UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE , DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

FORMATION PROFESSIONNALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL

ET DEVELOPPEMENT

F.P.T.S.D

MEMOIRE DE LICENCE

««« LE DYNAMISME DE LA POPULATION FACE A LA MOROSITE SOCIETALE »»» Cas de la Commune Rurale d’Imito

Présentée par : Mademoiselle ARISOA Narindra

Président : Docteur ANDRIAMAMPANDRY Todisoa Manampy

Juge : Docteur RABENALA Toussaint

Rapporteur: Docteur RATSIMBAZAFY Ernest

Encadreur professionnel : Monsieur ANDRIAMAHAFALY Christian Laurel

Année Universitaire : 2011 – 2012

Date de soutenance : 10 Août 20 12

THEME ::: ««« Le dynamisme de la population face à la morosité sociétale »»»

REMERCIEMENTS

Notre premier remerciement va droit à Dieu tout puissant qui nous a

donné de force et de santé pour accomplir ce stage.

Puis, nous voudrions adresser nos remerciements à :

 Docteur RATSIMBAZAFY Ernest, notre encadreur pédagogique qui nous a accordé de son temps malgré ses diverses occupations pour nous soutenir et nous guider dans l’élaboration de cet ouvrage ;

 Monsieur ANDRIAMAHAFALY Christian Laurel, notre encadreur professionnel qui a fait tout pour que notre terrain se déroule à merveille et qui nous a fourni des informations utiles;

 Monsieur le Maire de la Commune Rurale Imito RAZAFIMAHATRATRA

Ndriamidosy et ses collaborateurs qui nous ont acceptés au sein de la commune ;

 Notre mère et à nos frères pour leur patience et leur encouragement ;

 Nos amis de loin et de près, qui nous ont fait bénéficier leurs suggestions et leurs encouragements aux différentes étapes de la préparation de cet ouvrage.

Et enfin, nous adressons notre gratitude à la population de la Commune

Rurale Imito pour leur chaleureux accueil.

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

PARTIE I : LES THEORIES GENERALES SUR L’ENVIRONNEMENT DU TERRAIN

Chap. I : APPLICATION DU CONTOUR THEORIQUE

Chap. II : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE IMITO

PARTIE II : ANALYSE PRATIQUE DES RESULTATS DES ECHANTILLON SUR LES

CIRCONSTANCES DE LA MOROSITE SOCIETALE DANS LA LOCALITE D’IMITO

Chap. III : PRESENTATION ET PRIORISATION DES RESULTATS DES ECHANTILLONS

Chap. IV : INTERACTIONS ENTRE LES ECHANTILLONS ET LES CADRES THEORIQUES

PARTTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE

Chap. V : ACQUISITIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL

Chap. VI : PROJET DE REORGANISATION DU DEVELOPPEMENT LOCAL

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIES

TABLE DES MATIERES

LISTE DES ABREVIATIONS

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

LISTE DES PHOTOS

ANNEXES

CURRICULUM VITAE

RESUME

INTRODUCTION GENERALE

Depuis son indépendance en 1960, reste toujours un pays en développement. Actuellement, la vie quotidienne de la population malgache est entourée de tristesse. D’après le dernier rapport de la Banque Mondiale : « Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde. La crise politique de 2009 a encore aggravé davantage une situation socio-économique déjà fragile du pays »1. L’origine de cette tristesse est parmi tant d’autre, la pauvreté qui ne cesse de s’accroitre, aggravée par la crise qui a encore gagnée plus de terrain chez nous. A cause de cette pauvreté, tout le monde semble obsédé par l’argent. Malgré tout, la relation harmonieuse occupe une très grande place en milieu rural où l’entraide subsiste tout comme la force de solidarité qui se mobilise même dans des conditions particulièrement difficiles.

Le travailleur social, dans ses pratiques dites actives, collectives et participatives tente de concilier théorie et pratique sociale pour accompagner des actions destinées à des populations en difficultés dans une visée de changement social. Dans ce cas, en tant que tel, nous avons un rôle important pour accompagner ces populations.

Ainsi, pour améliorer le dynamisme de la population face à la morosité sociétale, nous avons élaboré notre étude pendant trois mois (mars, avril, mai) dans la Commune Rurale d’Imito (CR/ITO) qui est l’une des communes qui participe au projet Commune Mendrika. Ces trois mois nous ont suffi pour connaitre la morosité vécue par la population au sein de cette commune et d’observer leur dynamisme pour résoudre ce problème.

Motif du choix du thème

Il se trouve que la CR/ITO est une commune vivant dans une situation vraiment compliquée. C’est une commune qui n’a pas une spécificité de ressource comme les autres (par exemple : l’orange pour la CR d’Andina, le saphir pour Ilakaka, le riz pour Ambatondrazaka, etc.) et de plus les terrains cultivables qui s’y trouvent sont infertiles d’où l’insuffisance de productions. Pourtant, la population locale ne cesse de surmonter cette

1 Rapport de la Banque Mondiale, in Journal Madagascar Laza , le 21 Juin 2011 ; n°1980 1 situation de morosité dans leur société. Cela nous a poussés à choisir le thème « le dynamisme de la population face à la morosité sociétale ». Ce dynamisme est prouvé quand la commune a été élue Commune Mendrika .

Motif du choix du terrain

A titre d’information, huit CR ont été sélectionnées au niveau des quatre Districts d’Amoron’i Mania. Seulement deux parmi ces huit communes sélectionnées ont été choisies dont la CR/ITO grâce aux critères préétablis et elles représenteront la région au concours national. Après sa réussite, nous trouvons que c’est le terrain idéal pour notre thème parce que même en présence de la situation que les gens ne peuvent pas contourner, la commune est élue Commune Mendrika , sûrement compte tenu du dynamisme de sa population.

Objectifs

• Objectif général

Ce travail n’a pas la prétention de raconter ou de décrire, et encore moins d’expliquer la nouvelle crise qui sévit à Madagascar. L’objectif général est de connaitre la situation actuelle d’une commune dite pilote en 2008 c'est-à-dire que nous allons tenter de comprendre les réalités et le comportement de la population depuis ce temps.

• Objectifs spécifiques

La situation de tension et de changement que Madagascar a connue en 2009 jusqu’à ce jour a aussi touché le milieu rural. Cependant, nous ne cherchons en rien à porter un jugement sur le système politique. En effet, nous allons seulement essayer de dégager les problèmes inhérents dans cette commune, et de proposer des démarches pour les solutionner.

Problématique

De ce fait, notre recherche est basée sur le dynamisme de la population face à la morosité sociétale. En abordant ce sujet de manière globale, plusieurs questions peuvent être

2 posées. Mais dans le cadre de notre étude, la question qui se pose est la suivante: « quelles sont les causes de cette morosité en milieu rural et comment se manifeste le dynamisme de la population face à une telle situation? ».

Hypothèses

Avant d’exposer les hypothèses, il faut bien préciser que notre recherche ne pourra pas répondre à toutes les questions concernant ce thème. Pourtant, la problématique que nous venons d’annoncer nous amène aux hypothèses suivantes :  La croissance démographique entraine un conflit familial;  Les terrains de la CR/ITO sont stériles d’où l’insuffisance des produits;  L’absence de spécificité dans les ressources économiques pour avoir des financements afin de faire fonctionner l’économie locale.

Méthodologies

→ Méthode

La méthode est un cadre de référence générique lié à des références idéologiques et/ou théoriques déterminant l’utilisation de technique pertinente dans le cadre d’une méthodologie définie. Elle ne concerne pas les résultats d’une recherche mais le processus de la recherche. Dans ce cas, notre méthode consiste à nous demander comment allons-nous nous y prendre ?  Faire une approche participative sur terrain. Cela nous a permis d’acquérir les informations nécessaires et d’avoir une vision globale sur le champ d’étude.  Effectuer des descentes auprès de la population locale pour avoir leurs avis.

→ Technique d’enquête

La technique documentaire est la première étape à toute démarche de recherche. Elle nous aide à trouver les informations nécessaires pour enrichir notre sujet.

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La technique d’échantillonnage est une étape incontournable dans la démarche de recherche. C’est l’échantillonnage qui nous permet de représenter la totalité de la population enquêtée. Pour préserver la neutralité, l’enquête par ménage se fait au hasard. Donc, cela ne dépend ni des critères, ni des conditions. De ce fait, 80 échantillons ont été enquêtés dont 20 enquêtes par ménages et 60 lors de focus group.

Le focus group qui est un entretien ouvert par groupe et qui doit être vérifié par des entretiens individuels ou par des questionnaires.

La technique vivante est toujours importante dans la technique de recherche. Il s’agit ici de tirer des informations dans l’échantillon.

 Les questionnaires : C’est un document écrit visant à guider l’entretien composé d’un côté par les questions de fait et d’un autre côté par les questions d’opinion.

 L’entretien : C’est une situation de communication verbale entre l’enquêteur et l’enquêté pour recueillir les informations et dont les questions sont préalablement préparées. Il s’agit d’un échange et de rapport oral choisi entre deux personnes dont l’une transmet à l’autre des informations. Ainsi, nous avons choisi l’entretien libre dont le principe est de communiquer oralement avec l’enquêté, sans le recours aux questionnaires mais simplement en lui demandant de faire un exposé sur le thème proposé.

Annonce du plan

Le présent ouvrage sera développé à travers les trois grandes parties suivantes.

 La première partie aura pour but de montrer les théories générales sur l’environnement du terrain. Elle comprendra l’application du contour théorique aux aspects généraux du champ d’étude et la présentation générale du terrain.  La deuxième partie tentera surtout de faire une analyse pratique des résultats de chaque échantillon sur la circonstance de morosité sociétale dans la localité d’Imito. Dans cette partie il y aura, d’abord la présentation des résultats des échantillons, ensuite l’interaction entre les échantillons et les cadre théoriques.

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 La dernière partie présentera l’approche prospective. Cette partie nous montrera en premier lieu les acquisitions professionnelles ; en second lieu les solutions et en troisième lieu le projet de réorganisation du développement local.

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PARTIE I ::: Les théories générales sur l’environnement du terrain

Pour bien étudier le dynamisme de la population face à la morosité sociétale, nous avons fait une descente sur terrain dans le but de connaitre les faits existants et réellement vécus dans notre champ d’étude. Pour cela, nous avons choisi comme terrain la CR/ITO. Ce choix n’a pas été le fruit du hasard parce que la population de cette commune vit dans une situation morose. Par contre, malgré cette situation à laquelle la commune ne peut pas échapper, la population locale n’a jamais baissé les bras. Dans la première partie de notre recherche, nous allons montrer les théories générales sur l’environnement du terrain. Cette partie va se diviser en deux chapitres bien distincts. Le premier va être consacré à l’application du contour théorique. Cela nous permettra de présenter l’approche et les théories qui se rapportent à notre thème. Le deuxième va servir à faire une présentation générale du terrain. En effet, il est vraiment nécessaire de faire une présentation du milieu étudié.

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Chap. I : APPLICATION DU CONTOUR THEORIQUE

Avant d’entrer dans le corps du travail, nous allons d’abord expliquer et définir les notions importantes qui se rapportent à notre étude. Ensuite, nous analyserons quelques approches théoriques des grands auteurs comme Kurt Lewin, Malinowski et Balint.

Section 1 : EXPLICATION ET DEFINITIONS DES NOTIONS IMPORTANTES

Pour plus de cohérence dans notre étude, nous allons expliquer premièrement l’approche commune Mendrika , deuxièmement définir les termes se référant au concept du dynamisme de la population et troisièmement la morosité sociétale proprement dite.

I. L’approche commune Mendrika

Avant d’entamer l’explication de cette approche, nous allons d’abord aborder le concept de la commune qui est le lieu où se déroule le concours.

1. La Commune

L’organisation des territoires à Madagascar est régie par la politique de décentralisation et parmi les divisions territoriales existantes, nous pouvons citer la commune. Selon l’Art 148 de la Constitution : « les communes constituent les collectivités territoriales décentralisées de base» . En tant que base de la collectivité, elle est composée du Fokonolona qui est une communauté villageoise installée dans un ou plusieurs quartiers et/ou village.

Il existe deux types de commune, à savoir Commune Rurale (CR) et Commune Urbaine (CU). Auparavant, les deux catégories de commune ont été différenciées suivant une considération d’ordre statistique. Et pour plus d’explication, nous allons prendre le cas de la France. En effet, dès 1847, les agglomérations de moins de 2000 habitants ont été considérées comme étant des communautés rurales. Par contre, en matière de sociologie naissante, la distinction entre commune rurale et commune urbaine est mise en place suivant la comparaison de la vie sociale entre les campagnes et les villes industrielles ; Karl Marx les

7 distingue en fonction de leur mode de vie. Mais vu notre terrain de recherches, à savoir la commune d’Imito, nous allons surtout prendre en considération le cas des commune rurales.

