République Islamique de Mauritanie

La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives

1996

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)

République Islamique de Mauritanie

La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives

par

Professor Paul Starkey Animal Traction Development et Centre for Agricultural Strategy, University of Reading

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) SPFP/MAU/4051 1996 Rapport commandé et distribué par FAO

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) Via delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, ITALY

FAO Représentation en Mauritanie BP 665, Nouakchott, Mauritanie Télécopie: + 222 253467; Tél: + 222 253157

Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles de l’auteur. Elles ne réflètent pas forcément les points de vue de FAO, pour qui le document a été préparé.

Photographie de la couverture: Labour, Hodh Chargui, Mauritanie Photo: Paul Starkey ©

Préparation et microédition du document effectuées par

Professor Paul Starkey Centre for Agricultural Strategy, University of Reading

Animal Traction Development Oxgate, 64 Northcourt Avenue, Reading RG2 7HQ, Royaume Uni

Télécopie: + 44 (0)118 9 314525; Téléphone: + 44 (0)118 9 872152 Courier électronique: [email protected] Sommaire

Sigles et abréviations ...... 6 Résumé...... 7 Introduction ...... 9 Contextes et Objectifs de la Mission ...... 9 Remerciements ...... 9 Mandat du consultant ...... 10 Le contexte mauritanien ...... 11 Généralités 11 Les Régions Agricoles 11 L’élevage 12 Réalisations et conclusions ...... 13 La traction animale en Mauritanie ...... 13 Les charrettes, 13 L’énergie animale dans la production agricole, 13 Le Hodh Chargui et l’opération Charrue, 13 Le Guidimaka, 14 Gorgol, Brakna et Trarza, 15 Les systèmes de production du riz ...... 15 Systèmes mécanisés...... 15 Les problèmes de mécanisation., 16 Coût de la mécanisation à grande échelle, 16 Bas profits des tracteurs et des moissonneuses batteuses, 18 Autres expériences régionales, 19 Systèmes intermédiaires mécanisés, 19 La traction animale en production du riz ...... 19 Le cas de l’énergie animale, 19 Opérations et équipements, 20 Les animaux, 20 Economie de l’énergie animale, 21 Travail manuel ...... 22 Système de culture pluvial et de derrière barrage...... 22 Fourniture d’aliments, 24 Introduction de la traction animale, 24 Problèmes techniques, vulgarisation, formation et recherche ...... 24 Harnachement 24 Vulgarisation et formation, 25 Recherche 25 Recommandations ...... 27 Les systèmes de production du riz ...... 27 Evaluation des expériences régionales, 27 Voyage d’étude: systèmes de production de riz, 27 Atelier régional, 27 La mécanisation à grande échelle, 28 Utilisation de l’énergie animale dans la riziculture, 28 Production de fourrage, 28 Evaluation du système de labour ...... 28 Atelier sur l’utilisation de l’âne, 29 Vulgarisation et manuels de formation ...... 29 Annexes ...... 30 Personnes contactées ...... 31 Itinéraire de la mission...... 32 Références et bibliographie ...... 33 Quelques manuels sur la culture attelée ...... 33 Adresses et contacts utiles ...... 34

Animal Traction Development 5 Sigles et abréviations ADRAO Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest AGETA Association Générale d’Etudes Techniques Agricoles ARPON Amélioration de la riziculture paysanne à l’Office du Niger, Mali ATNESA Animal Traction Network for Eastern and Southern Africa CEEMAT Centre d’Etudes et d’Expérimentation du Machinisme Agricole Tropical, France CFA Franc d’Afrique ouest et centrale (la monnaie du Sénégal et d’autres pays) CFOOOP Charrue de SISCOMA/SISMAR CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, France CNRADA Centre National de Recherche Agronomique et de Développement Agricole, BP 22, Kaedi CTA Technical Centre for Agriculture and Rural Cooperation, The Netherlands DGIS Directorate General for Development Cooperation, Ministry of Foreign Affairs, Netherlands DRAP Direction Développement des Ressources Agro-pastorales, MDRE DRFV Direction Recherche-Formation-Vulgarisation, MDRE DRSPR Division de Recherches sur les Systèmes de Production Rurale, Institut d’Economie Rurale, Mali ENFVA Ecole Nationale de Formation et de Vulgarisation Agricole, Kaedi FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations FED Fonds Européen de Développement (European Development Fund), Belgique GRDR Groupe de recherche et de réalisations pour le développement rural dans le tiers monde, France GTZ Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit GmbH, Germany IER Institut d’Economie Rurale, Mali IMAG-DLO Instituut voor Mechanisatie, Arbeid en Gebouwen, Wageningen. The Netherlands ISRA Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, Senegal MDRE Ministère du Développement Rural et de l’Environnement NGO Non-governmental organization ONG Organisation non-gouvernementale PSSA Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (FAO/MDRE) SAED Societé nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du Fleuve, Sénégal SISCOMA Société Industrielle Sénégalaise de Constructions Mécaniques et de Matériels Agricoles, Senegal SISMAR Société Industrielle Sahélienne de Mécaniques, de Matériels Agricoles et de Représentations, Senegal SONADER Société Nationale pour le Développement Rural UM Ouguiya, monnaie de Mauritanie. 1$E-U = 135 UM (juillet 1996) UK United Kingdom (of Great Britain and Northern Ireland) WARDA West Africa Rice Development Association

6 Paul Starkey Résumé

Ce rapport est relatif sur une mission de scénario a eu lieu à l’est du Guidimaka à partir consultation effectuée en Mauritanie du 25 juin du Mali. Plusieurs milliers de paires de boeufs au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste sont actuellement utilisées dans les wilaya du de la traction animale pour le compte du Hodh Chargui et du Guidimaka. La plupart des Programme Spécial pour la Sécurité charrues ont été achetées du Mali mais leur Alimentaire de la FAO (PSSA). L’objectif de maintenance est assurée par les artisans locaux. cette mission était de passer en revue Le long du fleuve Sénégal, beaucoup de l’utilisation de l’énergie animale et mécanique paysans utilisent les ânes ou les chevaux pour pour la riziculture et de fournir des conseils la culture du sorgho et du mil. Cependant, le pour renforcer l’utilisation de l’énergie animale semis et le désherbage sont manuels. en Mauritanie. L’utilisation fut répandue à la suite des contacts La grande majorité des terres cultivables en inter paysans avec le Sénégal. La traction Mauritanie sont localisées dans les zones animale n’est pas commune en riziculture. agro-climatiques saharo-sahéliennes où la Les cultures irriguées du riz ont été établies, production agricole est minimale. La plus assumant que les tracteurs et les moissonneuses grande partie de la production agricole s’obtient pouvaient être rentabilisés. Beaucoup de dans la partie Sud Est (près du Mali) et dans les personnes pensent qu’une telle mécanisation zones Sud, au bord du fleuve Sénégal. Plusieurs n’est pas viable. Sur la base des figures périmètres irrigués ont été établis dans sa partie obtenues durant la mission, les tableaux Sud. L’utilisation de l’énergie mécanique sur présentés indiquent qu’au coût actuel de laquelle sont basées ces exploitations doit être location et le niveau de la productivité que la prouvée économiquement viable et mécanisation ne s’avère pas viable et durable. techniquement durable. Cependant, bien que les prestations de services Traditionnellement, la Mauritanie a connu survivent, les paysans comptent encore sur cette l’usage des animaux comme moyens de mécanisation. Le profit est réduit à cause des transport et de monture. Les vingt dernières rendements bas (2 tonnes/ha) et la pratique années ont connu une rapide croissance dans d’une seule culture par an. l’utilisation de charrettes asines. Elles sont Dans le court terme l’énergie humaine et estimées à environ 75.000 unités dans le pays. animale ne pourront pas complètement Ceci représente un investissement d’environ de remplacer les tracteurs, mais à long terme, des 15.000.000 de dollars uniquement consentis par systèmes viables peuvent être développeés. les transporteurs, les paysans et les ménages Ceci pourra inclure probablement le repiquage avec peu ou sans support du Gouvernement. du riz. Les charrettes asines jouent un rôle Dans un premier temps, les paysans peuvent extrêmement important dans l’économie être plus intéressés par l’utilisation du boeuf urbaine et rurale de la Mauritanie. Le nombre pour le planage (opération manuelle). Ainsi de charrettes équines qui est limité est localisé donc, les opérations de labour et de malaxage au sud du pays. Les chevaux sont plus rapides de petites surfaces suivront, ce qui permettra à et plus puissants que les ânes, mais coûtent plus la traction animale de devenir une part du chers et sont difficiles à nourrir. système de production du riz. Il sera plus facile L’utilisation des boeufs pour le labour s’est d’introduire le boeuf dans la culture de riz au répandu en Mauritanie dans sa partie Sud Est Gorgol où la mécanisation est moins en provenance du Mali, vers la fin des années disponible. L’aliment du bétail constitue une cinquante. Elle fut répandue dans le cadre de contrainte pour maximiser l’utilisation des l’Opération charrue entreprise en 1966. Il en boeufs et il est recommandé de faire du résultat une rapide expansion de l’utilisation des fourrage en rotation avec le riz (pour simple ou boeufs dans les Hodhs, ce qui a permis une double objectifs). Ce qui peut être considéré augmentation des surfaces cultivables et comme culture de rente dans la mesure où un l’augmentation de la production. Le même marché d’aliments existe.

Animal Traction Development 7 La traction animale en Mauritanie Résumé

L’utilisation des ânes et des chevaux pour la la technologie. Cette évaluation doit inclure les culture du sorgho et du mil intervient au sud du systèmes de production du riz et des cultures pays. Son introduction dans de nouvelles zones sous pluie. pour le transport de l’eau est tout à fait réaliste. Une formation sur le tas des agents de La combinaison des équipements pour tester le vulgarisation sera nécessaire à le long terme. transfert des technologies entre paysans peut Cette formation peut s’effectuer qu’après le être bénéfique pour une évaluation de cette développement d’une expertise nationale sur le option. programme de système de production sur la La Mauritanie doit compter sur l’expérience base d’une recherche adaptée sur la traction régionale en matière de culture de riz et des animale. systèmes de labour des cultures sous pluies. Il Il est recommandé qu’un atelier régional soit est recommandé qu’un voyage d’étude soit organisé (au Sénégal ou au Mali) où les entrepris par le PSSA, les paysans, le MDRE et expériences régionales en matière de production une équipe de chercheurs. Ils visiteront le projet rizicole utilisant l’énergie animale seront ARPON basé à Ségou au Mali qui a beaucoup partagées. Cet atelier pourra être conjointement d’expériences en traction animale pour la organisé avec l’ADRAO et le Réseau Ouest production du riz et d’autres systèmes Africain de Traction Animale. Dans la mesure mécanisés. Les projets de production de riz au où l’Organisation Hollandaise IMAG-DLO a Sénégal et en Gambie doivent aussi être visités. plus d’expérience dans ce domaine, le programme d’aide de la Hollande peut être Le Coordinateur du PSSA doit contacter les utilement mis à contribution pour un échange chercheurs du Mali (DRSPR) et du Sénégal d’informations. (ISRA) pour s’informer des nouveaux développements de la traction animale. La Très peu d’informations sont disponibles en participation à un atelier en Ethiopie sur les traction animale en Mauritanie pouvant être systèmes de labour par les ânes doit être discuté utilisées pour la vulgarisation et la formation. Il et prouvé valable. est recommandé que le PSSA et la FAO participent à la fourniture de référentiels A la suite de ces voyages d’étude, le PSSA (en convenables. Le manuel modulaire de la FAO collaboration avec les structures de sur l’énergie animale n’est seulement vulgarisation et de recherche) doit initier et disponible qu’en anglais et une édition en financer un programme d’évaluation-paysan sur langue française doit être produite.

