MINISTERE DE L’EQUIPEMENT REPUBLIQUE DU ET DES TRANSPORTS Un Peuple- Un But – Une Foi ****** DIRECTION NATIONALE DES ROUTES ******

Public Disclosure Authorized PROJET SECTORIEL DES TRANSPORTS (PST.2)

RAPPORT PROVISOIRE

Public Disclosure Authorized

Public Disclosure Authorized

Rapport Final

Réalisée par

Public Disclosure Authorized Robert DEMBELE

Août 2010

MINISTERE DE L’EQUIPEMENT REPUBLIQUE DU MALI ET DES TRANSPORTS Un Peuple- Un But – Une Foi ****** DIRECTION NATIONALE DES ROUTES ****** PROJET SECTORIEL DES TRANSPORTS (PST.2)

RAPPORT FINAL

Rapport Final

Réalisée par

Robert DEMBELE

Equipe Technique - Mamadi DEMBELE - Daouda KEITA - Nafogo COULIBALY

Août 2010

Maquette et composition : Mamadou N’DAOU Table des matières

I. GENERALITES ...... 5 1. Contexte et justification de l’étude ...... 5 2. Buts de l’étude ...... 5 3. Objectifs de l’étude ...... 6 3.1. Objectifs globaux : ...... 6 3.2. Objectifs spécifiques : ...... 6 4. Approche méthodologique ...... 6 4.1. La reconnaissance auprès des populations ...... 6 4.2. La prospection sur le terrain ...... 7 5. Aperçu sur la zone ...... 7 5.1. Le cadre physique ...... 8 5.2. Le cadre humain ...... 9 5.3. Histoire du peuplement ...... 10 5.3.1. L’homme et le milieu ...... 10 5.3.2. Les activités ...... 11 II. HISTOIRE LOCALE ET SITES CULTURELS ...... 12 III. TABLEAU RECAPITULATIF DES SITES ARCHEOLOGIQUES, HISTORIQUES, LIEUX DE CULTE ET DE MEMOIRE REPERTORIES AU COURS DE LA MISSION DE RECONNAISSANCE...... 32 IV. PLAN DE GESTION DES SITES CULTURELS ...... 35 1. Les sites culturels jouxtant la zone d’emprise de la piste coloniale - et bretelle de Tongo-tongo ...... 35 2. Le programme indicatif de contrôle et de suivi des sites culturels situés dans la zone d’emprise de la route ...... 36 3. Les plans de protection et de gestion...... 36 4. suggestions et propositions ...... 37 V. CONCLUSION / RECOMMANDATIONS ...... 38 VI. REMERCIEMENTS ...... 40 VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 41 Annexes ...... 42 TABLEAU : DE LA LISTE DES INFORMATEURS PAR VILLAGE ...... 43 Planches photos ...... 46

I. GENERALITES

1. Contexte et justification de l’étude Dans le cadre de l’étude d’impact environnemental et social de la construction des pistes rurales Badougou-Toukoto-Bafoulabé et Douentza-Bandiagara, le Projet Pistes Rurales (PST- 2) a commis le Consultant Robert K. DEMBELE pour la réalisation du volet « patrimoine culturel ».

Conformément aux dispositions de la Convention d’Etablissement entre le Projet Pistes Rurales (PST-2) et l’état malien (volet patrimoine culturel), une étude archéologique s’est déroulée le long du tracé de la piste Bandiagara-Douentza dans la région de .

L’équipe de recherche a séjourné dans ladite zone en Avril 2010. C’est ainsi que le terroir des villages se trouvant sur le tracé de la piste coloniale Bandiagara - Douentza a été sillonné conformément aux termes de référence.

2. Buts de l’étude Il s’agit de déterminer les impacts du projet de construction des pistes en question sur les sites archéologiques, les habitats anciens, les monuments historiques, les cimetières, les arbres ou bois sacrés, les lieux de culte, bref sur les sites d’intérêt pour le patrimoine culturel, national ou international.

Une fois les sites identifiés, le Consultant proposera des mesures d’atténuation des impacts négatifs et de renforcement de ceux positifs. Il s’agit en fait de donner une “photographie actuelle” ou une figure de l’état actuel des zones du projet, en termes de vestiges archéologiques et de proposer des solutions de sauvegarde de ces vestiges si cela s’avère nécessaire.

Il s’agit aussi d’évaluer éventuellement le coût des solutions de sauvegarde. Cela est d’autant plus important que les communautés villageoises restent très souvent attachées à leur héritage culturel qui, dans de nombreux cas reste les seuls témoignages de leur identité culturelle. Il convient également d’associer ces communautés à ces recherches afin de proposer les solutions consensuelles qui prennent en compte leurs préoccupations.

5 3. Objectifs de l’étude

3.1. Objectifs globaux : - recueillir auprès des populations locales des informations sur l’histoire de l’occupation des terres, sur la vie culturelle des zones concernées par l’étude ; - procéder à une prospection systématique pour identifier les sites archéologiques ou culturels se trouvant sur le tracé des pistes et leurs environs immédiats ; - à l’issue de l’inventaire ainsi réalisé, voir si des études approfondies ou des mesures de sauvetage s’imposent pour la connaissance ou la protection des sites menacés par les travaux de réhabilitation desdites pistes.

3.2. Objectifs spécifiques : - localiser sur une carte les sites ou objets de valeur culturelle identifiés dans les zones d’étude et ses environs immédiats ; - identifier et analyser les perturbations que la réalisation du projet de construction des pistes rurales sus citées, pourrait causer à l’héritage culturel dans les zones d’emprise du projet et ses environs ; - proposer un plan de gestion des ressources archéologiques et culturelles et d’atténuation des perturbations ainsi qu’une évaluation des coûts de ce plan ; - géo-référencer les éléments d’intérêt archéologique et culturel à considérer pendant l’exécution du projet ; - faire une (ou des cartes) à une échelle adaptée de l’état initial des lieux en termes de ressources archéologiques et culturelles.

4. Approche méthodologique L’équipe de recherche a associé deux méthodes de recherche complémentaires : la reconnaissance auprès des populations et la prospection sur le terrain. C’est ainsi que le tracé de la piste coloniale Bandiagara-Douentza a été parcouru.

4.1. La reconnaissance auprès des populations Elle a consisté à organiser des entretiens avec les populations établies le long de ladite piste. Des personnes ressources de tous les âges, vivant dans les villages et les hameaux de la zone d’étude ont été approchées dans le but de collecter des informations sur l’histoire de la localité en général et celle de la piste en particulier.

6 Les entretiens libres se sont déroulés de façon individuelle ou en groupe. Au cours de ces entretiens, des questions ont été posées sur l’histoire de l’occupation du sol, des sites archéologiques, l’importance des lieux de culte, de mémoire et des monuments historiques situés dans le corridor de la piste coloniale Bandiagara-Douentza. Des questions furent également posées aux populations et aux autorités décentralisées sur la vie culturelle (cf. pl.1 ph.1).

Les entretiens ont été enregistrés à l’aide d’un dictaphone sur des cassettes audio en accord avec les interlocuteurs. Une prise de notes a été faite dans les cas ou cela s’est avéré nécessaire. La lecture et la transcription des cassettes audio ont été faites sur le terrain, ceci pour permettre de demander des précisions en cas de besoin.

4.2. La prospection sur le terrain La prospection archéologique sur le terrain s’est opérée sur un intervalle de 100 m c’est-à-dire 50 m de part et d’autre de l’axe du tracé de la piste. Il faut cependant signaler que l’emprise réelle de route porte sur un intervalle de 50 m ; c’est-à-dire 25 m de part et d’autre de l’axe du tracé de la route. Cette prospection a été systématique autour des vestiges et les zones dépourvues de sites ont été tout simplement survolées. Une fois qu’un site fut localisé avec l’aide des populations, l’équipe de recherche s’est attelée à faire ses reconnaissances.

La combinaison de ces méthodes a permis d’identifier les sites, de faire une description sommaire, de réaliser des photographies sur place, tout comme des plans et croquis. Elle a permis également de collecter sur place de rares spécimens archéologiques et tous autres objets témoins pour étude et analyse. Le but de la méthode ci-dessus était de réunir le maximum d’informations utiles à la réalisation de l’étude.

Toutefois il convient de préciser que ces prospections se sont déroulées dans une zone très difficile d’accès. Ce qui a parfois constitué un léger obstacle à la bonne exécution des travaux de reconnaissance.

5. Aperçu sur la zone La zone d’étude se situe sur le plateau dogon et dans la plaine des environs de Douentza (région de Mopti). Les communes rurales de : , , Sege-ire (Ningari), (), Dè, Teeje (Tongo-tongo) et Koundaga ont été parcourues soit une distance

7 de 155 km. Il s’agit d’une zone assez accidentée où l’accès aux différentes localités est parfois très difficile (cf. pl.1 ph.3).

Il convient de signaler que certaines zones (Ounjougou et Kokolo, commune rurale de Soroly) concernées par l’étude ont fait l’objet de recherches antérieures dans le domaine de l’archéologie. Cette région présente des caractéristiques pouvant susciter l’intérêt de la recherche historique et archéologique. Parmi ces caractéristiques on peut citer le plateau, les falaises et la plaine. L’intérêt scientifique éprouvé en matière d’archéologie pour la zone est déjà connu. Depuis la nuit des temps, ces zones géographiques du Mali sont favorables à la vie humaine. Cela a été démontré par les différentes études archéologiques, ethnoarchéologiques et ethnologiques entreprises ici depuis la période coloniale.

5.1. Le cadre physique Le relief très accidenté est assez marqué dans la zone d’étude. Il est essentiellement constitué par un bloc de plateau gréseux qui donne naissance à d’énormes failles dangereuses pour la sécurité des populations. Ce grand plateau surplombe les plaines du Séno et des environs de Douentza. Le sol généralement pauvre, est dans son ensemble rocailleux. Dans les vallées et les plaines, il est argilo-sablonneux.

Le réseau hydrographique est dominé sur le plateau dogon par le Yamé, principal cours d’eau qui draine toutes les eaux des cours intermittents. Le climat de type sahélien est de plus en plus caractérisé par l’insuffisance pluviométrique des dernières années de sécheresse.

La moyenne des hauteurs d’eau recueillies par an varie entre 500 et 700 mm. Les moyennes thermiques varient entre 27° et 38°c selon les périodes de l’année1. L’harmattan souffle pendant la saison sèche et la mousson en hivernage.

