Annexe 19

Plan Régional d’Organisation et d’Equipement des Ports de Pêche normands 2014 - 2020

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Table des matières

INTRODUCTION ...... 4 I - Diagnostic ...... 5 1. Présentation générale de la filière pêche et des points de débarquements...... 5 2. Présentation de la flottille...... 9 3. L'emploi de la filière pêche...... 10 4. Les halles à marée et le ramassage des produits débarqués ...... 10 4.1 La halle à marée de Granville ...... 11 4.2 Halle à marée de Cherbourg ...... 12 4.3 – Halle à marée de Grandcamp-Maisy ...... 12 4.4 Halle à marée de Port-en-Bessin-Huppain ...... 13 4.5 Halle à marée de Fécamp ...... 14 4.6 Halle à marée de Dieppe ...... 15 4.7 Maillage territorial et ramassage des produits débarqués ...... 17 5. Le mareyage en Normandie ...... 20 6. L'obligation de débarquement ...... 20 II – Les priorités et les conditions d’éligibilité au Programme Opérationnel du FEAMP ...... 22 1 - L’analyse AFOM ...... 22 2 - Besoins et conditions d’éligibilité au Programme Opérationnel du FEAMP...... 28 3 - Priorisation des investissements éligibles du PROEPP...... 29 Besoin n°1 : améliorer la prise en charge des produits et valoriser la qualité assurée par le producteur (transport, manipulation, opérations de tri, enregistrement, traçabilité commerciale, stockage)...... 30 Besoin n°2 : favoriser la transition écologique des ports et de manière générale réduire l’incidence des activités portuaire sur l’environnement...... 31 Besoin n°3 : favoriser l’attractivité du secteur de la pêche en améliorant les conditions de travail et de sécurité sur les ports de pêche...... 32 Besoin n° 4 : prendre en charge les produits soumis à l’obligation de débarquement dans des conditions optimales de sécurité, de qualité et d’ergonomie...... 33

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INTRODUCTION

Ce document élaboré par la Région Normandie est le résultat d’une concertation avec les professionnels et les concédants normands sur les investissements et aménagements des halles à marée, des sites de débarquement et des abris dans le cadre du FEAMP (Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche) pour la période 2014-2020.

Au cours de l’année 2016, plusieurs réunions avec les professionnels du secteur ont été organisées dans l’objectif d’établir des priorités en terme d’investissements pour rendre ce secteur plus performant et attractif. Les halles à marées, les Comités Régionaux des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM), les Conseils départementaux, les gestionnaires des ports de pêche, les coopératives de pêcheurs, les organisations de producteurs (OPN et From Nord) et Normandie Fraicheur Mer (organisme de valorisation des produits) ont été conviés à ces réunions pour échanger et valider ensemble les orientations d’investissements pour les ports de pêche et les halles à marée pour la période 2014-2020.

Ce document s’articule autour de trois principaux axes :

‹ Un état des lieux de la pêche normande et des infrastructures portuaires existantes. Ce chapitre est un diagnostic de la pêche professionnelle en Normandie permettant d’appréhender le maillage territorial actuel et de prendre en compte les attentes de ce secteur pour les prochaines années. ‹ Le rappel des quatre axes du programme opérationnel du FEAMP dans lesquels les investissements du PROEPP, listés en fin de document, doivent s’inscrire. ‹ La priorisation des investissements qui répondent aux besoins des ports de pêche, sites de débarquement, halles à marée et abris de Normandie leur offrant la possibilité d’être plus efficaces et performants.

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I - Diagnostic

1. Présentation générale de la filière pêche et des points de débarquements.

Avec la fusion des Régions, la Normandie compte désormais 640 km de côtes allant du Tréport au Mont Saint-Michel et devient ainsi la deuxième région de la pêche maritime française. En quelques chiffres, pour l’année 2015, la filière pêche en Normandie représente un peu plus de 600 navires, dont 2 navires industriels, pour 2 300 marins pêcheurs embarqués. Avec 58 000 tonnes de produits débarqués, la filière pêche normande a réalisé sur l’année 2015 un chiffre d’affaires total de 161,5 millions d’euros.

Ces produits sont débarqués dans des ports de pêche où les équipements portuaires sont adaptés et performants mais également dans des points de débarquements plus ou moins équipés. Au total, le littoral normand dispose de plus de 50 points de débarquements (officiels ou non) , dont 6 ports de pêche équipés de halles à marée. Les concédants sont différents d'un point de débarquement à un autre comme l'illustre la carte n°1 ci-dessous.

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Carte n°1 : Liste des points de débarquement en Normandie

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Sur les 6 halles, 2 fonctionnent conjointement : Grandcamp-Maisy et Port-en-Bessin- Huppain. Ce regroupement porte le nom de halle à marée de Port en Bessin-Grandcamp.

Du Nord au Sud, les halles à marées normandes sont situées à :

‹ Dieppe ‹ Fécamp ‹ Port-en-Bessin-Huppain ‹ Grandcamp-Maisy ‹ Cherbourg ‹ Granville

Au niveau national il existe 35 halles à marée françaises parmi lesquelles certaines halles à marée normandes se placent parmi les meilleures dans le classement des criées françaises en 2015, en fonction du tonnage débarqué et du chiffre d’affaires réalisé. Il est à noter que Granville est le premier port de pour la débarque de coquillages. Le tableau ci-dessous indique le tonnage et le chiffre d'affaires pour chaque halle à marée normande:

Halles à marées Volume (tonnes) Rang Valeur (k€) Rang Granville 9 939 9 17 493 14 Port-en-Bessin-Huppain 7 839 11 21 262 10 Cherbourg 6 148 12 15 971 15 Fécamp 3 967 16 9 876 21 Dieppe 2 357 21 7 954 24 Grandcamp-Maisy 2 275 22 6 394 28

Toutefois, les six halles à marée présentent des caractéristiques qui leur sont propres. En effet les volumes débarqués sont très différents d'une halle à marée à une autre ainsi que le prix moyens observé ce qui a des répercussions sur le chiffre d'affaire total. De plus, des halles à marée normandes sont spécialisées pour la débarque de certaines espèces. A Granville par exemple, la principale espèce débarquée et vendue sous la halle est le buccin ; alors que sur Cherbourg, l'espèce la plus vendue est le merlan. Enfin, chaque produit possède un prix de vente aux enchères qui lui est propre, ce qui explique les écarts qui s'observent entre le tonnage et le chiffre d'affaire. La carte n°2 ci-dessous montre le rapport entre le volume débarqué et le chiffre d'affaire de la halle à marée.

