ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN Planche 11
Sous-section 1 [19] wuzlam Sous-section 2 [20] maa Sous-section 3 [21] muyang [22] məlokwo Section 3 Sous-section 1 (a) [23] zəlwa [24] gaduwa (b) [25]uwor [26] merey Sous-section 2 [27] mafa [28] mefele } LINGUISTIQUE [29] cuvok Section 4 (a) [30] mofu-sud [31] mofu-nord [32] giziga-sud } [33] giziga-nord ✝ (b) [34] mbazla Daniel B ARRETEAU *, Michel D IEU ** Groupe mbuko Section 1 [35] mbuko Section 2 [36] pəlasla Sous-division III (daba) Section 1 (a) [37] buwal [38] gavar (b) [39] mbədam [40] besleri Section 2 [41] daba Division B Groupe kaa [42] kaa Groupe munjuk [43] munjuk-sud [44] munjuk-nord } Division C (groupe masa) Le tableau de la situation linguistique et sociolinguistique de l'Extrême-Nord du Came- attestés dans les langues tchadiques, il est possible de dire si deux formes — traduction dans commune depuis beaucoup plus longtemps. Maurice SWADESH a formalisé cette intuition dans Section 1 [45] masa roun est particulièrement complexe. On fera d'abord l'inventaire de la soixantaine de langues deux langues d'un même item — sont rattachables à un même étymon, c'est-à-dire si elles un article de 1951. De même que la radioactivité des corps organiques s'affaiblit à un taux [46] musey parlées dans la région en les regroupant selon leurs affinités génétiques et en précisant leurs dérivent d'une même racine. constant au cours du temps, de même les mots de base d'une langue disparaissent — se per- Section 2 [47] dzəpaw aires d'extension (1). On rendra compte ensuite des faits de multilinguisme qui viennent sin- En pratique ces jugements de cognation s'effectuent item par item sur les 58 langues à dent ou se renouvellent — graduellement selon un taux constant dont on a pu calculer une gulièrement nuancer les découpages de la mosaïque des langues premières et apportent les la fois : pour chaque item, on regroupe toutes les formes qui dérivent d'une même racine en estimation à partir de familles de langues dont on connaît l'histoire sur une longue période. Sous-branche nord éléments dynamiques — expansion, régression ou disparition de certaines langues — qui leur attribuant un même indice numérique, chaque racine distincte ayant un indice différent. Ainsi après 100 ans, pour 100 mots dans une langue donnée, 86 restent inchangés, 14 sont expliquent l'évolution en cours et laissent deviner les grands traits de la situation à venir. De cette façon la séquence des 58 formes linguistiques se trouve, au terme de cette phase, nouveaux. Pour deux langues comparées cela donne donc, selon une formule logarithmique : Division A (groupe mida'a) Les informations qui fournissent la matière de ce texte et des cartes ont été recueillies remplacée par une séquence de 58 nombres entiers comme le montrent les exemples en Pourcentage d'étymons Sous-groupe 1 [48] majəra au cours d'enquêtes sur le terrain qui ont débuté en 1973, dans le cadre de l'Atlas linguis- annexe, extraits des listes comparatives. Ainsi pour l'item « œuf », les formes kwáy, kwàlé et communs 86 % 76 % 64 % 55 %™ 40 % 30 % 22 % 16 % Sous-groupe 2 [49] jina tique du Cameroun dont les premiers résultats ont déjà été publiés (DIEU et RENAUD, 1983). ku´ rə´ʔi´ relèvent de la racine n° 2, les formes ʔa`li´(n), ʔa` zli´(n), ʔa` azlə` (n)... relèvent de la Nombre d'années [50] mo'e Concernant la zone que couvre le présent atlas, on pourra aussi se reporter à D. BARRETEAU, racine n° 1. de séparation 500 1000 1500 2000 3000 4000 5000 6000 Division B (groupe mandage) R. BRETON et M. DIEU (1984). Depuis, les enquêtes se sont poursuivies et nous donnons ici Cette numérisation de l'information aboutit, une fois traités tous les items, à un tableau Sous-groupe 1 un état de la question. Les apports touchent trois domaines : l'inventaire des langues tcha- rectangulaire de 58 lignes et 120 colonnes que nous appelons la matrice d'équivalence. Depuis lors de nombreuses critiques ont mis en cause l'universalité du taux de référence Sous-section 1 [51] lagwan diques s'accroît de trois unités; la classification de la famille tchadique est réaménagée sur la et de la liste du vocabulaire de base. Cependant bon nombre de linguistes acceptent cette Sous-section 2 [52] msər base d'un traitement plus complet des données lexicales; la connaissance de la dynamique Deuxième phase : calcul de similarités méthode pour proposer des datations relatives à l'intérieur d'une aire culturelle donnée. Nous [53] malgbe des langues se précise : limites des aires