2. La Commune Mendrika

Nous avons déjà précisé au début de la présente étude que la CR/ITO a été élue Commune Mendrika en 2008. Le concours « Commune Mendrika » ou « Meilleur Commune » a été initié par la Présidence de la République et dont l’objectif est de faire participer la communauté afin d’améliorer leur localité. Pour cela, la période du troisième trimestre (allant du mois de juillet au mois de septembre 2008) a été marquée par la concentration de la Région à l’appui des communes dans leur participation au concours. En effet la série des différentes tâches qui incombent à la Région dans ce processus se termine par la sélection des deux premières communes rurales de deuxième catégorie par le comité régional dirigé par le staff de la Région, en présence de deux représentants du MECI (Ministère de l’Economie du Commerce et de l’Industrie) en tant qu’observateurs. Huit communes ont été sélectionnées au niveau des quatre Districts d’Amoron’i Mania dont Mahazina Ambohipierenana, Ivato Centre, Fenoarivo, , Imito, , Anjoman’Ankona, . A l’issue de la sélection suivant les critères préétablis, la CR Imito (District ) et la CR Anjoman’Ankona (District Manandriana) sont les deux représentants de la Région au concours national pour la catégorie des communes rurales de deuxième catégorie.

Ainsi, nous pouvons déduire que la Commune Mendrika est une approche utilisée dans le cadre du processus de développement de la commune et la compétition est destinée spécialement aux CR. Et puisque nous avons déjà abordé les questions se rapportant à la notion de commune, nous allons maintenant analyser la signification des termes « développement » et « ruralité ».

3. La notion de développement

Dans les pays pauvres comme Madagascar, la notion de développement acquiert une importance capitale car c’est l’objectif principal qu’ils doivent atteindre et depuis de longues années, les problèmes liés au concept de développement préoccupent les politiciens, les planificateurs, etc. Johnson affirmait qu’« une hiérarchie équilibrée d’établissement humain

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était essentielle pour le développement rural »2. Cela signifie que, l’approche d’intégration fonctionnelle est basée sur une hiérarchie d’établissement humain bien intégrée et c’est un facteur favorable au développement. Ainsi, pour atteindre cet objectif, il faut que chaque individu s’intéresse et s’implique davantage car la participation de chacun est un élément indispensable pour développer le milieu dans lequel il évolue et c’est aussi un des facteurs permettant de pérenniser le développement d’un pays donné. Pour cela, il faut vérifier que les méthodes et les stratégies adoptées correspondent aux besoins de la société ou de la population concernée. En d’autres termes, la mobilisation de tous les individus actifs à prendre part au processus de développement est très importante, car la population est la force dont dispose un milieu pour se développer rapidement.

4. La ruralité

Ruralité vient du mot « rurale » qui est relatif à la campagne et à toutes les personnes qui y habitent. Ce terme a été employé pour la première fois au XIX ème siècle après les révolutions industrielles. Après ces révolutions, la différence entre ville et campagne se modifie rapidement car l’activité dominante à la campagne est l’agriculture. Ainsi, le terme signifie spécialement tout ce qui appartient au monde rural, c'est-à-dire les paysans (la culture, l’élevage, etc.). Ainsi, la ruralité englobe la campagne où il y a des pratiques et activités agricoles 3.

La notion de développement dans ce monde rural ne peut se réaliser qu’avec le dynamisme de la population. C’est cette notion théorique que nous allons aborder maintenant.

II. Quelques définitions concernant le dynamisme de la population

L’expression dynamisme de la population englobe deux idées maitresses : d’un côté, il y a le concept de dynamique et d’un autre côté la population organisée en groupe. Puis au centre de ce groupe il y a la cohésion et l’interaction. A partir de cette courte précision, quatre

2 Johnson E.A.J ; The organisation of space in developing countries , Cambridge, Massaschussets Harward University Press, 1970. 3 GASTELLU (J.M) et MARCHAL (J.Y), in collection colloques et séminaire , « La ruralité dans les pays du Sud à la fin du 20 e siècle », édition ORSTOM, Paris 1997, page 19. 9 notions clés apparaissent, à savoir la dynamique, le groupe, la cohésion et l’ interaction. Et pour mieux approfondir notre étude, nous allons définir successivement les quatre termes.

1. La dynamique

La dynamique est l’ensemble des forces qui concourt à un processus et qui accélère une évolution. L’objectif de la dynamique est de toujours se référer à l’objet de la situation, d’aborder la conduite d’un individu ou d’un groupe dans son espace vitale. Cette dernière comprend la personne ou le groupe et l’environnement psychologique tel qu’il est pour eux.

2. Le groupe

La notion de groupe est très courante dans la vie quotidienne. Il englobe les ensembles sociaux de taille et de structure très différentes, depuis les collectivités nationales jusqu’aux bandes les plus éphémères. Au sein de ce groupe se développe un système de tensions positives ou négatives. La conduite du groupe va consister en une suite d’opinions visant à résoudre les tensions et à rétablir un équilibre plus ou moins stable.

3. La cohésion

La notion de cohésion apparait tout à fait au centre lors de l’étude d’un groupe donné car elle désigne la liaison ou la relation entre chaque individu qui forme le groupe. Il existe plusieurs définitions de la cohésion et toutes les définitions se réfèrent au même thème. Il s’agit de la totalité du champ des forces ayant pour effet de maintenir ensemble les membres d’un groupe et de résister contre les forces de désintégration.

4. L’interaction

Cette expression apparait chez les pionniers de la psychologie sociale. Elle peut se produire, non seulement entre deux individus mais aussi entre un individu et un groupe ou bien entre deux groupes. D’où l’idée selon laquelle l’interaction est la force interne de l’action collective vue du côté de ceux qui y participent.

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Le dynamisme de la population est l’un des principes fondamentaux pour lutter contre la morosité sociétale. Mais que signifie l’expression morosité sociétale ?

III. La morosité sociétale

Notre thème consiste à étudier le dynamisme de la population face à la morosité sociétale. Lorsqu’on parle de la dynamique de la population, la première idée qui passe par la tête est la croissance naturelle ou la migration. Mais dans notre étude, nous allons laisser de côté le concept de dynamique et mettre en exergue l’ensemble des forces unies par la population afin de mieux avancer et d’atteindre une évolution. Ainsi, chaque société doit mettre tout en œuvre afin de lutter contre la morosité. Les deux termes qui forment l’expression morosité sociétale peuvent être définis séparément. En effet, le nom féminin morosité signifie tout simplement tristesse. Mais la tristesse dont on parle ici n’est pas comparable à celle que quelqu’un peut ressentir devant la perte d’un être cher. En réalité, il s’agit plus précisément d’une tristesse collective liée à l’insatisfaction et la prise de responsabilité du point de vue économique, morosité signifie manque d’activité. Par contre, le terme sociétal englobe tout ce qui est relatif à la société ou à la vie sociale. En réunissant la signification de ces deux expressions, nous parvenons à la définition suivante : la morosité sociétale est l’état résultant du manque d’activité se rapportant aux divers aspects de la vie sociale des individus au sein d’une société donnée.

Les notions que nous venons de développer sont des éléments essentiels qui pourront nous aider à mieux comprendre notre étude. Ainsi, dans le cadre d’une recherche, se référer à des auteurs est important. Pour cela, nous allons prendre en considération les approches théoriques de Kurt Lewin, Malinowski et Balint.

Section 2 : APPROCHES THEORIQUES

Les méthodes que nous allons mettre en application dans notre étude sont : la dynamique de groupe, le fonctionnalisme, l’approche participative et la méthode de Balint.

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I. La dynamique de groupe (DG)

1. Un bref historique

Ce terme fut forgé par le psychologue Américain d’origine Allemand Kurt Lewin. Cette expression apparait la première fois en 1944 dans un article de K.Lewin consacré au rapport entre la théorie et la pratique en psychologie sociale et en 1945, il créa le centre de recherche sur la DG au Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux Etats-Unis. Dans le domaine de la DG, les deux notions (à savoir la théorie et la pratique) sont liées méthodologiquement. Assurée correctement, cette liaison peut fournir des réponses à des problèmes théoriques et peut en même temps renforcer une approche rationnelle de nos problèmes sociaux pratiques qui est une des exigences fondamentales de leur résolution. Plus tard, l’idée et l’expression firent fortune et inspirèrent la création d’un organisme d’étude, le Research Center of Group Dynamics, qui s’intégra en 1948 à l’Institute for Social Research dans le cadre de l’Université Ann Arbor de Michigan.

2. L’approche dynamique de groupe

La DG est l’étude du comportement de groupe, en particulier des interactions qui se produisent au sein des petits groupes engagés dans des activités sociales ou professionnelles. La notion de groupe est très courante dans la vie quotidienne. La théorie lewinien interprète le processus de groupe en termes de jeu de force et cette force est impliquée dans la vie du groupe. Si une population, dans un milieu donné, veut réunir cette force, chaque individu doit prendre comme pilier les trois éléments primordiaux qui sont : la cohésion, le comportement envers le changement et les interactions entre les individus, ainsi «chaque individu renonce à son idéal du moi en faveur de l’idéal du nous»4.

Mais outre la dynamique de groupe, il existe aussi d’autres théories plus importantes les unes que les autres pour amener le développement d’une société.

4 Freud (S), « Psychologie Collective et Analyse du moi », éd. orig. All 1921, trad. Fr. in Essais de psychanalyse , Payot, 1927. 12

II. Autres théories

1. Le fonctionnalisme

L’école fonctionnaliste naît dans le champ de l’anthropologie sociale sous l’impulsion de Bronislaw Malinowski (1884-1942), puis d’Alfred Radcliffe-Brown (1881- 1955). Dans notre étude, nous avons choisi de prendre en considération celle de B.Malinowski. D’après lui « toute bonne monographie de terrain doit s'inspirer de certains principes fonctionnels »5. En effet, elle nous a permis d'identifier et de définir les fonctions de chaque élément, et d’établir les liaisons entre eux. Selon le fonctionnalisme, on ne trouve rien dans la société qui ne soit fonctionnelle. Par conséquent, chaque élément a une fonction spécifique à remplir comme dans un organisme. Lorsque chaque organe remplit convenablement sa fonction, il y a une cohérence qui subsiste et l’organisme peut vivre dans un équilibre harmonieux. Et si jamais une perturbation ou un changement survient, cela entraine même une réaction d’adaptation visant à remettre en meilleur état cet équilibre et à restaurer la société sous sa première forme ou sous une forme modifiée permettant de faire disparaitre les dysfonctionnements.

2. L’approche participative

Pour pousser une population ou une communauté à participer au développement local, les bailleurs ont initié l’approche participative. Son application est impérative afin d’intégrer activement la population à tous les niveaux des projets de développement surtout la classe la plus démunie. Par conséquent, d’une part, cette méthode ordonne de mettre en action les potentialités de la population cible et de favoriser le changement de leur comportement et de leur mentalité et d’autre part, elle va permettre le rapprochement entre la population locale et les dirigeants.

5 Malinowski (B), « Une théorie scientifique de la culture et autre essais », un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi, 1944. . 13

3. La méthode de Balint

Cette méthode inaugurée par le psychiatre anglais Balint mérite une attention particulière. Une attention particulière parce qu’elle est actuellement pratiquée par de nombreux groupes de médecin et surtout par des travailleurs sociaux. Il s’agit d’aider les médecins à accroitre leur sensibilité par rapport à se qui se passe consciemment dans l’esprit des patients et dans le leur lorsqu’ils sont ensembles ; et « d’apprendre à écouter autrui » pour savoir ce qu’il nous dit de significatif. Avant de mettre en œuvre cette méthode, Balint a longuement collaboré avec des médecins généralistes et des travailleurs sociaux et il raconte l’histoire dans son ouvrage « Technique psychothérapique en médecine »6.

En bref, la connaissance des méthodes à utiliser sont importantes dans le cadre d’une recherche, si nous voulons étudier convenablement un sujet donné. C’est pour cette raison que nous avons développé dans le premier chapitre de la présente étude l’application du contour théorique. Mais vu l’insuffisance du domaine théorique, les descentes sur terrain sont aussi primordiaux, d’où la pertinence du second chapitre qui met l’accent sur la présentation générale du terrain à étudier.

6 Balint, Technique psychothérapique en médecine , Payot, 1966 14

Chap. II : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE IMITO

La Commune est la base du développement rapide et durable et tous les projets de développement commencent à son niveau. Dans ce second chapitre, nous allons procéder à la présentation monographique de notre terrain en lui appliquant les allures théoriques dégagées dans le premier chapitre.

Section 1 : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE

Chaque Commune a son propre cadre général formé par le cadre historique qui raconte son origine et sa situation géographique .

I. Cadre historique

Tiré dans le PCD (Plan Communal de Développement) de la commune, Imito vient du nom d’un immigrant originaire d’Imeritsiatosika RAMITOHARIVO . Il s’est installé sur la colline d’Ambohibolamena et fonda un village. Puis il a construit un « hadivory » (une sorte de ravin servant à la protection du village) dans la partie nord d’Ambohibolamena quand la paix a commencé à régner à Zatolahy. Plus tard, il changea le nom d’Ambohibolamena par IMITOHARIVO d’où le nom IMITO . Et jusqu’à ce jour, la commune porte toujours ce nom. → Source : PCD CR/ITO, 2007

II. Situation géographique

1. Localisation La CR/ITO se situe dans le District de Fandriana, dans la Région Amoron’i Mania. La distance de la Mairie de l’axe routier principale est de 7km par rapport à la RN 41 reliant à

Fandriana et elle se trouve à 35km de Photo 1 : La CR/ITO ; Source : cliché auteur Fandriana chef lieu du District.

