REGLEMENTATION DES BOISEMENTS

Commune de

Rapport de présentation – Evaluation environnementale

Etabli en Avril 2019, modifié en Janvier 2021

Bureau d'études INITIATIVE, Aménagement et Développement

4, passage Jules Didier 70000 VESOUL Tél. : 03 84 75 46 47 - Fax : 03 84 75 31 69 - Email : [email protected] RCS : Vesoul D 339 752 644 - SIRET : 339 752 644 00015 - APE :7112B SOMMAIRE

PREAMBULE ...... 3

RESUME NON TECHNIQUE ...... 4

VOLET 1 : ANALYSE DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ...... 15 1.1. SITUATION COMMUNALE ...... 15 1.2. CONTEXTE PHYSIQUE ...... 16 1.3. CONTEXTE NATUREL ...... 23 1.4. PAYSAGES ...... 43 1.5. ACTIVITES AGRICOLES ET SYLVICOLES ...... 46 1.6. SYNTHESE DES ENJEUX ...... 49

VOLET 2 : PRESENTATION DU PROJET ET JUSTIFICATION ...... 51 2.1. DIFFERENTS PERIMETRES ...... 51 2.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DES DIFFERENTS PERIMETRES...... 51 2.3. SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ...... 53 2.4. EVOLUTION EN L’ABSENCE DE NOUVELLE REGLEMENTATION ...... 54

VOLET 3 : IMPACTS PERMANENTS, TEMPORAIRES, DIRECTS ET INDIRECTS OCCASIONNES ...... 55 3.1. IMPACTS DES ZONES DE BOISEMENT LIBRE ...... 55 3.2. IMPACTS DE LA ZONE DE BOISEMENT RÈGLEMENTÉ ...... 55 3.3. IMPACTS DES ZONES DE BOISEMENT INTERDIT ...... 58

VOLET 4 : NOTICE D’INCIDENCE NATURA 2000 ...... 61 4.1. PRINCIPE ...... 61 4.2. SITES NATURA 2000 A PROXIMITE DE RIERVESCEMONT ...... 61 4.3. ÉVALUATION DES INCIDENCES ...... 75 4.4. CONCLUSION ...... 83

VOLET 5 : EFFETS CUMULES AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS ...... 84

VOLET 6 : COMPATIBILITE AVEC LES PLANS, SCHEMAS ET PROGRAMMES CONCERNANT LA COMMUNE ...... 85 6.1. COMPATIBILITÉ AVEC LE DOCUMENT D’URBANISME ...... 85 6.2. COMPATIBILITÉ AVEC LES SDAGE ET SAGE ET CONTRAT DE RIVIERE ...... 85 6.3. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL D’AMÉNAGEMENT ...... 87 6.4. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL DE GESTION SYLVICOLE (SRGS) ...... 90 6.5. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DE GESTION CYNÉGÉTIQUE (SDGC) .... 94 6.6. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL DE COHÉRENCE ÉCOLOGIQUE (SRCE) ...... 97 6.7. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCOT ...... 98 6.8. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHEMA REGIONAL CLIMAT AIR ENERGIE (SRCAE) ...... 99 6.9. COMPATIBILITE AVEC LES ORGCFSH (orientations régionales de gestion et de conservation de la faune sauvage et de ses habitats) ...... 100 6.10. COMPATIBILITE AVEC LE PROGRAMME REGIONAL DE LA FORET ET DU BOIS ...... 101 6.11. COMPATIBILITE AVEC LA CHARTE DU PNR DES BALLONS DES VOSGES ...... 102

VOLET 7 : MESURES D’EVITEMENT, MESURES COMPENSATOIRES ET REDUCTRICES ...... 104 7.1. MESURES COMPENSATOIRES OU REDUCTRICES ...... 104

VOLET 8 : INDICATEURS DE SUIVI ...... 105

VOLET 9 : ANALYSE DES METHODES UTILISEES ET DIFFICULTES RENCONTREES ...... 106

BIBLIOGRAPHIE ...... 107

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 2

PREAMBULE

La règlementation des boisements a pour but de favoriser une meilleure répartition des terres entre les productions agricoles, la forêt, les espaces naturels et les zones urbanisées ou de loisirs. Il s’agit par ailleurs de préserver les milieux naturels et les paysages remarquables.

La procédure est régie par le Code Rural et de la Pêche Maritime, et plus particulièrement par les articles L.126-1 et suivants et R.126-1 et suivants. La présente étude vise à élaborer une règlementation des semis, plantations ou replantations d’essences forestières et de déterminer les zonages correspondants (boisement libre, règlementé ou interdit) dans la commune de Riervescemont dans le respect des orientations fixées par le Conseil Départemental dans sa délibération cadre du 24 Novembre 2014.

La présente étude analysera notamment la situation actuelle du territoire communal, la dynamique agricole, les enjeux environnementaux ainsi l’évolution du paysage qui ont servi à définir les zonages de la règlementation des boisements.

Le décret n°2012–616 du 2 mai 2012 relatif à l’évaluation environnementale de certains plans et programmes ayant une incidence sur l’environnement, qui modifie le Code de l’Environnement (Art. R 122-17 et suivants), est entré en vigueur au 1er janvier 2013. Il prévoit que les règlementations de boisement prévues par l’article L126-1 du Code Rural et de la Pêche Maritime fassent l’objet d’une évaluation environnementale, et définit la MRAE (Mission Régionale d’Autorité environnementale) comme Autorité Administrative de l’Etat compétente en matière d’environnement.

La procédure est conduite par la commune de Riervescemont et le Département du Territoire de .

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 3

RESUME NON TECHNIQUE

Volet 1 – Analyse du site et de son environnement

Milieu physique :

La commune de Riervescemont se situe à l’extrémité Nord du département du (90). D’une superficie de 852 ha, elle comptait 105 habitants au recensement INSEE de 2015.

Le ban communal de Rievescemont est caractérisé par un relief très marqué, dessiné par le réseau hydrographique. Le village se positionne en fond de vallée principale et s’étale entre 580 m et 700 m d’altitude. Le point culminant du ban communal est localisé au sommet du Tremontkopf, à 1091 m d’altitude. Le point bas est situé sur les berges de la Rosemontoise, à 534 m d’altitude. Dans l’ensemble, la déclivité du ban communal est importante : les pentes avoisinent souvent les 45 %. Les sols sableux et la couverture boisée occupant tous les secteurs de forte pente permettent d’éviter les ruissellements de surface.

Le secteur d’étude s’inscrit dans le massif vosgien et plus précisément dans les Vosges cristallines. Sur la commune, les formations géologiques datent majoritairement du Carbonifère : séries volcaniques et sédimentaires du Viséen supérieur et moyen, recouvertes par la forêt. Les vallons des « gouttes » sont occupés par des dépôts glaciaires. La vallée de la Rosemontoise est couverte de dépôts périglaciaires et très ponctuellement d’alluvions actuelles.

La nature des formations géologiques présentes sur le territoire est peu favorable à la présence de circulations d’eau souterraines. La commune est alimentée en eau par une source située dans le Bois de la Consenterie, au Nord-Est du village, protégée par des périmètres de protection.

La faible perméabilité du substratum et l’abondance des précipitations favorise l’existence d’un réseau hydrographique dense : de nombreuses gouttes alimentent la Rosemontoise qui traverse la commune d’Est en Ouest. A la limite Sud du ban communal s’écoule la Goutte de la Louvière. Ces cours d’eau ont un caractère torrentiel. Le réseau hydrographique est complété de quelques petits étangs et mares. Aucune donnée qualitative récente n’est disponible pour les cours d’eau de la commune. A ce jour, aucune cartographie ni aucun PPRI approuvé publié sur le site de la préfecture du Territoire de Belfort ne définit de zones inondables à Riervescemont.

La commune est concernée par le SAGE 1 de l’Allan en cours d’élaboration. Elle appartient au bassin Rhône-Méditerranée, territoire « Bourbeuse ». Elle est donc soumise aux orientations du SDAGE 2016-2021, document est opposable à l’administration uniquement. Dans le cadre du SDAGE 2016, le territoire est concerné par les masses d'eau suivantes : FRDG618: "socle vosgien bassin versant Saône Doubs" (1 mesure), FRDR629 : "La Rosemontoise" (1 mesure). La commune de Riervescemont n’est concernée par aucun Contrat de Milieux/Contrat de rivière.

Le climat est de type semi-continental, marqué par un été chaud et un hiver long et froid. Les conditions climatiques locales dépendent également de l’orientation des versants : les deux tiers Nord de Riervescemont sont exposés au Sud (adret). L’opposition entre le versant exposé au Sud et celui exposé au Nord génère un microclimat particulier. Les données météorologiques suivantes proviennent de la station météorologique de , voisine du secteur d’étude. Le secteur connaît des hivers froids et des étés relativement chauds, caractéristiques d’un climat continental. La pluviométrie du secteur est peu contrastée, les mois les plus secs (avril et mai) recevant 100 mm en moyenne et le mois le plus arrosé (décembre) recevant 190 mm. Les vents d’Ouest et du Nord-Ouest sont dominants.

1 Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 4 Les pentes observées sur la commune sont importantes et sont propices au ruissellement. Toutefois les sols sableux et la couverture boisée occupant tous les secteurs en pente permettent d’éviter les ruissellements de surface. La commune est affectée d’un risque sismique de niveau 3 (modéré). Aucun effondrement lié à des cavités souterraines n’est identifié sur la base de données du BRGM. La commune n’est pas soumise à l’aléa de retrait-gonflement des argiles. Riervescemont est soumise à un risque d’inondation ne faisant l’objet d’aucun PPR valide à ce jour. La commune a été concernée par un PAPI (Programme d’Actions de Prévention contre les Inondations) Allan-Savoureuse qui a débuté en 2004.

Milieu naturel :

La vocation forestière est la principale destination des sols du territoire de Riervescemont avec plus de 89% de surface boisée. Aucune parcelle cultivée n’est présente. Les espaces ouverts sont exploités en prairie permanente, fauchée ou le plus souvent, pâturée. Quelques vergers sont encore également présents. Très ponctuellement, des secteurs d’éboulis forment des trouées dans les massifs boisés. Les prairies sont faiblement représentées sur le territoire de la commune de Riervescemont. Avec moins de 75 ha, elles représentent toutefois la deuxième occupation du sol après la forêt. Elles sont localisées en fond de vallée de la Rosemontoise et de quelques affluents. Cette surface évolue à la baisse avec les décennies, en raison de l’avancée des boisements vers le fond de vallée. Quelques secteurs de prairie humide se caractérisent par la présence d’espèces hygrophiles. Les espèces indicatrices de prairies humides observées à Riervescemont sont principalement : les joncs, les carex, la reine des prés, l’épilobe hirsute, les prèles, l’eupatoire à feuille de chanvre, le lysimaque, ou encore le myosotis des marais. Ces prairies, au degré d’humidité variable, sont surtout présentes le long des cours d’eau et aux abords des étangs. Quelques pelouses acidoclines sont présentes très ponctuellement sur la commune : sur une zone de chaume d’altitude au sommet du Tremontkopf, ainsi qu’au lieudit le Cratto et en bas de versant de la forêt de Milandre. Cette pelouse possède une richesse floristique assez élevée.

La principale zone d’éboulis est localisée en limite Ouest de la commune, ai lieudit Blanc Murger. Ils sont issus des trachytes (roches volcaniques) du Rosemont. D’autres affleurements rocheux apparaissent ponctuellement. Ces zones abritent une faune et une flore particulière. L’Orpin à feuille épaisse y a été signalé au niveau des ruines du Rosemont. Ces milieux sont particulièrement favorables à la présence de reptiles.

L’avifaune des espaces ouverts est riche et diversifiée. Certains grands mammifères fréquentent également ces endroits pour y chercher leur nourriture, comme la Fouine, le Chevreuil, le Chamois, le Renard roux, … Les secteurs ouverts sont également fréquentés par des chiroptères tels que le Vespertillon de Bechstein, le Vespertillon à moustaches et la Pipistrelle commune, dont les milieux ouverts (et surtout les vergers) font partie du territoire de chasse. Ces milieux ouverts accueillent une grande diversité d’insectes.

Les forêts sont particulièrement bien représentées sur la commune de Riervescemont, avec un total d’environ 763 hectares. Elles couvrent donc largement le ban communal, à l’exception du fond de vallée de la Rosemontoise. Les boisements sont dominés par la hêtraie-sapinière, mais on trouve également la hêtraie-chênaie, la hêtraie-érablaie d’altitude, l’érablaie sur éboulis ainsi que l’aulnaie-frênaie le long des cours d’eau. Quelques plantations monospécifiques de résineux sont implantée en partie Sud de la commune.

D’une manière générale, les massifs forestiers feuillus ou mixtes de grande taille hébergent une faune plus riche et plus diversifiée. Les zones transitoires (bordure de lisière forestière) sont également très importantes. Au sein des futaies résineuses, la faune est moins variée. Les grands

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 5 mammifères sont largement présents dans les boisements répertoriés. Les forêts constituent des espaces de repos, de reproduction, de nourrissage pour ces ongulés : le sanglier, le chevreuil et le cerf. Le roitelet huppé, la mésange noire, le bec croisé des sapins et le casse-noix moucheté affectionnent plus particulièrement les boisements de résineux. Le cincle plongeur préfère les abords des cours d’eau. Les zones d’éboulis et les boisements qui les bordent accueillent de nombreux insectes et reptiles tels que le lézard des murailles, l’orvet fragile, la coronelle lisse ou encore la couleuvre à collier. Certains chiroptères sont identifiées à Riervescemont : la pipistrelle commune, la sérotin de Nilsson, les vespertilions de Daubenton et à moustaches, ou encore les noctules commune et de Leisler. On notera la présence de la salamandre tachetée dans quelques zones « fraiches » à humides.

La plupart des vergers présents sont situés près du village. Ils offrent selon les espèces, une source alimentaire, un refuge, ou un lieu de nidification. Outre ces caractéristiques écologiques, les vergers recèlent d’un important intérêt patrimonial culturel et paysager.

Les arbres isolés ou bouquets d’arbres sont relativement nombreux à Riervescemont. Ils sont localisés au niveau des espaces agricoles, le plus souvent dans les parcelles voisines des massifs boisés. De nature variée, ils composent un espace de transition entre les parcelles dépourvues de boisements, et la forêt. En raison de leur proximité avec les massifs forestiers, et du caractère encaissé des vallons, leur rôle paysager reste modeste. Aucun bosquet n’est recensé sur la commune. On notera la présence de quelques haies, assez rares et représentant de faibles linéaires. Les arbres et arbustes bordant les cours d’eau forment la ripisylve. Ce sont principalement des aulnes ou des frênes. Ils seront abordés dans le chapitre relatif aux zones humides et cours d’eau. Les haies, bosquets et vergers constituent des milieux privilégiés pour la faune, assurant localement le maintien d’espaces de repos ou d’abris, de sites de nidification, une source de nourriture, ou de corridors de déplacement pour l’ensemble des peuplements faunistiques. En premier lieu, ces milieux accueillent une petite et moyenne faune relativement importante qui utilise ces espaces comme corridors de déplacement et zones refuge. Ainsi, on peut y observer des lièvres, fouines, belettes, renards et autres petits rongeurs. Dans un second temps, ces milieux accueillent de nombreux insectes et sont très largement fréquentés par l’avifaune.

Les ripisylves sont des formations végétales qui se développent sur les bords des cours d'eau ou des plans d'eau situés dans la zone frontière entre l'eau et la terre (écotone). Ce groupement est caractérisé par la présence d'espèces hygrophiles telles que de l'Impatience ne-me-touchez-pas et de l'Oseille sanguine. En outre, la présence de l'ortie dioïque et du gaillet gratteron souligne son caractère nitrophile. La strate arborée est composée principalement d’aulnes glutineux, de frênes, et dans une moindre mesure de saule Marsault et d'érable plane …

La commune se situe en tête de bassin versant. La Rosemontoise et ses ruisseaux affluents ont un régime torrentiel. Même à l’étiage, les principales gouttes restent alimentées, en raison d’une pluviométrie abondante sur le secteur. Le substrat est constitué de blocs, de galets et de graviers. Les étangs sont peu nombreux sur le territoire communal. Ils jouent un rôle important sur la structure de réseau hydrographique. Leur présence contribue souvent à une dégradation de la qualité physico-chimique et biologique de l’eau. Ces plans d’eau sont des étangs de pêche de loisirs privés. Leurs berges abruptes ne permettent pas l’expression d’une zonation rivulaire favorable à la diversité floristique. Elles portent une végétation hygrophile herbacée : la reine des prés, la salicaire, la lysimaque, la menthe aquatique, le jonc, le roseau et la massette ou typha. Sur la commune, les étangs sont quasi dépourvus de strate arborée. Les oiseaux y sont nombreux, dont le cincle plongeur, le héron cendré ou la bergeronnette grise. La faune entomologique des bords de rivière est également riche : caleopteryx vierge, agrion porte-coupe, libellule déprimée, …

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 6 L’Atlas des espèces rares et protégées de Franche-Comté ne recense aucune espèce végétale patrimoniale. Toutefois, la commune n’en est pas dépourvue. La base de données Sigogne mentionne notamment la présence du Lycopode en massue ( Lycopodium clavatum ), du Lycopode à feuilles de genévrier ( Lycopodium anotinum ), du Rossolis à feuilles intermédiaires ( Drosera intermedia ) et de l’Orchis verdâtre ( Plathantera chlorantha ).

Pour la faune protégée, plus de 30 espèces d’oiseaux sont recensées ainsi que pour les insectes le Damier de la succise, pour les amphibiens : la grenouille commune, la salamandre tachetée, le triton alpestre et le triton palmé, pour les reptiles : la couleuvre à collier, le lézard vivipare, l’orvet fragile et le lézard des murailles, et pour les mammifères : l’écureuil roux, le murin de Daubenton, la noctule de Leisler, la pipistrelle commune, vespertilion à moustaches, la noctule commune, la serotine de Nilsson et le murin de Bechstein.

Zones remarquables répertoriées :

La commune de Riervescemont fait partie du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. La commune est également concernée par deux ZNIEFF : - ZNIEFF de type I n°50150003 de la haute vallée de la Rosemontoise - ZNIEFF de type II n°50150000 des forêts et ruisseaux du piémont vosgien

Riervescemont est concernée par les zones Natura 2000 « Piémont vosgien » au titre de la Directive Habitat (SIC n°FR4301348) et de la Directive Oiseaux (ZPS n°FR4312024) présentant un même périmètre. Le DOCOB de cette zone Natura 2000 a été réalisé.

Concernant la Trame Verte et Bleue, on constate que la commune de Riervescemont est concernée par un réservoir régional de biodiversité de la trame verte ainsi que de corridors régionaux potentiels et réservoirs régionaux de biodiversité de la trame bleue. Il faut également signaler l’existence d’un réservoir régional à chiroptères dans la commune voisine. A l’échelle locale, et compte tenu du contexte très majoritairement forestier, et du réseau hydrographique typique des têtes de bassin versant, aucun corridor ou réservoir complémentaire local n’est à ajouter à ceux identifiés précédemment.

Paysages :

Le ban communal peut être réparti en deux grandes unités paysagères : les reliefs, recouverts de forêt, et les fond de vallon voués à l’habitat et à l’agriculture. Lorsqu’on pénètre sur le territoire communal de Riervescemont, la vallée s’ouvre en éventail sur plusieurs vallons secondaires qui assurent le raccord avec la ligne de crête. Depuis la vallée, les parties sommitales sont masquées par une forêt mixte, où les plantations de résineux s’accroissent avec les années. La mise en valeur agricole, vouée aux herbages, se cantonne aux bas de pente et aux fonds de vallée. Elle tend à devenir une activité résiduelle. Le fond de vallée est divisé en sous-unités paysagères séparées les unes des autres par les ripisylves des cours d’eau et autres boisements du réseau bocager. Tout comme dans l’ensemble de la montagne vosgienne, l’habitat est extrêmement dispersé : quelques maisons s’égrènent le long des routes, en fond de vallée. Elles constituent des points d’appel pour le regard au sein de chaque sous- unité.

L’analyse des photos aériennes prises à plusieurs décennies d’intervalle (1956 et 2013) permettent d’évaluer les évolutions du paysage. Elle permet d’apprécier l’évolution des boisements, des plans d’eau, des espaces agricoles et bâtis. A Riervescemont, l’habitat s’est développé, mais son caractère dispersé réduit son empreinte visuelle dans le paysage. L’évolution la plus marquante est l’avancée de la forêt, principalement de plantations de parcelles entières en résineux, fermant l’extrémité de vallons secondaires et resserrant en largeur la vallée de la Rosemontoise.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 7 Ï En 57 ans, la progression des forêts s’avère conséquente. Elle est particulièrement visible en rive gauche de la Rosemontoise, ainsi que dans le vallon de la Louvière, qui est aujourd’hui complétement reboisé.

Activités agricole et sylvicole :

L’activité agricole est en constant déclin dans la commune : on passe de 14 exploitants en 1965 à 7 exploitants en 1988, 5 exploitants en 2000 et 4 exploitants en 2010. En 2018, il ne subsiste plus qu’un seul exploitant. La SAU des exploitations est relativement stable et avoisine 50 ha, dont 37 exploités par l’exploitant professionnel. Le reste est entretenu ou exploité par des propriétaires privés à titre de loisirs. L’activité agricole est pénalisée par le relief ainsi que les conditions climatiques. Par ailleurs, le morcellement des parcelles et la multiplicité des propriétaires sont des contraintes à l’exploitation agricole des terrains. L’enquête agricole de 2018 dans le cadre de la présente réglementation des boisements met en évidence les difficultés d’exploitation liées au morcellement du foncier, ainsi que les problèmes de pérennisation de l’activité qui en découlent. Ï La volonté de reconquête de terrains agricoles est un enjeu agricole important de la règlementation des boisements.

L’ensemble des secteurs boisés de la commune totalise environ 763 ha soit 89% de la surface communale. Cette valeur est nettement supérieure à la moyenne nationale qui est de 27%, et à la moyenne régionale, qui est de 37% en Franche-Comté. La forêt communale de Riervescemont représente une superficie de 61 ha (soit 8% seulement des boisements du territoire) d’après son plan d’aménagement 2008-2027. Elle est gérée par l’ONF. On notera qu’il existe sur le ban communal une parcelle de la forêt communale de d’une superficie de 10 ha, également gérée par l’ONF (plan d’aménagement 2015-2034). La forêt privée cumule quant à elle une surface de 692 ha environ (90,7 % des boisements). Une large majorité (609 ha) est concernée par des plans simples de gestion, appartenant à trois groupements forestiers : groupement forestier du Rosemont, groupement forestier de la Madeleine et groupement forestier des Milandres. La commune de Riervescemont appartient à la région forestière du « Massif vosgien central ». Les secteurs boisés sont principalement des futaies de feuillus et de taillis.

Synthèse des enjeux :

Ï Enjeu paysager : Réouverture de la vallée de la Rosemontoise et des vallons secondaires. Ï Enjeu zones humides : Les zones humides en fond de vallée de la Rosemontoise et de ses affluents sont composées de prairies/pâtures humides. L’enjeu est de les maintenir ouvertes. Ï Enjeu agricole : Reconquête de terrains agricoles maintenir un minimum d’activité agricole sur la commune. Ï Enjeu espèces patrimoniales : le seul enjeu identifié concerne l’Orchis verdâtre, qui nécessite le maintien de dépressions humides non boisées. Ï Enjeu espaces remarquables : les ZNIEFF et la zone Natura 2000 préconisent le maintien des milieux ouverts existants. Ï Enjeu Trame Verte et Bleue : le principal enjeu concerne ici la préservation des ripisylves des cours d’eau, participant aux corridors et réservoirs de la trame bleue.

ÙÙÙ Les enjeux de la présente réglementation des boisements se concentrent sur les cours d’eau et leurs abords en milieu ouvert, ainsi qu’au niveau des espaces agricoles et des franges boisées de la vallée de la Rosemontoise et des vallons secondaires.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 8 Volet 2 – Présentations du projet et justification

La Zone de Boisement Libre regroupe des boisements déjà constitués : il s’agit de parcelles de bois privé ainsi que les massifs forestiers principaux (publics ou privés). Elle totalise 728,82 ha. Cette zone est de nature à rester boisée.

Plusieurs Zones de Boisement Règlementé ont été définies. Elles sont localisées dans des secteurs de transition entre les massifs forestiers et les espaces ouverts. Elles sont en grande majorité boisées mais pourraient ne pas être replantées après exploitation selon le cas de figure. A l’intérieur de ces zones, les nouveaux semis, plantations ou replantations sont réglementés et subordonnés à l’absence d’opposition du Département. Ces zones totalisent environ 35,64 ha sur Riervescemont.

La Zone de Boisement Interdit regroupe les parcelles constituant la zone urbanisée ainsi que l’ensemble de l’espace agricole. Elle totalise environ 78,89 ha. Tous semis, plantations et replantations d’essences forestières y sont interdit pendant une durée de 20 ans. Au-delà des 20 ans, la zone devient règlementée, sauf s’il est engagé une procédure de révision de la présente règlementation.

Justification du choix des différents périmètres :

A ce jour, la commune dispose d’une règlementation des boisements datant de 2005. Elle est donc antérieure à la délibération cadre du Conseil Départemental (du 24 novembre 2014) L’élaboration d’une nouvelle réglementation des boisements permet de se mettre en cohérence avec la délibération cadre, et de mettre à jour les différentes zones compte tenu de l’évolution de la couverture boisée.

La Zone de Boisement Libre couvre une multitude de parcelles de bois privés voisines ainsi que les massifs communaux et des Plans Simples de Gestion. La volonté de la CCAF est de maintenir les boisements existants sur leurs limites actuelles. En effet, ce sont des parcelles historiquement boisées et situées sur des zones pentues peu compatibles avec un usage autre que forestier. La Zone de Boisement Réglementé délimite des secteurs en grande majorité boisés mais qui ont connu un usage agricole auparavant. A Riervescemont, l’enjeu majeur est une réouverture des paysages en réglementant les plantations sur des secteurs souvent déjà boisés mais qui pourraient en grande partie être ré-ouverts si la replantation y est refusée. La Zone de Boisement Interdit couvre les secteurs agricoles ouverts, ainsi que quelques parcelles partiellement ou totalement boisées. Les parcelles urbanisées et les parcelles voisines présentant un enjeu d’urbanisation ont également été classées en zone de boisement interdit. A l’intérieur de cette zone, tous semis, plantations et replantations d’essences forestières sont interdit pendant une durée de 20 ans. Ce zonage a pour objet de maintenir ces paysages ouverts : il s’agit d’éviter tout boisement d’essences forestières à l’arrière des habitations, et notamment par des résineux. Cette interdiction ne s’applique pas aux parcs et jardins attenant aux habitations, ni aux vergers. Tout en contrôlant strictement les boisements, cette zone de boisement interdit ne remet donc pas en cause la pérennité des boisements de type bosquets, haies, vergers et arbres isolés ou en bouquets qui existent ou pourraient être mis en place en son sein.

Solutions de substitution :

La règlementation de boisement est la seule procédure d’aménagement qui permette, sans engager de travaux d’aménagement (ou travaux connexes), d’organiser l’occupation de l’espace sur un territoire communal entre les milieux ouverts et les espaces boisés.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 9 Elle permet par ailleurs de maitriser sur les zones à enjeux particuliers les essences qui seront autorisées ou interdites, ce que ne permettent pas d’autres procédures telles que l’aménagement foncier agricole et forestier. Une autre solution serait de ne pas établir de règlementation des boisements, hypothèse développée ci-dessous. Il s’agit d’estimer l’évolution de l’avancée des boisements en l’absence de nouvelle règlementation. Ce scénario d’évolution au fil de l’eau servira ultérieurement à évaluer l’incidence de la règlementation des boisements sur l’environnement par rapport à l’évolution « naturelle » de la situation existante.

Evolution en l’absence d’une nouvelle règlementation :

En l’absence de nouvelle règlementation, c’est la réglementation des boisements de 2005 qui reste applicable. Depuis 2005, aucun changement notable n’a été constaté en matière d’évolution des surfaces boisées. Si la réglementation existante était maintenue, il est probable que l’évolution à long terme diffère peu d’avec le nouveau projet de réglementation. Toutefois, une mise à jour de la réglementation des boisements de 2005 est nécessaire en raison notamment de l’évolution des limites des Plans Simples de Gestion de la forêt privée, de parcelles non incluses à rajouter, etc … et de la mise en compatibilité avec le document cadre du Département.

Ï Dans ce contexte, il est probable que l’on observe une avancée progressive, mais naturelle (ne faisant pas l’objet de semis ou plantations) de la forêt en direction des fonds de vallée, en cas de défaut d’entretien ou d’exploitation des espaces agricoles. Toutefois, il est préférable d’établir une nouvelle règlementation des boisements communale, qui rectifie quelques omissions de la précédente et permet de mettre à jour certains éléments non pris en compte antérieurement. Par ailleurs, par le biais de l’enquête publique, l’existence de cette nouvelle réglementation sera portée à la connaissance des habitants. En effet, il est fort probable que la plupart des administrés de Riervescemont n’ont pas connaissance de l’existence de la réglementation des boisements actuelle.

Volet 3 – Impacts permanents, temporaires, directs et indirects occasionnés

Impacts de la zone de boisement libre Les parcelles en boisement libre sur la présente règlementation des boisements sont historiquement boisées depuis plus de 50 ans. Par ailleurs, sur cette zone, aucune nouvelle contrainte au boisement, reboisement ou aux plantations n’est introduite par rapport à la situation actuelle. Ces parcelles de bois privé sans plan de gestion continuent d’être exploitées sans changements particuliers. Ï Par conséquent, aucun impact direct ou indirect, permanent ou temporaire n’est à déplorer sur la faune, la flore, les milieux naturels et équilibres biologiques, la trame verte et bleue, l’eau et les milieux aquatiques, le paysage, l’air, le climat, le patrimoine culturel, la qualité de vie, l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique.

Impacts de la zone de boisement règlementé Les parcelles classées en zone de boisement réglementé présentent toutes un contexte similaire : parcelles déjà boisées, accolées à un boisement plus conséquent. Sans revenir à la situation de 1956, la potentielle réouverture de ces secteurs via les zones de boisement réglementé aurait des impacts positifs, et en particulier sur le plan paysager (réouverture des perspectives) et touristique. - Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental donnerait son accord pour une nouvelle plantation/semis sur l’une ou l’autre des parcelles déjà boisées, il n’y aurait aucun changement par rapport à la situation actuelle. Ï On note dans ce cas une absence d’impact sur l’environnement.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 10 - Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental ferait opposition à une demande de semis ou de plantation suite à une coupe des boisements existants, la règlementation aurait pour conséquence l’ouverture de nouvelles parcelles. Ï Dans ce cas, l’impact indirect sur le paysage sera positif. Compte tenu de la proximité et de l’étendue des boisements voisins, l’impact sur la faune et l’avifaune en particulier (en termes de disparition d’habitat) n’est pas significatif : la commune de Riervescemont est boisée à 89% (763 ha) et ces zones représentent 35,6 ha (soit 4,7 % des boisements). Il faut également préciser que le non remplacement des boisements ne se fera pas sur l’ensemble des zones réglementées en même temps. L’impact sur la flore sera par ailleurs non significatif voire légèrement positif (réapparition d’une flore herbacée plus diversifiée). Ce type de milieux prairiaux ouverts au sein de la zone Natura 2000 est en régression. En matière de stabilité des sols et de maitrise des ruissellements, la situation restera inchangée par rapport à la situation actuelle (absence d’impact) en raison de la couverture herbacée qui remplacera la forêt. Dans les deux cas de figure, aucun impact négatif sur les équilibres biologiques, la trame verte et bleue, l’eau et les milieux aquatiques, l’air, le climat, le patrimoine culturel, la qualité de vie, l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique n’est identifié.