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Carte n°2 : Situation des halles à marée normandes en 2015

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2. Présentation de la flottille.

Une des spécificités de la pêche professionnelle en Normandie est liée à la nature des bateaux de pêche. En effet il s'agit essentiellement de navires de pêche "artisanale". En 2015 on dénombre 603 navires de pêche de différentes tailles. Cependant, la majorité de la flottille normande correspond à des navires de moins de 12 m (près de 75%) ce qui traduit une pêche de type côtière et artisanale.

Répartition des navires par catégorie de longueur

9%

17% > 16 m

12 à 16 m

< 12 m 74%

Ces flottilles pratiquent des activités diversifiées allant de la petite pêche côtière d'une journée aux marées de 3 jours.

L'âge moyen de la flottille normande est de 27 ans ce qui est élevé et pose des problèmes pour la sécurité des pêcheurs.

La flottille de Normandie est caractérisée par une grande diversité de métiers adaptée à la richesse et la variété des ressources régionales. Si depuis une vingtaine d’années elle a diminué en effectif, sa puissance cumulée est restée relativement stable entre le début des années 1990 et l’année 2005. Cependant, il est à noter depuis maintenant une dizaine d’années, une véritable hémorragie qui affecte inégalement les différents segments de flottille mettant en péril les équilibres portuaires.

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3. L'emploi de la filière pêche.

En 2015, la pêche professionnelle emploie 2 300 marins aussi bien pour de la pêche côtière que pour de la pêche hauturière.

Cependant la pêche maritime génère indirectement un nombre d'emplois qui n'est pas négligeable puisqu'il est estimé qu’entre 4 000 et 5 000 emplois à terre sont induits par la pêche maritime.

Le secteur de la pêche professionnelle souffre d'un désintéressement des jeunes à ce métier. Dans de nombreux ports, la majorité des marins pêcheurs ont plus de 40 ans. Certains bateaux ne sortent plus par manque de main d’œuvre. Cette question de l'attractivité du métier pour la jeune génération sera un sujet important pour les prochaines années si le choix est fait de conserver une filière toujours performante et compétitive.

4. Les halles à marée et le ramassage des produits débarqués

La Normandie dispose d’un réseau de 5 halles à marée pour la première mise en marché des produits de la pêche : Dieppe, Fécamp, Port en Bessin-Grandcamp, Cherbourg en Cotentin et Granville.

Les halles à marée assurent la première mise en marché de tous types de navires allant des navires hauturiers qui pêchent au large, aux pêcheurs présentant une production côtière journalière. Le fonctionnement des halles à marée normandes est lié à une pratique de pêche exclusivement artisanale. Les 5 criées normandes totalisent 480 bateaux vendeurs étant passé au moins une fois dans une criée, un même bateau pouvant être enregistré dans plusieurs criées.

Les halles à marée ont un rôle essentiel et sont au cœur de la première mise en marché. Elles sont en charge d’ :

‹ assurer la première mise en marché de la pêche fraîche ; ‹ assurer les services 24h sur 24 liés à la mise en vente, de la débarque à la distribution ; ‹ assurer la transparence et l’équité des transactions commerciales entre producteurs et acheteurs par la vente aux enchères, éclairer le marché en disposant de valeur en référence et participer à la valorisation économique de la filière ; ‹ assurer les transactions entre producteurs et acheteurs en garantissant le paiement rapide des producteurs ;

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‹ participer à la traçabilité des produits et garantir de bonnes conditions sanitaires pour la conservation des produits entre la débarque et la vente ; ‹ alimenter les bases de données nationales et européennes en matière de déclaration de vente et de suivi des marchés et de la ressource ; ‹ faciliter l’action des organisations professionnelles pour soutenir la filière (autrefois politique de soutien au prix, aujourd’hui politique de soutien à la transformation) ; ‹ collecter les redevances ou les taxes sur les produits à la vente ; ‹ appuyer des démarches environnementales auprès des pêcheurs et de valorisation de la production locale.

4.1 La halle à marée de Granville

Le port départemental de Granville ainsi que la halle à marée sont concédés à la CCI Ouest Normandie. En 2015, le volume débarqué était de 9 139 tonnes ce qui représente un chiffre d’affaires de 17 493 k€ et un prix moyen de 1.91 €/Kg. Les données de FranceAgriMer permettent de retracer l’évolution des volumes débarqués, du chiffre d’affaire et du prix moyen pour toutes les halles à marée de France et de Normandie.

2011 2012 2013 2014 2015

Volume vendu (t) 11 474 9 531 7 975 6 799 9 939

Chiffre d’affaire (k€) 18 593 17 633 14 918 14 305 17 493

Prix moyen (€/kg) 1,65 1,86 1,93 2,19 1,91

Le port de Granville occupe une place très importante au niveau de la façade de la Manche mais également au niveau national car c’est le premier port de France pour la débarque de coquillages. Les principales espèces débarquées en 2015 sont :

Espèces tonnage Buccin 2 420 Amande 2 150 Vanneau 1 976 Coquilles Saint Jacques 999 Dorade Grise 402

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89 acheteurs sont agréés et achètent sous la halle à marée de Granville dont 43 sont des mareyeurs réexpéditeurs, 37 sont des poissonniers détaillants et 9 sont des transformateurs.

4.2 Halle à marée de Cherbourg

Le port régional de Cherbourg et la halle à marée sont concédés à la CCI Ouest Normandie. En 2015, le volume débarqué était de 6 148 tonnes ce qui représente un chiffre d’affaire de 15 971 k€ et un prix moyen de 2.60 €/Kg.

