiguë du logement, cette attente liers de repas chauds et de couffins niveau du numéro 11 de la rue dans des écoles ou sous des tentes, relève de la gageure. de friandises sont, selon le Croissant- Rachid-Kouache (ex-rue Léon-Fau- mais les hommes restent là, dans le Rouge, à la disposition des sinistrés, cheux), enseveli sous 2 mètres de chaos, pour éviter que des pillards « TRAFICS » ET « PASSE-DROITS » les plus isolés d’entre eux doivent boue, n’est plus qu’un cloaque vis- viennent arracher le peu qu’il leur Mustapha, un ouvrier imprimeur, renoncer au partage en famille de la queux où flotte une odeur pestilen- reste. L’immeuble insalubre du 11, qui, avec sa mère, son épouse et chorba et du repas traditionnel. tielle. De l’autre côté de l’étroite une ancienne pension qui date de leurs sept enfants, occupait un trois- Comme si la catastrophe ne suffi- rue, une équipe de la protection civi- 1889, ayant tremblé sur ses bases pièces au numéro 9, fait figure de sait pas, une flambée des prix des le vient d’extraire deux corps du sous le choc des véhicules emportés miraculé. Un F3 neuf vient de lui denrées alimentaires de base (toma- bourbier en une demi-heure. Ici, comme des fétus, ils n’osent dormir être attribué. C’est à Deirgana, à tes, courgettes, viande de mouton chacun sait qu’il « marche sur des dans les étages et ne s’accordent 60 kilomètres d’ici, « mais on est sau- et de poulet notamment) donne un morts ». que quelques heures de repos, dans vés », souffle-t-il. Selon la cellule de goût terriblement amer au ramadan Prof de maths au collège El-Ketar une mosquée ou dans le hall de la crise, plus de 450 familles sans abri algérois. et père de quatre jeunes enfants, mairie voisine. « Mais hier on nous seraient déjà recasées. Or, compte Nacer ne se remet pas de ce qu’il a en a chassés à coups de matraque. » tenu de l’étendue du désastre, de Robert Belleret vécu depuis une semaine. Il déballe Le président, son premier minis- l’inertie bureaucratique et de l’ab- tout, en vrac : la monstrueuse défer- tre et le wali délégué ayant été sence de relais associatifs, les attri- f www.lemonde.fr/algerie 10 FRANCE LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001

CORSE Le procès de l’ancien préfet b L’EX-PRÉFET a multiplié, ces derniers M. Chevènement l’a plusieurs fois autrui », M. Bonnet est le seul préve- négociateurs des accords de Mati- de Corse Bernard Bonnet et de ses jours, les attaques publiques contre défendu. b POURSUIVI pour « compli- nu à n’avoir admis aucune responsabi- gnon, a porté plainte contre l’ex-pré- sept coprévenus s’ouvrait lundi Lionel Jospin, dénonçant notamment, cité, par instigation et fourniture de lité dans l’affaire. b LES NATIONALIS- fet, son directeur de cabinet et le colo- 19 novembre à Ajaccio, deux ans et dans Magazine, « le premier moyen, de destruction volontaire par TES corses seront présents à l’ouvertu- nel Mazères pour « tentative d’atten- demi après l’affaires des paillotes. procès trotskiste de l’histoire ». incendie d’un bien appartenant à re du procès. Paul Quastana, l’un des tat et association de malfaiteurs ». Bernard Bonnet cherche à faire de son procès un événement politique Alors que le procès de l’incendie des paillotes, en 1999, s’ouvrait, lundi 19 novembre à Ajaccio, l’ancien préfet de Corse a multiplié les mises en cause de Lionel Jospin et du gouvernement. M. Chevènement le défend, mais a renoncé à lui apporter un soutien public. Matignon s’efforce de se tenir à distance

L’ANCIEN PRÉFET de Corse a Pourtant, le candidat du MDC à devant les députés. Le 4 mai 1999, ni révoqué lors de l’annonce de sa fait un cauchemar : le procès de l’af- l’élection présidentielle a décidé, veille de la mise en examen de garde à vue, attachant «plus de faire des paillotes, qui s’ouvrait lundi après hésitation, de ne pas se rendre M. Bonnet, M. Jospin prenait enfin poids à la parole du préfet qu’à la 19 avril à Ajaccio, restait celui d’un à Ajaccio. Et, après s’être indigné du la mesure de l’épisode et reconnais- parole d’un magistrat ». M. Schra- simple « fait divers ». C’est par ces récit de l’affaire que le directeur du sait, sur TF1 « un coup dur pour meck omet toutefois de mentionner deux mots que lui-même avait quali- cabinet de M. Jospin, Olivier Schra- l’Etat, la République, le gouvernement qu’entre septembre 1999 et jan- fié, au mois d’avril 1999, l’incendie, meck, livre dans Matignon, rive gau- aussi et pour la Corse ».Le25mai,la vier 2000, le ministre de l’intérieur, certes rocambolesque, du restaurant che (Le Seuil), il a choisi de ne pas droite déposait une motion de censu- victime d’un accident opératoire et Chez Francis. Deux ans et demi plus répondre. Ses amis ont estimé que re. Matignon compte, deux ans et plongé dans un coma prolongé, tard, Bernard Bonnet entend, de tou- seul Charles Barbeau, directeur du demi plus tard, sur l’apaisement des avait été absent du gouvernement, te évidence, mettre en cause le gou- cabinet de M. Chevènement jus- passions suscitées par l’affaire des obligeant le cabinet du premier vernement, qu’il juge responsable de qu’en août 1999 – et mis en cause paillotes, dans l’île et à Paris. Quant ministre, pour soulager Jean-Jack la comparution d’un préfet de la dans ce livre – aurait été habilité à le République devant un tribunal. faire. Mais M. Barbeau a préféré Après s’être maintes fois inquiété de invoquer son devoir de réserve, et Le préfet assure avoir « reçu des menaces de mort » la « partialité » d’« un tribunal choisi M. Chevènement a mesuré le risque par les indépendantistes », le prévenu de mêler sa voix aux attaques publi- Le préfet Bonnet a été interrogé le 12 novembre, par les policiers de a enrichi sa défense, déjà exposée ques de M. Bonnet dans une campa- la Division nationale antiterroriste (DNAT), après les menaces de dans deux livres, en expliquant sur gne électorale où, sur l’euro ou les mort dont il assurait avoir été l’objet. Il a indiqué « avoir reçu des France 3, le 15 novembre, puis dans frappes américaines, il pèse chaque menaces de mort extrêmement précises venant de ce que l’on appelle le Le Figaro Magazine du 17 novembre, mot au trébuchet. “groupe des anonymes”, qui s’est reconstitué et qui utilise la même tech- que l’audience d’Ajaccio constitue- Matignon n’a pas non plus envie nique que celle qui a assassiné le préfet Claude Erignac, le 6 février rait « le premier procès trotskiste de de se laisser instrumentaliser par le 1998 ». M. Bonnet a estimé que ces menaces étaient « d’une exception- l’histoire de France » – sans doute prévenu. Après débat – et bien nelle gravité » et tenté, une nouvelle fois, d’obtenir un dépaysement par allusion aux « procès stali- qu’Alain Christnacht, qui a participé du procès. Le « groupe anonyme », apparu fin octobre en Corse, a pro- niens », et au passé de Lionel Jospin. trois semaines d’audience un tour Matignon – sans rencontrer de réser- comme conseiller de M. Jospin à la fité, le 15 novembre, de la revendication de plusieurs attentats pour Dans un entretien publié lundi politique, il a aussi multiplié, ces der- ve ni d’hostilité. « C’est l’homme qu’il négociation de l’accord de Mati- répondre qu’il était étranger à ces menaces. Les clandestins ont matin par Le Parisien, l’ex-préfet de niers jours, les déclarations fracas- faut là où il faut », disait-il un peu gnon, n’y fut pas hostile – il a été souhaité que le préfet « sache que, le jour où [leur] organisation Corse déclarait en outre qu’il «en santes, tandis que Matignon tentait plus tard en Corse. Comme M. Bon- décidé que ministres et membres de pensera à s’occuper de son cas, il n’en sera pas averti ». veut » à Lionel Jospin « parce qu’il a de faire du procès un « non-événe- net, M. Chevènement a « regretté », cabinets cités à comparaître par initié et encouragé mon lynchage judi- ment » et que Jean-Pierre Chevène- depuis, que le procès n’ait pas été M. Bonnet ne déféreraient pas, sauf ciaire et médiatique ». Il assurait ment, ministre de l’intérieur lors de déplacé à Paris. Rendant un nouvel si le président du tribunal l’exigeait. au « processus de Matignon », s’il Queyranne, ministre par intérim, à avoir reçu, lorsqu’il était en Corse, le la nomination de M. Bonnet en hommage à cet « homme coura- « On ne saurait confondre une deman- est critiqué, il témoigne que le sou- reprendre en main les affaires cor- soutien du premier ministre et avoir Corse, a renoncé à s’afficher avec geux », le 11 novembre sur France 3, de émanant d’une des parties et une tien au préfet Bonnet est une page ses. Se focalisant volontiers sur le sui- été « en contact téléphonique quoti- l’imprévisible prévenu. il a ouvertement repris à son compte demande formulée par un magis- tournée. vi du dossier par le premier ministre, dien avec ses conseillers ». Avant son M. Chevènement n’a toutefois la thèse de M. Bonnet : l’affaire des trat », a précisé, le 13 novembre, L’entourage de M. Jospin a fait M. Bonnet a expliqué au Figaro arrivée au tribunal correctionnel jamais « lâché » l’ancien préfet paillotes aurait été « gonflée », a-t-il Yves Colmou, conseiller auprès du connaître « sa » vérité il y a un mois. Magazine qu’à l’instant où le tribunal d’Ajaccio, lundi 19 novembre, il – aujourd’hui placé hors cadre. En dit, pour « justifier un retournement premier ministre. Dans son livre, M. Schrameck s’en le priera de décliner son identité, il devait aussi déposer une gerbe de février 1998, alors que Lionel Jospin complet de politique » en Corse et « Ces événements sont bien une prend explicitement à M. Chevène- répondra : « Mon nom, à cette épo- fleurs là où Claude Erignac avait été et Jacques Chirac devaient nommer ouvrir un dialogue sans conditions affaire de l’Etat (…), mais ce n’est pas ment, relatant que le ministre de l’in- que, était Lionel Jospin. » tué, le 6 février 1998, à 200 mètres du en urgence un successeur à Claude avec les élus insulaires, en décem- une affaire d’Etat », expliquait le pre- térieur avait plaidé seul pour que le palais de justice. Pour donner à ces Erignac, il l’avait déjà recommandé à bre 1999. mier ministre, le 28 avril 1999, préfet de Corse ne soit pas suspendu Ariane Chemin

Chronologie d’une « affaire de l’Etat » Le procureur stigmatise la « volonté de puissance » de l’ancien représentant de l’Etat LES DERNIÈRES salves procédurales, Le 19 avril 1999 au soir, ces cinq gendarmes, Mazères eux-mêmes – munis d’un briquet te, par la volonté de [lui] faire plaisir ». Selon le b 11 février 1998 : arrivée tant auprès de la Cour de cassation que de la agissant sous les ordres du colonel Mazères – confié, selon ces derniers, par le préfet Bon- réquisitoire, les différents protagonistes, en Corse de Bernard Bonnet, Cour européenne des droits de l’homme, qui dit avoir répercuté les demandes du préfet net en personne. obéissants et admiratifs du combat mené par nouveau préfet de Corse, afin d’obtenir le dépaysement de son procès Bonnet –, s’attaquaient à la paillote Chez M. Cavalier racontait qu’il avait tenté de le successeur de Claude Erignac pour le réta- cinq jours après l’assassinat – en raison, notamment, de « menaces », Francis, à Coti-Chiavari. Faute d’avoir prévu dissuader le colonel et le préfet d’entrepren- blissement de l’Etat de droit dans l’île, érigé de Claude Erignac. dont il dit être l’objet – ont été vaines. Le pré- la ventilation des vapeurs d’essence dans l’air, dre l’opération contre la paillote Chez Fran- en dogme, auraient été soumis à de nombreu- b 7 mars 1999 : incendie fet Bernard Bonnet, âgé de cinquante-trois le capitaine Norbert Ambrosse, le chef d’équi- cis et qu’il pensait les avoir convaincus. Fort ses pressions du préfet. Ce dernier s’exaspé- de la paillote Aria Marina, ans, sera le prévenu central du procès d’Ajac- pe, était gravement brûlé au visage et aux de son autorité, il persuadait le capitaine rait de ne pas voir avancer, comme il le souhai- au nord d’Ajaccio. cio, prévu pour durer trois semaines : le tri- mains. Dans l’affolement, l’opération tour- Ambrosse de passer aux aveux. Et, en guise tait, le plan de destructions légales des paillo- b Nuit du 19 au 20 avril 1999. bunal doit y reconstituer la rocambolesque nait au fiasco. Le lieutenant Denis Tavernier de preuve, il confiait au juge l’enregistrement tes installées illicitement sur le littoral. «La Incendie criminel de Chez Francis affaire des « paillotes », qui défraya la chro- oubliait son couteau de commando et l’appa- clandestin d’une conversation de dix-huit pression, en bonne part autosuggérée, la ten- à Cala d’Orzu, au sud d’Ajaccio. nique, sous un mode parfois tragi-comique, reil radio de l’unité ; des bidons d’essence minutes au cours de laquelle il s’entretenait sion, l’épuisement, le confinement, la crainte b 27 avril 1999. Jean-Pierre au printemps 1999. étaient dissimulés à la hâte, à l’extrémité de la avec M. Bonnet du déroulement de l’enquê- obsidionale, la volonté de puissance, le goût de Chevènement, ministre de Poursuivi pour « complicité, par instigation plage par les lieutenants Franck Pesse et Lio- te. Sur la bande, le préfet affirmait : «Ilsne l’action clandestine sont à l’origine des faits qui l’intérieur, déclare à l’Assemblée et fourniture de moyen, de destruction volon- nel Dumont, qui avaient déposé les tracts dési- peuvent pas monter très haut. Ils peuvent peut- sont reprochés », conclut le procureur, qui a nationale avoir reçu une lettre taire par incendie d’un bien appartenant à gnant le propriétaire des lieux, Yves Féraud, être, à la limite, toucher mon voisin [le direc- abandonné en fin d’instruction la notion d’in- dans laquelle M. Bonnet l’assure autrui », l’ancien préfet de Corse est considé- comme une « balance des flics ». L’adjudant- teur de son cabinet, M. Pardini], et encore, fraction commise « en bande organisée »,et de son innocence: « Je n’ai pas, à ré par l’accusation comme ayant joué «le chef Eric Moulié, ancien membre du GIGN, par ricochet, ce n’est pas dit. Toutes les précau- qui conduit les mis en cause devant une cour l’heure qu’il est, la moindre raison rôle principal » dans une « dérive individuelle qui servait de chauffeur, était resté à l’écart. tions ont été prises. Non, non, c’est là où cha- d’assises. de mettre en doute sa parole » dit et collective » ayant abouti, en quelques Interrogé par sa hiérarchie puis par les cun va s’arrêter, c’est là. » Scrutant d’éventuelles responsabilités des le ministre. mois, à la destruction de deux de ces restau- enquêteurs, le colonel Mazères livrait, dans autorités de tutelle, le procureur a enfin esti- b 20 mai 1999. Le préfet est rants de plage qui jalonnent les rivages Cor- un premier temps, différents scénarios pour RÉQUISITOIRE DE 195 PAGES mé qu’aucun élément n’accréditait l’existence accusé par son directeur se, près d’Ajaccio : Aria Marina, le 7 mars justifier la présence d’objets égarés apparte- Dans son réquisitoire de 195 pages, rendu de complicités au sein du cabinet du premier de cabinet d’avoir donné l’ordre 1999, et Chez Francis, quelques jours plus nant à la gendarmerie. Il invoquait une mis- le 26 février 2001 pour préconiser le renvoi du ministre, de la direction de la gendarmerie ou d’incendier la paillote. tard, dans la nuit du 19 au 20 avril. sion de surveillance « qui avait mal tourné ». dossier devant le tribunal, le procureur Jac- des ministères de l’intérieur et de la défense. b 5 mai 1999. M. Bonnet M. Bonnet demeure le seul à n’avoir recon- Mais cette version était vite abandonnée. Le ques Dallest affirme que les dénégations de M. Bonnet, qui encourt dix ans d’emprisonne- est mis en examen pour nu aucune responsabilité dans les événe- 26 avril, alors qu’il était écroué, comme ses M. Bonnet – qu’il qualifie d’« autocrate mani- ment et une amende de 1 million de francs, a « complicité de destruction ments, malgré les accusations concordantes subordonnés, le lieutenant-colonel Bertrand pulateur » – « ne résistent pas à la conjonction fait citer, parmi les témoins du procès, Lionel volontaire de biens appartenant à de ses sept coprévenus : son ancien directeur Cavallier, qui était en permission au moment d’accusations réitérées, précises et aux éléments Jospin, certains de ses conseillers et plusieurs autrui par l’effet d’un incendie en de cabinet, Gérard Pardini, le colonel Henri de l’opération, se rendait de lui-même au matériels du dossier ». ministres. Mais Matignon a annoncé bande organisée ». Ils est écroué à Mazères, ancien chef de la gendarmerie en palais de justice d’Ajaccio. Il révélait alors au M. Bonnet a déclaré, pour sa part, que l’in- qu’aucun d’entre eux ne viendrait à l’audien- la maison d’arrêt de la Santé, à Corse, et les cinq gendarmes du Groupe- juge d’instruction avoir été prévenu du pro- cendie des paillotes procédait de la mise en ce, sauf si le tribunal le demandait expressé- Paris. « Des initiatives ont été mal ment de pelotons de sécurité (GPS) – quatre jet d’incendie de la paillote Chez Francis et pratique par ses collaborateurs de propos ment. maîtrisées », dit-il. « Je ne peux pas officiers, un sous-officier —, qui passèrent à de la tentative perpétrée le 7 mars contre le qu’il aurait tenu à la légère, d’« une attitude de imaginer qu’un écrit l’action. restaurant Aria Marina par MM. Pardini et collégiens »,d’« initiatives inspirées, sans dou- Jean-Michel Dumay sur l’honneur d’un préfet de la République adressé à son ministre ne puisse rien signifier », déclare, le lendemain, Les nationalistes accusent le préfet et ses proches de « tentative d’attentat et association de malfaiteurs » Jean-Pierre Chevènement. b 26 mai 1999. Jacques Chirac LES NATIONALISTES sont par- tion de malfaiteurs en relation avec risme” ». Le ministère public, dans Ambrosse avait pour mission d’al- devant l’Assemblée de Corse, en dénonce en Conseil des ministres venus à s’inviter au procès des une entreprise terroriste » –cequi son réquisitoire définitif, convient ler couler à Bonifacio des bateaux lui demandant : « Quand partez- les « dysfonctionnements de l’Etat » paillotes, au moins momentané- réjouissait à l’avance le petit mon- lui-même que pour le « trio Bonnet- d’un proche de François Santoni. vous monsieur le Préfet ? » Le préfet en Corse. Lionel Jospin réplique : ment, via une astuce de procédu- de nationaliste. Mazères-Pardini », dans sa « dyna- Un fusil d’assaut M16 a bien été lui avait répondu : « Je partirai « Il y a eu dysfonctionnement, mais, re : Paul Quastana, l’un des négo- M. Quastana s’est subitement mique extrémiste », la destruction saisi chez M. Pardini et l’un des gen- quand vos amis cesseront de racket- contrairement à ce qui s’est passé ciateurs du processus de Matignon souvenu qu’il était chez lui, à Albi- des paillotes « devait ouvrir la voie darmes, spécialiste en explosifs, a ter, quand vos amis cesseront d’as- autrefois, il n’a pas été approuvé, et second élu, derrière Jean-Guy treccia (Corse-du-Sud) le 11 jan- à d’autres actions occultes à conno- reconnu avoir été sondé par deux sassiner dans les fêtes de village, ni couvert. » Talamoni, sur la liste de Corsica vier 1999 dans la soirée, lorsqu’il tation terroriste ». de ses collègues pour faire sauter quand vos amis cesseront de dépo- b 2 juillet 1999. M. Bonnet Nazione à l’Assemblée de Corse, a avait entendu des bruits étranges un bateau. Pour les avocats de ser des explosifs. » est remis en liberté sous contrôle déposé plainte contre le préfet Bon- autour de sa maison. Il était sorti « D’AUTRES PROJETS CRIMINELS » M. Quastana, il existait bien «un Mes Sollacaro et Garbarini notent judiciaire. net, son ancien directeur de cabi- avec une torche et avait surpris des Le capitaine de gendarmerie Lio- plan concerté assorti de compéten- en tout cas avec délice qu’il s’agit b 29 août 1999. M. Chevènement net, Gérard Pardini, et le colonel ombres qui s’étaient enfuies. Plu- nel Ambrosse a reconnu, pendant ces et de moyens techniques » déci- manifestement d’une « association démissionne du gouvernement. Il Henri Mazères. Il accuse les trois sieurs personnes du village, selon l’instruction, qu’il s’agissait « d’af- dé par la préfecture, et dont leur de malfaiteurs en relation avec une est remplacé par Daniel Vaillant. hommes de « tentative d’attentat et l’élu, lui ont confirmé avoir remar- faiblir les nationalistes en ravivant client a failli faire les frais. Les entreprise terroriste », et que la dété- b 20 octobre 1999. Olivier association de malfaiteurs », et ses qué la présence de cinq hommes, un conflit entre eux à l’occasion des ombres aperçues autour de la mai- rioration du bien d’autrui (ou la Schrameck, directeur du cabinet deux avocats, Mes Pascal Garbarini « arrivés en pleine nuit à bord de élections ». Selon le lieutenant Lio- son d’Albitreccia préfiguraient «à tentative) est punie de dix ans de de Lionel Jospin, est interrogé et Antoine Sollacaro, leur ont déli- véhicules banalisés, ayant un com- nel Dumont, « outre la destruction l’évidence » une « action clandesti- prison et 100 000 francs d’amende. au titre de témoin à Ajaccio vré, le 9 novembre, une citation portement étrange et porteurs de par incendie des paillotes, d’autres ne dirigée contre M. Quastana, M. Quastana, si le tribunal l’autori- par le juge d’instruction Patrice directe qui devait être examinée sacs apparemment lourds et d’ar- projets criminels avaient été agités décidée par MM. Bonnet, Pardini et se à se constituer partie civile, Camberou. M. Camberou a aussi lundi à l’ouverture du procès de mes de poing », autour de chez lui. par les responsables de la préfectu- Mazères », dans le but « d’attenter entend réclamer 10 francs de dom- entendu Clotilde Valter l’affaire des paillotes. Si le tribunal Or, selon ses avocats, l’incendie re » : « L’idée avait germé de à ses biens afin de faire repartir la mages et intérêts ou sa contre- et Alain Christnacht, tous deux les suivait, M. Quastana devien- des paillotes faisait partie « d’un mitrailler à l’aide d’un fusil M16 des guerre entre nationalistes ». valeur en euros. conseillers du premier ministre. drait partie civile, et les prévenus plan concerté de déstabilisation pré- façades de nationalistes. » Le lieute- M. Quastana aurait été visé par- seraient poursuivis pour « associa- voyant des actions de “contre-terro- nant a assuré que le capitaine ce qu’il avait interpellé M. Bonnet, Franck Johannès FRANCE LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 11 Lionel Jospin enregistre Le PS réserve 210 circoncriptions aux femmes une forte baisse de popularité LA COTE de popularité de Lionel Jospin enregistre une forte chute, pour les élections législatives de 2002 selon le sondage réalisé par l’IFOP, du 8 au 16 novembre, auprès d’un échantillon de 1 837 personnes et publié par Le Journal du dimanche (daté 18 novembre). Le premier ministre recueille 44 % d’opinions posi- Les Verts font pression sur les socialistes pour obtenir d’ultimes concessions tives (en baisse de 8 points en un mois), contre 38 % d’opinions négati- ves (sans changement). Si une majorité relative des sondés continue à Le conseil national du PS a réservé aux Verts, logiste en réclame davantage et souhaite avoir criptions ont été réservées à des femmes, ce qui, se dire satisfaite du chef du gouvernement, ce dernier enregistre son samedi 17 novembre, une liste de 36 circonscrip- au moins 20 élus afin de constituer un groupe à avec les candidates d’outre-mer, devrait permet- troisième plus mauvais résultat depuis son installation à Matignon, en tions, dont 18 jugées « gagnables ». Le parti éco- l’Assemblée nationale. En métropole, 210 circons- tre de dépasser la barre des 40 % de candidates. juin 1997, selon l’IFOP. La cote de popularité du président de la République chute également, FRANÇOIS HOLLANDE devait te est investi, plaisante M. Hollan- tat, qui, avec l’outre-mer, devrait sent et, de toute façon, il est d’ac- mais moins fortement. Il recueille 54 % d’opinions favorables (en bais- rencontrer Dominique Voynet, lun- de, c’est comme une moule sur un permettre de dépasser la barre des cord avec eux ». « Nous, socialistes, se de 4 points) contre 31 % d’opinions négatives (en baisse de di 19 novembre, pour tenter de rocher. Il faut un treuil pour le 40 %. Dans des circonscriptions a-t-elle ajouté, nous ne voulons pas 3 points). débloquer les négociations avec les décrocher. » non réservées, où les femmes peu- promettre aux Français que nous Verts, toujours dans l’impasse. Aucun courant ne s’est plaint de vent se présenter, Mme Sabban espè- saurons tout résoudre pour eux. Devant le conseil national du PS, la lourdeur des « sacrifices », re une dizaine de candidates sup- Nous leur dirons que nous avons Le FLNKS ajourne son congrès samedi 17 novembre, le premier même si Pascal Popelin, au nom plémentaires. Florence Parly besoin d’eux. » Mme Aubry a assuré secrétaire a prévenu ses alliés écolo- des amis de Laurent Fabius, a devrait se présenter dans la 5e cir- que le projet du PS comportait gistes que, si aucun accord n’avait regretté les « difficultés » provo- conscription des Hauts-de-Seine. « des propositions phares », com- sans avoir désigné son président été conclu d’ici au 4 décembre – quées à Paris par l’offre de deux cir- Dans la 21e circonscription de me le capital-temps pour la forma- date du vote des militants socialis- conscriptions gagnables aux Verts, Paris, réservée à une femme en tion, 200 000 contrats sociaux de LE FRONT de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS, indépen- tes sur leurs candidats avant la con- la 1re, celle du jospiniste Pierre 1997 mais où Michel Charzat, élu travail et le contrat d’autonomie dantiste) a ajourné les travaux de son congrès, dimanche 18 novembre vention nationale d’investiture du Schapira, et la 11e, celle du fabiu- en 1999 à la faveur d’une partielle, pour les jeunes. à Ponérihouen (Nouvelle-Calédonie), sans avoir désigné son président. 15 décembre –, le choix du PS serait sien Pierre Castagnou. M. Schapi- sera de nouveau candidat, il devrait Le fabiusien Henri Weber a mis Jusqu’au 22 décembre, date d’un nouveau congrès, le FLNKS sera pla- « irréversible ». Aux 36 circonscrip- ra et M. Castagnou ont aussi pro- être confronté à la candidature de en avant les trois critères d’une cé sous la responsabilité de son bureau politique. Les militants avaient tions déjà proposées aux Verts, testé. En vain. Frédérique Calandra. Jean Glavany « bonne » proposition : « ambitieu- à choisir, au consensus et non par vote, entre les candidats présentés Bruno Le Roux, secrétaire national Avec le Parti radical de gauche, a proposé que, dans 150 circons- se », « durablement financée », par les deux principales composantes du FLNKS, le président sortant, aux élections, en rajoutera «au auquel 35 circonscriptions sont criptions, des candidats prennent « sans effets pervers ». M. Hollande Roch Wamytan, soutenu par l’Union calédonienne, et Paul Néaoutyi- maximum » une petite dizaine. proposées mais qui en demande des femmes comme suppléantes. a reproché à la droite de faire ne, président (Palika) de la province nord de Nouvelle-Calédonie. Selon les calculs du PS, 18 cir- toujours quarante, M. Hollande « comme si elle avait déjà gagné le Bien qu’aucune des questions de fond n’ait été tranchée lors de ce con- conscriptions sont « gagnables » compte parvenir, d’ici quinze DOUBLE RISQUE À DROITE scrutin ». « Son thème, c’est la sécu- grès, ni sur la présidence ni sur l’organisation du FLNKS (Le Monde et il suffirait d’en rajouter deux jours, à un accord. Le conseil national a également rité et, son candidat, c’est Jacques daté 18-19 novembre), la coalition indépendantiste se refuse à parler pour que les Verts puissent espé- Le conseil national du PS a égale- adopté le volet social du « projet Chirac, a-t-il affirmé. Elle a donc d’échec. M. Wamytan, ainsi que le porte-parole du FLNKS, Victor Tutu- rer avoir vingt députés, le nombre ment arrêté une liste de 210 circons- 2002 » du PS, présenté par Marti- pris deux risques. » Le premier goro, ont souligné que la recherche du consensus général « à la maniè- minimum requis pour former un criptions réservées à des femmes ne Aubry. Un seul amendement de secrétaire du PS l’a accusé de re kanake » demande du temps. groupe à l’Assemblée nationale. en métropole, dont un tiers est la Gauche socialiste, sur le SMIC, a « réveiller l’extrême droite avec un Si, à l’arrivée, il n’y a pas d’accord, « gagnable ». Michèle Sabban, été retenu. Mme Aubry a vivement mauvais usage du thème sécuritai- aucune circonscription ne sera secrétaire nationale aux droits des attaqué Jacques Chirac « qui n’a re. Elle avait fait son lit dans les Trois élections cantonales partielles « gelée » pour les Verts et le PS femmes, qui, lors des commissions qu’un seul slogan en direction des années 1980, elle lui fournit désor- investira des candidats dans toutes électorales préparatoires, avait quit- Français : “Il n’y a rien que je ne mais les draps », a-t-il conclu. CHARENTE les circonscriptions initialement té une réunion en parlant de « mas- peux vous promettre.’’ Il se moque, Baignes-Sainte-Radegonde (premier tour). proposées. « Une fois qu’un socialis- carade », s’est félicitée de ce résul- au fond, de ce que les Français pen- Michel Noblecourt I., 3 161 ; V., 1 737 ; A., 45,05 % ; E., 1 678. Pierre Jaulin, div. d., 844 (50,30 %)… ÉLU Jean Chaillé de Néré, div. g., m. de Condéon, 745 (44,40 %) ; Jean- Xavier Dupuis, FN, 54 (3,22 %) ; Alain Chailloux, CNIP, 35 (2,09 %). Le Parti des travailleurs hésite à présenter un candidat à la présidentielle [Pierre Jaulin (div. d.), cinquante ans, élu dès le premier tour, succède à Pierre-Rémy Hous- sin, l’ancien président (RPR) du conseil général de la Charente, qui avait démissionné de son LE PARTI DES TRAVAILLEURS (PT) entre- assure qu’il rencontre un écho favorable auprès « pour les autres candidats de droite », « pour le siège de conseiller en septembre pour manifester son désaccord avec la politique de son suc- tient le suspense. Pas mécontente des spécula- de petits maires ruraux. « Nous partageons avec premier ministre », Lionel Jospin, ou « pour cesseur, Jacques Bobe (UDF), à la tête du département. tions sur son éventuelle participation à l’élec- eux la conviction qu’il faut sauver la démocratie aucun des candidats se réclamant de la gauche 15 mars 1998 : I, 3 177 ; V., 2 292 ; A., 27,86 % ; E., 2 190 ; Jean Chaillé de Néré, div. g., m., tion présidentielle et de la notoriété que lui a communale », a précisé M. Gluckstein. Selon plurielle ». Pour le PT, le gouvernement actuel 955 (43,61 %) ; Pierre-Rémy Houssin, RPR, pr. c. g., 953 (43,52 %) ; Christ ian Montigaud, donnée la polémique sur le passé trotskiste de lui, les militants du PT ont rencontré au cours mène « une politique anti-ouvrière remettant en PCF, 106 (4,84 %) ; Janine Dupuis, FN, 96 (4,38 %) ; Laurent Frébœuf, Verts, 80 (3,65 %).] Lionel Jospin, la formation d’extrême gauche de ces derniers mois « 6 983 maires » et déjà cause toutes les conquêtes sociales ». se donne deux mois supplémentaires pour tran- rassemblé « 565 promesses de signature » d’élus Après M. Lambert, qui avait recueilli 0,38 % CORSE-DU-SUD cher. Alors que ses dirigeants avaient annoncé pour la présidentielle. des voix au premier tour de l’élection de 1988, il Levie (premier tour). que la décision de présenter un candidat ou pas Evoquant les discussions du congrès, n’y a pas eu de candidat du PT en 1995. Lors d’un I., 2 679 ; V., 1 686 ; A., 37,07 % ; E., 1 651. serait prise lors de leur 10e congrès, réuni à huis M. Gluckstein a indiqué que « tous les délégués bureau national du PS, au printemps, Jean-Chris- Sébastien de Rocca Serra, div. d., m. de Zonza, 1 085 (65,72 %)… ÉLU clos, samedi 17 et dimanche 18 novembre, à conviennent que c’est l’abstention qui va dominer tophe Cambadélis avait évoqué l’hypothèse Jacqueline de Peretti, div. g., 566 (34,28 %). Paris, une nouvelle échéance a été fixée. Lors l’élection présidentielle ». Pour les uns, a-t-il pré- d’une candidature commune aux « lamberto- [Il s’agissait de pourvoir le siège devenu vacant à la suite de l’arrêt de la Cour de cassation, d’une conférence de presse, le secrétaire natio- cisé, « le message du PT gagnerait en clarté en communistes » qui aurait pour particularité de concernant une affaire d’emploi fictif, qui a déchu Louis-Ferdinand de Rocca Serra (DL), éga- nal du PT, Daniel Gluckstein, a indiqué que la accompagnant ce mouvement d’abstention » ; « détourner l’attention de celle d’Arlette lement sénateur de Corse-du-Sud et maire de Levie, de tous ses mandats. Sébastien de Roc- décision finale serait prise par un conseil natio- pour d’autres, « une candidature du PT à la pré- Laguiller » (Le Monde du 8 juin). Pour autant, il ca Serra, maire de Zonza, était soutenu par les maires des trois autres communes du canton. nal, les 12 et 13 janvier, à l’issue d’« une vaste sidentielle permettrait d’établir le contact » avec semble que l’appel « pour garder un parti de clas- 15 mars 1998 : I, 2 660 ; V., 1 733 ; A., 34,85 % ; E., 1 550 ; Louis-Ferdinand de Rocca Serra, consultation » de ses fédérations et des maires ces abstentionnistes. Certaines sources proches se » lancé par le PT, le 19 mai, en direction des UDF-DL, sén., m., 1 038 (66,97 %) ; Jean-Paul Giovanni, PCF, 332 (21,42 %) ; Toussaint Menti- qui le soutiennent. « Le conseil national décide- de cette formation font état d’une divergence communistes orthodoxes ne rencontre pas le ni, FN, 180 (11,61 %).] ra s’il y a lieu ou non de présenter un candidat et, de vue entre M. Lambert et M. Gluckstein, attri- succès escompté. M. Gluckstein a néanmoins le cas échéant, le désignera », a-t-il indiqué. La buant au premier une position de non-partici- indiqué que le congrès avait décidé d’établir «un YVELINES date choisie assure au PT une forte visibilité, pation à l’élection quand le second serait favo- lien permanent organisationnel » avec les signatai- Andrésy (premier tour). car c’est aussi en janvier que Pierre Lambert, rable à une candidature. Interrogé, M. Glucks- res de cet appel. A cette occasion, Jean-Charles I., 13 986 ; V., 4 228 ; A., 69,77 % ; E., 4 120. dirigeant historique du PT, et M. Gluckstein doi- tein n’a pas souhaité donner d’indications sur Marquiset, depuis longtemps tête de pont entre Ball. : Hugues Ribault, DL, m. d’Andrésy, 1 970 (47,82 %) ; Christine vent publier un ouvrage attendu. sa position personnelle. les communistes orthodoxes et le PT, a annoncé Leygnier, PS, adj. m. de Maurecourt, 1 004 (24,37 %). En attendant, le PT, qui s’est engagé dans Quoi qu’il en soit, a-t-il expliqué, « il ne sau- qu’il rejoignait la formation lambertiste. Elim. : Jacques Lecaillon, MNR, c. r., 458 (11,12 %) ; Patrice Pollet, une grande campagne contre l’intercommunali- rait être question » d’appeler à voter « pour le Verts, 438 (10,63 %) ; Florence Michel, PCF, 250 (6,07 %). té, en dénonçant la loi Chevènement de 1999, président de la République », Jacques Chirac, Caroline Monnot [Ce scrutin faisait suite à la démission, le 28 août, de Pierre Cardo (DL), également maire de Chanteloup-les-Vignes et député de la 7e circonscription. Le conseiller général sortant appuyait la candidature d’Hugues Ribault, maire d’Andrésy (DL), soutenu par le RPR, l’UDF et le RPF, qui arrive en tête et affrontera au second tour Christine Leygnier (PS). Dans ce can- Les policiers répondent timidement ton où les questions de sécurité et de mixité sociale sont aiguës, le candidat du MNR, Jacques Lecaillon, recueille plus de 11 % des voix. 15 mars 1998 : I, 14 035 ; V., 8 158 ; A., 41,87 % ; E., 7 942 & thinsp ;; Pierre Cardo, UDF-DL, à l’appel de syndicats divisés d., m., 3 216 (40,49 %) ; Gérald Rutault, PS, m., 2 349 (29,58 %) ; Henri Jeannequi n, FN, c. m., 1 318 (16,60 %) ; Lucien Ferrier, Verts, c. m., 656 (8,26 %) ; Violette Lasserre, PCF, 403 A L’APPEL de l’UNSA-police, -police, qui regrette la division des (5,07 %).] syndicat majoritaire chez les gar- syndicats et souligne par ailleurs la diens de la paix et les CRS, plu- crise que traverse l’UNSA-police. DÉPÊCHES sieurs milliers de policiers ont défi- Majoritaire en province, le Syndi- a GAUCHE : selon Jean Glavany (PS), il arrive à Jean-Pierre Chevè- lé à Paris, samedi 17 novembre, cat national des policiers en tenue nement de « franchir des bornes » : « Je crois qu'[il] les franchit lors- pour exprimer à nouveau leur (SNPT), pourtant affilié à l’UNSA, qu'il dit que, la droite et la gauche, ce serait au fond pareil, alors qu'il mili- « ras-le-bol » et réclamer davanta- a boudé la manifestation de same- te à gauche depuis quarante ans et a participé à tous les gouvernements ge de moyens et d’effectifs. « Nous di, et appelle à manifester jeudi de gauche. » « Il les franchit aussi quand il dit que, sur la Corse ou la sécu- en avons assez de nous faire flinguer 22 novembre aux côtés du SGP- rité, tout allait bien tant qu'il était ministre de l'intérieur », a déclaré le le pour 7 900 francs par mois », s’est FO. « Il y a des problèmes dans les ministre de l'agriculture, dimanche 18 novembre, sur BFM. exclamé Joachim Masanet, secré- appareils syndicaux, à la tête, mais a RPR : Patrick Devedjian, conseiller politique du RPR, estime, taire général de l’UNSA-police, qui pas avec les adhérents de base », que « la gauche se dissout » et que « la droite converge », dans un devait être reçu, comme tous les assure M. Masanet, très remonté entretien au Journal du dimanche daté du 18 novembre. « Je suis opti- autres responsables syndicaux, par contre son homologue du SNPT, miste, pas triomphaliste », déclare le député des Hauts-de-Seine, en évo- le ministre de l’intérieur, Daniel Gérald Noulé, qu’il accuse d’« arri- quant les élections présidentielle et législatives de 2002. Le maire Vaillant, lundi 19 novembre. visme ». A droite, les syndicats d'Antony se dit « heureux que les socialistes fassent campagne » contre Alors que les organisateurs Alliance (majoritaire à Paris) et Jean-Pierre Chevènement : « Cela va l'agacer suffisamment pour qu'il attendaient 10 000 participants, Synergie-officiers ont, à leur tour, sorte vraiment de ses gonds. » les policiers étaient moins de 4 000 appelé à manifester mercredi. a SONDAGE : 49 % des Français pensent que la situation économi- dans la rue, selon les renseigne- que française va se détériorer dans les mois à venir, et 32 % croient ments généraux, pour cette deuxiè- « CARRIÉRISTES » en une amélioration, selon un sondage Ipsos pour BFM et le Journal du me manifestation en moins d’une Cette « guéguerre des syndi- dimanche du 18 novembre, réalisé les 15 et 16 novembre auprès de 951 semaine. « Nous avons fait la cats », Frédéric, sorti de l’école de personnes. démonstration de l’incapacité du police depuis deux ans, ne la sup- syndicalisme policier à jouer son porte plus : « Quand on entre dans rôle », a déploré Pascal Martini, la police, il nous est fortement con- secrétaire général de la CGT- seillé de nous syndiquer pour être soutenu face à la hiérarchie, avec tous les problèmes qu’on rencontre, rapporte le jeune fonctionnaire, affecté dans un commissariat pari- sien. Mais les responsables syndi- caux sont carriéristes, et les syndi- cats trop divisés, ce qui les rend inef- ficaces. » Après quinze mois pas- sés à garder des bâtiments publics, où il avait le sentiment de « ne ser- vir à rien », Frédéric ne cache pas sa déception à l’encontre du « sys- tème » : « On n’est soutenu ni par la hiérarchie ni par le gouverne- www.gap.fr ment », soupire-t-il. Alexandre Garcia 12 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001

RELIGIONS Pour près de cinq tre eux déclarent observer ce rite du est fini, la prière s’en va avec », comprennent mieux que les vent les petites salles de proximité à millions de musulmans de France, le jeûne. b LE MONDE a rencontré ces déplore Abd el-Kader. b « J’AIME athées », dit Déborah, convertie la grande mosquée. b PORTAIT ramadan, qui a commencé vendredi femmes et ces hommes qui témoi- qu’on me pose des questions sur ma récemment à l’islam. b À LYON, le d’Amar Lasfar, recteur de la mos- 16 novembre, marque le temps fort gnent de leur pratique quotidienne. foi. Mais je me rends compte que les culte se pratique dans une soixantai- quée de Lille-Sud, controversé pour de la pratique de l’islam. 70 % d’en- « Pour certains, quand le ramadan croyants des autres religions me ne de lieux, les jeunes préférant sou- son influence sur le quartier. Le ramadan, temps fort de la pratique ordinaire des musulmans de France 70 % des 5 millions de musulmans de France déclarent observer ce rite du jeûne, qui a commencé vendredi 16 novembre. Portraits de ces femmes et de ces hommes, qui revendiquent leur identité tout en témoignant d’un islam ouvert

ELLE PARLE avec une certaine France en 1958, j’avais trois ans. ceux-ci. Par exemple, je leur expli- comme technicien. Quand il est gouaille dans la voix, sous le fou- Mes parents venaient d’Algérie. Je que qu’on essaie d’être meilleurs pen- dans la chaufferie, il a chaud et lard bleu marine qui encadre sa n’ai connu que la France. Je me sens dant le ramadan, de penser davanta- soif. Mais ses collègues non musul- figure et cache ses cheveux. Un plus française qu’algérienne. » ge aux autres. Alors, ils me répli- mans l’encouragent. « Je n’ai accent des faubourgs, ou plutôt Bekhta regrette seulement de ne quent : “Et pourquoi tu ne fais pas jamais eu de problème avec le rama- des banlieues. Elle est intarissable pas comprendre l’arabe. Elle ne lit cela toute l’année ?” » Cette semai- dan à mon travail », affirme-t-il. quand elle parle de sa foi. Bekhta pas le Coran dans le texte. Elle ne ne, Déborah n’ira pas déjeuner Seule Fatima, son épouse, ne jeû- est venue à Paris la veille du rama- regarde pas Al-Jazira, ni aucune avec ses collègues, dans les petits ne pas. Elle attend son troisième dan. Pour prier à la mosquée, et chaîne arabe. « Chez nous, c’est TF1 troquets du Sentier. « Je les ai pré- enfant, et en est au huitième mois. aussi pour faire ses dernières cour- et Canal+ », lance-t-elle. Le vendre- parés. Ça fait deux jours que je leur « La femme enceinte ne doit pas fai- ses dans le quartier de Belleville. di, elle vient à la mosquée de la rue en parle. » Elle ira faire des cour- re le ramadan, explique sentencieu- Elle a acheté des épices pour la de Tanger, à Paris, parce que «le ses, prier à la mosquée. Ou bien sement Abd el-Kader. Mais elle chorba, la soupe riche et nourris- cheikh parle en français pendant le elle se plongera dans l’un de ces devra rembourser ses jours de jeûne. sante qu’on sert après la rupture sermon ». livres qu’elle dévore : des témoigna- Je ne sais pas exactement si elle du jeûne. Comme toutes les cuisi- ges de convertis célèbres. Elle évo- devra le faire sous forme d’aumônes, nières, elle a sa recette, son secret. « ÊTRE GÉNÉREUX ET BON » que pudiquement son fiancé. Un ou bien jeûner plus tard. Il faudra « J’y mets des tomates pelées, des Bekhta et son mari sont de Tunisien, pas du tout pratiquant. que je demande à l’imam. » oignons, des pois chiches, des petits pieux musulmans, qui récitent les La première fois, l’an passé, il a Les enfants du couple, en bas morceaux de viande. Et puis les épi- cinq prières quotidiennes. Leurs accepté de suivre le jeûne avec elle. âge, observent leurs parents et ten- ces. De la cannelle, du carvi et sur- enfants ne prient pas, mais cela Et la jeune femme a vécu un peu tent de les imiter. « Ils baignent tout de la coriandre. J’aime beau- n’a pas l’air d’inquiéter leur mère : du ramadan dans une famille dans une sensation festive. Mais ils coup la coriandre… » « Ils sont jeunes… » Tous feront le musulmane, sa « belle-famille ». ne feront pas le jeûne avant la puber- Tout cela en quantité. Car, cha- ramadan. C’est comme un rite col- « L’ambiance, c’était quelque chose té. » Pendant le ramadan, Abd que soir de ramadan, le même lectif, une atmosphère mi-pieuse, de super, je n’ai jamais connu une el-Kader est plus religieux que rituel va se répéter : on mange les mi-festive, qui va baigner la solidarité aussi forte, le sentiment jamais. Tous les soirs, il déchiffre dattes pour rompre le jeûne, et famille pendant un mois. « L’im- vingt et un ans s’est convertie à l’is- son cou. L’un représente le nom d’appartenir à une communauté… » une page du Coran. Sa femme puis la chorba. Bekhta aime aussi portant, c’est de ne pas manger lam il y a un an. Sa meilleure amie d’Allah, calligraphié en arabe. Cette ambiance est là, chez Abd l’aide. Elle a vécu en Algérie et par- faire son pain pendant le mois seul, assure Bekhta. On cuisine un s’était convertie peu de temps L’autre une sourate du Coran – «je el-Kader, au dixième étage d’une le l’arabe littéraire. Lui est né en sacré. Tout cela prend un petit air peu plus que d’habitude. Si un invi- auparavant, et elle a fini par l’imi- ne sais pas laquelle », avoue-t-elle. tour de Vitry-sur-Seine, dans le Val- France, il ne connaît que le dialec- de fête. Les enfants apprécient. Du té vient à l’improviste, il sera le bien- ter, vaincue à force de conversa- Elle ne cache pas son identité de-Marne. Il y a le jeune frère, te. Avec plusieurs amis, il vient moins au début. Car ils se lassent venu. Il faut aussi partager avec les tions et d’arguments. Ses parents, musulmane. Elle la revendique Hafif, et aussi des cousines venues d’aménager une mosquée à Vitry, vite de la soupe et de la cuisine tra- voisins. » Les voisins, qui sont chré- « catholiques non pratiquants »,ne même. Et ce sont d’interminables d’Algérie. L’atmosphère est festive, dans une ancienne usine de café. ditionnelle. « Eux, c’est plutôt McDo tiens, commencent à avoir une sont pas vraiment ravis de son conversations au bureau, dans embaumée d’épices et de thé à la Vendredi, il y avait près de 600 fidè- et pizzas », constate Bekhta avec assez bonne connaissance de l’is- choix. « Ils sont traumatisés », l’agence de communication pour menthe. Le repas est au centre de les. Des jeunes surtout, parce que résignation. Pourtant, elle est fière lam, grâce à la cuisine de Bekhta. reconnaît Déborah. Pourtant, c’est laquelle elle travaille, dans le Sen- la soirée. La table regorge de plats. la khotba (le sermon) est traduite de sa progéniture, et cela se sent. Ils profitent du couscous pendant chez eux qu’elle va vivre son tier, à Paris. Il faut bien manger et se coucher en français. « Pendant le ramadan, Son aîné fait des études de droit, le ramadan, des pâtisseries pour deuxième ramadan. « Le premier tôt. Demain, on se lèvera à 5 h 30 les gens pratiquent davantage. pour être avocat. Les deux autres l’Aïd el-Fitr et du mouton pour s’est bien passé, l’année dernière. « QUELQUE CHOSE DE SUPER » pour prendre le petit déjeuner Même les petits dealers du quartier sont encore au lycée. l’Aïd el-Kebir. Tout un calendrier Ma mère avait peur que je maigris- « J’aime qu’on me pose des ques- avant le lever du soleil. « Le rama- font le jeûne, c’est dire ! Mais, pour La famille habite un pavillon culinaire ! « Il faut être généreux et se, que je tombe d’inanition. » tions sur ma foi. Mais je me rends dan, c’est un peu fatigant », souffle certains, quand le ramadan est fini, « dans un patelin du Val-d’Oise ». bon », répète Bekhta. La jeune femme secoue ses bou- compte que les croyants des autres Abd el-Kader. la prière s’en va avec… » C’est son mari qui l’a construit. Déborah, elle, vivra le jeûne tou- cles blondes et fait tinter deux religions me comprennent mieux Ce jeune père de famille à la bar- Leur vie est là. « Je suis arrivée en te seule. Cette jeune femme de médaillons en or, qui pendent à que les athées. J’ai plus de mal avec be rase travaille dans une piscine, Xavier Ternisien Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille-Sud : A Lyon, la grande mosquée est souvent boudée « Ma casquette religieuse me va très bien » au profit d’une multitude de petites salles de proximité LILLE donne son métier de maître auxiliaire plus de s’afficher musulmanes et françai- LYON compris que j’allais vivre en France, identification. Les jeunes de l’UJM, de notre correspondant régional mais, la dernière tuile posée, reprend ses. Mes filles le portent et je peux vous de notre correspondante le pays où j’avais grandi, mais en y en dehors de la grande fête de l’Aïd, Il eut son heure de gloire le 16 avril pied dans la vie civile en créant une assurer qu’elles ne ressemblent ni à des C’est la plus ancienne mosquée retrouvant mes racines, notamment fréquentent peu la grande mos- 2000, quand près d’un millier de jeunes société de transport, puis une agence Afghanes ni à des Iraniennes ! » de Lyon. Nichée au fond d’une peti- par la religion », explique Yamin quée du boulevard Pinel. Ils sem- en colère étaient venus l’écouter prê- de voyages à destination des pays du Ce prosélytisme trouble certains te cour, sur les pentes de la Croix- Makri, le directeur du centre blent se reconnaître mieux dans Maghreb et du Proche-Orient : «Ma élus qui s’inquiètent de l’influence de Rousse, la mosquée Koba n’est indi- Tawhid. des petites structures. C’est le cas PORTRAIT fonction de recteur est bénévole ; il me la mosquée dans ce quartier où les quée par aucun panneau. En semai- Progressivement, la petite équipe notamment de la mosquée de Saint- faut nourrir ma famille », sourit-il. Ce jeunes de moins de vingt ans, souvent ne, les fidèles sont peu nombreux, des fondateurs s’est étoffée de six Fons, inaugurée il y a deux ans . Le Certains élus s’inquiètent travail ne l’empêche pas d’être omni- d’origine maghrébine, représentent tout juste une dizaine pour chacu- permanents. Elle édite depuis 1991 directeur, Abdelkader Bendidi, fait de l’influence acquise présent à la mosquée, où il assure les 50 % de la population. « La société fran- ne des cinq prières quotidiennes : des ouvrages en français sur l’islam, admirer au visiteur la façade, sur auprès des jeunes prêches du vendredi en français, aux çaise et, notamment, le pouvoir politique plutôt des retraités, portant la djella- dispose d’un site Internet, et organi- laquelle brille en lettres dorées l’ins- du quartier côtés d’un imam arabophone, devant n’a pas toujours les bons outils d’analyse. ba, l’habit traditionnel. Mais le ven- se des conférences. La librairie cription en français et en arabe « 1 000 à 1 200 fidèles ». Le local abrite On a alors tendance à plaquer des juge- dredi, jusqu’à 150 personnes se ren- Tawhid accueille aussi l’association « Mosquée Bilal ». « Il y a vingt ans, une école où « 700 à 800 enfants » sui- ments sur des comportements que l’on dent à la grande prière, hommes et « Femmes françaises et musulma- on se cachait dans des caves, mainte- cher l’apaisement après la mort de vent, le week-end, des cours d’arabe et ne comprend pas, tempère Mgr Jean- femmes puisque la mosquée dispo- nes engagées », créée en novembre nant le musulman peut être fier avec Ryad Hamlaoui, un Algérien de vingt- d’éducation religieuse. Luc Brunin, évêque auxiliaire de Lille se de deux salles séparées. L’imam 1998, pour aider les jeunes filles cette mosquée trois étoiles », se félici- cinq ans tué d’une balle dans la nuque Les jeunes peuvent également trou- et membre de la commission épiscopa- algérien vient de terminer son prê- musulmanes déscolarisées après te cet ancien formateur, né en Algé- par un policier dans le quartier de Lille- ver à la mosquée un soutien scolaire, le pour le dialogue inter-religieux. La che, en arabe. Depuis plusieurs avoir refusé d’abandonner le voile à rie et qui s’est battu pendant dix Sud. Amar Lasfar, recteur charisma- des conseils pour leur orientation pro- mosquée de Lille-Sud accueille un mois, la mosquée n’a plus d’inter- l’école. ans pour « avoir une mosquée à tique de la mosquée de ce quartier dés- fessionnelle. « Nous pensons qu’un jeu- réseau d’associations de jeunes parfaite- prète pour traduire ses paroles. soi ». hérité, acquit, ce jour-là, une notoriété ne équilibré dans sa vie fera un bon ment intégrés dans leur tête, qui font un De l’autre côté du Rhône, à la « JE SUIS UN PRODUIT FRANÇAIS » A Rillieux-la-Pape, la communau- qui semble, aujourd’hui, gêner certains citoyen », insiste Amar Lasfar, qui se travail de réflexion et de formation frontière de Villeurbanne, le centre Saïda, sa présidente, vient ici le té musulmane projette aussi de élus locaux. défend de vouloir « arabiser » les jeu- remarquable. Le visage de l’islam fran- Tawhid ne désemplit pas. C’est ici dimanche à la rencontre des racheter la « Maison des familles », Depuis longtemps, pourtant, cet nes du quartier. « Le musulman de çais se prépare là. Amar, je le connais que s’est installée l’UJM, l’Union familles, à qui elle propose d’inscri- une salle polyvalente mise à disposi- homme de quarante et un ans, marié France est, avant tout, un citoyen fran- depuis longtemps. Nous avons travaillé des jeunes musulmans, fondée en re les enfants à des cours par corres- tion par la mairie. Celle-ci a accepté et père de cinq enfants, est connu des çais. En tant que tel, il se réfère à une civi- ensemble sur la jeunesse. S’il était inté- 1987. Le prêche en français est juste- pondance. Le vendredi, elle va dans de leur vendre, reste à trouver le Lillois s’intéressant à l’islam. Arrivé à lisation occidentale qu’il n’est pas ques- griste, cela se saurait ! » ment l’une des batailles de ce les mosquées pour récupérer quel- financement. « C’est important pour Lille en 1980, il retourne d’abord au tion de remettre en cause. » Mais cet « Il fait un vrai travail de terrain dans mouvement qui milite pour la ques dons qui serviront à financer nous de pouvoir donner un nom à Maroc, DESS d’administration des héritage peut être « enrichi par la cultu- les domaines de la formation et de l’ac- défense de l’identité religieuse des les cours. Mariée, mère de trois notre mosquée », explique Hakim entreprises en poche, pour y enseigner re musulmane. Les musulmans d’Europe tion sociale, renchérit Ali Rahni, mem- musulmans. enfants, cette jeune femme se pré- Chergui, le président de l’associa- la gestion. Il n’y restera pas plus de six sont appelés à jouer un rôle important, à bre de la commission Islam et Républi- « Pendant des années, nos parents sente comme une « repentie ». Fille tion cultuelle. Cet étudiant en droit mois. « Je m’y sentais inutile », se sou- la fois vitrines d’une civilisation millénai- que à la Ligue de l’enseignement. Il ont vécu dans l’idée qu’ils allaient de parents algériens musulmans, est venu à l’islam, dit-il, lorsqu’il «a vient-il. Pour retrouver « l’épanouisse- re et transmetteurs des valeurs occidenta- nous faudrait beaucoup de mosquées retourner au pays. Ils n’ont pas mani- elle a découvert l’islam à dix-huit pris conscience du rejet arabe des ment culturel et cultuel » que lui appor- les de démocratie et de liberté ». comme celle de Lille-Sud. Mais, pour festé de grands besoins par rapport à ans et trouvé « un équilibre inté- Français. Nos parents travaillaient tait son action au sein de la Ligue isla- cela, il nous faudrait d’autres Amar Las- l’islam. Vis-à-vis de leurs enfants, rieur ». Depuis, elle milite pour dans l’idée du retour. Ils envoyaient mique du Nord (association qui gère la PORT DU VOILE far. » Indifférent aux critiques, ce der- leurs préoccupations se sont concen- aider les musulmans à « être eux- tout au bled. Jamais ils n’ont eu l’idée mosquée de Lille-Sud, affiliée à Avant les dernières élections munici- nier souligne qu’il est, « qu’on le veuille trées sur les études, pas sur la reli- mêmes », « à ne plus souffrir de com- d’améliorer leur cadre de vie. Il y a l’Union des organisations islamiques pales, son nom a été cité comme sus- ou non, celui qui parle au nom des gion. Ces enfants-là se sont retrouvés plexe par rapport au modèle de socié- tout à construire. » de France), il s’installe définitivement ceptible de figurer sur la liste de Mar- musulmans » à Lille. « Et puis, ajou- à vingt ans sans repères. Moi, pen- té hérité d’un monde colonial ». « Ce Ibrahim, assis à ses côtés, s’est dans le Nord. En 1989, il est élu prési- tine Aubry. Ce qu’il dément formelle- te-t-il, quand il y a le feu, c’est moi qu’on dant quelques années, je ne savais que j’aimerais dire, c’est que je suis converti à l’islam et marié avec une dent de la Ligue et nommé recteur de ment. « On ne peut cumuler, dans un appelle »… plus qui j’étais. Je suis retourné en un produit français. Quand mon fils jeune musulmane d’origine tuni- la mosquée. Il est, depuis, reconduit pays laïc, religion et politique. J’ai choisi Algérie pour m’apercevoir que je ne me demande : est-ce que je suis fran- sienne. Lorsqu’il s’est installé à régulièrement dans ces deux fonc- ma voie, ma casquette religieuse me va Jean-Paul Dufour parlais même pas l’arabe et que je çais, arabe ou musulman? je lui Rillieux, il est arrivé seul. Ses voi- tions. Au plan national, il participe à la très bien », rétorque-t-il. Cette laïcité n’y étais pas vraiment chez moi. J’ai réponds : tout à la fois », expli- sins l’ont accueilli avec le sourire consultation sur l’islam de France, revendiquée ne l’a pas empêché de sou- que-t-elle avec passion, les cheveux « comme un bon Français» et puis lancée par le ministère de l’intérieur tenir les jeunes filles exclues du lycée drapés sous un voile blanc. quand sa femme, qui porte le voile, pour organiser la communauté musul- Faidherbe en 1994 pour port du voile 36 % « croyants et pratiquants » Le centre Tawhid n’est pas un est arrivée, « on nous a regardés mane. Amar Lasfar, qui a opté pour la et de souhaiter, à cette occasion, la lieu de culte, il dispose seulement bizarrement ». Hakim se définit nationalité française en 1997, ne cache création en France d’écoles privées b Population. On évalue à près de plus de 1 500 mosquées et salles de d’une salle de prière. Comme la comme un Arabe français, Ibrahim pas qu’il se sent proche des Frères musulmanes. « Des écoles convention- 5 millions le nombre de musulmans prière, mais plus des deux tiers mosquée Koba, il fait partie des comme un musulman français. «Je musulmans. nées suivant les programmes de l’éduca- en France, dont une moitié de accueillent moins de 150 fidèles. 63 lieux, mosquées ou salles de priè- ne suis pas un beur, dit Hakim. c’est Sous son impulsion, l’entrepôt qui tion nationale comme les établissements nationalité française. Le Haut b Pratique. Selon un sondage re recensées dans l’agglomération un terme hypocrite pour dire que t’es servait de lieu de prière est remplacé privés catholiques, précise-t-il. Rien à Conseil à l’intégration (HCI) IFOP/Le Monde, réalisé après les lyonnaise qui compte entre 120 000 pas un Français comme les autres. » par une mosquée, bien intégrée au voir avec les écoles coraniques. » Le voi- dénombrait, dans un récent rapport, attentats du 11 septembre, 36 % des et 150 000 musulmans, majoritaire- De sa voix douce, Saïda, elle, vou- quartier avec sa façade de briques rou- le ? « Il peut être une manifestation poli- 1,5 million de musulmans d’origine musulmans se disent « croyants et ment d’origine algérienne, sur une drait prier pour que la communau- ges. « Elle a coûté 7,5 millions de francs, tique ou un moyen de rabaisser la fem- algérienne, 1 million d’origine pratiquants » ; un tiers affirment population de 1,2 million d’habi- té musulmane « en pleine crise récoltés en quatre ans et demi de me et nous devons lutter contre ces deux marocaine et 350 000 d’origine prier chaque jour, 20 % aller à la tants. Il y a bien sûr la grande mos- d’adolescence » ait « la possibilité de collecte au sein de la communauté loca- dérives. Mais il peut être aussi, en tunisienne. mosquée le vendredi et 70 % quée de Lyon, inaugurée en 1994, faire ses preuves ». le », lance-t-il fièrement. France, un signe d’intégration réussie de b Mosquées. La France compte observer le ramadan. mais aussi une multitude de petites Pour surveiller les travaux, il aban- la part de jeunes filles qui ne craignent salles de proximité, sans véritable Sophie Landrin LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 13 (Publicité) 14 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 L’Association des maires de France souhaite fixer des limites à l’intercommunalité L’AMF, qui se réunit en congrès du 19 au 22 novembre, devrait réélire Jean-Paul Delevoye (RPR) à sa présidence. Les élus débattront de la décentralisation et de l’élection au suffrage universel des conseillers intercommunaux

C’EST la première grande photo qu’il était premier magistrat de la la région Ile-de-France, en 1992, a nes rurales, majoritairement de pouvoir des 36 000 maires de Fran- l’ACDF de créer une circonscrip- de famille depuis les élections capitale, profite aujourd’hui à annoncé qu’il ne se représenterait droite, sont donc surreprésentées ce. Plusieurs sondages récents mon- tion intercommunale qui signerait municipales de mars 2001. Le M. Jospin, depuis que le socialiste pas en 2004. dans le collège électoral de l’AMF. trent les craintes d’une majorité la mort des petites communes. Ses 84e congrès de l’Association des Bertrand Delanoë occupe le fau- Grâce à une candidature surprise Traditionnellement, les maires con- d’élus des petites villes à l’idée de dirigeants défendront au congrès maires de France (AMF) qui se teuil de Jean Tiberi, ancien maire et malheureuse à la présidence du fient un pouvoir en blanc au prési- l’élection des conseillers intercom- l’idée d’une élection des conseillers tient du 19 au 22 novembre à Paris, RPR. RPR, il y a deux ans, la notoriété de dent de l’association départementa- munaux au suffrage universel. intercommunaux, mais sur la base sera, comme les précédents, une Hormis offrir une tribune aux M. Delevoye avait dépassé les fron- le de l’AMF dont ils dépendent. Le principe en a été acté, en juin, des circonscriptions communales, grand-messe où défileront minis- têtes de l’exécutif, le congrès sera tières de l’AMF. Mais cette tentati- « Ces pouvoirs sont recueillis avant lors du vote d’un amendement au et le même jour que les conseillers tres, grands et petits élus devant un l’occasion, pour l’AMF, d’élire son ve avait aussi, selon un élu, même que les candidatures ne soient projet sur la démocratie de proximi- municipaux. parterre de 6 000 maires, en majori- président pour un nouveau mandat « secoué la maison », plus habituée connues des maires », regrette Louis té, à l’Assemblée nationale. Cette Outre une force de frappe catégo- té ruraux, pour débattre de la vie de trois ans. Jean-Paul Delevoye, aux débats feutrés entre édiles Besson, maire (PS) de Chambéry réforme pourrait être appliquée en rielle, l’AMF est aussi un prestatai- politique locale. maire de Bapaume et sénateur qu’aux passes d’armes partisanes. (Savoie). L’ancien ministre du loge- Mais, à six mois de l’élection pré- (RPR) du Pas-de-Calais devrait être ment porte cette fois les couleurs sidentielle, la manifestation revêt aisément reconduit pour la quatriè- SURREPRÉSENTATION RURALE de la gauche plurielle, sans être Quatre candidats pour une présidence une dimension particulière. Jac- me fois par un collège composé des M. Delevoye, qui n’occupe aucu- « guidé par l’espérance de réussir », ques Chirac s’y exprimera à deux 34 000 maires de l’association aux- ne fonction dans l’appareil du RPR, dit-il. Car, sauf entre 1964 et 1965, Jean-Paul Delevoye, cinquante-quatre ans, maire (RPR) de Bapaume reprises. Lionel Jospin y intervien- quels, pour la première fois, se s’est recentré sur ses activités loca- l’AMF n’a jamais eu un président (Pas-de-Calais), sera confronté à trois autres élus pour l’élection à la pré- dra en trois occasions. Le premier mêleront les voix des présidents de les et sur ses actions humanitaires socialiste sous la Ve République. sidence de l’AMF, mercredi 21 novembre. Proche de Jacques Chirac, ministre devait même remplacer le groupements intercommunaux à en Afrique. Ce qui ne devrait pas L’AMF renouvelle aussi son M. Delevoye sollicite un nouveau mandat de trois ans à la tête de cette chef de l’Etat lundi, à l’Hôtel de Vil- fiscalité propre, admis à participer nuire à sa réélection. Celle-ci est bureau et son comité directeur. instance qu’il dirige depuis 1992. Face à lui, l’ancien ministre socialiste le de Paris, lors de la journée des au vote. Ce proche de Jacques Chi- d’autant plus assurée que le mode Depuis 1989, ces instances compor- du logement et de l’équipement, Louis Besson, soixante-quatre ans, maires d’outre-mer. Ce rendez- rac, qui avait succédé à Michel de scrutin repose sur la règle d’«un tent autant de maires de gauche maire de Chambéry (Savoie), qui est aussi président de la Fédération vous, institué par M. Chirac lors- Giraud, ancien président (RPR) de maire égale une voix ». Les commu- que de droite. Cette règle de la pari- nationale des élus socialistes et républicains (FNSER), devrait recueillir té sera respectée. Même si la droi- les suffrages des élus de gauche. Par ailleurs, Catherine Mégret, quaran- te, arguant d’une « vague bleue » te-trois ans, maire (MNR) de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), est une nou- TROIS QUESTIONS A… L’AMF est-elle un moteur ou un térieur… En réalité, les critiques de aux dernières municipales, aurait velle fois candidate à ce poste, qu’elle a déjà brigué en 1998. De même, 2frein à la décentralisation ? l’AMF sur la politique de « recentra- pu se prévaloir d’une plus forte Gérard Tardy, soixante-trois ans, maire sans étiquette de Lorette (Loi- PATRICK LE LIDEC L’AMF a une vision très particuliè- lisation » du gouvernement ne sont représentation. Avec le renouvelle- re), se présente pour la troisième fois. Ces deux candidats tenteront re de la décentralisation, qui vise à formulées que parce qu’il s’agit de ment important des maires – entre d’attirer sur leurs noms les voix des élus d’extrême droite et de droite. En tant qu’auteur d’une thèse maintenir, avant tout, le pouvoir gêner Lionel Jospin. 35 % et 40 % de nouveaux édiles 1de doctorat sur l’Association des maires. Lorsqu’en 1982, Gaston selon les départements – et l’élec- des maires de France (AMF), esti- Defferre, ministre de l’intérieur, a En neuf ans de mandat, Jean- tion de 3 995 femmes, une nouvelle 2007. Consciente qu’elle est inéluc- re de services qui propose des mez-vous que celle-ci joue un rôle voulu supprimer des petites commu- 3Paul Delevoye a-t-il renforcé génération d’élus devrait s’impo- table étant donné les transferts de outils et des expertises aux maires. important dans la politique locale nes, l’AMF a fait échec au regroupe- l’institution ? ser. Pour la première fois, un maire compétences des communes vers Enfin, elle offre un tremplin pour la et nationale ? ment intercommunal. L’association A la fin des années 1980, l’AMF Vert va entrer au bureau. les intercommunalités, l’AMF cher- conquête d’autres mandats. C’est On sous-estime le poids des élus s’est aussi toujours opposée à l’idée ne fonctionnait plus. Jean-Paul Depuis sa création, en 1907, che aujourd’hui à peser sur les pourquoi ses 97 clubs départemen- locaux dans la vie politique nationa- qu’une collectivité puisse exercer sa Delevoye a rationalisé le lobbying l’AMF s’est imposée comme un modalités d’application, qui restent taux sont l’objet de tant d’attention le. Leur pouvoir tient au fait que de tutelle sur une autre. Ce qui ne l’em- parlementaire, avec la création groupe de pression puissant. Elle à définir. Pour y parvenir, elle prati- de la part des sénateurs. Ils sont des très nombreux parlementaires sont pêche pas de dénoncer l’enchevê- d’un poste de chargé de mission, n’a eu de cesse d’élargir son pou- que un double jeu. Le congrès con- viviers de grands électeurs. Le séna- aussi maires, ainsi qu’au mode trement des compétences entre col- qui transmet aux députés et aux voir pour devenir aujourd’hui un sacrera pour la première fois, l’en- teur Michel Charasse, maire (PS) de d’élection des sénateurs, élus en lectivités. En outre, pour satisfaire sénateurs les amendements de interlocuteur contractuel de l’Etat. trée des présidents de groupe- Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) l’a partie par les maires. Tout cela leurs ambitions nationales, les diri- l’AMF sur les projets de loi concer- Elle y est si bien parvenue qu’elle a ments intercommunaux au sein de bien compris : en même temps que explique que, aussi bien lors de la geants de l’AMF peuvent être ten- nant les élus. Il serait caricatural de généré une kyrielle d’associations ses instances. Ainsi, l’AMF concur- trésorier de l’AMF, il est aussi prési- réforme du cumul des mandats que tés de trahir leur base. Par exemple, réduire l’AMF à une machine desti- d’élus locaux qui se sont multi- rence sur son propre terrain l’Asso- dent de l’AMF départementale. des tentatives de faire évoluer le si aujourd’hui Jean-Paul Delevoye née à faire élire et réélire Jacques pliées pour chercher en vain à lui ciation des districts et communau- Quant à Jean-Paul Delevoye, ses Sénat, l’AMF a constitué un élé- se montrait trop exigeant envers Chirac. Même si cette dimension faire contrepoids. Mais, tés de France (ADCF), présidée par réseaux « chiraco-communaux » ment de blocage relativement effi- l’Etat pour obtenir plus de moyens existe. aujourd’hui, sa raison d’être est Marc Censi, maire (UDF) de Rodez, lui suffisent pour rêver d’être élu, cace. De nombreux parlementaires financiers pour les communes, il se menacée par l’essor des structures jusqu’ici seul véritable lobby de l’in- un jour, à la présidence du Sénat. sont aussi dirigeants de l’AMF. retrouverait en position difficile s’il Propos recueillis par intercommunales, dont le dévelop- tercommunalité. L’AMF entend ain- C’est ce qui fait sa force. est un jour nommé ministre de l’in- Béatrice Jérôme pement menace de grignoter le si tuer dans l’œuf la proposition de B. J. Présidentielle : les « petits maires » sont avares de leur signature LA PÊCHE aux voix a toujours été un art difficile 1981, le président du FN avait déjà renoncé à se pré- pour les petits candidats à l’élection présidentielle. senter faute de signatures. En 1995, l’écologiste Mais la chasse aux signatures d’élus s’apparente de Antoine Waechter avait remisé sa candidature pour plus en plus à un sport de compétition. Un sondage les mêmes motifs. Cette fois encore, il a du mal à fai- Ipsos, réalisé en octobre, indique que 60 % des mai- re le plein. De même, si les Verts ont finalement pous- res ne souhaitent pas parrainer un postulant à la car- sé Alain Lipietz à céder sa place à Noël Mamère, c’est rière de chef d’Etat, lors de la prochaine échéance. aussi parce qu’ils redoutaient qu’il n’obtienne pas L’enquête réalisée, en octobre, pour Le Courrier des sur son nom le nombre de signatures requis. Candi- maires porte sur 350 maires, dont la moitié de dat de la LCR pour la première fois, Alain Besancenot communes de moins de 2 000 habitants. aurait 450 signatures, mais ce ne sont encore que des Ces derniers sont les plus réticents. A l’inverse, promesses. Il peut toutefois espérer le soutien de 80 % des édiles des communes de plus de quelques élus communistes, y compris de grandes 10 000 habitants se déclarent d’accord pour agréer villes, mécontents de la campagne de Robert Hue. un candidat. « Il est probable, estime Le Courrier des Ce système de filtrage a été instauré en 1962 par maires, qu’environ seulement 3 000 maires seraient le général de Gaulle pour éviter une prolifération disposés à accorder leur signature à un petit candidat. des candidatures à l’élection présidentielle au suffra- Il y a donc fort à parier que tous ne parviendront pas à ge universel. Fixée à 100 signatures, la barre est pas- obtenir les 500 signatures. » sée à 500 en 1976. De confidentielles, ces validations sont devenues publiques. Si cette publicité dissuade « DÉCALAGE ENTRE LE LOCAL ET LE NATIONAL » souvent les petits maires de s’afficher pour un candi- Pour Jean-Paul Delevoye, président de l’AMF, ce dat, elle n’est pas parvenue à empêcher les usages sondage révèle « un décalage entre le local et le natio- détournés du dispositif. En 1981, quand François nal qui n’a jamais été aussi grand ». Dans les petites Mitterrand cherchait à affaiblir le score de Jacques mairies, la défense des intérêts locaux mobilise bien Chirac à la présidentielle, il demanda à Daniel plus que les combats électoraux nationaux. Pour un Vaillant de collecter des signatures en faveur de maire de petite commune, s’afficher pour un Marie-France Garaud. Grâce à cette manigance, candidat national risquerait de faire voler en éclats révélée par l’actuel ministre de l’intérieur dans son un fragile consensus municipal. Du coup, les chas- livre, C’est ça ma gauche (Plon, octobre 2001), l’an- seurs de signatures peinent. Bruno Mégret, candidat cienne conseillère de M. Chirac obtint 1,33 % des suf- du MNR à la prochaine présidentielle, n’a pas encore frages au premier tour de la présidentielle. réuni le quota de paraphes suffisants. Jean-Marie Le Pen n’est pas non plus assuré d’y parvenir. En B. J. Lyon et Paris veulent se débarrasser des déjections canines LA MÊME plaie des villes, mais M. Collomb. En France, ces mesures assure-t-il. L’adjoint au maire a éga- pas les mêmes tarifs. Les Lyonnais peuvent paraître bizarres, tant il est lement décidé de faire progressive- ont été prévenus : dès le 15 janvier, devenu normal de souiller les lieux ment disparaître les canisettes : toute crotte de chien trouvée sur le publics. » Les agents municipaux « Elles ont coûté 35 000 francs chacu- trottoir sera passible d’une amende pourront donc enfin punir le contre- ne et n’ont quasiment jamais été utili- de 75 francs (11,43¤)àvenant. sées. » 250 francs (38,11¤). C’est une pre- A Paris, jusqu’ici, seuls les Enfin, la municipalité parisienne mière, à l’initiative du maire socialis- 70 agents de la propreté étaient envisage de ne pas renouveler le con- te, Gérard Collomb. autorisés à le faire, avec les policiers. trat de 35 millions de francs signé A Paris, les propriétaires de chiens Bientôt les 2 000 contractuelles de la avec l’entreprise privée qui fait circu- indélicats pourront être verbalisés ville pourront infliger des amendes. ler les fameuses 140 moto-crottes : entre 1 000 francs (152,45¤)et Yves Contassot, adjoint (Verts) char- « Elles coûtent 35 millions de francs 3 000 francs (457,35¤). gé de l’environnement, souhaite par an, soit le prix de quatre crèches, A Lyon, cette chasse aux déjec- que, par la suite, la réglementation dit M. Contassot. Et elles ne ramas- tions fait partie d’un plan « propreté soit modifiée par un arrêté du maire sent que 20 % des déjections. » renforcée » qui concerne aussi l’affi- ou du préfet de police pour rendre Outre les 650 accidents plus ou chage sauvage, les tags, les bris de obligatoire le ramassage des déjec- moins graves que la pollution cani- verre et les dépôts d’objets encom- tions canines. ne provoque chaque année, celle-ci brants ou d’ordures. Les amoureux coûte quelque 70 millions de francs : de la race canine reçoivent des pla- VERS LA FIN DES CANISETTES le budget nécessaire pour ramasser quettes d’information et des sachets Il abandonnera ainsi la doctrine les 16 tonnes d’excréments produits en plastique pour les inciter à respec- du caniveau prônée par la municipa- tous les jours par les 200 000 chiens ter la voie publique. « Il serait vrai- lité précédente : « Il n’y a aucune rai- comptabilisés dans la capitale. ment injuste d’être draconien avec les son que les Parisiens ne fassent pas ce jeunes des banlieues et laxiste avec les que font depuis des années les habi- Christophe de Chenay habitants du centre-ville, plaide tants de Londres et de New York », et Sophie Landrin LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 15 HORIZONS ENQUÊTE

l’école, le petit Fuseau qui dirige, depuis mai 1999, Henri se battait la Maison de l’adolescent, au Havre, tout le temps. en Seine-Maritime. Avant l’ouvertu- « La bagarre, re de ce lieu d’accueil, qui dépend de c’était mon uni- l’hôpital de la ville, « il n’y avait rien, vers », se rappelle ou presque ». Troubles du sommeil, l’ancien fier- angoisses, pulsions agressives ou sui- à-bras, cidaires : les symptômes sont divers, aujourd’hui âgé qui disent le mal de vivre de ces jeu- de cinquante-deux ans. A la maison, nes, victimes de maltraitance ou Aune ferme isolée du Morbihan où « ratés du placement ». La grande son père frappait comme plâtre dès majorité des quelque neuf cents qu’il avait bu, c’était « western tous ados (entre treize ans et vingt ans) les jours ». La mère et le petit Henri, reçus ici en l’an 2000 sont des filles. aîné des garçons, étaient roués de Des équipes mobiles, pluridiscipli- coups. Coups de poing, bien sûr, naires, interviennent aussi, au mais aussi coups de couteau ou besoin, soit à l’hôpital où le jeune a coups de fouet. « J’ai toujours vu le dû être conduit, soit sur son lieu de sang couler », murmure l’homme à vie, dans son quartier. « On voit des l’enfance volée. Le lendemain, la adolescents qui ont vécu des choses maison était « calme, comme après atroces, mais dont on sent qu’ils sont le passage d’un ouragan ». capables de dire, de formuler, on Quarante ans après, l’ancien sent qu’ils accrochent avec nous, ils enfant battu a du mal à évoquer ces contrôlent leurs pulsions. Ceux-là scènes. Plutôt que de faire une phra- vont réussir à se reconstruire, expli- se, il penche la tête et montre une que le docteur Fuseau. Pour trace de cicatrice : le souvenir de la d’autres, c’est trop tard. Il y a trop de fourche avec laquelle son père pièces manquantes : on ne pourra l’avait frappé, dans un moment de pas refaire le puzzle. » furie. Le petit Henri n’en avait parlé à personne. Au coiffeur, il avait men- NCORE embryonnaire en ti. « Je lui ai raconté que j’avais fait France, ce type de structure une chute de vélo. » Et le coiffeur, Eexiste déjà dans d’autres pays comme tout le monde, les voisins, d’Europe. En Belgique francophone, les membres de la famille, les une douzaine d’équipes de SOS- copains à l’école, avait fait semblant Enfants, composées de pédopsychia- de le croire. Dans les années tres, de psychologues mais aussi de 1950-1960, on ne parlait pas de ces juristes, ont été créées – dont deux choses-là. se sont spécialisées dans la détec- C’était le « silence de la honte », tion des risques de maltraitance en non pas la honte de la souffrance, période anténatale. « Depuis le mais la honte d’avoir un parent début des années 1990, la Belgique alcoolique et violent. Le père lui- était très vigilante concernant les abus même donnait le change. Le diman- sexuels et la pédophilie. L’affaire che, il allait à confesse. « La chape Dutroux [qui a éclaté durant l’été de plomb était tellement épaisse ! », 1996] a accéléré la prise de conscien- s’exclame celui que les écoliers de ce et les réformes », assure Claude Bretagne connaissent sous son nom Lelièvre, doyen des défenseurs des de scène, également donné à l’asso- enfants en Europe. « La loi du silen- ciation qu’il a créée, en 1991, pour ce a été brisée. Il n’y a plus la soumis- « donner aux enfants maltraités le sion vis-à-vis de l’Eglise, de la justice, courage de lutter ». Avant de parler, de la police », souligne-t-il. Reste un d’oser dire, au moins en partie, ce tabou, pourtant, aussi tenace en Bel- qu’il a subi, Henri Rouillard, alias gique qu’en France : celui qui pèse Glenn Hoel, devenu guitariste et sur l’existence des réseaux, notam- chanteur amateur, a mis lui-même ment en matière de pédophilie. «La de longues années. Pour des raisons racaille, la vraie, on la trouve surtout qui lui sont propres, mais aussi par- chez les grands de ce monde : à cause ce que, à l’époque, rares étaient de l’impunité qui les protège ! », esti- ceux, en France, qui savaient écou- me Simone Chalon, présidente de la ter les enfants et pouvaient les aider. Fédération des comités Alexis- « La maltraitance à l’encontre des Danan. enfants existe depuis la nuit des « Toutes les atrocités révélées à l’oc- temps. Mais l’approche scientifique casion de l’affaire Dutroux se sont de ce phénomène est récente », souli- déroulées au sein de ce qu’on appelle gne Pascal Vivet, éducateur spéciali- “l’establishment”. C’est pour cela que sé, coauteur, avec Stanislas Tom- le procès n’a pas encore eu lieu ! Par- kiewicz, d’Aimer mal, châtier bien ce qu’il y a une omerta de classe. Tout (Seuil, 1991). « En France, remar- ce beau monde se tient et se soutient : que-t-il, il a fallu attendre 1967 pour magistrats, médecins, avocats, promo- qu’un ouvrage – un recueil d’articles teurs immobiliers, etc. », s’indigne, scientifiques – aborde pour la premiè- de son côté, le professeur Léon re fois cette question et, en particulier, Schwartzenberg. Aux yeux de l’an- ce que les médecins appellent le syn- cien ministre, engagé de longue drome de Sylverman » (anomalies date dans le combat pour la protec- ou blessures physiques, parfois tion de l’enfance, « l’affaire Dutroux anciennes, détectées par radio, que n’a servi à rien. On retombe dans la les familles maltraitantes essaient Blessures d’enfance même ornière : on ne croit jamais ce de faire passer pour accidentelles). que disent les enfants, même si, à l’évi- Ce n’est qu’en 1979 qu’est créée, à corps s’en va, mais pas la tête. Quand Mais combien sont-ils qui réussis- lement des enfants était une vue de dence, les actes qu’ils relatent ne sont l’initiative du pédiatre Pierre La maltraitance je partais en cavale, je pensais toujours sent à « naviguer », et combien qui l’esprit et aucun député, dans ces pas inventables ». Strauss, l’Association de recherche à ma mère, à mes sœurs. Et mon chien finissent par sombrer ? Glenn Hoel, années-là, n’aurait songé à créer un En France, selon les estimations sur l’enfance maltraitée. Et en 1992, à l’encontre me manquait. » A dix-huit ans, le qui donne régulièrement des specta- poste de défenseur des enfants char- de l’Observatoire national de l’ac- seulement, qu’est publié, sous la petit Henri, devenu un gaillard aux cles ou des conférences dans les éco- gé, comme il l’est en France, depuis tion sociale décentralisée (ODAS), le direction de Marcelline Gabel, Les des enfants yeux tristes, rêve de se suicider ou de les et les lycées de la région, reçoit mars 2000, de « défendre » et de nombre des signalements d’enfants Enfants victimes d’abus sexuels tuer son père. « Je n’ai fait ni l’un ni souvent les confidences d’enfants « promouvoir » les droits de ces der- maltraités serait en légère régres- (PUF), premier livre à poser cette est un drame l’autre », dit-il aujourd’hui, avec une et d’adolescents. A lire ces missives, niers. Ces droits, d’ailleurs, n’exis- sion, passant de19 000 en 1998 à question au grand jour. pointe d’étonnement. Son père est gribouillées en secret, le doute sur- taient pas – ou si peu ! 18 500 en 1999. Les abus sexuels Certes, dès le XIXe siècle, des quotidien mort tout seul, de cirrhose, en 1974. git. Violences physiques, violences La première loi relative à la protec- représentent un peu moins du quart savants ont soulevé un coin du voi- « A partir de là, il m’a fallu presque sexuelles, violences psychologi- tion des mineurs et à la prévention de ce total, loin derrière les violen- le, comme le Français Ambroise Tar- dont les jeunes dix ans avant que je puisse écrire ma ques. Injures, mépris, viols, coups, des mauvais traitements est votée le ces physiques et les négligences lour- dieu, auteur, en 1859, d’une Etude première chanson – qui s’intitule racket. La roue de la souffrance infli- 10 juillet 1989, et la Convention des. Quant aux violences psychologi- médico-légale sur les sévices et mau- victimes Enfants battus. C’était en 1983. Au gée aux enfants ne s’arrêtera-t-elle internationale sur les droits de l’en- ques, ces blessures invisibles, elles vais traitements exercés sur des début, j’ai mené mon combat la tête jamais ? Si des progrès ont été faits, fant ratifiée un an plus tard. Bien sont en queue de peloton. « L’intérêt enfants. Le Hongrois Sandor Ferenc- ont du mal basse, j’avançais en rasant les murs », où sont-ils ? « Je ne suis pas sûr que sûr, il devait y avoir, sinon à Rohan, de ces chiffres, c’est qu’ils permettent zi va plus loin encore en décrivant, raconte-t-il, évoquant les « lettres ce qui m’est arrivé ne passerait pas, du moins à Josselin, une ou deux de repérer des dysfonctionnements », en 1932, devant le 12e congrès inter- à se libérer d’insultes » que des adultes lui note Marcelline Gabel, une des prin- national de psychanalyse de Wiesba- une fois envoient alors. Sa famille lui tourne cipales animatrices de l’ODAS. Leur den, Les Passions des adultes et leur le dos. « De dire les choses, c’était « De dire les choses, c’était mal vu. exactitude, en revanche, n’est pas influence sur le développement du parvenues mal vu. Un peu comme pour les fem- avérée : « Tant qu’on ne disposera caractère et de la sexualité de l’en- mes quand elles ont dénoncé le viol. Un peu comme pour les femmes, quand elles pas d’un organisme officiel, capable fant. Mais, comme l’explique le doc- à l’âge adulte. Ce sont des combats qui se ressem- de regrouper toutes les données et tou- teur Catherine Bonnet,dans L’En- blent. Par exemple, les gosses maltrai- ont dénoncé le viol. Ce sont des combats tes les sources, on continuera d’addi- fant cassé (Albin Michel, 1999), ces tés qui parlent, on dit qu’ils tionner des choux et des raves ! », iro- Depuis me « précurseurs » ne sont pas enten- “avouent”, comme si, de victime, on qui se ressemblent. Les gosses maltraités nise M Gabel, nommée, en 1997, dus. Leurs points de vue sont trop quelques devenait coupable. » secrétaire générale de la grande cau- dérangeants. Jusque dans les qui parlent, on dit qu’ils “avouent” », se nationale de l’enfance maltraitée. années 1960, note le docteur Bon- années, l’Etat ALGRÉ tout, il s’obstine. Glenn Hoel, lui, n’est ni chou ni net, « l’enfant n’était pas considéré On finit par le reconnaître : comme si, de victime, on devenait coupable » rave : son cas n’a jamais été signalé. comme une personne qui souffrait, et la société Mson association est (chiche- « Si je ne suis jamais devenu maltrai- mais comme celui qui dévoilait des ment) subventionnée par le conseil Glenn Hoel tant, c’est grâce à ma femme », insis- mœurs indignes de la société ». Est- général, on l’invite sur les plateaux te-t-il. D’ailleurs, son pseudonyme, ce un hasard si ce n’est qu’à la fin prennent de télévision et ses chansons sont c’est à elle aussi qu’il le doit : des années 1960, justement, que le sorties en CD. Glenn Hoel-Henri aujourd’hui, totalement inaperçu », assistantes sociales. Mais les fameu- « Glenn Hoel, c’était le nom d’un des bagne pour enfants de Belle-Ile-en- en compte Rouillard, marié et père de trois estime Glenn Hoel. En quelques ses « actions éducatives en milieu premiers gosses qui avaient été placés Mer, évoqué par Jacques Prévert enfants, technicien commercial de décennies, le décor a pourtant chan- ouvert » (prononcer « a-émo ») ne chez ma femme, à l’époque où elle dans sa Chasse à l’enfant, est trans- ces souffrances son état, fait partie de ces cas de gé. Qu’ils se révèlent outils durables faisaient pas partie du vocabulaire, était nounou agréée. » Plus qu’un formé en institution pour mineurs « résilience » mis à la mode par ou gadgets, les éléments nouveaux l’actuelle Aide sociale à l’enfance clin d’œil : une filiation et une pro- délinquants, avant d’être fermé longtemps Boris Cyrulnik. Dans son livre, Les sont légion, qui disent le souci de (ASE) s’appelait encore la « Ddass » messe. « L’important, c’est de s’accro- pour de bon en 1977 ? Vilains Petits Canards (Odile Jacob, l’Etat et de la société de prendre au et celles qu’on désigne aujourd’hui cher. Il faut tirer tout le monde vers le De Belle-Ile à Rohan, où se trouve passées 2001), le psychanalyste décrit le par- sérieux les enfants et les problèmes comme des « chefs de famille mono- haut : les maltraitants comme les la ferme familiale du futur Glenn cours de ceux qui, en donnant « une de maltraitance. A l’époque du petit parentale » étaient crûment traitées maltraités ! » Hoel, il y a pourtant loin. D’ailleurs, sous silence autre issue » à leurs souffrances, par- Henri, le service national d’accueil de « filles-mères ». « La mal- le petit Henri ne fugue pas. Jamais viennent à s’en sortir, en inventant téléphonique pour l’enfance maltrai- traitance, c’est un grand dictionnai- Catherine Simon plus de trois jours, en tout cas : «Le « l’art de naviguer dans les torrents ». tée, le « 119 », n’existait pas. Le Par- re », résume le psychiatre Alain Dessin : Michel Galvin 16 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 HORIZONS-ENTRETIENS

Soheib Bencheikh, mufti de Marseille « Ou l’islam marche avec son siècle, ou il reste à la marge de la société moderne » L’islam ne peut plus être la propriété de groupes ou d’Etats musulmans qui veulent en monopoliser l’interprétation. Une réforme est possible, si on accepte de désacraliser l’étude des textes et un droit musulman élaboré pour des sociétés patriarcales

« Le “ver” du terrorisme la plus anachronique. Ils appli- nitivement éveillé la conscience islamique n’était-il pas dans le quent un droit musulman qui est le internationale. Il est désormais fruit du Coran, compte tenu des fruit d’une œuvre humaine, non clair que l’islam ne peut plus être nombreux versets à caractère divine comme ils le prétendent, éla- la propriété d’un groupe de musul- belliciste qu’abrite le texte de la boré du IXe au XIIe siècle qui, ensui- mans ou d’Etats musulmans qui Révélation ? te, a été sacralisé. Et ils osent appe- veulent en monopoliser l’interpré- - Je ne partage pas cet avis et ler cela “charia” ! La “charia” est tation. L’islam a vocation à l’uni- aucun musulman censé ne le parta- un mot mystique, c’est la voie qui versel, c’est-à-dire qu’il doit être ge. Certes, le Coran recèle une mène à Dieu. soumis à la critique, accepter cer- dizaine de versets qui encoura- » Les contradictions entre ce taines valeurs qui relèvent d’un gent le musulman à prendre les droit musulman et le texte sacré droit universel, en refuser armes pour se défendre. Je n’en d’origine sont nombreuses. Pre- d’autres. cite qu’un à titre d’exemple : nons l’exemple de la liberté reli- – On comprend mal cet opti- “Ceux qui font la guerre à Dieu et gieuse. Celle-ci est, en toutes let- misme compte tenu de la puis- à son Prophète et s’évertuent à tres, garantie par le Coran, mais le sance de l’influence wahhabite semer le scandale sur la terre droit musulman, fondé sur quel- et de la confiscation de l’islam, seront tués ou crucifiés en guise ques “haddiths” attribués au pro- que vous avez décrite, par les de rétribution” (sourate V). De phète, interdit au fidèle de chan- autorités des Etats ? même, à côté de versets qui invi- ger sa religion. De même impo- – Vous avez mis le doigt sur les tent au respect des juifs et des se-t-il au non-musulman d’appar- deux maux principaux. La montée chrétiens, d’autres prônent le tenir à l’une des trois catégories du wahhabisme, il faut naturelle- recours à la violence sans réserve suivantes : ou il est “dhimmi”, pro- ment la dénoncer avec force, contre les idolâtres ou les tégé par une sorte de code d’hon- même si je la crois en déclin dans “polythéistes”. Mais la plupart de neur ; ou “muahid”, ressortissant de nombreux pays, comme l’ont ces textes doivent être relativisés d’une nation avec lequel le pays démontré Olivier Roy et Gilles par les circonstances de leur révé- musulman a signé un pacte de non- Kepel. Le militant islamiste n’est lation, replacés dans leur contexte agression ; ou “harbi”, étranger plus le héros qu’il a pu être hier, historique, notamment celui du habitant un pays non musulman. jusque dans certaines banlieues début de l’ère musulmane à Médi- Comment voulez-vous appliquer françaises. Il est devenu le compta- ne quand les premiers fidèles, un tel programme dans les condi- ble des malheurs qu’il a engen- sous la conduite du prophète tions du monde d’aujourd’hui ? drés. L’Arabie saoudite elle-même

