ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN Planche 11

Sous-section 1 [19] wuzlam Sous-section 2 [20] maa Sous-section 3 [21] muyang [22] məlokwo Section 3 Sous-section 1 (a) [23] zəlwa [24] gaduwa (b) [25]uwor [26] merey Sous-section 2 [27] mafa [28] mefele } LINGUISTIQUE [29] cuvok Section 4 (a) [30] mofu-sud [31] mofu-nord [32] giziga-sud } [33] giziga-nord ✝ (b) [34] mbazla Daniel B ARRETEAU *, Michel D IEU ** Groupe mbuko Section 1 [35] mbuko Section 2 [36] pəlasla Sous-division III (daba) Section 1 (a) [37] buwal [38] gavar (b) [39] mbədam [40] besleri Section 2 [41] daba Division B Groupe kaa [42] kaa Groupe munjuk [43] munjuk-sud [44] munjuk-nord } Division C (groupe masa) Le tableau de la situation linguistique et sociolinguistique de l'Extrême-Nord du Came- attestés dans les langues tchadiques, il est possible de dire si deux formes — traduction dans commune depuis beaucoup plus longtemps. Maurice SWADESH a formalisé cette intuition dans Section 1 [45] masa roun est particulièrement complexe. On fera d'abord l'inventaire de la soixantaine de langues deux langues d'un même item — sont rattachables à un même étymon, c'est-à-dire si elles un article de 1951. De même que la radioactivité des corps organiques s'affaiblit à un taux [46] musey parlées dans la région en les regroupant selon leurs affinités génétiques et en précisant leurs dérivent d'une même racine. constant au cours du temps, de même les mots de base d'une langue disparaissent — se per- Section 2 [47] dzəpaw aires d'extension (1). On rendra compte ensuite des faits de multilinguisme qui viennent sin- En pratique ces jugements de cognation s'effectuent item par item sur les 58 langues à dent ou se renouvellent — graduellement selon un taux constant dont on a pu calculer une gulièrement nuancer les découpages de la mosaïque des langues premières et apportent les la fois : pour chaque item, on regroupe toutes les formes qui dérivent d'une même racine en estimation à partir de familles de langues dont on connaît l'histoire sur une longue période. Sous-branche nord éléments dynamiques — expansion, régression ou disparition de certaines langues — qui leur attribuant un même indice numérique, chaque racine distincte ayant un indice différent. Ainsi après 100 ans, pour 100 mots dans une langue donnée, 86 restent inchangés, 14 sont expliquent l'évolution en cours et laissent deviner les grands traits de la situation à venir. De cette façon la séquence des 58 formes linguistiques se trouve, au terme de cette phase, nouveaux. Pour deux langues comparées cela donne donc, selon une formule logarithmique : Division A (groupe mida'a) Les informations qui fournissent la matière de ce texte et des cartes ont été recueillies remplacée par une séquence de 58 nombres entiers comme le montrent les exemples en Pourcentage d'étymons Sous-groupe 1 [48] majəra au cours d'enquêtes sur le terrain qui ont débuté en 1973, dans le cadre de l'Atlas linguis- annexe, extraits des listes comparatives. Ainsi pour l'item « œuf », les formes kwáy, kwàlé et communs 86 % 76 % 64 % 55 %™ 40 % 30 % 22 % 16 % Sous-groupe 2 [49] jina tique du Cameroun dont les premiers résultats ont déjà été publiés (DIEU et RENAUD, 1983). ku´ rə´ʔi´ relèvent de la racine n° 2, les formes ʔa`li´(n), ʔa` zli´(n), ʔa` azlə` (n)... relèvent de la Nombre d'années [50] mo'e Concernant la zone que couvre le présent atlas, on pourra aussi se reporter à D. BARRETEAU, racine n° 1. de séparation 500 1000 1500 2000 3000 4000 5000 6000 Division B (groupe mandage) R. BRETON et M. DIEU (1984). Depuis, les enquêtes se sont poursuivies et nous donnons ici Cette numérisation de l'information aboutit, une fois traités tous les items, à un tableau Sous-groupe 1 un état de la question. Les apports touchent trois domaines : l'inventaire des langues tcha- rectangulaire de 58 lignes et 120 colonnes que nous appelons la matrice d'équivalence. Depuis lors de nombreuses critiques ont mis en cause l'universalité du taux de référence Sous-section 1 [51] lagwan diques s'accroît de trois unités; la classification de la famille tchadique est réaménagée sur la et de la liste du vocabulaire de base. Cependant bon nombre de linguistes acceptent cette Sous-section 2 [52] msər base d'un traitement plus complet des données lexicales; la connaissance de la dynamique Deuxième phase : calcul de similarités méthode pour proposer des datations relatives à l'intérieur d'une aire culturelle donnée. Nous [53] malgbe des langues se précise : limites des aires d'influence des langues véhiculaires, éléments quan- faisons donc figurer à titre indicatif, sur la droite des figures 1, 2, 3 et 4, l'échelle temporelle mpadə À partir de la matrice d'équivalence il est aisé de calculer la matrice de similarité des [54] titatifs sur une situation typique de contacts de langues (le cas de Maga). Enfin, on pourra que donnent les calculs glottochronologiques. langues deux à deux : si les langues L1 et L2 ont pour l'item n deux formes rattachables à la [55] maslam également consulter une étude (BARRETEAU et JUNGRAITHMAYR, 1993) traitant de la classifica- Malgré toutes les réserves qu'il y a lieu de faire sur une interprétation trop étroite de ces afaə même racine, on compte un point de similarité, sinon zéro. On additionne les points obtenus [56] } tion lexicostatistique de l'ensemble des langues de la famille tchadique. dates, on remarquera qu'au moins les dates les plus récentes (les divergences les plus tar- sur les 120 items. Ce score ramené à un pourcentage est l'indice de similarité (ou taux de res- Sous-groupe 2 [57] yedina dives) n'entrent pas en contradiction avec ce que nous connaissons de la mise en place des semblance) entre L1 et L2. Ce calcul mené pour chaque couple (L1-L2, L1-L3...) aboutit à la populations. Par exemple, la séparation entre le giziga-nord et le giziga-sud se situerait autour matrice de similarité, tableau triangulaire (58 lignes, 58 colonnes) établi selon le principe des de 1830, ce qui correspond à la prise de Maroua par les Fulbe (vers 1800) qui va séparer Inventaire et classification des langues distances entre points. BRANCHE EST [58] kera effectivement les deux populations. Les Mofu du nord et du sud n'ont souvenir d'aucune ori- Nous avons organisé la matrice pour que l'ordre des langues coïncide avec celui de la gine commune dans leurs traditions orales; leur séparation, sans fait marquant, se situerait Vue d'ensemble classification qu'on trouvera plus bas : les taux de similarité les plus élevés sont au voisinage Commentaires sur la classification vers 1670, avant l'arrivée de nombreux migrants de l'est et la constitution des chefferies de l'hypothénuse et ils diminuent au fur et à mesure qu'on s'en éloigne. Cela rend lisible par Dans nos précédents travaux (op. cit. 1983 et 1984), nous considérions comme acquise La province de l'Extrême-Nord présente une diversité linguistique exceptionnelle : actuelles. un dégradé de couleurs les groupements et les niveaux auxquels ils s'opèrent. Ainsi : la partition de la famille tchadique en quatre branches : occidentale (hausa), centrale, orien- soixante langues s'y parlent. La fragmentation linguistique culmine dans les monts Mandara En ce qui concerne la chronologie de l'implantation des principaux groupes de langues — l'étroite parenté qui lie deux à deux les langues malgbe, mpadə, maslam, afaə (de tale (kera), méridionale (masa), suivant en cela P. NEWMAN (1977). où l'aire d'extension de bien des langues se réduit à un massif ou un versant de piémont. Si tchadiques dans le nord du Cameroun, on retiendra à titre d'hypothèse le schéma suivant : 96 % à 77 % de similarité) se traduit par l'existence d'une plage de couleur foncée. De Nos calculs confirment bien le fait que le hausa et le kera, chacun de leur côté et à peu toute la région relevait, il y a quelques siècles, de la seule famille tchadique, l'histoire récente — il y a 3700 ans, vers 1700 AC, les branches ouest, centre et est se séparent; même pour les quatre langues mofu-giziga (de 94 % à 74 %); près au même niveau de similarité (30 %), ne rejoignent les autres langues qu'après constitu- a fait qu'aujourd'hui s'y côtoient les trois grands phylums linguistiques qui se partagent — dans la branche centrale, les sous-branches sud et nord se distinguent vers 1250 AC; — à l'inverse, l'éloignement du hausa par rapport à toutes les autres langues (moins de tion de l'ensemble de la branche centrale (35 % de similarité au moins). l'Afrique : leurs sous-divisions se forment vers 850 AC; 39 % de similarité) se traduit par une colonne de couleur claire; En revanche, la branche méridionale disparaît par intégration du groupe masa dans la — phylum afro-asiatique (ou chamito-sémitique) : — les principaux groupes de langues sont constitués vers 470 AC. — aux cas intermédiaires correspondent des plages d'intensité moyenne. branche centrale, ce qui découle du groupement selon la méthode du voisin le plus proche et 1. famille sémitique : 1 langue, l'arabe plus encore selon la distance moyenne où le groupe masa rejoint la branche centrale avant 2. famille tchadique : 55 langues Troisième phase : groupement hiérarchique Classification des langues tchadiques même le groupe kotoko (mandage et mida'a). — phylum nilo-saharien : Ce dernier groupe (kotoko), dont nous faisons la sous-branche nord de notre branche 1. famille saharienne : 1 langue, le kanuri Cette phase utilise les procédures de la taxinomie numérique pour passer de la matrice Liste des langues centrale, pourrait aussi bien constituer une branche autonome, la branche nord, dans le cadre [2. famille chari-nil : langues sara, des immigrés tchadiens épars] de similarité, difficile à interpréter en l'état, à un regroupement hiérarchique des 58 langues, Cette liste reconnaît huit niveaux hiérarchiques qui respectent les taux de similarité d'une révision plus radicale de la classification. Cependant les autres méthodes de groupe- — phylum -congo : représentable graphiquement par un arbre. La méthode employée, de type agglomératif, pro- arrondis tels qu'ils apparaissent ci-dessous : ments (voisin le plus proche, voisin le plus éloigné) le rapprochent davantage du reste de la 1. famille ouest-atlantique : 1 langue, le fulfulde cède par pas successifs. Le premier pas consiste à réunir les deux entités (les deux langues) branche centrale. 2. famille adamawa-oubangui : 2 langues, le mundɑ et le tupuri. qui présentent le taux de similarité maximal. Ces deux langues sont dès lors considérées comme une entité unique dont on calcule la similarité avec chacune des 56 entités restantes. BRANCHE 30 % La figure 5 reprend les niveaux supérieurs de la classification que nous proposons. Sous-branche 35 % Le mundɑ et le tupuri constituent des avancées septentrionales de la branche adamawa Les pas suivants répètent la même opération. À chaque pas la matrice de similarité perd une Tchadique Division 40 % qui, comme son nom l'indique, est centrée plus au sud, sur le plateau de l'Adamaoua. Ces ligne et une colonne, et la procédure est réitérée jusqu'à sa réduction à une seule case. Pour Taux de Année Sous-division 45 % deux langues appartiennent au même groupe linguistique que le vaste ensemble mbum. Au mener la procédure à son terme, il reste à définir le mode de calcul de la similarité entre deux similarité Groupe 50-55 % Cameroun le mundɑ (ou mundang) est surtout représenté dans l'arrondissement de Kaélé. entités qui ne sont pas deux langues isolées mais deux groupes de langues constitués par 30 % Branche OuestBranche Centre Branche Est 1 710 AC Sous-groupe 60 % On le trouve aussi au sud du mayo Kebbi dans l'est du district de Bibémi vers la frontière agglomération lors d'un pas précédent. Un exemple schématique fera comprendre la démarche. Section 65 % tchadienne. Le tupuri domine dans le sud-est de la plaine de Moulvouday, département de 35 % 1 240 AC Sous-section 70 % Sous- Sous- Kaélé, et dans l'arrondissement de Kar-Hay, département du Mayo-Danay. branche Sud branche Nord A D L'arabe, le kanuri et le fulfulde sont tous trois des langues de grande extension et revê- • • 40 % 830 AC Une sous-section peut encore être subdivisée en (a), (b), chacune de ces unités regrou- tent, à des degrés divers il est vrai, un rôle véhiculaire; nous y reviendrons plus bas. G1 G2 A BBC A pant des langues ayant au moins 75 % de similarité. Enfin sont reliées par une accolade les L'arabe, dans sa variété dialectale dite « showa » (les locuteurs déclarent simplement par- B• C• langues très étroitement apparentées (au moins 90 % de similarité). 45 % 470 AC ler « arabe ») couvre la partie septentrionale de la province : frange nord des départements du III III Mayo-Sava, du Diamaré, du Mayo-Danay et surtout département du Logone-et-Chari. Soit les langues A et B regroupées en G1, C et D regroupées en G2. Le schéma donne BRANCHE OUEST [1] hausa L'aire d'implantation principale du kanuri est aux confins du Niger et du : c'est la une image spatiale de leurs relations, où la distance est l'inverse de la similarité. On peut défi- langue du Bornou. Au Cameroun, les groupes kanuri les plus importants sont établis entre nir la similarité entre G1 et G2 de diverses façons, dont les trois suivantes sont les plus fré- BRANCHE CENTRE HausaGbwata Wandala- Daba Kada- Masa Mida'a Mandage Kera Limani et Boundéri (arr. de Mora) et dans l'arrondissement de Kolofata (dépt du Mayo-Sava), quemment utilisées : margyi mafa- munjuk mais il s'en trouve aussi plus à l'est dans les arrondissements de Maroua et de Bogo (dépt du a) la similarité entre G1 et G2 est définie comme la similarité maximale existant entre mbuko Sous-branche sud Diamaré), jusqu'à Mindif et Guirvidig, ainsi que dans le département du Logone-et-Chari. une langue de G1 et une langue de G2 (sur notre schéma, entre B et C) ; on retient donc le FIGURE 5 Le fulfulde est parlé au Cameroun depuis la latitude de Mora jusqu'à celle de Meiganga, cas le plus favorable. C'est la méthode dite du voisin le plus proche; Arbre classificatoire des principaux groupes de langues tchadiques. Division A au sud de l'Adamaoua, avec une diversification dialectale nord-sud qui n'entrave pas l'inter- b) la similarité entre G1 et G2 est définie comme la similarité minimale existant entre Sous-division I (gbwata-margyi) compréhension. Pour des raisons historiques (ancienneté, densité et homogénéité du peuple- une langue de G1 et une langue de G2 (sur notre schéma, entre A et D) ; on retient donc le Commentaires sur les langues maternelles Sous-groupe gbwata [2] gbwata ment peul), c'est le fulfulde de la région de Maroua qui représente la forme la plus conserva- cas le plus défavorable. C'est la méthode dite du voisin le plus éloigné; Sous-groupe Nous reprenons ici, pour l'essentiel et avec les compléments qui s'imposent, des infor- trice, la plus « pure » : le système des classes nominales et des genres, les alternances c) la similarité entre G1 et G2 est définie comme une moyenne (par exemple, la Sous-section 1 [3] njanyi mations que nous avions déjà livrées dans les ouvrages cités. consonantiques à l'initiale, les trois voix du système verbal sont bien conservés et vivants moyenne arithmétique) des similarités existant entre chaque langue de G1, vis-à-vis de Sous-section 2 (a) [4] ue dans l'usage. chaque langue de G2, soit dans notre exemple : (AC+AD+BC+BD) : 4. C'est ce que nous [5] jimjimən [1] hausa : le hausa n'est présent au Cameroun que dans les îlots urbains, au nord du Reste à détailler et organiser les 55 langues tchadiques de l'Extrême-Nord, auxquelles appellerons méthode de la similarité moyenne. [6] zizilivəkən pays (Guider, Garoua) comme au sud. Il n'est véhiculaire qu'aux abords mêmes de la frontière nous joindrons, pour englober toutes les langues tchadiques du Cameroun, le kaa (gidar), Ces trois définitions conduisent à des taux de similarité entre groupes qui peuvent diffé- (b) [7] slarwa nigériane. le gbwata (bata) et le dzəpaw (lamé) parlés plus au sud, dans la province du Nord. rer sensiblement, de même que les regroupements hiérarchiques qui en découlent. Nous reproduisons (fig. 1, 2, 3) les arbres auxquels aboutissent chacune des trois méthodes. On [8] tsuvan [2] gbwata : gbwata (bwaara au Nigeria) est l'ethnonyme singulier qui correspond à constate que si bien des configurations se retrouvent dans tous les arbres, il y a aussi des Sous-groupe margyi [9] hya l'appellation courante « bata ». L'aire d'extension du gbwata se situe en dehors de la zone Méthodologie divergences, notamment dans les niveaux supérieurs. Nous sommes donc conduits à propo- [10] bana psikyε couverte par cet atlas. Trois parlers dans le dialecte des Gbwata pêcheurs : celui de Demsa (à ser une synthèse fondée sur la méthode de la moyenne, en arrondissant les taux de similarité [11] Les données sont constituées par la traduction dans chaque langue L1.....L58 d'une liste la frontière nigériane, à 30 km au nord-est de Garoua), celui de Kokoumi (le long de la à la demi-dizaine la plus proche. Cela revient à éliminer des emboîtements peu significatifs Sous-division II (wandala-mafa-mbuko) standard de 120 concepts simples (parties du corps, animaux, éléments naturels, premiers Bénoué), et celui du Faro (Jelepo). Le ndeewe, dialecte des Gbwata agriculteurs installés loin marqués dans l'arbre par des « marches » inférieures à 5 %. Vu le caractère statistique de la Groupe wandala nombres, actions élémentaires...), nous disons 120 items. Ces données sont traitées selon les des rives du Faro et de la Bénoué, n'est plus parlé que par quelques dizaines de personnes. démarche et les erreurs qui peuvent entacher, par excès ou par défaut, certains de nos juge- Sous-groupe 1 (a) [12] mabas principes de la lexicostatistique résumés ci-après. xədi ments de cognation, il serait illusoire de rechercher une plus grande précision. [13] (b) [14] əvoko [3] njanyi : le njanyi (njegn, njai...) est parlé près de la frontière nigériane dans la région Première phase : établissement des jugements de cognation de Doumo (arr. de Mayo-Oulo, dépt du Mayo-Louti). Interprétation glottochronologique Sous-groupe 2 Après un minimum d'analyse phonologique et morphologique (identification d'éventuels Section 1 [15] əlvaxdaxa [4] ue : à cheval sur le sud de l'arrondissement de Bourah et l'extrême ouest de l'ar- préfixes ou suffixes) et compte tenu de ce que l'on connaît des changements phonétiques À ce point de l'exposé nous n'avons fait que classer les langues en synchronie, en fonc- Section 2 [16] wandala ue tion de leur plus ou moins grande similarité. Toutefois, appliquée aux langues, groupes et Sous-groupe 3 [17] parəkwa rondissement de Mayo-Oulo, le est parlé également au Nigeria. familles de langues, l'interprétation historique est tentante : si deux langues ont en commun Groupe mafa jimjimən (1) Nous remercions particulièrement MM. Roland Breton et Bikia Fohtung pour la réalisation 95 % de racines, elles ont divergé à partir d'une même langue mère il y a peu de temps, alors Section 1 [18] matal [5] : c'est la langue des Jimi, parlée à Bourah et dans son canton. Le terme ue des cartes. que des langues qui n'ont en commun que 30 % de racines ont divergé à partir d'une souche Section 2 « fali », qu'emploient les pour désigner les Jimi voudrait dire « esclave » dans plusieurs