2011 2012 2013 2014 2015

Volume vendu (t) 4 894 5 674 5 319 5 248 6 148

Chiffre d’affaire (k€) 13 052 13 878 13 320 13 202 15 971

Prix moyen (€/kg) 2,67 2,45 2,50 2,52 2,60

Depuis 2011 les volumes débarqués sont globalement en augmentation ainsi que le prix moyen. Il y a 36 acheteurs agréés sous la halle à marée de Cherbourg

Les principales espèces débarquées en 2015 sont :

Espèces tonnage Merlan 937 Coquilles Saint Jacques 688 Roussette 550 Tacaud 469 Seiche 409

4.3 – Halle à marée de Grandcamp-Maisy

Le port départemental de Grandcamp-Maisy et la halle à marée sont concédés à la CCI Caen Normandie et gérées conjointement avec COPEPORT. En 2015, le volume débarqué était de 2 275 tonnes ce qui représente un chiffre d’affaire de 6 394 k€ et un prix moyen de 2.81 €/Kg.

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2011 2012 2013 2014 2015

Volume vendu (t) 1 544 1 656 2 336 1 669 2 275

Chiffre d’affaire (k€) 4 909 4 692 4 923 3 557 6 394

Prix moyen (€/kg) 3,18 2,83 2,11 2,13 2,81

Depuis 2011 les volumes débarqués sont globalement en augmentation. Le prix moyen a tendance à revenir à son plus haut niveau (2011). On recense 68 acheteurs agréés dont 42 sont à distance. Ce sont les mêmes acheteurs que pour la halle à marée de Port-en-Bessin-Huppain.

Les principales espèces débarquées en 2015 sont :

Espèces tonnage Coquilles Saint Jacques 995 Bulot 786 Seiche 91 Maquereau 72 Plie 41

4.4 Halle à marée de Port-en-Bessin-Huppain

Le port départemental de Port-en-Bessin-Huppain et la halle à marée sont concédés à la CCI Caen Normandie et gérées conjointement avec COPEPORT. En 2015, le volume débarqué était de 7 839 tonnes ce qui représente un chiffre d’affaire de 21 262 k€ et un prix moyen de 2.71 €/Kg.

2011 2012 2013 2014 2015

Volume vendu (t) 7 242 7 856 7 218 8 554 7 839

Chiffre d’affaire (k€) 18 606 18 838 18 086 21 611 21 262

Prix moyen (€/kg) 2,57 2,40 2,51 2,53 2,71

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Depuis 2011 les volumes débarqués sont globalement en légère augmentation. Le chiffre d’affaire est quand à lui en augmentation depuis 5 ans. On recense 68 acheteurs agréés dont 42 sont à distance. Ce sont les mêmes acheteurs que pour la halle à marée de Grandcamp-Maisy.

Les principales espèces débarquées en 2015 sont :

Espèces tonnage Coquilles Saint Jacques 2 026 Roussette 638 Maquereau 486 Seiche 449 Dorade 407

4.5 Halle à marée de Fécamp

Le port départemental de Fécamp et la halle à marée sont concédés à la CCI Caen Normandie et la SARL La criée de Fécamp en est le gestionnaire. C’est une halle à marée privée. En 2015, le volume débarqué était de 3 967 tonnes ce qui représente un chiffre d’affaire de 9 876 k€ et un prix moyen de 2.61 €/Kg.

2011 2012 2013 2014 2015

Volume vendu (t) 2 108 2 483 2 863 3 130 3 967

Chiffre d’affaire (k€) 5 662 6 169 6 701 8 111 9 876

Prix moyen (€/kg) 2,69 2,48 2,34 2,59 2,61

Depuis 2011 les volumes débarqués sont nettement en augmentation ainsi que le chiffre d’affaire. On recense 74 acheteurs agréés sous la halle à marée de Fécamp.

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Les principales espèces débarquées en 2015 sont :

Espèces tonnage Coquilles Saint Jacques 940 Hareng 514 Maquereau 482 Roussette 273 Cabillaud 191

4.6 Halle à marée de Dieppe

Le port régional de Dieppe et la halle à marée sont gérés par le Syndicat Mixte du Port de Dieppe. En 2015, le volume débarqué était de 2 357 tonnes ce qui représente un chiffre d’affaire de 7 954 k€ et un prix moyen de 3,37 €/Kg.

2011 2012 2013 2014 2015

Volume vendu (t) 3 462 3 083 2 804 3 160 2 357

Chiffre d’affaire (k€) 9 508 8 205 7 498 9 144 7 954

Prix moyen (€/kg) 2,75 2,66 2,67 2,89 3,37

Depuis 2011 les volumes débarqués ont tendance à diminuer ainsi que le chiffre d’affaire. Ceci s’explique par la présence d’un armateur industriel qui ne passe plus sous la halle. On recense 42 acheteurs agréés sous la halle dont 7 sont des mareyeurs locaux.

Les principales espèces débarquées en 2015 sont :

Espèces tonnage Coquilles Saint Jacques 1 465 Buccin 162 Seiche 128 Plie 84 Roussette 81

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Evolution du tonnage entre les halles à marée normandes 12000

10000

8000 Granville Cherbourg

6000 Grandcamp-Maisy

Tonnage Port-en-Bessin-Huppain Fécamp 4000 Dieppe

2000

0 2011 2012 2013 2014 2015

A la lecture de ce graphique, la tendance pour les halles à marée normandes est à l’augmentation du volume vendu sous les halles depuis 2013 et 2014. Les halles à marée de Granville, Port-en-Bessin-Huppain et Cherbourg concentrent prés de 75% du volume vendu sous halle en Normandie.

Evolution du chiffre d'affaire des halles à marée normandes 25000

20000

Granville 15000 Cherbourg Grandcamp-Maisy

Port-en-Bessin-Huppain 10000 Fécamp Chiffre d'affaire en k€ Dieppe

5000

0 2011 2012 2013 2014 2015

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Le chiffre d’affaires est globalement en augmentation pour toutes les halles à marée depuis 2014. Ceci s’explique par une meilleure valorisation des produits par les producteurs ainsi que sous les halles. Dieppe est la seule halle à marée à voir son chiffre d’affaire diminuer depuis 2014.

4.7 Maillage territorial et ramassage des produits débarqués

Au cours des réunions de concertation avec les professionnels du secteur, une carte résumant le fonctionnement de la filière a été produite. Elle détaille les infrastructures portuaires existantes et indique les liaisons qui existent entre certains points de débarquements.

