Projet de lutte participative contre la désertification et de réduction de la pauvreté dans les écosystèmes arides et semi arides des hauts plateaux du Maroc

Etude sur la situation de référence au niveau

des Hauts Plateaux du Maroc Oriental

Contrat n° 16002230/NM

Rapport final 2012

Centre Régional de La Recherche Agronomique d' Bd. Mohammed VI, B.P 428, Oujda 0 Tel: (212) 0536500210/30 Fax: (212) 0536500211 Site Web: www.inra.org.ma

CENTRE REGIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE D’OUJDA

Projet de lutte participative contre la désertification et de réduction de la pauvreté dans les écosystèmes arides et semi arides des hauts plateaux du Maroc Oriental

Contrat n° 16002230/NM

2012 Centre Régional de La Recherche Agronomique d'Oujda

Bd. Mohammed VI, B.P 428, Oujda Tel: (212) 0536500210/30 Fax: (212) 0536500211 Site Web: www.inra.org.ma

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Sommaire

SOMMAIRE ...... 2 LISTE DES TABLEAUX ...... 4 LISTE DES FIGURES ...... 5 INTRODUCTION ...... 7 RAPPEL DE L’APPROCHE METHODOLOGIQUE ...... 9

ASPECT BIOPHYSIQUE ...... 9 ASPECT SOCIO-ECONOMIQUE ET INSTITUTIONNEL ...... 9 Actualisation des informations socio-économiques ...... 9 Estimation du revenu net des ménages ...... 10 Estimation du taux des ménages pauvres ...... 10 I- ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES ET INSTITUTIONNEL...... 14 1-DEMOGRAPHIE ...... 14 2-HABITAT ...... 15 3- INFRASTRUCTURE ET SERVICES SOCIAUX ...... 16

3.1- ETABLISSEMENTS SOCIO-ADMINISTRATIFS ...... 16 3.2- INFRASTRUCTURES DE BASE ...... 16 4- SERVICES SOCIAUX ...... 17 4.1- Santé ...... 17 4.2- Enseignement et formation ...... 17 4.3- Activités socio-économiques ...... 18 4.4- TAUX D’ACTIVITE ...... 19 5- SYSTEMES DE PRODUCTION ...... 19 6- PAUVRETE ET VULNERABILITE ...... 20 7- DEVELOPPENT HUMAIN ...... 21 8- POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE LA ZONE ...... 22 Le fonctionnement des 43 coopératives pastorales existantes est un acquis important en matière de gestion participative de l’espace...... 23 9- ASPECT INSTITUTIONNEL ...... 23 9.1- Statuts fonciers ...... 23 9.2- Droit d’usage et modes de gestion des ressources naturelles ...... 24 9.3- Les coopératives pastorales...... 27 II- ASPECT BIOPHYSIQUE ...... 30 1- CARACTERISATION CLIMATIQUE ...... 30 1.1- Données de la station d’Ain Béni Mathar (ABM) ...... 30 1.2- Données de la station de ...... 30

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1.3- Données de la station de Bouarfa ...... 31 1.4- Données de la station de ...... 31 2- CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LES HAUTS PLATEAUX ...... 32 2.1- Changements annuels ...... 32 2.2- Changement saisonnière de la pluviométrie dans les hauts plateaux ...... 34 3- CARTE D’OCCUPATION DU SOL DES HAUTS PLATEAUX DE L'ORIENTAL ...... 37 4- CARACTERISATION DES FORMATIONS VEGETALES ...... 39 4.1- Formations pré-forestières...... 39 4.2- Steppes graminéennes à alfa (Stipa tenacissima)...... 40 4.3- Steppes à armoise blanche (Artemisia herba alba)...... 41 4.5- Steppes à alfa associées à Noaea mucronata, Peganum harmala, Atractylis serratoides.. ... 42 4.5- Steppes mixtes dégradées à Noaea mucronata, Peganum harmala, Atractylis serratuloides et Anabasis aphylla ...... 43 4.6- Steppes désertiques...... 44 4.7- Sol nu: indicateur d’une dégradation avancée...... 45 4.8- Zones ensablées ...... 46 5- CARACTERISATION EDAPHIQUE, GEOLOGIQUE ET LITHOLOGIQUE DES HAUTS PLATEAUX ...... 47 6- ANALYSE DE L’ETAT ACTUEL DE LA DEGRADATION ...... 49 III- RESULTATS DE L’ENQUETE SOCIO-ECONOMIQUE ...... 2 1. REPARTITION SOCIO-TERRITORIALE DE LA POPULATION ENQUETEE ...... 2 2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES MENAGES ...... 4 2.1. Eléments démographiques ...... 4 2.2. Habitat principal ...... 4 2.3. Surface de l’habitat principal ...... 5 2.4. Source d’éclairage de l’habitat du chef de ménage ...... 6 2.5. Source d’eau potable des ménages enquêtés ...... 7 2.6. Revenu des ménages enquêtés ...... 8 2.7. Adhésion aux organisations professionnelles agricoles (OPAs) ...... 10 2.8. Accès aux marchés ...... 11 2.9. Dotation en équipements domestiques ...... 12 2.10. Dotation en équipements productifs ...... 12 2.11. Patrimoine foncier et animalier ...... 12 3. POPULATION EN DESSOUS DU SEUIL DE PAUVRETE (MENAGES PAUVRES) ...... 21 3.1. Ménages pauvres des HPO ...... 21 3.2. Quelques caractéristiques des ménages en dessous du seuil de pauvreté ...... 22 3.2.1. Assiette foncière ...... 22 3.2.2. Troupeaux ovins ...... 22 3.2.3. Activités des chefs des ménages en dessous du seuil de pauvreté...... 23 3.2.4. Dépenses de consommation des ménages pauvres ...... 24 3.2.5. Revenu des ménages pauvres des Hauts Plateaux de l’Oriental...... 25 ANNEXES ...... 27

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Liste des tableaux

Table 1: Types d’habitat dans la zone ...... 15 Table 2: Taux de raccordement aux réseaux publics d’eau et d’électricité ...... 16 Table 3: Taux d’activité par province et genre ...... 19 Table 4: Caractéristiques des systèmes de production animale...... 20 Table 5: Indice de développement humain (IDH) par CR ...... 22 Table 6: Effectif des animaux par zone ...... 25 Table 7: les coopératives pastorales initiales constituées par la PDPEO ...... 27 Table 9: Moyennes de référence de 1975 à 2009 ...... 34 Table 10: Superficie des différentes classes d’occupation du sol ...... 38 Table 11: Caractéristiques des différentes classes d'utilisation des parcours de la zone du PDPEO ...... 0 Table 12: Répartition de l’échantillon par commune ...... 2 Table 13: Liste des douars touchés par l’enquête ...... 3 Table 14: Liste des fractions touchées par l’enquête ...... 3 Table 15: Répartition du type d’habitat sur l’ensemble des CRs des HPO (en %)...... 5 Table 16: Sources d’éclairage des ménages dans la zone des HPO (en %) ...... 7 Table 17: Sources d’eau potable des ménages de la zone des HPO (en %) ...... 8 Table 18: Revenu net moyen des ménages pauvres (Dh/An/ménage) ...... 25 Annexe 1: Inventaire des établissements socio-administratifs communaux ...... 27 Annexe 2: Répartition de la population dans la zone du projet (RGPH, 2004) ...... 28 Annexe 3: Répartition du personnel médical de Santé de Base par province, 2009 ...... 28 Annexe 4: Répartition des établissements de soins de santé de base par catégorie par province, 2009 ...... 28 Annexe 5: Inventaire des établissements d’enseignement/formation et infrastructure de base ...... 29 Annexe 6: Conditions d'habitat des ménages ...... 30 Annexe 7: Actifs par branches d’activités économiques et par CR (effectif) ...... 31 Annexe 8: Marchés fréquentés par la population enquêtée ...... 31 Annexe 9: Liste des biens domestiques des ménages enquêtés (en %) ...... 32 Annexe 10: Liste des biens productifs des exploitations enquêtées (en %) ...... 32

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Liste des figures

Figure 1: Taux d’accroissement de la population rurale ...... 14 Figure 2: Répartition des personnes actives par catégories d’activités (%) ...... 18 Figure3: Taux de pauvreté et de vulnérabilité dans la zone ...... 21 Figure 4: Effectif des animaux par catégorie d’éleveurs ...... 25 Figure 5: Score d'autonomie selon la pondération experte ...... 29 Figure 6: Evolution de la pluviométrie à Ain Béni Mathar de 1931 à 2009...... 30 Figure 7: Evolution de la pluviométrie à Tendrara de 1931 à 2009 ...... 31 Figure 8: Evolution de la pluviométrie à Bouarfa de 1931 à 2009 ...... 31 Figure 9: Evolution de la pluviométrie à Figuig de 1931 à 2009 ...... 32 Figure 10: Variabilité des précipitations à Ain Béni Mathar ...... 33 Figure 11: Variabilité des précipitations à Figuig selon les séries climatiques ...... 33 Figure 12: Pluviométrie saisonnière à Ain Béni Mathar ...... 35 Figure 13: Pluviométrie saisonnière à Tendrara ...... 35 Figure 14: Pluviométrie saisonnière à Bouarfa ...... 35 Figure 15: Pluviométrie saisonnière à Figuig ...... 36 Figure 16: Carte d'occupation du sol des hauts plateaux de l'oriental ...... 39 Figure 17: Différentes classes de dégradation des parcours des hauts plateaux de l'Oriental. 1 Figure 18: Nature de l’habitat principal (en %) ...... 5 Figure 19: Classes des surfaces de l’habitat principal (en %) ...... 6 Figure 20: Classes des surfaces de l’habitat principal (en %) ...... 6 Figure 21: Différents types d’éclairage des ménages ruraux (en %) ...... 7 Figure 22: Différentes sources d’eau potable des ménages enquêtés (en %) ...... 8 Figure 23: Types de sources principales de revenu (en %) ...... 9 Figure 24: Types de sources secondaires de revenu des ménages (en %) ...... 10 Figure 25: Appartenance à un groupement professionnel agricole (en %) ...... 11 Figure 26: Types d’organisations professionnelles agricoles de la zone (en %) ...... 11 Figure 27: Classes de superficie agricole totale exploitée (en %) ...... 13 Figure 28: Répartition des classes de superficies agricoles exploitées par commune (en %) 14 Figure 29: Classes de taille des petits ruminants (en %) ...... 14 Figure 30: Répartition des classes de petits ruminants selon les CRs des HPO (en %) ...... 15 Figure 31: Classes de taille du troupeau ovin (en %)...... 16 Figure 32: Répartition des classes du troupeau ovin selon les communes des HPO (en %) ... 17 Figure 33: Classes de taille du troupeau caprin (en %) ...... 17 Figure 34: Répartition des classes du troupeau caprin selon les CRs des HPO (en %) ...... 18 Figure 35: Classes de taille du troupeau bovin (en %) ...... 19 Figure 36: Répartition des classes du troupeau bovin selon les communes des HPO (en %) . 20 Figure 37: Pourcentage de la population au-dessous du seuil de pauvreté par CR...... 21 Figure 38: Superficie agricole exploitée par les ménages pauvres (%) ...... 22 Figure 39: Taille des troupeaux ovins chez les ménages pauvres (%) ...... 23 Figure 40: Dominance des petits troupeaux ovins chez les ménages pauvres (%) ...... 23

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Figure 41: Activité principale des chefs des ménages pauvres (%) ...... 24 Figure 42: Activité secondaire des chefs des ménages pauvres (%) ...... 24 Figure 43: Dépenses de consommation des ménages pauvres des Hauts Plateaux (%)...... 25 Figure 44: Sources du revenu global des ménages pauvres ...... 26 Figure 45: Revenu net moyen des ménages pauvres ...... 26

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Introduction

La zone du projet de développement pastoral et de l’élevage (PDPEO- 2ème phase) s’étend depuis les provinces de au nord et de Taourirt à l’ouest, jusqu’à la province de Figuig au sud. Elle occuperait plus de 3,5 millions d’ha dont l’essentiel est constitué par les hauts plateaux. Ce vaste territoire correspond (plutôt correspondait) à une région pastorale par excellence où évolueraient quelques 2 millions de têtes de petits ruminants. Le climat y est généralement aride à désertique imposant une végétation bien adaptée, dite steppique.

Ces steppes sont le support d’une activité ancestrale qu’est l’élevage. Celui-ci représente la colonne vertébrale de l’économie de toute la zone. Il est encore conduit majoritairement en mode extensif consistant à ce que les animaux tirent l’essentiel de leur pitance des pâturages.

Or, actuellement ces derniers sont dans un état qui n’est plus à même de combler les besoins alimentaires de ces animaux. Pire encore, dans la majorité des cas, la dégradation de ces pâturages est devenue un processus irréversible dessinant des paysages désertés.

Conscientes de cet état de choses, les autorités compétentes ont mis en place plusieurs programmes et projets de développement de cette zone, tels que le PDPEO, le programme de lutte contre les effets de la sécheresse, et le projet de lutte participative contre la désertification et de réduction de la pauvreté dans les écosystèmes arides et semi-arides des hauts plateaux du Maroc oriental (PLPCDRPMO).

Avant d’entamer une quelconque action de développement par le PLPCDRPMO, l’ONUDI a décidé de faire un constat de la situation présente (appelée aussi de référence) afin d’actualiser les informations et que les interventions futures soient ciblées et durables.

Pour atteindre cette finalité, l’ONUDI a confié au Centre Régional de la Recherche Agronomique d’Oujda une étude intitulée: "Situation de référence et suivi biophysique au niveau des hauts plateaux du Maroc oriental". Il est à rappeler que cette étude à caractère de Recherche-développement s’inscrit dans le cadre du contrat N° 16002230/NM cosigné par l’ONUDI et l’INRA du Maroc. Elle vise à fournir aux

7 différents acteurs du projet l’information nécessaire sur l’état des lieux de la zone du PDPEO.

Par ailleurs, le présent rapport est consacré à la "Situation de référence sur le plan physique, naturel et socio-économique" de la zone du projet.

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Rappel de l’approche Méthodologique

L’étude sur la situation de référence touche deux aspects: l’aspect socioéconomique et institutionnel et l’aspect biophysique.

Aspect biophysique Les grands chapitres à aborder dans cet aspect sont:

- Caractérisation climatique ; - Elaboration d’une carte d’occupation du sol ; - Caractérisation des paramètres de la végétation (Composition floristique, estimation du recouvrement, estimation de la phytomasse…) ;. - Caractérisation des sols ; - Analyse de l’état actuel de la dégradation des écosystèmes pastoraux.

Aspect socio-économique et institutionnel Pour le social, il s’agit de cerner les paramètres actuels sur la disponibilité et la fonctionnalité des infrastructures socioéconomiques et l’accès de la population aux services sociaux de base. Il sera question de caractériser la situation démographique locale (nombre d’habitants, structure de la population, l’immigration, l’habitat locale (type, nature, densité). Dans ce chapitre il est prévu, aussi, d’approcher le niveau de vie de la population moyennant les taux de pauvreté et de vulnérabilité et l’indice de développement humain et identifier les principaux problèmes sociaux de la région. Dans la caractérisation économique nous allons évaluer le niveau moyen des recettes et dépenses au niveau des CR et des ménages, approcher le taux de la population active, identifier les principales activités sociales économiques dans la région et décrire les systèmes de production existants et leur importance.

Pour l’institutionnel, l’approche nous allons essayer de renseigner sur les statuts fonciers, sur le droit d’usage et modes de gestion des ressources naturelles, recenser le nombre et cerner l’état actuel des coopératives pastorales.

Actualisation des informations socio-économiques Comme indiqué dans la note méthodologique validée par la coordination du projet, une enquête rapide au niveau ménage est indispensable pour remédier à l’absence de données actualisées permettant de dresser la situation de référence relative aux aspects socio-économiques.

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Ainsi un questionnaire est élaboré pour la collecte des données manquantes. Les données recueillies serviraient entre autre à l’estimation du revenu net des ménages, nécessaire pour déduire le pourcentage des ménages en dessous du seuil de pauvreté.

Le dit questionnaire est composé des rubriques suivantes:

 Identification du ménage  Composition du groupe familial  Caractérisation de l’Habitat  Equipements de l’exploitation (Domestiques et productifs)  Accès aux marchés  Dépenses et recettes de la production végétale  Dépenses et recettes de la production animale  Revenus annexes du ménage  Dépenses de consommation du ménage

Estimation du revenu net des ménages La méthode de l’estimation du revenu net des ménages (RNM) est comme suite:

1. Calcul du revenu global du ménage (RGM) RGM= RGMVégétal+ RGMAnimal+ RGMAnnexe 2. Calcul des dépenses globales du ménage (DGM) DGM= DGMVégétal+ DGMAnimal+ DGMDomestique + DGMEquipement 3. Calcul du revenu net du ménage RNM= RGM – DGM

Estimation du taux des ménages pauvres1 Le Haut-Commissariat au Plan se veut méthodologique sur la notion du calcul de la pauvreté au Maroc: «toutes les formes de la pauvreté monétaire sont définies par référence à un seuil d’un indicateur de bien-être économique. En deçà, de ce seuil, on est pauvre, au-delà on l’est pas». Bien, comment calcule-t-on donc la pauvreté chez nous ?

