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___ SOMMAIRE

. Académie nationale de 33

Société d'histoire d'archéologie et •. 35 '

Cercle philosophique lorrain 36

Mélanges : _ H. TRIBOUT DE MOREMBERT, ia Choumert (de ) famille , - 1 et ses illustrations depuis trois s�èciés �.: . �38

Bibliographie 44

Nouvelles brèves 48- •.

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. Prière ' d'adresser toute correspqndance (informations· et ·arücles) à M. Jean COLNAT, Directeur des Service� d'A.fchives de la , Pré- . , {Tél.·68.17.10, 68). f�cture, Metz post? ·. "': · .

:Co i�àtio� d A ,(donnant :·: . · t annueÏle à la Société· d'flistqire et ' rèhéologl� di.:oit â,J'Annuaire. et ·au:r Cahiers lOrrains) : 150 f:rs. - ·c.C.P; .Strasbourg . 1 . ' . . . ·, . • ' . ." •· . .47 -11).· ) ". ·. --� ...... � _ \....

, . en ·ahicles, üc s . : : · Les · opmimis� et' il!liem: ts é�is par ;ies au�eurs des �� � � : _-' comptes-rendus, �tc., publiés dans les.. Cahiers 'lorrains. n'J!ntrainent aucu- . 'nement 1a gàrantie des Société$: les aute�s .restent 'seuls· re�ponsables . ' avancent dans· . de ce qu'.hls . leurs écrits.'., : :. ".' �. . . . r-: . .. .. �, ·: t.:<--� · . �- �· .' _-; -- :�-�l ·· _,,

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LEf tiiJIIEilf LOillliiiNf Organe des sociétés savantes de la:Moselle

ACADÉMIE NATIONALE DE METZ

Séance du 9 avril 1959

Une prem1ere communication sur l'Espace sans dimensions, contribu­ tion à la solution du problème de lïnfini, est faite par M. Oscar PHILIPPE. En voici le sommaire : si l'on imagine un univers d'éléments infinitési�aux (points ontologiques, points substantiels métaphysiques) caractérisés par le fait de n'avoir aucune unité entre eux, et dont chacun demeure dans son isolement radical, les autres n'existant pas pour lui, la relation d'espace­ ment est impossible. Mal.s si l'espace tend des fills théoriques entre eux, surgissent alors la dimension, la géométrie et l'arithmétique idéelles. En réalité ontologique, c'est une force unifiante qui intervient dans la sub­ stanc-e infiniment brisée pour l'organiser ; il en résulte l'univers concret où tout est dimensionné. M. Marcel MERCIER retrace ensuite la vie de Florent Schmitt, musi­ cien lorrain, né à Blâmont en 1870, élève au Conservatoire de Paris, prix de Rome en 1900, auteur, en 1904, du fameux psaume XLVII. M. MERCIER dépeint l'immense activité de Florent Schmitt, compositeur, voyageur, cri­ tique musical sévère; des extraits de Florent Schmitt, d'autres lettres à lui adressées par Francis Jammes et André Gide illustrent cette intéressante communication, à la fin de laquelle M. SCHNEIDER signale que Florent Schmitt, candidat à la direction du Conservatoire de Metz en 1919, fut écarté. M. GRAEBERT estime que cet épisode devrait être éclairci. Sur un r·apport de M. F. BARRES, l'Académie élit Ue Dr Smith, de North-Bergen (New-Jersey, U.S.A.), comme membre correspondant. Elile adopte le vœu émis par l'Assemfilée générale de la Société d'his­ tôire et d'archéologie de la Lorraine réclamant une meilleure protection des objets mobiliers à caractère historique ou artistique en Alsace-Lor­ raine. Elle décide de son côté de faire parvenir ce vœu à tous les pai1le­ mentaires de Ia Moselle, à la Direction des monuments historiques, aux présidents des commissions compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat. Séance du 30 avril 1959

Deux rapports sont présentés à cette séance. Tout d'abord M. HARSANY, principal du Collège de , entre­ tient l'Académie de l'Emigration polonaise de 1832 à Metz. Incapable de secourir la Pologne en révolte contre la Russie, la Fr·ance ouvrit largement ses portes aux fugitifs polonais, obligés de quitter leur patrie pour échapper aux représailles des Russes. Des comités d'accueil se constituèrent partout. CeŒui de Metz se dépensa sans compter, organisant des coUectes d'argent et de vêtements en faveur des fugitifs. -34- L'ambiance était excellente pour ces manifestations de solidarité. La cause de la Po1ogne meurtrie était populaire. De nombreux Messins por­ taient «un crêpe au bras et au chapeau » (Le Courrier de la Moselle). L'ln­ dépendant de la Moselle invita ses lecteurs à signer une pétition en faveur de la Pologne, destinée à être présentée à la Chambre des Députés (12 août 1832). A la distribution des prix du Collège royal, le professeur Labastide retraça aux élèves « les malheurs et l'héroïsme des Polonais >>. Au théâtre, l'acteur Chiarini récita dans l'enthousiasme populaire son ode «le Polonais ».

Les premiers réfugiés arrivèrent à Metz à la fin de 1831. Le gros des fugitifs fit s-on entrée dans la ville le 25 janviers 1832. Ils y furent fêtés, pourvus d'argent et de linge, grâce au dévouement des dames de la ville. La plupart des réfugiés ne séjournèrent que peu de temps à Metz. Quel­ ques dizaines seulement s'y fixèrent définitivement. L'accueil reçu toucha vivement les malheureux fugitifs. «Nous gar­ dons un vif souvenir de l'accueil fraternel! que nous a fait en 1832 la cité de Metz, ...ce fidè'le représentant de la généreuse et hospita­ lière >> , écrira l'un d'eux en 1848. "La seconde communication eut pour auteur M. le commandant LAN­ REZAC. Il parla d'une des femmes les plus intéressantes et les plus atta­ chantes du XVIIIe s., Mme de Charrière. Hollandaise de naissance, elle devint Suisse par son mariage avec un Suisse Vaudois, M. de Charrière. Elle s'imprégna tellement du génie de la langue française, qu'elle rédigea en notre langue des -ouvrages qui, même aujourd'hui, peuvent être lus avec intérêt. Elle joua un rôle important dans .J'élaboration des idées de Benjamin Constant. Elle créa au Colombier, près de Neufchâtel, un centre intellectuel très actif et contribua à arrêter net dans la région de La Chaux de Fonds un mouvement animé de l'esprit jacobin. Condamnant la nobrresse pour les travers qu'eJle lui reconnaît, ennemie des excès, très libéra:le en matière politique, cette femme, que son imagination empêcha d'être heu­ reuse, est une personnalité de premier plan de la littérature romande.