8 Paul Starkey Introduction

Contextes et Objectifs de la Mission d’institutions gouvernementales ou privées au Le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire Gorgol, au Trarza et au Hodh Chargui. Ils ont de la FAO a été récemment établi par la FAO et parcouru plus de 4.000 Km de routes et de commence à développer des programmes pistes et ont contacté plus de 80 personnes y stratégiques dans certains pays. En Mauritanie, inclus des officiels, des paysans et des privés. le Programme Spécial Sécurité Alimentaire Les itinéraires et la liste des personnes sont PSSA est implanté et exécuté par la Direction joints en annexe. du Développement des Ressources agro-pastorales (DRAP) du Ministère du Remerciements Développement Rural et de L’Environnement Le Consultant exprime ses appréciations au (MDRE) avec le soutien de la FAO. Directeur de la DRAP-MDRE Dr. Ely Ould DRAP-FAO-PSSA travaillent avec des paysans Ahmédou et son personnel pour son soutien du sud de la Mauritanie dans une zone de personnel pour l’organisation et la réeussite de culture sous pluie (H’Neikatt, Gorgol) et dans la mission. Des remerciements personnels à le système irrigué au Sud Ouest (Trarza). Les Abou Yéro Kidé qui a consacré son temps paysans dans ces zones n’utilisent pas à présent professionnel et libre pour travailler l’énergie animale pour le labour du sol. Le effectivement avec le consultant. Monsieur PSSA est conscient des contraintes liées l’usage Kidé peut être considéré comme le Coauteur de à grande échelle du tracteur en Mauritanie et du ce rapport dans la mesure où il a travaillé rôle croissant que la traction animale pourrait comme homologue du Consultant et que toutes jouer dans les systèmes agricoles. Cependant, à les issues ont été discutés ensemble (bien que le présent, le MDRE a peu d’expériences dans ce Consultant soit responsable de la rédaction du domaine. rapportet de toutes erreurs qui peuvent sy glisser). La FAO a invité le consultant pour une revue brève de l’usage de la mécanisation en Des remerciements sont adressés au agriculture et le potentiel existant en énergie Représentant de la FAO en Mauritanie, animale dans le pays. Il est supposé comparer Monsieur Nourredine KADRA et à son et contraster l’usage des animaux de trait et la personnel. Des remerciements au siège de la mécanisation dans la culture du riz. Il lui est FAO pour l’organisation de la mission sous la aussi demandé de fournir des conseils en vue de supervision de Julien Amégandjin. Et que le renforcer l’utilisation de l’énergie animale dans Directeur Technique Juan-Carlos Chirgwin soit le pays, commenté sur les espèces et races ici remercié. Nos appréciations vont aussi à animales appropriées, les opérations, l’attelage, toutes les personnes contactées (officiels du les équipements, le système de gestion et les MDRE, hommes d’affaires et paysans qui sont thèmes de vulgarisation. Les termes de la base de ce rapport). Les informations référence sont annexés au présent rapport. techniques supplémentaires ont été fournies par Albert Wanders de l’Institut vor Mécanisatie, Le consultant, Professeur Paul Starkey a Arbeid en Gebouwen (IMAG-DLO), de la conjointement effectué la mission du 25 juin au Hollande et par Brian Sims de Silsoe Research 17 Juillet 1996 avec ABOU YERO KIDE, Institut, Grande Bretagne. Ont participé à Coordinateur Adjoint du PSSA. Ensemble, ils l’édition en langue française de ce rapport ont discuté avec le staff du MDRE à Sophie FALL (FAO Mauritanie) et Abou Kidé, Nouakchott, , et Néma. Ils ont PSSA. A toutes ces personnes qui ont assisté, aussi visité les paysans et un nombre un chaleureux remerciement.

Paul Starkey Reading, juillet 1996

Animal Traction Development 9 La traction animale en Mauritanie Introduction Mandat du consultant Conformément aux termes de la mission presse, ramasseur des résidus de récolte, d’identification technique et sous la supervision faucheuses d’herbe, etc). directe des unités techniques et administratives de la FAO à Rome, le spécialiste doit: Identifier les espèces animales et le type d’animaux pour chaque activité, et Evaluer globalement d’une façon chiffrée et recommander ces harnachements et brève les besoins, les contraintes et l’impact équipements. Etablir un calendrier à respecter pratique de la mécanisation motorisée ainsi que concernant: l’alimentation quotidienne, le l’emploi des animaux de travail dans une travail à fournir et le suivi des réalisations y optique d’utilisation multiple de l’élevage. inclus d’état des animaux. Elaborer un Décrire et compter les activités productives programme pratique pour l’utilisation recommandées pour la production du riz pour rationnelle des animaux tout le long de l’année. deux modèles: a) un faisant recours à la mécanisation Elaborer un schéma de formation et motorisée; recommander des “messages techniques” de base proposer du matériel de formation (utiliser b) l’autre basée sur l’utilisation des animaux à le manuel modulaire FAO pour la vulgarisation fin multiples, bien intégrés dans toutes les de cette technologie). opérations de la culture du riz et d’autres travaux (transport, propulsion, etc) Rédiger et présenter en français un rapport Préciser les besoins en formation pour la technique de la mission suivant la structure revitalisation des animaux de travail (traction, requise par la FAO (1. Sommaire, 2. Résumé, 3. bât, transport, propulsion) concernant la Introduction, 4. Réalisations et Conclusions, 5. conduite et le dressage des animaux, la Recommandations, 6. Annexes). Une disquette manufacture artisanale des harnais, la contenant ce rapport en WP 5.1 doit être remise fabrication et réparation des équipements, aux services techniques de la FAO.

10 Paul Starkey Le contexte mauritanien Généralités principalement au sud. Dans ces zones des La République Islamique de Mauritanie est un cultures de derrière barrage sont pratiquées. Le large pays couvrant plus de 1 million de km2. sorgho et le mil sont cultivés dans les bas fonds connu par son aridité, elle se situe au sud ouest ou derrière les diguettes. Des légumes sont du désert du Sahara. Le pays est dominé par le également cultivés dans les zones les plus désert, mais avec des côtes océaniques et le humides ou autour des points d’eau. fleuve Sénégal dans la partie sud du Pays. Elle La troisième et plus petite zone agricole se compte environ 2.000.000 de personnes, dont trouve au sud est du pays, près de la frontière 20% vivent dans la capitale, Nouakchott, 20% avec le Mali. Cette zone reçoit 300 à 500 mm représentés par des agriculteurs sédentaires dans de pluie, ce qui permet à la population de se le sud) et 10% de nomades. La population se sédentariser et pratiquer des cultures de sorgho distingue par sa mobilité géographique et et mil sous pluie. Cependant, durant ces professionnelle de l’intérieur comme de dernières années la moyenne pluviométrique l’extérieur avec des revenus importants. Les Carte 2. Mauritanie régions administratives deux principales industries sont les mines (fer T = Trarza; B = Brakna; A = Assaba et cuivre) et la pêche. Le pays n’a pas atteint Go = Gorgol; Gu = Guidimaka l’auto-suffisance alimentaire, il importe environ HG = Hodh Gharbi; HC = Hodh Chargui 70% des céréales. Les Régions Agricoles Il y a quatre régions agricoles. La plus grande partie mais aride se trouve au nord. La pluviométrie est très faible moins de 100 mm. L’agriculture est pratiquée seulement autour des oasis. Où la culture du palmier dattier, du maraîchage, des céréales telles que le blé et l’orge et fruitiers sont pratiquées. Le Sud et le Centre qui représentent la deuxième plus grande zone agricole est une zone agro-sylvo-pastorale. L’élevage nomade et semi-nomade de chameaux, de chèvres et de moutons y de pratique. Lapluviométrie annuelle fluctue entre 100 mm et 300 mm. Les troupeaux de chèvres et de moutons se trouvent Carte 3. Mauritanie: Carte 1. L’Afrique, Mauritanie, Nouakchott et Néma la pluviométrie en millemetres

Animal Traction Development 11 La traction animale en Mauritanie Introduction dans cette zone est tombée à moins de 300 mm. L’élevage L’élevage des troupeaux y est également très La plus grande partie des animaux domestiques important. est constituée de moutons et de chèvres (9 millions). Les bovins (1,1 million) et les La partie sud est localisée sur le long du fleuve chameaux (1,1 million) sont élevés pour leur Sénégal. Ici, la pluviométrie est de 200 à 500 viande et leur lait. Une petite partie des mm (souvent 600 mm avant la sécheresse des chameaux est utilisée comme la monture et années 70). Dans cette zone, le sorgho, le mil, pour le transport. Les ânes sont partout et sont l’arachide sont cultivés en sous pluie. utilisés partout dans le pays (même à Cependant, la proximité du fleuve (défluents et Nouakchott). Ils sont utilisés pour le transport affluents) permet les cultures irriguées de riz et et pour monture. Il n’y a pas de statique sur le d’autres céréales. C’est la plus grande région nombre exact d’ ânes, selon le consultant, ils agricole en terme de production où plusieurs sont estimés à environ 250.000 têtes. Un petit périmètres irrigués environ (14.000 hectares) nombre de chevaux (peut être 25.000) utilisé ont été établis ces dernières années dans le but comme monture et de trait existe dans les villes d’accroître la production du riz.. et villages du sud.

12 Paul Starkey Réalisations et conclusions

La traction animale en Mauritanie Pendant des siècles, les animaux ont été utilisés dans la mesure où les facilités de crédit pour en Mauritanie comme moyen de transport, et acheter ces charrettes sont presque inexistantes. moyen d’exhaure d’eau des puits profonds. Le Ce qui est un grand investissement de la part chameau et l’âne ont été toujours des animaux des populations rurales et des transporteurs connus pour le travail. Le cheval et le boeuf urbains, démontrant ainsi la capacité de ces jusqu’à présent utilisés ont toujours servis pour derniers à investir sur les technologies le transport. Avec le nombre croissant de profitables. nomades qui se sédentarisent et l’utilisation des Les charrettes ont considérablement augmenté gros camions pour le transport et le la capacité des ânes à transporter l’eau, le développement du commerce transsaharien, fourrage, les produits agricoles, le matériel de l’utilisation du chameau a graduellement construction, les marchandises, les personnes et diminué. Cependant, le chameau joue encore un des ordures ménagères. Les ânes et (les rôle important dans le transport des nomades, chevaux à un degré moindre) jouent maintenant des pasteurs dans les zones sahéliennes et un rôle extrêmement important dans les sahariennes. économies urbaines et rurales de la Mauritanie Les charrettes où la tendance actuelle est l’accroissement du Les charrettes tirées par des animaux ont été nombre de propriétaires de charrettes asines. introduites depuis la période coloniale mais sur L’énergie animale dans la production agricole une petite échelle. Depuis les indépendances en Avant les années 60 on aurait cru peu ou sinon 1960, il y eut probablement moins de 1000 à la non existence de l’énergie animale pour le charrettes, et depuis le nombre de charrettes labour et le sarclage en Mauritanie. Cependant, asines et équines a radicalement augmenté. Un l’utilisation en était très limitée vers la fins des rapport (BIANQUIS, 1979) mentionne années 50. Par exemple à Djigueni, dans le l’existence de 27 charrettes asines et équines, Hodh Chargui les agriculteurs rapportent que estimation basée sur les importations du l’énergie animale était introduite par les Sénégal entre les années 60 et 70. Actuellement autorités coloniales en 1958. Aussi à partir de selon l’auteur du même rapport, on les estime à la fin des années 50 l’utilisation de l’énergie 75.000 (cette estimation est basée sur la animale s’est répandue d’une manière population asine et les observations sur le spontanée dans la partie sud-est du pays à terrain et le nombre de charrettes dans les zones travers les contacts entre paysans Mauritaniens urbaines ou rurales). Certaines charrettes sont et leurs voisins du Mali. On dit qu’il y avait importées du Sénégal par des privés, mais que 214 charrues d’origine malienne qui étaient beaucoup d’autres sont fabriquées dans de petits utilisées dans le Hodh Chargui en 1961 ateliers locaux. Les charrettes sont conçues sur (BIANQUIS, 1979) le modèles Sénégalais SISCOMA/SISMAR qui utilisent les châssis en métal et une plate-forme Le Hodh Chargui et l’opération Charrue en bois et de une barre métallique constituant L’adoption spontanée de la charrue fut facilitée l’essieu qui portent les pneus. en 1965/1966 par l’opération charrue basée à L’augmentation très rapide des charrettes asines Néma, en zone agricole du sud-est du pays. Le et équines est remarquable et est l’oeuvre projet était financé par la Banque Nationale de d’entrepreneurs très actifs et ce sans Développement. A cause du succès qu’il a intervention du gouvernement. Les charrettes connnu après l’indépendance, le projet fut asines coûtent environ 25.000 ou 35.000 fréquemment mentionné par les cadres du ouguiyas. Présentement on estime qu’une valeur MDRE lors de la mission. de 2000 millions d’UM (soit 15 Million de L’opération charrue n’était pas un projet dollars US) a été investie ces 20 dernières national typique parce ce que la zone était années. La plus grande majorité de ces beaucoup plus influencé par le Mali, très charrettes ont été probablement achetées cash, proche. Les populations des 2 cotés de la