d'influence des langues véhiculaires, éléments quan- faisons donc figurer à titre indicatif, sur la droite des figures 1, 2, 3 et 4, l'échelle temporelle mpadə À partir de la matrice d'équivalence il est aisé de calculer la matrice de similarité des [54] titatifs sur une situation typique de contacts de langues (le cas de Maga). Enfin, on pourra que donnent les calculs glottochronologiques. langues deux à deux : si les langues L1 et L2 ont pour l'item n deux formes rattachables à la [55] maslam également consulter une étude (BARRETEAU et JUNGRAITHMAYR, 1993) traitant de la classifica- Malgré toutes les réserves qu'il y a lieu de faire sur une interprétation trop étroite de ces afaə même racine, on compte un point de similarité, sinon zéro. On additionne les points obtenus [56] } tion lexicostatistique de l'ensemble des langues de la famille tchadique. dates, on remarquera qu'au moins les dates les plus récentes (les divergences les plus tar- sur les 120 items. Ce score ramené à un pourcentage est l'indice de similarité (ou taux de res- Sous-groupe 2 [57] yedina dives) n'entrent pas en contradiction avec ce que nous connaissons de la mise en place des semblance) entre L1 et L2. Ce calcul mené pour chaque couple (L1-L2, L1-L3...) aboutit à la populations. Par exemple, la séparation entre le giziga-nord et le giziga-sud se situerait autour matrice de similarité, tableau triangulaire (58 lignes, 58 colonnes) établi selon le principe des de 1830, ce qui correspond à la prise de Maroua par les Fulbe (vers 1800) qui va séparer Inventaire et classification des langues distances entre points. BRANCHE EST [58] kera effectivement les deux populations. Les Mofu du nord et du sud n'ont souvenir d'aucune ori- Nous avons organisé la matrice pour que l'ordre des langues coïncide avec celui de la gine commune dans leurs traditions orales; leur séparation, sans fait marquant, se situerait Vue d'ensemble classification qu'on trouvera plus bas : les taux de similarité les plus élevés sont au voisinage Commentaires sur la classification vers 1670, avant l'arrivée de nombreux migrants de l'est et la constitution des chefferies de l'hypothénuse et ils diminuent au fur et à mesure qu'on s'en éloigne. Cela rend lisible par Dans nos précédents travaux (op. cit. 1983 et 1984), nous considérions comme acquise La province de l'Extrême-Nord présente une diversité linguistique exceptionnelle : actuelles. un dégradé de couleurs les groupements et les niveaux auxquels ils s'opèrent. Ainsi : la partition de la famille tchadique en quatre branches : occidentale (hausa), centrale, orien- soixante langues s'y parlent. La fragmentation linguistique culmine dans les monts Mandara En ce qui concerne la chronologie de l'implantation des principaux groupes de langues — l'étroite parenté qui lie deux à deux les langues malgbe, mpadə, maslam, afaə (de tale (kera), méridionale (masa), suivant en cela P. NEWMAN (1977). où l'aire d'extension de bien des langues se réduit à un massif ou un versant de piémont. Si tchadiques dans le nord du Cameroun, on retiendra à titre d'hypothèse le schéma suivant : 96 % à 77 % de similarité) se traduit par l'existence d'une plage de couleur foncée. De Nos calculs confirment bien le fait que le hausa et le kera, chacun de leur côté et à peu toute la région relevait, il y a quelques siècles, de la seule famille tchadique, l'histoire récente — il y a 3700 ans, vers 1700 AC, les branches ouest, centre et est se séparent; même pour les quatre langues mofu-giziga (de 94 % à 74 %); près au même niveau de similarité (30 %), ne rejoignent les autres langues qu'après constitu- a fait qu'aujourd'hui s'y côtoient les trois grands phylums linguistiques qui se partagent — dans la branche centrale, les sous-branches sud et nord se distinguent vers 1250 AC; — à l'inverse, l'éloignement du hausa par rapport à toutes les autres langues (moins de tion de l'ensemble de la branche centrale (35 % de similarité au moins). l'Afrique : leurs sous-divisions se forment vers 850 AC; 39 % de similarité) se traduit par une colonne de couleur claire; En revanche, la branche méridionale disparaît par intégration du groupe masa dans la — phylum afro-asiatique (ou chamito-sémitique) : — les principaux groupes de langues sont constitués vers 470 AC. — aux cas intermédiaires correspondent des plages d'intensité moyenne. branche centrale, ce qui découle du groupement selon la méthode du voisin le plus proche et 1. famille sémitique : 1 langue, l'arabe plus encore selon la distance moyenne