PARTAGE

DU COMTE DE

EN 1598

PA

LE B- SEILLIÈRE

INGÉNIEUR DIPLOME DRS ARTS ET MANUFACTURES MEMBRE DES SOCITl:S DES ARTISTES FRANÇAIS DE L HISTOIRE DE , ETC.

Extrait du Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne. Année 1893-94.

SAINT-DI

TYPOGBAPHIE ET LITHOGRAPHIE L. IIUMBEIIT.

1894 PARTAGE DE SALM EN 1598

Le contrat de mariage du Prince Fianois de , Comte de Vaudémont, fils du Duc. de Lorraine Charles Hi et de Chrestienne de SaIm, 1111e du Comte Paul de Sailli, Baron de Brandebourg, Seigneur de Stainville, Pufflen- ges, Ubexy, Vaubexv, Fauquemont, Louppv, en son vi- vant Conseiller ditat, Grand Chambellan de son Altesse le Duc de Lorraine, mort en 4584, daté du 42 Mars 1597 (I), contenait la donation par le Comte Jean lx de Salin. Baron de Viviers, Huppes, Seigneur de Dampville , l3ertlieleville, Dompremy-la-Pucelle () et SultzJaehi, Conseiller dEtat de son Altesse. Maréchal de Lorraine, Gouverneur de Nancy, de la totalité de ses biens, en toute propriété, t Chrestieiiiie de Saim, sa nièce. Cette Princesse réunissait alors pal cette donation les biens de toute la descendance masculine de Jean VIII de Saim, son grand-père, lancien Maréchal de Lorraine et de Bar clii Duc Antoine, et le Surintendant du Duc Fran- çois, mort en 1540, savoir : ceux de son père Paul et de ses deux oncles Jean et Claude de Salin, ce dernier étant aussi défunt. Elle nétait tenue quà lobligation de laisei à sa mère, Marie Le Veneur, lusufruit de la terre (le Stainville. Le Comte Jean IX ne !iisait (le réserves, en dehors des

(1) Archives de Meurthe-et-Moselle, Layette Saim; N° 10 et Bib. nat., manus- crits français, No, 2746, 51. (2) La mère de Jean IX, Louise de Stainville, en achetant peu de temps avant sa mort, le 15 février l8fl, la maison de Je rnne dArc, connue sous te nom de « la Pucelle à Dompremy, en a assuré La conservation, car elle resta la pi o- priété de ses descendants jusquau XVII[o siècle.

Docurnc-n

Il I! II I II II III) il I 1I 1 il 1 V 0000005513895 -6-- revenus, que sur les meubles et acquets, et dans un cas très caractéristique de cette époque à guerres continuel- les, qui semble peu se concilier avec le caractère im- PétileliX et la ligure énergique connue du Maréchal de Lorraine. « Advenant (ce (JtIC Dieu ne veuille) que le dit Seigneur Comte donateur fut fhict prisonnier de guerre, les ditz donnataires seront obligéz et tenuz de le retirer et rachepter des dites prisons et payer à cet effet la ran- çon à laquelle il se serait soubmis et composé. » Il rait encii outre donner à François de Vaudéinont « avant. nopces et en considération, faveur et contemplation du présent mariage et de ladvanc.ernent quelle (sa nièce) reçoit par iceluy, » la somme de CENT MILLE ÉCUS DOR. Ce mariage, dune Comtesse de la Maison (le Saim, avec le fils dun Duc de Lorraine, qui devint 1)uc régnant lui- même par la suite, pour peu de temps, il est vrai, mais (lui en conserva le titre, et qui eut parmi ses fils, de son maria ge avec Christine de Saim, le célèbre Duc Char- les IV et le Prince Nicolas-François, père du Duc Charles V, doCt (lesearld la Maison de Lorraine-tlabsbourg, régnant aujourdhui en Autriche-Hongrie, fut glorifié dune façon particulière dans la famille de Salrn, (lui comptait déjà cependant des alliances avec la Maison de Lorraine (t), dont les Princes les traitaient de COUSiDS. Dom Calmnet rapporte (2) quen 1752, en démolissant à Remniremont la Chapelle des Abbesses, pour construire le nouvel Hôtel abbatial, on découvrit Llpitaplie gravée sur bronze de Barbe (le Saim, soeur de Jean IX, Abbesse de ]Remiremont, morte en 1002, cinq ans après le mariage de Christine de Salm, qui contenait entre autres les vers suivants

(1) Voyez la description que jai publiée en 1573, de la Chapelle historique de léglise de Senones, oit jai fait rétablir la tombe du Comte lienri H de Saim et de Judith de Lorraine, gravée par ficher au X111 siècle, (2) Histoire de Lorraine, t. Vil, P. 19. -7—

Trois comtes (I) ont, dti mes trois frères germains. Dont lun n gouverné la Lorraine Province (). Jai vit mon Sang niôlé à la race dun Prince. Et mes Saunons se joindre aux trois Oiseaux lorrains

Parmi les biens (le Jean IX se trouvait la moitié (lu Comté de SaIm qui avait alors pour Ville principale, ré- sidence des Officiers de la Maison de Salin, Baudonviller (Badonviller), quil possédait en commun avec son cousin, Frédéric Uhingraf, Baron de Fénétrange, qui avait épousé Françoise de Saim, sa soeur; cest le célèbre Colonel de reitres, qui, dix ans après, lors des Pompes funèbres de lenterrement de Charles III, remplaca son fils Philippe- Otto comme grand 1ciiyer de Lorraine, en brandissant lépée de Souveraineté, afin de reconnaître le Duc Henri 11 comme souverain. Les Châteaux de Pierre-Percée et de Salm, qui avaient joué successivement un rôle si im- portant au Moyen âge pour asseoir leur domination sur le pays ., nétaient plus guère habités par leurs seigneurs qui les possédaient en commun; on se bornait à les en. [reten ir comme forteresses. Le mariage de François de Vaudéinont et de (Ires- tienne , ou mieux (le Christine (le Saim , eut lieu le -15 Avril 1597, ainsi que le constate la date inscrite sur les jetons (le vermeil et dargent qui furent frappés à locca- sien de cette cérémonie, et dont le Musée Lorrain à Nancy conserve deux beaux échantillons (4) ; la Bibliothèque nationale à Paris en possède aussi un, mais moins bien frappé. Sur la face, la partie centrale se compose ainsi une couronne dtiçale accompagnée de chaque côté dune Croix de irraine, et en dessous, un chiffre fait de

(1) Jean, Paul et Claude, fils de Jean VIII. () Jean IX de Saim. 1.3) Mariage de Christine de Saim et de François de Vaudémoni. () N" U4J5 -8-- deux C croisés et dun F; (]ans le bas, linscription XV APltIL M D XCVI] et autour de lensemble, la légende FIIAN A LOT COM VAD ET GB RIST COM A SALM. Sur le revers se voient i.in arc et un carquois placés en équerre, au centre de couronnes de feuilles de chêne, de palmier et de fleurs doranger, de la plus grande délicatesse et du meilleur goût, au-dessus desquelles un lit + UNITA TBIUMPHANT +. Ce jeton a éte publié par D. Calmet (l), mais le graveur na pas rendu absolument le dessin de la pièce, où je crois re- trouver le talent de composition et la pointe intelligente mais un peu sèche de Nicolas Briot (i), sur la vie duquel M. L. Jouve vient de faire récemment une découverte importante en prouvant quil avait déjà un talent acquis de graveur en 4599. Jai donné au Musée Lorrain en 1874 les portraits, dans le même encadrement peint, de ces deux personnages; ils avaient fait autrefois partie de la Collection de Dom Lombard, le dernier Abbé de Senones, et ils devaient se rattacher au souvenir du Cardinal Nicolas-François de Lorraine, fils de François de \Taudémont et de Christine de Saim qui fut, à deux reprises différentes, Abbé coin- mendataire de Senones. Une inscription placée dans la toile, au-dessous de lencadrement composé de figures et dattributs allégoriques qui réunit les portraits, ne laisse aucun doute sur ces derniers, car on lit à gauche : FRAN- GES. A. LOTIIAR. COMES. VAJ)EMONT. et à droite CIIRISTIANA. COMIiISSA. DE. SALM. Le Comte est en armure, tête nue, avec une écharpe; la Comtesse porte une robe décolletée à grande collerette et semble très belle. La gravure (le ces portraits, sans nom dauteur,

(fi Histoire de Lorraine, t. H, pi. 4, N 78. (2) Journal de la Société dArchéologie lorraine, Décembre 1893. Portraits de Jean Roussat. -9--

existe f. la Calcographie du Louvre (1), linscription est modifiée, on y lit fi gauche : Fraiwiscus a Lothurinqia Cornes Vadani- Mon1i. et Challineti Marchio Ha liants - Ce- stri, w e., et à droite : Et cius coniux Christiana Comilissa Sairnw, w e. Ils rappellent, par la façon dont ils sont dis- posés lun en avant de lautre, les médailles de lépoque représentant le i{oi et la Reine de France, Henri 1V et Marie de Médicis. Dans la collection des Ducs et Duclies- ses de Lorraine par Saint-Urbain, Christine de Lorraine est représentée comme une personne superbe. Il fallait dresser un Inventaire des biens du Comte de Salin, encore indivis avec ceux de son cousin le flhin- , et des dispositions fuient prises afin quon se mit de suite à loeuvre dès le 16 Décembre 1597 pour nom- jer mer, le Janvier 1598, des commissaires spéciaux ( experts et capables »délégués pour cette besogne. Le Comte de Vaudémont écrit à son intendant Villermin daller immédiatement dans le Ci.; :.ité de Salin pour y ré- soudre le partage pour lequel des ordres ont été donnés le jer Mai 1598, par les Comtes de Salin et du Rhin, aux ar- penteurs qui travaillent dans les bois du dit Comté, afin de napporter de sa part aucun retard et résoudre le par- tage justement et équitablement après en avoir « jecté les lotz. » 1,a -pièce dont je tire ces renseignements, intéres- sante I)oui montrer le désir du nouveauno uveau propriétaire détablir sa Souveraineté sur sa part du Comté de Salin, je la citerais textuellement si jétais absolument sûr de sa parfaite correction, mais jen cloute un peu à cause (lu nom de la personne qui la COiée, le Tabellion Ravailler, ainsi quon le verra puis loin. EUe existe à la suite dune copie du Partage du Comté de Saim en 1598 aux Archives des (); cette copie avait été collationnée sur 1on-

(1) No 2218 du Catalogue des planches gravées de la Calcographie. (2) Archives des Vosges, E 3. - 10 -

giflai en 1607 par le Tabellion Fringarcl , puis recopiée dabord par Ravailler, et enfin en 1716 par le Tabellion et Greffier de la Principauté de Saim, contemporain de Ravailler, Aubry. Mais cette pièce nen est pas moins très importante pour moi qui, ayant chassé depuis ma jeunesse, dans la plupart des forêts inventoriées, ai connu tous les détails de ce beau pays. Je suis aussi très bien renseigné par une carte dassemblage au 20M0G que je possède et que jai intitulée Massif des forêts comprises entre les val- lées do Senones, Scimirmec.k, Celles et Baomi; elle a été commencée en 1862 par la réunion de tous les documents qui existaient alors, dans les bureaux de linspection de Senones, formée des cantonnements de Senones, de Baon et de Schirmeck, sur les forêts aménagées ou non, coin- prises dans le contour que je métais tracé. Jétais déjà adjudicataire du droit de chasse dans les forêts doma- niales voisines de Senones; elle a été terminée lorsque je suis devenu Lieutenant de Louveterie dune partie des cantonnements de Senones et de ilaon, et jai ajouté suc- cessivement une grande quantité de noms de lieux-dits forestiers, constatés sur place, qui me servaient pour la conduite des grandes battues de montagnes. Ce document a permis de reconstituer certains dossiers de linspection de Senones, devenus incomplets, notamment pour les Bois-Sauvages, par suite (le la réclamation du Gouverne- ment allemand des cartes relatives à la partie supérieure de cette belle forêt, située dans les environs du Porion et séparée de la Franco par lannexion à lAllemagne. Le Partage et Arpentage des Bois et Forêts du Comté de Saim fut commencé le 6 Juillet 1598 et terminé le 31 Aoùt de la même année; cest-fi-dire quen cinquante- sept jours, Jacquemin Cueillet, Gruyer de Nancy et de lAvant-garde, Arpenteur général du Duché de Lorraine

Iq 11 — pour le Comte de Vaudémont (I), et Hans Jger, Grand (ililver du Marquis de ilochberg , aidés par i)emenge Roiiver et Claiidin comme Officiers ès état de gruyer et contiôllcur tics bois de Saim et de leurs fortiers, » firent ce travail gigantesque, contrôlé ensuite par les In- tendants, Châtelains et Officiers des deux parties, Viller- min. Conseiller dÉtat de Son Altesse, Betz, Châtelain de Fénètrange, Gille, Châtelain pour le Comte du Rhin à Bationviller (2), Diterman, Châtelain pour le Comte de alni dans la même ville, Lehoux et Claude, Tabellions. Les Comtes de Salin navaient pas un personnel suffisant pour faire seul aussi vite un pareil travail. Cependant, peu de temps auparavant, le 12 Décembre 1596, le Comte Jean avait réorganisé t lordre et létat de la Gruerie et les Officiers dicelle, » par une Ordonnance (3) « ensuite de visitations et véages de son urinteridant Claude Viller- mm, » qui avait duré quatre ans. Par cette ordonnance, il instituait deux Gruycrs, un à Paudonviller avec son contrôleur et lautre à Senones qui devait être son Pré- vost et cinq fortiers, au Val de Senones, au Ban (leSalm, au Val dMlarrnont, à Baudonviller et à Raon-sur-Plaine. Ce document, signalé antérieurement par M. Gb. Guyot, Président de la Société dArchéologie lorraine, est des plus intéressants et vaudrait une publication intégrale. Il exis- tait déjà avant cette ordonnance une Administration fo- restière pour le Comté de Salin, car on connaît le nom des deux Officiers de Gnierie cii 1571, du nom de Jean Sallroy et Jean Liéhault (i). En 1591, Demenge Roiïyer,

fi) Jacquemin Cueillet venait dêtre anuolili le 22 Juin 195, en raison des services rendus au Duc d , ! .orraine depuis 125 ans. (Nobiliaire de Saint-Mihiel, par M. DUMONT, t. Il, p. 47. Complément au Nobiliaire de Lorraine, par MM. ilenri LEPAOC et Léon GERMAIN, p. $0). (J) Cité en 1591 dans la Correspondance des Comtes de SaIm, publiée par M. G. .Save (Bulletin de la Soc(éeé philomatt que vosgienne, ili anode). (3) Archives Meuri/e-et-Moselle, B. 9097. (4) Archives de Meurthe-et-MoseUc, 13. 1)088. -

(léJà signalé en 1578 comme approchant depuis dix ans le Comte Paul de Salin, était Gruyer depuis sept ans, mais il a fallu certainement le désir du Comte de Vaudémont de jouir de son lot le plus tôt possible, de prendre le ser- ment de ses sujets et délablii de nouveaux officiers, joint au concours de la Gruerie lorraine, pour arriver à un ré- sultat aussi rapide, car certaines parties de forêts signalées dans lOrdonnance de 1596, navaient jamais encore été arpeiit.ées et dautres lavaient été avec (le grandes cireurs. En lisant le livre, si remarquable et si attachant, de M. Ch. Guyot suries Forêts lorraines avant 1789, on se rend très bien compte quà cette époque il existait cii Lorraine une organisation forestière complète, avec un Grand Gruver à sa tête, ce qui explique la rapidité de cette me- sure des Bois et Forêts. Je possède la copie de cet arpentage intitulé « Partage et Arpentage de tous les bois et forêts du Comté de Saini, fait en lan -198, » sur une pièce existant aux Archives dEpinal qui nest quune copie recopiée (l). Je sais quon trouve aux Archives de Meurthe-et-Moselle le même arpentage, intitulé « Arpentage des bois et forêts du Comté de Saim dont [e partage B est à Mgr le Comte de Saim (e). » Cest une belle pièce, originale, se présentant sous la forme dun Registre in-folio en papier, avec couverture de par- chemin, contenant 22 feuillets, sur chacun desquels se lisent les fractions correspondantes des lots successive- ment arpentés pour les deux parties : A. (le Comte de Salm) au verso, B. (le Rheingraf) au recto, relativement facile à lire. Les signatures sont les mêmes que sur la copie citée ci-dessus, elles sont placées de la même façon, au- dessus et au-dessous de la mention « pour servir (le tiltre à Messeigneurs de Baudonviller. » Les signatures sont ccl-

