LeMonde Job: WMQ0802--0001-0 WAS LMQ0802-1 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0450 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

MARDI 8 FÉVRIER 2000

EUROPE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI Des techniques répandues en % George Huit pays d’Afrique de l’Ouest ET DU MANAGEMENT 93 Debunne, ont instauré un tarif extérieur b La concurrence internationale assainit les méthodes de 63 président commun, mais leur union recrutement en , limitant le recours à des pratiques belge de la douanière, effective depuis le « ésotériques ». L’usage de la graphologie reste cependant Graphologie Tests Fédération 1er janvier, massif (page VIII) d'aptitude européenne peine à se b Le Conseil économique et social, troisième Assemblée de la République, ANNONCES CLASSÉES des retraités, concrétiser entend se réformer pour revaloriser son action (page X) Page IX se bat pour obtenir un montant (page VI) et de la page XII b 45 % des entreprises françaises de plus de dix salariés ont mis en minimum des pensions versées à la page XXVI place des intranets. Employeurs et salariés sont amenés à repenser les usages (page IV) a Sport : les excès de ces réseaux (page XI) Le projet de loi de Marie-George Buffet Le « sport-biz » s’engouffre veut lutter contre les excès de l’argent-roi et réduire la fracture entre professionnels dans la course au profit et amateurs

i Marie-George Buffet, mi- dustrie du spectacle. En élargissant part ». Dans le premier cas, les spor- Des stars millionnaires nistre de la jeunesse et des l’audience du sport, la télévision a at- tifs amateurs relèvent encore d’une sports, avait déposé un pro- tisé l’intérêt des multinationales, sphère pétrie de valeurs éducatives, S jet de loi en 1932, peut-être qui ont investi le champ sportif, culturelles et d’intégration sociale Michael Schumacher Michael Jordan aurait-elle été tentée d’atténuer les soit au titre de sponsor, soit comme tandis que les professionnels ont bas- rigueurs de l’amateurisme qui opérateur. culé dans une logique marchande. 38 69 avaient poussé à l’éviction à vie des La professionnalisation était du Dans le second cas, la marchandi- millions de dollars millions de dollars stades de Jules Ladoumègue, titulaire coup inévitable qui fait des athlètes à sation du sport opère des hiérarchies de six records du monde, pour avoir la fois des vecteurs d’audience pour sévères entre les sports à forte au- touché 7 000 francs des organisa- les chaînes de télévision, des sources dience et les autres. Cela se traduit de l’argent-roi teurs d’une course à pied au Havre. de profit pour les clubs (principale- par le surgissement d’un sport-roi, le En 2000, son projet de loi qui vient ment le football), mais aussi des vec- football, qui dote les clubs de budgets d’être adopté le 2 février par l’Assem- teurs de notoriété pour les marques « sept fois supérieurs, pour un même blée nationale, tient compte du pro- commerciales (parfums, hambur- niveau de compétition, à celui d’un fessionnalisme, pour en corriger les gers, équipementiers sportifs...). club de basket et 32 fois supérieurs à Tiger Woods excès. celui d’un club de volley », affirment En un demi-siècle, une vraie révo- LOGIQUE MARCHANDE nos deux économistes. 27 lution a eu lieu : non seulement les Cette conversion du sport profes- Le foot capte également un tiers du millions de dollars relations entre la compétition de sionnel à l’économie du spectacle temps d’antenne que les chaînes haut niveau et l’argent ont été légali- n’est pas sans risques. Comme consacrent au sport et les trois quarts sées et légitimées, mais le sport, outre l’écrivent Jean-François Bourg, cher- des droits acquittés pour retrans- ses fonctions de distraction et d’inté- cheur au centre de droit et d’écono- mettre des compétitions. Le « pire » gration sociale, est devenu un secteur mie du sport, et Jean-François Nys, reste à imaginer, comme la multipli- économique à part entière et un im- maître de conférences, tous deux à cation des mi-temps, pour satisfaire portant gisement d’emplois. l’université de Limoges, cette « muta- aux impératifs publicitaires des Le nombre et la variété des inter- tion » du sport « engendre une double chaînes et à la logique de cette indus- venants (chaînes de télévision, fa- fracture entre le sport professionnel et trie devenue totalement marchande. bricants d’équipements, sponsors, le sport amateur d’une part et le foot- fédérations, collectivités locales...), ball et les autres disciplines d’autre Yves Mamou les niveaux multiples d’interaction, rendent difficile toute mesure du périmètre sportif. Le secret qui en- INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT toure certaines transactions (trans- ferts ou contrats publicitaires ou de sponsoring) ne facilite pas le travail ISM FULLY ACCREDITED ** statistique. a Emploi : 16 pages Même la Commission euro- Caractéristiques des seuls programmes * accrédités USA-Europe, exclusivement péenne, quand elle évoque le sport, pour cadres, compatibles avec votre vie professionnelle : les participants ISM : n’aligne que des chiffres très pauvres. formation initiale : dip. ens. supérieur – 30-45 ans, médiane 39 – 24 nationalités – Ainsi, le sport représenterait 3 % du Nbre d’années d’expérience 9+ – dirigeants, cadres, international 91% – séminaires : langue utilisée anglais 100 % – professeurs US. REVENUS ANNUELS commerce mondial, le sponsoring engendrerait 15 milliards de dollars Admissions : janvier, avril, octobre – taille des groupes : 20. POUR L’ANNÉE de recettes (14,8 milliards d’euros), la Nombre de groupes : 5 par an. 1999 vente des droits de retransmission té- lévisée représenterait 42 milliards de International Executive * dollars (41,6 milliards d’euros) et la vente de tickets dans les stades at- ieMBA Master of Business Administration teindrait 50 milliards de dollars a Séminaires mensuels à PARIS a Accrédité ** USA-Europe (49,5 milliards d’euros). La part de a 1-2 mois à NEW YORK a Compatible avec votre vie l’Europe dans ce périmètre commer- a 520 heures plus thèse sur 12 mois professionnelle Des supporteurs... aux téléspectateurs Le marché des articles de sport... cial serait de 36 % contre 42 % pour d ÉVOLUTION DES SOURCES DE FINANCEMENT DU FOOTBALL ESTIMATION MONDIALE en les Etats-Unis. Mais le sport ne se ré- PROFESSIONNEL FRANÇAIS EN 1re DIVISION milliards duit pas aux professionnels. Le cabi- 160 de dollars 130 net allemand Roland Berger estime DE 1970 À 1971 DE 1996 À 1998 qu’en 1996 le marché mondial des ar- DBA Doctorate of Business Administration * a a 1 % ticles de sport avait représenté Pour titulaires d’un MBA Accrédité ** USA-Europe 0,5 MF 800 milliards de francs de chiffre d’af- a 320 heures de séminaires a Compatible avec votre vie 13,2 % faires et qu’il pourrait atteindre les intensifs plus thèse sur 24 mois professionnelle 436 MF 1 000 milliards de francs en 2001. d 18 % 7,9 % 1996 2001 7 MF 261 MF Ces points de repère statistiques 37,1 % ne rendent toutefois pas compte de 1 223 MF 13,6 % ...dominé par les Etats-Unis Master of Business Administration 449 MF la dynamique sportive, liée à une 81 % CLASSEMENT en pourcentage double mutation sociale et écono- d’annonces classées 28,2 % in International Management MBA 30 MF mique : l’accroissement du temps 931 MF a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK a accrédité ** USA-Europe 1 ÉTATS-UNIS libre dans les sociétés post-indus- 50 a “full-time” trielles et la mondialisation des mé- TOTAL = 37,5 MF TOTAL = 3 300 MF 2 JAPON 16 dias. C’est parce que le temps libre s’est accru que les citoyens sont de- International School of Management PUBLIC COLLECTIVITÉS TERRITORIALES SPONSORS 3 ALLEMAGNE 6 venus disponibles pour le sport. 148, rue de Grenelle, 75007 Paris Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 TÉLÉVISION DIVERS 4 FRANCE 5 C’est parce que la télévision a su in- Source : Financement des clubs sportifs et stratégies des collectivités Source : Cabinet R. Berger terpréter cette demande qu’il est Programmes gérés à New York par ISM USA ISM Infographie : Le Monde - Source : Graphic News devenu partie intégrante de l’in- Internet : http://www.ism-mba.edu e.mail : [email protected] www.lemonde.fr

56e ANNÉE – No 17118 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 8 FÉVRIER 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

François Hollande Corse : les clandestins parlent relance b Les organisations clandestines annoncent dans « Le Monde » leur soutien au dialogue politique la controverse b Ne faisant plus de l’indépendance un préalable, elles souhaitent la reconnaissance du peuple corse au sujet de b Le processus de Matignon risque de se heurter à l’exigence d’une amnistie et au cas d’Yvan Colonna LES ORGANISATIONS clandes- parole des principales organisations de Clandestinu, de Fronte Patriotu clandestins disent attendre « des tines corses se rallient au processus clandestines nationalistes affirment et du Front armé révolutionnaire discussions de Matignon qu’elles dé- la « cagnotte » de dialogue politique ouvert par le leur soutien à cette « nouvelle corse, ils confirment le cessez-le-feu bouchent sur un projet social, culturel premier ministre, Lionel Jospin. donne » et condamnent le « natio- annoncé au lendemain de l’ouver- et économique qui prenne en compte LE DÉBAT sur la « cagnotte » Dans un entretien recueilli par Le nalisme ethnique ». S’exprimant au ture des discussions sur l’avenir de le respect des droits fondamentaux de budgétaire dont dispose le gouver- Monde, durant la semaine du nom du FLNC-Canal historique, du la Corse. Annonçant leur prochaine notre peuple ». Concédant que AFP nement connaît un nouveau re- 31 janvier au 6 février, deux porte- FLNC du 5 mai, de Fronte Ribellu, fusion sous le seul sigle FLNC, les « l’éventualité de l’accession à l’indé- TCHÉTCHÉNIE bondissement. Après Laurent Fa- pendance ne se posera qu’en termes bius, président de l’Assemblée de débat démocratique et d’un pro- nationale, qui avait déploré que les cessus évolutif », ils affirment que Les Russes Français et le Parlement ne « soient « la reconnaissance du peuple corse pas informés en temps réel », Fran- par l’Etat français est la mesure la se vengent çois Hollande a regretté, di- plus significative ». A cette première manche, que les chiffres sur les revendication s’ajoutent « la cooffi- plus-values de recettes fiscales cialité de la langue corse », la « pos- Notre reportage à Grozny n’aient pas été connus « plus tôt », sibilité pour l’Assemblée de Corse de Après quatre mois et demi de bombar- imputant ce retard à « des résis- légiférer dans le domaine fiscal, dements, le président par intérim Vla- tances administratives ». « On nous culturel et environnemental » et, en- dimir Poutine a annoncé, dimanche avait annoncé 20 milliards de fin, « l’amnistie de tous les patriotes francs. Il semble que ce soit davan- emprisonnés ou recherchés ». Ce 6 février, la « libération » de Grozny. tage : 30, 35, peut-être même 40 », a dernier point risque de rendre diffi- Sur place, les troupes russes (photo) estimé le premier secrétaire du PS, cile les discussions entre gouverne- mènent une politique de représailles qui a pressé le gouvernement de ment et nationalistes, ces derniers généralisées contre la population civile faire « toute la lumière » sur ces ex- réitérant en effet leur soutien à dont témoigne notre reporteur dans la cédents et d’organiser « un débat Yvan Colonna, meurtrier présumé démocratique, y compris entre la du préfet Claude Erignac. capitale tchétchène : blessés laissés à droite et la gauche au Parlement ». leur sort, pillages, vols, viols et incen- Lire page 10 dies. Un récit corroboré par les organi- Lire page 6 et notre éditorial page 21 sations humanitaires. p. 2 « Vache folle » : Le Dragon frappera, mais nul ne saurait prédire où et comment QUOIQU’IL ARRIVE, l’année sera exces- nement à Pékin, où l’on vit la police du dernier Manchester et Liverpool, les membres de la l’exception française sive. Ainsi en va-t-il nécessairement d’une an- grand pays marxiste-léniniste s’acharner à diaspora chinoise ont célébré ce nouvel avatar née placée sous le signe du Dragon, pour les coups de pied et de poing contre quelques di- de la sinueuse déité dans l’allégresse à consta- SELON un document de la Chinois comme pour une proportion considé- zaines d’adeptes de la secte Fa Lun Gong, que ter leur sort, cinglant démenti de la connota- a direction générale des rable de la population mondiale ayant subi le pouvoir ne parvient pas à réduire en dépit tion d’échec souvent associée à l’exil. L’asso- douanes, la France a, après la leur influence. Depuis des temps immémo- de ses oukazes. Cela fait bientôt un an que des ciation de Chinatown de Londres, citée par Grande-Bretagne, été le pays le

riaux, le maître mythologique moustachu des milliers de gens de milieux sociaux divers, pas l’AFP, affirme même qu’il n’existe là « aucun KOVARIK/AFP P. plus exposé au risque lié à l’agent douze animaux de l’horoscope chinois est sy- tous défavorisés, rongent avec l’obstination problème de discrimination » à l’encontre des de l’encéphalopathie spongiforme nonyme de débordements démesurés. Catas- des convaincus l’austère logique du « socia- Chinois, qui y réussissent généralement une SPORTS bovine (ESB, ou maladie de la trophiques ou bénéfiques, c’est à l’homme lisme de marché » par l’irrationnelle revendi- ascension sociale spectaculaire – un réconfor- « vache folle »). Ce rapport, dont d’en décider par ce qu’il en fera. A l’heure de la cation d’un mysticisme confus réminiscent tant paradoxe dans le pays qui, pour la Chine Victoires Le Monde révèle le contenu, établit mondialisation, il n’est que justice que les des mouvements ayant accompagné les politique, a incarné plus que tout autre, au que les importations françaises de gongs, cymbales et tambours de la nouvelle grands chambardements de l’histoire chinoise. XIXe siècle, le colonialisme et son cortège d’hu- latines produits bovins britanniques po- année lunaire, célébrée à partir du 5 février Mais le phénomène déborde des frontières, miliations. L’équipe de France de rugby (photo), tentiellement contaminés ont dou- par les communautés chinoises où qu’elles se puisqu’une bonne partie des immigrants clan- Reste que la mère-patrie, à laquelle tout dirigée par Bernard Laporte, a réussi blé entre 1988 et 1995. Alors qu’une trouvent, aient résonné jusque dans les capi- destins chinois, qui revendiquent en Occident Chinois demeure à jamais attaché par le fil in- mission d’inspection vétérinaire de tales occidentales encore occupées, six se- l’asile politique, citent pour motif la répression visible de sa culture familiale, suscite des son entrée dans le Tournoi des six na- la Commission européenne critique maines auparavant, à tourner la page d’un de la secte par les autorités chinoises. Et qu’in- craintes que ne peuvent qu’aviver les super- tions en dominant les Gallois à Cardiff le dispositif français de lutte contre deuxième millénaire de leur bien modeste ca- versement, des Chinois détenteurs de passe- stitions même vécues sans excès. Durcisse- (36-3). De son côté, l’Italie a surpris en l’ESB, les autorités sanitaires fran- lendrier. Car la Chine, elle, revendique «plus ports étrangers ont causé des soucis aux mis- ment politique, tensions sociales dans des pro- battant l’Ecosse, à Rome (34-20). çaises s’apprêtent à prendre de de cinq mille ans d’Histoire » − une histoire à la sions consulaires d’Occident en Chine même, portions inimaginables, crispations aux Grand week-end sportif décidément nouvelles mesures visant à amélio- source de laquelle se trouve la filiation de son en s’y rendant pour affirmer leur apparte- frontières... autant de démangeaisons qui pour les Italiens : le voilier Luna-Rossa a rer la prévention de la transmission pouvoir avec la plus déraisonnable des forces nance à la secte interdite, se retrouvant du pourraient provoquer la colère de l’irrascible de la maladie à l’homme. cosmiques, cet infiniment long serpent à même coup sous les verrous. serpent céleste. emporté la Coupe Louis-Vuitton et se pattes crachant le feu. Mais le Dragon n’est pas qu’annonciateur mesurera aux Néo-Zélandais pour la Lire page 12 Déraisonnable, la célébration le fut certai- de bouleversements désastreux. A Londres, Francis Deron Coupe de l’America. p. 28 à 30 La Finlande L’économie allemande entre deux modèles a une présidente EN TROIS MOIS, le tombeur de d’un de ses géants centenaires. Au l’euro et de la concurrence inter- de sursauts. Mannesmann et Mannesmann a dû être étonné, fil de ces voyages, la chronique du nationale. Holzmann : le hasard de l’actuali- dérouté, par l’Allemagne. A bord monde des affaires se sera enri- Du premier, dont M. Gent fut té a voulu que les deux faces de son jet privé, le Britannique chie de deux feuilletons révéla- l’initiateur et le grand vainqueur, d’une même pièce se retrouvent Chris Gent, directeur général de teurs des mutations de notre voi- on pourrait dire qu’il signe l’arrêt en même temps sous les feux de la Vodafone, a multiplié les visites sin germanique. Deux scénarios de mort du capitalisme allemand, rampe. « Mannesmann représente au cœur de la première puissance riches de leçons pour une Europe terrassé par son rival anglo-saxon. le bon côté du capitalisme alle- économique européenne pour des travailleurs et des entreprises Du second, on constatera que ce mand, Holzmann, son mauvais », mener à bien la prise de contrôle placée sous la double pression de modèle rhénan est encore capable remarquait, avant la victoire de

Vodafone, un haut fonctionnaire CORBIS SYGMA/APIS social-démocrate. Il n’est pas dif- ficile d’opposer l’un à l’autre. CINÉMA Mannesmann. Sa rapide ascen- sion dans les télécoms avait déjà Autant-Lara, anar TARJA HALONEN placé le conglomérat parmi les symboles d’une Allemagne dyna- d’extrême droite C’EST un profil atypique : mili- mique. En dix ans, sa reconver- Claude Autant-Lara est mort, samedi tante féministe, mère célibataire, sion dans les services a été fulgu- pratiquant la sculpture et la pein- rante, dans le respect des us et 5 février, à l’âge de quatre-vingt-dix- ture, ancien ministre des affaires coutumes locales. Mais, à l’instar huit ans. Fils d’un architecte dreyfusard étrangères, Tarja Halonen, cin- d’autres grands noms de l’indus- et d’une comédienne pacifiste, il fut un quante-six ans, sociale-démocrate, a trie, le fleuron de Düsseldorf cinéaste libertaire, avec notamment été élue dimanche à la présidence de avait, bien avant l’intrusion de Douce, Le Diable au corps ou La Traver- la Finlande avec 51,6 % des suffrages. Vodafone, montré quelque atti- rance pour le modèle anglo- sée de Paris (photo sur le tournage de Lire page 3 saxon. Il se séparait progressive- Lucien Leuwen). En vieillissant, il s’en- ment de ses activités tradition- gagea à l’extrême droite et fut député Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, nelles. Cet automne, avant la européen du Front national. p. 33 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; bagarre boursière qui allait sceller Côte-d’Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre- son destin, il avait envisagé de se International ...... 2 Aujourd’hui...... 28 tagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; scinder en deux entités auto- Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; France ...... 6 Météorologie ...... 31 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; nomes cotées en Bourse : télé- Société...... 10 Jeux...... 31 Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; communications d’une part, ma- Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Régions ...... 13 Immobilier/annonces.... 32 chines-outils, composants auto- Carnet...... 14 Culture ...... 33 mobiles, tubes, de l’autre. Horizons ...... 16 Guide culturel...... 35 Entreprises ...... 22 Kiosque...... 36 Philippe Ricard Communication ...... 24 Abonnements...... 36 Tableau de bord...... 25 Radio-Télévision...... 37 Lire la suite page 21 LeMonde Job: WMQ0802--0002-0 WAS LMQ0802-2 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0451 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000

