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Code Sport Monaco • n°15 • février - mars 2015 OBJECTIF COMPÉTITION MONTE-CARLO SKICLUB Le magazinedesportlaprincipauté OPTIMIST MONACO SEFAIT LAMAIN

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OLYMPISME RALLYE SKI • RETOUR SUR • 83E MONTE-CARLO : OGIER A VU TRIPLE • LE MONTE-CARLO SKI CLUB, E LA 127 SESSION DU CIO • BERNARD RICHELMI, CHEF DES COMMISSAIRES DE PISTE AXÉ COMPÉTITION • ENTRETIEN AVEC S.E. MME • LE MONTE-CARLO EN DIX DATES • ARNAUD ALESSANDRIA LAMBIN-BERTI VISE LE TOP 30 • TROPHÉES FEMME ET SPORT : MERIEM CHERNI MIZOUNI, LAURÉATE MONDIALE

40 46 56 62

NAUTISME ALPINISME PRÉPARATION HANDBALL • 6E OPTIMIST TEAM RACE : • JEAN-MARC NOWAK PHYSIQUE • LES "PREMIER PAS" HAUT MONACO EN FORMATION EN VISITE AU NÉPAL • LES SAPEURS-POMPIERS DE EN COULEURS MONACO À L'ENTRAÎNEMENT • LES PORTE-FANIONS

8 PLEIN CADRE 52 SPORT ET STYLE 70 CULTURE SPORT • LE SPORT EN IMAGES GRAND FORMAT • UNE BOUTIQUE DÉDIÉE AUX RUNNERS • RICCARDO GIRAUDI : "LE SPORT ME PERMET D'ÉQUILIBRER MES ÉNERGIES" 14 HOMMAGE 66 DÉVELOPPÉ COUCHÉ • MONSEIGNEUR BERNARD BARSI : • GÉRARD BERTRAND RACONTÉ PAR SES AMIS • PREMIER CHAMPIONNAT RÉGIONAL EN "IL FAUT SAVOIR LUTTER" TERRES PRINCIÈRES 16 MUSCULATION • ENTRETIEN AVEC OLIVIER OUMAILIA 75 CAHIER SPÉCIAL • CHOYNOWSKI, JEUNE RETRAITÉ AS MONACO FOOTBALL 32 BOBSLEIGH • RUDI RINALDI VERS LES MONDIAUX

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Chers lecteurs,

Comme à l'accoutumée, l'activité sportive en Principauté reste bouillonnante. Pas vraiment de saison, pas vraiment de répit. Alors que la 127e Session Edito Olympique a refermé ses portes, son lot de décisions a été remarqué, tout autant que l'excellence de son organisation par le monde olympique. Passer des montagnes enneigées avec le Monte-Carlo ski club, au plan d'eau avec la Monaco Optimist Team Race est un grand écart que la configuration géographique monégasque offre à ses sportifs, et nous à nos lecteurs. Un autre détour par le célèbre Rallye Monte-Carlo avant l'Historique, et la boucle est quasiment bouclée. Dans ce numéro, vous découvrirez également une présentation inhabituelle du corps des sapeurs-pompiers, qui servent avec autant de courage et d'audace les causes monégasques que le sport en Principauté. Enfin - le désormais rendez-vous - en fin de magazine, retrouvez l'AS Monaco football qui tient en haleine tout un peuple et bon nombre de supporters dans le monde, grâce à un parcours européen et national à la hauteur de son prestige. Comme je vous le disais, pas de répit.

Bonne lecture.

Jean-Marc Moreno

CODE SPORT MONACO • Edité par SAM EDICOM "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - [email protected] • Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - [email protected] • Journalistes : Romain CHARDAN - [email protected] & Chris BERTOLDI - [email protected] • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO [email protected] • Publicité : Jean-Marc MORENO [email protected] [email protected] • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Groupe Riccobono • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO

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E-mail : [email protected] - www.agenceducapdantibes.com l'Everest

Vu de Vu

Jean-Marc Nowak sur le toit du monde Ce n'est pas n'importe quelle vue, pas n'importe quel coucher de soleil… "Nous nous trouvions dans le plus haut camp d'altitude du monde, à 8 300 mètres. C'était un moment magique. Il devait être 20 heures, à peu près. Le soleil illuminait vraiment tout l'Himalaya", se souvient l'alpiniste, encore sous le charme de son ascension de l'Everest, en 2011. "C'était la dernière étape avant d'y parvenir. J'étais seulement avec mon sherpa, Nuru. Il y avait plusieurs expéditions en même temps que la nôtre. Des Américains, des Russes. Comme on peut le voir sur la photo, nous avions accroché nos tentes avec des cordes, pour ne pas qu'elles se fassent emporter par le vent, surtout que la pente était très raide. Les conditions étaient difficiles. Il n'y avait que 20 % d'oxygène." Peu après, Jean-Marc Nowak a posé le pied sur le plus haut sommet du monde, à 8 850 mètres et par -30 degrés.

8 © Jean-Marc Nowak Pro B

L'aventure

Les hommes de Vucevic dans le trio de tête Partis très fort, avec huit victoires entrecoupées d'une seule défaite à Roanne (68-65) en deux mois, les Monégasques ont subi un coup de mou en décembre. Le match déclencheur de la spirale noire était celui contre Denain à l'extérieur (75-63). S'en sont suivies deux rencontres malheureuses face à Souffelweyrsheim (84- 73) et aux voisins antibois à domicile (72-78). Dur, mais salvateur. Les Asémistes ont rebondi comme un seul homme après quinze jours de battement, et renoué avec la victoire en faisant tomber Évreux (74-66). À l'heure du bouclage du magazine, le collectif du Rocher, qui ne cache pas son désir de Pro A, termine la phase aller à la 2e place derrière Hyères-Toulon. Les hommes du coach Savo Vucevic ont disputé 17 matches dont 13 victoires pour 4 défaites.

10 © Alberto Colman

Historique

Rallye Monte-Carlo

18e retour dans le temps Le Rallye Monte-Carlo Historique a de nouveau emboîté le pas au Rallye Monte-Carlo WRC. La 18e édition de l'épreuve a débuté mercredi 28 janvier et s'est achevée dans la nuit du 4 février (hors période de bouclage du magazine). Plus de 300 participants, assis dans des engins datant de 1955 à 1980, se sont élancés de Barcelone, Copenhague, Glasgow, Reims et Turin pour le fameux parcours de concentration. Afin de se frotter à la première zone de régularité, rendez-vous était donné à Saint-André-les-Alpes (Alpes-de-Haute- Provence), le 31. L'aventure s'est achevée sur une nuit de folie avec deux chronos bien connus "Lucéram - col de la Cabanette - col Saint-Roch - Loda - Lantosque" et "La Bollène-Vésubie - col de Turini - Moulinet - col Saint-Jean - col de Castillon - Sospel" (Alpes-Maritimes). Les premiers concurrents étaient de retour sur le port Hercule au petit matin…

12 © ACM GÉRARD BERTRAND "IL FAISAIT L'UNANIMITÉ" Le 2 janvier, Gérard Bertrand s'en est allé. L'homme portait vaillamment deux casquettes de président, pour le Judo Club de Monaco ainsi que pour la Fédération monégasque de la discipline. Au club, on se souvient de lui à travers de larges sourires. Par Chris Bertoldi - Photo : Franck Terlin

ment, il s'est dit : "Si on ne leur donne rien, ils ne vont pas rester. On doit les récompenser", se souvient Marcel. Gérard Bertrand a accédé aux postes de pré- sident du club et de la Fédération en 1997, après 17 ans passés à jouer les rôles de trésorier et vice-président.

Placomusophile "Il a pris la suite de Louis Orecchia", nous informe Jean-Georges Bonnet. "Il a d'abord pratiqué le judo à Marseille, je crois. Plus tard, on a fait du jiu-jitsu ensemble. On en a fait trois saisons d'affilée, mais on ne les a jamais terminées", relate-t-il en rigolant. "On faisait ça pour le plaisir. C'était quelqu'un qui aimait beaucoup le judo et qui s'est profondément donné pour Monaco. Il faisait l'unanimité au sein du bureau, mais aussi en dehors, auprès de nos épouses par exemple. Tiens, je me souviens qu'il collectionnait les capsules métalliques Gérard Bertrand, au centre, entre Marcel Pietri qui se trouvent au-dessus des bouteilles de et Sara Allag à l'occasion du dernier tournoi international de judo. champagne. Ça porte un nom affreux (placo- musophilie)", se remémore Jean-Georges, des ous avançons à pas feutrés sur la paperasse. "Il m'avait menti", nous lance-t-il, images plein les yeux. moquette qui mène au bureau du amusé. "Lorsqu'il m'a proposé d'occuper ce club. On nous y attend pour dis- poste, il m'avait certifié que ça ne me prendrait Consensuel cuter de Gérard Bertrand, créateur qu'une heure par semaine !" Les deux hommes "Il a transmis sa passion pour le judo à son Ndu tournoi de judo international tirent une chaise près d'eux et marquent une fils, Mathieu. Il est ceinture noire et a étudié de Monaco en 1991, notamment parrainé par pause dans leurs activités respectives. en section sport-études à Nice. Il a terminé 3e David Douillet en 2006 et par Lucie Décosse aux Jeux des Petits États d'Europe, à Chypre. en 2013. En décembre, la fédération fêtait d'ail- Bon vivant Il a aussi participé aux championnats d'Europe leurs ses 40 ans, à l'occasion de la 21e édition "C'était quelqu'un de jovial. Toujours souriant juniors", raconte Marcel. de la compétition. et rassembleur", entame Marcel. "Ah ça, il "Gérard était kiné. Il travaillait rue Grimaldi. savait vivre", poursuit Jean-Georges. "Il aimait Tout le monde le connaissait à Monaco, c'était À peine la porte poussée, il pose un regard bien les troisièmes mi-temps, mais de manière un enfant du pays. Il a aussi été conseiller doux sur nous. Il a désormais sa place dans un raisonnable", reprend Marcel. "C'était surtout national, il faisait partie de l'Union pour les grand cadre, bien en vue dans la petite pièce. pour passer du temps avec nous, le bureau, les Monégasques. Pour moi, Gérard faisait de la Marcel Pietri, directeur technique du Judo bénévoles. Systématiquement, après chaque politique, mais n'était pas un politicien. C'était Club, grand blagueur à ses heures perdues, y réunion, on se faisait un repas ensemble. Gé- ça le souci. Du coup, ces gens-là se donnent à va de sa petite vanne pour détendre l'atmos- rard était un bon vivant, mais lorsqu'il fallait fond et sont plus touchés par les situations. Il phère. Jean-Georges Bonnet, trésorier, est là travailler, il était carré. Fallait pas traîner. Avec nous en parlait beaucoup. Il pensait toujours aussi. Il s'attaque au tri d'une montagne de les bénévoles, il avait un super esprit. Rapide- au bien-être des autres et aimait le consensus.

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JACQUES CHOYNOWSKI UNE HISTOIRE DE FORMATION Jacques, ou Jacek, en version originale, Choynowski a pris sa retraite en ce début d'année 2015 à l'âge de 65 ans. Son départ de la salle de musculation du stade Louis-II, dont il était le responsable, va laisser un grand vide derrière lui. Par Romain Chardan - Photo : Sébastien Nogier

France en 1981. "J'ai trouvé un poste d'entraî- neur, toujours en natation, à Nice, et j'ai donné des conférences à l'université." Mais c'est à Mo- naco qu'il va définitivement s'installer quelques années plus tard. Nous sommes alors en 1987, et la salle de musculation du stade Louis-II n'est pas encore ce qu'elle est aujourd'hui. "C'est Madame Yvette Lambin-Berti qui m'a fait venir pour la mettre en place." Un espace qui va d'ailleurs servir aux deux clubs professionnels que compte Monaco à cette époque, l'ASM FC et l'ASM basket. "Parmi les joueurs que nous avons eus ici, il y a notamment eu les Henry, Trezeguet, Thuram, Petit, Scifo, Klinsmann, Hoddle ou encore Robert Smith".

De Lindsey Vonn aux Saluki En regardant dans le rétroviseur, Choynowski a du mal à mettre en avant un champion plutôt Archive CSM qu'un autre, tant il en a entraînés. A l'image de l'Américaine Lindsey Vonn, qui a relevé les undi 26 janvier, 14 heures. Lors de proches. L'année du championnat de Pologne, défis qu'il lui avait lancés, parmi lesquels celui de notre arrivée au stade Louis-II, c'est j'avais 6 combats de prévus et je m'entraînais glaner 5 victoires dans 5 disciplines différentes. un homme en jean et complet che- cinq heures par jour. Mais c'était aussi l'année "Aujourd'hui, 5 filles ont réalisé ça, dont trois mise-veste-cravatte qui nous accueille du bac. À la moitié de l'année, je me suis retrouvé que j'ai entraînées (Lindsey Vonn, Anja Parson et Lavec un petit buffet. Cet homme, c'est avec huit zéros. Mon père a posé des coupures Pernilla Wiberg)." Alexandra Coletti a elle aussi Jacques Choynowski, le responsable de la salle de presse sur mon bureau. Elles concernaient fait partie des skieuses dont s'est occupé l'ancien de musculation. Et le buffet, il est pour son d'anciens champions de boxe polonais qui ont prof d'EPS. "C'est un incontestable talent, mais départ en retraite. Car c'est la dernière jour- fini criminels. Et il m'avait écrit un mot, "c'est qui a joué de beaucoup de malchance, notam- née de l'entraîneur. "Personne n'est éternel, peut-être comme ça que tu t'inscriras dans l'his- ment au niveau des blessures." Désormais retrai- et je suis en fin de contrat," nous explique-t-il toire de la Pologne." Suite à une discussion avec té, il va pouvoir profiter de ses petits-enfants, d'emblée. Un jus d'orange et un café plus tard, son entraîneur, Jacques Choynowski abandonne mais aussi s'adonner à sa nouvelle passion, les il est temps de replonger dans son passé, sans alors la boxe pour se consacrer à son examen, chiens Saluki (lévriers persans). Accompagné de oublier d'évoquer son avenir. qu'il obtient avec mention. "J'ai ensuite intégré ses trois chiens, c'est un entraînement quotidien l'académie des sports, où tout s'est enchaîné." qui l'attend dans le but de remporter de nou- Du sportif à l'entraîneur veaux titres lors des concours de beauté canins. D'origine polonaise, Choynowski a toujours fait Natation, médaille, France Toute l'équipe de Code Sport Monaco souhaite du sport, lui qui est issu d'une famille renommée Sa carrière d'entraîneur, Jacek la voit décoller à Jacques une belle retraite, aussi exceptionnelle dans son pays. "Du décathlon, du basket, de avec l'équipe nationale de natation de Pologne. et palpitante que l'a été sa vie professionnelle. Il la natation, du hockey sur glace, et tout cela à La consécration arrive en 1980, lors des Jeux a su, par sa générosité et son professionnalisme, haut niveau." Sa rencontre avec son entraîneur d'été de Moscou, avec la première médaille polo- faire de la salle de musculation du stade Louis-II de boxe va changer beaucoup de choses. "Mon naise en natation (Agnieszka Czopek, bronze un rendez-vous couru de beaucoup de sportifs coach a su me cerner. Nous étions devenus très sur 400 m 4 nages). Choynowski débarque en et autres personnes soucieuses de leur physique.

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127E SESSION DU CIO AU CŒUR DE L'OLYMPISME

Du 5 au 9 décembre, Monaco a accueilli un événement à la résonnance mondiale : la 127e Session extraordinaire du Comité International Olympique (CIO). Quarante recommandations concernant la durabilité, la crédibilité et la jeunesse du mouvement olympique ont été discutées et votées avec succès. Dossier réalisé par Chris Bertoldi - Photos : CIO, Stephan Maggi/COM, Palais Princier

eux ou trois jours avant, déjà, l'avenir du mouvement olympique. puzzle. Chaque pièce, chaque recommandation la Principauté arborait des airs À cette occasion, Thomas Bach, le président du a la même importance. Ce n'est que lorsque vous solennels. Des policiers à moto CIO, avait nommé quatorze groupes de travail assemblez les 40 pièces qu'apparaît le tableau, escortaient ça et là des véhicules en vue de formuler des propositions concrètes. que vous voyez les progrès réalisés pour veiller D aux vitres teintées. Ils arrivaient, Elles ont été étudiées une première fois en juillet, au succès des Jeux olympiques", prédisait Tho- les membres du CIO, venus du monde entier. par un nombre restreint de membres du Comité, mas Bach. Et pour cause, un rendez-vous d'envergure et ont ensuite été discutées en septembre avec se préparait. Le résultat d'une riche année l'ensemble des commissions. Monaco, un hôte emblématique de réflexion débutée à Montreux (Suisse) en In fine, quarante recommandations pour l'Agen- Pour la troisième fois de son histoire, la Prin- décembre 2013, et poursuivie à Sotchi (Rus- da 2020 ont émergé des groupes de réflexion. cipauté a fait office de siège des grandes évo- sie) en février 2014, lors de la 126e Session Elles ont été présentées pour décision lors de la lutions du monde olympique. En 1927, elle du CIO. Vingt-cinq thèmes avaient alors été 127e Session organisée dans la vaste enceinte vivait son baptême du feu en accueillant la 26e étudiés dans le cadre de l'Agenda 2020, soit la du Grimaldi Forum, sur le territoire Princier. Session du CIO. En 1993, elle était l'hôte du feuille de route stratégique qui doit déterminer "L'Agenda olympique 2020 est comme un 101e rendez-vous du genre. OLYMPISME

"Il ne pouvait y avoir d'hôte plus embléma- ses décisions­ sont définitives. Une Session tique pour cette Session extraordinaire du ordinaire a lieu une fois par an. Pour saisir Comité International Olympique que notre toute l'importance de la réunion monégasque, cher collègue, Son Altesse Sérénissime le il était nécessaire de relever son caractère ex- Prince Albert II de Monaco", a déclaré Tho- traordinaire. Ce qui signifie qu'elle avait été mas Bach lors de la cérémonie d'ouverture convoquée par le président du Comité Inter- de l'événement. "Ayant participé à cinq édi- national Olympique lui-même. On l'avait tions des Jeux olympiques en tant qu'athlète et annoncée comme le plus gros changement aujourd'hui en tant que chef d'État, il incarne des quinze dernières années en matière de l'esprit même de l'Agenda olympique 2020 qui règles olympiques. vise à sauvegarder les valeurs olympiques et à L'événement s'est déroulé en deux temps. Les renforcer la place du sport dans la société", vendredi et samedi, seule la Commission exé- a-t-il poursuivi, dans la salle des Princes du cutive était à l'œuvre. Créée en 1921, elle est Grimaldi Forum, auprès de 750 invités, parmi composée du président du CIO, de quatre vice- lesquels les membres du CIO. présidents et de dix autres membres. Tous sont De son côté, le Souverain, président du Comi- élus par la Session pour un mandat de quatre té Olympique Monégasque, a dit combien "la ans. Elle a eu pour rôle d'organiser précisément Principauté est particulièrement fière d’avoir le déroulé des deux journées à venir. été choisie pour accueillir cette 127e Session". Il a aussi tenu à souligner le rôle prépondérant Ni abstention, des quelque 200 bénévoles à l'ouvrage. "C’était ni vote contre un défi que chacun a su relever avec talent." Et surprise, tout est allé bien plus rapide- ment qu'envisagé. L'affaire était bouclée en Rendez-vous extraordinaire une journée seulement, aux alentours de 18 La Session est l’assemblée générale des heures. En tout, 83 interventions sont venues membres du CIO. En tant qu'organe suprême, enrichir les diverses propositions énumérées

18 19 QUELQUES POINTS CLÉS PARMI LES 40 dans la salle Ravel du Grimaldi Forum. Chacune des quarante recommandations pré- sentées par les quatorze groupes de travail, dont l'un était présidé par le Prince Albert II, a été voté séparément, et reçu l'approbation des 96 membres du CIO. On n'aura noté ni abstention, ni vote contre.