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2. Délimitation

La commune d’Imito est entourée par cinq communes qui font partie de la Région Amoron’i Mania et du District de Fandriana. L’orientation géographique de ces communes limitrophes est comme suit : au Nord la CR de Fiadanana, à l’Est la CR de Mahazoarivo, au Sud-Est la CR d’Alakamisy, au Sud la CR de Fahizay et à l’Ouest la CR de . Figure 1 : délimitation géographique . Source : Unité de gestion de l’information régionale

3. Les fokontany dans la commune

Etendue sur une superficie de 124km 2, la CR/ ITO est composée de 22 fokontany. Chaque fokontany possède un chef, un comité national de sécurité, des chefs de zones et un comité pour chaque domaine social et ces derniers se mettent en relation étroite avec les habitants du fokontany afin d’assurer le bon fonctionnement des affaires locales et d’atteindre un développement plus palpable.

Au sein de la commune, il y a le fokonolona qui est organisé en fokontany. Le fokontany assure la participation active de la communauté et procède à l’identification des besoins de la population en vue de la réalisation des programmes de développement. Et vue qu’Imito possède 22 fokontany que nous allons présenter, nous pouvons dire que cet effectif est largement suffisant afin de mettre en application les programmes de développement.

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Tableau 1 : Répartition des fokontany dans la CR/ITO

Distance du chef lieu de la commune Superficie Villages N° Fokontany (km) (km2) composants 1 Ambohimila 3,5 3,12 3 2 Mandimbisoa 04 11,04 8 3 Iharandaony 06 5,71 4 4 Ankerambe 04 3,11 3 5 Andriapeno 04 2,47 3 6 Vohitraivo 1,5 2,63 2 7 Ambohimananto 13 2,42 4 8 Tsararivotra 3,5 3,5 4 9 Antoladrano 03 3,9 3 10 Ambohibary 03 7,25 5 11 Ampandriambositra 04 5,05 4 12 Andraina 09 9,66 5 13 Ampanangananavozo 3,5 7,41 4 14 Ambohidravaka 14 6,95 5 15 Ambatomanana 12 1,33 3 16 Riamanombo 04 4,47 5 17 Imito 00 11,57 7 18 Andraizay 04 2,44 2 19 Zanabahona 06 15,15 6 20 Vohitrarivo 13 3,7 3 21 Ampasina 10 5,43 5 22 Soamahatamana 04 5,69 5 TOTAL 124 93 Source : PCD de la commune, 2007

Le tableau ci-dessus nous montre que les 22 fokontany de la commune sont composés de 93 villages. Le fokontany de Mandimbisoa a le plus grand nombre de villages (8 villages) malgré ses 11,04 km 2 de superficie. Ainsi, il n’est pas le plus vaste puisque Zanabahona a une espace de 15,15 km 2. Concernant la distance par rapport au chef lieu de la commune, Ambohidravaka est le plus éloigné car il se situe à une distance de 14 km du chef lieu de la commune tandis que Vohitraivo est le plus proche avec une distance de 1,5km seulement.

La figure suivante va nous montrer la localisation des fokontany de la CR/ITO.

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COMMUNE RURALE IMITO - District Fandriana 0 # Sandrandahy 0 # 4 #Y # 1

Ampasina Ambohima1 h # %[ # # 4 0 0 N

1

4

0

0 # 1

4

0 Ambatomenaloha#

0 1 0 %[ 1 6 0 4 4 # 0 # 1 0 0 0 # Ivolo Ampandriambositra # %[ Mandimbisoa # %[ Ankerambe %[# Ambohibary # %[ Fakazato # %[ %[ Andrenilaivelo #%[ Ambohimila# %[ Ampany Vohitraivo %[ %[ Sources: FTM ; # 0 0 réailsation : UGIR - 4 1 Imito Unité de Gestion %[#Y# 1 de l'Information Soamahatamana 4 %[ Tsararivotra 0 Régionale %[ 0 AtsimotanànaAmoron'i Mania 1 Anjoma 5 %[ # 0 0 # Ampanangananavozo 1500 %[ # # # Antoladrano # %[

# Andraizay # %[ 13 # 00%[ Riamanombo 0 # 50 1 1 5 # 0 0 0 0 3 1 1 Zanabahona 5 0 %[ #0 Alakamisy Vohitrarivo #Y Chef lieu commune #Y Andraina Ambatomanana# %[ %[# Ambohidravaka Chef lieu fokontany %[ %[ %[ # # Toponyme500.shp Routes et pistes : Ambohimanato ## %[ autre cip 1 0 1 rip # 4 0 400 3 rn 0 # 0 1 non classé 1400 # Source ou confluent Cours0 d'eau : 0 permanent 4 temporaire # 1 0 Zones1 humides 0 3 0 0 5 rivière double 0 0 4 1 zone inondable 1 Limites commune (à revoir) 2 0 2 4 Kilometers Courbe de niveau

Figure 2 : Carte de localisation de la CR/ITO ; Source : Région Amoron’i Mania, 2012

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Tous les éléments que nous venons de présenter dans cette monographie nous permettent de parler de l’approche dynamique de la population dans la commune.

Section 2 : Approche dynamique de la population

L’analyse des différentes activités économiques est nécessaire si nous voulons étudier le dynamisme de la population dans un milieu donné.

I. Ressources des activités économiques

1. L’agriculture

Comme dans toutes les CR de Madagascar, la population locale est principalement composée d’agriculteurs. Par contre, la fiche structurelle communale affirme que seulement 45% de la superficie de la commune sont cultivables et l’exploitation agricole de chaque ménage est limitée à 1ha seulement.

Tableau 2 : Les cultures dominantes de la commune Culture dominante Surface cultivées Production Rendement (en hectare) (en tonne) (en t/ha) Riz 2 134 3 900 1,82 Manioc 1 230 2 100 1,69 Patate 110 2 200 2,00 Source : CR Imito, Production 2007

La plus grande partie de la production agricole est constituée par le riz (3900t), la patate (2200t) et enfin le manioc (2100t). Le mode de culture dans la commune est varié car, outre les trois que nous venons de citer, les gens cultivent aussi des haricots, des arachides et des pommes de terre. Par ailleurs, les paysans pratiquent aussi la culture de contre saison ( voly avotra ) dans les rizières et cela leur apporte un revenu considérable afin de subsister pendant la période de soudure. De plus, la culture en contre saison est bénéfique pour les paysans car elle rend les rizières plus fertiles.

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2. L’élevage

En dehors de l’activité agricole, les paysans pratiquent aussi l’élevage dont l’élevage bovin et porcin, les volailles, l’apiculture, la rizipisciculture, etc. Et ces derniers sont destinés généralement pour le marché mais la plupart des éleveurs ne les vendent qu’en cas de crise dans le but de subvenir à leurs besoins. Concernant la rizipisciculture, ce n’est rien d’autre que la pisciculture en rizière irrigué. En effet, une rizière peut être comparée à un étang peu profond dans lequel pousse le riz, et où peuvent vivre naturellement des poissons. En apportant quelques petits travaux d’aménagement dans la rizière, le paysan peut améliorer le mode de vie des poissons élevés et avoir par la suite des rendements intéressants. Parmi les poissons d’eau douce, l’élevage de la carpe royale intéresse le plus la population, car l’espèce s’adapte facilement aux conditions spécifiques des rizières c'est-à-dire une eau peu profonde et très boueuse.

3. L’artisanat

L’artisanat est considéré comme étant une activité secondaire des paysans. Il assure les besoins d’une partie de la population surtout en période de crise. Mais malgré la commercialisation peu prospère des produits artisanaux, ces derniers restent fortement utiles au niveau de la vie quotidienne de la population. Les artisans dans la commune fabriquent des vanneries (natte et soubique), des charrettes, des meubles, des outils servant à l’activité agricole comme la bêche, la hache, des briques, des tuiles, etc.

A partir des différents points que nous avons développés auparavant, les principales activités économiques de la population sont constituées par l’agriculture, l’élevage et l’artisanat. Or afin de mieux comprendre la notion de morosité sociétale, l’analyse des différentes caractéristiques de la population au sein de la commune rurale d’Imito s’impose.

II. La population de la CR/ITO

1. Type de la population

La CR/ITO fait partie du District de Fandriana et de la Région Amoron’i Mania ainsi les personnes originaires de cette zone sont des betsileo. Et ces derniers forment plus de 90%

20 de la population locale, tandis que moins de 5% sont des merina. Concernant les 5% restant, ils sont constitués par des personnes appartenant à d’autres ethnies installées dans la commune pour leur travail.

2. Caractéristiques démographiques

Nous avons mentionné que la CR/ITO est composée de 22 fokontany. Avant de faire une interprétation des données démographiques recueillies, nous allons représenter dans un tableau la répartition de la population par fokontany.

Tableau 3 : Situation de la population par classe d’âge et par sexe

N° des 60 ans et Fkt 0 à 5 ans 6 à 17 ans 18 ò 60 ans plus Total Sommes M F M F M F M F M F 1 39 33 67 60 105 110 11 18 222 221 443 2 64 70 350 303 131 148 353 363 898 884 1782 3 88 83 326 237 262 263 45 46 721 629 1350 4 31 26 55 66 90 94 8 11 184 197 381 5 36 33 73 72 97 100 14 13 220 218 438 6 33 34 89 57 88 101 8 6 218 198 416 7 25 26 40 50 55 66 13 14 133 156 289 8 28 24 112 110 166 187 14 23 320 344 664 9 31 44 202 83 99 88 18 33 350 248 598 10 59 50 124 133 224 226 20 33 427 442 869 11 58 57 169 145 286 360 17 29 530 591 1121 12 92 94 210 250 297 298 21 40 620 682 1302 13 73 96 117 132 237 260 22 36 449 524 973 14 109 206 58 66 237 261 40 69 444 602 1046 15 13 20 37 40 39 42 2 2 91 104 195 16 33 44 116 139 143 165 13 14 305 362 667 17 102 84 208 131 295 262 44 53 649 530 1179 18 57 53 35 52 87 90 3 8 182 203 385 19 183 218 410 410 475 482 51 63 1119 1173 2292 20 21 15 106 117 132 155 13 25 272 312 584 21 28 34 168 149 223 227 41 37 460 447 907 22 73 106 109 99 193 198 70 84 445 487 932 1.276 1.450 3.181 2.901 3.961 4.183 842 1.020 9.260 9.554 18.813 Source : CR/ITO, Recensement 2011

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Lors du recensement effectué en 2011, la population de la CR/ITO s’élève jusqu’à

18.813 habitants, soit une densité moyenne de 151 habitants par km² . Parmi ces 18.813 individus, 9.259 sont du sexe masculin et 9.554 sont du sexe féminin et ils sont répartis dans les 22 fokontany. Il se trouve que les personnes du sexe féminin sont plus nombreuses que celle du sexe masculin. D’après le tableau, la population est majoritairement jeune parce que la tranche d’âge comprise entre 18 à 60 ans représente le plus haut effectif avec 8.144 individus dont 3.961 femmes et 4.183 hommes et cela forme à peu près 43% de la population. Ces chiffres nous montrent que la commune dispose des personnes idéales capables de participer à tous les projets de développement. Nous constatons aussi que la population de Zanabahona présente une forte proportion avec ses 2.292 habitants, suivie de Mandimbisoa avec 1.783 habitants. Par contre, Ambatomanana est le fokontany le moins peuplé avec seulement 195 habitants.

Les habitants avec ses diverses activités sont à la base de l’approche dynamique de la population dans le développement.

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Malgré les difficultés résultant de la situation morose au niveau de la commune, les habitants résistent en surmontant les obstacles. Pour lutter contre la condition de vie misérable, les dirigeants et la population locaux ont relevés un défi. Avec une population active et dynamique, nous pouvons dire que leurs objectifs sont atteints puisque la commune est élue Mendrika en 2008. Et c’est grâce à ces atouts que nous avons choisi d’étudier le dynamisme de la population face à une telle situation. Pour avoir plus d’information, nous avons effectué une descente auprès de la population locale et la deuxième partie de la présente étude va faire une analyse pratique des résultats de chaque échantillon concernant les différents aspects de la morosité sociétale dans la localité d’Imito.

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PARTIE IIIIII ::: Analyse pratique des résultats des

échantillons sur les circonstances de la morosité sociétale dans la localité d’Imito

Dans la partie précédente, nous avons évoqué brièvement l’expression morosité sociétale, sans entrer dans les détails. Au cours de notre descente sur terrain, nous avons accompli des enquêtes et des entretiens auprès des dirigeants et de la population locale afin de connaître la morosité sociétale existant dans la commune. En se référant aux informations collectées, nous allons faire par la suite une observation concernant le dynamisme de la population locale. Après avoir présenté les théories générales sur l’environnement du terrain, nous allons maintenant parler du terrain proprement dit. L’objectif de cette deuxième partie de notre travail est de faire une analyse pratique des résultats des échantillons que nous avons collectés dans la localité d’Imito. La présente partie va se diviser en deux chapitres. Le premier chapitre s’intitule présentation et priorisation des résultats des échantillons, le deuxième chapitre se portera sur les interactions entre les résultats et les cadres théoriques proposés.

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Chap. III : PRESENTATION ET PRIORISATION DES RESULTATS DES ECHANTILLONS

Nous allons commencer cette partie par la structure de la commune, afin de connaître son fonctionnement et pour cela la présentation de l’organigramme s’impose aussi.