CAUCASE Les soldats russes font russe par intérim, Vladimir Poutine, a quiète les ONG. Les militaires russes Genève protégeant le personnel mé- tend ne pas trouver d’interlocuteur la chasse aux blessés tchétchènes qui annoncé, dimanche 6 février, la justifient l’interdiction des accès hu- dical, les journalistes et les civils tchétchène représentatif qui puisse survivent encore dans les décombres « prise finale ». b LE SORT des réfu- manitaires à la ville – comme à toute n’ont pas plus cours que celles prohi- participer au rétablissement de de Grozny, abandonnée par les giés qui rentrent, plus ou moins for- la Tchétchénie – par la nécessité du bant les tortures ou les armes de des- l’ordre fédéral, ce qui, selon le Krem- combattants et dont le président cés, dans les territoires « libérés » in- déminage. b LES CONVENTIONS de truction massive. b MOSCOU pré- lin, bloque toute solution politique. Maîtres de Grozny, les Russes font la chasse aux blessés tchétchènes Le président par intérim, Vladimir Poutine, a annoncé, dimanche 6 février, la « prise finale » de la capitale indépendantiste. Sur place, quelques rares médecins tentent d’évacuer les combattants blessés qui n’ont pu s’enfuir. La ville-symbole est tombée mais la guerre apparaît sans issue politique GROZNY forces russes ont arrêté, le 2 ou le vier. « Mais il reste forcément des noncé comme combattant, ce qu’il correspondance 3 février, le reste de leur équipe mé- blessés dans les caves d’où les gens ne affirme n’avoir jamais été. Un char Une fois Grozny abandonnée par dicale, la seule à avoir, ces derniers pouvaient pas venir jusqu’à nous. russe l’a emmené dans un camp mi- les combattants tchétchènes qui la mois, assuré des soins dans la ville Ceux qui ne sont pas morts de gan- litaire où son calvaire a commencé : défendaient depuis quatre mois, qui disparaissait peu à peu sous les grène vont être achevés par les jeté sous une tente, il a servi de une course contre la montre s’est bombes. Dirigée par le chirurgien Russes, s’ils ont le malheur d’être souffre-douleur aux soldats, «sur- engagée pour sauver certains, au Omar Khambiev, ministre de la san- Tchétchènes », dit calmement tout quand il y avait un mort dans le té tchétchène, elle comptait deux Adlan. camp » ; ils le frappaient à coups de REPORTAGE douzaines de personnes qui se botte, éteignaient des cigarettes sur « Il reste des blessés dans trouvent aujourd’hui dans un des REGARDS INQUIETS ses bras, encore couverts de sinistres « camps de filtration » (de Interrogé sur la réalité de tels croûtes, lui arrachaient le nez. Mais les caves... Ceux qui ne tri) où les forces russes, comme lors massacres, un groupe de Tché- il a évité le sort réservé à un sont pas morts vont être du conflit précédent, parquent, in- tchènes, rencontré dans un secteur combattant qui a rendu l’âme «une achevés par les Russes » terrogent ou torturent leurs déte- directement sous contrôle russe a demi-heure après qu’on l’ait ame- nus tchétchènes, selon des témoi- des regards inquiets : « Dire de telles né ». Un jour, il a appris qu’on vou- gnages qui s’accumulent. Les plus choses peut suffire à nous faire mas- lait l’échanger contre un militaire moins, des blessés tchétchènes qui chanceux des prisonniers peuvent sacrer nous aussi », lance l’un d’eux russe prisonnier des Tchétchènes, survivent encore dans les dé- être rachetés par leurs familles si avant de s’éloigner. A l’écart, un mais ces derniers voulaient un combres de la ville. Les moyens uti- elles en ont les moyens. Mais, par- autre donne cependant d’autres « vrai combattant » et, ne l’ayant lisés sont dérisoires face à l’armada fois, ce sont des cadavres qui sont précisions : « Dans le centre-ville, où pas obtenu, ont tué leur prisonnier russe qui s’y oppose, a-t-on pu offerts au rachat. les maisons sont réduites à leurs fon- russe. Le même sort était donc pro- constater lors d’une brève in- dations, comme si les Russes mis à O. Mais un officier russe, qui cursion dans un quartier de la capi- OTAGES MONNAYABLES n’avaient plus besoin de cette ville, l’avait déjà protégé parfois contre tale indépendantiste, toujours in- Le docteur Khambiev et son j’en connais une où vingt personnes ses hommes, s’est trouvé là au mo- terdite. « Il y a une filière pour faire équipe entrent-ils dans la catégorie sont bloquées sous des dalles. Des ment où ces derniers lui avaient lié traverser les postes russes à la tren- des otages monnayables ? Ils se russes ont multiplié les attaques aux matin. Début janvier, on a reçu gens risquaient leur vie pour leur je- pieds et mains pour l’emmener. Il taine de blessés qui nous restent en- trouvent en tout cas, selon des mes- bombes aérosols [ou fuel air bombs] l’ordre de préparer l’évacuation, on ter à manger, on pouvait leur parler, l’a fait évacuer et déposer dans une core, mais nous n’avons plus de véhi- sages concordants parvenus à leurs qui foudroyaient les gens dans les savait bien comment tout ça allait fi- mais on ne pouvait pas les sortir. Je ne rue de Grozny, où son nouveau cule pour cela », explique Adlan proches, griffonnés à la va-vite sur caves, l’une d’elles est tombée si près nir », dit Adlan. Une demi-dou- sais pas combien de temps ils pour- protecteur tchétchène l’a trouvé. avec un sourire las. des bouts de papiers que Le Monde que les murs de la maternité numéro zaine d’hôpitaux de repli ont été ront survivre. Je ne sais pas non plus S’il meurt, il sera au moins bien en- Ce tout jeune médecin, assisté de a pu lire, au camp de la « Direction 2 sont tombés, ébranlant la cave où choisis dans toute la République, là ce que sont devenus les aveugles qui terré. deux infirmiers, tient surtout à ce des travaux de forage » (OuBR), on était en train d’opérer ; le lende- où du personnel de confiance était habitaient à 200 mètres de la mater- En attendant, les militaires russes que ses blessés ne soient pas trou- proche de Tolstoï-Iourt, au nord- main, des chars ont attaqué notre rue capable de donner le change aux nité de la rue du 8-mars ». justifient l’interdiction d’accès hu- vés par les soldats russes qui font est de Grozny. C’est dans un camp à tirs directs ; on a dû partir », ra- militaires russes pour protéger les Dans d’autres cas, il y a des certi- manitaire à la ville « libérée » – parfois des incursions en char près semblable, mais situé au nord de la conte Adlan. Dès octobre, les misé- combattants blessés, en camou- tudes : « Si cet homme n’est pas éva- comme à la Tchétchénie dans son des immeuble à moitié détruits où il rivière du Terek, qu’a transité le rables hôpitaux de Grozny, privés flant le diagnostic, par exemple. cué, dans une semaine il est mort », ensemble – par la nécessité de me- les a installés. On y arrive par des correspondant de Radio-Liberté, d’eau et d’électricité, ont compté La solidarité et les réseaux d’in- explique l’infirmier qui veille sur lui ner à bien le déminage. « C’est-à- rues défoncées, jonchées de débris, Andreï Babitski, avant de dispa- parmi les premiers objectifs des termédiaires, dont certaines milices dans une minuscule pièce sombre. dire qu’ils pillent maison par maison et apparemment désertes. L’hori- raître. Car les conventions de Ge- bombes russes. Ils ont été évacués tchétchènes dites « pro-russes », Couché à même le sol, O., vingt- avant d’y mettre le feu, traduit zon est barré par les fumées qui nève protégeant le personnel médi- et c’est l’équipe du Dr Khambiev ont fait le reste. Les combattants huit ans, émacié, au bord de la péri- Adlan. Ou qu’ils laissent eux-mêmes montent toujours d’une ville dont cal, les journalistes et les civils en qui a assuré, seule, la relève, pour évacuaient les blessés la nuit, puis, tonite, a l’air d’un vieillard. Il par- de nouvelles mines. Une femme a le président russe par intérim, Vla- général n’ont pas plus cours ici que les civils comme pour les combat- finalement, au grand jour, grâce à vient difficilement à parler mais ainsi été déchiquetée en rouvrant le dimir Poutine, a annoncé, di- celles prohibant, par exemple, les tants, dans une cave de la maternité des accords négociés et plus ou tient à s’expliquer : opéré il y a deux portail par lequel elle était sortie manche 6 février, la « prise finale ». tortures ou les armes de destruc- de la rue du 8-mars. « On avait 20, moins respectés dans la semaine mois chez le docteur Khambiev, il a quelques heures plus tôt ». Mais le médecin et les infirmiers tion massive. 30, 35 arrivées par jour ; on faisait les précédant la sortie des combattants été placé ensuite chez un parti- doivent eux-mêmes se cacher : les « Fin janvier, quand les avions pansements jusqu’à trois heures du eux-mêmes, la nuit du 30 au 31 jan- culier, mais quelqu’un l’a alors dé- Pierre Flambot Les ONG dénoncent les conditions du retour des réfugiés Moscou annonce une « nouvelle phase » de la guerre « L’AIDE humanitaire est insuffisante en Ingouchie et tour. Rares sont les humanitaires qui envisagent de MOSCOU La semaine dernière, Madeleine Al- gieux de Tchétchénie, qui a négocié absente dans les territoires dits " libérés " de Tchétché- s’y rendre. Or, si aucun rapatriement forcé n’a eu lieu de notre correspondant bright, secrétaire d’Etat américaine, l’entrée des Russes dans la nie », dénonce Frédérique Drougoul, de l’organisa- depuis décembre, de l’avis général, la « pacification » Début janvier, Vladimir Poutine puis Hubert Védrine, ministre fran- deuxième ville du pays, Gouder- tion Médecins du monde, de retour d’une mission sur en cours de Grozny, pourrait précipiter le retour des s’était refusé à commenter l’échec çais des affaires étrangères, ont mès ; enfin, Malik Saïdoulaïev, «le place. Alarmée par la situation précaire des réfugiés vers un no man’s land total. de la première offensive sur Groz- tous deux répété que « le temps roi du loto russe », qui a annoncé, 215 000 réfugiés d’Ingouchie, l’ONG a, depuis Mos- Le point de vue russe est que ces gens doivent ren- ny, qualifiant seulement de « men- était venu » d’engager un processus samedi, l’installation d’un conseil cou, lancé un appel, mardi 2 février, pour un renfor- trer. Cette idée est suivie par les Ingouches et de nom- songes » les mentions de lourdes de négociation politique. Il leur a tchétchène à Goudermès. Dénon- cement de l’aide envers ceux-ci, touchés actuellement breux humanitaires, dépendants de Moscou pour le pertes au sein des troupes russes. été sèchement répondu par çés comme « traîtres » par tous les par une épidémie de grippe. « La maladie se propage bon déroulement de leurs activités – la distribution de Dimanche 6 février, le président M. Poutine qu’il n’y avait pas, côté chefs tchétchènes, ces trois d’autant plus vite que l’hiver est là et que les conditions l’aide internationale est réalisée par le ministère des par intérim s’est empressé d’appa- tchétchène, d’interlocuteurs accep- hommes, qui se haïssent copieuse- d’hygiène et d’alimentation sont mauvaises », explique situations d’urgence et sa destination est d’ailleurs in- raître à la télévision pour annoncer tables. ment, ne représentent qu’eux- la jeune médecin de MDM. certaine. la « libération » de la capitale tché- Sergueï Iastrjembski, porte-pa- mêmes et leur clan. Les « déplacés » les plus chanceux, ceux qui ont de tchène. M. Poutine a expliqué que role du Kremlin sur le conflit tché- La prise de Grozny, si elle garan- la famille ou peuvent payer un loyer, sont hébergés PERSÉCUTIONS CONTRE LES CIVILS « la dernière poche de résistance − le tchène, a rejeté toute idée de négo- tit l’avenir électoral immédiat de dans des maisons individuelles, d’autres ont trouvé Qu’en est-il des civils de Grozny (entre 15 000 et district Zavodski - a été libérée. Sur ciation avec Chamil Bassaev, M. Poutine, ne vient en revanche refuge dans des camps de toile ou dans des wagons 40 000) ? Selon les témoignages recueillis en Ingou- l’un des bâtiments administratifs, le comme le suggérait le financier Bo- rien régler de la guerre en cours. désaffectés ; les moins bien lotis s’entassent dans ce chie, ils y sont persécutés par les forces russes. Et que drapeau russe a été hissé, de sorte ris Berezovski. Selon l’agence Inter- Comme en 1995 et 1996, les troupes qu’ils trouvent : étables, granges, bâtiments en ruine. dire du sort de ceux qui ont choisi l’exode vers le que l’on peut dire que l’opération de fax, de nouvelles offres de dialogue russes vont maintenant subir la « Le problème se pose : où mettre les nouveaux arri- sud ? Depuis que la route qui mène à la Géorgie est libération de Grozny est terminée ». ont été présentées par le président guérilla incessante de combattants vants ? Une extension des camps de tentes n’est pas à impraticable, les civils réfugiés dans les villages du Avec la conquête de Grozny, au tchétchène Aslan Maskhadov, pro- repliés sur de solides bases dans les l’ordre du jour. C’est ainsi qu’un groupe de réfugiés arri- sud lourdement bombardés sont pris au piège. Une terme de quatre mois et demi de positions également rejetées. Ven- montagnes. Et M. Poutine devra vés récemment des gorges d’Argoun [bombardées en centaine d’entre eux, les derniers à avoir pu, fin dé- bombardements et de combats qui permanence depuis six semaines] ont dû s’installer cembre, franchir la frontière géorgienne au prix ont fait des milliers de morts, dans la tente qui servait d’école au camp de Karaboulak d’heures de marche dans la neige sous la menace des M. Poutine continue à parfaite- Réactions à la disparition du journaliste Andreï Babitski [4 000 personnes]. Donc, depuis peu, il n’y a plus bombardements aériens, se sont vus embarqués par ment maîtriser le calendrier électo- d’école à Karaboulak », déplore Frédérique Drougoul. les Géorgiens pour un retour forcé en direction des ral devant mener à son élection à la L’ex-dissidente Elena Bonner a, dimanche 6 février, demandé à Car le ministère russe des situations d’urgence territoires « libérés » du nord de la Tchétchénie, via présidence russe, le 26 mars. La l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe de s’exprimer cherche à encourager le retour des réfugiés dans les l’Ossétie du Sud, une « région autonome » de Géorgie. ville symbole est tombée, et les au- au sujet d’Andreï Babitski, correspondant en Tchétchénie de Ra- zones de Tchétchénie dites « libérées ». Selon les Mais le Haut-Commissariat des Nations unies pour torités russes pourront désormais dio-Svoboda. Celui-ci a été « échangé » par le Kremlin contre des Russes, 100 000 personnes seraient d’ores et déjà ren- les réfugiés (HCR) s’est interposé. Après palabres, un expliquer à l’opinion publique militaires russes prisonniers des Tchétchènes et on craint pour sa trées. L’incitation au départ a parfois été coercitive, petit groupe a bien voulu rentrer ; les autres sont res- qu’une « nouvelle phase » est enga- vie. comme en décembre 1999 lorsque 2 000 réfugiés ins- tés en Géorgie. gée, celle de la restauration de Vendredi, l’organisation de défense des droits des journalistes tallés dans des wagons en Ingouchie se sont retrou- La petite République de Transcaucasie héberge ac- l’« ordre constitutionnel » en Tché- Reporters sans frontières avait « vigoureusement » protesté contre vés, sans en avoir été avertis, à Sernovodsk, à 15 kilo- tuellement plus de 7 000 réfugiés tchétchènes, et ses tchénie. Le 23 janvier, Vladimir « l’utilisation des journalistes comme monnaie d’échange », deman- mètres à l’intérieur de la Tchétchénie. «Il n’y a demandes répétées – à la Turquie, à l’Azerbaïdjan Poutine avait ainsi présenté son dant aux organisations internationales, notamment au Conseil de aucune aide humanitaire là-bas, les gens ont droit à du voisin, à la Syrie ou à la Jordanie – de bien vouloir plan, après la « destruction finale l’Europe, dont la Russie est membre, « d’user de toute leur influence pain un jour sur deux, une ration alimentaire une fois partager ce fardeau sont, jusque-là, restées lettre des principales bandes terroristes » : pour faire respecter par les autorités russes la Convention de Ge- par semaine. Il n’y a ni eau, ni gaz, ni électricité, ni morte. installation permanente de troupes nève ». En réponse à ces réactions, le directeur des services de sé- soins. Les gens vivent dans l’insécurité et la précarité la russes, renforcement voire création curité (FSB, ex-KGB), Nikolaï Patrouchev, cité par l’agence Interfax, plus totale », raconte Frédérique Drougoul à son re- Marie Jégo de services spéciaux de sécurité a affirmé, lundi 7 février, qu’Andreï Babitski était « vivant ». (FSB, ministères de l’intérieur, sé- curité militaire), reconstruction des territoires « libérés ». dredi, le général Manilov résumait également continuer à assumer les C’est donc la transformation de la position russe : « Les négociations crimes de guerre commis par ses la république indépendantiste en avec les chefs de guerre ne peuvent troupes : pillages, rançons, mas- une immense caserne que prévoit porter que sur un point : leur reddi- sacres de civils, viols, incendies de désormais Moscou. Les généraux tion ». villages, exécutions sommaires, dé- approuvent, qui annoncent la Depuis quatre mois, M. Poutine a jà repertoriés par les rares journa- poursuite des combats dans les tenté de simuler cette recherche listes sur place et par l’organisation montagnes du sud et travailleraient d’une solution politique en mettant internationale Human Rights déjà à la construction, près des en avant trois personnalités tché- Watch. Ces atrocités pourraient oc- gorges d’Argoun, d’une ville-forte- tchènes : Bislan Gantamirov, an- cuper le devant de la scène ainsi resse capable d’abriter 15 000 cien maire corrompu de Grozny, que l’affaire Babitski, ce journaliste hommes ! Ces annonces de sorti de sa prison par Boris Eltsine russe travaillant pour Radio-Svo- M. Poutine, relayées par l’état-ma- en octobre ou il était emprisonné boda et officiellement « échangé » jor, ne rendent que plus illusoires pour détournements de fonds, et contre trois soldats russes détenus les affirmations des dirigeants dont les milices paramilitaires ar- par les Tchétchènes, mais qui reste russes à leurs interlocuteurs occi- mées par Moscou ont participé aux introuvable. dentaux sur leur volonté de trouver combats de Grozny ; Ahmed Kady- « une solution politique » au conflit. rov, ancien grand dignitaire reli- François Bonnet LeMonde Job: WMQ0802--0003-0 WAS LMQ0802-3 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0452 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 3

Une femme élue présidente Les manifestations organisées contre l’extrême de la République en Finlande droite populiste se multiplient en Autriche Tarja Halonen, ministre sociale-démocrate Les Verts déposent une motion de censure au Parlement des affaires étrangères, Les rassemblements hostiles au gouvernement de vies au cours du week-end à Vienne et dans plu- pour « haute trahison politique » contre ses ad- coalition formé par les conservateurs (ÖVP) et sieurs villes d’Autriche. Jörg Haider a réclamé, di- versaires qui auraient mobilisé l’étranger contre a obtenu 51,6 % des suffrages l’extrême droite populiste (FPÖ) se sont poursui- manche, l’ouverture d’une enquête parlementaire l’arrivée de son parti au pouvoir. HELSINKI juriste des syndicats, qui a pourtant VIENNE sur le front « international » et at- Alfred Gusenbauer, ces attaques Vienne, une responsable de l’ÖVP, de notre envoyé spécial mis de l’eau dans son vin au fil des de notre correspondante ténué les menaces qu’il avait lan- ne sont autres qu’« une tentative Maria Rauch-Kallat, avait brandi Le moindre des mystères de la ans, demeure fidèle à ses convic- A peine parvenue au gouverne- cées de bloquer, à l’avenir, le visant à détourner l’attention du dans un studio de télévision un langue finnoise n’est pas l’exis- tions et est très « marquée » aux ment, l’extrême droite populiste fonctionnement de l’Union euro- malaise créé dans l’opinion par le pavé lancé par les manifestants, tence d’un mot unique (hän) pour yeux de beaucoup de Finlandais. autrichienne envisage de traduire péenne, pour mieux concentrer nouveau gouvernement ». tout en appelant au « désarme- dire « il » et « elle ». Mais le fait Qu’elle ait eu une fille sans être l’ex-chancelier social-démocrate, ses attaques sur le front intérieur, Le FPÖ ne peut espérer la créa- ment » entre forces politiques. que Tarja Halonen soit une femme mariée et qu’elle vive en concubi- Viktor Klima, devant une contre les dirigeants sociaux-dé- tion d’une commission d’enquête Les protestations d’artistes et aura pesé lourd dans sa victoire à nage avec son voisin de palier fait commission d’enquête parlemen- mocrates (SPÖ) et le chef de sans l’appui des députés de l’ÖVP. d’intellectuels se multiplient : l’élection présidentielle de la Ré- tiquer dans les campagnes. De taire pour « haute trahison poli- l’Etat. Or les conservateurs ne semblent l’écrivain Elfriede Jelinek a inter- publique finlandaise. Après avoir même, la non-appartenance de la tique », s’il s’avère qu’il a délibé- Le FPÖ s’appuie sur différents guère convaincus : le chef de leur dit à l’avenir la production de ses dû se justifier de ses convictions nouvelle présidente à l’Eglise luthé- rément suscité les sanctions articles de presse, publiés notam- groupe parlementaire, Andreas pièces de théâtre sur le territoire féministes auprès d’une partie de rienne, encore religion d’Etat dans européennes pour empêcher l’ar- ment au Danemark, en Allemagne Khol, soulignait, dimanche soir, autrichien, et la plasticienne Valie la population, elle a pu compter le pays, lui a valu des com- rivée du Parti libéral (FPÖ) au et en Grande-Bretagne, pour ac- que des articles de presse ne Export a refusé le prix Oskar Ko- sur cette « différence » pour l’em- mentaires peu amènes ; d’autant pouvoir. cuser les responsables du Parti so- porter au second tour, dimanche plus qu’il lui reviendra, en sa quali- Ce débat pourrait dominer la cial-démocrate autrichien, ainsi 6 février. Avec un score de 51,6 % té de chef d’Etat, de diriger cette session extraordinaire du Parle- que le président Thomas Klestil, M. Haider veut dédommager les Allemands des Sudètes des voix, bien supérieur à celui de institution. ment, convoquée mardi 8 février d’avoir « mobilisé » l’opinion pu- la gauche réunie, la ministre so- Esko Aho, l’ancien premier mi- à l’initiative des Verts, afin de dé- blique internationale « contre le Intervenant, dimanche 6 février, sur une télévision allemande, Jörg ciale-démocrate des affaires nistre qui se morfond dans l’oppo- terminer les responsablités des changement en Autriche ». Une Haider a souhaité que le gouvernement autrichien intervienne pour étrangères a recueilli les suffrages sition depuis 1995, a pourtant tenté dirigeants autrichiens dans l’isole- telle commission d’enquête parle- que les expatriés allemands des Sudètes et les anciens prisonniers de de nombre d’électrices de droite. d’amener les débats politiques ment diplomatique de leur pays. mentaire exigerait le témoignage guerre autrichiens en URSS se voient reconnaître des dédommage- dans la sphère privée et celle des Les Verts – ils n’ont que du chef de l’Etat et de personnali- ments au même titre que les juifs victimes du nazisme. « Un gouver- « valeurs ». Il s’est présenté comme 14 sièges sur 183, mais sont crédi- tés politiques étrangères, a préci- nement patriotique doit, d’une part, être prêt à tirer les conséquences du L’irruption le père de famille idéal et a multi- tés aujourd’hui de 15 % d’inten- sé Jörg Haider lors d’un débat té- passé » en dédommageant les concitoyens juifs victimes du nazisme plié les apparitions au bras de son tions de vote, soit le double des lévisé, dimanche matin à Vienne. et « en même temps, prendre une initiative pour dédommager les Alle- de l’affaire Haider dans épouse, la brune Kirsti, restée suffrages obtenus le 3 octobre mands des Sudètes », a notamment déclaré M. Haider. jusque-là dans l’ombre de son mari 1999 – veulent déposer une mo- DÉMENTI CATÉGORIQUE Trois millions d’Allemands avaient été expulsés des Sudètes par la campagne électorale pour élever leurs quatre enfants en tion de censure contre le chance- A l’en croire, Viktor Klima les Tchécoslovaques, après la guerre, pour avoir collaboré avec les Ostrobothnie, une région rurale lier Wolfgang Schüssel, ancien – alors à la recherche d’une solu- nazis. Leurs associations, très puissantes en Allemagne, ont toujours La crise autrichienne a donné fort éloignée d’Helsinki. Amateur ministre des affaires étrangères, tion viable pour un cabinet mino- réclamé des dédommagements. Ces propos sont en contradiction des sueurs froides à Tarja Halo- invétéré de poker, le candidat cen- qui a, selon eux, largement sous- ritaire, après l’échec des négocia- avec la déclaration que M. Haider avait accepté de signer, avant la nen. Ministre des affaires étran- triste a joué la carte de la « norma- estimé l’ampleur et la fermeté des tions avec les conservateurs de formation du gouvernement, qui reconnaissait « le caractère unique gères, elle se devait de rester soli- lité ». Elle n’a pas été la bonne pour réactions internationales à une al- l’ÖVP – aurait offert deux à du crime de la Shoah » . daire de la politique de son une majorité d’électeurs. liance de la droite classique avec quatre portefeuilles ministériels gouvernement, conforme à celle l’extrême droite xénophobe. au FPÖ en échange du soutien de des autres Etats membres de l’UE. DÉFENSE DE L’ÉTAT-PROVIDENCE Pendant le week-end, le chef du ce parti au Parlement. Il aurait constituent pas une preuve suffi- koshka, qui venait de lui être attri- Son adversaire, Esko Aho, a vu la Outre le bilan positif de l’action FPÖ, Jörg Haider, a été à nouveau également proposé d’utiliser les sante des initiatives « anti-autri- bué par le gouvernement. faille. Dressant un parallèle impli- finlandaise à la présidence tour- la vedette incontestée de plu- réseaux de l’Internationale socia- chiennes » du président et de l’an- La contestation dans la rue, qui cite avec la période de la « finlan- nante de l’Union européenne (UE), sieurs émissions de télévision, liste pour rendre le FPÖ politique- cien chancelier, et qu’il vaudrait est désormais plus pacifique, se disation », durant laquelle l’ex- au deuxième semestre 1999, Tarja tant en Autriche qu’à l’étranger. Il ment « fréquentable ». mieux aujourd’hui « mettre de poursuit à Vienne, en dépit des URSS s’accorda un droit de regard Halonen a axé sa campagne sur la est maintenu sous haute protec- Les porte-parole respectifs de la l’huile dans les rouages que d’en je- vacances scolaires et universi- sur les décisions prises par son défense de l’Etat-providence «à la tion policière par crainte de déra- présidence et de Viktor Klima ter sur le feu... » taires, et a gagné plusieurs villes voisin nordique, il critiqua l’im- nordique », de la justice et de la so- pages des manifestations de rue – qui reste le chef du SPÖ – ont Dans son édition datée de lun- de province, comme Linz, Inns- mixtion de l’Union dans les af- lidarité sociale. Elle connaît bien qui se multiplient contre la pré- démenti catégoriquement ces al- di, le quotidien conservateur Die bruck et Graz. A Klagenfurt, fief faires intérieures d’un autre « pe- ces dossiers pour avoir été succes- sence du FPÖ au pouvoir. légations. Pour le nouveau secré- Presse, qui soutient l’alliance de Jörg Haider, environ trois cents tit » pays, ayant élu son sivement titulaire des portefeuilles Il a sensiblement baissé le ton taire du Parti social-démocrate, ÖVP-FPÖ, annonçait que l’ÖVP personnes ont manifesté contre Parlement démocratiquement. Un des affaires sociales, de la justice et allait « bloquer » la commission « la coalition avec le fascisme » de- discours qui n’a pas dû laisser in- de la coopération nordique avant d’enquête. vant l’entrée du « Bal du gouver- sensible une partie de la popula- de prendre en charge les affaires TROIS QUESTIONS À... l’ÖVP doit être assez fort pour ne Les conservateurs semblent neur de la Carinthie ». M. Haider tion, certes majoritairement pro- étrangères en 1995. Aussitôt élue, pas laisser d’espace à sa droite. En soucieux d’apaiser quelque peu le a été réélu à la tête de cette pro- UE, synonyme de sécurité vis-à-vis elle a affirmé avoir l’intention WOLFGANG Autriche, on n’y est pas parvenu. débat. Vendredi soir déjà, alors vince en avril 1999. de Moscou, mais aussi très sou- d’être la « présidente de toute la na- En France non plus. Ma conviction que de violentes échauffourées cieuse de l’indépendance du pays, tion », et souhaité que sa victoire SCHÄUBLE est que dans quelques mois, on avaient lieu dans le centre de Joëlle Stolz pas encore centenaire. Aussi est- soit une « incitation » à plus d’éga- s’apercevra que les craintes ce avec soulagement que les so- lité entre les sexes. En tant que président de la étaient infondées. ciaux-démocrates ont accueilli le Femme de caractère, parfois co- 1 CDU, comment expliquez-vous verdict des urnes. « Il nous était léreuse, elle entend aussi assumer la différence de réaction dans la Y a-t-il un risque de scission impossible de nous désolidariser du entièrement toutes ses futures pré- droite française et allemande face 2 au sein du Parti populaire eu- consensus européen », a déclaré, di- rogatives en matière de politique à la participation du FPÖ au gou- ropéen (PPE) au Parlement euro- manche soir, le premier ministre, étrangère et de défense. Pas ques- vernement autrichien ? péen ? Paavo Lipponen. – (Corresp.) tion, a-t-elle laissé entendre, de La réaction en France a quelque Le PPE n’est en effet pas una- laisser trop de champ libre au pre- chose à voir avec le Front natio- nime mais il n’y aura pas de scis- mier ministre, Paavo Lipponen, nal. On peut le comprendre si l’on sion. Nous allons échanger nos ar- Le pays a beau être parmi les tout social-démocrate soit-il... considère le problème de la for- guments avec nos amis plus égalitaires de la planète dans Cette amateur d’art aura-t-elle le mation des majorités en France. européens. Une exclusion des dé- ce domaine, bien des femmes at- temps de continuer à peindre et à Pour nous, la situation en Au- putés européens de l’ÖVP n’aurait tendaient avec impatience de voir, sculpter durant son mandat de six triche doit être vue d’un point de pas notre soutien et je crois que la pour la première fois, l’une des ans ? Elle l’espère, elle qui n’a pas vue simple : comment empêcher voix des chrétiens-démocrates al- leurs siéger au palais présidentiel. hésité, l’été 1999, à se rendre en Es- que le FPÖ ne devienne plus fort ? lemands a un certain poids au sein Et ce, même si les attributions liées tonie voisine pour y prendre son Le renouvellement d’une grande du PPE. à la fonction présidentielle ont été cours annuel de peinture en pleine coalition ne pouvait que favoriser rognées en matière de politique in- présidence finlandaise de l’Union. Haider qui, par ailleurs, est moins Ces différences de sensibilité térieure et même si l’intéressée ne Avec ses deux chats et ses deux un nazi qu’un populiste sans scru- 3 peuvent-elles peser à terme ressemble pas à l’image de chef tortues d’eau, Tarja Halonen pules, prêt à défendre n’importe sur les relations franco-alle- d’Etat que certains, dans le camp compte s’installer à la résidence quelle position. On sait, en Alle- mandes ? adverse du centriste Esko Aho, ont présidentielle avec l’« homme du magne, que les sociaux-démo- Non. D’ailleurs, les gouverne- cherché à imposer durant la cam- voisinage », comme elle a surnom- crates étaient disposés à s’allier ments des deux pays sont sur la pagne électorale. mé son compagnon des quinze avec le FPÖ et il n’y aurait pas eu même ligne. En ce qui concerne Il est vrai qu’avec son parcours dernières années. De cinq ans son cette indignation. Il y a quelque les opinions publiques, la coopé- de militante des droits des minori- cadet, Pentti Arajärvi, secrétaire hypocrisie dans la réaction euro- ration franco-allemande est si im- tés raciales et sexuelles, ses che- barbu d’une commission parle- péenne. Ça ne veut pas dire qu’on portante qu’elle supporte parfai- veux courts teints au henné et son mentaire, n’a pas exclu de la de- se satisfasse de la participation du tement des divergences. allure plutôt bonhomme, Tarja Ha- mander en mariage... FPÖ au gouvernement. Au lonen a un petit côté atypique. A contraire. C’est pourquoi un parti Propos recuellis cinquante-six ans, cette ancienne Antoine Jacob « bourgeois » comme la CDU ou par Daniel Vernet La Grèce prépare son adhésion à l’Union économique et monétaire