Le couvert végétal sur le plateau et dans la plaine annonce parfois celui du sahel même si la zone se trouve dans la savane arborée. La végétation variée et peu abondante, annonce l’avancée rapide du sahel Dans les formations végétales, on rencontre le caïlcédrat (Khaya senegalensis), le tamarinier (Tamarindus indica), Sana (daniéla oliveri), Sèkhò (Ficus gnaphalocarpa), Taba (Detarium

1 Les atlas Jeune Afrique, Mali, les éditions j.a., 1980, P 16.

8 microcarpum), le fromager, le baobab, le karité, etc. Les espèces domestiquées sont : le manguier, l’oranger, le papayer, le neem, etc.

La faune jadis abondante subit aujourd’hui le triste sort des années de grandes sécheresses répétées que la bande soudano sahélienne a connues dans les années 1970. La prolifération des armes perfectionnées (issues du trafic) et la multiplication des confréries de chasseurs sont autant de facteurs qui ont contribué fortement à la destruction abusive de la faune (cf. carte de localisation).

5.2. Le cadre humain  L’habitat traditionnel

L’habitat traditionnel fait à base de pierres se caractérise par son aspect rudimentaire. Le village généralement perché sur les plateaux rocheux est difficile d’accès. L’aire villageoise souvent coincée entre les rochers est exiguë et peu aménageable. Cela traduit un genre de monotonie en matière de style de construction dans les localités visitées. Le type de bâtiment traditionnel le plus répandu dans le milieu demeure la « ginn’a », maison ancestrale quadrangulaire en pierres ou en briques crues. Il est divisé en petits compartiments ouvrant sur une petite cour de dalles gréseuses. Le toit en terrasse dont la charpente est faite avec du bois est la forme la plus répandue. Le hangar traditionnel appelé « toguna » est le lieu de repos et de rencontres des vieilles personnes (cf. pl.1 ph.3).

Les greniers de forme quadrangulaire sont construits avec des mottes de banco cru superposées les unes sur les autres. Le banco de crépissage très consistant est préparé avec des dégraissants de tiges de fonio, d’herbes ou de balles de mil. Les greniers sont divisés en plusieurs compartiments dans lesquels sont conservés les provisions céréalières et les légumes. L’extrémité du grenier est surmontée d’un joli toit conique dont la charpente est également faite avec du bois et de la paille grossière mais finement tissée. Les greniers reposent sur des pierres rangées pour la circonstance ou sur des rochers naturels (cf. pl.1ph.2).

Les dimensions des bâtiments et des greniers varient selon la volonté de leurs propriétaires. Il convient également d’évoquer l’apparition récente de structures rectangulaires, rondes, ovales en pierres bien taillées ou en briques confectionnées avec du ciment. Le toit des bâtiments

9 coloniaux et administratifs (bureaux, dispensaires, écoles, campements, etc.) sont faits en béton ou recouverts avec des tôles ondulées.

5.3. Histoire du peuplement

5.3.1. L’homme et le milieu Les premières recherches archéologiques en Pays dogon remontent au début du XXe siècle (DESPLAGNES 1907). La Mission Dakar-Djibouti (1935-1946) poursuit les recherches et révèle au monde des informations historiques issues de la tradition orale relatives à la société dogon, à l’origine du peuplement dogon et à la création des premiers villages (Dieterlen 1941). De 1964 à 1974 une équipe de l’Université d’Utrecht entreprend des recherches dans de nombreuses grottes de la région de Sangha (BEDAUX 1972). Ces recherches ont permis d’identifier et de mettre en évidence, à partir de vestiges découverts dans ces grottes, les caractéristiques culturelles, architecturales et anthropologiques des Toloy (les premiers occupants) (III-IIe siècles avant J.C.), des Tellem (nous les avons trouvés) (XI-XIVe siècles de notre ère) et des Dogon (à partir du XVème siècle). Les découvertes sensationnelles de ces pionniers ont éveillé la curiosité des touristes pour le Pays dogon.

Les recherches effectuées dans le Sarnyéré dogon (grottes de Nokara, Boni et Dalla) par les néerlandais (HUIZINGA J. Haan H et BEDAUX R.M.A) entre 1966 et 1971 et A. Gallay en 1976 indiquent une occupation plus récente (XVII e -XVIII e siècle) de cette zone par des populations différentes des Tellem. Les recherches archéologiques menées par une équipe composée d’archéologues maliens et anglais (1993-1996) dans les environs de Douentza ont révélé que l’occupation de cette partie du Gourma remonte à environ 2000 avant Jésus Christ.

Depuis 1997 un programme international et pluridisciplinaire « Paléo environnement et Peuplement Humain en Afrique de l’Ouest » mène des recherches sur les gisements d’Ounjougou à 13 km de Bandiagara sur la route de Sangha. Ces recherches sur le plateau dogon ont relancé la question sur le peuplement du Pays dogon en général et du Plateau dogon en particulier. Elles ont apporté des témoignages matériels de l’occupation de l’espace allant du paléolithique à la période actuelle. Les informations recueillies sur le terrain ont permis de relever différentes phases dans le peuplement de la zone.

10 - La première phase correspond à l’occupation du Plateau dogon par des populations en provenance de la falaise et précisément de la région d’Amani. Ce sont en effet les descendants des premiers migrants venus du Mandé qui se sont d’abord installés à Kani avant d’occuper le territoire du pays dogon. Les premiers occupants du Plateau auraient d’abord transité par la falaise avant de découvrir les terres fertiles et giboyeuses du Plateau.

- On retrouve une migration originale qui a amené les TAPILY de Nandoli du Mandé à leur établissement actuel sans passer par Kani Kombolé. Ce trajet migratoire constitue la seconde phase de peuplement de la zone. Signalons que cette hypothèse est soutenue dans quelques villages où les populations affirment être venues au pays dogon sans transiter par Kani Kombolé. Dans d’autres villages, on affirme être venu d’ailleurs autre que le Mandé.

- La troisième phase correspond à l’occupation peule au milieu du XIXème siècle de la région. Cette période correspond également à la pénétration coloniale dont le fait marquant est la prise de Bandiagara en 1893. - Signalons enfin que certains villages au départ étaient des hameaux de culture.

5.3.2. Les activités  L’agriculture

Comme ailleurs au Mali, l’agriculture dans la zone du projet de réhabilitation de la piste coloniale Bandiagara-Douentza demeure rudimentaire. La production moins importante et peu diversifiée est spécifiquement axée sur la céréaliculture du sogho, du fonio et du millet. Pendant la saison sèche, l’accent est surtout mis sur le maraîchage (culture de l’oignon, du piment, du tabac et autres légumes) pour combler le déficit de production céréalière.

 L’élevage et la pêche

L’élevage est une activité importante pour les populations vivant sur le plateau et surtout dans la plaine le long de la piste coloniale Bandiagara-Douentza. Le bétail au niveau des villages est constitué de bovins, d’ovins et de caprins L’élevage de la volaille est pratiqué surtout par les femmes. La pêche est pratiquement inexistante.

 Les activités culturelles

Les principales manifestations culturelles se résument à des réjouissances populaires liées aux rituels et aux fêtes traditionnelles. La plupart des réjouissances dont certaines sont spontanées

11 se font généralement après l’hivernage. Elles sont organisées lors des mariages, des funérailles de vieilles personnes, des fêtes religieuses, les inaugurations d’infrastructures scolaires, sanitaires, les réceptions d’une autorité politique ou administrative de marque, etc.

Dans les villages visités, quelques chasseurs appartiennent à de petites confréries relativement mal organisées en comparaison avec d’autres régions du Mali. Ces chasseurs disent généralement qu’ils sont directement affiliés à leur Association mère dont le siège se trouve généralement dans le chef lieu du Cercle ou de la Commune. Tous ces groupuscules se retrouvent lors des grandes manifestations culturelles ou des réceptions populaires.

II. HISTOIRE LOCALE ET SITES CULTURELS L’équipe de recherche a séjourné dans la zone d’étude en avril 2010. Il convient de préciser que seule la partie du terroir des villages et hameaux de culture se jouxtant le tracé de la piste coloniale Bandiagara-Douentza a été parcourue. Il s’agit de : Sinkarma, Dandoli, Kokolo, Soroly, Tintombolo, Dogolou, Nandoli, Kani-Gogouna, Goudioli, Ningari, Dè, Sarédina, Tongo-tongo, Tassembé, Temba, Dembély et Sèna.

Nous avons présenté séparément les données recueillies dans chaque village ou hameau concerné par l’étude archéologique de façon à respecter un certain ordre chronologique pré- établi. - Les types de sites identifiés La combinaison des différentes méthodes de recherche a permis de distinguer les types de sites suivants dans la zone d’étude : sites d’habitat ancien, lieux et monuments historiques, lieux de culte et de mémoire.

- La distribution des sites dans l’espace Nos recherches ont également permis d’évaluer l’étendue des différents sites et de déterminer leurs coordonnées géographiques à l’aide d’un GPS (Système WGS 84, UTM 29). Tous les sites enregistrés ont été placés sur une carte afin d’avoir une vision d’ensemble de leur distribution dans l’espace.

- L’état de conservation Au cours de l’inventaire un accent a été mis sur l’état de conservation des sites. Il s’est agi de voir si leur dégradation était naturelle, c’est-à-dire due aux intempéries ou si elle était due

12 à l’action des animaux ou de l’homme (pillages perpétrés par les populations locales, travaux champêtres, etc.).

A. Sinkarma: X 0438470 ; Y 1587219 1. Les sites culturels

- Site archéologique  Site préhistorique de Sinkarma : X 0439056 ; Y 1589940 Il s’agit d’un ancien site d’habitat situé hors de l’emprise de la route, sur un sol sablonneux de couleur rougeâtre. Il est distant du village de Sinkarma de 300 m Est. Des fouilles archéologiques faites sur le site par Katia SCHAER en 2006, ont révélé la présence de déchets de taille en quartz datant du paléolithique supérieur. Le site est sérieusement perturbé par l’érosion hydrique et l’agriculture. Rappelons que les recherches archéologiques menées sur ce site se situaient dans le cadre du « Programme Paléo environnemental et Peuplement Humain en Afrique de l’Ouest ».

