RCA

EVALUATION RRM

Ville de Bouca, Préfecture de l’

République CentrafricaineRépublique

Maisons à toiture incendiée et/ou endommagée en ville de Bouca

ACTION CONTRE LA FAIM Le 15 Mai 2014 Quartier Sissongo, SICA 1 Rapport d’évaluation , RCA www.actioncontrelafaim.org

RECOMMANDATIONS ...... 3

1. INTRODUCTION ...... 3

1.1. OBJECTIFS DE L ’EVALUATION ...... 3 1.2. DATES DE LA VISITE ...... 3 1.3. METHODOLOGIE ...... 3 1.4. COUVERTURE GEOGRAPHIQUE ET LOCALISATION DES ZONES D ’EVALUATION ...... 3 1.5. LIMITES DE L ’EVALUATION ...... 4 2. RESULTATS ...... 4

2.1. CONTEXTE ...... 4 2.2. LE CHOC ET SES CONSEQUENCES EN TERMES DE DEPLACEMENT DE POPULATION ...... 5 2.3. ABRIS ET BIENS NON -ALIMENTAIRES (NFI) ...... 5 2.4. EAU , ASSAINISSEMENT ET HYGIENE ...... 6 2.5. SANTE ET NUTRITION ...... 7 2.6. SECURITE ALIMENTAIRE ...... 8 2.7. EDUCATION ...... 9 2.8. PROTECTION ...... 9 ANNEXE 1. METHODOLOGIE D’EVALUATION ...... 10

ANNEXE 2. DONNEES POINTS D’EAU ...... 11

ANNEXE 3. DONNEES EDUCATION ...... 11

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RECOMMANDATIONS

Abris/ NFI • Effectuer une distribution NFI pour les déplacés du site St François d’Assise de Bouca ainsi qu’aux ménages de la ville de Bouca dont les maisons ont été incendiées et/ou la toiture a été endommagée pendant le choc. Action planifiée : distribution ACF – RRM • Effectuer une assistance en Abris pour faciliter la reconstruction des maisons détruites. Action planifiée : DRC EAH • Sensibiliser et équiper les déplacés en matériels d’entretien des latrines du site de St François d’Assise. Action planifiée : Non Protection • Assurer la présence d’un acteur de protection à Bouca. Action planifiée : DRC Santé/Nutrition • Appuyer les structures de santé non fonctionnelles dans la zone de Bouca (médicament, équipements). Action planifiée : Non

1. INTRODUCTION

1.1. OBJECTIFS DE L ’EVALUATION

Mener une évaluation multisectorielle rapide RRM à Bouca, Ouham.

1.2. DATES DE LA VISITE

L’évaluation s’est déroulée le 15 Mai 2014.

1.3. METHODOLOGIE

L’évaluation RRM s’est basée sur la méthodologie standard d’évaluation RRM en RCA. Elle s’est donc organisée autour de la collecte de données quantitatives et qualitatives, à travers des groupes de discussions, des entretiens avec des informateurs clés et une enquête auprès de 41 ménages déplacés (100% des déplacés du site).

Les informations recueillies auprès des différentes sources ont ainsi pu être confirmées et validées par plusieurs acteurs communautaires de référence. Voir Annexe 1 pour plus d’information sur la méthodologie.

1.4. COUVERTURE GEOGRAPHIQUE ET LOCALISATION DES ZONES D ’EVALUATION

Cette évaluation RRM a couvert la ville de Bouca dont le site St François d’Assise, dans la préfecture de l’Ouham, sous-préfecture de Bouca, commune de Bouca (Lat.6°29'513"N Long.18° 16'580"E).