où le groupe masa rejoint la branche centrale avant 2. famille tchadique : 55 langues Troisième phase : groupement hiérarchique Classification des langues tchadiques même le groupe kotoko (mandage et mida'a). — phylum nilo-saharien : Ce dernier groupe (kotoko), dont nous faisons la sous-branche nord de notre branche 1. famille saharienne : 1 langue, le kanuri Cette phase utilise les procédures de la taxinomie numérique pour passer de la matrice Liste des langues centrale, pourrait aussi bien constituer une branche autonome, la branche nord, dans le cadre [2. famille chari-nil : langues sara, des immigrés tchadiens épars] de similarité, difficile à interpréter en l'état, à un regroupement hiérarchique des 58 langues, Cette liste reconnaît huit niveaux hiérarchiques qui respectent les taux de similarité d'une révision plus radicale de la classification. Cependant les autres méthodes de groupe- — phylum niger-congo : représentable graphiquement par un arbre. La méthode employée, de type agglomératif, pro- arrondis tels qu'ils apparaissent ci-dessous : ments (voisin le plus proche, voisin le plus éloigné) le rapprochent davantage du reste de la 1. famille ouest-atlantique : 1 langue, le fulfulde cède par pas successifs. Le premier pas consiste à réunir les deux entités (les deux langues) branche centrale. 2. famille adamawa-oubangui : 2 langues, le mund ɑ et le tupuri. qui présentent le taux de similarité maximal. Ces deux langues sont dès lors considérées comme une entité unique dont on calcule la similarité avec chacune des 56 entités restantes. BRANCHE 30 % La figure 5 reprend les niveaux supérieurs de la classification que nous proposons. Sous-branche 35 % Le mund ɑ et le tupuri constituent des avancées septentrionales de la branche adamawa Les pas suivants répètent la même opération. À chaque pas la matrice de similarité perd une Tchadique Division 40 % qui, comme son nom l'indique, est centrée plus au sud, sur le plateau de l'Adamaoua. Ces ligne et une colonne, et la procédure est réitérée jusqu'à sa réduction à une seule case. Pour Taux de Année Sous-division 45 % deux langues appartiennent au même groupe linguistique que le vaste ensemble mbum. Au mener la procédure à son terme, il reste à définir le mode de calcul de la similarité entre deux similarité Groupe 50-55 % Cameroun le mund ɑ (ou mundang) est surtout représenté dans l'arrondissement de Kaélé. entités qui ne sont pas deux langues isolées mais deux groupes de langues constitués par 30 % Branche OuestBranche Centre Branche Est 1 710 AC Sous-groupe 60 % On le trouve aussi au sud du mayo Kebbi dans l'est du district de Bibémi vers la frontière agglomération lors d'un pas précédent. Un exemple schématique fera comprendre la démarche. Section 65 % tchadienne. Le tupuri domine dans le sud-est de la plaine de Moulvouday, département de 35 % 1 240 AC Sous-section 70 % Sous- Sous- Kaélé, et dans l'arrondissement de Kar-Hay, département du Mayo-Danay. branche Sud branche Nord A D L'arabe, le kanuri et le fulfulde sont tous trois des langues de grande extension et revê- • • 40 % 830 AC Une sous-section peut encore être subdivisée en (a), (b), chacune de ces unités regrou- tent, à des degrés divers il est vrai, un rôle véhiculaire; nous y reviendrons plus bas. G1 G2 A BBC A pant des langues ayant au moins 75 % de similarité. Enfin sont reliées par une accolade les L'arabe, dans sa variété dialectale dite « showa » (les locuteurs déclarent simplement par- B• C• langues très étroitement apparentées (au moins 90 % de similarité). 45 % 470 AC ler « arabe ») couvre la partie septentrionale de la province : frange nord des départements du III III Mayo-Sava, du Diamaré, du Mayo-Danay et surtout département du Logone-et-Chari. Soit les langues A et B regroupées en G1, C et D regroupées en G2. Le schéma donne BRANCHE OUEST [1] hausa L'aire d'implantation principale du kanuri est aux confins du Niger et du Nigeria : c'est la une image spatiale de leurs relations, où la distance est l'inverse de la similarité. On peut défi- langue du Bornou. Au Cameroun, les groupes kanuri les plus importants sont établis entre nir la similarité entre G1 et G2 de diverses façons, dont les trois suivantes sont les plus fré- BRANCHE CENTRE HausaGbwata Wandala- Daba Kada- Masa Mida'a Mandage Kera Limani et Boundéri (arr. de Mora) et dans l'arrondissement de Kolofata (dépt du Mayo-Sava), quemment utilisées : margyi mafa- munjuk mais il s'en trouve aussi plus à l'est dans les arrondissements de Maroua et de Bogo (dépt du a) la similarité entre G1 et G2 est définie comme la similarité maximale existant entre mbuko Sous-branche sud Diamaré), jusqu'à Mindif et Guirvidig, ainsi que dans le département du Logone-et-Chari. une langue de G1 et une langue de G2 (sur notre schéma, entre B et C) ; on retient donc le FIGURE 5 Le fulfulde est parlé au Cameroun depuis la latitude de Mora jusqu'à celle de Meiganga, cas le plus favorable. C'est la méthode dite du voisin le plus proche; Arbre classificatoire des principaux groupes de langues tchadiques. Division A au sud de l'Adamaoua, avec une diversification dialectale nord-sud qui n'entrave pas l'inter- b) la similarité entre G1 et G2 est définie comme la similarité minimale existant entre Sous-division I (gbwata-margyi) compréhension. Pour des raisons historiques (ancienneté, densité et homogénéité du peuple- une langue de G1 et une langue de G2 (sur notre schéma, entre A et D) ; on retient donc le Commentaires sur les langues maternelles Sous-groupe gbwata [2] gbwata ment peul), c'est le fulfulde de la région de Maroua qui représente la forme la plus conserva- cas le plus défavorable. C'est la méthode dite du voisin le plus éloigné; Sous-groupe Nous reprenons ici, pour l'essentiel et avec les compléments qui s'imposent, des infor- trice, la plus « pure » : le système des classes nominales et des genres, les alternances c) la similarité entre G1 et G2 est définie comme une moyenne (par exemple, la Sous-section 1 [3] njanyi mations que nous avions déjà livrées dans les ouvrages cités. consonantiques à l'initiale, les trois voix du système verbal sont bien conservés et vivants moyenne arithmétique) des similarités existant entre chaque langue de G1, vis-à-vis de Sous-section 2 (a) [4] ue dans l'usage. chaque langue de G2, soit dans notre exemple : (AC+AD+BC+BD) : 4. C'est ce que nous [5] jimjimən [1] hausa : le hausa n'est présent au Cameroun que dans les îlots urbains, au nord du Reste à détailler et organiser les 55 langues tchadiques de l'Extrême-Nord, auxquelles appellerons méthode de la similarité moyenne. [6] zizilivəkən pays (Guider, Garoua) comme au sud. Il n'est véhiculaire qu'aux abords mêmes de la frontière nous joindrons, pour englober toutes les langues tchadiques du Cameroun, le kaa (gidar), Ces trois définitions conduisent à des taux de similarité entre groupes qui peuvent diffé- (b) [7] slarwa nigériane. le gbwata (bata) et le dzəpaw (lamé) parlés plus au sud, dans la province du Nord. rer sensiblement, de même que les regroupements hiérarchiques qui en découlent. Nous reproduisons (fig. 1, 2, 3) les arbres auxquels aboutissent chacune des trois méthodes. On [8] tsuvan [2] gbwata : gbwata (bwaara au Nigeria) est l'ethnonyme singulier qui correspond à constate que si bien des configurations se retrouvent dans tous les arbres, il y a aussi des Sous-groupe margyi [9] hya l'appellation courante « bata ». L'aire d'extension du gbwata se situe en dehors de la zone Méthodologie divergences, notamment dans les niveaux supérieurs. Nous sommes donc conduits à propo- [10] bana psikyε couverte par cet atlas. Trois parlers dans le dialecte des Gbwata pêcheurs : celui de Demsa (à ser une synthèse fondée sur la méthode de la moyenne, en arrondissant les taux de similarité [11] Les données sont constituées par la traduction dans chaque langue L1.....L58 d'une liste la frontière nigériane, à 30 km au nord-est de Garoua), celui de Kokoumi (le long de la à la demi-dizaine la plus proche. Cela revient à éliminer des emboîtements peu significatifs Sous-division II (wandala-mafa-mbuko) standard de 120 concepts simples (parties du corps, animaux, éléments naturels, premiers Bénoué), et celui du Faro (Jelepo). Le ndeewe, dialecte des Gbwata agriculteurs installés loin marqués dans l'arbre par des « marches » inférieures à 5 %. Vu le caractère statistique de la Groupe wandala nombres, actions élémentaires...), nous disons 120 items. Ces données sont traitées selon les des rives du Faro et de la Bénoué, n'est plus parlé que par quelques dizaines de personnes. démarche et les erreurs qui peuvent entacher, par excès ou par défaut, certains de nos juge- Sous-groupe 1 (a) [12] mabas principes de la lexicostatistique résumés ci-après. xədi ments de cognation, il serait illusoire de rechercher une plus grande précision. [13] (b) [14] əvoko [3] njanyi : le njanyi (njegn, njai...) est parlé près de la frontière nigériane dans la région Première phase : établissement des jugements de cognation de Doumo (arr. de Mayo-Oulo, dépt du