Animal Traction Development 13 La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions frontière sont très liées, et durant la la traction animale persiste dans la zone de colonisation, la zone était administrée à partir Djiguéni. Dans le cas où les agriculteurs ne de Bamako. Et en plus, le Gouvernement sont pas propriétaires d’animaux, ils conscient des mouvements des personnes sur empruntent ou louent ces derniers des parents les frontières, voulait particulièrement et des voisins. On estime le nombre de charrues encourager les gens à s’installer dans les parties au Hodh Chargui à 2000, bien que des Mauritaniennes. estimations précises ne soient disponibles. Bien que le consultant ne soit informé de la Les agriculteurs affirment qu’ils entraînent les publication de rapport relatif à l’opération animaux pour trois ans et les maintiennent au charrue, mais des souvenirs personnels font état travail pendant huit autres années. Le boeuf est d’une intéressante archive au MDRE. l’animal le plus utilisé mais parfois le taureau Les agriculteurs ont bénéficié d’un crédit sur qui sera castré plus tard est aussi utilisé. Le trois ans pour l’achat de boeufs et de charrues. cheval, l’âne et le chameau sont utilisés mais le Les charrues sont fabriquées par SISCOMA boeuf est resté le plus populaire. (Sénégal) et EBRA (France). Il y’eut aussi des Les artisans locaux réparent les charrues, références de charrues à Balac, Fonder et fabriquent les jougs et les pièces travaillantes Huard. En 1965, six cents charrues CFOOOP des charrues. Ils sont aussi capables de du Sénégal furent distribuées. En 1966, cent fabriquer des charrues mais ils sont limités par soixante dix charrues CFOOOP, cinq cents le manque matière première. Ainsi donc, les EBRA et cent semoirs SUPER ECO furent charrues fabriquées par les artisans sont distribués. Des pièces de rechanges furent achetées du Mali. stockées pour la vente et une assistance fut fournie aux artisans locaux pour la maintenance Une gamme d’équipements de traction animale des équipements. Le support des artisans fut est connue des paysans, mais la charrue à soc abandonné pour des raisons de logistique est la plus connue. La charrue est parfois (Bianquis,1979). utilisée pour le désherbage des cultures plantées Des essais sur production du fumier de ferme, manuellement. Au moment où les agriculteurs production arachidière, construction de pensent à des alternatives (diminuer l’érosion diguettes et l’utilisation de semoirs et de houes éolienne), ils pensent que le problème principal Sine 7 furent aussi conduits et ce jusqu’en est d’obtenir les pièces détachées pour les 1970. équipements. Il est connu par le personnel du MDRE et le Le Guidimaka agriculteurs que l’opération charrue a encouragé Le Guidimaka est frontalier au Mali (au les agriculteurs à se sédentariser à l’intérieur de sud-est) et au Sénégal par le fleuve (au la Mauritanie, ce qui a permis une sud-ouest). Dans une certaine mesure le sud-est augmentation rapide des productions et une du Guidimakha est similaire au sud du Hodh augmentation des superficies cultivées. A court Chargui parce que la pluviométrie est suffisante terme, le surplus ne put être absorbé par le pour la culture du sorgho et du mil où marché local. l’influence du Mali est très forte. Les années consécutives de sécheresse ternirent A la fin des années 70 et au début des années cette euphorie qu’ a connu l’opération charrue. 80, un programme financé par une ONG Bien que les années de sécheresse soient Britannique (WAR ON WANT) a introduit la passées, la pluviosité n’est pas revenue à son traction animale dans le Guidimaka. Environ 70 niveau normal. Le figures du MDRE des 20 charrues principalement (les Houes dernières années ont indiqué moins de 300 mm Occidentales et 20 charrues types Mali) furent de pluie dans les sud-est (voir carte) qui a vendues à crédit entre 1979 et 1982 réduit considérablement le potentiel agricole de (DUFUMIER, 1983). Cependant, l’utilisation a la région. connu des difficultés parce que les paysans Bien qu’un intérêt soit porté à la traction préféraient garder la méthode traditionnelle de animale aussi bien par les agriculteurs que le semis direct après les pluies précoces. Le MDRE au Hodh Chargui, les services sont labour est pratiqué seulement à la fin des semis. devenus aléatoires. Les agriculteurs deviennent L’utilisation de l’énergie animale pour dépendants du Mali pour les équipements et les désherbage et le sarclo-binage était pièces de rechanges. Pourtant, la technologie de encourageant (DUFUMIER 1983).

14 Paul Starkey Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

En dépit des résultats peu viables du plus chers. Par contre les ânes sont plus programme Britannique WAR ON WANT, la disponibles et moins chers. Le paysans qui ne traction animale semble s’être répandue dans le possède ni équipements ou animaux les loue Guidimaka. Selon les sources du Ministère du des voisins. Développement Rural et de l’Environnement, la L’équipement le plus utilisé est la houe partie du Guidimaka se trouvant à la frontière occidentale originaire du Sénégal, qui sert malienne est (non visitée par le consultant) principalement au labour et au désherbage. connue comme zone où l’utilisation de l’énergie Quelques semoirs Super ECO sont utilisés, animale est la plus utilisée. Les paysans bienque le semis manuel soit commun. Certains utilisent les boeufs et les charrues achetés au équipements sont fabriqués et/ou maintenus par Mali pour cultiver le sorgho et le mil. Dans des forgerons locaux. cette même zone, le cheval et l’âne sont les principaux animaux de trait. Cette technologie L’utilisation de l’énergie animale le long du s’est répandue principalement par des contacts fleuve Sénégal est une pratique récente (ces 20 et des visites entre paysans. Contrairement au dernières années) qui ne s’est répandue qu’à Hodh Chargui il n’y a pas eu de promotion ou travers les contacts entre paysans et les visites de programme de soutien du MDRE pour la des ces derniers au Sénégal. Cette adoption fut vulgarisation de la traction animale. accélérée par le manque de main d’oeuvre dans les villages d’où les jeunes regagnent les villes Gorgol, Brakna et Trarza à la recherche du travail. Le long du fleuve Sénégal, de l’Est Il est difficile d’estimer l’étendue de () à l’Ouest (Rosso et au delà), il est l’utilisation des animaux pour le labour sur les commun à ce que les familles soient plateaux, mais, il est certain qu’elle se répand. propriétaires d’ânes et des chevaux pour le Par exemple, dans le village de NIABINA près transport. Il a été noté une rapide augmentation de Kaédi, (Gorgol), la plupart des paysans des charrettes ces 20 dernièresannées. De même désherbent le mil avec un soc en forme de V ces animaux travaillent les sols légers et tiré par des chevaux ou des ânes. Cependant, sablonneux pour la production en sous pluie du dans ce village et dans d’autres le semis manuel sorgho, du mil et des arachides. Les chevaux est une pratique traditionnelle. sont plus forts et plus rapides mais beaucoup

Les systèmes de production du riz Systèmes mécanisés enherbé et plus productif). Les herbicides sont généralement utilisés pour aider à contrôler les De grands périmètres irrigués totalisant environ mauvaises herbes. La moisson des grands 1.4000 hectares y inclus ceux de Kaédi, Boghé périmètres se fait à la moissonneuses batteuses et Rosso ont été implantés le long du fleuve par où elles sont disponibles sinon manuellement. la SONADER. Les plus grandes surfaces irriguées se trouvent à Rosso. Ces périmètres La SONADER qui était impliquée dans le ont les caractéristiques suivantes en commun. développement des infrastructures s’est désengagée graduellement et a cèdé celles-ci Le nivellement a fait appel à de grands aux utilisateurs (coopératives et grands privés). mouvements de terre (graders). L’eau est pompée du fleuves Sénégal (ou bien à partir de Le système n’a pas réussi comme envisagé ses affluents) vers les canaux d’irrigation. La pour plusieurs raisons. Les grandes productions préparation initiale du sol pour nivellement des qui en théorie sont possibles durant la saison parcelles se fait sur des sols secs ou après des pluies n’ont pu être réalisées par les pré-irrigation en utilisant les tracteurs et des paysans. D’après eux cette production a chuté charrues à disques. La seconde étape inclut de5à2tonnes à cause de multiples facteurs l’utilisation du hersage. tels que les adventices, les conditions changeantes des sols, des pertes dues aux L’étape finale de nivellement s’effectue à la oiseaux, les problèmes liés à irrigation et au main après irrigation. L’ensemencement et drainage, le calendrier cultural (attente de l’épandage des fertilisants se font machines), utilisation inappropriée des engrais manuellement. Le repiquage est pratiqué dans et détérioration de la qualité des semences. la zone de Kaédi (le riz repiqué est moins Plusieurs paysans ne font qu’une culture par an,