ATHÈNES Plus le gouvernement sera politi- les 3 % depuis trois ans. Le déficit Les élections seront proclamées de notre correspondant quement fort, mieux il pourra déga- public est en passe d’être éliminé, après la prestation de serment du Le premier ministre socialiste ger des conditions favorables (...). la dette publique (plus de 100 % du président de la République, qui se grec, Costas Simitis, a annoncé, La Grèce pourra disposer début mai PIB) décroît, les taux d’intérêt tiendra le 11 mars, a précisé le pre- vendredi 4 février, la tenue d’élec- d’une position plus forte dans la né- baissent graduellement et la mier ministre. L’actuel chef de tions anticipées, le 9 avril, pour gociation, l’intérêt du pays et du drachme récemment réévaluée l’Etat, Costis Stéphanopoulos, sou- mieux négocier avec l’Union euro- peuple grec l’exige », a-t-il affirmé. fait partie du système monétaire tenu par les socialistes, doit être péenne l’adhésion de la Grèce à européen. Un seul critère, l’infla- réélu sans problème le 8 février par l’Union économique et monétaire ÊTRE EN POSITION DE FORCE tion, reste encore à remplir pour le Parlement, avec les voix du Pa- (UEM). « Le pays a besoin d’un M. Simitis doit, en effet, être en que la demande grecque ait des sok (Parti socialiste panhellénique, gouvernement fort avec un verdict position de force pour négocier les chances d’aboutir. Il le sera « dans au pouvoir) et de la Nouvelle Dé- populaire clair pour gérer la ques- grandes réformes structurelles le courant du mois de février », a mocratie (conservateur, qui s’est tion de l’adhésion, assurant une (protection sociale, gestion des affirmé M. Simitis, et le gouverne- ralliée à la proposition de l’équipe participation égale et créative dans entreprises publiques) qu’il devra ment déposera son dossier au pouvoir). l’unification européenne. Notre voix lancer pour que la Grèce puisse d’adhésion « probablement le Les élections anticipées du aura ainsi de l’autorité », a déclaré évoluer dans la zone euro. Euro- 8 mars » auprès de la Commission 9 avril se présentent sous les meil- M. Simitis à l’issue d’un conseil péen convaincu, le premier mi- européenne. leurs auspices pour M. Simitis, qui des ministres. nistre a fait, au lendemain de sa Le dossier doit être examiné par a réussi à sortir son pays de l’or- Il a expliqué que l’attente des large victoire aux élections de sep- la Commission de Bruxelles et la nière où l’avait conduit son prédé- élections, normalement prévues tembre 1996, de l’entrée de la Banque européenne, puis, à partir cesseur, Andréas Papandréou. La au mois de septembre, créait «un Grèce dans la zone euro son prin- de mai, par le conseil des ministres Grèce était, il n’y a pas longtemps doute » chez les partenaires euro- cipal cheval de bataille. Depuis, il de l’économie et des finances encore, la lanterne rouge de l’Eu- péens de la Grèce sur sa capacité à a mené le pays tambour battant (Ecofin). C’est le sommet euro- rope. Elle va pouvoir maintenant garder le cap de l’assainissement. vers l’assainissement et la crois- péen de Porto, au mois de juin, qui « jouer dans la cour des grands ». « Ce doute peut peser d’une ma- sance économique. Les résultats se prononcera sur la candidature nière néfaste sur les négociations. ont suivi. La croissance dépasse grecque. Didier Kunz LeMonde Job: WMQ0802--0004-0 WAS LMQ0802-4 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0453 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 INTERNATIONAL La presse française, source d’incompréhension Liban sud : Israël étudie sa profonde entre Tunis et Paris riposte contre le Hezbollah Les autorités tunisiennes ont exposé leurs griefs devant Hubert Védrine Cinq soldats israéliens ont été tués Le ministre français des affaires étrangères, reports. Ses interlocuteurs lui ont demandé d’in- Ben Ali, critiques qui portent sur la situation des depuis le début de l’année en zone occupée. Hubert Védrine, a entrepris une visite à Tunis tervenir pour qu’« une certaine presse » française droits de l’homme. Vu de Tunis, il n’y a aucun dimanche 6 et lundi 7 février, après plusieurs cesse ses critiques contre le régime du président autre « nuage politique » entre les deux pays. M. Barak veut éviter tout dérapage TUNIS confisqué ses carnets, ses cassettes constituer, pour la France et lement des islamistes) et les der- JÉRUSALEM Plusieurs équipes de télévision, pré- de notre envoyée spéciale et son répertoire, sur lequel figu- l’Union européenne, un parte- nières élections, la présidentielle de notre correspondant sentes sur la frontière depuis les Rude tâche que celle d’Hubert raient les coordonnées des interlo- naire modèle, ayant satisfait à et les législatives, celles-ci ayant Les revers sanglants se suivent et combats des derniers jours, ont pu Védrine, arrivé dimanche 6 février cuteurs qu’il avait rencontrés toutes les exigences, en matière eu, à son sens, un caractère plus se ressemblent pour l’armée israé- filmer en direct l’évacuation des à Tunis : convaincre ses hôtes in- – NDLR.] d’ajustement structurel notam- pluraliste que d’ordinaire. lienne au Liban sud. Dimanche 6 fé- blessés et l’énervement des soldats. crédules que la presse française ne Si les autorités tunisiennes ac- ment, dans l’optique de la créa- Pour l’heure, les responsables vrier, dans l’après-midi, elle y a per- Largement diffusées dimanche soir, relève en aucune façon de ses at- ceptent, après quatre mois de vif tion d’une zone de libre-échange tunisiens savent pouvoir compter du un nouveau soldat, tué par un ces images ont suscité une intense tributions et qu’il n’est en rien res- ressentiment, disent-elles, de avec les Quinze à l’horizon 2008. avec une attitude faite de bienveil- obus de mortier tiré par la milice émotion en Israël. ponsable de ses prises de position. « tourner la page » sur les cri- Pourquoi, dans ces conditions, se lance critique et d’encourage- chiite fondamentaliste du Hezbol- D’aucuns estiment que l’armée, Il n’est pas sûr qu’avant d’effec- tiques et les sarcasmes formulés demandent-ils, un tel « acharne- ments de la part de M. Védrine. lah. Sept autres soldats ont été bles- dont les cadres, dans leur majorité, tuer cette visite – prévue à l’ori- en octobre dernier par les médias ment » contre le régime Ben Ali ? Mais ce qu’ils espèrent du ministre sés dans l’opération, dont quatre n’apprécieraient guère l’absence re- gine l’an dernier, mais repoussée en question (au moment de la réé- Exprimée sur un ton qui se vou- français pour l’avenir va bien au- grièvement. Depuis le début de lative de représailles aux attaques pour des raisons officiellement lection du président Zine Ben Ali drait modéré, mais où percent en delà et s’apparente à l’impossible. l’année, Israël a déjà perdu cinq sol- des derniers jours, a ainsi voulu dues au conflit du Kosovo – le mi- avec 99,4 % des voix), si elles s’ef- permanence l’indignation et dats au Liban sud, contre treize du- faire pression sur le premier mi- nistre français des affaires étran- forcent à contrecœur de chasser l’amertume, la liste des reproches INTERLOCUTEUR DE BONNE FOI ? rant toute l’année précédente. Le nistre pour l’inciter à déclencher au gères ait tout à fait mesuré l’enjeu de leur esprit le livre par lequel le est longue. Les médias français se Auprès de chacun de ses inter- 30 janvier, le Hezbollah a également Liban une opération de grande en- de son déplacement, vu de Tunis. scandale est arrivé (Notre ami Ben voient accusés de « dépasser les locuteurs – son homologue Habib réussi à tuer le colonel Hakl Ha- vergure (Beyrouth a d’ailleurs placé Car ses interlocuteurs l’atten- Ali, de Nicolas Beau et Jean-Pierre bornes, de manier l’injure, l’insulte Ben Yahia, avec lequel il a dîné le chem, numéro deux de l’armée du son armée en état d’alerte maxi- daient d’un pied aussi amical que Tuquoi), elles ne veulent pas ima- et la diffamation » dès lors qu’ils soir de son arrivé à Tunis, puis Liban sud (ALS), une unité de sup- mum). Dans les milieux politiques ferme. giner que de telles « péripéties » évoquent le chef de l’Etat ou la si- M. Merdassi, ministre de la coopé- plétifs libanais agissant aux côtés israéliens, l’attaque de dimanche a Pour eux, « il n’y a aucun nuage puissent se reproduire. Le senti- tuation des libertés en Tunisie, et ration internationale et de l’inves- d’Israël (Le Monde du 1er février). été une nouvelle fois l’occasion politique » entre les deux pays, ment qui prévaut ici est que le de ne jamais donner qu’une seule tissement extérieur, et le président Le dernier engagement s’est pro- pour certains de demander la sus- « aucun dossier économique à pro- chef du Quai d’Orsay « peut, s’il le version des événements. Un « par- Ben Ali, qu’il devait rencontrer en duit près du poste fortifié de Kar- pension de tout contact avec les Sy- blème ». La seule pomme de dis- veut vraiment, se faire entendre des ti pris hargneux » qui inquiète fin de matinée le lundi 7 février koum, dans le secteur central de la riens – ils sont en fait déjà officielle- corde, qu’il convient de régler médias français, mettre fin à l’injus- d’autant plus que la France succé- avant de s’envoler pour l’Arabie zone dite de « sécurité » occupée ment interrompus – tant que le d’urgence, et si possible une fois tice dont est victime la Tunisie et dera au Portugal, d’ici quelques saoudite –, Hubert Védrine par Israël au sud du Liban, à moins Hezbollah ne sera pas étroitement pour toutes, c’est l’attitude imposer qu’une autre image d’elle mois, à la tête de l’Union euro- comptait plaider en faveur de l’ac- d’un kilomètre de la frontière. Selon contrôlé. « Nous ne pouvons pas né- d’« une certaine presse », autre- soit enfin donnée ». péenne. célération d’un véritable proces- une tactique qui a fait ses preuves, gocier la paix sous le feu de l’enne- ment dit Le Monde, Le Monde di- Le pouvoir en place à Tunis ob- sus démocratique en Tunisie. Au- et qu’Israël ne parvient pas à mi », a affirmé, dimanche, un mi- plomatique, Libération et Le Ca- L’IMPRESSION D’UN SANS-FAUTE tiendra-t-il alors aussi aisément ra-t-il été entendu comme un contrecarrer totalement, le Hezbol- nistre du parti ultra-orthodoxe nard enchaîné, toujours interdits Dans tous les domaines ou un satisfecit comparable à celui interlocuteur de bonne foi ? Tant lah, au passage d’une patrouille Shass, au diapason de son mentor d’accès, ainsi que la chaîne de té- presque, les responsables tuni- qu’il a reçu du ministre portugais que la presse française et l’indé- d’infanterie, a fait exploser à dis- spirituel et politique, le rabbin Ova- lévision France 2. [De même, le siens ont l’impression d’avoir ef- des affaires étrangères, le 24 jan- pendance dont elle dispose reste- tance une bombe dissimulée sur le dia Yossef, qui avait fait une décla- 23 janvier, le journaliste de France- fectué un sans-faute toutes ces vier à Bruxelles, au nom des Quin- ront un mystère insondable pour bord de la route. Trois soldats ont ration analogue. Inter Daniel Mermet, qui avait ef- dernières années : bonnes perfor- ze ? Jaime Gama s’était déclaré les autorités tunisiennes, les rela- été alors blessés. Mais lorsque leurs fectué un séjour en Tunisie pour un mances économiques, progrès in- « très sensible aux progrès écono- tions entre les deux capitales camarades restés en retrait sont PAS DE RÉACTION À CHAUD repérage, avait été interpellé à l’aé- déniables en matière d’éducation miques et des droits de l’homme » risquent de traverser encore de sortis du poste fortifié pour leur Apparemment, Ehoud Barak roport de Tunis alors qu’il s’apprê- (des filles surtout), de santé, de lo- de la Tunisie, avant d’en donner nombreuses turbulences. porter secours, des obus de mortier n’entend pas se laisser imposer sa tait à rentrer en France. Les services gements, d’émancipation de la pour preuve la récente libération sont tombés de toutes parts, faisant décision. La semaine dernière, à l’is- de la douane lui avaient alors femme... La Tunisie leur semble de quelque 600 détenus (essentiel- Florence Beaugé un mort et quatre blessés graves. sue d’une réunion du cabinet de sé- curité consécutive à la mort de trois soldats, il avait donné son feu vert à une attaque dirigée contre le res- ponsable militaire du Hezbollah Un attentat au mortier fait un mort au cœur de Téhéran pour tout le Liban sud. Mais ce der- TÉHÉRAN là. Le quartier est à la fois commerçant et militaires, qu’ils ont bénéficié de complici- d’accorder l’asile aux Moudjahidines, ou nier en est sorti indemne et le Hez- de notre envoyée spéciale très densément peuplé. La gravité de l’af- tés au sein du gouvernement iranien et de faire preuve d’indulgence envers eux. bollah a menacé de représailles la Officiellement c’est l’Organisation des faire tient à la fois à sa singularité, c’est le qu’aucun membre de leur organisation n’a Ceux des journaux réformateurs qui, population des villes israéliennes du moudjahidines Khalq (OMK), ou Moudja- premier attentat au mortier ; à la cible directement participé à l’attaque. L’un de tels Entekhab Bayane ou Akhbar Eqtesad, Nord. Conscient des risques de dé- hidines du peuple – principal mouvement choisie, le siège de l’une des plus impor- leurs porte-parole aux Etats-Unis a décla- ne veulent pas tenir la piste Moudjahi- rapage, M. Barak a tenté, dimanche, d’opposition armée au pouvoir iranien – tantes institutions de l’Etat, situé qui plus ré à la chaîne américaine CNN que « l’Iran dines pour vérité indiscutable, se sont bor- de calmer le jeu. A la fin d’une qui est l’auteur de l’attaque au mortier qui est au centre de la capitale ; et au choix du est dans une situation instable » et qu’une nés à faire part de leurs doutes. Mais Mor- brève visite chez le roi de Jordanie, a fait un mort et cinq blessés au cœur de moment, la proximité des élections légis- cinquantaine de militants ont attaqué teza Mardiha, chroniqueur du quotidien à Amman, il a assuré que « le Hez- Téhéran, samedi 5 février. L’organisation a latives, prévues le 18 février. trois divisions de l’armée dans les régions Asr-e-Azagedan, n’a pas hésité quant à lui, bollah paierait », mais, a-t-il ajouté elle-même revendiqué l’attentat, que la té- d’Ilan et de Kermanshah, dans l’ouest du dans des déclarations au Monde, à récuser sans autrement détailler, le prix lévision officielle s’était déjà empressée de UN TISSU D’AMBIGUÏTÉS pays. la thèse officielle et la revendication des tiendrait compte « de la cible glo- lui attribuer, avant même que le gouverne- Ce n’est pas la première fois que des at- Pour les Iraniens de tous bords interro- Moudjahidines. Convaincu de leur incapa- bale » que constituent les négocia- ment ne l’accuse à son tour. Ces réactions tentats sont imputés aux « hypocrites », gés par Le Monde et qui prennent au sé- cité à organiser quoi que ce soit en Iran, il tions de paix avec la Syrie. Rien ne en chaîne furent si automatiques qu’elles comme on appelle ici les Moudjahidines, rieux la piste des Moudjahidines, l’attentat s’est déclaré « convaincu que ce sont les ul- sera fait qui puisse les compro- ont suscité les interrogations de certains ou qui sont revendiqués par ces derniers. de samedi est la preuve, s’il en fallait, qu’il tra-intégristes purs et durs qui sont à l’ori- mettre. Le premier ministre a en- éditorialistes, qui se sont refusés à prendre Les plus spectaculaires, au cours des deux s’agit d’un mouvement terroriste. Ces gine de cette affaire ». core affirmé que la réaction d’Israël la piste OMK pour argent comptant. dernières années, furent le meurtre du mêmes Iraniens ne pardonnent pas non serait préparée et menée « sans te- L’attentat a été commis en début de soi- chef d’état-major adjoint, le général Sayad plus à l’OMK de s’être alliée à l’Irak, tou- UNE ÉTRANGE COÏNCIDENCE nir compte de la douleur et de l’état rée. Les tirs, d’après les gardiens de la ré- Chirazi, en 1999, et celui de l’ex-directeur jours tenu ici, douze ans après la fin de la M. Mardiha juge troublante l’étrange d’esprit du moment », message ma- volution (les pasdarans), ont été déclen- de la prison d’Evin, l’année précédente. guerre qui a opposé Bagdad à Téhéran, coïncidence qui a voulu que, quelques nifestement lancé à ceux qui le chés à partir d’un terrain vague très Mais la revendication de l’attentat de sa- pour l’un des pires ennemis de l’Iran. Pour heures avant l’attentat, les rédactions des pressent d’agir immédiatement et proche du lieu de l’attentat. Le bâtiment medi est un tissu d’ambiguïtés. le gouvernement, cet acte de « terrorisme journaux de Téhéran aient reçu un massivement, comme l’avait fait du Conseil de discernement des intérêts L’OMK a réclamé la paternité de l’at- aveugle » démontre que la République is- communiqué d’une organisation, appelée son prédécesseur Benyamin Néta- du régime – que dirige l’ancien président taque, qu’elle a baptisée « soulèvement de lamique est victime et non agent du terro- « Fedayine de l’islam pur de Mahomet », nyahou, en juin 1999, en faisant de la République, Ali Akbar Hachémi Raf- Téhéran » et qui visait, à croire l’organisa- risme, comme on l’en accuse dans les pays proclamant son hostilité à l’amorce de bombarder des ponts et des cen- sandjani – a été touché par un obus tombé tion, les bureaux du Guide de la répu- occidentaux, singulièrement aux Etats- l’ouverture que connaît l’Iran dans le do- trales électriques des environs de à proximité. Une imprimerie toute proche, blique islamique, Ali Khameneï. Les Unis. Aussi le ministère des affaires étran- maine culturel, et promettant d’instaurer Beyrouth après une opération sur la grande avenue Vali-Asr, a subi des Moudjahidines ont ensuite affirmé quel- gères a-t-il demandé à la communauté in- un islam véritable. meurtière du Hezbollah. dégâts. Les bureaux de la présidence de la ques heures plus tard, dans un communi- ternationale de prendre ses responsabili- République sont à quelque 300 mètres de qué publié en Irak, où ils ont leurs bases tés, ce qui signifie, en clair, de cesser Mouna Naïm Georges Marion Une femme, Fusae Ota, devient gouverneur d’Osaka, moteur grippé de l’économie japonaise

OSAKA et la nouvelle pauvreté plus visible : se résume, dit-on, en la formule : clin. Elle fut aussi la Mecque de y conduit (Rinku Town) fut un dé- La préfecture joue la carte des de notre envoyé spécial dans les couloirs des villes souter- « Quel est votre dernier prix ? » C’est l’électronique grand public, avec des sastre financier. Les crises finan- Jeux olympiques de 2008 sans vrai- La morosité s’est abattue sur la raines ou des gares, on croise da- à Osaka que se constituèrent les géants comme Matsushita, Sanyo cières asiatiques, à partir de 1997, ment y croire et compte sur l’ouver- deuxième ville du Japon, berceau du vantage de sans-abri qui bi- grandes fortunes de l’Archipel et ou Sharp. La flambée du yen, dans ont en outre gravement frappé Osa- ture l’an prochain du parc d’attrac- capitalisme marchand depuis le vouaquent la nuit dans des cartons que, par exemple, un ancien samou- la seconde moitié des années 1980, ka, dont près de la moitié des tion Universal Studio pour créer des XVIIe siècle et surnommée « la cui- ou à même le sol dans les encoi- raï troqua le sabre pour l’abaque et les affecta durement. échanges (43 % des exportations et emplois. Le patronat cherche à faire sine de l’empire » pour sa prospérité. gnures. Ils seraient dix mille : autant fonda ce qui allait devenir le groupe Mais le Kansai (qui, outre Osaka, 47 % des importations) s’opère avec du Kansai le nœud des réseaux in- Osaka et sa région, le Kansai, qui que dans la capitale, mais pour une Mitsubishi. Sorte de Manchester de compte Kobe et Kyoto) rebondit la région. Plus gravement, Osaka n’a formatiques de la région. Mais celui- ont un produit national brut supé- population moitié moindre. Dans l’Orient au lendemain de la restau- avec des grands projets, dont la pas vu venir la révolution informa- ci reste à la marge de la vague des rieur à celui du Canada, souffrent cette ville où les marchands se sa- ration de Meiji (milieu du construction de l’un des plus coû- tique. Bien que Kyocera ou Ninten- fusions et acquisitions par des socié- plus que Tokyo de la crise écono- luent traditionnellement par un «ça XIXe siècle), qui fit basculer le Japon teux aéroports du monde, au milieu do soient originaires de Kyoto, le tés étrangères. Rares sont celles qui mique. Dans cette ville où les habi- marche, les affaires ? », les faillites se dans l’ère moderne, Osaka fut le de la baie, et un pont au-dessus de Kansai est à la traîne : si Tokyo a prospectent la région. Toutefois, le tants ont deux passions, l’argent et succèdent et les reconversions d’en- berceau des industries lourdes la mer intérieure reliant la côte nord cinq ans de retard sur les Etats-Unis français Carrefour a saisi la chance le plaisir, les soirées ont perdu leur treprises peinent à se mettre en (acier, chantiers navals, pétrochimie) de l’île de Shikoku. L’aéroport a dé- en ce domaine, Osaka en a dix. offerte par la quasi-banqueroute de gaieté : les restaurants ferment plus place. et traditionnelles – telles que le tex- senclavé le Kansai mais la zone de En dépit d’un dynamisme qui en la préfecture, qui se défait de ses ac- tôt et les fêtards ne s’attardent tile – toutes aujourd’hui sur le dé- développement à la tête du pont qui fit un foyer d’innovations (des tifs, pour acheter un terrain. guère. Le chômage est plus impor- ENLISEMENT DANS LA CRISE lettres de change au XVIIe siècle aux La crise a fait perdre à Osaka sa tant que dans la capitale (5,9 % A la Fédération des organisations nouilles instantanées, en passant morgue à l’égard de Tokyo, siège du contre 4,7 % en moyenne nationale) économiques du Kansai (Kankei- Vers des élections anticipées en avril par les galeries marchandes souter- pouvoir politique. Depuis le temps ren), le patronat local, on estime raines, les défilés de sous-vêtements des shoguns, la ville des marchands que le fond de la crise a été atteint. Première femme à devenir gouverneur, Fusae Ota, âgée de qua- et les pelouses artificielles) le Kansai a frondé l’autorité en jouant de sa Mais, pour cette commerçante qui, rante-huit ans, a été élue, dimanche 6 février, à la tête de la préfec- a aussi son conservatisme : ce sont richesse et de son dynamisme. Au- après avoir tiré le rideau de sa bou- ture de la deuxième ville du Japon. Elle l’a emporté de 300 000 voix moins les pesanteurs bureaucra- jourd’hui, elle a besoin de l’argent tique, est venue faire ses dévotions sur le candidat soutenu par le Parti communiste, qui a toutefois ob- tiques comme à Tokyo que la pru- de l’Etat pour renaître. C’est pour- pour que les affaires reprennent en tenu un score honorable (plus d’un million de suffrages), dans un dence calculatrice des marchands quoi, du patronat aux syndicats en versant de l’eau sur la statue mous- scrutin dont le taux de participation (44,6 %) a été le plus faible de conjuguée à l’insuffisance de jeunes passant par l’ensemble des forces sue de Fudo-myo, l’inébranlable l’histoire de la ville. Sa victoire et celle du maire conservateur sor- techniciens qui lui ont fait rater le politiques (excepté le Parti commu- guide vers la voie du Bouddha, du tant à Kyoto donnent une marge de manœuvre au premier ministre coche des nouvelles technologies de niste), l’establishment local avait temple Hozen-ji miroitant de ses Keizo Obuchi pour affronter la crise du Parlement, où l’opposition l’information. Le transfert du siège soutenu Fusae Ota comme candi- lanternes dans une ruelle du quar- boycotte le débat sur le budget. de la plupart des grandes entre- date à la tête de la préfecture. Son tier nocturne de Dotombori, « rien Selon le quotidien Asahi, M. Obuchi doit organiser au plus tôt des prises du Kansai à Tokyo a en outre grand atout : les accointances à To- ne s’améliore ». élections anticipées. Celles-ci pourraient avoir lieu dès avril, alors entamé le traditionnel goût du kyo de cette ancienne haut fonc- Plusieurs facteurs ont contribué à que le spectre d’une nouvelle récession menace : selon le directeur risque de ses entrepreneurs. Enfin, tionnaire du ministère du commerce l’enlisement dans la crise de cette de l’Agence pour la planification économique, Taichi Sakaiya, la les particularismes locaux de Kobe, international et de l’industrie (MITI). ville connue pour l’esprit d’entre- croissance a été négative au cours des deux derniers trimestres de Kyoto et Osaka entravent les syner- prise de ses habitants, dont le credo 1999. − (Corresp.) gies de redéploiement. Philippe Pons LeMonde Job: WMQ0802--0005-0 WAS LMQ0802-5 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:39 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0454 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 5 Mme Clinton officiellement candidate La police met fin par la force à l’occupation au poste de sénateur de l’Etat de New York PURCHASE. Hillary Clinton a officiellement annoncé, dimanche 6 février, de l’université de Mexico, en grève depuis dix mois sa candidature au poste de sénateur de l’Etat de New York et lancé, lors d’une opération à grand spectacle, la campagne électorale qui l’opposera jusqu’au 7 novembre au maire de New York, Rudolph Giuliani. « Je suis honorée aujourd’hui d’annoncer ma candidature au Sénat des Etats-Unis » L’opération, menée sans violences, constitue un succès pour le gouvernement pour l’Etat de New York (nord-est), a déclaré Hillary Rodham Clinton sous les applaudissements d’un auditoire démocrate tout acquis à sa Le président Ernesto Zedillo a finalement décidé des étudiants de l’université de Mexico, la plus leaders. L’opération est un succès pour le ré- cause, à Purchase (60 km au nord de New York), en présence de son mari d’utiliser la manière forte, dimanche 6 février, grande d’Amérique latine. Il a donné l’ordre à la gime, à quelques mois de l’élection présiden- Bill et de sa fille Chelsea. Même si aucun doute ne planait plus sur ses in- pour mettre fin à une grève de près de dix mois police de déloger les étudiants et d’arrêter leurs tielle. tentions depuis fin décembre, lorsqu’elle avait lancé à New York un reten- tissant « Oui, j’ai l’intention de me présenter », la première dame des Etats- MEXICO puisqu’aucune violence n’a été en- Marcos en tête – de nombreuses 2 octobre 1968 quand l’armée, in- Unis avait choisi de soigneusement mettre en scène cette annonce for- correspondance registrée. manifestations de rue, exigeant no- tervenant contre un autre mouve- melle face à un parterre d’environ 500 personnalités invitées et de A la surprise générale, quelque « J’ai donné des instructions pour tamment la gratuité totale des ment étudiant qui réclamait une plusieurs centaines d’étudiants. 2 500 hommes d’un nouveau corps qu’aucun policier ne porte une arme études et la création d’un « congrès démocratisation du Mexique, avait Selon un sondage, publié dimanche, de l’institut Quinnipiac College, de police, la Police fédérale préven- à feu » et « aucun acte de violence universitaire » pour discuter d’une ouvert le feu sur dix mille étu- M. Giuliani devance légèrement Mme Clinton, avec 45 % des intentions de tive, sont intervenus de bonne n’a été à déplorer », a souligné le réforme de fond pour une universi- diants, tuant au moins trois cents vote contre 42 %. Cette enquête a été réalisée de 2 au 5 février auprès de heure, dimanche 6 février, à l’uni- président Zedillo tandis que le chef té jadis considérée comme la meil- personnes. 1 072 électeurs inscrits. – (AFP.) versité de Mexico. Ils ont délogé les de la police, Wilfredo Robledo, a leure d’Amérique Latine et qui, dé- Mais, plus de trente ans après, le étudiants qui occupaient les lieux affirmé que ses hommes, seule- sormais, périclite, faute de crédits. nouveau mouvement étudiant et procédé à plus de 600 arresta- ment équipés de matraques et de Les reculades successives des au- n’est jamais parvenu à obtenir Maroc : un ancien officier de police tions dont celles des deux princi- boucliers, n’avaient commis « au- torités n’ont eu d’autre effet que de l’adhésion ni de l’opinion publique, paux chefs du mouvement étu- cune bavure ». galvaniser les étudiants en grève ni des médias. Son impopularité diant : Alejandro Echevarria et qui ont obtenu le limogeage du s’est encore accrue après que l’ad- reconnaît avoir torturé des opposants Mario Benitez. « J’ai constaté avec DROITS D’INSCRIPTION GRATUITS recteur, Francisco Barnes de Cas- ministration de l’université eut or- beaucoup de tristesse que les efforts Depuis le 20 avril dernier, l’uni- tro, remplacé en novembre dernier ganisé un référendum auprès de la RABAT. Un ancien officier marocain des renseignements généraux a re- pour trouver une solution entre les versité de Mexico, la UNAM, un par le ministre de la santé du pré- communauté universitaire déga- connu publiquement, dimanche 6 février, avoir torturé des opposants universitaires étaient arrivés à leur « monstre » accueillant plus de sident Zedillo, Juan Ramon de la geant une large majorité – près de dans l’exercice de ses fonctions et a demandé le « pardon » de ses vic- limite et qu’il était devenu indispen- 270 000 étudiants, était le théâtre Fuente. Celui-ci a aussitôt, mais 90 % – en faveur d’une reprise des times. « Je fais appel à l’indulgence et à la clémence de mes victimes pour me sable d’appliquer la loi », a dit le d’assemblées générales perma- sans aucun résultat, accepté les cours. pardonner afin de me délivrer de ma torture morale », a affirmé, Mohamed président Zedillo, en précisant qu’il nentes après que l’administration principales revendications des gré- Succès pour le président Zedillo, Khoulti, dans une lettre publiée par le quotidien marocain Libération. avait donné au procureur de la Ré- eut décidé de faire passer les droits vistes. l’intervention réussie de la police C’est la première fois qu’un ex-agent de la sécurité marocaine brise le si- publique l’ordre d’agir. d’inscription, jusque-là pratique- Du point de vue du pouvoir, un devrait également profiter au can- lence sur les tortures commises contre des opposants et des dissidents au L’intervention, qui a duré près de ment gratuits, à environ 900 francs recours à la force, même s’il était didat du pouvoir à la présidentielle, régime sous le règne du roi Hassan II, décédé le 23 juillet 1999. « Je saisis douze heures, a été décidée, a ex- par an. réclamé par divers responsables l’ex-ministre de l’intérieur, Francis- cette occasion pour présenter mes excuses à tous les citoyens, (...) j’étais la pliqué le chef de l’Etat, après qu’un Vite débordées, les autorités se politiques et intellectuels, a long- co Labastida, largement favori cause, directement ou indirectement, de leurs souffrances durant l’exercice affrontement violent, mardi der- sont révélées incapables d’établir le temps semblé une mesure des plus dans les sondages. L’intervention, de mes fonctions de chef de la brigade spéciale des renseignements généraux nier, entre grévistes et policiers se dialogue avec les grévistes qui, de risquées quelques mois avant dont s’est félicité l’archevêque de de Rabat de 1975 à 1997 », écrit cet officier, aujourd’hui à la retraite. fut soldé par près de quarante bles- leur côté, ont rapidement fait mon- l’élection présidentielle de juillet. Mexico, Mgr Norberto Riveira, a – (AFP. ) sés et plus de deux cents arresta- ter les enchères organisant – dra- Une intervention manquée au- bien entendu été condamnée par tions. L’opération de dimanche peau rouge, portraits de « Che » rait d’autre part ravivé les souve- l’opposition mais sans grande PROCHE-ORIENT semble avoir été une réussite totale Guevara ou du sous-commandant nirs des événements tragiques du conviction. – (Intérim.) a ÉGYPTE : l’Autorité palestinienne réclame le retour de 850 000 dé- placés en Cisjordanie et à Gaza a affirmé au Caire, dimanche 6 février, le ministre palestinien de la coopération internationale, Nabil Chaath, lors d’une réunion du comité sur les déplacés, organisée dans la capitale égyp- tienne. Cette question doit être réglée par ce comité quadripartite (Is- raéliens, Palestiniens, Egyptiens et Jordaniens). La réunion ministérielle de dimanche est la deuxième depuis mars 1995. Les déplacés sont les Palesti- niens qui ont quitté leurs foyers pendant la guerre de 1967. – (AFP. ) a IRAK : le pétrolier russe arraisonné la semaine dernière par un bâti- ment de l’US Navy dans le Golfe transportait du brut irakien de contre- bande, en violation des résolutions de l’ONU, a déclaré dimanche 6 février le secrétaire américain à la défense, William Cohen. Selon lui, l’analyse d’un échantillon prélevé dans les soutes du pétrolier « démontre que le pé- trole vient d’Irak » et non d’Iran, comme le soutient la Russie. – (AFP.)