Inauguration de la plaque commémorative du général Charles Mangin, à (14 mai 1959) L'Académie nationale de Metz a pris l'initiative de faire rétablir sur la maison natale du général! Charles Mangin, à Sarrebourg, la plaque com­ mémorative détruite en 1940. L'inauguration de ce mémorial eut lieu le 14 mai 1959 en présence de Mme Mangin, des autorités civiles, militaires et religieuses de Sarrebourg. EUe fut marquée par trois discours, celui de M. le Président SAUR, qui étudia les ascendances familliales de général ; celui de M. STOCK, maire de Sarrebourg, qui félicita l'Académie de son geste; celui de M. le général BAILLIF qui retraça la carrière militaire de Charles Mangin. Cette cérémonie fut suivi d'un dépôt de gerbes au monu­ ment du général et du défilé des troupes de la garnison de Sarrebourg. La presse quotidienne a longuement parlé de cette cérémonie dans ses éditions du 15 mai 1959.

Séance nu 4 juin 1959 Cette dernière séance de l'année académique est consacrée en partie à la lecture d'un rapport de M. Fernand BARRES, intitUilé La tristesse d'Ambroise Thomas. M. BARRES évoque tout d'abord la vie de l'illustre compositeur messin (1811-1896), auteur du Caïd, du Songe d'une nuit d'été, d'Hamlet, de Françoise de Rimini, de Mignon, son œuvre la plus popu­ laire. Il montre ensuite comment ce musicien gracieux, aimable, à la forme pure et correcte, malgré ses triomphes, avait conscience de n'être qu'un demi-créateur, un génie de second rang. Cette conviction fut pour lui la cause de cruelles souffrances. - 35 -

Conformément à ses statuts, 'l'Académie procéda ensuite au renouvel­ lement partiel de son bureau pour l'année 1959-1 960. M. Hubert SAUR fut réélu président; M. le conseiller DALBIN, vice-président. M. le général BERTHELEMY et M. l'abbé EICH furent confirmés dans Jeurs fonctions, le premier comme membre du conseil d'administration, le second comme secrétaire-adjoint. Enfin l'Académie adopta les conclusions de sa commission de littéra­ ture et d'histoire et décida de couronner deux ouvrages d'histoire. Ces prix seront remis aux bénéficiaires au cours de ila séance solennelle d'oc­ tobre.

SOCIÉTÉ D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE DE LA LORRAINE Excursion du 24 mai 1959 Reprenant une tradition interrompue depuis plusieurs années, la So­ ciété a organisé le 24 mai une excursion pour les adhérents de Metz et des environs. Le but proposé était la visite de quelques églises romanes du pays messin. A 13 heures 30, une quarantaine de personnes, occupant un petit auto­ car et une caravane de. voitures, quittèrent la ville pour une tournée qui les mena à Vallières, , Méy, Sainte-Barbe, le Ban-Saint-Pierre à Villers-Stoncourt, Faux-en-Forêt, Ancerville et Aube. M. le chanoine Mor­ hain, vice-président, guidait 1le convoi ; il présenta et commenta chaque monument aux excursionnistes. Tous ces édifices sont à l'écart des grandes routes; on ne les trouve pas dans les guides touristiques, et ce fut pour bien des personnes une véritable découverte. On admira le chœur et la tour de Vallières, ·la cha­ pelle Saint-Barthélemy de Vantoux, l'église fortifiée de Méy, la tour mas­ sive de Sainte-Barbe, qui fit grande impression, le Ban-Saint-Pierre et sa chapelle, perchée au sommet d'une colUine qui offre un des plus beaux panoramas de la région, le prieuré de Faux-en-Forêt perdu au miilieu des bois, l'église et l'imposant château d'Ancerville, la curieuse église d'Aube. MM. les curés de Vallières et de Sainte-Barbe, et l'aimable propriétaire du château d'Ancervi]ile reçurent très gracieusement les visiteurs. Il était presque vingt heures quand la fHe des voitures rentra à Metz, après un circuit qui parut bien court. Le temps nous avait favorisés, et la journée chaude et ensoleillée contribua beaucoup à la réussite de l'expé­ dition. Ce résultat est un encouragement; dès maintenant, sont envisagées d'autres excursions, et, pour l'automne quelques visites-promenades dans Metz ; nous en reparlerons dans les prochains Cahiers.

Protection des objets mobiliers Le vœu émis par l'Assemblée généraile pour une meiLleure protection des objets mobiliers à caractère artistique ou archéologique en Alsace­ Lorraine a été communiqué aux parlementaires, aux conseillers généraux et aux autori:tés administratives de la Moselle, ainsi qu'à l'Académie na­ tionale de Metz et aux Sociétés savantes d'Alsace. Nous avons reçu de nombreuses réponses favorables; l'Académie nationale de Metz a adopté à · son tour ce vœu et ,ra appuyé auprès des personnalités compétentes. IU est permis d'espérer que les mesures nécessaires, plusieurs fois ajournées, seront enfin prises. Réunion du Comité le 27 juin Le Comité de la Société s'est réuni aux Archives départementales le 27 juin, sous la présidence de M. le Président Robert Schuman. La séance - 36- a été en grande partie consacrée au prochain Annuaire, qui devrait être distribué en janvier 1960, avec des articles de MM. Tribout de Morembert (Les maîtres-échevins de Metz}; Lutz (Les fouilles archéologiques de Sar­ rebourg) ; 'l'abbé Barthélemy (Le tympan de Vie); ràbbé Eich (Les Capu­ cins de ); l'abbé N. Dorvaux (Liste des chanoines de Metz des origines à la Révolution). Des réunions d'études auront lieu régulièrement, à partir d'octobre ; une ·question archéologique ou historique sera traitée par un spécialiste, puis chacun pourra évoquer le sujet qui 'l'intéresse particulièremen t; la première séance aura pour thème principal Les antiquités chrétiennes à Metz. Un effort important de propagande sera fait ; il est prévu des bro­ chures archéologiques à l'usage des touristes, et des prospectus, ainsi qu'une action par l'intermédiaire du Syndicat d'Initiative.

M. Folz a remis sa démission de trésorier ; le Comité lui a exprimé la reconnaissance de la Société pour ses longues années de dévouement, et a décidé de confier la trésorerie à M. l'abbé Eich. Enfin, le Comité s'est préoccupé de la démolition non contrôlée des vieilles maisons de Metz.

