Novembre 2011 • n° 161 mensuel édité par l’AdCF - www.adcf.org 5,50 €

22e Convention de l’AdCF

Maintenir le cap, revoir la méthode

Actualité p.2 Revue de presse  p.20 Droit p.24

Loi RCT : les parlementaires procèdent Tour d’horizon de la presse régionale La mutualisation, c’est possible aussi déjà à des ajustements entre communautés Les Agglos et leur Zus : l’insupportable grand écart Territoires p.21 Tour du monde  p.25

Finances locales p.4 Nouveau zonage en aires urbaines : La Belgique prête pour un outil pour les CDCI la supracommunalité ? L’Agence de financement des investisse- Fumel communauté s’ouvre à l’économie résidentielle ments locaux en 12 questions Vie de l’AdCF p.26 Interview d’Olivier Landel, délégué général de l’AEAFCL L’AdCF en ordre de marche pour 2012-2014 Dans l’actu

Loi RCT : les parlementaires procèdent déjà à des ajustements Un peu moins d’un an après la promulgation de la loi du 16 décembre 2010, le Sénat a de nouveau débattu du volet intercommunal de la réforme territoriale. Une proposition de loi de Jean Pierre Sueur a été adoptée, le 4 novembre, dans une version enrichie par la discussion parlementaire. Le gouvernement pourrait lui préférer le texte déposé par le député Jacques Pélissard, président de l’AMF.

l’origine, la proposition de loi de Jean- d’élaboration des schémas départementaux de à la cause de l’intercommunalité et aux libertés Pierre Sueur1 comportait un article unique coopération intercommunale, introduite par voie locales ». Il souligne également l’attachement À visant à garantir le maintien des mandats d’amendement du rapporteur Alain Richard en du Gouvernement à poursuivre la révision de la en cours d’ici 2014, quelles que soient les hypothèses commission, a été adoptée après plus de contro- carte intercommunale « dans la concertation et de recomposition de périmètres communautaires. verses encore. C’est sur ce point que se cristallise la coconstruction avec les élus ». Une position La proposition de loi adoptée le 4 novembre par la une forte opposition entre le Gouvernement et la appuyée le 5 novembre par le Premier Ministre Chambre Haute a été enrichie de douze disposi- nouvelle majorité sénatoriale. qui, lors d’un déplacement à Morzine (Haute tions supplémentaires, dont une portant sur la réé- Savoie), a déclaré : « il n’y a pas de moratoire sur criture de la procédure d’élaboration des schémas Divergences sur la méthode la réforme des collectivités territoriales ». départementaux de coopération intercommunale. Philippe Richert, attaché à garder le cap de la Ces propos ne laissent guère planer de doute réforme tout en accordant davantage de souplesse sur l’avenir parlementaire de cette proposition Consensus sur les grands objectifs dans les départements où des difficultés se font de loi. Tout indique aujourd’hui2 que le texte ne Unanimement, les sénateurs, quelle que soit jour, a rappelé en séance, comme il l’avait déjà sera pas inscrit prochainement à l’ordre du jour leur sensibilité, ont tenu à souligner le caractère expliqué à la 22e convention de l’AdCF (cf. notre de l’Assemblée Nationale. En revanche, l’exa- consensuel des principaux objectifs du « volet dossier p.7 à 19), la volonté du gouvernement de men de la proposition de loi déposée au début du intercommunal » de la loi du 16 décembre 2010, à conserver l’économie générale du cadre législatif de mois d’octobre par le président de l’AMF, Jacques savoir l’achèvement et la rationalisation de la carte 2010. Attentif aux revendications des élus locaux, Pélissard, est envisageable. Philippe Richert intercommunale. Le texte adopté par la Chambre le ministre des collectivités territoriales envisage Haute ne remet d’ailleurs pas en cause l’échéance néanmoins d’ouvrir la voie à un éventuel report de 2013 pour la généralisation de l’intercommuna- de quelques mois pour l’élaboration du SDCI, sans « Le texte adopté par lité dite « communautaire ». modifier le texte publié il y a un an. De simples ins- le Sénat ne remet pas en Un certain nombre d’ajustement législatifs, pour tructions adressées aux préfets suffiront, selon lui, certains très attendus, ont été adoptés sans diffi- à dépasser le délai du 31 décembre inscrit dans la cause l’échéance de 2013. » cultés : avancée de la clause de revoyure sur les loi, dans la mesure où celle-ci évoque explicitement périmètres dès l’année 2015 ; report à 2014 de l’hypothèse d’une non-adoption du schéma à cette l’application des nouvelles règles de gouvernance échéance. Interrogé sur les incidences d’une telle ayant déclaré, le 4 novembre, devant les séna- en cas de fusion ; possibilité accordée au président situation, Philippe Richert considère que cela n’am- teurs : « Si, demain, un travail sur la réforme ter- de communauté de refuser un transfert partiel des putera pas les prérogatives de la CDCI. Un avis que ritoriale prenait la forme d’un véhicule législatif, pouvoirs de police spéciale durant le mandat en ne partage pas nombre de parlementaires. le cas échéant issu de l’Assemblée Nationale, cela cours. D’autres ont été votés après avoir fait l’objet Placés au cœur des débats, les pouvoirs respectifs nous permettrait d’apporter des précisions sur les de discussions serrées : augmentation du volant de de la CDCI et du préfet sont profondément rema- quelques points qui ont été, de façon unanime, sièges supplémentaires pouvant être attribués aux niés par la proposition de loi, dans le cadre d’une relevés (…) » communes sur la base d’un accord local ; renfor- procédure révisée. Les dispositions envisagées par le député Pélis- cement du rôle des suppléants ; souplesse supplé- sard avaient toutes été traduites en amendement mentaire pour la création éventuelle de syndicats Un avenir en points de suspension à la proposition de loi dite Sueur, et avait fait à vocation scolaire ; augmentation du nombre de À peine le texte était-il voté que le ministre des l’objet d’un accord au Sénat. L’examen de son vice-présidents. Enfin, la réécriture du dispositif collectivités a dénoncé ce « mauvais service rendu texte permettrait donc d’apporter un certain nombre d’amélioration à la mise en œuvre de la réforme territoriale, sans aller à une version aussi « maximaliste » que celle souhaitée par la majo- rité sénatoriale. Il apporterait des correctifs à la loi RCT, sans bouleverser la phase d’élaboration des schémas départementaux de coopération intercommunale, dont certains sont en passe d’être adoptés. Quoiqu’il en soit, l’AdCF plaide pour que les travaux des CDCI continuent et que ces dernières exercent d’ores et déjà leurs pouvoirs d’amende- ments. L’AdCF considère en effet qu’il est sou- haitable de parvenir au plus tôt à des schémas aboutis, aux objectifs partagés, afin de disposer du temps nécessaire à leur mise en œuvre dans de bonnes conditions d’ici la fin de l’année 2013. Emmanuel Duru

1- Proposition de loi « tendant à préserver les mandats en cours des délégués des établissements publics de coopération intercommunale menacés par l’application du dispositif d’achèvement de la carte de l’intercommunalité », déposé le

© Sénat 19 octobre 2011. Le sénateur Jean-Pierre Sueur, président de la commission des lois, a vu sa proposition passer de un à douze 2- Cette édition d’Intercommunalités a été bouclée le 8 novembre. articles à l'issue du travail en commission, puis à treize après la première lécture.

2 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Dans l’actu

Les agglos et leurs Zus : l’insupportable grand écart Dans son rapport 2011, remis le 2 novembre à Maurice Leroy, ministre de la Ville, l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) dresse un panorama de l'évolution des indicateurs de situation socioéconomiques des zones urbaines sensibles. Un constat préoccupant quant à la progression des écarts entre les Zus et les agglomérations dont elles font parties.

lus jeunes, moins diplômées et moins actives, les populations des Zus comptent également Dépendance aux prestations sociales P une plus forte proportion d’étrangers et 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 de familles monoparentales que dans le reste des agglomérations auxquelles elles appartiennent. 74,1 En effet, près d’un habitant sur trois a moins de Allocataires percevant 20 ans en Zus, contre près d’un sur quatre dans une aide au logement 60,6 le reste de leurs agglomérations. La moitié des 54,0 habitants ne disposent d’aucun diplôme supérieur au brevet des collèges (contre un tiers). Le taux Allocataires percevant 30,0 d’activité des 15-64 ans en Zus (66 %) est inférieur le revenu de solidarité active 18,9 de 5 points à celui observé dans le reste de leurs 16,6 agglomérations (71 %). 17,5 % de la population est étrangère (contre 8,2 %), dont près de la moitié est Allocataires percevant l'allocation 9,7 originaire d’un pays du Maghreb. Un quart des aux adultes handicapés 7,7 familles sont monoparentales (contre une sur six). 7,9 Certains de ces écarts s’accroissent significative- ment chez les femmes. Ainsi, le taux d’activité des Allocataires dont les ressources 35,8 femmes en Zus (59 %) est inférieur de 7 points à sont constituées à 50 % ou plus 23,9 celui des femmes dans leurs unités urbaines (66 %). par des prestations Caf 21,2 32,4 % sous le seuil de pauvreté Allocataires dont les ressources 27,2 Corollaires de cette batterie d’indicateurs, les Zus sont constituées à 75 % ou plus 18,3 se distinguent par une plus grande pauvreté. En par des prestations Caf 16,1 2009, la part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté (c’est-à-dire avec moins de 954 euros Zus Allocataires dont les ressources 21,8 mensuels) y est de 32,4 %, un taux 2,7 fois plus sont constituées à 100 % ou plus 14,7 Unités urbaines avec Zus élevé que sur le reste de leur agglomération. Le par des prestations Caf 12,7 métropolitaine revenu fiscal moyen par unité de consommation s’élevait, en 2008, à 12 615 euros annuels, soit 56 % de celui de leur unité urbaine. La dépendance Source : Fichiers des Caf au 31 décembre 2010 (Cnaf – Insee) hors Caisse maritime. Traitements : Onzus, 2011. aux prestations sociales est très grande. Parmi les allocataires des Caf résidant en Zus en 2010, 30 % une diversité de situations entre les Zus (et au sein pas mesuré. Le rapport 2012 gagnera à s’enrichir bénéficient du RSA et 74 % perçoivent une aide même des Zus), la hiérarchie des Zus, en termes d’un volet évaluation des politiques publiques, dans au logement (contre 19 % et 61 % dans le reste de de ressources, reste relativement stable : les Zus l’esprit du décret de 1er juin 2011 qui renforce le leurs agglomérations). Accès à l’emploi, réussite pauvres d’aujourd’hui l’étaient déjà hier. conseil d’orientation de l’Onzus dans sa pluralité, scolaire, qualité des logements et accès aux soins : Le travail de l’Onzus se limitant au recueil de grâce à la nomination de nouveaux membres, et qui les indicateurs sont également au rouge. données socioéconomiques, l’impact des politiques crée un conseil scientifique. Si la situation nationale comporte naturellement menées dans les quartiers politique de la ville n’est Damien Denizot La forêt entre dans la réforme Les parcs à la croisée des chemins

onscient que les textes actuels ne permettent pas aux com- ors du Congrès des parcs, qui s’est déroulé du 5 au munautés de prendre en charge la gestion patrimoniale 7 octobre dans le parc des Vosges du Nord, Jean- C des forêts appartenant au domaine privé des communes, L Louis Joseph, président de la Fédération nationale Bruno Le Maire s’est engagé à ce qu’une réflexion soit menée des parcs naturels régionaux, s’est projeté à 2030 en sur les évolutions envisageables dans le cadre de la réforme des s’appuyant sur les travaux menés depuis plus d'un an collectivités locales. Il répondait à une question écrite du député par la mission Avenir des parcs. Hervé Gaymard, également président du conseil général de Les parcs doivent relever un défi de « repositionnement » Savoie et président de l’ONF, publiée au Journal officiel*. et de « relégitimation » de leurs missions face aux nou- À la veille de l’achèvement intégral de l’intercommunalité com- veaux enjeux environnementaux et urbains, mais aussi munautaire et alors que la rationalisation de la carte syndicale au regard de l'évolution du paysage institutionnel et des est en voie de mise en œuvre, une telle mesure apparaît en effet nouveaux modes de gouvernance de leurs territoires. nécessaire. Selon le ministre de l’Agriculture, elle pourrait Pour relever ce défi, la mission Avenir des parcs entend « utilement être initiée au sein du comité consultatif de la forêt faire des PNR « des territoires de référence de l’État et communale de l’ONF ». Rappelons qu’en l’état actuel du droit, des régions pour l’innovation en milieu rural » dans les les communautés de communes, d'agglomération et urbaines domaines de l’adaptation des modes de développement ne peuvent pas gérer leurs forêts autrement que par la création aux changements climatiques, la concertation avec les d'un syndicat dédié. ED collectivités urbaines périphériques, le développement de la culture comme vecteur de cohésion et de lien social… * Réponse écrite AN n° 115831, publiée au JO du 18 octobre 2011. Nathalie Kosciusko-Morizet a salué ce rôle « d’éclaireur

Intercommunalités © A lain Marechal > Cf. le dossier d’ n° 147, été 2010, dédié à la forêt. du développement durable ». VL

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 3 Finances locales

L’Agence de financement des investissements locaux en 12 questions

1 Pourquoi vouloir créer l’Agence de finan- besoin moyen de financement annuel. Par banques, acteurs légitimes et nécessaires du finan- cement des investissements locaux ? exemple, une collectivité appartenant à une caté- cement des collectivités locales. Le « véhicule » L’objectif est triple : garantir aux collectivités gorie ayant emprunté en moyenne dix millions entend lever, à terme, 25 % des flux annuels du locales un accès pérenne à la liquidité, diversifier d’euros par an les années précédentes, pourra secteur local, soit environ cinq milliards d’euros. leurs sources de financement, leur faire bénéficier emprunter chaque année jusqu’à la moitié de ses de meilleurs coûts de financement. besoins futurs après avoir versé un ticket d’entrée 9 Quels types de produits l’agence propo - Le projet entend tirer parti de la solidité finan- de l’ordre de 375 000 euros la première année et sera-t-elle ? cière des collectivités, sûre et sécurisante pour les 93 750 euros chacune des quatre années suivantes. L’agence ne proposera que des produits extrê- investisseurs, pour financer des investissements Mais attention ! Le ticket d’entrée acquitté ne mement simples et sécurisés : taux fixe, ou taux locaux. La conjoncture actuelle, de resserrement constituera pas un droit de tirage ! Si la situation variable simple indexé sur l’Euribor. L’offre majori- de l’offre de crédit, légitime d’autant la concrétisa- financière de la collectivité adhérente se dégrade, taire sera une offre long terme, sous forme de crédit tion de ce projet. elle n’aura temporairement plus accès au crédit. amortissable. Une offre court terme pourra être proposée, 2 Qui sont les promoteurs du projet ? 7 Quelles seront les garanties apportées suivant deux impératifs : elle sera limitée à 15 % Jacques Pélissard, président de l’AMF, Gérard par l’Agence aux investisseurs ? de l’encours long terme et sera neutralisée dans le Collomb, président de l’Acuf et Michel Destot, pré- Un mécanisme de garantie, établi sur trois bilan de l’agence. sident de l’AMGVF, ont pris l’initiative de créer, en niveaux, est offert aux marchés. La garantie de avril 2010, l’Association d’étude pour l’Agence de l’État n’est ni nécessaire, ni sollicitée. 10 Concrètement, quels seront les prix des financement des collectivités locales (AEAFCL). Ils emprunts ? ont rapidement été rejoints par l’AdCF, l’ARF, l’ADF 8 Quelle sera la part de marché de l’agence ? Dans l’hypothèse ou l’agence aurait existé en mai et l’Afigese, ainsi que par plus de 50 collectivités. L’objectif n’est pas d’évincer ou de contourner les 2010 et bénéficié d’une note AA+, elle aurait pu

 3 Quelle sera la clientèle de la future Agence ? Elle sera exclusivement composée des collectivités locales et de leurs groupements. INTERVIEW Olivier Landel, délégué  4 Quelle sera la structure juridique de l’agence ? général de l’Association d'étude pour l'agence Il y aura deux niveaux, pour pouvoir, d’une part, de financement des collectivités locales (AEAFCL) confier le pilotage stratégique de l’agence aux col- D R lectivités et, d’autre part, permettre aux collectivi- tés de déléguer la gestion opérationnelle de l’agence Délégué général de l’Acuf depuis 2002, Olivier Landel est l’un à des professionnels. des principaux promoteurs du projet de création d’une Agence de La structure amont prendra la forme d’un établis- financement des collectivités locales. Échange à bâtons rompus sur sement public à caractère industriel et commer- cial (EPIC) local, regroupant exclusivement les l’histoire d’une ambition, dont la fin n’est pas encore écrite. collectivités locales. L’ « établissement public des investissements locaux » assumera une fonction Comment est venue l'idée de recourir directe- de pension, caisse de retraite, mutuelle ou tré- de pilotage stratégique. La structure aval prendra ment au marché obligataire ? sorerie d’une grande entreprise internationale… la forme d’une SA qui sera détenue par l’EPIC. En janvier 2004, les directeurs financiers des Pour gérer au mieux ses, disons, dix milliards C’est elle qui interviendra sur les marchés pour communautés urbaines observent une réduction d’euros, il diversifie ses placements : 70 % de lever de la ressource au meilleur prix. de l’offre bancaire, portant non pas sur la quan- placements « solides » (en dette publique fran- Le volet opérationnel de l’activité de l’agence sera tité mais sur le nombre d’intervenants. Est alors çaise ou américaine…), un peu de dette d’un État assuré par un directoire composé de profession- née l’idée de tester une autre façon d’acheter de d’Amérique latine, un peu de dette de pays émer- nels de la finance. Un conseil de surveillance, l’argent : en se groupant pour se passer d’intermé- gents, une quote-part sur une entreprise interna- composé des membres du conseil d’adminis- diation bancaire sur le financement obligataire. tionale, une autre sur des collectivités locales… tration de l’EPIC et de personnalités qualifiées, mais pas françaises. sera chargé de contrôler l’activité de la SA et plus Comment vous y êtes-vous pris ? spécifiquement du directoire. Il sera le garant du Nous avons demandé à 17 établissements finan- Pourquoi n’y a-t-il pas d’offre de collectivi - respect des choix stratégiques édictés par l’EPIC. ciers : « Pouvez-vous nous accompagner pour aller tés françaises ? chercher, sur le marché, l’argent des investisseurs, en 36 000 communes, 2 500 communautés, 100 dépar- 5 Quel sera le montant du ticket d’entrée ? émettant une obligation de 100 millions d’euros ? tements, 26 régions… chaque émetteur français est Un montant en euros par habitant, correspondant Quelle est l’enveloppe juridique adéquate pour un nain ! Raison pour laquelle seuls 3 % des besoins à chaque catégorie de collectivités, sera défini. Il pouvoir le faire à plusieurs communautés urbaines sont couverts de cette manière. sera calculé à partir du volume d’emprunt moyen ? » À l’issue de la consultation, dix ont répondu. Le contrat unique, inventé par l’Acuf en 2004, a effectué au cours des dernières années, par caté- été noté par l’agence Moody’s. Cet outil juridique gorie de collectivité. Comment expliquez-vous cet intérêt ? a reçu l’agrément de l’Autorité des marchés finan- Le ticket d’entrée sera versé en cinq ans (la moitié Il n’y a qu’en France que les collectivités n’accèdent ciers et l’émission a été cotée à la bourse de . l’année de l’adhésion, 12,5 % les quatre années sui- pas directement (hormis quelques très grandes vantes). Sa valeur sera actualisée chaque année. collectivités) au marché obligataire. La plupart des Les investisseurs ont-ils été au rendez-vous ? La somme des tickets d’entrée constituera le établissements bancaires non français ont pensé : Nous avons toujours trouvé des prêteurs à bon capital de la SA (et, pour 5 %, un fonds de réserve « Les Français vont peut-être enfin s’y mettre ! Je prix. Nous avons aussi compris pourquoi des pour l’EPIC, garantissant une ligne de liquidité). me positionne dès maintenant. » banques comme Dexia ou les Caisses d’épargne nous prêtaient, en apparence, si peu cher… Parce 6 Combien une collectivité adhérente pour - Les grands investisseurs internationaux que les banques ne prêtent pas l’argent des dépôts ra-t-elle emprunter ? s’intéressent-ils aux collectivités locales ? de fonds, elles créent une foncière (par exemple Elle pourra emprunter 50 % maximum de son Tout à fait. Prenez un investisseur de type fonds DexMA pour Dexia) qui est une coquille juridique