EUROPE a ALLEMAGNE : au moins huit personnes ont été tuées et une cen- taine ont été blessées dans la nuit de samedi 5 au dimanche 6 février dans le déraillement d’un train de voyageurs assurant la liaison Amsterdam- Bâle dans la gare de Bruehl, près de Cologne (ouest). La vitesse pourrait être la cause de l’accident. Un an et demi après la catastrophe d’Eschede (101 morts et 88 blessés le 3 juin 1998), cet accident relance la polémique sur la sécurité des chemins de fer. – (AFP.) a SUISSE : les exportations suisses d’armement ont progressé de 8,4 % en 1999, atteignant 230,5 millions de francs suisses (144 millions d’eu- ros), soit 0,2 % du montant global des exportations du pays, au lieu de 217 millions de francs suisses en 1998. L’Allemagne est, de loin, restée le prin- cipal client de Berne, devant la Malaisie, les Etats-Unis, l’Autriche et la Roumanie. – (AFP.) a ULSTER : un attentat à la bombe commis, dimanche soir 6 février, en Irlande du Nord, est venu alourdir un climat politique déjà tendu par le refus de l’IRA d’entamer son désarmement. L’engin, placé sous le réservoir de fuel d’un hôtel de la ville d’Irvinestown, n’a pas fait de blessés mais provoqué des dégâts matériels. L’explosion avait été précédée d’ap- pels téléphoniques à plusieurs médias nord-irlandais prévenant de son imminence. L’attentat, revendiqué au nom d’un mouvement dissident de l’IRA, a été condamné par le Sinn Fein, l’aile politique de l’IRA. Celle-ci a jusqu’à vendredi 11 février pour accepter de commencer son désarme- ment, faute de quoi l’exécutif nord-irlandais serait suspendu par Londres. – (AFP. ) a CROATIE : le second tour de l’élection présidentielle s’est ouvert lundi 7 février. Le scrutin oppose le centriste Stipe Mesic, soixante- cinq ans, au libéral Drazen Budisa, cinquante et un ans, tous deux membres de l’alliance de centre-gauche qui a battu les amis nationalistes de Franjo Tudjman, lors des législatives du 3 janvier. M. Mesic a remporté le premier tour le 24 janvier avec 41,11 % contre 27,71 % à M. Budisa. – (AFP.) a YOUGOSLAVIE : les bombardements de l’OTAN dans l’ex-Yougo- slavie ont provoqué, au printemps dernier, la mort d’environ 500 civils lors de « 90 incidents différents », selon une enquête de l’organisation hu- manitaire Human Rights Watch. – (AFP.)

MAGHREB a ALGÉRIE : vingt-six islamistes armés et un militaire ont été tués sa- medi et dimanche, ont rapporté lundi des journaux algériens. Vingt-trois islamistes auraient été tués et plusieurs autres blessés par les forces de sé- curité dans la région de Sidi Belabès (440 km au sud-ouest d’Alger), rap- porte Liberté. Dans la région de Aïn Defla (160 km à l’ouest d’Alger), trois islamistes armés et un militaire ont été tués dimanche dans un accrochage à Ouroud, selon Le Matin et Le Quotidien d’Oran. D’autre part, trois per- sonnes ont été enlevées samedi à Boghni, en Kabylie (est d’Alger). Sénégal : l’opposition réclame une élection présidentielle transparente DAKAR. A quelques heures du démarrage de la campagne pour l’élection présidentielle sénégalaise du 27 février, une coalition de 20 partis d’oppo- sition, réunis au sein du Front pour la régularité et la transparence des élections (FRTE) a appelé, samedi 5 février, le président Abdou Diouf, candidat à sa propre succession, à ouvrir des discussions pour un scrutin transparent. A l’initiative de l’opposition, des marches de protestation ont été organi- sées la semaine dernière dans plusieurs villes pour exiger le retrait d’une série de cartes électorales commandées secrètement en Israël par le mi- nistre de l’intérieur tandis que d’autres cartes étaient produites par un im- primeur local. L’opposition affirme que les cartes commandées en Israël seront utilisées frauduleusement. Jeudi dernier, le président Diouf a appe- lé dans un message radio-télévisé à une élection calme et transparente, sans pour autant mentionner les exigences de l’opposition. Cette dernière demande également le déploiement rapide d’observateurs étrangers. – (Reuters.) LeMonde Job: WMQ0802--0006-0 WAS LMQ0802-6 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0455 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000

BUDGET Alors que le ministre ne porte plus seulement sur les fiscales n’ait pas été communiqué vantage : 30, 35, peut-être même M. Hollande plaide pour une réduc- des finances, Christian Sautter, doit chiffres mais sur la transparence des « plus tôt », imputant ce retard à 40 », a ajouté le premier secrétaire tion de la taxe d’habitation, Henri dévoiler, mercredi 9 février, le mon- comptes publics. b FRANÇOIS HOL- « des résistances administratives ». du PS. b LE GOUVERNEMENT va de- Emmanuelli, réélu député des tant définitif des plus-values fiscales LANDE a regretté, dimanche sur « On nous avait annoncé 20 milliards voir préciser l’utilisation qu’il entend Landes, se prononce en faveur d’une engrangées en 1999, la controverse France 2, que le chiffre des rentrées de francs. Il semble que ce soit da- faire de cette « cagnotte ». Alors que baisse de la fiscalité indirecte. François Hollande demande « toute la lumière » sur les comptes publics Le premier secrétaire du PS impute à des « résistances administratives » le retard que le gouvernement a pris pour révéler l’ampleur des plus-values de rentrées d’impôts, en 1999. Selon lui, la « cagnotte » pourrait atteindre 40 milliards de francs INTERMINABLE débat sur la temps. « On nous avait annoncé rence. Le président de l’Assemblée per », confirme-t-il dans La Tribune les Français, peut-être davantage, ce hostile à la « suppression » de ce « cagnotte » ! On aurait pu penser 20 milliards [de francs]. Il semble nationale avait été le seul à déplo- de lundi. ne serait pas si mal », a-t-il suggéré, prélèvement, car « le gouvernement qu’il ne connaîtrait plus de rebon- que ce soit davantage : 30, 35, peut- rer que « les Français et, en parti- La bataille autour de la « ca- avant de plaider, pour l’année sui- n’a pas à disposer d’un impôt qui dissements d’ici à mercredi 9 fé- être même 40. Tant mieux ! Pour une culier, le Parlement ne soient pas in- gnotte » se mène donc, désormais, vante, en faveur d’une baisse de appartient aux collectivités locales ». vrier, date retenue par Christian fois qu’on nous annonce des surplus formés en temps réel » (Le Monde sur deux fronts : celui de l’utilisa- l’impôt sur le revenu. « Il ne faudra Pour corser cette joute, Jean- Sautter pour présenter à la et non pas des déficits ou des trous, du 5 février). tion des sommes engrangées par pas s’arrêter là, on doit avoir un Claude Trichet, invité du « Grand commission des finances de l’As- moi j’en suis plutôt heureux », a-t-il L’allusion du premier secrétaire l’Etat et celui de l’opacité des processus continu », a-t-il affirmé. Jury RTL-Le Monde-LCI » (lire aussi semblée nationale le montant défi- dit, avant de lâcher cette autre cri- du PS à la nécessité d’un « débat comptes publics. Déjà, en fin de page 18), a jugé « excellent » que la nitif des surplus de recettes fiscales tique : « On aurait pu avoir ces démocratique » au Parlement sug- semaine, plusieurs dirigeants de LIGNES DE FRACTURE France dispose de recettes supplé- générées par la croissance en 1999. chiffres plus tôt. C’est peut-être des gère que l’on est vraisemblable- l’opposition avaient réclamé un Il faut, toutefois, relever que la mentaires, mais s’est empressé Erreur : la controverse s’est encore résistances administratives, mais ce ment à un tournant. Jusqu’à « collectif ». Président du groupe controverse suscite des lignes de d’ajouter qu’il faut « évidemment enrichie d’un épisode, et non des qui compte, c’est d’en avoir mainte- présent, seuls les dirigeants de RPR de l’Assemblée, Jean-Louis fracture qui n’opposent pas que la les affecter à la réduction des défi- moindres. Le premier secrétaire du nant l’évaluation et d’avoir un débat droite plaidaient en faveur d’un Debré avait réclamé un tel projet gauche à la droite. Ainsi, si la ré- cits ». « Si l’on veut réduire le chô- Parti socialiste en personne l’a re- démocratique, y compris entre la projet de loi de finances rectifica- de loi « dans les plus brefs délais ». forme de l’impôt sur le revenu di- mage, lutter pour la création d’em- lancé, dimanche, non seulement droite et la gauche au Parlement. » tive, leur permettant de dire leur Conseiller politique du RPR, Fran- vise le Parti socialiste (Le Monde plois de manière aussi délibérée et pour donner son point de vue sur Et d’observer : « Quand la droite mot sur l’affectation de la « ca- çois Fillon estime également, dans daté 30-31 janvier), les priorités fis- active que possible, il faut, à mon l’utilisation des sommes – ce qu’il était au pouvoir, elle cachait ses dé- gnotte », mais aussi, plus large- Le Journal du dimanche du 6 fé- cales font aussi débat au sein de avis, réduire les déficits », a insisté avait déjà fait –, mais aussi pour ficits. Il faut donner toute la lumière ment, de critiquer les grands vrier, que le gouvernement doit l’opposition. Alors que Démocratie le gouverneur de la Banque de critiquer à mots à peine feutrés sur nos propres excédents. » équilibres du budget. Le gouverne- « accepter un “collectif” budgé- libérale fait campagne sur le thème France. – ce dont il s’était gardé jusque-là – ment, lui, inclinait plutôt pour une taire ». « Rendez leur argent aux Fran- Selon lui, s’il faut établir une hié- la procédure budgétaire. UN TOURNANT DANS LE DÉBAT loi fiscale simple, permettant de Le débat sur la réforme fiscale à çais ! », M. Fillon voit là « un slo- rarchie des priorités, celle-ci doit Invité de France 2, François Hol- Dans la bouche du dirigeant so- circonscrire le débat à la simple mettre en œuvre, grâce à cette gan démagogique ». « Cette ca- respecter un ordre très précis. lande a en effet jeté le doute sur la cialiste, ces mots prennent une ré- mise en œuvre d’une mesure de nouvelle marge, n’en perd pas gnotte, estime-t-il, doit servir, à « Réduction de la dépense publique, « sincérité » du chiffrage de 24 mil- sonance particulière car, jusqu’à baisse fiscale anticipée, s’appli- pour autant son acuité. M. Hol- parts égales, à une vraie décrue fis- réduction des déficits publics, réduc- liards de francs (3,658 milliards présent, si la droite avait vivement quant par exemple à la taxe d’habi- lande a ainsi souhaité une nouvelle cale et au désendettement, si l’on tion des impôts, voilà l’ordre », a-t-il d’euros), évoqué jusque-là par le critiqué les « mensonges » du gou- tation. La formule de M. Hollande fois, dimanche, que ces excédents veut éviter que la France ne soit re- dit. En clair, la réduction des dé- gouvernement, et il a même sug- vernement, nul, à gauche, en de- suggère-t-elle qu’il se rallie à la né- fiscaux soient recyclés dans une léguée en seconde division ». Alors penses doit passer avant les géré que le bilan pourrait, pour fi- hors de Laurent Fabius, n’avait cessité d’un « collectif » budgé- baisse de la taxe d’habitation, in- que certains, à l’UDF notamment, baisses d’impôts. nir, dépasser les 32 milliards de suggéré que le gouvernement avait taire ? « Je ne vois pas comment le tervenant dès l’automne 2000. «Si sont favorables à une réforme de francs évoqué depuis quelque péché par manque de transpa- gouvernement pourrait y échap- l’on peut donner 500 francs à tous la taxe d’habitation, M. Fillon est Laurent Mauduit Comment affecter les surplus L’Elysée piaffe d’impatience devant le silence de l’opposition

CHAQUE SEMAINE, les conseillers écono- au pouvoir, l’activité atteignait un niveau « pra- haitent qu’il revienne sur le terrain plus social de recettes de l’Etat ? mique et sociaux font leur compte-rendu au tiquement inespéré ». Une sorte de miracle qui avait fait son succès en 1995. Ces mêmes président de la République : grèves, licencie- économique qui, selon lui, se traduisait par un enquêtes montrent d’ailleurs que M. Chirac AUGMENTER les dépenses ? budget 1999, qui s’est terminée le ments, accords salariaux, négociations sur les effet « mécanique » : « Il y a aujourd’hui énor- garde une vraie popularité dans les couches so- Abaisser le déficit ? Réduire les 31 janvier 2000, permet au gouver- 35 heures... Chaque week-end, des patrons, mément d’argent qui rentre dans les caisses », ciales qui ne payent pas l’impôt sur le revenu. impôts ? C’est en ces termes que nement de faire les derniers ajus- amis du chef de l’Etat, complètent pour lui le même si le ministère des finances « déploie tout Le chef de l’Etat est conscient que ce thème-là se pose le débat sur l’affectation tements. Et parfois d’atténuer, ou tableau économique, vu de leurs entreprises son talent pour masquer ce phénomène ». est, néanmoins, l’un des rares éléments fédéra- des recettes supplémentaires de de renforcer, certains mouve- sur le marché mondial ou de leur PME. Dans la M. Chirac avait expliqué : « Quand on est dans teurs d’une opposition qui se déchire sur bon 1999, celles qui constituent la dé- ments, en jouant, par exemple, sur semaine du 31 janvier, les mouvements sociaux cette situation, il faut avoir trois objectifs priori- nombre de sujets de société. « A droite, nous ne sormais fameuse « cagnotte » les dates d’encaissement ou des services publics ont été observés à la loupe taires », qu’il avait énumérés : « Réduire les sommes d’accord sur rien. Sauf sur la baisse des dont l’appellation peut sembler d’émission de certains chèques, les par l’Elysée. Ces jours-ci, la révélation sur le dettes », « abaisser les impôts, la fiscalité et les impôts », a souvent témoigné Alain Juppé. usurpée au regard d’un déficit qui, dotations aux entreprises pu- vrai montant de la « cagnotte » est attendue charges », « faire les adaptations nécessaires ». L’exercice demande donc équilibre et doigté. en 1999, est supérieur à 200 mil- bliques ou encore les dégrève- avec le plus grand intérêt. Déjà, la présidence de la République s’est aga- liards de francs. C’est le débat que ments et remboursements de cer- Car Jacques Chirac est bien placé pour savoir ÉLÉMENT FÉDÉRATEUR À DROITE cée d’entendre M. Jospin « préempter » une fu- réclament nombre de personnali- tains impôts (Le Monde du que le plus grand danger qui guette le gouver- L’opposition, restée plutôt silencieuse, de- ture baisse des impôts annoncée pour 2002. tés politiques, à gauche comme à 5 février). Le ministre des finances, nement est de devoir répondre à la revendica- puis un an, sur les questions fiscales et écono- Elle s’est inquiétée de voir François Hollande, droite. Dans les faits, la question Christian Sautter, et la secrétaire tion du partage des fruits de la croissance. miques, est convaincue qu’il faut relancer la dimanche 6 février, occuper tous les autres ter- ne sera pourtant pas celle de l’af- d’Etat au budget, Florence Parly, Coincé, sur sa gauche, par tous ceux qui récla- campagne sur la baisse des charges sociales et rains en évoquant de possibles baisses de la fectation des recettes 1999 mais présenteront, mercredi 9 février, le ment une solidarité plus grande avec les plus la baisse des impôts. Ne serait-ce que parce que taxe d’habitation, de l’impôt sur le revenu ou celle de la revalorisation des re- bilan de l’ensemble de ces opéra- démunis, sollicité par les personnels des hôpi- ces thèmes font partie du fonds commun de la de la TVA. Le RPR, pris dans sa restructuration cettes 2000 et de la manière dont tions aux commissions des fi- taux publics, tous unis par l’inquiétude que leur droite. Le président de la République, chaque récente, n’a rien trouvé à redire. Comme n’ont elles seront dépensées. nances de l’Assemblée nationale inspire la baisse des moyens depuis plusieurs fois qu’il se trouve devant un auditoire de chefs quasiment rien répondu l’UDF ni les amis libé- Le principe de l’annualité bud- puis du Sénat. Ils devraient an- années, le gouvernement doit aussi lâcher un d’entreprise ou d’artisans, rappelle lui-même raux d’Alain Madelin. gétaire exige que les rentrées 1999 noncer un nouveau surplus fiscal peu de lest aux classes moyennes, tout en res- l’urgence de la « baisse des charges sociales ». L’Elysée, bien conscient du « déficit d’idées » soient constatées dans le budget – on évoque, pour l’heure, un tant dans l’orthodoxie budgétaire. M. Chirac sait pourtant que la tâche est ma- de la droite sur le sujet, ne parvient pas à y re- de la même année. Par rapport à la chiffre d’environ 8 milliards de Le 14 juillet 1999, M. Chirac avait pointé du laisée. La plupart des enquêtes dont dispose médier. Et se désespère de voir ainsi le gouver- loi de finances initiale, le gouver- francs –, ce qui porterait à quelque doigt cette difficulté qui attend Lionel Jospin. l’Elysée montrent en effet que, même dans nement dévoiler le montant de la « cagnotte » nement a déjà enregistré, à l’occa- 32 milliards les plus-values de re- Répondant aux journalistes, à l’Elysée, le pré- l’électorat de droite, la revendication fiscale et les moyens de l’utiliser. sion de la loi de finances rectifica- cettes fiscales par rapport à la loi sident de la République avait relevé que « de- n’arrive plus seule en tête. Et une partie des tive adoptée le 22 décembre 1999, de finances initiale de 1999. puis deux ans », date de l’arrivée de la gauche conseillers du président de la République sou- Raphaëlle Bacqué plus de 24 milliards de francs (3,658 milliards d’euros) de sur- RECETTES INCERTAINES plus de recettes fiscales. Ceux-ci Le gouvernement se trouve ont été affectés, pour 14 milliards confronté à une curieuse situa- de francs, aux dépenses (revalori- tion. La loi de finances 2000 pré- M. Emmanuelli devrait revenir à la tête de la commission des finances de l’Assemblée sation des minima sociaux, majo- voit un déficit de 215 milliards de SANS SURPRISE, Henri Emma- son élection au premier tour, président de la commission des fi- tion, dans la sphère économique, ration de l’allocation de rentrée francs. Pas question, dans ces nuelli a été réélu, dimanche 6 fé- n’ayant pas réuni les suffrages du nances, Augustin Bonrepaux (PS, des « instances et des organes de dé- scolaire, remboursement de la conditions, d’afficher pour 1999 un vrier, député de la troisième cir- quart des inscrits. Il avait en re- Ariège), qui s’est engagé à lui resti- cision qui échappent au contrôle dé- dette de France Télécom...) et aux déficit trop proche de ce montant. conscription des Landes. L’ancien vanche retrouvé, dès le premier tuer ce poste, nous a précisé le ca- mocratique ». baisses d’impôts (baisse de la TVA Les recettes supplémentaires ne président de l’Assemblée nationale, tour, son siège de conseiller géné- lendrier : M. Emmanuelli ne pou- Pour l’heure, M. Emmanuelli ne sur les travaux d’entretien et des pourront donc logiquement s’im- qui avait démissionné le 17 dé- ral du canton de Mugron (Landes). vant venir cette semaine à se démarque pas du soutien du PS droits de mutation) non prévues puter intégralement au déficit. On cembre 1997 de tous ses mandats à L’ancien premier secrétaire du l’Assemblée nationale, et celle-ci au gouvernement de Lionel Jospin. par la loi de finances initiale. Le peut imaginer que Bercy n’aura la suite de sa condamnation, en PS a ainsi réussi la première étape ne siégeant pas la semaine pro- « Le voilier France est au bon cap et solde – 10 milliards de francs – est pas hésité à accélérer certaines dé- tant qu’ancien trésorier du Parti so- de son retour politique. Lundi, à la chaine, M. Bonrepaux devrait surfe par vent arrière : il est super- venu réduire le déficit, ainsi rame- penses. cialiste, dans l’affaire Urba-Sages suite de la démission de Robert Ca- confirmer sa démission le 24 fé- bement barré », a-t-il affirmé du- né, fin 1999, à 226 milliards de Il y aura cependant un débat relative au financement occulte du bé, président du conseil général vrier. L’élection de M. Emmanuelli rant sa campagne, en notant que francs. que le gouvernement aura du mal PS, à deux ans de privation de ses des Landes, M. Emmanuelli devrait pourrait donc intervenir le 29 fé- « le chômage recule, la solidarité La période complémentaire au à éviter : celui de la revalorisation droits civiques, dix-huit mois de retrouver cette fonction qu’il avait vrier. avance ». Dimanche soir, à peine des recettes 2000 et de leur affec- prison avec sursis et 30 000 francs également été obligé d’abandon- réélu, il s’en est pris à Michèle Al- tation. De facto, la progression des (4 573 euros) d’amende, a retrouvé ner il y a deux ans. Son retour à la « LA SOLIDARITÉ AVANCE » liot-Marie, la présidente du RPR, rentrées dans les caisses de l’Etat confortablement son siège, avec présidence de la commission des fi- Sans attendre son retour à la tête en lui conseillant « à l’avenir, de ne prévue pour 2000 s’appliquera à 65,28 % des voix contre 34,72 % à nances de l’Assemblée nationale de la commission des finances, pas confondre hargne et détermina- des chiffres, ceux des recettes son adversaire, Robert Lucas (DL- – fonction qu’il avait occupée de l’ancien secrétaire d’Etat au budget tion ». 1999, revus à la hausse. On peut RPR-UDF). Le 30 janvier, M. Em- juin à décembre 1997 – devrait in- compte bien faire entendre ses dif- donc penser que les recettes 2000 manuelli avait manqué de 118 voix tervenir un peu plus tard. L’actuel férences sur les prochains choix fis- Michel Noblecourt augmenteront automatiquement, caux, la régulation économique, à hypothèses économiques l’épargne salariale et les retraites. LANDES constantes. Si tel est le cas, ces re- Polémique sur son éligibilité Dans un entretien à La Croix, lundi, (TARTAS) (second tour). cettes seraient majorées de plus il souligne que « l’urgence » est I., 77 454 ; V., 36 401 ; A., de 8 milliards de francs par rap- Robert Lucas (DL) va déposer des recours contre l’élection d’Henri moins de baisser les impôts que de 53,00 % ; E., 33 698. port aux 1 475 milliards prévus Emmanuelli, car il soutient que la condamnation de l’ancien tréso- « réformer les cotisations sociales ». Henri Emmanuelli, PS, 21 997 dans la loi de finances 2000. «On rier du PS, qui comportait notamment deux ans de privation des Il ajoute que, pour les bas salaires, (65,28 %). ÉLU ne peut pas raisonner comme ça. droits civiques et civils, le rendait inéligible pendant encore au une réforme de la fiscalité indirecte Robert Lucas, DL, m. d’Artas- Certaines recettes, comme celles de moins deux ans. M. Lucas se fonde sur l’article L. 130 du code électo- est plus importante que celle de senx, 11 701 (34,72 %). l’impôt sur les sociétés, sont très in- ral, qui dispose : « Les individus dont la condamnation empêche tem- l’impôt sur le revenu, « qui ne [30 janvier 2000 : I, 77 482 ; V., 37 287 ; A., certaines. Il n’est pas sûr que leur porairement l’inscription sur une liste électorale sont inéligibles pen- touche que certaines catégories bien 51,88 % ; E., 34 503 ; Henri Emmanuelli, PS, forte augmentation en 1999 se ré- dant une période double de celle durant laquelle ils ne peuvent être déterminées, mais beaucoup plus in- 19 253 (55,80 %) ; Robert Lucas, DL, m. d’Ar- percute l’an prochain », estime-t- inscrits sur la liste électorale. » La condamnation était devenue défi- fluentes ». Durant sa campagne, il tassenx, 6 912 (20,03 %) ; José Huici, PCF, on à Bercy. Il faudra bien, de toute nitive le 16 décembre 1997. M. Lucas s’appuie aussi sur l’article L. 7 avait insisté sur la nécessité de « re- 2 817 (8,16 %) ; Michèle Robbe, RPF, 2 508 façon, que Bercy affiche un pre- du code électoral, qui interdit aux personnes condamnées pour cer- créer des espaces de contrôle démo- (7,27 %) ; Michel Joie, div. d., 1 264 (3,66 %) ; mier surplus de recettes en 2000, taines infractions – dont celles pour lesquelles M. Emmanuelli a été cratique ». M. Emmanuelli aura Hélène Rochefort, FN, 1 211 (3,51 %) ; Domi- pour financer la baisse de la taxe condamné – d’être « inscrites sur les listes électorales pendant un délai d’autant plus à cœur de faire jouer nique Peltier, LCR, 538 (1,56 %). d’habitation à l’automne pro- de cinq ans ». Cependant, ces dispositions du code électoral sont en un rôle important à la commission 1er juin 1997 : I., 76 514 ; V., 59 923 ; A., chain, réclamée par la gauche. contradiction avec l’article L.132-21 du code pénal, selon lequel l’in- des finances, par rapport à la pré- 21,68 % ; E., 56 760 ; Henri Emmanuelli, PS, terdiction des droits civiques ne peut résulter que d’une peine expli- paration et à l’exécution du bud- 34 586 (60,93 %) ; Pierre Dufourcq, UDF- Virginie Malingre citement prononcée par un tribunal. get, qu’il se plaint de la multiplica- Rad., c.g., m., 22 174 (39,07 %).] LeMonde Job: WMQ0802--0007-0 WAS LMQ0802-7 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0456 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 7