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Fig. 1. Carte de la couverture géographique de l’évaluation RRM

1.5. LIMITES DE L ’EVALUATION

L’évaluation RRM est basée sur des outils multisectoriels standards. Les résultats de cette évaluation sont utilisés pour identifier des besoins humanitaires d’urgence immédiats. Il est suggéré d’effectuer des enquêtes plus approfondies afin de disposer d’informations plus précises sur des secteurs particuliers. La situation des différentes populations déplacées à St François d’Assise de Bouca a globalement pu être bien appréhendée. Une analyse approfondie mériterait d’être menée afin de récolter des informations plus précises sur l’impact des déplacements sur le livelihood, la santé, la mortalité, et l’état psychologique de ces populations. Durant la période d’évaluation, l’équipe d’enquêteur n’a pas pu rencontrer les responsables des groupes armés qui tiennent la ville. Le temps imparti de la mission d’évaluation n’a pas non plus permis la visite de l’ensemble de points d‘eau de la ville. De même, certaines données santé n’ont pas pu être récupérées, la personne détenant le registre étant absente.

2. RESULTATS

2.1. CONTEXTE

La ville de Bouca se situe dans la préfecture de l’Ouham, au nord-ouest de la République Centrafricaine, à 200 km de de la capitale Bangui, et à 90km de la ville de . Sa population est estimée à 27 782 personnes, soit environ 5 600 ménages. La présence de deux groupes armés opposés dans les localités environnantes de la ville semble avoir déstabilisé la zone. Selon des informateurs clés, le conflit aurait fait une centaine de morts depuis Septembre 2013, provoqué des pillages ainsi que des mouvements de populations importants.

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Jusqu’au choc, la communauté musulmane et une minorité de Peulhs vivait depuis longtemps dans la ville, en harmonie avec le reste de la population. Le site St François d’Assise est situé à l’Est de la ville de Bouca, à environ 1km du marché central de la ville. Vidé de sa population en début février 2014, ce site a accueilli une nouvelle vague de personnes déplacées (778 personnes) du 22 au 24 avril 2014 ; conséquence de l’attaque de la ville par un groupe armé. Il compterait actuellement 180 personnes repartis en 41 ménages. Lors du passage de l’équipe d’évaluation, le site se vidait chaque jour de plus en plus de sa population suite à la rumeur d’une imminente attaque du site par un groupe armé ainsi qu’à l’absence d’assistance humanitaire. Certains déplacés regagnaient leurs maisons incendiées (sans toiture), d’autres s’installaient dans des abris de fortune installés dans leurs champs. La sécurité de la ville et du site est actuellement assurée par les troupes de la MISCA (Camerounaise) qui mènent des patrouilles nuit et jour.

2.2. LE CHOC ET SES CONSEQUENCES EN TERMES DE DEPLACEMENT DE POPULATION

La ville de Bouca a connu trois moments forts parsemés de plus petites escarmouches ayant abouti à des mouvements des populations : • Septembre 2013: Un groupe armé s’empare de la ville de Bouca et des villages alentours. Il effectue des pillages et des arrestations arbitraires, des maisons sont également incendiées. Ces exactions provoquent un grand mouvement de population. Les personnes d’obédience chrétiennes semblent les plus inquiétées, environ 1500 personnes se réfugient sur le site St François d’Assise (de Septembre 2013 à début Février 2014), d’autres fuient dans leurs champs ou dans la brousse. La faible prise en charge humanitaire et les menaces répétées des groupes armés sur les religieux responsables du site provoquent un climat d’insécurité et de peur. Le site se vide totalement de sa population fin février 2014. • Janvier 2014 : Retrait du groupe armé qui tenait la ville quelques jours après la démission du président de transition Michel Djotodia, la MISCA (Tchadienne) assure la sécurité de la ville. Un autre groupe armé mène des attaques dans les quartiers de la ville, les populations à obédience musulmane semblent les plus inquiétées, leurs maisons sont incendiées et/ou détruites, elles quittent la ville pour se réfugier à l’étranger alors qu’une partie se cache dans la brousse. • Avril 2014 (22 au 24 Avril) : un groupe armé venu de (Nord) attaque la ville, 7 personnes sont tuées (5 au centre-ville, 2 sur les axes), les maisons sont incendiées, 778 personnes prennent refuge au site St François d’Assise, d’autres se réfugient dans leurs champs ou dans la brousse. A partir de Mai 2014, le site de vide chaque jour un peu plus de sa population suite la rumeur d’une imminente attaque du site par un groupe armé et suite à l’absence d’assistance humanitaire.