D’abord, l’évaluation de celle-ci du point de vue incidence et causes profondes demeure intimement liée au choix d’un indicateur de niveau de vie qui doit s’établir pour garantir des conditions de vie décentes. Parallèlement, et face à la fleuraison des revenues et à leur vulnérabilité, la dépense totale des ménages constitue, de par sa

1 Nous entendons par ménages pauvres les ménages en dessous du seuil de pauvreté.

10 fiabilité et sa stabilité dans le temps, l’agrégat le plus adéquat à l’analyse de la pauvreté au Maroc, explique le HCP2.

Le choix de la consommation des ménages comme indicateur de bien-être économique se justifie, en outre, par l’assimilation du niveau de vie à la satisfaction que procure la consommation des biens et services.

Dans ce cadre encore, la correction de la dépense totale annuelle d’un ménage par sa taille ou par son échelle d’équivalence, aboutit à la construction de la dépense annuelle moyenne par personne ou par équivalent adulte. La comparaison de cet agrégat au seuil de pauvreté permet ainsi de démarquer les pauvres des non-pauvres. Cependant, ce seuil diffère selon les mesures de la pauvreté monétaire.

Concernant les mesures nationales de la pauvreté monétaire, celles-ci sont établies en majorant le seuil de la pauvreté alimentaire par une allocation non alimentaire. Concrètement, cette dernière est déterminée conformément à l’approche préconisée par la Banque Mondiale. Trois variantes en découlent: D’abord, le seuil de la pauvreté alimentaire. Ce dernier est calculé sur la base du coût d’un panier de biens et services alimentaires permettant le minimum requis en calories: 2000 kilos calories par jour et par personne. Cette norme est d’ailleurs recommandée par l’AFO et l’OMS, précise le HCP. Ensuite, le seuil de la pauvreté relative. Celui-ci est la somme du seuil de la pauvreté alimentaire et d’une allocation non alimentaire.

Cette dernière (l’allocation) est égale au coût des acquisitions non-alimentaires réalisées par les ménages qui atteignent effectivement le minimum alimentaire requis. Enfin, le seuil de la pauvreté absolue. Ce dernier est obtenu en majorant le seuil de la pauvreté alimentaire par le coût des acquisitions non alimentaires réalisées par les ménages qui ne satisferaient leurs besoins alimentaires que lorsqu’ils leur consacraient le total de leur budget.

Voilà pour les différentes modes de calcul du seuil de pauvreté.

Concernant les familles de mesures nationales de la pauvreté monétaire, le HCP fait savoir que les ménages réalisent d’importantes économies d’échelle grâce au partage des biens collectifs comme le logement, l’énergie, les biens durables et le sanitaire.

La différenciation de la consommation des ménages selon la présence ou l’absence d’économie d’échelle aboutit à la construction de deux familles de mesures de la pauvreté monétaire: les mesures linéaires et les mesures pondérées. La première catégorie estime que les besoins des adultes sont similaires à ceux des enfants et que les ménages ne réalisent pas d’économie d’échelle.

Dans ce cas, l’indicateur du niveau de vie est assimilé à la dépense totale du ménage ajustée par sa taille et exprimée en nombre de membres. En revanche, la seconde

2 Y. Chaoui, Comment évalue-t-on la pauvreté au Maroc?, Aujourd’hui le Maroc, N°659, 2004.

11 catégorie de mesures considère que le poids des individus dans la consommation des ménages diffère selon l’âge.

L'échelle d'Oxford est l'échelle d'équivalence la plus connue3. Utilisée depuis les années cinquante, elle attribue un poids de 1 au premier adulte du ménage, de 0.7 à chaque adulte supplémentaire (individu de 15 ans ou plus) et de 0.5 à chaque enfant de moins de 15 ans. Par conséquent toute famille sera caractérisée par un nombre d'unités de consommation déterminé de la façon suivante:

 m = 1 + (Na - 1) 0.7 + Ne 0.5  Avec: m: échelle d'équivalence  Na: nombre d'adultes âgés de 15 ans ou plus  Ne: nombre d'enfants âgés de moins de 15 ans. Exemple: L’échelle d’Oxford affecte le poids 1 au chef du ménage, 0,7 à chaque adulte et 0,5 à chaque enfant. Ce qui représente un nombre «d’équivalent adulte» de 2,7 pour une unité familiale composée de 2 adultes et 2 enfants. Dans ce cas, l’indicateur du niveau de vie est approché par la dépense totale du ménage rapportée à son nombre «d’équivalent adulte» (qui est ici de 2,7). Reste que ces mesures pondérées diffèrent également selon le mode de détermination de cette échelle: L’équivalent adulte. Ainsi, on retrouve les mesures pondérées à l’échelle empirique. Celles-ci se réfèrent à une échelle d’équivalence empirique affectant la même économie d’échelle à l’ensemble des ménages. C’est le cas de l’échelle proposée par la banque mondiale en 2002 au Maroc.

Les échelles d'équivalence adulte sont nées du besoin pratique de comparer les niveaux de vie de ménage dont les situations différent à la fois en termes de revenus, de consommation ou de dépenses, mais également suivant le nombre et les types d'individus devant se partager ce revenu. Ce problème de commensurabilité de grandeurs concernant des ménages différents se pose aussi pour construire des distributions de revenus, et pour mesurer l'inégalité ou la pauvreté5.

Pour tenir compte de ces différences dans l’évaluation du bien-être social, les praticiens recourent habituellement à une échelle d'équivalence, de façon à obtenir la valeur de l'indicateur du niveau de vie par équivalent-adulte. L'échelle d'équivalence adulte précise le lien entre la consommation d'un ménage et le nombre d'adultes et d'enfants qui le composent, pour un niveau de vie fixé. Elle appréhende les économies d'échelle que réalise un ménage de plusieurs personnes, principalement grâce au partage de biens à usage collectif (Glaude et Mautardier, 1991)4.

En revanche, les mesures pondérées à échelle spécifique se réfèrent aux données observées sur la consommation et les dépenses des ménages pour établir des échelles

3 SOUDI K. &EZZRARIA., «Mesures de pauvreté Approche standard versus approche équivalent adulte», 2005. 4 Glaude M. & Mautardier M. (1991), « Une Evaluation du Coût Direct de l’Enfant de 1978 à1989 », Economie & Statistique, n° 248

12 d’équivalences spécifiques à chaque pays. Une option, on l’aura compris, qui n’a pas été retenue par le Maroc.

Ainsi, pour calculer le niveau de vie des ménages de la zone d’étude (les 11 communes rurales) nous avons opté pour la méthodologie suivie par le HCP afin que l’on puisse comparer le niveau de vie calculé pour chaque ménage à celui identifié par le HCP.

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I- Aspects socio-économiques et institutionnel Dans ce rapport sur la situation de référence de la zone du projet, les résultats présentés ici sont d’une part basés sur la revue bibliographique et l’exploitation des données secondaires relatives à l’objet de ce travail de recherche. La deuxième catégorie de résultats relate ceux émanant de l’enquête socio-économique de référence réalisée pour actualiser un certain nombre d’indicateurs socio-économiques clés dont principalement le nombre de ménages en dessous du seuil de pauvreté.

1-Démographie Selon le RGPH 2004 (annexe 2), les onze CR de la zone du projet totalisent une population de l’ordre de 52756 habitants répartis en 7711 ménages. Ce qui représente une taille moyenne de 7 personnes par ménage.

Le taux moyen d’accroissement démographique dans la zone vari d’une CR à une autre. Il est négatif chez les CR Ouled Mhamed, Abou Lakhel, Tiouli et Maatarka. Le plus important recul du taux d’accroissement est enregistré chez les Ouled Mhamed. Par contre le taux le plus élevé est observé chez les Bni Mathar (Figure 1).

En comparaison avec toute la région de l’Oriental, le taux d’accroissement au niveau de la zone du projet reste plus élevé (0,2 contre -0,8%). Par contre il est bien inférieur à celui enregistré au niveau national (0,6%5).

Si dans la province de Taourirt, le taux d’accroissement de la population rurale est presque nul, il est de 0,6% dans la province de Jerada et de 0,1% à Figuig. En fait, cette évolution s’explique par l’extension des périmètres urbains et la création des municipalités nouvelles lors du découpage administratif de 1992, ainsi que par l’importance de l’exode rural6.

Figure 1: Taux d’accroissement de la population rurale

5 RGPH, 2004. 6 SCET-SCOM. Actualisation De La Situation De Référence, Projet De Développement Des Parcours Et De L’élevage Dans L’oriental (PDPEO) – Phase Ii, Assistance Technique Et Conseil Pour La Mise A Niveau D’un Système De Suivi-Evaluation Et L’actualisation D’une Situation De Référence, 2008.

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3,0%

1,0

-1,0

-3,0

-5,0

Dans la zone du Projet de Développement des Parcours et de l’Elevage dans L’Oriental (PDPEO), la population de moins de 24 ans représente plus de la moitié des habitants, cette tranche d’âge est de 44.4%, 54% et 53.9% respectivement dans les provinces de Figuig, Jerada et Taourirt. Au niveau national, les mois de 24 ans représentent 47.87.

2-Habitat L’habitat de type rural est le plus dominant dans la zone (65%) (Table 1). Par contre cette situation est inversée dans la CR d’Abou Lakhal où c’est l’habitat du type moderne qui est plus présent (près de 60% des habitats de la CR).

Table 1: Types d’habitat dans la zone8 CR Type Traditionnelle Moderne Bidonville Rural Autres Bni Mathar 41 57 38 728 288 Mrija 13 32 40 253 115 Oulad Ghziyel 10 26 583 200 Oulad Sidi Abdelhakem 1 49 100 Tiouli 10 2 485 154 Bni Guil 30 20 237 47 Maatarka 5 26 1 170 61 Tendrara 3 1 2 64 12 Abou Lakhal 2 10 4 El Ateuf 1 216 58 Oulad Mhammed 60 145 Total 114 176 81 2849 1180 Plus d’un tiers des habitats de la zone est composé d’une seule pièce (Annexe 6). Cette donnée n’est elle pas un indicateur de conditions de vie précaires?

Ces habitats à pièce unique sont plus fréquents au niveau de la province de Jerada (~80%) (Annexe 6).

7 Inra-Oujda. Projet De Recherche Sur L’autonomisation Des Ruraux Pauvres Et La Volatilité Des Politiques, Etude De Cas Maroc, Rapport Méthodologique, 2005. 8 Recensement général de la population et de l'habitat 2004: Conditions d'habitat des ménages.

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Par ailleurs selon l’enquête plus récente (SCET-SCOM, 20089), «…les résultats montrent que 51% des éleveurs habitent encore dans des tentes (kheimas).

Au niveau de la zone présaharienne, 72% des éleveurs enquêtés habitent des maisons en dur contre seulement 28% qui utilisent la Kheima comme habitat. Dans les autres zones agro-écologiques plus de 40% des éleveurs habitent encore les kheimas.»

3- Infrastructure et services sociaux 3.1- Etablissements socio-administratifs

Sur le plan des établissements socio-administratifs et de santé, les données relatives aux équipements communaux10 font dégager les constatations suivantes (annexe 1):

 Absence d’agences de crédit agricole au niveau de toutes les communes rurales (CR) de la zone du projet;  Malgré l’importance des centres de travaux agricoles (CT) dans l’encadrement de proximité des agriculteurs, on note que seuls deux CT qui sont implantés dans le territoire communal (Tendrara, Bni Mathar);  Chaque CR dispose d’au moins un marché local hebdomadaire. Un lieu d’échange commercial mais aussi un site qui pourrait servir pour des actions de vulgarisation et de sensibilisation.

3.2- Infrastructures de base

Au niveau de la région économique de l’Oriental, plus de la moitié des ménages (57,5%) sont raccordés au réseau public de distribution d’eau potable et 72,5% au réseau de distribution d’électricité11. Tandis que dans la zone du projet ces taux ne sont respectivement que de 7 et 9% (Table 2). Pis encore, les communes rurales d’El Atef et Oulad Mhammed, situées dans la province de Taourirt sont complètement hors des réseaux d’électricité et d’eau courante.

Table 2: Taux de raccordement aux réseaux publics d’eau et d’électricité12 CR Nombre Eau Electricité Raccordement (%) Ménages courante Eau courante Electricité Bni Mathar 1152 241 412 21 36 Mrija 453 75 70 17 15 Oulad Ghziyel 819 12 15 1 2

9 SCET-SCOM. Actualisation De La Situation De Référence, Projet De Développement Des Parcours Et De L’élevage Dans L’oriental (PDPEO) – Phase Ii, Assistance Technique Et Conseil Pour La Mise A Niveau D’un Système De Suivi-Evaluation Et L’actualisation D’une Situation De Référence, 2008. 10 Source: Haut Commissariat au Plan. Données communales: Résultats de l'enquête sur les équipements communaux (Milieu Rural), 2000 11 Agence de Développement Social (site web: http://www.ads.ma) 12 RGPH, 2004. Conditions d'habitat des ménages.

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Oulad Sidi Abdelhakem 401 1 1 0 0 Tiouli 651 16 24 2 4 Bni Guil 1361 144 187 11 14 Maatarka 1125 20 0 2 0 Tendrara 885 18 18 2 2 Abou Lakhal 188 13 5 7 3 El Ateuf 350 0 0 0 0 Oulad Mhammed 326 0 0 0 0 Total 7711 540 732 7 9

Par ailleurs, le réseau d’assainissement est absent dans toute la zone à l’exception de Tendrara, Mrija et Tiouli (Annexe 5).

4- Services sociaux 4.1- Santé

La dispersion de la population dans la zone et son niveau de vie découragent l’installation d’un certain nombre de services privés de santé. Ainsi on note l’absence totale d’infirmiers privés et de dentistes dans le territoire des onze CR. Les pharmacies aussi ne sont présentes qu’au niveau de la CR de Tendrara. En matière d’infrastructure sanitaire, la région du projet compte 26 centres de santé communaux et 14 dispensaires (Annexe 4). L’examen de la couverture sanitaire (annexe 3)13 montre que la région de l’oriental est faiblement couverte sur le plan effectif des médecins par rapport à la taille de la population (1 médecin pour 5741habitans). Il s’agit d’un taux de couverture très en dessous de la moyenne national (1 médecin pour 1782 habitants14). Sur les onze CR de la région, seules Oulad Sidi Abdelhakem et Abbou Lakhal qui ne disposent ni d’un Dispensaire rural ni d’un Centre de santé communal;

4.2- Enseignement et formation

Sur les onze CR on ne rencontre aucun établissement publique de formation professionnelle ni d’un établissement primaire autonome (Annexe 5). De même, les collèges ne sont présents que dans deux communes rurales. Ce n’est pas par hasard que "le taux d’analphabétisme en milieu rural est élevé dans la zone du PDPEO (zone du projet) et dépasse 65%. Il est de 74.8% dans la province de Figuig, 65,1% dans la

13 MINISTERE DE LA SANTE, Direction de la Planification et des Ressources Financières Division de la Planification et des Etudes Service des Etudes et de l’Information Sanitaire, Santé en chiffres 2009, Maroc, 2010. 14 PNUD, 2009. Lignes directrices en appui à la stratégie régionale pour la coopération international, Région de l’Oriental, Programme ART Gold Maroc.

17 province de Jerada et 70,4% dans la province de Taourirt" (SCET-SCOM, 2008)15. Ce taux d’analphabétisme reste quand même supérieur au taux moyen régional qui ne dépasse pas 43%16.

4.3- Activités socio-économiques

La population de la zone exerce une multitude d’activités économiques dans différentes branches: Agriculture, mines, industrie, eau/électricité et énergie, bâtiments et travaux publics, commerce, transport et communication, services, administration. Pourtant c’est plutôt le secteur agricole qui absorbe la majorité de la main d’œuvre active de la région (85%) (Figure 2).

17 Figure 2: Répartition des personnes actives par catégories d’activités (%)

2,7 1,8 1,0 3,5 1,0 5,0 85,0

Agriculture Services B.T.P Administration Commerce Industrie ANF

ANF: Transport/Communication, Mines, Eau/Electricité et Activités exercées hors du Maroc. En effet, "la grande majorité de la population de la zone du projet tire la quasi-totalité de ses revenus directement ou indirectement de la pratique de l'élevage, principalement l'élevage ovin.

Les revenus non agricoles sont importants surtout chez les petits éleveurs. Les activités salariales (bergers, ouvriers agricoles, cueillette des truffes, etc.) ou libérales (commerce, maçonnerie, artisanat, …etc.) sont les plus répandues dans la zone18.

