Lib",1 • ÊSrt/iti • F,rtt,.,,.i,i RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

PRÉFET DE RÉGION BASSE-NORMANDIE

Avis de l'Autorité environnementale Projet « Parc éolien d'Octeville-l'Avenel (50630) »

Demande d'autorisation d'exploiter une unité de production d'électricité de Objet du dossier type parc éolien (8 aérogénérateurs + 1 poste de livraison)

Dossier n02015-000705 Références Accusé de réception de l'autorité environnementale: 20/03/2015

Demandeur SARL Ferme éolienne d'Octeville-I'Avenel

ICPE Domaine et catégorie 1 ° - ICPE éoliennes

Localisation Octeville-l'Avenel - Département de la

Autorité décisionnaire Préfète de la Manche

Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Service instructeur (DREAL) de Basse-Normandie - Service risques

Consultation de l'ARS 31/03/2015

Consultation du préfet de 31/03/2015 département

Autorité environnementale Préfet de la région Basse-Normandie

1 - Présentation du projet et de son contexte

Le dossier présenté par SAMEOLE pour le compte de la SARL Ferme éolienne d'Octeville-I'Avenel concerne la construction de 8 éoliennes et d'un point de raccordement au réseau de distribution électrique (point de livraison) sur la commune de Octeville-l'Avenel, dans le département de la Manche. Ces travaux seront accompagnés de la création d'un réseau inter-éolien (réseau électrique et réseau de communication) et de l'aménagement des accès et aires techniques pour la construction et l'exploitation du parc. Six éoliennes auront une hauteur de 146,5 m avec un rotor de 53 m de diamètre et deux atteindront 122 m avec un rotor de 48 m. Les éoliennes, disposées en deux lignes (distance inter-éolienne de 180 à 330 m), auront une puissance unitaire de 0, 8 MW. La puissance globale du parc sera de 6,4 MW et la production annuelle attendue de 14 à 16 GWh, ce qui correspond à la consommation électrique -hors chauffage- de 6000 à 7 000 foyers. Cela permettra d'éviter la libération de 12 000 à 14 000 tian de CO2 dans l'atmosphère (par rapport à l'utilisation de centrales thermiques).

Le projet est localisé au nord du bourg d'Octeville-I'Avenel, à proximité de la RD 25 , dans la zone

« Cotentin1» identifiée dans le schéma régional éolien2 de Basse-Normandie comme favorable au grand éolien. Le scénario d'implantation retenu prévoit la création de nouveaux chemins d'accès pour les phases de construction et d'exploitation du projet. Des aménagements et des renforcements d'emprises des chemins existants sont également prévus.

La durée de vie du parc sera d'au moins 20 ans, période à l'issue de laquelle les machines pourront être soit rénovées, soit renouvelées, soit démantelées.

Le dossier transmis à l'autorité environnementale (version mise à jour en août 2014) comprend:

• la demande d'autorisation d'exploiter, y compris les résumés non techniques (RNT) de l'étude d'impact et de l'étude de dangers,

• l'étude d'impact (El),

• 9 annexes, dont l'étude faune-flore-Natura 2000 et l'étude acoustique,

• un recueil de plans lié au permis de construire.

1 sur le secteur. l'objectif de puissance annuelle à atteindre oscille entre 180 et 200 MW 2 SRE. arrêté par le préfet de région le 28/09/2012

Avis AE - SARL Ferme éolienne d'Octeville-I'Avenel - Demande d'autorisation d'exploiter une unité de production d'électricité de type parc éolien 1/5 2 - Cadre réglementaire de l'avis de l'Autorité environnementale

Ce projet relève de la rubrique n029803 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement (lCPE). À ce titre, il est soumis à une procédure d'autorisation prévu à l'article L512-1 du code de l'environnement et fait l'objet d'une étude de dangers dont le contenu doit être en relation avec l'importance des risques engendrés par l'installation.

Conformément aux articles L122-1 et L122-2 du code de l'environnement, le projet doit également être précédé d'une étude d'impact, dont la réalisation est systématique s'agissant d'installations soumises à autorisation, comme prévu au 10 du tableau annexé à l'article R122-2.

L'autorité environnementale, telle que désignée à l'article R122-6 du code de l'environnement, est le préfet de la région Basse-Normandie. L'avis de l'autorité environnementale porte sur la qualité de l'étude d'impact et sur la prise en compte de l'environnement dans le projet. Il est élaboré avec l'appui des services de la DREAL qui consultent la préfète de la Manche et le directrice générale de l'agence régionale de santé, conformément à l'article R122-7 du code de l'environnement. Cet avis n'est ni favorable ni défavorable, ne porte pas sur l'opportunité du projet et il est distinct de la décision d'autorisation. Il a également pour objet d'aider à l'amélioration du projet et de favoriser la participation du public à l'élaboration des décisions qui portent sur ce projet. Conformément à l'article R122-9 du code de l'environnement, il est inséré dans les dossiers soumis à enquête publique listés à l'article R123-1.