A la question : "Aviez-vous imaginé que toutes les recommandations pourraient être adoptées à l'unanimité en un jour ?" Thomas Bach a répondu "non", du tac au tac. "Même dans mes rêves les plus fous, je ne m'attendais pas à un tel résultat. Nous avions le sentiment Les aspects humains que les choses iraient dans le bon sens, mais Il a été décidé d’inclure la "non-discrimination là, c'est une surprise très positive. Nous avons selon l’orientation sexuelle dans le sixième principe fondamental de l’Olympisme". Aussi, il a eu à faire à des questions pertinentes et à des été choisi de conserver à 70 ans l’âge limite des discussions constructives", déclarait à chaud membres du CIO entrés après 1999, avec une Thomas Bach, en conférence de presse. possibilité d’exception selon "les compétences" des septuagénaires (mais pour un seul nouveau "J'ai un très grand respect pour les membres mandat). car pour certains, il y a eu des mesures diffi- ciles à avaler. Mais ils ont su faire abstraction Un processus simplifié de leur position et de leur intérêt personnel. Le CIO visera désormais à faciliter le processus Tous étaient déterminés à faire de cette Ses- de candidature. La recommandation prévoit notamment une aide financière, autour du million sion un succès, un grand moment." Et de d'euros, allouée aux villes requérantes. Une poursuivre : "Dans 20 ans, il se peut que je phase dite "d'invitation" a aussi été ajoutée. Les sois encore sur cette Terre et je me souviendrai intéressés pourront rencontrer des experts du avec contentement de cet événement. J'espère CIO afin de discuter librement de leur projet et envisager une certaine diversification. En d'être conseillés. que cette journée se sera avérée importante." revanche, le nombre limite d'athlètes restera fixé En remerciement pour la parfaite organisation à 10 500 pour 310 épreuves durant les Jeux d'été, de la 127e Session, le président Bach a remis au Infrastructures existantes et 2 900 pour 100 lors des JO d'hiver. Prince Albert II de Monaco une médaille des- Les mesures prises à Monaco visent à assouplir tinée aux chefs d’État, réplique de la médaille le processus de candidature et à diminuer le coût La télé olympique créée par le fondateur du CIO, le baron Pierre des Jeux. Cette manière d'envisager l'avenir de Une chaîne de télévision olympique va être l'olympisme met de côté les fameux Parcs olym- lancée sur Internet. Elle émettra toute l'année et de Coubertin. Médaille que le Souverain a piques, en vigueur depuis Sydney 2000. Désor- aura pour but de fournir "une exposition perma- dédiée aux bénévoles monégasques. mais, le CIO visera l'usage maximal des équipe- nente des sports au programme olympique au- ments existants et des installations temporaires. delà de la période des Jeux", a expliqué Yiannis Exarchos, président des Services olympiques Villes multiples de radio-télévision. Elle n'aurait pas vocation à Toujours dans un souci d'économie, le CIO vient concurrencer les chaînes détentrices des droits de rendre possible l'organisation conjointe de des Jeux. Le budget - 452 millions d'euros - sera Jeux olympiques entre plusieurs villes, voire dans assuré en grande partie par le CIO (175 millions deux pays. Au lieu de construire une infrastruc- d'euros), les Comités olympiques nationaux (72 ture trop onéreuse, une ville hôte pourrait se millions d'euros), les Fédérations internationales servir de celle d'une "voisine". Cependant, "un (72 millions d'euros) et par des ventes (133 mil- tel cas de figure ne pourra être qu’exceptionnel, lions d'euros). La chaîne sera basée en Espagne il devra être justifié par des raisons très solides, et en Suisse. motivées par des arguments économiques, ou d’héritage, ou encore des raisons géographiques Rendez-vous à Lima dans le cas des Jeux d’hiver", a précisé Thomas C'est à Lima, capitale du Pérou, qu'aura lieu la Bach. 130e Session du CIO, durant l'été 2017 (les 128 et 129es devant avoir lieu à Kuala Lumpur, Malaisie, et Plus de sports Rio de Janeiro, Brésil). 54 membres ont voté pour, 29 ou 30 sports seront dorénavant au pro- 30 avaient voté pour Helsinki (Finlande). C'est lors gramme. Aux JO de Londres, 26 sports étaient de cette réunion que sera désignée la ville-hôte représentés. À partir d'aujourd'hui, on peut des Jeux olympiques 2024.

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S.E. MADAME YVETTE LAMBIN-BERTI DE L'ART DE L'ORGANISATION Lors de cette 127e Session extraordinaire du CIO, S. E. Madame Yvette Lambin-Berti était aux commandes de l'organisation, sous la présidence du Prince Albert II. Entourée par l'équipe du COM, elle est parvenue à réunir près de 200 bénévoles et à ériger une cérémonie et un événement internationaux à la hauteur de la Principauté. À cette occasion, la secrétaire générale du COM a reçu le trophée Pierre de Coubertin.

Comment Monaco Combien de temps Comment avez-vous procédé ? a-t-il été choisi pour accueillir la avez-vous eu pour mettre sur pied Le mot d'ordre était l'anticipation : évaluer l'évé- 127e Session du CIO ? ce rendez-vous ? nement, définir les objectifs à poursuivre et choisir Cet événement important n'était pas au départ Ceci est un point important. Habituellement, une nos moyens pour y parvenir. Il était nécessaire de inscrit dans l'agenda du CIO. Le président Tho- Session est attribuée à un État trois ou quatre ans hiérarchiser les priorités afin de faire certains choix mas Bach lui-même, suite à son élection, est venu avant la tenue de celle-ci. Pour celle de 1993, Monaco avant que ce ne soit plus possible. Nous avons, vers S.A.S. le Prince Souverain car il souhaitait avait été choisi en 1989 à la Session de Porto Rico. par exemple, fixé les dates exactes en fonction des organiser une séance de travail décisionnelle Ça laisse le temps d'observer, de concevoir et de disponibilités du Grimaldi Forum et imaginé une pour l’avenir de l’olympisme. C’est aussi le fruit préparer. Cette fois, il n'y a pas eu de procédure de unité de lieu pour faciliter la tenue de l'événe- de beaucoup de consultations antérieures sou- candidatures et le temps a été extrêmement réduit ment. Tout comme la réservation des nombreuses mises à la Commission exécutive et adoptées à car la question a été posée au Prince un peu moins chambres d'hôtel. Chaque décision devait être la Session. d'un an avant la Session. Il a fallu attendre l'annonce approuvée par le Prince, puis par le CIO, qui heu- officielle du président du CIO. Lorsque nous avons reusement connaissait l'urgence dans laquelle nous commencé, il nous restait huit mois. nous trouvions, mais qui a aussi ses exigences et ses procédures­ décisionnelles propres. Pour vous 200 bénévoles ont endossé leurs responsabilités donner une idée, le staff du CIO concerné par la avec brio et ont mené à bien leur engagement. Session à Monaco, cela a été 150 personnes. Vous est-il arrivé Avez-vous d'emblée d'envisager le pire ? vu les choses en grand ? Nous avons essayé de penser aux pires situations Cette Session, je l'avais déjà vue avant qu'on y soit. pour ne pas être amenés à prendre des décisions Ça aurait pu s'apparenter à un congrès standard, d'urgence qui coûtent toujours plus cher. Nous mais nous voulions en faire un événement d'ex- avons eu la chance d'avoir un long week-end avec ception. La 101e Session de 1993 avait laissé un un jour férié. Les trajets dans la Principauté étaient souvenir très fort aux personnes présentes. Nous donc plus fluides, ce qui a facilité les arrivées des devions concevoir un projet à la hauteur des attentes membres du CIO. Mais nous étions près de cumu- présumées des membres du CIO. Il s'agissait d'allier ler des circonstances désastreuses avec une ferme- la qualité à la surprise, de mettre en avant un certain ture imprévue de la basse corniche ainsi qu'une niveau culturel ainsi que les atouts de la Principauté. grève de la SNCF. L'entrée dans Monaco aurait pu être critique. Comment vous êtes-vous entourés ? Urbain, qui est spontanément venue vers nous avec Qu'avez-vous ressenti Nous avions quelques partenaires essentiels et l'am- des motifs et des propositions, notamment florales, lorsque la Session a débuté ? bition de rendre la salle de Session unique. C'est que vous avez pu voir. Une magnifique émotion. Le président du CIO là qu'est intervenu l'architecte Frédéric Genin. Il a tout de suite été très satisfait. Pendant que la a imaginé quelque chose d'extraordinaire avec des Qu'est-ce qui venait ensuite ? Commission exécutive se déroulait dans la salle panneaux aux couleurs olympiques au mur, dont Tous les aspects fonctionnels incontournables et Le Guelf, la salle Ravel, dans laquelle devait avoir la trame rejoignait le sol. Il a aussi mis au point une la constitution de 21 commissions de bénévoles, lieu la Session, prenait forme car jusqu'au dernier superbe scénographie photographique, grâce aux avec un responsable pour chacune, qui devait avoir moment le Grimaldi Forum y avait accueilli un archives du CIO, qui reprenait les grands thèmes de une expérience certaine. Des bénévoles fidèles ont autre événement. Là j’ai été surprise par tant de la Session. Concernant la cérémonie d'ouverture, accepté une charge de travail beaucoup plus lourde créativité et j'ai ressenti un grand soulagement nous avons fait appel au chorégraphe Jean-Chris- qu'à l'accoutumée. J'ai d'abord mené une réunion mêlé à de l'émerveillement. C'est peut-être ce qui tophe Maillot. Il a tout de suite adhéré au projet et d'information au Fairmont, afin de leur exposer m'a donné l'énergie de continuer à porter tout cela. repris le ballet "Vers un pays sage" dont le rythme les objectifs, les moyens et leurs affectations. Nous époustouflant évoquait la performance des athlètes. avons essayé de tenir compte de leurs desiderata et Ce qui ressort beaucoup, Bien sûr, le Grimaldi Forum était essentiel, avec de leurs disponibilités. Il fallait une philosophie ri- c'est l'efficacité de vos équipes… ses équipes et ses techniciens remarquables. Nous goureuse que tout le monde comprenne et à laquelle J’ai vraiment apprécié cette capacité de tous à tra- avons également travaillé avec la Sûreté publique, chacun adhère. Nous avons tenu des réunions de vailler ensemble. Les gens donnent de leur temps, qui a apporté sa compétence et son expertise, afin coordination hebdomadaires pendant quatre à ont pris des congés, parfois des congés sans solde d’encadrer parfaitement la manifestation. Je men- cinq mois avec les responsables des commissions, pour participer au bon déroulé de la Session. Ils mé- tionne aussi l’Office des émissions des timbres, qui afin de créer une cohésion et un esprit d'équipe. Ils ritent du respect et de la considération. L'échange a élaboré le logo, et la Direction de l’Aménagement sont quasiment devenus professionnels, et presque est riche parce qu'on donne de la confiance et ils nous la rendent en faisant leur travail avec cœur. Par sécurité, nous avions aussi fait appel à des hô- tesses professionnelles, au cas où certains auraient des empêchements. Cela solidifiait encore notre organisation.

Avez-vous été contrainte à mettre votre rôle de délégué permanent de la Principauté auprès de l'Unesco de côté ? Pas du tout. Il a fallu mener les différentes missions de front. La Session se terminait le 9, et le 12 je donnais une réception à Paris pour l'Unesco, avec 200 invités. J'avais d’ailleurs fait venir les petits chanteurs de Monaco pour un concert avant la réception. J'ai vécu un grand écart constant entre Paris et Monaco.

22 23 TROPHÉES FEMME & SPORT "QUE LES FEMMES N'AIENT PAS PEUR D'OSER GAGNER" Chaque année, les trophées femme et sport du CIO sont décernés à des femmes, hommes ou organisations qui ont contribué à la participation des femmes dans le sport. A 56 ans, Meriem Cherni Mizouni a été sacrée lauréate mondiale. Une consécration "dédiée à la femme tunisienne".

ous rencontrons la dame au foulard dans le luxueux cadre de l'hôtel Fairmont, la veille de son sacre. Présidente de la N Commission femme et sport du Comité Olympique Tunisien depuis dix ans, l'ex-nageuse n'a jamais cessé de s'impliquer pour les femmes, par le sport. "J'ai le trac de me retrouver devant tout le monde. Je suis la seule à dire un petit discours", glisse-t-elle. Cela ne l'empêche pas de respirer un grand coup et de nous dire quelques mots sur elle, emprunts d'un juste mélange de fierté et d'humilité.

Vous avez gagné un certain nombre de récompenses en tant que nageuse. Parlez-nous de cette période... Je dois toute ma carrière à mon papa, Mustapha Mizouni. C'est avec lui que j'ai commencé la natation, à l'âge de quatre ans. Il était entraî- neur et c'est grâce à lui que j'ai remporté plu- sieurs titres à l'échelle maghrébine, africaine et méditerranéenne. Par la suite, j'ai été entraî- neur, juge international de natation, ainsi que secrétaire d'Etat au ministère de la Jeunesse et des Sports.

Et aujourd'hui ? Je vis mon troisième mandat au sein du Comité national olympique tunisien, en tant que pré- sidente de la Commission femme et sport. Cela fait donc dix ans que je fais tout pour honorer ce rôle.

Que représente cette Commission femme et sport à vos yeux ? Elle œuvre pour la promotion et le développe- ment du sport féminin. Nous sommes convain- cus que la pratique du sport est le meilleur rem- part contre l'obscurantisme et qu'il ­constitue OLYMPISME

A l'époque d'Habib Bourguiba (président de la République tunisienne entre 1957 et 1987), non. On avait une autre mentalité. Il n'y avait pas de cloisonnement entre hommes et femmes dans le sport. D'ailleurs, j'ai progressé en m'entraînant avec les garçons, pas uniquement avec les filles. Et si certains hommes me regardent mal, tant pis. Il faut toujours avancer et surmonter les obstacles. "J'ai bataillé pour qu'il y ait quatre femmes

La commission femme et sport conseille la commission exécutive au sein du bureau du CIO sur la politique à mener dans le domaine de la promotion de la femme dans le sport. Elle est présidée par Lydia Nsekera. Six lauréates ont été récompensées directeur du Comité pour leur contribution à l'implication féminine sur la scène sportive. olympique de Tunisie" l'un des bras fondamentaux de l'homme. Au nageais pratiquement toutes les courses. Les 100 m Nageuse, entraîneur, secrétaire sein de ma commission, je fais et ferai en sorte crawl, 200 m crawl, 400 m, 800 m, 1 500 m, d'Etat au ministère de la Jeunesse de permettre au plus grand nombre de femmes 100 m dos, 200 m dos, 200 m 4 nages, 400 m et des Sports, présidente de la de tout âge et de toutes les catégories sociales 4 nages… Lorsque je participais aux Jeux afri- Commission femme l'accès au sport. cains, parfois je remportais douze médailles d'or. et sport tunisienne, vous avez Et je participais aussi aux quatre relais. avancé justement... Comment se matérialise l'aide J'étais secrétaire d'Etat juste après la révolution, que vous fournissez aux femmes ? Le rythme était trop soutenu ? en 2011. J'ai beaucoup aidé à ce qu'il y ait plus J'ai fait des actions à l'intérieur de notre pays, Ma vie de nageuse a été courte parce qu'à la fin de femmes dans les fédérations, par exemple. dans les régions les plus désavantagées. Ces ini- j'étais un peu saturée. Je ne pouvais pas conti- J'ai tout fait pour qu'il y ait deux femmes au tiatives de sensibilisation font beaucoup de bien. nuer à ce rythme-là, non. Par la suite, j'ai dit que moins dans les bureaux fédéraux. Et j'ai bataillé Je m'en suis surtout rendu compte lorsque j'ai j'arrêtais ma carrière sportive pour en commen- pour qu'il y ait quatre femmes au sein du bureau organisé le festival du sport féminin. Notre but cer une autre, qui passerait par la promotion du directeur du Comité olympique de Tunisie. était que les jeunes filles découvrent plusieurs sport féminin. C'est une première. disciplines. Cela concernait également leurs parents. Nous souhaitons qu'ils poussent leurs Pourquoi n'avez-vous pas choisi Est-ce une victoire ? enfants à faire du sport. une spécialité plutôt ? Bien sûr, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Parce qu'à l'époque, il fallait que le drapeau Dans ce sens, j'ai fait beaucoup de séminaires "Les femmes se tunisien soit toujours hissé. Mon entraîneur me sur le leadership et les postes à responsabilités faisait nager toutes les spécialités parce que j'étais pour les femmes, afin d'apprendre à être un sentent plus fortes et première partout. Et je ne vous dis pas le bonheur leader et pour apprendre aux femmes à trouver de monter sur le podium, d'entendre l'hymne le courage de se présenter en tant que leaders. cernent mieux leur national et de voir ce drapeau. Ça procure un place" moment d'émotion et de bonheur immense. Vous avez donc trouvé le courage de présenter votre candidature Concrètement, qu'est-ce que le Comment vous êtes-vous aux trophées femme et sport ? sport apporte à ces femmes que dit que les femmes A travers mon CNO, oui. J'ai été fière et surprise vous rencontrez ? avaient besoin d'aide ? parce que je m'attendais à recevoir le trophée Elles se sentent plus fortes, cernent mieux leur J'ai goûté aux podiums, j'ai goûté aux médailles Afrique, au départ. Quand j'ai reçu le trophée place dans la société et osent l'occuper. Ça nous et je voulais transmettre ça aux générations fu- mondial et que le CIO m'a félicitée par courrier, permet aussi de détecter de jeunes talents. tures. Je voulais que les femmes n'aient pas peur j'ai lu et relu la lettre en ayant du mal à y croire d'oser gagner. (ses yeux s'embuent, elle sourit). J'ai ressenti En parlant de jeunes talents, beaucoup de fierté et de bonheur du fait que ma pourquoi avez-vous arrêté votre Avez-vous déjà été critiquée carrière consacrée au sport soit récompensée. Je carrière à 18 ans ? par certains hommes qui trouvaient dédie ce trophée à la femme tunisienne, à mon Je n'avais pas de spécialité. C'est-à-dire que je que vous preniez trop de liberté ? CNO et à ma Commission femme et sport.

24 25 e 83e Monte-Carlo s'est déroulé du 22 au le départ. Nous leur avons donc proposé deux 25 janvier entre les Hautes-Alpes et les épreuves nocturnes en partance de la Principauté. Alpes-Maritimes. Avant même le début Seule l'étape Sisteron-Thoard (36,85 km) n'a de l'épreuve, on décelait une certaine pas changé. C'est un monument historique du L excitation du côté de l'Automobile club Monte-Carlo." de Monaco, organisateur de l'épreuve. "J'attends la neige", lançait, amusé, Christian Tornatore, Juste une pige pour Loeb directeur de l'épreuve. "Plus j'y pense et plus elle L'autre surprise, c'était le retour éclair de Sébas- va arriver. Les températures commencent même à tien Loeb (Citroën). Accompagné de son fidèle chuter. Le jour, la nuit, sous la pluie, c'est comme copilote monégasque Daniel Elena, il choisis- ça le rallye !", ajoutait-il, ravi. En plus d'un cli- sait de se tester sur cette première manche du mat annoncé parfait pour une aventure haute championnat du monde des rallyes 2015 (WRC). en couleurs, les 96 équipages allaient s'attaquer Le nonuple champion du monde (de 2004 à à l'inconnu en 15 étapes. "Nous avons renouvelé 2012) n'avait plus touché un volant en WRC les spéciales à 80 %. C'est un choix délibéré depuis octobre 2013 et avait choisi de se frotter de notre part. Il n'y a pas d'intérêt à refaire la au championnat du monde des voitures de tou- même course d'une année sur l'autre. Aussi, les risme (WTCC). Mais la tentation de regoûter pilotes nous avaient fait savoir qu'ils n'étaient au Monte-Carlo était trop forte. "Ce rallye m'a pas très contents de partir de Gap pour rallier beaucoup réussi, je l'ai gagné sept fois et j'y par- Monaco sans course après le repérage et avant ticipe pour le plaisir", avait annoncé l'Alsacien en RALLYE

83E RALLYE MONTE-CARLO novembre. "C'est une pige. Si je suis capable de me battre, tant mieux, sinon, ce n'est pas grave", prévenait-il, à l'heure de démarrer. Quant à Sébastien Ogier (Volkswagen), il se montrait impassible. "Seb Loeb est juste un concurrent de plus pour moi", glissait-il, sans OGIER A VU laisser filtrer une quelconque pression. Un rocher fatal Après un coup d'envoi en grande pompe, jeudi 22 à 18 h 30, sur la place du Casino de Monte-Carlo, Sébastien Ogier n'a pas tremblé longtemps. Le pilote Citroën, campé dans sa TRIPLE DS3, a pourtant frappé fort dès le départ. TRIPLEOn attendait la bagarre entre les Sébastien. Finalement, En 21 km d'ouverture, l'Alsacien se rappelait TRIPLE aux bons souvenirs de ses anciens rivaux et Loeb n'aura pas fait beaucoup d'ombre à Ogier. L'Alsacien s'est repoussait Ogier à plus de 30 secondes. Le ton retrouvé largué lors de la huitième spéciale et le Gapençais, était donné et le revenant s'adjugeait trois des double champion du monde en titre, a évité tous les pièges du six premières spéciales du rallye. tracé pour s'offrir une troisième victoire sur le Monte-Carl'. D'abord handicapé par sa position d'ouvreur, Ogier est monté en puissance et s'est montré à Par Chris Bertoldi - Photos : Automobile club de Monaco, Citroën Racing et Volkswagen Motorsport son aise sur les routes qu'il connaît par cœur, près de Gap. Le pilote Volkswagen a progres- sivement refait son retard sur Loeb, jusqu'à

DOUBLE TRIPLÉ Avec Ogier, Latvala et Mikkelsen, c'est le premier triplé d'une marque automobile au Monte-Carlo depuis celui de Citroën en 2003, avec le jeune Sé- bastien Loeb devant Colin McRae et Carlos Sainz. Les précédents étaient l'œuvre d'Alpine-Renault, Lancia (deux fois) et Audi. C'est aussi la troisième victoire d'Ogier en Principauté, après celle de 2009 dans une Peugeot 207, dans le cadre du challenge intercontinental des rallyes (IRC), et celle de l'an dernier pour Volkswagen, en WRC.

s'emparer des commandes du général dans la septième spéciale. La bataille entre les deux "Seb" aurait pu se poursuivre et rester corsée si la roue arrière gauche de la DS3 n'avait pas rencontré un sévère rocher dans le jardin de son successeur, à Saint-Julien en Champsaur, vendredi soir. Le duel tant attendu ne mar- quait la course que dans les huit premières spéciales. La suspension du véhicule étant tout à fait esquintée, Sébastien Loeb perdait dix

