Département de l’

Commune de JOUY

Enquête publique

Demande d’autorisation d’exploiter au titre des ICPE d’une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de JOUY

Rapport du Commissaire Enquêteur

Commune de Jouy - 1 12/06/2013 Rapport du Commissaire Enquêteur

Sommaire Rapport du commissaire enquêteur ...... 3 Rapport du commissaire enquêteur ...... 3 Chapitre 1 – Généralités ...... 3 1-1 Objet de l’enquête ...... 3 1-2 Cadre juridique et réglementaire ...... 3 Chapitre 2 – Organisation et déroulement de l’enquête ...... 4 2-1 Désignation du commissaire enquêteur ...... 4 2-2 Décision de procéder à l’enquête ...... 4 2-3 Mesures de publicité ...... 4 2-4 Pièces présentées à la consultation ...... 5 2-5 Modalité de consultation du public ...... 6 2-6 Visite des lieux ...... 7 2-7 Délibération des conseils municipaux ...... 7 2-8 Clôture de l’enquête ...... 9 Chapitre 3 – Analyse du dossier ...... 11 3-1 Généralités ...... 11 3-2 Entretien avec les différents intervenants ...... 16 3-3 Avis des services concernés ...... 16 3-4 observations et commentaires recueillis ...... 18 3-5 Analyse globale des commentaires déposés ...... 22 Conclusions du Commissaire Enquêteur ...... 37 Chapitre 4 - Conclusions ...... 37

Commune de Jouy 2 Rapport du Commissaire Enquêteur

Rapport du commissaire enquêteur

Chapitre 1 – Généralités

1-1 Objet de l’enquête

La société Gâtinais Bioénergie projette la construction et l’exploitation d’une unité de méthanisation sur son site de Jouy 89150, en limite des départements de l’Yonne, du Loiret et de la Seine et Marne. L’activité de la société porte sur le traitement des sous produits de fabrication laitière non utilisable pour l’alimentation humaine. Ces produits subiront un traitement par méthanisation permettant de générer du biogaz alimentant une unité de cogénération (électricité et eau chaude) au profit des installations existantes sur le site Senoble.

Ce projet relève de la loi relative à la prévention des risques concernant les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

1-2 Cadre juridique et réglementaire

L’enquête portant sur une demande d’autorisation d’exploiter une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy présenté par la société SASU Gâtinais Bioénergies relève des textes suivants :

- Le code de l’environnement -Livre V Titre 1er relatif aux installations classées pour la protection de l’environnement, - Livre 1er Titre 2 Chapitre III relatif aux enquêtes publiques concernant les opérations susceptibles d’affecter l’environnement, - les articles L.122-1 et L122-7 relatifs aux compétences de l’autorité administrative de l’Etat, décret n° 2009-496 du 30 avril 2009, - le décret n° 2010-368 du 13 avril 2010 portant diverses dispositions relatives aux installations classées pour la protection de l’environnement.

- La demande en date du 30 mars 2012, complétée le 13 septembre 2012, par laquelle le directeur de la société SASU Gâtinais Bioénergies sollicite l’autorisation d’exploiter une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy.

- le dossier comprenant une étude d’impact produit à l’appui de la demande l’autorisation d’exploiter une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy.

- l’avis de l’autorité environnementale en date du 6 février 2013,

Commune de Jouy 3 Rapport du Commissaire Enquêteur

- l’ordonnance du tribunal administratif de Dijon en date du 20 décembre 2012 désignant M. Bertrand Laborderie en qualité de commissaire enquêteur et M. Gérard Farre-Segarra en qualité de suppléant.

- considérant qu’il y a lieu de soumettre la demande du pétitionnaire à enquête publique conformément aux dispositions du code de l’environnement ;

- sur proposition des secrétaires généraux des préfectures de l’Yonne, du Loiret et de la Seine et Marne.

Chapitre 2 – Organisation et déroulement de l’enquête

2-1 Désignation du commissaire enquêteur

L’arrêté interdépartementale n° PREF-DCPP-2013-0053 du 19 février 2013 portant ouverture d’une enquête publique relative à la demande d’autorisation d’exploiter une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy présentée par la SASU Gâtinais Bioénergies, désignant M. Bertrand Laborderie en qualité de commissaire enquêteur et M. Gérard Farre-Segarra en qualité de suppléant.

2-2 Décision de procéder à l’enquête

L’arrêté interdépartementale n° PREF-DCPP-2013-0053 du 19 février 2013 portant ouverture d’une enquête publique dans son article 1er arrête :

- Une enquête publique sera ouverte en mairie de Jouy du mardi 2 avril 2013 au mardi 7 mai 2013 relative à la demande d’autorisation présenté par M le directeur de la SASU Gâtinais Bioénergies en vue d’exploiter une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy.

2-3 Mesures de publicité

L’arrêté interdépartementale n° PREF-DCPP-2013-0053 du 19 février 2013 portant ouverture d’une enquête publique dans ses articles 5 et 6 arrête :

Article 5 Un avis au public comportant toutes indications concernant l’enquête sera publié par voies d’affiches, aux frais de M le directeur de la SASU Gâtinais Bioénergies, par les soins des maires, quinze jours au moins avant l’ouverture de l’enquête et pendant toute la durée de celle- ci à la mairie de Jouy et dans les mairies des communes sises dans les départements de l’Yonne, du Loiret et de la Seine et Marne, ainsi que dans le voisinage de l’installation projetée

Commune de Jouy 4 Rapport du Commissaire Enquêteur de manière à assurer une bonne information du public, à tous endroits où l’attention des tiers sera suffisamment attirée.

Liste des communes concernées par l’enquête : - Département de l’Yonne: , , , , , Egriselles-le- Bocage, Fouchères, Gron, Jouy, , , , Saint-Valérien, , , Villeneuve-la-Dondagre. - Département du Loiret : Courtenay, Ervauville, Rosoy-le-Viel, Saint-Hilaire-les Andresis. - Département de Seine et Marne : Blennes, Egreville, Vaux-sur-, Villebon.

L’accomplissement de cet affichage sera certifié par les maires des communes concernées. Dans les mêmes conditions de délai et de durée et sauf impossibilité matérielle justifiée, le responsable du projet procédera à l’affichage du même avis sur les lieux ou en un lieu situé au voisinage des travaux projetés et visibles de la voie publique. Les affiches devront mesurer au moins 42 cm x 59.4 cm (format A2) et comporter le titre « avis d’enquête publique » en caractères gras majuscules d’au moins 2 cm de hauteur. Les informations seront écrites en caractères noirs sur fond jaune. Cet avis ainsi que les résumés non techniques, étude d’impact et étude de dangers du dossier seront publiés sur les sites des préfectures de l’Yonne, du Loiret et de la Seine et Marne dans les mêmes délais.

Article 6 L’enquête sera également annoncée quinze jours au moins avant son ouverture et dans les huit premiers jours de celle-ci par les soins des services préfectoraux dans les journaux : - L’Yonne Républicaine, l’Indépendant de l’Yonne pour le département de l’Yonne, - La République du Centre et l’Eclaireur du Gâtinais pour le département du Loiret, - Le Moniteur et le Parisiens pour le département se Seine et Marne. Les frais de publication seront à la charge du pétitionnaire.

Dates de parution dans la presse départementale : - L’Yonne Républicaine : le 13 mars 2013 et le 4 avril 2013, - L’Indépendant de l’Yonne le 5 mars 2013 et le 5 avril 2013, - La République du Centre : le 14 mars et le 4 avril 2013, - L’Eclaireur du Gâtinais : le 14 mars 2013 et le 4avril 2013, - Le Moniteur : le9 mars 2013 et le 6 avril 2013, - Le Parisien : le 12 mars 2013 et le 4 avril 2013.

2-4 Pièces présentées à la consultation

Le dossier d’enquête publique est constitué des documents suivants présentés à la consultation pour une demande d’autorisation : - L’arrêté interdépartementale n° PREF-DCPP-2013-0053 du 19 février 2013 portant ouverture d’une enquête publique relative à la demande d’autorisation d’exploiter une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy, - L’avis de l’autorité environnementale relatif à l’étude d’impact du projet d’unité de méthanisation situé à Jouy,

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- Le registre d’enquête, - Un mémoire non technique pour le projet d’une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy, (GES n°116881) - Un dossier de demande d’autorisation relatif au projet d’une unité de méthanisation de la laiterie SENAGRA sur le territoire de la commune de Jouy, (dossier technique complet, GES n° 116881), - Un dossier de demande d’autorisation relatif au projet d’une unité de méthanisation de la laiterie SENAGRA sur le territoire de la commune de Jouy, (annexe 6 : plan d’épandage GES 11882), - Un dossier de demande d’autorisation relatif au projet d’une unité de méthanisation de la laiterie SENAGRA sur le territoire de la commune de Jouy, (annexe et plans GES 11881), - Une note complémentaire relative au fonctionnement du process de méthanisation, - Une note complémentaire relative à l’épandage.

2-5 Modalité de consultation du public

L’arrêté interdépartementale n° PREF-DCPP-2013-0053 du 19 février 2013 portant ouverture d’une enquête publique dans ses articles 2 et 3 arrête : Article 2 Les pièces du dossier comprenant une étude d’impact et l’avis de l’autorité environnementale ainsi qu’un registre d’enquête à feuillet non mobiles, côté et paraphé par le commissaire enquêteur seront déposé à la mairie de Jouy, pendant toute la durée de l’enquête du mardi 2 avril 2013 au mardi 7 mai 2013 inclus, afin que chacun puisse en prendre connaissance, au jours et heures habituels d’ouverture de la mairie, et consigner ses observations sur le registre ou les adresse par écrit en mairie à l’attention du commissaire enquêteur.

Le commissaire enquêteur sera présent à la mairie de Jouy pour recevoir en personne les observations du public qui seront consignées sur le registre ouvert à cet effet, les :

- Mardi 2avril 2013 de 9 H 00 à 12 H 00, - Vendredi 12 avril 2013 de 9 H 00 à 12 H 00, - Vendredi 19 avril 2013 de 14 H 00 à 17 H 00, - Mercredi 24 avril 2013 de 9 H 00 à 12 H 00, - Jeudi 2 mai 2013 de 14 H 00 à 17 H 00, - Mardi 7 mai 2013 de 14 H à 17 H 00.

Article 3 Simultanément à l’enquête diligentée à la mairie de Jouy, un dossier de demande d’autorisation d’exploiter sera consultable aux jours et heures d’ouverture des mairies des communes sises dans les départements de l’Yonne, du Loiret et de Seine et Marne, pour lesquelles, une partie du territoire est située à une distance prise à partir du périmètre de l’installation, inférieur au rayon d’affichage fixé dans la nomenclature des installations classées pour la rubrique dont l’installation relève ou est concernée par le plan d’épandage.