Le pétitionnaire a par ailleurs déposé une demande de permis de construire afin d'examiner la conformité du projet vis à vis des dispositions d'urbanisme et des règles générales d'occupation des sols. Le permis délivré le 11/09/2014 fait actuellement l'objet d'un recours auprès du tribunal administratif de Caen.

3 - Contexte environnemental du projet

3.1 - Choix du site d'implantation

La délimitation de la ZIp4 résulte d'un choix effectué sur la base d'une analyse multicritère présentée succinctement dans l'étude d'impact (El p.124). Elle intègre notamment le potentiel éolien, la topographie, l'intégration paysagère et le cadre de vie des habitants, la possibilité de raccordement, l'accessibilité, les servitudes, les contraintes d'urbanisme et la volonté des élus. Au sein de ce périmètre, les quatre variantes envisagées sont présentées en détail et les choix argumentés (El p.125-136) au regard notamment de critères liés à l'orientation des vents dominants, au paysage (covisibilité avec des sites classés), à la structure bocagère (biodiversité) et aux servitudes électriques et aéronautiques (radar militaire de Cherbourg).

3.2 - Analyse de l'état initial et identification des principaux enjeux

Pour évaluer les enjeux environnementaux, l'analyse considère trois types de périmètres (El p.31): l'aire d'étude lointaine, d'un rayon de 10 km autour de la ZIP, permet de prendre en compte les impacts paysagers considérés comme les plus éloignés; l'aire d'étude rapprochée, d'environ 2 km de rayon, peut varier selon le thème abordé (faune, acoustique, etc) et elle est définie au début de chaque chapitre; l'aire d'étude immédiate correspond à la ZIP et comprend les parcelles sur lesquelles seront implantés les éoliennes et les équipements connexes.

La ZIP se situe au sein d'un secteur agricole bocager (polyculture-élevage) vallonné et structuré par un maillage serré de haies, entre deux massifs forestiers éloignés de quelques centaines de mètres et particulièrement favorables à l'avifaune et aux chiroptères. La zone, localisée dans le bassin hydrographique Douve-Taute, est bordée à l'est par la rivière Tartonne, affluent du cours d'eau côtier la Sinope, et le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin. A l'ouest, la RD 25 située à quelques centaines de mètres longe la zone. Le projet est réglementairement situé à plus de 500 m des premières habitations (El p12). Il sera installé dans un secteur caractérisé par une forte prédisposition à la présence de zones humides: des relevés de terrain5 semblent écarter la présence de telles zones sur les sites d'implantation des éoliennes et des chemins d'accès (El p.36 et annexe 3). Aucun captage d'eau potable n'est recensé dans la commune d'implantation mais il en existe en périphérie (captages et forages exploités par les syndicats de , du Val de Saire, de l'Anse du Cul du Loup et de ). Des chemins utilisés pour l'exploitation agricole traversent le périmètre du projet. Enfin, il existe plusieurs sites archéologiques connus dans la ZIP; toutefois, après expertise par le service régional d'archéologie, le projet n'étant pas susceptible d'affecter ces éléments du patrimoine, aucune prescription d'archéologie préventive n'a été retenue (El p.63 et annexe 4).

3 rubrique 2980 : « installation terrestre de production d'électricité à partir de l'énergie mécanique du vent regroupant un ou plusieurs aérogénérateurs. dont au moins un a une hauteur de mât supérieure ou égale à 50 m » 4 ZIP : Zone d'Impiantation Potentielle 5 s'agissant de terrains cultivés. l'approche pédologique a été retenue conformément aux arrêtés préfectoraux du 24 juin 2008 et du 01 octobre 2009 portant sur les critères de délimitation et de définition des zones humides, en application des articles L214-7-1 et R211-108 du code de l'environnement

Avis AE - SARL Ferme éolienne d'Octeville-I'Avenel- Demande d'autorisation d'exploiter une unité de production d'électricité de type parc éolien 2/5 Par ailleurs, parmi la dizaine de ZNIEFF6 situées à moins de 5 km de la ZIP, une seule, la ZNIEFF de type"

« Bassin de la Sinope », recoupe le périmètre du projet dans sa frange est. Elle a été désignée pour la qualité de ses habitats aquatiques (espèces protégées, frayères) et des prairies humides associées au réseau

hydrographique. Quatre sites Natura 2000 ont été recensés à proximité dont la ZPS7 « Basses vallées du

Cotentin, Baie des Veys ». D'autre part, l'inventaire faune-flore réalisé dans la ZIP signale la présence d'espèces animales patrimoniales et protégées: l'avifaune présente une richesse intéressante mais ce sont surtout les chiroptères qui représentent la forte valeur patrimoniale du secteur avec 9 espèces intimement liées à la présence du réseau de haies (corridors de déplacement et de chasse, quelques gîtes de reproduction et d'hibernation; El p.80).