26 27 minutes et voyait s'envoler les espoirs d'un hui- LES DESSI, tième sacre sur l'épreuve monégasque. L'ES 8 a fait plusieurs victimes dont Kris Meeke (Citroën) ÉQUIPAGE MUNEGASCU et Robert Kubica (RK World Rally Team), qui À bord de leur Twingo R2 RC4, les Dessi père et fille (en haut à gauche) ont terminé 73es sur 96 se trouvaient également exclus de la course au participants. Mais Marc et Vanessa ont connu général. quelques mésaventures. "Nous avons eu un pro- blème de boîte de vitesse. Nous n'avions plus que La prudence, cette alliée la 1re et la 2e. C'était super chaud !", raconte la de- Un boulevard s'ouvrait pour Ogier. Flanqué de moiselle. "Lors des sorties d'épingle, il vaut mieux être en 1re", ajoute-t-elle. "Nous avons préféré son copilote aixois Julien Ingrassia, il s'attaquait jouer la sécurité et nous arrêter afin de réparer à la troisième journée de course avec 1 minute la voiture dans la nuit pour mieux repartir le len- et 45 secondes d'avance sur son premier pour- demain. La réglementation Rallye 2 permet cela. suivant, Jari-Matti Latvala (Volkswagen). Le C'était le vrai Monte-Carlo ! Avec de la glace, de la double champion du monde parvenait à évi- neige, de la boue. C'était très difficile. Mais nous ter tous les pièges et n'avait plus qu'à gérer son sommes arrivés au bout sans une égratignure sur la voiture", lance-t-elle, ravie de son aventure. Le avance. L'équipage Ogier-Ingrassia a fait preuve duo de choc a été appelé à monter sur l'estrade de prudence lors des trois spéciales disputées par le Prince Albert II lors de la remise des prix. samedi et s'est contenté des 9e, 5e, et 8e temps. Les Ce dernier a tenu à leur faire honneur. temps scratch ont été enlevés par des pilotes acci- dentés la veille tels que Kubica, Meeke et Loeb, qui s'en est attribué cinq. Une journée au cours dans les points. Auteur du 4e temps à l'arrivée, de laquelle le Norvégien Andreas Mikkelsen à Saint-Laurent, l'essentiel était là pour Sébas- (Volkswagen), de plus en plus à son aise, a assuré tien Ogier. Avec 58 secondes d'avance sur son sa troisième place au général en distançant son coéquipier Jari-Matti Latvala, et 2 minutes et compatriote Mads Ostberg (DS3 WRC). Tout 12 secondes sur le troisième pilote Volkswagen en retenue, Ogier n'avait plus que 42 secondes Andreas Mikkelsen, il s'est nettement imposé. d'avance sur Latvala au moment d'entamer la "C'est fabuleux et ça rend très fier", a réagi Ogier. dernière matinée de course, dimanche. "Dans un rallye, il faut réussir à rester calme et l'expérience nous aide, car ça fait un petit Ogier à la hauteur de McRae moment qu'on est là. On commence à savoir Mais le matelas a suffi au Gapençais qui a laissé les un peu plus gérer les situations difficiles." Ces Citroën s'exprimer lors des 51 derniers kilomètres 25 titres en WRC permettent au Gapençais de chronométrés. L'ES 13 est revenue à Kris Meeke 31 ans d'égaler l'Écossais Colin McRae et de et la suivante à Sébastien Loeb, qui s'est payé rejoindre Didier Auriol et Carlos Sainz au rang le luxe de signer le meilleur temps sur le col de des triples vainqueurs de la doyenne des compé- Turini. Loeb a terminé sa pige au huitième rang, titions routières. RALLYE

BERNARD RICHELMI "LES COMMISSAIRES SONT LES YEUX DES PILOTES" Vous les voyez, ces hommes en tenues orange ou bleues. Ils encerclent le périmètre des Grands Prix et des rallyes et assurent la sécurité. On les appelle les commissaires de pistes, ils sont environ 230 lors du Rallye Monte-Carlo et sont tous chapeautés par Bernard Richelmi, leur président.

'Automobile club de Monaco est suivie électroniquement. Nous savons en est à la base de quatre rallyes temps réel où elle se trouve. - WRC, Historique, Zenn et des Energies nouvelles - ainsi Vous renouvelez L que de trois Grands prix - F1, souvent votre effectif ? Historique (une année sur deux), et Environ 40 commissaires partent à la retraite le Monaco e-Prix à partir de cette chaque année et sont renouvelés. On se main- année. Sans le corps des commissaires tient toujours à peu près à 650 en Grand Prix. bénévoles, le club ne saurait encadrer Nous encourageons les nouveaux à participer tous ces événements. Alors que nous également aux rallyes où nous avons de plus rencontrons le grand chef, à trois jours en plus besoin de commissaires car la plupart du Rallye Monte-Carlo, un sacré petit prennent quasiment tous leurs congés pour être monde s'affaire à l'Automobile club. sur le circuit mythique de Monaco en F1.

Vous êtes dans les starting-blocks ? Pourquoi avez-vous Comme vous avez pu le voir, il y a une certaine ef- choisi ce hobby ? fervescence ici. La pression et le ton commencent 2006 sur les Grands prix. Je me souviens être Je me suis toujours préoccupé des commissaires. à monter dans le sous-marin (pièce logée au allé le chercher pour l'emmener au stage parce J'ai fait mon 34e Grand Prix en 2014. J'ai été dix sous-sol, où les commissaires travaillent). C'est qu'il logeait chez des amis. Il était moniteur de ans chef de sécurité et dix ans directeur d'épreuve pas méchant, ce ne sont que quelques éclats de ski à l'époque. Il faisait partie des commissaires avant de passer président sur les rallyes. Je suis voix parce qu'il manque toujours quelque chose, au feu. 90 commissaires viennent en renfort aux président des commissaires depuis 2011. J'ai la et il nous faut être au point. pompiers. Un jour, il a eu un volant et a laissé son passion du sport auto et j'aime la mobilisation poste pour devenir pilote. On a aussi eu Allan des hommes, c'est tout un ensemble. Il y a aussi la Combien êtes-vous ? McNish (pilote écossais), il y a quelques années. magie d'être sur le circuit historique de Monaco. Nous avons à peu près 230 commissaires sur le Rallye de Monte-Carlo. Nous préparons le Tout le monde Quand le rallye Rallye Historique en même temps puisque les peut intégrer l'équipe ? commence, que faites-vous ? pilotes partent la semaine d'après. 170 commis- Pour le Grand Prix, il faut avoir entre 18 et Mon travail, c'est surtout avant, c'est l'organi- saires seront missionnés. C'est énormément de 30 ans. A 55 ans, chez nous, les commissaires sation. Ensuite, je vais voir mes hommes sur le travail. Et nous sommes tous bénévoles. partent à la retraite par mesure de sécurité. En terrain, pour les soutenir et en cas de prise de rallye, on les garde un peu plus parce que c'est décisions. Je ne reste pas à la direction de course. Comment prépare-t-on beaucoup moins dangereux. Sur circuit, il y a Je ne suis pas un homme d'intérieur. les commissaires ? plus d'accidents et de sorties. Nous avons organisé un stage durant lequel nous avons simulé une épreuve de quatre-cinq heures En quoi êtes-vous importants ? autour de Monaco. Il y avait une douzaine de Les commissaires du Grand Prix sont les yeux concurrents pour jouer le jeu. Lors de ces stages, des pilotes en terme de signalisation et d'inter- nous leur montrons les différentes manières vention. Ils sont au cœur de la sécurité. Ils tra- d'intervenir, ils apprennent aussi la signalisation. vaillent différemment en rallye, où ils sont au départ et à l'arrivée des spéciales. Ils s'occupent Qui sont les commissaires ? des chronométrages. Par contre, nous avons Des hommes passionnés de sport auto. Nous des intermédiaires tous les trois ou quatre kilo- avons eu des personnalités aussi, comme Sébas- mètres, avec des radios. Eux peuvent intervenir tien Ogier avant qu'il soit pilote, en 2005 et et aider un véhicule en difficulté. Chaque voiture

28 29 1927 1949 UNE COURSE "LA RENAISSANCE" POUR CES DAMES Suite à la Deuxième Guerre mondiale, le Pour la sixième édition du rallye (aucune rallye ne reprend qu'en 1949, suivant un course n'a lieu entre 1912 et 1924 à cause nouveau règlement rédigé en 1948. L'itinéraire notamment de la 1re Guerre mondiale), une partira de Monaco pour y revenir, mais six nouveauté est mise en place. La coupe des villes d'Europe sont "choisies comme tête dames, qui sera maintenue jusqu'en 1997. d'itinéraire" pour les pilotes résidant dans des La pilote britannique Patricia Moss-Carlsson pays éloignés, comme l'explique l'ACM dans détient le record de victoires puisqu'elle s'est son ouvrage "Monte-Carlo, 100 ans de rallye, imposée à 8 reprises (1959, 1960, 1962, 1964, petites histoires d'un grand rallye". C'est le 1965, 1968, 1969, 1972). On notera également Français Jean Trévoux qui s'impose cette les 4 victoires de la Française Michèle Mouton année-là. à la fin des années 70. 1911 1911 1949 LES DÉBUTS DU MONTE-CARLO L'année 1911 marque la naissance et la première édition du Rallye de Monte-Carlo. Pour ce lance- ment, c'est une épreuve de tourisme plus qu'une épreuve sportive qui est proposée aux partici- pants, avec des départs possibles dans diffé- rentes villes d'Europe. C'est un Français, Henry Rougier, qui l'emporte. Au total, 23 coureurs étaient enregistrés, pour 20 voitures alignées au départ et 18 à l'arrivée.

HISTORIQUE LE RALLYE MONTE-CARLO L'Automobile club de Monaco (ACM) fête ses 125 ans cette année. L'occasion, en pleine période de rallye, de revenir sur dix grandes dates du "Monte-Carl". Par Romain Chardan - Photos : ACM

L'ÈRE LOEB LE CENTENAIRE En 2003, Sébastien Loeb attaque ce qui sera À anniversaire spécial, course spéciale. Pour sa première saison pleine en rallye. Troisième fêter le centenaire de la course, les organisa- pilote chez Citroën, le jeune alsacien s'octroie teurs, qui ont décidé de rester en IRC, offrent son premier Monte-Carlo devant ses coéqui- les droits d'engagement aux 100 premiers piers Carlos Sainz et Colin McRae. C'est alors pilotes. Le dossard "100" est d'ailleurs attribué le début d'une domination sans partage (en à Daniel Elena, qui est inscrit comme pilote, dehors des années IRC puisqu'il n'y participe Loeb n'ayant pas été autorisé à participer par pas, et de l'édition 2006 suite à une sortie de son équipe. Au total, 110 pilotes prennent le route) qui va s'étendre jusqu'en 2013, date de départ (pour 120 engagés), et 54 entrent dans son dernier sacre. Recordman de victoires sur les classés. Elena termine à la 52e place. l'épreuve, il en totalise 7. 2003 2009 2011 LES ANNÉES IRC Si le passage du WRC en IRC (jusqu'en 2011) ressemble à un déclassement, les dirigeants du rallye y avaient vu quelques avantages. L'engagement d'Eurosport Events sur le championnat permet une couverture télé d'enver- gure. Et dès la première année, un jeune pilote en deve- nir va briguer la première place. Un nom qui reviendra en WRC, puisqu'il s'agit de Sébastien Ogier.

RALLYE 1973 2002 WRC 1973 AVANT QUE LE DUO Présent depuis 1970 dans le championnat LOEB-ELENA NE RÈGNE d'Europe des rallyes, le Monte-Carlo intègre Sébastien Loeb est encore catégorisé comme dès 1973 le World Rallye Championship un espoir, mais l'année 2002, qui marque sa deu- (WRC), année de sa création. C'est également xième participation à l'épreuve, va le révéler aux la première année où le championnat du yeux du monde. Collaborant avec Citroën Sport, monde des constructeurs est mis en place, et il prend le départ du Monte-Carlo au volant d'une le Monte-Carlo fait partie des épreuves prises Xsara WRC. Et contre toute attente, il finit er1 au en compte dans le classement final. C'est classement général. Cependant, un changement Jean-Claude Andruet qui s'impose en 1973, de pneu au soir de la 2e étape au lieu du lende- au volant de son Alpine A110 1800. main matin, et pour lequel il prendra une pénalité, lui vaudra de terminer finalement 1979 2e derrière Mäkinen. LE CHAMPIONNAT DES PILOTES À l'image de ce qui s'est mis en place quelques années auparavant pour les constructeurs, l'année 1979 marque un nouveau tournant dans l'histoire des Rallyes et de celui de Monte-Carlo. Un tournant fort puisqu'il s'agit de l'intronisation du championnat des pilotes, avec la mise en place d'un barème de points en fonction du classement obtenu. La victoire rapporte alors 20 unités, et c'est Bernard Darniche qui les obtient le premier.

EN DATES

LA BIBLE À l'occasion du cente- naire du Rallye Monte- Carlo, l'Automobile Club de Monaco (ACM) a édité cet ouvrage en deux volumes retraçant les cent ans d'histoire de cette épreuve devenue mythique. 2014 L'ANNÉE DE LA SUCCESSION L'an dernier, une nouvelle ère s'est ouverte puisque Sébastien Loeb avait décidé de se retirer des circuits en WRC. La bataille pour prendre sa succession a rapidement tourné à l'avantage de celui qui est aujourd'hui double champion du monde en titre, Sébastien Ogier.

30 31 RUDY RINALDI LE PILOTE A LES CROCS Le Monégasque Rudy Rinaldi pratique assidûment le bobsleigh depuis quatre ans. Désormais entraîné par Patrice Servelle, le pilote n'a plus envie de traîner. Et cela se voit dans ses résultats, il a déjà glané deux médailles de bronze en bob à deux cette saison. Par Chris Bertoldi - Photos : DR

n croit qu'il suffit de grimper dedans explique le bobeur de 21 ans. déplacement. Il s'occupe du physique", raconte et de se laisser glisser. Mais non, ça Avec son 1,80 m et ses 88,5 kilos de muscle, on Rudy Rinaldi. se pilote comme une voiture. C'est se doute que le gaillard travaille d'arrache-pied. Celui qui avait remporté le bronze aux premiers difficile à expliquer, mais il y a deux Ouvrier polyvalent au stade Louis-II, il bénéficie JO de la jeunesse à Innsbruck, en 2012, aux côtés O cordes reliées aux patins avant, que d'horaires aménagés. "Je m'entraîne quasiment à du pousseur Jérémy Torre, prend exemple. "J'ai- l'on tient dans nos mains. Tout est une question temps plein. C'est plus professionnel et motivant merais devenir aussi bon que Patrice", glisse-t-il. de pression, de dosage et de sensations. C'est la depuis que Patrice est mon coach. Dès avril, "Il a quand même représenté quatre fois Monaco pression donnée par la vitesse qui te fait adhérer après les Jeux de Sotchi (1), il s'est mis à me suivre aux JO et a ramené une médaille d'argent de la à la glace et te permet de moduler ta trajectoire", de près. Il est avec moi tous les jours, même en Coupe du monde de Calgary en 2010." BOBSLEIGH

Deux bronzes pour attaquer leur technique. Parce que s'ils façonnaient leur L'un des points forts du team, c'est le bobsleigh "Cette année, je savais que la roue allait tourner. poussée chaque mercredi à La Turbie, rien ne confectionné par Patrice Servelle. "On a récu- Je savais que j'allais récupérer Boris (Vain). C'est vaut la piste, la vraie. "J'aime bien courir. Sans péré celui qu'il avait aux derniers JO. C'est la F1 l'un des meilleurs pousseurs. C'est allé plutôt une bonne poussée, on ne peut rien faire. Géné- du bob. Il l'a longtemps testé et perfectionné. Ça vite en Coupe d'Europe, alors pourquoi ne pas ralement, on pousse sur 15 ou 20 mètres. Mieux fonctionne un peu comme dans le sport auto. Si faire pareil en Coupe du monde ?", annonce on le fait, plus on grignote le chrono." Rudy tu n'es pas équipé d'un bon engin, tu ne peux le bobeur. En plus de Boris Vain (21 ans), le explique que contrairement à ce qui pouvait se rien faire. Les Allemands et les Américains sont pilote est accompagné de Thibaut Demarthon faire auparavant, aujourd'hui le pilote pousse les plus avancés sur le matériel. Leurs bobs sont (24 ans), pousseur remplaçant. Dès le début de quasiment autant que le pousseur. Il n'a que fabriqués par BMW", glisse-t-il. Et de conclure : saison, en novembre, le team a terminé troisième trois appuis de moins. "Avant, ils avaient un "Je n'ai pas envie de perdre de temps. Je veux y d'une manche de la Coupe d'Amérique, à Parc gabarit moins épais. Désormais, on doit nous arriver vite." City (Utah, voir photo en bas à droite). Pour aussi être très forts. A La Plagne, nous avions la l'heure, les bobeurs ne sortent pas du top 6 en quatrième meilleure poussée, en Allemagne la 1. Patrice Servelle y avait participé avec le pous- Coupe d'Europe et ont notamment placé une deuxième, et aux États-Unis, la sixième", relate- seur Sébastien Gattuso. Rudy Rinaldi était alors pilote remplaçant. L'équipage avait terminé 21e en deuxième médaille de bronze autour de leur t-il, pas peu fier. bob à deux. cou, lors de la manche de Coupe d'Europe de la Plagne (Savoie), en décembre. "Au départ, on "Je suis en Ligue 2, visait plus le top 10. Mais quand on s'habitue à et je vais passer en Ligue 1" faire mieux, on n'a pas envie de se relâcher. J'ai Lorsque nous l'avons rencontré, en décembre, trois bronzes à la maison, j'aimerais bien ramener Rudy Rinaldi regardait déjà vers l'avenir. "Il y un peu d'argent", s'amuse-t-il. aura les championnats d'Europe, fin janvier, mais surtout les championnats du monde, fin La poussée, la base février. En gros, je suis en Ligue 2, et je vais passer Les efforts paient. En terme de préparation en Ligue 1 lors des Mondiaux. Actuellement, je physique, les hommes du manager et coach de me compare aux meilleurs et j'ai envie de conti- pilotage Bruno Mingeon n'ont pas chômé. Ils ont nuer à le faire, même si je sais que le niveau sera bossé le foncier d'avril à juin, à coups de muscu- vraiment plus élevé. Je rêve beaucoup, mais si on lation et de sprints longues distances cinq jours ne fait pas ça dans la vie, on n'a rien", lance-t-il, par semaine. Ils ont ensuite poursuivi le travail le regard droit. L'équipe de Monaco participera en filant sur la glace de Oberhof (Allemagne) aussi aux Mondiaux juniors, début février, dédiés toutes les trois semaines, afin de perfectionner aux moins 26 ans.