Section 1 : STRUCTURE DE LA COMMUNE D’IMITO

Notre terrain s’est déroulé dans une localité communale, c’est pourquoi il importe de commencer par une présentation du fonctionnement de la commune.

I. Fonctionnement de la commune

« Les fonctions administratives sont assurées par le maire qui se charge de mettre en œuvre les délibérations du conseil »7 et comme toutes les communes, Imito dispose des organes communales qui sont : le Bureau Exécutif et le Conseil communal. Les membres du Bureau Exécutif se réunissent à chaque fois que les affaires de la commune l’exigent. Au cours de cette réunion, les décisions du Bureau Exécutif sont valables lorsqu’elles sont prises devant au moins les deux-tiers de ses membres.

Dans le Conseil, il y a une session ordinaire et une session extraordinaire.

La session ordinaire se déroule deux fois par an. La première session statue sur le compte administratif de l’exercice précédent et sur le budget additionnel, et cela ne dépasse pas 10 jours. La deuxième session statue sur le budget primitif de l’exercice suivant et elle dure au maximum 15 jours.

Par contre, la session extraordinaire n’a lieu qu’une fois par an et elle se déroule au maximum 3 jours.

La présentation de l’organigramme est aussi nécessaire afin de savoir les différentes organisations administratives existantes au sein de la commune ainsi que les services déconcentrés rattachés à elle.

7 Article 151, Projet de Constitution présenté au referendum du 17 Novembre 2010. 25

II. Présentation de l’organigramme

SERVICES LEGISLATIF EXECUTIFS SERVICES TECHNIQUES DECONCENTRES

SERVICES Bureau MAIRE Territoriales Conseil Décentralisés C.A.A Représentant de l’Etat, administration COMMISSION ADJOINT ADJOINT ETAT-CIVIL générale, etc. ECONOMIQUE Service Responsable naissance, FINANCIERE générale, état civil, mariage, budget, sécurité, adoption, aménagement propriété décès, etc. du territoire foncier, Secrétariat environnement particulier

EXECUTIF EXECUTIF POLICE Travaux Education, COMMUNALE COMMISSION publics, santé, Surveillance, CADRE CAISSE SOCIALE infrastructu socioculturel, contrôle, CIN, bokin’omby re, jeunesse, courrier, communica sport mission interne tion

COMMISSION EXECUTIF VOIRIE INFRASTRUCTURE STC, gestion Entretien : ET AMENAGEMENT financière routier, DU TERRITOIRE marchés, environnement du bureau, etc.

COACH COMITE INTEGRE par groupe de Fkt : Elus, désigné chef Fkt, conseiller et service religieux, etc. exécutif

Source : Membre du conseil, Imito 2011

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La présentation de la structure de la commune est utile pour la deuxième section de notre étude puisque notre échantillon est englobé dans cet organigramme. Ainsi, nous allons présenter d’abord les échantillons de nos enquêtes et ensuite les résultats apportés par ces enquêtes.

Section 2 : ECHANTILLON PROPREMENT DIT

La technique d’enquête est une étape incontournable dans la démarche de recherche. L’échantillon nous permet d’apprendre à partir d’une enquête et à la façon dont nous pouvons appliquer une information à l’ensemble de la population. Ainsi il y a une étape à suivre pour établir un échantillon.

I. Objectif de l’enquête

Notre étude s’intitule « le dynamisme de la population face à la morosité sociétale ». Pour approfondir notre sujet, nous avons réalisé une descente sur terrain qui s’est déroulée dans une commune rurale. Nous avons choisi spécialement ce thème car la population d’Imito vit dans une condition inquiétante, pourtant les habitants tentent de surmonter cette situation lamentable. De plus, notre choix a été motivé aussi par le fait qu’Imito a été élue commune Mendrika en 2008. En effet cette nomination signifie qu’au sein d’une commune il existe un dynamisme de la population. Dans ce cas, l’objectif de notre enquête est d’analyser différents aspects de la morosité sociétale que subisse la population locale et de connaître la situation actuelle de la commune dite pilote en 2008.

II. Populations cibles

Pour recueillir les informations relatives à l’objectif de notre enquête, nous avons accomplis une approche auprès de la population locale. De ce fait, nous avons pris comme cible les parents. La raison pouvant expliquer ce choix est en premier lieu le thème de notre étude car ce sont eux qui peuvent nous donner les renseignements dont nous avons besoin pour faire avancer notre recherche. En second lieu, les parents sont les chefs de la famille et ils connaissent parfaitement les réalités quotidiennes de leur ménage.

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Chaque année, le Maire et ses collaborateurs effectuent des descentes auprès de chaque fokontany. Cette mission a pour but de faire connaître aux habitants les divers programmes de la commune et surtout de discuter à propos de leurs problèmes quotidiens. Nous tenons à préciser ici, que nous avons eu beaucoup de chance durant notre séjour parce qu’au moment de notre stage, nous avons pu accomplir cinq descentes avec eux. Et cela a vraiment facilité notre travail car la plupart des gens qui assistent aux réunions sont des personnes adultes.

III. Choix de la méthode d’enquête

Dans notre recherche, nous avons choisis comme méthode d’enquête le focus group et l’enquête par ménage. En effet, le focus group est plus rapide et efficace à la fois, tandis que l’enquête par ménage permet de mieux connaitre les réalités quotidiennes de la famille. En outre, le focus group, nous aide à mieux comprendre l’attitude des participants, leur compréhension et leur sensation lors d’une intervention, or cela est impossible sur une base individuelle. De plus, se trouver en situation de groupe permet d’obtenir des points de vue plus variés et des idées stimulés par l’interaction.

IV. Taille de l’échantillon

Enquêter auprès des personnes qui habitent dans un milieu rural dans le cadre d’une recherche n’est pas une étape facile. L’analyse de notre thème a été effectuée à partir des résultats des différentes enquêtes réalisées dans la CR/ITO. Dans ce cas, 80 échantillons ont été enquêtés dont 20 enquêtes par ménage et 60 lors de focus group.

1. Echantillon par ménage Tableau 4 : Taille de ménage Effectifs des membres Effectifs des ménages [2 - 4] 02 [4 - 6] 09 [6 - 8] 06 [8 - 10] 03 Total 20 Sources : Enquête personnelle, 2012

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Pour notre présentation, nous avons procédé à une distribution statistique d’une variable continue. Nous avons donc regroupé les ménages en classe qui sont au nombre de trois et cela a été effectué avec des parents âgé de 20 à 64 ans. Parmi ces 20 échantillons, 11 sont mères de famille et 9 pères de famille et la taille moyenne des ménages est de 5 personnes.

2. Echantillon par groupe

Tableau 5 : Taille de groupe Localisation Taille de groupe Ampananganana 12 Andraizay 12 Andriapeno 12 Vohitraivo 12 Zanabahona 12 Total 60 Source : Enquête personnelle, 2012

C’est en effectuant les cinq descentes au niveau des cinq fokontany avec les dirigeants de la commune que nous avons pu faire notre focus group. Durant la réunion, nous avons appliqué la méthode de Balint qui consiste à « écouter autrui ». Puis en collaboration avec l’adjoint au maire qui est aussi notre encadreur professionnel et les chefs fokontany, nous avons choisis 12 personnes après chaque réunion afin de réaliser notre enquête et parmi elles, le chef fokontany va jouer le rôle de leader dans le groupe afin d’inciter les participants à prendre la parole. Au total, nous avons interrogé 60 personnes dont 12 par fokontany,

Après avoir présenté brièvement les échantillons, nous allons maintenant présenter les résultats de notre enquête et ce que nous avons observé sur le terrain.

Section 3 : RESULTATS DES ENQUETES

Pour faciliter notre premier contact avec les habitants, le maire de la commune nous a élaboré une lettre d’accompagnement afin de montrer son engagement et son accord par rapport à notre recherche. Après plusieurs enquêtes opérées auprès des personnes choisies lors

29 des réunions avec les dirigeants locaux, nous avons eu les données indispensables pour faire avancer notre étude. Cela nous donne les résultats suivants.

I. Résultats sur la situation actuelle de la commune

L’année 2008 a été marqué par la bonne performance de la Région Amoron’i Mania au niveau national lors du concours « Commune Mendrika ». Parmi les 44 finalistes au niveau des 22 Régions, la CR de deuxième catégorie Imito est classée première. Et la seule preuve que nous avons pu recueillir concernant cette nomination est le certificat portant la mention « Mari-pankasitrahana Fifaninanana Kaominina Mendrika taona 2008 », dont voici le cliché.

Photo 2 : Certificat commune Mendrika ; Source : Cliché auteur, 2012

L’enquête effectuée avec l’autorité publique locale a facilité notre travail concernant la collecte des informations pour notre recherche et cela a donné les résultats suivants. Pour être élue Mendrika , la commune doit répondre à quatre critères que nous allons présenter à l’aide d’un tableau récapitulatif (Cf . Annexe 2). Si la commune a gagné, c’est parce qu’elle a atteint tous les éléments requis. Durant la compétition, chaque personnalité a sa propre responsabilité, d’une part, le maire et ses collaborateurs qui tiennent leur rôle de leader en réincarnant « l’idéal du moi »8, et d’autre part la population très enthousiaste et qui participe avec ardeur à la mise en œuvre des

8 Freud (S), « Psychologie Collective et Analyse du moi », éd. orig. All 1921, trad. Fr. in Essais de psychanalyse , Payot, 1927.

30 objectifs. Résultat, la commune qui gagne aura la place d’honneur officialisée par le gouvernement, et rien ne pourra effacer ce titre.

Comme récompense, Imito a reçu un chèque de 66.000.000Ar (soixante six million d’ariary). Malheureusement les dirigeants locaux n’ont pas pu encaisser la somme à cause du bouleversement politique apparu en 2009. Malgré tout cela, la population continue à opérer les changements et actuellement, ils sont encore plus dynamiques que jamais. En effet, quand nous avons demandé leur avis concernant cet argent, les habitants ont répondu que «même si nous n’avons pas obtenu notre récompense, nous sommes prêt à montrer à tout le monde que nous allons toujours vers l’avant ». La première initiative adoptée par la commune est appelé « iray volan’ny lalana ».

1er cas

Le 1 er mai est la fête du travail. Les habitants d’Imito ont leur façon de célébrer cette journée. Par contre la célébration ne dure pas seulement 24 heures comme dans les autres communes. En effet, la CR/ITO organise une série d’activités afin de marquer la fête du travail durant le

mois de mai, et l’événement est appelé Photo 3 : « Iray volan’ny lalana »; Source : cliché auteur, 2012 « iray volan’ny lalana ». L’activité consiste alors à réhabiliter toutes les pistes en mauvais état chaque samedi du mois. Lors de notre séjour à Imito, nous avons aussi participé aux divers travaux. Ainsi, nous avons eu la possibilité d’observer l’existence d’une très forte cohésion entre les groupes et une force de dynamisme de la population.

II. Résultats sur la morosité sociétale

La morosité sociétale est l’état résultant du manque d’activités au sein d’une société donnée, c'est-à-dire l’inertie se rapportant aux divers aspects de la vie sociale des individus. Dès que nous avons abordé ce sujet, les personnes enquêtées nous ont révélé des informations pertinentes concernant la situation locale et c’est ce que nous allons aborder dans le paragraphe suivant.

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La production agricole présente une grande force économique dans le développement du milieu rural. Par contre, les sols cultivables qui se trouvent au sein de la commune d’Imito sont infertiles et cela engendre l’insuffisance des productions. A cause de cette situation, la population n’arrive pas à assurer convenablement leur consommation en aliment de base car les récoltes sont insuffisantes. En conséquence, les ménages sont obligés d’acheter du riz durant la période de soudure et de diversifier leur alimentation en mangeant des patates, des maniocs, etc. Heureusement le recours aux activités telles que l’élevage et l’artisanat constituent des sources occasionnelles de revenus permettant de répondre aux besoins familiaux, aux soins sanitaires urgents et les diverses obligations sociales. De plus, la croissance démographique entraine un déséquilibre entre le nombre de la population et les possibilités offertes par le terrain. En effet, le nombre des habitants ne cesse de s’accroitre, alors que les surfaces cultivables sont toujours les mêmes. Cette situation devient alors une cause d’un conflit familial. Surtout les conflits liés aux questions d’héritage. Ce genre de problème devient de plus en plus fréquent et il se traduit par une très grande rivalité entre des familles ayant des liens de parenté. Pour illustrer la situation que nous venons d’avancer, nous allons citer le cas d’un homme âgé qui habite à Imito.

2ème Cas Dada Koto âgé de 80 ans est le ray amandreny le plus vieux d’une famille originaire d’Imito et tous ses frères étaient décédés avant lui, or ils ont laissés plusieurs héritiers dont la plupart habitent dans d’autres régions. Profitant de leur éloignement, Dada Koto coupe les arbres qui poussent dans les terrains appartenant à ses neveux et à ses nièces. Or, pour ces derniers, leur oncle a commis un vol en coupant des arbres sans leurs accords et ils vont porter plainte auprès des autorités locales afin d’obtenir réparation.