Animal Traction Development 15 La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions craignant ainsi les dégâts d’oiseaux. Ceci compétitions sur les agences locales à mieux engendre un grand impact économique sur faire sont faibles et au détriment des usagers. l’effectivité des coûts d’utilisation des terres, Bien que le problème de maintenance et de des motopompes, des tracteurs et pièces de rechanges soit réel, le Consultant est moissonneuses batteuses dont le capital doit d’opinion que ceci soit un symptôme de être récupéré. manque de profitabilité de la machinerie. Dans Les problèmes de mécanisation. la même région, les camions et taxis brousses Des unités de maintenance viables à des coûts opèrent correctement sans trop de problèmes abordables doivent être établies pour la lourde mécaniques et avec des revenus substantiels. machinerie (tracteurs et moissonneuses Les transporteurs, les mécaniciens et les batteuses). La SONADER et les donateurs ont fournisseurs de pièces pour auto ont rapidement initialement fournis les machines et pièces de solutionné le problème de maintenance et de rechange directement en outre passant les pièces. Ce n’est pas simplement une question agences locales. Le marché fut fragmenté par de critique à l’égard des vieux et inutilisables l’introduction de différentes marques de véhicules qui sont maintenues opérationnelles. tracteurs et de moissonneuses batteuses. Ceci a Le problème majeur de mécanisation à grande induit à une compétition vive sur le marché ce échelle apparaît comme étant un manque de qui a élevé le coût du stockage des pièces justification économique. Si deux cultures par détachées. an avec un rendement de six tonnes par hectare Selon les paysans et l’AGETA, le manque de pouvait être fait, le riz serait profitable et les pièces détachées est un problème majeur. Le services assurés. Dans ce cas, les fournisseurs cas similaire existe actuellement au Sénégal où locaux assureront certainement la disponibilité la production du riz est affectée par la et la fonctionnalité de la machinerie. dévaluation du franc CFA. Coût de la mécanisation à grande échelle Les fournisseurs locaux affirment qu’il n’y a Aucun rapport relatif aux coûts économiques de pas de problèmes de pièces détachées, arguant la mécanisation du riz n’est disponible dans le qu’ils ont des stocks suffisants et peuvent pays. Cependant, un économiste de L’ADRAO obtenir des pièces spéciales dans une semaine. est organisée étudie l’économie de la riziculture Ils blâment les propriétaires des engins de ne irriguée. Ainsi l’ADRAO doit être contactée pas assurer les maintenances routinières et de pour plus d’informations. Des études ne pas résoudre le problème au moment qu’il économiques ont été réalisées par l’ISRA du faut mais de se limiter aux solutions simples Sénégal et le projet ARPON au Mali. moins coûteuses. Cependant, ceci peut En ce moment, il n’est pas possible d’obtenir constituer des facteurs limitants, mais le des détails sur l’économie de la production du consultant conclut qu’il y aurait des pièces riz sur la base de l’utilisation actuelle moyenne. détachées mais à des degrés divers selon les Tableau 1 et 2 indiquent des ordres de grandeur machines et les différentes agences. relatifs aux estimations de coûts impliqués sur Il apparaît (à partir de cette courte la base des informations fournies. Les investigation) que les fournisseurs qui sont estimations peuvent être naturellement remisent capables et motivés à assurer la maintenance de en cause, mais ce qui est important c’est ces machines sont ceux qui disposent eux d’avoir une idée d’ensemble plutôt que des mêmes de périmètres actuellement en estimations spécifiques. Les coûts se rapportent production et/ou louent ces mêmes machines. sur les modèles courrants en hors taxe. Ces derniers ont un intérêt à maintenir Les coûts du travail doivent être raisonnables, opérationnelles ces machines et à garder un le paysan affirment que deux heures par hectare stock de pièces en place. Cependant, un pour le labour, 30 mn pour le hersage et 1 consensus clair n’émerge pas quant à la heure pour la récolte sont à titre indicatif définition des meilleures machines et pièces. suffisantes. Les figures pour la récolte peuvent Il y a très peu d’évidences qui supportent que le être optimistes, les agriculteurs suggèrent que 5 privé, la coopérative ou le donateur aient choisi heures par jours sont raisonnables à condition les machines sur la base de leur possibilité que tout soit en ordre. La consommation de locale de maintenance. Le coût, la disponibilité carburant approche le standard international qui et d’autre facteurs semblent être importants au est de 20 litres/ha pour le labour, 15 litres/ha moment de l’achat. Ainsi les pressions de pour le hersage et 13 litres/ha pour la récolte.

16 Paul Starkey Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Tableau1. Coûts relatifs à la possession et l'utilisation d'un tracteur en Mauritanie

Supposition initiale basée sur 5 ans Vie d'un tracteur (heures de travail) 1250 2500 5000 10000 Heures effectives par an 250 500 1000 2000 Hectares labourés/pulvérisés par an 100 200 400 800 Carburant consommé par heure (litre) 7 7 7 7 Heures par ha labouré 2 2 2 2 Heures par ha pulvérisé 0.5 0.5 0.5 0.5 Coût d'un tracteur neuf (UM) 8000000 8000000 8000000 8000000

Calculs du coût annuel 000 UM 000 UM 000 UM 000 UM Dépréciation annuelle 20% du coût/an 1600 1600 1600 1600 Intérêt 12% sur 50% du capital 400 400 400 400 Réparations/maintenance 25% coût initial par an 2000 2000 2000 2000 Assurance et sécurité 3% capital par an 240 240 240 240 Carburant 60 UM/litre 105 210 420 840 Lubrifiants 2% du coût du carburant 2 4 8 17 Conducteur/main d'oeuvre 150000 par an 150 150 150 150 Total coût annuel 4497 4604 4818 5247 Coût effectif par ha labouré 45 23 12 7

Tableau 2. Coûts relatifs à la possession et l'utilisation d'une moissonneuse en Mauritanie

Supposition initiale basée sur 5 ans Vie d'une moissonneuse (heures de travail) 500 1000 2000 4000 Heures effectives par an 100 200 400 800 Hectares récoltés par an 100 200 400 800 Carburant consommé par heure (litre) 12 12 12 12 Heures par ha récolté 1 1 1 1 Coût d'une moissonneuse neuve (UM) 11000000 11000000 11000000 11000000

Calculs du coût annuel 000 UM 000 UM 000 UM 000 UM Dépréciation annuelle 20% du coût/an 2200 2200 2200 2200 Intérêt 12% sur 50% du capital 660 660 660 660 Réparations/maintenance 25% coût initial par an 2750 2750 2750 2750 Assurance et sécurité 3% capital par an 330 330 330 330 Carburant 60 UM/litre 42 84 168 336 Lubrifiants 2% du coût du carburant 1 2 3 7 Conducteur/main d'oeuvre 180000 par an 180 180 180 180 Total coût annuel 6163 6206 6291 6463 Coût effectif par ha récolté 62 31 16 8

Animal Traction Development 17 La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Bien que le coût du transport et des voyages production à temps : la sous location représente soient importants, ils sont ignorés pour les simplement un moyen de gain de revenu (ou de besoins de simplicité de calculs. prestige social) une fois que leur propre travail est terminé. Les estimations standards sont utilisées pour le calcul des intérêts, de dépréciation et de Une seule exception prouve la règle à Kaédi. maintenance. Le taux d’intérêt est un taux Ceci concerne un entrepreneur-agriculteur qui favorable. Une durée de vie moyenne de 5 ans fut assisté par un crédit pour l’achat de et un taux de 25% de réparations et de quelques tracteurs pour la sous location. Sans maintenances sont raisonnables compte tenu des dépréciation, il trouva aberrant que son revenu conditions de travail difficile et des n’était pas suffisant pour le paiement des infrastructures fragiles. Cependant, quelques intérêts. Il faillit simplement à son prêt (sans machines persistent longuement tandisque conscience claire). Ceci n’est pas d’autres deviennent inopérationnelles en moins particulièrement une histoire surprenante ou de temps. inhabituelle. En nous basant sur les modèles présentés, les prix actuels (sans le carburant ) de 4.000 UM Le fait que les coûts de la mécanisation soient pour le labour, 2.500 UM pour le hersage et élevés, ne veut pas dire qu’ elle n’est pas 12.000 UM pour la récolte ne sont viables que profitable, particulièrement si les coûts du si la machinerie atteint sa productivité (800 ha capital initial sont ignorés. La coopérative de par an pour chaque labour et chaque hersage et BREUN a exploité 160 ha l’année dernière, environ 600 ha pour la récolte). Ces figures ne pour un coût total (inclus le remboursement du sont pas atteintes jusqu’à présent. prêt) de 52.000 UM à l’ha. Le rendement du riz était de 2,6 tonnes par ha environ, ramenant Par exemple, la ferme de M’Pourié considère ainsi le revenu brut à environ 104.000 UM par 200 à 300 ha par tracteur par an être ha. Les adhérents obtinrent un revenu de raisonnable et 250 ha par an pour une 50.000 UM à l’ha. Cet exemple doit être moissonneuse batteuse (l’année dernière 4 considéré avec précaution, compte tenu du moissonneuses ont récolté 900 ha). D’autres remboursement à effectuer sur le crédit figures confirment 150 à 300 ha être d’acquisition de la moissonneuse (1.700.000 raisonnables pour une moissonneuse en bon UM par an), la vulnérabilité des machines vis à état. Cependant, plusieurs pannes sont vis des pannes et des facteurs externes dont elle communes. La coopérative de BREUN dispose a peu de contrôle. d’un tracteur non destiné à la location (acheté en 1991) et d’une moissonneuse (1992) qui La profitabilité de la production du riz est peut être louée pour une superficie de 160 ha. grandement influencée par un bas rendement. L’année dernière elle ne l’a pas été. Le coût Selon les personnes contactées, les bas élevé et la baisse de la production expliquent rendements de 1,5 à 2 tonnes par ha sont dus pourquoi les services viables ne sont pas aux manques (ou au coûts élevés de) herbicides disponibles et c’est pourquoi les paysans, et la pauvreté des sols. Un homme d’affaires coopératives et les fournisseurs ne qui s’investit pour la première fois en renouvellement pas leur machinerie. riziculture a connu des pertes dues aux coûts Présentement, il apparaît que la location de la élevés de production et de bas revenus. machinerie induit une déplétion du capital et non une accumulation. Bon nombre de La disponibilité effective de mécanisation à businessmen sont d’accord là dessus. grande échelle est la plus grande à Rosso où les coûts sont les plus bas. Ceci, parce que Rosso Bas profits des tracteurs et des moissonneuses est mieux desservi. Les coûts réels deviennent batteuses plus élevés vers l’Est. Actuellement il n’y a pas Il apparaît que les coûts réels de la de moissonneuse batteuse basée à Kaédi. En mécanisation sont plus grands que ceux des théorie, elles peuvent être fournies à partir de prix affichés par les contractants. Cette Rosso via Nouakchott. En pratique cet exercice apparente anomalie peut s’expliquer par le fait est peu rentable si la demande au niveau de de l’absence de contractants spécialisés dont le Rosso est faible. Ainsi, en l’absence de revenu dépend seulement des contrats. Ces subvention pour la location, les agriculteurs de contractants sont principalement des entreprises Kaédi doivent s’attendre à des coûts élevés de possédant des équipements et assurant ainsi une mécanisation.