CERCLE PHILOSOPHIQUE LORRAIN

Exposé de M. Robert DECKER sur La Personne humaine et la Société politique dans la philosophie de Jacques Maritain

Tenant compte du double courant réflexif et phénoménologique con­ temporain, dans une fidélité essentiel:le à St-Thomas, Maritain décrit «L'univers de la liberté » émergeant de «l'univers de la nature ». L'aven­ ture de l'humanité lui apparaît comme tragique, mais ayant un sens : unification matérielle et spirituelle du monde, progrès de la conscience dans la nature, << dialectique interne de spiritualisation naturelle » de l'homme. Optimisme tragique qui requiert de ce dernier, - individu avant que d'être une personne, pris entre << deux pôles, matériel et spirituel », un humanisme théocentrique et de style hér.oïque. Notre époque réclame d'être << un âge non d'oubli sacré de l'humain, mais d'attention évangéli­ que à l'humain ... synthèse nouvelle » où seraient typiques, non seulement les relations renouvelées entre Dieu et les êtres créés, mais, en même temps, et par surcroît, << les aspects qui concernent la valeur propre et non pas seuJlement instrumentale de l'histoire humaine, de l'activité pro­ fane et temporelle ». C'est sous cet angle, · que Maritain situe les réalités politiques (nation, état, patrie, humanité, peuple et démocratie) à partir des deux entités politiques, irréductibles- et fondamentales de communauté (de fait, naturelle) et de société (volontaire). En tant qu'individu, l'homme se trouvera subordonné à la société politique si, en tant que personne, il lui échappe et ia dépasse. Maritain s'efforce d'établir ainsi leurs exactes relations examinant tour à tour, la Personne humaine en elle-même (com­ ment elle se constitue, ce qui la constitue), la Personne au regard d'eile­ même et vis-à-vis de la société politique (de l'Etat en particulier). L'ordre des droits et des priorités s'inverse ici en une ordination de la Société politique à la Personne, aux personnes humaines. C'est eu égard aux besoins de /l'homme, de sa vocation temporelle et spirituelle, que la So­ ciété politique trouve sa justification et s-es limites et que l'homme, en 37 - tant que personne dépasse et finalise en quelque sorte, tout le << spatial­ temporel >> , la Nature et l'Histoire. Le point d'arrivée sera que la Personne est encore ordonnée à la Société des Personnes humaines, elles-mêmes finalisées en Dieu. «Communication réciproque des consciences >> qui s'ac­ complit en une communion de la Personne et des personnes avec Dieu, dans la Vie et dans l'Amour, tel est « 1e grand œuvre de Dieu >> , Lequel respecte et aide « la sainte liberté de la créature >> et sait « transfigurer sans anéantir >> . L'eudémonisme de la perfection, que paraît être excellem­ ment le thomisme, s'achève dans le vœu que les Personnes puissent, entre eUes se voir et s'aimer comme Dieu les voi> , dans une vraie cité pour des Personnes.

Cette conférence fort étudiée et très approfondie a été suivie avec un grand intérêt par l'assistance et, après avoir remercié l'orateur M: PHI­ LIPPE, · président du C. P. L., engagea une aimable discussion à laquelle prirent part Madame GOETZ, professeur agrégé de Philosophie au ·Lycée des Jeunes Filles; Madame SCHWEITZER, M. le Professeur BRUCH, agrégé de Philosophie et le R. P. CRESPEL, professeur de Philosophie au Collège Saint-Clément. Séance du 13 mai 1959

L'anthropologie de Spinoza a été le sujet d'un bri!llant exposé que nous fit avec éloquence Madame R. GOETZ, professeur agrégé de philo­ sophie au Lycée de Jeunes Filles, et dont voici un résumé :

La philosophie de Spinoza n'est pas un humanisme. Elle se place délibérément dans la perspective divine : tout émane de Dieu et retourne à Dieu. Pourtant le projet radical de Spinoza a été la constitution d'une éthique qui est la philosophie elle-même, tot�litairement il n'y a guère eu pour lui qu'un problème essentiel: celui de la conduite de la vie. Mais ce problème suppose la déterminâtion du rapport qui lie l'homme à Dieu. D'où une anthropologie suspendue à la théologie. Dans sa vérité ontologique, par essence l'homme est un mode fini de runique Substance Infinie. Il en procède par émanation. Mais il existe une nature humaine qui consiste en un certain désir d'être fondamental : le « conatus >> . Spinoza s'appuie sur ces deux affirmations pour poser le destin de l'homme et son salut dans une . adéquation à la nécessité qui lui est propre et qui s'identifie ainsi à la liberté. Par la connaissance vulgaire, inadéquate, l'homme se conçoit comme individu limité, asservi par des forces plus puissantes que lui, inexplicable dans son isolement ; il en découle un genre de vie passionnel. Par la connaissance traditionnelle, l'homme se libère ; il comprend que tout dans ·ra Nature se déduit nécessairèment de Dieu ; du même coup, se transforme la conscience qu'il prend de lui-même : il accède à la Sagesse. Mais il existe une voie supérieure encore: celle de la connais­ sance intuitiv·e par laquelle l'homme se rattache dans sa singulari•té, à l'être 'de Dieu. Il accède ainsi à la Béatitude et à l'Eternité. Cet exposé très précis et approfondi fut suivi avec attention par les membres présents et provoqua une discussion animée à laquelle prirent part : M. O. PHILIPPE, Président du C. P. L.; M. J.-L. BRUCH, Professeur agrégé de philosophie; Mlle M. SIMON, professeur agrégé de philosophie; M. F. BARRES, ingénieur ; Madame et M. SCHWEITZER ; M. DECKER, sous-archiviste de la Moselle ; le R. P. CRESPEL, professeur au Collège Saint-CQément. - 38 -

LA FAMILLE CHOUMIEiRT (de Morhange) et ses illustrations depuis trois siècles Dans la Biographie populaire du département de la Moselle, parue en 1849, Emmanuel Michel nous a laissé une liste fort copieuse d'artistes, artisans, industriels et ouvriers qui ont Hlustré notre province. Entre tous ces noms, nous en avons relevé un, aussi oublié aujourd'hui qu'il fut méconnu en son siècle : Georges Choumert qui avait perfectionné l'art du maroquinage et' du cuir repoussé. Sa famille est connue dès le seizième siècle, grâce aux nombreux contrats passés devant notaire pour des achats ou des ventes de terres et de maisons. A la fin du siècle, elle jouissait d'une grande aisance à Mor­ hange où elle était établie. Le premier Choumert connu (le nom s'écrit d'amleurs Schumert, Schoumert, Chumert) est Jean-Wolf, bourgeois de Morhange qui vivait en 1610 (Acte notarié du 16 juillet aux Archives de la Moselle, 3 E 5661). Il eut plusieurs enfants qui font partie de la bonne bour­ geoisie du lieu. Une de ses filles épousa Jean Nicolas Wirtz, maître-chirur­ gien à Vic; un de ses fHs, Claude, sera lui-même chirurgien à Morhange et mourra, âgé de 82 ans, le 11 septembre 1687 après avoir fondé quatre messes en l'église du lieu et !légué à l'église sa maison<< sur le Bunger »