Mahomet, se trouvaient assiégés DESSIN MAJA » Faire d’un droit musulman souffre du wahhabisme qui est par la coalition tribale qui voulait – En islam, le fidèle est libre de de son temps, qu’il est impossible qu’à l’Etat, n’est qu’un organe de issu des sociétés patriarcales une pourtant sa doctrine officielle. les éliminer. son interprétation. L’islam est une de croire qu’il ait voulu imposer l’Etat, le servant pour conforter sorte de droit universel, valide en L’élite de ses jeunes “décideurs”, » Je n’aurai pas la cruauté de religion libérale – tentons le mot – son exemple aux siècles suivants. son pouvoir et opprimer les popu- tout temps, c’est ce que j’appelle qui voyagent, font des études à rappeler que dans l’Ancien Testa- et individuelle. Elle n’a pas de cler- Imiter, au XXIe siècle, ses modes lations. Mais l’Etat a suscité sa pro- la “bédouinisation” de l’islam, une l’étranger, mesure de mieux en ment – prenez le Deutéronome ou gé. Sa seule autorité, c’est son tex- vestimentaires, ses goûts, sa façon pre contestation, également au autolimitation de l’évolution des mieux les obstacles soulevés par le deuxième livre de Samuel – se te. L’islam ne possède qu’un de manger ou de se comporter, nom de l’islam, sur le “marché” de sociétés musulmanes. La justice cette vision juridique, sèche, trouvent aussi des versets chargés Coran, mais une multitude d’inter- cela relève de la folie. Or ce type la prédication. Puisque l’Etat utili- d’un siècle devient injustice dans archaïque, meurtrière de l’islam. de violence. Pour autant, je ne prétations, variables selon les d’imitation servile est une source se la chaire de la mosquée pour fai- un autre siècle. Par exemple, en Quant à l’islam officiel, je répète m’autorise pas à dire que la Bible lieux, les conditions de vie, les clas- de marginalisation pour l’islam re passer ses consignes, les contes- Algérie s’applique encore le “fiqh” qu’il travaille contre son intérêt cultive une théologie de la conquê- ses, le degré de civilisation. C’est dans le monde moderne. Le pro- tataires politiques empruntent aus- (droit) malékite, véritable gestion- même. Il dit que l’islam est frater- te et de la domination. Autrement ce qui fait, je crois, sa richesse, sa phète n’a jamais demandé au si la chaire de la mosquée pour naire de la vie privée et de la vie nité, tolérance, paix, civilisation, dit, des textes sacrés doivent tou- souplesse, son éternelle jeunesse. musulman de vivre comme un imposer leur version pure et dure familiale. Si je divorce de ma fem- mais ces mots n’ont aucun sens jours être recadrés dans le contex- » Mais la contrepartie est marginal dans son siècle. Suivre la de l’islam contre un Etat suspect me, c’est elle qui doit quitter l’ap- dans le droit musulman tel qu’il te de leur révélation et de leur qu’aucune interprétation ne doit “sunna”, c’est-à-dire la tradition, et reconquérir le pouvoir. On con- partement avec ses enfants. Pour- s’applique encore aujourd’hui. transmission. Il faut les relire, en s’imposer par la force, par un quel- ce n’est pas revenir au premier siè- naît les échecs et les dérives san- quoi ? Parce que dans le “fiqh” – La construction d’un islam dégageant leur valeur éternelle, conque moyen d’intimidation, au cle de l’Hégire, mais suivre un che- glantes de cet islam politique. malékite, à une époque où la vie français, auquel vous êtes asso- universelle, non en les utilisant risque de la dérive. Or min pour le siècle d’aujourd’hui. » Dans les pays musulmans, s’organisait autour des clans – et cié, peut-il avoir demain valeur pour légitimer, à travers eux, nos aujourd’hui, nous sommes en plei- – Mais ne peut-on pas imagi- c’est l’Etat qui salarie encore les non des HLM –, la femme divor- d’exemplarité ? projets politiques ou personnels. ne dérive avec des groupes qui veu- ner une sorte de révolte de l’inté- imams. C’est lui qui fait la pro- cée devait quitter le clan de son – Oui, mais cela se fera à travers – L’absence d’autorité d’inter- lent imposer une interprétation rieur de l’islam pour lutter con- motion de l’islam, mais quelle mari pour réintégrer celui de son des individus poussés uniquement prétation dans l’islam ne favori- unique, littérale et obscurantiste tre ces dérives d’interprétation ? version de l’islam ? Un islam qui père. Rien n’a changé, même si les par leurs convictions et qui n’ont se-t-elle pas les lectures les plus des textes. Je fais allusion aux – Elle est impossible. La premiè- ne connaît pas le citoyen et ne structures de la vie sociale ont été pas peur de ramer à contre-cou- fondamentalistes comme étant, groupes dits wahhabites ou salafi- re hérésie de la religion musulma- connaît que le sujet. Qui ne con- bouleversées. rant. Hélas, guidées par le seul sou- au fond, les plus rassurantes. tes qui veulent imiter, au millimè- ne au XXe siècle fut sa politisation. naît pas l’Etat de droit et ne » Toute tentative de réformer ci sécuritaire ou politicien, les Comment expliquez-vous le tre près, l’exemple du prophète Dès l’indépendance des pays connaît que le droit du prince. l’islam – et le droit musulman en autorités françaises n’ont pas tou- silence des autorités religieuses Mahomet ! Mais le prophète était musulmans est né ce qu’on a appe- Qui ne connaît pas le vote démo- particulier – passe donc par un tra- jours aidé ces pionniers, à quel- pour rectifier si besoin est, corri- tellement lié à son siècle, ancré lé l’islam politique, c’est-à-dire un cratique, l’expression libre du vail de désacralisation, par une ques exceptions près. Je rends ger, énoncer le bien et le vrai ? dans la culture et le mode de vie islam dicté par l’Etat, qui n’obéit peuple souverain et ne connaît relecture des textes à la lumière de hommage à M. Pasqua qui a voulu que le serment d’allégeance. Je l’intelligence moderne, par la créer un “islam de France” et non suis convaincu que l’Etat musul- recherche d’une orientation, un “islam en France” ; à M. Chevè- man enseigne sa propre négation d’une courbe comme on dirait en nement qui a tenté de l’inscrire Un intellectuel réformateur à travers l’enseignement d’un mathématiques, pour permettre dans le paysage laïque français. islam qui ne se réforme pas et res- au musulman de bien vivre son Depuis le départ de M. Chevène- SOHEIB BENCHEIKH est né le française et à s’adapter aux contours te compris pour une société triba- islam aujourd’hui. Si cette désacra- ment, je crains que le ministère de 20 décembre 1961 à Djeddah en Ara- de la laïcité, il s’impose comme un le, patriarcale, traditionnelle. lisation ne se fait pas, c’est la sécu- l’intérieur ne veuille faire la part bie saoudite, au hasard de la carrière théologien « réformateur » et se dit – Mais pourquoi est-il si diffi- larisation ou la laïcisation qui s’en- trop belle, dans les projets de diplomatique de son père, le cheikh encouragé, dans l’entretien ci-contre, cile de réformer l’islam, à l’ins- suivront, dans les pires conditions. représentation future de la com- Abbas, haut fonctionnaire algérien par les événements qui ont commencé tar par exemple de ce qui s’est La sécularisation de la société munauté musulmane, à des grou- qui fut le recteur estimé de la Grande le 11 septembre jusqu’à l’actuel rama- passé dans les Eglises chrétien- dans l’Europe chrétienne n’a pas pes marqués par l’islamisme. Ils Mosquée de Paris, de 1982 jusqu’à sa dan de guerre. Engagé dans le dialo- nes, à partir d’une contesta- attendu le concile Vatican II. L’is- n’ont aucun moyen de liberté mort en 1989. Soheib Bencheikh est gue interreligieux, il est aussi associé, tion de l’exégèse officielle des lam n’est pas différent à cet dans les pays musulmans dont ils diplômé de l’université Al-Azhar du depuis dix ans, à toutes les tentatives Ecritures ? égard : ou il marche avec son siè- sont issus, mais ils trouvent chez Caire et docteur en sciences religieu- d’organisation de la communauté – Un texte sacré ne s’exprime cle, ou il reste à la marge de la nous pignon sur rue. J’aimerais ses de l’Ecole pratique des hautes étu- musulmane de France, à l’initiative jamais tout seul. Il passe à travers société moderne. dire au gouvernement que son pro- des. En 1995, il a été nommé mufti de des ministres de l’intérieur de droite et une compréhension, intelligente » Je reste optimiste. Je crois que jet risque, involontairement, de SYGMA Marseille par Dalil Boubakeur, actuel SOHEIB BENCHEIKH de gauche, jusqu’à l’actuelle consulta- ou pas, littérale ou pas, rationnelle la barbarie commise au nom de l’is- banaliser l’islamisme ou de légiti- recteur de la Mosquée de Paris. Un tion menée par Daniel Vaillant. Il a ou pas. Prenons l’exemple des tali- lam – les tueries en Algérie, la mer l’obscurantisme religieux en titre de mufti plus honorifique que réel, compte tenu notamment écrit Les Grandes Religions (Elipse) en bans : ils n’appliquent pas le Coran, réduction d’un peuple en esclava- France. » de la faiblesse de l’implantation des amis de M. Ben- 1995 et Marianne et le Prophète (Grasset) en 1998. ou plutôt, s’ils en appliquent quel- ge dans l’Afghanistan des talibans, cheikh dans la communauté musulmane de Marseille. ques bribes, c’est toujours à travers le terrorisme qui a dramatique- Propos recueillis par Partisan d’un islam qui cherche à épouser la réalité H. T. l’interprétation la plus archaïque et ment frappé les Etats-Unis – a défi- Henri Tincq François Léotard, député (UDF) du Var, au « Grand jury RTL- “Le Monde”- LCI » « Le RPR, l’UDF, Démocratie libérale vivent leurs derniers moments. Dans six mois nous en parlerons au passé » « Lors du congrès de l’UDF, il y dais. D’ailleurs ce début de campa- fication de la vie politique. L’ave- mondialisation qui me semble Corse. Soutenez-vous toujours tre de la défense en France. Le vrai a un an, vous invitiez votre parti gne, apparemment, n’a pas nir appartiendra à des grandes for- assez étrangère à la démarche de le processus de Matignon ? ministre de la défense, c’est le à refuser, pour l’élection prési- fonctionné. Au-delà, je me pose la mations politiques, populaires, M. Madelin. – Oui. Le principe, c’était la dis- ministre des finances et c’est une dentielle, une candidature de question de la pérennité des forma- transparentes et non pas à une suc- Que vous inspire le succès cussion d’un gouvernement répu- erreur majeure. Et depuis très long- témoignage ou une démarche tions politiques. J’ai la conviction cession de chapelles. actuel de la candidature de Jean- blicain avec les élus de l’île, choisis temps. On considère le budget de la de solitude. François Bayrou est- que le RPR, l’UDF, Démocratie libé- Avez-vous fait votre choix Pierre Chevènement ? par les Corses. Ce principe-là est défense comme un des éléments il en train de faire cette erreur ? rale vivent leurs derniers pour 2002 ? – M. Chevènement s’est trompé incontestable. Il met fin à 25 ou 30 d’ajustement du budget de la – La candidature de François moments. Dans six mois, nous parle- – Non. Je le ferai lorsque les can- sur tout et tout le temps : il était ans de combinaisons, de tracta- nation. C’est une hérésie. Malheu- Bayrou est parfaitement légiti- rons de ces familles politiques au didatures seront déposées. Je contre la nécessaire rigueur qui tions secrètes. Je continuerai à reusement, d’autres pays font de me. Une famille politique et un passé : elles sont nées dans une con- choisirai celui des candidats qui avait suivi l’euphorie socialiste du approuver une démarche républi- même, comme l’Allemagne. homme qui a du talent ont le joncture très particulière marquée aura la plus grande compétence début des années 1980, il était con- caine et juste. » Mais la crise est plus profon- droit, peut-être le devoir, de pré- par le soutien à des hommes internationale. tre la guerre du Golfe dont l’histoi- Comment expliquez-vous de. Si on veut un pays qui sache se senter leur projet devant le peu- – M. Giscard d’Estaing d’un côté, Cela exclut notamment Alain re a montré qu’elle était juste et sa l’hostilité d’une grande partie de défendre, qui associe la jeunesse à ple français. M. Chirac de l’autre – et dans la Madelin… troisième erreur va trouver sa con- l’opposition à ce processus ? la défense de ses intérêts, il faut Si elle est légitime, cette candi- défense de certaines idées qui – Là, il y a un problème de posi- clusion dans quelques semaines – Il y a l’idée, hélas, que tout ce réfléchir à un éventuel retour du ser- dature est-elle opportune ? n’étaient pas exactement les mêmes tionnement qui n’est pas le mien. avec la mise en place de l’euro. Il que fait un gouvernement est vice national. Pas celui de papa ou – Il faut faire très attention à ce d’une famille à l’autre. Toutes ces J’ai toujours été un libéral républi- est vrai que M. Chevènement a su nécessairement mauvais quand on de grand-papa, mais une formule qu’on dit. Quand on commence conditions sont derrière nous. Sur cain, attaché au contrat et au dialo- trouver les mots justes pour refu- est de l’autre côté de la barriè- nouvelle, ouverte sur l’Europe, sur une campagne de cette nature, il l’Europe, sur la décentralisation, sur gue, mais pas du tout à cette loi du ser le danger mortel du commu- re. Quand il s’agit de l’essentiel, d’autres tâches collectives et prépa- faut choisir, globalement, le camp la réforme de l’Etat, la droite et le plus fort que l’économie libérale nautarisme pour la société françai- c’est absurde. Or l’avenir de la Cor- rant à la création d’une réserve. dans lequel on se situe. Je ne crois centre disent la même chose. induit mécaniquement. L’écono- se. Mais il n’a pas le monopole de se n’est pas une petite question de Voyez-vous un seul candidat pas du tout aux thèses de troisiè- Pourquoi attendre pour enga- mie de marché a montré qu’elle la République. Je reviens de Macé- deuxième tour de cantonale, c’est capable de vous suivre sur ce me force, de ni gauche ni droite ger ce rapprochement ? est capable de générer des riches- doine et je peux vous dire que je un sujet majeur pour la France. point ? que chaque élection nous ressert – Je suis l’un des membres fonda- ses. Mais il faut faire très attention me suis battu pendant quatre mois En rentrant, en octobre, de – C’est une question de courage comme une sorte de plat original. teurs de l’Union en mouvement. Je aux désordres qu’elle crée, aux iné- pour faire prévaloir une considéra- votre mission pour l’Union euro- politique. » François Bayrou pouvait-il s’af- n’ai donc pas attendu. Réunir l’en- galités et aux injustices qu’elle pro- tion nationale contre les considéra- péenne en Macédoine, vous firmer sans se démarquer de Jac- semble de l’opposition prend du voque. Les Français attendent tions ethniques ou religieuses qui avez déploré la crise de la politi- Propos recueillis par ques Chirac ? temps, c’est difficile, il y a des sus- aujourd’hui non pas davantage de sont d’une très grande perversité. que de défense française. Pour- Patrick Cohen – Le début de positionnement ceptibilités. Mais je suis convaincu brutalité, mais une attitude de En mai, vous avez voté, à l’As- quoi cette inquiétude ? Gérard Courtois n’était pas celui auquel je m’atten- que nous aboutirons à cette simpli- régulation et de réflexion sur la semblée, le projet de loi sur la – Je crois qu’il n’y a pas de minis- et Pierre-Luc Séguillon HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 17 Les périls du partage du pouvoir au Burundi 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 LE CHEF de l’Etat rwandais, estimaient que leur « tour de man- arithmétique quotataire. Des continue des cours du café, qui Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F Paul Kagamé, l’un des cinq prési- ger » était venu, et combattu par négociations sont en cours pour représente 80 % des recettes d’ex- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). dents africains à avoir assisté, le des Tutsis nostalgiques d’un pou- aboutir à la composition du portation du pays. Internet : http: // www.lemonde.fr 1er novembre au Burundi, à la céré- voir sans partage, le premier prési- Sénat, où 50 % des sièges sont Une réunion de bailleurs de monie d’investiture d’un « gouver- dent burundais démocratique- réservés aux Hutus, et à celle de fonds, organisée en décem- ÉDITORIAL nement de transition et d’union ment élu était condamné à brève l’Assemblée nationale, où ils dis- bre 2000 à Paris, s’était conclue nationale », a dû se poser des échéance. poseront de 60 %… par la promesse de 440 millions questions : dans ce pays jumeau Au bout de cinq mois, son assas- Y a-t-il lieu d’applaudir un « évé- de dollars d’aide, si l’accord de du sien, composé, comme le sinat par un groupe d’officiers a nement historique pour l’Afrique », paix d’Arusha était appliqué. Un Kosovo démocratique Rwanda, d’une minorité tutsie précipité le pays dans l’abîme, en comme l’a affirmé Nelson Mande- Aujourd’hui, Nelson Mandela vou- d’environ 15 % et d’une majorité déclenchant des massacres de Tut- la ? Ou faut-il, au contraire, redou- drait que ce montant soit doublé. EUX ans et demi après ses communautés. L’élection hutue de quelque 85 %, un parta- sis qualifiés d’« actes de génoci- ter un nouveau « piège ethni- Mais les pays riches pourront-ils la fin de la guerre qui d’un Parlement doit contribuer ge du pouvoir sur une base ethni- de » par les Nations unies, et aussi- que » au Burundi ? Ceux qui y « acheter » la paix au Burundi et y a mis un terme à la à l’organisation d’une adminis- que reconnue, voire revendiquée tôt suivis de contre-massacres par font la guerre ont déjà répondu à éviter un dérapage fatal, dans dix- Drépression par le régi- tration provinciale, respectant la comme monnaie d’échange politi- l’armée. Ces tueries, dont le bilan, la place de ceux qui la subissent. huit mois, quand le tour viendra à me Milosevic, le Kosovo s’est résolution 1244 qui a mis fin au que, s’est mis en place. Or, au jamais établi avec précision, avoi- La rébellion hutue a refusé de un Hutu de devenir président ? doté, samedi 17 novembre, d’ins- conflit. Or cette résolution du Rwanda, conséquence du génoci- sinerait la centaine de milliers de signer un cessez-le-feu, escomp- Les seules certitudes ne sont titutions démocratiques. Il a élu Conseil de sécurité des Nations de en 1994, la seule mention de morts, ont débouché sur l’actuelle tant obtenir plus que leur intégra- guère des consolations. D’abord, dans le calme un Parlement qui unies n’accorde au Kosovo l’appartenance ethnique passe « guerre civile » entre rebelles tion dans une armée réformée, à coup sûr, ce n’est pas la « force désignera un président. Les Ser- qu’une « autonomie substantielle pour le péché originel de la « men- hutus et l’armée à dominante tut- dont « seulement » 50 % des effec- de protection africaine » – dont bes, qui avaient largement boy- au sein de la République fédérale talité génocidaire ». La même com- sie. Huit ans plus tard, son bilan, tifs doivent revenir aux Hutus. l’avant-garde sud-africaine est cotté le scrutin municipal d’octo- de Yougoslavie ». Les Albanais, munauté internationale, qui se toujours flou, dépasserait Elle réclame 85 % de tous les pos- déjà arrivée à Bujumbura, en bre 2000, se sont rendus aux eux, réclament l’indépendance, félicite au Burundi d’un partage 250 000 morts. tes. Depuis l’investiture du gouver- attendant des contingents nigé- urnes et auront une vingtaine de qu’ils soient « modérés » ou du pouvoir sur la base de quotas nement paritaire, la guerre civile a rian, ghanéen et sénégalais – qui représentants dans la nouvelle « radicaux ». ethniques, sanctifie au Rwanda « ÉTAPE DÉTERMINANTE » redoublé d’intensité. viendra au secours de la popula- Assemblée. Autre raison d’opti- Tout en se félicitant des avan- l’impossibilité de démocratiser le La transition qui s’est ouverte le Va-t-on pousser jusqu’à l’absur- tion. Au prix exorbitant de 86 mil- misme dans ces Balkans qui ont cées de la démocratie, la commu- régime post-génocide. 1er novembre, qualifiée par le Quai de le principe d’une arithmétique lions de dollars par an, ces soldats été le théâtre de conflits san- nauté internationale doit donc L’architecte du processus de d’Orsay – dans un concert de « identitaire », arbitraire par… ne doivent servir que de gardes du glants au cours de la dernière s’interroger sur l’avenir du Koso- paix au Burundi, Nelson Mandela, louanges universel – d’« étape nature ? Le risque est réel de corps aux hommes politiques ren- décennie, les modérés de la vo. Pour elle, le thème de l’indé- est au-dessus de tout soupçon. déterminante vers la réconciliation cimenter plutôt que de neutrali- trés d’exil. Ensuite, bien plus gra- Ligue démocratique du Kosovo pendance reste tabou, pour des L’ancien président sud-africain nationale », sera dirigée pendant ser, voire d’exacerber comme ve, la communauté internationale (LDK), menés par Ibrahim Rugo- raisons de fond – elle craint les s’est dépensé sans compter, au dix-huit mois par le président jamais auparavant, les divisions n’est pas même à la recherche va, ont largement devancé le Par- conséquences déstabilisatrices mépris de sa santé, pour le pays Buyoya, tutsi, puis pendant une communautaires, démagogique- d’une troisième voie, entre les cal- ti démocratique du Kosovo d’une nouvelle modification des plongé depuis huit ans dans une période équivalente par son ment présentées comme « divi- culs tribaux auxquels elle souscrit (PDK), expression politique de frontières dans les Balkans – et guerre civile meurtrière, réussie, actuel vice-président hutu, Domi- sions ethniques ». Le problème est au Burundi et l’aveuglement l’ancienne Armée de libération pour des raisons tactiques – la lui aussi, le « miracle » qu’a vécu, tien Ndayizaye. L’attribution de d’autant plus aigu que le Burundi devant la négation intéressée de du Kosovo (UCK), dirigée par Russie mettrait son veto à toute largement grâce à Mandela, le vingt-six portefeuilles gouverne- est un pays ruiné, dont les ressour- l’« ethnisme » qu’elle légitime au Hashim Thaçi. séparation officielle entre le pays de l’apartheid. Mais c’est là mentaux, douze – dont la défense ces, déjà épuisées par des sanc- Rwanda voisin. Ibrahim Rugova, l’homme à Kosovo et la Serbie. Loin de sim- peut-être le nœud du problème : et les finances – revenant à des tions économiques contre-produc- l’éternelle écharpe rouge, l’orga- plifier l’équation, l’instauration fixé sur un pouvoir accaparé par Tutsis, et quatorze à des Hutus, tives, entre juillet 1996 et jan- Jean-Philippe Rémy nisateur de la résistance passive d’un régime démocratique à Bel- une « minorité » aux dépens marque le début d’une complexe vier 1999, souffrent par la chute et Stephen Smith pendant les dix années où Milo- grade n’a fait que la compliquer. d’une « majorité », le Prix Nobel sevic imposa aux deux millions Autant il était exclu de réinté- de la paix a transposé au Burundi d’Albanais du Kosovo un régime grer la province dans le giron ser- une matrice fondée, chez lui, sur de quasi-apartheid, devrait deve- be aussi longtemps que Milose- des critères raciaux, au risque de Cessez-le-feu par Dégé nir officiellement le président vic était au pouvoir, autant une rendre les Burundais plus « ethnis- qu’il fut dans la clandestinité. cohabitation pacifique paraît tes » qu’ils ne le sont. Les dirigeants de Belgrade, qui aujourd’hui envisageable. A Nelson Mandela est parvenu, ont appelé les Serbes du Kosovo contrario, le scrutin de samedi a au bout de deux ans, à faire à participer aux élections, l’ont donné une légitimité démocra- signer, le 28 août 2000, à Arusha, félicité pour sa victoire… et criti- tique à la revendication indépen- en Tanzanie, le pouvoir burundais qué pour ses déclarations favora- dantiste. La solution la plus pro- et son opposition, hutue comme bles à l’indépendance. bable réside dans l’attentisme, tutsie, un « accord de paix et de Rien n’est en effet réglé sur le afin que les Kosovars aient le réconciliation ». Celui-ci repose fond. Depuis juin 1999, le Koso- temps de faire l’apprentissage sur un système de quotas dans la vo est placé sous administration de la démocratie. Mais la ques- redistribution du pouvoir, destiné de l’ONU ; 38 000 soldats de la tion de l’indépendance du Koso- à éviter qu’un mouvement de KFOR y stationnent pour préve- vo ne disparaîtra pas comme par balancier trop violent n’embrase à nir des incidents entre les diver- enchantement. nouveau le Burundi. Le partage du pouvoir est une 0123 aventure risquée dans ce pays où est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani les Tutsis ont gardé, presque sans Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux. interruption depuis l’indépendan- Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel ce, la haute main sur le gouverne- Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain ment, source de prébendes, et sur Directeur de la rédaction : Edwy Plenel l’armée, l’assurance-vie de la Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette ; adjoint : François Lolichon minorité. La seule tentative de Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard remise en cause de ce monopole Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer s’est soldée, en 1993, dans un bain Rédaction en chef centrale : Alain Frachon, Eric Fottorino, Laurent Greilsamer, de sang. Lors des premières élec- Michel Kajman, Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre tions pluralistes, organisées par Rédaction en chef : Alain Debove (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; Anne Chemin (Société) ; l’ancien et l’actuel président Pier- Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; re Buyoya, un putschiste récidivis- Josyane Savigneau (Culture) ; Serge Marti (Le Monde Economie) te mais aussi partisan d’une Médiateur : Robert Solé « ouverture démocratique » au pro- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg fit des Hutus, une déferlante avait Directeur des relations internationales : Daniel Vernet amené au pouvoir un Hutu, Mel- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président chior Ndadaye. Débordé par des Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), extrémistes dans ses rangs, qui André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, mais élevé, en revanche, dans les sur son bilan et sur son architectu- l’envie de s’affranchir de fidélités Fonds commun de placement des personnels du Monde, couches supérieures de la société : re politique. Le bilan de la gauche partisanes qui ont perdu beau- Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, M. Chevènement Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. 6 % seulement d’intentions de se trouve mis en cause sur l’accep- coup de leur signification ? Com- vote, toujours selon BVA, parmi tation ou non des particularismes ment ne pas percevoir la critique déplace les les ouvriers et les employés, 15 % et aussi sur la montée de l’insécuri- adressée à un président issu du ILYA50 ANS, DANS 0123 chez les professions intermédiai- té, attribuée avant tout non pas à gaullisme d’en avoir abandonné res et 18 % chez les cadres. La dif- un manque de moyens mais à un une à une chacune de ses leçons ? fractures politiques férence est également nette entre déficit d’autorité, d’abord à Sur les 12 % d’intentions de vote Gérard Philipe dans « Le Cid » les salariés du secteur privé et l’égard des adolescents. Au sur- Chevènement, on peut évaluer à Suite de la première page ceux du service public : 10 % chez plus, le candidat venu de l’Hôtel 5 points le prélèvement opéré sur LE PALAIS de Chaillot étant âme. Tout le texte merveilleux sem- les premiers, 17 % chez les Matignon se trouve implicitement l’électorat de droite ! Imaginons si occupé par l’ONU, la cité-jardin de ble réinventé par cette bouche ins- S’il culmine à 16 % chez les plus seconds. Conclusion logique : le accusé de soumission à une pen- ce capital se maintient jusqu’au Suresnes, pour renouveler le mira- pirée. Chaque phrase prend son de cinquante ans, il est en revan- cœur de son électorat se situe sée libérale-libertaire et mondialis- bout, l’effet d’un engagement cle d’Avignon, a offert au cours de élan, comme si elle sortait du nid, che d’une extrême faiblesse dans chez les cadres supérieurs et te, qui corrode le lien social. La vigoureux de M. Chevènement en son premier festival artistique une au premier vol. C’est du parlé, et le les jeunes générations, les moins moyens du secteur public, où il notion de majorité plurielle est faveur de M. Jospin pour le duel représentation du Cid. plus naturel, le plus juste. Mais de trente-cinq ans (5 % seule- culmine à 29 % des intentions de gravement affaiblie quand les can- final. Si le maire de Belfort rend Le voici, ce Cid de vingt ans, c’est aussi du lyrisme, car la pas- ment), faisant apparaître ainsi le vote ! didats qui lui sont extérieurs difficile le premier tour du candi- beau comme Achille, fier comme sion y brûle. fossé générationnel qui grandit Il y a là une double fracture poli- – principalement Chevènement et dat socialiste, il pourrait aussi Roland, plein de flamme, vif et gra- Les autres interprètes, je ne les dans la société française. Mis au tique : celle, ancienne mais retrou- Laguiller – représentent près de bien gâcher le second tour du pré- cieux, héroïque et amoureux, que oublie pas. Ni surtout Jean Vilar, cœur de la campagne de l’ancien vant sa vigueur, entre le secteur 40 % du total des voix de gauche. sident sortant ! Corneille a donné aux humains et dont la mise en scène, adaptée de ministre de l’intérieur, les thèmes privé et le secteur public ; l’autre, La capacité de Jean-Pierre Che- que si peu de comédiens – aucun celle d’Avignon, a dû s’accommo- du respect des règles collectives nouvelle, qui semble opposer l’éli- « ALLIANCE PRIVILÉGIÉE » vènement à prélever à la fois sur depuis que je suis au monde – ont der d’un fond noir et de quelques contre l’hédonisme individuel, de te du pays à sa super-élite. On L’ancien leader du Ceres n’est la gauche et sur la droite lui ouvre incarné selon nos songes ! Car j’ai pans de grillage, d’une chaise légè- la demande d’autorité dans l’édu- trouve là aussi l’impact des thè- peut-être pas l’adversaire de des possibilités de progression, entendu Mounet-Sully la dernière re et d’un trône tout petit. Mais cation, du souci de l’égalité contre mes lancés par le maire de Belfort M. Jospin, mais il combat ouverte- mais recèle aussi une fragilité fois qu’il osa le jouer, et il y était, cela nous a bien suffi ! C’est là le le développement des particularis- sur la nécessité de restaurer l’Etat, ment les Verts, dénonçant dans quand viendra le temps du durcis- de voix, sublime. Mais sa tête de vrai théâtre, sans décors : des mes au profit des régions (la Cor- l’attachement aux services son discours de Vincennes « l’al- sement de la campagne et du cinquante-cinq ans s’accordait mal cœurs, des esprits, de beaux corps, se) ou des groupes sociaux (les publics, quel que soit leur mode liance privilégiée » PS-Verts et retour des électeurs aux clivages à ses jambes d’adolescent. et des voix. jeunes issus de l’immigration) de propriété, l’inquiétude devant accusant ceux-ci de « tenir en ota- traditionnels. Jean-Pierre Chevè- Le voici, c’est Gérard Philipe, trouvent un écho important dans la mondialisation sous sa forme ge » celui-là. Pour les socialistes, nement a une chance de réussir sa dont la silhouette a le dessin haut Robert Kemp les générations d’âge mûr. Le cli- libérale, qui dans son dynamisme la difficulté est grande, puisque percée dans l’électorat populaire et cambré d’un Mantegna ou d’un (21 novembre 1951.) vage renvoie au rapport même à même creuse sans cesse les inégali- pour les législatives l’accord lors de la mise en place de l’euro Velasquez ; dont la voix a des la politique, selon que l’on juge tés entre les individus et entre les PS-Verts est indispensable à la vic- dans le court laps de temps des dif- éclats de tonnerre et des caresses ; e En raison d’une grève, Le Monde que la loi et le règlement doivent pays. Un fossé existe désormais toire, alors que pour le second ficultés du tout début 2002, mais dont le masque surtout vit son du 20 novembre 1951 n’a pas paru. beaucoup intervenir dans le fonc- entre les élites à fort niveau cultu- tour de la présidentielle, l’entente tant qu’il n’y parviendra pas, il ne tionnement de la société ou rel et à revenus aisés et les super- Jospin-Chevènement pourrait peut pas se présenter comme qu’une part croissante des déci- élites aux revenus explosés par le bien se révéler décisive ! « l’homme de la nation », qu’il vou- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS sions doit être laissée à la liberté jeu de la concurrence internationa- Jacques Chirac, de son côté, n’a drait incarner. Son mérite, il est des individus ou à la négociation le, et qui paraissent se désintéres- guère de raisons de se réjouir de vrai, est déjà d’éviter que l’élec- Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr des groupes sociaux. Il y a là un ser de la chose publique, de l’inté- l’ascension de M. Chevènement, tion présidentielle ne se limite à Télématique : 3615 code LEMONDE débat majeur de la campagne à rêt général et de la politique, alors désormais personnalité la plus une simple course tactique ponc- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) venir, où Jean-Pierre Chevène- qu’elles avaient si longtemps mis populaire dans l’électorat de droi- tuée par un sprint final en contri- ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) ment a su préempter la place de la au premier rang de leurs préoccu- te (en dehors de lui-même) selon buant à en faire le grand débat politique. pations le service de l’Etat. le dernier baromètre d’Ipsos ! dont les Français ont besoin pour Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 Aujourd’hui, le vote Chevène- La percée de M. Chevènement Comment ne pas y voir l’état de se réconcilier avec la politique. ment est dérisoirement faible bouleverse le jeu politique et la délabrement idéologique de la Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 dans les catégories populaires, position de M. Jospin lui-même droite à la fin de ce septennat et Jérôme Jaffré pour 0123 18 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 HORIZONS-DÉBATS Procédure pénale : à bout de souffle L’insoutenable par Robert Badinter vérité de l’emploi ANS ma vie profession- Quant à la justice, cette affaire rément préféré une ordonnance somption d’innocence comman- nelle, j’ai pu mesurer ne peut lui être imputée comme de non-lieu bien motivée aboutis- dait que le parquet requière un combien la nécessité une défaite, puisqu’elle a refusé sant au même résultat qui aurait non-lieu, plutôt que d’attendre par Denis Gautier-Sauvagnac Dde se défendre, de se une injuste condamnation. Mais pu être rendue un an plus tôt. Au l’audience pour demander l’ac- justifier contre des accusations comment ne pas s’interroger sur regard de la vie judiciaire, un an quittement. OUT récemment, général de la CGT qui avait regret- ressenties comme infamantes, ce qui apparaît comme une singu- c’est peu. Pour le justiciable pour- A quoi bon voter une nouvelle 56 chefs d’entreprise ont té « l’absence de concertation ». était un tourment cruel pour l’in- lière obstination à poursuivre un suivi, c’est interminable. loi en juin 2000 pour mieux assu- alerté l’opinion sur les C’est la CFDT qui redoutait « les culpé innocent. S’agissant d’un justiciable au-delà du nécessaire ? Faut-il pour autant voir dans rer le respect de la présomption T pièges du projet de loi effets pervers de la loi », et c’est ministre, hier encore admiré et Qu’on mène une enquête, qu’on cette affaire une nouvelle expres- d’innocence si on ne la considère dit de modernisation sociale. Cer- FO qui estimait que ce projet sou- respecté bien au-delà du cercle ouvre une instruction, rien de sion des vices qu’on impute à pas dans la pratique comme un taines réactions politiques à cet ligne, une fois de plus, « l’interven- de ses connaissances, se trouver principe fondamental qui doit appel ont montré combien il est tionnisme social du gouvernement, d’un seul coup en posture de gouverner à tous les niveaux le difficile dans notre pays d’énon- dicté par l’opportunisme ». Le dia- suspect, d’auteur présumé d’in- Il nous appartient d’élaborer procès pénal ? Je pense pour ma cer des vérités élémentaires logue social ne sort pas grandi de fractions méprisables, constitue part que notre système de procé- quand elles dérangent un cet exercice. une brûlure quotidienne. Il voit la un nouveau système qui conjugue dure pénale est à bout de souffle. discours démagogique ou qu’el- Un dialogue social qui avait souffrance de sa femme, de ses Il nous appartient d’en élaborer les soulignent crûment la légè- pourtant remodelé en 1986 le enfants, devant le torrent média- le meilleur des procédures accusatoires un nouveau qui conjugue le reté de ceux qui jouent avec l’em- droit du licenciement, repris tique qui le transforme aux yeux meilleur des procédures accusa- ploi pour obtenir les faveurs de ensuite tel quel par la loi, sans de l’opinion en un affairiste dou- et inquisitoires pour fonder toires et inquisitoires pour fonder l’opinion. que les élus du suffrage universel teux. Cette peine-là, celle de ses un modèle européen dont la Si nous dénonçons si vigoureu- aient cru devoir s’en formaliser. proches, cause à l’intéressé une un modèle européen France devrait donner l’exemple. sement le texte que l’Assemblée Un dialogue social qui fonc- douleur plus aiguë encore que la Mais cette réforme-là, si néces- nationale voterait le mois pro- tionne sur le plan européen. Mais poursuite. dont la France devrait donner l’exemple saire, ne trouvera toute sa portée chain en dernière lecture – il est le traité d’Amsterdam, qui donne J’ai conservé à cet égard le sou- qu’à la condition de s’accompa- donc toujours temps de réagir – aux partenaires sociaux le droit venir des propos que tenait Pierre gner d’une révolution des men- ce n’est pas pour nous écarter des de régler les relations du travail Bérégovoy sur la souffrance qu’il plus légitime. Mais, une fois la réa- notre procédure d’instruction ? Et talités dont la prise en compte chemins de la critique par des accords collectifs qui doi- lisait sur les traits de son épouse. lité des faits établie, qu’on décide l’affaire Strauss-Kahn sonne-t-elle permanente de la présomption constructive. C’est que ce texte vent être repris en l’état par les Elle n’a sans doute pas été étran- de renvoyer les prévenus en cor- le glas de celle-ci, comme de bons d’innocence sera le pivot. Si l’af- est grave de conséquences pour institutions européennes, n’est gère à son tragique suicide, alors rectionnelle au lieu de requérir et esprits le déclarent ? En vérité, faire Strauss-Kahn peut contri- notre pays et ses entreprises dont peut-être pas du goût de tous. qu’il n’encourait en réalité aucune de rendre un non-lieu, voilà qui c’est moins les défauts de notre buer à la réalisation de ce l’activité est source de richesse et Un dialogue social qui a franchi poursuite pénale. paraît inconcevable. procédure qui sont en cause que progrès-là, elle n’aura pas été d’emplois. une nouvelle étape en juillet der- « Il faut que le cœur se brise ou Est-ce parce que, face au défer- cette structure mentale qui fait seulement un épisode inutile et La nouvelle définition du licen- nier quand, au nom du Medef, se bronze », disait Chamfort, évo- lement médiatique qui entoure référence à la présomption d’inno- douloureux de la carrière d’un ciement économique prévue par l’auteur de ces lignes, accompa- quant de telles épreuves. Celui de inévitablement de telles affaires, cence sans pour autant la mettre brillant homme politique. la loi aboutit à une interdiction gné des représentants de la Bérégovoy s’est brisé. Celui de on juge préférable que la procé- en œuvre. déguisée du licenciement dans Dominique Strauss-Kahn se sera dure aille à son terme pour que les Puisqu’en droit comme en fait une entreprise encore saine qui bronzé. L’homme politique y trou- faits soient débattus au grand les poursuites contre Dominique Robert Badinter, ancien doit modifier ses activités en La « judiciarisation » vera son compte. L’homme privé jour, quitte à abandonner l’accusa- Strauss-Kahn et les autres mis en ministre de la justice, ancien prési- ayant recours à un personnel sait le prix payé pour se doter tion à l’audience ? Singulière solli- examen s’avéraient, au terme de dent du Conseil constitutionnel, est moins nombreux. En somme, elle à outrance de la vie d’une telle cuirasse. citude. L’intéressé, lui, aurait assu- l’instruction, infondées, la pré- sénateur (PS) des Hauts-de-Seine. doit attendre d’être sérieusement malade, voire au bord du dépôt économique, de bilan, pour ajuster ses effectifs. avec les délais Curieusement, c’est la préci- sion apparente des termes du qu’elle implique, nouveau texte qui ouvre la voie à l’insécurité juridique et aux procé- est-elle compatible dures sans fin, quand il s’agira de s’entendre, pour justifier un licen- avec la vie ciement, sur les difficultés écono- miques « sérieuses » qui ne peu- des entreprises ? vent être surmontées par « d’autres moyens » ou sur « les Evidemment non mutations technologiques mettant en cause la pérennité de l’entre- prise », ou encore sur « les réorga- Confédération générale des peti- nisations indispensables à la sauve- tes et moyennes entreprises (CGP- garde de l’activité de l’entre- ME) et de l’Union professionnelle prise ». Chaque mot, chaque artisanale (UPA), a signé avec adjectif sera l’objet d’interpréta- quatre organisations syndicales tions ou de contestations. Veut- représentatives sur cinq une posi- on faire du juge le responsable du tion commune sur l’approfondis- personnel des entreprises sement de la négociation collecti- françaises ? ve. Une position commune res- La « judiciarisation » à outran- pectueuse de l’ordre public social ce de la vie économique, avec les fixé par la loi, mais confiante délais qu’elle implique, est-elle dans la capacité des partenaires compatible avec la vie des entre- sociaux à en régler les modalités prises ? Evidemment non, et ceux d’application. qui croient qu’il faut compliquer La vérité est qu’une entreprise les procédures pour protéger les est un organisme vivant qui se salariés oublient que le temps de transforme dans le temps. Il peut l’entreprise n’est pas celui de croître, s’épanouir comme il peut l’Etat, ni du juge. Entraver l’entre- également décliner, disparaître prise dans ses possibilités d’adap- et, heureusement, se recréer. tation, c’est en réalité pénaliser Pour gérer, il faut être capable, l’emploi. dans le respect des personnes, de Il est faux de prétendre, par faire avec diligence des choix ailleurs, que le projet de loi ne clairs. Le projet de loi dit de fait que reprendre la jurispruden- modernisation sociale méconnaît ce. En réalité, le texte en débat cette réalité. Il la refuse, place le exclut, contrairement à la juris- chef d’entreprise en liberté prudence, que le souci de la com- surveillée et décourage l’investis- pétitivité d’une activité justifie sement et donc l’emploi. C’est une variation des effectifs. effectivement un piège pour les Autre exemple de complication salariés. des procédures, le projet condui- La vérité est que le licencie- rait le comité d’entreprise, qui est ment est très souvent un drame certes un élément essentiel du dia- pour la personne concernée. L’in- logue social, à émettre désormais demniser correctement, l’accom- des propositions alternatives, pagner efficacement dans sa assorties dans certains cas d’un recherche d’emploi est un dû. droit d’opposition susceptible de Mais la pire des méthodes est d’in- conduire obligatoirement à une terdire le licenciement, en médiation, et accompagnées oubliant qu’entraver la sortie, d’une possibilité nouvelle de saisi- c’est aussi bloquer l’entrée. ne du juge en référé. C’est un Le ministre de l’économie, des changement de nature dans le finances et de l’industrie semblait rôle de ces comités. bien partager ce sentiment lors- Nul ne peut nier que les nou- qu’il déclarait avec simplicité : velles procédures envisagées « Il faut éviter que la loi ait un effet auront pour effet d’alourdir, d’al- dissuasif pour l’investissement et longer, de renchérir les licencie- les recrutements. » ments économiques. C’est une Peut-être était-ce un propos de première et lourde erreur de faire trop ? A moins que, dans un sur- croire qu’il faut consacrer tant saut de clairvoyance, averti des d’énergie à la préservation de réalités par tous ces appels à la l’emploi, alors que l’effort doit raison, le gouvernement n’inter- d’abord porter sur les créations rompe le processus législatif et d’emplois pour qu’elles dépas- décide d’étudier plus avant, avec sent, et de loin, les suppressions les commissions parlementaires qui, depuis toujours, accompa- et les partenaires sociaux, un gnent inévitablement le dévelop- texte aussi contesté. Ce serait la pement économique. voie de la sagesse et du dialogue C’est une deuxième erreur de retrouvé, dans l’intérêt de méconnaître le degré de décou- l’emploi. ragement et d’exaspération qu’en- tretiennent chez les chefs d’entre- prises, quelle que soit leur taille, Denis Gautier-Sauva- des textes qui démontrent à l’en- gnac est vice-président délégué vi qu’ils ne sont ni écoutés, ni général de l’Union des industries compris, ni respectés. métallurgiques et minières (UIMM) Le texte en débat au Parlement et président du groupe « Relations pèche encore par l’isolement de du travail, dialogue social, politique ses auteurs. C’est le secrétaire de l’emploi » au Medef. 19 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001

FINANCE L’assemblée générale mond Lévy, président du conseil de dont se félicite M. Lévy, surtout satis- sonnes), qui pourraient être rappro- liards de francs, ses pertes ont été du Consortium de réalisation (CDR), surveillance, et nommer à ce poste fait d’avoir déchargé cette structure chées de la Caisse des dépôts. b LE réduites aujourd’hui à 72 milliards. structure chargée de céder les actifs Jean-Pierre Aubert. b CINQ ANS d’une réputation sulfureuse et de CDR a de lourds contentieux à gérer. Cette somme ne tient pas compte de sortis du bilan du Crédit lyonnais, APRÈS sa mise en place, le CDR a pressions politiques. b LES EFFECTIFS Sur près de 60 affaires en cours, une l’affaire Executive Life, le plus gros ris- doit entériner la démission de Ray- cédé près de 85 % de ses actifs, ce doivent être réduits (entre 50 à 70 per- seule a abouti. b ESTIMÉES à 96 mil- que juridique du CDR. Le CDR solde péniblement le sinistre du Crédit lyonnais Jean-Pierre Aubert remplace Raymond Lévy à la présidence du conseil de surveillance du Consortium de réalisation, chargé de liquider les anciens actifs du Lyonnais. A part quelques actions encore faciles à vendre, il ne reste plus à traiter que des participations, des créances ou des contentieux

C’EST AVEC le sentiment 1996, à 11 milliards actuellement. à la pression politique, les diri- que qu’il « sortira volontiers du capi- d’avoir accompli la mission que lui Le CDR a bénéficié d’une conjonc- geants ont négligé l’objectif de tal en 2002 » tandis que l’entoura- a confiée en 1998 Dominique ture favorable en 1999 et 2000. meilleure valorisation des actifs. ge de M. Bolloré se dit « intéressé, Strauss-Kahn, alors ministre de De l’avis du ministère des finan- « J’ai fait en sorte que le CDR tra- le moment venu, par le rachat de cet- l’économie, que Raymond Lévy, ces, cette facture évoluera peu. vaille sans pression pour vendre à tel te participation minoritaire, pour ancien patron de Renault, quitte la Restent toutefois d’importants ris- ou tel ; on ne m’a jamais rien deman- poursuivre la simplification des présidence du conseil de surveillan- ques non chiffrables, susceptibles dé ; l’Etat, qui s’était engagé à s’abs- structures du groupe ». Aucune des ce du Consortium de réalisation d’alourdir ce montant : ils avaient tenir de toute intervention, a tenu sa parties ne s’est pour l’heure ris- (CDR), l’organisme chargé de été estimés à 610 millions d’euros parole », poursuit M. Lévy. Son quée à engager les discussions, le gérer et vendre les actifs compro- en 1996. A cela s’ajoute l’affaire mandat n’a pourtant pas été épar- CDR craignant de se faire piéger mis du Crédit lyonnais. Après l’as- américaine Executive Life, une gné par la critique. Dans un rap- une nouvelle fois comme dans l’af- semblée générale du mardi menace qui se chiffre en centaine port paru fin 2000, la Cour des faire Pinault, et M. Bolloré atten- 20 novembre, il passera le témoin de millions d’euros. comptes épingle « un nombre de dant le moment propice. Restent à Jean-Pierre Aubert, conseiller A l’heure du bilan, c’est sur sa rémunérations élevées excessif », enfin des actifs immobiliers, dont d’Etat, tout en restant membre du politique de pacification qu’insiste dont celle de M. Lévy, fixée à une foncière hôtelière sous man- conseil de surveillance. M. Lévy. « Ma réussite est, parado- 1,7 million de francs par an. Celle- dat de gestion d’Accor estimée à Pièce centrale du dispositif de xalement, d’avoir fait oublier le ci est supérieure à celles des prési- 1 milliard de francs. sauvetage de l’ancienne banque CDR. Qui en parle encore ? Je laisse dents des grandes entreprises M. Aubert devra enfin recentrer publique, le CDR, institué en 1995, une maison calme et bien dirigée, publiques. Globalement, la Cour un CDR délesté de tous ses actifs, à a rempli l’essentiel de son mandat. sur laquelle tout parfum de scanda- des comptes juge toutefois que les l’horizon 2003, sur la gestion des Sur les 29,4 milliards d’euros le a disparu », indique-t-il au Mon- intérêts patrimoniaux de l’Etat ont créances douteuses et des conten- (193 milliards de francs) d’actifs de. Pour comprendre ces propos, il été préservés. tieux. Ce changement de nature de financiers et immobiliers douteux faut se souvenir du climat de suspi- l’instance s’accompagnera d’une transférés il y a six ans, il ne lui res- cion qui entourait le CDR à son RÉDUCTION DES EFFECTIFS réduction des effectifs de 250 sala- tera plus, à la fin de l’année, que arrivée il y a trois ans. A Bercy, on précise que « rien riés aujourd’hui à entre 50 et 70 sala- 1,6 milliard, soit 15 % du montant Plusieurs affaires avaient enta- n’est reproché à M. Lévy ». Le minis- riés dès 2002, via un plan social. Le d’origine. Au fil des cessions réali- ché son fonctionnement, dont la tre des finances, Laurent Fabius, a au Cercle de l’industrie, le lui avait CDR en justice. Il aura à parache- CDR a compté jusqu’à 1 200 sala- sées depuis six ans, les pertes liées vente à François Pinault, dans des été averti par lettre, en septembre, demandé ; il voit mal l’intérêt d’aller ver la vente des derniers actifs riés. Dans ce cadre, la question de aux déboires du Lyonnais ont été conditions opaques, de l’ex-partici- du souhait de ce dernier de passer plus loin », souligne un ancien colla- cotés (Usinor, Fimalac...), retardée l’adossement opérationnel du CDR ramenées de 14,6 milliards pation du Lyonnais dans sa hol- le flambeau, à soixante-quatorze borateur. du fait de la dégradation des condi- à la Caisse des dépôts (CDC), soute- d’euros, selon l’estimation de ding personnelle, Artémis. Soumis ans. Des proches de l’ex-patron de Actuellement président du tions de marché. En outre, le CDR nue par le député socialiste Domini- Renault, qui fut administrateur du conseil du patrimoine de la Mairie détient encore quelques participa- que Baert, sera posée. « Si l’Etat Lyonnais de 1988 à 1993 , confient de Paris, son successeur, Jean-Pier- tions lourdes et illiquides, délicates demande à la CDC d’intégrer un toutefois que ce dernier part un an re Aubert, proche du Parti socialis- à gérer, notamment dans le capital CDR de 50 personnes sans assumer la Un coût annuel de 6 milliards de francs avant la date qu’il s’était fixée, fin te, qui a dirigé le CEPME, le CIC et de l’administrateur de biens Ven- charge du risque, une solution sera 2002, pour présenter un bilan défi- la Banque de la Cité, et liquidé la dôme-Rome. Il lui reste en particu- trouvée », estime un proche de la nitif de son action. Son manque banque Finindus, devra gérer un lier un fleuron : 40 % du capital de CDC. En 2014, le CDR sera liquidé, pour l’Etat jusqu’en 2014 d’affinités avec M. Fabius l’aurait portefeuille de créances douteuses la Compagnie des Glénans, une ainsi que le prévoit la loi du incité à anticiper son départ. ou irrecouvrables de 3,7 milliards des holdings du groupe de Vincent 28 novembre 1995, qui l’a créé. LE CONSORTIUM de réalisation de l’économie, l’EPFR avait une « M. Lévy a accepté ce poste parce de francs. Il devra aussi suivre l’évo- Bolloré. Cette participation vaut (CDR) n’est que la face visible de la dizaine de milliards de francs de que M. Strauss-Kahn, qu’il côtoyait lution des nombreux dossiers du 1 milliard de francs. Le CDR indi- Anne Michel défaisance, le montage complexe paiement d’intérêts de retard. Une qui a permis de sauver le Crédit dizaine de milliards qui sont venus lyonnais. La face cachée est logée gonfler la dette et son coût. dans l’Etablissement public de La donne a changé avec la privati- Sur 60 enquêtes judiciaires, une seule affaire est parvenue à son terme financement et de réalisation sation du Crédit lyonnais à l’été (EPFR). Cette structure d’Etat 1999. Le produit de la cession de la EN RÉCUPÉRANT, en 1995, l’ensemble des 170 millions de francs (25,92 millions d’euros) (Société de banque occidentale), qui aurait soute- finance les actifs sortis du bilan du banque (quelque 33 milliards de actifs douteux du Crédit lyonnais, le Consortium par an aux honoraires facturés par ses avocats. nu abusivement l’ancien ministre socialiste Ber- Lyonnais et transférés dans le francs) a été versé à l’EPFR, qui a de réalisation (CDR) devait traiter le contentieux Au regard des résultats obtenus, cette tactique nard Tapie et la société Immopar. A ces trois CDR. Lors de sa création en 1995, également reçu 35 milliards prove- afférant aux dossiers qui lui étaient confiés. Il lui commence à décevoir. Seule une affaire, celle de volets s’ajoute la masse des créances qui restent l’EPFR s’est endetté de 123 mil- nant d’autres privatisations. « Fin revenait la charge de poursuivre les entreprises la banque Saga, sur près de soixante enquêtes au bilan du CDR. « Plus de la moitié sont en con- liards de francs. Une petite partie 1999, la décision a été prise d’amor- et les dirigeants suspectés d’avoir abusé de la judiciaires ouvertes, est parvenue à son terme tentieux, nous avons engagé des procédures à l’en- de cette dette a été ou sera rem- tir linéairement la dette de l’EPFR confiance du groupe Crédit lyonnais. Il n’a toute- (Le Monde du 8 octobre). Les dérapages de l’an- contre de nombreux débiteurs, avec parfois 1 mil- boursée grâce à l’argent provenant jusqu’en 2014 », explique-t-on fois jamais vraiment su comment gérer ses rela- cienne banque publique sont recensés dans trois liard de francs en jeu », affirme aujourd’hui le des cessions d’actifs du CDR. L’es- dans l’entourage de Laurent tions avec la justice. volets principaux, du nom d’anciennes filiales du CDR. sentiel reste toutefois à la charge Fabius, qui reste sur la ligne tracée La première démarche des responsables du Lyonnais : IBSA, Altus et SDBO. A l’origine, IBSA En 1998, un dernier dossier s’est ajouté : l’affai- de l’Etat. Lorsque le consortium par Dominique Strauss-Kahn, son CDR fut, avant tout, de privilégier la vente des (International Bankers SA) portait uniquement re Executive Life, qui concerne le rachat de la vend en perte ou fait des provi- prédécesseur à Bercy. « Chaque actifs aux meilleures conditions et non d’enga- sur des opérations immobilières. La juge Eva Joly compagnie d’assurance californienne par la sions colossales pour constater la année, l’EPFR amortit 4,4 milliards ger des poursuites. Le ministère de l’économie est saisie de ce dossier depuis le 19 septembre MAAF et Altus. La justice américaine enquête dépréciation de ses actifs, le passif de francs de dette et reçoit, via le et des finances lui a sévèrement reproché. Deux 1994. Le 28 juillet 1997, l’attention de la justice sur les conditions dans lesquelles Altus aurait vio- de l’EPFR ne change pas. A l’Etat compte d’affectations spéciales du ans après sa création, le CDR a été rappelé à l’or- s’orientait sur les conditions d’entrée du Lyon- lé la législation des Etats-Unis afin de mettre la de rembourser cette dette. C’est budget, 6 milliards de francs. Il reste dre dans un rapport de l’Inspection générale des nais, en 1990, au sein de l’actionnariat d’IBSA. main sur les actifs de la compagnie d’assurance. ainsi que le contribuable prend en aujourd’hui 57 milliards de francs finances, transmis au ministre de l’économie de Une opération de 3,5 milliards de dollars qui charge les pertes du Lyonnais. de dette dans l’établissement l’époque, Dominique Strauss-Kahn. Le volet de PLUSIEURS MALADRESSES aurait, à terme, permis aux Français, et notam- public. » Une partie des recettes de l’enquête portant sur le CDR-Entreprise, une Le 17 mars 1995, une enquête a été ouverte ment à François Pinault, de réaliser des plus- RECETTES DE PRIVATISATIONS privatisations est donc directe- des cinq structures du consortium, relevait : après la transmission, par la Cour des comptes, values de près de 10 milliards de dollars. Le mon- Déjà abyssales, elles ont été enco- ment absorbée par le passé du Cré- « On ne peut manquer d’être surpris par la faibles- d’éléments mettant en cause la gestion de l’ex- tant de l’éventuelle sanction n’est pas tranché. re creusées par la mauvaise gestion dit lyonnais. Même si l’orthodoxie se des préoccupations du CDR-Entreprise quant à filiale du Lyonnais, Altus. Des investigations Dans cette affaire, l’acharnement du CDR, une de la défaisance entre 1995 et 1997. budgétaire semble mieux respec- l’engagement des procédures civiles ou pénales visent notamment ses relations avec le groupe nouvelle fois maladroit vis-à-vis de la justice, a Non seulement l’Etat n’a pas appor- tée, consacrer l’équivalent d’un dont il pourrait se prévaloir. Les dossiers ne sont de distribution Marland, le rachat de 36 golfs, la produit des effets contraires à ceux attendus. té à l’EPFR le capital nécessaire gros tiers du budget du ministère pas examinés à la lumière de leurs incidences judi- gestion de d’une filiale, Stardust Marine, spéciali- Désireux de prouver ses bonnes intentions, sur pour rembourser sa dette au fur et de la culture ou d’un demi porte- ciaires. » sée dans la location de bateaux de plaisance de les conseils du cabinet White & Case, le consor- à mesure du constat des pertes, avion chaque année à l’EPFR n’en Contraint de modifier sa stratégie, le CDR a luxe, ou encore ses liens financiers avec la socié- tium a livré des éléments aux autorités américai- mais il ne lui a même pas donné les est pas moins lourd. alors opté pour une traque systématique des té de travaux publics et de traitement de déchets nes qui se sont retournés contre la France. moyens de payer ses intérêts. En auteurs de malversations ou d’abus de confian- Sater. Enfin, le dernier volet judiciaire des affai- 1997, explique-t-on au ministère Sophie Fay ce, au point de consacrer, aujourd’hui, plus de res gérées par le CDR concerne la banque SDBO Jacques Follorou 20 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 ENTREPRISES

Volvo se prépare au ralentissement Les salariés de Moulinex du marché européen du poids lourd acceptent le projet Les syndicats français s’inquiètent pour l’emploi chez Renault VI, filiale du constructeur suédois de plan social Comme ses concurrents, le constructeur de poids qu’en Europe. Volvo devait décider lundi dans le giron de Volvo en 2000, s’inquiètent. La lourds Volvo s’inquiète du retournement de 19 novembre de diminuer ses emplois administra- direction affirme que seule la conjoncture pour- conjoncture économique tant aux Etats-Unis tifs. En France, les salariés de Renault VI, passé rait expliquer certaines suppressions d’emplois. Son financement oppose le Medef au gouvernement

GÖTEBORG d’abord à limiter le recours à l’inté- plus solide et sera l’un des premiers ne, Mack, dans le groupe Volvo. CAEN ron 150 000 francs. En outre, cha- de notre envoyé spécial rim, qui représente environ 5 % à bénéficier d’une amélioration de Le fabricant français de camions de notre correspondant que salarié licencié doit se voir pro- Le marché européen du poids des effectifs du constructeur. la conjoncture », assure M. Johans- est en effet passé dans le giron du Les salariés de l’usine Moulinex poser trois offres d’emplois. lourd se prépare à une année 2002 « Mais si nous voulons nous atta- son, qui prévoit que « les ventes de suédois en 2000. Volvo vient d’an- de Cormelles-le-Royal (Calvados) A Cormelles-le-Royal, la base a difficile. Après les Etats-Unis, où quer de façon efficace au problème poids lourds aux Etats-Unis noncer la fermeture d’une usine ont massivement approuvé, same- finalement tout comme à Bayeux les immatriculations ont chuté de de la rentabilité, nous devrons adap- devraient retrouver dès 2003 un Mack aux Etats-Unis. Pour l’Euro- di 17 novembre, les dernières pro- et à Falaise, lundi 19 novembre. En près de 40 % cette année, le Vieux ter nos effectifs, y compris les niveau “normal” ». C’est-à-dire pe, M. Johansson s’est voulu rassu- positions du plan social et les revanche, dans le fief historique Continent s’apprête à son tour à emplois administratifs (cols autour de 200 000 unités contre rant, précisant que, « en aucun accords sur les primes de licencie- d’Alençon, les 500 salariés réunis entrer dans une zone de turbulen- blancs) », a confié M. Halonen, 140 000 cette année. « La baisse cas, la fusion avec Volvo entraînera ment. « La décision vous appar- en assemblée générale, samedi ces. Indicateur de ce changement sans toutefois préciser combien de des suppressions d’effectifs chez tient », avait indiqué Thierry Le 17 novembre, ne se sont pas pro- de tendance, la forte baisse du personnes seraient concernées. Renault VI. S’il y en a, ce sera uni- Paon, le leader de la CGT de feu noncés. Aucun vote n’a été organi- résultat d’exploitation des princi- Une décision devrait être prise lun- Le groupe a décidé quement dû à la faiblesse de la Moulinex, aux 350 salariés réunis sé. Une nouvelle fois, CGT et paux acteurs du secteur sur les di 19 novembre, lors d’une réunion conjoncture ». dans l’une des quatre usines nor- CFDT ne sont pas sur la même lon- neuf premiers mois : 94 % pour au siège de Volvo à Göteborg. d’adopter Au-delà du ralentissement du mandes condamnées à la fermetu- gueur d’onde. DaimlerChrysler, 34 % pour Scania Les craintes de baisse de volu- marché, les syndicats de re, avec Falaise et Bayeux, dans le – pourtant le constructeur le plus mes sont d’autant plus fortes que une stratégie visant Renault VI s’inquiètent des consé- Calvados, et Alençon (Orne). Le REFUS DE VOTE À ALENÇON rentable du secteur – et près de Volvo a décidé d’adopter une stra- quences des réorganisations indus- vote cormellois prévoit également Majoritaire à Alençon, la CFDT 50 % pour Volvo. Dans ce contex- tégie visant à améliorer la rentabili- à améliorer trielles que la fusion pourrait impli- la levée du blocus de l’usine occu- assure que le plan proposé con- te, le constructeur suédois pour- té du groupe plutôt que de s’enga- quer dans un avenir proche. pée depuis le 11 septembre, quatre tient des mesures discriminatoires rait envisager des restructurations ger dans une course aux parts de la rentabilité plutôt M. Johansson s’est contenté de jours après le dépôt de bilan du pour les plus de 56 ans et réclame pour adapter ses capacités de pro- marché. Le constructeur suédois a préciser qu’un vaste projet de coor- groupe électroménager. Un com- davantage d’assurances concer- duction à la demande. ainsi décidé d’augmenter ses prix, que de s’engager dination sur les moteurs était en promis a été élaboré, vendredi nant la réindustrialisation du site. Volvo prévoit une baisse de 10 % une mesure qui risque de peser à cours. Le but étant de développer 16 novembre, lors de négociations Appelant au maintien de l’occupa- à 15 % du marché européen l’an court terme sur ses ventes. Ainsi dans une course une famille d’engins communs au sein du comité central d’entre- tion, la CFDT entend négocier jus- prochain. En France, le marché en France, sur les huit premiers pour Renault VI, Mack et toutes prise (CCE) de Moulinex, entre syn- qu’au dernier moment avant l’ulti- pourrait passer de 57 000 véhicu- mois de l’année, les parts de mar- aux parts de marché les divisions de Volvo (camion, tra- dicalistes, administrateurs judiciai- me comité central d’entreprise les cette année à 50 000 en 2002, ché de Volvo sont passées de vaux publics et marine). « Cette res et le « M. Moulinex » délégué prévu le mardi 20 novembre à selon le président de Volvo France, 13,5 % à 12,7 %. Même tendance coopération devrait faire de Volvo le par le gouvernement, Michel Paris. Jean-Noël Thénault. « Nous en Allemagne, plus gros marché conjuguée des taux d’intérêt et des plus grand constructeur mondial de Bove. Alors que le coût du plan social n’avons pas à ce jour de plan global européen du constructeur suédois. taxes devrait soutenir le marché diesel de gros tonnage », affirme Les 3 500 salariés de Moulinex est évalué à 187 millions de francs, de réduction des effectifs en Europe, « Ce qui compte, ce sont nos marges américain l’an prochain », a expli- M. Johansson. licenciés en Basse-Normandie il restera à déterminer qui paie la mais nous devons prendre des déci- nettes, pas les parts de marché », qué le président de Volvo, souli- Le groupe suédois prépare égale- devraient, selon ce plan, pouvoir facture : jusqu’à présent, l’Etat et sions pays par pays, afin de rester insiste M. Johansson. Volvo a déjà gnant que « le volume de transport ment deux plates-formes commu- partir avec une « surprime » de l’Association de garantie des salai- réactif par rapport à l’évolution de lancé un programme d’améliora- n’a pas reculé aussi fortement que nes à Renault VI et Volvo dans le licenciement allant de res (AGS) gérée par le Medef se la demande », a expliqué, vendredi tion de la rentabilité aux Etats- les ventes ». Reste que l’Europe gros et le moyen tonnage. Des pro- 30 000 francs à 80 000 francs selon renvoient la balle. 16 novembre à Göteborg, le prési- Unis – avec 5 200 suppressions commence à être touchée à son jets, qui, selon les syndicats, pour- l’ancienneté du salarié et s’ajou- dent de Volvo, Leif Johansson. Le d’emplois à la clé – et pourrait être tour par le ralentissement. raient déboucher à terme sur des tant aux indemnités convention- Jean-Jacques Lerosier président de la division poids sur le point de l’étendre à l’Euro- Ce fléchissement intervient au regroupements de sites. nelles. Un ouvrier avec trente ans lourds du groupe, Jorma Halonen, pe. « Je suis convaincu que Volvo moment de l’intégration de de maison pourrait toucher envi- f www.lemonde.fr/restructurations a précisé que Volvo chercherait aura une position concurrentielle Renault VI et de sa filiale américai- Stéphane Lauer De l’art de minimiser le bilan du gouvernement en matière de privatisations… EDF rachète un grand distributeur D’ORDINAIRE, on ne prête guère attention fait presque à l’équilibre. Lionel Jospin peut francs. Ce ne sera donc pas l’actuel gouverne- d’électricité britannique aux comptes spéciaux du Trésor. C’est un tort, même assurer qu’il n’est pas, contrairement à ment qui les mettra en chantier, mais il n’est car c’est parfois une mine d’informations. ce que l’on prétend, en tête du hit-parade. pas anormal de lui en attribuer la paternité. ÉLECTRICITÉ DE FRANCE (EDF) a confirmé, lundi 19 novembre, Publié lundi 19 novembre, le rapport que le On retiendra ainsi que c’est lui qui a lancé que sa filiale britannique, London Electricity, avait acquis East député (PS, Nord) Dominique Baert leur con- MANIÉS AVEC DES PINCETTES l’idée de la privatisation partielle des Autorou- Anglian Network, le principal réseau de distribution électrique britan- sacre risque en effet de relancer le débat sur Seulement voilà ! Ces chiffres doivent être tes du sud de la France (ASF). nique, à l’américain TXU ainsi que les 50 % que détenait TXU dans la l’évaluation des privatisations. Alors qu’il sem- maniés avec des pincettes. D’abord, toutes les Envers et contre tout, c’est donc bel et bien joint-venture détenue jusqu’ici en commun avec London Electricity. blait acquis que, de tous les premiers minis- recettes de privatisations ne transitent pas par Lionel Jospin qui aura le plus privatisé. On Le montant de la transaction est de 1,3 milliard de livres (2,10 milliard tres, Lionel Jospin était celui qui avait le plus ce fameux compte n˚ 902-24. Par exemple, cer- peut même être encore plus précis que cela : si d’euros) dont 750 millions de livres sterling de dettes. East Anglian privatisé, ce document semble aller à l’encon- taines cessions, notamment celles des groupes l’on exclut la période 1986-1988 et si l’on se Network gère 90 000 kilomètres de lignes. tre de ce diagnostic et suggère qu’en réalité, qui ont traversé de graves difficultés et où des borne à comparer les deux dernières législatu- Ce réseau installé dans le sud-est de l’Angleterre jouxte celui de Lon- entre la gauche et la droite, c’est match nul en structure de « défaisance » ont été créées n’y res, il aura plus privatisé qu’Edouard Balladur don Electricity qui couvre la capitale britannique et le sud-ouest du matière de cession d’actifs publics. figurent pas : c’est le cas des 24 milliards de et Alain Juppé réunis. pays. Par ailleurs, London Electricity a annoncé l’achat à TXU d’une Comment Dominique Baert, rapporteur francs provenant de la cession du GAN, déci- C’est l’embarras qui transparaît de ce docu- centrale électrique au charbon de 2000 Megawatt pour une somme de pour ces crédits budgétaires, arrive-t-il à ce dée par Alain Juppé, et des 33 milliards prove- ment : ce gouvernement est celui qui a le plus 366 millions de livres sterling. Ces deux transactions sont soumises à décompte inattendu ? Selon ses calculs, les nant du Crédit lyonnais, une décision de Domi- vendu les « bijoux de famille », mais, à quel- l’approbation de la commission européenne. recettes de privatisations, enregistrées par le nique Strauss-Kahn. Ce qui rééquilibre sans ques encablures des élections, ce ne semble compte d’affectation spéciale n˚ 902-24, font doute la balance en faveur de la gauche, même pas vraiment un motif de fierté. Cela tombe apparaître qu’elles ont atteint 291,8 milliards si l’Etat a peu de chances de récupérer ces som- bien : agrégeant les périodes 1986-1988 et Les grandes banques allemandes de francs sur les huit exercices budgétaires mes, dans le cas du Lyonnais, sinon dans celui 1993-1995, et faisant un décompte en francs connus depuis 1993, dont 148,8 milliards de du GAN. constants, M. Balladur a toujours prétendu francs pour la période 1993 - juin 1997 et De surcroît, le rapport admet que le gouver- que c’est lui qui présentait le bilan de privatisa- sauvent Consors de la faillite 142,9 milliards de francs depuis juin 1997 jus- nement prévoit des privatisations pour 2002 tions le plus flatteur. qu’à fin 2001. Quelque 148 milliards pour la (Snecma et opérations diverses) pour un mon- CONSORS, LE DEUXIÈME COURTIER en ligne européen, vient de droite, 142 pour la gauche : la balance est de tant qui devrait dépasser 25 milliards de Laurent Mauduit causer la chute de sa maison-mère, la petite banque régionale Sch- midtBank, détenue depuis 173 ans par la famille Schmidt. Afin de la sauver de la faillite, la banque Schmidt a été rachetée pour un prix symbolique par un consortium composé des quatre plus grandes ban- Kiabi à Béziers, McDonald’s à Paris : des conflits qui durent et s’enlisent ques privées allemandes – la Deutsche Bank, l’HypoVereinsbank, la Dresdner Bank et la Commerzbank – ainsi que de la banque régionale LA LOI qui renforce la lutte con- licenciement « pour motif disciplinai- la direction a entrepris de nouvelles attendre le démarrage de l’enquête publique de bavière, la BayernLB. tre les discriminations et le harcèle- re ». A ce jour, les tentatives de actions en justice. Elle a obtenu l’en- confiée à la brigade financière après Selon la presse d’outre-Rhin, la commission bancaire allemande, la ment au travail, adoptée définitive- médiation n’ont pas abouti, et les lèvement de la tente dressée par le le dépôt d’une plainte contre X, il Bakred, avait sommé récemment les dirigeants la SchmidtBank de ment le 6 novembre, suffira-t-elle à grévistes – toutes des salariées à comité de soutien et a fait appel les accuse d’avoir « détourné envi- trouver des repreneurs, à la suite de la découverte d’un trou de protéger les salariés en statut précai- temps partiel effectuant entre d’un jugement déclarant que la grè- ron 1 million de francs depuis décem- 400 millions d’euros dans ses comptes, dû à la surévaluation boursiè- re dans le commerce et les entrepri- 18 heures et 30 heures – continuent ve n’était pas « illicite ». bre 2000 ». Les grévistes assurent re passée de Consors. Les repreneurs de la SchmidtBank enten- ses de service ? A Béziers et à Paris, de demander la réintégration de Avec le soutien de l’union locale que les personnes menacées étaient draient maintenant céder les activités de la SchmidtBank et celles de deux conflits, dans l’impasse, met- leur collègue. CGT et l’appui d’associations et de candidates aux prochaines élec- Consors. tent à l’épreuve les nouveaux dispo- personnalités – dont le ministre des tions professionnelles et qu’elles sitifs à propos de la reconnaissance SUR LE TERRAIN JUDICIAIRE transports, Jean-Claude Gayssot, sont victimes d’un « bâillonnement du droit syndical et de la défense La personne licenciée ayant fait candidat malheureux à la mairie de syndical », comme le proclame une des salariés menacés de licencie- valoir sa qualité de déléguée syndi- Béziers lors des dernières élec- banderole implantée sur le boule- ment. cale CGT en cours de validation, le tions –, les grévistes dénoncent vard rebaptisé « boulevard de la Depuis le 29 septembre, 16 « con- conflit a dérivé sur le terrain judiciai- « cet acharnement judiciaire » et Précarité ». L’islam et les jeunes: seillères de vente », parmi les 56 re. Saisi en référé, le tribunal des maintiennent leur demande en ajou- Samedi 17 novembre, les grévis- salariés du magasin Kiabi de Béziers prudhommes a, dans un premier tant à leurs revendications l’arrêt tes, soutenus par un comité animé (Hérault), sont en grève et campent temps, annulé la procédure. Mais des discriminations ainsi que la reva- par le collectif CGT de la restaura- une enquête inédite. devant les portes de cette enseigne cette décision a été annulée par la lorisation des conditions de travail tion rapide, ont mené plusieurs du groupe Auchan spécialisée dans cour d’appel de Montpellier qui, et des salaires. Pour sa part, la direc- actions dans deux autres McDo- la vente de vêtements. A l’origine dans l’attente d’un examen au fond, tion n’entend pas céder, en faisant nald’s, celui de la rue de Rivoli, qui Collection de ce conflit, une altercation verba- a considéré que la salariée mise en valoir que « la CGT, qui finance les s’est mis en grève ce jour-là, et celui «Partage du savoir» le qui a mal tourné entre une caissiè- cause n’était pas, au moment des salariées en grève, en a fait un conflit du Châtelet. « Chaque fois que re et son supérieur hiérarchique faits, encore désignée et se trouvait emblématique », quatre ans après McDonald’s veut licencier un de ses ayant motivé une procédure de donc non protégée. Sur cette base, une précédente épreuve de force, salariés, il l’accuse de détourne- Prix 0123 elle aussi très longue et très dure. ment », affirme un de ses responsa- C’est aussi dans une impasse que bles. Comme lors de la grève précé- de la recherche s’enfonce la grève au restaurant dente, dans l’établissement du bou- universitaire McDonald’s du boulevard Saint- levard Saint-Germain, ils bénéfi- Denis, à Paris, dans le 2e arrondisse- cient de l’appui de nombreuses ment, fermé depuis le 24 octobre. organisations et responsables politi- La plupart des 44 salariés, en majori- ques. Candidat des Verts à la prési- La jeunesse En librairie té des « équipiers » – des jeunes à dentielle, Noël Mamère s’est rendu temps partiel –, se sont installés sur place, le 13 novembre, pour iranienne : devant le restaurant, gardé par des dénoncer « le travail jetable ». Les /0123 vigiles, pour demander la réintégra- médiations engagées par la direc- une génération tion de cinq d’entre eux en voie de tion de McDonald’s France, à qui licenciement, parmi lesquels trois n’appartient pas l’établissement, et en crise cadres et un délégué syndical. Le par l’inspection du travail ont jus- motif invoqué par le nouveau qu’à présent échoué. Mahnaz Shirali www.puf.com gérant de cet établissement franchi- sé est particulièrement grave. Sans Michel Delberghe 21 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Des publicitaires inquiets de l’image occidentale auprès des musulmans Les multinationales américaines et européennes exportent depuis cinquante ans leurs valeurs consuméristes dans le monde, sans forcément tenir compte des aspirations locales. Des doutes apparaissent au sein du monde de la publicité, qui reste hésitant sur l’attitude à adopter

RIEN N’A CHANGÉ depuis le valeurs différentes d’un monde 11 septembre dans les publicités musulman. occidentales exportées. Pour l’ins- Dans la région du Levant (Liban, tant. Mercredi 14 novembre, des Jordanie, Syrie, Iran et Irak) publicitaires américains se sont – 300 millions de dollars de publici- exprimés devant le Comité des rela- té par an –, les tabous ne sont pas tions internationales du Congrès à nombreux, mais la publicité doit Washington pour « critiquer les respecter certains codes religieux. efforts de propagande » du gouver- « On ne montre pas de femmes nues nement américain qui tente de reva- à la télévision, mais on peut les mon- loriser l’image des Etats-Unis trer non voilées, sauf en Iran où les auprès du monde arabe et des conditions sont plus dures encore communautés musulmanes : vou- qu’en Arabie saoudite », explique loir exporter une attitude américai- M. Assad. Dans la région du Golfe, ne sans « efforts considérables (…) les contraintes sont plus fortes, sur- ne fonctionnera pas », rapporte la tout en Arabie saoudite sous le régi- lettre en ligne adage.com. Plusieurs me radical wahhabite. Les produits problèmes ont été identifiés : le occidentaux sont promus en nom- SHERWIN CRASTO/AP manque de prise en compte de la bre (la région pèse pour 50 % des diversité de pensées au sein du Les icônes américaines de la consommation dépenses publicitaires du monde monde arabe ; l’influence «des passent les frontières avec plus de facilité que arabe) mais les femmes, forcément feuilletons télévisés et des films améri- jamais. Mais, depuis l’action des Etat-Unis voilées, ne doivent apparaître que cains », ou la musique contemporai- en Afghanistan, les réactions de rejet se pour des produits qui les concer- ne (rap, hip-hop…) et les marques multiplient. Ci-dessus, un Indien musulman nent directement. comme McDonald’s et Coca-Cola Depuis les revendications média- DEAN FRANCIS/SYGMA appelle au boycott des produits américains. qui « incarnent ce qui est perçu com- tisées de peuples jusqu’ici sous-esti- me la grossièreté de notre société même été prise d’assaut. Certains tapha Assad, qui travaille au Liban, valent. « Le pouvoir des communica- 68 pays. Les campagnes passent les més en raison de leur faible pou- excessivement profane ». radicaux prennent les symboles de en Syrie, en Jordanie, mais aussi en tions commerciales est plus impor- frontières avec plus de facilité que voir de consommation, une nouvel- La critique vaut pour les publici- la consommation occidentale pour Arabie saoudite, au Yemen, au tant que jamais, indiquait, en juillet, jamais. le réflexion s’est engagée dans les tés commerciales exportées d’un cible, ce qui n’empêche pas Coca- Qatar et en Turquie estime que, l’Américain Wally O’Brien, direc- Le développement des médias états-majors de groupes internatio- bout à l’autre de la planète. Dans le Cola d’être largement visible à cer- dans la région, « la plupart des gens teur général de l’IAA (International internationaux, comme CNN, MTV naux, comme Accor. « Avant, les monde musulman, les valeurs amé- tains postes frontières entre le ne lient pas les problèmes politiques Advertising Association). Chaque ou le Wall Street Journal, a concen- références occidentales étaient en ricaines semblent désormais incar- Pakistan et l’Afghanistan en ce aux questions de consommation ». nouvelle génération de tré la gestion des campagnes entre expansion, elles fascinaient tous les nées par les multinationales. Peu moment. Selon lui, la publicité crée la deman- consommateurs, pays après pays, vit les mains de quelques groupes qui pays. De tous les côtés, il y avait une après le début des bombardements de pour de meilleures conditions de à travers les satisfactions pratiques et offrent un contenu éditorial pres- volonté de s’y conformer », analyse en Afghanistan, des actes de con- FORCE DE FRAPPE vie, donne des objectifs à atteindre psychiques apportées par les mar- que similaire de New York à New Bernard Emsellem, directeur de testation contre Coca-Cola ont eu Des anecdotes ? « Le 11 septem- pour un meilleur foyer, de ques. » Qui sont majoritairement Dehli, de Hongkong à Johannes- TBWA Corporate, qui préfère désor- lieu. Le 25 octobre, en Inde, près bre a changé la face du monde, mais meilleurs vêtements, de la meilleu- créées et exportées par les multina- bourg, et l’accès, en théorie, à des mais parler « d’équité » et de « co- d’une centaine de restaurateurs pour l’instant, en publicité, rien n’est re nourriture, selon la définition de tionales occidentales. Le géant Uni- consommateurs « qui se ressem- responsabilité ». Pour l’instant, les musulmans de Bombay boycottent perceptible, il y a juste des coupures Winston Churchill. lever, premier annonceur en Inde blent ». A condition, cependant, de campagnes mondiales utilisent des les marques Pepsi et Coke, n’hési- dans les budgets, des annulations de Largement plus critiques, des pro- et en Indonésie, a dépensé en considérer que le jeune Egyptien images communes – des stars du tent pas à jeter leurs stocks dans la campagnes », tempère Mustapha fessionnels américains et euro- 1999 plus de 3 milliards de dollars qui regarde MTV est amateur de cinéma, pour L’Oréal –, mais la pri- rue. D’autres recouvrent les distri- Assad, patron de Publicis-Graphics, péens reconnaissent que, depuis la (euros) en publicité en dehors des rap et fan de la NBA (National Bas- se en compte de la dimension loca- buteurs automatiques de boissons quatrième agence de publicité au fin de la seconde guerre mondiale, Etats-Unis. Procter & Gamble, pre- ket Association), qu’il a les moyens le est faible. « Beaucoup de mar- d’un voile noir. Une usine d’embou- Moyen-Orient. Ce que confirment la publicité a consisté en une force mier annonceur en Syrie et en Egyp- de consommer et que les langages ques s’en foutent, et sont dans l’impé- teillage à Guntur (sud de l’Inde), a certains publicitaires français. Mus- de frappe expansionniste sans équi- te, diffuse ses publicités dans utilisés ne butent pas sur des rialisme », explique Daniel Fohr, directeur de création, associé de BETC Euro RSCG. TROIS QUESTIONS À... mégamarques sont en danger com- mutation qui commence à peine. Sixième édition de la « Semaine de la publicité » Pour preuve, Adidas « ne change- me les mégastructures. Les mar- La marque aura une « âme interna- ra rien d’important » à sa stratégie, JACQUES SÉGUÉLA ques hégémoniques à caractère tionale commune » et des traduc- L’Association des agences conseils en communication (AACC) orga- affirme son porte-parole : une impérialistes sont américaines. tions créatives locales totalement nise, à partir de lundi 19 novembre et jusqu’à samedi 24 novembre, la même publicité pour tous les jeu- Vous êtes vice-président d’Ha- Pourquoi ? D’autres marques inter- libres. Cela suppose que les agen- sixième édition de la « Semaine de la publicité ». Cette manifestation nes du monde, « la population la 1vas Advertising, en charge de la nationales extrêmement dévelop- ces disposent de bonnes équipes professionnelle, ouverte au public du 20 au 23 novembre, a lieu tous plus homogène en terme d’attitu- création. Les attentats du 11 sep- pées, comme Sony la japonaise, de création partout dans le mon- les jours dans le cadre du Musée de la publicité, à l’Union centrale des », explique Juliette Portalier, en tembre auront-ils des effets sur les ont réussi à se faire connaître. Elle de. On en est encore loin. des arts décoratifs, à Paris, où se tiendront colloques, conférences, charge des études consommateurs publicités qui véhiculent les valeurs a adopté les cultures des autres. rencontres, et projections autour du thème « la publicité au secours de « Pulse » (McCann Erickson). Les occidentales dans le monde ? Comment Nike va-t-elle encore Quels changements attendre l’économie ? », ou comment la communication publicitaire crée-t-elle pubs préférées des moins de George W. Bush a communiqué pouvoir se contenter de jouer la 3en termes de contenu ? de la valeur économique. vingt ans sont depuis six mois Nike, d’une façon tellement agressive, carte américaine ? De nombreuses Des efforts de la part des entre- « Le rôle économique de la publicité est à la fois une évidence, que cha- Adidas, Coca-Cola et Nokia. Dans tellement maladroite, en parlant entreprises sont, en ce moment, prises pour des communications cun peut constater quotidiennement, et un mystère, parfois source de toutes les régions du monde. de croisade, qu’il a attisé la haine obligées de repenser leur position. plus humanistes, plus intelligen- malentendus », indique Jacques Bille, vice-président délégué général contre son peuple, il a braqué tou- tes. Les entreprises doivent être de l’AACC. F. Am. tes les populations arabes contre S’agit-il d’une soudaine prise morales. Il faut qu’elles s’enga- l’american way of life. D’ici à cinq 2de conscience ? gent, vraiment, dans des luttes qui ans, le choc de consommation Bien avant le 11 septembre, concernent l’humanité, comme la qu’affronteront les Etats-Unis sera depuis deux ans environ, on per- lutte contre le racisme, la faim frontal et d’une violence insoup- çoit le début d’une contestation dans le monde, la misère ou la dis- çonnée. Ce conflit va leur coûter de la société de consommation. parition des forêts. Une étude EMPLOI cher en termes économiques. Indi- Aujourd’hui, elle est brutale et effectuée il y a quinze jours mon- rectement, il fait le lit de l’Europe apparente dans certaines régions tre que les Français se déclarent OFFRES DEMANDES et de la Chine, qui exportera un du monde, encore larvée dans prêts à 86 % à payer plus cher un ALUMINIOS CORTIZO, S.A. INFIRMIÈRE jour, à son tour, son chinese way of d’autres. Elle nous oblige à repen- produit vendu par une entreprise Importante entreprise internat. EN PSYCHIATRIE life. Les premières conséquences ser nos modes de consommation. engagée. L’avenir des marques est en constant développement apparaîtront dans cinq ans pour Ce n’est pas une question qui se à une éthique concrète, pas au dis- recrute Soins/garde à domicile l’Europe. pose, c’est impératif. Quand nous cours de l’éthique. pour le nord de la France : Paris-16e. 01-47-27-07-46 Au-delà du problème américano- aurons atteint la multiculturalité arabe, le 11 septembre condamne dans les communications de mar- Propos recueillis par UN TECHNICO- (soir). le gigantisme. Désormais, les ques, nous aurons achevé cette Florence Amalou COMMERCIAL Commercial grands comptes, Profil : 34 ans, _ Connaissance expérience de 10 ans en Après cinq ans de silence, la télévision Débat juridique et expérience confirmée dans le secteur grande distribution et de l'aluminium ; distribution spécialisée nationale afghane reprend sa diffusion sur la diffusion – Bilingue espagnol-français. (GSA, GMS, AUTORISÉE à émettre par l’Al- vés, mais je suis resté à Kaboul. Je Conditions : centrales...), liance du Nord, qui a pris Kaboul suis médecin de formation et j’ai de « Titanic » _ Contrat commercial ; cherche poste sur Paris-R.P., le 13 novembre, Radiotélévision continué à travailler à l’hôpital. – Importante rémunération en disponible de suite. Afghanistan a repris sa diffusion, Aujourd’hui je suis heureux d’être LE CONSEIL D’ÉTAT devait sta- fonction Tél. : 01-43-04-63-60. dimanche 18 novembre. L’écran de retour » à l’antenne, sourit-il. tuer, lundi 19 novembre, sur la pos- des objectifs de vente. noir qui occupait l’antenne depuis La Radiotélévision Afghanistan sibilité de diffuser en deux parties H. 34 ans, 16 ans de permis, cinq ans et deux mois – les talibans devrait diffuser, selon ses responsa- le film Titanic, de James Cameron, Merci d'adresser votre CV à ch. emploi de ont interdit la télévision dès leur bles, des programmes variés, à rai- sur TF1. La chaîne, qui comptait Aluminios, CHAUFFEUR prise de pouvoir en 1996 – a laissé son de trois heures d’antenne par diffuser cette superproduction lun- CORTIZO, S.A., la place, à 18 heures précises, au jour : émissions pour enfants et di et mardi soir, s’était ainsi attiré Extramundi, a/n 15901 Padron DE MAÎTRE visage rayonnant d’une jeune pré- adolescents, émissions religieuses, les foudres de l’Association des (A Coruña) Espagne. Sur Cannes, Nice, Monaco, sentatrice. Un voile sur la tête, journaux d’information (Le Monde auteurs-réalisateurs-producteurs Par fax Maryam Shakiba a juste seize ans. du 16 novembre). Selon Robert (ARP) et de M6. A six voix contre au no 00-34-981-804212 dispon. 7 j/7, 24 h/24. « C’est pour nous très important Ménard, de Reporters sans frontiè- trois, les membres du Conseil supé- ou par mail : Bilingue anglais. que ce soit une femme qui soit la pre- res, « on est passé d’une propagan- rieur de l’audiovisuel avaient avali- [email protected] Tél. : 06-64-75-73-03. mière, car elles ont été des prisonniè- de à une autre ». sé, mardi 13 novembre, ce projet. res pendant cinq ans », explique Avant 1996, l’émetteur permet- L’ARP avait alors saisi en procédu- Homayuon Rawy, directeur des tait de couvrir un rayon d’une re d’urgence le Conseil d’Etat. Le programmes de la chaîne. Pour soixantaine de kilomètres autour juge des référés Daniel Labetoulle Pour vos annonces son premier programme, la chaîne de Kaboul, mais les moyens limités a entendu toutes les parties same- dans nationale a donné la parole aux de la nouvelle télévision devraient di matin 17 novembre. siens, avec un micro-trottoir dans raccourcir cette distance. « Le maté- Jusqu’à présent, les films diffusés la capitale libérée où des Kaboulis, riel était détruit, nos ingénieurs ont en deux parties comprenaient y compris des femmes sous leur réussi à tout réparer en quatre à cinq deux visas d’exploitation (comme L’EMPLOI burqa, ont critiqué les talibans. jours », indique Homayuon Rawy. 1900 de Bernardo Bertolucci ou A 19 heures, le premier journal Son équipe comprend 25 journalis- Jeanne la Pucelle de Jacques Rivet- d’information est présenté par tes contre 120 avant 1996. Elle ren- te). Le débat porte sur le droit Tél. : 01-42-17-39-33 Abdullah Fahim, un ancien de la contre, pour l’instant, « toujours d’auteur, l’intégrité d’une œuvre chaîne. « J’ai présenté les nouvelles d’énormes problèmes techniques ». cinématographique et l’interpréta- Fax. : 01-42-17-39-25 pendant treize ans. J’ai bien sûr dû tion de la loi sur l’audiovisuel de arrêter quand les talibans sont arri- José Barroso (avec AFP) 1986. 22 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

5160,16 5351,30 4665,53 les prix de base ont grimpé de 225 millions de dollars de moins 5405 5471 4916 Les banques centrales 2,6 %. AGENDA qu’initialement prévu. 5074 5264 4663 4742 5056 4411 internationales a ALLEMAGNE : le produit inté- b MARDI 20 NOVEMBRE CASTEL FRÈRES : le 4411 4848 4158 rieur brut (PIB) pourrait être producteur vinicole, « légèrement » positif au 3e tri- 4079 4641 3905 prêtes à poursuivre a NATIONS UNIES : rapport propriétaire des magasins mestre 2001 par rapport aux trois 3748 4433 3652 annuel de la Conférence des Nicolas, serait sur le point de [[[ [[[ [[[la baisse des taux mois précédents, a déclaré, diman- Nations unies sur le commerce et racheter le groupe Oddbins à 20 A. 3 O. 19 N. 20 A. 3 O. 19 N. 20 A. 3 O. 19 N. che, à Ottawa, le président de la le développement (Cnuced) sur le Seagram, selon le Financial Times, LES BANQUES centrales des pays Bundesbank, Ernst Welteke. Le Indices cours Var. % Var. % commerce électronique et le déve- du lundi 19 novembre. La Europe 9h57 f se´lection 19/11 16/11 31/12 industrialisés sont prêtes à assou- PIB pourrait « être légèrement supé- loppement. transaction serait conditionnée EUROPE EURO STOXX 50 3784,13 1,09 – 20,71 plir encore leurs taux d’intérêt «si rieur à zéro » par rapport au trimes- a FRANCE : publication des résul- par l’autorisation du britannique EUROPE STOXX 50 3719,53 1,11 – 18,38 nécessaire », selon le communiqué tre précédent, a déclaré le prési- tats provisoires d’août et résultats Diageo et du français Pernod EUROPE EURO STOXX 324 313,34 0,97 – 20,03 final du Comité monétaire et finan- dent de la Bundesbank. Certains avancés de septembre de la balan- Ricard de vendre Oddbins, une EUROPE STOXX 653 299,76 0,97 – 16,68 cier international – l’instance diri- instituts de conjoncture et des éco- ce des paiements. des six marques Seagram. PARIS CAC 40 4665,53 1,71 – 21,28 geante du Fonds monétaire inter- nomistes estiment que l’Allema- a CHINE : réunion de la BCE et de PARIS MIDCAC ...... national –, publié samedi gne pourrait enregistrer un recul e la Banque populaire de Chine à b INTERBREW : le brasseur PARIS SBF 120 3197,18 1,58 – 20,52 17 novembre à Ottawa. « Le récent de son produit intérieur au 3 tri- Pékin sur l’impact de l’euro. belge a annoncé, lundi, le PARIS SBF 250 ...... assouplissement de la politique mestre par rapport au second. a ETATS-UNIS : publication des lancement d’une OPA sur la PARIS SECOND MARCHE´ ...... monétaire aux Etats-Unis, dans la chiffres de la balance commerciale totalité des actions de Pivovarna AMSTERDAM AEX 511,47 1,35 – 19,78 zone euro et dans d’autres pays déve- a PORTUGAL : le déficit de la pour le mois de septembre. Union (Union Breweries), BRUXELLES BEL 20 2689,02 0,30 .... loppés, est bienvenu, et les autorités balance commerciale s’est creu- deuxième brasseur slovène FRANCFORT DAX 30 5160,16 1,93 .... sont prêtes à agir encore si nécessai- sé pendant la période de janvier à MERCREDI 21 NOVEMBRE dont il détient actuellement LONDRES FTSE 100 5351,30 1,14 – 14 re », souligne le communiqué août 2001 à 10,1 milliards d’euros, 24,5 %. MADRID STOCK EXCHANGE 8641,90 1,23 – 5,14 publié à l’issue d’une réunion du soit une aggravation du déficit de a UNION EUROPÉENNE : réu- MILAN MIBTEL 30 32674 1,55 – 25,26 comité dans la capitale canadien- 1,3 % par rapport à la même pério- nion des ministres du budget à SERVICES ZURICH SPI 6642,70 1,18 .... ne, dont les gouverneurs des princi- de de l’année précédente, selon les Bruxelles. pales banques centrales sont mem- chiffres publiés vendredi par l’Insti- a FRANCE : consommation des b VIRGIN BLUE : le milliardaire ´ bres. Le comité demande une nou- tut portugais des statistiques ménages en produits manufactu- britannique Richard Branson AMERIQUES velle fois au Japon de « procéder à (INE). rés (Insee). veut vendre jusqu’à 49 % de sa des réformes vigoureuses de son sec- compagnie aérienne en Australie, NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR teur bancaire et de ses entreprises ». a JAPON : les 14 principales ban- JEUDI 22 NOVEMBRE Virgin Blue, pour renflouer Virgin 9866,99 1898,58 0,880 L’Europe « devrait donner la priori- ques de l’Archipel pourraient éli- Atlantic et investir dans la 10421 1912 0,931 té à l’accélération des réformes » miner plus de 41 milliards de dol- a FRANCE : publication de l’indi- téléphonie mobile. 9984 1814 0,920 notamment de son marché du tra- lars de mauvaises créances durant ce définitif des prix à la consomma- vail, indique le communiqué. « Les l’exercice qui s’achèvera en 9547 1716 0,910 tion d’octobre de l’Insee. b CRIT : le groupe d’interim a Etats-Unis sont prêts à agir encore mars 2002, soit près de trois fois a ALLEMAGNE : publication des annoncé lundi l’acquisition 9109 1618 0,900 pour soutenir une croissance qui soit plus que prévu au départ, ont rap- chiffres du PIB pour le troisième d’Euristt, filiale française de 8672 1521 0,890 compatible avec des finances publi- porté dimanche les quotidiens trimestre. Corporate Services Group, 8235 1423 0,880 ques saines sur le moyen terme », japonais. Les banques devraient éli- a [[[ [[[ [[[ UNION EUROPEENNE : réu- numéro quatre du travail 20 A. 5 O. 16 N. 20 A. 4 O. 16 N. 20 A. 3 O. 19 N. ajoute-t-il (lire page 5). miner plus de 5 000 milliards de nion du conseil des gouverneurs temporaire en France, pour yens (environ 46 milliards d’euros) de la BCE sans décision sur les taux 125 millions d’euros. Indices cours Var. % Var. % a ÉTATS-UNIS : la production de prêts non performants sur la Ame´rique 9h57 f se´lection 16/11 15/11 31/12 d’intérêt. industrielle a baissé de 1,1 % en période et doivent relever leurs E´TATS-UNIS DOW JONES 9866,99 – 0,05 .... b IBM : le groupe a annoncé octobre par rapport au mois pré- réserves dans le cadre d’une moro- E´TATS-UNIS S&P 500 1138,65 – 0,31 – 13,76 lundi un partenariat avec la cédent, après avoir reculé de 1 % sité économique persistante, relè- VENDREDI 23 NOVEMBRE E´TATS-UNIS NASDAQ COMPOSITE 1898,58 – 0,10 – 23,15 société new-yorkaise Kroll, – en septembre, a annoncé, vendre- vent le Nihon Keizai et le Yomiuri. a TORONTO TSE INDEX 7315,30 0,72 18,12 BCE : congrès des banques euro- spécialisée dans la sécurité et la BOVESPA 12882,82 .... – 15,57 di, la Réserve fédérale américaine SAO PAULO a péennes à Francfort avec un dis- protection contre l’espionnage. MEXICO BOLSA 321,99 – 0,99 1,90 (Fed). Le taux d’utilisation des AMÉRIQUE LATINE : le Fonds cours du président de la BCE, Wim IBM va créer une filiale BUENOS AIRES MERVAL 219,64 – 3,38 – 47,30 capacités industrielles a diminué monétaire international (FMI) a Duisenberg. regroupant 3100 consultants afin SANTIAGO IPSA GENERAL 112,06 1,32 16,73 de 0,8 point, à 74,8 % sur le même ramené sa prévision de croissan- de vendre des services de CARACAS CAPITAL GENERAL 6410,44 0,25 – 6,08 mois, soit le niveau le plus bas ce économique pour l’Amérique sécurisation aux entreprises. depuis juin 1983. Il s’agit de la trei- latine en 2002 à 1,7 %, contre 3,6 % AFFAIRES zième baisse mensuelle consécuti- attendus avant les attentats du FINANCES ASIE - PACIFIQUE ve de la production industrielle, ce 11 septembre, a déclaré, diman- INDUSTRIES qui marque la période la plus lon- che, Claudio Loser, directeur au b EURO : Jean-Claude Trichet, TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN gue de contraction de cette activité FMI pour l’Amérique du Sud. L’Ar- b ALCATEL : l’équipementier gouverneur de la Banque de 10727,94 11360,26 108,37 depuis les quinze mois clos en gentine sera le pays le plus affecté, français de télécommunications France, ne voit pas de raison de juillet 1932. Le recul de la produc- suivi du Pérou, du Mexique et de 11396 11452 110,6 a annoncé, vendredi 16 novembre, revenir sur la décision des tion en octobre est également le l’Uruguay, tandis que l’Equateur, la suppression de 850 emplois banques de rester fermées le 11018 10950 109,7 plus fort sur un mois depuis le Chili, le Brésil, la Colombie et le dans sa filiale allemande 1er janvier, date d’entrée en 10639 10448 108,7 novembre 1990. Venezuela auront des taux de crois- Alcatel SEL, dans le cadre circulation de l’euro, selon un 10261 9946 107,8 a L’indice des prix à la consom- sance qui pourraient atteindre jus- des 10 000 suppressions entretien au quotidien La Croix 9882 9444 106,8 mation aux Etats-Unis a baissé qu’à 2 %. d’emplois en Europe présenté le lundi. Il est relayé par la plupart 9504 8942 105,9 de 0,3 % en octobre par rapport 31 octobre. des présidents de banque. [[[ [[[ [[[au mois précédent et l’indice de a PÉTROLE : le président véné- 20 A. 3 O. 19 N. 20 A. 3 O. 19 N. 20 A. 3 O. 19 N. base (qui exclut les prix des sec- zuélien, Hugo Chavez, a jugé, b FURUKAWA : l’équipementier RÉSULTATS Indices cours Var. % Var. % teurs de l’alimentation et énergie) dimanche, « élevée » la possibili- de télécommunications Zone Asie 9h57 f se´lection 19/11 16/11 31/12 a progressé de 0,2 %, a annoncé, té que les producteurs de pétrole japonais, a précisé a NISSAN : le groupe automobi- TOKYO NIKKEI 225 10727,94 0,74 – 22,18 vendredi, le département du tra- qui n’appartiennent pas à l’Organi- vendredi, qu’il avait signé le japonais a annoncé lundi un HONGKONG HANG SENG 11360,26 0,65 – 24,74 vail. Le recul des prix à la consom- sation des pays exportateurs de l’accord définitif d’acquisition bénéfice semestriel record de SINGAPOUR STRAITS TIMES 1455,25 2,33 – 24,47 mation en octobre reflète surtout pétrole (OPEP) réduisent leur pro- de l’activité fibres optiques de 230 milliards de yens, soit 2,13 mil- SE´OUL COMPOSITE INDEX 78,13 2,65 23,33 un plongeon de 6,3 % des coûts de duction de 0,5 million de l’américain Lucent. liards d’euros. En revanche, le chif- SYDNEY ALL ORDINARIES 3267,30 0,30 3,57 l’énergie, qui affiche sa plus forte barils/jour à partir de janvier com- Le prix de la transaction fre d’affaires semestriel est en bais- BANGKOK SET 17,96 0,67 – 3,60 baisse depuis mars 1986. Sur un me le souhaite l’OPEP, mais a jugé a été fixé à 2,3 milliards de dollars se de 1,4 %, à 2977,5 milliards de BOMBAY SENSITIVE INDEX 3277,14 3,05 – 17,50 an, les prix à la consommation que le « principal problème est la (2,6 milliards d’euros), soit yens (27,57 milliards d’euros). WELLINGTON NZSE-40 2018,90 – 0,25 6,17 sont en hausse de 2,1 %, tandis que Russie ».