15 SCET-Scom. Actualisation De La Situation De Référence, Projet De Développement Des Parcours Et De L’élevage Dans L’oriental (PDPEO) – Phase Ii, Assistance Technique Et Conseil Pour La Mise A Niveau D’un Système De Suivi-Evaluation Et L’actualisation D’une Situation De Référence, 2008. 16 PNUD, 2009. Lignes directrices en appui à la stratégie régionale pour la coopération international, Région de l’Oriental, Programme ART Gold Maroc. 17 HCP, Recensement général de la population et de l'habitat 2004, Caractéristiques économiques. 18 SCET-SCOM. Actualisation De La Situation De Référence, Projet De Développement Des Parcours Et De L’élevage Dans L’oriental (PDPEO) – Phase II, Assistance Technique Et Conseil Pour La Mise A Niveau D’un Système De Suivi-Evaluation Et L’actualisation D’une Situation De Référence, 2008.

18

Vu le caractère spécifique de la zone d’étude (dominance des parcours), l’élevage constitue la principale activité de la population enquêtée. Ainsi, 67% de l’échantillon pratiquent l’élevage contre 28% le pratiquant en marge de l’agriculture. Les 5% restant pratiquent le commerce dans les centres de Tendrara, Bouarfa, " (SCET-SCOM, 2008)19.

4.4- Taux d’activité Le taux d’activité dans la région économique de l’Oriental (34%) est l’égerment en dessous de la moyenne nationale (36%). La province de Jerada qui fait partie de la zone du projet présente un taux d’activité élevé (78%) contrairement à la province de Figuig où ce taux est en dessous de la moyenne régionale (Table 3).

Table 3: Taux d’activité par province et genre20 Provinces Taux d’activité (%) Total Femme Figuig 30.7 12.2 Jerada 77.9 22.1 Région Oriental 33.6 13.8 Maroc 35.9 17.6 5- Systèmes de Production L’élevage constitue l’activité économique principale des chefs de ménage et domine la composition du revenu du ménage. La caractérisation des systèmes de production de la zone s’appuie essentiellement sur l’analyse des systèmes de production animale.

Ces systèmes sont plus extensifs en passant Nord vers le Sud.

"L'analyse fonctionnelle des Systèmes de Production Animale (SPA) nous a conduit à l’identification de trois grands types de SPA: Exploitations Pastorales de Subsistance (67%), Exploitations Pastorales Paysannes (19%) et Exploitations Pastorales de "Spéculation" (15%)" (INRA, 2001) 21. Les caractéristiques de ces systèmes sont présentées dans le tableau suivant.

19 SCET-SCOM. Actualisation De La Situation De Référence, Projet De Développement Des Parcours Et De L’élevage Dans L’oriental (PDPEO) – Phase Ii, Assistance Technique Et Conseil Pour La Mise A Niveau D’un Système De Suivi-Evaluation Et L’actualisation D’une Situation De Référence, 2008. 20 PNUD, 2009. Lignes directrices en appui à la stratégie régionale pour la coopération international, Région de l’Oriental, Programme ART Gold Maroc. 21 Systèmes de Production Animale: Caractéristiques et Coût de Production dans la zone du Projet de Développement Pastoral et de l'élevage de l'Oriental, 2001.

19

Table 4: Caractéristiques des systèmes de production animale. Types Eléments structurels Logique de production Brebis: 42 têtes (Max.: 120 têtes) Exploitations pastorales qui vivent du troupeau et ne BG: 57% ; OJ: < 24% ; Autres: 19% disposent pas d'un effectif suffisant, d'une manière Caprins: 21 têtes, Bovins: 1 tête assurée et permanente. Elles sont dans une situation Orge: 52 Q/an, Son: 50 Q/an, PSB: 20 Q/an difficile et ne peuvent subsister qu'au moyen d'une

Main Œuvre Salariée: 2 pers./exp./an (Max.: 15) activité annexe. Leur niveau de vie est en permanente

Pastorales Subsistance

Exploitations Bour: 18 ha par exploitation. détérioration.

Camion: absent, Maison: absente dans 40% des cas.

Brebis: 96 têtes (Max.: 250) Un type d’exploitation caractérisé par la BG: 44% OJ: 39% prédominance de la logique paysanne: une unité Caprins: 27 Bovins: 4 têtes indissoluble du groupe familiale et de ses membres à Orge: 137 q/an, Son: 98 q/an, PSB: 42 q/an la fois producteurs et consommateurs. En plus, le Main Œuvre Salariée: 3 pers./exp./an troupeau du point de vue de l'économie du groupe, Camion: présent chez moins de 30% des cas est un moyen de vivre et non un capitale à Exploitations Bour: 23 ha/exp. (Max.: 90 ha) rentabiliser.

Pastorales Paysannes Maison: 80% des cas ont 1 maison. Brebis: 415 têtes (Max.: 1800) Ces exploitations sont gérées dans un esprit BG: 41% OJ: 41% d'entreprise. Le processus de production tourne dans Caprins: 58 têtes , Bovins: 8 têtes le sens de la réalisation d'un profit et de la Orge: 452 q/an, Son: 345 q/an, PSB: 74 q/an rentabilisation du capital. Logique qui se matérialise Main Œuvre Salariée: 8 pers./exp./an (Max.: 34) dans l'acquisition des machines (camion, tracteur…), Camion: présent chez 60% des cas l'utilisation d'une main d’œuvre salariée abondante,

Spéculation Bour: 67 ha Maison: 100% avec 1 et la pratique d'élevage de spéculation. Ces maison/exp. exploitations disposent d'une superficie importante

des terres collectives de parcours. Exploitations Pastorales

Ces systèmes de production sont rencontrés dans les différentes CR de la zone.

Quant aux systèmes d’élevage "d’une manière générale, sont de type pastoral extensif à semi extensif. L’élevage dans cette région est caractérisé par:

 Une extrême variabilité des effectifs ovins en fonction des conjonctures climatiques ;  Une très faible productivité du cheptel ;  Une grande dépendance des animaux aux aliments achetés ;  Une diversité des rôles attribués aux animaux (trésorerie et/ou prestige social,….)  Une conduite traditionnelle négligeant tous les aspects d’amélioration génétique ;  La plupart des éleveurs de la région sont considérés pauvres. En effet, 77,5% des éleveurs ont un revenu bas à très bas ; 19,2% ont un revenu modeste à moyen et 3,3% ont un revenu qualifié d’aisé.22

6- Pauvreté et vulnérabilité La région économique de l’Oriental se place en cinquième position du point de vue taux de pauvreté23. Selon le RGPH 2004, le taux de pauvreté dans la région est de

22 SCET-Scom. Actualisation De La Situation De Référence, Projet De Développement Des Parcours Et De L’élevage Dans L’oriental (PDPEO) – Phase Ii, Assistance Technique Et Conseil Pour La Mise A Niveau D’un Système De Suivi-Evaluation Et L’actualisation D’une Situation De Référence, 2008.

20 l’ordre de 17.90%. En milieu rural, ce taux dépasse la moyenne régionale et avoisine les 25%.

Les trois provinces de la zone du projet présentent les taux de pauvreté les plus élevés de l’Oriental avec un maximum au niveau de la province de Jerada (29.30%).

Au niveau communal, le pourcentage des ménages en dessous du seuil de pauvreté est plus élevé oscillant entre 66.90% à Abou Lakhal et 31.70% à Bni Guil (Figure 3).

A cette pauvre population s’ajoute un taux non négligeable de ménages vulnérables24, allant de 16.10 à 26.60% (Figure 3). Figure3: Taux de pauvreté et de vulnérabilité dans la zone 80 66,9 70 62,4 62,5 58 59,1 60 48,9 50 43 41,9 37 40 32,9 31,7 26,6 30 25,2 24,5 25 23,3 19,9 22,5 19,4 22,6 21,2 20 16,1 10 0

Taux Pauvreté Taux Vulnérbilité

7- Développent humain Créé à l’origine pour comparer les performances des états, l’Indice de Développement Humain (IDH25) est en effet basé sur des indices qui font généralement l’objet de statistiques fiables à cette échelle macro-géographique mais peu à une échelle locale. Ceci n’empêche pas de faire une petite comparaison de cet indice au niveau des CR de la zone du projet. L’examen des résultats du RGPH 2004 montre que la CR de El Ateuf présente le plus bas niveau d’IDH (0.31) et que la CR de Bni Guil en présente le plus élevé (0.49) (Tableau 5).

23 Représente le pourcentage d’individus dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté relative (réfère aux biens et services alimentaires et non alimentaire majorés conformément à l’approche d’allocation par la Banque Mondiale). 24 Ce concept appréhende la fraction de la population qui est au dessus du seuil de la pauvreté relative et qui risque de se trouver en deçà de ce seuil si des aléas affectent leur situation socio-économique. 25 L'indicateur de développement humain mesure le niveau moyen auquel se trouve un pays donné selon trois critères essentiels du développement humain : longévité, instruction et conditions de vie

21

Table 5: Indice de développement humain (IDH) par CR26 27 CR IDH Bni Mathar 0,45 Mrija 0,43 Oulad Ghziyel 0,40 Oulad Sidi Abdelhakem 0,40 Tiouli 0,45 Bni Guil 0,49 Maatarka 0,40 Tendrara 0,34 Abou Lakhal 0,42 El Ateuf 0,31 Oulad Mhammed 0,32

Dans son rapport 201028, le PNUD attribue au Maroc un IDH de 0.567 et classe le Royaume à la 114e position sur 169 pays étudiés. Par rapport à 2005, le Maroc a gagné 12 places avec un IDH de 0.64629.

8- Potentialités et contraintes de la zone Les principales contraintes au développement de la zone peuvent être résumées comme suit:  Une faible pluviométrie qui ne dépasse pas en moyenne 160 mm au Sud et 250 mm au Nord, entraînant une faible productivité des parcours ;  Une dégradation avancée des parcours entraînant une disparition des espèces les plus appétibles ;  La multiplicité et ambiguïté des textes de loi concernant les aspects fonciers et l’utilisation des ressources pastorales. A ceci s’ajoute la multiplicité des intervenants publics et privés qui rend difficile une gestion rationnelle des ressources ;  Des sols pauvres, relativement difficiles et coûteux à travailler, et soumis à une érosion hydrique et/ou éolienne non négligeable. Le peu de diversité du matériel végétal disponible est également une contrainte pour les opérations de réhabilitation et d’amélioration des parcours. Les potentialités de la zone sont toutefois loin d’être négligeables. Plus particulièrement:

26 HCP, Recensement général de la population et de l'habitat 2004, Caractéristiques économiques. 27 Il s'agit d'un indice composé qui mesure la qualité de vie moyenne de la population d'un pays. Théoriquement, l'indice va de 0 à 1. 28 PNUD, 2010. Rapport 2010 sur le développent humain. 29 PNUD, 2005. Rapport 2005 sur le développent humain.

22

 L’étendue des superficies qui compense en partie la faible productivité à l’hectare.  La diversité des ressources fourragères notamment l’alfa, l’armoise, le romarin, les truffes.  La longue tradition de production animale sur parcours est un atout pour la poursuite et l’amélioration de cette activité.  Les capacités d’adaptation et de performance de la race ovine Beni Guil ainsi que la race introduite Ouled Djellal constituent un potentiel certain. Le fonctionnement des 43 coopératives pastorales existantes est un acquis important en matière de gestion participative de l’espace.

9- Aspect institutionnel Dans cette partie on essayera de dresser la situation foncière, le droit d’usage et modes de gestion des ressources naturelles ainsi que l’état des coopératives pastorales chargées de la gestion des parcours: 9.1- Statuts fonciers

La région de l’Oriental s’étend sur une superficie totale de 8 282 000 Ha dont près de 4 877 682 Ha de parcours et 2 494 600 Ha de forêts et nappes alfatières. La particularité de la région réside dans le faible poids du Melk (7,8%) et la prédominance du collectif (66,3%). Le reste relève du domanial (21,1%) et autres statuts (1,5%) (EDESA, 1996).

La propriété collective des pâturages caractérise nettement le système pastoral des Hauts Plateaux, en effet le statut juridique collectif est le plus dominant dans la zone et représente. Le collectif, terrains appartenant à la collectivité d’origine dans l’indivision et dont tous les descendants peuvent jouir de l’usage, concerne une superficie d’environ 2 millions d’hectares et est sous la tutelle du Ministère de l’intérieur.

Le statut domanial (terres constituées essentiellement de nappes alfatières) représente 20%. Les nappes alfatières ont un statut domanial et relèvent du domaine forestier qui est le domaine privé de l’Etat. Le code forestier stipule les conditions d’usage de ces nappes par les collectivités reconnues comme ayant des droits d’usage. Il découle de la législation forestière qui privilégie l'aspect conservation et exploitation par l'Etat, une

23 prédominance de relations conflictuelles gérées le plus souvent de façon répressive et ignore l'entité collective usagère (dahir du 20 septembre 1976, reporté par TTOBA, 2008). Le Melk ne dépasse pas 7 % de la superficie totale (des valeurs plus élevés sont parfois reportés tels que 13% des exploitants possèdent des terres dites Melk, qui, d'ailleurs, ne disposent souvent pas de titre).

Le statut collectif constituait dans le passé le support d'un mode d’organisation tribal basé sur l’appropriation collective des ressources pastorales. Or, aujourd’hui, ce statut semble être en contradiction avec les mutations des principales composantes de la société pastorale: découpage administratif, forte tendance à la sédentarisation et réduction progressive de l’exploitation collective des moyens de production. Souvent considérée comme la principale source de conflit et le principal obstacle au développement voire une "tragédie" (question reste toutefois très discutable), le principal grief envers le statut collectif des terres de parcours est l’exploitation irrationnelle et abusif des ressources pastorales. Le collectif est considéré aujourd’hui être en contradiction avec les mutations actuelles (découpage administratif, tendance manifeste à la sédentarisation et individualisation de l’utilisation des ressources).

En absence de délimitation des terres collectives, la propriété collective des terres de parcours résiste mal aux comportements individuels caractérisés par l’appropriation privative des terrains, la mise en culture et les défrichements.

Le mode de faire valoir indirect est très rare, en raison de la nature de l'écosystème. Moins de 6% des éleveurs font des associations et moins de 2% prennent des terres en location.

9.2- Droit d’usage et modes de gestion des ressources naturelles

La population de la zone du projet, estimée à environ 100.000 habitants (y compris les centres de Tendrara, Bouarfa et Ain Béni Mathar) vit encore sur l’élevage des petits ruminants. Sur les 9.000 éleveurs, on compte:

 77 % sont considérés des éleveurs pauvres ;  19% ont un revenu modeste à moyen ; et  3,3% ont un bon revenu.

24

La zone est communément connue par l’élevage des petits ruminants quasi-dominant sur de large étendue de parcours steppique: environ 1344000 têtes de petits ruminants dont 1,95 millions d’ovins et 249 milles de caprins. Ces effectifs dénotent des concentrations variables entre zones et entre éleveurs:

Table 6: Effectif des animaux par zone

Figure 4: Effectif des animaux par catégorie d’éleveurs

Le système pastoral continu à jouer un rôle important dans la région de l’Oriental malgré les profonds changements opérés au niveau de ses différentes composantes. La taille moyenne du troupeau dans toute la zone a vraisemblablement connu une légère augmentation en passant de la moyenne calculée en 2001 de 110 brebis/élevage à 130 brebis par élevage actuellement. L’élevage caprin est également pratiqué de façon assez large dans la zone (plus de 90% en dispose). La moyenne calculée affiche 32 têtes/élevage, mais cache une variation entre éleveurs avec une présence notoire des éleveurs caprin dans les communes de BG, OSA et El Ateuf et OM:

 42% des éleveurs ont moins de 20 têtes;  40% des éleveurs ont entre 20 et 70 têtes ;  8% élèvent jusqu’à 220 têtes.

25

La faible productivité du cheptel est la résultante de plusieurs facteurs dont les plus éminents sont la conduite coutumière et la régression des ressources fourragères sur parcours (qui contribuent à moins de 26% à la satisfaction des besoins).