Par contre, l’infertilité des sols et les caractères peu étendus des terrains cultivables ne sont pas les seules principales causes de la morosité sociétale. Pour cela, nous pouvons aussi citer l’insuffisance du point de ressource économique afin d’obtenir des financements et de faire fonctionner l’économie locale. Cela demeure un autre problème au sein de la commune. Puisque les sols ne produisent pas beaucoup, la vente des produits agricoles est limité au marché local, de plus, la plupart des acheteurs sont originaires de la région tandis que les récoltes ne sortent pas du territoire d’Imito.

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Outre l’agriculture, l’élevage et l’artisanat, le seul point de ressource financière qui existe dans la commune est le « kianjan’ny savika » qui ouvre ses portes lors d’un événement spécial comme l’inauguration d’un événement quelconque, les jours de fête comme le lundi de pâques ou le lundi de pentecôte. Si tels sont les objectifs de notre enquête et ses résultats, nous allons maintenant développer les points qui se rapportent à la situation du développement local et ses difficultés.

III. Situation du développement local

La commune dispose de tous les éléments importants capables d’améliorer le niveau de vie de la population locale. Malheureusement, ils rencontrent des nombreuses difficultés et ces dernières bloquent le développement dans certains niveaux. Et parmi elles, il y a les problèmes affectant les infrastructures existantes qui entrainent des impacts négatifs au niveau des activités économiques. Le mauvais état de l’infrastructure au sein de la commune représente des problèmes pour la population locale. D’abord, le faible accès à l’eau potable demeure encore jusqu’à aujourd’hui le problème majeur de la population locale. En effet, plusieurs ménages dans la commune puisent l’eau dont ils ont besoin dans les rivières et dans des fleuves.

Tableau 6 : Etat de borne fontaine Localité Etat de l’infrastructure Imito Mauvais état Antanifotsy Moyen état Zanabahona Moyen état Tsararivotra Bon état Marovahitra Bon état Ambohidravaka Moyen état Soamahatamana Bon état Andriapeno Bon état Ambalavato Bon état Bon état Riamanombo Bon état Ambohimila Bon état Source : PCD CR/ITO, 2007

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D’après ce tableau, nous pouvons constater que 12 fokontany sur 22 ont accès à l’eau potable dont huit en bon état, trois en moyen état et un en mauvais état. Et à partir des descentes sur terrain que nous avons effectuées, nous avons remarqué que toutes les bornes fontaines dans le fokontany d’Imito ne marchent plus et ceux qui sont en bon état sont maintenant en moyen état. Ensuite, la commune ne possède pas de ponts convenables reliant certains fokontany. En effet, sur la photo, nous pouvons voir que les habitants se servent d’un simple tronc d’arbre en guise de pont et durant la saison de pluies, la crue provoquée par la montée des eaux entrainent avec elle le tronc d’arbre qui relie les deux zones. Et cela à pour conséquence l’isolement des

Photo 4 : Pont traditionnel ; Sources : cliché auteur, 2012 lieux pendant un temps plus ou moins considérable. Nous avons dit auparavant que la vente des produits agricoles dans la commune se déroule au niveau local vu le lieu de résidence des acheteurs. Cela signifie que pendant la période des crues, l’isolement de la population entraine l’inertie et pendant un certain temps, les enfants ne fréquentent plus l’école. Or, l’enseignement représente une des bases du développement d’une population donnée. Il importe quand même de préciser que la commune d’Imito dispose de tous les niveaux d’enseignement, à savoir les EPP, les CEG et le Lycée.

Tableau 7 : Effectifs des enseignants par élève Niveau I Niveau II Niveau III Enseignants Elèves Enseignants Elèves Enseignants Elèves Publique 93 2974 53 1450 20 369 Privée 13 377 13 324 - - TOTAL 106 3351 66 1774 20 369 Source : enquête personnelle, Imito 2012

Dans le domaine éducatif, le taux de scolarisation et le taux de réussite sont plutôt bon tandis que l’effectif des élèves par enseignant est acceptable. Par contre, faute de données, nous sommes dans l’impossibilité d’avancer le pourcentage exact du nombre des

34 catégories d’enseignants; mais d’après notre enquête, plus de 75% sont tous des enseignants FRAM c'est-à-dire que ce sont les parents d’élèves qui vont les rémunérer.

Pour atteindre l’objectif de notre recherche, nous avons réalisé une descente auprès de la population d’Imito et nous avons pris des échantillons afin de mieux réaliser notre enquête. Maintenant, nous allons étudier dans le deuxième chapitre les diverses interactions entre ces échantillons et les cadres théoriques proposés.

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Chap. IV : INTERACTIONS ENTRE LES ECHANTILLONS ET LES CADRES THEORIQUES.

Une hiérarchie d’établissement humain bien intégrée est un facteur favorable au développement. Il importe alors d’avancer au début de ce deuxième chapitre cette remarque de Johnson car nous allons maintenant analyser les diverses interactions des échantillons par rapport aux cadres théoriques.

Section 1 : INTERACTION DE LA STRUCTURE ORGANISATIONNELLE VIS-A-VIS DES PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT

Nous avons déjà présenté à l’aide d’un organigramme les organisations qui existent au sein de la commune dans les pages précédentes. Et maintenant, nous allons parler de cette structure organisationnelle face aux problèmes liés au développement.

I. Structure organisationnelle

Les organisations n’évoluent pas dans un espace sans société qui est un ensemble fonctionnel constitué par des éléments ayant chacun une fonction spécifique à remplir. Leurs membres ont des actions au sein de cette société, c'est-à-dire qu’il existe des relations multiples entre ces membres et la société. Il s’agit dans ce cas d’une interaction permanente avec des influences réciproques.

La cause de cette interaction est la suivante : l’organisation et le groupe ont leurs propres problèmes et la priorité du groupe ne correspond pas toujours à celle du parti. En effet, certains problèmes nécessitent une intervention plus rapprochée et c’est ce que nous avons constaté lors de l’enquête. Or dans la majorité des cas, les autorités locales n’ont jamais eu l’occasion de mieux reconnaitre ces problèmes. Dans ce cas, l’organisation doit toujours se référer à l’objet de la situation et aborder la conduite d’un groupe dans son ensemble 9.

9 Maisonneuve (J.C), « La dynamique de groupe », in courant dynamiste ou lewinien , Press Universitaire de France, coll. « Que sais-je ? », 1968 ; page 21 36

II. Problème de développement

Nous savons que la majorité de la population malgache sont des ruraux et l’agriculture représente leur principale activité. Donc, l’insuffisance de la production agricole constitue l’un des problèmes empêchant le monde rural d’accéder au développement. Par contre, même s’il y a une récolte abondante, la situation est toujours la même. En effet, les agriculteurs ne disposent pas des biens de consommation et des inputs agricoles. De plus, ils n’ont pas accès à des marchés agricoles compétitifs et plus sûrs. Par conséquent, les paysans ne sont pas motivés afin de produire plus pour le marché ou de s’investir dans l’achat d’équipement plus performants et dans un élevage à haut rendement. Toutes les situations que nous venons d’énumérer constituent alors un autre obstacle pour le développement.

III. Etude d’interaction

Au sein d’une organisation, il y a toujours les dirigeants d’un côté et les dirigés d’un autre coté. Pour calmer la tension engendrée par l’interaction entre ces deux groupes, deux conditions doivent être remplies. Le premier est la suivante : la cohésion doit se manifester par un ensemble de conduites collectives constituant par elle-même des facteurs dynamique. L’une des avantages de la cohésion est sa neutralité sur le primat de l’individu ou du groupe. De plus, elle peut englober des facteurs collectifs. Et la deuxième condition est l’importance du rôle de chacun car tout le monde doit tenir son rôle convenablement. Cela est un élément important pour évaluer le processus d’interaction. Comme le disait Bales : « si le leader intervient beaucoup dans l’orientation des taches, le groupe lui-même produit relativement peu, et vice versa : le groupe est plus productif et plus impliqué lorsque le leader intervient seulement ou surtout au niveau de l’information et de l’explication et manifeste une attitude de compréhensions. »10 . Face au problème de développement local, l’organisation doit se mettre en harmonie avec les éléments qui existent localement (exemple : le anarandray ). Et pour étudier l’interaction de la structure organisationnelle vis à vis du problème de développement local, il importe de trouver des solutions avec les personnes concernées directement par le problème car ce sont elles les principales cibles de la structure et de notre enquête.

10 Maisonneuve (J.C), « La dynamique de groupe », in Processus d’interaction, Press Universitaire de France, coll. « Que sais-je ? », 1968 ; page 50 37

Et pour plus de cohérence dans nos analyses, nous allons maintenant développer les points importants concernant l’étude de l’interaction entre les personnes concernées et les diverses exigences du développement.

Section 2 : INTERACTION ENTRE LES POPULATIONS CIBLES ET L’EXIGENCE DU DEVELOPPEMENT

Dans cette deuxième section, le but de notre travail est de faire une étude de l’interaction entre les deux populations cibles et l’exigence du développement. Dans ce cas, nous allons présenter en premier lieu les deux types de population et en second lieu expliquer l’expression « exigence de développement ».

I. Les deux types de populations

Avant de commencer les analyses, nous allons entamer brièvement la présentation des échantillons. Pour cela, nous tenons à préciser que nous parlerons des populations cibles mais non pas de la population cible. Ainsi, l’expression populations cibles est au pluriel car d’une part, il y a la population ciblée par la structure et d’autre part, il y a la population ciblée par notre enquête. Cette deuxième catégorie forme les échantillons que nous avons déjà présentés dans le chapitre précédent.

II. L’exigence de développement

Dans ce deuxième point, nous allons expliquer qu’est ce que l’on entend vraiment par exigence de développement et nous tenons à préciser ici qu’il ne s’agit pas du terme développement que nous avons l’habitude d’entendre. En effet, l’idée doit être prise dans le sens inverse. Ainsi, il s’agit ici des choses que le développement exige vis-à-vis de la population cible. Et pour mieux éclairer le sujet, nous allons appuyer cette explication à l’aide d’un exemple. L’agriculture est l’une des forces économiques majeures pour le développement du milieu rural. Pour que l’activité soit productive, trois éléments doivent impérativement exister. Ce sont : la terre, les semences et les engrais. Or, le développement exige de la population la réunion de ces derniers. Nous résumons cette explication comme suit : la force

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économique du développement rural est l’agriculture et l’exigence du développement est la réalisation du travail agricole effectué par la population, aves les trois éléments.

III. Etude d’interaction

A partir de notre enquête, nous avons eu la possibilité de constater que les deux populations cibles ont chacune leur façon de voir les choses. D’un coté, il y a les autorités qui ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître les réalités vécues quotidiennement par la population et d’un autre côté, les familles qui subissent ces réalités. Et chaque fois que nous posons une question, nous avons toujours deux réponses contradictoires. Prenons les cas de la question relative à la sécurité. En effet, les autorités locales nous ont répondu qu’Imito peut être considéré comme étant une zone blanche c’est-à-dire que l’acte de vol est très rare dans le coin. Par contre, les habitants nous ont démontré la gravité de la situation, surtout concernant le vol sur pied de leur culture comme le maïs, le manioc, etc. Il se peut alors que les autorités ne connaissent pas vraiment les problèmes qui se passent réellement au sein de la communauté mais cela ne signifie pas qu’ils ne savent pas ce qui est mieux pour la population locale.

Nous avons pu constater ce fait lors de notre approche participative auprès des habitants. Durant cette approche, nous avons accompli des enquêtes, et nous avons entamé de discussions avec eux concernant certaines situations. De plus, afin de gagner leur confiance et réduire les différences, nous avons estimé important de participer aux activités collectives qu’ils ont entreprises lors de notre passage. Le but de notre approche était de mieux découvrir de nouvelles attitudes afin de comprendre et observer facilement leurs comportements. Ainsi, les familles nous ont accueillies gentiment chez elles, elles nous ont accordé beaucoup de temps malgré leur multiple taches, partagé quelques moments de leur quotidiens, confié leurs souffrances, leurs joies et leurs espoirs. Et certaines ont estimé que notre passage était une bonne chose car nous allons raconter aux autres à partir de la présente étude leur triste condition de vie. En contre partie de cet accueil chaleureux, nous avons fait comprendre aux habitants que leurs histoires attirent toute notre attention. De ce fait, l’application de la méthode de Balint a été très utile et pertinente pour notre étude afin de saisir ce que les familles nous ont dit de significatif.

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Malgré la divergence des points de vue et la multitude de problèmes que nous avons pu soulever à partir de l’entretien avec les deux populations cibles, nous avons constaté qu’une chose les unit, c’est l’exigence de développement. Vu ce problème commun, les deux entités doivent se communiquer fréquemment car si les gens contribuent à l’élaboration des solutions afin de résoudre un problème, ils vont s’investir pleinement afin de les concrétiser. Et pour que l’échange d’information soit plus efficace, il faut la présence de 3 à 12 ou 15 individus. Cette méthode peut être justifiée par l’affirmation d’Anzieu : « le groupe de 3 est le plus efficace pour la résolution d’un problème précis comportant une bonne solution, le groupe de 6 pour la résolution d’un problème comportant plusieurs solutions différentes possible, le groupe de 12 pour l’échange le plus varié possible des idées, des opinions et des informations sur un problème général »11 .