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 16/11 FRANC ...... 6,55957 EURO ...... 0,15245 COURONNE DANOISE. 7,4411 Phillips Petroleum PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... 1,95583 DEUTSCHEMARK ...... 3,35385 COUR. NORVE´GIENNE 7,9200 ConocoPhillips, LIRE ITALIENNE (1000) . 1,93627 LIRE ITAL. (1000) ...... 3,38774 COUR. SUE´DOISE ...... 9,3770 en dollars à New York LA BOURSE de Paris a ouvert en LES MARCHÉS AMÉRICAINS, PESETA ESPAG. (100) .... 1,66386 PESETA ESPAG. (100) .... 3,94238 COURONNE TCHE`QUE 33,2580 ESCUDO PORT. (100).... 2,00482 ESCUDO PORT. (100) .... 3,27190 DOLLAR AUSTRALIEN . 1,6893 nouvelle « major » 70 hausse de 0,73 %, lundi 19 novem- après les prises de bénéfices de la SCHILLING AUTR. (10) . 1,37603 SCHILLING AUTR. (10).. 4,76703 DOLLAR CANADIEN .... 1,4075 bre, avec un indice CAC 40 à veille, ont terminé vendredi PUNT IRLANDAISE...... 0,78756 PUNT IRLANDAISE...... 8,32894 DOLLAR HONGKONG . 6,8986 mondiale du pétrole 4 620,76 points. Le marché avait 16 novembre en léger recul. L’indi- FLORIN NE´ERLANDAIS 2,20371 FLORIN NE´ERLANDAIS 2,97660 DOLLAR NE´O-ZE´LAND 2,1145 FRANC BELGE (10) ...... 4,03399 FRANC BELGE (10) ...... 1,62607 FORINT HONGROIS .... 252 terminé en légère hausse vendredi, ce Dow Jones, principal indicateur MARKKA FINLAND...... 5,94573 MARKKA FINLAND...... 1,10324 LEU ROUMAIN...... 27733 COMME à l’accoutumée, les pers- 65 à l’issue d’une journée hésitante, de Wall Street, a cédé 0,05 %, à DRACHME GREC. (100). 3,40750 DRACHME CREC. (100). 1,92503 ZLOTY POLONAIS ...... 3,6625 51,82 pectives moroses pour le cours de dominée par un rebond des 9 866,99 points, et l’indice composi- le 16 nov. l’or noir ont produit une nouvelle valeurs pétrolières. Le CAC 40 te du Nasdaq, riche en valeurs de Coursdechangecroise´s fusion dans le monde du pétrole. avait clôturé en hausse de 0,22 %, à technologie, a fléchi de 0,1 % à Annoncée dimanche 18 novembre, 60 4 587,30 points. 1 898,58 points. L’indice Standard Cours Cours Cours Cours Cours Cours 19/11 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. et encore soumise à l’accord des & Poor’s 500, plus représentatif de DOLLAR ...... 0,81205 0,88020 0,13417 1,42185 0,60096 assemblées générales d’actionnai- FRANCFORT la tendance générale, a reculé de YEN ...... 123,14500 ..... 108,37500 16,52500 175,07000 73,99500 EURO...... 1,13611 0,92272 ..... 0,15245 1,61565 0,68310 res et des autorités de la concurren- 55 0,31 %, à 1 138,65 points. L’annon- ce, la fusion amicale entre la com- LA BOURSE de Francfort a ouvert ce d’un recul de 1,1 % de la produc- FRANC...... 7,45325 6,05230 6,55957 ..... 10,59600 4,48100 LIVRE ...... 0,70331 0,57120 0,61895 0,09435 ..... 0,42280 pagnie de Houston (Texas) Cono- en hausse lundi, le DAX progres- tion industrielle américaine en FRANC SUISSE ...... 1,66400 1,35100 1,46420 0,22325 2,36580 ..... co, et sa concurrente de Bartles- sant de 0,17%, à 5 071,63 points, octobre par rapport au mois précé- ville (Oklahoma) Phillips Petro- 50 dans les premiers échanges, contre dent, sa treizième baisse mensuel- Taux d’inte´reˆt(%) Matif leum, va déboucher sur la création MJ J A SON 5 062,64 points vendredi à la clôtu- le consécutive, a contribué au senti- d’un groupe de 58 500 salariés. 2001 re. ment négatif sur le marché. Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 16/11 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 9h57 f 19/11 prix prix ConocoPhillips deviendra le troisiè- Source : Bloomberg FRANCE ...... 3,30 3,24 4,72 5,20 Notionnel 5,5 me groupe américain dans le sec- LONDRES TAUX ALLEMAGNE .. 3,29 3,37 4,58 5,13 DE´CEMBRE 2001 41 90,74 90,74 teur du pétrole (derrière ExxonMo- veau groupe. Ceux d’Amoco, dont GDE-BRETAG. 4,06 3,88 4,70 4,39 Euribor 3 mois bil et ChevronTexaco) en terme de la valeur en Bourse était de LE FOOTSIE reculait de 0,09 % à LE RENDEMENT des emprunts ITALIE...... 3,29 3,32 4,92 5,50 JANVIER 2001 .... NC NC NC JAPON ...... 0,03 0,02 1,36 2,41 capitalisation, mais aussi en raison 15,1 milliards de dollars avant la l’ouverture, lundi, s’inscrivant à d’Etat européens se tendait légère- E´TATS-UNIS... 2,03 1,93 4,80 .... de ses capacités de production, fusion, se partageront 43,4 %. 5 286,5 points. La Bourse de Lon- ment lundi matin 19 novembre. Le SUISSE ...... 1 2,15 3,12 3,76 Pe´trole (1,7 million de barils-jours), et ses Mais c’est Archie Dunham, l’actuel dres avait clôturé en hausse ven- taux de l’Obligation assimilable du PAYS-BAS...... 3,26 3,32 4,73 5,20 Cours Var. % réserves pétrolières et gazières, patron de Conoco, qui prendra les dredi, grâce à la remontée des Trésor (OAT) français à dix ans En dollars f 16/11 15/11 estimées à 8,7 milliards de barils rênes de la société jusqu’en 2004, valeurs bancaires et la reprise des s’inscrivait à 4,723 %, tandis que Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... 17,50 – 1,41 équivalent pétrole. Ses gisements date à laquelle il sera remplacé par valeurs pétrolières, dans un mar- celui du Bund, son homologue alle- WTI (NEW YORK) ...... 17,79 – 1,33 Cours Var. % LIGHT SWEET CRUDE.... 18,09 + 3,37 sont principalement situés en Alas- son homologue de Phillips Petro- ché qui espère une reprise écono- mand, s’établissait à 4,583 %. En dollars f 16/11 15/11 ka, au Canada, dans la mer du leum, James Mulva. Les deux socié- mique aux Etats-Unis. L’indice ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE Nord, au Venezuela, en Chine, au tés, dont le siège sera basé à Hous- Footsie avait affiché un gain de MONNAIES CUIVRE 3 MOIS...... 1509,50 + 1,11 Or Vietnam, en Russie et au Proche- ton, envisagent maintenant « des 1 %, à 5 291 points, par rapport à ALUMINIUM 3 MOIS...... 1398,50 + 0,47 PLOMB 3 MOIS ...... 494 + 0,20 Orient. ConocoPhillips se classera économies annuelles de 750 mil- jeudi. L’EURO déclinait face au billet + Cours Var % ETAIN 3 MOIS...... 4080 0,25 En euros f 16/11 15/11 aussi au sixième rang mondial du lions de dollars ». Elles devront aus- vert, lundi matin sur le marché des ZINC 3 MOIS...... 821 + 0,37 NICKEL 3 MOIS...... 5470 + 0,37 OR FIN KILO BARRE ...... 9900 .... secteur pour ses réserves pétroliè- si digérer leurs acquisitions récen- changes, à 0,8814 dollar. Face à la OR FIN LINGOT...... 10050 – 1,37 TOKYO ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE res, et au cinquième rang pour sa tes. Cette année, Phillips a déjà devise japonaise, la monnaie euro- ONCE D’OR (LO) $ ...... 274,50 – 10,58 ARGENT A TERME ...... 4,13 + 0,24 ` capacité de raffinage de 2,6 mil- repris la compagnie de raffinage L’INDICE Nikkei de la Bourse de péenne s’échangeait à 108,48 yens, PIECE FRANCE 20 F ...... 57,80 – 1,03 PLATINE A TERME ...... 55668,00 .... PIE`CE SUISSE 20 F ...... 57,50 – 1,54 lions de barils par jour. Le groupe Tosco pour 7 milliards de dollars. Tokyo a clôturé lundi en hausse de en légère baisse par rapport à ven- GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... 57,50 – 0,86 pourra s’appuyer sur un total de De son côté, Conoco a accru ses 0,74 %, à 10 727,94 points, pour la dredi. La monnaie américaine BLE´ (CHICAGO)...... 289 – 0,09 PIE`CE 10 DOLLARS US ... 214,50 + 9,86 MAIS (CHICAGO) ...... 211,50 .... PIE`CE 20 DOLLARS US ... 430 + 7,50 19 raffineries dans le monde. réserves en rachetant Gulf Canada quatrième séance consécutive. Les tenait le cap vis-à-vis des principa- SOJA TOURTEAU (CHG.) 165,60 .... PIE`CE 50 PESOS MEX. .... 373 + 0,54 Les actionnaires de Phillips Petro- Resources, pour 4,3 milliards de valeurs technologiques et celles des les devises. Face à la monnaie japo- SOFTS $/TONNE leum, dont la capitalisation bour- dollars. exportateurs automobiles ont profi- naise, le dollar s’échangeait CACAO (NEW YORK) ...... 1285 + 3,96 Cotations, graphiques et indices en temps sière s’élève à 19,6 milliards de dol- té du yen faible et de l’espoir d’une 123,17 yens lundi matin, contre CAFE´ (LONDRES) ...... SUCRE BL. (LONDRES)...... re´elsurlesiteWebdu«Monde». lars, détiendront 56,6 % du nou- Adrien de Tricornot reprise rapide aux Etats-Unis. 122,92 yens vendredi soir. www.lemonde.fr/bourse FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 23

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours VALEURS EUROPE´ENNES 299,76 3784,13 377 4971 349 4551 3746,07

VALEURS EUROPÉENNES 299,76 3784,13 b A Amsterdam, le titre KPN a ter- b Le titre de la holding italienne 321 4132 miné la séance de vendredi HdP a grimpé de 6,36 %, vendredi, 292 3712 294,80 3716,73 16 novembre sur un gain de à 3,43 euros, soutenu par la possi- 294,59 3711,02 264 294,19 3292 3708,25 9,50 %, à 6,90 euros. L’opérateur bilité d’une scission de la société 296,99 de télécommunications a annoncé entre les activités médias et textile- 235 2873 [[[[[[[[ [[[[[[[[ avoir conclu un accord avec les mode. Cesare Romiti, dirigeant de 20 NOV. 23 MAI 19 NOV. MM J V L 20 NOV. 23 MAI 19 NOV. MM J V L syndicats pour réduire le nombre RCS Editori (Rizzoli Corriere della de licenciements secs immédiats. serra), branche médias de HdP et NH HOTELES ES e 11,26 – 0,97 TECAN GRP N CH 68,11 + 2,51 SCHNEIDER ELECT FR e 55,40 + 0,91 WANADOO FR e 6,22 + 0,48 b A Milan, l’action Enel a progres- actionnaire de la holding, s’est NXT GB 3,03 + 5,65 UNIBAIL FR e 58,50 + 1,65 SEAT PAGINE GIA IT e 0,98 .... WELLA AG VZ DE e 54,70 – 0,55 sé de 2,93 %, vendredi, à 6,6 euros. déclaré plutôt favorable à une telle P & O PRINCESS GB 4,78 .... VALLEHERMOSO ES e 7,32 + 0,83 SEAT PAGINE GIA IT e 0,98 .... f DJ E STOXX N CY G P 379,09 + 0,43 PERSIMMON PLC GB 4,96 – 0,33 WCM BETEILIGUNG DE e 13,15 + 0,77 SECURICOR GB 1,94 + 0,84 Le groupe d’électricité a annoncé possibilité. PREUSSAG AG DE e 30,60 + 2 f DJ E STOXX FINS P 246,43 + 0,05 SECURITAS -B- SE 21,86 .... avoir bouclé une ligne de crédit de b A Madrid, l’action du sidérur- RANK GROUP GB 3,40 .... SERCO GROUP GB 7,29 – 3,23 COMMERCE DISTRIBUTION RICHEMONT UNITS CH 2256,37 .... SGL CARBON DE e 26,80 + 1,90 5 milliards d’euros pour financer giste Aceralia a terminé, vendre- ALLIANCE UNICHE GB 8,74 .... RYANAIR HLDGS IR e 12,67 + 0,96 SHANKS GROUP GB 2,74 .... ALIMENTATION ET BOISSON AVA ALLG HAND.G DE e 40 .... des besoins de trésorerie et de di, en hausse de 2,15 %, à SAIRGROUP N CH 3,13 + 4,55 SIDEL FR e 50 .... BOOTS CO PLC GB 9,68 + 0,34 SAS DANMARK A/S DK 9,81 .... ALLIED DOMECQ GB 6,09 + 2,73 SINGULUS TECHNO DE e 27,70 + 1,02 financements courants. Enel a paral- 15,20 euros, après l’annonce de BUHRMANN NV NL e 10,30 – 3,10 SEB FR e 56,70 + 2,16 ASSOCIAT BRIT F GB 8,34 .... SKF -B- SE 21,22 .... lèlement réaffirmé son intention de l’ouverture de discussions sur les e CARREFOUR FR e 57,40 + 0,17 SIX CONTINENTS GB 11,64 .... BBAG OE BRAU-BE AT 38,50 .... SMITHS GROUP GB 10,75 – 0,15 e CASTO.DUBOIS FR e 59,90 + 1,53 coter en Bourse 20 % à 30 % du capi- termes du projet de fusion avec le SODEXHO ALLIANC FR e 48,45 + 2 BRAU-UNION AT 39,61 .... SOPHUS BEREND - DK 23,52 + 2,94 CC CARREFOUR ES e 13,90 + 0,72 THE SWATCH GRP CH 97,28 – 0,17 CADBURY SCHWEPP GB 7,37 .... SPIRENT GB 3,22 .... tal de sa filiale de téléphonie Wind, français Usinor et le luxembour- CHARLES VOEGELE CH 49,41 + 4,54 THE SWATCH GRP CH 20,68 .... CARLSBERG -B- DK 47,17 .... STOLT NIELSEN LU e 121 .... en cours de fusion avec Infostrada. geois Arbed. D’IETEREN SA BE e 147 + 4,26 TELE PIZZA ES e 1,84 – 1,60 CARLSBERG AS -A DK 41,66 .... TELE2 -B- SE 36,69 .... DEBENHAMS GB 6,48 .... THOMSON MULTIME PA 31,70 – 2,46 COCA COLA HBC GR 15,78 .... THALES FR e 39,40 .... DIXONS GROUP GB 3,81 – 1,26 WILSON BOWDEN GB 12,34 .... DANISCO DK 40,92 .... TOMRA SYSTEMS NO 13,32 .... e + GAL LAFAYETTE FR e 152,50 + 0,99 e WM-DATA -B- SE 2,82 .... DANONE FR 132,40 0,53 TPI ES e 4,62 + 2,44 KEMIRA FI 7,90 .... DE e 42,90 + e DELTA HOLDINGS GR 8,02 .... GEHE AG 0,47 Code Cours % Var. KON. VOPAK NV NL e 16,75 + 2,82 WOLFORD AG AT 10,44 .... TRAFFICMASTER GB 1 .... e 19/11 9h55 f DIAGEO GB 12,39 + 1,32 GUCCI GROUP NL 97,40 + 0,15 pays en euros 16/11 LONZA GRP N CH 653,54 + 0,42 WW/WW UK UNITS IR e 0,75 .... UNAXIS HLDG N CH 117,90 – 0,57 ELAIS OLEAGINOU GR 20,16 .... GUS GB 8,97 .... NORSK HYDRO NO 42,80 .... f DJ E STOXX CYC GO P 122,42 – 0,11 VA TECHNOLOGIE AT e 20,25 .... e – HENNES & MAURIT SE 22,24 .... e HEINEKEN HOLDIN NL 30,70 0,97 VEDIOR NV NL e 12,20 + 0,08 AUTOMOBILE RHODIA FR 11,15 + 1 KARSTADT QUELLE DE e 37 + 1,37 e HELLENIC SUGAR GR 9,70 .... VESTAS WIND SYS DK 36,96 – 0,18 AUTOLIV SDR SE 20,10 .... SOLVAY BE 59,55 – 0,42 KINGFISHER GB 5,94 .... KAMPS DE e 8,60 + 0,58 e + e SYNGENTA N CH 55,88 + 0,24 PHARMACIE VINCI FR 64,90 1,33 BASF AG BE 42 + 0,84 KERRY GRP-A- GB 23,32 + 0,07 MARKS & SPENCER GB 5,54 – 0,58 e + VIVENDI ENVIRON FR e 42,90 + 1,42 BMW DE e 39,20 + 2,62 TESSENDERLO CHE BE 25,90 0,15 ACTELION N CH 40,04 + 3,07 + MATALAN GB 5,96 + 3,08 f + KINGFISHER GB 6,14 1,07 VOLVO -A- SE 18,13 .... CONTINENTAL AG DE e 13,70 + 0,59 DJ E STOXX CHEM P 338,40 0,08 ALTANA AG DE e 55,75 + 0,45 e METRO DE e 37,80 + 0,80 KONINKLIJKE NUM NL 26,88 – 1,54 VOLVO -B- SE 18,77 .... DAIMLERCHRYSLER DE e 45,40 + 1,57 AMERSHAM GB 10,75 .... e MFI FURNITURE G GB 2,11 – 0,76 MONTEDISON IT 2,75 .... WARTSILA CORP A FI e 19,49 + 3,67 FIAT IT e 19,55 .... ASTRAZENECA GB 51,66 – 0,62 NEXT PLC GB 15,22 .... ´ NESTLE N CH 241,58 + 0,14 XANSA GB 5,62 – 0,57 FIAT PRIV. IT e 14 .... CONGLOMERATS AVENTIS FR e 78,20 + 0,26 PINAULT PRINT. FR e 144 + 0,70 NORTHERN FOODS GB 2,59 .... ZARDOYA OTIS ES e 9,75 + 1,04 FR e 38,40 + e BB BIOTECH CH 79,05 + 0,87 GB 1,28 MICHELIN 1,72 D’IETEREN SA BE 147 + 4,26 PARMALAT IT e 2,86 .... + SIGNET GROUP .... e f DJ E STOXX IND GO P 350,34 0,59 PEUGEOT FR 50,25 + 0,66 GBL BE e 300,10 .... CELLTECH GROUP GB 16,57 + 2,51 PERNOD RICARD FR e 76,20 + 0,26 VALORA HLDG N CH 190,13 + 2,20 e e PIRELLI SPA IT 1,95 .... GEVAERT BE e 27,70 .... DISETRONIC HLDG CH 883,88 – 0,08 RAISIO GRP -V- FI e 0,98 + 2,08 VENDEX KBB NV NL 9,74 + 3,18 e e DR ING PORSCHE DE 398,50 + 0,89 INCHCAPE GB 9,21 + 1,61 ELAN CORP IR 47,85 + 1,27 SCOTT & NEWCAST GB 8,52 .... W.H SMITH GB 7,21 .... e e ASSURANCES RENAULT FR 40,80 + 0,99 KVAERNER -A- NO 1,52 .... ESSILOR INTL FR 33,12 – 0,99 SOUTH AFRICAN B GB 7 .... WOLSELEY PLC GB 7,45 .... e e VALEO FR 44,50 + 0,34 MYTILINEOS GR 5,80 .... FRESENIUS MED C DE 69,20 – 0,14 TATE & LYLE GB 5,38 .... AEGIS GROUP GB 1,65 – 0,97 f DJ E STOXX RETL P 294,21 + 0,45 e VOLKSWAGEN VZ DE 33,50 – 1,47 UNAXIS HLDG N CH 117,90 – 0,57 H. LUNDBECK DK 31,98 + 1,71 TOMKINS GB 3,16 .... AEGON NV NL e 29,45 – 0,17 f DJ E STOXX AUTO P 208,79 + 0,68 ORKLA NO 18,06 .... GALEN HOLDINGS GB 11,76 .... UNILEVER NL e 64 .... AGF FR e 59,30 + 0,17 SONAE SGPS PT e 0,83 .... GAMBRO -A- SE 6,88 .... WHITBREAD PLC GB 9,10 – 3,44 ALLEANZA ASS IT e 11,99 .... HAUTE TECHNOLOGIE f + GLAXOSMITHKLINE GB 30,36 – 0,74 ALLIANZ N DE e 263 + 1,04 DJ E STOXX RETL P 294,21 0,45 f DJ E STOXX F & BV P 224,60 – 0,12 AIXTRON DE e 29,60 + 1,72 BANQUES H. LUNDBECK DK 31,98 + 1,71 ASR VERZEKERING NL e 81,10 .... ALCATEL-A- FR e 21,65 + 0,70 NOVARTIS N CH 43 – 0,08 AXA FR e 25,61 + 0,43 ABBEY NATIONAL GB 16,91 – 1,88 ALTEC GR 2,92 .... TE´LE´COMMUNICATIONS NOVO-NORDISK -B DK 41,26 + 0,33 BALOISE HLDG N CH 103,58 – 0,65 ABN AMRO HOLDIN NL e 18,87 + 0,43 BIENS D’E´QUIPEMENT ARC INTERNATION GB 1,02 .... NOVOZYMES -B- DK 21,77 – 0,61 BRITANNIC GB 12,79 .... ALL & LEICS GB 12,57 + 1,84 EQUANT NV NL e 14,56 + 0,07 ARM HOLDINGS GB 6,93 + 0,94 ORION B FI e 18,80 + 0,27 ABB N CH 12,23 .... CATTOLICA ASS IT e 22,45 .... ALLIED IRISH BA GB 16,84 + 0,48 ATLANTIC TELECO GB 0,08 .... ASML HOLDING NL e 22,48 + 0,36 OXFORD GLYCOSCI GB 8,91 + 9,56 ADECCO N CH 61,84 – 0,77 CGNU GB 13,36 + 2,36 ALMANIJ BE e 34 + 0,21 BRITISH TELECOM GB 5,77 .... BAAN COMPANY NL e 2,69 – 0,37 PHONAK HLDG N CH 29,99 + 2,44 AGGREKO GB 6,48 .... CNP ASSURANCES FR e 36 – 0,28 ALPHA BANK GR 21,28 .... CABLE & WIRELES GB 6,06 – 1,58 BAE SYSTEMS GB 5,10 + 0,64 QIAGEN NV NL e 22,80 + 2,24 ALSTOM FR e 14,30 + 2,58 CODAN DK 16,66 .... B.P.C.INDUSTRIA IT e 8,75 .... COLT TELECOM NE GB 2,77 – 2,29 BALTIMORE TECH GB 0,39 + 4,35 ROCHE HLDG G CH 82,29 + 0,42 ALTRAN TECHNO FR e 53,70 – 4,45 CORP MAPFRE R ES e 18,50 .... B.P.EMILIA ROMA IT e 30,65 .... DEUTSCHE TELEKO DE e 20,14 + 0,90 BROKAT TECHNOLO DE e 0,51 – 1,92 SANOFI SYNTHELA FR e 76 – 0,07 ALUSUISSE GRP N CH 858,66 .... ERGO VERSICHERU DE e 159 – 1,85 B.P.LODI IT e 8,43 .... E.BISCOM IT e 48,70 .... BULL FR e 1 .... SCHERING AG DE e 60,20 + 1,18 ARRIVA GB 4,89 .... ETHNIKI GEN INS GR 11,90 .... B.P.NOVARA IT e 5,50 .... EIRCOM IR e 1,34 .... BUSINESS OBJECT FR e 39,75 – 0,25 SERONO -B- CH 945,21 – 0,22 ASSA ABLOY-B- SE 16,48 .... EULER FR e 44 – 2 B.P.SONDRIO IT e 10,05 .... ELISA COMMUNICA FI e 14,20 – 3,53 CAP GEMINI FR e 78 + 1,30 SHIRE PHARMA GR GB 15,03 + 0,65 ASSOC BR PORTS GB 6,85 .... FONDIARIA ASS IT e 5,67 .... B.P.VERONA E S. IT e 8,38 .... ENERGIS GB 1,38 – 3,41 COMPTEL FI e 3,78 + 0,80 SMITH & NEPHEW GB 6,07 .... ATLAS COPCO -A- SE 25,43 .... FORTIS (B) BE e 28,88 + 0,10 BANCA ROMA IT e 2,57 .... EUROPOLITAN HLD SE 7,47 .... DASSAULT SYST. FR e 52,20 – 0,48 SSL INTL GB 8,31 .... ATLAS COPCO -B- SE 23,99 .... FRIENDS PROVIDE GB 3,17 – 2,97 BANCO SABADELL ES e 15,21 .... FRANCE TELECOM FR e 49,55 + 0,20 ERICSSON -B- SE 6,13 .... SULZER AG 100N CH 173,78 – 0,20 ATTICA ENTR SA GR 5,22 .... GENERALI ASS IT e 30,35 .... BANK OF IRELAND GB 16,03 – 0,20 HELLENIC TELE ( GR 20,34 .... F-SECURE FI e 1,44 + 1,41 SYNTHES-STRATEC CH 817,77 + 0,08 BAA GB 9,34 .... GENERALI HLD VI AT e 149,70 .... BANK OF PIRAEUS GR 10,30 .... KINGSTON COM GB 1,96 + 6,14 FILTRONIC GB 6,85 + 4,44 INDEPENDENT INS GB 0,10 .... BANKINTER R ES e 34,15 + 0,44 KONINKLIJKE KPN NL e 6,99 + 1,30 (Publicite´) FINMATICA IT e 15,98 .... INTERAM HELLEN GR 4,98 .... BARCLAYS PLC GB 35,68 – 0,45 KPNQWEST NV -C- NL e 7,90 + 2,33 GETRONICS NL e 4,27 + 6,75 IRISH LIFE & PE GB 12,40 .... BAYR.HYPO-U.VER DE e 38,15 + 0,39 LIBERTEL NV NL e 10,01 + 1,62 GN GREAT NORDIC DK 6,59 .... LEGAL & GENERAL GB 2,51 – 1,27 BBVA R ES e 13,99 – 0,36 VODAFONE N DE e 209,60 – 0,07 INFINEON TECHNO DE e 23,10 + 0,43 MEDIOLANUM IT e 9,70 .... BCA AG.MANTOVAN IT e 8,66 .... MOBILCOM DE e 24,27 + 3,98 INFOGRAMES ENTE FR e 14,83 + 0,61 MUENCH RUECKVER DE e 300,50 + 0,50 BCA FIDEURAM IT e 7,99 .... OLD MUTUAL GB 1,77 + 0,93 INTRACOM R GR 15,42 .... POHJOLA GRP.B FI e 19,30 .... BCA LOMBARDA IT e 8,84 .... OLIVETTI IT e 1,34 .... KEWILL SYSTEMS GB 1,09 + 1,52 PRUDENTIAL GB 12,84 + 4,34 BCA P.BERG.-C.V IT e 17,38 .... PANAFON HELLENI GR 5,94 .... LEICA GEOSYSTEM CH 120,62 + 1,14 RAS IT e 13,30 .... BCA P.MILANO IT e 3,65 .... PT TELECOM SGPS PT e 8,86 .... LOGICA GB 15,35 – 0,73 ROYAL SUN ALLIA GB 6,36 – 1,75 BCO POPULAR ESP ES e 37,15 + 0,41 SONERA FI e 5,78 + 0,35 LOGITECH INTL N CH 40,79 – 0,17 SAI IT e 14,85 .... BCP R PT e 4,57 .... SONG NETWORKS SE 0,97 .... MARCONI GB 0,58 + 5,88 SAMPO-LEONIA -A FI e 8,68 – 0,23 BIPOP CARIRE IT e 1,83 .... SWISSCOM N CH 305,98 + 0,34 Tous les week-ends MB SOFTWARE DE e 0,20 .... SCHW NATL VERS CH 586,07 .... BK OF SCOTLAND GB 13,39 .... T.I.M. IT e 6,59 .... NOKIA FI e 28,57 + 0,42 SCOR FR e 38,11 + 1,17 BNL IT e 2,61 .... TDC DK 38,30 + 0,71 OCE NL e 9,90 .... e faites un bon SKANDIA INSURAN SE 8,26 .... BNP PARIBAS FR 98,45 – 0,05 TELE2 -B- SE 36,69 .... ROY.PHILIPS ELE NL e 31,77 – 0,72 ST JAMES’S PLAC GB 5,43 – 2,90 BSCH R ES e 9,95 – 0,30 VODAFONE PT e 8,65 .... PSION GB 1,59 + 4,26 STOREBRAND NO 6,06 .... COMM.BANK OF GR GR 38,82 .... TELECOM ITALIA IT e 9,75 .... SAGE GRP GB 4,53 + 3,70 placement SWISS LIFE REG CH 544,50 + 4,17 COMMERZBANK DE e 20,85 + 0,97 TELECOM ITALIA IT e 5,87 .... SAGEM FR e 63,10 – 4,47 SWISS RE N CH 114,49 + 0,60 CREDIT LYONNAIS FR e 38,27 + 0,05 TELEFONICA ES e 16,10 + 0,50 SAP AG DE e 128,50 + 1,58 TOPDANMARK DK 25,53 .... CS GROUP N CH 47,46 – 0,43 TELEF.MOVILES ES e 9,01 + 0,67 SAP VZ DE e 153,99 .... ZURICH FINL SVC CH 303,26 – 0,45 DANSKE BANK DK 17,47 – 0,76 TELENOR NO 4,52 .... SEZ HLDG N CH 41,23 .... f 335,66 + 0,30 DEUTSCHE BANK N DE e 74,80 + 1,08 TELIA SE 5,25 .... Le Monde Argent, un supplément DJ E STOXX INSU P SIEMENS AG N DE e 67,30 – 1,03 DEXIA BE e 17,35 – 0,57 TISCALI IT e 9,37 .... SPIRENT GB 3,22 .... DNB HOLDING NO 4,56 .... VERSATEL TELECO NL e 1,34 + 2,29 du 123 STMICROELECTRON FR e 40 + 0,13 DRESDNER BANK N DE e 40,10 + 0,25 VODAFONE GROUP GB 3,01 – 0,53 MEDIAS THINK TOOLS CH 19,76 .... EFG EUROBK ERGA GR 16,40 .... f DJ E STOXX TCOM P 502,45 + 0,24 BSKYBGROUP GB 14,40 .... THUS GB 1,10 + 17,24 ERSTE BANK AT e 57 .... en vente chaque samedi CANAL PLUS FR e 3,70 .... TIETOENATOR FI e 29 + 0,94 e ESPIRITO SANTO PT 14 .... CAPITAL RADIO GB 13,52 .... f DJ E STOXX TECH P 500,64 + 0,23 FOERENINGSSB A SE 12,42 .... CONSTRUCTION avec l’édition datée dimanche-lundi CARLTON COMMUNI GB 4,16 + 3,63 HALIFAX GROUP GB 13,47 .... ACCIONA ES e 41,35 + 1,10 DLY MAIL & GEN GB 11,74 .... HSBC HLDG GB 13,52 + 0,60 e ACESA R ES e 10,30 + 1,08 ELSEVIER NL 13,77 – 1,22 SERVICES COLLECTIFS IKB DE e 14 + 0,65 e + EMAP PLC GB 12,18 .... e ACS ES 26,95 1,09 e ACEA IT 8,45 .... INTESABCI IT e 2,48 .... UCB BE 41,50 + 1,02 BBA GROUP PLC GB 4,49 .... e + AGGREGATE IND GB 1,49 + 2,22 FOX KIDS EUROPE NL 13,19 0,76 AEM IT e 2,27 .... JULIUS BAER HLD CH 417,75 + 1,32 WILLIAM DEMANT DK 28,22 .... BODYCOTE INTL GB 3,29 .... AKTOR SA GR 8,32 .... FUTURE NETWORK GB 0,79 + 6,52 GB 4,24 e GB 10,53 .... BRITISH ENERGY .... KBC BANCASSURAN BE 31,50 + 0,80 + WS ATKINS BRAMBLES INDUST GB 5,52 .... GRANADA GB 2,56 + 5,33 AMEY GB 6,12 0,27 e e CENTRICA GB 3,42 – 5,80 LLOYDS TSB GB 11,85 + 0,83 ZELTIA ES 9,36 – 0,43 BUDERUS AG DE 28,49 .... e AUREA R ES e 22,73 .... GRUPPO L’ESPRES IT 3,60 .... EDISON IT e 8,79 .... MONTE PASCHI SI IT e 3,10 .... f DJ E STOXX HEAL 520,33 + 0,33 CAPITA GRP GB 7,71 .... + BOUYGUES FR e 37,31 + 0,87 GWR GROUP GB 4,81 0,34 ELECTRABEL BE e 230,20 + 0,13 NAT BANK GREECE GR 29,90 .... CDB WEB TECH IN IT e 3,78 .... e + BPB GB 4,55 .... HAVAS ADVERTISI FR 9,36 1,74 ELECTRIC PORTUG PT e 2,64 .... NATEXIS BQ POP. FR e 97,50 .... CGIP FR e 34,53 + 0,52 e + BRISA AUTO-ESTR PT e 9,50 .... ´ INDP NEWS AND M IR 1,80 2,86 ENDESA ES e 17,88 – 0,06 NORDEA SE 5,49 .... ENERGIE CHUBB GB 2,38 – 3,92 + BUZZI UNICEM IT e 7,32 .... INFORMA GROUP GB 3,71 3,15 ENEL IT e 6,60 .... ROLO BANCA 1473 IT e 16,89 .... CIR IT e 1,09 .... e + CIMPOR R PT e 19 .... BG GROUP GB 4,06 + 1,21 LAGARDERE SCA N FR 50,30 1,39 EVN AT e 42 .... ROYAL BK SCOTL GB 27,40 + 1,14 COBHAM GB 18,49 .... COLAS FR e 63,50 + 0,63 BP GB 8,23 + 0,99 LAMBRAKIS PRESS GR 5,66 .... FORTUM FI e 4,99 + 0,60 S-E-BANKEN -A- SE 9,28 .... e COOKSON GROUP P GB 1,38 + 3,66 e + CRH PLC GB 28,34 .... CEPSA ES 12,30 + 0,82 M6 METROPOLE TV FR 28,80 2,82 GAS NATURAL SDG ES e 18,65 + 0,54 SAN PAOLO IMI IT e 12,65 .... COPENHAGEN AIRP DK 63,70 .... e FCC ES e 22,93 + 1,01 COFLEXIP FR e 164,70 + 2,94 MEDIASET IT 8,62 .... HIDRO CANTABRIC ES e 26,01 – 0,34 STANDARD CHARTE GB 12,96 .... DAMPSKIBS -A- DK 6450,66 .... GRUPO DRAGADOS ES e 13,76 + 1,03 DORDTSCHE PETRO NL e 2,50 .... MODERN TIMES GR SE 27,57 .... IBERDROLA ES e 14,70 .... STE GENERAL-A- FR e 65,35 + 0,54 DAMPSKIBS -B- DK 7055,41 + 0,96 e GRUPO FERROVIAL ES e 20,80 – 0,95 GBL BE e 56,20 .... MONDADORI IT 7,60 .... INNOGY HOLDINGS GB 3,42 + 1,93 SVENSKA HANDELS SE 14,82 .... DAMSKIBS SVEND DK 9474,41 + 0,71 e HANSON PLC GB 7,61 .... ENI IT e 13,11 .... NRJ GROUP FR 22,10 – 7,14 ITALGAS IT e 9,04 .... SWEDISH MATCH SE 5,49 .... DE LA RUE GB 8,42 – 0,95 + HEIDELBERGER ZE DE e 46 + 1,77 ENTERPRISE OIL GB 7,17 + 2,07 PEARSON GB 14,91 0,66 KELDA GB 5,83 .... UBS N CH 57,55 – 0,06 E.ON AG DE e 58,50 .... e + HELL.TECHNODO.R GR 6,94 .... HELLENIC PETROL GR 7,94 .... PRISA ES 11,07 0,64 NATIONAL GRID G GB 8,10 + 1,83 UNICREDITO ITAL IT e 4,49 .... ELECTROCOMPONEN GB 8,57 .... e HERACLES GENL R GR 14,26 .... LATTICE GROUP GB 2,40 – 1,33 PROSIEBEN SAT.1 DE 7,80 .... INTERNATIONAL P GB 3,61 + 3,72 f DJ E STOXX BANK P 272,30 .... e ENIRO SE 8,53 .... e HOCHTIEF ESSEN DE e 14,30 + 1,27 OMV AG AT 85,55 .... PT MULTIMEDIA R PT 8,46 .... OESTERR ELEKTR AT e 76,90 .... EPCOS DE e 63,10 + 0,16 e + HOLCIM CH 236,13 + 0,29 PETROLEUM GEO-S NO 5,62 .... PUBLICIS GROUPE FR 28,70 0,17 PENNON GROUP GB 10,11 .... e EUR AERO DEFENC FR e 14,15 + 1,22 + IMERYS FR e 101,50 + 2,53 REPSOL YPF ES 15,40 + 1,65 PUBLIGROUPE N CH 218,75 0,31 POWERGEN GB 12,03 .... PRODUITS DE BASE e EUROTUNNEL FR e 0,93 + 2,20 + ITALCEMENTI IT e 8,06 .... ROYAL DUTCH CO NL 54,60 + 1,77 REED INTERNATIO GB 9,75 0,33 SCOTTISH POWER GB 6,54 .... e e GB 13,41 ACERALIA ES 14,90 – 1,97 LAFARGE FR e 100,60 + 0,60 SAIPEM IT 4,87 .... EXEL .... REUTERS GROUP GB 13,17 – 0,25 SEVERN TRENT GB 11,87 – 2,27 e e ACERINOX R ES e 34,48 + 0,55 MICHANIKI REG. GR 2,45 .... SHELL TRANSP GB 7,74 + 0,21 FINMECCANICA IT 1,03 .... RTL GROUP LU 45 .... SUEZ FR e 33,69 + 0,03 e + ALUMINIUM GREEC GR 35,34 .... NOVAR GB 1,83 .... STATOIL NO 7,32 .... FINNLINES FI 19,50 .... SMG GB 2,56 1,94 FENOSA ES e 17,40 + 0,58 e – e + ANGLO AMERICAN GB 16,60 + 2,50 PILKINGTON PLC GB 1,70 .... TOTAL FINA ELF FR 142,90 + 0,63 FKI GB 2,96 1,61 SOGECABLE R ES 28,39 1,43 UNITED UTILITIE GB 10,80 + 6,89 ASSIDOMAEN AB SE 27,09 .... RMC GROUP PLC GB 9,80 .... IHC CALAND NL e 48,50 – 0,92 FLS IND.B DK 9 .... TAYLOR NELSON S GB 3,60 .... VIRIDIAN GROUP GB 8,79 .... e BEKAERT BE e 36,50 – 2,64 SAINT GOBAIN FR e 165,70 – 0,36 f DJ E STOXX ENGY P 304,60 + 1,07 FLUGHAFEN WIEN AT 29,25 .... TELEWEST COMM. GB 1,18 – 2,67 f DJ E STOXX PO SUP P 297,99 – 0,09 BHP BILLITON GB 5,30 + 2,19 SKANSKA -B- SE 7,15 .... GAMESA ES e 15,97 + 2,44 TF1 FR e 32,21 – 0,59 BOEHLER-UDDEHOL AT e 44 .... TAYLOR WOODROW GB 2,51 – 1,27 GKN GB 4,94 .... TRINITY MIRROR GB 6,96 .... BUNZL PLC GB 6,87 .... TECHNIP-COFLEXI FR e 128,70 + 0,55 SERVICES FINANCIERS GROUP 4 FALCK DK 142,45 .... UNITED PAN-EURO NL e 0,61 + 3,39 GB 1,04 – GROUP 4 FALCK DK 142,45 .... UTD BUSINESS ME GB 11,55 .... CORUS GROUP 1,54 TITAN CEMENT RE GR 39,92 .... 3I GROUP GB 14,54 + 1,81 GR 3,92 e GUARDIAN IT GB 6,87 – 0,24 VIVENDI UNIVERS FR e 59,65 – 0,42 ELVAL .... UPONOR -A- FI 17,70 .... ALPHA FINANCE GR 44,90 .... SE 26,23 e – HAGEMEYER NV NL e 19 – 1,04 VNU NL e 38,80 – 0,39 EURO HOLMEN -B- .... CIMENTS VICAT / FR 60 0,17 AMVESCAP GB 17 .... e e e – ______NL 1,40 + + HALKOR GR 4,38 .... WOLTERS KLUWER NL 24,70 0,20 ISPAT INTERNATI 6,87 VINCI FR 64,90 1,33 BHW HOLDING AG DE e 34 – 1,16 GB 16,06 e HAYS GB 3,55 + 1,86 WPP GROUP GB 11,71 – 0,28 JOHNSON MATTHEY .... WIENERBERGER AG AT 14,90 .... BPI R PT e 2,40 .... FI e 7,25 f + HEIDELBERGER DR DE e 45,10 + 1,01 f DJ E STOXX MEDIA P 320,68 – 0,24 NOUVEAU M-REAL -B- .... DJ E STOXX CNST P 221,44 0,24 BRITISH LAND CO GB 7,45 .... AT e 55,09 .... HUHTAMAKI FI e 33,35 .... MAYR-MELNHOF KA CALEDONIA INV.S GB 13,13 – 0,49 ´ FI e 9,70 + IFIL IT e 5,84 .... MARCHE OUTOKUMPU 2,97 CANARY WHARF GR GB 7,60 .... FR e 54,50 – IMI PLC GB 3,89 .... PECHINEY-A- 0,55 CONSOMMATION CYCLIQUE CATTLES ORD. GB 4,53 .... BIENS DE CONSOMMATION FI e 4,24 + 0,95 IND.VAERDEN -A- SE 16,74 .... Cours % Var. RAUTARUUKKI K ACCOR FR e 37,39 – 1,53 CLOSE BROS GRP GB 13,44 – 1,19 AHOLD NL e 31,78 – 0,06 19/11 9h55 f GB 21,21 ES e 9,75 + en euros 16/11 RIO TINTO .... ADIDAS-SALOMON DE e 73,10 + 0,41 COBEPA BE e 62,20 .... INDRA SISTEMAS 1,67 ALTADIS ES e 16,93 .... GR 4,02 SIDENOR .... AGFA-GEVAERT BE e 10,99 + 1,95 CONSORS DISC-BR DE e 12,50 – 0,56 INVENSYS GB 1,67 .... AMADEUS GLOBAL ES e 6,40 + 1,59 GR 7,96 AMSTERDAM SILVER & BARYTE .... AIR FRANCE FR e 16,01 + 0,06 CORIO NV NL e 25,10 + 0,80 INVESTOR -A- SE 12,32 .... ATHENS MEDICAL GR 4,08 .... GB 2,41 SMURFIT JEFFERS .... AIRTOURS PLC GB 3,38 .... CORP FIN ALBA ES e 23,30 + 0,43 INVESTOR -B- SE 12,37 .... AUSTRIA TABAK A AT e 84,50 .... AIRSPRAY NV 17,50 .... FI e 15 STORA ENSO -A- .... ALITALIA IT e 1,04 .... DAB BANK AG DE e 15,65 – 3,99 ISS DK 52,95 .... AVIS EUROPE GB 2,27 .... ANTONOV 0,65 .... FI e 15,10 – e + STORA ENSO -R- 0,40 AUSTRIAN AIRLIN AT e 7,44 .... DEPFA-BANK DE e 67,30 + 0,75 JOT AUTOMATION FI 0,61 1,67 BEIERSDORF AG DE e 116,95 + 1,26 C/TAC 2 + 2,04 SE 27,67 SVENSKA CELLULO .... AUTOGRILL IT e 9,75 .... DROTT -B- SE 11,41 .... KINNEVIK -B- SE 16,74 .... BIC FR e 33,50 .... CARDIO CONTROL 2,40 .... DE e 15,40 – e THYSSENKRUPP 0,32 BANG & OLUFSEN DK 24,46 – 1,62 EURAZEO FR e 59 + 0,68 KONE B FI 76 .... BRIT AMER TOBAC GB 8,81 .... CSS 23,90 .... BE e 43,65 e UMICORE .... BENETTON IT e 11,37 .... EURONEXT NL e 21,90 .... LEGRAND FR 158 – 1,25 CASINO GP FR e 81,15 + 0,93 HITT NV 6,50 – 1,52 FI e 39,40 – e UPM-KYMMENE COR 0,38 BERKELEY GROUP GB 10,27 .... FINAXA FR e 91,45 + 1,67 LINDE AG DE 45,80 + 0,22 CLARINS FR e 59,20 – 0,50 INNOCONCEPTS NV 18,19 .... FR e 12,93 – e USINOR 0,54 BRITISH AIRWAYS GB 3,55 – 0,45 FORTIS (B) BE e 28,88 + 0,10 MAN AG DE 23,90 – 1,65 COLRUYT BE e 48 + 0,42 NEDGRAPHICS HOLD 4 .... GR 10,16 VIOHALCO .... BULGARI IT e 8,91 .... FORTIS (NL) NL e 28,97 + 0,24 MEGGITT GB 2,66 .... DELHAIZE BE e 58,95 + 0,26 SOPHEON 0,50 + 2,04 AT e 31,75 e VOEST-ALPINE AG .... CHRISTIAN DIOR FR e 33,65 – 0,94 GECINA FR e 85 + 2,35 METSO FI 10,21 – 0,58 FIRSTGROUP GB 4,84 .... PROLION HOLDING 94 .... FR e 18,50 e WORMS N .... CLUB MED. FR e 41,50 + 1,22 GIMV BE e 29,65 + 2,24 MG TECHNOLOGIES DE 9,65 + 1,79 GALLAHER GRP GB 7,24 .... RING ROSA 0,03 .... f 196,07 – 0,20 DJ E STOXX BASI P COMPASS GROUP GB 8,40 .... GREAT PORTLAND GB 4,08 .... MORGAN CRUCIBLE GB 3 – 4,64 GIB BE e 51,80 + 0,68 UCC GROEP NV 7 .... DT.LUFTHANSA N DE e 15,70 + 0,96 HAMMERSON GB 7,45 .... EXEL GB 13,41 .... GIVAUDAN N CH 350,28 – 0,39 ELECTROLUX -B- SE 16,05 .... ING GROEP NL e 30,02 – 0,27 PACE MICRO TECH GB 6,51 – 4,96 HENKEL KGAA VZ DE e 66,70 + 1,29 CHIMIE e EM.TV & MERCHAN DE e 1,99 + 1,02 LAND SECURITIES GB 13,28 – 0,12 PARTEK FI 8,75 – 0,57 ICELAND GROUP GB 2,36 – 3,95 BRUXELLES e + PENINS.ORIENT.S GB 3,95 + 0,83 AIR LIQUIDE FR 159,50 0,38 EMI GROUP GB 4,76 – 3,29 LIBERTY INTL GB 8,10 .... IMPERIAL TOBACC GB 14,12 .... ARTHUR 2,71 .... AKZO NOBEL NV NL e 50,90 – 0,20 EURO DISNEY FR e 0,95 + 3,26 LONDON STOCK EX GB 6,32 .... PERLOS FI e 12,80 + 0,16 JERONIMO MARTIN PT e 7,95 .... BASF AG DE e 42 + 0,84 HDP IT e 3,43 .... MARSCHOLLEK LAU DE e 58,60 .... PREMIER FARNELL GB 4,71 .... KESKO -B- FI e 9,05 .... BAYER AG DE e 36,60 + 0,69 HERMES INTL FR e 164 + 1,17 MEDIOBANCA IT e 11,92 .... RAILTRACK GB 4,53 .... L’OREAL FR e 76,05 + 0,80 e CODES PAYS ZONE EURO + e + NL e 12,74 – 0,08 e + BOC GROUP PLC GB 16,68 .... HILTON GROUP GB 3,45 1,91 METROVACESA ES 14,69 0,62 RANDSTAD HOLDIN LAURUS NV NL 4,99 1,42 FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne DE e 19,10 + DE e 22,75 + IT e 2,75 RENTOKIL INITIA GB 4,03 + 2,05 GB 3,29 CELANESE N 1,87 HUGO BOSS AG VZ 1,74 MONTEDISON .... MORRISON SUPERM .... IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande CH 74,45 + 0,23 NL e 26,44 + 0,15 GB 10,43 .... REXAM GB 5,89 + 0,55 GB 15,45 .... CIBA SPEC CHIMI HUNTER DOUGLAS PROVIDENT FIN RECKITT BENCKIS LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche CLARIANT N CH 23,51 + 5,02 INDITEX R ES e 20,50 + 0,99 RODAMCO EUROPE NL e 40,05 – 0,42 REXEL FR e 61,60 + 1,82 SAFEWAY GB 5,62 .... FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce. COLOPLAST -B- DK 75,66 .... J D WETHERSPOON GB 6,20 .... RODAMCO NORTH A NL e 45 – 0,40 RHI AG AT e 7,80 .... SAINSBURY J. PL GB 6,11 + 1,89 DEGUSSA (NEU) DE e 27,80 + 2,21 KLM NL e 14,20 + 3,05 ROLINCO NV NL e 25,05 .... RIETER HLDG N CH 245,33 .... STAGECOACH GROU GB 1,17 – 1,37 CODES PAYS HORS ZONE EURO DSM NL e 40,50 .... LVMH FR e 46,32 + 1,14 SCHRODERS GB 12,91 .... ROLLS ROYCE GB 2,91 – 1,64 TERRA NETWORKS ES e 9,23 + 2,67 CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de e e EMS-CHEM HOLD A CH 4344,42 – 0,39 MEDION DE 46,99 + 2,37 SIMCO N FR 74,55 + 0,95 SANDVIK SE 24,85 .... TESCO PLC GB 3,94 + 1,25 GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark. ICI GB 6,49 – 0,99 MOULINEX FR e 0,01 .... SLOUGH ESTATES GB 5,65 .... SAURER N CH 21,40 + 1,29 TPG NL e 22,06 + 0,18 24 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 FINANCES ET MARCHÉS

AIR LIQUIDE...... w 161,70 1060,68 +1,76 +1,76 EURAZEO...... w 60,60 397,51 +3,41 – 21,70 PINAULT-PRIN ...... w 145,20 952,45 +1,54 – 36,56 w w w % Var. ALCATEL A...... 22,05 144,64 +2,56 – 63,55 EURO DISNEY ...... 0,98 6,43 +6,52 +81,48 PLASTIC OMN...... 68,80 451,30 +5,85 – 36,58 Cours Cours % Var. 31/12 ALCATEL O ...... 10,20 66,91 +9,68 – 78,30 EUROTUNNEL ...... w 0,94 6,17 +3,30 – 11,32 PROVIMI ...... w 17 111,51 +0,59 ... International f en euros en francs veille Une se´ lection (1) VALEURS FRANCE ALSTOM ...... w 14,15 92,82 +1,51 – 48,54 FAURECIA...... w 61,20 401,45 +2,09 +45,71 PSB INDUSTRI...... 77,05 505,41 +1,25 +7,31 ALTRAN TECHN .... w 55,55 364,38 – 1,16 – 30,84 F.F.P. (NY)...... 101 662,52 +1,30 +34,84 PUBLICIS GR...... w 28,66 188 +0,03 – 20,36 ADECCO ...... 62,15 407,68 +0,89 – 6,68 ARBEL...... 3,75 24,60 +2,74 – 62,50 FIMALAC...... w 39,85 261,40 +2,31 +11,06 REMY COINTRE..... w 23,40 153,49 +0,65 – 48,00 AMERICAN EXP...... 37,50 245,98 – 1,32 – 34,72 VALEURS FRANCE AREVA CIP ...... 151,60 994,43 +0,40 – 17,60 FINAXA ...... 91,50 600,20 +1,72 – 29,61 RENAULT ...... w 41,19 270,19 +1,96 – 25,78 AMVESCAP EXP...... – 20,00 ATOS ORIGIN...... w 80,90 530,67 +0,68 +7,86 FONC.LYON.#...... 26,60 174,48 – 0,37 – 7,70 REXEL...... w 61 400,13 +0,83 – 32,22 ANGLOGOLD LT .... 40,20 263,69 – 0,77 +26,81 b L’action SCOR gagnait 1,62 %, lundi AVENTIS ...... w 79,70 522,80 +2,18 – 14,75 FRANCE TELEC ..... w 50,50 331,26 +2,12 – 45,07 RHODIA ...... w 11,29 74,06 +2,26 – 31,57 A.T.T. #...... 19,52 128,04 +0,88 +10,53 AXA ...... w 26,14 171,47 +2,51 – 32,10 FROMAGERIES...... 89,10 584,46 ... +16,62 ROCHETTE (LA ...... 5,90 38,70 – 1,01 – 4,06 BARRICK GOLD...... 16,57 108,69 ... – 3,71 matin 19 novembre, à 38,28 euros. Le réas- BACOU DALLOZ .... 85,30 559,53 +0,35 +10,34 GALERIES LAF ...... w 153,40 1006,24 +1,59 – 24,80 ROUGIER #...... 54,50 357,50 ... – 10,65 COLGATE PAL...... 67 439,49 +0,53 – 4,28 sureur a annoncé une hausse de 45 % de BAIL INVESTI...... w 121 793,71 – 0,17 +2,62 GAUMONT # ...... 34,60 226,96 – 1,98 – 17,22 ROYAL CANIN...... w 133,40 875,05 +0,30 +17,01 CROWN CORK O.... 1,84 12,07 ... – 76,41 son chiffre d’affaires sur neuf mois, à BAZAR HOT. V...... +4,26 GECINA...... w 84,35 553,30 +1,57 – 17,30 RUE IMPERIAL...... 1578 10351 +1,15 – 19,48 DIAGO PLC...... 12,45 81,67 +1,22 +6,31 BEGHIN SAY ...... w 38,85 254,84 +0,96 ... GENERALE DE...... 16,25 106,59 ...... SADE (NY) ...... 49,49 324,63 – 0,22 +7,28 DOW CHEMICAL...... +3,96 3,477 milliards d’euros, une progression de BIC...... w 33,46 219,48 – 0,12 – 20,12 GEOPHYSIQUE...... w 37,15 243,69 +5,24 – 48,11 SAGEM ADP...... 50,05 328,31 – 1,86 – 41,80 DU PONT NEMO ... 49,90 327,32 +0,81 – 6,20 25 % à périmètre constant. SCOR a intégré BNP PARIBAS...... w 99,40 652,02 +0,91 +6,31 GFI INFORMAT ..... w 12,98 85,14 +0,46 – 48,43 SAGEM S.A...... w 65,75 431,29 – 0,45 – 53,82 ECHO BAY MIN ...... 0,65 4,26 +1,56 +71,05 Scor Life Re en juillet 2000 et Sorema en BOLLORE...... w 237,50 1557,90 +0,21 +13,20 GRANDVISION...... w 17,19 112,76 +1,06 – 10,60 SAINT-GOBAIN...... w 168,10 1102,66 +1,08 +0,47 ELECTROLUX ...... 16,45 107,90 +0,37 +24,43 BOLLORE INV...... 51,10 335,19 ... +25,61 GROUPE ANDRE... 122 800,27 +0,83 – 12,54 SALVEPAR (NY ...... 49,90 327,32 ... – 19,90 ELF GABON...... 149 977,38 – 0,67 +23,34 juillet 2001. BONGRAIN ...... 42,35 277,80 +0,71 +21,00 GROUPE GASCO ... 70,10 459,83 +0,43 – 16,74 SANOFI SYNTH...... w 76,60 502,46 +0,72 +7,88 ERICSSON #...... w 6,24 40,93 +2,30 – 48,04 b Le titre Pernod Ricard regagnait 1,05 %, BOUYGUES ...... w 36,98 242,57 – 0,03 – 23,35 GROUPE PARTO.... 63,90 419,16 +7,76 +11,13 SCHNEIDER EL...... w 54,70 358,81 – 0,36 – 29,60 FORD MOTOR #..... 19,40 127,26 – 1,12 – 24,21 w w à 76,8 euros, lundi, après avoir terminé la BOUYGUES OFF..... 34,19 224,27 +3,92 – 29,50 GR.ZANNIER ( ...... 80 524,77 ... +30,08 SCOR SVN ...... 39,20 257,14 +4,06 – 29,11 GENERAL ELEC ...... 46,44 304,63 – 0,11 – 10,69 B T P (LA CI...... GUYENNE GASC ... w 84 551 +2,07 +1,20 S.E.B...... w 56,60 371,27 +1,98 – 2,32 GENERAL MOTO.... 53,70 352,25 +0,19 +0,37 semaine en baisse de 2,56 %. Le délai que se BULL# ...... w ...... – 79,50 HAVAS ADVERT ..... w 9,40 61,66 +2,17 – 38,96 SEITA...... 45,50 298,46 ... +5,03 GOLD FIELDS...... 5,15 33,78 +4,04 +43,05 sont fixé Pernod, le britannique Diageo et BURELLE (LY) ...... 50 327,98 – 3,66 – 35,89 IMERYS ...... w 102 669,08 +3,03 – 15,70 SELECTIBAIL(...... 16,10 105,61 ... +8,78 HARMONY GOLD .. 5,75 37,72 +0,88 +24,45 BUSINESS OBJ ...... w 40,24 263,96 +0,98 – 3,87 IMMEUBLES DE ...... +12,60 SIDEL...... 50 327,98 ...... HITACHI # ...... 8,83 57,92 +4,37 – 5,15 la Federal Trade Commission américaine CANAL + ...... w 3,66 24,01 – 1,08 – 4,18 IMMOBANQUE ..... 115 754,35 ... – 8,00 SILIC...... 158,60 1040,35 – 0,25 – 2,93 HSBC HOLDING .... w 13,46 88,29 +0,90 – 12,65 pour négocier un accord préliminaire pour CAP GEMINI...... w 78,90 517,55 +2,47 – 54,07 IM.MARSEILLA ...... 3200 20990,62 – 0,03 +1,58 SIMCO...... w 74,90 491,31 +1,42 +1,76 I.B.M...... w 130,10 853,40 +1,56 +41,87 l’acquisition des spiritueux de Seagram en CARBONE-LORR.... w 35,50 232,86 +0,48 – 33,01 INFOGRAMES E .... w 14,90 97,74 +1,09 – 22,39 SKIS ROSSIGN ...... 13,68 89,73 – 0,15 – 19,52 I.C.I...... 6,50 42,64 +0,46 – 25,37 CARREFOUR ...... w 57,90 379,80 +1,05 – 13,45 INGENICO ...... w 26,85 176,12 +2,87 – 4,71 SOCIETE GENE ...... w 66,50 436,21 +2,31 +0,45 ITO YOKADO # ...... 48,41 317,55 +2,78 – 6,18 tandem avec Diageo expirait lundi. CASINO GUICH...... 57,70 378,49 +2,58 – 14,72 ISIS...... w 139 911,78 +2,96 ... SODEXHO ALLI ...... w 49,20 322,73 +3,58 +1,86 I.T.T. INDUS ...... 56 367,34 – 0,44 +38,88 b L’action Carrefour progressait de 0,7 %, CASINO GUICH...... w 81,20 532,64 +1 – 23,02 JC DECAUX ...... w 11,40 74,78 – 0,44 ... SOGEPARC (FI ...... 94 616,60 +2,34 +13,25 MATSUSHITA...... 15,30 100,36 – 1,86 – 40,00 à 57,7 euros, lundi. La branche espagnole CASTORAMA DU ... w 59,25 388,65 +0,42 – 14,13 KAUFMAN ET B..... w 15,60 102,33 +2,63 – 17,89 SOPHIA ...... w 30,25 198,43 ... +0,83 MC DONALD’S...... 31,80 208,59 +0,19 – 6,52 CEGID (LY) ...... 86,95 570,35 +0,17 +23,07 KLEPIERRE ...... w 104,90 688,10 – 0,10 +4,79 SOPRA GROUP ...... w 41,10 269,60 – 0,94 – 34,24 MERK AND CO...... 73,75 483,77 – 0,07 – 24,82 du groupe de grande distribution a dégagé CEREOL ...... w 28,10 184,32 +0,18 ... L’OREAL...... w 76,85 504,10 +1,86 – 15,82 SPIR COMMUNI .... w 69,75 457,53 – 0,14 – 3,05 MITSUBISHI C...... – 6,69 sur neuf mois un bénéfice net en hausse de CERESTAR...... w 30,87 202,49 – 0,42 ... LAFARGE ...... w 100,90 661,86 +0,90 +15,44 SR TELEPERFO ...... w 20,91 137,16 – 1,04 – 50,03 NESTLE SA #...... w 243 1593,98 +0,70 +0,16 CFF.RECYCLIN ...... 42,08 276,03 – 1,91 +6,26 LAGARDERE ...... w 50,40 330,60 +1,59 – 18,44 SUCR.PITHIVI ...... 380 2492,64 ... +30,36 NORSK HYDRO...... 42,01 275,57 +0,02 – 1,86 78 %, à 214,8 millions d’euros, et un tasse- CGIP ...... w 35,32 231,68 +2,82 – 30,05 LAPEYRE ...... w 47 308,30 – 0,23 – 27,69 SUEZ...... w 33,88 222,24 +0,59 – 12,90 PFIZER INC...... a 48,70 319,45 +1,06 – 0,65 ment de 1,7 % de son chiffre d’affaires à CHARGEURS...... 65 426,37 ...... LEBON (CIE) ...... 48,95 321,09 – 0,10 – 12,51 TAITTINGER ...... 651 4270,28 – 0,31 – 19,62 PHILIP MORRI ...... 54,70 358,81 +0,83 +16,28 4,87 milliards d’euros. CHRISTIAN DI...... w 34,34 225,26 +1,09 – 32,73 LEGRAND ORD. .... 158 1036,41 – 1,25 ... TECHNIP-COFL ..... w 129,10 846,84 +0,86 – 16,49 PROCTER GAMB .... 89,30 585,77 +0,68 +12,96 b CIC -ACTIONS ...... 121,90 799,61 +1,25 +3,74 LEGRAND ADP...... 130 852,74 – 1,52 ... TF1...... w 32,68 214,37 +0,86 – 43,16 RIO TINTO PL...... 21,50 141,03 +2,38 +19,91 Le titre Dexia était en hausse de 0,98 %, à CIMENTS FRAN ..... w 47,31 310,33 +0,55 – 13,98 LEGRIS INDUS ...... w 17,99 118,01 – 0,06 – 62,52 THALES ...... w 40,30 264,35 +2,28 – 21,05 SCHLUMBERGER... 51,05 334,87 +3,80 – 39,90 17,44 euros, lundi. Le président de la ban- CLARINS...... w 59,80 392,26 +0,50 – 22,66 LIBERTY SURF...... 3,45 22,63 +9,18 ... THOMSON MULT . w 32,74 214,76 +0,74 – 34,30 SEGA ENTERPR...... 23 150,87 +2,22 +136,86 que franco-belge, Pierre Richard, a déclaré CLUB MEDITER ..... w 41,52 272,35 +1,27 – 54,32 LOCINDUS...... 126 826,51 +0,80 +11,30 TOTAL FINA E ...... w 144,90 950,48 +2,04 – 8,52 SHELL TRANSP ...... 7,85 51,49 +4,67 – 9,56 CNP ASSURANC .... w 36 236,14 – 0,28 – 15,67 LOUVRE #...... 63 413,25 – 1,95 – 1,94 TRANSICIEL # ...... w 36,55 239,75 – 0,95 – 4,06 SONY CORP. # ...... w 53,35 349,95 +2,60 – 27,21 vendredi que Dexia souhaitait disposer COFACE...... w 58,55 384,06 +0,26 – 46,28 LVMH MOET HE.... w 46,97 308,10 +2,55 – 33,37 UBI SOFT ENT ...... w 42,80 280,75 +1,90 +3,13 T.D.K. # ...... – 39,21 d’un réseau en France. La banque s’est pour COFLEXIP ...... w 163,80 1074,46 +2,38 ... MARINE WENDE... w 60 393,57 ... – 33,33 UNIBAIL (POR...... w 58 380,46 +0,78 +2,54 TOSHIBA #...... 5,10 33,45 +5,15 – 26,82 w w a l’instant alliée en France au Crédit du Nord, COLAS...... 63,50 416,53 +0,63 +16,40 MARIONNAUD P .. 51,30 336,51 +2,70 – 23,59 UNILOG ...... 67,05 439,82 +0,68 – 21,11 UNITED TECHO..... 66,80 438,18 +1,60 – 21,82 CONTIN.ENTRE..... 42,59 279,37 ... +1,40 MATUSSIERE F...... 7,87 51,62 +0,13 +21,07 USINOR...... w 12,91 84,68 – 0,69 – 8,17 ZAMBIA COPPE...... 0,31 2,03 – 3,13 – 31,11 dont elle a pris 20 % du capital. CRED.FON.FRA...... +20,25 MAUREL ET PR...... 14,15 92,82 – 1,74 +41,64 VALEO ...... w 44,50 291,90 +0,34 – 6,43 ...... CREDIT LYONN ..... w 38,45 252,22 +0,52 +3,36 METALEUROP ...... 3,33 21,84 +1,22 – 34,57 VALLOUREC ...... w 49,25 323,06 +0,61 – 13,44 ...... CS COM.ET SY...... 8,69 57 – 0,69 ... MICHELIN ...... w 38,25 250,90 +1,32 – 0,77 VICAT...... 60 393,57 – 0,17 +6,76 DAMART ...... 79 518,21 – 0,63 – 2,46 MONTUPET SA...... 11,44 75,04 +9,47 – 41,39 VINCI...... w 64,90 425,72 +1,33 – 0,91 ABRE´VIATIONS DANONE...... w 133,90 878,33 +1,67 – 16,62 NATEXIS BQ P ...... w 97,90 642,18 +0,41 +3,65 VIVENDI ENVI...... w 42,81 280,82 +1,21 – 7,93 ´ B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes. PREMIER MARCHE DASSAULT-AVI...... 324,50 2128,58 ... +47,50 NEOPOST ...... w 32,23 211,41 – 0,83 +28,92 VIVENDI UNIV ...... w 60,25 395,21 +0,58 – 14,05 ______w + – w – w + – DASSAULT SYS...... 53,75 352,58 2,48 26,36 NEXANS...... 16,15 105,94 1,94 ... WANADOO...... 6,23 40,87 0,65 28,39 SYMBOLES DEV.R.N-P.CA...... 14,90 97,74 +4,56 +6,42 NORBERT DENT ... 22,02 144,44 – 0,81 +22,33 WORMS (EX.SO...... 18,20 119,38 – 1,62 +3,70 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; LUNDI 19 NOVEMBRE Cours a` 9h57 DEVEAUX(LY)# ...... 63 413,25 +1,61 – 25,00 NORD-EST...... 24,45 160,38 +2,82 – 6,50 ZODIAC...... w 203,70 1336,18 +2,88 – 30,71 a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ; w DMC (DOLLFUS..... 7,65 50,18 +3,38 – 28,10 NRJ GROUP...... 22,85 149,89 – 3,99 – 24,93 ...... o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ; Dernier jour de ne´ gociation des OSRD : 26 novembre + w + DYNACTION ...... 24,85 163,01 3,54 – 16,61 OBERTHUR CAR.... 7,60 49,85 2,70 – 55,55 ...... d cours pre´ce´dent ; w_Valeur pouvant be´ne´ficier du service w + EIFFAGE ...... 63,50 416,53 3,76 – 0,34 OLIPAR...... 6,10 40,01 – 0,65 – 11,33 ...... ` ´ ´ % Var. w de reglement differe. Cours Cours % Var. ELECT.MADAGA .... 22,60 148,25 ... +3,81 ORANGE ...... 10,57 69,33 +1,15 ...... 31/12 France f en euros en francs veille ELIOR ...... w 8,44 55,36 +1,08 – 37,75 OXYG.EXT-ORI...... 345 2263,05 ... – 5,21 ...... DERNIE`RE COLONNE PREMIER MARCHE´ (1) : (1) ENTENIAL(EX...... 26,94 176,71 – 0,19 – 9,56 PECHINEY ACT...... w 54,75 359,14 – 0,09 +12,44 ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : ACCOR ...... w 38,23 250,77 +0,68 – 15,04 ERAMET ...... w 32,50 213,19 – 4,69 – 25,37 PECHINEY B P ...... +6,25 ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement AFFINE...... 36,90 242,05 ... +2,50 ESSILOR INTL ...... w 33,30 218,43 – 0,45 – 4,17 PENAUILLE PO...... w 33,70 221,06 – 0,74 – 49,77 ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ; AGF ...... w 59,30 388,98 +0,17 – 19,86 ESSO ...... 79,50 521,49 – 0,31 +23,25 PERNOD-RICAR .... w 76,70 503,12 +0,92 +4,35 ...... Vendredi date´ samedi : nominal. AIR FRANCE G ...... w 16,08 105,48 +0,50 – 35,68 EULER...... w 44,85 294,20 – 0,11 – 17,78 PEUGEOT ...... w 50,40 330,60 +0,96 +24,81 ......

CHEMUNEX ...... 0,30 1,97 ... GUILLEMOT # ...... 16,70 109,54 +4,38 NET2S # ...... 5,99 39,29 +16,31 GEODIS...... d 24 157,43 ... CMT MEDICAL ..... 11,75 77,07 +10,85 GUYANOR ACTI .... 0,17 1,12 ... NETGEM...... w 3,28 21,52 +0,92 GFI INDUSTRI...... 17,90 117,42 +2,29 NOUVEAU COALA # ...... 19 124,63 ... GENESYS BS00...... 1,52 9,97 ... NETVALUE # ...... 1,47 9,64 – 2 SECOND GRAND MARNIE .. d 7500 49196,78 ... COHERIS ATIX...... 9,40 61,66 – 3,59 HF COMPANY ...... 26,20 171,86 +1 NEURONES #...... 3,83 25,12 – 1,79 ______GROUPE BOURB... d 49,50 324,70 ... ´ COIL...... 13,40 87,90 – 0,74 HIGH BON DE ...... 3,77 24,73 +20,83 NICOX #...... 53,75 352,58 +1,42 GROUPE CRIT ...... 12,85 84,29 +3,63 MARCHE CION ET SYS...... 1,58 10,36 ... HIGH CO.#...... 97 636,28 +1,04 OLITEC...... 8,42 55,23 +4,99 ´ GROUPE J.C.D...... 153,30 1005,58 – 0,07 CONSODATA ...... 6,65 43,62 – 8,90 HIGHWAVE OPT ... w 4,42 28,99 – 1,78 OPTIMS # ...... 1,45 9,51 +0,69 MARCHE HERMES INTL...... w 161,90 1061,99 – 0,12 VENDREDI 16 NOVEMBRE CONSODATA NV.. d 19,50 127,91 ... HIMALAYA ...... 1,33 8,72 +4,72 OXIS INTL RG ...... 0,19 1,25 +5,56 HYPARLO #(LY ...... 33,69 220,99 – 0,03 CONSORS FRAN .. 2,22 14,56 – 1,33 HI MEDIA ...... 0,57 3,74 +1,79 PERF.TECHNO...... d 0,01 0,07 ... LUNDI 19 NOVEMBRE IMS(INT.META ...... 7,15 46,90 +1,42 Une se´ lection. Cours releve´sa` 18 h 16 CROSS SYSTEM.... 1,20 7,87 +5,26 HOLOGRAM IND.. 4,20 27,55 +4,22 PERFECT TECH .... 3,89 25,52 – 0,26 INTER PARFUM .... 62 406,69 +0,40 CRYO # ...... 4,25 27,88 +19,38 HUBWOO.COM ..... 1,55 10,17 – 3,13 PHARMAGEST I.... 11,35 74,45 +3,18 Une se´ lection. Cours releve´ sa` 9h57 JET MULTIMED .... 17,37 113,94 – 3,50 CRYONETWORKS. 5,20 34,11 ... IB GROUP.COM .... 2,40 15,74 – 2,04 PHONE SYS.NE..... 1,81 11,87 ... LAURENT-PERR .... 21,19 139 +4,90 Cours Cours % Var. CYBERDECK # ...... 0,65 4,26 +1,56 IDP ...... 1,08 7,08 ... PICOGIGA...... 4,49 29,45 +15,42 Cours Cours % Var. LDC ...... 109,60 718,93 +2,33 Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille CYBER PRES.P ...... 10,40 68,22 ... IDP BON 98 (...... d 1,07 7,02 ... PROLOGUE SOF ... 4,85 31,81 – 1,42 LECTRA (B) #...... 3,15 20,66 – 3,08 A NOVO # ...... w 15,45 101,35 – 0,32 CYBERSEARCH ..... 1,96 12,86 – 1,01 IGE +XAO ...... 8,80 57,72 +4,76 PROSODIE #...... 32,89 215,74 – 0,33 AB GROUPE ...... 28 183,67 ... LOUIS DREYFU ..... d 14 91,83 ... AB SOFT ...... 6 39,36 ... CYRANO #...... d ...... ILOG #...... 10 65,60 +4,17 PROSODIE BS ...... d 8,46 55,49 ... ACTIELEC TEC ...... 4,05 26,57 +1,25 LVL MEDICAL...... 19 124,63 +0,58 ABEL GUILLEM..... 6,78 44,47 – 3 D INTERACTIV ..... 1 6,56 ... IMECOM GROUP.. 0,87 5,71 ... JEAN CLAUDE...... 0,99 6,49 – 2,94 ALGECO #...... 83,40 547,07 +4,25 M6-METR.TV A...... w 28,79 188,85 +2,78 ACCESS COMME .. 4,22 27,68 – 1,40 DIREKT ANLAG .... 16,80 110,20 +4,35 INFOSOURCES...... d 0,69 4,53 ... QUALIFLOW ...... 5,18 33,98 +4,44 ALTEDIA...... 29,70 194,82 – 1 MANITOU #...... 65 426,37 +8,33 ACTEOS ...... 1,60 10,50 – 1,84 DIREKT ANLAG .... 13,60 89,21 +4,62 INFOTEL # ...... 28,30 185,64 +1,11 QUANTEL ...... 4,40 28,86 ... ALTEN (SVN) ...... w 16,90 110,86 +3,05 MANUTAN INTE... d 31,95 209,58 ... ADL PARTNER ...... 8,25 54,12 – 1,20 DALET # ...... 1 6,56 +1,01 INFO VISTA ...... 3,80 24,93 +5,56 R2I SANTE...... 3,80 24,93 ... APRIL S.A.#( ...... 16,50 108,23 +3,13 PARC DES EXP ...... d 117 767,47 ... ALDETA ...... d 2,90 19,02 ... DATASQUARE #.... 0,63 4,13 ... INTEGRA...... w 1,29 8,46 +7,50 R2I SANTE BO ...... d 0,02 0,13 ... ARKOPHARMA # .. 42,52 278,91 – 3,30 PCAS #...... 20,70 135,78 – 0,38 ALGORIEL #...... 4 26,24 +0,76 DESK #...... d 0,89 5,84 ... INTEGRA ACT...... RECIF # ...... 17 111,51 +3,91 ASSYSTEM # ...... 38 249,26 – 2,06 PETIT FOREST...... 47 308,30 ... ALPHA MOS #...... 3,35 21,97 +8,06 DEVOTEAM #...... w 21,15 138,73 +9,02 INTERACTIF B...... d 0,15 0,98 ... REGINA RUBEN ... 0,32 2,10 ... AUBAY ...... 4,56 29,91 +3,87 PIERRE VACAN...... 61,80 405,38 +2,74 ALPHA MOS BO.... d 0,24 1,57 ... DMS #...... 12,20 80,03 +2,52 INTERACTIF B...... d 0,30 1,97 ... REPONSE # ...... 10,30 67,56 +17,05 BENETEAU #...... 76 498,53 – 0,98 PINGUELY HAU .... w 10,49 68,81 +1,35 ALPHAMEDIA ...... d 0,52 3,41 ... DURAN DUBOI .... 11,82 77,53 +11,40 INTERCALL RE ...... 15,10 99,05 ... RIBER #...... 4,45 29,19 +3,49 BOIRON (LY)#...... 70 459,17 +0,72 POCHET...... d 110 721,55 ... ALTAMIR & CI ...... 71,80 470,98 ... DURAND ALLIZ.... 0,41 2,69 +7,89 IPSOS # ...... w 63,10 413,91 – 4,47 RIGIFLEX INT...... 18,98 124,50 +5,44 BONDUELLE...... 46,95 307,97 +2,07 RADIALL # ...... 62 406,69 +1,64 ALTI #...... 9,30 61 – 0,21 DURAN BS 00 ...... d 0,10 0,66 ... IPSOS BS00...... 1,30 8,53 +3,17 RISC TECHNOL .... 7,85 51,49 – 1,51 BQUE TARNEAU... d 78,40 514,27 ... RALLYE (LY)...... w 46,80 306,99 +0,65 ARTPRICE COM.... 4,85 31,81 +19,75 EFFIK # ...... 20 131,19 – 9,09 IT LINK...... 2,90 19,02 +2,11 SAVEURS DE F...... 13 85,27 ... BRICORAMA # ...... 47 308,30 ... RODRIGUEZ GR ... w 57 373,90 +1,15 ASTRA ...... 0,56 3,67 – 3,45 EGIDE #...... 76,90 504,43 +8,31 ITESOFT...... 1,39 9,12 +8,59 SELF TRADE...... 2,69 17,65 +2,28 BRIOCHE PASQ .... 68,50 449,33 +0,74 SABATE-DIOSO ..... 16 104,95 – 3,03 AUFEMININ.CO.... 1,22 8 – 2,40 EMME NV ...... 13,95 91,51 ... IXO...... 0,53 3,48 – 3,64 SITICOM GROU.... 5,07 33,26 – 3,24 BUFFALO GRIL..... 8,70 57,07 – 1,02 SECHE ENVIRO ..... 77,90 510,99 +6,71 AUTOMA TECH .... 2,25 14,76 +20,32 ESI GROUP ...... 12,69 83,24 +11,61 INFOSOURCE B .... d 1,45 9,51 ... SODITECH ING .... 2,95 19,35 – 7,52 C.A. OISE CC ...... d 90 590,36 ... SINOP.ASSET...... d 27,50 180,39 ... AVENIR TELEC...... d 0,17 1,12 ... ESKER...... 5,44 35,68 – 0,18 KALISTO ENTE...... d 1,35 8,86 ... SOFT COMPUTI.... 3,70 24,27 +4,23 C.A. PARIS I...... b 60 393,57 – 11,89 SIPAREX CROI ...... 26,95 176,78 – 0,19 AVENIR TELEC...... w 2,08 13,64 +14,29 EUROFINS SCI...... 17,31 113,55 +3,53 ORCHESTRA KA .... 0,90 5,90 +3,45 SOI TEC SILI...... w 21,60 141,69 +1,65 C.A.PAS CAL...... 130 852,74 – 3,35 SOLERI ...... d 174 1141,37 ... BAC MAJESTIC...... 2 13,12 ... EURO.CARGO S.... 13,80 90,52 ... KEYRUS PROGI ..... 0,92 6,03 +6,98 SOLUCOM ...... 32 209,91 ... CDA-CIE DES...... 54 354,22 ... SOLVING #...... 47,30 310,27 – 3,47 BARBARA BUI ...... 13,20 86,59 +11,39 FI SYSTEM # ...... w 2,47 16,20 – 2,37 LA COMPAGNIE.... 6,49 42,57 +3,67 SQLI ...... 1,25 8,20 – 4,58 CEGEDIM #...... 51 334,54 +2,51 STEF-TFE # ...... 57,75 378,82 – 0,09 BCI NAVIGATI...... 4,15 27,22 – 1,19 FIMATEX # ...... w 2,82 18,50 +0,71 TETE DS LES ...... 1,16 7,61 +0,87 STACI # ...... 1,51 9,90 +3,42 CIE FIN.ST-H ...... d 120,60 791,08 ... STERIA GROUP ..... 30,56 200,46 +0,16 BELVEDERE...... 20,50 134,47 – 2,80 FLOREANE MED .. 7,70 50,51 – 3,14 LEXIBOOK # S...... 17,80 116,76 +4,71 STELAX...... 0,74 4,85 – 6,33 CNIM #...... 49,70 326,01 – 0,02 SYLEA ...... d 40 262,38 ... BOURSE DIREC .... 2,50 16,40 ... FI SYSTEM BS...... d 0,15 0,98 ... LINEDATA SER...... 19,10 125,29 +1,33 SYNELEC # ...... 10,43 68,42 +3,27 COFITEM-COFI..... d 64,50 423,09 ... SYLIS # ...... 20,98 137,62 – 4,46 BRIME TECHN...... 0,30 1,97 ... GAMELOFT COM . 0,58 3,80 – 3,33 LYCOS EUROPE..... 0,81 5,31 +1,25 SYSTAR # ...... 3,91 25,65 – 0,26 DANE-ELEC ME.... 3,84 25,19 +20,38 SYNERGIE (EX ...... 25 163,99 ... BRIME TECHNO... 35,95 235,82 +2,57 GAUDRIOT #...... 32,60 213,84 ... LYCOS FRANCE..... 1,87 12,27 ... SYSTRAN ...... 1,71 11,22 – 5 ETAM DEVELOP ... 9 59,04 – 2,70 TEAM PARTNER ... 4,32 28,34 +3,85 BUSINESS ET ...... 7,35 48,21 – 1,74 GENERIX # ...... 15,49 101,61 +0,58 MEDCOST #...... 1,30 8,53 ... SOI TEC BS 0...... 8,87 58,18 +4,35 EUROPEENNE C... 37,39 245,26 +1,05 TRIGANO...... w 23 150,87 +2,77 BUSINESS INT ...... 1,75 11,48 +10,76 GENESYS #...... 15,70 102,99 – 2,97 MEDIDEP #...... 19,18 125,81 +2,02 TELECOM CITY..... 2,39 15,68 +2,58 EXPAND S.A...... d 55,80 366,02 ... UNION FIN.FR...... 33,50 219,75 +1,36 BVRP ACT.DIV...... w 6,98 45,79 +0,43 GENSET...... w 7,61 49,92 – 4,16 MEMSCAP ...... 2,38 15,61 +9,17 TEL.RES.SERV...... 2,05 13,45 – 3,30 FINATIS(EX.L ...... d 123,90 812,73 ... VILMOR.CLAUS ..... 71 465,73 – 0,14 CAC SYSTEMES..... 3,10 20,33 +3,33 GENUITY INC...... 1,40 9,18 ... METROLOGIC G ... 48,70 319,45 +3,18 THERMATECH I.... 9,89 64,87 +0,20 FININFO...... 32,50 213,19 – 1,52 VIRBAC...... 92 603,48 – 1,08 CALL CENTER...... 10,40 68,22 – 2,80 GL TRADE #...... 39,50 259,10 +0,89 MICROPOLE UN ... 4,89 32,08 – 0,20 TISCALI SPA ...... 9,40 61,66 +1,62 FLEURY MICHO ... 22,56 147,98 – 1,91 ...... CARRERE GROU... 17,58 115,32 +2,21 GPE ENVERG.C..... 0,91 5,97 ... MILLIMAGES...... 8,18 53,66 +2,25 TITUS INTERA ...... 3,38 22,17 +2,42 FOCAL GROUPE ... 46,99 308,23 ...... CAST ...... 3,45 22,63 +1,77 SILICOMP # ...... 24,25 159,07 +2,80 MONDIAL PECH ... 5,78 37,91 ... TITUS INTER...... 1,20 7,87 – 3,23 GECI INTL...... 9,10 59,69 +8,98 ...... CEREP...... 18,80 123,32 +3,30 GUILLEMOT BS.... 7,51 49,26 +0,27 NATUREX...... 15,29 100,30 – 0,07 TRACING SERV..... 15,62 102,46 +4,83 GENERALE LOC.... 10,91 71,56 – 1,27 ......

E´CUR. MONE´TAIRE C ...... 223,98 1469,21 18/11 CIC ECOCIC ...... 366,47 2403,89 15/11 CM OPTION DYNAM...... 31,04 203,61 16/11 POSTE PREMIE`RE...... 7116,36 46680,26 18/11 E´CUR. MONE´TAIRE D...... 193,15 1266,98 18/11 CIC ELITE EUROPE...... 132,30 867,83 16/11 CM OPTION E´QUIL...... 54,36 356,58 16/11 POSTE PREMIE`RE 1 AN ...... 42522,78 278931,15 18/11 SICAV et FCP E´CUR. OBLIG. INTERNAT. D. 181,84 1192,79 18/11 CIC EUROLEADERS ...... 390,56 2561,91 16/11 CM OBLIG. COURT TERME .. 165,61 1086,33 16/11 POSTE PREMIE`RE 2-3 ...... 9258,87 60734,21 18/11 E´CUR. TECHNOLOGIES C ..... 39,99 262,32 18/11 CIC FRANCE C ...... 35,79 234,77 16/11 CM OBLIG. MOYEN TERME.. 344,93 2262,59 16/11 PRIMIEL EURO C ...... 53,07 348,12 18/11 E´CUR. TRIMESTRIEL D ...... 279,02 1830,25 18/11 CIC FRANCE D...... 35,79 234,77 16/11 CM OBLIG. QUATRE...... 166,97 1095,25 16/11 REVENUS TRIMESTRIELS ..... 800,63 5251,79 18/11 Une se´ lection. Cours de cloˆ ture le 16 novembre E´PARCOURT-SICAV D ...... 28,56 187,34 18/11 CIC HORIZON C...... 68,79 451,23 15/11 Fonds communs de placements SOLSTICE D...... 365,32 2396,34 18/11 GE´OPTIM C ...... 2352,13 15428,96 18/11 66,34 ´ CIC HORIZON D ...... 435,16 15/11 CM OPTION MODE´RATION . 19,48 127,78 16/11 THESORA C ...... 190,60 1250,25 18/11 Fonds communs de placements CIC MENSUEL...... 1438,64 9436,86 16/11 THE´SORA D...... 159,11 1043,69 18/11 e ´ Valeurs unitaires Date E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... 37,98 249,13 18/11 CIC MONDE PEA...... 28,49 186,88 16/11 ASSET MANAGEMENT TRE´SORYS C...... 47513,70 311669,44 18/11 Emetteurs f 24,81 162,74 16/11 Euros francs ee cours E´CUREUIL PRUDENCE C ...... 34,66 227,35 18/11 CIC OBLI COURT TERME C .. Fonds communs de placements ´ ´ CIC OBLI COURT TEME D.... 19,69 129,16 16/11 ´ ECUREUIL VITALITE C ...... 40,95 268,61 18/11 AMERIQUE 2000 ...... 128,63 843,76 16/11 DE´DIALYS FINANCE ...... 82,69 542,41 18/11 CIC OBLI LONG TERME C .... 15,70 102,99 16/11 72,73 477,08 AGIPI ASIE 2000...... 16/11 DE´DIALYS MULTI-SECTEURS 63,67 417,65 18/11 CIC OBLI LONG TERME D.... 15,50 101,67 16/11 NOUVELLE EUROPE ...... 218,77 1435,04 16/11 08 36 68 56 55 DE´DIALYS SANTE´ ...... 95,53 626,64 18/11 AGIPI AMBITION (AXA) ...... 25,63 168,12 16/11 (2,21 F/mn) CIC OBLI MONDE ...... 404,42 2652,82 16/11 SAINT-HONORE´ CAPITAL C . 3670,84 24079,13 16/11 DE´DIALYS TECHNOLOGIES .. 37,30 244,67 18/11 AGIPI ACTIONS (AXA)...... 26,33 172,71 16/11 CIC OR ET MAT...... 100,69 660,48 16/11 SAINT-HONORE´ CAPITAL D . 3326,23 21818,64 16/11 ATOUT CROISSANCE D...... 332,10 2178,43 16/11 DE´DIALYS TELECOM ...... 48,34 317,09 18/11 CIC PIERRE ...... 33,50 219,75 16/11 ST-HONORE´ CONVERTIBLES 334,96 2197,19 16/11 3615 BNP ATOUT EUROPE C ...... 515,66 3382,51 16/11 POSTE EUROPE C ...... 93,91 616,01 18/11 197,26 1293,94 Fonds communs de placements ST-HONORE´ FRANCE...... 56,83 372,78 16/11 (2,21 F/mn) ATOUT FRANCE C...... 16/11 POSTE EUROPE D...... 89,57 587,54 18/11 08 36 68 17 17 ST-HONORE´ PACIFIQUE...... 85,20 558,88 16/11 ATOUT FRANCE D ...... 178,75 1172,52 16/11 CIC EUROPEA C ...... 10,64 69,79 16/11 POSTE PREMIE`RE 8 ANS C ... 202,68 1329,49 18/11 ATOUT FRANCE ASIE D ...... 76,87 504,23 16/11 ST-HONORE´ TECH. MEDIA .. 113,85 746,81 16/11 BNP MONE´ COURT TERME.. 2499,46 16395,38 18/11 CIC EUROPEA D...... 10,37 68,02 16/11 POSTE PREMIE`RE 8 ANS D... 186,06 1220,47 18/11 ´ ST-HONORE´ VIE SANTE´ ...... 370,42 2429,80 16/11 BNP MONE´ PLACEMENT C .. 13702,72 89883,95 15/11 ATOUTFRANCEEUROPED.. 177,99 1167,54 16/11 CIC EURO OPPORTUNITE .... 30,30 198,75 16/11 ST-HONORE´ WORLD LEAD. . 96,90 635,62 16/11 REMUNYS PLUS ...... 103,14 676,55 18/11 BNP MONE´ PLACEMENT D.. 11963,79 78477,32 15/11 ATOUT FRANCE MONDE D .. 44,68 293,08 16/11 CIC GLOBAL C...... 248,17 1627,89 16/11 WEB INTERNATIONAL ...... 26,20 171,86 16/11 BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... 78108,91 512360,86 18/11 ATOUT MONDE C...... 53,09 348,25 16/11 CIC GLOBAL D ...... 248,17 1627,89 16/11 SG ASSET MANAGEMENT ´ BNP OBLI. CT...... 167,37 1097,88 18/11 ATOUT SELECTION D ...... 106,93 701,41 16/11 CIC HIGH YIELD ...... 102,76 674,06 10/07 Serveur vocal : BNP OBLI. LT ...... 34,78 228,14 18/11 CAPITOP EUROBLIG C...... 102,04 669,34 16/11 CIC JAPON ...... 8,45 55,43 16/11 LEGAL & GENERAL BANK 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) 155,32 1018,83 CAPITOP EUROBLIG D...... 84,18 552,18 16/11 CIC MARCHE´SE´MERGENTS 103,94 681,80 16/11 ANTIN OBLI. MT C ...... 18/11 CADENCE 1 D...... 157,33 1032,02 16/11 ANTIN OBLI. MT D...... 142,56 935,13 18/11 CAPITOP MONDOBLIG C...... 45,48 298,33 16/11 CIC NOUVEAU MARCHE´ ...... 5,43 35,62 16/11 ´ STRATEGIE IND. EUROPE .... 199,35 1307,65 15/11 CADENCE 2 D...... 155,17 1017,85 16/11 189,16 1240,81 18/11 CAPITOP REVENUS D ...... 174,54 1144,91 16/11 CIC PROFIL DYNAMIQUE..... 23,46 153,89 15/11 ANTIN OBLI. SPREADS C...... Fonds communs de placements 155,27 DIE`ZE C...... 442,27 2901,10 16/11 CIC PROFIL E´QUILIBRE...... 18,74 122,93 15/11 CADENCE 3 D...... 1018,50 16/11 KLEBER EURO SOUVERAIN C 1980,64 12992,15 18/11 ´ INDICIA EUROLAND D ...... 111,41 730,80 15/11 CIC PROFIL TEMPE´RE´...... 135,83 890,99 15/11 STRATEGIE CAC ...... 5906,64 38745,02 15/11 CONVERTIS C ...... 228,58 1499,39 16/11 Fonds communs de placements ´ INDICIA FRANCE D ...... 371,49 2436,81 15/11 CIC TAUX VARIABLES...... 197,48 1295,38 16/11 STRATEGIE INDICE USA...... 9425,88 61829,72 15/11 INTEROBLIG C ...... 60,51 396,92 16/11 BNP MONE´ ASSOCIATIONS.. 1830,99 12010,51 15/11 ´ INTERSE´LECTION FR. D...... 74,75 490,33 16/11 INDOCAM AMERIQUE C...... 40,52 265,79 16/11 CIC TECHNO. COM...... 79,18 519,39 15/11 www.lapostefinance.fr ´ ´ 194,02 INDOCAM ASIE C ...... 17,79 116,69 16/11 CIC USA ...... 18,71 122,73 16/11 Sicav Info Poste : SELECT DEFENSIF C...... 1272,69 16/11 BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT ´ INDOCAM FRANCE C ...... 338,44 2220,02 16/11 CIC VAL. NOUVELLES...... 274,56 1801 15/11 08 92 68 50 10 (2,21 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... 239,06 1568,13 16/11 www.bpam.fr 01 58 19 40 00 INDOCAM FRANCE D...... 278,19 1824,81 16/11 SE´LECT E´QUILIBRE 2...... 168,73 1106,80 16/11 BP OBLI HAUT REND...... 107,45 704,83 15/11 INDOCAM MULTI OBLIG. C.. 189,15 1240,74 16/11 www.clamdirect.com ADDILYS C ...... 107,19 703,12 18/11 SE´LECT PEA DYNAMIQUE .... 142,91 937,43 16/11 BP MEDITERRANE´EDE´V...... 56,67 371,73 15/11 Fonds communs de placements ADDILYS D...... 106,34 697,54 18/11 SE´LECT PEA 1 ...... 206,13 1352,12 16/11 ´ AMPLITUDE AME´RIQUE C.... 25,36 166,35 18/11 423,36 BP NOUVELLE ECONOMIE ... 97,12 637,07 15/11 ATOUT VALEUR D...... 79,30 520,17 15/11 EURCO SOLIDARITE´...... 232,05 1522,15 16/11 SG FRANCE OPPORT. C...... 2777,06 16/11 AMPLITUDE AME´RIQUE D ... 24,56 161,10 18/11 BP OBLIG. EUROPE ...... 52,76 346,08 16/11 CAPITOP MONE´TAIRE C...... 192,32 1261,54 20/11 LION 20000 C/3 11/06/99 ...... 491,16 3221,80 16/11 SG FRANCE OPPORT. D...... 396,41 2600,28 16/11 ´ ´ AMPLITUDE EUROPE C...... 32,85 215,48 18/11 BP SECURITE...... 103249,52 677272,45 16/11 CAPITOP MONE´TAIRE D...... 189,52 1243,17 20/11 LION 20000 D/3 11/06/99 ...... 413,64 2713,30 16/11 SOGENFRANCE C ...... 466,40 3059,38 16/11 AMPLITUDE EUROPE D...... 31,46 206,36 18/11 CYCLEO EUROPE CYCLIQUE. 105,48 691,90 15/11 INDOCAM FONCIER...... 91,33 599,09 16/11 SICAV 5000 ...... 159,76 1047,96 16/11 SOGENFRANCE D...... 420,30 2756,99 16/11 AMPLITUDE FRANCE ...... 85,06 557,96 18/11 CYCLEO EUROPE CROISSAN 121,83 799,15 15/11 INDOCAM VAL. RESTR. C ..... 266,07 1745,30 15/11 SLIVAFRANCE ...... 276,95 1816,67 16/11 SOGEOBLIG C...... 114,55 751,40 16/11 ´ AMPLITUDE MONDE C ...... 227,47 1492,11 18/11 ´ CYCLEO EUROPE DEFENSIV. 101,26 664,22 15/11 MASTER ACTIONS C...... 41,07 269,40 14/11 SLIVARENTE...... 40 262,38 16/11 SOGEPARGNE D...... 44,63 292,75 16/11 AMPLITUDE MONDE D...... 204,04 1338,41 18/11 EUROACTION MIDCAP...... 124,91 819,36 16/11 MASTER DUO C...... 14,24 93,41 14/11 SLIVINTER ...... 153,98 1010,04 16/11 SOGEPEA EUROPE...... 222,30 1458,19 16/11 AMPLITUDE PACIFIQUE C.... 15,67 102,79 18/11 FRUCTI EURO 50 ...... 97,48 639,43 16/11 MASTER OBLIGATIONS C ..... 31,14 204,27 14/11 TRILION...... 748,78 4911,67 16/11 SOGINTER C...... 52,89 346,94 16/11 AMPLITUDE PACIFIQUE D ... 14,97 98,20 18/11 FRUCTIFRANCE C ...... 81,67 535,72 18/11 MASTER PEA D...... 12,34 80,95 14/11 Fonds communs de placements E´LANCIEL EURO D PEA ...... 98,79 648,02 18/11 Fonds communs de placements FRUCTIFONDS FRANCE NM 180,53 1184,20 18/11 OPTALIS DYNAMIQ. C ...... 18,63 122,20 15/11 ACTILION DYNAMIQUE C.... 183 1200,40 16/11 E´LANCIEL FRANCE D PEA .... 40,89 268,22 18/11 DE´CLIC ACTIONS EURO ...... 15,34 100,62 15/11 OPTALIS DYNAMIQ. D...... 17,46 114,53 15/11 www.cdcixis-am.fr ACTILION DYNAMIQUE D.... 172,37 1130,67 16/11 E´MERGENCE E.POST.D PEA . 31,04 203,61 18/11 DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... 52,20 342,41 15/11 OPTALIS E´QUILIB. C ...... 18,88 123,84 15/11 ACTILION PEA DYNAMIQUE 67,43 442,31 16/11 GE´OBILYS C ...... 123,13 807,68 18/11 DE´CLIC ACTIONS INTER...... 33,56 220,14 16/11 OPTALIS E´QUILIB. D...... 17,18 112,69 15/11 ACTILION E´QUILIBRE C ...... 179,03 1174,36 16/11 GE´OBILYS D...... 112,26 736,38 18/11 DE´CLIC BOURSE PEA...... 50,82 333,36 15/11 OPTALIS EXPANSION C ...... 14,81 97,15 15/11 ACTILION E´QUILIBRE D...... 167,39 1098,01 16/11 INTENSYS C ...... 20,72 135,91 18/11 DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE 16,62 109,02 15/11 MULTI-PROMOTEURS OPTALIS EXPANSION D...... 14,46 94,85 15/11 ACTILION PEA E´QUILIBRE ... 167,93 1101,55 16/11 INTENSYS D...... 17,61 115,51 18/11 DE´CLIC OBLIG. EUROPE...... 17,71 116,17 15/11 LIVRET BOURSE INVEST...... 183,61 1204,40 14/11 OPTALIS SE´RE´NITE´ C ...... 18,04 118,33 15/11 ACTILION PRUDENCE C ...... 174,95 1147,60 16/11 KALEIS DYNAMISME C...... 221,40 1452,29 18/11 DE´CLIC PEA EUROPE...... 24,05 157,76 15/11 NORD SUD DE´VELOP. C...... 538,19 3530,29 14/11 OPTALIS SE´RE´NITE´ D ...... 15,85 103,97 15/11 ACTILION PRUDENCE D...... 163,03 1069,41 16/11 KALEIS DYNAMISME D ...... 215,32 1412,41 18/11 DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... 59,27 388,79 15/11 NORD SUD DE´VELOP. D ...... 415,35 2724,52 14/11 PACTE SOL. LOGEM...... 79,94 524,37 13/11 INTERLION ...... 236,03 1548,26 16/11 KALEIS DYN. FRANCE C PEA 81 531,33 18/11 FAVOR ...... 309,72 2031,63 16/11 PACTE SOL.TIERS MONDE.... 85,03 557,76 13/11 Sicav en ligne : LION ACTION EURO ...... 89,74 588,66 16/11 KALEIS E´QUILIBRE C...... 204,28 1339,99 18/11 SOGESTION C...... 47,69 312,83 15/11 08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) LION PEA EURO...... 91,31 598,95 16/11 KALEIS E´QUILIBRE D...... 197,90 1298,14 18/11 SOGINDEX FRANCE C ...... 522,65 3428,36 15/11 ´ ´ ´ E´CUR. 1,2,3... FUTUR D...... 51,20 335,85 18/11 www.cic-am.com KALEIS SERENITE C...... 192,64 1263,64 18/11 ...... ´ ´ ´ E´CUR. ACTIONS EUROP. C ... 17,67 115,91 18/11 KALEIS SERENITE D ...... 186,22 1221,52 18/11 ...... E´CUR. ACTIONS FUTUR D.... 64,98 426,24 18/11 CIC CAPIRENTE MT C...... 36,20 237,46 15/11 KALEIS TONUS C PEA...... 70,67 463,56 18/11 ...... ´ ´ E´CUR. CAPITALISATION C.... 44,67 293,02 18/11 CIC CAPIRENTE MT D ...... 26,88 176,32 15/11 CM EURO PEA...... 21,62 141,82 16/11 LIBERTESETSOLIDARITE.... 102,89 674,91 18/11 ...... ´ E´CUR. DYNAMIQUE+ DPEA. 43,18 283,24 18/11 CIC AMERIQUE LATINE ...... 104,11 682,92 16/11 CM EUROPE TECHNOL...... 4,58 30,04 16/11 OBLITYS C...... 115,07 754,81 18/11 ...... E´CUR. E´NERGIE D PEA...... 44,27 290,39 18/11 CIC CONVERTIBLES...... 5,45 35,75 16/11 CM FRANCE ACTIONS ...... 34,65 227,29 16/11 OBLITYS D ...... 113,27 743 18/11 ...... ´ E´CUR. EXPANSION C...... 14779,94 96950,05 18/11 CIC COURT TERME C ...... 34,20 224,34 16/11 CM MID. ACT. FRANCE...... 30 196,79 16/11 PLENITUDE D PEA ...... 43,03 282,26 18/11 ...... E´CUR. EXPANSIONPLUS C.... 42,25 277,14 14/11 CIC COURT TERME D...... 27,06 177,50 16/11 CM MONDE ACTIONS...... 319,48 2095,65 16/11 POSTE GESTION C ...... 2620,03 17186,27 18/11 LE´GENDE : e Hors frais. ee A titre indicatif. E´CUR. INVESTISSEMENTS D 52,94 347,26 18/11 CIC DOLLAR CASH...... 1422,14 .... 16/11 CM OBLIG. LONG TERME .... 109,83 720,44 16/11 POSTE GESTION D...... 2322,61 15235,32 18/11 25 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001

SPORTS Une semaine après avoir CÈS couronne la politique de rajeunis- ré l’entraîneur français, subjugé par déçue par la défaite (21-15) subie RE, qui jouait, samedi, contre la Rou- dominé l’Afrique du Sud (22-10), le sement menée par Bernard Laporte la victoire, tandis que le talonneur face à l’Angleterre, le 10 novembre, manie, a emporté un impressionnant XV de France a battu (14-13) les cham- et la rigueur désormais observée à Raphaël Ibanez reconnaissait qu’il demande que l’entraîneur – Eddie succès (134-0), réalisant le plus grand pions du monde australiens, samedi l’égard des règles du jeu. b «JEN’AI reste « encore des choses à revoir ». Jones – effectue des changements au écart jamais vu en match de rugby 17 novembre, à Marseille. b CE SUC- PAS GRAND-CHOSE À DIRE », a décla- b LA PRESSE AUSTRALIENNE, déjà sein de son groupe. b L’ANGLETER- international. Pour battre enfin l’Australie, le XV de France a su se discipliner L’équipe de Bernard Laporte s’est imposée (14-13) face aux champions du monde au cours d’une rencontre qui l’a vue faire preuve d’une rigueur inédite. Reste maintenant, à moins de deux ans de la Coupe du monde 2003, à démontrer que ces progrès reflètent un réel changement de mentalité