Liste des communes concernées par l’enquête :

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- Département de l’Yonne: Brannay, Collemiers, Cornant, Dollot, Domats, Egriselles-le- Bocage, Fouchères, Gron, Jouy, La Belliole, Lixy, Marsangy, Saint-Valérien, Vallery, Villebougis, Villeneuve-la-Dondagre. - Département du Loiret : Courtenay, Ervauville, Rosoy-le-Viel, Saint-Hilaire-les Andresis. - Département de Seine et Marne : Blennes, Egreville, Vaux-sur-Lunain, Villebon.

Un registre d’enquête côté et paraphé par le commissaire enquêteur sera également mis à la disposition du public pour y consigner ses observations.

2-6 Visite des lieux

La visite des lieux a été faite par le commissaire enquêteur le 25 janvier 2013 avec le maître d’ouvrage, visualisation de la plate-forme environ 2500 m² et des aires de stationnement dans l’enceinte contrôlée des établissements Senoble.

2-7 Délibération des conseils municipaux

Conformément à l’article 4 de l’arrêté interdépartementale n° PREF-DCPP-2013-0053 du 19 février 2013 portant ouverture d’une enquête publique : les conseils municipaux des communes concernées par l’enquête seront appelés à donner leur avis dés l’ouverture de l’enquête publique. Cet avis pourra être pris en considération que s’il est exprimé au plus tard dans les quinze jours suivant la clôture des registres.

Les conseils municipaux des communes concernées par l’enquête : - Département de l’Yonne: Brannay, Collemiers, Cornant, Dollot, Domats, Egriselles-le- Bocage, Fouchères, Gron, Jouy, La Belliole, Lixy, Marsangy, Saint-Valérien, Vallery, Villebougis, Villeneuve-la-Dondagre.

- Département du Loiret : Courtenay, Ervauville, Rosoy-le-Viel, Saint-Hilaire-les Andresis.

- Département de Seine et Marne : Blennes, Egreville, Vaux-sur-Lunain, Villebon,

Liste des communes ayant délibérées dans le cadre de l’enquête : - Département de l’Yonne:

Brannay pas d’information.

Cheroy délibération du 11 avril 2013 du conseil municipal qui émet un avis favorable à l’unanimité.

Collemiers Pas d’information.

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Cornant pas d’information.

Dollot délibération en date du 30 juin 2013, avis favorable.

Domats pas d’information.

Egriselles-le-Bocage pas d’information.

Fouchères délibération du 24 mai 2013, donne un avis favorable à l’unanimité.

Gron délibération en date du 23 mai 2013, le conseil municipal ne formule aucune objection concernant la demande d’autorisation d’exploiter une unité de méthanisation à Jouy.

Jouy, en date du 12 avril 2013, la délibération du conseil municipal, donne son autorisation pour l’exploitation d’une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le site de SENAGRAL à Jouy, avis favorable.

La Belliole pas d’information.

Lixy, en date du 12 avril 2013, la délibération du conseil de la commune, donne un avis favorable à l’exploitation de l’unité de méthanisation des déchets de Jouy et à l’épandage des digestats au hameau des Ursules.

Marsangy pas d’information.

Montacher-Villegardin le conseil municipal a délibéré le 17 mai 2013, pas d’avis défavorable, demande la prise en compte des commentaires portés au registre d’enquête.

Saint-Valérien, en date du 16 mai 2013, délibération du conseil municipal, à l’unanimité donne un avis favorable à l’exploitation de l’unité de méthanisation de Jouy.

Vallery délibération en date du 27 mars 2013 du conseil municipal, émet un avis favorable à ce projet.

Villebougis pas d’information.

Villeneuve-la-Dondagre pas d’information.

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- Département du Loiret :

Bazoches-sur-le-Betz délibération du 8 avril 2013 du conseil municipal qui se prononce contre par 8 voix une abstention et un vote pour. Motif invoqué risque potentiel de pollution.

Bignon-Mirabeau délibération du 29/05/2013, le conseil municipal après avoir délibéré à l’unanimité n’émet aucune observation à l’enquête concernant l’unité de méthanisation de Jouy.

Courtenay pas d’information.

Ervauville délibération du 24 mai 2013, le conseil municipal n’émet aucune observation quant à la mise en place d’une unité de méthanisation sur le territoire de la commune de Jouy.

Rosoy-le-Viel pas d’information.

Saint-Hilaire-les Andresis délibération du 14 mai 2013, du conseil municipal qui donne un avis favorable.

- Département de Seine et Marne :

Blennes pas d’information

Egreville pas d’information

Vaux-sur-Lunain pas d’information,

Villebon pas d’information

2-8 Clôture de l’enquête

Clôture de l’enquête. La clôture de l’enquête a été prononcée par le commissaire enquêteur le mardi 7 mai 2013 à 17H 00. Les vingt-huit communes participantes à l’enquête ont transmis leur registre respectif par courrier au commissaire enquêteur. La réception des premiers registres postés a débuté à partir du 14 mai 2013 jusqu’au 03 juin 2013, après de multiples relances pour certains communes. Les raisons de ces délais de transmission sont dues aux ponts du mois de mai, oublis des consignes, attente des délibérations des conseils, ouverture de certaines petites mairies par demi-journée en semaine, etc.

Délais de remise du rapport. Ces délais de transmission ont retardés la date de clôture officielle de l’enquête, entrainant le décalage des étapes suivantes de la rédaction du rapport (huit jours pour la remise du mémorandum au maître d’ouvrage, délais de réponse du MO au commissaire enquêteur de

Commune de Jouy 9 Rapport du Commissaire Enquêteur quinze jours pour les réponses et délai de quinze jours pour le commissaire enquêteur pour finalisé son rapport).

Les registres d’enquête clôturés ont fait l’objet d’observations :

- Département de l’Yonne:

Brannay pas de commentaire porté au registre.

Collemiers un avis porté au registre. o adeny association de défense de l’environnement et de la nature de l’Yonne

Cornant, deux avis sont portés au registre de la commune. o Mme Alliot émet un avis défavorable, à l’épandage, risque olfactifs. o Mme le Maire et le conseil municipal sont inquiets des nuisances engendrées.

Dollot, un avis est porté au registre. o Mme Laczak constate que trois parcelles (PL12, PL13 et PL22) sont, selon l’étude BAC, incompatibles.

Domats pas de commentaire porté au registre.

Egriselles-le-Bocage pas de commentaire porté au registre.

Fouchères pas de commentaire porté au registre.

Gron pas de commentaire porté au registre.

Jouy, trois avis sont portés au registre de la commune. o AHVOL (association pour le développement harmonieux des vallées de l’Orvanne et du Lunain) a déposé une lettre de son président. o La société des eaux de Paris a déposé une lettre de trois pages et deux annexes de dix pages chacunes ainsi qu’une carte format A3. o ADEVA (association de défense de l’environnement de Villebéon et des alentours) a déposé un document de trois pages.

La Belliole pas de commentaire porté au registre.

Lixy pas de commentaire porté au registre.

Marsangy pas de commentaire porté au registre.

Montacher-Villegardin un commentaire porté au registre : M. Regnard Philippe et Mme Desvergres Françoise,

Saint-Valérien deux commentaires portés au registre : M. Goupillon J-P et M. Commun J-P.

Vallery pas de commentaire porté au registre.

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Villebougis pas de commentaire porté au registre.

Villeneuve-la-Dondagre pas de commentaire porté au registre.

- Département du Loiret :

Courtenay un avis porté au registre, de M. Gérard Didier.

Ervauville pas de commentaire porté au registre.

Rosoy-le-Viel un avis de l’association l’ARBRE.

Saint-Hilaire-les Andresis pas de commentaire porté au registre.

- Département de Seine et Marne :

Blennes pas de commentaire porté au registre.

Egreville pas de commentaire porté au registre.

Vaux-sur-Lunain pas de commentaire porté au registre.

Villebon pas de commentaire porté au registre.

Chapitre 3 – Analyse du dossier

3-1 Généralités

Pour la réalisation de son dossier d’enquête la société ENERIA a missionné la société GES.

Quatre documents constituent le dossier de demande d’autorisation d’exploiter, au titre des Installations Classées pour la Protection de l’environnement, une unité de méthanisation de déchets non dangereux sur le territoire de la commune de Jouy et l’étude d’impact pour les zones d’épandage des résidus de la méthanisation.

3-1-1 Mémoire résumé non technique

Le mémoire non technique est document de vulgarisation, destiné à la compréhension du contenu du dossier de demande d’autorisation pour le projet de l’unité de méthanisation.

La présentation du site et de l’exploitant. La localisation de la future installation de méthanisation est située à l’intérieur du site de l’usine Senoble sur le territoire de la commune de Jouy 89150, au lieu-dit Les Jacquins. L’activité prévue par la société soumissionnaire Gâtinais Bioenergies porte sur le traitement de matières issues de la fabrication des produits laitiers de la société SENAGRAL (Senoble),

Commune de Jouy 11 Rapport du Commissaire Enquêteur

Lactosérum, coproduits laitiers, produits de rinçage des équipements avec addition de glycérine végétale industrielle pour le process de méthanisation. La plateforme retenue pour les équipements constitutifs de l’installation à une superficie de 2300 m² (dalle béton de 1815 m², un local technique de 105 m², deux bennes de stockage, un moteur de cogénération, une installation de traitement des biogaz, une torchère et divers équipements cuves, tuyauteries, etc. nécessaire au fonctionnement de l’installation). Capacité de l’installation. Capacité de traitement de 66065 tonnes par an de matières fermentescibles (62000 t/an de lactosérum, 3700 t/an de coproduits laitiers et 365 t/an de glycérine végétale). Permettant une production maximale de 204 Nm3/h de gaz méthane pour une production maxi de biogaz de 350 Nm3/h. La justification du projet. La société Gâtinais Bioenergies a pour objectifs la valorisation énergétique par méthanisation et l’épandage des digestats résiduels. Justifié par les ressources potentielles provenant des sous produits générés par la fabrication des produits laitiers, la réduction des coûts de transports (350 km) le contexte agricole adapté à la valorisation des digestats, et l’opportunité du site Senagra. Présentation de l’exploitant. La société Gâtinais Bioenergies, issue du groupe Bergerat Monnoyeur via sa filiale ENERIA, est spécialisée dans la construction et l’exploitation de centrale de cogénération, centrales de production d’énergie électrique groupe de secours diesel, distribution de moteurs pour tous types d’applications.