On observe à la surface du site des tessons de poteries brisées décorés majoritairement à l’impression de la « fibre plate et pliée » autrement appelée « la natte dogon ». Quelques outillages lithiques dont du matériel de broyage composé essentiellement de fragments de meules, de broyeurs, d’éclats érodés ont été également trouvés sur le site. Le site préhistorique de Sinkarma n’est nullement menacé de destruction par les futurs travaux de construction de la piste.

B. Kokolo : X 03441819 ; Y1592616 1- Histoire de la localité D’après la tradition orale, le village de Kokolo serait fondé par un chasseur du nom d’Andou OULOGUEM originaire de Séndé situé à quelques kilomètres de l’actuel site de Kokolo. Le chasseur Andou fut attiré par la zone qui était giboyeuse et dont les terres étaient également fertiles. Avant d’occuper les lieux, Andou alla « demander la terre » chez Nèguè DEGOGA de Soroly, propriétaire foncier du terroir. Le clan des DEGOGA de Soroly est originaire de Kamounou. Le chasseur Andou avait quitté sa famille sans préciser à celle-ci une destination précise. Suite à absence prolongée, son frère aîné, inquiet décida d’aller le chercher. Un heureux hasard fit que les deux frères se rencontrèrent. Le frère aîné invita son cadet Andou à

13 retourner en famille. Ce dernier répondit : « j’ai décidé de rester ici et je ne voudrais pas revenir sur cette décision ». C’est de là que serait venu le toponyme Kòkòlò.

2- Les sites culturels - Site archéologique  Site préhistorique de Kokolo: X 0441898 ; Y 1589940 Le site préhistorique de Kokolo se trouve à environ 40 m au nord, hors de l’emprise de la piste coloniale. Il s’étend sur des dizaines d’hectares. Quelques petits sondages et des coupes stratigraphiques ont été faits en 2006 par un chercheur français (Sylvain SORIANO) toujours dans le cadre du Programme « Paléoenvironnement et peuplement Humain en Afrique de l’Ouest ». Le site qui est une partie intégrante de l’ensemble du sédiment d’Ounjougou est fortement affecté par l’érosion, phénomène récurrent dans la zone.

C. Soroly : X 0447535 ; Y 1596516 1- Histoire de la localité Le toponyme de Soroly signifie dans le dialecte dogon de la localité « un territoire confié mais pas vendu » d’où l’expression « je ne l’ai pas vendu ». Une deuxième version à propos du sens du mot Soroly est la suivante : « on est venu trouver comme ça ». Les deux versions complémentaires, font allusion à un terroir villageois confié à une tierce personne.

Selon nos informateurs, le village de Soroly serait fondé bien avant la période coloniale par un chasseur appelé Kindé POUDIOUGO, originaire d’Amani dans la falaise. Kindé à la recherche d’un endroit giboyeux séjourna quelques temps chez sa sœur à Anjunbòlò. De là, il venait chasser dans le terroir villageois actuel de Soroly. Ici, la chasse lui sourit et il décida de s’y établir définitivement en demandant l’autorisation à ses hôtes d’Anjunbòlò.

Il fut par la suite rejoint par d’autres clans POUDIOUGO et TAPILY. Soroly est cité parmi les plus anciens villages de la localité. Les populations de Soroly considèrent leur village comme plus ancien que ceux de Bandiagara, Kokolo, Gologou. Les principaux patronymes rencontrés à Soroly sont : POUDIOUGO, TAPILY ou TAPILU, GUINDO, DJIGUIBA. La chefferie traditionnelle du village est confiée au clan POUDIOUGO. De plus en plus, ce clan POUDIOUGO est en train d’adopter le patronyme GUINDO propre à tous les dogons.

14 Liste des différents chefs de village de Soroly. Prénoms Nom Kindé POUDIOUGO Bongo-Baani GUINDO Amani-Djou GUINDO Nyòrikò GUINDO (période coloniale) Ambaga GUINDO Antimé GUINDO Mamadou GUINDO Bréhima GUINDO (actuel)

D. Tintombolo : X 0446455 ; Y1597492 1. Histoire de la localité Le mot dogon Tintònbòlò signifierait « village situé sur les hauteurs ». En effet ce village se trouvant à 2,5 km à l’ouest de Soroly est bien perché sur un plateau à quelques mètres de l’ancienne piste coloniale.

Selon la tradition orale, il fut fondé par deux frères Mbaliki et Ténékaliba TAPILY originaires de Kawa bien avant la première guerre mondiale. Le principal patronyme est TAPILY. Six chefs se sont succédé depuis l’instauration de la chefferie de village sous le pouvoir des peulh.

Liste des différents chefs de village de Tintombolo. Prénoms Nom Anayi TAPILY Ambo TAPILY Andi TAPILY Ambara TAPILY Antinbé n°1 TAPILY Antinbé n°2 TAPILY (actuel)

E. Dologou : X 0447081 ; Y 1598475 Les sites culturels  Lieu de mémoire - Le cimetière de Dologou : X 0447402 ; Y 1597864

Ce cimetière appartient aux villages de Tintombolo et Dologou situés à 1km l’un de l’autre. Ce lieu de mémoire est contigu à la piste au pied du plateau sur lequel se trouve le village de Tintombolo. Il mesure 60 m de long sur 15 m de large. On y compte une cinquantaine de tombes dont la terre de remblai est en partie emportée par les eaux de ruissellement.

15 Ce cimetière bien coincé au pied d’un escarpement, jouxte la route à l’ouest. Compte tenu de sa proximité par rapport à la piste, le cimetière de Dologou doit être clôturé avec du grillage dans le but de minimiser les dommages que peuvent subir ce lieu de mémoire dans le cadre des travaux de réhabilitation de la piste. Cette mesure de protection du site va mettre en confiance les populations des deux villages. Dans le cas échéant une légère déviation du tracé côté Est, pourrait être envisagée afin d’épargner le cimetière commun aux villages deTintimbolo et Dologou.

F. Nandoli : X 0449680 ; Y 1603165 1- Histoire de la localité La signification du toponyme Nandoli ne nous a pas été donnée. Selon la tradition orale récoltée auprès de deux notables du village, le fondateur du village de Nandoli serait Tina Yara TAPILY originaire du Mandé. Il était accompagné de ses frères Kanda et Antandou. Ils auraient séjourné d’abord à Ségou, Kadou et dans la vallée de Domedoma (ouest), avant de venir s’établir définitivement sur le site de Nandoli. La création du village est de beaucoup antérieur à l’avènement de la colonisation.

Quelques années après, ses frères cadets s’en allèrent à la conquête de terres cultivables. Kanda s’installa à Kabalé situé aujourd’hui à 3 km au sud de Nandoli et Antandou préféra vivre à Tingoulou. Depuis lors, des relations de parenté sont entretenues entre Nandoli et ces villages. Aussi les villages de Béndiéli, Girinkomo et le hameau de Hènnè ont été fondés par des ressortissants de Nandoli. Les deux principaux patronymes que l’on rencontre à Nandoli sont : TAPILY et KARAMBE. Huit chefs se sont succédé à la tête du village de Nandoli.

Liste des différents chefs de village de Nandoli. Prénoms Nom Sènèbyèma TAPILY Anbòlò TAPILY Djamba TAPILY Boukari TAPILY Hamadoun Boukari TAPILY Hamadoun Djamba TAPILY Boukari Ogomo TAPILY Mamadou TAPILY (actuel)

16 G. Kani- Gogouna: X 0457654 ; Y 1609976 Site culturel - Lieu de culte

 Les collines de Solodama : X 0456317 ; Y 1608126

Il s’agit de deux collines latéritiques hantées situées à 1,5 km au sud du village de Kani- Gogouna. Elles sont supposées abriter des esprits (djinns). D’après la tradition orale, Il y a quarante ans, le site était couvert de végétation dense ; il était également giboyeux ». Aujourd’hui, la faune et la végétation ont complètement disparu sous les effets de la sécheresse. (cf. Pl.3 ph.1).

La première colline est allongée tandis que la deuxième épouse la forme d’un mamelon. Cette dernière se dresse un peu plus à l’ouest. Le croisement de ces collines donne naissance au marigot appelé Golono. L’ensemble du site se situe largement (à l’ouest) hors de la zone d’emprise de la piste coloniale devant être réhabilitée.

Selon nos guides de terrain, « le monticule en forme de mamelon est traversé par un tunnel où réside un énorme python sacré qui apparaît très rarement. Les offrandes ne sont plus faites aux génies qui habitaient ces lieux. Cependant, il est formellement interdit de prendre de la terre, de couper, de ramasser du bois ou d’y monter. Dès qu’une personne s’aventure dans ces lieux, elle s’égare et on dit que les esprits l’ont retenu pour de bon ».

Les populations locales ont rappelé avec insistance l’interdiction formelle de vilipender ou de profaner ce site. Leur souhait est de l’épargner surtout qu’il n’est pas situé dans l’emprise de la route. Toute tentative de destruction de ces collines à des fins d’extraction de remblai, peut entrainer des conséquences néfastes de la part des « esprits supposés être les propriétaires des lieux ».

Compte tenu des conseils prodigués et dans le but de maintenir un climat de convivialité avec les populations de la localité, l’équipe de recherche archéologique conseille aux éventuelles entreprises chargées de l’exécution des travaux de construction de la route, de ne pas faire de ce site une carrière d’exploitation de terre de remblai.

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H. Ningari : X 0471047 ; Y 1621099 I. Histoire de la localité Ningari ne constitue pas un village comme le pensent beaucoup de personnes à travers le pays. C’est plutôt une entité territoriale composée d’une douzaine de villages : , Indou, Kèdou, Doumougou, Tagadou, Donòn, Komoguinè, Komodja, Kongri, Kombérou, Danaguiri et Danabèrou.

Le mot ningari voudrait dire littéralement en dialecte tòmòsò « je n’ai pas peur ». D’après la tradition orale, quatre frères Kandawa, Bara Ogomo, Goulié et Indèporou originaires du Mandé, seraient venus de Goulou (région de Koro) pour fonder les premiers villages de la localité. Cette première vague de migrants a été suivie par une deuxième qui aurait mis une trentaine d’années pour contourner la falaise.

Une fois établis, les quatre frères décidèrent de fonder leurs villages les uns à côté des autres dans le but de bien gérer les terres et de se porter mutuellement secours en cas d’attaque d’ennemis. C’est de cette entente que naît l’expression « sege ire » qui signifie littéralement « l’union fait la force ». Aujourd’hui, la commune de Ningari porte le toponyme sege ire.

