La création du canal de dérivation et l’évolution du pont d’

usqu’à la fin du XIXe siècle, le faubourg 1895, un nouveau canal, large de quarante – nom signifiant agglomération bâtie mètres et long de huit kilomètres, est creusé Jhors des murs – se trouve en dehors pour éviter la navigation à l’intérieur de la des fortifications qui entourent la ville de ville 1 . C’est également à la fin du XIXe siècle , démantelées suite au vote de la loi du qu’est entreprise la construction d’une prison 19 janvier 1891. La porte d’Esquerchin est départementale rue de 2 . Pour démolie. À la même époque, entre 1893 et franchir le canal au niveau de l’ancienne porte d’Esquerchin, un premier pont est construit 3 .

Détruit au cours des bombardements de la seconde guerre mondiale, le pont d’Esquerchin est reconstruit et achevé en 1951. Jusqu’alors, on accédait au faubourg d’Esquerchin par la rue Warenghien, qui est fermée à la circulation à cette occasion. Vingt ans plus tard, l’augmentation du Le pont d’Esquerchin, trafic conduit au doublement du pont, 1904. Arch. comm. Douai, 8 Fi 564. réalisé en 1973.

Une identité marquée par l’épopée aéronautique de la Brayelle

eaucoup de noms de rues rappellent, nombreux meetings. Le terrain est abandonné dans le quartier, le souvenir du terrain après la seconde guerre mondiale au profit Bd’aviation de la Brayelle. Cet aérodrome de l’aérodrome de Vitry-en-Artois. En 1970, a été aménagé en 1908 par Louis Bréguet, une grande partie des terrains de la Brayelle, ingénieur en chef de l’usine douaisienne situés aux confins de la Maison Bréguet. Le premier concours des communes de mondial d’aviation a eu lieu à la Brayelle du Douai, Lambres et 28 juin au 18 juillet 1909. Cuincy, est réser- vée à l’implanta- Dès lors, Louis Bréguet et son équipe tion d’une usine de élaborent des avions de pointe, notamment la Régie Renault. pour l’armée et la marine. La Brayelle devient un terrain d’aviation civile et militaire, le premier établi dans la région 4 . À partir de 1923, il devient le siège de l’Union Deux aviateurs posant au pied de leur avion, aéronautique de Douai qui y organise de 5 janvier 1929. Arch. comm. Douai, 8 Fi 780. Les écoles et l’église paroissiale de la rue de Cuincy (1931-1941)

a construction d’une école maternelle, Une église paroissiale dédiée à sainte de deux écoles primaires et d’un Thérèse est également construite, rue de Lpavillon est engagée rue de Cuincy en Cuincy, entre 1939 et 1941 6 . En 1947, les 1931 et les bâtiments, signés paroissiens commandent de l’architecte Bétrémieux, une cloche, baptisée l’année sont inaugurés en 1934. suivante. Le clocher est surélevé Les écoles sont dénommées mais jamais achevé. En 1949, Léonie-Maïaux, Paul-Painlevé l’artiste Georges Delplanque et Albert-Thomas et le pavillon commence la fresque qui orne rend hommage à Émile Roux, le chœur de l’église. disciple de Pasteur qui mit au point un vaccin contre la diphtérie 5 . Église Sainte-Thérèse, rue de Cuincy, 2005. Cliché M. Wybo.

Une urbanisation en marche

e faubourg d’Esquerchin qui a vu sa Rue Guynemer, vingt-cinq constructions population multipliée par sept depuis identiques sont érigées à l’emplacement du Lle début du siècle, représente en 1936 centre social actuel 8 . Elles serviront aussi, le quart de la population des Trois-Faubourgs au lendemain de la seconde guerre mondiale, (faubourgs d’Esquerchin, de Béthune et au relogement des sinistrés. Ces constructions quartier du Polygone), avec 967 habitants. « provisoires » sont détruites entre 1965 Les champs et les terres en labour dominent et 1975, à l’époque de la mise en œuvre de le paysage dans les faubourgs de l’ouest de la programmes de construction spécialement ville mais l’urbanisation est en marche. destinés au relogement de leurs habitants, dits PSR (Programme social de Relogement) Avant les années 1950, les habitations ou PRI (Programme de Résorption des Îlots sont regroupées le long de la rue Guynemer insalubres). et de la rue de Cuincy. Pourtant, les habitants se souviennent aussi de la présence de nombreux baraquements de bois.

Ceux-ci ont été érigés par l’État après la guerre 1914-1918 pour reloger les familles sinistrées ou expulsées par décision de justice. Cinquante maisons en bois sont édifiées et habitées dès 1922 rue Maisons « semi-provisoires », rue de la de la Brayelle et rue Jacques-Bréguet 7 . Brayelle, vers 1955-1960. Cliché M.-P. Petit. Les constructions d’après-guerre

3 Le quartier des IDT et de La Maison d’Esquerchin, montés sur tours, côte à côte, familiale de (1946-1951) d’une capacité de 2 000 m3 chacun 11 .