Impacts sur le site. Constructions prévues dans le cadre du projet. Sur les 2300 m² réservés. Une Cuve de stockage tampon de lactosérum de 400 m3, une cuve de stockage tampon de coproduits laitiers de 20 m3, une cuve de stockage tampon de glycérine de 24 m3, une cuve de stockage tampon de soude de 5 m3, un réacteur de méthanisation de 4500 m3, un gazomètre souple de 1000 m3, une installation de traitement du biogaz, une torchère, un moteur de cogénération, un silo de stockage des digestats liquide de 600 m3, un local de centrifugation des digestats, deux bennes de stockage des digestats concentrés et essorés, et l’ensembles des canalisations de liaison. Impact sur le climat. Le bilan global du projet est positif en termes de production d’énergie, réduction de l’énergie thermique provenant des énergies fossiles, réduction importante des transports routiers, entrainant une réduction de l’effet de serre. Impact sur le site d’implantation. Peut significatif, puisqu’incéré dans un site industriel beaucoup plus important existant. Impact sur l’urbanisme. Dans le respect des règlements. Impact sur le paysage. Peu significatif, puisqu’incéré dans un site industriel beaucoup plus important existant. Impact sur la faune et la flore. Peu significatif, puisqu’incéré dans un site industriel beaucoup plus important existant. Impact sur les biens et le patrimoine. Peu significatif, puisqu’incéré dans un site industriel beaucoup plus important existant. Impact sur les zones de production contrôlée. Les zones de productions contrôlées ont été recensées et identifiées l’unité de méthanisation n’a pas d’impact sur ces zones. Impact lumineux lié à la torchère. La torchère est un équipement de secours prévu pour éviter le rejet direct dans l’atmosphère de biogaz en cas de disfonctionnement des installations et maintenance. Prévision de fonctionnement 360 heures par an, dont 50% en périodes nocturne. De plus la torchère est du type à flamme cachée, l’impact lumineux lié au fonctionnement de celle-ci restera limité en intensité et en fréquence, n’est pas de nature à induire une gêne significative pour les tiers.

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Impact sur l’eau. Alimentation et usage de l’eau. L’eau du process provient exclusivement du réseau d’alimentation de la société SENAGRAL, eau de forage et réseau d’adduction de la ville de Jouy. La consommation estimée est de 15 m3/jour. Filière de traitement des eaux usées. Essentiellement constituées des centrats issus de la centrifugation des digestats. Générées pendant le fonctionnement de l’installation, sont renvoyées vers la station d’épuration du site SENAGRAL dont la capacité de traitement va être augmentée dans le cadre de ce projet, avec contrôle amont de la qualité des rejets. Gestion des eaux pluviales. Utilisation des réseaux existants, il n’y a pas augmentation de surface juste changement du coefficient d’imperméabilité pour une surface de 2300 m². Impact du projet sur l’eau. Le risque de pollution des ressources souterraines en eau et le transfert direct de pollution vers les eaux superficielles est particulièrement limité.

Impact sur l’air. Les émissions atmosphériques potentielles liées au projet de méthanisation sont liées aux installations de combustion, les émissions de biogaz, les émissions odorantes liées aux matières organiques fermentescibles et les émissions liées aux circulations de véhicules. La faible puissance de l’installation garantie un débit de fumée limitée, avant brulage le biogaz pourra transiter par une unité de désulfuration si nécessaire. Aucune matière à valoriser n’est stockée à l’air libre. L’ensemble des équipements est étanche, il n’y aura pas d’odeur en fonctionnement normal. L’objectif du projet étant la valorisation énergétique du biogaz, toutes dispositions sont prévues pour assurer une captation maximale du biogaz.

Impact sur le bruit. L’installation est située à plus de 200 mètres des premières habitations. Les sources sonores reconnues sont liées aux activités de l’usine et aux transports routiers induits. La méthanisation des sous produits laitiers va entrainer l’arrêt de certains équipements existant et réduire la circulation routière liée au transport des lactosérums (60 000 tonnes). L’installation de l’unité de méthanisation est aux normes actuelles, il n’y aura pas d’impact sur le bruit.

Les déchets. Les différentes catégories de déchets sont répertoriées, stockés dans des lieux de stockage adaptés, leur évacuation régulière limitera tout risque d’odeur.

Les transports. La circulation des véhicules desservant l’unité de méthanisation se fera par la voirie interne du site SENAGRAL, extérieurement au site par les chemins et voiries répertoriées en fonction de la destination des produits. La circulation hors du site Senagral: les véhicules utilisés sont des ensembles routiers pour l’approvisionnement venant des fournisseurs extérieurs et des tracteurs agricoles attelés à des remorques épandeuses vers les sites d’épandage. La circulation à l’intérieur du site Senagral se faisant par bennes étanches vers le site de stockage des digestats épaissis. Le solde des circulations entre la solution actuelle (transfert par voie routière à 350 km) et lorsque la solution de méthanisation sera fonctionnelle est positif en faveur de cette dernière.

Commune de Jouy 13 Rapport du Commissaire Enquêteur

Optimisation des consommations énergétiques. Le projet participe au développement des énergies renouvelables et à l’utilisation de l’énergie générée pour fabriquer de l’électricité, en générant de l’eau chaude pour l’usine , en réduisant la consommation d’énergie fossile (transport routier) et en réduisant la quantité de fertilisants industriels. Le gain en rejet de CO2 est de 4 000 tonnes.

Etude d’incidence sur la zone Natura 2000. Le site est distant de 5 400 m de la zone Natura 2000. Pour l’épandage deux zones sont concernées parcelles à 280 m du site Natura 2000. Une étude spécifique sur ces sites montre qu’il n’y a pas d’incidence notable sur les espèces colonisant les milieux naturels et en particuliers la zone Natura 2000.

Evaluation des risques sanitaires. L’analyse d’impact sanitaire retient deux sources potentiels d’impact sanitaire, le bruit et les émissions odorantes. En fonctionnement normal ces deux source ne dérogeront pas aux valeurs légales et ne modifieront pas sensiblement les niveaux actuels. En cas de disfonctionnement, des mesures seront mises en place qui offriront une réponse adaptée aux différents risques retenus.

Etude des dangers. L’étude des dangers s’appuie sur l’analyse préliminaire des risques et le projet européen ARAMIS. Trois étapes constituent cette étude : identification et caractérisation des potentiels de dangers, évaluation préliminaire des conséquences associées aux événements redoutés et analyse détaillée de la probabilité d’occurrence et de la gravité des conséquences. Les résultats de cette étude classe les installations de méthanisation au milieu du site Senagral au niveau 2D (gravité sérieuse mais très improbable). Aucun risque classé comme inacceptable.

Notice d’hygiène et de sécurité du personnel. Les conditions de travail du personnel sur le site de Gâtinais Bioenergies seront conformes aux réglementations applicables.

Annexe : cartographie. Trois plans format réduit A4 couleur documentent l’étude de risques : - des zones de flux thermiques, - des zones de surpression, - des zones de flux thermiques du local emballage Senagral.

3-1-2 Dossier de demande d’autorisation

Ce dossier est le document officiel constitutif de la demande d’autorisation relatif à l’étude d’impact du projet d’unité de méthanisation situé à Jouy (89) présenté par la société Gâtinais Bioenergies. Il contient l’ensemble des études, notes de calcul, plans nécessaires pour l’obtention des autorisations permettant d’aboutir au permis de construire et d’exploité. C’est la base du document précédent qui permet la compréhension du projet à tout un chacun. Il s’articule selon les rubriques déjà décrites dans le mémoire non technique en donnant toutes les informations permettant aux techniciens et spécialistes de vérifier les hypothèses et conclusions du projet. L’articulation du document en est :

Commune de Jouy 14 Rapport du Commissaire Enquêteur

- 1 Les textes réglementaires applicables aux installations classées pour la protection de l’environnement, un rappel de l’insertion de l’enquête public dans la procédure administrative et le déroulement de la procédure d’autorisation.

- 2Une notice de renseignement définissant l’identité du demandeur, une présentation du site et de l’exploitant, un descriptif de l’activité, le classement de l’activité et des installations et l’activité classée exercée.

- 3 l’étude d’impact définissant et analysant le site, l’impact sur l’eau, l’impact sur l’air, l’impact du bruit, les déchets, le transport et approvisionnement, l’optimisation des consommations énergétiques, la remise en état du site, la situation de l’établissement par rapport aux meilleures techniques disponibles, l’étude d’incidence sur la zone Natura 2000, l’évaluation des investissements destinés à limiter les nuisances.

- 4 l’évaluation du risque sanitaire document reprenant le schéma de l’étude d’impact vu sous l’angle sécurité des personnels et des risques sanitaires engendrés par le projet méthanisation et épandages des produits. Avec une analyse des impacts de la phase travaux et démantèlement en cessation d’activité.

- 5 l’étude des dangers définissant la démarche réglementaire en matière de danger, identifiant et caractérisant les potentiels de dangers, évaluant les conséquences redoutées, analysant en détail les risques et plus particulièrement le risque incendie du local emballage Senagral dans ses effets thermiques.

- 6 notice d’hygiène et de sécurité du personnel ce document traitant de l’hygiène du personnel, de la sécurité du personnel et donnant une conclusion s’appuyant sur les réglementations en vigueur.

3-1-3 Dossier de demande d’autorisation annexes et plans.

Ce dossier regroupe les documents annexes et les plans relatifs au dossier de demande d’autorisation, ils sont fournis à titre informatifs pour valider les hypothèses de base des études3

Les annexes : attestation de capacités financières, les zones inondables au niveau de Jouy, les fiches descriptives des zones naturelles et sites protégés, les captages et périmètres de protection, les fiches descriptives des mesures de bruit, les études de plan d’épandage (objet de l’annexe 6), les travaux de situation par rapport aux MTD (mesures techniques disponibles), le plan de localisation des zones de flux thermiques, le plan de localisation des zones d’effets de surpression, l’analyse préliminaire du risque foudre, le local d’emballage Senagral, rapport de présentation et plan de localisation des flux thermiques. Les plans : carte de localisation au 1/25 000éme, plan d’environnement au 1/2 500éme, plan masse au 1/200éme.

3-1-4 Dossier de demande d’autorisation annexe 6, plan d’épandage.

Document spécifique traitant de l’épandage permettant à lui seul la bonne compréhension des principes retenus pour l’exploitation des digestats au profit des agriculteurs.

Commune de Jouy 15 Rapport du Commissaire Enquêteur

L’annexe 6 présente un résumé et les principales conclusions du dossier d’autorisation, défini les digestats, le plan d’épandage, l’étude des sols, l’aptitude des sols à l’épandage, la corrélation entre capacité d’épuration du plan d’épandage et le flux traité, les modalités de réalisation des épandages, l’étude d’impact sur l’environnement, l’étude d’incidence sur la zone Natura 2000, l’évaluation des risques sanitaires, l’étude de dangers, la notice d’hygiène te sécurité.