L’interaction peut se produire, non seulement entre deux individus, mais aussi entre un individu et un groupe ou bien entre deux groupes. Dans l’étude ici présente, elle se manifeste au centre des deux groupes cibles pendant notre terrain. Dans la section suivante, nous allons apporter nos réflexions éthiques sur le bien fondé du cadre théorique adopté pour l’étude de notre terrain.

Section 3 : REFLEXIONS ETHIQUES

Dans notre cadre théorique, nous avons choisi les méthodes des trois grands auteurs dont la dynamique de groupe de Kurt Lewin, le fonctionnalisme de Malinowski et la méthode de Balint. Parmi ces trois méthodes que nous avons avancées, nous allons prendre celle de Kurt Lewin car c’est la plus appropriée à notre thème et à la situation du terrain.

I. Approche dynamique de groupe sur le terrain

Avant d’entrer dans les détails concernant notre terrain, nous allons d’abord parler globalement du déroulement de notre travail. Nous avons précisé auparavant qu’Imito est une commune qui vit dans une situation vraiment compliquée. Cette dernière nous a poussées à

11 Anzieu (D), Introduction à la dynamique de groupe , 1964. 40 choisir le thème « le dynamisme de la population face à la morosité sociétale ». Afin de justifier notre thème par rapport à la réalité, nous avons effectué une descente sur terrain afin de réunir des preuves et des données auprès de la population locale. Mais avant toute chose, nous avons estimé important de préparer tous les éléments nécessaires à la réalisation de notre travail.

Arrivée sur les lieux, la première étape que nous avons accomplie a été d’aviser Monsieur le maire de notre présence, lui expliquer le but de notre travail durant la visite de courtoisie. Par contre, la deuxième étape consiste à rencontrer directement les habitants à partir des enquêtes effectuées auprès d’eux. Dans ce cadre, 80 individus ont été enquêtés, soit 20 enquêtes par ménage et le reste par groupe. L’objectif était de cerner la morosité sociétale que subisse la population et de connaître la situation actuelle de la commune dite pilote en 2008.

Après les séries de questionnement auxquelles les échantillons ont dû répondre, nous avons eu toutes les données essentielles qui vont nous dévoiler si la morosité existe ou non au sein de la commune. Ainsi, nous allons démontrer dans les prochains paragraphes les réponses à notre hésitation.

II. Réalité sur le terrain

Les enquêtes réalisées durant notre passage à Imito nous donnent les résultats que nous allons récapituler en quelques lignes. En effet, nous avons remarqué que les terres cultivables dans la commune d’Imito sont infertiles et cela engendre une insuffisance des productions. De plus, elles sont peu étendues et deviennent une source de conflits entre les familles. Et à tout cela, s’ajoute l’insuffisance du point de ressource économique afin d’obtenir des financements et faire fonctionner l’économie locale. Résultant des réalités que nous venons d’annoncer, nous pouvons affirmer, sans aucun doute, que la morosité existe vraiment au sein de la commune d’Imito.

Malgré cela, et suite aux réalités que nous avons pu observer, nous pouvons affirmer que la population locale est très dynamique et elle tente par tous les moyens de surmonter cette situation morose. Et cela peut être prouvé à partir de notre approche participative durant

41 l’ « iray volan’ny lalana ». Leur point fort réside aussi dans le fait que même en présence de l’interaction entre les deux groupes cibles (cf. : Chap. II section 2) , les habitants respectent et mettent toujours à sa place les formes hiérarchiques résultant de la répartition des rôles et des fonctions. Cette répartition est essentielle afin de canaliser les énergies de chacun vers le but visé. Et, ensemble, les deux groupes vont avoir une force de cohésion se manifestant par un ensemble de conduites collectives qui sont non seulement des signes mais constitue aussi par elles-mêmes des facteurs de dynamique.

Nous pouvons dire alors que la DG peut faciliter les changements au niveau de comportements et des attitudes d’une personne ou d’un groupe.

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Pour étudier la morosité sociétale, nous avons fait une approche au sein de la commune d’Imito. Après avoir participé aux diverses activités, et interrogé les populations cibles et les autorités publiques locale, nous avons eu des résultats qui vont prouver que la morosité existe vraiment dans cette commune. Par contre, cette dernière ne reste pas inactive face, à leur situation médiocre et nous appelons cela le dynamisme de la population. De notre part, en tant que travailleur social, nous comprenons bien leur situation. Ainsi, nous avons émis quelques suggestions que nous allons approfondir dans la troisième partie de notre étude. Cette dernière comportera alors deux chapitres liés les uns aux autres : le premier se portera sur les acquisitions professionnelles et avancera les solutions, le deuxième mettra l’accent sur notre projet de réorganisation du développement local.

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PARTIE III ::: Approche prospective

Dans une stratégie de développement local, l’Etat fait appel à des investisseurs pour une collaboration dans un cadre d’intervention partenariale. Pourtant, avant de préparer la méthode de fonctionnement de ce processus, il faut mettre en place les éléments qui confèrent à cette approche du développement toutes les spécificités. Par contre, la CR/ITO ne possède pas les spécificités puisqu’elle ne dispose pas des ressources économiques suffisantes permettant d’obtenir des financements afin de faire fonctionner l’économie locale. Ainsi, dans cette dernière partie, nous allons essayer en premier lieu de présenter nos acquisitions professionnelles et de proposer des démarches dans le but de supprimer la morosité d’Imito. En deuxième lieu, nous avancerons notre projet, afin de réorganiser le développement local.

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Chap. V : ACQUISITIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL

L’étude sur terrain dans le cadre de la recherche est un élément très important pour les chercheurs. Et cela présente un avantage car les activités que nous avons effectuées lors de la descente sur les lieux vont renforcer notre expérience personnelle. Mais en tant que travailleur social, nous allons d’abord définir qu’est-ce qu’on entend par l’expression travailleur social, ensuite, nous allons citer nos expériences professionnelles, et enfin nous allons proposer des solutions.

Section 1 : TRAVAILLEUR SOCIAL ET EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

I. Travailleur social (TS)

Par définition, le TS est un terme général pour désigner un ensemble de métiers œuvrant dans le domaine de l'action sociale au sens large. L’action sociale désigne l’ensemble des moyens par lesquels une société agit sur elle-même pour préserver sa cohésion, notamment par des dispositifs législatifs ou règlementaires et par des actions visant à aider les personnes ou les groupes les plus fragiles à mieux vivre, à acquérir ou à préserver leur autonomie et à s’adapter au milieu social environnant.

Le TS se retrouve sur la première ligne pour gérer, comprendre, aider et répondre aux besoins du public. Il intervient auprès des personnes, des familles, des groupes, et parfois même au sein des collectivités. De ce fait, il est confronté à des personnes toujours plus nombreuses et à des difficultés toujours grandissantes ; et cela peut créer un sentiment de faiblesse. Habituellement, le TS joue le rôle de conseiller. Mais actuellement il joue aussi le rôle d’accompagnateur c'est-à-dire qu’il a la possibilité d’aider une personne en lui montrant les différentes facettes de la vision de la personne qui réclame son intervention. Cette évolution marque le passage de la prise en charge vers l'accompagnement social. Ainsi, afin de devenir un bon TS et posséder les qualités requises, il faut faire preuve d’un équilibre mental parfait et d’une maturité sans faille. Il faut aussi être plus débrouillard, avoir beaucoup

45 d’énergie, apprécier le travail en équipe et vouloir aider son prochain afin de l’aider à résoudre ses problèmes.

Si telles sont les qualités requises afin de devenir un TS efficace, quels sont les rapports entre les qualités que nous venons d’énumérer et les recherches que nous avons entreprises dans la commune d’Imito ? Et afin de donner une réponse pertinente à cette question nous allons maintenant aborder le deuxième point concernant l’apport professionnel.

II. Expériences professionnelles

Le travail que nous avons réalisé dans la CR/ITO a été satisfaisant car nous avons pu étudier plusieurs cas et élargir notre expérience. En tant que TS, nous devons posséder un talent de négociateur, afin d’arranger les conflits et trouver les solutions aux difficultés qui affectent l’existence du groupe. Ainsi, nous ne devrions plus nous inquiéter des problèmes pouvant survenir. Durant notre stage, nous avons eu l’opportunité de mettre en application les qualités que nous avons avancées auparavant.

Nous nous sommes rendu compte de l’importance de l’esprit d’équipe et de la conscience professionnelle. Puis, nous avons su comment nous organiser devant tel ou tel travail et comment nous arranger si nous voulions terminer telle ou telle tâche.

Nous savons aussi comment se comporter dans un milieu professionnel, à savoir le respect de la hiérarchie, la complicité entre les collaborateurs, l’adaptation face à toutes les situations, l’implication, la prise évidente des responsabilités et des initiatives.

Lors des échanges avec les habitants locaux, nous avons appris beaucoup de choses. Aussi, nous savons maintenant comment réussir un entretien, comment poser les questions sans blesser les gens et surtout comment gagner la confiance de la personne enquêtée pour qu’elle réponde ouvertement à la question.

Toutes les enquêtes que nous avons menées lors de notre terrain nous ont donnés d’avantage une unique occasion de mieux attirer notre attention envers les enquêtés, ce qui nous a permis d’améliorer notre travail d’écoute. Et maintenant, nous sommes capable d’utilisé la méthode « écouter autrui » de Balint. Cela est vraiment important dans le domaine du TS.

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Réussir un accompagnement social efficace est une activité plus ou moins difficile à réaliser même pour un TS expérimenté. En effet, l’accompagnateur doit trouver les conseils les plus pertinents et les solutions idéales aux problèmes de la personne qui a besoin de son aide. Durant notre passage à Imito, nous avons étudié et affronté différentes sortes de cas à la fois simples et compliqués. Et en accompagnant les habitants, nous savons maintenant comment nous tenir devant une situation de détresse profonde ou comment aider les gens à surmonter les difficultés émotionnelles, comportementales ou sociales.

Section 2 : PROPOSITION DES SOLUTIONS

Durant les enquêtes et les entretiens que nous avons entrepris auprès de la population locale et de l’autorité locale, nous avons constaté que les habitants espèrent sortir un jour de la misère dans laquelle ils vivent depuis longtemps. Mais pour que leurs espoirs se concrétisent ils ont partagés avec nous leurs désirs ainsi que les conditions susceptibles d’apporter certaines améliorations au niveau de leur mode de vie. Et cela nous a permis d’aboutir aux résultats suivants :

I. Suggestions de l’autorité locale

Les dirigeants locaux doivent mettre tout en œuvre afin d’entrer en étroite collaboration avec les bailleurs de fonds ou les éventuels partenaires. Le but de ces rapports de partenariat est de trouver et d’appliquer les techniques sans oublier les différentes formations correspondant à la situation réelle de la population locale qui est la principale bénéficiaire.

Outre cela, ils doivent aussi trouver les méthodes adéquates permettant de lutter contre la morosité sociétale de la commune. Nous pouvons citer en guise d’exemple l’application des mesures dont le but est de lutter principalement contre l’insécurité, la mise en place d’un système de marché qui va faciliter la commercialisation des produits et qui s’adapte aux attentes des producteurs locaux.

Ensuite, concernant la mise en place du développement locale, les dirigeants suggèrent, en premier lieu, le changement du comportement des personnalités locales ainsi

47 que des simples citoyens. En deuxième lieu, ils pensent que chacun doit accorder une très grande place à la solidarité et à la cohésion sociale car ces dernières jouent des rôles importants pour atteindre le développement. Et enfin, en troisième lieu, les autorités doivent instaurer une bonne gouvernance afin d’obtenir la confiance de la population. Le but est d’établir un rapport de confiance entre les dirigeants et les dirigés.

II. Suggestions de la population locale

Lors de l’enquête effectuée auprès des habitants d’Imito, nous avons pu constater que leurs réponses se divisaient en deux parties bien distinctes. D’une part, il y a ceux qui se soucient peu de leur médiocre condition de vie. Et quand nous avons fait des remarques concernant les éventuelles solutions pour y remédier, ils nous ont répondu avec indifférences en disant tout simplement : « nous ne pouvons rien faire. Depuis toujours, nous vivons dans cette situation à Imito. Et puisque nous avons vécu ici depuis toujours, nous pouvons vivre avec ».

D’autre part, il y a ceux qui espèrent sortir un jour de la misère. Avec eux, nous avons pu entamer des discussions et ils ont même émis quelques suggestions. En effet, ils pensent que le gouvernement doit surveiller de très près leur situation et leur apporter de l’aide. Mais l’aide en question doit vraiment s’adapter avec leur mode de vie, par exemple, leur donner des matériels agricoles, des semences, etc. Ensuite, ils croient que l’organisation d’une opération de sensibilisation est primordiale afin d’inciter les gens à ne pas baisser les bras qu’il arrive. Pour eux, il faut toujours se serrer les coudes et résoudre les problèmes. Certains parents regardent même plus loin afin d’éviter les conflits familiaux ou l’insuffisance des récoltes résultants de la croissance démographique. Pour atteindre ces objectifs, ils ont accordé beaucoup d’importance à l’étude de leur enfant.

III. Suggestions du stagiaire

En tant qu’acteur œuvrant pour le développement, nous avons des suggestions à présenter. De plus, cette étude nous a permis de renforcer notre expérience professionnelle. Nous avons eu alors la possibilité d’avancer des solutions face aux problèmes.