4 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Finances locales

servir à ses membres des marges situées entre Euribor + 60 Pibor et Euribor + 80 pb. En cas de notation AAA, ce montant baisse de 15 à 20 Pibor. La comparaison sur le passé, sur très longue période, avec les agences européennes, confirme un écart constant de 40 à 50 pb avec les offres bancaires traditionnelles. Cet écart structurel s’explique principalement par trois raisons : - les investisseurs valorisent la visibilité et la sim- plicité d’un modèle de regroupement de collec-

tivités locales dotées d’un système de contrôle © A MF juridique et budgétaire solide ; « Depuis 1986, les collectivités bénéficiaient d’une facilité d’accès au crédit exceptionnelle. La crise finan- - les coûts opérationnels sont minimisés, grâce à cière de 2008 et les critères de Bâle III ont totalement changé la donne : les coûts d’intermédiation ont une monoactivité limitant les besoins en effectifs, explosé et le marché du financement manque de liquidités. La création de l’Agence de financement des - il n’y a pas d’actionnaires à rémunérer ; investissements locaux, outil complémentaire aux banques, évitera une situation d'oligopole restreint Par exemple, une collectivité empruntant chaque et contribuera à la régulation du marché », a expliqué Charles-Éric Lemaignen, président délégué de l'AdCF, année dix millions d’euros à l’agence peut envi- le 20 septembre, lors de la conférence de presse commune à l'AdCF, l'AMGVF, l'AMF et l'Acuf. sager une économie moyenne de l’ordre de 150 000 euros par an. Elle n’aura donc pas d’actionnaires à rémuné- L’ensemble des ressources sera mobilisé pour 11 Quel sera le fonctionnement de l’agence ? rer et ne proposera que des produits simples et acheter les liquidités au meilleur prix. En phase initiale, l’agence devrait compter de classiques (ne nécessitant pas d’effectifs liés, par l’ordre de 20 salariés, pour environ 70 à terme. exemple, à la conception de produits structurés). 12 Quel est le calendrier de mise en œuvre ? Elle n’aura pas l'étendue d’intervention d’une Enfin, dans la mesure où les clients de l’agence La création de l’agence nécessite un volet législatif. banque (elle s’apparentera davantage, dans son seront également ses adhérents, elle n’aura pas de Dès lors, la première émission pourrait être envi- fonctionnement, à une structure coopérative). force commerciale à déployer. sagée fin 2012/début 2013.

chargée de trouver les investisseurs. Or, il se trouve injecte cinq milliards et propose en direct des financer. Aujourd’hui, elles ont comme première que ces investisseurs prêtent plus cher à DexMA emprunts très intéressants (l’argent provenant priorité de renforcer leurs fonds propres, car les qu’à nous, et que Dexia prêtait sur du long terme des livrets de Caisse d’épargne à la rémunération accords de Bâle III les y engagent et, sous la pres- ce que DexMA empruntait sur du court terme. moindre). Les collectivités engagées dans le projet sion de leurs actionnaires, une course à l’échalote Du coup, Dexia devait faire une partie de sa marge avaient tout intérêt à se tourner vers les prêts est engagée. Le marché des collectivités n’étant sur d’autres produits, par exemple les produits « CDC ». Pourtant, la plupart ont souhaité main- pas le plus juteux, elles leur ferment le robinet structurés… tenir leur engagement1, car elles avaient compris et sont favorables à la création d’une agence de que, sans agence, elles seraient toujours tribu- financement qui compléterait leur intervention. Un système que certains qualifient de pervers… taires des aléas bancaires. C’est bien ainsi que nous l’entendons aussi. Dans une banque, il y a ceux qui achètent l’argent L’agence serait un outil de régulation : quand les et ceux qui le vendent, ce sont deux métiers dif- Comment cette agence prend-elle tournure ? banques ne pourront pas prêter aux collectivi- férents, et ceux qui le pratiquent sont de bonne Mandatée par toutes les associations d’élus, l’Acuf tés, l’agence augmentera son activité ; et quand foi de part et d’autre. C’est lorsqu’à l’interface les rend, en janvier 2009, après une concertation en les banques proposeront des prêts moins chers, fondamentaux du client sont oubliés (pour nous, France et à l’étranger, un rapport qui conclut que l’agence réduira la voilure. le service public) qu’il peut y avoir problème… l’enveloppe juridique du véhicule n’existant pas en l’état actuel du droit français, il faut en passer par L’annonce de François Fillon, début no - Et vous, quel regard portez-vous ? la loi… vembre, sur la création d’un pôle public de Vers 2005, nous prenons conscience que le fonc- financement des territoires autour de la tionnement des établissements financiers tradi- L’État y est-il favorable ? Banque Postale et de la Caisse des dépôts tionnels s’éloigne trop de nos objectifs et n’est pas Lorsqu’en mai 2009 les associations d’élus sont contrarie-t-il le projet d’agence ? durable. En nous passant de leur intermédiaire, reçues à Matignon, elles repartent avec un « feu En aucun cas ! La création de ce pôle est com- pour une part de nos besoins, nous pensons orange » (six mois auparavant, l’État français plémentaire au sauvetage de Dexia. Et comme le pouvoir faire baisser les prix en fixant une réfé- avait injecté trois milliards d’euros dans Dexia…). disent les dirigeants de la Banque Postale eux- rence visible. Début 2007, nous parlons de notre Deux mois plus tard, les services de l’État nous mêmes, il s’agit d’un outil différent (l’un est une projet à d’autres associations d’élus, l’AdCF, préviennent : « Vous n’aurez pas la garantie de foncière, c'est-à-dire la poursuite – avec d’autres l’AMGVF, l’ARF, l’ADF et l’AMF notamment, qui l’État » ; nous répondons : « Nous n’avons pas actionnaires certes – d’un modèle identique, nous encouragent à poursuivre. L’année d’après, envisagé de la demander ! » Nous engageons l’autre est une agence) ne drainant pas les mêmes en 2008, nous lançons une nouvelle consulta- des travaux complémentaires durant l’été et, en investisseurs. De plus, ils ajoutent ne pas souhai- tion. Nous voulons émettre plus et profiter de octobre, l’État n’est toujours pas convaincu. Chez ter, tout comme nous, intervenir au-delà de 20 à cette extension pour accompagner notre réflexion les associations d’élus, le doute s’installe : faisons- 25 % à terme des besoins des collectivités. vers un véhicule de financement (le « tampon » nous fausse route ? nécessaire entre les collectivités et le marché). Fin L’association d’étude pour l’agence de finance- Pensez-vous que les deux établissements juin 2008, 33 demandes (régions, départements, ment des collectivités locales est créée en avril pourraient cohabiter ? CU, CA, CC et communes de toutes tailles) sont 2010 pour répondre à cette question. En octobre Ils le pourront bien sûr, ils le devront égale- acceptées, correspondant à 300 millions d’euros. 2010, sous la présidence de Jacques Pélissard, son ment, car l’offre bancaire restera insuffisante et, conseil d’administration lance un appel d’offres en plus, ils le souhaitent. Nous avons d’ailleurs Et survient la crise à l’été 2008… européen, sous la forme d’un dialogue compétitif. prévu des présentations conjointes de nos deux En octobre, nous mettons notre obligation sur Quatre groupements répondent, dont un mené projets. le marché, comme cela était prévu. Les investis- par Natixis (c’est lui qui sera retenu), un autre par Propos recueillis par VL seurs ne prêtent plus aux banques, mais ils nous Dexia et un troisième par le Crédit Agricole. prêtent à nous. 1 - Vingt-trois collectivités sont restées dans le projet, pour une Parallèlement, les banques ne prêtent plus aux Et la crise s’abat de nouveau… obligation de 120 millions d’euros. collectivités… C’est alors que la Caisse des dépôts Depuis six mois, les banques ont des difficultés à se

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 5 Un projet de Développement Durable pour la ville, c’est penser au quotidien de tous ses habitants. - Crédit photo : Radius Images/Corbis JLP/Jose L. Pelaez/Corbis Nicholas Cope Radovan Mar č ek GDF SUEZ SA au capital de 2 251 167 292 € RCS NANTERRE 542 107 651

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EC_PLAN DE PROGRES_260x360.indd 1 26/08/11 16:57 Dossier 22e convention de l’AdCF

Maintenir le cap, revoir la méthode

À quelques mois de la date butoir, les schémas l’AdCF (cf. p. 26), et les deux séances plénières ont départementaux de coopération intercommunale donné le ton : les élus ne veulent pas d’un se sont retrouvés fort naturellement au centre enlisement mais veulent avoir la main sur des deux journées de la Convention nationale de le processus de bout en bout. Sur les conditions l’intercommunalité qui a réuni 1 750 participants, d’élaboration des schémas, sur la physionomie les jeudi 13 et vendredi 14 octobre derniers, à des futurs périmètres et, surtout, sur l’impact Rennes. La consultation des adhérents, réalisée de cette recomposition pour la gouvernance en direct la veille lors de l’assemble générale de et la redéfinition de l’intérêt communautaire.

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 7 Dossier 22e convention de l’AdCF

C’est aux élus d’écrire la nouvelle « Il n’y aura pas de modèle unique. La force de l’intercommunalité est de reposer sur des géométries variables, des capacités page du récit intercommunal d’ajustements. Efforçons-nous de la e concevoir en n’ayant à l’esprit qu’une seule Plantant le décor de la 22 Convention nationale de l’intercommunalité, chose : l’intérêt de nos concitoyens et  organisée cette année dans sa ville, Daniel Delaveau déclare : « Nous de nos territoires. Et posons également  sommes dans un contexte de réforme, tel que nous n’en n’avons jamais la question : de quelle intercommunalité connu. Dans la phase actuelle, qui précède la mise en œuvre, les auront besoin nos territoires dans cinq,  dix ou quinze ans ? » changements de règles du jeu peuvent tout autant passionner les uns qu’inquiéter les autres. » Les échanges entre élus, et avec le ministre Daniel Delaveau, président de l’AdCF Philippe Richert, n’éludent d’ailleurs pas les questions qui fâchent. Des interrogations subsistent, mais nombre d’incertitudes sont désormais levées.

es adhérents l’ont dit clairement : ils communale (CDCI) sont plutôt représentatives. veulent continuer à avancer, et il faut pour Mais d’un département à l’autre, les disparités «Lcela privilégier la qualité de la concerta- sont très fortes quant à l’ampleur des recompo- tion», souligne d’emblée , secré- sitions proposées et aux méthodes de travail. Si, taire national de l’AdCF, en commentant deux comme le constate Valérie Létard, présidente de enquêtes fraîchement réalisées par l’AdCF1. Valenciennes Métropole, dans son département, Globalement, se dégage le sentiment que les com- « la CDCI a véritablement joué son rôle et le missions départementales de coopération inter- travail des élus a produit ses effets », dans de nom- breux autres endroits, les élus ne se retrouvent pas dans les schémas présentés par les préfets, qui ne tiennent pas suffisamment compte des bassins de « Dans mon département, malgré des vie ou de l’histoire locale de la composition des sensibilités politiques très éclatées,  territoires. les élus locaux ont su trouver des solutions qui correspondent à la réalité des territoires. » Territoire par territoire Valérie Létard, présidente de Valenciennes Métropole Les élus souhaitent un changement de méthode, par un examen de la situation des territoires un par un, et non à travers une approche générali- sante. Par ailleurs, ils appellent de leurs vœux une plus grande souplesse du calendrier afin que les CDCI puissent amender, parfois très profondé- ment, les schémas proposés. Car c’est bien l’adoption consensuelle des schémas le véritable enjeu. « L’État doit faire confiance à la capacité des élus à proposer un schéma alter- natif », insiste Daniel Delaveau. Un vœu entendu par Philippe Richert, qui précise que la date du 31 décembre « n’est pas un couperet » et que « là où le schéma n’aura pas pu être arrêté, il sera possible de déroger à ce délai ». Reste que « prendre le temps nécessaire n’est pas tout arrêter ou tout freiner », « C’est en réformant notre organisation ajoute-t-il. Au nom de l’AdCF, Daniel Delaveau territoriale que nous conforterons  prend « acte des engagements du gouvernement : ce les libertés locales. En ne faisant rien,  sont les représentants des CDCI qui doivent avoir ment du calendrier ne saurait se traduire par un nous les affaiblirons. » le dernier mot, le préfet jouant le rôle d’animateur report complet : « Le principe est de ne pas bloquer dans une dynamique de coconstruction pour aider tout un département du fait d’une situation parti- Philippe Richert, les élus à trouver des compromis », se félicite-t-il. culière. Nous attendons cet achèvement de la carte ministre des Collectivités locales intercommunale depuis trop longtemps. Permet- Un calendrier à double détente tons à ceux qui sont prêts de pouvoir avancer dès Concernant la mise en œuvre elle-même des maintenant. » schémas, l’application en deux temps recueille également l’assentiment du ministre. Conformé- Pas de réponses standards ment au principe proposé par l'AdCF et l’Associa- Le défi posé par les nouveaux schémas n’est pas tion des maires de France, ce calendrier à double simplement celui de la rationalisation des péri- détente permettrait de distinguer d’une part les mètres, mais bien celui des contenus à leur incor- mesures réalisables d'ici le 1er juin 2013, d’autre porer, avec la nécessité d’inventer de nouvelles part les propositions plus complexes qui resteront proximités, souligne Michel Piron. « Gardons- à approfondir (cf. encadré p. 9). nous des réponses standards. Le choix de la bonne Dans cette logique, la clause de revoyure doit être échelle est celui qui permet les meilleures formes fixée non pas à 2017, mais à 2015, une fois que d’intégration et de mutualisation », estime le les nouvelles équipes issues des élections de 2014 député, président délégué de l’AdCF. La diffi- auront pu prendre toutes les dimensions de cette culté étant de recaler l’intérêt communautaire réforme, plaide en substance Dominique Braye. au regard des recompositions en cours ; surtout Pour le vice-président de l’AdCF, cet assouplisse- lorsqu’il s’agit d’emboîter des intercommunalités

8 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités De quel point de vue vous Dans votre département, « Veuillez à distinguer, monsieur le sentez-vous le plus proche ? les débats actuels sur l’avenir Ministre, les schémas consensuels, 1. Il faut prévoir un moratoire et reporter de la carte intercommunale ont raisonnables et prêts à être mis l’exercice au prochain mandat. eu pour effet : en œuvre, de ceux qui demandent 17 % 1. de susciter un débat utile pour davantage de concertation. » 2. Il faut que les CDCI reprennent le travail préparer une nouvelle étape Jacques Pélissard, président de tout de suite et imposent leur propre SDCI de l’intercommunalité ; l’Association de maires de France d’ici la fin de l’année. 43 % 30 % 2. de crisper les élus et de conduire 3. Il faudrait poursuivre le travail à des blocages ; d’élaboration mais en donnant deux 45 % ou trois mois de plus aux CDCI 3. de conforter l’organisation existante 52 % sans susciter de réels débats. 4. nsp 12 % 1 %

Source : résultat de l’enquête réalisée, en direct, auprès des adhérents de l’AdCF, lors de l’assemblée générale du 12 octobre 2011.

plutôt construites autour d’un projet de terri- toire, avec d’autres historiquement fondées sur la « Ce n’est qu’un début ! » gestion d’équipements… prendre les arrêtés. Durant cette période, il À cet égard, beaucoup d’élus déplorent l’absence « Le 31 décembre, tout le monde ne rentre pas reconsulte les communes et représente le d’études d’impact. « Dans notre département, qui chez soi en disant “tout est fini”. Ce ne sera projet en CDCI lorsqu’il y a divergence. Dans va passer de 26 à 15 intercommunalités, les élus que le début ! » avertit Stanislas Bourron, les territoires où tout va bien, la mise en œuvre er sont mis dans une situation de grande inquié- sous-directeur des compétences et des institu- peut être effective dès le 1 janvier 2013. Les tude quant à la réalité qui sera la leur, une fois tions locales à la DGCL, dans le cadre du forum autres attendront, jusqu’au 1er janvier 2014 le nouveau regroupement intercommunal opéré : « Recomposition des territoires » (cf. p. 10). maximum, « mais rien ne dit dans la loi que ce sont non seulement les données sur les impacts « Tous les arrêtés de périmètres ne seront pas l’on ne peut pas continuer au-delà pour les er financiers qui manquent, mais également celles pris le 1 janvier. Vous aurez encore des mois projets qui n’étaient pas mûrs ». sur l’exercice des compétences qui sont différentes et des mois pour approfondir les compétences, Comme le résume le consultant Hervé Joan- d’un EPCI à l’autre, par exemple lorsqu’il s’agit de les pactes financiers… » Grangé (CODE), « le schéma sera arrêté, mais regrouper une agglomération avec des communes Le préfet a en effet jusqu’au 30 juin 2013 pour la concertation continue ». VL rurales », constate Valérie Létard.