Les annexes : localisation des parcelles du périmètre d’épandage, bilans de fertilisations, convention d’épandage, localisation des périmètres de protection des captages, localisation des zones naturelles remarquables, les cartes de localisation des prélèvements de sols, l’aptitude des sols à l’épandage, les relevés parcellaires, les calculs de dose.

3-2 Entretien avec les différents intervenants

Le maître d’ouvrage, les représentants de la société SASU Gâtinais Bioénergies, qui au cours d’un entretien de présentation dans les locaux de l’usine Senoble de Jouy a présenté l’ensemble du contenu du dossier d’enquête. A la demande du commissaire enquêteur deux notes explicatives complémentaires ont été rédigées pour permettre une meilleure compréhension par le public du process et de l’épandage.

Le commissaire enquêteur n’a rencontré que Monsieur le maire de Jouy, pas de commentaires particuliers par rapport au contenu du dossier d’enquête qu’il connaît bien.

3-3 Avis des services concernés

Le dossier contient les avis suivants :

- Courrier du 5 juillet 2012, de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations pole santé – protection animales et environnement. Commentaires, dossier incomplet sur les points suivants : étude d’incidence Natura 2000, étude de danger insuffisante (incendie, zone de surpression, directive IED). Les réponses ont été apportées dans le dossier mis à la consultation.

- Courrier du 30 novembre 2012, de la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement adressé au préfet de l’Yonne service économie et environnement, Concerne l’étude d’impact et l’avis de l’autorité environnementale.

- L’avis de l’autorité environnementale relatif à l’étude d’impact du projet d’unité de méthanisation situé à Jouy (89). L’avis porte sur la qualité de l’étude d’impact et sur la manière dont l’environnement est pris en compte dans le projet. Les principaux enjeux identifiés par l’autorité environnementale sont les suivants : Biodiversité : plan d’épandage situé à l’intérieur du périmètre de la ZNIEFF de type 2, périmètre du site Natura 2000 et périmètre d’inventaire des zones humides. Eaux superficielles et souterraines : parcelles d’épandage à proximité de la Betz, du Lunain, de l’Orvanne et du Colombeau.

Commune de Jouy 16 Rapport du Commissaire Enquêteur

L’ensemble du plan d’épandage est situé en zone vulnérable définie par la directive nitrate. L’unité de méthanisation et l’ensemble du plan d’épandage se situent sur la nappe de la craie. Interception de sept zones de captage pour l’alimentation en eau potable et à proximité d’autres zones de captage. Plan d’épandage : couvre une surface de 2036 ha corrigé des exclusions réglementaires est ramené à 1945 ha. En fonction des matériels utilisés 200 à 400 ha seront concernés chaque année. Les digestats issus de la méthanisation sont de l’ordre de 2061 tonnes représentant moins de 10% des besoins de fertilisation en azote et 50% en phosphore. Cadre de vie et paysages : les vents dominants du S-O concernent les habitations les plus proches du site. La commune de Jouy ne présente pas d’enjeu particulier en ce qui concerne le paysage.

Procédures : Les installations projetées relèvent du régime des ICPE, et de la directive relative aux émissions industrielles directive IED nécessitant une étude d’impact.

Analyse de la qualité de l’étude d’impact. Organisation et présentation du dossier des études : il reprend l’ensemble des points exigés par la réglementation, manque le rappel des auteurs et leurs compétences. Qualité de l’étude d’impact : présentation claire et documentée quelques précisions et incohérences sont à corriger. Etat initial de l’environnement : l’ensemble des thèmes est abordé dans l’étude d’impact et les annexes. Manque de pertinence, de hiérarchisation des enjeux environnementaux notamment les ressources en eaux. Articulation avec le plan programme : les orientations du SDAGE et plan d’épandage compatibles Analyse des effets et mesures proposées : chacun des thèmes environnementaux fait l’objet d’une analyse des effets et des mesures. La complémentarité du projet avec l’installation Senagral ICPE demande une analyse plus complète des effets cumulés. Justification des choix du parti retenu : le choix de la localisation à l’intérieur du site de la société Senagra est essentiellement économiques, les enjeux environnementaux ne sont pas un frein à la réalisation du projet. Démantèlement et remise en état du site : description de la remise en l’état d’origine traité dans paragraphe spécifique, le site conservera sa vocation industrielle à l’intérieur du site Senagra. Analyse des résumés non techniques : le dossier résumé non technique reprend l’ensemble des thèmes et des effets. Les mesures de bruit sont à complétées. Etude de danger : deux scénarii retenus explosion et incendie. Pollution pas abordée.

Prise en compte des principaux enjeux environnementaux. Biodiversité : trois zones ZNIEFF, Natura 2000, zone humide sont identifiée par l’étude mais pas de liste de parcelles impactées. L’absence d’impact du projet nécessite une clarification pour coordonner le calendrier d’épandage. Eau : eaux superficielles état initial incomplet a coordonné avec la directive nitrate. Eaux souterraines les enjeux ne sont pas abordés donc pas de mesures

Commune de Jouy 17 Rapport du Commissaire Enquêteur

décrites. Pour la ressource en eau potable, l’importance de la surface du plan d’épandage comprise dans les périmètres de captage n’est pas mise en évidence, ainsi que la qualité actuelle des eaux. Epandage : surface de 200 à 400 ha utilisés chaque année sur 1945 ha. Fertilisation, les prescriptions réglementaires sont respectées et ne prévoit pas d’autre mesure. Les analyses de sols demandent un complément d’information sur une partie des terrains. Une information complémentaire est demandée concernant la fraction liquide retraitée en station d’épuration. Cadre de vie : les odeurs font l’objet d’un traitement, le bruit généré est en deca des seuils réglementaires, la circulation engendrée est minime compensée par une réduction des autres circulations existantes. Paysages : l’aspect paysage est traité, aucune mesure particulière n’est envisagée.

Conclusion : Le dossier d’étude d’impact aborde l’ensemble des thèmes environnementaux pour le site d’implantation du projet. Pour les effets potentiels identifiés des mesures de réductions ou de suppression adaptées sont proposées. En revanche pour l’eau superficielle et souterraine l’état initial est incomplet et n’est pas mis en regard avec le plan d’épandage. Ce dernier propose un apporte n fertilisants azoté et phosphaté inférieur aux besoins des cultures en place, il n’y a pas de risque de surfertilisation. Le plan de fertilisation doit faire l’objet de précision localisation des parcelles et cultures concernées.

3-4 observations et commentaires recueillis

L’ensemble des commentaires recueillis ont fait l’objet d’analyse de la part du commissaire enquêteur qui les a listés et sériés par sujet.

Une réunion de travail avec le maitre d’ouvrage la société Gâtinais Bioenergies a permis de définir les principaux sujets nécessitant une réponse documentée et argumentée pour chacun des sujets définis et en y incluant le courrier de l’autorité environnementale.

L’autorité environnementale par lettre du 6 février 2013 a donné son avis sur le contenu de l’étude d’impact du projet d’unité de méthanisation situé à Jouy. Document de huit pages auquel se sont référées les associations dans leurs commentaires.

Les registres d’enquête clôturés ont fait l’objet d’observations :

- Département de l’Yonne:

Brannay pas de commentaire porté au registre.

Collemiers un commentaire porté au registre de la part de l’adeny (association de défense de l’environnement et de la nature de l’Yonne). Dossier de trois pages. Avis favorable à l’installation d’une unité de méthanisation, commentaires concernant les odeurs : nuisances olfactives, l’épandage et l’impact sur l’eau renvoi aux commentaires de l’autorité environnementale de

Commune de Jouy 18 Rapport du Commissaire Enquêteur

même pour la fertilisation. Demande d’analyses régulières et de résultats publiés.

Cornant, deux avis sont portés au registre de la commune. o Mme Alliot émet un avis défavorable, à l’épandage, risque olfactifs. o Mme le Maire et le conseil municipal sont inquiets des nuisances engendrées.

Dollot, un avis est porté au registre. o Mme Laczak constate que trois parcelles (PL12, PL13 et PL22) sont, selon l’étude BAC, incompatibles.

Domats pas de commentaire porté au registre.

Egriselles-le-Bocage pas de commentaire porté au registre.

Fouchères pas de commentaire porté au registre.

Gron pas de commentaire porté au registre.

Jouy, trois avis sont portés au registre de la commune. o AHVOL (association pour le développement harmonieux des vallées de l’Orvanne et du Lunain) a déposé une lettre de son président. L’association par mandat à son président pour signifier sa totale adhésion aux réserves formulées par le préfet régional de Bourgogne, qui recommande une meilleure évaluation de l’impact environnemental.

o La société des eaux de Paris a déposé une lettre de trois pages et deux annexes de dix pages chacune ainsi qu’une carte format A3. Eau de Paris chargé de la production, du transport et de la distribution d’eau potable entant que gestionnaire des captages pose un certain nombre de questions et de recommandations. Concernant le parcellaire du plan d’épandage, le bilan de fertilisation, le contenu du dossier présenté. Préconise une meilleure évaluation des vulnérabilités aux apports organiques sur les zones concernées. (Champ captant de Villeron, captage de Villemer et périmètres de protection des captages).

o ADEVA (association de défense de l’environnement de Villebéon et des alentours) a déposé un document de trois pages. L’association est favorable à la méthanisation, mais certaines précautions doivent être observées concernant les points suivants (matière à méthaniser, le bruit, les odeurs, les rejets liquides, les épandages, les effets sur les ressources en eau, les dangers, le paysage). Le projet est positif surtout financièrement pour Senagral, mais les contrôles environnementaux doivent être effectués par une autorité indépendante et les résultats publiés pour information du public.

La Belliole pas de commentaire porté au registre.

Lixy pas de commentaire porté au registre.

Marsangy pas de commentaire porté au registre.

Commune de Jouy 19 Rapport du Commissaire Enquêteur

Montacher-Villegardin un commentaire porté au registre de M. Regnard P. et de Mme Desvergres F. impact sur l’air émission de biogaz, implantation de silo, localisation des épandages, critères de choix des parcelles d’épandage, fourniture de produits laitiers en provenance d’autre site ?

Saint-Valérien deux commentaires sont portés au registre : o M. Goupillon J-P, projet intéressant, mais l’étude des mares doit être complétée. o M. Commun J-P, avis favorable, mais souhaite qu’il n’y ait pas d’incidence sur la qualité de l’air : nuisances olfactives.

Vallery pas de commentaire porté au registre.

Villebougis pas de commentaire porté au registre.

Villeneuve-la-Dondagre pas de commentaire porté au registre.