1) 11rFtnes des Vosges, E. 3. (2) Archives de Mer1he-et-Mose11e, B 9093. - 13 -

les de J. Cueullet (sic), Pierre Wanessou, Hans Jager, Jean Bronchet, Leroux (Paraphe), D. Roûyer, Claudin Cugnien, C. Miche!, au-dessus de la mention, et Villermin, Jolian Pliilipp Betz, Dietrich i)ietreman, Gille, Claude (Paraplie), au-dessous de la mention. Je nai pas pensé que je pouvais publier la pièce dÉpinal, copiée une première fus par Itavailler l)eaticonp plus tard, parce que je sais quil vivait en 1710, et quil ne lisait pas assez de soin les écritures de ses prédécesseurs dun siècle, Pour quon puisse se fier à lui; il aurait étéI plus ia- tiotiriel de publier le document de Nancy que jai pu voir et étudier de près, grâce à lobligeance de M. I)tivernov, Archiviste de Meurthe-et-Moselle, mais jai reculé devaitt limportance que 10011 travail aurait pris. LArpenta ge a été fait â la mesure de Lorraine, 250 verges pour tin arpent, la verge 40 pieds, le pied 10 pouces. Les Bois-Sauvages dans la Vallée de Celles étaient considé- iés comme presque inaccessibles. Une borne, la l en commençant au pied de la Breulée, fuit posée au Plain- du-Donon, proche (les vestiges dun Chàteau jadis commencé (le bâtir; )) Gravier, dans son étude sur le Do- non, me semble avoir fait, une erreur en prenant ce point voisin des ruines, comme le sommet du Donon, car « la 43e borne est vers la pointe plus haut du dit Donon, dis- tante do soixante toises. La 12e borne devait être près de lancien temple de Mercure, où aboutissait le vieux chemin, du côté de Grandibiitaine. La 18e est posée sur un rocher élevé de quelque cinq pieds, traversé par le Chemin-des-Sarrazins. La 19e a été posée au pied du dit Donon « quest entre les deux IJonons, distante de cinquante toises de la précédente; Gravier disant que le Chemin-des-Sarrazins passe entre les deux Donons, sem- ble encore avoir fait une petite erreur. Déjà le Donon qu on voit si loin do la plaine de Lorraine - 14 -

attirait lattention ; on a désiré « faire un partage par- ticulier du Donon pour la singularité, bruit et renom diceluv, élevé quil est par-dessus tons les autres monts du dit Comté. Les arpenteurs tirèrent une ligne du haut en bas de la montagne. On a dit que cest en faisant ces travaux quils avaicnL découvert les antiquités du Donon, que les deux frères Alliot, abbés de Moyenmoutier et de Senones, vinrent visiter cent ans plus tard, mais, excepté le château commencé de bàtir, on ne signale aucune dé- couverte. On rencontrait alors dans les forêts beaucoup de Chawes ou Chauves (depuis Chaumes) ) pâturages au milieu des bois ou sur les sommets, quon suppose avoir fait donner nom autrefois à la contrée le de Chaumonlois, signalé dans la charte de fondation de lAbbaye de Senones. Les plus remarquables dans le Comté de SaIm étaient les Hautes et les Basses, sur les plateaux qui séparaient le versant alsacien du versant lorrain à une altitude moyenne de 900 mètres. Les Arpenteurs renoncèrent à bien définir la forme de ces pâturages des sommets qui devaient dépas- ser en étendue 600 hectares daujourdhui; ils se bornè- rent à comparer entre elles les divisions de ces parcours par leur fertilité, le nombre et la facilité de conduite ou de rafraîchissement du bétail quelles pouvaient nourrir. Le périmètre de ces chaumes se retrouve encore sur la carte dassemblage au que je possède, les chaumes ayant été vendues après la Révolution et rentrées seulement dans le Domaine de lEtat vers 1838 ou 4839. Le plan (le lensemble représente la lorme dune sorte de fourche, dont les dents plus ou moins écartées et dune longueur diffé- rente seraient les chaumes de la Corbeille, de Prayé, du Bois-de-Pravé, de la Basse-des-Loges, (les Rouges-Terres, du Lançoir-des-Marais, de la Noire-Basse, des Hautes- Relevées, des Chavons et de Barfontaine; la base de cette - 15 -

fourche était une bande de terrain orientée du Nord-Est au Sud-Ouest, de la chaume (le la Corbeille à celle de Bar- fontaine, de sept kilomètres environ de longueur, laissant la maison forestière (le Prayé en avant, et passant par les deux marcareries, Vieille et des Hautes-Chaumes. Les tra- vaux de repiquage de sapins exécutés depuis lachat par lAdministration forestière sur cette partie du sol dorna- niai, ont rompu les anciennes limites de ces pâturages et ont Constitué aujourd hui de vastes solitudes de bruyères et de jeunes sapins, favorables au développement du grand gibier et surtout du grand coq de bruyères si rare en Franco. Mon frère Aimé Seillière (1) a décrit la vue ma- gnifique quon a de ces hauteurs et les émotions de la chiasse du tétras. La frontière actuelle de la France et de lAllemagne en longe le sommet, elle a laissé à la France le point culminant, au signal trigonométrique, près de la vieille marcarerie, à 933 mètres daltitude, ainsi (lue lin- dique la carte dl leller, intitulée : Schirmeck et ses envi- rons, 1870. Le territoire forestier était composé en 4598 de Bois (lits Communaux, ot les habitants avaient (les droits dusage; de Bois dits de Chambre, appartenant aux Seigneurs; de Bois dits (le Compagnie, qui étaient Possédés en commun par les Comtes et les Abbés de Senones ou de Moyenmou- tier. Les essences darbres étaient les sapins dans la mon- tague, les chènes et les hêtres dans le plat pays. Les bois dédiés pour le service des Forges de Framont et de Cham - penay qui existaient depuis des siècles, avaient une con- tenance de 1.355 arpents le Donon y était compris. La contenance totale (les bois du Comté de Salrn devait être de 77.O(J arpents environ, le total nest pas fait sur larpentage dAoût 4598, mais le partage (le 1751 entre la

(1) Au Pied du Donon, scènes de moeurs vosgiennes, E.-A. Seiflière. Paris, 1860, pages 239 et suivantes. - 16 -

Franco et le Prince de Saim-Saim, dont jai possédé une copie authentique, indique ces chiffres. Au Roy de France, en deçà de la Plaine 7.882 arpents. - au delà - 35.62 - Au Prince de Saim, en deçà de la Plaine 7.725 - — au delà - 25830 - 77.099 arpents. Le partage définitif fut signé le 8 Septembre 1598 par le Comte Jean IX do Saim, à Nancy, sans doute dans son hôtel situé sur la Place de la Carrière, que lon voit Ïburer sur le plan de la Ruelle cii iGfl, dont Cahot nous a laissé la façade clans son estampe de la Carrière et Rue Nocive de Nanc y, et qui se trouvait sur lemplace- ment de la Cour dAppel actuelle de Nanc.y: et le lende- main, t) Septembre 1598, par le Comte du Rhin au château de Neuviller, situé au bord de la Moselle, et qui resta dans Satin la famille de milieu du siècle dernier. On ne trouve plus aujourdhui, comme restes du château de cette époque, que des murs de terrasses, la forme et les doux petites tours de la partie inférieure des murs, le Chancelier de Lorraine, M. de la Galaisière, layant, tans- formé complètement au milieu du siècle (Iû1fliCI. Il fut fait assurément plusieurs exemplaires do cet Att (le partage en 1598, lun deux ma été donné, je pense que cest celui qui a appartenu au flliingraf Frédéric, dont la part fut lorigine de la Principauté de Salin, et qui devait être conservé à Senones, puisque je sais dune façon certaine quon ne le trouvait pas aux Archives du château dAnholt, résidence actuelle du Prince de alm- Salm. Il est probable aussi que celui du Comte Jean (le- vait porter la mention « Pour Monseigneur, écrit sut la couverture, comme on le voit sur diverses pièces du Trésor de Chartes des Archives de Nancy qui lui étaient destinées. - 17 -

Ce titre est sur parchemin (à la fin du XVI e siècle les minutes des actes, comme aujourdhui, étaient écrites, sur papier, mais les copies étaient grossoye.s sur parche- min), écrit à lencre noire, de cette écriture spéciale aux Tabellions de cette époque, quils sappliquaient parfois à rendre si difficile à lire, quelle semblait au Premier abord absolument indéchiffrable aux personnes iioii initiées par la lecture fréquente et comparée de pièces analogues, mais que les élèves de lEcole des Chartes finissent par lire couramment. Les signatures sont très belles celle de Jan, Conte de Saint, avec lindication manu propiia, est bien connue en Lorraine pai les habitués des flt"pôts dArchi- ves; on la trouve toujours aussi complète avec ses enjo- livements dans le Recueil de Pièces originales de la Maison de Salin à la Bibliothèque de Nancy (I) ou aux Archives de Meurthe-et-Moselle, oit se rencontre fréquente sur le « Reply » des actes de son souverain; celle du Rhinglaf Fiéderic, Fri Beingraff, que lon voit aussi quelquefois dans le Recueil cité, est plus simple mais aussi très bien formée. Il est écrit sur un cahier de 14 feuillets in-folio, dont deux sont restés blancs (a), il porte le sceau en cire verte du Comte de Salin, sans légende, ou où voit en- core lécu à deux saumons adossés, sur un fond semé de croisettes au pied fiché, dont il ne reste I)ltlS quune seule intacte, compris dans un entourage en forme de

(1) BibI, de Nancy, Maison de SaIm lŒl. Voyez Coi rcspooianec des Comtes de Salin de 5O à IGOO, avec de très intéressants commentaires par M. G. SAVE. (BalIeLin de la Soci,fé Phil iaitqae Vosyienos, Ilie an fli(P). (t) Lécriture (le lacte est celle 1 o scribe qui e écrit eu dessous de la i série des signatures de lArpentage de Saim en 1508, (Arcli. de M.-et-Mos., B 9093j lu mention « pour servir de Lidre â Messeigneurs do Baudonviller, )j et les mots écrits sur lu couverture, Partage du Comté de Saim 150$, out de la même main différente de la première, que les filets aUSSI écrits sut la couverture de lArpentage Il 0093. s Arpentage des bois dont le partage Il est à M. le Comte de Sain. » Ce qui prouve encore une fois la partite concordance des deux pièces. - - coeur, pendant sur lacs de soie bleue et rouge. Le sceau du PJiinrlgraf nexiste plus. Jai tout lieu de croire que ce parchemin, qui était accompagné de trois autres pièces très importantes pour lhistoire de Saim, que le Docteur Ch. ]3édel trouva chez la môme personne, qui lui furent offertes et quil me donna en inème temps, proviennent de la vente historique des papiers (le SaIm faite à Saint-Dié le 21 Septembre 4826, de sorte que ce Partage original de 4598 naurait eu, depuis la dispersion (les Archives jusquà ma Collection, que deux propriétaires en appréciant limportance, ce qui explique son parfait état de conservation. Ce document, avec le titre de Souveraineté du Comte Jean IX de Salm et du liliingraf Frédéric, nommés par les habitants en Septembre 1571 Souverains Seigneurs régaliens du pays voisin de Senones, jusqualors relevant des Evôques de Metz et appartenant à lAbbaye de Senones, sont les deux pièces capitales de la Maison (le Saim qui permirent à lempereur Ferdinand II délever le fils du lihingraf Frédéric, Philippe-Othon, à la dignité de Prince du Saint Empire. Ces deux titres étaient en effet la constatation pour Philippe-Othon de la possession dun territoire qui ajouté à celui quil possédait dans le voisinage de Badonviller et (le Pierrepercée, constituait une étendue suffisante pour que le Prince, accepté lui-même par le Collège des Princes, PÙL régner sur des sujets dont il était le justicier et le protecteur, et lever des impôts qui, payés par eux et sajoutant aux ressources de son domaine personnel, constituèrent un revenu nécessaire pour le maintien de sa dignité princière. Lindivision du Comté de Sa.lm avec le Duché (le Lorraine et le fait que le Prince Philippe-Othon ne régnait pas sur une Principauté dont il était le seul souverain, donnèrent lieu à certaines difficultés qui furent - 19 -

aplanies par lEmpereur, en considération des services rendus par son antique et illustre Maison et par lui-même, aux Empereurs Rodolphe II, Mathias et Ferdinand I!. Comme le Partage de 1598, ce Titre de Souveraineté de 1571 dont Gravier a imprimé le texte (1), a (cliLippé à la destruction, et il doit exister aujourdhui dans les Ar- chives de la Maison de Saliii-Salm ; il fut reftoiivé en 4828, à Saiut-i)ié par M. Moéger, Conseiller aulique de la Séré- nissiine Maison de S.alrn, qui le constate dans une lettre adressée en 1831 à M. Gœury, Notaire à Senones. que je possède et dont jextrais le passage suivant. « Cest avec bien du plaisir, Monsieur, que jai fait toutes les recherches possibles (je pièces qui pourraient VOUS « être utiles pour les réclamations que MM. les Maires de « lancienne Principauté de Salm se proposent de mire au « nom de leurs communes près du Gouvernement ou de « lAdministration forestière.. Mais vous savez le sort quont « éprouvé les Archives de Senones tous les titres, actes «. et papiers enlevés, brùlés on disséminés dans les pre- miers troubles de la Révolution, et le peu quon trouve « ici ne concerne proprement dit que des affaires de « famille. Cependant, jai effectivement entre les mains le « titre spécial dont vous parlez et que jai retiré, avec « plusieurs autres en 1828, dun particulier de Saint-Dié. « Ce titre, écrit en latin sur parchemin, est de lannée 1571 « et passé devant notaire. Par cet acte fort long et assez « difficile à lire, tous les habitants du pays de Salm, qui « nétait encore que Comté, représentés par leurs officiers « ou délégués à une assemblée générale convoquée et « tenue à Senones, déclarent reconnaître pour leurs « Souverains Seigneurs les Comte et illiingrave Jean et deFiédéric salin ce dernier, lre de Pliilippe-Otiion.

(1) .l1iso4r. de ?x ville Epis opale di leL.l rro.i:1 .Sui e, t-[)u. GILv11:R, Epinal 183i Ntes et pièces justificatives, piges 370. 371, 372. - 20 -

« premier Prince de lnl) moyennant quoi, ceux-ci pro- mettent de conserver, proléger et. maintenir leurs sujets « dans tous leurs droits, privilèges, coutumes, libertés et franchises, sans quil y soit cependant dit en quoi eniisislerit ces droits, etc. . ,Iai pensé que le hasard des Révolutions ne niau torisait pas à séparer ces cieux pièces fondamentales, et jai offert le Partage de 158 à S. A. S le Prince Alfred de Saim- SuIm, oflicier autrichien en retraite, qui avant étudié lhistoire de sa famille, n montré beaucoup de sympathie à notre Société Phiiomciiique vosqie.nne, dont il u demandé à étre membre; il a bien voulu laccepter, après une cor- respondance des plus documentées et des plus aimables. Je donne ce renseignement pour quon sache que main- tenant ce précieux parchemin est à Anhul t. Mais, avant de lenvo yer, grâce au concours de M. Paul Lecacheux , alors élève de c année à lleo!e des Chartes, jai pu au mois de Mai dernier en avoir une copie exacte qui me permet aujourdhui de publier cette pièce (I) si importante polir toutes les limihles dont les ancêtres, anciens habitants du Comté (le Salin, y ont leurs noms écrits, il y a près de trois cents ans. A Senones, les regis- tres paroissiaux, daprès les recherches si complètes faites cii 1876 par M. le Curé Mangenot, ne remontent quà 164e; et à Hadonviller, daprès les renseignements fournis très aimablement par M. Nier, Secrétaire de la Mairie, ils ne datent que de 1640, cest donc de quarante ans en arrière quon pourra remonter après la publication du Partage. Le Châtelain clii Comte du Rhin, Guillaume Cille, est cité deux fois, à I3audonviller et à Celles; le Gruyer du Comte du ftlmiti habite Levegiiev ( Luvignv), celui du

I) Je lai fut suivre de la trad,ictini du titre dErection de la Principauté de Salin, que jat Uonrte aux .\ hjv,s nationales, dans lancien d1(t de Lor- raitie. K 1157. - 21

Comte de Sairri habite Baudonviller ; on ne voit pas dau- tres Maires cités nominativement que ceux (Je Ilaudon- villet et de Celles, ceux de Conway et dAucerviller sont seulement rappelés, et cependant, daprès lénoncé des Officiers du Comté appelés à dresser le Partage de 1598, on doit rencontrer des Prévosts et. (les Mayeurs, repré- sentant la justice du Seigneur. On sait que lautre Châ- telain de Saim sappelait Nicolas-Jacob en 1591 (1). A Senones, le nom du plus ancien Prévost qui nous soit connu ne remonte quà -1601, lburm par les registres pa- roissiaux, cest le sieur Nicolas-Laurent, Prévost do la part du Comté de Salm, et quon trouve dans lacte do baptême de sort Claude. Le sieur Ravilie, déjà (iruyer en 1620 (2), est le premier officier cité dès louverture du Registre, en 1642, comme Gruyer du Comté. Les Cures dont la collation appartenait aux Seigneurs étaient celles de Baudonviller, Perxsonne, Conway et Celles. Parmi les noms des habitants du Comté (le SaIm rappelés dans le partage de 1598, on en rencontre environ trente précédés de la particule de, D sans quils aient aucune prétention à se distinguer des autres. « Monsieur dHanus (3) » est la seule personne qui se fasse remarquer par cette appella- tion alors importante de « Monsieur. Je rie crois pas quon ait encore publié intégralement le Partage de 1598; Dom Calmet a cité le nom de toutes les localités à la suite de la Généologie des Comtes de Sain, dans son Histoire de Lorraine; Gravier, dans son Histoire de la Ville épiscopale et de larrondissement de Saint-Dié, en a donné des extraits; M. Meaume, dans sort pour

1) Correspondance des Comtes de Saim, G. SAVE (Bulletin de la Société Philna(tqtLe vosgienne, 16 année, page 131). (2) Archives de Meurthe-et-Moselle. B. 9108. (3) Jean llanos, apothicaire de Mm, la duchesse de Lorraine, annobli par Charles III le 15 Juillet 1579. Note sur le nom de Hanus, par M. A. F0URNIER, Nancy, -1891. - 22 - les anciens usagers de Plaine, en 1868, sest 1)Orflé à don- ner quelques détails iins de ce document, sur les chiffres (le population du Ban de Salin à cette époque ; M. le Dr A. Fournier en a tiré récemment des chiffres comparés pour la population des bourgs et villages des Comté et Principauté de SaIm, en 4598 et en 1751, dans la Topo- graphie ancienne du département des Vosges, si savamment conçue (1). Les Archives des Vosges possèdent, comme je lai dit plus haut, une copie de ce partage, faite par Fringard, Tabellion de la Principauté, en 1607, puis par Ravailler, on ne sait pas à quelle époque, mais Aubry signe avec lui la copie de larpentage des forêts, il est donc son contemporain, et, comme le même Aubry signe en Décem- bre 1716 la copie des Archives des Vosges, jen conclus que Ravailler devait exister à la même époque, sinon un peu plus tôt, cest-à-dire près de cent ans après la création de loriginal que je possédais, et que nétant plus habitué à lécriture si difficile à lire des scribes de 1598, il ne pouvait pas faire une copie absolument identique à lori- ginal. Il ma été facile de men rendre compte en compa- rant les deux documents, maintenant que je possède une copie correcte; je tiens à donner ces détails pour prévenir les personnes qui, comme moi, ont pu avoir en mains cette pièce. Te (lois dire cependant, une fois loriginal déchiffré, quil ma servi pour des noms de lieux difficiles à lire, mais que je puis certifier par dautres documents tels que des cartes. Il est à remarquer que dans le Partage et Arpentage des Bois et Forêts du Comté de Salm, clos le 31 Août 1598, « faisant loi entre les parties, » il nest pas question de

(I) Principauté de Saim, divisions, surface el population, chapitre VIII. (Bassin de la Meurthe, M. A. FOtJBNIEn, Epinal 1893. Annales de la Société dErnula- tian des Vosges, année 1893). - - plans annexés à cette pièce; les Gruycrs et Arpenteurs se bornent a (tire la contenance de chacune des Forêts ou Bois, à décrire la plantation des bornes ou les rochers bornes (lui en tiennent lieu fréquemment dans un pays où ils sont si nombreux, ou les longues tranchées (JUI permettent, avec les ruisseaux et les limites des terres arables, détablir des lots très grands, de cinq à six mille arpents, qui couvrent de nombreuses vallées dans la montagne. Il nexistait pas alors de carte détaillée du pays. Le Président Alix, dans son Dénombrement du Duché (le Lor- raine en 1594, ne fait mention que dune Carte topogra- phique du Comté de Bitche, dressée par lui il ne parle pas du Comté de Salin, dont lhistoire nétait pas encore intimement liée à celle de la famille ducale de Lorraine, comme elle le fut trois ans après; il ne cite Senones que comme siège de lAbba ye. Jai pu me rendre compte, par une étude des riches collections de Cartes de Lorraine qui se trouvent à la Bibliothèque Nationale, à Paris, et à la Bibliothèque Municipale, à Nancy, facilitée par les obligeants conservateurs, MM. Marcel et Favier, quaucun géographe, avant 1738. navait tracé sur une carte les limites du Comté de Salm ; les seuls qui laient indiqué sont lAuteur de la Carte routière Allemande du commencement du XVI C siè- cle, dont un exemplaire se trouve à la Bibliothèque Natio- nale (1), orientée à rebours, où le mot Saliii est écrit à peu près à la place du Comté de Salin; puis Jean Schott, en 151, éditeur de la première Carte connue de Lorraine, dans lu seconde partie de loeuvre de Ptolérnée, (lui indique Salin par un rectan gle sur un massif de forêts, entre deux vallées, où on lit Schirmeck et Haslac/ dun côté, Sanctus Deodatws, Rauontm, AlUns Mens et Lunaris Villa de lautre,

(1) Publiée par M. L. GALLOIS, dans les Géographes allemands de ta Renaissance, Paris, 1890. - 24 - et dessine les Armoiries de la famille de Saim sur la marge de la feuille. M. Beaupré croit que celte dcrnire Carte a été préparée par les géographes () de Saint-lié, et fut éditée pal Sclott à , qui avait acheté le matériel et les ouvrages en préparation à Saint-.Di(., après la dislo- cation de lImprimerie dirigée par le Chanoine Lud. Dans la carte intitulée Description de la haute et supé- rieure Lorraine, par Bussemachei, de (laie inconnue, mais dédiée au Duc Charles III, le ChàteaLl de Salin se trouve largement dessiné, le Comté nest représenté que par les armoiries du Comte, comme toutes les Seigneu- ries du pays, par le blason de leurs titulaires. Nolin, en 1685, sur la Carte des Duchez de Lorraine et de Bar, » inscrit le nom du Comté de Salin, mais sans dessiner de limites et en le donnant comme un fief de Metz; Liébaux, « Carte générale de Lorraine et d, » 1686, dédiée au Cardinal de Furstemberg, Abbé de Saint-Germain-des- Prés et Évêque de Strasbourg, indique un Comté de Salm qui semble partir de Saarbruck pour aboutir à la ville de Saline, écrite en grosses lettres. Jalliot, en 1704, « Partie méridionale de l1vèché de Metz... terres adjacentes de Blamont, de Saim, » écrit « comté de SaIm, terre adja- cente à la Lorraine. D Après lui, de Fer (1708), Bugnon, (174-4725), ne donnent pas non plus le périmètre (le la terre de Saim. Chez ce dernier, la configuration du pays est bonne, la rivière (l ui I)aSSe à Seriories est dénommée presque correctement, il lappelle le Baba/eau. On voit quil a fallu bien longtemps aux géographes pour arriver à se rendre un compte exact du pays où ils ont élevé la ville de Saline, qui na existé que dans leur imagination, car il ny eut jamais que le Château et quel- ques maisons au-dessous.