C’est dans cette logique de création de villages que Kandawa et ses descendants fondèrent le Donoumè composé des villages de : Kèdou, Tagadou, Domougou et Donòn. Bara Ogomo et les siens fondent les villages de : Sougui, Indou et Komodja. Goulié se contenta de fonder Komoguinè. Quand à Indèporou, il fonda le Dana composé des villages de : Danaguiri et Danabèrou.

Les principaux patronymes rencontrés dans la commune de Sege ire sont : YALCOUE, KANSAYE, YANOGA, SAMASEKOU, DEGOGA, NAPO, etc. Plusieurs circonstances font que les populations changent de patronymes. Un exemple nous a été donné lors de nos entretiens avec les notables.

En arrivant du Mandé l’un des clans dogon portait le patronyme KEITA. Arrivé à Donou, il prit le patronyme GUINDO qui est une explication de l’expression ginè dò (bienvenue). Dans la plaine de Koro suite à une discussion à propos de la perte ou du vol d’une poule, il prit le nom clanique NIANGALI qui signifie « je ne l’ai pas prise ». Sur le plateau on note le

18 patronyme YALCOUE qui voudrait dire (couvrir, emballer). Pour le porteur du patronyme YALCOUE, « ses frères ont couvert », c’est-à-dire garanti le lieu de résidence.

1- Les sites culturels - Lieux de culte  La mosquée de Nagaladoumbo: X 0470347 ; Y 1620773 Il s’agit d’une nouvelle mosquée située dans le quartier de Nagaladoumbo. Elle mesure 13 m de long sur 12 m de large. La mosquée qui est baptisée « mosquée Ibrahim Saad-Hilal », a été financée par l’Agence des Musulmans d’Afrique. Selon le panneau indicatif incrusté dans le mur, cette mosquée a été inaugurée en 2002. Elle n’est pas directement située dans l’emprise du tracé actuel de la piste mais jouxte celle-ci.

Compte tenu de sa proximité du tracé de la piste, il est souhaitable d’entreprendre des pourparlers avec les populations de la cité afin d’envisager les solutions pouvant atténuer les éventuels impacts négatifs des futurs travaux.

 Ancienne mosquée : X 0470394 ; Y 1620958

Elle se situe dans le même alignement que la nouvelle mosquée précédemment décrite. La vieille mosquée est située hors de la zone d’emprise de la route à l’ouest. Elle est plus petite que la nouvelle et mesure 12 m de long sur 06 m de large. Malgré son étroitesse, cet édifice est toujours opérationnel car fréquenté par les populations voisines pendant les heures de prière. Elle n’est pas du tout menacée de destruction par les futurs travaux de construction de la piste.

 Omolkunu (buisson de tamariniers) : X 0469962 ; Y 1622517

Jadis, ce buisson constitué essentiellement de tamariniers est situé à 1 km au nord du village de Donòn. De forme circulaire, il mesure 100 m de diamètre. Aujourd’hui, tous les tamariniers sont morts du fait des effets de la sécheresse. Le lieu est toujours vénéré par les populations de la localité. Le buisson de Omolkunu est contigu à la piste coloniale à l’est.

Selon la tradition orale, « Il était très dense et verdoyant. Son accès et le ramassage du bois mort, sont formellement interdits aux femmes. Celle qui transgresse ces interdits en meurt. C’est dans ce buisson que les fondateurs originaires du Mandé, déposèrent pour la première fois, leurs idoles. On y fait annuellement des offrandes au nom de la communauté dans le but

19 de trouver des solutions aux différents problèmes sociaux. Le doyen d’âge du clan des donu, est d’office le maître de culte. A cet effet, il est chargé de faire les sacrifices aux génies des lieux. Ces sacrifices consistent à immoler au nom de la communauté, une chèvre ou un mouton sur l’autel sacrificiel »2.

La même tradition orale raconte que « le site d’Omolkunu est aussi lié à la chasse collective. Pour l’occasion, une grande battue est organisée par les jeunes de la localité. Le rituel est accompli par les ressortissants de l’entité territoriale du Donoumè. Le doyen de ce clan et responsable cultuel des lieux, offre les objets rituels et les bêtes à égorger. Le rituel consiste à tirer un mouton vivant, depuis le village de Komé jusqu’au lieu de culte. Là, toutes les demandes sont faites aux mânes des ancêtres avant d’immoler le mouton loin du site. Le rituel est exclusivement exécuté par les jeunes gens du village de Komé. Malgré l’influence de l’islam dans le milieu, le site reste un patrimoine culturel de référence auquel les populations de la localité s’identifient »3.

Compte tenu de l’importance que revêt le site d’Omolkunu et de sa proximité de la zone d’emprise de la piste coloniale Bandiagara-Douentza, l’équipe de recherche archéologique propose deux solutions : - sensibiliser les populations de Ningari afin que celles-ci fassent des concessions visant à atténuer les éventuels dommages que peuvent causer les travaux de construction de la piste sur le site ; - dévier légèrement si cela est possible, le tracé vers l’ouest de sorte à épargner le site qui jouxte la route.

- Lieux de mémoire  Sigeli ou Ngalama : X 0470565 ; Y 1621142 Il s’agit d’un arbuste nain, haut de 2 m. Il se situe à la sortie du village de Sougui et dans l’emprise du tracé de la piste. Il est coincé entre deux petits rochers dans un tournant.

D’après la tradition orale, « la présence de cet arbuste nain est antérieure à la fondation des villages de la localité. Il est cité parmi les arbres les plus âgés de la localité. Le constat des

2 Yacouba Sérédié YALCOUE notable. 3 Yacouba Sérédié YALCOUE notable.

20 populations est que cet arbuste est demeuré tel depuis l’occupation du territoire de Ningari. Le fait qu’il ne se développe guère, est pour le commun des mortels un phénomène »4.

Vu l’engouement que revêt l’avènement de la route, la destruction de l’arbuste appelé « sigeli » enraciné dans un rocher susceptible d’être dynamité lors des travaux de la route, ne causera aucun problème. Les populations sensibilisées au préalable, ont adhéré aux idées pourvoyant le développement lié au désenclavement de la zone.

 Benji- iyè ou le caveau sépulcral de Dònòn : X 0470466 ; Y 1621845

Le caveau est reconnaissable par un énorme bloc de rocher oblique dans le village de Dònòn. Le site jouxte le tracé de la piste à l’ouest même s’il n’est pas directement situé dans l’emprise de la route.

Selon notre informateur5, « un gros trou hermétiquement fermé avec des dalles en grès se trouve sous le rocher. Là, était inhumé le corps des chefs de culte de la communauté. Après chaque inhumation, le caveau est soigneusement refermé. La dernière inhumation remonte à la période coloniale. L’utilisation de ce caveau comme lieu d’inhumation a été définitivement abandonnée avec l’avènement de l’Islam dans le milieu. Beaucoup de personnes dont les ancêtres sont inhumés dans ce caveau, viennent souvent se recueillir sur le rocher. La grande curiosité ici, est que chaque fois qu’une caravane de chameaux passe par là, ces animaux viennent contourner le caveau avant de continuer leur chemin ».

Compte tenu de sa fonction de lieu d’inhumation et de sa proximité par rapport à la route, l’équipe de recherche archéologique propose de protéger le site en le clôturant avec du grillage au même titre que les cimetières jouxtant la piste.

 Place de Kèmtayé : X 0470491 ; Y 1621551

Etymologiquement le mot Kèmtayé signifie (là où on lance la flèche). Le site représente une aire d’environ un hectare de superficie, contigüe au tracé de la route. Il s’étale sur un petit plateau rocheux entre les villages de Sigui et de Dònòn.

4 Yacouba Sérédié YALCOUE notable. 5 Yacouba Sérédié YALCOUE notable.

21 D’après la tradition orale, « les quatre frères fondateurs de Ningari en l’occurrence Kandawa, Bara Ogomo, Goulié et Indèporou auraient lancé une flèche depuis cette place afin de déterminer le premier emplacement du village mère. Un oracle leur avait prédit de créer le premier site d’habitat là où tomberait la flèche. Elle tomba alors à Sigui qui signifie (là où la flèche s’est plantée). Ce quartier fut le premier village de la contrée à partir duquel les autres furent créés.

Dans cette logique de création de villages Kandawa et ses descendants fondèrent le Donoumè composé des villages de : Kèdou, Tagadou, Domougou et Donòn. Bara Ogomo et les siens fondèrent les villages de : Sougui, Indou et Komodja. Goulié se contenta de fonder Komoguinè. Indèporou créa la contrée de Dana composée des villages de : Danaguiri et Danabèrou.

Cet espace symbolise l’union des frères à la recherche du village mère. Il est devenu la place commune où toutes les populations de localité de Ningari se retrouvent pour débattre et proposer des solutions aux problèmes liés à la sécurité de la communauté. Pour la circonstance, toutes les divergences, les malentendus, les propos malveillants sont étalés au grand jour et des solutions à l’amiable sont généralement trouvées »6.

Bien que situé partiellement dans l’emprise de la route, la place de Kèmtayé n’est pas totalement menacée de destruction par les futurs travaux de construction de la route. D’ailleurs, d’après les techniciens ayant fait les études d’Avant Projet Détaillé (APD) de la route, « compte tenu des spécificités physiques de la région, il s’agira de réhabiliter tout simplement l’ancien tracé colonial en certaines zones très difficiles à aménager »7. La place de Kèmtayé pourrait faire partie de ce type de zones.

I. Dè : X 0472050 ; Y 1633899 1- Histoire de la localité Le toponyme Dè signifie en peulh de la localité « se retrouver en un seul endroit ». Le village de Dè serait contemporain d’Hamdallahi fondé par Sékou Amadou. Dè résulterait de l’union des plusieurs clans peulh originaires du Macina qui, au cours de leur migration se divisèrent en deux groupes. Le premier groupe se dirigea sur Boni tandis que le second s’établit à

6 Yacouba Sérédié YALCOUE notable. 7 Cheick Oumar DOUMBIA chef mission Bandiagara-Douentza et la bretelle Dè-Tongo-tongo.

22 Sarédina qui signifie village de l’islam, où ils décidèrent de propager cette religion. C’est après sept ans de vie à Sarédina que Diooro Galo DICKO et les siens occupèrent le site du village actuel de Dè à 6 km à l’ouest de Sarédina.