18 Paul Starkey Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Autres expériences régionales Il apparaît que sous les conditions économiques Certains pays africains ont une expérience dans et technologiques des systèmes de production l’utilisation du tracteur en riziculture. Ilyapeu de riz en Afrique, l’utilisation de la d’exemples (s’il existent) de mécanisation mécanisation ne se justifie économiquement profitable et viable en riziculture à grande que par l’utilisation des tracteurs moyens et échelle. grands. L’exemple le plus éloquent est juste à côté du Dans les circonstances actuelles il n’est pas fleuve Sénégal, autour de Matam, Podor et dans recommandé à ce que la Mauritanie le Delta. De façon similaire à la zone de Rosso, expérimente les systèmes motorisés le tracteur a été longtemps utilisé en production intermédiaires. Cependant, elle doit suivre le rizicole. Cependant, de récents rapports progrès accompli dans les autres pays de la indiquent que le tracteur Sénégalais survit et est région (notamment au Mali) pour qu’elle puisse victime de la dévaluation, des bas rendements bénéficier du développement dans ces de riz et le manque de récoltes multiples. équipements. Des suggestions relatives à L’évidence anecdotale qui revient le plus l’accumulation d’informations dans ce domaine souvent est le manque de pièces de rechange au à travers des voyages d’étude et l’organisation Sénégal. d’un réseau ne seront que bénéfiques. Les tracteurs ont été introduits en production du La traction animale en production du riz en Gambie et au Mali. Dans aucun des cas, il n’y a pas d’évidence claire que le paysan ou riz l’entrepreneur puisse remplacer le tracteur Le cas de l’énergie animale existant à partir des profit obtenus de Selon les personnes contactées durant la l’utilisation de celui-ci chez les petits mission, il n’y a pas de paysans qui utilisent les producteurs. animaux dans rizières dans la zone de Rosso. Beaucoup de producteurs de riz en Afrique de On croyait généralement que les sols étaient l’Ouest ont importé de grandes moissonneuses très lourds et que les superficies grandes pour batteuses mais qui ne sont pas économiquement les animaux. En plus, les animaux et viables et mal adaptées au conditions locales. équipements convenables n’étaient pas Contrairement aux batteuses VORTEX qui disponibles et la nourriture des animaux dans la semblent avoir du succès dans plusieurs pays, région une contrainte. Les agriculteurs ont notamment au Mali. Et avec toutes cette connu l’énergie mécanique pour produire le riz technologies beaucoup de rizières en Afrique de et ne souhaiteraient pas abandonner cette l’Ouest sont récoltées manuellement. pratique au détriment de l’énergie animale. Systèmes intermédiaires mécanisés Le Consultant accepte certains points, et Le tracteur et la moissonneuse utilisés dans le convient qu’il n’y a pas une urgence à utiliser sud Mauritanien sont relativement de gros l’énergie animale à grande échelle dans la engins. Il existe dans le monde des systèmes production du riz. Cependant, ce sujet demande intermédiaires avec une force plus réduite à à ce qu’on fasse encore des recherches. quatres roues ou des tracteurs à deux roues pour L’agriculture hautement mécanisée en le labour ainsi que de petites moissonneuses. La production de riz par des petits exploitants en plupart sont d’origine Sud Est Asiatique, mais Mauritanie doit être prouvée pérenne et certains sont fabriqués en Europe et en profitable à le long terme. Bon nombre de Amérique (principalement pour les producteurs cadres du MDRE et de privés doutent de la périurbains et les terrains de golf). viabilité de la mécanisation à long terme. l’utilisation du tracteur à deux roues pour la Cependant, les sources d’énergie sont largement production du riz se répand dans plusieurs pays disponibles et utilisées et leur échec n’a pas en Asie. Certains pays Africains ont été dotésde encore été conclusif. ces machines pour essai. Cependant, à la Pour que la traction animale soit attractive, le connaissance du Consultant, ils ne se sont pas coût de la motorisation doit augmenter et la avérés effectifs sur le plan coût dans les disponibilité de celle-ci décroître. Ceci semble conditions africaines. Le projet ARPON au inévitable si les forces du marché prévalent. Si Mali a testé quelques tracteurs à deux roues de l’agriculteur devrait choisir entre la la Thaïlande, mais il s’avère tôt de conclure sur mécanisation et l’usage de ses mains, la traction la viabilité économique de ceux-ci. animale serait une alternative de choix. La

Animal Traction Development 19 La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Gambie, le Mali et ailleurs ont connu ce genre prouvée. Les recherches sur les possibilités de de situation. l’utilisation des animaux pour la récolte L’énergie animale peut être utilisée pour de très peuvent être entamées en utilisant la grandes surfaces, pourvu qu’il y ait un nombre méthodologie proposée, mais à ce stade, aucune suffisant de main d’oeuvre et animaux. Ainsi recommandation ne peut être formulée pour la donc, l’énergie animale serait plus convenable Mauritanie. pour les petites exploitations ou les périmètres La batteuse diesel VORTEX qui est montée au familiaux de1à10ha.Dans le cas d’un Mali a eu du succès. Ceci implique que la impératif économique, il ne serait pas récolte à la main et le battage mécanique impossible dans un moyen terme d’opter pour peuvent être viables en Mauritanie et ces la traction animale en défaveur du tracteur dans options doivent faire l’objet de recherche en la production du riz. (Par exemple, au Cuba le collaboration avec le Mali et le Sénégal. nombre de boeufs de trait a doublé dans les Les animaux trois dernières années à cause des circonstances En première instance, le boeuf local est d’économie changeante). Cependant, ces l’animal qui convient le plus. Quelques conditions économiques ne sont pas apparentes agriculteurs utilisent l’âne sur les plateaux mais en Mauritanie où les systèmes de productions à ils ne s’avèrent pas puissants pour la riziculture. petites échelles sont évidents. Les chevaux sont généralement utilisés pour les Opérations et équipements charrettes et peuvent être utilisés (quelques Il n’y a pas de problème fondamental relatif à chevaux sont utilisés dans les rizières en l’utilisation de l’énergie animale qui ne puisse Indonésie et en Gambie) mais il est préférable être résolu compte tenu de l’existence des d’utiliser les boeufs dans les conditions facteurs suivants: la source d’énergie (type humides. d’animal et nombre), l’équipement et la gestion Les vaches peuvent être utilisées dans les de l’eau. La combinaison qui convient peut se petites exploitations à long terme. Dans les trouver dans les tests locaux qui se sont prouvés conditions où la nourriture est rare, le maintien effectifs sous les mêmes conditions. d’un boeuf pendant toute l’année et pour L’énergie animale peut être effectivement quelques semaines de travail peut ne pas se utilisée pour le labour (avec une houe), le justifier sous de telles circonstances, par contre, hersage, le planage et le transport. Ces une vache bien nourrie peut produire du lait, technologies sont éprouvées en Afrique de procréer et avec peu de travail être plus l’Ouest et leur transfert ne peut être que direct profitable. La plupart des animaux impliqués en Mauritanie. dans les rizières en Indonésie et en Egypte sont des femelles. Les vaches sont de plus en plus Le semoir à plusieurs rangées et le distributeur utilisées en production de riz au Bangladesh. d’engrais ont été utilisés au Mali (projet Elles sont aussi utilisées dans les petites ARPON), mais ils n’ont pas été largement exploitations au Maroc et dans certaines régions adoptés. Il serait plus approprié de faire recours du Sénégal. Cependant, elles n’interviennent au repiquage. que pour un travail de raffinement après celui Des repiqueurs manuels et à traction animale des boeufs. sont disponibles en Asie, mais ils sont La race la plus appropriée est celle qui est généralement très compliqués. Quelques uns ont disponible et la moins coûteuse. La race peule été testés en Afrique de l’Ouest, mais aucun n’a s’est avérée efficace dans certaines régions. été adopté à grande échelle. Aucune tentative Présentement, les mâles sont vendus très jeunes d’introduction n’a été tentée en Mauritanie, pour leur viande (2 à 3 ans). Ces animaux mais l’expérience d’autres pays peut être peuvent être revendus pour un double prix concluante (voir recommandation du voyage quatre ans après. Les paysans préfèrent garder d’étude). ces animaux plus longtemps. Ce qui évitera un Malheureusement, les équipements de récolte à dressage supplémentaire des nouveaux traction animale n’ont jamais été utilisés en animaux, mais aussi réduira les ventes Afrique de l’Ouest. L’énergie requise pour les d’animaux matures. faucheuses et les batteuses est assez élevée. Des Le problème majeur pour les animaux de trait équipements motorisés et à traction animale ont est le manque de nourriture. En saison sèche, été développés mais leur viabilité doit être les pâturages deviennent rares. Un marché pour

20 Paul Starkey Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie le fourrage sec existe déjà, y inclus paille de quelque fois les boeufs pâturent en commun riz. Ils sont destinés aux bovidés, équidés, ovins avec les troupeaux du village. et caprins et une portion destinée à Le coût de l’alimentation varie énormément. l’exportation (à Nouakchott et probablement au Dans beaucoup de pays africains, les boeufs Sénégal aussi). s’alimentent à partir des pâturages sous la Les infrastructures pour la production du riz supervision d’un berger payé où le coût de (terres, machines et motopompes) ne sont pas l’aliment n’est pas valorisé. Il est inhabituel utilisées en saison sèche à cause des dégâts pour les boeufs d’être alimentés à partir d’oiseaux. Ces ressources peuvent d’aliments achetés. Cependant, en riziculture où profitablement employées pour la production de très peu de pâturages existent, il est question fourrage qui sera commercialisé, compensant que l’alimentation provienne des résidus des ainsi les coûts de production. Une partie de ce périmètres qui peuvent être valorisés. Les fourrage pourra être retenu pour les animaux chevaux de trait urbain et périurbain et les ânes domestiques. sont journalièrement et rationnellement nourris Une fois que ce fourrage sera disponible en à partir d’estimations raisonnables pendant la quantité, le potentiel d’utilisation des animaux période de travail. de trait dans la production du riz sera grand. Les coûts relativement bas des animaux Les revenus seront importants dans les peuvent être correctement estimés, mais pour conditions locales si le double objectif de les boeufs cette tendance peut être négative sur l’utilisation de la vache et la culture fourragère une période de quatre ans (généralement les de légumineuses est économiquement visé. boeufs sont appréciés en valeur dans les Dans la zone de Rosso où le tracteur est premier quatre ans de travail et peuvent être disponible et où la demande en fourrage est vendus avec profit). Les chevaux et les ânes se grande, il est peu probable que l’énergie déprécient au bout de leur vie de travail environ animale soit populaire. Cependant, l’utilisation 8 à 10 ans en Mauritanie. Cependant, le rôle des boeufs pour le planage qui se fait principal des chevaux et des ânes le long de manuellement peut être intéressant. Les boeufs l’année est le transport et leur utilisation pour le sont efficaces pour le planage avec des labour est certainement une activité secondaire. équipements simples et dont l’opération de base Dans de telles circonstances, il n’est pas réaliste ne requière pas de dressage. de charger un capital annuel et un coût de maintenance pour le labour. Il serait plus Economie de l’énergie animale approprié d’utiliser les coûts marginaux ou une Il est beaucoup plus difficile d’estimer le coût proportion des coûts annuels. de l’énergie animale que le coût d’un tracteur. Avec les tracteurs, la plupart des coût sont Comme résultat de toutes les variables locales, externes (coût de la machine, pièces et toutes estimation de budget relative aux carburant) et sont relativement fixes. Seulement animaux tendent à être fonction du coût estimé une petite proportion est locale (main d’oeuvre et de la main d’oeuvre utilisée. L’énergie et réparations) qui est assurée par un personnel animale peut apparaître coûteuse si une main avec un salaire fixe. Avec l’énergie animale peu d’oeuvre annuelle salariée au taux de coûts sont externes et fixes (coût de la main réglementairel est assurée et si les coûts d’oeuvre). annuels sont imputés à la production. En théorie, les coûts relatifs aux animaux sont La traction apparaît moins coûteuse si la main ceux liés à la main d’oeuvre locale pour opérer d’oeuvre familiale est assurée, assumant que les les équipements et le maintien des animaux. De animaux sont utilisés principalement pour le tels travaux sont rarement accomplis à temps transport. Des budgets illustratifs sont fournis plein avec un personnel payé. Les membres de (Tableau 3) mais doivent être considérés avec la famille du paysan (parfois les enfants) ou les précaution. travailleurs engagés à travers les arrangements villageois sont ceux qui s’acquittent de ce genre Le problème des devises de travail. Les animaux doivent être entretenus La plupart des coûts des tracteurs sont des chaque jour de l’année, mais rarement un coûts d’importation (tracteur et carburant), travail payé s’effectue pour le maintien de ces tandisque les coûts des animaux sont des derniers. Parfois la main d’oeuvre familiale locaux (travail et aliments). Pour chaque gratuite est utilisée pour cette objectif et 1.000UM dépensés pour l’utilisation ou la