(1) Recherches historiques sur le commencement de limprimerie en Lorraine, Saint-Nicolas, 1815. - 25 -

Les historiens de la Maison des RIiingral iiont os oublié 11011 plus cette ville suée (tans « ce paysinoiilagneux et eu sauvage, riche en forèts, en chasses, source ,, salées, avec beaucoup de fonderies et de forges, quétait daprès eux le Comté de Salin (1). Gérard Mercator (le Ruremoride, en 1630, dessine un grand cours deau entre les vallées de Celles et de Senones par une énorme amplification de la vallée forestière de Ilavine , et il place SaIm sur un aflluent de la Sarre ; on sait (lue CC géographe célèbre vint en Lorraine où il demeura Plusieurs mois; il fut arrêté dans sort par une maladie contagieuse régnant alors (Tans une région du pays, dont faisait sans doute partie le Comté de SaIm (). Tassin, dans sa carte du « Gowernement de Blaïnont ), » en 1631 , indique Baudonville, Pierreperce et Raon-sur- Plaine tout à lenvers. Sanson, en 165G, nomme Pour la première fois la rivière de Senones, le Rapin. On voit apparaître en 1685, dans une cai: c Nolin , la ville de Salme, qui se voit aussi en 1700 dans une très licite carte de Sanson, comprenant les Duchés de Lorraine et de Bar, Baillages des Evêcliés et les trois villes de Metz, Toul et Verdun, n qui pourrait faire suite à la carte de la Lorraine et du Barrois au XVI e siècle, de Digot (4), qui na pas la Préten- tion dêtre la copie dune carte du temps, sans quoi je. leusse citée, car elle indique la Principauté de Salin très correc- tement, les frontières du coté de lAlsace aussi, ce nest que lit faite lors de la publication de son histoire, de cc quétait la contrée au XVI e siècle. La première carte du pays de Saim que je connaisse et qui soit sérieusement établie, n été faite par Pierrot, le

(1) SCUNEIDER citant Biching, Gshichte (les lVild und Rheingralic/sen IlauseN, lVolkes und Landes au! dem Hrncierùcken. Kreuznaeh 183/,, page 90 (2) DIGOT, Histoire de Lorraine, 20 édition, turne 1V, pege 330. (:1) Plans ci Profils des principales villes du Duché de Lorraine, planche Ili. (i) histoire de Lorraine, 2 ddifion, ii la Suite du tome lVi. 3 - 26 -

47 Avril 1738; cest sans doute la même personne quon retrouve dénommée « Arpenteur en la MaItrise des eaux et forêts dEpinal, » en 176, sur le Plan des Rapailles de la Communauté de Gérardmer, publiée par M. L. Géhin (1). Cette carte était aux Archives des Vosges en 1869, elle ne sy trouve plus depuis loccupation allemande dEpinal, je lavais calquée au crayon en 1869, et je lai donnée à la Bibliothèque dite de Dom Calmet, fondée en 4874, à la Maison (le cure (le Senones, à qui jai offert tous les ou- vrages que je possédais écrits par le savant historien, avec quelques autres intéressant lhistoire de Senones et de Moyenmoutier. Intitulée e. Carte (le la Principauté et du Comté de Salm, elle est la traduction complète de lActe de Partage de 1598, car elle indique absolument les bourgs, villages, granges et seyes (scieries qui étaient la hase de lexploitation forestière du temps, parce que leur location emportait la jouissance dun canton déterminé de forêt) () appartenant au Comté, à la Principauté ou mi-partie. Elle est plus complète que la Carte topographique de la Principauté et du Comté de Salin i publiée en 1868 par M. Meaume dans son Mémoire pour les anciens usagers de Plaine, plaidant contre la commune et dont on ignore la date et lendroit où elle se trouve aujourdhui. Celle de Pierrot, dune grande dimension, est faite plus simplement; elle est à léchelle de 13 centim. environ pour une lieue, avant 75 centim. de long pour une longueur de cinq lieues trois quarts environ de terrain, de la Scierie de Marphose (Malfosse) au col entre les deux Douons. Les chemins sont indiqués comme dans la carte de M. Meaume. LI-Iermitage

(1)Gérardmer â travers les Ages. (Bulletin de la SocétéP/zi1o,natique vosgienne, 18 année, page 266). (2)La Scie-lAbbé, au-dessus de Moussey, dans la vallée de Senones, qui faisait partie de la mense abbatiale de Dom Cairnet, produisait au moment du partage de 17M, près de 11.000 livres pour une durée de 4 ans. Original sur parchemin de 4 feuillets in-4e, ma collection. Don de M. P. Barthélemy). - 27 - de Lairieix appartenait fL la Lorraine, nous savons par un dessin de Dom Pelletier quelle en était alors limportance. Il est possible que Dom Pelletier, sil a fait la carte repro- duite par M. Meaume, (comme ce savant lé giste le croit,) se soit inspiré de celle de Pierrot, car il est presque impossible quil ait pu la lever lui-même, et cet arpenteur Pierrot avait fort bien pu se trouver en rapport avec le célèbre Cassini, qui publiait comme ou sait dès 1734 son rapport sur ses observations faites sur le Donon dont il mesurait la hauteur, mais dont les premières cartes nont paru que dix ans après, en 1744. Il sétablit par suite du Partage de 1598 un état de choses qui dura jusquen 1751, avec des tentatives de sortir de lindivision à différentes époques, surtout du côté du Prince de SaIm; mais la Lorraine, indivise avec la Princi- pauté, était trop intéressée à conserver les passages de montagnes sur lAlsace pour y souscrire. M. Meaume, dans son travail déjà rappelé, sign:de la fui de cette situa- tion qui reportait au Moyen Age, et qui était une singularité frappante au XVIIIC siècle, dans les bourgs mi-partie ou on changeait de justice et de collecteur en changeant de maison; elle ne pouvait durer que parce que les deux Souverains ne résidaient pas souvent dans le pays, tout au moins simultanément, et que les Officiers des Princes étant eux-mêmes Lorrains. Leurs rapports nétant avec leurs Seigneurs que des rapports fiscaux, ils suivaient la législation lorraine, sauf dans les rapports avec lEmpire, en sauvegardant la Souveraineté de leur maître le mieux quils pouvaient. Du Partage de 1751, qui eut pour résultat de faire de Senones la Capitale de la Principauté, corollaire de celui de 1598, il existe une copie textuelle dans le même format, et identique au superbe album de 33 feuillets grand aigle, avec une carte intitulée « Carte Topografique (Sic) de la - 28 -

Prinripan té et du Comté de salin, ) qui se trouvait availi, 1870, aux Archives des Vosgcs. La carte est ornée dun beau cartouche Louis XIII fort bien dessiné, et surmontée dune tète dhomme casquée avec un carton à profil très fin ajouré, ou se jouent des branches de laurier; elle offre le périmètre du Comté avant le partage, comme les deux autres déjà citées, il est peint eu rouge; les villages, les granges et les scieries du Prince de Salin-Sali sont éga- lement soulignés en rouge; ceux du Duc de Lorraine cii jaune. Pour les villes, bourgs, etc., mi-partie, il ny a pas de teintes. Les couleurs rouge et jaune se mattachaient sans doute au fond des blasons des deux comparsonniels. Cest dans cet album que jai trouvé le chiffre de 77.000 arpents pour le total de la contenance des forêts, qui navaient pas changé détendue depuis 1598, mais qui sétaient certainement améliorées comme qualité, dabord pal lénorme diminution de la population pendant la guerre de Trente ans qui laissa les bois inhabités, puis par la surveillance des officiers de la Giuerie réorganisée du Duc Léopold, empêchant les habitants de couper les bois, de se créer pal des incendies des « breutées, » comme p- turages, ou des cultures dans les « essarts, » surtout dintroduire dans la forêt les chèvres, cri limitant et eu cantonnant les moutons, enfin, dempiéter sur les con- tours alors définis. l. Cli. Guyot nous apprend quà partir de 1609, le principe din aliénabilité et dirnprescribihité fut mis cmi vi gueur en Lorraine pour les fbuèts (1). Jai dominé à la bibliothèque de la cure de Senones en 4874 la susdite copie que javais fait faire à Épirial, dont la carte a été un peu déformée comme caractère pal le des- sinateur moderne, mais je possède une photographie de celle (lui ornait lalbum original. Elle est exécutée dans

I) Les Forêts Lorraines jusquen 1780, par M. Ch. GUYOT, page 60. - 29 - un tout autre esprit que celle que M. Meaurne a publiée, beaucoup plus naif , dans le genre des vieilles cartes hollandaises avec le contour des forêts seulement indi- qué, (les bosquets darbres pour faire les masses des bois et les cours (leau diiii dessin très ressenti. Outre les trois cartes de la Principauté et du Comté de Saim, il en existe trois autres de la Principauté de Saim-Saim après le partage (le 1751; deux dentre elles que je pos- sède en originaux étaient destinées à être offertes aux Princes Nicolas-Léopold et Constantin de Salm-Salm, et jai tout lieu de croire que le Prince Louis-Charles- Otlioii a dû collaborer à la troisième. Cest donc six cartes bien distinctes, faites tontes par (les dessina- teurs plus ou moins géographes, qui furent exécutées en 45 ans, de 1738 à 1783, ce qui prouve combien on sest occupé, au siècle dernier, de ce petit pays (le Salin, que les vieux géographes, sauf les tous premiers du Gymnase de Saint-Dié, avaient vraiment trop négligé auparavant; leur excuse est que les routes nétaient pas faites dans la montagne quand ils travaillaient, et quils nhabitaient pas la contrée. On retrouve encore dans les Lettres-patentes pour lexécution de la Convention de 1751, signées par le Roi Stanislas le 31 Décembre 1752 (), la trace du Partage de 1598, même une fois la Principauté devenue autonome, sous le gouvernement du Prince Nicolas-Léopold. de Salrn- Salm, car les bois qui figurent comme ayant appartenu autrefois à la Lorraine, dans le territoire nouveau de la Principauté, doivent être vendus de préférence aux fer- miers des salines de Lorraine, en cas (le besoin, aux mêmes conditions de prix tiite ceux des cantons lorrains voisins, sans payer de droit (le passage, ni de droit de sortie, par suite de lobservation faite dans le Partage de

(-I) Archives nationales, Q. 70. -30-

1754 par M. Bazelaire de Lesseux, Maître particulier de la Maîtrise de Saint-Dié, que ces forêts de montagnes sont ce quil y a de plus précieux dans toute la Vosge., D à cause des cours deau qui permettent de convoyer le bois. De sorte quon peut encore trouver des renseigne- ments comparés, entre ce nouveau partage et lancien; cest ainsi quon apprend que les bois réservés alors pour les Forges de Framont ont 7.4S6 arpents détendue. Le traité du 13 Mars 4709, entre le Prince Louis-Othon de Saim et le Duc de Lorraine, que je possède en original, dans son article 10, vise aussi les traités, transactions, jugements, accords et concordats entre les Ducs de Lorraine, les Piin- ces de Saim et leurs sujets, avant et depuis lancien Par- tage de la terre de SaIm, en 1598. On sait que le Comte Jean IX de Salin mourut en 1600, peul de temps après le mariage de sa nièce, et quil lut enterré à lAbbaye de Sallival, le poète Alphonse de Ram- berviller publia « les plaintes de la Lorraine D sur son trépas (i). François de Vaudémont, peu de temps après la mort de son frère le Duc 1-lenri lI, qui eut lieu en 1624, fuL re- connu en Novembre 1625 (en vertu dun testament retrouvé (le René II, rétablissant la loi salique en Lorraine), comme Duc Souverain de Lorraine et de Bar, et quelques jours après il céda ses droits de souveraineté, sauf ceux relatifs au Comté de Salm, à sou fils Charles IV, époux de sa cousine germaine Nicole, fille de Fleuri II, et conserva toute sa vie le titre de Duc de Lorraine. Dom Calinet rapporte que surtout après cette cession, il continua à résider à Badonviller oit il vivait comme un particulier, la situation de cette ville étant dailleurs (les plus heureuses, dans unpays fertile et à proximité de magnifiques forèts de bois feuillus et de sapins.

(1) Voyez la Lorraine Artiste, n du 5 Novembre 1893. Article de M. G. SAVE. - 31 -

Jai cherché à me rendre compte des constructions qui avaient pu exister en 1598 dans la ville de Baudonviller alors Capitale du Comté, contenant 128 maisons, les châ- teaux de Pierre-Percée et de Salin possédés en commun par les deux Seigneurs nétant plus habités complètement par eux. Senones à la fin du XVIC siècle avait à peu près limportance de Badoiiviller, possédant 418 maisons grou- pées auprès de labbaye. Les constructions faites au siè- cle dernier par les Religieux, ont remplacé celles qui existaient alors; on ne peut retrouver de lépoque du Partage, dans les premiers plans connus de lAbbaye et de la Ville, qui datent du siècle dernier, que la Nef et le Clocher de PE-lise de Saint-Pierre et la Rotonde de lIglise de la Vierge, bâtis au Mi e siècle. La Ville ne comportait alors que deux rues, parallèles à la rivière, réunies par une rite qui passait sur le pont du Rabo- deau et le faubourg, qui conduisait à lEglise parois- siale consacrée à Saint Maurice, à une demi lieue de Senones. [,influence de lAbbaye des Bénédictins, luttant pour conserver ses anciens droits, empèchait alors un établissement (les membres de la famille de Saim dans le Val (le Senones; cette opposition ne cessa quaprès le Partage de 1754, époque à laquelle elle se convertit en un désir de voir les Princes construire un château à Senones et y faire leur résidence habituelle. 11 résulte de lexamen du Partage de 1598 qui suit cette Notice, que la ville de Baudonviller possédait deux portes; de 1503 à 1595, on avait refait les ponts de ces deux portes (1), elles sont figurées sur le plan du Cadastre de la ville dressé en 1823, parle géomètre Nollet; elles corres- pondaient : celle den bas, au Faubourg dAllemagne possédé pal le Rhingraf, celle den haut, au Faubourg (le France possédé par le Comte de Saim. On ne rencontre

(1) Archives de Mcurhe-et-Mo8el1e, 13 0092. - 32 - comme constructions signalées appartenant aux Seigneurs dans cet ancien document que lAuditoire, lArche des Titres, avec cinq chambres à chaque copartageant, des greniers et prisons, la halle, les Maisons du Curé (I) et du Ministre (lui sont en commun, comme les Portes. Le Comte de Salai possède en propre la vieille et la nou- velle Maison du Gruyer. Cependant les Comtes de Salin avaient des bâtiments distincts de cet Auditoire (2) ; on ne les a peut-être pas cités à cause de la notoriété de leur piupriétaire. En 1602 on trouve quil existe une Maison appartenant à M. et à Mme de Vaudérnont, (JUi doit être lancienne habitation de Jean IX de Saim, daprès linventaire du mobilier (3) dressé à cette date de la dite Maison (le T3adon- villei-, confiée aux soins de 1)ieterman leur Chatelain et haut Officier du Comté de Saim, dont le nom nous est déjà connu. Linventaire, qui signale un autre inventaire antérieur, dressé en Mars 1393, désigne les chambres suivantes: cham- bres de Monseigneur, la Grande Salle, la chambre de Ruppes (en souvenir de la Baronnie (le iluppes, près de Coussey dans les Vosges, appartenant à la Duchesse Chris- tine, duaL faisait partie le village de 1)omprerny la Pu(-,elle), de la chapelle, de M. Terrel (cest le nom de lofficier qui a contresigné lordonnance de François de Vaudémont de 1598, citée plus haut), du secrétaire, dite de Barnet, (cest le nom du Châtelain de Jean IX, quon rencontre dans la pièce [le souveraineté de SaIm en 1571, et qui joua un rôle si important i cette époque,) sans compter diverses