(Archives de la Moselle, 3 E 5668, 5670. - Voir aussi Maujean, Histoire de Morhange, 1929). D'un aùtre fils, échevin en la justice, puis maître-échevin en celle-ci (1674), descendront Charles Nicolas, père de Philippe, maître-cordon­ nier et marchand de cuir. De son mariage à en 1732 ave·c Anne Clément naîtront 8 enfants dont Anne épouse de Joseph Paulin, Christo­ phe, aubergiste et maire de Many, Georges qui nous intéresse et que nous retrouverons tout à l'heure. Un autre fils du premier Choumert connu, Jean, mort avant 1680, épou­ sera Madeleine Stalpe. D'eux naîtront sept enfants dont A:Jexandre, tige d'une longue lignée à Landroff et , et Claude, marchand-boucher, maire de Morhange, qui laissera lui aussi une nombreuse famille dont Anne-Madeleine épouse de Christophe de Brem, ancêtre des généraux connus, Elisabeth, femme d'Antoine Guyon, avocat à la cour souveraine de Lorraine, et Marguerite, femme de François Grandjean, docteur en méde­ cine à . La généalogie des Choumert n'a jamais été tentée, et pourtant cette famille est fort intéressante aussi bien dans ses ascendants et descen­ dants que dans ses alliances. Partie de Morhange, on [a retrouve surtout dans les villages voisins de Landroff, Eincheville et Many, qn la rencon­ tre aussi à Dieuze et, à partir de 1850, à Paris.

I.

GENEALOGIE DES CHOUMERT I. JEAN-WOLF, bourgeois de Morhange, connu en 1610, d'où 1. N... épouse Jean Nicolas WIRTZ, maître-chirurgien à Vic-sur-Seille ; 2. Claude, né vers 1 605, mort le 11 sept. 1687, inhumé dans l'église de Morhange, maître-chirurgien à Mor­ hange, épouse Barbe N ... , sans postérité ; 3. Michel, né en 1606, qui suit II (A) ; 4. Jean , qui suit II (B) ; 5. Barbe, décédée le 10 sept. 1699.

II (A). MICHEL, mort le 9 décembre 1688. Inhumé dans l'église de Mor­ hange, échevin en la justice locale, puis maître-échevin (1674), épouse Appolonie WIRTZ (ou WURTZ), d'où à Morhange : -39- 1. Sébastien, maître-boulanger-pâtissier, épouse, par contrat du 23 février 1686, Anne THIRION, veuve de Jean WATRIN, greffier et tabeUion de Morhange, d'où descendance ; 2. Barbe, 12 mai 1654 ; 3. Françoise, 19 oct. 1655, morte le 18 sept. 1663 ; 4. Charles-Nicolas, qui suit III (A).

III (A). CHARLES-NICOLAS, bourgeois de Morhange, mort avant 1732 épouse Charlotte OLIGER, issue d'une ancienne famille de Mor­ hange, connue dès le XVI• siècle, morte à Morhange le 28 février 1742, d'où à Morhange : 1. Marguerite, 3 août 1691 ; 2. Marie Barbe, 14 septembre 1699, morte jeune ; 3. Jean Martin, 1700, mort le 29 janvier 1746, aubergiste à Morhange, épouse Marie Elisabeth BREZARD, d'où postérité ; 4. Jean-Philippe, 25 décembre 1701, épouse Elisabeth SCHWARTZ, d'où postérité ; 5. Marie Barbe, 15 novembre 1704 ; 6. Philippe, 22 avril 1709, qui suit IV (A).

IV (A). PHILIPPE, mort à Landroff le 1er avrill 1783, maître-cordonnier et marchand de cuir, épouse à Landroff le 25 novembre 1732 Anne CLEMENT, morte avant lui, fille de Christophe et de Jeanne Pierre (ces derniers sont les ancêtres directs entre autres de feu Roger Clément, conservateur des Musées de Metz et de l'auteur de ces lignes), d'où à Landroff : 1. Anne Marie, 19 juin 1734, morte le 22 janvier 1750 ; 2. Jeanne, 7 juin 1736 ; 3. Anne, 6 février 1738, épouse à Landroff le 28 janvier 1770 Joseph PAULIN, âgé de 25 ans, régent d'école, fils de feu Nicolas, régent d'école, d'où descendance, notamment deux fils qui se rendirent à Londres au. près de leur onde Georges Choumert, et Thomas, professeur de mathématiques ; 4. Christophe, 29 décembre 1740, qui suit V (A) ; 5. Philippe, 30 août 1743, mort le 4 mai 1808 ; 6. Georges, 11 mars 1746, industriel à Londres, qui fera l'objet d'une notice particulière ; 7. Claude, 12 septembre 1748 ; 8. Dominique, 29 avril 1751, mort le 11 juin 1829 ; 9. Anne-Marie, 3 février 1754.

V (A) CHRISTOPHE, propriétaire, marchand de toile, aubergiste, maire de Many, mort le 4 Boréal an II à Many, épouse en ce lieu, le 4 juin 1765, Anne NICOLAS, veuve de Pierre KLOTZ, laboureur à . Elle meurt âgée de 59 ans le 12 août 1787. Il se rema­ rie le 10 février 1789 à Many avec Madeleine GREGOIRE, âgée de 28 ans, fille de Jean, marchand de toile, syndic-tailleur, et de Catherine Jacquemin. (Le frère de Jean, Christophe Grégoire avait épousé en 1744 à Metz Anne TRIBOUT. On retrouvera le nom de son neveu Joseph Tribout dans la notice consacrée à Georges Choumert). Madeleine Grégoire mourra le 22 floréall an II. Du premier lit : 1. Dominique, 31 mars 1766, mort le 28 juillet 1766 ; 2. Marie, 15 juillet 1771, morte le 2 fév. 1772 ; Du deuxième lit : -40- 3. N ...; né et mort le 18 décembre 1789 ; 4. Catherine, 28 décembre 1790, morte le même jour ; 5, Dominique, 22 mars 1792, qui suH VI (A).

VI (A). DOMINIQUE, mort le 1er avril 1840, épouse à Many le 3 nov. 1813 Marguerite PIGUET, âgée de 25 ans, fille de Claude, maire, et de Jeanne Beugueho, d'où à Many : 1. Jean Claude Dominique, 8 janvier 1815, qui suit VII (A) ; 2. Marie Marguerite, 6 oct. 1816, morte le 31 oct. 1816.; 3. Marie, 6 décembre 1817 ; · 4. Christophe-Nicollas, 18 août 1819, maire de Many, conseiller général de la Moselle de 1848 à 1862 ; 5. Claude, 11 sept. 1821 ; 6. Joseph Placide, 5 oct. 1823, épouse à Many le 25 juin 1861 Marguerite Clotilde PIGUET, d'où descendance ; 7. Nicolas Dominique, 19 sept. 1825, mort le 9 oct. 1825 ; 8. Marie Madeleine Justine, 5 janv. 1827 ; 9. Nicolas Georges, 11 oct. 1828 ; 10. Dominique Charles, 20 août 1830, mort le 30 sept.