Gérer la nouvelle complexité, inventer de Lemaignen, président délégué de l’AdCF, a tenu Fécamp, a rappelé que la mutualisation désormais nouvelles proximités à souligner les nombreuses interventions qui ont sécurisée au regard des règles européennes sera Convaincue de la nécessité de disposer d’une eu trait à la solidarité entre les territoires, notam- LE grand chantier des prochaines années. palette d’outils pour moduler l’intérêt commu- ment entre l’urbain et le rural, « ce qui témoigne Claire Beauchamps nautaire, l’élue du Hainaut interpelle le ministre de l’attention portée par les congressistes à cette Philippe Richert en plaidant pour une plus grande question qui est un des fondements de nos inter- 1- Enquête réalisée par l’AdCF auprès des présidents flexibilité qui donnerait cette capacité d’ajuste- communalités », observe-t-il. de communauté, en septembre 2011, sur leur appréciation des projets de SDCI dans leur département (cf. Intercommunalités ment des compétences dont auront besoin les Solidarité qui se concrétisera bientôt au sein du n°160, octobre 2011) et consultation des élus de l’AdCF, durant communautés en recomposition. bloc local grâce au nouveau dispositif de péréqua- l’assemblée générale du 12 octobre. Faut-il autoriser la création de nouveaux syndicats tion financière horizontale. Solidarité qui devra 2- La proposition de loi déposée le 13 octobre par le député dont le périmètre serait différent de celui de la également être développée à travers la coopéra- Jacques Pélissard comporte trois volets : une clause de revoyure communauté, comme semble y inviter le ministre, tion intercommunautaire grâce à la mutualisation dès 2015 ; la possibilité de créer ou maintenir les syndicats ou un système de compétences à la carte ? Les de ressources stratégiques et d’expertise de haut qui permettent un débordement de leur action au-delà du hypothèses envisagées suscitent les interrogations niveau. Estelle Grelier, vice-présidente de l’AdCF périmètre intercommunal ; le maintien des structures de de nombreux congressistes. « Ne se dirige-t-on et présidente de la communauté de communes de gouvernance jusqu’en 2014. pas vers une période intermédiaire de plus grande complexité ? » interroge l’un d’eux via un SMS qui s’affiche sur l’écran au-dessus de la tribune. « Si le contexte ne permet pas d’arrêter « Il faut que les élus aient l’intelligence de savoir le schéma avant la fin de cette année, gérer cette complexité, répond Daniel Delaveau. il est possible de déroger à la date du Nous y réussirons en appliquant le principe de 1er janvier 2012 et de prendre plus de temps. subsidiarité qui est l’un des socles de l’intercom- Mais là où il est possible d’arrêter le schéma, munalité. C’est à l’État et au législateur de nous il faut le faire, en sachant que dans la donner les moyens de cette souplesse. » phase de mise en œuvre, il sera toujours Gouvernance et solidarité possible de s’en écarter pour coller aux Ces recompositions de schémas amènent d’autres réalités du terrain, ou prendre en compte des changements et d’autres inquiétudes. Les élus évolutions qui n’auraient pas été anticipées. ayant clairement exprimé, lors des consultations et La situation n’est pas figée. La date du 31 enquêtes de l’AdCF, que les nouvelles règles de gou- décembre 2011 n’est pas un couperet ! Mais vernance ne devraient s’appliquer qu’après 2014, prendre le temps nécessaire, ce n’est pas Philippe Richert se déclare en convergence avec tout arrêter ou tout freiner. » la proposition de loi déposée, la veille, par Jacques Pélissard2. Philippe Richert Lors de la séance de clôture, Charles-Éric

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Recomposition des territoires : l’enthousiasme à l’épreuve des réalités Rarement une salle de cinéma a accueilli public aussi participatif. Il faut dire que les participants au forum « Recomposition des territoires » avaient été chauffés par Philippe Richert qui, deux heures plus tôt, avait longuement expliqué que la rationalisation de la carte était une chance, mais aussi un processus plus difficile et plus long que ce que le gouvernement et le législateur avaient imaginé initialement.

rop ambitieux, trop frileux, sous président de la communauté Val de Garonne, influences… les préfets ont été, comme de rejoint par Richard Yacou, vice-président de la « Aujourd’hui, un territoire riche T coutume, la cible d’une fronde de mécon- communauté Nord Basse Terre (Guadeloupe). est un territoire à fort potentiel tentements pour le moins hétérogènes, allant des « Si nous ne prenons pas le pouvoir, quelqu’un le fiscal ; mais demain, au vu des défis discours extrêmement volontaristes aux appels prendra à notre place et nous ne le retrouverons mondiaux, les territoires riches militant pour le statu quo. « Les élus ne doivent ni plus jamais », craint Francis Mallemouche, pré- seront les territoires ruraux. » subir, ni être sur la défensive », a invité Luc Stré- sident de la communauté de communes Cère et haiano, président de la communauté de la Vallée Dordogne, qui « aimerait bien, pour une fois, que Anne Hébert, présidente de la de Montmorency. Rosan Rauzduel, vice-président les élus du monde rural ne se disent pas “moi, je communauté Sèves-Taute de la communauté d'agglomération CAP Excel- vais passer entre les gouttes”. » lence (Guadeloupe), est sur la même longueur d’ondes. « C’est à nous, élus, de définir le schéma ! Sans avenir, les territoires ruraux ? Si nous ne parvenons pas à une cohérence au sein « J’ai peur que, dans quelques décennies, nous, élus de la CDCI, ce sera de notre faute et il ne faudra ruraux, ne servions plus à grand-chose », ajoute-t- pas reprocher au préfet d’imposer son schéma car il il. « Aujourd’hui, un territoire riche est un terri- sera dans son droit. » « L’avenir est à nous, à nous toire à fort potentiel fiscal ; mais demain, au vu de le saisir ! » a également déclaré Gérard Gouzes, des défis mondiaux, je crois que ce seront les terri- toires ruraux », rassure Anne Hébert, présidente de la communauté de communes Sèves-Taute. « C’est à nous, élus, de définir le François Aubey, président de la communauté de la schéma ! Si nous ne parvenons pas à Vallée d’Auge, est, quant à lui, très remonté contre une cohérence au sein de la CDCI, ce son préfet. « Après nous avoir exposé son projet de sera de notre faute et il ne faudra pas SDCI (qu’il devait présenter 48 heures après à la reprocher au préfet d’imposer son presse), le préfet du Calvados est finalement revenu tieuses (PLUI, petite enfance…), mais pas le même schéma, car il sera dans son droit. » en arrière : suite à l’offensive des parlementaires, niveau de recette… la carte est revenue à son plus simple appareil, elle Pour finir, un coup de chapeau à Anne Hébert. Rosan Rauzduel, vice-président ne touchait plus qu’aux communautés de moins Reprenant l’allégorie de Gérard Gouzes sur le de CAP Excellence de 5 000 habitants et aux communes isolées », se mariage (« On nous demande de nous marier et souvient-il. ce n’est qu’après le mariage qu’on discutera du Pour Éric Kerrouche, le préfet des Landes a aussi contrat »), et souhaitant illustrer la nécessité de pratiqué « le minimum syndical ». Pour autant, penser « projet » avant tout (avant la gouver- ça bouge beaucoup dans ce département, sous nance, avant le pacte financier, avant la recréa- la pression des projets, eux « très offensifs », des tion ou non d’un syndicat mixte…), l’élue de la SDCI limitrophes de Gironde et des Pyrénées- Manche a déclaré : « Moi, je n’ai pas choisi mon Atlantiques. « L'Agglomération Côte basque- mec sur un catalogue. Il avait peut-être un beau Adour va gagner un tiers de population en plus », costard, mais j’ai aussi regardé ce qu’il avait dans s’inquiète le président de la communauté de la tête ! » VL communes de Maremne-Adour-Côte-Sud. En réaction à cette concurrence, il envisage, avec le Grand Dax, des partenariats à l’échelle de 120 000 De quelle analyse suivante vous habitants : des investissements en commun, une sentiriez-vous le plus proche ? fusion des Scot… 1. Il faut privilégier des communautés « Les schémas ne peuvent pas Le projet avant la calculette plutôt compactes (20 communes au proposer de variantes ; sinon ce  Patrick Pesquet, vice-président de Caux Vallée de maximum) permettant une intégration ne sont pas des schémas, ce sont Seine, est bien d’accord pour ne pas mettre « la intercommunale poussée et des QCM. » calculette avant le projet ». La fusion, en 2008, de la mutualisation de services. 34 % Stanislas Bourron, de la DGCL trois communautés de communes en une seule de 68 400 habitants a, selon lui, « apporté plus que 2. Il faut tendre vers des communautés des euros : de la cohérence au niveau du bassin de d’assez grande dimension pour porter vie pour être plus efficace ». des projets de développement plus De la cohérence et des euros, Daniel Nouaille avait ambitieux et exercer directement certaines tout cela il y a encore un an. Depuis, la commu- compétences stratégiques (ex. Scot). nauté du Val de Vienne a perdu les 5 000 habitants 15 % des deux communes les plus riches de la Haute- 3. Il est possible de poursuivre à la fois Vienne et du Limousin, « draguées » par des com- un objectif d’élargissement de périmètre munautés limitrophes. Avec elles, sont également et l’objectif d’une intégration forte. parties une crèche (dont seulement 5 % des enfants 51 % sont originaires de la commune en question) et une déchetterie financées par la communauté. Source : AG de l’AdCF, 12 octobre 2011. Cette dernière conserve ses compétences, ambi-

10 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Recréer des syndicats n’est pas une fatalité « (…) Dans certains cas, on crée un syndicat s’il le faut. » La petite phrase du ministre a interloqué nombre de participants. Après avoir exprimé leurs mécontentements, ils ont demandé des explications dans l’enceinte du forum « Recomposition des territoires ». Stanislas Bourron, de la DGCL, s’est plié à l’exercice. e travail à faire sur les syndicats à partir Plus ouverte, Valérie Létard avait testé auprès la compétence territorialisée, comme « une com- du schéma du préfet est le même que du ministre la faisabilité de la « compétence à la pétence facultative intelligemment définie pour y «Lcelui à effectuer sur les communau- carte ». « N’est-il pas envisageable, à l’occasion de faire entrer ce que l’on veut ». Exemple : une com- tés… en plus simple », avait lancé Philippe Richert l’entrée d’une communauté de communes rurale pétence scolaire qui s’applique uniquement en le matin. Et d’ajouter : « On part d’objectifs très dans une grande intercommunalité, qu’on puisse dessous d’un plafond de nombre d’élèves. forts que l’on réévalue avec des phasages intermé- avoir des compétences territorialisées avec les La deuxième formule consiste à intervenir via un diaires ; on enlève ce qui peut être simplifié ; on recettes qui correspondent sans qu’elles ne s’ap- syndicat existant dont le périmètre correspond au garde ce qui doit être conservé ; et même, dans cer- pliquent à l’ensemble du territoire intercommu- périmètre souhaité, et de lui adjoindre une nou- tains cas, on crée un syndicat s’il le faut. » Remous nal ? Est-ce qu’aujourd’hui la loi le permet ? » avait velle compétence. dans la salle plénière. Quelques heures plus tard, demandé la présidente de Valenciennes Métro- Enfin, la DGCL a redécouvert les bienfaits des dans le cadre du forum consacré à la recompo- pole. Réponse du ministre : Oui. En précisant tou- « ententes » entre communes, un outil qui se sition des périmètres, un intervenant qualifie de tefois qu’il existe une panoplie de solutions entre révèlerait particulièrement adapté à la gestion « recul terrible » ce qu’il interprète comme un cette formule et la création d’un nouveau syndicat. des équipements puisqu’il se résume à « une « encouragement du ministre à recréer des syndi- Stanislas Bourron, sous-directeur des compé- convention qui dit qui paie quoi ». Pour Stanislas cats, alors qu’un des objectifs de la réforme était tences et des institutions locales à la DGCL, les Bourron, créer un syndicat constitue bien la solu- d’en supprimer massivement ». détaille en forum. Il présente la première, celle de tion « de dernier ressort ». VL Avant la fusion, il faut entretenir la flamme Près de 300 fusions sont envisagées, à l’échelle nationale, dans les projets de SDCI, réunissant dans certains cas quatre à cinq communautés. Témoignages et conseils de quelques-uns qui sont déjà « passés par là ».

ue les choses soient claires : « On ne an », témoigne-t-il, ajoutant en conseil : « Il ne peut pas fusionner deux territoires sous faut jamais rompre le lien. » Pour cela, des réu- Q la contrainte », affirme Claude Chalon. nions hebdomadaires du comité de pilotage res- « Il faut du temps à la palabre pour se concerter, treint (« tous les vendredis, à la même heure »), pour lever les suspicions du genre “qui va manger des points d’avancement à chaque conseil com- qui ?”… » précise le président du Grand Dôle, munautaire, douze groupes de travail sur les com- communauté d’agglomération née il y a trois ans pétences envisagées, deux réunions plénières avec de la fusion de deux communautés de communes, les conseillers municipaux… l’une constituée autour de la ville centre, l’autre plus rurale. Audit auprès des conseillers municipaux « C’est un projet qui doit être longuement mûri », « L’information se dilue, il faut sans cesse la confirme Yann Cristel, DGS de la communauté relancer », observe également Jean-Yves Tem- Arc Sud Bretagne, résultat d’une fusion de deux plier, président de la communauté de communes communautés au 1er janvier dernier, mais dont de la Vallée de Clisson qui s’apprête à fusionner « Nous souhaitions peser entre les la réflexion avait débuté en 2005. « Le temps de avec trois autres. Elles ne partent pas de rien deux capitales régionales, Dijon et préparation psychologique, assez long, nous a puisqu’elles disposent déjà d’un Scot commun et Besançon, pour entrer dans un jeu à permis de boucler la phase opérationnelle en un forment à elles quatre un pays d’art et d’histoire. parts égales, en devenant plus gros, Une réflexion sur la gestion des déchets a débuté en prenant le statut de communauté en 2010 « pour se faire la main », et la création d’agglomération, en appartenant « Nous n’avons pas commencé par d’un office de pôle du tourisme est à l’étude. aux exécutifs régionaux… » aborder les questions budgétaires, Un cabinet a également été mandaté, cette année, Claude Chalon, président du Grand Dôle ni celles des statuts, pour ne pas pour définir les opportunités et les risques d’une bloquer le processus de fusion. » fusion à quatre, du point de vue des conseillers municipaux. « Comment vivez-vous votre inter- Yann Cristel, communalité actuelle et comment la voyez-vous À partir de là, un projet de territoire, c’est normal DGS de la communauté Arc Sud Bretagne demain, si elle fusionne avec les trois autres ? » : qu’il y en ait un ! » Et le DGS d’ajouter que celui la question est posée à tous les conseillers muni- d’Arc Sud Bretagne « n’a pas été formalisé ». cipaux. « Nous verrons s’ils sont prêts ou pas », « Notre responsabilité, à nous élus, n’est pas de explique Jean-Yves Templier. Pour lui, cepen- produire du territoire, mais du service aux habi- dant, la fusion n’est pas une fin en soi : « Nous tants », rétorque Claude Chalon. C’était d’ailleurs sommes tenus par une vision globale, par un l’un des deux enjeux qui ont prévalu à la création projet commun… que nous pouvons construire du Grand Dôle, avec un ambitieux projet d’amé- avec des moyens différenciés. » lioration des déplacements et d’organisation du réseau de transport collectif sur l’ensemble du Peser entre deux capitales régionales territoire. Le deuxième enjeu visait à « peser entre Le projet de territoire au centre du projet de fusion, les deux capitales régionales, Dijon et Besançon, ce n’est pas un scoop, mais c’est plus que jamais pour entrer dans un jeu à parts égales, en deve- d’actualité. Il reste bien quelques provocateurs, nant plus gros, en prenant le statut de commu- comme Yann Cristel, pour affirmer que « la pre- nauté d’agglomération, en appartenant aux mière question est celle du périmètre : la géogra- exécutifs régionaux… » Un objectif « important, phie, l’économie, la sociologie… tout ce qui fait que pas uniquement pour les élus, mais aussi pour les les communes sont amenées à travailler ensemble. acteurs économiques, les dirigeants d’entreprise,

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les syndicats, les professionnels de la santé, les et Claude Chalon affirme qu’ « évidemment, nous d’échelle ! » Il ajoute : « Une telle démarche ne peut hôpitaux… », insiste-t-il. ne la reprendrons pas ». s’engager qu’avec une gestion prévisionnelle de l’em- Le bilan n’est toutefois pas totalement négatif. La ploi et des compétences au double niveau, celui de Concessions sur les compétences charge supplémentaire engendrée par la prise de la communauté et celui des communes. » Pour parvenir à la fusion, il faut souvent faire compétence « petite enfance » par le Grand Dôle des concessions. « Nous avons été contraints de « a permis de remplir tous les centres de loisirs de Éviter au DGS d’être au front reprendre toutes les compétences des deux com- l’agglomération », rétorque son président pour « Et la population ? » interroge, depuis la salle, munautés, y compris la petite enfance, sinon, apporter son grain de sel à un débat sur les écono- Marine Baudry, directrice du développement com- politiquement, le projet ne serait pas passé », mies d’échelle lancé par Yann Cristel. munautaire de la communauté d’agglomération précise Claude Chalon. À Arc Sud Bretagne, c’est « Les économies d’échelle purement comptables d ’Arles. « On ne l’a pas assez associée et, quand le contraire. La compétence petite enfance a été restent à prouver », estime le DGS, ajoutant : on l’a fait (avec une réunion publique), elle n’était redistribuée aux communes parce qu’ « à l’époque, « surtout à partir du moment où les élus se sont pas au rendez-vous », regrette Yann Cristel qui la communauté n’était pas mûre pour la reprendre. engagés à garder tous les agents. » Et de préciser : souligne toutefois, comme une évidence, la bonne Elle pourrait toutefois le faire en janvier 2013 », « Il y a même un certain nombre de surcoûts ». De couverture du projet de fusion par la presse locale. témoigne Yann Cristel. À Dôle, en revanche, le quoi faire réagir Dominique Braye. Depuis l’assis- À Dôle, en 2008, « on en a fait un enjeu électoral », SDCI du préfet propose une fusion de la commu- tance, le président de la communauté de Mantes relate Claude Chalon, « la liste UMP et la liste nauté d’agglomération avec une communauté de en Yvelines donne sa version : « Apporter un meil- de gauche avaient leur projet d’agglomération ». 3 000 habitants dotée de la compétence scolaire, leur service à coût constant, c’est une économie À méditer pour 2014… VL Un tournant pour les finances des communautés La réforme de la fiscalité locale a brouillé les repères. L’inquiétude était perceptible à Rennes : des élus avouent « piloter à vue ». Un pan de brouillard s’est toutefois dissipé au forum Finances, à la faveur des pistes qu’ont commencé à dégager les intervenants : meilleure maîtrise de la dépense publique, renouvellement du modèle du pacte financier communes/communauté, nouvelle péréquation horizontale…