Les systèmes d’élevage ovin diagnostiqués sur la base de variables qui se rapportent à l’activité de l’élevage et son environnement, sont différenciés entre les zones comme suit:

 Le système d’élevage 1: ce système spécifique aux élevages de l’extrême nord- est, est caractérisé par de faible superficie des parcours avec de faible apports dû aussi à la perte croissante de la vigueur des parcours particulièrement en se déplaçant vers le sud ; Ce qui induit un grands recours à la supplémentation pour couvrir les besoins des troupeaux estimées à peu près à 50% des besoins.  Le système d’élevage 2: couvrant les élevages du nord centre où les parcours sont relativement de taille moyenne avec des ressources pastorales dégradés. Le recours à la supplémentation est relativement faible comparé aux autres régions, permettant un taux de couverture des besoins de plus de 45% ; mais en croissance continue suite aux insuffisances des parcours et la possession stable ou croissante des effectifs.  Le système d’élevage 3: ce système est rencontré dans le Nord-Ouest où les superficies de parcours sont faibles à moyennes et dans un état avancé de dégradation. Les apports en supplémentation sont relativement faibles vu l’existence de ressources sylvo-pastorales au nord d’une part et d’autre part le niveau socioéconomique bas des exploitations.  Le système d’élevage 4: Dans ce système les parcours sont plus importants couvrant les communes du Centre et où l’alimentation des troupeaux, à caractère purement naisseurs, est basée essentiellement sur les ressources pastorales plus dégradées au Nord-Est comparé au Sud-Ouest. Parallèlement aux ressources pastorales continuellement exploitées, la supplémentation est courante basée sur les achats vu les très faibles productions locales. Le système d’élevage 5: sur des superficies de parcours très importantes mais en état médiocre dans la quasi-totalité des zones du Sud et Sud-Est, les élevages ovin sont très affectés par la sécheresse subsaharienne. contrairement aux formes d’adaptation rencontrée ailleurs, ces élevages ne tirent pas profits des aliments de supplémentation qui demeure relativement faibles pour couvrir les besoins des animaux.

26

La mobilité des troupeaux, appréciée pour le rôle de complémentarité en les terres de parcours, sont d’amplitude très variables et ont connu une baisse importance ces dernières décennies pour essentiellement: la régression des ressources pastorales, la faiblesse des effectifs, indisponibilité et cherté des moyens de transport. Actuellement, 80 % des élevages sont sédentaires ou réalisent de faibles déplacements contre uniquement 10% des éleveurs qui réalisent encore des déplacements notoires. L’analyse grossière de ces mouvements dévoile le caractère de fixation des régions du Nord près des cultures et alfa d’altitude ; des déplacements de faible amplitude à une sédentarisation localisée dans les zones ‘agricoles’ au Sud ; des mouvements horizontaux coutumiers aux liens ethniques historiques pour la région de Tendrara outre ceux verticaux plus grand à la zone «Dahra ».

9.3- Les coopératives pastorales

Le choix de la forme d’organisation des éleveurs a porté sur les « coopératives pastorales ».la spécificité socio-tribale de la société pastorale de l’oriental et le statut collectif des parcours ont dicté la constitution de « coopératives ethno-lignagère » sur une base de l’affinité entre les groupes ethniques. Ainsi la constitution de coopératives avait correspondu tantôt au lignage majeur, tantôt à la fraction et tantôt au douar:

Table 7: les coopératives pastorales initiales constituées par la PDPEO Commune Rurale Nombre Niveau de regroupement

Tendrara 4 Fraction

Maatarka 5 Fraction

Béni Guil 14 Fraction ; lignage majeure ou mineur

Mérija 4 Fraction et douar

El Ateuf 5 Lignage majeur

Od Ghziel 2 Fraction et douar

Od M’hamed 4 Fraction et douar

A.B. Mathar 5 Fraction et douar

Total 43

Dans la pratique, il s’est avéré que, dans certains cas, le niveau de regroupement des groupes ethniques semble ne pas constituer le plus pertinent niveau de cohésion sociale. En effet plus on descend à un niveau inférieur, plus la solidarité entre les membres du groupe s’exprime plus ; Ce qui se manifeste dans certaines coopératives par le manque d’affinité entre les lignages membres ou le refus d’accepter comme membre certains douars. Ceci se répercute sur le fonctionnement des coopératives et par la suite entraîne leur blocage.

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Depuis leur création, plusieurs coopératives ont connu des scissions parfois résolvant des situations conflictuelles (cas des coopératives Ennahda, Elfath, AL Izdehar, Istitmar et Erreda relevant de la CR de Béni Guil ayant donné naissance à cinq nouvelles coopératives respectivement Od Mouloud, Alhalloumia, Od Ali Ben Yassine Ettadamoune et El Wafa.) et parfois sources d’affaiblissement pour les conséquences dus aux partages des moyens et bien, litiges sur les espaces pâturés, etc. (cas de la coopérative Saada à Ain Béni Mathar).

Malgré les limites de la formule coopérative ethno lignagère, l’expérience des coopératives fait l’unanimité quant à son succès; même si des appréciations différenciées peuvent être faites sur leur viabilité et leur capacité à prendre en charge la gestion des parcours. En fait, l’usage des espaces pastoraux relève des collectivités ethniques avec un net individualisme de pacage sans règles collectives (sauf les droits coutumiers des individus à respecter sur les espaces appropriés sous noms d’ « agdal » ou « znigua »). Seule les mises en repos crées demeurent sous contrôle « relatif » des coopératives pastorales concernées. On note également qu’aucune distinction n’a été faite entre les attributions du conseil d’administration des coopératives pastorales et les Nouabs de la collectivité propriétaire en ce qui concerne la gestion du patrimoine collectif.

On compte actuellement plus d’une soixante de coopératives. La greffe coopérative semble tenir, pour le moment, grâce aux efforts des agents d’encadrements et à l’appui des autorités provinciales et locales d’une part et à l’adhésion des éleveurs en raison des avantages substantiels qu’ils tirent des coopératives (indemnités de mises en repos, aliments de bétail subventionné, soins vétérinaires...) et surtout la prise de conscience des coopérateurs de l’intérêt de cette institution dans le système de leur représentation identitaire, institutionnel, économique et social à l’échelle locale et régionale d’autre part (PDPEO, 2002).

Sur la base d’une batterie de sept critères appliqués à 40 coopératives (FIDA, 2002), deux grands groupes de coopératives se distinguent. Celles qui ont des chances de survivre (46%) et concernent environ 60% des membres et celles qui connaissent des difficultés sérieuses et qui risquent de disparaître si des mesures de redressement ne sont pas prises (41%).

L’étude sur l’autonomisation des coopératives (INRA, 2005) a révélé trois classes: les coopératives très faibles qui réalisent un score d’autonomie de moins de 25 points (11,8 %), les coopératives moyennement faibles sont majoritaires (58,8%) et les coopératives moyennes (29,4%). Aucune coopérative n’a pu atteindre un score d’excellence qui va au delà de 75 points. Le jugement est globalement pessimiste et rejoint les conclusions des différentes évaluations des coopératives qui insistent sur leur fragilité.

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Figure 5: Score d'autonomie selon la pondération experte

La régularité des réunions entre membres (des Conseils d’administrations et des assemblées générales) et la viabilité financière avec une comptabilité transparente, constituent des indicateurs les plus pertinents de la santé des organisations professionnelles.

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II- Aspect biophysique

1- Caractérisation climatique Les données climatiques proviennent des stations pluviométriques localisées dans la zone d'étude. Jusqu'à 2009, cette zone était couverte par quatre stations, à savoir la station de Figuig, Bouarfa, Tendrara et Ain Béni Mathar. Ces stations sont situées soit au niveau des Centres de Travaux (CT de Tendrara, Ain Béni Mathar et Bouarfa) ou dans les Caïdats de la région de Figuig. Les paramètres mesurés sont la pluviométrie et la température. Cette dernière est enregistrée uniquement dans quelques stations et pour des périodes limitées.

1.1- Données de la station d’Ain Béni Mathar (ABM) La Station d’ABM est un poste pluviométrique installé dans les locaux du CT d’ABM. Les données de cette station sont complétées avec celles d’une station voisine appartenant à l’Agence du Bassin hydraulique.

La série climatique d’ABM disponible s’étalent de 1931 à 2009, montre une moyenne de 215,5 mm/an avec un maximum de 416 mm enregistré durant l’année agricole 1959/60 et un minimum de 62 mm lors de la compagne agricole 1944/45.

On observe une grande variabilité interannuelle des précipitations avec un coefficient de variation élevé, de l’ordre de 35%, mais il est caractéristique des zones steppiques.

Figure 6: Evolution de la pluviométrie à Ain Béni Mathar de 1931 à 2009

1.2- Données de la station de Tendrara La station pluviométrique de Tendrara est localisée au niveau du CT de Tendrara. Les données s’étalent de 1931 à 2009. La moyenne de la série est de 199,4 mm/an avec un maximum de 392 mm enregistré durant la campagne agricole 1993/94 et un minimum de 47 mm lors de la campagne 1960/61.

La variabilité interannuelle des précipitations est très importante avec un coefficient de variation très élevé de l’ordre de 47%.

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Figure 7: Evolution de la pluviométrie à Tendrara de 1931 à 2009

1.3- Données de la station de Bouarfa Les données de la station de Bouarfa proviennent principalement de la station climatique de la Direction de la Météorologie Nationale localisée au niveau de l’aéroport de Bouarfa. Les données disponibles au niveau de cette station sont assez récentes et couvrent la période 1981-2009. Ces données montrent une moyenne de 151 mm/an avec un maximum de 277 mm enregistré durant la campagne 1995/06 et un minimum de 60 mm en 2004/05. La variabilité interannuelle est très élevée avec un coefficient de variation de 46%.

Figure 8: Evolution de la pluviométrie à Bouarfa de 1931 à 2009

1.4- Données de la station de Figuig La station pluviométrique de Figuig est localisée au niveau de la Bachaouia de Figuig. Les données disponibles s’étalent de 1935 à 2009. La moyenne de la série est de 123 mm/an avec un maximum de 328 mm enregistré lors de la campagne agricole 2008/09 et un minimum de 8 mm pendant la campagne agricole 1963/64.

Comme dans les autres stations de la zone d’étude, la variabilité interannuelle des précipitations est très importante de l’ordre de 47%.

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Figure 9: Evolution de la pluviométrie à Figuig de 1931 à 2009

2- Changements climatiques dans les hauts plateaux 2.1- Changements annuels Les travaux de recherche réalisés dans les différentes stations de la région de l’Oriental (Mimouni J & Mahyou, 2008) ou au niveau national (Balaghi, 2002) ont montré que globalement les changements dans la pluviométrie sont situés dans les années 1970. Ainsi, la rupture à Aioun et Taourirt a été observée en 1976, à Oujda en 1981, à Meknes en 1978.

La région du PDPEO II a donc connu un changement climatique durant les années 1970, qui s’est traduit par une diminution de la pluviométrie annuelle. Cette diminution varie d’une station à une autre.

A ABM, la pluviométrie moyenne avant la date de rupture est de 238 mm/an, après cette date elle n’est que de 181,5 mm/an, soit une perte de l’ordre de 56 mm ou 24%.

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Figure 10: Variabilité des précipitations à Ain Béni Mathar

A Figuig, la pluviométrie avant la date de rupture était de 134,1 mm/an. Cette moyenne a chuté à 109,5 mm/an durant les dernières décennies, soit une perte de l’ordre de 18%.

Figure 11: Variabilité des précipitations à Figuig selon les séries climatiques

Ces résultats suggèrent donc que la moyenne pluviométrique calculée à partir de la première série qui s’étale de 1932 à 2009, n’est pas représentative du climat de la zone, du fait que les changements climatiques que la région a connus ont fortement perturbé la chronologie de la série étudiée. Ainsi, la moyenne calculée sur cette série ne peut pas être la moyenne de référence pour les stations étudiées.

Selon l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM), la moyenne pluviométrique de référence d’une série climatique doit être constituée d’au moins de 30 ans de données assez récentes. Au besoin, l’OMM recommande la période qui s’étale de 1970 à 2000 comme période de référence représentative du climat d’une région.

Dans le cas de la zone du PDPEO II, nous avons opté pour 1975 comme date de rupture, compte tenu des différents travaux qui ont été réalisés dans la région. La période de référence pour toutes les stations serait de 1975 à 2009, mise à part la station de Bouarfa où les données ne sont disponibles qu’à partir de 1981.

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Le Tableau ci-dessous indique les moyennes de référence calculées de 1975 à 2009 dans les différentes stations étudiées:

Table 9: Moyennes de référence de 1975 à 2009 Station Latitude Longitude Altitude Moyenne de référence (m) (mm/an)

Ain Béni Mathar 34° 01’ N 02° 02’ W 920 185,8

Tendrara CT 33° 03’ N 02° 00’ W 1460 196,5

Bouarfa 32 24’ N 1 57’ W 1200 151,2

Figuig 32° 07’ N 01° 14’ W 900 109,4

2.2- Changement saisonnière de la pluviométrie dans les hauts plateaux Nous observons que quelque soit la station considérée, les saisons les plus pluvieuses sont l’automne et le printemps. Pour les stations du nord (Ai Béni Mathar et Tendrara), les précipitations du printemps sont plus importantes que celles d’automne, alors que dans le sud (Figuig et de Bouarfa), les précipitations sont plus importantes en automne qu’au printemps.

La diminution des précipitations, causée par les changements climatiques, a concerné de manière très significative (Test de Student à 1%) la saison printanière à Ain Béni Mathar et à Tendrara, alors qu’a Figuig la diminution des précipitations a touché toutes les saisons.

Ces changements dans la distribution de la pluviométrie auraient probablement accéléré la dégradation des parcours, observée dans cette zone.

D’ailleurs, une des conséquences notables de cette chute de la pluviométrie pendant le printemps est la diminution de la productivité des parcours. En effet, le printemps correspond, pour la plupart des plantes, à une période de croissance active. Or, tout déficit hydrique survenu pendant cette période, affectera négativement la production des parcours même avec des conditions climatiques favorables l’année suivante. Cette diminution est illustrée par le ralentissement de croissance chez les espèces pérennes, et par un épuisement du stock semencier dans le sol chez les plantes annuelles.

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Figure 12: Pluviométrie saisonnière à Ain Béni Mathar

Figure 13: Pluviométrie saisonnière à Tendrara

Figure 14: Pluviométrie saisonnière à Bouarfa

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Figure 15: Pluviométrie saisonnière à Figuig

Par ailleurs, les études récentes réalisées par l'INRA sur l’agro-climatologie ont montré deux zones agro-climatiques dans la région d'étude: une avant et l'autre après rupture pluviométrique (1946-1975 et 1976-2002). Les deux zones sont liées aux exigences climatiques de certaines espèces pastorales. Durant la première période, les conditions climatiques semblaient être propices à la croissance des espèces pastorales notamment l'alfa et l’armoise blanche. Durant la seconde période, les zones propices à ces espèces s’étalent sur la partie nord de la zone. Le centre et la partie nord de la région sont restés des zones propices au développement des espèces pastorales. En effet, même si les conditions climatiques sont parfois moins optimales à la croissance, elles restent néanmoins suffisantes. Donc, la cause de dégradation des parcours dans ces zones ne peut être attribuée qu’aux actions anthropiques (surpâturage, mise en culture.)

Au sud (Bouarfa, Abbou Lakhal), les conditions climatiques ne sont plus suffisantes pour une croissance optimale de ces espèces. Donc, toute action néfaste notamment le surpâturage peut provoquer une dégradation irréversible.

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3- Carte d’occupation du sol des hauts plateaux de l'oriental Les opérations de traitement des images satellitaires de la zone du projet utilisées dans notre travail, sont regroupées en trois catégories: prétraitement, classification et analyse de l'image. Les différentes informations ont été intégrées dans un Système d'Information Géographique (SIG) puis traitées et analysées dans le but d’avoir une carte et des statistiques sur l'occupation du sol au niveau de la zone d'étude. L’achèvement de l’analyse des images satellitaires a été suivi par des sorties de terrain. Des observations et mesures sur le terrain ont servi pour la finalisation et la validation des résultats, ainsi que pour la collecte des informations relatives au suivi de la végétation. Le repérage sur le terrain a été effectué par l’utilisation du système de positionnement global (GPS).

Les principales occupations du sol sont illustrées sur dans la figure 16. Les formations végétales sont les formations pré-forestières, les steppes à alfa (Stipa tenacissima), les steppes à armoise blanche (Artemisia herba-alba) associées aux annuelles, les steppes à Stipa tenacissima associé à Noaea mucronata, Peganum harmala et Atractylis serratuloïdes , les steppes mixtes dégradées à Noaea mucronata, Peganum harmala et Atractylis serratuloïdes serratuloïdes et à Anabasis aphylla, les zones d’ensablement occupées principalement par des steppes à Lygeum spartum et Thymelaea microphylla, les steppes désertiques et en fin les sols nus.

En terme de superficie, il y a dominance des steppes mixtes à Noaea mucronata, Peganum harmala, Atractylis serratuloïdes serratuloïdes et Anabasis aphylla avec une superficie estimée à 725.377ha, soit 26% de la superficie totale de la zone du projet (Tableau 10). Les steppes à alfa associé à Noaea mucronata, Peganum harmala et Atractylis serratuloïdes occupent une superficie de 704679 ha (25%) dont une forte proportion de cette superficie est jugée dégradée à très dégradée. Les steppes désertiques occupent une superficie de 371807 hectares, soit 13% de la superficie totale. Les anciennes zones d’armoise blanche et d'alfa sont remplacées par des steppes mixtes dégradées ou carrément par des sols nus représentant actuellement 310925 hectares (11%). Les steppes à Stipa tenacissima seul ou associé au romarin représentent 306330 hectares (11%). Les zones d’ensablement prennent de plus en plus de l’ampleur avec une superficie estimée à 237568 hectares, soit 9% de la superficie totale. Ces zones sont occupées surtout par de l’alfa dégradé, du Lygeum spartum et Thymelaea microphylla. Les steppes à Artemisia herba alba associé aux annuelles ne dépassent pas 116.000 ha (4%).