Animal Traction Development 21 La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions location d’un tracteur, presque tout est exporté. principale pour des raisons technologiques (plus Pour chaque 1.000UM dépensé sur la propriété de tracteurs que de moissonneuses) et ou la location d’un animal de trait, presque tout économiques (à la différence de la récolte, la reste dans le pays et dans la communauté préparation du sol suit de grandes dépenses rurale. Même si les coûts financiers sont les saisonnières). Plusieurs agriculteurs ou hommes mêmes, la viabilité et les bénéfices d’affaires affirment avoir connu ces problèmes économiques sur les animaux de trait sont plus et font recours à la main d’oeuvre sénégalaise grands. pour les récoltes. Ils affirment aussi que c’est une opération très coûteuse à cause du nombre Travail manuel de jours pour effectuer les différentes L’agriculture manuelle est par défaut une option opérations de coupe, de transport et de battage de production du riz en l’absence de l’énergie et la prise en charge par le paysan de la animale ou de motorisation. Les opérations de nourriture et accessoires des travailleurs. préparation du sol, semis, repiquage désherbage Ce problème de main d’oeuvre est le résultat du et récoltes peuvent être exécutées niveau et rapide développement infrastructurel. manuellement. Les systèmes agricoles en Le marché du travail, les populations locales et Afrique de l’Ouest et en Asie dépendent la sédentarisation n’ont pas pu encore eu entièrement de l’énergie humaine. De grandes l’opportunité de s’ajuster à la demande (et superficies peuvent être ainsi préparées pourvu avantages) des grandes exploitations de la zone que la main-d’oeuvre soit disponible. irriguée. Si la production du riz est L’agriculture manuelle peut être rentable et intrinsèquement profitable dans le Sud productive en terme de terre et capital, bien que mauritanien, l’offre et la demande doivent l’efficacité soit inférieure à celle des systèmes à s’équilibrer par l’apport de la main d’oeuvre traction animale et motorisés. saisonnière migrante. Dans le Sud Mauritanien, la disponibilité de la L’introduction des batteuses motorisées, main d’oeuvre peut être un facteur limitant. La mentionnées plus haut, (prouvée efficace dans préparation du sol et la récolte constituent des la région) rendra l’alternative de la main goulots d’étranglement en production du riz. En d’oeuvre plus facile comparée à l’utilisation de Mauritanie, la récolte est la contrainte la moissonneuse.

Système de culture pluvial et de derrière barrage Au Sud du pays, aux frontières maliennes et au transport, leur utilisation en agriculture est sénégalaises, le agriculteurs sont conscients de secondaire. l’utilisation des animaux pour les cultures sous pluie de sorgho et mil. Le semis manuel est toujours d’usage dans le A la frontière malienne, les agriculteurs du sud mauritanien. Il est considéré moins coûteux Hodh Chargui et du Guidimaka ont toujours (seulement la pioche et la main d’oeuvre sont possédé la charrue souvent achetée au Mali. requises) et flexible (le semis peut commencer Ces équipements sont utilisés pour le labour et n’importe où si les conditions du sol sont le désherbage. Les boeufs sont généralement convenables). Dans les zones où le boeuf est achetés pour ce travail. Après plusieurs années, utilisé, les semis se font après le labour, ils sont revendus à profit. tandisque d’autres sèment directement. L’usage des boeufs au Gorgol et Brakna est très La traction animale qui s’est répandue de rare ou inexistant, mais quelques agriculteurs paysan à paysan continue sa progression. Bien utilisent les chevaux ou les ânes. Les chevaux que bon nombre parmi eux ne l’ont jamais sont plus puissants et plus rapides à condition utilisé, et/ ou l’ont peu connu. d’en pouvoir acquérir. Les ânes sont moins chers et disponibles. La houe occidentale en Il n’y a pas de raisons techniques apparentes de provenance du Sénégal est le principal la non utilisation de la traction animale dans le équipement, mais la Houe Sine à 7, la charrue Sud mauritanien en culture de sous pluie. La en forme-V et semoirs sont aussi utilisés. Les familiarité avec les équipements et leur chevaux et les ânes sont principalement destinés disponibilité sont les principales contraintes.

22 Paul Starkey Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Tableau 3. Calculs des coût de possession et d'utilisation des animaux en Mauritanie

Culture principale Riz Riz Sorgho/Mil Sorgho/Mil Sorgho/Mil Dimension du champs 4 10 3 6 5 Animaux de trait 2 boeufs 2 boeufs 1âne 2 ânes 1 cheval Suppositions initiales Prix d'achat par animal (UM) 35000 35000 7000 7000 35000 Prix de vente par animal (UM) 70000 70000 0 0 10000 Années de travail 4 4 7 7 8 Jours de travail par an 27 67 15 20 10 Superficies cultivées par jour (ha) 0.3 0.3 0.2 0.3 0.5 Superficies nivellées/malaxées par jour (ha) 0.3 0.3 Hectares travaillés par an (propre champs) 4 10 3 6 5 Coûts nouvels équipements (UM) 8000 8000 8000 8000 8000 Coûts nouvel harnais (UM) 1000 1000 2000 4000 2000

Calcul coût annuel équipements Dépréciation annuelle équipements 15% coût par an 1200 1200 1200 1200 1200 Dépréciation annuelle harnais 20% coût par an 200 200 400 800 400 Intérêt sur équipements et harnais 12% sur 50% capital 540 540 600 720 600 Réparation/maintenance 20% coût initial par an 1800 1800 2000 2400 2000 Calculs coût annuel des animaux Coût capital animal Les boeufs s'apprécient au bout de 4 ans -17500 -17500 Les ânes et chevaux se déprécient au bout de 7ans 1000 2000 7143 Coût intérêt animal 12% sur 50% capital 4200 4200 840 840 2100 Assurance (risque) et habitat 5% du capital par an 3500 3500 350 700 1750 Gestion/santé 4000 UM par boeuf/cheval 8000 8000 1000 2000 4000 1000 UM par âne Coût total annuel (sans main d'oeuvre) 1940 1940 7390 10660 19193 Coût effectif par ha labouré 485 194 2463 1777 3839 Coût main d'oeuvre et supplément aliment Coût supervision annuelle 30 jours effectifs de main d'ouvre à 500 UM 15000 15000 15000 15000 15000 Main d'oeuvre pour le labour 500 UM par jour de travail 13333 33333 7500 10000 5000 Suppléments aliment/coût gestion 50, 75, 200 UM par jour de travail pour le boeuf, âne, cheval 1333 3333 1125 1500 2000 Coût total annuel (avec main d'oeuvre) 31607 53607 31015 37160 41193 Coût effectif par ha labouré 7902 5361 10338 6193 8239 Coût par ha si main d'oeuvre à 250 UM 4360 2944 6588 4110 6239

NOTES Les prix de animaux et des équipements sont obtenus lors de la mission Pas de considération faites pour les coûts et bénéfices des animaux de transport Pas de considérations faites pour les coûts et revenus associés à la location des animaux

Animal Traction Development 23 La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Fourniture d’aliments disponibilité. L’utilisation des bovins peut être Compte tenu des efforts que fournissent les considérée où ils existent. Les boeufs seraient animaux, l’aliment bétail peut constituer une utiles pour la confection des diguettes, bien que contrainte économique à l’usage de la traction quelques ânes puissent le faire. animale. Elle est économique parceque les Les agriculteurs de H’Neikat pensent que leur agriculteurs sont déjà conscients de l’apport de terrain est lourd pour permettre une telle supplément d’aliments à apporter. Un marché introduction, néanmoins, des mesures d’aliment bétail existe dans la région où le foin correctives peuvent y être apportées en utilisant naturel, résidus de récoltes et graines sont une combinaison appropriée d’équipements. disponibles. La meilleure méthode d’identifier la bonne Nourrir les animaux de trait est profitable à combinaison est le fait de permettre au paysan court terme. Cependant, les avantages de plusieurs options. Il est recommandé à ce que l’alimentation des animaux pour des opérations la Coordination du PSSA discute des agricoles sont moins claires. Les stratégies possibilités avec l’ISRA et la SISMAR du dépendent du gain de temps et l’augmentation Sénégal et la DRSPR/IER, Mali. L’option à de la production en comparaison aux adopter serait la houe occidentale ou la lame alternatives manuelles. Si le bénéfice de simple pour un ou deux ânes ou un cheval. l’utilisation des animaux est considéré comme Pour la confection de diguettes, une charrue marginal, le agriculteurs seraient réticents à tirée par deux ou quatre ânes, un cheval ou une investir dans les aliments pour ces opérations. paire de boeufs serait recommandé. Pour ces raisons, des recommandations Les paysans du Hodh Chargui seraient prêts à spécifiques ne seront pas formulées quant à tester la billonneuse. Cependant, l’expérience l’amélioration de l’aliment bétail. En tous cas, des pays voisins doit être revue avant l’achat de toute méthode pour améliorer la nutrition des ces équipements. animaux de trait ne doit pas être spécifique aux Toute introduction dans ce système doit tenir opérations agricoles. Tous les moyens compte de celle en vigueur dans la région. Elle d’amélioration à la portée des transporteurs et doit être acceptable par les agriculteurs. Pour le des paysans propriétaires d’animaux seront travail d’un âne ou d’un cheval, une simple rapidement adoptés. bande pectorale du harnais peut être utilisée Introduction de la traction animale (voir annexe). Pour deux ânes, un evener doit Dans certaines zones (telles que N’neikatt, être utilisé. Si quatre ânes sont attelés, il serait Boudhirwa dans le Gorgol) l’énergie animale mieux de les harnacher par paire, en tandem. pourrait être introduite pour le système de Le joug utilisé pour les boeufs au Hodh culture derrière barrage. Les ânes constituent Chargui est approprié. les animaux de choix du fait de leur

Problèmes techniques, vulgarisation, formation et recherche Harnachement ou même cruels dûs à leur pauvre fabrication, Il n’est pas évident que le modèle existant de maintenance et installation. Il est plus profitable harnachement (bande de poitrine pour les de consolider l’actuel système que de le équidés les jougs pour les boeufs) soit une changer contrainte à l’utilisation de l’énergie animale en Mauritanie. De tels systèmes sont largement Certaines charrettes asines causent des usités dans la région et dans le monde. Bien souffrances aux animaux. La position de la que d’autres meilleurs systèmes soient selle et la façon de sa fixation à l’arbre font que disponibles (colliers pour les équidés qui sont la ferraille touche la croupe de l’âne lui causant efficaces mais chers), changer ainsi l’attelage des blessures. Sans altérer la longueur de n’est pas une priorité. l’arbre, la selle peut être décalée en arrière ou Quoique le système soit effectif, certains en ajustant la position de fixation de l’arbre. exemples individuels apparaissent inefficaces Ceci constitue un thème éducationnel que