MARSEILLE cédées au bout de 87 minutes, qua- « C’est aussi dans ce genre de ren- de notre envoyé spécial siment aucune faute d’indiscipline contre à moindre risque qu’on mesu- Main dans la main, alignés com- à l’occasion de ses deux dernières re la concentration d’une équipe », me à la parade, ils ont salué le apparitions. L’équipe de France de remarquait Bernard Laporte. public. Faisant face à cette foule qui rugby s’est acheté une conduite, n’en finissait pas de les acclamer, ils qui lui vaut désormais les félicita- Yves Bordenave ont, comme l’auraient fait des tions des arbitres internationaux. acteurs de théâtre, remercié les « Ce soir, nous avons formé une équi- a En vue du match contre les 60 000 spectateurs heureux d’une si pe intelligente », a déclaré Olivier Fidji, samedi 24 novembre, à belle soirée. Le Stade-Vélodrome ne Magne. « L’état d’esprit est excellent. Saint-Etienne, le sélectionneur se lasse jamais de ses élans d’enthou- Même s’il ne faut pas s’emballer Bernard Laporte a reconduit les siasme. Comme cette équipe de après ce match, il reste encore des 26 joueurs retenus pour France- France rajeunie, le public du Stade- choses à revoir, pondère pour sa Australie. Avants : Crenca (Agen), Vélodrome de Marseille se dresse, part Raphaël Ibanez. Mais les gars De Villiers (Stade français), Poux se rebelle et s’engage sans chipoter. s’encouragent en permanence. On ne (Narbonne), Ibanez (Castres), Bru Après la victoire en 2000 face aux lâche rien, malgré nos faiblesses. » (Stade toulousain), Brouzet Néo-Zélandais (42-33), Fabien Gal- Davantage que dans son rajeu- (Northampton/Ang.), Auradou thié et sa troupe ont offert, samedi nissement, c’est là que réside le (Stade français), Privat (Béziers), 17 novembre, un spectacle qui a fait secret des mutations de l’équipe Nallet (Bourgoin), Chabal (Bour- chavirer les cœurs de la cité pho- de France : une conscience très net- goin), Tabacco (Stade français), céenne. « On s’était dit que le public te de ces insuffisances et des pro- Ntamack (Colomiers), Magne nous supporterait si on lui donnait du grès à réaliser. Dans les vestiaires, (Montferrand), Betsen (Biarritz). plaisir. Et c’est ce qui s’est produit. Frédéric Michalak promettait de Arrières : Galthié (Colomiers), Par ses encouragements, il a su nous s’astreindre à des heures quotidien- Michalak (Stade toulousain), rendre ce que nous lui avons don- nes de tirs au but afin de corriger Gelez (Agen), Traille (Pau), Marsh né », a déclaré le capitaine des son inconstance. (Montferrand), Bory (Mont- Bleus. Et même si le score étriqué Samedi 24 novembre, à Saint- ferrand), Rougerie (Montferrand), (14-13) traduisait un déficit flagrant Etienne, le XV de France clôturera Clément Poitrenaud (Stade toulou- d’efficacité en raison notamment ce premier acte de la saison inter- sain), Jeanjean (Stade toulousain), du nombre de pénalités et de drops JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS nationale en affrontant l’équipe Dominici (Stade français), Merce- manqués par les buteurs Frédéric David Bory (à gauche), Fabien Galthié et Olivier Magne (à droite) manifestent leur joie. des Fidji, sévèrement battue il y a ron (Montferrand), Garbajosa (Sta- Michalak et Damien Traille, la une semaine par l’Italie (66-10). de toulousain). manière, en revanche, n’avait pas me victoire d’affilée face à une seconde mi-temps remarquable. Je neur castrais Raphaël Ibanez ; inci- fait défaut. équipe de l’hémisphère Sud. L’évé- tiens à rendre hommage à trois sif et infatigable plaqueur comme le La fiche technique nement est suffisamment rare joueurs : Raphaël Ibanez, Fabien troisième ligne montferrandais L’ANCIEN ET LE NOUVEAU pour marquer les esprits. Galthié et Olivier Magne. Ces trois- Olivier Magne ; ou encore lucide et FRANCE - AUSTRALIE : 14-13 Dans la douceur de la nuit médi- Le dernier exploit du genre là sont les fédérateurs de cette équi- vigilant à l’image du capitaine et • Stade-Vélodrome, à Marseille ; temps frais ; bon terrain ; 55 000 spectateurs ; Arbitre : M. Hawke (NZ) terranéenne, pour la première fois datait de 1994. A cette époque, pe. Sans eux, nous n’aurions pas demi de mêlée parisien Fabien depuis le 30 octobre 1993 (elle l’équipe, entraînée par Pierre Ber- obtenu ce résultat. » Galthié. « A des moments, on s’est LES POINTS e e e e s’était alors imposée 13-10), la bizier, avait vaincu les All Blacks, Si, comme l’espérait l’entraîneur peut-être un peu précipité, mais on a FRANCE : 1 essai Marsh (27 ), 3 pénalités Michalak (2 ), Traille (36 ,41 ). e e e e France a battu l’Australie, qui doit par deux fois, à une semaine d’in- tricolore, les jeunes recrues ainsi su être patient », a commenté ce AUSTRALIE : 1 essai Tune (86 ), 1 transformation Flatley (86 ), 2 pénalités Burke (5 ,52 ) son titre de champion du monde à tervalle. Sept ans plus tard, la sélec- que le petit dernier, le Toulousain dernier. • LES ÉQUIPES une finale gagnée contre les Bleus. tion de Bernard Laporte a renouve- Frédéric Michalak, ont insufflé brio Ces trois mousquetaires, qui ont FRANCE (entraîneur : Laporte) : Poitrenaud (Jeanjean, 58e) • Rougerie, Marsh, Traille, e Une semaine après la victoire lé la performance, et l’entraîneur et audace dans cette partie âpre- connu l’ivresse des victoires et les Bory • (o) Michalak, (m) Galthié (cap.) • Magne, Tabacco, Betsen • Privat (Nallet, 72 ), Auradou • De Villiers, Ibanez (Bru, 76e), Crenca. acquise au Stade de France, à français, d’ordinaire si volubile, en ment disputée, ce trio de « vété- affres de la défaite, ont apporté à Saint-Denis, contre l’Afrique du est du coup resté presque muet. rans », qui affiche plus de 40 sélec- cette équipe la rigueur et le sérieux AUSTRALIE (entraîneur : Jones) : Burke (Tune, 57e) • Latham, Bond (Flatley, 75e), Grey, Roff • (o) Larkham, (m) Gregan • Waugh (Smith, 46e), Kefu, Finegan • (Giffin, Harrison Sud (20-10), ces Bleus, qui, décidé- « Je n’ai pas grand-chose à dire, tions internationales, a merveilleu- dont elle manquait trop souvent (Cockbain, 53e) • Darwin (Moore, 75e), Foley (Cannon, 75e), Stiles. ment, marient si bien l’ancien et le a-t-il concédé. On est tous très heu- sement su faire parler l’expérience. lors de précédentes démonstra- Remplacement temporaire : Finegan par Cockbain (35e-41e). nouveau, emportent une deuxiè- reux. Les Australiens ont fait une Précis et omniprésent, tel le talon- tions. Seulement neuf pénalités con-

L’Angleterre administre Les journaux australiens veulent voir des têtes tomber une défaite historique SYDNEY commencer. « Maintenant les Wal- imagée le sentiment qui prévaut Eddie Jones n’a pas cherché à ves, Jones a reçu la poignée de la de notre correspondant labies savent comment les royalistes aux antipodes : les Australiens ont nier l’évidence en expliquant que trappe. Il doit maintenant à la Roumanie Les Australiens craignaient la sont tombés lorsque des hommes largement été dominés par des « nos plaquages et nos mêlées l’ouvrir. » rencontre du samedi 17 novembre venus de Marseille ont marché vers Français qu’ils avaient pourtant étaient très pauvres ». A leurs yeux Cette situation est semblable à Quatre autres matches interna- qui devait opposer les Wallabies Paris en 1792 dans un épisode qui facilement battus lors de la finale même, les Australiens semblent celle que son prédécesseur avait tionaux ont été disputés, samedi au XV de France. Leur défaite la est devenu le point culminant de la de la Coupe du Monde, en 1999. avoir perdu ce petit plus qui faisait connue après sa nomination en 18 novembre et dimanche semaine précédente contre les Révolution. Le premier couplet de Les commentateurs des antipo- leur supériorité depuis trois ans. 1997. Déçu par les performances 19 novembre en Europe. A Twic- Anglais (21-15) avait montré chez La Marseillaise, qui est la chanson des ne sont pas tendres avec leurs de son équipe lors de sa première kenham, l’Angleterre a passé la les champions du monde de rugby que ces hommes ont hurlée en rugbymen. « C’est une des perfor- « VICTIMES DE LEUR SUCCÈS » tournée à l’étranger comme sélec- Roumanie au laminoir, l’écrasant des carences graves qui pourraient entrant dans Paris, explique que mances les plus pauvres de l’équipe « D’autres nations ont adopté la tionneur, Rod Macqueen s’était 134-0, avec vingt essais à la clef. Il difficilement disparaître en quel- « Le jour de gloire est arrivé » et australienne depuis un bon bout de même agression en défense qui fai- séparé de onze joueurs pour for- s’agit du plus grand écart jamais ques jours. que le motif de cette marche était temps, critique Greg Growden sait la particularité des Wallabies mer le groupe qui a remporté réalisé dans un match de rugby Inquiets, les Aussies avaient rai- « d’égorger vos fils » (sic). C’est ce dans The Sydney Morning Herald. (…), qui sont devenus les victimes de deux ans plus tard la Coupe du international, devant un adversai- son de l’être. Leur nouvel échec, qui s’est passé de manière métapho- [Les joueurs] ont gâché les passes leur propre succès, analyse un édi- monde. re qui a longtemps été dangereux contre les Français (14-13), a rique lors du test contre la France. » les plus simples. Certaines visaient torial publié dans le quotidien Eddie Jones devrait suivre cet pour les cinq grandes nations encouragé les observateurs à directement l’homme invisible. La national The Australian. Du sang exemple. La guillotine marseillaise européennes. « Nous avons été demander au nouvel entraîneur, PASSES À L’HOMME INVISIBLE balle en mêlée allait n’importe où et neuf est nécessaire. Les Australiens fera tomber plus d’une tête chez impitoyables », a indiqué l’entraî- Eddie Jones, de faire tomber des Spiro Zavos, journaliste sportif les coups de pied des milieux de ter- ont été champions du monde. Mais les Wallabies. neur anglais, Clive Woodward. têtes dans les toutes prochaines au quotidien The Sydney Morning rain partaient dans toutes les direc- le temps ne s’arrête pas pour Dans le même temps, à Dublin, semaines. La curée devrait bientôt Herald, traduit de façon un peu tions, hormis celle qui était visée. » autant. Avec ces défaites consécuti- Frédéric Thérin l’Irlande a cédé face à la Nouvelle- Zélande (29-40) alors que les joueurs au maillot vert ont comp- té jusqu’à 14 points d’avance en Olivier Magne, précurseur du rugby de haute performance début de deuxième mi-temps. Les All Blacks ont inscrit six MARSEILLE – « Nous n’avons pas cédé en secon- sident de la Fédération australien- traînaient deux fois par semaine et pour une seule et unique compéti- essais, dont cinq entre la 44e et la de notre envoyé spécial de mi-temps, lorsque les Australiens ne, qui a tenu à le féliciter à la fin se moquaient de l’hygiène de vie. tion, à l’instar d’un athlète qui vise 73e minute. « Il nous reste beau- Assis sur une chaise, la chemise se sont révoltés » – et en souligne de la rencontre. Troisièmes mi-temps festives et une médaille aux Jeux olympiques. coup de travail pour parvenir à déboutonnée, il ne se lasse pas de les limites : « Les Australiens traver- arrosées constituaient l’ordinaire. Ça, ça m’aurait plu. » Il s’énerve jouer avec l’intensité des All Blacks refaire ce match et d’évoquer ce sent une phase de doute. » BAIN DE SPORT « J’ai toujours baigné dans le parfois des lenteurs qui accompa- pendant 80 minutes », a commen- rugby de haut niveau auquel il se Comme il le fait tous les diman- Olivier Magne est venu au rugby sport. A 12 ans, j’étais en sport-étu- gnent les mutations de son sport. té, dans un bel accès de lucidité, consacre tant. Il analyse les points ches avec son club de Mont- sur le tard. Il avait 17 ans lorsqu’il des et la quête de performance m’a Il aimerait évoluer dans une com- l’entraîneur du XV irlandais, War- forts – « Depuis deux ans on met en ferrand et avec l’équipe de France a débuté, après avoir été contraint toujours motivé », dit-il. Olivier pétition de très haut niveau et se ren Gatland. place un système défensif qui com- depuis l’hiver 1997 (il compte d’abandonner une carrière de Magne ne se sent pas déphasé au voit bien jouer, un jour, dans l’hé- Dimanche à Edimbourg, l’Ecos- mence à faire ses preuves » –et 46 sélections), samedi soir, au Sta- skieur. « Quand je suis arrivé, je pas- contact de la jeune génération du misphère Sud. « J’y ai déjà pensé. se a battu l’Argentine (25-16), tan- pointe les faiblesses : « Il reste à de-Vélodrome, Olivier Magne a sais un peu pour un zombie, se sou- XV de France de l’entraîneur Ber- Surtout il y a deux ans, lorsque je dis qu’à Toulon, les Barbarians créer une cohésion offensive qui joué un match plein. vient-il. Je n’avais pas la culture rug- nard Laporte, la première issue du m’emmerdais dans le championnat français ont perdu (15-17) face nous permette de battre ces équipes Pendant 80 minutes il s’est by. J’étais un habitué de la prépara- professionnalisme, pour qui tra- de France », souffle-t-il. aux Fidji, prochain adversaire du plus rapidement. » Il pèse les d’abord concentré sur son rôle de tion physique rigoureuse, des entraî- vail et préparation physique sont XV de France, samedi 24 novme- aspects positifs de la victoire défenseur, puis il s’est appliqué à nements à répétition, de l’effort indi- le lot quotidien. Y. B. bre à Saint-Etienne. soutenir la ligne d’attaque. En viduel. » A cette époque, à l’aube Il confie un rêve : « J’aurais vou- seconde période, il s’est offert la des année 1990, les rugbymen fran- lu pratiquer un sport individuel où fantaisie d’une superbe « chiste- çais, internationaux compris, s’en- tu consacres six mois à te préparer ra » (47e minute) afin de démar- quer David Bory qui déboulait. Ce geste échoua d’un rien mais contri- bua à déstabiliser un peu plus la défense australienne. Jusqu’au soir de ce 17 novem- bre, Olivier Magne, 28 ans, sur- nommé « Charly » par ses pairs, ne comptait que des défaites face aux Wallabies, qu’il avait déjà affrontés à cinq reprises depuis le www.gap.fr mois de juin 1997. Autant d’occa- sions perdues qui lui valent toute- fois d’être le joueur préféré du pré- 26 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS

Le couple Anissina-Peizerat Franck Cammas et Steve Ravussin s’adjugent seul espoir français sur glace la Transat Jacques-Vabre à l’issue d’une vraie régate A trois mois des Jeux de Salt Lake City, « Groupama » a devancé sur la ligne à Bahia (Brésil) le duo Alain Gautier-Ellen MacArthur, sur « Foncia » le duo de danse a fait forte impression L’équipage franco-suisse Franck Cammas-Steve Salvador de Bahia (6 015 milles) en 14 jours, quelques heures de l’arrivée, Alain Gautier et Rabussin (Groupama) a remporté, dimanche 9 heures, 3 minutes et 25 secondes. La fin de la Ellen MacArthur (Foncia), en tête, ont été victi- au Trophée Lalique, à Paris-Bercy 18 novembre, la Transat Jacques-Vabre Le Havre- course a connu quelques rebondissements. A mes d’avaries qui les ont privés de la victoire.

DANS LE MONDE merveilleux Roland Racle, le directeur des équi- LA MER était calme et la tempé- Suisse Steve Ravussin. Deuxième qu’il faisait équipe avec Michel aux courses de grands prix. Une du patinage et de la danse sur glace, pes de France de patinage et de dan- rature douce. Sur la terre, l’ambian- de l’édition 1999 qui se terminait Desjoyeaux, avouait garder un heure et cinq minutes de répara- les sourires sont souvent de façade se sur glace, ne perd pas non plus ce était électrique et les feux d’arti- alors à Carthagène en Colombie, mauvais souvenir de cette épreu- tion avait suffi pour que Groupa- et les congratulations de circonstan- des yeux son couple-vedette. fices tonnaient : Franck Cammas le seul couple récidiviste de la Jac- ve. Sa partenaire de course, la Bri- ma reparte. Le tandem franco-suis- ces. Mais c’est une sincère satisfac- Une semaine avant le Lalique, il et Steve Ravussin sur leur trima- ques-Vabre s’était juré de faire tannique Ellen MacArthur, n’a pas se, qui avait choisi de ne plus avoir tion qu’ont s’est rendu à Lyon en compagnie de ran Groupa- mieux cette année. non plus caché sa très grande de routeur, à partir du 5e jour de pu exprimer la juge française, Christine Hurth, ma venaient Alain Gautier et Ellen MacAr- déception. Le prochain bateau course, a alors accusé jusqu’à Marina Anissi- afin que celle-ci « valide » les pro- de passer, à thur, sur Foncia, ont été les grands attendu est Fujifilm des Français 184 milles de retard sur les pre- na et Gwen- grammes des deux danseurs. Salvador de perdants de cette course. Dans la Loïck Peyron et Loïc Le Mignon, miers. dal Peizerat, « Nous ne pouvons nous permettre Bahia (Bré- nuit de samedi à dimanche, encore qui devait arriver environ sept heu- Mais une option payante pour le samedi 17 d’avoir des déductions de points », sil), la ligne en tête, à seulement 2,4 milles res après Foncia. passage du pot au noir leur a per- novembre, explique Muriel Bouch er-Zazoui. d’arrivée de devant Franck Cammas et Steve mis de refaire leur retard. « Je pen- après avoir Plusieurs juges sont donc passés à la cinquième Ravussin, ils ont vu leur espoir de AVARIES POUR LES VAINQUEURS se que nous avons très bien passé le PATINAGE présenté leurs Lyon pendant l’été. Ils auront pu y VOILE Transat Jac- victoire s’évanouir à la suite de plu- Les quelques jours qui ont précé- pot au noir. Heureusement qu’il programmes pour la première fois croiser Natalia Doubova, l’un des ques-Vabre, course à la voile en sieurs avaries : casse du tangon dé le départ avaient pourtant été était là, sinon je pense que nous ne de la saison, à l’occasion du Tro- grands entraîneurs russes de patina- double entre Le Havre et le Brésil. avant qui a provoqué l’explosion agités pour Franck Cammas et Ste- serions pas revenus », avouait le jeu- phée Lalique. ge, venue apporter sa touche au Le duo franco-suisse a franchi la du gennaker (grande voile ve Ravussin. Alors qu’ils con- ne Aixois. L’escale forcée sur les « On est très fiers de ce début de programme libre des Français. ligne d’arrivée à 18 heures 53 minu- d’avant) tout d’abord, puis un pro- voyaient Groupama vers Le Havre, îles Canaries a finalement eu du saison, a déclaré Gwendal Peizerat. « Il est important de recueillir des tes et 25 secondes, heure locale blème hydraulique sur un des le multicoque de 60 pieds avait bon. Il est en effet plus facile La première compétition est toujours avis extérieurs, estime Muriel Bou- (20 h 53 min 25 s TU), après avoir vérins permettant le pivotement heurté un OFNI (objet flottant d’aborder cette zone faussement un révélateur. C’est de très bon augu- cher-Zazoui. La cellule de base, c’est parcouru 6 015 milles en 14 jours, du mât qui devait ralentir leur pro- non identifié) au large d’Ouessant, calme et très changeante en étant re en vue des Jeux olympiques. » Les Anissina-Peizerat-Zazoui, mais nous 9 heures, 3 minutes et 25 secon- gression alors qu’ils pensaient en qui avait notamment cassé le derrière, ce qui permet d’observer Jeux de Salt Lake City (8-24 février) n’hésitons pas à nous faire conseiller des, soit à une vitesse moyenne de avoir fini avec l’adversité. Foncia safran babord (gouvernail situé et de mieux évaluer les options sont la grande affaire de la saison. par des gens qui peuvent nous appor- 15 nœuds (près de 28 km/h). est arrivé à Bahia 3 h 32 min et sur le flotteur gauche). Puis, en choisies par les autres concur- Pour les danseurs sur glace fran- ter quelque chose. » Le programme « Cela n’a jamais été facile. Ce fut 15 s après Groupama. début de course, alors qu’ils rents. çais, qui visent le titre olympique, le original, un flamenco, a ainsi été tra- une bagarre continuelle. Nous « Nous sommes très fatigués. étaient pris dans une tempête au « Je cherche toujours un sponsor seul manquant à leur palmarès, il vaillé avec deux danseurs de l’opéra avons gagné des secondes et des C’est sûr que nous sommes très large du cap Finisterre dans le gol- pour la saison 2002. Avis aux ama- était d’autant plus important de de Madrid, Antonio Rodriguez et minutes partout », a déclaré Franck déçus après la course que nous fe de Gascogne, ils ont brisé cette teurs », a déclaré le Suisse Steve marquer d’entrée de jeu les esprits Pascal Gaona. Le résultat a séduit Cammas, surnommé le « Petit Prin- avons faite, a déclaré Alain Gau- fois-ci le safran tribord, une avarie Ravussin, qui, dès l’année prochai- d’autant que ceux-ci étaient restés les ju ges du Trophée Lalique, Mari- ce de la voile » depuis sa victoire tier. Dans une course, il n’y a qu’un qu’ils avaient gardé secrète et qui ne, devient le nouveau propriétai- sur une impression mitigée : cham- dans la Solitaire du Figaro en 1997. vainqueur, et ce n’est pas nous. nécessitera un arrêt express à San- re du trimaran Foncia d’Alain Gau- pions d’Europe et du monde en Nous l’avons gagnée parce que cela Finir deuxièmes, que ce soit de deux ta Cruz de Tenerife, dans l’archipel tier. Après la victoire à Bahia, les 2000, Marina Anissina et Gwendal Domination russe fait trois ans que nous naviguons secondes ou de deux heures, nous des Canaries. candidats devraient plus facile- Peizerat avaient laissé les Italiens ensemble. Nous sommes particuliè- restons toujours deuxièmes », a-t-il L’équipe d’assistance avait ache- ment se faire connaître. Barbara Fusar-Poli et Maurizio Mar- Est-ce la perspective des Jeux rement synchro dans les manœu- ajouté. Le Lorientais, qui avait miné un safran de rechange, pris gaglio s’emparer de leurs deux olympiques d’hiver de Salt Lake vres », a commenté de son côté le démâté lors de l’édition 1999 alors dans le stock des pièces servant Jean-Jacques Larrochelle titres en 2001. City, en février 2002, qui a inhibé « Ils n’avaient rien foutu pendant les concurrents du Trophée Lali- l’été, s’emporte Didier Gailhaguet, que ? Le spectacle n’a pas soule- le président de la Fédération fran- vé l’enthousiasme du public du L’émotion et Lleyton Hewitt étaient trop forts pour Sébastien Grosjean çaise des sports de glace (FFSG). Il Palais omnisports de Paris-Ber- aurait fallu intervenir, mais on s’en cy, au demeurant clairsemé. Les SYDNEY, chologique, selon ses proches. qu’il est débordé, « Sébastien ne tralien Pat Rafter (7-6, 6-3) et était rendu compte trop tard. La pre- vainqueurs ont été exactement correspondance « J’ai cru déceler chez Sébastien parvient pas à changer de straté- l’Américain Andre Agassi (6-3, mière impression avait été catastro- les mêmes qu’en 2000 : Gwendal Le choc attendu n’a pas eu lieu. avant la rencontre certains petits gie. Il est souvent résigné et fatalis- 6-4). Sa demi-finale contre Evgue- phique, ils l’ont payé durant toute la Peizerat et Marina Anissina se Sébastien Grosjean s’est très net- signes qui me laissaient présager te, a estimé Thierry Tulasne, ni Kafelnikov (6-4, 6-2) n’a pas saison. » Pour éviter qu’une telle sont imposés pour la cinquième tement incliné (6-3, 6-3, 6-4), que le match pouvait prendre la entraîneur de l’équipe de France donné au Russe l’occasion de se mésaventure se reproduise, la fois en danse sur glace, de même dimanche 18 novembre, à Syd- tournure que nous avons vue et je de Coupe Davis. Il n’aime pas venger de sa défaite concédée FFSG s’est mobilisée derrière ses que le Russe Alexeï Yagudin, tri- ney, contre regrette de ne pas y avoir prêté plus s’énerver et se révolter. Je ne pense une semaine plus tôt à Bercy. deux danseurs. Ces derniers consti- ple champion du monde, chez l’Australien d’attention, a avoué son entraî- même pas que cette défaite le Lleyton Hewitt n’a pas non plus tuent, il est vrai, la seule chance rai- les garçons. Sa compatriote Lleyton He- neur, Pier Gauthier. On ne peut déçoive plus que cela. » Lors de la éprouvé de gros problèmes. sonnable de titre olympique des Maria Butirskaïa s’est imposée witt lors de la pas oublier comment faire un conférence de presse d’après- Andre Agassi, Pat Rafter et l’Espa- sports de glace français. pour la quatrième fois d’affilée finale de la revers ou un coup droit en 24 heu- match, le nº1 français, qui habite gnol Juan Carlos Ferrero ne sont Didier Gailhaguet, lui-même chez les dames, alors qu’Elena Tennis Mas- res. Le problème psychologique de en Floride, n’a, en effet, pas sem- pas parvenus à remporter un seul ancien entraîneur, est monté au cré- Berezhnaïa et Anton Sikhularid- ters Cup Sébastien est plus lié à la façon de blé particulièrement dépité. set face au « bébé » – il se définit neau. Dès la saison dernière, ze emportaient une troisième vic- – plus con- jouer de Lleyton Hewitt qu’à l’en- Pour sa défense, la semaine aux lui-même ainsi – d’Adélaïde. « J’ai d’abord, en délivrant quelques juge- toire en couples, une épreuve TENNIS nue sous son jeu de la finale. Des joueurs comme antipodes du supporteur de l’OM joué six finales cette année et je les ments sans concession envers le dont les Français Sarah Abitbol ancien nom de Masters. Agassi ou Kafelnikov, aussi bons s’est déroulée bien mieux que pré- ai toutes gagnées, résume t-il. Vu couple et son entraîneur, Muriel et Stéphane Bernadis ont pris la Le Marseillais (23 ans) n’a soient-ils, n’aiment pas être bouscu- vu. Invité de la dernière heure de la manière dont j’ai joué ces der- Boucher-Zazoui. « J’ai été un peu troisième place. jamais semblé dans le coup face lés. Hewitt, lui, adore cela. Pour le ce tournoi qui regroupe les huit niers mois, ma confiance n’a prati- dur, mais ça leur a fait du bien, affir- au nouveau nº1 du tennis mon- battre, il ne faut pas refuser d’aller meilleurs joueurs de la saison – il quement pas de limites. » Cette foi me-t-il. J’ai la chance d’être un prési- dial, de trois ans son cadet. Dès au charbon et c’est peut-être ce qui n’a dû sa qualification qu’à sa vic- en son talent lui a permis de deve- dent un peu « technique », il est nor- na Anissina et Gwendal Peizerat les premières balles de cette ren- a fait défaut à Sébastien. » toire à Bercy –, Sébastien Gros- nir le plus jeune nº1 mondial de mal que je donne un coup de main. » recueillant d’excellentes notes d’im- contre, qui s’est bouclée en moins Le Marseillais semble avoir jean a surpris les observateurs. l’histoire du tennis. Le titre est Le président de la FFSG a fait plus pression artistique, notamment un de deux heures, le récent vain- manqué de hargne dans cette fina- Défait lors du match d’ouverture aussi prestigieux que rentable. que cela en se rendant à plusieurs 6,0 du juge polonais. Le program- queur du Tournoi de Bercy, à le du Masters qu’aucun autre par Lleyton Hewitt (6-3, 2-6, 3-6), Son « grand chelem » lors du reprises, ces derniers mois, auprès me libre, conçu avec le chorégra- Paris, a multiplié les coups directs Français n’avait disputée. Lors- le Provençal a ensuite battu l’Aus- Masters – l’Allemand Michael de Marina Anissina et Gwendal Pei- phe français Bruno Vandelli et inti- dans le filet et les accélérations en Stich était le dernier joueur à zerat, à Villard-de-Lans (Isère), où tulé Liberta (il est consacré au thè- dehors des limites du terrain. Le avoir réalisé une telle performan- ils se sont entraînés pendant l’été, me de la liberté et la bande-son Provençal a commis la bagatelle Belle progression au classement ce, en 1993 – lui a permis d’empo- ou à Lyon, où ils sont basés. comprend des extraits de discours de 47 fautes directes lors de ce cher un chèque de 1,52 million de Il occupe, surtout, une position de Martin Luther King), a égale- match qui n’a pas enthousiasmé Sébastien Grosjean a achevé la saison 2 001 au sixième rang du clas- dollars (1,7 million d’euros), qui centrale dans le jeu complexe d’in- ment plu. le public, donnant à son adversai- sement du championnat mondial de l’Association des tennismen pro- sont venus s’ajouter aux 2,233 mil- fluences qui s’exerce autour des « Après la saison dernière, il fallait re près de la moitié des points qui fessionnels (ATP). Le podium final est occupé par l’Australien Lleyton lions de dollars gagnés cette sai- juges internationaux. « Il faut con- un changement de style radical, sor- lui ont permis de remporter la ren- Hewitt, le Brésilien Gustavo Kuerten et l’Américain Andre Agassi. A son. Le nouveau héros pourra vaincre, séduire, se vendre sans se tir du romantisme et de la dramatur- contre. l’issue de sa finale du Masters perdue face à Lleyton Hewitt, diman- offrir un joli cadeau à sa petite prostituer, dit-il. Ce n’est pas facile, gie pour apporter de la modernité et « Lorsque je voulais frapper fort, che 18 novembre, à Sydney (Australie), Sébastien Grosjean, qui figu- amie, la joueuse Kim Clijsters, qui surtout quand on a des Italiens en de la fraîcheur, estime Didier Gail- je commettais pas mal de fautes,a rait en 2000 au 19e rang ATP, a déclaré que l’un de ses « rêves d’adul- était venue spécialement d’Euro- face. » Des Italiens qui savent que haguet. Du côté des juges, l’impres- reconnu Sébastien Grosjean, j’ai te » est de décrocher la place de nº1 mondial. Dans un entretien au pe, après sa victoire à la Fed Cup la présence d’Ottavio Cinquanta à sion est très bonne. Marina et Gwen- donc essayé de taper moins fort quotidien L’Equipe, publié lundi 19 novembre, le Français, victorieux avec l’équipe féminine belge, la présidence de l’Union internatio- dal ont le « package » pour gagner à dans la balle, mais cela permettait cette année à Paris-Bercy et demi-finaliste à l’Open d’Australie, à pour soutenir son aimé lors de la nale de patinage (ISU), dont Didier Salt Lake City. » à Lleyton d’être plus agressif. » La Roland-Garros et à Monte-Carlo, a assuré que cette première place finale du Masters. Gailhaguet n’est « que » le vice-pré- cause de l’effondrement du mondiale « est accessible ». « Il faut travailler. Et surtout y croire », sident, joue en leur faveur. Jean- Gilles van Kote joueur français serait d’ordre psy- a-t-il souligné. Frédéric Therin La Coupe Davis reste l’objectif majeur du nouveau numéro 1 mondial SYDNEY d’équipe. Aujourd’hui, ma seule plupart pas foulé depuis le tournoi Wimbledon, qui souffre depuis de notre correspondant opportunité d’appartenir à une équi- de Wimbledon en juillet. plusieurs mois de douleurs dans S’adjuger en une semaine le Mas- pe, de traîner avec les gars, de dîner Sébastien Grosjean va rejoindre le bras et l’épaule, va multiplier ters et le titre de numéro un mon- et de jouer au golf avec eux, c’est la à Melbourne son capitaine Guy les séances de massage et d’acu- dial suffirait à combler de bonheur Coupe Davis. Et c’est une des raisons Forget et ses coéquipiers Arnaud puncture pour tenter de guérir au la plupart des joueurs de tennis. principales pour lesquelles je joue si Clément, Nicolas Escudé, Fabrice plus vite. Il ne se donne toutefois Lleyton Hewitt, lui, ne s’en satisfait bien lors de cette compétition. » Santoro et Cédric Pioline, dont l’ar- aujourd’hui que 60 % de chances pas. L’Australien souhaite mainte- Depuis sa première sélection en rivée était prévue lundi 19 novem- de jouer à Melbourne. nant jouer et surtout gagner la fina- équipe nationale il y a trois ans, bre. Les bons résultats du joueur Si, du côté français, la désigna- le de la Coupe Davis, qui oppose Lleyton Hewitt a déjà participé à marseillais aux Masters ne sont pas tion de Sébastien Grosjean semble son pays à la France du vendredi trois finales consécutives. une assurance de sécurité lors assurée, une surprise pourrait con- 30 novembre au dimanche d’une épreuve où les rencontres se cerner le choix du second joueur. 2 décembre dans le stade Rod « UNE SITUATION DIFFÉRENTE » jouent en trois sets gagnés et sur Nicolas Escudé part toujours favo- Laver de Melbourne. Pour mettre toutes les chances gazon. « C’est une situation totale- ri, mais certains prédisent le « Notre objectif pour l’année, à de leur côté, les Australiens, qui ment différente que celle que je retour sur les courts de Cédric Pio- Pat Rafter et moi, était de participer ont perdu l’an dernier à Barcelone viens de connaître », reconnaît-il. line. Le vétéran de 32 ans, qui déjà au Masters mais surtout de rempor- le titre face aux Espagnols, ont Lleyton Hewitt, nouveau numé- disputé 33 matchs de Coupe ter la Coupe Davis, expliquait la choisi de jouer sur un terrain en ro un mondial, tend à minimiser Davis, termine une année décevan- semaine dernière le joueur d’Adé- gazon, une surface sur laquelle les l’impact de ses récentes victoires : te avec une modeste 88e place au laïde. Il est très difficile pour moi de Français n’ont pas l’habitude de « Je sais que j’ai battu Grosjean classement ATP. « Mais Cédric est savoir ce qui est le plus important : briller. Le règlement de cette com- mais c’est toujours un super joueur passionné par l’épreuve, et son pas- mon titre de numéro un mondial, pétition permet en effet à la nation et même si le gazon n’est pas sa sur- sé dans cette compétition et sur ma victoire dans mon premier tour- hôte de choisir la surface sur laquel- face favorite, il joue extrêmement gazon est excellent », estime l’an- noi du Grand Chelem ou remporter le jouer. Les membres des deux bien lors de la Coupe Davis. » Les cien capitaine australien John la Coupe Davis. J’adore cette compé- sélections ont prévu de s’entraîner problèmes persistants de santé de Newcombe. A Melbourne, le tition. J’ai grandi en voulant jouer à près de deux semaines dans la capi- Patrick Rafter pourraient affaiblir compte à rebours a commencé. l’Australian Rules [mélange de foot- tale de l’état du Victoria pour s’ha- l’équipe australienne. Le finaliste ball et de rugby] car c’est un sport bituer au gazon qu’ils n’ont pour la malheureux des deux derniers F. T. AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 27

DÉPÊCHES a BASKET-BALL : Pau-Orthez, vainqueur de (94-89), res- te leader du championnat de France Avant de renouer avec l’Europe, Nantes doute à nouveau e samedi 17 novembre après la 7 jour- née, devant Chalon-sur-Saône, vic- Seul rescapé français de la Ligue des champions, dont il joue la deuxième phase, dès mardi 20 novembre, torieux de Dijon (72-61). a BOXE : le Britannique Lennox le FC Nantes, battu à Rennes (2-0), reste bon dernier du championnat de France de première division Lewis a repris ses titres WBC et IBF des lourds, en battant par KO à la Le FC Nantes Atlantique s’est incliné à Rennes après un début de compétition calamiteux, le débutera, mardi 20 novembre, le deuxième phane Ziani, son milieu de terrain. Brillants 4e reprise l’Américain Hasim Rah- (2-0), samedi 17 novembre, à la faveur de la venaient de vivre un mois sans défaite. Désor- tour de la Ligue des champions, qui devait la lors de la première phase – une défaite en six man, samedi 17 novembre à Las 14e journée du championnat de France de pre- mais, le seul objectif des Canaris, derniers du voir affronter les Portugais du Boasvista Por- matches –, les Nantais sont les seuls rescapés Vegas (Nevada). mière division. Ce revers sonne comme un classement, « est le maintien », a souligné le to, l’équipe bretonne ne veut pourtant « pas français de la prestigieuse compétition a FOOTBALL : Beauvais, qui a bat- coup d’arrêt pour des champions en titre qui, gardien de but, Mickaël Landreau. Alors qu’el- retomber dans le pessimisme », a assuré Sté- européenne. tu Créteil (2-0), reste leader du cham- pionnat de France de D2, samedi RENNES, de la compétition. Une suprématie seconde mi-temps, grâce à un penal- pe, soit le nombre exact de rencon- 17 novembre au terme de la 17e jour- de notre envoyé spécial régionale qui peut paraître anecdoti- ty transformé par l’ex-Nantais Oli- tres perdues sur l’ensemble de la sai- La fiche technique née. Strasbourg, vainqueur Quel paradoxe ! Mardi 20 novem- que, mais dont il fut largement ques- vier Monterrubio. L’attaquant ren- son 2000-2001. « On prend cette RENNES - NANTES : 2-0 d’Amiens (1-0), est deuxième à un bre, à Porto (Portugal), le FC Nantes tion samedi soir pour la venue du nais a inscrit son septième but de la défaite de plein fouet et on a beau Championnat de France, 14e journée point, en attendant la décision de la Atlantique entamera, contre Boavis- FC Nantes Atlantique (FCNA). Nan- saison : « C’est un réel plaisir de mar- nous dire que Nantes n’est pas à sa • Stade de la Route-de-Lorient ; temps Ligue nationale (LNF) sur le résultat ta, le deuxiè- tes-Rennes… ce rendez-vous incon- quer devant eux », a-t-il concédé place, on est toujours derniers, et c’est froid ; bon terrain ; 21 079 spectateurs ; de son match interrompu à Greno- me tour de la tournable continue à alimenter les après la rencontre. Le meilleur bien le maintien que nous visons jus- arbitre : M. Lhermitte ble. Ajaccio, à égalité avec les Alsa- Ligue des conversations et à nourrir l’éternelle buteur du FCNA de la saison qu’à la fin de saison », a souligné le BUTS ciens, a ramené un point de Niort champions. polémique sur la notion même de 2000-2001, avec douze buts, se gardien de but, Mickaël Landreau. RENNES : Monterrubio (51e s.p.);Reveillière (0-0). Le club breton derby. « C’est marrant, mais je ne défendait néanmoins d’être animé Le moral était entamé dans les ves- (76e) a Le Bayer Leverkusen a pris la de football est vois pas Nantes sur la carte de la d’un quelconque sentiment de tiaires. « On ne va pas retomber dans AVERTISSEMENTS tête du championnat d’Allemagne désormais le région, ce sont mes yeux ou bien… », revanche envers Raynald Denoueix, le pessimisme et on ira à Porto pour RENNES : Grégoire (65e) grâce à sa victoire à Cologne (1-2) seul représen- lançait goguenard, à l’heure de la col- l’entraîneur nantais, qui était bien gagner », a néanmoins promis le NANTES : Ahamada (32e);Djemba (58e); samedi 17 novembre, lors de la FOOTBALL tant français lation d’avant-match, ce Paimpolais peu enclin à l’aligner. Toutefois, sa milieu de terrain Stéphane Ziani. Berson (90e). 13e journée. Le Bayern Munich s’est dans cette compétition européenne, qui avoue ne jamais rater le rendez- réussite à Rennes et sa prestation Brillants lors de la première phase • LES ÉQUIPES incliné à Brême (1-0). Lille et Lyon n’ayant pas dépassé le vous. « La jalousie et la mauvaise foi durant ce match peuvent légitime- (une seule défaite concédée en six RENNES a La Corogne, vainqueur devant la stade du premier tour. Pourtant, ce sont bien des spécialités rennaises, au ment faire nourrir quelques regrets matches), les Canaris retrouveront (entraîneur : Gourcuff): Real Sociedad (3-1), conserve la tête déplacement portugais ne s’annon- même titre, je le concède, que la galet- aux supporteurs nantais, tant les dans le groupe A les Allemands du Durand • Paisley (Diatta, 77e) ; Arribagé ; du championnat d’Espagne, diman- Escude ; Reveillère Echouafni ; Le Roux ; ce pas sous les meilleurs auspices. te saucisses », lui rétorquait un incon- carences offensives du champion de Bayern Munich, tenants du titre, et • che 18 novembre après la 13e jour- Grégoire ; Delaye (N'Diaye, 86e) • C’est que, samedi 17 novembre, les ditionnel du FCNA. France, toujours privé de ses deux les Anglais de Manchester United, Monterrubio ; Lucas (Chapuis, 64e) née. Alaves, victorieux face au Celta e Nantais se sont encore un peu plus attaquants, le Roumain Viorel Mol- victorieux en 1999. « On n’a rien à NANTES Vigo (1-0), se classe 2 devant le FC enfoncés à la dernière place du « ON N’A RIEN À PERDRE » dovan et le Colombien Victor perdre », a assuré Stéphane Ziani. (entraîneur : Denoueix) : Barcelone, auteur d’un match nul à e championnat national en s’inclinant L’ambiance est restée bon enfant. Bonilla, ont de nouveau été criantes. Moins effectivement qu’en cham- Landreau • Fabbri ; Laspalles ; Gillet ; Las Palmas (0-0). Le Real Madrid (6 ) chez leurs voisins rennais (2-0). Un Il n’en demeure pas moins que tous « Quand on perd, il y a moins de pionnat de France. Armand • Savinaud ; Djemba (André, 63e); s’est rassuré devant le FC Seville Quint ; Ziani • Da Rocha ; Ahamada revers qui sonne comme un coup s’accordaient pour faire de cette ren- tout », a résumé Raynald Denoueix (Vahirua, 82e) (2-1). d’arrêt pour des champions de Fran- contre un match à part opposant le après la huitième défaite de son équi- Etienne Labrunie a Leeds a perdu son invincibilité ce : après des débuts calamiteux – club historique, le centenaire Stade dans le championnat d’Angleterre, onze matches sans victoire – ils rennais, dont le président, François Championnat de France de football de D1 (14e journée) dimanche 18 novembre à Sunder- venaient de passer un mois sans Pinault, souhaite faire « le club du land (2-0), et cédé sa place de leader Cartons défaite, avec deux succès consécu- Grand Ouest », et son rival nantais, • LES RÉSULTATS • CLASSEMENT sé à Liverpool, auteur d’un match nul tifs en championnat (à Sochaux et qui depuis vingt-cinq ans règne sur is (1-1) à Blackburn, lors de la 13e jour- MONACO 11- MARSEILLE ca e e face à Monaco). la région avec ses huit titres de cham- Nonda (54 s.p.) Bakayoko (70 ); Points Joués Gagnés Nuls Perdus Marqués En Diff. Jaunes Rouges née. Samedi soir, les supporteurs ren- pion de France et ses trois Coupes 1 Lens 31 14 9412211 + 11 2 0 a L’Inter Milan, auteur d’un match • spectateurs 15 000 nais ont pu pavoiser. D’abord parce de France. Le stade de la Route-de- 2 Lyon 27 14 8 3 3 28 13 +15 1 0 nul samedi 17 novembre sur le ter- que ce succès a mis fin à quatre Lorient a d’ailleurs enregistré same- RENNES 20- NANTES 3 Auxerre 26 14 7 5 2 22 14 +8 2 0 rain de l’AS Rome (0-0), est à un e années d’hégémonie nantaise au sta- di soir sa meilleure affluence de la Monterrubio (51 s.p.) 4 Lille 14 7 5 2 17 11 +6 1 0 point du leader Chievo, battu par Reveillère (76e ) 26 de de la Route-de-Lorient, mais éga- saison, avec 21 709 spectateurs • spectateurs 21 079 5 Sochaux 23 14 6 5 3 21 14 +7 1 0 Hellas Vérone (2-3), dimanche lement parce que, grâce à cette cin- payants, et c’était bien le même dra- 6 Troyes 23 14 7 2 5 19 16 +3 0 0 18 novembre lors de la 11e journée LENS 10- SEDAN 7 14 5 6 3 11 8 +3 1 0 quième victoire de la saison, le Stade peau breton qui flottait dans les Blanchard (11e) Bordeaux 21 du championnat d’Italie. La Juven- rennais s’est emparé de la neuvième deux virages réservés aux deux grou- • spectateurs 37 268 8 Paris-SG 20 14 4 8 2 16 12 +4 3 0 tus, vainqueur devant Parme (3-1), place du classement du champion- pes de supporteurs. 9 Rennes 17 14 5 2 7 16 24 -8 1 0 est 3e, à égalité avec la Roma et Bolo- AUXERRE 21- LILLE 10 nat de France de première division Sur le pré, ce sont finalement les D. Cissé (38e); Kapo (91e c.s.c) ; Monaco 16 14 4 4 6 14 15 -1 5 0 gne, battu à Lecce (1-0). et est devenu le mieux classé des Rouge et Noir qui ont eu le dessus. Lachuer (83e) 11 Bastia 16 14 5 1 8 14 18 -4 4 0 a LOTO : résultats des tirages quatre clubs bretons pensionnaires La délivrance est venue en début de • spectateurs 13 500 12 Guingamp 16 14 4 4 6 12 22 -10 5 0 no 92 effectués samedi 17 novem- LORIENT 03- LYON 13 Montpellier 15 14 3 6 5 10 12 -2 2 0 bre. Premier tirage : 4, 6, 10, 21, 31, Carrière (9e);Anderson 14 Marseille 15 14 3 6 5 9 11 -2 0 0 39 ; complémentaire : 23. Rapports e e (30 );Govou (31 ) 15 Lorient 15 14 4 3 7 22 26 -4 2 0 pour 6 numéros : 3 214 700 F • spectateurs 12 821 16 Metz 13 14 4 1 9 8 16 -8 1 0 (490 120 ¤) ; 5 numéros et complé- BORDEAUX 23- TROYES 17 Sedan 11 14 2 5 7 12 19 -7 0 1 mentaire : 110 545 F (16 853 ¤) ; CONCERTS e e e Pauletta (15 ); Goussé (45 ,62 ); 18 Nantes 10 14 2 4 8 9 20 -11 3 0 5 numéros : 6 335 F (965 ¤) ; 4 numé- Christian (69e) Loko (50e) • LE CHIFFRE • LA PHRASE ros et complémentaire : 274 F • spectateurs 25 209 C'est le nom- « Le dicton s'est vérifié. On dit souvent qu'un leader a de (41,77 ¤) ; 4 numéros : 137 F SOCHAUX 20- METZ bre de matches la chance. Eh bien c'est vrai, nous avons eu de la réussite ». (20,88 ¤) ; 3 numéros et complémen- Joël Muller, entraineur du RC Lens, qui a difficilement Santos (34e); 8 nuls en 14 taire : 28 F (4,26 ¤) ; 3 numéros : batttu Sedan (1-0). Trapasso (78e) rencontres du 14 F (2,13 ¤). Second tirage : 2, 7, • spectateurs Paris SG, qui, en dé- 14 693 • LES BUTEURS 1. Darcheville (Lorient.) +1, 10 buts; but de saison, fai- 28, 31, 34, 36 ; complémentaire : 40. 2. D. Cissé (Auxerre), +1, 9; 3. Pauleta (Bordeaux) +1, PARIS-SG 11- GUINGAMP sait figure de favori 6 numéros : 3 461 440 F (527 738 ¤) ; e e Nonda (Monaco) +1; Monterrubio (Rennes) +1, Moreira Hugo Leal (57 ) Saci (87 ) pour le titre de 5 numéros et complémentaire : champion. Les Pari- (Lens) et Frau (Sochaux) 7. • spectateurs 40 609 siens ont encaissé • LES PASSEURS 1. Pédron (Lens) et Le Pen (Lorient), 95 505 F (14 560 ¤) ; 5 numéros : un but litigieux à 3 7 passes 3. Juninho (Lyon) et Rothen (Troyes), +2, 6. 5 015 F (764 ¤) ; 4 numéros et com- MONTPELLIER 21- BASTIA minutes de la fin e Mansaré (21e); Nalis (77e) 14 JOURNÉE : Samedi 24 novembre : Marseille-Sochaux, plémentaire : 262 F (39,94 ¤) ; e contre Guingamp, Troyes-Lens, Sedan-Lorient, Metz-Monaco, Guingamp-Mont- Maoulida (60 ) samedi soir au Parc 4 numéros : 131 F (19,97 ¤) ; 3 numé- • spectateurs 11 305 pellier, Bastia-Bordeaux ; Dimanche 25 novembre : Lyon- des Princes. Auxerre, Lille-Rennes, Nantes-Paris SG. ros et complémentaire : 28 F (4,26 ¤) ; 3 numéros : 14 F (2,13 ¤). Porto, seule ville d’Europe à figurer doublement en Ligue des champions LISBONNE tion. Les premières critiques portant de notre correspondant sur le choix de l’entraîneur Octavio Seule ville européenne avec deux Machado l’ont un peu déstabilisé. clubs en Ligue des champions – le Mais, fin manœuvrier, Pinto da Cos- FC Porto et Boavista –, Porto vit ta manie à bon escient une ironie actuellement un moment historique caustique contre les dirigeants des d’affirmation et de fierté qui colle clubs du sud (Lisbonne) ou, à l’occa- merveilleusement à la peau de ses sion, contre les dirigeants de la Fédé- habitants férus d’indépendance et ration. d’effusions. Cette double présence Les exploits des deux clubs de Por- au sein de la plus prestigieuse des to doivent être mis en parallèle avec compétitions européennes vient la résurrection de l’équipe nationa- couronner une année faste en événe- le, qui s’est qualifiée pour la Coupe ments et manifestations artistiques du monde 2002. Bâtie autour de qui ont fait le succès de Porto, capi- joueurs évoluant pour certains à tale européenne de la culture 2001. l’étranger – comme Luis Figo (Real Boavista, qui doit accueillir le Madrid), Rui Costa (AC Milan), Fer- FC Nantes mardi 20 novembre, est nando Couto (Lazio), Pauleta (Bor- considéré comme le trublion du deaux) —, cette sélection n’est rien football portugais. Dirigé par un jeu- d’autre que la « génération en or » ne avocat de 38 ans, Joao Loureiro, qui fut double championne du mon- il est entraîné, depuis quatre ans, de des moins de vingt ans en 1989 et par le plus charismatique des techni- 1991. La plupart de ses stars seront ciens portugais, Jaime Pacheco. Ori- encore en activité en 2004, année ginaire de Lordelo, près de Porto, il qui verra le Portugal organiser le est le premier entraîneur portugais Championnat d’Europe des nations. qui, de son vivant, ait une rue qui En 1999, le jour où le pays a été porte son nom. « Laissez-moi rêver, désigné comme organisateur de cet- maintenant que l’Europe et le monde te compétition, le premier ministre ont les yeux tournés vers le football Antonio Guterres a interrompu le portugais », avait-il dit, il y a deux conseil des ministres qu’il présidait semaines, après avoir pris pour se réjouir de cette « occasion connaissance de ses futurs adversai- de projeter sur la scène internationale res en Ligue des champions : Man- l’image du Portugal moderne et évo- chester United, Bayern Munich et lué ». Les actions des constructeurs Nantes. et des cimenteries ont aussitôt mon- Le FC Porto, lui, après cinq victoi- té en flèche : sept des dix stades res consécutives en championnat sont à construire entièrement et les (1995-1999), traverse une crise de trois autres doivent être rénovés confiance. Son président, Nuno Pin- dans le cadre d’un programme qui to da Polta, un homme d’affaires prévoit un investissement dépas- qui dirige ce club centenaire d’une sant les 600 millions d’euros. main de fer depuis bientôt vingt ans, essuie un violent vent d’opposi- Alexandre Flucher-Monteiro 28 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 AUJOURD’HUI ------Temps gris 20 NOVEMBRE 2001 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Un vaste anticyclone Ils se dissiperont dans la mati- vers 12h00 DU VOYAGEUR s'étend de l'Atlantique à l'Europe née et le ciel restera très nuageux. occidentale. Il dirige sur le pays un Les températures au petit matin flux de nord à nord-est. Le temps seront basses avec - 2 ou Peu a AUSTRALIE. Antipodes obli- nuageux sera gris sur la plupart des régions. -3 degrés. Elles atteindront 4 à Belfast gent, c’est l’été à Sydney, où Liverpool Seul le Sud-Est bénéficiera de 6 degrés l'après-midi. Dublin Voyageurs en Australie (tél. : Varsovie Kiev périodes ensoleillées. La Corse est Poitou-Charentes, Aquitaine, Amsterdam 01-42-86-16-99 ; www.vdm.com) encore sous l'influence de la Midi-Pyrénées. Les bancs de bru- Berlin Brèves propose de passer une semaine, éclaircies dépression méditerranéenne et me et de brouillard formés en Londres le temps de découvrir cette ville o Bruxelles quelques averses se produiront. cours de nuit se dissiperont dans 50 Prague séduisante. A partir de 1 200 ¤ Bretagne, pays de Loire, Basse- la matinée. Le ciel restera gris tou- Couvert (7 871 F) TTC par personne avec Normandie. Les nuages seront te la journée. Les températures Paris Strasbourg Vienne 9 nuits en chambre double (et présents tout au long de la jour- négatives le matin atteindront 4 à Budapest petits déjeuners) dans un hôtel née. Les températures proches de 10 degrés l'après-midi. Nantes Brume en plein centre-ville, avec vols Berne brouillard 0 degré dans l'intérieur le matin Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest quotidiens sur Singapore Airli- atteindront 4 à 11 degrés l'après- Alpes. Sur les Alpes, le soleil sera Lyon Milan nes. Valable du 26 décembre au midi. bien présent. Sur les autres Belgrade Sofia Averses 31 mars 2002. Nord-Picardie, Ile-de-France, régions, le temps sera maussade. a GUIDE. Comment organiser Toulouse Istanbul Centre, Haute-Normandie, Le matin, les gelées seront nom- une randonnée du week-end avec Ardennes. Les bancs de brouillard breuses. Les températures de Rome Pluie nuit dans un gîte d’étape ? Com- présents au petit matin se dissipe- l'après-midi atteindront 4 à Barcelone Naples ment choisir son sac à dos et ses ront progressivement et le ciel res- 10 degrés. 40 o Madrid chaussures ? Comment utiliser tera gris. Les températures attein- Languedoc-Roussillon, Proven- Lisbonne Athènes Orages une boussole et lire le relief sur dront 4 à 8 degrés au meilleur ce-Alpes-Côte d'Azur, Corse. Le une carte ? Comment soigner moment de la journée. matin, quelques averses orageuses Séville une ampoule ? Autant de ques- Champagne, Lorraine, Alsace, se produiront en Corse. Sur les Neige tions auxquelles répond Randon- Bourgogne, Franche-Comté. Au autres régions, le soleil brillera tou- Alger Tunis née et Trekking, un guide de Domi- lever du jour, des brouillards te la journée. Les températures nique Le Brun publié chez Solar o o o givrants seront parfois présents. atteindront 9 à 14 degrés. Rabat 0 10 20 Vent fort (78 F, 12 ¤). PRÉVISIONS POUR LE 20 NOVEMBRE 2001 PAPEETE 25/30 S KIEV -5/2 * VENISE 3/10 S LE CAIRE 13/23 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 24/30 P LISBONNE 9/14 S VIENNE 1/3 * NAIROBI 15/25 S et l’état du ciel. S : ensoleillé; N : nuageux; ST-DENIS-RÉ. 23/28 S LIVERPOOL 7/10 C AMÉRIQUES PRETORIA 18/25 C EUROPE LONDRES 6/10 N BRASILIA 20/25 P RABAT 10/20 S C : couvert; P : pluie; * : neige. AMSTERDAM 6/9 P LUXEMBOURG 2/6 C BUENOS AIR. 19/26 P TUNIS 12/18 P FRANCE métropole NANCY 0/6 C ATHENES 16/20 N MADRID 2/10 S CARACAS 25/30 P ASIE-OCÉANIE AJACCIO 9/14 P NANTES 2/4 C BARCELONE 7/11 N MILAN 3/10 S CHICAGO -1/6 S BANGKOK 20/28 S BIARRITZ 8/10 C NICE 10/16 S BELFAST 6/11 P MOSCOU -6/-2 * LIMA 15/19 S BEYROUTH 15/20 S BORDEAUX 0/5 C PARIS 2/6 C BELGRADE -1/5 * MUNICH -2/3 P LOS ANGELES 14/19 S BOMBAY 24/34 S BOURGES 1/5 C PAU 2/6 C BERLIN 1/3 C NAPLES 9/14 P MEXICO 7/18 S DJAKARTA 27/31 C BREST 6/11 C PERPIGNAN 5/10 S BERNE -3/4 C OSLO 1/4 S MONTREAL -3/11 S DUBAI 20/28 S CAEN 5/11 C RENNES 1/8 N BRUXELLES 5/8 C PALMA DE M. 6/14 S NEW YORK 5/15 S HANOI 15/24 S CHERBOURG 8/11 C ST-ETIENNE -3/4 N BUCAREST -5/7 * PRAGUE -2/1 N SAN FRANCIS. 12/16 S HONGKONG 15/23 S CLERMONT-F. -2/5 C STRASBOURG 0/5 C BUDAPEST 1/4 N ROME 7/14 N SANTIAGO/CHI 12/28 S JERUSALEM 12/21 S DIJON -3/6 C TOULOUSE 2/7 C COPENHAGUE 3/6 S SEVILLE 7/16 S TORONTO 1/4 C NEW DEHLI 13/27 S GRENOBLE -2/6 S TOURS 0/5 C DUBLIN 5/11 P SOFIA -1/6 * WASHINGTON 5/16 S PEKIN 3/15 S LILLE 0/7 C FRANCE outre-mer FRANCFORT 1/6 P ST-PETERSB. -9/-7 * AFRIQUE SEOUL 6/15 S LIMOGES -3/5 C CAYENNE 23/32 S GENEVE -2/3 C STOCKHOLM 0/3 C ALGER 7/18 N SINGAPOUR 26/31 P LYON -1/5 N FORT-DE-FR. 25/28 S HELSINKI -9/-4 C TENERIFE 19/23 P DAKAR 25/30 S SYDNEY 14/20 C MARSEILLE 4/11 S NOUMEA 23/29 P ISTANBUL 8/11 P VARSOVIE -5/2 * KINSHASA 22/29 P TOKYO 8/16 S Situation le 19 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 21 novembre à 0 heure TU

ASTRONOMIE La beauté fatale de Vénus, jumelle empoisonnée de la Terre ASTRE le plus brillant de nos se révèle des plus inhospitalières. planètes telluriques (les quatre plus puissant effet de serre qui empê- nuits après la Lune, Vénus bénéfi- Seulement, pendant longtemps, proches du Soleil) bouillaient com- chait la chaleur émise par la planè- cie d’un préjugé favorable. L’ap- regarder ce corps de plus près a été me des marmites et connaissaient te sous forme d’infrarouges de prentissage de l’astronomie passe impossible. La faute en est à l’épais- un dégazage monstrueux et des s’évacuer dans l’espace. La chaleur souvent par elle, même s’il faut sou- se couche de nuages qui recouvre la réactions chimiques impliquant augmenta, provoquant le dégaza- vent expliquer aux enfants que planète en permanence, réfléchit, hydrogène et oxygène. Sous forme ge des substances volatiles conte- l’« étoile du Berger » n’est pas une tel un miroir, les rayons du Soleil et de vapeur, l’eau apparaissait. Par nues dans les roches de surface et, étoile mais la deuxième planète la lui confère cet inimitable éclat. ailleurs, météorites et comètes qui, du même coup, renforçant l’opaci- plus proche du Soleil… La blan- Pour paraphraser Baudelaire, l’at- à l’époque, ne cessaient de bombar- té des couches nuageuses. Vérita- cheur éclatante de Vénus évoque mosphère de Vénus « pèse comme der les jeunes planètes, les approvi- ble cercle vicieux, l’effet de serre irrésistiblement la pureté, la beau- un couvercle ». Au sol, même si l’at- sionnaient en eau. s’est nourri de lui-même et la tem- té, et on lui a donné le nom de l’ac- traction gravitationnelle est sensi- Quand la Terre, après sa phase pérature n’a cessé de grimper. corte déesse de l’amour. Qui pour- blement la même que sur la Terre, de dégazage, commença à se refroi- Pour savoir ce que cache le rait donc imaginer que cette planè- un éventuel voyageur serait écrasé dir, la vapeur d’eau contenue dans rideau de nuages vénusiens, il a te, la plus proche de la Terre et la comme une noix sous un éléphant son atmosphère se condensa et des donc fallu envoyer des sondes. La plus semblable par la taille et la car la pression atmosphérique est trombes d’eau mêlée d’acide sulfu- première fut Mariner-2 en 1962, composition, n’abrite en réalité 90 fois supérieure à celle régnant à rique se déversèrent, dissolvant le suivie d’une vingtaine d’autres, au qu’un enfer invivable ? la surface de notre globe bleu. Par calcium contenu dans les roches de nombre desquelles la série soviéti- A y regarder de plus près, Vénus ailleurs, l’air vénusien constitue un la croûte primitive. Le calcium, réa- que des Venera. Venera-7 fut la véritable poison, composé à plus de gissant avec le gaz carbonique première à s’y poser en 1970 et, SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE 95 % de dioxyde de carbone. Enfin, atmosphérique, piégea ce dernier cinq ans plus tard, Venera-9 la pre- • vendredi 23 novembre 2001 (à Paris) • ultime réjouissance, la température sous forme de calcaire qui allait mière à transmettre des images de ambiante dépasse allégrement les s’accumuler au fond des océans. sa surface. C’est à la sonde Magel- 450˚ C, soit plus que la chaleur L’atmosphère était ainsi purifiée lan (lancée en 1989) et à son radar

régnant sur Mercure, pourtant de son CO2. que l’on doit la plus récente carto- beaucoup plus proche du Soleil. En raison de sa plus grande graphie de Vénus et de ses nom- Pour comprendre les raisons de proximité du Soleil (108 millions breux volcans. Depuis Magellan, 8h13Lever Coucher 17h01 ces conditions dantesques et pour- de kilomètres contre 150 pour plus aucun engin n’a été consacré quoi deux corps a priori aussi sem- nous), Vénus n’a pas eu cette chan- à l’étoile du Berger, trop inhospi- NASA blables que Vénus et la Terre sont ce. La température y étant légère- talière pour accueillir la vie si au bout du compte si différents, il ment supérieure à celle de la Terre, ardemment recherchée par les La surface tourmentée de Vénus, faut remonter dans l’histoire du sys- le déluge salvateur n’a pu avoir astronomes. la belle inhospitalière, sans ses épais nuages, 14h30Lever Coucher 0h48 tème solaire. Peu après leur créa- lieu. Au contraire. Le gaz carboni- telle que l’a cartographiée le radar de la sonde américaine (le 24/11) tion il y a 4,5 milliards d’années, les que a gagné la bataille, créant un Pierre Barthélémy Magellan, lancée en 1989.

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 01 - 273 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 249

123456789101112 mis de demain. - 7. Nuisibles Solution du problème no 248 grille recouvrira-t-il forcément six pour la santé. - 8. Vaut de l’or. Plan de coupe paru dans Le Monde du 13 novem- cases portant des numéros diffé- I Roulent en ville assez propre- bre. rents. Un éventuel pavage recouvri- ment - 9. Agressée par son envi- ON TRACE les vingt et un seg- On ne peut recouvrir une grille rait alors 12 cases 1, 12 cases 2, …, II ronnement. - 10. Très bonne ments reliant entre eux sept points 8 × 9 à l’aide d’hexaminos 6 × 1. 12 cases 6. disposition. Bouts de Nylon. - 11. de l’espace. Une solution consiste à numéroter Or, il n’y a que 11 cases 5 et 6 et 13 III Fait la liaison. Toujours libre. - Combien d’entre eux, au maxi- les cases de la grille avec les chif- cases portant les numéros 2 et 3. 12. Servi chaud à la table des mum, peuvent traverser un même fres de 1 à 6 se suivant dans les – En s’appuyant sur ce raisonne- IV Nippons. Pris dans la masse. plan (ne passant par aucun des sept deux directions suivant le même ment, on constate qu’on ne peut points) ? cycle, comme dans le schéma paver à l’aide d’hexaminos 6 × 1 V Philippe Dupuis Généralisation : ci-contre. que les grilles dont une des dimen- Combien, au maximum, des seg- Ainsi, un hexamino posé sur la sions est un multiple de 6. VI SOLUTION DU N° 01 - 272 ments joignant n points de l’espace peuvent traverser un même plan ne VII Horizontalement passant par aucun des n points ? I. Renard. Héron. - II. Exonérée. VIII Obi. - III. Phi. Puebla. - IV. Risible. Elisabeth Busser Teig (gîte). - V. Eberlués. Ta. - VI. et Gilles Cohen IX SE. Raisonner. - VII. Semais. Ui. Râ. © POLE 2001 - VIII. Ad. Aillée. - IX. Optionnelles. X - X. Nuée. Tireuse.

Verticalement HORIZONTALEMENT mets. Conjonction. - IX. Au Mon- 1. Répression. - 2. Exhibée. Pu. de, on essaie de les traiter cor- - 3. Noise. Maté. - 4. An. Irradié. - I. Après révolte, ils ont moins rectement. - X. Manifester son 5. Remblai. - 6. Dr. Luisant. - 7. bien réussi que les suivants. Ont mécontentement comme un Epées. Ini. - 8. Heu. Soûler. - 9. Et. réussi dans le gardiennage. - II. équidé. Adressée avec force. Nille. - 10. Robe. Elu. - 11. Oblité- Solution dans Le Monde du Beau discours. Article. Grecque. - rées. - 12. Niagara. Se. 27 novembre. III. Bien couverte et trop char- VERTICALEMENT gée. L’étain. - IV. Oui au Sud. Ne restera pas bloquée sur place. - 1. Ouvre le passage. - 2. Particu- V. Met tout le monde à la bonne le fondamentale. - 3. Fait le bon- heure. Encouragement au stade. heur du greffier. Bien exposée. - Facilite la traction. - VI. Le ren- 4. Monstre de papier. Venir de dez-vous des festivaliers. Ouver- façon désordonnée. - 5. Vous ture scolaire. - VII. Dénoncé. met dans un drôle d’état. - 6. Maintient l’aviron en bonne pla- Marin qui ne manqua pas de ce. - VIII. Atteindras des som- souffle. Prépare les grands com- 30 CULTURE LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001

EXPOSITION Le Musée de Greno- Edouard Jeanneret (Le Corbusier). reconstruction du bonheur des hom- nue au même titre que le Bauhaus en par la reconstitution d’une pièce du ble consacre une exposition, « L’Esprit b FASCINÉS par le progrès scientifi- mes en pensant la peinture et l’intégra- Allemagne ou le constructivisme Pavillon de l’Esprit nouveau, conçu par nouveau, le purisme à Paris de 1918 à que et l’esthétique de la machine, ils tion des arts dans la vie moderne, la russe. b CETTE MANIFESTATION claire Le Corbusier pour l’Exposition interna- 1925 » , à trois artistes : Amédée Ozen- souhaitaient répondre à des principes maison, l’espace urbain. b UNE CON- et bien cadrée, composée de quelque tionale des arts modernes décoratifs fant, Fernand Léger et Charles- picturaux qui allaient permettre la TRIBUTION parisienne majeure, recon- quatre-vingts œuvres, est complétée et industriels en 1925 à Paris. L’esprit constructif, entre peinture et architecture Au Musée de Grenoble, autour de la reconstitution du Pavillon de L’Esprit nouveau, de 1925, une exposition décrypte les relations entre Amédée Ozenfant, théoricien du purisme, Fernand Léger et un peintre plus connu comme architecte, Le Corbusier

nuum spatial », dans lequel les sur l’architecture polychrome dans L’ESPRIT NOUVEAU. Le purisme objets deviennent des éléments de la revue L’Architecture vivante,ilréa- à Paris, 1918-1925. Musée de construction, où les cannelures des lise des « Compositions murales » Grenoble, 5, place de Lavalette, verres sont aussi strictes que celles non objectives comme celles des Grenoble (Isère). Tél. : 04-76-63- des colonnes doriques. La mise en néoplasticiens. 44-44. Tous les jours de 11 heu- ordre est littérale dans cette recher- Fernand Léger va plus loin que res à 19 heures. Nocturne le mer- che d’un langage harmonieux et uni- ses amis puristes qui considèrent la credi jusqu’à 22 heures. Fermé le versel qui passe par le Parthénon. peinture abstraite comme décorati- mardi. Jusqu’au 6 janvier. Entrée Les amalgames entre l’intérieur et ve et n’ont jamais franchi le pas. On 2,3 ¤ (15 F). Catalogue 248 pages, l’extérieur dans l’espace puriste peut donc parler des répercussions 42,69 ¤ (280 F) Diffusion Seuil. sont particulièrement évidents dans du purisme sur Léger, qui peut en un grand tableau que Jeanneret oublier son goût pour les contrastes « Le fond de ma recherche et de peint en 1923, la Nature morte aux ma production intellectuelle a son nombreux objets, riche en polychro- secret dans la pratique ininterrompue mie. Elle est assimilable à un paysa- Amédée Ozenfant, de la peinture. (…) Dessins, tableaux, ge urbain, et ressemble beaucoup à sculptures, livres, maisons et plans ne la composition du Remoqueur de intellectuel sensible sont, en ce qui me concerne personnel- Fernand Léger, qui est de la même lement, qu’une seule et même mani- année. Toujours en mal d’expérien- Amédée Ozenfant (1889-1966) festation créatrice vouée à diverses ces ouvrant sur de nouveaux territoi- était un intellectuel sensible, formes de phénomènes. » C’est Le res de la création, ici, celui de l’archi- que l’on connaît souvent mieux Corbusier qui écrit cela, en 1953. Cet- tecture dans son rapport au monde par ses écrits et son Journal que te relation étroite de l’architecte moderne, Léger devait apporter au par ses tableaux, peut-être parce avec la pratique picturale remonte à purisme sa dynamique des formes que sa carrière de peintre après l’époque où Le Corbusier s’appelait et des couleurs. Ozenfant et Le Cor- le purisme et sa relation avec Le encore Charles-Edouard Jeanneret, busier sont autrement puritains que Corbusier ne satisfait pas. Né en plus exactement au moment de sa lui. L’autoportrait d’Ozenfant en 1886 à Saint-Quentin, il était le rencontre avec le peintre Amédée 1918, qu’une palette aux tons fils aîné d’un entrepreneur de Ozenfant, à Paris, à la fin de 1917 ou sourds, bruns, et vert-de-gris accen- travaux publics qui était un des au début de 1918. tue, en donne une idée, et il y a gros premiers utilisateurs du béton. Alors bien connu dans les milieux à parier que, sans les peintures D’où une familiarité précoce intellectuels parisiens pour ses d’une austérité relative de son avec le domaine bâti et la moder- réflexions esthétiques publiées dans moment puriste, l’exposition de Gre- nité. Après un enseignement Notes sur le cubisme (1916), Ozen- noble ne respirerait pas la vie des suivi chez les dominicains, il a, fant y a utilisé pour la première fois 2001 ARTISTS RIGHTS SOCIETY, NEW YORK/ADAGP, PARIS formes avec le même bonheur. entre autres, étudié la peinture le terme de « purisme ». Cet essai « Nature morte au verre de vin rouge », d’Amédée Ozenfant, 1921. Entre Ozenfant et Jeanneret, Fer- et les arts décoratifs, ou encore est la base des principes picturaux nand Léger en un premier temps, administré une maison de cou- qu’il va mettre en œuvre avec Jean- tectes autour d’un projet de société, long du parcours, côte à côte, en délicat, aime la transparence, cette c’est un peu le chien dans un jeu de ture, avant de rencontrer Char- neret, en tandem à la façon de Bra- n’avait pas encore fait l’objet d’une vis-à-vis ou séparément. On a sou- notion si importante dans le devenir quilles. S’il entre dans le purisme, il les-Edouard Jeanneret. Il aimait que et Picasso inventant, justement, grande exposition en France. Elle a vent trouvé ennuyeuse cette peintu- de l’espace architectural. Chez l’un n’en fait pas une religion. Ses cou- les voitures et la vitesse. Le Cor- le cubisme, « l’art trouble, d’une épo- d’abord été réalisée au County re de natures très mortes et figées, et chez l’autre, on découvre même leurs vives équivalent à ce que ses busier, avec qui il s’est brouillé, que trouble », mais à cette différen- Museum de Los Angeles, par Carol pleines de théories de bouteilles et des tableaux remarquables de har- amis décrivent comme des « élé- lui doit plus qu’on ne le dit. ce qu’ils savaient mieux que Picasso S. Eliel, puis à Grenoble, où Serge de guitares plantées droit, surtout diesse : comme ce Miroir, un carré ments de perturbation », et ne sont et Braque où ils allaient. Dans le Lemoine l’a modifiée, notamment pas en oblique. C’est peut-être vrai, blanc dans un plan rouge, d’Ozen- pas les couleurs de « la grande gam- sens d’un grand « nettoyage » de la en augmentant la participation des mais pas ici, où un dosage savant fant en 1918, et la même année le me », qui sont par exemple l’ocre, le de formes géométriques et de figu- langue plastique au profit d’une quê- œuvres de Fernand Léger. Avec une permet de mesurer l’austérité des carré de La Cheminée de Jeanneret blanc, le noir. Il n’empêche qu’à l’oc- res humaines, mais pas longtemps. te de clarté, d’harmonie, d’équilibre, soixantaine de peintures et de deux enjeux plastiques, tout en y recon- aux couleurs ocre et brunes des frè- casion il met, lui aussi, de l’ordre Chassez le naturel… Et Léger dans d’universalité. En faisant rimer les salles pleines de dessins, c’est une naissant de la diversité, voire de la res Le Nain, dont la peinture est une dans sa peinture. Il multiplie les ses tableaux reconstruits, d’introdui- formes classiques et contemporai- exposition claire et bien cadrée, fantaisie, chez les uns et les autres, référence pour les puristes, avec cel- cadres, les agencements de plans à re troncs d’arbre, fruits, feuilles, nes, le capot d’une Hispano-Suiza comme les idées et les formes qui et la différence de sensibilité qui les de Poussin, Ingres, Corot et Seu- l’orthogonale, adopte la frontalité, plantes et têtes. Après 1925, après le avec les colonnes du Parthénon, les ont présidé à l’élaboration des s’exprime chez Ozenfant et Jeanne- rat. La ligne française. architecture ses tableaux, les agré- purisme, la référence aux formes de formes cylindriques des silos améri- tableaux. ret, qu’on devrait ne pas confondre. Les jeux de transparence chez mente de moulures, de profilés, de la nature sera d’ailleurs utilisée par cains avec les chevets des églises Pour commencer, une petite salle L’un et l’autre tendent vers l’é- Ozenfant servent le projet commun cannelures. S’il cesse de faire tour- Jeanneret. Quant à Ozenfant, il romanes. montre la fin du cubisme avec Bra- pure et le plan en faisant des coupes de définition d’un nouvel espace ner les formes comme des hélices, il reviendra à une figuration délicate, que, Picasso, Gris et Léger. Pour à la Juan Gris quand celui-ci résume dans lequel les bouteilles, les verres, cherche une autre dynamique en qui fait penser à la peinture de Savi- L’ART ENTRE DANS LA MAISON finir, trois tableaux postérieurs à en une seule image un objet vu sous la guitare perdent leur autonomie chargeant les couleurs de faire avan- nio, frère de Chirico. L’ombre du sur- Le purisme serait une mise en 1925, évoquent l’après-purisme différents angles. Mais Jeanneret sans perdre leur contour, s’interpé- cer ou reculer les plans. Il a le souci réalisme plane sur la peinture. ordre, mais pas un retour à l’ordre d’Ozenfant, de Le Corbusier et de donne volontiers de la densité à ses nètrent, en harmonie avec leur des espaces « élastiques » et, en réactionnaire, contrairement à ce Léger, que l’on retrouve tout au objets, alors qu’Ozenfant, ce grand cadre. Ils forment avec lui un « conti- 1924, l’année où il publie un essai Geneviève Breerette qui s’est produit un peu partout en Europe au lendemain de la première guerre mondiale, la « der des ders ». Avec l’optimisme de créateurs fasci- De la revue au pavillon, la modernité en mouvement nés par le progrès scientifique et technique, l’esthétique de la machi- L’ESPRIT NOUVEAU , c’est huit numéros paraissent jusqu’en 3 millions d’habitants. C’est « une En accompagnement de l’exposi- ne et le dessin industriel, les puristes d’abord la revue qu’Amédée Ozen- 1925, année où prend fin la colla- résidence type, réalisée de façon tion de la peinture puriste, le Ozenfant et Jeanneret, auxquels il fant et Charles-Edouard Jeanneret boration de l’architecte et du pein- exclusivement industrielle, utilisant Musée de Grenoble a la bonne faut ajouter un troisième larron, Fer- fondent en 1920. Sous-titrée tre. Année de la construction du systématiquement des éléments de idée de proposer la reconstitution nand Léger, participeraient de la Revue internationale d’esthétique, pavillon de l’Esprit nouveau à l’Ex- série ». Un tel programme soule- de la grande salle du pavillon : une reconstruction et du bonheur des elle est l’illustration de l’activité position internationale des arts vait la réprobation des organisa- formidable occasion de mesurer hommes en pensant la peinture et contemporaine à travers de nom- modernes décoratifs et indus- teurs de l’exposition, qui avaient l’importance de cette construction l’intégration des arts dans la vie breuses rubriques : littérature, triels, la fameuse exposition qui voulu imposer le thème de « la révolutionnaire, et sa portée jus- moderne, la maison, l’espace urbain. architecture, peinture, urbanisme, allait donner naissance au style art maison d’un architecte ». Ce à qu’à aujourd’hui quant à son amé- Cette contribution parisienne esthétique, philosophie, sociolo- déco, dont se démarque résolu- quoi Le Corbusier nous dit qu’il a nagement intérieur. La salle, majeure et reconnue aux avant-gar- gie, économie, vie moderne, spec- ment Le Corbusier. répondu : « Non, la maison de tout dotée d’une mezzanine, est un vas- des des années 1920, comme le Stijl tacles, sports… C’est pour y expo- Le pavillon est conçu comme le monde, ou tout bonnement l’ap- te espace décloisonné dont les hollandais, le Bauhaus en Allema- ser ses conceptions de l’architec- « la cellule d’un immeuble-villa », partement d’un monsieur quelcon- fonctions (cuisine, salle-à-manger gne et le constructivisme russe, qui, ture et de l’urbanisme que Jeanne- qui est un des constituants du plan que ayant des soucis de bien-être et et salon-bureau) sont définies par tous, rapprochent peintres et archi- ret est devenu Le Corbusier. Vingt- pour une ville contemporaine de de beauté. » des blocs de casiers standards hauts sur pieds que Le Corbusier a dessinés. Ainsi : « Le meuble ne vient pas ajouter une architecture GETTY RESEARCH INSTITUTE possible à une architecture déjà Vue intérieure du Pavillon arrêtée. Il fait architecture. » de l’Esprit nouveau, dessiné Jusque-là aucun architecte par Le Corbusier en 1925. n’avait pareillement entrepris de dégager l’espace de l’habitation, L’autre nouveauté du pavillon de faire le « vacuum cleaning »,le est la coloration des murs désen- nettoyage par le vide, en suppri- combrés, où seules sont autori- mant les meubles et en n’autori- sées quelques œuvres d’amis, et sant que des tables et des fau- un petit avion au-dessus de la fenê- teuils. Le mobilier du pavillon de tre du coin repas. Sans doute un l’Esprit nouveau n’a pas été dessi- hommage à la vitesse et à la né par l’architecte, dont le premier modernité, que symbolisent aussi prototype de chaise, une « machi- les voitures Voisin. ne à s’asseoir » toujours éditée, Sur un mur, une peinture de Fer- date de 1927. Joués contre les ber- nand Léger, La Balustre, côtoie gères et les causeuses des siècles une nature morte de Le Corbusier, passés, les fauteuils en cuir sont tandis qu’en vis-à-vis un tableau de style fumoir anglais (on recon- de Juan Gris est accroché à côté naît là l’amateur de tabac, qui fait d’une composition puriste d’Ozen- de la pipe une composante essen- fant, du même format que La tielle de ses natures mortes !) ana- Balustre. Une petite sculpture de logue à ceux, « coûteux » au dire Zadkine est placée sur une conso- de l’architecte, de chez Maple. Ils le accrochée à la mezzanine. Une sont produits par la firme Abel autre œuvre du sculpteur mar- Motté. Les fauteuils en bois cour- quait aussi l’entrée du pavillon. be sont des modèles édités par Une façon amicale de mettre les Thonet. Les chaises métalliques arts en relation avec l’architecture. ressemblent à celles des parcs pari- siens. G. B. CULTURE LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 31

DÉPÊCHES a URBANISME : les travaux de construction du futur musée du A New York, Calmann-Lévy et Stock fusionnent quai Branly, commencés en sep- tembre, peuvent continuer. Le tri- bunal administratif de Paris a reje- té vendredi 16 novembre les requê- les collectionneurs hésitent et créent une nouvelle maison d’édition tes des riverains contre le permis de construire. La direction du musée dessiné par Jean Nouvel Les deux sociétés du groupe Hachette ont décidé d’unir leurs pour les « arts premiers » confir- à vendre leurs chefs-d’œuvre me un calendrier prévoyant équipes, leurs fonds et leurs collections dans une structure commune. l’ouverture en 2004. Les requêtes avaient été déposées début novem- L’art contemporain américain domine les enchères Elles ambitionnent de publier entre 160 et 170 titres en 2002 bre par l’Association des riverains du quai Branly, l’Association pour NEW YORK consacrer une pièce entière –, a été CALMANN-LÉVY et Stock ont le rectement rétribués, que leurs à-valoir nu de scores supérieurs à 100 000 la sauvegarde du site Alma-Champ- de notre envoyé spécial vendue 52 500 dollars, dans la four- projet de s’associer pour créer une ne soient pas réglés au lance-pierre, je exemplaires. Nous y avons eu plus de de-Mars et trois particuliers, con- La semaine de ventes aux enchè- chette de son estimation. nouvelle maison d’édition. La déci- crois à la pub dans les journaux, aux succès champagne que de succès gros testant la légalité du permis délivré res d’art contemporain de New Christie’s dispersait, le lendemain, sion prise par Jean-Etienne Cohen- primes pour les salariés… En bref, rouge ; or c’est le gros rouge qui fait en janvier pour un édifice offrant York avait débuté cahin-caha. 15 novembre, les lots phares de sa Seat, PDG de la première, et Jean- j’aime que mes auteurs et mes collabo- vivre les troupes ! » 35 000 mètres carrés de surfaces Phillips avait plutôt bien tiré son session d’art contemporain, parmi Marc Roberts, gérant et directeur rateurs ne manquent pas d’argent. La structure juridico-financière utiles et 7 500 mètres carrés de jar- épingle du jeu, lundi 13 novembre, lesquels une œuvre très surprenante éditorial de la seconde, d’unir leurs C’est un discours que Hachette a tou- devrait être mise au point fin février dins. Le budget prévu est de mais sans obtenir de résultats excep- de Félix Gonzalez-Torrès, compo- équipes, leurs fonds et leurs collec- jours compris, sans jamais me mettre ou fin mars ; les équipes de Cal- 1,1 milliard de francs (0,17 milliard tionnels. Le lendemain, Christie’s a sée de 147,4 kilos de bonbons bleus tions dans une structure commune, des bâtons dans les roues, et je préfère mann-Lévy et de Stock vont tra- d’euros), et le nouvel établisse- complètement raté sa vente d’art étalés au sol. Elle a été adjugée qui pourrait prendre le nom de Cal- rater le Goncourt avec François Sal- vailler ensemble « le plus vite possi- ment doit recevoir notamment les d’après-guerre, avec un total de 666 000 dollars, frais inclus, soit un mann-Lévy/Stock, a été annoncée à vaing ou Michel Braudeau que de ble », dans un lieu unique, qui pour- collections du Musée des arts 25,1 millions de dollars, là où les peu moins de 4 618 dollars le kilo, à Paris le lundi 19 novembre, avec l’ac- l’avoir chez Gallimard avec Jean- rait être le siège de la rue Auber (où d’Afrique et d’Océanie de la porte experts de la maison en attendaient un collectionneur gourmet. Dans un cord de Jean-Louis Lisimachio, Prési- Christophe Rufin. C’est pour cela que réside Calmann-Lévy), mais moyen- Dorée, à Paris. 31,6 au pis, et près d’un tiers des autre registre, le poil pubien joli- dent-directeur général du groupe nant travaux. La vocation de Stock a MUSÉES : à New York, un œuvres restées invendues (Le Mon- ment disposé en spirale dans un Hachette, auquel appartient Stock, est le rayon littéraire, mais la collec- musée dédié à l’art autrichien et de du 16 novembre). savon par Tom Friedman a eu plus et qui détient également la majorité « On rapproche tion jaune dirigée par Martine Saa- allemand a été inauguré vendre- En cause, dit-on, la place donnée de succès (58 750 dollars) que les (57 % des parts) de Calmann. da sera maintenue aux côtés de la di 16 novembre. Installée dans à la collection du magnat de l’immo- poils d’aisselle de Sarah Lucas restés Cette fusion revêt un caractère his- deux catalogues, collection bleue de Jean-Marc une demeure art nouveau, non bilier allemand Hans Grothe, quali- invendus a 18 000 dollars. torique, en raison de l’ancienneté de Roberts. Quand aux collections de loin de la Frick Collection, à l’est fiée d’ésotérique par les plus doux Des invendus, il y en eut, ce soir- ces deux structures éditoriales, mais aussi deux littérature étrangère de chacune des de Central Park, la Neue Galerie des commentateurs. Le New York là. A peu près un quart des lots Stock ayant été fondée en 1708 et deux maisons, elles pourraient se résulte de la rencontre, dans les Times avance même, en creux, une n’ont pas trouvé preneur, mais la Calmann-Lévy en 1836. Jean-Etien- patrons aux talents fondre en une seule. années 1960, d’un marchand d’art, explication plus radicale : en ces vente a totalisé 6,9 millions de dol- ne Cohen-Seat en assurera la prési- Les documents sont l’affaire de Serge Sabarsky, mort en 1996, et temps de renouveau du nationalis- lars, approximativement dans la dence et Jean-Marc Roberts la direc- complémentaires » Calmann-Lévy, mais Stock lancera du président d’une grande société me aux Etats-Unis, les collection- fourchette de son estimation. Elle tion générale éditoriale. Ils ont l’am- sous son label une collection « Bio- de cosmétiques, Ronald S. Lauder, neurs veulent de l’art américain. Jus- fut donc loin d’être un échec, com- bition de publier entre 160 et 170 graphies ». « Cela ne nous empêche- ancien ambassadeur des Etats- tement, le Wesselman, le Warhol et me en témoignent trois records de titres en 2002, pour un chiffre d’affai- j’ai quitté Le Seuil il y a huit ans, et ra pas d’avoirs des éditeurs transver- Unis à Vienne et collectionneur. La le De Kooning que proposait Chris- prix : 666 000 dollars pour un res de 180 millions de francs que je ne travaille pas dans une mai- saux », précise Jean-Marc Roberts, première exposition réunit des tie’s ont fait de hauts prix. Ce que grand tableau d’Alex Katz représen- (27,441 millions d’ euros). Calmann- son dite indépendante. Beaucoup qui commente son titre de directeur œuvres de Gustav Klimt, Egon confirme Philippe Ségalot, ancien tant son épouse Ada abritée sous Lévy (qui englobe aussi les Editions d’auteurs, Christine Angot, Nina Bou- éditorial en ces termes : « Les seuls Schiele, Paul Klee, Oskar Kokosch- directeur du département d’art con- un parapluie ; 314 000 dollars pour n˚1) pesait jusqu’alors environ 110 raoui, François Taillandier, François titres qui m’intéressent, ce sont les ka et Otto Dix, ainsi que des sculp- temporain de Christie’s, devenu une sculpture hyperréaliste de Dua- millions, et Stock 75 millions. Salvaing ne m’auraient pas rejoint titres des livres. » tures et des bijoux. Elle s’intitule : conseiller artistique pour quelques ne Hanson figurant un gardien en « Cela s’est décidé en mars dernier, ailleurs. Mais Stock, hormis le livre « Deux mondes. Art d’Autriche et très gros collectionneurs : «Le uniforme et au regard rêveur ; et commente Jean-Marc Roberts, alors récent d’Erik Orsenna, n’a jamais obte- Jean-Luc Douin d’Allemagne : 1890-1940 ». temps n’est pas aux sujets politiques 600 000 dollars pour une photogra- que je déjeunais avec Jean-Etienne, ou macabres. Les gens veulent des phie d’Andreas Gursky montrant la que je connais depuis plus de vingt couleurs vives, des tableaux agréa- façade d’un immeuble de Montpar- ans, et avec lequel j’entretenais une bles. Le succès de la vente de Sothe- nasse. Ce qui fait quasiment tripler amitié secrète. » Jean-Etienne Cohen- by’s consacre le triomphe fait par le la cote de cet artiste en un an (Le Seat parle, lui, de « complicités de marché à un goût américain. » Monde du 9 août 2001). Elle aussi vie ». Les deux hommes ont imaginé appartenait à la collection Hans de créer une dynamique plus puis- REPLI SUR DES VALEURS SÛRES Grothe, qui, dans sa partie contem- sante en unissant leurs énergies, Car la vacation organisée par poraine, a fait oublier les mauvais dans le but de se développer, de Sotheby’s, mercredi 14 novembre, résultats de sa part plus ancienne : s’agrandir (« Aucun licenciement, pas qui en proposait un beau panel, a les quinze photographies de Gurs- de grabuge, au contraire », précise soudain réveillé tout le monde. Elle ky, Thomas Demand, Thomas Ruff Jean-Marc Roberts), d’assembler les a totalisé 44,8 millions de dollars, ou Thomas Struth qu’elle compor- pièces d’un puzzle qui devrait géné- pour une estimation de départ com- tait se sont toutes, sauf une, très rer une plus grande stabilité. prise entre 36,4 et 50 millions de dol- bien vendues. Ce qui permet à Amy « On rapproche deux catalogues, lars. Seuls sept lots sur soixante ont Cappellazzo, responsable du dépar- mais aussi deux patrons aux talents été ravalés. Tobias Meyer, responsa- tement d’art contemporain, de complémentaires, dit Jean-Etienne ble du département d’art contempo- répondre aux critiques nationalis- Cohen-Seat. Moi qui suis plutôt timi- rain de Sotheby’s, qui tenait le mar- tes précédentes : « Certes, les collec- de, ce qui me plaît, c’est le Meccano teau, partage l’analyse commune : tionneurs américains doivent se sen- éditorial, la stratégie, construire, déve- « Nous avons bouclé la vente juste au tir un peu plus patriotes. Mais nous lopper, imaginer des greffes, m’occu- moment de la tragédie du 11 septem- ne sommes pas en guerre contre per des ressources humaines, assurer bre. Ces événements ont accéléré un l’Allemagne. » la liaison avec le groupe. Jean-Marc, mouvement que nous percevions Une manière de signaler que le lui, préfère s’occuper des textes, des depuis quelques mois vers les tableaux problème est ailleurs : les collection- auteurs, de la littérature française, et vraiment importants. Le marché va neurs effarouchés par le contexte il a la passion de communiquer sur les vers ce qui est sécurisant et compré- économique général hésitent à met- livres. » Jean-Marc Roberts souligne hensible. » Et, dans ce cas, il y va gaie- tre en vente leurs chefs-d’œuvre. Les que la situation de Stock était bonne ment : 940 750 dollars (frais inclus) vacations de novembre en compor- quant à l’image, insuffisante sur le pour un dessin de Roy Lichtenstein taient peu, hormis la vente de la col- plan financier : « Nous avions besoin représentant George Washington, lection Gaffé par Christie’s, la semai- l’un de l’autre. Et je préfère cette solu- c’est une somme. Surtout lorsqu’il ne passée. Les résultats de cette fin tion idéale à nos yeux, que nous avons était estimé, au mieux, à 300 000 dol- de semaine le démontrent : ils ont initiée tous les deux sans que l’on nous lars. Du même, 4,07 millions de dol- tort. Il y a toujours autant d’argent le demande, pour prolonger le bail lars pour une pelote de ficelle, pein- disponible sur le marché de l’art new- signé avec Hachette, plutôt que de me te en 1963, qui double ainsi son esti- yorkais. Simplement, on ne sait pas retrouver contraint dans un ou deux mation. Et le reste est à l’avenant, bien dans quoi le dépenser. ans de revoir mes prétentions à la bais- dans une vente très soutenue par de se. Je le dis tout net : je tiens à ce que grands marchands américains, dont Harry Bellet les écrivains que je publie soient cor- Larry Gagosian qui ne laisse pas passer une œuvre d’un de ses artis- tes sans enchérir dessus. Ce repli sur des valeurs sûres por- Les résultats du concours de l’Unité te-t-il tort à l’art le plus contempo- rain ? Pas nécessairement : la ver- sion empaillée des animaux juxtapo- nomade de la mise en scène sés de Maurizio Cattelan a atteint 610 750 dollars, soit 100 000 dollars HUIT NOUVEAUX stagiaires ont été admis au sein de l’Unité nomade de plus que le modèle réduit aux de la mise en scène, qui forme de jeunes metteurs en scène, en liaison squelettes que proposait Phillips en avec le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris : Eric début de semaine : le marché aime Derouet (Kos Compagnie, Angers), Eva Doumbia (Compagnie La Part la sculpture bien en chair. Il l’aime du pauvre, Marseille), Laurent Hatat (Compagnie Anima Matrix, aussi en bon état : contrairement à Douai), Sandrine Lanno (L’Indicible Compagnie, Paris), Emilie-Anne celle que proposait Phillips sans suc- Maillet (Compagnie Les Balagantes, Paris), Eric Massé (Compagnie des cès en début de semaine, Ushering in Lumas, Saint-Etienne), Cécile Pauthe (Paris) et Florian Sitbon (Compa- Banality, une sculpture de Jeff gnie Florian Sitbon, Paris). Quatre-vingts candidats étaient en lice pour Koons de la série « Banality » repré- ce concours ouvert à de jeunes metteurs en scène. Les huit lauréats parti- sentant trois angelots poussant un ciperont, du 5 au 23 novembre, à un atelier sous la direction de Jacques petit cochon, n’avait pas subi de res- Lassalle. Du 14 janvier au 16 février 2002 , ils travailleront auprès du met- tauration. Elle est montée à 1,87 mil- teur en scène Piotr Fomenko à Moscou. Du 4 au 6 mars, ils assisteront à lion de dollars. L’œuvre la plus radi- des ateliers d’initiation à l’éclairage auprès de Gérard Poli, et au son cale de la vente – deux bas géants auprès d’André Serré, au Théâtre national de Strasbourg. fourrés d’épices imaginés par le Bré- silien Ernesto Neto en 1999, qui nécessitent pour leur installation d’y 32 / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 CULTURE