es choses vont être archidifficiles et miracle et les économies escomptées ne sont pas nous aurons moins d'argent », prédit immédiatement au rendez-vous (cf. p. 15). « Après l'élaboration budgétaire, les services «LFrançoise Gatel, présidente de la com- « Les communautés peuvent mieux maîtriser leurs munauté de communes de Châteaugiron. Le dépenses, puisque celles-ci ont encore augmenté de fiscaux nous ont annoncé une garantie consultant Michel Klopfer confirme : « Les élus 4,6 % entre 2010 et 2011 », souligne de son côté individuelle des ressources de 860 000 ne retrouveront jamais un impôt qui, sur le long le directeur général des collectivités locales, Éric euros. Depuis, ils nous disent tantôt que ce terme, sera aussi dynamique que feu la taxe pro- Jalon. « Nous devons nous fédérer autour d'un sera plus, tantôt que ce sera moins. On joue fessionnelle. » Ils devront trouver de nouvelles projet intercommunal et décider ensemble jusqu'où avec notre rythme cardiaque ! » marges de manœuvre. nous pouvons aller en fonction de nos moyens », Jean-Louis Fougère, À cet égard, les démarches de mutualisation, avec suggère pour sa part Françoise Gatel. la création de services communs, sont promet- président de la communauté du Pays de Redon teuses, mais il ne s'agit en aucun cas d'une solution Intégration des politiques fiscales La réforme fiscale a justement consacré les com- munautés dans le rôle de « pivot » des finances locales. « Qu'on le veuille ou non, on est aujourd'hui amené à travailler au niveau intercommunal », précise Françoise Gatel. Pourquoi ? Parce que les communes et leurs groupements partagent désor- mais l'assiette des impôts sur les ménages. Charles-Éric Lemaignen, président de la com- munauté d'agglomération Orléans Val de Loire et président délégué de l'AdCF, en conclut qu' « une intégration des politiques fiscales des com- munes et des communautés est totalement incon- tournable ». Les pactes financiers, comme celui de la communauté d'agglomération de Niort (cf. encadré), vont, de ce fait, devenir également « incontournables ». « La réforme fiscale et la La création à partir du 1er janvier 2012 d'un fonds péréquation sont des réformes de péréquation des recettes du secteur local beaucoup plus importantes que contribuera, elle aussi, à renforcer la place des Votre communauté prévoit-elle, la réforme territoriale. Elles intercommunalités dans les finances locales. Car positionnent l'intercommunalité la richesse calculée à l'échelle du territoire inter- d’ici la fin de mandat… comme le pivot des finances communal servira de base à la détermination des 1. de réviser à la baisse ses investissements ? contributeurs et des bénéficiaires de ce fonds. locales, à la fois au niveau de la 13 % péréquation et de la redistribution. Territoires résidentiels, territoires 2. de les maintenir en l’état ? Il est important que les élus locaux industriels 55 % ne repartent pas dans des logiques La situation des territoires résidentiels (ou ceux 3. de les accroître ? communales. » dont l'économie est dominée par le secteur ter- 32 % tiaire) se distinguera de celle des territoires Françoise Gatel, présidente Source : AG de l’AdCF, 12 octobre 2011 de la communauté de Châteaugiron majoritairement industriels. Les premiers vont conserver, voire étoffer leur panier de ressources

12 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités fiscales, en profitant au maximum de la croissance de leurs bases. En revanche, les seconds auront un Des solutions à la crise panier fiscal réduit, et donc une progression plus faible de leurs ressources. de l'emprunt C'est dans cette position que se trouve, par exemple, la communauté du Pays de Saint-Flour. Avant la Les difficultés des banques ont un impact réforme, elle avait engagé de lourds investissements sur le financement du secteur public local. qui lui avaient permis de « créer une dynamique », « Les prêts seront accordés à des taux plus relate son président Pierre Jarlier. Or, les recettes de élevés et pour des périodes ne dépas - fiscalité qui, hier, progressaient annuellement de sant pas 15 ans », s'inquiète Charles-Éric près de 300 000 euros, vont demain stagner, voire Lemaignen, président délégué de l'AdCF. diminuer. Ces perspectives vont contraindre les Deux solutions, en cours de définition, élus à réduire les investissements. Le cas de Saint- « sont de nature, au moins en partie, à Flour n'est pas isolé. « Beaucoup de communautés lever les incertitudes », tempère Philippe ont été à l'initiative de dynamiques de territoires. » Laurent, maire de Sceaux et président de la Le fruit de leur travail est aujourd'hui « remis en commission des finances de l’AMF. D'abord, cause », déplore Pierre Jarlier. l'agence de financement des collectivités Les intercommunalités ne pouvant plus recourir au (cf. p. 4 et 5), initiée par les associations levier fiscal, comme par le passé (sur l'impôt éco- d'élus locaux, dont l'AdCF. Ensuite, le pôle nomique, le pouvoir de taux a été rogné, tandis que de financement public créé par la Caisse les impôts des ménages seront à manier avec déli- des dépôts et la Banque postale. Un projet catesse), les communautés s’apprêtent à prendre un que Philippe Laurent juge « sécurisant et nouveau cap. éthique ». TB Thomas Beurey « Il faut faire un effort de communication vis-à-vis de nos Niort rééquilibre les richesses entre ses communes contribuables, à un moment où il y a une modification de notre in 2010, la communauté d'agglomération de sur un pacte financier, explique son président Alain Niort et ses communes membres ont décidé, Mathieu. La réduction des reversements commu- assiette fiscale. Il ne faut pas que F à la majorité qualifiée, de réduire d'1,7 million nautaires a été calculée pour chaque commune en ceux-ci nous rendent responsables d'euros les reversements communautaires aux fonction du montant initial du reversement. du transfert d'une colonne à une communes (sur un total de 23,2 millions d'euros) ; Résultat : la ville de Chauray, qui accueille le siège autre. » le but étant de financer les investissements du d'un grand groupe mutualiste, a du renoncer à Charles-Éric Lemaignen, réseau pluvial (1 million), de développer le tourisme 315 000 euros. Avec un calcul fondé sur la popula- (0,3 million) et d'« approfondir » les compétences tion, l'effort de la commune aurait été moindre. À président de la communauté communautaires avec davantage de mutualisa- l'inverse, les communes les plus petites et les plus d'agglomération d'Orléans Val de Loire tion (0,4 million d'euros). À cette fin, les élus ont éloignées du cœur de l'agglomération ont été peu adopté une approche « discriminatoire » reposant sollicitées. TB De la com’ fi de crise à la com’ fi au long cours La réforme fiscale, la crise des financements bancaires, la perte de « confiance » des élus… tout pourrait inciter à se refermer dans sa coquille et à ne pas communiquer sur un sujet sensible en direction des contribuables. Or, communiquer sur les finances, par les temps qui courent, pourrait bien s’avérer essentiel.

out le monde est d’accord : « Il faut com- autre. En Pays Voironnais, les élus se sont inter- muniquer en amont et tout le temps, rap- rogés sur l’intérêt de communiquer, ou pas, sur T pelle Didier Locatelli, du cabinet New Deal, un sujet sur lequel ils n’ont rien à gagner (une La communication financière est une dimension hausse des impôts) et les citoyens des difficultés comme une autre de la communication publique. à comprendre (la réforme). S’ils ont franchi le C’est à force de dire et de répéter que l’on devient pas de la communication, c’est notamment parce crédible. » Première convaincue, Michelle Com- que leur stratégie financière était définie et par- belle, directrice financière de la Carene (Saint- tagée* au sein du conseil communautaire. « Nous Nazaire), tente aujourd’hui « de passer d’une avons choisi de parler de finances à chaque fois communication défensive à une communication qu’on communiquait sur le projet de territoire », au fil de l’eau ». Par exemple, « nous anticipons témoigne Candice Brotel, directrice du pôle res- sur l’évolution de la taxe d’habitation, en com- sources-pilotage, partant du principe que « le muniquant en amont, pour l’expliquer aux habi- citoyen est de plus en plus consumériste : il veut tants ». Une posture issue de l’expérience… « Le savoir pour qui et pour quoi il paye ». Tous les conseil général ayant fortement augmenté ses taux canaux sont alors sollicités : dossiers de presse de foncier bâti, nous avions fait le choix, à Saint- didactiques, journal communautaire mensuel « Il existe une communication  Nazaire Agglomération, d’expliquer, de la manière (qui comprend une rubrique intitulée « ce qui fait de crise (comme celle que l’on la plus pédagogique qui soit, le transfert de taux débat » et une autre sur les « chiffres clés »), une doit conduire autour de la réforme vers le bloc local, en montrant le montant qui ne lettre électronique, la rubrique finances du site fiscale) et une communication  nous est pas imputable. ». Et de convenir : « Ce Internet …. « Nous utilisons la technique du dis- au long cours. » n’était pas une communication idéale. » cours à répétition à des niveaux différents », sou- ligne la directrice de pôle. Candice Brotel, Du mécanisme à la stratégie Dans la communauté de Vendôme « lorsque directrice du pôle ressources-pilotage Expliquer un mécanisme complexe est une chose, nous communiquons sur un service ou un équi- de la communauté du Voironnais expliquer une politique financière en est une pement, quel que soit le support, nous indiquons

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 13 Dossier 22e convention de l’AdCF

systématiquement – mais pas en trop gros – le « Pour expliquer simplement une réforme coût de revient dudit service », témoigne Cathe- La nouvelle fiscalité intercommunale complexe, il faut faire l’effort d’appréhender rine Lockart, présidente de la communauté (cotisation minimale de CFE, taxe d’ha- la fiscalité dans son ensemble, puis la de Vendôme. L’ouverture ou l’extension d’une bitation…) suscitera-t-elle, selon vous, réforme fiscale en particulier, avant de crèche, par exemple, est l’occasion de rappeler le des incompréhensions ou des réactions songer à communiquer. Dès lors, on peut coût de journée du service pour la collectivité et tester l’efficacité d’une communication de le prix payé par le citoyen. négatives de vos contribuables ? crise sur les élus, puis sur les entreprises  Les élus aussi 1. o u i et enfin les citoyens. » 79 % L’information-formation s’adresse également aux non Catherine Lockart, élus, communautaires et municipaux. Jean Girar- 2.  présidente de la communauté de Vendôme don, président de la communauté Autour du mont 16 % Saint-Vincent, présente ainsi, chaque année, dans 3. nsp chaque commune membre, le budget de sa com- 6 % munauté. Il profite également de « toute actualité importante sur les finances » pour programmer Source : AG de l’AdCF, 12 octobre 2011 des réunions complémentaires. La communauté du Pays Voironnais a mis en place des conseils com- * Le projet de territoire de la communauté du Pays Voironnais munautaires à huis clos « sans délibération, dédié comporte un volet financier et fiscal qui fixe le « qui fait quoi » uniquement au débat et à l’information », précise en matière de ressources fiscales. Les élus ont également « acté Candice Brotel. De quoi permettre aux élus de s’ap- ensemble l’augmentation des impôts ménages et – au même proprier les sujets financiers et de stimuler « leur niveau - celui des entreprises ». volonté de communiquer », condition essentielle, > Retrouver des expériences sur le site www.adcf.org, rubrique selon Catherine Lockart, de la réussite de toute Communication/TIC communication financière. Bettina Gillet Vers une ingénierie du projet territorial « Il y a vingt ans, l’ingénierie, c’était le goudron, le béton, les réseaux, la forêt ». Avec l’émergence des communautés, a été mise en place la première ingénierie interne permettant aux territoires d’assurer, non seulement la gestion au quotidien, mais également une aide décisionnelle à l’élu. Aujourd’hui, les besoins se complexifient, tandis que le retrait de l’Etat met en difficulté les territoires ruraux. De nouvelles réponses sont à imaginer.

a question de l’ingénierie publique est Reste que le véritable défi est de faire face à une problématique très largement par- une évolution structurelle des besoins. Au-delà «Ltagée entre territoires ruraux et urbains», de l’ingénierie opérationnelle portant sur un observe Thierry Repentin, vice-président de Cham- domaine particulier, « nous avons besoin d’une béry Métropole et président du Scot Métropole ingénierie qui, de plus en plus, prendra la forme Savoie. Car les besoins en expertise évoluent sous de réflexions prospectives. Des disparités pour- l’effet de facteurs multiples qui les concernent tous. raient se créer entre les territoires. C’est pourquoi, Quant au repositionnement de l’État, le constat le véritable enjeu est de faire évoluer la culture est unanime : « Il n’y a plus d’accompagnement au des personnels territoriaux, et aussi des élus», quotidien et au plus près des collectivités ». Mais estime Jean-Michel Guerre, président de la com- les conclusions divergent : alors que certains élus munauté d’agglomération de Vichy Val d’Allier. regrettent cette proximité avec les agents de l’État, Ce qui suppose un effort de formation et des d’autres estiment qu’il faut assumer cette évolution fonctionnements plus transversaux pour travail- inéluctable. « C’est un grand chantier qui s’ouvre ler en mode projet. devant nous : comment s’organiser, avec quels outils, avec quels liens avec les départements et les régions Vigilance sur la répartition des rôles tout en assurant l’équité entre les territoires ? » Face à cette ingénierie qui jouera un rôle de plus en plus stratégique, l’élu doit être très vigilant et très Évolution culturelle pour agents et élus présent pour conserver la main. À lui de définir en L’ingénierie existe sur le marché du travail. Il y a amont les objectifs pour que les structures d’appui des formations universitaires adaptées. « La ques- (groupes de travail internes, cabinets de consul- « La nouvelle posture de l’État dans tion est de savoir comment attirer ces ressources tants, agences d’urbanisme, etc.) ne fonctionnent sa forme d’accompagnement aux sur nos territoires et les intégrer dans nos orga- pas en vase clos, sans orientation déterminée. collectivités privilégie la logique nisations qui ne sont pas simples, car fondées sur « L’ingénierie doit éclairer la décision, mais ne doit de l’appel à projet, d’animation un mode de relation élus/ingénieurs », souligne pas être la décision. L’élu doit comprendre, ne pas de réseaux, d’organisation de Michèle Fuselier, présidente de la communauté de être trop loin, ne pas externaliser à outrance », rap- journées thématiques. Par exemple, communes de la Région de Château-Thierry. pelle Marc Fesneau. Ce pilotage par le politique Les élus appellent à davantage de souplesse régle- est d’autant plus indispensable que les territoires pour accompagner les nouvelles mentaire, non seulement pour pouvoir recruter oeuvrent de plus en plus dans un univers de tran- démarches de planification telles au niveau de qualification souhaité, mais égale- saction qui suppose des organisations capables de que les Scot Grenelle, les PLUI ment parce que « deux communautés et un syn- créer du dialogue au lieu de cloisonner. ruraux, les PLH, les PDU. » dicat mixte par exemple ne peuvent actuellement Stéphanie Dupuy-Lyon, pas créer ensemble un poste », regrette Marc Vers une ingénierie partenariale DGALN (ministère de l’Écologie) Fesneau, président de la communauté de com- Dans un contexte de raréfaction de ressources, munes Beauce et Forêt. il y a urgence à mieux connaître les moyens

14 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités mobilisables. D’où ces questions : à qui revient l’initiative de coordonner ? Sous quelles formes ? « Sur l’ingénierie de projet, sur À quelle échelle ? La gamme est extrêmement tout ce qui est prospectif, il y a souple entre la mise en réseau d’agences, l’inté- une vraie difficulté. Des disparités gration, le raccrochement à des outils et struc- sont en train de se créer. Pour les tures régionales ou départementales. Les échelles éviter, il faut un énorme effort de réponse ne sont pas les mêmes selon les enjeux de formation des agents et des et la nature des problématiques. Toutes les inter- ventions montrent l’intérêt que portent les élus élus. Ce qui renvoie à la création aux outils mutualisés. De manière générale, les d’agences départementales ou expériences présentées témoignent de la capacité régionales en appui. » d’imagination des collectivités locales. Jean-Michel Guerre, Dans la Région de Château-Thierry, cinq commu- président de Vichy Val d’Allier nautés ont ainsi créé un « Pôle coordonné pour l’eau » au sein duquel les cinq chargés de missions communautaires travaillent chacun à l’échelle « L’ingénierie existe sur le marché du Pays sur une thématique donnée. Parallèle- du travail. Il y a des formations ment les élus travaillent à l’élaboration d’un pôle universitaires adaptées. La question métropolitain en vue de faire émerger une ingé- est de savoir comment l’attirer sur nierie sur des stratégies très larges de transport, nos territoires, et l’intégrer dans de recherche universitaire, de formation. nos organisations, qui ne sont pas Dans le pays Voironnais, la communauté d'agglo- simples car fondées sur un mode de mération se rapproche d’outils comme les établis- relations élus/ingénieurs. » sements publics fonciers locaux ou les sociétés publiques locales, pour se donner les moyens de Michèle Fuselier, présidente prendre une dimension d’aménageur public avec de la communauté de la Région des compétences foncières. de Château-Thierry Claire Beauchamps Mutualisation : rassurer pour mieux travailler ensemble D’un territoire à l’autre, les pratiques de mutualisation diffèrent. Partout cependant, l’objectif premier n’est pas la réduction des coûts, mais bien une utilisation plus efficace des ressources disponibles. Avec à la clé, une professionnalisation des équipes. L’atteinte de ces objectifs repose notamment sur une démarche qui rassure tant les maires que les agents.

u’est ce que la mutualisation, sinon un agents qui redoutent les effets de doublons et moyen de renforcer les communes et leur les changements d’interlocuteurs. D’où l’impor- Votre communauté est-elle Q communauté via un nouveau mode de tance de développer une démarche qui associe engagée dans des pratiques de relations entre elles, leur permettant de mainte- au plus près les uns et les autres. À chaque ter- mutualisation de services avec nir – ou parfois même développer – des services ritoire d’imaginer la méthode la mieux adaptée à la population ? La mutualisation, c’est aussi une à sa situation. ses communes membres ? nouvelle organisation qui bouscule les habitudes, 1. la mutualisation est déjà très poussée Commissions d’élus et peut être source d’anxiété : pour les maires qui 13 % craignent de perdre leur souveraineté ; pour les À la communauté de communes du canton de 2. certains services sont déjà mutualisés Segré, « après un premier diagnostic réalisé mais nous voulons aller plus loin par un cabinet d’études, nous avons changé de 35 % « Tout l’enjeu de la mutualisation méthode », explique Gilles Grimaud, le prési- dent. « Les petites communes ayant le sentiment 3. la mutualisation est faible mais nous est de partager les moyens tout en voulons nous y engager conservant réactivité et proximité, d’être tenues à l’écart du projet, nous avons créé des commissions d’élus qui, après avoir présenté 51 % tant avec les citoyens qu’avec les leurs propositions au bureau communautaire, élus. » 4. nous ne souhaitons pas mutualiser les soumettaient à leurs conseils municipaux et 1 % Philippe Lemaire, DGS du Sicoval travaillaient avec leur personnel municipal. Les commissions ont ensuite écrit avec les élus muni- Source : AG de l’AdCF, 12 octobre 2011 cipaux une dizaine de fiches de procédures où le rôle de chacun est défini». À la communauté d’agglomération de Dôle, des comités – d’agents et d’élus – ont repensé tota- avoir en bout de course des élus qui ont du mal lement le fonctionnement et les procédures. à s’approprier les conclusions », prévient Gérard Une concertation a été effectuée en direction du Corrignan, le président. La démarche de matu- personnel (lancement d’un magazine, intranet, ration est un exercice à la fois passionnant et réunions, comité consultatif pour rédiger une périlleux, témoignent les rapporteurs de ces charte…). expériences. « On ne fait jamais trop de commu- À la communauté de communes du pays du nication. Mais Il faut être très vigilant : en focali- Locminé, le scénario de mutualisation a été sant sur une cible, on peut en oublier une autre ». construit par le personnel et présenté aux élus « Le plus dangereux, c’est l’incertitude. Il faut qui l’ont amendé avant de le valider. « Un projet aller très vite vers du concret », conseille Mathieu porté par les agents est plus facile à mettre en Chartron, DGS à l’agglomération de Dôle. « Chez place, il faut prendre garde cependant à ne pas nous, ce fut l’opportunité de créer de nouveaux