* IRD, Centre du Burkina Faso. ** CNRS. 64 ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN

LINGUISTIQUE MATRICE DES SIMILARITÉS 1. hausa

2. bwata 35 D. BARRETEAU, M. DIEU

3. njanyi 32 67

4. u e 34 58 72

5. jimjim e n 33 61 67 82

e 6. ziziliv e k n 34 59 66 80 79

7. slarwa 33 61 74 74 76 75

8. tsuvan 34 62 62 67 72 75 81

9. hya 31 49 50 59 62 65 53 54 POURCENTAGES DE SIMILARITÉ

10. bana 32 50 56 62 62 65 58 59 79 > 70 % 11. psikyε 30 52 54 61 62 63 56 57 81 83 60 % à 69,9 % 12. mabas 34 49 47 56 55 58 51 53 61 63 65

50 % à 59,9 % 13. x e di 34 47 46 51 52 53 51 51 58 65 61 83

40 % à 49,9 % 14. e voko 36 45 42 47 51 52 48 50 53 58 57 70 76

20 % à 39,9 % RAPPORT ENTRE GROUPES DE LANGUES 15. e lvaxdaxa 34 41 39 50 48 47 47 49 52 51 52 58 57 65 MÉTHODE DE LA DISTANCE MOYENNE

16. wandala 37 44 43 49 50 48 46 50 53 54 53 60 65 67 68 17. par e kwa 39 39 40 46 47 48 44 46 53 51 51 55 61 66 62 62

18. matal 37 40 41 47 47 50 47 48 58 57 58 57 61 67 63 57 62 HAUSA

19. wuzlam 31 38 39 43 42 46 44 43 47 47 46 44 48 53 50 52 50 61 MARGYI 32,8

20. ma a 32 37 38 42 42 42 42 44 50 48 49 49 53 56 50 52 52 63 72 WANDALA 35,7 50,4

21. muyan 35 42 43 48 47 52 51 53 57 54 57 51 56 61 56 57 55 66 76 77

MAFA 34,1 45,2 55 22. m e lokwo 34 42 40 42 42 46 45 48 53 53 53 51 57 58 55 53 53 62 67 66 79

MBUKO 32,5 41,5 44,7 54,2 23. z e l wa 34 40 40 41 42 45 42 45 50 45 49 50 53 57 53 55 57 67 63 65 67 66 DABA 29,5 40,8 41 46,7 41,1

24. aduwa 32 37 36 38 39 41 38 42 46 45 46 50 53 56 53 51 53 65 58 61 63 67 81 KADA 32 41,4 42,8 47,4 45,5 44

25. u wor 35 35 36 39 39 41 42 44 47 48 49 52 56 61 54 53 56 65 62 62 66 72 72 72 MUN UK 29,5 36,4 39,2 40,4 43,2 35,8 48,5

26. merey 32 34 36 37 37 42 41 42 47 47 47 51 53 57 53 50 54 64 57 59 61 63 76 78 82 MASA 28,7 34,7 39,3 39,6 37 39,5 35,3 46,7

27. mafa 37 40 42 47 47 50 49 51 52 52 55 53 59 62 59 57 62 63 65 62 67 67 72 74 77 78 MIDA'A 29,3 37,3 37,4 40,9 43,2 39,5 42 39 38,8

28. mefele 36 33 39 44 42 46 42 46 50 51 51 54 57 59 55 52 62 61 62 59 64 60 69 68 72 72 87 MANDAGE 30,7 34,9 37,7 40,9 41,4 40,7 40,9 41,3 32 42,3

29. cuvok 35 34 39 42 41 45 42 44 46 51 48 49 52 56 51 50 57 58 61 58 65 63 67 66 72 71 76 92 KERA 24 28,6 32,3 32,9 31 28 35 32 32,3 28,7 31,1

30. mofu-sud 35 42 43 46 46 47 49 52 51 55 56 56 58 59 57 61 57 62 59 58 65 66 65 66 73 71 73 71 79 E A L G K 31. mofu-nord 35 39 38 42 42 43 42 44 47 47 48 52 56 58 57 57 59 63 58 57 62 67 69 70 76 73 72 71 71 88 I A A O A Y U A '

D

D K G S A A A A A A N N R S F N U U B D R 32. izi a-sud 33 43 44 45 45 46 47 49 51 52 52 52 56 59 53 58 54 62 61 59 67 68 62 63 69 64 67 61 62 82 75 D A A U A I A B A A A A E H M M M M W M M D K M K 33. izi a-nord 33 41 43 44 43 46 46 47 47 50 50 49 52 56 50 57 54 59 58 56 62 67 61 61 64 60 64 62 64 84 74 94

34. mbazla 33 42 42 45 46 48 46 48 49 51 50 57 59 59 52 61 53 61 58 57 62 62 66 65 64 62 67 63 62 77 72 77 76

35. mbuko 31 38 36 41 40 42 41 43 42 42 42 42 46 44 43 44 42 48 55 51 57 62 56 61 57 55 57 55 52 56 55 52 50 54 36. p e lasla 34 37 39 42 42 43 41 42 46 45 46 47 48 46 43 47 44 50 56 57 57 58 54 52 54 51 54 52 50 53 49 54 51 58 66

37. buwal 31 36 35 37 40 44 42 47 44 47 43 40 40 40 41 40 44 44 44 48 49 46 47 43 44 42 53 52 54 51 47 45 44 43 39 42

38. avar 32 38 38 38 39 43 40 46 45 48 44 42 41 42 41 39 47 46 45 47 48 47 47 45 45 46 54 57 53 53 48 46 45 45 42 46 82 39. mb e dam 27 32 32 34 35 37 37 42 41 41 39 37 38 39 41 42 48 43 43 46 47 47 47 44 47 46 51 53 53 47 49 43 43 44 37 41 76 72

40. besleri 30 33 36 37 40 43 42 48 42 45 42 39 40 42 39 38 48 46 47 48 48 47 47 44 46 43 52 53 54 48 47 46 45 47 37 44 77 74 79

41. daba 28 36 39 42 42 47 42 49 45 43 42 41 41 42 37 36 44 44 45 45 47 47 46 42 43 42 48 47 43 44 42 42 42 44 40 43 59 61 62 71

42. ka a 32 39 35 38 40 43 43 42 43 47 44 42 44 43 42 42 44 47 43 41 51 47 50 47 47 43 49 48 46 56 49 48 45 48 47 44 43 46 42 45 44

43. mun juk-sud 30 32 30 36 35 41 36 37 37 40 40 39 40 42 39 36 36 40 40 41 42 42 39 41 41 37 42 41 42 40 40 37 37 37 44 42 37 35 32 39 35 47

44. mun juk-nord 29 35 32 37 33 41 36 37 36 39 38 39 42 42 40 38 37 42 42 39 41 42 42 41 42 41 42 40 39 41 42 39 39 41 44 43 36 36 34 39 35 50 90

45. masa 28 29 27 31 31 33 33 34 38 37 39 38 38 40 42 41 37 42 37 34 37 42 41 41 42 37 43 39 37 39 39 37 37 38 35 38 42 41 37 42 34 35 50 44

46. musey 28 32 27 32 33 34 31 34 38 38 41 42 39 40 37 39 37 40 37 35 36 39 41 41 40 37 42 37 37 41 37 37 36 37 33 35 42 39 37 41 35 34 48 44 86

47. dz e paw 30 38 33 35 37 36 36 37 41 38 40 38 40 41 41 39 39 39 41 38 39 44 45 42 44 42 44 42 39 43 42 42 42 39 39 42 42 42 38 42 39 37 47 47 62 64 48. maj e ra 27 37 35 34 37 37 37 42 41 43 41 38 40 38 37 37 36 41 45 41 43 45 44 42 40 37 41 41 37 39 39 41 40 43 46 43 39 41 34 37 39 44 41 43 34 37 42

49. j ina 32 36 35 38 40 38 38 42 37 39 37 35 37 37 38 37 43 41 38 41 42 44 43 42 44 41 44 43 43 43 41 43 42 42 44 43 42 42 39 42 38 43 36 38 37 38 41 62

50. mo'e 29 33 32 34 37 36 34 39 36 37 37 32 35 36 38 37 42 39 37 38 40 42 40 40 43 38 42 41 39 38 37 40 39 37 41 42 40 41 37 43 39 39 37 39 39 40 41 62 81