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Imito a été longtemps handicapé par la morosité sociétale. L’infertilité des sols, l’insuffisance de surface cultivable et l’absence de ressources économiques spécifiques font partie de la vie quotidienne des habitants. Vu l’importance des trois problèmes que nous avons énumérés, nous sommes dans l’obligation d’avancer des solutions plus efficaces afin de les résoudre et améliorer le mode de vie de la population locale. En milieu rural, l’agriculture représente le facteur majeur permettant d’accéder au développement. Malheureusement, pour le cas de la CR/ITO, l’infertilité des sols entraine l’insuffisance des récoltes. Ainsi, la production ne satisfait plus les besoins quotidiens en aliment de base de la population durant une année. Il faut alors faire comprendre aux agriculteurs que si les sols ne produisent plus suffisamment, il ne faut pas rester les bras croisés. Pour cela, il faut se tourner vers d’autres activités plus rentables et qui ne dépendent pas uniquement des conditions climatiques. Nous pouvons citer par exemple l’artisanat. Nous avons déjà affirmé auparavant que l’artisanat peut être considéré comme étant une activité secondaire des paysans. En effet, la vente des produits artisanaux peut permettre à une famille de satisfaire ses besoins quotidiens surtout durant la période de crise. Nous estimons alors que les paysans doivent s’orienter un peu plus vers cette activité. De plus, cette dernière présente aussi des avantages surtout au niveau des liens sociaux. En effet, nous avons remarqué durant notre séjour que les artisans se regroupent toujours quand ils travaillent. Le regroupement leur permet alors de faire de novelles rencontres, d’échanger des informations et de profiter du savoir faire des plus âgés. Et tous ces éléments sont primordiaux afin d’harmoniser la vie au sein du village. Comme nous l’avons précisé dans la première partie de notre travail, les habitants d’Imito cultivent aussi beaucoup de patates et de maniocs. Et ces derniers sont parmi les produits les plus cultivés par les agriculteurs d’Imito. Nous pensons alors que le système de commercialisation des produits de subsistance autres que le riz doit être renforcé à partir d’une étude particulière. En outre, il faut aussi encourager les paysans à s’investir un peu plus dans la diversification des cultures car cela peut leur offrir des avantages à la fois pécuniaires et sociaux. En dehors des problèmes majeurs liés à l’agriculture comme la mauvaise qualité du sol, l’insuffisance des récoltes par rapport à la consommation et l’instabilité du marché agricole, les questions relatives à l’eau préoccupent aussi la population d’Imito. En effet, plusieurs ménages qui habitent dans la commune puisent l’eau dont ils ont besoin dans les rivières ou dans les fleuves. Or, cette situation représente un vrai danger pour les habitants à cause des problèmes sanitaires qu’elle peut engendrer. Pour cela, nous pouvons citer en guise

49 d’illustration le cas de la propagation des maladies occasionnée par l’eau comme la bilharziose, la diarrhée. Afin d’y remédier, les autorités locales doivent impérativement entreprendre les travaux de réhabilitation des bornes fontaines dans tous les fokontany de la commune. De plus, le but d’un tel changement consiste aussi à offrir à la population l’accès à l’eau potable afin d’éviter les risques d’épidémies. Par ailleurs, une mise en œuvre d’un outil méthodologique est aussi nécessaire. C’est une approche qui consiste à associer l’ensemble de la population avec les autorités publiques pour mettre en place un échange plus efficace et favoriser le développement de leur communauté.

Enfin, nous tenons à préciser que toutes les solutions que nous avons avancées ont été tirées à partir de nos analyses personnelles concernant les réalités locales. Cette petite remarque nous permet ainsi d’entrer dans le projet de réorganisation du développement local.

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Chap. VI : PROJET DE REORGANISATION DU DEVELOPPEMENT LOCAL

Tous les éléments de connaissances cités dans la première et la deuxième partie de la présente étude sont utiles pour notre analyse car ils vont nous permettre d’élaborer la planification d’un projet. Un projet que nous allons développer dans les sous titres ci- dessous. Il importe quand même de préciser au début, que planifier un projet nécessite la présentation des parties prenantes ainsi que la structure du projet en question.

Avant de mettre à jour un projet quelconque, il faut avant toute chose établir une analyse approfondie des parties prenantes. L’objectif de l’analyse est de connaître l’identité et les attentes des personnes et des organismes qui sont impliqués directement dans la réalisation du projet. Et compte tenu des travaux de recherches que nous avons effectués et de nos analyses, nous pouvons dire que les parties prenantes de notre projet sont :

→ la population de la commune d’Imito ;

→ les bailleurs de fonds ou les organismes de financement ;

→ le promoteur de projet qui effectue les travaux de terrain ;

→ le Gouvernement : représenté par la Région Amoron’i Mania, et la CR/ITO ;

→ les partenaires.

Cette énumération des principales parties concernées nous permet maintenant d’entrer dans le second point qui met l’accent sur les éléments qui constituent la structure du projet.

Afin de constituer un projet bien structuré, quatre éléments doivent être analysés préalablement et ces éléments sont interdépendants car leur interaction va faciliter la réalisation du projet. Le premier élément est constitué par l’objectif général (contribuer à la suppression de la morosité sociétale dans la commune d’Imito). Ce dernier va permettre à la personne qui a planifié le projet de déterminer de manière globale la contribution qu’elle veut apporter par le biais de son projet. Mais outre cet objectif général, le projet doit aussi

51 comporter des objectifs spécifiques (contribuer au changement des comportements et de la mentalité de la population cible, améliorer le niveau de vie de la population dans la CR, augmenter les recettes de la CR) et ces derniers forment le deuxième élément. C’est dans ce cadre que tous les buts du projet vont être détaillés. Cela signifie que les objectifs spécifiques vont mettre l’accent sur les principales situations qui nécessitent des changements. Ensuite, le troisième élément qui constitue le projet est formé par les résultats à atteindre (productions artisanales améliorées ; infrastructures rétablies ; pauvreté diminuée; condition de vie des ménages de la CR améliorée), c'est-à-dire les conséquences avantageuses de la réalisation des objectifs spécifiques. Et enfin, le quatrième élément va décrire les principales activités que nous allons citer ci-dessous. Activités qui entrent dans le cadre de la concrétisation du projet afin de produire des résultats satisfaisants.

 Stratégie d’amélioration de la production artisanale

La sensibilisation et la formation à l’économie rurale et aux techniques de l’artisanat permettent d’améliorer les rendements de la commune. Pour cela, il faut encourager les paysans à se regrouper au sein d’une association spécialisée. En effet, le regroupement peut leur fournir de nombreux avantage comme l’obtention d’une aide financière de la part des partenaires ou des autorités locales et d’une assistance technique. Et c’est le cas des séances de formation que l’association peut organiser afin de perfectionner la maitrise des techniques du tressage ou encore le fait de faire des échanges avec d’autres associations venant d’autres régions…

 Stratégie de commercialisation des produits de subsistance autre que le riz

Vu que l’agriculture représente la principale activité des paysans d’Imito, notre projet doit aussi avancer des mesures visant à l’améliorer. Pour cela, il faut inciter les gens à prendre au sérieux la culture des produits de subsistance autres que le riz, à savoir la patate douce et le manioc. En effet, ces derniers sont plus faciles à cultiver et ne nécessitent pas beaucoup de travaux et de main d’œuvre comme la riziculture.

 Stratégie de réhabilitation des bornes fontaines

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Nous avons déjà mentionné auparavant que les problèmes liés à l’eau représentent aussi des risques pour le bien être des habitants d’Imito. Ainsi, les autorités locales doivent réhabiliter les infrastructures existantes, comme les bornes fontaines par exemple, afin de permettre à la population d’avoir accès à l’eau potable et de prévenir la propagation d’éventuelle maladie.

Nous pouvons déduire alors que faire des recherches sur terrain est primordial pour la réalisation d’un projet. Nous avons eu alors la possibilité de prouver toutes nos hypothèses.

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Nos hypothèses et l’objectif de notre recherche ont été mentionnés dans notre introduction générale. Alors, dans cette dernière partie, nous pouvons dire que nous avons atteint l’objectif de notre recherche car les hypothèses sont vérifiées et nous avons eu la possibilité d’éviter les fausses informations. De plus, grâce à ce projet, nous pouvons apporter notre contribution à la résolution des problèmes qui paralysent le développement local. Dans ce cas, il est donc important de trouver des solutions qui répondent aux besoins et aux problèmes de la population concernée. Ainsi, la participation de tous est indispensable, car le développement ne dépend pas seulement des aides venant des bailleurs de fonds

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CONCLUSION GENERALE

Depuis 2009, Madagascar a encore été touché par une nouvelle crise. Les tensions de changement que le pays a connu depuis cette année jusqu’à ce jour affectent aussi le milieu rural tout comme le milieu urbain. Ainsi, la présente étude ne cherche pas à porter des jugements sur le système politique malgache mais essaye de mettre en évidence les problèmes socio-économiques occasionnés par la crise actuelle dans la commune d’Imito et de proposer des démarches pour les résoudre de manière efficace.

La CR/ITO a longtemps été défavorisée par le phénomène de morosité sociétale et la population est habituée à leur misérable condition de vie. De plus, la morosité affecte non seulement leur société mais entraine aussi des conséquences négatives sur l’existence même de l’individu. Notre thème consiste alors à étudier le dynamisme de la population face à cette situation désastreuse. Cela signifie que nous avons démontré l’ensemble des forces unies par la population en vue d’avancer et d’atteindre une évolution constante face aux conséquences néfastes résultant du manque d’activité et des divers aspects de la vie sociale de la personne.

Dans ce cas, des recherches ont été réalisées pour démontrer si la morosité existe ou non dans la commune d’Imito. Pour avoir une réponse à nos interrogations, nous avons effectué une descente afin de connaître la réalité vécue par la population et la commune proprement dite. Et cela a eu comme base l’accomplissement des enquêtes et des entretiens auprès de la population locale.

L’objectif de l’enquête est d’analyser les différents aspects de la morosité que subisse les habitants d’Imito et de connaitre la situation actuelle d’une commune dite pilote en 2008.

Trois hypothèse ont été établies dont  La croissance démographique entraine un conflit familial;  Les sols de la CR/ITO sont stériles d’où l’insuffisance des récoltes;

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 L’absence de spécificité dans les ressources économiques pour avoir des financements et faire fonctionner l’économie locale. Les hypothèses ci-dessus forment les réponses provisoires qui ont guidé notre recherche. Elles servent aussi à guider nos démarches lors de notre descente sur terrain. Et après des recherches plus ou moins longues, nous avons prouvé dans la présente étude l’existence et la gravité du phénomène de morosité dans la commune d’Imito.

En tant que TS, nous estimons que nous avons joué un rôle important dans l’accompagnement de la population locale. Pour cela, nous avons mené des actions visant à aider les familles en difficultés en leur donnant des conseils qui correspondent à leurs attentes et leur permettant d’atteindre un changement social. Et durant notre passage, nous avons mis en pratique toutes les données théoriques acquises auparavant. Par ailleurs, nous avons pu tirer profit de nos expériences antérieures, c'est-à-dire comment être un bon médiateur ? Comment organiser un travail d’équipe ? Et enfin comment se comporter dans un milieu de travail ?

Bref, la morosité sociétale n’est pas une situation abstraite car elle a des impacts bien réels au niveau de la vie quotidienne et émotionnelle de chacun. Face à cette situation, les habitants d’Imito se préoccupent beaucoup de l’avenir de leurs descendants et cela crée une tension psychologique pour les parents. Ils se posent des questions concernant la croissance démographique dans les dix ans à venir et les impacts d’une telle situation entre les familles, sans oublier les questions relatives à la subsistance vu que la génération actuelle n’arrive plus à satisfaire convenablement ses besoins alimentaires à cause de l’insuffisance des récoltes. La dernière question qui se pose est alors la suivante : « une novelle méthode de développement n’est-elle pas nécessaire afin d’éviter les problèmes futurs ? »

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BIBLIOGRAPHIES

Ouvrages généraux

1) Anzieu (D), Introduction à la dynamique de groupe , 1964.

2) Balint, Technique psychothérapique en médecine , Payot, 1966.

3) Freud (S), « Psychologie Collective et Analyse du moi », éd. orig. All 1921, trad. Fr. in Essais de psychanalyse , Payot, 1927.

4) Jean (D), Introduction à la sociologie , Edition Gallimard, 1966.

5) Maisonneuve (J.C), La dynamique de groupe, Presse Universitaire de France, coll.

« Que sais-je ? », 1968.

6) Malinowski (B) , Une théorie scientifique de la culture et autre essais , un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de

Chicoutimi, 1944.

Ouvrages spécifiques

7) Gastellu (J.M) et Marchal (J.Y ), in collection colloques et séminaire , « La ruralité dans les pays du Sud à la fin du 20 e siècle », édition ORSTOM , Paris 1997, page 19.

8) Jean (P), Jeunes paysans sans terres , Edition l’Harmattan, Paris.

9) Johnson (E.A.J) , The organisation of space in developing countries , Cambridge,

Massaschussets Harward University Press, 1970.

10) Cornell (F) and Nutrition Policy Program, Pauvreté à Madagascar : défi public des ménages , Cornell University Ithaca, NY 14853 USA .

Document officiel

1) Projet de Constitution présenté au referendum du 17 Novembre 2010.