VII (A). JEAN CLAUDE DOMINIQUE, mort le 26 avril 1855 à Many, épou­ se à Metz le 12 juin 1854 Marie Clotilde GILBRIN, née à Scy le 26 oct. 1832, fi11e de Rémy-Victor, rentier, et de Marie Peltier, morte le 20 fév. 1908, d'où à Metz : 1. Dominique Christophe Georges, 13 mai 1855 (posthu­ me), conseH!er à la cour de Cassation, d'où descen­ dance par f.eu JEAN, juge cantonal à Saint-Avoid.

II (B). JEAN, f�ls de Jean-Wolf, mort avant 1680, épouse Madeleine STAL­ PE, morte avant 1696, d'où à Morhange : 1. Elisabeth, 24 avril 1644 ; 2. Françoise, 9 oct. 1646 épouse, avant 1679, Simon THIRION maître-échevin en la justice locale ; 3. Jean, 7 nov. 1649, mort le 22 juin 1651 ; 4. Alexandre, 6 mars 1653, qui suit III (B) ; 5. Sébastien ; 6. Claude, marchand-boucher, maire de Morhange, mort le 8 sept. 1725, inhumé dans l'église devant l'autel Saint-Nicolas, épouse Anne Marguerite SCHONT, fille de Frédéric et de Marguerite WIRTZ, morte le 9 avril 1712, d'où à Morhange ; a) Anne Madeleine, 10 février 1678, épouse Chris­ tophe de BREM (Voir la notice qui lui est con­ sacrée sous II) ; b) Sébastien, 14 fév. 1683 ; c) Jean, 20 janvier 1689 ; d) Elisabeth, 21 nov. 1690, épouse à Morhange, le 17 mai 1707 Antoine GUYON, avocat à la Com souveraine de Lorraine, exerçant au baillliage d'Allemagne, fils de Claude, procureur de S.A.R. en la prévôté et gruyérie de Dieuze, et de Lucie Simonin ; e) Marguerite épouse à Morhange le 10 juin 1721 François GRANDJEAN, docteur en médecine à Dieuze, f1ls de Pierre, maître-chirurgien à Pont­ à-Mousson r - 41 - f) Françoise épouse à Morhange le 24 juin 1710 François BLANPAIN, fils de Claude et de Mar­ guerite Esselin, de Dieuze ; 7. Jean Thiébault.

III (B). ALEXANDRE, mort avant 1722, bourgeois de Morhange, épouse Marguerite OLIGER, d'où à Morhange : 1. Claude, 3 août 1678, laboureur, épouse Suzanne SCHRAM d'où descendance ; 2. Françoise, 6 juil. 1679, morte le 13 fév. 1691 ; 3. Nicolas, 22 avril 1683, épouse à Morhange le 31 juil. 1703 Marguerite SCHRAM, fille de Nicolas et de Marie Oury, de Landroff. Il s'établit marchand-hui­ Uer à Landroff en 1704 ; 4. Anne Marguerite, 8 février 1692, épouse à Morhange le 12 juil. 1712 Pierre THOMAS, fils de Jacques, d' ; 5. Jean-Thiébault, 23 sept. 1698, qui suit IV (B) ; 6. Anne Madeleine, 23 avril 1703 ; 7. Marguerite épouse le 15 février 1707 Pierre PHILIPPE, bourgeois de Morhange, mort le 5 avril 1740, âgé de 56 ans ; 8. Pierre, bourgeois de Morhange, épouse Anne BERR, d'où descendance.

IV (B). JEAN THIEBAULT, cultivateurr, mort le 9 mars 1734 à Landroff, épouse à Landroff le 17 nov. 1722 Christine CLAUSSET, fillè de Jean Girard et de feue Suzanne Schram, d'où à Landroff : 1. Catherine, 28 nov. 1726 ; 2. François, 6 fév. 1729 ; 3. Jean Pierre, 23 sept. 1730, laboureur à Morville ; 4. Anne, 24 sept. 1732, morte le 19 mai 1814, épouse le 5 fév. 1754 Christophe CLEMENT, veuf de Marie NICOLAS ; 5. Claude, 8 juin 1734, qui suit V (B).

V (B). CLAUDE, mort le 7 nov. 1811, épouse à Landroff le 24 nov. 1762 Marie Barbe PAULIN, âgée de 21 ans, fille de Christophe, cultiva­ teur, et d'Agnès Dubroux. Elle mourut le 23 nov. 1790, d'où à Landroff : 1. Joseph, 15 sept. 1763 ; 2. Christophe, 9 sept. 1765, mort le 17 prairial an IV ; 3. Claude, 4 avri1 1767, épouse à Landroff le 1er plu­ viôse an XI Anne Marie SCHMIT, âgée de 22 ans, fille de Pierre, cultivateur, à Destry et d'Anne Du­ broux, d'où descendance ; 4. Georges, 25 juin 1780, qui suit VI (B) ; 5. Catherine, 25 fév. 1783, morte le 6 oct. 1785.

VI (B). GEORGES épouse à Landroff le 29 germinal an XII Marie Anne DUBROUX, âgée de 23 ans, fiUe de Jean et d'Ursule Clément, d'où à Landroff : 1. Nicolas, 29 nivôse an XIII, mort le 20 fév. 1846 ; 2. Marie, 14 janvier 1807, épouse à Landroff le 11 août 1834 Christophe CLEMENT, âgé de 33 ans, fils de Claude et de Jeanne Hochard ; - 42 - 3. Anne, 17 oct. 1808, épouse à Landroff le 20 nov. 1838 Dominique MELARD, âgé de 35 ans, cultivateur, fils de Jean et de Marguerite Dubroux, veuf d'Anne Ma­ rie CORDONNIER ; 4. Georges Nicolas, 12 sept. 1811, épouse Marguerite BRIO, d'où descendance à Landroff à partir de 1851 ; 5. Christophe, 3 juin 1818, instituteur, épouse Marie Marguerite PETITDIDIER, d'où à Landroff plusieurs enfants qui continueront la lignée.

II Une alliance des Choumert Les de BREM La famille de Brem, anoblie par le duc Léopold Ie 19 octobre 1725 et qui porte pour armes : d'azur à trois annelets d'or posés 2 et 1, au chef d'argent chargé de deux étoiles d'azur est mieux connue à partir de 1750. Grâce aux registres de la paroisse de Morhange et aux contrats des notaires, nous avons pu rétablir les origines.

I. JEAN DAVID BREM, receveur du comté de Morhange, mort le 17 mai 1690, épouse Catherine Marguerite de VIGNEULLES du SART, morte le 17 nov. 1705, d'où à Morhange : 1. Christophe, 28 nov. 1670 (naissance portée au regis­ tre de 1705), qui suit II ; 2. Marguerite épouse Nicolas GUYON, tabel- lion géné­ ral de Lorraine à Dieuze.

