UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT DE GESTION

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE ES SCIENCES DE GESTION

PROJET DE CREATION D’UN CENTRE DE COLLECTE ET DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE RAPHIA DANS LA REGION SOFIA (((Cas du district d’Analalava )))

Présenté et soutenu par : Amedaline Mirajy TOMBO OPTION : Finances - comptabilité PROMOTION 2007 - 2008

Sous la Direction de :

Encadreur enseignant Encadreur professionnel Monsieur Henri ANDRIAMARO RAOELISON Monsieur Sebany ANDRIANA

Enseignant chercheur à l’Université de Collecteur de raphia à ANALALAVA TOAMASINA

DECEMBRE 2009

UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT DE GESTION

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE ES SCIENCES DE GESTION

PROJET DE CREATION D’UN CENTRE DE COLLECTE ET DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE RAPHIA DANS LA REGION SOFIA (((Cas du district d’Analalava )))

Présenté et soutenu par : Amedaline Mirajy TOMBO OPTION : Finances - comptabilité PROMOTION 2007 - 2008

Sous la Direction de :

Encadreur enseignant Encadreur professionnel Monsieur Henri ANDRIAMARO RAOELISON Monsieur Sebany ANDRIANA

Enseignant chercheur à l’Université de Collecteur de raphia à ANALALAVA TOAMASINA

DECEMBRE 2009

SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ------7

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU PROJET ------9

CHAPITRE I : IDENTIFICATION DU PROJET ------11 Section I : Description du projet ------11 Section II : Aperçu général de la zone d’étude ------14 Section III : Description générale de la situation socio-économique ------19 CHAPITRE II : ETUDE TECHNIQUE DU PROJET ------27 Section I : Botanique et écologie du raphia ------27 Section II : L’utilité et l’importance de raphia ------32 Section III : La commercialisation des produits ------34 CHAPITRE III : ETUDE COMMERCIALE ET ORGANISATIONNELLE DU PROJET ------39 Section I : Etude commerciale du projet ------39 Section II : Etude organisationnelle du projet ------47 Section III : Le chronogramme des travaux et des activités ------50

DEUXIEME PARTIE : CONDUITE FINANCIERE DU PROJET ------53

CHAPITRE I : ETUDE DES INVESTISSEMENTS ET DU FINANCEMENT DU PROJET ------55 Section I : Les investissements ------55 Section II : Les comptes d’exploitation ------64 Section III: Le financement du projet et le fonds de roulement ------73 CHAPITRE II : ANALYSE DE LA FAISABILITE DU PROJET ------80 Section I : Analyse des structures financières et de rentabilité ------80 Section II : Le seuil de rentabilité ------90 Section III : Analyse à partir des ratios ------92 CHAPITRE III : EVALUATION DE LA RENTABILITE DU PROJET D’INVESTISSEMENT ------94 Section I : Les critères d’évaluation ------94 Section II: Evaluation financière ------95 Section III : Evaluation économique ------102

CONCLUSION ------106 BIBLIOGRAPHIE ------108 ANNEXES ------110 LISTE DES ILLUSTRATIONS ------113 TABLE DES MATIERES ------115

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire qui consacre la fin du second cycle universitaire n’a pu être faite sans la contribution de plusieurs personnes, aux quelles nous voulons adresser nos sincères remerciements :

 Monsieur Henri ANDRIAMARO RAOELISON, notre encadreur enseignant qui, malgré ses lourdes responsabilités et ses diverses occupations, a bien voulu examiner et juger ce travail. A lui, toute notre vive reconnaissance et profond respect.  Monsieur Sebany ANDRIANA, notre encadreur professionnel, qui nous a dirigé tout au long de l’élaboration de cet ouvrage.

Nous tenons à remercier également :

 Tous les enseignants du département de Gestion de l’Université de Toamasina, qui ont assuré notre formation ; sans leur contribution, il nous aurait été impossible de parvenir à ce stade  Tous les enseignants de la faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Toamasina.

De même, nous ne pouvons pas oublier d’exprimer notre reconnaissance à nos parents, à nos frères et sœurs, pour leur soutien moral, financier et matériel durant nos études.

Il nous reste à présent à remercier vivement toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation du présent mémoire.

Amedaline Mirajy TOMBO

LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES

BFR : Besoin en Fonds de Roulement CA : Chiffre d'Affaires CAF : Capacité d'Auto Financement CF : Charges Fixes CF : Cash-Flow CNaPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale CV : Charges Variables DIANA : DIégo Suarez - Ambilobe - Nosy-Be – Ambanja DRCI : Délai de Récupération du Capital Investi EBE : Excédent Brut d'Exploitation FRI : Fonds de Roulement Initial GM : Grand Modèle i : Intérêt INSTAT : Institut National de STATistique IP : Indice de Profitabilité M/CV : Marge sur Coût Variable OSIEM : Organisme Sanitaire Inter-Entreprise de P.C.G : Plan Comptable General PIB : Produit Intérieur Brut PM : Petit Modèle PME : Petite et Moyenne Entreprise SA : Société Anonyme SARL : Société à Responsabilité Limitée SAVA : Sambava - Antalaha - Vohémar – Andapa SR : Seuil de Rentabilité Tc : taux de capital investi Tm : taux de marge TRI : Taux de Rentabilité Interne TVA : Taux sur la Valeur Ajoutée Va : Valeur amortissable VAB : Valeur Ajoutée Brute VAN : Valeur Actuelle Nette VCN : Valeur Comptable Nette Vo : Valeur d'origine Vr : Valeur résiduelle

GLOSSAIRE

Bourgeon terminal : situé à l’extrémité des tiges, assurent la croissance en longueur de la plante.

Jeune pousse : désigne la jeune feuille en croissance issue des bourgeons « kolany »

Monocarpique : c’est une plante qui fleurit et fructifie une seule fois, ensuite le tronc se dessèche et enfin la plante meurt.

Pétiole : désigne la feuille c'est-à-dire le rachis « bao » et les folioles

Stipe : On donne le nom de stipe au tronc de palmier. Le tronc du palmier n’est pas un vrai tronc au sens scientifique du terme. C’est une tige, appelée stipe. Elle pousse en hauteur, mais ne s’épaissit pas (ou très peu) au cours de la vie du palmier, contrairement aux troncs, qui croissent en largeur. Le stipe n’a pas de branches.

Kolany : Un paquet de « vololony »

INTRODUCTION

Madagascar, une île, est réputée pour sa beauté et également, pour sa richesse et son fort potentiel en faune et flore. Ces potentiels sont exploités par les artisans, afin d'apporter leur contribution au développement économique du pays. Toutes les plantes sont transformées en meubles, en objets de décoration originale, en habits ou en accessoires. Le raphia est actuellement l'une des plantes les plus travaillées dans toute l'île et les produits qu’en dérivent envahissent le marché local, tout en faisant la conquête du marché international. Parmi les palmiers existant à , le raphia ou raphia farinifera occuperait la première place en raison de sa multiplicité d’usages et sa valeur économique. Cependant, cette espèce est loin d’être à l’abri des pressions que subissent actuellement les produits forestiers. Au siècle dernier, les peuplements spontanés de raphia les plus importants se trouvaient sur la côte Est, entre Antalaha et Mananjary. A l’initiative du colonisateur, le raphia s’est développé au delà de cette zone . L’implantation sur la côte Ouest aurait débuté vers 1894 avec un tel succès que la façade occidentale prend la tête de la production dès 1935. La superficie totale des raphières de Madagascar peut être estimée à 50.000 ha. En réalité, les climats de la région Nord-Ouest, Ouest et Nord-est de notre pays sont favorables à la culture de raphia qui est un produit qui rapporte beaucoup de devises à Madagascar. C’est d’ailleurs dans cette partie du globe que se concentre 80 à 90% de la production mondiale. Pour ne pas manquer à cette grande opportunité, nous avons choisi comme thème de cet ouvrage « PROJET DE CREATION D’UN CENTRE DE COLLECTE ET DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE RAPHIA DANS LA REGION SOFIA » cas du district d’Analalava . Cet ouvrage a été réalisé à partir de différents systèmes d’approches méthodologiques permettant de procéder à des analyses approfondies. Nous avons mené nos enquêtes et nos recherches auprès de la communauté de base, des autorités et des élus, des services techniques déconcentrés et décentralisés, du secteur privé ou des opérateurs économiques et des organisations paysannes. En tous les cas, pour chaque groupe rencontré, nous n’avons pas eu besoin d’utiliser des fiches d’enquêtes, mais seulement des questions semi-directives préparées pour servir d’aide-mémoires et de guides.

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Nous avons utilisé les documents de l’INSTAT de la région SOFIA, ainsi que les documents disponibles au sein des différents centres de documentation à savoir : la Bibliothèque de l’Université de Toamasina, le centre d’information technique et économique ou CITE, et la bibliothèque de la maison de l’information de la ville de Toamasina. L’étude a été réalisée à partir des enquêtes personnelles auprès des ménages ruraux et urbains. Nous avons effectué quelques enquêtes auprès des collecteurs locaux. La navigation sur Internet nous a permis, par ailleurs, de trouver des informations concernant la filière. Ainsi, pour mieux agencer notre travail, nous avons établi un plan composé de deux parties distinctes.

Dans la première partie, nous allons procéder à la présentation générale du projet, composée de son identification, suivie de l’utilité et la commercialisation des produits de raphia, et l’étude du marché cible. Nous y présentons également la démarche marketing et les stratégies que nous avons adopté, ainsi que la structure organisationntelle que nous comptons mettre en place.

La deuxième partie sera consacrée à la conduite financière du projet. C’est la partie qui va nous conduire à la décision finale de réaliser le projet ou non. Nous y évaluerons le montant des investissements à effectuer, ainsi que toutes les informations chiffrées, afin de pouvoir déterminer la rentabilité des investissements. Nous ne manquerons pas d’étudier les sources de financement dudit projet, ainsi que l’analyse de sa faisabilité. Nous allons prendre notre décision finale, seulement après s’être assurée que les outils et critères permettant d’évaluer le projet sont satisfaits.

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Première Partie :::

PRESENTATION GENERALE DU PROJET

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Cette première partie nous permettra d’identifier le projet, de connaître le raphia et son importance, de faire l’étude du marché ciblecible,, et enfin d’étudier les aspects organorganisationnelsisationnels dudu projet

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Chapitre I : IDENTIFICATION DU PROJET

Section I : DESCRIPTION DU PROJET §1- Le projet A. Définition Un projet, c’est la volonté de réaliser une œuvre commune entre tous les partenaires (entreprise, client, collectivité, …) par la traduction des besoins en termes quantifiés, ce qui implique : des objectifs, des possibilités de faire (humaines, techniques, financières), une compétence de l’entreprise, des méthodes de pilotage, des actions précises et coordonnées, et l’évaluation des résultats.

B. Raison sociale L’entreprise que nous envisageons de créer à Analalava est une Société à Responsabilité Limitée (SARL). Elle devra être soumise aux règles en vigueur relatives à la constitution des sociétés malgaches notamment le respect de l’environnement juridique et institutionnel. La SARL doit être constituée de deux (2) associés au minimum. Le montant du capital est librement fixé par les associés en fonction de la taille de l’activité et des besoins en capitaux. Notre entreprise qui prend la forme juridique SARL sera connue sous le nom de RAPHIA DE L’OUEST, un nom facilement identifié, un nom approprié au produit et à la localisation où l’on implante l’exploitation. Après études et analyses approfondies, nous estimons une durée de vie de 99 ans pour la société RAPHIA.

C. Objet social Ce projet a pour objet de créer une petite et moyenne entreprise (PME). On veut améliorer et faire mieux connaître les produits de raphia. Notre future entreprise contribuera au développement économique et social de la région, par le biais de la participation des paysans de la région SOFIA. Elle a pour but de satisfaire les ménages grâce à sa production. Elle offre également aux ménages des produits en temps, en qualité et en quantité qui correspondent à leur besoin, et en plus elle est une source de création d’emplois pour la résomption du chômage qui est à l’origine de l’accroissement de la pauvreté de la région.

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§2- Caractéristique du projet A. Objectifs et stratégies adoptés pour le projet a) Objectifs du projet « Par définition, l’objectif est un résultat précis assigné à l’action génération qualifiable et fixe pour être atteint durant un certain délai déterminé » Pour le cas de notre projet, nous avons fixé deux objectifs principaux : • En premier lieu, l’évacuation des produits des paysans vers le marché ; • En deuxième, la croissance, la rentabilité économique et financière de notre projet. b) Les stratégies « La stratégie, c’est une organisation de changement pour s’adapter au changement, plus précisément une stratégie est un ensemble concret de choix à portée structurelle, quant aux buts et objectifs de l’organisation, et aux moyens pour y parvenir ». L’application de stratégie dans ce présent projet nécessite les trois (03) conditions citées ci- après : - Satisfaire les besoins du client, - Conquérir un avantage concurrentiel durable, - Capitaliser les points forts de notre projet, en tenant compte du facteur temps, des matériels et surtout de l’orientation de l’entreprise vers la spécialisation. B. Forme juridique Avant d’aborder les différentes formes juridiques des sociétés, il est important de connaitre ce que c’est qu’une société. « La société est une institution qui rassemble et combine entre eux un certain nombre de facteurs de production, en vue de produire des biens ou des services».1 Pour créer une entreprise, il y a trois (03) possibilités de choix : • L’entreprise individuelle ; • La Société à Responsabilité Limitée (SARL) ; • La Société Anonyme (SA).

Chaque statut présente des inconvénients et des avantages. Pour être crédible dans les négociations, le statut de SARL conviendrait mieux au projet, même s’il faut souscrire et verser le capital en totalité, d’autant plus que les extensions futures permettront à l’unité de se transformer en S.A. La principale forme juridique de notre projet se résume comme suit :

1 Jacques GENERAUX, Economie politique, Micro économie, 4è édition, Paris, 2007, P. 47 12

 Raison sociale : RAPHIA DE L’OUEST  Forme juridique : SARL  Capital social : Ar 22 474 000  Nombre d’associés : 02  Siège social : Analalava  Durée de vie : 99 ans Notre agence sera donc une Société à Responsabilité Limitée (SARL). C. Mission du projet Ce projet a pour mission de faire la collecte du produit de raphia dans la région SOFIA, plus précisément dans le district d’Analalava et le commercialiser dans le district de Mahajanga. Ce projet a aussi une autre mission, celle d’améliorer les produits offerts sur le marché et aussi d’assurer le fonctionnement de l’entreprise. §3- Etude de l’environnement du projet de l’entreprise Notre projet doit avoir des relations durables et efficaces avec son milieu extérieur et intérieur, pour pouvoir s’adapter aux réalités du marché, aux différents secteurs de ses activités. On peut donc dire que l’entreprise est un système ouvert sur l’environnement. Il existe deux types d’environnement de l’entreprise : - Environnement interne - Environnement externe A. Environnement interne L’environnement interne est caractérisé par les points forts et les points faibles de l’entreprise, afin d’évaluer les compétences et les faiblesses de l’entreprise. Les différents domaines à analyser pour le milieu intérieur sont : - Domaine marketing - Domaine financier - Domaine de production - Domaine des ressources humaines  Domaine marketing Il se définit par l’analyse de la part de marché. Les produits de qualité, les prix, le lancement de la publicité, l’efficacité de la distribution, et aussi l’efficacité de la force de la vente et la couverture géographique.  Domaine financier Il analyse le fond de roulement, le coût de capital, la stabilité financière et les résultats.

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 Domaine de production Ce domaine étudie l’outil de production, la capacité de production, la performance de production, la nécessité des technologies modernes et sa performance.  Domaine des ressources humaines C’est l’analyse du mode d’organisation, la capacité de gestion et l’esprit d’entreprise, la capacité de leadership, ainsi que la qualification du personnel. B. Environnement externe Il est constitué par les opportunités et les nuances pour une entreprise. On peut vérifier les opportunités et les nuances de l’entreprise selon l’étude des situations démographiques, économiques, technologiques, socioculturelles et des autres environnements c'est-à-dire les clients, les concurrents et les circuits de distribution. Or, l’opportunité est un domaine d’action dans lequel une entreprise peut espérer jouir d’un avantage différentiel. Cette opportunité est liée à son attrait et à sa probabilité de succès. Notre étude permet de connaître l’assurance, l’opportunité du coté environnemental, social et financier. Par contre, une nuance est un problème posé par une perturbation de l’environnement, provoqué par une mauvaise position de l’entreprise dans son activité. Section II : APERÇU GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE §1- Localisation géographique de la région SOFIA A. Géographie générale La Région Sofia se trouve sur la côte Nord-Ouest de Madagascar. Elle fait partie de l’ex- province de Mahajanga. Géographiquement, la région SOFIA, avec sa superficie de 52.504 km², soit à peu près 8,5% de la grande île et 33,4% de l’ex-province est la plus vaste région de Madagascar. Elle est délimitée par les régions SAVA et DIANA au Nord, par ANALANJIROFO et ALAOTRA MANGORO à l’Est, par BETSIBOKA au Sud, par BOENY au Sud-Ouest et par le canal de Mozambique à l’Ouest. B. Géographie administrative La région SOFIA fait partie des 4 régions qui composent l’ex-province de Mahajanga. Elle est composée de 7 districts. Au centre, le district d’, la capitale régionale, il est situé à environ 440 km de Mahajanga sur la RN6 qui va vers Antsiranana. Le district d’Analalava à l’Ouest. Les districts de Port-bergé et de sont au Sud, et les districts de , de Befandriana Nord et de sont à l’Est.

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Tableau nº I: Répartition de la superficie par district N° District Superficie (Km²) Communes Répartition en % 1 Antsohihy 4787 12 9,1 2 Analalava 10071 13 19,2 3 Mampikony 5248 10 10,0 4 Bealanana 6230 18 11,9 5 Port-Bergé 7443 15 14,2 6 Befandriana 9121 12 17,4 7 Mandritsara 9604 28 18,3 Ensemble région 52504 108 100,0 Majunga 223 Source : Monographie SOFIA, 2003 Nous avons constaté que le district d’Analalava, de 10071 Km 2 de superficie et de 19% de taux de répartition superficielle, est le plus vaste district de la région. La région est subdivisée en 108 communes. Le district de Mandritsara compte 28 communes ; il a ainsi le plus de communes dans la région, tandis que le district de Mampikony est celui qui en a le moins dans la région : il n’a que 10 communes. Ancien chef-lieu de province durant la période coloniale, Analalava a été aussi renommée par la crédibilité de son école régionale (1930-1950), d’où sont notamment sortis deux Présidents de la République Malgache. Durant la première République, cette partie a été déclassée en sous-préfecture, et devenue un coin de dépotoir des exclus de la nation. Elle a été destinée pour emprisonner à Nosy lava, dans une maison de force, tous les condamnés à perpétuité du pays. Actuellement, elle est classée comme une sous région délaissée et presque oubliée. Durant les débuts de la première République, cette partie de l’île jouait une place importante pour l’économie de la nation. C. Typologie sous-régionale Les paramètres physiques et agro-écologiques font état de deux sous-ensembles régionaux: la zone des hauts plateaux du Nord et la zone basse du Nord-Ouest. Quatre districts tels Antsohihy, Port-Bergé, Analalava, Mampikony appartiennent à la zone agro- écologique du Nord-Ouest, et trois districts à savoir Mandritsara, Befandriana Nord et Bealanana constituent les hauts-Plateaux du Nord. Cette zone est fortement dégradée par les feux de brousse et l’érosion.

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Les hauts plateaux de l’Androna correspondent à une zone de riziculture irriguée traditionnelle, soutenue par l’élevage bovin. Les cultures sur brûlis et les cultures de rente sont très développées dans les sols ferralitiques lessivés. La partie septentrionale (moitié nord d’Analalava) constitue une sous zone de production de cultures pérennes largement représentées par le café, le poivre et le cacao. La partie centrale (moitié Sud d’Analalava) et toute la sous- préfecture d’Antsohihy est un secteur quasi-exclusif des cultures vivrières, avec prédominance de la riziculture traditionnelle. Le secteur sud, sous-préfecture de Port-Bergé et de Mampikony, constitue le domaine des cultures industrielles sur « baiboho », avec association des cultures vivrières et maraîchères, sur près de 65 % de la superficie de la zone. D. Situation climatique Actuellement, la région subit des problèmes de changements climatiques comme dans tous les pays du monde. Ces changements se justifient par les indicateurs suivants : a) La pluviométrie et la température La pluviométrie est caractérisée par une forte irrégularité. La saison humide commence en général au mois de décembre. Les pluies se concentrent sur 4 mois de l’année, de décembre à avril. On peut assister à des précipitations violentes de quelques heures pendant la journée, durant cette période. Dans l’ensemble, la variation des pluies est moins nette et la pluviométrie annuelle se situe entre 1100 à 1900 mm. Malgré le nombre élevé de mois secs (mars à novembre), la pluviosité est favorable à la riziculture et aux cultures sur « tanety ». La température varie suivant le climat et l’altitude. Elle est nettement élevée sur les zones côtières, où la température annuelle moyenne atteint 26°C. En saison sèche, elle descend jusqu'à 13C° à Bealanana qui se trouve à 1125 m d’altitude. En général, le climat de la région est favorable aux diverses cultures et à l’élevage. b) Le cyclone

En général, la région SOFIA n’est pas une zone très cyclonique par rapport aux autres régions comme ANALANJIROFO, SAVA,…La région est rarement touchée par les cyclones, sauf par ceux qui se forment dans le canal de Mozambique. Dans ce cas, les énormes dégâts sont rares, surtout dans la zone des hauts plateaux comme le district de Mandritsara, de Befandriana - Nord, de Bealanana. Ils sont presque immenses dans la zone de bas fond, à savoir les districts d’Antsohihy, d’Analalava, de Port-Bergé et de Mampikony. Lors de nos enquêtes dans la zone des hauts plateaux, où les pluies sont insuffisantes, la population souhaite parfois le passage des

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cyclones, lequel, par les pluies qu’il apporte, lui permet d’augmenter remarquablement la production.

E. Capital naturel

Le capital naturel comprend le sol et la végétation. a) Les sols

On observe différents types de sols dans la région, ce qui justifie l’importance de la diversification des cultures, conditionnée par ces types de sols. A titre d’exemple :  un complexe sol ferrugineux, forme les plateaux de Bealanana et de Befandriana-Nord.  un complexe lithosol, sols calcimorphes et sols hydromorphes, dans les districts d’Antsohihy et de Port-Bergé,  un complexe lithosol et sols peu évolués à Mandritsara et à Befandriana,  une association des sols ferralitiques jaune/rouge + rouge à Analalava, Bealanana,  une association des sols ferralitiques rouge + jaune/rouge dans les districts de Bealanana, de Befandriana, un peu d’Analalava et de Mandritsara,  des sols peu évolués dans le district de Port-Bergé, en bordure du fleuve Sofia,  des sols salés et de mangrove aux embouchures des fleuves, des sols ferrugineux tropicaux dominant les districts de Mampikony, de Port-Bergé, d’Antsohihy et d’Analalava,  des sols ferralitiques jaune/rouge formant les hauts plateaux de Mandritsara,  des sols hydromorphes formant les plaines de Bealanana, de Befandriana et en partie celles de Mandritsara,  des sols calcimorphes dans le district d’Antsohihy,  des sols sableux sur les côtes d’Analalava,  des sols ferralitiques rouges dans le District de Befandriana. b) Végétations La région SOFIA était réputée par ses couvertures forestières denses. Malheureusement, avec les feux de brousse incessants et les cultures sur brûlis, ces forêts se trouvent dégradées ne laissant apparaître que de lambeaux forestiers bien localisés. On peut distinguer :  des forêts denses ombrophiles de moyenne altitude sur les montagnes de Bealanana, de Befandriana et d’Analalava,  une forêt dense à mousses et lichens sur le massif de Tsaratanana ,

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 des forêts denses caducifoliées sur les plateaux de Bongolava (Port-Bergé), de Manasamody (Analalava), de Bora (Antsohihy),  des savanes arbustives ou à palmiers à Befandriana et Analalava,  des savoka presque partout dans la région (forêts secondaires après défrichement),  des savanes et steppes à Aristida dans les districts de Befandriana et Bealanana,  des savanes herbeuses du moyen Ouest à Mandritsara et à Befandriana,  des mangroves aux embouchures des fleuves Mahajamba à Port-Bergé et Loza à Antsohihy.

La région compte aussi quelques rares forêts classées. Parmi ces forêts restantes, on peut citer la réserve spéciale d’Ambiniviny, les forets Makira, d’Anjanaharibe et de Sahamalaza.