(1) Le B. Père Fourier, Curé de MattaincourL, habita cri Octobre 1e25 cette mai- son, quoiquelle (ctt toute dél.ihre, quand il vint administrer temporairement lu paroisse du Badoiiviller, sur les iutances do François de Vaudémnont, pour con- vertir les habitants au catholicisme. (2) Arthit.es de Meurt he-et-Mel le. B. t3) Archives de Meurt he-et-Moselle. B. lk42, folio 2. -33— pièces variées pour les Officiers, grande et petite cuisine, écurie, chambre de palefreniers. Chaque chambre impor- tante avait près delle sa garde-robe, pièce servant à diffé- rents usages, mais où se trouvait toujours le lit du servi- teur qui gardait son maitre la nuit. Le mobilier dressé par le Coritreroleur en lEstat de Mgr de Vaudémont, Jacquemin, semble dune certaine impor- tance mais dune grande simplicité ; on ne trouve (lue des objets en étain comme service de table. On ne laissait pas alors la vaiselle dargent dans les châteaux quand on ne les habitait pas, on la transportait avec soi, ou pour plus grande scireté, on lenvoyait davance pour ne pas attirer lattention, comme le faisait le Comte Jean IX, ainsi quon peut sen rendre compte par une somme payée à « un individu pour porter la vai sselle dargent i tant à Badon- viller quà Nancy (1) Je ne pense pas non plus que les descendants du Rhiiii- graf Frédéric, qui manifestait dans une lettre du 0 Juil- let 157 (2) lintention de se retirer à Senones et dy « monter son menaisge, >i mais dont le projet na été exécuté par eux que près de deux cents ans plus tard, aient jamais habité I3adonviller autrement quen passant; leur résidence principale en Lorraine était, à cette époque, le château de Neuviller. En 165, lors du banissement des Calvinistes de la terre de Salin, lordonnance de sortir dans lin an de la terre est signée cependant par les deux seigneurs présents, mais la Princesse do Salin représente son mari. En Novembre 170(), lIlostel de Salm à liadonviller est signalé dans une pièce signée par le graiicl Bailli de la Principauté de ]3ouchard (3). Daprès la correspondance de M me dAli- mont, envoy ée du Prince Nicolas-Léopold de Sali-Salm

(1) Archives de Murthe-et-Moseile. B. 9094. () Crepoidance des Comtes de SaIm de 150 à 1600, M. G. SAvF (Bulletin de la Société Philomatique vosgienne, 161 aunàe, pige 104). f» Documents de lIIi-s1ore vosgienne, vol, 111, page 275. - 34 -

en Lorraine vers 1740, on se plaignait de ne voir que trop rarement les seigneurs du pays. LAdministration du Prince de SaIm, toute lorraine, comportait alors un Inten- dant, un Bailli, un Procureur fiscal, un Greffier et cinq ou six Sergents ou Foretiers, comme en 1598, les Prévots des divisions territoriales, les Maires et les Eclievins des bourgs et villages. Jai été en Septembre 1892 à. Badonviller, aujourdhui chef-lieu important dun canton de larrondissement de Lunéville, pour tâcher de me rendre un compte exact (le ce (lui restait de lancienne Ville; je nai plus trouvé tiue des murs datant de lépoque (lu premier Partage. Lincendie de 1826 a détruit la Porte de France, et celui de 4830, qui consuma la moitié de Badonviller, a égale- ment détruit celle dAllemagne où se trouvait la prison, à côté de la maison des Princes de SaIm, que les Gruyers signalent dès 1571 pour des travaux exécutés dans sou voisinage (I). Lét.ang au-dessous de la ville est comblé. Auprès de lÉglise, qui est moderne comme lHôtel de Ville, dans la partie supérieure do la ville, se trouvait, ma-t-on (lit, une ancienne Maison seigneuriale, dans la- quelle on battait monnaie, dont la façade contenait, scellée dans le mur, une pierre ot était gravée une incription rappelant le nom dun Prince de Saim. Cette construction existait encore sur le plan (le la ville dans le cadastre de 1823; de cette maison et de son inscription, il ne reste plus rien aujourdhui. On cite encore une autre Maison seigneuriale près de la Porte dAllemagne, qui communi- quait par un arc de triomphe à. une maison située en face, aussi incendiée, et sur lemplacement de laquelle il existe maintenant une fontaine; le plan cadastral mdi- qe effectivement le plan dune construction très mince

(I) Archives de Meurthe-et-Moselle, B. 0098. - 35 - reliant les deux maisons, qui devait être larcade qui les faisait communiquer. Le Château de Famine, qui a laissé son nom à une rue et qui doit rappeler un siège, est représenté aujourdhui par un groupe de maisons dans le bas de la ville, aujour- dhui reconstruite ; il était adossé contre les remparts cétait le Château de Badonviller, et on le considérait, paraît-il, comme la plus ancienne construction de la ville. Cest sans doute celui que Henry de Blamont eut en gage en 1416, le tenant de Philippe de Norroy, créancier du Comte de Salin, qui lui avait livré ses forteresses, de Salin, Pierre-Percée et Badonvillers, pour garantir une dette (1). Il est signalé aussi par lhistorien des !lhingrafs cité plus haut. Dom Cali-net rapporte quen 1636 le Ch&- t.eau fut détruit par ordre du Roi de France, en même temps que ceux de Blamont, Bruyères, Raon et Saint-Dié. Je nai donc rencontré que des souvenirs, réunis avec la plus grande obligeance par Al. Nier, secrétaire de la Mairie, qui a consulté les vieillards ; M. linstituteur Richaume a bien voulu, autorisé par M. le Dr Messier, le Maire de la ville, dont le nom a été illustré par le célèbre Astronome de la marine du siècle dernier, Charles Messier, me dresser une copie du plan de la ville; il sest déjà occupé de recherches historiques, et je ne doute pas quhabitant la localité il ne parvienne à dres- ser exactement lenceinte des murs dont on devine, sur le plan de I 3, le con tour dun uvale allongé, dune lon- gueur denviron 2O mètres l)oul le grand axe, et 190 mè- tres pour le petit. Il est regrettable quo Tassin, dans son album de 1631, nait lias dessiné Badomiviller ; il est pro- bable que ce nétait pas une ville forte aussi importante que Blamont, sa voisine.

(1) Archives de Meurthe-el-Moselle, Lay. Blaniont II, N 26. Cette pièce a étô citée par MM. Lepage et de Martirnprey, - 36 -

Latelier de monnaies de Badonviller est connu; M. J. Florange, dont le cabinet de monnaies et de médailles à Paris est très apprécié, vient de publier un travail sur cet Atelier (1) ; on sait que le Prince (le Vaudémont et le Prince (le Salin ont fait frapper des monnaies et des jetons; Dom Calmet nous apprend que cc fut principale- ment de 1623 ît 1632, ce qui correspond du reste bien avec ce quon trouve dans les archives de Meurthe-et- Moselle, où on constate en 1622 une déclaration des Comtes de Saim de leur droit de faire fabriquer monnaie dor et dargent. Ce droit régalien leur venait dun diplôme de lEmpereur Charles IV, en 1357, et les autorisait à frap- per des monnaies dor et dargent de même espèce que celles des Ducs de Lorraine et des Evêques de Metz (i). En 1627, présence du Maître de la Monnaie de Badon- villei; en 1632, achat (lune maison pour faire monnaie, et racominodage du laminoir, ce (lui prouve quil avait déjà servi auparavant à faire les plaques de métal quon découpait et quon frappait ensuite au marteau; en 1633, départ de Pisano Banda, admoniateur de hi Monnaie de l3audonviller; en 103, on fiit des dépenses pour la Maison de la « Monnoierie. Nous savons par M. J. Flo- - 37 -

et éditée ft Pont-<-t-Mousson sous ce titre Oraison funèbre sur le lrespa (le feu très haute et très puissante Clirisline de Saim, espo use de lAltesse de Seiénissinw Prince Fiaeçois II. Un inventaire des meubles qui se trouvaient, après le décès de la Duchesse en lilostel (le Nancy et Maisons de Ruppe, Stainville, Pont-Saint-Vincent et iIaubexy, clos le 28 Novembre 4629, indique limportance de cet ensemble dobjets, où figurent une très riche vaisselle dargent et de vermeil, des vases de Chine, porcelaines, fayences, tapis de soie et dor, 41 peintures et tout un ensemble de beaux meubles, de manuscrits et (le livres. Je nai pas vu quil fùt question de l3adonviller. Cet inventaire se trouve dans la collection de Lorraine, aux Manuscrits de la Bibliothèque Nationale (), qui est aujourdhui très facile à consulter grâce au catalogue dressé récemment par M. Marichal, archiviste paléographe, aux Archives nationales à Paris. Le Prince François II mourut en 4632; lannée même de sa mort, on frappa (le belles monnaies à Badonviller, sur lesquelles il prend les titres (le Duc de Lorraine, Marquis, Duc de Calabre, Bar et Gueldres. Il eut pour successeur dans la possession de son lot du Comté de Salm, son fils. le Duc (le Lorraine, Charles IV. Enfin, le Rhingraf Frédéric était mort en 1608 (2), ayant eu pour héritier son fils Philippe Othon, le premier Prince de Saim, de sorte que depuis 1632 jusquen 1751, lan- cien Comté de Saim fut possédé en commun par les Ducs régnants de Lorraine et les Princes régnants de Saim.

l3on FRÉDÉRIC SEILLIÈRE. Avenue dc lAima, à Paris. Janvier 1804,

(1) Coi, de Lorraine. Bibi. Nat. Manuscrits, tome 38, page 33. (2) Tableau généalogique de la Maison de Saim, au XVI I siècle, M. G. SAVE (Bulletin de la Société PiiUomalicjue vosgienne, année 16e, page 77). PÀWFÀ&E OU COMTÉ DE SILM

8 et 9 Septembre 1598. Ire PIÈCE

Fol. 1, recto. SACHENT TOUS QUE COMME IL AIT PLEU A ILLUSTRES haults et puissants seigneurs, Jean comte de Saim, Baron de Vivier, Bran- denhourg, Il u ppe et seigneur de Pargney-sur-Meuse, Dom pre rny La Pucelle, Maxey-soub-Brexey, Creux, Dainville, Bertlielairi- ville etc., maresclial de Lorraine, gouverneur de Nancy Et Fre- déricq, comte saulvage du Rhin et de Saim etc décerner coin- mission et pouvoir exprès sur noble et honorables hommes Claude Villermin, seigneur de Lanfracourt, Vitriinont etc. conseiller des- tat de son Altesse et surintendant des affaires de Monseigneur de Vaudémont et de mondit seigneur le Comte de SaIm, Jacquemin Cueillet gruver (1) de Nancy et de lavant garde, Jean Philippe Betz chastelain (le Fénestrange et hans Jager gruyer de Ilochberg, pour dresser partage juste, fidel, absolut et général de tout leur comté de Saim, jusquà présent entre eulx indivis et en après en jecter les lotz comme du tout appert par leur commission, (lu premier jour de may dernier passée par devant Nicolas Clairier tabellion de Lor- raine et scellée (lu scel du tabellionnage de Nancy dont la teneur est insérée à la fin des présentes, Et que pour à ce satisfaire lesditz sieurs deputez se seroient assemblez en ce lieu de Baudonviller le premier jour de Juillet dernier passé Et des lors jusques par tout ce jourdhuy vacqué et procédé par ladvis et assistance des sieurs cha.stelains, gruyer, contrerolleur (2), prevosts (a), mayeurs (4) et aultres officiers dudit comté à dresser ledit partage le plus exacte et equitable que possible leur a esté, tant par la veue des lieux que

(1) Gruyer, officier chargé de ladministration des forêts. (2) Contreroleur, officier qui contrde le travail du gruyer. (3) Prevost, chef de la justice sur le territoire de la Presvoté. (4) Mayeur, représentant du seigneur dans la localité. - 39 -

par les comptes cy devant rendus à mesdits seigneurs et aultre- ment. Et fait continuer en après à larpentage et également des Bois dudit comté par les arpenteurs jurez à ce députez, Et conse- quamment en jecter les lotz sans dol, fraulde ny advantage à [un des seigneurs plus quà laultre, ne restant plus sinon den passer ledit partage en sa forme dheue et authentique. - DE CE EST-IL QUE COMPARANTS LESD!CTS SIEURS DEPUTEZ AU JOURDIIUY, datte de cestes, en cedit lieu de Baudonviller par devant le soubsigné tabellion général dudit Comté et les tesmoings en bas denommés, à lassistance et présence desdicts sieurs officiers et aultres subieets dudict Comté, après bonne et meure délibération, Ont recongnu et confessé dun plain consentement et accord quen Fol. 1, verso. vertu de leur dicte commission et pouvoir, ilz ont fait et dressé lesdicts partages gènérauix dudit comté justement et équitablement et en jecté les lotz comme en tel cas on a accoustumé faire, ET QUE LE PARTAGE COTÉ A EST ADVENU A MONSEIGNEUR LE CoIT!: DU RHIN par lequel luy vient et appartient pour luy ses hoirs, successeurs et ayans cause contre MONSEIGNEUR LE COMTE DE SALM à qui vient et appartient laultre partage coté B. - Scavoir la moitié de la ville de Baudonviller, consistant Jr Log. en soixante neuf maisons et habitations, en aultant dhom- mages (1), dont sensuyt la déclaration : Premier, la boutique Isaac Geoffroy, Paulus Namur, Jean du Bois, Biaise Merley, la vefve Nicolas Boulengier, les hoirs Nicolas Baillev, Colas Jean Mengin, Rozemant Jacquot, Hanrv Lucas, Louys Garnot, Pierrre Francette, Jean Louys, IlilIewy Labeth, Girard Perrise, les hoirs Jean Cherrey, la vefve François Barbier, Colas Mengin, Claudon Claudiné le Jeusne, les hoirs Jean Boulengier, Mensuy de Beaulne, Colas Ferry, Paul Mathis, Gaspard de la Porte, Jean lOurs, Jacot Menusier, Colas Diey, Jean de Lembois, Demenge Barthremin, François Dom- balle, Didier Cassan, Jean Guillarne, Jean du Ru, Le chatelain Guil- lame Gille, Jean Lahierre, Marie Claude Aubri, Florentin Connat, Jean Collate, Mengeot de la Porte, Estienne Baillé, Jean Matitis, Estienne Leclerc, Jean Foulé, Richard Brazy, Martin Portier, Fiacre Guillame, Guillame Barbier, les Iioirs Jean de Valley, Mengin de

(1) Hommage, immeuble auquel est attaché une redevance dargent et un service militaire, dans les châteaux du seigneur. - 40 -

Lassus, encor le diet Mengin (le Lassus, Lowiot Ganaire, Jean Bon- lengier, Colin Godelet, la maison des paouvrcs, Mathis Virion, Mengin Lucas, l-lanry Lucas, Josué Thouvenet, Claudon Ftcsquin, Didier George, Jean Manette, Christman Galas, Nicolas SIC Galbe- rifle, la vefve Nicolas Glande, les hoirs George, Jean Martenotte, la vefve Colas de Montigni, Colin Drouet, Colas de S te Catherine, Jaques Glande, Anthoine Rougeau - Avec et oultre ce a et em- porte ledict seigneur le faulbourg dem bas, costé dAllemagne, contenant présentement treize maisons compnins celle (le Jean Thouvenet bastie au dessus de lestang le Borgne, proche le bois du Chesnot, et de plus les résidances et gaignage (lAllencombe. Et à condition aussy que lui appartiendront toutes les aultres maisons qui se pourront bastir audict faulbourg, lequel est limité depuis la porte dem bas jusques à la queue de lestang de la porte et en continuant depuis la creuse qui tire du costé du Chamois jusquà la sente tirant à Blainont proche la porte (len hault. Aura le dit seigneur la moitié des greniers au dessus de lauditoire avec ceu]x des cinq chambres et demeurances joindantes iceluy, ensembles les dites cinq chambres et cavons au desous (licelles, De mesme Fol. 2, recto. luy appartiendront le monieau tin costé droit de la porte den hauli avec le fond de fosse et la prison bourgeoise Et à la porte dem bas le monieau (I) à la main droite à la sortie, le tout de bas en hault. - APPMITIENDUA pareillement audit seigneur le moulin bat- tant et estang de la ville avec la meulle qui est bastie à la queue du (lit estang, comme aussy le grand Breuk (2) assis en la prairie au dessous du (lit Baudonviller, Et la rivière depuis le roid Mathelot jusques au ban de S L Maurice. La halle de Baudonviiler comme aussy lauditoire (3) et lArche (les filtres demeurent en commun comme du passé avec la vente et proufflt du poid, comme aussy Ancien pas- lancien passage de Brumesnil et la droicture des danrées de bois sagedeStu. du plat pays. Aura aussy ledit seigneur sa part des dismes comme du passé avec la moitié des fours et du moulin de la ville du (lit Baudonviller et (le lestang de la porte dem bas, comme de mesrne (1) Moineau, bastion qui flanque une courtine. (2) Breuil, Pré seigneurial que les habitants dun village étaient obligés de faucher gratuitement. (3) Auditoire, salle daudience ou se rendait la justice par les auditeurs, ou avait lieu ladjudication des droits seigneuriaux, etc. - 41 - le prouffit de la liuge à sel, gabelle de vin et de toutes aultres choses sur ses subiects resiilaitts es dictes maisons et dailleurs se trouvans au dit llaudonvillr, pour des diets four, moulin, litige à sel, gabelle et aultres telles rentes en estre fait prouffit par ledit seigneur séparément de son comparsonnier et selon son bon plai- sir, ou conjoinctement comme du passé. Les deux portes de ladite ville seront communes et establis les deux portiers par les deux seigneurs, à chacun desquels ou à leurs officiers Hz presteront serment et seront lenus apporter tous les soirs à chacun deux clefs de chacune porte., aussy seront-ilz salariez conjoinctement par les- dicts seigneurs comme du passé. - LEDIT SEIGNEUR A ET EMPORTE AUSSY la moitié du village de Celles contenant cinquante sept tuai- Sons et les hommages diceltes, Scavoir Jean Cristofle, la vefve Colin Crouvesier, Claudon Pierre Haury, Didier Pierre Mengenot, Claudon Baret, Jean Thiery, Pierre Bertrand, Nicolas Drouière, Claudon Chapusot, Pierresson Demenge, Pierresson George, Jean George, Jean Zablot, Claudon Jean Claude, Jean Bertrand, le maire ]Ianry de Raon La Tappe, Claudon George, Dernenge Cherrier, la maizière appartenant au maire iianrv, Clernenot Nicolas Cleme- flot, Jean George, drappier, Jean Marcalte, le chatelain Guillarne Gille, Claudon Parmentier, Dieudonné Gillot, J)emenge Tisserant, Quirien Thirion, Anthoine le Moine de Rozières, Marie Châtelain, Jean Châtelain, Jean Duxeit, Nicolas Parmentier, Pierre Didier Mengenot, Socry Claude, Nicolas Regnault, Thiebault Mesclin, Ni- colas Ilariso, Pierron Dedegnon, la vefve Nicolas Aux, Jean Tho- massin, les hoirs le maire Idou, Jean le Maire, Crestien Nicolas Alix, Jean Dieudonné, Nicolas Claudon, Demenge Cherrier, Thi- non Anthoine, encor ledit Thirion, Jean Wibenot, la vefve Didier Lasne, Demenge I-lanry Muinier, Nicolas Pierresson, Demenge Fol, 2, verso. Ydou, Pierre Menusier, le jeusne Gros Colas, les hoirs Germain Marion, Jean Cherrier, Demenge Aubertel. - APPARTIENDRA AUSSY AUDIT SEIGNEUH la rivière depuis le Moinepont jusques au moulin de Celles lequel moulin demeure commun aux deux sei- gneurs comme du passé, ensembles la halle et prouffit dicelle comme aussy le hault et ancien passage, avec celuv du Jiousson e le Thonneu (i), les disnie.s, crowées, rentes, pre.tations de Guet et (1) Thonneu, droit de passage sur les marchandises. 4 - -

aultrement seront audict seigneur par ses subiecLs, comme aussv il levera sur iceuix le droit de gabelle, de vin et tous aultres prouffits et ernolumens, particulièrement ou en commun comme du passé. - LA MOITIÉ DU CHASTEAIT DE PIERRE PE1Cf;E demeure et sera audit seigneur comme cv devant avec le droit du guet dheu par les subiects qui y sont attenus anciennement pour y estre par eulx apporté le debvoir et prestation au premier commandement qui leur sera fait de la part de lun ou des deux seigneurs aux oc- currences et nécessitez qui se pourront présenter, auquel seigneur appartiendra le droit de guet en argent et crowées dheues par ses suhiects, comme aussy ses preis et terres iuy demeureront selon lancien partage et pourra faire lroulflt de sa part (les dismes à sa volonté. - EMPORTE semblablement ledit seigneur la moitié du vil- lage (le Pierre Percée consistant présentement en sept maisons et aultant dhommages, scavoir Jean Mengin, Colas Ferrv, Jean Ferry, Clémenot Thonnerre, Demenge Bernard, encor Ciemenot Thon- n erre et i)emenge Bernard, - a aussy la moitié de sept chapons et trois poulies dheues audit lieu et le ruisseau seul depuis la Scie du Port jusques à lentrée du Pré Drapé. LEDIT SEIGNEUR a sem- blablement seul et pour le tout le village de Perxonnc, ban et finage diceluy contenant soixante maisons et aultant dhommages, réservé quil a seulement la moitié au moulin du dit lieu, demeurant lautre avec toutes les rentes et prouffiiz en deppendans audit seigneur Comte