32 33 MONTE-CARLO SKI CLUB DU LOISIR AUX COMPÉT' Il a plus de 80 printemps et continue de séduire. Le Monte-Carlo ski club, présidé par Jean-Paul Tournier, compte près de 200 adhérents. Chaque hiver, il fait le plein, que ce soit en section loisir ou compétition. Par Chris Bertoldi - Photos : Agence ZOOM, Monte-Carlo ski club SKI ALPIN

lexandra Coletti, Olivier Jenot, de ski. "Il est vrai que Monaco a cette spécificité. Arnaud Alessandria ou encore Nous sommes deux entités bien distinctes, mais Paul Croesi. Ces jeunes skieurs qui comme il n'y a qu'un seul club, nous avons des portent haut les couleurs de la Prin- rapports très amicaux et directs", indique-t-il. A cipauté ont été formés au Monte- "Le club compte treize membres et a plus voca- Carlo ski club. Aujourd'hui, ils participent à tion à mener les jeunes skieurs à la compétition de nombreuses courses internationales. De quoi qu'à leur faire faire du ski en loisir. Bien sûr, combler le président de la section. cette deuxième option existe et remporte un franc succès", poursuit Jean-Paul Tournier. "Je "Nous sommes très fiers, en étant un petit pays pense notamment à Paul Croesi. C'est un très au bord de la mer, d'avoir des skieurs au niveau bon skieur de 16 ans. Moi qui adore le ski de important. Les gens de l'extérieur sont toujours compétition, j'ai un très bon pressentiment à son surpris quand on leur dit qu'on en a trois qui ont égard. Il est vraiment doué. Il attaque sa pre- participé aux championnats du monde et aux mière saison internationale." Durant l'année, les Jeux olympiques, et qu'ils avaient vraiment le compétiteurs sont invités à participer à au moins niveau pour y aller", raconte Jean-Paul Tournier. deux stages de perfectionnement. En novembre, Je pense à Alexis Pinturault (médaillé de bronze à Pitztal (Autriche) ainsi qu'en juillet aux Deux A la tête du club depuis 2008, il explique qu'ici, sur le slalom géant des JO de Sotchi), et j'ai Alpes (Isère). c'est un peu chez lui. "J'ai toujours été dans le une pensée particulière pour Mathieu Faivre, milieu du ski. Depuis ma prime jeunesse. Je suis puisqu'il est d'Isola 2000 où j'ai entraîné moi- À partir de décembre, la saison est lancée. entré au Monte-Carlo ski club à l'âge de dix même. Chez les filles, on espère que Marie Chaque samedi, deux sites d'entraînement et ou douze ans", se souvient-il. "Par la suite, j'ai Marchand-Arvier (médaillée d'argent sur le plusieurs moniteurs nationaux de ski attendent participé aux championnats du monde citadins super G des championnats du monde de Val- les fondus de glisse. Dès l'âge de 7-8 ans, c'est-à- et à plusieurs finales du challenge des moniteurs. d'Isère, 2009) pourra revenir au premier plan, dire, dès le niveau cadet, Auron et Isola réservent J'avais un niveau intéressant. Puis vers 22 ans, j'ai Tessa Worley (championne du monde de géant des pistes aux jeunes skieurs. "Il faut qu'ils aient commencé à passer mes diplômes de moniteur à Schladming, 2013) également." déjà un certain niveau comme la flèche(1) de et d'entraîneur." bronze ou d'argent", prévient Jean-Paul Tour- Sur le chemin de la compétition nier. Dès le mois de janvier, les sportifs testent Une suite toute logique pour le passionné qui Logés au 28 quai Jean-Charles Rey, les bureaux leurs aptitudes lors de courses le dimanche, à énumère quelques-uns de ses chouchous fran- dans lesquels nous accueille Jean-Paul Tournier l'occasion du Trophée Borrufa, par exemple, çais. "Des skieurs que j'aime, il y en a beaucoup. sont accolés à ceux de la Fédération monégasque organisé à Andorre du 26 au 29 janvier. Leur

34 35 Paul Croesi a chuté en décembre, lors d'une compétition internationale a Isola. Blessé à la rate, il devrait rechausser les skis vers la fin février. cotisation de membres permet au Monte-Carlo Taggiasco, en charge de la section loisir. "Le bus l'aller, souvent, le petit déjeuner a tendance à ski club de leur délivrer une licence FIS (Fédé- peut transporter 52 personnes parmi lesquelles ne pas bien passer à cause des virages", s'amuse- ration internationale de ski), indispensable pour huit moniteurs et adultes volontaires pour nous t-elle. "Chaque samedi on se lève plus tôt que participer à des courses à l'étranger. "Par la suite, aider à encadrer les skieurs", explique-t-elle. la semaine, à 5 heures. On part à 6 h 45 et on les plus forts intègrent la Fédération et finissent "Nous formons des groupes d'environ huit revient à 18 h 30", détaille Valérie Taggiasco. par entrer dans un team privé, tels qu'Alexan- enfants. On part parfois de zéro et on leur "Ils ont beaucoup de mérite", glisse Jean-Paul dra Coletti et Olivier Jenot, ou rejoignent une apprend les rudiments du sport. On essaie d'en Tournier. "On sait que pendant quatre mois équipe, comme Arnaud Alessandria qui évolue amener quelques-uns à la compétition." Lors c'est difficile. Mais après, on a les vacances dans le groupe Coupe d'Europe des Français." des bonnes années, le club prend en charge scolaires pour se reposer", lance-t-elle dans un une moyenne de 35 enfants par week-end et sourire. "J'avais envie de faire du bénévolat et Le ski loisir n'est pas en reste parvient à satisfaire une douzaine de sorties. de partager ma passion avec ceux qui n'ont pas Mais pas tous les skieurs de Monaco ont voca- Une activité qui n'est pas de tout repos pour les moyens d'en profiter autrement. Je n'ai pas tion à faire de la compétition. Il y a aussi ceux les bénévoles. "On s'occupe d'eux du matin au d'enfant, c'est peut-être pour ça. Je me rattrape qui se régalent à dévaler les pistes en dilet- soir, et on les encadre lors du repas de midi. A de cette manière", conclut-elle. tante, sans souci de chrono. Ces sportifs-là trouveront peut-être une place, s'il en reste, dans le bus du club tous les samedis où les conditions permettent une belle journée de ski. Plus d'une dizaine de moniteurs fédéraux - des bénévoles - travaillent aux côtés de Valérie

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ARNAUD ALESSANDRIA OBJECTIF TOP 30 Fondu de vitesse depuis ses our le bonhomme de 21 ans, la pra- impérieuse, et Arnaud ne visait plus seulement tique de la discipline fait office de les vacances pour parfaire son ski. Il s'est alors premières descentes, Arnaud seconde nature. Campé sur des skis inscrit au Monte-Carlo ski club et allait s'entraî- Alessandria est l'un des porte- depuis l'âge de deux ans et demi, il ner à Isola 2 000 les week-ends d'hiver enneigés fanions du Monte-Carlo ski P a rapidement éprouvé de l'affection en plus des congés scolaires. "Mon entraîneur pour la glisse. "Mon père m'a appris à skier à était Christophe Melan. J'ai passé deux ans à club ainsi que de la Fédération Auron", se souvient Arnaud Alessandria. Par apprendre à ses côtés. C'était super cool. Il m'a monégasque. L'objectif de sa la suite, il a intégré le club de Valberg afin de poussé à vouloir continuer mais ne m'a jamais saison, marquer des points perfectionner sa technique. "On y allait souvent dégoûté du ski. J'ai toujours pris beaucoup de en vacances, alors c'était pratique. C'était du plaisir et l'ambiance lors des entraînements était en Coupe d'Europe en se loisir. À ce moment-là, je ne pensais pas du excellente", se souvient le Monégasque. "C'est glissant dans le top 30. tout au futur." là que je me suis pris au jeu des compétitions. Par Chris Bertoldi - Photos : Agence ZOOM La passion n'a pas tardé à devenir plus Déjà parce que j'aimais ce que je faisais, mais SKI ALPIN

aussi parce que je voyais que j'avais de bons résultats. Je devais avoir douze ans. A cet âge-là, tu espères faire des Coupes du monde", s'amuse- t-il. "Là où j'étais le meilleur, c'était en vitesse (descente, super-G et super combiné). C'est aussi là que j'avais le plus de sensations et que je me faisais vraiment plaisir. Mon orientation vers cette discipline du ski alpin s'est faite assez naturellement du coup."

Ski études et pôle France La passion s'est transformée en mode de vie et en projet d'avenir assez proche. "Je suis parti en ski études dans un collège à Saint-Etienne-de-Tinée (Alpes-Maritimes). En plus de m'entraîner le week-end et pendant les vacances, j'y avais droit trois après-midi par semaine", l'extase pour le jeune skieur en pleine ascension. "Ma mère était un peu déçue que je quitte la maison si tôt pour l'internat. Mes parents m'ont toujours encoura- gé, jamais poussé, mais encouragé. Puis ils m'ont soutenu et me soutiennent toujours financière- Ex earuntium ea vel maio. Namet eum harcit, ne si cum as eumquis est quiasped ment", explique-t-il. Car si aujourd'hui Arnaud avoue bénéficier de l'aide de "deux ou trois spon- sors" ainsi que de la Fédération monégasque, il admet qu'il est difficile de vivre du ski lorsqu'on n'a pas réellement percé. "Il n'y a pas vraiment chaque fin de saison, je fais un bilan. Et je de règle ou de stade à atteindre. Il faut savoir sens que j'ai encore une certaine marge de bien se vendre et être un bon communicant." progression. À mes yeux, ça vaut le coup de continuer au moins une année", argumente le Parallèlement à un BEP et un bac pro gros œuvre descendeur qui, parmi les Coupes d'Europe obtenu au lycée pôle France de Saint-Michel- et Coupes du Monde auxquelles il a participé, de-Maurienne (Savoie), le jeune homme avait peut se targuer d'avoir représenté Monaco lors intégré le team privé Amega avec lequel il a des JO de Sotchi l'année passée. Il s'était attri- passé quatre ans. Actuellement, il évolue au sein bué la 39e place en descente et avait fini 36e de l'équipe de France de Coupe d'Europe, et sur la descente du super combiné (il était sorti ce depuis trois saisons. "Nous avons établi un lors du slalom constituant la deuxième partie partenariat d'entraînement. Je suis intégré au de l'épreuve). "En décembre, j'ai participé aux groupe toute l'année et je profite de leur struc- deux premières manches de Coupe du monde à ture, mais je continue de représenter Monaco Val Gardena, massif des Dolomites, et à Santa lors des compétitions. Nous sommes une petite Caterina (Italie), et ce n'était pas évident (il a vingtaine de jeunes et avons tous sensiblement le terminé 56e en descente, 59e en super-G lors du e même âge, alors il y a une super ambiance entre premier rendez-vous, et 52 en descente lors du CHAMPIONNATS nous. Ça rigole tout le temps. Nous formons deuxième). Le tracé était difficile, mais c'était vraiment un bon groupe. S'entraîner seul, ce vraiment sympa." DU MONDE : serait difficile, je pense. Là, il y a une véritable 2-15 février, émulation. En vitesse, on se tire bien la bourre. Lorsque nous l'avons joint, Arnaud venait de Beaver Creek (Etats-Unis) Ça me permet de me mesurer tout le temps", participer à sa première manche de Coupe raconte Arnaud, heureux de son sort. d'Europe à Wengen, en Suisse (72e). "Ça ne COUPE DU MONDE : s'est pas très bien passé", soufflait-il. Heureuse- 19-22 février, "Continuer au moins une année" ment, le Monégasque a encore pas mal de dates Saalbach-Hinterglemm (Autriche) "Cette année, mon objectif est de marquer des pour prendre ses marques et tenter d'atteindre COUPE D'EUROPE : points en Coupe d'Europe. Pour cela, il faut son but. "Je participerai aussi au championnat que j'entre dans le top 30. L'année dernière, du monde", annonce-t-il. La saison s'annonce 24-25 février, à Saalbach-Hinterglemm également j'étais plutôt entre la 45e et la 50e place. À chargée.

38 39 MONACO OPTIMIST TEAM RACE LEÇON D'OPTIMIST POUR LE TEAM DU ROCHER

Pour la sixième fois, le port de la Principauté s'est transformé en terrain de jeu des jeunes régatiers. La Monaco Optimist Team Race est l'un des rares formats de course par équipe en embarcation individuelle. Cette année, 64 marins ont navigué, du 15 au 18 janvier. Parmi eux, le jeune team monégasque, venu se faire la main. Par Chris Bertoldi - Photos : Franck Terlin, Marina Semenova et Chris Bertoldi NAUTISME

'histoire débute sur le quai Louis-II, pour la première fois. Sa large esplanade laisse un espace confortable aux jeunes gens en passe de concourir. Étalés au L sol, la tête couverte d'un bonnet, ils sont à l'œuvre. Il faut fixer la voile sur son mât, puis le mât sur son navire. Ça s'affaire et ça ne plaisante pas. Les coaches donnent déjà quelques direc- tives. L'enjeu est bien là, et il est international. "Ok, please, can we go to the meeting room ?", lance l'un des organisateurs à plusieurs reprises. Visiblement, les garnements ont du mal à lâcher leurs vaisseaux. C'est certainement parce que ça souffle déjà. Tout marin le sait bien, le vent est incapable de se tenir tranquille à Monaco. Il va, il vient, sans jamais tenir compte du planning. Mais cette fois, les voiles claquent contre les mâts et les rayons puissants annoncent une belle journée. "C'est particulièrement important de vous recevoir cette année, au sein du nouveau Yacht Club de Monaco. Nous sommes montés à seize équipes venant de treize pays", harangue Bernard d'Alessandri, directeur général du club monégasque. L'an passé, il y en avait douze et elles venaient de neuf États. "J'espère que vous prendrez beaucoup de plaisir", déclame-t-il en français, anglais et italien. Par groupes de quatre, les 64 régatiers âgés de 12 à 15 ans foulent l'es- trade pour se présenter. Munis d'un étendard presque aussi haut qu'eux, ils sont à la fois fiers, impressionnés et amusés d'entendre résonner l'hymne de leur pays.

Renouveau chez les Monégasques "En plus des équipes de l'année passée, nous accueillons le Danemark, la Finlande, l'Algérie et la Grande-Bretagne qui avait participé il y a quelques années", explique Thomas Champion,

BILAN DES COURSES 1. Gstaad Yacht Club 2. Helsingfors Segelsallskap - HSS Helsinki 3. Saint Petersburg Yacht Club - S. Academy 4. Yacht Club Aquitaine 5. Parkstone Yacht Club 6. Team PACA 7. OptiClass Denmark 8. Go Sailing Team 9. Société Nautique de Genève 10. Yacht Club de Monaco 11. Fédération algérienne de Voile 12. Yacht Club Sanremo 13. Circolo della Vela Sicilia 14. ARM URLA Sailing Club 15. Team UFO Austria 16. Royal Cork Yacht Club

40 41 l'un des entraîneurs de la section sportive du Simon Maltcev, Mathéo Sperry, Logan Viciana Tactique et cohésion Yacht Club de Monaco, à l'origine de l'Optimist et Antoine Arnoult sont tous issus de la section Les marins s'entraînent régulièrement. "Ils sont Team Race en Principauté. Lors de la précédente sportive du club. La veille, les jeunes gens ont en- tous barreurs puisqu'ils font du solitaire", précise édition, il coachait un team monégasque assez levé cinq victoires sur sept courses et ressentent Margaux Meslin. "Ils ont donc un caractère assez expérimenté, alors arrivé en troisième position un certain contentement. "On est étonnés de fort et ce n'est pas toujours facile de les faire tra- derrière le Gstaad Yacht Club et le Yacht Club notre résultat", balance Mathéo, 12 ans. "Y a que vailler en équipe. Nous avons sélectionné ceux Argentino. "Cette fois-ci, je me suis un peu déta- moi qui sais faire en gros", coupe Simon, 13 ans, qui ont le meilleur potentiel et qui sont le plus ché pour ne pas prendre parti sur l'eau. Je suis dont c'est la deuxième participation. Le jeune propices à développer une cohésion de groupe", "assistant principal race officer", c'est-à-dire que blond aux yeux bleus prend une moue sérieuse explique la jeune femme. "Nous avons un plan- j'officie en tant que technicien pour faire monter et commente : "On a eu quelques difficultés hier, ning à suivre. Tous les pays se rencontrent par un peu le niveau de l'épreuve", explique-t-il. avec le stress et les virements de bord. En fait, matches de deux équipes sur trois jours. Le qua- "L'équipe monégasque est jeune cette année. je suis un peu comme une maman pour eux", trième est réservé aux phases finales. L'objectif C'est le renouveau. Elle débute en course par s'enorgueille le chef d'équipe, sourire en coin. équipe. Ce sera plus une épreuve de formation". "Arrête", souffle Margaux Meslin, amusée par le Pour l'occasion, il a passé la main à Margaux comédien. "À part pour Simon, c'est notre pre- Meslin, une passionnée de voile de 22 ans. "Ça mière course internationale", intervient Logan, s'inscrit dans la politique de formation du club. 12 ans, fier. "Aujourd'hui, on va essayer de ne Nous prenons des jeunes qui souhaitent s'inves- pas perdre", poursuit-il. Bel objectif. tir dans les métiers de la mer. C'est le cas de Margaux qui est ici depuis un an." Leur humeur joviale ne semble pas écornée par l'expérience du team Gstaad, grand favori, ni par Bonne humeur à toute épreuve leurs cousins français (PACA et Aquitaine) qui Après une journée printanière où les régatiers trustent le podium. Les relations restent ami- ont profité d'un vent soufflant à 10-15 nœuds, la cales. "Ils ont du niveau. Ce sont nos adversaires matinée qui suit se voit écrasée par un ciel lourd sur la ligne de départ. Mais sinon, on est copains et gris. Et cet air qui ne monte pas… C'est là avec eux", glisse Antoine, 12 ans. que nous retrouvons Margaux Meslin, entourée par son quatuor désœuvré. Tous plus ou moins Les garçons n'ont appris leur sélection qu'une installés sur un Optimist estampillé Monaco, semaine avant l'événement. "Ça faisait très ils grignotent leurs sandwiches en enchaînant plaisir", déclare Logan. "Ça faisait drôle aussi", les taquineries. raconte Mathéo. NAUTISME

42 43 grande satisfaction de conserver notre titre. MESLIN, L'ÂME MARINE Le plateau était très relevé et notre objec- tif demeure de rester numéro un parmi les Pour l'occasion, Margaux Meslin a chapeauté meilleurs", déclarait Antonis Drosopoulos, les "grands". D'habitude, elle s'occupe des l'entraîneur des Helvètes. 10-12 ans, les pré-compétitions. "J'essaie de leur transmettre le goût de la course." La jeune En tout, l'ensemble des jeunes marins ont femme est une passionnée de voile. "Je viens disputé 154 courses en quatre jours. La com- de Normandie. Je navigue depuis toute petite. pétition en eaux princières a la particularité C'est mon grand-père qui m'a mise là-dedans, de proposer des parcours au large (devant le il adore ça. Je suis la seule de la famille à Larvotto), mais aussi dans le port, en cas de avoir développé cette passion. J'ai fait de la trop forte houle. Et ce, tout en préservant la compétition pendant huit ans, jusqu'à l'année MELGES 20, sécurité des enfants ainsi que la libre circu- dernière." L'étudiante en Master 2 de prépara- J/70 ET SB20 : 3E ACTE lation des bateaux. tion physique et réathlétisation a notamment participé quatre fois aux championnats de Autre rendez-vous du week-end, l’acte 3 des France sur 420 (voilier). Parallèlement à ses Quant aux rouge et blanc… "Bien sûr, ils sont Monaco Sportsboat Winter Series. Il s'agit d'un études à la fac de Nice, elle cultive son goût déçus", rapporte la coach. "Mais dans l'en- programme hivernal dédié aux monotypes, qui a pour le nautisme à Monaco. semble ils ont bien progressé. Et surtout, ils réuni une quarantaine de Melges 20 et de J/70, ont compris qu'on est en train de construire ainsi qu'une dizaine de SB20 venus s'entraîner. une équipe pour le futur, ce qui les console un peu." Les quatre régatiers ont encore l'âge de En Melges 20, Guido Miani s'est imposé sur faire une ou deux autres éditions. "C'est aussi Monaco Racing Fleet, et sur J/70, c'est Steffen pour cela qu'on les a choisis au début de leur Hepberger (Esprit d'équipe) qui a raflé la victoire. apprentissage de la compétition. Le projet est intéressant", poursuit Margaux Meslin. Pour ces équipages de haut niveau venant de Début février, ils ont à nouveau eu l'occasion toute l’Europe, ce troisième acte (sur cinq) fait of- de peaufiner leur technique en participant au fice d'échauffement avant la Primo Cup – Trophée même genre de course par équipe, à Antibes er Crédit Suisse (30 janvier-1er février et 6-8 février), (31 janvier-1 février, hors de nos dates de bouclage). La seule différence, qui depuis plus de 30 ans donne le coup d’envoi c'est qu'il n'y avait pas de clubs de tous horizons, seulement de la saison internationale de monotypie. ceux de la ligue PACA. est de s'entraider pour arriver avant les autres. Ils doivent essayer d'être bons tacticiens et de pousser leurs adversaires à la faute."

Si les quatre doivent être sur la ligne de départ en même temps, ils ont ensuite un rôle bien défini. "Moi je suis bloqueur et fonceur. Je dois gêner les adversaires tout en allant le plus vite possible", explique Logan. "Moi, je suis l'opportuniste", annonce Simon. "C'est-à-dire que je fais ce que je veux. Je saisis des opportunités et je m'occupe de la tactique." Quant à Antoine, "il donne le temps dans la procédure de départ. On a trois minutes pour se préparer, et à zéro, on doit être sur la ligne", explique l'un de ses camarades.

Une équipe pour le futur Malgré une motivation et des bases solides, les Monégasques n'ont pu qu'accrocher la dixième place, loin derrière Gstaad, l'équipe aux quatre victoires de rang. "C’est une très

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OSLO JEAN-MARC NOWAK LA VALLÉE SECRÈTE DE NAAR PHU

Charles Poncet, Marie-Cécile Yakoubsohn, Marie-Christine Payrouse, Bernard Becchetti, Edmond Siccardi, Louis-Paul Martin, Pema, Georges-Olivier Kalifa, Sylvain Unia, Laurence Zelioli, Eric Rubio, Roman Janecek, Jean-Marc Nowak

Jean-Marc Nowak, l'alpiniste de Monaco connu pour avoir gravi les sept plus hauts sommets du monde, s'est offert une douzième balade au Népal. Cette fois, il ne s'agissait pas de repousser ses limites, mais de faire découvrir la haute altitude à sa bande de copains des Alpes-Martimes. Par Chris Bertoldi - Photos : Jean-Marc Nowak ALPINISME

46 47 Petit trek entre amis "J'ai eu la chance de découvrir des sites sublimes sur les sept continents et de faire des rencontres uniques. Mais cette fois, j'avais envie d'emmener des copains montagnards avec qui je sors souvent, afin de leur faire découvrir de beaux paysages et de leur faire toucher du doigt la haute altitude. Mon choix s'est porté sur le trekking de Naar Phu, l'une des régions les plus secrètes du Népal. Ses belles vallées ne sont ouvertes aux Occidentaux que depuis 2003. Début octobre, nous sommes partis à douze réaliser l'ascension du Chulu East Peak (sommet de 6 059 m), balcon de l'Annapurna (sommet himalayen, dixième plus haut du monde avec plus de 8 091 m d'altitude)."