51. la wan 33 34 35 37 37 37 37 40 40 42 41 38 43 44 40 38 42 48 44 43 48 48 48 47 44 43 47 48 43 42 40 43 42 43 43 45 40 46 39 45 45 45 43 43 32 33 36 47 50 48 52. ms e r 28 32 32 32 33 33 33 33 36 36 36 35 37 39 37 37 41 43 39 37 42 42 45 40 39 37 43 42 37 42 38 38 37 38 41 40 43 45 38 42 42 42 42 42 32 30 35 42 43 40 74

53. mal be 29 30 29 33 32 30 30 32 32 34 32 34 37 36 37 35 36 39 37 36 39 41 38 38 37 36 40 42 39 36 35 35 35 36 38 38 37 40 36 38 37 37 39 40 29 30 29 37 40 36 69 77 54. mpad e 32 34 32 36 35 34 34 36 35 37 35 37 37 37 38 37 40 45 42 38 41 43 43 42 39 40 45 47 43 39 38 37 37 41 40 41 42 44 39 44 41 41 42 42 32 34 34 41 45 42 72 77 85

55. maslam 32 33 32 36 36 35 35 37 36 38 36 37 40 37 37 38 39 43 42 40 43 44 43 43 40 42 45 47 43 40 40 39 37 39 42 42 44 47 38 44 41 41 43 42 32 33 33 42 43 40 70 84 87 91 56. afa e 32 35 34 35 34 34 34 34 38 38 37 39 41 39 38 38 41 45 42 39 42 47 45 42 42 41 46 45 42 41 41 39 37 39 43 43 42 46 38 43 40 43 42 43 33 33 35 42 45 43 72 83 87 93 96

57. yedina 33 37 33 33 32 36 33 36 31 33 32 35 37 37 33 35 32 39 37 38 40 39 42 41 39 39 40 39 37 37 39 38 37 37 42 42 37 38 34 36 35 37 37 38 29 29 30 42 42 38 62 61 66 66 67 68

58. kera 24 29 27 27 27 30 32 31 28 28 27 29 30 33 37 33 32 33 32 33 34 33 33 34 34 30 35 31 30 35 33 34 33 32 32 30 30 28 24 29 29 35 33 31 33 32 32 30 28 28 32 31 29 28 32 34 32 d r d d a o u r d d n e x n s r o d u a - - n o e o a n s a u k e d m k k a r e l - - a e i s n w o a a a i m n a w m w a o e ε a x n a n t s o l y a l u u e l - - r a a v m r w l y b k l k e a k a a r a a y k j j n

k a i a s a i a a d e y a z d e a w e d l a e l e u u

w a r a e e w i a e u s a e a o

i o l a o j p l a n e v a s n n v a

w y u a i i f f ' j k a b t

l s s f f r l z r i e n w w

v l d l v d b u r n v s d r i l e e e a a e z z e a e a a a o o u u b a a b b a o a u a s p e u u

z a n m u a b e i u a a i a z s j a a a u e a e u f u y i l i s i a

m n h p

k

c m m m m m m t b m h w s w b m m m m m b m d m m m j y j z x p m z p d m m m a k l m m ...... 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 . . . . . 3 0 4 1 5 2 6 3 7 4 8 5 9 6 0 7 1 8 2 9 3 0 4 1 5 2 6 3 8 4 . . . . 7 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 4 4 4 5 6 7 8 9 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 5 1 5 1 5 1 5 2 5 2 5 2 5 2 5 2 1 2 3 4 5

C IRD (ex-ORSTOM) / LCA - MINREST / INC - 1999 Rédaction manuelle : Ch. Chauviat (LCA), J.R. Kameni, J.M. Leunte, O. Nan Manya (INC) - Rédaction numérique : É. Opigez (LCA) 11 I ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN Planche 11

% de similarité ANNÉE langues de cette aire (d'où les Fali de Mubi, Fali de Mucella et Fali de Jilvu de la littérature qui 35 % 1240 A C parlent tous des langues tchadiques très voisines, et, ce qui peut prêter à confusion vu leur 37 proximité géographique, les Fali des environs de Garoua et Dourbey qui parlent des langues 40 39 830 adamawa). 45 470

48 48 [6] zizilivəkən : c'est la langue des prétendus « Fali de Jilvu », qui n'est parlé au Came- 50 140 50 50 roun que par quelques centaines de personnes près de la frontière, à l'ouest de Guili, son aire 55 150 PC d'extension principale étant au Nigeria autour de la ville de Jilvu. 56 57 60 420 62 62 [7] slarwa : les locuteurs du slarwa sont ethniquement identifiés sous le nom de Tchévi, 65 64 660 65 65 leur plus gros bourg chef-lieu de canton, au sud de l'arrondissement de Bourah. La plupart du 66 66 67 67 67 67 68 68 temps, ils sont assimilés aux ue. 70 890 71 72 75 74 74 1100 [8] tsuvan : le tsuvan est parlé dans le massif de Téléki (est du canton de Tchévi), par le 76 76 76 77 77 77 78 78 groupe connu sous le nom de Tchédé mais traité habituellement comme partie des Gude. 80 79 79 79 1300 80 81 81 81 81 82 82 82 83 83 85 84 84 1490 [9] hya : cette langue n'est parlée qu'à Amsa, au sud de la zone psikyε, à la frontière 86 87 hyε 88 87 du Nigeria, à 10 km au sud de Roumsiki. Elle correspond probablement au dont R. 90 1670 90 MOHRLANG fait un dialecte higi, aux côtés du psikyε. Selon nous, le higi (parlé au Nigeria), le 92 93 95 94 1830 psikyε et le hya sont trois langues distinctes du groupe margyi. 96

100 110 20 30 40 50 58 1990

e e

3

e e e

e

e [10] bana : le bana occupe le canton de Guili. e

e e d

d d e d e e

hya e jina x di e kera

gu e bana ma a mafa gavar daba ka a masa mo'e ms r afa

hausa njanyi slarwa tsuvan psiky mabas matal merey mefele cuvok buwal besleri musey lagwan yedina e z lgwa mbuko maj ra gbwata g voko wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla dz paw malgbe mpad maslam jimjim n par kwa wandala m lokwo mb dam ziziliv k n mofu - sud g lvaxdaxa mofu - nordgiziga - sud munjuk-sud giziga - nord munjuk-nord [11] psikyε : par ce terme nous désignons une langue constituée de trois dialectes au FIGURE 1 Cameroun : psikyε proprement dit, zləŋə et wula. Les locuteurs l'appellent « margyi », mais Méthode du voisin le plus proche margyi étant par ailleurs le nom d'une langue parlée au Nigeria, nous réserverons cette dési- gnation au sous-groupe qui rassemble les langues hya, bana et psikyε. On prononce

2310 A C psikyε psi 25 % 24 [ ] en fin de phrase, [psiki] ailleurs. Le ka- de kapsiki marque l'ethnonyme pluriel. Le 27 kyε couvre tout le sud-ouest de l'arrondissement de Mokolo, le long de la frontière 1710 30 29 nigériane : Roumzou, Mogodé, Roumsiki. Le zləŋə et le wula ne sont parlés que dans deux 32 32 35 1240 quartiers du village frontière de Oula. 36 40 38 830 [12] mabas : les langues mabas et xədi ne sont parlées que dans deux villages à la fron- 42 45 470 tière du Nigeria, respectivement Mabas et Tourou.

50 48 140 49 50 [13] xədi : cette langue est plus connue dans la littérature comme étant la langue des

55 150 P C Hide de Tourou. 56 57 60 58 420 60 [14] əvoko : le əvoko, parfois appelé « ngosi », est parlé dans le village frontière de 61 61 62 62 62 62 62 65 660 Ngosi, en bordure du Nigeria, au nord de Tourou. 66 66 66 66 68 70 69 890 70 [15] əlvaxdaxa : le əlvaxdaxa, répertorié jusqu'à présent comme « glavda », est 71 72 72 72 75 1100 parlé au Nigeria mais quelques personnes sont implantées du côté camerounais de la fron- 76 77 77 tière au sud d'Assigachiga (arr. de Koza). 80 79 79 79 79 1300 81 81 81 82 82 82 83 85 83 1490 [16] wandala : le wandala est parlé à Mora et dans ses alentours. Cette langue, parlée 85 86 par les Mandara, comporte trois dialectes : le wandala proprement dit ; le mura des 90 88 1670 90 Mora non islamisés, du massif de Mora ; et le malgwa ou gamergu, parlé dans la plaine située 91 92 1830 au nord-est de Mora et au Nigeria. 95 94 96

100 1 10 20 30 40 50 58 1990 parəkwa

e

e [17] : cette langue, connue sous le nom de « podoko » et parlée par les 3

e

e e

e e

e

e d d e d

e d e e

hya e jina bana x di e mafa daba ka a mo'e ms r kera

hausa gu e ma a cuvok buwal gavar afa masa Podokwo, couvre les cantons de Gouvaka, Godigong et Oudjila, à l'ouest et au sud-ouest njanyi slarwa tsuvan psiky mabas g vokoe matal z lgwa merey mefele mbuko besleri maj ra lagwan mpad yedina musey gbwata wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla malgbe maslam dz paw jimjim n wandala par kwa m lokwo mb dam ziziliv k n mofu - sud g lvaxdaxa mofu - nordgiziga - sud munjuk-sud giziga - nord munjuk-nord de Mora.

FIGURE 2 Méthode du voisin le plus éloigné [18] matal : le matal, communément désigné comme « muktélé », se parle dans les can- tons de Baldama et Mouktélé, au sud du massif Podokwo. Il est à la charnière, géographique- ment et linguistiquement, des groupes wandala (avec quelques rapprochements lexicaux) et 1710 A C 30 % 31 mafa (sur certains traits grammaticaux). 32,5 1240 35 34,1 [19] wuzlam : cette langue, connue généralement sous le nom d'« ouldémé », est parlée 830 40 39,5 dans le canton de Mayo-Ouldémé. 41,6 42,3 470 45 43,7 46,2 [20] maa : son aire s'étend sur le rebord oriental des monts Mandara entre le wuzlam 140 50 48,5 et le zəlwa, et gagne sur les plaines voisines. 51,7 150 P C 55 55 [21] muyang : le muyang est parlé dans les massifs de Mouyengué, Goudouba, Palbara, 57,6 420 60 Gouada-Gouada et dans les plaines environnantes. 61,3 61,6 62 62 62 63 62,8 63,2 63 660 65 66 məlokwo məlokwo 66,7 [22] : l'aire du (ou molko, mokyo) englobe le massif du même nom 68 890 70 68,2 isolé dans la plaine, à l'est des monts Mandara, entre le mayo Mangafé et le mayo Ranéo, 72 71,5 71,5 71,4 73,2 73 1100 ainsi que le village de Mokyo et ses alentours (canton de Makalingay). Un dialecte məlokwo, 75 74,5 74,7 75,5 le mbaka, est parlé dans l'aire muyang, dans le village de Baka. Ce dialecte a été identifié 1300 80 79 78,7 79 79,5 80 d'après des indications de C. Seignobos (comm. pers.). 81 81 81 80,3 82 82 81,5 82 83 83 1490 85 86 86,3 [23] zəlwa : zəlwa (ou zoulgo), minew (ou minéo), gemzek constituent une langue 88 1670 90 zəlwa zəlwa 90 unique que nous dénommons « » Les parlers et minew sont très proches. Le 92 92 1830 gemzek constitue un dialecte distinct. 95 94 96 110 20 30 40 50 58 1990

100

e

e

3 [24] gaduwa : le gaduwa n'avait pas été identifié jusqu'alors : ses locuteurs étaient

e e

e

e e

e d

e d d e e

d e e

hya e ka a jina x di e kera

gu e bana ma a mafa gavar daba masa mo'e ms r afa comptés au nombre des Gemzek dont ils parlent tous la langue. C'est un cas de bilinguisme

hausa njanyi slarwa tsuvan psiky mabas matal merey mefele cuvok buwal besleri musey yedina g voko e z lgwa mbuko maj ra gbwata wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla dz paw lagwan malgbe mpad maslam jimjim n wandala par kwa m lokwo mb dam ziziliv k n mofu - sud g lvaxdaxa mofu - nordgiziga - sud munjuk-sud giziga - nord munjuk-nord déséquilibré qui laisse augurer la disparition rapide de cet idiome parlé dans un seul village : Gadoua. FIGURE 3 Méthode de la similarité moyenne [25] uwor : le nom de cette langue se prononce [uwɔr] en fin de phrase, [uur] ailleurs. Les Mofu-Dugur ont pour foyer historique les deux petits massifs de Dougour et Mékéri, au sud du mayo Ranéo, mais habitent maintenant la plaine voisine (ouest du canton 30 % 1710 A C de Tchéré).

35 1240 [26] merey : le merey est plus connu sous le nom de « mofou de Méri ». C'est une 40 830 langue distincte du mofu-nord et du mofu-sud.

45 470 [27] mafa : le terme « mafa », accepté par les intéressés eux-mêmes, doit remplacer 50 140 « matakam », jugé dépréciatif. Les parlers mafa peuvent se grouper en trois dialectes : ouest (Magoumaz, Mavoumay), centre (Ouzal, Koza, Mokolo, Ldamsay), est (Soulédé, Roua). 55 150 P C

60 420 [28] mefele : les locuteurs de la langue que nous nommons « mefele », du nom de son dialecte central, sont tenus pour « Mafa » par l'administration. Cependant, ils ne se disent pas 65 660 Mafa, et les Mafa les désignent souvent par le terme de bəla-hay (hay est une marque de

70 890 pluriel), repris en « Boulahay » dans la littérature. L'aire du mefele est séparée en deux parties par la ville de Mokolo. La plus grande se trouve au sud et sud-est de cette préfecture et inclut 75 1100 notamment les villages de Méfélé, Sirak et Mouhour. La plus petite, à dix kilomètres au nord-

80 1300 ouest, comprend le village de Shougoulé.

85 1490 [29] cuvok : le cuvok est parlé à Tchouvok et dans les alentours de Zamay.