II. CHRISTOPHE (dit NICOLAS-ADOLPHE). garde-scel du tabellionnage c:IP.Morhanqe de 1691 à 1716, procureur d'office, «receveur et inté­ ressé dans les fermes des clomaines de Morhange » (1721). conseil­ ler-secrétaire des commandements et finances de S.A.R. au bai'l­ liage d'Allemagne (1730), mort à Morhange le 3 nov. 1747, épous� à Morhange le 15 nov. 1695 Anne Madeleine CHOUMERT, née le 10 fév. 1678, décédée à Morhange le ter oct. 1748, d'où à Mor­ hange : 1. Jeanne, 16 nov. 1696 ; 2. Jean David, 17 nov. 1697 ; 3. Jean Pierre, 28 juil. 1699 ; 4. Nicolas, 22 mars 1700 ; 5. Anne Marie Elisabeth, 3 avril 1702, épouse le 15 juil. .1721 Claude Nicolas BAZILLON, conseiller et secrétaire des commandements et finances du duc de Lorraine à Dieuze ; 6. Jean, ler oct. 1705, religieux de Citeaux, prieur de l'abbaye de ; 7. Jean Nicolas, 28 oct. 1708, qui suit III ; 8. Anne Marguerite, 14 janv. 1713, épouse le 18 juil. 1730 à Morhange Gabriel STOCK, mort en 1784, con­ seil'ler procureur de S.A.R. au bailliage d'Allemagne, fils de noble Jean François Stock, ancien capitaine, prévôt-gruyer et chef de police à .

III. NICOLAS, avocat au bailliage d'Allemagne à Sarreguemines, épouse à Metz (par. Saint-Marcel) le 24 janvier 1737 Anne Marie-Thérèse DILANGE, décédée à Metz (par. Saint-Marcel) le 28 mars 1762, d'où 16 enfants dont on trouvera la descendance dans Poirier, Metz. Documents généalogiques, I et II ; Barbé, Metz, Documents généalogiques et H. Tribout, Documents généalogiques du pays messin et de la Lorraine de langue allemande. -43 III Georges CHOUMERT

Industriel à Londres Le plus célèbre des Choumert demeure Georges, fils de Philippe et d'Anne Clément, qui n'eut pas à aller trop loin pour apprendre son métier, son père étant ëlllors maître-cordonnier et marchand de cuir. Agé d'une vingtaine d'années, il entreprit le classique «tour de France », puis il se rendit en Ho]]ande et, de là, en Angleterre, ayant pour toute fortune une demi-guinée, soit cinq cent francs de notre monnaie, mais une forte dose de courage, d'habileté et d'ingéniosité. Dans un pays aussi industrialisé que l'était déjà la Grande-Bretagne, et avec beaucoup de persévérance, il devait réussir. D'abord simple ouvrier, puis installé à son propre compt·e au cœur même de Londres, sur la Tamise, il construi·sit une tannerie en planches qui fut bientôt connue sous le nom de tannerie Choumert. La petite tannerie devint rapidement une grande manufacture qui em­ ploya de nombreux ouvriers, au milieu desquels Georges Choumert ne dé­ daignait pas de travailler. On utilisait, 'là, une machine de son invention qu'il avait d'aiJ.leurs fait breveter et qui simplifiait beaucoup le travail. Elle fendait en trois les cuirs les plus minces : la première feuille était destinée au collage, 'la seconde à la reliure, la dernière à faire le maro­ quin. Ce fut là une des. sources de sa fortune. Une autre fut son mariage avec une très venve, mistress Ten­ dai!!. La tradition familiale veut qu'il ait embrassé l'anglicanisme et que le curé de Many ait stigmatisé, en chaire, son abjuration de la foi de ses Pères. Ses ressources lui permirent, en tout cas, de noliser des vaisseaux qu'il confia à la conduite de son beau-frère ; il put alors exporter ses produits dans le monde entier. Grâce à son esprit persévérant, l'Angle­ terre avait été dotée d'une industrie très importante. Après 1789, voyant la France en proie à la guerre civile, Choumert se fit naturaliser anglais et n'ayant pas d'héritier, il songea à faire venir en Angleterre un de ses parents demeurés en Lorraine. Il insista tout spécialement auprès d'un de ses jeunes cousins Joseph Tribout pour qu'id vienne le rejoindre mais celui-ci refusa de partir si loin, on ne sait pour­ quoi. Il est vrai qu'on ne s'expatriait pas volontiers au début du siècle dernier. Il réussit cependant à décider un · de ses frères, Dominique, de cinq ans son cadet et il le fit participer aux bénéfices. Choumert lui-même, avec l'argent qu'il gagnait, achetait maisons et terrains aux environs de Lon­ dres et c'est, sur ses biens, que fut élevé plus tard le quartier de Peckham. Au cours d'un voyage qu'il fit à Landroff et à Many, H retrouva avec plaisir ses frères et sœurs et m put emmener avec lui deux neveux, les fils de son beau-frère Joseph Paulin dont l'un resta avec lui jusqu'à sa mort survenue le 5 mai 1831. C'est pourquoi, à Londres, deux rues qui portent les noms de Choumert-Street · et de Paulin-Street, perpétuent le souvenir de ces excellents ouvriers lorrains. N'ayant pas d'enfants, Choumert laissa tous ses biens à sa famille. Par testament, il avantagea ses domestiques et ses ouvriers et il n'oublia pas son village de Landroff à qui m légua cent mille francs-or destinés, moitié au soulagement des pauvres infirmes, moitié à l'instruction des enfants pauvres. Landroff fut un des premiers villages à bénéficier ainsi d'écoles gratuites de garçons et de filles et d'une salle d'asile. Les biens qu'il laissa à sa mort - surtout biens immobiliers - étaient évalués à 300.000 livres sterling, soit 300 mil'!ions qe notre monnaie.

H. TRIBOUT DE MOREMBERT Directeur du Service des Archives de la Ville de Metz -44- BIBLIOGRAPHIE

Les Livres

La Lorraine sidérurgique : La monumentale thèse de doctorat en droit de M. C. PRECHEUR, maître de conférences à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Nancy vient de paraître en 632 p., accom­ pagnées d'un atlas de 198 cartes. Soutenue en 1957, utilisant par la force des choses les données statistiques de 1955, elle comporte 4 parties : 1 • Le minerai de fer en Lorraine (répartition géologique, historique de l'exploit,ation, caractéristiques de 'la mise en valeur ; 2" La sidérurgie (son essor des origines à nos jours) ; 3" Les problèmes de la sidérurgie et des mines de fer : problème des matières premières et de l'énergie, problème des transports et des débouchés, fonction de la communauté européenne ; 4" Les problèmes de main-d'œuvre et l'évolution du peuplement où sont étudiées la répartition de la popu­ lation, les structures socio-professionneiles. Une bibliographie et t:n index complètent ce beau volume dont il apparaît d'ores et déjà qu'il !>ait honneur à la science de notre pays. G. C.