Dans les départements de la Manche et du on recense des Centres Logistiques de Débarques (CLD). C’est un équipement collectif qui doit disposer et offrir certains services aux pêcheurs et être en conformité avec la réglementation sanitaire en vigueur. A minima un CLD doit disposer :

‹ d’équipements de pesées collectives ; ‹ un dispositif de transmission de l’information à une halle à marée ; ‹ un dispositif d’impression de la documentation administrative ; ‹ une chambre froide ; ‹ un gestionnaire identifié.

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Carte n°3 : Représentation des sites de débarquement officiels en Normandie et des circuits de collecte.

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Le CLD de Pirou est ainsi relié à la halle à marée de Granville. Les CLD de Barneville-Carteret, et Saint Vaast la Hougue sont reliés à la halle à marée de Cherbourg. Quand à celui d’, il est relié à la halle à marée de Port-en-Bessin-Grandcamp. Ces CLD sont des équipements recommandés dans le Plan Régional d’Equipement des Ports de Pêche et des halles à marée de Basse-Normandie datant de janvier 2009.

Plusieurs points de débarquements sont équipés de bornes de pesée au niveau des quais. Elles permettent aux pêcheurs de peser et d’enregistrer leurs pêches avant de la commercialiser. En effet la plupart de ces bornes de pesée se trouvent au niveau des ports de pêche ne disposant pas de halle à marée. La vente de ces produits se fait essentiellement par un contrat entre pêcheurs et mareyeurs, soit par de le vente directe difficilement quantifiable. Cependant, certains ports disposant d’une halle à marée se sont également dotés de ces bornes de pesée qui sont indépendantes de celles présentes sous la halle. Cet équipement faisait également partie des investissements recommandés par l’ancien plan régional.

Le port de pêche du Tréport est un cas particulier. En effet, les volumes débarqués et estimés représentent entre 5 000 et 6 000 tonnes ce qui est très important. Ce port ne dispose pas de halle à marée mais de plusieurs box frigorifiques loués principalement par deux mareyeurs qui exportent les produits vers Boulogne sur Mer et dans le sud de la France.

Cette carte résume principalement le maillage territorial de la filière en Normandie et les circuits de ramassage des produits qui sont ramenés sous les halles pour y être vendus. A la lecture de ce schéma, la construction d’infrastructures lourdes n’apparaît pas nécessaire. Tous les ports de pêche où le tonnage débarqué est important sont reliés à des halles à marée qui collectent les produits pour les ramener au moment de la vente sous la halle. C’est ce qui se passe entre la halle à marée de Granville et le CLD de Pirou ou entre le CLD de Barfleur et la halle de Cherbourg. Il est à noter que certains producteurs de Trouville-sur-Mer amènent leur pêche à la halle à marée de Port-en-Bessin-Huppain par leur propre moyen. Il existe également des circuits de ramassage entre halles à marée comme c’est le cas par exemple entre Cherbourg et Port-en-Bessin-Huppain ou encore entre Dieppe et Granville au moment de la saison de la Coquille Saint-Jacques.

Toutefois, il existe des ports de pêche où la mise en place d’équipements de stockage de produits, avant la collecte par un camion de ramassage, peut s’avérer utile pour la valorisation des produits et l’amélioration des conditions d’hygiène et de sécurité. Ainsi, il existe un circuit de collecte des produits entre et la halle de Fécamp. Cependant il arrive que des camions de ramassage doivent attendre plusieurs heures que les navires rentrent au port et débarquent leur pêche. L’installation d’un équipement de stockage à froid des produits permettrait ainsi une meilleure collecte de ces produits mais également un meilleur respect de la chaine du froid.

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Néanmoins, il est souhaitable de privilégier et renforcer les équipements existants plutôt que d’en construire d’autres et notamment les halles à marées afin qu’elles soient le mieux équipées possible et répondent aux exigences des évolutions futures.

5. Le mareyage en Normandie

Le mareyeur est l'acteur de la filière pêche assurant en premier l'achat des produits débarqués destinés à la consommation humaine. Il constitue le principal client des criées mais peut également intervenir en direct avec les producteurs. Le mareyage simple consiste à ranger les produits dans des boîtes en polystyrène (ou plastique), les glacer et les expédier. Cependant, l’activité évolue et les mareyeurs effectuent de plus en plus de transformation de la matière première, renforçant ainsi la valeur ajoutée. Il peut s’agir du filetage, du découpage en darnes… Cette situation est la conséquence de la demande exprimée par les consommateurs qui recherchent des produits prêts à être cuisinés. Elle implique des investissements dans des machines et du matériel (peleuses, calibreuses, chaînes de décorticage…). En Normandie on recense 84 mareyeurs : 16 en -Maritime, 20 dans le Calvados et 48 dans la Manche.

6. L'obligation de débarquement

La réforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP) de décembre 2013 prévoit une obligation de débarquement de la totalité des captures des espèces soumises à quotas européens. Cette nouvelle mesure a pour objectif de renforcer la sélectivité des engins de pêche et permet d'obtenir des données de captures plus fiables. Afin que les pêcheurs puissent s’adapter à ce changement, l’obligation de débarquement sera introduite progressivement, entre 2015 et 2019, pour l’ensemble des pêcheries commerciales (espèces soumises au taux admissible de captures ou aux tailles minimales) de l'Union Européenne.

Dans le cadre de cette obligation, toutes les captures doivent être conservées à bord des navires, débarquées et imputées sur les quotas. Les poissons n'ayant pas la taille requise ne pourront pas être commercialisés aux fins de la consommation humaine. Leur prise en charge au sein des structures portuaires et notamment des halles à marée doivent nécessairement être séparée des autres captures.

Cette obligation a de lourdes conséquences pour la flottille et les gestionnaires des infrastructures portuaires. Cela induit automatiquement une réorganisation de l’espace à bord des navires et du temps de travail pour chaque marin pêcheur. Les infrastructures portuaires et notamment les halles à marée se voient également dans l’obligation d’anticiper les volumes de captures non désirées, de réadapter leurs espaces et locaux et d’acquérir de

20 nouveaux équipements pour pouvoir accueillir et traiter au mieux ces captures du débarquement à l’enlèvement de ces rejets. Cette obligation de débarquement va ainsi engendrer des coûts importants pour les gestionnaires des ports de pêche et les pêcheurs tandis que la valeur de commercialisation de ces rejets sera très faible. C’est pourquoi les investissements éligibles au regard de la sous mesure 43.2 sont importants pour les gestionnaires de halles à marée et des ports de pêche.