Malgré tout, ce tissu forestier est très riche en essences forestières, en faune et en flore. L’approvisionnement en bois d’énergie de la région provient à 99 % des forêts naturelles 1.

F. Hydrographie a) Les fleuves

Le Nord-Ouest dispose de vastes bassins hydrologiques favorisant l’écoulement et le déversement des grands fleuves dans le canal de Mozambique. La région est traversée par le fleuve de la Sofia qui prend sa source dans le district de Tsaratanana. Ce fleuve possède deux affluents tels que l’Anjobony et la Bemarivo, et se jette à la mer dans la baie de Mahajamba.

La région connaît un régime hydrologique caractérisé par des crues bien alimentées en saison de pluies, de décembre à mars, et d’étiage faible de juillet à octobre. Les crues sont très abondantes pendant les saisons de pluies, les fleuves débordent et inondent une grande partie des plaines et des « baiboho ». Les dépôts d’alluvions sont très importants, surtout sur les bords de la Sofia et de Mahajamba rendant les bassins versants tous rouge. Les superficies des bassins versants sont respectivement : • Bassin de Sofia : 27.300 km² • Bassin de Mahajamba : 14.500 km²

On peut citer quelques cours d’eau qui alimentent les rivières, à savoir : la Maevarano qui traverse les districts de Bealanana et Analalava, là où elle est grosse par la Sandrakota, et se jette dans la mer par la Loza ; la Tsinjomorona, grossie par la Doroa, coule dans le district

1Direction régionale de l’Eau et Forêt ANTSOHIHY, 2006 18

d’Antsohihy ; l’Andranomalaza passe dans le district d’Analalava et Mangarahara dans le district de Mandritsara. b) Les lacs La région possède de nombreux lacs. La majorité se trouve dans le district de Port-Bergé, avec plus de 10 lacs, dont on peut citer notamment, les lacs Tseny, , Bemakamba, Marovariho. A Bealanana, le lac Sofia. A Mampikony, le lac Sinja et à Antsohihy, les lacs Andrampongy, Matsaboribe, Mangilihilia et Maroankoay. G. Le relief et le paysage Située au pied des hautes terres et ouverte sur le canal de Mozambique, la région de la SOFIA met en évidence trois ensembles bien distincts : les plateaux, la plaine et le littoral. a) Les plateaux Il s’agit de plateaux gréseux et basaltiques, très disséqués par l’érosion, avec des vallées étroites portant une forêt sèche sur des sols ferrugineux lessivés, ou des dalles basaltiques peu aptes aux cultures. b) La plaine La zone basse, inférieure à 1 000 m d’altitude se trouve au pied du massif de Tsaratanàna. A l’Est, s’étend un couloir dépressionnaire, constitué d’une mosaïque de cuvettes, de lacs et de « baiboho », fortement alimenté en eau et alluvionné périodiquement par les deux grands fleuves de la Loza et de la Sofia. Au Sud, prédominent les « baiboho » qui s’étendent vers l’Ouest sur le plateau de Bongolava. c) Le littoral Il est formé par des plaines côtières, et de côtes d’une longueur de 450 kilomètres, lesquelles se trouvent parsemées de formes volcaniques boisées. Les apports continentaux de fleuves, ainsi que le niveau des marées y ont développé des vases salées, colonisées par la mangrove, favorable au développement de la pêche.

Section III : DESCRIPTION GENERALE DE LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE

§1- Aspects sociaux

A. Historique du peuplement

D’après la tradition orale, les premiers habitants sont venus de la côte Est de Madagascar, plus précisément de Rantabe dans le district de Maroantsetra, et de Manabolosy dans le district de Mananara-Nord. Ils se sont dirigés vers l’Ouest pour occuper la plaine d’Androna ou le

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district de Mandritsara. Pour s’enrichir, ils ont continué leur direction jusqu’à la plaine de la région. En général, la région est dominée par l’ethnie Tsimihety. B. Etude démographique a) Effectif et densité de la population Faute de recensement annuel de la population dans la région, nous ne pouvons pas exploiter les données actuelles, mais les données dont nous disposons sont celles fournies par la projection effectuée par la région en 2005. Tableau nº II: Effectif et densité de la population N° Districts Nombre d’habitants Superficie en km² Densité en hab/km² 1 Antsohihy 133011 4787 27,8 2 Analalava 110954 10071 11,0 3 Mampikony 97954 5248 18,7 4 Bealanana 123254 6230 19,8 5 Port-Bergé 124461 7443 16,7 6 Befandriana-Nord 209939 9121 23,0 7 Mandritsara 253036 9604 26,4 Ensemble de la région 1052609 52504 20,0 Source : Projection de la population, 2005 (Région SOFIA) Par définition, la densité de la population désigne le rapport entre la population et la superficie occupée par cette population, dans un territoire donné. Par conséquent, la densité moyenne de la population dans la région est de 20 habitants au km 2. Nous avons constaté que cette population est inégalement répartie dans l’ensemble de la région, c’est-à-dire qu’il y a des zones fortement peuplées comme les districts de Mandritsara et de Befandriana-Nord. Le district d’Analalava a la plus faible densité de population, il n’y a que 11 habitants au km 2. Quand nous avons observé la situation de chaque district, la capitale régionale présente une grande capacité d’accueil par rapport aux autres districts. Il dispose d’un taux d’urbanisation d’environ 15%, si le taux d’urbanisation dans l’ensemble de la région est de 10% en moyenne. Cet indicateur justifie que les 90% de la population restent dans le milieu rural. Nous prenons ici comme villes les 7 districts de la région, car il n’y a pas de véritables villes. b) Croissance démographique La croissance démographique constitue en quelque sorte un emblème des pays en développement. Mais en tant que lourd fardeau qui pèse sur l’Etat, elle reste un problème majeur de ces pays, qui veulent assurer l’éducation, la santé, les logements de leur population.

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C. Infrastructures socio - culturelles La région SOFIA est l’une des communautés où la croyance traditionnelle a encore un fort ancrage. La majorité de la population y est encore attachée. La richesse culturelle régionale est diversifiée et abondante : danses (les artistes natifs de la région sont nombreux et célèbres nationalement et internationalement), us/coutumes, discours traditionnels, « Tambirao », « Hosiky », « salegy », « Kôro », « Fady », « Joro », « Sikidy », « Tromba », « Tsakafara », « Rasahariagna ». Les « Doany » sont des lieux sacrés et très respectés par la population. En matière de divertissement, une des cultures les plus prisées par les jeunes de la région est le « moraingy » (signifie : boxe) et le « tolon’omby ». Le « moraingy » se pratique dans des lieux spacieux. Et le « tolon’omby «, dans des espaces aménagés à cet effet. Tous les 6 districts ont des salles de fête publiques ou « tranompokonolona », à l’exception de celui d’Antsohihy. Le sport classique moderne est pratiqué partout dans la région. Un centre culturel de l’Alliance française est ouvert à Antsohihy ; on peut surfer dans un cyber café uniquement. Actuellement, la population anime ces valeurs dans l’intérêt du développement local (musique, …). §2- Aspects économiques L’économie de la région est basée principalement sur le secteur agricole : la riziculture, les cultures industrielles, les ressources halieutiques, et sur l’élevage des zébus et les richesses minières. D’autres perspectives, qui devraient donner plus de souffle pour la région, seraient l’agro-industrie, l’agro-alimentaire, le tourisme et l’écotourisme. A. Le secteur agricole a) L’agriculture

La grande diversité de ses ressources naturelles confère à la région SOFIA, de grandes potentialités agronomiques.

1. Les types de cultures

La grande diversité de ses ressources naturelles, l’ampleur de l’étendue des ses plaines / « baiboho » et les avantages climatiques confèrent à la région SOFIA, de grandes potentialités agronomiques : les filières privilégiées de ce secteur seront les cultures vivrières dominées par le riz, les cultures maraîchères, les cultures industrielles, la culture de rente et aussi la culture artisanale : le raphia, le « satrana »,…

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2. Caractéristiques de l’exploitation Le faire valoir direct

Il est très pratiqué dans la région, par le propriétaire lui-même, qui exploite sa propre terre. Il est propriétaire des biens fonciers et du capital d’exploitation. Cette pratique touche la majorité des paysans et nous avons estimé que 75% des paysans pratiquent ce faire valoir direct.

Le faire valoir indirect

Ce mode d’exploitation est très développé par les immigrants agriculteurs, c’est à dire que l’exploitant est locataire. Il existe deux modes de louage :

 le fermage : c’est un mode de louage de la terre contre une redevance fixe, soit en nature, soit en argent. La totalité de la production revient à l’exploitant.  le métayage , appelé aussi « madio mizara » en langage local : le métayer paie en nature ou en espèces une redevance proportionnelle à l’importance de la récolte. D‘habitude, la proportion 1/3 et 2/3 est coutumière, mais elle peut aller jusqu’à ½ et ½ entre le propriétaire et l’exploitant. Autre mode d’exploitation : le prêt gratuit

L’exploitant exploite gratuitement la terre d’une manière indirecte, mais dans le but de la mettre en valeur la terre, le plus souvent, pendant une période de 1 an ou 2 ans. Dans la pratique, la totalité de la production revient à l’exploitant. Après cette durée, le propriétaire récupère sa terre déjà mise en valeur. Tous ces différents modes d’exploitation existent dans la région.

3. Les facteurs de production Le capital d’exploitation

Par définition, le capital d’exploitation comprend de production autre que la terre et le travail humain. On distingue : Le cheptel vif : qui constitue l’ensemble du bétail présent dans l’exploitation. Il présente encore d’autres avantages : viande, lait, … En moyenne, le nombre de têtes de bœufs par exploitation est de 10 dans l’ensemble de la région. Le cheptel mort : c’est l’ensemble des matériels de traction, de transport, de culture : semence, engrais, machines, charrette, charrue, herses, angady,….

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La terre

La région SOFIA dispose de réserves foncières encore immenses. Elle a plus de 400.000 ha de surface cultivable.

La main d’œuvre Les bonnes pratiques coutumières sont sauvegardées et suivent l’évolution du contexte et de l’environnement. Il existe dans la région trois types de mains d’œuvres : ♣ La main d’œuvre familiale : elle concerne les actifs d’une famille, les aides familiales sont les membres de la famille de l’exploitant qui participent à la mise en valeur de l’exploitation. ♣ L’entraide (« kina ») : elle exprime, dans la région, l’importance du « fihavanana » et constitue aussi un moyen pour l’exploitation de grandes superficies, en respectant les calendriers culturaux. Le « tambirao » en est un bon exemple : il s’agit de la participation des personnes du même village ou des autres familles au travail, sans contre partie, mais les inviteurs paient la nourriture. ♣ La main d’œuvre salariale : elle existe aussi dans la région. Les salariés, ce sont des groupes, des associations, des individus. b) Elevage 1. L’élevage bovin Il tient une place importante dans l’économie de la région, mais son exploitation reste toujours au stade traditionnel. En général, on distingue trois systèmes d’élevage bovin dans la région : l’élevage de type extensif, où les animaux sont en liberté totale ; le gardiennage : les bœufs sont conduits aux pâturages la journée, et le bouvier les fait rentrer au parc le soir ; ce système est adopté pour lutter contre les vols du bétail, tandis qu’on pratique le système de transhumance pendant la saison pluvieuse. Les éleveurs sont amenés à fractionner leurs troupeaux en groupes de 50 à 100 têtes, proportionnellement à l’importance des pâturages, et à les confier à des bouviers dont la rémunération nette est en nature. 2. L’élevage porcin L’élevage porcin, avec un cheptel de 16 000 têtes pour l’ensemble de la région en 1999, reste encore une activité marginale avec 2 porcs pour 100 habitants. Les coutumes et la tradition empêchent le développement de cette filière, car la majorité de la population Tsimihety ou Sakalava s’interdit de toucher à cet animal : c’est « fady ».

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3. L’élevage ovin / caprin L’élevage des petits ruminants n’est pas très développé dans la région et reste sporadique. Le cheptel de la région de la SOFIA représente 89,6 % du cheptel de Mahajanga. La principale zone d’élevage est Analalava qui détient 61,6 % du cheptel total de l’ensemble de la zone, et 55 % de l’ensemble du Faritany. L’exploitation du cheptel est entièrement pour l’autoconsommation interne de la région, aucun mouvement vers les autres destinations. 4. L’aviculture L’élevage de volailles demeure une activité traditionnelle familiale. Quelques éleveurs commencent l’introduction des races pondeuses. c) La pêche et les ressources halieutiques La région SOFIA, avec ses quelques 450 kilomètres de Côte, ses plans d’eau intérieurs (rivières et lacs) recèlent un riche potentiel en ressources halieutiques, tant maritimes que continentales. 1. La pêche traditionnelle Largement tributaire des ressources locales, cette activité mobilise près de 1 500 pêcheurs permanents dans toute la zone. Cette activité qui procure des revenus assez substantiels, approvisionne essentiellement les marchés locaux. Les produits, traités par fumage, sont évacués principalement vers . 2. La pêche continentale La pêche en eau douce occupe une place de choix dans le district de Port-Bergé qui assure les 35 % des produits de pêche de la zone. Les districts de Mampikony, et de Port-Bergé renferment près de 70 % des plans d’eau intérieurs permanents et fournissent environ 65 % de la production de poissons d’eau douce de toute la zone. 3. La pêche industrielle Les crevettes, qu’elles soient sauvages ou non, constituent un des produits les plus prisés par le marché international, en provenance de cette région. Il y a beaucoup de sociétés qui travaillent dans ce secteur. Elles pêchent dans le canal de Mozambique, sur la rive du fleuve Sofia, dans une closerie de crevettes dans le District d’Analalava. B. Communication et information La région SOFIA est fortement handicapée en matière d’information et de communication, par rapport à toutes les régions de Madagascar. Il n’y a que des représentants de la radio et télévision publique locale.

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Mais actuellement, le service d’information, d’animation rurale dans la région s’améliore, grâce à la coopération de tous les districts, et aussi à l’existence des stations radio publiques et privées ; en plus, la région est dotée de réseaux téléphoniques. C. Le tourisme Le secteur tourisme n’est pas développé dans la région. Le développement du tourisme balnéaire doit avoir une place importante pour le développement de la région. Avec le soleil et la beauté de l’étendue des plages, la tranquillité de la mer le long d’Analalava et dans la baie de Narinda, durant toute l’année, les touristes ont tout pour se détendre et profiter de ce paradis naturel. La région peut organiser chaque année des événements pour attirer beaucoup plus les touristes. Elle a d’autres opportunités à saisir : la présence des baleines durant le mois de juin à septembre. La baie de Narinda est l’une des plus belles baies du monde en termes de caractéristiques techniques. Lors de la première République, le Président de l’époque rêvait d’en faire le « Marseille de l’océan indien ». Elle offre d’excellentes potentialités, tant pour la navigation et la circulation des flottes maritimes que touristiques. Long de 70 kilomètres, le fleuve la Loza, avec ses « Doany », relie Analalava à Antsohihy et permet le ravitaillement des autres districts de la région SOFIA, notamment en saison pluvieuse. Les hôtels de gamme pouvant accueillir les touristes étrangers ne sont qu’un poignet, avec une capacité d’accueil de 30 à 50 chambres au maximum. Ils sont inégalement répartis, presque les 99% sont basés à Analalava. Nous pouvons dénombrer actuellement autour d’une dizaine d’opérateurs formels, toutes gammes confondues. D. Infrastructure de transport La région SOFIA dispose d'un réseau routier, fluvial et aéroportuaire pour développer la communication intérieure. La région a un programme routier élaboré avec toutes les parties prenantes. Entre autres, les routes RN31, RN32, RN33, les routes inter- régionales, la mer et les fleuves relient les communes entre elles et permettent l'acheminement des différents produits, et la communication entre les habitants. Le trafic maritime de la région est très peu développé. Deux ports méritent d’être cités. Il s’agit du site maritime d’Analalava et celui fluvial d’Antsohihy. Le site d’Analalava possède une jetée de 150 mètres, dotée d’un phare, mais totalement inutilisé. Les pêcheurs et les boutres préfèrent accoster sur une plage le long d’un bras de rivière proche de leurs habitations. Il existe un bureau de garde-côte qui, toutefois, ne dispose d’aucun moyen d’observation, ni de transport. Les principaux produits transportés sont les produits pétroliers, les fruits de mer, les produits agricoles.

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Le site fluvial d’Antsohihy , situé sur un affluent de la Loza est un port de cabotage secondaire. Il possède un embarcadère en bois et il est régulièrement utilisé. La SOLIMA y possède des dépôts d’hydrocarbures et plusieurs exploitants forestiers en sont les principaux utilisateurs. Les matériaux et outillages des Entreprises de grands travaux, comme COLAS par exemple, passent par ce site. Du port d’Antsohihy quittent et arrivent les boutres qui transportent des voyageurs, surtout en saison de pluie, pour rejoindre les autres régions : Majunga, Analalava ou Nosy Be. Et en plus, la construction du port d’Analalava renforce les moyens de transport. En général, les charrettes et les bicyclettes constituent les moyens de locomotion les plus utilisés dans la région.

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Chapitre II : ETUDE TECHNIQUE DU PROJET

Section I : BOTANIQUE ET ECOLOGIE DU RAPHIA

§1- La systématique du raphia

Le raphia est l’un des palmiers le plus répandu à Madagascar . Le raphia farinifera est un grand palmier monocarpique de Madagascar. Sa première description date de 1791 sous le genre Sagus farinifera . Puis, l’appellation raphia ruffia est apparue dans les ouvrages dès 1945. Les recherches entreprises par Hylander Lustgarden en 1952 ont changé la taxonomie du raphia en raphia farinifera 1 . Depuis 1995, son nom scientifique est devenu raphia farinifera au lieu de raphia ruffia. Le raphia aime les zones humides, bas fonds et marécageuses.

Tableau nº III : Classification botanique du raphia farinifera REGNE VEGETAL Embranchement SPERMAPHYTE Sous embranchement ANGIOSPERME Classe MONOCOTYLEDONE Ordre ARECAS Famille PALMACEES Sous famille CALAMOIDEES Tribu CALAMEES Sous tribu RAPHIINEES Genre Raphia Espèce Farinifera Source : Etude sur la filière raphia dans les zones d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga. A. Espèces de raphia Le raphia représente 20 différentes espèces. On peut le rencontrer dans la région du Nord- est, Ouest et Nord-Ouest de Madagascar, sur les endroits humides et chauds. Les différentes espèces de raphia : − Raphia africana − Raphia australis − Raphia farinifera − Raphia gentiliana

1Beentje DRANSFIELD, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1995, Page 12. 27

− Raphia hookeri − Raphia laurentii − Raphia longiflora − Raphia mambillensis − Raphia mannii − Raphia matombe − Raphia monbuttorum − Raphia palma-pinus − Raphia regalis − Raphia rostrata − Raphia ruwenzorica − Raphia sese − Raphia sudanica − Raphia taedigera − Raphia textilis et Raphia vinifera B. Les variétés de raphia Le raphia a diverses variétés qui se distinguent par leur région d’origine et la longueur de ses fibres 1. Tableau nº IV : Les variétés de raphias existant à Madagascar ORIGINE VARIETES EXISTANTES − Extra O − Prima − Courant supérieur U − Courant sélectionné − Courant ordinaire E − Déclassé

− Extra prima S

T − Rosé E − Extra − Fleuriste S − Fleuriste Spéciale

T Source : Informations recueillies auprès du service provincial des Eaux et Forêts Tamatave.

1 Henri SAMBIRAVO, Mémoire de la fin d’étude: Etude de rentabilité de la filière raphia à Madagascar, 2006, P.4 28

C. La gestion du raphia Notons que cinq ex-provinces sur six, à Madagascar possèdent des raphières, mais à des proportions inégales. La superficie de 50 000 ha de raphières se divise entre cinq ex-provinces d’une façon disproportionnée 1 ; c’est ce que montre le tableau ci- après : Tableau nº V : Proportion des raphières dans les 5 ex-provinces Provinces Superficie en ha Proportion des raphières (en %) Mahajanga 30 000 60 Toamasina 10 000 20 Fianarantsoa 7 500 15 Antsiranana 2 250 4,5 Antananarivo 250 0,5 Total 50 000 100 Source : Ministère des Eaux et For êts Au vu de ce tableau, c’est l’ex-province de Mahajanga qui se trouve en tête, car la superficie de raphières y atteint 30 000 ha, soit 60% du total. Par contre, l’ex-province de Toamasina se trouve en deuxième position avec 10 000 ha de superficie de raphières, soit 20% du total. §2- L’aspect physiologique du raphia farinifera A. La description du palmier L’arbre de raphia est obtenu à partir de son grain qui tombe dans le lac et qui pousse facilement. Nous ne pouvons l’utiliser que dans 10 ans. Sa croissance est lente ; la taille adulte s’obtient vers les quinzaines d’années. Le palmier raphia a un tronc court surmonté d’un bouquet élégant de longues palmes dressées à grosses nervures rougeâtres. Monoïque et sans rejet, il peut atteindre 15 à 20 m de haut 2. Le raphia dépérit après son unique fructification qui se situe vers ses 25 à 30 ans de vie. La densité des zones raphières s’échelonne autour de 200 à 1000 pieds par hectare. Le raphia pousse à une altitude de 200 à 400 m ; toutefois on en rencontre à plus de 1000 m d’altitude 3.

1 Nirinasoa RANDRIAMIHAJA et Nicole RAMANANTSOA, Mémoire de fin d’étude : « Pérennisation de la filière raphia dans le cadre de programme GELOSE », 1995, P. 4 2 Ramanantsoa RANDRIAMIHAJA, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, Page 13. 3 MOURANCHE, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano , 1955, P. 14 29

B. L’appareil végétatif Le tronc ou stipe est recouvert de grosses écailles, vestiges des feuilles disparues sur 4 à 8 m de haut. A son sommet, se dresse un bouquet de 15 à 20 grandes palmes. Les jeunes palmes peu épanouies, se réduisent à des hampes verticales protégeant le bourgeon terminal. C’est de ces jeunes palmes qu’est extraite la fibre de raphia appelé « vololony » qui n’est que l’épiderme supérieur du foliole ou segment de la palme du raphia. Cette fibre ressemble à un ruban pouvant dépasser 2 mètres de long et 4 à 5mm de large. C’est celle que nous transformons pour la production des nattes, chapeaux, maroquinerie, sac etc. Une palme se constitue d’un grand pétiole appelé rachis (« bao » en malgache), d’où est extraite la fibre dite « fibre de bao ». Epais et rigide, ce dernier est de couleur rougeâtre sur lequel s’insèrent, dans une sorte de sillon creusé dans la face supérieure, deux plans de folioles simples à disposition pennée. Mesurant 4 à 6 cm de large sur 2 m de long, ces folioles d’un beau vert foncé ont la face supérieure mate et celle inferieure luisante. En outre, elles retombent gracieusement de chaque côté du rachis. La jeune pousse se dresse toute droite, verticalement dans le prolongement du tronc. Les segments se soudent les uns contre les autres. La division a lieu lors du développement de la feuille pour se courber ensuite vers la base du tronc. De haut en bas, on rencontre donc successivement des palmes : jeunes, adultes mures, puis sénescentes de couleur marron qui finissent par se casser et tomber 1. C. L’appareil reproducteur

Vers la vingtième année, le bourgeon terminal cesse d’émettre des feuilles et donne naissance à une ou plusieurs inflorescences ramifiées, énormes, atteignant trois à six mètres de longueur et qui pèsent parfois plus de deux cents kilogrammes.

Les pieds de raphia mettent 20 à 25 ans pour fleurir, puis 5 ou 6 ans de plus pour former ses fruits, qui vont devenir matures dans la même année 2. Les fruits sont recouverts d’écailles brunes, luisantes, très décoratives qui leur donnent un aspect de cône de pins ; lorsqu’ils parviennent à maturité, l’inflorescence se dessèche et l’arbre meurt. Ces écailles recouvrent un endocarpe pulpeux, de couleur jaune d’or, très riche en matière grasse. La pulpe du fruit est consommée crue ou sous forme de beurre. Une ou rarement 2 grosses graines se trouvent au

1Ramanantsoa RANDRIAMIHAJA, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, P.14. 2Beentje DRANSFIELD, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1995, Page 14. 30

milieu de l’endocarpe. De véritables petites pépinières sont visibles à l’emplacement des sujets disparus.