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Table 10: Superficie des différentes classes d’occupation du sol Classe Superficie (ha) Pourcentage (%)

Steppes mixtes 725377 26.03

Stipa tenacissima associé à Noaea mucronata 704679 25.28 steppes désertiques 369332 13.25 sols nus 310925 11

Stipa tenacissima 306330 10.99 zones d’ensablement 237568 8.52

Artemisia herba-alba associé aux annuelles 115157 4.13

Périmètres irrigués 13089 0.47

Eau 2579 0.09

Formations pré-forestières 1858 0.07

Ville 156 0.01

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Figure 16: Carte d'occupation du sol des hauts plateaux de l'oriental

4- Caractérisation des formations végétales 4.1- Formations pré-forestières. Les formations pré-forestières, tels que le matorral arboré ou la steppe arborée, traduisent les transitions (écotones) d’un type de formation à un autre. Elles sont issues de la régression de formations forestières suite à différentes perturbations. Ce sont des formations dégradées de Thuya. Il y a également présence de Tetraclinis articula, Pistacia lentiscus, Olea europaea, Rosmarinus officinalis. L’alfa couvre presque complètement le sol. Ces formations se développent sur des sols squelettiques, caillouteux peu évolués, lithiques ou d'apport alluvial et de texture limoneuse à sablo-limoneuse.

Elles sont rencontrées surtout dans la Commune rurale de Tiouli, et sont sous forme de petites plages au niveau des Communes rurales d’Ateuf, Ain Béni Mathar et Ghzyel.

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Ces formations végétales représentent une importante composante des terres de parcours. Elles fournissent une réserve fourragère importante, surtout dans cette zone caractérisée par des sécheresses fréquentes, et protégent les sols contre l'érosion. Elles sont caractérisées par une production annuelle moyenne supérieure à 2 tonnes de MS par ha et un recouvrement qui dépasse 30%. Ces steppes sont distribuées principalement à des altitudes élevées ou dans des sites mis en défens, où l'intensité de pâturage et la mise en culture des terres de parcours, sont relativement faibles.

Photo1: Formation pré-forestière dans la Commune rurale de Tiouli

4.2- Steppes graminéennes à alfa (Stipa tenacissima). Les steppes à alfa (Stipa tenacissima) sont rencontrées dans la zone à pluviométrie située entre 200 et 350 mm. Ces steppes représentent la transition entre les groupements pré-forestiers et les autres steppes notamment celles à armoise blanche. Elles sont très répandues dans les hautes plaines steppiques avec une grande amplitude écologique. Plante hautement xérophile, Stipa tenacissima n'appartient pourtant pas à la végétation la plus aride. Sur le plan édaphique, le type de sol est moins déterminant que le climat. En effet, l’alfa est indifférent de la composition chimique du sol. Cette espèce peut se développer sur des terrains calcaires et sur des sables. Elle se prospère bien sur des sols rocailleux, peu profonds et bien drainés et fuit les zones argileuses et ne supporte pas les sols salés et les terrains non drainés. L’alfa est trouvé dans des altitudes variables, allant de 1000 à 1800 m sur les glacis, les bas et mi-versants.

La steppe à alfa est rencontrée surtout dans la commune rurale de Maâtarka, Tendrara, Bouarfa, et Ouled M’hammed, Ain Béni Mather, Ouled Sidi Abdelhakim, Tiouli, Mérija et Ouled Ghzyel.

L’alfa relativement en bon état se refuge au niveau des différentes communes, mais surtout au niveau de Maâtarka, Tiouli et El Ateuf.

La formation alfatière est rencontrée seule ou mixte. La steppe alfatière seule correspond à une steppe graminéenne; l'alfa y domine presque seul dans son optimum

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écologique. Elle est dominante dans les communes rurales de Tiouli et d’Ateuf. Elle se trouve surtout sur les versants à pente élevée et sur les glacis ayant un taux de litière faible.

Photo 2: Steppe alfatière seule dans la commune rurale d’Ateuf

4.3- Steppes à armoise blanche (Artemisia herba alba). Les steppes à armoise blanche sont rencontrées dans les dépressions non salées et les glacis à sol généralement limon-argileux à texture moyenne à fine, aux pores colmatés en surface, où l'eau est retenue plus ou moins longtemps, ce qui a pour conséquence d'augmenter le temps d'engorgement.

Au niveau de la zone du projet, cette steppe se trouve généralement soit au niveau des mises en repos, ou sous forme de petites plages. La composition floristique y est généralement riche et diversifiée: Helianthemum sp, Herniaria sp, Stipa parviflora, Schismus barbatus, Atractylis serratuloïdes avec la présence des annuelles durant la saison printanière. En termes d’importance par commune rurale, les aires les plus importantes d’armoise blanche sont localisées dans les communes rurales de Maâtarka, Tendrara, Ain Béni Mathar et Ouled Sidi Abdelhakim.

Le recouvrement global de la végétation varie de 11 à 35 %. Ces terres de parcours sont généralement mises en repos. La mise en culture de ces terres est apparente et l'indice da qualité des parcours est Bon. La production moyenne varie de 0,36 à 2,9 tonnes de MS/ha avec une moyenne de 2 tonnes de MS/ha (coefficient de variation 29%).

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Photo 4: Steppe à armoise blanche dans la commune rurale Maâtarka

4.5- Steppes à alfa associées à Noaea mucronata, Peganum harmala, Atractylis serratoides.. La steppe alfatière (Stipa tenacissima) associée à Noaea mucronata, Peganum harmala, Atractylis serratuloïdes, Atractylis humilis, Artemisia herba-alba et Lygeum spartum, est une steppe mixte pierreuse se localisant essentiellement sur des glacis et versants où les encroûtements et dalles calcaires le plus souvent très peu perméables conditionnent dans une large mesure une végétation adaptée à ce type de substrat. Cette formation alfatière est en phase de dégradation. Le recouvrement global de la végétation est inférieur à 20 %. Ces terres de parcours sont moyennement pâturés. La mise en culture de ces terres est apparente et l'indice da qualité des parcours est moyen. La production moyenne a varié de 0,16 à 1,8 tonnes de MS/ha avec une moyenne de 1 tonne MS/ha (coefficient de variation 55 %).

Photo 5: Les steppes à alfa associé à Noaea mucronata et Peganum harmala.

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4.5- Steppes mixtes dégradées à Noaea mucronata, Peganum harmala, Atractylis serratuloides et Anabasis aphylla Les steppes mixtes dégradées sont les plus représentées dans la zone du projet. Le plus souvent, ces steppes se localisent sous forme de plages plus ou moins grandes. Les espèces dominantes sont Noaea mucronata, Atractylis serratuloïdes, Peganum harmala et Anabasis aphylla.

Ces steppes sont considérées comme indicatrices d’un état de dégradation très avancé, et sont de mauvaise qualité pastorale et fourragère. Ecologiquement, ces steppes succèdent aux steppes à armoise blanche et à alfa présentant des stades où ces deux espèces climaciques sont progressivement remplacées par des espèces de dégradation, tels que Noaea mucronata, Atractylis serratuloïdes, Peganum harmala et Anabasis aphylla traduisant un surpâturage ou une mise en culture des terres de parcours.

Les steppes mixtes dégradées sont présentes au niveau de toutes les communes rurales de la zone d'étude. Notons, par ailleurs, que, Anabasis aphylla domine dans les communes rurales de Mérija, Maâtarka et Tendrara.

Le recouvrement global de la végétation varie de 5 à 8 %. La production moyenne a varié de 0 à 0,5 tonne MS/ha avec une moyenne de 0.4 tonne/ha (coefficient de variation 68%).

Photo 6: Steppes mixtes dégradées au niveau de la commune rurale de Tendrara

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Photo 7: Steppe à Anabasis aphylla au niveau de la commune rurale d’Ouled Ghzyel

4.6- Steppes désertiques. Elles couvrent des surfaces assez vastes entre Bouârfa et Abbou Lakhal. Elles sont sous bioclimat saharien dont la pluviométrie est généralement inférieure à 150 mm. Parmi les principales steppes rencontrées, il y a les steppes à Fredolia aretioïdes, les steppe à Haloxylon scoparium.

Les steppes à Fredolia aretioïdes caractérisent la végétation des sols rocheux limoneux ou limon-sableux avec un taux de matière organique très faible. Fredolia aretioïdes est associé avec Zilla macroptera, Atractylis serratuloïdes, Haloxylon scopariuim et Marrubium deserti.

Les steppes à Haloxylon scoparium colonisent surtout les plateaux horizontaux et les dépressions à sols limoneux ou limon-argileux. Sur le plan climatique, la steppe à Haloxylon scoparium constitue la limite sud de l’aire d’extension de l’alfa. Sur le plan floristique, Haloxylon scoparium se trouve associée à Fredolia aretioïdes, Marrubium deserti et Anvillea radiata

Le recouvrement global de la végétation est de l'ordre de 5 %. L'intensité de pâturage est très élevée. La mise en culture des terres est très répandue et l'indice de qualité des parcours est médiocre.

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Photo 9: Steppe à Fredolia aretioïdes au niveau de la commune rurale de Bouarfa.

Photo10: Steppe à Haloxylon scoparium au niveau de la commune rurale de Bouarfa.

4.7- Sol nu: indicateur d’une dégradation avancée. L’état de dégradation très avancé des parcours des hauts plateaux s’est traduit par une grande proportion du sol nu. Ce niveau de dégradation est rencontré dans toutes les communes rurales avec des proportions variables. Cela dénote de la faible couverture végétale.

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Photo11: Sol nu au niveau de la commune rurale de Tendrara.

4.8- Zones ensablées Les zones ensablées sont une autre forme de dégradation avancée. Elles occupent des glacis d'érosion encroûtés et recouverts d'un voile éolien sur sols sablo-limoneux ou même marneux. Elles sont liées à une texture sableuse (ou parfois sur sol marneux) des horizons de surface ou aux apports sableux d'origine éolienne. Elles sont très répandues dans les communes rurales de Tendrara, Bouarfa et Maâtarka.

Elles sont occupées par de l’alfa dégradé, mais surtout par des espèces psammophytiques, tels que le Lygeum spartum et le Thymelaea microphylla. La dominance de ces deux espèces traduit un état de parcours très dégradé et de qualité médiocre. Ces formations sont rencontrées dans les endroits ensablés ou sous forme de petites plages très dispersées au sein des faciès d'alfa, armoise blanche, Atractylis serratuloïdes, Schismus barbatus, Hordeum murinum, Bromus sp., Helianthemum virgatum, Stipa parviflora, Thymelaea microphylla et Peganum harmala.

Elles occupent des positions diverses: couloirs d'ensablement, petits versants de raccordement au pied des grands massifs, et dépressions naturelles. Les apports éoliens légers ou voile éolien favorisent particulièrement la formation à sparte (Lygeum spartum).

Le faciès à Thymelaea microphylla peu répandu, correspond à une végétation ensablée. Il se rencontre principalement dans les communes rurales de Tendrara et Maâtarka. Les sols sont caillouteux, squelettiques et recouverts d'un apport éolien sous forme de lunettes d'accumulation qui se développent au bord des sebkhas dans la direction des vents dominants. Les principales espèces associées à Thymelaea microphylla sont Lygeum spartum, Atractylis humilis, Atractylis serratuloïdes, Helianthemum hirtum et Stipa parviflora.

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Le recouvrement global de la végétation est généralement inférieur à 5%. L'intensité de pâturage est très élevée. La mise en culture des terres est très répandue et l'indice de qualité des parcours est médiocre. La production moyenne a varié de 0 à 1 tonne MS/ha avec une moyenne de 0,3 tonne MS/ha (coefficient de variation 115%).

Photo12: Zone ensablée au niveau de la commune rurale de Tendrara.

5- Caractérisation édaphique, géologique et lithologique des hauts plateaux Malgré le rôle important que joue le sol en tant que support des végétaux, la zone du projet n’a bénéficié d’aucune étude pédologique. Ce qui présente une grande contrainte dans l’approfondissement de l’analyse pour le suivi biophysique. La littérature sur la zone du projet ne reporte que des descriptions générales sur les types de sol.

Généralement, les hauts plateaux ne possèdent de bons sols que localement. A cause de l’aridité, les sols sont souvent peu évolués présentant de faibles profondeurs avec des formes plus au moins avancées d’encroûtement calcaire souvent affleurant en surface. Ils sont généralement pauvres en matière organique, ce qui leur donne une structure peu stable favorisant une rapide dégradation et une possibilité de drainage très médiocre.

La majorité des sols dans le nord de la zone ont une texture limoneuse à sablo- limoneuse avec une teneur faible en matière organique, et une forte tendance à la battance. Par conséquent, ces sols sont sensibles à l’érosion hydrique.

Dans le sud, les sols sablo-limoneux sont très vulnérables à l’érosion éolienne. Ils sont généralement caractérisés par la présence d’une croûte calcaire superficielle de 30 à

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50 cm d’épaisseur et située entre 20 et 40 cm de profondeur. Dans les dépressions, les sols sont assez profonds pouvant aller jusqu’à 1 m.

Les facteurs pédologiques jouent un grand rôle quant à la répartition spatiale de la végétation pastorale. En effet, l’alfa ne s’installe que sur des sols perméables et bien drainés. Les sols argilo-limoneux, les sols salés et les sols acides ne conviennent pas à l’installation naturelle de cette espèce.

Par ailleurs, les steppes à armoise blanche sont rencontrées dans les dépressions non salées et les glacis à sol généralement limon-argileux à texture moyenne à fine, aux pores colmatés en surface, où l'eau est retenue plus ou moins longtemps, ce qui a pour conséquence d'augmenter le temps d'engorgement.

Il est à noter aussi que la végétation pérenne a l’action la plus significative sur les sols des hauts plateaux en raison de l’absence des reliefs et des cours d’eau. En effet, lorsque la végétation pérenne est dégradée ou a disparu, on constate une régression constante des horizons superficiels, l’amenuisement de la hauteur des buttes jusqu’à leur disparition, l’apparition de nombreux ravins qui conduisent à l’érosion hydrique du sol.

En terme géologique, la seule carte géologique disponible couvrant toute la zone du projet est la carte géologique du Maroc élaborée par le Ministère de l’Energie et des Mines à une échelle de 1/1.000.000. La carte montre qu’au nord de la zone, les affleurements du Primaire, du Trias, du Lias calcairo-dolomitique et de l’Aaléno- Bajocien avec un empilement de couches carbonatées dont l’épaisseur peut atteindre 500 m, expliquent l’importance de l’aquifère de la nappe de Ain Béni Mathar– Guefait. Au sud, le Bajocien et le Crétacé affleurent mais avec une faible épaisseur. Dans la partie centrale des hauts plateaux, le Pliocène moyen continental est fait d’une alternance de marnes, sables et de calcaires lacustres. Le Quaternaire couvre d’immenses étendus de dépôts superficiels et croûtes calcaires: sables dunaires, limons, alluvions et travertins.

Aussi, la distribution de la végétation pérenne est-elle influencée par la lithologie. La zone d'étude est composée par des séries géologiques de l'ère quaternaire qui couvre une large zone. Ces séries contiennent les carbonatés tendres du Pléistocène supérieur et moyen composé de calcaire, sable, limon et alluvions. Toutefois, les silicates tendres du Crétacé supérieur existent dans des endroits limités. Ces formes lithologiques sont occupées par les steppes à alfa, les steppes à armoise blanche et les steppes mixtes dégradéés.

Cependant, le nord de la zone d'étude est caractérisé par les carbonatés durs du Jurassique représentant des roches calcaires dures. Ce relief est occupé par les steppes alfatières et les formations pré-forestières.

En revanche, au sud, les carbonates tendres du Pléistocène moyen composé de sable et de pierres du tertiaire et du quaternaire, contiennent une végétation désertique

48 dominée par Haloxylon scoparium et Anabasis aretioïdes. Toutefois, les carbonatés durs du Jurassique apparaissent avec le silicate dur du Cambrien moyen composé de grès, de basalte et de schiste avec absence de végétation.

6- Analyse de l’état actuel de la dégradation L'évaluation qualitative et quantitative de l'état actuel des écosystèmes pastoraux de la zone du projet, a été effectuée à partir des données de terrain. Les sites suivis ont été choisis au hasard, couvrant toutes les occupations du sol des parcours, et en tenant compte de l'hétérogénéité de chaque catégorie.

La méthode de collecte de données suivie est celle décrite dans la note méthodologique. En plus, tous les sites ont été photographiés pour nous aider dans l'interprétation et l'analyse des données. Les différents sites ont été géo-référencés à l'aide du GPS.