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II – Les priorités et les conditions d’éligibilité au Programme Opérationnel du FEAMP

1 - L’analyse AFOM Une analyse AFOM (Atouts Faiblesses Opportunités et Menaces) de la pêche en général a été réalisée courant 2013. Plusieurs réunions de concertation réunissant à chaque fois les professionnels de la filière ont permis de pointer un certain nombre d’atouts et d’opportunités à consolider mais également de signaler certaines faiblesses à prendre en compte à court terme pouvant constituer des menaces pour l’avenir. Le résultat de cette concertation est présenté ci-après. Pêche

Atouts Faiblesses

° 500 kms de côte, diversités des espèces et des ° Dégradation de la qualité des milieux milieux (baie des Veys, baie du Mont Saint Michel, naturels et des masses d’eaux côtières et baie de seine……… existence de pollutions sur le littoral. ° Milieux diversifiés préservés, peu artificiels ° Les pêcheurs bas-normands pêchent ° Place particulière de la Basse Normandie pour essentiellement en Manche est et ouest certaines espèces amphihaline : anguilles, ° La pêche, inféodée à la Manche instaure saumons….. une compétition ° Première région coquillière de France ° Un petit nombre d’espèces régionales ° De nombreuses espèces ont leur cycle de vie majoritaires structure la flottille artisanale dans les zones littorales bas-normandes : bulots, ° Pollutions marines en provenance des petits bivalves, CSJ, crustacés, céphalopodes, … bassins versants côtiers ou des actions ° Attractivité des zones côtières liées aux activités côtières de la mer économique de l’activité l’activité de économique Environnement naturel et et naturel Environnement ° Position stratégique au milieu de la Manche ° Filière pêche structurante dans l’aménagement du littoral

Opportunités Menaces

° Emergence de technologies de propulsion ° Un modèle économique de la pêche et de « vertes », d’engins sélectifs… sa distribution très dépendant du prix des énergies fossiles ° Possibilités de développement en lien avec ° Impact du changement climatique sur le les énergies marines renouvelables trait de côte et l’ensemble des activités ° Utilisation de nouvelles énergies à bord localisées sur le littoral, sur le cycle de vie ° La proximité de la ressource rend la pêche ° Hausse de la température de la mer et moins dépendante des énergies perturbation des courants qui a un impact ° La modification du trait de côte est une direct sur les espèces et sur les modes de opportunité pour retrouver de nouvelles zones pêche fonctionnelles de façon marginale ° Amplifications de certaines pollutions biotiques et abiotiques marines liées aux autres activités maritimes ou aux activités terrestres (ex : polluants chimiques, économique de l’activité l’activité de économique

Environnement naturel et et naturel Environnement polluants émergents, apparition d’espèces toxiques et invasives) ° Conflits d’usage : Baie de Seine

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Pêche

Atouts Faiblesses

° Participation des organisations professionnelles ° Compétition et conflits entre les différents à la gestion des ressources marines et de usages de la zone littorale : résidentiel, Natura 2000 en mer. conchyliculture, pêche professionnelle et ° Démarches de concertation entreprises et de plaisance, nautisme, loisirs nautiques, approches territoriales locales énergies marines, extraction de ° Relations transnationales (Royaume-Uni, îles granulats… anglo-normandes….) historiques pour la ° Manque de connaissance de la

gestion des pêcheries et les gestions d’usage spatialisation des activités et d’espace ° Conflits d’usage ° Les documents structurants ou le volet littoral à ° De nombreuses ressources ne sont l’échelle régionale (Schéma régional climat air gérées au niveau communautaire énergie, schéma régional de cohérence ° La Manche est une mer ouverte, la pêche écologique, profil environnemental régional…) n’est plus encadrée ° Comité régional des pêches et des élevages ° Ports de débarque soumis à marée c’est Planification Planification

Gouvernance Gouvernance marins très impliqué et très actif dans la gestion un handicap pour la logistique Réglementation générale des pêcheries, travail synergique et ° Manque d’outils de modélisation historique avec les acteurs scientifiques locaux d’évaluation sur l’état des espèces et les services de l’état d’intérêt régional (données limitées) ° Soutien fort des collectivités territoriales vis à ° Pas d’observatoire technico-économique vis des acteurs de la pêche régional ° Manque d’accès aux données régaliennes

Opportunités Menaces

° Mise en place d'une gouvernance maritime et ° Difficultés d’adaptation des pêcheries d'une gestion intégrée de la mer et du littoral, mixtes à l’obligation de débarquement de outils qui devraient favoriser une meilleure toutes les captures connaissance du milieu marin et sa protection ° Conflits d’usage ° Forte implication des professionnels dans la ° Difficultés de communication

gestion des ressources (gestion par licences, ° Pas d’approche écosystémique projets collectifs, etc.) ° Difficultés de l’application des réductions ° Mise en œuvre des comités consultatifs des rejets ° Approche écosystémique indispensable ° La RGPP a démantelé l’administration ° Régionalisation de la PCP maritime ° Rejet o une opportunité pour mieux pêcher ° Beaucoup d’espèces restent hors du ° Structuration de la gouvernance inter bassins champ de la PCP et pas de vision Planification Planification Gouvernance Gouvernance versants : prise en compte direct des enjeux d’ensemble par pêcherie Réglementation littoraux ° La commercialisation des droits de pêche ° Mise en œuvre d’un observatoire économique si on les attache aux navires ° Nouvel outil pour les OP : les plans de production et de commercialisation de l’OCM

