UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT DE GESTION
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE ES SCIENCES DE GESTION
PROJET DE CREATION D’UN CENTRE DE COLLECTE ET DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE RAPHIA DANS LA REGION SOFIA (((Cas du district d’Analalava )))
Présenté et soutenu par : Amedaline Mirajy TOMBO OPTION : Finances - comptabilité PROMOTION 2007 - 2008
Sous la Direction de :
Encadreur enseignant Encadreur professionnel Monsieur Henri ANDRIAMARO RAOELISON Monsieur Sebany ANDRIANA
Enseignant chercheur à l’Université de Collecteur de raphia à ANALALAVA TOAMASINA
DECEMBRE 2009
UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT DE GESTION
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE ES SCIENCES DE GESTION
PROJET DE CREATION D’UN CENTRE DE COLLECTE ET DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE RAPHIA DANS LA REGION SOFIA (((Cas du district d’Analalava )))
Présenté et soutenu par : Amedaline Mirajy TOMBO OPTION : Finances - comptabilité PROMOTION 2007 - 2008
Sous la Direction de :
Encadreur enseignant Encadreur professionnel Monsieur Henri ANDRIAMARO RAOELISON Monsieur Sebany ANDRIANA
Enseignant chercheur à l’Université de Collecteur de raphia à ANALALAVA TOAMASINA
DECEMBRE 2009
SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ------7
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU PROJET ------9
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DU PROJET ------11 Section I : Description du projet ------11 Section II : Aperçu général de la zone d’étude ------14 Section III : Description générale de la situation socio-économique ------19 CHAPITRE II : ETUDE TECHNIQUE DU PROJET ------27 Section I : Botanique et écologie du raphia ------27 Section II : L’utilité et l’importance de raphia ------32 Section III : La commercialisation des produits ------34 CHAPITRE III : ETUDE COMMERCIALE ET ORGANISATIONNELLE DU PROJET ------39 Section I : Etude commerciale du projet ------39 Section II : Etude organisationnelle du projet ------47 Section III : Le chronogramme des travaux et des activités ------50
DEUXIEME PARTIE : CONDUITE FINANCIERE DU PROJET ------53
CHAPITRE I : ETUDE DES INVESTISSEMENTS ET DU FINANCEMENT DU PROJET ------55 Section I : Les investissements ------55 Section II : Les comptes d’exploitation ------64 Section III: Le financement du projet et le fonds de roulement ------73 CHAPITRE II : ANALYSE DE LA FAISABILITE DU PROJET ------80 Section I : Analyse des structures financières et de rentabilité ------80 Section II : Le seuil de rentabilité ------90 Section III : Analyse à partir des ratios ------92 CHAPITRE III : EVALUATION DE LA RENTABILITE DU PROJET D’INVESTISSEMENT ------94 Section I : Les critères d’évaluation ------94 Section II: Evaluation financière ------95 Section III : Evaluation économique ------102
CONCLUSION ------106 BIBLIOGRAPHIE ------108 ANNEXES ------110 LISTE DES ILLUSTRATIONS ------113 TABLE DES MATIERES ------115
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire qui consacre la fin du second cycle universitaire n’a pu être faite sans la contribution de plusieurs personnes, aux quelles nous voulons adresser nos sincères remerciements :
Monsieur Henri ANDRIAMARO RAOELISON, notre encadreur enseignant qui, malgré ses lourdes responsabilités et ses diverses occupations, a bien voulu examiner et juger ce travail. A lui, toute notre vive reconnaissance et profond respect. Monsieur Sebany ANDRIANA, notre encadreur professionnel, qui nous a dirigé tout au long de l’élaboration de cet ouvrage.
Nous tenons à remercier également :
Tous les enseignants du département de Gestion de l’Université de Toamasina, qui ont assuré notre formation ; sans leur contribution, il nous aurait été impossible de parvenir à ce stade Tous les enseignants de la faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Toamasina.
De même, nous ne pouvons pas oublier d’exprimer notre reconnaissance à nos parents, à nos frères et sœurs, pour leur soutien moral, financier et matériel durant nos études.
Il nous reste à présent à remercier vivement toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation du présent mémoire.
Amedaline Mirajy TOMBO
LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES
BFR : Besoin en Fonds de Roulement CA : Chiffre d'Affaires CAF : Capacité d'Auto Financement CF : Charges Fixes CF : Cash-Flow CNaPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale CV : Charges Variables DIANA : DIégo Suarez - Ambilobe - Nosy-Be – Ambanja DRCI : Délai de Récupération du Capital Investi EBE : Excédent Brut d'Exploitation FRI : Fonds de Roulement Initial GM : Grand Modèle i : Intérêt INSTAT : Institut National de STATistique IP : Indice de Profitabilité M/CV : Marge sur Coût Variable OSIEM : Organisme Sanitaire Inter-Entreprise de Mahajanga P.C.G : Plan Comptable General PIB : Produit Intérieur Brut PM : Petit Modèle PME : Petite et Moyenne Entreprise SA : Société Anonyme SARL : Société à Responsabilité Limitée SAVA : Sambava - Antalaha - Vohémar – Andapa SR : Seuil de Rentabilité Tc : taux de capital investi Tm : taux de marge TRI : Taux de Rentabilité Interne TVA : Taux sur la Valeur Ajoutée Va : Valeur amortissable VAB : Valeur Ajoutée Brute VAN : Valeur Actuelle Nette VCN : Valeur Comptable Nette Vo : Valeur d'origine Vr : Valeur résiduelle
GLOSSAIRE
Bourgeon terminal : situé à l’extrémité des tiges, assurent la croissance en longueur de la plante.
Jeune pousse : désigne la jeune feuille en croissance issue des bourgeons « kolany »
Monocarpique : c’est une plante qui fleurit et fructifie une seule fois, ensuite le tronc se dessèche et enfin la plante meurt.
Pétiole : désigne la feuille c'est-à-dire le rachis « bao » et les folioles
Stipe : On donne le nom de stipe au tronc de palmier. Le tronc du palmier n’est pas un vrai tronc au sens scientifique du terme. C’est une tige, appelée stipe. Elle pousse en hauteur, mais ne s’épaissit pas (ou très peu) au cours de la vie du palmier, contrairement aux troncs, qui croissent en largeur. Le stipe n’a pas de branches.
Kolany : Un paquet de « vololony »
INTRODUCTION
Madagascar, une île, est réputée pour sa beauté et également, pour sa richesse et son fort potentiel en faune et flore. Ces potentiels sont exploités par les artisans, afin d'apporter leur contribution au développement économique du pays. Toutes les plantes sont transformées en meubles, en objets de décoration originale, en habits ou en accessoires. Le raphia est actuellement l'une des plantes les plus travaillées dans toute l'île et les produits qu’en dérivent envahissent le marché local, tout en faisant la conquête du marché international. Parmi les palmiers existant à Madagascar, le raphia ou raphia farinifera occuperait la première place en raison de sa multiplicité d’usages et sa valeur économique. Cependant, cette espèce est loin d’être à l’abri des pressions que subissent actuellement les produits forestiers. Au siècle dernier, les peuplements spontanés de raphia les plus importants se trouvaient sur la côte Est, entre Antalaha et Mananjary. A l’initiative du colonisateur, le raphia s’est développé au delà de cette zone . L’implantation sur la côte Ouest aurait débuté vers 1894 avec un tel succès que la façade occidentale prend la tête de la production dès 1935. La superficie totale des raphières de Madagascar peut être estimée à 50.000 ha. En réalité, les climats de la région Nord-Ouest, Ouest et Nord-est de notre pays sont favorables à la culture de raphia qui est un produit qui rapporte beaucoup de devises à Madagascar. C’est d’ailleurs dans cette partie du globe que se concentre 80 à 90% de la production mondiale. Pour ne pas manquer à cette grande opportunité, nous avons choisi comme thème de cet ouvrage « PROJET DE CREATION D’UN CENTRE DE COLLECTE ET DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE RAPHIA DANS LA REGION SOFIA » cas du district d’Analalava . Cet ouvrage a été réalisé à partir de différents systèmes d’approches méthodologiques permettant de procéder à des analyses approfondies. Nous avons mené nos enquêtes et nos recherches auprès de la communauté de base, des autorités et des élus, des services techniques déconcentrés et décentralisés, du secteur privé ou des opérateurs économiques et des organisations paysannes. En tous les cas, pour chaque groupe rencontré, nous n’avons pas eu besoin d’utiliser des fiches d’enquêtes, mais seulement des questions semi-directives préparées pour servir d’aide-mémoires et de guides.
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Nous avons utilisé les documents de l’INSTAT de la région SOFIA, ainsi que les documents disponibles au sein des différents centres de documentation à savoir : la Bibliothèque de l’Université de Toamasina, le centre d’information technique et économique ou CITE, et la bibliothèque de la maison de l’information de la ville de Toamasina. L’étude a été réalisée à partir des enquêtes personnelles auprès des ménages ruraux et urbains. Nous avons effectué quelques enquêtes auprès des collecteurs locaux. La navigation sur Internet nous a permis, par ailleurs, de trouver des informations concernant la filière. Ainsi, pour mieux agencer notre travail, nous avons établi un plan composé de deux parties distinctes.
Dans la première partie, nous allons procéder à la présentation générale du projet, composée de son identification, suivie de l’utilité et la commercialisation des produits de raphia, et l’étude du marché cible. Nous y présentons également la démarche marketing et les stratégies que nous avons adopté, ainsi que la structure organisationntelle que nous comptons mettre en place.
La deuxième partie sera consacrée à la conduite financière du projet. C’est la partie qui va nous conduire à la décision finale de réaliser le projet ou non. Nous y évaluerons le montant des investissements à effectuer, ainsi que toutes les informations chiffrées, afin de pouvoir déterminer la rentabilité des investissements. Nous ne manquerons pas d’étudier les sources de financement dudit projet, ainsi que l’analyse de sa faisabilité. Nous allons prendre notre décision finale, seulement après s’être assurée que les outils et critères permettant d’évaluer le projet sont satisfaits.
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Première Partie :::
PRESENTATION GENERALE DU PROJET
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Cette première partie nous permettra d’identifier le projet, de connaître le raphia et son importance, de faire l’étude du marché ciblecible,, et enfin d’étudier les aspects organorganisationnelsisationnels dudu projet
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Chapitre I : IDENTIFICATION DU PROJET
Section I : DESCRIPTION DU PROJET §1- Le projet A. Définition Un projet, c’est la volonté de réaliser une œuvre commune entre tous les partenaires (entreprise, client, collectivité, …) par la traduction des besoins en termes quantifiés, ce qui implique : des objectifs, des possibilités de faire (humaines, techniques, financières), une compétence de l’entreprise, des méthodes de pilotage, des actions précises et coordonnées, et l’évaluation des résultats.
B. Raison sociale L’entreprise que nous envisageons de créer à Analalava est une Société à Responsabilité Limitée (SARL). Elle devra être soumise aux règles en vigueur relatives à la constitution des sociétés malgaches notamment le respect de l’environnement juridique et institutionnel. La SARL doit être constituée de deux (2) associés au minimum. Le montant du capital est librement fixé par les associés en fonction de la taille de l’activité et des besoins en capitaux. Notre entreprise qui prend la forme juridique SARL sera connue sous le nom de RAPHIA DE L’OUEST, un nom facilement identifié, un nom approprié au produit et à la localisation où l’on implante l’exploitation. Après études et analyses approfondies, nous estimons une durée de vie de 99 ans pour la société RAPHIA.
C. Objet social Ce projet a pour objet de créer une petite et moyenne entreprise (PME). On veut améliorer et faire mieux connaître les produits de raphia. Notre future entreprise contribuera au développement économique et social de la région, par le biais de la participation des paysans de la région SOFIA. Elle a pour but de satisfaire les ménages grâce à sa production. Elle offre également aux ménages des produits en temps, en qualité et en quantité qui correspondent à leur besoin, et en plus elle est une source de création d’emplois pour la résomption du chômage qui est à l’origine de l’accroissement de la pauvreté de la région.