3 Les résidences Stand de tir (1961- 1968) et Saint-Exupéry (1965-1969)

Entre 1961 et 1968, la SHON (Société des Habitations ouvrières du Nord) entre- prend un programme de construction de 70 logements, répartis en quatre bâtiments collectifs regroupant 60 logements, complé- Maison du quartier des IDT, 1951. Cliché C. Lemaître. tés par 10 habitations individuelles, juste à côté des châteaux d’eau 12 . Entre 1946 et 1948, 62 maisons dites IDT (immeubles de transition) sont cons- Le nom de la résidence provient sans truites entre la rue Guynemer et la prison doute de l’ancien stand de tir, installé dans le départementale 9 . En 1951, la société HLM quartier du faubourg d’Esquerchin en 1909, La Maison familiale de Cambrai édifie 63 lo- par la société de tir l’Union douaisienne. Il gements à côté des IDT, le long des avenues se situait le long du canal de dérivation, des Capucines et des Rosiers 10 . derrière l’ancienne teinturerie Maincent et Tranin 13 . À l’époque, le but principal du stand de tir était de former des jeunes gens La construction des châteaux d’eau 3 à la pratique du tir et de les préparer ainsi (1955-1958) au service militaire. Devant la nécessité d’augmenter sa ca- Résidence pacité de distribution d’eau, la municipalité Saint-Exupéry, Douai, douaisienne projette en 1955 la construc- 2005. tion de deux réservoirs d’eau au faubourg Cliché M. Wybo.

Entre 1965 et 1969, la SARID (Société anonyme de Réalisations immobilières du Douaisis) entre- prend, de l’autre côté de la rue Guynemer, la construction 60 logements 14 . Ils sont ré- partis en trois immeubles de quatre étages, réalisés par le même architecte que celui de Les nouveaux châteaux d’eau, vers 1960. Cliché Gallois. la résidence Stand de tir, Coasnes. q Les logements IDL de la résidence et 15 Habitations à Loyer modéré (HLM). Le Les Cigognes (1969-1971) PRI est destiné à reloger une partie des ha- bitants des baraquements provisoires érigés par l’État et des îlots déclarés insalubres.

Un logement est réservé à l’installation d’une antenne sociale dans le nouveau quar- tier, qui est à l’origine du centre social actuel de la rue Guynemer. Elle dépend à ses dé- buts, en 1977, du centre social du faubourg de Béthune, situé aux Blocs Millions.

À la fin des années 1970, un nouveau Résidence Les Cigognes, 2005. Cliché M. Wybo. secteur est urbanisé, faisant face au quartier de la Brayelle 17 . Plusieurs rues nouvelles Sur un tout autre modèle, l’architecte sont aménagées (Raoul-Follereau, des Cyti- Rondeau imagine à la fin des années 1960, ses, Léon-et-Robert-Morane...). pour le compte de la SARID, une résidence de 30 maisons indi- viduelles qui se situe rue Paulhan, près du cimetière des Trois- Faubourgs 15 . Les logements, entiè- rement préfabriqués, sont construits par l’Industrielle du Loge- ment (IDL), filiale des Houillères nationales.

3 Le programme PRI de la Brayelle (1975-1977)

La première pier- re du lotissement de la Brayelle est posée en 1976 16 . Le lotisse- ment comprend 51 lo- PLAN gements inscrits dans DU QUARTIER le cadre d’un Pro- gramme de Reloge- ment immédiat (PRI) Cette plaquette aétéréaliséeenoctobreCette plaquette 2005danslecadre duprojet es habitants qui participent àl’atelierles habitantsquiparticipent «Mémoires Lemaître, Legrand, »:C. duquartier R. J.Large, P. Cornille, Bauduin,L. C Département duNord l’association onseil Généra D. Méresse ainsiquetous ceux quinousontaidésdansnotre enquête (prêtsdeclichés,témoignages) ; L du centre-ville. venanten 43 RN la de d’Esquerchinet pont du gauche Scarpe,à la de dérivation la de au-delà l’ouestville, à la situe de se habitants, 000 3 quartier du faubourg d’Esquerchin, peuplé aujourd’hui de près de près de aujourd’hui peuplé d’Esquerchin, faubourg du quartier e le centre social dufaubourg d’Esquerchin Piedanna; ettoute Isabelle son équipe,enparticulier l Au nord-ouest du Pont d’Esquerchin Pont du nord-ouest Au Plan de la ville deDouai(faubourgPlan delaville d’Esquerchin). grâce àlaparticipation deshabitantsduquartier. Nous remercions particulièrement : Élodie Senaffe (stagiaire, Université -III). Avec lesoutiende ; Isabelle Turpin, ;Isabelle photothèque dumusée delaChartreuse ; Des territoires et des hommes, la mémoire partagée, mémoire la hommes, des et territoires Des pour construireensemble

Concepteur imprimeur