- Département du Loiret :

Courtenay un avis porté au registre, de M. Gérard Didier : pas de remarques particulière concernant la zone d’épandage.

Ervauville pas de commentaire porté au registre.

Rosoy-le-Viel un commentaire de l’association l’ARBRE. Questions posées : o Localisation des zones naturelles remarquables : La définition de la ZNIEFF a-t-elle été modifiée? o Eaux superficielles et souterraines : zones d’épandage et de stockage situées soit en zone inondable, soit en zone asséchée, zone de risques de pollution et stockages intermédiaires ? o Plan d’épandage : absence de plan d’action pour le contrôle du respect des exclusions ?

Saint-Hilaire-les Andresis pas de commentaire porté au registre.

- Département de Seine et Marne :

Blennes pas de commentaire porté au registre.

Egreville pas de commentaire porté au registre.

Vaux-sur-Lunain pas de commentaire porté au registre.

Villebon pas de commentaire porté au registre.

Commune de Jouy 20 Rapport du Commissaire Enquêteur

L’ensemble des commentaires recueillis a fait l’objet d’une communication au maître d’ouvrage. - Au cours de cette réunion un double des commentaires et documents a été remis nécessitant une réponse point par point, - de même que l’avis de l’autorité environnementale qui a fait l’objet d’un commentaire spécifique.

Commune de Jouy 21 Rapport du Commissaire Enquêteur

3-5 Analyse globale des commentaires déposés

3-5-1 Réponse de la société Gâtinais Bioénergies aux commentaires déposés

La société Gâtinais Bioénergies a rédigée un mémoire en réponse aux remarques formulées par l’avis de l’autorité environnementale et lors de l’enquête publique. Conformément à l’article 7 de l’arrêté du 19/02/2013.

I - Par rapport à l’avis de l’autorité environnementale de Bourgogne

Seules les parties comportant une demande de précision ont été reprises.

1 – Qualité de l’étude d’impact - 1°) « Quelques incohérences ont été relevées dans le dossier. Le projet prévoit l’arrêt du concentrateur de SENAGRAL, le lactosérum n’ayant plus besoin d’être stocké (p 35 et 48). Or il est indiqué dans les renseignements techniques (p 20), qu’en cas d’indisponibilité du méthaniseur, le lactosérum sera envoyé dans le concentrateur. »

Le concentrateur ne sera plus utilisé en fonctionnement normal mais sera maintenu en état de fonctionnement en cas de dysfonctionnement éventuel de l’unité de méthanisation afin de faciliter l’évacuation et le transport du lactosérum vers des exutoires de remplacement.

- 2°) « Par ailleurs, la composition du biogaz attendu n’est pas présenté avec précision (page 28).»

Compte tenu du caractère unique du mélange envisagé (lactosérum, coproduits lactés et glycérine), la composition exacte du biogaz n’est donc pas connue précisément, notamment en ce qui concerne les gaz présents à l’état de traces (H2S, NH3, N2,…). Des analyses précises du biogaz seront réalisées en parallèle à la mise en service de l’unité de méthanisation.

- 3°) « De plus, il est indiqué que grâce à l’origine des matières à méthaniser, le biogaz sera exempt de composés aromatiques (p 28) ce qui est contredit par le fait que la société prévoit la présence de composés organiques volatils non méthaniques (p 31) dans les résidus de combustion..»

Il n’y a pas de composé aromatique dans le biogaz. Les valeurs limites indiquées en p 35 de l’étude d’impact sont les valeurs limites fixées par la réglementation pour les installations de combustion fonctionnant avec du biogaz et que l’installation respectera. L’étude d’impact ne fait que les rappeler et cela ne signifie en aucun cas que Gâtinais Bioénergies prévoit la présence de composés organiques volatils non méthaniques dans les rejets de l’installation de cogénération.

- 4°) « Absence de la carte de localisation des points de mesure du bruit..»

Erreur à la publication : la carte est reproduite ci-dessous :

Commune de Jouy 22 Rapport du Commissaire Enquêteur

Commune de Jouy 23 Rapport du Commissaire Enquêteur

5°) « Tonnage en azote et phosphore du digestat variables..»

Après vérification, il n’apparaît pas de variabilité au niveau des tonnages en azote et phosphore du digestat. La confusion provient peut-être de l’existence de deux types de digestats : les digestats centrifugés épandus sur le plan d’épandage de Gâtinais Bioénergies et les digestats liquides dirigés vers la station de SENAGRAL. Les flux prévus et présentés dans le dossier sont rappelés ci-après.

NK P2O5 K2O (t/an) (t/an) (t/an) Digestats centrifugés 23.1 68.4 3.2 Digestats liquides 35.4 33.4 104.6 Total 58.5 101.8 107.8

2 – Analyse des effets et mesures proposées

- « Le dossier indique la complémentarité du projet avec l’installation de SENAGRAL, ICPE, et propose une analyse partielle des effets cumulés des deux activités. Cependant, pour le plan de fertirrigation, de nombreux renseignements manquent à la compréhension des enjeux et notamment le fonctionnement du système, la localisation des parcelles concernées par les épandages actuels de SENAGRAL et dans le cadre de ce projet, ainsi que les cultures implantées ne sont pas présentées. »

L’extension du plan de fertirrigation de SENAGRAL fait l’objet d’un dossier spécifique visant la modification de son arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter : c’est une procédure distincte de la demande d’autorisation de l’unité de méthanisation de Gâtinais Bioénergies.

3 – Biodiversité

1°) « Le dossier rappelle que les parcelles en jachère ayant été retirées du plan d’épandage, les épandages seront uniquement réalisés sur des parcelles cultivées (p 32 et 36) et n’auront pas d’impact sur la faune et la flore. […] Cependant cette présentation est contradictoire avec le fait que la surface épandable retenue comprend des surfaces en jachère, soit environ 50 ha. »

Les parcelles en jachère ont fait l’objet, comme toutes celles mises à disposition, d’une étude de sols : elles apparaissent dans la surface épandable ou non épandable d’un point de vue agronomique. Si ces parcelles devaient à nouveau rentrer dans l’assolement des agriculteurs concernés, elles pourraient ainsi être épandues (dans la limite des besoins des cultures concernées). Par contre, dans les bilans de fertilisation, nous avons retenu la présence des jachères au niveau des exportations des surfaces : elles sont en l’occurrence nulles. Elles sont donc bien prises en compte dans la détermination de la capacité d’épuration du plan d’épandage.

2°) « L’étude d’incidence pour le site Natura 2000 « Etang de Galetas » conclut à l’absence d’impact du projet et reprend les mêmes mesures que précédemment. Or, au vu de la présence d’espèces d’oiseaux sensibles, ces mesures auraient pu intégrer une adaptation du calendrier d’épandage. »

Commune de Jouy 24 Rapport du Commissaire Enquêteur

Les parcelles incluses dans le périmètre de la zone (NV9 et NV90) sont des terres labourables. Elles ne sont pas immédiatement en périphérie de l’étang (à 300 mètres) et de ce fait n’interviennent pas directement dans l’écosystème avicole autour de l’étang. Les épandages entreront dans les pratiques usuelles de fertilisation et viendront en substitution des engrais minéraux. Il n’y a donc pas lieu selon nous d’adapter le calendrier d’épandage.

4 – Eau

1°) « Pour les masses d’eau superficielle, l’état initial est incomplet. Les cours d’eau de l’Orvanne de sa source au confluent du Loing et le ruisseau de l’Orval n’ont pas été identifiés alors que plusieurs parcelles du plan d’épandage se situent le long. »

Sur les quelques parcelles qui bordent ces deux cours d’eau, comme sur tous les autres ruisseaux et rivières, une distance de retrait de 35 m a été définie, en deçà de laquelle les épandages des digestats seront interdits. Les distances de retrait pour les épandages d’engrais minéraux ne sont pas aussi importantes : l’épandage des digestats, qui viendra en remplacement des engrais minéraux, présentera de ce point de vue, davantage de sécurité vis-à-vis des risques de pollution. L’Orvanne est actuellement classée dans ce secteur en 1ère catégorie piscicole, signe d’une bonne qualité, que les épandages réalisés dans les règles de l’art n’ont aucune raison de dégrader.

2°) « Il n’est par ailleurs pas fait mention du fait que la quasi-totalité du plan d’épandage se situe en zone vulnérable définie par la directive Nitrates. »

Il est indiqué à la page 7 de l’annexe 6 (plan d’épandage) que : « Toutes ces communes sont concernées par le 4ème programme d’action mise en œuvre pour la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole. »

3°) « L’étude ayant identifié qu’une des parcelles situées sur la commune du Bignon- Mirabeau est en zone inondable, l’étude aurait dû mentionner que dans le cadre du 5ème programme de prévention des pollutions par les nitrates d’origine agricole entrant en vigueur le 1er septembre 2012, aucun stockage de fertilisant ne pourra être réalisé sur cette dernière. »

Ce point sera pris en compte pour la mise en œuvre du dispositif d’épandage.

4°) « Les enjeux relatifs aux masses d’eau souterraines ne sont pas abordés. Il est uniquement fait mention de la nappe de la craie, sans préciser les enjeux de conservation de cette dernière, ni les impacts potentiels du projet. Les parties consacrées au plan d’épandage et de fertirrigation auraient dû identifier les enjeux, les impacts et éventuellement proposer des mesures. »

Les enjeux de protection des masses d’eau souterraines rejoignent ceux des eaux superficielles. Ils passent par la prise en compte des mesures associées à la protection des captages. Les digestats se présenteront sous une forme solide, assimilable à du fumier. Les dépôts temporaires au champ et les épandages seront réalisés dans le respect des règles propres à chaque captage et présentées dans le dossier.

Commune de Jouy 25 Rapport du Commissaire Enquêteur

Dans ces conditions, les épandages seront sans impact sur la qualité des masses d’eau souterraine.

5°) « Concernant la ressource en eau potable, l’étude identifie les captages concernés et les parcelles incluses à l’intérieur d’un périmètre de protection. Cependant, l’importance de la surface du plan d’épandage comprise dans ces périmètres n’est pas mise en évidence, tout comme le fait que trois des sept captages concernés ont été fermés en raison de la présence de pesticides ou de nitrates. »

Les surfaces concernées ont majoritairement été indiquées dans le texte et, dans tous les cas, le relevé parcellaire situé en annexe 9 du plan d’épandage permet d’identifier toutes les surfaces des parcelles. Concernant le fait que certains captages aient été fermés pour cause de présence de pesticides ou de nitrates, cela ne nous a pas été communiqué par l’ARS lors de notre demande d’information.