Mayo-Louti). Interprétation glottochronologique Sous-groupe 2 Après un minimum d'analyse phonologique et morphologique (identification d'éventuels Section 1 [15] əlvaxdaxa [4] ue : à cheval sur le sud de l'arrondissement de Bourah et l'extrême ouest de l'ar- préfixes ou suffixes) et compte tenu de ce que l'on connaît des changements phonétiques À ce point de l'exposé nous n'avons fait que classer les langues en synchronie, en fonc- Section 2 [16] wandala ue tion de leur plus ou moins grande similarité. Toutefois, appliquée aux langues, groupes et Sous-groupe 3 [17] parəkwa rondissement de Mayo-Oulo, le est parlé également au Nigeria. familles de langues, l'interprétation historique est tentante : si deux langues ont en commun Groupe mafa jimjimən (1) Nous remercions particulièrement MM. Roland Breton et Bikia Fohtung pour la réalisation 95 % de racines, elles ont divergé à partir d'une même langue mère il y a peu de temps, alors Section 1 [18] matal [5] : c'est la langue des Jimi, parlée à Bourah et dans son canton. Le terme ue des cartes. que des langues qui n'ont en commun que 30 % de racines ont divergé à partir d'une souche Section 2 « fali », qu'emploient les pour désigner les Jimi voudrait dire « esclave » dans plusieurs
* IRD, Centre du Burkina Faso. ** CNRS. 64 ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN
LINGUISTIQUE MATRICE DES SIMILARITÉS 1. hausa
2. bwata 35 D. BARRETEAU, M. DIEU
3. njanyi 32 67
4. u e 34 58 72
5. jimjim e n 33 61 67 82
e 6. ziziliv e k n 34 59 66 80 79
7. slarwa 33 61 74 74 76 75
8. tsuvan 34 62 62 67 72 75 81
9. hya 31 49 50 59 62 65 53 54 POURCENTAGES DE SIMILARITÉ
10. bana 32 50 56 62 62 65 58 59 79 > 70 % 11. psikyε 30 52 54 61 62 63 56 57 81 83 60 % à 69,9 % 12. mabas 34 49 47 56 55 58 51 53 61 63 65
50 % à 59,9 % 13. x e di 34 47 46 51 52 53 51 51 58 65 61 83
40 % à 49,9 % 14. e voko 36 45 42 47 51 52 48 50 53 58 57 70 76
20 % à 39,9 % RAPPORT ENTRE GROUPES DE LANGUES 15. e lvaxdaxa 34 41 39 50 48 47 47 49 52 51 52 58 57 65 MÉTHODE DE LA DISTANCE MOYENNE
16. wandala 37 44 43 49 50 48 46 50 53 54 53 60 65 67 68 17. par e kwa 39 39 40 46 47 48 44 46 53 51 51 55 61 66 62 62
18. matal 37 40 41 47 47 50 47 48 58 57 58 57 61 67 63 57 62 HAUSA
19. wuzlam 31 38 39 43 42 46 44 43 47 47 46 44 48 53 50 52 50 61 MARGYI 32,8
20. ma a 32 37 38 42 42 42 42 44 50 48 49 49 53 56 50 52 52 63 72 WANDALA 35,7 50,4
21. muyan 35 42 43 48 47 52 51 53 57 54 57 51 56 61 56 57 55 66 76 77
MAFA 34,1 45,2 55 22. m e lokwo 34 42 40 42 42 46 45 48 53 53 53 51 57 58 55 53 53 62 67 66 79
MBUKO 32,5 41,5 44,7 54,2 23. z e l wa 34 40 40 41 42 45 42 45 50 45 49 50 53 57 53 55 57 67 63 65 67 66 DABA 29,5 40,8 41 46,7 41,1
24. aduwa 32 37 36 38 39 41 38 42 46 45 46 50 53 56 53 51 53 65 58 61 63 67 81 KADA 32 41,4 42,8 47,4 45,5 44
25. u wor 35 35 36 39 39 41 42 44 47 48 49 52 56 61 54 53 56 65 62 62 66 72 72 72 MUN UK 29,5 36,4 39,2 40,4 43,2 35,8 48,5
26. merey 32 34 36 37 37 42 41 42 47 47 47 51 53 57 53 50 54 64 57 59 61 63 76 78 82 MASA 28,7 34,7 39,3 39,6 37 39,5 35,3 46,7
27. mafa 37 40 42 47 47 50 49 51 52 52 55 53 59 62 59 57 62 63 65 62 67 67 72 74 77 78 MIDA'A 29,3 37,3 37,4 40,9 43,2 39,5 42 39 38,8
28. mefele 36 33 39 44 42 46 42 46 50 51 51 54 57 59 55 52 62 61 62 59 64 60 69 68 72 72 87 MANDAGE 30,7 34,9 37,7 40,9 41,4 40,7 40,9 41,3 32 42,3
29. cuvok 35 34 39 42 41 45 42 44 46 51 48 49 52 56 51 50 57 58 61 58 65 63 67 66 72 71 76 92 KERA 24 28,6 32,3 32,9 31 28 35 32 32,3 28,7 31,1
30. mofu-sud 35 42 43 46 46 47 49 52 51 55 56 56 58 59 57 61 57 62 59 58 65 66 65 66 73 71 73 71 79 E A L G K 31. mofu-nord 35 39 38 42 42 43 42 44 47 47 48 52 56 58 57 57 59 63 58 57 62 67 69 70 76 73 72 71 71 88 I A A O A Y U A '
D
D K G S A A A A A A N N R S F N U U B D R 32. izi a-sud 33 43 44 45 45 46 47 49 51 52 52 52 56 59 53 58 54 62 61 59 67 68 62 63 69 64 67 61 62 82 75 D A A U A I A B A A A A E H M M M M W M M D K M K 33. izi a-nord 33 41 43 44 43 46 46 47 47 50 50 49 52 56 50 57 54 59 58 56 62 67 61 61 64 60 64 62 64 84 74 94
34. mbazla 33 42 42 45 46 48 46 48 49 51 50 57 59 59 52 61 53 61 58 57 62 62 66 65 64 62 67 63 62 77 72 77 76
35. mbuko 31 38 36 41 40 42 41 43 42 42 42 42 46 44 43 44 42 48 55 51 57 62 56 61 57 55 57 55 52 56 55 52 50 54 36. p e lasla 34 37 39 42 42 43 41 42 46 45 46 47 48 46 43 47 44 50 56 57 57 58 54 52 54 51 54 52 50 53 49 54 51 58 66
37. buwal 31 36 35 37 40 44 42 47 44 47 43 40 40 40 41 40 44 44 44 48 49 46 47 43 44 42 53 52 54 51 47 45 44 43 39 42