24 Paul Starkey Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie malheureusement les usagers des charrettes entretenus à l’ENFVA et toute leçon de pratique asines ne semblent par connaître. était limitée à l’identification et au réglage des Vulgarisation et formation équipements. Les étudiants n’ont jamais eu à leur disposition des livres ou manuels relatifs à Actuellement, l’institution nationale de la traction animale. Les notes de leçons formation des vulgarisateurs n’est pas didactiques ont été basées sur les manuels de proprement opérationnelle. L’école Nationale de CEEMAT (1971,1974). Le personnel de Formation et de Vulgarisation agricoles de l’ENFVA est peu informé de l’existence des Kaédi (ENFVA) entreprend une enquête visant publications en langues françaises relatives à la à identifier les priorités et les besoins en traction animale. Une liste de ces dernières est formation et par la suite développera un annexée au rapport nouveau programme qui sera basé sur les résultats de l’enquête. Le manuel modulaire de formation de la FAO n’est pas connu en Mauritanie (le consultant a Tous les vulgarisateurs contactés ont souligné la déposé une copie en anglais à la Coordination nécessité de formation en traction animale. Ce du PSSA). Ce manuel est uniquement édité en qui doit inclure toutes les différentes options de anglais, les versions en arabe et en français la traction animale (obtenues à travers les n’ont pas été produites. documents ou le voyage d’étude). Ces options doivent se baser sur les connaissances locales Pour rendre le manuel plus approprié pour les dans ce domaine (Hodh Chargui et Guidimaka). besoins de la Mauritanie (et d’autre pays en Afrique de l’Ouest), il est utile d’y inclure des Il est probablement très tôt d’organiser une modules relatifs à l’utilisation de la traction formation spéciale sur le tas dans le domaine de animale dans la production du riz. la traction animale. Cependant, des documents et manuels peuvent être disponibilisés pour Recherche informations complémentaires. La recherche en traction animale n’est pas Il sera envisagé dans une année d’impliquer connue en Mauritanie. Cependant, des réponses quelques vulgarisateurs dans les tests doivent fournie quant au présent et futur rôle d’équipements en culture de riz et de sous des animaux de trait dans la production du riz, pluie. Le voyage d’étude proposé fournira à ces le labour du sol et le transport. Le besoin agents des outils directs pour (les participants) immédiat en recherche fondamentale ou en et indirects pour (les non participants) de station dans ce domaine ne se fait pas sentir. formation. Des connaissances additionnelles Une approche participative d’utilisation de la seront acquises en travaillant avec les traction animale est requise et qui sera suivie de agriculteurs. tests d’adaptation au champs. Une telle Après un année de test, les connaissances méthodologie combinée avec celle du réseau acquises seront partagées par l’organisation international de traction animale doit être d’un atelier. A ce stade, de larges discussions recherchée. peuvent être entreprises relatives à la Les institutions de recherche existantes vulgarisation et la formation. Ainsi donc, le (CNRADA et DRFV) ont été contactées durant petit groupe de vulgarisateurs forts de leur la mission. Elles ont exprimé l’intérêt qu’elles connaissance seront capables de partager leurs portent au sujet mais reconnaissent leur limite connaissance avec d’autres. dans ce domaine. Pourtant ces institutions sont Manuels de formation activement impliquées dans le planning et Lors de la formation des vulgarisateurs, la l’implantation des investigations relatives à la traction animale était considérée comme un traction animale en Mauritanie. Il est possible sujet mineur. Les animaux de trait (boeufs, que d’autre études soient entreprises à partir chevaux et ânes) n’étaient pas normalement des enquêtes de diagnostiques initiaux et des essais en champs.

Animal Traction Development 25 Recommandations

Les systèmes de production du riz programme. Et si possible, il faut que le paysan Evaluation des expériences régionales qui sera choisi soit quelqu’un qui est intéressé par le planage à la traction animale (et/ou le Les ressources humaines et économiques labour) et disposé à faire la culture fourragère. limitées de la Mauritanie ne justifient pas un vaste programme de recherche sur le rôle des Il serait aussi intéressant pour une question de animaux de trait (ou production mécanisée du suivi de recherche et formation d’y inclure le riz). Elle doit surtout compter sur les personnel du CNRADA, la DRFV et de expériences des pays voisins en adaptant ces l’ENFVA. technologies bien éprouvées à ses conditions Le groupe se doit d’acquérir les exemples de locales. Cette approche demande une grande technologies les plus intéressants vues connaissance des expériences de ces pays qui .Celles-ci pourront être testées en Mauritanie. seront acquises à travers un réseau. Atelier régional Le moyen le plus rapide et le plus efficace Il est recommandé à ce que la FAO siège et la d’obtenir ces informations serait l’organisation Représentation de la FAO explorent les options d’un voyage d’étude (1-3 semaines) dans les pour l’organisation d’un atelier régional Ouest pays voisins. Ces visites concerneront aussi africain qui aura pour but d’échanger des bien les institutions (gouvernementales et non expériences et de revoir d’une manière critique gouvernementales) impliquées dans la l’utilisation de l’énergie animale en production vulgarisation, recherche et la formation que le rizicole. Il n’est pas dit que la Mauritanie agriculteurs utilisateurs de cette technologie. accueille l’atelier, mais elle y participera et peut Voyage d’étude: systèmes de production de riz être co-financera celui-ci. Un tel atelier peut Il est recommandé l’organisation rapide d’un être soit organisé au Sénégal ou au Mali. voyage d’étude dans les projets rizicoles et dans Les participants à cet atelier doivent être les stations de recherche en plein champs de la choisis (par ordre d’importance descendant à région. Les plus importants sont au Mali (le partir de la Mauritanie) et sera composé des projet Arpon, Ségou et le IER/DRSPR), au paysans suivants: Mauritanie, Sénégal, Mali, la Sénégal (ISRA, SAED et le projet de Matam, Gambie, Niger, Guinée, Guinée Bissau, Sierra Iles Amorphil, Podor) et en Gambie (Jahaly Leone et Côte d’Ivoire. Pacharr). L’atelier peut être organisé en collaboration Le projet Arpon semble être le plus intéressant avec le Réseau Ouest Africain de traction du point de vue de la traction animale Animale et l’ADRAO. Les organisateurs de (plusieurs milliers de boeufs de trait) et l’atelier doivent considérer l’option de sites opérations mécanisées. Les contacts appropriés multiples et/ou des excursions de terrain pour peuvent être menés à travers les gouvernements les travaux de l’atelier. et/ou la FAO. Des informations relatives à la Pour la tenue d’un tel atelier, le support coopération technique hollandaise sont fournies technique et financier peut être solliciteé à en annexe. Un voyage de deux à trois semaines partir des nombreuses agences nationales, serait réaliste. régionales et internationales. Il est recommandé Le petit groupe de personnes (5 à 6 personnes à ce que le Programme d’Aide de la Hollande voyageant dans un seul véhicule) doit être (DGIS) soit parmi les premières à être contacté choisi. Ce groupe doit inclure le Coordinateur et pour les appuis techniques s’adresser à du PSSA et un ou plusieurs personnes IMAG-DLO. Cette institution a une longue intéressées et influentes parmi les agriculteurs expérience en traction animale et peut pourvoir membres des coopératives impliquées dans la de bons conseils au PSSA. Il est bien entendu production du riz et encadré par le PSSA. Dans que le conseiller du DGIS concerné par la la mesure du possible, deux personnes du Mauritanie est basé à l’Ambassade du Royaume MDRE et de la SONADER doivent être de la Hollande au Sénégal et il très familiarisé impliqués pour les besoins du suivi ultérieur du avec le projet Arpon au Mali qui a reçu des

26 Paul Starkey Recommandations La traction animale en Mauritanie conseils techniques de IMAG-DLO. Des échelle des animaux de trait en riziculture dans adresses dont disponibles en annexe. le sud mauritanien. C’est le même problème La mécanisation à grande échelle dont fait face les pays voisins. Il n’est pas recommandé à ce que le PSSA soit Le PSSA, en collaboration avec les autre impliqué dans la mécanisation à grande échelle. structures (DRFV, SONADER, CNRADA) Si elle doit être fonctionnelle, le grand besoin doivent initier des études relatives sera pour un secteur privé viable. Des mesures l’introduction de la culture fourragère en à court terme pour l’approvisionnement en rotation avec le riz. Ce qui constituera une équipements et pièces de rechanges par une èculture de récupération», (utilisant l’humidité importation directe ne sera pas productif à long résiduelle) telle que Macroptilium terme. Cette activité compliquera le problème atropurpureum (Afrique Agriculture, 1995). du développement de l’agriculture mécanisée. Alternativement, elle peut être doublement Ainsi toute intervention relative à l’agriculture utilisée comme fourrage et alimentation mécanisée doit être planifiée par le MDRE (et humaine (exemple niébé ou arachide). Compte les donateurs associés) et être implantée par les tenu de l’existence d’un marché d’aliments privés locaux dans un esprit compétitif saint. bétail, une simple spéculation irriguée de Ceci est particulièrement important pour toute fourrage peut être possible. importation d’équipements, de pièces de La première activité est de passer en revue rechanges et les contrats de maintenances l’expérience du Sénégal, de la Gambie et du associés. Mali durant le voyage d’étude. Si cela est Utilisation de l’énergie animale dans la nécessaire, les options de production de riziculture fourrage en saison sèche par les paysans sous Il est recommandé à ce qu’un programme forme d’essais peuvent être initiés. simple soit initié à l’intention d’un paysan pour étudier le potentiel existant en matière de Evaluation du système de labour traction animale en riziculture. En collaboration Le cheval et l’âne sont largement utilisés en avec le PSSA, la DRFV, le CNRADA et la Mauritanie pour le labour en culture sous-pluie. SONADER, ce programme pourrait être L’utilisation de ces animaux va augmenter dans valablement exécuté. les prochaines années. Dans de telles En première instance, il sera demandé à des circonstances, il y’a deux principales options paysans sélectionnés d’essayer le boeuf pour le approches qui permettront à l’approche planage du riz irrigué. Si le besoin se fait sentir, d’évoluer et de se répandre: l’évaluation du le projet FED de Podor au Sénégal a une bonne paysan de la technologie et le transfert de expertise en la matière. technologie de paysan à paysan. Le projet peut aider pour la formation et la Après discussions avec les paysans intéressés, fourniture des équipements convenables, mais ceux qui sont choisis seront invités à choisir les animaux et la main d’oeuvre doivent parmi différents équipements qui sont prouvés provenir des paysans. Des exemples populaires dans d’autres pays. Tels équipements d’équipements sont mentionnés en annexe, mais ne doivent pas faire l’objet de promotion, mais la décision finale interviendra après le voyage présentés comme option alternative. Une petite d’étude au projet ARPON au Mali. quantité d’équipements peut fiare l’objet de Une fois que le boeuf est disponible, le projet tests qui par la suite permettront aux peut suggérer un essai sur l’utilisation de la agriculteurs de décider d’eux mêmes de charrue à soc pour la préparation du sol en l’opportunité de d’adopter ou de laisser. pré-irrigation. Le système de gestion des terres Dans la zone de H’Neikat et Boudhirwa où la à adopter doit être déterminé après le voyage traction animale n’est pas utilisée, le transfert d’études dans les paysans voisins (projet FED de connaissance sera à travers les visites de et projet ARPON). L’accent sera mis sur paysan à paysan. Ces derniers pourront visiter l’utilisation de la traction animale sur le riz les localités voisines où la traction animale est repiqué. de pratique. Selon les besoins, un agriculteur du Production de fourrage village visité pourra initier les autres. la Présentement la rareté des aliments bétail peut procédure pourra être supervisée par l’agent de constituer une contrainte à l’utilisation à grande vulgarisation. Cette approche semble être plus

Animal Traction Development 27 La traction animale en Mauritanie Recommandations effective que la formation formelle et les visites les plus appropriés seront alors obtenus durant du vulgarisateur. la campagne agricole 97. L’atelier sera organisé Cette approche permettra de sélectionner les sous les auspices du Réseau Sud et Est Africain meilleurs équipements convenables. Dans de de Traction animale et d’autres informations telles circonstances, une assistance pourrait être seront fournies par le consultant. nécessaire pour aider au choix d’équipements efficaces et durables. Ceci doit impliquer les Vulgarisation et manuels de commerçants locaux/les hommes d’affaires formation et/ou les artisans locaux. Hors de la préparation IL est recommandé à ce que le PSSA et/ou la du voyage d’étude, le Coordinateur du PSSA FAO-Mauritanie obtienne des copies (listes doit tenter de collecter toutes les informations annexée) des manuels de vulgarisation et de relatives au labour en culture sous pluie. Il doit formation en version française. Des copies discuter avec l’ISRA et la SISMAR (Sénégal) peuvent être disponibilisées soit aux et DRSPR/IER au Mali. Dans la mesure du bibliothèques de l’ENFVA, CNARADA, possible, des équipements doivent être obtenus MDRE et la FAO. et testés en Mauritanie. Les équipements à Il est demandé à la FAO Rome de produire une tester doivent inclure la houe occidentale, la édition française du manuel modulaire des houe Sine 7 du Sénégal et la houe localement animaux de trait de la FAO. Et si possible fabriquée du Mali. éditer une version en langue arabe. Atelier sur l’utilisation de l’âne Il est aussi recommandé à ce que la FAO Rome Le Coordinateur du PSSA ou un autre collègue fasse des modules couvrant l’utilisation de la doit considérer participer à un atelier sur traction animale en système de production du l’utilisation de l’âne qui doit se tenir en riz. Ce qui servira à beaucoup à la Mauritanie Ethiopie au début du mois de Mai 1997. Durant et à d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. cet atelier, plusieurs équipements tels que les L’atelier régional proposé pour l’Afrique de charrues, les sarcleuses seront démontrées et l’Ouest pour l’utilisation des animaux de trait discutées. Il sera aussi question des en production du riz pourrait servir de forum où équipements développés au Zimbabwe, Niger et des définitions claires des ces modules seront Burkina Faso. Ce serait une opportunité de présentés pour la préparation finalisées de discuter des options d’équipements pour la manuels et des documents. Mauritanie. Après cet atelier, les équipements