SORTIR

A Rennes, jeunes talents et maîtres anciens PARIS Hamadi, Yannick Jaulin, Alain Le Goff – et par d’autres Un autre monde, plus novices. de Gênes à Censier Bordeaux (Gironde). Association partagent l’affiche du Festival Mettre en scène Un autre monde est possible, film Gustave, 60, rue Saint-Fort. collectif tourné par Jusqu’au 2 décembre. cinquante-cinq réalisateurs Tél. : 05-56-51-16-09. Cinquième édition de ce rendez-vous qui croise théâtre, danse, musique et arts plastiques italiens de toutes les générations De 15 F à 150,87 F. durant les journées du G8, à Pendant neuf jours, la capitale bretonne a vécu nal de Bretagne. Dans cette ville universitaire, sonnée, réunissant acteurs, danseurs et plasti- Gênes, est présenté le mercredi MAUBEUGE au rythme de la cinquième édition du Festival elle a réuni quelque 20 000 spectateurs, sou- ciens, jeunes compagnies et maîtres reconnus, 21 novembre en avant-première, Festival de danse Mettre en scène, production du Théâtre natio- vent très jeunes, autour d’une affiche décloi- comme Robert Wilson. en présence de plusieurs de ses L’édition 2001 du Festival de coauteurs, dont Ettore Scola, danse piloté par le Manège-Scène de témoignages, d’infos et de voix malheureusement, La Nuit surprise lancés sur un plateau, armé d’oran- Mario Monicelli, Francesca nationale de Maubeuge déplie un FESTIVAL METTRE EN SCÈNE. saisies dans la rue –, d’images fixes par le jour – c’est le nom du specta- ges et de rouleaux de Scotch, et Comencini. panorama attractif avec quelques- Théâtre national de Bretagne, ou mobiles et par un panneau tour- cle comme celui de la compagnie parlent de tout et de rien, dessi- Centre universitaire Censier, uns des jeunes chorégraphes les du 8 au 17 novembre. nant sur lui-même, mi-miroir, de Collin – s’étire sans aucune limi- nant au sol ou sur un tableau noir 13, rue de Santeuil, Paris-5e. plus en vue du moment, comme le mi-écran, de se souvenir de l’am- te raisonnable, le metteur en scène des mots, des signes, des lignes qui Mo Censier-Daubenton. chorégraphe japonais Saburo RENNES pleur de la pandémie et de ses pro- ayant sûrement pris du plaisir à finissent par composer une géogra- Le 21 novembre à 19 heures. Teshigawara, expert en de notre envoyé spécial pres atermoiements à la combat- regarder ses acteurs, en toute liber- phie abstraite de voyages, d’erran- Entrée libre. hallucinations visuelles, ou le Jeunes, et même souvent très tre. Le message politique est té, puis, fatalement, à se regarder ces, de rencontres, de témoigna- hip-hopeur amateur d’arts jeunes : c’est le premier mot qui d’autant plus efficace qu’il n’est lui-même mettre en scène. Le bur- ges, tranches de vies simples et BORDEAUX martiaux Farid Berki, jamais en vient à l’esprit après avoir passé pas assené de manière frontale, dif- lesque initial vire à l’ennui, le pro- compliquées, heureuses ou non, Les Allumés du verbe reste d’explorations décalées. Se quelques jours à Rennes à l’occa- fraction du sens pour en multiplier jet s’enlise. tendres ou violentes. S’il n’était un Troisième édition du Festival du partagent également l’affiche sion du Festival Mettre en scène, la charge. peu trop maniéré dans sa mise en conte pour adultes et jeune Jésus Hidalgo, Thomas manifestation annuelle imaginée La ville est le lieu de prédilection UN DIVERTISSEMENT GLAÇANT mouvement, quelquefois trop public, dirigé par Marie-José Duchatelet, Frédéric Flamand et par François Le Pillouer, directeur de Guillaume Janot, photographe Il en va bien autrement avec bavard aussi, ce spectacle aux Germain, dans quinze villes de Jean Nouvel. Et pour la première du Théâtre national de Bretagne de ses propres photographies, Kings, pièce de Michel Schweizer, lignes formelles indiscutables, à l’agglomération bordelaise. fois en France le Sud-Africain (TNB). Jeune, le public, qui recrute concepteur de posters de 240 centi- animateur de la compagnie borde- l’exception d’un usage trop abs- Plusieurs « premières esquisses », Gregory Vuyani Maqoma et le essentiellement dans le cheptel de mètres par 320 qu’il installe en laise La Coma. Ce rassemblement cons de la vidéo, le plus souvent une soirée « cabaret », une nuit Néerlandais Martin Butler. quelque 60 000 étudiants qui font divers lieux, comme ici une coursi- de danseurs-comédiens a fait la bein servis par ses interprètes, s’af- du conte, des histoires chantées et Maubeuge (Nord). Festival les beaux jours – et les longues ve du théâtre, puis qu’il reproduit preuve ici, comme à La Villette il y filierait à la meilleure école new- mises en musique seront animées de danse 2001. Le Manège, nuits – des cafés de la rue Saint- dans la forme ainsi obtenue et a peu, de son énergie à mêler les yorkaise – on pense à Richard par des voix connues rue de la Croix. Du 20 au Michel ou de la rue de Saint-Malo, reproduit encore en les déplaçant, formes – théâtre, danse, arts plasti- Foreman ou au Wooster Group. – notamment Philippe Campiche, 24 novembre. Tél. : 03-27-65-65-40. armée de boit-sans-soif qui titube, augmentés à chaque étape d’élé- ques – au service d’un propos aus- Les quelque 20 000 fidèles de Jeanne Ferron, Lucien Gourong, De 49,20 F à 68,90 F. le plus souvent joyeusement, dans ments de décors nouveaux… Il les si drôle qu’aussitôt inquiétant. Ce Mettre en scène ont pu voir aussi les rues toutes à elle, sur le coup appelle des Non-Lieux et cette défilé d’un maître-chien, d’un San (lointain) de la chorégraphe (Publicité) de quatre heures du matin ; jeunes mise en abyme force l’attention, boxeur, d’un danseur quadragénai- Catherine Diverrès, directrice du aussi, plusieurs des équipes artisti- tord le regard, parfois jusqu’au ver- re réchappé de chez Régine Chopi- Centre chorégraphique national, ques conviées au festival, qu’elles tige, et démolit les certitudes de not, d’un jeune danseur de hip L’Accoustique du vide, de François appartiennent au monde du théâ- chacun sur le statut des images. hop qui joue de la barre classique Verret, After Sun, de Rodrigo Gar- tre, de la danse, de la musique ou Démolition : cela aurait pu être en un tournepied, d’une danseuse cia, ou Eva Peron, de Copi, dans la des arts plastiques, puisque les dis- le mot d’ordre du metteur en scè- de tap dance, d’un golfeur et d’une mise en scène de Marcial di Fonzo ciplines sont ici conviées à dialo- ne Yann-Joël Collin. Dans la salle « blonde idiote » – comme il est dit Bo, enfant surdoué de l’école du guer entre elles. Gabily, splendide lieu de répéti- dans le spectacle –, mi-virtuoses, TNB. Ils ont aussi fait la fête à Woy- L’ambiance s’en ressent : on arri- tion du TNB, le metteur en scène a mi-ratés, n’appartient à aucune zeck, de Büchner, dans la mise en ve tôt dans les différents lieux du voulu s’intéresser à la création forme connue. Leur manière d’in- scène de Robert Wilson sur une festival – les quatre salles du TNB théâtrale avant qu’elle ne soit terpeller la salle, de livrer par bri- partition de Tom Waits pour la bien sûr, mais aussi la Parchemine- offerte au public, du temps du cas- bes des pans de leurs vies quelque- troupe du Betty Nansen Theatre rie, le Centre chorégraphique ting à celui des répétitions. Cinq fois si semblables aux nôtres, amu- de Copenhague. Ce beau spectacle national, le Centre d’art contempo- faux vrais spectateurs sont donc se et glace dans la même seconde. sera bientôt (à partir du 29 novem- rain La Criée, l’école des beaux- choisis parmi le vrai public sur Recherche encore, au carrefour bre) l’invité du Théâtre national de arts, l’Aire libre de Saint-Jacques leurs (maigres) qualités et entre- des formes et des disciplines, avec l’Odéon. Il faudra, d’ici là, en dire de la Lande et le Grand Logis de prennent de créer une pièce dont Tangente, de Suzanne Joubert et les séductions, et la beauté. Bruz, deux communes de l’agglo- on leur remet le texte. Départ toni- d’Alain Béhar. Six interprètes mération rennaise –, on discute truant, comique jusqu’au fou rire ; habillés comme vous et moi sont O. S. beaucoup avant et après les specta- cles et on finit généralement la soi- rée au Cabaret. Cette salle, habi- TROIS QUESTIONS À… national de la ville. Le deuxième durée de trois ans, à charge pour GUIDE tuellement affermée à l’école du mandat avait pour but de préparer eux de donner une création tous TNB au quatrième étage du théâ- FRANÇOIS LE PILLOUER la transformation du TNB en un les deux ans à Rennes. Ce pôle s’as- tre, se transforme pour neuf jours pôle européen de création théâtra- socierait avec les théâtres et écoles CINÉMA-FESTIVAL 20 heures, du mardi au samedi ; de en bar, dance floor et forum d’infi- Vous arriverez, en septembre le et chorégraphique, en hissant de trois grandes villes européen- 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Carte blanche à Lobster Films Le Bourreau de Longwy nies discussions nocturnes dans 12002, au terme de votre deuxiè- notre école d’acteurs et nos produc- nes, comme Berlin, Londres, de Kornel Hamvai, mise en scène de les effluves de substances (tou- me mandat à la tête du Théâtre tions au niveau national. Madrid ou Lausanne. Serge Bromberg, directeur de Lobster Films, maison de restauration, invite à Jean-Loup Rivière. jours) illicites. national de Bretagne (TNB). Quel- Comédie-Française Studio-Théâtre, 99, découvrir des films de Charley Bowers, er os les leçons retenez-vous de ces huit Cette perspective européenne Le principe en est-il acquis et Georges Pal, des frères Fleisher et rue de Rivoli, Paris-1 .M Palais-Royal, Louvre. Le mardi 20, à 20 h 30. Tél. : DIFFRACTION DU SENS années passées à Rennes ? vous paraît-elle aujourd’hui quels en seraient les partenai- d’autres noms illustres du cinéma d’ani- 2 3 01-44-58-98-58. Entrée libre. L’affiche de la cinquième édition Mon premier mandat m’a permis plausible ? res publics ? mation. e Orchestre philharmonique Espace Kodak, 26, rue Villot, Paris-12 . de Mettre en scène avait bien de de gagner un combat important : la Nous avons fait la preuve de Les collectivités locales, au pre- de Radio-France Mo Gare-de-Lyon. 19 h 30, le 20. Tél. : quoi provoquer les débats les plus création d’une salle de répétition notre capacité de création et de mier rang desquelles la ville et la Œuvres de Janacek, Schubert. Chœur 01-40-23-08-13. 30 F ; 75 F et 110 F (car- de Radio-France, Myung-Whun Chung animés. Hors des scènes, on aura digne de notre ambition de servir la production dans la capitale rennai- métropole rennaise, soutiennent te d’abonnement 5 entrées). pu s’arrêter longuement sur une création. Il m’a aussi permis de favo- se. La réponse du public a été for- sans réserve la création du pôle. (direction). Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- installation aussi spectaculaire que riser la confrontation d’une nouvel- te, puisque nous avons L’Etat devrait le faire à son tour TROUVER SON FILM Saint-Honoré, Paris-8e.Mo Ternes. troublante de Yann Beauvais et le génération de metteurs en scène 11 000 abonnés et plus de 100 000 par le biais d’une convention que Tous les films Paris et régions sur le 20 heures, le 20 novembre. Tél. : 01-45- Thomas Köner, Tu, Sempre. On ne (Corsetti, Gabily, Nordey ou Pitoi- spectateurs chaque année, hors nous espérons signer en décembre Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 61-53-00. sait pas si ce « tu » s’adresse au set) avec les grands de la mise en festival. La création du pôle nous pour un lancement en janvier. 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). Trio Wanderer Œuvres de Haydn, Beethoven, Brahms. virus du sida, thème de l’installa- scène, comme Mathias Langhoff ou permettrait d’ouvrir des ateliers VERNISSAGES Salle Gaveau, 45, rue La Boétie, tion, ou au visiteur, sommé par Jérôme Deschamps, et de tisser des internationaux aux metteurs en Propos recueillis par Paris-8e.Mo Miromesnil. 20 h 30, le des projections de sons – sampling liens avec le Centre chorégraphique scène et chorégraphes d’une Olivier Schmitt André Malraux et la modernité 20 novembre. Tél. : 01-49-53-05-07. De Musée de la vie romantique, hôtel 80 F à 242,70 F. Renan-Scheffer, 16, rue Chaptal, Eric Barret, Manuel Rocheman Paris-9e.Mos Saint-Georges, Blanche, Petit-Opportun, 15, rue des Lavandiè- er o Liège, bus : 67, 68, 74. Tél. : 01-48- res-Sainte-Opportune, Paris-1 .M Châ- Musiques d’aujourd’hui pour l’œil et pour l’oreille à Annecy 74-95-38. De 10 heures à 18 heures. Fer- telet. 22 h 30, le 20 novembre. Tél. : mé lundi et fêtes. Du 20 novembre au 01-42-36-01-36. 80 F, 100 F (abonn. : vail de création diversement acces- séquence instrumentale enregis- d’Aujourd’hui sous l’égide du lieu 24 mars. 30 F (exposition + musée). 500 F les dix concerts). CONCERTS D’HIVER ET sible le reste de l’année. trée. Succès garanti, comme pour et de l’espace. Le programme du 20 F ; jeunes : 15 F ; entrée libre diman- Yann Tiersen che de 10 heures à 13 heures. Olympia, 28, bd des Capucines, D’AUJOURD’HUI. Eric La Casa : Il en va ainsi des Concerts d’Hi- le parcours des installations sono- soir en offre un excellent aperçu, e os L’Etrange Monsieur Grémillon, Paris-9 .M Opéra, Madeleine. Incandescence Part 1-3. Slavek ver et d’Aujourd’hui, organisés res présentées à l’entrée des salles d’abord avec deux œuvres acous- cinéaste (1901-1989) 19 h 30, les 20, 21, 22 novembre. Tél. : Kwi : Belios I-II. Ensemble Spho- depuis dix ans à Annecy par Collec- de spectacle par des membres de matiques traitant des sons d’une Bibliothèque nationale de France, la 01-47-42-25-49. De 160 à 200 F. ta : Kaléidoptères. Bonlieu Scène tif et Compagnie. Issue d’un grou- Collectif et Compagnie. fonderie (une frise électro-acousti- Crypte, 58, rue de Richelieu, Paris-2e. Centre chorégraphique national os de Franche-Comté M Bourse, Quatre-Septembre, Palais- nationale, Annecy, le 17 novem- pe d’improvisateurs des années La plus riche, Eaux étroites,de que d’Eric La Casa et un modelage Odile Duboc : J’ai mis du sable exprès, Royal. Tél. : 01-53-79-59-59. De 10 heu- bre. Prochains concerts : Slavek 1970, cette structure, dirigée Philippe Moënne-Loccoz (musi- ludique de Slavek Kwi) puis avec vite fait, comme ça dans mes chaus- res à 19 heures ; dimanche de 12 heu- Kwi, Eric La Casa et Ivo Malec, le depuis sa fondation, en 1982, par que) et Hervé Bailly-Basin (ima- l’inénarrable spectacle Kaléidoptè- sures. res à 19 heures. Fermé lundi et fêtes. Louveciennes (Yvelines). Salle Camille- 21 novembre, à 20 h 30. Tél. : le compositeur Philippe Moënne- ges), sublime dans une érotique res du jeune ensemble Sphota. Du 20 novembre au 30 décembre. 04-50-33-44-00. Alain Basso, Rai- Loccoz, est devenue un haut lieu apothéose d’écume jaillissante le Une heure d’improvisation, bur- Saint-Saëns, 30, av. du Général-Leclerc. Entrée libre. 20 h 30, le 20 novembre. Tél. : ner Boesch et Philippe Moënne- de la production en studio d’œu- principe des taches symétriques lesque et poétique, qui réjouit Gérard Garouste : Ellipse 01-39-69-78-16. 20 F, 30 F. Loccoz par Les Temps Modernes, vres de musiciens et de plasticiens. utilisées par le docteur Rorschach l’œil et l’oreille par son impression- Fondation Cartier pour l’art contempo- e le 22 novembre, à 20 h 30, Audito- Située dans une zone de grand pour favoriser la formulation de nante maîtrise. De ce « chantier rain, 261, boulevard Raspail, Paris-14 . RÉGIONS Mos Raspail, Denfert-Rochereau. Tél. : rium de Seynod. Tél. : 04-50-52- passage aux abords couverts du l’inconscient. La psychanalyse musical ouvert au public », les 01-42-18-56-50. De 12 heures à 20 heu- Mathilde Monnier 02-26. théâtre, La Ronde, de Jean-Robert n’est pas davantage éloignée de la membres de Sphota tirent la quin- res. Soirée « Carte blanche à Gérard Signé, signés. Sedano et Solveig de Ory, joue un conférence donnée avec beaucoup tessence de l’instant à la flûte (Mié Garouste » ; jeudi 21 février à 20 h 30. Mulhouse (Haut-Rhin). La Filature, 20, ANNECY rôle d’amorce insolite. Cette instal- d’humanité par Thierry Blondeau Ogura), à la clarinette basse Fermé lundi. Du 20 novembre au allée Nathan-Katz. 19 h 30, les 21 et de notre envoyé spécial lation musicale interactive dispose sur les processus fondateurs d’une (Mathieu Fèvre), à la guitare (Ben- 24 février. 30,20 F. 22. Tél. : 03-89-36-28-28. 131,20 F. Orchestre des Champs-Elysées En novembre, une demi-douzai- aux huit coins d’un octogone en musique qu’il a mis du temps à jamin Dupé), au violon (Benjamin ENTRÉES IMMÉDIATES Œuvres de Franck, Fauré. Chœur de la ne de festivals illustrent la vitalité trois dimensions une sorte de concevoir sans le souci « annihi- de la Fuente) et aux claviers Chapelle royale, Collegium vocale de de la musique contemporaine en totem dadaïste (cube noir posé sur lant » du jugement de la postérité. (Samuel Sighicelli) en totale sym- Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Gand, Philippe Herreweghe (direc- régions. De Nice à Forbach, de un piédestal blanc coiffé d’un para- En sa qualité de compositeur en biose avec les éclairages de Judith tains des spectacles vendues le jour tion). même à moitié prix (+ 16 F de commis- La Rochelle (Charente-Maritime). La Toulouse à Dijon et de Perpignan pluie noir) d’où émergent deux résidence auprès du Collectif, Greenwood. sion par place). Coursive, 4, rue Saint-Jean-du-Perot, à Grenoble, ces manifestations mains en bronze que chacun est Thierry Blondeau a placé cette Place de la Madeleine et parvis de la 20 h 30, le 21. Tél. : 05-46-51-54-02. visent à mettre en évidence un tra- invité à saisir pour déclencher une année les Concerts d’Hiver et Pierre Gervasoni gare Montparnasse. De 12 h 30 à 175 F. CARNET LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 33

DISPARITION AU CARNET DU « MONDE » – Le docteur Olivier Dumas-Hermès, – Bertrand Imbert, Remerciements Cours a ZIGOU ORNEA, critique litté- son époux, Françoise et Blaise Imbert, Tristan, Catherine et Pierre Saiah, raire, écrivain et éditeur roumain, Axel et Matthieu, – A la mémoire de Formations informatiques à domicile Naissances ses enfants, Nadja et Pascal Imbert, (prise en main matériel, Internet, est mort à Bucarest, jeudi me Antoine et Nicolas Fleury, – Emerveillés devant leur petit-frère, M Raymond Martin, Germaine GROSJEAN. multimédia, bureautique), 15 novembre, des suites d’une sa mère, ses enfants, dépannage micro. Simon et Bénédicte intervention chirurgicale. Né en Ses sœur, belles-sœurs, beaux-frères Véronique, Catherine, Elsa, David, Ne pouvant répondre individuellement Une équipe de formateurs ont la grande joie d'annoncer la Harold, Prune, Zoé et Marine, 1930 à Frumusica, en Moldavie et leurs enfants, à tous les proches et amis qui ont et de techniciens à votre service naissance, le 15 novembre 2001, de ses petits-enfants, roumaine, cet intellectuel préoc- Elisabeth Franck, Valéry Meary, témoigné leur sympathie à en Ile-de-France. lle ont la douleur d'annoncer la mort de cupé par les tendances littéraires M Anne-Marie Renaud, M. Bernard M. Bernard Grosjean, ALDISA Lionel. Horen, Pour toute information, contactez le Et sa famille ainsi que par les options idéologi- Les docteurs Jacques Bertrand et Huguette IMBERT, 01-46-67-18-90. lors du deuil de leur épouse, mère, ques au sein de la société de son Les parents sont comblés. Bruno Pellegrin, née de SAINT-EXUPÉRY, pays, demeurait l’un des rares Les équipes médicales, dont Marie, grand-mère, que ceux-ci trouvent ici le survenue le vendredi 16 novembre 2001. témoignage de leur reconnaissance. exponents de la critique sociologi- Claudia et Pierre-Etienne ont la douleur de faire part du décès de que illustrée par György Lukacs, ROSENSTIEHL. Séminaires Michèle DUMAS, La cérémonie religieuse sera célébrée ou, en France, par Lucien Gold- le mardi 20 novembre dans l'église de Anniversaires de décès 8, rue de l'Eglise, mann. Sa méthode consistait le vendredi 16 novembre 2001. l'Ecole militaire, par l'aumônier de – Il y a trois ans, le 20 novembre 1998, « Du mariage : dans l’établissement du contexte 67140 Barr. l'école, par René de Nauroy, compagnon amour, genre et sexualité » socio-historique de l’œuvre suivi Un culte sera célébré au temple du de la Libération, commandeur de la Légion d'honneur et par le Père Pierre Catherine CHASTRES de ses considérations sur l’objet Saint-Esprit, le mardi 20 novembre, à Séminaire mensuel, le mardi Mariages Noël Mayaud (s.j.). 20 novembre 2001, de 18 h 30 à 20 h 30. même de son étude, école ou 15 heures, 5, rue Roquépine, Paris-8e. Georges, Clément et Alfred nous a quittés. œuvre. Fondateur après la chute « J'aurais l'air d'être mort sont heureux d'annoncer le mariage de Ecole normale supérieure, 48, boulevard du communisme d’une maison et cela ne sera pas vrai. » Jourdan, Paris-14e (près de la porte leurs parents, Le Petit Prince/Saint-Exupéry. Sa famille et ses amis ne l'oublient d’édition consacrée au judaïsme, – La Maison Hermès, d'Orléans, non loin du RER Cité- pas. Universitaire), salle 10. Hassefer, sans doute la seule de Olivia ROY Et l'ensemble des sociétés du Groupe Hermès – Colette Neuville, ce genre en Europe orientale, et Paula Cossart, historienne et l’éditeur était également l’un des Paul KHAYAT, ont la grande tristesse de faire part du Alain Neuville et Eliane, décès de Fabien Neuville et Anita, Nadine ROUSSEAUX, politiste ; plus subtils analystes des mouve- Pierre Dureau, Sophie et Jeanne, Eric Fassin, sociologue ; Michel Feher, philosophe ; ments littéraires roumains, dans la plus stricte intimité, le Mme Michèle DUMAS, ses enfants, De la part de Christophe Prochasson, historien. depuis les plus traditionalistes jus- 11 août 2001, à Paris. directeur général adjoint Frédérique et Bernard, Fabrice, Hourik, qu’aux avant-gardes les plus d'Hermès International, Olivier et Muriel, François et Sandrine, Et de tous ceux pour qui tu restes dans Vincent, Benjamin, Francis, Marine, audacieuses. Auteur d’un ouvra- Décès président-directeur général une infinie présence, reçois Nadine, en ce Conférences du Holding Textile Hermès, Mariam, Camille, Victor et Paul, jour anniversaire de ton passage à ge de synthèse sur les mouve- ses petits-enfants, –Mme Yvonne Bouquin, l'éternité, ce poème d'un moine irlandais. COLLÈGE INTERNATIONAL ments d’extrême droite en Rou- Marie, Romane, Hugo et Nicolas, son épouse, survenu dans sa cinquante-sixième DE PHILOSOPHIE manie dans les années année, le vendredi 16 novembre 2001. ses arrière-petits-enfants, 1930 (publié par les éditions de la M. Eric Bouquin, René Neuville L'amour ne disparaît jamais. M. Olivier Bouquin, Journée d'études Fondation culturelle roumaine de et ses enfants, ses enfants, – Odile Laurent-Atthalin, La mort n'est rien, je suis seulement « Université et mondialisations : Bucarest), Zigou Ornea était son frère, M. et Mme Jacques Bouquin, Christine et Christian Prieur, André Manet passé dans la pièce à côté. Vous êtes perspectives politiques et philosophiques », admiré et respecté par ses confrè- son frère et sa belle-sœur, Thérèse et Etienne Lecomte, et ses enfants, vous ; Ce que j'étais pour vous, je le suis sous la direction de F. Naishtat, res de toute obédience. Ses neveux et nièces, Roselyne et Patrick Demnard, son beau-frère, toujours. Donnez-moi le nom que vous P. Vermeren et S. Villavicencio. Les familles Bouquin, Edme, Caudal, Charlotte Laurent-Atthalin, Colette Laforge m'avez toujours donné. Parlez-moi 28 novembre 2001, université de Guilhaumou, Jean-Louis et Pascale Laurent- et ses enfants, comme vous l'avez toujours fait. Salta, avenue Bolivia 5140, Salta, JOURNAL OFFICIEL Ainsi que ses amis, Atthalin, sa belle-sœur, N'employez pas un ton différent, ne Argentine. ses enfants, sa belle-fille et ses gendres, Ses neveux et nièces, ont la douleur de faire part du décès de prenez pas un air solennel ou triste. Et toute la famille, Continuez à rire de ce qui nous faisait Au Journal officiel du samedi Véronique et Bruno Courtine, ont la profonde tristesse de faire part du rire ensemble. 17 novembre sont publiés : Flore Lecomte, décès de M. Claude BOUQUIN, Priez ou ne priez pas, souriez, pensez Débats b Discrimination : une loi rela- Ferdinand Lecomte et Anne Lelong, à moi. Que mon nom soit prononcé à la ancien directeur de l'Insep M. Robert NEUVILLE, Les Ateliers de Mai, tive à la lutte contre les discrimi- Charles-Emmanuel Prieur, maison comme il a toujours été, sans (Institut national du sport ancien collaborateur Boîte postale 213, nations. Capucine et Pierre Fernandez, emphase d'aucune sorte, sans aucune et de l'éducation physique) du journal Le Monde, 75226 Paris Cedex 05 Paris. b Basile Demnard, trace d'ombre. La vie signifie tout ce Sécurité sociale : un décret Victor Leclerc, Présidente, Edwige Avice. de 1983 à 1990, qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas portant fixation du plafond de la Antoine Laurent-Atthalin, survenu le 23 octobre 2001, dans sa inspecteur général coupé. Pourquoi serais-je hors de votre Sécurité sociale pour 2002. ses petits-enfants, quatre-vingt-dixième année. L'atelier Situation du politique organise le de l'Education nationale, vue ? Pourquoi serais-je hors de vos b Sport : un décret relatif aux chevalier de la Légion d'honneur, mercredi 21 novembre 2001, à 20 heures, Louis, Lola, Alma, Lucien, Eustache 29, rue du Plateau, pensées ? Je ne suis pas loin, juste de à la mairie du 3e arrondissement, 2, rue dérogations temporaires d’ouver- chevalier de l'ordre national du Mérite, 78210 Saint-Cyr-l'Ecole. l'autre côté du chemin. ture des débits de boissons dans et Mila, Eugène-Spuller, Paris, une réunion-débat ses arrière-petits-enfants, Traduit par Péguy. sur le thème : « Mondialisation et les installations sportives. ont la douleur de faire part du décès de survenu à Paris, le 14 novembre 2001, à – La Souterraine (Creuse). sociétés », avec Alain Bergougnoux, – Il y a quatre ans, historien et secrétaire national à la l'âge de soixante ans. Claude Mme Guy Picoty, le 19 novembre 1997, communication et à l'information des LAURENT-ATTHALIN, M. et Mme Mickaël Schildt, militants du Parti socialiste, et Michaël L'incinération aura lieu le mercredi Chaque samedi Mme Martine Picoty, Pierre WYSOCKI Löwy, directeur de recherche au CNRS, 21 novembre, au crématorium du Père- me dans sa quatre-vingt-douzième année. M. et M Pierre Picoty, membre du conseil scientifique d'Attac. Lachaise, Paris-20e, où l'on se réunira à me M. et M Michel Picoty, nous quittait. 14 h 15. Il a rejoint dans la paix du Seigneur ses enfants, avec 0123 son épouse, Caroline, Mathias, Marco et Julie Communications diverses Schildt, DATÉ DIM./LUNDI 19, quai de la Seine, Formations – Centre communautaire de Paris : 75019 Paris. Anne BECOURT-FOCH, Emmanuel, Nathalie et Samantha Carné, Le CNAM propose des cours d'anglais mardi 20 novembre, à 20 h 30. Leçon décédée le 3 juillet 1986. Delphine, Guillain et Sophie Picoty, professionnel en groupes de niveau pour « Judaïsme et civilisation », par Joseph LE MONDE – La doyenne de l'Inspection générale ses petits-enfants, améliorer vos compétences orales et Sitruk, grand rabbin de France. de l'Education nationale, La cérémonie religieuse aura lieu le M. et Mme Jean Ridoire, écrites au sein de l'entreprise. 119, rue La Fayette, Paris-10e. Tél. : 01-53-20-52-52. (PAF.) TELEVISION Le doyen du groupe Education mercredi 21 novembre 2001, à 10 h 30, leurs enfants et petits-enfants, Stages de 60 heures sur 20 semaines en l'église Notre-Dame-des-Champs, M. Paul Lazarus, physique et sportive, ou stages intensifs d'une semaine. boulevard du Montparnasse, et ses enfants et petits-enfants, Les inspecteurs généraux de – Centre communautaire de Paris : l'inhumation au cimetière de La ont la douleur de faire part du décès de Renseignements et inscriptions : mercredi 21 novembre, à 20 h 30. Leçon l'Education nationale et chargés de Chapelle-Viel (Orne) le même jour, dans Annick Fitoussi, inaugurale « Les enjeux éthiques à mission l'intimité familiale. M. Guy PICOTY, tél. : 01-40-27-21-86. l'aube du XXIe siècle dans les sciences ont la tristesse de faire part du décès de de la vie », par Henri Atlan, professeur survenu le 14 novembre 2001, à l'âge de émérite de biophysique aux universités – Françoise et Michel Vernier, soixante-dix-neuf ans. Jacqueline et Jean-Pierre Héritier Paris-VI et de Jérusalem. Claude BOUQUIN, 119, rue La Fayette, Paris-10e. ont la douleur de faire part du décès de Selon sa volonté, sans aucune À NOS ABONNÉS inspecteur général Tél. : 01-53-20-52-52. (PAF.) de l'Education nationale, cérémonie, il a été incinéré le Pour vos changements M. Yves LUPIN, 16 novembre, dans l'intimité familiale. chevalier de la Légion d'honneur, d’adresse ou suspensions survenu le 14 novembre 2001. d’abonnement Soutenances de thèse survenu le 10 novembre 2001, dans sa – Anne Cauquelin, durant vos vacances – Mlle Noëlle Lévy soutiendra quatre-vingt-treizième année. sa mère, publiquement sa thèse de doctorat sur Inspection générale de l'Education Martine Saulnier, un seul numéro nationale, « La femme impudique dans les textes Les obsèques ont eu lieu dans sa femme, médiévaux », le samedi 24 novembre 2001, 107, rue de Grenelle, 0825 022 021 l'intimité, le jeudi 15 novembre, à Arden et Jeanne Saulnier, à 14 h 30, en Sorbonne (salle des actes). 75007 Paris. Neuilly-sur-Seine. (0,99 F TTC/mn) ses filles, Le jury sera composé de Sylvie Saulnier, Sophie Saulnier- ou par Internet : Mme Jacqueline Cerquiglini, Mme Chantal Bellegarde et Martin Saulnier, Connochie, M. Olivier Soutet, M. Claude ses frère et sœurs, www.lemonde.fr Thomasset (directeur de thèse), et de Hervé Bellegarde et Frédérique (rubrique «Services aux lecteurs») M. Georges Vigarello. Girard, son beau-frère et sa belle-sœur, Lou et Thomas Bellegarde, Arthur Saulnier, CARNET DU MONDE ses neveux et nièce, TARIFS ANNÉE 2001-2002 - TARIF à la ligne Une chambre Ainsi que Lucien Sfez, Une chambre ont la grande douleur de faire part du DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, décès de ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 22 E - 144,31 F TTC E en ville Marc-Antoine SAULNIER, TARIF ABONNÉS 18,50 - 121,35 F TTC de Jacques Demy NAISSANCES, ANNIV. DE NAISS., à l'âge de quarante-quatre ans. MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS On se recueillera mardi 20 novembre 2001, FORFAIT 10 LIGNES à 10 heures, à la chambre mortuaire de 120 E - 787,15 F TTC l'hôpital Saint-Louis, 18, rue de la Grange-aux- La ligne suppl. : 12 E - 78,71 F TTC Suivi d’un débat JEUDI 22 Belles, Paris-10e. TARIF ABONNÉS 100 E - 655,96 F TTC avec Benoît Jacquot E NOVEMBRE Une bénédiction suivie de La ligne suppl. : 10 - 65,60 F TTC E animé par l'inhumation au cimetière se fera le THÈSES - ÉTUDIANTS : 13,35 - 87,55 F TTC 20 H 30 même jour à midi à Saint-Nom-la- COLLOQUES - CONFÉRENCES : Jean-Michel Frodon (Le Monde) Bretèche, où Marc-Antoine vécut une Nous consulter adolescence heureuse. m 01.42.17.39.80 + 01.42.17.29.96 LE CINÉMA DU PANTHÉON - 13 RUE VICTOR COUSIN 75005 PARIS 160, rue Saint-Martin, Fax : 01.42.17.21.36 e-mail: [email protected] 75003 Paris. Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de 56, avenue Carnot, deux lignes. Les lignes en blanc sont obligatoires et facturées. 78110 Le Vésinet. Le temps du doute Buts de guerre équivoques, paix incertaine : 0123 des intellectuels confrontent leurs visions 0123 dossier spécial de 8 pages daté 22 mercredi 21 novembre1 34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 EN VUE a La télévision afghane rouvrait Quelques questions sur l’après-11 septembre son antenne, dimanche 18 novembre, avec des interviews de femmes qui, dans les rues « Le Débat » se demande quels lendemains attendre dans « un monde devenu obscur » , de Kaboul libérée, fustigeaient les talibans à travers les grilles entre la « redoutable unification » de l’islam dans la haine de l’Amérique et l’impasse du conflit israélo-palestinien de leurs burqas. LA DERNIÈRE livraison du unification » est en train de s’opé- que à faire le Bien ». La voilà mise La quatrième question est celle a « Je ne sais plus combien de fois Débat propose un premier « essai rer, sous le signe de la haine de en accusation, appelée à s’interro- du terrorisme. « Qu’annonce le ter- ils m’ont battue. Regardez mon d’inventaire » des problèmes que l’Amérique, d’Israël et de l’Occi- ger sur elle-même. « L’image d’elle- rorisme ? » Alors que les guerres sourcil, ils me l’ont fendu à coups les attentats du 11 septembre ont dent. Jusqu’où ira-t-elle ? « Autant même qui lui est soudain brutale- entre Etats tendent à disparaître, de matraque. Mes chevilles « soudain mis à l’ordre du jour ». l’amalgame entre islam et terroris- ment renvoyée de l’extérieur est, que les guerres civiles s’effacent à portent de nombreuses Certes, souligne l’avant-propos, me est ridicule, autant est déplacée pour elle, la plus incompréhensible leur tour, que même la « guerre cicatrices… » : Zainab, personne n’attend d’une revue la l’idée d’un islam en bloc avec lequel et la plus inacceptable. » civile froide » de la lutte des clas- marchande de bibelots à Kaboul, couverture des événements ou le conflit serait inévitable, écrit la La troisième question concerne ses semble s’estomper, notre socié- a toujours refusé de porter leur commentaire à chaud. Mais revue, autant avons-nous le droit et Israël, atteint, comme l’Amérique, té donne l’impression de fabriquer la burqa. Le Débat, qui se veut « en prise sur le devoir d’interroger l’islam sur les « dans sa confiance en soi et plus « des contestations radicales » dont l’histoire en train de se faire », suites et les applications politiques encore dans ses raisons de croire en l’horizon est « la destruction pure a « Les acheteurs sont aussi entend « répondre, à sa façon, aux que comporte son message soi ». La paix est-elle devenue et simple, une destruction qui est à nombreux qu’avant », constate appels de l’actualité ». Sous le titre religieux. » impossible ? Aujourd’hui, entre elle-même sa propre fin et qui, à ce Gul Dad Khan, commerçant du « Un monde devenu obscur », la Israël et les Palestiniens, la rupture titre, fait resurgir le fantôme du Qissakhwani Bazar de Peshawar, revue que dirige Pierre Nora pose SITUATION SANS ISSUE est profonde. « Pour la première nihilisme absolu ». Ainsi se révèle, qui vend autant de turbans noirs, ainsi quatre questions-clés sur les Deuxième question : « L’Améri- fois la situation paraît sans issue », conclut la revue, la « tragique fragi- symboles des talibans, suites possibles des événements. que sans américano-centrisme ? » note la revue, qui souligne que les lité » des démocraties. que de pakouls, bonnets La première question est celle Comme la guerre du Vietnam, la trois principaux protagonistes des Tout en s’interrogeant sur l’ave- en laine des combattants de l’islam : « Quel islam après plein fouet le 11 septembre sur « guerre sans nom » qui lui a été événements actuels – les musul- nir, la revue se penche aussi sur le de l’Alliance du Nord. l’échec de l’islam politique ? » Si le leur propre sol pour la première déclarée le 11 septembre va ébran- mans, les Américains, les Israé- passé en s’intéressant à « ce que premier effet de la mondialisation fois de leur histoire, « le processus ler profondément l’Amérique, tou- liens – sont des sociétés «oùla fut le XXe siècle ». Deux contribu- a Les femmes et les enfants ont a été d’inclure dans le monde les de globalisation atteint symétrique- chée dans ce qu’elle a de plus question des rapports entre religion tions ouvrent la série, l’une de Tho- de nouveau le droit d’entrer Etats-Unis eux-mêmes, atteints de ment l’islam ». Une « redoutable essentiel, « sa vocation messiani- et politique est directement posée ». mas Pavel sur « Les utopies linguis- au zoo de Kaboul où survivent tiques » qui ont voulu faire du XXe des animaux faméliques, mais siècle le « siècle du langage », où, de peur qu’on le dérobe, DANS LA PRESSE compromis qui satisfasse l’ensemble THE INDEPENDENT taire, le relogement des sans-logis l’autre de Gérard Jorland sur la le directeur a mis sous clé le cerf des insulaires et soit approuvé par la (Londres) et la reconstruction des infrastructu- science, à laquelle le siècle « a don- encore gros et gras. LCI totalité du monde politique français. a Certaines des forces anti-tali- res. L’accent doit être mis sur le né des dimensions sociales sans pré- Pierre-Luc Séguillon bans en Afghanistan ont exprimé second. Les Afghans doivent assu- cédent », lui empruntant, selon a Un camion déposait, vendredi a A contrario, ce procès souligne à LIBÉRATION leurs réserves, disant qu’elles mer autant que possible la respon- l’auteur, « un modèle d’expérimen- 16 novembre, devant quel point l’ordre républicain est Jean-Michel Helvig n’avaient pas besoin de l’aide des sabilité de leur destin. Dans la mesu- tation sur la société et sur l’homme le commissariat de Taloqan, tourné en dérision en Corse. On a La part de responsabilité person- étrangers pour battre l’armée en re où ils n’en seraient pas capables, qui constitue son héritage le plus dis- vingt prisonniers talibans qui serait en droit d’attendre nelle du préfet Bonnet est écrasante, retraite du mollah Omar. C’est évi- toute assistance extérieure devrait cutable ». Ce bilan intellectuel est venaient de se rendre aux forces aujourd’hui en effet le procès de l’as- justement parce qu’il s’agit d’un pré- dent, et l’idée que l’on aurait besoin se faire, autant que possible, sous à peine commencé, car la tâche est de l’Alliance du Nord sur la ligne sassin présumé du préfet Erignac. Or fet. Alors que la peur avait changé de sur le terrain d’un nombre substan- l’égide des Nations unies. (…) Il est difficile, mais elle est « indispen- de front de Kunduz : des jeunes c’est un autre préfet, celui qui a cou- camp en Corse, le fiasco du rétablisse- tiel de forces de la coalition pour fai- important que les Américains, Bri- sable », estime la revue, pour presque imberbes et des rageusement pris la relève de son ment de l’état de droit redonna cré- re la guerre aux talibans a déjà été tanniques, Français et autres se limi- « mesurer l’écart qui nous sépare de vieillards, à la barbe clairsemée. collègue assassiné, qui est dit, assurance, sinon arrogance, à dépassée par les événements. Il res- tent à une assistance humanitaire ce siècle qui se voulut celui des aujourd’hui au banc des accu- tous ceux qui avaient profité de l’im- te donc deux rôles à jouer pour les et financière, non seulement pour ruptures ». a « Ceux qui traitaient les nôtres sés. (…) Mais ce procès est aussi puissance publique pour mettre l’île Occidentaux armés : l’un est de assurer la stabilité et une vie décen- de “terroristes” ont aujourd’hui celui d’un gouvernement qui, pas en coupe réglée. Ce que l’on allait maintenir l’ordre, allant d’empê- te pour les Afghans, mais pour rem- Thomas Ferenczi affaire avec des membres de mieux que ses prédécesseurs, n’est appeler ensuite le « processus de Mati- cher les pillages à maintenir la paix plir les objectifs d’une campagne gouvernements responsables », parvenu ni à restaurer l’état de droit gnon », destiné à trouver une issue entre chefs de guerre rivaux ; plus vaste contre le terrorisme, e Le Débat, n˚ 117, novembre- s’amusait à remarquer, jeudi sur l’île comme il s’y était engagé ini- politique à la crise corse, s’engageait l’autre est humanitaire, pour super- dont la guerre en Afghanistan n’est décembre 2001, Gallimard, 90 F, 15 novembre lors d’une visite au tialement, ni non plus à élaborer un dans de bien mauvaises conditions. viser la distribution de l’aide alimen- qu’une petite partie. 13,72 ¤. siège des Nations unies, Nelson Mandela, autrefois « terroriste », prix Nobel de la paix et « sage de SUR LA TOILE l’Afrique » depuis. www.libertes-immuables.net TOULOUSE a Ses dix sosies sont si parfaits a Dans le cadre de l’opération de que « seules des marques de Un site commun à trois ONG, pour dénoncer l’érosion des libertés provoquée par les mesures antiterroristes solidarité avec les sinistrés de Toulou- naissance sur leurs dos pourraient se baptisée « J’aime Toulouse en permettre de les distinguer « DEPUIS le 11 septembre, la plu- ser des mesures répressives dans des rose », dix mille bouteilles de vin de de Ben Laden », renseigne part des Etats renforcent leurs dispo- domaines sans rapport avec le Fronton données par les viticulteurs un proche du fugitif. sitifs sécuritaires. Si cette réaction est terrorisme. Parallèlement, nous sont en vente sur Internet pour légitime, les atteintes aux libertés col- allons suivre toutes les initiatives des 7,60 ¤ pièce, jusqu’à la fin novembre. a A peine le président George lectives et individuelles qu’elle engen- organisations qui luttent contre cette www. jaimetoulouseenrose. com W. Bush venait-il d’adresser ses dre ne le sont pas. Or ces atteintes, dérive. » vœux « chaleureux » au monde arbitraires ou légalisées, aux droits Libertés-immuables a également MESURE D’AUDIENCE musulman à l’occasion du de l’homme et à la liberté d’expres- l’intention de surveiller de près les a L’organisation Diffusion Contrôle, ramadan qu’une bombe sion se multiplient. » Pour recenser régimes autoritaires du tiers- regroupant les principaux acteurs du américaine de 250 kg les abus commis par les gouverne- monde : « Quand les démocraties marché publicitaire français, possè- endommageait une mosquée ments du monde entier au nom de donnent le mauvais exemple, les de désormais un Bureau Internet dans la ville afghane de Khost. la lutte contre le terrorisme, la Fédé- répercussions sont immenses dans le multimédia, qui procède à la certifica- ration internationale des droits de reste du monde, explique Antoine tion de fréquentation de sites Web. a Le téléphone portable l’homme (FIDH), Human Rights Bernard, directeur de la FIDH ; en Les premiers procès-verbaux, établis de Maxis Communications, Watch et Reporters sans frontières Colombie par exemple, la situation pour le mois d’octobre, concernaient premier opérateur malaisien ont créé un site portail commun. des droits de l’homme a brusque- Bonjour. fr, NouvelObs.com, Petites- de téléphonie mobile, indique Par bravade, ils l’ont baptisé ment empiré : les forces de sécurité annonces.fr et Batiweb.com. la direction de La Mecque « Libertés-immuables » : « En ras- ont décidé que tous les guérilleros et www.diffusion-controle.com et sonne l’heure de la prière. semblant en un même lieu toutes nos tous les militants des droits de l’hom- informations, nous voulons attirer me étaient des “terroristes”. Les FINLANDE-JAPON a Le sacristain électronique l’attention du public sur l’ampleur défenseurs des droits de l’homme a L’opérateur de téléphonie mobi- « Belltron » exposé à la foire du de cette vague répressive, explique craignent pour leur vie et envisagent le japonais DoMoCo (groupe NTT) sacré à Rome, qui ouvre et ferme Robert Ménard, de Reporters sans frontières a dû élargir son champ Watch à Bruxelles, constate que de partir en exil. Même chose dans et le fabricant de téléphones Nokia les portes de l’église, éteint frontières ; pris isolément, chaque d’action : « Depuis les attentats, son organisation concentre à pré- plusieurs pays africains. Notre site va ont annoncé qu’ils allaient coopé- les lumières et les cierges et coup de canif peut paraître assez nous sommes obligés de nous intéres- sent ses activités sur les Etats-Unis : donner la parole aux petites ONG rer pour la création de logiciels d’ac- déclenche à distance l’orgue bénin. Mais quand on met toutes ces ser à des pays comme les Etats-Unis « Nous avons ouvert un programme locales, pour qu’elles alertent l’opi- cès à l’Internet mobile à haut débit. et les cloches, tient mesures bout à bout, on obtient un et la Grande-Bretagne, qui, aupara- intitulé “Opportunism Watch”, pour nion internationale sur ces effets Ce rapprochement pourrait être dans la poche du curé. tableau préoccupant. » vant, ne posaient pas de problème. » dénoncer tous ceux qui profitent de secondaires. » renforcé par un accord entre les Dans sa mission de défense de la De même, Jean-Paul Merthoz, l’ambiance sécuritaire et patriotique gouvernements japonais et finlan- Christian Colombani liberté de la presse, Reporters sans représentant de Human Rights régnant aux Etats-Unis pour préconi- Yves Eudes dais. – (AP.)

par Abonnez-vous au pour 26,35 e (172,84 F) mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex par Dominique Dhombres a Tante Yvonne Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 26,35 (172,84 F) par mois par prélèvement automatique. ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : JAMAIS Yvonne de Gaulle Deux passions dominent cette Yvonne et Charles arpentant, can- Adresse : n’aurait eu l’idée de passer un existence marquée par les conven- ne en main, le rivage irlandais, en Code postal : Localité : dimanche après-midi entier à par- tions sociales et la religion : Char- 1969, après l’échec du référendum Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPAE ler d’elle chez Michel Drucker. les de Gaulle, d’abord. Elle est très sur la régionalisation et la démis- C’est bien simple, elle n’a pas amoureuse de ce capitaine à la sil- sion du général. Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE accordé une seule interview de houette interminable, qui ne danse Le ton est déférent et révéren- N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de toute sa vie. Le portrait d’elle pas. « Certainement, ses enfants pas- cieux à l’extrême. Pour tout dire, mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER qu’on a pu voir hier soir sur Fran- saient après son mari. Elle était épou- on attendait autre chose d’un les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... ce 2 était donc au départ une se avant d’être mère », se souvient documentaire portant sur un per- au journal Le Monde. Prénom ...... entreprise difficile. Comment son fils, l’amiral, qui ajoute simple- sonnage auquel les Français ont N° ...... rue ...... raconter une femme aussi volon- ment : « Elle embrassait peu. » Tou- donné un surnom, « Tante Yvon- Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... ment ou d’interrompre mon abonnement à tairement effacée ? Une vraie te l’affection maternelle semble ne », qui implique une familiarité tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT timide, fille de notables du Nord, s’être reportée sur l’autre grande qu’ils n’accordent guère d’ordinai- DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) fervente catholique, épouse de affaire de la vie d’Yvonne de Gaul- re. André Malraux raconte que, Date :...... militaire. Peu d’images en mouve- le, sa fille Anne, trisomique, morte rendant visite à Yvonne de Gaulle Signature : ...... ment, mais des photos. On y à l’âge de vingt ans, en 1948. à Colombey, après la mort du N° ...... rue ...... découvre qu’elle a été belle, jeu- Ces photos sont publiques grand homme, et parlant de Code postal Ville ...... ne fille puis jeune femme, avec depuis quelques années seule- mai 1968, il l’entendit rappeler que son demi-sourire, ses robes à ment. On y voit notamment Anne, cette année-là les ruches du voisi- IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB pois et ses bandeaux de jais. Elle enfant, sur les genoux de son père nage étaient, elles aussi, en effer- d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- était née en 1900 à Calais. En en complet veston et chapeau vescence. Elle l’avait bien senti : tion. Il y en a un dans votre chéquier. trois siècles, sa famille, les Ven- melon sur une plage du Nord. tout allait de travers, ce printemps- Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : droux, a donné seize maires à la D’autres sont connues depuis là, la nature y compris. Ce sont des Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. ville. Son père était armateur, toujours : Yvonne de Gaulle assise remarques de ce genre qui man- Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99FTTC/min) patron de biscuiterie, vice-prési- aux côtés de son mari dans la DS quent au portrait un peu fade “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 dent de la chambre de commerce noire qui vient d’être mitraillée le qu’on a vu hier soir. Michel Druc- Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 et consul de six pays. 22 août 1962 au Petit Clamart. ker n’était pas loin, finalement. RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / 35 LUNDI 19 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 22.10 Michèle Morgan, un regard et 21.00 Méphistophélès. Opéra de Boito. 20.45 Gribouille a TÉLÉVISION ARTE CineClassics Enregistré en 1987. Par l'Orchestre Marc Allégret (France, 1937, quelque chose d'autre. 85 min) &. CineClassics 21.00 L'Histoire des Mayas. Forum et les Chœurs du Théâtre de Gênes, 19.00 Nature. 22.15 Grand Format. dir. Edoardo Muller. Muzzik 20.45 Peut-être aa TF 1 22.00 Vikings, nos ancêtres Au temps du ramadan. Arte 19.45 Arte info, Météo. 21.00 Outis. Opéra de Berio. Cédric Klapisch (France, 1999, 20.15 Histoires de familles. venus du nord. Forum 22.20 California Visions. Canal Jimmy Enregistré à la Scala de Milan, 110 min) &. Cinéstar 1 17.25 Beverly Hills. en 1999. Par le Chœur et l'Orchestre 20.45 La Jeune Fille et la Mort aa 20.45 Spécial péplum. 23.00 Morale et archéologie. Forum 22.25 Danger réel. 18.20 et 0.35 Star Academy. La Vengeance d'Hercule aa ème de la Scala, dir. D. Robertson. Mezzo Roman Polanski (Fr. - GB, 1994, Appels d'urgence. 13 RUE 18.55 Le Bigdil. Film. Vittorio Cottafavi &. 23.00 Mots croisés. 23.05 Bach. Suite pour violoncelle n˚2. 100 min) %. CineCinemas 3 Thèmes :Y a-t-il encore une menace 22.25 Henri Guillemin présente... Folles Journées Bach 2000. aa 20.00 Journal, Météo. 22.15 Grand Format. Ben Laden ? ; Accidents terrorismes : 20.45 La Vengeance d'Hercule a Arthur Rimbaud. [1/2]. Histoire Avec Alain Meunier (violoncelle). Mezzo Vittorio Cottafavi (France - Italie, 20.55 Titanic Au temps du ramadan. faut-il avoir peur de l’avion ? France 2 & 22.55 La Première Fois. 23.45 Requiem, de Verdi. 1960, 90 min) &. Arte Film. James Cameron. [1/2] . 23.40 Court-circuit (le magazine). L'école des sages-femmes. France 3 Concert enregistré en 1967. 23.00 Y’a pas photo ! 0.25 Karnaval aa MAGAZINES % 23.30 Un voyage Avec Leontyne Price (soprano), Film. Thomas Vincent . Fiorenza Cossotto (mezzo-soprano), 20.50 David contre Goliath. France 2 FRANCE 2 fantastique. National Geographic Luciano Pavarotti (ténor), M6 22.35 L'Actor's Studio. 23.35 Mississippi, un fleuve qui chante. Nicolaï Ghiaurov (basse). 17.25 Qui est qui ? Par l'Orchestre et le Chœur de la Scala & Mike Myers [2/2]. Paris Première [3/4]. Gospel et blues du Sud. Planète 17.57 CD'aujourd'hui. 17.55 Le Flic de Shanghaï . de Milan, dir. H. von Karajan. Mezzo & 22.50 La Route. Invités : Akhenaton ; 23.50 La Case de l'oncle Doc. 18.00 70's Show &. 18.55 Charmed . Djamel Bouras. Canal Jimmy 0.20 Jazz à Vienne 99. Roger Stéphane, Avec Benny Golson, 18.25 Friends &. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 0.55 Recto Verso. un portrait souvenir. France 3 & saxophone. Muzzik 18.55 On a tout essayé. 20.05 Madame est servie . Avec André Dussollier. Paris Première 0.00 Le Cheval, 19.45 Un gars, une fille. 20.40 Caméra café. noblesse oblige. Nat. Geographic TÉLÉFILMS 20.50 L'Evadé d'Alcatraz aa DOCUMENTAIRES 20.00 et 0.35 Journal, Météo. Film. Don Siegel %. 1.00 Egypte, dieux et démons. 21.00 Napoléon et Joséphine. 20.50 David contre Goliath. 20.00 et 23.30 Témoignages [3/5]. L'âge d'or. Voyage & 23.00 Kimberly Richard T. Heffron [3/3] . Histoire 23.00 Mots croisés. Film. Frederic Golchan &. autour du cas Pinochet. SPORTS EN DIRECT 22.40 Le Chevalier de Maison Rouge. 0.45 Jazz 6. [1/12]. Le commencement. Histoire Claude Barma [1 et 2/4]. Festival FRANCE 3 20.00 Les Grandes Pyramides. 20.55 Football. Championnat d'Angleterre : La porte vers les étoiles. Voyage Charlton - West Ham. Canal+ vert SÉRIES 16.35 MNK, A toi l'actu@. RADIO 20.05 Vendanges, une histoire 20.55 Louis la Brocante. 20.50 L'Evadé d'Alcatraz aa 17.35 La Vie à deux. mondiale du vin. [11/13]. Planète MUSIQUE Louis et la belle soyeuse. France 3 Don Siegel. Avec Clint Eastwood, 18.15 Un livre, un jour. FRANCE-CULTURE Patrick McGoohan, Robert Blossom 18.20 Questions pour un champion. 20.35 Civilisations perdues. 22.05 Conrad Bloom. (Etats-Unis, 1979, 130 min) %. M6 20.00 Boléro, de Ravel. The Ultimatum (v.o.). Série Club 20.30 Décibels. L'Afrique, Par l'Orchestre philharmonique aa 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. un passé occulté. La Chaîne Histoire 21.00 Friends 22.10 Multipistes. de Berlin, dir. S. Celibidache. Mezzo 23.20 Invasion planète Terre. Elaine Proctor (Fr. - GB, 1993, 20.15 Tout le sport. % ème 22.30 Surpris par la nuit. 21.00 Chasseurs de trésors. Interview . 13 RUE 110 min) %. Téva 20.20 Loto foot. 20.35 et 23.30 Hindemith. 0.05 Du jour au lendemain. Dans l'ombre Sonate pour alto seul. 0.20 Ally McBeal. 21.00 Le Rayon vert aa 20.25 Foot 3. de la Rome antique. Nat. Geographic Péché d'amour (v.o.) &. Téva Pierre Lafargue Enregistré au Conservatoire Eric Rohmer (France, 1986, 20.55 Louis la Brocante. (De la France et de trois cent mille dieux 22.00 Dinosaures. de musique de Paris, en 2000. 0.55 Chapeau melon et bottes de cuir. 95 min) &. Cinétoile aa Louis et la belle soyeuse. fumants et Poèmes en eau froide). Les tueurs d'élite. Nat. Geographic Avec Agathe Blondel (alto). Mezzo Mademoiselle Pandora. Série Club 22.10 Les Sentiers de la gloire 22.25 Météo, Soir 3. 0.40 Chansons dans la nuit. Stanley Kubrick (Etats-Unis, 1957, 90 min). TCM 22.55 La Première Fois. 22.15 Mes petites amoureuses aaa 23.50 La Case de l'oncle Doc. FRANCE-MUSIQUES Jean Eustache (France, 1974, Roger Stéphane, un portrait souvenir. 125 min) &. TV 5 0.45 Toute la musique qu'ils aiment. 20.00 Concert. Par Les Arts Florissants, aa Eclats de voix, dir. William Christie, Cassandre Berthon 22.45 Le Mystère Silkwood et Stéphanie d'Oustrac, mezzo-sopranos, Dans cette famille, on se parle, Mike Nichols (Etats-Unis, 1983, autour d'une soirée lyrique. CineClassics Arte % Paul Agnew, ténor, Mathieu Lécroart, beaucoup. L’efficacité du film tient 130 min) . TMC basse. Œuvres de Charpentier, aaa 20.45 Gribouille a 22.15 Grand Format : aussi à l’alternance réussie des scè- 22.55 Ombres et brouillard CANAL + De Monteclair, Campra, Gluck, Rameau. Woody Allen (Etats-Unis, 1992, 22.00 En attendant la nuit. Pour ce film de Marc Allégret (scé- Au temps du ramadan nes d’intérieur (grandes tablées v.o., 85 min) &. Cinéfaz aa 16.55 Merci pour le chocolat 23.00 Jazz, suivez le thème. aa Film. Claude Chabrol &. nario et dialogues de Marcel A travers la vie quotidienne de la familiales, prière des ados dans le 23.00 Dancer in the Dark 0.00 Extérieur nuit. Achard), Michèle Morgan se famille Aïssiou (Isaac, Leïla et leurs salon, discussions dans la cuisine, Lars von Trier (Danemark, 2000, 18.30 Minutes en +. 135 min) %. Canal + Vert f retrouva, à dix-sept ans, face à Rai- trois enfants, les nombreux frères café-restaurant d’Isaak à Auber- aa En clair jusqu'à 20.45 RADIO CLASSIQUE 23.05 Orage 18.40 Agrippine &. mu. La même année, Marc Allé- et sœurs et leurs propres enfants, la villiers) et d’extérieur (marchés de Marc Allégret (France, 1937, 85 min) &. CineClassics 19.05 + de cinéma. 20.00 Les Rendez-Vous du soir. gret paracheva sa découverte avec grand-mère…), ce documentaire de Barbès, rues de Belleville…). Entre 23.40 Les Diables aa 19.35 Le Journal. Œuvres de Schubert, Brahms, Bruch. Orage (diffusé à 23 h 05), où Michèle Mustapha Hasnaoui aborde de fous rires et discussions sérieuses, Ken Russell (Grande-Bretagne, 19.50 Le Zapping. 20.40 Passions baroques Morgan était la partenaire de Char- nombreuses questions : comment le cliché de la cellule familiale 1970, 110 min). TCM 19.55 Les Guignols de l'info. au Musée de la Musique. 0.25 Karnaval aa Œuvres de De Brossard, Couperin, les Boyer. Ces deux films, peu con- vivre sa foi en l’islam dans la société maghrébine repliée sur elle-même Thomas Vincent (France, 1999, 20.05 Burger Quiz. Demachy, Charpentier, nus aujourd’hui, constituent l’acte française ? Comment envisager les vole en éclats au point que l’image 85 min) %. Arte 20.45 Jeanne d'Arc a Clérambault, Rameau. Film. Luc Besson. 22.40 Les Rendez-vous du soir (suite). de naissance cinématographique relations parents-enfants ? Quelles donnée de cette famille peut par- 0.50 Prête à tout aa Gus Van Sant (GB - EU, 1995, v.o., 23.20 American Beauty a Œuvres de Tchaïkovski, Prokofiev. d’une grande comédienne. libertés accorder aux jeunes filles ? fois sembler trop idyllique. 110 min) &. Cinéfaz Film. Sam Mendes (v.o.) %. 0.00 Les Nuits de Radio Classique.

MARDI 20 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 17.30 Voyage pratique. DANSE 13.15 L'Honneur d'un capitaine aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Mexique, Mérida. Voyage Pierre Schoendoerffer (France, & 21.00 Mariage forcé, 17.40 L'Ile sur le feu. [2/2]. 19.45 Le Rêve du guerrier. 1982, 115 min) . Cinétoile 13.45 Le Journal de la santé. aa un viol légal ? Forum Du Second Empire à nos jours. Planète Chorégraphie de Mario Calixto. 13.50 L'Etrange Madame X TF 1 14.05 Ceux des fast-food. Musique de Zernesto. L'éléphant qui se prend Jean Grémillon (France, 1951, 15.05 Il était une fois les dhows. 22.00 Quand les femmes 18.00 Nzou. Avec Mario Calixto. Muzzik 85 min) &. CineClassics 13.50 Les Feux de l'amour. pour un buffle. National Geographic aa 14.40 Perry Mason. 16.00 Birmanie, prennent le pouvoir. Forum 20.10 In fraccoes. 14.30 La Jeune Fille et la Mort les marchands du temple. 18.30 Hidden World. Triassic Park, fossiles Chorégraphie d'Olga Roritz. Muzzik Roman Polanski (Fr. - GB, 1994, 16.25 Alerte à Malibu. 23.00 Il était une fois... de l'Arizona. National Geographic 17.05 Les Cavaliers du mythe. 100 min) %. CineCinemas 2 17.25 Beverly Hills. les grands-mères. Forum 18.35 Lonely Planet. New York. Planète 17.35 100 % question. MUSIQUE 15.15 Sailor et Lula aa 18.20 et 1.10 Star Academy. 18.35 Voyage aux sources du Nil. David Lynch (Etats-Unis, 1990, 18.05 C dans l'air. MAGAZINES 17.45 et 20.35, 23.00 Debussy. Sonate v.o., 120 min) ?. Cinéstar 2 18.55 Le Bigdil. 19.00 Archimède. [1/5] L'Egypte du delta o et des pyramides. Odyssée pour violon et piano n 3 en sol mineur. 16.35 Les Trois Mousquetaires aa 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 19.45 Arte info, Météo. 13.00 Explorer. Le Nil bleu. Avec Asuka Sezaki (violon), 20.55 Titanic a Taïaut sur le guépard. 19.00 Pilot Guides. Mexico. Voyage George Sidney (Etats-Unis, 1948, 20.15 Histoires de familles. Masao Kitsutaka (piano). Mezzo Film. James Cameron. [2/2] &. Chasseurs d'épaves. Nat. Geographic 125 min). TCM 20.45 Thema. Nouvelle économie : 19.00 Biographies. 18.30 Richard Strauss. 22.40 Vis ma vie. 13.15 Zig Zag café. Victor Hugo. La Chaîne Histoire Ainsi parlait Zarathoustra, 17.05 Les Nuits la grande illusion. 0.20 Les Coulisses de l'économie. 20.46 Le Cycle du chameau. Invitée : Laurence de la Ferrière. TSR 20.00 Les Mystères de l'Histoire. poème symphonique, opus 30. de la pleine lune aaa Enregistré en 1987. Par l'Orchestre 21.40 et 22.45 « Chat » sur le Net. 15.50 + clair. Canal+ Avant Colomb. La Chaîne Histoire Eric Rohmer (France, 1984, [1 et 2/2]. Start-up, les raisons philharmonique de Berlin, 100 min) &. Cinétoile 16.00 Saga-Cités. 20.00 Mission Wild. Les tapirs FRANCE 2 d'un succès ; La fin des illusions. dir. Herbert von Karajan. aa 21.55 Les Coulisses de la Silicon Valley. La politique, tu kiffes ? France 3 du Costa Rica. National Geographic 19.10 Symphonie alpestre. 17.15 Place Vendôme & Nicole Garcia (France, 1998, 13.50 Derrick . 23.00 Music Planet 2Nite. 17.00 Les Lumières du music-hall. 20.00 Témoignages autour Par l'Orchestre philharmonique & 16.00 Mort suspecte &. de Berlin, dir. Herbert von Karajan. 120 min) . Cinéstar 2 Schiller. Kim Sanders. Jeanne Moreau. du cas Pinochet. [2/12]. Histoire aa 16.50 Un livre. Joe Dassin. Paris Première 20.05 Concerto pour cor et orchestre 17.25 Les Rendez-vous de Paris 0.05 La nuit s'anime. Bob et Margaret. 20.00 L'Expédition d'Egypte. [1/2]. n˚1 en mi bémol majeur, opus 11. Eric Rohmer (France, 1995, 16.55 Des chiffres et des lettres. Que le meilleur gagne. 18.15 Thalassa. Le tour du monde Des savants et des canons. Voyage Avec Marie-Louise Neunecker (cor). 100 min) &. Cinéstar 1 17.25 Qui est qui ? 0.30 Ayez donc des gosses ! Fire Fighters. en quatre détroits [3/4] : Par l'Orchestre philharmonique aa Le détroit de Malacca. TV 5 20.30 De Nuremberg à Nuremberg. de Munich, dir. M. Helmrath. Mezzo 17.40 Flirt 18.05 70's Show &. [3/4]. Le tournant décisif. Planète Hal Hartley (Etats-Unis, 1995, & M6 19.00 Archimède. Plates-formes de forage : 23.15 Carmen. Opéra de Bizet. 80 min) &. Cinéfaz 18.25 Friends . 20.45 Elmyr de Hory. et après ? Quelles armes contre Enregistré en 1967. 18.35 Il était une fois en Chine aa 18.55 On a tout essayé. 13.35 La Trahison du père. le cancer ? Immunité végétale. Un faux air de faussaire. Odyssée Par l'Orchestre philharmonique & Tsui Hark (Hongkong, 1991, 19.50 Un gars, une fille. Téléfilm. Brian Dennehy . L'algue, produit de beauté et de santé. 20.45 Thema. Le Cycle du chameau. Arte et le Chœur de l'Opéra de Vienne, % & Faire la pluie et le beau temps. Arte dir. Herbert von Karajan. 130 min) . CineCinemas 3 20.00 et 0.55 Journal, Météo. 15.15 Demain à la une . 19.00 Explorer. 21.00 Piero della Francesca, Avec Grace Bumbry, John Vickers, 18.40 Humoresque aa 20.50 Sphère 16.00 M comme musique. % & Les canyons des profondeurs. peintre du silence. Mezzo Mirella Freni, Justino Diaz... Mezzo Jean Negulesco (Etats-Unis, 1946, Film. Barry Levinson . 16.40 Agence Acapulco . v.o., 120 min) &. TCM Kamikaze. Le mystère 21.00 Le Sous-marin perdu 0.45 Living Legend of the Blues. 23.10 Fallait y penser ! 17.30 Le Pire du Morning. des Mayas. National Geographic Festival de Montréal, en 1980. Muzzik 19.00 L'Horloger de Saint-Paul aa 1.20 L'Autre aa 17.55 Le Flic de Shanghaï &. de Hitler. [2/2]. National Geographic 20.50 Qui décide ? Bertrand Tavernier (France, 1973, Film. Youssef Chahine %. 18.55 Charmed &. 105 min) &. Cinéfaz ... du menu des cantines scolaires ? 21.35 Los Angeles, THÉÂTRE 19.54 Le Six Minutes, Météo. ... du nom des rues ? ... de la super la ville s'éveille. Planète & cagnotte du Loto ? ... du prix de la vie 23.30 Indépendance. FRANCE 3 20.05 Madame est servie . 21.40 Le Dernier Jour 20.40 Caméra café. privée ? ... du salaire des grands Pièce de Lee Blessing. Festival 13.55 C'est mon choix. patrons ? ... du parfum de vos produits 20.50 Qui décide ? de Marylin Monroe. Odyssée 14.50 Le Magazine du Sénat. ménagers ? ... de la couleur de votre TÉLÉFILMS 22.55 Le Berceau vide. voiture ? ... d'interdire un film 21.40 Les Mystères de la Bible. 15.00 Questions au gouvernement. % La dernière révolte. Chaîne Histoire Téléfilm. Paul Schneider . aux moins de 16 ans ? M6 18.10 L'Affaire Kergalen. 16.00 Saga-Cités. 0.35 Fréquenstar. 20.50 Vie privée, vie publique. 21.55 Claude Nicolet. Laurent Jaoui. [2/2]. Festival 16.35 MNK, A toi l'actu@. Leur nom vaut une fortune ! [3/4]. Le présent d'un passé. Histoire 20.30 Le bébé s'est envolé. 17.35 et 20.25 La Vie à deux. Invités : Olivier Dassault ; Yves Piaget ; 21.55 Thema. Les Coulisses Eric Hendershot. Canal J 18.15 Un livre, un jour. RADIO Philippe Citroën ; Anne Goscinny ; de la Silicon Valley. Arte 20.40 Mon dernier rêve sera pour vous. Olivier Picasso ; Pierre Hugo ; 18.20 Questions pour un champion. Jacques Séguéla ; etc. France 3 22.25 Les Derniers Maharajahs. Robert Mazoyer. [1/2]. Festival FRANCE-CULTURE [1/2]. La terre des rois. Planète 21.00 L'Honneur de la cavalerie. 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. 21.05 Temps présent. & 20.15 Tout le sport. Les raisins de la colère. TV 5 22.30 Saddam Hussein Ken Olin . Paris Première 19.30 In vivo. 20.50 Vie privée, vie publique. 20.30 Perspectives contemporaines. 22.15 Ça se discute. Peut-on se remettre défie le monde. La Chaîne Histoire 22.45 Comme une ombre. Sandor Stern %. TF 6 22.55 Météo, Soir 3. de ses blessures d'enfance ? TV 5 23.00 La Tempête 22.10 Multipistes. 23.25 Dark City a 22.40 Vis ma vie. Je ne comprends 22.55 Le Berceau vide. 22.30 Surpris par la nuit. du siècle. National Geographic % Film. Alex Proyas %. pas qu'on puisse être dévoré Paul Schneider . M6 0.05 Du jour au lendemain. 23.25 Onze footballeurs en or. Odyssée par sa passion. TF 1 20.55 Titanic a Oscar Peer (La Rumeur du fleuve). 22.45 Rock Press Club. 23.30 Biographies. SÉRIES James Cameron. CANAL+ 0.40 Chansons dans la nuit. Le punk. Canal Jimmy Victor Hugo. La Chaîne Histoire Avec Leonardo DiCaprio, 20.45 Invasion planète Terre. f En clair jusqu'à 14.00 0.30 1914-1918, les derniers témoins. % ème Kate Winslet (Etats-Unis, 1998, 23.10 Fallait y penser. France 2 Ménage tes ennemis . 13 RUE & FRANCE-MUSIQUES [2/2]. La Chaîne Histoire 103 min) . TF 1 13.30 La Grande Course. 0.35 Fréquenstar. Vanessa Paradis. M6 21.00 The $treet. 21.20 Pas de scandale aa 14.00 Peur bleue a 18.00 Le Jazz est un roman. L'art de rebondir (v.o.) &. Téva SPORTS EN DIRECT Benoît Jacquot (France, 1999, Film. Renny Harlin ?. 19.05 Le Tour d'écoute. DOCUMENTAIRES 21.10 That 70's Show. 110 min) &. RTBF 1 15.40 Surprises. 20.00 Un mardi idéal. Trio Amarillis, 20.45 Football. Ligue des champions. Thanksgiving (v.m.) &. Canal Jimmy aa Huseyin Sermet et Baptiste Trotignon, 17.00 Voyage 22.50 Sailor et Lula 15.50 + clair. Bayern - Manchester Utd. Canal+ vert 22.35 Les Chemins de l'étrange. David Lynch (Etats-Unis, 1990, pianos, Claire Zalamansky, voix, ème 16.40 Lumumba a sur la Zambèze. Nat. Geographic Chute libre. 13 RUE 120 min) ?. Cinéstar 1 Gilles Andrieux, zarb, Clovis Nicolas, 20.45 Football. Ligue des champions Film. Raoul Peck %. contrebasse, Tony Rabeson, batterie. 17.00 Unique au monde. L'aigle Boavista Porto - Nantes. Canal+ 0.55 Chapeau melon et bottes de cuir. f à la recherche d'un royaume. TMC Requiem. Série Club En clair jusqu'à 20.45 22.00 En attendant la nuit. 21.00 Boxe. Championnat d'Europe. 18.30 Une Vraie Mère fouine. 23.00 Jazz, suivez le thème. 17.05 Les Cavaliers du mythe. Les Bédouins Poids super-plumes. Boris Sinitsin 4.40 Les Soprano. & du Wadi Rum. La Cinquième (Rus.) - James Fenu (Sui.). Eurosport Pine Barrens (v.o.). %. Canal Jimmy 18.40 Agrippine . 0.00 Extérieur nuit. 19.05 + de cinéma. 19.35 Le Journal. RADIO CLASSIQUE 19.50 Le Zapping. 18.30 Classique affaires soir. 19.55 Les Guignols de l'info. 20.00 Les Rendez-Vous du soir. 20.05 Football. Œuvres de Cecere, Cherubini. grande illusion de la « nouvelle éco- Ligue des champions. 20.40 Cycle Brahms. M6 Arte nomie », sujet de la soirée Thema Boavista Porto - Nantes. Par l'Orchestre philharmonique 20.45 Coup d’envoi. de Monte-Carlo, dir. Marek Janowski. 19.50 Silence la violence 20.45 Thema : introduite par un documentaire de 22.45 Les autres rencontres Œuvres de Brahms. A l’occasion de la journée mon- la nouvelle économie Fabienne Dupont, Le Cycle du cha- de la soirée. 22.20 Les Rendez-vous du soir (suite). 23.30 H. Une histoire de VRP &. Œuvres de Fauré, Dutilleux, diale de l’Unicef sur la protection Les dirigeants de France MP3, socié- meau. La réalisatrice, qui connaît le 0.00 Deuxième vie Debussy, Ravel. des droits de l’enfance, M6 repro- té de vente de musique par Inter- monde des affaires, réussit le tour Film. Patrick Braoudé &. 0.00 Les Nuits de Radio Classique. gramme une série d’animation net, ont pris le risque d’accepter de force de tourner, en temps réel, déjà multidiffusée sur la chaîne du qu’une caméra observe pendant le film du fiasco de l’entreprise 23.05 La Règle du je a SIGNIFICATION DES SYMBOLES 3 au 9 novembre, produite par des mois la vie prometteuse de leur MP3 sans aucun commentaire. Ce Françoise Etchegaray. Avec Marie Matheron, Les codes du CSA Les cotes des films Vicky Grjebine (VS COM) avec le entreprise jusqu’à l’échec final. Cou- sont les héros de l’aventure qui s’ex- Anthony Higgins (France, 1991, & aaa & Tous publics On peut voir soutien de la Fondation de France rageux ! Car le résultat est bel et priment au jour le jour, en assem- 95 min) . TPS Star % Accord parental souhaitable a aa A ne pas manquer 23.45 Les Félins aa ? aaa et du ministère de l’éducation bien accablant. Dans leur déconve- blée générale, dans le bureau direc- Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique René Clément (France, 1964, ? Les symboles spéciaux de Canal + % ou interdit aux moins de 12 ans nationale et la RATP. Le but : valo- nue, ils pourront au moins se van- torial… On assiste même aux entre- 95 min) . Canal Jimmy ! Public adulte DD Dernière diffusion riser chez les enfants les notions ter d’avoir considérablement contri- tiens de licenciement. C’est transpa- 0.35 Lolita aa ? Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Stanley Kubrick (Grande-Bretagne, # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et malentendants de tolérance et d’entraide. bué à notre compréhension de la rent et lumineux. 1962, 150 min). TCM 36

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Affaire Falcone : nouvelle demande Gendarme blessé Les invisibles près de Pau : par Pierre Georges de levée du secret-défense UNE PHRASE, ce matin, dans sein même des brigades taliba- la piste de l’ETA le reportage de l’envoyé spécial nes et associées, d’honorables du Monde à Kaboul. Rémy Our- directeurs de conscience et cen- Les juges enquêtent sur la libération en 1995 des pilotes français en Bosnie privilégiée dan raconte ce qui a été retrou- seurs affectés à la traque des vé dans les résidences et villas représentations féminines et à UNE NOUVELLE FOIS, l’enquête angolais, dossier qui vaut à l’hom- alors préfet du Var. Elle était suppo- BAYONNE abandonnées récemment et pré- la censure autocollante. Ou sur les ventes d’armes vers l’Angola me d’affaires français Pierre-Joseph sée récompenser son intervention – de notre correspondant cipitamment par les combat- encore, si tout à leurs délire et aborde les rives du secret-défense. Falcone d’être incarcéré depuis qu’il avait qualifiée de « décisive », A l’occasion d’un contrôle tants d’Al-Qaida, lors de la chû- dévotions, les potentiels Le 11 octobre, les juges d’instruc- bientôt un an. Pourtant, cet épisode dans un entretien accordé au Mon- routier mené au nord de Pau te de la capitale. On y trouve pécheurs eux-mêmes se char- tion Philippe Courroye et Isabelle militaro-diplomatique de la guerre de le 9 décembre 2000 – dans la libé- (Pyrénées-Atlantiques) samedi tout, dans une sorte d’inventai- geaient de couvrir ces visages Prévost-Desprez ont demandé au des Balkans est devenu, au fil des ration des pilotes. Les deux militai- 17 novembre en début d’après- re à la Ben Laden : des armes, qu’ils ne sauraient voir. ministre de l’intérieur de déclassi- mois, un volet important du dossier res avaient été ramenés sains et midi, un gendarme a été la cible des livres de prières, des Mais d’évidence, en un mot fier les documents relatifs à la libéra- judiciaire, justifiant notamment la saufs à Paris par M. Marchiani. de tirs d’un conducteur qui avait manuels du parfait petit pilote comme en mille, ces gens-là tion, en 1995, de deux pilotes fran- mise en examen pour « trafic Au fil de leurs investigations, les refusé de s’arrêter. Touché à qua- ou du parfait terroriste. Des for- étaient, et restent, si l’on permet çais prisonniers en Bosnie. Daniel d’influence », les 22 et 29 mai, de enquêteurs, qui postulent que tre reprises, Bernard Carrau, âgé mules chimiques pour fabriquer ce raccourci un peu sommaires, Vaillant devrait transmettre pro- Jean-Charles Marchiani et Charles M. Gaydamak aurait « acheté » sa de quarante-six ans, était tou- des explosifs ou des gaz de com- frappés, bien frappés. Sérieuse- chainement cette demande à la Pasqua. décoration, semblent en être venus jours hospitalisé à Pau, lundi bat. Des formules nucléaires ment frappés à la mesure de Commission consultative du secret à douter de la réalité de l’interven- 19 novembre. Marié et père de pour ce que l’on peut imaginer. leur très sérieux problème avec de la défense nationale (CCSDN), INTERVENTION RÉCOMPENSÉE tion prêtée à l’homme d’affaires cinq enfants, il était considéré par Des guides d’utilisation de maté- l’image et l’idée même de la fem- l’autorité administrative habilitée à Egalement poursuivis pour dans le dénouement de cette crise. les médecins comme hors de riel de communication. Des piè- me, niée, occultée, cachée, effa- examiner les demandes de déclassi- « recel d’abus de biens sociaux », Son avocat, Gilles-William Goldna- danger, aucun organe vital ces d’identité. Des livrets de cée, asservie et réduite, en son fication. L’avis de la commission l’ancien ministre de l’intérieur et del, soutient au contraire que « l’im- n’ayant été touché. Il devait être banque. obscure et subalterne condition, n’étant que consultatif, il reviendra l’ex-préfet du Var sont suspectés plication de [son] client dans la libé- interrogé dans la journée par les Et puis , rapporte notre au rôle d’un fantôme vivant pro- in fine au gouvernement de le sui- d’avoir « abusé de [leur] influence ration des pilotes est attestée par de enquêteurs. envoyé spécial, « une autre mai- mu aux utilités reproductrices. vre, ou de s’y opposer – cas de figu- réelle ou supposée, en 1996 […],en nombreux témoins ». Samedi, cinq officiers de la bri- son, habitée par des islamistes Du délire en effet jusqu’à ses re qui ne s’est jamais présenté vue de faire obtenir d’une autorité Interrogé par les juges le 22 mai, gade motorisée de gendarmerie arabes et pakistanais, contient plus délirants effets. Au point depuis la création de la CCSDN, en publique une décoration à M. Arcadi M. Marchiani avait affirmé que des Pyrénées-Atlantiques arrê- des piles entières de journaux et que l’on se dit que la religion et juillet 1998. Gaydamak en contrepartie de dons M. Gaydamak avait « débloqué la taient les automobilistes pour des magazines à l’intérieur desquels la tradition ont bon et large dos A la fin de l’été, les juges, qui et avantages divers ». Ces « dons et mise en œuvre sur le terrain de deux tests d’alcoolémie entre Lescar et les visages des femmes ont été qui, dans l’esprit de ces zélotes avaient interrogé les services de ren- avantages » seraient notamment services russes, le FSB et le SDR » – Uzein, à proximité de la nationale masqués par des autocollants, de la vertu par étouffement de seignement dépendant du minis- constitués du paiement d’une som- équivalents russes de la DST et de Pau-Bordeaux, quand une four- afin de ne pas troubler « le fou l’image et des êtres, serviraient tère de l’intérieur, avaient appris me de 1,5 million de francs par la la DGSE. Questionné à son tour le gonnette blanche avec deux hom- d’Allah » en mission ». Voici de justification, voire d’obéissan- que la direction de la surveillance société Brenco – dirigée par Pierre- 29 mai, Charles Pasqua avait confir- mes à bord a forcé le barrage. Pri- donc où ils en étaient, les éti- ce à un théologique et coutu- du territoire (DST) détenait des Joseph Falcone – à France-Afrique- mé les déclarations de M. Marchia- se en chasse par deux motards, diants en théologie et leurs mier ordre des choses. La chose informations susceptibles de les Orient (FAO), une association pro- ni. « C’est moi qui ai dit à Arcadi Gay- elle a été rejointe peu après sur recrues. A imposer le port du paraît plus simple qui relève, au intéresser, mais que ces dernières che de M. Pasqua ; de voyages effec- damak que, comme c’était convenu, une petite route de la commune tchadri ou du voile autocollant, mieux du pire machisme dégui- étaient couvertes par le secret. En tués par ce dernier et M. Marchiani il allait avoir une décoration, M. Chi- de Sauvagnon. « Stoppant son même aux photos. Aussi aux sé en foi, au pire de la faculté revanche, le ministère de la défen- financés par MM. Falcone et Gayda- rac m’ayant donné en son temps son véhicule, le conducteur a tiré sur le photos, surtout aux photos, puis- plus médicale que théologique. se, destinataire depuis la rentrée de mak, ainsi que de versements en accord. C’est moi qui ai choisi le Méri- gendarme qui le poursuivait, et de qu’aussi bien pour les femmes Pour autant, sauf à enjoliver plusieurs courriers des magistrats, espèces émanant de Brenco en te national », avait précisé l’ancien sang-froid », raconte le lieutenant- vivantes et au visage embastillé, la réalité, les talibans et leurs qui souhaitent avoir accès aux faveur du Rassemblement pour la ministre de l’intérieur. M. Pasqua colonel Jean-Pierre Dudognon. la question de la photographie amis envolés, cette constante notes de la direction générale de la France (RPF), présidé par l’ancien avait assuré qu’il n’y avait « aucune Treize douilles ont été retrouvées ne se posait même plus, toute afghane, de l’asservissement de sécurité extérieure (DGSE), n’y a ministre de l’intérieur. corrélation entre le virement de Bren- sur la chaussée ainsi que deux bal- représentation du corps et du la femme n’a pas pour autant donné aucune suite. Sollicité depuis Visé par un mandat d’arrêt inter- co à FAO et la remise de décora- les, le motard étant blessé à la visage humain, et surtout fémi- disparu. Toutes les images qui le mercredi 14 novembre par Le national depuis le 6 décembre 2000, tion ». Le mouvement de fonds con- main, au bras, à l’épaule et à l’ab- nin, étant interdite à Kaboul. nous parviennent, tous les repor- Monde, le ministère de la défense Arcadi Gaydamak, un riche homme troversé était intervenu le 12 juillet domen. Puis la camionnette a On ignore si cette initiative tages, concordent sur ce point- n’a pas souhaité s’exprimer. d’affaires, partenaire privilégié de 1996, soit deux jours avant la remi- repris sa fuite alors que le plan relevait du pouvoir du fameux là : les femmes afghanes restent Intervenue le 12 décembre 1995, Pierre-Joseph Falcone, avait été se de l’ordre national du Mérite à « Epervier » était déclenché dans ministère de la promotion de la pour l’instant et sauf exception- pendant la guerre dans l’ex-Yougos- décoré, le 14 juillet 1996, de l’ordre Arcadi Gaydamak. les Pyrénées-Atlantiques et dans vertu et de la répression du vice, dans la condition de la femme lavie, la libération des otages fran- national du Mérite, au titre de la les départements voisins. En vain. œuvrant, sans trêve, ni relâche à afghane. Enfermée à double çais détenus par les Serbes de Bos- « réserve personnelle » du chef de Fabrice Lhomme Kaboul. Ou alors s’il existait, au tour dans la prison de l’invisible. nie semble a priori fort éloignée des l’Etat. La médaille lui avait été remi- FAUSSES PLAQUES ventes d’armes au gouvernement se par Jean-Charles Marchiani, f www.lemonde.fr/pasqua-affaires Le soir même, la piste d’un com- mando de l’organisation sépara- tiste basque ETA était privilégiée DÉPÊCHES par les enquêteurs en raison des a VIOLENCES : un malfaiteur a été tué et un convoyeur de fonds circonstances de l’événement, ain- légèrement blessé dans l’attaque d’un fourgon blindé de la Brink’s, lun- si que des munitions utilisées : des di 19 novembre vers 8 heures, à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). balles de 9 mm parabellum, dont Au moins cinq malfaiteurs encagoulés ont attaqué le fourgon, sans suc- les commandos de l’ETA font cès, avant de prendre la fuite. De nombreux coups de feu ont été tirés, usage en Espagne. Cependant on notamment avec des armes lourdes et des armes de poing de calibre devait découvrir que le fourgon 9 mm. était muni de fausses plaques a Une voiture-bélier a été lancée par des inconnus, dimanche d’immatriculation correspondant 18 novembre, contre le centre de loisirs du quartier de la Mare-Rouge exactement à celles d’un véhicule au Havre (Seine-Maritime), qui a été endommagé dans l’incendie qui identique – une façon de faire a suivi. Ce centre avait déjà fait l’objet d’un incendie volontaire au également prisée par le grand début du mois. Les quartiers de la Mare-rouge et du Mont-Gaillard banditisme. ont été le théâtre de plusieurs actes de vandalisme depuis début 2001. Mais, dès dimanche, la presse a TOULOUSE : près de 600 visiteurs ont participé, les 17 et 18 novem- espagnole n’avait aucun doute : bre, aux journées portes ouvertes organisées à Toulouse par l’ex-Socié- pour elle, il s’agit de militants de té nationale des poudres et explosifs (SNPE), voisine de l’usine AZF. l’ETA, groupe dont on a décou- « La sécurité est quelque chose qu’on peut améliorer par des investisse- vert à plusieurs reprises des ments, par des pratiques de travail », a déclaré Jacques Loppion, PDG de caches en Béarn. Et la télévision la SNPE, qui estime qu’« économiquement un déménagement n’est pas de Madrid d’assurer : « Cette fois- envisageable : d’abord, c’est très coûteux et, d’autre part, il faut des années ci, ce commando acheminait de la pour reconstruire une plate-forme ». Par ailleurs, les deux concerts don- dynamite vers l’Espagne. » La nés par Francis Cabrel et une quinzaine d’autres chanteurs au profit des section de recherche, le groupe- sinistrés de l’usine AZF ont permis de réunir 1,9 million de francs ment de gendarmerie et l’anten- (289 600 ¤). ne de police judiciaire de Pau a JUSTICE : un grand-père a été mis en examen pour homicide ont été conjointement saisis de volontaire sur mineur de moins de quinze ans, samedi 17 novembre, l’enquête. et placé en détention provisoire, pour le meurtre de son petit-fils de trois ans, retrouvé la veille à Saint-Etienne (Loire) décapité à l’aide d’un cou- Michel Garicoix teau de cuisine. L’homme, présenté comme dépressif et âgé de 46 ans, a affirmé aux enquêteurs qu’il ne se souvenait pas de ce qui s’était passé. Il Tirage du Monde daté dimanche 18-lundi 19 était déjà connu des services de police pour des violences. novembre 2001 : 658 453 exemplaires. 1-3 a Une mère et un père ont été condamnés, samedi 17 novembre, à 16 ans et 12 ans de réclusion cri- minelle par la cour d’assises de Maine-et-Loire, pour viols, violen- ces et proxénétisme sur leurs qua- tre filles. Les parents ont toujours nié les faits, qui se sont déroulés de 1986 à 1997, quand les fillettes étaient âgées de deux à huit ans. Ils ont été privés de leurs droits civiques et familiaux pour dix ans. a PARIS : grève des livreurs, du 19 au 21 novembre, sur les axes équipés de couloirs de bus élar- gis. La Fédération des entreprises de transport et logistique de Fran- ce (TLF) veut obtenir l’ouverture d’une concertation avec la Mairie de Paris. a SANTÉ : l’Intersyndicat natio- nal des internes des hôpitaux (Isnih) a appelé à une grève des gardes et des astreintes à partir du lundi 19 novembre, après une réunion qu’il a qualifiée de « peu productive » au ministère de l’em- ploi et de la solidarité. L’Isnih récla- me l’application du repos de sécu- rité après les gardes et dénonce un temps de travail hebdomadai- re correspondant « toujours à deux temps pleins 35 heures cumulés ». MARDI 20 NOVEMBRE 2001

EUROPE FOCUS OFFRES D’EMPLOI Yves Mény préside Aux Etats-Unis, les dix diminutions de taux b Dirigeants p. IX et X l’Institut universitaire d’intérêt décidées depuis le début de l’année b La réforme du financement des organisations b Gestion européen de Florence. par la Réserve fédérale n’ont pas réussi syndicales n’aura pas lieu. Les propositions et administration p. X et XI Ce Breton a l’intention à relancer l’économie. Les instruments d’Henri Emmanuelli qui visaient à répartir b Conseil p. XI

de renforcer le rôle Une baisse régulière de politique monétaire les subventions au prorata des résultats électoraux b Marketing p. XIII Evolution des taux de la FED b du prestigieux 6 en 2001 sont-ils toujours ne seront pas retenues (page VII) Carrières 6 établissement. Son 5 valables face b Les conventions industrielles de formation internationales p. XIV et XV 4 objectif ? La recherche 3 aux données par la recherche (Cifre) fêtent leurs vingt ans. b Ingénieurs p. XVII 3 2 de l’universalité sans compromission 2 géopolitiques Ce dispositif a fait la preuve de son efficacité b Collectivités avec les a priori idéologiques (page IV) 3 janv. 17 sept. 6 nov. nouvelles? (page VI) (page VIII) territoriales p. XVIII et XIX

Mondialisation et technologies accélèrent Allo la Terre ? Ici la nouvelle la diffusion des dangers. Experts, entreprises et Etats sont déroutés planète des risques ommes-nous en train de venir et convaincre. Comme l’expli- les parties prenantes les choix opé- Qui devra assumer la responsabilité ? quitter l’univers du risque que Bertrand Munier, du Groupe rés », martèle le chercheur. pour celui de la me- de recherche sur le risque, l’infor- Mais tant de complexité et d’in- S nace ? », s’interrogeait mation et la décision (GRID) à certitude, estime Alain Bensous- LES ACCIDENTS INDUSTRIELS EN FRANCE devant des responsables d’entre- l’ENS Cachan, « la recherche du san, exige l’arbitrage de l’Etat, ou prise inquiets le directeur de la zéro accident est devenue financiè- plutôt d’agences où sont conjointe- 2000 2000 1992 À 2000 recherche de la Fédération françai- rement insupportable pour l’entre- ment représentés l’Etat, les experts, TYPE NOMBRE PARTS EN % PARTS EN % D'ÉVÉNEMENT D'ACCIDENTS se des sociétés d’assurance, Fran- prise »… au moment même où cet- la « société civile » : « La ménagère INCENDIES 1 049 59 50 çois Ewald, lors d’un colloque te exigence a pris corps dans la de 50 ans doit y être présente, car organisé le 7 novembre sur société. c’est finalement contre elle ou pour REJETS DANGEREUX (matières ou organismes) 669 38 48 « Management stratégique et pri- Que faire alors ? « Ne plus seule- elle qu’il faudra au final plaider ». EXPLOSIONS 87 4,9 5,1 se de risques ». L’ampleur des dan- ment se baser sur l’imposition de Ulrich Beck parle de garantir «un gers aujourd’hui encourus ne per- règles ou normes communes, qui droit universel à la contre-experti- EFFETS DOMINOS 59 3,3 2,4 met plus d’en évaluer le coût et permettent à chacun de dégager sa se », qui éviterait également la ten-

PRESQUE ACCIDENTS* 55 3,1 1,7 rend donc les techniques pruden- responsabilité lorsque l’accident sur- tation d’un Etat-providence guidé tielles inopérantes. « Nous som- vient ; le management du risque par le totalitarisme de la précau- PROJECTIONS, 26 1,5 2,2 CHUTES D'ÉQUIPEMENTS mes prisonniers de l’histoire, ren- doit se décentraliser », affirme-t-il. tion. François Ewald voit aussi dans POLLUTIONS CHRONIQUES 20 1,1 1,8 chérissait Dominique Moïsi, direc- Les accords de Bâle concernant la la régulation par le principe de pré- AGGRAVÉES teur adjoint de l’Institut français régulation des risques bancaires, caution un moyen de pallier le IRRADIATIONS 6 0,3 0,2 des relations internationales dans une directive européenne sur les défaut de la connaissance par une

BLEVE** 4 0,2 0,1 une autre réunion. Là où il y avait risques chimiques, vont dans ce morale de l’action. « Mais ce princi- 50 % de risques à gérer, il y a sens : ces textes imposent aux pe ne doit pas signifier l’abandon de AUTRES 68 3,8 3,8 aujourd’hui 30 % de certitudes entreprises d’analyser leurs ris- la volonté d’exploration ; il faut au Total : 12 210 * Accidents évités ** Boiling liquid expanding vapour explosion accidents pour fonder une décision » aussi ques et de déterminer des objec- contraire reconquérir, par des for- bien économique que politique. tifs de sécurité acceptables et les mes démocratiques de gestion de la Ce n’est pas seulement sous le moyens qu’elles y consacrent. «Il décision, notre capacité à transfor- coup de l’émotion suscitée par les existe des techniques de décision en mer la menace en risque ». attentats du 11 septembre que de situation d’incertitude qui sont à telles opinions peuvent aujour- même de légitimer auprès de toutes Antoine Reverchon d’hui s’exprimer. En 1986, le socio- logue allemand Ulrich Beck avait publié un ouvrage, La Société du ris- que – enfin traduit en français… en octobre 2001 (chez Aubier) – qui retrace l’extension du domaine de l’incertitude depuis trente ans. Cet élargissement, dit-il, est consubs- tantiel à la mondialisation de l’éco- nomie industrielle occidentale, et non plus le résultat de l’affronte- ment entre l’homme et une nature dont il doit maîtriser les dangers. Aux côtés des « biens » sont pro- duits des « maux », dont la réparti- tion – tout comme au XIXe siècle et au début du XXe siècle celle des biens – devient l’objet central des affrontements sociopolitiques. Face à ce changement de para- digme, les outils traditionnels de la gestion des risques et de l’assuran- ce sont-ils périmés ? Alain Ben- RÉPARTITION DU CHIFFRE D'AFFAIRES* 2000 soussan, avocat spécialiste du ris- DES SOCIÉTÉS D'ASSURANCES que informatique et biotechnologi- BIENS ET PERSONNES que, estime que le rejet de l’incerti- RESPONSABILITÉS (12 MILLIARDS) tude par la société, « qui n’accepte (13 MILLIARDS) plus qu’un individu soit mis en dan- RISQUES COMMERCIAUX ger », interdit au marché de corri- ET DIVERS ger ses propres échecs. « Avec TRANSPORTS 4% RETRAITE Tchernobyl, le sida, l’amiante et la 5% 26 % vache folle, l’idée que la recherche RESPONSABILITÉ CIVILE du profit l’a emporté sur la préserva- 10 % tion de la santé s’est durablement installée dans l’opinion », remar- AUTOMOBILE que de son côté William Dab, titu- 10 % laire de la chaire Hygiène et sécuri- té au Conservatoire national des ASSURANCES PRÉVOYANCE DE BIENS arts et métiers (CNAM). La com- 23 % 22 % plexité des risques, leur polymor- * Hors institutions de prévoyance phisme, leur gravité rendent le dis- cours de l’expert de moins en Infographie : Le Monde - Source : FFSA/BARPI moins efficace pour analyser, pré- II / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 DOSSIER ̄ PRÉCAUTION Mondialisation et concentration créent Questions-réponses un nouvel univers des risques