38. avar 32 38 38 38 39 43 40 46 45 48 44 42 41 42 41 39 47 46 45 47 48 47 47 45 45 46 54 57 53 53 48 46 45 45 42 46 82 39. mb e dam 27 32 32 34 35 37 37 42 41 41 39 37 38 39 41 42 48 43 43 46 47 47 47 44 47 46 51 53 53 47 49 43 43 44 37 41 76 72
40. besleri 30 33 36 37 40 43 42 48 42 45 42 39 40 42 39 38 48 46 47 48 48 47 47 44 46 43 52 53 54 48 47 46 45 47 37 44 77 74 79
41. daba 28 36 39 42 42 47 42 49 45 43 42 41 41 42 37 36 44 44 45 45 47 47 46 42 43 42 48 47 43 44 42 42 42 44 40 43 59 61 62 71
42. ka a 32 39 35 38 40 43 43 42 43 47 44 42 44 43 42 42 44 47 43 41 51 47 50 47 47 43 49 48 46 56 49 48 45 48 47 44 43 46 42 45 44
43. mun juk-sud 30 32 30 36 35 41 36 37 37 40 40 39 40 42 39 36 36 40 40 41 42 42 39 41 41 37 42 41 42 40 40 37 37 37 44 42 37 35 32 39 35 47
44. mun juk-nord 29 35 32 37 33 41 36 37 36 39 38 39 42 42 40 38 37 42 42 39 41 42 42 41 42 41 42 40 39 41 42 39 39 41 44 43 36 36 34 39 35 50 90
45. masa 28 29 27 31 31 33 33 34 38 37 39 38 38 40 42 41 37 42 37 34 37 42 41 41 42 37 43 39 37 39 39 37 37 38 35 38 42 41 37 42 34 35 50 44
46. musey 28 32 27 32 33 34 31 34 38 38 41 42 39 40 37 39 37 40 37 35 36 39 41 41 40 37 42 37 37 41 37 37 36 37 33 35 42 39 37 41 35 34 48 44 86
47. dz e paw 30 38 33 35 37 36 36 37 41 38 40 38 40 41 41 39 39 39 41 38 39 44 45 42 44 42 44 42 39 43 42 42 42 39 39 42 42 42 38 42 39 37 47 47 62 64 48. maj e ra 27 37 35 34 37 37 37 42 41 43 41 38 40 38 37 37 36 41 45 41 43 45 44 42 40 37 41 41 37 39 39 41 40 43 46 43 39 41 34 37 39 44 41 43 34 37 42
49. j ina 32 36 35 38 40 38 38 42 37 39 37 35 37 37 38 37 43 41 38 41 42 44 43 42 44 41 44 43 43 43 41 43 42 42 44 43 42 42 39 42 38 43 36 38 37 38 41 62
50. mo'e 29 33 32 34 37 36 34 39 36 37 37 32 35 36 38 37 42 39 37 38 40 42 40 40 43 38 42 41 39 38 37 40 39 37 41 42 40 41 37 43 39 39 37 39 39 40 41 62 81
51. la wan 33 34 35 37 37 37 37 40 40 42 41 38 43 44 40 38 42 48 44 43 48 48 48 47 44 43 47 48 43 42 40 43 42 43 43 45 40 46 39 45 45 45 43 43 32 33 36 47 50 48 52. ms e r 28 32 32 32 33 33 33 33 36 36 36 35 37 39 37 37 41 43 39 37 42 42 45 40 39 37 43 42 37 42 38 38 37 38 41 40 43 45 38 42 42 42 42 42 32 30 35 42 43 40 74
53. mal be 29 30 29 33 32 30 30 32 32 34 32 34 37 36 37 35 36 39 37 36 39 41 38 38 37 36 40 42 39 36 35 35 35 36 38 38 37 40 36 38 37 37 39 40 29 30 29 37 40 36 69 77 54. mpad e 32 34 32 36 35 34 34 36 35 37 35 37 37 37 38 37 40 45 42 38 41 43 43 42 39 40 45 47 43 39 38 37 37 41 40 41 42 44 39 44 41 41 42 42 32 34 34 41 45 42 72 77 85
55. maslam 32 33 32 36 36 35 35 37 36 38 36 37 40 37 37 38 39 43 42 40 43 44 43 43 40 42 45 47 43 40 40 39 37 39 42 42 44 47 38 44 41 41 43 42 32 33 33 42 43 40 70 84 87 91 56. afa e 32 35 34 35 34 34 34 34 38 38 37 39 41 39 38 38 41 45 42 39 42 47 45 42 42 41 46 45 42 41 41 39 37 39 43 43 42 46 38 43 40 43 42 43 33 33 35 42 45 43 72 83 87 93 96
57. yedina 33 37 33 33 32 36 33 36 31 33 32 35 37 37 33 35 32 39 37 38 40 39 42 41 39 39 40 39 37 37 39 38 37 37 42 42 37 38 34 36 35 37 37 38 29 29 30 42 42 38 62 61 66 66 67 68
58. kera 24 29 27 27 27 30 32 31 28 28 27 29 30 33 37 33 32 33 32 33 34 33 33 34 34 30 35 31 30 35 33 34 33 32 32 30 30 28 24 29 29 35 33 31 33 32 32 30 28 28 32 31 29 28 32 34 32 d r d d a o u r d d n e x n s r o d u a - - n o e o a n s a u k e d m k k a r e l - - a e i s n w o a a a i m n a w m w a o e ε a x n a n t s o l y a l u u e l - - r a a v m r w l y b k l k e a k a a r a a y k j j n
k a i a s a i a a d e y a z d e a w e d l a e l e u u
w a r a e e w i a e u s a e a o
i o l a o j p l a n e v a s n n v a
w y u a i i f f ' j k a b t
l s s f f r l z r i e n w w
v l d l v d b u r n v s d r i l e e e a a e z z e a e a a a o o u u b a a b b a o a u a s p e u u
z a n m u a b e i u a a i a z s j a a a u e a e u f u y i l i s i a
m n h p
k
c m m m m m m t b m h w s w b m m m m m b m d m m m j y j z x p m z p d m m m a k l m m ...... 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 . . . . . 3 0 4 1 5 2 6 3 7 4 8 5 9 6 0 7 1 8 2 9 3 0 4 1 5 2 6 3 8 4 . . . . 7 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 4 4 4 5 6 7 8 9 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 5 1 5 1 5 1 5 2 5 2 5 2 5 2 5 2 1 2 3 4 5
C IRD (ex-ORSTOM) / LCA - MINREST / INC - 1999 Rédaction manuelle : Ch. Chauviat (LCA), J.R. Kameni, J.M. Leunte, O. Nan Manya (INC) - Rédaction numérique : É. Opigez (LCA) 11 I ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN Planche 11