L'analyse paysagère réalisée recense trois systèmes de visibilités: des vues ouvertes très lointaines (plaines, littoral), des vues semi-ouvertes (bocage en point haut ou à large maille) et des vues fermées (fonds de vallée, bocage à maillage dense). L'existence de nombreux monuments historiques dans l'aire d'étude lointaine, notamment l'île de Tatihou (classement Unesco), renforce la sensibilité paysagère du projet (El p.92-97).

La synthèse des enjeux environnementaux est présentée à la fin du chapitre 3 sous la forme d'un tableau thématique (El p.116-119). Compte tenu des caractéristiques du projet et du contexte environnemental, les principaux enjeux identifiés par l'autorité environnementale portent sur: la perturbation de la faune et l'acheminement des éléments constitutifs des aérogénérateurs, lors de la phase de chantier; les suivis avifaune et chiroptères réalisés, l'insertion du projet dans le paysage et les contrôles des niveaux acoustiques, lors de la phase d'exploitation. Cette identification n'est pas exclusive des autres enjeux pouvant exister sur le secteur (perturbations radio par exemple).

4 - Analyse de la qualité de l'étude d'impact

Le contenu de l'étude d'impact est défini par l'article R122-5 du code de l'environnement, complété, s'agissant d'une ICPE soumise à autorisation, des éléments mentionnés au Il de l'article R512-8 du même code. Globalement, l'étude est claire et bien illustrée. Elle suit assez fidèlement la trame proposée à l'article R122-5 du code de l'environnement et on y trouve les éléments attendus.

Le rapport d'étude d'impact ne contient pas de chapitre spécifique relatif à l'évaluation des incidences Natura 2000. La liste des sites les plus proches est donnée dans le chapitre consacré à l'état initial (aucun site ne recoupe la ZIP) et une synthèse est fournie dans la partie concernée par les impacts sur le milieu naturel (El p. 245). Le détail de l'étude des incidences Natura 2000, quant à lui, est fourni en annexe 1. Le contenu de l'évaluation des incidences Natura 2000 est codifié à l'article R414-23 du code de l'environnement. Par rapport à ce contenu, dans le cadre de l'étude d'impact, les points 1 et 2 de l'article précité auraient pu être détaillés dans le rapport lui-même. Par exemple, la localisation du projet par rapport aux sites Natura 2000 est à rechercher dans l'annexe 1. D'une manière générale, afin d'avoir une étude d'impact valant formellement évaluation des incidences Natura 2000, il est conseillé de réaliser un chapitre spécifique dans le corps de l'étude d'impact contenant l'ensemble des éléments décrits à l'article R414-23 du code de l'environnement.

Le résumé non technique est une pièce essentielle du dossier pour la bonne compréhension du projet et de

ses enjeux par le public. Il est fourni dans le volume intitulé « demande d'autorisation d'exploiter ». Le résumé est précis et illustré mais ne reprend pas l'analyse de l'état initial, étape indispensable pour la hiérarchisation des enjeux environnementaux lié au projet. Il est donc difficile pour le lecteur de s'approprier la démarche logique d'évaluation environnementale et de bien comprendre l'origine des critères environnementaux retenus pour l'étude des variantes d'implantation des éoliennes dans la ZIP (RNT p.13).

Au titre des effets cumulés, un seul projet a été retenu dans l'aire d'étude éloignée (El p.257-258). Il s'agit du projet éolien de Clitourps situé à 9,5 km au nord du site accueillant le parc éolien d'Octeville-I'Avenel. Compte tenu de cette distance, aucun effet cumulatif négatif sonore ou sur la biodiversité n'est attendu. Il en est de même pour les aspects paysagers car il n'existe pas de point de vue depuis lequel les deux projets sont visibles simultanément.