En effet, un seul pied de raphia peut fournir des centaines de kilogrammes de fruits qui assureront facilement la régénération naturelle, s’il échappe à différentes pressions. D. Le système racinaire Le système racinaire est formé par un réseau dense de racines traçantes, s’étalant sur 10 m de rayon. Il ralentira et filtrera l’eau qui s’écoule, conservant ainsi humide l’environnement immédiat du palmier. Cela peut être comparé au phénomène provoqué par une éponge 1. §3- L’écologie du raphia farinifera A. Le climat Le raphia farinifera s’adapte à un climat avec une pluviométrie abondante toute l’année, donc un climat tropical humide. Cette précipitation alimente les réseaux hydrographiques utiles au développement du raphia. Les zones marquées par de longues saisons sèches, relativement froides ne correspondent pas aux besoins de ce palmier, mais il peut bénéficier d’un climat local favorable. B. Le sol Les stations qui lui sont favorables semblent être les bas fonds humides environnants les sources, les cours d’eau et les marais plus ou moins stagnants. Les sols humides avec de l’eau fréquemment renouvelée lui sont propices. C’est pourquoi, les plus vastes peuplements dominent dans les zones côtières de basses altitudes. Le raphia peut être aussi rencontré sous forme de forêts galerie le long de certains grands fleuves et des lagunes. En somme, les terrains gneissiques de l’Est, les terrains secondaires ou tertiaires sur alluvions récentes de l’Ouest sont les roches mères où se développent plus particulièrement ce palmier 2. C. Importances écologiques du raphia farinifera Etant une formation climacique édaphique, le raphia présente des importances écologiques par rapport aux autres végétaux de l’écosystème forestier. Dans une vallée forestière, par exemple, la raphière joue un rôle de filtre naturel qui laisse passer l’eau, mais filtre les

1 Ramanantsoa RANDRIAMIHAJA, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, Page 15. 2 MOURANCHE, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1955, P.16 31

sédiments provenant des érosions environnantes. Ainsi, il protège les ruisseaux, les rivières et les rizières contre l’ensablement 1. Les racines de ce palmier ont deux(2) principales importances: premièrement, elles fixent les rives et le lit des cours d’eau ; et deuxièmement, elles filtrent cette eau, en lui donnant des qualités organoleptiques appréciées par la population environnante. La raphière contribue donc à l’entretien des sources d’eau et au maintien de l’humidité d’un marécage. Sa disparition provoque l’assèchement de l’endroit où elle s’est développée et l’ensablement de la zone. Le pied de raphia qui est couvert par des bases persistantes de gaines foliaires, sert de support préféré pour une fougère comestible appelée communément « felidrafia » ou « anantsingotra »2. Les jeunes frondes de cette fougère sont consommées comme légumes et se récoltent toute l’année. Section II : L’UTILITE ET L’IMPORTANCE DU RAPHIA §1- Utilisation des produits des raphières Tout ce qui provient du raphia a toujours joué un rôle important : Les fibres d’une jeune feuille donnent le « raphia » qui est utilisé dans la vannerie, la sparterie, la fabrication de cordage et de divers liens, la rembourrure, etc. Ces fibres sont destinées soit à la consommation locale ou nationale, soit à l’exportation pour rapporter de la devise au pays ; La partie la plus communément exploitée c’est la feuille. La nervure principale ou le rachis est utilisé pour la construction traditionnelle (ossature et plafonnage des maisons, cercueil, clôture) ou pour produire une fibre commerciale appelée « bao », une perche très utilisée dans la charpenterie des cases d’habitation. Le rachis, débité en des minces lamelles, sert aussi à la confection du van ou « sahafa » qui est très commercialisé dans les zones forestières ; La nervure secondaire des feuilles qui divise en deux les segments donne le « tolankira », un sous-produit obtenu après l’enlèvement des fibres qui est utilisé dans la pêcherie traditionnelle pour fabriquer les nasses appelées « vovo » et des pièges à poisson appelés « valankira » ;

1 RANDRIANJAFY, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, P.16 2 www.wikipedia.org, 2009 32

Ce sous-produit sert aussi à construire des poulaillers en forme de pyramide appelés « rovanakoho » , qui attire toujours la curiosité des touristes en tant que pratique traditionnelle 1 ; Les grandes feuilles pennées du raphia sont utilisées pour la toiture des cases d’habitation, et avec quelques préparations ces feuilles servent aussi à tresser les nattes, les paniers utilisées dans la vie quotidienne ; Le bourgeon terminal ou cœur, appelé « ovitra », est comestible et il est même très savoureux ; La pulpe du fruit, de 4 à 5 mm d’épaisseur fournit un beurre d’un beau jaune d’or, excellent à l’état frais ; En incisant les spathes de l’inflorescence jeune, on obtient 5 à 6 litres, un liquide sucré et abondant, « le vin de palme » ; Le fruit écailleux de forme ovoïdale et de couleur rougeâtre brillant peut servir à la confection de bijoux artisanaux et d’objets ornementaux ; L’endocarpe lignifié de la graine est utilisé pour la fabrication artisanale de boutons de vêtement ; Le stipe ou faux tronc du raphia peut servir à la confection de pot à fleur. Les utilisations énumérées ci-dessus permettent d’apprécier les biens et les services que peut offrir le raphia dans la vie quotidienne des paysans Malgache. Les utilisations s’effectuent à plusieurs niveaux : Au niveau domestique Les membres de la famille récoltent la partie de la plante à utiliser et effectuent eux-mêmes les transformations nécessaires avant utilisation. Les produits du raphia contribuent à la satisfaction d’un certain nombre de besoins, notamment dans la construction, la vannerie, l’alimentation, le cordage, etc. Au niveau local Les parties récoltées font l’objet de transaction commerciale entre les paysans. Les volumes concernés sont de faible importance, tant au niveau des prix qu’au niveau de la quantité (cas des bao , des graines et des écailles des jeunes pousses). La construction constitue pourtant le plus grand consommateur de produits des raphières, puisque les murs, les plafonds, la toiture, et même l’armature nécessite un nombre important de pétioles séchés (bao ).

1 www.wikipedia.org, 2009 33

§2- Les produits artisanaux Notre commerce du raphia a trouvé son origine dans l’industrie de la population malgache qui, depuis fort longtemps, utilise cette fibre. L'artisanat en raphia définit l'identité artisanale et culturelle de Madagascar. De ce fait, plusieurs familles vivent de la production et de la transformation du raphia farinifera. Les fibres de raphia sont extrêmement très solides et très résistantes. Elles servent à la confection des rabanes et des vêtements. Elles sont surtout utilisées pour la fabrication de paniers, de cordages, de chapeaux, de tissus d'ameublement, de ficelles, de sacs et vanneries diverses, etc. Il est à noter que tous les traitements, comme pour la matière et le produit, sont naturels. Le procédé utilisé pour la confection de ces sacs est manuel, d’ailleurs tout se fait à la main dans l’artisanat malgache. Les travaux se font tout de même à la chaîne et en série, comme dans les entreprises. Tous les artisans ont eu une formation spécifique pour la confection, la teinture, le tissage et la transformation, et ils travaillent généralement chez eux. La transformation proprement dite commence à partir de la rabane, qui est le tissu formé à partir du raphia tissé. Les rabanes obtenues sont de qualité très variable suivant les fibres utilisées et le soin apporté à leur tissage. Actuellement, la créativité et l’invention des mains talentueuses des malgaches font du raphia un objet très prisé sur le marché mondial. Section III : LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS §1- La production Le compartiment « production » comprend les activités de prélèvement des jeunes pousses, le défibrage, le séchage au soleil pendant une ou deux journées au plus, suivit d’un séchage à l’air (en zone d’ombre ou à l’intérieur des habitations), le conditionnement en floche de un kilogramme, et le transport éventuel jusqu’au lieu de collecte.

Tout d’abord, les paysans cueilleurs constituent le point de départ de la filière ; ils travaillent en famille, les tâches étant reparties entre les hommes et les femmes. L’activité de récolte du raphia est secondaire. Pour certains, cette activité ne représente qu’un complément de revenus, alors que pour les autres, la production de raphia constitue l’une des principales sources de revenu 1.

1 Henri SAMBIRAVO, Mémoire de la fin d’étude : Etude de rentabilité de la filière raphia à Madagascar, 2006, Page 10. 34

A. Prélèvement des jeunes pousses

La récolte est essentiellement une opération de cueillette qui a lieu en général à la fin de la saison des pluies. Plus les arbres sont âgés et vigoureux, plus les feuilles sont longues, et plus la fibre a de la valeur. L’activité de prélèvement ne nécessite pas de savoir-faire particulier, et ne représente pas de coût apparent, autre que les temps d’interventions de la main d’œuvre familiale (moins d’une demi-journée pour récolter 10 « kolany », y compris le déplacement). Ce sont les hommes qui montent sur le palmier pour couper le « vololony », le plus près possible du tronc. Ensuite, les feuilles récoltées sont transportées au village. La suite du travail est confiée aux femmes.

B. Le défibrage

Il faut tout de suite séparer la fibre. L’opération est des plus simples, mais réclame une certaine habileté. Le défibrage est effectué en général par les femmes et les enfants et correspond à la description faite par H. Levilain : « (elles) disjoignent l’extrémité de la foliole par un simple pliage entre le pouce et l’index, puis d’un mouvement sec, elles décollent la fibre qui se détache facilement et présente l’aspect d’un double ruban divisé en deux au niveau de la nervure médiane » Les Sakalava et Tsimihety, tribus de l’Ouest de l’île, opèrent ainsi .

On peut estimer qu’une personne peut défibrer jusqu’à 10 «kolany» par jour soit un rendement en équivalent fibres sèches de 2 à 3 kg.

C. Séchage au soleil Il est nécessaire de faire un séchage au soleil pendant une heure environ pour rendre bien sec le produit, et pour éviter la moisissure et la pourriture, les fibres étant réunies en écheveaux à même le sol. Les écheveaux sont fréquemment retournés pour assurer une progressivité et une uniformité du séchage. Les fibres sont alors liées à leurs extrémités (floche) et mis à stocker. §2- La collecte Le compartiment « collecte » comprend les activités de pesage des floches, le conditionnement en balle de 50 kg de ces fibres, et leur transport jusque dans la ville de Mahajanga. C’est une filière commerciale structurée qui fonctionne toute l’année, malgré la période de fermeture de la collecte, entre novembre et avril.

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A. Les petits collecteurs Les petits collecteurs ou collecteurs intermédiaires sont les seuls interlocuteurs des paysans, en matière de collecte de raphias. Ce sont ceux qui vont vendre, par la suite, les produits collectés aux grands collecteurs. Lorsque la saison officielle est ouverte ( vaky ny rafia ), les petits collecteurs s’arrangent, parfois pour attendre les marchés hebdomadaires, de façon à pouvoir faire baisser les prix des floches, les quantités étant importantes pendant ces jours. Ils ne se déplacent pas, mais ils doivent s’assurer de pouvoir écouler le raphia régulièrement. Les floches de 1 kg ont été vendues aux petits collecteurs au prix de 400Ar à 600Ar. Le prix de vente est fixé par les collecteurs. Ces collecteurs ont des activités de commerce de détail, une partie des décaissements qui servent à acheter les raphias lui est retournée par les paysans pour leurs achats quotidiens. Les petits collecteurs établis dans des localités relativement proches des zones de production achètent en continu les produits que leur livrent les récolteurs et les stocke après avoir effectué toutes les préparations. Les petits collecteurs se débrouillent pour stocker les raphias pendant un mois environ, avant l’arrivée des grands collecteurs. Quand les collecteurs intermédiaires arrivent à stocker une quantité importante de raphias, ils avisent un grand collecteur qui se trouve à Analalava pour ramasser les stocks. B. Les grands collecteurs En général, ce sont les grands collecteurs qui s’occupent du transport des raphias jusqu’à leurs magasins. Les fibres achetées sont conditionnées en balles de 50kg, avant d’être transportées à Mahajanga pour être vendus au prix de 1000Ar à 1500Ar par kg, selon leur qualité. Le transport peut faire intervenir un certain nombre de moyens, notamment les boutres. Les moyens de transports appartiennent souvent aux grands collecteurs. C. Le traitement du produit a) Le triage Le triage avant collecte est une tâche très importante pour les petits collecteurs, s’ils veulent obtenir des produits commercialisables. Les fibres doivent être récoltées à complète maturité. Elles doivent être très sèches et saines c'est-à-dire sans aucunes moisissures, ni pourritures. Les fibres dans un même lot doivent être de couleur uniforme 1.

1 Henri SAMBIRAVO, Mémoire de la fin d’étude : Etude de rentabilité de la filière raphia à Madagascar, 2006, Page 7. 36

Certains producteurs usent d’astuces pour augmenter le poids des floches, en y ajoutant des cailloux dans la tête des floches, ou en s’arrangeant pour que les fibres soient les moins sèches possibles (en les mouillant ou en les sortant dès le matin pour qu’elles s’imbibent de rosée). Ces pratiques nuisent évidemment à la qualité finale du produit (pourrissement) et incitent les collecteurs, soit à effectuer un pré-triage avant achat, soit à justifier la baisse des prix d’achat. Pour ne pas être victimes de retour de marchandises, les collecteurs n’achètent que les fibres ayant une longueur supérieure ou égale à 1,10 m. b) Le séchage Il s’agit à ce niveau d’un reséchage et ne concerne qu’une partie des raphias collectés. En effet, seul les raphias qui ne sont pas vraiment secs, passent par cette étape de reséchage 1. Il se fait également en plein soleil, le but étant de sécher complètement le produit, afin d’éviter tout risque de retour de marchandises. c) La mise en forme Le procédé de mise en forme consiste à faire en sorte que les raphias se trouvant dans le magasin de stockage prennent la forme en floche. C’est la forme de présentation de raphia la plus connue. d) Le stockage Le stockage doit être fait dans une pièce sèche et sombre : le toit du magasin ne doit pas être en tôle, et le parquet doit être cimenté pour éviter l’humidité. Pour les parquets cimentés, les collecteurs prennent la peine de mettre des planches avant d’étaler le raphia. Le stockage dure environ un(01) mois. e) Le conditionnement Le raphia est un produit très encombrant, il s’avère alors important de passer par le procédé de conditionnement, avant le ramassage des stocks. Les fibres sont conditionnées en balles de 50kg. §3- La commercialisation autre que la fibre de raphia A. Graines, nervures et folioles Les graines, nervures et folioles font très rarement l’objet de transaction commerciale, ces produits pouvant être facilement prélevés par les habitants des villages environnants, elles sont utilisées au niveau domestique ou local. Les graines sont parfois vendues pendant les jours de marché.

1 Nirinasoa RANDRIAMIHAJA et Nicole RAMANANTSOA, Mémoire de fin d’étude : « Pérennisation de la filière raphia dans le cadre de programme GELOSE », 1995, P. 22 37

B. Le marché du bao Le bao quant à lui intègre assez souvent des marchés réguliers ou ponctuels. La région SOFIA absorbe une quantité de près de milliers de paquets de bao par jour (un paquet de bao renferme une dizaine de bao et est vendu au prix de 1 600Ar à 2 000Ar le paquet). Les produits arrivent tous les jours et sont directement vendus aux utilisateurs qui attendent la livraison. Ils sont vendus pour les besoins de la construction de case, de plafonds, etc. Le bao peut être vendu par des récolteurs à d’autres paysans qui n’ont pas eu la possibilité d’en prélever. Dans ce cas, la tige de bao est vendue à 200Ar par unité. Cette forme d’échange est assez rare, puisque toutes les familles des villages peuvent en prélever.

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Chapitre III : ETUDE COMMERCIALE ET ORGANISATIONNELLE DU PROJET Section I : ETUDE COMMERCIALE DU PROJET Avec un bon sens en marketing, tout entrepreneur affirmerait qu’il ne faut jamais créer une entreprise sans avoir au préalable des informations sur les besoins, la nature et l’importance des ou de la future(s) clientèle(s). « Sous les expressions d’étude de marché ou de recherche en marketing se classent les moyens d’information, les collectes des données, notamment d’attitudes, d’opinions ou de comportements, puis l’analyse de ces données utilisées par les praticiens du marketing, pour prendre leurs décisions ».1 L’installation du projet dans le lieu d’exploitation choisi implique la connaissance au préalable des produits au marché (étude de produit) local, et même régional, de connaître aussi l’identité de la concurrence (étude de la concurrence), ainsi que les clients cibles présents et relatifs (étude du consommateur). Si tous ces renseignements sont obtenus, nous pouvons démarrer l’exploitation. Pour les avoir, il faudrait passer par l’étude du marché. Par définition, l’étude de marché est l’analyse quantitative et qualitative de l’offre et de la demande réelle ou potentielle d’un bien ou des services, afin de permettre, à l’élaboration d’une décision commerciale. Les études quantitatives du marché prennent le plus souvent la forme de sondage qui comprend deux méthodes : méthode non probabiliste ou raisonnée et méthode probabiliste ou choix au hasard ; Les études de marchés qualitatifs cherchent à connaître les raisons du comportement du consommateur. Elles se présentent sous forme d’étude de motivation. En bref, le but de cette partie de l’étude de marché est d’obtenir des informations nécessaires pour influencer les décisions commerciales. §1-Définition et objectif du marché

A. Définition

Selon Janine BREMOND : « le marché est un lieu de rencontre de l’offre et de la demande d’un produit »2. Les producteurs offrent leur produit aux consommateurs qui expriment leurs

1 Pierre GREGORY, Marketing, 2e édition, Paris, 1996, p. 15 2 Janine BREMOND ; Initiation économique, Paris, P.215 39

besoins sous forme de demande. L’expression « passer un marché » indique que le marché est aussi un contrat comportant la vente et l’achat des biens ou services. Pour qu’un marché existe et se développe, il faut que :  La demande soit solvable c’est-à-dire qu’elle correspond à un pouvoir d’achat ;  Le produit soit suffisamment demandé ; Un marché peut être analysé selon l’étendu de l’espace géographique qu’il recouvre, selon la nature des acheteurs, et enfin selon les caractéristiques du ou des produit(s). Le marché peut être localisé avec présentation effective des marchandises et présence physique des acteurs. Il peut s’agir d’un réseau d’informations sur lequel ils se branchent, et porter sur des biens à livrer immédiatement.

B. L’objectif

Le marché a pour but de satisfaire le besoin de l’offreur pour exposer ses produits, prêts à être vendus, et du demandeur, pour trouver les biens qu’il cherche à acheter.

§2-Analyse de l’offre et de la demande

A. L’étude de l’offre du marché

L’offre du marché représente l’ensemble des quantités produites au sein de l’entreprise. Cette quantité est prévue pendant une période déterminée. Nous allons donc traiter en premier lieu le produit et les sources du produits, et enfin les concurrents.

a) Le produit

Le produit d’une entreprise c’est l’objet de chaque activité particulière de l’entreprise. Les produits de notre société sont des fibres de raphia et bao comme activité principale ; les produits de consommation courante ainsi que le transport maritime constituent l’activité annexe.

b) Les sources du produit

Les produits de l’entreprise sont obtenus principalement à partir de collectes. La commercialisation du raphia met en relation les agents économiques à travers les différentes opérations à effectuer. On distingue trois principaux agents qui sont : les paysans cueilleurs, les collecteurs et les exportateurs. La collecte des produits s’effectue suivant deux possibilités :

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- Soit par achat direct aux cueilleurs locaux ; - Soit par achat aux commissionnaires ou collecteurs

1. La collecte directe aux cueilleurs

A l’achat des fibres de raphia et « bao » aux cueilleurs, l’entreprise doit se déplacer aux villages où les cueilleurs habitent. Figure nº 1 : La collecte directe auprès des paysans cueilleurs

Vente Paysans cueilleurs Entreprise Achat

Source : Notre propre estimation ; octobre 2009

2. Achat aux petits collecteurs ou collecteurs intermédiaires

Ce sont les collecteurs locaux qui assurent l’achat au niveau des cueilleurs et la vente des produits à l’entreprise. C’est une stratégie adoptée par la firme pour accélérer la collecte. Figure nº 2 : La collecte par l’intermédiaire des collecteurs locaux Vente Petits collecteurs Vente Cueilleurs ou Entreprise Achat Collecteurs intermédiaires Achat

Source : Notre propre estimation ; octobre 2009

a) L’unité de mesure

Pour l’achat et la vente de raphia, le poids du produit ne peut être déterminé que par pesage.

b) Les prix à pratiquer

La pratique de prix est très importante sur le marché, parce qu’elle est le second élément du Marketing Mix. Actuellement, les prix sont libéralisés c’est-à-dire chacun peut fixer le prix de son produit, en fonction de ce que celui-ci coûte réellement, du profit qu’il estime avoir en tirer. Nous précisons aussi que les prix sont différents entre les clients locaux comme les petits marchands au marché, et ceux des autres districts. Quelles sont donc les méthodes de fixation de prix à adopter dans le cadre de ce présent projet ?

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c) La méthode de fixation de prix

Le prix joue un rôle fondamental dans le comportement d’achat des clients. En général, lorsque le prix est bas, cela veut dire que le produit en question est de mauvaise qualité, sauf au moment de liquidation de stock, ou en vente promotionnelle, par contre, si le prix est élevé, cela veut dire que ce produit n’est pas destiné à toute catégorie de personne. Les deux situations risquent de faire perdre une partie de la clientèle, elles entraineront donc une mévente c'est-à-dire une diminution du chiffre d’affaires et augmenteront les charges. En bref, la fixation de prix est fondamentale et même fatale pour ceux qui veulent réussir et résister sur le marché. • En fonction des objectifs Que la société soit une personne morale ou physique, elle se fixe toujours des objectifs. Dans le cadre de ce projet, l’objectif marketing est d’accroitre le revenu à un niveau supérieur à la croissance du marché, de donner une notoriété aux produits, et de donner une bonne image de marque à la société, grâce à la prise en compte des nouvelles exigences des clients. • En fonction des concurrents Comme les prix sont libéralisés sur le marché, la société fixe le prix selon sa convenance. Actuellement les prix du raphia varient d’une localité à l’autre et d’une société à l’autre. Nous adaptons une stratégie de lutte concurrentielle, c’est pour cela que nous essayons de fixer les prix de nos produits en fonction du prix au marché et au coût de revient durant la saison de cueillette. • En fonction du coût de revient Rappelons que le prix est le paramètre qui joue un rôle très important dans l’avenir de la firme, car la mauvaise fixation de prix conduira la société à fermer sa porte. Face à cette situation, avant de fixer le prix d’un produit proprement dit, la société doit toujours tenir compte de l’importance du coût pour pouvoir fixer la marge habituelle. Le prix envisagé est la somme du coût et de la marge habituelle.

B. L’analyse de la concurrence

L’analyse de la concurrence consiste à déterminer le nombre et le poids des principaux concurrents (en termes de chiffre d’affaires des parts de marchés), leur force, leur faiblesse et leurs avantages. L’analyse de la concurrence porte sur les concurrents actuels et les concurrents potentiels de l’entreprise.

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a) L’identification des concurrents

D’après notre enquête sur place, nous pouvons classer les concurrents en deux catégories : les collecteurs locaux et les collecteurs étrangers de la zone. Pour la première catégorie, leurs activités se limitent dans au district d’Analalava ; ils sont les principaux fournisseurs des collecteurs qui viennent des autres districts. Pour les collecteurs qui viennent des autres districts, ils exercent des activités à peu près similaires à celles de notre projet ; la majorité d’entre eux s’installe dans le district d’Analalava pour attendre la livraison des collecteurs locaux.

b) Détermination de leurs forces et faiblesses

Tableau nº VI: Les forces et faiblesses des concurrents FORCES FAIBLESSES Cas général • Relation publique durant l’année d’existence • L’insatisfaction de la clientèle pour le service • L’année d’expérience en l’exploitation de rendu Raphia • Manque de confiance des paysans cueilleurs, car • L’obtention de nombreux fournisseurs la majorité des collecteurs trichent quant aux • La connaissance de l’environnement instruments de mesure tels les coups de balance. • L’obtention de clients • L’absence de contrat reliant les deux collecteurs ce qui rend leur relation plus vulnérable.

Source : Notre propre estimation après enquête dans le district d’Analalava, février 2009 Les faiblesses des concurrents deviennent le critère du fondement du projet. Par exemple, nous pourrons exercer une influence sur les collecteurs locaux en les utilisant comme nos commissionnaires pour la collecte. Le projet peut aussi calquer certains points forts des concurrents pour obtenir des avantages.

C. L’étude de la demande

L’étude de la demande permet à la société de connaître la part encore disponible sur le marché. Dans ce cas, l’étude de la clientèle doit être effectuée, mais en tenant compte du facteur demande.