% de similarité ANNÉE langues de cette aire (d'où les Fali de Mubi, Fali de Mucella et Fali de Jilvu de la littérature qui 35 % 1240 A C parlent tous des langues tchadiques très voisines, et, ce qui peut prêter à confusion vu leur 37 proximité géographique, les Fali des environs de Garoua et Dourbey qui parlent des langues 40 39 830 adamawa). 45 470
48 48 [6] zizilivəkən : c'est la langue des prétendus « Fali de Jilvu », qui n'est parlé au Came- 50 140 50 50 roun que par quelques centaines de personnes près de la frontière, à l'ouest de Guili, son aire 55 150 PC d'extension principale étant au Nigeria autour de la ville de Jilvu. 56 57 60 420 62 62 [7] slarwa : les locuteurs du slarwa sont ethniquement identifiés sous le nom de Tchévi, 65 64 660 65 65 leur plus gros bourg chef-lieu de canton, au sud de l'arrondissement de Bourah. La plupart du 66 66 67 67 67 67 68 68 temps, ils sont assimilés aux ue. 70 890 71 72 75 74 74 1100 [8] tsuvan : le tsuvan est parlé dans le massif de Téléki (est du canton de Tchévi), par le 76 76 76 77 77 77 78 78 groupe connu sous le nom de Tchédé mais traité habituellement comme partie des Gude. 80 79 79 79 1300 80 81 81 81 81 82 82 82 83 83 85 84 84 1490 [9] hya : cette langue n'est parlée qu'à Amsa, au sud de la zone psikyε, à la frontière 86 87 hyε 88 87 du Nigeria, à 10 km au sud de Roumsiki. Elle correspond probablement au dont R. 90 1670 90 MOHRLANG fait un dialecte higi, aux côtés du psikyε. Selon nous, le higi (parlé au Nigeria), le 92 93 95 94 1830 psikyε et le hya sont trois langues distinctes du groupe margyi. 96
100 110 20 30 40 50 58 1990
e e
3
e e e
e
e [10] bana : le bana occupe le canton de Guili. e
e e d
d d e d e e
hya e jina x di e kera
gu e bana ma a mafa gavar daba ka a masa mo'e ms r afa
hausa njanyi slarwa tsuvan psiky mabas matal merey mefele cuvok buwal besleri musey lagwan yedina e z lgwa mbuko maj ra gbwata g voko wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla dz paw malgbe mpad maslam jimjim n par kwa wandala m lokwo mb dam ziziliv k n mofu - sud g lvaxdaxa mofu - nordgiziga - sud munjuk-sud giziga - nord munjuk-nord [11] psikyε : par ce terme nous désignons une langue constituée de trois dialectes au FIGURE 1 Cameroun : psikyε proprement dit, zləŋə et wula. Les locuteurs l'appellent « margyi », mais Méthode du voisin le plus proche margyi étant par ailleurs le nom d'une langue parlée au Nigeria, nous réserverons cette dési- gnation au sous-groupe qui rassemble les langues hya, bana et psikyε. On prononce
2310 A C psikyε psi 25 % 24 [ ] en fin de phrase, [psiki] ailleurs. Le ka- de kapsiki marque l'ethnonyme pluriel. Le 27 kyε couvre tout le sud-ouest de l'arrondissement de Mokolo, le long de la frontière 1710 30 29 nigériane : Roumzou, Mogodé, Roumsiki. Le zləŋə et le wula ne sont parlés que dans deux 32 32 35 1240 quartiers du village frontière de Oula. 36 40 38 830 [12] mabas : les langues mabas et xədi ne sont parlées que dans deux villages à la fron- 42 45 470 tière du Nigeria, respectivement Mabas et Tourou.
50 48 140 49 50 [13] xədi : cette langue est plus connue dans la littérature comme étant la langue des
55 150 P C Hide de Tourou. 56 57 60 58 420 60 [14] əvoko : le əvoko, parfois appelé « ngosi », est parlé dans le village frontière de 61 61 62 62 62 62 62 65 660 Ngosi, en bordure du Nigeria, au nord de Tourou. 66 66 66 66 68 70 69 890 70 [15] əlvaxdaxa : le əlvaxdaxa, répertorié jusqu'à présent comme « glavda », est 71 72 72 72 75 1100 parlé au Nigeria mais quelques personnes sont implantées du côté camerounais de la fron- 76 77 77 tière au sud d'Assigachiga (arr. de Koza). 80 79 79 79 79 1300 81 81 81 82 82 82 83 85 83 1490 [16] wandala : le wandala est parlé à Mora et dans ses alentours. Cette langue, parlée 85 86 par les Mandara, comporte trois dialectes : le wandala proprement dit ; le mura des Kirdi 90 88 1670 90 Mora non islamisés, du massif de Mora ; et le malgwa ou gamergu, parlé dans la plaine située 91 92 1830 au nord-est de Mora et au Nigeria. 95 94 96
100 1 10 20 30 40 50 58 1990 parəkwa
e
e [17] : cette langue, connue sous le nom de « podoko » et parlée par les 3
e
e e
e e
e
e d d e d
e d e e
hya e jina bana x di e mafa daba ka a mo'e ms r kera
hausa gu e ma a cuvok buwal gavar afa masa Podokwo, couvre les cantons de Gouvaka, Godigong et Oudjila, à l'ouest et au sud-ouest njanyi slarwa tsuvan psiky mabas g vokoe matal z lgwa merey mefele mbuko besleri maj ra lagwan mpad yedina musey gbwata wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla malgbe maslam dz paw jimjim n wandala par kwa m lokwo mb dam ziziliv k n mofu - sud g lvaxdaxa mofu - nordgiziga - sud munjuk-sud giziga - nord munjuk-nord de Mora.