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§2- Caractéristique du projet A. Objectifs et stratégies adoptés pour le projet a) Objectifs du projet « Par définition, l’objectif est un résultat précis assigné à l’action génération qualifiable et fixe pour être atteint durant un certain délai déterminé » Pour le cas de notre projet, nous avons fixé deux objectifs principaux : • En premier lieu, l’évacuation des produits des paysans vers le marché ; • En deuxième, la croissance, la rentabilité économique et financière de notre projet. b) Les stratégies « La stratégie, c’est une organisation de changement pour s’adapter au changement, plus précisément une stratégie est un ensemble concret de choix à portée structurelle, quant aux buts et objectifs de l’organisation, et aux moyens pour y parvenir ». L’application de stratégie dans ce présent projet nécessite les trois (03) conditions citées ci- après : - Satisfaire les besoins du client, - Conquérir un avantage concurrentiel durable, - Capitaliser les points forts de notre projet, en tenant compte du facteur temps, des matériels et surtout de l’orientation de l’entreprise vers la spécialisation. B. Forme juridique Avant d’aborder les différentes formes juridiques des sociétés, il est important de connaitre ce que c’est qu’une société. « La société est une institution qui rassemble et combine entre eux un certain nombre de facteurs de production, en vue de produire des biens ou des services».1 Pour créer une entreprise, il y a trois (03) possibilités de choix : • L’entreprise individuelle ; • La Société à Responsabilité Limitée (SARL) ; • La Société Anonyme (SA).
Chaque statut présente des inconvénients et des avantages. Pour être crédible dans les négociations, le statut de SARL conviendrait mieux au projet, même s’il faut souscrire et verser le capital en totalité, d’autant plus que les extensions futures permettront à l’unité de se transformer en S.A. La principale forme juridique de notre projet se résume comme suit :
1 Jacques GENERAUX, Economie politique, Micro économie, 4è édition, Paris, 2007, P. 47 12
Raison sociale : RAPHIA DE L’OUEST Forme juridique : SARL Capital social : Ar 22 474 000 Nombre d’associés : 02 Siège social : Analalava Durée de vie : 99 ans Notre agence sera donc une Société à Responsabilité Limitée (SARL). C. Mission du projet Ce projet a pour mission de faire la collecte du produit de raphia dans la région SOFIA, plus précisément dans le district d’Analalava et le commercialiser dans le district de Mahajanga. Ce projet a aussi une autre mission, celle d’améliorer les produits offerts sur le marché et aussi d’assurer le fonctionnement de l’entreprise. §3- Etude de l’environnement du projet de l’entreprise Notre projet doit avoir des relations durables et efficaces avec son milieu extérieur et intérieur, pour pouvoir s’adapter aux réalités du marché, aux différents secteurs de ses activités. On peut donc dire que l’entreprise est un système ouvert sur l’environnement. Il existe deux types d’environnement de l’entreprise : - Environnement interne - Environnement externe A. Environnement interne L’environnement interne est caractérisé par les points forts et les points faibles de l’entreprise, afin d’évaluer les compétences et les faiblesses de l’entreprise. Les différents domaines à analyser pour le milieu intérieur sont : - Domaine marketing - Domaine financier - Domaine de production - Domaine des ressources humaines Domaine marketing Il se définit par l’analyse de la part de marché. Les produits de qualité, les prix, le lancement de la publicité, l’efficacité de la distribution, et aussi l’efficacité de la force de la vente et la couverture géographique. Domaine financier Il analyse le fond de roulement, le coût de capital, la stabilité financière et les résultats.
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Domaine de production Ce domaine étudie l’outil de production, la capacité de production, la performance de production, la nécessité des technologies modernes et sa performance. Domaine des ressources humaines C’est l’analyse du mode d’organisation, la capacité de gestion et l’esprit d’entreprise, la capacité de leadership, ainsi que la qualification du personnel. B. Environnement externe Il est constitué par les opportunités et les nuances pour une entreprise. On peut vérifier les opportunités et les nuances de l’entreprise selon l’étude des situations démographiques, économiques, technologiques, socioculturelles et des autres environnements c'est-à-dire les clients, les concurrents et les circuits de distribution. Or, l’opportunité est un domaine d’action dans lequel une entreprise peut espérer jouir d’un avantage différentiel. Cette opportunité est liée à son attrait et à sa probabilité de succès. Notre étude permet de connaître l’assurance, l’opportunité du coté environnemental, social et financier. Par contre, une nuance est un problème posé par une perturbation de l’environnement, provoqué par une mauvaise position de l’entreprise dans son activité. Section II : APERÇU GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE §1- Localisation géographique de la région SOFIA A. Géographie générale La Région Sofia se trouve sur la côte Nord-Ouest de Madagascar. Elle fait partie de l’ex- province de Mahajanga. Géographiquement, la région SOFIA, avec sa superficie de 52.504 km², soit à peu près 8,5% de la grande île et 33,4% de l’ex-province est la plus vaste région de Madagascar. Elle est délimitée par les régions SAVA et DIANA au Nord, par ANALANJIROFO et ALAOTRA MANGORO à l’Est, par BETSIBOKA au Sud, par BOENY au Sud-Ouest et par le canal de Mozambique à l’Ouest. B. Géographie administrative La région SOFIA fait partie des 4 régions qui composent l’ex-province de Mahajanga. Elle est composée de 7 districts. Au centre, le district d’Antsohihy, la capitale régionale, il est situé à environ 440 km de Mahajanga sur la RN6 qui va vers Antsiranana. Le district d’Analalava à l’Ouest. Les districts de Port-bergé et de Mampikony sont au Sud, et les districts de Bealanana, de Befandriana Nord et de Mandritsara sont à l’Est.
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Tableau nº I: Répartition de la superficie par district N° District Superficie (Km²) Communes Répartition en % 1 Antsohihy 4787 12 9,1 2 Analalava 10071 13 19,2 3 Mampikony 5248 10 10,0 4 Bealanana 6230 18 11,9 5 Port-Bergé 7443 15 14,2 6 Befandriana 9121 12 17,4 7 Mandritsara 9604 28 18,3 Ensemble région 52504 108 100,0 Majunga 223 Source : Monographie SOFIA, 2003 Nous avons constaté que le district d’Analalava, de 10071 Km 2 de superficie et de 19% de taux de répartition superficielle, est le plus vaste district de la région. La région est subdivisée en 108 communes. Le district de Mandritsara compte 28 communes ; il a ainsi le plus de communes dans la région, tandis que le district de Mampikony est celui qui en a le moins dans la région : il n’a que 10 communes. Ancien chef-lieu de province durant la période coloniale, Analalava a été aussi renommée par la crédibilité de son école régionale (1930-1950), d’où sont notamment sortis deux Présidents de la République Malgache. Durant la première République, cette partie a été déclassée en sous-préfecture, et devenue un coin de dépotoir des exclus de la nation. Elle a été destinée pour emprisonner à Nosy lava, dans une maison de force, tous les condamnés à perpétuité du pays. Actuellement, elle est classée comme une sous région délaissée et presque oubliée. Durant les débuts de la première République, cette partie de l’île jouait une place importante pour l’économie de la nation. C. Typologie sous-régionale Les paramètres physiques et agro-écologiques font état de deux sous-ensembles régionaux: la zone des hauts plateaux du Nord et la zone basse du Nord-Ouest. Quatre districts tels Antsohihy, Port-Bergé, Analalava, Mampikony appartiennent à la zone agro- écologique du Nord-Ouest, et trois districts à savoir Mandritsara, Befandriana Nord et Bealanana constituent les hauts-Plateaux du Nord. Cette zone est fortement dégradée par les feux de brousse et l’érosion.
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Les hauts plateaux de l’Androna correspondent à une zone de riziculture irriguée traditionnelle, soutenue par l’élevage bovin. Les cultures sur brûlis et les cultures de rente sont très développées dans les sols ferralitiques lessivés. La partie septentrionale (moitié nord d’Analalava) constitue une sous zone de production de cultures pérennes largement représentées par le café, le poivre et le cacao. La partie centrale (moitié Sud d’Analalava) et toute la sous- préfecture d’Antsohihy est un secteur quasi-exclusif des cultures vivrières, avec prédominance de la riziculture traditionnelle. Le secteur sud, sous-préfecture de Port-Bergé et de Mampikony, constitue le domaine des cultures industrielles sur « baiboho », avec association des cultures vivrières et maraîchères, sur près de 65 % de la superficie de la zone. D. Situation climatique Actuellement, la région subit des problèmes de changements climatiques comme dans tous les pays du monde. Ces changements se justifient par les indicateurs suivants : a) La pluviométrie et la température La pluviométrie est caractérisée par une forte irrégularité. La saison humide commence en général au mois de décembre. Les pluies se concentrent sur 4 mois de l’année, de décembre à avril. On peut assister à des précipitations violentes de quelques heures pendant la journée, durant cette période. Dans l’ensemble, la variation des pluies est moins nette et la pluviométrie annuelle se situe entre 1100 à 1900 mm. Malgré le nombre élevé de mois secs (mars à novembre), la pluviosité est favorable à la riziculture et aux cultures sur « tanety ». La température varie suivant le climat et l’altitude. Elle est nettement élevée sur les zones côtières, où la température annuelle moyenne atteint 26°C. En saison sèche, elle descend jusqu'à 13C° à Bealanana qui se trouve à 1125 m d’altitude. En général, le climat de la région est favorable aux diverses cultures et à l’élevage. b) Le cyclone
En général, la région SOFIA n’est pas une zone très cyclonique par rapport aux autres régions comme ANALANJIROFO, SAVA,…La région est rarement touchée par les cyclones, sauf par ceux qui se forment dans le canal de Mozambique. Dans ce cas, les énormes dégâts sont rares, surtout dans la zone des hauts plateaux comme le district de Mandritsara, de Befandriana - Nord, de Bealanana. Ils sont presque immenses dans la zone de bas fond, à savoir les districts d’Antsohihy, d’Analalava, de Port-Bergé et de Mampikony. Lors de nos enquêtes dans la zone des hauts plateaux, où les pluies sont insuffisantes, la population souhaite parfois le passage des
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cyclones, lequel, par les pluies qu’il apporte, lui permet d’augmenter remarquablement la production.
E. Capital naturel
Le capital naturel comprend le sol et la végétation. a) Les sols
On observe différents types de sols dans la région, ce qui justifie l’importance de la diversification des cultures, conditionnée par ces types de sols. A titre d’exemple : un complexe sol ferrugineux, forme les plateaux de Bealanana et de Befandriana-Nord. un complexe lithosol, sols calcimorphes et sols hydromorphes, dans les districts d’Antsohihy et de Port-Bergé, un complexe lithosol et sols peu évolués à Mandritsara et à Befandriana, une association des sols ferralitiques jaune/rouge + rouge à Analalava, Bealanana, une association des sols ferralitiques rouge + jaune/rouge dans les districts de Bealanana, de Befandriana, un peu d’Analalava et de Mandritsara, des sols peu évolués dans le district de Port-Bergé, en bordure du fleuve Sofia, des sols salés et de mangrove aux embouchures des fleuves, des sols ferrugineux tropicaux dominant les districts de Mampikony, de Port-Bergé, d’Antsohihy et d’Analalava, des sols ferralitiques jaune/rouge formant les hauts plateaux de Mandritsara, des sols hydromorphes formant les plaines de Bealanana, de Befandriana et en partie celles de Mandritsara, des sols calcimorphes dans le district d’Antsohihy, des sols sableux sur les côtes d’Analalava, des sols ferralitiques rouges dans le District de Befandriana. b) Végétations La région SOFIA était réputée par ses couvertures forestières denses. Malheureusement, avec les feux de brousse incessants et les cultures sur brûlis, ces forêts se trouvent dégradées ne laissant apparaître que de lambeaux forestiers bien localisés. On peut distinguer : des forêts denses ombrophiles de moyenne altitude sur les montagnes de Bealanana, de Befandriana et d’Analalava, une forêt dense à mousses et lichens sur le massif de Tsaratanana ,
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des forêts denses caducifoliées sur les plateaux de Bongolava (Port-Bergé), de Manasamody (Analalava), de Bora (Antsohihy), des savanes arbustives ou à palmiers à Befandriana et Analalava, des savoka presque partout dans la région (forêts secondaires après défrichement), des savanes et steppes à Aristida dans les districts de Befandriana et Bealanana, des savanes herbeuses du moyen Ouest à Mandritsara et à Befandriana, des mangroves aux embouchures des fleuves Mahajamba à Port-Bergé et Loza à Antsohihy.
La région compte aussi quelques rares forêts classées. Parmi ces forêts restantes, on peut citer la réserve spéciale d’Ambiniviny, les forets Makira, d’Anjanaharibe et de Sahamalaza.