(I) Droit de saulvegarde, droit perçu par le seigneur en compensation de la protection quil donne. -43-

J3ruinesnil et la moitié de la sauevegarde (le S t Maurice comme il sest jusquicy partagé entre lesttit deux seigneurs et aux charges entre eulx portées. - Appartiendront de MeSme à ce seigneur FoI. 3, recto. les villages dc Vexeiniourt et Allarmont, avec douze maisons dc Val dAllar- Levegny, au dea du ruisseau et de léglise qui en fait la sépara- tion et boume, dont la déclaration des (lites maisons de Levegny sensuyvent, scavoir Jean Dedegnon, Jean Michie], les hoirs Girar- din Muinier, Colas Destey, Mengeon Simon, Colas Cuvelier, la vefve la Clicque, Lucas Marchai, Vincent Parmentier, la maison le Gruyer, la vefve Pierre Thiriet, Daniel Gœury, contenanLs en tout les dites maisons des dits trois villages soixante et deux maisons et aultant dhommages qui demeureront audit seigneur avec les bans et fina- ges du dit Vexeinc>urt et Aiiarrnont qui seront limité selon les anciennes marques et limites accoustumées en tous droitz et autho- ritez sans exceptions (demeurant le ban et Image de Levegni en commun comme du passé). - Luv APPAIITIENDIIA AUSSY la rivière depuis le Moi nepont jusques à Halhach, comme aussy les ruisseaux desdits deux villages (le Vexeinourt et Allarinont - de mesme larrentement dun battanci qui porte un ftan par an. - Et aura semblablement (le rente annuelle et Perpétuelle dix resaux de seigle à prendre par chacun terme de No, sur le moulin do Levegny, pour égaler iccluy moulin de Leregny, estimé quarante (jeux ré- saux, à celuy (le Vexeincourt qui rapporte seulement vingt résaux par an, Et par ce moyen les subieets (les dites douze maisons de- meurent bannaulx au moulin de Lovegny tant seulement pour leur commodité, sans attribuer au seigneur diceluy moulin aucune authoriLé de justice etjurisdiction suries dits subiects - Aura aussy ledit seigneur en commun comme du passé la moitié de lancien passage et le Tlionneu du CUl, val, de mesme sa part des dismes et la gabelle de vin et aiulties rentes et prestations sur ses subiects (les dits trois villages privativemerit du seigneur comparsonnier. - Du BAN DE SALI ledit seigneur emporte les villages dAlbot, Grand-Fontaine et Vacluenori ensemble la moitié du village de la Brocque contenant vingt trois maisons et aultarit dhommages, scavoir Maurice le Bouchier, Guillame Coichot, Clauso Clans, Hanzo Michiel, Colas Boulengier, Colas GrandDemeuge, la vefve Biaise, Jean Genin, ilanrv Tisserant, Demenge Mathieu, Toussaint Par- - 44 - meniter, Clauso Blaize, Austien le Tisserant, Clauso Le Gouette, Clause Claudin, Claudon Armessori, Sébitle vefve George Lemercier, Jean Fayer, Claude Gennesson, Jean Loilier, Colas Austien, Claude Armesson - Que sont en tout cinquante six maisons et aultant dhommages qui appartiendront audit seigneur en toutes autlioritez et droictures, Et la moitié de toutes les aultres rentes et droictures du dit ban de Saim, tant ancien passage, droictures des danrées (le Bois, moulins, battands, assencements (1) dhéritages, rivières, Fol. 3, verso ruisseaux, que sauLvegarde et au!trement pour en jouyr par le dit seigneur, par ses mains ou en commun comme du passé - mais le dit seigneur aura sur ses subiects les crowées de bras, charnes () et de guet, ensemble la gabelle des vins et huge à sel, à son choix comme dit est. - LES CHASTEAIJ ET GAIGNAGES DE SATu avec les terres, preis et maisons en deppendants demeurent divisés et par- tagés à ce seigneur et son comparsonnier comme du passé sans aucun changement ny advantage à lun l)lUS quà lautre, - Du BAN DE PLAINE ledit seigneur emporte Diespach, Champenay, Plaine et Poutay contenants cinquante huiet maisons et pareil nombre dhommages, sur lesquels ledit seigneur aura tout droit et crowées de bras, de charnes et de Breuix et du guest au chasteau de Salm; comme aussy luy appartiendra la rivière de Chalnpenay et celle de la Bruxine depuis le moulin de Poutay jusques au Ru des Bais. Et avec ce aura les deux titiers des deux anciens moulins dudit Pou tay contre labbé de Senonne pour un aulire thier, sans que le dit seigneur comparsonnier y doibve plus prétendre, parce quen récompense il emporte seul le nouveau moulin de Saulsure avec les preis des seigneurs assis audit ban. - Du VAl. DE SENONNE ledit seigneur emporte seul et pour le tout les villages du Puits, Vermont, le Saulcv et le Mont, avec les bans et finages (cl finages) diceulx, ensemble la moitié du bourg de Senonne et du village de Mesnil, contenant la moitié dudit bourg de Senonne cinquante neuf maisons et aultant dhommages, scavoir Colas Villemin, Jean Lalemant, Jean Ban de Scay, Voirin Adrian, Claudin Mulnier, An- (1) Assencement, aliénation pour une somme, dune partie du terrain appar- tenant au seigneur. (2) Crowées de charnes (charner, donner la pâture à un oiseau de proie destiné à la C115555 au vol), droit par le seigneur de faire nourrir « ses oiseaux de poing. - 45 - thoine Bergier, Jean Simon, Theuvenin Marchai, Pierron Mallan, Colas Marchant, Didier Pelletier, François Villemin, Ydou Parinen- tier, Colas Mathieu, Bastien Garguesse, Claudon Thirion, Colas Mance, Claude le Page, Pardon Masson, Maurice Jean Prévost, Valentin Jiéniste, Claudon Simon, Pierron Agnel, Anthoine Pape- lier, 1-lumbert Hanry, Claude Michiel Prevost, Le petit Ydou, Thou- venin Maistrel, Jean de Wicque, Maurice Pardon, Jean des Boeufs, Claudon Thouvenin, Demenge Soiron, Colas Mathieu, Valentin Voirin, Colas Charton, Claudon Jacot, Jeannon Jean Pierron, Adam Colas George, Claudon Anthoine, Adrian Voirin, Colas Gros Jean, Jean Fournier le Jeusnc, Pierron Jacot, Jean Marion, Demenge Guerguesse, Jean Fournier, Jean Cherrier, Estienne Barbeline, Claudon Jacquemin, [e petit Mengeot, Jean llanry, Demenge Mon- genot, Humbert Jean Marion, Jean Jacot, Anthoine Masson, Jean Michiel, Colas Denis, Jacot Boulengier, Claudon Charton, - ET LEDIT MESNIL dix neuf maisons et aultant dhommages, scavoir Anthoine (lu Vouel, Jean Nicole, Vincent Masson, Valentin de Neufre Maison, Valentin de Sainct Maurice, Jean Marguitte, Ma- thiotte, Jean Barlier, Jean de la Forain, Thiriot Eve, Claudon Cathillon, Didier Nicole, Claudon George, Jean Perris, Claudon Jean Lemaire, encor ledit Claudon, Jean le Maire, Demenge Bar- FoL. 4, recto. Iwiine, Colas Barbeline, Maurice Jean du Ru - Que sont en tout pour les susdits villages cent quatre vingts douze maisons et au!- tant dhommages qui appartiendront audit seigneur en tout droit et autiiorité, avec la moitié de toutes les aultres rentes et revenus, tant rivières, moulins, droictures des danrées, passage du val, le Thonneu, moulins et battands dudit Senonne et Bellevai, la halle, droit (ltcelle et de ta vente, pour par ledit seigneur en estre levé le prouffit i part ou en commun comme du passé. Et aura le (lit seigneur seul sur ses suhiects le prouffit du droit du guet, rentes dittes le fief, assencements, gabelle de vin, liuge à sel, et toutes aultres redebvances et prestations personnelles et réelles - DE LA PBÉvO5TÉ DE Ste AILLE, consistant ès villages du dit St Aille et Grand Ru, contenants soixante maisons et aultant dhommages, Envienetap- scavoir la vefvc Jean Aubertel, encor ladite vefve, encor ladite ne vefve, Colas Nicole, la vcfve Estienne Nicole, la vefve Demenge trente mai- sons et au l- Colin, Colas Girard, la vefve François, Pierresson Girard, George

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tant lom- Parisot, Anthoine Jean Anthoine, George Anthoine, Jean Colas Apprvé: , doyen Prévost, Colas do yen, Didier Maridray, Jean la Clouette, la CJaude(ac paraphe de verve Jean Colas Voinier, les Loirs Demenge- Valentin, Jean Chres- tabellion), tien, Colas Colin, Jan Aux, Richard Colin, Le petit Estienne, Colas Demenge, Jan Colas Demenge, Jean Simon, Chrestien Anthojne, Ydou Jean Nicolas, Colas Jean Nicolas, Colas Claudon Bruville Et demeureront toutes les rentes, droits et revenus de ladite pré- vosté audit seigneur pour la moitié, contre le seigneur son com- parsonnier, tant moulin, passage, gerbages (1) quaultres rentes communes, Et aura le dit seigneur sur ses subjets particulièrement les rentes, crowees, gabelle de vin, proufïit du sel, et aultres prouffits, miroitz et authoritez, pour le tout tenir en commun ou en particulier, à la volonté dudit seigneur. 2 Lot. ET LEDIT SEIGNEUR COMTE DE SL1 qui emporte par son loi le second partage B, contre ledit seigneur comte du Rhin son cornparsonnier, aura laultre moitié de la ville de Baudonviller, contenant soixante quatre maisons et aultant dhommages, dont est icy faite déclaration, scavoir : Didier lianreguel, Crestaille Ja- cot, les héritiers Maistre Claude Garcon, la grange Jean Mariotte, Didier George, la verve Isaac Brouet, Geoffroy (iondreville, Mon- sieur dllanus, Nicolas SIC Catherine, .Jaques Claude, Dieudonné lOurs, la bergerie Monsieur (lHanus, Jean François, les hoirs Jean Bonjan, la place Didier Galée, la vetve Nicolas Bois, Didier Calée, Demenge Obry, la maison du ministre lequel demeure franc comme le curé, la vieille maison du Gruver, la neufve maison du dit gruyer, la vefve Didier Gonthier avec les granges et estables dcrricr, Louys Foi. 4, verso. Corner, Crestailles Jacot, les deux maisons, les héritiers feu Jan Bonjean joindant la porte dem bas, les Loirs Grivatte, la grange Mengin de Lassus, Claudin Cunin, Claudon Claudinel le viol, Paul i1enelin, Jean Maths, Girardin Grivatte, les hoirs Pierron de Mon- tigni, la verve Jean de la Porte, laques Liébault, Simon Marlenor.te, Ilanry Claus, les hoirs Martiu Mengeut., les Loirs Guillarne le sourd, les hoirs Barnabé, Colas Thirion, Colin du Ru, Demenge Poirot, les héritiers Jean de Valav, li)emenge Doyen, Dernenge Antijoine, Humbert Jacquemin, Colas Barbier le vie), Colas Barbier le jeusne.,

(L Gerbage, droit sur les gerbes. - - la vee Jean de Ldngwy, Frafiçois dOmbàlle, la fve Didier lOurs, Barthreinin Simon, Colin Simon, la grange Colas tnaistre Pierre, Nicolas Calleré, Claudon Parmentier, Isaac Pernouri, lestable de la vefve Nicolas Boulengier, David Claude, Colas maistre Pierre, Jean Grestaille et Suzanne sa soeur. Et avec ce emporte le faulbourg den hault contenant treize maisons, - comprins la moictresse et rente du Chamois, et à charge que toutes aultres maisons qui se liastiront jusques à la queue Je lestang de la porte dem bas appartiendront audit seigneur, de mesme la moité des greniers au dessus de laudi- toire, avec ccuk des cinq chambres joindantes aux aultres cinq du partage du seigneur comparsonnier et les cavons qui en deppendent; à luy appartiendra aussy le inoinleau au costé gaulche de la porte den hault avec le fond de fosse et la prison bourgeoise, et à la porte dem bas le moinieau à la main gaulc.lie, à la sortie; luy appartien- (Ira aussi le neuf moulins (les Preis avec les meules (lui Sont JOfl- dantes et celle bastie par le maire Barthremin de Baudonviller. Et pareillement le petit Breulx assis en la prairie au desous du dit Bau- donviller, ensemble lestung Conrard et la rivière depuis ieeliiy estang Jusques au norD hIATIIELOT. - Et oultre ce le dit seigneùr Umporte la moitié de toutes les aultres rentes et prouflits du dit Paudon- viller sans réserve, en tout (le rnesme que le seigneur comparson- nier fera et quil est déclaré à son partage cy devant sur la mesme ville de liaudonviller. - LEDIT SEIGNEUR A ET EMPORTE AUSY la moitié du bourg de Celles contenant soixante et une maisons et aultant dhommages, scavoir le Maire Virion George, la place des hoirs Nicolas Clemenot, Nicolas Menusier, Thirion Anthoine, Cres- tien ïdou, encor le dit Yilou, Pierre GrosDidier, Crestien Menusier, Pierre Clauhin, la vefve Didier Colin, Jean Pierresson, Jean Garçon, Jean Mcngiu, Humbert Drappier, Nicolas dAlencornbe, La vefvc Jean Mcnusier, Jean Forain, Didier Thirion, Bastien Deinenge Au- bertel, Mengenot le Masson, Didier Colas, Didier Demenge, Gros Colas le viel, Jean Charles, la vefve Demenge Mengeon, Biaise Thiébauit, Jean Grégoire, Thiehault Blaise, Claude Menusier, George Tahourin, MarLin Cunin, Jean de S I Reniy, Pierre Thirion, Claudon Ferry, Aubertel, Quirien Olry, jean Caput, Jean Nicolas Chrestien, Nicolas Bertrand, la niaiziére Mengeon dAllencornbe., Jean de Foi. 5, recto. Brumesnil, Didier Tisserant, les hoirs Didier Ilanus, Jean Har- - 48 - dier, Mengenot Thirion, Jehan Thieri, George Tabourin, Demenge Masson, la vefve Jean Sellerier, Jean Colin, la vefve Demenge Hanry Mengin, Jean llenry Mengin, Jean Menusier, La vefve Didier Ilanus, Crestien Nicolas Crestien, les hoirs Didier Lasne, les hoirs Nicolas Crestien, Jan Thieri, Colin Jacot Gratel, Nicolas Estienne, Estienne Demenge Ilanus. EMPORTE AUSSY la rivière depuis le mou- lin de Celles jusques à la sortie du Comté au desous de la scie du Port, et lequel moulin ensemble les aultres usuines et rentes du dit Celles pour la moitié demeurent à ce seigneur ainsy quau seigneur son comparsonnier comme il est (léciairé cy devant sur mesme article de Celles sans que lun y ait plus que lautre. La moitié (lu Chasteau de Pierre percée demeure audit seigneur à mesme droit et authorité que du passé et quo fait laultre moitié au dit seigneur comte son comparsonnier. Et emporte semblable- ment contre iceluy lautre moitié du village de Pierre percée con- sistant en sept maisons et aultant dhommages, scavoir : Didier Ferry, Jean de fleillon, Colas Mathis, encor le dit Colas Mathjs, la vefve Colas Charpentier, Noël Colon, encore ladite vefve Colas Charpentier - a aussy ledit seigneur la moitié de sept chapons et trois poulies dheues audit lieu et le ruisseau seul depuis le Pré Drapé jusques au pont de Grand Ru. LEDIT SEIGNEUR A SEMBLABLE- MENT SEUL ET ioun LE TOUT les villages de Ste Paule et Fenneviller contenants soixante sept maisons et aultant dhommages avec les bans et finages diceulx et toutes les rentes (lui en (leppendent droits et authoritez diceulx, fors que le moulin dudit Ste Paule demeure ausdits deux seigneurs indivis comme du passé et a inesme droit et authorité pour la bannalité des subiccts de Coway, Josain, Ancerviller et Sle Agathe soul) les peines anciennes appli- cables ausdits deux seigneurs comme dancienneté. Ledit seigneur emporte oultre ce la rivière depuis Sainct Maurice jusques hors dudit Comté, de mesme aussv seul la part des dismes dudit Ste Paule que lesdits seigneurs souloieni lever en commun parce quilz sont egalez aux grains (les charues et mainnouvriers (le Perxonne. ET APPARTIENDRA aussy audit seigneur seul les vingt resaulx davoine de rente du bois GodeCrin qui sont laissez audit seigneur pour récompense (le quarante frans que le partage (le Perxonne em- porte en deniers plus que ne vault ladite S le Paule et Fenneviiler. - 49 -