Concernant la compatibilité du projet avec les documents d'urbanisme en vigueur, l'auteur signale que la commune d'Octeville-I'Avenel est dotée d'une carte communale (2007) permettant la réalisation du parc éolien (El p.264). Par ailleurs, le projet est inclus dans les périmètres du SDAGE8 Seine-Normandie et du SAGE9 Dauve-Taute (El p.35). La cohérence du projet avec ces éléments est étudiée de manière satisfaisante dans l'étude d'impact (El p.143-144 et p.262). L'analyse des autres plans et programmes

6 ZNIEFF : zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et ftoristique 7 ZPS: zone de protection spéciale nOFR2510046, désignée le 31/01/1990 au titre de la directive européenne « Oiseaux» de 1979 8 SDAGE : schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux, approuvé le 29/10/2009, en cours de révision 9 SAGE: schéma d'aménagement et de gestion des eaux, en cours d'approbation

Avis AE- SARL Ferme éolienne d'Octeville-I'Avenel- Demande d'autorisation d'exploiter une unité de production d'électricité de type parc éolien 3/5 réalisée n'amène pas de remarque particulière en dehors du fait que le schéma régional pour le climat, l'air et l'énergie (SRCAE), dont le schéma régional éolien (SRE) est un élément constitutif non prescriptif, n'est plus en phase d'élaboration mais a été définitivement adopté le 30/12/2013.

5 - Analyse de la prise en compte de l'environnement dans le projet

5.1 - Analyse de la prise en compte de la biodiversité

Les différents impacts sur l'avifaune et les chiroptères semblent correctement identifiés tant en phase travaux qu'en phase d'exploitation (dégradation/altération d'habitat, collision, dérangement, effet barrière; El p.247- 254). Concernant les chauves-souris, les espèces concernées sont modérément (murins, barbastelle et oreillards) à très fortement (pipistrelles et sérotonine) vulnérables aux éoliennes.

Afin de réduire les effets du projet sur la biodiversité, la question de la distance des machines aux milieux arborés préconisée par le guide de la SFEPM10 a bien été considérée, mais en raison de la densité du maillage bocager, l'auteur indique qu'il n'est pas possible de respecter cette distance (plusieurs éoliennes sont d'ailleurs en surplomb du réseau de haies). Étant donné le contexte bocager et la forte activité des chiroptères relevée dans la zone, une régulation devra être mise en place sur le site de façon préventive d'avril à octobre, comme mentionné dans l'étude d'impact (dispositif Chirotech d'arrêt nocturne; El p.271- 273), et ce avant même le premier suivi de mortalité. Les modalités de ce bridage pourront faire l'objet de modifications ultérieures avec l'amélioration des connaissances (notamment par le suivi de l'activité des espèces post-implantation) et l'évolution des technologies.

Le parc éolien va nécessiter la destruction de 100 m de haies mais va aussi entraîner la dégradation de plusieurs centaines de mètres de linéaire arboré utilisé comme territoire de chasse et de transit pour les chiroptères. A titre de compensation, l'auteur de l'étude d'impact propose la recréation d'environ 100 m de haies en bordure d'un bâtiment et d'une route où le maillage est discontinu (El p.271). Pour l'autorité environnementale, cette proposition ne paraît pas suffisante au regard des dégradations engendrées par le projet sur qualité fonctionnelle du bocage environnant. Pour améliorer l'efficacité des mesures compensatoires, un linéaire plus important pourrait être replanté en continuité du réseau existant de manière à renforcer la connexion des ensembles bocagers et forestiers. Contrairement à ce qui est affirmé page 273

de l'étude d'impact (<< une quelconque compensation locale est difficilement envisageable »), cela permettrait de mettre en place une action au plus près du secteur impacté par le projet. Enfin, le financement prévu pour une action générale en faveur des chiroptères apparaît relativement faible (5000 € ; El p.274).

L'autorité environnementale note que le pétitionnaire n'a pas prévu l'installation d'un balisage avant le début du chantier pour délimiter les zones écologiques sensibles (secteurs à préserver de tous travaux ou dépôts de matériel), en lien avec la présence d'espèces patrimoniales, notamment dans le cas où les travaux seraient en partie réalisés pendant la période de nidification des oiseaux (El p.271). 5.2 - Analyse des effets sur le paysage

Concernant les monuments classés, notamment le patrimoine Unesco, l'étude mentionne l'absence de covisibilité globale (à l'exception d'une vue très partielle et lointaine depuis Montaigu la Brisette; El p.218- 244). Cette conclusion sur l'absence d'impact visuel est bien étayée par l'étude de la topographie et illustrée par de nombreux photomontages. Néanmoins, cette affirmation, qui peut être considérée comme un engagement du pétitionnaire, sera à vérifier après construction du parc.