Malgré tout, ce tissu forestier est très riche en essences forestières, en faune et en flore. L’approvisionnement en bois d’énergie de la région provient à 99 % des forêts naturelles 1.
F. Hydrographie a) Les fleuves
Le Nord-Ouest dispose de vastes bassins hydrologiques favorisant l’écoulement et le déversement des grands fleuves dans le canal de Mozambique. La région est traversée par le fleuve de la Sofia qui prend sa source dans le district de Tsaratanana. Ce fleuve possède deux affluents tels que l’Anjobony et la Bemarivo, et se jette à la mer dans la baie de Mahajamba.
La région connaît un régime hydrologique caractérisé par des crues bien alimentées en saison de pluies, de décembre à mars, et d’étiage faible de juillet à octobre. Les crues sont très abondantes pendant les saisons de pluies, les fleuves débordent et inondent une grande partie des plaines et des « baiboho ». Les dépôts d’alluvions sont très importants, surtout sur les bords de la Sofia et de Mahajamba rendant les bassins versants tous rouge. Les superficies des bassins versants sont respectivement : • Bassin de Sofia : 27.300 km² • Bassin de Mahajamba : 14.500 km²
On peut citer quelques cours d’eau qui alimentent les rivières, à savoir : la Maevarano qui traverse les districts de Bealanana et Analalava, là où elle est grosse par la Sandrakota, et se jette dans la mer par la Loza ; la Tsinjomorona, grossie par la Doroa, coule dans le district
1Direction régionale de l’Eau et Forêt ANTSOHIHY, 2006 18
d’Antsohihy ; l’Andranomalaza passe dans le district d’Analalava et Mangarahara dans le district de Mandritsara. b) Les lacs La région possède de nombreux lacs. La majorité se trouve dans le district de Port-Bergé, avec plus de 10 lacs, dont on peut citer notamment, les lacs Tseny, Amparihy, Bemakamba, Marovariho. A Bealanana, le lac Sofia. A Mampikony, le lac Sinja et à Antsohihy, les lacs Andrampongy, Matsaboribe, Mangilihilia et Maroankoay. G. Le relief et le paysage Située au pied des hautes terres et ouverte sur le canal de Mozambique, la région de la SOFIA met en évidence trois ensembles bien distincts : les plateaux, la plaine et le littoral. a) Les plateaux Il s’agit de plateaux gréseux et basaltiques, très disséqués par l’érosion, avec des vallées étroites portant une forêt sèche sur des sols ferrugineux lessivés, ou des dalles basaltiques peu aptes aux cultures. b) La plaine La zone basse, inférieure à 1 000 m d’altitude se trouve au pied du massif de Tsaratanàna. A l’Est, s’étend un couloir dépressionnaire, constitué d’une mosaïque de cuvettes, de lacs et de « baiboho », fortement alimenté en eau et alluvionné périodiquement par les deux grands fleuves de la Loza et de la Sofia. Au Sud, prédominent les « baiboho » qui s’étendent vers l’Ouest sur le plateau de Bongolava. c) Le littoral Il est formé par des plaines côtières, et de côtes d’une longueur de 450 kilomètres, lesquelles se trouvent parsemées de formes volcaniques boisées. Les apports continentaux de fleuves, ainsi que le niveau des marées y ont développé des vases salées, colonisées par la mangrove, favorable au développement de la pêche.
Section III : DESCRIPTION GENERALE DE LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
§1- Aspects sociaux
A. Historique du peuplement
D’après la tradition orale, les premiers habitants sont venus de la côte Est de Madagascar, plus précisément de Rantabe dans le district de Maroantsetra, et de Manabolosy dans le district de Mananara-Nord. Ils se sont dirigés vers l’Ouest pour occuper la plaine d’Androna ou le
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district de Mandritsara. Pour s’enrichir, ils ont continué leur direction jusqu’à la plaine de la région. En général, la région est dominée par l’ethnie Tsimihety. B. Etude démographique a) Effectif et densité de la population Faute de recensement annuel de la population dans la région, nous ne pouvons pas exploiter les données actuelles, mais les données dont nous disposons sont celles fournies par la projection effectuée par la région en 2005. Tableau nº II: Effectif et densité de la population N° Districts Nombre d’habitants Superficie en km² Densité en hab/km² 1 Antsohihy 133011 4787 27,8 2 Analalava 110954 10071 11,0 3 Mampikony 97954 5248 18,7 4 Bealanana 123254 6230 19,8 5 Port-Bergé 124461 7443 16,7 6 Befandriana-Nord 209939 9121 23,0 7 Mandritsara 253036 9604 26,4 Ensemble de la région 1052609 52504 20,0 Source : Projection de la population, 2005 (Région SOFIA) Par définition, la densité de la population désigne le rapport entre la population et la superficie occupée par cette population, dans un territoire donné. Par conséquent, la densité moyenne de la population dans la région est de 20 habitants au km 2. Nous avons constaté que cette population est inégalement répartie dans l’ensemble de la région, c’est-à-dire qu’il y a des zones fortement peuplées comme les districts de Mandritsara et de Befandriana-Nord. Le district d’Analalava a la plus faible densité de population, il n’y a que 11 habitants au km 2. Quand nous avons observé la situation de chaque district, la capitale régionale présente une grande capacité d’accueil par rapport aux autres districts. Il dispose d’un taux d’urbanisation d’environ 15%, si le taux d’urbanisation dans l’ensemble de la région est de 10% en moyenne. Cet indicateur justifie que les 90% de la population restent dans le milieu rural. Nous prenons ici comme villes les 7 districts de la région, car il n’y a pas de véritables villes. b) Croissance démographique La croissance démographique constitue en quelque sorte un emblème des pays en développement. Mais en tant que lourd fardeau qui pèse sur l’Etat, elle reste un problème majeur de ces pays, qui veulent assurer l’éducation, la santé, les logements de leur population.
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C. Infrastructures socio - culturelles La région SOFIA est l’une des communautés où la croyance traditionnelle a encore un fort ancrage. La majorité de la population y est encore attachée. La richesse culturelle régionale est diversifiée et abondante : danses (les artistes natifs de la région sont nombreux et célèbres nationalement et internationalement), us/coutumes, discours traditionnels, « Tambirao », « Hosiky », « salegy », « Kôro », « Fady », « Joro », « Sikidy », « Tromba », « Tsakafara », « Rasahariagna ». Les « Doany » sont des lieux sacrés et très respectés par la population. En matière de divertissement, une des cultures les plus prisées par les jeunes de la région est le « moraingy » (signifie : boxe) et le « tolon’omby ». Le « moraingy » se pratique dans des lieux spacieux. Et le « tolon’omby «, dans des espaces aménagés à cet effet. Tous les 6 districts ont des salles de fête publiques ou « tranompokonolona », à l’exception de celui d’Antsohihy. Le sport classique moderne est pratiqué partout dans la région. Un centre culturel de l’Alliance française est ouvert à Antsohihy ; on peut surfer dans un cyber café uniquement. Actuellement, la population anime ces valeurs dans l’intérêt du développement local (musique, …). §2- Aspects économiques L’économie de la région est basée principalement sur le secteur agricole : la riziculture, les cultures industrielles, les ressources halieutiques, et sur l’élevage des zébus et les richesses minières. D’autres perspectives, qui devraient donner plus de souffle pour la région, seraient l’agro-industrie, l’agro-alimentaire, le tourisme et l’écotourisme. A. Le secteur agricole a) L’agriculture
La grande diversité de ses ressources naturelles confère à la région SOFIA, de grandes potentialités agronomiques.
1. Les types de cultures
La grande diversité de ses ressources naturelles, l’ampleur de l’étendue des ses plaines / « baiboho » et les avantages climatiques confèrent à la région SOFIA, de grandes potentialités agronomiques : les filières privilégiées de ce secteur seront les cultures vivrières dominées par le riz, les cultures maraîchères, les cultures industrielles, la culture de rente et aussi la culture artisanale : le raphia, le « satrana »,…
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2. Caractéristiques de l’exploitation Le faire valoir direct
Il est très pratiqué dans la région, par le propriétaire lui-même, qui exploite sa propre terre. Il est propriétaire des biens fonciers et du capital d’exploitation. Cette pratique touche la majorité des paysans et nous avons estimé que 75% des paysans pratiquent ce faire valoir direct.
Le faire valoir indirect
Ce mode d’exploitation est très développé par les immigrants agriculteurs, c’est à dire que l’exploitant est locataire. Il existe deux modes de louage :
le fermage : c’est un mode de louage de la terre contre une redevance fixe, soit en nature, soit en argent. La totalité de la production revient à l’exploitant. le métayage , appelé aussi « madio mizara » en langage local : le métayer paie en nature ou en espèces une redevance proportionnelle à l’importance de la récolte. D‘habitude, la proportion 1/3 et 2/3 est coutumière, mais elle peut aller jusqu’à ½ et ½ entre le propriétaire et l’exploitant. Autre mode d’exploitation : le prêt gratuit
L’exploitant exploite gratuitement la terre d’une manière indirecte, mais dans le but de la mettre en valeur la terre, le plus souvent, pendant une période de 1 an ou 2 ans. Dans la pratique, la totalité de la production revient à l’exploitant. Après cette durée, le propriétaire récupère sa terre déjà mise en valeur. Tous ces différents modes d’exploitation existent dans la région.
3. Les facteurs de production Le capital d’exploitation
Par définition, le capital d’exploitation comprend de production autre que la terre et le travail humain. On distingue : Le cheptel vif : qui constitue l’ensemble du bétail présent dans l’exploitation. Il présente encore d’autres avantages : viande, lait, … En moyenne, le nombre de têtes de bœufs par exploitation est de 10 dans l’ensemble de la région. Le cheptel mort : c’est l’ensemble des matériels de traction, de transport, de culture : semence, engrais, machines, charrette, charrue, herses, angady,….
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La terre
La région SOFIA dispose de réserves foncières encore immenses. Elle a plus de 400.000 ha de surface cultivable.
La main d’œuvre Les bonnes pratiques coutumières sont sauvegardées et suivent l’évolution du contexte et de l’environnement. Il existe dans la région trois types de mains d’œuvres : ♣ La main d’œuvre familiale : elle concerne les actifs d’une famille, les aides familiales sont les membres de la famille de l’exploitant qui participent à la mise en valeur de l’exploitation. ♣ L’entraide (« kina ») : elle exprime, dans la région, l’importance du « fihavanana » et constitue aussi un moyen pour l’exploitation de grandes superficies, en respectant les calendriers culturaux. Le « tambirao » en est un bon exemple : il s’agit de la participation des personnes du même village ou des autres familles au travail, sans contre partie, mais les inviteurs paient la nourriture. ♣ La main d’œuvre salariale : elle existe aussi dans la région. Les salariés, ce sont des groupes, des associations, des individus. b) Elevage 1. L’élevage bovin Il tient une place importante dans l’économie de la région, mais son exploitation reste toujours au stade traditionnel. En général, on distingue trois systèmes d’élevage bovin dans la région : l’élevage de type extensif, où les animaux sont en liberté totale ; le gardiennage : les bœufs sont conduits aux pâturages la journée, et le bouvier les fait rentrer au parc le soir ; ce système est adopté pour lutter contre les vols du bétail, tandis qu’on pratique le système de transhumance pendant la saison pluvieuse. Les éleveurs sont amenés à fractionner leurs troupeaux en groupes de 50 à 100 têtes, proportionnellement à l’importance des pâturages, et à les confier à des bouviers dont la rémunération nette est en nature. 2. L’élevage porcin L’élevage porcin, avec un cheptel de 16 000 têtes pour l’ensemble de la région en 1999, reste encore une activité marginale avec 2 porcs pour 100 habitants. Les coutumes et la tradition empêchent le développement de cette filière, car la majorité de la population Tsimihety ou Sakalava s’interdit de toucher à cet animal : c’est « fady ».