Impacts de la zone de boisement interdit Sont concernées par ce zonage les parcelles agricoles, les parcelles bâties ainsi que celles présentant un enjeu d’urbanisation, et les parcelles attenantes à certaines habitations. La zone de boisement interdit totalise environ 78,89 ha sur Riervescemont, dont une quarantaine de parcelles comportant des bois représentant une surface de 7 ha environ. Cette interdiction de boisement n’a aucun impact sur les parcelles non boisées : le semis et la plantation d’essences forestières y étant interdits, ces parcelles restent non boisées. L’impact du classement en zone de boisement interdit est en premier lieu le risque de non renouvellement des éléments de réseau bocager à l’issue d’une éventuelle exploitation. Ce risque de non remplacement des boisements après exploitation existe déjà actuellement. Afin d’éviter que ce risque ne soit aggravé, le règlement précisera dans son article 4 que les semis, plantations et replantations entrepris dans le but de répondre aux exigences en matière d'environnement et de protection de la nature, ne sont pas strictement interdits, mais sont subordonnés à l'absence d'opposition du Président du Conseil Départemental. Par conséquent, l’interdiction stricte ne s’applique pas aux boisements qui forment le réseau bocager ni aux vergers, qui tous participent par ailleurs à la diversité écologique communale, et à la trame verte et bleue. Ï Cette mesure d’évitement permet de ne pas accroître le risque de suppression des éléments boisés du village, par rapport à la situation actuelle. La zone d’interdiction de boisement ne génère donc pas de nouveaux impacts préjudiciables à la pérennité des boisements entourant les habitations.

Le cas des parcelles partiellement ou totalement boisées au voisinage des cours d’eau et des massifs boisés est différent. L’exploitation des bois existants n’est pas de la responsabilité de la règlementation des boisements, mais des propriétaires des parcelles. Lorsque les propriétaires décideront de les exploiter, aucune plantation ou semis d’essences forestières n’y sera autorisée en renouvellement du boisement antérieur. Ï Dans ce cas, l’impact indirect sur le paysage sera notable mais positif : la non replantation après exploitation des bois peut permettre une réouverture du paysage et notamment des perspectives dans l’axe de la vallée principale. Elle peut également permettre la disparition de microboisements de résineux et éviter l’apparition de boisements similaires.

Même si c’est au moment de la coupe de la parcelle boisée (qui n’est pas en lien direct ou indirect avec la règlementation des boisements) qu’un éventuel impact sur la faune et la flore pourrait être identifié, le classement du secteur en zone de boisement interdit rend permanents ces impacts. Compte tenu de la proximité et de l’étendue des boisements voisins, l’impact sur la faune et l’avifaune en particulier n’est pas significatif : la commune de Riervescemont est boisée à 89% et

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 11 ces zones représentent 7 ha (soit 0,9% des boisements). Cette proportion est moindre encore si on rapporte la surface concernée à l’ensemble de la couverture boisée sur secteur. Il faut également préciser que le non remplacement des boisements ne se fera pas simultanément sur l’ensemble des zones interdites.

Ï L’impact sur la flore sera par ailleurs non significatif voire légèrement positif : en effet la suppression de la strate arborée pourrait permettre la réapparition d’une flore herbacée plus diversifiée. Ce type de milieux prairiaux ouverts au sein de la zone Natura 2000 est en régression, et le nom reboisement pourrait permettre la réapparition d’habitats herbacés d’intérêt communautaire. Par ailleurs, la carte des habitats permet de constater que les boisements concernés par la zone de boisement interdit sont en grande majorité des plantations de résineux, ainsi que des formations appartenant à la hêtraie sapinière, très largement représentée sur le ban communal. La disparition des plantations de résineux est plutôt bénéfique à la réapparition de milieux ouverts d’intérêt communautaire, ou, le cas échéant, à une régénération naturelle de la forêt. Ï En matière de stabilité des sols et de maitrise des ruissellements, la situation restera inchangée par rapport à la situation actuelle.

ÙÙÙAucun impact significatif de la réglementation des boisements sur l’eau et les milieux aquatiques, la faune, l’air, le climat, le patrimoine culturel, la trame verte et bleue, la qualité de vie, l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique n’est identifié. Un impact positif sur les paysages et sur la flore est même probable.

Volet 4 - Notice d’incidence Natura 2000

La commune de Riervescemont est concernée par les zones Natura 2000 « Piémont vosgien » au titre de la Directive Habitat (SIC n°FR4301348) et de la Directive Oiseaux (ZPS n°FR4312024) présentant un même périmètre. Neuf autres zones Natura 2000 sont situées dans un rayon de 15 km autour des communes concernées :

Evaluation des incidences

Incidence sur les habitats Ï La future règlementation des boisements n’est pas en mesure de générer des incidences négatives sur les habitats des zones Natura 2000 analysées.

Incidence sur les espèces Ï La nouvelle règlementation des boisements n’engendre aucune incidence négative sur les espèces à faible capacité de déplacement. ÏÏÏ La nouvelle règlementation des boisements n’engendre aucune incidence négative sur les espèces à capacité de déplacement importante.

Conclusion Aucune incidence notable du projet de réglementation des boisements n’a été identifiée vis-à-vis des objectifs de conservation des sites Natura 2000 présents dans un rayon de 15 km. La mise en œuvre de la réglementation des boisements ne nécessite donc pas d’étude plus approfondie au titre de Natura 2000.

Volet 5 – Effets cumulés avec d’autres projets connus

Aucun projet, plan ou programme n’a été recensé sur Riervescemont ou les communes voisines. Aucun effet cumulé avec d’autres projets n’est donc à déplorer.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 12 Volet 6 – Compatibilité avec les plans, schémas et programmes concernant la commune

La réglementation des boisements est compatible avec : les orientations du SDAGE, SAGE, avec les objectifs du schéma régional d’aménagement, du Profil environnemental régional et également avec les ORF et les ORGFH, les orientations du SRGS, le schéma départemental de gestion cynégétique, le SRCAE, les ORGCFSH, la charte du PNR des Ballons des Vosges et le programme régional de la forêt et du bois.

Volet 7 – Mesures d’évitement, mesures compensatoires et réductrices

L’élaboration de la réglementation a fait l’objet d’une démarche itérative et d’une interaction permanente entre la CCAF et le bureau d’études IAD, de façon à intégrer et résoudre les problématiques au fur et à mesure de leur apparition. Nous ne reporterons donc ci-dessous que les principales mesures d’évitement : - Lors de la rédaction du projet d’arrêté, un recul est imposé pour les plantations/semis vis-à-vis des berges des cours d’eau : on évite ainsi la plantation/semis d’essences forestières nocives pour la stabilité des berges et/ou la qualité des eaux ; - Dans le projet d’arrêté, dans toutes les zones, les plantations à vocation environnementales sont possibles, et la réglementation des boisements ne porte pas atteinte au réseau bocager. Compte tenu de l’absence d’impacts négatifs significatifs, aucune mesure compensatoire ou réductrice n’est à prévoir.

Volet 8 – Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi des effets de l’application de la règlementation pourront être les suivants : - nombre de demandes d’autorisation de boisement et de la conformité avec le règlement édicté, - nombre d’infractions à la règlementation constatées par les services du Département, - évolution des surfaces boisées sur le territoire par analyse des matrices cadastrales et/ou de l’évolution des surfaces agricoles (cadastre, déclarations PAC…),Valeur initiale : environ 132 ha - des dynamiques d’enfrichement et de boisement spontané dans les périmètres règlementés ou interdits (nombres de mises en demeure et de Déclaration d’Intérêt Général pour travaux exécutés d’office). - du maintien de la surface agricole (SAU) des exploitations : Valeur initiale : 51 ha en 2010 Les mesures de suivi seront effectuées avec une fréquence de 5 ans, par la municipalité ou un organisme qu’elle pourra soumissionner pour le faire.

Volet 9 – Analyse des méthodes utilisées et difficultés rencontrées :

L’analyse du site et de son environnement a été établie à partir des données déjà disponibles ainsi que d’une campagne de terrain afin de mettre à jour l’occupation du sol et l’identification des différents milieux présents sur le ban communal. Des relevés systématiques de la flore et de la faune ne se sont pas avérés nécessaires. Par ailleurs, les données bibliographiques étaient suffisantes pour identifier d’éventuels secteurs sensibles. L’analyse des impacts a porté sur les impacts potentiels de cette nouvelle règlementation des boisements. Le projet de règlement a été amendé tout au long de sa phase d’élaboration à mesure que d’éventuels impacts étaient identifiés de façon à ce que le projet définitif ne génère plus d’impacts négatifs. Par ailleurs, il a été tenu compte des observations et retours sur des règlementations des boisements récemment éditées de façon à produire un document le plus abouti possible. Il n’a pas été rencontré de difficultés particulières lors de l’élaboration du présent document.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 13

REGLEMENTATION DES BOISEMENTS

Rapport de présentation – Notice d’incidences

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 14

VOLET 1 : ANALYSE DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT

1.1. SITUATION COMMUNALE

La commune de Riervescemont se situe en Région Franche-Comté, à l’extrémité Nord du département du Territoire de Belfort (90). Elle appartient à l’arrondissement de Belfort et plus précisément au canton de Giromagny. Elle fait partie de la Communauté de Communes des Vosges du Sud.

Elle occupe une superficie de 852 ha et comptait au recensement INSEE de 2015, une population totale de 105 habitants.

La commune est située à des altitudes comprises entre 1091 et 534 mètres. Le territoire communal est arrosé par la rivière Rosemontoise qui prend naissance sur le ban communal par la réunion de nombreux ruisseaux appelés Gouttes. Le territoire est desservi par une unique route départementale, la RD 24, qui se termine en « cul- de-sac » à l’Est du territoire communal. Elle est complétée d’une voirie locale (voies communales, chemin ruraux et dessertes forestières).

Les communes limitrophes de Riervescemont sont : Sewen et Dolleren au Nord (département du Haut-Rhin), Lamadeline-Val-des-Anges à l’Est, Vescemont au Sud-Ouest et à l’Ouest. En l’absence de document d’urbanisme, le développement de l’urbanisation est encadré par le RNU (Règlement National d’Urbanisme). Un PLUi est en cours d’élaboration au niveau de la Communauté de communes des Vosges du Sud.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 15 1.2. CONTEXTE PHYSIQUE

1.2.1. Topographie

Le ban communal de Rievescemont est caractérisé par un relief très marqué, dessiné par le réseau hydrographique.

Le relief du territoire est ainsi caractérisé par une vallée principale creusée par le réseau hydrographique (la Rosemontoise) qui s’écoule d’Est en Ouest, et une multitude de vallons secondaires au fond desquels s’écoulent de petits ruisseaux qui forment le cours d’eau Rosemontoise en rejoignant la vallée principale.

Le village se positionne en fond de vallée principale, s’égrainant sur près de 1,5 km, avec quelques bâtisses implantées un peu plus en hauteur sur le versant. Le bâti s’étale donc entre 580 m et 700 m d’altitude. Le point culminant du ban communal est localisé au sommet du Tremontkopf, en limite communale Nord-Ouest, à 1091 m d’altitude. Le point bas est situé sur les berges de la Rosemontoise, en limite communale Ouest, à 534 m d’altitude.

Dans l’ensemble, la déclivité du ban communal est importante : les pentes avoisinent souvent les 45 %. Les plus fortes pentes atteignent ponctuellement 67 %. De telles déclivités sont propices au ruissellement dans le sol. Les sols sableux et la couverture boisée occupant tous les secteurs en pente permettent d’éviter les ruissellements de surface.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 16 1.2.2. Géologie

Le secteur d’étude s’inscrit dans le massif vosgien et plus précisément dans les Vosges cristallines.

La plupart des roches des Hautes-Vosges sont très anciennes et se sont mises en place à l’aire primaire. Lors de la formation du massif hercynien, des épanchements de magmas ont donné d’importants massifs volcaniques. L’érosion des reliefs a donné naissance à des roches détritiques (grès, schistes, …) elles-mêmes reprises dans les plissements. Ainsi, les Grauwackes sont des grès riches en éléments volcaniques (h 2c3, h 2c4, h 2c5, h 2c6, h 2c7).

Sur la commune, les formations géologiques datent de l’aire primaire (Carbonifère).

On y trouve des séries volcaniques et sédimentaires du Viséen supérieur et moyen, recouvertes 7 3 2 1 2 3 par la forêt (h 2c3, h 2c4, h 2c5, h 2c6, h 2c7, t2, β, a, i r , K , K , h 2bK).

Les vallons des « gouttes » sont occupés par des dépôts glaciaires (Gy) issus de l’érosion des formations géologiques par les glaciers. Les dépôts glaciaires (ou moraines) se composent d’argiles limoneuses à blocs calcaires hétérométriques. Les alluvions fluvioglaciaires présentent quant à elles un matériau gravelo-sableux.

Le fond de vallée principal est couvert de dépôts périglaciaires (PG) : il s’agit de formations de gélifluxion 2 épaisses qui recouvrent le substrat rocheux. Le vallon de la Louvière est quant à lui recouvert de colluvions indifférenciées (CFy-z).

Très ponctuellement sont présentes en fond de vallées des alluvions actuelles (Fz).

Sur l’un des versants du Mont Rouchon, le lieudit Le Blanc Murger est recouvert d’éboulis (E).

Contrairement aux 2K3 communes avoisinantes, il n’y a pas eu exploitation minière du sous-sol de Riervescemont. 2 1 h2bK h2c3 K

h2c4 βββ 7 3 iii rrr

aaa

h2c3 Gy E PG ttt2 h2c4

h2c5 h2c6

h2c7 Fz CFy-z

2 Mouvement de terrain particulier résultant des effets du gel et du dégel.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 17 1.2.3. Pédologie

La diversité des sols et de la végétation est liée à quatre facteurs principaux : la nature de la roche mère, l’humidité du sol, l’altitude et l’exposition.

Les sols les plus répandus sont les sols bruns acides, souvent accompagnés de sols bruns eutrophes 3 ou mésotrophes 4 sur les roches neutres à basiques.

Les sols podzoliques sont moins fréquents (ils se forment plutôt sur des grès et granites).

Sur les versants à fortes pentes, les sols sont très superficiels en haut de pente. Les zones où celle-ci s’adoucit permettent le développement de sols bruns colluviaux.

Dans le fond de vallée se forment des sols plus profonds, à bonne réserve en eau et aérés (sols sableux, sables et graviers).

1.2.4. Hydrogéologie et ressource en eau

La nature des formations géologiques présentes sur le territoire d’étude, à savoir les dépôts glaciaires et divers faciès gréseux ou volcaniques, est peu favorable à la présence de circulations d’eau souterraines. Ponctuellement, quelques nappes affleurantes de faible capacité peuvent exister. Elles alimentent alors des sources de petit gabarit, parfois captées pour l’alimentation en eau potable.

Depuis 1997, la commune est alimentée en eau par une source située dans le Bois de la Consenterie, au Nord-Est du village. La source est protégée par des périmètres de protection établis par l’arrêté préfectoral n°3665 du 25 juillet 1997. La qualité de la ressource en eau est assurée par la couverture boisée de la totalité des périmètres de protection.

La gestion de la ressource et la distribution d’eau potable sont assurés par le Syndicat Intercommunal des Eaux de Giromagny.

3 Se dit d'un humus à forte activité biologique, et du sol correspondant 4 qualifie un milieu dans lequel la disponibilité en éléments nutritifs est moyenne, entre eutrophe et oligotrophe

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 18 1.2.5. Hydrologie

La faible perméabilité du substratum et l’abondance des précipitations favorise l’existence d’un réseau hydrographique dense.

Le versant Nord de la vallée est entaillé par de nombreuses « gouttes », ruisseaux vosgiens à caractère torrentiel : - La Goutte Clérisse, - La Goutte de la Consenterie puis Goutte Millandre, - La Goutte du Four, des Canals et du Chantoiseau, - La Goutte Jean Rémiche. Ces gouttes se rejoignent sur le territoire communal au niveau du calvaire, pour former la Rosemontoise.

A la limite Sud du ban communal s’écoule la Goutte de la Louvière.

Ces cours d’eau ont un caractère torrentiel : les hautes eaux sont enregistrées lors des pluies d’automne et lors de la fonte des neiges.

Le réseau hydrographique est complété de quelques petits étangs et mares.

D’un point de vue qualitatif, une étude a été réalisée en 1988-89 sur la Rosemontoise et la Goutte de la Louvière mais les données sont trop anciennes pour être pertinentes. Aucune donnée plus récente n’est disponible.

Le rapport de présentation du projet de POS établi en 1997 par l’AERU mentionne des eaux d’excellente qualité pour l’ensemble des ruisseaux de la commune. La qualité de la Rosemontoise était 1 A jusqu’à Vescemont où elle passe en qualité 1B (pollution modérée).

Du point de vue des risques d’inondation, une extension du PPRI de la Savoureuse a été prescrit en 2012 pour l’étendre à la Rosemontoise, et une prorogation du délai d’approbation de ce PPRI révisé établie par arrêté le 9/12/2015. A ce jour, aucune cartographie ni aucun PPRI approuvé n’est publié sur le site de la préfecture du Territoire de Belfort.

La présence de zones humides joue un rôle essentiel dans la limitation des crues, la recharge des nappes et le maintien de la qualité des eaux. En effet, ces dernières agissant à la fois commune un filtre pour différentes particules, acheminées par le ruissellement et les cours d’eau, mais aussi comme une éponge pouvant stocker d’importantes quantités d’eau, ce qui réduit l’ampleur des crues, ainsi que leur vitesse.

Plusieurs zones humides (de faible superficie) sont présentes sur le territoire communal de Riervescemont. Elles seront décrites et cartographiées dans le chapitre milieux naturels. Compte tenu de la topographie, elles sont localisées sur le fond de la vallée de la rivière Rosemontoise et de ses petits ruisseaux affluents.

Ces zones humides sont principalement composées de pâtures humides en bordure de cours d’eau. On notera que les étangs et mares sont cartographiés en zone humide par la DREAL.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 19

Cadre administratif :

La commune est concernée par le SAGE 5 de l’Allan en cours d’élaboration.

La commune appartient au bassin Rhône- Méditerranée, territoire « Bourbeuse ». Elle est donc soumise aux orientations du Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) 2016-2021 qui s'applique à ce périmètre, qui est en vigueur depuis le 1er janvier 2016. Ce document est opposable à l’administration uniquement.

Le SDAGE 2016-2021 comprend 9 orientations fondamentales. Celles-ci reprennent les 8 orientations fondamentales du SDAGE 2010-2015 qui ont été actualisées et incluent une nouvelle orientation fondamentale, l’orientation fondamentale n° zéro « s’adapter aux effets du changement climatique ».

Ces 9 orientations fondamentales s’appuient également sur les questions importantes qui

5 Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 20 ont été soumises à la consultation du public et des assemblées entre le 1er novembre 2012 et le 30 avril 2013.

Les questions importantes et les orientations fondamentales ainsi que leurs interactions sont présentées dans le tableau ci-avant.

Il est rappelé qu’une des clefs de la réussite de la politique de l’eau consiste en l’application de la règlementation existante. En effet, le SDAGE ne se substitue pas à la règlementation qu’il ne peut modifier. Il est en revanche fondé à préciser les modalités d’application des textes existants dans le cadre des dispositions associées à ses orientations fondamentales.

Les orientations fondamentales sont ensuite déclinées en plusieurs dispositions, elles même ensuite traduites en un programme de mesures.

Dans le cadre du SDAGE 2016, le territoire est concerné par les masses d'eau suivantes :

- FRDG618 : "Socle vosgien – bassin versant Saône Doubs " : Entité hydrogéologique (ressource en eau souterraine) Mesure prévue : MIA0602 : Réaliser une opération de restauration d'une zone humide

- FRDR629 : "La Rosemontoise" : Mesure prévue : MIA0401 : Réduire l'impact d'un plan d'eau sur les eaux superficielles ou souterraines

La commune de Riervescemont n’est concernée par aucun Contrat de Milieux/Contrat de rivière.

1.2.6. Climatologie

Le climat est de type semi-continental, marqué par un été chaud et un hiver long et froid. Le secteur de Belfort connaît des contrastes saisonniers et la convergence de diverses influences, telles que l’altitude et le relief. Sur la commune de Riervescemont, l’altitude varie de 515 m à plus de 1000 m. Elle affecte notamment les températures : le gradient est de l’ordre de 0,45°C pour 100 m d’élévation (et il subit des variations saisonnières). Les conditions climatiques locales dépendent également de l’orientation des versants : les deux tiers Nord de Riervescemont sont exposés au Sud (adret). L’opposition entre le versant exposé au Sud et celui exposé au Nord génère un microclimat particulier.

Les données météorologiques suivantes proviennent de la station météorologique de Giromagny, voisine su secteur d’étude.

Températures :

J F M A M J Jt A S O N D Moyenne T min (°C) - 4 - 3 0 3 6 10 11 11 8 5 0 - 3 3,6 T max (°C) 3 6 9 14 18 22 25 24 20 15 8 4 14

Pluviométrie :

J F M A M J Jt A S O N D Total Hauteur 160 170 130 100 100 110 110 140 110 100 160 190 1580 (mm)

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 21 Statistiques climatologiques du Territoire de Belfort - Données Météo- à la station de Giromagny

Le secteur connaît des hivers froids et des étés relativement chauds, caractéristiques d’un climat continental contrasté. La température moyenne mensuelle est maximale en juillet et août, et minimale en janvier. Les hivers sont rudes en raison des nombreuses inversions thermiques. Ainsi, fréquemment en hiver, le foehn, vent chaud et sec affectant les versants sous le vent des reliefs, ne peut déblayer la masse d’air froid, dense et stable, entraînant ainsi un maintien de longues périodes froides. Les étés connaissent une chaleur assez lourde et orageuse, la moyenne des maxima approchant les 24°C en juillet et août. L’amplitude thermique est d’environ 10,5°C, mais elle diminue avec l’altitude sur les crêtes et hauts de versants et prend un caractère plus océanique.

Ce secteur géographique est très arrosé toute l’année, et cela en raison de l’influence des perturbations océaniques venant de l’Ouest et buttant sur les reliefs. La hauteur de pluie annuelle moyenne est de l’ordre de 1 580 mm. La pluviométrie du secteur est peu contrastée, les mois les plus secs (avril et mai) recevant 100 mm en moyenne et le mois le plus arrosé (décembre) recevant 190 mm. Sur les crêtes et les hauts de versants, la pluviométrie annuelle dépasse 1600 mm (entre 1800 et 2000 mm). Les précipitations neigeuses varient d’une année à l’autre. La durée moyenne de l’enneigement est de 65 jours vers 750 m d’altitude.

Les vents d’Ouest et du Nord-Ouest sont dominants. Ils peuvent être violents : 41 jours/an de vents violents à Belfort. Ces vents forts sont une des causes de la fraîcheur hivernale du secteur.

1.2.7. Risques naturels

Les pentes observées sur la commune sont importantes (45 % en moyenne à l’exception du fond de vallon) et sont propices au ruissellement . Toutefois les sols sableux et la couverture boisée occupant tous les secteurs en pente permettent d’éviter les ruissellements de surface. Par ailleurs, la forte densité du réseau hydrographique de surface collecte les écoulements et évite globalement l’érosion des terrains.

La commune est affectée d’un risque sismique de niveau 3 (modéré).

Aucun effondrement lié à des cavités souterraines n’est identifié sur la base de données du BRGM.

Riervescemont est soumise à un risque d’inondation ne faisant l’objet d’aucun PPR valide à ce jour. Aucune cartographie du risque d’inondation n’est définie.

La commune a été concernée par un PAPI (Programme d’Actions de Prévention contre les Inondations) Allan-Savoureuse qui a débuté en 2004. Il était porté par l’EPTB Saône et Doubs. Il a été reconduit financièrement en 2008. Initialement, il comportait 29 actions pour un budget d’environ 25 millions. Cependant 10 millions avait été engagés sur 2004-2007 et un budget de 30 millions de travaux était projeté en 2008 d’où une rallonge financière. Aucune action ne concernait la commune de Riervescemont.

La commune n’est pas soumise à l’aléa de retrait-gonflement des argiles.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 22 1.3. CONTEXTE NATUREL (Les informations sont principalement issues du Docob de la zone Natura 2000 « Piemont Vosgien » ainsi que du rapport de présentation du POS de 1997.

1.3.1. Milieux naturels

La vocation forestière est la principale destination des sols du territoire de la commune de Riervescemont avec plus de 89% de surface boisée. Aucune parcelle cultivée n’est présente. Les espaces ouverts sont exploités en prairie permanente, fauchée ou le plus souvent, pâturée. Quelques vergers sont encore également présents. Très ponctuellement, des secteurs d’éboulis forment des trouées dans les massifs boisés.

La cartographie des différents milieux est très liée à la topographie. Hormis une zone de chaume à l’extrémité Nord-Ouest de la commune, les reliefs sont dominés par les formations forestières, ponctuées occasionnellement de zones d’éboulis et de parois rocheuses. Le fond de vallée est occupé par les prairies et pâtures, agrémentées de quelques mares et étangs, et de vergers sur le pourtour de l’urbanisation.

1.3.1.1 Milieux ouverts

• Les prairies

Les prairies sont faiblement représentées sur le territoire de la commune de Riervescemont. Avec moins de 75 ha, elles représentent toutefois la deuxième occupation du sol après la forêt. Elles sont localisées en fond de vallée de la Rosemontoise et de certaines de ses affluents. Cette surface évolue à la baisse avec les décennies, en raison de l’avancée des boisements vers le fond de vallée.

Ci-dessous des pâtures et prairies à Riervescemont

• Les prairies de fauche (Code Corine 38.2)

Ce groupement est marqué par une bonne richesse floristique (plus de 40 espèces). Sa composition est caractérisée par la présence d'espèces prairiales mésophiles, caractéristiques de l'Arrhenatherion : Fromental élevé ( Arrhenatherum elatius ), Knautie des champs ( Knautia arvensis ), Salsifis des prés ( Tragopogon pratensis ), etc.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 23 Les espèces montagnardes sont discrètes avec, par exemple, la présence du Fenouil des Alpes (Meum athamanticum ) ou de la Crépide tendre ( Crepis mollis ). On note également une représentation d'espèces des Nardetea qui indique une parenté avec les pelouses acidoclines. Ces prairies sont peu amendées, ce qui permet la très grande diversité floristique et la présence d’une multitude d’insectes. Quelques stations d’orchidées s’y développent, avec notamment la présence de l’Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata) et de la Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha ).

• Les pâtures (CC 38.1)

Les prairies pâturées sont constituées d’une strate herbacée basse et relativement homogène. Les pâtures présentent une communauté végétale un peu moins riche que les prairies de fauche. En effet, le tassement par le piétinement du bétail ainsi que l’enrichissement en azote par les déjections masquent les facteurs écologiques stationnels.

Les espèces résistantes au piétinement (développement en rosettes, petites graminées) forment l’essentiel du cortège floristique. On notera la présence de la pâquerette ( Bellis perennis ), du trèfle des prés ( Trifolium pratense ), du pissenlit ( Taraxacum officinale ), du liondent hipside ( Leontodon hispidus ), des plantains moyen et lancéolé (Platango media et Platango lanceolata ), … Les graminées les plus fréquentes sont la crételle ( Cynosurus cristatus ), l’ivraie vivace ( Lolium perenne ), la phléole de Bertoloni (Phleum nodosum ).

• Les prairies humides (CC 37.2)

Elles se caractérisent par la présence, outre les espèces communes aux prairies mésophiles, d’espèces hygrophiles plus ou moins facilement visibles et identifiables. Les espèces indicatrices de prairies humides observées à Riervescemont sont principalement : les joncs, les carex, la reine des prés, l’épilobe hirsute, les prèles, l’eupatoire à feuille de chanvre, le lysimaque, ou encore le myosotis des marais. Ces prairies, au degré d’humidité variable, sont surtout présentes le long des cours d’eau et aux abords des étangs.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 24 À Riervescemont, les prairies humides sont très rares et de faible superficies. Elles sont localisées dans la vallée de la Rosemontoise et dans les vallons de certains de ses affluents.

• Les pelouses acidoclines (CC 35.1)

Ces pelouses ne sont présentes que de façon très ponctuelle sur la commune. Elles sont localisées sur une zone de chaume d’altitude au sommet du Tremontkopf, ainsi qu’au lieudit le Cratto et en bas de versant de la forêt de Milandre.

Cette formation se développe sur des sols bruns plus ou moins acides, bien drainés et présentant des pentes importantes. Elles sont exploitées préférentiellement en pâturage, les pentes importantes limitant les possibilités de fauche par endroit.

Cette pelouse possède une richesse floristique assez élevée. Elle est marquée par la présence d'espèces oligotrophes des Nardetea telles que le Fenouil des Alpes (Meum athamanticum ), le Genêt ailé (Genistella sagittalis ), la Danthonie décombante (Danthonia decumbens) ou la Tormentille (Potentilla erecta ). Elles sont accompagnées d'un nombre assez important d'éléments des prairies mésophiles. Certaines espèces des ourlets (Melampyrion) sont parfois présentes et préfigurent l'évolution de ce groupement après abandon.

• Les parois siliceuses et zones d’éboulis (CC 61.12 et 62.21)

La principale zone d’éboulis est localisée en limite Ouest de la commune, au lieudit Blanc Murger. Ils sont issus des trachytes (roches volcaniques) du Rosemont. D’autres affleurements rocheux apparaissent ponctuellement : - La Roche du Serpent, proche du Col sans Nom (au Nord du territoire), - La Roche Brusson, surplombant le vallon de la Goutte des Canals, - La Pierre écrite.

Ces zones abritent une faune et une flore particulière. L’Orpin à feuille épaisse ( Sedum dasyphyllum ) y a été signalé au niveau des ruines du Rosemont. Ces milieux sont particulièrement favorables à la présence de reptiles.

‰ Faune des milieux ouverts :

L’avifaune des espaces ouverts est riche et diversifiée. De nombreux passereaux et autres oiseaux affectionnent particulièrement ces endroits : la Buse variable, le Milan noir, la Corneille noire, l’Alouette des champs, les Fauvettes (à tête noire, des jardins), la Pie grièche écorcheur, la Bondrée apivore, le Tarin des aulnes, la Bergeronnette grise, …(liste non exhaustive) Au niveau des éléments de réseau bocager et des lisières forestières se rencontrent quelques espèces caractéristiques : le Pic vert, le Pipit des arbres, le Pinson des arbres, le Rouge-queue noir, le Chardonneret élégant, la Pie bavarde, les Mésanges (bleue, charbonnière…), … Certains grands mammifères fréquentent également ces endroits pour y chercher leur nourriture, comme la Fouine, le Chevreuil, le Chamois, le Renard roux, …

Les secteurs ouverts sont également fréquentés par des chiroptères tels que le Vespertillon de Bechstein, le Vespertillon à moustaches et la Pipistrelle commune, dont les milieux ouverts (et surtout les vergers) font partie du territoire de chasse.

Ces milieux accueillent une grande diversité d’insectes, dont le Grillon champêtre, la Miramelle alpestre, le Myrtil, la Petite Tortue (papillon), la Piéride de la rave, la Sauterelle cymbalière, … On peut également observer le Tetrix des carrières, qui affectionne tout particulièrement les zones d’éboulis. Ces zones d’éboulis sont appréciées des reptiles (Lézard des murailles, Couleuvre à collier, Lézard vivipare et Orvet fragile).

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1.3.1.2 Milieux boisés

Les forêts sont particulièrement bien représentées sur la commune de Riervescemont, avec un total d’environ 763 hectares correspondant à 89 % du territoire communal.

Les massifs forestiers couvrent donc largement le ban communal, à l’exception du fond de vallée de la Rosemontoise. Les boisements sont dominés par la hêtraie-sapinière, mais on trouve également la hêtraie-chênaie, la hêtraie-érablaie d’altitude, l’érablaie sur éboulis ainsi que l’aulnaie-frênaie le long des cours d’eau. Quelques plantations monospécifiques de résineux sont implantées en partie Sud de la commune.

• La hêtraie-sapinière mesoacidiphile à neutrophile (CC 41.13 et 43.13)

En fonction du niveau trophique du sol, on distingue : - une variante neutrophile à Mercuriale pérenne, - une variante neutroacidicline à mésoacidiphile à Asperule odorante ou à Millet diffus, - une variante typique acidicline à Fétuque des bois.