L’histoire des deux villages qui peut être confondue, retient que les peulh sont les premiers occupants du terroir de Dè. Ils furent rejoints par les dogons. Rappelons qu’El hadj Omar TALL, après son éphémère victoire sur les peul du Macina (1862-1864) fut assiégé à Hamdallahi. De son siège, il envoya son neveu Tidiani chercher du renfort chez les Dogon voisins. A la disparition de son oncle, Tidiani TALL lui succéda.

Après la guerre contre les peulh du Macina et leurs alliés les Kounta, il séjourna de 1864 à 1869 successivement à Soufourlaye, Guiréwel et Dè. Les ruines de sa résidence sont encore visibles dans le village de Dè. Durant son séjour à Dè, Tidiani scella une forte alliance avec les peulh et les dogon qu’il rallia à sa cause. Depuis lors, peulh et dogon vivent harmonieusement dans la contrée.

Les principaux patronymes que l’on rencontre ici sont : DICKO, DIALLO, SIDIBE, BARRY, TAMBOURA, GUINDO, OUOLOGUEM, TIMBINE, OUREIBA, DIABIGUILE, TRAORE, YALCOUE, DIAMBILOBA, OMBOTIME, KELEPILY, KASSOGUE, ONGOÏBA, OUNDOUBA, NAPO, KAMIAN. Liste des différents chefs de village de Dè. Prénoms Nom Diooro Galo DICKO Amadou Bouréima DICKO Malick DICKO Allaye Amady DICKO Saïdou Diadié DICKO Amadoun Bocar DICKO Amadou Allaye DICKO Amadoun Amadou DICKO Bouréima DICKO (actuel)

2- Les sites culturels - Lieux de mémoire  Gouifal-poli ou (le Buisson des oiseaux) : X 0471965 ; Y 1633380 Il s’agit d’un grand bosquet d’épineux et d’une espèce appelée n’gòlòbè en bamanan de plus d’un hectare de superficie où vivent beaucoup d’oiseaux. Le bosquet qui est à la fois un site

23 naturel, un lieu sacré et de mémoire, se situe à 200 m au sud-ouest du village. Le bosquet qui est situé hors de la zone d’emprise de la piste, n’est pas directement menacé par les travaux de construction de la route. Il est d’office protégé par les populations et demeure une propriété patrimoniale communautaire. Dans ce bosquet, il est formellement interdit de couper ou de ramasser du bois. Avec l’avènement de la route, les services techniques de protection de la nature de concert avec les populations et d’autres partenaires impliqués dans la gestion des routes au Mali, peuvent retenir le site dans le cadre de l’exécution de campagnes de réhabilitation ou de plantation d’arbres pendant les périodes mieux indiquées pour ce genre d’activités.

 Le cimetière de Dè (Gènali ou birilè) : X 0473472 ; Y 1634333

Le cimetière de Dè d’une superficie d’environ 2 ha est situé à 700 m à l’est du village sur la route de Sarédina. D’après le conseil des notables du village, « le choix de l’emplacement de ce cimetière de Dè n’est pas anodin. Il répond à un souci de rapprocher ce dernier à celui du village voisin de Sarédina. Dans les deux cimetières, reposent des descendants de Diooro Galo DICKO, fondateur du village. Il s’agit fondamentalement d’effacer les différentes barrières entre tous les frères ayant été à l’origine de la création de ces villages ».

Rappelons que ces cimetières sont opérationnels depuis la création des deux villages. Le tracé de la bretelle Dè -Tongo-tongo empruntant la piste existante, traverse le cimetière de Dè et le divise en deux parties.

Cette situation est assez préoccupante bien que les techniciens8 ayant fait les études d’avant Projet détaillé, affirment que les travaux de réhabilitation concernent seulement les six derniers kilomètres du tronçon vers l’entrée du village de Tongo-tongo et par conséquent, les cimetières de Sarédina et Dè ne seront nullement affectés.

Dans le cas où il sera pratiquement impossible de dévier les cimetières sus cités, l’équipe d’archéologie propose d’entreprendre une sensibilisation auprès des populations sur la question afin de trouver les solutions à l’amiable pouvant atténuer les différents impacts et minimiser les dommages causés par la traversée de ces lieux de mémoire.

8 Cheick Oumar DOUMBIA chef mission Bandiagara-Douentza (Tongo-tongo).

24 Il sera alors envisageable de procéder à la clôture du cimetière de Dè de part et d’autre de la zone d’emprise de la route (cf. Pl.3 ph.3).

J. Sarédina : X 0475907 ; Y 1634905 1- Les sites culturels - Lieu de mémoire  Le cimetière ou (Gènali ou birilè) : X 0475432 ; Y 1634645 Le cimetière de Sarédina situé sur un espace où se dressent quelques épineux, est distant de celui de Dè à 600 m à l’est.

Moins grand que celui de Dè (environ 1/2 ha de superficie), il jouxte la zone d’emprise de la route à une dizaine de mètres au sud. Ce cimetière devrait alors être clôturé de ce côté afin d’éviter sa profanation par les usagers de la route. Toutes ces mesures de protection envisagées devraient d’abord être soumises à l’appréciation des populations et aux autorités locales (administratives et décentralisées)

K. Tongo- tongo: X 0482434; Y 1641582 Pour des considérations propres aux notables du village, l’histoire de la localité de Tongo- tongo ne nous a pas été dite. Une confusion totale et un refus délibéré de la part des notables ont été constatés.

1- Les sites culturels - Lieu de mémoire  Ancien cimetière : X 0482330; Y 1641445 Ce vieux cimetière se situe dans la zone d’emprise du tracé de la bretelle au cœur du quartier de Kendono à côté de l’école du village. Rappelons que nous n’y avions observé ni tombes, ni cercles de pierres pouvant témoigner la présence d’un lieu d’inhumation.

Selon nos guides, « ce vieux cimetière aurait été abandonné bien avant l’indépendance du Mali ».

Selon les normes internationales en la matière, un cimetière vieux de 50 ans peut être détruit pour des fins de développement. Dans la mesure où cet ancien cimetière se situe dans cette fourchette d’âge et compte tenu de l’engouement que suscite la construction de cette bretelle

25 et du fait qu’en ces lieux il n’existe aucune possibilité technique déviation de la route, ce lieu de mémoire devrait pouvoir être détruit au cours des travaux de construction du tronçon.

 Le caveau pour enfants : X 0482267; Y 16411405

Aujourd’hui abandonné, ce caveau pour enfant est matérialisé par la présence d’un petit amas de pierres perturbé. Là, était auparavant déposé le cadavre d’enfants. Il se situe lui-aussi dans la zone d’emprise de la bretelle à 150 m (ouest) du cimetière cité haut.

A l’instar du cimetière sus cité, ce caveau pour enfant offre peu d’informations pouvant aider à la reconstitution de l’histoire de la localité. Par conséquent il peut être remblayé de concert avec la population dans le cadre des travaux de réhabilitation de la bretelle de Tongo-tongo- Dè.

 Le vieux tamarinier : X 0482222; Y 1641398

Il s’agit d’un tamarinier sérieusement endommagé par les intempéries naturelles. Il est presque tombé mais vit tout de même. D’après la tradition orale, « le fondateur du village aurait accroché pour la première fois ses affaires usuelles sur les branches de ce tamarinier avant d’avoir aménagé son premier habitat. Dès lors, l’arbre fut vénéré même si des sacrifices d’animaux ne furent faits auprès du tamarinier ».

A l’instar des autres sites sus cités, le vieux tamarinier se situe dans l’emprise de la bretelle et est menacé de destruction par les travaux de construction de cette dernière.

Les avis des populations à propos de la protection de cet arbre historique sont partagés. D’aucuns voudraient qu’il soit protégé tandis que d’autres pensent plutôt qu’il peut être détruit au profit de la nouvelle route.

Compte tenu de l’état très défectueux de la piste et des problèmes liés à l’enclavement de la zone, la destruction de cet arbre ne devrait pas empiéter sur le bon déroulement des travaux de réhabilitation de la bretelle de Tongo-tongo. Par contre, le tamarinier historique une fois détruit peut être réhabilité ailleurs dans le village, à travers la plantation d’un autre. Cela devrait se faire de concert avec les populations locales dans le but d’atténuer les impacts négatifs pouvant résulter de cette éventuelle destruction.

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L. Tassembé : X 0468366 ; Y 1647339 1- Les sites culturels - Site archéologique  Site de réduction du fer : X 0468366 ; Y 1647339 L’unique site lié au travail du fer reconnu lors de cette prospection est le site de réduction du fer de Tassembé. Le site se trouve hors de l’emprise de la route, sur un plateau rocheux qui surplombe le village de Tassembé au nord-ouest. Une dizaine de tas de scories sous forme de monticules (de 10 à 12 m de diamètre) s’étendent en ligne courbe sur 150 m de long.

On note encore la présence de gros bloc de scories et de fragments de tuyères à la surface des monticules. Les restes de fours défigurés ayant servi à fondre le minerai sont enfouis dans les décombres de scories (cf. pl.2 ph.1).

Compte tenu de son état de dégradation du fait de l’érosion hydrique forte en ces lieux, aucune action de recherche archéologique approfondie ne peut être entreprise sur le site. Par conséquent, les dommages que peuvent causer les futurs travaux de construction de la route sont à minimiser.

M. Temba : X 0479246 ; Y 1651939 1- Histoire de la localité Le toponyme Tènba signifie dans le dialecte tòmòsòn « venir trouver ». Aucun commentaire n’a pu être fait par nos informateurs à propos de cette expression. « Temba est un hameau de culture fondé par Bènji Gènè YALCOUE, un chasseur originaire de Ningari. Ce vaillant chasseur à la recherche de gibier et de terres cultivables découvrit cet emplacement propice et s’y établit définitivement. La création de ce village est antérieure au pouvoir peulh et à la colonisation ».9

2- Les sites culturels - Sites historiques  La cité coloniale : X 0478844 ; Y 1651933 Il s’agit de trois bâtiments en ruines dont le plus important du point de vue de la taille mesure 14 m de long sur 8 m de large et 3 m de haut. Il comprend trois grandes pièces, une grande

9 Boubacar YALCOUE, chef de village âgé d’environ 90ans.

27 véranda et une terrasse. L’un des deux petits bâtiments serait le logement du gardien et l’autre la toilette. La cité est contigüe à la piste coloniale et se trouve à 600 m au nord-ouest du village de Temba sur la rive droite du marigot.