Temps de travail des fonctionnaires : Jean Saint-Josse a voté la négociation s’engage avec l’Etat la directive européenne sur la chasse Des discussions auront lieu dans chaque administration Epinglé récemment par Dominique Voynet, le président de CPNT Le ministre de la fonction publique, Émile Zuccarelli, et tion des 35 heures dans la fonction publique. La dis- fait valoir que ce vote de procédure les syndicats de fonctionnaires devaient tenter, lundi cussion porte, notamment, sur les créations d’emplois 7 février, de parvenir à un accord-cadre sur l’applica- et sur la définition du temps de travail. au Parlement de Strasbourg est destiné à permettre un débat sur le fond LES 35 HEURES pour les fonc- nuent à placer l’emploi et l’amélio- syndicats rejettent en effet le calcul L’EUROPE est décidément un M. Saint-Josse n’a pas tort de crier ministres, notamment par la tionnaires ? Oui, mais « pas à n’im- ration des conditions de travail en effectué par le ministère des inextricable maquis propre à éga- à la provocation. France. Et il l’est resté depuis, au porte quel prix ». C’est dans cet es- tête des priorités. Sur ce chapitre 35 heures de travail effectif hebdo- rer le plus madré des chasseurs. En 1997, le traité d’Amsterdam a grand dam des écologistes mais prit que le ministre de la fonction délicat, le ministère continue à reje- madaire « en moyenne » sur une Jean Saint-Josse, président de remodelé les relations entre le également – et c’est le sel de l’his- publique, Emile Zuccarelli, devait ter la mention dans l’accord cadre base annuelle de 1 600 heures. Chasse, pêche, nature et traditions conseil des ministres européen et toire – des chasseurs. Car, pour soumettre aux sept fédérations de de « créations nettes d’emplois », in- « Nous voulons des garanties fermes (CPNT), ne dira pas le contraire, le Parlement de Strasbourg, ins- espérer renégocier à la baisse cette fonctionnaires (CGT, FO, CFDT, lassablement revendiquée par tous sur l’absence de toute flexibilité », re- lui qui a approuvé un texte qu’il taurant le principe de la codéci- directive, CPNT doit désormais UNSA, FSU, CFTC et CFE-CGC), les syndicats, qui en font, comme la vendique Bernard Lhubert, de la entend combattre ensuite. Les 26 sion. Cette modification juridique attendre qu’elle repasse devant le lundi 7 février, le projet d’accord- CGT ou FO, un préalable à toute CGT, qui dénonce la volonté du et 27 juillet 1999, lors d’une séance imposait donc de requalifier un Parlement pour une seconde lec- cadre sur l’aménagement et la ré- négociation. gouvernement de s’appuyer sur le de la commission environnement certain nombre de textes pour les ture au fond. duction du temps de travail des rapport Roché pour annualiser le du Parlement européen, il a, en ef- adapter à cette nouvelle configu- Les 26 et 27 juillet 1999 se dérou- 5,1 millions d’agents que comptent temps de travail. Ce rapport, dont le fet, adopté la directive 79/409, sur ration. lait donc un vote purement tech- les trois fonctions publiques (Etat, Les collectivités ministère entend « reprendre les la protection du gibier d’eau et des nique, sans débat de fond, qui territoriale, hospitalière). pistes », détaillait le temps de travail oiseaux migrateurs, qu’il pourfend LONG CHEMINEMENT confirmait la première lecture de Elaboré après plusieurs mois de locales et les des agents de l’Etat, compris entre pourtant à longueur de discours. Ces textes avaient déjà entrepris 1996 dans les nouveaux habits discussions avec les syndicats, ce 35 et 37 heures par semaine, un peu La ministre de l’aménagement une partie du long cheminement voulus par le traité d’Amsterdam. document, très attendu, est présen- syndicats souhaitent plus dans les hôpitaux et souvent du territoire et de l’environne- législatif mais n’étaient pas parve- Le président de CPNT, qui par- té par le ministère comme une moins dans les collectivités territo- ment, Dominique Voynet, n’a pas nus à une adoption définitive ticipait à la séance, a approuvé « base de discussion susceptible aboutir à des règles riales. « Nous ne voulons pas qu’un manqué de relever la contradic- avant l’application du traité. Il sans barguigner cette directive d’évoluer de manière importante ». progrès social devienne synonyme de tion, lors du colloque organisé sur convenait donc de les mettre en « oiseaux » instaurant des dates Objectifs de l’accord, décompte du générales pour dégradation des conditions de tra- la chasse, le 31 janvier à l’Assem- conformité pour que la procédure de chasse drastiques. M. Saint- temps de travail, situation des vail », résume Mme Bonnefon. blée nationale. Elle a assuré, en puisse être menée à son terme. Josse aurait pu s’abstenir, par prin- cadres, astreintes, emploi, l’accord- limiter les disparités Les négociateurs devraient aussi dépit des protestations de Ainsi de la directive dite « oi- cipe. Sans doute n’a-t-il pas imagi- cadre entend fixer les règles géné- se pencher, à partir de lundi après- M. Saint-Josse, que ce dernier seaux », adoptée par le Parlement né que certains, dont la ministre rales des négociations sur les entre les multitudes midi et vraisemblablement pour « s’est donc prononcé en faveur en première lecture en février de l’environnement, pourraient 35 heures, qui doivent en effet s’ou- une bonne partie de la nuit, sur le d’une rédaction qui fixe une même 1996, qui précisait une directive s’intéresser aux ingrats travaux vrir très rapidement ensuite et de de métiers que redéploiement des personnels, le date de fermeture de la chasse au précédente de 1979 et imposait de procéduraux de la commission en- façon décentralisée dans les minis- compte-épargne temps ou le temps gibier d’eau dans toute l’Union façon explicite la fermeture de la vironnement du Parlement de tères, les collectivités locales et les comporte la fonction de travail de l’encadrement. européenne, le 31 janvier ». For- chasse au 31 janvier. Strasbourg. hôpitaux, en vue d’une application mellement, la ministre a raison, et Mais ce texte de 1996 avait été effective de la réduction du temps publique Alexandre Garcia le propos a fait mouche. Mais aussitôt bloqué en conseil des Benoît Hopquin de travail pour l’ensemble de la fonction publique en 2002. Les collectivités locales et les syn- Le ministère a bien fait un pre- dicats souhaitent aboutir à des mier pas, en reconnaissant que les règles générales pour limiter les dis- « ajustements » en termes d’effectifs parités entre les multitudes de mé- « seront prioritairement destinés à tiers que comporte la fonction pu- permettre la résorption de l’emploi blique. Le ministère n’y est pas précaire dans la fonction publique ». hostile, mais il n’écarte pas une Il s’est aussi engagé à transformer « autre solution » où « chacun dis- une partie des crédits d’heures sup- cutera dans son coin » si un accord plémentaires en emplois perma- n’est pas trouvé avec les syndicats nents, notamment dans l’éducation les plus représentés dans la fonction nationale, et à remplacer une partie publique. « Les conflits sociaux au des 48 % de fonctionnaires de l’Etat ministère des finances, dans les hôpi- qui doivent, selon les syndicats, par- taux ou dans les écoles ne facilitent tir à la retraite d’ici 2012. Ces dispo- pas les choses, déplore-t-on dans sitions seront-elles suffisantes pour l’entourage du ministre. Ce qui était faire oublier aux fédérations de accepté hier par une large majorité fonctionnaires le chiffon rouge de la des syndicats ne l’est plus au- « stabilisation de l’emploi public » in- jourd’hui ». variablement brandi par le gouver- Cette menace, à peine voilée, nement ? « Les autorités du ministère d’un rejet de l’accord, notamment ont un problème d’affichage, ex- par la CGT, FO ou la FSU, illustre plique Christine Bonnefon, de l’UN- toute la difficulté qu’ont rencontrée SA. Ils sont prêts à mettre de l’emploi les deux parties à s’entendre sur les mais sans le dire. Ils peuvent encore objectifs d’une réduction du temps trouver des périphrases satisfaisantes de travail : si le ministère y voit pour tout le monde. » principalement un outil de « moder- Avec l’emploi, un autre tabou de- nisation » de la fonction publique, la vra être levé pour aboutir à un ac- question des effectifs ne venant cord majoritaire, celui de la défini- qu’« ensuite », les syndicats conti- tion du temps de travail. Les Le conseil général du Val-de-Marne met en place les 35 heures JACQUES SCHEER, cinquante- Les nouveaux agents (essentiel- six ans, d’Antony (Hauts-de- lement dans les catégories C et D) Seine), longtemps responsable de viennent de tous les horizons : de- formation dans le secteur associa- mandeurs d’emploi, élèves fraî- tif, alternait depuis 1990 les chement sortis des écoles, per- périodes de contrat et de chô- sonnes qui voulaient se mage. Il vient d’être recruté par le reconvertir. Si l’action sociale bé- département du Val-de-Marne néficie de l’essentiel des postes, comme agent du patrimoine. Il avec 274 embauches, tous les sec- travaillera à la bibliothèque du ser- teurs ont été renforcés, et notam- vice départemental d’archéologie. ment les parcs et jardins. « Je suis un emploi-vieux », dit-il avec humour. Anne Buxdorff, TROIS OPTIONS trente-quatre ans, de Paris, était Le Val-de-Marne n’a donc pas analyste financier et juridique. Au- attendu les dispositions législa- jourd’hui, elle est inspectrice au tives sur les 35 heures dans la service de l’aide à l’enfance (SAE) fonction publique, ni une réponse où elle s’occupe des problèmes positive de l’Etat à ses demandes d’urgence. « Je suis le SAMU de la de soutien financier, pour se lancer SAE. » Ce poste vient d’être créé. sur ce chantier. Sa démarche est Jacques et Anne font partie des originale en ce sens que l’accord 342 personnes embauchées par le passé exclut tout gel de salaires et conseil général, sur 1 400 candida- écarte la solution de l’annualisa- tures, au 1er janvier, dans le cadre tion du travail. L’accord prévoit du passage aux 35 heures. Avec les trois options pour les agents à autres agents, ils ont été accueillis temps complet : 35 heures en cinq officiellement, le 3 février, par Mi- jours de sept heures, 35 heures en chel Germa, président commu- quatre jours et demi, 70 heures en niste de l’assemblée départemen- neuf jours sur deux semaines. tale. Le département, qui emploie Cette embauche massive – qui 5 700 personnes, dont 96 % sont ti- vise à « inscrire la collectivité dans tulaires, va donc passer la barre le grand chantier pour l’emploi ou- des 6 000. Cet effort a un coût vert au plan national, à améliorer le chiffré à 57 millions de francs service public en utilisant les possi- (8,69 millions d’euros) pour la bilités nouvelles pour le rendre plus masse salariale et à 100 millions de efficace, et à améliorer les condi- francs si on inclut les locaux et le tions de vie et de travail par davan- matériel. A cet effort s’ajoute celui tage de liberté à consacrer à la fa- consenti en faveur des emplois- mille, à l’activité sociale et aux jeunes. Le Val-de-Marne s’est en- loisirs » – est l’aboutissement gagé à en soutenir un millier, dont d’une démarche entreprise dès oc- 200 dans ses services et 800 dans tobre 1997 et qui a débouché sur la les associations. création de 342 postes, le 28 juin 1999. Dominique Meunier LeMonde Job: WMQ0802--0008-0 WAS LMQ0802-8 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0457 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 FRANCE A Toulon, l’extrême droite divisée Trois élections cantonales partielles ARDENNES Canton de Flize (second tour). I., 7 272 ; V., 2 837 ; A., 60,99 % ; E., 2 615. attaque les choix budgétaires du maire Hugues Mahieu, PS, c. m. de Nouvion-sur-Meuse, 1 396 (53,38 %)... ÉLU Michel Dulin, div. d., m. de Boutancourt, 1 219 (46,62 %). [La gauche conserve logiquement ce canton, devenu vacant à la suite du décès de La municipalité est toujours confrontée à l’échec de l’aménagement du centre-ville Jacques Habran (div. g). 30 janvier 2000 : I, 7 274 ; V., 3 041 ; A., 58,19 % ; E., 2 883 ; Michel Dulin, div. d., m. de La municipalité de Toulon, dont le maire, Jean- tion financière difficile, du fait, principalement, de aux élections municipales de 2001, pour lesquelles Boutancourt, 635 (22,03 %) ; Hugues Mahieu, PS, c. m. de Nouvion-sur-Meuse, 621 Marie Le Chevallier, est désormais isolé au sein sa gestion de la société d’économie mixte Toulon elles ont, l’une et l’autre, du mal à départager (21,54 %) ; Jacques Pigorot, div. g., m. de Flize, 469 (16,27 %) ; Francis Saudé, div., m. de d’une extrême droite éclatée, connaît une situa- Aménagement. La droite et la gauche se préparent leurs candidats et à se mettre en ordre de bataille. Boulzicourt, 312 (10,82 %) ; Christian Chemin, div. g., 284 (9,85 %) ; Marc Petrisot, PCF, 174 (6,04 %) ; Eric Samyn, FN, 161 (5,58 %) ; Serge Moretto, div. g., 150 (5,20 %) ; Philippe Fes- TOULON François Trucy, le maire de (0,57 million d’euros) et accroît sa baisse de 50 % par rapport à la neau, MNR, 77 (2,67 %). de notre correspondant l’époque. Il souhaitait « réaliser participation complémentaire en la période 1990-1994. 27 mars 1994 : I, 7 171 ; V., 4 076 ; A., 43,16 % ; E., 3 506 ; Jacques Habran, div. g., 2 252 « C’est plus une mairie, c’est le Ti- pour l’an 2000 une réhabilitation de faisant passer à 12 millions de La chambre régionale des (64,23 %) ; Christian Bernard, div. g., 1 254 (35,77 %).] tanic !»La formule a été lancée par fond, avec la restauration de quatre francs (1,83 million d’euros). Au- comptes mène une autre enquête un ancien ami du maire de Toulon, mille logements ». En 1995, 1 650 lo- jourd’hui, la SEM accuse un déficit sur cette SEM, dont le passif serait RÉUNION Jean-Marie Le Chevallier, après une gements étaient réhabilités. La SEM de 2,5 millions de francs (0,38 mil- lourd à supporter par la ville. Les Canton de Saint-Paul-2 (second tour). réunion du conseil municipal dont avait la confiance des investisseurs, lion d’euros), soit 71 % de son capi- recettes fiscales de celle-ci repré- I., 9 299 ; V., 5 381 ; A., 42,13 % ; E., 4 992. ce dernier est sorti groggy, plus iso- mais les affaires politico-mafieuses tal. Il faut y ajouter 39 millions de sentent 55 % de l’ensemble de ses Cyrille Melchior, UDF, 2 720 (54,49 %)... ÉLU lé qu’il ne l’avait jamais été au sein mises au jour après l’assassinat de francs (5,95 millions d’euros) de recettes ; la taxe professionnelle est Jean-Marc Bénard, div. d., 2 272 (45,51 %). d’une majorité aujourd’hui éclatée la députée Yann Piat freinaient l’en- dette bancaire et 210 millions de faible (36 % contre 50 % en [Cyrille Melchior (UDF), nouveau venu en politique, bat Jean-Marc Bénard (divers en quatre groupes. gagement des financiers, rendus francs (32,01 millions d’euros) moyenne nationale) ; en revanche, droite), pourtant arrivé en tête au premier tour. M. Bénard, frère et adjoint au maire de Vendredi 4 février, le maire sen- d’autant plus méfiants que le FN d’avance consentie par la munici- les taxes d’habitation et foncière Saint-Paul, Alain Bénard (RPR), était pourtant donné favori de ce duel où la droite a étalé tait bien qu’il aurait des difficultés à s’installait, en juin, à la mairie. Le palité, comme le révèle un audit sont élevées : elles entrent pour ses divisions : l’UDF et le RPR, emmenés par leurs présidents départementaux respectifs, faire partager ses orientations bud- nouveau maire fustigeait la Sem- réalisé par les services préfectoraux. 65 % (contre 55 % au plan national) Jean-Paul Virapoullé et le sénateur Edmond Lauret, soutenaient M. Melchior, alors que le gétaires, annonçant un déséquilibre tad, mais, tout en s’appuyant sur un dans le produit global des recettes RPR national avait investi M. Bénard, que soutenait aussi le député et maire du Tampon, qui sanctionne quatre ans de ges- rapport de la chambre régionale DEUX ENQUÊTES fiscales. André Thien-Ah-Koon (divers droite). tion aléatoire. Les six élus proches mettant en évidence des dérives Toulon Aménagement est au Vivant dans l’attentisme, la ville, 23 janvier 2000 : I, 9 299 ; V., 4 589 ; A., 50,65 % ; E., 4 359 ; Jean-Marc Bénard, div. d., du maire sont restés sans voix face dans la gestion de la précédente bord du gouffre, en passe d’être qui n’a réalisé aucun investissement 1 365 (31,31 %) ; Cyrille Melchior, UDF, 1 054 (24,18 %) ; Yvette Myrthe-Hoarau, PCR, 659 aux vingt-cinq élus du FN, aux trois équipe, concluait : « L’opération de mise en liquidation judiciaire, ce important durant les cinq dernières (15,12 %) ; Jean-Claude Bénard, div., 380 (8,72 %) ; Christian Félicité, div. g., 299 (6,86 %) ; du MNR et aux quatre des droites rénovation du centre-ville a incontes- qui entraînerait un passif de années, n’est pas très endettée, Désiré Barillet, div., 245 (5,62 %) ; Jean-Yves Babet, PS, 143 (3,28 %) ; Georges Rivière, toulonnaises, unanimes à fustiger tablement produit des effets visibles 251,5 millions (38,26 millions d’eu- mais elle est à l’aube de grands tra- div. d., 98 (2,25 %) ; Alain Apaya, div., 76 (1,74 %) ; Richeville Melchior, div., 40 (0,92 %).] ces orientations avec une véhé- qui, pour être durables, nécessitent ros), que la municipalité devrait ac- vaux comme la fin de la traversée mence qu’ils réservaient jusqu’alors toutefois l’achèvement du pro- quitter car, par convention passée souterraine, le tramway, la PYRÉNÉES-ORIENTALES à la gauche. Une fois encore, la so- gramme. » avec la SEM, elle a obligation d’en construction d’un nouvel hôpital, Canton de Perpignan-2 (premier tour). ciété d’économie mixte (SEM) Tou- Toulon Aménagement succède assumer les dettes. Devant cette si- qui nécessiteront de lourds investis- I., 5 251 ; V., 1 823 ; A., 65,28 % ; E., 1 767. lon Aménagement aura été au alors à la Semtad, mais cela ne suf- tuation, le tribunal de commerce de sements, de l’ordre de 300 millions Ball. : Madeleine Carbonell, UDF, 778 (44,03 %) ; Jean Bigorre, PS, 385 cœur des débats. fit pas pour renouer avec les inves- Toulon est chargé par le procureur de francs (45,73 millions d’euros), (21,79 %). Lancée en 1990 pour réhabiliter le tisseurs. La réhabilitation stagne. La de la République de mener une en- dans les années à venir. Elim. : Jean-Louis Dolsa, RPF, 296 (16,75 %) ; Laurent Heiligenstein, vieux centre-ville, cette SEM, pré- municipalité d’extrême droite es- quête économique et financière sur M. Le Chevallier aura bien du mal FN, 145 (8,21 %) ; Jean-Luc Dubuc, div. g., 99 (5,60 %) ; Maryse Besse, cédemment baptisée Semtad (Tou- saie de doper la relance en votant, cette structure, dont le carnet de à faire accepter son budget 2000. MNR, c. r., 64 (3,62 %). lon-aménagement-développe- en janvier 1996, une garantie d’em- commandes est quasiment vide au [Madeleine Carbonell (UDF) sera opposée au second tour au candidat de la gauche unie, ment), était présidée alors par prunt de 3,75 millions de francs terme d’une commercialisation en José Lenzini Jean Bigorre (PS). Avec plus du double des voix de son adversaire, elle est en position favo- rable pour succéder à son époux Henri Carbonell (UDF), adjoint au maire (UDF) de Per- pignan, et dont l’élection, en mars 1998, avait été annulée pour dépassement de comptes de campagne. Municipales : gauche et droite varoises ont du mal à départager leurs candidats 15 mars 1998 : I, 5 467 ; V., 3 167 ; A., 42,07 % ; E., 3 039 ; Henri Carbonell, UDF, c. m., 953 (31,36 %) ; Bernard Cristofol, Verts, 701 (23,07 %) ; Daniel Dayré, FN, 571 (18,79 %) ; Claude TOULON plutôt favorables à M. Gaïa. Le PS craint, en que conteste le clan des irréductibles lepé- Barate, RPR, 533 (17,54 %) ; Bernard Nicolau, UDF-DL, 187 (6,15 %) ; Jean-Luc Dubuc, de notre correspondant outre, que les Verts ne se dissocient de la nistes, dans lequel Jean-Claude Lunardelli ou div. g., 94 (3,09 %).] Tous les candidats aux élections municipales gauche « plurielle » et ne constituent une liste Eliane de la Brosse estiment être les candidats de 2001 parlent « du » sondage. Commandé à qui pourrait être conduite par Gérard Paquet, naturels. Il faut y ajouter la candidature du la Sofres par la direction nationale du Parti so- ancien directeur du centre de Châteauvallon maire sortant, Jean-Marie Le Chevallier, qui, M. Goasguen demande au RPR cialiste, cette enquête a été menée, en dé- (Le Monde du 1er février). Les autres compo- crédité de 22 % des intentions de vote (le son- cembre 1999, auprès de 400 personnes. Sur les santes de la gauche reprochent à M. Paquet dage le présentant alors comme seul candidat deux candidats socialistes proposés comme d’avoir soutenu le précédent maire, François d’extrême droite), y voit la preuve que ses idées de mettre fin au « foutoir » à Paris têtes de liste, Odette Casanova, députée et Trucy (PR, aujourd’hui DL), au premier tour et sa personne conservent une légitimité. vice-présidente du conseil régional, arrive en des élections municipales de 1995. Candidat faussement énigmatique, Hubert ÉVOQUANT les élections municipales de 2001, et la succession de Jean tête, au premier tour, avec 34 % des suffrages, Falco (DL), sénateur et président du conseil gé- Tiberi (RPR), actuel maire de Paris, dimanche 6 février, sur Radio J, devançant dans les intentions de vote l’autre TROIS LISTES néral du Var, multiplie les rencontres ou réu- Claude Goasguen (DL) a appelé le RPR à mettre fin au « foutoir ». «Il député, Robert Gaïa, de 2 points. Rapide à se déclarer, à droite, Jean-Charles nions sous les couleurs de l’assemblée départe- arrive un moment où le foutoir, ça suffit, et, si nos partenaires ne sont pas Mme Casanova s’estime donc désignée par les Marchiani (RPF) l’aura peut-être été un peu mentale. Testant sa notoriété sans jamais se capables de s’organiser dans des délais suffisamment courts, alors il fau- chiffres. M. Gaïa assure pourtant qu’il est plus trop. L’ancien préfet voit se réduire ses capaci- déclarer, M. Falco n’en évoque pas moins un dra prendre nos responsabilités », a déclaré le porte-parole de Démocra- populaire qu’elle. Et tous deux continuent de tés à « attirer un électorat qui s’était porté sur le second tour qu’il « envisage avec confiance ». tie libérale. « Si le RPR continue à tergiverser sur la question Tiberi, cela se détester cordialement. Robert Alfonsi, pre- Front national pour le réintégrer dans la famille M. Marchiani assure qu’il ne sera pas lui-même veut dire qu’ils soutiennent implicitement Tiberi », a-t-il souligné. Selon mier secrétaire fédéral du PS, que l’on dit plus républicaine », car ces égarés sont sollicités par « candidat au second tour » s’il n’est pas «en M. Goasguen, le RPR doit désigner son candidat « en février, mars, en- proche de la députée, « demande un arbitrage trois listes d’extrême droite. Il y a celle du mesure d’être élu » et qu’il appellera alors à fin pas cet été, pas en septembre ». Et de poursuivre : « Si le désordre qui national sur la base de l’outil de reférence » MNR, conduite par la très discrète Marie- « voter pour la liste la moins à gauche, mais pas gagne Paris continuait à se développer, il faudrait faire une liste de la qu’est, selon lui, le sondage. Françoise Galan- Claude Barrier, transfuge de la majorité fron- pour le FN ». droite légitime à Paris, qui est la droite d’alternance. » gau, première secrétaire de la section de Tou- tiste du début de mandat. Celle du FN sera me- lon, en tient pour le « jugement des militants », née par le Tropézien Jean-Louis Bouguereau, J. Le. DÉPÊCHES a PARIS : Philippe Séguin a affirmé, lundi 7 février, sur France- Inter, que « s’il n’y a pas de besoin particulier sur le plan politique, on n’enten- dra pas parler de [lui] dans la bataille de la Mairie de Paris ». « Si jamais Le MNR veut voir dans le succès du FPÖ autrichien un « signe du destin » le problème d’une participation de ma part au combat parisien devait se poser, il ne se poserait que dans plusieurs mois, compte tenu de la situa- L’ACTUALITÉ, avec l’accession Haider, nous voulons et nous allons docile et soumise au sein du sy- du MNR prévues début mars, a tion politique à laquelle on serait confronté », a précisé l’ancien pré- au pourvoir, en Autriche, du parti le faire », a promis le dirigeant tème ». Voulant croire que la vic- précisé M. Mégret, qui n’a pas sident du RPR. de Jörg Haider, ne pouvait pas d’extrême droite. Une heure aupa- toire du FPÖ constitue pour son cherché à masquer les difficultés a RPR : François Fillon a jugé « suicidaire tout ce qui participe à l’af- mieux servir Bruno Mégret, le pré- ravant, M. Mégret, qui présidait un parti « un signe du destin », M. Mé- que rencontre son parti, sur le plan faiblissement de la direction du RPR ». Dans un entretien publié par Le sident du Mouvement national conseil national de son parti, a rap- gret a demandé aux responsables financier mais aussi pour faire Journal du dimanche du 6 février, le député de la Sarthe et conseiller républicain (MNR), qui, depuis pelé que le MNR a choisi comme du MNR d’« essayer de faire aussi connaître son nom et son em- politique du RPR affirme que « Michèle Alliot-Marie doit réussir, sinon le quelques temps, cherchait déses- ligne politique celle du FPÖ de bien que le FN en 1995 » dans la blème. « On peut nous occulter mé- RPR a toutes les chances de disparaître », auquel cas il ne resterait plus, pérement à être audible. Les M. Haider et non celle «de M.Le présentation des listes aux élec- diatiquement à l’échelon national, selon lui, qu’« une mauvaise solution : la fusion RPR-UDF-DL, espérée communiqués succèdent aux Pen qui conduit à la ghettoïsation tions municipales. « Nous avons nous existons à l’échelon local », a-t- par certains ». communiqués, et les manifesta- des idées » ou celle de « M. Fini », déjà plus de 300 têtes de liste. Je il insisté. a PCF : Marie-George Buffet, ministre (PCF) de la jeunesse et des tions aux manifestations, pour président de l’Alliance nationale en veux que nous en ayions plus de sports, a lancé, samedi 5 février, lors d’une rencontre avec une ving- soutenir cet alter ego autrichien Italie, « qui mène à une intégration 400 » lors des assises municipales Christiane Chombeau taine de jeunes, à Paris, un appel pour « redonner le goût [de la d’extrême droite. Ainsi, samedi politique aux jeunes] mais... au- 5 février, quelques deux cents res- trement ». « La politique est ponsables et militants du MNR se souvent rejetée (...) car on pense sont rassemblés devant l’ambas- aux affaires même si elles ne sade d’Autriche aux cris de «Mé- concernent que 2 à 3 % des poli- gret, Haider, même combat », ou tiques », a-t-elle dit. Il faut « France, Autriche, solidarité ». « leur montrer que ce n’est pas Juché sur un banc, Pierre Vial, moche ni foutu, mais pour cela, il conseiller régional de Rhône-Alpes faut que les politiques se re- et proche de la Nouvelle Droite, mettent en cause », a ajouté la s’est chargé de chauffer l’assis- ministre. tance en fustigeant à la fois le pre- a ATTAC : un comité ATTAC mier ministre et le président de la (Association pour la taxation République qui se sont, tous deux, des transactions financières inquiétés de l’accord de gouverne- pour l’aide aux citoyens) a été ment passé entre les conservateurs créé au Conseil de Paris, vendre- et l’extrême droite en Autriche. di 4 février, par Laure Schneiter Cette attitude a été qualifiée de (MEI, Mouvement écologiste in- « scandaleuse » et d’« indécente » dépendant), Georges Sarre, pré- par M. Vial qui a dénoncé le fait sident du groupe MDC, et Henri que M. Jospin gouverne avec des Malberg, président du groupe ministres communistes. Habitué communiste. des clins d’œil pour initiés, le pré- sident de l’association Terre et peuple n’a pas manqué d’inviter les militants – en reprenant la trinité pétainiste – à « redonner [en France comme en Autriche] la pa- role à ceux qui se battent pour la pa- trie, la famille et le droit au tra- vail » ! « Qu’est-ce que c’est que cette Eu- rope qui entend dicter leurs droits aux peuples et qui préfère la Turquie islamique à l’Autriche nationale ? », s’est à son tour exclamé M. Mégret avant d’inviter « le peuple à rejeter ses dirigeants indignes et à imiter le peuple autrichien ». « Ce qu’a fait LeMonde Job: WMQ0802--0010-0 WAS LMQ0802-10 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 58Fap: 100 No: 0459 Lcp: 700 CMYK