Les impacts visuels sur le bâti proche sont plus sensibles, notamment pour les bourgs et hameaux des communes de et de Crasville (El p.174-217). Si l'auteur évoque l'absence d'effet de saturation du paysage, notamment pour le «voyageur» en transit, il n'en demeure pas moins que la présence des éoliennes s'impose de façon permanente et incontournable aux riverains, dans leur lieu de vie quotidienne.

Une erreur sur le photomontage de la prise de vue n016 est à signaler (El p.183). 5.3 - Analyse de la prise en compte des usages sur le périmètre du projet

L'ensemble des terrains concernés par l'implantation du parc éolien est voué à l'agriculture. Le positionnement des voies d'accès est prévu au plus près des haies existantes afin de limiter l'emprise du projet sur les terres cultivées. Au total, la surface consommée par le projet est estimée à 1,4 ha (éoliennes + voiries + poste de livraison; El p.154). La modification limitée de l'occupation des sols ne remet pas en cause la vocation agricole de la zone. Des compléments pourraient cependant être donnés sur l'accès au site pour les exploitants agricoles pendant la période des travaux.

L'environnement du projet comporte également des chemins susceptibles d'être fréquentés par les curieux. Si des possibilités de visite encadrée du parc sont envisagées en phase d'exploitation (El p. 154), rien n'est

10 SFEPM: Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères

Avis AE- SARL Ferme éolienne d'Octeville-I'Avenel- Demande d'autorisation d'exploiter une unité de production d'électricité de type parc éolien 4/5 indiqué sur le balisage et l'accès du public au site en phase de travaux pendant laquelle les risques sont plus élevés. Des précisions méritent donc d'être apportées sur ce point.

L'étude de dangers réalisée et son résumé non technique prennent en compte les principaux risques et aléas, notamment la chute d'objets consécutive à la rupture des équipements, ainsi que l'incendie en lien avec la présence d'équipements électriques. Elle est compréhensible et pédagogique. Elle conclut à l'acceptabilité des accidents les plus significatifs identifiés.

L'impact acoustique du projet a été analysé par l'établissement Echopsy en 2012 (El p.146-151 et annexe 2). Une estimation des niveaux sonores à l'issue du projet, comportant une recherche de l'absence de tonalité marquée, est présentée. Les conclusions indiquent que les seuils acoustiques en limite de périmètre ainsi que les émergences maximales seront respectées en toutes situations en période diurne et sur un parc optimisé en période nocturne. L'autorité environnementale prend note de cet engagement du pétitionnaire qui réalisera un dossier de réception acoustique 6 mois après la mise en service et mettra en place un monitoring d'un an afin d'évaluer l'impact sonore en temps quasi réel pour optimiser les solutions de bridage des rotors quand cela s'avérera nécessaire.

La création de parcs éoliens fait assez régulièrement l'objet de contestations de la part des riverains en raison de craintes sur d'éventuelles nuisances pour leur santé, notamment au regard de la sensibilité de certaines personnes et sur des domaines qui ne font pas l'objet d'un cadre réglementaire (infrasons, effets stroboscopiques, signaux lumineux, ondes électromagnétiques). En la matière, l'approche présentée dans le dossier s'avère peu développée et tend à minimiser leur prise en compte et leurs éventuelles conséquences. L'autorité environnementale invite donc le pétitionnaire à approfondir son analyse dans ces différents domaines et, le cas échéant, à indiquer les dispositions qu'il envisage de retenir pour atténuer leur incidence.

Synthèse

L'étude d'impact, qui prend en compte à la fois les contraintes techniques et patrimoniales du territoire, répond globalement aux interrogations que peut susciter un tel projet. Les engagements pris par le pétitionnaire relativement aux impacts visuel et sonore apparaissent proportionnés et leur réalisation apparaît essentielle à la limitation des incidences du projet.

Des précisions pourraient cependant être apportées sur: les modalités de réalisation du chantier, notamment pour la prise en compte des impératifs liés à l'activité agricole et à l'encadrement de la fréquentation du site par le voisinage, l'évaluation et la prise en compte de nuisances hors cadre réglementaire (infrasons, effets stroboscopiques, signaux lumineux, ondes électromagnétiques).

Enfin,'concernant les chiroptères, un renforcement des mesures compensatoires spécifiques est attendu pour· répondre aux enjeux locaux identifiés et permettre de renforcer la fonctionnalité du milieu bocager au plus près du site impacté.

Caen, le 2 0 MAI 2015 Pour le préfet de la région Basse-Normandie,

le secrétaire général pour les affaires régionales / . ,)"" Patrick AMOUSSOU-ADEBLE f

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