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a) L’étude de la clientèle

Nous savons très bien que ce présent projet concerne la collecte du raphia. La majorité de nos clients seront les entreprises ou les sociétés exportatrices des produits raphia et quelques consommateurs directs/utilisateurs finaux dans la région.

b) La part du marché

Nous avons vu dans la section « étude de l’offre » les différents intervenants dans le domaine. Ils occupent une grande part du marché. Le but de ce point est de déterminer les parts déjà occupées et / ou non pour savoir ou connaitre la part estimée par ce présent projet.

c) Facteur de la demande

Premièrement, les conjonctures actuelles favorisent les demandes d’un bien ou d’un service.

Les conjonctures actuelles :

Dans la conjoncture actuelle, différents facteurs peuvent influencer la demande, ce sont par exemple : • La croissance démographique, économique et sociale : plus le nombre de la population augmente, plus la demande augmente, parce que l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande ; • Le pouvoir d’achat : si le revenu des consommateurs augmente, ils cherchent toujours des produits répondant à leur pouvoir d’achat ; • L’utilité du produit : si le produit en question est utile pour les consommateurs, le niveau de la demande s’améliore ; • Le niveau de prix aux consommateurs : si le prix produit est convenable et est à la portée des consommateurs, ils ont tendance à consommer plus ; • La qualité des biens et des services actuels ; En un mot, ces exemples sont généralement difficiles à séparer dans cette étude. Il est important de connaître les comportements des consommateurs face à la réception des produits. Ceux-ci semblent être influencés consciemment ou non par certains facteurs.

d) L’administration marketing

Pour la vente directe aux consommateurs/utilisateurs finaux, la vente doit être au comptant, sauf pour le personnel des sociétés qui bénéficient de l’acompte, tandis que pour la vente aux revendeurs, elle se fait à crédit dans les délais de 15 jours au maximum, moyennant un contrat de vente. La date de paiement est limitée au moment de la constitution d’un nouveau contrat, et la

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dernière facture doit être réglée. Mais pratiquement, les gros clients peuvent demander le paiement à crédit qui doit être établi lors de la constitution du contrat de vente : on peut choisir entre le paiement en espèce ou par chèque. A chaque fin de campagne, les flux d’entrée et les flux de sorties deviennent nuls, c’est un « stock mort », c'est-à-dire la firme doit renouveler annuellement ses stocks.

§3- La Politique de communication et de promotion

A. La politique de communication

La réussite de notre entreprise dépendra de la force et de l’efficacité de notre plan de communication. Elle concerne l’ensemble des actions permettant de faire connaître le produit nouveau, c’est- à-dire le choix de support pour des actions publicitaires visant à : faire connaître les produits et les services offerts à la clientèle ; faire ressortir les besoins qu’on peut satisfaire pour agir sur la consommation ; créer puis entretenir la bonne image des produits, des services, et surtout de l’entreprise. La communication est donc utilisée comme moyen de publicité pour faire connaître les produits nouveaux de la société. Pour cela, il y a deux catégories de publicité, à savoir :  la publicité d’information : on informe de l’existence d’un produit nouveau ;  la publicité suggestive : on informe et on convint la clientèle. Les moyens utilisés par l’entreprise pour le plan de communication : Premier moyen : communication personnelle Pour pénétrer dans les marchés, nous allons utiliser différentes méthodes. Le genre de communication que nous comptons employer, c’est le contact direct avec les clients sur terrain, un dialogue en face à face que nous allons, mener de la manière suivante : nous devons d’abord descendre sur terrain pour contacter les clients ; le but est de convaincre nos interlocuteurs. Chacun des associés, en plus de ses attributions personnelles, doivent fournir l’effort d’aller discuter avec les éventuels clients. Il s’agira d’une action, ou plutôt d’une culture de bonnes relations, mais surtout pour recueillir des informations sur l’image et la réputation de l’entreprise. Deuxième moyen : communication directe de masse : publicité média Cette communication est unilatérale et impersonnelle. Nous pouvons imaginer l’envoi d’annonces par radio et à la télévision.

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Troisième moyen : communication directe spécialisée : publicité hors -média Elle regroupe : la publicité sur le lieu de vente : panneaux indiquant le nom de l’entreprise et ses activités ; la distribution des brochures informant l’existence de l’entreprise, ses produits et services et y mentionnant aussi les avantages qu’on peut tirer de l’entreprise. On peut dire que la communication est un phénomène :  économique car elle favorise et accélère l’expansion de la société ;  sociale car elle procure des informations à la suite d’un contrat avec la population ;  politique car elle constitue un art de convaincre les clientèles. B. La politique de promotion

L’objet de la promotion est de faire essayer par le client un produit, de réduire son prix, voir même d’annuler un certain prix au marché. Et le but de la promotion, c’est d’inciter à pousser le produit vers la clientèle, et aussi d’offrir à celle-ci, gratuitement, des produits tels que portes clés, calendriers portant le logo de l’entreprise. Elle regroupe la publicité, la force de vente, les relations publiques, la promotion de vente et les autres éléments mix.

a) Stratégie Pull « Tirer »

La stratégie « pull » a pour but d’attirer l’attention des clients potentiels et de créer un climat favorable à la marque, en s’efforçant de satisfaire le goût d’information et d’inculquer le désir de l’acquisition. Cette stratégie fait appel à des dépenses énormes sur la publicité (radio, télévision, quotidiens), et la promotion pourrait accroître effectivement les consommateurs qui demanderont le produit aux détaillants. Les détaillants feront appel à leurs grossistes, et les grossistes éventuellement à leurs fournisseurs, en cas de rupture de stocks. Figure nº 3 : Stratégie Pull

PRODUCTEUR Promotion GROSSISTE DETAILLANT CLIENTS Agressive

Source : Notre propre estimation, octobre 2009

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b) Stratégie Push « pousser »

La stratégie PUSH (pousser) se traduit essentiellement par des actions commerciales au niveau de la force de vente et de la distribution. Elle utilise les techniques de la stimulation des vendeurs, de la promotion auprès des distributeurs (qui peuvent bénéficier de remises, cadeaux,…) et de la promotion auprès des acheteurs finaux (tête de gondole, démonstration, bons de réduction, etc.) Toutes les techniques visent à mettre en avant le produit, à le pousser vers les clients. On peut la présenter de façon schématique : Figure nº 4 : Stratégie Push

PRODUCTEUR GROSSISTE DETAILLANT Promotion Promotion Promotion CLIENTS

Agressive Agressive Agressive

Source : Notre propre estimation, octobre 2009

Section II : ETUDE ORGANISATIONNELLE DU PROJET Dans cette section, nous allons étudier l’organisation envisagée, notamment la fonction du personnel, l’organisation choisie et la description des tâches principales de chaque poste de travail du projet. §1- Structure organisationnelle Cette structure permet de voir successivement la fonction et l’organigramme choisi pour le projet. Nous préférons comme organigramme, celui d’une société individuelle pour faciliter le contrôle, assurer la cohérence et le suivi du personnel. Nous allons voir maintenant la fonction et l’organigramme de l’entreprise.

A. Le rôle de l’organigramme L’organigramme permet au responsable de savoir directement la structure de l’entreprise. Nous avons effectivement une image précise des différents services et les liens organiques et hiérarchiques, dans le but d’éviter les conflits de compétence entre les personnels. La séparation des fonctions incompatibles permet d’identifier les responsabilités de chacun, et de constater les anomalies de l’organisation.

B. Définition L’organigramme schématisé ci-après décrit l’organisation générale de notre société pour faire face aux problèmes de la gestion des ressources humaines de chaque poste de travail.

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Ce graphique nous permet de mettre en évidence :  les différents organes de l’entreprise ;  les liaisons qui mettent en relation ces organes et ;  les noms des personnes responsables ; Figure nº 5 : Structure organisationnelle du projet

Gérant

ResponsableSecrétaire Capitaines Conducteurs de Commercialcomptable de boutre charrette

Vendeur Collecteur Ouvriers Ouvriers

Gardien

Source : Notre propre estimation, octobre 2009

§2- La description des principales fonctions du personnel

Au sein d’une entreprise, la fonction peut se distinguer par la responsabilité du personnel et de séparer l’autorité de chacun. Nous allons présenter ci- dessous le titre et la fonction du personnel au sein de notre projet.

A. Le Gérant

C’est une personne désignée par l’assemblée des associés à qui on attribue la tâche de décider et de coordonner toutes les activités de l’entreprise. Elle a également comme attribution de suivre et de contrôler la mise en application de la politique et la stratégie de l’entreprise, dans le but d’atteindre les objectifs généraux. A long terme, ses missions consistent à définir et à clarifier la stratégie, et à y faire adhérer le personnel, à décrire ce que l'entreprise peut devenir, d'une façon qualitative, en terme de marchés et de diversifications. A court terme, ses missions consistent à assurer la performance, à s'assurer de l'existence de plans d'action et de leur

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cohérence avec la stratégie, à suivre la réalisation des objectifs, et à contrôler la mise en place des actions correctives.

B. Le secrétaire comptable

Il est chargé : D’assurer la gestion administrative et du personnel. Il est de coutumier de dire qu'une bonne gestion des ressources humaines se traduit en premier lieu par une administration fiable du personnel. Il s'agit surtout de sécuriser son effectif en assurant un paiement rigoureux des salaires et des primes, en suivant la gestion des présences et des absences, des heures supplémentaires, en planifiant les congés annuels, en organisant les remplacements. D’assurer la comptabilité et la finance de la société. Assurer la gestion comptable et financière de l’entreprise, afin de formaliser tous les mouvements des flux monétaires, et des flux réels (flux des biens), à savoir l’exercice des relations avec les clients, l’Etat et les autres institutions qui entretiennent des opérations avec l’entreprise. Plus précisément, il a pour mission de constituer les états financiers, tout en respectant les normes et les évolutions comptables, ainsi que les procédures en vigueur. Il assure les fonds nécessaires au fonctionnement de l’entreprise, en temps voulu et à un moindre coût. Il doit donc prévoir, organiser et contrôler les besoins et les ressources financières de l’entreprise.

C. Les collecteurs

Savoir acheter est aussi important que savoir vendre. Leur fonction est similaire à celle de la fonction approvisionnement car leur travail se situe en amont de la production, dans le cycle d’exploitation de l’entreprise. Leur rôle consiste à satisfaire les besoins en raphia de l’entreprise au meilleur coût, et dans le respect des quantités, de la qualité et des délais exprimés.

D. Les vendeurs

Leur métier est lié à la vente. Ils sont chargés de bien vendre les produits de la société. Ils réalisent en conséquence un travail de prospection, de négociation et de suivi de la clientèle.

E. Le conducteur de la charrette

Il assure : • Le transport des produits du cueilleur et les produits de consommation courante vers le centre, plus précisément vers le magasin de stockage de la

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société, et aussi le transport des produits de raphia du magasin de stockage vers le port ; • Il doit veiller sur l’entretien, la propreté, et doit faire des rapports sur l’état de son véhicule.

F. Le capitaine du boutre Il assure le transport des fibres de raphia du port d’Analalava jusqu’au port de Mahajanga, et aussi les produits de raphia ( bao , fibres de raphia) des petits collecteurs, vers le port d’Analalava ; G. Les ouvriers

Les ouvriers assurent les travaux manuels dans la société. Ils sont constitués par des personnes s’occupant des travaux manuels tels le rangement des produits dans le magasin, le pesage et la mise en forme, assurent aussi le chargement des produits récoltés achetés ou commandé par les clients. Ils effectuent des activités de manutention aussi bien dans la récolte et la collecte que dans la vente des produits.

H. Le gardien

Le gardien assure, d’une part la sécurité de notre société pour éviter le vol des produits, d’autre part, la sécurité du point de vente contenant les éléments essentiels de ce projet tels que : les articles bureautiques et d’atelier, les produits en question, les bâtiments et les matériels de transport. Section III : LE CHRONOGRAMME DES TRAVAUX ET DES ACTIVITES

§1- Préparation et mise en œuvre

Cette étape concerne l’implantation du projet. Elle est prévue pour le mois de janvier da l’année qui précède le début de notre projet, après l’accomplissement de toutes les formalités nécessaires à la création du projet. Cette implantation concerne en général l’aménagement et la mise en place des infrastructures nécessaires au centre, puis l’acquisition des divers matériels, mobiliers et autres.

§2- Calendrier de réalisation

La vie de l’entreprise peut être groupée en deux étapes : La première est caractérisée par l’étude du marché à l’obtention de financement. Elle est constituée par les phases suivantes :

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• Etude préalable ou étude de marché : 1 mois • Evaluation du plan d’affaires : 1 mois • Constitution de la société : 1 mois • Recherche et obtention de financement : 3 mois Le graphique suivant récapitule la première étape de la vie de l’entreprise : Figure nº 6 : La première étape de la vie de l’entreprise Période N Etape Mai Juin Juillet Aout Septembre Etude de marché Elaboration du plan d’affaires Constitution de la société Recherche et obtention de financement

Source : notre propre estimation, octobre 2009 Après avoir acquis le financement, nous pouvons passer à la deuxième étape. La deuxième étape c’est l’obtention de financement, durant la période où la quantité de vente est importante, et au moment du paiement des clients. Elle est caractérisée par: - Construction du bâtiment : 2 mois - Passation de la commande des matériels et équipements : 2 semaines - Acquisition des matériels et équipements : 2 semaines - Installation des matériels et équipements : 1 mois - Recrutement et formation du personnel : 1 mois - Début de l’activité : à partir du mois de janvier N+1 - Vente importante : A partir du mois de juin

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Le graphique suivant résume la deuxième étape de la vie de l’entreprise : Figure nº 7: La deuxième étape de la vie de l’entreprise Période N N+1 Etape Oct. Nov. Déc. Janvier Févier Mars Avril Mai Juin Construction Passation et acquisition Installation Recrutement et formation Activité Vente

Source : notre propre estimation, octobre 2009 Dès qu’on aura le financement, on pourra procéder aux investissements des différentes immobilisations, mobilisations, ainsi qu’aux besoins de fonctionnement. Ces matériels et équipements doivent être obtenus à la mi-novembre, et doivent être installés au mois de décembre de l’année N. Après le recrutement du personnel, nous passerons à leur formation. Notre activité va commencer au mois de janvier de l’année N+1, mais ce n’est qu’au début du mois de juin que l’affaire atteindra sa vitesse de croisière, et à partir de ce moment là, le chiffre d’affaires réalisé financera les charges d’exploitation.

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Deuxième Partie :::

CCOONNDDUUIIIITTTTEEEE FFFFIIIINNAANNCCIIIIEEEERRRREEEE DDUU PPPPRRRROOJJJJEEEETTTT

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Après avoir vu la présentation générale de notre projet, la partie suivante est consacrée à sa conduite financière.financière. Cette partie montre l’investissement nécessaire pour créer ce projet, et met l’accent sur l’évaluation de sa rentabilitérentabilité,,,, ainsi que sa source de financement. Elle présente également l’annalysealyse de faisabilité à travers leleles le s états financifinanciersers et l’évaluation économique pour montrer les avantages économiques etet sociaux de la mismisee en place de ce présent projet

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Chapitre I : ETUDE DES INVESTISSEMENTS ET DU FINANCEMENT DU PROJET

Avant toute démarche, les évaluations des investissements en capital fixe (moyens permanents d’exploitation) seront nécessaires ; elles ont pour but d’apprécier les besoins monétaires du projet. « L’investissement est un engagement durable de capital que fait l’entreprise en vue de maintenir ou d’améliorer sa situation économique ».1

Section I : LES INVESTISSEMENTS

§1- La définition de l’investissement

A. La définition financière de l’investissement

Pour une entreprise, investir c’est mettre en œuvre, aujourd’hui, des moyens financiers pour, au travers des activités de production et de vente, générer des ressources financières sur plusieurs périodes ultérieures. L’idée est que le placement de liquidité dans un projet, dans un premier temps, procurera à l’investisseur un retour de liquidités dans un deuxième temps. Cela sous entend que les gains futurs seront plus importants que les capitaux investis dans le projet. Ainsi, l’investissement engage l’entreprise sur le moyen et long terme. Si les profits espérés ne sont pas réalisés, l’entreprise qui a engagé des disponibilités importantes dans un projet risque de connaitre de graves difficultés financières : les capitaux investis ne seront pas rémunérés au niveau souhaité, mais en plus, l’insuffisance de recettes peut amener l’entreprise à l’état de cessation de paiement (échéance d’emprunt,..)

B. La définition comptable de l’investissement L’investissement est constitué par tout bien meuble ou immeuble, corporel ou non, acquis ou créé par l’entreprise et destiné à rester et à utiliser durablement sous la même forme dans l’entreprise.

§2- Les éléments constitutifs

L’organisation du Plan Comptable identifie trois types d’investissements distincts selon la nature de l’actif acquis.

1Edith GLINGER, Gestion financière de l’entreprise, Edition Dalloz, Paris, P. 44.

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A. Les investissements immatériels

L’investissement immatériel ou incorporel se distingue de l’investissement matériel par le fait qu’il n’augmente pas le stock de biens durables de l’entreprise. Le PCG 2005 définit ces investissements incorporels comme étant « des actifs non monétaires, détenus par une entité pour la production ou la fourniture de biens ou de services, la location ou l’utilisation à des fins administratives ». Les principaux investissements immatériels sont le fond de commerce acquis, les marques, les logiciels informatiques, les licences d’exploitation, les frais de développement d’un gisement minier pour une exploitation commerciale, etc. 1 Ce sont des dépenses engagées, soit au moment de la constitution de l’entreprise (relevés notariaux, déclaration fiscale sur les honoraires, droits et taxes à acquitter) soit pour l’acquisition de moyens d’exploitation. Nous les avons évalués à une somme de Ar 240 000.

B. Les investissements matériels

L’investissement matériel comprend l’acquisition de l’ensemble des biens durables réalisée par l’entreprise et indispensable à son bon fonctionnement, et qui constitue ses immobilisations corporelles. Le PCG 2005 définit ces investissements matériels comme étant un actif corporel détenu par une entité pour la production ou la fourniture de biens ou de services, la location ou l’utilisation à des fins administratives et qu’elle s’attend à plus d’un exercice .

a) Le terrain

Le projet dispose d’une surface de 600 m2 c'est-à-dire 30 m sur 20 m, assez grande pour l’implantation du bâtiment d’exploitation. Sa valeur est de Ar 5 000 000.

b) La construction

Elle est constituée par l’ensemble du bâtiment de bureau, et un local commercial. Elles ont une valeur de Ar 10 000 000.

c) Les matériels et mobiliers de bureau

Ils sont composés de : - 01 armoire : Ar 200 000 - 02 tables : Ar 120 000 - 06 chaises : Ar 60 000 - 02 appareils téléphoniques : Ar 98 000

1 Hariniaina ANDRIANIRISOA, Cours de Gestion Financière, 2ème Année Gestion, Université de Toamasina, 2007 56

- 03 machines à calculer : Ar 15 000

d) Les matériels et outillages

Ce sont des matériels nécessaires à la conduite de la mise en service du projet comme : - 01 balance pour Ar 480 000

e) Les matériels de transports

Ce projet utilise : − deux (02) boutres pour assurer, d’une part, la livraison de raphia vers Mahajanga, et d’autre part, l’approvisionnement en produits de consommations courantes pour les paysans cueilleurs ; − deux (02) charrettes et 08 bœufs pour transporter le raphia vers le magasin de l’entreprise, et livrer les produits de consommations courantes auprès des cueilleurs. Tableau nº VII : Les matériels de transport (montant en Ariary) Rubriques Nombre Prix unitaire Montant Boutres de 10 tonnes 2 2 000 000 4 000 000 Cheptel vif 8 400 000 3 200 000 Charrettes 2 600 000 1 200 000 Total 8 400 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

f) Les matériels informatiques Nous utilisons un (01) ordinateur portable et une (01) imprimante HP.

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En résumé, le tableau récapitulatif de ces investissements se présente comme suit : Tableau nº VIII : La récapitulation des investissements (en Ariary) Rubriques Nombre Prix unitaire Montant Total Immobilisation incorporelle 240 000 Frais de constitution 240 000 240 000 Immobilisation corporelle 25 923 000 Terrain 1 5 000 000 5 000 000 5 000 000 Construction 1 10 000 000 10 000 000 10 000 000 Matériels et outillages 480 000 Balance 1 480 000 480 000 Matériels de transport 8 400 000 Boutres 2 2 000 000 4 000 000 Charrettes 2 600 000 1 200 000 Bœufs 8 400 000 3 200 000 Matériels et mobiliers de bureau 493 000 Armoire 1 200 000 200 000 Chaises 6 10 000 60 000 Tables 2 60 000 120 000 Appareils téléphoniques 2 49 000 98 000 Machines à calculer 3 5 000 15 000 Matériels informatiques 1 550 000 Ordinateur portable 1 1 400 000 1 400 000 Imprimante HP 1 150 000 150 000 Total 26 163 000 Source : Notre enquête personnelle auprès des distributeurs des matériels, octobre 2009 Les immobilisations citées ci-dessus, subissent toutes des dépréciations, suivant la fréquence et la durée de leur utilisation. Dans l’étude financière, on doit tenir compte de cette dépréciation : c’est l’amortissement. L’amortissement est effectué sur certain biens de l’actif immobilisé, qui subit, au cours du temps, des pertes de valeur.

§3- Amortissements

A. Définition

L’amortissement est la constatation comptable de l’amoindrissement de valeur d’un élément d’actif non-courant, résultant de l’usage, du temps, du changement technologique et de toute autre cause, dont les effets sont jugés irréversibles. Le PCG 2005 considère également que l’amortissement correspond à la quote-part consommée d’un élément de l’actif non-courant.

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En résumé, l’amortissement permet d’atteindre un double but : - Corriger la valeur de l’immobilisation au bilan, afin de présenter une image fidèle du patrimoine de l’entreprise ; - Constater au compte de résultat la quote-part consommée à titre de charge.

B. Calcul des amortissements

Dans un premier temps, il faut déterminer la base de calcul des amortissements. Cette base est le " montant amortissable " de l'actif.

a) Valeur d’origine (Vo)

A leur date d'entrée, les immobilisations doivent être comptabilisées : • A leur coût d'acquisition pour les biens acquis à titre onéreux. Ce coût comprend : le prix d'achat après déduction des remises, rabais et escomptes de règlement ; tous les coûts directement attribuables (frais de livraison et de manutention initiaux, frais de transport, d'installation, de montage nécessaires à la mise en état d'utilisation des biens, honoraires des professionnels comme les architectes…). • A leur valeur vénale pour les biens reçus à titre gratuit. (La valeur vénale d'un bien est le prix qui aurait été acquitté dans les conditions normales du marché, c'est-à- dire le prix présumé qu'accepterait d'en donner un éventuel acquéreur) ; • A leur coût de production pour les biens produits par l'association. b) Valeur amortissable

Le montant amortissable d'un actif est sa valeur brute (définie ci-dessous), sous déduction de sa valeur résiduelle.

c) La valeur résiduelle

Dans le cas général, et bien qu’un investissement ait une durée de vie économique supérieure à sa durée de vie comptable (durée d’amortissement), on retient cette dernière pour l’évaluation du projet. Par contre, à la fin de cette période, le projet est supposé disparaître, et la valeur résiduelle de l’immobilisation sera nulle (valeur nette comptable). Mais dans certaines situations, il est possible d’attribuer une valeur marchande résiduelle non nulle à ce bien.

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En fin, la valeur résiduelle est le montant (net des coûts de sortie) que l’entreprise obtiendrait de la revente de l'immobilisation, à la fin de son utilisation. La valeur résiduelle n'est prise en compte que si elle est significative et déterminée de manière fiable dès l'origine.

C. Le plan d'amortissement

Le plan d'amortissement d'un actif définit la répartition systématique de sa base amortissable en fonction de son utilisation par le projet. Cette utilisation est déterminable en termes d'unités de temps ou en fonction d'unités d'œuvre. Il existe plusieurs méthodes d’amortissement, mais dans le cadre de notre projet, on va se contenter d’appliquer la méthode de l’amortissement linéaire appelée aussi amortissement constant. La méthode linéaire s’utilise souvent, si la détermination de la quote-part consommée n’est pas fiable. Un plan d’amortissement se présente sous forme de tableau, prévoyant, année par année, la dépréciation d’un bien. Il est conseillé de l’établir pour faciliter la comptabilisation. La formule pour calculer l’amortissement linéaire est la suivante :

Vo Vr n/12 Amortissement VO = valeur d’origine ou coût d’acquisition. Vr = valeur résiduelle (valeur de revente probable au terme de la durée d’utilité) N = la durée d’utilité de l’immobilisation C’est la période durant laquelle on peut s’attendre à des recettes et des dépenses d’exploitation. La durée de vie représente la période de temps pendant laquelle l’équipement est en service. Cette durée estimée joue un rôle déterminant pour juger la valeur d’un projet Il faut distinguer la durée de vie technique et la durée de vie économique. La première est caractérisée par l’usure ; elle se manifeste par une diminution de productivité physique, par l’abaissement de la qualité de production, ou par l’accroissement des coûts d’entretien et de réparation. La seconde est toujours inferieure à cette valeur, elle tient compte de la dépréciation qualitative, de la désuétude ou de l’obsolescence.