Au niveau des sites sélectionnés, nous avons pris des mesures de biomasse et de composition floristique des espèces pérennes (végétation annuelle n'est pas considérée comme une composante structurelle des parcours car sa prévalence dépend des variations des précipitations annuelles). Les quadrats ont été placés au sein de chaque site pour la collecte des données. La richesse floristique a été approchée en comptant le nombre d'espèces dans chaque quadrat. Elle renseigne sur l'homogénéité ou l’hétérogénéité de la composition botanique du site en question.

Plusieurs indicateurs potentiels ont été identifiés pour l'évaluation de la dégradation des terres de parcours. Il s’agit notamment des paramètres de la végétation pérenne, de l'intensité de pâturage et de l'importance des superficies cultivées sur la zone de parcours. Les critères d'évaluation de l'état des parcours ont été basés sur la composition floristique des parcours, l'importance du couvert végétal pérenne, la production annuelle, l'intensité du pâturage et l'importance de la mise en culture des parcours. La combinaison de ces différents critères conduit à trois classes de parcours en terme dégradation: parcours à dégradation légère, moyenne à sévère et très sévère. Les différentes classes de dégradation sont illustrées dans la figure17, alors que les caractéristiques de ces classes sont données dans le tableau 11.

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Table 11: Caractéristiques des différentes classes d'utilisation des parcours de la zone du PDPEO

Utilisation des parcours

Légère Modérée à intense Très intense

Composition floristique  Stipa tenacissima, seul ou associé à Rosmarinus  Noaea mucronata, Atractylis serratuloïdes,  Dune de sable associée à Thymelaea officinalis, Artemisia herba-alba, Lygeum Peganum harmala seul ou associé à microphylla, Lygeum spartum, Aristida spartum, Noaea mucronata, Peganum harmala, Artemisia herba-alba, Stipa tenacissima ou pungens, Stipa tenacissima, Artemisia Atractylis. Serratuloïdes et Atractylis humilis. Lygeum spartum. herba-alba;

 Artemisia herba-alba seul ou associé à Lygeum  Stipa tenacissima associé à Noaea  Sol nu spartum, Noaea mucronata, Atractylis mucronata, Atractylis serratuloïdes et serratuloïdes, Stipa tenacissima, Peganum Peganum harmala harmala, Anabasis aphylla et Thymelaea microphylla  Anabasis aphylla associé à Peganum harmala.

 Haloxylon scoparium, Fredolia aretioïdes et Aristida pungens associés à Thymelaea, Zilla macroptera , Anvillea radiara et Helianthemum lippii

Superficie (Ha) 420.000 1.800.000 650.000

Recouvrement (%) >20 5-20 <5

Productivité (T/ha/an) >1,5 0,3-1,5 <0,3

Mise en culture Faible Moyenne à abondante Généralisée

Pâturage Faible à moyen Excessif Très excessif

0

Il est à noter que les informations issues de l'évaluation des terres de parcours des différentes classes de parcours, montrent que les pâturages en bon étatoù presque toutes les plantes présentes sont des espèces appétibles et la couverture du sol est optimale pour la région, n'existent plus dans la zone d'étude.

Les parcours à dégradation légère sont constitués principalement de formations pré- forestières, de steppes à alfa et de steppes à armoise blanche. Ces formations fournissent une réserve fourragère importante. Elles représentaient durant les années 70 plus de 2 millions d’hectares (MARA, 1970). Aujourd'hui, moins de 420.000 hectares de la superficie totale sont couverts par ces steppes avec une productivité annuelle moyenne et un couvert végétal supérieurs à 1,5 tonnes MS/ha et à 20% respectivement. Ces steppes sont distribuées principalement à des altitudes élevées ou dans les zones mises en repos, où l'intensité de pâturage et la mise en culture sont relativement faibles. Cette classe de parcours est irréversiblement détruite par les actions anthropiques dans d'autres localisations. Les changements dans l'utilisation des terres de parcours notamment le surpâturage et le remplacement des terres de parcours par les terres cultivées dans la zone d'étude, ont évidemment accéléré le processus de dégradation des parcours. En conséquence, il y a eu une diminution de la qualité et de la quantité de végétation, et les classes de parcours en état de dégradation moyen à sévère et très sévère sont devenues dominantes.

Les parcours caractérisés par une dégradation moyenne à sévère représentent la classe la plus importante car elle est estimée à 1.800.000 ha. L'importance de l'intensité de pâturage et la conversion des terres de parcours en terres agricoles, ont conduit à l'invasion des espèces indicatrices de dégradation. Il s'agit notamment d'Anabasis aphylla, Noaea mucronata, Atractylis serratuloïdes et Peganum harmala. Bien que ces espèces eussent existé durant les années 70, elles n'étaient pas dominantes (MARA, 1970).

Les steppes à Stipa tenacissima en cours de dégradation sont une autre composante de cette classe. L’alfa y est associé à Noaea mucronata, Atractylis serratuloïdes et Peganum harmala. Dans cette catégorie apprtiennent également les steppes désertiques localisées dans le sud de la zone et qui sont très hostiles aux conditions environnementales. Ces steppes désertiques sont constituées par Haloxylon scoparium, Fredolia aretioïdes et Aristida pungens. . La production moyenne annuelle de ces parcours varie entre 0,3 et 1 tonne de MS par ha et le recouvrement végétal est entre 6 et 10% . L'intensité de pâturage est forte et le taux de mise en culture de ces parcours est de plus en plus important.

Les parcours à état de dégradation très sévère occupent plus de 650.000 hectares de la zone d'étude et représentent la forme la plus avancée de la dégradation. Ils comprennent principalement l'ensablement et les sols nus. L'augmentation de

0 l'intensité de dégradation dans ces steppes se traduit par une forte diminution de la productivité biologique.

L'ensablement, l'une des formes les plus typiques de la dégradation des parcours, est distribuée principalement dans le sud-est de la zone. Il est accompagné par des types de végétation tels que Thymelaea microphylla. Dans notre étude, nous avons également constaté le début de l'ensablement dans les zones occupées par Stipa tenacissima, Artemisia herba-alba, Lygeum spartum, et Aristida pungens. Les dunes de sable sont réactivées par la destruction du couvert végétal pérenne, à la suite de l'invasion des sables mouvants à travers les différents parcours.

Le sol nu est une autre composante de la classe de dégradation très sévère. Il est une conséquence de la disparition totale de la végétation par le surpâturage et l'abandon des terres de parcours cultivées. Ces terres sont des versants très vulnérables à l'érosion. Cette forme très avancée de dégradation n'a pas été décrite dans des études précédentes. Aussi, le sol nu composé de désert rocheux est situé dans les zones montagneuses du sud.

Figure 17: Différentes classes de dégradation des parcours des hauts plateaux de l'Oriental.

1

III- Résultats de l’enquête socio-économique

1. Répartition socio-territoriale de la population enquêtée Au total, 328 chefs de ménages (principalement des éleveurs de différentes catégories: petits, moyens et grands) avec une moyenne de 30 personnes par commune rurale ont été touchés par l’enquête socio-économique de référence (Table 12).

Table 12: Répartition de l’échantillon par commune Commune rurale Nb d’enquêtés Tendrara 30 Maatarka 30 Abbou Lakhal 29 Beni Guil 30 Merija 30 Ouled Ghzial 30 Bni Mathar 30 Ouled Sidi Abdelhakem 29 Tiouli 30 Ouled Mhamed 30 ATeuf 30 Total 328 Ainsi, 100 douars appartenant aux 11 communes rurales des hauts plateaux de l’Oriental ont fait l’objet de cette enquête socio-économique de référence (Table 13).

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Table 13: Liste des douars touchés par l’enquête Aaziz Lamlalih Ouled Jilali Chorfa Lamrite Bhirate Assafsaf Zoua Oued El Halouf Ouled Kaddour Zouid Beni Wal Ouled Kari Chafa Ouled Abdallah Ouled Labyad Mkadem Ouled Abdelkarim Ouled Laghrib Chritate Ouled Achour Ouled lhand Dfilia Ouled Ahmed Ouled Mahjoub Dlaifat Ouled Ahmed Boutayeb Ouled Massaoud Douinate Ouled Ali Ouled Mbarak El Arja Ouled Ali Belahssan Ouled Mhamed El Fokra Ouled Ali Ben yassine Ouled Mohamed El Garouz ouled Ayoub Bouramana El Houmar Ouled Azzit Ouled mouloud El Kharouaa Bhahssa Ouled Moussa Abbou Lakhal centre Ouled Belbekri Ouled Rahou El Mangoub Al Mahata Ouled Belkacem Ouled Ramdan Ghdayfet Ouled Ben Abbou Ouled Ramdani Haoura Ouled Ben Hmama Ouled si Haj Jbabra Ouled Ben Yaagoub Ouled Sidi Abdelhakem Jbel Lamise Ouled Boudamek ouled sidi Ziane Laâlaouna Ouled Boudaoud Ouled Slama Laâmar Ouled Bourass Ouled Taleb Laânanate Ouled Boutayeb Chlafa Laaouafa Bhalil Ouled Tayeb Belkacem Laaouamra Ouled Bouziane Ouled Youssef Adoui Khlifa Ouled Chaib Lbouyd Ourssifane Lahdahda Ouled El Haj Rhamna Lahlalfa Ouled Esghir Rja Fi Allah Lahmaimate Ouled Farse Rzaina Lamaabda Ouled haj ben Sghir Sahb El Ghar Lamgane Ouled Hajji Sghir Lamhirda Ouled Hammou Boutyeb Lamkadim Ouled Jaber Par ailleurs, Cette enquête a touché des chefs de ménages appartenant à 56 fractions de tribus dont la liste figure dans le tableau ci-dessous.

Table 14: Liste des fractions touchées par l’enquête Aoumar Ouled Ben Abbou Ouled Labyed Bni Amer Ouled Ben Aissa Ouled Mahjoub El Fokra Ouled Ben Yaagoub Ouled Masbah El Hajaj Ouled Bendouda Ouled Massoud Hmaiane Ouled Berrahou Ouled Mbark Ben Ramdane Kadraoui Ouled Bouâaza Ouled Mhamed Laâlaouna Ouled Boubker Ouled Mohamed Laamouri Ouled Bourasse Ouled Moussa Laaoumra Ouled Boutahar Ouled Ramdane Lahmiymat Ouled Chahmi Ouled Sghir Lamrinate Ouled El Haj Mhamed Ouled Sidi Abdelhakem Mangoub Ouled Elbachir Ouled Sidi Ali Mhaya Ouled Ghzial Ouled Slama Ouled Abdallah Ouled Haj Ben Sghir Rhamna Ouled Abdelkarim Ouled Hajji Rzaina Ouled Ahmed Ouled Hmama Saidate Ouled Ali Ouled Jaber Srafiq Ouled Ali Belahssan Ouled Jalloul Zoua Ouled Bellahssan Ouled Jlil Zriguit

3

2. Caractéristiques socio-économiques des ménages 2.1. Eléments démographiques Selon le RGPH 2004, les onze communes rurales de la zone du projet totalisent une population de l’ordre de 52756 habitants répartis en 7711 ménages. Ce qui représente une taille moyenne de 7 personnes par ménage.

L’enquête socio-économique a montré que le nombre des membres masculins adultes vivants dans chaque exploitation enquêtée est en moyenne de l’ordre de 5 personnes avec un maximum de 6 membres enregistré au niveau des CRs de Ouled Sidi Abdelhakem, Bni Mathar er Bni Guil. De même, le nombre des membres féminins adultes est en moyenne avoisine 5 personnes avec un maximum de 6 membres enregistré au niveau de la CR de Ouled Sidi Abdelhakem.

Aussi, le nombre des membres enfants masculins vivants dans chaque exploitation pastorale est en moyenne de l’ordre de 2 personnes avec un minimum enregistré à Tendrara (1 garçon) et un maximum de 3 enfants au niveau des CRs de Mérija et Ouled Ghzail. Alors que le nombre des membres enfants féminins vivants dans l’exploitation est de l’ordre de 2 filles avec un maximum de 3 enfants au niveau des CRs de Ouled Ghzail et Maâtarka.

Ainsi, le nombre total moyen des personnes vivants dans chaque ménage de la zone des HPO est de l’ordre de 12 personnes.

Par ailleurs, la contribution des membres adultes dans la production agricole varie selon le sexe. Elle se situe en moyenne à presque 80 % chez les membres masculins et ne dépasse pas les 45 % pour les membres féminins avec un minimum au niveau de Bni Mathar (25%).

D’un autre côté, le nombre moyen des membres du groupe familial immigrés à l l’étranger est de l’ordre d’une personne par ménage. Ce phénomène d’immigration hors du pays est assez répandu dans la zone notamment dans la région nord des HPO.

Quant à la migration au niveau national, elle est très faible dans la zone sauf pour le cas de la commune rurale d’Ateuf (en moyenne 1 personne/ménage).

2.2. Habitat principal Nature ou type des habitations Au niveau de la région des hauts plateaux de l’Oriental (HPO), les constructions en dur dominent (45%) l’espace de résidence des chefs de ménages. On assiste ainsi à une régression de l’habitat traditionnel qui est la tente (Khaima) en tant que lieu d’habitation principal (Figure 18). Ce constat est dû principalement à l’amplification du phénomène de sédentarisation qui a touché toute la zone d’étude mais aussi à la prolifération des constructions illicites sur les terrains de parcours notamment durant les dernières décennies.

4

Figure 18: Nature de l’habitat principal (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 On constate que les constructions en dur se concentrent plus dans les communes rurales à dominance élevage et où les effectifs du cheptel sont plus importants. De même, la tente ou khayma continue d’être l’habitat principal notamment dans la zone sud du projet et la région de Taourirt étant donné qu’une partie importante des éleveurs de ces localités pratiquent encore la transhumance ou au moins font des déplacements saisonniers et réguliers de leurs troupeaux (Table 15).

Table 15: Répartition du type d’habitat sur l’ensemble des CRs des HPO (en %) OSA30 Mérija OG ABM Tiouli AL OM Ateuf Tend Maat BG Dur 55 57 30 63 3 59 50 43 60 30 47 Terre 3 3 30 13 60 17 27 13 10 43 10 Mixte 10 27 33 23 30 0 0 0 3 7 0 Khayma 31 13 7 0 7 24 23 43 27 20 43

2.3. Surface de l’habitat principal Au niveau de la zone des HPO, les résidences des chefs de ménages présentent des surfaces d’habitation légèrement satisfaisantes eu égard à la taille moyenne des ménages estimé à 7 personnes par foyer (Figure 19). En effet, cette surface est en moyenne de l’ordre de 128,72 m2 avec un minimum de 84,43 et 86 m2 enregistré respectivement au niveau des Communes rurales de l’Ateuf et Tendrara. Le maximum de superficie est observé à Mérija avec une surface moyenne de 211,03 m2.

30 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ; Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Gui30l

5

Figure 19: Classes des surfaces de l’habitat principal (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Par ailleurs, les faibles superficies des habitations se rencontrent plus au niveau de la zone sud des HPO (Bni Guil et Maâtarka). Par contre, les grandes demeures se trouvent au niveau des communes rurales les plus proches de la ville d’Oujda (Bni Mathar et mérija) mais surtout dont la population possèdent d’avantages de sources de revenu telles que les lots de terrains irrigués et les transferts d’immigrés à l’étranger (Figure 20).

Figure 20: Classes des surfaces de l’habitat principal (en %)

<=50 m2 >50 & <=100 m2 >100 & <=150 m2 >150 m2

60 53

50 47 43

40 37

30 30 27 27 27 24 24 20 21 20 20 17 17 13 13 10 10 3 3 3 0

OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 2.4. Source d’éclairage de l’habitat du chef de ménage Au niveau de la zone d’étude, le taux de raccordement des habitations au réseau public d’électricité reste légèrement faible (42%). Ceci est dû au fait que dans cette région, l’habitat traditionnel « Khayma » existe avec des proportions non

6 négligeables, mais aussi à la nature dispersée des résidences rendant leur desserte en électricité hautement coûteuse. De ce fait, les chefs des ménages recourent à des alternatives telles que les bougies et le gaz butane (Figure 21).

Figure 21: Différents types d’éclairage des ménages ruraux (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Au niveau communal, l’Ateuf constitue la commune rurale où l’éclairage via l’énergie solaire est très répandu (Table 16). Alors que les sources alternatives d’éclairage des ménages se concentrent principalement dans la zone sud du projet.

Table 16: Sources d’éclairage des ménages dans la zone des HPO (en %) OSA31 Mérija OG ABM Tiouli AL OM Ateuf Tend Maat BG Electricité 59 50 43 83 40 52 33 10 53 17 27 Solaire 7 23 23 10 43 3 3 90 10 10 10 Autre 34 27 33 7 17 45 63 0 37 73 63 Source: Enquête socio-économique de référence 2011 2.5. Source d’eau potable des ménages enquêtés La Figure 22 montre que l’approvisionnement des ménages enquêtés en eau potable via le réseau public reste faible. Ainsi, les chefs de ménages ne disposant pas de puits individuels se trouvent généralement contraints à l’achat de l’eau pour subvenir à leurs besoins domestiques et également pour l’abreuvement de leurs troupeaux.