28 Paul Starkey Annexes

Animal Traction Development 29 La traction animale en Mauritanie Annexes Personnes contactées Ely Ould Ahmédou, Directeur DRAP et Coordinateur DIALLO Abou M’berry, Chef Division des Systèmes de PSSA, MDRE Production et de Transfert de Technologie, Abou Yéro KIDE, Coordinateur Adjoint du Programme CNRADA, Kaédi Special Sécurité Alimentaire (PSSA), DRAP/FAO Abou Oumar N’GAM, Chef Division Semencière et des Nourredine KADRA, Représentant FAO, Nouakchott Ressources Phytogénétiques, CNRADA, Kaédi Dr. Dieydi DIAGANA, Chef du Service Amélioration des Aminettou Ahmed ELY, Responsable du Centre de Ressources Animales, DRAP, MDRE Documentation, CNRADA, Kaédi Dr. Mamoudou KANE, Chef de Division Recherche TOURE Sanounou, Chef Division Méthodologie, Vétérinaire et Zootechnique, DRFV, MDRE CNRADA, Kaédi Dr Moctar FALL, Directeur Adjoint, DRAP, MDRE AHMED Salem Ould Mohamed Abdallali, Chef Service Baro Amadou BACHIROU, Agro-économiste et Exploitation, SONADER, Rosso consultant, Programme Special Securité Alimentaire, CHEIKH Ould Moussa, Superviseur de vulgarisation, DRAP/FAO Direction Régionale SONADER Trarza, Rosso Dr BA Mamoudou Yéro Besse, Directeur Adjoint, DRFV, FERRON Jean-Pierre, Centre de Formation Machinisme MDRE Agricole, AGETA, Rosso Dr Jean Claude CROUAIL, Conseiller Technique, DRAP, Jacques MAUBUISSON, Conseiller technique, AGETA, Rosso MDRE AHMEDOU ould Hamada, Commerçant et Agriculteur, SIDIA ould Youssouf, Directeur des Etudes et de Stages, Rosso ENFVA de Kaédi BA Oumar Haiba, Chef du Département Machinisme, MOHAMED El Moctar Ould Moustapha, Chef Division Ferme M’Pourié, Rosso Aménagements Ruraux, ENFVA de Kaédi BA Bocar Soulé, Directeur Général, Ferme M’Pourié, BRAHIM O/ Ahmed, Directeur Regional, SONADER, Rosso Kaédi MOHAMOUD, Chef d’Agence SPIA, Rosso Habiboullah O/ KERIM, Chef Service Exploitation, MOHAMED Salem, Chef d’Agence SODIAP, Rosso SONADER, MOHAMED ould Moujtaba, Chef d’Agence Deutz-Fahr, Tidjane Kao DIAGANA, Commerçant et cultivateur, Société TAWFIQ, Rosso Kaédi Madiagne DIAGNE, Président Coopérative, Breun Gouer, Abdoulaye MANGASSOUBA, Chef Service Rosso Vulgarisation, Délégation MDRE, Kaédi Issa MBODJ, Vice-Président Coopérative, Breun Gouer, Amadou Boubou FALL, Technicien Specialisé Rosso (Agriculture), Délégation MDRE, Kaédi Ibrahima FALL, Trésorier Coopérative, Breun Gouer, Ahmed Salem BRAHIM, Commerçant et Agriculteur, Rosso Kaédi Amadou DIAGNE, Sécrétaire Général Coopérative, Breun DIALLO Mamadou, Technicien Specialisé (Elevage), Gouer, Rosso Délégation MDRE, Kaedi Abdoulaye BA, Vulgarisateur, Breun Gouer, Rosso KHADIM o Mahamedden, Agent de Vulgarisation de MOMMOH o/ Hamahoullah, Délégué Régional, MDRE, Base, H’Neikatt Trarza, Rosso PENDA, Agent de Vulgarisation de Base, Bouguidra Said FALL,Président Coopérative Garak ISSELMOU Ould Demba, Agent de Vulgarisation de Diokel DIAGNE, Président Coopérative Tounguène Base, SALICK Ould Aleyatt, Paysan, Mousfeya, MAMOUNI Ould Soulé, Agriculteur, H’Neikatt MAATA Ould Messoud, Paysan, Mousfeya, Djiguenni ALIOUNE ould Ciré, Agriculteur, H’Neikatt CHEIKHNA Ould Abeidella, Paysan, Mousfeya, GHADY ould Hamad, Agriculteur, H’Neikatt Djiguenni CHEIBANY ould Ciré, Agriculteur, H’Neikatt BRAHIM Ould Mohamed Sid’ahmed, Artisan, Djiguenni SIDI MOHAMED Ould Soulé, Agriculteur, H’Neikatt LEILLE Ould Sidi Ould Daff, Artisan, Djiguenni HAMAD Ould Boirik, Agriculteur, H’Neikatt MAHFOUDH Ould Deye, Artisan, Djiguenni ZEINY Ould Sidi Chein, Agriculteur, H’Neikatt ISSA Ould Khalifa, Artisan, Djiguenni HAMDOU Brahim Ould Bilal, Agriculteur, Boudhirwa II KHALIHLOUMOU Ould Ahmedou, Artisan, Djiguenni MOHAMED Ould Moilid, Agriculteur, Boudhirwa II OUMAR Ould Mohamed Baba, Agent de Vulgarisation de NAJI Ould Abdi Ould Maham, Agriculteur, Boudhirwa II Base, Djiguenni NAJI Ould Abdi Ould Maham, Agriculteur, Boudhirwa II BA Moussa, Chef Service DRAP, Délégation MDRE YARBA Ould Messoud, Agriculteur, Boudhirwa II Néma SIDI Ould R’chid, Agriculteur, Boudhirwa II SY Brahim Bowa, TS Superviseur, Délégation MDRE, BRAHIM Ould R’chid, Agriculteur, Boudhirwa II Néma BOUBAKAR Ould Mabrouk, Agriculteur, Boudhirwa II Med MAHMOUD Ould Mohamed, TS Superviseur, YOUBA Ould Douweihi Agriculteur, Boudhirwa II Délégation MDRE Néma MEKEYIN Ould R’chid, Agriculteur, Boudhirwa II Med LEMINE, Elevage, Délégation MDRE Néma MOHAMED Ould H’Meida, Agriculteur, Boudhirwa I Moussa Père NDIAYE, Chef Service de Vulgarisation, AHMED Salem, Agriculteur, Boudhirwa I Néma N’DIAK Ould M’Bareck, Agriculteur, Boudhirwa I ZEID Ould Messoud, Délégué Regional, MDRE, Assaba, MOHAMED Ould Samba, Agriculteur, Boudhirwa I DEMBA Ould Fatma Agriculteur, Boudhirwa I LIMAN Ould Abdawa, Consultant National BAKRINE Ould Sabar, Agriculteur, Boudhirwa I PSA/DRFV/MD

30 Paul Starkey Annexes La traction animale en Mauritanie

ISGAGH Ould Hamoud, Responsable Animation Rurale, Projet Assaba, Kiffa

Itinéraire de la mission Mardi 25 juin 1996 Vendredi 5 juillet 1996 Voyage Reading-London-Amsterdam Nouakchott: travail PSSA/FAO -Casablanca-Nouakchott Samedi 6 juillet 1996 Mercredi 26 juin 1996 Nouakchott: travail PSSA/FAO Rencontres Nouakchott (FAO, PSSA, DRAP-MDRE) Dimanche 7 juillet 1996 Nouakchott: travail PSSA/FAO Jeudi 27 juin 1996 Rencontres Nouakchott Lundi 8 juillet 1996 (DRFV-MDRE, DRAP-MDRE) Voyage Nouakchott - Timbédra Vendredi 28 juin 1996 Mardi 9 juillet 1996 Observations de traction asine, Nouakchott Voyage Timbédra - Néma Revue des documents, Nouakchott Rencontres Néma (MDRE) Samedi 29 juin 1996 Voyage Néma - Djiguéni Visites de terrain Voyage Nouakchott - Kaedi Voyage Néma - Timbédra Dimanche 30 juin 1996 Mercredi 10 juillet 1996 Rencontres Kaedi Voyage Timbédra - Néma (Délégation MDRE, SONADER, ENFVA) Rencontres Néma (MDRE) Voyage Kaedi - H’Neikat Voyage Néma - Kiffa Réunions avec agriculteurs Jeudi 11 juillet 1996 Lundi 1er juillet Rencontres Kiffa: Projet Assaba Visites de terrain, H’Neikat Voyage Kiffa - Nouakchott Voyage H’Neikat- Kaedi Rencontres Kaedi (CNRADA) Vendredi 12 juillet 1996 Voyage Kaedi - Rosso Nouakchott: travail PSSA/FAO Mardi 2 juillet 1996 Samedi 13 juillet 1996 Rencontres Rosso Nouakchott: travail PSSA/FAO (SONADER, AGETA, fournisseurs) Visites de terrain et discussions avec agriculteurs, Dimanche 14 juillet 1996 Trarza Voyage Nouakchott - Rome Mercredi 3 juillet 1996 Lundi 15 juillet 1996 Visites de terrain, Trarza Réunions FAO Rome Rencontres Rosso (MDRE) Mardi 16 juillet 1996 Voyage Rosso - Nouakchott Réunions FAO Rome Jeudi 4 juillet 1996 Nouakchott: travail PSSA/FAO

Animal Traction Development 31 La traction animale en Mauritanie Annexes Références et bibliographie Afrique Agriculture, 1995. Quel avenir pour les Bianquis A. 1979. La culture attelée. Ecole Nationale de rizicultures au sud du Sahara? Afrique Agriculture: Formation et de Vulgarisation Agricoles, Kaédi, 229: 41-54 . 40p. Arrif A. and Pascon P, 1985. Exhaure à traction animale: Dufumier M, 1983. La culture attelée dans le Guidimaka. essai de transfert technologique approprié en War on Want, London, UK.12p. Mauritanie. Direction du Développement, Institut Mallet M, Dufumier M et Reynaud C, 1983. Agronomique et Vétérinaire Compte-rendu de l’exposé de MM Dufumier et Hassan II, Rabat, Morocco. 68p. Reynaud sur le War on Want dans le Guidimakha, Ashburner J. and Starkey P, 1994. Draught animal power Mautitanien, Groupe de recherche et de réalisations manual. Food and Agriculture Organization, Rome, pour le développement rural dans le tiers monde Italy. 240p. 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32 Paul Starkey Annexes La traction animale en Mauritanie

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