Actuellement, la présence de personnes musulmanes n’est pas tolérée par la population locale et le groupe armé présent dans la ville.

2.3. ABRIS ET BIENS NON -ALIMENTAIRES (NFI)

ABRIS Dans le site St François d’Assise, 95% de ménages vivent en abris collectifs qui sont en majorité en bon état (85% de cas), 5% vivent dans des abris individuels construits au sein du site. Dans les abris collectifs, l’espace pour chacun y est insuffisant (1,3 m2 par personne, ce qui est en dessous des standards Sphère de 3,5m 2 par personne).

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Une partie d’abris collectifs est constituée de hangars (dépourvus de murs), pourvus d’une toiture en paille peu étanche. Ces bâtiments n’offrent pas un abri confortable, les déplacés ne sont pas abrités de la pluie en cas de précipitations violentes. Dans les quartiers de la ville de Bouca, de nombreuses maisons ont été incendiées (environ 1000 d’après une estimation DRC). Des dégâts très importants sont perceptibles dans les quartiers musulmans (toitures incendiées ou pillées pour la majeure partie de cas, murs endommagés pour bonne partie).

BIEN NON -ALIMENTAIRES (NFI) L’étude de la vulnérabilité des déplacés au site St François d’Assise de Bouca se base notamment sur l’évaluation de la disponibilité de certains biens-non alimentaires via l’utilisation du score NFI comme indicateur. La situation en termes de NFI est mauvaise sur le site St François d’Assise de Bouca où le score NFI est de 3,8 (Couverture 3,7, Couchage 3,2, Moustiquaire 4,5, Seau 4,7, Bidon 4, Casserole 3,4), ce qui est au-dessus du seuil d’urgence (3,5). En effet, ces biens auraient été perdus dans leurs maisons incendiées pendant les différents chocs qu’a connus la ville de Bouca. Actuellement, les ménages déplacés n’ont pas la possibilité d’acheter les articles perdus, la priorité dans leurs dépenses est tourné vers l’achat de biens de consommations alimentaires (absence d’une assistance humanitaire alimentaire au site). Graph 1. Score NFI de la population

Habit enfant - complet 3,2

Couverture et Drap 3,7

Moustiquaire 4,5

Couchage (natte, matelat) 3,2

Seau 4,7

Casserole 3,4

Bidon 4,0

Score Total 3,8

0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 Score (5=plus inquietant)

Les personnes déplacées éprouvent des difficultés importantes pour le transport et le stockage de l’eau.

Dans la ville de Bouca, la situation en termes de NFI n’est pas bonne non plus d’après les observations de l’équipe d’évaluation. Les ménages ayant vu leur maison brûler semblent être les plus vulnérables dans ce secteur.

2.4. EAU , ASSAINISSEMENT ET HYGIENE

La situation en termes d’EAH sur le site St François d’Assise n’est pas préoccupante pour l’instant mais reste à surveiller. L’accès à l’eau sur le site est globalement bon quand l’accès à l’assainissement est en revanche plutôt mauvais. Le taux de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans au cours des 2 dernières semaines n’est pas très inquiétant. Il

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est de 27% contre 21,8% dans l’Ouham en 2010 1, taux bien en dessous du seuil d’urgence qui est de 45%.

EAU L’accès à l’eau des populations déplacées sur le site St François d’Assise est bon, 100% des déplacés ont accès à une source d’eau à boire salubre via 1 forage à main installé à 250 du site (débit observé de 18,75l/min). La population de la ville de Bouca utilise 11 forages dont deux sont actuellement non fonctionnels. Sur 9 forages visités par l’équipe d’évaluation, 3 sont fonctionnels avec de petites pannes qui influencent négativement la qualité de l’eau et leur débit. Partant des statistiques des populations locales (27 782 2 habitants), la moyenne s’élève à 2 525 personnes par point d’eau. Actuellement, l’organisation locale mise en place pour le suivi et la maintenance des forages est peu fonctionnelle. La réparation des forages est effectuée par des artisans réparateurs. Elle est conditionnée par la disponibilité locale en artisans réparateurs, de leurs compétences, ainsi que de la disponibilité en pièces de rechange.