La tête dans les nuages "La période était idéale pour le paysage, entre couleurs automnales flamboyantes et neiges éter- nelles dès 4 000 mètres. Nous avons parcouru 200 kilomètres en 3 semaines et mes compa- gnons sont unanimes, on n'a pas vu le temps passer. Les journées sont physiques et fatigantes, mais on ne se souvient que du bon. On ne pen- sait pas faire d'aussi belles rencontres. Ils ont encore la tête dans les nuages. Ils sont encore un peu là-bas."

Progression régulière obligatoire "Chaque jour est différent, avec une altitude dif- férente. La progression vers les sommets doit être régulière afin de s'acclimater à l'altitude. Nous sommes partis de 1 800 m puis avons atteint 2 000 m. Le troisième jour, nous étions à 3 600 m, puis le quatrième à 4 000 m. Il ne faut jamais brus- quer le corps sous peine d'avoir de forts maux de tête, surtout la nuit, et même des œdèmes. Il faut beaucoup boire et avoir une bonne alimentation. Nous étions bien accompagnés, par plusieurs Népalais dont un sirdar (chef des sherpas), un cuisinier, quelques porteurs mais aussi par quinze mules qui se sont chargées d'acheminer tentes, tente mess et sacs divers." ALPINISME

La bouse de yak "Sur le chemin pour arriver à la vallée secrète, nous avons traversé des villages aux populations tibétaines nommés Naar et Phu. Les habitants vivent de manière traditionnelle et conservent les coutumes du Tibet. Ils n'ont pas été envahis par la population moderne. Ils vivent de l'élevage du yak, sauf pendant quinze jours en octobre où ils récoltent du blé et de l'orge qu'ils font sécher sur les toits de leurs maisons. Ils sont heureux d'accueillir des étrangers chez eux car ils sont très isolés. Ils nous ont offert une tasse de thé autour du poêle - leur seul confort - qu'ils alimentent avec de la bouse de yak. Ils adorent être pris en photos et les voir par la suite."

Les bottes de sept lieues "Dans l'un de ces villages, une vieille dame a tenu à nous montrer les chaussures que portait le Népalais Tensing Norgay, premier homme à avoir atteint le sommet de l'Everest en 1953. Elle est allée les enfiler et est revenue avec, très fière. Certains alpinistes partent tout simplement à la découverte des sommets. Moi j'ai besoin du contact humain, de la rencontre et du partage avec la population locale pour avoir l'impression que mon expédition est aboutie."

L'ascension du Chulu East Peak "Le trekking de Naar Phu, l'un des plus difficiles de l'Himalaya mais aussi l'un des plus beaux, se situe au nord des Annapurnas, imposant massif de 48 km de long. Nous sommes passés près du Manaslu (huitième plus haut sommet du monde, 8 125 m) et du Dhau- lagiri (8 175 m). Le 5 octobre, Bernard, Charles, Éric et moi-même avons quitté le camp à 4 h 30 afin de faire l'ascension du Chulu East Peak, accompagnés de Nyma, le sirdar, et de Sagun, un sherpa. Nous avons lentement gravi l'arête sommitale dans la neige et la glace. Une fois en haut, nous avons eu une vue unique avec un horizon parfaitement dégagé. Nous avons pris le temps de savourer. Cela récompensait les efforts fournis par l'équipe."

48 49 50 Vous avez dit vertige ? "En terme de météo, nous avons été chanceux. Seuls les deux premiers jours étaient pluvieux. Nous avons traversé une végétation subtropi- cale et franchi régulièrement de grands ponts himalayens qui enjambent les rivières tumul- tueuses, grossies par la mousson qui venait de se terminer. Les mois d'octobre et novembre sont une bonne période pour le trek."

Attrape sangsues "Nous avons multiplié les rencontres avec les sangsues, friandes de nos chevilles. On les voyait gigoter sur le bas côté du chemin, prêtes à sauter sur nos baskets et se glisser entre nos lacets. Ça ne fait pas mal mais c'est assez impressionnant parce qu'une succion de cette bête fait éclater les petits vaisseaux et ça saigne beaucoup. Mais ce n'est pas bien méchant. La fin de la mousson avait engendré beaucoup de cascades par lesquelles il nous fallait pas- ser. Nous avons perdu deux mules en chemin, emportées par le courant." ENDURANCE SHOP

LE CONSEIL À LA FOULÉE PRÈS Difficile de manquer la boutique Endurance Shop, avec sa large vitrine tout en couleurs. Rien que de l'extérieur, cela se voit, c'est le paradis du runner. Par Chris Bertoldi - Photos : Erika Tanaka SPORT & STYLE

ans le chaleureux centre-ville de assez inimitables. "Nous avons environ deux Menton, pléthore de magasins et cents modèles de baskets différents, hommes et autres salons de thé et glaciers at- femmes confondus." tirent l'œil du promeneur curieux. Jeans, coupe courte, baskets roses, la quadra D Mais le flâneur sportif, addict du pleine de peps explique que plusieurs souliers palpitant qui tape et du muscle qui chauffe, ne sont destinés aux magasins spécialisés. "Les s'y trompera pas. clients sont très friands de ça. Ce sont des chaus- sures que l'on ne voit pas sur tout le monde. Nous Le palais de la friandise pour grand adepte de sommes spécialistes du runnig, du triathlon, de l'effort physique, c'est ici. En risquant un pied la randonnée, du trail ou encore de l'athlétisme", dans la boutique, c'est terminé. Le doigt est déjà détaille-t-elle. Autour de nous, combi, bonnets pris dans l'engrenage. de bain et bonnets d'extérieur, chaussettes, gants, nourriture énergétique et une foule de vêtements Certaines arborent des formes généreuses, pour correspondant aux disciplines évoquées. ceux qui les préfèrent plus en chair. D'autres ont la silhouette fine et élancée. "Ce sont les "five fingers". On a l'impression de courir pieds nus", INFOS PRATIQUES indique Laetitia Deschamps, gérante d'Endu- Endurance Shop, 30 rue de la République, est ouvert le lundi de 15 à 19 heures, rance Shop, boutique qu'elle a créée il y a un an, du mardi au vendredi de 10 heures à 12 h 30 avec son associé Jérôme Glibert. Elle montre une et de 14 à 19 heures. paire de chaussures avec une entrée destinée à Le samedi, la boutique accueille les sportifs de chaque doigt de pied. 10 à 19 heures. Pour plus de renseignements, Elles sont de couleur rouge, rose, orange ou téléphoner au 04 93 28 54 25 ou rendez-vous sur la page Facebook du magasin. vert pétant. Parfois plus sobres, mais toujours

52 53 L'analyse de la foulée de simili-sport. Une petite caméra disposée Le grand "plus" d'un magasin dédié à des acti- derrière le tapis ne loupe pas une miette des vités spécifiques, ce sont les conseils avisés dis- mouvements. Et la sentence tombe. "Malgré pensés gratuitement. "Cela fait vingt ans que je vos genoux qui ont tendance à rentrer et à se suis runneuse. Depuis petite, je suis passionnée toucher, vos pieds restent dans l'axe", explique- de sport. J'ai joué au basket, en Nationale 1, à t-elle, images à l'appui diffusées sur l'écran fixé Roquebrune-Cap-Martin dans les années 90", au mur. "C'est un truc de fille, les genoux qui raconte la gérante. Lorsque la passion s'associe se touchent", ajoute-t-elle, taquine. "On voit au métier, cela donne quelque chose de sincère que vous posez votre talon en premier que vous et d'étudié. Elle nous propose de descendre déroulez votre pied jusqu'à la pointe. Vous avez quelques marches dans l'espace de 90 m2, afin une foulée universelle." Comprenez une foulée de nous montrer l'arme secrète d'Endurance basique, non problématique. Shop : un appareillage permettant d'analyser la foulée du client. Nous le testons. Il s'agit Des sous-vêtements De son côté, Jérôme Glibert explique qu'il aimait de retirer chaussures et chaussettes, et de re- aux barres énergétiques le sport, mais que c'est au contact de Laetitia monter un peu son pantalon, histoire que l'on Ici, on est chouchoutés. Après s'être fait mater qu'il s'y est davantage intéressé. "Je me suis mis puisse observer l'entièreté de la cheville. Sylvie la foulée, on nous conduit vers le grand rayon à aimer la performance et la compétition. Je ne Guidard, employée du magasin, vient régler chaussures, à la recherche du bon modèle suis pas un professionnel, mais je fais du sport le tapis de course sur lequel nous grimpons. pour gambader à l'aise. "Pour les gens qui ont régulièrement." Il nous fait découvrir le reste des Et hop ! C'est parti pour quelques instants tendance à appuyer plus avec l'intérieur du trésors de l'antre du sport mentonnais. "Nous pied, nous avons des semelles plus fermes à cet avons du textile haut de gamme, des vêtements endroit précis, afin de compenser et d'équili- coupe-vent qui retiennent la chaleur et per- brer le corps. Et inversement, pour ceux qui mettent à la transpiration de s'évacuer. Nous courent en appuyant plus sur l'extérieur." Une avons aussi des montres cardio GPS, des casques bonne chaussure doit permettre à la jambe de audio et des électro-stimulateurs", indique-t-il. se dérouler de la meilleure manière, en pre- Nous repérons aussi les sous-vêtements ther- nant en compte les spécificités physiologiques. miques ou encore les habits de contention qui Sinon, douleurs assurées, nous prévient-on. maintiennent les muscles et activent la circula- "En revanche, si on remarque une pathologie tion du sang. "Mais pour ça, il faut être au top importante, on envoie les gens chez un podo- physiquement, parce que c'est très moulant, une logue, un kiné ou un ostéo." seconde peau", glisse Jérôme, amusé.

54 STAGES CLAUDE POUGET ARTS MARTIAUX & MULTI ACTIVITÉS Plage Marquet - Cap d’ail pour ENFANTS 6 À 15 ANS - 2014/2015 ENCADREMENT DIPLÔMÉ D’ÉTAT Clôture des u Pratique ludique en sécurité inscriptions u Développement psychomoteur 15 jours avant u Confi ance en soi le début de u Maîtrise chaque stage ! u Discipline u Fondements éducatifs (Respect, etc.)

PÉRIODES VACANCES Période 3 : du 23 / 02 / 2015 au 27 / 02 /2015 D’HIVER Période 4 : du 02 / 03 / 2015 au 06 / 03 /2015

VACANCES Période 5 : du 27 / 04 / 2015 au 30 / 04 /2015 (sauf 1er mai, férié) DE PÂQUES Période 6 : du 04 / 05 / 2015 au 07 / 05 /2015 (sauf 8 mai, férié) VACANCES Période 7 : du 06 / 07 / 2015 au 10 / 07 /2015 D’ÉTÉ Période 8 : du 13 / 07 / 2015 au 17 / 07 /2015 (sauf 14 juillet, férié) du LUNDI au VENDREDI Renseignements : 06 07 93 31 36 www.monaco-arts-martiaux.comTél. +377 93 30 14 10

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Tél. +377 (0)6 07 93 31 36 - www.monaco-arts-martiaux.com SAPEURS-POMPIERS DE MONACO LES HOMMES DU FEU AU CHARBON Chez les sapeurs-pompiers de Monaco, la condition physique doit être optimale. Et il est crucial de la repenser de temps en temps, afin de coller toujours plus au besoin du métier ainsi qu'au bien- être des hommes. Afin d'en savoir davantage sur le sujet, nous sommes allés à leur rencontre, accompagnés du lieutenant-colonel Tony Varo et du commandant Marc Degabriel. Par Chris Bertoldi - Photos : Erika Tanaka et DR PRÉPARATION PHYSIQUE

ous commencez à travailler à quelle "De bonnes aptitudes physiques" heure vous ? Parce que les hommes Lors de la formation initiale d'un sapeur-pom- débutent leur entraînement à 8 h pier, on lui enseigne la lutte contre les incen- 30", s'inquiétait le lieutenant-colonel dies et le secours à la personne. À Monaco, on V Varo. Mais participer (passivement) à les forme en plus aux risques technologiques, la séance de sport des hommes du feu ne souffre aux feux de navires et de forêts, et au sauvetage pas de compromis. Nous allions ouvrir l'œil un déblaiement. poil plus tôt que de coutume et marcher au pas. Rendez-vous était fixé à 8 h 15. La préparation des forces sur le plan opérationnel Le commandant Marc Degabriel élabore les entraînements. Une fois arrivés au 11, avenue du port, nous est confiée au commandant Marc Degrabriel, à étions reçus par le grand chef lui-même pour la tête du bureau "formation instruction sport". quelques explications de rigueur autour d'un Après une sélection rigoureuse des recrues, qui Principauté, il faut compter cinq minutes. Donc café. s'effectue sur une semaine, le commandant en huit minutes, vous avez quelqu'un pour vous "Les sapeurs-pompiers de Monaco, c'est qui ? forme les futurs sapeurs-pompiers pendant cinq secourir. Bon, si c'est en pleine nuit, il ne sera C'est quoi ?", commence-t-il, plein d'entrain. mois. Ici, comme chez les Carabiniers, il n'y a pas peut-être pas rasé…", plaisante le lieutenant-co- "Nous sommes une unité composée de 142 de femme. Pour espérer intégrer l'unité, "il faut lonel Varo. Quoiqu'on soit en train de faire, on hommes, répartis entre la caserne du port et avoir entre 19 et 27 ans, de bonnes moralités, de le lâche pour intervenir. Toute la problématique celle de Fontvieille, au statut professionnel et bonnes aptitudes physiques et être célibataire", physique du pompier réside dans le fait d'être militaire. Nous sommes, avec les Carabiniers explique Tony Varo. capable de fournir un effort physique intense, du Prince, le deuxième élément de la force sans échauffement, et sur la durée. "On n'impro- publique." Trois minutes chrono vise rien, les bases doivent être solides. Les gars Après le recrutement et la formation des nou- sont vêtus de carapaces qui pèsent 30 kilos, dans veaux, la mission du commandant Degabriel une ambiance parfois mortelle. À 600 degrés, consiste à veiller au maintien de la condition personne ne vit. Ce qui signifie qu'on ne peut physique et opérationnelle des pompiers. "Les pas se planter", déclare Tony Varo. deux sont liés, car ils doivent être en mesure de réagir rapidement, tout le temps. Imaginez, on Le "reset" matinal vous réveille à 3 heures du matin et 3 minutes Chaque garde débute par une heure de sport. "Ce après, vous vous apprêtez à grimper en haut sont des hommes, pas des machines. Ça veut dire d'une échelle pour sauver une personne d'un qu'il y a des variations. Il y a toujours celui qui bâtiment en flammes", décrit le commandant. a des soucis, celui qui a un enfant malade et qui Trois minutes, ce n'est pas une façon de par- a mal dormi. Le réveil sportif permet de lisser ler. C'est réellement le temps maximum qu'on tout ça et de faire "un reset" pour parer à ce qui Le lieutenant-colonel Toni Varo détaille les laisse aux sapeurs-pompiers pour être prêts va arriver. Dans nos journées, la part d'inconnu subtilités du métier de sapeur-pompier. à quitter la base. "Pour arriver à bon port en est toujours importante", explique Tony Varo.

56 57 "On a un gymnase et une cour, c'est une bonne d'affilée. Nous faisons en moyenne plus de 25 Ces muscles interviennent dans la stabilité du base, mais c'est limité. Alors on va chercher des interventions par jour. Certains problèmes sont dos et des genoux", poursuit Rémi Devissi. Au installations à l'extérieur. Ce matin, il y a d'ail- récurrents chez nos hommes. Ils souffrent du niveau du cardio-training, le coach sportif pré- leurs un groupe à la piscine du stade Louis-II. dos, des épaules et des genoux. Alors nous avons fère "l'intermittent" à la course typique. Il s'agit On y fait des entraînements type sauvetage avec accueilli deux stagiaires de Master 2 de l'UFR de phases de course entrecoupées de périodes de tractions de mannequins. Nous faisons la même Staps de Nice (Sciences et techniques des acti- récupération plus ou moins actives. "C'est plus chose en mer. Nous courons aussi sur la piste du vités physiques et sportives), pendant plusieurs efficace, plus précis et adaptable, car l'intensité stade ou en milieu naturel. On a mis au point semaines. Le but était qu'ils nous aident à adapter demandée sera calculée en fonction de la vitesse des parcours de course à pied de huit kilomètres le sport au métier, en trouvant comment éviter les maximale aérobie de chacun. Cela permet de tra- dans la Principauté que nous effectuons en 50 traumatismes. La réforme des entraînements est vailler assez dur, mais de ne pas griller l'individu." minutes. Après, il y a le sport collectif qui per- en cours. Nous espérons déployer cela en 2015", met de cimenter tout ça. Un pompier, seul, ne rapporte Marc Degabriel. La sophrologie chez les pompiers ? fait rien. La condition physique individuelle Autre point relevé par les étudiants : les pom- constitue la sécurité de l'équipe", explique le Swiss ball et rameurs pour l'avenir piers manquent de souplesse, ce qui constitue commandant Degabriel. Rémi Devissi est l'un des deux étudiants à s'être un facteur de risque de blessures. "Il faudrait penché sur la question. "Le but était de rénover ajouter des étirements complets à chaque séance Réformer l'entraînement leur façon de faire du sport. Par exemple, nous de sport", explique Rémi Devissi, qui évoque pour vivre mieux nous sommes rendu compte qu'il leur fallait faire l'instauration d'auto-massages. "En complément À 10 heures, les sapeurs-pompiers enchaînent plus de gainage. Il doivent renforcer leurs abdo- des étirements, cela permettrait d'enlever les avec deux heures de manœuvres incendie et minaux profonds ainsi que leurs lombaires. Il faut tensions musculaires ainsi que les adhérences secourisme. D'autre part, ils ont la particularité intégrer l'idée que le corps a besoin d'un équi- entre les tissus (tendons, ligaments, muscles). Cet de porter une double casquette. Qu'ils soient libre entre ses muscles agonistes et antagonistes", exercice, qui peut être réalisé à partir de balle ou électriciens ou informaticiens, l'après-midi, ils relate le jeune homme, désormais coach sportif rouleau de massage, augmenterait la mobilité des exercent leur métier au sein de la caserne lorsqu'ils et diplômé en préparation physique. "La notion articulations et soulagerait les douleurs." n'interviennent pas. À 17 h 30, ils peuvent à de prévention des blessures est très importante De son côté, le commandant Marc Degabriel nouveau remettre une couche d'activité physique et elle doit faire partie de l'enseignement sportif vante les mérites de la sophrologie auprès de ses à leur journée, mais de façon libre. que l'on délivre aux pompiers", ajoute-t-il. troupes. "Je n'abandonne pas", sourit-il. "Mais Le défi actuel que souhaite relever le corps des "Au lieu des pompes et des tractions, qui peuvent c'est un milieu de mâles et ils pensent qu'ils n'en sapeurs-pompiers de Monaco est d'amener ces être traumatisantes à un certain âge, nous al- ont pas besoin. Je crois que ça prendra mieux professionnels jusqu'à la retraite (50-55 ans) lons glisser vers l'usage du rameur", complète auprès des nouvelles générations. Associé aux sans les user de trop physiquement. "Le métier le commandant Degabriel. "Ils doivent aussi étirements, cela permettrait de disperser le stress est éprouvant parce que nous travaillons sur travailler le renforcement de leurs ischio-jam- qui rythme nos journées avant de regagner le des journées de 24 heures, souvent trois jours biers, notamment via l'utilisation de swiss ball. domicile familial."