Le Répertoire de la Série U des Archives départementales. Un nouveau répertoire des Archives départementales est sorti des presses il y a trois mois ; c'est le Répertoire numérique de la Série U (Justice). Première période (an VIII- 1870), dressé sous la direction de M. RIGAULT, ancien directeur des Services d'Archives du départe- ment. Les archives judiciaires modernes sont malheureusement beau­ coup moins importantes en Moselle que dans la plupart des , départe­ ments, en raison des destructions accidentelles et surtout des dest.ruc­ tions réglementaires effectuées pendant l'annexion ; c'est ainsi, par exemple, qu'il ne subsiste aucun dossier criminel ou correctionnel, tous ayant été envoyés au pillon.

Une introduction substantielle fait l'historique des divers fonds, en liaison étroite avec l'évolution des juridictions dont ils émanent ; elle est suivie, du tableau des ressorts juridictionnels, et du tableau des études de notaires. Le répertoire proprement dit commence par le très petit fonds de la Préfecture ; puis viennent ceux de la Cour d'ap­ pel, du tribunal criminel et de la Cour d'assises, des tribunaux de première instance, des justices de paix, du tribunall de commerce de Metz et des sentences arbitrales. La troisième partie est consacrée aux minutes de notaires, qui ont été versées aux Archives jusqu'à l'année 1850. Des tables des noms de notaires, des noms de lieux et de matières terminent le Répertoire.

Si incomplète soit-elle, la série U mérite cependant d'être consul­ tée par les spécialistes de l'histoir,e moderne ; le Répertoire établi par M. Rigault, sera pour eux l'instrument de travail indispensable qui 'l eur permettra d'utiliser au mieux nos archives judiciaires. J. C.

BURG (André-Marcel), Le duché d'Alsace au temps de Sainte-Odile. Wœrth, Sutter, 1959, 114 p. (Les limites des diocèses de Strasbourg et de Metz. - St-Pirmin. H. H.)

DESPY (Georges), Les chartes de l'abbaye de Waulsort. I. (946-1199). Bru­ xelles, 1957. 458 p. (Académie royale de Belgique. Commission royale d'histoire). (Rapports de l'évêché de Metz et du couvent de Ste-Glos­ sinde avec les couvents de Waulsort et d'Hastières. H. H.) - 45 - GILLE (Bertrand), Recherches sur la for mation de la grande entreprise capitalis'te (1815-1848). - Paris, S.E.V.P.E.N., 1959, 166 p. (Ecole pra­ tique des hautes études... Affaires et gens d'affaires. 17.) Pour notre région, 1a source principale est représentée par les archives privées de la maison de Wendel, où sont conservés les carnets de François de Wendel. L'auteur évoque dans le eadre de la conjoncture écono­ mique les débuts des chemins de fer et de la concentration indus­ trielle autour des forges de et Moyeuvre, l'exploitation de la houille à Stiring, les groupements d'entreprises, p. 29, 43, 55, 80-81, 87, 124. L'ouvrage est mœlheureusement dépourvu d'index. Kermesse au profit de J'église Saint-Nicolas. Sarreguemines, 6-7 juin 1959. - Histoire de J'église Saint-Nicolas, p. 5-11. - H. HIEGEL, Le culte de Saint-Nicolas en Lorraine et à Sarreguemines, p. 17-23. KLAUI (Paul) . Ortsgeschichte. Eine Einführung, 2• édit. Zurich, Schulthess, 1958. 180 p. (Excellent guide pour l'historien local. La monographie d'une localité doit être le rappel et l'interprétation des faits et évè­ nements qui se sont passés uniquement dans cette localité. H. H.) MEYERS (J.), L'art au Musée de Luxembourg, 8 p. (Supplément à La Revue française, 1958). MOISY (Pierre), Les églises des Jésuites de J'ancienne Assistance en Fran­ ce. - Rome, Institutum historicorum S.J. (Paris, A. Picard), 1958, 2 vol. (Sur l'architecte Jésuite François Derand, né en 1588, probablement à Vic, non à Saint-Avold, décédé à Agde en 1644. H. H.)

La Moselle, son passé, son avenir. - Schwebsingen (Luxembourg), 1958. 343 p. (Edité à l'occasion de la 6ème Fête du vin de Schwebsingen). P. HAMER, Esquisse d'une histoire des voies de communication au G.-D. de Luxembourg, p. 33-48. - V. BODSON, Le Luxembourg et la canalisation de la Moselle, p. 51-54. - J. HESS, Die Mosel ais Triigè­ rin südlicher Kultureinflüsse, p. 79-84. - R. THILL, Von Pont-à-Mous­ · son bis Koblenz. Die Brücken der Mosel, p. 85-116. - H. TRIBOUT DE MOREMBERT, La Moselle, département français, p. 137-139. - R. BRUCH, «Ho/ iwer! » Sprachgrenzen und Mundartbrücken zwischen Saargau, Lothringen und Luxemburg, p. 263-277. - W. GILSON, La roue flamboyante de Sierck, p. 298-301. PIACENTINI (R.), Fils de rabbin, père d'apôtres. - Paris, Ed. Saint-Paul, 1959, .186 p. (Séjour à Metz en 1822 de François-Marie Libermann, fondateur, avec le P. Jean Lœvenbruck, de , de la Congré­ gation des Pères du Saint-Esprit. H. H.) RITTER (Gerhard). Der Schlieffenplan, Kritik eines Mythos. - Munich, R. Oldenbourg, 1956, 200 p. (le plan Schlieffen prévoyait à partir de 1891 l'entrée de .J'armée allemande au Luxembourg, en Belgique, et même en Hollande. Schlieffen craint que l'armée française en prenant l'of­ fensive, n'enfonce les lignes défensives de Sarrebourg et de Stras­ b�:mrg.. L'of fensive allemande commence à l'ouest de. Metz-Thionville. H. H.) Les Routes de France depuis les origines jusqu'à nos jours. - Paris, Asso­ · ciation pour la diffusion de la Pensée française, 1959. In-8•, 171 p. (par P.-M. Duv·al, Jean Hubert, Georges Livet etc., cartes; indication des sources et bibliographie.) SEDILLOT (René), 250 ans d'industrie en Lorraine : la maison de Wendel de 1704 à nos jours. - Paris, Riss et Cie, 1958, 421 p. fig. (D'après les archives privées et la documentation réunie par MM. François, Hum­ bert et Maurice de Wendel, complète l'Histoire de la Maison de Wendel de Grosdidier de Matons.) THURING VON RINGOLTINGEN, Me/usine, herausgegeben von K. Schnei­ der. - Berlin, E. Schmidt, 1958. 133 p. (Texte des spiile{l M1ttel­ alters. 9.) -46- Les Périodiques

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BELLARD, Plaies et bosses sur le visage de Metz, p. 95-100. - R.