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Pêche

Atouts Faiblesses

° Une longue expérience des métiers, un ° Une image dégradée voire méconnue des savoir faire, une expérience et une tradition métiers de la mer, synonymes de fortes maritime forte contraintes : conditions de travail et de ° Un réseau d’établissements de formation et sécurité en mer et manque d’attractivité à la d’enseignement supérieur maritime pêche lié au problème de renouvellement ° Standards nationaux élevés en termes des flottes

rémunérations et de réglementation du travail ° Forte accidentologie (indice de fréquence ° 1 lycée professionnel maritime : collaboration des accidents du travail de 86 pour la avec les autres entités régionales de pêche, contre 76 dans le bâtiment, qui est formation Intechmer, IUT, … et BTSM (pêche déjà un secteur à risque) avec 1444 et environnement) hors région. accidents du travail en 2009 ° Forum de la poissonnerie à Cherbourg (tous ° Discours négatifs des professionnels les ans). ° Peu de formation pour le mareyage

Social Social ° Formation CAP, Bac pro poissonnerie pour ° Peu de visibilité de la formation continue en Sécurité Sécurité

Formation Formation les adultes. région ° Présence de masters universitaires, ESIX ° Peu de formateurs dans le domaine produits de la mer, Intechmer, IUT. ° Pas d’indicateurs régionaux en matière Accès à profession la Accès ° Existence d’une étude CESER sur la mer et d’accidents du travail, de maladies le littoral. professionnelles,… ° Ensemble fourni de formations supérieures ° Reconnaissance du statut du travailleur ° Une ascension sociale possible par la conjoint formation continue pour la pêche ° Mauvaise synergie entre les formations, les préventeurs et les besoins

Opportunités Menaces

° Favoriser le renouvellement des flottes les ° Vétusté des navires entraînant des risques plus vétustes et les plus dépendantes en croissants pour les pêcheurs. énergie dans le respect de critères de ° Investissements forts en matière de durabilité sociale, économique et formation non suivis d’une pratique du environnementale métier ° Mise en place d’actions pour lutter contre les ° Image dégradée du secteur accidents du travail fréquents en mer : Plan de prévention des risques professionnels, renforcement de la lutte contre les addictions (alcool et drogues douces)

° Développer la communication sur la profession et le rôle des organisations professionnelles, travail sur l’image et sur l’attractivité. ° Modernisation des installations ° Compétence qualité de la gestion de l’emploi ° Conditions de travail du conjoint

Social Social ° Plan de prévention des risques Sécurité Sécurité

Formation Formation professionnels ° Capital humain ° Dialogue social Accès à profession la Accès ° Observatoire prospectif GPEC. ° Mettre en place des formations pour le mareyage. ° EMR opportunités de nouvelles formations. ° Création de passerelles entre différents métiers (handicap, maladie, …). ° Création d’une meilleure synergie entre la formation, les préventeurs et les besoins professionnels. ° Création d’un institut sans mur.

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Pêche

Atouts Faiblesses

° Activité ayant un lien fort avec un territoire et ° Un secteur fragilisé par les réductions s’exerçant à l’année subies en termes de navires et d’emplois. ° Diversité des métiers et polyvalence ° Faible renouvellement des actifs et ° Performance des outils et des services portuaires vieillissement de l’âge des patrons pêcheurs ° Un réseau portuaire généralement cohérent, ° Un marché très dépendant des importations facteur de valorisation de la filière et qui viennent approvisionner le secteur de la d’aménagement du territoire transformation en France (hors RUP) ° Caractère artisanal majoritaire de la flotte de pêche ° Des difficultés à généraliser les ° Existence de deux typologies de flottille (hauturière équipements innovants développés en et côtière) raison de freins réglementaires et des coûts ° Attractivité touristique des ports : animations d’investissement. estivales dans les ports, valorisation du patrimoine ° Dispersion des points de débarques ce qui (plages du débarquement,…), plaisance. entraîne des difficultés de connexion ° Activité peu délocalisable commerciale

Tissu économique économique Tissu ° Vieillissement des navires ° Capacité d’adaptation des entreprises aux nouveaux modes de consommation et aux marchés étrangers ° Augmentation des contraintes

Opportunités Menaces

° Préserver les zones d’activités de la pêche et de ° La réduction de la masse critique du secteur l’aquaculture pour garantir les activités créatrices remet en cause l’autonomie financière et la d’emplois et équilibrer l’économie des zones pérennité de certains services « collectifs ». littorales. ° Un manque de visibilité du secteur pêche ° Développement des sources de revenus sur les évolutions réglementaires et les complémentaires possibles, par la diversification marchés, les quotas des activités autour de la pêche. ° Vieillissement de la profession et abandon ° Développement de la polyvalence au sein des de la profession à moyen terme. activités de pêche. ° Entreprises de transformation halio- ° Favoriser la mise en réseau des acteurs alimentaires impactées par le contexte de économiques de la première commercialisation. crise des IAA ° Accompagnement du développement de nouvelles ° Une fragilisation des équilibres portuaires du filières halieutiques fait de la diminution de la flottille avec des ° Optimiser la valorisation des produits grâce à des impacts sur les acteurs de l’aval. places portuaires assurant un relais efficace entre ° Augmentation des contraintes. l’amont et l’aval de la filière. ° Difficulté du renouvellement de la flottille ° Amélioration des compétences, outils et process de hauturière et impact potentiel sur la transformation existants sur les territoires littoraux structuration de la filière. ou en zone rétro-littorale. ° Problème de la multiplication des usages et ° Choc de simplification administrative. conflits d’usage (pb anthropisation de la Tissu économique Tissu économique ° Préservation de l’équilibre des flottilles et baie de Seine, perte de zones de pêche renouvellement ou modernisation. pour les pêcheurs). ° Poursuivre la mise à niveau des structures ° Ventes des droits de pêche à des intérêts portuaires. étrangers sans lien avec le territoire ° Développement de nouveaux marchés. ° Réservation de zone foncière pour filière pêche et aquaculture à terre. ° Manque dans les SCOT de l’intégration de la filière. ° Utilisation des technologies de l’information pour la commercialisation des produits