58 monaco .com

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@codesport interviews ◆ Breves ◆ reportages SAPEURS-POMPIERS DE MONACO LES PORTE-FANIONS Ce matin-là, nous déboulons dans la cour alors que la garde s'en donne à cœur joie au tire à la corde. À grands coups de gueulantes, les hommes s'encouragent pour stimuler leur force, sous l'œil attentif du chef de garde du jour.

n passe ensuite par les pompes de rigueur et quelques étirements. Puis vient le moment test de la journée, celui de la planche. "C'est O un baromètre de force", explique le commandant Marc Degabriel. La planche est fixée au mur, à 2,15 m du sol. Il s'agit de se hisser dessus. Une fois les coudes posés sur la surface, il faut encore tendre les bras. Grimaces et autres gémissements en disent long sur l'effort à fournir. Pour réaliser l'exercice, les pompiers quittent short et baskets, et revêtent leur tenue professionnelle. Il est 9 h 30, les hommes bénéficient d'une demi- heure de "reconditionnement" pendant laquelle ils peuvent profiter d'une douche et avaler un café, avant de reprendre du service. C'est le moment que choisit le commandant Degabriel "20 HEURES "LE CONTRE-LA-MONTRE, pour nous présenter ce qu'il appelle "l'élite". PAR SEMAINE" MA SPÉCIALITÉ" "Ce sont les porte-fanions du corps, les leaders. Caporal Damien Boulanger, Caporal Franck Giusta, Ils tirent les autres vers le haut en réalisant des 29 ans, triathlète 35 ans, cycliste performances sportives remarquables sur leur "Je suis licencié à l'ASM triathlon. Cela fait "J'ai commencé le vélo à 14 ans. J'ai appris mes temps personnel. Ils ne bénéficient d'aucun 5 ans que je pratique cette discipline. J'étais gammes à l'Association vélocipédique des ama- service adapté. C'est ce qui leur permet d'être gymnaste avant. Mais avec le boulot, c'était teurs niçois, en 1994. À 20 ans, j'ai commencé intégrés dans le groupe. Ils ont la compétence pas évident de s'entraîner. Notre planning est ma carrière de pompier professionnel. J'ai cumulé et la légitimité", précise-t-il. assez aléatoire. Nous pouvons avoir 24, 48 vélo et boulot, et j'ai intégré l'Union cycliste ou 72 heures de repos d'affilée. Il faut caler monégasque en 2002", raconte Franck Giusta les entraînements là-dessus. En "tri", il y a (au centre de la photo). Il a notamment parti- moins de contraintes. Je n'ai qu'à enfiler mes cipé à deux éditions des Jeux des petits États baskets", explique le caporal. "À l'approche d'Europe (JPEE), au Liechtenstein en 2011, et au des compétitions, je m'entraîne 20 heures Luxembourg en 2013. "J'ai terminé 7e du contre- par semaine. En 2014, j'ai couru l'Ironman la-montre, les deux fois. J'ai aussi participé à 7 de Nice en 10 heures. Ce qui indique que championnats du monde des sapeurs-pompiers. j'étais dans les 200 premiers. J'ai aussi réalisé J'ai eu le bronze en 2010, au contre-la-montre, l'Embrunman (triathlon très longue distance ma spécialité. J'ai été vice-champion du monde qui se déroule dans les Hautes-Alpes) en 12 h en 2011 et 4e en 2012 et 2014. J'ai aussi obtenu 30, ce qui signifie que j'étais parmi les 150 ou le titre de champion de France des sapeurs-pom- 200 premiers. C'était quand même 3,8 km de piers en 2014. Je m'entraîne avec Guido Possetto, natation, 186 km de vélo et 42 km de course directeur technique de la fédération monégasque à pied. Après, je fais aussi des courses régio- de cyclisme. Physiquement et mentalement, c'est nales et départementales. J'ai notamment très bon. C'est l'évasion, un coup de lessive sur remporté le challenge BoCasCap (composé ce qu'on voit de dur dans notre travail. C'est de trois triathlons), en réalisant les meilleurs une passion qui permet de conserver une bonne résultats sur les épreuves de Bordighera, Cap condition physique. Si je la perdais, je deviendrais d'Ail et Castellar." dangereux dans mon job." OMNIXXXXSPORTS

"NOTRE OBJECTIF EST DE PASSER EN DN1" Sapeur Frédéric Unternaehr, 30 ans, gymnaste "Je fais partie de l'Étoile de Monaco depuis 10 ans, je suis arrivé au club en même temps que le coach actuel, Thierry Aymes. On a créé une sorte d'émulation", explique le gym. "Je continue de m'entraîner sur mes jours de repos, une à deux fois par semaine, trois fois maximum, et j'essaie de m'entretenir à la caserne de Fontvieille. Je fais toujours partie de l'équipe première qui se trouve en Division nationale 2. Nous avions terminé 4es lors des derniers championnats. Notre objectif est de passer en DN1 cette année. En tant que capitaine d'équipe, j'ai le devoir de continuer. En espérant que les jeunes deviennent bien meilleurs que moi et que je sois obligé de prendre ma petite retraite tranquille", plaisante Frédéric. "Je ne progresse plus vraiment, j'essaie de maintenir mon niveau." Un niveau dont le pompier peut être fier. Il a notamment participé 3 fois aux JPEE (Monaco 2007, Chypre 2009 et Luxembourg 2013) et glané 9 médailles (en individuel et équipe confondus), dont 3 d'or. Il a aussi été champion de France minime en 1997, vice-champion de France inter-comité Elite par équipe, en 2006, et champion de France universitaire par équipe avec Nice.

"JE ME SUIS PRIS AU JEU DES COMPÉTITIONS" Sapeur Sébastien Brillouet, 31 ans, nageur "Je fais de la natation depuis 25 ans. J'ai com- mencé à Avignon et ça fait 7 ans que je suis à l'ASM. Mon père était maître-nageur, donc tout petit, je passais mes journées à l'eau. Puis j'ai commencé à faire des compétitions et je me suis pris au jeu. J'ai fait mon meilleur résultat lors des championnats de France Elite grand bassin, en 2005. Je m'étais classé 19e au 50 m papillon. J'ai pu bénéficier d'amé- nagements d'horaires pour m'entraîner de 8 à 9 heures avec l'ancien coach de l'ASM, Jean-Louis Lecharpentier. Notamment avant les JPEE de 2009 (Chypre) et de 2011 (Liech- tenstein) où il gagné 9 médailles en tout, dont une d'or sur le 4x100 m nage libre. "Mainte- nant, j'ai 3 enfants et avec l'âge, je récupère moins bien. Les jeunes nageurs s'entraînent deux fois par jour, et je peux difficilement rivaliser. Mais je continue de m'entraîner de temps en temps. Je fais deux compétitions dans l'année, le meeting international Mare Nostrum, et les interclubs."

60 61 SECTION PREMIER PAS LA RELÈVE EN CULOTTE COURTE La section premier pas, créée par l'AS Monaco handball, est destinée aux pitchouns de trois à sept ans. En plus de s'éclater entre copains le samedi matin, les tout petits découvrent la discipline et améliorent leur psychomotricité ainsi que leur capacité de concentration. Par Chris Bertoldi - Photos : Erika Tanaka HANDBALL

a concentration… Chez un bambin, s'adressait qu'aux 5-7 ans. Mais nous nous "Une tonne de patience" ce concept apparaît assez flou. "On sommes rapidement rendu compte qu'un grand Et cela plaît beaucoup. Le jour de notre venue, passe dans le cerceau sans le toucher nombre d'enfants étaient intéressés. Alors nous Joëlle Vogelsinger était absente. Du côté d'Anita des mains, en courbant le dos", annonce avons fait un groupe "baby hand", qui concerne Giovannini, il y avait du boulot. Et c'est tout L Luc de Portu, l'un des intervenants. La les 3-5 ans et nous avons gardé le "premier pas", naturellement que Sébastien, papa de Hugo, consigne est simple. Pourtant, une fois le dos du pour les 5-7 ans. Nous avons eu une explosion trois ans et demi, est allé mettre la main à la prof tourné, le petit groupe de mini sportifs se de licences." pâte. "Les plus petits sont un peu plus durs à met à courir à fond en file indienne et se jette au travers dudit cerceau. La tentation était trop Lors de la saison 2010-2011, il n'y avait que neuf forte. Alors on se met à trois pour remettre l'outil licenciés. Aujourd'hui, il y en une quarantaine. L'ÉCOLE DES GRANDS de travail sur ses plots, l'air de ne pas y toucher. Autant dire que les trois éducateurs n'ont pas le Chez les 8-10 ans, ça commence à être du temps de chômer le samedi, entre 10 heures et sérieux. "Ils apprennent à maîtriser le dribble, à viser et à tirer. On commence à les initier aux "Sandro, tu te calmes. Sinon, tu ne vas rien midi. "J'arrive toujours en avance pour préparer différents postes aussi. Ils font des matches, comprendre !", crie une maman, assise sur l'un les différents ateliers auxquels ils vont partici- certains participent même à des tournois", des bancs. "Sandro a quatre ans et demi. Ça per, en fonction de leur âge et de leur niveau", explique Julien Picard, un moins de 18 ans qui fait deux ans qu'il participe au cours du samedi. indique Anita Giovannini, la coordinatrice. Elle encadre souvent la séance avec les éducateurs. Heureusement qu'il y a le hand parce que des est entourée de Joëlle Vogelsinger, qui s'occupe 11 h 45 : c'est l'heure du choc entre les verts et activités pour les enfants de cet âge il y en a surtout du baby hand (10-11 heures), et de Luc les bleus. "Chacun défend sur un joueur. On ne se jette pas au sol et on ne dribble pas. Comme peu. C'est dommage parce que la demande est de Portu, chargé d'enseigner aux élèves de l'école ça, vous serez obligés de faire des passes", forte", remarque Solange. À l'heure d'aller boire de handball, c'est-à-dire les 8-10 ans. Dans cette ordonne Luc de Portu. Un "Oh non" général un coup, les miniatures en survêt' et baskets dernière catégorie, les jeunes sont une vingtaine retentit dans les équipes, déjà enthousiastes improvisent sprints et autres parties de foot. Puis et en plus de leur entraînement du mercredi, ils à l'idée de faire rebondir la balle. C'est la folie ils filent se cacher derrière les buts et grimacent à se greffent aux "premier pas" le samedi. chez les grands, ça crie, ça court, mais surtout, travers le filet. Anita empoigne son fidèle sifflet ça tire. "Je vous ai déjà dit que ça ne sert à rien de tirer depuis le milieu du terrain ! Vous pour les rappeler à l'ordre. Ce n'est pas triste à Tout ce petit monde se retrouve dans la salle n'avez quasiment aucune chance de marquer !", regarder. omnisports de la Zac Saint-Antoine. "Rares déclare le coach. Mais la tentation est grande. sont les sports collectifs à prendre en charge les À l'issue de la rencontre, quelques parents De 9 à 40 licenciés petits de ces âges-là. Nous sommes aussi les seuls entrent sur la petite zone de jeu délimitée par "Nous avons mis en place la section premier à inviter les parents à assister à chaque séance, des lignes en plastique et improvisent quelques passes maladroites qui font marrer leur progéni- pas en 2008", explique Xavier Mangematin, voire même, à y participer. C'est une réelle ture. Le coup d'envoi du week-end est donné. le manager général du club. Au départ, ça ne volonté du club", ajoute Xavier Mangematin.

62 63 d'éveil précieuse pour leur développement. parce que ça se passera comme ça sur un vrai Sauter, courir, lancer, attraper, cela s'apprend. terrain. Et pour leur apprendre à dribbler, je leur "Courir en arrière ou sur le côté, tenir un ballon fais lâcher la balle et la rattraper. À force de le correctement et ne pas en avoir peur, c'est nou- faire, ils découvrent qu'il faut pousser dessus et veau pour eux. Il faut comprendre qu'à cet âge, finissent par acquérir la technique. Tout ce que on ne peut pas parler technique. Il faut s'adresser nous faisons est en rapport avec le hand qu'ils à eux dans un langage qu'ils connaissent et si pourront pratiquer plus tard." possible, en images. Par exemple, pour attraper le ballon, je leur demande d'applaudir. Ça paraît bête, mais ça leur permet de comprendre le geste. Pour sauter dans le cerceau et pas en dehors, je leur dis qu'il faut aller sur la pierre et pas dans l'eau où il y a les crocodiles. Ils doivent pouvoir visualiser ce qu'ils font." encadrer, alors c'est plus simple pour tout le Et si tout cela semble rigolo, ce n'est pas dénué monde", raconte-t-il, la jambe serrée entre les de sens, car Anita s'attache à les initier aux règles bras d'Hugo. "De manière générale, le fait de res- du sport. "Au hand, on ne doit pas faire plus de ter et de les observer, ça les motive. Ils sont encore trois pas avec la balle en mains. Si je leur mets jeunes pour rester seuls. Mon fils vient depuis trois cerceaux dans lesquels sauter, ils s'habi- le mois de septembre et est très content. Ça lui tuent déjà à cette règle sans même le savoir. Au permet d'apprendre à canaliser son attention, ce sol, j'établis certaines lignes à ne pas dépasser, qui n'est pas évident à cet âge. Il travaille aussi sa motricité, son équilibre, sa course et sa vision."

Au même moment, on entend le conseil d'Anita : "Pour sauter, il faut plier les jambes et pousser vers le haut." Ce qui paraît logique aux adultes ne l'est pas pour les "premier pas". Le monde des enfants, des cerceaux et des plots de couleurs, la coordinatrice semble le maîtriser. Ancienne dan- seuse classique, elle est aide maternelle depuis vingt ans. "J'ai l'habitude de parler aux enfants. Je sais comment les aborder pour faire fonction- ner les choses. Mais il faut tout de même une tonne de patience", souffle-t-elle, amusée. "Je fais ça sur mon temps libre. Je me régale avec les petits. Ça me fait vraiment du bien de les aider à progresser et de les voir évoluer. Et c'est une sacrée satisfaction quand certains poursuivent dans les plus grandes sections. C'est beau de constater ces renouvellements de licences."

Pas de technique, des images Le lien entre aide maternelle et prof de hand pour petits ? Sa fille, Virginia. "Elle joue dans l'équipe de Pré-régionale. À force de l'accom- pagner, de m'occuper de l'équipe et de faire les tables de matches, je suis un peu devenue l'assis- tante du coach (Thierry Martins Matos). De fil en aiguille, j'ai rencontré Xavier Mangematin, et cela fait six ans que je m'occupe des petits."

Les poupons assimilent le b.a.-ba de la discipline et de l'évolution dans l'espace. C'est une phase HANDBALL

64 65 LE B.A.-BA DE LA FORCE ATHLÉTIQUE Lors de ce championnat régional qui s'est déroulé à Monaco, les disciplines concernées étaient spécifiquement le développé couché et le bench press. À ne pas confondre avec une compétition de force athlétique, dont le développé couché fait partie. Il y a donc deux cir- cuits. Le développé couché et le bench press d'un côté, et la force athlétique de l'autre. En ce qui concerne la force athlé- tique, qui a son championnat, il y a trois mouvements à effectuer. Le développé couché, mais aussi le squat (flexion sur les jambes avec une barre sur les épaules) et le soulevé de terre (lever une barre depuis le sol jusqu'aux hanches tout en se redressant). DÉVELOPPÉ COUCHÉ

CHAMPIONNAT RÉGIONAL L’ÉPREUVE DE FORCE L'AS Monaco haltérophilie et force athlétique avait mis sur pied un championnat régional de développé couché et bench press au stade Louis-II, en décembre dernier. Une première en Principauté. L'occasion de mettre en lumière une discipline peu médiatisée, défendue cette fois-ci par une quarantaine de participants. Par Romain Chardan - Photos : Erika Tanaka

uelques spectateurs présents dans les on se rate, la barre est annoncée nulle", précise barre à 175 ne passant pas. Mais ce n'est que partie tribunes, une poignée de compéti- Olivier Oumailia, le secrétaire général de l'AS remise pour le futur vainqueur de la catégorie, qui teurs qui y attendent leur tour, le tout Monaco haltérophilie et force athlétique. Avant améliore ses stats en bench press quelques minutes sur un fond sonore géré par un DJ d'y aller, mieux vaut se tester, comme il l'explique. plus tard. En validant une barre à 215 kilos, il bat Qdépêché sur place pour l'occasion. "Avant de s'élancer, il faut s'échauffer. L'idéal est son record de France établi à 210 kilos. Un championnat régional de développé couché et de se jauger avec une barre de 5 à 10 kilos de bench press. Face aux tribunes, quelques chaises moins que celle que l'on s'apprête à passer pour Faute technique vides, puis une autre, esseulée. C'est celle du juge la compétition. C'est pour cela qu'il y a cette salle Au fil des passages, la difficulté se fait ressentir, arbitre qui donne le top pour la poussée. Autour, d'échauffement, avec un banc homologué pour notamment au niveau de l'effort fourni par les deux tables, toutes deux garnies d'autres officiels le championnat. Ce banc, et les autres présents, participants. Chacun suit un rituel avant sa pous- et arbitres placés autour du banc. Ce même banc sont une condition sine qua non pour organiser ce sée, allant de la magnésie qui recouvre la paume où se positionnent les compétiteurs pour effectuer type d'événement." Le moment fatidique arrive à des mains jusqu'à la prise de position, et les râles leurs mouvements. Ces fondus de poids venaient l'appel des officiels. Le compétiteur s'avance alors lâchés lors des poussées. Pour le deuxième groupe, majoritairement de l’arrière-pays varois, partie de vers le banc, saluant les arbitres avant de s'installer. un changement d'arbitre a lieu. Et pour cause, le la région où se déroulent régulièrement les cham- précédent passe de l'autre côté de la barrière. On pionnats de force athlétique. Au fond, un rideau Record voit alors quelques "anciens" venir conseiller leurs cache une certaine effervescence puisque les ath- L'installation de l'athlète est un moment crucial. poulains, à la manière d'un Mickey encourageant lètes venus chercher la performance s'y échauffent "La prise d'appuis est importante, car ce sont eux Rocky pendant son combat contre Apollo. Mais avant leur passage. Un esprit de convivialité et qui donnent de la force venant du sol pour repartir c'est dans cette deuxième série que les fautes tech- d'entraide règne dans cet espace où les visiteurs et pousser la barre," précise Olivier Oumailia. niques s'enchaînent, sous l'œil d'un arbitre très se font rares. D'autant que de la force, mieux vaut en avoir pointilleux, peut-être même un peu trop. Olivier quand on entend les annonces de poids. Lors de Oumailia rate d'ailleurs de peu la qualification Un essai pour une barre la première série de passages, c'est le père d'Olivier, pour le championnat de France. Une faute sur la Lors des compétitions de développé couché, Gérard, 63 ans, qui détonne avec une première troisième barre, celle-là même qu'il fallait réussir. chaque participant dispose de trois passages barre à 160 kilos en développé couché. Notons que Mais rien n'est perdu, puisque les inter-régions de auxquels correspondent une barre et un poids celui qui concourt en catégorie Master 3 (catégorie février pourraient lui permettre de rejoindre son différents. "Ce n'est pas comme pour le saut à la des 59-69 ans) est vice-champion du monde et père pour les "France" prévus en mars (bench perche. Ici, on n'a qu'un seul essai par poids. Si champion de France. Il pousse jusqu'à 170 kilos, la press) et juin (développé couché).

66 67 OLIVIER OUMAILIA "MONACO EST REPRÉSENTÉ À L’INTERNATIONAL" Secrétaire général de l'AS Monaco haltérophilie et force athlétique, Olivier Oumailia est aussi un pratiquant assidu de sa discipline. Quelques minutes avant son passage sous la barre, il revient sur son sport et l'organisation d'une telle compétition.

hez les Oumailia, la force Qu'est-ce qui différencie athlétique et le développé la force athlétique couché sont une histoire de l'haltérophilie ? de famille. Si Olivier s'est L'haltérophilie est un sport olympique et mon- C engagé au sein du bureau dialement connu. Mais tout le monde ne s'y est directeur de l'ASM haltérophilie depuis pas essayé. C'est un mouvement qui demande 7 ans, il suit également les traces de une préparation dès l'adolescence, avec des son père, Gérard. A plus de soixante- qualités de souplesse, de coordination et de ans, celui qui est champion de France, technicité qui vont permettre à l'athlète, si d'Europe et vice-champion du monde dès l'adolescence il a un entraînement régu- continue de montrer la voie à son lier et suivi, d'avoir de bonnes performances fils. Une relation qui permet à l'un et plus tard. Si vous vous décidez demain à faire l'autre de se soutenir en compétition. de l'haltérophilie par exemple, vous n'allez pas progresser facilement. L'haltérophilie est Comment s'organise moins pratiquée que la force athlétique et le la force athlétique à Monaco ? développé couché. Il y a une fédération qui chapeaute la force ath- létique, l'haltérophilie et la musculation. Au Comment est venue l'idée niveau du club (l'ASM haltérophilie et force d'organiser un championnat athlétique), trois filières se développent en com- à Monaco ? pétition : l'haltérophilie, la force athlétique (voir Ça fait quelques années que Monaco, par encadré page 67), le développé couché, sans assis- l'intermédiaire de ses sportifs, est représenté tance, et bench press (développé couché avec au niveau national et international. À chaque assistance de matériel). fois qu'on est allés sur des plateaux, on a été sollicités pour organiser un championnat ici. En quoi consiste Olivier Oumailia porte ici le maillot nécéssaire On a donc décidé de se lancer. Pour se faire, pour la pratique du bench press. l'assistance de matériel ? il faut postuler au sein de la Fédération fran- Elle a deux objectifs. Tout d'abord, préserver çaise. l'athlète, parce qu'il y a pas mal de renforts au l'athlète, et éviter des rebonds, de ne pas décol- niveau des articulations. Et le deuxième objectif, ler la tête, les fesses et les pieds. Il y a aussi un Est-ce compliqué à faire ? c'est de rendre la discipline un peu plus attractive souci de justesse du mouvement. Aux ordres des Ce n'est pas que c'est compliqué, mais il est car cela permet de développer des charges plus arbitres, on commence à descendre la barre. Un difficile de gérer la préparation physique et lourdes. En étant assisté, on peut pousser des arrêt se fait au niveau de la poitrine, et au "start", l'évènement. C'est difficile d'avoir l'esprit uni- barres qui sont 20 à 40 kilos supérieurs à ce qu'on on pousse la barre et on la pose au signal de quement tourné vers la compétition puisqu'il peut pousser en développé couché. Et cela est l'arbitre. S'il y a deux fautes techniques, l’arbitre faut en même temps l'organiser. En dehors valable pour toutes les disciplines. Ce matériel annonce "essai" et le mouvement n'est pas validé. de ça, j'ai été assisté, notamment par Marc d'assistance est en fait un maillot fait dans une Krettly, qui a l’habitude d’organiser des évè- matière plus rigide. Quelles sont les fautes techniques ? nements d’haltérophilie. Je remercie le per- Bouger les jambes, décoller les fesses, la tête. Il sonnel du stade pour la mise en place et l'assis- Quels sont les aspects techniques faut être immobile à l'exception des bras. L'avan- tance technique ainsi que Madame Orecchia. d'une compétition de développé tage du maillot, c'est qu'on peut durer. On peut Ce n'est pas de tout repos mais les bénévoles couché et bench press ? continuer à se faire plaisir avec ce sport qui est ont répondu présents, car il faut assister les Le mouvement est complètement décomposé. très contraignant au niveau des blessures, no- athlètes, la table d'arbitrage… Dans l’idée, On demande, pour préserver la sécurité de tamment au niveau des épaules ou des pectoraux. on voudrait monter crescendo pour la suite.