Cette formation couvre très largement les massifs forestiers de la commune. Il s’agit d’un peuplement mixte mélangé à base de sapin pectiné, de hêtre et d’érable sycomore, accompagné du sorbier des oiseleurs et de l’épicéa commun. La strate arbustive est presque inexistante, et la strate herbacée varie en fonction de la nature du sol et des trouées dans la strate arborée : Asperule odorante, Millet diffus, Fétuque des bois, Prénanthe pourpre ou encore Sceau de Salomon à feuilles verticillées, .…

Le mode de d‘exploitation courant est le traitement en futaie régulière ou jardinée par bouquets, feuillue, résineuse ou mixte.

• La hêtraie-chênaie et la hêtraie-sapinière acidiphile à Luzule blanchâtre (CC 41.111, 41.112 et 43.112)

Cette formation a tendance à recouvrir plutôt les hauts de versant, de préférence sur des versants bien exposés.

Le peuplement est dominé par le chêne et le hêtre (pour la hêtraie-chênaie), accompagné par le sorbier des oiseleurs, le bouleau et parfois le sapin pectiné en limite avec l’étage montagnard.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 27 La diversité floristique est faible, la flore peu recouvrante sauf en condition lumineuse. Ce groupement est caractérisé par la dominance des espèces acidiphiles strictes et acidiphiles à large amplitude (Luzule blanchâtre, Canche flexueuse, Myrtille…). La présence de quelques espèces neutroclines peuvent compléter le cortège dans certains cas.

Ces bois sont essentiellement traités en taillis sous futaie et futaie régulière.

• La hêtraie-érablaie d’altitude (CC 41.15)

Cette formation est uniquement localisée à la sommité Nord-Ouest du ban communal (tremontkopf). Elle ne concerne qu’une faible superficie, en périphérie des chaumes présentes sur le secteur.

Il s’agit d’un peuplement à base de hêtre, d’érable sycomore et de sorbier des oiseleurs. Les résineux sont présents dans le sous étage (sapin pectiné, épicéa). Les boisements se présentent sous la forme d’arbres de faible hauteur, très tortueux, souvent issus de souche ou sous forme de cépées pour le hêtre. Cette formation présente les mêmes groupes d’espèces que la hêtraie acidiphile à Luzule avec en plus l’apparition de quelques hautes herbes hygrosciaphiles 6.

• L’érablaie montagnarde, ou sur éboulis (CC 41.4)

Ces formations sont très ponctuellement présentes à Riervescemeont, toujours sur de faibles superficies. Elles sont principalement localisées au voisinage d’éboulis : on trouve cet habitat sur des pentes très fortes où se sont mis en place des éboulis plus ou moins grossiers, instables et pauvres en terre fine. Le substrat est siliceux, mais la terre fine est riche en éléments nutritifs.

Il s’agit d’un habitat forestier d’intérêt communautaire prioritaire (Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion - 9180).

La strate arborescente est dominée par l’érable sycomore, accompagné du frêne commun, de l’orme des montagnes et parfois de l’érable plane. Le tilleul à grandes feuilles est implanté sur les stations séchardes. Le hêtre et les résineux sont presque toujours absents. Ils s’installent cependant en périphérie de l’éboulis et sur les zones les plus stables. Le sous-bois est caractérisé par la présence d’espèces neutroclines à large et moyenne amplitude, de neutrocalcicoles 7 (Mercuriale pérenne…), d’hygrosciaphiles tel que la Lunaire vivace et la Grande fétuque… et d’espèces mésohygrophiles souvent représentées par l’Impatiente n’y-touchez-pas. On rencontre également des espèces acidiphiles à mésoacidiphiles comme la Fougère aigle, la Canche flexueuse. La Germandrée scorodoine est également bien développée. L’humus du sol et des blocs sont très largement recouverts par le Dicrane en balai.

6 Qui affectionne les milieux humides et ombragés. 7 Qui apprécie un sol neutre à tendance calcaire.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 28 • L’aulnaie-frênaie (CC 44.31 et 44.32)

Cette formation s’est développée en bordure de l’ensemble des cours d’eau de la commune, de façon plus fournie en zone boisée, et sous forme de ripisylve intermittente en fond de vallée ouverte.

La strate arborescente est dominée par l’aulne glutineux, accompagné du frêne commun et de l’érable sycomore sur les banquettes supérieures. Le sous étage est souvent bien fourni avec le noisetier, la viorne obier… Au niveau des strates inférieures, les espèces qui sont le plus fréquemment représentées sont : les espèces mésohygrophiles (Impatiente n’y touchez pas, Stellaire des bois, Laîche espacée…), les espèces neutronitroclines (Géranium herbe à Robert, Epiaire des bois…), et les espèces hygroclines acidiclines (Oxalide petite oseille, Fougère femelle…).

L’aulnaie-frênaie est un habitat d’intérêt communautaire prioritaire (Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior - Alno padion, Alnion incanae, Salicion albae - 91E0).

Ripisylve de la Rosemontoise (aulnaie-frênaie)

• Plantations de résineux (CC 44.31 et 44.32)

Elles occupent principalement des secteurs situés au Sud de la vallée de la Rosemontoise, sur des versants exposés au Nord, anisi qu’au niveau de la Forêt de la Consenterie.

Les espèces cultivées sont l’épicéa et le Sapin Douglas. Le sous-bois est particulièrement pauvre à inexistant, en raison du caractère trop acidifiant des aiguilles sur le sol.

Ces plantations sont caractérisées par une très faible diversité floristique.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 29 ‰ Faune des milieux boisés :

D’une manière générale, les massifs forestiers feuillus ou mixtes de grande taille hébergent une faune plus riche et plus diversifiée. Les zones transitoires (bordure de lisière forestière) sont également très importantes. Au sein des futaies résineuses, la faune est moins variée. Parmi l’avifaune forestière, les espèces sont nombreuses et les plus courantes sont la sittelle torchepot, les pics, les mésanges, le pinson des arbres, le pouillot véloce, le roitelet, les fauvettes, le bouvreuil pivoine, le geai des chênes, le rouge gorge, le troglodyte mignon, le merle noir et la grive musicienne. Les rapaces sont représentés par la buse variable, les milans, la chouette hulotte. Ils nichent en lisière des forêts et chassent souvent en zone agricole. Les grands mammifères sont largement présents dans les boisements répertoriés. Les forêts constituent des espaces de repos, de reproduction, de nourrissage pour ces ongulés : le sanglier, le chevreuil et le cerf. Le roitelet huppé, la mésange noire, le bec croisé des sapins et le casse-noix moucheté affectionnent plus particulièrement les boisements de résineux. Le cincle plongeur préfère les abords des cours d’eau. Les zones d’éboulis et les boisements qui les bordent accueillent de nombreux insectes et reptiles tels que le lézard des murailles, l’orvet fragile, la coronelle lisse ou encore la couleuvre à collier.

La petite et moyenne faune est également bien représentée : écureuils, renards, blaireaux, putois, chats sauvages, fouine, lérot, martes et autres petits mustélidés. On signalera que la Franche- Comté est réputée pour ses belles populations de chiroptères. Parmi les espèces les plus représentées dans le Territoire de Belfort, certaines sont présentes à Riervescemont : la pipistrelle commune, la sérotin de Nilsson, les vespertilions de Daubenton et à moustaches, ou encore les noctules commune et de Leisler. Ces espèces sont donc susceptibles d’être présentes dans les boisements du secteur d’étude qui constituent des gîtes potentiels pour ces espèces.

On notera la présence de la salamandre tachetée dans quelques zones « fraiches » à humides.

1.3.1.3 Le réseau bocager

→ Les vergers

La plupart des vergers présents sont situés à proximité des habitations, facilitant leur entretien. Ils constituent néanmoins des milieux naturels de grand intérêt pour la faune, entre espaces urbanisés très artificialisés, paysages naturels de prairies et boisements, ou encore espaces agricoles intensifs (grandes cultures). Les vergers offrent en effet selon les espèces, une source alimentaire, un refuge, ou un lieu de nidification. Outre ces caractéristiques écologiques, les vergers recèlent un important intérêt patrimonial culturel et paysager. La récolte des fruits est majoritairement destinée à la consommation personnelle et ces vergers constituent un patrimoine paysager à préserver. Les principales essences fruitières observées sont les pommiers, poiriers, pruniers, …

L’urbanisation constitue par ailleurs l’une des principales menaces pour ce type de milieux.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 30 → Les arbres isolés et arbres d’alignement

Les arbres isolés ou bouquets d’arbres sont relativement nombreux à Riervescemont. Ils sont localisés au niveau des espaces agricoles, le plus souvent dans les parcelles voisines des massifs boisés. De nature variée, ils composent un espace de transition entre les parcelles dépourvues de boisements, et la forêt.

En raison de leur proximité avec les massifs forestiers, et du caractère encaissé des vallons, leur rôle paysager reste modeste.

Aucun alignement d’arbre le long de la voirie n’a été identifié.

→ Les haies et bosquets

Aucun bosquet n’est recensé sur la commune. On notera la présence de quelques haies, assez rares et représentant de faibles linéaires. Elles ne constituent pas un maillage bocager à proprement parler. Ces haies sont composées d’essences arbustives et arborées variées dont les plus rencontrées sont le hêtre, le chêne et le prunellier.

Les arbres et arbustes bordant les cours d’eau forment la ripisylve. Ce sont principalement des aulnes ou des frênes. Ils seront abordés dans le chapitre relatif aux zones humides et cours d’eau.

Leurs rôles sont nombreux : - Ils constituent un milieu de vie privilégié assurant le maintien de la diversité biologique. Ils représentent, en effet, une source de nourriture, des sites de nidification, ainsi que des abris pour la petite et la moyenne faune. - En venant rompre la monotonie des espaces agricoles, les haies et bosquets possèdent également une valeur paysagère et font partie du patrimoine rural. - Au niveau fonctionnel, ils jouent parfois un rôle de protection des cultures mais surtout du bétail (effet brise-vent et point d’ombre). - Ils peuvent assurer une vocation de régulation hydraulique (ralentissement de l'écoulement des eaux superficielles, limitation de l'érosion des sols).

• Faune du réseau bocager :

Les haies, bosquets et vergers constituent des milieux privilégiés pour la faune, assurant localement le maintien d’espaces de repos ou d’abris, de sites de nidification, une source de nourriture, ou de corridors de déplacement pour l’ensemble des peuplements faunistiques. En premier lieu, ces milieux accueillent une petite et moyenne faune relativement importante qui utilise ces espaces comme corridors de déplacement et zones refuge. Ainsi, on peut y observer des lièvres, fouines, belettes, renards et autres petits rongeurs.

Dans un second temps, ces milieux accueillent de nombreux insectes (bourdons, abeilles, sauterelles, papillons), offrant alors une source importante de nourriture pour l’avifaune. Parallèlement, ces habitats de haies, bosquets et vergers constituent pour certaines espèces d’oiseaux, des zones privilégiées de refuge ou de reproduction. Ainsi, ces milieux sont très largement fréquentés par l’avifaune. On y rencontre notamment mésanges, pinsons des arbres, pics verts, verdiers, bruants jaunes, rouges-gorges, roitelets, pies grièches écorcheur, merles, grives, rouges-queues, geai des chênes...

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 31 1.3.1.4 Milieux aquatiques et végétations riveraines

→ Les ripisylves

Les ripisylves sont des formations végétales qui se développent sur les bords des cours d'eau ou des plans d'eau situés dans la zone frontière entre l'eau et la terre (écotone). Elles sont constituées de peuplements particuliers du fait de la présence d'eau pendant des périodes plus ou moins longues. Ce groupement (CC 37.7) est caractérisé par la présence d'espèces hygrophiles et plus ou moins sciaphiles telles que de l'Impatience n’y-touchez-pas ( Impatiens noli-tangere ) et de l'Oseille sanguin (Rumex sanguineus ). En outre, la présence de l'ortie dioïque (Urtica dioica ) et du gaillet gratteron (Galium aparine ) souligne son caractère nitrophile. La strate arborée est composée principalement d’aulnes glutineux ( Alnus glutinosa ), de frênes (Fraxinus excelsior ), et dans une moindre mesure de saule Marsault (Salix caprea ) et d'érable plane ( Acer platanoides )…

→ Les cours d’eau

La commune se situe en tête de bassin versant. Les cours d’eau du secteur d’étude (la Rosemontoise et ses ruisseaux affluents) ont un régime torrentiel : les hautes eaux sont enregistrées lors des pluies d’automne ainsi qu’à la fonte des neiges au printemps. Même à l’étiage, les principales gouttes restent alimentées, en raison d’une pluviométrie abondante sur le secteur. Le substrat est constitué de blocs, de galets et de graviers charriés par un courant toujours soutenu.

→ Les étangs

Les étangs sont peu nombreux sur le territoire communal (3 chapelets d’étangs ont été recensés). Ces étangs jouent un rôle important sur la structure de réseau hydrographique. Leur présence contribue souvent à une dégradation de la qualité physico-chimique (quantité d’eau, température, matières en suspension, oxygène) et biologique (perturbation de la faune et de la flore aquatiques) de l’eau. Ces plans d’eau sont des étangs de pêche de loisirs privés. Ils ont souvent été creusés dans un but récréatif et leurs berges abruptes ne permettent pas l’expression d’une zonation rivulaire favorable à la diversité floristique. Les berges des étangs portent une végétation hygrophile herbacée. Dans la strate herbacée, on notera entre autres la reine des prés, la salicaire, la lysimaque, la menthe aquatique, le jonc, le roseau et la massette ou typha. Sur la commune, ils sont quasi dépourvus de strate arborée.

• Faune des milieux aquatiques et habitats associés :

Faune piscicole : La Rosemontoise et ses affluents sont classés en première catégorie piscicole. Compte tenu de leur faible gabarit, cette faune est peu développée, mais présente des espèces indicatrices de la bonne qualité des eaux, telles que l’écrevisse à pieds blancs, la truite et le chabot.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 32 La faune le long des cours d’eau et étangs : Les berges, les ripisylves et d’une manière générale les milieux associés aux cours d’eau et étangs abritent une faune importante. Les oiseaux y sont nombreux. Le cincle plongeur (Cinclus cinclus) vient y pêcher de petits poissons, le héron cendré et la bergeronnette grise sont également visibles. La faune entomologique des bords de rivière est également riche. La spécificité des milieux aquatiques est d'accueillir beaucoup de larves d'insectes et d'attirer nombre d'espèces qui recherchent l'humidité des berges. Certains odonates (Caleopteryx vierge, agrion porte-coupe, libellule déprimée, …) se reposent sur les longues herbes surplombant les cours d’eau.

1.3.1.5 Espèces protégées

L’Atlas des espèces rares et protégées de Franche-Comté ne recense aucune espèce végétale patrimoniale. Toutefois, la commune n’en est pas dépourvue. La base de données Sigogne mentionne notamment la présence du Lycopode en massue ( Lycopodium clavatum ), du Lycopode à feuilles de genévrier ( Lycopodium anotinum ), du Rossolis à feuilles intermédiaires ( Drosera intermedia ) et de l’Orchis verdâtre ( Plathantera chlorantha ).

Pour la faune protégée (liste issue de la base de données Sigogne), de très nombreuses espèces d’oiseaux sont recensées (plus de 30 espèces), ainsi que : - pour les insectes : le damier de la succise ; - pour les amphibiens : la grenouille commune, la salamandre tachetée, le triton alpestre et le triton palmé ; - pour les reptiles : la couleuvre à collier, le lézard vivipare, l’orvet fragile et le lézard des murailles ; - pour les mammifères : l’écureuil roux, le murin de Daubenton, la noctule de Leisler, la pipistrelle commune, vespertilion à moustaches, la noctule commune, la serotine de Nilsson et le murin de Bechstein.

1.3.2. Zones remarquables répertoriées

De multiples zones protégées au titre de l’environnement sont relevées sur le ban communal.

La commune de Riervescemont fait également partie du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges auquel elle adhère depuis 2018. Ce dernier n’a pas été cartographié dans les illustrations suivantes puisque la commune y est incluse en totalité.

1.3.2.1 ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique)

Une ZNIEFF correspond à un territoire sur lequel ont été identifiés des éléments du patrimoine naturel rares, remarquables, protégés ou menacés. Ce classement n'a pas de valeur juridique directe, mais les informations qu'il contient, relatives aux espèces et aux milieux naturels, doivent être prises en compte dans les opérations d'aménagement ou dans les documents de planification.

Les ZNIEFF de type I sont souvent de superficie limitée et sont caractérisées par la présence d'espèces, d'associations d'espèces ou de milieux rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel régional ou national. Elles sont particulièrement sensibles à des équipements ou à des transformations même limitées.

Les ZNIEFF de type II concernent de grands ensembles naturels, riches ou peu modifiés, ou offrant des potentialités importantes. Dans ces zones, il importe de respecter les grands équilibres écologiques en tenant compte notamment du domaine vital de la faune sédentaire ou migratrice.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 33

• ZNIEFF de type I n°50150003 (ref mnhn : 430020016) de la haute vallée de la Rosemontoise

La retombée des Vosges est constituée d'un ensemble de massifs primaires dont le relief, généralement vigoureux, est profondément entaillé par un réseau hydrographique très dense. La nature siliceuse des roches est à l'origine d'un chevelu de ruisseaux aux eaux acidifiées et peu minéralisées. En bordure méridionale du massif, la Rosemontoise se forme à partir de plusieurs petits ruisseaux de montagne qui prennent leur source à environ 1000 mètres d'altitude dans les forêts dominant Riervescemont et Vescemont ; le fond de vallée est étroit, le lit rectiligne et les eaux sont à courant rapide et même torrentueux à certaines périodes de l'année en raison de la pente très forte dans les parties supérieures. La Rosemontoise garde un aspect naturel et il est sans doute l'un des mieux préservés du bassin versant de l'Allan, la qualité des eaux restant bonne (1A) jusqu'à . Ce bon état de conservation est lié à la nature de son bassin versant essentiellement forestier même si la nature acide de ses eaux le rend très vulnérable. Placés en tête du bassin Rhône- Méditerranée et Corse et ne subissant pas l'influence d'éventuelles activités se situant en amont, ces ruisseaux devraient présenter une qualité d'eau optimale. La réalité est malheureusement différente si bien qu'ils se sont considérablement raréfiés pour n'atteindre qu'une bonne centaine aujourd'hui en Franche- Comté ; la Rosemontoise en fait partie. Ils se révèlent être d'une de bonne qualité lorsqu'ils abritent la lamproie de Planer, le chabot, des frayères à truite, des larves de salamandre ou sont riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions de diverse nature : écrevisse à pieds blancs, perles (des familles perlidae, perlolidae, taeniopterygidae ou chloroperlidae), trichoptères (des familles odontoceridae, philopotamidae, brachycentridae) et éphémères (des genres Epeorus ou Rhithrogena). Ces espèces vulnérables subissent une régression importante en Europe du fait de diverses agressions : pollutions chimiques et organiques, rectifications des

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 34 cours d'eau, agressions diverses dues à l'exploitation sylvicole et agricole intensives braconnage et alvinage d'écrevisses exotiques. Dans ce secteur, la forêt est omniprésente puisqu'elle occupe le haut des pentes et les éboulis (érablaies), les versants (hêtraies à luzule, sapinière-hêtraie à mercuriale, sapinière-hêtraie à fétuque des bois, plantations résineuses) et, localement, les fonds de vallée. Cela laisse peu de place aux groupements prairiaux qui occupent le fond de vallée entre Riervescemont et Vescemont. Ces formations herbacées sont représentées par des pelouses acides à violette des chiens, des prairies de fauche mésophiles et quelques prairies humides oligotrophes. La présence de plusieurs espèces de flore protégées (platanthère verdâtre, circée intermédiaire en forêt de bas de versant et pédiculaire des bois en prairie humide) et de faune (un papillon, le damier de la succise), témoignent du bon état de conservation de ces formations herbacées qui restent cependant menacées par l'urbanisation diffuse.

Statut de protection : Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de trois plantes, d'une espèce invertébrée et d'un poisson cités dans les arrêtés du 22.06.92, 21.07.83 et du 08.12.88 assurent indirectement la protection de cette zone puisque sont interdits les actes de destruction à l'encontre des espèces et de leur milieu de vie.

Objectifs de préservation : Pour une grande partie, ce secteur est proposé dans le réseau Natura 2000, les objectifs de préservation visant à : - conserver les activités agricoles en préservant les pratiques extensives actuelles (maintien des prairies, limitation des intrants, retard de fauche, limitation stricte du drainage des sols...), - limiter strictement les activités sportives dans le lit des ruisseaux, - stopper la réalisation d'étangs, - garantir le maintien de la qualité des eaux et préserver la dynamique du cours d'eau en évitant toute intervention sur l'ensemble du lit, - limiter la construction.

• ZNIEFF de type II n°50150000 (ref mnhn : 430220001) des forêts et ruisseaux du piemont vosgien

Cette ZNIEFF s’étend sur 4435 hectares et concerne 11 communes dont Riervescemont. Cet ensemble du piémont vosgien forme la partie septentrionale du Territoire de Belfort et se situe au sud-est du Ballon d'Alsace. Dans ce secteur, les massifs forestiers sont abondamment développés en situations topographiques variées, l'exposition étant à l'origine d'un large éventail de groupements végétaux. A l'étage collinéen, (entre 400 et 700 m environ), l'influence de l'exposition se fait déjà sentir. Si le chêne abonde sur les versants sud à ouest en compagnie du hêtre, il disparaît en revanche complètement dans des conditions plus fraîches : - sur les versants bien exposés, dans les zones de rupture de pente et sur les petites crêtes, la hêtraie-chênaie acidiphile (Fago-Quercetum) domine. Elle est relayée, en bas de versant, par des groupements où le charme est encore faiblement représenté. Il s'agit alors d'une chênaie-hêtraie- charmaie acidicline à mésoacidiphile ; - les versants en exposition froide sont le domaine de la hêtraie-sapinière (Abieti-Fagetum). La strate dominante est presque monospécifique (hêtre) et le tapis herbacé très peu recouvrant. - dans les vallons encaissés se développe une aulnaie-frênaie où la laîche penchée est particulièrement abondante. Elle est accompagnée de la fougère femelle, du géranium herbe à Robert... - dans les zones de replat où les suintements sont très abondants, les sols hydromorphes accueillent une forme d'aulnaie marécageuse avec une strate herbacée assez exubérante ;

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 35 - les versants très raides sont garnis de nombreux éboulis qui présentent souvent une végétation très clairsemée d'espèces vivaces. A l'étage montagnard (entre 650 et 1 100 m environ), les conditions de topographie, d'exposition et de microclimat ont une influence prépondérante : - dans la partie supérieure des versants bien exposés, dans les zones de rupture de pente de ces mêmes versants, la hêtraie claire à luzule (Luzulo-Fagetum) domine avec un tapis herbacé particulièrement riche. Le chêne existe encore sous forme de pieds isolés ou à l'état de semis ; - dans la même situation topographique, mais en exposition froide, la hêtraie pure, quasi exclusive, forme différentes associations selon l'état du sol et la pente (Abieti-Fagetum, Mercurialo-Abietum, Milio-Fagetum, Luzulo-Fagetum); - dans les secteurs d'altitude élevée (aux environs de 1100m), une érablaie à sorbier des oiseleurs se développe très localement ; - dans les zones de ravins, un groupement à frêne commun, érable sycomore et quelques pieds d'aulne tend à prendre le relais, quelle que soit l'exposition. La lunaire vivace apparaît sporadiquement ; - certains vallons présentent des accidents morphologiques, des replats où s'installent des sortes de mouilles à sol très hydromorphe. L'aulne glutineux est alors l'essence dominante en compagnie du frêne commun, plus rare, pour former des aulnaies-frênaies ; - un autre groupement, assez ponctuel, est formé d'un "pré-bois", groupement forestier très clair où les arbres sont de taille modeste et peu représentés. Ce groupement colonise des pentes raides en situation bien exposée. Le hêtre est toujours l'essence dominante, accompagné du bouleau, de l'érable sycomore, de l'alisier blanc, du frêne, du sorbier des oiseleurs, du tilleul à grandes feuilles, du chêne sessile et du noisetier. Le tapis herbacé, très recouvrant et diversifié, est dominé par la canche flexueuse accompagnée de la myrtille, du solidage verge d'or, du prénanthe pourpre, du genêt à balai... - les versants très pentus sont quelquefois barrés par une dalle rocheuse verticale plus ou moins importante. Cette barrière rocheuse alimente un éboulis souvent dénudé ou colonisé par une végétation très clairsemée par endroit. Les groupements forestiers décrits ci-dessus sont bien représentés sur ce secteur de piémont vosgien, de façon plus ou moins localisée. Il faut cependant noter que de très vastes surfaces sont enrésinées artificiellement et un très grand nombre de plantations sont encore très jeune. La crête ne reste que localement le domaine des chaumes colonisées par des pelouses subalpines à nard raide (Tremontkopf, Baerenkopf). En effet et de manière générale, les groupements forestiers ont largement progressé sur les têtes et les crêtes par suite de l'abandon du pâturage et des enrésinements. Dévalant les pentes, trois vallées, la Rosemontoise, la Madeleine et la Saint Nicolas, entaillent cette partie de la retombée des Vosges. Des prairies mésophiles, de faible extension latérale, occupent les versants. Elles sont installées sur des sols pauvres et sont fortement menacées par l'abandon du pâturage ou du boisement volontaire des sommets. De ce fait, le grand tétras, espèce inféodée aux forêts claires dans lesquelles sont ménagées des clairières, a considérablement régressé d'autant que des enrésinements ont été poursuivis. La faible perméabilité du substratum favorise l'existence d'un réseau hydrographique dense, alimenté par des précipitations abondantes. La Rosemontoise est issue de nombreuses gouttes qui prennent leur source aux environs de 1 000 m d'altitude dans la partie sud des monts de Giromagny (forêt de la Milandre). Dès l'élargissement de la vallée (Vescemont, Rougegoutte), de nombreux canaux sillonnent le lit majeur, témoins de l'importance passée de l'irrigation et de l'utilisation actuelle pour les nombreux étangs. La Madeleine prend sa source à une altitude de 780 m sur la commune de La Madeleine-Val-des Anges et rejoint la Saint-Nicolas après un parcours de 25 km. La Saint Nicolas prend sa source sur la commune du même nom, à 650 m d'altitude, et rejoint la Madeleine à Bretagne, pour former la Bourbeuse. La situation actuelle de la qualité des eaux oscille entre les classes 1A (normale) et 1B (pollution légère) avec des valeurs d'indice biologique global variant de 16 à 19/20. L'objectif est la classe 1A sur l'ensemble du réseau. Ce secteur du Piémont vosgien présente un très haut intérêt patrimonial et plusieurs populations d'écrevisse à pieds blancs sont parmi les plus riches du réseau hydrographique franc-comtois. Les petits systèmes latéraux d'eau vive représentent d'importants territoires de fraye pour la truite et le

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 36 chabot très bien représentés sur tout le secteur. La végétation riveraine est bien typée ; elle est constituée de cordons continus d'aulnes, généralement bien entretenus, à l'extérieur d'intéressants groupements à pétasites et faux roseaux qui fixent les champs de galets et de graviers. Par suite d'une déprise agricole très marquée, l'ensemble des milieux ouverts est particulièrement menacé par l'extension spontanée ou provoquée des boisements.

Objectifs de préservation : Les massifs forestiers couvrent une vaste superficie mais leur intérêt a régressé avec l'enrésinement. La jeunesse d'un grand nombre de plantations réduit considérablement les mesures de gestion écologique à élaborer sur ce secteur, à court et moyen terme. Un des objectifs de la gestion ordinaire devra porter sur la restauration de la diversité de l'ensemble en définissant l'échelle du mélange d'essences en accord avec les potentialités des sols. La réouverture de certains monts situés sur les lignes de crête peut être également envisagée compte tenu de leur importance pour la faune. Par ailleurs, les formations particulières que constituent les éboulis et leurs associations végétales, les secteurs rocheux, les prés-bois, les groupements sur sols humides doivent bénéficier d'une gestion particulière. L'espace riverain, magnifiquement représenté dans les hauts de vallée, est particulièrement sensible aux interventions mécaniques. Il est fréquemment artificialisé de façon désordonnée en de nombreux points des réseaux hydrographiques. Rejets d'étangs et de carrières sont également à l'origine d'importantes modifications des habitats aquatiques sur des sites particulièrement sensibles à l'impact thermique, au lessivage des sols et aux flux de matières en suspension. L'existence d'ouvrages insuffisamment entretenus crée des conditions de déplacement difficile, notamment pour la truite, à l'occasion de sa remontée vers les frayères. Ce manque d'entretien nuit également à la stabilité du lit des cours d'eau. Les mesures visant la réduction des nuisances observées concernent : - la réduction des rejets domestiques, touristiques et industriels, - une gestion raisonnée des épandages, un entretien ménagé de la végétation riveraine, - la mise en place d'un programme raisonné de protection des berges, - la préservation des équilibres morpho-dynamiques d'eau vive, - l'éradication des populations d'écrevisse signal (Pascifastacus leniusculus) dans la Madeleine afin de préserver les populations autochtones d'écrevisse à pieds blancs. Enfin, les efforts pour assurer la sauvegarde des milieux ouverts (chaumes et vallées) doivent être poursuivis ; leur importance est en effet vitale en termes de maintien des activités pastorales, de la qualité du paysage et de diversité des milieux.

1.3.2.2 Zones Natura 2000

La directive "Habitats faune flore" du 22 mai 1992 détermine la constitution d’un réseau écologique européen de sites Natura 2000 comprenant à la fois des sites d’importance communautaire classées au titre de la directive "Habitats" (pSIC, SIC) et des zones de protection spéciale (ZPS) classées au titre de la directive "Oiseaux" en date du 23 avril 1979. Le classement d’un territoire en zone Natura 2000 a pour objectif de protéger des espèces végétales et animales ainsi que des habitats naturels remarquables figurant dans les annexes de la Directive Habitats. Le but est de mettre en place des mesures de protection compatibles avec les activités humaines existantes.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 37

Riervescemont est concernée par les zones Natura 2000 « Piémont vosgien » au titre de la Directive Habitat (SIC n°FR4301348) et de la Directive Oiseaux (ZPS n°FR4312024) présentant un même périmètre.

Il s’étend sur une surface globale de 4 701 ha et se compose majoritairement d’habitats d’eaux douces, de formations herbacées naturelles et semi-naturelles, d’habitats rocheux et de forêts.

L’ensemble du site, inscrit dans le Piémont vosgien, forme la partie septentrionale du Territoire de Belfort située au sud-est du Ballon d'Alsace. Sur ce domaine, les massifs forestiers sont abondamment développés (plus de 90% de la surface du site). Le recouvrement majoritaire en termes d’habitats d’intérêt communautaire est constitué de hêtraies à Luzules et à Aspérule.

A l'étage collinéen, l’influence de l'exposition se fait déjà sentir. Si le chêne abonde sur les versants sud à ouest, en compagnie du hêtre, il disparaît en revanche complètement dans des conditions plus fraîches : - sur les versants bien exposés, dans les zones de rupture de pente et sur les hauts de versants, la hêtraie-chênaie acidiphile* (Fago-Quercetum) domine. Elle est relayée, en bas de versant, par des groupements où le charme apparaît. Il s'agit alors d'une chênaie-hêtraie- charmaie acidicline* à mésoacidiphile*, - les versants en exposition froide sont le domaine de la hêtraie-sapinière (Abieti- Fagetum). Les peuplements sont le plus souvent dominés par le hêtre. En contexte acide, le tapis herbacé est souvent peu recouvrant, - dans les vallons encaissés se développe l’aulnaie-frênaie (Carici remotae Fraxinetum), - dans les zones de replat où les suintements sont abondants, les sols hydromorphes accueillent une aulnaie marécageuse marquée par une strate herbacée recouvrante localement exubérante.