90 1670 [30] mofu-sud : le mofu-sud, connu aussi sous le nom de « mofou-goudour », est parlé 95 1830 au pied des massifs situés au sud de la Tsanaga jusqu'au mayo Louti (Goudour, Mokong,

100 110 20 30 40 50 58

e Zidim, Diméo, Njeleng).

e 1990

3 e

e e

e

d e e e e

e d

d d e e

hya x di e daba ka a jina kera gu e bana e mafa masa mo'e ms r

hausa psiky mabas g voko ma a cuvok buwal gavar lagwan mpad afa yedina njanyi slarwa tsuvan e matal z lgwa merey mefele mbuko besleri musey maj ra malgbe gbwata wandala par kwa wuzlam muyang gaduwa d ugwor mbazla p lasla dz paw maslam jimjim n m lokwo mb dam ziziliv k n g lvaxdaxa mofu - sud munjuk-sud mofu - nordgiziga - sudgiziga - nord munjuk-nord [31] mofu-nord : le mofu-nord, ou « mofou-Diamaré », est parlé au nord de la Tsanaga, dans les massifs de Douvangar, Douroum, Wazang. Les appellations « mofu-nord » et « mofu- sud » ont été forgées par nous pour désigner commodément deux langues distinctes bien HS GBWATA - MARGYI WANDALA MAFA MBUKO DABA KD MUNJUKMASA MIDA'A MANDAGE KR qu'étroitement apparentées, en l'absence de glossonymes propres qui seraient reconnus par les locuteurs eux-mêmes.

FIGURE 4 Synthèse : méthode de la similarité moyenne simplifiée (rapportée à la demi-dizaine la plus proche) ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN

LINGUISTIQUE LANGUES MATERNELLES RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE

BRANCHE yedina Sous-branche PHYLUM FAMILLE Division LAC TCHAD D. BARRETEAU, M. DIEU

Sous-division

Groupe Blangwa

SÉMITIQUE arabe

OUEST hausa Hilé-Alifa

CENTRE Sous-branche Sud Division A Makari Sous-division I bwata-mar yi Sous-division II

wandala e mpadmpad 12 30'

mafa

Lac Tchad mbuko RÉPUBLIQUE malmal be DU CAMEROUN 12 Sous-division III T Fotokol C daba Goulfey 0 200 km Ext.- Nord H

A

AFRO- TCHADIQUE Division B A ASIATIQUE D ka a I R

E Nord G

I 8

mun uk N e Adamaoua Division C Afadé Nord- afa Ouest

masa maslammaslam Ouest RCA Maltam Sud- Ouest Centre Sous-branche Nord Littoral 4 Division A Est

OCÉAN mida'a ATLANTIQUE Sud Division B

manda e GUINÉE ÉQUAT. GABON CONGO KOUSSERIe msms r 8 12 16

EST kera 12 00'

NILO- SAHARIENNE kanuri SAHARIEN

OUEST- fulfulde ATLANTIQUE NIGER- A CONGO ADAMAWA- tupuri-munda I OUBANGUI fali

R Logone-Birni

e

d e . = d mwa E mb. = mb e rem

nd. = ndrem G hu. = hurza I ful. = fulfulde

mbazla N = Langues en voie d'extinction zumaya lala wwanan

Limites d'aires linguistiques 11 30'

de familles de langues

de langues de dialectes mo'e T Waza

Boundéri muhulemuhule C PARC NATIONAL hwalam

H DE WAZA jina Zina ulo- Limani kaj ire

mal wa A

kanuri e

Tchédé Magdémé mamaj ra

D

Kaslari Wambaré Mazera hausa e Assigachiga Kolofata Blamadri

lvaxdaxa

Doulo Kossa

Kourgui

wandala

Andirni e MORA

par kwa

Kouyapé

mura Alagarno e muzuk d . 11 00'

mafa- nd. hu.

mb. e Petté e centre Mémé Mozogo wuz-wuz- p lasla voko matalmatal lamlam

Tourou

Ngosi e mpus

x di mama a mumuyan Guirvidig

minew

Koza Tokombéré e mbazlambazla

mafa- Makalingay Pouss Maga

ouest mafamafa z l wa e Balda emzek mabasmabas Magoumaz m lokwo Mabas Dogba

A Roua aaduwaduwa mbukombuko

munmun juk-nord shu ule Méri Échelle 1 : 650 000 Soulédé

R mafa- Mékéri meremerey

MOKOLO wula A est Douvangar u worwor Bogo 0 1020304050 km

Tchéré

fulfulde e D e Douroum zl

mefelemefele Bégué- N e mofu-nordmofu-nord Palam s rak izi a-nord Wazang

A fulfulde cuvok muhura Zamay M bee e

Mogodé Goudour avar MAROUA Djafga

S

buwalbuwal Mokong T yε Diméo Doreissou psik

mofu-mofu- N Zoumaya-Lamordé Gazawa Mogom sud Roumsiki Gawar O ful- 10 30' Matfay zumazumaya fulde Zidim

M Amsa munmunjuk- ba y ana e sud hya mb dam Ouzal-Loulou

Moulvouday

e e Mindif ziziliv k n Hina-Marbak YAGOUA bana

Guili Dir-Illagaré besleri ji ji izi a-sud a ana amdu un Doyang

Kalfou

Bourah mundamunda tupuri masamasa e tpala

jimimjimim n kayamna

daba Moutouroua Bangana kanakana Lara Mousgoy Gadas

Tchévi Midjivin

tsuvan

slarwaslarwa Douroum y Guidiguis maza wa Doukoula

u e KAÉLÉ Djondong

izay na Nouldayna Doumo Mindjil Doumrou ka a Tchatibali fulfulde njanyi fali Garey Guéré Gobo kera 10 00'

musemusey

Dom-Pya 13 30' 14 00' 14 30' 15 00' 15 30' Fond topographique 1987

C IRD (ex-ORSTOM) / LCA - MINREST / INC - 1999 Rédaction manuelle : Ch. Chauviat (LCA), O. Nan Manya (INC) - Rédaction numérique : É. Opigez (LCA) 11 II

ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN Planche 11

[32] giziga-sud : il est parlé au sud de Maroua, autour des massifs de Loulou, Moutou- Les bilinguismes peuvent être égalitaires et rester très limités. Ainsi, entre des « petites » — dans la région du Centre-Massif, la limite d'influence passe par les Zulgo où l'on parle Niveaux de connaissance des langues véhiculaires roua, Midjivin. Les différences dialectales entre le mi-Mijivin et le mi-Muturwa (qui inclut le ethnies comme les Mofu de Méri et les Zulgo, les contacts sont très fréquents : beaucoup de davantage fulfulde que wandala, sauf en plaine : le wandala est parlé à Tokombéré par Pour décrire complètement la situation, il faudrait préciser le pourcentage de locuteurs parler de Loulou) sont surtout phonétiques. Méri parlent zəlwa et réciproquement. Mais le zəlwa n'est pas connu au-delà de ce voisi- exemple. qui pratiquent telle langue véhiculaire (estimation quantitative), évaluer leur degré de compé- nage immédiat. Les Musey, Masa, Musgum et Tupuri sont dans ce cas : ils comprennent la Dans la zone mafa, nous avons procédé à des sondages pour caractériser l'emploi véhi- tence (appréciation qualitative) et affiner ces analyses en stratifiant la population par sexe et [33] giziga-nord : le giziga-nord ou mi-marva est la langue originelle des occupants de la langue de leurs voisins, sans nécessairement la parler. culaire du fulfulde et du wandala, en croisant l'âge des locuteurs : (« jeunes » de 15 à 40 ans classes d'âge. Nous ne disposons pas d'informations aussi complètes sur l'ensemble du région de Maroua, les Bi-Marva. Son aire d'extension est actuellement morcelée du fait de Certains cas de bilinguismes locaux ne sont pas pour autant symétriques. Ainsi, les / « vieux » de plus de 40 ans) et le degré de connaissance des langues (parle très bien / parle domaine. Cependant, en plus des résultats déjà cités à propos du wandala et du fulfulde dans l'implantation des Fulbe. Mada ont tendance à imposer leur langue à leurs proches voisins, en dehors des Mandara. La un peu / comprend quelques mots). On peut en tirer les conclusions suivantes : la zone mafa, nous pouvons faire état d'une enquête réalisée sur le périmètre rizicole de la réciproque n'est pas vraie : les Mada parlent peu les petites langues voisines comme le — dans l'ensemble, le fulfulde serait plus connu que le wandala; il est compris presque par- Semry en novembre 1987, incluant les aspects, quantitatif (questionnaire administré à 950 [34] mbazla : la langue mbazla a été signalée sous le nom de « balda » dans le Hand- pəlasla, le wuzlam ou le muyang. De même, le giziga est bien compris dans le nord-ouest tout tandis que le wandala l'est surtout dans la moitié nord (Kouyapé, Mozogo, Ouzal, personnes) et qualitatif (test sur 120 personnes). book de WESTERMANN et BRYAN (1952) puis identifiée comme « baldamu » par SEIGNOBOS et du Diamaré par les Mofu-Dugur, les Molkwo et même les Mofu de Douvangar descendus en Koza, Gousda, Djinglia); TOURNEUX (1984). Son implantation originelle devait se situer autour du massif de Balda. Ses plaine. Le mafa attire vers lui les langues mineures qui lui sont proches comme le mabas, le — la différence entre les générations (70 % des jeunes auraient une certaine connaissance Tableau II derniers locuteurs connus habitent aujourd'hui à Guirvidig. xədi, le zəlwa, le cuvok et le mefele. Les Mida'a (ou Kotoko du sud) sont partagés entre le du fulfulde contre 45 % des vieux) témoigne de la vitalité du développement récent du Compréhension du fulfulde à Maga lagwan au nord et le munjuk au sud, les deux grandes langues voisines. Le tupuri a tendance fulfulde dans la zone. Il y a moins de différence pour le wandala (60 % des jeunes / 45 Enquête sociolinguistique réalisée auprès des riziculteurs [35] mbuko : le mbuko se parle dans le massif de Mbokou et dans la plaine avoisinante à se propager à la fois à l'est de sa zone, chez les Wina, et à l'ouest, chez les Mundang. % des vieux), langue régionale pratiquée depuis longtemps; de Maga en novembre 1987 (canton de Doulek). L'extension géographique de langues comme le giziga-nord, le masa, le munjuk, n'en- — le wandala est bien connu dans sa zone d'influence; le fulfulde serait connu plus super- traîne pas nécessairement leur adoption par les populations en contact : elles n'ont pas le ficiellement; Déclarent parler Test de Estimation [36] pəlasla : ndreme, mbərem, dəmwa, pəlasla et hurza sont cinq dialectes intercom- poids de langues comme le fulfulde. Pour être véhiculaire, une langue doit procurer des avan- — les villes et marchés (Mokolo, Soulédé, Koza...) favorisent le développement des langues fulfulde compréhension globale préhensibles mais aucun nom ne désignant leur réunion, nous suivons l'Atlas linguistique du tages à son utilisateur (commerce, pouvoir, religion, etc.). véhiculaires; leur usage tend à diminuer lorsqu'on s'éloigne de ces centres ou des axes bien bien ou moyenne % de ceux qui % de ceux qui pəlasla Cameroun qui préconise « », du nom du plus actif marché de cette aire culturelle : L'ancienneté d'implantation des langues en présence est un facteur certain de propaga- de communication (tabl. I). (%) un peu (%) obtenue ont obtenu une auraient obtenu Mayo-Plata. tion. Le fulfulde et l'arabe ont dû attendre avant de s'imposer comme langue véhiculaire. Par (sur 10) moy. > 7,5 une moy. > 7,5 la suite, l'effet est cumulatif : les langues véhiculaires se propagent autant par leurs locuteurs TABLEAU I Bornouans 25 84,4 8,3 72,7 61,4 [37] buwal : le buwal, désigné également comme « gadala », est parlé à Gadala et dans natifs que par les locuteurs non natifs. Comparaison entre les compétences en fulfulde et en wandala en pays mafa (%) Masa 22,4 76,9 7,4 57,1 44 les environs, au sud du canton de Mokolo. Parlent très bien Comprennent au moins Wina * 14,8 66,6 7,2 60 40 Les langues véhiculaires ou un peu quelques mots Arabes 17,2 58,6 7,7 60 35,1 [38] gavar : le gavar, désigné parfois comme « kortchi », est la langue originelle du can- Musgum 6,9 63,3 7,2 50 31,7 fulfulde wandala fulfulde wandala ton de Gawar. À Gawar même habitent maintenant des Fulbe. Le fulfulde Tupuri 20,4 59,8 6,9 52,4 31,3 Roua 35 10 72,5 27,5 En règle générale, là où les Fulbe sont en grand nombre comme dans le Diamaré, le ful- Kotoko 3,4 79,3 6,4 37,5 29,7 [39] mbədam : c'est la langue de Boudoum et de ces environs, au sud de Zidim. Soulédé 52,5 4 72,5 9 fulde s'impose et se répand de plus en plus. Divers** 31 83,3 8,4 76,9 64 Mokolo 47,5 4 70 10 Les lieux privilégiés d'échanges dans cette langue sont les marchés, les villes, les écoles. [40] besleri : c'est le prétendu « hina » ou « daba-hina ». Trois dialectes : le besleri pro- Dimbouloum 29 1 54 2,5 S'y ajoutent les zones nouvelles de peuplement, zones de développement agricole (Maga, * Les Wina parlent un dialecte masa. prement dit occupe la plus grande partie du district de Hina, le gamdugun le sud-ouest de Djinglia 20 16 50 53,5 ** La catégorie « divers » regroupe toutes les ethnies allogènes minoritaires à Maga : Makalingay, Kourgui, Koza). Les lieux de pêche comme les rives du Logone sont aussi des jiŋjiŋ Gousda 37,5 50 72,5 70 Giziga, Mofu, Kera, Sara, Mundang, etc. l'aire et peut-être le le sud-est. pôles de migration et d'échanges multilingues où le fulfulde tend à jouer un rôle important. Koza 42,5 65 62,5 95 En multipliant les pourcentages des colonnes 2 et 4, on obtient (colonne 5) une Dans les zones à fort brassage ethnique, les échanges entre populations diverses se font évi- estimation en pourcentage de ceux qui auraient obtenu au moins 7,5/10 au test, c'est- Ouzal 27,5 52,5 60 75 [41] daba : le daba est situé au nord du département du Mayo-Louti et déborde légère- demment au moyen des langues véhiculaires. L'exemple le plus frappant est l'ensemble rizi- à-dire, vu la nature du test, de ceux qui peuvent comprendre un discours suivi en Mozogo 32 50 65 90 ment sur les départements du Mayo-Tsanaga et du Diamaré. Trois dialectes : le kanakana à cole de Maga où les Fulbe sont très peu nombreux mais où le fulfulde tend à s'imposer. Le fulfulde. l'ouest, le mazagway au centre, dans la région de Mousgoy, et le tpala (ou kola) au nord-est. long des grands axes routiers Waza-Mora-Maroua-Garoua, Maroua-Guirvidig-Pouss, Maroua- Mokolo, le commerce se développe et, avec lui, l'utilisation du fulfulde. En revanche, des Au vu du tableau II on peut regrouper les populations en trois catégories d'après leur [42] kaa : l'appellation « kaa » est le glossonyme propre correspondant à la langue zones agricoles enclavées, loin des villes, où très peu de Fulbe sont installés, échappent à Le wandala pratique du fulfulde (colonne 5) ; plus de 60 % : Bornouans et divers; 40 % : Masa et parlée par les Gidar. Une autre dénomination courante, « baynawa », veut dire « mon ami » et cette propagation en chaîne du fulfulde. Wina; entre 30 et 33 % : Arabes, Musgum, Tupuri, Kotoko. Le wandala est compris et parlé par les montagnards des environs qui viennent au mar- doit être proscrite au même titre que banana pour les Masa. Dans le détail, nous avons constaté les faits suivants : Les populations qui maîtrisent le mieux le fulfulde sont celles qui ont été au contact de ché de Mora. Selon A. KORDASS et M. ANNETT (1977), 50 % des Podokwo et Muyang parlent Partant de Maroua, sur la route de Midjivin, Lara, Guidiguis, Fulbe depuis longtemps (Bornouans et populations du Diamaré). Inversement, les populations wandala, 70 % des Muktele, Mada et Uldeme, et 80 % des Ndreme. Là aussi les femmes [43] munjuk-sud : l'appellation « mousgoum » ou « musgum » employée au Cameroun — dans des zones peu habitées, où l'on cultive du sorgho de saison sèche, « mil de récemment implantées à Maga et (ou) qui proviennent de zones hors de l'aire d'influence du semblent moins bilingues que les jeunes et les hommes. Il faut souligner la concurrence du n'est pas utilisée par les locuteurs et « muzuk » ne désigne qu'un des parlers. On a donc, karal », les Fulbe possèdent souvent les terres. Ils cultivent leurs champs ou les font cultiver fulfulde maîtrisent mal cette langue (Arabes, Tupuri, Kotoko). Quant aux déterminants indivi- fulfulde même dans la ville de Mora avec l'afflux de commerçants peuls et de fonctionnaires pour désigner la langue dans son ensemble, eu recours à une forme reconstruite « munjuk », par des Giziga, Mofu, Kera... Ce sont les hommes qui se déplacent pour ce travail saisonnier. duels, nous avons noté que les personnes qui ont résidé dans un milieu fulbe pendant au tupuri, mundang ou sudistes qui préfèrent apprendre le fulfulde plutôt que le wandala dont sur la racine que l'on retrouve dans l'ethnonyme pluriel « manjakay » (communication de H. Logés et nourris par leurs employeurs, ils parlent tous fulfulde; moins cinq ans ont acquis une maîtrise correcte de la langue. l'intérêt leur semble géographiquement limité. Tourneux). Le munjuk-sud n'était pas distingué du munjuk-nord dans nos travaux antérieurs — dans des villages comme Nanikalou, Matfay, Mindif, Dir, Doyang, les Fulbe côtoient des La confrontation des colonnes 2 et 5 est riche d'enseignements : se contenter des Quant aux Mada, nous avons déjà mentionné leur position relativement dominante vis- ou, plus exactement, il était inclus dans le masa, presque tous ses locuteurs parlant aussi Giziga, Mofu, Kera, Tupuri ou Mundang. Tous parlent fulfulde. Certains Fulbe connais- réponses des locuteurs eux-mêmes sur leur compétence en fulfulde serait trompeur. L'exemple à-vis de leurs voisins non islamisés : ils conservent volontiers leur propre langue en s'adres- masa. Les différences constatées avec le munjuk-nord sont du même ordre qu'entre le mefele sent un peu de giziga; des Kotoko est frappant : 79,3 % déclarent parler le fulfulde mais 37,5 % seulement obtien- sant à eux, ceux-ci connaissant plus ou moins le maa. En revanche, beaucoup de Mada pra- et le cuvok, le giziga-nord et le giziga-sud, le mpadə et l'afaə. Le munjuk-nord est en lui- — à Mogom et Galaré, villages bornouans, on comprend le fulfulde; nent une bonne moyenne au test, ce qui abaisse considérablement leur score global. Cela tiquent le wandala lorsqu'ils vivent en plaine ou sont en contact avec des Mandara; peu même un continuum dialectal mais du fait des difficultés d'intercompréhension avec le mun- — à Mindif, où les Giziga sont majoritaires, ceux-ci peuvent parler fulfulde tandis que les signifie que la plupart d'entre eux n'ont qu'une connaissance superficielle de la langue : les Fulbe connaissent peu le giziga. d’entre eux comprennent le fulfulde. juk-sud, il faut distinguer ces deux langues. salutations, les noms des marchandises usuelles, les prix. C'est le « fulfulde de marché ». Cela En pays mundang, le fulfulde est en général assez bien connu : Les Muktele ont peu de contacts avec les Mandara, sauf peut-être en plaine, sur le mar- vaut certainement pour d'autres populations qui n'ont que de rares contacts avec les Fulbe, — de Lara à Magrongong, le mundang l'emporte mais le fulfulde est compris; ché de Kouyapé. Ils comprennent un peu le wandala. [44] munjuk-nord : le munjuk-nord peut se subdiviser en au moins quatre dialectes : le contrairement aux populations du Diamaré par exemple. — du côté de Garey, Mindjil, Goubara, Tchodé, les hommes mundang connaissent le ful- muzuk parlé dans toute la partie ouest (Guirvidig, Kossa) ; le mpus et le bege parlés le long fulde, les femmes beaucoup moins. De même à Gadas, Zaklang, Kazarao où les Mun- Le kanuri du Logone, le premier au nord (Pouss) et le second au sud (Bégué, Djafga) ; le vulum parlé dang sont majoritaires; Bien que le Bornou ait été, pendant tout le XVIIIe siècle, le suzerain de cette région et Le français et la scolarisation au Tchad. — à Kaélé, ville mundang, des Fulbe tiennent des commerces. Des Mundang et des Giziga que des colonies bornouanes importantes aient suivi les Fulbe dans leur implantation au se foulbéisent en changeant de religion, de langue, d'architecture et de mode de vie. Situation du Cameroun septentrional [45] masa : le masa (ou masana) est parlé au Cameroun et au Tchad. Le masa central XIXe siècle, possédant le monopole du commerce et de l'artisanat, on ne peut qu'être surpris Ainsi, à Kaélé comme à Doumrou (gros marché local), le fulfulde supplante le mundang Le français est la langue officielle qui a cours dans le nord du Cameroun. C'est la langue est parlé le long du Logone avec trois variantes du nord au sud : baygana, gagana, kayamna. que le kanuri n'ait pas été adopté comme langue véhiculaire. Langue de grande extension au sur le marché. de l'enseignement public. Les dialectes occidentaux (gizayna) et orientaux (gumayna) sont relativement divergents. Les Mundang adoptent le fulfulde dans leur rapport avec les Giziga. Nigeria, il est peu compris et peu parlé au Cameroun sinon par les Bornouans eux-mêmes qui L'enquête de Maga l'a vérifié : statistiquement, le degré de connaissance du français est Le fort taux de scolarisation chez les Mundang devrait avantager le développement du semblent s'adapter aux langues environnantes comme le fulfulde, l'arabe, le wandala voire le directement corrélé au taux de scolarisation. Les personnes qui ont atteint le niveau du CE2 [46] musey : le musey (ou museyna) est parlé principalement au Tchad mais également français, mais l'élite ne reste guère sur place et, attirée par la fonction publique, se tourne munjuk. En général, on observe donc des situations de bilinguisme équilibré avec toutes les ou du CM1 ont une connaissance suffisante du français pour tenir une conversation ou au Cameroun, dans le canton de Gobo. vers les villes : Yaoundé, Maroua, Garoua. Il est à noter qu'à Kaélé, on entend davantage par- langues de cette région. C’est seulement là où les Bornouans eux-mêmes sont implantés, au suivre une formation dans cette langue. ler français ou mundang sur les cours de récréation que fulfulde, à l'inverse de ce qui se passe nord de Mora, chez les Gamergu, et dans la région de Kossa, que le kanuri peut être consi- Nous ne disposons pas d'estimation sur la population de l'Extrême-Nord qui a atteint ce [47] dzəpaw : le terme « zime », non utilisé au Cameroun, serait approprié pour dési- à Maroua ou à Garoua. déré comme véhiculaire. niveau scolaire pour l'ensemble de la province, mais nous pouvons nous référer aux taux de gner la langue dont l'aire d'extension déborde largement sur le Tchad et dont le dzəpaw (ou En milieu tupuri, le fulfulde est parlé par les hommes sur les marchés mais guère par les scolarisation et d'analphabétisme fournis par le Recensement général de la population et de l'ha- lame), le peve et le taari sont les trois variantes attestées au Cameroun (dépt de la Bénoué). femmes. En règle générale, les Tupuri apprennent le fulfulde lorsqu'ils sont mêlés à d'autres L'arabe (2) populations, comme au long de l'axe Yagoua-Moulvouday-Maroua, sinon ils conservent bien bitat d'avril 1976 . L'examen détaillé de ces chiffres donne une idée du niveau de pénétration L'arabe est la langue véhiculaire du département du Logone-et-Chari. Il est compris et du français avec les variations régionales, selon le sexe et selon le milieu (citadin ou rural). [48] majəra : le majəra est parlé autour de Mazera (sud de l'arr. de Logone-Birni). leur langue dans leur propre milieu où les Fulbe sont peu nombreux. Dans le pays même, les parlé par tous les Kotoko. Les locuteurs de langues kotoko différentes (mpadə, afaə, mas- Tout d'abord, la région septentrionale est de loin la plus en retard dans le développe- Trois parlers très proches : majəra proprement dit, ulo-kajire, hwalam. Les langues majəra, Fulbe apprennent autant la langue tupuri que l'inverse. Ceci reflète l'histoire où les Tupuri se lam, msər, lagwan) se parlent et se comprennent en arabe. Il arrive, bien sûr, qu'un Kotoko ment scolaire : 21,9 % de scolarisés parmi la population de 6 à 14 ans, 88,6 % d'analpha- jina et mo'e constituent le groupe mida'a ou kotoko-sud par opposition au mandage ou sont violemment opposés aux Fulbe et ont résisté à l'islamisation. Il y a quelques années, la de tel endroit connaisse la langue kotoko de tel autre endroit, mais, en règle générale, ils bètes parmi les 10 ans et plus, soit seulement 11,4 % d'alphabétisées (tous niveaux confon- kotoko-nord. plus grande partie du marché local était entre les mains des Fulbe; aujourd'hui, la situation s'inverse au profit des Tupuri. En expansion démographique, les Tupuri s'étendent sur leurs communiquent volontiers en arabe. Les contacts avec les Arabes, disséminés dans l'ensemble dus), donc une personne sur dix ayant une quelconque connaissance du français en 1976 du département, sont fréquents et déjà anciens. (tabl. III). [49] jina : le jina est parlé autour de Zina. Deux dialectes sont à distinguer : le jina pro- marges en assimilant les Wina et Mundang voisins. On trouve des colonies importantes de Tupuri en dehors de leur région d'origine, par exemple à Maga, jusqu'en 1989. Ils y restent Les Bornouans qui habitent dans les villages kotoko, connaissent un peu les langues prement dit au sud et le muhule au nord. TABLEAU III très groupés mais se mettent au fulfulde pour échanger avec les autres populations. Avec les kotoko mais préfèrent parler arabe. Autour des villages kotoko, il y a afflux de populations Taux de scolarisation et d’analphabétisme Masa, les contacts, peu nombreux, se font soit en masa, soit en tupuri. hétérogènes tels les Kim et Sara du Tchad, les Masa, les Musgum, etc. Tous contribuent au [50] mo'e : cette langue, nouvellement identifiée, n'est parlée qu'à Mahé, au nord-est dans les sept provinces du Cameroun (population de 6 à 14 ans). En zone masa, le fulfulde n'est guère parlé que par une minorité urbanisée. Dans leurs développement de la langue véhiculaire. Les Arabes, eux, ont leurs propres « villages » mais, de la réserve de Waza. Tous les Mo'e sont bilingues en lagwan et le mo'e est en voie Variations selon les sexes et l’habitat contacts avec les populations voisines, les Masa utilisent soit leur propre langue, soit la sur les marchés, ils se retrouvent très nombreux, mêlés aux autres populations. d'extinction. langue de leurs interlocuteurs directs (munjuk, tupuri, musey). En revanche, les nombreux Concernant les limites méridionales de l'arabe, nous observons que : Masa émigrés vers Moulvouday, Bogo, Maga, Maroua, apprennent le fulfulde. — dans le département du Mayo-Sava, l'arabe domine dans le canton de Boundéri. Scolarisation Analphabétisme [51] lagwan : le lagwan est la langue de Logone-Birni et de la partie nord de son arron- L'aire d'extension du munjuk est très vaste : depuis Pouss à l'est jusqu'à Kossa à l'ouest, Ailleurs, les Arabes parlent fulfulde, kanuri ou wandala comme langue seconde, tandis que masc. fém. ensemble masc. fém. ensemble msər dissement, des rives du Logone à la frontière nigériane. Les langues lagwan, , malgbe, Zina au nord et Doreissou au sud. Mais le munjuk ne s'impose nullement comme véhiculaire. les autochtones parlent très peu arabe. Pour schématiser, on peut dire que l'arabe véhiculaire mpadə afaə , maslam et relèvent du groupe mandage ou kotoko-nord. Il s'agit bien de six Tout au plus, son influence s'exerce dans des zones de contact immédiat, au nord avec le ne dépasse pas la région de Waza : au sud de cette zone, les Arabes sont minoritaires, et le total 93,1 90,5 91,8 20,1 45,2 33,1 Centre-Sud urbain 94,1 92,2 93,1 11,3 25,9 18,0 langues distinctes bien qu'étroitement apparentées. On y rattachera le yedina. majəra et le jina, au sud avec le masa. La situation de bilinguisme est favorable au munjuk fulfulde ainsi que le wandala et le kanuri freinent son avance; rural 92,7 89,7 91,2 25,1 53,2 40,4 dans le nord, équilibrée dans le sud. — à l'est, l'arabe, on l'a vu, est attesté jusqu'à Maga et Pouss. Les Musgum de Pouss et msər msər [52] : le est la langue originelle de Kousseri et de son arrondissement. La Au nord de Pouss, dans une zone difficile d'accès, où Arabes et Fulbe sont peu nom- de Maga, qui ont résidé à Kousseri ou à N'Djamena, ou ont été en contact avec des Arabes, total 91,8 88,8 90,3 19,8 42,9 30,8 ville même de Kousseri est très cosmopolite. breux, la situation n'est pas à l'avantage des grandes langues véhiculaires. Chez les Kotoko du ainsi que les Kotoko du sud pratiquent plus ou moins cette langue. Mais l'arabe n'a guère une Littoral urbain 92,6 90,2 91,4 15,2 35,9 24,8 sud, le lagwan au nord et le munjuk au sud sont mieux connus que l'arabe et le fulfulde. fonction véhiculaire dans cette zone. [53] malgbe : c'est la langue de Goulfey et des environs, le long du Chari. Dans la région de Guirvidig, Maga, jusqu'à Pouss, le fulfulde acquiert peu à peu un sta- rural 89,6 84,6 87,2 34,2 60,8 47,8 tut véhiculaire, en particulier dans la zone cosmopolite de Maga où les échanges intereth- Les limites d'influence de l'arabe et du fulfulde [54] mpadə : le mpadə est parlé dans l'extrémité nord du département du Logone-et- niques se font principalement en cette langue dans les rizières comme sur le marché. total 89,5 84,6 87,0 36,2 63,5 51,8 Ouest urbain 92,0 88,8 90,5 20,0 46,7 33,2 Chari et particulièrement autour de Makari. Dans le Diamaré, le fulfulde s'impose très nettement et la situation continue à évoluer À défaut d'enquêtes quantitatives précises, il est difficile de tracer la limite entre les aires dans ce sens. Ainsi, nous avons pu observer des locuteurs mofu ou giziga se parlant entre d'influence de l'arabe et du fulfulde. Toutefois, on peut dire que la limite du fulfulde semble rural 88,7 83,4 86,1 42,3 67,8 57,4 [55] maslam : le maslam est la langue de Maltam, avec une variante proche, le sahu, eux en fulfulde, ce qui n'était pas le cas dans les années 1970. Le fulfulde devient alors plus passer au sud de la réserve de Waza, au nord d'une ligne Magdémé-Kossa-Djaoudé-Andirni- total 77,8 74,1 76,0 34,0 55,7 44,2 parlée à Saho à quelques kilomètres au nord. qu'une langue véhiculaire, c'est la langue de la vie quotidienne. Ce type de concurrence pré- Maga-Pouss. Le fulfulde s'impose encore dans la bourgade cosmopolite de Waza. La limite de vaut avec le giziga (nord et sud), le mofu (nord et sud), le uwor, le məlokwo. La situa- l'arabe comme langue véhiculaire se situerait au nord de la réserve, à la latitude de 11°30', Sud-Ouest urbain 82,9 83,0 82,9 25,1 41,6 32,4 kaa rural 75,4 69,8 72,8 38,5 61,8 49,8 [56] afaə : l'afaə est la langue de la partie sud de l'arrondissement de Makari centrée tion semble identique avec le gavar, le cuvok, le besleri, le daba et le . Les habitants des englobant, de fait, toute l'aire mandage (kotoko nord). plaines sont plus touchés que les montagnards. Dans cette zone de situation linguistique mouvante et complexe, nous avons effectué sur la localité d'Afadé. total 73,9 60,0 67,1 35,5 65,6 50,9 En pays kapsiki, sur la route de Mokolo-Roumsiki, à Kosséhone, à Roumzou, Mogodé et quelques sondages pour préciser l'emploi des langues premières et des langues secondes au Sir, le fulfulde est connu. Les Fulbe, installés depuis longtemps comme éleveurs-commerçants, Est urbain 81,4 71,3 76,3 28,4 51,3 39,7 [57] yedina : le yedina (ou yεdina), connu généralement sous le nom de « buduma », long des routes Doulo-Magdémé-Kossa-Djaoudé-Petté et Guirvidig-Andirni-Tchédé. sont présents sur tous les marchés. À Sir, en plein milieu kapsiki, tous les jeunes connaissent rural 71,8 56,8 64,5 37,4 69,0 53,7 est parlé par les îliens du lac Tchad. Sur les 57 villages concernés, 26 sont mono-ethniques, 22 bi-ethniques, 8 tri-ethniques, le fulfulde, ainsi qu'une partie des anciens et quelques femmes. Il y a donc des distinctions à un (Kossa) regroupe 4 ethnies. Plus de la moitié des villages sont donc pluri-ethniques. Le faire selon les générations et le sexe. total 64,4 52,2 58,5 43,7 69,2 57,2 [58] kera : parlé par de petits groupes dispersés au sud des départements du Mayo- plus souvent, cette hétérogénéité exceptionnelle se traduit par des situations locales de bilin- Chez les Bana, les Jimi et les Gude, le fulfulde est également bien employé, en concur- Nord-Ouest urbain 72,2 63,5 67,9 29,7 56,4 43,2 guisme. Ainsi, à l'ouest et au sud de la réserve, le wandala (Doulo, Magdémé), le kanuri Danay et du Diamaré, son implantation principale est au Tchad. Au Cameroun, un petit rence toutefois avec le hausa pour les frontaliers. rural 63,0 50,2 56,5 46,3 71,4 59,7 (Doulo, Magdémé, Kossa, Djaoudé, Igawa, Alagarno) et l'arabe (Magdémé, Kossa, Alagarno) groupe est proche de la frontière, au sud de Djondong. Dans la partie septentrionale de sa zone d'influence, le fulfulde entre en concurrence ne sont parlés comme langues secondes que lorsqu'il y a des représentants de ces différentes avec le wandala. total 28,7 14,4 21,9 82,6 94,2 88,6 langues dans les villages : bilinguisme de contact. En revanche, dans un certain nombre de (2) — Chez les Mofu Dugur et Mofu Mekeri, les gens comprennent et parlent le fulfulde mais Nord urbain 52,7 37,9 45,6 63,7 83,4 73,5 cas (Doulo, Magdémé, Wambaré, Kaslari, Blamadri, Djaoudé), le fulfulde apparaît comme Dynamique des langues non le wandala. Les personnes âgées ont davantage de peine à employer le fulfulde; rural 24,7 10,4 18,0 86,1 96,0 91,3 — chez les Molkwo, beaucoup pratiquent le fulfulde, peu le wandala; langue seconde même en l'absence de locuteurs natifs : bilinguisme de type véhiculaire. À l'est de la réserve (Djégéré, Tchédé), l'arabe concurrence le fulfulde dans cette fonction véhi- Source : Recensement général de la population et de l’habitat, avril 1976. L'extrême diversité linguistique de cette région, l'une des plus fortes au monde, est com- — chez les Muyang, on comprend à la fois le fulfulde et le wandala : les Mandara sont les voisins immédiats à Makalingay et à Mémé; culaire. Manifestement, cette situation complexe qui résulte, rappelons-le, de contacts entre pensée par un plurilinguisme quasi généralisé. Les locuteurs strictement monolingues sont — à partir de Mémé, jusqu'à Mora, on entre dans la zone wandala. La grande majorité des populations relevant de familles linguistiques totalement différentes, n'est pas stabilisée. Dans très rares : ce sont généralement des locuteurs natifs d'une grande langue véhiculaire. C'est ce populations — Urzo, Muyang, Mada — comprend et parle wandala tandis que certains un avenir proche, on peut s'attendre à ce que les situations locales de bilinguisme cèdent le que confirme une enquête sociolinguistique menée à Maga par D. Barreteau et M. Dieu. (2) À l'époque, l'ancienne province du Nord regroupait les actuelles provinces de l'Extrême- comprennent un peu de fulfulde. Des Fulbe sont installés le long du mayo Mangafé; pas devant les langues véhiculaires de grande extension que sont le fulfulde et l'arabe. Nord, du Nord et de l'Adamaoua.