SEMBLABLEMENT LEDIT SEIGNEUR emporte le village de Coway qui contient quarante trois maisons et aultant dhommages et Bru- mcsnil vingt une maisons que sont soixante-quatre maisons et aultant dhommages, avec permission (le créer une maire au dit Coway; et aura les preis dit de St Nicolas et prouffiL du battand, comme aussy les rentes, droilz et authoritez des dits deux villages seul et pour le tout. Aura semblablement la moitié des droits de saulvegarde et bourgeoisie rilieus par les Abbé dEstival et reli- gieux de Senonne, ensemble la moitié de la rente du moulin de Brumesnil et la moitié de la saulvegarile de saiuct Maurice. - Du VAL DALLAIuMoNT LEDIT SELONEUIL EMPORTE itaon-sur-plaine Fol. 5, verso. (lui contient quarante quatre maisons et de Levegney seize, des- duictes les douze maisons qui sont joinctes au partage de Vexein- court et Allarmont comme est déclairé au partage du seigneur comparsonnier, et desquelles seize maisons la déclaration sensuv[, scavoir : Claudon Vicque, Jean Mengin, la maison du Maistre des forges, les hoirs Bastien Dedegnon, Jean Mulnier, Denengè Masson, Colas Jean Claude, Jean Mengenot, Blaise Verdelet, Jean Vicque, Colas Masson, Demenge Tisserant, la Chambre de la Cure, l)emenge Michiel, Colas Jean Masson, Dieudonné Cherrey, que sont en tout soixante maisons et aultant dhommages qui appartiendront audit seigneur, avec les bans et finages en deppendants. Emporte ledit Seigneur la rivière, depuis flalbach jusques à Raon-sur-Plaine et au dessus, ensemble les deux ruisseaux desdits cieux villages et seul le rapportage (I) (le St Saulveur, et à charge aussy que le moulin dudit Levegni rendra chacun an, au terme de Nol, de rente annuelle et perpétuelle audit seigneur comparsonnier dis résaux de seigle comme est porté cy dessus au partage dudit seigneur comuparsonriier, auquel mesme se rapporte icy sembla- bicuient pareil effect tant de lancien passage, thonneu quaultres IHUIflCS (léelaIees. Du BAN ric SALM IEDl1 S:IGNEUR EMPORTE SEUL les viilLiges de Vipucelle, Fréconru. et Les Quevelles et la moitié du bourg de la Brocque qui contient vingt trois maisons, scavoir : Thomas Mengenot, l)eiuenge Anthoine, Toussaint Cunin, Mengeon Lienaid, Mengeon Crammer, Colas Seliox, Claudon Sé- (I) Rapportage, droit que payaient les laboureurs qui cultivaient tes terres situées hors du territoire de ta communauté. - 5(1 -

liox, Crestien Séliox, Austien Courdonriier, Demenge George, P ier- ri riCristolle, Cristofle Pierron, Samuel Hanrv, Claudon Mercier, Claude Mathis, Jean Bannerot, Crestien Jean Crestien, Demenge Bailly, Claucbon Ysard, Jean Crestien, Jean François,Ptoch Mar- chai, Jean Cherrier, que sont en tout soixante maisons et aultant dhommages qui appartiendront audit Seigneur en toute autiiorité et dioicture, avec la moitié de toutes les aultres rentes et authoritez du Ban de Salin, pour en jouyr tout de rnesme que fera le seigneur Comparsonnier et quil est declaré en larticle de son partage cy dessus. LEs CHASTEAU ET GAIGNAGES ru: SALM avec les terres, preis et heritages en deppendans demeurent partagés et divisés à ce seigneur comme du passé. - i)u BAN DE PLAINE LEDIT SEI- GNEUR emporte Saulsure et J3enaville contenants cinquante quatre maisons et aultant dhommages, ensemble les bans et finages.ZD diceulx en tous droitz et crowées de bras et charnes, de l3reulx et du guet au chasteau de SaIm; aura aussy la moitié de la rivière de la J3ruxine, à prendre dès le ruisseau de la forge de Grand Roué jusques au moulin de Poutav, de rnesme à lui seul le nouveau moulin de Saulsure, en considération que laultre seigneur compar- sOfluier empotte les deux tiers des moulins de Poutay à la charge (le garantie contre lAbbé de Senonne qui y prétend un thier, et à condition que les subiecs dudit Saulsure et Benaville demeureront FoL 6, suhiects et bannaulx au moulin dudit Saulsure. Et parce que ledit moulin (le Saulsure ne vault les deux tiers des moulins dudit Pou- tay, aura ledit seigneur pour récompense les deux Brelux dudit ban de Plaine, qui appar?enoient aux deux seigneurs, qui Peu- vent valoir environ quarante francs de rente. - Du VAl, DE SE- NONNE LEDIT SEIGNEUR emporte seul et pour le tout les villages de Mousscv, la petite Raon, Belleval, Viel Moulin, la nioiLié (lu bourg de Senonne et la moitié du village de Mesnil, contenant la moitié dudit bourg de Senonne cinquante neuf maisons et la moitié dudit Mesuil dix-neuf maisons, sçavoir pour la moitié dudit bourg (le Senonrie, Gérard mie Sercueil, Colas Thouvenot, Didier Bergier, Colas Bergier, Claudon Mathiillon, Jean Jacot, Girard (le la Veuze, Claudette Jacot, Claudette Colin, Didier Bergier, Didier Peter, Co- las MarchaI $ Demnenge Colas Laurent, Claudon dEstival, Chaude Mi- chiel Prévost, grange et estable dAnthoine Cloué, Àntlioine Cloué, - 51 -

Pierron Wiliernin, Thiriot Parmentier, Anthoine Poirel, Maurice Co- las Laurent, I)ernenge Colas Laurent, Bernard Tliouvenin, Claudon Marie, Demenge Marchai, Claudon Marie, Valentin Marchai, Picr- ron Margo, Colas Boulengier, Colas Bariier, Villemin Colas Ville- mm, Clandon Mathieu, Jean AUx, Anthoine Colatie, Villemin Colas Villerriin, Denis, Claudon Lero, Colas Marchai, Jean Mathieu, Colas Colin, Dernenge Cotas Guillame, Demenge Marchai, Glaudon Soiron, Jehanne Vaullliier, Colas Cherrier, Didier Serrurier, Jean Cloué, Jeannon Humbert, ClauLion ]rançois, Colas Girard, Jean lAveline, Bastien Michiel, Maurice Itecouverteur, Claudon Pier- resson, Colas BarLlirerrtin, Jean Maison, Didier Humbert, Joseph Pelletier, Demenge Jacot, Jacot Jean de Vicque - Sensuyt la dé- claration des dix neuf maisons du village de Mesnil, savoir Jean Rave, Quirie Colas Wiriot, Vincent de Viller, Jean Prévost, Clan- don le Messager, Vincent Masson, Colas Jean Prévost, Jean Mau- rice Claude, Maurice Glande, Jean Moullat, Maurice de la ioic- tresse, Colas Anthoine, Jean Aclin, Jean Dieudonné, Claudon Jean Richard, Maurice le Gendre, la vefve le Messager, Jean Forestier, Demenge Jean Ljue, que sont en tout cent quatre vingt., maisons et mesme nombre dhommages qui appartiendront audit seigneur en tous droitz et authoritez, avec la moitié de toutes les aultres rentes et revenus, tout de inesine et en pareille authorité que fera le seigneur cornparsonnier, ainsy quil est déclaré cv des- sus en son chapitre. - DE LA 1flIVOSTf DE SAINCT AtLLE consis- tant ès villages de 51 Aille et Grand Ru qui contiennent soixante maisons, ledit seigneur en aura la moitié que sont trente maisons et aultant dhommages, scavoir Estienne Jacot, Jean Anthoine, Simon Colas Beniste, Colas Valentin, Colas Prevost, la vefve Jean Prévost, Claudon Muinier, Jean Colin, Deirienge Belleval, Bastien Prévost, la vefve Estienne Prévost, Estienne Mathieu, Richard Mathieu, Iicrron Jean ihehard , Jean Pierron , Jean Doyen, Colas Claudon Sirnon , Crestien Parm .nier, , Iiemenge Colas, Denienge Demenge Parmentier, encor ledit Denienge, Jean Mathieu, Colin Alix, Jean Prevost, Colas de Brouville, Joan mndreu , les hoirs Simon Mathieu, Colas Anthoine , Claude Anthoine , Mathieu son frère; - Ft demeurent toutes les rentes droitz et authoritez des- dits deux villages à ce seigneur pour la moitié contre le seigneur - 52 -

son comparsonnier, pour en jouyr en rnesme authorité que luy ainsy quil est déclairé cy devant - Et au par dessus a aussy esté traicté et accordé par lesdits députez quun chacun desdiL deux seigneurs demeurera seigneur souverain régalien, houit justicier moyen et bas en tous ses villages, bans et finages diceulx, pour sur iceuix et les subiects y residants et aultres forains qui si trou- veront exécuter toutes justices et en prendre et perccpvoir les proufficts et émoluments privativement du seigneur son compar- sonnier, tout de mesme fera il aux ville et villages mi-partis, tant audit Baudonviller, Celles, La Brocque, Pierre Percée, Senonne, Mcsnil que prévosté de St Aille, sur ses subiects, maisons, biens et héritages diceulx, sans, comme dit est, que lun ou laullre sei- gneur puisse prétendre ou entreprendre aucune chose sur les subiects de son comnparsonnier. Que sy lun des subiects de lun des seigneurs, ayant commis act de repréhencian soit civile ou criminelle en quelle part que ce soit, se réfugioit en lune des maisons desdites villes et villages mi-partis de laultre seigneur, luy sera iceluy promptement rendu avec ses charges et biens quil auroit peu emporter avec luy sans que ledit seigneur y puisse pré- tendre aucun droit ny en lmire difficulté - Mais si quelque deiro- ram (1) commect acte de crime, le premier desdits seigneurs ou ses officiers qui surviendra en aura lapprention par droit de pré- vention, sans néantmoins que cela puisse apporter aucune autho- FiLé ny droict dc jurisdiction t lun plus quà laultre, ains se feront les procès criminelz conjoinctement par lesdits seigneurs ou leurs officiers, ensemble la judication diceulx, et sen partageront les confiscations par moitié, aussy se supporteront les frais de mesme, le semblable sexécutera pour fait civil contre lesdits defîorains qui seront et demeureront jurisdiciables par devant lesdits (Jeux sei- gneurs. Chacun desquels jouvra librement et souverainement des terres, preis, maisons et aultres biens et droictures quil a présen- tement soub la jurisdiction de laultre seigneur comparsonnier, en mesme franchise et authoritê quil a heu fait du passé jusques au présent partage - Pourra aussi chacun faire prouffit à part de sa partie du tabellionnage dudit Comté en cas quil juge estre plus

(1) Defforain, forain, habitant dun village ne relevant pas du seigneur de ce village. -53- prouffitable que desfte en commun. La garde (lu seau duquel tabellionnage demeurera aux cliastelains dudit Comté cumfl)e du passé sy le plaisir dun desdils seigneurs nest den disposer aul- trement. LE GLELDT (.1) ou convoi se fera doresenavant alternative- Fol. 7, reite,, ment de six mois à aultre par lesdits deux seigneurs et cornmeii- cera le partage A quest mondit Seigneur le Comte du lUiin. LES MISNES dargent, fer et claultres métaulx demeurent cri commun, avec cette restrinction que sy lun desdits seigneurs vouloit en son partage faire fouiller et chercher desdits métaulx il sera tenu en advertir le seigneur coinparsonnier, pour dans six mois après dé- clarer sil veult contribuer et fournir aux frais, et en cas quil en soit refusant ou dilayant, laultre seigneur pourra privativement diceluy passer oultie et disposer de la misne à son prouffit seul et à sa volonté; comme aussy les salines soub quel desdits seigneurs il sen trouvera. - LABBAYE DE HAULTESEILLE, ensemble tout le lieu dicelle assis audit comté demeure soub la souveraineté dice- luy en commun ausdils cieux seigneurs avec la recongnoissance et redebvance des cinquante lrans quilz y ont de rente annuelle et perpétuelle, en pareille authorité et servitude comme du passé, tant pour le cris de la feste qui se fera par les deux officiers des deux seigneurs comme dancienneté quau payement des rentes que ladite abbaye est attenue et aultrement. LABBAYE DE SE- NONNE avec le village de Chastay qui contient seize maisons, en- sembles moitresses de Mesnit, Sainet Siméon, La Forain, et aultres biens de ladite abbaye, demeurent en commun soub la souveraineté de mesdits seigneurs comme du passé, sans que lun ou laulire y puissent innover aucune chose ou y prétendre au préjudice de laultre qui fût contre les constitutions et diètes impériales; que lorsquil fauldra faire contribuer lesdits suhiects et résidaus esdites moitresses à quelque ayde générale, ou peur venir prendre du set aux huges dudit Senonne, comparoir aux monstres ffl et suyvre la bannière du comté, passer et sceller leurs contracta par devant le tabellion dudit Comté et subir jurisdiction audit val de Senonne, et fournir à toutes prestations comme aultres subiects dudit comté,

(1) Gleidt, protection à exercer pour assurer la sécurité des transports. (2) Monstres, revues de troupes constatant la présence et larmement des hommes darmes. - 54 - l esdits chastelains et officiers adviseront en cela de quelque moen de partage alternatif pour estre gardé le droit de chacun seigneur. Ei PARCE QUE LA TIIUILLEIIIE, fourneau dietle et résidence du Thuillier sont enclavés au dedans du bois (le la Grange et des champez venus au partage de mondit seigneur le Comte de SaIm, est ic.elus tenu et obligé de bailler dedans un an prochain et révolu audit seigneur comte du Rhin son comparsonnier la somme de mil frans faisants moitié de deux mua frans à quoy par les expers a esté appretié le tout desdits bastiments, fourneaux, thuillerie et terres en deppendants pour desdits deniers estre par ledit seigneur comte du Rhin faire rebastir une aultre thuillerie sous sa jurisdic- tion quil sera tenu faire rebastir dedans une aultre année suyvante après la réception desdits deniers. Et cependant ladite thuillerie FoL verso, demeurera au Ijrouffit commun lesdits deux seigneurs comme du passé. Et cres (l ue ledit seigneur qui recevra lesdits mil frans face rebastir une aultre thuillerie ou non un an après la réception de ladite somme, sv esse que ledit an expiré, il ne pourra plus préten- dre aucun prouffit en ladite thuillerie nv droit quel il soit. - LE DROIT DU CHAULF0UR (I) demeure à mesdits seigneurs en commun comme du paravant - LE BIEN DES PAOUVRES assis et situé nus- dites ville et villages mi partis se régira et administrera par lesdits deux seigneurs ou leurs officiers en commun comme du passé, comme au.ssy toutes aultres choses qui pourroient estre ohmises et non déclarées en ce partage chacun seigneur demeurera chargé de sa coste et advenant des aydes impériaux, ensembles de toutes

servitudes et recongnoissance à sa majesté. CHACUN SEIGNEUR POURIIA CRASSER EU RAYER (2) sur ses terres et bois et non sur celles du seigneur son comparsonnier sans son consentement. Sy cy après ce partage, quelque subiect se retire de la subiection dun seigneur pour résider soub laultrc esdites ville et villages mi-partis Soul) quel prétexte ce soit, les maisons diceulx, sy longuement quilz ne les auront vendus et juilz les posséderont, demeureront chargées des tailles, rentes et revenus que lesdits subiects deb- voient et payoient lors du présent partage. - Sv EN LA VILLE DE BAUDONVILLER se bastit quelques maisons, des granges ou lieux (I) Chaulfour, four à chaux. (2) Ilayer, chasser en se servant denceintes de haies mobiles ou fixes. vagues qui sont au milieu ou aux boutz et extrémitez des rues partagés, icelles maisons demeureront à chacun -cigneur à qui lesdites rues sont advenues par partage, 1)ritivement du seigneur son comparsonnier, - le mesrne sera pour les villages mi-parus tant et si longuement que lesdites rues se pourront extenclre. Que si hors lesdites rues et non en suitte dicelles se font quelques nou- veaux bastiments sur le fond du subiect de lun desdits seigneurs, iccluy demeurera soub le seigneur à qui le subiect est bourgeoys mais si quelque forain fait liastir hors lesdites rues, son Ittistiifletit demeurera en commun, si doncq il ne clioiit seigneur à sa vo- lonté. - LES flUES IIAULTS CHEMINS et lieux publicques desdites ville et villages rnipartis demeureront en cnrnniun ; De mesme le signe patibulaire, maison de lexécuteur de haulte justice, les BANS ET FINAGES des bourgs et villages des vaulx et bans de Senonne, Plaine, SaIm, Allarmont, Coway et Ancerviller seront séparés et abornés tant par les limites anciennes que par les bornes qui se- ront posées par les officiers des lieux, suyvant les mandements particuliers quilz en auront pour éviter toutes difficultez. LF:s MAr- RES ET GENS DE JUSTICE tIc Cowav et Ancerviiler pour lesdits deux seigneurs tiendront conjoinctemeriL les plaids à lialloville et juge- ront des procès comme du lassé. La COLLATION ET PROVISION DES CuREs de Baudonviller, Perxonne, Coway et Celles et annexes dicelles demeureront aux deux seigneurs en commun comme du passé et payeront lesditz curez les aydes génêraulx ausdits deux seigneurs et leur seront jurisdiciables comme dancienneté, sayans néantmoins accordez lesdits deux seigneurs quil leur sera permis ii. s, recto. et loysible à chacun diceulx de prendre et retirer à son bon plaisir la moitié des maison-, héritages, rentes et revenus desdites cures pour lattribuer et convertir ii lentretenemeni dun prédicant de la confession dAugshourg en cas quil plaise audit seigneur intro- duire ladite confession audit Comté de Salin avec la religion catho- lique, selon quelles sont tolérées et permises en lempire, et la provision et institution duquel prédicant sera et appartiendra nue- ment audit seigneur à qui il demeurera subiect et jurisdiciable seul et pour le tout, a charge et condition aussy que laultre desdits seigneurs qui entretiendra laultre religion catholique, aura laultre moitié desdites maisons, héritages, rentes et revenu pour le Curé, -

avec tout ce qui cleppend (le lcglise comme du passé, Et pour ladvenir aura sent et pour le tout le droit de collation, provision et disposition desdites cures à sa volonté - Et iuy seront lesdits curés seuls subiects et jurisdiciables, comme seront à lauttre seigneur les prédicants, demeurantes au surplus les églises communes comme du passé, - Et que lesdites deux religions y seront exercées et admi- nistrées selon lordre y établv et accoustumé, sans innovation, soub les peines Portées par les ordonnances statuées contre les infrac- teurs, le tout pour le bien du repos et tranquillité desdits deux sei- gneurs et desdits subiects, - Et dauliant que les droits du bousson demeurent en commun, en payant les charges et redebvances (lice- luv, pourra chacun seigneur sur la rivière et ban du seigneur coin- parsonnier faire flotter toutes sortes de bois pour son particulier, sans trouble ou empesehement ny sans payer aucune redebvance. ET DES BOIS ET FOlIESTS du dit Comté de Salin aura et em- portera ledit seigneur comte du Rhin qui Iny est obvenu par son partage A : cent trente quatre arpents, cinq hoininées (t) un quart I)Ou1 ses subiects du (lit Baudonviller, du bois communal (le ladite Dit IaVoivre, ville r, selon que le déclare larpentage pour cc dressé. Item des il prendre au bout qui re - hayes () de la mnesmue ville auront encor ses dits subiects cent garde, vers ,a dite quarante six arpents un quart, à prendre du costé (les bois des Apprové, J Champelz, aultres cent sept arpents trois quarts et deiny au Ches- Ciaude(tvec paraphe de flot du haut des palles, a prendre vers les bois cornmnunaulx, plus tal,eilinn). cent quatre vingts trois arpents sept. hommées et demi au Vie[ Cliesnot, â prendre contigu desdits bois communaux suyvant lali- gnement des bornes, - Et des bois communaulx de ladite ville avec ceulx de Fenmmeviller, Perxonne, et Sic Paule, Celtes et Pierre Percée, aura et emportera ledit seigneur pour ses mnesmes subiects dudit Baudonvitter, Celles, Pcrxonne et Pierre Percée, cinq milz quatre cents quatre arpents Vient et appartient aussy audit seigneur comte par son partage A mit vingt cinq arpents des bois des Eslieux et Menelle, le tout à un tenant du costé du dit Celles, selon les bornes qui y sont posées, plus du mesme bois neuf cents quatre vingt,-, six arpents et demny, à prendre du costé du chasteau Fol. s, verso. de Pierre Percée et bois comrnunaulx descendans à Pas dAsne.