Qu’est-ce que le risque et l’espace) et « sérielle » (ils our l'entreprise, le risque re du champ des possibilités techno- du sang contaminé, les « responsa- industriel ? créent des réactions en chaîne). est la base de sa rémunéra- Un produit logiques concurrentes », note M. bles ” ne pouvaient pas ne pas être 1 Selon le ministère de A leurs côtés apparaissent de tion. Pour le juge, il est Moreau, responsable de la pros- condamnés », observe Alain Ben- l’aménagement du territoire et de nouveaux risques, ou des risques Pdevenu la base de la res- dangereux pective chez Schneider. Le choix soussan. De plus, la jurisprudence l’environnement, les activités déjà existants qui n’étaient pas ponsabilité. » Par cette phrase, des investissements n'a jamais été et la réglementation peuvent modi- humaines créent des risques tech- auparavant pris en compte dans Alain Bensoussan, avocat spéciali- peut être distribué aussi incertain. fier a posteriori la responsabilité de nologiques divers : industriel, le « risk-management » : le ris- sé dans les nouvelles technolo- Le droit prend désormais en l'entreprise, en pénalisant soudain nucléaire, biologique, de rupture que climatique, le risque d’image gies, résume les mutations qu'a à un nombre compte ces mutations : la directi- l'effet d'un risque qui était aupara- de barrage, de transport de matiè- ou de réputation, le risque de pro- connues, ces vingt dernières ve européenne de 1985 sur les pro- vant juridiquement indemne. res dangereuses… Le risque indus- priété intellectuelle, la pénalisa- années, le domaine du risque incalculable duits défectueux, transposée dans Après l'accident de l’usine AZF à triel est soit chronique, soit acci- tion des relations sociales, l’ac- d'entreprise. le droit français (art. 1386-1 à Toulouse, la Commission européen- dentel. Les risques chroniques tion des actionnaires minoritai- La mondialisation des échanges, de personnes 1386-18 du code civil), produit peu ne devrait, par exemple, édicter résultent des différentes formes res, les risques informatiques. la concentration des activités éco- à peu ses pleins effets auprès des une directive Seveso III qui va dimi- de pollutions susceptibles d’avoir nomiques entre les mains d'un qui peuvent devenir tribunaux. Elle établit la « cores- nuer les seuils tolérables de matiè- un impact sur la santé des popula- En quoi le « principe de nombre réduit de multinationales ponsabilité » de tous les partici- res dangereuses, et contraindre ain- tions et l’environnement. Les ris- précaution » modifie-t-il géantes, ont changé non pas la autant de victimes pants à la chaîne de production si les entreprises à modifier leurs ques industriels résultent de la 4 la gestion des risques ? nature, mais l'ampleur de la des- (fabricant, affréteur, transporteur, dispositions de gestion des risques. présence de produits et/ou de pro- Le principe de précaution est truction de valeur occasionnée une échelle globale. A l'entreprise grossiste, détaillant) d'un produit Pour Dominique Moïsi, directeur cédés dangereux susceptibles de une doctrine, « non stabilisée »et par les accidents. La voici démulti- « étendue », nébuleuse de sous- ayant occasionné un préjudice au de l'Institut français des relations provoquer un accident entraînant en élaboration permanente, selon pliée par la concentration de la traitants, de fournisseurs, de consommateur final. « Alors que internationales (IFRI), même la géo- des conséquences graves pour le l’expression de François Ewald, valeur en un lieu donné (comme le clients, correspond également un l'aléa dégageait auparavant la res- politique, qui semblait pourtant personnel, les riverains, les biens professeur au Conservatoire World Trade Center, à New risque étendu, graduel, progressif ponsabilité de l'entreprise, note éga- maîtrisée par le calcul des risques- et l’environnement. national des arts et métiers York) : « Imaginez ce que coûterait (pollution, amiante), sans début, lement Alain Bensoussan, il la fon- pays, est aussi devenue un « nou- En France, au cours de l’année (CNAM). Né en Allemagne dans un tremblement de terre sur la Côte ni fin, ni lieu avérés : le risque s’ex- de aujourd'hui. L'absence de maîtri- veau risque ». La montée de périls 2000, près de 1 800 accidents les années 1970, ce concept a sur- d'Azur, notait Robert Leblanc, prime là où il n’a pas été produit. se du risque est devenue sociale- stratégiques inédits tels que le ter- industriels de gravité variable ont gi en France vingt ans plus représentant de la société d'assu- Et les fusions géantes entre entre- ment inacceptable ». rorisme international ramène au été répertoriés. Pour l’essentiel, tard. Deux écoles s’affrontent à rances Siaci, lors d'un récent collo- prises n'arrangent pas les choses, primat du politique et de l'Etat ces événements résultent de l’acti- son sujet. L’une, moralisante et que organisé par la chambre de lorsqu'il faut harmoniser deux CAUSES INTERNES sécuritaire. Au risque « classique » vité d’usines, ateliers, dépôts, normative, tente de définir le prin- commerce et d'industrie de Paris, organisations, deux cultures, deux La « responsabilité sans faute » de la destruction des biens par acte chantiers, carrières, élevages, et cipe pour dire avec précision ce le risque est bien connu, mais la approches divergentes des risques est désormais retenue par les tribu- de terrorisme s'ajoute, en effet, le du transport de matières dange- qu’il devrait être. L’autre, plus valeur qui y est accumulée a dépas- encourus. naux ; la notion de risque hypothéti- risque d'une modification, y com- reuses. Ils ont été à l’origine de pragmatique, s’attache à dégager sé toutes les limites envisageables », Les nouvelles technologies, créa- que a acquis à leurs yeux le même pris rétroactive, des règles des 50 décès et de plus d’un millier de des textes et des pratiques en affirme-t-il. trices de valeur, sont aussi porteu- statut que le risque avéré ; le même échanges financiers, de la couvertu- blessés. Le 21 septembre 2001, cours, les différents usages de la Le problème provient aussi, à ses de risque pour l'entreprise. Ris- risque, jugé autrefois extérieur à re des investissements, de la sécuri- l’explosion de l’usine AZF de notion, afin de permettre, autant l'inverse, de la dispersion mondia- que d'accident bien sûr, lorsque la l'entreprise lorsque celle-ci se trou- sation des équipements industriels. TotalFinaElf à Toulouse a provo- que faire se peut, la naissance le de la valeur : un produit dange- technologie défaille (Tchernobyl), vait victime d'une catastrophe Mondialisation des échanges, qué la mort de 30 personnes. d’un langage commun. reux (comme l’anticholestérol de mais aussi risque d'image, lorsque « naturelle », se voit de plus en plus développement technologique, sou- Car la vraie difficulté d’utilisa- Bayer) peut aujourd'hui être distri- l'opinion ou le politique soupçon- souvent attribuer des causes inter- plesse des organisations, dérégle- Qu’est-ce que la tion de ce principe tient au fait bué à un nombre incalculable de ne la dangerosité de certaines nes – défaut d'organisation, erreur mentation : ce sont les atouts « gestion des risques » ? qu’il change de sens selon le sta- personnes, qui peuvent être d'entre elles (nucléaire, OGM), et humaine – qui engagent donc la res- mêmes du capitalisme industriel 2 Les « cindyniques », ou tut ou la fonction de celui qui autant de victimes ; un vecteur enfin risque financier : « L’incerti- ponsabilité de l'entreprise. « Le fait qui ont projeté les entreprises dans sciences du danger (de kindunos, l’emploie. Politiques, militants comme Internet diffuse instanta- tude sur la valeur d'usage future d'avoir eu connaissance ou non du un nouvel univers d'incertitudes. danger, en grec), sont apparues syndicaux, experts, juristes, philo- nément la perte de valeur occa- d'une technologie, par exemple risque s'efface devant l'ampleur de dans les années 1980 en France, sophes ou simples citoyens…, per- sionnée par un bug ou un virus à l'UMTS, est maximisée par l’ouvertu- ces résultats. Comme dans l'affaire Antoine Reverchon alors qu’émergeait dans les entre- sonne ne définit le principe de prises la figure du « risk-mana- précaution de la même manière. ger ». Les étapes de la gestion des C’est dire si, au sein de chaque risques dans l’entreprise sont, de situation, le terme est un enjeu de façon grossière, les suivantes. pouvoir entre des forces qui Un parapluie boursier pour les aléas climatiques – Identification des risques à entrent en compétition ou en con- prévenir, à partir de l’analyse tech- tradiction les unes avec les autres. uelle est la préoccupation quotidien- Andersen, en s’appuyant sur un graphique réali- me des transactions a atteint 7 milliards de dol- nique des produits et des systè- Il est probable qu’au fur et à ne d’un exploitant de cinéma et sé par Méteo France liant les ventes de bière à lars (7,7 milliards d’euros). Le développement mes entrant dans la ligne de pro- mesure de l’accumulation des ris- d’un brasseur ? La météo, mais l’évolution de la température l’été. « La corréla- est plus lent en Europe où, sur la même pério- duction. ques, des règles d’utilisation com- Q pour des motivations totalement tion est parfaite » puisqu’une variation de plus de, les échanges se sont élevés à 75 millions de – Evaluation de la probabilité mune finiront par s’imposer. opposées. Le premier guette les nuages, le ou moins un degré Celsius provoque une évolu- dollars (82 millions d’euros). Pourtant, d’ores et d’occurrence de ces risques. second le soleil. L’un déteste les vagues de cha- tion de 5 % de la consommation à la hausse déjà, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en – Détermination d’un seuil de Où peut-on se former à leur qui provoquent une désaffection des salles comme à la baisse. France, les autorités boursières envisagent la « risque acceptable » aussi faible la gestion des risques ? obscures, l’autre redoute les étés pourris qui création d’un marché réglementé. A Paris, Euro- que raisonnablement possible, au 5 Cette discipline reste peu entraînent une baisse de la consommation de SOUCI DES INDUSTRIELS next s’est ainsi associé à Météo France. regard de la probabilité d’occur- enseignée dans les cursus nor- bière. Dans leurs rêves les plus fous, tous deux Cette prise de conscience progressive s’est « Nous sommes en train de définir avec eux rence et du coût de sa prévention. maux des universités et des éco- espèrent devenir maîtres du climat pour gérer amplifiée avec l’accélération des désordres cli- une méthodologie qui aboutira à la création d’in- – Mise en œuvre de solutions les d’ingénieurs ou de gestion. au mieux leurs activités. Un espoir que parta- matiques conjugués au réchauffement de la pla- dices de température adaptés aux utilisateurs », techniques et organisationnelles Elle est l’objet de 3es cycles spécia- gent également les agriculteurs, les industriels nète. Le souci des industriels, des assureurs et explique Huu Minh Maï, responsable de la pour réduire cette probabilité. lisés, accessibles en formation ini- de la construction, les producteurs d’énergie, des banquiers, est désormais de se protéger con- recherche des produits dérivés chez Euronext. – Couverture des risques rési- tiale ou continue et adossés à des les transporteurs, les professionnels des loisirs, tre ces aléas, en transformant la température, le Tirant les leçons de l’expérience américaine, les duels auprès des compagnies d’as- centres de recherche. ou encore de la mode… vent ou la neige en produits financiers négocia- Français veulent proposer des indices parfaite- surances. Citons, sans prétention à l’ex- Cette dépendance climatique n’avait jusqu’à bles sur un marché. Le mécanisme est analogue ment adaptés aux besoins des futurs utilisa- haustivité : mastère spécialisé présent pas été quantifiée. C’est désormais cho- à celui de l’assurance automobile. Une prime teurs et prendre le temps de les sensibiliser à Existe-t-il des nouveaux (MS) en management global des se faite et les résultats sont considérables : 60 % permet d’assurer un véhicule et, en cas d’acci- ces nouveaux concepts. « Des séminaires seront risques auxquels doivent risques et DEA sciences de la déci- du produit intérieur brut (PIB) est affecté par dent, les dégâts sont remboursés. Les contrats organisés dès l’an prochain, et si les indices s’im- 3 faire face les entreprises ? sion et microéconomie des ris- les aléas climatiques. Dans certaines activités, souscrits pour le risque climatique serviront à posent comme des références, des produits déri- Les risques traditionnels (incen- ques, à l’Ecole normale supérieu- ce risque serait même plus important que celui compenser l’accident, c’est-à-dire le manque à vés devraient être lancés à partir de 2003 », ajou- die, transport, catastrophes natu- re de Cachan ; DESS de gestion généré par une évolution des taux d’intérêt gagner éventuel. te M. Maï. Premier signe de l’intérêt pour ces relles, pollution), s’ils sont tou- globale des risques et des crises à et/ou de changes. « Le trésorier d’une brasserie Le degré climatique a donc un prix. Les pre- nouveaux risques : une réunion d’information jours de même nature, prennent Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Insti- devrait attacher plus d’importance à l’évolution miers échanges de gré à gré sont apparus aux organisée le 26 octobre a accueilli près de une dimension « graduelle » (ils tut de management des risques à des températures qu’aux décisions du patron de Etats-Unis en 1997 à l’initiative des producteurs 200 personnes, soit trois à quatre fois plus que n’ont plus une manifestation don- l’ESC Bordeaux ; pôle cindyni- la Réserve fédérale américaine en matière de d’électricité, avant d’être organisés à la Bourse prévu. née en un lieu et un temps don- ques de l’Ecole des mines de taux », affirme Didier Marteau, professeur à de Chicago deux ans plus tard. Ce marché croît nés, mais diffusent dans le temps Paris... l’ESCP-EAP et directeur de la recherche chez très rapidement. Au cours de l’été 2000, le volu- Dominique Gallois Etat et experts sont de plus en plus critiqués pour leur gestion des crises

fficaces pour bâtir du légitime. La peur et son amplifica- connaissances vraies. Ignorer le ris- elle – considère le risque engendré de sécurité alimentaire », estime un savoir à moyen et long ter- Sang contaminé, tion par les médias ont alors obligé que de contamination des hémophi- par les fautes de la décision politi- expert des questions d’assurance me, les experts donnent le gouvernement et les élus locaux à les par le sida lors des transfusions que comme un délit passible du qui souhaite l’anonymat. « C’est Erarement aux politiques vache folle, « Erika », sécuriser les plages. « La responsabi- sanguines en 1984 était fondé au pénal. même la fonction première de l’Etat : les outils pour gérer à chaud une lité est une notion de droit ancienne, plan scientifique. Malgré les dures leçons du sang protéger la population », ajoute-t-il. crise comme celle de la vache folle c’est à l’angoisse mais c’est aussi désormais une notion Mais s’appuyer sur cette connais- contaminé et de la vache folle, les Faute d’avoir compris cela, les déci- ou celle du sang contaminé. sociale », a poursuivi William Dab. sance limitée pour ne pas prévenir gouvernants peinent encore à élabo- deurs sont alors tentés de surréagir Qu’un grave problème de santé de l’opinion qu’il faut Autrement dit, si une population le risque s’est révélé être une faute rer des procédures qui les mettent aujourd’hui au moindre danger. publique surgisse et le scénario menacée par un risque de santé chi- politique qui a placé les hémophiles en position de répondre efficace- Ce n’est ainsi pas un hasard si le s’enclenche, toujours le même : aujourd’hui répondre mique ou biologique a le sentiment en situation de danger mortel. La ment aux interrogations de la popu- principe de précaution se retrouve les responsables politiques se que nul n’est responsable, rien pénalisation de l’action des minis- lation. « Or c’est le travail des déci- brandi à tort et à travers. Ce concept retournent vers les scientifiques, la frontière franco-allemande est d’étonnant qu’alors elle s’affole. tres de la santé et du premier minis- deurs politiques de bâtir une réponse est utilisé « comme un talisman dont lesquels ne fournissent que l’état une hérésie qui se paye tôt ou tard « L’illisibilité du champ de la respon- tre en poste à l’époque l’a montré : fiable aux questions que se posent les la seule invocation devrait protéger de leurs connaissances, forcément par une crise de confiance. « Les sabilité amplifie les paniques. » la population – et les juges avec mères de famille face à un problème les populations contre les risques qui limité et inadapté. scientifiques disent que les compor- La seule vraie leçon des crises de les menacent », écrit François Ewald, Les crises liées à la santé publi- tements de la population sont irra- santé publique que l’Europe – et sur- auteur avec Christian Grollier et que naissent de l’obligation de tionnels vis-à-vis du risque. Mais ils tout la France – a connues au cours Evaluations par délégation Nicolas de Sadeleer d’un « Que sais- décider dans une zone d’incertitu- ne voient pas que l’incertitude des vingt dernières années est la sui- je ? » (PUF) sur Le Principe de pré- de maximale. Une perception engendre la peur et que cette peur vante : les experts ne sont utiles Incapable d’être lui-même expert sur tous les fronts, l’Etat a choisi caution. brouillée du risque, a expliqué pousse à des comportements irra- qu’à condition de leur poser les bon- de déléguer. Des agences ont donc été instituées pour évaluer ou L’idée commence toutefois à ger- William Dab, titulaire de la chaire tionnels. » nes questions. Comme l’a justifié gérer des risques. En 1999, deux agences ont été créées : l’Agence fran- mer que la sécurité publique est hygiène et sécurité au Conservatoi- sans ambages Gérard Pascal, direc- çaise de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), qui a reçu une mis- affaire de système : politiques et re national des arts et métiers CADRER L’INQUIÉTUDE teur scientifique nutrition humaine sion d’évaluation des risques des aliments pour les humains et les ani- experts seront éternellement (CNAM), lors d’un colloque organi- Le pire est que, même quand l’ex- et sécurité alimentaire à l’INRA (Ins- maux, et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de san- condamnés à rater le coche tant que sé le 13 novembre par l’Institut pertise est disponible, les politiques titut national de la recherche agro- té (AFSSPS), qui doit garantir l’indépendance et la rigueur scientifi- les industriels ne seront pas respon- français des relations internationa- n’ont pas la présence d’esprit de nomique) lors du même colloque que de l’évaluation et des contrôles relatifs aux produits de santé. sabilisés à leur tour sur les risques les (IFRI), engendre l’angoisse du l’utiliser. Le fait que les bitumes de l’IFRI, « le gestionnaire du risque Une Agence française de sécurité sanitaire environnementale que leurs produits peuvent engen- corps social. « Ce que la population issus du naufrage de l’Erika en – autrement dit le politique – doit (Afsse) et un Institut de radioprotection et de sécurité nucléaire drer. Faudra-t-il que les tribunaux attend, ce n’est pas le risque zéro, décembre 1999 soient cancérigènes poser les bonnes questions à l’évalua- (IRSN) sont en projet, tandis que d’autres établissements plus frayent le chemin pour que les chefs mais le zéro mépris. Il faut que le était une évidence pour les experts. teur et ne pas transférer ses responsa- anciens gèrent des risques liés au sang (Etablissement français du d’entreprise osent mécontenter débat soit posé clairement, que les Mais lorsque les populations ont bilités au scientifique. Quand un hom- sang), aux greffes (Etablissement français des greffes), à l’énergie leurs actionnaires en alertant puis faits ne soient pas masqués, que la pris conscience du risque qu’elles me politique attribue sa décision à un (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), aux ris- en retirant d’eux-mêmes du marché discussion ait lieu. » Faire croire encouraient, elles n’ont trouvé aucu- avis scientifique, il a tort ». Sous- ques industriels (Institut national de l’environnement industriel et des produits qu’ils savent nocifs ? aux populations que le nuage ato- ne information, aucun discours clair entendu, une décision juste au plan des risques) ou aux déchets radioactifs (Agence nationale pour la miqude Tchernobyl s’est arrêté à pour cadrer leur inquiétude bien politique repose rarement sur des gestion des déchets radioactifs). Yves Mamou LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / III DOSSIER ̄ Ulrich Beck, sociologue à l’université de Munich, auteur de « La Société du risque » (Aubier) CHRONIQUE « Nous avons besoin d’une culture de l’incertitude » par Serge Marti « En quoi la nature des risques santé et la sécurité. Face à une – En quoi ces mutations modi- nouvelles opportunités technologi- Eclaircies a-t-elle évolué ces trente derniè- catastrophe nucléaire ou un désas- fient-elles l’équilibre des pou- ques, mais ne pas décider de la res années ? tre génétique, à un effondrement voirs, de la politique et de la manière dont elles sont utilisées. - Dans la Société du risque, j’ai financier mondial ou – pour rester démocratie ? Les chefs d’entreprise expliquent uisqu’il arrive parfois que l’économiste se mette la tête développé une argumentation dans l’actualité – à des menaces ter- – La société du risque a en effet qu’ils répondent à la demande du dans les nuages, y compris pour spéculer sur la dépendan- selon laquelle la science et la tech- roristes globales, la lutte de classe un immense impact politique. On consommateur. C’est ce que j’appel- ce climatique à en croire la tendance du moment (voir l’ar- nologie sont aujourd’hui la cause cesse d’être un concept universel. peut même dire que les risques pro- le l’“irresponsabilité organisée”. La ticle ci-contre de Dominique Gallois) constatons que ces des principaux problèmes de la – Les experts et scientifiques duisent une situation quasi révolu- société est devenue un laboratoire Pderniers jours, l’horizon jusqu’ici singulièrement bouché a laissé société industrielle. La production sont-ils aujourd’hui à même tionnaire : l’ordre social en sort où personne n’est responsable du place à quelques éclaircies qui valent d’être mentionnées. et la distribution des “biens”, des d’identifier les causes et les pro- inversé dans la mesure où le risque résultat des expériences. D’abord une bonne nouvelle que les Américains eux-mêmes richesses, reposent à la base sur un babilités de ces risques, et les entre en contradiction avec le con- – Peut-on imaginer une nou- n’attendaient pas : la progression de 7,1 % des ventes de détail aux principe régulateur de rareté. Le gestionnaires des risques peu- cept de citoyenneté limitée à la velle régulation des risques ? Etats-Unis en octobre, un pourcentage trois fois supérieur aux pré- problème vient du fait que les insti- vent-ils aider à en réduire les nation. La citoyenneté a été conçue – Les questions suivantes sont visions des spécialistes. Dans un contexte où confiance et défiance tutions de la société industrielle conséquences négatives ? en Occident en termes de risques cruciales pour régler les conflits liés jouent à saute-mouton, cette statistique, tout en étant limitée à un n’ont pas été pensées pour traiter – Non ! Ce qui rend la produc- “nationaux”, c’est-à-dire concer- à la gestion des risques : qui doit mois et à un contexte très particulier – celui de l’invite à « consom- la production et la distribution des tion et la distribution des “maux” nant toute personne vivant sur un prouver quoi ? A qui incombe le far- mer patriote » – est à mettre à COURS DU PÉTROLE BRENT “maux”, c’est-à-dire des risques et si déterminantes dans notre mon- territoire donné. La globalisation deau de la preuve ? Qu’est-ce l’actif de l’économie américaine, en dollars par baril des aléas liés à la production indus- de contemporain est l’impossibilité des risques met en lumière l’immen- qu’une preuve dans des conditions 35 et mondiale, par ricochet. trielle. Ma thèse principale est que d’échapper à leurs conséquences. se difficulté de l’Etat-nation à prédi- d’incertitude ? Quelles sont les nor- Celle-ci bénéficie également ces risques et aléas, qui étaient des Les systèmes d’explication fermés re, organiser et contrôler le risque mes de responsabilité en vigueur ? de la dégringolade accélérée des conséquences latentes et non qu’offrent la science sous la forme dans un monde de réseaux mon- Qui est responsable moralement ? 30 prix du brut. Le baril de pétrole recherchées de l’industrialisation à de l’expertise, la politique sous la diaux interactifs et de phénomènes Et enfin : qui doit payer la casse ? Si qui, il n’y a pas si longtemps, se son début, ont, en se globalisant à forme du droit et les médias sous la hybrides, surtout quand personne une politique de gestion des risques 25 négociait à 25 dollars, est repas- partir du début des années 1970, forme de la “panique morale” ne ne prend la responsabilité des résul- répond à ces interrogations, elle sé sous la barre des 18 dollars en commencé à saper les institutions sont plus des options valides au fur tats. La crise de la vache folle en est donnera un caractère concret à 20 fin de semaine. Pis : en affir- de l’Etat-nation moderne. En résu- et à mesure que nous sommes tous un rappel explosif. Les décideurs l’idée d’évolution sociale. Car chan- mant qu’il pourrait descendre mé, à un moment donné de notre impliqués dans ce réseau mondial politiques affirment qu’ils ne sont ger les politiques de risque impli- jusqu’à 10 dollars par baril, les 15 17,55 passé récent, notre perception de des risques technologiques. pas responsables : au mieux, ils que de changer les relations de pou- Koweïtiens ont donné le signal l’ordre social s’est trouvée modi- » La chose peut sembler para- “régulent le développement”. Les voir qui traversent aujourd’hui la d’une véritable guerre des prix. fiée : celui-ci ne repose plus sur doxale, mais c’est précisément le experts scientifiques disent créer de régulation des risques. 10 Sale temps pour les produc- l’échange des seuls biens, mais plu- progrès de la science qui mine le » Nous avons besoin d’une teurs, alors que les pays exté- tôt sur l’échange des biens et des rôle des experts. La science et ses culture de l’incertitude qui soit clai- 5 Source : IAE rieurs au cartel restent cois, évi- “maux ”. Cette mutation de la per- technologies de la visualisation des rement distincte des cultures du ris- 1996 97 98 99 00 01 tant de réduire leur production ception a conduit à une crise des “signaux faibles” ont fondamenta- que résiduel d’un côté, et de la sécu- pour stimuler les cours ; en institutions et du fonctionnement lement transformé le principe de rité absolue de l’autre. La clé de cet- La dégringolade du prix revanche, bonne nouvelle pour des sociétés occidentales. “je ne vois pas le mal, donc il n’y a te culture de l’incertitude réside du brut les nations industrialisées en » Contrairement à ce qu’ont affir- pas de mal” qui a longtemps focali- dans la capacité à aborder libre- quête de carburant susceptibles de relancer la machine. En ce mé certains de mes critiques, je n’ai sé l’attention sur les aspects quanti- ment toutes les approches du ris- moment, alors que le Fonds monétaire international (FMI) n’ex- jamais dit que la société industriel- fiables et visibles des risques indus- que : reconnaître la différence entre clut plus le risque d’une récession mondiale, début 2002 , et que, le était moins risquée à ses débuts, triels. “Laissez cela aux experts” un risque quantifié et une incertitu- en Europe plus précisément, la conjoncture continue à s’assom- ou qu’elle aurait été remplacée par est devenu un slogan qui n’est pas de non quantifiée ; arbitrer entre brir, tout facteur positif est à engranger sans discernement. la société du risque. C’est l’universa- plus acceptable que “faites-moi différentes rationalités ; démontrer Il en est ainsi de la fin de la conférence de l’Organisation mon- lisation du risque et sa perception confiance, je suis médecin”, ce ne sa volonté d’agir de manière respon- diale du commerce (OMC) comme de l’évolution de la situation qui font la différence. La rareté exis- sont plus que des plaisanteries sable au regard des dégâts qui peu- militaire en Afghanistan. Doha a certes accouché d’un accord a

te toujours et la division en classes pour films hollywoodiens. ARMIN PONGS vent se produire en dépit de toutes minima, mais l’échec – qui aurait signifié la fin de l’OMC – a été évi- aussi, surtout si on les considère au L’invisibilité n’est plus une excu- ̄ les précautions. Ainsi, une culture té, ce qui n’est pas rien. Même s’ils n’ont pas obtenu totalement regard de leur exposition à une lar- se pour toujours repousser la déci- de l’incertitude ne parlera plus à la gain de cause sur certains dossiers qu’ils jugeaient primordiaux – ge variété de risques. Cependant, la sion et l’action, dans la mesure où légère de « risques résiduels » dans le textile, l’accès aux marchés des pays riches pour leurs produits société du risque apporte une le pouvoir de nuisance de la pro- Ulrich Beck la mesure où ce terme désigne en agricoles – les nations en développement ont présenté un front dimension supplémentaire à l’ana- duction industrielle a des consé- b Ulrich Beck est professeur de fait un risque auquel on espère ne uni, à la différence des revendications en ordre dispersé de Seatt- lyse des classes sociales et de la poli- quences croissantes pour chacun sociologie à l’université de Munich, jamais devoir être confronté. Mais le, ce qui leur a permis de marquer des points. L’accord, même tein- tique. Le changement n’est pas d’entre nous. Ce pouvoir de nuisan- où il dirige un centre de recherches. la culture de l’incertitude diffère té d’ambiguïté, conclu sur les médicaments est tout de même une quantitatif mais qualitatif : la rare- ce est engendré par le caractère Il enseigne également à la London aussi profondément de la « culture première. Au plan des symboles, il marque la primauté du droit à té devient quelque chose d’autre, indéterminé des aléas et des ris- School of Economics. du non-risque », qui consiste à bri- la santé sur le devoir de négocier et breveter librement. comme une image d’elle-même ques, lequel a déjà rendu quasi b Il s’est spécialisé dans les der l’innovation par des dispositifs Enfin, sans contredire les propos tenus par l’administration amé- déformée par un miroir. Ainsi, les caduques les politiques de sécurité problématiques de la modernisation, de sécurité dès son origine. » ricaine au lendemain des attentats du 11 septembre selon lesquels positions traditionnelles de la lutte du complexe financiaro-assurantiel de l’individualisation, la lutte contre le terrorisme est affaire de longue haleine, la puis- de classes deviennent dérisoires sur lequel repose le capitalisme con- de l’environnement Propos recueillis par sance militaire américaine et ses alliés au sol ont enregistré des face aux menaces concernant la temporain. et de la transformation du travail. Antoine Reverchon succès plus rapides que prévu dans le processus de neutralisation et d’éviction des « étudiants en religion ». Pour l’heure, la stratégie de Washington a été payante : l’Amérique ne s’est pas embourbée dans un « deuxième Vietnam », le Pakistan n’a pas basculé dans l’insurrection fondamentaliste et, à en juger par les derniers sonda- L’entreprise s’initie à l’« economic wargame » ges, les frappes aériennes retrouvent du crédit auprès de l’opinion publique. Crédit, croyance, confiance. La météo réserve parfois des surprises, mais ce bulletin économique méritait d’être mentionné. etit test à l’usage des chefs « les résultats américains sont inquié- nuer les remboursements. « En con- d’entreprise : votre principa- Un jeu de rôle permet tants, les principaux acteurs du sec- séquence, les entreprises repensent le usine a été détruite par teur de santé ne sont pas structurés leur financement des risques. Elles Pune explosion, la moitié de aux dirigeants pour répondre aux menaces actuelles doivent arbitrer entre le montant de Bibliographie votre équipe de management est et les coûts de mise en conformité se primes versés aux compagnies d’assu- morte dans un accident d’hélicoptè- de prendre conscience chiffrent en milliards de dollars ». Les rances et ce qu’elles gardent en inter- b La Société du risque, d’Ulrich b La Nouvelle Communication re en allant reconnaître les dégâts premiers enseignements tirés sont ne comme auto-assurance. La ques- Beck (éd. Aubier, 2001, 519 p., de crise, de Michèle Gabay (éd. sur le site, une des pièces critiques des problèmes qu’ils les mauvais réflexes du manage- tion se pose désormais : quel(s) ris- 21,50 ¤, 141,05 F). Stratégies, 236 p., 19,67 ¤, 129 F). des produits que vous vendez est ment, un trop grand optimisme en que(s) conserver ? » b Le Principe de précaution, de b « Les nouveaux risques fabriquée par deux fournisseurs indé- pourraient rencontrer cas de crise, et surtout l’écart entre La volonté est aussi de relativiser François Ewald, Christian Gollier, de l’entreprise », in Risques pendants, localisés sur l’île de les procédures définies de sauvegar- l’impact de ces catastrophes. Cer- Nicolas de Sadeleer (PUF, 127 p., nº 46 (avril-juin 2001, Taïwan qui vient d’être envahie par et de leurs conséquences de, de sécurité et celles réellement tes, les attentats affectent des sec- 6,40 ¤, 41,98 F). 28,97 ¤,190 F). la Chine, votre action s’effondre en appliquées. teurs comme les transports, la finan- b L'Archipel du danger, de b « Risque et démocratie », in Bourse, vous rendant opéable. Com- me M. Pelletier. Il faut donc utiliser Les attentats aux Etats-Unis ou ce, le tourisme, la publicité et le Georges-Yves Kervern et Patrick Risques nº 47 (juillet-septembre ment réagissez-vous ? d’autres outils », comme les warga- l’explosion de l’usine AZF de Toulou- luxe. Mais selon Mme Fontugne, ils Rubise (éd. Economica, 1991), 2001, 30,49 ¤, 200 F). « La première réponse est toujours mes employés par les militaires. Sur se n’ont pas provoqué de révisions ont agi comme un « catalyseur 30,49 ¤, 200 F). b www.amrae.asso.fr : site de la même : ce n’est pas possible, cela des situations réelles de conflit, ces drastiques dans les entreprises. d’une spirale infernale » d’entrepri- b www.cindynics.org : site de l’Association pour le management n’arrivera pas chez nous, raconte Eric jeux permettent de simuler des « Même si les dirigeants ont revu la fia- ses déjà en difficulté. l'Institut européen des cindyniques. des risques et des assurances Pelletier, vice-président de la société actions, d’en mesurer les conséquen- bilité de leur procédure, leur préoccu- « Si le 11 septembre a été un choc b Etre à l'écoute du risque de l'entreprise (Amrae) de conseil Booz Allen Hamilton, puis ces et de privilégier une option. pation majeure est liée à l’incertitude et a révélé le risque terroriste, ce sont d'opinion, Jean-Pierre Beaudoin et www.ineris.fr : site de l’Institut autour de la table chacun raconte une Booz Allen Hamilton a donc adopté économique », estime Dominique plus les choix stratégiques et opéra- (éd. d'Organisation, 216 p., 21 ¤, national de l’environnement histoire, une anecdote qui s’est passée au secteur économique cette métho- Jamois, consultant chez Andersen. tionnels qui ont de l’importance », 137,75 F). industriel et des risques (Ineris). dans le groupe et progressivement cha- dologie qu’il développe depuis vingt tempère également Jean-Pierre cun se rend compte de la fragilité de ans pour le ministère de la défense SPIRALE INFERNALE Gaben, vice-président de Mercer tel ou tel secteur ». américain. L’economic wargame pro- « Des directions générales ont vou- Management Consulting. « Depuis Aujourd’hui, la vulnérabilité est posé depuis le 11 septembre permet lu s’assurer que leur dispositif de ges- une dizaine d’années, la problémati- d’autant plus forte que non seule- aux chefs d’entreprise d’identifier tion de crise, de maîtrise des risques que a changé. Le temps s’est réduit. ment l’entreprise est très ouverte au les meilleures options à leur disposi- et de contrôles internes était cohé- Une entreprise n’est plus assurée de monde extérieur, mais qu’en plus tion pour réagir à un événement rent », constate également Muriel contrôler son marché sur des périodes l’impossible peut se produire. « Les imprévu. Fontugne, associée au cabinet longues. » Dans cet environnement outils statistiques ne permettent pas Une quinzaine d’entreprises aux Ernst & Young. « D’autres s’inquiè- très réactif, les principaux risques de d’anticiper les catastrophes », pré- Etats-Unis, dans les secteurs des tent de la baisse future des limites de perte de valeur sont liés à une baisse vient Eric Pelletier en évoquant l’ac- transports, des services financiers, garantie. » La multiplication des de la demande, à la pression compé- cumulation d’enchaînements obser- de la santé, ont utilisé cet outil et catastrophes et leur ampleur condui- titive ou encore aux coûts de produc- vés lors des différents accidents trois en France se sont déjà décla- sent les assureurs à augmenter signi- tion, mais peu aux catastrophes. récents. En mars 1999, le drame du rées intéressées. Selon Eric Pelletier, ficativement leur prime et à dimi- L’impératif est « de se doter d’une tunnel du Mont-Blanc, qui a fait tren- capacité interne d’identification de te-neuf morts, est très révélateur. La tous les risques au sens large de l’entre- probabilité qu’un tel accident se pro- Après Toulouse, dix semaines de réflexion prise pour mieux les anticiper ». Pour duise était infime. Les ventilateurs Jean-Pierre Gaben, « le risque étaient bouchés, le responsable du Sept semaines après l’explosion mortelle de l’usine AZF de Toulou- majeur reste l’immobilisme. Alors poste de surveillance était absent, les se, le gouvernement a lancé un débat dans toutes les régions sur les qu’avant une entreprise pouvait consi- autorités frontalières n’arrivaient risques industriels. La synthèse sera réalisée le 11 décembre à Paris et dérer que bien faire son métier suffi- pas à communiquer, le camion s’est débouchera sur des propositions. Simultanément, à la demande d’in- sait à maintenir sa position, aujour- enflammé spontanément… Il en dustriels, un forum est organisé avec l’Ineris (Institut national de l’en- d’hui elle doit en permanence se était de même le 24 octobre 2001 vironnement industriel et des risques) au Salon Pollutec sur les équi- remettre en question ». pour la catastrophe du Saint- pements, les technologies et les services de l’environnement, qui se En brisant le tabou de l’impossi- Gothard, qui a fait onze morts. Le tiendra à Villepinte du 4 au 7 décembre. ble, les attentats de New York et de transporteur responsable de l’acci- « La moitié des accidents majeurs dans une entreprise proviennent Washington risquent sans doute dent n’avait pas de licence. Son d’un déficit d’organisation, et non de problèmes matériels », rappelle Jac- d’amplifier ces sentiments d’instabili- chauffeur n’avait qu’un visa de tou- ques Repussard, directeur général adjoint de l’Ineris. Nous sommes té et de fragilité. Il est cependant risme. dans un monde tertiaire, où le risque doit être égal à zéro. C’est possible encore trop tôt pour en évaluer l’im- « Les méthodes classiques d’analy- peut-être dans une banque, mais pas dans une entreprise chimique. pact réel sur un monde à la recher- se de risque ont tendance à trop se Autre facteur pénalisant : depuis quelques années, l’exigence de recherche che du risque zéro. focaliser sur les causes d’un problème de qualité a pris le pas sur la sécurité. Les jeunes ingénieurs sont moins et non pas sur les conséquences, esti- formés qu’avant à cette question. » Dominique Gallois IV / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 EUROPE ̄ APRÈS L’UNION MONÉTAIRE Les collectivités locales des Quinze affichent par Gérard Moatti une bonne santé financière Le long chemin entendre Jacques Guer- poids de leur dette au rythme de Tous les élus locaux s’accordent ber, président de Dexia- La crise actuelle – 0,6 % en moyenne annuelle, à dire que la situation de l’année Crédit local, « les collecti- alors que la dette publique totale, 2001 devrait être conforme aux Avités locales des Quinze et le vieillissement elle, a progressé de 0,8 % par an. tendances dégagées par la note de Tony Blair abordent une période qui s’annonce La baisse de la part de la dette de conjoncture de Dexia : poursui- moins facile à prévoir, mais elles de la population publique locale dans le PIB se con- te de la modération des dépenses, l’abordent en bonne forme ». Pour firme dans tous les pays, sauf en confirmation des excédents bud- coup sûr, à l’heure des inquiétudes économiques et de la établir ce diagnostic, il s’appuie sur européenne, avec son Grèce, en Irlande, en Italie et au gétaires, désendettement. Mais ils menace terroriste, les Britanniques ont autre chose en tête la première note de conjoncture Portugal. s’inquiètent de deux phénomè- que l’euro. On aurait pu croire qu’il en était de même pour européenne sur les finances locales cortège de dépenses Pour obtenir ce résultat flatteur nes : l’un est conjoncturel et con- leur premier ministre, tout absorbé par son rôle de pionnier (1995-2000) établie par son établis- – et conforme aux critères de con- cerne le fort ralentissement de la Aeuropéen de la lutte antitaliban. Or ce dernier, au contraire, vient de sement financier dédié aux collecti- de santé, incitent à la vergence du traité de Maastricht – croissance économique – encore relancer avec vigueur la perspective d’une adhésion britannique à vités locales, et qui a été présentée, en matière de déficit et d’endette- aggravé par les attentats du l’Union économique et monétaire (UEM). le 8 novembre, au Sénat. prudence pour 2002 ment, des politiques de maîtrise 11 septembre – venu d’Améri- Au congrès travailliste de Brighton, début octobre, dans un dis- Cette enquête, qui sera actuali- ont été négociées entre l’Etat et les que ; l’autre est structurel puis- cours salué comme « messianique » par la presse, il a placé, pour ainsi sée chaque année, vient à point me des collectivités locales) et la collectivités locales. Ainsi, en Autri- qu’il s’agit du vieillissement iné- dire, sous le même signe – le refus de l’isolationnisme – l’avenir de la nommé, tant le mouvement de France (en raison de son faible che, l’Etat, les Länder et les com- luctable de la population euro- Grande-Bretagne dans l’Union et le soutien qu’elle apporte aux Etats- décentralisation de la dernière degré de décentralisation). munes sont tombés d’accord sur le péenne qui devrait entraîner des Unis face à l’agression terroriste. Il a aussi clairement promis que le décennie a accru le nombre et les Dexia met en évidence le dyna- déficit maximal autorisé pour cha- dépenses sociales et de santé référendum sur l’euro aurait lieu avant la fin de la présente législature compétences des collectivités régio- misme plus vigoureux des collecti- que niveau de décision. En Allema- accrues. (donc au plus tard en 2005), si les conditions fixées pour une adhésion nales et provoqué une modifica- vités locales en matière d’investis- gne et en Belgique, les entités fédé- Si l’on rajoute à ces tendances britannique se trouvent remplies. tion de leurs relations financières sements. Celles-ci ont dépensé, en rées sont chargées de faire respec- la poursuite des transferts de com- Cette déclaration a été prise au sérieux par les marchés : aussitôt, la avec les Etats. 2000, 122 milliards d’euros ter par les collectivités de leur péri- pétences – pas toujours accompa- livre a baissé vis-à-vis de l’euro (beaucoup estiment, en effet, que son Les transferts de compétences (800 milliards de francs), ce qui mètre, les objectifs de déficits. gnés des ressources budgétaires entrée éventuelle devrait se faire à un cours inférieur aux cours ont été importants en Espagne (san- représente 63 % de la totalité des ou fiscales correspondantes – de actuels) et les écarts de taux d’intérêt à long terme sur les deux mon- té et éducation), en Italie (santé, investissements publics. Par tête ACCORDS QUADRIANNUELS l’Etat central vers les collectivités naies se sont réduits. Ces réactions confirment que, malgré l’hostilité transports, agriculture, environne- d’habitant, le Luxembourg (le pays En Italie, un pacte de stabilité locales, on comprend pourquoi persistante de l’opinion, l’hypothèse de l’adhésion britannique a ment, formation professionnelle), le plus riche) et l’Irlande (le pays le (1999-2001) a fixé les objectifs de Christian Poncelet, président du gagné en crédibilité depuis quatre ans. en France (formation professionnel- plus dynamique) se détachent. réduction de la dette : la moitié Sénat, a réagi à la description plu- En octobre 1997, quelques mois après l’arrivée au pouvoir des tra- le, transports ferroviaires en 2002) Les dépenses publiques locales des baisses de dépenses prévues tôt rose de l’état des finances loca- vaillistes, le chancelier de l’Echiquier (ministre des finances) Gordon et en Grande-Bretagne (santé, édu- ont été très maîtrisées entre 1995 avaient été réalisées en 1999. En les européennes. « Elles sont bon- Brown avait défini cinq « tests » cation, logement, développement et 2000 et n’ont progressé que de Espagne, les limites des déficits et nes… pour l’instant », s’est-il excla- La Grande-Bretagne préalables à toute consultation économique, transports). 1,5 % par an, c’est-à-dire à un ryth- de l’endettement sont contenues mé avant d’ajouter : « Mais pour populaire sur l’adoption de la mon- Dans ce contexte, les dépenses me inférieur à la croissance par des accords quadriannuels 2002, prudence ! » a tout intérêt à naie unique : une convergence dura- publiques locales européennes se (2,5 %). Comme les dépenses publi- entre le gouvernement central et ble entre les économies de la zone sont élevées, en 2000, à 932 mil- ques totales ont évolué encore les communautés autonomes. Alain Faujas intégrer la zone euro, euro et du Royaume-Uni ; la persis- liards d’euros (6 113 milliards de plus lentement, la place du secteur tance d’une flexibilité suffisante de francs) – soit 2 500 euros public local dans la sphère publi- Le Danemark, champion des dépenses mais elle présente l’économie britannique afin de réa- (16 400 francs) par habitant – ce que est passée de 21,8 % en 1995 à Dépenses publiques locales / PIB, en 2000 gir aux chocs ; et l’assurance des qui représente 11 % du produit inté- 23,9 % en 2000. Cette modération en pourcentage des particularités effets positifs de l’adhésion sur l’in- rieur brut (PIB) européen et 24 % explique que les collectivités loca- 30 vestissement, mais aussi sur le sec- des dépenses publiques de l’Union. les européennes dégagent – à la dif- structurelles teur financier et enfin sur l’emploi. Les situations diffèrent forte- férence des Etats – un excédent 25 Les trois dernières conditions prê- ment d’un pays à l’autre. Les budgétaire. Le solde était encore 20 qui rendront tent assez peu à discussion. Si nom- dépenses publiques locales sont négatif (– 0,13 % du PIB) en bre d’entreprises multinationales particulièrement élevées (plus de 1995. L’excédent a atteint, en 2000, 15 ont fait de la Grande-Bretagne un 20 % du PIB) dans les pays scandi- 13 milliards d’euros (85,3 milliards l’amarrage difficile... 10 des principaux pays d’accueil des naves où les échelons locaux assu- de francs) et 0,15 % du PIB. Les col- Le basculement investissements directs étrangers, ment des compétences lourdes lectivités locales de onze pays affi- 5 apporteurs de croissance et d’em- dans le domaine sanitaire et chent un excédent, dont la France de l’opinion dépendra plois, c’est en grande partie en rai- social. A l’autre extrémité de qui annonce 0,27 % par rapport au 0 son de son appartenance à l’Union – l’éventail (entre 6 % et 12 % du PIB ; les quatre pays encore dans UE

essentiellement et en anticipant son entrée dans la PIB), on trouve des pays comme le rouge sont le Portugal, l’Irlande, SUÈDE ITALIE GRÈCE FRANCE PAYS-BASESPAGNE IRLANDE zone euro. De même pour les activi- l’Allemagne (en raison du poids le Danemark et l’Espagne. FINLANDE AUTRICHE BELGIQUEPORTUGAL DANEMARK ALLEMAGNE de l’évolution tés financières : selon beaucoup de des Etats fédérés qui la composent Cette évolution a permis aux col- ROYAUME-UNI LUXEMBOURG professionnels, si l’adhésion britan- et qui ne sont pas considérés com- lectivités locales de diminuer le Source : Dexia de la popularité nique à la monnaie unique se trou- vait définitivement écartée, la supré- du premier ministre matie de la City face aux grandes pla- ces continentales pourrait être britannique menacée à terme. Trois des condi- Yves Mény, un Breton à la tête de l’Institut tions posées par Gordon Brown sem- blent donc pouvoir être aisément validées. Mais les deux autres, relatives à la « convergence » et à la « flexibili- té » sont plus problématiques. La convergence d’abord. Une étude universitaire européen de Florence récente de la banque Morgan Stanley Dean Witter met en relief une certaine synchronisation des économies. Alors que le cycle britanni- que, au début des années 1990, précédait d’environ deux ans celui de SAN DOMINICO DI FIESOLE dantiste Umberto Bossi, de la compromission avec les a priori la zone euro et suivait d’assez près la conjoncture américaine (réces- (Toscane) L’établissement Ligue du Nord, et Gianfranco idéologiques, politiques ou reli- sion en 1991-1992, pic en 1994), il s’est rapproché du cycle européen de notre envoyée spéciale Fini, d’Alliance nationale (post- gieux », a souligné d’emblée Yves depuis 1997-1998. De même, l’écart entre les taux d’intérêt à court ter- ’est un Breton de 58 ans de Toscane fasciste). Mény dans son discours pronon- me (fixés par les banques centrales) s’est sensiblement réduit : fin qui présidera, à partir de D’une discrète courtoisie, Yves cé lors de la fête anniversaire du octobre, avec 3,5 % sur l’euro et 4,25 % sur la livre, il n’était plus que janvier prochain, le presti- qui a vu défiler Mény est un démocrate laïc qui 7 novembre. « Notre seconde mis- de 0,75 %. Enfin, depuis la mi-2000, la livre a cessé de s’apprécier et Cgieux Institut universitai- hait les fondamentalismes aux- sion est d’être à l’avant-garde de évolue parallèlement à l’euro. Peut-on, malgré tout, réellement parler re européen (IUE) de Florence, sur ses bancs quels aucune religion d’après lui l’excellence (…), mais cela ne doit de convergence ? « En fait, l’économie britannique semble déjà proche niché dans les collines de Fiesole n’a échappé, à une période ou conduire ni à un splendide isole- de la reprise, alors que dans la zone euro le ralentissement ne fait que et qui vient de fêter le 7 novem- d’illustres une autre de son histoire. Expert ment ni à une forteresse Europe de commencer, estime Antoine Brunet, économiste de marché au CCF. bre le vingt-cinquième anniver- d’art et de littérature, il se pas- l’Académie. Comment ne pas Certes, les taux à court terme ne sont pas très éloignés, mais dans la zone saire de sa création. personnalités sionne pour Lully comme pour entendre l’immense appel de l’Eu- euro ils ne peuvent que baisser, alors qu’en Grande-Bretagne ils sont pro- Yves Mény, fils de paysans pau- Garciá Márquez. rope de l’Est, mais aussi celui de ches de leur plancher.» vres, florentin d’adoption et n’est pas régions plus éloignées ? Comment Cette divergence latente n’est pas sans conséquence sur l’éventuel amoureux de la nature, ensei- UN RÔLE UTILE rester sourds aux sollicitations de cours d’introduction de la livre dans l’euro : le cours actuel, surévalué, gnait les sciences politiques dans le bras armé Avec lui s’ouvre une nouvelle l’Amérique latine ? Combien de mais traduisant le plus grand dynamisme de l’économie britannique, cet Institut. Il y dirige depuis 1993 ère pour l’Institut de Fiesole, temps se perpétuera le scandale pèserait très lourdement sur la compétitivité industrielle du pays ; en le Robert Schuman Center for de la Commission, créé par les Etats membres pour d’une Europe qui ignore l’Asie ? » revanche, un cours d’introduction plus bas – dans une zone où, de sur- Advanced Studies. Des centaines être un terrain d’échanges, de Et, en guise de conclusion, croît, la faiblesse de la croissance des autres grands pays maintiendra d’étudiants viennent du monde assure son nouveau progrès et d’union du monde aca- Yves Mény remet, si besoin était, des taux d’intérêt modérés – pourrait entraîner en Grande-Bretagne entier à San Dominico di Fiesole démique. « Notre horizon, notre les pendules à l’heure : « Nous ne une surchauffe et des « bulles » spéculatives. suivre un cursus – à partir du président champ d’action ne peut être que la sommes ni le bras armé ni le think Cette question de la convergence rejoint celle de la flexibilité, niveau maîtrise –, des dizaines recherche de l’universalité, sans tank de la Commission, mais nous c’est-à-dire des marges de manœuvre dont disposeront les autorités d’autres y séjournent plusieurs changements juridiques des trai- sommes disponibles chaque fois britanniques pour faire face aux chocs. Ces marges existent sur le plan années pour y faire leur thèse ou tés. Sous l’impulsion de Giuliano que notre compétence nous per- budgétaire : le Royaume-Uni, à la différence des grands pays du conti- avancer leurs recherches. Scien- Amato, président sortant du met de jouer un rôle utile en Euro- nent, engrange depuis trois ans de confortables excédents (1,75 % du ces politiques, histoire, droit et conseil italien et qui y enseigne, pe.» PIB pour l’exercice 2000-2001). Il peut donc se permettre – c’est économie sont au menu de ces l’Institut a largement contribué à Le nouvel élu va s’atteler à d’ailleurs ce qu’envisage le gouvernement – une politique « contracy- doctorats de recherche de l’IUE, la réflexion sur la Charte constitu- d’importantes innovations. Le clique » de hausse des dépenses publiques pour sortir plus vite d’une qui a vu défiler sur ses bancs tionnelle de l’Europe. programme de la Consumer phase de ralentissement. C’est du côté de la politique monétaire que d’illustres personnalités de l’his- Yves Mény, élu à l’unanimité Chair ainsi que le programme le bât blesse. En effet, une particularité de l’économie britannique est toire européenne. par ses pairs de Fiesole pour la Méditerranée, déjà existants, de se financer à court terme, dans une large proportion. Les crédits au présidence, a un long passé d’uni- vont être davantage structurés. logement, notamment, sont très majoritairement à taux variable, DISCRÈTE COURTOISIE versitaire, des années d’enseigne- Une Euro-Mediterranean Data- indexés sur le taux du marché monétaire. La politique menée par la A tous, il faut une solide dose ment à Rennes et à Paris-II, à bank on International Migra- banque centrale a donc un impact beaucoup plus fort outre-Manche d’endurance, les divers systèmes l’IEP de Paris et à l’école supé- tion va être créée. que sur le continent. Or, on l’a vu, celle qui sera appliquée à la zone de bourses ne garantissant que le rieure militaire de Saint-Cyr Coët- Enfin, des programmes post- euro pour sortir de la crise risque d’être peu adaptée à une économie strict minimum. C’est ce qu’expli- quidan. Il fut « visiting fellow » à ̄ doctoraux vont être lancés, desti- nettement plus dynamique et soumise au risque d’inflation. que avec humour un Portugais la Cornell University, professeur nés à de jeunes universitaires. Le Pour les Britanniques, la décision sera d’autant plus difficile à pren- de Lisbonne, ancien dirigeant de invité à l’Université de New York nouveau président de l’IUE est dre que les pratiques en matière de « gouvernance » monétaire sont la Banque de Macao, en séjour et à celle, à Seattle, de Washing- Yves Mény têtu comme tout Breton qui se assez différentes entre Londres et Francfort. Même si la Banque d’An- sabbatique depuis deux ans à Fie- ton. Il a enseigné à celles de b Né le 17 mai 1943 à Goven, respecte. Des gens de sa terre, il gleterre est officiellement indépendante depuis 1997, son fonctionne- sole pour y préparer une thèse Rome, Bologne et Catania, en un bourg des environs de Rennes parle avec passion : « Ce sont des ment est nettement plus transparent (avec notamment la publication sur la lutte contre le blanchiment Sicile, à Madrid, à Barcelone et à (Ille-et-Vilaine), Yves Mény gens qui travaillent dur pour faire des comptes rendus des débats du Comité de politique monétaire) et le crime organisé. Comme lui, Mexico. est diplômé en droit fructifier une terre pauvre et que celui de la Banque centrale européenne. En somme, la Grande- cet automne, 550 chercheurs fré- Il a néanmoins trouvé le temps et en sciences politiques. avare, ou des marins en lutte avec Bretagne a tout intérêt à intégrer la zone euro, mais elle présente des quentent l’Institut, sous la direc- d’écrire de nombreux ouvrages, b Le nouveau président une mer presque toujours secouée particularités structurelles qui rendront l’amarrage difficile. De toute tion d’une soixantaine d’ensei- dont le dernier en date, sous le de l’Institut universitaire européen de tempêtes. Peut-être est-ce pour façon, le basculement de l’opinion dépendra essentiellement de l’évo- gnants, venus d’un des quinze titre Par le peuple, pour le peuple, de Florence est l’auteur cette raison que les Bretons, parmi lution de la popularité de Tony Blair, qui a très clairement lié à la ques- Etats membres de l’Union, mais bientôt traduit en italien, porte de plusieurs ouvrages. Dernier les Français, sont ceux qui tion de l’euro son destin politique. Il sera sans doute, s’il se produit, le aussi des Etats-Unis, d’Australie sur le populisme et la démocra- en date : The Populist Challenge s’expatrient le plus. » Lui est fruit d’heureux hasards – mais apparaîtra rétrospectivement aux com- et d’autres pays hors Communau- tie. Sujet d’actualité brûlant, évi- and Democracies (Ed. Palgrave-Mac tombé amoureux de Florence et mentateurs comme l’aboutissement d’une « historique » nécessité. té. L’Institut gère aussi les archi- demment, depuis l’arrivée, en Millan, 2001) et chez le même de l’île d’Elbe, après d’autres ves historiques des institutions mai dernier, du gouvernement éditeur londonien, en 1998 : tribulations. Gérard Moatti est directeur de la rédaction de la revue Sociétal. communautaires, et ses équipes de Silvio Berlusconi, auquel parti- The Future of European Welfare ont mis au point d’importants cipent le bouillant ex-indépen- State : A New Social Contract ? Danielle Rouard FOCUS LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 / V ̄ L’inquiétude actuelle réduit la portée MÉCANIQUE DE L’ÉCONOMIE des baisses de taux par Jean-Paul Betbèze e 11 septembre toutes les attentats du 11 septembre n’en donc été accueillie avec satisfaction La confiance cartes ont été jetées en l’air, Les mécanismes étant que le symptôme le plus par les marchés, qui ont jugé qu’il et elles n’ont pas fini de apparent – a été ouverte, laissant s’agissait d’une réaction appropriée Lretomber », explique volon- de relance utilisés quelque peu désemparés les géo- face au ralentissement économique tiers Dominique Moïsi, directeur mètres de la macroéconomie. en Allemagne et dans le reste de la du consommateur adjoint de l’Institut français des jusqu’à présent par Dès août 2001, soit quelques zone euro. relations internationales (Ifri). Si le semaines avant les attentats, « La dégradation des soldes budgé- terrorisme d’Oussama Ben Laden les banques centrales Patrick Artus, responsable du servi- taires des Etats européens ne laisse r donc, vous, maîtresses de maison pleines de patriotisme, a commencé à redistribuer les ce des études de la CDC, s’interro- pas beaucoup de marge à une politi- élancez-vous dans les rues demain dès la première heure et voies de la guerre et de la paix, cel- semblent inefficaces, geait sur les baisses de taux à que de relance qui bute naturelle- rendez-vous à ces mirifiques soldes que la publicité nous van- les des relations Nord-Sud ou des répétition de la Réserve fédérale, ment sur les limites du pacte de stabi- te partout. Vous ferez de bonnes affaires… Et offrez-vous, par- oppositions Est-Ouest, en va-t-il face aux données écrivant dans une note Flash lité », juge toutefois Pascal Blan- Odessus le marché, la joie de donner plus de travail à vos compatriotes. » de même des outils de la politique (n˚ 2001-165) que « à partir d’un qué, directeur des études du Crédit Janvier 1931 : John Maynard Keynes parle à la radio anglaise. Le monétaire ? Evariste Lefeuvre, éco- géopolitiques certain point, diminuer encore le agricole. Sur le fond, Christian de début d’année n’est guère enthousiasmant : la crise fait rage, les bais- nomiste au service des études de la niveau des taux d’intérêt n’a plus Boissieu, professeur à l’université ses de taux d’intérêt ne peuvent raviver la consommation… Novem- Caisse des dépôts et consignations nouvelles. d’effet sur l’économie réelle », et de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, regret- bre 2001 : voici que des questions semblables se posent à nous. Au (CDC), spécialiste des Etats-Unis, citer l’exemple du Japon, qui con- te « le décalage des réactions de la Japon, les taux sont à 0 % et l’inflation à – 0,6 % ; aux Etats-Unis, les n’impute pas l’actuelle récession Une situation serve depuis plusieurs années un BCE par rapport aux événements. voilà à 2 % pour 2,5 % d’inflation ; en Europe, à 3.25 % pour 2,2 % aux seuls attentats contre le Penta- taux au jour le jour quasiment à Mais pour juger de l’efficacité de la d’inflation. Les baisses de taux d’intérêt ne suffiraient donc plus gone et les tours du World Trade qui laisse perplexes zéro, sans aucun effet de relance baisse des taux courts, il faut regar- pour faire repartir la consommation ? La « confiance du consomma- Center. « En revanche, il est clair sur l’économie réelle. der les voies de financement de l’éco- teur » est-elle si faible que seule resterait l’arme des déficits budgé- que l’insensibilité des acteurs écono- les géomètres nomie », ajoute-t-il. « Si les entrepri- taires massifs à financer – dans quelque temps – par l’inflation ? Le miques américains aux incitations RÉACTION APPROPRIÉE ses s’endettent à court terme, la bais- Japon qui est dans l’impasse, le ralentissement de la demande aux de taux et aux relances budgétaires de la macroéconomie Côté Europe en revanche, la situa- se des taux peut avoir des effets posi- Etats-Unis et en Europe, les événements tragiques survenus le s’explique en grande partie par la tion est différente. Le terrorisme tifs rapides. Si elles s’endettent à long 11 septembre mettent en avant le rôle décisif de la consommation et crainte du bioterrorisme, ou la peur tion qui demeure vraie huit semai- n’y sévit pas avec la même intensité terme, il faut juger alors de l’effet des font remonter à la surface les idées noires des années 1930. de voyager en avion. » nes plus tard. qu’outre-Atlantique, la baisse des taux courts sur les taux longs ». De fait, la consommation représente aujourd’hui les deux tiers de Dix baisses consécutives des A quoi tient cet engluement ? prix pétroliers conforte le mouve- D’autres baisses suivront-elles ? la demande à court terme. De plus, à moyen terme, ce qui n’est pas taux courts dans l’année, organi- Dominique Plihon, professeur à ment de désinflation et la question Sharda Dean et Peter Sacke, de consommé est investi, donc destiné à produire des biens, un jour ou sées par la Réserve fédérale améri- l’université Paris-Nord et nouveau se pose avec acuité de savoir si les Merrill Lynch, ont déclaré attendre l’autre consommés. Le parallélisme opéré avec les années 1930 est caine (Fed) – dont deux après les membre du Conseil d’analyse éco- instruments de la politique moné- « encore une baisse de 25 points des compréhensible, compte tenu des attentats du 11 septembre –, près nomique, fait de « la confiance », taire – baisse des taux et relance taux de la BCE, à 3 %, d’ici la fin jan- L’économie moderne difficultés à prévoir la consomma- de 100 milliards de dollars (113 mil- le fondement de la politique moné- budgétaire – garderont leur pou- vier 2002. Le risque est maintenant tion, somme de décisions de ména- liards d’euros) en passe d’être taire. « Il faut un climat spécifique voir d’influence sur les agents éco- qu’ils ne fassent davantage et abais- est de plus en plus ges qui peuvent dépenser aujour- investis dans la relance et la sécuri- pour que les mouvements de hausse nomiques qui, eux aussi, hésitent à sent le taux à 2,50 % ou 2,75 % ».En d’hui ou demain, ceci ou cela, ici ou té, n’ont pas réussi à inverser la ou de baisse des taux soient enten- consommer et à investir. La baisse matière monétaire, le réglage repo- une économie ailleurs. On résume d’ailleurs cette chute de la production, la baisse dus par les marchés. En temps nor- des taux de 50 points de base se sur la finesse. incertitude, ou cette ignorance, des profits, la montée en puissan- mal, Alan Greenspan [le président annoncée le 8 novembre par la Ban- de contrats, sous un vocable commode : la ce des licenciements, la dégrada- de la Fed] agit toujours au moment que centrale européenne (BCE) a Yves Mamou « confiance du consommateur ». Il tion des anticipations sans parler opportun, ce que la Banque centrale d’abonnements, existe, en effet, un grand écart dans de la résistance croissante des européenne n’a pas appris à faire. » Dix baisses de taux en onze mois la manière dont les ménages, d’une foyers et des entreprises à consom- Mais, dans ce contexte très particu- Évolution du taux des fonds fédéraux pour l'année 2001 de débits période à l’autre, peuvent choisir en pourcentage mer et à investir. Alors qu’un con- lier du terrorisme, les mécanismes 6 de dépenser ou de conserver une sensus se dégageait pour prévoir de relance claquent dans le vide, 5,50 automatiques. part de leur argent. une reprise de l’économie améri- tandis que les instruments de mesu- 5 Côté ressources, ils disposent de caine entre le premier et le deuxiè- re peinent à intégrer des données 4,5 Par différence, leur revenu, auquel on peut ajouter me trimestre 2002, certains en géopolitiques nouvelles. leur épargne, leur emprunt et leur 4 repoussent la date au début 2003. Clairement, les outils de la politi- 3,75 la partie dite « libre » capacité d’emprunt ainsi que la pos- « Le géopolitique prime actuelle- que monétaire, pensés pour une 3,50 sibilité de vendre des actifs. Côté ment sur l’économique et une bais- situation de guerre froide, c’est-à- 3 du revenu est très dépenses, le choix est vaste : d’une se de taux monétaire est une condi- dire une situation où l’aléa politi- 2,5 consommation minimale à celle qui tion nécessaire mais non suffisante que était gelé par la tension entre 2 largement liée les ferait vivre au-dessus de leur pour éviter une crise économique », les blocs, semblent devenus revenu, grâce à l’endettement. Le affirmait Marc Touati, économiste aujourd’hui inefficaces. Depuis la 3 31 20 18 15 27 21 17 2 6 aux services : hôtels progrès économique accroît l’éten- en chef des Banques populaires, le chute du mur de Berlin, la boîte de janv. janv. mars avril mai juin août sept. oct. nov. due de ce spectre et, par ricochet, 27 septembre dernier. Une asser- Pandore des risques divers – les Source : FED et restaurants, l’incertitude théorique de la con- sommation. Théorique cependant, tourisme et vacances, car, hors périodes de guerre ou de crises sociales, la latitude de la con- luxe et culture, sommation n’est pas si extrême, Quels sont les instruments de la politique monétaire ? d’autant que beaucoup d’efforts loisirs… sont faits pour la réduire. Côté ressources, le point d’ancra- l fut un temps où, en France, « Si bien que l’on assiste souvent à opérations de cession temporaire Son poids dans ge est le revenu, autant dire l’em- la politique monétaire était Le pilotage peut un marché de l’encadrement du cré- (sous forme de pensions ou de ploi et sa solidité. La confiance a ain- chose discrète. Les directeurs dit, où les banques qui n’utilisent prêts garantis). L’attention se foca- la consommation si une double base : la situation du Idu Trésor pouvaient, à leur être réalisé pas leurs quotas les revendent à cel- lise généralement sur les taux aux- ménage sur le marché du travail, et guise, resserrer ou desserrer les les qui en ont besoin », fait remar- quels ces opérations de prêts ont est significatif l’idée qu’il s’en fait. Cette dernière volumes du crédit bancaire en via l’encadrement quer Jean-Marc Daniel, économis- lieu, mais les volumes comptent agrège la perception de l’entreprise fonction de l’objectif inflationnis- te, professeur à l’ESCP-EAP. aussi. Une baisse de taux spectacu- où il travaille, et celle des entreprises en général, le fameux « climat te qu’ils s’étaient fixé sans que la du crédit, les réserves Le deuxième instrument est laire peut, en réalité, se produire des affaires ». Côté ressources encore, s’endetter ou puiser dans ses veuve de Carpentras s’en émeuve. représenté par les réserves obliga- sur un volume de crédit volontai- réserves sont liés à des mécaniques précises. Ce sont les banques qui Politique fiscale dans la main droi- obligatoires toires : pour tout crédit consenti, rement restreint. Une banque qui gèrent le crédit, donc leurs actionnaires, les régulateurs et in fine,la te, encadrement du crédit dans la la banque bloque un pourcentage souhaiterait emprunter plus, peut banque centrale. C’est ce système qui conseille, teste les risques, les gauche, le ministère des finances ou les procédures de son montant à la banque cen- le faire soit auprès d’un établisse- agrège. Et donc lui, qui, globalement, pousse, ou freine, le crédit. pilotait l’économie sans avoir de trale. Dans la zone euro, la BCE a ment bancaire, soit auprès de la La dépense est fonction, elle aussi, d’un certain nombre de fac- comptes à rendre aux « mar- d’open market décidé d’appliquer une politique banque centrale, mais à un taux teurs. Le niveau de « subsistance » varie selon le stade de développe- chés », à la presse ou au contribua- de réserves obligatoires, qui est généralement proche du marché ment du pays. Les actes de consommation sont structurés par l’équi- ble épargnant. les placements à terme non négo- partie intégrante du cadre opéra- monétaire. pement du ménage (le four ou le four à micro-ondes, les systèmes La donne a changé à partir du ciables (comptes à terme, bons de tionnel de la politique monétaire. de réfrigération et de stockage de la nourriture…), la taille de l’appar- milieu des années 1980. La libérali- caisse, bons d’épargne des ban- Le système peut avoir des objec- CHOC PSYCHOLOGIQUE tement, son éloignement par rapport au lieu de travail… Une part sation et l’interconnexion progres- ques, bons du Trésor…), titres de tifs multiples : stabiliser les taux L’efficacité de la politique croissante des budgets correspond à des engagements fixes : loge- sive des marchés financiers et des créances négociables émis par des d’intérêt du marché monétaire, monétaire dépend in fine de l’atti- ment (loyer ou équivalent, impôts et taxes, assurances, chauffage et économies ont obligé les Etats et établissements de crédit, titres créer (ou accentuer) un besoin tude des clients. Rien ne sert de éclairage…), automobile (coût plus assurance, essence, entretien), les banques centrales à la transpa- d’OPCVM court terme (FCP structurel de refinancement, et baisser les taux si, comme c’est le téléphone, télévision… L’économie moderne est, de plus en plus, rence. Si bien que les décisions de + sicav) ? Ou enfin M4, qui inclut contribuer, le cas échéant, à la cas aujourd’hui aux Etats-Unis, une économie de contrats, d’abonnements, de débits automatiques. politique monétaire ont dû s’ins- M3 et les bons du Trésor négocia- maîtrise de la croissance monétai- les entreprises ont surinvesti et se Par différence, la partie dite « libre » du revenu est très largement crire dans des politiques claire- bles ainsi que les billets de trésore- re. Le montant des réserves obliga- trouvent obligées de réduire leurs liée aux services : hôtels et restaurants, tourisme et vacances, luxe et ment énoncées. rie émis par les entreprises ? toires à constituer par chaque éta- capacités de production. En culture, loisirs… Son poids dans la consommation est significatif. Contrôler le volume de mon- Une fois le bon agrégat choisi – blissement est déterminé en fonc- revanche, en période de forte Elle croît, synonyme de progrès économique, mais représente le lieu naie en circulation a-t-il pour but c’est généralement M3 qui sert de tion d’éléments de son bilan. Les demande, des taux élevés peu- majeur de l’incertitude. de maîtriser l’inflation ? De per- repère aux banquiers centraux —, réserves obligatoires sont généra- vent aider à éviter la surchauffe Emploi et anticipation de l’emploi côté ressources, ampleur des mettre une croissance économi- reste à mettre en place les instru- lement rémunérées. en réduisant la capacité d’em- dépenses « libres » côté consommation sont ainsi les origines et les que régulière ? Ou de lutter contre ments destinés à le piloter. Il en Le troisième – et principal ins- prunt des entreprises. manifestations majeures de cette « psychologie du consomma- le chômage ? Les priorités sont existe trois : l’encadrement du cré- trument – de pilotage monétaire Généralement considéré com- teur ». Elles s’insèrent dans un système d’habitudes, de règles, de d’abord affaire de choix politi- dit, les réserves obligatoires et les est la politique d’open market, qui me un instrument de moyen ter- filières de consommation qu’il a établies. Mais ce cadre est lui- ques. Les libéraux mettront l’ac- procédures d’open market. Le pre- permet à une banque centrale de me (une action prolongée sur les même fonction du développement économique et social. Dans ce cent sur l’inflation, tandis que les mier a disparu aujourd’hui de la fixer les taux d’intérêt à court ter- taux produit ses effets sur douze contexte, la stabilisation des modes de consommation, plus encore keynésiens avanceront l’idée de zone euro, mais subsiste dans bon me et de gérer les liquidités mises à dix-huit mois), la politique leur progression, sont fondamentales pour les firmes. A leur niveau, croissance ou de lutte contre le nombre de pays en développe- en circulation. L’Eurosystème dis- monétaire est aussi un instru- le Consumer Relationship Management (CRM) vise à rechercher et chômage. Une fois les objectifs ment. La banque centrale définit pose de cinq techniques différen- ment de court terme. Des baisses établir dans le détail les comportements des consommateurs, en définis – comme lorsque la Ban- des quotas de crédit que les ban- tes d’open market, mais la plus à répétition visent à créer un choc fonction de leur revenu, de leur catégorie sociale, de leur type d’acti- que centrale européenne (BCE) ques se répartissent entre elles. importante est sans conteste les psychologique sur les acteurs du vité, de de leur localisation, de leurs affinités… Il fournit des bases privilégie la lutte contre l’inflation marché, autant qu’à soutenir une de données pour proposer des produits nouveaux, des combinai- avec un objectif de 2 % l’an —, se politique de relance budgétaire, sons, des engagements (abonnements pluriannuels, cartes de fidéli- pose alors la question du choix L’obsession de Milton Friedman comme c’est le cas aujourd’hui té…). des indicateurs et des instru- aux Etats-Unis. Les comptes de Au niveau macroéconomique, le souci de la « psychologie du con- ments. Quel indicateur sera le « L’inflation est partout et toujours un phénomène monétaire. » Cette l’Etat fédéral en tirent naturelle- sommateur » est également croissant. Il se développe avec la latitu- plus représentatif de la liquidité thèse chère à Milton Friedman, Prix Nobel 1976, fait de la banque cen- ment profit. de supposée de la consommation, donc avec son rôle potentiel sur de la monnaie et donc de l’infla- trale le pivot de la lutte pour la stabilité des prix. Les baisses des taux répétées et la conjoncture et l’emploi. Parler de « psychologie » peut ainsi con- tion ? Partant de l’équation quantitative de la monnaie, dans la version prolongées ont toutefois une limi- duire à souhaiter un Etat plus interventionniste, qui pousserait les La masse monétaire se décom- de l’Américain Irving Fisher (à savoir pT = MV, où p représente les te : celle dite de la « trappe à liqui- taux d’intérêt au minimum, puis les déficits publics au maximum. pose traditionnellement en un prix, T le volume des transactions, M la masse monétaire et V la vites- dités », soit une situation où les Cette « psychologie » liée à l’inconnue des comportements de cha- petit nombre d’agrégats, qui vont se de circulation de la monnaie), Milton Friedman a émis l’hypothè- taux d´intérêt sont si bas que la cun, représente notre liberté microéconomique. Mais elle fonde aus- généralement de 1 à 4. Un ban- se, en 1956, que V est constante, et que T est indépendant de M. Toute demande de monnaie en devient si notre responsabilité macroéconomique. « Nous souffrons, en ce quier central choisira-t-il M1 augmentation de la masse monétaire se traduit donc par une hausse infiniment élastique. Ce concept moment précis, d’un grave accès de pessimisme économique… Nous (billets et dépôts à vue) ? Ou M2 des prix. a été initié par Keynes et est par- souffrons non pas des rhumatismes de la vieillesse, mais des troubles de qui comprend M1 plus les livrets Cette hypothèse a heurté les économistes keynésiens, qui considé- fois utilisé pour décrire la situa- croissance dus à des changements d’une rapidité excessive. » Keynes, bancaires ordinaires (A, B et raient, à l’époque, que les prix étaient rigides et les quantités flexi- tion du Japon où des taux zéro ne encore une fois… bleus, Codevi, LEP) sans oublier bles aux fluctuations de la masse monétaire ou de la demande publi- suffisent plus à relancer une crois- les comptes d’épargne-loge- que. Milton Friedman pensait, au contraire, qu’une entreprise réagit sance en panne. Jean-Paul Betbèze est directeur des études économiques et financières ment ? Ou encore M3, qui recou- à une circonstance nouvelle par une modification de ses prix plutôt du Crédit lyonnais vre M2 plus les dépôts de devises, que par une augmentation de la production. Y. M. VI / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 TRIBUNES ̄ LIVRES Globalisme contre gouvernance mondiale par Jean-Louis Levet par Philippe Arnaud es attentats du 11 septembre relancent l’attractivité du territoire économique national, primitive, devraient nous persuader une bonne de façon décisive la nouvelle bataille afin d’attirer les investissements devenus de fois pour toutes qu’économie, finance et politi- idéologique du XXIe siècle : les tenants plus en plus mobiles. Or une politique du terri- que doivent se combiner efficacement, sous pei- L’autonomie pour tous L du globalisme contre les promoteurs de toire visant à attirer à tout prix des investis- ne de situations ruineuses pour le plus grand la gouvernance mondiale, dont le résultat con- seurs étrangers renforce les entreprises dans nombre. La limite déterminante de la nouvelle ditionnera à terme les grands équilibres politi- leur comportement à adopter des stratégies de économie réside dans la tension qu’elle induit MORALE ET JUSTICE SOCIALE, ques, économiques, sociaux et écologiques de localisation centrées sur les coûts. Les emplois entre normes des marchés financiers et rythme de Denis Collin, Seuil, 385 p., 22 ¤, 144,31 F notre planète. Au cours de ces deux dernières créés sont alors souvent peu pérennes, fluc- de croissance de l’économie. Une opposition se décennies, avec la libéralisation des mouve- tuant au gré des localisations. Plus récemment, constitue entre création de valeur (actionnaria- ncore un livre de morale ?!! Pourquoi pas ? A condition qu’il ments de capitaux, la diffusion massive des depuis la fin des années 1990, ce mythe s’est le) et création de richesse, et les salariés en ne sacrifie pas au « Moloch de l’abstraction », comme disait technologies de l’information et de la communi- renouvelé, avec le thème de la nouvelle écono- constituent la « variable d’ajustement ». Nietzsche. Si la morale sans la politique est une impasse, la cation (TIC), l’ouverture des marchés, un nou- mie. Il ne s’agit pas ici de sous-estimer les trans- Quant à la réduction du rôle de l’Etat, elle ne politique sans la morale un cul-de-sac, le défi consiste tou- veau mythe s’est progressivement formations profondes constitue pas un processus spontané, mais Ejours à les penser ensemble sans les confondre ; la morale n’est pas imposé : celui du globalisme. Le globa- L’interdépendance qui affectent nos socié- bien un choix délibéré qui correspond à une soluble dans la politique, la réciproque, aussi, est vraie. lisme repose sur la vision d’une écono- tés, avec le rôle de l’infor- vision particulière de l’économie et de la socié- Denis Collin, philosophe de formation et auteur de plusieurs mie dégagée de tout contrôle social et des économies mation et de la connais- té que l’on peut ou non admettre. Les Améri- ouvrages de philosophie politique, a tenté de naviguer entre ces politique. Ce n’est plus la société qui sance qui en constituent cains redécouvrent, depuis le 11 septembre, écueils. Il s’est demandé comment penser l’« articulation » entre la contrôle l’économie ; c’est l’économie ne signifie les moteurs ; il s’agit plu- l’Etat et la solidarité nationale. En Europe, les morale et l’Etat. Sa thèse ? L’égalité est un genre d’idée politique en qui doit dominer la société. tôt d’en comprendre les responsables politiques en appellent au main- danger. Il est urgent « de redonner sens à cet idéal multiséculaire Cette nouvelle pensée prônée par en rien la mort représentations dominan- tien de la confiance des citoyens-consomma- d’émancipation, liberté-égalité-fraternité, menacé de devenir simple les partisans de la mondialisation tes qui alimentent l’idéo- teurs, principal moteur actuel de la croissance. formule morte au fronton de nos monuments. » Le problème de l’égali- bienfaitrice se décline autour de trois des souverainetés logie du globalisme. C’est le premier réflexe en cas de crise : le té est le suivant : elle est une norme juridique (un principe abstrait). postulats qui s’enchaînent. Le pre- La nouvelle économie retour sur la nation, le retour de cette Elle est aussi un fait. La seule égalité devant la loi aboutit souvent, mier décrète que « le libre-échange est nationales ; recouvre deux représen- évidence que la nation sans le nationalisme on le sait, à des inégalités insupportables. Mais trop d’égalité tue la la condition fondamentale de la prospé- tations. L’une stipule constitue le seul domaine connu où le « vouloir liberté. Le problème de la justice est celui du Mal (sujet d’actualité). rité ». Or nous savons que l’ouverture elle en change l’existence supposée de vivre ensemble » ait un sens. Envie, jalousie, ressentiment, frustrations… Le Mal est banal, constitue, plutôt que le moteur de la dynamiques technologi- L’interdépendance des économies ne signifie c’est devenu – aussi – une banalité de le dire. Pourquoi un penseur croissance, un catalyseur permettant le sens et les leviers ques autonomes : les en rien la mort des souverainetés nationales ; aussi avisé qu’Hayek considérait-il la question de la morale en éco- de l’accélérer, non de l’initier. Il faut technologies les meilleu- elle en change le sens et les leviers. Elle en chan- nomie (et de la justice sociale) comme « non pertinente » ? Parce chercher ailleurs les véritables moteurs de la res en elles-mêmes chassent les technologies ge le sens, car si les politiques économiques que le Mal n’a pas de place dans la théorie économique. John croissance : toutes les grandes puissances dépassées. La seconde représentation, qui coïn- d’un Etat dépendent désormais beaucoup plus Rawls, l’auteur de la Théorie de la justice, l’atteste : « Un individu industrielles se sont constituées par la volonté cide avec la précédente, est celle d’une vision de celles des autres, chaque Etat est donc plus rationnel n’est pas sujet à l’envie, du moins quand il pense que les diffé- d’agir et d’investir dans la formation des du temps en économie fondée sur l’hypothèse souverain dans la mesure où la portée de ses rences entre lui-même et les autres ne sont pas le résultat de l’injustice savoirs, l’éducation des personnes, la capacité de l’existence de cycles longs. La croissance actions va au-delà de ses frontières politiques. et qu’elles ne dépassent pas certaines limites. » à produire des biens. Le deuxième postulat de serait, par conséquent, un phénomène large- Elle en change les leviers, car notre développe- La politique moderne veut supprimer l’envie, c’est son honneur, la pensée globaliste découle du précédent : ment autonome, voire prévisible. Ces deux ment repose de plus en plus sur des facteurs et sa limite. Pour elle, l’immoraliste n’est plus l’avare ou le jaloux, « l’entreprise globale est une réalité » ; elle est le représentations ont en commun qu’elles n’im- qualitatifs : éducation tout au long de la vie, mais le passager clandestin, le « free rider ». Tartuffe, plutôt qu’Har- principal acteur de l’économie mondiale, ali- pliquent pas de politiques publiques actives. Le interfaces entre les mondes de la recherche, de pagon ou Alceste. L’égoïste qui profite du système, au lieu de coopé- mentée par la diffusion des TIC et la liberté des rôle de l’Etat se limite à accompagner le déve- l’université et de l’entreprise, comportements rer (par exemple, qui abuse de l’assurance-chômage). Mais le libéra- mouvements de capitaux. loppement des technologies et à ne pas casser d’anticipation, etc. Mais, dans le même temps lisme seul est impuissant à justifier l’une ou l’autre des deux attitu- Alors que la mondialisation était un proces- le nouveau cycle de croissance. Or les technolo- où il faut retrouver la conscience et la volonté des. L’égoïsme rationnel se justifie. Le marché est incapable de pro- sus animé par les Etats, la globalisation se veut gies n’existent, ne se conçoivent, qu’en fonc- d’agir au niveau national (et local), il convient duire une morale positive. Mais n’est-ce pas, aussi, profondément un processus dominé par les entreprises : l’en- tion du type de sociétés dans lesquelles elles de penser et de construire des modes de gouver- rassurant ? treprise sans frontières transcenderait ainsi s’inscrivent. La croissance et, au-delà, le déve- nance mondiale dans les grands domaines Alors quel est le vrai, le seul tabou des sociétés libérales ? C’est la pour le bien commun les tribalismes locaux loppement économiques ne sont jamais récur- nécessitant une coopération puissante entre propriété, affirme Denis Collin. Le tort de Rawls, selon lui, est de ne représentés par l’émiettement d’Etats faisant rents : ils sont d’abord le résultat de compro- Etats dans la durée : la finance ; la sécurité, et pas aborder la question des rapports de propriété. « Rawls fait abs- l’apprentissage de la nécessaire impuissance mis multiples entre l’ensemble des groupes notamment la sécurité économique ; l’équilibre traction de la structure sociale. » Or la propriété est aujourd’hui la politique. En réalité, le degré d’internationalisa- sociaux, suggérant même l’adhésion à un pro- écologique de notre planète. Dans cette nouvel- première source d’inégalités. Alors oui, pour l’auteur, il faut affir- tion, a fortiori de globalisation, des entreprises jet collectif. le bataille idéologique, dans laquelle les Etats- mer, à l’heure des fonds de pension et de l’actionnariat salarié, que reste encore très inégal, selon le secteur, le La crise financière asiatique de 1997-1998 a Unis vont vite revenir à leur tradition libérale « la propriété capitaliste [n’est pas] l’horizon indépassable dans pays d’origine, la taille de la firme, et même la constitué une bonne illustration de l’absence une fois que l’Etat pompier aura rempli son lequel devrait s’inscrire toute pensée ». Mais comme « le socialisme fonction concernée. d’un contrôle international des flux de capitaux rôle, l’Europe doit clairement se fixer un objec- est mort », que les libéraux font du keynésianisme sans le savoir, Enfin, notre troisième postulat découle des à court terme et des Etats qui ne savent pas tif à la mesure de son potentiel : être capable de que celui-ci a montré ses limites, la question se pose : que faire ? deux précédents : « l’espace mondial se substi- défendre leur économie ou sont entraînés par devenir une puissance pour peser sur l’organisa- Emboîtant le pas au Prix Nobel d’économie Amartya Sen, l’auteur tue aux territoires nationaux ». Les pays ne les déséquilibres de leur propre système finan- tion future du processus de mondialisation. se demande sur quoi peut porter aujourd’hui une exigence d’égalité seraient donc plus désormais que les plates-for- cier. La crise financière du Japon depuis une concrète (« égalité de quoi ? »). Il répond : l’économie devrait pou- mes utilitaires de la globalisation, où le non- décennie, les effets désastreux du surendette- Jean-Louis Levet est chef du service du voir parvenir à égaliser « les conditions d’accès à l’autonomie ». Ce résident (l’entreprise) se substitue au citoyen. ment des grands groupes industriels en Corée, développement technologique et industriel serait déjà beaucoup. Le rôle des Etats doit alors se limiter à assurer le retour de la Russie à une forme d’économie au Commissariat général du Plan PARUTIONS Et si l’Europe se prenait enfin en charge ? b LES VRAIES LOIS DE L’ÉCONOMIE, de Jacques Généreux. Professeur d’économie à l’Institut d’études politiques de Paris, Jacques Géné- par Klaus Friedrich reux tient depuis un an une chronique sur France-Culture et dans les colon- nes du mensuel Alternatives économiques sur « les vraies lois de l’économie ». ’état actuel de l’économie américaine sus- réductions d’impôts supplémentaires ne fasse l’économie américaine est confrontée à une for- Des analyses aujourd’hui rassemblées dans cet ouvrage où sont tour à tour cite des commentaires tranchés. « C’est replonger le gouvernement fédéral dans une te progression du chômage. Mais l’Europe aus- passées en revue ce que l’auteur appelle les croyances économiques qui se une récession », affirment économistes, situation de déficits budgétaires chroniques. si, ne l’oublions pas. Et même si le taux de chô- sont progressivement imposées comme horizon indépassable dans le mon- L patrons et parlementaires. Du coup, En Europe, le sentiment que le Vieux Conti- mage américain actuel augmentait de 20 %, il ne de politique. Il en va ainsi de la nécessité du libre-échange, de la réduction de remèdes et solutions possibles font le tour de nent va échapper à la récession est largement grimperait qu’à 6 % par rapport au taux actuel la dépense publique et de la réglementation, de la libre circulation des capi- Washington : incitations fiscales importantes, partagé dans le secteur privé, où de nombreux désormais supérieur à 5 %. Ce chiffre serait taux… Rien, dans l’analyse économique, n’étaye solidement ces dogmes, plans de sauvetage dédiés à certaines indus- analystes prédisent que l’économie européenne encore considérablement plus bas que celui de selon l’auteur, qui plaide pour une économie plus solidaire (Ed. Seuil - Fran- tries, nouvelles réductions d’impôts… Pendant va ralentir mais qu’elle va rester plus ou moins l’Europe. A n’en pas douter, l’économie améri- ce-Culture, 198 p., 13,50 ¤ (88,55 F). L. C. ce temps, le président de la banque centrale sur les rails. Certains de ces experts attendent, caine reste suffisamment dynamique pour américaine, Alan Greenspan, inquiet, a forte- d’ailleurs, une accélération de la croissance l’an- créer, à nouveau, des emplois quand les affaires b LES IMPÔTS GASPILLEURS, de Maurice Lauré, André Babeau et ment réduit les taux d’intérêt. née prochaine. Prévi- reprendront. A plus long terme, le pays devrait Christian Louit. D’ailleurs, même l’administration Alors que les sions à court terme mises renouer avec une période de solide croissance Maurice Lauré, inspecteur des finances et inventeur de la TVA – aujour- Bush a finalement admis que le pays à part, les dirigeants euro- économique, à condition que les dirigeants poli- d’hui décédé – s’attaque aux impôts « gaspilleurs », c’est-à-dire aux prélè- va connaître pour le moins une légère Etats-Unis sont péens n’agissent pas dans tiques n’en fassent pas trop. vements directs sur les entreprises qui créent deux catégories de profi- récession avant de se redresser. l’urgence. Ce qui devrait Les Européens, qui perçoivent essentielle- teurs : les entreprises qui ont des stocks importants et des consommateurs Par opposition, les dirigeants euro- confrontés à des leur éviter de faire des ment leur économie comme étant en relative- qui ont effectué leurs achats avant la hausse de la fiscalité. Pour les auteurs, péens, tout en admettant l’existence erreurs. Pour autant, s’il ment bonne forme, pourraient se montrer, eux, les cotisations patronales de sécurité sociale et la TVA sur le logement ren- de problèmes à court terme, restent problèmes causés est conseillé de garder un peu trop sereins. Rappelons-nous qu’au trent dans cette catégorie. optimistes. Bien sûr, certains gouver- son calme durant une cri- début de l’année – et ce n’est pas si loin – les res- Le dossier est un peu technique, mais l’intelligence de la fiscalité est à ce nements prennent des mesures – limi- par un excédent se, l’attitude devient ponsables économiques de l’Union assuraient à prix. L’autre intérêt du livre est de faire dialoguer économistes et fiscalistes, tées – pour résister au ralentissement. périlleuse quand elle se leurs concitoyens que le ralentissement améri- deux disciplines connexes qui ont pris la fâcheuse habitude de s’ignorer En France, par exemple, le ministre de d’investissements, qui transforme en complai- cain ne les affecterait pas. Depuis, les prévisions (PUF, coll. « Quadrige », 2001, 171 p., 7,50 ¤, 49,20 F). Y. M. l’économie et des finances, Laurent sance, puis en inertie. Ce officielles de croissance ont dû être révisées à la Fabius, a élaboré un petit paquet de va éventuellement qui nous amène à la ques- baisse à plusieurs reprises. Et les espoirs euro- b LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION, de François Ewald, Christian dispositions fiscales. En Allemagne, le tion bien plus importante péens d’une relance d’ici l’année prochaine Gollier et Nicolas de Sadeleer. gouvernement Schröder a dit qu’il se résorber, les des perspectives économi- reposent largement sur l’hypothèse d’une repri- L’affaire de la vache folle a rendu populaire le « principe de précaution » était vigilant mais a jusqu’à présent ques à long terme. se de la croissance économique mondiale tirée aujourd’hui brandi à tous les coins des champs politique et idéologique. refusé, par exemple, d’accélérer les problèmes européens Sur ce point, la situa- par les Etats-Unis. Trois spécialistes – en économie, droit et philosophie – tentent de clarifier le baisses d’impôts déjà prévues. Dans tion paraît considérable- Au-delà de la question des perceptions diffé- concept qui ne se confond nullement avec une idéologie de la prudence, de l’ensemble, le sentiment d’urgence, sont plus profonds : ment plus rose du côté rentes réside la véritable faiblesse de l’écono- la responsabilité ou de la sécurité totale. voire de péril, qui caractérise le débat américain. Prenons les mie européenne. Alors que les Etats-Unis sont Sans s’engager sur une définition précise, ils montrent qu’un travail théori- américain sur l’économie, n’existe pas une réglementation mauvais résultats du troi- confrontés à des problèmes causés par un excé- que est actuellement à l’œuvre qui emprunte tantôt au droit, tantôt au politi- en Europe. sième trimestre. Oui, dent d’investissements, qui va éventuellement que, tantôt à l’économique. Le but de l’opération est de quitter le terrain de Que nous apprennent ces différen- toujours restrictive du c’est vrai, les affaires sont se résorber, les problèmes européens sont plus la morale ou sévissent généralement les démagogues et les idéologues. Pas tes réactions aux mauvaises nouvel- réellement au ralenti profonds. Quels sont-ils ? Une réglementation toujours simple, mais utile ! (PUF, « Que sais-je ? », 2001, 130 p., 6,17 ¤, les ? Le fait que les Etats-Unis, et non marché du travail ; pour de nombreuses toujours restrictive du marché du travail ; une 40,50 F). Y. M. l’Europe, aient été directement atta- entreprises. Mais tout le innovation insuffisante ; une prise de risques et qués par les terroristes, pourrait, en une innovation monde sait qu’elles ont une politique fiscale qui décourage les investis- a ZOOM 2001. DISPOSITIFS EUROPÉENS ET INTERNATIONAUX partie, expliquer les choses. Mais il profité opportunément sements productifs. En conséquence, peu d’ana- D’ASSURANCE CHÔMAGE. La délégation aux relations institutionnel- faut chercher plus loin. En réalité, des insuffisante ; de l’environnement dra- lystes parient que l’Europe va être capable de les et internationales de l’Unedic publie la nouvelle édition de sa publi- deux côtés de l’Atlantique, on a des matique pour faire passer s’en sortir avec une croissance basée sur une for- cation ZOOM consacrée (en deux volumes, en versions française et perceptions assez différentes des cau- une prise de risques de nombreux coûts excep- te demande domestique. anglaise) aux dispositifs d’assurance-chômage européens et internatio- ses du ralentissement et de ses remè- tionnels auxquels elles Dans leurs efforts pour calmer les Européens, naux ainsi qu’aux réformes et tendances internationales en matière des possibles. et une politique fiscale avaient été confrontées. les leaders du Vieux Continent ratent une bon- d’emploi et de protection sociale. Examinons d’abord les réactions à Cela leur a permis, fort à ne occasion de lever le statu quo. Cette démar- Les fiches techniques par pays, très pédagogiques, sont précieuses. Très court terme. Indubitablement, les qui décourage propos, de rejeter la fau- che nécessiterait, évidemment, une forte mobili- intéressant également, le traitement réservé, là encore souvent pays Etats-Unis ont pris de fermes résolu- te de leurs mauvais résul- sation politique afin de contrecarrer les résistan- par pays, aux réformes en cours. On comprend leurs enjeux car elles tions pour relancer leur économie bre- les investissements tats sur les attentats, plu- ces habituelles des nombreux corporatismes. sont resituées dans leur contexte politique, économique et historique. douillante et rassurer les consomma- tôt que sur des erreurs de Pourquoi ne pas utiliser le ralentissement mon- ZOOM 2001 est disponible auprès de la Délégation aux relations institu- teurs. La plupart des entreprises améri- productifs management (politiques dial, qui, après tout, n’a pas véritablement com- tionnelles et internationales de l’Unedic. Tél. : 01-53-17-20-41. E-mail : caines ont annoncé de mauvais résul- d’inventaires mal fice- mencé en Europe, pour mettre sur la table les [email protected] M.-B. B. tats pour le troisième trimestre. Les suppres- lées, mauvaise gestion de production, etc.). raisons profondes de la lente croissance à long sions d’emplois par dizaines de milliers se succè- Qu’est-ce que cela sous-entend pour la « véri- terme de la région ? L’Europe pourrait en tirer a LES HLM. L’ÉTAT-PROVIDENCE VU D’EN BAS, de Yan Maury. dent et de grands noms sont menacés de faillite. table » économie américaine ? Elle pourrait une bonne leçon : elle doit se prendre en charge Les HLM logent en France quelque 7,5 millions de personnes, soit 13 % de Mais aussi sérieuse que soit la situation, le gou- être en meilleure santé que ne le suggèrent les et devrait moins compter sur les Etats-Unis la population. Que sait-on pour autant des « pratiques » générées par ces vernement américain doit faire attention à ne résultats trimestriels. Les licenciements massifs pour stimuler sa croissance économique. entreprises sociales ? L’auteur, haut fonctionnaire territorial détaché au pas compromettre, sur le long terme, la crois- qui dominent en ce moment l’actualité américai- CNRS, consacre ses recherches au thème de la ville et de ses transforma- sance durable du pays. Le risque existe en effet ne ne traduisent pas, non plus, la réalité – plus Klaus Friedrich est chef économiste du tions institutionnelles (L’Harmattan, 2001, 288 p., 22,9 ¤, 150 F). M-B. B. qu’un mélange de dépenses à tout va et de favorable – de la situation. Il est certain que groupe Allianz et de la Dresdner Bank. Le dossier des subventions accordées aux La réforme du financement organisations de salariés va accoucher d’une souris. Les des syndicats n’aura pas lieu eudi 15 novembre, la CGT, la datés, les conseillers prud’ho- FSU et l’UNSA se partageant des en évidence des pratiques opa- nuelli fixe également pour le propositions de Henri CFDT, FO, la CGC et la maux, etc.) et les dépenses de sommes plus modestes. ques de financement syndical, financement des syndicats une Emmanuelli fondant CFTC ont été reçues au fonctionnement des actions de S’ajoutent des subsides pour la que les confédérations ont pris le cotisation obligatoire des Jministère de l’emploi pour formation professionnelle. Ces participation des syndicats à une dossier en main et écrit au pre- employeurs – « à l’exception de une « réunion technique » crédits sont insuffisants, esti- multitude d’instances remplis- mier ministre voici plus d’un an. l’Etat » – d’au moins 0,01 % de la les versements concernant leur financement, ment les syndicats. « Nous perce- sant des missions d’intérêt géné- Sensible à cette question, Henri valeur ajoutée produite par l’en- comme le dit la CFDT. Techni- vons pour la formation syndicale ral – organismes paritaires, comi- Emmanuelli s’est lui aussi engagé treprise. Une disposition identi- sur les résultats que, car on parlera « gros sous » 17 millions de francs cette année tés divers, etc. – qui prennent la sur ce dossier, et a procédé au que à celle existant pour le finan- mais surtout pas du reste. Pas (2,59 millions d’euros), explique forme de remboursements de cours de l’année 2001 à l’audition cement des organisations patro- électoraux ne seront question en effet, pour les cinq Roland Houp, trésorier de FO, or frais, de mises à disposition de des syndicats, y compris non con- nales. Cette question doit être centrales, de réformer l’ensemble nous en dépensons plus de 30 mil- salariés essentiellement issus du fédérés. abordée « en priorité », estime pas retenues. du système actuel, et notamment lions de francs (4,57 millions secteur public, etc. « Nous som- Michel Doneddu, trésorier de la d’introduire un critère d’attribu- d’euros). » Selon le ministère de mes demandeurs d’une clarifica- COTISATION OBLIGATOIRE CGT, qui demande un débat plus A quelques mois tion des crédits d’Etat reposant l’emploi, l’ensemble représentait, tion et d’un encadrement de ces Sa proposition de loi, qui divise large sur le droit syndical. « C’est sur les résultats électoraux. en 2000, 213 millions de francs moyens », plaide Yves Legrain, tré- les centrales, institue notamment une piste à creuser, estime Yves Retenant un tel mécanisme, la (32,47 millions d’euros). Chaque sorier de la CFDT. un financement public complé- Legrain. Mais cela doit être négo- de la présidentielle, proposition de loi bâtie par Heni syndicat reçoit une enveloppe for- C’est à la suite des affaires con- mentaire proportionnel aux suf- cié avec les employeurs. Si d’ici un Emmanuelli et Jean Le Garrec, faitaire, à raison de deux parts cernant la Caisse de retraite inte- frages obtenus lors des élections, an ou deux on n’a pas conclu d’ac- le gouvernement ne respectivement présidents de la pour la CGT, FO et la CFDT, une rentreprises (CRI) et la mutuelle à condition que le syndicat ait cord, alors une disposition légale commission des finances et de cel- part pour la CGC et la CFTC, la étudiante MNEF, qui avaient mis atteint au moins 5 % des voix au pourra s’appliquer. » veut pas prendre parti le des affaires sociales à l’Assem- plan national, dans au moins une Les cinq confédérations sont blée nationale, semble bel et bien des sections du collège salarié tout de même parvenues à trou- sur ce sujet explosif renvoyée aux calendes grecques. Quelques clarifications lors des élections prud’homales, ver une base commune, qu’elles Seules quelques dispositions con- ou dans au moins une des catégo- ont proposée à la ministre de sensuelles, notamment fiscales, Dans les entreprises de plus de cinquante salariés, chaque syndicat ries (A, B, C) de la fonction publi- l’emploi, Elisabeth Guigou. Celle- devraient être retenues et insé- qui constitue une section désigne un délégué syndical, dont le rôle que lors des élections aux com- ci, qui a déjà rencontré les syndi- rées dans le projet de loi de finan- essentiel est la négociation d’accords. Or cette désignation est réguliè- missions paritaires administrati- cats en octobre, semble en phase ces pour 2002. rement contestée devant les tribunaux par des employeurs arguant ves. « Nous ne voulons pas nous avec leur demande concernant la Actuellement, les confédéra- de l’inexistence d’une section, mais aussi par certains syndicats confé- transformer en machine électora- fiscalité (exonération de l’impôt tions syndicales disposent de res- dérés qui attaquent ceux qui ne le sont pas, tel l’UNSA ou Sud. le, nous refusons d’être instrumen- sur les sociétés pour les activités sources internes – dont la majeu- L’une des propositions d’Henri Emmanuelli, président de la com- talisés », explique Roland Houp. non commerciales, de la taxe sur re partie est constituée par les mission des finances à l’Assemblée nationale, règle ce problème en « Nous sommes d’accord pour que les bureaux en Ile-de-France et cotisations des adhérents – et de fixant que « l’existence d’une section syndicale est établie par la seule les moyens accordés tiennent comp- de la taxe professionnelle) et un ressources externes versées par le désignation par ce syndicat d’un délégué syndical ». Cette disposition te d’une forme de représentativité, relèvement des subventions ministère de l’emploi, pour finan- reprend les apports des arrêts de la Cour de cassation du 27 mai mais ce dossier, qui est explosif, actuelles pour la formation. Un cer des actions de formation 1997 et du 17 mars 1998. Une autre mesure concerne l’exercice du n’est pas ouvert actuellement », consensus a minima. (pour les militants et responsa- droit syndical, qui deviendrait un thème de négociation obligatoire, souligne Yves Legrain. bles syndicaux, les salariés man- celle-ci devant se tenir « au moins une fois tous les trois ans ». La proposition d’Henri Emma- Francine Aizicovici

Une motivation de moins en moins forte Résultats des élections aux comités d'entreprises Evolution du taux global de syndicalisation (toutes organisations confondues) Tour d’horizon européen en % des suffrages exprimés en % des salariés 35 28 CGT Non syndiqués 30 27,1 24 des rapports de forces 25 22,1 20 ompte tenu du reflux 10 % du nombre total d’élus aux pas d’équivalent à la représenta- 20 21,2 important de la syndicali- élections. Cette représentativité, tivité des confédérations syndica- CGT-FO CFDT sation, constaté peu ou une fois obtenue au niveau natio- les en France, car on ne compte 15 16 Cprou dans l’ensemble nal, s’étend à toutes les fédéra- qu’une centrale, le TUC. En 12,1 des pays industrialisés depuis tions et syndicats affiliés. outre, il n’y a pas de distinction trois décennies, la question de la b Aux Pays-Bas, les syndicats dans le mode de traitement des 10 CFE-CGC Autres syndicats 6,1 12 représentativité des organi- bénéficient d’une forte capacité syndicats : ils doivent manifester 6,0 5 9 sations de salariés se retrouve à de représentation, malgré un qu’ils sont indépendants de l’em- 4,8 nouveau sur l’avant-scène. Dans taux de syndicalisation moyen. ployeur quant aux moyens et CFTC 0 8 un numéro spécial (septem- Dans les faits, l’adhésion à l’une aux ressources. Ils disposent bre 2000), consacré à cette ques- des centrales représentées au alors tous d’un traitement équi- 82-83 84-85 86-87 88-89 90-91 92-93 94-95 96-97 97-98 1968 69 73 77 81 85 89 93 97 tion, l’Institut de recherches éco- SER – un conseil économique et valent de la part de la loi. Sources : DARES/"Sociologie des Syndicats", éd. La Découverte nomiques et sociales (IRES) a social tripartite – constitue un b La Suède se caractérise par établi un panorama européen de gage de représentativité. Mais un taux de syndicalisation parmi la question. tout employeur est libre de négo- les plus élevés : plus de 80 % en b En Allemagne, les organisa- cier avec les organisations de moyenne. A travers la négocia- tions professionnelles représen- son choix. Reste qu’il ne peut tion collective, les syndicats La représentativité au cœur du problème tent les salariés dans le domaine s’opposer à la discussion avec un jouent un rôle central dans la clé du rapport salarial. La décen- représentant d’une organisation détermination des salaires et des nie 1990, marquée par la réunifi- affiliée à l’une des centrales figu- conditions d’emploi. our les syndicats qui ne front du refus, en revanche, s’est cation, est celle de la désyndicali- rant au SER. bénéficient pas d’une Un des rares points établi autour de FO, la CFTC et la sation. Mais, selon la jurispru- b Au Royaume-Uni, il n’existe A. B.-M. représentativité nationale CGC, qui sont hostiles à toute dence, le syndicat reste défini Pa priori, le seul point posi- positifs remise en cause du cadre légal. par le critère de l’association tif – ou presque – du chantier « Si on veut financer les organisa- volontaire, de l’indépendance à ouvert par Henri Emmanuelli sur de la négociation est tions syndicales, il faut déterminer l’égard de l’autorité et de la puis- le financement des syndicats est des critères d’ouverture et de réparti- sance (concept qui comprend d’avoir été traités sur un pied d’avoir mis sur un pied tion des droits, mais le dossier du l’autonomie contractuelle). d’égalité que les autres lors des financement n’ouvre pas forcément b En Autriche, le modèle des consultations précédant l’élabora- d’égalité toutes sur celui de la représentativité », relations professionnelles est tion de la proposition de loi. précise Gérard Aschiéri, secrétaire très centralisé. Les menaces qui L’Union nationale des syndicats les organisations général de la FSU. La FSU, l’UNSA pèsent sur le partenariat social autonomes (UNSA), la Fédération et SUD demandent d’ailleurs à ce ne sont pas liées au manque de syndicale unitaire (FSU) et l’Union sations bénéficient d’un monopo- que le dossier de la représentativi- représentativité des organisa- syndicale Groupe des dix (qui com- le de négociation, siègent de droit té soit traité en premier. « Aujour- tions syndicales, mais au fait que prend les syndicats SUD) ont été dans certaines instances et tou- d’hui, la représentativité se juge sur gouvernement ou employeurs reçues, à deux reprises, par le prési- chent des financements publics en l’activité sur les lieux de travail ; or, tentent de marginaliser les négo- dent de la commission des affaires contrepartie de missions qu’elles pour avoir le droit d’agir dans une ciations locales. sociales, tout comme les cinq cen- remplissent, notamment pour la entreprise, il faut être représenta- b Au Danemark, le taux de syn- trales qui ont pignon sur rue (CGT, formation professionnelle. tif... Le raisonnement est en bou- dicalisation moyen des salariés CFDT, FO, CFTC et CGC). cle », remarque Thierry Renard, s’élève à 80 %. Le système En France, le paysage syndical TEXTE OBSOLÈTE responsable juridique de SUD- danois de la représentativité syn- institutionnel est, en effet, figé Paradoxalement, c’est la secon- PTT. A l’UNSA, qui bénéficie dicale fonctionne sur un modèle depuis un arrêté ministériel de de loi Aubry sur les 35 heures qui a d’une représentativité dans la fonc- volontariste de reconnaissance 1966 qui accorde aux cinq centra- lancé la réflexion sur la représenta- tion publique, le principal handi- mutuelle des acteurs. La décen- les précitées « une présomption irré- tivité. Des syndicalistes, des res- cap concerne les élections prud’ho- tralisation de la négociation fragable de représentativité ». En ponsables politiques, des juristes males de 2002 : « Nous allons cou- collective entraîne une profes- clair, cela veut dire que, quels que ont ouvert le débat quant à la légi- rir avec des semelles de plomb, alors sionnalisation des syndicats, qui soient leur nombre d’adhérents ou timité d’accords d’entreprise ou de que les autres auront des baskets », va au détriment d’une vision glo- leurs résultats aux élections profes- branche signés uniquement par constate Jacques Mairé, secrétaire bale. sionnelles, celles-ci sont considé- des syndicats minoritaires. Aujour- général adjoint. L’UNSA, tout com- b En Espagne, la représentati- rées comme représentatives. Dans d’hui, la CFDT et la CGT ainsi que me le Groupe des dix, ne bénéficie- vité des organisations syndicales la fonction publique, cette pré- la FSU, SUD et l’UNSA s’accordent ra d’aucune aide financière de est fondée sur un critère électo- somption a été étendue à l’UNSA, sur le caractère obsolète du texte l’Etat pour sa campagne. ral. Sont représentatives au en décembre 1996, par le vote de de 1966, mais n’ont pas de solu- niveau national les organisa- l’amendement Perben. Ces organi- tions de rechange communes. Un Alain Beuve-Méry tions syndicales qui obtiennent VIII / LE MONDE / MARDI 20 NOVEMBRE 2001 EMPLOI