FIGURE 2 Méthode du voisin le plus éloigné [18] matal : le matal, communément désigné comme « muktélé », se parle dans les can- tons de Baldama et Mouktélé, au sud du massif Podokwo. Il est à la charnière, géographique- ment et linguistiquement, des groupes wandala (avec quelques rapprochements lexicaux) et 1710 A C 30 % 31 mafa (sur certains traits grammaticaux). 32,5 1240 35 34,1 [19] wuzlam : cette langue, connue généralement sous le nom d'« ouldémé », est parlée 830 40 39,5 dans le canton de Mayo-Ouldémé. 41,6 42,3 470 45 43,7 46,2 [20] maa : son aire s'étend sur le rebord oriental des monts Mandara entre le wuzlam 140 50 48,5 et le zəlwa, et gagne sur les plaines voisines. 51,7 150 P C 55 55 [21] muyang : le muyang est parlé dans les massifs de Mouyengué, Goudouba, Palbara, 57,6 420 60 Gouada-Gouada et dans les plaines environnantes. 61,3 61,6 62 62 62 63 62,8 63,2 63 660 65 66 məlokwo məlokwo 66,7 [22] : l'aire du (ou molko, mokyo) englobe le massif du même nom 68 890 70 68,2 isolé dans la plaine, à l'est des monts Mandara, entre le mayo Mangafé et le mayo Ranéo, 72 71,5 71,5 71,4 73,2 73 1100 ainsi que le village de Mokyo et ses alentours (canton de Makalingay). Un dialecte məlokwo, 75 74,5 74,7 75,5 le mbaka, est parlé dans l'aire muyang, dans le village de Baka. Ce dialecte a été identifié 1300 80 79 78,7 79 79,5 80 d'après des indications de C. Seignobos (comm. pers.). 81 81 81 80,3 82 82 81,5 82 83 83 1490 85 86 86,3 [23] zəlwa : zəlwa (ou zoulgo), minew (ou minéo), gemzek constituent une langue 88 1670 90 zəlwa zəlwa 90 unique que nous dénommons « » Les parlers et minew sont très proches. Le 92 92 1830 gemzek constitue un dialecte distinct. 95 94 96 110 20 30 40 50 58 1990
100
e
e
3 [24] gaduwa : le gaduwa n'avait pas été identifié jusqu'alors : ses locuteurs étaient
e e
e
e e
e d
e d d e e
d e e
hya e ka a jina x di e kera
gu e bana ma a mafa gavar daba masa mo'e ms r afa comptés au nombre des Gemzek dont ils parlent tous la langue. C'est un cas de bilinguisme
hausa njanyi slarwa tsuvan psiky mabas matal merey mefele cuvok buwal besleri musey yedina g voko e z lgwa mbuko maj ra gbwata wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla dz paw lagwan malgbe mpad maslam jimjim n wandala par kwa m lokwo mb dam ziziliv k n mofu - sud g lvaxdaxa mofu - nordgiziga - sud munjuk-sud giziga - nord munjuk-nord déséquilibré qui laisse augurer la disparition rapide de cet idiome parlé dans un seul village : Gadoua. FIGURE 3 Méthode de la similarité moyenne [25] uwor : le nom de cette langue se prononce [uwɔr] en fin de phrase, [uur] ailleurs. Les Mofu-Dugur ont pour foyer historique les deux petits massifs de Dougour et Mékéri, au sud du mayo Ranéo, mais habitent maintenant la plaine voisine (ouest du canton 30 % 1710 A C de Tchéré).
35 1240 [26] merey : le merey est plus connu sous le nom de « mofou de Méri ». C'est une 40 830 langue distincte du mofu-nord et du mofu-sud.
45 470 [27] mafa : le terme « mafa », accepté par les intéressés eux-mêmes, doit remplacer 50 140 « matakam », jugé dépréciatif. Les parlers mafa peuvent se grouper en trois dialectes : ouest (Magoumaz, Mavoumay), centre (Ouzal, Koza, Mokolo, Ldamsay), est (Soulédé, Roua). 55 150 P C
60 420 [28] mefele : les locuteurs de la langue que nous nommons « mefele », du nom de son dialecte central, sont tenus pour « Mafa » par l'administration. Cependant, ils ne se disent pas 65 660 Mafa, et les Mafa les désignent souvent par le terme de bəla-hay (hay est une marque de
70 890 pluriel), repris en « Boulahay » dans la littérature. L'aire du mefele est séparée en deux parties par la ville de Mokolo. La plus grande se trouve au sud et sud-est de cette préfecture et inclut 75 1100 notamment les villages de Méfélé, Sirak et Mouhour. La plus petite, à dix kilomètres au nord-
80 1300 ouest, comprend le village de Shougoulé.
85 1490 [29] cuvok : le cuvok est parlé à Tchouvok et dans les alentours de Zamay.
90 1670 [30] mofu-sud : le mofu-sud, connu aussi sous le nom de « mofou-goudour », est parlé 95 1830 au pied des massifs situés au sud de la Tsanaga jusqu'au mayo Louti (Goudour, Mokong,
100 110 20 30 40 50 58
e Zidim, Diméo, Njeleng).
e 1990
3 e
e e
e
d e e e e
e d
d d e e
hya x di e daba ka a jina kera gu e bana e mafa masa mo'e ms r
hausa psiky mabas g voko ma a cuvok buwal gavar lagwan mpad afa yedina njanyi slarwa tsuvan e matal z lgwa merey mefele mbuko besleri musey maj ra malgbe gbwata wandala par kwa wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla dz paw maslam jimjim n m lokwo mb dam ziziliv k n g lvaxdaxa mofu - sud munjuk-sud mofu - nordgiziga - sudgiziga - nord munjuk-nord [31] mofu-nord : le mofu-nord, ou « mofou-Diamaré », est parlé au nord de la Tsanaga, dans les massifs de Douvangar, Douroum, Wazang. Les appellations « mofu-nord » et « mofu- sud » ont été forgées par nous pour désigner commodément deux langues distinctes bien HS GBWATA - MARGYI WANDALA MAFA MBUKO DABA KD MUNJUKMASA MIDA'A MANDAGE KR qu'étroitement apparentées, en l'absence de glossonymes propres qui seraient reconnus par les locuteurs eux-mêmes.
FIGURE 4 Synthèse : méthode de la similarité moyenne simplifiée (rapportée à la demi-dizaine la plus proche) ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN
LINGUISTIQUE LANGUES MATERNELLES RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
BRANCHE yedina Sous-branche PHYLUM FAMILLE Division LAC TCHAD D. BARRETEAU, M. DIEU
Sous-division