BOUR, L'historique de la canalisation de la Moselle, p. 101-112. - M. LANTERNIER, La fondation de Saint-Clément à , p. 117-126.

- J. LECLERC, Remise de la pourpre cardinalice à Mgr de Montmo­ cency-Laval, p. 127-135. - E. VOLTZ, La porte .de France à Marsal, p. 136-150.

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Rheinische Vierteljahrsblütter, p. 1958. - C. BRUHL, Konigsplalz und Bi­ schofsstadt in frünkischer Zeit, p. 161-275 (Etude très fouillée et notice sur Metz aux p. 236-242 à l'appui d'une thèse originale : Dans les résidences royales : les Mérovingiens auraient utilisé l'ancien palais royal, les Carolingiens se seraient bâtis de nouveaux palais à Metz dans l'abbaye Saint-Arnould (G.C.)

Les Quotidiens

30 1959. (Articles parus du ter avril au juin Abréviations : CM = Le

Courrier de Metz, CS = Le Courrier de la Sarre, DN = Les Dernières

NouveNes d'Alsace, FJ = France-Journal, L = Le Lorrain, RL = Le Républicain Lorrain). Généralités : Die ersten Lehrerbildungsanstalten in der Mosel, CM 12 et 1 3-4 (Ecoles normales de Helfedange, Metz et ). Fouilles : A Sarrebourg et dans la région de ont été effectuées d'importantes découvertes de l'époque romaine : une canalisation du 2e siècle dans le quartier Richepance à Sarrebourg (DN 2-4), une autre rue de la Paix (DN 10-6) , des statues de Jupiter terrassant

Histoire de Metz : A la fête des chats d'Ypres, L 28-4. - (sur la coutume mes­ sine du brûlement des chats). - Die Rue Marchant, CM 2-4. - Markplat­ ze, CM 22-4. - (le Marché couvert). - Spring-Zierbrunnen ... CM 6-6. (Fontaines Sainte-Croix, Saint-Jacques, etc.) Histoire des Localités : , 'l'Instituteur, L 5-5, les gardes fores­ tiers sous les comtes de Linange-Dabo, L. 23-5. - Betting, CM 24 et 25-5. -, FJ 21 et 22-6. - Bliesbrück, CS 4, 12 et 14-5, 21 et 24-5. -48-

24 25-5. - , Die Heiligenbrünner Ziegelhütte, CM et - Falck, CM 24 et 25-5. - Forbach, Die KreuzkapeUe, CM 18-4. - Freyming, Sainte-Fontaine, CM 4-6. - Herange, Pfarrei und Herrschaft, CM 15-5, 7 et 8-6. - , Geistliche, die aus Hommarting stammten, CM 19 et 20-4. - , Calembourg, Hargarten (cahiers de doléances), CM 18-4. - , lndustrien einst und jetzt, FJ 21 et 22-6. - Lut­ 3 4-5. 2-4. 20-6. tange, CM et - Lutzelbourg, FJ - CM - Moulins-les­ Metz, Les vieux moulins, L. 12-5. - Novéant, A .BELLARD, Le nouveau pont sur ila Moselle ... Cinquante ans après l'inauguration de son prédé­ cesseur (l'inauguration de 1909) , RL 20-6. -Der Kanton Phalsbourg, ein Bindeglied zwischen Elsass- und Lothringen, DN 3 et 4-4, 10 et 11-5. - 21-5. 18-4. Burg Helfenstein bei , FJ - , CM - , CM 18-4. - Saint-Avold (L'hospice), CM 19 et 20-4. - Sar­ rebourg, La chapelle des Cordeliers, CM 19 et 20, L 30-4. Vor 19 Jahren (1940) , DN 20-6. - Sarreguemines, VITUS, Der Bauernkrieg im Jahre 1525, CM 25 et 26-27-4. - Saargeminer Folklore : Sprüchlein, Redensar­ ten ... CM 20, 21 et 22, 27-6. - Loka>l Schaakereije ... CM 4-4. - Und noch ein abgestorbener Berufszweig (der Milchmann), CM 6-5. - Wo einst die Hasen hoppelten, CM 15-5. (Transformations du demi-siécle). - M. H.C. Hiegel, CM 23-4. - Schmittvillei, CM 24 et 25-5. - Sierck, Die Musik, FJ 26 et 27-4. - Das Feuerrad des Johannisfestes FJ 21 et 22-6. Téting, CM 24 et 25-5. - , Le prieuré, L 12-5.

Nouvelles brèves Musées et expositions : - Le 27 juin a eu lieu à Metz la réunion constitutive de la Société des amis du Musée dont M. Gabriel Hocquard assure la présidence, assisté de M. le Docteur Ftantz et du Général Bolzinger, vice-présidents. Les assistants enten­ dirent M. Hocquard exposer les buts de la nouvelle société et les manifesta­ tions par lesquelles le Musée s'associera au prochain Festival international de Metz. Puis M. l'adjoint Vert les entretint de l'extension du Musée et des ·projets d'aménagement du Grenier et du Carmel. La soirée s'acheva par une promenade à travers les galeries archéologiques où furent inaugurées des illuminations du plus bel effet.

- Exposition Albert MARQUET. Les Musées de Metz présentent, en août et septembre 1959, dans le cadre du Deuxième Festival lnternationa>l, une Expo­ 1875 1947) . sition rétrospective Albert MARQUET (Bordeaux - Paris Après avoir, entre les années 1897 et 1900, pratiqué un art hautement coloré, Mar­ quet exposa au Salon d'Automne de 1905 avec ceux que le critique d'Art Louis Vauxce'lles allait surnommer Jes << Fauves ». Le Fauvisme de Marquet n'est jamais violent, outrancier. Son chromatisme, même fortement exalté, garde cette distinction et cette finesse qui sont des qualités permanentes de son art. Ce moment de crise passé, Marquet renoue avec des harmonies plus calmes, mais ailxquelles l'expérience fauve apporte des sonorités exquises. Ses motifs de prédilection sont la mer et le ciel, le port, c'est-à-dire les sujets des Grands Impressionnistes. Il parvient à les traiter de façon très personnelle, sans rien emprunter à ses devanciers, et de telle façon qu'il est difficile, aujourd'hui, de contempler un povt ou une plage, sans y << voir » un Marquet. (G. COLLOT).

Le Gérant : P. ALBERT

Coopérative d'Edition et d'Impression - 30, rue Mazelle, Me.tz. Février JJ902 cDépôt [égal » 1959/3 Série 1115