(V O – Vr) = assiette d’amortissement « n » = durée d’utilisation au cours de l’année

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En amortissement linéaire, théoriquement, on calcule l’amortissement au prorata du nombre de jours, en prenant comme date de départ le premier jour de la mise en service, qui coïncide généralement avec la date d’acquisition.

a) Le Frais de constitution

Valeur d’origine (Vo) : Ar 240 000 Valeur résiduelle (Vr) : 0 Valeur amortissable (Va) = Vo – Vr = Ar 240 000 Durée d’utilité (N) : 5 ans Amortissement (a) = Va/N = 240 000/5 = Ar 48 000 Valeur comptable nette (VCN) = valeur d’origine – somme d’amortissement Tableau nº IX : Amortissement du frais de constitution (montant en Ariary) Valeur Valeur Amortissement Valeur Comptable Période d'origine amortissable Amortissement cumulé Nette N+1 240 000 240 000 48 000 48 000 192 000 N+2 240 000 240 000 48 000 96 000 144 000 N+3 240 000 240 000 48 000 144 000 96 000 N+4 240 000 240 000 48 000 192 000 48 000 N+5 240 000 240 000 48 000 240 000 - Source : Notre propre calcul, octobre 2009

b) Les matériels de construction

Valeur d’origine (Vo) : Ar 10 000 000 Valeur résiduelle (Vr) : Ar 200 000 Valeur amortissable (Va) = Vo – Vr = Ar 9 800 000 Durée d’utilité (N) : 10 ans Amortissement (a) = Va/N = 9 800 000/10 = Ar 980 000 Valeur comptable nette (VCN) = valeur d’origine – somme d’amortissement

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Tableau nº X : Amortissement de la construction (montant en Ariary) Période Vo Va Amortissement Amortissement cumulé VCN N+1 10 000 000 9 800 000 980 000 980 000 9 020 000 N+2 10 000 000 9 800 000 980 000 1 960 000 8 040 000 N+3 10 000 000 9 800 000 980 000 2 940 000 7 060 000 N+4 10 000 000 9 800 000 980 000 3 920 000 6 080 000 N+5 10 000 000 9 800 000 980 000 4 900 000 5 100 000 N+6 10 000 000 9 800 000 980 000 5 880 000 4 120 000 N+7 10 000 000 9 800 000 980 000 6 860 000 3 140 000 N+8 10 000 000 9 800 000 980 000 7 840 000 2 160 000 N+9 10 000 000 9 800 000 980 000 8 820 000 1 180 000 N+10 10 000 000 9 800 000 980 000 9 800 000 200 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

c) Les matériels de transport

Valeur d’origine (Vo) : Ar 8 400 000 Valeur résiduelle (Vr) : Ar 400 000 Valeur amortissable (Va) = Vo – Vr = Ar 8 000 000 Durée d’utilité (N) : 5 ans Amortissement (a) = Va/N = 8 000 000/5 = Ar 1 600 000 Valeur comptable nette (VCN) = valeur d’origine – somme d’amortissement Tableau nº XI : Amortissement des matériels de transport (montant en Ariary) Période Vo Va Amortissement Amortissement cumulé VCN N+1 8 400 000 8 000 000 1 600 000 1 600 000 6 800 000 N+2 8 400 000 8 000 000 1 600 000 3 200 000 5 200 000 N+3 8 400 000 8 000 000 1 600 000 4 800 000 3 600 000 N+4 8 400 000 8 000 000 1 600 000 6 400 000 2 000 000 N+5 8 400 000 8 000 000 1 600 000 8 000 000 400 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

d) Les matériels et mobiliers de bureau

Valeur d’origine (Vo) : Ar 493 000 Valeur résiduelle (Vr) : Ar 93 000 Valeur amortissable (Va) = Vo – Vr = Ar 400 000 Durée d’utilité (N) : 5 ans Amortissement (a) = Va/N = 300 000/5 = 80 000 Valeur comptable nette (VCN) = valeur d’origine – somme d’amortissement

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Tableau nº XII : Amortissement des matériels et mobiliers de bureau (en Ariary) Période Vo Va Amortissement Amortissement cumulé VCN N+1 493 000 400 000 80 000 80 000 413 000 N+2 493 000 400 000 80 000 160 000 333 000 N+3 493 000 400 000 80 000 240 000 253 000 N+4 493 000 400 000 80 000 320 000 173 000 N+5 493 000 400 000 80 000 400 000 93 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

e) Les matériels informatiques

Valeur d’origine (Vo) : Ar 1 550 000 Valeur résiduelle (Vr) : Ar 550 000 Valeur amortissable (Va) = Vo – Vr = Ar 1000 000 Durée d’utilité (N) : 5 ans Amortissement (a) = Va/N = 1000 000/5 = 200 000 Valeur comptable nette (VCN) = valeur d’origine – somme d’amortissement Tableau nº XIII : Amortissement des matériels informatiques (en Ariary) Période Vo Va Amortissement Amortissement cumulé VCN N+1 1 550 000 1 000 000 200 000 200 000 1 350 000 N+2 1 550 000 1 000 000 200 000 400 000 1 150 000 N+3 1 550 000 1 000 000 200 000 600 000 950 000 N+4 1 550 000 1 000 000 200 000 800 000 750 000 N+5 1 550 000 1 000 000 200 000 1 000 000 550 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

f) Les matériels et outillages

Valeur d’origine (Vo) : Ar 480 000 Valeur résiduelle (Vr) : Ar 80 000 Valeur amortissable (Va) = Vo – Vr = Ar 400 000 Durée d’utilité (N) : 5 ans Amortissement (a) = Va/N = 400 000/5 = 80 000 Valeur comptable nette (VCN) = valeur d’origine – somme d’amortissement

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Tableau nº XIV : Amortissement des matériels et outillages (montant en Ariary) Période Vo Va Amortissement Amortissement cumulé VCN N+1 480 000 400 000 80 000 80 000 400 000 N+2 480 000 400 000 80 000 160 000 320 000 N+3 480 000 400 000 80 000 240 000 240 000 N+4 480 000 400 000 80 000 320 000 160 000 N+5 480 000 400 000 80 000 400 000 80 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009 Tableau nº XV : La récapitulation des amortissements (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Immobilisation incorporelle Frais de constitution 48 000 48 000 48 000 48 000 48 000 Immobilisation corporelle Terrain Construction 980 000 980 000 980 000 980 000 980 000 Matériels et outillages 80 000 80 000 80 000 80 000 80 000 Matériels de transport 1 600 000 1 600 000 1 600 000 1 600 000 1 600 000 Matériels de bureau 80 000 80 000 80 000 80 000 80 000 Matériels informatiques 200 000 200 000 200 000 200 000 200 000 Total 2 988 000 2 988 000 2 988 000 2 988 000 2 988 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009 Notons que chaque immobilisation fait l’objet de calcul d’amortissement, sauf le terrain.

Section II : LES COMPTES D’EXPLOITATION

Ils concernent les dépenses et les recettes prévisionnelles d’exploitation. Ce sont les comptes de charges et de produits, respectivement la classe 6 et la classe 7 du PCG 2005.

§1- Notions de cycle d’exploitation

Le cycle d’exploitation se définit comme l’ensemble des opérations réalisées par l’entreprise pour atteindre son objectif : produire des biens et des services, en vue de les échanger. La production résulte de la mise en œuvre d’un processus technologique qui exige un capital et des biens et services à transformer.

§2- Les composantes d’un cycle d’exploitation

Le cycle d’exploitation est une succession continue de 3 phases. Cette succession doit fonctionner de manière continue pour assurer un emploi optimal des moyens mis en œuvre : capital et travail.

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− La phase d’approvisionnement : c’est l’acquisition des inputs, c'est-à-dire les facteurs de production nécessaires à la production (fibre de raphia, bao , etc.…) ; − La phase de production ; − La phase de commercialisation : elle comprend le conditionnement et la vente du produit, y compris son transport.

§3- Les comptes de charges d’exploitation prévisionnelle

Les charges sont des diminutions des avantages économiques, sous forme de consommation au cours d’un moment. Elles comprennent les achats consommés (60) ; les services extérieurs (61) ; les autres services extérieurs (62) ; les impôts, taxes et versements assimilés (63), les charges de personnel (64) et les dotations aux amortissements (68).

A. Les achats consommés a) Achat de marchandises

Une marchandise est un produit de l'activité humaine, direct ou indirect, essentiellement déterminé à être un support à la forme d'échange qu'on nomme achat (ou corrélativement, vente). Le terme marchandise est utilisé en économie pour distinguer les acquisitions d'immobilisation (de biens durables) aux achats de biens qui transitent dans l'entreprise, afin d'être revendus 1. En effet, des fibres de raphia, bao et des produits de consommation courante seront considérés comme des marchandises.

1 www.wikipedia.org, 2009 65

1. Produits de consommation courante Tableau nº XVI : Produits de consommation courante (en Ariary) Rubrique Quantité Prix unitaire Montant Ardoise 100 300 30 000 Bal cracky 30 4 850 145 500 Boite de craie 50 1 200 60 000 Carton lait « kaoatry » 3 79 200 237 600 Carton savon « nosy » barre 40 34 800 1 392 000 Carton socolait 2 108 480 216 960 Carton apollo 6 28 200 169 200 Carton biscuit bolo 40 40 800 1 632 000 Carton savon citron plus GM 45 50 400 2 268 000 Carton biscuit gouty GM 24 16 300 391 200 Carton huile en casté 25 49 500 1 237 500 Carton klin 40 29 000 1 160 000 Carton mosquito Fumakilla 10 24 600 246 000 Carton biscuit nice GM 20 20 400 408 000 Carton sardine en boite 2 127 000 254 000 Carton savon SK1 80 4 680 374 400 Carton savon SK6 75 5 100 382 500 Carton Tomate en boite 10 24 000 240 000 Cartouche d'allumette 35 6 000 210 000 Cuvette GM 40 3 800 152 000 Cuvette PM 50 2 700 135 000 Fût de 200 l huile vegetal 6 530 000 3 180 000 Paquet Assiette duralex 20 9 000 180 000 Paquet bougie etoile candle 35 3 400 119 000 Paquet bougie maronjana plus 45 1 700 76 500 Paquet bougie « mazava » 50 1 600 80 000 Paquet briquet 20 7 800 156 000 Paquet brosse à dent 30 6 500 195 000 Paquet cahier 100 pages 60 3 700 222 000 Paquet cahier 200 pages 40 6 000 240 000 Paquet cahier 50 pages 55 6 000 330 000 Paquet colgate 30 28 800 864 000 Paquet Diana 35 2 700 94 500 Paquet levure chimique 20 2 800 56 000 Paquet pampers GM 5 20 800 104 000 paquet savonnette kris 40 2 900 116 000 Paquet savonnette santex 45 4 200 189 000 Paquet vaseline pure 25 3 150 78 750

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Paquet Verre 15 3 800 57 000 Petrole lampante (fût) 10 320 000 3 200 000 Sac bonbon jok 5 62 000 310 000 Sac bonbon pecto 10 62 000 620 000 Sac gros pois 3 55 000 165 000 Sac gros sel 15 16 000 240 000 Sac haricot 6 60 000 360 000 Sac macaronie 5 16 000 80 000 Sac « paraky sambatra » 4 65 000 260 000 Sac riz stock 40 45 000 1 800 000 Sac riz « vary gasy » 20 50 000 1 000 000 Sac sel en vrac 6 23 000 138 000 Sac sel fin 4 23 750 95 000 Sac sucre blanc 15 72 000 1 080 000 Sac sucre rouge 20 69 000 1 380 000 Sac « tsiasisa » 4 60 000 240 000 Seau 10l 45 2 200 99 000 Seau 15l 50 2 800 140 000 Seau 5l 55 1 100 60 500 Voile (bale) 40 40 000 1 600 000 TOTAL 28 947 110 Source : Notre enquête personnelle auprès des grossistes Mahajanga

2. Achats des fibres de raphia et bao Tableau nº XVII : La récapitulation des achats des fibres de raphia et bao (en Ar) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Quantité (kg) 20 000 22 000 24 000 26 000 28 000 Fibres de Prix Unitaire 600 600 600 600 600 raphia Montant 12 000 000 13 200 000 14 400 000 15 600 000 16 800 000 Quantité (paquet) 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 Bao (en Prix Unitaire 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 paquet) Montant 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000 Total 13 000 000 14 700 000 16 400 000 18 100 000 19 800 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

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Tableau nº XVIII : La récapitulation des achats de marchandises (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Quantité (kg) 20 000 22 000 24 000 26 000 28 000 Fibres de raphia Prix Unitaire 600 600 600 600 600 Montant 12 000 000 13 200 000 14 400 000 15 600 000 16 800 000 Quantité (paquet) 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 Bao (en paquet) Prix Unitaire 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 Montant 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000 Produits de consommation courante 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 110 Total 41 947 110 43 647 110 45 347 110 47 047 110 48 747 110 Source : Notre propre calcul, octobre 2009 b) Achat des fournitures de bureau

Elles sont constituées par les rames de papier nécessaires aux impressions (sur saisies et photocopies) de certains documents tels que les bons de commande, les bons de livraison, les factures et tous autres documents nécessaires à l’exploitation. Elles sont évaluées annuellement à Ar 200 000.

c) L’électricité

Nous estimons les coûts d’électricité, indispensables au fonctionnement, ils s’élèvent à Ar 18 000 par mois, soit Ar 216 000 par an. Tableau nº XIX : La récapitulation des achats consommés (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Achats des produits de consommation courante 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 110 Achats des fibres de raphia 12 000 000 13 200 000 14 400 000 15 600 000 16 800 000 Achats des bao 500 000 600 000 700 000 800 000 900 000 Achat des fournitures de bureau 200 000 200 000 200 000 200 000 200 000 Electricité 216 000 216 000 216 000 216 000 216 000 Total 41 863 110 43 163 110 44 463 110 45 763 110 47 063 110 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009 Le tableau ci-dessus montre les dépenses globales des achats consommés pour l’année de démarrage des activités.

B. Les services extérieurs

Ils comprennent, dans notre cas, l’entretien et réparation, frais postaux et TELMA et la publicité.

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a) L’entretien et réparation

La réparation et l’entretien des charrettes sont effectués par les conducteurs, aidés par les ouvriers. Par contre, l’entreprise doit faire appel à des personnes extérieures pour assurer la vérification des boutres et des bâtiments de construction. Tableau nº XX : Les charges prévisionnelles d’entretien et réparation (en Ariary) Désignation Travaux, réparation et vérification Fréquence Charge /an

Construction Réparation et vérification de magasin 1 fois par an 100 000

Boutres Entretien et vérification des boutres. 1 fois par an 400 000

Charrettes Remplacement des éléments endommagés 1 fois par trimestre 200 000 Total 700 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009 b) Frais postaux et TELMA Ce sont des charges pour achat de crédits téléphoniques ou bien de carte de recharge. Les charges correspondant à la communication téléphonique sont évaluées à Ar 250 000 pour les 4 premières années. c) Publicité Les coûts de publicité sont évalués à Ar 400 000 pour la première année. Les charges vont diminuer dans les années suivantes. Tableau nº XXI : La récapitulation des services extérieurs (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Entretien et réparation 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000 Frais postaux et TELMA 250 000 250 000 250 000 250 000 200 000 Publicité 400 000 200 000 200 000 200 000 100 000 Total 1 350 000 1 150 000 1 150 000 1 150 000 1 000 000 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

Le tableau ci-dessus récapitule toutes les dépenses des services extérieurs et autres services extérieurs.

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C. Les Impôts, taxes et versements assimilés

Tableau nº XXII : La récapitulation annuelle des impôts et taxes (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Quantité (en kg) 20 000 22 000 24 000 26 000 28 000 Redevance Prix unitaire 150 150 150 150 150 Montant 3 000 000 3 300 000 3 600 000 3 900 000 4 200 000 Carte collecteur 160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 Impôts et taxes 3 160 000 3 460 000 3 760 000 4 060 000 4 360 000 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

D. Les charges du personnel

Les charges de personnel constituent généralement un élément important et significatif des charges de l'entreprise. Elles sont constituées :  de l'ensemble des rémunérations,  et des charges sociales et fiscales liées à ces rémunérations. a) Le personnel

Le personnel comprend toutes les personnes employées par l'entreprise et liées avec elle par un contrat de travail (écrit ou verbal). Le salaire est la rémunération attribuée en contrepartie d'un travail manuel, généralement lié à la production, et calculé en fonction du travail fourni, alors que les appointements représentent les sommes allouées forfaitairement, en général par mois, au personnel qui ne concourt pas directement à la production (personnel administratif et cadres). Tableau nº XXIII : La récapitulation des salaires annuels du personnel (en Ariary) Rubrique Effectif N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Gérant 1 3 600 000 3 600 000 3 960 000 3 960 000 3 960 000 Secrétaire comptable 1 2 400 000 2 400 000 2 640 000 2 640 000 2 640 000 Collecteur 1 1 200 000 1 200 000 1 320 000 1 320 000 1 320 000 Conducteurs de la charrette 2 1 440 000 1 440 000 1 584 000 1 584 000 1 584 000 Capitaines des boutres 2 2 400 000 2 400 000 2 640 000 2 640 000 2 640 000 Vendeur 1 1 200 000 1 200 000 1 320 000 1 320 000 1 320 000 Gardien 1 960 000 960 000 1 056 000 1 056 000 1 056 000 Ouvriers 6 5 760 000 5 760 000 6 336 000 6 336 000 6 336 000 Total 15 18 960 000 18 960 000 20 856 000 20 856 000 20 856 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

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b) Les charges sociales liées au salaire

Les charges sociales sont réparties entre employés et employeurs. Elles sont mises à la charge de l'employé par un mécanisme de retenue à la source. Les charges sociales (CNaPS-OSIEM) qui sont à la charge de la société s’appellent des charges patronales. Leurs taux respectifs sont de 13% et 5,5%. Tableau nº XXIV : Détermination des charges sociales (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Salaires de personnel 18 960 000 18 960 000 20 856 000 20 856 000 20 856 000 CNaPS (13%) 2 464 800 2 464 800 2 711 280 2 711 280 2 711 280 Charges sociales OSIEM (5,5%) 1 042 800 1 042 800 1 147 080 1 147 080 1 147 080 Total des charges patronales 3 507 600 3 507 600 3 858 360 3 858 360 3 858 360 Charges de personnel 22 467 600 22 467 600 24 714 360 24 714 360 24 714 360 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

E. La dotation aux amortissements

Tableau nº XXV : Dotation aux amortissements (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Dotation aux amortissements 2 988 000 2 988 000 2 988 000 2 988 000 2 988 000 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

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Tableau nº XXVI : La récapitulation des charges (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Achats consommés Achats des produits de consommation courante 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 110 Achats des fibres de raphia 12 000 000 13 200 000 14 400 000 15 600 000 16 800 000 Achats des bao 500 000 600 000 700 000 800 000 900 000 Achat des fournitures de bureau 200 000 200 000 200 000 200 000 200 000 Electricité 216 000 216 000 216 000 216 000 216 000 Sous Total I 41 863 110 43 163 110 44 463 110 45 763 110 47 063 110 Charges externes Entretien et réparation 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000 Frais postaux et TELMA 250 000 250 000 250 000 250 000 200 000 Publicité 400 000 200 000 200 000 200 000 100 000 Sous Total II 1 350 000 1 150 000 1 150 000 1 150 000 1 000 000 Les impôts et taxes 3 160 000 3 460 000 3 760 000 4 060 000 4 360 000 Les charges du personnel 22 467 600 22 467 600 24 714 360 24 714 360 24 714 360 Dotations aux amortissements 2 988 000 2 988 000 2 988 000 2 988 000 2 988 000 Charges financières 2 929 220 2 343 376 1 757 532 1 171 688 585 844 Imprévus 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 Total 75 757 930 76 572 086 79 833 002 80 847 158 81 711 314 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

Les achats consommés, services extérieurs augmentent d’une année à l’autre à cause de l’augmentation de l’activité. Quant aux charges de personnel, nous allons prévoir un accroissement de 10% à partir de la troisième année, afin de motiver les salariés.

§4- Les produits d’exploitation

Ce sont les recettes issues des diverses ventes : des fibres de raphia, de bao , des produits de consommation courante, ainsi que des prestations tels que les transports, dont le total donne le chiffre d’affaires réalisé.

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Tableau nº XXVII : Récapitulation des produits d’exploitations (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Quantité (kg) 20 000 22 000 24 000 26 000 28 000 Fibres de raphia Prix Unitaire 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 Montant 30 000 000 33 000 000 36 000 000 39 000 000 42 000 000 Quantité (paquet) 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 Bao (en paquet) Prix Unitaire 2 000 2 000 2 000 2 000 2 000 Montant 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 Produits de consommation courante 44 312 000 44 312 000 44 312 000 44 312 000 44 312 000 Nombre de voyage 200 200 200 200 200 Transport par Prix Unitaire 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 charrette Montant 800 000 800 000 800 000 800 000 800 000 Nombre de voyage 40 35 30 25 20 Transport Prix Unitaire 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 maritime Montant 12 000 000 10 500 000 9 000 000 7 500 000 6 000 000 Chiffre d'affaires 89 112 000 91 612 000 94 112 000 96 612 000 99 112 000 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

Section III: LE FINANCEMENT DU PROJET ET LE FONDS DE ROULEMENT

Dans ce chapitre, nous allons porter notre étude sur le choix de la forme du financement proprement dit et le fond de roulement de ce projet. La décision de financement est étroitement liée à la décision d’investissement. Elle permet de prendre en compte les interrogations sur la manière dont les fonds seront recueillis pour financer les projets d’investissement jugés rentables. Il existe des sources très diverses concernant l’origine des moyens servant à financer l’entreprise. Mais toutes comportent un coût, dont le calcul permet de guider les choix des dirigeants. Les différentes ressources sont générées par l’exploitation (C.A.F et cessions d’éléments d’actifs), par les capitaux propres et par les dettes financières. Le choix du mode de financement devra être réalisé entre ces différentes possibilités.

§1- Les différentes sources de financement

Pour financer ses activités, l’entreprise peut faire appel à différentes sources de financement. De façon générale, on distingue trois grandes formes de financement :

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• Fonds propres : CAF et augmentation de capital • Quasi-fonds propres : les comptes courants d’associés et les prêts participatifs 1 • Endettement : emprunts auprès des établissements de crédit et crédit -bail Face à ces diverses sources de financement, nous ne pouvons énumérer que celles qui sont importantes pour le projet. Les sources de financement en 1 ère année d’activité sont présentes dans le tableau suivant : Tableau nº XXVIII : Les sources de financement des investissements(en Ariary) Rubrique Montant Apport Emprunt en nature en numéraire Immobilisation incorporelle 240 000,00 - 240 000,00 - Frais de constitution 240 000,00 240 000,00 Immobilisation corporelle 36 880 100,00 5 000 000,00 17 234 000,00 14 646 100,00 Terrain 5 000 000,00 5 000 000,00 Construction 10 000 000,00 3 000 000,00 7 000 000,00 Matériels et outillages 480 000,00 144 000,00 336 000,00 Matériels de transport 8 400 000,00 2 520 000,00 5 880 000,00 Matériels de bureau 493 000,00 147 900,00 345 100,00 Matériels informatiques 1 550 000,00 465 000,00 1 085 000,00 Fonds de Roulement Initial 10 957 100,00 10 957 100,00 - Total 37 120 100,00 5 000 000,00 17 474 000,00 14 646 100,00 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

A. Le financement par fonds propres a) La capacité d’Autofinancement (CAF)

La CAF représente l’ensemble des ressources générées par l’entreprise au cours de l’exercice, du fait de ses opérations courantes. Il n’entraine donc pas de charge financière. Tableau nº XXIX : Calcul de la CAF (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Résultat net 10 149 093,20 11 430 334,64 10 852 038,48 11 981 279,92 13 224 521,36 Dotation aux amortissements 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 CAF 13 137 093,20 14 418 334,64 13 840 038,48 14 969 279,92 16 212 521,36 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009 C’est l’ensemble du résultat net et de la dotation aux amortissements. Ce tableau montre une augmentation chaque année de la CAF, sauf à la troisième année où il y a une légère diminution, à cause d’une augmentation de 10% du salaire à partir de la troisième année.