(I) Ilommée, ce quun boinLne peut labourer de vigne cri un jour. (2) liaye, petit bois, doù hagis terme encore employé dans le pays. - 57 -

- Emporte encor ledit seigneur du bois de la Grange, grands et petits Champeiz, trois cents quarante six arpents trois quarts, à prendre (lu costé de Prxonno et Vacqucville. Vient aussy audit seigneur fYnur ses subiects de S te Agathe, Ancerviller, et Josain, des hayes Jean Toussaint, Le Fays, la Haye Si Pierre, les hayes la Merde et Zabe!, la Pairière et Bouxey, trois cents quarante quatre arpents six hommées, selon les limites portées particulièrement par le papier de larpentage et les bornes à cest effeot posées. Aura aussy ledit seigneur des Ongneys bois de Chambre (1) mil trois arpents cinq hommées à prendre le bout vers les bois communaulx de Malhey, vers Raon la Tappe, et huict miiz deux cents quatre vines sept arpents et demy des bois saulvages, à prendre le bout vers Celles, scavoir les basses de Menomrnereu, Hal-né, Sayette et Dranonru. Item emporte aussy cinquante sept arpents de la mon- taigne dArdoise à prendre le pendant du costé de I{aon-sur-Plaine, au contenu des bornes et limites pour cc posées - ne sont esté arpentées les chawes qui sont au dessus des dits bois saulvages mais égalées le plus justement quil a esté possible - Et a ledit seigneur pour sa part les chawes (2) de Corbeille, Bipierre et bas- ses des Auges, en tirant à lopposite ds métairies de SaIm, selon les bornes pour ce posées. Emporte aussy ledit seigneur pour sa part du HaulL Donnon et des liants (3) dédiés pour les marches des forges, la quantité de cinq milz six cents soixante dix sept arpents et demy, au contenu des bornes posées, ainsy quil est déclairé par le papier de larpentage. De inesme appartient audit seigneur pour ses subiects de la Brocque, Albet, Grand Fontaine et Vacquenou, la montagne des Trois Planchers, la coste de Coral, la montagne de Laultre Poid, une aulLre montagne ditte Les Houets des Saultes avec son contour, item le pendant de la montagne de Taillie Pierre et le costé dit Chermelle, en oultre la moitié de la (1) Bois de chambre, bois appartenant personnellement au seigneur, en oppo- sition avec les bois communaux grevés de droits dusage, et les bois de compa- gnie communs entre les Ce. de Satin et du Rhin et les abbés de Senones ou de Moyenmoutier. (2)Chwes, chauves, enfin chaumes, sommets ou cantons de montagnes à létat de pâturages, entourés de bois. (3) Han, bain, hanage, récolte, revenu Dans les droits domaniaux de la Prin- cipauté de SaIm, au XVIII siècle, figurent les hans des violons et des pattes (chiffons). 5 - 58 -

montagne de Xurpont, le tout comme est déclairé par ledit arpen- tage, nayants eslé arpentez lesdits bois pour estre bois coinmunauk. Emporte aussy ledit seigneur trois cents soixante quinze arpents de ban bois (1), bois de chambre à prendre du costé et jOil)daflt les bois communaulx du ban de Plaine, costé de Chate-Pierre Pen- (lue, séparée du ruisseau de Lambermoulin comme semblablement aura sept cents cinquante deux arpents un quart (le la Grand Coste, ban de Plaine, bois de Chambre en tirant vers les Ordons () des forges de Champenav .A semblablement ledit seigneur pour sa part des bois dédiés aux forges de Cliampenay, han de Plaine, la quan- tité de deux inilz trois cents quarante sept arpents à prendre à main droite depuis la première borne tirant à la dernière posée à fille Pierre. A semblablement trente six arpents et demi de la teste de la rnisnière de ladite forge de Champenay laquelle est divisée par le milieu à prendre ceste moitié du costé du dit Chamnpeuay. SEM- FoI. 9, recto, BLABLEMENT EMPORTE ledit seigneur deux cents douze arpents et demy de la coste de Ilodimotit, aultre bois de chambre â prendre du costé des terres et preis de Ilerbegoutte. De tnesme des bois communaulx du ban de Plaine emporte ledit seigneur pour ses subiects dudit ban une Inontaïgne clitte la Coste du Cerisier avec ses essarts (3), item lune des deux contrées de CHATTE PIERRE PENDUE, à prendre du costé du ban bois de Salm et à laultre la Grand Coste de Plaine, encor laultre contrée de Chate Pierre Pendue, prenant au bout hault vers ledit ban bois et au bout bas sur le haut de ladite forge de Champenay; item un bois dii la Vallée dIregoutte comme elle sextend jusques au lieu dit Es bas - item un bout dit Juscroix, conti gu audit bois dIregoutte, estant la plu- part en essarts. Semblablement emporte le dit seigneur pour ses suhiects de la prévosté (le St Aille les sommets dAcornbe, prenant dès le chemin qui tire à la chawe dAcombe contre les bois de Saulsure et lienaville - item la moitié dun bois dit les haves Herhacoste avec les essarts, de plus les haves qui commencent depuis la fontaine de Saligoutte jusques au bois dAcombe. Emporte (1)Ban-bois, bois mis au ban, en réserve; haute futaie appartenant au seigneur. (2) Ordon, ordre, régie; forêt cultivée temporairement, et sorte de mode dex- ploitation des bois. (3)Essart, partie de forêt défrichée mise en culture pendant un certain temps; très eu usage encore dans les belges, sous la dénomination de sans, - 59 - de mesme ledit seigneur au val de Senonne trois cents quatre vingts quinze arpents du bois de Belfays, bois de chambre, à prendre le bout vers 1-tigon ; plus cent trente arpents du bois du Palon, aultre bois de chambre, à prendre du costé du ban de Scay. Plus aura encor ledit seigneur le demi thier au bois de Compagnie comme du passé - Et pour ses subiects dudit val de Senonne emporte encor neuf miiz trois cents quatre vingts neuf arpents de plusieurs bois (lui sont assis au dit val en plusieurs et diverses contrées, ainsy quest plus amplement déclaré par les arpentages. Et oultre cela en particulier les subiects du dit seigneur de Mesnil emportent une contrée ditte les Champs Vincent Masson, les cha- waulx et les champs Prestre Fontaine dune part et les champs des bayes Jean Richard daultre. De plus a pour le village du Mont un bois dit la Montagne du Mont contenant cent arpents. Pareillement appartient audit seigneur pour ses subiects de Celles, de leurs bois communaulx mil huict cents soixante neuf arpents, sçavoir la Coste Lowion, à prendre du costé des bois saulvages, MaiUay et Pierre Coquin jusques à ia haulte Guiche dIremont et Corbé, plus des mesme bois communaulx de la contrée ditte la Coste de lEnvers aura le dit seigneur trois cents arpents à prendre du costé de la sente Lowion; luy appartiendra aussy cont vingt cinq arpents des mesrnes bois communaulx de la contrée ditte Malhey, à prendre du costé des Eislieux dit les Ongneys. Et pareillement des mesme bois communaulx des bois de Herrin emportera quatre cents qua- rante neuf arpents une hommée, à prendre le bout vers la rivière. Aura aussv pour ses subiects de Pierre Percée la haye de la Combe Fol. 9, verso. Bembault en commun, la moitié des bayes dIlirtemont et des hayes de la Braterre, emportera la contrée de la Recouple et de la Xaveuze en tirant vers Xapen à moulin. ET LEDIT SEIGNEUR CoIcFE DE SALM qui a heu àson lot le partage de B, a et emporte pour contreportion au contenu dudit arpentage, sçavoir pour ses subiects dudit Baudonviller cent trente quatre arpents cinq hommées un quart du bois de la Voivre, aultres cent quarante six arpents un quart des hayes dudit Baudonviller, de mesme cent sept arpents trois quarts et demv du Chesnot du hault des Palles, et cent quatre vingts trois arpents trois quarts du Viel Chesnot. Emporte aussy pour ses subiects dudit Baudonviller, Celles, Sk Paule, Fenneviller et dc Pierre Percée des bois communauk (le la dite ville, avec ceulx de Fenneviller, Perxonne, Sic Paule et Pierre Percée cinq rnilz quatre cents quatre arpents. Emporte aussy ledit seigneurs des Eslieux et Mendie dix sept cents cin- quante un arpents et demy, et seul le bois Grisel contenant trente arpents, et avec trois cents six arpents trois quarts des bois de la Grange, Grands et Petits Champeiz - item trois cents quatre vingts dix sept arpents huict hommées et dernv des haves de Coway, Ancerviller qui sont limites audit seigneur pour ses subiecIs dudit Coway; luy appartient semblablemehi mil trois arpents cinq hommes des bois des Ongneys dit Eslieux, et des bois saulvages, val dAllarmont; il emporte huict miiz deux cents quatre vingis sept arpents et demi. De la Montagne dArdoise emporte ledit seigneur cinquante sept arpents, et du Hault Donnon, hants et bois dédiés pour les forges de Framont, cinq miiz six cents soixante dix arpents et derny. Vient audit seigneur la moitié des chawes qui contient les contrées de Chate Pierre Pendue, chawes de Champenay, du Xay la grande chawe, ehawe de la Rouge Terre, basse de la Corveline, eliawe de Isly Fontaine, chawe du Croisé Sappe, et la chawe de Byerre selon la séparation des bornes - De plus ledit seigneur emporte pour ses subiects de la Brocque, Vipucelle et Les Quevelles, la montagne du Saulcy, celle du Creux du Chesne, laultre de la Vieille Coste et celle de Lombroxe, sem- blablement tout ce entièrement de bois quest à main senestre dès le bas de Ronchamp jusques à la Scie, et conséquamment la moi- tié de la montagne de Xurpont et Terres Froides joindantes partir contre laultre portion. Et du ban bois, bois de chambre quatre cents soixante quinze arpents comme semblablement cent quatre vingt dix arpents de la GrandCoste de Plaine, aussy bois de chambre; Et seul le bois dit Eswaulx aussy bois (le chambre contenant six cents douze arpents et demy . Item vient audit seigneur dédiés aux forges de Champenay deux milz trois cents quarante sept arpents de la coste de la Misniére desdites forges aultres quarante trois arpents et demy ; de 1-loudimont, aultre bois Fol. 10, recto, de chambre, deux cents douze arpents et demy, et des bois com- munaulx (lu Ban de Plaine ledit seigneur emporte pour ses subiccts dudit ban le bois dAucombe et les bois du Sapinet, un bois dit la - 61 - CosteUe la pluspart en nature dessarts, ensemble la montagne de Hulley. }.t pouf ses subiects de la prévosté de S Aille emporte la moitié des haves dit Hallehacoste avec les essarts, encore les bayes (lui soint joindantes au chemin de Scay proche la borne qui fait la séparation dudit Ban de Scay et de ladite prévosté, demeurans les anciens essarts en commun comme du passé. Semblablement ledit. seigneur emporte de la montagne de Retomont, bois de chambre, val de Senonne, deux cents quatre vingts arpents et cent six arpents du bois Rigon, pour récompense du bois de Bel- fays que laultre seigneur a pour son partage - Emporte aussy cent soixante seize arpents du Palon, aultre bois de chambre. - Et pour ses subjects dudit Val de Senonne, luy vient des bois communaulx selon les bornes posées et quest déclaré audit arpen- tage la quantité de neuf miiz six cents trente huict arpents. Des bois communaulx de Celles emporte aussy ledit Seigneur l)OUC ses subiects dudit lieu contre laultre portion mil huict cents soixante neuf arpents, plus de la contrée dit la Coste de lEnvers trois cents arpents, aulttes cent vingt cinq de la contréé dit Makhey, et des bois dit llerry emporte semblablement pour sesdits subieuts quatre cents quarante neuf arpents une homrnée et demy - Emporte pour ses subiects de Pierre Percée la rnoiLié de la baye de la Combe Rembault, laultre partie des bayes dHirtemont, les bayes dittes la Braterre, Saincte Marie Fontaine et Chèvrepierre, demeu- rant audit seigneur sa part des bois de Compagnie quest un dciny thier contre les abbez de Senonno et Moyenmostier comme du passé. Chacun seigneur prendra les confiscations et amendes en ses bois rie chambre cv dessus déclares et bois cornrnunaulx de ses subiects y estant seul souverain, liault, moyen et bas justicier et là où il aura seul tous aultres prouFfits tant daffortages scies et aul- tres emolumens comme auparavant ce partage les deux seigneurs souloient avoir. - En tous lesquels bois il aura aussy la garde et le règlement lirivativernent de son coroparsonnier ainsy quil adviscra estre expédient pour la conservation diceulx et plus grand prouffitde luy et de ses subiects, estant aussy accordé quen temps de paixon (t

(1) Temps de paixon, pendant lequel était autorisée la présence des porcs dans la forêt. - 62 -

et grasse pasture (1) les fermiers dicelle dun chacun seigneur pourront passer par les bois de laultre avec leurs porcs pour les conduire abreuver sans néantmoins sarrester en passant, ains les chasser devant eulx, afin quitz ne puissent pasturer et faire dommage au seigneur comparsonnier à peine de lamende et interrest. Et par ce quil pourroit cy après survenir quelque dif- ficulté au partage desdits bois, mesrne aux authoritez et sen- tes desdictes ville, villages, bans, finages et aultres droictures, est accordé que lon aura tousiours recours aux deux partages particuliers et arpentages généraulx signez desdits députez dont chacun desdits deux seigneurs aura le double, afin que, reveu de la part desdicts seigneurs en une conférence amyable, il sen FoLIO, verso. ensuyve tout repos et continuation de bonne amitié entre eulx et évité tous procès et difficulté. LES BASTIMENTS ET DEMEURANCES xs FORGES de Framont et Chainpenay ensemble les fourneaux, affineries, chaufferies, platine.ries, halles et cours deau, avec les utensilles et meubles dudit Framont et Grand Fontaine, demeu- reront audit comte du Rhin qui a le partage A, pour luy estre et demeurer seul à ladvenir et doresenavant en tirer tous proufflts, à condition néantinoins quil contribuera à la moitié des frais et despens quil conviendra supporter à lérection daultres teiz bastiments et meubles cornpletz et parfaits que dessus, qui demeu- reront par après à laultre seigneur comparsonnier, qui fournira à laultre moitié desdits frais et despens. Et lesquels édifices nouveaux se feront â la Renardière et Marchanderie qui pour cest effect, ensemble les logettes et demeuranees des ouvriers joindans, demeurent audit seigneur comte de Saim, ou bien se feront en aultres lieux plus propres, commodes et aysés pour deux forges aux environs desdites deux de Framont et de Champenay ou ail- leurs sur le fond de lun ou laultre seigneur, et dès lors seront lesdites forges audit seigneur Comte (le Sa!rn pour les tenir en mesme authorité que tient laultre seigneur les siennes, sans que ledit seigneur comte du Rhin y puisse empescher soit pour le cours de leaue ou aultrement, pourveu quelles ne Portent interrest aux siennes cy dessus. Et ce attendant, lesdites deux forges de Frarnoni. (1) Grasse pasture, en opposition avec la vaine pature, quand il ny a plus de glands et autres fruits tombés des arbres dans les bois. - (i3 - et Champenay demeurent en commun comme du passé, à charge (lue le maistre des forges ne pourra prendre bois, plus sur lun des costé de lun des seigneurs que de laultre, ainsy quil luy sera limité par les officiers dudit Comté dan à laultre, lesquels basti- ments nouveaux desdites deux forges de Framont et Champenay se feront dans deux ans i renilre du jour et datte des présentes, (le mesrne (lue sont cculx qui sont 1réscntement sans y augmenter, au contraire sil se trouve quelque chose superflue ausdits vieulx bastiments, comme halles, logettes de forgerons ou aultrement, pour en acconioder lesdites nouvelles il sera prins sans toutetînis en incommoder les dits vieulx hastiments. Que si ledit seigneur Comte du Ride qui n le partage A refusoit ou dilayoit de fournir sa part (les frais et despens dans lesdits deux ans inclus, et ledit seigneur Ceinte de Salin (lui a le partage B veuit passer oultre ausdits bastiments nouveaux, il est accordé que fluire le pourra, et quiceulx bastiments estans parfaits, sera tenu ledit seigneur du Rhin luv rendre et restituer dix miiz frans tout content, et jusques à ce quil y aura satisfait la part des rentes et revenus dudit sei- gneur Comte du Rliin ausdites forges tuy demeurera expressément affectée et liipothecquée pour sur icelle pouvoir exécuter réelle- ment et de fait, nonobstant tout empeschement au contraire jus- ques à lentier satisfaction desdits dix milz frans. Est aussy accordé que si le moulin des dites forges empesehe leaue pour les dites nouvelles forges, quil sera ruyné et les despouilles appartiendront ausdits deux seigneurs, pour en faire rebastir un aultre sil se trouve lieu propre à cest elrect et lequel par après leur appartien- Foi. il, recto. dra en commun pour leurs forges, comme sera celuy cy dessus sil demeure et il nempesche lesdites nouvelles forges comme dit. est et se partageront esgalement les bastiments des moictresses (1), terres et preis despendans des dittes deux forges, lorsque les dits nouveaux bastiments seront parfaicis, par les dits sieurs chastelains et aultres dudit comté sans que pour cet effect leur soit requis aultre pouvoir ou commission que les dites présentes, afin que par après un chacun seigneur puisse particulièrement tirer prouffit de sa part sans empeschement lun de laultre. Est aussy accordé que

(1) Moitresse, métairie, ferme où le seigneur et le locataire étaient par moi- tié dans les dépenses et les recettes. - 64 -

les perrières (1) de Kalekstein demeureront en commun, ores quel- les soient soub un seigneur en particulier; que le charroy du char- bon et bois pour la nécessité desdites forges vieilles et nouvelles, basties et à bastir, se fera par les bois et contrées de lun ou laultre seigneur sans empeschement en lieux moins dommageables et que sera adivisé par les officiers de la Gruycrie desdits deux seigneurs. Sv ONT PROMIS ET PROMECTENT les dits sieurs députez sur les foids et honneurs desdits seigneurs comtes, pour eulx, leurs suc- cesseurs et ayants cause en vertu de leur dit pouvoir el commission, de tenir, entretenir et avoir pour tousjours inviolablement ce pré- sent partage selon sa teneur, sans jamais aller au contraire ny permectre y estre allé, ains se garantir le tout lun laultre contre et envers tous et en frais communs, de bonne foid, sans fraude ny circonvention, soub lobligation de tous et chacuns, les biens meubles et immeubles, terres et seigneuries (les dits seigneurs, de leurs dits lioirs, successeurG et ayans cause quilz ont submis et submettent à la force, cortion e[ jurisdietion de toutes justices quil plaira mieulx à lun ou laultre seigneur choisir et eslire, (Cri cas de contravention) par lun ou laultre pour sur iceulx biens estre exécuté réellement et de fait comme Pour chose congnue et jugée en droiet, nonobstant toules oppositions appellations ny chose qui puisse déroger ou retarder tel exploict et jugement, à quoy lesdits députez, en qualité que dessus, ont renoncé et renoncent comme aussy à tous droiets de relief () en toutes aultres choses qui pourroient faire au contraire des présentes, mesmes à toutes exceptions de déception et au droit disant que générale renoncia- tion ne vault, si lespéciale ne précède. - EN TESMOGNAGE de vérité sont ces présentes scellées du scel du tabellionnage de mes dits seigneurs en leur dit comté de SaIm, saulf leur (lroict et laultruy, que furent faietes et passées audit l3auclonviller ce der- nier jour du mois dÀoust mil cinq cents quatre vingts dix huict, présens honorables hommes Niolas Richard, lieutenant de ltaillv à Lunéville, Jaques le Roux, maveur à Malzcville, tabellion aux bailliages (le Nancy , Vosges et comté de Vaudérnoni, Pierron il) Carrières, carrierea de pierre. s () Droit de relief, taxe payée par le vassal à son eigneur, lorsque le fief changeait de nom - -

Voinesson, arpenteur juré de la gruyerie de Nancy, Pierre Huet, harquebusier à cheval de la compagnie Monseigneur le Comte de Saim et Clement Hanry, receveur au ban Le Moine demeurant à Ijrumesnil, tesmoings ad ce requis et appelez. Signé J. CLAUDE (avec paraphe de tabellion). FOI. 11, verso. ET POUR PLUS GRANDE FOI ET APPROBATION DE TOUT ONT LES-

DITS seigneurs signez aussy les présentes de leurs mains et y fait appendre leurs grands seaux armoiez de leurs armes - à Nancy et Neufviller les huict et neufiesme de Septembre mil cinq cents quatre vingts dix huict. Signé JAN CONTE DE SALM - FR1 REINGRAFF. (Ces deux signatures avec paraphe).