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A l'étage montagnard (entre 650 et 1100 m environ) les conditions de topographie, d'exposition et de microclimat ont une influence prépondérante : - dans la partie supérieure des versants bien exposés, dans les zones de rupture de pente de ces mêmes versants, la hêtraie ou hêtraie-sapinière acidiphile à Luzule domine (Luzulo Fagetum) ; - dans la même situation topographique, mais en exposition froide, le Sapin est plus représenté ; - sur les crêtes sommitales aux environs de 1100 m, c’est le domaine de la hêtraie-érablaie d’altitude ; - la frênaie-érablaie s’étire en fond de vallon le long des « Gouttes », voir dans les zones de ravins où la lunaire vivace apparaît sporadiquement ; - sur sols hydromorphes se développe une aulnaie marécageuse ou ponctuellement une formation herbacée haute dense intraforestière, - une mosaïque originale d’habitats forestiers et rocheux caractérisée par un couvert forestier clair se développe sur un éboulis stabilisé à Riervescemont (Blanc Murger) ; - les escarpements rocheux et falaises, où se développe un groupement spécifique (végétation chasmophytique 8). L’érablaie sur éboulis est un habitat d’intérêt prioritaire et peu recouvrant sur le site. La crête ne reste que localement le domaine des chaumes colonisées par des formations herbacées d’altitude à Gentiane. Le site est en tête de bassin versant où naissent la Rosemontoise, la Madeleine et la Saint- Nicolas. Ces cours d’eau principaux sont issus de nombreuses « gouttes » qui prennent leurs sources entre 600 et 1000 m d’altitude. L'objectif est la classe 1A sur l'ensemble du réseau. Ce secteur du Piémont vosgien présente un très haut intérêt patrimonial. Plusieurs populations d'Ecrevisse à pieds blancs sont parmi les plus riches du réseau hydrographique franc-comtois. Le Chabot est également présent. Les petits systèmes latéraux d'eau vive représentent d'importants territoires de fraie pour la Truite. La végétation riveraine est constituée de cordons continus d'aulnes, à l'extérieur d'intéressants groupements à Pétasites et Faux Roseaux qui fixent les champs de galets et de graviers. Les ruisseaux du secteur sont d’excellente qualité dans les parties supérieures mais leurs peuplements sont fragiles et leur végétation rare. Leurs ripisylves doivent également faire l’objet d’une attention particulière. Quelques habitats naturels à eaux stagnantes oligotrophes sont présents dans le site. Ce réseau est également imbriqué avec des zones humides qui hébergent quelques populations d’insectes intéressantes comme le Damier de la succise. Concernant les oiseaux, les inventaires ont permis de confirmer l’intérêt des secteurs forestiers et des secteurs agricoles gérés de manière extensive. Ainsi les massifs forestiers avec la présence de nombreux pics et en particulier le Pic noir dans les hêtraies souvent en association avec la Chouette de Tengmalm qui réutilise les anciennes loges du plus grand pic de nos régions. Le Pic mar et le Pic cendré qui affectionnent les forêts plus claires du Piémont vosgien. La Bondrée apivore est également présente. Concernant la Gélinotte, sa présence effective n’a pu être confirmée. Les agrosystèmes et milieux ouverts prairiaux, pâturés et/ou fauchés, comportant des réseaux de haies et des bosquets sont intéressants pour la pie-grièche écorcheur. Le site du Piémont vosgien abrite également les deux espèces de Milans, noir et royal, ce dernier étant particulièrement rare et menacé.

Ce site Natura 2000 dispose d’un DOCOB lié aux habitats. La synthèse des objectifs de conservation de ce site est présentée ci-dessous :

A : PRESERVER ET AMELIORER LA RICHESSE BIOLOGIQUE DU SITE A1 : PRESERVER ET AMELIORER L’ETAT DE CONSERVATION DES HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE AU REGARD DE LA DIRECTIVE HABITAT Milieux ouverts :

8 végétal lié aux falaises, aux rochers, dont les racines s’insèrent dans les fissures rocheuses et ayant des modalités d’adaptation physioécologiques à de faibles quantités de sol

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 39 A.1.1 : Maintenir, augmenter les surfaces agricoles gérées de façon extensive et pérenniser leur exploitation A.1.2. : Gérer de façon conservatoire les habitats hors contexte agricole A.1.3. : Contribuer au maintien de la qualité des eaux Milieux forestiers : A.1.4. : Maintenir, augmenter la diversité spécifique des habitats forestiers A.1.5 : Gérer les habitats forestiers et associés à la forêt à forte valeur environnementale avec un objectif de conservation A.1.6. : Contribuer au maintien de la qualité des eaux et des habitats aquatiques A.1.7. : Protéger les sols et limiter les risques d’érosion Milieux aquatiques : A.1.8. : Maintenir et améliorer la qualité des eaux A.1.9. : Conserver et restaurer l’habitabilité des cours d’eau A.1.10. : Conserver et restaurer la diversité spécifique des cours d’eau A2 : PRESERVER ET AMELIORER L’ETAT DE CONSERVATION DES ESPECES D’INTERET COMMUNAUTAIRE AU REGARD DE LA DIRECTIVE HABITAT, (Damier de la Succise, Ecrevisse à pieds blancs, Chabot, Lamproie de planer, Loche d’Etang, Grand Murin, Vespertilion à oreilles échancrées)

B : EVALUER LA GESTION ET LES PRATIQUES RECOMMANDEES PAR LE DOCUMENT D’OBJECTIFS, PAR LA MISE EN PLACE D’UN SUIVI DES HABITATS ET DES POPULATIONS D’ESPECES

C : AMELIORER LES CONNAISSANCES

D : MISE EN PLACE DE MOYENS TECHNIQUES ET FINANCIERS POUR ASSURER LA MISE EN OEUVRE DU DOCOB

E : FORMER ET INFORMER LES ACTEURS LOCAUX SUR LA RICHESSE DU PATRIMOINE NATUREL ET SUR LA NECESSITE DE LE CONSERVER

F. MESURES CONCOURANT INDIRECTEMENT AUX OBJECTIFS DE NATURA 2000

1.3.3. Trame Verte et Bleue

Face au constat de dégradation du patrimoine biologique et écologique national, le Grenelle de l’Environnement a fait ressortir la nécessité de recréer un réseau d’échange fonctionnel pour les espèces animales et végétales à l’échelle nationale par la mise en place du concept de trame verte et bleue. Ce réseau a pour but de permettre aux différentes espèces de réaliser l’ensemble de leur cycle de vie, à savoir : s’alimenter, se reproduire, se reposer, circuler, communiquer. Ce réseau contribue ainsi à la survie des espèces et à long terme au maintien des services écosystémiques (qualité de l’eau, prévention des inondations, pollinisation, amélioration du cadre de vie…) liés à la biodiversité. La trame verte représente les milieux naturels et semi-naturels terrestres (forêts, prairies…). La trame bleue correspond aux cours d’eau et zones humides (fleuves, rivières, étangs, marais).

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 40

Schéma de principe de la Trame Verte et bleue

La trame verte et bleue est ainsi définie comme un outil d’aménagement du territoire constitué de 2 éléments principaux : - les réservoirs de biodiversité ou zones nodales qui correspondent aux zones vitales où les espèces peuvent réaliser l’ensemble de leur cycle de vie, - les corridors écologiques, correspondant aux voies de déplacements de la faune et de la flore, plus ou moins larges, continues ou non, qui relient les différentes zones vitales. Ces corridors sont classés différents types: - les structures linéaires : haies, chemins, cours d’eau et leurs rives - les structures dites en « pas japonais » : ponctuation d’éléments relais ou d’îlots refuges (mares, bosquets).

D’autres éléments viennent compléter ce réseau (zones de développement, zones tampons…). La trame verte et bleue regroupe plusieurs sous-trames regroupant des milieux de même nature (sous-trame prairiale, sous-trame forestière, sous-trame humide, …). La superposition de l’ensemble des sous-trames donne lieu à la trame verte et bleue.

- Continuités écologiques à l’échelle régionale.

D’après le Schéma Régional de Cohérence Ecologique de Franche-Comté (document adopté le 2 décembre 2015), le secteur d’étude présente de nombreux réservoirs de biodiversité et corridors.

Ces premiers éléments cartographiques constituent une base avant d’affiner les corridors à l’échelle locale. Ils constituent une base intéressante pour identifier de manière plus claire les continuités d’un territoire.

Sept sous-trames ont été retenues pour la constitution de la trame verte et bleue en Franche- Comté : - la sous-trame des milieux forestiers - la sous-trame des milieux herbacés permanents - la sous-trame des milieux agricoles en mosaïque paysagère - la sous-trame des milieux xériques ouverts - la sous-trame des milieux humides

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 41 - la sous-trame des milieux aquatiques - la sous-trame des milieux souterrains

La cartographie suivante constitue la cartographie de synthèse ou globale de la Trame verte et bleue (TVB) à l’échelle du SRCE de Franche-Comté. Elle met en évidence, sans distinction de sous-trames, les grandes continuités à prendre en compte. Cartographie globale de la Trame Verte et Bleue à l’échelle régionale Source : Atlas cartographique SRCE adopté de Franche-Comté

Riervescemont

Sur cette cartographie, on constate que la commune de Riervescemont est concernée par un réservoir régional de biodiversité de la trame verte ainsi que de corridors régionaux potentiels et réservoirs régionaux de biodiversité de la trame bleue. Il faut également signaler l’existence d’un réservoir régional à chiroptères dans la commune voisine.

Quelques définitions : - Les zones nodales ou « pôles de biodiversité » sont des espaces particulièrement propices au développement de la biodiversité. Ces espaces sont considérés comme étant à forte valeur écologique. - Les zones de développement sont, quant à elles, des zones où les espèces ne peuvent réaliser qu’une partie de leur cycle de vie. - Les corridors écologiques sont des lieux de dispersion d’individus faune ou flore ; ils constituent le lien fondamental de transition entre les pôles de biodiversité/zones de développement. Les corridors participent aux fonctions de brassage génétique des espèces. Il existe deux types de corridors : - les corridors continus ou linéaires comme les cours d’eau, les grands massifs forestiers ; - les corridors discontinus ou « zones relais » comme les mares, les étangs, les bosquets, adaptés aux espèces susceptibles de voler ou de traverser des espaces inhospitaliers, comme de courtes surfaces minéralisées pour les petits mammifères et les reptiles.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 42 - Continuités écologiques à l’échelle locale :

Compte tenu du contexte très majoritairement forestier, et du réseau hydrographique typique des têtes de bassin versant, aucun corridor ou réservoir complémentaire n’est à ajouter à ceux identifiés précédemment.

1.4. PAYSAGES

Le paysage résulte de l’interprétation dans l’espace et dans le temps du milieu physique, naturel et humain. La qualité et la sensibilité paysagères s’apprécient à partir : - du degré d’artificialisation qui dépend de l’importance de l’habitat et des équipements. La sensibilité est d’autant plus faible que le degré d’artificialisation est grand, hormis le cas d’un habitat de qualité, - des contrastes du relief qui induisent des différences d’occupation des sols et déterminent des sites panoramiques, - de la diversité des unités paysagères, - de la perception relative des espaces.

L’Atlas des paysages réalisé par le CAUE du Doubs définit six grandes unités paysagères à l’échelle du Département. Riervescemont s’inscrit au sein de l’unité paysagère de la montagne vosgienne : dans cette extrémité Nord du département, la nature granitique et gréseuse du substrat détermine un modelé qui associe sommets arrondis et vallées ramifiées. La structure en auge des vallées témoigne de l’action des glaciers. La couverture boisée est massive et ne s’ouvre qu’aux abords des sommets sur des pelouses d’altitude (chaumes) et au fond des vallées, qui sont peu à peu délaissées par l’agriculture. L’habitat y est très dispersé avec souvent plusieurs hameaux. Il est composé de fermes dont certaines sont encore en activité, et d’autres transformées en habitations. Il s’agit d’un habitat traditionnel de montagne, avec une partie basse en pierres soudées, et une partie haute en bois. Les murs sont le plus souvent recouverts d’un crépi pastel auquel s’ajoute une couverture de tôles sur la façade Ouest exposée aux intempéries. De rares maisons neuves reprenant parfois des éléments de l’architecture traditionnelle, viennent s’insérer dans le paysage.

Le paysage de Riervescemont

Le ban communal peut être réparti en deux grandes unités paysagères : les reliefs, recouverts de forêt, et les fond de vallon voués à l’habitat et à l’agriculture.

Lorsqu’on pénètre sur le territoire communal de Riervescemont, la vallée s’ouvre en éventail sur plusieurs vallons secondaires qui assurent le raccord avec la ligne de crête (dont l’altitude avoisinant les 1000 m, est régulière).

Depuis la vallée, les parties sommitales sont masquées par une forêt mixte (feuillus et résineux), où les plantations de résineux s’accroissent avec les années. La mise en valeur agricole, vouée aux herbages, se cantonne aux bas de pente et aux fonds de vallée. Elle tend à devenir une activité résiduelle. Le fond de vallée est divisé en sous-unités paysagères séparées les unes des autres par les ripisylves des cours d’eau et autres boisements du réseau bocager. Tout comme dans l’ensemble de la montagne vosgienne, l’habitat est extrêmement dispersé : quelques maisons et fermes s’égrènent le long des routes, en fond de vallée. Il constitue des points d’appel pour le regard au sein de chaque sous-unité.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 43

• Les reliefs forestiers :

Il s’agit de l’unité paysagère dominante du territoire : elle couvre plus de 80 % de l’espace. C’est une unité paysagère fermée, plus facilement perçue dans son ensemble depuis l’extérieur de la zone que par l’intérieur de celle-ci. Sa palette de couleur et de texture est variable selon les saisons et la nature des essences dominant les formations boisées. En été, différentes nuances de vert couvrent les versants. En hiver, le contraste entre feuillus et résineux est plus visible, le vert profond des résineux tranchant avec les nuances sombres des arbres sans feuilles. Elle offre peu de perspectives sur l’extérieur, à l’exception de quelques trouées offrant d’intéressants panoramas.

• Les fonds de vallée

En complément de l’étroitesse des fonds de vallons, le réseau bocager, relativement dense, morcelle cette unité paysagère en de multiples sous unités. Chacune d’entre elles présente une structure semblable : une goutte marquant le fond de vallon, les massifs forestiers et les ripisylves dessinant les limites de la sous-unité, un habitat dispersé et intégré à l’ensemble grâce aux éléments boisés qui l’accompagnent. Seul le style des habitations peut différer d’une sous-unité à l’autre. On notera que traditionnellement, la ligne de faitage orientée parallèlement aux courbes de niveau facilite l’intégration de la construction dans son environnement. Les constructions plus récentes rompent pour certaines cette règle, augmentant la perception des volumes des constructions.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 44 Evolution du paysage

L’analyse des photos aériennes prises à plusieurs décennies d’intervalle permet d’évaluer les évolutions du paysage.

L’écart entre les prises de vues utilisées (1956 et 2013) permet d’apprécier l’évolution des boisements, des plans d’eau, des espaces agricoles et bâtis.

A Riervescemont, l’habitat s’est développé, mais son caractère dispersé réduit son empreinte visuelle dans le paysage.

Le parcellaire agricole est quant à lui resté inchangé en terme de taille des parcelles.

L’évolution la plus marquante est l’avancée de la forêt. Elle s’est principalement produite sous forme de plantations de parcelles entières, fermant l’extrémité de vallons secondaires et resserrant en largeur la vallée de la Rosemontoise (cf. zones délimitées en rouge sur la photo aérienne de 2013).

Ï En 57 ans, la progression des forêts s’avère conséquente. Elle est particulièrement visible en rive gauche de la Rosemontoise, ainsi que dans le vallon de la Louvière, qui est aujourd’hui complétement reboisé.

Photo aérienne de 1956

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 45

Photo aérienne de 2013

1.5. ACTIVITES AGRICOLES ET SYLVICOLES

1.5.1. Activité agricole

D’après les données des recensements agricoles et d’une étude réalisée par la Chambre d’agriculture en 1992, l’activité agricole est en constant déclin dans la commune : on passe de 14 exploitants en 1965 à 7 exploitants en 1988, 5 exploitants en 2000 et 4 exploitants en 2010. En 2018, il ne subsiste plus qu’un seul exploitant dont le siège est sur le territoire communal. La SAU des exploitations est relativement stable et avoisine 50 ha, dont 37 exploités par l’exploitant professionnel. Le reste est entretenu ou exploité par des propriétaires privés à titre de loisirs. L’orientation technico-économique des exploitations est uniquement tournée vers l’élevage, avec un cheptel de 50 UGB bovins en 2018. Aucune parcelle n’est cultivée sur le ban communal.

L’activité agricole est pénalisée par le relief ainsi que les conditions climatiques difficiles. Par ailleurs, le morcellement des parcelles et la multiplicité des propriétaires sont des contraintes à l’exploitation agricole des terrains. Il en découle au fil des années un abandon progressif des parcelles ou secteurs isolés.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 46 L’enquête agricole de 2018 dans le cadre de la présente réglementation des boisements met en évidence les difficultés d’exploitation liées au morcellement du foncier, ainsi que les problèmes de pérennisation de l’activité qui en découlent.

ÏÏÏ La volonté de reconquête de terrains agricoles est un enjeu agricole important de la règlementation des boisements.

1.5.2. Activité sylvicole

Typologie des boisements

L’ensemble des secteurs boisés de la commune totalise environ 763 ha (hors petits boisements en zone agricole) soit 89% de la surface communale. Cette valeur est nettement supérieure à la moyenne nationale qui est de 27%, et à la moyenne régionale, qui est de 37% en Franche-Comté.

La forêt communale de Riervescemont représente une superficie de 61 ha (soit 8% seulement des boisements du territoire) d’après son plan d’aménagement 2008-2027. Elle est gérée par l’ONF. Il s’agit d’une forêt plutôt vieille présentant un déficit d’exploitation : il en découle une densité de peuplements par endroit trop forte, une répartition irrégulière des volumes avec une sur- représentation des gros bois. Elle est principalement affectée à la production de bois d’œuvre de hêtre et de sapin, avec une bonne qualité. A cela s’ajoute une parcelle de 10 ha de la forêt communale de Vescemont, disposant également d’un plan d’aménagement (2015-2034) représentant 1 % des boisements.

L’affouage concerne la totalité de la forêt communale et est réservée à la population communale.

La forêt privée cumule quant à elle une surface de 692 ha environ (90,7 % des boisements du territoire). Une large majorité (609 ha) de celle-ci est concernée par des plans simples de gestion, appartenant à trois groupements forestiers : groupement forestier du Rosemont, groupement forestier de la Madeleine et groupement forestier des Milandres.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 47 Typologie des peuplements

La carte des régions forestières indique que le département du Territoire de Belfort est concerné par trois régions forestières qui sont : le massif vosgien central et les collines prévosgiennes au Nord, et le Sungau belfortain sur la moitié Sud. Riervescemont appartient au massif vosgien central. Avec un taux de boisement de 89 %, cette commune est l’une des plus boisée du Département. Les massifs communaux sont composés de futaies mûres et adultes issues de jardinage, à dominance de sapins et de hêtres, avec une majorité de gros bois. Les peuplements sont dominés par le sapin pectiné (49%) et le hêtre (48%), le pourcentage résiduel (3%) correspondant à un ensemble de feuillus (frêne, érable sycomore, merisier, aulne, charme et bouleau). On retrouve également ces espèces dominantes au niveau des boisements privés.

Gestion de la forêt communale

Les forêts communales de Riervescemont et Vescemont sont soumises au régime forestier et relèvent des compétences de l’Office National des Forêts (ONF). Elles bénéficient d’un plan d’aménagement : - 2008-2027 pour Riervescemont, en série unique traitée en futaie irrégulière par bouquets et par pieds d’arbres. - 2015-2034 pour Vescemont, en série unique traitée en conversion en futaie irrégulière.

La forêt communale de Riervescemont (61 ha) se répartit en 2 massifs : Elle se découpe en deux cantons (la Consenterie et le Chantoiseau) situés l’un à l’Ouest, l’autre à l’Est du ban communal. D’une manière générale, les forêts sont affectées à la production ligneuse. La forêt communale de Vescemont représente une surface totale de106 ha dont presque 10 ha sur le territoire communal de Riervescemont, en limite communale Sud-Est. La forêt est affectée à la production ligneuse.

Gestion de la forêt privée

En général, au niveau de la forêt privée, la gestion forestière est plus irrégulière du fait de l’hétérogénéité et de la multiplicité des propriétaires et acteurs gestionnaires. Certains propriétaires ne pratiquent pas de gestion. Cela conduit à un peuplement vieilli devenant à long terme une futaie dont la densité des réserves peut être variable.

Cependant, Riervescemont présente une particularité importante : 80 % de la surface de forêt (609 ha) appartient à des groupements forestiers, qui disposent d’un plan simple de gestion (PSG), qui permet une exploitation plus organisée et durable des boisements. Restent 83 ha appartenant à de multiples petits propriétaires. Il s’agit essentiellement de parcelles périphériques aux secteurs de forêt communale et des massifs des groupements forestiers. Ils sont localisés en bas de versant boisé ont tendance à gagner sur les espaces agricoles. L’exploitation de ces parcelles est à vocation principale de bois de chauffage. Ils affichent un niveau d’entretien et d’exploitation assez hétérogène.

Etat sanitaire

Le Schéma Régional de Gestion Sylvicole établi en 2006 par le CRPF fournit les informations suivantes :

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 48 Le verglas de 1978 a mutilé la plupart des forêts, et a amené à une exploitation exceptionnelle de bois cassé sur toute l’étendue des espaces boisés. Le verglas a touché principalement des petits bois, principalement des essences très fragiles tels que le bouleau, le tremble, l’aulne et le merisier. La tempête du 26 décembre 1999 n’a pas épargnée ces massifs boisés, créant des trouées localisées. Ces dégâts, parfois considérables, ne sont toutefois pas aussi spectaculaires que dans d’autres régions françaises. La forêt communale de Riervescemont est relativement peu touchée. Aucun problème sanitaire grave n’y est identifié.

1.6. SYNTHESE DES ENJEUX

Différents enjeux en lien les uns avec les autres sont identifiés au niveau des espaces non boisés de la commune. A noter : les périmètres de protection du captage d’eau potable concernent des parcelles boisées privées incluses dans un plan simple de gestion, qui ne sont donc pas soumises à la réglementation des boisements : ils ne représentent donc aucun enjeu.

ÏÏÏ Enjeu paysager

L’enjeu paysager de la commune est à minima de maintenir son niveau de boisement actuel, voire d’orienter l’évolution vers une ré-ouverture de la vallée de la Rosemeontoise, et des vallons secondaires. Il s’agit également de maitriser le type de boisements qui pourrait se développer au sein de l’espace agricole et aux abords des cours d’eau.

ÏÏÏ Enjeu zones humides

Les zones humides identifiées en fond de vallée de la Rosemontoise et de ses affluents sont composées de prairies ou pâtures humides. L’enjeu est de les maintenir ouvertes.

ÏÏÏ Enjeu Agricole

Le besoin de reconquête de terrains agricoles est un enjeu important de la règlementation des boisements, compte tenu du déclin progressif de l’activité, notamment en raison de l’avancée continue des boisements vers le fond des vallées.

ÏÏÏ Enjeu espèces patrimoniales

La base de données Sigogne mentionne la présence de Lycopode en massue (Lycopodium clavatum), de Lycopode à feuilles de genévrier (Lycopodium anotinum), de Rossolis à feuilles intermédiaires (Drosera intermedia) et d’Orchis verdâtre (Plathantera chlorantha). Les lycopodes affectionnent les landes de montagne et les forêts de résineux. Le rossolis quant à lui privilégie les zones tourbeuses. Seule l’Orchis verdâtre préfère les milieux ouverts, à substrat acide et humide.

Le seul enjeu identifié ici concerne l’Orchis verdâtre, qui nécessite le maintien de dépressions humides non boisées.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 49 ÏÏÏ Enjeu espaces remarquables

Certaines des zones remarquables possèdent des milieux ouverts qu’il est indiqué de préserver : - ZNIEFF de type I n°50150003 (ref mnhn : 430020016) de la haute vallée de la Rosemontoise recommande de conserver les activités agricoles actuelles en préservant les pratiques extensives ; - ZNIEFF de type II n°50150000 (ref mnhn : 430220001) des forêts et ruisseaux du piemont vosgien demande la poursuite des efforts pour assurer la sauvegarde des milieux ouverts ; - Le Docob de la zone Natura 2000 « Piémont Vosgien » prescrit notamment de maintenir, augmenter les surfaces agricoles gérées de façon extensive et pérenniser leur exploitation et de gérer de façon conservatoire les habitats ouverts hors contexte agricole Ces éléments renforcent l’enjeu du maintien des milieux ouverts existants.

ÏÏÏ Enjeu Trame Verte et Bleue

La commune de Riervescemont est concernée par un réservoir régional de biodiversité de la trame verte ainsi que de corridors régionaux potentiels et réservoirs régionaux de biodiversité de la trame bleue.

Le principal enjeu concerne ici la préservation des ripisylves des cours d’eau, participant aux corridors et réservoirs de la trame bleue.

ÙÙÙ Les enjeux de la présente réglementation des boisements se concentrent sur les cours d’eau et leurs abords en milieu ouvert, ainsi que sur les espaces agricoles et les franges boisées de la vallée de la Rosemontoise et des vallons secondaires.

Carte des enjeux Enjeu du maintien et de la reconquête des milieux ouverts Enjeu de préservation de la ripisylve des cours d’eau en zone non boisée

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 50

VOLET 2 : PRESENTATION DU PROJET ET JUSTIFICATION

2.1. DIFFERENTS PERIMETRES

Une réduction A3 de la cartographie du projet de règlementation des boisements est présentée page suivante. La cartographie des différentes zones a été validée en réunion de CCAF 9 le 4 décembre 2020, séance au cours de laquelle il a été décidé la mise à enquête publique du projet. A noter : les forêts communales soumises au régime forestier, ainsi que les bois privés faisant l’objet d’un plan simple de gestion sont inclus dans la présente règlementation.

La Zone de Boisement Libre regroupe des boisements déjà constitués : il s’agit de parcelles de bois privé et des massifs forestiers principaux. Elle totalise 728,82 ha. Cette zone est de nature à rester boisée.

Plusieurs Zones de Boisement Règlementé ont été définies. Elles sont localisées dans des secteurs de transition entre les massifs forestiers et les espaces ouverts. Elles sont en grande majorité boisées mais pourraient ne pas être replantées après exploitation selon le cas de figure. A l’intérieur de ces zones, les nouveaux semis, plantations ou replantations sont réglementés et subordonnés à l’absence d’opposition du Département. Ces zones totalisent environ 35,64 ha sur Riervescemont.

La Zone de Boisement Interdit regroupe les parcelles constituant la zone urbanisée ainsi que l’ensemble de l’espace agricole. Elle totalise environ 78,89 ha. Tous semis, plantations et replantations d’essences forestières y sont interdit pendant une durée de 20 ans. Au-delà des 20 ans, la zone devient règlementée, sauf s’il est engagé une procédure de révision de la présente règlementation.

A noter : Les écarts observables entre les surfaces présentées ici et les superficies affichées dans l’état parcellaire correspondent à la différence entre la surface réelle des parcelles et leur contenance administrative.

2.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DES DIFFERENTS PERIMETRES

Ce volet a pour objectif d’expliquer les raisons du choix de la Commission Communale d’Aménagement Foncier (CCAF) concernant la définition des périmètres des différentes zones.

A ce jour, la commune dispose d’une règlementation des boisements datant de 2005. Elle est donc antérieure à la délibération cadre du Conseil Départemental (du 24 novembre 2014). L’élaboration d’une nouvelle réglementation des boisements permet de se mettre en cohérence avec la délibération cadre, et de mettre à jour les différentes zones compte tenu de l’évolution de la couverture boisée.

La Zone de Boisement Libre couvre une multitude de parcelles de bois privés, ainsi que les massifs forestiers communaux ou forêts privées concernées par des Plans Simples de Gestion. En zone de boisement libre, la règlementation ne génère aucune restriction à leur maintien et leur renouvellement. La volonté de la CCAF sur ce secteur est de maintenir les boisements existants sur leurs limites actuelles. En effet, ce sont des parcelles historiquement toujours boisées et situées sur des zones présentant des pentes peu compatibles avec un usage autre que forestier.

9 Commission Communale d’Aménagement Foncier

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Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 52

La Zone de Boisement Réglementé délimite des secteurs en grande majorité boisés mais qui ont connu un usage agricole auparavant. A Riervescemont, l’enjeu majeur est une réouverture des paysages en réglementant les plantations sur des secteurs souvent déjà boisés mais qui pourraient en grande partie être ré-ouverts si la replantation y est refusée.

La Zone de Boisement Interdit couvre les secteurs agricoles ouverts, ainsi que quelques parcelles partiellement ou totalement boisées. Les boisements identifiés en zone de boisement interdit sont répartis en deux catégories : - Les boisements de petite taille localisés au cœur ou en bordure de parcelle, non rattachés à un massif forestier : on parlera alors de bosquets, qui seront traités au niveau de la réglementation des boisements en tant qu’éléments du réseau bocager ; - Les parcelles totalement ou partiellement boisées accolées à un massif forestier ou à un cours d’eau, ainsi que ceux de taille trop importante pour être considérés comme des bosquets. Ces boisements ont été inclus en zone de boisement interdit afin, le cas échéant, de réorienter leur exploitation après exploitation des bois vers un usage agricole, ou de vergers. Les parcelles urbanisées et les parcelles voisines présentant un enjeu d’urbanisation ont également été classées en zone de boisement interdit. A l’intérieur de cette zone, tous semis, plantations et replantations d’essences forestières sont interdit pendant une durée de 20 ans. Ce zonage a pour objet de maintenir ces paysages ouverts : il s’agit d’éviter tout boisement d’essences forestières à l’arrière des habitations, et notamment par des résineux. Cette interdiction ne s’applique pas aux plantations d’agrément des parcs et jardins attenant aux habitations, ni aux vergers. Ces exceptions sont stipulées dans le champ d’application du document cadre du département : « La règlementation des semis, plantations et replantations d’essences forestières ne s’applique pas : - aux parcs et jardins attenant à une habitation ; - aux boisements linéaires ; - aux arbres isolés ; - aux arbres fruitiers dont le semis, la plantation ou la replantation est envisagée uniquement dans le but de constituer un verger. »

Le classement de ces différents éléments en zone de boisement interdit n’oblige par ailleurs pas leur déboisement. Tout en contrôlant strictement les boisements, cette zone de boisement interdit ne remet donc pas en cause la pérennité des boisements de type bosquets, haies, vergers et arbres qui existent ou pourraient être mis en place en son sein.

2.3. SOLUTIONS DE SUBSTITUTION

La règlementation des boisements est la seule procédure d’aménagement qui permette, sans engager de travaux d’aménagement (ou travaux connexes), d’organiser l’occupation de l’espace sur un territoire communal entre les milieux ouverts et les espaces boisés. Elle permet par ailleurs de maitriser sur les zones à enjeux particuliers les essences qui seront autorisées ou interdites, ce que ne permettent pas d’autres procédures telles que l’aménagement foncier agricole et forestier.

Une autre solution serait de ne pas établir de règlementation des boisements, hypothèse développée ci-après. Il s’agit d’estimer l’évolution de l’avancée des boisements en l’absence de nouvelle règlementation. Ce scénario d’évolution au fil de l’eau servira ultérieurement à évaluer l’incidence de la règlementation des boisements sur l’environnement par rapport à l’évolution « naturelle » de la situation existante.

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2.4. EVOLUTION EN L’ABSENCE DE NOUVELLE REGLEMENTATION

En l’absence de nouvelle règlementation, c’est la réglementation des boisements de 2005 qui reste applicable. Depuis 2005, aucun changement notable n’a été constaté en matière d’évolution des surfaces boisées. Si la réglementation existante était maintenue (et respectée dans son application), il est probable que l’évolution à long terme diffère peu d’avec le nouveau projet de réglementation.