10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000

CORSE Dans un entretien accor- tines – Fronte Ribellu et Clandesti- cembre 1999 et annonçant leur pro- Elles ajoutent que « l’éventualité NISTIE des militants actuellement dé au Monde, les représentants du nu –, apportent leur soutien à la chaine fusion, ces organisations de l’accession à l’indépendance ne incarcérés, ces organisations ap- FNLC-canal historique et du FNLC politique de dialogue engagée par précisent que « la reconnaissance se posera qu’en termes de débat portent leur « soutien » à Yvan Co- du 5 mai 1996, parlant au nom de Lionel Jospin. b CONFIRMANT leur du peuple corse par l’Etat français démocratique et d’un processus lonna, soupçonné d’être le meur- deux autres organisations clandes- cessez-le-feu annoncé le 23 dé- est la mesure la plus significative ». évolutif ». b RÉCLAMANT UNE AM- trier du préfet Erignac. Les organisations clandestines corses proposent la « paix des braves » Dans un entretien accordé au « Monde », les représentants du FNLC-canal historique et du FNLC-5 mai 1996, parlant au nom de plusieurs autres groupes clandestins, apportent leur soutien à la politique de dialogue proposée par Lionel Jospin L’ENTRETIEN réalisé par Le – Le premier ministre, jusqu’à verses tendances soit composée de tonne dont les biens ont été dé- lors que la question du dépôt des Nous regrettons toujours la perte Monde avec deux responsables du cette annonce qui a surpris tout le militants sincères et désintéressés truits voilà quelques mois ? armes se posera. Dans cette op- de vies humaines car nous esti- mouvement regroupant les princi- monde, était arc-bouté sur un a permis de stopper les dérives et – L’ensemble du mouvement tique, nous ne nous interdisons au- mons que ces morts, du côté de pales organisations clandestines préalable (arrêt de la violence clan- de restructurer le mouvement na- nationaliste parle de « communau- cune rencontre, étant entendu qu’il l’Etat comme du nôtre, auraient pu nationalistes s’est tenu dans un destine avant toute discussion) qui tional. L’union des combattants té de destin ». Le terme « allo- n’est pas question d’empiéter sur être évitées par le dialogue. C’est lieu public, en Corse, au cours de la constituait, en fait, un point de n’est donc pas un accord de cir- gène » a été employé dans le cadre le débat public. pour cela que nous sommes enga- semaine du 31 janvier au 6 février. blocage tout à fait irresponsable. constance voulu par les états-ma- d’une action ponctuelle qui mar- – Les deux attentats perpétrés gés dans ce processus de paix, dont Contactés une première fois par Nous ne pouvions donc qu’être sa- jors. Cette union est cimentée par quait davantage une crispation à Ajaccio, le 25 novembre 1999, l’aboutissement marquera la fin l’un de ces deux interlocuteurs, tisfaits par la nouvelle donne et le sang des militants tombés des face au mutisme de l’Etat que le en plein jour, contre les locaux des drames dont l’île a trop nous nous sommes tout d’abord nous avons immédiatement répon- deux côtés. C’est le meilleur hom- fond de nos revendications. Nous de l’Urssaf et de la DDE, ont été souvent été le théâtre. enquis de la nature du message du à cette ouverture par un cessez- mage à leur rendre que de conti- n’adhérons pas au nationalisme revendiqués par l’organisation – L’amnistie et l’arrêt des pour- que désiraient communiquer les le-feu sans condition. Nous atten- nuer la lutte jusqu’au bout. ethnique. Clandestinu, qui appartient au suites contre des militants clan- organisations clandestines. Au re- dons des discussions de Matignon – Quelles sont vos principales – Avez-vous des contacts avec mouvement que vous représen- destins sont-ils des points in- gard de la volonté affichée par qu’elles débouchent sur un projet revendications ? le gouvernement ou avec des re- tez. Ne pensez-vous pas que cela contournables du processus en leurs représentants de soutenir le social, culturel et économique qui – Nous sommes pour le choix présentants des formations poli- soit contraire à un discours de cours ? processus de paix engagé par le prenne en compte le respect des d’une Corse souveraine, donc in- tiques qui le composent ? paix ? – Oui, mais ils ne sont pas l’objet gouvernement, notre journal a ac- droits fondamentaux de notre dépendante. Cela dit, l’éventualité d’un marché, comme cela a pu être cepté le principe d’un entretien. peuple. de l’accession à l’indépendance ne le cas par le passé. Il s’agit pour Deux jours après ce premier » Pour autant, les forces conser- se posera pour nous qu’en termes Armata Corsa apporte son soutien à Lionel Jospin nous, si le processus engagé à Ma- contact, un rendez-vous a été pris vatrices sont extrêmement puis- de débat démocratique et d’un tignon assure une paix durable, avec deux militants nationalistes santes au sein de l’opposition, au processus évolutif. Il appartiendra Le groupe clandestin corse Armata Corsa a apporté, dans la nuit que les prisonniers, comme après dont nous connaissions le parcours Parlement français, mais aussi au à notre peuple de choisir le cadre le du 6 au 7 février, son soutien à la politique « de dialogue » initiée par chaque conflit, rentrent chez eux. politique. Le premier d’entre eux sein du gouvernement de la plus adéquat pour affiner cette Lionel Jospin lors d’une conférence de presse clandestine qui s’est Nous comprenons que cela puisse appartient au FLNC-canal histo- gauche « plurielle » et même à souveraineté. Pour nous, la re- tenue dans la région de Bonifacio (Corse-du-Sud). Les représentants être mal vécu par une partie de rique, le second au FLNC dit du l’Assemblée de Corse. Nous connaissance du peuple corse par de cette organisation apparue au mois de juin 1999 ne s’étaient, à ce l’opinion publique française, mais 5 mai. sommes néanmoins confiants car l’Etat français est la mesure la plus jour, pas prononcés sur le processus engagé par Lionel Jospin. Ce il serait inconcevable pour nous et L’entretien a duré plusieurs ceux qui, par dogmatisme ou par significative, au-delà des choix ins- mouvement clandestin a affirmé « solennellement que si l’Etat met en notre peuple que des militants heures. Le Monde a pu aborder, calcul de basse politique, pren- titutionnels, illustrant sa volonté place avec toutes les garanties souhaitées un véritable système de pro- dont le sacrifice a permis de poser sans condition, tous les sujets qui dront la responsabilité de faire de résoudre définitivement le pro- tection de la Corse (...), [il prononcera] la dissolution de [son] organisa- le problème corse dans toute sa di- lui paraissaient essentiels à la échouer ce processus seraient blème corse. Pour reprendre un tion, avec remise des armes longues, des lance-roquettes, des stocks mension ne recouvrent pas la liber- compréhension du dossier corse. comptables de leurs actes devant vieux slogan nationaliste, «la d’explosifs, ainsi que des différents engins meurtriers de type militaire té, à l’instar de ce qui s’est passé en Pour leur part, les deux porte-pa- l’opinion et devant l’histoire. Corse n’est pas un département [qu’il espère] n’être jamais [contraint] d’utiliser ». Ce groupe a reven- Nouvelle-Calédonie et ailleurs. role de cette coordination des prin- – Quel crédit peut-on accorder français, c’est une nation qui doit re- diqué, depuis sa création, une dizaine d’attentats contre des bâti- – Qu’est-ce qui pourrait mettre cipaux mouvements clandestins à cette union des combattants naître ». Les autres revendications ments, ainsi que l’assassinat d’un commis boucher à Belgodère en péril le cessez-le-feu actuel ? ont soumis aux représentants des quand on sait que ses membres portent sur la co-officialité de la (Haute-Corse) le 21 juillet 1999. – Nous savons que certains ma- autres composantes le texte final s’entretuaient voilà quelques an- langue corse, l’évolution statutaire gistrats et policiers, ainsi que des que nous publions ci-dessous. nées ? – possibilité pour l’Assemblée de membres du réseau de l’ancien mi- « Au nom de quel mouvement – Ceux qui ont connu les années Corse de légiférer dans le domaine – Nous avons dit que nous ne – Ces deux attentats sont inter- nistre de l’intérieur Charles Pasqua, clandestin vous exprimez-vous noires de l’affrontement fratricide fiscal, culturel et environnemental comptions pas participer à des né- venus après la période Bonnet, ne voient pas d’un bon œil le pro- aujourd’hui ? sont le plus à même de – et sur l’amnistie totale de tous les gociations politiques. Il n’en de- alors que le gouvernement campait cessus de paix en cours. D’autant – Nous nous exprimons en tant comprendre à quel point celui-ci, patriotes emprisonnés ou recher- meure pas moins que nous savons sur un préalable inacceptable pour que Lionel Jospin pourrait en tirer que porte-parole de la coordina- dénué de tout fondement politique chés. comment et à qui faire passer des les nationalistes. Selon nous, cette un bénéfice politique évident. De tion des organisations clandestines ou philosophique, était le prélude – Votre union des combattants messages quand le besoin s’en fait position n’a servi qu’à légitimer plus, l’actuel ministre de l’intérieur, FLNC-canal historique, FLNC du à l’éradication de la lutte. La sa- revendique-t-elle le discours ressentir. De même, il paraît l’immobilisme, la vexation et la ré- Jean-Pierre Chevènement, qui se 5 mai, Fronte ribellu et Clandesti- gesse du plus grand nombre a pré- contre « les allogènes » tenu à évident que l’Etat sera amené à né- pression sous toutes ses formes. Il fait le chantre d’un jacobinisme in- nu. Ces organisations doivent, à valu. Le fait que la base des di- l’encontre d’une famille bre- gocier directement avec nous dès incombait aux clandestins d’agir transigeant, peut aussi avoir envie très court terme, fusionner. Il ne pour signifier à l’Etat qu’il était de faire déraper la situation. Une restera dès lors qu’un seul sigle urgent de changer de politique. La provocation est toujours possible. FLNC. Les principaux référence à la date de sa création. d’action violente depuis sept ans. Il détermination des clandestins et – Est-ce le processus de la der- – Parlez-vous au nom de l’en- b Fronte ribellu semble être une a annoncé, début janvier, qu’il les conclusions des rapports des nière chance entre la Corse et semble du mouvement clandes- mouvements clandestins dissidence interne du FLNC-canal « différait des actions militaires deux Assemblées sur la politique l’Etat ? tin nationaliste ? historique. Depuis sa constitution, planifiées » pour ne pas de l’Etat en Corse ont sans doute – C’est historiquement la pre- – Notre représentativité, tant sur b Le FLNC-canal historique est né en 1995, cette structure a « compromettre l’espoir de paix ». conduit le gouvernement à enga- mière fois qu’un responsable de le terrain militaire que sur le ter- d’une scission du Front de revendiqué certains attentats et b Le Fronte Patriotu Corsu est un ger le dialogue. gouvernement accepte d’engager rain politique, ne fait aucun doute libération nationale de la Corse dénoncé « l’affairisme » mouvement clandestin composé de – Par ailleurs, quelle est votre un dialogue ouvert avec le peuple aux yeux des observateurs avertis (FLNC), la première structure de certains élus. militants venus de diverses position sur le cas d’Yvan Colon- corse. Il serait dramatique que et surtout à ceux de notre peuple. clandestine d’importance du b Clandestinu est apparu le organisations nationalistes et na et sur l’assassinat du préfet cette démarche échoue eu égard à Sur les trois autres groupes clan- mouvement nationaliste apparue 25 novembre 1999 après avoir hors-structure. Il s’est constitué en Erignac, dont il est soupçonné ? l’espoir qu’elle suscite au sein du destins qui existent en Corse, Ar- publiquement en 1976. Le revendiqué deux attentats commis 1999 avant de commettre, au cours – Yvan Colonna est un militant peuple corse. L’Etat français aurait mata Corsa, Fronte patriotu et 26 novembre 1990, le FLNC avait en plein jour, à Ajaccio, contre des de l’été, une série d’attentats à nationaliste de la première heure. tout à perdre. Nous saurions FARC, qui, pour des causes di- éclaté, donnant naissance à trois bâtiments publics. Pour les l’explosif contre des La pureté de son engagement, prendre, en cas d’échec, la mesure verses, ne font pas partie de groupes clandestins : le FLNC-canal policiers, cette action violente, qui administrations et des comme de celui de ses compa- de la situation et adapterions nos l’union des combattants, deux, historique, le FLNC-canal habituel a choqué la population en raison établissements bancaires. gnons, quelle que soit la réalité des actions en conséquence. Mais nous Fronte patriotu et FARC, ont fait (qui s’est autodissous le 29 janvier des risques encourus par les b Armata Corsa est apparu au faits qui leur sont reprochés, est in- tenons à rappeler que notre lutte savoir qu’ils adhéraient à notre ini- 1997) et Resistenza. employés des administrations mois de juin 1999. Le groupe a contestable. En ce sens, ils mé- vise avant tout à ériger une Corse tiative politique, à savoir un ces- b Le FLNC du 5 mai 1996 est né visées ainsi que par les usagers, revendiqué une dizaine d’attentats ritent notre soutien. Nous ne fai- citoyenne et responsable tournée sez-le-feu sans condition qui, jus- d’une scission du FLNC-canal semble avoir été perpétrée par des contre des bâtiments, ainsi que sons pas de distinguo entre les vers l’avenir en rupture totale avec qu’à présent, comme tout le habituel. Ces militants désireux de membres du FLNC du 5 mai l’assassinat d’un commis-boucher à types d’action que les militants ont le système clanique. La France ne monde peut le constater, n’a connu poursuivre la lutte clandestine ont 1996 en relation avec des Belgodère (Haute-Corse) le 21 été amenés à commettre. Pour peut indéfiniment ignorer la légiti- aucune entorse. rejoint les rangs d’un nouveau responsables locaux du juillet 1999. Ce groupe serait une nous, quel que soit le degré de vio- mité de notre lutte. » – Quelle est la position de votre groupe désigné «FLNC», que les FLNC-canal historique. dissidence du FLNC-canal lence utilisée, ces actes sont les mouvement sur le processus de policiers ont, eux, désigné sous le b Le Front armé révolutionnaire historique localisée dans fruits amers d’une politique suici- Propos recueillis par paix engagé par Lionel Jospin ? nom de FLNC du 5 mai 1996, en corse (FARC) n’a pas revendiqué l’extrême-sud de la Corse. daire de l’Etat français en Corse. Jacques Follorou Jean-Pierre Chevènement Matignon et la délicate question des « patriotti incarcerati » AJACCIO les demandes d’« amnistie » de quatre personnes, dont Charles « auteurs principaux du crime d’as- rend hommage à Claude Erignac de notre envoyée spéciale certains prisonniers, ajoutant : Pieri, secrétaire national d’A sassinat ». A Matignon, en re- Chaque fois qu’il le peut, le chef « C’est comme le paiement des Cuncolta indipendentista, et son vanche, cette comparaison n’est LE MINISTRE de l’intérieur, sonnes ont été mises en examen et de file de Corsica Nazione, Jean- jours de grève. On n’en parle jamais fils Christophe, interpellés à l’au- pas de mise. En Corse, explique-t- Jean-Pierre Chevènement, a fait dé- incarcérées dans l’enquête sur la Guy Talamoni, rend hommage aux avant » (Le Monde du 22 décembre tomne 1998 à Furiani, en posses- on, ce sont les élus qui doivent se poser, dimanche 6 février, une mort de l’ancien préfet de Corse. prisonniers nationalistes. Jamais il 1999). « Une position ouverte », es- sion d’un important stock d’armes mettre d’accord, et la question de gerbe de fleurs sur les lieux de l’as- L’arrestation, lors du week-end du ne rate une occasion de rappeler time M. Talamoni. Au traditionnel et qui seront jugés le 27 avril ; le l’amnistie n’a pas été abordée. On sassinat du préfet Claude Erignac à 21 mai 1999, du « commando Eri- le combat de « ceux qui ont choisi « Pace è salute » de l’année nou- professeur d’histoire et de géogra- rappelle en outre que, dans le cas l’occasion du deuxième anniver- gnac », localisé dans la région de de mener cette lutte du pot de terre velle en Corse, Corsica Nazione, phie Jean Castela, suspecté d’avoir calédonien, une première amnistie saire de sa mort. M. Chevènement Cargèse-Sagone (Corse-du-Sud), contre le pot de fer, de payer le prix dans ses vœux pour l’an 2000, a inspiré « intectuellement » l’assas- avait exclu les crimes de sang. Et était représenté, à Ajaccio, par le avait marqué la première étape de de la liberté et, parfois même, le ajouté : « è libertà ». Si « le proces- sinat du préfet Claude Erignac ; que, en Corse, il est difficile de dé- préfet de Corse, Jean-Pierre Lacroix, l’enquête. Parmi les six militants na- prix de la vie », le « sacrifice » de sus de paix semble s’être engagé de Alain Ferrandi et tout le reste du mêler le politique du non-poli- qui présidait la cérémonie commé- tionalistes arrêtés, seul Marcel Istria ces « jeunes pères » comme lui, qui manière plus déterminée que ja- « commando Erignac » : Marcel tique dans les chefs d’accusation. morative. Seules quelques dizaines a refusé de reconnaître sa participa- souhaitent « la paix pour leurs en- mais », explique Corsica Nazione, Istria, Martin Ottaviani, Pierre « Je ne négocie pas, répète de personnes s’étaient rassemblées tion à l’assassinat. Les autres sus- fants ». Il s’incline régulièrement début janvier, dans l’hebdoma- Alessandri. M. Talamoni lors des réunions autour des représentants officiels. pects ont affirmé avoir accompli un devant la douleur des « familles », daire indépendantiste U Ribombu, « Matignon » à l’Assemblée de La veille, le ministre avait présidé acte « politique » destiné, selon eux, valeur fondamentale que ne peut « son sort (...) est indissociablement L’EXEMPLE CALÉDONIEN Corse. Je ne pose aucun préalable, une cérémonie à la mémoire du à refonder le nationalisme corse et à négliger M. Talamoni, engagé per- lié » à celui des prisonniers. M. Talamoni parle de « trois » c’est une très mauvaise méthode », préfet de Corse dans la cour d’hon- dénoncer l’action de l’Etat en Corse. sonnellement dans le « processus » En réclamant, dans un « point militants recherchés. Parmi eux, ajoute-t-il, en référence à celui neur du ministère, place Beauvau, à Les investigations ont permis, de- lancé par Lionel Jospin. de vue » publié dans Le Monde du Yvan Colonna, assassin présumé que M. Jospin avait posé, le 6 sep- Paris. M. Chevènement ne s’est pas puis, de mettre en examen des Depuis le 13 décembre, la ques- 1er février, « l’amnistie de tous les de Claude Erignac, dont la fuite tembre, pour entamer le « dia- rendu en Corse depuis le 15 janvier membres de ce que les policiers dé- tion des « patriotti incarcerati », militants incarcérés ou poursuivis », complique singulièrement, pour logue ». Reste que, dans l’imagi- 1999. Prévu initialement le 7 janvier, signent comme la cellule de Haute- comme dit la rhétorique nationa- M. Talamoni s’est fait plus précis. Matignon, le « processus » en naire militant, les prisonniers son déplacement sur l’île a été jugé Corse ayant inspiré politiquement liste, a pris une importance parti- Déjà, sans le dire, chacun fait ses cours. Son amnistie paraît, a prio- comptent. Ils comptent aussi pour inopportun à Matignon, alors que et soutenu intellectuellement l’as- culière. Les petits mots glissés à la petits calculs. Une loi d’amnistie ri, exclue. Or, pour Corsica Na- ceux qui – à droite, mais aussi à les élus de l’île et la population dé- sassinat du préfet Erignac. Yvan presse par M. Jospin dans l’avion n’interviendrait, au plus tôt, zione, l’exemple calédonien doit gauche –, opposés au processus battent dans le cadre du processus Colonna, soupçonné d’avoir été le qui le ramenait du Japon, cinq qu’après l’élection présidentielle, s’appliquer à la Corse : en dé- engagé par M. Jospin, se plaisent, lancé par Lionel Jospin. Au minis- tireur du commando et recherché jours après le lancement du « pro- occasion qui avait déjà été saisie cembre 1989, la gauche socialiste tel l’ancien préfet Bernard Bonnet, tère de l’intérieur, on explique que pour avoir tué M. Erignac, est cessus » à Matignon, le 13 dé- par François Mitterrand en 1988. et communiste avait voté, à l’As- dans Le Figaro du 5 février, à évo- « rien n’était calé », mais on toujours en fuite. Selon les enquê- cembre 1999, avaient satisfait le En 2002, une part des prisonniers semblée nationale, une amnistie quer comme un repoussoir le «le confirme qu’il « y a un problème de teurs, il serait en Corse et vivrait dirigeant nationaliste. Le chef du seront sortis de prison. Une liste totale sur le « Caillou », malgré modèle calédonien ». tempo ». grâce au soutien du mouvement gouvernement s’était dit prêt, en des autres est fournie toutes les l’opposition du Sénat, qui voulait Pour l’heure, une dizaine de per- nationaliste. effet, à examiner, en leur temps, semaines par le Ribombu : vingt- empêcher qu’elle ne bénéficie aux Ariane Chemin LeMonde Job: WMQ0802--0012-0 WAS LMQ0802-12 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0461 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 SOCIÉTÉ