Les bâtiments ont été construits avec du banco et des briques crues de forme rectangulaire. Les murs sont montés sur un soubassement fait avec des pierres et du ciment. Ils sont crépis au ciment et peints avec de la peinture blanche altérée aujourd’hui.

D’après nos guides sur le terrain, « cette cité était bien aménagée et entretenue. Tous les espaces étaient garnis de fleurs. Les européens qui y habitaient pendant la période coloniale sont rentrés définitivement avec l’accession de notre pays à l’indépendance. Depuis leur départ, la cité n’a cessé de se dégrader. ».

Compte tenu de son caractère de monument historique, l’équipe de recherche archéologique propose que la « Cité coloniale » de Temba soit épargnée par les travaux de construction de la piste.

 Le campement colonial : X 0479446 ; Y 1652027

Ce bâtiment colonial en ruines se dresse sur une cuirasse rocheuse, au sud du village. Il est à la fois situé dans l’emprise de la piste et dans cour de l’école. Ce monument historique construit avec des pierres taillées, mesure 16 m de long sur 8 m de large pour une hauteur estimée à 2,80 m. Il tient encore plus ou moins bon malgré les intempéries des dernières années.

D’après les habitants de Temba, « toutes les autorités coloniales en mission y campaient. L’utilisation de ces infrastructures publiques a même continué après l’indépendance. A titre d’exemple, Feu le Président Modibo KEITA a logé et tenu des conférences dans ce bâtiment »10 (cf. Pl.2 ph.2).

Les bâtiments coloniaux constituent un patrimoine historique national qui devrait être protégés et sauvegardés. Du fait de l’absence de réels programmes nationaux de gestion, ce patrimoine immobilier est laissé pour compte ; le constat en la matière est amer.

10 Boubacar YALCOUE, chef de village âgé d’environ 90ans.

28 Le campement colonial de Temba est un exemple concret. Le fait que ce site se trouve présentement dans la cour de l’école ne pose plus de problème pour sa conservation. Les travaux de réhabilitation de la piste coloniale Bandiagara-Douentza ne peuvent de ce fait avoir d’impact négatif sur ce monument architectural.

1- Les sites culturels - Site archéologique  Site d’habitat ancien de Boudafari : X 0487677 ; Y 1656021

L’abandon de l’ancien site d’habitat de Boudafari au profit du nouveau situé plus bas, remonte à une dizaine d’années. Les principales causes d’abandon de sites dans ce milieu sont généralement liées à la pénurie d’eau et au manque de terres cultivables. Le site d’habitat ancien de Boudafari s’étend hors de la zone d’emprise de la route sur ½ ha de superficie dans une petite plaine, au pied du plateau rocheux. Il se situe à 3 km (Est) du village de Dembély.

Le site est très érodé car lessivé par les eaux de ruissellement. On peut cependant encore observer en surface, des restes de structures en pierres et du matériel de broyage (fragments de meules, de broyeurs, de molettes, etc.). Ici, les travaux de réhabilitation de la route peuvent se déroulés sans incidences néfastes.

- Lieu de culte  Balki (rocher cultuel): X 0486632 ; Y 1657846 Il s’agit d’un énorme rocher sacré situé à 700 m (ouest) du village de Dembély. Il jouxte légèrement la zone d’emprise de la route. Sur cette pierre sacrée, on rend le culte aux femmes décédées par suite d’accouchement.

D’après la tradition orale, « les femmes qui décèdent dans ces conditions sont supposées être porteuses de maléfice. Leur inhumation est toujours précédée de rituels particuliers. Le but de ces rituels est de chasser les mauvais esprits qui hantent le corps de la défunte. Ces rituels sont exécutés par des personnes détentrices de secrets pouvant chasser ce maléfice. La dépouille et les objets appartenant à la défunte sont d’office remis aux membres de cette organisation secrète. Les adeptes de cette organisation sont responsables du culte et officient toutes les cérémonies funèbres »11.

11 Bary OMBORIBA maître du culte lié aux femmes mortes en travail, âgé d’environ 80 ans.

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A Dembély Mr Bary OMBORIBA est maître du culte des femmes mortes en travail. A ce titre il est le responsable du rocher sacré « Balki » et des terres environnantes. Il est aussi chargé de l’inhumation des femmes mortes dans ces terribles conditions. Dans pareils cas, tous les biens matériels de la défunte sont remis à la famille de Bary OMBORIBA. Le corps de ces femmes décédées en travail est déposé dans une grotte dont l’accès est interdit au commun des mortels. Cette grotte est située à 50 m sur les hauteurs d’un escarpement faisant face au rocher sacré « Balki ».

Les parents, enfants ou époux des femmes mortes par suite d’accouchement en compagnie du responsable du lieu de culte viennent périodiquement faire des sacrifices sur le rocher « Balki » à la mémoire des défuntes. Une crème faite à base de farine de mil est généralement versée sur le rocher sous forme de libation (cf. Pl.3 ph.2).

Les populations de la localité de Dembély vénèrent le grand rocher « Balki ». Dans le but de sauvegarder toute la philosophie liée au culte de cette pierre, les populations de Dembély ont souhaité qu’elle ne soit pas détruite par les travaux de construction de la route.

Les études topographiques confirment que le rocher n’est pas du tout menacé par les travaux de construction de la piste. Selon les techniciens ayant fait les études d’avant Projet détaillé, « le nouveau tracé de la piste n’empiète pas sur le bloc de rocher »12.

Toutefois, l’équipe de recherche archéologique propose que le rocher sacré « Balki » soit déplacé de la zone d’emprise de la piste et en accord avec les populations de la localité au cas où celui-ci serait menacé de destruction. Ce système de protection évitera de détruire définitivement le rocher sacré. C’est ainsi qu’il sera réhabilité afin qu’il puisse continuer à remplir sa fonction sacrée. Des sacrifices expiatoires pourraient éventuellement être faits pour réincarner les puissances surnaturelles du rocher.

12 Cheick Oumar DOUMBIA chef mission Bandiagara-Douentza, bretelle Tongo-tongo.

30 - Lieux de mémoire  Ancien cimetière de Tabako: X 0486426; Y 1658007 Le cimetière du village de Tabako est abandonné depuis plus d’une cinquantaine d’années. Le village lui-même s’est déplacé plus loin à cause de la pénurie d’eau potable. Le cimetière est situé à 1,2 km à l’ouest du village de Dembély, au flanc de l’escarpement, juste là où la piste amorce un virage aigu (réf. borne Topo 3- 450).

Le cimetière mesure 110 m de long sur 15 m de large. Nous avons dénombré plus d’une vingtaine de tombes tous âges confondus. Les tombes disposées pêle-mêle sont reconnaissables à travers les cercles de pierres enfouies dans le sol. Leur orientation est généralement préislamique.

Aujourd’hui abandonné, ce vieux cimetière jouxtant l’ancienne piste coloniale se trouve dans un état défectueux. A l’instar de tous les cimetières localisés dans les abords immédiats de la piste, l’équipe de recherche archéologique propose que ce cimetière soit également clôturé avec un grillage afin d’atténuer les effets négatifs liés à la construction de ladite route.

 Ancien cimetière de Boudafari : X 0487597; Y 1656125 Ce vieux cimetière abandonné avec l’établissement des populations de Boudafari sur le nouveau site de Hadia se trouve à 3 km (Est) de Dembély. De forme circulaire, le cimetière mesure 20 m de diamètre. De nombreux monolithes sont dressés sur les extrémités des tombes reconnaissables à travers les cercles de pierres enfouis dans le sol.

Le cimetière est situé hors de l’emprise de la piste. Il n’est en aucun cas menacé de destruction par les futurs travaux de construction de la route.

 Ancien cimetière : X 0500259; Y 1656938 Ce cimetière abandonné mais assez bien conservé, mesure 50 m de diamètre. Il est localisé dans un petit bosquet d’épineux non loin du village de Sèna, au pied de l’escarpement de Douentza.

Compte du fait qu’il soit situé largement hors de l’emprise de la route, ce cimetière n’est pas du tout menacé de destruction par les futurs travaux de construction de la piste coloniale Bandiagara-Douentza.

31 III. TABLEAU RECAPITULATIF DES SITES ARCHEOLOGIQUES, HISTORIQUES, LIEUX DE CULTE ET DE MEMOIRE REPERTORIES AU COURS DE LA MISSION DE RECONNAISSANCE.

Tableau 1 : des sites archéologiques et lieux historiques (piste coloniale Bandiagara-Douentza et bretelle de Tongo-tongo)

Nom du site Coord. GPS Village proche Nature du Dimensions Observations site site préhistorique X 0439056 Sinkarma Site archéo. S : ½ ha Site très érodé où des sondages ont été fait dans le cadre du Y 1589940 projet Ounjougou. site préhistorique X 0441898 Kokolo Site archéo. Plusieurs ha Site très perturbé et érodé où des fouilles archéologiques ont Y 1592616 été menées dans le cadre du projet Ounjougou. Site de réduction du X 046366 Tassembé Site archéo. L : 150 m l : 12 fer Y 1647339 m Site témoignant de l’existence du travail du fer dans la région. H : 0,50 m Cité coloniale X 0478844 Temba Lieu ¼ ha Y 1651933 historique Trois bâtiments coloniaux en ruines sur le plateau dogon.