Toutefois, une mise à jour de la réglementation des boisements de 2005 est nécessaire en raison notamment de l’évolution des limites des Plans Simples de Gestion de la forêt privée, de parcelles non incluses à rajouter, etc …

ÏÏÏ Dans ce contexte, il est probable que l’équilibre entre les usages agricoles et forestiers du ban communal reste stable, et que l’on observe une avancée progressive, mais naturelle (ne faisant pas l’objet de semis ou plantations) de la forêt en direction des fonds de vallée, en cas de défaut d’entretien ou d’exploitation des espaces agricoles.

Toutefois, il est préférable d’établir une nouvelle règlementation des boisements communale, qui rectifie quelques omissions de la précédente et permet de mettre à jour certains éléments non pris en compte antérieurement. Par ailleurs, par le biais de l’enquête publique, l’existence de cette nouvelle réglementation sera portée à la connaissance des habitants. En effet, il est fort probable que la plupart des administrés de Riervescemont n’ont pas connaissance de l’existence de la réglementation des boisements actuelle.

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VOLET 3 : IMPACTS PERMANENTS, TEMPORAIRES, DIRECTS ET INDIRECTS OCCASIONNES

3.1. IMPACTS DES ZONES DE BOISEMENT LIBRE

Les parcelles en boisement libre sur la présente règlementation des boisements (en vert sur le plan figurant en page 52) sont historiquement boisées depuis plus de 50 ans.

Par ailleurs, sur cette zone, aucune nouvelle contrainte au boisement, reboisement ou aux plantations n’est introduite par rapport à la situation actuelle. Ces parcelles de bois privé sans plan de gestion continuent d’être exploitées sans changements particuliers.

ÏÏÏ Par conséquent, aucun impact direct ou indirect, permanent ou temporaire n’est à déplorer sur la faune, la flore, les milieux naturels et équilibres biologiques, la trame verte et bleue, l’eau et les milieux aquatiques, le paysage, l’air, le climat, le patrimoine culturel, la qualité de vie, l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique.

3.2. IMPACTS DE LA ZONE DE BOISEMENT RÈGLEMENTÉ

Les parcelles classées en zone de boisement réglementé sont celles colorées en bleu sur les extraits de plan ci-après. Elles présentent toutes un contexte similaire : parcelles déjà boisées, accolées à un boisement plus conséquent.

Ces zones de boisement réglementé correspondent à des zones de transition entre les grands massifs forestiers et les espaces agricoles ouverts. Ils sont parfois boisés depuis des décennies, mais se trouvent dans des situations où un autre usage des terrains pourrait être possible, permettant la réouverture paysagère de la vallée.

Secteur de la Louvière Secteur de la Goutte des Canal

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Partie Ouest de la vallée de la Rosemontoise

Partie Est de la vallée de la Rosemontoise

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Sans revenir à la situation de 1956, la potentielle réouverture de ces secteurs via les zones de boisement réglementé aurait des impacts positifs, et en particulier sur le plan paysager (réouverture des perspectives) et touristique.

La pertinence d’une replantation sera étudiée par une commission présidée par le Conseil Départemental (définie par le Code Rural) qui statuera au cas par cas en fonction des caractéristiques de la parcelle (pente, situation, exposition, nature des essences envisagées, etc…) de façon à donner une réponse (accord ou refus) argumentée et pertinente, ne portant pas atteinte à l’environnement :

• Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental donnerait son accord pour une nouvelle plantation/semis sur l’une ou l’autre des parcelles déjà boisées, il n’y aurait aucun changement par rapport à la situation actuelle.

ÏÏÏ On note dans ce cas une absence d’impact sur l’environnement.

• Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental ferait opposition à une demande de semis ou de plantation suite à une coupe des boisements existants, la règlementation aurait pour conséquence l’ouverture de nouvelles parcelles.

ÏÏÏ Dans ce cas, l’impact indirect sur le paysage sera positif. Compte tenu de la proximité et de l’étendue des boisements voisins, l’impact sur la faune et l’avifaune en particulier (en termes de disparition d’habitat) n’est pas significatif : la commune de Riervescemont est boisée à 89% (763 ha) et ces zones représentent 35,64 ha (soit 4,7 % des boisements). Cette proportion est moindre encore si on rapporte la surface concernée à l’ensemble de la couverture boisée du secteur (les massifs boisés s’étendent très largement sur les communes voisines). Il faut également préciser que le non remplacement des boisements ne se fera pas sur l’ensemble des zones réglementées en même temps, les propriétaires des parcelles concernés étant différents et n’exploitant pas leurs parcelles simultanément.

L’impact sur la flore sera par ailleurs non significatif voire légèrement positif : en effet la suppression de la strate arborée dans ces secteurs où le résineux est largement dominant et une exploitation en pâturages extensifs pourraient permettre la réapparition d’une flore herbacée plus diversifiée. Ce type de milieux au sein de la zone Natura 2000 est en régression, et le nom reboisement pourrait permettre la réapparition d’habitats herbacés d’intérêt communautaire. En matière de stabilité des sols et de maitrise des ruissellements, la situation restera inchangée par rapport à la situation actuelle (absence d’impact) en raison de la couverture herbacée qui remplacera la forêt. Par ailleurs, la nature à dominante sableuse des sols diminue le risque de ruissellement de surface.

Dans les deux cas de figure (reboisement autorisé ou non de ces secteurs), aucun impact négatif sur les équilibres biologiques, la trame verte et bleue, l’eau et les milieux aquatiques, l’air, le climat, le patrimoine culturel, la qualité de vie, l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique n’est identifié.

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3.3. IMPACTS DES ZONES DE BOISEMENT INTERDIT

L’extrait du plan de règlementation des boisements présenté en page suivante affiche également la photo aérienne, afin de pouvoir analyser les différents cas de figures se présentant en zone de boisement interdit : parcelles actuellement exploitées par une activité agricole, parcelles en totalité ou partiellement boisées.

Les parcelles classées en zone de boisement interdit sont celles teintées en rose sur l’extrait de plan présenté ci-dessous. Tous semis, plantations et replantations d’essences forestières y seront interdit pendant une durée de 20 ans. Au-delà des 20 ans la zone deviendra règlementée, sauf s’il est engagé une procédure de révision de la présente règlementation.

Sont concernées par ce zonage les parcelles agricoles, les parcelles bâties ainsi que celles présentant un enjeu d’urbanisation, et les parcelles attenantes à certaines habitations (jardins, vergers, etc…). La zone de boisement interdit totalise environ 78,89 ha sur Riervescemont, dont une quarantaine de parcelles comportant des bois (hors éléments du réseau bocager) représentant une surface de 7 ha environ.

Cette interdiction de boisement n’a aucun impact sur les parcelles non boisées : le semis et la plantation d’essences forestières y étant interdits, ces parcelles restent non boisées ; leur usage restera agricole, urbain ou de loisirs (jardin d’agrément, potager, …).

Toutefois, quelques haies de petite taille marquant des limites de propriété, ainsi que des vergers sont inclus dans cette zone de boisement interdit. Il se pose alors la question de leur pérennité.

L’impact du classement en zone de boisement interdit est en premier lieu le risque de non renouvellement des éléments de réseau bocager (arbres isolés, haies, ripisylves, vergers, bosquets et petits bois) à l’issue d’une éventuelle exploitation.

Ce risque de non remplacement des boisements après exploitation existe déjà actuellement. Afin d’éviter que ce risque ne soit aggravé, le règlement précisera dans son article 4 : « Dans ces zones, et par dérogation aux dispositions du présent article, les semis, plantations et replantations entrepris dans le but de répondre aux exigences en matière d'environnement et de protection de la nature, ne sont pas strictement interdits, mais sont subordonnés à l'absence d'opposition du Président du Conseil Départemental, dans les conditions fixées aux articles 5, 7 et 9 du présent arrêté. » Par conséquent, l’interdiction stricte ne s’applique pas aux boisements qui forment le réseau bocager ni aux vergers, qui tous participent par ailleurs à la diversité écologique communale, et à la trame verte et bleue.

Ï Cette mesure d’évitement permet de ne pas accroître le risque de suppression des éléments boisés du village, par rapport à la situation actuelle. La zone d’interdiction de boisement ne génère donc pas de nouveaux impacts préjudiciables à la pérennité des boisements entourant les habitations.

Le cas des parcelles partiellement ou totalement boisées au voisinage des cours d’eau et des massifs boisés est différent :

Cette situation concerne les parcelles suivantes dans leur totalité : B1, B4, B8, B11, B12, B13, B392, B393, B69, B71, B72, B93, B242, B243, B252, B100, B348, B311, B127, B187 et B472, ainsi que des portions de parcelles (une vingtaine) boisées en lisière (sur la limite en contact avec le massif forestier) pour une surface de 7 ha environ. En effet, ces parcelles sont partiellement ou en totalité boisées.

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L’exploitation des bois existants n’est pas de la responsabilité de la règlementation des boisements, mais des propriétaires des parcelles. Lorsque les propriétaires décideront de les exploiter, aucune plantation ou semis d’essences forestières n’y sera autorisée en renouvellement du boisement antérieur.

Ï Dans ce cas, l’impact indirect sur le paysage sera notable mais positif : en effet, la vallée est actuellement en cours de fermeture en raison de l’avancée progressive des boisements vers les fonds de vallons, et la plantation d’essences forestières sur quelques parcelles. La non replantation après exploitation des bois peut permettre une réouverture du paysage et notamment des perspectives dans l’axe de la vallée principale. Elle peut également permettre la disparition de microboisements de résineux (comme sur la parcelle B348) et éviter l’apparition de boisements similaires.

Par contre, l’impact sur la flore, la faune et l’avifaune en particulier (en termes de disparition d’habitat) est à analyser : en effet, la surface concernée (7 ha) est principalement constituée de parcelles (boisées en totalité ou partiellement) contigües à des massifs boisés. Même si c’est au moment de la coupe de la parcelle boisée (qui n’est pas en lien direct ou indirect avec la règlementation des boisements) qu’un éventuel impact sur la faune et la flore pourrait être identifié, le classement du secteur en zone de boisement interdit rend permanents ces impacts. Compte tenu de la proximité et de l’étendue des boisements voisins, l’impact sur la faune et l’avifaune en particulier (en termes de disparition d’habitat) n’est pas significatif : la commune de Riervescemont est boisée à 89% (763 ha) et ces zones représentent 7 ha (soit 0,9% des boisements). Cette proportion est moindre encore si on rapporte la surface concernée à l’ensemble de la couverture boisée sur secteur (les massifs boisés s’étendent très largement sur les communes voisines). Il faut également préciser que le non remplacement des boisements ne se fera pas sur l’ensemble des zones interdites en même temps, les propriétaires des parcelles concernés étant différents et n’exploitant pas leurs parcelles simultanément.

L’impact sur la flore sera par ailleurs non significatif voire légèrement positif : en effet la suppression de la strate arborée dans ces secteurs où le résineux est largement dominant et une exploitation en pâturages extensifs pourraient permettre la réapparition d’une flore herbacée plus diversifiée. Ce type de milieux au sein de la zone Natura 2000 est en régression, et le non reboisement pourrait permettre la réapparition d’habitats herbacés d’intérêt communautaire. Par ailleurs, la carte des habitats permet de constater que les boisements concernés par la zone de boisement interdit sont en grande majorité (en termes de surface) des plantations de résineux, ainsi que des formations appartenant à la hêtraie sapinière, très largement représentée sur le ban communal. La disparition des plantations de résineux est plutôt bénéfique à la réapparition de milieux ouverts d’intérêt communautaire, ou, le cas échéant, à une régénération naturelle de la forêt (qui apportera une diversité floristique supérieure aux formations résineuses).

En matière de stabilité des sols et de maitrise des ruissellements, la situation restera inchangée par rapport à la situation actuelle (absence d’impact) en raison de la couverture herbacée qui remplacera la forêt. Par ailleurs, la nature à dominante sableuse des sols diminue le risque de ruissellement de surface.

Aucun impact significatif de la réglementation des boisements sur l’eau et les

milieux aquatiques, la faune, l’air, le climat, le patrimoine culturel, la trame

verte et bleue, la qualité de vie, l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique n’est identifié. Un impact positif sur les paysages et sur la flore est même probable.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 60

VOLET 4 : NOTICE D’INCIDENCE NATURA 2000

4.1. PRINCIPE

Une incidence est identifiée si le projet étudié a un effet néfaste sur au moins un habitat ou une espèce ayant conduit à la définition des sites Natura 2000 concernés. Pour les espèces, l’incidence est avérée si la population affectée par le projet est celle concernée par les objectifs de conservation des sites Natura 2000 en question. Ainsi, pour la majorité des espèces, celles-ci ayant une capacité de déplacement limité, la distance entre le projet et le site Natura 2000 est le premier critère à prendre en compte pour l’évaluation des incidences.

4.2. SITES NATURA 2000 A PROXIMITE DE RIERVESCEMONT

La commune de Riervescemont est concernée par les zones Natura 2000 « Piémont vosgien » au titre de la Directive Habitat (SIC n°FR4301348) et de la Directive Oiseaux (ZPS n°FR4312024) présentant un même périmètre. Neuf autres zones Natura 2000 sont situées dans un rayon de 15 km autour des communes concernées : Localisation des zones Natura 2000

ZPS Réserve naturelle des ballons comtois en Franche- Comté ZSC Forêts, landes et marais ZPS Massif vosgien des Ballons d’Alsace et de ZSC Massif de Saint Servance Maurice et Bussang

ZSC + ZPS Plateau des mille étangs ZSC Vosges du Sud

ZPS Hautes Vosges, Haut Rhin

ZSC Forêts, landes et marais des Ballons d’Alsace et de Servance Riervescemont

ZSC + ZPS Piémont Vosgien

ZSC Vallée de la Doller

ZSC + ZPS Etangs et vallées du Territoire de Belfort

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- Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR4312024 et Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR4301348 « Piémont vosgien» :

Ce site couvre toute la commune de Riervescemont. Il s’étend sur une surface globale de 4 701 ha et se compose majoritairement d’habitats d’eaux douces, de formations herbacées naturelles et semi-naturelles, d’habitats rocheux et de forêts.

L’ensemble du site, inscrit dans le Piémont vosgien, forme la partie septentrionale du Territoire de Belfort située au sud-est du Ballon d'Alsace. Sur ce domaine, les massifs forestiers sont abondamment développés (plus de 90% de la surface du site). Le recouvrement majoritaire en termes d’habitats d’intérêt communautaire est constitué de hêtraies à Luzules et à Aspérule.

A l'étage collinéen, l’influence de l'exposition se fait déjà sentir. Si le chêne abonde sur les versants sud à ouest, en compagnie du hêtre, il disparaît en revanche complètement dans des conditions plus fraîches : - sur les versants bien exposés, dans les zones de rupture de pente et sur les hauts de versants, la hêtraie-chênaie acidiphile* (Fago-Quercetum) domine. Elle est relayée, en bas de versant, par des groupements où le charme apparaît. Il s'agit alors d'une chênaie-hêtraie- charmaie acidicline* à mésoacidiphile*, - les versants en exposition froide sont le domaine de la hêtraie-sapinière (Abieti- Fagetum). Les peuplements sont le plus souvent dominés par le hêtre. En contexte acide, le tapis herbacé est souvent peu recouvrant, - dans les vallons encaissés se développe l’aulnaie-frênaie (Carici remotae Fraxinetum), - dans les zones de replat où les suintements sont abondants, les sols hydromorphes accueillent une aulnaie marécageuse marquée par une strate herbacée recouvrante localement exubérante.

A l'étage montagnard (entre 650 et 1100 m environ) les conditions de topographie, d'exposition et de microclimat ont une influence prépondérante : - dans la partie supérieure des versants bien exposés, dans les zones de rupture de pente de ces mêmes versants, la hêtraie ou hêtraie-sapinière acidiphile à Luzule domine (Luzulo Fagetum) ; - dans la même situation topographique, mais en exposition froide, le Sapin est plus représenté ; - sur les crêtes sommitales aux environs de 1100 m, c’est le domaine de la hêtraie-érablaie d’altitude ; - la frênaie-érablaie s’étire en fond de vallon le long des « Gouttes », voir dans les zones de ravins où la lunaire vivace apparaît sporadiquement ; - sur sols hydromorphes se développe une aulnaie marécageuse ou ponctuellement une formation herbacée haute dense intraforestière, - une mosaïque originale d’habitats forestiers et rocheux caractérisée par un couvert forestier clair se développe sur un éboulis stabilisé à Riervescemont (Blanc Murger) ; - les escarpements rocheux et falaises, où se développe un groupement spécifique (végétation chasmophytique 10 ). L’érablaie sur éboulis est un habitat d’intérêt prioritaire et peu recouvrant sur le site. La crête ne reste que localement le domaine des chaumes colonisées par des formations herbacées d’altitude à Gentiane. Le site est en tête de bassin versant où naissent la Rosemontoise, la Madeleine et la Saint- Nicolas. Ces cours d’eau principaux sont issus de nombreuses « gouttes » qui prennent leurs sources entre 600 et 1000 m d’altitude. L'objectif est la classe 1A sur l'ensemble du réseau. Ce secteur du Piémont vosgien présente un très haut intérêt patrimonial. Plusieurs populations d'Ecrevisse à pieds blancs sont parmi les plus riches du réseau hydrographique franc-comtois. Le Chabot est également présent. Les petits systèmes latéraux d'eau vive représentent d'importants

10 végétal lié aux falaises, aux rochers, dont les racines s’insèrent dans les fissures rocheuses et ayant des modalités d’adaptation physioécologiques à de faibles quantités de sol

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territoires de fraie pour la Truite. La végétation riveraine est constituée de cordons continus d'aulnes, à l'extérieur d'intéressants groupements à Pétasites et Faux Roseaux qui fixent les champs de galets et de graviers. Les ruisseaux du secteur sont d’excellente qualité dans les parties supérieures mais leurs peuplements sont fragiles et leur végétation rare. Leurs ripisylves doivent également faire l’objet d’une attention particulière. Quelques habitats naturels à eaux stagnantes oligotrophes sont présents dans le site. Ce réseau est également imbriqué avec des zones humides qui hébergent quelques populations d’insectes intéressantes comme le Damier de la succise. Concernant les oiseaux, les inventaires ont permis de confirmer l’intérêt des secteurs forestiers et des secteurs agricoles gérés de manière extensive. Ainsi les massifs forestiers avec la présence de nombreux pics et en particulier le Pic noir dans les hêtraies souvent en association avec la Chouette de Tengmalm qui réutilise les anciennes loges du plus grand pic de nos régions. Le Pic mar et le Pic cendré qui affectionnent les forêts plus claires du Piémont vosgien. La Bondrée apivore est également présente. Concernant la Gélinotte, sa présence effective n’a pu être confirmée. Les agrosystèmes et milieux ouverts prairiaux, pâturés et/ou fauchés, comportant des réseaux de haies et des bosquets sont intéressants pour la pie-grièche écorcheur. Le site du Piémont vosgien abrite également les deux espèces de Milans, noir et royal, ce dernier étant particulièrement rare et menacé.

La liste des habitats naturels et des espèces ayant justifié cette désignation sont récapitulés dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées. Ce site Natura 2000 dispose d’un DOCOB. La synthèse des objectifs de conservation de ce site est présentée ci-dessous :

OBJECTIFS DE PRESERVATION A ATTEINDRE SUR LE SITE

- Maintenir, restaurer, la qualité des cours d’eau et préserver les espèces d’intérêt communautaire et les milieux associés. - Restaurer, maintenir, l’état de conservation des milieux forestiers, des milieux associés à la forêt (éboulis, zones humides,…) et des populations d’espèces qui y vivent. - Maintenir, améliorer l’état de conservation des milieux ouverts d’intérêt communautaire (prairies oligotrophe acidophiles, prairie de fauche,…). - Préserver les milieux naturels non ou faiblement boisés (lignes de crête, éboulis, secteurs rocheux,…).

- Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR4312019 et Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR4301350 « Etangs et Vallées du territoire de Belfort » :

Le site se situe à 7 km au Sud-Est de Riervescemont. Il s’impose comme un pivot remarquable des corridors écologiques européens à double titre. En premier lieu, ce site fait la jonction entre les deux entités naturelles que sont les massifs des Vosges et du Jura en s’appuyant sur les systèmes prairiaux et les boisements situés à l’Est des importantes zones urbanisées du Territoire de Belfort. La seconde liaison cruciale est assurée par le positionnement central du site entre les grands cours d’eau et zones humides du nord-est, du Doubs et ceux de la plaine rhénane, contribuant ainsi, à plus grande échelle, à la connexion historique Rhin-Aar-Doubs-Rhône. Le site s’appuie en effet sur le réseau des vallées et des étangs d’intérêt majeur du secteur. Ainsi, il comprend les vallées de la Madeleine au départ d’Etueffont et de la Saint Nicolas au départ de Rougemont le Château jusqu’à leur confluence avec la Bourbeuse, à Autrage (340 mètres d’altitude). Puis il se continue avec la vallée de la Bourbeuse. Son lit, suivi par le canal du Rhône au Rhin, offre d’une part, une importante zone d’expansion des crues permettant de réguler les débits en rivière et d’autre part une diversité biologique importante liée à des pratiques respectueuses de l’environnement et au caractère humide des prairies.

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A l’Est, le site se prolonge avec les vallées de l’Ecrevisse, de la Coevatte et de la Vendeline qui assurent une continuité fonctionnelle avec le cœur du secteur des étangs du Territoire de Belfort. Ce dernier secteur comprend, entre autres, les étangs de Belfort, de Grosse Taille, l’étang Grille, et l’étang Sire Saint Claude, l’étang fourchu, l’étang au Prince et le Gros étang. Le Sud du site est, quant à lui, presque exclusivement constitué de massifs forestiers qui abritent des espèces végétales rares. Ces vallées et étangs qui s’étendent du piémont vosgien aux contreforts du massif jurassien sont situés dans une zone largement boisée, ce qui confère au site un intérêt patrimonial à grande échelle en tant que continuité écologique allant des Ardennes et des massifs rhénans aux extrémités de l’ Arc alpin.

. Les vallées de la Bourbeuse, de la Madeleine, de la Saint Nicolas, de la Coevatte et de la Vendeline sont caractérisées par de nombreux groupements végétaux remarquables tels que : - la végétation aquatique enracinée de l’association à myriophille en épi et à nénuphar jaune. Elle s’installe dans les méandres et les zones de courant calme abritant fréquemment une espèce protégée, le Butome en ombelle. - les formations arbustives ou arborescentes hygrophiles ; - les formations à hautes-herbes, avec la présence de la Nivéole d’été, autre plante protégée. . Quant aux étangs, ils sont l'une des caractéristiques majeures du Territoire de Belfort. Nombreux (1500 à 2000), ils couvrent une superficie conséquente de l’ordre de 1200 ha. Dans le Sundgau, la superficie totale des étangs est de l'ordre de 530 ha Sur le site, le contexte forestier limite généralement le développement de la végétation périphérique des plans d’eau disposée en ceintures aquatique, amphibie et terrestre hygrophile*. En fonction des caractéristiques chimiques des eaux, de leur richesse en éléments nutritifs et de la nature des groupements végétaux, on peut distinguer 3 types de situations : - Les étangs oligo-mésotrophes à nitelles. Ils hébergent la Nitelle flexueuse, le Scirpe épingle et l’Elatine à six étamines. Dans cette catégorie figure l’étang Sire Claude recelant la seule station connue de Nitelle gracile du Territoire de Belfort et la Marsilée à quatre feuilles, strictement protégée dans tous les pays européens. - Les étangs méso-eutrophes à Potamot capillaire, sont colonisés par le Potamot à feuilles capillaires, le Rubanier rameux et la Petite douve. - Les étangs mésotrophes : certains abritent deux espèces protégées au niveau régional ; la Littorelle à une fleur et la Naïade mineure.

. La forêt, de type chênaie-charmaie mésotrophe, occupe les terrains qui se ressuient le mieux et vient en contact avec des chênaies pédonculées installées sur les terrains les plus humides. Localement, des sols acides permettent l'expression d'une hêtraie-chênaie acidiphile. Signalons la présence, dans ce type de milieu d’une mousse d’intérêt communautaire, le Dicrane vert. L’aulnaie-frênaie alluviale, enfin, se développe sur les sols engorgés des bas-fonds, en bordure de ruisseau. Même si ces forêts humides couvrent une surface restreinte des vallées, la mosaïque qu'elles constituent avec les autres types de forêts confère à l'ensemble une forte valeur écologique.

. La faune contribue également à la valeur biologique du site. La Bourbeuse est classée en rivière de deuxième catégorie. La Saint Nicolas et la Madeleine ne sont pas en reste avec la présence de la Loche d’étang, de la Lamproie de Planer, et de la Bouvière, espèces d’intérêt communautaire. Par ailleurs, la vallée de la Bourbeuse est le seul lieu de nidification du Courlis cendré et du Vanneau dans le Territoire de Belfort. Le Sundgau est lui aussi connu pour son avifaune et les espèces observées en migration sont à la fois nombreuses et peu communes (Cigogne noire, Balbuzard pêcheur, hérons tels que le Blongios nain, ou le Bihoreau gris, etc.). Il constitue, avec la vallée de la Bourbeuse, un important couloir de migration entre les Vosges et le Jura, entre le nord et le sud. Affectionnant eux-aussi ces milieux humides, les batraciens méritent également d’être mentionnés : Grenouille rousse, Sonneur à ventre jaune, Rainette verte et Grenouille des champs.

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Enfin, les zones humides du site présentent un intérêt entomologique élevé. Plus d’une vingtaine d’espèces de libellules sont présentes comme la Leste dryade, ou la Cordulie à deux taches, espèce rare en Franche-Comté. Quelques papillons protégés au niveau national peuvent également être rencontrés tels que le Grand sylvain, le Damier de la Succise, ou le Cuivré des marais. Cette diversité d’insectes est bénéfique à de nombreuses espèces de chauves-souris d’intérêt communautaire. Mais c’est en tant que territoire de chasse de ces différents chiroptères que le site mérite d’être considéré, les habitats des vallées (forêts et prairies alluviales) étant particulièrement attractifs. D’importantes colonies (plusieurs centaines d’individus) de Grand murin, ou encore de Vespertilion à oreilles échancrées prospectent sur le site.

POLITIQUES DE PRÉSERVATION ACTUELLES ET FUTURES Dans le cadre de la politique sur les Espaces naturels sensibles du département, le Conseil Départemental du Territoire de Belfort gère certains terrains du site. De plus, il soutient les mesures agri-environnementales mises en œuvre par les agriculteurs de la vallée de la Bourbeuse. Toutes ces actions satisfont pleinement aux objectifs de Natura 2000 et méritent d’être poursuivies dans le cadre actuel. D’autre part, l’accent devra être mis sur certaines mesures telles que : . Préserver la qualité chimique, biologique et trophique des eaux des étangs, ainsi que la qualité des habitats de bordure : - Créer une zone tampon de 200 mètres environ en amont des étangs, - Limiter l’engraissement piscicole sur les étangs dont l’intérêt patrimonial est reconnu, - Surveiller le développement des espèces qui pourraient contribuer à faire régresser les habitats et à accélérer le processus d’eutrophisation. (ex : roseaux très concurrentiels, ligneux, source d’ombrage, ou espèces invasives), - Limiter le piétinement trop intense consécutif aux activités au bord des étangs, - Eviter la stabilisation des plans d’eau et la construction ou la consolidation de rives plates, - Vidanger régulièrement les étangs consacrés aux loisirs afin de prévenir l’eutrophisation. . La gestion forestière des espaces boisés devra prendre en compte la présence d’espèces comme le Dicrane vert. Par exemple, il sera important de veiller au maintien du mélange chêne- hêtre et au maintien de gros et moyens bois à proximité des zones où la mousse a été observée. . Informer et sensibiliser les acteurs locaux.

La liste des habitats naturels et des espèces ayant justifié cette désignation sont récapitulés dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées.

- Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR4211807 « Hautes Vosges-Haut Rhin» :

Ce site se localise à environ 3 km au Nord de la zone d’étude. Il s’étend sur une surface globale de 23 680 ha.

Le site des Hautes Vosges offre une diversité d'habitats qui accueillent un important cortège d'oiseaux boréo-alpins. Les hêtraies-sapinières, les pessières naturelles, les chaumes, les tourbières, les falaises rocheuses et les éboulis rocheux abritent 9 espèces de l'annexe I de la Directive : le Faucon pèlerin, la Gélinotte des bois, le Grand tétras, la Chouette de Tengmalm, le Pic noir, la Chouette Chevêchette, la Bondrée apivore, le Pic cendré et la Pie grièche écorcheur. Ce site est désigné en tant que ZICO car il accueille 5 espèces de l'annexe I dont les populations dans le site représentent plus de 1% des effectifs de l'aire géographique considérée.

Les Vosges accueillent 30% des effectifs français de Grand tétras sous espèce Major, 1% des effectifs de Faucon pèlerin et 4% des effectifs de Chouette de Tengmalm.

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Ce site accueille des espèces extrêmement fragiles et dont certaines ont vu leurs effectifs chuter de manière alarmante. C'est le cas du Grand Tétras qui est sensible au dérangement (d'origine variée, notamment accueil du public) aussi bien pendant la période de reproduction qu'en hiver.

Le Faucon pèlerin et la Chouette de Tengmalm sont également très rares. La sauvegarde de ces espèces passe par l'application de mesures de gestion offrant des habitats de bonne qualité : quiétude des espèces, protection des falaises, maintien d'une agriculture extensive, régénération naturelle en forêt...

La liste des habitats naturels et des espèces ayant justifié cette désignation sont récapitulés dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées.

Ce site Natura 2000 dispose d’un DOCOB (Document d’Objectifs) établi en 2011. La synthèse des objectifs de conservation de ce site est présentée ci-dessous :

- Zone de Protection Spéciale (ZSC) FR4201810 « Vallée de la Doller» :

Ce site se trouve à 15 km à l’Est de la zone d’étude. Il couvre une surface de 1 155 ha. La Doller prend sa source au lieu-dit Fennematt (alt. 800 m, commune de Dolleren), dans la vallée de Masevaux, vallée la plus méridionale des Vosges. Elle se jette dans l’Ill à la hauteur de Mulhouse. Le climat est sub-océanique, très pluvieux.

La proposition de site comporte une portion de quelques dizaines de km de la rivière à son débouché en plaine. Elle contient le lit mineur et majeur, à savoir, la rivière, ses berges, les forêts alluviales, l’espace agricole attenant (champs et prairies) ainsi qu’un vaste bassin de retenue d’eau à Michelbach.

La rivière charrie des alluvions plutôt acides (granites et grauwackes), grossières, de sables et de galets. Il s’agit d’une rivière à fond mobile, régulièrement remodelé par les crues. Elle adopté un régime torrentiel lors de la fonte des neiges.

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Voici les habitats d’intérêt communautaire composant le site Natura 2000 :

Source : site internet INPN

La liste des habitats naturels et des espèces ayant justifié cette désignation sont récapitulés dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées.

Ce site Natura 2000 dispose d’un DOCOB (Document d’Objectifs) depuis novembre 2011. Les enjeux de préservation du site sont déclinés en 8 objectifs : Objectif 1 : maintenir et restaurer les espaces prairiaux et les pelouses calcaires Objectif 2 : maintenir et restaurer les milieux forestiers d’intérêt communautaire Objectif 3 : maintenir et restaurer la fonctionnalité écologique et la dynamique fluviale Objectif 4 : maintenir et améliorer la qualité des eaux Objectif 5 : information et sensibilisation de la population locale Objectif 6 : amélioration de la connaissance du patrimoine biologique Objectif 7 : modification du périmètre actuel du site Natura 2000 Objectif 8 : évaluation de l’état du site Natura 2000 à l’échéance de l’application du DOCOB

- Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR4312028 et Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR4301346 « Plateau des 1000 étangs » :

La zone Natura 2000 des Plateaux des mille étangs couvre une superficie de 20 555 ha répartie sur vingt-sept communes. Elle est distante d’environ 13 km au Nord-Ouest de Riervescemont. Trait essentiel du paysage, les étangs représentent un des biotopes les plus remarquables des Vosges Saônoises. A la différence des étangs de la Bresse, de la Dombes ou du Sundgau, ils sont situés sur un plateau à climat montagnard. Ces étangs constituent, en Franche-Comté, un ensemble unique de biotopes humides sur substrats siliceux marqués par une diversité floristique considérable. Ces différents étangs sont majoritairement oligotrophes ou méso-oligotrophes. La végétation est généralement disposée en ceintures concentriques (aquatiques, amphibies et terrestres). Sa nature assure aux étangs des Vosges Saônoises une valeur patrimoniale parmi les plus précieuses de France.