ASSAINISSEMENT La situation en termes d’assainissement pour les déplacés est préoccupante. En effet, 95% ont accès à des latrines non-hygiéniques, 5% font leurs besoins dans la brousse. Sur le site, il existe deux latrines d’urgence non-hygiéniques. Aucun des ménages interrogés n’utilisent de latrines hygiéniques (pas de mauvaises odeurs, pas de mouches/cafards, aucune matière fécale au sol). L’absence d’un acteur WASH et le manque de matériels d’entretien de latrines sur le site semblent en être les causes principales.

HYGIENE Seuls 12% des ménages du site utilisent du savon ou de la cendre pour le lavage des mains au moment de l’évaluation, ce qui est un mauvais résultat, il est dans la tranche des seuils d’urgence situés entre 10 et 20%. Aussi, seuls 12% des personnes interrogées ont accès à une douche, ce taux est faible, mais l’eau étant disponible assez facilement, les déplacés peuvent avoir un minimum d’hygiène malgré l’absence de douches.

2.5. SANTE ET NUTRITION

La situation sanitaire des personnes déplacées à Bouca semble être sous-contrôle. En effet, la population déplacée du site St François d’Assise est couverte par une clinique mobile organisée par l’ONG International Medical Corps (IMC). La prise en charge sanitaire des déplacés ne souffre pas de problème de rupture en médicament, ni de limitation en termes de formation du personnel de santé. L’équipe d’évaluation n’a pas eu accès aux données de morbidité pour ce site. L’ONG IMC vient en appui à 5 des 19 structures de santé de la zone de Bouca (payement de primes aux agents sanitaires, appui en médicaments et ressources humaines).

MORTALITE Aucun enfant de moins de 5 ans n’a trouvé la mort sur le site St François d’Assise depuis le choc. Six cas de décès ont été enregistrés, ils concernent des adultes (décès dus à des brûlures, paralysie, paludisme, toux et diarrhée). Considérant une population totale de 778 individus qui occupaient le site depuis le dernier choc, le taux de mortalité pour 10 000 personnes par jour sur ce site est estimé à 0,85 sur les 90 derniers jours. Ce résultat est au-dessus du seuil d’urgence de 0,75 à 1 décès/10000/jour. Cependant, il a été révélé à l’équipe d’évaluation le fait que certaines personnes décédées sont arrivées sur le site

1 MICS 2010 2 Statistiques communiquées par le médecin chef de centre de santé de Bouca 7 ACF-RRM 2014

dans un mauvais état sanitaire (cas de décès par brûlure, paralysie et toux). Le faible nombre de décès en absolu, le nombre réduit de la population totale, et les statistiques changeantes des personnes déplacées sur le site St François d’Assise rend l’interprétation de ce résultat de mortalité difficile.

MORBIDITE L’équipe d’évaluation n’a pas eu accès aux données de morbidité d’IMC, la personne détenant le registre de consultation d’IMC étant absente lors de l’évaluation.

NUTRITION L’équipe d’évaluation n’a pas eu accès aux données secondaire d’IMC concernant la nutrition, la personne détenant le registre de consultation d’IMC étant absente lors de l’évaluation.

2.6. SECURITE ALIMENTAIRE

Pour les populations de Bouca, les différents chocs connus ont eu potentiellement un impact important sur leur situation en termes de sécurité alimentaire. Ces populations déclarent avoir perdu leurs semences et une partie de récoltes qui ont été incendiées dans leurs maisons. La période d’hivernage vient de commencer, la difficulté d’accès aux semences par les personnes déplacées pourra avoir une répercussion négative sur les surfaces cultivées et les récoltes de cette année.