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locaux pour les services communs qui a permis esprits sont prêts, la mutualisation à l’échelle du « Un projet porté par les agents est de commencer à rassurer les agents. Parallèle- territoire peut être envisagée, via une administra- plus facile à mettre en place, il faut ment, nous avons pris soin de démontrer que la tion locale unique, comme c’est le cas dans trois prendre garde cependant à ne pas mutualisation ne se résume pas à la relation ville des expériences présentées. Les élus ont alors le avoir en bout de course des élus centre/EPCI en créant une plate-forme de presta- choix entre le transfert ou la mise à disposition des qui ont du mal à s’approprier les tions de services fondée sur la libre adhésion des agents à la communauté. Cette deuxième formule conclusions. » communes ». est notamment privilégiée lorsque « les élus voient Le Sicoval, qui a l’ambition d’effectuer le trans- d’un mauvais œil leurs agents leur échapper », Gérard Corrignan, président fert du personnel des 36 communes membres, a confie l’un d’eux. de la communauté du pays du Locminé décidé de passer par une phase d’expérimentation, Dans tous les cas, ce qui prime, c’est le souci de portant sur le lancement de trois nouveaux ser- différencier sur le terrain l’action publique, en lais- vices mutualisés ainsi que le transfert du person- sant aux communes des possibilités de répondre nel de trois communes volontaires. de façon différente. « On peut avoir une poli- tique intercommunale générale qui fixe le cadre Réactivité et proximité et, à l’intérieur, des possibilités de différencier au « Tout l’enjeu de la mutualisation – qui n’est pas niveau local, de façon à répondre aux demandes un transfert de compétences – est de partager les du citoyen. C’est pourquoi, nous souhaitons allier moyens tout en conservant réactivité et proximité, la mise à disposition et la mutualisation », précise tant avec les citoyens qu’avec les élus », rappelle le DGS du Sicoval. Philippe Lemaire DGS du Sicoval. Quand les Claire Beauchamps Stratégie économique des territoires : la réponse intercommunale Comment favoriser au mieux les écosystèmes locaux de croissance ? Une étude sur la typologie des entreprises et de nombreux témoignages n’ont pas suffi à trouver la formule magique. Mais y ont contribué.

ous sommes venus chercher des idées trée. « Notre territoire n’est pas resté l’arme au que l’on pourrait remettre en pra- pied, nous avons misé sur la diversification avec «Ntique sur nos territoires », a annoncé la création de zones d’activités et la mise en place d’emblée Olivier Audibert-Troin, président de la d’outils permettant la création de 1 400 emplois communauté d’agglomération dracénoise. L’après- nets en 10 ans. » midi aura été à peine suffisant et les échanges ont Autre territoire, autre crise : le Roannais et la crise continué en petits comités longtemps après que du textile. « Nous nous sommes très vite demandés les micros soient rangés. ce qui nous manquait pour nous relever, se souvient Tous les participants ont gardé en tête l’inter- Christian Avocat, président du Grand Roanne. La vention, quelques minutes auparavant, de Phi- réponse intercommunale était à la bonne échelle lippe Tarillon, président de la communauté pour renforcer nos filières spécifiques et développer d’agglomération du Val de Fensch sur la stratégie la professionnalisation. » adoptée dans une Lorraine sidérurgique sinis- Se pose alors la question de l’accompagnement Loïc Cauret, animateur du forum « développement des PME. Quelles sont les mesures indispen- économique » favorise la parole de ceux « qui veulent sables à la reconversion de l’économie locale et encore être productifs ». à l’attractivité du territoire ? Antoine Chéreau, Vos entreprises seraient président de la communauté de communes loppement économique et à l’emploi. « Si nous plutôt « toniques » ou plutôt Terres de Montaigu, a témoigné : « Nous avons ne prenons pas en main la gestion territoriale des « chancelantes » ? créé un guichet unique du chef d’entreprise qui emplois et des compétences, personne ne le fera. » s’adresse aussi bien aux créateurs qu’aux pros- Pour Rennes Métropole, c’est une mission assurée Un programme d’étude Caisse des dépôts pects. Notre service économique regroupe toutes par la Maison de l’emploi et de la formation pro- – AdCF – OCDE va se pencher sur l'ancrage les compétences jusqu’à l’instruction des permis fessionnelle (Mefp) : anticiper les chocs et favori- des PME dans les territoires. « Il nous a de construire. Un détail qui nous permet d’être ser les passerelles. « C’est un lieu fondamental de semblé important de réfléchir à ce thème plus rapides. Et ça, c’est déterminant pour les ressources et peut-être une partie de la réponse à avec une équipe universitaire, explique Isa- entreprises. » ceux qui s’interrogent sur leurs outils de prospec- belle Laudier, responsable scientifique de tion », commente Loïc Cauret, vice-président de l’Institut CDC pour la recherche/Caisse des Anticiper les chocs, favoriser les passerelles l’AdCF chargé du développement économique. Dépôts. Cette association des chercheurs et Le guichet unique se révèle également utile pour Le conseil de développement, les incubateurs, le des opérationnels s’est d’ailleurs révélée sauver l’outil économique en cas de catastrophe très haut débit, les « clusters » et grappes d’entre- très fructueuse. » Denis Carré et Nadine naturelle, comme ce fut le cas dans la région de prises, les avances remboursables… ont également Levratto, chercheurs et économistes du Draguignan en 2010. Olivier Audibert-Troin été largement évoqués par les intervenants. Tous laboratoire Economix-CNRS, ont analysé explique que « le fait de rassembler l’adminis- ont insisté sur la mise en réseau et le rôle de « faci- de quelle manière les territoires ont abordé tration fiscale, les chambres consulaires, les litateur » des collectivités. Puis la question de la leur développement économique, puis prestataires sociaux, etc. et de proposer un suivi fiscalité est aussitôt soulevée par l’auditoire. Les défini une typologie d’entreprises corres- personnalisé des entreprises a permis d’atteindre témoignages vont dans le même sens : la dispari- pondant aux profils de croissance*. Les les 98 % de reprise économique en un an. » tion de la taxe professionnelle rompt le lien entre économistes en ont identifié quatre : les Côté politique de l’emploi, « nous devons trouver l’entreprise et son territoire ! Loïc Cauret assure champions, les toniques, les poussives et nos domaines de compétences et nous projeter alors que l’AdCF continuera « à porter la parole les chancelantes… dans l’avenir », invite Gwénaële Hamon, vice-pré- des territoires qui veulent encore être productifs ». sidente de Rennes Métropole, déléguée au déve- Djamel Bentaleb

16 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Agglomérations : méfiez-vous des idées reçues ! La croissance ne produit pas automatiquement de l’emploi et une réduction des inégalités. Dans ce domaine, effets pervers et idées reçues risquent de mettre à mal les politiques de développement local. Explications.

l faut se méfier des idées reçues. Elles peuvent désorienter les stratégies pensées par les élus I pour développer leur territoire. Le portrait socioéconomique des agglomérations françaises commandé par l’AdCF à Olivier Portier, ana- lyste territorial du cabinet OPC, en démasque au moins trois. La première consiste à imaginer que la crois- sance du PIB engendre nécessairement le déve- loppement, entendu comme une progression de l’emploi et une baisse de la pauvreté. Ce n’est pas toujours vrai. Sensibilité aux crises En analysant les quatre grands ensembles ter- ritoriaux qui tirent l’essentiel de leurs revenus d’activités productives concurrentielles, Olivier Portier constate que « ces blocs ne produisent pas des stratégies de développement optimales ». Exemple en Île-de-France où certaines villes fournissent emplois et revenus à des personnes qui vivent et dépensent dans une commune Avant d’ouvrir le débat, Daniel Delaveau a rappelé les thèmes de réflexion du Club des Agglos animé par l’AdCF en voisine. L’économie productive à d’autres effets lien avec l’association des directeurs généraux de communauté : mutualisation des services, gouvernance, réforme pervers, comme sa forte sensibilité aux crises de la fiscalité, coopérations interterritoriales et articulation avec les Scot seront au programme 2012 du club. avec des répercussions immédiates sur la hausse ou la baisse de l’emploi et un chômage de longue la France, l’intensité de la pauvreté est élevée et trices, mais constate, lui aussi, leur extrême sen- durée plus important qu’ailleurs. le nombre de riches assez faible. Dans le Sud-est, sibilité aux aléas économiques, surtout sur le plan La deuxième idée reçue concerne l’économie rési- pauvreté et richesse vont de pair ; dans l’Ouest de l’emploi. dentielle. Certains y voient la solution aux diffi- et les Pays de la Loire, les inégalités sociales sont Dominique Estrosi-Sassone, vice-présidente de cultés sociales, d’autres la considèrent mauvaise moindres et la pauvreté dans la moyenne. En région Nice Côte d’Azur, insiste sur la priorité donnée au en soi. « L’une et l’autre positions sont fausses », parisienne, richesse et croissance coexistent avec logement dans un territoire où le marché immobi- affirme Olivier Portier. L’économie résidentielle, des problèmes sociaux aigus. lier saturé et cher constitue un frein au développe- qui s’appuie sur des bases très stables (les revenus ment économique. « Les entreprises qui souhaitent des retraités et des fonctionnaires notamment), Effets controversés des inégalités recruter sont gênées par le manque de logements est moins sensible aux aléas de l’économie, mais En conclusion, Olivier Portier soutient que « la et c’est vrai aussi dans la fonction publique. Des elle est aussi très gourmande en emplois précaires bonne idée consisterait à rechercher la meilleure fonctionnaires refusent des mutations en raison comme ceux du tourisme ou des services à la per- articulation possible entre l’économie concurren- des problèmes de logements. » sonne. Ces effets sont en outre très discordants : tielle et résidentielle afin de fabriquer des modèles L’agglomération d’Annecy rencontre le même sur le littoral Atlantique, elle produit une forte de développement équilibrés et durables ». type de difficultés liées à un prix du foncier très cohésion sociale, dans le Sud le contraire. Les intervenants, représentants d’agglomération, élevé, indique Jean-Luc Rigaut son président. À La troisième idée reçue consiste à penser que de reconnaissent les réalités de leur territoire dans Montpellier, Jean-Pierre Moure, président de fortes inégalités sociales sont synonymes de grande les grands axes de cette étude et exposent leurs l’agglomération, cherche à muscler le territoire pauvreté. Or, les territoires où les riches sont plus stratégies en la matière. Philippe Duron, président en PME et PMI et à s’ouvrir à l’international. Ce riches qu’ailleurs ne sont pas forcément ceux où de Caen la mer, évoque les efforts entrepris pour dernier objectif est partagé par l’ensemble des les pauvres sont les plus pauvres. Dans le Nord de développer les activités industrielles et innova- intervenants. Un impératif : relancer l’investissement productif « Sur un territoire fortement marqué par des prix très élevés du marché L’intervention de Paul Dhaille, vice-président de immobilier et par les difficultés la communauté de communes Caux Vallée de Seine, sur la nécessaire articulation des grandes à se loger, notre priorité est le évolutions nationales avec les politiques locales, logement. » pointe l’attention sur un effet pervers de la Dominique Estrosi-Sassone, réforme de la TP. « Elle a supprimé la carotte qui vice-présidente de Nice Côte d’Azur incitait les territoires à développer une économie productive et pousse les élus locaux vers l’écono- mie résidentielle, reconnaît Olivier Portier. Or, au niveau national, mais aussi au niveau local « L’agglomération d’Annecy est caractérisée à moyen et long terme, il est indispensable de par une économie à la fois résidentielle  déployer tous ses efforts pour relancer l’inves- et productive. Notre action vise à conforter tissement productif et l’économie concurren- cette diversité économique car c’est un gage tielle. Sinon, on va dans le mur. » Dure mission de développement pérenne. » à laquelle sont confrontés les élus locaux qui doivent sacrifier leurs intérêts immédiats pour Jean-Luc Rigaut, président construire un développement équilibré de leur de la communauté d’agglomération d’Annecy territoire à long terme. Victor Rainaldi

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 17 Dossier 22e convention de l’AdCF

Climat énergie : l’urgence est déclarée Les économies d’énergie comme le développement des énergies nouvelles ne sont pas une option mais une ardente obligation. Et, comme l’a démontré Jo Spiegel, secrétaire national de l’AdCF et président délégué de Mulhouse Alsace Agglomération, le niveau pertinent pour « organiser, animer et s’approprier une démarche climat, c’est l’intercommunalité ! »

es pays qui gagneront à l’avenir sont ceux viduelles entourées de jardins. L’exact contraire qui sauront être économes en énergie et de la ville durable qui doit être compacte et dense « Nous avons réussi à faire l’union sacrée «Len ressources », rappelle Pierre-Franck pour raccourcir les déplacements. C’est donc à autour du projet d’ampleur nationale de Chevet, directeur général de l’énergie et du climat un changement de civilisation qu’en appelle Jo parc éolien offshore au prix d’un gros travail au ministère de l’Écologie, avant de souligner, Spiegel en insistant sur la nécessité de « réunir avec les pêcheurs pour trouver un lieu qui comme tous les intervenants, l’urgence à agir pour les élus autour d’une table pour coconstruire des leur convenait. Il faut que les territoires mettre en œuvre des politiques de développement projets communautaires que chacun déclinera se préparent à accueillir ce type de grands durable. selon les spécificités de sa commune ». La mise en œuvre des plans climat énergie ter- projets. » ritoriaux (PCET) intervient malheureusement Investir plus pour dépenser moins Estelle Grelier, dans un contexte compliqué. Outre les difficul- Agir sur le logement, responsable d’une grande présidente de la communauté de Fécamp tés budgétaires, il y a des freins psychologiques partie des émissions de gaz à effet de serre, se et culturels. La ville rêvée par les Français, en révèle crucial. Trop d’appartements et de maisons contradiction avec leurs aspirations écologiques, sont des passoires thermiques. Dominique Braye, est constellée de lotissements avec maisons indi- secrétaire national de l’AdCF et président de l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (Anah), a souligné, en présentant le programme « Habiter mieux » qui vise, via des aides de l’agence, à diminuer la facture énergétique des particuliers, qu’ « il est plus intelligent d’investir une fois pour réduire les consommations, que de dépenser toujours plus chaque mois pour régler les factures ». Surtout si les travaux sont effectués par des entreprises locales et combinés au déve- loppement des énergies nouvelles. Avantage sup- plémentaire, « l’argent reste à la maison », selon l’expression de Gérard Magnin, délégué général de l’association Energy Cities. Ce n’est donc pas un hasard si la communauté recours alors même que les principaux intéres- d’agglomération Bourges Plus a fait de la réno- sés, les pêcheurs, ont donné leur accord. vation de l’habitat ancien, le plus énergivore, la priorité de son PCET. « C’est primordial pour Pas de plan, mais des actions « La rénovation de l’habitat ancien notre plan climat et pour le portefeuille de nos Si tous les territoires ne sont pas en mesure de est primordiale pour notre plan habitants », explique Alain Tanton, son président. conduire d’aussi grands projets, certains ont climat et pour le portefeuille de  Mais il a d’abord fallu convaincre les élus des com- démontré qu’ils pouvaient être d’excellents nos habitants. » munes qui ont commencé par percevoir le PCET élèves, même sans agenda 21 ni PCET. À la com- Alain Tanton, président de Bourges Plus comme une contrainte supplémentaire et une munauté du Pays de la Roche aux Fées, « nous source de dépense. « En épluchant les politiques nous sommes lancés en 2007 dans un PLH avec un déjà en place, rappelle Alain Tanton, chacun s’est volet énergie, puis une OPAH pour accompagner aperçu qu’une grande partie du travail était déjà les particuliers dans l’amélioration de la perfor- faite ou en cours et cela a suscité leur adhésion à mance énergétique de leur habitation », présente la démarche. » Sébastien Benoist, responsable environnement Même tonalité du côté de la communauté de (cf. l’article dans le hors-série « Bretagne » d’In- communes de l’Île d’Oléron qui a mis en place tercommunalités, octobre 2011). « Nous avons un agenda 21 avec un volet climat énergie et aussi décliné des actions simples comme l’accom- un dispositif d’aide à la rénovation de l’habitat pagnement de projets sur la création d’un parc abondé par l’Anah. « Nous ne pensons pas lancer éolien, d’un réseau de chaleur, d’une filière bois un PCET, parce que ces plans élaborés sur des énergie. » Conclusion de Gérard Magnin : « Il périodes longues ne passent pas très bien auprès vaut mieux des actions sans plan que des plans d’élus locaux de tradition rurale », indique sans action. » Patrick Moquay, président de la communauté. Victor Rainaldi Présidée par Estelle Grelier, la communauté de communes de Fécamp s’est elle lancée dans un > L’association Énergies d’Ici, dont l’objectif est de promouvoir grand projet national de parc éolien offshore. Un les politiques locales de l’énergie, a réalisé une vidéo retraçant les débats du forum. investissement d’un milliard d’euros avec, à la À visionner sur : www.adcf.org. « Élaborés sur des périodes longues, clé, 80 emplois stables de techniciens de main- les PCET ne passent pas très bien tenance sur le port de Fécamp et 500 emplois auprès d’élus locaux de tradition pendant la construction. Les recettes fiscales Retrouvez l'intégralité des discours rurale. » attendues s’élèveraient à 3,8 millions d’euros, et des supports aux forums et ateliers répartis à parts égales entre les usagers de la de la 22e Convention de l'AdCF, ainsi qu'un Patrick Moquay, président mer, notamment les pêcheurs, et les communes. diaporama-photos des meilleurs moments de la communauté de l’Île d’Oléron L’élue regrette que le projet ne soit pas déclaré sur www.adcf.org d’intérêt général, ce qui risque de favoriser les