2) Journal Madagascar Laza , du 21 Juin 2011 ; n°1980.

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PARTIE I : LES THEORIES GENERALES SUR L’ENVIRONNEMENT DU TERRAIN ...... 6

Chap. I : APPLICATION DE CONTOUR THEORIQUE ...... 7 Section 1 : EXPLICATION ET DEFINITION DES NOTIONS IMPORTANTES ...... 7 I. Approche Commune Mendrik ...... 7 1. La Commune ...... 7 2. La Commune Mendrika ...... 8 3. Le développement ...... 8 4. La ruralité ...... 9 II. Quelques définitions concernant le dynamisme de la population ...... 9 1. La dynamique ...... 9 2. Le groupe ...... 10 3. La cohésion ...... 10 4. L’interaction ...... 10 III. La morosité sociétale ...... 10 Section 2 : APPROCHES THEORIQUES ...... 11 I. La dynamique de groupe ...... 11 1. Un bref historique ...... 11 2. L’approche dynamique de groupe ...... 12 II. Autres théories ...... 12 1. Le fonctionnalisme ...... 12 2. L’approche participative ...... 13 3. La méthode de Balint ...... 13 Chap. II : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE IMITO ...... 15 Section 1 : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE ...... 15 I. Cadre historique ...... 15 II. Situation géographique ...... 15 1. Localisation ...... 15 2. Délimitation ...... 16

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3. Les fokontany dans la commune ...... 16 Section 2 : APPROCHE DYNAMIQUE DE LA POPULATION ...... 18 I. Ressource des activités économiques ...... 19 1. L’agriculture ...... 19 2. L’élevage ...... 20 3. L’artisanat ...... 20 II. La population de la CR/ITO ...... 20 1. Type de la population ...... 20 2. Caractéristique démographique ...... 21

PARTIE II : ANALYSE PRATIQUE DES RESULTATS DES ECHANTILLON SUR LES

CIRCONSTANCES DE LA MOROSITE SOCIETALE DANS LA LOCALITE D’IMITO 25 Chap. III : PRESENTATION ET PRIORISATION DES RESULTATS DES ECHANTILLONS 25 Section 1 : STRUCTURE DE LA COMMUNE D’IMITO ...... 25 I. Fonctionnement de la commune ...... 25 II. Présentation de l’organigramme ...... 26 Section 2 : ECHANTILLON PROPREMENT DIT ...... 27 I. Objectif de l’enquête ...... 27 II. Populations cibles ...... 27 III. Choix de la méthode d’enquête ...... 28 IV. Taille de l’échantillon ...... 28 1. Echantillon par ménage ...... 28 2. Echantillon par groupe ...... 29 Section 3 : RESULTATS DES ENQUETES ...... 29 I. Résultats sur la situation actuelle de la commune ...... 30 II. Résultats sur la morosité sociétale ...... 31 III. Situation du développement local ...... 33 Chap. IV : INTERACTION ENTRE LES ECHANTILLONS ET LES CADRES THEORIQUES 36 Section 1 : INTERACTIONS DE LA STRUCTURE ORGANISATIONNELLE VIS-A-VIS DES PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT ...... 36 I. Structure organisationnelle ...... 36 II. Etude d’interaction ...... 37 III. Problème de développement ...... 37 Section 2 : INTERACTION ENTRE LES POPULATIONS CIBLES ET L’EXIGENCE DU DEVELOPPEMENT ...... 38

iii

I. Les deux types de populations ………………………………………………….. 38 II. L’exigence de développement ………………………………………………….. 38 III. Etude d’interaction ……………………………………………………………… 39 Section 3 : REFLEXION ETHIQUE ………………………………………………………….. 40 I. Approche dynamique de groupe sur le terrain ………………………………….. 40 II. Réalité sur le terrain ……………………………………………………………... 41 PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE Chap. V : ACQUISITIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL ...... 45 Section 1 : TRAVAILLEUR SOCIAL ET EXPERIENCE PROFESSIONNELLE ……………. 45 I. Travailleur social (TS) ………………………………………………………….. 45 II. Expériences professionnels …………………………………………………….... 46 Section 2 : PROPOSITION DES SOLUTIONS ………………………………………………… 47 Chap. VI : PROJET DE REORGANISATION DU DEVELOPPEMENT LOCAL ...... 51 CONCLUSION GENERALE …………………………………………………………………… 55 BIBLIOGRAPHIES

TABLE DES MATIERES

LISTE DES ABREVIATIONS

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

LISTE DES PHOTOS

ANNEXES

RESUME

CURRICULUM VITAE

iv

ABREVIATIONS

A.S : Aide Sanitaire

CEG : Collège d’Enseignement Général

CR : Commune Rurale

CR/ITO : Commune Rurale d’Imito

CSB : Centre de Santé de Base

CU : Commune Urbaine

DG : Dynamique de Groupe

EPP : Ecole Primaire Publique

F : Féminin

Inf .: Infirmière

M : Masculin

MECI : Ministère de l’Economie du Commerce et de l’Industrie

MPI : Moyen Périmètre Irrigué

PCD : Plan Communal de Développement

RN : Route Nationale

S.F : Sage Femme

TS : Travailleur Social

ZAP : Zone Administrative Pédagogique

v

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition des Fokontany dans la CR/ITO ...... 17

Tableau 2 : Cultures dominantes de la commune ...... 19

Tableau 3 : Situation de la population par classe d’âge et par sexe ...... 21

Tableau 4 : Taille de ménage ...... 28

Tableau 5 : Taille de groupe ...... 29

Tableau 6 : Etat des bornes fontaines ...... 33

Tableau 7 : Effectif d’enseignant par élève ...... 34

vi

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Délimitation géographique ...... 16

Figure 2 : Carte de localisation de la CR/ITO ...... 18

Figure 3 : Organigramme de la commune ...... 26

vii

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: La CR/ITO vue de loin ...... 15

Photo 2 : Certificat Commune Mendrika ...... 30

Photo 3 : Iray volan’ny lalana ...... 31

Photo 4 : Pont traditionnel ...... 34

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Annexes

ANNEXE 1 : Questionnaires

Conseiller et comité :

→ Quelles sont les problèmes du peuple qu’ils ont exposé ? Citer suivant la priorité. → Les solutions convenables ? → A votre avis, ces problèmes existent-ils encore ? ou pire encore ? Pourquoi ? → Quelles solutions prenez- vous ?

Fokontany :

→ Combiens sont-ils le nombre de population dans le fokontany? familles ? homme ? femmes ? enfants ? → Activité principale de la population ? → Produit existant dans le fokontany ? → Surface de terrain cultivable ? → Infrastructure existant ? → Comment s’exécute-t-il le travail au sein de la commune concernant le budget participatif ? Les problèmes ?

Ménage et focus group :

→ Membre de chaque famille ? → Age, sexe, lieu de naissance, situation matrimonial, niveau d’étude, nombre d’enfant, etc. → En générale combien gagnez-vous ? Par jour ? Par semaine ? Par mois ? → Dépense par jour ? Par semaine ? Par semaine ? sur l’alimentation, écolage, nourriture, etc. → Relation avec les autorités locales ? → Concernant les activités et pratiques agricoles ? superficie des terres exploitées, quantité de la production, équipement utilisé, commercialisation du produit agricole, quantité à consommer et à vendre, etc.

ix

Question d’opinion pour tous :

→ Opinion sur la morosité sociétale ? → Votre avis sur les conséquences de la morosité sociétale ? Conséquence sur votre vie quotidienne? → Quelle solution proposez-vous pour lutter contre cette situation?

x

ANNEXE 2 : Tableau récapitulatif du concours Commune Mendrika.

FIFANINANANA KAOMININA MENDRIKA 2008 F0: MASO-TSIVANA ANOMBANANA NY KAOMININA ISAN-TSOKAJINY

LAFINY Fanondro tandrify izay Loharano Naoty farany HOHADIHADIHANA ambony 1_FITANTANANA ENY IFOTONY 34 1.1. Asam-panjakana 1.1.1_Fampiharana DINA na Drafitry ny Faritra mikas ika ny Distrika 11 eny ifotony fandriampahalemana, ary ny vokatr'izany 1.1.2_Taha-pandefasana ny taratasy ara-panjakana sy ny Kaominina sy 4 mikasika ny vola any amin'ny solon-tenam-panjakana Distrika 3 4 1.2. Fitantanam-bola 1.2_Fampidiran-ketran-trano sy hetra-tany Kaominina 4 (Mpitahiry 8 vola) 2. FAMPANDROSOANA NY KAOMININA 33 2.1. Teti-pivoarana 2.1.1_Fizotry ny fampiharana ny programan'asa voarakitra Kaominina 10 anatin'ny PCD 2.1.2_Fisian'ny rafitra ho enti-mandahatra sy fiaraha- Kaominina 6 midinika ny fampandrosoana ny kaominina, ary ny dingana efa vitany 2.2. Tontolo iainana 2.2.1_CR : Isan'ny zana-kazo natokana ho volena amin'ny Kaominina sy 17 (CR) sampan- taom-pambolen-kazo ho avy izao, isaky ny mponina draharahan'ny Rano sy Ala Kaominina sy 5 (CU) 2.2.1_CU : Velaran-tany natokana ho an'ny fanajariana sampan- faritra maitso draharahan'ny Rano sy Ala Kaominina 5 (CU) 2.2.2_CU : isan'ny mpiasa misahana ny fanadiovana(voirie) eo anivon'ny Kaominina Kaominina sy 6 (CU) Distrika 3. FAMPANDROSOANA NY FIRAISAN'OMBON'ANTOKA 33 3.1. Fiaraha-miasa 3.1.1_Isan'ny fifanarahana sy fifanekena ara-piaraha-miasa 17 Kaominina vita sonia na eo an-dalam-panaovana izany 3.1.2_Sora-bola voarakitry ny fifanarahana sy fifanekena 16 Kaominina ara-piaraha miasa vita sonia 100 TOTALY (/100) 4. FAHAFAHANA MAHAZO TOMBON-DALANA HO AN'NY KAOMININA AMBANIVOHITRA MITOKA-MONINA (ampiana ny naoty azo tetsy ambony ireto isa fanampiny ireto ho an’izay kaominina voakasika)

4.1. Fitokana-monina 4.1.1_Fotoam-pisokafan'ny fifamoivoizana Distrika 5 4.1.2_Halaviran'ny tany ho diavina Distrika 5

4.1.3_Halavan'ny fotoana ifamoivoizana Distrika 10

TOTALY BE 100 Source : Region Amoron’I Mania

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Mademoiselle ARISOA Narindra

CIN n° 301 032 012 190 du 05 Janvier 2004 à TOAMASINA I

Adresse: Lot VS 52 BH Avaratr’Ankatso ANTANANARIVO 101 Tél : 034 16 501 60 Mail : [email protected]

CURSUS UNIVERSITAIRE • 2009 -2010 : 3ème Année en FPTSD • 2008-2009 : 2ème Année en FPTSD • 2007-2008 : 1 ère Année en Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement (FPTSD), Université Ankatso ANTANANARIVO, F aculté DEGS • 2004-2005 : Baccalauréat Série A2 au Collège Stella Maris TOAMASINA

DIPLOMES

• 2010-2011 : Licence professionnelle en Travail Social et Développement • 2008-2009 : Diplôme de Fin d’Etudes Professionnel en Travail Social et Développement. • 2004 -2005 : Diplôme Baccalauréat.

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

• 2011-2012: Stages Communaux: Commune Rurale Mahambo TAMATAVE , Commune

Rurale Ampitatafika ANTANANARIVO, Commune Rurale Imito Fandriana

• 2010 : Stage au sein du Ministère de la Population de TAMATAVE et d’ ANTANANARIVO • 2009: Stage hospitalier au Centre Hospitalier de District niveau II Anosibe An’Ala • 2008 : Stage dans des Centres Sociaux : Ex-Madcap Isotry; Manjakasoa Manjakaray

LANGUES • Malagasy avec plusieurs dialectes • Français : lu, parlé et écrit • Anglais : moyen Je déclare sur l’honneur l’exactitude de mes renseignements ci-dessus.

RESUME

Thème : ««« Le dynamisme de la population face à la morosité sociétalesociétale »»».»...

Présentée par : Mademoiselle ARISOA Narindra

Adresse : Lot VS 52 BH Avaratr’Ankatso ANTANANARIVO 101

Téléphone : 034 16 501 60

Mots clés : morosité sociétale, développement, commune, dynamique de groupe

Nombre de page : 56

Nombre de tableaux : 07

Nombre de figures : 03

Nombre de photos : 04

Encadreur : Docteur RATSIMBAZAFY Ernest

Actuellement, tous ceux qui se rapportent aux divers aspects de la vie sociale des malgaches se retrouvent dans une situation morose. Le présent ouvrage convie donc à l’exploration détaillé de la morosité sociétale dans un milieu donné et le dynamisme de la population face à une telle condition. La Commune Rurale d’Imito est le terrain idéal pour cette recherche car c’est une commune qui vit dans une situation morose, et malgré cela elle est élue Commune Mendrika ou Meilleur Commune. On dirait que l’exception d’hier est devenue un phénomène de société qui touche tous les pays. Pour lutter contre ce fléau et explorer de nouvelles pistes, une meilleure connaissance de l’histoire et des mécanismes de la morosité sociétale est indispensable.