PERSPECTIVES AGRICOLES ET COMMERCIALES En ce qui concerne l’élevage, les troupeaux ont été pillés pendant les différents chocs. Le cheptel gros bétail semble le plus touché, notamment avec le départ des éleveurs peuhls qui assuraient son élevage et l’approvisionnement de la ville en viande de bœuf. Actuellement, il est abattu un bœuf en moyenne par semaine contre 7 à 10 avant les chocs, le prix de la viande est resté fixe, mais la quantité offerte au client est diminuée, elle est réduite d’environ 30%. La faible disponibilité en viande fraiche a augmenté l’attrait aux viandes de brousse dont le prix a augmenté d’environ 90%. Pour l’agriculture, la saison 2014 risque d’être difficile, les surfaces cultivées pourront être plus réduites. En effet, la population locale a perdu ses bœufs de culture attelée qui ont été pillées et/ou consommées, le retour à la culture manuelle ne permet plus d’emblaver de grandes étendues. Pendant les différents chocs, les stocks de semences ont également été perdus dans les maisons et greniers qui ont été incendiées. Les populations fréquentent de moins en moins leurs champs, elles craignent les multiples tracasseries du groupe armé présent sur la zone. Ce dernier procède à la collecte forcée des biens alimentaires dans les champs, il prélève des taxes illégales, et exige quelquefois des bras valides pour le nettoyage des lieux de campement de ses troupes. Enfin, la présence des jeunes actifs dans les groupes armés représente une perte importante de la main d’œuvre agricole. La dégradation des axes routiers menant sur Bouca, ainsi que les conditions sécuritaires fragiles sur ses axes n’attirent plus les commerçants qui achetaient les productions locales. Il est actuellement observé une difficulté à vendre et une réduction des prix de produits agricoles (le prix de la cossette de manioc a diminué d’environ 50%). Cette situation représente un manque à gagner pour les populations locales.

CONSOMMATION ALIMENTAIRE Sur le site, les indicateurs de sécurité alimentaire de la population déplacée sont bons. Seuls 2,4% d’entre eux ont un score de consommation alimentaire considéré comme pauvre (contre 7,8% dans la préfecture de l’Ouham en 2009 2).

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Tableau. Répartition des ménages déplacés en fonction de leur groupe de consommation alimentaire en % Groupe de Consom. A limentaire Tollé Pauvre (0-24,5) 2,4% Consommation limite (24,5 – 38,5) 4,9% Consommation acceptable (>38,5) 92,7%

ACCES AUX MOYENS DE SUBSISTANCE L’analyse des sources de nourriture montre que les ménages déplacés au site St François s’approvisionnent principalement sur le marché local (84% des sources citées), 9% de la nourriture viennent des propres productions, 5% de la chasse, cueillette et pêche, et 2% des dons offerts par les membres des leurs familles. En effet, le marché de la ville est opérationnel tous les jours de la semaine, les ménages déplacés ont accès à leurs champs. Les personnes déplacées au site ne bénéficient d’aucune assistance alimentaire humanitaire.

STRATEGIES D ’ADAPTATION Les stratégies d’adaptation ont été mesurées sur le site St François d’Assise de Bouca en utilisant le score universel de stratégies d’adaptation. L’indice de stratégie de survie est faible (il est de 6,9), il indique que, pour faire face au manque de nourriture, les ménages déplacés n’utilisent que très peu de stratégies d’adaptation considérées comme préoccupantes. A titre de comparaison, le score universel de stratégies d’adaptation des populations de l’Ouham est de 35,6. En revanche, 75,6% de ces ménages indiquent n’avoir de réserves alimentaires que pour une semaine ou moins.

2.7. EDUCATION

Aucune école fonctionnelle en ville de Bouca et sur le site. 25% des salles de classe (soit 6 sur 24) ont les murs ou le toit détruit. Aucune école n’est occupée par un groupe armé. Voir Annexe 3 pour plus de détails sur les structures scolaires.