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Pêche

Atouts Faiblesses

° Faiblesse des connaissances sur le milieu ° Partenariats établis entre professionnels et et les ressources marines, de leurs scientifiques, développement des outils de interactions et des incidences des activités modélisation et d’expérimentation des marines qui s’y exercent, et la mise en technologies des pêches œuvre des mesures de gestion les plus ° Acquisition rapide de connaissances sur les pertinentes ; approche écosystémique espèces exploitées ° Manque d’indicateurs globaux pour une ° Suivis des stocks d’espèces régionales approche écosystémique exploitées (CSJ, moules, bulots, homards, ° Dynamique des partenariats entre céphalopodes). scientifiques et professionnels de la pêche ° Travail en partenariat avec Ifremer sur les suivis à conforter de veille sanitaire sur les phytotoxines des ° Accès aux données nationales et partage algues. des données ° Sensibilisation des jeunes aux suivis des stocks ° Un nombre important de stocks mal (moules et raies). connus, notamment par rapport à la ° Très grandes séries historiques sur les CSJ et perspective d’atteinte du Rendement les moules. Maximal Durable. ° Recherche et formation en réseau avec des ° Des difficultés à généraliser les structures publiques et privées de valorisation équipements développés en raison de professionnelle régionale et bénéficiant d’infra freins réglementaires et des coûts structures et de nombreuses plateformes d’investissement. d’interface. ° Standardisation de la collecte et ° Recherche pluridisciplinaire présente en région exploitation des données Basse Normandie (Université, Ifremer RH et ° Peu de connaissances scientifiques LERN, SMEL, Intechmer,…) (appliquée et fondamentale) sur la ° Maillage et complémentarité dans les physiologie des organismes marins disciplines. ° Recherche et développement à conforter ° Recherche fondamentale sur la physiologie sur le secteur du mareyage.

Données -Recherche & développement & développement -Recherche Données d’espèces exploitées et non conventionnelles ° Manche ouest : pas de suivi par campagne régionales (nombreuses données génomiques) scientifique ° Participation dans des projets interreg (concertation franco britannique). ° Projets avec le secteur privé sur la valorisation des produits, co produits, sous produits et déchets.

Opportunités Menaces

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° Amélioration des délais d’interprétation des ° En l’absence de données, une gestion des données collectées et de mise à disposition ressources basée sur des estimations des résultats à des fins de gestion pouvant être sources de conflits entre les ° Collecte et traitement de données par les acteurs. professionnels utilisées à des fins de ° Taille critique de certaines unités de gestion et traitée par des organismes recherche. spécialisés ° Evolution des cycles de vie, des ° Prise en compte de l’aspect sociologique ressources biologiques marines et ° Standardisation de la collecte et augmentation d’espèces invasives. exploitation des données ° Evolution des écosystèmes face au ° Développer la recherche sur le mareyage changement climatique. (durée de vie des produits, ° Equilibre écologique des espèces conditionnement, procédés de régionales exploitées. transformation …) ° Evolution des modalités de la gestion ° Contexte scientifique favorable aux financière de la recherche pouvant approches transdisciplinaires entrainer une diminution des prises de ° Technologies émergentes favorisants risques ou de l’émergence de thématique. l’acquisition de connaissances sur les ° Restrictions possibles des financements organismes non modèles. publics sur la recherche halieutique. ° Meilleures connaissances des molécules bioactives (hydrolysats, haute valeur ajoutée,…) ° Transfert des connaissances et acquisition de nouvelles compétences vers les professionnels. ° Retour d’expérience sur les projets innovants financés par des deniers publics.

Données-recherche & développement développement & Données-recherche ° Développement de diagnostic pour les espèces à données limitées. ° Impact des EMR, des usages sur la biodiversité et conséquences environnementales et économiques. ° Application DCE, DCSMM, DCMAP, directive habitat. ° Mise en place des ZNIEFF et des aires marines protégées.

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2 - Besoins et conditions d’éligibilité au Programme Opérationnel du FEAMP.

Le Programme Opérationnel national du FEAMP détermine sur la base de l’analyse AFOM les besoins et les objectifs pour les ports de pêche, les halles de criée et les abris en France en se basant sur la mesure 43 du règlement (UE) n° 508/2014 relatif au FEAMP.

Mesure 43 – Ports de pêche, sites de débarquement, halles de criée et abris

Les objectifs de cette mesure sont de :

• Soutenir (article 43.1) les investissements des halles à marée, des sites de débarquement et des abris, permettant d’améliorer la prise en charge des produits aux fins de valoriser la qualité assurée par le producteur, d’en assurer la traçabilité, d’améliorer l’efficacité énergétique de la place portuaire halieutique, de réduire l’incidence de ses activités sur l’environnement, de favoriser l’attractivité des métiers en améliorant les conditions de travail et de sécurité ;

• Prendre en charge les produits soumis à l’obligation de débarquement dans des conditions optimales de sécurité, de qualité et d’ergonomie (article 43.2) aux fins de favoriser le respect de l’obligation de débarquer toutes les captures, la valorisation de la partie sous-utilisée des captures (Manche-Atlantique, Languedoc-Roussillon Midi- Pyrénées, Guyane, la Réunion et Saint-Martin) ;

A partir des besoins identifiés dans l’AFOM, une liste d’investissements-type éligibles a été établie dans les cadres méthodologiques adoptés par le Comité National de Suivi du FEAMP le 23 février 2016. Ceux-ci définissent les modalités d’intervention du FEAMP pour ces mesures.

Pour la mesure 43, les critères de sélection permettant d’obtenir le versement de l’aide FEAMP correspondent à la priorisation d’investissements inscrits dans ce Plan Régional d’Organisation et d’Equipement des Ports de Pêche. Ces investissements doivent obligatoirement s’inscrire dans les besoins identifiés pour cette mesure qui sont :

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‹ Besoin n°1 : Améliorer la prise en charge des produits et valoriser la qualité assurée par le producteur (transport, manipulation, opérations de tri, enregistrement, traçabilité commerciale, stockage).

‹ Besoin n°2 : Favoriser la transition écologique des ports et de manière générale réduire l’incidence des activités portuaires sur l’environnement.

‹ Besoin n°3 : Favoriser l’attractivité du secteur de la pêche en améliorant les conditions de travail et de sécurité sur les ports de pêche.

‹ Besoin n°4 : En Manche-Atlantique, en Languedoc-Roussillon, en Guyane, à la Réunion et à Saint Martin, prendre en charge les produits soumis à l’obligation de débarquement dans des conditions optimales de sécurité, de qualité et d’ergonomie.