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Cette zone, comme toute la zone de piémont du massif vosgien constitue une tête de bassin et les ruisseaux et étangs présentent généralement une qualité optimale des eaux. Ce secteur est parcouru par de nombreux ruisseaux qui recèlent, pour la plupart, une population d'écrevisse à pieds blancs leur conférant une valeur patrimoniale de première importance. Vingt-sept d'entre eux (représentant un linéaire de 84 km) sont recensés à ce jour (soit plus de 25% de ceux connus en Franche-Comté). Sur les hauteurs, comme sur les versants des vallées, la forêt - privée à 71% - est partout présente dans les Vosges Saônoises, composante majeure des paysages, élément naturel et important de l'activité locale. Sur les secteurs exploités par l'agriculture - 22% du territoire -, les prairies sont généralement distribuées sur des pentes, les secteurs plats étant peu représentés. Les plus intéressantes, du point de vue naturaliste, sont associées aux vallées avec celles qui occupent les secteurs humides. Les prairies humides, tourbeuses, pâturées par les bovins peuvent héberger une mousse rarissime, la Bruchie des Vosges. Les prairies mésotrophes à scorzonère et jonc acutiflore s'étendent préférentiellement sur les sols paratourbeux de la haute vallée du Breuchin et des ruisseaux afférents. La jonchaie à jonc acutiflore et crépide des marais occupe les dépressions asphyxiantes ou les têtes de ruisseau sur sols tourbeux. Elle est fréquemment associée à la mégaphorbiaie.

Le DOCOB de cette zone Natura 2000 a été réalisé. La synthèse des objectifs de conservation de ce site est présentée ci-dessous (extrait du DOCOB) :

La liste des habitats naturels et des espèces ayant justifié cette désignation sont récapitulés dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées.

- Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR4312004 « Réserve Naturelle Nationale des Ballons comtois en Franche-Comté » et Site d’Intérêt Communautaire (SIC) FR4301347 « Forêts, landes et marais des Ballons d’Alsace et de Servance» :

Ce site se localise à environ 5 km au Nord-Ouest de la zone d’étude. Il s’étend sur une surface globale de 2 483 ha pour le SIC et de 2 062 ha pour la ZPS, et se compose majoritairement d’habitats d’eaux douces, d’habitats rocheux, de tourbières hautes, de formations herbacées naturelles et semi-naturelles, et de forêts.

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Ce secteur comprend des chaumes, des zones d’éboulis, des vallées encaissées modelées par les glaciers, des marais, tourbières et prés humides ainsi que de vastes étendues de forêts montagnardes. La faune et la flore sont caractéristiques de l’étage montagnard. Les groupements forestiers recouvrent la plus grande partie de la zone d’étude. Ils sont représentés par les associations végétales suivantes : - hêtraies-sapinières occupant de vastes superficies ; - hêtraies acidiphiles : la strate dominante est caractérisée par le hêtre accompagné de résineux ; - hêtraies acidiclines : la strate arborée est dominée par le hêtre ; - érablaies à lunaire : l'association est très riche en espèces ; - aulnaies-frênaie occupant les fonds des vallons drainés par les cours d’eau ; - pessières sur tourbe : la strate basse, très riche en myrtilles, héberge également quelques plantes rares comme le lycopode à rameaux annuels. L'ensemble de ces forêts présente généralement une naturalité forte faisant de ce massif un cas assez exceptionnel pour la France. Cette diversité floristique est associée à une variété faunistique élevée. Le Grand Tétras niche dans les massifs forestiers qui constituent un des trois plus importants sites d’accueil du massif vosgien ; y vivent également la Chouette de Tengmalm, le Faucon Pèlerin et plusieurs espèces de pics comme le Pic noir et le Pic cendré. Les éboulis et rochers proéminents, bien exposés, présentent des groupements végétaux inhabituels. Ils constituent le refuge d’espèces rares et typiques telles que Rosier des Alpes, Chèvrefeuille noir... Les chaumes sont installés sur les plateaux sommitaux, situés à l’étage montagnard supérieur. Elles présentent actuellement une riche mosaïque de formations végétales. A ce titre, leur succession est caractéristique sur le Ballon de Servance : landes à Callune et à Myrtille, pelouses à Nard raide sur sol squelettique, pelouses riches en espèces forestières sur sols plus profonds et, enfin, prairies montagnardes à molinie dans les zones les plus humides. Les tourbières reposent dans des vallées modelées par les glaciers. Les tourbières du Rosely présentent trois ceintures schématiques, l’espace étant successivement occupé, de la périphérie au centre, par la Myrtille, la Molinie et une formation de Sphaignes et de Laîches. Ce sont des tourbières typiques de bas-marais et haut-marais acides. La tourbière du Grand Rosely abrite en particulier la Camarine noire, seule station de Haute-Saône. Des formations végétales de hautes herbes (ou mégaphorbiaies) et de pessières sur tourbe constituent les franges de ces tourbières. La tourbière de la Bravouse forme une mare acide et recèle une flore typique de haut-marais à Callune et Myrtille. Le Grand Pré, ancienne tourbière accueillant une flore de prés humides : Molinie, Joncs,... en mélange avec des espèces typiques des tourbières et des landes, est en voie de reboisement naturel. La haute vallée du Rahin (ruisseaux du Rosely, de la Grande Goutte...) circule sur des niveaux géologiques cristallins et charrie des alluvions granitiques. Les rochers qui la bordent hébergent des groupements riches en mousses et en plantes rares. Les afférences et les cours d’eau abritent de nombreuses espèces piscicoles intéressantes (Chabot, truite) et l’Ecrevisse à pattes blanches synonymes d'une excellente qualité d’eau et d’habitat. D’anciennes mines polymétalliques abritent des sites d’hibernation et de transit pour 5 espèces de chauves-souris dont 2 sont d’intérêt communautaire. Elles se situent sur la commune de Plancher-les-Mines.

Politique de préservation actuelle : Différentes actions récemment menées satisfont aux objectifs de préservation exprimés dans Natura 2000. Ainsi du point de vue réglementaire plusieurs protections ont été mises en place ou le seront très prochainement sur les secteurs d’altitude en vue d’assurer une préservation durable des milieux naturels et des paysages : site classé du Ballon d’Alsace, forêt de protection, projet de réserve naturelle. Ces protections s’accompagnent de différentes mesures de gestion allant dans le même sens : - actions agri-environnementales sur les chaumes du Querty, du Ballon de Servance et du Ballon d’Alsace visant au soutien de pratiques respectueuses de la qualité des milieux ; - opération de réhabilitation des tourbières du Rosely, de la chaume du Ballon d’Alsace, des abords du Rahin ;

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- organisation de la fréquentation touristique et des activités de loisirs pour un meilleur respect de la faune et de la flore ; - recherche d’une gestion sylvicole respectueuse des enjeux naturalistes majeurs.

La liste des habitats naturels et des espèces ayant justifié cette désignation sont récapitulés dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées. Ce site Natura 2000 dispose d’un DOCOB. La synthèse des objectifs de conservation de ce site est présentée ci-dessous :

OBJECTIFS DE PRESERVATION A ATTEINDRE SUR LE SITE

- Garantir ou établir les qualités physico-chimiques et biologiques des eaux. - Conserver les tourbières en l’état. - Conserver les milieux ouverts : chaumes et prairies de fauche. - Maintenir ou rétablir une sylviculture favorisant les populations d’oiseaux nicheurs.

- Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR4112003 « Massif vosgien » :

Ce site se localise à environ 3,5 km au Nord de Riervescemont. Il s’étend sur une surface globale de 26 413 ha répartis sur 85 communes. Ce site est éclaté en plusieurs zones et concerne une partie du massif vosgien sur le versant lorrain. Il comprend presque exclusivement des milieux forestiers qui s'étagent entre 450 et 1250 mètres d'altitude depuis la hêtraie-sapinière jusqu'à la hêtraie d'altitude qui, dans le massif, "coiffe" la forêt à dominante de résineux. D'autres milieux occupent des surfaces plus réduites : les tourbières acides et les landes subalpines appelées localement "hautes chaumes". Le site s'appuie, pour les Hautes-Vosges, sur la ZICO AC09 et, plus à l'ouest, sur l'aire de répartition du Grand Tétras telle qu'elle était connus en 1975 grâce à une enquête de l'Office National de la Chasse. Le périmètre, défini avec la collaboration de l'Office National des Forêts coïncide très largement avec des limites de parcelles forestières. Il comprend 3 réserves naturelles nationales, une réserve naturelle volontaire et un arrêté préfectoral de protection de biotope. Vulnérabilité : Elle concerne surtout les populations de Grand Tétras et, sans doute, à un degré moindre, la Gelinotte des bois qui est moins suivie et connue. Pour le Grand Tétras, la perte de la qualité des habitats constitue le premier problème, suite au rajeunissement global des forêts ; l'espèce ne prospère en effet que dans les forêts claires situées en altitude et d'âge généralement supérieur à 120 ans. Son avenir dépend donc largement des orientations qui seront prises en matière de gestion forestière. Le second problème est l'emprise de plus en plus manifeste dans le massif du tourisme de masse, fortement soutenu par les élus. Au moins sept espèces d'oiseaux de l'annexe I de la directive 79/409/CEE Oiseaux sont présentes sur le site : le Grand Tétras, la Gélinotte des bois, le Faucon pèlerin, la Chouette de Tengmalm, le Pic noir et la Pie-grèche écorcheur. D'autres espèces de l'annexe I sont également susceptibles de fréquenter le site : la Bondrée apivore dont la présence est diffuse et la Cigogne noire susceptible de nicher au moins occasionnellement (une tentative connue à proximité immédiate du site en 1999). Des compléments d'inventaire seront effectués lors de l'élaboration du document d'objectifs. Le Grand Tétras est l'espèce phare du site. C'est aussi l'espèce la plus menacée car en régression constante. Il ne reste plus que trois noyaux de population relativement importants, deux d'entre eux étant centrés sur les réseves naturelles de Tanet-Gazon du Faing d'une part et de Ventron d'autre part. Un des objectifs est de favoriser les connexions entre les zones encore favorables et donc de permettre un échange entre les sous-populations de cette espèce très sédentaire. Cet

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objectif explique la présence au sein de la ZPS de petits secteurs ponctuels susceptibles de jouer le rôle de zones-relais. A noter qu'il s'agit ici de la sous-espèce major (population estimée à moins de 300 mâles) confinée aux massifs de l'Est de la France (Vosges, Jura et de façon très marginale Alpes) bien distincte de la sous-espèce pyrénéenne aquitanicus.

Cette zone Natura 2000 ne dispose pas de DOCOB.

La liste des espèces ayant justifié cette désignation sont récapitulés dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées.

- Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR4100199 « Massif de Saint Maurice et Bussang »

Ce site de faible superficie (686 ha) concerne les communes de Bussang, Fresse-sur-Moselle et Saint-Maurice-sur-Moselle. Il est distant de 7 km de la commune de Riervescemont. Les secteurs concernés sont également inclus dans la zone Natura 2000 Massif Vosgien présenté précédemment. Situé à l'extrémité méridionale des vosges, ce vaste espace montagneux est composé de vallons encaissés et de versants forestiers. Le socle est granitique. Le relief des Vosges et la roche sensible à l'érosion a permis la formation de chaumes de forêts d'éboulis et de ravin. Il s’agit d’un superbe massif forestier montagnard constitué de hetraies d'altitude, de hêtraies- sapinières en complexe avec des forêts de ravin à érables et tilleuls, des éboulis, des tourbières, des mégaphorbiaies. La présence occasionnelle du Lynx y est identifiée.

Vulnérabilité : Des mesures de gestion forestière sont appliquées sur les secteurs sensibles. Peu de problèmes en forêt si la régénération naturelle peut être maintenue.

Ce site ne dispose d’aucun DOCOB.

La liste des habitats naturels est récapitulée dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées.

- Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR4202002 « Vosges du Sud »

Ce site se localise en limite communale Nord-Ouest de Riervescemont. Il s’étend sur une surface globale de 5106 ha répartis sur 14 communes. Ce site inscrit à l'inventaire des zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), accueille des populations de Grand Tétras et de Gélinotte des bois.

Les Vosges du Sud, montagnes granitiques et volcano-sédimentaires de moyenne altitude, de climat subocéanique, abritent une multitude d'habitats naturels remarquablement bien conservés. Les forêts, qui montrent un fort degré de naturalité, sont composées pour l'essentiel de Hêtraies- Sapinières et de hêtraies d'altitude. Les Erablaies d'éboulis constituent les autres habitats forestiers de grand intérêt patrimonial. Les landes, qui résultent de pratiques agropastorales séculaires, recouvrent la plupart des crêtes. Elles accueillent de nombreuses espèces animales et végétales dont certaines endémiques. Huit espèces d'intérêt européen ont été repérées sur le site : la lamproie de Planer, le chabot, murin à oreilles échancrées, Murin de Bechstein, grand murin, Castor, lynx, bruchie des Vosges.

Vulnérabilité : Site très vulnérable souffrant de façon chronique du tourisme saisonnier. Les hautes-chaumes, très fragiles, sont particulièrement vulnérables au piétinement excessif (sentiers de randonnées très fréquentés, aires de décollage des parapentistes...) ou aux passages

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 71

de véhicules motorisés (développement des activités de quads, motos vertes, 4*4...), qui vont jusqu'à provoquer la mise à nu du sol dans les secteurs les plus fréquentés. L'intensification des pratiques agricoles, notamment par retournement, fertilisation, chaulage ou sur-pâturage est également très dommageable à ces milieux et provoque un appauvrissement et une banalisation de la flore des hautes-chaumes. A l'opposé, les chaumes et prairies montagnardes abandonnées ou mal entretenues s'enfrichent et évoluent vers des milieux forestiers. Concernant la gestion cynégétique et bien qu'il n'y ait pas de problèmes fondamentaux liés au gibier, il est important de pouvoir garantir un équilibre sylvo-cynégétique, en gérant de la façon la moins artificielle possible la faune sauvage chassable, notamment en limitant le nourrissage du gibier. En effet, ce type de pratique favorise sur certains secteurs, l'augmentation des populations de sangliers à des altitudes plus élevées, voire même en bordure de chaumes.

Le site dispose d’un DOCOB, qui se compose d’un cahier commun, et de documents par secteurs précisant les plans d’action. La zone la plus proche de Riervescemont appartient au secteur « Ballon d’Alsace », dont les objectifs concernent les thématiques suivantes : gestion des chaumes et des prairies montagnardes, gestion des milieux forestiers, gestion cynégétique et gestion de la faune sauvage, gestion des activités touristiques et gestion ces complexes tourbeux.

Classification des fiches actions : - Gestion forestière : - Mise en place d’îlots de sénescence (Fiche action F1). - Favoriser les techniques alternatives d’exploitation (Fiche action F2). - Etalement de la régénération naturelle sur les forêts d’Oberbruck (Fiche action F14). - Acquisition de données complémentaires en forêt (Fiche action F4). - Favoriser le maintien d’arbres morts (Fiche action F5). - Gestion courante des forêts (Fiche action F6). - Maintien de la naturalité des forêts (Fiche action F7). - Restauration des forêts du secteur Ballon d’Alsace (Fiche action F15). - Non intervention (sauf aux abords des sentiers de randonnées). - Fiches actions concernant les forêts communales soumises au régime forestier. - Gestion des forêts sur éboulis (Fiche action F9). - Gestion des Hêtraies subalpines (Fiche action F10). - Gestion des Hêtraies-sapinières (Fiche action F11). - Gestion des forêts de l’Association Départementale du Tourisme (Fiche action 16) - Gestion des forêts privées de Sewen et Oberbruck (Fiche action F17) - Gestion des tourbières : - Réalisation du plan de gestion du site de Sewen (Fiche action T2). - Gestion des complexes tourbeux du secteur Ballon d’Alsace (Fiche action T3). - Tourisme, loisirs : - Amélioration de l’accueil et de l’information (Fiche action L1). - Maintien de zones de tranquillité (Fiche action L2). - Suivis écologiques, études : - Réalisation d’inventaires complémentaires sur les habitats d’intérêt communautaire prioritaires (Fiche action S1). - Etudes des potentialités écologiques des habitats (Fiche action S2). - Pédagogie, communication : - Réalisation d’un catalogue des habitats d’intérêt communautaire (Fiche action P1). - Réalisation d’un document de communication (Fiche action P2). - Evaluation : - Elaboration d’un protocole d’évaluation du document d’objectifs (Fiche action E1). - Animation et mise en œuvre du document d’objectifs (Fiche action E2).

La liste des habitats naturels est récapitulée dans des tableaux pages 73 et 74 regroupant l’ensemble des zones Natura 2000 concernées.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 72

Zones Natura 2000 FR430 135 0 FR4301346 FR4112003 FR 4211807 FR4202002 FR4100199 FR4 201810 FR4301348 FR43 01347 FR4312004 FR4312019 FR43012028 Massif Hautes- Vosges du Massif de Vallée de FR4312024 Forêts, landes et Réserve naturelle des Etangs et vallées du Plateau des vosgien Vosges Sud St Maurice la Doller Piémont marais des Ballons ballons comtois en territoire de Belfort mille étangs Haut-Rhin et Bussang Vosgien d’Alsace et Servance Franche-Comté

Habitats justifiant la désignation du site :

3130 Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec végétation. X X X 3140 Eaux oligomésotrophes calcaires à végétation benthique X 3150 Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l'Hydrocharition . X X X 3160 Lacs et mares dystrophes naturels X X 3260 Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation. X X X X X X 3270 Rivières avec berges vaseuses avec végétation du Chenopodion rubri et du Bidention X X 4030 Landes sèches européennes X X X X 6210 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaire X X 6230* Formations herbeuses à Nardus , riches en espèces, sur substrats siliceux des zones X X X X X X montagnardes (et des zones submontagnardes de l’Europe continentale). 6410 Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux. X X X X X 6430 Mégaphorbiaies hygrophiles d’ourlets planitiaires et des étages montagnards à alpin. X X X X X X X 6510 Prairies maigres de fauche de basse altitude X X X X X 6520 Prairies de fauche de montagne X X X X 7110* Tourbières hautes actives X X X X 7120 Tourbières hautes dégradées encore susceptibles de régénération naturelle X X 7140 Tourbières de transition et tremblantes X X X 7150 Dépressions sur substrats tourbeux du Rhynchosporion X X 8110 Eboulis siliceux de l’étage montagnard à nival X X 8150 Eboulis médio-européens siliceux des régions hautes X X 8220 Pentes rocheuses siliceuses avec végétation chasmophytique X X X X X 8230 Roches siliceuses avec végétation pionnière X 9110 Hêtraies du Luzulo-Fagetum X X X X X X 9130 Hêtraies du Asperulo-Fagetum. X X X X X 9140 Hêtraies subalpines médio-européennes à Acer et Rumex arifolius X X X X 9160 Chênaies pédonculées ou chênaies-charmaies subatlantiques et médio-européennes X X X X du Carpinion betuli 9180* Forêts de pentes, éboulis ou ravins. X X X X X X 9190 Vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur. X X 9410 Hêtraies subalpines médio-européennes X 91D0* Tourbières boisées X X X 91E0* Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior. X X X X X X 91F0 Forêts mixtes à Quercus robur, Ulmus laevis, Fraxinus excelsior et Fraxinus X angustifolia , riveraines des grands fleuves

Espèces faune-flore justifiant la désignation du site :

Mammifères : 1303 Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) X 1304 Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) X 1305 Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) X 1321 Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) X X X X x 1323 Vespertilion de Bechstein (Myotis bechsteini) X X X 1324 Grand Murin (Myotis myotis) X X X X X 1324 Castor d’Europe ( Castor fiber ) X X 1352 Loup (Canis lupus) X 1361 Lynx boréal (Lynx lynx) X X X X X Amphibiens et reptiles : 1166 Triton crêté (Triturus crisatus) X X X X 1193 Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) X X Poissons : 1096 Lamproie de Planer ( Lampetra planeri) X X X X X X 6147 Blageon (Telestes soufia) X X 1145 Loche d’étang (Misgurnus fossilis) X X 1163 Chabot (Cottus gobio) X X X X X X 5339 Bouvière ( Rhodeus amarus ) X

* : habitats prioritaires

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 73

…/… FR4301350 FR4312019 FR4301346 FR4112003 FR4211807 FR4202002 FR4100199 FR4201810 FR4301348 FR4301347 FR4312004 Etangs et vallées du FR43012028 Massif Hautes- Vosges du Massif de St Vallée de la FR4312024 Forêts, landes et marais Réserve naturelle Zones Natura 2000 territoire de Belfort Plateau des vosgien Vosges Sud Maurice et Doller Piémont des Ballons d’Alsace et des ballons comtois mille étangs Haut-Rhin Bussang Vosgien Servance en Franche-Comté Invertébrés : 1041 Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) X 1042 Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis) X 1044 Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) X X 1052 Damier du Frêne (Hypodryas maturna) X 1060 Cuivré des marais (Lycaena dispar) X X 1065 Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) X X X X 1087 Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) X 1092 Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) X X X 4038 Cuivré de la bistorte (Lycana helle) X 6199 Ecaille chinée (Euplagia quadripunctaria) X Oiseaux : A004 Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) X A023 Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) X A026 Aigrette garzette (Egretta garzetta) X A027 Grande Aigrette (Ardea alba) X A029 Héron pourpré ( Ardea purpurea) X A031 Cigogne blanche (Ciconia ciconia) X A038 Cygne chanteur (Cygnus cygnus) X A052 Sarcelle d’hiver (Anas crecca) X A061 Fuligule morillon (Aythya fuligula) X A072 Bondrée apivore (Pernis apivorus) X X X X X A073 Milan noir (Milvus migrans) X X X A074 Milan royal (Milvus milvus) X X X A075 Pyrargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) X A081 Busard des roseaux (Circus aeruginosus) X A082 Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) X A094 Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) X A103 Faucon pèlerin (Falco peregrinus) X X X X X X A104 Gélinotte des bois (Bonasa bonasia) X X X A108 Grand Tétras (Tetrao urogallus) X X X A119 Marouette ponctuée (Porzana porzana) X A123 Poule d’eau (Gallinula chloropus) X A125 Foulque macroule (Fulica atra) X A127 Grue cendrée (Grus grus) X A151 Chevalier combattant (Calidris pugnax) X A155 Bécasse des bois (Scolopax rusticola) X A160 Courlis cendré (Numenius arquata) X A166 Chevalier sylvain (Tringa glareola) X A193 Sterne pierregarin (Sterna irundo) X A215 Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) X A217 Chouette chevêchette, Chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum) X X X A223 Chouette de Tengmalm (Aegollus funereus) X X X X A229 Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) X X X A234 Pic cendré (Picus canus) X X X X X A236 Pic noir (Dryocopus martius) X X X X X X A238 Pic mar (Dendrocopos medius) X X X X A246 Alouette Lulu (Lullula arborea) X A338 Pie grièche écorcheur (Lanius collurio) X X X X X Plantes : 1381 Dicrane verte (dicranum viride) X X 1385 Bruchie des Vosges (Bruchia vogesiaca) X X X 1386 Buxbaumie verte (Buxbaumia viridis) X 1421 Trichomanes remarquable (Trichomanes speciosum) X X 1428 Marsilée à quatre feuilles ( Marsilea quadrifolia) X X 1831 Fluteau nageant (Luronium natans) X

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 74

4.3. ÉVALUATION DES INCIDENCES

Une incidence est identifiée si le projet étudié a un effet néfaste sur au moins un habitat ou une espèce ayant conduit à la définition des sites Natura 2000 concernés. Pour les espèces, l’incidence est avérée si la population affectée par le projet est celle concernée par les objectifs de conservation des sites Natura 2000 en question. Ainsi, pour la majorité des espèces, celles-ci ayant une capacité de déplacement limitée, la distance entre le projet et le site Natura 2000 est le premier critère à prendre en compte pour l’évaluation des incidences.

‹ Incidences sur les habitats

Seuls les habitats de la zone Natura 2000 "Piémont vosgien" qui couvrent la majeure partie du ban communal sont directement concernés. Ils sont cartographiés en page suivante. Une seconde cartographie permet de comparer certains des habitats Natura 2000 par rapport aux différentes zones de la réglementation des boisements : pour faciliter la lecture de cette carte, seuls les habitats forestiers d’intérêt communautaire prioritaire, et les habitats forestiers concernés par la réglementation des boisements ont été affichés. Pour les habitats de milieux ouverts, leur figuration sur cette carte n’était pas nécessaire à l’analyse des incidences ci-dessous.

Les habitats d’intérêt communautaire correspondant aux milieux ouverts (6230*Formations herbeuses à Nardus, 6410 Prairies à Molinia sur sols calcaires, 6430 Mégaphorbiaies hygrophiles, 6510 Prairies maigres de fauche de basse altitude et 6520 Prairies de fauche de montagne) sont toutes classées en zone de boisement interdit. Les habitats correspondant au réseau hydrographique (3130 Eaux stagnantes, oligotrophes à mésoptrophes et 3260 Rivières des étages planitiaires à montagnard), non représentés sur la cartographie suivante, sont également classés en zone de boisement interdit.

Ce classement exclut tout semis ou plantation d’essences forestières sur les secteurs concernés. Un tel classement permet de maintenir les habitats concernés dans leur état actuel et permet d’y laisser le développement naturel des essences boisées qui peuvent s’y développer, telles que les ripisylves des cours d’eau et végétations riveraines des étangs et mares. Dans ce contexte, la règlementation des boisements participe à la préservation de l’ensemble de ces habitats ouverts.

On notera que deux habitats de la zone Natura 2000 Piémont vosgien ne sont pas représentés sur la commune : 7150 Dépressions sur substrats tourbeux et 9160 Chênaies pédonculées ou chênaies-charmaies. Elles ne sont donc pas impactées par la réglementation des boisements.

Concernant les habitats d’intérêt communautaire forestiers et liés aux pentes et éboulis, les habitats 8150 Eboulis médio-européens siliceux, 9140 Hêtraies subalpines médio-européennes et 9180*Forêts de pentes, éboulis et ravins sont présents sur le ban communal mais exclus des zones réglementées. Aussi, la pérennité de ces boisements n’est pas mise en cause par le présent projet de réglementation des boisements.

La formation 9110 Hêtraies du Luzulo-fagetum est concernée en différents secteurs par la réglementation des boisements : - Sur les zones où elle est classée en zone de boisement libre, le risque de disparition de cet habitat reste inchangé par rapport à la situation actuelle.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 75

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 76

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 77

- Sur le secteur où cet habitat se trouve en zone de boisement réglementé (partie apicale de la vallée de la Rosemontoise ainsi qu’en partie centrale du parcours), son maintien dépendra de l’accord du Conseil départemental sur les demandes de plantations/semis. Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental donnerait son accord pour une nouvelle plantation/semis sur l’une ou l’autre des parcelles déjà boisées, le Département pourra contrôler que les plantations envisagées soient compatibles avec le maintien de l’habitat. Dans ce contexte, il n’y aurait aucun changement par rapport à la situation actuelle. Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental ferait opposition à une demande de semis ou de plantation suite à une coupe des boisements existants, la règlementation aurait pour conséquence l’ouverture de nouvelles parcelles. Dans ce cas, la réglementation aurait pour incidence indirecte la disparition de cet habitat (sur une surface potentielle maximale de 6,6 ha soit 0,3 % de la couverture de cet habitat sur la zone Natura 2000). Compte tenu de la proportion de l’habitat concerné par un potentiel risque de disparition et de sa forte représentation sur la zone Natura 2000, on estimera que l’incidence des zones réglementées de la réglementation sur les hêtraies du Luzulo-fagetum n’est pas significative. - Sur les secteurs où cet habitat se trouve localisé en zone de boisement interdit, la disparition de cet habitat ne se fera qu’au gré des volontés des propriétaires des parcelles d’exploiter ces bois. Ce risque de suppression concerne une superficie de 2,74 ha soit 0,1 % de l’habitat sur la zone Natura 2000 du Piémont vosgien. Comme pour les secteurs situés en zone de boisement réglementé, on estimera que l’incidence des zones de boisement interdit sur les hêtraies du Luzulo-fagetum n’est pas significative.

La formation 9130 Hêtraies de l’Asperulo-fagetum est concernée en différents secteurs par la réglementation des boisements : - Sur les zones où elle est classée en zone de boisement libre, le risque de disparition de cet habitat reste inchangé par rapport à la situation actuelle. - Sur les secteurs où cet habitat se trouve en zone de boisement réglementé (en plusieurs endroits la vallée de la Rosemontoise), son maintien dépendra de l’accord du Conseil départemental sur les demandes de plantations/semis. Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental donnerait son accord pour une nouvelle plantation/semis sur l’une ou l’autre des parcelles déjà boisées, le Département pourra contrôler que les plantations envisagées soient compatibles avec le maintien de l’habitat. Dans ce contexte, il n’y aurait aucun changement par rapport à la situation actuelle. Dans l’hypothèse où le Conseil Départemental ferait opposition à une demande de semis ou de plantation suite à une coupe des boisements existants, la règlementation aurait pour conséquence l’ouverture de nouvelles parcelles. Dans ce cas, la réglementation aurait pour incidence indirecte la disparition de cet habitat (sur une surface potentielle maximale de 15,4 ha soit 2 % de la couverture de cet habitat sur la zone Natura 2000). Compte tenu de la proportion de l’habitat concerné par un potentiel risque de disparition et de sa forte représentation sur la zone Natura 2000, on estimera que l’incidence des zones réglementées de la réglementation des boisements sur les hêtraies de l’Asperulo-fagetum n’est pas significative, d’autant plus que ce cas de figure (surface maximale déboisée) est très peu probable, l’exploitation des bois se faisant à l’initiative des différents propriétaires privés. - Sur les secteurs où cet habitat se trouve localisé en zone de boisement interdit, la disparition de cet habitat ne se fera qu’au gré des volontés des propriétaires des parcelles d’exploiter ces bois. Ce risque de suppression et de non renouvellement ne concerne que des lisières dans la vallée de la Rosemontoise (pour une superficie cumulée de 4 ha) et une parcelle de clairière de 1,3 ha en partie apicale de la Rosemontoise, qui n’est déjà plus boisée (donc non comptabilisée) soit 0,5 % de l’habitat sur la zone Natura 2000 du Piémont vosgien. Comme pour les secteurs situés en zone de boisement réglementé, on estimera que l’incidence des zones de boisement interdit sur les hêtraies de l’Asperulo-fagetum n’est pas significative.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 78

L’habitat 91E0 (aulnaie-frênaie – habitat d’intérêt communautaire prioritaire) n’est concerné par la zone de boisement interdit que très ponctuellement en bordure de la Goutte du Four (dernier affluent de la Rosemontoise sur le ban communal). Dans ce cas, la ripisylve appartenant à l’aulnaie-frênaie concernée par ce zonage est protégée de toute plantation d’essences forestières. La régénération naturelle des essences qui composent la ripisylve, de même que des plantations de renforcement (composées des mêmes essences que celles observées à l’endroit concerné) y sont possibles. Ce classement ne menace donc pas le maintien de cet habitat. L’extrémité Ouest de la vallée de la Rosemontoise, concernée par l’aulnaie frênaie, en bordure de la RD 24 (surface de 0,09 ha), est classée en zone de boisement réglementé. Il en est de même pour un petit secteur du vallon de la Louvière à l’extrémité Sud-Ouest du ban communal (0.0,38 ha). Cette zone étant soumise à accord du Conseil Départemental, ce dernier, afin de ne pas générer d’incidences significatives, pourra autoriser le reboisement sous réserve que les espèces forestières choisies appartiennent à l’aulnaie-frênaie, ou le refuser en exigeant toutefois le maintien de l’aulnaie frênaie sur une bande de 10 m le long du cours d’eau. Ainsi, les zones de boisement réglementé seront sans incidences significatives sur cet habitat. Ailleurs, l’aulnaie frênaie est classée en zone de boisement libre. En zone de boisement libre, aucune contrainte particulière ne pèse sur la parcelle concernée. Par conséquent, l’aulnaie-frênaie peut à l’issue de l’exploitation des bois existants (s’ils sont exploités) être remplacée par la plantation d’essences ne correspondant pas à nécessairement à cet habitat. Ce cas de figure pourrait conduire à la disparition de l’aulnaie frênaie sur les secteurs concernés. Toutefois, les zones concernées sont caractérisées par un boisement établi depuis des décennies, issu de régénération naturelle. Ces secteurs, aux contraintes d’accès, de relief, voire d’humidité sont en réalité peu exploités, d’où leur bon état de conservation. Par ailleurs, ils font plutôt l’objet d’une exploitation progressive des arbres arrivés à maturité en profitant de la régénération naturelle pour renouveler le boisement. Dans ces conditions, le classement en zone de boisement libre n’accroit pas le risque de disparition de l’habitat par rapport à la situation actuelle (déjà en zone de boisement libre). Par ailleurs, l’évolution des boisements analysée par photo aérienne sur les 4 dernières décennies démontre que seules de grandes parcelles aisément desservies faisant l’objet de Plans Simples de Gestion (PSG) ont fait l’objet de coupes à blanc et principalement de plantations de résineux. Les fonds de vallons occupés par l’aulnaie frênaie et concernés par la réglementation des boisements appartiennent à de multiples petits propriétaires (en particulier au niveau du vallon de la Louvière) et ne sont inclus dans aucun PSG. Cet état est également favorable à la préservation de l’habitat.