Notons que le nombre des points d’eau au niveau des HPO reste très insuffisants notamment en périodes de sécheresses et ce malgré que leur nombre a considérablement augmenté lors des dernières décennies.

31 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil

7

Figure 22: Différentes sources d’eau potable des ménages enquêtés (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 La Table 5 montre que la commune rurale de Mérija présente le fort taux d’adduction en eau potable par une source propre (puits individuel). Cette situation a été le fruit d’investissements privés réalisés grâce aux transferts d’immigrés et ce pour essentiellement un usage agricole. Néanmoins, des risques de surexploitation de la nappe sont déjà ressentis (Table 17.

Table 17: Sources d’eau potable des ménages de la zone des HPO (en %) OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM Ateuf Tend Maat BG ONEP 55 3 3 57 0 45 3 7 60 17 23 Puits privé 10 80 47 20 30 14 3 3 3 3 20 Puits collectif 14 3 30 17 20 31 17 27 27 37 17 Achat 21 7 20 7 43 0 63 13 7 33 40 Autre 0 7 0 0 7 10 13 50 3 10 0

2.6. Revenu des ménages enquêtés Source principale de revenu des ménages L’élevage constitue incontestablement la principale activité économique et source de revenu des ménages de la zone des HPO (Figue 23). Ce constat est dû principalement à la nature steppique des terrains de cette région et à la tradition locale ancestrale vis- à-vis de cette activité.

8

Figure 23: Types de sources principales de revenu (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 En fait, l’élevage est pratiqué par la quasi-totalité des ménages des 11 communes rurales des HPO. Alors que les activités d’agriculture (céréaliculture et cultures irriguées) se trouvent essentiellement aux CRs de Bni Mathar, Ouled Sidi Abdelhakem et Ouled Ghzail.

Sources secondaires de revenu

Au niveau de la zone des HPO, la céréaliculture (orge, blé) représente la deuxième activité et source de revenu des ménages enquêtés (Figure 24).

Aussi, les cultures irriguées (cultures fourragères et maraîchage) procurent des revenus supplémentaires pour les ménages des communes rurales de Bni Mathar et Ouled Ghzail.

Par ailleurs, le travail occasionnel ou saisonnier permet à certains foyers notamment ceux de la zone sud du projet de se procurer des recettes complémentaires.

Cependant, notons qu’une partie non négligeable de la population enquêtée (10 à 15%) n’a pas de revenus hors élevage.

9

Figure 24: Types de sources secondaires de revenu des ménages (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 2.7. Adhésion aux organisations professionnelles agricoles (OPAs) Au niveau de toute la zone des HPO, le taux d’adhésion des chefs des ménages aux structures organisationnelles modernes est assez satisfaisant (65%). Néanmoins, cette adhésion est sujette à plusieurs critiques à savoir que la participation à ces OPAs est basée principalement sur l’intérêt de bénéficier des appuis et aides de l’Etat et autres partenaires et non sur l’esprit et la conviction vis-à-vis de l’importance de l’action collective. Aussi, l’initiative de création de ces institutions est généralement exogène (Etat et projets de développement).

Remarquons que les communes rurales de la zone sud des HPO qui présentent les plus forts taux d’adhésion. Ceci peut être expliqué par le fait que ces OPA qui sont principalement des coopératives pastorales ont été construites sur une base ethno- lignagère (Figure 25).

10

Figure 25: Appartenance à un groupement professionnel agricole (en %)32

Oui Non % 100

80

60 97 40 83 77 83 66 67 60 67 65 20 43 43 30

0

La Figure 26 montre que les OPAs dominantes dans la zone sont des structures liées directement à l’activité d’élevage (coopératives pastorales et d’élevage, association des éleveurs des ovins et caprins ANOC).

Figure 26: Types d’organisations professionnelles agricoles de la zone (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 2.8. Accès aux marchés Les chefs de ménages des HPO fréquentent principalement les marchés communaux hebdomadaires de la zone et rarement les marchés provinciaux avec une fréquence d’accès de l’ordre de 4 fois par mois (88% des cas). La nature de la route vers ces marchés est essentiellement de type piste (41%) ou mixte (39%).

32 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil ; HPO: Hauts Plateaux de l’Oriental

11

Le détail des marchés fréquentés par les chefs de ménages des 11 communes rurales des HPO, est illustré dans l’annexe 8.

2.9. Dotation en équipements domestiques Les ménages ruraux des HPO possèdent des avoirs domestiques assez satisfaisants (Annexe 9). Notons aussi l’adoption très rapide et massive du téléphone portable. En effet, cet outil de communication sert, en plus de son usage habituel de mise en contact, à la collecte de l’information notamment pour les déplacements des troupeaux hors zone et les opérations d’achat et de vente des animaux et aliments de bétail.

Par ailleurs, il ressort de la table ci-dessous que la répartition des équipements domestiques n’est pas liée à la commune rurale en elle-même mais à la capacité matérielle des ménages appartenant à chaque commune.

2.10. Dotation en équipements productifs On note une répartition inégale en biens productifs au niveau des 11 communes rurales des HPO (Annexe 10).

Notons une présence assez importante des camions qui constituent un moyen de transport indispensable pour les déplacements des troupeaux et l’approvisionnement en aliments de bétail et en eau. Aussi, ils servent comme source de revenu annexe via la prestation de service aux autres chefs de ménages (location).

On constate également lors des deux dernières décennies une augmentation régulière et parfois accrue du nombre des tracteurs et covers crop due à l’amplification des phénomènes de mise en culture, de défrichement et de labour anarchique dans la zone. Le résultat étant un renforcement de la dégradation de ces zones de parcours.

Par ailleurs, la présence de puits notamment ceux équipés de motopompes est observée principalement au niveau de la zone nord des HPO.

2.11. Patrimoine foncier et animalier Les terrains agricoles

Les rares lots ou sites de cultures principalement céréaliers se trouvant dans les HPO sont en grande partie inférieurs à 10 ha (Figure 27). Par ailleurs, une proportion importante des chefs de ménages enquêtés ne dispose pas de terrains agricoles à exploiter (~20%).

En fait, ces ilots de cultures ont fait l’objet d’une appropriation de fait depuis plusieurs décennies ou d’une autorisation d’exploitation temporelle depuis le début des années 70.

Par ailleurs, au niveau des HPO, la superficie moyenne réservée à la céréaliculture est de l’ordre de 16,87 ha avec un maximum de 160 ha enregistré au niveau de la CR de

12

Bni Guil. Quant aux cultures irriguées, leur superficie est très faible et elle est en moyenne de 0,25 ha avec un maximum de 10 ha observé au niveau des CRs de Bni Mathar et Ouled Ghzail.

Figure 27: Classes de superficie agricole totale exploitée (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Sur le plan communal, ce sont surtout les CRs de Ouled Sidi Abdelhakem, Tendrara et Abbou Lakhal qui regroupent la part importante des chefs de ménages ne disposant pas de terrains agricoles (Figure 28).

Par ailleurs, les grandes superficies se rencontrent davantage dans la zone nord des HPO et ce étant donné les grandes potentialités hydriques de cette région.

13

Figure 28: Répartition des classes de superficies agricoles exploitées par commune (en %)33

Sans terres <= 10 Ha > 10 & <=30 Ha >30 Ha

70

60 52 50 50 41 40 37

30 23 20 20 14 13 13 13 13 10 10 10 7 3 3 3 3 0 0 0 0

OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Le cheptel des petits ruminants

Au niveau de la zone des HPO, les chefs des ménages disposent d’importants effectifs de petits ruminants. Par contre ceux n’ayant de troupeaux ou leur cheptel dont la taille ne dépasse pas les 50 têtes, sont peu nombreux dans la région (Figure 29).

Figure 29: Classes de taille des petits ruminants (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Par ailleurs, les grands effectifs des petits ruminants se rencontrent davantage dans la zone sud des HPO (Tendrara et Maatarka) alors que les sans troupeaux se trouvent

33 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil 14 dans toute la zone avec une concentration plus élevée au niveau de la CR de Bni Mathar.

Au niveau des HPO, la taille moyenne des petits ruminants est de l’ordre de 232 têtes avec un minimum de 113 (CR de Tiouli) et un maximum de 340 têtes (CR de Tendrara).

Figure 30: Répartition des classes de petits ruminants selon les CRs des HPO (en %)34 50

45

40

35 Sans troupeau PR

30 <= 50 têtes 27 > 50 & <= 100 têtes 25 > 100 & <= 200 têtes

20 > 200 & <= 300 têtes 17 > 300 & <= 500 têtes 15 13 13 13 > 500 têtes 10 10 7 7 7 7 7 7 7 5 3 3 3 0 0 0 0 0 0

OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Le cheptel ovin

La région des HPO est réputée nationalement par l’élevage ovin notamment de la race Bni Guil. En effet, une part importante de la population enquêtée (57%) dispose d’un troupeau de plus de 100 têtes (Figure 31). Les sans troupeaux ou ceux ayant une faible taille (<50 têtes) sont essentiellement des chefs de ménages ayant perdu leurs troupeaux lors des périodes de séchersse qu’a connu la zone.

34 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil 15

Figure 31: Classes de taille du troupeau ovin (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Même constat pour les petits ruminants, ce sont les communes rurales du sud des HPO qui regorgent d’effectifs importants d’ovin. Les sans troupeaux se rencontrent plus au niveau de la commune rurale de Bni Mathar (Figure 32).

En effet, au niveau des HPO, l’effectif moyen des ovins est de l’ordre de 191 têtes avec un minimum de 118 têtes (CR de Tiouli) et un maximum de 285 têtes (CR de Tendrara).

16

Figure 32: Répartition des classes du troupeau ovin selon les communes des HPO (en %)35 Sans troupeau Ovi <= 50 têtes > 50 & <= 100 têtes > 100 & <= 200 têtes > 200 & <= 300 têtes > 300 & <= 500 têtes

60

50

40

30 27

20 17 13 14 13 10 10 10 10 7 7 7 7 7 3 3 3 3 0 0 0 0 0

OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Le cheptel caprin

La Figure 33 montre que la majorité des chefs de ménages n’ont pas de troupeaux caprins ou ayant des effectifs ne dépassant pas les 50 têtes.

Figure 33: Classes de taille du troupeau caprin (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Notons une présence généralisée de l’espèce caprine au niveau des troupeaux sur toutes les communes rurales des HPO. Ceci est dû dune part à la rusticité de cette

35 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil

17 espèce et d’autre part à l’augmentation de la demande pour sa viande très appréciée notamment pour les personnes âgées ou souffrant de diabète.

Cependant, les effectifs présents sur toute la zone des HPO sont majoritairement de taille inférieure à 50 têtes (Figure 34).

Par ailleurs, au niveau des HPO, l’effectif moyen des caprins est de l’ordre de 36 têtes avec un minimum de 12 têtes (CR de Tiouli) et un maximum de 97 têtes (CR de Abbou Lakhal).

Figure 34: Répartition des classes du troupeau caprin selon les CRs des HPO (en %)36 80

70 63

60 55 50 50 Sans troupeau caprin 43 <= 50 têtes 40 37 > 50 & <= 100 têtes 30 > 100 & <= 200 têtes 30 23 > 200 têtes

20 13 13

10 7 3

OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Le cheptel bovin

On assiste lors des deux dernières décennies à une augmentation des effecifs du troupeau bovin au niveau de la zone des HPO malgré que cette espèce a un impact négatif en terme de renforcement de la dégradation des parcours de la zone. Le recours à l’élevage bovin est surtout dicté par la nécessité de la diversification des revenus et le profit des cultures fourragères plantés dans les rares terrains agricoles irrigués de la région.

Cependant, cet élevage bovin reste à ses débuts, en témoigne la faible taille du troupeau au niveau des exploitations enquêtées (Figure 35). En fait, au niveau des HPO, l’effectif moyen des bovins avoisine les 2 têtes avec un minimum de moins

36 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil

18 d’une tête (CR Ouled Sidi Abdelhakem) et un maximum dépassant les 3 têtes (CR de Bni Mathar).

Figure 35: Classes de taille du troupeau bovin (en %)

Source: Enquête socio-économique de référence 2011 Sur le plan communal, la présence d’un effectif de bovin jugé viable est rare (Figure 36). En effet, les communes rurales de Bni Mathar et Tendrara concentrent les grands effectifs. Ceci est dû d’une part à la présence d’un périmètre irrigué dans la première commune et d’autre part à la capacité financière plus au moins élevée de certaines exploitations pastorales de la seconde.

19

Figure 36: Répartition des classes du troupeau bovin selon les communes des HPO (en %)37

Sans troupeau bovin <= 5 têtes > 5 & <= 10 têtes > 10 têtes

100

90 86

80 76 77 73 70 70 70 63 60 60 60 50 50

40

30 27

20

10

OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG

Source: Enquête socio-économique de référence 2011

37 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil

20

3. Population en dessous du seuil de pauvreté (ménages pauvres) 3.1. Ménages pauvres des HPO Sur la base des données collectées auprès de 328 ménages vivants dans les HPO, on constate que 36% de ces ménages se situent au-dessous du seuil de pauvreté. Le seuil de la pauvreté relative38 en 2007 s’établit, par personne et par an, d’après le Haut- Commissariat au Plan –Maroc, à 3834 DH dans le milieu urbain et à 3569 DH dans le milieu rural. Il vaut, en moyenne, 2,15 $ US PPA par jour et par personne (1 $ US PPA = 4,88 DH) 39.

Figure 37: Pourcentage de la population au-dessous du seuil de pauvreté par CR.

En dessous du seuil Au desus du seuil % 100

80 37 48 57 60 59 63 67 64 73 73 60 77 90

40 63 52 20 43 40 41 37 33 36 27 27 23 10

Cependant le pourcentage des ménages au-dessous du seuil de pauvreté varie d’une commune rurale à une autre (Figure 37). Ainsi, au niveau des HPO le pourcentage le plus élevé des ménages au-dessous du seuil de pauvreté est enregistré dans la CR Ouled Ghzial et il est d’environ 63%. Par contre le pourcentage le plus bas des ménages au-dessous du seuil de pauvreté est noté au niveau de la CR d’El Ateuf et il est égal à 10% de la totalité des ménages de cette commune.

38 Seuil de pauvreté relative est la somme du seuil de pauvreté alimentaire et d’une allocation non- alimentaire équivalente au coût des acquisitions non-alimentaires réalisées par les ménages qui atteignent effectivement le minimum alimentaire requis (Méthode de la Banque Mondiale). 39 Haut -Commissariat au Plan, « Evolution des niveaux de vie, des inégalités et de la pauvreté au Maroc », 2009.

21

3.2. Quelques caractéristiques des ménages en dessous du seuil de pauvreté

3.2.1. Assiette foncière Les ménages en dessous du seuil de pauvreté sont dans leur majorité des ménages sans terre (75%, 60%, 55% dzes ménages, respectivement dans les communes rurales de Tendrara, Ouled Sidi Abdelhakem et Maatarke) ou des ménages qui détiennent une superfie qui ne dépasse pas les 10Ha (Figure 38) (100%, 90%, 75% des ménages pauvres, respectivement dans les Communes rurales d’El Ateuf, Ouled Mhamed et Mérija).

Figure 38: Superficie agricole exploitée par les ménages pauvres (%) 100 90 80 70 60 50 Sans terres 40 <= 10 Ha 30 > 10 & <=30 Ha 20 10 0

3.2.2. Troupeaux ovins Les ménages en dessous du seuil de pauvreté sont en général des ménages sans troupeau ovin. C’est le cas de 20, 25 et 38 % des ménages respectivement dans les communes rurales de Ouled Sidi Abdelhakem, Abou Lakhal et Ain Bni Mathar (Figure 39).

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Figure 39: Taille des troupeaux ovins chez les ménages pauvres (%) 80 70 60 50 Sans troupeau Ovi 40 <= 50 têtes 30 > 50 & <= 100 têtes 20 > 100 & <= 200 têtes 10 0

Même lorsque certains ménages pauvres possèdent un troupeau ovin sa taille reste inférieure à 50 têtes d’ovins. Ainsi, le pourcentage des ménages en dessous du seuil de pauvreté qui vivent sans troupeau ovin ou à la limite ne disposent que d’un petit troupeau (moins de 50 têtes d’ovins) est très important et varie entre 36 et 92% d’une commune rurale à une autre (Figure 40).