Campement colonial X 0479446 Temba lieu historique L : 16 m Bâtiment colonial en ruine qui avait été construit avec Y 1652027 l : 8 m des pierres. H : 2,80 m Site d’habitat ancien X 0487677 Temba Site archéo. S : ½ ha Ancien site d’habitat abandonné et très érodé. de Boudafari Y 1656021

32 Tableau 2 : des lieux de culte (piste coloniale Bandiagara-Douentza)

Nom du lieu Coord. GPS Village ou Nature du Localisation Observations hameau site Dimensions Solodama X 0456317 Kani-Gogouna Lieu de culte S : ½ ha Deux collines latéritiques sacrés de couleur rougeâtre Y 1608126 Mosquée de X 0470347 Ningari Lieu de culte L : 13 m Nouvelle mosquée construite dans le village de Ningari. Nagaladumbo Y 1620773 l : 12 m Ancienne mosquée X 0470394 Ningari Lieu de culte L : 12 m Ancienne mosquée située dans la ville de Ningari. Y 1620958 l : 06 m Omolkunu X 0469962 Ningari Lieu de culte D: 100 m Buisson de tamariniers Y 1622517 Balki (rocher sacré) X 0486632 Dembély Lieu de culte D : 1,10 m Rocher sacré Y 1657846 E : 0,80 m

Tableau 3 : des lieux de mémoire (piste coloniale Bandiagara-Douentza)

Nom du lieu Coord. GPS Village ou Nature du site Dimensions Observations hameau Cimetière de X 0447402 Dologou Cimetière L : 60 m Cimetière toujours fonctionnel contigu à la piste. Dologou Y 15897864 l : 15 m Sigeli X 0470565 Ningari Arbuste - Arbuste nain cité parmi les arbres les plus vieux du terroir Y 1621142 Place Kemtayé X 0470491 Ningari Espace libre S : + 1 ha Espace public de rencontres de populations de la cité de Ningari. Y 1621551 Benji- iyè ou le X 0470466 Dònòn Rocher L : 2 m caveau sépulcral Y 1622845 l : 1,20 m Nécropole abandonné. de Dònòn Gouifal-poli X 0471965 Dè Bosquet sacré S : 1,5 ha Grand bosquet naturel et sacré

33 Nom du lieu Coord. GPS Village ou Nature du site Dimensions Observations hameau Y 1633380 Cimetière de Dè X 0473472 Dè Cimetière S : 2 ha Cimetière toujours opérationnel situé sur le tracé de la bretelle Dè- Y 1634333 Tongo-Tongo. Cimetière de X 0475432 Sarédina Cimetière S : 1/2 ha Grand cimetière oprérationnel divisé en deux parties. Sarédina Y 1634645 Ancien cimetière X 0482330 Tongo tongo Cimetière indéterminées Vieux cimetière perturbé et abandonné. Y 1641445 Caveau pour X 0482267 Tongo tongo Cimetière D : 2 m Lieu matérialisé par un petit amas de pierres dans le quartier de enfants Y 16241405 Kendono. Vieux tamarinier X 0482222 Tongo tongo Arbre « sacré » - Vieux tamarinier lié à l’histoire du village. Y 1641398 Cimetière de X 0487597 Dembély Cimetière D : 20 m Vieux cimetière abandonné. Boudafari Y 1656125 Cimetière de X 0486426 Dembély Cimetière L : 110 m Ancien cimetière pré islamique abandonné. Tabako Y 1658007 l : 15 m Ancien cimetière X 0500259 Sèna Cimetière D : 50 m Cimetière abandonné situé dans la plaine des environs de Y 1656938 Douentza.

34 IV. PLAN DE GESTION DES SITES CULTURELS

1. Les sites culturels jouxtant la zone d’emprise de la piste coloniale Bandiagara-Douentza et bretelle de Tongo-tongo

Ils ont déjà faits l’objet d’une description détaillée dans les chapitres précédents. a. Les sites archéologiques et lieux historiques

 Site préhistorique de Kokolo : X 0441898 ; Y 1589940  Les collines sacrées Solodama de Kani-Gogouna : X 0456317 ; Y 1608126  Site de réduction du fer de Tassembé : X 0468366 ; Y 1647339  La cité coloniale de Temba : X 0478844 ; Y 1651933  Le campement colonial de Temba : X 0479446 ; Y 1652027 b. Les lieux de culte

 Omolkunu (buisson de tamariniers) de Ningari : X 0469962 ; Y 1622517  Balki (rocher cultuel) de Dembély : X 0486632 ; Y 1657846 c. Les lieux de mémoire

 Le cimetière de Dologou : X 0447402 ; Y 1597864  Le cimetière (Gènali ou birilè) de Dè : X 0473472 ; Y 1634333  Le cimetière (Gènali ou birilè) de Sarédina : X 0475432 ; Y 1634645  Ancien cimetière : X 0482330; Y 1641445  Le caveau pour enfants de Tongo-tongo : X 0482267; Y 16411405  Le vieux tamarinier de Tongo-tongo : X 0482222; Y 1641398  Place de Kèmtayé de Ningari : X 0470491 ; Y 1621551  Benji- iyè ou le caveau sépulcral de Dònòn (Ningari) : X 0470466 ; Y 1621845  Sigeli ou Ngalama de Ningari : X 0470565 ; Y 1621142

35 2. Le programme indicatif de contrôle et de suivi des sites culturels situés dans la zone d’emprise de la route

Dans le cadre des recommandations, l’équipe de recherche archéologique a proposé que des mesures de conservation, de réhabilitation ou de sauvegarde soient prises à l’endroit de nombre de sites situés dans la zone d’emprise de la route et menacés de destruction par les travaux de construction de celle-ci à savoir par ordre d’importance : - Le cimetière de Dologou : X 0447402 ; Y 1597864 ; - Le cimetière de Dè (Gènali ou birilè) : X 0473472 ; Y 1634333 ; - Le cimetière de Sarédina (Gènali ou birilè) : X 0475432 ; Y 1634645 ; - Benji- iyè ou le caveau sépulcral de Dònòn : X 0470466 ; Y 1621845 ; - Omolkunu (buisson de tamariniers) : X 0469962 ; Y 1622517; - Balki (rocher cultuel): X 0486632 ; Y 1657846.

La formule suggérée par le Consultant est de mettre en place un cadre de concertation avec les populations en vue de trouver une solution consensuelle, pour chaque cas. Il s’agit essentiellement d’activités de recherche, de sensibilisation, et de protection de sites culturels d’intérêt local, régional ou même international, pouvant être affectés par les travaux de construction de la piste rurale Bandiagara-Douentza et la bretelle de Tongo-tongo. Les sites concernés sont des lieux historiques, cultuels et de mémoire.

Pour une mise en valeur efficace des sites et monuments culturels identifiés, l’élaboration d’un plan de gestion s’avère nécessaire. Ce plan est un ensemble d’activités, identifiées par les différents intervenants (institutions concernées, populations cible, partenaires) et devant être mises en œuvre dans le cadre d’un calendrier précis.

Le plan de gestion accordera une place de choix à la population cible, par la mise en place d’un comité de suivi, qui sera le point focal chargé de veiller à l’opérationnalisation des différentes activités, en particulier les problèmes liés à la sécurisation et à l’intégrité du site ou du bien, mais aussi de veiller au règlement correct de tout problème lié à la gestion des sites culturels concernés.

3. Les plans de protection et de gestion Des mesures de protection devraient être prises concernant tous les cimetières et autres lieux de mémoire, les lieux de culte sus cités.

36  Les lieux cultuels et de mémoire Les lieux de culte et de mémoire pour la protection et la sauvegarde de concert avec les populations locales et dans le but d’atténuer les impacts négatifs pouvant résulter des travaux de construction de la route sont : les cimetières de : Dologou, Dè, Sarédina, le caveau sépulcral Benji- iyè de Dònòn (Ningari), le rocher sacré « Balki de Dembély, Omolkunu (buisson de tamariniers) de Dònòn (Ningari) situés dans le voisinage de l’emprise de la route coloniale et de la bretelle de Tongo-tongo.

Ici, l’activité essentielle concernera surtout la sensibilisation des populations. Chaque cas de lieu sacré ou de lieu de mémoire doit être traité individuellement et avec respect et prudence. Il s’agit de se raccorder avec la population des voies et moyens pour trouver un consensus en matière de compensation ou de mesures de protection.

Ensuite, suivront les travaux de clôture des cimetières et du caveau sépulcral sus cités avec du grillage. Le coût de ces travaux pourrait être évalué par un spécialiste en aménagement. Tous les programmes de protection de ces sites culturels devraient être exécutés avant le démarrage effectif des travaux de la route.

La plupart des cimetières se trouvant dans les villages traversés par la route ne sont pas menacés. Dès lors qu’un cimetière, une tombe isolée ou autre site culturel non identifié sera menacé de destruction, la formule suggérée par le Consultant, est de mettre en place un cadre de concertation avec les populations concernées en vue de trouver une solution consensuelle.

4. suggestions et propositions Il s’agit essentiellement d’activités de sensibilisation, et de protection de sites culturels d’intérêt local, régional menacés par les travaux de réhabilitation de la piste rurale Bandiagara-Douentza. Les sites concernés sont essentiellement des lieux historiques, cultuels et de mémoire.

Pour une mise en valeur efficace des sites et monuments culturels identifiés, l’élaboration d’un plan de gestion s’avère nécessaire. Ce plan comme déjà indiqué plus haut est un ensemble d’activités, identifiées par les différents intervenants (institutions concernées, populations cibles, partenaires) et devant être mises en œuvre dans le cadre d’un calendrier précis.

37 Concernant le cas spécifique des sites archéologiques de Sinkarma et de Kokolo, des sondages ont été déjà faits sur d’importants sites situés dans le voisinage de la zone d’emprise de la piste dans le cadre d’un programme de recherches scientifiques pluridisciplinaires. Les informations provenant de ces fouilles archéologiques de sauvetage sont en train d’être étudiés pour une meilleure compréhension de l’histoire du peuplement du plateau dogon.

V. CONCLUSION / RECOMMANDATIONS La mission de reconnaissance archéologique sur le tracé de la piste Bandiagara-Douentza a révélé une relative pauvreté de la zone en vestiges archéologiques anciens. Les sites archéologiques identifiés se composent de sites d’habitat anciens, de monuments funéraires. Aucun ramassage d’artéfacts de surface n’a pu être effectué sur les sites d’habitat. Cela confirme l’absence presque totale du mobilier archéologique. Cette observation peut en partie être expliquée par des perturbations d’origines anthropiques.

L’utilisation des sites archéologiques comme champs de culture est une pratique fréquente dans la zone. Les conditions climatiques constituent également un facteur de la dégradation des sites archéologiques. Les effets érosifs des sols très marqués dans la zone ne permettent pas une bonne conservation de certains vestiges archéologiques. Les structures d’habitat construites essentiellement avec du matériel impérissable comme la pierre résistent assez longtemps aux intempéries.

On remarque cependant une « sédentarisation » des populations, qui semblent désormais résolues à rester sur place. Cela se traduit par la construction des maisons rectangulaires en banco couvertes de tôles ondulées. On trouve même dans certaines localités des constructions en banco crépies avec du ciment.

Il nous semble difficile à l’état actuel des recherches de donner avec précision des indications chronologiques relatives à l’occupation du milieu. La pauvreté des témoins et l’absence de fouilles archéologiques de références nous incitent à la prudence. Les sites préhistoriques répertoriés ont déjà fait l’objet de recherches archéologiques et même de publication. Le rare matériel archéologique découvert lors des fouilles dans les sondages de Sinkarma et Kokolo donnent des indices d’occupation humaine ancienne remontant globalement à 100 000 ans av. J C.