68 ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN

Lac Tchad LINGUISTIQUE RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN 12

T LANGUES MATERNELLES 0 200 km Ext.- C Nord H ET VÉHICULAIRES

A

A D I

R E Nord G I 8 N D. BARRETEAU, M. DIEU, R. BRETON Adamaoua Nord- (1995) Ouest

Sud- Ouest RCA Ouest Centre Littoral Est 4 OCÉAN ATLANTIQUE Sud

GUINÉE ÉQUAT. GABON CONGO 8 12 16

LES LANGUES MATERNELLES : nombre de locuteurs LES LANGUES VÉHICULAIRES : aires d'influence

13 00' 13 00'

LAC TCHAD LAC TCHAD

Blangwa Blangwa Blangwa

Hilé-Alifa Hilé-Alifa

Makari Makari

Fotokol Goulfey Goulfey Fotokol Aire Aire d'expansion linguistique* Population Langues Fulfulde 100 habitants 1 000 habitants Wandala Fulfulde Kousseri Kanuri Wandala D'JAMENAD'JAMENA Arabe Kanuri KOUSSERI KOUSSERI Arabe * Langue maternelle majoritaire 12 00' 12 00'

Chef-lieu de province Chef-lieu de province

Chef-lieu de département Chef-lieu de département Chef-lieu d'arrondissement Logone-et-Chari Chef-lieu d'arrondissement Logone-et-Chari

Chef-lieu de canton Chef-lieu de canton Logone-Birni Logone-Birni Limite de département Limite de département Mayo-Danay Nom de département Mayo-Danay Nom de département

A A I I

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QQQ Waza Waza

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11 00' 11 00'

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fé Mayo- Petté anga .M Petté Tokombéré Sava T M T néo .Ra M Guirvidig Tokombéré Guirvidig C Tokombéré C Koza Maga Koza Maga Maga Mokolo o M.M l H otor s o H naga LAC DE MAGA LAC DE MAGA Méri sa Méri Tsanaga MOKOLO M.T A M. A Bogo Bogo A Bogo D MOKOLO D Maroua Diamaré R Mayo- A Diamaré Mayo-Danay M

M . D Mogodé G Danay . u Mogodé G e N u r e l é r l A o MAROUAMAROUA é Mayo- MAROUAMAROUA A o R Tsanaga M Mayo-Tsanaga Gazawa A Gazawa L L O O G S G D O O N Yagoua N N E T E Gazawa Mindif A N Hina-Marbak Mindif Moulvouday Hina-Marbak Moulvouday M O YAGOUA YAGOUA M S Kalfou Kalfou T

N Bourah Mayo-Kani Bourah Mayo-Kani O Moutouroua Moutouroua M Absence de langue véhiculaire Guidiguis KAÉLÉ Doukoula Guidiguis Doukoula Djondong KAÉLÉ Djondong

Guéré Guéré 10 00' 10 00' GUIDER Kaélé GUIDER

Mayo-Louti Mayo-Louti

Mayo-Kebbi Mayo-Kebbi Bénoué Bénoué

14 00' 15 00' 14 00' 15 00'

Échelle 1 : 1 000 000

0 1020304050 km

C IRD (ex-ORSTOM) / LCA - MINREST / INC - 1999 Rédaction numérique : M. Danard, É. Opigez, M.S. Putfin (LCA) 11 III ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN Planche 11