2.8. PROTECTION

Aucun cas de violence sexuelle n’a été rapporté à l’équipe d’évaluation. Le site de St François est protégé par la MISCA. Il est clos par de hauts murs, l’intégrité physique des déplacés semble donc garantie lorsqu’ils sont sur le site. Dans la ville de Bouca, plusieurs cas de tracasseries, de travaux forcés, d’arrestations et de jugements arbitraires avec des cas de condamnation à la peine de mort ont été rapportés à l’équipe d’évaluation. Deux à trois personnes, considérées comme des sorciers ou des voleurs, auraient été abattus et/ou enterrés vifs durant les jours précédant l’évaluation. Actuellement, la présence de personnes musulmanes n’est pas acceptée par la population locale et le groupe armé présent dans la ville

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ANNEXE 1. MÉTHODOLOGIE D ’ÉVALUATION

L’évaluation multisectorielle RRM est basée sur une étude des vulnérabilités des populations touchées par un choc.

Différents modules permettent de collectées les données nécessaires la compréhension des dynamiques locales, à l’identification des populations en situation de vulnérabilité aigüe et à la préparation à des réponses d’urgence.

Données de base : Des groupes de discussion et des entretiens individuels sont effectués avec les autorités administratives, sanitaires, éducatives et autre informateurs préférentiels. L’équipe effectue un débriefing pour confirmer certaines assertions et approfondir l’analyse globale du contexte de la zone.

Structure de santé : Des données sont recueillies pour chaque aire de santé qui dessert la zone enquêtée à partir de la formation sanitaire de référence. Des données sont notamment collectées sur l’utilisation des services sanitaires, la morbidité, la mortalité intra-hospitalière, la disponibilité des médicaments, et la nutrition.

Ecole : les écoles de la zone évaluées sont visitées et des entretiens individuels ont lieu avec des informateurs clés pour recueillir des données sur le nombre d’enfants inscrits et sur les conditions d’enseignements.

EAH : Tous les points d’eau de la zone évaluée sont répertoriés ainsi que les caractéristiques techniques de chacun.

Enquête ménage : 100 questionnaires sont administrés auprès des ménages déplacés pour collecter des données quantitatives sur des indicateurs EAH, Abri et NFI et Sécurité alimentaire et moyens d’existence (marge d’erreur 6,92% ; Niveau de confiance 95% ; distribution des réponses 50%). La sélection des ménages est effectuée de manière aléatoire autant que possible en utilisant la méthode EPI modifiée.

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ANNEXE 2. DONNÉES POINTS D ’EAU

Tableau. Données EAH Pop. Localisation du Etat du point Type de Estimation Coordonnées GPS utilisant forage d’eau point d’eau débit (L/min) le forage Lat. Long. Forage à N06°30.398' E018°16.443' 1Bouca Fonctionnel 800 18.75 main Non Fonctionnel (changement Forage à N06°30.389' E018°16.478' 2Bouca 500 - des pièces main d'usures et soufflage). Forage à N06°30.284' E018°16.439' 3 Bouca Fonctionnel 400 16 main Forage à N06°30.214' E018°16.435' 4 Bouca Fonctionnel 500 20 main Forage à N06°30.132' E018°16.583' 5 Bouca Fonctionnel 600 0 main N06°30.513' Forage à E018°16.580' 6 Bouca Fonctionnel 250 10 main

Forage à N06°30.233' E018°16.334' 7 Bouca Fonctionnel 400 18 main Non Fonctionnel (changement Forage à N06°30.318' E018°16.198' 8 Bouca 1200 0 des pièces main d'usures et soufflage). Fonctionnel Forage à N06°30.377' E018°16.402' 9 Bouca (Nécessite de 800 5 main soufflage).

ANNEXE 3. DONNÉES EDUCATION

Tableau. Données Education Structure Localisation Nombre Nombre de Type de occupée par de la Nom de la structure de salle salle de classe structure des hommes structure de classe endommagée en armes Bouca Maternelle Privée 2 0 Non Bouca Hyacinthe BRIANCHIE Privée 6 0 Non Bouca Fille GUEMB E Public 6 3 Non Bouca Ecole sous Préfectorale B Public 10 3 Non Bouca Ecole sous Préfectorale A Public 10 3 3 Non

3 L’école sous préfectorale A et B exploite les mêmes bâtiments, A dans la matinée et B dans les après-midi. 11 ACF-RRM 2014