« Vache folle » : après la Grande-Bretagne, la France M. Burgelin souhaite a été le pays le plus exposé au risque infectieux requérir la cassation Les importations de produits bovins d’origine britannique ont doublé entre 1988 et 1995 du procès du Drac Dans un document transmis ces jours derniers pu se procurer, la direction générale des douanes 1988 et 1995. « Le Royaume-Uni est progressive- aux experts de l’Agence française de sécurité sa- et droits indirects révèle que les importations de ment devenu le principal fournisseur de la nitaire des produits de santé et que Le Monde a viande britannique en France ont doublé entre France », selon ce rapport. Il déplore « l’excessive pénalisation » de la société UN DOCUMENT officiel, essen- taient 25 % de nos importations de ce conserves de viandes de l’espèce bo- concerne le type de viandes LE PROCUREUR GÉNÉRAL ridiction civile, qui ne prononce tiel dans la gestion scientifique et produit et jusqu’à 6 % de la consom- vine », de 24 à 369 tonnes. fraîches bovines britanniques im- près la Cour de cassation, Jean- qu’une réparation financière, que politique de lutte contre l’épidémie mation française de produits bovins. C’est la première fois que l’admi- porté en France et qui, pour l’es- François Burgelin, a ajouté sa voix devant un tribunal correctionnel, d’ESB (encéphalopathie spongi- Les importations ont, en effet, beau- nistration des douanes fournit de sentiel, provenait de vaches lai- dans le débat sur la responsabilité qui prononce aussi une condam- forme bovine, ou maladie de la coup progressé au cours des années telles données et qu’elle avance, tières dites « de réforme », pénale des décideurs publics, en nation pénale. « vache folle »), a été transmis il y a 1994 et 1995 en raison des prix at- dans le même temps, des éléments animaux âgés et à ce titre poten- annonçant son intention, samedi « Si la Cour de cassation suit cette quelques jours aux experts du tractifs et malgré les diverses d’explication permettant de tiellement parmi les plus contami- 5 février, lors d’un colloque à demande, cela voudra dire qu’il groupe dit de « sécurité virale » contraintes qui pesaient sur les expé- comprendre « les divergences mi- nés par l’agent de l’ESB. L’autre élé- Saintes (Charente-Maritime), de faut une certaine gravité de la faute réunis sous l’égide de l’Agence ditions de viandes britanniques. Le neures » pouvant exister entre les ment porte sur le volume des abats réquérir la cassation du procès de pour qu’elle soit jugée par la justice française de sécurité sanitaire des Royaume-Uni a globalement multi- données françaises et les statis- bovins britanniques importés de- la tragédie du Drac. Le plus haut pénale, et cela permettra d’arrêter produits de santé (Afssaps). De- plié par deux ses exportations de tiques émanant des douanes bri- puis 1985. Il conviendrait, selon eux, magistrat du parquet estime en ef- l’excessive pénalisation actuelle de mandé par la direction générale de viandes fraîches vers l’ensemble des tanniques ou des autorités commu- pour préciser la nature de ce risque, fet que la faute reprochée à cer- la société », a indiqué M. Burgelin la santé (secrétariat d’Etat à la santé pays européens entre 1993 et 1995. nautaires. de disposer de nouveaux éléments tains responsables, condamnés à l’AFP. Selon lui, « la jurispru- et à l’action sociale), ce document, Pour la France, qui était le plus gros quant aux « abats » bovins britan- pour « homicides » et « blessures dence de 1912, faite en faveur des que Le Monde a pu se procurer, importateur, les achats ont été multi- niques importés en France, et à la involontaires », après que six en- victimes afin qu’elles puissent se émane de la direction générale des pliés par 1,5, mais, pour de plus Alors que l’épidémie proportion des « viandes séparées fants et une accompagnatrice ont constituer partie civile, a au- douanes et droits indirects (minis- faibles importateurs comme le Dane- mécaniquement » (produits à haut péri noyés, le 4 décembre 1995, jourd’hui des effets pervers. Elle est tère de l’économie, des finances et mark, les importations ont été multi- d’ESB progressait risque infectieux) fabriquées à par- lors d’un lâcher de barrage d’EDF, souvent utilisée à des fins de ven- de l’industrie) et fournit, en huit pliées par 5 et pour le Portugal par tir des viandes britanniques et n’était pas suffisamment grave geance, alors même que la répara- pages et six tableaux statistiques, le 30. Les importations françaises de spectaculairement ayant pu entrer dans les chaînes ali- pour être reconnue comme pé- tion financière est, dans un certain « bilan de l’importation et de l’utili- viandes fraîches bovines britanniques mentaires humaines. nale. nombre de cas, assurée de toute fa- sation des produits bovins originaires provenaient essentiellement de bo- sur son sol, L’analyse objective de l’exposi- La cour d’appel de Grenoble çon par des commissions d’indemni- du Royaume-Uni depuis 1985 ». vins adultes (vaches laitières de ré- tion de la population française au avait nettement aggravé, le 12 juin sation ». Ce rapport constitue, de l’avis forme). Elles se décomposaient de la la Grande-Bretagne risque imposera en outre la prise en 1998, les condamnations infligées La proposition de M. Burgelin des experts français des maladies à manière suivante : 60 % de quartiers compte des importations de aux responsables du drame du intervient en plein débat sur la res- prions, le premier document de arrière, 20 % de quartiers avant, augmentait viandes et d’abats bovins britan- Drac. Soulignant « la gravité des ponsabilité pénale des décideurs synthèse permettant de prendre la 10 % de carcasses entières et 10 % de niques à partir du début des an- fautes commises » par l’institutrice publics - élus locaux, directeurs mesure de l’intensité de l’exposi- désossés et autres. » massivement nées 80, les premiers cas d’ESB et son « impréparation de la sor- d’établissements scolaires, chefs tion, par voie alimentaire, de la po- En d’autres termes, alors que ayant été enregistrés en 1985 et la tie », la cour d’appel l’avait d’entreprise, etc. - qui déplorent pulation française au risque infec- l’épidémie d’ESB progressait de ses exportations période d’incubation de la maladie condamnée à deux ans de prison d’être de plus en plus poursuivis tieux représenté par l’agent à manière spectaculaire sur son sol, étant estimée autour de cinq ans. avec sursis et 30 000 francs pour des fautes involontaires. Le l’origine de l’ESB et responsable la Grande-Bretagne augmentait Tous ces éléments sont actuelle- d’amende. La directrice d’école, Sénat a ainsi adopté, le 27 janvier, dans l’espèce humaine de la nou- massivement ses exportations de Plusieurs des spécialistes français ment pris en compte par les experts relaxée en première instance, avait la proposition de Pierre Fauchon velle forme de maladie de Creutz- viandes et d’abats potentiellement des maladies à prions observent, de l’Afssaps chargés de l’évaluation été condamnée à dix-huit mois de (centriste, Loir-et-Cher) qui im- feldt-Jakob (MCJ). L’analyse des contaminés, la seule mesure pré- pour leur part, que la publication du risque et de la possible transmis- prison avec sursis et 10 000 francs pose que la responsabilité pénale données chiffrées fournies par la ventive ayant consisté, à partir de de ces données coïncide avec les sion de l’agent de l’ESB au sein de d’amende. Fustigeant le compor- des décideurs ne peut être engagée direction générale des douanes per- 1990, à retirer et à détruire la tête et premières communications faites la population via les produits déri- tement « peu soucieux des impéra- « qu’en cas de violation manifeste- met de conclure sans ambiguité : la moelle épinière des animaux. au sein des derniers meetings médi- vés du sang. tifs de sécurité » de la mairie de ment délibérée d’une obligation après la population britannique, Pour ce qui est des importations caux consacrés à l’ESB sur l’exposi- Pour leur part, les autorités sani- Grenoble, les magistrats avaient particulière de sécurité ou de pru- c’est bel et bien la population fran- françaises, on est ainsi passé de tion de la population britannique à taires américaines et canadiennes également alourdi la condamna- dence » (Le Monde du 29 janvier). çaise qui, entre 1985 et 1995, a été la 57 444 tonnes de viandes bovines ce nouveau risque infectieux. Les ont décidé d’exclure du don du tion de la ville, fixant l’amende à Ce n’est pas la première fois que plus exposée à ce risque infectieux. « fraîches ou réfrigérées » en 1988 à spécialistes notent aussi que ce bi- sang les personnes ayant séjourné 500 000 francs, contre M. Burgelin plaide pour une « Il convient de rappeler que les im- 101 113 tonnes en 1995, année pré- lan chiffré global fait de la popula- plusieurs semaines sur le sol britan- 100 000 francs en première ins- moindre pénalisation de la vie pu- portations de produits bovins britan- cédant l’embargo décrété par Paris tion française, après celle du nique et qui, à ce titre, peuvent être tance. Trois responsables d’EDF blique. En janvier 1996, il insistait niques ont doublé entre 1988 et 1995 puis par la Commission euro- Royaume-Uni, celle qui est à priori considérées comme potentielle- avaient également été condamnés ainsi sur la prudence à adopter en et que le Royaume-Uni est progres- péenne. la plus concernée par l’émergence ment infectées vis-à-vis de l’agent à un an de prison avec sursis. matière de lutte contre la corrup- sivement devenu le principal fournis- Au chapitre des « abats comes- de la nouvelle forme de la MCJ. de l’ESB. Saisies de cette question tion. Dans le volet ministériel de seur de la France, peut-on lire dans tibles frais ou réfrigérés », les impor- Deux éléments inquiètent tout en juillet 1999, les autorités sani- « EFFETS PERVERS » l’affaire du sang contaminé, il avait le document de la direction géné- tations sont passées de 3 936 particulièrement les spécialistes taires françaises n’ont toujours pas M. Burgelin devrait requérir la également déploré, dans un réqui- rale des douanes. Les importations tonnes en 1988 à 5 400 tonnes en français chargés de la gestion sani- pris de décision. cassation de cet arrêt, lors de l’exa- sitoire écrit du 11 mars 1997, « une se composaient, pour plus de 50 %, 1995. Et, pendant la même période, taire du dossier de la maladie de la men du pourvoi, au printemps, par pénalisation générale de la vie pu- de viandes fraîches, qui représen- celles des « préparations et « vache folle ». Le premier Jean-Yves Nau les magistrats de la Cour de cassa- blique ». S’interrogeant sur la tion, réunis pour l’occasion en as- place du juge dans la société - «le semblée plénière. Le procureur gé- juge devient l’arbitre de responsabi- néral près la Cour de cassation va lités insaisissables » –, il affirmait De nouvelles mesures préventives pour les abats bovins demander aux juges suprêmes, le déjà, à contre courant, que le droit revirement d’une jurisprudence pénal ne peut répondre à toutes UN PROJET d’arrêté transmis pour avis par la 1er janvier 1991 étaient concernés par l’exclusion et liers de tonnes le poids des abats qui devront datant de 1912, qui fait qu’une les interrogations des victimes. direction générale de l’alimentation à l’Agence la destruction des MRS. C’est la progression en chaque année être conduits, pour destruction, aux faute non intentionnelle peut être française de sécurité sanitaire des aliments prévoit France des cas d’ESB dits « naïfs », concernant des entreprises d’équarrissage. D’autres mesures pré- aussi bien renvoyée devant une ju- Cécile Prieur (avec AFP) de nouvelles mesures visant à prévenir la transmis- animaux nés après l’interdiction des farines ani- ventives sont actuellement à l’étude. Plusieurs ex- sion à l’homme, par voie alimentaire, de l’agent de males de viandes et d’os dans l’alimentation des perts s’inquiètent des risques inhérents à la tech- l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Ce bovins, qui a conduit les autorités sanitaires à nique dite du « jonchage », mise en œuvre dans les texte, qui devrait prochainement entrer en vi- étendre cette mesure à tous les animaux nés avant abattoirs. Ce procédé très répandu consiste sché- Le dernier témoin de l’affaire gueur, étend à tous les bovins nés avant le 1er mars le 1er mars 1998, date à laquelle a été imposée en matiquement, après avoir pratiqué un orifice crâ- 1998 les dispositions concernant l’exclusion de la France un nouveau procédé de fabrication de ces nien au moyen d’un pistolet, à introduire une lame chaîne alimentaire de certains abats bovins (thy- farines permettant la destruction de l’agent infec- flexible dans le cerveau de l’animal afin de détruire Ben Barka livre sa vérité mus, rate et intestins) réunis sous la dénomination tieux de l’ESB. au plus vite les terminaisons nerveuses et prévenir « matériels à risque spécifiés » (MRS). Considérés ainsi les risques d’accident pour le personnel. Or ANTOINE LOPEZ, l’un des organisateurs de l’enlèvement de Mehdi comme potentiellement infectieux, ces abats de- LES RISQUES DU « JONCHAGE » cette technique présente l’inconvénient d’intro- Ben Barka, a donné, dans Le Parisien du 6 février, de nouveaux détails vront à l’avenir être prélevés et détruits. Une telle Interrogé sur cette question par la direction gé- duire dans la circulation sanguine des fragments sur la mort, en 1965, de l’opposant marocain. Selon cet ancien chef mesure, souhaitée par la direction générale de la nérale de l’alimentation, le comité Dormont avait de tissus nerveux dont on sait qu’ils peuvent, chez d’escale à Orly, correspondant du service de contre-espionnage fran- santé, ainsi que par le comité des experts français rendu un avis daté du 30 juin 1999 dans lequel il te- les animaux en phase d’incubation de la maladie, çais (Sdece), Mehdi Ben Barka aurait été tué, dans la soirée du samedi des maladies à prion, présidé par le docteur Domi- nait cette mesure pour « logique ». Ce comité pré- être hautement infectieux. La question demeure, 30 octobre, par Georges Boucheseiche, un truand recruté pour l’opé- nique Dormont, vient compléter un ensemble de cisait que le retrait et la destruction d’une seule enfin, de l’interdiction totale de l’usage des farines ration, qui lui aurait « accidentellement » brisé les cervicales. dispositions préventives. C’est ainsi que, depuis partie de l’intestin des bovins (l’« iléon distal ») ne de viande et d’os, qui sont actuellement encore uti- Selon M. Lopez, condamné en 1967 à huit ans de prison pour « en- juillet 1996, le crâne, l’encéphale et la moelle épi- semblaient pas une mesure de prévention suffi- lisées dans l’alimentation des volailles et des porcs, lèvement » et aujourd’hui âgé de 76 ans, l’opposant marocain aurait nière de tous les bovins âgés de plus de six mois sante, divers tissus susceptibles d’être infectieux avec tous les risques de contaminations croisées été enterré près d’un aqueduc dans le « bois de la Garenne », sur la sont systématiquement prélevés et détruits après étant situés à plusieurs niveaux du tube digestif des que cela comporte. commune de Courcouronnes (Essonne). Lui-même aurait été conduit l’abattage. bovins. sur les lieux, le 31 octobre, par le général Oufkir, ex-numéro 2 du Ma- Jusqu’à présent, seuls les animaux nés avant le Au total, on estime à plusieurs dizaines de mil- J.-Y. N. roc, et le colonel Dlimi, alors chef de la police. Antoine Lopez précise n’avoir été présent ni lors du décès ni lors de l’ensevelissement du corps. L’ancien barbouze souligne enfin la présence, au cours de L’Union européenne épingle la faiblesse des contrôles français l’opération, d’un fonctionnaire du ministère de l’intérieur français. EN FRANCE, les cas d’animaux la « mission urgente » effectuée tion et l’enregistrement des industriels français de l’alimenta- La nouvelle carte scolaire suspects d’être atteints d’une en- par des vétérinaires délégués par bovins. Mais leurs conclusions tion pour animaux et du contrôle céphalopathie spongiforme bo- la Commission européenne, qui a sont sans appel : « la coordination par les autorités, qui varie selon les vine (ESB) ne seraient pas tous dé- récemment été mis en ligne sur le active et le suivi des arrêtés et ins- départements. sera dévoilée jeudi 10 février clarés, ou déclarés avec retard ; le site Internet de la Commission eu- tructions administratives au moyen De 1,2 à 1,4 % des échantillons dispositif réglementaire et les ins- ropéenne, n’est pas tendre avec la de vérifications internes sont ineffi- contrôlés avaient un contenu en LES ENSEIGNANTS ne bénéficieront pas de « réduction stricte » du pections avant l’abattage des bo- France. caces. » farines de viande et d’os (FVO) su- temps de travail, a assuré le ministre de l’éducation nationale, Claude vins ne respecteraient pas entière- La mission, qui entre dans le Les vétérinaires de l’UE ajoutent périeur à 0,1 %, limite autorisée. Le Allègre, dimanche 6 février sur Europe 1. Ils verront leur temps de tra- ment les textes européens ; enfin, cadre de contrôles réguliers effec- à propos de la définition légale de rapport précise également que le vail « aménagé » pour mieux répondre aux besoins des élèves, no- 6 % de l’alimentation des rumi- tués dans les pays de l’Union, a eu la suspicion d’ESB qu’« une lecture pourcentage d’animaux atteints tamment grâce à la restauration « d’un vrai troisième trimestre » ; nants seraient contaminés par des lieu du 31 mai au 4 juin 1999, afin stricte de la définition française d’ESB et nés après l’interdiction « mais il n’y aura pas de création massive de postes d’enseignants. » farines de viande et d’os au- de vérifier les mesures de protec- pourrait entraîner une sous-décla- des protéines animales dans l’ali- Alors qu’enseignants et parents d’élèves ont poursuivi les occupa- jourd’hui interdites. Le rapport de tion contre l’ESB et la mise en ration ou l’exclusion injustifiée de mentation des ruminants est de tions des inspections académiques du Doubs et du Gard durant le œuvre des décisions européennes suspicions d’ESB. » Autre souci, «le 52 % (31 sur 59 cas d’ESB relevés week-end (dans les deux cas, les occupants ont été évacués lundi ma- sur le sujet. Les rapporteurs bétail retrouvé mort n’est pas consi- entre 1991 et juin 1999). Les au- tin), M. Allègre a précisé que les arbitrages concernant la carte sco- constatent qu’en France, dans les déré comme suspect. Les animaux teurs en concluent « que cette in- laire seraient rendus jeudi 10 février. Il a estimé que les manifestations douze mois précédant leur visite, trouvés morts sont détruits sans terdiction n’a pas été appliquée ef- de ces derniers jours « étaient basées sur des fantasmes, des rumeurs, le taux de nouveaux cas d’ESB autre information aux autorités. » fectivement jusqu’en 1994-1995. » Il des supputations et des hypothèses ». Enfin, évoquant la déconcentra- « semble modéré ». Les vétérinaires faut signaler qu’un test permettant tion du recrutement des enseignants, il a indiqué, sans plus de préci- de l’Union européenne CONTRÔLES HÉTÉROGÈNES de détecter la présence de FVO sion, qu’il souhaitait aller vers une « procédure permettant de satisfaire commencent par donner un satis- Les délégués de l’Union jugent dans l’alimentation animale n’est le premier vœu des enseignants ». fecit à la France : « La délégation que « les instructions françaises en disponible que depuis trois ans. des responsabilités et des pouvoirs, matière d’inspection ante mortem Jean Glavany, ministre de l’agri- DÉPÊCHE comme la structure d’organisation ne sont pas intégralement suivies culture, a estimé, dimanche 6 fé- aVIOLENCES : quatre policiers et deux jeunes gens ont été lé- en général, constituent la base ap- dans les abattoirs visités » et re- vrier à Bruxelles, que ce rapport gèrement blessés lors d’une rave party dans un entrepôt de Bour- propriée d’un réseau de surveillance lèvent « des cas où l’ESB aurait dû constituait « un drôle de procès » ron-Marlotte, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne), dans la nuit efficace », écrivent-ils. être suspectée. » Les rapporteurs et que la France avait « le dispositif du 5 au 6 février, après qu’une bagarre se fut engagée entre partici- Ils portent également un juge- soulignent d’autre part le « carac- le plus rigoureux d’Europe ». pants et forces de l’ordre. Onze personnes ont été interpellées. La po- ment positif sur les mesures d’éra- tère hétérogène » de la qualité des lice a fait évacuer les lieux. dication de l’ESB et sur l’identifica- auto-contrôles pratiqués par les Paul Benkimoun LeMonde Job: WMQ0802--0013-0 WAS LMQ0802-13 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0462 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000