3 - Priorisation des investissements éligibles du PROEPP.

Dans ce chapitre sera abordé la priorisation des investissements pour la région Normandie. Afin d’optimiser l’enveloppe régionale normande, il est nécessaire de prioriser certains des investissements proposés lors de la concertation. Les tableaux ci-dessous listent les investissements prioritaires pour la région Normandie.

Cependant, il est à rappeler que plusieurs investissements proposés par les professionnels normands pour les ports de pêche et les halles de criée ne sont pas retenus ni inscrits dans ce document car ils ne s’inscrivent pas dans les besoins identifiés dans la mesure 43 et sont par conséquent inéligibles pour une aide FEAMP.

Pour la suite de ce document, les investissements éligibles pour le versement d’une aide FEAMP sont classés en deux niveaux de priorités :

‹ Investissements prioritaires ; ‹ Investissements accessoires en Normandie.

Les tableaux ci-dessous reprennent les investissements éligibles selon les quatre besoins identifiés dans la mesure 43 et sont classés selon leur niveau de priorité.

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Besoin n°1 : améliorer la prise en charge des produits et valoriser la qualité assurée par le producteur (transport, manipulation, opérations de tri, enregistrement, traçabilité commerciale, stockage).

Types d’investissements Prioritaires Accessoires

Equipements, matériels permettant la prévision des apports. Systèmes informatisés de prévision des apports. Pas d’investissements accessoires

Equipements mutualisés de logistiques et de mise en réseau d’informations Logiciels informatiques. Pas d’investissements accessoires entre les ports. Systèmes informatiques inter-criées.

Equipements de tri manuel (tables de tri...). Equipements améliorant le tri (en termes de qualité et de rapidité) et Equipements de tri mécanique (calibreuse....). Pas d’investissements accessoires démarches favorisant l’harmonisation des pratiques entre halles à marée.

Amélioration de la qualité de la glace utilisée sous les halles à marée. Utilisation d’un nouveau type de glace.

Modernisation des machines à glace et de production du froid (hors Aménagements de locaux, équipements et matériels pour la manipulation et le Système de brumisation renouvellement). stockage des produits permettant de préserver leur qualité. Viviers collectifs, conservation d’appâts.

Box frigorifiques, CLD

Infrastructures, aménagements de locaux, équipements et matériels de Grues, potences et autres équipements de levage sur les quais de manutention pour faciliter les opérations de débarquement et en réduire la débarquement pour faciliter la débarque des produits. Pas d’investissements accessoires durée.

Balances interconnectées et bornes

d’enregistrement interconnectées. Aménagements de locaux, équipements et matériels pour l’enregistrement des captures au débarquement, leur pesée, la diffusion de l’information et la mise Pas d’investissements prioritaires Systèmes de traçabilité des produits (matériel en œuvre de la traçabilité des captures commerciales. informatique…).

Aménagements de locaux, équipements d’amélioration des conditions Camions réfrigérés de ramassage des produits pour les halles à marée. Pas d’investissements accessoires sanitaires et d’hygiènes.

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Besoin n°2 : favoriser la transition écologique des ports et de manière générale réduire l’incidence des activités portuaire sur l’environnement.

Types d’investissements Prioritaires Accessoires

Equipements réduisant la consommation énergétiques et Equipements et matériels permettant de réduire les d’eau. consommations énergétiques et d’eau dans les ports et de Pas d’investissements accessoires Equipements pour diminuer la hauteur de plafond sous réduire l’émission de gaz à effets de serre les halles.

Equipements et matériels utilisant des sources d’énergie Pas d’investissements prioritaires et accessoires renouvelables

Matériels d’exploitation utilisant des matériaux bio-sourcés ou Pas d’investissements prioritaires et accessoires biodégradables

Equipements permettant la destruction de déchets organiques.

Déchetteries portuaires sélectives Equipements de traitement, de tri et de valorisation des Contenants à déchets organique. Pas d’investissements accessoires déchets et des effluents Zone de carénage (uniquement si utilisée majoritairement

par les navires de pêche)

Equipements de collecte et de traitement des effluents (dont Equipement de stockage de co-produits. Pas d’investissements accessoires réseaux)

Station d’avitaillement de biocarburant et hydrogène ou autre Pas d’investissements prioritaires et accessoires énergie renouvelable

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Besoin n°3 : favoriser l’attractivité du secteur de la pêche en améliorant les conditions de travail et de sécurité sur les ports de pêche.

Types d’investissements Prioritaires Accessoires

Ateliers et locaux pour le stockage des matériels des Bâtiments, aménagements de locaux et équipements de professionnels. Pas d’investissements accessoires stockage du matériel de pêche

Aménagement de la place portuaire et des quais. Eclairage et vidéosurveillance sur les quais. Passerelles, pontons et dispositifs de secours aux marins Bâtiments, aménagements de locaux, équipements et tombés du quai. matériels pour améliorer les conditions de sécurité et de travail Barrières et clôtures de sécurité. Equipement de levage pour l’entretien des des usagers de la place portuaire (y compris lors des opérations Quai non dérapant. navires de pêche (uniquement si utilisée d’embarquement/débarquement et de mise à terre des Bouées et échelles de sécurité. majoritairement par les navires de pêche) apports) Formations spécifiques pour le personnel. Améliorer l’ergonomie des halles à marée.

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Besoin n° 4 : prendre en charge les produits soumis à l’obligation de débarquement dans des conditions optimales de sécurité, de qualité et d’ergonomie.

Types d’investissements Prioritaires Accessoires

Construction, aménagements de locaux, équipements et Réaménagements des locaux. matériels permettant de débarquer, stocker, enregistrer, Chambres froides (froid positif et/ou négatif). Balances interconnectées. préserver la qualité et valoriser les captures non-désirées Viviers collectifs. soumises à l’obligation de débarquement

Equipements et matériels de manutention favorisant Equipements nécessaires aux opérations et à la l’amélioration des conditions de travail et l’ergonomie des manipulation des produits. postes pour la manipulation des captures soumises à Pas d’investissements accessoires Matériel et contenants nécessaires aux opérations et à la l’obligation de débarquement et la partie sous-utilisée des manipulation des produits. captures

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