1Robert PAPIN, Stratégie pour la création d’entreprise, 6 e édition, DUNOD, Paris, 1995, P.238 74

b) L’augmentation de capital

Cette augmentation de capital est soumise à des conditions juridiques et techniques. Sur le plan juridique, l’augmentation du capital doit être décidée par l’assemblée générale extraordinaire des associés. Le capital social ancien doit être entièrement libéré. Les actions nouvellement souscrites sont libérées immédiatement. Les anciens actionnaires bénéficient des droits préférentiels de souscription, représentant leurs droits sur les réserves anciennes. Et sur le plan technique, le prix d’émission est fixé en fonction de la valeur nominale de l’action, et de la valeur intrinsèque de l’entreprise. L’augmentation du capital peut être réalisée : • par apport en numéraire : la contrepartie est représentée par des sommes d’argent ; • par apport en nature : la contrepartie est constituée d’actifs (immobilisation) ; • par incorporation des réserves : seule la structure des capitaux propres est modifiée, car il n’y a pas réellement de source de financement ; • Par conversion de dettes. L’augmentation du capital n’implique aucune charge financière ultérieure.

B. L’endettement

Le financement par endettement est le complément classique du financement par capitaux propres. On distingue généralement les emprunts classiques souscrits auprès des établissements de crédit.

a) Le financement par emprunt bancaire indivis

Dans ce type de financement, l’entreprise a pour seul interlocuteur la banque prêteuse, ou le pool bancaire, si le financement est accordé par plusieurs banques réunis. Ces financements peuvent être utilisés immédiatement et en totalité, mais ils peuvent aussi être mis à la disposition de l’entreprise, cette dernière utilise le fonds, au fur et à mesure de ses besoins. Les modalités de remboursement de ces indivis peuvent être de trois sortes : • Remboursement par amortissement constant du capital • Remboursements par annuités constantes • Remboursement in fine.

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b) Le crédit-bail

Le crédit-bail est une forme de crédit consistant à louer un bien pour une période déterminée, au terme de laquelle le locataire a la possibilité de l'acheter, généralement pour une somme modique. Pendant la période de location, le locataire est responsable de tout dommage que le bien pourrait subir, du fait de sa négligence. Il peut mettre fin au contrat à tout moment par un préavis, mais doit restituer le bien au propriétaire et s'acquitter d'une indemnité de résiliation correspondant à une part importante des redevances dues jusqu'à la fin du contrat. Pendant toute la durée du contrat, l'entreprise bénéficie d'un droit de jouissance irrévocable .

§2- Les crédits bancaires et ses modalités de remboursement

Vue la rareté des ressources, il est impossible, dans notre cas, de recourir à l’augmentation de capital. Par contre, chaque année d’exploitation dégage une forte marge d’autofinancement. Il est donc possible d’assurer le financement par des moyens sûr. Mais pour démarrer le projet, le recours auprès des organismes financiers ou bancaires est nécessaire. De plus, l’autofinancement que l’entreprise dégage assure une indépendance vis-à-vis des banques ou des organismes de crédit qui cherche à contrôler la sécurité de leurs investissements.

A. La détermination du montant de l’emprunt

De nombreuses institutions financières financent les projets. Mais dans notre étude, nous prenons le cas de la BNI Groupe crédit agricole.

B. Les conditions d’octrois de crédit par la banque

La banque impose deux critères : des critères subjectifs et des critères objectifs

a) Les critères subjectifs

La banque exige la moralité, le savoir-faire et l’expérience du promoteur en technique et en gestion. En outre, elle n’acceptera pas de financer le projet que dans la mesure où l’entreprise participe au minimum de 30% à son financement.

b) Les critères objectifs

La banque n’acceptera pas son aide sans être sûr que, le marché des produits envisagés est favorable. Il en est de même pour la rentabilité économique et financière du projet.

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C. Les différents types de crédits bancaires

On distingue : le crédit d’investissement et le crédit de fonctionnement.

a) Le crédit d’investissement

Le crédit d’investissement sert à financer le bien qui a une durée d’utilité supérieure à 2 ans, c'est-à-dire à moyen et à long terme.

b) Le crédit de fonctionnement

Il s’agit de crédit à court terme, c'est-à-dire inférieur à un an. Le crédit de fonctionnement sert à financer le cycle d’exploitation.

D. Les modalités de remboursement des emprunts à long et à moyen terme

Un emprunt de 14 646 100 Ar sera contracté auprès de la banque BNI Groupe crédit agricole, remboursable sur 5 ans, au taux annuel de 20%. En effet, le projet a choisi l’amortissement constant du capital. Les tableaux de remboursement sont constitués par : • Année de remboursement : 5 ans • Capital restant dû N+2 = capital restant dû N+1 – amortissement N+1 • Intérêt = capital restant dû x taux ; avec taux d’intérêt= 20% • Annuité : somme à verser chaque année = amortissement+intérêt • Amortissement : part de capital remboursable chaque année Tableau nº XXX : Remboursement par amortissement constant(en Ariary) Année Intérêt Capital début période Amortissement (20%) Annuité Capital fin de période N+1 14 646 100 2 929 220 2 929 220 5 858 440 11 716 880 N+2 11 716 880 2 929 220 2 343 376 5 272 596 8 787 660 N+3 8 787 660 2 929 220 1 757 532 4 686 752 5 858 440 N+4 5 858 440 2 929 220 1 171 688 4 100 908 2 929 220 N+5 2 929 220 2 929 220 585 844 3 515 064 - Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

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§3- Le fonds de roulement initial

Le fonds de roulement initial se définit comme la somme nécessaire pour démarrer les activités, alors que l’entreprise ne perçoit pas encore de recettes.

Pour financer le besoin permanent induit par le décalage entre les flux de décaissement et d’encaissement du cycle d’exploitation, l’entreprise recourt à des financements stables (le fonds de roulement), et à des crédits bancaires à court terme. Le financement d’un besoin permanent par des ressources instables induit une distorsion qui peut être la source d’éventuels dérèglements financiers, si les banquiers de l’entreprise décident de réduire ou de limiter leurs engagements. On comprend en quoi le fonds de roulement assure à l’entreprise une sécurité dans son fonctionnement financier quotidien 1. Le FRNG permettrait donc à l’entreprise de dégager une marge de sécurité sous forme de trésorerie nette positive. Deux méthodes permettent de calculer le Fonds de Roulement Net Global (FRNG) : la méthode « du haut du bilan » et la méthode dite « du bas du bilan ». Tableau nº XXXI : Calcul de fonds de roulement initial (montant en Ariary) Fonds de Roulement Initial Montant Achat des produits de consommation courante 4 500 000 Achat des fibres de raphia 1 800 000 Achat des bao 100 000 Achat des fournitures de bureau 100 000 Frais postaux et TELMA 62 500 Publicité 200 000 Les impôts et taxes 450 000 Les charges du personnel 3 744 600 Total 10 957 100 Source : Tableau élaboré par l’auteur , octobre 2009 Lors de la constitution de la société, un bilan d’ouverture doit être établi. Nous allons présenter ce bilan par le tableau ci-dessous.

1 Alain MARION, Analyse financière, 3e édition, DUNOD, Paris, 2004, P.133 78

Tableau nº XXXII : Bilan d’ouverture (montant en Ariary) Actif Valeur brute Amortissement Valeur nette Passif et capitaux propres Actif non courant Capitaux propres Immobilisation incorporelle 240 000 - 240 000 Capital 22 474 000 Frais de développement 240 000 240 000 Immobilisation corporelle 25 923 000 - 25 923 000 Réserves Terrain 5 000 000 5 000 000 Construction 10 000 000 10 000 000 Résultat net Matériels et outillages 480 000 480 000 Matériels de transport Total Capitaux 8 400 000 8 400 000 propres 22 474 000 Matériels de bureau 493 000 493 000 Matériels informatiques Passif non 1 550 000 1 550 000 courant Total Actif non courant 26 163 000 - 26 163 000 Actif courant Dettes financières 14 646 100 Trésorerie 10 957 100 10 957 100 Total Actif courant 10 957 100 10 957 100 Passif courant - Total 37 120 100 - 37 120 100 Total 37 120 100 Source : Tableau élaboré par l’auteur , octobre 2009 Il n’y a ni amortissement, ni résultat sur ce bilan d’ouverture, car les immobilisations ne sont pas encore utilisées et que l’exploitation n’a pas encore commencée.

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Chapitre II : ANALYSE DE LA FAISABILITE DU PROJET

Dans ce chapitre, tous les outils de l’étude de la rentabilité sont mis en exergue à savoir : les résultats prévisionnels, le seuil de rentabilité, le bilan prévisionnel et le tableau de flux de trésorerie.

Section I : ANALYSE DES STRUCTURES FINANCIERES ET DE RENTABILITE

Le but précis de l’entreprise est de faire des bénéfices, quelles que soient leurs utilisations ultérieures : dividende, placement pour objectif économique ou social. La rentabilité est surtout l’augmentation des ressources internes pour financer ses investissements ou améliorer le Fond de roulement.

§1-Le compte de résultat

C’est un document financier de synthèse où sont virés les soldes des comptes de charges et les produits à la fin d’un exercice comptable. Il nous permet d’évaluer la perte ou le bénéfice net d’un exercice, ainsi que la performance de l’entreprise.

Selon le PCG 2005, deux modèles de compte de résultat sont prévus : la présentation par nature et la présentation par fonction.

A. La présentation par nature

Dans cette présentation, la structure des charges et des produits a été aménagée pour permettre de calculer des résultats partiels. Le résultat bénéficiaire ou déficitaire s’obtient par l’addition de ces résultats partiels. Cette présentation plus riche en information que la présentation par fonction, offre à la fois l’avantage du rattachement des produits et des charges aux fonctions de l’entreprise : produits et charges opérationnels, financiers, extraordinaires, et le dégagement de soldes de gestion caractéristiques du résultat comptable. Le compte de résultat permet de mesurer la capacité d’une entreprise à réaliser des bénéfices au cours d’un temps déterminé. Il reprend alors l’ensemble des produits et des charges enregistrés par l’entreprise au cours de cette période, et en détermine le solde qui constitue le résultat de l’entreprise. Pour cela, il est important d’aller plus loin dans l’analyse, en décomposant le compte de résultat de manière à appréhender le plus précisément possible les éléments qui ont contribué à l’apparition d’un bénéfice ou d’une perte dans les comptes d’une entreprise.

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B. La détermination du résultat prévisionnel

Pour déterminer le résultat annuel obtenu par notre groupement, nous adoptons la présentation par nature afin de permettre le calcul de la valeur ajoutée dégagée par le présent projet. Cette valeur ajoutée est si significative que nous la verrons dans le dernier chapitre de cette partie. La structure des charges et des produits sur le compte de résultat par nature a été aménagée pour permettre de calculer les résultats partiels qui sont : le résultat opérationnel constitue un solde très important parce qu’il montre la capacité de l’entreprise à réaliser des bénéfices ; il s’obtient par la différence entre les produits et les charges d’exploitation ; le résultat financier montre l’impact sur le compte de l’entreprise de sa politique de financement ; le résultat extraordinaire reprend l’ensemble des opérations ayant une incidence sur le compte de résultat, mais qui ne dépend pas directement de son activité de production ; le résultat avant impôt donne une idée de la politique fiscale de l’entreprise. Les comptes de résultats des cinq premières années d’exercice sont dans le tableau ci- après.

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Tableau nº XXXIII : Compte de résultat par nature (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Chiffres d'affaires 89 112 000,00 91 612 000,00 94 112 000,00 96 612 000,00 99 112 000,00 I- Production de l'exercice 89 112 000,00 91 612 000,00 94 112 000,00 96 612 000,00 99 112 000,00 Achats consommés 41 863 110,00 43 163 110,00 44 463 110,00 45 763 110,00 47 063 110,00 Charges externes 1 350 000,00 1 150 000,00 1 150 000,00 1 150 000,00 1 000 000,00 II- Consommation de l'exercice 43 213 110,00 44 313 110,00 45 613 110,00 46 913 110,00 48 063 110,00 III- VAB (I-II) 45 898 890,00 47 298 890,00 48 498 890,00 49 698 890,00 51 048 890,00 Les impôts et taxes 3 160 000,00 3 460 000,00 3 760 000,00 4 060 000,00 4 360 000,00 Les charges du personnel 22 467 600,00 22 467 600,00 24 714 360,00 24 714 360,00 24 714 360,00 IV- EBE 20 271 290,00 21 371 290,00 20 024 530,00 20 924 530,00 21 974 530,00 Autres charges opérationnelles 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 Dotations aux amortissements 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 V- Résultat opérationnel 16 283 290,00 17 383 290,00 16 036 530,00 16 936 530,00 17 986 530,00 Produits financiers

Charges financières 2 929 220,00 2 343 376,00 1 757 532,00 1 171 688,00 585 844,00 VI- Résultat financier - 2 929 220,00 - 2 343 376,00 - 1757532,00 - 1171688,00 - 585844,00 VII- Résultat avant impôts (V+VI) 13 354 070,00 15 039 914,00 14 278 998,00 15 764 842,00 17 400 686,00 Impôts sur le résultat 3 204 976,80 3 609 579,36 3 426 959,52 3 783 562,08 4 176 164,64 VIII- Résultat net 10 149 093,20 11 430 334,64 10 852 038,48 11 981 279,92 13 224 521,36 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

Le compte des résultats prévisionnels par nature permet de dégager la valeur ajoutée générée par l’entreprise. Il a bien une valeur ajoutée positive qui va contribuer au PIB de notre pays.

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§2- Le Bilan prévisionnel

A. Définition

Le bilan est un document obligatoire établi sous forme d’un tableau qui résume la situation patrimoniale de l’entreprise à une date bien déterminée. Dans l’actif présent, le bien et le droit sont la propriété de l’entreprise c’est-à-dire les emplois qui ont été faites des ressources. Il regroupe l’actif non courant et l’actif courant. Le passif représente la source et le montant de fonds qui sont à la disposition de l’entreprise. Il se repartit en : - Capitaux propres ; - Passif non courant ; - Passif courant.

B. L’actif du bilan

Les actifs représentent les ressources contrôlées par l’entité du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques dans un futur immédiat (<12 mois) ou lointain, durable (>12 mois).

C. Le passif du bilan

Les passifs constituent des obligations actuelles de l’entité résultant d’événements passés dont l’extinction devrait se traduire, pour l’entité, par une sortie de ressources.

D. Les capitaux propres

Les capitaux propres appelés également actifs nets ou fonds propres ou capital financier correspondent à l’intérêt résiduel dans les actifs, après déduction des passifs d’une entreprise.

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Tableau nº XXXIV: Bilan prévisionnel année N+1 (montant en Ariary) Actif Valeur brute Amortissement Valeur nette Passif et capitaux propres Actif non courant Capitaux propres Immobilisation incorporelle 240 000,00 48 000,00 192 000,00 Capital 22 474 000,00 Frais de développement 240 000,00 48 000,00 192 000,00 Immobilisation corporelle 25 923 000,00 2 940 000,00 22 983 000,00 Réserves Terrain 5 000 000,00 - 5 000 000,00 Construction 10 000 000,00 980 000,00 9 020 000,00 Résultat net 10 149 093,20 Matériels et outillages 480 000,00 80 000,00 400 000,00 Matériels de Total Capitaux transport 8 400 000,00 1 600 000,00 6 800 000,00 propres 32 623 093,20 Matériels de bureau 493 000,00 80 000,00 413 000,00 Matériels informatiques 1 550 000,00 200 000,00 1 350 000,00 Passif non courant Total Actif non Dettes courant 26 163 000,00 2 988 000,00 23 175 000,00 financières 11 716 880,00 Actif courant Trésorerie 21 164 973,20 21 164 973,20 Passif courant

Total 47 327 973,20 2 988 000,00 44 339 973,20 Total 44 339 973,20 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

Comme nous le voyons dans ce tableau, le solde de la trésorerie du bilan prévisionnel année N+1 Ar 21 164 973,20 est positif, ce qui signifie que l’entreprise fera des bénéfices, et elle pourra donc rembourser sa dette pour la première année. Il y a donc une forte chance que ses activités de l’année suivante seront prospères.

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Tableau nº XXXV : Bilan prévisionnel année N+2 (montant en Ariary) Actif Valeur brute Amortissement Valeur nette Passif et capitaux propres Actif non courant Capitaux propres Immobilisation incorporelle 240 000,00 96 000,00 144 000,00 Capital 22 474 000,00 Frais de développement 240 000,00 96 000,00 144 000,00 Immobilisation corporelle 25 923 000,00 5 880 000,00 20 043 000,00 Réserves 6 149 093,20 Terrain 5 000 000,00 - 5 000 000,00 Construction 10 000 000,00 1 960 000,00 8 040 000,00 Résultat net 11 430 334,64 Matériels et outillages 480 000,00 160 000,00 320 000,00 Matériels de Total Capitaux transport 8 400 000,00 3 200 000,00 5 200 000,00 propres 40 053 427,84 Matériels de bureau 493 000,00 160 000,00 333 000,00 Matériels Passif non informatiques 1 550 000,00 400 000,00 1 150 000,00 courant Total Actif non courant 26 163 000,00 5 976 000,00 20 187 000,00 Dettes financières 8 787 660,00 Total Passif non Actif courant courant 8 787 660,00 Trésorerie 28 654 087,84 28 654 087,84 Total Actif courant 28 654 087,84 - 28 654 087,84 Passif courant Total 54 817 087,84 5 976 000,00 48 841 087,84 Total 48 841 087,84 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

Quant au bilan prévisionnel de la deuxième année, on constate que le solde de la trésorerie a augmenté par rapport à l’année précédente, et cela signifie qu’il y a une augmentation du chiffre d’affaires.

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Tableau nº XXXVI : Bilan prévisionnel année N+3 Actif Valeur brute Amortissement Valeur nette Passif et capitaux propres Actif non courant Capitaux propres Immobilisation incorporelle 240 000,00 144 000,00 96 000,00 Capital 22 474 000,00 Frais de développement 240 000,00 144 000,00 96 000,00 Immobilisation corporelle 25 923 000,00 8 820 000,00 17 103 000,00 Réserves 13 579 427,84 Terrain 5 000 000,00 - 5 000 000,00 Construction 10 000 000,00 2 940 000,00 7 060 000,00 Résultat net 10 852 038,48 Matériels et outillages 480 000,00 240 000,00 240 000,00 Matériels de Total Capitaux transport 8 400 000,00 4 800 000,00 3 600 000,00 propres 46 905 466,32 Matériels de bureau 493 000,00 240 000,00 253 000,00 Matériels informatiques 1 550 000,00 600 000,00 950 000,00 Passif non courant Total Actif non Dettes courant 26 163 000,00 8 964 000,00 17 199 000,00 financières 5 858 440,00 Total Passif non Actif courant courant 5 858 440,00 Trésorerie 35 564 906,32 35 564 906,32 Total Actif courant 35 564 906,32 - 35 564 906,32 Passif courant Total 61 727 906,32 8 964 000,00 52 763 906,32 Total 52 763 906,32 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

On peut tirer à partir de ce tableau que le solde de la trésorerie de l’année N+3 ne cesse d’augmenter, ce qui est très encourageant, car jusqu’à la troisième année d’existence, l’entreprise évolue toujours.

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Tableau nº XXXVII : Bilan prévisionnel année N+4 (montant en Ariary) Actif Valeur brute Amortissement Valeur nette Passif et capitaux propres Actif non courant Capitaux propres Immobilisation incorporelle 240 000,00 192 000,00 48 000,00 Capital 22 474 000,00 Frais de développement 240 000,00 192 000,00 48 000,00 Immobilisation corporelle 25 923 000,00 11 760 000,00 14 163 000,00 Réserves 20 431 466,32 Terrain 5 000 000,00 - 5 000 000,00 Construction 10 000 000,00 3 920 000,00 6 080 000,00 Résultat net 11 981 279,92 Matériels et outillages 480 000,00 320 000,00 160 000,00 Matériels de Total Capitaux transport 8 400 000,00 6 400 000,00 2 000 000,00 propres 54 886 746,24 Matériels de bureau 493 000,00 320 000,00 173 000,00 Matériels informatiques 1 550 000,00 800 000,00 750 000,00 Passif non courant Total Actif non courant 26 163 000,00 11 952 000,00 14 211 000,00 Dettes Actif courant financières 2 929 220,00 Trésorerie 43 604 966,24 43 604 966,24 Total Actif courant 43 604 966,24 43 604 966,24 Passif courant Total 69 767 966,24 11 952 000,00 57 815 966,24 Total 57 815 966,24 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

Nous soulignons ici que, le solde dépasse le double de celui de la première année, il est donc toujours en croissance, et cela signifie que l’entreprise affiche déjà de gros bénéfices.

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Tableau nº XXXVIII : Bilan prévisionnel année N+5 (montant en Ariary) Actif Valeur brute Amortissement Valeur nette Passif et capitaux propres Actif non courant Capitaux propres Immobilisation incorporelle 240 000,00 240 000,00 - Capital 22 474 000,00 Frais de développement 240 000,00 240 000,00 - Immobilisation corporelle 25 923 000,00 14 700 000,00 11 223 000,00 Réserves 28 412 746,24 Terrain 5 000 000,00 - 5 000 000,00 Construction 10 000 000,00 4 900 000,00 5 100 000,00 Résultat net 13 224 521,36 Matériels et outillages 480 000,00 400 000,00 80 000,00 Matériels de Total Capitaux transport 8 400 000,00 8 000 000,00 400 000,00 propres 64 111 267,60 Matériels de bureau 493 000,00 400 000,00 93 000,00 Matériels informatiques 1 550 000,00 1 000 000,00 550 000,00 Passif non courant Total Actif non Dettes courant 26 163 000,00 14 940 000,00 11 223 000,00 financières - Actif courant Trésorerie 52 888 267,60 52 888 267,60 Passif courant

Total 79 051 267,60 14 940 000,00 64 111 267,60 Total 64 111 267,60 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

D’après ces tableaux, les bilans prévisionnels encaissent toujours un résultat positif, ce qui signifie que le projet est rentable. La disponibilité figurant aux bilans résulte du solde de trésorerie à la fin de chaque période, et indique aussi que la firme peut rembourser le reste de la somme empruntée, mais a aussi le choix d’améliorer de la vie de l’entreprise.

§3- Flux de trésorerie (méthode directe)

En termes d’analyse financière, la Trésorerie d’une entreprise apparaît comme étant le solde de la situation financière globale. Elle représente sa disponibilité qui lui permettra de financer ses dépenses à court terme. Les flux de trésorerie du dit projet seront présentés dans le tableau suivant.

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Tableau nº XXXIX : Tableau des flux de trésorerie (montant en ariary) Méthode directe N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Encaissements reçus des clients 89 112 000,00 91 612 000,00 94 112 000,00 96 612 000,00 99 112 000,00 Sommes versées aux fournisseurs et au personnel 66 680 710,00 67 780 710,00 71 327 470,00 72 627 470,00 73 777 470,00 Intérêts et autres frais financiers payés 2 929 220,00 2 343 376,00 1 757 532,00 1 171 688,00 585 844,00 Impôts payés 3 160 000,00 3 460 000,00 3 760 000,00 4 060 000,00 4 360 000,00 Impôts sur les résultats payés 3 204 976,80 3 609 579,36 3 426 959,52 3 783 562,08 4 176 164,64 Flux de trésorerie lié aux activités opérationnelles (A) 13 137 093,20 14 418 334,64 13 840 038,48 14 969 279,92 16 212 521,36 Décaissement sur acquisition d'immobilisation corporelle ou incorporelle 32 120 100,00 - Flux de trésorerie lié aux activités d'investissement (B) 32 120 100,00 - - - - Augmentation de capital en numéraire 17 474 000,00 - Emission d'emprunt à long terme 14 646 100,00 - Remboursement d'emprunt 2 929 220,00 2 929 220,00 2 929 220,00 2 929 220,00 2 929 220,00 Dividendes versées 4 000 000,00 4 000 000,00 4 000 000,00 4 000 000,00 Flux de trésorerie liés aux activités de financement (C) 29 190 880,00 - 6 929 220,00 - 6 929 220,00 -6 929 220,00 - 6 929 220,00 Variation de trésorerie de la période (A+B+C) 10 207 873,20 7 489 114,64 6 910 818,48 8 040 059,92 9 283 301,36 Trésorerie en début d'exercice 10 957 100,00 21 164 973,20 28 654 087,84 35 564 906,32 43 604 966,24 Trésorerie à la clôture de l'exercice 21 164 973,20 28 654 087,84 35 564 906,32 43 604 966,24 52 888 267,60 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

La variation de trésorerie d’une période située entre deux années successives est positive, ce qui dénote une exploitation saine et rentable.