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3. L’élevage ovin / caprin L’élevage des petits ruminants n’est pas très développé dans la région et reste sporadique. Le cheptel de la région de la SOFIA représente 89,6 % du cheptel de Mahajanga. La principale zone d’élevage est Analalava qui détient 61,6 % du cheptel total de l’ensemble de la zone, et 55 % de l’ensemble du Faritany. L’exploitation du cheptel est entièrement pour l’autoconsommation interne de la région, aucun mouvement vers les autres destinations. 4. L’aviculture L’élevage de volailles demeure une activité traditionnelle familiale. Quelques éleveurs commencent l’introduction des races pondeuses. c) La pêche et les ressources halieutiques La région SOFIA, avec ses quelques 450 kilomètres de Côte, ses plans d’eau intérieurs (rivières et lacs) recèlent un riche potentiel en ressources halieutiques, tant maritimes que continentales. 1. La pêche traditionnelle Largement tributaire des ressources locales, cette activité mobilise près de 1 500 pêcheurs permanents dans toute la zone. Cette activité qui procure des revenus assez substantiels, approvisionne essentiellement les marchés locaux. Les produits, traités par fumage, sont évacués principalement vers Antananarivo. 2. La pêche continentale La pêche en eau douce occupe une place de choix dans le district de Port-Bergé qui assure les 35 % des produits de pêche de la zone. Les districts de Mampikony, et de Port-Bergé renferment près de 70 % des plans d’eau intérieurs permanents et fournissent environ 65 % de la production de poissons d’eau douce de toute la zone. 3. La pêche industrielle Les crevettes, qu’elles soient sauvages ou non, constituent un des produits les plus prisés par le marché international, en provenance de cette région. Il y a beaucoup de sociétés qui travaillent dans ce secteur. Elles pêchent dans le canal de Mozambique, sur la rive du fleuve Sofia, dans une closerie de crevettes dans le District d’Analalava. B. Communication et information La région SOFIA est fortement handicapée en matière d’information et de communication, par rapport à toutes les régions de Madagascar. Il n’y a que des représentants de la radio et télévision publique locale.
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Mais actuellement, le service d’information, d’animation rurale dans la région s’améliore, grâce à la coopération de tous les districts, et aussi à l’existence des stations radio publiques et privées ; en plus, la région est dotée de réseaux téléphoniques. C. Le tourisme Le secteur tourisme n’est pas développé dans la région. Le développement du tourisme balnéaire doit avoir une place importante pour le développement de la région. Avec le soleil et la beauté de l’étendue des plages, la tranquillité de la mer le long d’Analalava et dans la baie de Narinda, durant toute l’année, les touristes ont tout pour se détendre et profiter de ce paradis naturel. La région peut organiser chaque année des événements pour attirer beaucoup plus les touristes. Elle a d’autres opportunités à saisir : la présence des baleines durant le mois de juin à septembre. La baie de Narinda est l’une des plus belles baies du monde en termes de caractéristiques techniques. Lors de la première République, le Président de l’époque rêvait d’en faire le « Marseille de l’océan indien ». Elle offre d’excellentes potentialités, tant pour la navigation et la circulation des flottes maritimes que touristiques. Long de 70 kilomètres, le fleuve la Loza, avec ses « Doany », relie Analalava à Antsohihy et permet le ravitaillement des autres districts de la région SOFIA, notamment en saison pluvieuse. Les hôtels de gamme pouvant accueillir les touristes étrangers ne sont qu’un poignet, avec une capacité d’accueil de 30 à 50 chambres au maximum. Ils sont inégalement répartis, presque les 99% sont basés à Analalava. Nous pouvons dénombrer actuellement autour d’une dizaine d’opérateurs formels, toutes gammes confondues. D. Infrastructure de transport La région SOFIA dispose d'un réseau routier, fluvial et aéroportuaire pour développer la communication intérieure. La région a un programme routier élaboré avec toutes les parties prenantes. Entre autres, les routes RN31, RN32, RN33, les routes inter- régionales, la mer et les fleuves relient les communes entre elles et permettent l'acheminement des différents produits, et la communication entre les habitants. Le trafic maritime de la région est très peu développé. Deux ports méritent d’être cités. Il s’agit du site maritime d’Analalava et celui fluvial d’Antsohihy. Le site d’Analalava possède une jetée de 150 mètres, dotée d’un phare, mais totalement inutilisé. Les pêcheurs et les boutres préfèrent accoster sur une plage le long d’un bras de rivière proche de leurs habitations. Il existe un bureau de garde-côte qui, toutefois, ne dispose d’aucun moyen d’observation, ni de transport. Les principaux produits transportés sont les produits pétroliers, les fruits de mer, les produits agricoles.
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Le site fluvial d’Antsohihy , situé sur un affluent de la Loza est un port de cabotage secondaire. Il possède un embarcadère en bois et il est régulièrement utilisé. La SOLIMA y possède des dépôts d’hydrocarbures et plusieurs exploitants forestiers en sont les principaux utilisateurs. Les matériaux et outillages des Entreprises de grands travaux, comme COLAS par exemple, passent par ce site. Du port d’Antsohihy quittent et arrivent les boutres qui transportent des voyageurs, surtout en saison de pluie, pour rejoindre les autres régions : Majunga, Analalava ou Nosy Be. Et en plus, la construction du port d’Analalava renforce les moyens de transport. En général, les charrettes et les bicyclettes constituent les moyens de locomotion les plus utilisés dans la région.
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Chapitre II : ETUDE TECHNIQUE DU PROJET
Section I : BOTANIQUE ET ECOLOGIE DU RAPHIA
§1- La systématique du raphia
Le raphia est l’un des palmiers le plus répandu à Madagascar . Le raphia farinifera est un grand palmier monocarpique de Madagascar. Sa première description date de 1791 sous le genre Sagus farinifera . Puis, l’appellation raphia ruffia est apparue dans les ouvrages dès 1945. Les recherches entreprises par Hylander Lustgarden en 1952 ont changé la taxonomie du raphia en raphia farinifera 1 . Depuis 1995, son nom scientifique est devenu raphia farinifera au lieu de raphia ruffia. Le raphia aime les zones humides, bas fonds et marécageuses.
Tableau nº III : Classification botanique du raphia farinifera REGNE VEGETAL Embranchement SPERMAPHYTE Sous embranchement ANGIOSPERME Classe MONOCOTYLEDONE Ordre ARECAS Famille PALMACEES Sous famille CALAMOIDEES Tribu CALAMEES Sous tribu RAPHIINEES Genre Raphia Espèce Farinifera Source : Etude sur la filière raphia dans les zones d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga. A. Espèces de raphia Le raphia représente 20 différentes espèces. On peut le rencontrer dans la région du Nord- est, Ouest et Nord-Ouest de Madagascar, sur les endroits humides et chauds. Les différentes espèces de raphia : − Raphia africana − Raphia australis − Raphia farinifera − Raphia gentiliana
1Beentje DRANSFIELD, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1995, Page 12. 27
− Raphia hookeri − Raphia laurentii − Raphia longiflora − Raphia mambillensis − Raphia mannii − Raphia matombe − Raphia monbuttorum − Raphia palma-pinus − Raphia regalis − Raphia rostrata − Raphia ruwenzorica − Raphia sese − Raphia sudanica − Raphia taedigera − Raphia textilis et Raphia vinifera B. Les variétés de raphia Le raphia a diverses variétés qui se distinguent par leur région d’origine et la longueur de ses fibres 1. Tableau nº IV : Les variétés de raphias existant à Madagascar ORIGINE VARIETES EXISTANTES − Extra O − Prima − Courant supérieur U − Courant sélectionné − Courant ordinaire E − Déclassé
− Extra prima S
T − Rosé E − Extra − Fleuriste S − Fleuriste Spéciale
T Source : Informations recueillies auprès du service provincial des Eaux et Forêts Tamatave.
1 Henri SAMBIRAVO, Mémoire de la fin d’étude: Etude de rentabilité de la filière raphia à Madagascar, 2006, P.4 28
C. La gestion du raphia Notons que cinq ex-provinces sur six, à Madagascar possèdent des raphières, mais à des proportions inégales. La superficie de 50 000 ha de raphières se divise entre cinq ex-provinces d’une façon disproportionnée 1 ; c’est ce que montre le tableau ci- après : Tableau nº V : Proportion des raphières dans les 5 ex-provinces Provinces Superficie en ha Proportion des raphières (en %) Mahajanga 30 000 60 Toamasina 10 000 20 Fianarantsoa 7 500 15 Antsiranana 2 250 4,5 Antananarivo 250 0,5 Total 50 000 100 Source : Ministère des Eaux et For êts Au vu de ce tableau, c’est l’ex-province de Mahajanga qui se trouve en tête, car la superficie de raphières y atteint 30 000 ha, soit 60% du total. Par contre, l’ex-province de Toamasina se trouve en deuxième position avec 10 000 ha de superficie de raphières, soit 20% du total. §2- L’aspect physiologique du raphia farinifera A. La description du palmier L’arbre de raphia est obtenu à partir de son grain qui tombe dans le lac et qui pousse facilement. Nous ne pouvons l’utiliser que dans 10 ans. Sa croissance est lente ; la taille adulte s’obtient vers les quinzaines d’années. Le palmier raphia a un tronc court surmonté d’un bouquet élégant de longues palmes dressées à grosses nervures rougeâtres. Monoïque et sans rejet, il peut atteindre 15 à 20 m de haut 2. Le raphia dépérit après son unique fructification qui se situe vers ses 25 à 30 ans de vie. La densité des zones raphières s’échelonne autour de 200 à 1000 pieds par hectare. Le raphia pousse à une altitude de 200 à 400 m ; toutefois on en rencontre à plus de 1000 m d’altitude 3.
1 Nirinasoa RANDRIAMIHAJA et Nicole RAMANANTSOA, Mémoire de fin d’étude : « Pérennisation de la filière raphia dans le cadre de programme GELOSE », 1995, P. 4 2 Ramanantsoa RANDRIAMIHAJA, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, Page 13. 3 MOURANCHE, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano , 1955, P. 14 29
B. L’appareil végétatif Le tronc ou stipe est recouvert de grosses écailles, vestiges des feuilles disparues sur 4 à 8 m de haut. A son sommet, se dresse un bouquet de 15 à 20 grandes palmes. Les jeunes palmes peu épanouies, se réduisent à des hampes verticales protégeant le bourgeon terminal. C’est de ces jeunes palmes qu’est extraite la fibre de raphia appelé « vololony » qui n’est que l’épiderme supérieur du foliole ou segment de la palme du raphia. Cette fibre ressemble à un ruban pouvant dépasser 2 mètres de long et 4 à 5mm de large. C’est celle que nous transformons pour la production des nattes, chapeaux, maroquinerie, sac etc. Une palme se constitue d’un grand pétiole appelé rachis (« bao » en malgache), d’où est extraite la fibre dite « fibre de bao ». Epais et rigide, ce dernier est de couleur rougeâtre sur lequel s’insèrent, dans une sorte de sillon creusé dans la face supérieure, deux plans de folioles simples à disposition pennée. Mesurant 4 à 6 cm de large sur 2 m de long, ces folioles d’un beau vert foncé ont la face supérieure mate et celle inferieure luisante. En outre, elles retombent gracieusement de chaque côté du rachis. La jeune pousse se dresse toute droite, verticalement dans le prolongement du tronc. Les segments se soudent les uns contre les autres. La division a lieu lors du développement de la feuille pour se courber ensuite vers la base du tronc. De haut en bas, on rencontre donc successivement des palmes : jeunes, adultes mures, puis sénescentes de couleur marron qui finissent par se casser et tomber 1. C. L’appareil reproducteur
Vers la vingtième année, le bourgeon terminal cesse d’émettre des feuilles et donne naissance à une ou plusieurs inflorescences ramifiées, énormes, atteignant trois à six mètres de longueur et qui pèsent parfois plus de deux cents kilogrammes.
Les pieds de raphia mettent 20 à 25 ans pour fleurir, puis 5 ou 6 ans de plus pour former ses fruits, qui vont devenir matures dans la même année 2. Les fruits sont recouverts d’écailles brunes, luisantes, très décoratives qui leur donnent un aspect de cône de pins ; lorsqu’ils parviennent à maturité, l’inflorescence se dessèche et l’arbre meurt. Ces écailles recouvrent un endocarpe pulpeux, de couleur jaune d’or, très riche en matière grasse. La pulpe du fruit est consommée crue ou sous forme de beurre. Une ou rarement 2 grosses graines se trouvent au
1Ramanantsoa RANDRIAMIHAJA, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, P.14. 2Beentje DRANSFIELD, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1995, Page 14. 30
milieu de l’endocarpe. De véritables petites pépinières sont visibles à l’emplacement des sujets disparus.