SENSUYT LA TENEUR DE LA COMMISSION ET POUVOIR DE MESSEI- GNEURS. SACHENT TOUS QUE COMME POUR EM1ESCIIER ET PRÉVENIR A PLUSIEURS DIFFICULTES, disputes et inconvénients (lue les affaires de la communauté du Comté de Salm, indivis quil est eussent peu mouvoir et apporter entre illustres liaults et puissants seigneurs Jean, comte de Salin, Baron de Vivier, Ruppe, Brandebourg, etc., seigneur (le Pargney-sur-Meuze, Domremv-la-lucelle, Maxey-soub- Brixey, Sultzbach, Dainviller, Berthelevil le, etc., mareschal de Lorraine, gouverneur de Nancy, etc., et Friderich comte saulvage du Rhin et de Salin, baron de Fenestranges, etc., ilz eussent dés le seiziesme décembre dernier passé, advisô et résould pour le bien dune paix, repos et tranquilité de leurs subiectz, promis et accordé amiablement et de gré à gré, soub leurs signatures, de convenir dhommes expertz et capables et les nommer dedans le premier jour de Janvier suyvant, pour instamment entendre et vacquer à faire le partage et division absolut et perpétuel dudit comté de Saim, tant des bois, terres, rentes, revenus, proffltz et emolurnents dieeluy, que pour la judicature, droitz et auLhoritez en deppendaus, justement et équitablement pour, en après ledit partage ainsy faict, estre jecté les lotz à qui en sera le choix et à charge de supporter les frais desdits deputez par moitié et quà leffect de ce que dessus, ne saians peu plus tôt faire pour empeschcmens survenus ausdits seigneurs, se seroient iceux enpressément retrouvez par ensemble - 66 -

pour y donner lordre requis, le tout pour le bien de la continuation dune lionne intelligence, amitié et parentelle qua esté de tout temps entre eulx, leurs maisons et familles. DE CE EST IL que ce jourdhuy date de cestes, comparants lesdits seigneurs Comtes en leurs propres personnes par devant le tabellion juré soubscript, demeurant i Nancy-la-Neufve et les tesrnoings cy embas nommez, Ont iceuix de leur propre mouvement, après bonne et meure Fol. 12, recto, délibération de conseil, recougneu et confessé avoir donné et don- nent charge commission, pouvoir et mandement spécial aux cy après nommez, scavoir aux sieurs Claude Villermin, conseiller Llestat de son Altesse, surintendant des affaires dudit seigneur Comte de Salm et Jacquernin Cueille, gruyer de Nancy, pour la part dudit seigneur Comte de Salin - et pour celle dudit seigneur du Rhin le sieur Jean Philippe Betz, son chastelain à Fenestrango et Hans lager, grand gruyer de Monseigneur le Marquis de Hoctiberg, pour, appelez avec eulx les cliastelains et officiers du comté de SaIm et aultres pour ce requis et quil appartiendra, incessamment, jours après aultres, et au plus tôt que faire se pourra, entendre et vacquer à la recognoissance de droitz, autho- ritez, et judicatures dudit Comté, comme aussi des maisons, chasteaulx et Jiastiments, rentes, droictures et reveuus diceluy, mines, forges, ripvières, estangs, bois, terres et preis, évaluation et apprétiation du tout, arpentage desdits bois, terres et preys si mestier fait. Et généralement recognoistre et remarquer amplement et fidèlement le tout de ce que peult compéter et appartenir ausdits seigneurs par indivis en leur dit comté, et quainsi quaffiert et que besoing fait, puis du tout dresser le partage égal et le plus juste- ment et équitablement (l ue faire se pourra et debvra, soit en équivalant village ou ban pour aultre ou de partager chacune ville ou village par moitié, et de la eulx-inêmes lesdits députez en jeter ou taire jecter les loEz à qui des dits seigneurs en aura et debvra avoir le choix, pour puis après estre les dits partages passez solen- nellement et authenticquement, ainsi quen tel cas appartient pour lassurance de lune et laultre des parties respectivement, repos dicelles et de leurs subiects, le tout de bonne foid, sans fraulde, dol ny rnalengin (1), promectans les dits seigneurs comtes recon- (1) Ma1eiiin, vol, tromperie. 67 -

,gnoissans par leurs foids et sur leur honneur, pour cuix, leurs hoirs, successeurs et ayans cause, de tenir, faire tenir et avoir à tousjours pour agréable, ferme, stable, irrevocable et (le bonne va- leur, tout ce entièrement que par les dits sieurs Villermin, Cueillet, Betz et Jager, sera es dites recognoissance, evaluation, estimation, partages et jectz de lotz, faict, traicté, convenu, accordé et résolu, sans jamais aller ni permectre quil soit allé, faict ou traicté chose au contraire, directement ou indirectement, soub lobligation de tous et un chacun leurs biens tant meubles quimmeubles, terres et seigneuries, présents et avenir par tout, juilz ont pour ce respec- tivement submis et submeetent à la jurisdiction, force et contraincte de toutes cours et justices pour y taire exploicter et exécuter réellement et (le faict coinrrie lon a accoustumé faire pour chose clérernent congnesse (1) et jugée par droit en justice et jugement contradictoire sans aultre formalité de procédure, renonceants les- dicts seigneurs à tout ce que pourroit faire ou aller au contraire du contenu de ces présentes. LESQUELLES POUR TESMOIGNAGE de vérité sont scellées du scel de Son Altesse, nostre souverain sei- gneur, de sa cour et tabellionnage de Nancy, sauf son droict et laultruy, faictes et passées audit lieu lan mil cinq cents quatre vingtz et dix huict, le premier jour du mois de may, Présentz les sieurs capitaine Labhé, enseigne de la compagnie dudit seigneur FOL. 12, verso. Comte de Salin, (le Lescamoussière commandant aux harquebuziers à cheval de ladite compagnie et Nicolas Morgain soldat en icelle, à ce appelIez requis pour tesrnoings, ainsy signé : N. Glairier et scellée du scel de la cour et tabellionnage de Nancy sur cire verde à double queue de parchemin pendant. Signé : J. CLAUDE (avec paraphe de tabellion). Ev POUR PLUS GRANDE FORCE ET APPROBATION 1)E TOUT ONT LESDJCT5 SEIGNEURS signez les présentes de leurs mains et y fait appendre leur.; grands scaulx armoiez de leurs armes, à Nancy et Neufvillcr les huict et neufiesme de Septembre mil cinq cents quatre vingts et dix huict. Sign : JAN CONTE DE SALM (avec paraphe). F111 REINGRAFF (avec paraphe). Et. plus bas :Vingt cinq. (I) Chose cougu€sse, chose connue. - 68 -

ÉRECTION DE LÀ. PRINCIPAUTÉ DE SÀ.LM

FAITE PAR L EMPEREUR FERDINAND SECOND, EN FAVEUR DE PHILIPPE OTTO, CITE SAUVAGE DU RHIN le 8 Janvier 1623.

Nous FERDINAND SECOND par la grace de Dieu, Eslefi Empereur des Romains tousjour Auguste Roy de la Germanie, Hongrie, Boheme, Dalmatie, Croacie et Esclauonie, Archiduc dAutriche, duc de Bourgogne, Brabant, Styrie, Carinthie, Carniolie, , Wirtemberg, haulte et basse Silésie, Prince (le Suabe, Gartz, Marquis du Sainct Empire Romain a Burgaw, Ajahren, haulte et basse Lautz- nitz (I), Comte princier de Habsbourg, Tirai Pfirdt (2), Kibourg et Grtz, Landgraue dAlsace, Seigneur (le la Marche Vindelice, de Portcnau et. de Salins &c : FAISONS A SÇAVOIR a touts quil appar- tiendra, pour nous et nos successeurs au Sainct Empire, Quencor bien que la hauUe dignité de la Majesté Impérialle, soit décorée par la puissance de son Throne splendide, comme aussi au moyen des Princes, Eslats et Illustres tiges de Noblesse, néanmoins dautant plus que par la mortalité des hommes, telles races (le maisons, se sont Estainctes, et ventes a manquer de temps a autre, dautant plus la grandeur (le la Majesté Impèrialle, pouruoit et Esleuc celles qui restent suivant leur ancienne et Illustre Origine, Comporte- ments, et mérittes, En quoy le Thronne de la do Majesté Impériale paroist dautant plus magnifique et Auguste, et ses Subjects dotant mieux informés et instruicts on la Cognoissance de la de dignité Impèrialie et dans lobéissance quils doivent, et par la dautant plus excités à exercer des Actions nobles de Vertu, produire (les faicts généreux, et honorables, et a rendre des seruices fidels et constants, nonobstant quoy et encor bien que nous soyons tousjour par nostre bonté et douceur naturele Enclin, a cause de ceste nos-

(1) Pour Lausitz, Lusace. (2) Pour Plirt, Ferette. - 69 -

Ire dignité Impérialle., do la quelle il a pleli a Sa cliuine Majesté nous honorer, de 1.ouruoir et meshe en Goiieidration , lhonneur, dignité et aduanceinent do tous les membres et Ftats, de haulle et basse Condition, Néanmoins nostre Inclination Impériale est avec Justice bien plus portée a esleuer a de plus grands honneur, et a un plus hault estat et dégré de dignité, les per sonnes qui prennent leur nom et leur origine de prédécesseurs Illustres, lesquels en- semblement ce sont rendus reindal:dcs enuers les Empereurs 11e- mains et Roys nos piédécesseurs, Entiers Nous et Nostre Maison Archiducalle dAustriche, par leurs bons fidels, Loyalles et conti- nuels Seruices, tant en temps de Paix que. de Guerre. Ainsy ayant bien pesé et meurement concidéré lAncienne mai- son et origine des Comtes Sauvages de Dhaun de Kirhourg Rhein- graues (le Stain, et Comtes de Saim, comme aussi les seruices Excellents et Concidérables rendus à nos prédécesseurs les Enipe- reurs et Itoys des Romains dheureuse mémoire, par leurs Ances- tres, et notament ceuix rendus par le noble nostre cher et Loyal, et de lEmpire Philipe Olton Comte Sauuage de Dhaun et de Kirbourg, Rhingraue de Stain, et comte de Saim, Conseiller en nostre con- seil (le Guerre, et un de nos colonels, aux très haults et très puis- sants Princes Rudolpf Second et Mathias Empereurs clos Romains de très heureuse mémoire, nos trê.s chers cousin de Père et der- niers prédécesseurs, comme aussy a nostre personne depuis nos- tre auenement, a nostre Couronne Impérialle, en plusieurs et diuerses manières, et principalement contre le Turcq lEnnemi commun de la Chrestienté, pandant la Guerre ouuerte de lannée dernière, et autrement dans autres affaires et commissions de con- séquence, pour lEmpire Romain et la République, clans lesquelles il na espargné son corps, son bien, et son Sang a nostre contante- ment et satisfaction et a la renommée et honneur particulier de lancienneté de sa maison le tout généreusement et auec fidélité. En suitte de quoy Nous, pour recognoissance des sus d l fameux et Généreulx comportements, longs et fidels seruices, de nostre volonté, bon Aduis, et science certaine, auons Esleué, dignifié et mis de nouueau, le sus dl Philippe Otton Comte Sauvage du Rhin et après lui son lils Aisné et de suitie touts les hoirs et héritiers, lesquels posséderont le Comté de SaIm, a Jamais, dans le rang, - 70 -

honneur et dignité des Princes et Princesses (les Nostres, et du Sauict Ern pire, les aggregans, associans, et comparants au nombre, Compagnie et Corumunaulté des autres Princes et Princesses des Nostres et du S t Empire, en telles sortes que dès apresant le dl Philippe Otton Comte Sauuage du Rhin, et après lui son fils aisné et de suitte touts les hoirs et héritiers, lesquels possederont le Comté de Salin des cy après se nommer et intituler Princes et Princesses de Salin, Ordonnons, Mettons et Eleuons et dignifions en suitte, dauthorité souueraine et puissance absolfie et Impérialle, par ces présentes, de Science certaine et en vertu des présentes lectres, le sus d l Philippe Otton, Comte Sauuage du Rhin et après luy son fils aisné et de suitte tous les hoirs et héritiers tels quels, posséderont le di Comté de Salin, et les mettons en la manière sus die dans le rang honneur et dignité des Princes et Princesses des Nostres et du Sainct Empire Romain. Et telle est nostre intention, ordonnance et volonté que le dl Philippe Otton Comte Sauuage du Rhin, et après luy son fils aisué et de suitte touts ses héritiers possédants le d l Comté de Salin soint, se nomment et sintitulent a jamais et a tousjour Princes et Princesses de Salin, (les Nostres et du Sainct Empire, soient tenus pour tels nommés et intitulés par nous, nos successeurs a lEmpire, et touts un chacun générallement quelconques et en conséquence jouissent, de toutes et chacunes graces, honneur, dignité, et aduantage préerninence, rang de Prince, droict et Juridiction et Assemblées des Exercices de Jeux des Cheuai[liers, comme aussy des bénéfices dans les haultes et moyennes Cathé- dralles, Recoivent Fiet, Ecclesiastiques, Temporels et aultres Charges, ou autrement possèdent et soient capables de toutes autres choses, pour en jouir, sen seruir et posseder suivant leur honneur et leur nécessité a leur volonté et bon plaisir saris aucun empechement ou obstacle. Estant ceste présents nostre grace, et dignité sus do. Neanmoins sans porter aucun préjudice a Nous, et au Sainct Empire, ny a nos droicts, Justice et Juridiction non plus quaux droicts de personnes quelconques. Commandons ensuitte a touts et un Chacun Prince Electeur, Princes Ecclésiastiques et Séculiers, Prelats, Comtes, Barons, Cheualiers Soldats, Mareschaulx de Province, Gouuerneurs, Procureurs, Generaulx, Bailly, Chas- - 7 - lellains, Officiers, Juges Prouinciaux, Preuost, Bourgeiriaistres, Escheuins, Conseillers, Ilourgois, Coirimunaultés, et Louis autres quil appartiendra nos subjccts et du Sainet Ftnpire Romain, comme aussy (le nos Royaumes héréditaires Principautés et paYis, de quelle dignité Estal ou condition ils puissent esire, expressément et constament par et en vertu des présentes et voulons qui ceuix tiennent, honorent, nomment, et intitulent cy après et a jamais le d Philippe Otton Comte Sauuage du Rhin Dhaun et Kirbourg Rhingraue de Stain, et Prince de Saim connue aussy son fils aisné et touts ses héritiers (lui possederont la Comté tic Salin, comme cy dessus Prince et Princesses de Salin des Nos- tres et de lEmpire, luy donnent aussi le titre et qualité Princière (le Seigneur, les laissant paisiblement jouyr de tout et un chacun honneur dignité, prééminence, aduantage, droict, Juridiction et (le ceste nostre grace Imnpérialle sans aucun Empechemnent ou obstacle de leur part, ny rien faire au contraire ou permettre quil soit faict chosse aucunne en quelle manière que ce puisse estre, a peine dencourir la disgrace et punition (le nous et du S t Empire et en oultre une amande de deux cent rnaar dOr pure payables sans rémission par celu), autant de fois que temerairement il con- treuindra et applicables la moitié a Nostre chambre et celle de lEmpire, et lautre moitié pour le d l Philippe Otton Prince de Salm, a son fils, et en suitte a touts ses héritiers qui posséderont la de Coimité de Salm. En Tesmoignage de quoy et de vérité nous auons faiet appendre aux présentes patentes de Prince, nostre Bulle Impérialle, en Or, (lue furent donnée en nostre Ville Impérialle de Ratisbonne, le huictieme Jour du Mois de Januier après la Natiuité de Nostre Seigneur et Sauueur, six cent vingt et trois, de nostre Empire des Romains en sa quatrième année, de celuy de Bohème en la sixieme de celuy de Hongrie en la cinquième. Signé FERDINAND.

Et plus bas Ad mandatuin Cesareœ Majestatis. Signé S. R. DTJCHER.

Et a costé cet Escript Collationé sur loriginal de Sa Majesté -. 72 -

Impérialle, lequel original se trouue en son entier, et conforme, En foy de quoy jav signé et apposé mon cachet ordinaire. Aussy signé. Jean FILEYSSI NGER, Registratur de la Chancellerie de lEmpire et cacheté en Cime sur Papier blanc trauersant un cordon de soye. Pont, transiat dAllemand en Franeois tiré sur sa copie attestée, Signé et Cachetée comme cv dessus, par les Soubssigné Aduocat au Conseil (le S. A. en sa cour Souueiaine de Lorraine, et Barrois et translatteur Juré en Icelle CL Sr Conforme en teneur de subs- tance. COLIN.

ERRATA

Pages 20 et 21 an lieu de Levegney, Conway, PerKsorrne, lire Le- yny, Coway, Perxonne. Page 39, ligne 26 au lieu de lIiIlevy Labeth, lire Ililiewy Zabetit.

S-Dtt. Jinp. L. ilumbert.

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