4 – Epandage

1°) « Le matériel utilisé pour réaliser l’épandage n’est pas précisé. »

Comme indiqué page 23 du plan d’épandage, le matériel sera similaire à celui utilisé pour l’épandage de produits pâteux de type « fumier », soit classiquement un tracteur et un épandeur type fumier à hérissons ou table d’épandage.

2°) « Le calcul des besoins en fertilisation se base sur des valeurs de rendements pour les cultures en place sur les parcelles à épandage bien supérieures aux références départementales. »

Les rendements présentés dans le dossier proviennent des enquêtes réalisées auprès de chacun des agriculteurs du plan d’épandage : ce sont des rendements réellement obtenus par les exploitations concernées. Ces données seront revalidées chaque année dans le cadre du suivi agronomique annuel, en particulier au regard des règles de calcul (moyenne de 3 ans sur les 5 dernières années sans la meilleure et la moins bonne). Rappelons par ailleurs que, comme l’indique l’association ADENY dans son courrier porté au registre d’enquête de la commune de Collemiers : « Nous sommes ici en Gâtinais avec des terres parmi les plus productives de l’Yonne. »

3°) « Une partie du plan d’épandage, soit 362 ha, présente une aptitude moyenne à l’épandage et ne sera utilisée qu’en période de déficit hydrique. On peut regretter que les analyses de sol complètes et détaillées, ayant conduit à cette conclusion, ne soient pas accompagnées d’une explication sur les paramètres discriminants permettant de définir les classes d’aptitudes à l’épandage. »

Les analyses de sols réalisées dans le cadre du dossier visent à caractériser les sols par zones homogènes (teneurs en phosphore, potasse, magnésium, matières organiques, éléments traces…). L’aptitude des sols est, quant à elle, établie à partir d’une étude pédologique comportant des sondages réalisés à la tarière à main et des observations de terrain, comme décrit au § 4.2.1 de la page 15 du plan d’épandage. C’est de cette étude de terrain qu’est déduite

Commune de Jouy 26 Rapport du Commissaire Enquêteur

l’aptitude à l’épandage. C’est principalement l’hydromorphie, le couple structure / texture et la profondeur qui déterminent la plus ou moins bonne aptitude.

4°) « De plus, ces analyses auraient pu permettre d’estimer le reliquat de fertilisant dans le sol à la sortie de l’hiver et la minéralisation de l’humus, indications recommandées dans le calcul du bilan de fertilisation prescrit par les arrêtés départementaux. »

Les reliquats azotés auxquels il est fait référence visent effectivement à donner une indication sur le reliquat d’azote minéral présent dans le sol en sortie d’hiver, mais ils ne fournissent qu’une information ponctuelle : ils ne sont d’aucun intérêt pour un dossier de plan d’épandage. Ces reliquats ne peuvent être utilisés que parcelle par parcelle et doivent être reconduits chaque année puisqu’ils intègrent l’évolution de l’azote liée aux conditions climatiques annuelles.

II– commentaires portés aux registres des communes.

B - Avis transmis sur la commune de Jouy

1 – Courrier de l’association AHVOL « L’AHVOL réaffirme l’opportunité de ces démarches qui visent à développer la production d’énergie renouvelable dans un soucis de défense de l’environnement. Elle n’ignore cependant pas les nuisances que pourraient occasionner des installations hâtivement décidées et installées. C’est pourquoi dans le cas du projet « JOUY », le conseil donne mandat à son président pour écrire au commissaire-enquêteur, pour lui signifier sa totale adhésion aux réserves formulées par le préfet régional de Bourgogne, qui recommande une meilleure évaluation de l’impact environnemental. »

Voir réponses formulées au courrier de l’Autorité Environnementale en partie A.

2 – Courrier de la société Eau de Paris 1°) « Conformément aux articles L. 132-21 et R. 1321-6 du Code de la santé publique, Eau de Paris engage et poursuit une procédure de déclaration d’utilité publique des périmètres de protection des captages de Bourron, Villeron et Villemer. […] Considérant les annexes du dossier présenté par la SASU GATINAIS BIOENERGIES, certaines parcelles recensées sur les communes de Chéroy, Vaux-sur-Lunain, Villebéon, Blennes, Egreville, Domats, La Belliole, Saint-Valérien et Villeneuve-la-Dondagre sont localisées dans le périmètre de protection éloignée de ces captages, parfois en bordure des périmètres de protection rapprochée dans les vallées du Lunain et du Dardou. […] D’autre part, en vertu de l’article L. 512-3 du Code de l’environnement, des prescriptions nouvelles ou complémentaires pourront être édictées pour toutes les installations classées pour la protection de l’environnement présentes dans ces périmètres. »

Lors de l’établissement du dossier en mars 2012, nous ne possédions que la délimitation des périmètres de protection telle que nous l’avons fait figurer dans le dossier et pas encore les servitudes qui ont été établies dans le rapport de l’hydrogéologue agréé datant d’avril 2012.

Commune de Jouy 27 Rapport du Commissaire Enquêteur

Après étude de ces prescriptions annexées au présent courrier, il apparaît que l’épandage de fertilisants de type « fumier » n’est pas interdit dans les périmètres de protection éloignée, à l’intérieur desquels se situent les parcelles du plan d’épandage. Les digestats seront intégrés à la fertilisation raisonnée des cultures au même titre que le fumier. En outre, un suivi agronomique annuel sera prescrit à Gâtinais Bioénergies, qui permettra de vérifier le respect de ces préconisations.

2°) « Bien que les quantités annuelles de nitrates apportées sur les superficies épandables de l’ordre de 112 kg N/ha soient inférieures à la valeur limite de 170 kg N/ha établie par la Directives Nitrates, il n’est pas avéré qu’il n’y ait aucun impact pour la ressource en eau. […] Il apparaît ainsi essentiel lors de chaque apport de digestat sur une parcelle : - d’estimer les besoins de la culture en place à partir d’objectifs de rendement réalistes et conformes au potentiel de la parcelle ; - de réaliser un plan de fumure précis en prenant en compte l’apport de digestats et de présenter des garanties pour l’équilibre de la fertilisation envisagée, tant des apports de Digestats que des apports minéraux complémentaires ; - de synchroniser l’apport avec le besoin précis de la culture à son stade de développement et d’adapter l’apport aux conditions climatiques ; - d’éviter les apports lorsque la réserve utile du sol est pleine et ne pas renouveler ceux- ci deux ans de suite sur une même parcelle.»

L’épandage de digestats s’inscrira dans les pratiques de fertilisation des exploitations. Des analyses seront réalisées régulièrement sur les digestats dans le cadre du suivi agronomique afin de renseigner les agriculteurs sur les teneurs en éléments fertilisants, pour qu’ils puissent réaliser leur plan de fumure, et prévoir les apports par parcelle suivant les cultures et rendements escomptés. Les apports de digestats sont prévus au printemps ou à l’automne suivant les cultures fertilisées, soit en période de déficit hydrique.

3 – Courrier de l’association ADEVA 1°) « Les matières à méthaniser ne sont pas suffisamment précisées, les yaourts et productions fromagères diverses contenant des adjuvants (colorants chimiques, arômes artificiels, etc.…) qui peuvent se retrouver dans le biogaz et les digestats et s’accumuler sur les terres d’épandages. Il serait nécessaire d’avoir une analyse détaillée des produits entrants dans le circuit de méthanisation. »

Les colorants et arômes artificiels présents dans les yaourts et productions fromagères de SENAGRAL sont des produits de qualité alimentaire majoritairement d’origine naturelle, autorisés dans la Communauté Européenne et dont l’innocuité est suivie par des organismes agréés. Ces produits seront donc dégradés dans le processus de méthanisation au même titre que le lactosérum et les produits laitiers : il n’y a pas de risque d’accumulation sur les terres d’épandage.

2°) « Les niveaux sonores ne devraient pas dépasser les seuils réglementaires mais des mesures précises in situ devraient permettre d’appréhender l’impact réel sur les

Commune de Jouy 28 Rapport du Commissaire Enquêteur

populations environnantes : bruit des installations, augmentation de la circulation pour enlever et épandre les digestats. » L’unité de méthanisation étant au stade de projet, seules des simulations ont pu être présentées dans le dossier. Il est cependant indiqué en page 40 de l’étude d’impact que des mesures de niveau sonore seront réalisées après construction afin de vérifier l’absence d’impact.

3°) « L’élimination des odeurs est liée à l’étanchéité des installations mais elles risquent d’être importantes lors du transfert des digestats et de leur stockage sur les zones d’épandages. »

Le processus de méthanisation est un procédé de traitement biologique des matières fermentescibles visant à récupérer le biogaz produit dans ce processus et composé majoritairement de méthane. Dans un processus naturel de fermentation (dans les eaux stagnantes des zones marécageuses par exemple), c’est ce dégagement de méthane qui est susceptible de créer une gêne olfactive. Dans le cas de la méthanisation, la fermentation est réalisée dans le méthaniseur, le biogaz est capté et les digestats produits sont stabilisés et ne sont plus susceptibles de dégager du méthane : il n’y aura donc pas de risque de nuisance olfactive lors du transport, du stockage ou de l’épandage des digestats. Les épandages seront suivis d’un enfouissement rapide ce qui limitera la persistance des odeurs éventuelles.

4°) « Les rejets liquides doivent être traités par la station d’épuration de l’usine SENAGRAL et faire l’objet de fertirrigation, mais la localisation des parcelles concernées n’étant pas précisées, il est difficile de mesurer les risques environnementaux et l’impact sur les cultures. »

Voir réponse formulée au paragraphe A-2-1°).

« Aucun épandage n’aurait dû être envisagé sur les parcelles incluses dans la zone Natura 2000 « Etang de Galetas » et sur la zone inondable du Bignon-Mirabeau. »

Cf. réponse A.3.2

Concernant la zone inondable du Bignon Mirabeau (parcelle ET3), les épandages se feront lorsque les conditions climatiques permettront d’optimiser la fertilisation, au même titre que des apports d’engrais minéraux. La parcelle est en effet classée en aptitude 1, excluant les épandages en période hivernale. Il n’y a pas lieu d’interdire les épandages sur cette parcelle.

5°) « L’étude montre qu’il n’y a pas de risque de surfertilisation mais les valeurs de rendements pour les cultures en place sont bien supérieurs aux références départementales. Il faudrait revoir la fiabilité de ces valeurs. »

Voir réponse formulée au paragraphe A-5-2°).

Commune de Jouy 29 Rapport du Commissaire Enquêteur

6°) « Les épandages prévus sur la commune de Villebéon sont situés principalement aux abords du hameau de Vauredennes et risquent d’engendrer des nuisances olfactives importantes. » Voir réponse formulée au paragraphe B-3-3°) concernant l’absence de nuisance olfactive. Par ailleurs, une distance réglementaire de 50 mètres est appliquée vis-à-vis des habitations, associée à l’enfouissement rapide après épandage.