18 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Du rêve à la réalité « Faisons confiance aux élus locaux pour discuter des compétences qu’ils veulent  La dernière séance plénière de la convention a rompu avec la tradition exercer et proposer un schéma au Parlement. » des grandes synthèses pour se consacrer à l'avenir et aux principales Marylise Lebranchu, députée évolutions qui traversent notre société. Risques et menaces coexistent avec de grandes espérances au cœur desquelles l’intercommunalité aura son rôle à jouer.

enis Muzet, directeur de l’Institut Médias- darité. Mais aussi d’une démocratie plus partici- copie, a invité l’auditoire à un voyage au pative via les référendums locaux, les réunions D pays des mots pour identifier les attentes publiques traditionnelles et le suivi des débats idéalisées des Français à travers les enquêtes qu’il a sur Internet. menées. Des Français qui perçoivent un monde en Après ce voyage au pays des vertus, Patrick Le crise, menacé par le terrorisme et les catastrophes Galès, directeur de recherche au CNRS, a ramené naturelles et environnementales, qui rejettent l’auditoire aux dures réalités du monde. majoritairement le capitalisme, approuvent la réduction des inégalités et le partage des richesses, Les dures réalités du monde plébiscitent le développement durable, la protec- Il observe quant à lui des hommes et des femmes tion de la biodiversité, le traitement des déchets, la fragilisés par la crise et tentés de se protéger par « Il faut accélérer le développement de réduction des gaz à effet de serre, l’application du petits groupes, en opposition avec l’idée de solida- l’intercommunalité notamment sur des sujets principe pollueur/payeur. rité que pourtant ils plébiscitent. tels que l’urbanisme, la fiscalité ou  À travers les enquêtes d'opinion, la ville souhaitée Contradiction aussi sur le développement durable la mutualisation des moyens et des services. » par les Français est sillonnée de transports col- où les pratiques sont parfois fort éloignées des lectifs fluides et propres, peuplée d’écoquartiers, principes. « Le contexte politique dans lequel va Patrick Le Galès, directeur de recherche au CNRS ouverte à la mixité, construite à échelle humaine s’opérer la transformation des intercommunalités et créatrice de liens. L’urbanisation n’a en rien sera encore marqué par la mondialisation et par entaché leur entité sociale idéale : le village, la crise, ainsi que par la permanence des enjeux vecteur de solidarité. « Un mot magique, nous dit du développement durable, a poursuivi Patrick Le Denis Muzet, qui figure parmi les quatre valeurs Galès. Nous sommes au milieu du gué sur l’organi- clés de nos concitoyens, pour mener, dans leurs sation des modes de fonctionnement entre l’État et petits gestes du quotidien, vers une société plus les territoires. » durable. » Selon le politiste, deux tendances contradictoires Préférer le vélo à la voiture, lever le pied sur l’au- coexistent en France et dans la plupart des pays toroute, changer de chauffage, consommer des européens. D’un côté, l’État développe la concer- produits locaux… font partie des écogestes que tation, la négociation et la contractualisation pour les Français seraient prêts à accomplir pour éco- jouer collectif. De l’autre, il compense les poli- nomiser l’énergie. tiques publiques défaillantes par des indicateurs Parallèlement, les enquêtes montrent une forte de performances, des normes, des incitations au attente de solutions de la part des acteurs collec- changement de comportement des agents et des tifs que sont l’État, les collectivités territoriales et élus des territoires. les entreprises. De l’État, les Français attendent principalement « Que chacun fasse son boulot » lectivités « les dossiers les plus difficiles à gérer ». qu’il réduise les inégalités. Des territoires, qu’ils À ces deux tendances s’ajoutent deux risques, l’an- Françoise Gatel fait part de sa perplexité devant assurent la rénovation urbaine, le logement glais et l’italien. Le premier, le « new localism », le comportement des citoyens : « Ils défendent social, l’accès à la culture, la qualité de vie. Et des consiste, pour l’État, à confier aux autorités locales l’action collective et en même temps se consti- uns comme de l’autre, ils sont en attente de soli- (voire à des associations) des compétences comme tuent en association pour défendre des intérêts l’urbanisme, la sécurité dans les quartiers ou encore privés, sans bien comprendre que le sens de l’inté- l’instruction, sans leur attribuer les ressources rêt collectif passe par des difficultés pour les par- financières pour autant. « Ces politiques peuvent ticuliers ! » Sans doute parce qu’il nous manque être dramatiques sur le plan social en conduisant une « vision à long terme », un « grand dessein », à écarter les groupes sociaux indésirables des écoles répond Denis Muzet, tandis que Claudy Lebre- et des meilleurs quartiers », observe Patrick Le ton, président de l’ADF, rappelle « qu’on oublie Galès. Le second risque, italien, se traduit par une trop souvent d’expliquer le sens de nos choix et de moindre capacité à mettre en œuvre les réformes et nos actions ». les politiques publiques. Résultat, l’État est bloqué, ses plans sont peu suivis d’effets. Des raisons de se réjouir En conclusion, Patrick Le Galès recommande Il y a pourtant des raisons de se réjouir, souligne d’accélérer le développement de l’intercom- Philippe Coulau, vice-président de la commu- munalité, surtout en matière de finances et de nauté de Paimpol Goëlo : « Les résultats des études mutualisation. Il appelle l’État et les institutions montrent que l’idée écologique s’est imposée de « Il faudra clarifier les compétences, européennes « à faire leur boulot en organisant même que la croissance verte qui génère des emplois dire ce qui relève du national et ce mieux leurs capacités d’action collective en lien non délocalisables. Je constate aussi que la régiona- qui relève du local. Par exemple, sur avec les territoires ». Il souligne enfin la difficile lisation et l’autonomie des territoires progressent. » le logement, les aides à la pierre tâche des élus locaux qui se voient confier davan- Les thèmes évoqués auront donc atteint leur but pourraient passer aux collectivités tage de responsabilités avec moins de moyens et de dresser un constat et de défricher le futur. un État prompt à les mettre en accusation. Comme l’a indiqué en clôture Daniel Delaveau, territoriales… » Dominique Braye ne doute pas qu’ils sauront « les ressources fiscales sont certes déterminantes, Claudy Lebreton, président de relever le défi de « faire mieux avec moins de mais il faut aussi aux élus cette capacité à se pro- l’Assemblée des départements de France moyens », même si, comme le souligne Charles- jeter dans l’avenir pour imaginer leur territoire à Éric Lemaignen, l’État a tendance à passer aux col- cinq ou dix ans ». VR

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 19 Le "off" de la 22e Convention de l'intercommunalité

! Incognito ! Gala sous la halle Happy Birthday Mrs President

Doubles faces Présidente du tango electro No dress code

Sons et lumières Sous les pavés... Brèves de comptoirs g è s G E © L i o nel Pa A O D E CETTE P T OU TE S LE P H O T

Confidences en tribune Autoportrait à la vitre Une convention et ça repart !

20 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Revue de presse

Tour d'horizon de la presse régionale

Sans décalage - En donnant un avis favorable au direction des communes. Ce sera une communauté de reprises. Le journaliste note que la fusion permet d’ac- er SDCI de la Loire Atlantique, avec quelques réserves, services. » (Sud-Ouest, 1 octobre) céder au classement en zone de revitalisation rurale les conseillers municipaux de Saint-Herblain ont (ce que Bourbon-Lancy ne pouvait obtenir seule) et de Dans la dot des promis - « Le temps des épousailles approuvé la suppression du syndicat mixte Indre- « gagner plus de 8 000 euros sur la DGF ». (Le journal n’est pas encore venu, constate un journaliste de Var Saint-Herblain qui gérait la piscine et le relais d’assis- de Saône et Loire, 10 octobre) Matin. On en est toujours à regarder la dot des promis, tantes maternelles. Ces compétences pourraient être à mesurer leurs atouts et leurs faiblesses ». Le préfet Ah ! La carte… - Fin avril, le préfet du Pas-de-Calais intégrées dans leurs services municipaux tandis que Paul Mourier lui a confié son sentiment sur les 195 avis avait présenté un projet de fusion des cinq commu- la commune d’Indre signerait des conventions d'uti- des collectivités : « peu convergents, parfois incompa- nautés de communes du pays du Ternois en une seule lisation avec Saint-Herblain. Les deux communes tibles et en tout cas d’une grande diversité. » De son communauté de 104 communes. Le conseil commu- prendront le temps, d'ici mars 2014, pour préparer côté, Jean-Pierre Véran, président de l'association des nautaire du Pernois a voté, refusant de renoncer à « la cette nouvelle organisation, « en intégrant correc- maires du Var, constate également que « six grands compétence services à la personne, prise il y a 17 ans », tement les moyens techniques et humains à l'action ensembles, ça ne passe pas ». Quant aux administrés, dixit son président Claude Bigot. La Région de Frévent publique locale sans décalage pour le service rendu à « contrairement à ce que redoutaient certains élus, ils et l'Auxilois se sont également exprimés « contre ». la population », explique Charles Gautier, maire de se sont saisis du débat. L’intercommunalité, ça leur Le Saint-Polois s'est prononcé pour une fusion avec le Saint-Herbain et vice-président de Nantes Métropole. (Sud-Ouest, 7 octobre) parle. Elle engage leur avenir, leur porte-monnaie et Pays d'Heuchin et les quelques communes de Canche- leur quotidien. On ne les mariera pas avec n’importe Ternoise qui désirent le rejoindre. Enfin, le Pays d'Heu- Urbains contre ruraux - Le projet du préfet sur l'agran- qui ! » (Var Matin, 4 octobre) chin a voté contre la fusion « à cinq », mais a présenté dissement de la communauté urbaine d’Arras ne fait une contre-proposition : la fusion avec le Saint-Polois Sans souci - Le conseil municipal d’Aire sur Adour est pas l’unanimité. Le conseil communautaire de la « et le Pernois s'il le souhaitait ». (La Voix du Nord, favorable au projet de fusion de la communauté d'Aire CUA a voté contre une fusion avec l'Artois, le Val du 11 octobre) sur l'Adour avec celle du Léez et de l'Adour. La nouvelle Gy, six communes de la communauté de communes communauté comprendrait 22 communes à cheval sur C’est fait ! - Le conseil municipal de Marmande a des Vertes Vallées et huit du Sud Arrageois. Les élus les départements du Gers et des Landes. (Sud-Ouest, approuvé, dans le cadre de la fusion de Val de Garonne craignent « des problèmes de gouvernance », notam- 19 octobre) Agglomération avec la communauté de communes du ment avec « l'arrivée de beaucoup de communes Pays de Trec et Gupie, le nouveau périmètre, le nouvel rurales ». La plupart des communautés en ques- Coopérer… pour commencer - Début octobre, en EPCI et les nouveaux statuts. (Sud-Ouest, 7 octobre) tion a voté pour. « Notre volonté à Croisilles, qui est CDCI du Nord, la communauté de communes Cœur une zone périurbaine, date de 2003, mais à l'époque d'Ostrevent (CCCO) serait passée à deux doigts du Parole d’automne - « Nous sommes nombreux, élus ce n'était pas à l'ordre du jour », commente Gérard démembrement. Laurent Houllier, maire de Rieulay, locaux, à considérer que les décisions sont déjà prises et Dué, président de la communauté de communes du une commune membre, avait promis qu'il déposerait que les arbitrages relèvent davantage du lobbying que Sud Arrageois, maire de Croisilles. (La Voix du Nord, deux amendements ayant pour objet le départ de sept de la concertation », a déclaré Jean-Pierre Tallieu, pré- 11 octobre) communes de la CCCO pour rejoindre la communauté sident de la communauté d'agglomération de Royan d'agglomération de la Porte du Hainaut. Ces amende- Atlantique (Cara), à propos de la préparation et la mise Occasion ratée - La CDCI a refusé l’amendement de ments ont finalement été retirés, Jean-Jacques Can- en œuvre des SDCI. Il s’exprimait à la traditionnelle Claudine Ledoux, maire de Charleville, en faveur d’un delier, président de la CCCO, proposant une solution « Journée d'automne » des délégués de la Cara, réunis rapprochement entre Charleville-Mézières et Sedan. de sortie de crise : « Je vais sans tarder demander à la le 26 septembre au Club Med de la Palmyre. (Sud- « Une occasion historique de sortir enfin les Ardennes du CAD d'engager une coopération sur le développement Ouest, 28 septembre) marasme économique, a déclarée Claudine Ledoux. Il y économique avant d'aller, plus tard, vers une fusion. » avait là une belle occasion de créer un pôle urbain fort L’urgence d’attendre - Le préfet de l’Aube a proposé la Si Christian Poiret, président de la CAD, n’est « pas pour les Ardennes, de faire travailler ensemble et dans fusion des trois communautés de communes du Bar- opposé à ce que la CAD vienne en aide à la CCCO, la même structure les deux bassins de vie pour bâtir une séquanais (CCB), de l'Arce et de l'Ource (CCAO) et de en terme de développement économique », il estime agglomération de 130 000 habitants. C'était une des solu- la Région des Riceys. Mais les principales intéressées qu’ « une fusion n'est pas faisable ». (La Voix du Nord, tions pour tirer les Ardennes vers le haut et pour peser et 9 octobre) s’interrogent : « Faut-il intégrer la CCB et ses 31 com- être écouté ». Elle estime que « ce sont les intérêts poli- munes qui commencent à bien travailler ensemble ? » tiques qui ont primé ». Concluant que « c’est triste et Tir à gauche - « La droite ne démantèlera pas le terri- En fait, les élus sont d’accord, mais ne sont pas pressés. dommage à la fois… » (L’Union, 8 octobre) toire », ont annoncé les élus socialistes et républicains Pour Marcel Hurillon, président de la CCB, « il est membres de la CDCI de Seine-Maritime, en se félici- urgent d’attendre ». (L’Est Éclair, 19 octobre) Groupes de travail - En juin, le projet de fusion entre la tant : « Nous avons obtenu la suppression de quatre Cocoben et la CocoRhin, proposé par le préfet du Bas- La 4 B sur les rails - C'est une quasi-certitude. La com- des cinq projets de fusion contenus dans le SDCI. » En Rhin, avait été rejeté, les élus souhaitant se donner le munauté de communes des 4B, fusion de la commu- revanche, concernant la fusion de la CODAH (Com- temps d'étudier la faisabilité d'une fusion à trois avec nauté de communes des 3B et de celle du Blanzacais, munauté de l’agglomération havraise) avec deux le Pays d'Erstein. Début octobre, lors d’une réunion devrait voir le jour le 1er janvier prochain. 99 % des communautés de communes voisines, « les élus de entre les trois communautés, décision a été prise de 50 communes concernées dans les deux communautés droite sont passés en force ». Ils auraient, d’une part, créer… trois groupes de travail. Objectif : « analyser ont délibéré et plus de 80 % desdites communes, repré- « imposé une fusion non souhaitée aux élus de la com- les impacts qu'aurait une fusion » sur les finances/fis- sentant 80 % de la population, ont voté pour la fusion. munauté de communes de St-Romain-de-Colbosc » et, calité, la gouvernance/organisation et les compétences. (Charente Libre, 11 octobre) Le conseil municipal de d’autre part, « continué d'oublier les demandes de la (Dernières Nouvelles d’Alsace, 10 octobre) Brossac a rejeté ce projet de fusion. Le maire, Joseph communauté de communes de Fécamp de rejoindre le Rousselière, qui n'a pas réussi à dégager une majorité C'est toujours « Non ! » - La ville de Lannion (38 % de la pôle havrais ». (Paris-Normandie, 4 octobre) au terme du vote à bulletin secret (7 voix pour, 7 voix population de l’agglomération) réaffirme son refus de Toc toc - Dans un article titré « Baraqueville tape aux contre), a prévenu : « Ce sera plus difficile maintenant fusion de Lannion-Trégor Agglomération avec les com- portes de l’agglo », Marie-José Marty, la maire, explique de demander quelque chose à la communauté de com- munautés de communes de Beg ar C'hra et du Centre- son revirement quant à sa volonté d’intégrer la com- munes. » (Sud-Ouest, 12 octobre) Trégor. Le maire, Christian Marquet, veut un projet munauté d’agglomération du Grand Rodez. « Lorsque à débattre en 2014, lors des élections municipales : 77 délégués - Les élus ont accepté la fusion des com- la préfète a présenté son projet de SDCI en avril, compte « Quel est le projet de territoire ? » interroge-t-il. C'est munautés de communes du Caudrésis-Catésis, d'Es- tenu de délais trop contraints, la majorité des élus du le projet qui détermine le territoire, pas l'inverse. » (Le pace-Sud Cambrésis et de Haute Sambre Bois l'Evêque. département a souhaité un statu quo », rappelle-t-elle. Télégramme de Brest, 19 octobre) Soit un conseil communautaire de 77 délégués, dont Depuis, la DREAL lui a assuré que la RN88 à deux fois Rassurés ? - 16 pour Caudry et huit pour Le Cateau-Cambrésis. La communauté de communes du Bas- deux voies serait mise en service courant 2015. Dès (La Voix du Nord, 8 octobre) Armagnac (CCBA) a invité tous les élus des conseils lors, « la RN88 sera un moteur et il faut répondre aux municipaux à la présentation du projet de fusion avec appels qu’elle va générer. Notre bassin de vie est tourné Deux fois non - À Saint-Joachim, commune de Loire- les communautés de communes Terres d'Armagnac et vers Rodez et l’Agglo, notre avenir ne peut donc pas se Atlantique, les conseillers municipaux ont rendu, à Val d'Adour. « Les conseillers municipaux sont moins dessiner sans une complémentarité avec eux ». (Midi l’unanimité (moins une voix d’abstention), un « avis au fait du projet et de ses implications que les membres Libre, 24 septembre 2011) très défavorable » au projet de SDCI. Ils ont égale- du conseil communautaire : cette réunion leur est donc ment décidé d’introduire un paragraphe demandant ZRR - Le conseil communautaire de Bourbon-Lancy destinée », a expliqué à Sud-Ouest Pierre Guichanné, l'abrogation de la loi du 16 décembre 2010, dans la a acté les statuts de la nouvelle communauté née de président de la CCBA. Et de rassurer : « La nouvelle délibération transmise au préfet. (Ouest France, sa fusion, au 1er janvier, avec la communauté de com- communauté de communes ne sera pas un pôle de 11 octobre 2011) munes d’Issy-l’Évêque. Toutes les compétences sont

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 21 Territoires

Fumel Communauté s’ouvre à l’économie résidentielle Depuis la parution, en 2008, de l’ouvrage de Laurent Davezies « La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses », l’économie résidentielle suscite bien des espoirs, en particulier dans le milieu rural. Pour autant, rares sont les collectivités qui présentent une stratégie ou des outils d’intervention valorisant le transfert des revenus entre territoires comme levier de développement. En lançant, en 2011, une étude sur son économie résidentielle, Fumel Communauté entre dans le club des précurseurs.