Les habitats des autres zones Natura 2000 sont sur des bassins versants différents. Par conséquent d’éventuels impacts de la règlementation des boisements sur la qualité des eaux de surface ne seraient pas de nature à avoir des incidences sur les habitats de ces zones Natura 2000.

ÙÙÙ La future règlementation des boisements n’est pas en mesure de générer des incidences négatives sur les habitats des zones Natura 2000 analysées.

‹ Incidences sur les espèces

La règlementation des boisements n’est pas de nature à générer en elle-même d’incidences directes sur les espèces. Par contre, de façon indirecte, peuvent être affectées par la règlementation des boisements les espèces dont les habitats pourraient être perturbés par l’application de cette dernière.

Les massifs boisés classés en boisement libre ainsi que les zones de boisement interdit non boisées couvrant le reste du territoire (mais n’interdisant pas l’exploitation et le renouvellement des vergers, des ripisylves et du réseau bocager) ne subiront pas de modification de leur surface du fait de la règlementation.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 79

Dans ces conditions, la situation reste inchangée par rapport à la situation actuelle et aucune incidence de ces zones de boisement libre et de boisement interdit n’est à déplorer sur les espèces identifiées pour le classement des zones Natura 2000.

Seules les zones de boisement réglementé (cf. carte page 77) et des parcelles déjà boisées classées en zone de boisement interdit (extraits ci-dessous) sont susceptibles de porter atteinte à certaines espèces de façon indirecte, par la disparition de leur habitat. L’analyse des incidences ci-dessous se concentrera donc sur ces secteurs.

Partie aval de la vallée de la Rosemontoise vallon de la Goutte de la Petite Milandre

Partie centrale de la vallée de la Rosemontoise (très peu de boisements concernés)

Espèces à capacité de déplacement limitée :

Concernant les espèces à capacité de déplacement limité (insectes, amphibiens, reptiles, petits mammifères), seules celles (faune et flore) du site Natura 2000 "Piémont vosgien" peuvent fréquenter la commune de Riervescemont, et en particulier les zones évoquées ci-avant.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 80

Ces espèces sont listées ci-dessous :

Présence Habitat privilégié et/ou terrain potentielle dans Groupe Espèce de chasse les parcelles concernées Ecrevisse à pieds Cours d’eau blancs oui Insectes et invertébrés Damier de la succise Zones humides non boisées non Lamproie de Planer Rivière oui Loche d’étang Etang, mares, mortes, Poissons oui rivières à cours lent Chabot commun Rivière et lac oui Remarque : l’avifaune répertoriée dans la Directive Oiseaux, ainsi que les chauves-souris et le Lynx sont analysés dans le chapitre sur les espèces à capacité de déplacement importante.

L’écrevisse à pieds blancs est tributaire de la bonne qualité des cours d’eau, et donc également de la préservation de sa ripisylve. Que cette dernière soit classée en zone de boisement réglementé ou en zone de boisement interdit, elle n’est pas menacée de suppression du fait de la réglementation des boisements, en raison de l’article 4 de son projet d’arrêté qui stipule que « Dans ces zones (interdites), et par dérogation aux dispositions du présent article, les semis, plantations et replantations entrepris dans le but de répondre aux exigences en matière d'environnement et de protection de la nature, ne sont pas strictement interdits, mais sont subordonnés à l'absence d'opposition du Président du Conseil Départemental, dans les conditions fixées aux articles 5, 7 et 9 du présent arrêté. ». Par conséquent, si la ripisylve devait être exploitée (ce qui n’est pas du ressort de la réglementation des boisements), son renouvellement même en zone de boisement interdit serait possible. Cette règle s’applique également au reste du réseau bocager, et donc aux boisements de rive qui bordent les quelques mares et étangs de la commune. Par ailleurs, la régénération naturelle des essences qui les composent n’est pas réglementée. La ripisylve n’est donc pas menacée de disparition. Aussi, les poissons de rivière comme d’étangs ne sont pas, même de façon indirecte, en mesure de subir d’incidences négatives liées à réglementation des boisements.

ÏÏÏ La nouvelle règlementation des boisements n’engendre aucune incidence négative sur les espèces à faible capacité de déplacement.

Espèces à capacité de déplacement importante :

Concernant les espèces à capacité de déplacement importante, différentes espèces d’oiseaux et de mammifères sont susceptibles de fréquenter le territoire de Riervescemont. Sont alors concernées toutes les zones Natura 2000 précédemment répertoriées.

Mammifères :

Les mammifères concernés et leurs habitats de prédilection sont indiqués dans le tableau ci-après.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 81

Habitats Terrain de Chasse / Gîtes d’été Gîtes d’hiver Espèces nourrissage Cavités naturelles (grottes) Vespertilion à oreilles Combles, greniers, églises, ou artificielles (galeries et Forêts, bocages, jardins et échancrées forts militaires puits de mines, caves, parcs tunnels, viaducs). Paysages diversifiés et Grand Rhinolophe Greniers et clochers Grottes et galeries semi-ouverts Mosaïque d’espaces : bois, Grottes, galeries de mines ou forêt, parcs, jardins, Petit Rhinolophe Greniers, grottes, galeries caves champs cultivés et prairies, eau Rhinolophe euryale Greniers et grottes Grottes Bocage, zones diversifiées Vespertillon de Vieilles forêts de feuillus et Cavités arboricoles Bechstein clairières Greniers chauds, clochers, Paysages ouverts et Grand Murin Grottes, mines, caves grottes légèrement boisés Castor d’Europe Rivière berges Loup Forêts Forêts, prairies, landes Lynx boréal Forêts Forêts

Sur la commune, le Vespertilion de Berchstein est le seul mammifère de la liste à avoir été recensé. Bien que sur la commune, aucune autre de ces espèces n’est recensée ni par l’INPN, ni sur la plateforme Sigogne, ni par la LPO, leur fréquentation des boisements de la commune est possible. Par ailleurs, d’autres espèces de chiroptères (non listées ici) sont recensées à Riervescemont.

En zone de boisement interdit, la réglementation des boisements n’est pas préjudiciable au maintien du réseau bocager (cf. page précédente), elle ne porte donc pas atteinte aux zones de nourrissage/chasse de la plupart des chiroptères.

Les zones de boisement réglementé peuvent potentiellement être fréquentées par l’un ou l’autre des mammifères présentés ci-avant. Compte tenu de de l’étendue des grands massifs boisés (non concernés par la réglementation des boisements), l’impact sur ces espèces (en termes de disparition d’habitat) n’est pas significatif : la commune de Riervescemont est boisée à 89% (763 ha) et ces zones représentent 35,64 ha (soit 4,7% des boisements). Cette proportion est moindre encore si on rapporte la surface concernée à l’ensemble de la couverture boisée sur secteur (les massifs boisés s’étendent très largement sur les communes voisines). Il faut également préciser que le non remplacement des boisements ne se fera pas sur l’ensemble des zones réglementées en même temps, les propriétaires des parcelles concernés étant différents et n’exploitant pas leurs parcelles simultanément.

Avifaune : Les espèces d’oiseaux des zones Natura 2000 également observées sur le territoire de Riervescemont sont notamment : la Bondrée apivore, le Milan noir, la grue cendrée, le Foulque macroule, la Bécasse des bois, les Pics noir, mar et cendré, et la Pie grièche écorcheur. De nombreuses autres espèces recensées sur la zone Natura 2000 Piémont vosgien ou sur les sites voisins peuvent potentiellement fréquenter la zone.

De nombreux habitats du territoire constituent des domaines de chasse ou zones de nidification pour une ou l’autre des espèces d’oiseaux concernées. Il est donc fort probable que certaines fréquentent les zones de boisement interdit en tant que territoire de chasse lorsqu’elles sont non boisées, voire de nidification lorsqu’elles sont boisées.

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Pour les chiroptères comme pour l’avifaune cités ci-dessus, l ’exploitation des parcelles de bois (et donc la suppression des arbres) n’est pas de la responsabilité de la règlementation des boisements, mais des propriétaires de ces parcelles.

De fait, pour ces parcelles, c’est en premier lieu la suppression des bois par les propriétaires (indépendamment de la règlementation des boisements) qui est susceptible de perturber les espèces qui fréquentent ces lieux, lors de l’exploitation desdites parcelles. Le non renouvellement de ces boisements classés en zone de boisement interdit rend permanents les éventuels impacts du déboisement. Il en est de même en zone réglementée, si un refus de plantation ou de semis à l’issue de l’exploitation forestière d’une parcelle est prononcé par le Conseil Départemental. Il est probable que les différents bois localisés en zone de boisement interdit ou en zone réglementée ne fassent pas l’objet d’une exploitation simultanée. Dans ces conditions, on peut supposer que la faune a la capacité de se reporter sur les boisements voisins progressivement. En conséquence, le risque de perte d’habitats forestiers en zone de boisement interdit ou réglementé pouvant avoir une incidence sur les espèces des zones Natura 2000 reste non significatif.

ÏÏÏ La nouvelle réglementation des boisements n’engendrera aucune incidence négative significative sur les espèces à capacité de déplacement importante.

4.4. CONCLUSION

Aucune incidence notable du projet de réglementation des boisements n’a été identifiée vis- à-vis des objectifs de conservation des sites Natura 2000 présents dans un rayon de 15 km. La mise en œuvre de la réglementation des boisements ne nécessite donc pas d’étude plus approfondie au titre de Natura 2000.

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VOLET 5 : EFFETS CUMULES AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS

Ce volet présente une analyse des effets cumulés du projet de règlementation des boisements avec d'autres projets connus.

Ces projets sont ceux qui, lors du dépôt de la présente étude : - ont fait l'objet d'un document d'incidences au titre de l'article R. 214-6 du Code de l’Environnement et d'une enquête publique ; - ont fait l'objet d'une étude d'impact au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité administrative de l'Etat compétente en matière d'environnement a été rendu public. Sont exclus les projets ayant fait l'objet d'un arrêté au titre des articles R. 214-6 à R. 214-31 mentionnant un délai et devenu caduc, ceux dont la décision d'autorisation, d'approbation ou d'exécution est devenue caduque, dont l'enquête publique n'est plus valable ainsi que ceux qui ont été officiellement abandonnés par le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage ;

L'avis de l'autorité environnementale est demandé depuis mai 2009, les projets antérieurs ne sont donc pas soumis à l'analyse des effets cumulés.

Pour le recensement de ces projets, le bureau a consulté : - le site internet du Ministère de l'Environnement, de l’Energie et de la Mer ; - la DREAL de Franche-Comté ; - la préfecture du Territoire de Belfort ; - le Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable ;

Compte tenu du projet, la recherche a porté sur : - la commune de Riervescemont; - les communes limitrophes : Sewen et Dolleren au Nord (département du Haut-Rhin), Lamadeline-Val-des-Anges à l’Est, Vescemont au Sud-Ouest et Lepuix à l’Ouest.

Aucun projet, plan ou programme n’a été recensé sur ces communes.

Le PLUi de la Communauté de Communes des Vosges du Sud est en cours d’élaboration. Toutefois, son stade d’avancement n’est pas suffisant pour pouvoir faire une analyse des effets cumulés avec la présente réglementation des boisements.

ÏÏÏ Aucun effet cumulé de la réglementation des boisements de Riervescemont avec un autre projet n’est à déplorer.

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VOLET 6 : COMPATIBILITE AVEC LES PLANS, SCHEMAS ET PROGRAMMES CONCERNANT LA COMMUNE

6.1. COMPATIBILITÉ AVEC LE DOCUMENT D’URBANISME

Un PLUi est en cours d’élaboration au niveau de la Communauté de communes des Vosges du Sud. En attendant son approbation, la commune se trouve sans document d’urbanisme exécutoire. Le développement de l’urbanisation est alors encadré par le RNU (Règlement National d’Urbanisme).

L’ensemble de l’enveloppe urbaine est située en zone de boisement interdit. Toutefois, les plantations de vergers, plants d’ornement ou d’éléments de réseau bocager y sont autorisés. Ces Les restrictions de la zone de boisements interdits n’est pas contraire au RNU et ne fait pas obstacle à son application.

ÏÏÏ La règlementation des boisements est donc compatible avec le RNU.

6.2. COMPATIBILITÉ AVEC LES SDAGE 11 ET SAGE 12 ET CONTRAT DE RIVIERE

La commune est concernée par le SAGE 13 de l’Allan en cours d’élaboration. Le territoire d’application du SAGE Allan est situé en tête de bassin Rhône-Méditerranée-Corse. D’une superficie d’environ 870 km², il est réparti sur 3 départements : le Territoire de Belfort, le Doubs et la Haute-Saône. La nécessité de mettre en place ce SAGE a été motivée suite aux constatations suivantes : - la présence d’un territoire densément peuplé sujet à des problèmes d’approvisionnement en eau pour les populations à la fois sur le plan qualitatif que quantitatif ; - la forte pression anthropique et la présence de zones d’activités importantes altérant le fonctionnement dynamique des rivières ; - le couplage d’une multitude de pressions (prélèvements d’eau trop importants vis-à-vis de la ressource disponible, pollutions toxiques, dégradations morphologiques) qui limitent l’atteinte du bon état écologique des masses d’eau pour l’échéance 2015. Actuellement, ce SAGE est en cours d’élaboration. L'arrêté de périmètre a été signé le 19 septembre 2012. L'état des lieux et le diagnostic du SAGE ont été validés en juillet 2013. Le scénario tendanciel du SAGE Allan a été validé en septembre 2014. Le 26 janvier 2015, la CLE a adopté les orientations stratégiques du SAGE à l'unanimité. Le SAGE Allan aura pour objectifs : - Amélioration de la gestion quantitative de la ressource en eau - Sécuriser l’alimentation en eau potable et concilier les différents usages de l’eau - Valoriser les ressources actuellement mobilisées et les pratiques économes en eau - Faire coïncider durablement besoins et ressources - Amélioration de la qualité de l’eau - Réduire les pollutions diffuses - Réduire les pollutions ponctuelles - Améliorer les connaissances et identifier les pollutions - Restauration des fonctionnalités des milieux aquatiques et humides

11 Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux 12 Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux 13 Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux

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- Préserver et restaurer les cours d’eau, en particulier en matière de morphologie et de continuité - Préserver et restaurer les milieux aquatiques et humides - Prévention et gestion des risques inondation - Réduire la vulnérabilité en adaptant l’aménagement du territoire au risque inondation - Réduire les effets de l’aléa sur le territoire

La commune appartient au bassin Rhône-Méditerranée, territoire « Bourbeuse ». Elle est donc soumise aux orientations du SDAGE 2016-2021 qui s'applique à ce périmètre. Ce document est opposable à l’administration uniquement.

Le SDAGE 2016-2021 comprend 9 orientations fondamentales. Celles-ci reprennent les 8 orientations fondamentales du SDAGE 2010-2015 qui ont été actualisées et incluent une nouvelle orientation fondamentale, l’orientation fondamentale n° zéro « s’adapter aux effets du changement climatique » (cf. page 23).

Il est rappelé qu’une des clefs de la réussite de la politique de l’eau consiste en l’application de la règlementation existante. En effet, le SDAGE ne se substitue pas à la règlementation qu’il ne peut modifier. Il est en revanche fondé à préciser les modalités d’application des textes existants dans le cadre des dispositions associées à ses orientations fondamentales.

Les orientations fondamentales sont ensuite déclinées en plusieurs dispositions et les dispositions sont ensuite traduites en un programme de mesures.

Dans le cadre du SDAGE 2016, le territoire est concerné par les masses d'eau suivantes :

Dans le cadre du SDAGE 2016, le territoire est concerné par les masses d'eau suivantes :

- FRDG618 : "Socle vosgien – bassin versant Saône Doubs " : Entité hydrogéologique (ressource en eau souterraine) Mesure prévue : MIA0602 : Réaliser une opération de restauration d'une zone humide

- FRDR629 : "La Rosemontoise" : Mesure prévue : MIA0401 : Réduire l'impact d'un plan d'eau sur les eaux superficielles ou souterraines

La commune de Riervecemont n’est concernée par aucun Contrat de Milieux/Contrat de rivière.

La règlementation des boisements n’est pas de nature à interférer avec les actions programmées. Par ailleurs, quelle que soit la zone de la règlementation des boisements concernée par ces actions, cette dernière ne remet pas en cause la pérennité des ripisylves puisque même en zone de boisement interdit, les semis, plantations ou replantations d’éléments présentant des fonctions environnementales (ce qui est le cas des ripisylves) sont autorisées (soumises à l’accord du Département). D’autre part, pour l’ensemble des zones, les semis et plantations seront interdits à moins de 6 mètres de la berge des cours d’eau et des plans d’eau. Les ripisylves peuvent ainsi naturellement se développer en bordure des cours d’eau. La situation future sera inchangée par rapport à la situation actuelle.

ÏÏÏ Dans ce contexte, la règlementation des boisements est compatible avec les orientations du SDAGE et du futur SAGE de l’Allan, et ne perturbe pas la mise en œuvre des actions du SDAGE.

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6.3. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL D’AMÉNAGEMENT

Les objectifs du Schéma régional d’aménagement (aout 2005-avril 2006, ONF) intègrent, outre les orientations régionales forestières (ORF), les prescriptions des autres documents cadres qui ont été officialisés depuis la diffusion des ORF : les Orientations Régionales de Gestion et de conservation de la Faune sauvage et de ses Habitats (ORGFH), le Profil Environnemental Régional et le Schéma des services collectifs des espaces naturels et ruraux.

Synthèse des ORF :

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Synthèse des ORGFH :

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Enjeux du Profil Environnemental régional concernant les milieux forestiers :

Enjeu 1 : Milieux naturels, biodiversité et paysage Orientation 1.1 : Poursuivre et développer la protection et la gestion des espaces remarquables, tant paysagers qu’écologiques (réseau Natura 2000, …) Orientation 1.2 : Maintenir la diversité des zones de plaine en arrêtant la régression des prairies, bosquets et bocages Orientation 1.3 : Maîtriser la régression de la mosaïque des milieux (ouverts en particulier) dans les secteurs soumis à la déprise agricole

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 89

Orientation 1.4 : Maîtriser l’étalement urbain et le cloisonnement par les infrastructures (continuités écologiques, richesse paysagère) Orientation 1.5 : Renforcer la conciliation des usages et des fonctions des espaces forestiers . Poursuivre la prise en compte des fonctions écologiques et paysagères de la forêt, notamment via l’adaptation et la diversification des modes de traitement, le choix des essences adaptées aux stations, la certification de la gestion. . Développer un réseau de réserves en milieu forestier, préserver des zones de tranquillité pour la faune. . Organiser la fréquentation des massifs sommitaux et des sites boisés remarquables. . Renforcer la vocation d’aménité 14 et la gestion durable des massifs péri-urbains et éviter leur fragmentation progressive. . Maîtriser la pression des ongulés là où elle est excessive.

Enjeu 2 : Ressources en eau Orientation 2.3 : Préserver, voire restaurer les vallées alluviales, cours d’eau et zones humides (reconquête physique et écologique des cours d’eau et de leurs annexes hydrauliques)

Enjeu 3 : Risques d’inondations Orientation 3.1 : Gérer globalement les risques à l’échelle des bassins versants et reconquérir les zones inondables (préservation des prairies, forêts alluviales, ripisylves).

La règlementation n’est pas contraignante vis-à-vis des boisements constitués en raison de leur classement en zone de boisement libre. Par ailleurs, la pérennité des éléments de réseau bocager n’est pas menacée par la règlementation qui stipule dans l’article 4 de son arrêté que « Dans ces zones (interdites), et par dérogation aux dispositions du présent article, les semis, plantations et replantations entrepris dans le but de répondre aux exigences en matière d'environnement et de protection de la nature, ne sont pas strictement interdits, mais sont subordonnés à l'absence d'opposition du Président du Conseil Départemental, dans les conditions fixées aux articles 5, 7 et 9 du présent arrêté. Par ailleurs, les zones de boisement réglementé vont dans le sens de l’orientation 1.3 (Maîtriser la régression de la mosaïque des milieux (ouverts en particulier) dans les secteurs soumis à la déprise agricole) en permettant une potentielle réouverture (même modérée) de la vallée de la Rosemontoise et de ses affluents.

ÏÏÏ La règlementation des boisements est par conséquent compatible avec les objectifs du schéma régional d’aménagement, du Profil environnemental régional et également avec les ORF et les ORGFH.

6.4. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL DE GESTION SYLVICOLE (SRGS)

Le schéma régional de gestion sylvicole de Franche-Comté comporte 2 parties : un document général sur la Franche-Comté, qui constitue le SRGS proprement dit, consacré au contexte forestier de la région (chapitre 1) et à l'orientation de la gestion forestière (chapitre 2) ; et 12 "fascicules" concernant les différentes régions naturelles.

14 tout aspect de l'environnement appréciable et agréable pour l'humanité, dans un lieu ou site particulier

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Ne sont présentées ci-dessous les obligations légales et recommandations issues de ces fascicules avec lesquelles la règlementation des boisements pourrait interférer :

Riervescemont appartient à la région naturelle « Vosges cristallines » établit en 2006 par le CRPF.

Les orientations de ce fascicule sont f regroupées par thèmes :

1- Orientations de gestion des peuplements réguliers et irréguliers

- choisir ou favoriser les essences adaptées aux stations forestières ; privilégier autant que possible les mélanges d’essences - éviter d’investir inutilement sur les sols superficiels ou hydromorphes peu productifs - assurer un diagnostic global de sa forêt en y intégrant les éléments naturels (sol, faune, flore, milieux) et sociaux (paysage …) ; en tenir compte dans la gestion courante.

2- Orientations de gestion locale

- valoriser les grandes potentialités forestières des stations locales : mélange d'essences, régénération naturelle - développer une sylviculture dynamique en peuplements réguliers ou irréguliers, - pratiquer une sylviculture dynamique dans toutes les plantations résineuses - rajeunir les futaies vieillissantes ; - convertir ou transformer les peuplements inadaptés : taillis et taillis sous futaie pauvres à base de chêne, plantations résineuses abandonnées … - privilégier les traitements en futaie mélangée, la hêtraie sapinière étant parfaitement adaptée à cette zone au-dessus de 500 m - purger les peuplements des arbres mitraillés restants - ne pas vouloir boiser à tout prix des terrains qui ne se prêtent pas à la forêt (sols tourbeux, engorgés ou superficiels). De tels boisements risquent de mettre en péril des écosystèmes fragiles (étangs, tourbières ...) ou la valeur paysagère de certaines vallées étroites (fermeture)

3- Essences-objectifs conseillées par grand type de milieux

- le sapin pectiné, qui est l'essence reine des Vosges - le hêtre et l’érable sycomore sont parmi les essences les mieux adaptées à la région, sauf sur les stations hydromorphes ou celles où il y a un risque de sécheresse estivale - l'épicéa commun peut être une essence introduite, excepté sur les terrains hydromorphes ou séchards - le mélèze d'Europe peut donner de bons résultats, y compris sur les versants les plus chauds, si l'on se réfère aux connaissances actuelles - le douglas est adapté aux stations acides et non hydromorphes. Le chêne rouge également mais à des altitudes inférieures à 800 mètres (attention au risque d'envahissement) - dans les sols profonds et sur les versants à altitude modérée, dans les fonds de vallées (hormis les trous à gelées), il est intéressant de développer les feuillus précieux : érables sycomore et plane, frêne, voire merisier (ce dernier en dessous de 700 m) - près des cours d'eau, favoriser l’aulne, le frêne et l'érable sycomore - les chênes sessile ou pédonculé ne peuvent être valorisés que sur les sols les plus profonds, en altitude modérée ; ailleurs, ils ne peuvent jouer qu'un rôle d'accompagnement, car trop souvent gélifs sur stations acides

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4- Prévention des risques sanitaires

- respecter les dispositions réglementaires passagères concernant des interventions obligatoires par département (ex : "Arrêté Scolytes" transitoire) - n'utiliser que des produits phytosanitaires homologués, et respecter les doses prescrites et les règlements sanitaires départementaux - en cas de traitement phytosanitaire, respecter la réglementation sur l'eau, les zones humides et les périmètres de captage d'eau potable utiliser des essences adaptées aux stations (cf. Guides pour choix d’essences) - diversifier ses essences-objectifs et pratiquer une gestion dynamique

5- Amélioration des équilibres sylvo-cynégétiques

- respecter les seuils de surface si un propriétaire a l'intention de conserver ou de louer son droit de chasse - en cas de création d'enclos de chasse ou de parc d'élevage, respecter la réglementation correspondante - préférer la régénération naturelle à la plantation

6- Protection des secteurs sensibles pour l’eau, des sols et des risques naturels

- respecter les cours d'eau et leurs berges et les zones humides avoisinantes (dégradation ou pollution physique, produits nocifs aux poissons …).

Pour protéger les berges des cours d'eau, le propriétaire gagnera à : - assurer une gestion soignée des ripisylves, voire les réhabiliter - éviter les essences non stabilisatrices des berges à proximité immédiate de la rive (peupliers, résineux)

Pour une ripisylve relevant d’un contrat de rivière : - prendre contact avec le syndicat mixte du bassin versant - envisager la mise en œuvre des préconisations de gestion prévues dans le contrat de rivière (avec possibilité d’aides financières)

Pour préserver les sols de sa forêt, le propriétaire gagnera à : - établir un réseau de cloisonnements d'exploitation pour canaliser la pénétration des engins motorisés dans les peuplements - sur sols fragiles (limons, sols hydromorphes), n'utiliser d’engins lourds que pendant les périodes favorables : sol sec ou gelé - ne pas réaliser de décapage du sol - privilégier chaque fois que possible les méthodes de renouvellement sur régénération acquise - éviter les coupes rases de grande taille exposant le sol nu à l’érosion (tout particulièrement en secteurs de pente) ou provoquant une remontée du plan d'eau en milieu hydromorphe - face à un besoin de desserte, se renseigner auprès des organismes professionnels Si sa forêt est concernée par une zone de risques identifiée par un plan de prévention des risques naturels prévisibles : le propriétaire doit se conformer aux éventuelles préconisations de gestion forestière qui y seraient incluses ; s'informer à la DDT ou au Service de la Navigation.

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7- Protection de la biodiversité

- si sa forêt est concernée par une ZNIEFF ou une ZICO, réfléchir à prendre en compte dans sa gestion des mesures de sauvegarde des éléments remarquables qui y sont mentionnés - si sa forêt est concernée par un site Natura 2000, se tenir informé du dossier (délimitations du site, recommandations des Documents d’Objectifs …) et réfléchir à l'opportunité de s'engager sur ces recommandations de gestion (signature d'un contrat) - en particulier, si les forêts présentent des habitats à grand tétras et à gelinotte, préserver autant que possible les éléments fondamentaux à la survie de l’oiseau (espaces semi-ouverts, vieux arbres perchoirs …), et s’informer des dispositions reconnues par les groupes d’étude naturalises et forestiers - respecter et préserver les espèces et milieux remarquables, même hors statut de protection et hors ZNIEFF - limiter au strict nécessaire le développement de voies de desserte carrossables, les relayer par des pistes non carrossables, pour éviter les circulations sans rapport avec la gestion forestière et aggravant la pression sur les milieux - se tenir au courant de ces questions par des contacts réguliers avec ses partenaires forestiers ou avec la DREAL

8- Protection des fonctions sociales, culturelles, paysagères

Pour être en règle avec les obligations de protection du patrimoine naturel et des sites culturels remarquables, le propriétaire doit : - s’informer des différents types de protection réglementaire pouvant exister sur sa forêt : espaces naturels sensibles des départements, sites inscrits-classés, zones naturelles des Plans locaux d'urbanisme (PLU) ou zones ND des Plans d'occupation des sols (POS), espaces boisés classés, réglementation des boisements (ou arrêté préfectoral de substitution, comme dans le Doubs ou le Territoire de Belfort) - s’informer des formalités administratives (autorisation de travaux par la DREAL, la DDT …), des obligations ou des restrictions d’usage, de gestion ou de plantation liées aux protections qui le concerneraient

Pour répondre à l’esprit de protection du patrimoine remarquable, le propriétaire gagnera à : - préserver tout élément non protégé de patrimoine culturel ou à valeur collective présent dans la forêt, et dont il a connaissance, y compris les arbres remarquables - se tenir au courant de ces questions par des contacts réguliers avec ses partenaires forestiers ou avec la DREAL, la DRAC ou les Conseils Départementaux

Gestion des paysages Pour préserver la qualité paysagère des lieux, le propriétaire gagnera à : - avant toute action susceptible de générer un impact paysager, étudier la sensibilité visuelle du lieu, en recherchant aussi l'avis de non-forestiers maîtrisant la démarche paysagère - si une approche particulière s'impose, mettre en œuvre une méthode globale d'aménagement paysager en forêt pour respecter le caractère et les ambiances des lieux.

La règlementation des boisements a très peu d’interactions avec le SRGS. Toutefois, elle va dans le sens de ce dernier, notamment en établissement un classement qui interdit la possibilité de plantations ou semis d’essence forestière au niveau des zones humides non boisées, conformément au point 2- orientations de gestion locale : « ne pas vouloir reboiser à tout prix des terrains qui ne se prêtent pas à la forêt (sols tourbeux, engorgés ou superficiels) » Par ailleurs, les zones de boisement interdit et les zones de boisement réglementé en bordure de cours d’eau (et l’arrêté accompagnant le zonage) permettent une maitrise des essences

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replantées en bordure de cours d’eau, conformément à l’orientation 6 (protection des secteurs sensibles) : « éviter les essences non stabilisatrices des berges à proximité immédiate de la rive (peupliers, résineux) », et à l’orientation 3 (essences conseillées) : « près des cours d'eau, favoriser l’aulne, le frêne et l'érable sycomore ».

ÏÏÏ Le projet de règlementation des boisements est donc compatible avec les orientations du SRGS.

6.5. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DE GESTION CYNÉGÉTIQUE (SDGC)

Le SDGC a été élaboré par la fédération départementale des chasseurs et approuvé par arrêté préfectoral le 26 juin 2014. Il est opérationnel pour une durée de 6 ans.

Les orientations du SDGC sont les suivantes :

Le petit gibier Une mesure essentielle pour le petit gibier qui est en outre favorable à toute la faune en général, est d’améliorer la capacité d’accueil du milieu de plaine ; mais cela ne sera possible qu’avec la collaboration active des agriculteurs. La Fédération encouragera les Sociétés à poursuivre leurs efforts d’agrainage du petit gibier là où subsistent des populations susceptibles de se développer.