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Section II : LE SEUIL DE RENTABILITE

§1- Définition

Le seuil de rentabilité ou chiffre d’affaires critique, représente le chiffre d’affaires minimum à partir duquel l’exploitation est rentable. C’est-à-dire le chiffre d’affaires qu’il faut réaliser pour que l’activité ne se solde en fin de période, ni par un bénéfice, ni par une perte. La marge sur coût variable est donc égale aux charges fixes.

§2- L’utilité du seuil de rentabilité

L’analyse du seuil de rentabilité peut aider le responsable à formuler certaines décisions :  La détermination du niveau de production pour obtenir un profit;  L’établissement d’une stratégie visant à augmenter le bénéfice par compression des coûts fixes; diminution des frais variables, augmentation du prix de vente etc.…

§3- Le calcul du seuil de rentabilité

Le point mort appelé encore le seuil de rentabilité est le niveau d’activité d’une entreprise, au bout duquel l’entreprise ne réalise ni profit, ni déficit, d’où le résultat est nul. A ce moment là, le chiffre d’affaires couvre les charges fixes et variables. Pour pouvoir donner la formule générale, nous procédons à la séparation des coûts ou des charges. On distingue deux catégories de coûts : Les charges fixes ou C.F Les charges variables ou C.V « Les charges de structure appelées « coûts fixes » sont constituées par les dépenses indépendantes du volume d’activité réalisée, et les coûts variables sont représentés par des dépenses liées étroitement au volume de l’activité, aux quantités vendues ». 1

1 Georges DEPALLANS et Jean JOBARD, Administration des entreprises, 9è édition, Paris, 1986, p.45 90

Tableau nº XL : Récapitulation des charges fixes (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Achat des fournitures de bureau 200 000,00 200 000,00 200 000,00 200 000,00 200 000,00 Electricité 216 000,00 216 000,00 216 000,00 216 000,00 216 000,00 Entretien et réparation 700 000,00 700 000,00 700 000,00 700 000,00 700 000,00 Frais postaux et TELMA 250 000,00 250 000,00 250 000,00 250 000,00 200 000,00 Publicité 400 000,00 200 000,00 200 000,00 200 000,00 100 000,00 Les impôts et taxes 160 000,00 160 000,00 160 000,00 160 000,00 160 000,00 Les charges du personnel 22 467 600,00 22 467 600,00 24 714 360,00 24 714 360,00 24 714 360,00 Dotations aux amortissements 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 Charges financières 2 929 220,00 2 343 376,00 1 757 532,00 1 171 688,00 585 844,00 Imprévu 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 Impôt sur le revenu 3 204 976,80 3 609 579,36 3 426 959,52 3 783 562,08 4 176 164,64 Total 34 515 796,80 34 134 555,36 35 612 851,52 35 383 610,08 35 040 368,64 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009 Tableau nº XLI : Récapitulation des charges variables (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Achats consommés

Achats des produits de consommation courante 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 110 28 947 1100 Achats des fibres de raphia 12 000 000 13 200 000 14 400 000 15 600 000 16 800 000 Achats des bao 500 000 600 000 700 000 800 000 900 000 Les impôts et taxes 3 000 000 3 300 000 3 600 000 3 900 000 4 200 000 Total 44 447 110 46 047 110 47 647 110 49 247 110 50 847 110 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

§4- Formule et mode de calcul du seuil de rentabilité

SR : le seuil de rentabilité CV : les charges variables CF : les charges fixes CA : le chiffre d’affaires M/CV : la marge sur coût variable R : le résultat = CA – (CV + CF) = (CA – CV) – CF

R = M/CV – CF

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Avec M/CV = CA – CV CA × CF Nous avons la formule : SR = M/CV Tableau nº XLII : Calcul du seuil de rentabilité (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Chiffres d'affaires 89 112 000,00 91 612 000,00 94 112 000,00 96 612 000,00 99 112 000,00 Charge variable 44 447 110,00 46 047 110,00 47 647 110,00 49 247 110,00 50 847 110,00 Marge sur coût variable 44 664 890,00 45 564 890,00 46 464 890,00 47 364 890,00 48 264 890,00 Coût fixe 34 515 796,80 34 134 555,36 35 612 851,52 35 383 610,08 35 040 368,64 Résultat 10 149 093,20 11 430 334,64 10 852 038,48 11 981 279,92 13 224 521,36 Seuil de rentabilité 68 863 299,21 68 630 361,79 72 131 811,40 72 173 319,46 71 955 432,13 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009

Section III : ANALYSE A PARTIR DES RATIOS

Le ratio est le rapport entre les 2 grandeurs caractéristiques de gestion. Il berce la vie des entreprises et l’analyse de leurs activités. Les directions financières, les banquiers, les investisseurs en déploient des batteries, lorsqu’il s’agit d’apprécier la qualité, la valeur, les perspectives d’avenir d’une entreprise. Tableau nº XLIII: Récapitulation des ratios pour apprécier la situation du projet Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Chiffre d'affaires 89 112 000,00 91 612 000,00 94 112 000,00 96 612 000,00 99 112 000,00 Résultat net 10 149 093,20 11 430 334,64 10 852 038,48 11 981 279,92 13 224 521,36 Dotation aux amortissements 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 CAF 13 137 093,20 14 418 334,64 13 840 038,48 14 969 279,92 16 212 521,36 Capitaux propres 32 623 093,20 40 053 427,84 46 905 466,32 54 886 746,24 64 111 267,60 Dettes financières 11 716 880,00 8 787 660,00 5 858 440,00 2 929 220,00 - R1 0,11 0,12 0,12 0,12 0,13 R2 0,89 0,61 0,42 0,20 - R3 0,74 0,82 0,89 0,95 1 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009 Ce tableau nous permet de tirer plusieurs ratios à savoir : − R1 : la rentabilité commerciale − R2 capacité de remboursement de dettes − R3 : ratio de l’indépendance financière

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§1- Rentabilité commerciale du projet :

1 ′ Ce ratio exprime alors la rentabilité de l’entreprise en fonction de son volume d’activité (chiffre d’affaires). Sa croissance durant les cinq années d’exploitation, montre une évolution du résultat net avec le chiffre d’affaires. Nous pouvons dire que notre société aura une grande performance commerciale.

§2- Capacité de remboursement des emprunts structurels è 2 3 4 Par la méthode directe, la CAF est obtenue à partir du résultat net, augmenté de dotation aux amortissements. Ce ratio montre dans quelle mesure la CAF de l’entreprise permet de couvrir le remboursement des dettes financières. L’analyse de ce ratio révèle que nos emprunts en N+1 ne représente qu’une fois de sa CAF. Cela respecte largement les normes prudentielles bancaires (3 ans ou 4 ans) en matière d’octroi de crédit. Autrement dit, notre projet n’aura pas de difficulté pour obtenir des prêt pour financer les nouveaux investissements lui permettant d’accroitre davantage sa rentabilité.

§3- Ratio d’indépendance financière

3 0,25 Puisque 74% à 100% de ses ressources stables lui appartiennent, cette société ne dépend pas forcement des emprunts bancaires pour pouvoir faire des investissements (immobilisation ou autres). Elle jouit donc d’une forte indépendance financière dans la réalisation de sa politique d’investissement.

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Chapitre III : EVALUATION DU PROJET D’INVESTISSEMENT

Un investissement est rentable lorsque le montant de cet investissement est inférieur aux gains procurés durant toute la durée de vie du projet. Le choix d’investissement c’est-à-dire le maintien ou le rejet d’un projet ne se fonde uniquement pas sur le critère financier, mais aussi sur la contribution dudit projet à l’intérêt de la nation. La participation au développement national est un devoir pour tout citoyen. Le groupement détenteur du projet se doit d’équilibrer les emplois créés et les revenus distribués, afin de lutter contre la pauvreté et participer à la formation de la richesse nationale (PIB). Section I : LES CRITERES D’EVALUATION

Ces critères sont au nombre de cinq :  Pertinence,  Efficacité,  Efficience,  Durabilité,  Impact. §1- La pertinence

Elle mesure la corrélation entre les objectifs du projet et les objectifs du développement, sur les plans globaux et sectoriels de la région concernée. §2- L’efficacité

Elle s’apprécie par le degré de réalisation et des objectifs ou des résultats. Par exemple, on peut se poser la question si le degré de la réalisation du projet (qualité, quantité, respect de délai de réalisation) est respecté. §3- L’efficience

Elle se réfère à l’utilisation des ressources : minimiser les coûts tout en augmentant les résultats, sans avoir touché aux facteurs de production. §4- La durabilité

Elle vise à évaluer la capacité de l’action à poursuivre dans le temps et dans l’espace. En d’autres termes, le projet doit être l’occasion de créer une entreprise pérenne. §5- L’impact du projet

L’impact du projet est l’analyse des effets directs et indirects du programme. Il y a deux questions qui déterminent l’impact du projet :

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 Quels sont les effets du programme sur les bénéficiaires ?  Quels sont les effets inattendus du programme (sur les bénéficiaires et au-delà d’eux) ?

Section II: EVALUATION FINANCIERE Comme nous l’avons déjà vu, évaluer un projet d’investissement conduit à comparer le capital investi à l’ensemble des cash-flows liés au projet. Mais cette comparaison implique que cette évaluation se fasse à une même date, en général, la date 0. Si l’on veut comparer l’ensemble des cash-flows liés au projet et l’investissement lui- même, il est donc nécessaire d’actualiser les flux générés à la date de l’investissement I 0. §1- Les données d’un projet d’investissement

A. Le capital investi

C’est la dépense que doit supporter l’entreprise pour réaliser le projet. Le capital investi comprend le coût d’achat du matériel et l’augmentation du besoin de financement de l’exploitation qui découle de la réalisation du projet. Le coût d’achat englobe : − Le prix d’achat hors taxes − Les frais accessoires (frais de transport, d’installation, ...) ; − Les droits de douane, si le bien est importé ; − La TVA non récupérable, si l’entreprise a un droit de déduction inferieur à 100%. Dans la réalisation de ce projet, notre future entreprise devrait acquérir, au début de l’exploitation, des investissements dont le coût total s’élèverait à Ar 37 120 100.

B. La durée de vie du projet L’évaluation des gains attendus suppose que l’on connaisse la durée d’exploitation du projet. En principe, c’est la durée économique qui est retenue. Mais, si elle est difficile à prévoir, on retient la durée d’amortissement du bien.

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C. Les flux de trésorerie d’exploitation générés par le projet a) La notion de flux de trésorerie (cash flow)

L’analyse d’un investissement conduit à étudier les flux de trésorerie strictement liés à cet investissement, en ignorant l’activité d’ensemble de l’entreprise. C’est pourquoi on parle d’analyse marginale des flux monétaires. Mais cette schématisation présente deux limites essentielles : • Elle réduit la réalité économique en négligeant d’autres variables qui peuvent s’avérer être tout aussi importantes pour un projet d’investissement (facteurs humains, aspects stratégiques,…) • Elle utilise à la fois des domaines certains (le montant de l’investissement) et des données incertaines (estimation des gains futur). C’est pourquoi les résultats obtenus doivent être relativisés, ce modèle n’étant qu’un outil d’aide à la décision parmi tant d’autres.

b) L’évaluation des cash-flows

La plupart des éléments constitutifs des cash-flows (chiffre d’affaires, coûts, impôts sur les bénéfices) sont évalués prévisionnellement. Il en résulte que les cash-flows sont, obligatoirement, entachés d’une certaine incertitude. Le calcul des cash-flows doit se faire indépendamment du mode de financement envisagé pour le projet (ce qui revient à considérer que le financement a lieu par capitaux propres). La décision d’investir et la décision du choix de financement sont deux décisions distinctes et successives. Les cash-flows sont calculés nets d’impôt. L’impôt sur les bénéfices fait partie des dépenses imputables au projet. Tableau nº XLIV : Récapitulation des cash-flows annuels (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Résultat net 10 149 093,20 11 430 334,64 10 852 038,48 11 981 279,92 13 224 521,36 Dotation aux amortissements 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 2 988 000,00 CAF 13 137 093,20 14 418 334,64 13 840 038,48 14 969 279,92 16 212 521,36 Remboursement d'emprunt 2 929 220,00 2 929 220,00 2 929 220,00 2 929 220,00 2 929 220,00 Valeur résiduelle 11 223 000,00 Récupération du FRI 10 957 100,00 Cash-flows 10 207 873,20 17 347 554,64 16 769 258,48 17 898 499,92 30 364 741,36 Source : Notre propre calcul, octobre 2009

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§2- Les critères d’évaluation des projets fondés sur l’actualisation L'actualisation est la méthode qui sert à ramener sur une même base des flux financiers non directement comparables qui se produisent à des dates différentes. Cela permet non seulement de les comparer, mais également d'effectuer sur eux des opérations arithmétiques. Avec CF représente la valeur de cash-flow, le cash-flow actualisé est de :

• = la somme des cash-flows actualisés 1

- tc= taux d’actualisation (20%) - CF = cash-flow de l’année, leur montant respectif est donné dans le tableau : tableau des cash-flows - n = durée d’exploitation qui varie de 1 à 5 Tableau nº XLV : Calcul de cash-flow actualisé au taux de 20% (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Cash –flow 10 207 873,20 17 347 554,64 16 769 258,48 17 898 499,92 30 364 741,36 Actualisation 0,833333 0,694444 0,578704 0,482253 0,401878 Cash -flows actualisés 8 506 561,00 12 046 912,94 9 704 431,99 8 631 606,83 12 202 908,53 Cumul des cash - flows actualisés 8 506 561,00 20 553 473,94 30 257 905,94 38 889 512,76 51 092 421,30 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009 Il existe quatre critères principaux d’évaluation : la valeur actuelle nette, l’indice de profitabilité, le délai de récupération du capital, et le taux de rentabilité interne. A. La valeur actuelle nette (VAN) a) Définition

La valeur actuelle nette est la différence entre les cash-flows actualisés sur la durée de vie du projet, et les capitaux investis. Sa valeur occupe une place centrale dans la méthode de sélection et d’évaluation financière appliquée au projet d’investissement. Elle permet de juger si l’investissement est acceptable ou non, à partir du cash-flow au moment de l’évaluation et à l’aide du taux d’actualisation que nous venons de calculer :

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Avec : = le montant de l’investissement actualisé, auquel s’ajoute le montant du BFR initial. L’investissement est constitué par les immobilisations et le renouvellement de matériel d’emballage, à la fin de la troisième année.

D’où = ( 37 120 100,00) 1

37 120 100,00 t= taux d’actualisation (20%) - CF = cash-flow de l’année, leur montant respectif est donné dans le tableau : tableau des cash-flows - i = durée d’exploitation qui varie de 1 à 5

- 51 092 421,30 = la somme des cash-flows actualisés 1

D’où VAN 51 092 421,30 37 120 100,00 13 972 321,30

VAN = Ar13 972 321,30

La réalisation de l’investissement ci-dessus revient à décaisser Ar 37 120 100,00 et recevoir immédiatement la VAN en contre partie.

b) Les critères de sélection des projets

Pour qu’un projet d’investissement soit acceptable, sa VAN doit être strictement positive. Un projet est d’autant plus intéressant que sa VAN est élevée. Dans le cadre de notre projet, nous avons une VAN largement positive. La firme est donc avantageuse et la VAN mesure cet avantage. En fin, nous pouvons dire que notre investissement sera rentable. Entre plusieurs projets, on choisit celui qui possède la plus forte VAN. B. L’indice de profitabilité (IP) a) Définition

Alors que la VAN mesure l’avantage absolu susceptible d’être retiré d’un projet d’investissement, l’indice de profitabilité mesure l’avantage relatif, c'est-à-dire pour un ariary de capital investi. Pour cela, on divise la somme des cash-flows actualisés par le montant de l’investissement, soit :

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Une équation de VAN :

On peut écrire que :

13 972 321,30 51 092 421,30 1 1,38 37 120 100,00 37 120 100,00 , Le taux d’actualisation est le même que celui utilisé pour la VAN (20%)

Ensuite, le taux de marge t m ou la valeur du profit est égale à la différence entre la valeur de l’indice de profitabilité et la valeur unitaire (1)

Soit : t m = IP-1 = 1,38 – 1

Donc t m = 0,38 ; c'est-à-dire Ar 1 investi génère Ar 0,38 de profit net.

b) Les critères de sélection des projets

Pour qu’un projet soit acceptable, il faut que son IP soit supérieur à 1. Pour cela, notre IP de 1,38 nous permet de dire que notre projet est rentable. Lorsque plusieurs projets d’investissements sont possibles, on retient celui qui possède l’indice de profitabilité le plus fort, à condition toutefois qu’il soit supérieur à 1. C. Le délai de récupération du capital investi (DRCI) a) Définition

C’est le temps au bout duquel le montant cumulé des cash-flows actualisés est égal au montant du capital investi. Le taux d’actualisation est toujours le coût du capital investi de 20%. D’après le tableau des cash-flows actualisés, l’investissement sera récupéré au cours de la quatrième année. Cependant, le problème, c’est de savoir la date de récupération. En faisant l’extrapolation, on obtient le calcul suivant : ≤ ≤ 30 257 905,94 37 120 100,00 38 889 512,76 37 120 100,00 30 257 905,94 DRCI 3 3,80 8 631 606,83

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DRCI = 3,8 ans Mois = 0,8 x 12 = 9,54 mois Jours = 0,54 x30 = 16

JoursD’où =DRCI 0,84 x= 30 3ans = 25jours 9mois 16jours

Comme notre exercice comptable coïncide avec l’année civile, on peut conclure que l’investissement sera récupéré le 16 octobre de la quatrième année d’exploitation.

b) L’interprétation

La DRCI nous donne une idée du risque éventuel de l’investissement en termes de remboursement des capitaux engagés. Si on compare deux projets, on retient celui qui a un DRCI plus court comme étant le moins risqué. Dans notre cas, le DRCI est de 3 ans, 9 mois et 16 jours qui est encore inférieur à 5 ans. Cela signifie que notre projet ne présente pas un risque pour le remboursement des capitaux investis. Sa rentabilité et faisabilité sont encore justifiées. L’unité aura récupéré les fonds au bout de 3 ans, 9 mois et 16 jours. Ainsi, au-delà de cette période, l’investissement réalisé dégage des gains nets pour l’investisseur. D. Le taux interne de rentabilité (TRI) a) Définition

Le taux interne de rentabilité est le taux pour lequel il y a équivalence entre le capital investi et les cash-flows générés par ce projet. C'est-à-dire le taux d’actualisation qui ramène la valeur actuelle nette à zéro. Ce point constitue le taux maximum pour que l’emprunt effectué ne conduise pas la firme à la perte. On va donc déterminer le taux qui égalise la valeur nette actualisée et l’investissement initial par la formule ci-dessous :

Dans cette équation « t » est inconnu

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b) Calcul du taux de rentabilité interne

Prenons t 1=60% Tableau nº XLVI : Cash flow actualisés au taux de 60% (en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Cash-flows 10 207 873,20 17 347 554,64 16 769 258,48 17 898 499,92 30 364 741,36 Actualisation 0,625000 0,390625 0,244141 0,152588 0,095367 Cash-flows actualisés 6 379 920,75 6 776 388,53 4 094 057,25 2 731 094,35 2 895 807,40 Cumul des cash - flows actualisés 6 379 920,75 13 156 309,28 17 250 366,53 19 981 460,88 22 877 268,27 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009 Rappelons que, au taux d’actualisation égal à 20%, la somme du Cash flow est de

Ar 51 092 421,30 qui est supérieure au Capital investi d’Ar 37 120 100,00 . Donc la VAN 1=13 972 321,30 . Le taux d’actualisation égal à 60%, la somme du Cash flow est d’Ar 22 877 268,27 qui est inférieure au Capital investi d’Ar 51 092 421,30 . Donc la VAN 2= - 14 242 831,73. Le taux exact est compris entre 20 % et 60%. En faisant une interpolation, on obtient les relations suivantes :

20 % < TRI < 60% c'est-à-dire et VAN 1> 0 > VAN 2 t t Donc :

13 972 321,30 60 20 TRI 20% 13 972 321,30 14 242 831,73

, % c) L’interprétation

Tout projet dont le TRI est inferieur au taux de rentabilité minimum exigé par l’entreprise sera rejeté. Ce taux est appelé « taux de rejet». Entre plusieurs projets acceptables, le projet possédant le TRI le plus élève sera retenu. Dans le cadre de notre projet, le TRI est de 39,81% ce qui prouve définitivement que le projet est faisable et rentable.

De plus, nous avons une marge de sécurité de plus de 19,81 points, ce qui nous met à l’abri des variations intempestives des taux d’intérêt, surtout vers le haut. Ceci provient du fait que le TRI est largement supérieur au taux bancaire, sans pourtant être excessif.

101

Le TRI est un outil de décision à l’investissement. Un projet d’investissement ne sera jamais retenu que si son TRI prévisible est suffisamment supérieur au taux bancaires, pour tenir compte, notamment, de la prime de risque propre au type de projet.

En effet, mathématiquement, le TRI est supérieur au taux d’actualisation du capital, la VAN est positive (c’est-à-dire que le projet est rentable). Remarque : Si le TRI est égal au taux de rentabilité minimum, le projet est neutre à l’égard de la rentabilité globale de l’entreprise. Par contre, si le TRI est inferieur, la réalisation du projet entrainera la chute de la rentabilité globale de l’entreprise.

En guise de conclusion, quels que soient les critères utilisés pour apprécier la rentabilité de ce projet, l’investissement s’avère rentable. En faisant la synthèse de toutes ces méthodes, nous pouvons donc affirmer d’une manière certaine que le projet est acceptable et largement rentable.

Section III : EVALUATION ECONOMIQUE

Un projet, avant d’être agrée, doit avoir la possibilité d’apporter des intérêts pour la nation. Evaluer la valeur économique d’un projet donné c’est essayer de répondre aux trois questions suivantes : • Le projet appartient-il à un secteur économique dont la mise en valeur parait devoir contribuer de façon appréciable au développement de l’économie nationale ? (s’agit-il donc d’un secteur qui mérite d’être prioritaire ?) • Est-ce que le projet contribue effectivement au développement dudit secteur ? • Est-il probable que cette contribution sera suffisamment importante pour qu’on lui consacre la quantité voulue de ressources qui sont très peu abondantes : capital à investir, cadres techniques, main-d’œuvre ? On ne pourra répondre à la première question qu’après avoir étudié l’économie tout entière. Les pouvoirs publics ont déjà fait cette étude, lors de la préparation du programme de développement économique. Pour répondre à la deuxième et à la troisième question, il est très important d’analyser la demande de biens et services que le projet doit offrir.

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§1- Création de valeur ajoutée

La valeur ajoutée représente la richesse supplémentaire créée par l’entreprise. C’est « la différence entre la valeur de la production de l’exercice, et la valeur de la consommation intermédiaire.» Notre société a acheté sur le marché un certain nombre de produits qui ont été créés par d’autres. Il a incorporé ces produits avec du travail et du capital, pour en faire un produit plus élaboré, et le mettre ensuite à son tour sur le marché. Ce projet, comme nous l’avons constaté, a donc bien ajouté de la valeur aux biens et services acquis, en leur incorporant du travail et du capital, et en les transformant en un produit dont la valeur est plus élevée. Valeur Ajoutée = Production de l’exercice – Consommations Intermédiaires

La consommation intermédiaire n’est que la valeur des « biens et /ou services achetés et utilisés dans le processus de production. » Cette rubrique regroupe les achats consommés, les services extérieurs et autres consommations. Elle se calcule par la formule qui suit : Consommations Intermédiaires = Achats consommés + Service extérieur + Autres consommations

Le compte de résultat prévisionnel par nature nous indique qu’il y a effectivement création de valeur ajoutée.