Contrairement aux autres provinces, les différences entre les sexes sont très accentuées Reste enfin l'enseignement du français. Il gagnerait beaucoup à tenir compte de la réalité ° Indications bibliographiques dans le Nord en ce qui concerne la scolarisation (deux fois plus de garçons que de filles sont 14 linguistique environnante. Pour ce faire, il conviendrait d'étudier le français tel qu'il s'écrit et scolarisés). En revanche, l'analphabétisme touche aussi bien les hommes que les femmes se parle dans la région et de le décrire pour lui-même, comme toute autre langue, et non pas (82,6 % contre 94,2 %). seulement pour ses « particularismes » phonétiques, syntaxiques ou lexicaux, ses « écarts » AWDE (N.), 1988 — « A and linguistics bibliography 1976-86 (including sup- De même, l'opposition entre milieu citadin et milieu rural est très nette dans le Nord, par rapport à la norme d'un idéal français standard. plementary material for other years) ». In : Furniss G., Jaggar J.P. (eds), Studies in Hausa alors que dans les autres provinces, ce sont plus les taux d'analphabétisme qui varient selon Les rapports entre langues vernaculaires, véhiculaires et officielles sont, on l'a vu, très language and linguistics. In Honour of F.W. Parsons, London, P. Keagan, African lan- le milieu que les taux de scolarisation. Cela dénote des stades de développement scolaire dif- divers selon les régions et les ethnies en contact et très fluctuants. Chaque cas est un cas guages-Langues africaines, Occasional publications 3 : 253-278. férents : la scolarisation touche d'abord les populations citadines et masculines. 12° particulier. Cependant, en nous fondant sur les données du recensement en matière de scola- BALDI (S.), 1977 — Systematic Hausa Bibliography. Rome, Istituto Italo-Africano, Collana di risation et sur les résultats de notre enquête à Maga, nous pouvons proposer des seuils quan- Studi Africani 3, 145 p. Situation dans les différents départements de l'Extrême-Nord titatifs et des principes pour guider le choix entre ces trois types de langues dans des projets d'alphabétisation et de formation d'adultes. BARRETEAU (D.) avec coll. NEWMAN (P.), 1978 — « Les langues tchadiques ». In : Inventaire En 1976, de tous les départements de l'Extrême-Nord (tabl. IV), celui du Margui-Wan- Limite Français : des études linguistiques sur les pays d’Afrique noire d’expression française et sur Mada- dala (divisé depuis en Mayo-Tsanaga et Mayo-Sava) présente le taux de scolarisation le plus de province — taux de scolarisation supérieur à 35 % gascar, Paris, Conseil international de la Langue française : 291-330. faible (11,9 %). Limite de département — taux d'analphabétisme inférieur à 80 % Les différences y sont très nettes entre le milieu citadin et le milieu rural (54,3 % contre BARRETEAU (D.), JUNGRAITHMAYR (H.), 1993 — « Calculs lexicostatistiques et glottochronolo- Limite Langue véhiculaire : 11,1 %) de même que dans le Logone-et-Chari (48,6 % contre 15,5 %). C'est en milieu rural giques sur les langues tchadiques ». In : Barreteau D. et von Graffenried C. (éd.), Data- d'arrondissement — taux de scolarisation inférieur à 30 % que les différences entre les sexes sont le plus prononcées. Ainsi dans le Mayo-Danay 34,4 % tion et chronologie dans le bassin du lac Tchad, Paris, Orstom Colloques et séminaires : — taux d'analphabétisme supérieur à 85 % de garçons contre 7,2 % de filles sont scolarisés. Taux de scolarisation 103-139. 10° formelle (en %) — langue véhiculaire maîtrisée par plus de 60 % de la population Des taux de scolarisation et d'analphabétisme par arrondissements (tabl. V et fig. 6, 7), BARRETEAU (D.), NGANTCHUI (É.), SCRUGGS (T.), 1993 — Bibliographie des langues camerou- Langue vernaculaire : on peut retenir que : 0 à 20 naises. Paris, Orstom-ACCT, 270 p., 1 disquette. — taux de scolarisation inférieur à 30 % — les régions mundang et tupuri (arr. de Kaélé et de Kar-Hay) se détachent nettement de 0 50 100 km 21 à 35 — taux d'analphabétisme supérieur à 85 % BARRETEAU (D.), BRETON (R.), DIEU (M.), 1984 — « Les langues ». In : Boutrais .(éd.), Le nord tout le reste (plus de 30 % de scolarisés, moins de 80 % d'analphabètes) alors que les 36 à 50 — langue véhiculaire maîtrisée par moins de 50 % de la population du Cameroun : des hommes, une région, Paris, Orstom, Mémoires 102 : 159-180, 528- zones de montagne (Mokolo, Mora, Méri) et les plaines rurales islamisées (Mindif, — groupe homogène et numériquement important 533, 537-539. Bogo, Makari) sont très peu avancées (entre 16 et 10 % de scolarisés, plus de 90 % FIGURE 6 — études linguistiques avancées, documents didactiques disponibles. d'analphabètes); Taux de scolarisations des enfants de 6 à 14 ans BOYD (R.), 1978 — « Les langues adamawa ». In : Barreteau D. (éd.), Inventaire des études lin- Cette grille ne saurait être appliquée qu'à des situations bien définies (canton par can- — rappelons que dans le Logone-et-Chari et dans le Mayo-Danay, les différences sont très Source : Recensement général de la population et de l’habitat, avril 1976. guistiques sur les pays d’Afrique noire d’expression française et sur Madagascar, Paris, ton, langue par langue) en tenant compte des données du dernier recensement (cf. carte des fortes entre milieu rural et milieu urbain. Hors les villes (Kousseri, Yagoua), les chiffres Conseil international de la Langue française : 187-194. taux de scolarisation par canton en 1986 dans L’enseignement). seraient certainement beaucoup plus faibles qu'ils ne paraissent dans leur globalité. BOYD (R.), 1989 — « Adamawa-Ubangi ». In : Bendor-Samuel J. (ed.), The Niger-Congo lan- ° On notera enfin que certaines langues bénéficient d'un système d'écriture standardisé 14 guages, Lanham/New-York/London, Univ. Press of America : 177-215. TABLEAU IV (correspondant aux normes de l'alphabet des langues camerounaises) et de manuels didac- Taux de scolarisation et d’analphabétisme tiques (livrets d'alphabétisation et de postalphabétisation). Ces manuels ont été élaborés DIEU (M.), RENAUD (P.), éd., 1983 — Situation linguistique en Afrique Centrale. Inventaire pré- Synthèse par département généralement par des missions (catholiques et protestantes) qui ont développé, par ailleurs, liminaire : Le Cameroun. Paris, Yaoundé, ACCT-Cerdotola-DGRST, 475 p., cartes. Variations selon les sexes et l’habitat toute une littérature religieuse (dont l'inventaire reste à faire). Ces opérations sont parfois JOUANNET (F.), 1978 — « Les langues sahariennes ». In : Barreteau D. (éd.), Inventaire des Scolarisation Analphabétisme relayées, mais trop rarement, par des organismes de développement, tels que la Semry ou la études linguistiques sur les pays d’Afrique noire d’expression française et sur Maa gas- masc. fém. ensemble masc. fém. ensemble Sodecoton. 12° car, Paris, Conseil international de la Langue française : 221-232. JUNGRAITHMAYR (H.), éd., — Chadic Newsletter. Bulletin d’informations tchadiques. Mitteilun- Diamaré total 32,4 14,8 24,0 82,3 94,7 88,8 État des recherches gen zur Tschadsprachenforschung. Francfort, Goethe Universität,West African Linguistic urbain 47,2 33,4 40,6 73,1 89,0 81,3 Society. rural 29,4 11,1 20,6 84,5 96,0 90,5 Limite L'examen de la bibliographie montre que certaines langues ont été relativement bien étu- de province diées : arabe, fulfulde, kanuri, hausa, parəkwa, wuzlam, mafa, zəlwa, mofu-gudur, giziga- KORDASS (A.), ANNETT (M.), 1977 — Enquête mandara. Yaoundé, SIL, 125 p. Mayo-Danay total 36,4 9,6 23,7 78,4 96,2 87,6 Limite nord, ue, munjuk, masa, dzəpaw, tupuri. Sur d'autres on ne dispose que d'esquisses des- de département KYBURZ (O.), 1991 — Bulletin de liaison des études peules n° 2, Spécial bibliographie. Paris, urbain 62,3 43,4 53,7 59,0 83,8 71,1 criptives : yedina, lagwan, wandala, əlvaxdaxa, giziga-sud, psikyε. Enfin, des listes de Inalco-CNRS, 128 p. rural 34,4 7,2 21,5 79,9 97,1 88,9 Limite d'arrondissement mots, utiles aux comparatistes, ont été publiées, notamment par J. LUKAS et J. MOUCHET, à LUKAS (J.), 1936 — Die Logone-Sprache im zentralen , mit Beiträgen aus dem Nachlass partir des années trente. Logone-et- total 22,3 15,8 19,3 89,2 94,7 91,9 Taux d'analphabétisme von Gustav Nachtigal. Leipzig, Abhandlungen für die Kunde des Morgenlandes 21(6), Il existe une Bibliographie des langues camerounaises publiée par D. BARRETEAU, Chari urbain 54,4 42,5 48,6 68,8 84,0 76,2 10° (en %) VIII-148 p. E. NGANTCHUI et T. SCRUGGS (1993). Nous nous limiterons donc à dresser ci-dessous la liste rural 18,4 12,1 15,5 91,8 96,0 93,9 80 à 90 des principales bibliographies ou ouvrages de référence disponibles sur l'aire linguistique qui LUKAS (J.), 1937 — Zentralsudanische Studien. Wörterverzeichnisse der Deutschen Zentral- 0 50 100 km 91 à 100 nous concerne ici et les études mentionnées dans le texte. Afrika-Expedition 1910-1911, nachgelassene Aufnahmen von Gustav Nachtigal und Margui- total 15,7 7,7 11,9 90,6 96,9 94,0 einige Sammlungen. Hamburg, Friederichsen, De Gruyter, Hansische Universität Abhand- Wandala urbain 62,2 45,1 54,3 57,7 81,5 70,1 lungen aus dem Gebiet der Auslandskunde 45. rural 14,7 7,0 11,1 91,3 97,2 94,4 IGURE F 7 LUKAS (J.), 1937 — A study of the : Grammar and vocabulary. London, Source : Recensement général de la population et de l’habitat, avril 1976. Taux d’analphabétisme des enfants de 10 ans et plus. Annexe : extrait des listes comparatives OUP, XVII-253 p. Source : Recensement général de la population et de l’habitat, avril 1976. LUKAS (J.), 1939 — Die Sprache der Buduma im zentralen Sudan auf Grund eigener Studien TABLEAU V À titre d'exemple, voici les formes des items œuf, nuit, deux et main dans les 58 langues und des Nachlasses von G. Nachtigal. Leipzig, Abhandlungen für die Kunde des Mor- Taux de scolarisation et d’analphabétisme par arrondissement Extension des langues véhiculaires tchadiques parlées au Cameroun et les jugements de cognation formulés par l'attribution d'un genländes 24 (2), 147 p. Si la fragmentation linguistique peut s'expliquer, historiquement, par un mode de vie même indice d'identité aux formes rattachables, selon nous, à un même étymon. Scolarisation Analphabétisme isolationniste, notamment en milieu montagnard, actuellement les facilités de communica- LUKAS (J.), 1941 — Deutsche Quellen zur Sprache der Musgu in Kamerun. Berlin, D. Reimer, Diamaré tion, l'attraction des villes (emploi, scolarisation) et la recherche de terres agricoles entraînent Beihefte zur Zeitschrift für Eingeborenen-Sprachen 24, 121 p., 1 carte. ŒUF NUIT DEUX MAIN Bogo 15,9 96,4 de nouvelles migrations vers la plaine et vers le sud qui accroissent le brassage ethnique. LUKAS (J.), 1970 — Studien zur Sprache der Gisiga (Nord-Kamerun). Glückstadt-Hamburg, Kaélé 35,7 80,4 Dans la mesure où ces migrations se font à l'échelle de la région, les grandes langues véhicu- Verlag J.J. Augustin, 155 p. Maroua 21,7 89,9 laires régionales en profitent : fulfulde, arabe. Leur acquisition se fait oralement. Une bonne 1. hausa 2 kwáy 9 dárée 2 bíyú 6 hánnú MOHRLANG (R.), 1972 — Higi phonology. Zaria, Institute of Linguistics, Studies in Nigerian Méri 11,8 92,3 maîtrise suppose des contacts réguliers avec les locuteurs natifs (Fulbe, Arabes) et une longue 2. gbwata 2 kwàlé 5 túkú(cé) 3 kpé 4 tə`vé ə´ʔ ɔ`ə´ ə´ ʔ  languages 2, 106 p. Mindif 14,5 92,6 présence dans le milieu (de trois à cinq ans). 3. njanyi 2 kúr í1 v 3 gb k4 wà í  ʔ ə´ ə` ε´ Mayo-Danay Il y aurait encore à mener beaucoup d'études détaillées par cantons et par ethnies pour 4. gu e1 àlí(n) 1 v á2 br 4 cí(n) MOUCHET (J.), 1947-1948-1956 — « Prospections ethnologiques sommaires de quelques mas- ə ʔ ə`ə´ Kar-Hay 30,4 82,6 évaluer les niveaux de connaissance des langues véhiculaires sur les plans quantitatif et quali- 5. jimjim n1 àzlí(n) 1 v (n) 3 bík 4 cìí(n) sifs du Mandara : 1. Massif mboku, 2. Massif hurza, 3. Massif mora ». Bull. Soc. d’É- ə ə ʔ ə` ə` ə´ ə` Yagoua 20,4 89,4 tatif. Resterait aussi à compléter les études descriptives et à rédiger avec des pédagogues des 6. ziziliv k n1 yàazl (n) 1 v í1 sl4 cìv(n) tudes Camerounaises, n° 17-18, pp. 99-139; « 4. Massif udham », n° 19-20, pp. 93- ʔ ə`ə´ ə´ ε´ Logone-et-Chari manuels didactiques et des ouvrages de vulgarisation. Car jusqu'à présent ces langues, arabe 7. slarwa 1 àlyé 1 v k 1 sòorú 4 cìv 104 ; « 5. Massif mada », n° 21-22, pp. 105-119; « Massif de Gemjek », Études ʔ ε´ ə`ε´ ə` ε´ Kousseri 29,6 87,4 classique mis à part, sont très peu enseignées et très peu lues. 8. tsuvan 1 àzl 1 v 1 h lá 4 cìv camerounaises, n° 55, pp. 3-15. Makari 14,3 94,4 9. hya 1 yìslε´ 1 fə´ì3 ágε´ 4 tsə´ε` MOUCHET (J.), 1950 — Vocabulaires comparatifs de quinze parlers du Nord-Cameroun. Bull. Margui-Wandala L'enseignement des langues 10. bana 1 slìslí 1 və`rí3 bak4 də`və´ Mokolo 11,9 94,0 11. psikyε 1 slə`slə´ 1 və`ì 3 bák 4 dzə`və` Soc. d’Études Camerounaises, n° 29-30 : 5-74. Dans l'Extrême-Nord, les taux de scolarisation encore très faibles entraînent un bas ə` ə` ə` Mora 12,0 93,9 12. mabas 1 slíslí 1 rvì k 6 hés 4 dz vú MOUCHET (J.), 1953 — Vocabulaires comparatifs de sept parlers du Nord-Cameroun. Bull. Soc. niveau de connaissance du français et il serait tout à fait illusoire, dans certaines zones, de ə ə`  13. x di 1 slìslí(k) 1 r ví ìk 6 hìs 6 hárà d’Études Camerounaises, 4 (41-42) : 136-206. miser à court terme sur l'utilisation du français pour promouvoir le développement d'un sec- 14. gəvoko 1 slóslò 1 və`é 6 háycò 6 hárà Source : Recensement général de la population et de l’habitat, teur donné, d'autant que parmi les populations concernées (agriculteurs, ouvriers), les scolari- 15. gəlvaxdaxa 1 slíyà 1 avəa 3 bùwà 4 də`và NEWMAN (P.), 1971 — A Chadic bibliography (excluding Hausa). Journal of African Lan- avril 1976. sés sont en nombre très limité. C'est le cas à Yagoua où, dans le cadre d'un projet de restruc- 16. wandala 1 sláyá 1 vàyá 3 bùwà 4 ə´rvà guages, Special Chadic Issue, 10 (1) : 101-109. turation du milieu paysannal, la Semry a soutenu des recherches sur la langue masa, édité ə ε` ə` ə` Degrés de pénétration du français 17. par kwa 1 slìsl 1 v (à) 1 s rà 6 hàr NEWMAN (P.), 1977 — Chadic classification and reconstruction. Afroasiatic Linguistics, 5 des manuels didactiques et organisé des stages d'alphabétisation et de formation dans cette 18. matal 1 sláslày 1 və´ 1 sə´là 6 áhàl (1) : 1-42. Ces données corroborent ce que l’on sait généralement des variations de la pénétration langue. Des actions similaires pourraient fort bien être menées ailleurs, surtout lorsque l'on 19. wuzlam 1 sláslày 1 lávà 1 céw 6 àhár SEIGNOBOS (C.), TOURNEUX (H.), 1984 — Note sur les Baldamu et leur langue (Nord-Came- du français : touche des masses de populations importantes, homogènes et peu scolarisées (Mafa, Mus- 20. maa 1 íssle¯ 1 (məlà) rə´và 1 səlá 6 a¯hál — selon les régions : le Nord du Cameroun est très en retard par rapport au Sud; gum, Arabes, Mandara, Giziga, etc.). 21. muyang 1 ésli¯ 1 (mə´là) va¯ 1 cùw 6 àhár roun). Africana Marburgensia, 17 (1) : 13-30, 2 cartes. — selon l'âge : les jeunes générations, plus scolarisées, parlent davantage le français; Dans l'enseignement primaire, la psycho-linguistique l'a démontré, les jeunes élèves 22. məlokwo 1 áslèslé 3 lə`váŋ 1 céw 6 áhàr SEYDOU (C.), 1978 — Bibliographie générale du monde peul. Niamey-Paris, Études nigé- — selon le sexe : les garçons maîtrisent davantage le français que les filles, phénomène par- apprendraient à lire et à écrire beaucoup plus rapidement dans leur langue maternelle; et ils 23. zəlgwa 1 slèslé 1 hə`vá 1 súlo¯ 6 a¯hár riennes, 43, 194 p. ticulièrement marqué en milieu rural; passeraient ensuite, armés de cet acquis, à l'apprentissage de la langue officielle. Dans l'Ex- 24. gaduwa 1 ə`slé 1 hə`vá 1 súlo¯ 6 àhár SWADESH (M.), 1951 — Diffusional cumulation and archaic residue as historical explanation. — selon le milieu : dans les villes, le mélange des populations, le contact avec les centres trême-Nord, compte tenu des travaux disponibles ou en cours, une vingtaine de langues 25. ugwor 1 àslày 3 lə`vàŋ 1 sə´la¯ 6 láy Southwestern Journal of Anthropology, 7 : 1-21. administratifs, la variété et l'importance des infrastructures scolaires, font que le niveau pourraient être, à moyen terme, dotées de manuels didactiques et de vulgarisation, et servir 26. merey 1 èslèy 1 he¯va¯ 1 súlò 6 hə´láy scolaire est meilleur et que le français est davantage utilisé; ainsi de vecteur d'enseignement initial. 27. mafa 1 slásláy 1 và 1 cèw 6 ráy TOURNEUX (H.), IYÉBI-MANDJEK (O.), 1994 — L’école dans une petite ville africaine, Maroua, — selon des facteurs ethniques et religieux : certaines populations comme les Tupuri, les Quant à l'utilisation des langues véhiculaires pour l'alphabétisation des adultes, elle peut 28. mefele 1 slèslé 1 va¯ 1 ce¯céw 6 há Cameroun. Paris, Karthala, 330 p. poser des problèmes. D'ordre technique d'abord : on perd tout l'avantage qu'il y a à utiliser la  Mundang ou les Mada, sont plus ouvertes à l'enseignement scolaire et à la pratique du 29. cuvok 1 sléslèy 1 và 1 ácèw 6 hà WESTERMANN (D.), BRYAN (M. A.), 1952 — The languages of West Africa. London, Oxford langue maternelle. Comment enseigner, par exemple, la longueur vocalique ou les accords de   français. Elles ont été touchées depuis longtemps par l'action des missionnaires. 30. mofu-S 1 slèslé 1 tàvá 1 cèw 6 hár University Press for Intern. African Institute, Handbook of African Languages, 2, 215 p. classes du fulfulde à des élèves qui n'ont jamais acquis ces distinctions? L'enseignement est e¯ ə´ a¯ a¯ L'enquête de 1987 sur les riziculteurs de Maga va dans le même sens (tabl. VI). Elle met 31. mofu-N 1 slésl 1 d v 1 céw 6 h r bien différent selon que l'on s'adresse à des locuteurs natifs ou que l'on enseigne une langue  ŋ en évidence de grandes différences selon l'origine ethnique quant à la scolarisation et à la 32. giziga-S 1 tèsl 1 dúvú 1 cúw 6 hà « étrangère ». D'ordre socio-politique ensuite : il y aurait certainement quelque risque à vou-  a¯ŋ connaissance du français. Les populations les plus scolarisées (plus de 20 %) sont les Tupuri 33. giziga-N 1 àtèsl 5 húkó 1 céw 6 h loir promouvoir à tout prix une langue véhiculaire, fut-ce dans le cadre limité d'une province : 34. mbazla 1 aslay 1 avu 1 cáw 6 haŋ et « divers » ; ce sont eux qui parlent le plus le français (entre 47 et 43 %). Les moins scola- imposer le fulfulde aux Musgum ou aux Tupuri serait assez mal venu. Toutefois, là où les 35. mbuko 1 sláy 3 luvoŋ 1 ce¯w6 a¯la¯y risées (moins de 5 %) sont les Arabes, les Kanuri et les Bege; ce sont eux qui connaissent le langues véhiculaires sont bien acceptées et bien implantées (comme l'arabe en milieu kotoko 36. pəlasla 1 zláy 1 lùvà 1 ce¯w6 a¯láy moins le français (moins de 10 %). ou le fulfulde dans le Diamaré), en faire des langues de travail semble tout à fait possible. 37. buwal 1 ŋe¯slé 6 za¯áw 3 ák 2 raa¯ TABLEAU VI 38. gavar 3 ʔèléf 6 zàù 3 gbàk 2 rà Place des langues dans le développement Connaissance déclarée du français à Maga 39. mbədam 1 misli 6 njoo 3 bak 2 ndəra 40. besleri 1 míslì 6 zàù1 sùló 2 rà Pour conclure sur la dynamique des langues, nous donnerons quelques éléments de Niveau scolaire Parlent un peu Parlent bien français Total 41. daba 1 ndèzli¯ 1 vùu¯ 1 sə´ra¯y2 zlə`rà réponse à des questions de politique linguistique. au moins CM1 français ne lisent pas lisent 42. kaa1 e¯ŋzlé 1 də`fá 1 súwlà 4 vá 43. munjuk-S 1 zlè 1 dùvùk 1 cúlù 8 graŋ ə` ə` ə` ŋ Diversité et richesse du patrimoine Tupuri < 20 % 18,1 3,0 25,7 46,8 44. munjuk-N 1 ènzlé 1 d v k1 cúlú8 grà 45. masa 1 zè(nà) 2 hə¯nje¯(tá) 4 màʔ 3 a¯m(ná) La langue est partie intégrante de la culture d'une population, au sens fort, car si la Divers 15,9 6,8 20,4 43,1 46. musey 1 sé(naa¯) 5 jèké(taa¯) 4 mbà 9 kò(ná) langue disparaît, la culture ne tarde pas à se désintégrer comme on le constate aujourd'hui Masa 15-5 % 9,0 0,7 17,3 27,0 47. dzəpaw 1 sé(ʔé) 5 ndùfu¯n ? 9 ho¯o¯ 3 á chez les Zumaya ou les Mbazla (Baldamu). Les populations qui adoptent le fulfulde, l'arabe Munzuk 12,5 1,2 7,7 21,4 48. majəra 1 n´sé 1 və`é1 ŋcò 2 sé n´ ou le wandala comme langue première changent en même temps de mode de vie, de religion, Kotoko 3,4 - 13,7 17,1 49. jina 1 n´sí 3 lə`víŋ 1 n´có 7 fə´ná en reniant leurs anciennes valeurs, leur histoire, l'essentiel de leur identité. Wina 3,7 - 11,1 14,8 50. mo'e 1 n´slén 3 lə`və`ʔèn 1 n´có 7 fə´ná La grande diversité linguistique de l'Extrême-Nord témoigne et fait partie de la richesse n´ ə´  ə´ ə` Bege 5 % 6,7 - 1,3 8,0 51. lagwan 1 sly 1 mvà è1 sé2 slà culturelle de cette région. Conceptions du monde, rapports sociaux, histoire, perception du 52. msər1 ʔèŋsə´ 1 mvàì 1 (kí)có 2 sèè Arabes 1,1 - 3,4 4,5 milieu naturel, techniques de production, tout passe à travers la langue. Face à cette réalité, la 53. malgbe 1 èncə` 1 fáè5 (ʔè)yá 2 cè tâche première des linguistes et des anthropologues est d'inventorier, de décrire, de comparer Kanuri 2,8 - - 2,8 54. mpadə 1 èŋcó 1 fàè 1 (gà)sì 2 cé les langues et les traditions orales. Dans cette perspective, toutes les populations, toutes les 55. maslam 1 èŋsló 1 fáè 1 (gà)sì 2 slè Source : Enquête sociolinguistique réalisée auprès des riziculteurs de Maga en langues ont la même importance et valent d'être étudiées. La tâche est immense et urgente 56. afaə 1 ʔèŋsló 1 fáé 1 (gà)sí 2 slé novembre 1987. Remarques : Les divers regroupent des populations jeunes provenant ə` ə´ car nombre de « petites »langues sont condamnées à brève échéance. souvent du Diamaré ou du Tchad : Giziga, Mofu, Kera, Sara, Mundang, etc. Les Bege 57. yedina 1 háy(bà) 7 k n m 5 (k)í 10 yìmáy parlent un dialecte munjuk, au nord de la zone masa. 58. kera 1 (ke)cə´(kí) ? 8 hì 10 a¯si¯ 1 (ka¯)si¯