7°) « D’autre part, une partie des terrains est en pente le long de la vallée du « Dardou », ruisseau en partie souterrain dont il n’est pas tenu compte sur les plan et qui sert à l’alimentation des eaux de Paris. Un périmètre d’exclusion plus important que celui réglementaire aurait dû être envisagé. »

Une distance d’exclusion réglementaire de 35 mètres vis-à-vis du cours d’eau sera appliquée. Vue la consistance des produits, de type pâteux, une distance d’exclusion supérieure n’apparaît pas nécessaire. Rappelons qu’il n’y a pas de distance de retrait pour les fertilisants minéraux, traditionnellement utilisés dans les exploitations qui ne comportent pas d’élevage. Les apports de digestats présenteront donc moins de risque pour le milieu.

8°) « Les effets sur les ressources en eau n’ont pas été suffisamment étudiés, aussi bien sur les eaux souterraines que sur les eaux superficielles. L’état des captages est incomplet et les conséquences du plan d’épandage peu évaluées. »

Tous les captages présents sur la zone ont été présentés dans le dossier à partir des informations fournies par les ARS, autorités compétentes en la matière, même les captages en cours d’instruction (cf. réponse formulée en B-2-1°)).

9°) « ¨Presque toute la zone d’épandage est classée en vulnérable par la Directive Nitrates d’où le risque de ne pouvoir atteindre le « bon état » dans les délais prévus (2027), d’autant que s’y ajoutent souvent une forte teneur en pesticides. Les apports des digestats sur les mêmes parcelles, année après année, risquent d’aggraver ces problèmes. Il sera indispensable de renforcer les analyses des eaux sur ces territoires où elles sont déjà très fragilisées.»

Nous ne voyons pas le lien entre le fait que le plan d’épandage soit situé en zone vulnérable (ce qui est le cas de l’ensemble des départements de Seine et Marne, de la majorité du département de l’Yonne et des 2/3 du Loiret) et le risque de ne pas pouvoir atteindre le « bon état » pour la qualité des eaux du département : les épandages seront réalisés en appliquant strictement les prescriptions des Programmes d’actions (national existant et régional à venir en 2013). Ils viendront en substitution partielle à la fertilisation minérale pratiquée à l’heure actuelle. Les apports de digestats ne seront pas réalisés chaque année sur une même parcelle, les fréquences de retour prévues étant de 3 à 5 ans. Par ailleurs, les doses appliquées seront adaptées aux besoins des cultures et aux rendements prévus. Concernant la présence de pesticides et le renforcement des analyses d’eaux, cela n’est pas du ressort de Gâtinais Bioénergies dans le cadre du projet de méthanisation.

10°) « ¨Ne sont pris en compte que les risques d’explosion et de feu torche. Mais une étude récente de l’Ineris « retour d’expérience relatif aux procédés de méthanisation et à leurs exploitation » montre que ce type d’installations comporte aussi des risques de

Commune de Jouy 30 Rapport du Commissaire Enquêteur

fuites, d’incendies et d’émissions toxiques dus le plus souvent à des défauts d’installations importants ayant entrainé de nombreux accidents. Une surveillance rigoureuse à la conception, la construction et à l’exploitation est donc nécessaire. Le classement ICPE devrait permettre de répondre à cette problématique.»

Les risques de fuites, d’incendie et d’émissions toxiques ont été pris en compte dans l’étude des dangers fournie dans le dossier mais ils n’ont pas été retenus comme scénarios majorants étant donné les mesures de prévention et de protection prévues. Les installations seront conçues, construites et exploitées selon les normes et procédures en vigueur.

C – Avis transmis sur la commune de Montacher-Villegardin

1 – Observations de Monsieur REGNARD et Madame DESVERGES 1°) « Interrogation sur le risque d’émission significatives de biogaz (et donc d’odeurs) pendant le stockage sur site et dans le silo couloir à proximité de la station d’épuration.»

Voir réponse formulée au paragraphe B-3-3°) concernant l’absence de nuisance olfactive.

2°) « Il semble que l’implantation du silo couloir n’apparaissent pas sur les plans annexés au projet. »

La station de SENAGRAL se situant à une distance supérieure aux 300 mètres réglementaires du plan d’environnement, son implantation ne figure effectivement pas sur ce plan. La station de SENAGRAL où sera implanté le silo est toutefois visible sur le plan 1 au 1/25 000ème à 900 mètres au Nord-est de l’emplacement du méthaniseur.

3°) « Par rapport au plan de localisation, il apparaît qu’il n’y a aucune parcelle recevant de l’épandage dans un rayon de 3 km. Pour quelles raisons ? »

La majorité des parcelles se situant dans un rayon de 3 km du site sont déjà incluses dans le plan de fertirrigation de l’usine SENAGRAL : des parcelles distinctes devaient être retenues pour le plan d’épandage de Gâtinais Bioénergies, ce qui explique que la zone prospectée soit plus éloignée.

4°) « Sur quels critères a été déterminé le choix des parcelles d’épandage ?» Le plan d’épandage des digestats a été bâti à partir des exploitants participant au plan d’épandage des eaux traitées de l’usine SENAGRAL et en s’éloignant peu à peu. Les agriculteurs retenus sont motivés et leurs exploitations disposent d’une capacité d’épuration suffisante (achats d’engrais à l’extérieur pour couvrir les besoins des cultures).

5°) « Cette usine de méthanisation peut-elle accueillir des co-produits laitiers issus d’un autre site ?»

Commune de Jouy 31 Rapport du Commissaire Enquêteur

L’unité de méthanisation a été dimensionnée pour le flux de lactosérum et de coproduits laitiers issus de la laiterie SENAGRAL : elle ne peut donc pas accueillir de gisement supplémentaire sans subir d’extension des ouvrages. Par ailleurs, au niveau réglementaire, les gisements entrants dans le méthaniseur doivent être identifiés et l’ajout d’une nouvelle source d’intrants devrait faire l’objet d’une demande de modification des conditions d’exploiter.

D – Avis transmis sur la commune de Collemiers 1 – Courrier de l’association ADENY 1°) « Plusieurs personnes se sont adressées à nous pour nous faire part de leurs craintes concernant l’épandage de digestats : quelle est la composition exacte de ceux- ci ? Comment être certain de leur totale innocuité sanitaire ? Ne contiendraient-ils pas des métaux lourds ? D’autres substances chimiques indésirables ? Nous ne voyons qu’une seule façon de répondre à cette inquiétude : programmer des analyses régulières des digestats (recherche de composés traces métalliques particulièrement) et les rendre publiques. […] D’autre part, un épandage illicite de digestats dans le tonnerrois est venu tout récemment rajouter un élément de doute dans les esprits. »

Les digestats seront issus de la méthanisation de produits agroalimentaires : la présence d’éléments traces métalliques ou d’autres substances chimiques indésirables est donc extrêmement peu probable. Dans le cadre du suivi des épandages de digestats, des analyses seront toutefois réalisées régulièrement pour vérifier l’absence de ces éléments. Par analogie, les boues issues de stations d’épuration traitant des effluents laitiers (telle que celle de SENAGRAL) contiennent de ETM à des niveaux très inférieurs aux valeurs limites voire aux seuils de détection. Concernant les épandages illicites, c’est justement pour éviter cela que la société Gâtinais Bioénergies a établi un dossier de plan d’épandage intégrant les contraintes réglementaires, avec une étude d’aptitude et une identification de toutes les parcelles. En outre, un suivi agronomique annuel sera mis en œuvre.

E – Avis transmis sur la commune de Cornant 1 – Observation de Madame ALLIOT 1°) « J’émets un avis défavorable à l’épandage des résidus de méthanisation en raison des risques olfactifs que cette opération fait courir. Nous avons déjà eu une mauvaise surprise lors de l’épandage et le dépôt de lisier de poules. »

Voir réponse formulée au paragraphe B-3-3°) concernant l’absence de nuisance olfactive.

2 – Observation de Madame le Maire de Cornant 1°) « Les conseillers municipaux sont inquiets des nuisances pouvant résulter de l’épandage sur la commune (notamment olfactives). »

Voir réponse formulée au paragraphe B-3-3°) concernant l’absence de nuisance olfactive.

F – Avis transmis sur la commune de Dollot 1 – Observation de Madame LACZAK, Maire de la commune

Commune de Jouy 32 Rapport du Commissaire Enquêteur

1°) « Le dossier fait référence à la « Source du Château » avec les périmètres rapprochés et éloignés de la source. Cette source a fait l’objet d’une étude BAC, type Grenelle, par le SIVOM du Gâtinais et l’arrêté préfectoral est en cours de rédaction. Aussi je constate que les parcelles PL12, PL13 et PL22 sont déclarées aptes à l’épandage, or elles sont situées, d’après l’étude BAC, dans la zone « zéro intrants ».

Lors de notre demande d’informations auprès de l’ARS, il n’a pas été fait mention d’étude en cours sur ce captage et dans l’arrêté DUP qui nous a été transmis, les périmètres de protection actuels n’intégraient pas ces parcelles. Si l’arrêté définitif en cours de rédaction confirme le point évoqué dans cette observation, ces parcelles seront retirées du plan d’épandage.

G – Avis transmis sur la commune de Saint-Valérien 1 – Observation de Monsieur GOUPILLON 1°) « Le projet semble intéressant. Il serait cependant souhaitable, comme le fait remarquer l’avis de l’autorité environnementale, que l’étude sur l’état des masses d’eau soit complète et bien identifiée. »

Voir réponses formulées au chapitre A-4.

2 – Observation de Monsieur COMMUN, Maire de la commune 1°) « Emet un avis favorable à un projet améliorant la qualité environnementale de traitement des déchets de l’entreprise SENAGRAL avec les seules réserves qu’il n’y ait aucune incidence sur la qualité de l’air ou risques de nuisances olfactives portées par les vents d’Ouest. »

Voir réponse formulée au paragraphe B-3-3°) concernant l’absence de nuisance olfactive. Concernant la qualité de l’air, toutes les mesures seront prises pour éviter les fuites de biogaz et réduire les rejets des gaz de combustion du moteur de cogénération. Par ailleurs, des analyses des fumées du moteur de cogénération seront réalisées selon les fréquences fixées dans le cadre de l’autorisation d’exploiter.