En effet, un seul pied de raphia peut fournir des centaines de kilogrammes de fruits qui assureront facilement la régénération naturelle, s’il échappe à différentes pressions. D. Le système racinaire Le système racinaire est formé par un réseau dense de racines traçantes, s’étalant sur 10 m de rayon. Il ralentira et filtrera l’eau qui s’écoule, conservant ainsi humide l’environnement immédiat du palmier. Cela peut être comparé au phénomène provoqué par une éponge 1. §3- L’écologie du raphia farinifera A. Le climat Le raphia farinifera s’adapte à un climat avec une pluviométrie abondante toute l’année, donc un climat tropical humide. Cette précipitation alimente les réseaux hydrographiques utiles au développement du raphia. Les zones marquées par de longues saisons sèches, relativement froides ne correspondent pas aux besoins de ce palmier, mais il peut bénéficier d’un climat local favorable. B. Le sol Les stations qui lui sont favorables semblent être les bas fonds humides environnants les sources, les cours d’eau et les marais plus ou moins stagnants. Les sols humides avec de l’eau fréquemment renouvelée lui sont propices. C’est pourquoi, les plus vastes peuplements dominent dans les zones côtières de basses altitudes. Le raphia peut être aussi rencontré sous forme de forêts galerie le long de certains grands fleuves et des lagunes. En somme, les terrains gneissiques de l’Est, les terrains secondaires ou tertiaires sur alluvions récentes de l’Ouest sont les roches mères où se développent plus particulièrement ce palmier 2. C. Importances écologiques du raphia farinifera Etant une formation climacique édaphique, le raphia présente des importances écologiques par rapport aux autres végétaux de l’écosystème forestier. Dans une vallée forestière, par exemple, la raphière joue un rôle de filtre naturel qui laisse passer l’eau, mais filtre les
1 Ramanantsoa RANDRIAMIHAJA, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, Page 15. 2 MOURANCHE, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1955, P.16 31
sédiments provenant des érosions environnantes. Ainsi, il protège les ruisseaux, les rivières et les rizières contre l’ensablement 1. Les racines de ce palmier ont deux(2) principales importances: premièrement, elles fixent les rives et le lit des cours d’eau ; et deuxièmement, elles filtrent cette eau, en lui donnant des qualités organoleptiques appréciées par la population environnante. La raphière contribue donc à l’entretien des sources d’eau et au maintien de l’humidité d’un marécage. Sa disparition provoque l’assèchement de l’endroit où elle s’est développée et l’ensablement de la zone. Le pied de raphia qui est couvert par des bases persistantes de gaines foliaires, sert de support préféré pour une fougère comestible appelée communément « felidrafia » ou « anantsingotra »2. Les jeunes frondes de cette fougère sont consommées comme légumes et se récoltent toute l’année. Section II : L’UTILITE ET L’IMPORTANCE DU RAPHIA §1- Utilisation des produits des raphières Tout ce qui provient du raphia a toujours joué un rôle important : Les fibres d’une jeune feuille donnent le « raphia » qui est utilisé dans la vannerie, la sparterie, la fabrication de cordage et de divers liens, la rembourrure, etc. Ces fibres sont destinées soit à la consommation locale ou nationale, soit à l’exportation pour rapporter de la devise au pays ; La partie la plus communément exploitée c’est la feuille. La nervure principale ou le rachis est utilisé pour la construction traditionnelle (ossature et plafonnage des maisons, cercueil, clôture) ou pour produire une fibre commerciale appelée « bao », une perche très utilisée dans la charpenterie des cases d’habitation. Le rachis, débité en des minces lamelles, sert aussi à la confection du van ou « sahafa » qui est très commercialisé dans les zones forestières ; La nervure secondaire des feuilles qui divise en deux les segments donne le « tolankira », un sous-produit obtenu après l’enlèvement des fibres qui est utilisé dans la pêcherie traditionnelle pour fabriquer les nasses appelées « vovo » et des pièges à poisson appelés « valankira » ;
1 RANDRIANJAFY, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, P.16 2 www.wikipedia.org, 2009 32
Ce sous-produit sert aussi à construire des poulaillers en forme de pyramide appelés « rovanakoho » , qui attire toujours la curiosité des touristes en tant que pratique traditionnelle 1 ; Les grandes feuilles pennées du raphia sont utilisées pour la toiture des cases d’habitation, et avec quelques préparations ces feuilles servent aussi à tresser les nattes, les paniers utilisées dans la vie quotidienne ; Le bourgeon terminal ou cœur, appelé « ovitra », est comestible et il est même très savoureux ; La pulpe du fruit, de 4 à 5 mm d’épaisseur fournit un beurre d’un beau jaune d’or, excellent à l’état frais ; En incisant les spathes de l’inflorescence jeune, on obtient 5 à 6 litres, un liquide sucré et abondant, « le vin de palme » ; Le fruit écailleux de forme ovoïdale et de couleur rougeâtre brillant peut servir à la confection de bijoux artisanaux et d’objets ornementaux ; L’endocarpe lignifié de la graine est utilisé pour la fabrication artisanale de boutons de vêtement ; Le stipe ou faux tronc du raphia peut servir à la confection de pot à fleur. Les utilisations énumérées ci-dessus permettent d’apprécier les biens et les services que peut offrir le raphia dans la vie quotidienne des paysans Malgache. Les utilisations s’effectuent à plusieurs niveaux : Au niveau domestique Les membres de la famille récoltent la partie de la plante à utiliser et effectuent eux-mêmes les transformations nécessaires avant utilisation. Les produits du raphia contribuent à la satisfaction d’un certain nombre de besoins, notamment dans la construction, la vannerie, l’alimentation, le cordage, etc. Au niveau local Les parties récoltées font l’objet de transaction commerciale entre les paysans. Les volumes concernés sont de faible importance, tant au niveau des prix qu’au niveau de la quantité (cas des bao , des graines et des écailles des jeunes pousses). La construction constitue pourtant le plus grand consommateur de produits des raphières, puisque les murs, les plafonds, la toiture, et même l’armature nécessite un nombre important de pétioles séchés (bao ).
1 www.wikipedia.org, 2009 33
§2- Les produits artisanaux Notre commerce du raphia a trouvé son origine dans l’industrie de la population malgache qui, depuis fort longtemps, utilise cette fibre. L'artisanat en raphia définit l'identité artisanale et culturelle de Madagascar. De ce fait, plusieurs familles vivent de la production et de la transformation du raphia farinifera. Les fibres de raphia sont extrêmement très solides et très résistantes. Elles servent à la confection des rabanes et des vêtements. Elles sont surtout utilisées pour la fabrication de paniers, de cordages, de chapeaux, de tissus d'ameublement, de ficelles, de sacs et vanneries diverses, etc. Il est à noter que tous les traitements, comme pour la matière et le produit, sont naturels. Le procédé utilisé pour la confection de ces sacs est manuel, d’ailleurs tout se fait à la main dans l’artisanat malgache. Les travaux se font tout de même à la chaîne et en série, comme dans les entreprises. Tous les artisans ont eu une formation spécifique pour la confection, la teinture, le tissage et la transformation, et ils travaillent généralement chez eux. La transformation proprement dite commence à partir de la rabane, qui est le tissu formé à partir du raphia tissé. Les rabanes obtenues sont de qualité très variable suivant les fibres utilisées et le soin apporté à leur tissage. Actuellement, la créativité et l’invention des mains talentueuses des malgaches font du raphia un objet très prisé sur le marché mondial. Section III : LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS §1- La production Le compartiment « production » comprend les activités de prélèvement des jeunes pousses, le défibrage, le séchage au soleil pendant une ou deux journées au plus, suivit d’un séchage à l’air (en zone d’ombre ou à l’intérieur des habitations), le conditionnement en floche de un kilogramme, et le transport éventuel jusqu’au lieu de collecte.
Tout d’abord, les paysans cueilleurs constituent le point de départ de la filière ; ils travaillent en famille, les tâches étant reparties entre les hommes et les femmes. L’activité de récolte du raphia est secondaire. Pour certains, cette activité ne représente qu’un complément de revenus, alors que pour les autres, la production de raphia constitue l’une des principales sources de revenu 1.
1 Henri SAMBIRAVO, Mémoire de la fin d’étude : Etude de rentabilité de la filière raphia à Madagascar, 2006, Page 10. 34
A. Prélèvement des jeunes pousses
La récolte est essentiellement une opération de cueillette qui a lieu en général à la fin de la saison des pluies. Plus les arbres sont âgés et vigoureux, plus les feuilles sont longues, et plus la fibre a de la valeur. L’activité de prélèvement ne nécessite pas de savoir-faire particulier, et ne représente pas de coût apparent, autre que les temps d’interventions de la main d’œuvre familiale (moins d’une demi-journée pour récolter 10 « kolany », y compris le déplacement). Ce sont les hommes qui montent sur le palmier pour couper le « vololony », le plus près possible du tronc. Ensuite, les feuilles récoltées sont transportées au village. La suite du travail est confiée aux femmes.
B. Le défibrage
Il faut tout de suite séparer la fibre. L’opération est des plus simples, mais réclame une certaine habileté. Le défibrage est effectué en général par les femmes et les enfants et correspond à la description faite par H. Levilain : « (elles) disjoignent l’extrémité de la foliole par un simple pliage entre le pouce et l’index, puis d’un mouvement sec, elles décollent la fibre qui se détache facilement et présente l’aspect d’un double ruban divisé en deux au niveau de la nervure médiane » Les Sakalava et Tsimihety, tribus de l’Ouest de l’île, opèrent ainsi .
On peut estimer qu’une personne peut défibrer jusqu’à 10 «kolany» par jour soit un rendement en équivalent fibres sèches de 2 à 3 kg.
C. Séchage au soleil Il est nécessaire de faire un séchage au soleil pendant une heure environ pour rendre bien sec le produit, et pour éviter la moisissure et la pourriture, les fibres étant réunies en écheveaux à même le sol. Les écheveaux sont fréquemment retournés pour assurer une progressivité et une uniformité du séchage. Les fibres sont alors liées à leurs extrémités (floche) et mis à stocker. §2- La collecte Le compartiment « collecte » comprend les activités de pesage des floches, le conditionnement en balle de 50 kg de ces fibres, et leur transport jusque dans la ville de Mahajanga. C’est une filière commerciale structurée qui fonctionne toute l’année, malgré la période de fermeture de la collecte, entre novembre et avril.
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A. Les petits collecteurs Les petits collecteurs ou collecteurs intermédiaires sont les seuls interlocuteurs des paysans, en matière de collecte de raphias. Ce sont ceux qui vont vendre, par la suite, les produits collectés aux grands collecteurs. Lorsque la saison officielle est ouverte ( vaky ny rafia ), les petits collecteurs s’arrangent, parfois pour attendre les marchés hebdomadaires, de façon à pouvoir faire baisser les prix des floches, les quantités étant importantes pendant ces jours. Ils ne se déplacent pas, mais ils doivent s’assurer de pouvoir écouler le raphia régulièrement. Les floches de 1 kg ont été vendues aux petits collecteurs au prix de 400Ar à 600Ar. Le prix de vente est fixé par les collecteurs. Ces collecteurs ont des activités de commerce de détail, une partie des décaissements qui servent à acheter les raphias lui est retournée par les paysans pour leurs achats quotidiens. Les petits collecteurs établis dans des localités relativement proches des zones de production achètent en continu les produits que leur livrent les récolteurs et les stocke après avoir effectué toutes les préparations. Les petits collecteurs se débrouillent pour stocker les raphias pendant un mois environ, avant l’arrivée des grands collecteurs. Quand les collecteurs intermédiaires arrivent à stocker une quantité importante de raphias, ils avisent un grand collecteur qui se trouve à Analalava pour ramasser les stocks. B. Les grands collecteurs En général, ce sont les grands collecteurs qui s’occupent du transport des raphias jusqu’à leurs magasins. Les fibres achetées sont conditionnées en balles de 50kg, avant d’être transportées à Mahajanga pour être vendus au prix de 1000Ar à 1500Ar par kg, selon leur qualité. Le transport peut faire intervenir un certain nombre de moyens, notamment les boutres. Les moyens de transports appartiennent souvent aux grands collecteurs. C. Le traitement du produit a) Le triage Le triage avant collecte est une tâche très importante pour les petits collecteurs, s’ils veulent obtenir des produits commercialisables. Les fibres doivent être récoltées à complète maturité. Elles doivent être très sèches et saines c'est-à-dire sans aucunes moisissures, ni pourritures. Les fibres dans un même lot doivent être de couleur uniforme 1.