Le grand gibier - Pour toutes les espèces de grand gibier, maintenir l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. - Pour toutes les espèces de grand gibier, maintenir l’écriture d’une carte de prélèvement, à retourner au siège de F.D.C., comportant le poids de l’animal à 1kg près, sauf pour le chevreuil à 200g près. • Le sanglier - Maintenir et développer les modes de chasse de l’espèce et limiter les dégâts dans les cultures et prairies. - Moduler la durée de la période d’ouverture de la chasse au sanglier en fonction de l’évolution des dégâts - Obtenir la possibilité de chasser le sanglier dans les réserves, en cas de concentration sur ces zones, sans recourir aux battues administratives toujours mal vécues par les chasseurs locaux. • Le chevreuil - Maintenir un niveau de population qui soit adapté au plus près de l’équilibre agro-sylvo- cynégétique tout en permettant une chasse optimale. - Réaliser des comptages annuels dans différents secteurs du département, et développer des Indices Kilométriques à l’ensemble du département afin d’obtenir des indices de suivi de population dans les secteurs non suivis actuellement. - Poursuivre le suivi des 2 sites « équilibre faune-flore ». - Effectuer un suivi sanitaire et des analyses médicales sur certains animaux malades. - Maintenir et développer les modes de chasse. • Le cerf - Estimer au plus près les populations de cerf et leur aire de répartition, en liaison avec les partenaires forestiers, si besoin au moyen d’un protocole établi en commun accord. - Veiller à ce que le développement du cerf se fasse en respectant l’équilibre sylvo-cynégétique, tout en s’assurant de la maîtrise de l’évolution du cheptel. Préconiser le tir du cerf à l’arme rayée. • Le chamois Poursuivre et améliorer nos connaissances sur l’aire de répartition. - Préconiser le tir du chamois à l’arme rayée.

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- Effectuer des comptages réguliers de l’espèce pour mettre en place un plan de chasse adapté en vue d’un développement maîtrisé.

Le gibier d’eau • L’objectif est de pérenniser la pratique de la chasse au gibier d’eau dans le Territoire de Belfort. • Inciter les A.C.C.A. et Chasses Privées à disposer des paniers de ponte sur les plans d’eau de leur commune aux périodes sensibles (nidification et élevage des jeunes). • Maintenir le recensement hivernal sur les trois sites: étang du Malsaucy, la gravière de , l’étang Madame. • Déclenchement du Protocole Grand Froid lorsque les conditions climatiques sont réunies.

Les colombidés et les turdidés Objectif : Connaître l’évolution des effectifs des pigeons ramiers, grives et merles noirs fréquentant notre département durant les différentes saisons, et gérer au mieux ces espèces dans notre département.

La bécasse des bois Objectif : Développer nos connaissances sur l’espèce en collaboration avec le réseau de l’ONCFS - Protéger des dérangements excessifs les zones favorables à la nidification de l’espèce. - Participer aux campagnes de baguage dès que possible (actuellement, une seule équipe baguage est présente) et continuer à participer au réseau national bécasse afin d’affiner nos connaissances de l’espèce. - Gérer les milieux en collaboration avec les propriétaires forestiers et l’O.N.F. afin d’améliorer la capacité d’accueil des milieux forestiers

Les bécassines et autres limicoles Objectif : Améliorer nos connaissances sur leur habitat et continuer de recenser les observations et prélèvements pour un meilleur suivi de l’espèce. - Protéger les sites éventuels de nidification dans les zones sensibles : création de J.E.F.S., proposer des retards de fauche des prairies aux exploitants agricoles. - Tenter de favoriser le pâturage en zone humide.

Pour toutes les espèces migratrices chassables • Veiller à ce que les A.C.C.A. et S.C.P. du département laissent la possibilité aux chasseurs de pratiquer la chasse des espèces migratrices pendant la période d’ouverture générale spécifique de ces espèces (ceci adapté à chaque règlement d’A.C.C.A.). • Mieux recenser les prélèvements effectués pour affiner nos statistiques.

Pour l’ensemble des espèces susceptibles d’être classées nuisibles Objectif : Maintenir et développer la régulation des animaux classés nuisibles. • Améliorer le recueil des données de prélèvements des piégeurs agréés et des gardes chasse particuliers ainsi que réaliser une enquête annuelle d’observation (animaux morts ou vivants). • Participer également aux différentes études du Centre National d’Études et Recherches Appliquées (C.N.E.R.A.) de l’O.N.C.F.S. • Développer les modes de chasse du renard (battue, vénerie sous terre, affût). • Mettre en œuvre tous les moyens légaux de régulation des espèces susceptibles d’être classées nuisibles, du ragondin, du rat musqué et des autres espèces invasives. • Développer le piégeage en milieu urbain. • Améliorer la récolte des plaintes et des déclarations de dégâts dus aux prédateurs grâce à un réseau de personnes volontaires dans chaque commune. • Obtenir le classement des espèces nuisibles, en particulier là où des efforts de gestion seront entrepris (repeuplement, plans de gestion, etc...)

Lynx et loup Objectif : Suivi de l’évolution des espèces.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 95

- Recensement des diverses observations par toutes personnes qui signaleraient leur présence. - Transmission des informations au réseau lynx et loup.

Chat sauvage Objectif : Poursuivre le recensement de nuit de cette espèce à l’échelle du département.

Les passereaux Objectif : Maintenir et développer une biodiversité importante en favorisant leur reproduction et leur alimentation ainsi que leur habitat. - Maintenir au moins 10 nichoirs dans chaque commune et solliciter la participation des écoles. - Développer les cultures mellifères afin d’apporter une alimentation importante en insectes au moment de l’élevage des oisillons. - Développer les cultures spécifiques pour la faune, afin d’apporter une alimentation importante tout au long de l’année. - Préserver les haies et en favoriser la création. Entretenir les vergers implantés.

Rapaces Objectif : Suivre l’évolution des rapaces lors des comptages diurnes et nocturnes.

Espèces issues d’élevages (cerf sika, daim...) Objectif : Empêcher dans le milieu naturel le développement des animaux échappés d’élevages. - Dans l’intérêt des gestionnaires forestiers, pouvoir prélever rapidement tout animal échappé d’un élevage avant qu’il ne commette des dégâts, ce qui permettrait d’éviter les conflits entre sylviculteurs, chasseurs et propriétaires.

Projets d’améliorations concernant l’ensemble des espèces Objectifs principaux • Développer le petit gibier et maintenir les populations de grand gibier en respectant l’équilibre agro-sylvo-cynégétique • Inciter les UGC à mettre en place des règles de gestion communes • Améliorer la qualité et la capacité d’accueil des milieux. • Réduire l’impact de la prédation. Communication : Maintenir une collaboration étroite avec les autres utilisateurs de la nature: - le monde agricole, et établir une concertation permanente avec les agriculteurs pour qu’ils soient conscients de l’impact de leurs pratiques agricoles vis à vis de la faune et de la flore. Il faut poursuivre la sensibilisation et l’information auprès des agriculteurs - le monde forestier (O.N.F. et C.R.P.F.) afin d’affiner les plans de chasse au plus près de la réalité de terrain. - les autorités dans le but de faciliter la pratique de la chasse. - les différents réseaux de l’O.N.C.F.S. : réseau oiseaux d’eau - zones humides, réseau cervidés - sanglier, réseau bécasse, réseau oiseaux de passage, réseau S.A.G.I.R., réseau perdrix grise et rouge, réseau lynx et loup. - les associations cynégétiques spécialisées et les piégeurs - les associations naturalistes locales - les associations sportives

ÏÏÏ La règlementation des boisements est compatible avec le SDGC : elle ne nuit pas au maintien et au développement des espèces présentes sur le ban communal. Par ailleurs, elle participe même au maintien des passereaux en préservant les éléments de réseau bocager et en autorisant leur plantation, y compris en zone de boisement interdit.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 96

6.6. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL DE COHÉRENCE ÉCOLOGIQUE (SRCE)

Le SRCE a été adopté en Franche-Comté le 2 décembre 2015. Cartographie globale de la Trame Verte et Bleue à l’échelle régionale Source : Atlas cartographique SRCE adopté de Franche-Comté

Riervescemont

Sur cette cartographie, on constate que la commune de Riervescemont est concernée par un réservoir régional de biodiversité de la trame verte ainsi que de corridors régionaux potentiels et réservoirs régionaux de biodiversité de la trame bleue. Il faut également signaler l’existence d’un réservoir régional à chiroptères dans la commune voisine.

Les zones de boisement libre comme les zones de boisement interdit figent l’occupation des sols telle qu’elle est actuellement. Les seules zones pouvant interférer avec le SRCE sont les zones de boisement interdit déjà boisées (qui ne concernent que des lisières de massif forestier) et les parcelles en zone de boisement réglementé (41,8 ha soit 5,3% des boisements de la commune). Cette proportion de boisement présentant un risque de disparition est moindre encore si on rapporte la surface concernée à l’ensemble de la couverture boisée sur secteur (les massifs boisés s’étendent très largement sur les communes voisines). Dans ce contexte, l’atteinte au réservoir de biodiversité de la trame verte est jugée non significative.

Pour ces parcelles, c’est en premier lieu la suppression des bois par les propriétaires (indépendamment de la règlementation des boisements) qui touche les éléments de la trame verte (réservoirs), lors de l’exploitation desdites parcelles. Le non renouvellement de ces boisements classés en zone de boisement interdit ou réglementé ne fait que rendre permanents les éventuels impacts du déboisement.

Par ailleurs, la règlementation des boisements prévoit l’interdiction de plantations d’essences forestières trop proches des ripisylves. Enfin, la pérennité des ripisylves est assurée en raison de

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 97

la dérogation définie à l’article 4 de l’arrêté et qui concerne les éléments ayant une fonction environnementale (ce qui est le cas des ripisylves, haies et bosquets). Ces éléments sont en faveur du maintien de la trame verte et bleue.

ÏÏÏ Le projet de règlementation des boisements est donc compatible avec le SRCE.

6.7. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCOT (source : Agence d’Urbanisme du Territoire de Belfort)

L’objectif d’un SCoT est essentiellement de construire le projet territorial d’un bassin de vie concerné par une dynamique commune. Ce projet étant formulé, le SCoT met en place, avec les outils de l’aménagement du territoire, les principes jugés utiles pour susciter la convergence des acteurs locaux. Le SCoT du Territoire de Belfort a été approuvé lors de la séance du conseil syndical du 27 février 2014, et rendu exécutoire le 4 mai 2014. Le périmètre du SCoT a été fixé sur l’ensemble du département du Territoire de Belfort, avec ses 102 communes. Il est composé de plusieurs documents. Le projet d’Aménagement et de Développement Durables (PADD) traduit les enjeux du diagnostic en projet politique. Le Document d’Orientation et d’Objectifs (DOO) arrête les objectifs chiffrés de consommation économe de l’espace et de lutte contre l’étalement urbain.

Orientations et Objectifs :

A. UNE MÉTROPOLE À DIMENSION HUMAINE 1. Matérialiser les ouvertures transrégionales et européennes 1.1. Implication dans l’espace métropolitain 1.2. La question des infrastructures 2. Renforcer le bloc de services de rang supérieur 3. S’appuyer sur trois « espaces-projets » stratégiques 3.1. Le cœur urbain 3.2. L’espace médian 3.3. Ouverture à la Suisse et à l’espace alpin

B. POUR UN TERRITOIRE ORGANISÉ, COHÉRENT, SOLIDAIRE 1. Rendre stable et pérenne le polycentrisme équilibré 2. Réaliser un saut générationnel pour la transversalité des mobilités et des communications 2.1. La colonne vertébrale du système de mobilité 2.2. Anticiper les usages et les attentes 2.3. Transports de données et territoire numérique 3. Structurer l’espace économique 3.1. Les zones stratégiques 3.2. Les zones significatives 3.3. Les autres zones d’activités et les activités incluses dans l’urbain 4. Impulser une dynamique commerciale 4.1. Dispositions générales 4.2. Dispositions qualitatives d’aménagement commercial local 4.3. Zone d’Aménagement Commercial (ZACom) du Sud du centre-ville de Belfort 4.4. Zone d’Aménagement Commercial (ZACom) du Pôle sud 4.5. Zone d’Aménagement Commercial (ZACom) de 5. Conforter la politique d’aménagement touristique

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C. FRANCHIR UN PALIER QUALITATIF 1. Habiter le Territoire de Belfort 1.1. Orientations de la programmation de l’habitat 1.2. Notions et objectifs de mixité sociale 1.3. Approche qualitative dans la localisation de l’habitat 1.4. Conception durable des constructions et des urbanisations 2. Piloter un développement territorial économe en espaces naturels, agricoles et forestiers 2.1. Économie de l’artificialisation à dix ans 2.2. Typologie des espaces urbanisables dans les documents d’urbanisme 2.3. Plafonds d’urbanisation future à respecter dans les documents d’urbanisme pour la vocation d’habitat 3. S’appuyer sur la valeur paysagère du territoire 3.1. Développer une approche qualitative 3.2. Préserver les vues emblématiques 3.3. Assurer l’alternance ville-campagne 3.4. Requalifier les entrées de ville 3.5. Valoriser le paysage bâti 4. Préserver la biodiversité et maintenir une trame verte et bleue fonctionnelle 4.1. Mesures de protection du patrimoine naturel 4.2. Mesures de préservation et de remise en bon état de la trame verte et bleue 5. Concilier l’urbanisation avec les ressources du territoire 5.1. Maintenir le potentiel agricole et sylvicole sur le long terme 5.2. Réduire les pressions sur les milieux aquatiques 5.3. Réduire la dépendance énergétique 5.4. Gérer durablement et de manière économe les ressources du sous-sol 6. Concevoir l’urbanisation sous l’angle de la prévention des risques et de la maîtrise des pollutions et des nuisances 6.1. Favoriser la collecte sélective et le recyclage des déchets 6.2. Contribuer aux objectifs d’amélioration de la qualité de l’air 6.3. Prendre en compte les risques naturels et technologiques 6.4. Limiter les nuisances sonores

La compatibilité du SCoT avec la règlementation concerne les points 4.1, 4.2 et 5.1. Concernant le maintien de la biodiversité et de la trame verte et bleue, la réglementation des boisements est compatible avec le SRCE. Par ailleurs, la réglementation des boisements, en participant au maintien de l’activité agricole (lutte contre la fermeture progressive de la vallée de la Rosemontoise par les boisements) est compatible avec le point 5.1.

ÏÏÏ Le projet de règlementation des boisements est compatible avec le SCoT du territoire de Belfort.

6.8. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHEMA REGIONAL CLIMAT AIR ENERGIE (SRCAE)

Le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie (SRCAE) de Franche-Comté a été approuvé par arrêté préfectoral en date du 22 novembre 2012.

Les orientations du SRCAE sont présentées selon cinq axes structurants reflétant les enjeux du territoire : • Axe 1 – Orientations transversales : qualité de l’air, modes de vie et de consommation, recherche innovation, ingénierie financière, adaptation au changement climatique ;

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• Axe 2 – Aménagement du territoire et transports-déplacements : espace urbain et espace rural sont différenciés et ces orientations visent en particulier à répondre aux enjeux de l’étalement urbain (urbanisme) et de l’augmentation constante des kilomètres parcourus ; • Axe 3 - Bâtiments : ces orientations visent en particulier à répondre à l’enjeu des consommations énergétiques dans les bâtiments, qui ne diminuent pas assez rapidement pour atteindre les objectifs d’atténuation du changement climatique ; • Axe 4 - Activités économiques : ces orientations visent à répondre aux enjeux énergétiques et atmosphériques posés par les principales activités économiques du territoire : agriculture, industrie, tourisme et services tertiaires ; • Axe 5 - Production d’énergies renouvelables : ces orientations visent à répondre à l’enjeu du développement des énergies renouvelables. Il est nécessaire pour diminuer la dépendance aux énergies fossiles

La règlementation des boisements n’a pas de prise sur ces différents domaines mais elle participe au maintien de l’activité agricole sur la commune.

ÏÏÏ Le projet de règlementation des boisements est donc compatible avec le SRCAE.

6.9. COMPATIBILITE AVEC LES ORGCFSH (orientations régionales de gestion et de conservation de la faune sauvage et de ses habitats)

La faune sauvage est une composante essentielle du patrimoine naturel et participe à la spécificité de la région ; il est de la responsabilité de l’Etat, des collectivités, des acteurs de l’aménagement de l’espace, d’assurer sa préservation ainsi que la gestion des milieux qu’elle occupe. Pour leur élaboration, la Direction Régionale de l’Environnement et la Délégation régionale de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage Bourgogne Franche-Comté ont entrepris une démarche concertée avec les autres services ou établissements publics de l’Etat, les collectivités territoriales, les chambres consulaires, les organisations socio-professionnelles, notamment agricoles, les fédérations de chasseurs, les associations de protection de la nature, etc … Ce document se veut être un guide de référence pour la gestion du patrimoine naturel franc- comtois, afin de contribuer au développement durable de notre région et de participer, à l’échelle régionale, à la stratégie nationale pour la biodiversité. Il en identifie les grands enjeux pour la faune sauvage, dans le contexte culturel, social et économique régional. Des fiches les traduisent aussi concrètement que possible pour un grand nombre d’espèces et par grands types d’habitats.

Orientations concernant les Habitats :

H1 Favoriser la diversité spécifique et l’hétérogénéité structurale des massifs forestiers comtois (essences, strates, âges). H2 Favoriser les micro-habitats en forêt. H3 Promouvoir la mise en place et le maintien d’îlots de vieillissement et de sénescence. H4 Maintenir et/ou replanter les linéaires de haies, bosquets et arbres isolés. H5 Maintenir et développer les lisières, les bordures et autres zones de refuges. H6 Maintenir et restaurer la mosaïque des milieux de prés-bois par une gestion extensive. H7 Maintenir ouvertes et conserver les pelouses calcaires. H8 Promouvoir les pratiques agricoles plus favorables à la faune sauvage notamment dans les prairies. H9 Conserver et entretenir les vergers existants et promouvoir la plantation de nouveaux vergers, ceci en respectant les exigences écologiques de la faune sauvage.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 100

H10 Restaurer les corridors écologiques des vallées alluviales, notamment en respectant la dynamique des cours d’eau. H11 Préserver le fonctionnement naturel des zones humides et appliquer une gestion compatible avec le maintien de la faune sauvage. H12 Préserver les cours d’eau forestiers et restaurer les petits cours d’eau de milieux ouverts. H13 Restaurer et préserver un réseau de mares. H14 Limiter strictement la création d’étangs dans les bassins versants de premières catégories et encadrer la création d’étangs et la gestion des autres étangs. H15 Inventorier les lieux où les espèces végétales invasives posent des problèmes importants, limiter leur présence ainsi que leur extension à de nouveaux bassins versants. H16 Préserver les sites remarquables de grottes et de bâti, notamment ceux des chauves-souris. H17 Préserver les falaises et habitats associés (éboulis, corniches…).

Orientations concernant les Espèces :

E1 Diminuer l’impact des traitements contre le campagnol sur la faune non-cible et promouvoir les méthodes de luttes alternatives. E2 Veiller à maintenir un équilibre sylvo-cynégétique acceptable par tous. E3 Prévenir et contenir les dégâts causés par la présence du sanglier sur les cultures et les pâturages. E4 Limiter les dégâts causés par la présence du ragondin, en régulant les populations par des méthodes de lutte non chimique. E5 Appliquer les Orientations Tétraonidés sur le massif jurassien. E6 Anticiper le retour du loup et continuer l’intégration du lynx par la concertation des acteurs concernés par leur présence.

Orientations transversales :

T1 Permettre le franchissement des infrastructures et des agglomérations par les animaux, sans danger pour les usagers. T2 Informer les publics (élus, professionnels, grands publics) sur la cohabitation avec la faune des lieux habités T3 Organiser et limiter la fréquentation humaine dans les situations sensibles T4 Renforcer le dispositif et les partenariats pour l’acquisition et la diffusion des connaissances sur la faune sauvage et ses habitats T5 Poursuivre la réflexion sur le réseau écologique de Franche-Comté T6 Sensibiliser, communiquer et former les publics.

La règlementation des boisements est surtout concernée par les orientations H11 et H12, qu’elle respecte.

ÏÏÏ Par conséquent, la règlementation des boisements est compatible avec les ORGCFSH.

6.10. COMPATIBILITE AVEC LE PROGRAMME REGIONAL DE LA FORET ET DU BOIS

Faisant suite à la crise de 2008 et aux années particulièrement difficiles qui l’ont suivie, l’État et les acteurs du monde de la forêt et du bois se sont mobilisés pour écrire une nouvelle stratégie nationale de filière.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 101

Cette stratégie se décline notamment par le Programme national de la forêt et du bois (PNFB), paru au Journal officiel le 10 février 2017. La rédaction d’un Programme régional de la forêt et du bois (PRFB) dans un délai de deux ans à compter de la parution du PNFB est une obligation réglementaire, inscrite dans la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt du 13 octobre 2014. En Bourgogne-Franche-Comté, l’Etat, la Région et l‘interprofession FIBOIS Bourgogne-Franche- Comté ont fait le choix d’un document stratégique unique, couvrant les champs du Contrat stratégique de filière et du PNFB : le contrat forêt-bois régional. Le contrat forêt-bois remplace de fait les Orientations régionales forestières de Bourgogne et de Franche-Comté, ainsi que les Plans pluriannuels régionaux de développement forestier. La stratégie régionale 2018-2028 s’articule autour des objectifs suivants : - Objectif stratégique 1 : Gérer nos forêts de manière dynamique, durable et multifonctionnelle - Objectif stratégique 2 : Améliorer la compétitivité des entreprises - Objectif stratégique 3 : Développer et diversifier les marchés - Objectif stratégique 4 : Encourager les projets de territoires - Objectif stratégique 5 : Développer les compétences - Objectif stratégique 6 : Améliorer l’image de la forêt, de la filière et de ses métiers

Il faut signaler que ce document est encore à l’état de projet, il a reçu l’avis de l’autorité environnementale et les contributions du public fin d’année 2018, mais n’a pas encore été adopté.

Ce document vise l’activité sylvicole professionnelle. Elle concerne donc les massifs forestiers communaux ainsi que les groupements forestiers et autres grands propriétaires forestiers dont les forêts sont gérées via des Plans Simples de Gestion (PSG).

La réglementation des boisements classe ces zones en Zone de boisement libre, ce qui ne contraint pas du tout l’activité sylvicole.

ÏÏÏ Par conséquent, la règlementation des boisements n’interférant pas avec l’activité sylvicole professionnelle, elle est compatible avec le programme régional de la forêt et du bois.

6.11. COMPATIBILITE AVEC LA CHARTE DU PNR DES BALLONS DES VOSGES

Riervescemont appartient au Parc Naturel Régional (PNR) des Ballons des Vosges depuis 2018. Créé en 1989 à l'initiative des deux régions Grand Est et Bourgogne Franche-Comté, le Parc naturel régional des Ballons des Vosges regroupe 197 communes réparties sur quatre départements : les Vosges, le Haut-Rhin, le Territoire de Belfort et la Haute-Saône.

Sa superficie couvre 2921 km2 et compte 251707 habitants. Il est à ce titre le plus peuplé des Parcs naturels régionaux. Il s’étend depuis la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines au nord, jusqu’aux portes de Belfort et de Luxeuil-les-Bains. Cinq villes portes et deux communautés d’agglomération entourent le Parc et adhèrent au Parc. Acteur clé de la préservation des patrimoines, le Parc naturel régional des Ballons des Vosges contribue tout autant au dynamisme économique de ce territoire de moyenne montagne.

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La commune de Ronchamp doit respecter les recommandations inscrites dans la charte 2012- 2027 s'articulant en 3 vocations : Vocation 1 : Un équilibre homme et nature Vocation 2 : Une économie relocalisée Vocation 3 : Des habitants enracinés dans le territoire et solidaires

L’opération de réglementation des boisements est plutôt concernée par la Vocation 1, dont les orientations et mesures sont présentés ci-dessous :

ORIENTATION 1 : Conserver la richesse biologique et la diversité des paysages sur l’ensemble du territoire 1.1. Agir pour la biodiversité et favoriser les continuités écologiques 1.1.1. Contribuer à la mise en place des Trames Verte et Bleue 1.1.2. Gérer de manière exemplaire les espaces protégés et développer une coordination entre les gestionnaires 1.2. Protéger et gérer les paysages pour les maintenir ouverts et diversifiés 1.2.1. Harmoniser les politiques de gestion des paysages 1.2.2. Contribuer au maintien de paysages ouverts et diversifiés 1.2.3. Améliorer l’image du territoire labellisé Parc

ORIENTATION 2 : Généraliser des démarches globales d’aménagement économes de l’espace et des ressources 2.1. Favoriser la vitalité et économiser l’espace par un urbanisme durable 2.1.1. Rendre les documents d’urbanisme cohérents avec les enjeux de la charte 2.1.2. Appliquer la démarche d’urbanisme durable 2.1.3. Garder une longueur d’avance en matière d’urbanisme 2.2. Économiser l’énergie et développer les énergies renouvelables 2.2.1. Économiser l’énergie dans les bâtiments 2.2.2. Développer les énergies renouvelables 2.2.3. Mettre en cohérence et généraliser des actions territorialisées en faveur du climat 2.3. Organiser les mobilités pour s’adapter au changement climatique 2.3.1. Organiser les principaux flux routiers à l’échelle du Parc 2.3.2. Renforcer et améliorer l’offre de transports collectifs 2.3.3. Agir pour la qualité des aménagements de voies et de la gestion des infrastructures

La réglementation contribue en particulier à l’application de la mesure 1.2.2, en classant de nombreux secteurs en zone de boisement interdit ainsi qu’en zone de boisement réglementé.

ÏÏÏ Par conséquent, la réglementation des boisements de Riervescemont est compatible avec la charte du PNR des Ballons des Vosges.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 103

VOLET 7 : MESURES D’EVITEMENT, MESURES COMPENSATOIRES ET REDUCTRICES

L’élaboration de la règlementation a fait l’objet d’une démarche itérative et d’une interaction permanente entre la CCAF et le bureau d’études IAD, de façon à intégrer et résoudre les problématiques au fur et à mesure de leur apparition. Nous ne reporterons donc ci-dessous que les principales mesures d’évitement : - Lors de la rédaction du projet d’arrêté, un recul est imposé pour les plantations/semis vis-à- vis des berges des cours d’eau, de façon à pouvoir laisser la ripisylve naturelle se développer. On évite ainsi la plantation/semis de certaines essences forestières nocives pour la stabilité des berges et/ou la qualité des eaux ; - Dans le projet d’arrêté, l’interdiction de boisement ne s’applique pas aux éléments composant le réseau bocager et son renouvellement, de même que les plantations réalisées dans le cadre d’un aménagement foncier où d’une opération à but environnemental. Ainsi, quelle que soit la zone concernée, les plantations à vocation environnementales (renaturations, mesures compensatoires, …) sont possibles, et la règlementation des boisements ne porte pas atteinte au réseau bocager. En cas d'enfrichement ou de boisement spontané d'un terrain risquant de porter atteinte notamment à la préservation de milieux naturels ou paysages remarquables, le Département a la possibilité d’imposer aux propriétaires de procéder à leur débroussaillement et de les maintenir en état débroussaillé (et en cas de non-exécution, possibilité pour la commune ou l’établissement public compétent d’intervenir par déclaration d'intérêt général (DIG), au titre de l’article R.126-11 du Code Rural et de la Pêche Maritime).

Si un propriétaire se voit interdire la possibilité de planter (replanter après coupe rase uniquement ou planter de façon plus générale) et s’il n’est pas faisable de mettre en valeur la parcelle dans des conditions économiques acceptables (notamment à des fins agricoles), il peut faire jouer son droit de délaissement (Cf. L. 126-1 du Code Rural et de la Pêche Maritime). Article L 126-1 : « Lorsque, après déboisement, le terrain faisant l'objet d'une interdiction de reconstituer le boisement ne peut être mis en valeur, notamment à des fins agricoles, dans des conditions économiques normales, le propriétaire peut mettre en demeure la collectivité publique qui a édicté la règlementation ou qui s'est opposée au boisement de procéder à son acquisition dans les conditions et délais prévus à l'article L. 123-17 du code de l'urbanisme. A défaut d'accord amiable sur le prix ou de levée de l'interdiction de reconstituer le boisement dans un délai de trois mois, le juge de l'expropriation saisi par les propriétaires ou la collectivité publique concernée prononce le transfert de propriété et fixe le prix du bien »

7.1. MESURES COMPENSATOIRES OU REDUCTRICES

Compte tenu de l’absence d’impacts négatifs significatifs, aucune mesure compensatoire ou réductrice n’est à envisager.

Règlementation des boisements de Riervescemont – rapport de présentation et évaluation environnementale / Initiative A&D 104

VOLET 8 : INDICATEURS DE SUIVI

Les indicateurs de suivi des effets de l’application de la règlementation pourront être les suivants :

- nombre de demandes d’autorisation de boisement déposées par les propriétaires et de la conformité avec le règlement édicté,

- nombre d’infractions à la règlementation constatées par les services du Département (constat, procès-verbal, mise en demeure, travaux d’office),

- évolution des surfaces boisées sur le territoire par analyse des matrices cadastrales et/ou de l’évolution des surfaces agricoles (cadastre, déclarations PAC…), Valeurs initiales 2018 : environ 73 ha de terrains non boisés (urbanisés ou agricoles) Environ 779 ha de bois (massifs communaux, bois privés, etc …)

- des dynamiques d’enfrichement et de boisement spontané dans les périmètres règlementés ou interdits (nombres de mises en demeure et de Déclaration d’Intérêt Général pour travaux exécutés d’office).

- du maintien de la surface agricole (SAU) des exploitations : Valeur initiale : 51 ha en 2010

Les mesures de suivi seront effectuées avec une fréquence de 5 ans, par la municipalité ou un organisme qu’elle pourra soumissionner pour le faire.

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VOLET 9 : ANALYSE DES METHODES UTILISEES ET DIFFICULTES RENCONTREES

L’analyse du site et de son environnement ont été établis à partir des données déjà disponibles (ancien POS, SRCE, …) ainsi qu’une campagne de terrain afin d’identifier les différents milieux présents et secteurs sensibles sur le ban communal.

Compte tenu de la nature du projet analysé (une règlementation des boisements ne concerne que les plantations, semis ou replantation d’essences forestières), des relevés systématiques de la flore et de la faune ne se sont pas avérés nécessaires. Par ailleurs, les données bibliographiques étaient suffisantes pour identifier d’éventuels secteurs à enjeux environnementaux.

L’analyse des impacts a porté sur les impacts potentiels de cette nouvelle règlementation des boisements. Le projet de règlement a été amendé tout au long de sa phase d’élaboration (démarche itérative). Par ailleurs, il a été tenu compte des observations et retours sur des règlementations des boisements récemment éditées de façon à produire un document le plus abouti possible.

Il n’a pas été rencontré de difficultés particulières lors de l’élaboration du présent document.

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BIBLIOGRAPHIE

Ancien projet de POS de la commune de Riervescemont, SAUH DDE 90, AERU, 1997

Schéma Régional de Cohérence Ecologique, 2 décembre 2015

Schéma régional d’aménagement, ONF, 2005-2006

Schéma régional de gestion sylvicole, et fascicule, CRPF, avril 2006

Schéma départemental de gestion cynégétique, fédération de chasse 90, juin 2014

DREAL Franche-Comté : http://www.franche-comte.developpement-durable.gouv.fr/

Géoportail : http://www.geoportail.gouv.fr/accueil

Base de données Sigogne : http://www.sigogne.org/

INPN : http://inpn.mnhn.fr/accueil/index

Géoportail de l’urbanisme : https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr/

Site de l’Agence d’Urbanisme du Territoire de Belfort : https://www.autb.fr

Contrat Forêt-Bois Bourgogne-Franche-Comté 2018-2028 (projet), Région Bourgogne-Franche- Comté, Fibois

Charte du PNR des Ballons des Vosges 2012-2027

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