Les éléments du tableau suivant ont été tirés du compte de résultat prévisionnel par nature. Tableau nº XLVII : La valeur ajoutée (montant en Ariary) Rubrique N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Chiffres d'affaires 89 112 000,00 91 612 000,00 94 112 000,00 96 612 000,00 99 112 000,00 I- Production de l'exercice 89 112 000,00 91 612 000,00 94 112 000,00 96 612 000,00 99 112 000,00 Achats consommés 41 863 110,00 43 163 110,00 44 463 110,00 45 763 110,00 47 063 110,00 Charges externes 1 350 000,00 1 150 000,00 1 150 000,00 1 150 000,00 1 000 000,00 II- Consommation de l'exercice 43 213 110,00 44 313 110,00 45 613 110,00 46 913 110,00 48 063 110,00 III- VAB (I-II) 45 898 890,00 47 298 890,00 48 498 890,00 49 698 890,00 51 048 890,00 Source : Tableau élaboré par l’auteur, octobre 2009 Les valeurs ajoutées générées par l’entreprise RAPHIA DE L’OUEST montrent bien qu’elle contribue à l’augmentation du PIB, celui-ci étant la somme de toutes les valeurs ajoutées créées par les différentes entreprises opérant dans notre pays. Enfin, cette évolution économique nous permet d’affirmer que le projet est en perpétuelle interaction :

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D’une part, avec son environnement économique où il entraîne ses concurrents et ses partenaires commerciaux à augmenter leur produit, et d’autre part, avec son environnement social, où il favorise la vie des ménages. Pour avoir une idée du produit intérieur brut, on additionne toutes les valeurs ajoutées des secteurs institutionnels. Elles mesurent le pouvoir d’achat disponible c’est-à-dire sa puissance. §2- Création d’emplois La création d’emplois constitue l’un des principaux objectifs du gouvernement pour accroître le revenu de la population, dans le but d’atteindre une croissance économique accélérée et soutenue, et pour réduire la pauvreté. Les effets du projet sur l’emploi revêtent deux formes : l’une c’est l’effet direct c’est-à-dire la création d’emplois se rattache directement au projet, l’autre c’est l’effet indirect engendré par le projet lui-même, mais avec une répercussion sur les autres entreprises : création d’emplois au niveau des transporteurs, car leurs activités pourront aussi être développées du fait de l’augmentation du besoin en transport, recrutement de main- d’œuvre , ou bien augmentation du volume global de l’emplois. Dans le cas où les initiateurs réaliseraient les objectifs définis dans leur prévision, ils peuvent augmenter les facteurs de production (matériels ou humains ou financiers) en intensifiant la diversification de leurs activités. « Les profits font les investissements de demain qui créent les emplois d’après demain ».

§3- Augmentation des revenus

Ce projet fournit des avantages énormes puisqu’il procure des revenus sûrs et suffisants pour les employés. En tant qu’entreprise nouvellement créée, elle fait partie des entités distributrices de revenus pour les gens qui y travaillent. Cela entraîne des ressources financières additionnelles pour les uns, et une source de revenu capital pour les autres.

§4- Développement de la région et sécurité sociale

L’emploi ainsi créé pourrait amener une sécurité sociale dans la région d’étude, en éradiquant la délinquance juvénile provoquée surtout par l’oisiveté des jeunes En plus, les familles touchées par ce projet auront le courage de mener à bien leur vie. En outre, ce projet procure des éléments essentiels nécessaires aux besoins de la population pour combler l’insuffisance en besoin en capital humain. Il permet également aux habitants de la région de produire un peu plus et de profiter des avantages techniques et financiers de ce projet

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pour mieux favoriser leur propre vie : d’où le développement de la région est envisageable. Ainsi, le projet permettra d’améliorer le niveau de vie des gens embauchés.

§5- Suivant les critères d’évaluation du projet

Jusqu’ici, les résultats obtenus par le projet confirment :

La pertinence : elle est compatible avec la politique de développement.

Son efficacité c’est-à-dire qu’il répond effectivement aux attentes des paysans par la commercialisation de leurs produits.

Son efficience qui en réalité dépend d’une exploitation rationnelle, évitant tout gaspillage (papier, électricité).

Sa durabilité qui dépend des actions du gérant, mais aussi de la conjoncture mondiale. Ce qui est souhaitable, c’est qu’une entreprise puisse durer longtemps.

Son impact, on l’a vu dans l’évaluation économique ci- dessus : création d’emploi et enrichissement d’une ou de certaine(s) catégories de personnes.

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CONCLUSION

Existant à Madagascar il y a très longtemps, le raphia assure maintenant la survie de certains paysans, et même de l’économie nationale. Quand à la commercialisation, elle présente un circuit allongé par l’intervention de différents acteurs, c'est-à-dire les producteurs, les collecteurs, les exportateurs et les importateurs. Concernant le commerce intérieur, la procédure est simple, on doit respecter les règlements imposés par l’Etat et les Eaux et Forêts et que tous les acteurs, c'est-à-dire les cueilleurs, les collecteurs doivent effectuer les traitements exigés pour son conditionnement. A cet effet notre projet a pour souci le développement de la filière, puisque tous les acteurs en dépendent. D’une part, les paysans cueilleurs ont l’assurance que leurs activités seront orientées vers le marché, d’autre part, les exportateurs veulent une présence permanente de raphia sur le marché.

C’est donc la raison pour laquelle nous avons initié ce projet. Créer un nouveau centre de collecte de raphia n’est pas de trop dans un lieu où le produit est abondant, comme dans le district d’Analalava. Nous voulons faire davantage en pratiquant des prix très compétitifs, aussi bien à la collecte qu’à la vente, pour attirer beaucoup plus de partenaires.

L’intérêt d’un tel projet est donc double. D’une part, il nous est bénéfique parce qu’il nous donne l’occasion unique de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises à l’université, en exerçant notre jeune expérience à l’élaboration d’un projet. D’autre part, du point de vue national, la mise en place de ce projet fournit une valeur ajoutée importante susceptible d’accroitre les recettes de l’Etat et des collectivités locales, par le biais du paiement des impôts et taxes. En plus, il pourra résoudre une partie du problème de chômage. Notre projet contribue au développement de certaines activités telles que la confection, la teinture, le tissage, etc. Sur le plan commercial, le marché est prometteur. Cela, grâce notamment à la qualité de distribution que nous allons offrir à nos clients potentiels. Sur le plan financier, le projet est d’une rentabilité incontestable, lisible, primo par la confrontation du flux de sortie de liquidité, au prix de l’équipement et du fond de roulement nécessaire à l’exploitation ; secundo par la même confrontation du flux de sortie de liquidité au flux d’entrée de liquidité.

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Après le calcul des différents critères (la VAN, le TRI, le DRCI), nous pouvons conclure que l’investissement est acceptable. La VAN par exemple est largement supérieure à l’investissement initial, ce qui montre que l’investissement est florissant et prometteur. Ensuite le TRI va jusqu’à 39,81%, alors que le taux d’actualisation est de 20%. Nous pouvons donc affirmer qu’en investissant dans cette activité, la rentabilité est garantie car toutes les conditions sont réunies.

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BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES GENERAUX

 BREMOND Janine, Initiation économique, 3è édition, Paris, 215 pages  DARBELET Michel, IZARD Laurent, SCARAMUZZA Michel, Notions fondamentales de gestion d’Entreprise, Edition FOUCHER, Paris, 1998, 441 pages  DEPALLANS Georges et Jean JOBARD, Administration des entreprises, 9è édition, Paris, 1986, 564 pages  GENERAUX Jacques, Economie politique et micro économie, 4è édition, Paris, 2007, 159 pages  GLINGER Edith, Gestion financière de l’Entreprise, Edition Dalloz, Paris, 253 pages  GREGORY Pierre, Marketing, 2è édition, Paris, 1996, 205 pages  JOSIEN Samuel et LANDRIEUX-KARTOCHIAN Sophie, Organisation et management de l’entreprise, Edition Gualino Mercuès, Paris, décembre 2007, 211 pages

 MARION Alain, Analyse financière, 3è édition, Edition DUNOD, Paris, 2004, 273 pages

 PAPIN Robert, Stratégie pour la création d’entreprise, 6è édition, Edition DUNOD, Paris, 1995, 611 pages  REFET Michel, L’analyse financière, Presse Universitaire de France (PUF), Paris, 1994, 40 pages

II. COURS THEORIQUES

 ANDRIANIRISOA Hariniaina, Cours de Gestion Financière, 2ème année Gestion, Université de Toamsina, 2007  ANDRIANTIANA Mohajy, Cours de finances des Entreprises et politique financière, 3ème année et 4ème année gestion, Université de Toamasina, 2005-2006  RAVELOSON Vololonirina, Cours de gestion budgétaire et de gestion comptable, 3ème année gestion, Université de Toamsina, 2005-2006.

III. MEMOIRES ET THESES

 DRANSFIELD Beentje, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1995, 72 pages.  MOURANCHE, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1955, 72 pages.

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 RANDRIAMIHAJA Nirinasoa et RAMANANTSOA Nicole, Mémoire de fin d’étude : Pérennisation de la filière raphia dans le cadre de programme GELOSE, 1995, 98 pages.  RANDRIAMIHAJA Ramanantsoa, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, 72 pages.  RANDRIANJAFY, Etude sur la filière raphia dans les ZSI d’Ankazomborona, Ankijabe et Tsararano Mahajanga, 1997, 72 pages.  SAMBIRAVO Henri, Mémoire de fin d’étude : Etude de rentabilité de la filière raphia à Madagascar, 2006, 103 pages. IV. SITES WEB www.google.fr www.wikipedia.org www.yahoo.fr

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AANNNNEEXXEESS

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ANNEXE I : CARTE DE LOCALISATION DE LA REGION SOFIA

Source : Monographie SOFIA, 2003

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ANNEXE II : SECHAGE AU SOLEIL DE FIBRE DE RAPHIA

Source : WWW.google.fr

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LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES TABLEAUX Tableau n° I : Répartition de la superficie par district ------15 Tableau nº II : Effectif et densité de la population ------20 Tableau nº III : Classification botanique du raphia farinifera ------27 Tableau n° IV : Les variétés des raphias existantes à Madagascar ------28 Tableau n° V : Proportion des raphières dans les 5 ex-provinces ------29 Tableau n° VI : Les forces et faiblesses des concurrents ------43 Tableau n° VII : Les matériels de transport (montant en Ariary) ------57 Tableau n° VIII : La récapitulation des investissements (en Ariary)------58 Tableau n° IX : Amortissement de frais de constitution (montant en Ariary) ------61 Tableau n° X : Amortissement de la construction (montant en ariary) ------62 Tableau n° XI : Amortissement des matériels de transport (montant en Ariary) ------62 Tableau n° XII : Amortissement des matériels et mobiliers de bureau (en Ariary) ------63 Tableau n° XIII : Amortissement des matériels informatiques (montant en Ariary) ------63 Tableau n° XIV : Amortissement des matériels et outillages (montant en Ariary) ------64 Tableau n° XV : La récapitulation des amortissements (montant en Ariary) ------64 Tableau n° XVI : Les produits de consommation courante (montant en Ariary) ------66 Tableau n° XVII : La récapitulation des achats des fibres de raphia et « bao » (en Ariary) --- 67 Tableau n° XVIII : La récapitulation des achats de marchandises (montant en Ariary) ------68 Tableau n° XIX : La récapitulation des achats consommés (montant en Ariary) ------68 Tableau n° XX : Les charges prévisionnelles d’entretien et réparation (en Ariary) ------69 Tableau n° XXI : La récapitulation des services extérieurs ( en Ariary) ------69 Tableau n° XXII : La récapitulation annuelle des impôts et taxes (en Ariary) ------70 Tableau n° XXIII : La récapitulation des salaires annuels du personnel (en Ariary) ------70 Tableau n° XXIV : Détermination des charges sociales (en Ariary) ------71 Tableau n° XXV : Dotation aux amortissements (montant en Ariary) ------71 Tableau n° XXVI : La récapitulation des charges (en Ariary) ------72 Tableau n° XXVII : Récapitulation des produits d’exploitations (montant en Ariary) ------73 Tableau n° XXVIII : Les sources de financement des investissements (en Ariary) ------74 Tableau n° XXIX : Calcul de la CAF (montant en ariary) ------74 Tableau n° XXX : Remboursement par amortissement constant (en Ariary) ------77 Tableau n° XXXI : Calcul de fonds de roulement initial (montant en Ariary) ------78 Tableau n° XXXII : Bilan d’ouverture (montant en Ariary) ------79 Tableau n° XXXIII : Compte de résultat par nature (montant en Ariary) ------82 Tableau n° XXXIV : Bilan prévisionnel année N+1 (montant en ariary) ------84 Tableau n° XXXV : Bilan prévisionnel année N+2 (montant en Ariary) ------85 Tableau n° XXXVI : Bilan prévisionnel année N+3 (montant en ariary) ------86 Tableau n° XXXVII : Bilan prévisionnel année N+4 (montant en Ariary) ------87 Tableau n° XXXVIII : Bilan prévisionnel année N+5 (montant en ariary) ------88 Tableau n° XXXIX : Tableau des flux de trésorerie (montant en Ariary) ------89 Tableau n° XL : Récapitulation des charges fixes (montant en Ariary) ------91 Tableau n° XLI : Récapitulation des charges variables (en ariary) ------91 Tableau n° XLII : Calcul du seuil de rentabilité (en Ariary) ------92 Tableau n° XLIII : Récapitulation des ratios pour apprécier la situation du projet ------92 Tableau n° XLIV : Récapitulation des cash-flows annuels (montant en ariary) ------96 Tableau n° XLV : Calcul de cash-flow actualisé au taux de 20% (en ariary) ------97 Tableau n° XLVI : Les cash-flows actualisé au taux de 60% (en Ariary) ------101 Tableau n° XLVII : La valeur ajoutée (montant en Ariary) ------103

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LISTE DES FIGURES Figure n° 1 : La collecte directe auprès des paysans cueilleurs ------41 Figure n° 2 : La collecte par l’intermédiaire des collecteurs locaux ------41 Figure n° 3 : Stratégie Pull ------46 Figure n° 4 : Stratégie Push ------47 Figure n° 5 : Structure organisationnelle du projet ------48 Figure n° 6 : La première étape de la vie de l’entreprise------51 Figure n° 7 : La deuxième étape de la vie de l’entreprise ------52

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TABLE DES MATIERES SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ------7

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU PROJET ------9

CHAPITRE I : IDENTIFICATION DU PROJET ------11 Section I : Description du projet ------11 §1- Le projet ------11 A. Définition ------11 B. Raison sociale ------11 C. Objet social ------11 §2- Caractéristique du projet ------12 A. Objectifs et stratégies adoptés pour le projet ------12 a) Objectifs du projet ------12 b) Les stratégies ------12 B. Forme juridique ------12 C. Mission du projet------13 §3- Etude de l’environnement du projet de l’entreprise ------13 A. Environnement interne ------13 B. Environnement externe ------14 Section II : Aperçu général de la zone d’étude ------14 §1- Localisation géographique de la région SOFIA ------14 A. Géographie générale ------14 B. Géographie administrative ------14 C. Typologie sous-régionale ------15 D. Situation climatique ------16 a) La pluviométrie et la température ------16 b) Le cyclone ------16 E. Capital naturel ------17 a) Les sols ------17 b) Végétations ------17 F. Hydrographie ------18 a) Les fleuves ------18 b) Les lacs ------19 G. Le relief et le paysage ------19 a) Les plateaux ------19 b) La plaine ------19 c) Le littoral ------19 Section III : Description générale de situation socio-économique ------19 §1- Aspects sociaux ------19

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A. Historique du peuplement ------19 B. Etude démographique ------20 a) Effectif et densité de la population ------20 b) Croissance démographique ------20 C. Infrastructures socio – culturelles ------21 §2- Aspects économiques ------21 A. Le secteur agricole ------21 a) L’agriculture ------21 1. Les types de cultures ------21 2. Caractéristiques de l’exploitation ------22 3. Les facteurs de production ------22 b) Elevage ------23 1. L’élevage bovin ------23 2. L’Elevage porcin ------23 3. L’Elevage ovin / caprin ------24 4. L’Aviculture ------24 c) La pêche et les ressources halieutiques ------24 1. La pêche traditionnelle ------24 2. La pêche continentale ------24 3. La pêche industrielle ------24 B. Communication et information ------24 C. Le tourisme ------25 D. Infrastructure de transport ------25 CHAPITRE II : ETUDE TECHNIQUE DU PROJET ------27 Section I : Botanique et écologie du raphia ------27 §1- La systématique du raphia ------27 A. Espèces du raphia ------27 B. Les variétés du raphia ------28 C. La gestion du raphia ------29 §2- L’aspect physiologique du raphia farinifera ------29 A. La description du palmier ------29 B. L’appareil végétatif ------30 C. L’appareil reproducteur ------30 D. Le système racinaire ------31 §3- L’écologie du raphia farinifera ------31 A. Le climat ------31 B. Le sol ------31 C. Importances écologiques du raphia farinifera ------31 Section II : L’utilité et l’importance de raphia ------32 §1- Utilisation des produits de raphia ------32 §2- Les produits artisanaux ------34 Section III : La commercialisation des produits ------34 §1- La production ------34 A. Prélèvement des jeunes pousses ------35 B. Le défibrage------35 C. Séchage au soleil ------35 §2- La collecte ------35 A. Les petits collecteurs ------36 B. Les grands collecteurs ------36

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C. Le traitement de produit ------36 a) Le triage ------36 b) Le séchage ------37 c) La mise en forme ------37 d) Le stockage ------37 e) Le conditionnement ------37 §3- La commercialisation autre que la fibre de raphia ------37 A. Graines, nervures et folioles ------37 B. Le marché du bao ------38 CHAPITRE III : ETUDE COMMERCIALE ET ORGANISATIONNELLE DU PROJET------39 Section I : Etude commerciale du projet ------39 §1-Définition et objectif du marche ------39 A. Définition ------39 B. L’objectif ------40 §2-Analyse de l’offre et de la demande ------40 A. L’étude de l’offre du marché ------40 a) L’identification des concurrents ------40 b) Les sources du produit ------40 1. La collecte directe aux cueilleurs ------41 2. Achat aux commissionnaires ou petits collecteurs ------41 a) L’unité de mesure ------41 b) Les prix à pratiquer ------41 c) La méthode de fixation de prix ------42 B. L’analyse de la concurrence ------42 a) L’identification des concurrents ------43 b) Détermination de leurs forces et faiblesses ------43 C. L’étude de la demande ------43 a) L’étude de la clientèle ------44 b) La part du marché ------44 c) Facteur de la demande ------44 d) L’administration marketing ------44 §3- La Politique de communication et de promotion ------45 A. La politique de communication ------45 B. La politique de promotion ------46 a) Stratégie Pull « tirer » ------46 b) Stratégie Push « pousser » ------47 Section II : Etude organisationnelle du projet ------47 §1- Structure organisationnelle ------47 A. Le rôle de l’organigramme ------47 B. Définition ------47 §2- La description des principales fonctions du personnel ------48 A. Le Gérant ------48 B. Le secrétaire comptable ------49 C. Le collecteur ------49 D. Le vendeur ------49 E. Le conducteur de la charrette ------49 F. Le conducteur du boutre ------50

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G. Les ouvriers ------50 H. Le gardien ------50 Section III : Le chronogramme des travaux et des activités ------50 §1- Préparation et mise en œuvre ------50 §2- Calendrier de réalisation ------50

DEUXIEME PARTIE : ETUDE FINANCIERE DU PROJET ------53

CHAPITRE I : ETUDE DES INVESTISSEMENTS ET DU FINANCEMENT DU PROJET ------55 Section I : Les investissements ------55 §1- La définition de l’investissement ------55 A. La définition financière de l’investissement ------55 B. La définition comptable de l’investissement ------55 §2- Les éléments constitutifs ------55 A. Les investissements immatériels ------56 B. Les investissements matériels ------56 a) Le terrain ------56 b) La construction ------56 c) Les matériels et mobiliers de bureau ------56 d) Les matériels et outillages ------57 e) Les matériels de transports ------57 f) Les matériels informatiques ------57 §3- Amortissements ------58 A. Définition ------58 B. Calcul des amortissements ------59 a) Valeur d’origine (Vo) ------59 b) Valeur amortissable ------59 c) La valeur résiduelle ------59 C. Le plan d'amortissement ------60 a) Le frais de constitution ------61 b) Les matériels de construction ------61 c) Les matériels de transport ------62 d) Les matériels et mobiliers de bureau ------62 e) Les matériels informatiques ------63 f) Les matériels et outillage ------63 Section II : Les comptes d’exploitations ------64 §1- Notions de cycle d’exploitation ------64 §2- Les composantes d’un cycle d’exploitation ------64 §3- Les comptes de charges d’exploitations prévisionnelles ------65 A. Les achats consommés ------65 a) Achat de marchandises ------65 1. Produits de consommation courante ------66 2. Achats des fibres de raphia et Bao ------67 b) Achat des fournitures de bureau ------68 c) L’électricité ------68 B. Les services extérieurs ------68 a) L’entretien et réparation ------69 b) Frais postaux et TELMA ------69

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c) Publicité ------69 C. Les Impôts, taxes et versement assimilés ------70 D. Les charges du personnel ------70 a) Le personnel ------70 b) Les charges sociales liées au salaire ------71 E. La dotation aux amortissements ------71 §4- Les produits d’exploitation ------72 Section III: Le financement du projet et le fonds de roulement ------73 §1- Les différentes sources de financement ------73 A. Le financement par fonds propres ------74 a) La Capacité d’Autofinancement (CAF) ------74 b) L’augmentation de capital ------75 B. L’endettement ------75 a) Le financement par emprunt bancaire indivis ------75 b) Le crédit-bail ------76 §2- Les crédits bancaires et ses modalités de remboursements ------76 A. La détermination du montant de l’emprunt ------76 B. Les conditions d’octrois de crédit par la banque ------76 a) Les critères subjectifs ------76 b) Les critères objectifs ------76 C. Les différents types de crédits bancaires ------77 a) Le crédit d’investissement ------77 b) Le crédit de fonctionnement ------77 D. Les modalités de remboursements des emprunts à long et à moyen terme --- 77 §3- Le fonds de roulement initial ------78 CHAPITRE II : ANALYSE DE LA FAISABILITE DU PROJET ------80 Section I : Analyse des structures financières et de rentabilité ------80 §1-Le compte de résultat ------80 A. La présentation par nature ------80 B. La détermination du résultat prévisionnel ------81 §2- Le Bilan prévisionnel ------83 A. Définition ------83 B. L’actif du bilan ------83 C. Le passif du bilan ------83 D. Les capitaux propres ------83 §3- Flux de trésorerie (méthode directe) ------88 Section II : Le seuil de rentabilité ------90 §1- Définition ------90 §2- L’utilité du seuil de rentabilité ------90 §3- Le calcul du seuil de rentabilité ------90 §4- Formule et mode de calcul du seuil de rentabilité ------91 Section III : Analyse a partir des ratios ------92 §1- Rentabilité commerciale du projet ------93 §2- Capacité de remboursement des emprunts structurels ------93 §3- Ratio d’indépendance financière ------93

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CHAPITRE III : EVALUATION DE LA RENTABILITE DU PROJET D’INVESTISSEMENT ------94 Section I : Les critères d’évaluation ------94 §1- La pertinence ------94 §2- L’efficacité------94 §3- L’efficience ------94 §4- La durabilité ------94 §5- L’impact du projet ------94 Section II: Evaluation financière ------95 §1- Les données d’un projet d’investissement ------95 A. Le capital investi ------95 B. La durée de vie du projet ------95 C. Les flux de trésorerie d’exploitation générés par le projet ------96 a) La notion de flux de trésorerie (cash flow) ------96 b) L’évaluation des cash-flows ------96 §2- Les critères d’évaluation des projets fondées sur l’actualisation ------97 A. La valeur actuelle nette (VAN) ------97 a) Définition ------97 b) Les critères de sélection des projets ------98 B. L’indice profitabilité (IP) ------98 a) Définition ------98 b) Les critères de sélection des projets ------99 C. Le délai de récupération du capital investi (DRCI) ------99 a) Définition ------99 b) L’interprétation ------100 D. Le taux interne de rentabilité (TRI) ------100 a) Définition ------100 b) Calcul du taux de rentabilité interne ------101 c) L’interprétation ------101 Section III : Evaluation économique ------102 §1- Création de valeur ajoutée ------103 §2- Création d’emplois ------104 §3- Augmentation des revenus ------104 §4- Développement de la région et sécurité sociale ------104 §5- Suivant les critères d’évaluation du projet ------105 CONCLUSION ------106 BIBLIOGRAPHIE ------108 ANNEXES ------110 LISTE DES ILLUSTRATIONS ------113

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