1 Henri SAMBIRAVO, Mémoire de la fin d’étude : Etude de rentabilité de la filière raphia à Madagascar, 2006, Page 7. 36
Certains producteurs usent d’astuces pour augmenter le poids des floches, en y ajoutant des cailloux dans la tête des floches, ou en s’arrangeant pour que les fibres soient les moins sèches possibles (en les mouillant ou en les sortant dès le matin pour qu’elles s’imbibent de rosée). Ces pratiques nuisent évidemment à la qualité finale du produit (pourrissement) et incitent les collecteurs, soit à effectuer un pré-triage avant achat, soit à justifier la baisse des prix d’achat. Pour ne pas être victimes de retour de marchandises, les collecteurs n’achètent que les fibres ayant une longueur supérieure ou égale à 1,10 m. b) Le séchage Il s’agit à ce niveau d’un reséchage et ne concerne qu’une partie des raphias collectés. En effet, seul les raphias qui ne sont pas vraiment secs, passent par cette étape de reséchage 1. Il se fait également en plein soleil, le but étant de sécher complètement le produit, afin d’éviter tout risque de retour de marchandises. c) La mise en forme Le procédé de mise en forme consiste à faire en sorte que les raphias se trouvant dans le magasin de stockage prennent la forme en floche. C’est la forme de présentation de raphia la plus connue. d) Le stockage Le stockage doit être fait dans une pièce sèche et sombre : le toit du magasin ne doit pas être en tôle, et le parquet doit être cimenté pour éviter l’humidité. Pour les parquets cimentés, les collecteurs prennent la peine de mettre des planches avant d’étaler le raphia. Le stockage dure environ un(01) mois. e) Le conditionnement Le raphia est un produit très encombrant, il s’avère alors important de passer par le procédé de conditionnement, avant le ramassage des stocks. Les fibres sont conditionnées en balles de 50kg. §3- La commercialisation autre que la fibre de raphia A. Graines, nervures et folioles Les graines, nervures et folioles font très rarement l’objet de transaction commerciale, ces produits pouvant être facilement prélevés par les habitants des villages environnants, elles sont utilisées au niveau domestique ou local. Les graines sont parfois vendues pendant les jours de marché.
1 Nirinasoa RANDRIAMIHAJA et Nicole RAMANANTSOA, Mémoire de fin d’étude : « Pérennisation de la filière raphia dans le cadre de programme GELOSE », 1995, P. 22 37
B. Le marché du bao Le bao quant à lui intègre assez souvent des marchés réguliers ou ponctuels. La région SOFIA absorbe une quantité de près de milliers de paquets de bao par jour (un paquet de bao renferme une dizaine de bao et est vendu au prix de 1 600Ar à 2 000Ar le paquet). Les produits arrivent tous les jours et sont directement vendus aux utilisateurs qui attendent la livraison. Ils sont vendus pour les besoins de la construction de case, de plafonds, etc. Le bao peut être vendu par des récolteurs à d’autres paysans qui n’ont pas eu la possibilité d’en prélever. Dans ce cas, la tige de bao est vendue à 200Ar par unité. Cette forme d’échange est assez rare, puisque toutes les familles des villages peuvent en prélever.
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Chapitre III : ETUDE COMMERCIALE ET ORGANISATIONNELLE DU PROJET Section I : ETUDE COMMERCIALE DU PROJET Avec un bon sens en marketing, tout entrepreneur affirmerait qu’il ne faut jamais créer une entreprise sans avoir au préalable des informations sur les besoins, la nature et l’importance des ou de la future(s) clientèle(s). « Sous les expressions d’étude de marché ou de recherche en marketing se classent les moyens d’information, les collectes des données, notamment d’attitudes, d’opinions ou de comportements, puis l’analyse de ces données utilisées par les praticiens du marketing, pour prendre leurs décisions ».1 L’installation du projet dans le lieu d’exploitation choisi implique la connaissance au préalable des produits au marché (étude de produit) local, et même régional, de connaître aussi l’identité de la concurrence (étude de la concurrence), ainsi que les clients cibles présents et relatifs (étude du consommateur). Si tous ces renseignements sont obtenus, nous pouvons démarrer l’exploitation. Pour les avoir, il faudrait passer par l’étude du marché. Par définition, l’étude de marché est l’analyse quantitative et qualitative de l’offre et de la demande réelle ou potentielle d’un bien ou des services, afin de permettre, à l’élaboration d’une décision commerciale. Les études quantitatives du marché prennent le plus souvent la forme de sondage qui comprend deux méthodes : méthode non probabiliste ou raisonnée et méthode probabiliste ou choix au hasard ; Les études de marchés qualitatifs cherchent à connaître les raisons du comportement du consommateur. Elles se présentent sous forme d’étude de motivation. En bref, le but de cette partie de l’étude de marché est d’obtenir des informations nécessaires pour influencer les décisions commerciales. §1-Définition et objectif du marché
A. Définition
Selon Janine BREMOND : « le marché est un lieu de rencontre de l’offre et de la demande d’un produit »2. Les producteurs offrent leur produit aux consommateurs qui expriment leurs
1 Pierre GREGORY, Marketing, 2e édition, Paris, 1996, p. 15 2 Janine BREMOND ; Initiation économique, Paris, P.215 39
besoins sous forme de demande. L’expression « passer un marché » indique que le marché est aussi un contrat comportant la vente et l’achat des biens ou services. Pour qu’un marché existe et se développe, il faut que : La demande soit solvable c’est-à-dire qu’elle correspond à un pouvoir d’achat ; Le produit soit suffisamment demandé ; Un marché peut être analysé selon l’étendu de l’espace géographique qu’il recouvre, selon la nature des acheteurs, et enfin selon les caractéristiques du ou des produit(s). Le marché peut être localisé avec présentation effective des marchandises et présence physique des acteurs. Il peut s’agir d’un réseau d’informations sur lequel ils se branchent, et porter sur des biens à livrer immédiatement.
B. L’objectif
Le marché a pour but de satisfaire le besoin de l’offreur pour exposer ses produits, prêts à être vendus, et du demandeur, pour trouver les biens qu’il cherche à acheter.
§2-Analyse de l’offre et de la demande
A. L’étude de l’offre du marché
L’offre du marché représente l’ensemble des quantités produites au sein de l’entreprise. Cette quantité est prévue pendant une période déterminée. Nous allons donc traiter en premier lieu le produit et les sources du produits, et enfin les concurrents.
a) Le produit
Le produit d’une entreprise c’est l’objet de chaque activité particulière de l’entreprise. Les produits de notre société sont des fibres de raphia et bao comme activité principale ; les produits de consommation courante ainsi que le transport maritime constituent l’activité annexe.
b) Les sources du produit
Les produits de l’entreprise sont obtenus principalement à partir de collectes. La commercialisation du raphia met en relation les agents économiques à travers les différentes opérations à effectuer. On distingue trois principaux agents qui sont : les paysans cueilleurs, les collecteurs et les exportateurs. La collecte des produits s’effectue suivant deux possibilités :
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- Soit par achat direct aux cueilleurs locaux ; - Soit par achat aux commissionnaires ou collecteurs
1. La collecte directe aux cueilleurs
A l’achat des fibres de raphia et « bao » aux cueilleurs, l’entreprise doit se déplacer aux villages où les cueilleurs habitent. Figure nº 1 : La collecte directe auprès des paysans cueilleurs
Vente Paysans cueilleurs Entreprise Achat
Source : Notre propre estimation ; octobre 2009
2. Achat aux petits collecteurs ou collecteurs intermédiaires
Ce sont les collecteurs locaux qui assurent l’achat au niveau des cueilleurs et la vente des produits à l’entreprise. C’est une stratégie adoptée par la firme pour accélérer la collecte. Figure nº 2 : La collecte par l’intermédiaire des collecteurs locaux Vente Petits collecteurs Vente Cueilleurs ou Entreprise Achat Collecteurs intermédiaires Achat
Source : Notre propre estimation ; octobre 2009
a) L’unité de mesure
Pour l’achat et la vente de raphia, le poids du produit ne peut être déterminé que par pesage.
b) Les prix à pratiquer
La pratique de prix est très importante sur le marché, parce qu’elle est le second élément du Marketing Mix. Actuellement, les prix sont libéralisés c’est-à-dire chacun peut fixer le prix de son produit, en fonction de ce que celui-ci coûte réellement, du profit qu’il estime avoir en tirer. Nous précisons aussi que les prix sont différents entre les clients locaux comme les petits marchands au marché, et ceux des autres districts. Quelles sont donc les méthodes de fixation de prix à adopter dans le cadre de ce présent projet ?
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c) La méthode de fixation de prix
Le prix joue un rôle fondamental dans le comportement d’achat des clients. En général, lorsque le prix est bas, cela veut dire que le produit en question est de mauvaise qualité, sauf au moment de liquidation de stock, ou en vente promotionnelle, par contre, si le prix est élevé, cela veut dire que ce produit n’est pas destiné à toute catégorie de personne. Les deux situations risquent de faire perdre une partie de la clientèle, elles entraineront donc une mévente c'est-à-dire une diminution du chiffre d’affaires et augmenteront les charges. En bref, la fixation de prix est fondamentale et même fatale pour ceux qui veulent réussir et résister sur le marché. • En fonction des objectifs Que la société soit une personne morale ou physique, elle se fixe toujours des objectifs. Dans le cadre de ce projet, l’objectif marketing est d’accroitre le revenu à un niveau supérieur à la croissance du marché, de donner une notoriété aux produits, et de donner une bonne image de marque à la société, grâce à la prise en compte des nouvelles exigences des clients. • En fonction des concurrents Comme les prix sont libéralisés sur le marché, la société fixe le prix selon sa convenance. Actuellement les prix du raphia varient d’une localité à l’autre et d’une société à l’autre. Nous adaptons une stratégie de lutte concurrentielle, c’est pour cela que nous essayons de fixer les prix de nos produits en fonction du prix au marché et au coût de revient durant la saison de cueillette. • En fonction du coût de revient Rappelons que le prix est le paramètre qui joue un rôle très important dans l’avenir de la firme, car la mauvaise fixation de prix conduira la société à fermer sa porte. Face à cette situation, avant de fixer le prix d’un produit proprement dit, la société doit toujours tenir compte de l’importance du coût pour pouvoir fixer la marge habituelle. Le prix envisagé est la somme du coût et de la marge habituelle.
B. L’analyse de la concurrence
L’analyse de la concurrence consiste à déterminer le nombre et le poids des principaux concurrents (en termes de chiffre d’affaires des parts de marchés), leur force, leur faiblesse et leurs avantages. L’analyse de la concurrence porte sur les concurrents actuels et les concurrents potentiels de l’entreprise.
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a) L’identification des concurrents
D’après notre enquête sur place, nous pouvons classer les concurrents en deux catégories : les collecteurs locaux et les collecteurs étrangers de la zone. Pour la première catégorie, leurs activités se limitent dans au district d’Analalava ; ils sont les principaux fournisseurs des collecteurs qui viennent des autres districts. Pour les collecteurs qui viennent des autres districts, ils exercent des activités à peu près similaires à celles de notre projet ; la majorité d’entre eux s’installe dans le district d’Analalava pour attendre la livraison des collecteurs locaux.
b) Détermination de leurs forces et faiblesses
Tableau nº VI: Les forces et faiblesses des concurrents FORCES FAIBLESSES Cas général • Relation publique durant l’année d’existence • L’insatisfaction de la clientèle pour le service • L’année d’expérience en l’exploitation de rendu Raphia • Manque de confiance des paysans cueilleurs, car • L’obtention de nombreux fournisseurs la majorité des collecteurs trichent quant aux • La connaissance de l’environnement instruments de mesure tels les coups de balance. • L’obtention de clients • L’absence de contrat reliant les deux collecteurs ce qui rend leur relation plus vulnérable.
Source : Notre propre estimation après enquête dans le district d’Analalava, février 2009 Les faiblesses des concurrents deviennent le critère du fondement du projet. Par exemple, nous pourrons exercer une influence sur les collecteurs locaux en les utilisant comme nos commissionnaires pour la collecte. Le projet peut aussi calquer certains points forts des concurrents pour obtenir des avantages.
C. L’étude de la demande
L’étude de la demande permet à la société de connaître la part encore disponible sur le marché. Dans ce cas, l’étude de la clientèle doit être effectuée, mais en tenant compte du facteur demande.