H – Avis transmis sur la commune de Courtenay 1 – Observation de Monsieur GERARD 1°) « Pas de remarques particulières concernant la zone d’épandage située sur la commune de Courtenay. »

RAS

I – Avis transmis sur la commune de Rozoy-le-Vieil 1 – Observations de l’association l’ARBRE 1°) « Le dossier fourni fait référence à des ZNIEFF 1 et ZNIEFF 2, des ZPS et zones humides. Aucune de ces zones ne semble concerner les communes d’Ervainville et Rozoy-le-Vieil alors que l’Inventaire national du Patrimoine Naturel indique que la ZNIEFF Etangs, prairies et forêts du Gâtinais Nord Oriental inclut une partie de nos communes. S’agit-il d’une omission ou la définition de cette ZNIEFF a-t-elle été modifiée ? »

Commune de Jouy 33 Rapport du Commissaire Enquêteur

L’appartenance de ces communes à cette ZNIEFF n’a effectivement pas été indiquée dans le corps du dossier qui se focalise sur les communes situées dans un rayon de 3 km du méthaniseur. Cependant, dans l’annexe 6 « Plan d’épandage », qui tient compte de l’ensemble des communes incluses dans le plan de valorisation des digestats, les communes citées sont listées en page 12 comme faisant partie de cette ZNIEFF.

Les contours de cette zone sont par ailleurs reportés sur le plan en annexe 5 de ce document de plan d’épandage.

2°) « Une des parcelles située sur la commune de Bignon-Mirabeau est située en zone inondable. Aucun stockage de fertilisant ne pourra être réalisé sur celle-ci. »

Les épandages sur cette parcelle (ET3) se feront en dehors des périodes présentant un risque d’inondation puisqu’elle est classée en aptitude 1.

3°) « La zone d’épandage prévue comprend l’étang du Ridet. La commune de Rozoy-le- Vieil ne connaît pas l’état exact de cette pièce d’eau ; il semblerait qu’elle ait été asséchée. Il lui semble cependant dangereux que des digestats puissent y être épandus sans plus d’investigation. »

La dénomination « étang du Ridet » demeure sur la carte IGN mais celle-ci ne mentionne pas la surface comme étant en eau. Les parcelles ET12 - ET38 et ET14, comme toutes les parcelles mises à disposition, ont fait l’objet d’une étude pédologique. Il s’agit bien de terres agricoles régulièrement exploitées. Comme le montre la carte d’aptitude sur fond cadastral, la parcelle ET14 présente une aptitude moyenne à l’épandage, liée sans doute à son passé de terre engorgée en eau. Pour assurer la meilleure valorisation des digestats, les épandages devront y être réalisés en période de déficit hydrique des sols (en été par exemple, avant implantation d’une culture d’automne).

4°) « Le ru Sainte-Rose n’est pas pris en compte dans cette étude. Nous ne disposons pas d’éléments chiffrés le concernant mais il semble souffrir d’un équilibre écologique précaire et c’est le plus important des affluents de la rivière Betz. Les zones d’épandage prévues sur la commune sont sur son bassin versant, d’où des risques de pollution. »

Comme pour l’Orvanne et tous les cours d’eau du secteur d’étude, les distances d’exclusion prises en compte ainsi que le respect de l’aptitude des sols associés au suivi agronomique annuel permettent de garantir l’absence d’impact des épandages sur la rivière.

5°) « Les stockages intermédiaires risquent aussi d’être à l’origine de pollutions de la rivière Betz et du ru Sainte-Rose car, en cas d’intempérie, le sol sera dans l’impossibilité d’absorber les précipitations qui iront directement vers le ru, entrainant avec elles les digestats. »

Comme le précise le dossier page 23, les digestats seront transportés du site de méthanisation jusqu’aux parcelles au moment de l’épandage. Le tas ne sera donc exposé aux éventuelles intempéries que pendant une courte période, ce qui réduit le risque d’entraînement.

Commune de Jouy 34 Rapport du Commissaire Enquêteur

6°) « Le plan d’épandage sur la commune de Rozoy-le-Vieil est très fortement impacté par des exclusions réglementaires (interdictions d’épandre liées aux distances par rapport aux cours d’eau et aux habitations). L’ARBRE s’inquiète de l’absence de plan d’action pour vérifier le respect de ces exclusions. »

Les épandages seront encadrés par un arrêté préfectoral reprenant notamment les critères d’exclusion figurant dans l’étude préalable. Gâtinais Bioénergies et les agriculteurs disposeront des plans identifiant les zones exclues. Gâtinais Bioénergies s’assurera du respect de ce zonage. Un encadrement technique sera apporté au prestataire qui réalisera les épandages. Un suivi agronomique annuel sera réalisé, permettant de vérifier que le déroulement des épandages est conforme aux préconisations.

3-5-2 commentaires du commissaire enquêteur

Les observations portées aux registres des 28 communes portent sur la crainte des riverains par rapport aux nuisances sonores, olfactives et visuelles de l’unité de méthanisation, ainsi que sur les zones d’épandages qui sont assimilées aux épandages existant actuels qui engendre des nuisances principalement olfactives. Pour les associations les commentaires sont identiques mais plus orientés vers la protection de l’environnement.

C’est pourquoi, suite à la réunion de travail du 31 mai 2013 entre le commissaire enquêteur et le Maître d’Ouvrage, la société Gâtinais Bioenergies, l’ensemble des observations émises aussi bien par l’autorité environnementale de Bourgogne que ceux portés aux 28 registres de l’enquête publique a fait l’objet de travail préparatoire pour la réponse du maître d’ouvrage.

Les réponses apportées par le maître d’ouvrage au travers son mémoire en réponse aux remarques formulées lors de l’enquête publique, répondent point par point aux interrogations des institutions et du publique.

Le choix de répondre commune par commune à chacune des observations portées aux 28 registres permettant à tout un chacun de retrouvé la réponse qu’il attend, ce en quoi le maître d’ouvrage à respecté la démarche arrêtée.

Concernant les réponses à l’autorité environnementale, le maître d’ouvrage donne des réponses conformes aux réglementations concernant ce type d’installation mais n’apporte pas de précision complémentaire qu’il ne pourra fournir que durant la phase mise en route et l’exploitation de l’unité de méthanisation.

Il sera donc nécessaire aux organismes chargés du contrôle et du suivi de cette installation (ICPE) de prévoir le cahier des charges des contrôles périodiques à effectuer durant le fonctionnement de cette unité de méthanisation.

Pour l’épandage, le plan de fertilisation fait l’objet d’une procédure distincte qui sera mise en place au travers un dossier spécifique qui n’est pas l’objet de cette enquête.

Commune de Jouy 35 Rapport du Commissaire Enquêteur

Pour l’eau la problématique est identique, il ya aura lieu de redéfinir les limites précises des zones protégées et des zones où l’épandage sera possible. Le questionnement de la société eau de Paris est révélateur des points non définis à ce jour qui doivent faire l’objet de travail en commun des différents utilisateurs de l’environnement.

Le commissaire enquêteur attire donc l’attention des différents organismes publiques en charge des contrôles du bon fonctionnement de l’installation et du respect de l’environnement afin qu’ils mettent en place, dés la mise en route de l’unité de méthanisation et de l’épandage sur les territoires des trois régions, trois départements et vingt-huit communes, les moyens nécessaire et suffisant pour assurer les contrôles et relevés, afin d’assurer le suivit dans le temps de cette installation nouvelle.

Bien que définie comme unité de méthanisation de déchets non dangereux, l’impact sur l’environnement de tout incident ou accident peut générer des pollutions sur des étendues conséquentes.

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Conclusions du Commissaire Enquêteur

Chapitre 4 - Conclusions

L’enquête publique s’est déroulée du mardi 2 avril 2013 au mardi 7 mai 2013 inclus. Durant cette période de 36 jours les dossiers ainsi que les registres d’enquête, côtés et paraphés par le commissaire enquêteur ont été déposé dans les 28 mairies concernées par l’enquête.

Les personnes qui ont souhaité prendre connaissance des dossiers et consigner éventuellement leurs observations sur les registres ouverts à cet effet ont pu accéder à ceux-ci aux heures habituelles d’ouverture des mairies.

Les conditions matérielles de préparation, de déroulement et de fin d’enquête n’ont donné lieu à aucune difficulté significative grâce au concours des maires des communes qui ont mis les moyens nécessaires au service de l’enquête.

Il n’a pas été nécessaire de prolonger l’enquête ou d’organiser une réunion publique d’information et d’échange complémentaire pour la bonne compréhension du contenu de l’enquête.

Le commissaire enquêteur s’est tenu à la disposition du public en mairie de Jouy durant six permanences conformément aux dates arrêtées par l’arrêté interdépartemental.

La consultation publique à permis aux personnes qui le désiraient de s’informer et de s’exprimer comme elles le voulaient, verbalement ou par écrit.

L’enquête a été conduite conformément aux dispositions réglementaires et notamment à l’arrêté interdépartemental de monsieur le préfet de l’Yonne n°PREF-DCPP-2013-0053 du 19 février 2013.

La procédure n’a donné lieu à aucun incident et l’enquête publique s’est déroulée dans le respect de la libre expression des intervenants.

Le commissaire enquêteur à répondu aux questions et fourni, dans la mesure du possible, les explications, précisions et renseignements nécessaires.

La population a dans l’ensemble peu participé à cette consultation.

La publicité légale a été réalisée conformément à la réglementation: affichage dans les communes concernées et parutions dans six journaux de la presse régionale habilités, comme l’attestent les certificats de publication et d’affichage signés par les maires en fin d’enquête.

Le commissaire enquêteur estime que l’ensemble des règles applicables à cette procédure d’ICPE a été respecté.

Commune de Jouy 37 Rapport du Commissaire Enquêteur

Il considère que le dossier d’enquête comporte les pièces prévues par les textes notamment le code de l’environnement.

Les documents complémentaires demandés par le commissaire enquêteur ont éclairés les points de détail non mentionnés dans les documents initiaux et facilités la compréhension du public Le dossier mis à l’enquête est cohérent et permet notamment d’appréhender les objectifs de la société Gâtinais Bioénergies dont le but est de valoriser les sous produits laitiers en générant de l’énergie sous forme électrique et eau chaude pour le fonctionnement de l’usine et surtout permettre au cultivateurs qui ont adhérés au projet de profiter des digestats issus de la méthanisation pour amender les parcelles définies dans l’étude préalable pour lesquelles des conventions ont été établis.

Il résulte de ces constats que le dossier soumis à enquête permet au public de comprendre les propositions contenues dans celui-ci, d’en juger le bien fondé et de formuler des observations.

Le commissaire enquêteur, après avoir étudié et analysé l’ensemble du dossier dans ses aspects administratifs et techniques, avoir examiné la totalité des observations formulées ainsi que les réponses apportées par le maître d’ouvrage et avoir apporté des réponses et formulé des avis, considère que :

L’enquête publique s’est déroulée conformément à la réglementation.

Le Commissaire Enquêteur Bertrand LABORDERIE

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