70 AATLASTLAS DDEE LLAA PPROVINCEROVINCE EEXTRÊME-NORDXTRÊME-NORD CAAMEROUNMEROUN

République du Cameroun Ministère de la recherche scientifique MINREST et de la technologie Institut national INC de cartographie ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN

Éditeurs scientifiques

Christian SEIGNOBOS et Olivier IyÉBI-MANDJEK

République du Cameroun Éditions de l'IRD MINISTÈRE DE LA RECHERCHE INSTITUT DE RECHERCHE MINREST SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT INSTITUT NATIONAL INC DE CARTOGRAPHIE Paris, 2000 Coordination des travaux

Christian SEIGNOBOS Institut de recherche pour le développement, Paris Olivier IYÉBI-MANDJEK Institut national de cartographie, Yaoundé

Rédaction cartographique

Christine CHAUVIAT, Michel DANARD, Éric OPIGEZ (LCA)

avec la participation de S. Bertrand, C. Brun, M.S. Putfin, C. Valton (LCA) et R. Akamé, N.C. Ambe, J.R. Kameni, J.M. Leunte, O. Nan Manya, G. Vissi, A. Voundi (INC)

Le modèle numérique de terrain a été généré avec le logiciel de Système d’information géographique Savane de l’IRD par É. Habert (LCA)

La mise en forme du CD-Rom a été réalisée par Y. Blanca, É. Opigez et L. Quinty-Bourgeois (LCA)

sous la direction de Pierre PELTRE Responsable du Laboratoire de cartographie appliquée (LCA) IRD Île-de-France, Bondy

avec la collaboration de

Paul MOBY-ÉTIA Directeur de l’Institut national de cartographie (INC) Yaoundé

Maquette de couverture Christian et Fabien SEIGNOBOS

Secrétariat d’édition Marie-Odile CHARVET RICHTER

Références cartographiques

Fond topographique extrait et mis à jour à partir des cartes à l’échelle de 1 : 500 000, Fort-Foureau, feuille ND-33-S.O., Institut géographique national, Paris, 1964, Maroua, Centre cartographique national, Yaoundé, 1975.

° ° ° ° ° ATLAS RÉGIONAUX 8 10 12 14 16 ANTÉRIEURS publiés par l'Orstom 12° MANDARA- LOGONE MANDARA-LOGONE A. Hallaire, H. Barral (1967) 10°

BÉNOUÉ BÉNOUÉ J. Boulet (1975)

OUEST 1 8 ° G. Courade (1974)

OUEST 2 J. Champaud (1973) 6 ° OUEST 2 EST 1 et EST 2 EST 1 EST 2 J. Tissandier (1970) OUEST 1

SUD-OUEST 1 A. Franqueville (1973) 4 ° SUD- SUD-OUEST 2 SUD- OUEST 2 J. Champaud (1965) OUEST 1 SUD-EST OCÉAN SUD-EST 2 ° H. Barral, A. Franqueville (1969) ATLANTIQUE

Le code de la propriété intellectuelle (loi du 1er juillet 1992) n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L. 122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon passible des peines prévues au titre III de la loi précitée.

© IRD Éditions, MINREST/INC - 2000

ISBN 2-7099-1444-1