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a) L’étude de la clientèle
Nous savons très bien que ce présent projet concerne la collecte du raphia. La majorité de nos clients seront les entreprises ou les sociétés exportatrices des produits raphia et quelques consommateurs directs/utilisateurs finaux dans la région.
b) La part du marché
Nous avons vu dans la section « étude de l’offre » les différents intervenants dans le domaine. Ils occupent une grande part du marché. Le but de ce point est de déterminer les parts déjà occupées et / ou non pour savoir ou connaitre la part estimée par ce présent projet.
c) Facteur de la demande
Premièrement, les conjonctures actuelles favorisent les demandes d’un bien ou d’un service.
Les conjonctures actuelles :
Dans la conjoncture actuelle, différents facteurs peuvent influencer la demande, ce sont par exemple : • La croissance démographique, économique et sociale : plus le nombre de la population augmente, plus la demande augmente, parce que l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande ; • Le pouvoir d’achat : si le revenu des consommateurs augmente, ils cherchent toujours des produits répondant à leur pouvoir d’achat ; • L’utilité du produit : si le produit en question est utile pour les consommateurs, le niveau de la demande s’améliore ; • Le niveau de prix aux consommateurs : si le prix produit est convenable et est à la portée des consommateurs, ils ont tendance à consommer plus ; • La qualité des biens et des services actuels ; En un mot, ces exemples sont généralement difficiles à séparer dans cette étude. Il est important de connaître les comportements des consommateurs face à la réception des produits. Ceux-ci semblent être influencés consciemment ou non par certains facteurs.
d) L’administration marketing
Pour la vente directe aux consommateurs/utilisateurs finaux, la vente doit être au comptant, sauf pour le personnel des sociétés qui bénéficient de l’acompte, tandis que pour la vente aux revendeurs, elle se fait à crédit dans les délais de 15 jours au maximum, moyennant un contrat de vente. La date de paiement est limitée au moment de la constitution d’un nouveau contrat, et la
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dernière facture doit être réglée. Mais pratiquement, les gros clients peuvent demander le paiement à crédit qui doit être établi lors de la constitution du contrat de vente : on peut choisir entre le paiement en espèce ou par chèque. A chaque fin de campagne, les flux d’entrée et les flux de sorties deviennent nuls, c’est un « stock mort », c'est-à-dire la firme doit renouveler annuellement ses stocks.
§3- La Politique de communication et de promotion
A. La politique de communication
La réussite de notre entreprise dépendra de la force et de l’efficacité de notre plan de communication. Elle concerne l’ensemble des actions permettant de faire connaître le produit nouveau, c’est- à-dire le choix de support pour des actions publicitaires visant à : faire connaître les produits et les services offerts à la clientèle ; faire ressortir les besoins qu’on peut satisfaire pour agir sur la consommation ; créer puis entretenir la bonne image des produits, des services, et surtout de l’entreprise. La communication est donc utilisée comme moyen de publicité pour faire connaître les produits nouveaux de la société. Pour cela, il y a deux catégories de publicité, à savoir : la publicité d’information : on informe de l’existence d’un produit nouveau ; la publicité suggestive : on informe et on convint la clientèle. Les moyens utilisés par l’entreprise pour le plan de communication : Premier moyen : communication personnelle Pour pénétrer dans les marchés, nous allons utiliser différentes méthodes. Le genre de communication que nous comptons employer, c’est le contact direct avec les clients sur terrain, un dialogue en face à face que nous allons, mener de la manière suivante : nous devons d’abord descendre sur terrain pour contacter les clients ; le but est de convaincre nos interlocuteurs. Chacun des associés, en plus de ses attributions personnelles, doivent fournir l’effort d’aller discuter avec les éventuels clients. Il s’agira d’une action, ou plutôt d’une culture de bonnes relations, mais surtout pour recueillir des informations sur l’image et la réputation de l’entreprise. Deuxième moyen : communication directe de masse : publicité média Cette communication est unilatérale et impersonnelle. Nous pouvons imaginer l’envoi d’annonces par radio et à la télévision.
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Troisième moyen : communication directe spécialisée : publicité hors -média Elle regroupe : la publicité sur le lieu de vente : panneaux indiquant le nom de l’entreprise et ses activités ; la distribution des brochures informant l’existence de l’entreprise, ses produits et services et y mentionnant aussi les avantages qu’on peut tirer de l’entreprise. On peut dire que la communication est un phénomène : économique car elle favorise et accélère l’expansion de la société ; sociale car elle procure des informations à la suite d’un contrat avec la population ; politique car elle constitue un art de convaincre les clientèles. B. La politique de promotion
L’objet de la promotion est de faire essayer par le client un produit, de réduire son prix, voir même d’annuler un certain prix au marché. Et le but de la promotion, c’est d’inciter à pousser le produit vers la clientèle, et aussi d’offrir à celle-ci, gratuitement, des produits tels que portes clés, calendriers portant le logo de l’entreprise. Elle regroupe la publicité, la force de vente, les relations publiques, la promotion de vente et les autres éléments mix.
a) Stratégie Pull « Tirer »
La stratégie « pull » a pour but d’attirer l’attention des clients potentiels et de créer un climat favorable à la marque, en s’efforçant de satisfaire le goût d’information et d’inculquer le désir de l’acquisition. Cette stratégie fait appel à des dépenses énormes sur la publicité (radio, télévision, quotidiens), et la promotion pourrait accroître effectivement les consommateurs qui demanderont le produit aux détaillants. Les détaillants feront appel à leurs grossistes, et les grossistes éventuellement à leurs fournisseurs, en cas de rupture de stocks. Figure nº 3 : Stratégie Pull
PRODUCTEUR Promotion GROSSISTE DETAILLANT CLIENTS Agressive
Source : Notre propre estimation, octobre 2009
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b) Stratégie Push « pousser »
La stratégie PUSH (pousser) se traduit essentiellement par des actions commerciales au niveau de la force de vente et de la distribution. Elle utilise les techniques de la stimulation des vendeurs, de la promotion auprès des distributeurs (qui peuvent bénéficier de remises, cadeaux,…) et de la promotion auprès des acheteurs finaux (tête de gondole, démonstration, bons de réduction, etc.) Toutes les techniques visent à mettre en avant le produit, à le pousser vers les clients. On peut la présenter de façon schématique : Figure nº 4 : Stratégie Push
PRODUCTEUR GROSSISTE DETAILLANT Promotion Promotion Promotion CLIENTS
Agressive Agressive Agressive
Source : Notre propre estimation, octobre 2009
Section II : ETUDE ORGANISATIONNELLE DU PROJET Dans cette section, nous allons étudier l’organisation envisagée, notamment la fonction du personnel, l’organisation choisie et la description des tâches principales de chaque poste de travail du projet. §1- Structure organisationnelle Cette structure permet de voir successivement la fonction et l’organigramme choisi pour le projet. Nous préférons comme organigramme, celui d’une société individuelle pour faciliter le contrôle, assurer la cohérence et le suivi du personnel. Nous allons voir maintenant la fonction et l’organigramme de l’entreprise.
A. Le rôle de l’organigramme L’organigramme permet au responsable de savoir directement la structure de l’entreprise. Nous avons effectivement une image précise des différents services et les liens organiques et hiérarchiques, dans le but d’éviter les conflits de compétence entre les personnels. La séparation des fonctions incompatibles permet d’identifier les responsabilités de chacun, et de constater les anomalies de l’organisation.
B. Définition L’organigramme schématisé ci-après décrit l’organisation générale de notre société pour faire face aux problèmes de la gestion des ressources humaines de chaque poste de travail.
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Ce graphique nous permet de mettre en évidence : les différents organes de l’entreprise ; les liaisons qui mettent en relation ces organes et ; les noms des personnes responsables ; Figure nº 5 : Structure organisationnelle du projet
Gérant
ResponsableSecrétaire Capitaines Conducteurs de Commercialcomptable de boutre charrette
Vendeur Collecteur Ouvriers Ouvriers
Gardien
Source : Notre propre estimation, octobre 2009
§2- La description des principales fonctions du personnel
Au sein d’une entreprise, la fonction peut se distinguer par la responsabilité du personnel et de séparer l’autorité de chacun. Nous allons présenter ci- dessous le titre et la fonction du personnel au sein de notre projet.
A. Le Gérant
C’est une personne désignée par l’assemblée des associés à qui on attribue la tâche de décider et de coordonner toutes les activités de l’entreprise. Elle a également comme attribution de suivre et de contrôler la mise en application de la politique et la stratégie de l’entreprise, dans le but d’atteindre les objectifs généraux. A long terme, ses missions consistent à définir et à clarifier la stratégie, et à y faire adhérer le personnel, à décrire ce que l'entreprise peut devenir, d'une façon qualitative, en terme de marchés et de diversifications. A court terme, ses missions consistent à assurer la performance, à s'assurer de l'existence de plans d'action et de leur
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cohérence avec la stratégie, à suivre la réalisation des objectifs, et à contrôler la mise en place des actions correctives.
B. Le secrétaire comptable
Il est chargé : D’assurer la gestion administrative et du personnel. Il est de coutumier de dire qu'une bonne gestion des ressources humaines se traduit en premier lieu par une administration fiable du personnel. Il s'agit surtout de sécuriser son effectif en assurant un paiement rigoureux des salaires et des primes, en suivant la gestion des présences et des absences, des heures supplémentaires, en planifiant les congés annuels, en organisant les remplacements. D’assurer la comptabilité et la finance de la société. Assurer la gestion comptable et financière de l’entreprise, afin de formaliser tous les mouvements des flux monétaires, et des flux réels (flux des biens), à savoir l’exercice des relations avec les clients, l’Etat et les autres institutions qui entretiennent des opérations avec l’entreprise. Plus précisément, il a pour mission de constituer les états financiers, tout en respectant les normes et les évolutions comptables, ainsi que les procédures en vigueur. Il assure les fonds nécessaires au fonctionnement de l’entreprise, en temps voulu et à un moindre coût. Il doit donc prévoir, organiser et contrôler les besoins et les ressources financières de l’entreprise.
C. Les collecteurs
Savoir acheter est aussi important que savoir vendre. Leur fonction est similaire à celle de la fonction approvisionnement car leur travail se situe en amont de la production, dans le cycle d’exploitation de l’entreprise. Leur rôle consiste à satisfaire les besoins en raphia de l’entreprise au meilleur coût, et dans le respect des quantités, de la qualité et des délais exprimés.
D. Les vendeurs
Leur métier est lié à la vente. Ils sont chargés de bien vendre les produits de la société. Ils réalisent en conséquence un travail de prospection, de négociation et de suivi de la clientèle.
E. Le conducteur de la charrette
Il assure : • Le transport des produits du cueilleur et les produits de consommation courante vers le centre, plus précisément vers le magasin de stockage de la
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société, et aussi le transport des produits de raphia du magasin de stockage vers le port ; • Il doit veiller sur l’entretien, la propreté, et doit faire des rapports sur l’état de son véhicule.
F. Le capitaine du boutre Il assure le transport des fibres de raphia du port d’Analalava jusqu’au port de Mahajanga, et aussi les produits de raphia ( bao , fibres de raphia) des petits collecteurs, vers le port d’Analalava ; G. Les ouvriers
Les ouvriers assurent les travaux manuels dans la société. Ils sont constitués par des personnes s’occupant des travaux manuels tels le rangement des produits dans le magasin, le pesage et la mise en forme, assurent aussi le chargement des produits récoltés achetés ou commandé par les clients. Ils effectuent des activités de manutention aussi bien dans la récolte et la collecte que dans la vente des produits.
H. Le gardien
Le gardien assure, d’une part la sécurité de notre société pour éviter le vol des produits, d’autre part, la sécurité du point de vente contenant les éléments essentiels de ce projet tels que : les articles bureautiques et d’atelier, les produits en question, les bâtiments et les matériels de transport. Section III : LE CHRONOGRAMME DES TRAVAUX ET DES ACTIVITES
§1- Préparation et mise en œuvre
Cette étape concerne l’implantation du projet. Elle est prévue pour le mois de janvier da l’année qui précède le début de notre projet, après l’accomplissement de toutes les formalités nécessaires à la création du projet. Cette implantation concerne en général l’aménagement et la mise en place des infrastructures nécessaires au centre, puis l’acquisition des divers matériels, mobiliers et autres.