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat Les inégalités de revenus au sein des Quinze UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E. U. JAPON 8 Portugal Royaume-Uni EVOLUTION DE L'EMPLOI AU 1er TRIMESTRE 2001 (en % sur un an) 7 Grèce Espagne 1,7 2 0,6 1,9 3,0 3,4 2,8 2,3 0,3*** 1,5** - 0,6** 6 Italie UE 15 Belgique STRUCTURE DE L'EMPLOI 2000 Irlande 5 part de l'emploi salarié...... 72 70 77 76 54 73 65 75 81 ND ND France Allemagne Luxembourg Pays-Bas part de l'emploi à temps partiel..... 18 17 19 21 8 17 9 41 25 ND ND 4 Autriche TAUX D'EMPLOI 2000 (en % ) RATIO DE RÉPARTITION Suède 3 Hommes + femmes (15-64 ans )..... 63 61 65 61 55 62 53 73 71 74 69 Finlande Danemark Hommes + femmes (55-64 ans )..... 38 34 37 25 37 29 27 38 51 58 63 2 57911131517 19 21 DURÉE DU TRAVAIL SALARIÉ À TEMPS PLEIN 2000 (h / semaine) REVENU MÉDIAN (x 1 000 standards de pouvoir d'achat) Les indicateurs sociau Source : Eurostat 40,3 39,6 40,1 38,5 40,6 38,9 38,6 39,0 43,6 ND ND a LES 20 % DE CITOYENS LES PLUS PAUVRES ne percevaient que 7 % ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL e du revenu total en 1997, au sein des quinze pays de l’Union européenne. (en % sur un an) 2 trim. 2001 En revanche, les 20 % les plus riches en recueillaient 40 %. L’étude relève 3,1 2,7 2,7* 3* 5,1 3,6 - 1,4 5,2 4,6* 4ND un écart 5,7 fois plus important entre les ménages les plus aisés et ceux qui sont les plus démunis. TAUX DE CHÔMAGE sept. 2001 a C’EST AU DANEMARK QUE LA DIFFÉRENCE EST la plus faible (en % ) (2,7). Il est suivi des deux autres pays scandinaves, la Finlande (3) et la Hommes + femmes...... 7,6** 8,3** 7,9 6,9 13 8,6** 9,4 (juil. 01) 2,2 5,1 (juin 01) 4,9 5,3 Suède (3,4). On retrouve le plus grand écart, au Royaume-Uni (7,4) et Moins de 25 ans...... 15,2** 16,4** 9,5 17,5 25,3 18,6** 28,0 3,6 12,2 10,7 10,8** dans les quatre Etats méditerranéens de l’Europe des Quinze (Italie, Espa- gne, Portugal et Grèce). PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 2000 (en % ) a LES PAYS OÙ LES INÉGALITÉS SONT LES PLUS FORTES sont en général ceux dont le revenu moyen est le plus bas. On retrouve la ligne de 45 48 52 56 42 40 61 33 28 6 25 clivage assez classique entre les pays de l’Europe du Nord et ceux du Sud. / * 4e trim. 2000/** juillet 2001 La France se situe pratiquement au milieu. N. D. : non disponible

FLASH SETT/ « LE MONDE » FLASH SYNTEC RECRUTEMENT/«LEMONDE » Le marché du travail français L'intérim des cadres augmente La banque et l'assurance recherchent des directeurs financiers DERNIER MOIS VARIATIONS Evolution des fonctions de cadres dirigeants CONNU SUR UN AN Évolution des intérimaires en équivalent emplois temps plein en 2001 en nombre par rapport au même mois de l'année précédente en % 34 33 35,7 TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 17,2 % (sept.) + 0,5 40 27 CADRES INTÉRIMAIRES 24 30 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 30,5 % (sept.) - 3,9* 21,9 15 14 14 15,4 20 10,4 8 EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : 11,4 10 CDD...... 929* + 4,7 % 4,3 - 1,4 - 2,0 INTÉRIM...... 260* - 8,7 % 0 BANQUE INDUSTRIE GRANDE SERVICES ENSEMBLE DES INTÉRIMAIRES ASSURANCE CONSOMMATION APPRENTIS...... 605* + 10 % -10 1er trimestre 2001 (64 missions) 2e trimestre 2001 (105 missions) CONTRATS AIDÉS...... 407* - 11,9 %* J F M A M J J Source : Syndicat du conseil en recrutement-Syntec Source : ministère de l'emploi-DARES a LES FONCTIONS DE DIRECTION D’ADMINISTRATION, de direc- SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a L’INTÉRIM DES CADRES A PROGRESSÉ DE 17 %, sur les sept pre- tion financière, de contrôle de gestion et de direction juridique et fiscale Femmes...... 7 116* + 1,6 % miers mois de l’année 2001, pour atteindre le nombre de 8 450 salariés en représentent 17 % des missions de recrutement réalisées par les cabinets Hommes...... 9 000* + 3,8 % équivalent emploi temps plein, soit 1,4 % de la population intérimaire. En membres du Syntec, lors du deuxième trimestre 2001. Une proportion en 2000, leur nombre avait progressé de 19 %. hausse par rapport au précédent trimestre (13 %). Le nombre de missions SMIC (en francs) a ILS OCCUPENT DES FONCTIONS INFORMATIQUES, commerciales est, lui aussi, en augmentation sensible (105 contre 64). Horaire...... 43,7 (juillet) + 3,8 % et d’ingénieurs. 47 % d’entre eux travaillent dans l’industrie et 44 % dans a LES ENTREPRISES DES SECTEURS BANQUE-ASSURANCE et servi- Mensuel...... 7 388 (juillet) + 4 % les services. Ce sont à 60 % des femmes, alors qu’elles ne représentent ces augmentent leurs parts respectives et sont à l’origine de la majorité que 27 % de l’ensemble des intérimaires, pour un âge moyen qui se situe de ces missions (63 %). NOMBRE D'ALLOCATAIRES entre 25 et 34 ans. a EN REVANCHE, LE SECTEUR DE L’INDUSTRIE affiche une baisse DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en millions) 1 072 258*** - 4,2 % a NEUF CADRES INTÉRIMAIRES SUR DIX ont une bonne opinion de significative : il passe de 42 % à 23 % des recrutements. Enfin, la grande * en points ** chiffres mars 2001 *** (déc. 2000) l’intérim. Pour eux, c’est une expérience positive : 70 % d’entre eux ont consommation se maintient avec 13 % du total. Sources : Insee, Dares, CNAF été ensuite embauchés en contrat à durée indéterminée. Faire son doctorat en entreprise, une histoire AGENDA b TECHNOLOGIE. La 10 édition des Entretiens européens de la technolo- gie, qui aura lieu les 20 et 21 novembre à la Cité des sciences et de l’indus- trie de La Villette, est consacrée à la question du développement durable. vieille de vingt ans Les ingénieurs estiment avoir un rôle fondamental à jouer dans la promo- tion de cette démarche. Des ateliers tenteront de faire le point sur la recherche appliquée dans des secteurs en droite ligne avec le développe- ’histoire remonte il y a vingt treprise embauche le chercheur on ne cache pas qu’il s’agit en fait ment durable : énergie, transports, gestion des déchets et de l’eau, etc. ans, en plein mois Les conventions généralement en contrat à durée d’un « prérecrutement ». « Notre Renseignements : 01-44-91-58-50. d’août 1981. Comme tou- déterminée (CDD) pour une durée objectif est d’intégrer une nouvelle Ljours à pareille époque, le industrielles de trois ans, le temps de faire sa race d’ingénieur formée par la recher- b COLLECTIVITÉS LOCALES. Le Salon des maires et des collectivités calme régnait dans les entreprises… recherche, d’écrire et de soutenir sa che, capable de diffuser une culture locales se tiendra les 20, 21 et 22 novembre à la porte de Versailles. Plu- mais guère dans les cabinets ministé- de formation thèse. Le salaire minimum annuel scientifique à l’ensemble du groupe. Il sieurs sujets d’actualité sont à l’ordre du jour : La sécurité alimentaire riels. On était à quelques mois des est de 132 600 francs bruts est aussi de mettre en place des rela- dans la restauration collective ; Prévention et santé publique ; Les 35 heu- élections qui avaient porté François par la recherche (20 214 euros). Dans la pratique, cer- tions durables entre l’entreprise et les res, quelques semaines avant l’application de la loi ; La sécurité des systè- Mitterrand au pouvoir. « On pouvait taines entreprises (les grandes) laboratoires scientifiques, de ne plus mes informatiques. être iconoclaste à ce moment-là », se sont efficaces rémunérant davantage, le salaire opposer, mais de mettre en commun Renseignements : 01-53-62-62-65. souvient Bernard Daugeras, le père moyen actuel des Cifre est de les compétences de chercheurs et d’in- des conventions industrielles de for- mandatée pour assurer la gestion du 155 000 francs (23 630 euros) dustriels pour améliorer la compéten- b ASSOCIATIONS. Dans le cadre du centenaire de la loi de 1901, le Con- mation par la recherche (Cifre). Ces système. Elle ne met que quelques annuels. Les futurs docteurs – dont ce globale de l’entreprise », explique seil économique et social accueillera à Paris le 22 novembre un colloque contrats, subventionnés par le minis- jours pour établir les contrats. Tren- la moitié est constituée d’universitai- André Bignonnet, responsable des intitulé : « Associations et entreprises. De nouveaux champs d’innova- tère de la recherche, permettent à te Cifre sont ainsi signés dès le mois res et l’autre de diplômés des gran- Cifre à la direction de la recherche tion ». La matinée s’intéressera, via l’intervention de grands témoins, à un jeune de passer un doctorat tout de septembre 1981. des écoles – partagent leur temps du constructeur automobile. la question de la concurrence entre associations et entreprises, tandis en étant salarié d’une entreprise. Ils Vingt ans plus tard, avec un score entre le laboratoire et les entrepri- Philippe Dumazet, chef de service que l’après-midi sera consacré au partenariat. présentent donc, entre autres avan- de 800 contrats Cifre chaque année, ses – des grands groupes ou des à la direction de la recherche de Fau- Renseignements : 01-45-78-63-69. tages, celui de rapprocher labora- le système a fait la preuve de son effi- PME à égalité. recia, équipementier filiale de PSA, toire de recherche publique et entre- cacité, même s’il ne bénéficie qu’à est entré dans le groupe avec un con- b CERTIFICATION. Le Centre d’études et de recherches sur les qualifica- prise, deux mondes qui s’ignoraient 8 % de l’ensemble des thésards. Le PRÉRECRUTEMENT trat Cifre. Il estime extrêmement tions (Cereq) et le club Evolution du travail face aux mutations technolo- alors au grand dam de certains modèle est resté semblable à ce qu’il Les thèmes de recherche sont fructueux ce mélange de deux for- giques (Ecrin) organisent les 22 et 23 novembre au centre régional de industriels et hauts fonctionnaires était à ses débuts. Une entreprise, variés. Depuis dix ans, les doctorats mations, « le pragmatisme, la capaci- documentation pédagogique de Marseille un séminaire dont le thème clairvoyants. Parmi eux, Bernard qui souhaite embaucher un jeune en sciences humaines et sociales ont té à résoudre rapidement des problè- est : « Quels fondements pour la certification professionnelle ? Un autre Daugeras, aujourd’hui partenaire bac + 5 en contrat Cifre, présente un fait leur apparition, note Catherine mes mais dans une vision à court ter- regard pour certifier ». d’Auriga Partners, société de capital- dossier à l’ANRT. Celle-ci dispose Bec, responsable des Cifre à me des ingénieurs, et l’analyse en pro- Renseignements : Nane Pehuet, association Ecrin, tél. : 01-42-79-51-02. risque dont il est l’un des fonda- d’une enveloppe d’environ 200 mil- l’ANRT. Ils représentent désormais fondeur, la rigueur, la connaissance teurs, mais à l’époque fonctionnaire lions de francs (30,5 millions plus de 15 % des contrats. Les ques- de méthodologies nécessaire pour b CHÔMAGE. La Cinquième diffusera les dimanches 2 et 9 décembre à au ministère de l’industrie. Polytech- d’euros) par an, allouée par le minis- tions de droit, de sociologie, de ges- résoudre des questions complexes 16 heures, les deux volets, chacun de 52 minutes, du film : Le chômage a nicien, docteur en physique des par- tère de la recherche dans ce but. La tion font ainsi l’objet de thèses dans une vision à plus long terme des une histoire, écrit et réalisé par Gilles Balbastre et coproduit par La Cin- ticules, il s’était rendu compte aux sélection se fait sur la pertinence du menées en partenariat. chercheurs ». quième, Point du jour, et INA Entreprise. Le premier volet couvre la pério- Etats-Unis de l’efficacité de rappro- projet de recherche, l’habilité de l’en- Au bout de trois ans, leurs thèses Cette double formation est ensui- de 1967-1981 et expose les prémices de la crise économique et ses consé- chements entre recherche et indus- treprise à le piloter et la qualité du en poche, près de la moitié des jeu- te très valorisante à l’embauche. quences sociales, dans une économie encore largement encadrée par un trie. laboratoire. La subvention du minis- nes en contrat Cifre restent dans Eric Bourreau, ingénieur au E-LAB, Etat tout-puissant. Le second s’attache plus à montrer, selon l’auteur, A la fin des années 1970, il repré- tère est de 96 000 francs (14 635 l’entreprise. Chez PSA, qui embau- le service de recherche du groupe « comment la crise et le chômage vont servir de levier pour grignoter un à un sentait son ministère dans un grou- euros) par personne et par an ; l’en- che chaque année environ 25 Cifre, Bouygues, estime que c’est en gran- les acquis des salariés accumulés durant des décennies de lutte ». pe de travail, dirigé par Alexis de partie grâce au Cifre, effectué Dejoux, contrôleur à EDF, chargé de chez Cosytec, une PME innovante, b URGENCE SOCIALE. L’Union nationale des centres communaux d’ac- faire des propositions pour que la De la recherche à la direction générale qu’il a été retenu pour entrer au sein tion sociale (Unccas) et la Fédération nationale des associations d’accueil et recherche soit davantage présente Le parcours des CIFRES en % du groupe, alors qu’il était en con- de réinsertion sociale (Fnars) co-organisent le Forum des acteurs de l’urgen- dans la formation des cadres de l’in- ADMINISTRATION ET currence avec beaucoup d’autres ce sociale les 4 et 5 décembre 2001 au centre de congrès d’Angers. Le thè- dustrie. Quand survient le change- DIRECTION GÉNÉRALE candidats. « On est aussi parfois me ? « Au-delà de l’urgence sociale : quels projets ? quelles politiques ? ». ment de gouvernement, le groupe MARKETING entre le marteau (l’entreprise) et l’en- Pour les organisateurs, depuis une décennie, le concept de l’urgence sociale Dejoux tombe en déshérence. Obsti- clume (le laboratoire), et c’est très for- a changé : « nous ne sommes plus simplement dans l’urgence vitale – celle où né, Bernard Daugeras rend visite à INFORMATIQUE mateur », ajoute-t-il. Pour Bernard les conditions de survie de l’individu sont affectées – mais bien dans l’urgence Roger Lesgard, membre du cabinet ÉTUDES SOCIO-ÉCONOMIQUES DIX ANS APRÈS Daugeras, « des postes de haut sociale – celle où la personne en difficulté est en danger de s’exclure et d’être de Jean-Pierre Chevènement, alors niveau vont être attribués à des per- exclue de l’existence sociale et du dialogue ». Ce constat sera débattu autour ministre de la recherche et de la tech- ÉTUDES TECHNIQUES PREMIER POSTE sonnes ayant eu cette formation par de trois axes : les publics, les interventions et les territoires. nologie, pour lui vendre son idée de la recherche. C’est maintenant que Renseignements : www.unccas.org/forumurgence ce qui devait devenir les contrats RECHERCHE l’on va pouvoir mesurer l’impact réel Cifre. Marché conclu. La convention de cette école de curiosité, d’imagina- b E-LEARNING. Les XIVes Journées nationales de l’enseignement de ges- LOGISTIQUE est signée en quelques jours. L’Asso- tion, de rigueur intellectuelle, de créa- tion des 6 et 7 décembre prochain (grand auditorium du Campus consu- ciation nationale pour la recherche PRODUCTION tivité, de maîtrise du complexe et, par- laire à Rouen) seront consacrées aux « Défis du e-learning dans la forma- et la technologie (ANRT), qui regrou- dessus tout, de travail en équipe ». tion continue au management : quels changements pour les entreprises pe des industriels, des centres techni- 0 102030405060 et les établissements supérieurs de gestion ? ». ques et des grands laboratoires, est Source : ANRT Annie Kahn Renseignements : 01-44-29-93-69. a La tribu des euro-diplômés

a Les attentats renforcent les discriminations

a Coup de froid sur les salaires 17672. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT o a La course aux cerveaux

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Les grandes écoles sont sur la défensive, prêtes à renforcer les filières qui se « vendent » le plus facilement ; les jeunes diplômés, dont « la récente arrogance ne pourra plus être de mise », selon un expert en communication, lorgnent à nouveau sur le secteur public. Dédaigné il y a peu, ce dernier a le mérite d’offrir une sécurité de l’emploi bien réconfortante ces temps-ci. Pris dans la tourmente, les cabinets de recrutement tentent de sortir leur épingle du jeu. Ayant recruté en masse des juniors pour pister les jeunes talents de la nouvelle économie, ils ne devraient pas échapper, eux non plus, à des réductions d’effectifs. L’onde de choc va évidemment se répercuter sur les politiques salariales. Lorsque les vaches sont maigres, les rémunérations variables sont beaucoup moins attirantes, car plus aléatoires. Voilà pourquoi un groupe comme Pechiney, et il ne sera pas le seul – insiste sur la solidité des salaires qu’il propose, moins dédiés onjoncturel ou structurel ? aux bonus et autres primes. Bref, l’heure est aux En tout cas, bien réel. ajustements. Pour autant, il ne faudrait pas oublier Le retournement du marché de l’emploi des l’avenir. L’Espagne, qui assurera la présidence C er jeunes diplômés est d’ores et déjà inscrit dans les faits. de l’Union dès le 1 janvier 2002, a fait de la mobilité en Même si les adeptes de la langue de bois ou Europe l’une de ses priorités. Manque d’à-propos ? Pas de la méthode Coué continuent à clamer que rien sûr. Les jeunes sont de plus en plus nombreux n’a changé et que la baisse démographique, couplée à choisir une université étrangère pour faire leur cursus. avec les déséquilibres des pyramides des âges Certes, ils restent encore une minorité. Mais les de certaines professions, crée des possibilités pérennes nouvelles dispositions adoptées à Prague en mai dernier pour le recrutement. par trente pays du Vieux Continent devraient Mais ce qui est vrai sur le long terme ne l’est pas encourager les volontés un peu vacillantes. forcément dans un court terme où dominent, depuis le Tous les obstacles ne sont pas levés, loin de là. 11 septembre, sinon la peur, tout au moins Il faut encore réfléchir à assurer la continuité la prudence. Le mimétisme des comportements de la protection sociale de ces jeunes migrants, des acteurs économiques conduit à geler pour enfin commencer à raisonner en termes les investissements et les embauches, à réviser les de marché du travail européen. budgets à la baisse, à limiter les visions stratégiques Et la bonne nouvelle est là, sous-jacente. Quand on à la lecture de tableaux de bord mensuels, voire interroge ces globe-trotters amateurs sur leur envie hebdomadaires. Tout en déclarant urbi et orbi d’ailleurs, leurs réponses donnent à rêver. qu’il ne faut pas faire le jeu des terroristes, nombre de De meilleurs salaires ? Pas vraiment. Une carrière groupes ont, en réalité, trouvé dans les attentats en or ? Pas sûr. Alors ? Le besoin de découvrir et la justification ultime au resserrement budgétaire, aux de comprendre la différence culturelle. La démarche plans sociaux et à l’abandon des recrutements. mérite d’être saluée, surtout aujourd’hui. Une fois de plus, le marché va se tendre Marie-Béatrice Baudet et les comportements de ses acteurs se modifier. et Antoine Reverchon

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 3 AUCUN DE NOS COLLABORATEURS NE RESSEMBLE À UN AUTRE. NORMAL, AUCUN DE NOS MÉTIERS NE RESSEMBLE À UN AUTRE.

JEUNES DIPLÔMÉS BAC + 4/5

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Même si les perspectives démographiques sont rassurantes pour l’emploi des jeunes, à court terme la crise est bel et bien là. Ecoles, entreprises, cabinets de recrutement et jeunes diplômés mettent déjà en place des stratégies d’adaptation. politique salariale

L’âge d’or des juniors est passé. 47 Ralentissement oblige, les candidats ne sont plus en mesure de négocier des rémunérations confortables. Quelques secteurs sont encore épargnés. attentats suites cerveaux Depuis le 11 septembre en fuite 21 et le ralentissement économique, les jeunes diplômés maghrébins sont Face au phénomène récurrent de plus en plus victimes de discriminations 53 du départ des scientifiques européens à l’embauche en France. aux Etats-Unis, l’Union se mobilise enfin et s’attaque à l’élaboration d’un statut communautaire du chercheur. troisièmes cycles

La gamme de DESS, DEA et mastères grandes 27 spécialisés ne cesse de s’élargir écoles pour coller aux besoins des entreprises et à la demande d’étudiants soucieux Le Badge fait ses premiers pas. d’enrichir toujours plus leur CV. 61 Ce bilan d’aptitude a déjà ouvert les portes de certaines grandes écoles aux salariés qui souhaitent valoriser leurs acquis professionnels.

mobilité 32internationale

Depuis 1987, plus de 750 000 diplômés Directeur de la publication : Jean-Marie Colombani. ont suivi une part de leur cursus universitaire Direction de la publicité : Sophie Letourneau. en Europe. Une démarche que les entreprises Conception graphique : Baylaucq & co. peinent à valoriser. Reportages Illustrateur : Hervé Tullet. Photographes : Michael Zumstein/L’Œil public chez les pionniers du mélange des cultures. (reportage GE Medical Systems et ESC Lille), Jérome Martin/Velocity ().

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 5 La desfinannées dorées

LA CRISE REVIENT. Le temps où les jeunes diplômés

avaient l’embarras du choix pour leur première embauche

et pouvaient négocier des salaires confortables est révolu

ême les infor- en mars dernier à 14 % à la fin septembre. les augmentations se font surtout lors du chan- maticiens ris- « Il est vrai que le niveau atteint au prin- gement d’entreprise ». quent de redes- temps dernier était un record, mais la chute à Au secours, la crise revient. Et le choc est cendre des laquelle nous assistons est vraiment importan- d’autant plus rude pour les jeunes diplômés, petits nuages te. » Le consultant rappelle dans la foulée les entreprises, les grandes écoles, les cabi- sur lesquels ils que les SSII donnent souvent le « la » sur le nets de recrutement et les agences de com- MétaientM confortablement installés depuis marché des informaticiens. Et que, par con- munication que, il y a un an à peine, les des années, adulés par les entreprises qui séquent, ces derniers « vont devoir se mon- esprits étaient légers et les projets nom- s’arrachaient leurs talents à prix d’or. Un trer moins gourmands » en termes de salai- breux. En réalité, le marché et ses acteurs chiffre semble assez significatif à Pascal res, même si pour le moment la surchauffe sont confrontés à un drôle de phénomène. Poiget, directeur général adjoint d’Ober- se poursuit en raison de la pénurie de candi- Sur le long terme, comme vient encore de thur Consultants, pour que ce spécialiste dats. Le choc du 11 septembre ? « En octo- l’affirmer une étude de l’Insee – « L’emploi du secteur annonce « que le retournement bre, beaucoup de recrutements se sont arrê- par métier en 2010 » (Premières informations de tendance est lancé ». tés, y compris en informatique », confir- et premières synthèses, octobre 2001) – tous L’indicateur ? Le taux de démission au sein me-t-il, prévoyant « une baisse de la mobili- les espoirs sont permis. L’arrivée à l’âge de des Sociétés de services et d’ingénierie té » et donc – la boucle est bouclée – des la retraite des baby-boomers va créer un informatique (SSII), qui est passé de 19,6 % rémunérations moins attirantes, « puisque bbb

6 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 bbb ches sur les qualifications (Céreq) rappelle port de forces s’inverserait donc. « Dans les appel d’air important pour les jeunes géné- par exemple qu’en l’an 2000 le taux de chô- grandes écoles, rapporte Bernard Ronsin, les rations. Dans son enquête, l’institut de sta- mage des sortants des écoles d’ingénieurs chargés de carrière expliquent aux étudiants tistiques – qui certes s’appuie aussi sur une « était de l’ordre de 2 % ». N’oubliez pas, de deuxième ou troisième année qu’ils ne hypothèse de croissance de 2,9 % en moyen- insiste ce spécialiste de l’insertion profes- devront pas céder, lors des entretiens d’em- ne annuelle jusqu’en 2010 – fait ainsi le pari sionnelle des jeunes, que 25 % des diplômés bauche, sur le statut de cadre et sur un salaire que « plus de trois millions d’emplois pour- se dirigent vers les métiers de l’enseigne- en adéquation avec leurs qualifications.» raient être créés d’ici les neuf prochaines ment supérieur et de la recherche, « où les On comprend d’autant mieux l’avertisse- années ». Les métiers qui en bénéficieront le besoins sont actuellement nombreux ». L’ex- ment que le risque est bien réel. Qu’ont plus ? Ceux liées à la formation profession- pert préfère donc évoquer une période où observé, en effet, à chaque creux conjonc- nelle, aux nouvelles technologies, à la com- « les mécanismes de négociation entre recru- turel, les chercheurs du département munication et aux services de proximité. teurs et recrutés vont être modifiés ». « Entrée dans la vie active » du Céreq ? Mais le court terme ? Comment gérer l’incer- Une hypothèse que Bernard Ronsin, prési- Davantage de « déclassements ». Tradui- titude ? Une fois de plus, il s’agit de limiter dent de l’Association des conseils en com- sez : des recrues surqualifiées pour les la casse. Les jeunes diplômés ne sont pas, de munication pour l’emploi (ACCE) résume tâches qui leur incombent. Lorsque le mar- loin, les plus à plaindre. Jean-François Giret, par un laconique : « Les candidats ne vont ché du travail se tend, il est fréquent de voir chercheur au Centre d’études et de recher- plus choisir, mais ils vont être choisis ». Le rap- bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 7 la crise revient

Moins d'emplois dans les services baisse de postulants, davantage attirés par Solde des réponses des chefs d'entreprise interrogés la nouvelle économie et ses promesses de sur leurs effectifs prévus (en % données CVS) bbb gains rapides. 20 un candidat se réfugier dans le premier pos- Reste une inconnue. Que va-t-il rester des 15 te offert, même s’il n’est pas forcément celui aspirations à une vie professionnelle diffé- de ses rêves. De leur côté, les entreprises, 10 rente, mises en avant depuis deux ou trois sûres d’une productivité et d’une qualité 5 ans par une nouvelle génération en quête, meilleures, embauchent un potentiel à bon 0 dit-elle, de sens et de qualité de vie ? Dans prix. « Et le mouvement se propage, relate -5 son dernier baromètre d’octobre, ORC, une

Jean-François Giret. Des jeunes issus d’écoles -10 agence spécialisée dans la communication de commerce ne décrochent pas le statut de pour l’emploi, présente les résultats des cadre qui leur est normalement accordé, tan- 1996 1997 1998 1999 2000 2001 tables rondes qu’elle organise régulière- (oct.) dis que les élèves des formations professionnel- SERVICES AUX ENTREPRISES* ment, et où elle dialogue avec des cadres de SERVICES AUX PARTICULIERS les, types BTS, etc., se retrouvent à occuper des * Hors intérim Source : Insee. Enquête trimestrielle octobre 2001 25 à 40 ans diplômés de grandes écoles de postes d’employés.» commerce et d’ingénieurs. Et, visiblement, D’autres mécanismes vont se mettre en pla- des avec un troisième cycle, pour les univer- en dépit de la conjoncture, la fièvre éthique ce. Les salaires moins attirants, donc. Mais sitaires et les sortants de grandes écoles. est toujours là. Extraits de témoignages : aussi davantage de contrats à durée détermi- D’autres, inquiets de la durée potentielle de « On veut une certaine honnêteté »; «Un née (CDD) plutôt qu’indéterminée. Les sta- la crise, choisiront la sécurité de l’emploi. Ce petit sacrifice salarial est préférable à un pos- tistiques du second semestre 2001 devraient n’est certes pas un hasard si la SNCF, par te qui ne nous corresponde pas »;«Ce que être sur ce point assez révélatrices. exemple, reçoit aujourd’hui davantage de les entreprises mettent en avant, c’est la convi- Face à ce nouveau paysage, comment vont candidatures spontanées sans avoir dopé vialité, l’organisation de week-ends… Elles réagir les diplômés ? Certains vont rentrer la pour autant sa communication recrute- n’ont rien compris »;«Une entreprise se doit tête dans les épaules et attendre des temps ment. La roue tourne ! Il y a deux ans, la d’être citoyenne »… plus cléments. Bref, vont continuer leurs étu- même entreprise publique s’inquiétait de la Les cadres continuent de placer la barre haut La crise 2001 pourrait donc réserver quel- ques surprises aux entreprises qui imagine- Fenêtre sur raient redevenir seules maîtres à bord du recrutement. Certaines ont déjà montré Des nuages sur l’ensemble de l’Europe qu’elles n’avaient pas oublié la guerre des talents qu’elles avaient dû mener lors la e ciel ne s’assombrit pas seulement en France. leurs cols blancs « se stabiliserait à 5 %, un niveau récente euphorie. D’où un certain nombre Les cadres commencent aussi à souffrir dans les faible ». L’Apec, évitant d’être alarmiste, préfère de précautions. Geler les recrutements ? Lautres Etats de l’Union européenne. L’enquête prédire « un probable tassement de la croissance des Oui, mais sans oublier de se constituer un de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) effectifs cadres ». L’année prochaine, les patrons vivier de candidatures au cas où le marché – L’Europe des cadres 2002 – publiée fin octobre français envisagent de recruter entre 115 000 et repartirait. Puis l’entretenir avec maints tente d’évaluer la perte de confiance actuelle. 135 000 cadres, un contingent qui serait en retrait de égards. Licencier des jeunes cadres ? Mieux Et encore, prévient-elle fort honnêtement 16 % à 22 % par rapport à 2001. Les Britanniques, vaut les mettre en congé sabbatique, en (en soulignant d’ailleurs la phrase dans le texte) : avec une fourchette de 160 000 à 190 000 leur versant encore quelque salaire, pour « Le sondage a été réalisé en juin, donc avant embauches prévues, imaginent un recul du même s’assurer de leur retour. Voilà les premiers septembre 2001… ». Le scénario présenté prenait en ordre (jusqu’à 25 %). Au hit-parade du moral des signes du changement de mentalité. Ils ne compte les ralentissements américain et européen, patrons, l’Italie se montre le pays le plus optimiste. devraient pas suffire. A lire la conclusion de mais pas encore les attentats aux Etats-Unis. Les La palme du pessimisme revient, elle, à l’enquête ORC : « L’ère du jeune loup aux résultats sont donc certainement en deçà de la l’Allemagne – dont les derniers indicateurs dents longues semble dépassée. Les cadres réalité. Premier chiffre : il n’y a plus que 20 % macroéconomiques la rapprochent dangereusement sont prêts à s’engager dans une relation dura- d’entreprises dans les huit pays du panel (Belgique, de la récession –, au Royaume-Uni et à l’Espagne. ble avec l’entreprise, si tant est que celle-ci ins- Italie, Allemagne, Luxembourg, Espagne, Pays-Bas, Cette dernière avec des prévisions concernant ses taure avec eux une véritable écoute, une rela- France, Royaume-Uni) qui ont déclaré, en juin, effectifs de cadres en recul de 9 points, connaîtrait tion fondée sur la simplicité et la franchise », vouloir augmenter leurs effectifs. « Ce résultat est le la situation la moins favorable depuis le début des les jeunes placent la barre plus haut. Com- plus faible depuis 1996 », remarquent les auteurs de années 1990. Le spectre de la crise de 1991 n’est bien d’entreprises vont-elles tenter de l’at- l’étude, qui soulignent néanmoins que la part des vraiment pas loin. teindre ? Combien vont véritablement patrons prévoyant une réductions du nombre de M.-B. B. modifier leurs pratiques ? L’aventure ne fait que commencer. Marie-Béatrice Baudet

8 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 EDF recrute. Relèverez-vous le défi ?

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LILLE FORMATION. Tout en rassurant ses étudiants, De notre envoyée spéciale l est 9 h 30 ce lundi matin, l’Ecole la direction ajuste ses armes anticrise, supérieure de commerce (ESC) de Lille est en effervescence. Les réorientation des cours vers les secteurs porteurs 1 700 élèves – dans leur majorité âgés de vingt à vingt-trois ans – et développement des stages s’apprêtent à rentrer en cours. IS’inquiètent-ilsI de la récession qui plane et de longue durée pourrait noircir leur avenir a priori brillant ? Pas vraiment. Les responsables de l’école n’en finissent pas de se montrer ras- surants : « Un léger trou d’air temporaire, tout cela est conjoncturel », leur a affirmé savoir convaincre. Les entreprises doivent Certes, mais les signaux d’alarme sont de Jacques Guilluy, responsable du service multiplier leurs efforts pour fidéliser leurs plus en plus nombreux. Si les étudiants qui Entreprises et carrières. « Nos indicateurs clients », scande Jacques Guilluy. Or 35 % ont entrepris leur recherche de travail en de taux d’emploi sont pour l’instant compara- de ses diplômés quittent l’ESC dotés d’une mai et juin derniers ont trouvé un poste bles à ceux de l’an dernier », insiste Jean- formation commerciale pure. Ceux-là sans difficulté, ceux qui ont repoussé leurs Pierre Debourse, le directeur général. Cure auraient donc de bonnes chances de se démarches en septembre, après les vacan- d’optimisme sagement reprise en écho par tirer d’affaire. Mais quid de tous les autres ? ces, en se disant que les entreprises les Yves-Emilien Pamart, président du bureau La communication attendraient, peinent davantage. Les nou- des élèves (BDE) : « Le cursus est fait de telle velles que leurs camarades déjà recrutés sorte qu’on ne puisse pas se planter. C’est vrai et le conseil moins généreux leur donnent du front sont plutôt sombres. qu’on commence à parler de la crise. Mais à Sur les 350 élèves diplômés en juin 2001, Yann Lepage, en année d’apprentissage ceux qui pleurent sur leur sort, je dis : “T’as 40 cherchent à l’heure actuelle du travail. chez IBM, constate, lui, « l’arrêt des recrute- peur ? Prends-toi en main, bouge-toi !” » « Un chiffre parfaitement normal trois à ments » : « On table sur une période de sta- Argument suprême utilisé pour apaiser les quatre mois après la sortie, affirme encore gnation d’un an maximum. » Alexandre de angoisses : en période de crise de l’emploi Jacques Guilluy. Si en décembre, certains Thoisien, diplômé 2001, vient de signer le – il y aurait donc une crise ? –, les postes de de nos élèves n’ont toujours pas été embau- matin même un contrat de travail en tant commerciaux résistent. Mieux, ils sont chés, alors, oui, on commencera à s’inquié- qu’ingénieur commercial chez Absys, un recherchés. « Pour continuer à vendre des ter. Et ce n’est guère avant l’année prochai- distributeur de logiciels : « Je suis soulagé produits à des acheteurs devenus frileux, il ne que l’on mesurera réellement la réces- d’avoir trouvé ! D’autant qu’un gel des faut plus que jamais savoir faire preuve d’une sion, si elle doit se confirmer : en juin, lors embauches est maintenant devenu tout à fait bonne capacité d’écoute, savoir analyser, de la sortie de la promotion 2002. » bbb

10 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 POUR FAIRE FACE À L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ DU TRAVAIL, LA DIRECTION S’APPRÊTE À MODIFIER SON SYSTÈME D’OPTIONS EN TROISIÈME ANNÉE.

bbb au marché et à faire des concessions. Après grâce à notre système d’options de troisième possible… » Certains secteurs, comme la les années dorées que nous avons connues année qui démarre en janvier, ajoute Jean- communication et le conseil, ne recrutent depuis 1996, pendant lesquelles l’offre des Pierre Debourse. Nous avons ainsi la faculté guère, concède Jacques Guilluy : « Accentu- employeurs était largement supérieure à la d’orienter nos élèves vers telle ou telle d’entre re nous avait promis mille et une embauches, demande (de l’ordre de sept offres d’emplois elles en fonction du contexte économique. et finalement il n’en est presque rien. Cap par diplômé), nos jeunes étaient devenus très Ainsi, en 1992, avons-nous arrêté l’option Gemini Ernst & Young vient également d’an- exigeants, quant à leurs salaires, leurs centres communication. Il est vraisemblable que noncer une diminution de son activité. » « Il faut d’intérêt… Peut être devront-ils s’assouplir un nous serons amenés à le faire à nouveau. De Il est vrai que Jacques Guilluy a déjà vécu apprendre à peu... » même, si nous avons été la première école à une période semblable. Responsable L’alternance et l’« année proposer l’option commerce électronique en depuis 1992 du service Entreprises et carriè- s’adapter 1993, nous pouvons également la revoir, res de l’ESC, son rôle consistait déjà à orien- de césure » sont favorisés compte tenu de la conjoncture. Dans tous les ter les jeunes diplômés dans leur recherche au marché L’ESC mise par ailleurs sur les possibilités cas, nous sommes prêts en cas de ralentisse- d’emploi à la sortie de l’école, à gérer leur qu’offre désormais son cursus. Depuis ment. » Va-t-on observer, comme cela et à faire avenir immédiat avant de passer le relais au 1996, les étudiants peuvent suivre leurs étu- avait été le cas lors de la crise de 1991, une bout de trois ans à l’association des diplô- des conces- des par la voie de l’alternance ou de l’ap- tendance au prolongement des études, une més. Son service avait été renforcé en 1993, prentissage – en convention de stage ou en fois le cursus en trois ans de l’ESC terminé ? alors que les retombées de la crise de 1991 sions. Après contrat de travail, les élèves passant trois « Franchement non, affirme Jacques Guil- touchaient encore l’établissement, qui pei- jours par semaine en entreprise – , ou enco- luy. En commercial, cela ne sert à rien. En nait à placer ses élèves. « Ah ! cette crise, les années re effectuer une « année de césure » marketing, non plus. Et en gestion, pas davan- une claque en pleine figure !, se souvient dorées, (immersion d’un an dans une société, entre tage. Seuls 10 % de nos élèves poursuivent douloureusement Philippe Evrard, respon- la deuxième et la troisième année d’étu- leurs études après leur diplôme, en finance et sable pédagogique de l’école. Pour la pre- depuis 1996, des). Cette dernière connaît un succès crois- fiscalité. » mière fois, nous avons compris ce que signi- sant depuis 1998. « Ces formules limitent le L’avenir immédiat est incertain, certes. fiait le mot chômage. C’est pour que cette nos jeunes risque de chômage, puisque les entreprises se Mais à plus long terme, il y a encore cet situation ne se reproduise plus que nous étaient constituent par ce biais un vivier de stagiaires atout majeur, qui n’existait pas en 1991, et avons revu le fonctionnement du service, le dont les compétences leur sont connues », sur lequel mise l’école : « Nous entrons dans dotant par exemple d’une base de données devenus rappelle Jacques Guilluy. « Désormais mises une période de départs en retraite massifs, relationnelles », collectant les informations en place, beaucoup mieux ancrées dans les ceux des cadres de la génération du baby- sur les stages et les offres d’emplois de tou- très habitudes des entreprises et des étudiants, boom. Récession ou pas, le flot de recrute- tes les entreprises, afin de disposer d’un ins- exigeants, elles concourent à la construction du projet ment de nombre d’entreprises – notamment trument de prévision affiné. professionnel, insiste Philippe Evrard. Actuel- les banques – ne peut se tarir. 50 % des effec- Car tout en délivrant un message de séréni- quant à leur lement, nous renforçons simplement ce mou- tifs vont devoir partir à la retraite dans les dix té, l’école est bel et bien en train d’adopter vement qui consiste à “professionnaliser” les prochaines années », rappelle David Letom- une posture défensive. A qui s’inquiète du salaire, leurs étudiants le plus tôt possible. Si nous n’avons be, directeur des programmes de l’ESC. sort des diplômés qui se destinaient au con- pas peur de la crise, c’est que nous l’avons Mais les diplômés qui se trouvent aujour- centres seil ou à la communication, Jacques Guilluy anticipée. » d’hui en situation délicate sur le marché du rétorque énergiquement : « Eh bien, ils se d’intérêt... » « Nous pouvons réagir très rapidement par travail devront-ils attendre jusque-là ? réorienteront ! Il faut apprendre à s’adapter rapport à l’évolution du marché du travail Lorraine Rossignol

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 11 On savait industrialiser la production des voitures.

Mais qui pouvait imaginer que cela aiderait les nomades à ne plus craindre le désert ?

FRANCE

ALLEMAGNE

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www.altran-group.com la crise revient Un regain d’intérêt pour le secteur public ?

EMPLOI. A la SNCF, les piles de CV des jeunes diplômés ont brusquement gonflé.

Le mouvement ne fait que commencer

a fonction publique et les besoins sont tellement énormes, un fonctionnai- entreprises publiques sem- re sur deux partant à la retraite dans les dix à blent-elles plus séduisantes quinze ans à venir, que cela ne modifiera en aux yeux des jeunes diplô- rien notre approche. Nous continuerons à faire més alors que le marché de connaître les métiers de la fonction publique l’emploi se resserre ? Il est quelle que soit la situation de l’emploi.» LencoreL un peu tôt pour le dire même si cer- Changement de décor à la SNCF qui recrute tes tout en présentant des garanties en termes tains frémissements se font sentir. La RATP, environ 650 jeunes cadres par an : les piles de de pérennité.» qui entre 2001 et 2003 recrutera 130 cadres CV envoyés par les jeunes diplômés ont brus- Résultat, la stratégie en matière de recrute- par an, n’enregistre aucune évolution du quement gonflé. Ainsi, à communication ment pourrait être rapidement revue. « Je me nombre de candidatures. EDF ne constate équivalente, le nombre de candidatures pour pose la question sur la fin d’année, explique pas non plus de mouvement particulier con- des postes cadres est passé de 2 274 en sep- Le nombre Marie-Dominique Bidault. Si ce flux naturel cernant le nombre de candidats ou les pro- tembre 2000 à 3 652 en septembre 2001. La de candidatures se confirme, je ne suis pas sûre de candi- fils. « Nous avons enregistré une hausse des même évolution est constatée pour les mois de devoir investir autant que prévu en commu- candidatures au mois de septembre, mais cela d’août, de 1 407 en 2000 à 2 579 en 2001, et datures nication générale à court terme mais bien plu- correspond à une campagne de communica- de juillet, respectivement de 2 172 et 2 834. tôt sur des postes spécifiques. Notre intérêt tion de recrutement, explique-t-on chez EDF. Des garanties pour des pourrait être de redéployer des moyens sur Nous n’avons pas ressenti d’impact particulier. d’autres actions, en particulier sur Internet.» L’entreprise n’est pas devenue une valeur refu- non négligeables postes De même, le service recrutement des cadres ge pour des jeunes diplômés soucieux de trou- Le signe d’un regain d’intérêt pour l’entrepri- de cadre de la SNCF s’interroge sur la stratégie à adop- ver un poste stable et solide. En tout cas, ce se publique au moment où la conjoncture de ter pour 2002. Plutôt qu’une communication n’est pas sensible. » Résultat, la stratégie de l’emploi se retourne ? « Difficile de le mesurer à la SNCF de masse, n’aurait-il pas intérêt à mettre en l’entreprise publique en matière de recrute- réellement, estime Marie-Dominique Bidault, place des actions ciblées sur certaines écoles, ment n’est pas modifiée. Participation à des responsable du recrutement des cadres à la est passé certaines formations et certains profils ? La salons ou publicité restent à l’ordre du jour SNCF. Il est vrai que nous avons été plus actifs de 2 274 en question n’a pas été tranchée, mais l’évolu- pour séduire les candidats et pourvoir les en terme de communication pendant deux ans tion enregistrée ces dernières semaines en 1 000 postes de cadres, en majorité jeunes et qu’il peut y avoir un effet d’inertie. Cela dit la septembre matière de candidatures spontanées suscite diplômés, proposés par EDF et GDF en 2001. conjoncture nous redevient probablement favo- des interrogations. De même, l’entreprise Côté fonction publique, c’est aussi le calme rable. La brusque progression du nombre de 2000 à songe à se constituer à nouveau un « vivier » plat d’autant que les campagnes de recrute- candidatures nous incite à penser que les jeu- 3 652 en pour 2002. « Jusqu’à présent, lorsque des can- ment ont généralement lieu au printemps nes peuvent effectivement se recentrer sur didats nous intéressaient, nous leur proposions – or, en mars 2001, la situation de l’emploi notre entreprise. C’est d’autant plus vrai que septembre un rendez-vous dans les huit jours, autrement, était encore positive – ou à l’automne, et il ces candidatures sont de qualité. Dans une nous étions sûrs de les perdre, constate Marie- est du coup encore un peu tôt pour enregis- période de récession, les jeunes cherchent 2001 Dominique Bidault. Mais à l’avenir il est possi- trer des évolutions. « Au mieux nous le ver- quand même à limiter les risques au plan per- ble que nous mettions certaines candidatures rions début 2002, dit-on au ministère de la sonnel et une entreprise comme la nôtre peut en réserve.» fonction publique. De toute manière, nos leur permettre de faire des choses passionnan- Sylvie Mignard

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 13 la crise revient THIERRY HAPPE. Pour le directeur

d’Euro RSCG Futurs, les entreprises

doivent communiquer autrement «L’arrogance auprès des candidats à l’embauche ne sera plus comme la banque et le BTP, continuent de recruter ; certaines entreprises profitent même du retrait de leurs plus gros concur- rents pour attirer les jeunes diplômés, ce qui explique le lance- de mise » ment prochain de certaines campagnes. – QUELS MESSAGES LES ENTREPRISES DEVRONT-ELLES DÉSORMAIS FAIRE PASSER AUPRÈS DES CANDIDATS ? « COMMENT LE RETOURNEMENT ÉCONOMIQUE, AGGRAVÉ PAR LES – Il me paraît clair que les campagnes développées ces dernières ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE, A-T-IL MODIFIÉ LA PERCEPTION DES JEUNES b 1988 années autour de l’épanouissement personnel sont aujourd’hui DIPLÔMÉS ? Thierry Happe, suicidaires. De même, les (rares) tentatives d’utiliser le clin d’œil – Nous disposons d’“ambassadeurs” présents dans quatorze cam- ancien humoristique pour créer une connivence avec la “cible” ne peu- pus de grandes écoles et d’universités pour suivre l’évolution des journaliste vent plus réellement fonctionner dans un environnement d’incer- représentations et des sentiments des étudiants. Je suis d’abord titude. L’arrogance, la terminologie guerrière, pourtant très en devenu surpris de l’hétérogénéité de leur niveau d’information. Beaucoup vogue dans la communication de recrutement, ne seront plus non conseil en n’ont pas réalisé l’ampleur du changement intervenu. Ils plus de mise. Je pense que nous allons assister à un recentrage sur communication, continuent à vivre dans l’état d’euphorie antérieur, et ce d’autant les messages plus classiques destinés à donner des repères fonde l’agence plus que certains secteurs continuent à recruter pour des raisons concrets. Les entreprises vont devoir expliquer, plus que jamais, Darjeeling démographiques, comme la banque. Un diplômé d’une spécialité leur business, leurs métiers. Elles devront livrer des images de soli- commerciale à bac + 2, par exemple, n’a pas du tout la même (communication dité… à condition que ces messages soient crédibles, bien sûr ! représentation de ce qui se passe qu’un jeune rentrant d’un stage de recrutement » Mais à cette dimension de stabilité doit s’ajouter celle de la aux Etats-Unis… Les candidats, qui avaient le choix entre plusieurs et interne). pérennité. Il faut pouvoir indiquer, là encore de façon crédible, propositions d’embauche, vont devoir renoncer à l’arrogance qui que l’on sera encore là longtemps. Inutile aujourd’hui de “faire le était, parfois, la leur. Ils pensaient ne pas avoir besoin d’affirmer b 1994 coup de l’appartement témoin”, pour montrer la vie merveilleuse une vocation, préférant demeurer généraliste afin d’appréhender Darjeeling est du salarié dans une équipe qui gagne ; mieux vaut se projeter toutes les facettes de l’entreprise. Cette époque est révolue. absorbée par dans l’avenir et montrer à quel point ce que l’on fait est utile. A » En revanche, une tendance lourde demeure : c’est le relativisme Havas cet égard, le concept de “développement durable” est promis à vis-à-vis du travail. Le traumatisme de 1991 – lorsqu’un père, un un bel avenir ! Il allie les notions de pérennité, de croissance et Advertising, cousin qui avaient tout donné à l’entreprise se trouvaient d’un d’harmonie, de repères solides dans un monde d’incertitude glo- dont Thierry seul coup mis à la porte – n’a pas été oublié. Dans la situation bale. L’actuelle campagne d’EDF sur “un monde meilleur” est Happe prend actuelle, cela se traduit par le fait que les jeunes diplômés n’ont typique de cette tendance. Le problème, c’est que toutes les entre- la présidence pas de réticence à rechercher la sécurité. Je pense que nous allons prises ne peuvent pas prétendre incarner ce concept… du pôle assister à une hausse massive des candidatures aux concours admi- nistratifs et dans les entreprises publiques, d’autant que les communication- – LA CRISE VA-T-ELLE REDISTRIBUER LES BUDGETS ENTRE LES VECTEURS DE besoins y sont criants. Le réflexe sécuritaire va devenir primordial. ressources LA COMMUNICATION DE RECRUTEMENT ? humaines, – Je ne constate pas de telles réorientations. Même si le message – COMMENT LES ENTREPRISES ONT-ELLES RÉAGI À LA NOUVELLE DONNE ? composé change, le cocktail Web-petites annonces-approche directe reste – Elles avaient, en fait, levé le pied sur les recrutements depuis aujourd'hui toujours le plus efficace. Mais il est certain que le besoin de sécuri- mai 2001, ne serait-ce que pour compenser le niveau d’embau- des agences té va inciter le candidat à vouloir rencontrer physiquement l’en- ches anormalement élevé de l’année 2000. Après le choc du Euro RSCG Futurs treprise, en savoir plus. Cela dit, ce n’est pas parce que les entre- 11 septembre, l’attitude dominante a été l’attentisme. En l’absen- et The Link en prises préfèrent le Web ou optimisent leurs budgets que les peti- ce de consigne des véritables décideurs, plongés dans la perplexi- tes annonces s’effondrent : simplement, une entreprise qui licen- France, Riley té, recruteurs et communicants ont cru devoir maintenir le dis- cie évite d’être présente dans la presse, que ce soit sous forme en Grande- cours antérieur. Les acteurs du marché ne disposent pas encore d’annonces… ou d’articles. » Bretagne. de perspectives stratégiques claires. Aujourd’hui, des secteurs, Propos recueillis par Antoine Reverchon

14 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001

Il n’y a pas de petit record quand on sait se dépasser.

Magali È Entrée en 1996 à la SNCF, participe à un projet régional Billettique-Monétique. È Contrôleur de gestion dans un centre de maintenance des trains en 1997. È Aujourd’hui, contrôleur de gestion pour l’Ile-de-France. È Envisage de rejoindre le département marketing.

Triathlète.

A moins de 30 ans, vous avez effectué 4 ou 5 années d’études supérieures. Vous êtes jeune diplômé ou avez une première expérience de 2 à 5 ans. Privée ou professionnelle, la vie, c’est en mouvement que vous la concevez, c’est à la SNCF que vous l’accomplissez ! Quel que soit le premier métier que vous allez occuper, la SNCF vous offre les meilleures conditions pour évoluer rapidement vers des postes à responsabilités ou vers d’autres fonctions selon vos aspirations.

Responsable commercial Fret ou Voyageurs H/F Ingénieur de maintenance du matériel roulant H/F Afin de développer la rentabilité de votre agence Fret ou de votre unité opérationnelle commerciale, De formation généraliste, électrotechnique ou électronique, vous avez la responsabilité de la vous animez et motivez votre force de vente et veillez à l’adéquation et à la promotion de votre offre. maintenance d’un parc de matériel roulant. Vous serez chargé d’études techniques dans un premier temps pour évoluer à court terme vers des postes d’encadrement. Chargé d’études marketing Fret ou Voyageurs H/F Ingénieur de maintenance infrastructure H/F Vous supervisez la réalisation des études de marché interne et externe, afin d’orienter les stratégies commerciales de l’entreprise et de contribuer à l’élaboration de nouveaux produits et services. De formation électrique ou génie civil, vous êtes responsable de la maintenance, du contrôle et des travaux effectués sur les installations fixes (voies, ouvrages d’art, signalisation, Contrôleur de gestion H/F télécommunications) d’un secteur géographique. Vous contribuez au pilotage de l’activité de nos centres de responsabilité et assurez la mise en place Ingénieur informatique H/F des nouveaux outils de contrôle de gestion. Vous êtes responsable de l’évolution des applications existantes et de la mise en œuvre de nouvelles Responsable d’exploitation d’un site ferroviaire H/F applications stratégiques pour l’entreprise. Responsable d’une entité opérationnelle, vous assurez avec votre équipe la circulation des trains Ingénieur traction H/F en qualité, sur un secteur géographique (sécurité, régularité). Vous pouvez avoir en charge l’équipe De formation technique (généraliste, génie mécanique, génie électrique...), vous êtes chargé de gérer, commerciale du site. d’encadrer et d’animer votre équipe de conducteurs de train pour couvrir les différents besoins de transport de voyageurs et de fret. Garant de la qualité et de la sécurité des Ingénieur d’études et conduite de projets H/F prestations fournies, vous optimisez les moyens mis à votre disposition. De formation génie civil (ouvrages d’art, ouvrages en terre et hydrauliques, environnement) ou génie électrique (sûreté de fonctionnement, télécoms, développement informatique de systèmes de Envoyez votre CV, accompagné d’une lettre de motivation en précisant la référence 30LM et le poste signalisation), vous assurez pour le compte de différents maîtres d’ouvrages la conduite d’études, choisi, à la SNCF, Service Recrutement des Cadres, 44 rue de Rome, 75008 Paris ou postulez en ligne d’affaires ou de projets. sur notre site.

www.sncf.com/recrutement la crise revient Les cabinets de recrutement font le gros dos

ACTIVITÉ. Les premiers signes

de ralentissement se font sentir.

Les consultants juniors pourraient en

être les premières victimes

es professionnels du recru- tement ont un cuisant sou- venir du début des années 1990 : la crise économique consécutive à la guerre du Golfe avait provoqué une LchuteL vertigineuse de leurs missions, envoyé au tapis plus du tiers des cabinets et forcé la moitié des consultants à chan- Après le 11 formation et des télécoms », témoigne Jean- indique Chantal Baudron, qui dirige un ger de métier… « Rien de tel aujourd’hui, se Paul Vermès, vice-président pour la France cabinet de 17 personnes. La prise de com- rassure François Humblot, directeur géné- septembre, de TMP Worlwide, un groupe américain de mandes a chuté de 20 % à 25 % en septem- ral de Grant Alexander, un cabinet de 120 consultants. Sur les autres secteurs, la bre et octobre, constate-t-elle, tandis que soixante collaborateurs. Les fondamentaux les filiales de baisse serait de 10 % à 20 % depuis le début le syndicat du conseil en recrutement Syn- du marché sont très bons : les départs à la groupes de l’année. L’alerte était également donnée tec admet « une petite baisse d’activité, retraite des baby-boomers ont commencé, sur les sites de recrutement, avec l’annula- mais rien de dramatique ». En Grande-Bre- alors même que les jeunes sont, eux, moins américains tion de grosses campagnes par quelques tagne, le baromètre mensuel des recrute- nombreux qu’à l’époque. » Autre motif d’es- majors de la high-tech américaine, telles ments en contrats à durée indéterminée pérer selon lui : « Les entreprises ont trop ont arrêté Cisco ou Motorola. Les annonces sur les (CDI) a enregistré en septembre sa chute la souffert du déséquilibre de la pyramide des « de façon sites emploi n’ont pourtant pas désarmé : plus brutale depuis 1997. âges que le gel des embauches avait, à l’épo- elles ont progressé de 48 % de janvier à Toutefois, les professionnels font valoir que, provoqué. » Sous-entendu : elles ne instantanée » septembre. que leurs clients diffèrent leurs embau- devraient donc pas répéter la même Mais depuis la rentrée, les annulations de ches, plus qu’ils n’y renoncent totalement. erreur… leurs recrutements tombent en cascade. Après Notamment parce que certains projets de Et pourtant ! Les premiers signes d’érosion les attentats du 11 septembre, les filiales de long terme, tels que les grands chantiers embauches du marché se sont fait sentir, au printemps groupes américains ont arrêté « de façon informatiques des entreprises, ne peuvent dernier, avec « un effondrement de 50 % des en France instantanée » tous leurs recrutements en être remis en cause, et continuent à géné- offres dans les filières des technologies de l’in- France, même ceux qui étaient en cours, bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 17 la crise revient mission dans la même entreprise. Plusieurs si réussi à sauver leur activité, rappelle Fran- cabinets indiquent ainsi avoir engrangé des çoise Dissaux-Dutriaux. Aujourd’hui, ils missions d’évaluation du dernier cercle des vont proposer des missions de mobilité ou bbb candidats présélectionnés par les entre- d’évaluation interne. » Ceux qui avaient rer du recrutement. Officiellement donc, le prises. déjà orienté leur stratégie vers une offre glo- moral n’est pas encore au plus bas, même D’autres méthodes, plus anglo-saxonnes, bale couvrant toute la palette du conseil en si le seul indicateur palpable, celui des refont leur apparition, comme cette publici- ressources humaines, comme TMP Worlwi- annonces presse, accuse une chute de 40 % té de Michael Page promettant à ses clients de, s’en félicitent. « Nous pouvons aussi bien par rapport à l’année 2000… de ne rémunérer la mission qu’au résultat faire de l’“outplacement” [du reclassement] Même s’ils n’affichent pas ouvertement (le recrutement effectif), y compris les frais que de la communication de recrutement, leur inquiétude, les professionnels du recru- des annonces. La démarche a ému le reste c’est une offre séduisante pour les clients qui tement s’apprêtent en réalité à faire le gros de la profession, attachée à l’obligation de ne veulent pas “saucissonner” leurs dos. Comment passer les frimas de la con- moyens et à des honoraires échelonnés par besoins », estime Jean-Paul Vermès. joncture alors que l’année 2000 avait battu étapes, et pour qui cette approche discrédi- Est-ce à dire que les regroupements de cabi- les records de beau temps (plus 33 % de te le rôle de conseil, la dimension de service nets vont s’intensifier ? Pas sûr. Si le sec- chiffre d’affaires) et conduit nombre de de leur métier. « Il est évident que c’est notre teur reste très atomisé en France, avec quel- cabinets à renforcer leurs équipes ? «Ne manière de réagir à la crise, concède Marc que 1 600 structures, c’est parce qu’elle est nous leurrons pas, prévient Françoise Dis- Puyoulet, mais la méthode n’est pas nouvel- composée de personnages farouchement saux-Dutriaux, qui dirige le cabinet Person- le ; nous avions essayé en vain de l’introduire individualistes, « des artisans du bel ouvra- na, spécialisé dans le secteur informatique, en France voici quelques années. » ge », selon l’expression de Jean-François il y aura des licenciements au sein de la pro- L’intégration de services périphériques au Roquet. C’est aussi cela qui avait déjà per- fession, et particulièrement de juniors. » recrutement constitue aussi une planche de mis à quelques-uns, voilà dix ans, de « Le marché est encore salut. « En 1991, nombre de cabinets se sont surnager. lancés sur le bilan de compétences et ont ain- Sabine Grandadam suffisamment actif » En période de vaches maigres, rien ne vaut le carnet d’adresses des vieux routards du métier, capables d’appeler un client par son prénom. Les jeunes consultants que l’on Fenêtre sur avait formés en binôme avec des seniors seront donc remerciés en priorité si le mar- Les sites emploi en quête de rentabilité ché se ralentit sérieusement. « Les cabinets qui dégraissent le plus sont ceux qui ont ls étaient 800 en 2000. Depuis, plusieurs dizaines Monster, « on ne se décrète pas professionnel du pratiqué le “stop and go”, recrutant de façon ont disparu. Après l’éclatement de la bulle recrutement ». La seconde voie, déjà choisie par provisoire pour faire face au boom des mis- IInternet, les sites emploi ont particulièrement apr-job.com (ex-Jobscout24) ou Jobpilot, entend sions », avance Jean-François Roquet, direc- souffert, suscitant une série de regroupements, tel le générer des revenus par une offre de service de teur associé de François Sanchez Consul- rachat par Monster (groupe TMPWorldwide) de gestion automatisée des candidatures. Des logiciels tants (45 salariés) et vice-président de nombreux concurrents, comme Jobline en France. appelés ASP (application service provider) Syntec Recrutement. « Nous vivons avec nos Pour Patrick Pedersen, patron de Jobpilot et permettent aux entreprises, qui en louent la légers sureffectifs, admet Jean-Paul Vermès, président de l’Appei, le jeune syndicat du secteur, les technologie aux sites emploi, d’automatiser les mais nous considérons que le marché est stratégies des sites face à la crise se résument à deux processus préliminaires au recrutement. encore suffisamment actif pour contenir la cri- options. La première consiste à devenir des cabinets Mais le secret de la longévité des sites emploi repose se. » Michael Page, le plus gros cabinet en de recrutement en ligne, qui présélectionnent et aussi sur une gestion maîtrisée des développements France avec 300 consultants, admet « tout rencontrent des candidats, comme l’avait tenté le et une masse salariale contenue. Avec seulement au plus une dizaine de licenciements », selon site Newmonday qui vient de disparaître, ou encore 35 personnes, Cadres-online (groupe Vivendi Marc Puyoulet, son vice-président : « Avec Jobline, avant d’être absorbé par Monster. Universal Publishing), qui vient de refondre son site, très peu de visibilité sur le marché, nous ajus- Trop cher à mettre en œuvre et commercialement peut proposer quantité d’enrichissements de son tons nos effectifs en faisant évoluer des consul- risqué, estime Patrick Perdersen, car les cabinets de contenu sans même les facturer… parce qu’il dispose tants vers les secteurs qui restent dynamiques, recrutement traditionnels, clients des sites, de synergies commerciales avec 24 publications du comme la finance ou la gestion. » pourraient en prendre ombrage. De fait, Monster a groupe présidé par Jean-Marie Messier, qui intègrent La prospection de nouveaux clients revient réorienté les consultants de Jobline vers les l’offre Web à celle des annonces presse. L’équipe en force dans une profession qui l’avait un départements recrutement du groupe. En sa qualité déjà ultra légère de Jobpilot, 68 personnes en peu oubliée. Avec des degrés divers d’agres- de « division interactive » de TMPWorldwide, janvier, a été réduite à 52. Les sites Web de l’emploi sivité commerciale. Il y a la manière douce : Monster est évidemment source d’activités de n’ont pas fini de chercher leur équilibre économique. relancer les clients qui ne se sont pas mani- conseil, mais, précise Mats Cardener, directeur de S. G. festés depuis deux ans, rappeler des candi- dats recrutés pour prospecter une possible

18 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 ENTREPRISES. Malgré les difficultés, Air France les services de recrutement continuent d’engranger les CV,

pour être prêts quand l’embellie « suspend » reviendra

ses embauches France cherche ainsi à maintenir le contact avec les jeunes diplômés au travers de diffé- rents canaux : site Internet pour faire connaî- uspension des embauches à pourrait durer entre douze et dix-huit mois », tre les métiers spécifiques au transport titre conservatoire. » La déci- précise Christine Briche, directrice des res- aérien, participation à des salons et forums, sion a été prise le 18 septem- sources humaines du personnel au sol d’Air partenariat avec certaines grandes écoles ou bre et rappelée lors du France. Emmanuel Jahan, secrétaire général encore communication sur la marque Air comité central d’entreprise de la CFE-CGC d’Air France, ne se montre France. extraordinaire d’Air France guère plus optimiste. « Sauf nouveaux événe- Rien n’avertit du gel des embauches sur la SduS 28 septembre. Une mesure parmi ments graves, les embauches qui s’inscrivent page d’accueil du site de recrutement de la d’autres « pour préserver les équilibres écono- dans le moyen terme, notamment celles de jeu- compagnie. Dès que l’on clique sur la rubri- miques et financiers de l’entreprise » à l’heure nes diplômés, devraient reprendre d’ici un an que « Cadres-Jeunes diplômés », les postes où, après les attentats du 11 septembre, le au plus tard, sinon on s’exposerait à un vieillis- proposés continuent à s’afficher, mais le tex- secteur aérien apparaît sinistré : les réduc- sement de la population, explique-t-il. Et ce te en exergue ne laisse aucun doute : « Les tions d’effectifs opérées par les compagnies d’autant que nous demandons des négocia- événements actuels nous amènent à suspendre dans le monde se comptent par dizaines de tions sur les préretraites progressives. » temporairement nos embauches. Les candida- milliers. tures que vous nous adressez seront bien trai- Maintenir le contact Faute de Il n’aura donc fallu qu’une semaine pour voir tées par nos services mais elles ne seront exploi- Air France adapter sa stratégie à la conjonc- avec les jeunes pouvoir tées qu’à la reprise de nos recrutements… » ture. Alors que la compagnie aérienne avait Mais quelle que soit la durée de cette suspen- Faute d’embaucher, le transporteur a bien recruté 3 500 personnes en 2000-2001 et pré- sion des embauches, Air France cherche recruter, la l’intention de se constituer un vivier à partir voyait l’embauche d’environ 250 cadres par désormais à adapter ses relations avec les jeu- des 21 000 candidatures de jeunes diplômés an, essentiellement de jeunes diplômés, tout nes diplômés afin d’être prête à les recruter compagnie reçues chaque année. « Nous répondrons à est désormais suspendu à la reprise de l’acti- de nouveau le jour où elle souhaitera le faire. se constitue tous les postulants et, pour les profils qui nous vité. Une partie des ex-salariés d’AOM-Air « Dans le secteur aérien, lorsque l’activité redé- intéressent, nous maintiendrons un contact Liberté en ont fait l’amère expérience. « Sur marre, elle redémarre très vite, explique Chris- un « vivier » avec eux afin de leur donner des informations les 671 d’entre eux qui avaient reçu un avis tine Briche. A ce moment-là, nous devrons sur l’évolution de l’entreprise et pouvoir leur favorable, 200 avaient effectivement signé un être capables de remobiliser immédiatement à partir des proposer de nous rejoindre le moment venu », contrat avant les événements, souligne Chris- les effectifs dont nous aurons besoin. » Air 21 000 relève Christine Briche. tian Magne, membre de l’équipe dirigeante Sur les soixante personnes que comptait le de la CFDT d’Air France. Par ailleurs, ceux candida- service de recrutement, un noyau dur sera Changement de cap qui avaient reçu une convocation pour un sta- Évolution annuelle des embauches donc conservé afin de maintenir le contact ge seront intégrés. Les autres verront leur de la compagnie aérienne tures de avec les postulants, les autres rejoignant 4 926 embauche éventuelle reportée à une perspecti- 4 831 jeunes d’autres entités, service mobilité ou direc- ve beaucoup plus lointaine. » tions des ressources humaines plus opéra- La règle est simple. Les postulants qui 3 097 diplômés tionnelles, par exemple. Toujours dans cette avaient un contrat écrit en poche rejoin- 2 390 optique de « vivier », Air France continuera dront la compagnie, ce qui est le cas de 183 reçues à proposer quelque 200 stages longs par an 1 138 des 300 cadres qu’Air France pensait embau- aux jeunes diplômés ainsi que des postes chaque cher entre avril 2001 et mars 2002. Les autres dans le cadre du volontariat international en devront attendre. Six mois ? Un an ? Plus ? entreprise. 1996 1997 1998 1999 2000 année Personne ne sait. « Nous estimons que cela Source : Air France Sylvie Mignard

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 19

Lesgalères des diplômés maghrébins depuis le 11 septembre

DISCRIMINATION. Les attentats et la crise ont rendu encore plus

difficile l’accès au marché du travail pour les jeunes immigrés

ans cette université de la banlieue pari- sienne, sur les soixante-quinze étu- diants qui ont décroché leur DUT, DtousD ont, après la soutenance de leur mémoire en octobre, obtenu un emploi, en général dans l’entreprise où ils avaient fait leur stage. Tous sauf huit jeunes. Leur point commun : ils sont maghrébins. « Habituellement, quand une société ne peut pas le garder après le stage, elle en informe le jeune. Mais à ces diplômés maghrébins, pourtant bien notés, rien n’a été dit », déplore Warda, l’une de leurs enseignantes. Cette différence d’attitude lui laisse penser que les employeurs appli- quent une discrimination raciale plus mar- quée depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, comme si en tout jeune diplômé maghrébin sommeillait un terro- riste potentiel. bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 21 attentats suites

bbb Abdellah, de nationalité marocaine, en France depuis treize ans, penche aussi pour cette thèse quand il cherche à com- Une nouvelle arme pour les victimes prendre les raisons de sa situation désas- treuse. Au chômage depuis 1998, ce jeune Malgré un arsenal législatif étoffé – code du travail et code pénal, qui prévoit des docteur en chimie qui a une bonne expé- sanctions – les procédures judiciaires restent rares en matière de discrimination. rience dans le marketing ne percevra bien- La difficulté à établir la preuve en est la principale raison. Il fallait donc renforcer tôt plus que 47 francs par jour d’allocation le dispositif, tout en tenant compte de divers textes européens : l’article 13 du spécifique de solidarité, les indemnités traité d’Amsterdam ainsi que plusieurs directives relatives aux discriminations Assedic dont il disposait depuis son licen- fondées sur le sexe (1997), le principe d’égalité entre les personnes sans ciement étant épuisées. Son moral ne ces- distinction de race ou d’origine (2000) et l’égalité de traitement en matière se de flancher, car il a le sentiment de subir d’emploi et de travail (2000). La loi contre les discriminations dans le monde du travail, qui a été adoptée un traitement particulier depuis les atten- mardi 6 novembre 2001, devrait réunir ces avancées. Ainsi, le salarié n’aura plus à tats. « Je suis inscrit dans un cercle de apporter la preuve de la discrimination dont il s’estime victime, mais simplement recherche d’emploi de l’ANPE, qui réunit des éléments laissant supposer son existence. L’employeur mis en cause devra environ dix personnes. Chacun a deux ou alors prouver que ses décisions ont été fondées sur des réalités objectives. trois entretiens d’embauche par semaine. Moi, je n’ai rien du tout. Et je suis le seul d’origine maghrébine. » Les recruteurs restent silencieux. « Avant, Moi, avec mon diplôme, mon expérience, je sources humaines, dont l’une des activités ils répondaient à mes courriers, même pour suis aussi amené à occuper un certain est le conseil en recrutement sur le marché m’annoncer un refus, ce qui me permettait niveau hiérarchique. Et je comprends que de l’emploi en France et dans les pays d’ori- de leur téléphoner pour en connaître la rai- ces postes-là ne sont plus disponibles pour gine et qui a formé un club de jeunes diplô- son. Mais depuis les attentats, je n’ai reçu les personnes issues de l’immigration. Elles més, on « redoutait, au lendemain des atten- aucun courrier. » Pas moyen non plus ne doivent plus être dans le secret des dieux. tats, que ces événements accentuent les dis- d’avoir un responsable au téléphone. « J’ai Il faut qu’elles se contentent d’être vigile ou criminations à leur égard », comme l’expli- écrit à un groupe d’assurances voici un mois maître-chien. » Ou peut-être salarié dans que Mohamed Elouahdoudi, son direc- et demi. J’ai téléphoné, depuis, deux ou trois une entreprise de nettoyage, a-t-il imagi- teur. Aussi le cabinet a-t-il organisé deux fois par semaine, en laissant à chaque fois né. Il s’est donc présenté à un tel poste, rencontres avec ce public pour discuter de mon nom à la secrétaire, qui répondait systé- mais il a été refusé. Trop diplômé, lui cette question et plus généralement de ce matiquement qu’on me rappellerait. Je n’ai a-t-on répondu. Cette situation l’« anéan- qu’ils ressentent depuis le 11 septembre. toujours aucune nouvelle. » tit complètement : j’ai toujours refusé l’idée « Les jeunes diplômés ont trouvé du travail Son interprétation est sans nuances. « Les qu’il pouvait y avoir de la discrimination à depuis cette date. Mais il y a un climat géné- auteurs des attentats étaient des personnes l’embauche. Si on a les compétences, un ral d’annulation de promesses d’embauche, bien perçues dans la société américaine, vrai chef d’entreprise ne va pas s’arrêter au qui ne concerne pas seulement les avaient un certain niveau professionnel. nom qu’on porte. Mais là, je ne sais plus Maghrébins. » quoi faire. Peut-être que ce pays ne veut « Les premiers à subir plus de moi ». Il s’est donné jusqu’à la fin Les étrangers hors UE sont nettement défavorisés de l’année 2001 avant de décider d’un les conséquences de la crise » en pourcentage éventuel retour au pays, où, pourtant, la Faouzi, directeur d’un département de TAUX DE CHÔMAGE : situation des diplômés est catastrophique. deux cents personnes dans une société de FRANÇAIS 9,4 « Je ne peux pas rester ici à vivre avec des services informatiques et d’ingénierie ÉTRANGERS UNION EUROPÉENNE 9,5 ÉTRANGERS HORS UNION EUROPÉENNE 27,7 miettes.» (SSII), apporte cependant une nuance. Pourtant, certaines personnes refusent Certes, la crise actuelle ralentit le rythme PAR NIVEAU D'ÉTUDES : I et II* IV secondaire** V*** d’entrer dans ce raisonnement. « Je ne général des embauches. Mais, « comme FRANÇAIS DE NAISSANCE 5 8,5 9,6 pense pas que les attentats aient changé dans chaque crise, les premiers à en subir les ÉTRANGERS quelque chose, avance Mohamed, diplômé conséquences sont les personnes d’origine 7,2 8,1 11,4 UNION EUROPÉENNE de Sciences-Po. Les difficultés restent identi- étrangère, auxquelles on préfère toujours un ÉTRANGERS HORS 18,2 25,9 27,2 UNION EUROPÉENNE ques. Penser que c’est à cause des attentats Européen ». A plusieurs reprises, il a eu un 30,2 DONT MAGHREB 20 33,7 que l’on ne trouve pas de travail est dange- bon CV d’un diplômé maghrébin entre les reux. Ce qu’il faut prendre en compte, c’est mains, il l’a fait circuler auprès des recru- * Niveau I et II : diplôme de deuxième ou troisième cycle ou de l'enseignement supérieur ** Niveau IV : personnes sorties des classes terminales du second cycle le ralentissement économique, la crise », qui teurs de son département, qui le refu- *** Niveau V : personnes sorties d'un des cycles courts professionnels ou avant le bac Sources : Insee, Dares-2000 réduit les embauches. Chez Maghreb Res- bbb

22 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 bbb méfiance envers les jeunes diplômés maghré- der à Ben Laden de ne pas faire exploser saient. « Je sais que l’origine du candidat Ils disent ne bins ». notre site ? » Ou bien quand ils lui ont joue dans la tête des recruteurs de ma socié- Dans les entreprises, les diplômés maghré- demandé si elle « cautionnait » ces actes. té, surtout en informatique où l’on accède travailler bins sont souvent interpellés par leurs col- « Mais pourquoi les gens pensent-ils qu’on au cœur du système. Ils se demandent ce qu’avec lègues. « Il y a des injonctions pour prendre pourrait se reconnaître dans Ben Laden ? que le client va penser. S’il ne va pas estimer position » par rapport aux attentats et au Est-ce qu’on posait ce genre de question à qu’il prend un risque et lui dire : vous n’avez des sociétés conflit actuel, observe Mohamed l’époque de Hitler ? Mon origine n’avait jus- pas quelqu’un d’autre ? » Elouahdoudi, de MRH : « Pour nous, il faut que-là jamais suscité de questions. » Lila Ce ne serait donc pas forcément les atten- « référen– adopter une position nette : condamner les s’en sort par le mépris, en leur répondant tats qui seraient la cause de cette mise à cées », c’est- actes terroristes et prendre du recul par rap- que leur « question est ridicule. Et je les l’écart, mais la crise économique actuelle port aux ripostes américaines et des autres laisse cogiter. Se justifier serait faire leur jeu, combinée à la discrimination raciale « ordi- à-dire qu’ils pays. Mais il n’y a pas eu de remarques mal- descendre plus bas qu’eux ». Depuis ces épi- naire » qui sévit en France depuis long- veillantes envers les diplômés maghrébins. » sodes, ses relations n’ont pas changé avec temps. Ahmed, qui dirige une SSII, raconte désirent ne Des réflexions et des blagues ses collègues, mais son « regard a été modi- que ses clients lui indiquent souvent qu’ils recourir qu’à fié. Finalement, ils ne sont pas si intelligents ne travaillent qu’avec des sociétés « réfé- d’un goût douteux que cela », remarque la jeune fille. rencées », un code qui signifie qu’ils dési- des informa- Certaines réflexions ou blagues paraissent D’autres, à l’inverse, saisissent l’occasion rent ne recourir qu’à des informaticiens toutefois d’un goût douteux. Lila, vingt- pour faire acte de pédagogie. Administra- européens. Pour lui, ce phénomène « ne ticiens cinq ans, titulaire d’une maîtrise en com- teur des ventes dans une société américai- s’est pas accentué depuis le 11 septembre ». munication marketing, en poste depuis un ne d’informatique, Khaled, d’origine algé- européens Faouzi estime cependant que « les atten- an, n’a pas beaucoup apprécié quand ses rienne, s’est vu demander s’il allait y avoir tats ont peut-être contribué à accroître la collègues lui ont lancé : « Tu peux deman- « la guerre sainte ». « Le ton n’était pas agressif. Cela montrait un besoin d’explica- tion de la part de mes collègues et j’ai remis les pendules à l’heure, en disant que Ben Laden ne représente pas la communauté Fenêtre sur musulmane. Que nous sommes à des années- lumière de lui. » Dès qu’il en a la possibili- Des entreprises de sécurité montrées du doigt té, il donne des explications, comme s’il avait lui aussi besoin de parler. « Cela fait ouvent ils n’ont pas eu d’autre choix que travailleurs maghrébins de la sécurité ont été avancer les choses.» d’accepter des postes dans les secteurs peu déplacés. » Une information qui « surprend » D’origine marocaine et mariée à un Fran- Svalorisants de la prévention sécurité. Mais beaucoup au cabinet de Jean-Claude Gayssot. çais, Sabah, formatrice en relation clients, depuis les attentats aux Etats-Unis, les travailleurs « Aucune instruction dans ce sens n’a bien sûr été reçoit, elle aussi, une pluie de questions de maghrébins ne semblent plus y être bienvenus. «Au donnée, explique-t-on. S’il y avait effectivement des la part des salariés qu’elle suit en stage. cours des premiers jours qui ont suivi les attentats, des exemples, ce serait tout à fait regrettable… » « Depuis les attentats, quand je me présente, prestataires de services ont pris des dispositions Forcément, les intéressés vivent mal ces situations, je suis obligée de commenter la raison de consistant à changer les horaires de travail des surtout les jeunes qui « ressentent une forme mon nom de famille franco-marocain et je salariés maghrébins pour les passer en service de nuit d’humiliation », estime Jacques Mairé, mais ils ne perçois alors, dans le regard des stagiaires, ou à les déplacer dans des sites isolés afin qu’ils ne réagissent pas « car il faut garder son emploi », plein d’interrogations. On me demande ma soient plus en contact avec le public », déplore observe-t-il. Quant aux syndicats, « ils ne semblent position sur les attentats. J’explique que l’is- Jacques Mairé, secrétaire général adjoint de l’Union pas s’être mobilisés ». Pourtant, une action syndicale lam n’a rien à voir avec cela, que le Coran nationale des syndicats autonomes (UNSA). Ces commune lui paraît nécessaire pour lutter contre ne dit pas de tuer des gens. » Pour elle, ces sous-traitants assurent que ces mesures leur sont ces pratiques racistes « qui ne peuvent avoir lieu que questions ne sont pas aberrantes dans le imposées par les clients, au prétexte d’éviter les si elles se font discrètement ». Pour Jacques Mairé, il contexte actuel. « Je les reçois comme des incidents avec le public ou les collègues. Une ne faut pas « céder lâchement à ces réflexes interrogations par rapport à une culture dif- traduction de l’amalgame qui est fait entre imbéciles. Sinon, nous risquons de nous fabriquer un férente et j’y réponds avec le plus grand plai- musulmans et terroristes. L’UNSA a écrit à Lionel ennemi intérieur, ce qui serait la pire des choses. Nous sir. Je n’ai jamais autant parlé de l’islam, du Jospin pour le tenir informé de ces faits, dont devons continuer à vivre normalement, en laissant les Coran, qu’en ce moment. » Pour elle, ces certains surviennent dans l’administration. «Au travailleurs maghrébins aux postes pour lesquels on débats constituent aussi un appui pour sa ministère de l’équipement, par exemple, reprend le avait estimé qu’ils avaient les compétences ». formation à la relation clients, où il faut syndicaliste, nos délégués ont témoigné que des F. A. travailler les notions d’« empathie, d’ouver- ture et de tolérance ». Francine Aizicovici

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 23 attentats suites Des enquêtes « discrètes » pour les CV d’EADS

SÉCURITÉ. Plusieurs mois sont nécessaires

pour recruter les futurs salariés du groupe

aéronautique européen

ment des futurs collaborateurs d’EADS, qu’il A l’issue de ce parcours, le dossier du candi- s’agisse de jeunes diplômés, des intérimaires dat est soumis, lorsqu’il s’agit de « postes ou des prestataires de services, dure plu- sensibles », à l’investigation des « services sieurs mois, tant le processus est « lourd ». officiels », comme on dit pudiquement, « Premier point, les embauches sont planifiées c’est-à-dire à la direction du personnel mili- n employé sur cinq du longtemps à l’avance : nous ne sommes jamais taire de l’armée de terre (DPMAT). « C’est groupe European confrontés à des variations d’effectifs précipi- une procédure tout à fait légale étant donné Aeronautic Defense tées ou à de brusques besoins de recrutement, les activités d’EADS touchant à la défense et à and Space Company comme ce peut être le cas de certaines sociétés la haute technologie », insiste Jean-Yves (EADS), le construc- d’informatique », assure Jean-Yves Mathon- Mathonnet. Par le biais de « discrètes » teur de l’Airbus, mais net, responsable de la coordination du recru- enquêtes de proximité, de voisinage, la La UaussiU de l’avion de combat européen Eurofi- tement en France et en Europe. Quant au DPMAT procède notamment à la vérifica- ghter, travaille pour les armées. Quand ils ne procédure parcours du candidat, « il commence par de tion des données présentée dans le CV et sont pas rangés dans des coffres-forts, des multiples rendez-vous intermédiaires, dits d’ex- par un questionnaire portant sur les voya- documents classés « secret défense » circu- débute par périence – en fait des stages de plus ou moins ges, les fréquentations… « même si l’on sait lent tous les jours dans quelques-unes de la longue durée. Cela permet de faire mutuelle- bien, rappelle Frédéric Agenet, que les respon- quarantaine de filiales du groupe en France. une série ment connaissance avant même que ne com- sables des attentats du 11 septembre présen- En matière de sécurité, ce qui, depuis les d’entretiens, mencent les procédures d’embauche propre- taient des CV parfaitement dans les normes ! attentats du 11 septembre, fait exception ment dites », explique Jean-Marc Thomas. On ne peut pas se prémunir de tout dans la vie, ailleurs n’est ici que la norme. Tout juste avec la Celles-ci consistent d’abord en une série et l’expérience montre d’ailleurs que les Jean-Marc Thomas, directeur technique et d’entretiens (avec la hiérarchie, les responsa- méchants espions n’ont pas des caractéristi- industriel, reconnaît-il que « le 11 septembre hiérarchie, bles des ressources humaines, des techni- ques faciles à reconnaître… ».Etsiun a été l’occasion de redonner un coup de mani- les ciens), parfois jusqu’à sept ou huit. L’un d’en- « veto » de la DPMAT tombe, l’embauche velle : on peut parler d’hypersensibilisation ». tre eux, approfondi, porte sur les positions est suspendue, « sans recours et sans explica- A la direction générale, le plan Vigipirate a ressources et la philosophie du prétendant concernant tions ». été renforcé. Ici, « toutes les femmes de ména- la défense, « car certains se trompent : ils per- Au final, le premier effet du 11 septembre ge portent un badge, et les bâtiments sont sou- humaines, çoivent l’aéronautique comme un lieu de liber- pour EADS a justement été de donner un mis à des règles spécifiques de circulation des des techni- té, ils viennent avant tout pour le rêve. Or, il coup d’arrêt… aux recrutements. Le groupe personnes ». Mais « les mesures déjà mises en faut aussi accepter un certain environnement, est même en pleine procédure de plan place en temps normal nous semblent suffisan- ciens, certaines contraintes ». Usant de ce « filtre social, des suppressions d’emplois sont tes », affirme Frédéric Agenet, directeur du obligatoire » et croisant ces « différents éclai- annoncées, notamment dans les filiales de la développement des ressources humaines. parfois rages », le processus permet d’obtenir «un région parisienne. Les embauches se poursui- Les mesures de contrôle à l’embauche n’ont taux d’erreur très faible ». Jean-Marc Thomas vent toutefois dans deux secteurs bien jusqu’à sept donc pas été renforcées… parce que la procé- ajoute qu’il faut « que le candidat fasse lui- ciblés : le programme de l’Airbus 380 et… la dure courante est déjà jugée suffisamment ou huit... même preuve de clarté et de transparence, sécurité ! précautionneuse. Le parcours de recrute- afin d’éviter les incompréhensions mutuelles ». Lorraine Rossignol

24 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Jeunes diplômés

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a crise qui commence à UNIVERSITÉS. DESS et mastères spécialisés frapper le marché de l’em- ploi des jeunes diplômés se développent d’année en année ne fait pas que des mal- heureux. Les responsables pour répondre aux besoins des entreprises des programmes de troi- LsièmeL cycle gardent le sourire. « L’inscrip- et d’étudiants désireux d’enrichir leur CV tion en MBA est contracyclique », explique l’un d’entre eux, en poste dans une gran- de école de commerce européenne. Si l’on se réfère au précédent de 1991, les étu- moins large qu’aujourd’hui. La mode était les », de type diplôme d’études supérieu- diants, confrontés à la perspective de trou- alors à la « double compétence » : les éco- res spécialisées (DESS). Les grandes éco- ver plus difficilement leur place au soleil, les de gestion proposaient aux ingénieurs les, soucieuses d’étendre leur périmètre ont tendance à prolonger leurs études, de se former au management, tandis que au-delà de leur cursus « classique » et pour au moins deux raisons. Primo, ils les filières scientifiques offraient aux com- d’installer leur excellence académique à espèrent que le marché s’améliorera pen- merciaux l’opportunité d’exercer leur des niveaux jusqu’ici réservés aux universi- dant la durée de ce cursus complémentai- talent sur des technologies appréciées des tés, ont également étoffé leur offre de for- re. Deusio, ils comptent, en ajoutant une entreprises. mations de troisième cycle. Elles ont créé, corde à l’arc de leurs compétences, aug- Depuis, deux mutations majeures sont par exemple, des « mastères spécialisés » menter la valeur de leur curriculum vitae, intervenues dans le paysage de l’enseigne- (MS), un label qui leur est propre. Mais et donc leurs chances de trouver un ment supérieur français. Les universités, elles ont aussi mis en place des cursus non emploi. reprenant confiance dans la valeur de labellisés ou des coopérations avec les uni- Il y a dix ans, la gamme des choix pour leurs formations, ont multiplié les forma- versités autour de formations doctorales. poursuivre ses études était beaucoup tions de troisième cycle « professionnel- bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 27 troisièmes cycles

féminine, « Ingénierie Internet » à l’Insti- sont appliquées les nouvelles technolo- tut national des sciences appliquées gies » : DESS « Nouvelles technologies et bbb Lyon ; « e-banque » et « Webmarketing » handicaps sensoriels et physiques » à Il faut donc vraiment y mettre du sien à l’ESC Grenoble… Parce que l’objet des Paris-VIII, qui propose également un pour ne pas trouver sa couleur dans le mastères est par définition « très pointu », DESS « Psychologie du travail, ressources nuancier de troisièmes cycles offert par qu’il « correspond à des besoins ciblés, des humaines, nouvelles technologies de l’in- les grandes écoles et les universités (voir niches », leurs thématiques, disparates, formation et de la communication », tan- la base de données du site Internet du échappent à une tentative de classifica- dis que Strasbourg-I crée un troisième Monde, www.lemonde.fr/education/3ecycle). Les DESS sur tion rigoureuse. Certains se comportent cycle « Utilisation des technologies de l’in- « Un très gros effort quantitatif a été fait en électrons libres : ainsi remarque-t-on formation et de la communication dans par les universités depuis trois ans », insiste l’entrepre- la naissance d’un mastère « directeur tech- l’éducation et la formation ». Francine Demichel, directrice de l’ensei- nique du spectacle vivant » à l’INSA Lyon. L’arrivée massive de DESS gnement supérieur. Signe concret de cette neuriat, Des dizaines de DESS étant habilités dans de droit et d’économie volonté de développement, les étudiants l’écologie les universités chaque année, il semble en DESS peuvent, depuis cette rentrée, téméraire, là encore, de chercher à y déce- Sur les deux cent cinquante nouveaux bénéficier d’une bourse fondée sur des cri- ou l’aména- ler des préférences ou, inversement, des DESS habilités cette rentrée par le minis- tères sociaux, qui vient compléter la oublis caractérisés. Toutefois Francine tère, Francine Demichel note enfin l’arri- bourse au mérite déjà existante. Quant à gement du Demichel constate « depuis deux ans un vée massive de DESS de droit et d’écono- Joël Manin, délégué général de la Confé- développement certain des DESS s’adres- mie, complémentaires entre eux : « Les territoire ont rence des grandes écoles, il atteste «un sant aux scientifiques purs, alors que les établissements nous demandent la création accroissement régulier sur la durée, du nom- la cote DEA prédominaient en la matière » : « Per- de troisièmes cycles groupés par grands bre de troisièmes cycles proposés par les éco- fectionnement en analyses chimiques et champs disciplinaires. » Ainsi remar- les d’ingénieurs et de commerce depuis spectroscopique » à Aix-Marseille-I, que-t-on la création des formations l’ouverture des premiers mastères, en « Sources électrochimiques d’énergie » à « Droit et sciences des pollutions et des 1986 ». Une trentaine de nouveaux mastè- Amiens… nuisances » à Aix-Marseille-III, des DESS res a ainsi été accréditée par la Confé- Par ailleurs, alors que « les DESS de psycho- « Droit des produits de santé » et « Mana- rence des grandes écoles au printemps logie prévalaient jusqu’à présent dans le sec- gement de la qualité des produits de san- 2001, portant leur total actuel à 300, teur des sciences humaines, on assiste à une té » à Paris-V, et à Montpellier-I, d’un fréquentés par quelque 4 000 étudiants. diversification dans ce domaine, auquel DESS « Droit des établissements de La mode de l’e-business et santé ». Une quinzaine de nouveaux diplômes de l’e-learning se maintient d’études approfondies (DEA) ont égale- Ces créations récentes reflètent les ten- ment été habilités par la direction de la dances du marché et les attentes des entre- recherche du ministère pour cette ren- prises, puisqu’« un mastère n’est jamais Toutes les formations en ligne trée, et sept écoles doctorales ont été créé exnihilo », rappelle Joël Manin : ten- ouvertes : « Nous avons examiné peu de dance confirmée de la vogue des forma- dossiers, car nous incitons surtout les établis- La multiplication des formations de troisième cycle rend le tions à l’entrepreneuriat ; engouement choix des études après un second cycle (la maîtrise), après sements à regrouper leurs DEA et à favori- pour l’écologie « au sens scientifique », la fin d’un cursus en école ou encore après quelques années ser l’interdisciplinarité au sein des écoles c’est-à-dire la gestion des projets et des d’expérience professionnelle, de plus en plus difficile. doctorales. Du coup, des tendances fortes risques (mastère « Maîtrise et gestion des La chaîne Education du site Internet du Monde ne peuvent encore se dégager quant aux risques naturels, urbains et industriels » à (www.lemonde.fr/education/3ecycle) donne accès à une choix des matières enseignées », explique l’Ecole nationale des travaux publics de base de données présentant 3 500 diplômes d’études Maurice Caraboni, responsable du bureau l’Etat) ; intérêt pour l’aménagement du supérieures spécialisées (DESS), mastères spécialisés (MS), des formations doctorales au ministère. Il territoire (« Développement local et amé- diplômes de recherche technologique (DRT) et diplômes existe cependant un fort penchant pour d’études approfondies (DEA) ouverts dans les universités et nagement des territoires » à l’Ecole natio- les sciences, en particulier la biologie les grandes écoles. nale du génie rural et des eaux et forêts, (DEA « Bases fondamentales des nouvel- Ces fiches présentent des renseignements pratiques et des « Travailler avec les collectivités locales » les thérapies cellulaires et moléculaires » éléments d’évaluation recueillis auprès des établissements : à l’ESC Grenoble…). à Paris-XII, « Systèmes bio-organiques et partenariats avec des institutions étrangères, Quant à la mode de l’e-business et de professionnalisation des cursus, insertion professionnelle. bio-inorganiques » à Paris-XI) et les l’e-learning, « et tout ce qui commence par La recherche d’une formation peut être affinée par secteur nouvelles technologies (« Arts e», elle se maintient malgré l’« e-crash », d’activité, fonction et ville, ou encore selon le public numériques » à Poitiers, « Audiences, selon Joël Manin : mastères « Intégrer accueilli : étudiants, salariés ou demandeurs d’emploi, tous réception, usages des médias et du Internet/Intranet dans l’entreprise », publics. multimédia » à Paris-II). « e-business » à l’Ecole polytechnique Lorraine Rossignol

28 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Rencontres à haute valeur ajoutée

Audit conseil Corporate Finance Expertise et conseil PME/PMI Chez PricewaterhouseCoopers, premier prestataire de services intellectuels dans le monde, nous pensons que ce sont les rencontres qui révèlent les talents. Que de l'échange naissent de nouvelles expériences, de nouvelles façons de voir les choses... et de nouvelles expertises. Avec des collaborateurs de tous âges, de tous profils et de tous horizons, nous disposons d'une source intarissable de partage d'expériences et de transmission des savoir-faire. La diversité de nos clients, la variété de leurs problématiques sont des défis que nous relevons chaque jour, au contact d'interlocuteurs de haut niveau et de projets internationaux. De la conjugaison de ces expériences naissent des solutions qui nous permettent de révéler d'autres talents, de développer d'autres expertises,... et d'emmener les entreprises plus loin. Diplômé d’une Ecole de commerce, d’une Ecole d’ingénieurs ou d’une Université, consultant débutant ou confirmé, découvrez les carrières que nous vous proposons en vous connectant sur : www.pwcrecrute.com Les candidatures peuvent être adressées sous la référence MC/11/01 à PricewaterhouseCoopers - 32, rue Guersant - 75017 Paris. troisièmes cycles « Nous allons former des “déontologues” »

FRANÇOIS BEAUJOLIN. Le président responsables”. Celle, précisément, à laquelle ce DESS se propo- se de former de jeunes compétences. de la Fondation des droits » Le concept d’“audit social” s’est élaboré au cours des vingt dernières années. Les premières définitions datent de 1976. de l’homme au travail Elles ont été données par l’OCDE. Il s’agissait, alors, d’encadrer le management des multinationales américaines. Aujourd’hui, a créé le DESS Audit social dans le contexte de la mondialisation, les entreprises affron- tent de nouveaux courants. L’actionnariat des grands groupes b Après HEC, une et sociétal à l’université Paris-XII. a changé, par exemple. Il s’apparente plutôt à une mécanique licence de abstraite à la recherche de rendement pour les fonds gérés. De sciences Une première en France même, aujourd’hui, la pression des acteurs extérieurs – con- économiques, sommateurs, défenseurs de l’environnement, institutions inter- Sciences Po et nationales, etc. – se fait de plus en plus forte. Ils contraignent un doctorat en les entreprises à revoir, en amont, leurs modes de management « COMMENT ET POURQUOI VOUS EST VENU LE DÉSIR DE CRÉER LE DESS sciences et et d’élaboration de stratégies. AUDIT SOCIAL ET SOCIÉTAL À PARIS-XII ? gestion, François » La floraison, ces derniers temps, de “chartes éthiques” ou de – La création de ce DESS a d’abord été motivée par mes expé- Beaujolin a, “codes de conduite” en est un signe. Les diplômés de notre riences et ma “culture” de gestionnaire des ressources humai- notamment, DESS vont aider à mieux élaborer ces systèmes de valeurs – qui nes. J’ai beaucoup travaillé sur les questions de qualification dirigé de la s’adossent aux valeurs des droits humains fondamentaux –, à des ouvriers spécialisés, d’insertion des jeunes en difficulté, contrôler leur application au sein des entreprises, et surtout, à mission de discriminations dans le travail. Cela m’a amené, notam- aider les acteurs internes à se les approprier. Nouvelles ment, à créer, en 1998, la Fondation des droits de l’homme au qualifications au travail. Le contenu et la conception de ce DESS me paraissent – COMMENT SE CONCRÉTISERA CETTE FORMATION, EN TERMES D’EM- ministère du cohérents avec l’ensemble de ces pratiques antérieures. PLOIS, DE CARRIÈRE ? travail. » Par ailleurs, sa thématique est, me semble-t-il, d’actualité. – Nos élèves – ils sont vingt-deux cette année, et ont, pour l’es- Depuis quelques mois, les débats fleurissent, concernant la sentiel, suivi des études de gestion ou de droit – pourront deve- responsabilité sociale des entreprises. La Commission euro- b Il répartit nir soit “déontologues” dans des groupes à dimension interna- péenne a publié en juillet un Livre vert à ce sujet et organise aujourd’hui son tionale, soit conseillers dans les services d’audit interne des un colloque – “La responsabilité sociale des entreprises à temps entre la entreprises. Jusqu’à présent, les audits sociaux étaient réalisés l’agenda de la politique sociale européenne” – les 27 et direction du DESS par des experts financiers qui n’en maîtrisaient ni les métho- 28 novembre à Bruxelles. Ce type de débat sera de plus en plus qu’il vient d’ouvrir des, ni les contenus. présent à l’avenir. Je crois qu’il existe une réelle demande des à Paris-XII-Val- » Formés par des professionnels français et étrangers (représen- jeunes et des salariés à suivre une formation en ce domaine. de-Marne, son tants de l’Union européenne, du Conseil de l’Europe, de l’Orga- J’ai même été surpris de constater à quel point les quarante nisation internationale du travail…), les étudiants pourront éga- activité de candidats au nouveau DESS de Paris-XII en avaient tout à fait lement mettre leurs compétences au service d’organisations consultant et la saisi les objectifs. Ils ont parfaitement identifié le sujet et ses non gouvernementales ou de syndicats professionnels. Saviez- présidence de la implications. vous que 40 000 audits sociaux ont été réalisés dans le monde Fondation des en 2000 ? Je ne me fais pas de souci : ils trouveront du travail ! » droits de – SI CE DESS RÉPOND À UNE ATTENTE, QUELLE EST-ELLE ? Propos recueillis par – Il s’agit du premier diplôme de ce type en France, alors qu’il l’homme au Lorraine Rossignol en existe plusieurs au Royaume-Uni et au Danemark, pays travail qu’il a pionnier en la matière. Là-bas, plusieurs entreprises dévelop- créée en 1998. Renseignements : Ecole supérieure des affaires, 80 avenue du Général-de-Gaulle, pent depuis dix ans une démarche d’entreprises “socialement 94 009 Créteil Cedex. Tél. : 01-45-17-66-30. e-mail : [email protected]

30 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001

Des à études Un l’étranger ? investissement mal payé enretour

EUROPE. Le flot d’étudiants souhaitant suivre des études à l’étranger

ne cesse de grossir, poussant les universités et les Etats

à faire évoluer la réglementation

ls sont aujourd’hui très exacte- 14 821, soit deux fois moins. Toute extrapo- versités ne peuvent désormais ignorer ment 742 547, étudiants ou lation statistique est cependant délicate. cette réalité. anciens étudiants, à avoir séjour- Quoi qu’il en soit, la mobilité étudiante L’idée selon laquelle une expérience interna- né entre 1987 et 2000 dans une semble être le parent pauvre de la politique tionale est un « plus » sur un CV semble université étrangère européenne, d’intégration de l’Union européenne. Les aujourd’hui frappée au coin du bon sens, durant sept mois en moyenne. Et effectifs concernés ne représentent que tant la « mondialisation » paraît un horizon IilI ne s’agit là que des bénéficiaires des bour- 10 % du nombre d’étudiants européens et économique indépassable. Bien des étu- ses du programme communautaire Eras- les bourses Erasmus ne couvrent que la diants espèrent, en profitant d’un échange, mus, lancé en 1987. Il faut donc y ajouter le moitié des dépenses supplémentaires dues décrocher ensuite un emploi à l’étranger ou contingent Erasmus de l’année universitai- à la mobilité. Enfin, 20 % des étudiants ne en lien avec les activités internationales de re 2000-2001 (sans doute plus de 120 000), voient toujours pas leur séjour pris en leur employeur. Les plaquettes des écoles ne et surtout les étudiants partis sans passer compte dans leur cursus d’origine, et 55 % cessent de vanter le mérite de leurs innom- par ce programme ! Il faudrait alors peut- doivent prolonger la durée de leurs études brables partenariats, qui permettront de lan- être doubler le chiffre : en 1997-1998 par pour compenser leur absence ! Le plus cer une (future) carrière internationale. exemple, Eurostat recense 30 872 étudiants étonnant est donc de voir le flot des partici- Mais une enquête menée pour la Commis- français inscrits dans d’autres pays de pants au programme grossir inexora- sion par deux chercheurs de l’université de l’Union, alors qu’Erasmus en comptait blement. Ni le marché du travail ni les uni- bbb

32 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 bbb La mobilité nelle (statut, durée de la recherche) ne diffè- nationale. « Ceux qui partiraient étudier à Kassel (Allemagne) sur l’insertion profes- re guère, et la rémunération brute annuelle l’étranger dans l’idée de mener ensuite une sionnelle des bénéficiaires d’Erasmus trois internatio- des « mobiles » est à peine supérieure carrière internationale s’exposent à des désillu- ans après leur séjour à l’étranger, tempère nale des (32 000 contre 29 400 euros). « La mobilité sions », prévient ainsi Françoise Dany. Ce ce bel enthousiasme. Sur un échantillon de internationale des cadres augmente beau- sont plutôt les contacts noués avec des entre- 789 anciens étudiants « mobiles » au milieu cadres coup moins rapidement que la mondialisation prises locales au moment du séjour qui des années 90, ils constatent que seuls 20 % des affaires, observe Françoise Dany, profes- offrent le plus d’opportunités. Car les entre- d’entre eux travaillent à l’étranger et 22 % y augmente seur à l’EM Lyon, spécialisée dans la gestion prises étrangères voient d’un bon œil un can- sont régulièrement envoyés par leur moins vite de carrières. On ne part à l’étranger, en poste didat déjà familiarisé avec leur culture natio- employeur, contre respectivement 5 % et ou en mission, que lorsque cela est vraiment nale. 10 % pour un échantillon comparatif d’an- que la nécessaire. » La « tournée » des filiales étran- Lorsque l’expérience internationale ou la ciens étudiants « non mobiles ». Les auteurs gères, vantée comme le nec plus ultra du maîtrise d’une langue étrangère étaient l’ex- notent que les deux tiers des « mobiles » mondiali- début de carrière des « hauts potentiels », ception, elles pouvaient être immédiate- déclarent avoir souhaité travailler à l’étran- n’existe que dans une poignée d’entreprises ment valorisées par le recruteur. Cela reste sation des ger : moins de la moitié d’entre eux y sont montrées en exemple, mais dont le volume valable lorsque l’entreprise s’intéresse à des parvenus. affaires de recrutement est loin d’égaler le nombre marchés « exotiques » comme la Chine, le De plus la qualité de l’insertion profession- de diplômés qui ont eu une expérience inter- bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 33 mobilité internationale

bbb lement dans une culture étrangère. Nous som- Un flot croissant d'échanges Japon, l’Amérique latine. Mais lorsque l’ex- mes en fait en train d’assister à l’émergence Nombre d'étudiants bénéficiaires du programme Erasmus périence est européenne ou nord-américai- d’une nouvelle norme de recrutement, qui en milliers 120 ne, elle est de moins en moins une garantie dévalorisera ceux qui ne pourront pas en EUROPÉENS* 110 134 d’accès à des fonctions internationales. Les arguer », note Françoise Dany. 100 DONT FRANÇAIS deux chercheurs allemands de Kassel consta- Une harmonisation 80 tent d’ailleurs que la proportion de diplômés 60 « mobiles » déclarant utiliser dans leur acti- pédagogique en marche vité professionnelle les compétences acqui- Il est en effet frappant de constater que, 40 16 824 ses lors de leur séjour est en moyenne de parmi les retombées bénéfiques de leur 20 6 points inférieure à ce qu’elle était dans une séjour, les étudiants passés par Erasmus pla- 0 enquête similaire portant sur les (encore cent en premier lieu, non pas leur carrière 1987- 88- 89- 90- 91- 92- 93- 94- 96- 97- 98- 99- rares) étudiants Erasmus partis à la fin des (58 %) ou leur revenu (20 %), mais « de nou- 88 89 90 91 92 93 94 95 97 98 99 00 années 1980. velles manières de réfléchir » (79 %), « la con- TOTAL DEPUIS 1987 : 742 547 EUROPÉENS DONT 120 069 FRANÇAIS Le séjour à l’étranger agirait plutôt comme naissance d’une autre culture » (89 %), et *11 pays, puis 14 en 1992, 16 en 1994, 23 en 1998, 30 en 2000 Source : Commission européenne un « signal » à l’attention des recruteurs. «Il surtout « le développement personnel » permet surtout aux entreprises de présumer (96 %). Jean Michel, responsable des rela- des Ponts et Chaussées, rappelle que les que le candidat pourrait s’immerger plus faci- tions internationales de l’Ecole nationale pionniers des échanges internationaux étaient partis d’un souci pédagogique. Il s’agissait de briser le carcan d’un académis- me rigide. Mais cette logique d’ouverture, bien vite Fenêtre sur relayée par la pression des étudiants en faveur de la mobilité, « nous fait progressive- Karine dans les brumes d’Ecosse ment passer de cursus intégrés et articulés à des cursus constitués de briques que l’on pour- e groupe pharmaceutique américain Abbott, qui a qui me passionnait et effectué un séjour linguistique pour ra piocher dans plusieurs établissements, ou racheté l’allemand Knoll, il y a quelques mois, a progresser en anglais. Après avoir réussi le TOEC [le test encore sur Internet ». Les critères d’obten- Ldécidé de transférer la production de l’usine de de niveau d’anglais des universités britanniques], j’ai tion des certifications d’ingénieurs aux Valenciennes du laboratoire vers d’autres unités choisi les modules que j’allais suivre à Glasgow en Etats-Unis ont d’ailleurs été redéfinis selon européennes. Karine, trente ans, ingénieur qualité sur accord avec mon directeur des études, et je suis ce modèle par l’Abet (Accréditation Board le site, a accepté de suivre le mouvement. Mais cette partie ! » Bien sûr, il a fallu s’adapter à l’accent of Engineering and Technologies) l’an der- perspective de mobilité « forcée » ne l’inquiète pas rocailleux des Ecossais, au climat pluvieux et à un nier. L’enseignement supérieur européen outre mesure. Il est vrai que la jeune femme possède système éducatif britannique bien différent de celui de demain, que décrivent Jean Michel et quelques atouts dans son CV : un diplôme d’ingénieur des grandes écoles. « Au-delà du bénéfice linguistique, Lord Ralf Dahrendorf, l’ancien recteur de la obtenu à l’Ecole nationale supérieure de chimie de c’est un enrichissement personnel : on acquiert plus de London School of Economics, offrira ainsi Toulouse, un DESS contrôle des médicaments à maturité, on développe ses facultés d’adaptation, on un « patchwork de modules, enseignés par Paris-XI - Orsay et… une année passée à l’université de apprend à travailler avec des gens de culture différente… des instituts indépendants empruntant à plu- Strathclyde, à Glasgow, en Ecosse. « A l’heure où les Et puis, ça ouvre des horizons. Le partenariat de sieurs disciplines, et recombinés en fonction entreprises – et particulièrement le secteur Strathclyde avec le groupe néerlandais Shell m’a donné du projet personnel de l’étudiant ». pharmaceutique – s’internationalisent, cette expérience l’opportunité de partir neuf mois en stage dans un La généralisation à l’ensemble des universi- à l’étranger est incontestablement un plus », estime laboratoire de cette entreprise, à Amsterdam. » tés européennes du système de crédits Karine. A la fin de sa deuxième année d’école Lorsqu’elle a passé ses entretiens d’embauche, la ECTS (European Credit Transfer Sys- d’ingénieur, elle avait décidé de se spécialiser en jeune femme a tout de suite remarqué l’intérêt des tem) – c’est-à-dire cumulables et transféra- chimie analytique. Petit hic : on n’enseigne pas cette employeurs pour son cursus européen. Le fait qu’elle bles d’un établissement à l’autre – décidée option en troisième année à Toulouse, mais à… n’ait pas effectué sa troisième année d’ingénieur en en mai à Prague par les ministres de l’éduca- Strathclyde, une des universités partenaires de son France n’a pas suscité de méfiance particulière de leur tion, va dans ce sens. « Si les universités et école dans le programme European Credit Transfer part : « Ils ont posé des questions, c’est vrai, sur les grandes écoles françaises l’acceptent, après System (ECTS) – qui permet de valider des périodes motivations de mon choix et sur le contenu des modules quelques combats d’arrière-garde, conclut passées à l’étranger pour obtenir le diplôme de son que j’ai obtenus à Glasgow, constate-t-elle. Mais ils ont Jean Michel, ce sera en grande partie parce université d’origine. « L’ECTS permet de faire d’une très vite compris que je n’étais pas partie là-bas pour qu’elles auront expérimenté, grâce aux échan- pierre deux coups, explique Karine. J’ai en même temps faire du tourisme ! » ges d’étudiants, l’impossibilité de maintenir validé ma troisième année d’ingénieur dans le domaine Nathalie Quéruel une pédagogie linéaire lorsqu’on a cinq natio- nalités dans un amphi ! » Antoine Reverchon

34 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 L’automobile évolue. Tout change très vite. Notre environnement est passionnant. Pour construire le futur, PSA PEUGEOT CITROËN fait appel à la créativité de ses équipes dans toutes ses fonctions. Vous avez plus d’une idée. Le mot “oser” a un sens pour vous. Vous pensez que l’innovation, c’est d’abord un état d’esprit. Deuxième constructeur européen, sixième constructeur mondial (plus de 2,8 millions de véhicules vendus dans le monde en 2000), PSA PEUGEOT CITROËN vous offre un terrain d’expression et d’accomplissement personnel. Vos atouts de carrière : formation, richesse et diversité des métiers, trajectoires France et International, mobilité fonctionnelle et très larges possibilités d’évolution. People with imagination*

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Laissez vos idées s’exprimer mobilité internationale

VIVIER. Les salariés de GE Medical Systems,

dans les Yvelines, sont de 38 nationalités différentes.