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9, Rue des Papalins _ Port de Fontvieille _ 98000 Monaco RICCARDO GIRAUDI "LE SPORT ME PERMET D’ÉQUILIBRER MES ÉNERGIES" Riccardo Giraudi est un entrepreneur occupé. Entre l’importation de viande en Europe, une chaîne de restaurant à développer à l’international, et ses articles de mode, il trouve tout de même le temps de faire du sport. Jusqu’à en faire un leitmotiv. Par Romain Chardan - Photos : DR

ui a dit qu'il fallait être fan trading. On vend uniquement à des gros- Monaco. Ici, la vision que l'on a, c'est de faire de sport pour en parler ou sistes, on ne fait pas de vente de détail. Que des restaurants qui ne sont pas uniquement en faire ? S'il ne passe pas ce soient des viandes de luxe et des viandes ouverts au monde de la viande. Alors qu'à la majeure partie de son traditionnelles. l'étranger, on va se focaliser sur une valeur Qtemps à suivre les fils info ajoutée qu'on a avec le premier métier pour sportifs ou à décortiquer quotidiens et Comme la viande de Kobé ? développer des concepts liés entre eux. émissions spécialisés, Riccardo Giraudi Oui, par exemple. Le plus gros volume sur n'en reste pas moins un sport-addict. lequel on travaille, c'est la viande Black Angus Et votre troisième activité ? Addict dans la pratique, lui qui s'est (race bovine britannique). Nous en sommes Elle est tout petite. Ce sont trois petites struc- lancé voilà une dizaine d'années. le premier importateur en Europe. Le Kobé, tures de mode. J’achète des licences pour des ce sont des quantités infimes. coques d’iPhone, des vêtements, et aussi du Quelles sont vos activités destockage de grandes marques. C’est plus professionnelles ? Vous êtes aussi par plaisir que pour l’argent. On a trois divisions bien distinctes. En pre- dans la restauration ? mier lieu, la société familiale qui s’occupe C'est la deuxième activité. Nous avons six res- Combien de temps vous prennent d’importation et de distribution de tout pro- taurants en Principauté, et huit à l'étranger. Il ces activités dans une journée ? duit carné. C'est-à-dire de la viande, princi- y en a deux à Moscou, ainsi qu'à Mexico, Ber- Tout mon temps (rires). Tout dépend du mo- palement en Europe, mais aussi en dehors de lin et Luxembourg, et nous allons en ouvrir ment de l’année, des besoins. Je travaille tout le l’Europe maintenant. On fait des marques, à Hong-Kong et Dubaï. À l'étranger, ce n'est temps. En tant que patron, je suis constamment on représente des producteurs, on fait du que du beef-bar, un concept qu'on a déjà à en train de réfléchir. Et c'est ce qui me plaît. CULTURE SPORT

Arrivez-vous à débloquer un peu salle on peut faire du sport. J’ai appris à faire C'est extrêmement fatiguant. Mais je pense que de temps pour faire du sport ? du sport avec rien, juste avec le poids de mon la concentration en musique peut être aussi Oui, je vais à la salle tous les jours, une heure corps. Mais c'est quelque chose que je recherche. forte que chez des athlètes de haut niveau. Le par jour. J’ai une super salle de gym à Monaco. stress est un facteur de fatigue énorme aussi. Et Je fais des exercices que j’ai appris là-bas. Mais Y-a-t-il des sports je stressais beaucoup quand je jouais du piano. 80% du résultat viennent de mon alimenta- que vous aimez regarder ? tion. Les 20% restants sont issus du sport. Les J’aimais beaucoup la F1 à une époque, mais je ne Ce stress, vous le subissiez mouvements sont très forts, avec du repos très regarde plus trop. Je skiais pas mal à un moment ou au contraire, vous vous en limité. Ce sont d'anciens rugbymen qui gèrent donné, mais désormais, c'est délicat pour moi de nourrissiez ? ça, et c’est vraiment dur. Avant, j’y allais tous prendre une semaine pour aller à la montagne. Je subissais. Et je n’aimais pas jouer en public. les jours. Maintenant, je vais 3 fois par semaine Je n’aime pas vraiment le foot par contre. Je ne Je ne faisais ça que pour moi. C’est l’une des chez eux. Pour mes autres séances, je vais au suis pas un fanatique de sport. Je n'en ai jamais raisons pour lesquelles je n’ai pas voulu faire Larvotto. Je fume, je bois, j’ai une qualité de trop fait parce qu’enfant j’étais pianiste. J’en carrière. Mais un de ces jours, j’aimerais bien vie qui m’oblige à faire du sport. Ça fait 10 ans faisais jusqu’à 4 à 5 heures par jour. J’ai fini par pouvoir reprendre un peu le piano. que je pratique. Mais ça ne fait que deux ans arrêter le piano parce qu’il fallait choisir entre que je suis dans cette salle. devenir pianiste ou entrer dans la vie active, et Le fait de faire du sport j’ai choisi la deuxième option. aujourd’hui peut-il vous aider Pensez-vous que l'alimentation à monter sur scène pour jouer joue un rôle dans les Pensez-vous qu'il est possible du piano ? performances ? de faire un parallèle entre un Oui, mais j’ai grandi aussi. Je pense que je suis Oui, je pense. J’en suis même sûr. Je ne suis artiste musicien et un sportif ? beaucoup plus sûr de moi qu’avant, et j’aurais ni technicien, ni médecin, mais pour l’avoir Oui, et je pense que tout est lié au mental. Le pia- moins de soucis à jouer en public aujourd’hui. vécu sur mon corps, je peux dire que ça permet no, c’est extrêmement physique, tant l’énergie Mon activité professionnelle m'a beaucoup d’être beaucoup plus performant. dépensée pour la concentration est importante. aidé à ce niveau-là également.

Vous ne faisiez pas du tout de sport avant de commencer la salle ? Non pas du tout, que ce soit en compétition ou en loisir. Ça m'a attiré lors des dix dernières années, mais avant cela, non. Avec les études puis le travail, je n'avais pas vraiment le temps. J'ai aussi vécu à Londres, et dans les grandes villes, on a tendance à faire moins de sport.

Qu'est-ce qui a créé ce déclic chez vous ? Je voyais comment étaient bâtis mes amis, et à un moment donné, je me suis dit qu'il fallait que je m'y mette. Aujourd'hui, c'est devenu un peu comme une drogue. On est beaucoup plus fatigué quand on ne fait pas de sport, on dort moins bien, on est différent. C’est vraiment devenu une hygiène de vie. Si je n'y vais pas pratiquement tous les jours, ça me manque.

Que vous apporte le sport dans votre vie professionnelle ? Ça me calme beaucoup. Je suis quelqu’un de très nerveux, et ça me permet d’équilibrer mes énergies. Je fais en sorte de toujours trouver le temps d’y aller. Même quand je dois partir en déplacement, je réserve ma chambre en fonction de la salle de sport. Je ne réserve jamais là où il n’y en a pas. La moitié du temps je suis en voyage. Ce n’est pas du snobisme, parce que même sans

70 71 MONSEIGNEUR BERNARD BARSI CULTURE SPORT

MONSEIGNEUR BERNARD BARSI "IL FAUT SAVOIR LUTTER, RIEN NE NOUS TOMBE DU CIEL" La religion et le sport, vaste terrain. Plus qu'on ne le pense, même. Monseigneur Bernard Barsi, l'archevêque de Monaco, a mis en lumière les liens qui rapprochent foi et activité sportive. Par Jean-Marc Moreno - Photos : Chris Bertoldi

72 ans, Bernard Barsi c’est si chargé que je ne peux pas dire qu’il y ait utilise souvent l'allégorie sportive. Dans une reste un féru de ski et de une journée type. Il y a toujours un temps de de ses lettres, il a écrit que la rencontre avec le football. Et si l'homme de célébration personnelle bien sûr, la messe. Il y a Christ est comme une course. Il faut s’entraî- foi va moins souvent à la beaucoup de rencontres, de visites, d’audiences ner pour le rencontrer, vouloir lutter parce À montagne que dans sa que j’accorde aussi. Je me rends dans les mai- que ce n’est pas évident. On y trouve l’aspect jeunesse, il continue de suivre ses sons de retraite, dans les écoles pour discuter du dépassement, de la lutte personnelle contre activités favorites à la télévision. avec les enfants. C’est mon rôle d’être proche la fainéantise. Il dit : "Vous savez bien que des plus petits, des plus pauvres, des personnes dans le stade, tous les coureurs participent Comment avez-vous su un peu isolées, seules. à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors que vous vous destineriez à ser- vous aussi, courez de manière à l’emporter. vir le catholicisme ? Pratiquiez-vous des activités Tous les athlètes s’imposent une discipline J’ai pensé à être prêtre quand j’étais tout jeune, sportives dans votre jeunesse ? et le font pour recevoir une couronne, mais vers l’âge de 8 ans. J’ai vécu mon enfance et ma J’ai surtout fait du ski alpin et de fond ainsi que vous, vous courez pour rencontrer le Christ". jeunesse à Nice. Ma famille était chrétienne la marche en montagne, à laquelle je m'adonne L’Église s’est toujours intéressée au sport et aux pratiquante, alors je fréquentais la paroisse toujours, de temps en temps. J'ai toujours bai- fondations de clubs, surtout au XIXe siècle. et j’étais engagé dans les mouvements de gné dans une atmosphère sportive. Mon père Vous en avez la preuve, certains stades portent jeunes comme les scouts, les cœurs vaillants a fait du football et a été arbitre amateur. Il des noms de prêtres, comme celui d’Auxerre, et l’aumônerie du lycée. Mais l’idée ne m’est était au stade niçois, qui a été fondé par l'un de "l’Abbé-Deschamps". revenue qu'après mon service militaire. Je me mes oncles. D’ailleurs, à Nice, un stade porte suis dit : "Peut-être que le seigneur m’appelle". son nom : le stade Hector Barsi. Il était très Pour quelles raisons ? Je suis entré au séminaire à 21 ans (lieu où engagé dans le sport, surtout dans la pétanque, Il y a toujours eu une volonté de permettre sont formés les futurs prêtres). J’ai fait 6 ans de jusqu’à la fin de sa vie. le jeu, car le sport engendre la rencontre et le formation et j'ai été ordonné prêtre à 27 ans. dialogue entre les hommes. Au niveau ama- Après, j’ai été nommé vicaire en montagne, à Le pape François est friand teur, les sportifs ont la notion de gratuité aussi. Saint-Etienne-de-Tinée, Auron et Isola 2000. de football. Il soutient l'équipe Tout cela se rapproche de la foi chrétienne. J’ai même inauguré la station d’Isola 2000 et de San Lorenzo, club fondé Quand j’étais curé à La Trinité, je connais- dit la messe à cette occasion. C’était en 1971. par un prêtre et basé à Buenos sais des familles qui ramassaient les enfants le Aires. Partagez-vous cette dimanche matin à 8 heures, pour les amener Puis vous avez quitté Isola ? affection pour le ballon rond ? au stade. Il y avait une dame qui lavait les Oui, j’ai travaillé au service d’évocation à Je suis supporter de Monaco, bien entendu, maillots, bénévolement. Le lundi, tout son Nice, auprès des jeunes, pendant 10 ans. J'ai que je regarde. Je suis même allé au stade jardin était rempli de vêtements qui séchaient. été curé de La Trinité, Drap et Cantaron, quelques fois. Je m’intéresse aussi à ce que dans la vallée du Paillon. Et après cela, j’ai fait l'OGC Nice, parce que j’ai gardé quelques Que pensez-vous des sportifs été nommé vicaire général de Nice, c’est-à- liens du cœur avec cette équipe, mais je sou- qui affichent ouvertement une dire adjoint de l’évêque. En 2000, le pape m’a tiens à fond l’AS Monaco football, dont le religion sur le terrain ? nommé archevêque de Monaco. Voilà mon parcours fait plaisir actuellement. Je pense qu’il faut rester assez discret. C’est parcours, en très rapide. bien qu’ils aient ce geste spirituel, mais est- C'est symbolique, ce qu’il faut le faire devant tout le monde ? À quoi ressemble le fait que le Vatican ait une Je ne suis pas sûr. Des fois, je me demande une journée type de équipe de football ? si ce n’est pas un peu de la superstition. Je l'archevêque de Monaco ? Je crois que l'Église a toujours eu un grand connais des sportifs qui sont chrétiens, mais C’est très variable et très varié. Ces temps-ci, intérêt pour le sport. Dans la Bible, Saint-Paul qui ne s’affichent pas, ce n’est pas le lieu. On

72 73 est là pour jouer un match, jouer le jeu dans gné la responsabilité sociale Rome a officialisé un esprit chrétien, c’est-à-dire avec du respect des joueurs. Que pensez-vous sa candidature aux Jeux 2024 et de la correction. Si vous faites le signe de de cela ? et un cardinal (José Saraiva croix, et que vous vous comportez comme un Je suis tout à fait d’accord, il faut que l’on Martins) a émis l'idée d'accueillir "saligaud"… retrouve le vrai sens du sport, que l’on retrouve certaines épreuves au Vatican. la compétition. L’argent pollue beaucoup de Qu'en pensez-vous ? Quels sports regardez-vous choses, c’est ça le problème. Je suis un peu Je suis d’accord. Je trouve que le sport est une à la télévision ? gêné lorsqu'on voit des supporters s’agresser belle école de la vie. Dans la vie, il faut savoir Je suis essentiellement le foot. Les descentes de les uns les autres. C’est la victoire d’une ville lutter, rien ne nous tombe du ciel. Il faut s’en- ski, j’aime bien aussi. Le ski est un sport assez sur l’autre, ça ne va pas ça. Que l’on soutienne traîner, chercher à s’améliorer, respecter les individualiste, ce n’est pas vraiment un sport une équipe et que l’on soit passionné, c’est autres. Je trouve qu'à travers le sport, surtout d’équipe même s'ils s'entraînent en groupe. normal. Mais il ne faut pas que ça ressemble les sports d’équipe, on découvre que l’on ne Mais j’admire l’exploit de ces hommes et de à une guerre, on doit conserver un certain gagne pas tout seul, mais avec les autres. Et ces femmes. fair-play. Un jour, je parlais avec monsieur dans la vie, on ne peut pas réussir seul, sans Gaudin (Jean-Claude, maire de Marseille), tenir compte des autres ou en les écrasant. En août 2013, le pape avait et il me disait combien le football a fédéré les On a besoin de la fête aussi, c’est un aspect reçu les équipes de football quartiers et même la ville. Dans une agglomé- important du sport et de la vie. Et puis il y a d'Argentine et d'Italie à la veille ration comme Marseille, avec des quartiers très ce vieux dicton : "un esprit sain, dans un corps d'un match amical. Il avait souli- difficiles, je crois que le sport a été bénéfique. sain", notre corps a besoin qu’on l’entretienne.

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LAYVIN KURZAWA L'ÉTOILE MONTANTE AMITRANO L'ÂME DU GARDIEN À DÉCOUVRIR AUSSI…

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Formé à l'AS Monaco, Layvin Kurzawa est l'une des valeurs montantes du club. Après un exercice 2013/14 de grande facture, il a repris la saison 2014/15 sur un rythme tout aussi élevé. Avec en point d'orgue une première convocation en équipe de France et deux sélections à la clé. Interview. Dossier réalisé par Romain Chardan - Photos : Stéphane Senaux AS Monaco et RC

l est l'un des espoirs du football du souci par rapport à ça. J'ai quand même eu français que le public apprécie du mal à revenir parce que j'étais en pleine crois- tout particulièrement. Match sance, donc je me blessais plus facilement. Mais après match, il s'affirme aussi au fil des ans ça a été de mieux en mieux. I comme l'un des meilleurs arrières gauches de Ligue 1. Et pourtant, alors Quels souvenirs gardez-vous que certains ont tendance à s'enflammer, de ces années ? celui qui est originaire de Fréjus, dans C'est là où j'ai fait la connaissance de mes amis, le Var, reste humble et posé. D'une voix de joueurs avec qui j'ai évolué et avec qui je suis calme et réfléchie, il n'élude aucune toujours en contact. Cette période-là m'a égale- question et revient sur son parcours à l'AS ment fait énormément grandir, notamment sur Monaco, l'importance de sa famille, et le terrain, parce que l'objectif est de progresser. ses premiers moments chez les Bleus. Ce que j'ai réussi à faire grâce à mes formateurs et mes coéquipiers, car on n'avance pas seul, ça Vous êtes arrivé à Monaco à l'âge se fait avec ceux qu'on côtoie sur le terrain mais de 15 ans. Comment se sont passés aussi en dehors. vos débuts ? J'étais arrivé blessé. C'est toujours difficile, parce Y a-t-il eu un moment particulier qu'on voit les autres jouer, s'intégrer au groupe, où vous vous êtes dit que vous alliez mais on voit ça de loin. Donc on se fait toujours devenir professionnel ?

01 Quand je me suis mis au foot, j'avais quelques Ça vous paraît loin aujourd'hui ? Comment avez-vous vécu votre qualités. C'est mon beau-père qui m'y avait ins- Oui, quand même. Parce que les 2-3 premières première vraie saison en pro et le fait crit, à Saint-Raphaël. Je ne me suis jamais dit que années, je n'ai presque pas joué, et ces années-là d'être encensé par le public et les j'allais être pro, parce que dès l'instant où je me sont passées très lentement. J'ai donc le sen- observateurs ? suis mis au foot, c'était dans le but de réussir. timent que ce premier match était il y a très Ça m'a fait du bien. Je suis sorti du trou. J'étais longtemps. fier de moi parce que j'ai su relever la tête et Votre beau-père est quelqu'un me remettre en question quand il fallait, faire dont vous parlez souvent et qui Depuis la part des choses. Quand on est sur le terrain, a l'air d'avoir une importance qui vous a lancé, vous avez connu il faut être pro jusqu'au bout. J'ai beaucoup été particulière. Il vous accompagne plusieurs entraîneurs (Banide, aidé par Éric Abidal et Jérémy Toulalan, qui me encore aujourd'hui ? Simone, Ranieri, Jardim). Lequel parlaient souvent. Ma famille et mes proches Il m'a toujours dit que ce qu'il a fait de mauvais, vous a le plus marqué ? aussi, qui ont toujours été là dans les bons comme il voulait m'en faire part pour que je ne réédite (Il n'hésite pas) ! C'était l'en- les mauvais moments. pas les mêmes erreurs que lui. Ça m'a permis traîneur le plus expérimenté parmi ceux que d'éviter quelques pièges, même si je suis tombé j'ai eus. C'est aussi celui qui m'a le plus parlé, Vous avez gardé dans certains. Mais j'ai su relever la tête et me qui m'a le plus conseillé. Après, Lacombe, c'est contact avec Éric Abidal ? remettre en question au bon moment. Il m'a celui qui m'a lancé, qui m'a fait jouer le pre- Oui, je ne l'appelle pas tous les jours parce que aussi souvent permis de me remettre dans le mier, et je le remercie aujourd'hui parce que je pense qu'il a un peu coupé avec le football. droit chemin pour en être là aujourd'hui, et je ne serais peut-être pas là sans lui. Mais c'est Mais je suis resté en contact, on s'est souhaité essayer de faire mieux à l'avenir. vraiment Ranieri qui a fait décoller mon début de bonnes fêtes. Dès qu'on peut prendre des de carrière. nouvelles l'un de l'autre, on le fait sans souci. Pouvez-vous nous raconter votre premier match en professionnel ? Il n'était d'ailleurs pas d'accord Après plus de 6 mois passés C'était contre Lens, le 22 septembre 2010, en pour votre départ à Brest. C'est lui sous les ordres de , Coupe de la Ligue. J'avais joué 66 minutes, et qui s'y est opposé ? en quoi se différencie-t-il de Ranieri ? j'étais sorti sur des crampes. J'avais tout donné, Il ne s'est pas opposé, mais il voulait que je reste C'est un entraîneur très proche des joueurs. je n'en pouvais plus. Ça fait déjà presque 5 ans, au club. Le "non" est venu de plus haut. Le coach Ranieri l'était aussi, mais Leonardo Jardim l'est c'était un rêve qui se réalisait. Mes parents (Ranieri) voulait que je reste, il me parlait sou- plus. Il est plus jeune, donc l'entente est plus étaient en tribune, c'est vraiment l'un des vent, me donnait des conseils, me disait que si facile et c'est quelqu'un qui aime rigoler. Tout plus beaux souvenirs que j'ai de mon début je faisais ce qu'il fallait en dehors du terrain, je comme le faisait Ranieri, mais il est dans une de carrière. jouerais parce que j'en avais les qualités. autre mentalité. Il est un peu plus relax qu'aux Spécial AS MONACO

yeux du grand public, tout en étant un très bon Justement, en Ligue des Qu'avez-vous ressenti en voyant travailleur. On rigole, mais quand il faut travail- champions, votre qualification pour Arsenal lors du tirage au sort ? ler, le sérieux revient. les huitièmes est une belle victoire J'étais content. Chaque équipe qui pouvait face au scepticisme qui régnait ? tomber m'aurait rendu heureux, je pense. À ce Le début de championnat Je pense que ça a fait taire beaucoup de monde. stade-là, chaque équipe a le niveau internatio- a été compliqué. Comment l'expli- Quand il y a eu le tirage, on nous a vu tomber nal. Au départ, je n'avais pas de préférence, et quez-vous ? dans une poule assez homogène, et peu de monde de toute manière on n'a pas trop le choix, on Il y a eu le départ de joueurs importants, l'arrivée s'attendait à ce qu'on passe. Et encore moins à ce prend l'équipe qui vient (rires). Après, on les d'un entraîneur qui voulait imposer son style qu'on termine premier du groupe. On a fait notre a déjà joués, même si ce n'était qu'un match de jeu. Ça a été compliqué parce qu'il a fallu travail et on a atteint l'objectif qui était de sortir amical, donc c'est différent. Mais on sait qu'il compenser les départs de ces joueurs de classe de la poule. Maintenant si on peut faire mieux et y a beaucoup de Français là-bas. J'ai pu aussi mondiale. Je pense que certains s'attendaient à passer les huitièmes de finale, ce sera avec plaisir. discuter avec des joueurs qui y ont évolué, et la venue de stars, et ce sont des jeunes de qualité certains m'ont déjà donné les points forts et qui sont arrivés. Il a fallu s'habituer à jouer avec Qu'est-ce qu'on ressent points faibles de cette équipe. Mais ce sera un les nouveaux arrivants, on savait que ça prendrait quand on entend la musique bon match. un peu de temps, mais on s'est accroché, on a de la Ligue des champions travaillé. Avec le coach, ça s'est de mieux en mieux en étant sur le terrain ? Cette saison, il y a aussi eu passé, il a aussi pris ses marques vis-à-vis du jeu de C'est inexplicable. Toutes les années passées, on votre première sélection en la Ligue 1. Aujourd'hui, on voit que ça va mieux, regardait cette compétition à la télé, et aujourd'hui Équipe de France. Qu'avez- qu'on remonte petit à petit au classement. J'espère on est sur le terrain. Je ne vais pas dire que c'est vous ressenti en apprenant que qu'on atteindra nos objectifs en fin de saison, et un rêve qui se réalise, mais je pense quand même vous étiez appelé par Didier qu'on accrochera la Coupe d'Europe. que chaque joueur doit rêver de la jouer (sourires). Deschamps ? C'était une belle surprise. Un rêve qui se réa- lise, peut-être l'un des plus beaux. L'Équipe de France, c'est le summum du football national. C'est l'équipe qui représente 66 millions de Français, donc c'est quelque chose de magique, surtout quand on joue et qu'on est sur la pelouse.