es bouleversements écono- 2 600 nouveaux habitants entre 2003 Fumel Communauté, miques subis par le bassin et 2008, compensant largement – du en distance-temps des pôles L industriel de Fumel ont modifié point de vue quantitatif – les départs régionaux la démographie du territoire. La des 2 300 personnes durant la même population a diminué et sa compo- période. Perigueux Brive la Gaillarde A 89 sition a changé, ouvrant la voie à un Cette nouvelle population est retrai- Dordogne 20 A + de 2h nouveau moteur de développement tée (20 % des nouveaux arrivants), N 21 BORDEAUX Bergerac d’activités : l’économie résidentielle. ou active avec un emploi sur le terri- 1h à 2h Jusqu’au milieu des années 1970, toire ou hors du territoire (40 % des moins d’1h 20 N l’industrie métallurgique du bassin nouveaux arrivants). Désormais, les Gironde de vie de Fumel employait, direc- personnes âgées représentent 32 % Marmande Lot et Lot Garonne Communauté A 62 de communes tement ou indirectement, près des des habitants (17 % en 1975) et les Villeneuve de Fumel Cahors deux tiers des actifs du territoire. « navetteurs »2 25 % des actifs, deux sur Lot

La désindustrialisation des années populations fortement contributrices N 118 Tarn et Garonne 1970, puis la crise financière de à l’économie résidentielle. Dans la Agen 2008, ont provoqué une chute de mesure où leurs revenus engendrent Moissac l’économie productive historique- des dépenses locales qui favorisent ment basée sur cette filière, la valo- la création de services et d’emplois, risation des ressources naturelles retraités et navetteurs participent au locales (bois, chaux, argile) et l’agri- cycle de l’économie résidentielle. Et, culture. pourquoi pas, au renouveau de l’acti- Source : Fumel Communauté vité du bassin de Fumel. Une population recomposée Aujourd’hui, les apports de l’écono- économie, mais aussi les leviers d’ac- aux besoins de ces populations est à La population du territoire a chuté de mie résidentielle sont évalués à près tions pour la conforter. l’étude. Le PLUI comprendra éga- près de 15 % entre 1975 et 20001, avec de 112 millions d’euros par an sur le Les personnes âgées nouvellement lement des mesures pour protéger un départ de près de 5 000 jeunes et territoire de Fumel Communauté. installées expriment ainsi une inquié- et valoriser les atouts du territoire, actifs. Cette contribution représente près tude en matière de parcours résiden- sources de son attractivité résiden- La perte des emplois « productifs » de la moitié des revenus du territoire tiel. Les navetteurs, quant à eux, sont tielle et touristique. n’ayant pas été compensée par la alors que le revenu basique3 reste – fortement dépendants du coût crois- L’enjeu d’augmenter la dépense création d’emplois de la sphère pré- en valeur – inférieur de près de 15 % sant de l’énergie, du fait de l’usage de locale touristique est également en sentielle, le taux de chômage est à la moyenne des zones d’emploi, moyens individuels de déplacement réflexion au sein de l’Office inter- de deux points supérieur au taux (cf. graphe ci-contre). La particula- faute de solutions collectives. communal de tourisme. départemental. Une situation de rité du territoire tient à une contri- précarisation et de paupérisation de bution élevée de la base sociale et, Territoire d’excellence pour Une approche transversale la population apparaît. surtout, à la prévalence du poids les séniors La mise en œuvre d’une démarche Par ailleurs, la proximité de la Dor- des retraites dans la composition du Fumel Communauté, dont le péri- collaborative a permis de lever pro- dogne, ainsi que les ressources revenu basique (32 % contre 25 % en mètre correspond au bassin de vie gressivement les réticences inhé- patrimoniales, environnementales, moyenne). Les navetteurs, bien que (20 000 habitants), ambitionne de rentes à cette approche qui, par son culturelles et paysagères du terri- représentant un quart des actifs du devenir territoire « d’excellence » caractère transversal et prospectif, toire sont à l’origine d’un tourisme territoire, contribuent seulement à pour l’accueil et le maintien des per- mêle le développement économique à en constante progression (environ hauteur de 10 % du revenu basique. sonnes âgées. À cette fin, elle envi- la démographie, la sociologie, le loge- 345 000 nuitées en 2009, soit près de L’analyse des comportements et des sage de s’inscrire dans une démarche ment et l’urbanisme, les services aux 20 % de hausse depuis 2006) et d’une attentes des populations contri- d’obtention de labels, consciente que habitants et l’action sociale… De quoi attractivité résidentielle nouvelle. butrices à l’économie résidentielle a le caractère concurrentiel de l’écono- esquisser un projet communautaire Fumel Communauté a ainsi accueilli mis en évidence la fragilité de cette mie résidentielle impose de se démar- volontariste, capable d’enclencher la quer d’autres territoires en prônant mutation du territoire et contribuer à Composition du revenu basique la qualité des actions et/ou leur la création de nouveaux emplois. caractère novateur. L’équipe com- munautaire souhaite investir dans le Guy Jardot, chargé de l’étude 14 000 € Base publique 8 % maintien à domicile des personnes sur l’économie résidentielle 12 000 € Base productive à Fumel Communauté 8 % 16 % Base sociale âgées et dans la construction d’une 10 000 € Julien Delpon, chargé de mission 16 % Dépenses touristiques offre de logements alternative entre le 22 % Économie jusqu'en septembre 2011 8 000 € Salaires des navetteurs domicile et la maison de retraite, tout 26 % en maintenant les services médicaux à Fumel Communauté 6 000 € 18 % Retraites 8 % sur le territoire. 1- Les chiffres cités sont issus du recensement 4 000 € 10 % Base 11 % La réflexion pour renforcer les liens Insee 2008 et d’enquêtes menées au cours de résidentielle 2 000 € 32 % 25 % entre les navetteurs et le territoire se l’étude sur l’économie résidentielle. 2- Actifs domiciliés sur le territoire mais travaillant 0 € { { poursuit, notamment via le schéma en dehors. Fumel Communauté Moyenne des zones de déplacement et de transport inclus (11 611 €/hab) d’emploi (13 344 €/hab) dans le Plan local d’urbanisme inter- 3- Revenu monétaire composé par l’ensemble des bases productive, publique, sociale et résidentielle communal (PLUI) en cours d’élabo- (voir graphe). Source : INSEE 2006 et enquêtes réalisées par Fumel Communauté ration. La façon d’adapter les services

22 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Territoires Mi g nant u té / Xavier © Q u i mp er Commu na Coopérations intercommunautaires : des vents venus de l’ouest Parce qu’elles travaillaient déjà ensemble et qu’elles avaient envie de « franchir une étape supplémentaire », plusieurs agglomérations François Cuillandre (à droite) et Bernard Poignant (à de l’Ouest de la France officialisent leurs coopérations en utilisant des outils gauche) ont choisi l’entente. permis par la loi RCT du 16 décembre (le pôle métropolitain), antérieurs s'ajoutent – spécificité locale oblige – les ques- à elle (l’entente) ou informels (la « coopération métropolitaine »). tions maritimes. Philippe Duron, président de Caen la mer, a quant rançois Cuillandre, président de Brest métro- Métropole et Joël Batteux, président de l’agglo- à lui écrit à Édouard Philippe, président de la Com- pole océane, et Bernard Poignant, président mération de Saint-Nazaire. Ensemble, ces cinq munauté de l'agglomération havraise (CODAH), F de Quimper Communauté, ont choisi, début agglomérations formeront le pôle métropolitain de pour lui proposer « le principe d'une coopération octobre, la forme juridique de l’entente pour fran- 2,2 millions d’habitants « Espace Loire-Bretagne ». territoriale autour d'un projet de pôle métropolitain chir « une étape supplémentaire dans la coopération Les conseils communautaires devraient délibérer, ». Cette proposition ne se cache pas de contrarier le qui lie leurs deux territoires ». Bernard Poignant en d'ici à la fin de l'année 2011, sur la création du syn- projet du Havre qui « s'apprête à proposer les fon- assurera la présidence jusqu’en 2014. Le périmètre dicat mixte du pôle métropolitain qui serait offi- dations d'un pôle métropolitain qui intègre le Pays de l’entente couvrira les thèmes du développement ciellement lancé début 2012. d'Auge », regrette Philippe Duron. Lui propose, économique, de l’enseignement supérieur, de la Les compétences qui seront transférées ne sont en revanche, « une coopération métropolitaine à recherche et de l’innovation, des transports, de pas encore à l’ordre du jour. Les élus préfèrent la hauteur des enjeux du Grand Paris et de l'axe l’accès au haut et très haut débit, de la diffusion de annoncer que « le pôle mènera un travail de Seine ». Plus largement, ils s’interrogent sur « une la création artistique, de la santé et des déchets. Son veille et d’études, émettra des recommandations coopération métropolitaine entre Caen, Rouen et Le périmètre physique reprend celui du Pays de Brest. et impulsera les différentes actions de coopéra- Havre », à plus d'un million d'habitants. Les deux présidents ont été sensibles au fait que, tion dans différents domaines ». Les domaines VL dans la formule de l’entente, « il n’est pas nécessaire en question sont, sans surprise, ceux qui relèvent > D’autres pôles métropolitains sont en cours de création, ils ont de créer un échelon administratif supplémentaire des fonctions métropolitaines : développe- déposé leurs statuts et sont, à l’heure où nous bouclons, dans pour matérialiser cette coopération »… contraire- ment économique et promotion de l'innovation, l’attente de l’avis des préfets : le pôle métropolitain du Sillon Lorrain ment au pôle métropolitain, formule dans laquelle recherche et enseignement supérieur, promotion (agglomérations de Thionville, Metz, Nancy et Épinal), celui du s’est par ailleurs engagée François Cuillandre, avec de la culture, développement des infrastruc- Sillon Alpin (Annemasse, Romans, Voiron, Grenoble, Chambéry, Jean-Claude Antonini, président d'Angers Loire tures de transports, observation du territoire et Annecy et Valence), le Pôle Strasbourg-Mulhouse (communauté urbaine de Strasbourg et Mulhouse Alsace Agglomération), celui Métropole, Jean-Marc Ayrault, président de Nantes prospective, tourisme, promotion du dévelop- de Nîmes-Alès… Métropole, Daniel Delaveau, président de Rennes pement durable et de l’environnement, auxquels

De l’indépendance énergétique nationale à l’autonomie énergétique des territoires : quelles contributions des énergies renouvelables ?

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encart_interco_novembre_smcl_2011.indd 1 28/10/2011 14:52:32 Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 23 Droit

La mutualisation, c’est possible aussi entre communautés On connaît la mutualisation des services entre communes et communauté. On sait moins que depuis la loi du 16 décembre 2010, les communautés peuvent conclure entre elles des conventions de prestations de services ou de mutualisation des services pouvant être soumises au Code des marchés publics.

u vu des compétences de plus en plus nom- compris dans leurs attributions ». Dans ce Jusqu’à la loi RCT, ces dispositions n’étaient pas breuses des communautés, la définition cadre, une convention peut être conclue, « à applicables aux communautés de communes. A d’un périmètre communautaire qui per- l’effet d’entreprendre ou de conserver à frais mettrait la mise en œuvre optimale de chacune communs des ouvrages ou des institutions d’uti- Les communautés de communes aussi d’entre elles est devenue mission impossible. C’est lité commune1 ». Cette entente ne disposant pas Depuis, l’article L. 5111-1 du CGCT prévoit désor- pourquoi les communautés ont tendance à se d’une personnalité juridique autonome, chaque mais que peuvent être conclues « des conventions regrouper pour mettre en place des actions com- décision doit être entérinée par les conseils com- qui ont pour objet la réalisation de prestations munes ou échanger sur des enjeux partagés. Les munautaires (ou les présidents s’ils disposent de services entre des EPCI » (comprendre : com- pays peuvent remplir ce rôle, ainsi que certains d’une délégation en ce sens). Certaines commu- munautés et syndicats). Il prévoit également que syndicats mixtes. Mais, depuis la loi de réforme des nautés utilisent cet outil pour gérer en commun « lorsque les prestations qu'elles réalisent portent collectivités territoriales du 16 décembre 2010, ces leur service assainissement (cf. Intercommunali- sur des services non économiques d'intérêt général deux structures ne sont plus encouragées. Il existe tés, n° 133, avril 2009). (SNEIG) au sens du droit de l'Union européenne, ces également d’autres outils juridiques, antérieurs à la conventions ne sont pas soumises aux règles prévues loi de réforme des collectivités territoriales (RCT) Prestations de services entre agglos par le Code des marchés publics ou par l'ordonnance et qui n’ont pas été remis en cause par celle-ci. Au-delà de cette mutualisation au sens strict du n° 2005-649 du 6 juin 2005 relative aux marchés terme, des communautés peuvent conclurent passés par certaines personnes publiques ou privées Zones d’activités communes entre elles des conventions de prestations de ser- non soumises au Code des marchés publics ». En matière de développement économique, un vices. Les articles L. 5215-27 et L. 5216-7-1 du Pourront donc échapper au Code des marchés groupement à fiscalité propre peut intervenir sur CGCT prévoient que des communautés urbaines publics les conventions qui porteront sur des le territoire d’un autre, pour contribuer financiè- ou d’agglomération peuvent confier « la création SNEIG, c’est-à-dire les activités qui ne consistent rement à la création et/ou l’équipement de zones ou la gestion de certains établissements ou ser- pas à offrir des biens et des services sur un marché d’activités économiques dont l’intérêt leur est vices » relevant de leurs attributions à une ou plu- donné. Or, « la gamme de services pouvant être commun. La partie intercommunale des produits sieurs autres communautés (ou syndicats). proposés sur un marché dépend des mutations mentionnés aux I et I bis de l'article 1609 nonies C Conformément à la réponse ministérielle en date technologiques, économiques et sociétales et a du Code général des impôts et du produit de la taxe du 13 janvier 20042, assimilés à des conventions de changé au fil des années. Par conséquent, la dis- sur les surfaces commerciales (Tascom) prévue à prestations de services, ces contrats sont soumis tinction entre activités économiques et activités l'article 3 de la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972 ins- au Code des marchés publics. L’article 28 du code non économiques est dynamique et en évolution tituant des mesures en faveur de certaines catégo- prévoit toutefois qu’une publicité et une mise en constante, et un nombre de plus en plus important ries de commerçants et artisans âgés peut alors être concurrence ne sont plus obligatoires lorsque le d'activités ont acquis une nature économique aux affectée à l’EPCI contributeur, après délibération montant du marché est inférieur à 4 000 euros, en cours des dernières décennies4 ». Sur ce point, les concordante de l’ensemble des organes délibérants cas de procédure négociée (art. 35 II) ou « si ces négociations en cours autour du paquet Monti- concernés (Intercommunalités, n° 134, juin 2009). formalités sont impossibles ou sont manifestement Kroes devront être suivies de près. Plusieurs communautés peuvent également inutiles en raison notamment de l'objet du marché, décider de créer une entente intercommunau- de son montant ou du faible degré de concurrence Mise à disposition d’un service ou service taire sur des objets « d’utilité intercommunale dans le secteur considéré3 ». unifié Néanmoins, lorsque ces conventions auront pour objet, soit de mettre à la disposition de l’un des cocontractants un service ou un équipement, soit de regrouper des services ou équipements exis- tants au sein d’un service unifié relevant d’un seul cocontractant, elles échapperont également au Code des marchés publics ainsi qu’à l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005. Dans le premier cas, l’article L. 5111-1-1 du CGCT prévoit que la convention devra déterminer les conditions de remboursement, par le bénéficiaire, des frais de fonctionnement lui incombant. Dans la seconde hypothèse, elle fixera les modalités de rem- boursement des dépenses engagées par le service unifié et les effets sur le personnel concerné (après avis des CTP compétents). L’autorité fonctionnelle sous laquelle seront placés les agents variera en u chan) fonction des missions qui leur seront confiées. Floriane Boulay, juriste à l’AdCF

1 - Articles L. 5221-1 et L. 5221-2 du CGCT . 2 - Rép. min. du 13 janvier 2004, JO AN, question n° 24370. 3 - Modifications issues du décret n°2011-1000 du 26 août 2011 modifiant certaines dispositions applicables aux marchés et contrats relevant de la commande publique.

© crea - D u nker qu e Gran d s aint (i mmo a 4 - Commission européenne, Livre blanc sur les services En matière de développement économique, une communauté peut intervenir sur le territoire d’une autre pour d’intérêt général, 2004, p. 15. Sur cette question, voir également contribuer financièrement à la création ou à l’équipement de la ZAC dont l’intérêt est commun. Intercommunalités, juin 2010, n° 146.

24 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Tour du monde de l’intercommunalité

La Belgique prête pour la supracommunalité ? En 1977, le nombre de communes belges est passé de 2 500 à 600. Des fusions de masse qui n’ont eu que peu d’effets sur les « intercommunales », ces sociétés qui pourraient s’apparenter à un hybride entre la très grande Sem et le syndicat mixte français. Pour Olivier Dubois, conseiller au ministère des Pouvoirs locaux et de la ville, il est temps d’entrer dans l’ère du post-fordisme en initiant un nouveau mode de gouvernement local, la coopération supracommunale.

érité du modèle français, le découpage administratif de la Belgique a connu, H depuis l’entre-deux-guerres, une série de réformes s’attaquant à l’émiettement communal. Le pays est ainsi passé de 2 671 communes dans les années 1930, à 596 en 1977 (589 aujourd’hui). La ligne directrice du gouvernement s'appuie alors sur la notion de zone d'attraction : un centre local est fusionné avec les communes de son hinterland. Trois motivations prévalent alors : accroître la capacité d'investissement des communes afin de répondre aux impératifs en équipements que requiert l'économie fordiste ; favoriser la solidarité entre les centres et les entités périphériques et amé- liorer la qualité du personnel communal confronté D R à une complexification croissante des tâches. Le 1er janvier 1983, le territoire de la commune d'Anvers a été étendu aux sept communes périphériques.