Immersion dans cette tour de Babel moderne Marijke, François et Filippo, cadres européens ouvrant le ronron du distributeur automa- tique de boissons, les discussions vont bon train. Ici, la pause café est toujours une CimmersionC instantanée dans une tour de Babel moderne : on peut entendre parler cinq langues à la fois. Et même plus. A Buc, au fin fond des Yvelines, en région parisien- LA NÉERLANDAISE ne, la division Europe de GE Medical Sys- MARIJKE, 32 ANS, tems, une société appartenant au conglo- ET l’ITALIEN mérat américain General Electric (GE), réu- FILIPPO, 31 ANS : nit 38 nationalités sur un effectif de 1 674 « L’APPARTENANCE personnes. Et chacun met un point d’hon- CULTURELLE neur à prononcer correctement le prénom VIENT AU SECOND de son collègue, faute de parler sa langue. PLAN. » Voilà, en l’occurrence, ce qui séduit cha- que matin Marijke Blieck, jeune Néerlan- versité Erasmus de Rotterdam. Les recru- internationaux. Avec son collègue italien daise de trente-deux ans, responsable teurs de GE la remarquent : en 1995, elle Filippo Barbero, il a longuement planché d’une équipe de quinze personnes au mar- rejoint l’équipe de Medical Systems à Buc. sur un projet de financement pour la keting et à la communication. François Clérin, trente-six ans, a quant à Turquie. L’identité même de cette jeune femme lui grandi et fait ses études en France. Filippo est, chez Medical Systems, une s’enracine dans la mixité culturelle. Elle a « Dans les années 1980, il était encore assez sorte de « mentor », une « ceinture noi- trois ans quand ses parents quittent les rare de faire une partie de ses études à re » de l’approche des process et de la qua- Pays-Bas pour la France. Marijke fera sa l’étranger et de parler plusieurs langues », lité. Ingénieur en électronique de forma- scolarité dans le système éducatif français se souvient-il. Après l’IEP de Paris, filière tion, ce jeune homme de trente et un ans jusqu’à ses quinze ans. Nouveau déména- service public, et un DESS banque et finan- avait bénéficié, dans son université poly- gement, vers les Etats-Unis cette fois, où la ce à Dauphine, il entre à la Société géné- technique de Turin, du programme Eras- jeune fille devra apprendre l’anglais en rale, au département international. Mais mus, qui l’avait conduit pour un an à accéléré et s’adapter à un autre système l’envie de s’expatrier le démange : il finit Dublin, où il est ensuite retourné pour fai- scolaire. Après un bachelor’s degree par décrocher un poste dans la filiale de la re son doctorat. C’est en lisant le Sunday (bac + 3 ou 4) en relations internationales Société générale à New York, où il restera Times qu’une annonce « sympathique » de à Boston, elle enchaîne un MBA à Stan- cinq ans. A son retour, il connaît le spleen GE l’attire. Comme Marijke, Filippo com- ford, puis retourne aux Pays-Bas, « pour des anciens expatriés, et se laisse séduire mencera chez GE par une formation, un découvrir mon pays », dit-elle amusée, et par GE, qui le recrute en deux heures en parcours de deux ans qui s’apparente plu- suivre une spécialité « business » à l’uni- raison de son expertise en financements bbb

36 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 dans un environnement international que et par des programmes de développement l’on teste », estime Filippo. des compétences managériales où l’on Paradoxalement, la formation de profils inculque aux cadres une « vision globale » « européens », ou plutôt internationaux, des affaires. Ou encore par les déplace- passe d’abord, chez GE, par une harmoni- ments quasi hebdomadaires à l’étranger. sation. L’entreprise se soucie certes de « Et malgré tout, je suis restée très dutch !», créer un vivier de talents issus du monde ponctue Marijke. L’origine culturelle est la entier, mais la priorité reste d’épouser le bienvenue quand il faut, par exemple, éla- FRANÇOIS, 36 ANS, modèle de management du groupe. Le borer un projet local. « Pour coordonner un A TRAVAILLÉ dénominateur commun, ce sont donc les projet, nous prendrions un Allemand en Alle- CINQ ANNÉES valeurs, la culture du groupe, et ses métho- magne et un Français ici. C’est indispensa- AUX ÉTATS-UNIS des de travail. « Nous sommes tous diffé- ble pour se placer sur le même terrain que le AVANT rents, mais avec des points communs, expli- client », explique Francis Bailly, un senior D’INTÉGRER que Filippo. L’appartenance culturelle vient de GE Medical Systems qui est un peu le GE MEDICAL au second plan ». Par le passé, l’entreprise modèle des jeunes cadres. D’ailleurs, les SYSTEMS a délivré une formation à « l’intercultu- services commerciaux restent très « natio- EN FRANCE. rel », notamment pour mieux comprendre naux ». les approches asiatiques, mais ce n’est plus Mais l’appartenance culturelle nourrit aus- bbb le cas. Aujourd’hui, ces adaptations se réali- si la réflexion commune, quel que soit le tôt à une « formation-action », puisque les sent à travers le brassage des nationalités sujet. Lors d’une session de « brainstor- jeunes recrues se voient confier des mis- ming » autour d’une table, « nous commen- sions opérationnelles avant de se retrou- çons par coller des Post-it partout sur les ver, à Londres, à Paris ou ailleurs, pour murs, ils résument la perception de chacun « croiser leurs expériences ». d’entre nous, raconte François. Aucune Les services commerciaux Clés idée, aussi farfelue soit-elle, n’est écartée », ce qui veut dire que le tempérament et les restent très « nationaux » b Le conglomérat GE (General réflexes culturels de chacun peuvent res- « Quelles que soient l’école ou les études uni- Electric) est présent dans plus de quinze activités sortir. Tous ces salariés d’horizons multi- versitaires suivies par nos jeunes diplômés, industrielles, financières ou de communication. ples communiquent en anglais, la langue explique Reinaldo Garcia, PDG pour l’Eu- La multinationale américaine affiche un chiffre de travail. « Mais si tous les participants à rope de Medical Systems, et lui-même d’affaires de 130 milliards de dollars. L’Europe une réunion parlent le français, on peut aus- d’origine brésilienne, ce qui compte, c’est en représente aujourd’hui 24 % contre 3 % en 1987. si bien se mettre à parler français, précise de former des Européens au business interna- GE Medical Systems Europe est spécialisée Marijke. Comme nous sommes en France, tional de GE. Il y a quinze ans, nos équipes dans les équipements d’imagerie médicale l’anglais n’est pas systématique. » en Europe se composaient essentiellement et de monitorage. En Europe, Medical Systems Ces trois jeunes cadres se perçoivent-ils d’Américains. Avec l’expansion de nos mar- compte un effectif de 6 000 personnes, dont pour autant comme des managers euro- chés en Europe, il fallait inverser la ten- plus de 1 600 en France, et recrute quelque péens ? Difficile à dire. « Je travaille dans dance. » Poussée à son terme, la logique 150 cadres par an. un univers de valeurs américaines, dans un peut faire de ces Européens – mais aussi cadre international, réfléchit François. Rien de managers asiatiques ou sud-améri- b Une formation « corporate ». de spécifiquement européen donc, mais je cains… – les futurs patrons à l’échelle mon- Les jeunes « hi-pos »(high potentials, hauts crois quand même à l’émergence d’une géné- diale d’une branche d’activité du groupe, potentiels) du groupe sont envoyés, à raison ration d’Européens capables d’intégrer une même si c’est encore pour l’instant l’excep- d’environ 150 par an, dans une structure appelée vision très internationale de leur carrière. » tion. Seul le « big boss » mondial de la fabri- « corporate audit staff » à New York. Les cadres A cet égard, les jeunes diplômés d’Europe cation dans la branche des équipements sélectionnés lors d’une formation spécialisée dans ont des opportunités à saisir dans les grou- médicaux du groupe est un Français. leur domaine de compétence vont y passer pes anglo-saxons, estime Marijke : «Le Contrairement à la France, «oùlavoieest environ une année, au cours de laquelle ils souci de diversité culturelle exprimé par les toute tracée à partir du moment où l’on effectueront des missions, comme des consultants, états-majors nous permettra, plus peut-être s’oriente vers telle ou telle école ou forma- auprès de n’importe quelle branche d’activité du qu’aux Américains, à compétences égales, tion », estime Marijke, la sélection des jeu- groupe dans le monde. Au cours de ces missions, de grimper tous les échelons. » A condition, nes diplômés, dans ce groupe anglo-saxon, ils doivent apporter une solution opérationnelle bien sûr, d’en avoir envie. Car, au départ, repose avant tout sur des critères de per- au problème qui leur est posé, ou imposer Marijke, Filippo et François ont tous res- sonnalité. Que l’on sorte d’HEC ou de des changements dans le mode senti le même irrépressible besoin de sau- l’IEP, « c’est notre capacité d’adaptation de fonctionnement. ter les frontières. aux changements, notre désir de travailler Sabine Grandadam

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 37 “Je sais que la télévision va jouer un rôle majeur dans nos stations. Il ne me reste plus qu’à vous convaincre.” Cedric Helias, Chef de projet Shell.

“Si je suis chez Shell, c’est pour identifier des services à forte valeur ajoutée pour nos clients et les mettre en place dans nos stations services, avec l’aide des équipes Shell. Récemment, j’ai lancé Shell Info TV, une chaîne de télévision dans les stations d’autoroute, qui informe et divertit nos clients. Ce que j’aime le plus, c’est réunir une grande diversité de personnes aux parcours et aux intérêts très différents et les mobiliser autour d’un objectif commun.”

Thinking about a better future?* www.shell.com/careers

*Pensons à un futur prometteur. mobilité internationale La France dans la course ÉCHANGES. Les grandes écoles multiplient

les partenariats et privilégient les pays anglophones

ES échanges entre les d’aller “s’éclater” dans la Silicon Valley à Allemands se font nettement plus rares. grandes écoles françaises celui qui veut jouer les aventuriers en Afri- « L’Allemagne est confrontée depuis deux et les universités du mon- que du Sud. » ans à une crise des talents, analyse Yves de entier sont devenus Une fois les paraphes apposés sur les Serisier, directeur des relations extérieu- une réalité de plus en plus accords de partenariat, reste en effet à res de l’Institut supérieur d’électronique visible dans le fonctionne- savoir de quelle façon les étudiants pour- de Paris. Il est possible que, pendant cette LmentL même des écoles. C’est ce qui res- ront en profiter. Seule certitude chiffrée : période, le pays ait exporté moins de jeunes sort d’une étude menée par la Conféren- les élèves étrangers sont de plus en plus afin d’essayer de garder ses ingénieurs et ce des grandes écoles et publiée en nombreux à venir suivre un enseigne- ses managers. » juillet. Tous les établissements – à de ment en France. Ils étaient 7 741 en 1994, La Suède, Les jeunes Français n’hésitent rares exceptions près – ont aujourd’hui 13 144 en 1999 et plus de 16 000 en 2001, signé des partenariats avec des universi- le Mexique, représentant environ 15 % des effectifs plus à s’exiler pour six mois tés étrangères. Le nombre de ces accords des écoles d’ingénieurs et 24 % de ceux Quant aux jeunes Français, ils hésitent de a encore légèrement progressé depuis la Chine ou des écoles de gestion. Cette croissance moins en moins à s’exiler pour six mois ou deux ans. Après avoir multiplié les liens n’est pas uniquement liée à l’intégration une année d’étude à l’étranger. « Ce chif- avec l’Amérique du Nord et leurs pro- l’Australie économique de l’Union européenne, puis- fre augmente régulièrement car, pour répon- ches voisins européens, les écoles françai- connaissent que les progressions les plus fortes con- dre aux nouvelles exigences des entreprises ses font désormais la part belle aux rela- cernent les pays d’Afrique (Maroc, Tuni- à l’heure de la mondialisation, beaucoup tions avec la Scandinavie, particulière- un engoue- sie et Côte d’Ivoire), d’Asie (Chine, Inde d’écoles rendent cette expérience obligatoi- ment la Suède, avec l’Amérique latine, et Vietnam), d’Amérique centrale et re dans le cursus », explique Daniel notamment l’Argentine, le Brésil et le ment d’Amérique du Sud (bond spectaculaire Grimm, président de la commission inter- Mexique, et avec la région Asie-Pacifique nouveau du Mexique, qui passe de 286 à 551 étu- nationale de la Conférence des grandes – les actions de coopération ont presque diants en deux ans, mais aussi le Brésil, la écoles. Parmi les destinations des étu- doublé avec la Chine et l’Australie. Colombie et le Venezuela) et d’Europe diants, l’Europe ne parvient pas à détrô- L’organisation de ces relations internatio- centrale (Hongrie, Pologne et Républi- ner les Etats-Unis, le Canada et l’Australie, nales est devenue une véritable industrie que tchèque). bons premiers. L’Amérique du Sud com- dans les grandes écoles, qui mobilisent Concernant l’Union, seuls les étudiants mence à susciter un certain intérêt, ainsi chacune entre une et trois personnes à grecs ont fait une belle percée dans les que l’Asie, et particulièrement la Chine. temps plein pour prospecter les universi- établissements de l’Hexagone… mais les Mais l’engouement des étudiants pour tés étrangères, étudier le contenu péda- les pays à haute technologie et anglopho- gogique de leurs cours, mettre sur pied ne et leur quasi-indifférence pour les les partenariats. C’est un peu à qui mon- De plus en plus d'étudiants étrangers pays moyennement développés posent trera la plus belle vitrine de coopération Zones Nombres Dont : Nombres Nombres problème : « Ces échanges internationaux e internationale ! « Certaines écoles vont jus- géographiques d'étudiants 3 cycle d'accords de doubles sont assez déséquilibrés et il y a des pays d'échange diplômes qu’à présenter quatre-vingt-dix accords AFRIQUE 4 926 1 346 214 4 avec lesquels il est difficile d’instaurer une pour en mettre plein la vue aux étudiants, AMÉRIQUE certaine réciprocité, note Daniel Grimm. constate le directeur d’une école d’ingé- Du Nord 1 315 136 1 324 289 Avec l’Europe centrale et orientale, les éco- Centrale et du Sud 1 386 420 360 41 nieur. Mais sur ce chiffre, il n’y en a sûre- ASIE-PACIFIQUE les françaises accueillent plus d’élèves ment pas plus d’un tiers qui donne réelle- Moyen-Orient 860 341 68 0 qu’elles en envoient. C’est tout le contraire Asie orientale 1 781 460 449 51 ment lieu à des échanges ! Il est vrai que, avec les Etats-Unis et l’Angleterre. » Les EUROPE d’une certaine façon, nous sommes con- centrale et orientale 1 305 511 537 24 échanges reflètent finalement avec fidéli- de l'Ouest 4 415 631 3 169 443 traints de “coller au marché” en proposant Scandinavie 592 25 505 65 té les rapports de force dans l’économie une offre diversifiée qui corresponde aux TOTAL 16 680 3 838 6 626 917 mondialisée. goûts des élèves, depuis celui qui a envie Source : Conférence des grandes écoles, 2001 Nathalie Quéruel

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 39 SUR LES 14 000 ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ CENTENAIRE MILANAISE, 320 SONT ÉTRANGERS.

Le campus multiculturel de la Bocconi PIONNIÈRE. La prestigieuse université italienne

de sciences économiques s’est entièrement

réorganisée selon les standards internationaux

MILAN mais se doter d’une dimension européen- lais aller plus loin. » Hélène n’a même pas de notre envoyé spécial ne. « Notre mission n’est pas seulement de cherché à savoir quelles équivalences elle rofesseurs en toge et développer la compétitivité de notre universi- pourrait obtenir à son retour : « Mon objec- toque, généraux brillants té sur le marché des études supérieures en tif n’est pas professionnel. Je veux d’abord de galons et médailles, Europe, expliquait Mario Monti, mais aussi me faire plaisir, et tant mieux si ça m’ouvre archevêque arborant la de développer la compréhension des cultures des portes, plus tard. » Face à l’incapacité pourpre cardinalice, gar- et des pratiques des différents pays euro- des administrations françaises à fournir des du corps à oreillet- péens, ou encore d’examiner les conséquen- les renseignements nécessaires, Hélène a Ptes…P il ne manquait rien du traditionnel fas- ces de leur intégration dans l’Union et dans surfé sur Internet, s’est rendue au consu- te académique au lancement des festivités la mondialisation économique. » lat d’Italie, et a découvert que la Bocconi du centenaire de l’université Bocconi, le Hélène applique ce projet à la lettre. Fran- offrait un cycle complet de trois ans entiè- 20 octobre à Milan. Mais la présence à la tri- çaise, reçue au bac scientifique au lycée rement en anglais, couronné par une lau- bune de deux officiels européens, Mario international d’Aix-en-Provence, section rea (équivalent italien de la licence), le Monti, actuel commissaire à la concurren- britannique, elle décide pourtant de partir DIEM (degree in international economics ce, président et ancien recteur de l’universi- faire des études en Italie. « Les Etats-Unis ? and management). Elle a passé avec suc- té, et Lord Ralf Dahrendorf, ancien com- Trop cher. La Grande-Bretagne ? Trop loin cès la sélection, est arrivée début septem- missaire à la recherche et recteur de la Lon- de la Provence. S’inscrire d’abord dans une bre à Milan, a loué une chambre en ville, don School of Economics, donnaient un université française pour bénéficier ensuite et donne des cours de français pour com- autre sens à la cérémonie. La Bocconi, éta- d’un échange ? Il fallait arriver au moins jus- pléter l’argent envoyé par ses parents. blissement privé entièrement dédié aux qu’en licence. Moi, je voulais partir tout de Car, partie de sa propre initiative, elle ne sciences économiques, créé en 1902 pour suite, faire un cursus complet à l’étranger. peut pas bénéficier d’une bourse Eras- accompagner la croissance du capitalisme J’ai toujours adoré voyager ; j’avais déjà fait mus ! Elle espère, comme 500 étudiants de industriel et financier lombard, veut désor- des séjours de deux ou trois mois. Là, je vou- bbb

40 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 mobilité internationale bbb la Bocconi, obtenir une bourse de l’univer- expérience étrangère, depuis les méthodes sité sur critères sociaux. des enseignants jusqu’au menu de la cafété- Sur les 14 000 étudiants du gigantesque ria », raconte Paolo Magri. Les conclusions campus, tout près du centre-ville, 320 (4 %) de cette étude permettent de faire évoluer seulement sont étrangers, mais leur présen- les pratiques pédagogiques. « Nous avons ce est concentrée, outre le DIEM (dont constaté que les étudiants revenus de l’étran- 40 % des étudiants sont étrangers), dans les ger étaient, plus que les autres, demandeurs cours de niveau mastère (50 % d’étrangers de davantage d’études de cas, d’une plus en MBA), dont une bonne part est dispen- grande interactivité. » C’est d’ailleurs ce der- sée en anglais, condition indispensable à nier point qui a le plus étonné Hélène, pas- l’attractivité de l’établissement. « Nous ne sée de ses 36 heures de cours de son lycée pouvons envoyer d’étudiants à l’étranger aixois aux 15 heures de l’université milanai- qu’au titre de la réciprocité. Il était donc se. « C’est incroyable : les étudiants n’hési- indispensable d’ouvrir des cursus en anglais tent pas à interrompre le prof à tout moment pour faire venir des étrangers », explique pour demander des précisions ou élargir le Gianluca Colombo, responsable des troisiè- TOUT ÉTUDIANT AYANT SUIVI UNE PARTIE DE SON CURSUS débat. C’est bien plus vivant, sans être le mes cycles de l’université, qui ajoute que la DANS UN PAYS EUROPÉEN PEUT INTÉGRER LA BOCCONI. bazar, à 160 dans un amphi que dans une Bocconi a commencé l’an dernier à recru- classe de 30 en France ! » ter des enseignants étrangers : « Il a fallu L’organisation des cursus par crédits, note surmonter les réticences culturelles et admi- vi une partie de ses études dans un pays euro- Paolo Magri, a brisé l’attitude, très répan- nistratives. » L’objectif est d’ouvrir vingt péen, affirme Carlo Secchi, l’actuel recteur due dans le corps professoral, selon laquel- postes de ce type d’ici deux à trois ans. de la Bocconi. Nous avons longtemps été une le chaque cours (le sien, bien sûr) est indis- Dans l’autre sens, 350 étudiants italiens par- université essentiellement lombarde. Ce n’est pensable et ne saurait être remplacé par ticipent donc chaque année aux program- qu’en 2000 que la part des inscrits originaires son « équivalent » dans le cadre d’un cur- mes d’échanges tels que le CEMS (Commu- d’autres régions italiennes a atteint 52 % ; sus multinational. Pour une université qui, nity of european management schools), elle est de 56,4 % cette année. Notre défi est seule en Italie et parmi les premières en qui regroupe seize établissements, de Bar- aujourd’hui d’éviter de nous trouver régiona- Europe, a introduit il y a plus de dix ans celone à Helsinki et de Varsovie à Londres, lisés à l’échelle de l’Europe. » l’évaluation des enseignants par les étu- dont HEC en France. Les « summer Tito Boeri, responsable du DIEM, estime diants comme l’un des critères d’évolution schools » à l’étranger concernent 300 autres que la convergence des contenus enseignés de carrière de son corps professoral, Hélène, étudiants, et les stages dans les entreprises dans toutes les facultés de sciences écono- confronter ce dernier aux pratiques de ou les institutions hors des frontières enco- miques du monde réduit les problèmes d’Aix-en- leurs homologues étrangers est riche d’en- re 1 300. En y ajoutant les séjours brefs ou d’équivalence : « C’est l’avantage de la domi- seignements. « Lorsque vous travaillez un individuels, la direction de l’université esti- nation anglo-saxonne dans ce domaine… » Provence : concept marketing dans une classe où se me que, chaque année, la moitié de ses étu- L’harmonisation des calendriers de passa- côtoient vingt nationalités, vous devez forcé- diants ont l’occasion de vivre une expérien- ge des examens pose, curieusement, plus « C’est ment faire évoluer votre cours », note Gian- ce internationale, « pour un tiers en Europe, de problèmes. Cela dit, Carlo Secchi met en incroyable : luca Colombo. pour un tiers en Amérique du Nord et pour garde contre une utilisation abusive du sys- Cela ne veut pas dire pour autant que un tiers dans le reste du monde », énumère tème de crédits : « Cela ne pose pas de pro- les étudiants contenus et programmes risquent de se Paolo Magri, responsable des relations blème vis-à-vis des institutions partenaires fondre dans une mayonnaise internationa- internationales de l’université. que nous connaissons bien. Mais il ne s’agit n’hésitent le à dominante anglo-saxonne, affirme Car- Faire évoluer les pratiques pas d’accepter n’importe quoi pour autant. » pas à lo Secchi. « Sur le marché européen de l’en- « Nous continuerons à sélectionner les étu- seignement de la gestion, nous devons à la pédagogiques diants en fonction de nos propres pré-requis, interrompre fois être capables de répondre à la demande Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. En confirme Paolo Magri, et non pas seulement des étudiants italiens pour un enseignement effet, la Bocconi, anticipant sur la vaste en fonction des crédits obtenus. » le prof à tout de format anglo-saxon – sans quoi ils parti- réforme de l’enseignement supérieur ita- A vrai dire, c’est sur le plan pédagogique moment. ront à l’étranger – et de jouer des atouts spé- lien qui a eu lieu l’an dernier, s’est réorgani- que les dirigeants de l’université – et peut- cifiques du modèle économique italien, basé sée dès 1999 autour d’une scolarité par cré- être ses étudiants – attendent le plus de C’est bien sur la créativité, l’entrepreneuriat, l’innova- dits permettant de diplômer ses étudiants retombées de l’ouverture européenne. tion. Ne dit-on pas que la nouvelle économie selon les standards internationaux du « Nous faisons remplir chaque année à tous plus vivant est basée sur la capacité à faire fonctionner bachelor (bac + 3 ou 4), du mastère (bac + 5 nos étudiants ayant effectué un séjour d’au les acteurs économiques en réseau et en coo- qu’en ou 6) et du PhD (doctorat). « Nous sommes moins trois mois à l’étranger un questionnai- pération solidaire ? Cela, nous savons le fai- désormais en mesure d’intégrer dans nos pro- re, où ils sont invités à comparer point par France ! » re ; nous devons aussi pouvoir l’enseigner. » pres cursus n’importe quel étudiant ayant sui- point la scolarité de la Bocconi avec leur Antoine Reverchon

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 41 L’écureuil vous fait signe…

Signe intérieur de richesse : écureuil ascendant écureuil

Sous le signe de l’écureuil... Vu de l'extérieur, le Groupe Caisse d’Epargne est l'un des plus importants réseaux bancaires national, premier par le nombre de comptes ouverts et par la jeunesse de ses clients (1 jeune sur 3 possède un compte à la Caisse d'Epargne). Vécu de l'intérieur, le dynamisme prime aussi à la Caisse d'Epargne. Nous recrutons, dans les 3 ans à venir, 6000 collaborateurs, dont 80 % de jeunes diplômés. A l’horizon 2004, nous avons pour objectif de doubler notre résultat, d'élargir nos champs d'action vers de nouveaux métiers, de devenir un acteur majeur du paysage bancaire européen et d'être le leader du développement régional en demeurant la grande banque de proximité. Voici les défis que nous vous proposons de relever. Nous vous accompagnerons dans l’expression de tout votre savoir-faire en vous offrant une politique de formation et d'accompagnement innovante, basée sur l'individualisation et l'utilisation des nouvelles technologies. Aujourd'hui, se placer sous le signe de l'écureuil c'est placer délibérément son avenir sous le signe de la réussite. Merci d’envoyer votre candidature, sous la référence MC/1102, à : Caisse Nationale des Caisses d’Epargne, Christelle Kilani, Direction Emploi, 77 bd St Jacques, 75673 Paris Cedex 14 ou sur notre site : www.caisse-epargne.fr

www.caisse-epargne.fr mobilité internationale L’irrésistible envie de rester près de chez soi

RAPPORT. Moins de 2 %

des Européens vivent ou travaillent

dans un autre pays

out a commencé en jan- nues. Pour simplifier les formalités actuelles, SIMONE VEIL ment de la mobilité internationale résident vier 1996. La Commission les auteurs préconisaient ainsi la création A PRÉSIDÉ LE là, dans l’attachement de chacun à ses de Bruxelles, alors prési- d’une « carte de séjour d’un an » pour les « GROUPE DE HAUT valeurs familiales, locales, nationales. «On dée par Jacques Santer, ressortissants de l’Union séjournant au mini- NIVEAU SUR LA évoque souvent les questions de protection créait un animal bizarre mum trois mois et au maximum douze dans LIBRE CIRCULATION sociale, reprend-elle, mais aujourd’hui les appelé « groupe de haut un des Etats membres. « Ce document, expli- DES PERSONNES ». gens qui travaillent sont soignés et remboursés TniveauT sur la libre circulation des per- que le rapport, clarifierait les droits des SON RAPPORT partout au sein de l’Union. Grâce, notam- sonnes ». Avec, à leur tête, Simone Veil, citoyens européens qui ne sont ni des touristes FORMULE 80 ment, à la jurisprudence, les dispositifs ont été ancienne présidente du Parlement euro- ni des personnes désireuses de s’établir, tels RECOMMANDA- améliorés, les Européens sont correctement péen, aujourd’hui membre du Conseil que les étudiants et les stagiaires participant à TIONS DONT pris en charge. » Simone Veil constate en constitutionnel, sept experts indépendants des programmes d’échanges, les travailleurs BEAUCOUP revanche l’importance de la famille, des – dont une syndicaliste, un juriste et un bénévoles ou les artistes. » RESTENT amis : « Prenez par exemple la population des membre d’un réseau associatif – avaient L’apprentissage de la langue, D’ACTUALITÉ médecins en France et regardez où ils s’instal- pour mandat d’identifier les obstacles à la lent… Vous constaterez que c’est généralement mobilité européenne et de proposer des un réel problème tout près de leur point d’attache familial. » solutions. Autre volonté des experts : « Adapter les Si l’on ajoute à cela, l’apprentissage des lan- Dès le printemps 1997, la Commission avait droits de la famille à l’évolution de la socié- gues, « qui reste, qu’on le veuille ou non, un sur sa table un document de 112 pages té. » Ainsi, notent-ils, le terme « conjoint » réel problème », tout cela expliquait qu’en (« Rapport du groupe de haut niveau sur la n’inclut pas celui de « partenaire non 1997, sur les 370 millions d’habitants que libre circulation des personnes », Office des marié ». D’où leur idée de mettre en place comptaient les Quinze, seulement 5,5 mil- publications officielles des Communautés un régime selon lequel un Etat membre qui lions, soit 1,5 %, vivent ou travaillent dans européennes, 12 ¤) qui formulait pas moins accorde des droits à ses propres ressortis- un autre pays. L’Espagne, qui présidera de 80 recommandations. Un texte qui a été sants vivant en couple non marié, consente l’Union à partir du 1er janvier prochain, a fait peu diffusé, mais qui, à en croire un expert les mêmes droits aux citoyens des autres de la mobilité européenne l’une de ses priori- de l’Unice, le patronat européen, « fait vrai- Etats membres. En clair, les dispositions du tés. Avec la volonté d’améliorer encore les ment le tour de la question et reste d’une très pacs à la française devraient pouvoir bénéfi- dispositifs existants. Mais, comme le remar- grande actualité ». cier aux couples européens s’installant en que Simone Veil, « les événements du 11 sep- Parmi les solutions proposées, certaines ont France. « Ces questions sont très délicates, esti- tembre créent une situation d’incertitude et été entendues, comme celle visant à la pré- me Simone Veil, car nous touchons à des res- d’instabilité… L’envie de rester près de chez soi servation des droits des régimes de retraite sentis culturels profonds… » n’en sera que plus forte ». Une hypothèse complémentaires. D’autres, beaucoup plus A écouter l’ancienne ministre française, la tout à fait plausible. nombreuses, n’ont toujours pas été rete- grande majorité des obstacles au développe- Marie-Béatrice Baudet

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 43 GUIDE b ERASMUS l’éducation nationale de trente pays du 28 juin 2001) incite le ministère à Lancé en 1987, le programme Erasmus de européens, le système ECTS est désormais augmenter son soutien à ces initiatives pour la Commission européenne apporte son généralisé à tout l’enseignement supérieur l’été 2002. soutien à la fois aux établissements européen, lui-même réorganisé autour de – en finançant les voyages et les échanges trois niveaux d’études : le bachelor b LES AIDES RÉGIONALES À LA MOBILITÉ d’universitaires destinés à préparer et (bac + 3, 180 à 240 crédits), le master Nombre de régions, de départements et de mettre en œuvre des accords bilatéraux (bac + 5 ou 6, 90 à 120 crédits villes apportent un financement d’échanges – et aux étudiants supplémentaires), complémentaire au programme Erasmus. eux-mêmes – en prenant en charge une le doctorat (bac + 8, encore 180 crédits). Exemple parmi d’autres : la région partie du surcoût que représente leur La Grande-Bretagne, les Pays-Bas, les pays Provence-Alpes-Côte d’Azur a élaboré le séjour à l’étranger. Le montant de ces scandinaves étaient déjà organisés selon ce programme Formation et accompagnement bourses peut varier selon la destination, schéma ; l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la des jeunes diplômés à l’étranger (FAJE), qui la durée du séjour, la discipline d’études plupart des pays d’Europe de l’Est ont mené permet aux jeunes, titulaires au minimum Comment ou encore la nature de l’accord. A titre ou mènent les réformes nécessaires. Jack d’un diplôme bac + 3, de bénéficier d’une d’exemple, le montant moyen des bourses Lang, le ministre français de l’éducation bénéficier du formation préparatoire à un stage industriel octroyées en 1998-1999 s’élevait à 158 nationale, a demandé en juillet aux effectué à l’étranger, et d’une bourse euros (1 036 francs) par mois. établissements de l’Hexagone de faire programme afférente. En 1999-2000, 17 093 étudiants français chacun des propositions pour franchir le pas Selon une étude de la Commission ont bénéficié du programme Erasmus. durant l’année 2001-2002. Erasmus ? européenne sur l’année 1998-1999, le Plus d’un tiers sont allés au Royaume-Uni, Comment montant des bourses d’Etat, de collectivités 18,2 % en Espagne, 16,4 % en Allemagne, b DOUBLE DIPLÔME ET CURSUS INTÉGRÉS locales, de prêts bancaires – qui s’ajoute un peu plus de 5 % en Italie et en Irlande, En dehors ou parallèlement aux accords valider donc aux 158 euros du programme environ 4 % aux Pays-Bas et en Suède. Erasmus, nombre d’universités ont mis en Erasmus –, s’élevait, en moyenne, à Toutes les informations nécessaires sont place des cursus proposant des séjours dans en France 128 euros (840 francs) par mois. Sur une accessibles sur le site de la Commission : plusieurs pays et aboutissant soit à un un cursus dépense mensuelle totale de 712 euros http://europa.eu.int/comm/education/ diplôme spécifique – c’est le cas de l’Ecole (4 670 francs) en moyenne, 426 euros erasmus.html, et au Centre de européenne des affaires (EAP) ou de l’Ecole à l’étranger ? (2 794 francs) restaient donc à la charge de documentation Sources d’Europe : d’ingénieurs de l’électronique de l’étudiant. 1, parvis de la Défense, 92800 Puteaux, Marne-la-Vallée (Esiee) –, soit à un double Quelles sont b tél. : 01-41-25-12-12. diplôme (établissement d’origine, plus les aides DES ADRESSES INTERNET établissement d’accueil). POUR S’INFORMER b AGENCE SOCRATES 71 écoles d’ingénieurs et 28 écoles de financières www.worldstudent.com : récemment ouvert, Socrates regroupe tous les programmes de gestion possèdent, respectivement, 333 et il se veut le premier site privé entièrement la Commission européenne ayant trait à 287 doubles diplômes avec 267 et possibles ? dédié aux études et aux carrières à l’éducation et la recherche, dont Erasmus 195 universités étrangères. Les doubles l’étranger. Si la partie carrières est encore Pêle-mêle, – qui ne concerne que la mobilité dans diplômes des universités françaises ne sont peu développée, celle sur les systèmes l’enseignement supérieur. Chaque pays malheureusement pas recensés. quelques éducatifs étrangers, les équivalences, possède donc une agence Socrates chargée les programmes européens, offre d’instruire les dossiers d’accords d’échanges b LES MESURES FRANÇAISES sources une information rapide et simplifiée. entre universités et d’informer les étudiants. D’AIDE À LA MOBILITÉ Pour en savoir plus sur les possibilités En France, cette agence est à Bordeaux ; Dès cette année 2001-2002, le ministère d’informa- de bourses, l’hébergement, les démarches tél. : 05-56-79-44-00. de l’éducation nationale octroiera tions indis- administratives : 4 000 bourses de mobilité, d’un montant de – www.expatries.org, site de la Maison b ECTS 384 euros (2 519 francs) par mois sur neuf pensables des Français de l’étranger ; L’European Credit Transfert System mois maximum, délivrées sur des critères – www.egide.asso.fr/fr/bfe/home.htm : (système européen de transfert de crédits) sociaux (elles s’ajouteront donc aux bourses Egide est l’association chargée par l’Etat a été instauré à titre expérimental en 1996 d’études délivrées sur ces mêmes critères). d’organiser l’accueil en France des pour faciliter la signature d’accords de Autre mesure d’apparence anodine, mais chercheurs, personnels diplomatiques mobilité entre universités européennes. qui pourrait faciliter grandement la vie des et experts étrangers. Son site renvoie La démarche vise à substituer, à une étudiants français à l’étranger, une également à des informations sur les comparaison point par point du programme traduction officielle des diplômes français possibilités de bourses pour des étudiants d’études, la reconnaissance mutuelle d’une sera désormais systématiquement établie ou stagiaires français partant à l’étranger, durée d’études, convertie en crédits dans les principales langues de l’Union. offertes par le gouvernement français (30 crédits par semestre). Grâce à l’accord Enfin, le succès des universités européennes ou des gouvernements étrangers dans le signé le 19 mai 2001 par les ministres de d’été (36 sites, 1 500 étudiants) (Le Monde cadre d’accords bilatéraux.

44 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Ingénieurs/Informaticiens Un univers d'excellence : Opérateur global de services, nous apportons à nos clients l'expertise nécessaire à la maîtrise des grands projets informatiques complexes. Steria, c'est aujourd'hui une ambition et un savoir-faire partagés par tous nos collaborateurs au travers de nos 3 métiers : le Conseil, l'Intégration de Systèmes et Univers Conseil l'Infogérance. Un univers de liberté : Evoluer dans un environnement qui favorise les prises d'initiative, encourage une responsabilisation rapide et offre de nombreuses opportunités de carrière, c'est permettre à chacun de prendre conscience de ses Univers Intégration propres atouts et de se projeter dans l'avenir. Un univers de partage : Esprit de de systèmes service, savoir-faire, respect et écoute de l'autre nous animent. Cet état d'esprit nous a permis de bâtir une réputation d'expertise, de sérieux et de fiabilité et ainsi de conforter notre croissance. Cette réussite est partagée par tous nos collaborateurs § È ! ç À ) à travers l'actionnariat salarial. Un Univers en expansion : Par une politique de croissance soutenue, nous sommes devenus un leader européen. Cette expansion renforce notre démarche d'accompagnement international de nos clients et de T Y U I O P enter dynamisation de leurs évolutions ; elle ouvre également de réelles opportunités de carrières à nos collaborateurs. G H J K L M Laissez s'exprimer vos différences, entrez dans l'univers Steria.

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Coup defroid sursalaires les

NÉGOCIATIONS. Ralentissemement oblige,

ugues était plutôt le rapport de forces jeunes diplômés-employeurs satisfait. A vingt- trois ans, frais s’est inversé, au profit des seconds émoulu de l’Ecole française d’électro- nique et d’informati- HqueH (Efrei), il a intégré Microsoft au poste obtenir mes camarades de promotion en tés de conseil et de services informatiques d’ingénieur dans le département « solu- Dans juin, raconte-t-il, dépité. Je viens finalement (SSII), les grilles de rémunérations auraient tions e-business » du groupe américain, à de signer un contrat à durée indéterminée même déjà baissé de 10 % à 20 %. L’âge d’or Paris. Avec un bon salaire à la clé : certains avec une société de conseil en acceptant qu’ont vécu les « bleus », ces trois dernières 245 000 francs brut annuels, avec en prime 190 000 francs brut annuels, sans prime et années, n’est cependant pas entre parenthè- une voiture de fonction, mais aussi un secteurs sans stock-options, alors que je demandais ses pour tout le monde : « La pénurie des bonus censé représenter entre 15 % et 25 % comme les entre 200 000 et 220 000 francs, c’est-à-dire talents sévit encore ici et là, nourrissant tou- de la rémunération selon la performance les prix du marché au moment de mon jours une légère inflation, souligne Eric Wui- de l’équipe dans laquelle il travaille et nouvelles départ ! » thier, associé chez Towers Perrin, cabinet de même une petite poignée de stock-options. Entre-temps, dans certains secteurs comme conseil en management des ressources Mais c’était avant l’été, avant les attentats techno- les nouvelles technologies, le conseil, les télé- humaines. Dans l’audit, le contrôle de gestion, du 11 septembre, qui ont donné un contour logies, le coms, la finance, l’aérospatiale, les entrepri- le marketing, les jeunes sont très demandés. plus précis aux menaces de ralentissement ses ont resserré les cordons de la bourse. Les tensions persistent également pour les com- économique. conseil, les Quand elles n’ont pas revu franchement à la merciaux. Et les entreprises continuent de se Alors que Geoffroy, ingénieur spécialiste baisse leurs prévisions de recrutement. Le battre pour certains profils d’ingénieurs, des télécommunications et du multimédia télécoms, la besoin d’aligner les zéros pour s’arracher les notamment dans la R & D, et les spécialités formé à l’Institut supérieur d’électronique finance, les meilleurs juniors se fait moins sentir : «Ilest pointues de l’informatique. » de Paris (ISEP), lui, n’a pas eu autant de clair que le rapport de forces jeunes diplômés- Néanmoins, des signes avant-coureurs lais- chance. Il n’a commencé à chercher du tra- entreprises employeurs s’est soudainement inversé au pro- sent présager une moins bonne fortune pour vail qu’en septembre, à son retour du fit des seconds, remarque Thierry de Beyssac, les promotions qui vont sortir en 2002. Lors- Japon, où il effectuait son stage de fin ont resserré directeur général du cabinet de conseil en res- que Vincent, diplômé de l’ESC Lille, a été d’études dans le département R & D de sources humaines Hewitt Associates. On engagé comme conseiller en patrimoine les cordons Toshiba. Et là, surprise : « Pour toutes les assiste en ce moment à une stabilisation des financier à la BNP-Paribas, la banque lui a offres d’emploi, les rémunérations proposées de la bourse salaires, car les débutants se trouvent moins en clairement laissé entendre que les revalorisa- étaient inférieures à celles qu’avaient pu position de négocier. » Dans quelques socié- bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 47 politique salariale duits financiers, pour arrondir généreuse- rémunération. Il doivent aujourd’hui compren- ment ses fins de mois. Il n’a pas mis long- dre que leur valeur ne se traduira plus obliga- bbb temps à retomber les pieds sur terre ! « Cette toirement par du cash immédiat. » Un change- tions de salaire des nouvelles recrues – ils commission est plafonnée à 40 000 francs et, ment d’optique qui ne va pas de soi après le démarrent à 210 000 francs brut – ne en temps normal, même les commerciaux che- faste des dernières années. « Les plans d’épar- seraient pas aussi fortes que par le passé. Les vronnés y parviennent péniblement, a-t-il cons- gne salariale ou les avantages annexes, comme grandes écoles constatent que le taux de CDI taté après quelques semaines à l’épreuve. Or, la couverture prévoyance, ne parlent guère aux signés à la suite des stages de fin d’études a en ce moment, les clients viennent davantage juniors, qui pensent à court terme et en espè- légèrement diminué. Depuis la rentrée, plu- pour se plaindre de la mauvaise tenue des mar- ces », rappelle Thierry de Beyssac. sieurs sociétés de conseil comme Accenture chés boursiers que pour investir ! De plus, les Boris, chef de projet chez Consuel Promote- ou PricewaterhouseCoopers ont annulé des objectifs de rentabilité, fixés sur les résultats de lec, où il a effectué pendant deux ans un con- contrats d’embauche négociés au prix fort, l’année dernière, semblent hors de portée. » trat de formation et d’apprentissage en colla- ou repoussé l’intégration de certains jeunes Les jeunes diplômés ont-ils compris qu’il boration avec l’ISEP, voit bien les clignotants diplômés… au printemps prochain ! Quel- n’était plus l’heure de jouer les divas ? Pas passer à l’orange. Ce spécialiste des réseaux ques sociétés n’hésitent plus à signifier aux évident… « Ils sont sortis en juin avec l’idée informatiques, dont le CDD expire en établissements que l’euphorie est finie : qu’ils valent tant sur le marché, et ceux qui sont avril 2002, garde toutefois confiance : « Les « Une entreprise nous a prévenus que, dans un encore à la recherche d’un emploi réalisent seu- banques et les sociétés de conseil auront tou- an, il faudra revenir à la vérité des prix, recon- lement en passant leurs entretiens d’embauche jours besoin de profils comme le mien et je pen- naît Yves Serisier, directeur des relations que la donne a changé dans certains secteurs, se qu’il sera encore possible de négocier entre extérieures de l’ISEP. Nous nous attendons à explique Thierry Magin, associé-gérant chez 230 000 et 270 000 F. Suis-je trop optimiste ? » ce que les salaires d’embauche des débutants MCR Consultants, un cabinet de conseil en Nathalie Quéruel soient plus raisonnables en juin prochain. » Attentistes, les entreprises vont temporiser jusqu’à la fin de l’année avant de boucler leur budget de recrutement et de fixer les enveloppes de rémunération. Fenêtre sur Il n’est plus l’heure Les stock-options attirent toujours de jouer les divas… En plus d’en rabattre sur leurs prétentions es jeunes diplômés courent-ils toujours après les stock-options véhiculent encore une image sociale salariales, les juniors devront aussi compter stock-options malgré la Bérézina boursière de ces très forte. Elles sont appréciées comme un élément sur des évolutions dans leur « package » de Lderniers mois ? Visiblement, la chute des moderne et dynamique de la rémunération. rémunération. Hewitt Associates estime marchés financiers n’a pas découragé quelques La « saignée » dans les jeunes pousses Internet, où aujourd’hui à 38 % le nombre de jeunes irréductibles. Hugues, ingénieur chez Microsoft, les efforts des jeunes collaborateurs n’ont diplômés disposant d’une part variable dans espère bien que le petit paquet d’actions qui lui a été franchement pas été récompensés par le rendement leurs appointements. Un mouvement qui attribué lors de son embauche produira une somme quasiment nul des options sur action, a cependant pourrait s’amplifier : si le ralentissement éco- rondelette au moment où elles seront « libérables », remis un peu de plomb dans les cervelles : « Les nomique se confirme, les entreprises tente- dans cinq ans : « Finalement, ce contexte boursier très débutants font désormais attention à l’équilibre entre ront de contrôler leur masse salariale en limi- morose m’arrange, assure-t-il. En quelques mois, salaire fixe et rémunération variable différée, estime tant les coûts fixes. La part des commissions, l’action de Microsoft est passée de 110 à 50 dollars, un Thierry de Beyssac, directeur général d’Hewitt bonus et autres primes d’intéressement, tous prix qui aujourd’hui ne reflète pas la valeur réelle de la Associates. Ils n’acceptent plus d’être engagés à directement liés aux résultats, pourrait aug- société. Du coup, je m’attends à ce que le titre grimpe 10 000 francs brut par mois, avec l’idée d’empocher la menter pour compenser la stagnation ou la dans les prochaines années. J’estime que la plus-value mise plus tard. » De leur côté, les entreprises ont diminution du salaire de base. Leur part, que je pourrais alors réaliser oscillera entre 100 000 et aussi mis la pédale douce. « Après l’éclatement de la mais peut-être pas leur volume ! 160 000 francs net. » Sûr de son analyse, le jeune bulle spéculative, les sociétés ont vite adapté leur « Les jeunes diplômés vont devoir prendre homme est d’ailleurs bien décidé à investir 10 % de discours, constate Jean-Marc Révereau, directeur de conscience qu’il n’est pas si facile de “booster” son salaire dans les actions de son entreprise… JMR Consulting. Il n’est plus question de fédérer les sa rémunération, estime Jean-Marc Réve- Hier à la mode dans les start-up et dans les sociétés collaborateurs avec l’idée qu’on va faire des plus-values reau, directeur du cabinet de conseil en rému- de conseil et de services informatiques qui avaient du ensemble. Les employeurs se replient vers des outils plus nération JMR Consulting. Le premier emploi mal à recruter, les stock-options exercent toujours classiques de partage des fruits de la croissance, bonus est aussi un temps de formation et d’adapta- une certaine fascination sur les jeunes diplômés. et primes d’intéressement. » De toute façon, la tion qui ne permet pas forcément d’atteindre Selon une étude de Hewitt Associates, ils ne sont diminution du nombre des introductions en Bourse des ratios de productivité extraordinaires et, pourtant qu’une petite minorité (12 %) à être éligibles raréfie les opportunités de se voir offrir des avec la baisse de l’activité, les objectifs sur résul- au plan proposé par les entreprises interrogées. Mais stock-options. tats ne vont pas être aisés à réaliser. » En si elles ne riment plus forcément avec pactole, les N. Q. entrant à BNP-Paribas, Vincent comptait sur son bonus, qui dépend de sa vente de pro-

48 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 politique salariale INDUSTRIE. Malgré les incertitudes qui pèsent

sur la conjoncture, le groupe a augmenté

les salaires proposés aux jeunes diplômés Pechiney met en avant ses « rémunérations sûres »

hez Pechiney, premier Que font les jeunes recrues ? formation complémentaire (type MBA), producteur européen Postes occupés par les jeunes diplômés : ou ont effectué un stage de six mois à d’aluminium, la grille en pourcentage l’étranger. Ce « plus » va jusqu’à attein- R&D des rémunérations pro- dre 7 % pour les « grosses têtes » qui possè- posées aux jeunes dent un double diplôme ou un doctorat, PRODUCTION ACHATS diplômés a globale- ou encore les jeunes qui sont partis dix- 24 CmentC augmenté de 4 % au 1er juillet der- huit mois en service civil à l’étranger nier. Malgré les perspectives économi- 41 (CSNE), dans une entreprise ou une asso- 12 COMMERCIAL ques sombres, elle ne devrait pas bouger ET MARKETING ciation humanitaire. d’ici un an. « Un tiers de notre activité 8 « Les périphériques de la rémunération, 7 8 étant réalisée aux Etats-Unis, nous ne FINANCES ET tels que la participation et l’intéressement, venons pas de découvrir le ralentissement GESTION RH la mutuelle, les avantages du comité d’en-

économique, explique Marie-Hélène Pechiney emploie 32 000 salariés dans le monde, la moitié en France. treprise, sont des outils de notre politique Dubeaux, directrice du recrutement. Cet- Salaire d'un jeune diplômé en 2001 : 210 KF à 290 KF. salariale, mais ils ne produisent que peu Source : Pechiney te revalorisation tient compte du contexte d’effets attractifs sur les jeunes diplômés », actuel. Si nous voulons attirer les jeunes les constate la directrice du recrutement. plus performants dans leur discipline, il tion d’objectifs personnels fixés par le Bref, on n’attrape pas les mouches avec faut continuer à bien les payer. » Comme chef de service et, pour l’autre, sur le du vinaigre, même en temps de crise lar- Comme beaucoup de grands groupes résultat de la branche d’activité à laquelle vée. Les plans d’actionnariat salarié ne beaucoup industriels, Pechiney est confronté à la appartient la jeune recrue. « Avant de ren- sont guère plus évidents à vendre. Diffici- difficulté de séduire les juniors, qui préfè- de grandes dre nos arbitrages en juillet, nous nous som- le donc d’en faire une vraie composante rent être embauchés dans le conseil ou mes interrogés sur l’opportunité d’augmen- de la rétribution globale, quand seule- dans la finance. Une soixantaine de débu- entreprises, ter davantage la part variable que la part ment une poignée de jeunes arrivants son- tants ont été recrutés depuis le début de fixe, précise Marie-Hélène Dubeaux. Nous gent à négocier leur date d’entrée pour l’année. La moitié sont des ingénieurs, Pechiney a avons conclu qu’en cette période d’incerti- pouvoir bénéficier de l’actuelle augmenta- dont 60 % sortent des grandes écoles, Eco- du mal à tude les candidats risquaient de préférer, tion de capital réservée aux salariés. le des mines, Centrale, etc. Le solde est pour cette année, les formes de rémunéra- Reste l’arme fatale : les stock-options. Au issu des écoles de commerce, de Sciences- séduire les tions les plus sûres. » Dont acte. bout de deux ans, les recrues les plus per- Po et des troisièmes cycles universitaires. 7 % de salaire en plus formantes sont éligibles au plan sur pro- Pour mettre la main sur ces jeunes juniors, qui position de leur manager. Entre 500 et pour les « grosses têtes » talents, l’entreprise offre un « package » préfèrent le 1 000 options sont réservées à ces rémunération très structuré, mais qui n’a Pour convaincre les profils les plus rares « hauts potentiels ». Après tout, le titre rien d’original. En moyenne, le salaire de conseil ou de venir rejoindre ses rangs, le groupe Pechiney n’a perdu que 4,11 % depuis le base de ces débutants tourne autour de fait comme tout le monde. Il allonge la début de l’année. Pas de quoi remettre en 237 000 francs brut par an. Il est assorti la finance sauce : plus 3 % environ sur le salaire de cause cet aspect attractif de la politique d’une part variable qui oscille entre 0 et base pour les diplômés qui parlent parfai- salariale. 15 %, calculée pour moitié sur la réalisa- tement trois langues, ou disposent d’une N. Q.

50 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 *

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veut convaincre les chercheurs L’Europe de ne pas céder aux sirènes résiste au d’outre-Atlantique « » américainbrain drain

’Europe n’a aucun problè- me pour constituer d’excel- lentes équipes de football composées de joueurs origi- naires de différents Etats membres. Mais réunir des LéquipesL de recherche semble plus diffi- cile ! », constatait récemment Romano Prodi, le président de la Commission euro- péenne. Barrières bureaucratiques, obs- tacles financiers et législatifs, attitudes pro- tectionnistes sont autant de freins à la constitution d’un « espace européen de la En France, le refrain de la « fuite des cer- chercheurs d’ici à 2003. La raison ? Les jeu- recherche », pourtant considéré comme veaux » est bien connu. L’équation est sim- nes Hollandais ne s’intéressent plus aux l’arme absolue pour endiguer l’exode des ple : la recherche publique propose, bon études scientifiques : « En moins de quatre scientifiques aux Etats-Unis. « En matière an mal an, 2 500 postes, alors que près de ans, certaines disciplines comme les mathé- de recherche, les Américains disposent d’une 10 000 docteurs sont formés. Selon le matiques ou la physique ont perdu plus de puissance impressionnante qui fascine indé- bureau du CNRS à Washington, 400 étu- 50 % d’étudiants, relève Dominique Pladys, niablement les chercheurs, particulièrement diants français préparent une thèse aux conseiller à l’ambassade de France à dans les sciences du vivant et les nouvelles Etats-Unis, entre 1 000 et 3 000 y effec- La Haye. Les thésards sont donc peu tentés technologies », note René-Luc Bénichou, tuent un stage post-doctoral, soit un flux par l’expatriation car ils intègrent facilement de l’Association Bernard-Gregory, qui tra- annuel d’environ 600 personnes. Si 60 % les laboratoires, à des salaires relativement vaille à l’insertion professionnelle des doc- d’entre eux souhaitent revenir, les difficul- corrects – en moyenne, 30 % de plus qu’en teurs français. 28 milliards de dollars par tés pour trouver une affectation dans France. » Les chercheurs suédois qui s’exi- an (31 milliards d’euros) pour la recherche l’Hexagone les poussent souvent à prolon- lent rentrent aussitôt fini leur contrat, pré- universitaire, 200 milliards (224 milliards ger leur séjour au « pays de cocagne » de férant la vie locale qui leur permet de com- d’euros) pour la R & D privée, des équipe- la recherche. biner travail, famille et loisirs. En revanche ments dernier cri, du capital-risque à gogo Pourtant, à trois heures de Thalys de Paris, en Grande-Bretagne, les conditions de tra- pour créer des start-ups innovantes… com- aux Pays-Bas, les organismes de recherche vail des post-docs, qui « sont moins bien ment résister ? devront faire face à une pénurie de 1 300 bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 53 cerveaux en fuite bbb ration des locaux des laboratoires publics, payés que des réceptionnistes », alimentent augmentation de 25 % de la rémunération la fuite vers les Etats-Unis. Au point que, des post-docs et 500 millions de francs sup- triés entrent dans cette catégorie – 7 % seule- en 2000, la moitié des universités ont été plémentaires pour le recrutement de pro- ment sont revenus aux ressortissants hispani- obligées de retourner une partie des fesseurs d’université. ques. » deniers octroyés par l’Etat… faute de candi- L’Espagne s’est également réveillée : le La France n’est pas en reste. La création de dats au doctorat ! plan Ramon y Cajal (universitaire inspira- 7 000 emplois d’enseignants-chercheurs et Développer des pôles teur de la réforme de l’enseignement supé- chercheurs entre 1997 et 2001 a rapatrié rieur), adopté en avril, prévoit l’intégration une partie de l’effectif de post-docs partis d’excellence européens de 2 000 scientifiques dans la recherche à l’étranger. Pour retenir les talents en Les forces des uns pouvant compenser les publique d’ici 2003 : « Ce dispositif ne fait attendant la vague de départs en retraite faiblesses des autres, la Commission euro- toutefois pas l’unanimité, raconte Bernard qui va libérer des postes dans la recherche péenne a décidé, en juin, de prendre des Heulin, conseiller à l’ambassade de France publique à partir de 2005, l’Inserm a con- mesures pour donner un coup d’accéléra- à Madrid. Sur les 160 postes réservés cette cocté le programme Avenir, financé par teur à la circulation des scientifiques au année aux étrangers – les Espagnols expa- l’organisme, quelques associations caritati- sein de l’Union : « Un portail Internet, pré- ves, le ministère de la santé et des hôpi- sentant les vacances de postes dans les pays taux. Grâce à une aide de 400 000 francs membres et offrant des renseignements sur par an et par chercheur à laquelle s’ajoute, les financements nationaux et communautai- pour les post-docs, un salaire de res, va être créé, précise Joseph Jamar, con- 15 000 francs net par mois, il permettra à seiller auprès du commissaire à la recher- Clés des chercheurs prometteurs de mener des che Philippe Busquin. Seront également mis b Sur 10 000 nouveaux travaux innovants pendant trois ans. sur pied des centres de mobilité afin de facili- docteurs en France en 2000, 2 100 ont « Avec une enveloppe de 20 millions de ter l’accueil des chercheurs et de leur effectué un postdoctorat après leur thèse, dont francs, nous allons donner aux jeunes des famille, en donnant une aide pratique pour 1 310 sont partis à l’étranger. 45 % sont allés en moyens, de l’autonomie et des responsa- les démarches administratives, la scolarisa- Amérique du Nord, 50 % dans les pays européens bilités… ce qui devrait refréner les envies de tion des enfants, la recherche d’emploi du et 2 % au Japon. départ », explique Christian Bréchot, direc- conjoint. » teur général de l’Institut. Plus ambitieux est le chantier sur l’aména- b Pour les postdocs travaillant dans « On a aussi besoin d’eux gement du statut des chercheurs, afin de l’Union européenne, le retour en France est balayer les obstacles matériels tels que la quasiment systématique. Selon une étude dans les entreprises » couverture sociale, la retraite, la fiscalité. effectuée en 1999 par le Centre d’études et de Pourtant, « en regard du ratio de dix candi- Dans le nouveau programme-cadre de recherches sur les qualifications, sur une dats pour un poste dans les organismes, ces recherche (2002-2006) doté d’une envelop- population de 2 500 docteurs partis travailler aux projets intéressants ne produiront que des pe de 17,5 milliards d’euros (114 milliards Etats-Unis, 94 % d’entre eux sont revenus en France effets modestes, estime Rémi Barré, direc- de francs), les fonds destinés aux ressour- après trois ans de vie active. teur de l’Observatoire des sciences et tech- ces humaines vont être doublés, passant niques. Les docteurs doivent comprendre de 900 millions à 1,8 milliard d’euros. Cela b 28 000 dollars : c’est le salaire moyen qu’il y a un salut en dehors de la recherche suffira-t-il à améliorer le développement annuel d’un postdoc travaillant aux Etats-Unis, publique et qu’on a aussi besoin d’eux dans de pôles d’excellence européens, de façon soit environ 16 000 francs mensuels (contre un peu les entreprises ». à arrêter le « brain drain » des Améri- moins de 10 000 francs mensuels en France). C’est la raison pour laquelle l’ambassade cains ? C’est en tout cas un premier pas. de France organise chaque année le Forum En attendant que l’Espace européen de la b 9 000 docteurs sont en attente d’un USA, lieu de rencontres entre les post-docs recherche sorte des limbes, les pays con- emploi stable en France, selon la Guilde des qui travaillent dans les labos américains et frontés à l’exode de leurs têtes chercheu- doctorants. La proportion de nouveaux docteurs les groupes français. L’an dernier, cette ses ont pris des dispositions. L’Angleterre a trouvant un emploi dans l’industrie a dépassé les manifestation a débouché sur quelque 300 lancé en 2000 l’opération « Brain Gain » 20 % en France en 1999. Aux Etats-Unis, ils sont un embauches. Le concours de création d’en- afin de dissuader les cerveaux britanniques peu plus de 50 % à suivre cette voie. treprises innovantes lancé par Claude Allè- de s’exiler aux Etats-Unis – ils sont 17 % à gre en 1999 connaît aussi un succès de plus s’être établi outre-Atlantique – et attirer b Le nombre de postes de chargés en plus vif auprès des jeunes chercheurs : les chercheurs étrangers. Le programme de recherche ouverts au concours du CNRS a les thésards représentent 49 % des lauréats de 6 millions d’euros, apportés par le minis- augmenté de 68 % par rapport à 2000. Le nombre en 2001 contre 40 % l’an passé. Ces initiati- tère de l’industrie et une fondation privée, de Français à l’étranger ayant posé leur ves conjuguées ont partiellement canalisé est destiné à financer les travaux d’une cin- candidature est passé de 400 en 2000 à 711 en la « fuite ». Au point qu’au ministère de la quantaine de scientifiques de haut niveau. 2001. Le nombre de candidats venant d’Amérique recherche, on préfère désormais parler de Il s’ajoute à une série d’engagements pris du Nord est passé de 210 à 380. « cerveaux en voyage »… par le gouvernement de Tony Blair : restau- Nathalie Quéruel

54 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 T.I.M.E.S.* the with Move Join theTeam Think Systems LA société où il faut être aujourd’hui, être LA société faut oùil quesurpris de constater T-Systems est pays. 20 de Aussi, pas vous serez ne 37.000 personnes dans plus réparties télécomset en Europe emploie et informatiques2ème société de services la est Deutsche Telekom,constituant T Systems, une des 4divisions d’une globale. entreprise Eneffet l’efficience nouvelles et entreprises Nous possédons dynamisme le des qu’à nos collaborateurs. développement ànos tant clients d’opportunitésmultitude de grand une marché du offrira et futur des télécommunications le sera La convergence de l’informatique et en soi. l’èredu C’est T.I.M.E.S*. L’ère de l’information pas une n’est fin Vous partagez notre vision du futur ? meilleure entreprise du monde. ensemble ambition la Notre :faire d’évolution. et carrière opportunitésoffrons de réelles de parceet, que naturellement, nous vous transformons en vos réalité objectifs ;parce quede votre qualification nous développement et de votre expertise au personnelles, aptitudes àvos particulière une attention développer ;parce que nous portons faisons tout et pourvos talents les Pourquoi ?Parce que nous détectons (ingénieur ou bac+5 informatique). démontrant d’évolution un fort potentiel voussi un(e) jeune êtes dip lômé(e) des e-loisirs et de la Sécurité. de la et des e-loisirs de l’Informatique, du Multimédia, réussie des Télécommunications, T.I.M.E.S. pleinement l’intégration c’est futur du monde de la communication. * T.I.M.E.S. exprime notre vision du www.soleri.com www.t-systems.fr E-mail :[email protected] Cedex.92052 Paris-La Défense des 4 place Vosges, Recrutement, T-Systems Soleri, Direction du : de motivation) candidature lettre (CVet Merci de nous votre parvenir faire the TeamJoin **

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FRANCFORT PARTENARIAT. Outre-Rhin, l’université fait de notre correspondant e campus est flambant de plus en plus appel aux fonds des industriels neuf. A quelques minutes du centre-ville, sur les hau- et accepte, non sans mal, de s’ouvrir au monde teurs, l’Institut de manage- ment et de technologie de des affaires Stuttgart (SIMT) vient Ld’inaugurerL de nouveaux locaux. Créé en 1998, avec le soutien de gros industriels de la région, comme le constructeur automo- bile DaimlerChrysler et l’équipementier Bosch, ce centre de formation d’un genre monde industriel. A terme, ses fondateurs nouveau propose des troisièmes cycles de espèrent accueillir quelque 300 étudiants type MBA. par an. Des cadres qui n’auront aucun mal Les cours sont dispensés en anglais, avec à trouver du travail dans une région en un double objectif : retenir en Allemagne situation de quasi plein-emploi… des diplômés de l’université susceptibles La montée en puissance du SIMT illustre d’aller parachever leurs études aux Etats- un phénomène de fond en Allemagne : Unis ou ailleurs, et attirer des cerveaux depuis quelques années, les partenariats étrangers. Particularité de cet institut, qui public/privé de ce type ont tendance à se se présente comme une « université inter- multiplier dans le but de proposer des for- nationale » : doté de confortables mations compétitives sur le plan interna- moyens, il est né d’une initiative com- tional. « Il s’agit d’un mode de coopération mune entre trois universités locales et le bbb

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 57 cerveaux en fuite

bbb La proportion est encore plus modeste en de l’université vers le monde du travail, approfondie tout à fait nouveau, promis à Certains troisième cycle, où l’obstacle de la langue n’est pas sans susciter des réticences. un bel avenir », observe Christiane n’est pas négligeable. En février 2001, le Ainsi, Ulrich Teichler, spécialiste des universi- Konegen-Grenier. Cette chercheuse de Commissariat général au plan, à Paris, et questions d’enseignement supérieur à l’institut IW, proche du patronat, recense taires ont l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg l’université de Kassel, se dit « contre des une bonne cinquantaine de cursus de ce notaient, dans un rapport commun, que la filières trop liées au monde du travail, car genre. La plupart sont apparus à la fin des peur de France et l’Allemagne souffrent d’ailleurs les universités doivent transmettre à leurs années 1990. Le principe est simple, d’un syndrome commun dans ce do- étudiants des connaissances transversales, même s’il était encore inimaginable il y a perdre leur maine : « Les étudiants non européens (et qui leur permettent de s’adapter aux situa- peu : à chaque fois, les universités pu- liberté. Il notamment asiatiques) jugent généralement tions nouvelles rencontrées au fil d’une bliques, en quête de moyens financiers, plus attractif l’enseignement supérieur dis- carrière ». De nombreux professeurs s’op- scellent une alliance ponctuelle avec des faut leur pensé dans des pays comme les Etats-Unis, posent à une ouverture trop large vers les entreprises, ou des fondations proches le Royaume-Uni et l’Australie. Ceci conduit milieux d’affaires. « Du coup, les évolutions des milieux d’affaires, désireuses de déve- démontrer à ce que les futurs décideurs de l’économie de ce genre mettent du temps à se dévelop- lopper les moyens de formation dans des que leurs asiatique parlent mieux l’anglais qu’une lan- per », déplore un expert du secteur. secteurs où les spécialistes manquent. gue d’un pays d’Europe continentale, et « La problématique est vaste : certains uni- De tels rapprochements ont eu lieu dans marges de développent leurs réseaux, plutôt en liaison versitaires ont peur de perdre leur liberté. Il tout le pays. Ils concernent aussi bien avec le monde anglophone. Pour les pays faut leur démontrer que leurs marges de seconds que troisièmes cycles. A Ham- manœuvre d’Europe continentale, ceci tend à consti- manœuvre ne sont pas menacées en cas de bourg, ce sont des professeurs de l’univer- ne sont pas tuer un handicap dans la compétition mon- coopération avec la sphère économique », sité technique qui ont créé, avec le soutien diale. » L’enjeu est donc d’importance, sur- dit Mme Konegen-Grenier. Quant aux étu- de partenaires privés, un Northern Institu- menacées tout en Allemagne, première puissance diants, ils semblent être attirés par ces te of Technology. Plutôt tourné vers les économique de la zone euro, et troisième cursus d’un type nouveau. Même si le profils d’ingénieur, ce cursus de deux ans, exportateur mondial. coût de ces études est plus important dispensé en anglais pour l’essentiel, Néanmoins, le phénomène, qui corres- qu’une simple inscription à la fac. débouche sur un master, une forme de pond aussi à un mouvement d’ouverture Philippe Ricard diplôme de plus en plus répandue outre- Rhin. Un enseignement supérieur très théorique Fenêtre sur A Munich, l’université technique qui est très réputée a créé avec une grande Une réforme du doctorat aux Etats-Unis ? banque privée une formation de mathéma- tiques appliquées à la finance. A Potsdam, es formations doctorales ne préparent guère Foundation a mis sur pied, en 1997, le l’université travaille en collaboration avec les thésards aux réalités de leur insertion programme Igert. Il apporte une dotation de un centre de formation réservé aux jeunes Lprofessionnelle. Le constat ne paraît pas neuf, 500 000 dollars par an à toute université qui informaticiens, soutenu par le fondateur à ceci près qu’il concerne… les Etats-Unis. Une s’engagerait à suivre un cahier des charges et patron du géant des logiciels SAP, le mil- étude menée en janvier 2001 auprès de 4 000 précis : projets de recherches pluridisciplinaires ; liardaire Hasso Plattner. Ce dernier a étudiants en troisième année de thèse (PhD) met cours de développement des compétences investi plus de 120 millions de deutsche- en évidence de sérieux décalages entre les envies professionnelles comme la communication, le marks (61 millions d’euros) dans l’institut des doctorants et les besoins du marché du travail en équipe et l’encadrement ; offres de qui porte son nom. Un geste remarqué travail. Ainsi 63 % des thésards interrogés stages dans les laboratoires privés américains ou dans une Allemagne qui ne sait plus com- ambitionnent avant tout de poursuivre une internationaux. Par ailleurs, la fondation ment faire pour trouver les informaticiens carrière à l’université, alors que la moitié Woodrow Wilson, qui travaille à améliorer la dont elle manque. seulement y décrocheront effectivement un qualité de l’enseignement américain, a Bien que leur nombre soit encore poste. Ils ne sont que 15 % à envisager d’intégrer récemment invité une quinzaine d’universités à modeste, ces formations apportent une la recherche privée et 6 % à vouloir monter leur réfléchir sur une réforme du doctorat. Le but ? bouffée d’air frais à l’enseignement supé- start-up, au grand dam de l’industrie américaine. Encourager les étudiants à choisir des thèmes de rieur. Peu tourné vers le monde du travail, Rien d’étonnant à cela puisque à peine un tiers recherche interdisciplinaires et à se projeter dans très théorique, celui-ci a du mal à propo- ont eu la possibilité de faire un stage en un autre avenir que celui de professeur ser des diplômes qui seront reconnus à entreprise. d’université. l’étranger. Si elle augmente légèrement, la Pour remédier à ce problème, la National Science N. Q. part des étudiants étrangers reste faible : moins de 6 % de l’ensemble des effectifs.

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Image & Ponctuation Le « »: Badge unebrèche dans l’élitisme desgrandes écoles

DIPLÔME. Le « Bilan d’aptitude délivré par les grandes écoles »

tant attendu est arrivé. Récit de premiers pas timides

e Badge arrive, le Badge A l’instar des mastères spécialisés, créés est là. Le « Bilan d’aptitu- par la Conférence des grandes écoles de délivré par les grandes (CGE) en 1986, le Badge pourra-t-il écoles », un nouveau mener, à terme, à l’obtention d’un diplô- label, s’adresse à tout sala- me ? « Soyons clairs, reprend Alain Jene- rié de niveau bac-bac + 2, veau, au départ le Badge n’est pas fait LetL valide deux acquis : une expérience pro- pour capitaliser et obtenir un diplôme. Il fessionnelle de trois à cinq ans doublée est fait pour les entreprises qui souhaitent d’une formation complémentaire pointue, amener un ou plusieurs collaborateurs à en grande école. « Ce n’est ni un diplôme ni un niveau d’expertise élevé. Que le Badge un titre, prévient d’emblée Alain Jeneveau, puisse conduire à un diplôme de type mas- directeur de l’EPF (ex-Ecole polytechni- tère spécialisé, c’est possible. Il faudra que féminine) et président de la commis- alors capitaliser plusieurs niveaux de for- sion Formation à la Conférence des gran- mation. Mais, in fine, si un établissement des écoles, mais une véritable avancée par délivre un mastère ou un diplôme d’ingé- rapport à la formation continue classique.» bbb

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grandes écoles

rience requise, chaque candidat est jugé avec l’assureur La Mondiale pour laquel- bbb sur sa motivation à s’investir personnel- le elle organise, depuis l’an dernier, une nieur, ce sera sous son identité et sa res- lement. Car en plus de la formation face certification de conseillers experts en ponsabilité. » Sur ce point, le flou qui à face, le Ceram met en place un ensei- protection sociale (100 personnes par an entoure encore ce nouveau label ne gnement par Internet concernant les sur cinq ans) ; l’autre avec l’Ecole de ven- devrait se dissiper qu’au fil des premiè- cours de base. Les participants devront tes IFEC (Institut français des experts res expérimentations. Mais, dans l’immé- travailler en asynchrone le soir ou le comptables/La Mondiale) pour la mise diat, celles-ci sont rares. week-end, pour que la formation s’ap- en œuvre d’une démarche marketing au Dans la plupart des établissements, puie de façon plus vivante sur des sein de leur cabinet. l’heure est plutôt à la réflexion. Sur plus acquis. « Pour ces deux formations, le Badge nous de 160 grandes écoles recensées, la En pratique, la Caisse régionale du crédit semble très intéressant, commente Alain Conférence a reçu moins de dix candida- agricole de Provence - Côte d’Azur Martinès, à la direction « Executive Edu- tures. Actuellement, trois dossiers Bad- (2 400 salariés) va expérimenter, dès ce cation » de l’Escem. Ce dispositif corres- ge sont en cours d’accréditation : le mois de novembre, le double Badge de pond bien aux attentes des entreprises et Ceram en « pratiques et techniques de la « gestion de patrimoine » au Ceram. Un aux besoins des collaborateurs. Nous gestion patrimoniale » ; l’Ecole supérieu- groupe de quinze conseillers privés de avons tout de suite été enthousiasmés. « Ce qui est re d’ingénieurs de Marseille (ESIM) pour niveau bac à bac + 3, qui ont entre six C’est pourquoi nous comptons leur appor- la « gestion d’énergie dans les systèmes intéressant mois et trois ans d’expérience, seront en ter cette reconnaissance de la Conférence électroniques » ; l’Ecole supérieure de formation, deux jours par mois, pendant des grandes écoles. » commerce et management de Tours dans ce deux ans. « La formation est un atout stra- « Il faut encore (Escem) pour la « protection sociale » et tégique dans ce métier, souligne Alex Ben- la « démarche marketing ». label, c’est venuto, directeur des ressources humai- débroussailler le terrain » Deux Badge pour faire que l’on nes de la Caisse. L’intérêt, c’est de mener L’Ecole supérieure d’ingénieurs de Mar- nos conseillers à un très bon niveau d’ex- seille (ESIM) formule, quant à elle, sa un mastère spécialisé passe d’une pertise. » demande d’accréditation CGE, sur un Le Ceram de Sophia-Antipolis se lance La présélection de ces quinze partici- Badge de gestion d’énergie dans les sys- dès cette année dans l’aventure. « Ce qui formation pants s’est réalisée en trois phases : deux tèmes électroniques. « Il s’agit pour nous est intéressant dans ce label, c’est que l’on continue niveaux d’analyse des pré-requis, l’un de diversifier notre offre, relève Max passe d’une formation continue classique par la direction commerciale pour vali- Autissier, directeur adjoint du Centre à une évaluation intéressante de l’expé- classique der leur expérience, l’autre par la direc- microélectronique et système du groupe rience et des qualités d’un professionnel, tion des ressources humaines pour véri- Esim. Nous allons rechercher les can- note Camille Bouge, directeur du Ceram à une fier leur potentiel et leurs diplômes. didats dans les milieux industriels, mais Entreprises. Au sein de notre école, nous évaluation Dans le même temps, le Ceram a exami- aussi à l’Association pour l’emploi des avons créé une formation spécifique Bad- né les dossiers des candidats selon ses cadres. Je pense que le Badge peut être ge à partir d’un mastère de gestion de intéressante propres critères. « A l’issue de cette for- une bonne chose pour les demandeurs patrimoine existant. Il faudra deux Badge mation, il y aura des examens par modu- d’emploi qui éprouvent le besoin de faire pour faire un mastère. L’avantage, pour de les, avec des notes éliminatoires, précise reconnaître leurs compétences profession- les entreprises, tient au fait qu’un Badge Alex Benvenuto. Outre le label CGE, les nelles. » l’expérience de 200 à 250 heures peut se répartir, de collaborateurs qui auront réussi obtien- L’école projette de commencer sa for- manière souple, sur plusieurs mois. Ainsi, et des dront le mastère spécialisé de gestionnaire mation Badge à la rentrée 2002. Quant à le salarié qui en bénéficie peut à la fois se de patrimoine. » Une possible attribu- la délivrance d’un diplôme en fin de par- former et continuer à occuper son poste de qualités tion qui a pesé lourd dans le choix du cur- cours, sa réticence est nette. «Ilfaut travail. » sus Ceram. Les candidats qui auront réus- être très prudent, affirme Max Autissier. Le cadre défini, la principale préoccupa- d’un pro- si les épreuves se verront octroyer des Le Badge que nous proposons ne fait pas tion du Ceram porte sur la sélection des fessionnel. » points de diplôme pour leur avancée de partie d’un mastère ni d’un diplôme d’in- candidats. Avec un maître mot : la vigi- carrière. génieur. Bien sûr, nous réfléchissons à un lance. « Il nous faut d’abord évaluer l’ex- « Ce dispositif correspond diplôme de type mastère spécialisé. Mais périence antérieure du candidat, son il faudra nécessairement qu’il puisse s’ob- potentiel et sa motivation », poursuit aux attentes des entreprises » tenir à l’issue de plusieurs formations. Camille Bouge. A cet effet, un comité de De son côté, l’Ecole supérieure de com- Sur ce point, rien n’est arrêté. Je pense sélection, sous la responsabilité du direc- merce et management (Escem) de Tours qu’il faut encore débroussailler le ter- teur du mastère a été mis en place. a demandé son accréditation CGE à par- rain. » Outre le niveau d’étude initial et l’expé- tir de deux Badges, l’un en partenariat Evelyne de Lestrac

MARDI 20 NOVEMBRE 2001 - LE MONDE CAMPUS / 63 grandes écoles DIDIER BELLET. Le directeur de l’Institut national

polytechnique de Toulouse a son propre projet de

validation des acquis professionnels « Une bonne idée qui n’est pas encore mûre »

« QUE PENSEZ-VOUS DE CETTE IDÉE D’UN BILAN D’APTITUDE DÉLIVRÉ PAR – COMMENT DEVRAIT FONCTIONNER CE CENTRE ? LES GRANDES ÉCOLES (BADGE) ? – Ce sera d’abord une sorte de « plate-forme » de renseigne- – Le Badge est une initiative de la Conférence des grandes écoles ments. Ensemble, nous avons construit trois phases importantes (CGE). On peut donc parier sur son intérêt. Pour autant, sait-on dans le cadre de la validation des acquis. D’abord l’étude appro- exactement ce qu’il représente ? Un nouveau label doit être assez fondie des candidatures. Chaque demandeur doit être titulaire précis pour faire sens, et assez souple pour générer des candidatu- d’un certain acquis académique. Notre base ? Le bac, auquel res. A mon sens, la valeur du Badge reste à préciser. Il faut d’abord s’ajoute une expérience professionnelle ou associative, en relation qu’il fasse ses preuves, comme l’ont fait les mastères spécialisés. évidemment directe avec la demande de formation. Nous comp- b Ingénieur, Ce n’est pas parce que la Conférence des grandes écoles le propo- tons en équivalence deux années d’expérience pour une année aca- docteur ès se que les entreprises vont automatiquement se précipiter dessus. démique. Viendra ensuite la formation proprement dite avec, à sciences, Je pense que c’est une bonne idée, mais qui n’est pas encore mûre. l’appui, des méthodes pédagogiques comme la formation par J’ai d’ailleurs indiqué à la Conférence que, lorsque le Badge sera Didier Bellet est Internet. Puis l’examen avec un jury qui ne sera pas identique à opérationnel, nous serons candidats. Mais, pour l’instant, nous vice-président celui de l’admission, mais qui délivrera les mêmes diplômes que avons un autre projet de validation des acquis que nous ne change- de l’Institut ceux des formations initiales classiques. rons pas du fait de l’arrivée de ce label. national » Actuellement, notre offre comporte des mastères spécialisés polytechnique dans dix disciplines scientifiques qui sont, de près ou de loin, à – EN QUOI CONSISTE CE PROJET ? de Toulouse. vocation sciences de l’ingénieur. Nous sommes habilités pour – Nous montons, pour la rentrée 2002, un centre régional interéco- deux licences professionnelles (deux autres sont en attente), huit les de validation des acquis. Ce sera sans doute, d’ailleurs, son DESS dans des domaines aussi divers que la micro-électronique, b Professeur des appellation. Depuis différentes initiatives liées à la loi de moderni- l’environnement en milieu rural, les sciences sociales appliquées à universités, il est sation sociale, la direction des enseignements supérieurs a sollicité l’alimentation, la production et le contrôle pharmaceutique… également des établissements comme le nôtre pour qu’ils mettent en œuvre enseignant de une nouvelle mission de validation des expériences professionnel- – SI VOTRE PROJET DE CENTRE SE CONCRÉTISE, LE BADGE S’INSCRIRA-T-IL, mécanique. les, à côté de formations classiques (initiales, continues…). À TERME, DANS VOTRE DÉMARCHE DE VALIDATION DES ACQUIS ? » Nous allons y souscrire. Mais nous avons pensé qu’il n’était pas – Jusqu’à présent, notre validation des acquis se cantonnait aux forcément heureux d’assumer seuls ce choix, même si nous dispo- dispositifs législatifs antérieurs, c’est-à-dire que nous donnions sons de nombreuses disciplines scientifiques. Nous avons donc des équivalences à un certain nombre de postulants. Désormais, mis en œuvre une mission pour fédérer, autour de l’Institut natio- avec la mise en œuvre de la loi de modernisation sociale, nous nal polytechnique (INP) de Toulouse, un certain nombre de gran- ferons des formations à la carte, permettant d’atteindre les mêmes des écoles. Dans ce pôle, nous avons déjà l’accord de partenaires diplômes par des voies différentes. Le tout, rassemblé dans une comme l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse, fédération dans laquelle chacun aura la maîtrise du pilotage. Si, en l’Ecole des mines d’Albi-Carmaux, l’Ecole nationale supérieure plus, on nous accorde des labels Badge pour des personnes for- d’ingénieurs des constructions aéronautiques, etc., ainsi que l’uni- mées en micro-électronique par exemple, ce sera parfait. Mais les versité de Toulouse I (sciences sociales), car nos formations d’ingé- élèves viennent d’abord chercher un diplôme national. Pour nous, nieur prennent de plus en plus en compte les sciences économi- le Badge est une sorte de mention accordée à un diplôme. » ques, humaines et sociales. Propos recueillis par Evelyne de Lestrac

64 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Chargée d’études marketing Ingénieur

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Juriste

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LE PREMIER QUOTIDIEN DES CADRES. BIBLIOGRAPHIE b LES CARRIÈRES INTERNATIONALES – Employment and Work of Former Erasmus 270 p., 196 F, 30 euros). – Travailler à l’étranger, par l’Association Students, de Volker Jahr et Ulrich Teichler. – Le Guide des entreprises qui recrutent pour l’emploi des cadres (Apec). L’ouvrage Cette étude, accessible sur le site de la (L’Etudiant, 2001, 127 p., 98 F, 14,94 euros). est destiné à accompagner les cadres Commission européenne – L’Entrée des jeunes dans la vie active, expatriés dans la préparation du départ, du (http://europa.eu.int/comm/education/ Insee, ministère de l’emploi et direction de séjour et, tout aussi important, du retour. evaluation/soc5.pdf), retrace l’insertion l’animation de la recherche, des études et Il comprend également vingt fiches pays professionnelle d’un échantillon des statistiques (éd. Liaisons, 2000, présentant de nombreuses informations et d’étudiants ayant bénéficié du programme coll. « Les dossiers thématiques », 175 p., coordonnées utiles (Ed. d’Organisation, Erasmus. 119 F, 18,14 euros). 2001, 288 p., 98 F, 14,94 euros). – The Erasmus Students’Experience,de – Le Guide de l’expatriation, de Yannick Friedhelm Maiworm et Ulrich Teichler. b FORMATION/VALIDATION DES ACQUIS Aubry. L’auteur aborde tout aussi bien le Un point complet sur le profil des PROFESSIONNELS point de vue du salarié que celui de bénéficiaires d’Erasmus, leurs motivations, – Validation des acquis, de l’expérience et l’entreprise, sous l’angle de l’organisation, les difficultés de leur parcours (délais universités, quel avenir ?, d’Isabelle des démarches administratives et administratifs, obtention de la bourse, Cherqui-Houot (éd. L’Harmattan, 2001, juridiques, des questions de couverture obstacles administratifs, problèmes coll. « Education et formation », 176 p., sociale, etc. (Ed. d’Organisation, 2001, d’équivalence ou de reconnaissance 95,11 F, 14,50 euros). Ouvrages 576 p., 280 F, 34,30 euros). de leur cursus), les caractéristiques – « Expérience et validation des acquis » – « Formations initiales à l’international », de leur séjour (durée, coût, activités, de (Formation emploi, revue du Centre d’étude dossier du Moniteur du commerce langues employées) et enfin leur degré et de recherche sur les qualifications, n˚ 75, international. Ce travail présenté chaque de satisfaction. Egalement disponible référence, 2001, 103 p., 85,27 F, 13 euros). année par la revue offre un panorama sur le site de la Commission : – « La Validation des acquis complet des formations axées sur http://europa.eu.int/comm/education/ revues, professionnels » (Educations, n˚ 18-19, l’international, ou encore de l’ouverture evaluation/soc4.pdf. adresses coord. Jacques Aubret, 2000, De Boeck internationale des formations des grandes – European Graduate Opportunities, Université Emergences éditions, 96 p., écoles et des universités – du diplôme Opportunités de carrières pour les jeunes et sites 120 F, 18,29 euros). universitaire de technologie (DUT) au diplômés européens 2000 (GO, 2001, – Site Internet Centre Inffo : toutes les diplôme d’études supérieures spécialisées 223 p., 98 F, 14,94 euros). Internet, informations, les liens, les références (DESS) (nº 1488, 5 au 11 avril 2001, 100 F, – Site sur l’expatriation des Français : pour en bibliographiques sur les dispositifs de 15,24 euros). www.expatriation.com/index.cfm validation des acquis professionnels, – Chez vous en France - Living and Working savoir plus www.centre-inffo.fr/dos_003.html in France, de Geneviève Brame. Bien que b EMPLOI/RECRUTEMENT destiné aux étrangers, plutôt anglophones, – L’Europe des cadres 2002. b FUITE DES CERVEAUX l’ouvrage pose l’ensemble des questions L’Association pour l’emploi des cadres – « Quand la mondialisation accélère la qu’un expatrié doit affronter en s’installant (Apec) livre son pronostic annuel sur les fuite des cerveaux » (Problèmes à l’étranger, y compris sur des aspects perspectives d’embauche pour les cadres économiques, n˚ 2731, 2001, culturels ou psychologiques (Kogan Page dans huit pays de l’Union européenne Documentation française, 32 p., 18 F, Publisher, 2001, 344 p., 24 euros). (Allemagne, Belgique, Espagne, France, 2,74 euros). – « Recognition and Accreditation of Italie, Luxembourg, Pays-Bas, – « Mondialisation : réagir ou subir ? La Higher Engineering Education », in Royaume-Uni). Après les records atteints France face à l’expatriation des European Journal of Engineering Education. entre juillet 2000 et juin 2001 dans tous les compétences, des capitaux et des Ce dossier du journal de la Société pays, les perspectives pour le second entreprises », rapport de Denis Badré et européenne pour la formation des semestre 2001 et le premier semestre 2002 d’André Ferrand (2001, Sénat, n˚ 386, ingénieurs (SEFI) fait le point sur le sont beaucoup plus sombres : la baisse des 399 p, 75 F, 11,43 euros). processus de reconnaissance mutuelle recrutements envisagée serait de 11 à 14 %. http://www.senat.fr/rap/r00-386/r00-386.html entre les différents systèmes d’évaluation – L’Insertion des jeunes diplômés des grandes – « La Fuite des cerveaux, mythes ou et d’accréditation des formations écoles. Comme chaque année, la réalités », rapport de Jean François-Poncet d’ingénieurs aujourd’hui en vigueur en Conférence des grandes écoles publie les (2000, Sénat, n˚ 388, 123 p., 35 F, Europe. Il met en évidence une résultats de son enquête sur la qualité de 5,34 euros) convergence croissante qui place les l’insertion professionnelle des trois http://www.senat.fr/rap/r99-388/r99-388.html formations d’ingénieurs parmi dernières promotions de diplômés de ses – « Fuite des cerveaux et formation de les plus avancées en matière de cadre adhérents (www.cge.asso.fr). capital humain » (revue Economie institutionnel favorable à la mobilité – L’Entrée dans l’entreprise des jeunes internationale n˚ 79, 1999, CEPII, diffusée européenne (vol. 26, nº 3, diplômés, de Serge Perrot (éd. Economica, par la Documentation française, 144 pages, septembre 2001). collection « Recherche en gestion », 2001, 121,35 F, 18,50 euros).

66 / LE MONDE CAMPUS - MARDI 20 NOVEMBRE 2001 Une autre idée de la relation

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