38 Il ressort des données recueillies que les raisons fondamentales de la colonisation du plateau dogon sont : les problèmes de sécurité, la disponibilité de terres cultivables et la chasse. Le besoin de terres fertiles a certainement conduit des chasseurs vivant dans les plaines ou dans le delta voisin à migrer sur les hauteurs du plateau.

Il convient de signaler un attachement des populations aux coutumes et pratiques rituelles. L’importance des lieux sacrés et des traditions ancestrales est ressortie au cours de ces recherches. Les lieux sacrés sont censés protéger toute la communauté. Ils sont généralement matérialisés par des éléments naturels : arbres, rochers ou collines. Les cérémonies rituelles qui leur sont dédiées se font dans le but d’apporter la paix, le bonheur, et la prospérité.

Il sera alors indispensable pour le projet de réhabilitation de la piste rurale Bandiagara- Douentza en étroite collaboration avec les autorités administratives et surtout décentralisées, d’instaurer un cadre de concertation permanent avec les populations vivant auprès des sites identifiés en vue d’un règlement à l’amiable des problèmes relatifs aux sites culturels et aux cimetières.

Il est par conséquent impérieux pour le Projet Pistes Rurales (PST-2) d’entreprendre des travaux de sauvetage sur les sites culturels retenus par l’équipe de recherche archéologique comme étant des sites menacés de destruction. Leur importance socio-culturelle et la valeur historique ont suffisamment été signalées plus haut. Il serait également souhaitable que des actions de sensibilisation soient entreprises auprès des populations propriétaires de ces lieux cultuels en vue de trouver les solutions consensuelles qui s’imposent.

Sur la base de toutes ces données, nous pensons qu’aucune étude complémentaire ou mesures particulières de sauvegarde, ne s’imposent dans la situation actuelle. Pour éviter tout désagrément il est souhaitable que les responsables chargés des travaux de cette ancienne piste coloniale communiquent souvent avec les populations censées apporter leurs contributions, car, la route est avant tout, un important outil de développement.

Vu ce qui précède, l’équipe de recherche archéologique estime que les travaux de construction de la piste coloniale Bandiagara-Douentza peuvent être exécutés sans causer de dommages aux sites culturels dans leur ensemble tout en tenant compte des cas spécifiques.

39 Il est également souhaitable que les institutions chargées de la recherche archéologique soient désormais associées aux équipes de terrain (topographie) depuis les phases préliminaires de reconnaissance et lors de l’exécution de certains grands travaux pouvant causer des dommages sur les sites culturels. La création d’équipes d’étude et de recherche pluridisciplinaires s’impose désormais dans le cadre d’une bonne collaboration entre institutions, bureaux d’étude pour un meilleur suivi des travaux de développement.

VI. REMERCIEMENTS Ce rapport est le résultat d’une prospection archéologique et d’enquêtes menées auprès des populations dans la zone du projet de réhabilitation de la piste coloniale reliant Bandiagara à Douentza.

Les travaux de prospection sur le terrain ont été possibles grâce à la bonne collaboration des populations, du personnel de la Mission Culturelle de Bandiagara, du Musée de Soroly, des chefs de village et des enseignants d’écoles des villages traversés.

Nos remerciements sont adressés aux autorités administratives et aux élus locaux des communes rurales de : Bandiagara, Dandoli, Soroly, Sege-ire (Ningari), Wadouba (Kani- Gogouna), Dè, Teeje (Tongo-tongo), Koundaga et Douentza pour leur disponibilité.

Nous remercions également la Direction du Projet Pistes Rurales (PST.2) pour sa disponibilité et sa bonne collaboration.

40 VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ATLAS JEUNE AFRIQUE, 1980 : Le Mali, Editions Jeune Afrique.

DIRECTION NATIONALE DES ROUTES, 2007. Rapport : Etude d’impact environnemental et social de la route de Bandiagara-Douentza.

DIRECTION NATIONALE DES ROUTES, 2010. Rapport justificatif (Mémoire technique) : Etude d’Avant Projet Détaillé (APD) et l’élaboration du dossier d’appel d’offres (DAO) des travaux de constructio de la piste Bandiagara-Douentza et de la bretelle de Tongo-tongo.

Etudes maliennes n° 65, 2006 Numéro spécial, Programme de Recherche International «Peuplement Humain et Evolution Paléoclimatique en Afrique de l’Ouest », Ounjougou-Pays Dogon.

GALLAY A. & SAUVAIN-DUGERDIL C. collab. 1981 «Le Sarnyéré Dogon : archéologie d'un isolat, Mali. » Paris : Ed. ADPF. (Rech. sur les grandes civilisations : mém. 4).

MINISTERE DE LA CULTURE, 2005 : La carte culturelle du Mali : esquisse d’un inventaire du patrimoine culturel national, Edition Imprim Color, Bamako, Mali.

TEMBELY H, 2009 : Etude typologique de la céramique du site de Kokolo, Mémoire de Maîtrise, FLASH, Bamako.

41

ANNEXES

42 TABLEAU : DE LA LISTE DES INFORMATEURS PAR VILLAGE

Prénoms Nom Fonction Village Date de l’entretien

Oumar CISSE Ségal Mairie Igmama OUOLOGUEM Conseiller communal Seydou TEMBELY Chef de village Dandoli 09 /04/10 Thomas POUDIOUGO Maire Ambémo TEMBELY Conseiller communal Hamidou OUOLOGUEM Chef de village Sinkarma Garibou KASSOGUE Enseignant Youssouf KASSOGUE Notable Amboura Baji OUOLOGUEM Notable Kokolo 09 /04/10 Dogoulou Madou OUOLOGUEM Imam Boukari OUOLOGUEM Notable Afsétou TAPILY Enseignante Amadou DJIGUIBA Conseiller village Abass GUINDO Notable Abdoulaye GUINDO Imam Abdoulaye ampourolou GUINDO Conseiller village Bréhima GUINDO Chef village Soroly 10/04/10 Hamadou GUINDO Conseiller village Oumar GUINDO Conseiller village Seyba GUINDO Conseiller village Amadou TAPILY Chef village Niorgo TAPILY Notable Nandoli 10/04/10 Aly KANSAYE Chef village Adama KANSAYE Conseiller village Domo n°1 KANSAYE Notable Kani - Gogouna 11/04/10 Domo n°2 KANSAYE Notable Tandiou KANSAYE Conseiller village Ognélou KANSAYE Conseiller village Moctar POUDIOUGO Conseiller communal Yoguéma SIGUIPIY Notable Ibrahim DIARRA Sous- Préfet Ogopéma DJIGUIBA Ségal Mairie Ningari Ibrahim KANSAYE Conseiller village Yaya KANSAYE Conseiller village Donou

43 Prénoms Nom Fonction Village Date de l’entretien

Boukari H YALCOUE Conseiller communal Aldjouma YALCOUE Chef village Zakaria YALCOUE Conseiller village Sougui Bocar YALCOUE Conseiller village Moussa YALCOUE Conseiller village Komoguiné Sana Nagou YALCOUE Conseiller village 12/04/10 Bouréima YALCOUE Conseiller village Nouh H YALCOUE Conseiller village Drissa YALCOUE Conseiller village Nagaladoumbo Hamadou YALCOUE Conseiller village Salif YALCOUE Conseiller village Indé Kanda OUOLOGUEM Chef village Indé Kindié OUOLOGUEM Notable Sana Malama OUOLOGUEM Conseiller village Madou Aly OUOLOGUEM Enseignant Tongo tongo 12/04/10 Indé dit Bouréima OUOLOGUEM Conseiller village Hama Youssouf OUOLOGUEM Conseiller village Hama Salif OUOLOGUEM Conseiller village Ousmane CISSE Notable Bouréima DICKO Chef de village Amadou n°1 DICKO Conseiller village Hassane DICKO Notable Hamadoun B DICKO Notable Hamaldè DICKO Conseiller village Moctar DICKO Conseiller village Amadou n°2 DICKO Conseiller village Amadou n°3 DICKO Service Jeunesse 12/04/10 Hamadou A DICKO Service Jeunesse Soumaïla DICKO Notable

Hamadoun Bouréima DICKO Notable

Padial Diepkilé Conseiller village Dè Bocari Diepkilé Notable Baba Diepkilé Service Jeunesse Bouréima Diambiloba Notable Domo Haram GUINDO Notable Oumar GUINDO Service Jeunesse Moussa KASSOGUE Conseiller communal

44 Prénoms Nom Fonction Village Date de l’entretien

Ousmane KELEPILY Notable Baraïma KELEPILY Service Jeunesse Amadou MAMADOU Notable Hamidou NAPO Notable Amadou OMBATIMBE Notable Seydou ONGOIBA Infirmier (ASACO) Bouréima ONGOIBA Service Jeunesse Boucari ONGOIBA Notable Oumar SEMEGUEM Service Jeunesse Oumar SIDIBE Notable Gouro SIDIBE Service Jeunesse Oumarou TAMBOURA Service Jeunesse Adama TRAORE Conseiller village Adama YALCOUE Notable Hamadoun YALCOUE Notable Boubacar YALCOUE Chef de village Boubacar YALCOUE Notable Temba 13/04/10 Abdoulaye GUABA Notable Barry OMBORIBA Notable Madjou OUOLOGUEM jeune Issa OUOLOGUEM Notable Ambékon OUOLOGUEM Notable Kanda OUOLOGUEM Notable Amadou OUOLOGUEM Notable Erguol OUOLOGUEM Notable Dembély 13/04/10 Abdoulaye OUOLOGUEM Notable Bilali OUOLOGUEM Notable Pourali OUOLOGUEM Chef de village Nimbaba OUOLOGUEM Notable Endè OUOLOGUEM Notable Alou OUOLOGUEM Notable

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PLANCHES PHOTOS

46 PLANCHE I

Entretien avec les notables du village de Dè.

Type de grenier dogon à Nandoli.

Type de toguna dogon à Dè.

47 PLANCHE II

Site de réduction du fer de Tassembé.

Ruines du campement colonial de Temba.

Vue de la piste coloniale entre Ningari et Dè.

48 PLANCHE III

Colline sacrée "Solodama" de Kani-Gogouna.

Vue du rocher sacré "Balki" de Dembély.

Vue du cimetière de Dè.

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