§2- Calendrier de réalisation
La vie de l’entreprise peut être groupée en deux étapes : La première est caractérisée par l’étude du marché à l’obtention de financement. Elle est constituée par les phases suivantes :
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• Etude préalable ou étude de marché : 1 mois • Evaluation du plan d’affaires : 1 mois • Constitution de la société : 1 mois • Recherche et obtention de financement : 3 mois Le graphique suivant récapitule la première étape de la vie de l’entreprise : Figure nº 6 : La première étape de la vie de l’entreprise Période N Etape Mai Juin Juillet Aout Septembre Etude de marché Elaboration du plan d’affaires Constitution de la société Recherche et obtention de financement
Source : notre propre estimation, octobre 2009 Après avoir acquis le financement, nous pouvons passer à la deuxième étape. La deuxième étape c’est l’obtention de financement, durant la période où la quantité de vente est importante, et au moment du paiement des clients. Elle est caractérisée par: - Construction du bâtiment : 2 mois - Passation de la commande des matériels et équipements : 2 semaines - Acquisition des matériels et équipements : 2 semaines - Installation des matériels et équipements : 1 mois - Recrutement et formation du personnel : 1 mois - Début de l’activité : à partir du mois de janvier N+1 - Vente importante : A partir du mois de juin
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Le graphique suivant résume la deuxième étape de la vie de l’entreprise : Figure nº 7: La deuxième étape de la vie de l’entreprise Période N N+1 Etape Oct. Nov. Déc. Janvier Févier Mars Avril Mai Juin Construction Passation et acquisition Installation Recrutement et formation Activité Vente
Source : notre propre estimation, octobre 2009 Dès qu’on aura le financement, on pourra procéder aux investissements des différentes immobilisations, mobilisations, ainsi qu’aux besoins de fonctionnement. Ces matériels et équipements doivent être obtenus à la mi-novembre, et doivent être installés au mois de décembre de l’année N. Après le recrutement du personnel, nous passerons à leur formation. Notre activité va commencer au mois de janvier de l’année N+1, mais ce n’est qu’au début du mois de juin que l’affaire atteindra sa vitesse de croisière, et à partir de ce moment là, le chiffre d’affaires réalisé financera les charges d’exploitation.
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Deuxième Partie :::
CCOONNDDUUIIIITTTTEEEE FFFFIIIINNAANNCCIIIIEEEERRRREEEE DDUU PPPPRRRROOJJJJEEEETTTT
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Après avoir vu la présentation générale de notre projet, la partie suivante est consacrée à sa conduite financière.financière. Cette partie montre l’investissement nécessaire pour créer ce projet, et met l’accent sur l’évaluation de sa rentabilitérentabilité,,,, ainsi que sa source de financement. Elle présente également l’annalysealyse de faisabilité à travers leleles le s états financifinanciersers et l’évaluation économique pour montrer les avantages économiques etet sociaux de la mismisee en place de ce présent projet
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Chapitre I : ETUDE DES INVESTISSEMENTS ET DU FINANCEMENT DU PROJET
Avant toute démarche, les évaluations des investissements en capital fixe (moyens permanents d’exploitation) seront nécessaires ; elles ont pour but d’apprécier les besoins monétaires du projet. « L’investissement est un engagement durable de capital que fait l’entreprise en vue de maintenir ou d’améliorer sa situation économique ».1
Section I : LES INVESTISSEMENTS
§1- La définition de l’investissement
A. La définition financière de l’investissement
Pour une entreprise, investir c’est mettre en œuvre, aujourd’hui, des moyens financiers pour, au travers des activités de production et de vente, générer des ressources financières sur plusieurs périodes ultérieures. L’idée est que le placement de liquidité dans un projet, dans un premier temps, procurera à l’investisseur un retour de liquidités dans un deuxième temps. Cela sous entend que les gains futurs seront plus importants que les capitaux investis dans le projet. Ainsi, l’investissement engage l’entreprise sur le moyen et long terme. Si les profits espérés ne sont pas réalisés, l’entreprise qui a engagé des disponibilités importantes dans un projet risque de connaitre de graves difficultés financières : les capitaux investis ne seront pas rémunérés au niveau souhaité, mais en plus, l’insuffisance de recettes peut amener l’entreprise à l’état de cessation de paiement (échéance d’emprunt,..)
B. La définition comptable de l’investissement L’investissement est constitué par tout bien meuble ou immeuble, corporel ou non, acquis ou créé par l’entreprise et destiné à rester et à utiliser durablement sous la même forme dans l’entreprise.
§2- Les éléments constitutifs
L’organisation du Plan Comptable identifie trois types d’investissements distincts selon la nature de l’actif acquis.
1Edith GLINGER, Gestion financière de l’entreprise, Edition Dalloz, Paris, P. 44.
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A. Les investissements immatériels
L’investissement immatériel ou incorporel se distingue de l’investissement matériel par le fait qu’il n’augmente pas le stock de biens durables de l’entreprise. Le PCG 2005 définit ces investissements incorporels comme étant « des actifs non monétaires, détenus par une entité pour la production ou la fourniture de biens ou de services, la location ou l’utilisation à des fins administratives ». Les principaux investissements immatériels sont le fond de commerce acquis, les marques, les logiciels informatiques, les licences d’exploitation, les frais de développement d’un gisement minier pour une exploitation commerciale, etc. 1 Ce sont des dépenses engagées, soit au moment de la constitution de l’entreprise (relevés notariaux, déclaration fiscale sur les honoraires, droits et taxes à acquitter) soit pour l’acquisition de moyens d’exploitation. Nous les avons évalués à une somme de Ar 240 000.
B. Les investissements matériels
L’investissement matériel comprend l’acquisition de l’ensemble des biens durables réalisée par l’entreprise et indispensable à son bon fonctionnement, et qui constitue ses immobilisations corporelles. Le PCG 2005 définit ces investissements matériels comme étant un actif corporel détenu par une entité pour la production ou la fourniture de biens ou de services, la location ou l’utilisation à des fins administratives et qu’elle s’attend à plus d’un exercice .
a) Le terrain
Le projet dispose d’une surface de 600 m2 c'est-à-dire 30 m sur 20 m, assez grande pour l’implantation du bâtiment d’exploitation. Sa valeur est de Ar 5 000 000.
b) La construction
Elle est constituée par l’ensemble du bâtiment de bureau, et un local commercial. Elles ont une valeur de Ar 10 000 000.
c) Les matériels et mobiliers de bureau
Ils sont composés de : - 01 armoire : Ar 200 000 - 02 tables : Ar 120 000 - 06 chaises : Ar 60 000 - 02 appareils téléphoniques : Ar 98 000
1 Hariniaina ANDRIANIRISOA, Cours de Gestion Financière, 2ème Année Gestion, Université de Toamasina, 2007 56
- 03 machines à calculer : Ar 15 000
d) Les matériels et outillages
Ce sont des matériels nécessaires à la conduite de la mise en service du projet comme : - 01 balance pour Ar 480 000
e) Les matériels de transports
Ce projet utilise : − deux (02) boutres pour assurer, d’une part, la livraison de raphia vers Mahajanga, et d’autre part, l’approvisionnement en produits de consommations courantes pour les paysans cueilleurs ; − deux (02) charrettes et 08 bœufs pour transporter le raphia vers le magasin de l’entreprise, et livrer les produits de consommations courantes auprès des cueilleurs. Tableau nº VII : Les matériels de transport (montant en Ariary) Rubriques Nombre Prix unitaire Montant Boutres de 10 tonnes 2 2 000 000 4 000 000 Cheptel vif 8 400 000 3 200 000 Charrettes 2 600 000 1 200 000 Total 8 400 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009
f) Les matériels informatiques Nous utilisons un (01) ordinateur portable et une (01) imprimante HP.
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En résumé, le tableau récapitulatif de ces investissements se présente comme suit : Tableau nº VIII : La récapitulation des investissements (en Ariary) Rubriques Nombre Prix unitaire Montant Total Immobilisation incorporelle 240 000 Frais de constitution 240 000 240 000 Immobilisation corporelle 25 923 000 Terrain 1 5 000 000 5 000 000 5 000 000 Construction 1 10 000 000 10 000 000 10 000 000 Matériels et outillages 480 000 Balance 1 480 000 480 000 Matériels de transport 8 400 000 Boutres 2 2 000 000 4 000 000 Charrettes 2 600 000 1 200 000 Bœufs 8 400 000 3 200 000 Matériels et mobiliers de bureau 493 000 Armoire 1 200 000 200 000 Chaises 6 10 000 60 000 Tables 2 60 000 120 000 Appareils téléphoniques 2 49 000 98 000 Machines à calculer 3 5 000 15 000 Matériels informatiques 1 550 000 Ordinateur portable 1 1 400 000 1 400 000 Imprimante HP 1 150 000 150 000 Total 26 163 000 Source : Notre enquête personnelle auprès des distributeurs des matériels, octobre 2009 Les immobilisations citées ci-dessus, subissent toutes des dépréciations, suivant la fréquence et la durée de leur utilisation. Dans l’étude financière, on doit tenir compte de cette dépréciation : c’est l’amortissement. L’amortissement est effectué sur certain biens de l’actif immobilisé, qui subit, au cours du temps, des pertes de valeur.
§3- Amortissements
A. Définition
L’amortissement est la constatation comptable de l’amoindrissement de valeur d’un élément d’actif non-courant, résultant de l’usage, du temps, du changement technologique et de toute autre cause, dont les effets sont jugés irréversibles. Le PCG 2005 considère également que l’amortissement correspond à la quote-part consommée d’un élément de l’actif non-courant.
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En résumé, l’amortissement permet d’atteindre un double but : - Corriger la valeur de l’immobilisation au bilan, afin de présenter une image fidèle du patrimoine de l’entreprise ; - Constater au compte de résultat la quote-part consommée à titre de charge.
B. Calcul des amortissements
Dans un premier temps, il faut déterminer la base de calcul des amortissements. Cette base est le " montant amortissable " de l'actif.
a) Valeur d’origine (Vo)
A leur date d'entrée, les immobilisations doivent être comptabilisées : • A leur coût d'acquisition pour les biens acquis à titre onéreux. Ce coût comprend : le prix d'achat après déduction des remises, rabais et escomptes de règlement ; tous les coûts directement attribuables (frais de livraison et de manutention initiaux, frais de transport, d'installation, de montage nécessaires à la mise en état d'utilisation des biens, honoraires des professionnels comme les architectes…). • A leur valeur vénale pour les biens reçus à titre gratuit. (La valeur vénale d'un bien est le prix qui aurait été acquitté dans les conditions normales du marché, c'est-à- dire le prix présumé qu'accepterait d'en donner un éventuel acquéreur) ; • A leur coût de production pour les biens produits par l'association. b) Valeur amortissable
Le montant amortissable d'un actif est sa valeur brute (définie ci-dessous), sous déduction de sa valeur résiduelle.
c) La valeur résiduelle
Dans le cas général, et bien qu’un investissement ait une durée de vie économique supérieure à sa durée de vie comptable (durée d’amortissement), on retient cette dernière pour l’évaluation du projet. Par contre, à la fin de cette période, le projet est supposé disparaître, et la valeur résiduelle de l’immobilisation sera nulle (valeur nette comptable). Mais dans certaines situations, il est possible d’attribuer une valeur marchande résiduelle non nulle à ce bien.
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En fin, la valeur résiduelle est le montant (net des coûts de sortie) que l’entreprise obtiendrait de la revente de l'immobilisation, à la fin de son utilisation. La valeur résiduelle n'est prise en compte que si elle est significative et déterminée de manière fiable dès l'origine.
C. Le plan d'amortissement
Le plan d'amortissement d'un actif définit la répartition systématique de sa base amortissable en fonction de son utilisation par le projet. Cette utilisation est déterminable en termes d'unités de temps ou en fonction d'unités d'œuvre. Il existe plusieurs méthodes d’amortissement, mais dans le cadre de notre projet, on va se contenter d’appliquer la méthode de l’amortissement linéaire appelée aussi amortissement constant. La méthode linéaire s’utilise souvent, si la détermination de la quote-part consommée n’est pas fiable. Un plan d’amortissement se présente sous forme de tableau, prévoyant, année par année, la dépréciation d’un bien. Il est conseillé de l’établir pour faciliter la comptabilisation. La formule pour calculer l’amortissement linéaire est la suivante :