Comment vous êtes-vous senti en rentrant sur le terrain lors du premier match (1-1 contre l’Albanie), puis en tant que titulaire sur le deuxième (1-0 contre la Suède) ? Quand je suis rentré, je n'ai pensé à rien. Je me suis dit, je rentre, j'ai 20-25 minutes pour montrer de quoi je suis capable, et après j'ai tout donné, j'ai essayé de faire le maximum, de montrer au coach qu'il ne s'était pas trompé en m'appelant à la place de Benoît Trémouli- nas. Pour le match face à la Suède, c'était un peu particulier (il était titulaire, la rencontre se jouait à Marseille, ndlr). J'ai essayé de le prendre avec une bonne pression, de faire mon match. J'ai peut-être un peu trop donné parce qu'au final je me suis blessé. C'était le seul point noir de cette soirée.

Comment voyez-vous votre avenir en Bleu ? J'y suis allé, c'est bien, mais le plus dur sera d'y rester. Donc à moi de faire ce qu'il faut et de me faire une place dans ce groupe. Et je ferai tout pour l'avoir.

02 03 ANDRÉ AMITRANO LE GARDIEN DU TEMPLE Entre l'AS Monaco, qui lui a fait découvrir le monde professionnel, l'OGC Nice où il s'est révélé au grand public, et l'AS Cannes, où il a terminé sa carrière, André Amitrano a toujours veillé à ce que le ballon ne franchisse jamais trop la ligne. Aujourd'hui encore, l'ancien portier veille au grain en coachant les gardiens du club.

LE TOP 3 D'AMITRANO

Quand on demande à André Amitrano de nous don- ner les trois joueurs avec qui il a évolué et qui l'ont le plus marqué, difficile de faire un choix. Nous par- lons tout de même de quelqu'un qui a vécu la fin de carrière de Bruno Bellone et vu éclore au plus près Zinedine ­Zidane, "nous, à l'époque, on l'appelait Yaz, parce qu’un de ses prénoms est Yazid". Pourtant, c'est vers d'autres joueurs qu'il se tourne. "En premier, je choisirais Delio Onnis (ASM). Je débutais en pro à l'époque, et lui c'était le tueur à gages (rires). Tu allais à l'entraînement, et tu savais que tu allais morfler. Mon stress de jeune gardien de but. Mais j'ai tellement appris avec lui. Ensuite, je dirais Luis Fernandez. Il dégageait une telle joie de vivre quand il est arrivé à Cannes. Au départ, on le décrivait comme un joueur de devoir, mais il avait une telle technique. Il me surprenait. Et je terminerais avec mon ami Guy Mengual. J'en ai connu des joueurs, mais je veux mettre quelqu'un comme Guy, parce qu'il faisait partie de mon groupe de formation, on était amis, et on l'est toujours." Spécial AS MONACO

ndré Amitrano, c'est ce genre d'homme qui a passé sa vie entière dans un milieu, et qui regorge d'anecdotes sur le sujet. Ce genre A de personne qui a connu et joué avec bon nombre de grands noms du football. Et qui a toujours un mot sympa pour chaque joueur évoqué. Mais c'est aussi celui qui va vous pousser dans vos retranchements lors des séances d'en- traînement, ne laissant aucun détail au hasard, analysant chaque petit mouvement. D'autant que le métier, il le connaît plutôt bien, pour l'avoir pratiqué dès son plus jeune âge.

Des quartiers de La Bocca à l'AS Monaco André Amitrano n'a pas mis longtemps à dévoi- ler ses qualités de dernier rempart. "J'ai signé ma première licence en club à 8 ans, mais avant ça je jouais déjà dans la cité de La Bocca," se souvient celui qui s'est notamment occupé de Stéphane Ruffier. "Je n'étais pas mal comme joueur de prophète en son pays, et après une année en champ, mais on avait un jeu. Celui qui marquait tant que titulaire, les choses se sont moins bien allait au but. Et dès que je marquais, j'étais tou- passées." Résultat, le banc des remplaçants, et jours celui qui restait le plus longtemps dans la un intérêt naissant pour le métier d'entraîneur. cage. Pourtant, j'adorais marquer des buts." Et lorsqu'il fait son premier entraînement, tous ses Des jeunes aux professionnels copains de l'époque expliquent à l'entraîneur Tout commence avec les jeunes du bassin que là où André est le meilleur, c'est dans le cannois, puis du centre de formation de l'AS but. "Moi je voulais être joueur de champ, mais Cannes. "Dédé", comme le surnomment ceux après qu'il m'ait essayé comme gardien, je ne suis qui le côtoient, s'occupe alors des débutants plus jamais sorti de ma surface. Et depuis 1969, jusqu'aux professionnels. Après cela, il tente je suis gardien de but." Quelques années plus quelques expériences en dehors de sa région, à tard, il est repéré par l'AS Monaco, alors coa- sur un centre de Gamouh." Cependant, Ami- Valence ou Guingamp. Mais dès que les sirènes chée par Gérard Banide. Le 29 décembre 1976, trano ne joue que très peu par la suite, la faute monégasques retentissent, la tentation est trop Amitrano effectue son premier entraînement au gardien titulaire de l'époque. "J'avais un peu forte. "C'est Guy Lacombe qui m'a ramené au avec les Monégasques. Banide est tout de suite le même style que Jean-Luc (Ettori). C'était un bercail, à Monaco, là où tout a commencé." convaincu. Sauf qu'il (Amitrano) aurait alors pu super gardien et moi j'étais là pour apprendre. Après avoir formé quelques gardiens bien connus ne pas s'engager avec l'AS Monaco. "Je travaillais A cette époque, soit on jouait en une, soit en du grand public, comme Sébastien Frey notam- à la ville de Cannes à cette époque, et je jouais réserve. Mais au moins on jouait. Entre 1977 et ment, il s'occupe désormais de celui qui s'est pour La Bocca. J'avais besoin d'une autorisation 1982, je n'ai joué que 5 matches avec les pros, affirmé comme l'un des meilleurs portiers de pour aller m'entraîner avec Monaco. Quand dont un derby à Nice. Le Gym était relégable, et L1, Danijel Subasic. Un goal qui a grandement ils (l'AS Cannes) ont compris que je pouvais nous on jouait le titre. On gagne 2-0 et on prend progressé depuis son arrivée en janvier 2012. partir, Robert Domergue, l'entraîneur de l'ASC, la tête. Et c'est sur ce match que les dirigeants "C'est bien de le dire et de le remarquer. Mais est venu me voir et m'a proposé de m'entraîner niçois m'ont repéré." Départ pour Nice la saison quand il est arrivé, il avait des qualités, il n'est avec eux. Quand j'ai expliqué à Gérard Banide suivante, en prêt, avant de s'y engager défini- pas arrivé comme ça. Il a progressé grâce à un que Cannes me proposait ça, il m'a interdit d'y tivement. Une aventure qui dure six ans, avec travail régulier, en ciblant certains points, tout aller, et le lendemain, j'ai signé un contrat de un retour en D1 après trois ans en 2e division. en gardant son style." Car ce qu'aime Amitrano, non-sollicitation." Les années niçoises seront fastes pour le gar- c'est la précision. Et il le fait comprendre à ses çon de La Bocca, qui joue plus de 200 matches joueurs, avec qui il n'hésite jamais à partager De l'ombre à la lumière pour les Aiglons, avec un joli souvenir en prime. son vécu, et sa recherche de l'efficacité. Car pour En juillet 1978, Amitrano profite de la suspen- "En 1985, la Brigade Sud (BSN) est née, et ils "Dédé", comme pour Gérard Banide avant lui, sion de Jean-Luc Ettori pour jouer son premier m'aimaient bien, j'avais ma petite chanson." En "un bon gardien est un gardien efficace. Même match en pro. "C'était le premier match de la 1988, Amitrano retourne chez lui, à Cannes, s'il n'a pas de style, il jouera. L'esthétisme, on saison, on perd 1-0 à Nîmes, but de Luizinho où le voulait. "Mais nul n'est s'en fout."

04 05 DE MONACO À ARSENAL UNE HISTOIRE DE TRANSFERTS L'AS Monaco s'apprête à affronter Arsenal en huitième de finale de Ligue des Champions (aller le 25 février, retour le 17 mars à Monaco). Si le club de la Principauté n'a jamais joué conte les Gunners, les deux entités ont tissé des liens particuliers. En cause, les nombreux Asémistes qui sont allés garnir les rangs du club londonien.

dire que les titres glanés par Arsenal durant l'ère Wenger ne l'ont été que grâce à la pré- sence d'anciens de Monaco. Mais force est de constater la réalité. Gilles Grimandi et Emmanuel Petit ont tous deux rejoint les Gunners à l'été 1997. Une arrivée bien enten- due facilitée par la présence de Wenger aux commandes du club londonien. Et dès leur première saison en Angleterre, ils remportent le championnat et la coupe : les premiers titres de Wenger à Arsenal. Grimandi y aura passé 5 ans, tandis que Petit part au bout de 3 saisons. Si l'ancien milieu des Bleus est aujourd'hui consultant, son ancien coéquipier est devenu recruteur pour les Gunners.

Légende Parmi les anciens Asémistes à avoir porté le 'AS Monaco a tenu un de ses objectifs maillot d'Arsenal, il en est un qui demeure avec brio en sortant en tête de son incontournable. Après avoir fait ses classes à groupe de Ligue des Champions. Ce l'AS Monaco et remporté un titre de cham- qui lui donnait l'avantage de tom- pion de France en 1997, quitte Lber sur un deuxième de poule lors le club à l'hiver 98 pour rejoindre la Juventus du tirage au sort des huitièmes de finale. Et de Turin. Sept mois plus tard, il débarque à comme un symbole, c'est Arsenal qui est sorti Londres, sans savoir qu'il y deviendra une du chapeau. Un club managé par un ancien légende. En huit saisons sous les couleurs de la maison, Arsène Wenger. Un coach qui d'Arsenal, le meilleur buteur de l'histoire de n'a jamais hésité à se servir dans les rangs l'équipe de France (51 buts) est devenu le meil- monégasques pour améliorer son effectif. Avec leur buteur de l'histoire du club (228 buts), plus ou moins de succès. et a également remporté deux championnats et trois coupes d'Angleterre. Il a fait partie de Wenger, la longévité avant tout l'équipe des invincibles (49 matches consé- Arsène Wenger n'est pas un homme d'histoire en 1992. Après son départ de l'AS Monaco, cutifs sans défaite entre mai 2003 et octobre courte. Après avoir débuté sa carrière d'entraî- et une expérience au Japon, il prend place à 2004), championne en 2004. neur principal sur le banc de Nancy, où il est Arsenal en octobre 1996. Un banc qu'il n'a resté trois saisons, il est arrivé à l'AS Monaco jamais lâché depuis, remportant notamment Parmi les ex-Monégasques ayant traversé la à l'été 1987. Et n'en repartira que 7 ans plus 3 championnats (1998, 2002 et 2004) et 5 manche pour rejoindre Londres, on se sou- tard, suite à un mauvais début de saison qu'il coupes d'Angleterre (1998, 2002, 2003, 2005, vient également d'Emmanuel Adebayor, qui paiera de sa place. Entre-temps, "Le Profes- 2014). Des titres qu'il a systématiquement changea du tout au tout après quelques mois seur", comme l'ont surnommé les Anglais, a conquis (à l'exception de la coupe la saison passés sur les pelouses de la Perfide. Ou en- contribué à remplir l'armoire à trophées du dernière) en comptant dans ses troupes des core d'un Sébastien Squillaci qui, après avoir club. Durant ses années passées sur le Rocher, anciens de la maison asémiste. connu l'épopée en Ligue des Champions de Wenger a décroché un titre de champion de 2004, a finalement rejoint les Gunners en France (saison 1987/88) et deux coupes de Avec l'AS Monaco, c'est mieux 2010 pour y rester 3 ans. Tous ne sont pas France (1990 et 1991). À noter également C'est en effet une statistique assez intéres- listés ici, mais une question demeure. Qui la finale de C2 (disparue depuis) disputée sante. Il serait bien entendu malhonnête de sera le prochain ? MONACO Spécial AS

NOËL À BEAUSOLEIL CARVALHO, PÈRE NOËL D'UN JOUR L'AS Monaco a décidé d'aller à la rencontre des clubs et des jeunes joueurs de la région. À l'occasion des fêtes de Noël, Carvalho et Kurzawa sont allés rendre visite à des enfants et leur ont offert quelques cadeaux. Nous avons suivi Ricardo Carvalho à Beausoleil, pendant que Layvin Kurzawa se rendait à Roquebrune-Cap-Martin.

"Va faire signer tes chaussures" tactique du Noël validée, il est temps pour le Pour le moment, l'ex-joueur de Porto et de Lusitanien de descendre fouler le synthétique. Chelsea n'a pas encore été repéré par la cen- Au bas des escaliers qui mènent au terrain, taine de gamins présents pour l'un des der- les jeunes licenciés de Beausoleil trépignent niers entraînements de l'année civile 2014. d'impatience, eux qui ont remarqué quelques Seuls certains ayant déjà quitté la pelouse l'ont instants auparavant le cadeau qui les attendait. reconnu, et arrivent déjà vers lui, sourire aux Réunis dans le rond central, avec une partie lèvres, parfois l'air incrédule. Un papa glisse à de leurs éducateurs, les footballeurs en herbe son fils, "va faire signer tes chaussures." Et le ont droit à une première photo de groupe. Si petit de s'exécuter, quoiqu'un peu impression- un calme relatif règne encore à ce moment-là, né par l'ancien Madrilène. La mise en place la cohue ne va pas tarder.

"Carvalho, il est trop fort" Après les "FC Beausoleil" scandés en chœur par les enfants et leurs éducateurs, une joyeuse cacophonie prend place, chacun se lançant dans l'audacieuse entreprise d'obtenir le pré- cieux sésame : l'autographe sur sa chaussure. Les crampons quittent alors leur place habi- tuelle pour intégrer les mains de leurs proprié- taires, ces derniers les tendant à bout de bras pour que le vice-capitaine de l'AS Monaco y appose sa signature. Au-delà des crampons, maillots, vestes et ballons ont également vu se dessiner la griffe du défenseur. Certains y sont même allés avec leur protège-tibia. Noël oblige, le club avait prévu des sacs avec cadeaux pour les petits. Si chacun récupère le sien, les jeunes pousses de Beausoleil ne prêtent cependant guère attention au contenu, trop occupés à continuer de scander le nom de leur idole, et d'entonner des chants à sa gloire, "Carvalho, il est trop fort", "c'est le plus fort des défenseurs", peut-on entendre ici et là. Le bain de foule durera un peu plus d'une heure, au cours de laquelle l'homme aux 78 sélections n'a cessé d'enchaîner photos et autographes. Et tout cela avec le sourire s'il vous plaît.

06 07 JARDINIER LUMIÈRES SUR LE GAZON DU LOUIS-II Franck Nicolas est le responsable de la pelouse du stade Louis-II. Entre les attentes des joueurs, de la Ligue, et les contraintes climatiques et structurelles, obtenir une pelouse digne de ce nom n'est pas de tout repos. Pourtant, la solution semble avoir été trouvée. Avec en point d'orgue une 6e place au classement des pelouses la saison dernière. Explications.

Difficulté et solution Retard sur les Anglais Sauf qu'à Monaco, maintenir une pelouse dans "La luminothérapie reproduit la lumière du soleil un état optimal toute l'année est extrêmement au printemps. C'est une lumière qui multiplie compliqué. Le stade Louis-II a souvent été raillé par trois le pouvoir végétatif d'une graminée. au cours des saisons passées pour la piètre qua- On rajoute aussi du gaz carbonique. Les feuilles lité de son gazon. Et à en croire Franck Nico- des végétaux le transforment en oxygène. Donc las, cela s'explique facilement, tout étant une plus on envoie de gaz, plus on augmente son histoire de température. "Une variété d'herbe a pouvoir végétatif." Le club dispose d'un por- une amplitude de végétation de 25 à 28 degrés. tique lumineux qui lui permet de couvrir 500 m2 C'est-à-dire que des végétaux poussent de -10° par mois. Et si en France les pelouses sont par à +25°, d'autres de 0 à +35 par exemple. Or, exemple beaucoup moins belles qu'en Angle- au stade Louis-II, l'hiver, on peut descendre à terre, pour Franck Nicolas, c'est en partie dû au 1° et monter à 50-52° l'été. Aucun végétal n'a manque de budget d'entretien. "En Angleterre, cette amplitude-là. Ce qui fait que par le passé un club comme Arsenal dispose de portiques on avait un joli gazon l'hiver et une pelouse qui couvrent la totalité du stade. Cela implique jaune l'été." Pour remédier à ça, Franck Nicolas donc d'avoir des lumières sur 8 000 m2 de ter- a trouvé la solution. Mixer deux variétés de rain. Ils se sont orientés vers un relèvement des pelouse, à savoir une classique et une tropi- budgets pour avoir des appareils qui permettent cale. Le parking situé sous le stade, qui était de mieux cultiver les gazons. En France, ce n'est jusqu'alors une difficulté, "est devenu un allié. pas encore le cas. Et nous, à Monaco, on a des Les chaleurs qui émanent de la dalle servent contraintes de place, parce que tant qu'on ne esponsable des installations spor- au gazon tropical, car plus il fait chaud, plus il pourra pas ranger des portiques lumineux sur tives de l'AS Monaco, et notam- pousse." Résultat, fini le terrain jaune, bonjour 2 000 m2, ça ne servira à rien de les acheter. ment en charge des pelouses du pelouse verte toute l'année. Et pour améliorer Pour remédier à cela, on réfléchit actuellement stade Louis-II et de la Turbie, le rendement de cette technique, l'équipe de à mettre en place des plots de lumière sur le toit R Franck Nicolas fait en quelque jardiniers utilise aussi la luminothérapie. du stade. Les études sont en cours." sorte partie des meubles du côté de l' AS Mo- naco football. En poste depuis de nombreuses années, cela fait quelques temps qu'il mène une réflexion visant à avoir un meilleur gazon pour les joueurs du Rocher. Car il doit répondre à diverses attentes, comme il l'explique lui- même. "Mon travail consiste à obtenir un terrain de jeu le plus parfait possible, et qui corresponde aux desiderata de la Ligue et des joueurs. Pour convenir aux joueurs, il faut qu'il soit le plus souple possible. Pour ce faire, il doit être arrosé. Mais quand le terrain est arrosé et souple, les footballeurs cramponnent plus long, et la pelouse est facilement arrachée. Ce qui amène une contrainte technique pour les jardiniers. Sachant que la Ligue veut des ter- rains souples et des gazons coupés à ras pour fluidifier le jeu un maximum, la planimétrie devient l'un des points les plus importants, le terrain devant être le plus plat possible."

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