Figure 40: Dominance des petits troupeaux ovins chez les ménages pauvres (%)

Sans troupeau ou moins de 50 têtes ovins

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

3.2.3. Activités des chefs des ménages en dessous du seuil de pauvreté L’absence de la diversification du revenu chez les chefs des ménages pauvres est très visible dans la majorité des communes rurales. En fait, l’activité élevage reste la principale activité de ces chefs de ménage (Figure 41). Comme la taille des troupeaux qu’ils détiennent est généralement inférieure à 50 têtes d’ovins, le revenu qu’ils en tirent est très modeste.

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Figure 41: Activité principale des chefs des ménages pauvres (%) 100 90 80 70 60 50 Elevage 40 Céréaliculture 30 Commerce 20 10 0

En outre, l’activité secondaire des chefs des ménages pauvres est généralement limitée à la céréaliculture (62, 68, 88, 92 et 100% respectivement dans les Communes rurales de Ain bni Mathar, Ouled Ghzial, Merija, Tiouli, El Ateuf et Ouled Mhamed) (Figure 42). Or comme on le sait, la zone n’est pas à vocation céréalière et le revenu tiré de cette activité est généralement dérisoire vu les conditions climatiques qui deviennent de plus en plus non favorables à l’agriculture pluviale.

Notons aussi que les activités secondaires de ces chefs de ménages restent très peu diversifiées. Chez les ménages pauvres de la commune rurale de Ouled Sidi Abdelhakem et Maatraka 53 et 43% d’entre eux, respectivement, n’ont aucune activité secondaire.

Figure 42: Activité secondaire des chefs des ménages pauvres (%) 100 90 80 70 60 Elevage 50 Céréaliculture 40 30 Autres activités 20 Néant 10 0

3.2.4. Dépenses de consommation des ménages pauvres Les dépenses de consommation des ménages en dessous du seuil de pauvreté s’élèvent à une moyenne de 34090 Dh/an/ménage. Ces dépenses sont majoritairement

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(65%) affectées aux biens de consommation alimentaire (Viande, farine, sucre…). Notons que les dépenses relatives aux soins médicaux et à l’habillement restent tout de même important et représentent respectivement 9 et 7% du budget de consommation des ménages pauvres des Hauts Plateaux de l’Oriental (Figure 43).

Figure 43: Dépenses de consommation des ménages pauvres des Hauts Plateaux (%)

2% 3% Alimentaire 9% Combustibles

7% Eau potable Electricité 4% Communication 3% Habillement 2% 5% 65% Soins médicaux Scolaires Divers

3.2.5. Revenu des ménages pauvres des Hauts Plateaux de l’Oriental Le revenu net moyen des ménages pauvres des Hauts Plateaux de l’Oriental est d’environ 9903 Dh/an. Ce revenu est très variable d’une commune rurale à une autre. Son minimum est enregistré chez les ménages pauvres de la commune rurale de Bni Guil (4437 Dh/An/ménage) alors que son maximum est observé chez les ménages pauvres de la commune rurale d’El Ateuf (27120 Dh/An/ménage) (Table 18).

Table 18: Revenu net moyen des ménages pauvres (Dh/An/ménage) CR HPO OSA Merija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tendrara Maatarka BG

Revenu net 9903 7125 13291 3123 8099 17806 10931 17383 27120 6001 11556 4437 moyen

Le revenu global des ménages pauvres provient principalement de l’activité élevage (environ 70%).

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Figure 44: Sources du revenu global des ménages pauvres

7%

25% Revenu animal Revenu végétal Revenu annexe

68%

Lorsqu’on rapporte le revenu net annuel des ménages à leur taille en ne considérant que les membres adultes, on constate que la rémunération de ces membres est en moyenne de 960Dh/an/personne (Figure 45). Ce qui revient à dire qu’au sein de ces ménages pauvres, une personne adulte ne dégage en moyenne qu’un revenu journalier dérisoire qui ne dépasse pas les trois Dirhams. Il faut noter que ce n’est pas le cas de tous les ménages pauvres. En effet, l’examen du revenu des ménages pauvres montre que ce revenu est très variable d’une commune rurale à une autre (Figure 45). Ainsi, dans la commune rurale El Ateuf, par exemple, le revenu net journalier moyen d’un adulte est d’environ 9 Dirhams, très en dessous du SMAG (60,63 DH par jour durant 2011).

Figure 45: Revenu net moyen des ménages pauvres

Revenu net moyen du ménage (Dh/An/personne adulte) 3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

AL

BG

OG

OM

ATF

OSA

HPO

ABM

Tiouli

Merija Tendrara Maatarka

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Annexes Annexe 1: Inventaire des établissements socio-administratifs communaux40 Communes Existence des équipements administratifs & souk Nombre d'équipements et services sanitaires Equipements

socioculturels

Rurales

agricoles

rédit

Provinces Maison communale Caïdat Gendarmerie royale C agricole Bureau poste de CT Souk hebdomadair e. Dispensaire rural Centre santé de Infirmier privé Pharmacie Mécanicien dentiste Foyer féminin Maison jeunes de Abbou Lakhal 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 Bni Guil 0 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0

Maatarka 1 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 0

Tendrara 1 1 1 0 1 1 1 0 1 0 3 0 1 1 Figuig Bni Mathar 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 Mrija 1 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 0 Oulad Ghziyel 1 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0

Oulad Sidi Abdelhakem 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0

Tiouli 1 0 0 0 0 0 1 2 0 0 0 0 1 1 Jerada El Atef 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0

Oulad Mhammed 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 Taourirt

40 Source: Haut Commissariat au Plan. Données communales: Résultats de l'enquête sur les équipements communaux (Milieu Rural), 2000

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Annexe 2: Répartition de la population dans la zone du projet (RGPH, 2004) Population Ménages Taille moyenne Accroissement du ménage (%) Abou Lakhal 1497 188 8 -2,2 Bni Guil 9059 1361 7 0,0 Maatarka 8030 1125 7 -0,7 Tendrara 5803 885 7 0,6 Tiouli 4320 651 7 -1,8 Bni Mathar 7078 1152 6 3,1 Mrija 2841 453 6 2,6 Ouled Ghzial 6488 819 8 1,5 Ouled Sidi Abdelhakem 2995 401 8 0,0 El Ateuf 2471 350 7 1,2 Ouled Mhamed 2174 326 7 -4,6 Total 52756 7711 7 0,2

Annexe 3: Répartition du personnel médical de Santé de Base par province, 200941 Inférmiers Total Inférmiers Médecins Nb Ratio Ratio Hab/méd % habitants PS/Hab Med/Hab Figuig 15 208 7 15 129430 1,61 0,58 8629 Jrada 13 213 6 13 105840 2,01 0,61 8142 Taourirt 7 207 3 7 206762 1,00 0,17 29537 Total 77 2451 3 77 1918094 1,28 0,20 5741 Oriental

Annexe 4: Répartition des établissements de soins de santé de base par catégorie par province, 200942 Provinces CSCA43 CSC DR Total Figuig 5 5 8 18 Jrada 3 7 2 12 Taourirt 1 5 4 10 Total Oriental 30 55 27 112

41 MINISTERE DE LA SANTE, Direction de la Planification et des Ressources Financières Division de la Planification et des Etudes Service des Etudes et de l’Information Sanitaire ,Santé en chiffres 2009, Maroc, 2010. 42 Répartition des établissements de Soins de Santé de Base par catégorie par province / préfecture et par milieu, situation Juillet 2009 43 CSC: Centre de Santé Communal, DR: Dispensaire Rural, CSCA: Centre de Santé Communal avec module accouchement

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Annexe 5: Inventaire des établissements d’enseignement/formation et infrastructure de base44 Provinces Commune rurale Nombre d'établissements Accessibilité Réseaux

d'enseignement et de formation d'infrastructure

Coranique Coranique Msid ou Primaire autonome centrale Primaire satellite Primaire Collège taxi Grand Autocar moyen Autre Electricité potable Eau Assainissement Abbou Lakhal 0 0 0 7 0 0 1 1 0 1 0 Bni Guil 1 0 1 10 0 1 0 0 1 1 0

Maatarka 1 0 1 7 0 0 0 1 0 0 0

Tendrara 7 0 3 2 1 1 1 0 1 1 1 Figuig Bni Mathar 2 0 2 7 0 1 1 1 1 1 0 Mrija 1 0 1 2 0 1 1 1 1 1 1 Oulad Ghziyel 0 0 1 6 0 0 1 0 1 0 0 Oulad Sidi 3 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0

Abdelhakem

Tiouli 0 0 3 11 1 1 1 1 1 1 1 Jerada

El Atef 0 0 1 5 0 1 0 1 0 0 0

Oulad Mhammed 0 0 1 5 0 0 0 1 0 0 0 Taourirt

44 Source: Haut Commissariat au Plan. Données communales: Résultats de l'enquête sur les équipements communaux (Milieu Rural), 2000.

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Annexe 6: Conditions d'habitat des ménages45 Jerada Figuig Taourirt Bni Mathar Mrija Ouled Ghzial OSA46 Tiouli Bni Guil Maatarka Tendrara Abou Lakhal El Ateuf Ouled M'hamed Conditions d'habitat des ménages Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nombre de Ménage 1152 100 453 100 819 100 401 100 651 100 1361 100 1125 100 885 100 188 100 350 100 326 100 TYPES D'HABITATS Maison marocaine traditionnelle 41 3,6 13 2,9 10 1,2 0 10 1,5 30 2,2 5 0,4 3 0,3 2 1,1 0 0 Maison marocaine moderne 57 4,9 32 7,1 26 3,2 1 0,2 2 0,3 20 1,5 26 2,3 1 0,1 10 5,3 1 0,3 0 Maison sommaire ou bidonville 38 3,3 40 8,8 0 0 0 0 1 0,1 2 0,2 0 0 0 Habitation de type rural 728 63,2 253 55,8 583 71,2 49 12,2 485 74,5 237 17,4 170 15,1 64 7,2 4 2,1 216 61,7 60 18,4 Autres 288 25 115 25,4 200 24,4 100 24,9 154 23,7 47 3,5 61 5,4 12 1,4 0 58 16,6 145 44,5 PIECES 1 pièce 327 28,4 191 42,2 359 43,8 100 24,9 185 28,4 39 2,9 120 10,7 13 1,5 9 4,8 103 29,4 16 4,9 2 pièces 234 20,3 102 22,5 182 22,2 15 3,7 158 24,3 131 9,6 90 8 33 3,7 4 2,1 63 18 33 10,1 3 pièces 231 20,1 89 19,6 124 15,1 17 4,2 142 21,8 86 6,3 31 2,8 15 1,7 1 0,5 38 10,9 12 3,7 4 pièces 155 13,5 33 7,3 65 7,9 9 2,2 83 12,7 52 3,8 14 1,2 11 1,2 2 1,1 12 3,4 1 0,3 5 pièces et plus 205 17,8 38 8,4 89 10,9 10 2,5 83 12,7 30 2,2 8 0,7 10 1,1 0 59 16,9 143 43,9 OCCUPATION DU LOGEMENT Logement total 1077 100 540 100 812 100 218 100 651 100 370 100 262 100 82 100 39 100 286 100 205 100 Logements occupés 1073 99,6 430 79,6 801 98,6 151 69,3 651 100 338 91,4 261 9 82 100 16 41 275 96,2 205 100 9,6 Logements vides 1 0,1 108 20 7 0,9 67 30,7 0 31 8,4 1 0,4 0 15 38,5 11 3,8 0 Logements secondaires 3 0,3 2 0,4 4 0,5 0 0 1 0,3 0 0 8 20,5 0 0 ELEMENT DE CONFORT Cuisine 825 71,6 244 53,9 439 53,6 19 4,7 478 73,4 267 19,6 156 13,9 63 7,1 15 8 171 48,9 0 W.C. 525 45,6 108 23,8 100 12,2 15 3,7 87 13,4 264 19,4 62 5,5 28 3,2 14 7,4 13 3,7 0 Bain moderne ou douche 55 4,8 16 3,5 4 0,5 1 0,2 8 1,2 32 2,4 9 0,8 1 0,1 1 0,5 3 0,9 0 Bain local 71 6,2 28 6,2 26 3,2 2 0,5 11 1,7 20 1,5 4 0,4 2 0,2 2 1,1 1 0,3 0 Eau courante 241 20,9 75 16,6 12 1,5 1 0,2 16 2,5 144 10,6 20 1,8 18 2 13 6,9 0 0 Electricité 412 35,8 70 15,5 15 1,8 1 0,2 24 3,7 187 13,7 0 18 2 5 2,7 0 0

45 Recensement général de la population et de l'habitat 2004. 46 Ouled Sidi Abdelhakem.

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Annexe 7: Actifs par branches d’activités économiques et par CR (effectif)47 Branches % Bni Mrija Ouled OSA48 Tiouli Bni Maatarka Tendrara Abou El Ateuf Ouled Mathar Ghzial Guil Lakhal M'hamed Agriculture 85,0 1167 790 803 1351 878 2215 1988 1735 293 698 673 Services 5,0 108 42 90 49 61 43 153 164 1 25 10 B.T.P 3,5 152 67 36 4 12 156 31 34 4 11 4 Administration 2,7 90 48 24 7 41 111 45 1 8 16 3 Commerce 1,8 56 21 30 1 41 32 29 19 16 7 13 Industrie 1,0 24 11 1 19 42 24 16 2 3 3 Transport/Communication 0,8 42 4 1 2 4 21 11 17 9 1 A. Hors Maroc 0,1 3 7 6 1 1 Mines 0,1 1 1 1 9 Eau/Electricité 0,1 2 5 3 1 Nombre Actifs occupés et chômeurs ayant déjà travaillés 14805 1642 983 988 1421 1072 2629 2282 1986 325 769 708

Annexe 8: Marchés fréquentés par la population enquêtée49 CR Nom du marché % Nombre Nature de la route % Fréquence d'accès % OSA ABM 97 2 Mixte 38 4 97 Tiouli 3 Piste 38 Mérija Merija 83 8 Piste 57 4 Tiouli 13 Mixte 30 OG OG 47 5 Piste 60 4 Merija 37 Goudronnée 23 ABM ABM 100 4 Goudronnée 63 4 93 Mixte 27 Tiouli Tiouli 100 4 Piste 80 4 Mixte 17 AL Figuig 83 3 Mixte 48 4 69 Bouaarfa 17 Piste 28 OM Ateuf 93 6 Mixte 47 4 83 Taourirt 7 Piste 37 Ateuf Ateuf 100 4 Mixte 50 4 83 Piste 27 Tend Tendrara 73 3 Piste 50 4 80 ABM 23 Mixte 30 Maatarka Maatarka 63 6 Mixte 53 4 87 Tendrara 30 Piste 40 BG Bouaarfa 100 3 Mixte 77 4 70 Piste 20

47 Recensement général de la population et de l'habitat 2004. 48 Ouled Sidi Abdelhakem. 49 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil ; HPO: Hauts Plateaux de l’Oriental

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Annexe 9: Liste des biens domestiques des ménages enquêtés (en %) OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG HPO Réfrigérateur 48 33 30 83 30 34 7 3 37 13 10 30 Cuisinière 79 63 73 97 77 66 43 40 73 77 57 68 Four à gaz 83 97 90 100 87 90 70 90 80 77 93 87 Téléviseur 45 47 33 97 73 31 23 10 40 17 20 40 Parabole 38 37 20 80 13 17 20 10 37 17 10 27 GSM 93 100 93 93 67 79 70 87 80 83 93 85 Placard (Khazna) 41 53 33 63 33 21 10 7 33 20 13 30 Meuble salon 34 30 27 77 13 28 17 7 33 23 7 27

Annexe 10: Liste des biens productifs des exploitations enquêtées (en %)50 OSA Mérija OG ABM Tiouli AL OM ATF Tend Maat BG HPO Camion 28 20 30 7 0 7 30 17 43 47 13 22 Pick-up 24 40 10 17 17 3 7 10 0 3 3 12 Mobylette 41 67 53 63 33 14 7 17 40 20 40 36 Tracteur 7 50 37 27 23 0 0 3 7 10 23 17 Remorque 7 47 23 27 17 0 0 0 7 10 17 14 Charrette 17 27 30 20 13 14 13 7 17 10 60 21 Citerne 52 60 57 40 23 14 43 20 83 77 77 50 Cover-crop 3 47 33 23 13 0 0 0 7 10 17 14 Puits 10 53 37 13 10 21 0 3 3 10 17 16 Motopompe 0 37 33 20 3 10 0 0 0 7 7 11 Ruches 0 0 3 3 0 0 0 0 0 0 0 1 Abreuvoir 52 87 83 37 90 100 83 73 90 100 97 81 Mangeoire 93 97 97 73 100 100 100 100 100 100 100 96 Mélangeur d’aliment 0 0 3 7 0 0 0 0 3 0 0 1

50 OSA: Ouled Sidi Abdelhakem ; OG: Ouled Ghzail ; AL: Abbou Lakhal ; OM: Ouled M’Hammed ;Tend: Tendrara ; Maat: Maâtarka; BG: Bni Guil ; HPO: Hauts Plateaux de l’Oriental

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