Bilan mitigé pour les fusions de 1977 possibilité de s'associer afin de gérer en commun Sur cette base, le bilan est mitigé. Si la fusion des des tâches d'intérêt communal. Très vite, certaines « Le contexte post-fordiste communes n'a pas permis de renforcer le poids missions techniques, nécessitant des investisse- actuel redessine le rôle des politique des collectivités locales, les investisse- ments importants, sont confiées aux intercommu- pouvoirs publics. Auparavant ments publics ont clairement été renforcés. nales. La forme juridique permet de contracter des gestionnaires des fruits de la En ce qui concerne la solidarité, de fortes dispari- emprunts, de recevoir des subsides et des libéralités croissance, les autorités élues tés existent aujourd'hui encore au niveau du ren- ou encore de s'associer avec le secteur privé au sein doivent aujourd'hui être des dement des impôts. Le rapport est ainsi de 1 à 4 d'intercommunales, dites « mixtes ». 1 moteurs de développement . »

pour la taxe additionnelle à l'impôt sur le revenu Aujourd’hui, environ 200 structures emploient D R et de 1 à 7 pour celle de l'impôt foncier2. De plus, près de 33 000 personnes pour un total bilantaire les années 1980 ont marqué le point de départ de 33 milliards d'euros3, dans des secteurs tels que que les 589 communes sont quasi toutes affiliées à d'une lente érosion du poids des dotations des l'énergie (distribution de gaz et d'électricité, 52 % une intercommunale, seules 25 intercommunales autorités supérieures dans les recettes locales. de l'actif total), la distribution d'eau (24 %), la télé- sont actives dans le domaine de l'expansion écono- Par ailleurs, si les tâches des agents se sont com- distribution4 (7 %), l’équipement de zones d'activi- mique, 34 dans l'énergie ou encore 32 dans l'eau. plexifiées, leurs qualifications ne suivent pas : peu tés économiques (5 %), la gestion des déchets (4 %) d’entre eux sont de formation universitaire ou et le secteur médico-social (4 %). Vers la coopération supracommunale supérieure. La fusion des communes n'a eu qu'une faible Le contexte post-fordiste actuel redessine le rôle Autorisée depuis la révision de la Constitution de influence sur le paysage des intercommunales dont des pouvoirs publics. Auparavant gestionnaires 1921, la forme juridique de « l'intercommunale » les périmètres d’intervention sont pour la plupart des fruits de la croissance, les autorités élues permet de donner aux entités qui le souhaitent la bien plus larges que celui des communes. Alors doivent aujourd'hui être des moteurs de dévelop- pement. Parallèlement, la réalité socioéconomique a de nouveau dépassé les limites communales. La commune depuis le XVIIIe siècle financières se succèdent ainsi que les réformes Pour répondre à ces défis, les autorités locales de financement (en 1948 et 1962 notamment). ont besoin d’outils leur permettant de définir et e Dès la fin du XVIII siècle, la Belgique applique Le mouvement favorable à la fusion reprend mener une vision stratégique transversale sur un le modèle républicain français qui sera maintenu prudemment au début des années 1960. En 1961, territoire correspondant aux pratiques sociétales. dans ses fondements durant la période hollan- une loi autorise le pouvoir exécutif à supprimer Par sa lourdeur, la forme de l'intercommunale est daise. Même après l'indépendance du pays, en des communes, hors des grandes aggloméra- inadaptée et les autres outils existants (fédération 1831, les pouvoirs locaux sont articulés autour tions, pendant dix ans. Leur nombre passe de et agglomération de communes, association de de deux niveaux : les communes et les provinces. 2 663 à 2 359. L'extension de la loi, en 1971, à projets) sont méconnus ou jugés peu souples. Il Cent cinquante-cinq nouvelles communes appa- l'ensemble du territoire ne permet pas de réa- faudrait également dépasser les logiques localistes raissent entre 1830 et 1928. Au seuil des années liser la grande réforme dont le pays a besoin. de type NIMBY et convaincre chaque responsable 1930, 2 671 communes sont recensées. Non sans mal, une nouvelle initiative gouverne- de l'intérêt qu'il y a à s'inscrire dans une démarche Entre les deux guerres, il apparaît que le décou- mentale organise une fusion à grande échelle. commune. page est mal adapté aux réalités d'un pays large- À partir du 1er janvier 1977, la démocratie locale Olivier Dubois, conseiller au ministère  ment urbain et industriel et quelques projets de s'articule autour de 596 communes comprenant, wallon des Pouvoirs locaux et de la ville fusion voient le jour. Durant la guerre, l'occupant en moyenne, 17 500 habitants (pour 52 km2 de fusionne d'autorité les communes des grandes superficie). 1- Les communes belges peuvent établir une taxe additionnelle agglomérations. À la libération, le gouvernement En 1983, une fusion de six entités est réalisée à à l'impôt sur le revenu des personnes physiques. belge y met fin et une logique fordiste se met en Anvers, alors deuxième ville du pays, ramenant 2- Ces deux impôts représentent, ensemble, environ 80 % place, renforçant le contraste entre les struc- le nombre de communes à 589, chiffre toujours des recettes fiscales et 40 % des moyens totaux. 3- Le total du bilan des communes est, en Belgique, proche tures locales de pouvoir et leur environnement. d'actualité. Faute d'accord politique, aucune de 60 milliards d'euros. Les communes peinent à répondre aux besoins fusion n'a été réalisée au sein de l'agglomération 4- Plus de 99 % des foyers belges sont raccordés aux réseaux en infrastructures publiques, les difficultés bruxelloise, la plus importante du pays. OD de télévision par câble. Les réseaux sont privés, publics ou mixtes (privé-public).

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 25 Vie de l’AdCF

L’AdCF en ordre de marche pour 2012-2014 Alors que se poursuit la seconde partie de mandat des élus municipaux et communautaires, l’AdCF réorganise ses instances nationales et se dote d’un nouveau projet associatif, désireux de répondre aux préoccupations des adhérents sur la mise en œuvre des deux grandes réformes en cours, la réforme des collectivités territoriales et la réforme fiscale.

assemblée générale de l’AdCF, réunie le 12 octobre lors de la 22e Convention natio- L’ nale de l’intercommunalité, a élu à l’una- nimité son conseil d’administration. Le CA renouvelé (cf. encadré) a reconduit Daniel Dela- veau, président de Rennes Métropole, en tant que président de l’association. Il a été décidé d’élargir le conseil d’administra- tion de l’AdCF à 32 membres (+ 8) et de recom- poser, comme le prévoient les statuts, le conseil d’orientation d’ici la fin de l’année*. Un courrier du président de l’AdCF a été adressé aux 1 200 adhérents leur proposant de s’impliquer dans les travaux des instances nationales, notam- ment dans ceux des six commissions nationales (finances, questions institutionnelles, dévelop- pement économique, environnement, culture, urbanisme/aménagement). L’AdCF en régions En tribune comme dans la salle, des voix ont sou- ligné l’effort accompli en faveur de la présence en régions de l’AdCF (20 à 25 rencontres régio- g è s nales annuelles), tout en exprimant le besoin de l’intensifier, notamment via des partenariats. © L i o nel Pa « Quelles collaborations l’AdCF envisage-t-elle Quatre femmes du conseil d’administration de l’AdCF sur le devant de la scène : (de g. à d.) Françoise Rivière, avec les autres associations de niveau régional ? » Catherine Lockardt, Estelle Grelier et Françoise Gatel. a demandé Martine Lignières-Cassou, présidente de la communauté Pau Porte des Pyrénées. Pour les trois ans à venir, l’AdCF mettra l’accent Si Françoise Gatel, présidente de la communauté sur le suivi de la mise en œuvre des deux réformes Cinq nouveaux membres au CA du Pays de Châteaugiron, suggère que « les maires majeures, la réforme des collectivités territoriales présidents d’intercommunalité s’investissent dans (SDCI) et la réforme fiscale (nouvelles assiettes, Le conseil d’administration de l’AdCF a été les associations départementales des maires », compensations, péréquation, modernisation des reconduit à 80 %. Les nouveaux venus sont : Arnaud de Beauregard, président de la com- Alain Cottalorda, président de la communauté des valeurs locatives…). munauté des Loges, Valérie Létard, prési- Portes de l’Isère, est de ceux qui voudraient aller dente de Valenciennes Métropole, sénatrice plus loin. « Le débat sur la réorganisation territo- Suivi de la mise en œuvre des réformes du Nord et ancienne ministre, Catherine Loc- riale ne pourra pas se limiter à la répartition des L’AdCF intensifiera sa politique de notes tech- khart, présidente de la communauté du Pays compétences entre le Département et la Région. niques et juridiques, d’enquêtes et d’études sur les de Vendôme, Françoise Ribière, 1 ère vice- Pour tenir notre place dans ce débat, nous avons différents volets de ces réformes (fusions, schémas présidente de la communauté du Plateau de besoin d’exister au niveau régional », défend-il. de mutualisation…) et sur les démarches les plus Saclay et Richard Yacou, 1er vice-président innovantes, en répondant aux interrogations et en de la communauté de Nord Basse Terre. écoutant les témoignages des communautés. Car l’heure est parfois au doute, ou à la perplexité : « Je suis dubitatif », a confié Patrick Moquay, président de la communauté de communes de c’est une première marche. Le mandat suivant, il l’Île d’Oléron, à propos des communautés au faudra aller plus avant pour une intercommuna- format XXL qui ont pu être encouragées par lité approfondie, plus efficace, et plus rationnelle ». certains préfets. Christian Avocat, président du Le format de l’équipe technique de l'AdCF devrait Grand Roanne, n’est, quant à lui, pas convaincu demeurer resserré. Fixé en 2001 et inchangé depuis par l'idée de reporter les échéances d’achèvement dix ans, le montant de la cotisation reste identique. de la carte : « Nombre de résistances ne sont pas L’AdCF poursuivra son effort de coopération avec g è s pertinentes du point de vue de l’action publique. d’autres associations nationales à une fin de mutua- Je crains qu’en donnant le choix de ne faire que là lisation de moyens. Un déménagement est en projet

© L i o nel Pa où c’est mûr, on fige des situations ou on se résigne pour mars 2012, dans des locaux communs à plu- à des tripatouillages territoriaux », estime-t-il. sieurs associations nationales. « Le débat sur l’action régionale « Il serait dommage que par manque de moyens, Un séminaire de réflexion des instances natio- est fondamental. Il renvoie sur par manque démocratique et par politisation de nales, prévu au printemps 2012, préparera des les relations qu’entretient l’AdCF l’État, on lâche cette belle idée de rationalisa- propositions associatives à diffuser à l’adresse des avec les autres partenaires de tion de la carte intercommunale », poursuit, sans candidats aux présidentielles et législatives à venir. concession, Jean-Pierre Charles, président de la Christophe Bernard et Valérie Liquet l’action publique territoriale. » communauté de communes des Vallées vertes * Les instances nationales fonctionnent, depuis 2008, avec Loïc Cauret, président de Lamballe du Cher Ouest. Tandis que Michel Champre- un conseil d’administration de 24 membres (dont huit appartenant Communauté, vice-président de l’AdCF don, président de Grand Évreux Agglomération, au bureau exécutif), un conseil d’orientation de 60 membres et fait consensus autour du pari qu’ « aujourd’hui, six commissions thématiques nationales.

26 N° 161 - Novembre 2011 • AdCF • Intercommunalités Vie de l’AdCF

Appel à témoins pour suivre les CDCI de près calendriers des réunions (dates, nombre…), présentations des amendements, rôle du rapporteur et de la commission L’AdCF lance un appel à témoignages auprès de ses adhérents pour restreinte dans la préparation des amendements, rôle remonter, en temps réel, l’actualité de leur Commission départementale du préfet et de ses services, techniques d’amendement de coopération intercommunale, afin d’alimenter son dispositif de suivi (amendement unique ? vote sur chaque proposition indi- des travaux des CDCI. Après avoir analysé, au printemps, l’intégralité vidualisée ?), modes de délibération (main levée ? bulletin

des projets de schémas présentés par les préfets, il s’agit d’étudier les secret ?), réunions de concertation avant phase de délibération, o lia.c om t méthodes de travail, les états d’avancement des discussions et les amen- mises à disposition de simulations (ressources, sièges, compé- dements apportés aux documents de l’État. tences…), sujets les plus conflictuels... Le dispositif de suivi de l'AdCF s'intéresse à des nombreux paramètres : Contact : Simon Mauroux, [email protected]. © Pict u renet Co r p - F o

Panorama financier 2011 Rodolphe Alexandre, président Documents de base s’engagent dans de nombreux terri- L’édition 2011 du panorama financier de la Conférence des Dom Une base documentaire juridique, toires sur l’urbanisme intercommu- des communautés de communes, Rodolphe créée par Mairie-conseils et l'AdCF, nal et sur les exigences nouvelles du réalisée par l’AdCF en collaboration Alexandre, propose des exemples de conven- Grenelle de l’environnement. Alors avec le groupe Banque Populaire président tions, d'actes administratifs et que 31 territoires ont répondu aux Caisse d'Épargne (BPCE), est sortie. de la com- autres documents utiles dans l'or- appels à projets de l’État pour explo- Ce document présente les princi- munauté de ganisation des relations entre com- rer la « terra incognita » du nouveau paux chiffres clés à retenir en matière communes munes et communautés, ou entre PLUi... d’équilibre financier, de charges de © A D C F du Centre communautés. Contact AdCF : Philippe Schmit, gestion, de ressources fiscales, de do- Littoral et président du conseil régio- En ligne sur : www.mairie- [email protected] tations de l’État et de dépenses d’in- nal de Guyane, a été élu président de conseils.net, rubrique Ressources vestissement. Le panorama observe la Conférence des intercommunalités Rencontres régionales e que les communautés de communes des départements d’Outre-mer, le 14 rencontres Intercommunalité en Martinique ont consacré, en moyenne en 2009, 28 octobre, lors de la réunion de son et environnement Les rencontres régionales de 85,7 euros par habitant à l’investis- assemblée générale à Remire Mon- L’AdCF organise, le 30 novembre à la l’AdCF, qui se dérouleront les 6 et sement, soit un léger tassement par tjoly (Guyane). Cette désignation est Maison de la Chimie (Paris), en par- 7 décembre à la Martinique, sont rapport à 2008. Par ailleurs, le poids intervenue à l’issue de quatre jour- tenariat avec Suez Environnement, ouvertes aux communautés de la des dépenses de personnel a progres- nées d’échanges sur l’actualité inter- une journée consacrée au thème Guyane et de la Guadeloupe. Des sé de 8,8 %, entre 2008 et 2009, sous communale d’Outre-mer et de visites « Responsabilité élargie du produc- rencontres sont également pré- l’effet des prises de compétences. auprès des communautés guyanaises. teur : quel bilan pour le service public vues, début 2012, à La Réunion. Un zoom sur les grands domaines Nous y reviendrons dans notre pro- de gestion des déchets ménagers ? » Elles seront ouvertes aux élus in- d’intervention des communautés est chaine édition. À cette occasion, les résultats d’une tercommunaux de Mayotte. d’ailleurs proposé cette année. enquête auprès de communautés (de- Contact AdCF : Fabienne Boucher Contact : Claire Delpech, Paroles d’élus : déjà le tome 7 ! venues, en quelques années, de véri- [email protected] [email protected] À l’instar de la dernière édition de tables autorités organisatrices notam- Paroles d’élus disponible depuis mi- ment en matière de collecte) seront Avec l’AdCF et l’Acuf, rendez- Capacité de désendettement novembre au format papier, la version présentés, ainsi qu’un sondage réalisé vous aux Interconnectés (en années) web continue de faire parler d’elle auprès des ménages. Ils permettront Débats, partage d’expériences autour

6,0 comme lieu référence de partage de mieux connaître les attentes sur de l’innovation au service des publics sur les usages numériques dans les le développement du recyclage et ses et des territoires. Élus et décideurs 4,9 5,0 territoires. À la recherche d’une implications sur le service public de territoriaux ont rendez-vous à la 8e

4,0 3,4 expérience réussie dans un domaine gestion de déchets ménagers. édition du Forum des Interconnec- 3,0 précis ? Envie de faire connaître une Rens. : www.adcf.org tés, à Lyon, les 13 et 14 décembre 3,0 2,6 2,8 action, une stratégie numérique ? prochains. Programme et inscrip- 2,0 PLUI 1,3 L’AdCF, partenaire depuis sept ans, tions sur www.interconnectes.com.

1,0 vous invite à vous connecter sur Une note à caractère juridique sur Les communautés adhérentes à www.parolesdelus.com. le plan local d’urbanisme intercom- l'AdCF bénéficient d'un accès libre 0 Contact : Sandrine Guirado, munal (PLUi), rédigée par l’AdCF, au forum (Pass 2 jours gratuit). CC de moins CC de 10 000 CC de 20 000 CC de plus Ensemble CA de 10 000 hab. à 20 000 hab. à 50 000 hab. de 50 000 hab. des CC CU [email protected] apporte son concours aux débats qui Contact : [email protected] SAN

à découper et à retourner à ABO Intercommunalités 19, rue de l’Industrie Assemblée des communautés Les élus Édité par l’AdCF BP 90053 - 67402 Illkirch cedex AdCF de France AdCF de l'intercommunalité 191, rue Saint-Honoré - 75001 Paris Tél. : 03 88 66 26 19 – Mail : [email protected] Tél. : 01 55 04 89 00 - Fax : 01 55 04 89 01 Directeur de la publication : Daniel Delaveau Abonnement 1 an (11 numéros) 1 x 50 € = ...... € Rédaction, tél. : 01 55 04 89 09 Rédactrice en chef : Valérie Liquet ([email protected]) Abonnement supplémentaire …...... x 25 € = ...... € Déléguée agence : Bettina Gillet ([email protected]) € € Réalisation, mise en page Abonnement étudiant …...... x 25 = ...... (Joindre la copie de la carte d’étudiant) et secrétariat de rédaction : Correctrice : Angéline Blard Total = ...... € Ont collaboré à ce numéro : Claire Beauchamps, Djamel Bentaleb, Nom, prénom : ...... Christophe Bernard, Thomas Beurey, Fabienne Boucher, Floriane Boulay, Olivier Crépin, Damien Denizot, Claire Delpech, Olivier Dubois, Emmanuel Qualité : ...... Duru, Bettina Gillet, Sandrine Guirado, Valérie Liquet, Simon Mauroux, Collectivité : ...... Nicolas Portier, Victor Rainaldi, Philippe Schmit. Code postal : ...... Ville : ...... Toutes les photos publiées dans le dossier 22e Convention de l’AdCF sont créditées Lionel Pagès, sauf mention contraire. Paiement par : Abonnements : Intercommunalités Service abonnements - Abopress - 19, rue de l’Industrie - Chèque bancaire ou postal joint Date : ...... / ...... / ...... Cachet et signature 67400 - Illkirch - Tél. : 03 88 66 26 19 - Mail : [email protected] à l’ordre de l’AdCF Régie publicitaire : AdCF Mandat administratif

Secrétaire général : Christophe Bernard - [email protected] Abonnement Je désire recevoir une facture administrative Date : ...... / ...... / ...... Cachet et signature Tél. : 01 55 04 89 00 - Fax : 01 55 04 89 01 Commission paritaire n° 0514 G 85995 - Dépôt légal : Novembre 2011 Impression : FREPPEL-EDAC, 68920 Wintzenheim - ISSN 1253-5230

Intercommunalités • AdCF • N° 161 - Novembre 2011 27

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552 081 317 RCS PARIS – Siège social : 22-30 avenue de Wagram, 75008 Paris – E t s i le b ie n - ê t r L’énergie estnotre avenir, économisons-la ! e d e v o s c o n c it o y e n s p a s Contactez plus économes enénergie. bâtiments gérés parvotre commune, afi personnalisé danslamaîtrisede consommation des Patrimoine, vous bénéfi Avec EDFCollectivités sur edfcollectivites.fr s a it p a r

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