DÉPÊCHES a A51 : la majorité RPR-UDF- DVD du conseil général de l’Isère, La marée noire est dénoncée comme un méfait de la mondialisation présidé par Bernard Saugey (DL), s’est prononcée, vendredi 4 février, en faveur d’une A51 passant par Environ 30 000 personnes, venues de tous horizons, ont défilé, samedi 5 février, à Nantes, pour dire leur colère après l’est de Gap, « la plus favorable en termes d’aménagement du terri- le naufrage de l’« Erika » et appeler le gouvernement à prendre ses responsabilités. Toutes ont mis en cause la course au profit toire », a-t-elle justifié. L’opposition PS-PC a refusé de s’associer à une NANTES donnait le ton de la manifesta- leux en colère » et les marins-pê- lère et d’une exigence considérable voit aujourd’hui que l’écologie n’est prise de position « trop tranchée ». de notre correspondant tion : « Marée noire : assez de cheurs de l’île d’Houat, les ostréi- à l’égard de Total, de l’Etat français pas une notion abstraite quand il y Ce projet, soumis à la concertation « C’est incroyable qu’une chose complaisance. » Avec eux, quelque culteurs de la baie de Bourgneuf et et de l’Union européenne ». Surpris a un territoire à défendre. Ce sont dans les quatre départements comme ça puisse encore arriver. Je trente mille personnes, accourus les membres d’Attac ou d’AC !, les par l’ampleur du rassemblement, bien des citoyens de quelque part concernés (Isère, Drôme, Hautes- suis venu manifester parce que c’est de tout l’Ouest à l’appel d’une cin- militants du Comité pour l’unité lui qui protestait déjà en 1978 qui manifestent, pas des théori- Alpes et Alpes-de-Haute-Provence), quantaine d’associations, de syn- administrative de la Bretagne, de contre la marée noire de l’Amoco ciens. » oppose les partisans d’une liaison REPORTAGE dicats et d’organisations poli- l’Union démocratique bretonne ou Cadiz, M. Evanno mesurait à par Gap aux défenseurs d’un tracé « Les gens tiques, y compris le PS, ont scandé des autonomistes plus radicaux et l’aune du cortège nantais le che- CONTRE LE PRODUCTIVISME par le col de Lus-la-Croix-Haute, leur dégoût face à cette énième les adhérents du Mouvement des min parcouru en vingt ans : «La Marchant à côté d’un char tiré moins long, et donc moins onéreux recommencent à croire marée noire, demandé des citoyens. Sans oublier les sensibilité de l’opinion publique aux par un tracteur montrant une (9,9 milliards de francs contre qu’ils peuvent changer comptes et exigé que les mesures scène de plage souillée par le pé- 11 milliards) (Le Monde du 21 jan- quelque chose » nécessaires soient prises. TotalFi- trole de Total, que surplombait un vier). Les écologistes privilégient un na, bien sûr, en a pris pour son Rassemblements au Havre et à la Défense grand oiseau noir, Dominique Pi- aménagement des RN 85 et RN 75 grade tout au long du défilé. Mais veteau, agriculteur à Aigrefeuille et la réhabilitation de la ligne ferro- plus efficace que de marmonner. Au beaucoup de slogans criés ou Une centaine de personnes ont participé, samedi 5 février, au (Loire-Atlantique), adhérent de la viaire Grenoble-Gap. – (Corresp.) début du défilé, j’ai eu l’impression chantés samedi pointaient égale- Havre, à une manifestation organisée par des partis de gauche et des Confédération paysanne, ne disait a ANTILLES : le gouvernement a d’être dans une procession d’enter- ment du doigt l’Etat français, ac- syndicats contre les pavillons de complaisance et pour que la « véri- pas autre chose : « Avec notre idée débloqué une enveloppe de près rement. Il y avait quelque chose de cusé d’avoir laissé se dégrader les té » soit établie sur le naufrage de l’Erika. Le même jour, moins de d’agriculture solidaire, nous défen- de 600 millions de francs pour la ré- poignant. Une grande émotion. conditions du transport maritime trois cents personnes ont manifesté, devant le siège social du groupe dons les mêmes valeurs que toutes paration des dommages provoqués Mais sentir autant de monde, cela depuis trente ans. « Total cou- TotalFina, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). ces associations et mouvements pré- en novembre 1999 par le cyclone fait aussi du bien. Les mecs de Belle- pable, Etat responsable », résumait Les manifestants répondaient à l’appel de vingt-quatre organisa- sents aujourd’hui. Nous ne sommes Lenny en Guadeloupe et en Marti- Ile ont dû se sentir moins seuls. » l’une des pancartes. tions : partis de gauche (PCF, MDC, LCR et Verts), syndicats (FSU et pas là simplement parce que nos nique. Le passage de ce cyclone, les Sophie Fattal a marché dans les Des retraités ou vacanciers de la SUD-PTT) et associations écologistes, dont Greenpeace et les Amis adhérents sont ostréiculteurs ou pa- 17, 18 et 19 novembre, avait fait rues de Nantes, samedi 5 février, côte atlantique, venus en famille, de la Terre. Ils voulaient exprimer « leur colère et leur écœurement », ludiers, mais parce que le producti- 4 morts et 49 blessés. Les zones parce qu’elle est en colère. Avec dont beaucoup ne votent pas à six semaines après le naufrage de l’Erika. Ils ont exigé « de vrais em- visme que nous dénonçons est aussi touchées comptaient plus de Paul, son mari, géographe à l’uni- gauche, aux militants de la Ligue plois financés par les responsables et notamment l’affréteur, la firme To- celui qui pousse à réduire à tout prix 2 000 sinistrés. versité nantaise, elle a constaté communiste révolutionnaire, réu- talFina, pour la réparation des dégâts, au-delà du seul bénévolat ». le coût du transport maritime. » a INTERCOMMUNALITÉ : le pré- qu’une épaisse couche de goudron nis autour d’Alain Krivine, des Les collectifs organisateurs de la sident et le rapporteur de la se cache encore sous 30 à 80 centi- Amis des chemins de ronde aux manifestation n’avaient pas choisi commission des finances de l’As- mètres de sable de plage apparem- adhérents de la Fédération anar- membres de la Confédération pay- problèmes de l’environnement est Nantes au hasard. Point de ren- semblée nationale, Augustin Bon- ment nettoyée. Elle sait que le lit- chiste de Brest, la diversité des sanne, du Parti communiste, de la désormais extrêmement forte. Il contre naturel des « Bretons et de repaux (PS, Ariège) et Didier Mi- toral sera encore loin d’en avoir participants, autant que leur CFDT, de la CGT et de SUD, de la n’est donc pas question d’en rester leurs cousins vendéens », touchés gaud (PS, Isère), ont demandé une fini avec la pollution de l’Erika fin nombre, restera sans doute l’élé- Ligue des droits de l’homme et du là. Il faut, par exemple, créer un ob- par la marée noire, Nantes est aus- rallonge budgétaire de 497 millions février, quoi que promette le mi- ment le plus frappant de cette ma- Syndicat des paludiers, de Robin servatoire citoyen des pollutions si la ville où se réuniront, le 28 fé- de francs en faveur des collectivités nistre de l’intérieur. nifestation. Il fallait un sentiment des Bois et de la Jeunesse ouvrière marines, indépendant de tout pou- vrier, un comité interministériel de locales, pour faire face au succès Venus en nombre, les Bellilois puissant pour réunir côte à côte chrétienne. voir ». l’aménagement et du développe- des communautés d’agglomération. étaient justement en tête de cor- les adhérents de la Ligue de pro- Ce sentiment commun, Jean-Mi- Le député Verts européen Alain ment du territoire et un comité in- a FISCALITÉ RÉGIONALE: «La tège, samedi après-midi, réunis tection des oiseaux, ceux du Mou- chel Evanno, animateur du collec- Lipietz respirait lui aussi, sur le pa- terministériel de la mer consacrés région est un nain fiscal qui n’aura derrière une banderole blanche ta- vement des jeunes socialistes, les tif anti-marée noire de Lorient, le vé nantais, et non sans une cer- aux conséquences du naufrage de pas les moyens de mobiliser des res- chée de mazout dont le message militants de Greenpeace, les « voi- qualifiait « d’expression d’une co- taine joie, ce changement l’Erika et aux mesures préventives sources suffisantes pour son propre d’époque, vécu comme un retour à prendre pour que de telles catas- destin si une véritable réforme de la aux sources : « Tous ces drapeaux trophes ne se reproduisent plus. fiscalité régionale n’est pas entre- bretons, ces banderoles d’Attac, di- « Affirmons notre détermination à prise »,a déclaré Michel Delebarre Le Parti socialiste cultive sa fibre écologiste sant que le monde n’est pas une rester vigilants pour suivre la mise (PS), président du conseil régional marchandise, c’est l’atmosphère des en œuvre de ces mesures, refusons de Nord - Pas-de-Calais, qui a dé- RENNES tion, en l’absence de Jean-Yves Le Drian, député du années 60 qui revient. Les gens re- que l’argent public se substitue à noncé la démarche consistant à de notre envoyée spéciale Morbihan, rapporteur de la commission d’enquête commencent à croire qu’ils peuvent l’indemnisation complète due par remplacer la part régionale de la Le Parti socialiste a commencé, samedi 5 février, en parlementaire sur le naufrage de l’Erika et le trans- changer quelque chose. Ils ne sont TotalFina », clamait, à l’intention taxe d’habitation par une dotation Bretagne un rapide tour de France destiné à préparer port maritime, retenu à Lorient. Aucune allusion non plus résignés face au marché des politiques et responsables annuelle de l’Etat. Il a réclamé la la convention nationale « Territoires et citoyens », plus au PMPOA (Programme de maîtrise des pollu- comme dans les années 80. Mani- économiques concernés, le palu- mise en place d’une taxe intérieure qui se déroulera les 17 et 18 juin à Clermont-Ferrand. tions d’origine agricole), dont un rapport collectif ré- fester contre la marée noire, dénon- dier de Noirmoutier, Nicolas Gar- sur les produits pétroliers, des ga- L’occasion d’être « à l’écoute des vrais gens », et cela cemment rendu public (Le Monde du 21 janvier) a cer la mal-bouffe, lutter contre les nier, quelques minutes avant que ranties sur la régionalisation de la « pas seulement au moment des échéances électo- pourtant dénoncé le coût exorbitant et l’inefficacité effets de la mondialisation, dénon- la manifestation ne s’ébranle. SNCF, sur les comptes régionaux et rales », a précisé Alain Claeys, responsable de la flagrante, notamment en Bretagne, région très expo- cer les camions dans les massifs al- sur le calcul des péages. – (Corresp. convention nationale. sée à la pollution de l’eau du fait de la forte densité pins, tout cela c’est pareil. Et l’on Dominique Luneau rég.) Prenant acte du fait que « les Français jugent une d’élevages intensifs. politique en fonction de ce qu’ils vivent au quotidien, Paris fut en revanche au centre des discussions dans leur territoire », les socialistes planchent désor- consacrées à l’écologie urbaine. Bertrand Delanoë, mais sur des thèmes de proximité. Première des six seul candidat socialiste déclaré à la mairie de Paris, a rencontres organisées avant la convention, celle de affirmé sa volonté de lutter contre la suprématie de la Rennes était dédiée à l’environnement. « Marée voiture et de donner leur place « aux piétons, aux rol- noire, dérèglements climatiques, qualité de l’eau, sé- lers, aux vélos et aux autobus » dans la capitale. curité alimentaire, pollution de l’air » : Géraud Gui- En marge de cette rencontre, M. Hollande a fait le bert, chargé de l’environnement au secrétariat natio- point sur les négociations pour les municipales : il a nal, a égrainé les questions « qui préoccupent les espéré pouvoir conclure des accords nationaux avec Français », dont le PS entend se saisir pleinement trois de ses partenaires (MDC, PCF, PRG) « un peu dans la perspective des élections municipales. avant la fin février », mais s’est montré plutôt per- François Hollande, venu conclure les travaux, a re- plexe pour ce qui concerne les négociations avec les connu que le PS avait trop longtemps délaissé ces en- Verts : « Soit il y a un accord national et nous pouvons jeux au profit du développement économique. Le le transposer au niveau départemental, et c’est ce que premier secrétaire l’a affirmé haut et fort à Rennes : nous préférons, soit il n’y a que des accords départe- ce temps est désormais révolu. « Il ne s’agit pas d’une mentaux, mais les Verts devront alors négocier avec les charte pour des élections locales », mais d’un véritable fédérations locales », a-t-il indiqué. Le prochain col- projet environnemental, dont le but est de « réussir à loque, le 11 mars à Dijon, aura pour thème la « démo- préserver la qualité de la vie dans le cadre d’une écono- cratie locale ». mie mondialisée », a-t-il déclaré. De la marée noire, il fut finalement assez peu ques- Gaëlle Dupont L’Agence de sécurité sanitaire des aliments fixe les seuils acceptables de contamination des produits de la mer MARTIN HIRSCH, directeur gé- aujourd’hui ces données et les tant dans le cas des coquillages que néral de l’Agence française de sé- transforment en « valeur-guide », dans celui des poissons. curité sanitaire des aliments (Afssa), cette dernière étant définie comme « Ces valeurs guides doivent être a rendu publiques, samedi 5 février, une « valeur indicative, fixée sur le comprises comme devant être utili- les conclusions des experts chargés fondement des connaissances toxico- sées dans le cadre d’un plan de sur- de définir les normes acceptables logiques disponibles et des données veillance, soulignent les experts de quant aux risques alimentaires liés à de consommation connues ». Ces va- l’Afssa. Il est recommandé de main- la contamination des coquillages et leurs sont destinées à éviter soit tenir ou d’enclencher des mesures de des poissons exposés aux hydrocar- une exposition prolongée de contrôle renforcées en cas de dépas- bures de la marée noire de l’Erika. consommateurs réguliers de pro- sement de ces valeurs guides et, le cas Jusqu’à présent, les seuils fixés, le duits de la mer, soit des expositions échéant, de prendre des mesures 7 janvier, par les experts de l’Afssa ponctuelles à des valeurs de conta- d’exclusion (fermeture des zones de ne constituaient que des indicateurs mination élevées. Il s’agit aussi d’un production ou retrait des produits à d’exposition à cette pollution. outil d’aide à la décision, qui per- la consommation). » Les experts Ces seuils étaient calculés sur la mettra aux autorités sanitaires de rappellent d’autre part « que le res- base de la présence de molécules de mettre en œuvre les mesures de pect des ces valeurs guides ne doit re- 16 hydrocarbures aromatiques po- surveillance et de retrait des pro- présenter qu’une étape vers un retour lycycliques (HAP), substances duits. L’exclusion des coquillages et à des valeurs proches de celles qui connues pour leur potentialité can- des poissons ne pourra, en pra- étaient mesurées avant l’arrivée de la cérigène. Le premier seuil, qui tique, être prononcée que lorsque pollution par l’Erika ». Ils estiment concernait les coquillages, les mol- les résultats toxicologiques seront enfin que l’évaluation du potentiel lusques, les crustacés et les céphalo- supérieurs de 2 à 5 fois à la valeur toxique par ingestion des composés podes (ainsi que le sel) était de guide. soufrés et alkylés présents dans le 0,5 milligramme par kilogramme de L’Afssa précise que les résultats fioul de l’Erika doit être poursuivie. matière sèche. Le second, qui s’ap- des analyses effectuées ces der- Des travaux complémentaires se- pliquait aux poissons, était dix fois nières semaines ont montré que ront en outre conduits pour élabo- inférieur. Une autre approche, seule une faible proportion de pro- rer des valeurs qui pourraient per- consistant à ne mesurer que 6 des duits de la mer - de l’ordre de 5 % - mettre, en dehors des épisodes de 16 HAP tenus pour les plus dange- était contaminée et que, parmi les crise, une surveillance de la teneur reux, conduisait au seuil de 0,2 mil- résultats positifs, plusieurs prove- des produits de la mer en hydrocar- ligramme par kilogramme de ma- naient de produits visiblement bures aromatiques polycycliques. tière sèche. souillés. Le pourcentage de produits Les experts de l’Afssa reprennent dépassant les seuils est plus impor- Jean-Yves Nau LeMonde Job: WMQ0802--0014-0 WAS LMQ0802-14 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:19 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0463 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 CARNET

DISPARITIONS

a ANDRÉ HUOT, qui avait parti- publié en 1953, traduit en seize a WILL « DUB » JONES, chanteur cipé à la libération de Paris en langues et régulièrement réédité de rock, est mort vendredi 4 février août 1944 avec la 2e division blin- (disponible en français aux édi- dans un établissement hospitalier de Elisabeth Labrousse dée (DB) du futur maréchal Le- tions du Rocher). Prosélyte infati- Long Beach (Californie) des suites clerc, est mort mardi 1er février à gable de la cause du jazz, sachant d’un diabète. Il était âgé de soixante Paris à l’âge de quatre-vingt- se montrer ouvert à l’égard de ses et onze ans. Né à Shreveport (Loui- Grande spécialiste du protestantisme français quatre ans. Né le 18 janvier 1916 à relations aux autres musiques siane), Will Jones a été l’un des ex- Châlons-sur-Marne, André Huot tout en conservant une oreille cri- centriques favoris de la petite his- HISTORIENNE de la philoso- Voltaire comme Pic de La Miran- mentaire, n’a recherché aucun avait rejoint la France libre à tique, Joachim-Ernst Berendt dé- toire des premiers pas du rock. Sa phie, Elisabeth Labrousse est dole pour le public argentin. Dès honneur ni aucun poste presti- Londres, à l’été 1940, après la ba- finissait le jazz comme « la contri- voix de baryton de dessin animé a morte à Nice mardi 1er février à 1955 cependant, la figure de Pierre gieux – elle enseigna cependant taille de Dunkerque. Chef de char bution la plus importante des été rendue fameuse sur différents l’âge de quatre-vingt-six ans. Bayle occupe la place centrale de dès 1966 à la 4e section de l’Ecole àla 3e compagnie du 501e régi- Etats-Unis à la culture du monde ». thèmes légendaires. Il enregistre Née à Paris le 10 janvier 1914, son investigation. Bayle, dont elle pratique des hautes études. ment de chars de combat de la Stranded in the Jungle (1956) – qui celle qui devait très tôt s’imposer devait souligner plus tard l’incar- Tout entière acquise à la quête 2e DB en août 1944, il avait détruit a JOHNNY « BIG MOOSE » deviendra l’hymne du groupe de comme l’une des meilleures spé- nation du « paradoxe de l’esprit d’une vérité humaniste néces- dans le jardin des Tuileries un WALKER, chanteur de blues, pia- rock décadent The New York Dolls cialistes du protestantisme fran- cartésien », est en effet au cœur saire, Elisabeth Labrousse ne s’est char allemand Panther lors de la niste et organiste, est mort le en 1974 – avec The Cadets, groupe çais à l’heure de l’absolutisme a de son regard moral sur le monde. aventurée hors du cercle confi- libération de la capitale. Fait raris- 27 novembre 1999. Né le 27 juin vocal de Los Angeles, avant de re- d’abord entrepris une formation Découvrant à la Bibliothèque dentiel des historiens de la pensée sime, André Huot avait reçu à 1927 (ou 1929) dans la banlieue de joindre The Coasters. Cette forma- de philosophe. La seconde guerre nationale de Paris que le texte – que sur la question des drames deux reprises la médaille mili- Greenville (Mississippi), Johnny tion produite par Jerry Leiber et mondiale et la violence des persé- classique – de la correspondance humains aux résonances parti- taire : la première fois au prin- Walker débute comme musicien Mike Stoller a popularisé, de 1955 à cutions qui la rythmèrent du penseur de la fin du XVIIe siècle culières actuelles, tels que La temps 1940, à Dunkerque, où il professionnel à l’âge de vingt ans. 1966, l’emploi de l’humour dans le semblent avoir eu un rôle décisif avait été systématiquement cen- Saint-Barthélemy ou les résonances avait été blessé mais n’avait pu re- Il participe, de l’après-guerre à la rock’n’roll. Jusqu’au début des an- dans la vocation de l’intellectuelle suré par les jésuites afin de gom- d’un massacre, en collaboration cevoir sa décoration, et la se- fin des années 60, à des tournées nées 60, Will « Dub » Jones grave qui fit de l’engagement une ré- mer toute trace de piété calviniste avec Philippe Joutard, Janine Es- conde fois durant l’hiver 1944- aux Etats-Unis et en Europe et à pour la postérité avec les Coasters : ponse tant politique que spiri- chez lui, Elisabeth Labrousse s’at- tèbe et Jean Lecuir (Delachaux & 1945, en Lorraine, où il avait été à des enregistrements avec des ve- Yaketi Yak (1958, repris par le groupe tuelle aux drames de son temps, tacha à restaurer la véritable pers- Niestlé, 1976) ou La Révocation de nouveau blessé. Titulaire de la dettes du blues ou de la soul mu- français Au bonheur des dames), un geste de solidarité avec les pective intellectuelle du philo- l’édit de Nantes (Payot, 1985). médaille militaire et de la croix de sic (Elmore James, Sonny Boy Along Came Jones (le fameux Zorro principes moraux des penseurs de sophe. L’édition critique de la Cette discrétion sur les terres du guerre 39-45, André Huot était Williamson, Lowell Fulson, Otis est arrivé chanté par Henri Salvador), la tolérance du XVIIe siècle, dont Correspondance (Vrin, 1961) pré- grand public a pu faire mé- grand officier de la Légion d’hon- Rush, Ike Turner, Muddy Waters, Charlie Brown (1959), I’m a Hog For le message reprenait alors toute cède de peu les deux tomes de sa connaître la carrure exception- neur. Earl Hooker...), aussi bien qu’avec You (que le groupe britannique Dr son urgence. C’est en Amérique thèse, Pierre Bayle : du pays de Foix nelle de cette femme admirable des gloires aussi obscures Feelgood mettra à son répertoire en latine qu’Elisabeth Labrousse pu- à la cité d’Erasme (1963), puis Hé- qui batailla sans relâche pour res- a JOACHIM-ERNST BERENDT, qu’éphémères. Il utilise alors di- 1977), Shopping For Clothes... Régu- blie ses premiers travaux scienti- térodoxie et rigorisme (1964). Don- taurer l’œuvre et la mémoire de critique et historien allemand du vers pseudonymes comme Bushy lièrement convié à des tournées sou- fiques consacrés à Descartes, nant à voir et à comprendre le Pierre Bayle – elle contribua de fa- jazz, est mort vendredi 4 février à Head, J. W. Walker ou Big Moose venirs après la séparation du groupe, dont, parallèlement, elle traduit et creuset social et théologique dont çon décisive à la fondation d’un Hambourg, après avoir été ren- (le grand élan) devenu son sur- Will Jones s’était spécialisé dans le annote pour le public hispano- Bayle est issu, Elisabeth La- Musée Bayle dans son village na- versé la veille par une voiture. Il nom le plus connu. Il devient dans répertoire gospel à partir du milieu phone les Lettres sur la morale brousse dépassait le domaine tal pyrénéen du Carla –, et, au-de- était âgé de soixante-dix-sept ans. les années 70 et 80 l’un des piliers des années 70, sans retrouver le (1945). Professeur adjoint (1947), pionnier des études bayliennes là, pour imposer une exigence Directeur de la firme de disques du style dit Chicago Blues au sein même succès. puis titulaire (1950), d’histoire de pour apporter une contribution méthodologique rarement défen- MPS dans les années 60 et cofon- de différents groupes qu’il dirige la philosophie moderne à l’univer- tout à fait exceptionnelle à l’his- due. Avec Elisabeth Labrousse dateur de la station de radio Süd- ou auprès de la plupart des repré- a CLAUDE AUTANT-LARA, réali- sité de Tucumán (Argentine), elle toire des idées au XVIIe siècle. disparaît l’une des plus belles fi- westrundfunk à Baden-Baden, sentants du genre. Sa dernière ve- sateur de cinéma, est mort samedi mène de front son engagement de D’une érudition modeste mais im- gures de l’engagement intellectuel Joachim-Ernst Berendt était l’au- nue en Europe remonte à 1991. 5 février dans une clinique d’Anti- chercheur, qui la conduira logi- parable, cette amoureuse des au XXe siècle. teur de plusieurs ouvrages de ré- Plusieurs accidents cardiaques bes des suites d’une longue mala- quement au CNRS en 1955, et sa livres, toujours d’une infinie pa- férence sur le jazz, dont le plus l’avaient forcé depuis à res- die. Il était âgé de quatre-vingt- mission de passeur, traduisant tience face à l’investigation docu- Philippe-Jean Catinchi connu est Le Grand Livre du jazz, treindre ses activités. dix-huit ans (lire page 33).

AU CARNET DU « MONDE » – Le contre-amiral (2 s.) – Marielle, – Mme Maurice Rey, Anniversaires de décès Conférences-Débats Marcel Ducasse, son épouse, son épouse, Naissances son époux, Denise et Franck, Odile et Jean-Martin Cohen Solal, – Le 8 février 1999, Cercle Amical-Centre V. Medem Bruno et Anna Ducasse, sa sœur et son beau-frère, Philippe et Anne-Lise Rey, Mardi 8 février 2000, à 20 h 30 – Hangshou - Zhejiang (République Hélène et Patrick Voisin, Jean, Yves, Luc, François et Lucette Rey, Mathilde BORDAZ, Alain Diekhoff, politologue ses enfants, populaire de Chine). Catherine et François Tissandié, ses enfants, née LACOSTE, L’évolution de la société israélienne Julien et Antoine Chambeyron, 52, rue René-Boulanger, Paris-10e. Olivier et Laurence Ducasse, Catherine et Marie-Pierre, Frédérique et Jean-Marc EXTRA, ses enfants, Mathilde Cohen Solal, nous quittait. Manuel, ses belles-filles, Anne-Laure, Benoît, Anne-Sophie, Ariane, Isabelle, Audrey, Emeline, Suzanne Spaak, Arnaud, Geneviève et François-Xavier Ses enfants et sa famille demandent à ses Sonia, Mélanie, Béatrice, Damien, sa belle-mère, Rey, amis une pensée pour elle. Cours sont très heureux d’annoncer l’arrivée de Marcel, Philippe, Sophie, Hélène, François, Jean-Philippe, ses petits-enfants, ses petits-enfants, Paul, Catherine, Léo, Jules et Arthur, Ainsi que toute la famille, Cours particuliers Louise Les familles Ducasse, Chapel, Lauriol, ses petits-enfants, ont la tristesse d’annoncer le décès de – Il y a un an, le 8 février 1999, d’informatique à domicile Kamm, Renaud, Valois, Gervais, Sichler, (Internet, bureautique, multimédia). le 28 janvier 2000. ont la douleur de faire part du décès de Orth, Herrenschmidt et Wolff, Maurice REY, Loïc CHOTARD Tous niveaux. 300 formateurs en IDF. ont la douleur de faire part du décès de 50, rue Leibnitz, Pierre MAS, 75018 Paris. survenu le 5 février 2000. nous a quittés à l’âge de trente-huit ans. Il ALDISA. Tél. : 01-46-10-50-32. Françoise DUCASSE, reste présent à tous ceux qui l’ont connu et née LAURIOL, survenu le 3 février 2000, à Grenoble, dans La cérémonie religieuse aura lieu le mer- apprécié. sa soixante-dix-septième année. Anniversaires de naissance credi 9 février à 14 h 30 en l’église Saint- survenu au Kremlin-Bicêtre le lundi 31 jan- Pierre de Montrouge, 82, avenue du Géné- Son ami, Jacques Pelissier. Soutenances de thèse – Cergy. Bruxelles. Nouakchott. vier 2000, à l’âge de soixante et onze ans. Ses amis, ses proches, ceux qui le sou- ral-Leclerc, Paris 14e, suivie de l’inhuma- haitent pourront se rassembler une dernière tion dans le caveau de famille. – Momcilo Milovanovic a soutenu, le « Ses enfants se lèvent fois auprès de lui le mardi 8 février, à – Il y a déjà cinq ans, le 8 février 1995, 21 janvier 2000, à l’université Paris-III, sa Enfin dix-huit ans, déjà dix-huit ans, thèse de doctorat de lettres et civilisation Heureux anniversaire [et la disent bienheureuse » 11 heures, dans la salle de cérémonie du Ni fleurs ni couronnes. Prov. 31-28 Centre funéraire intercommunal de Suzanne françaises : « Les figures du livre dans A La Tronche. la recherche du temps perdu : modalités, ANAÏS. Dons à l’Institut Curie ou au Secours SCHRYNEMAEKERS L’incinération, au cimetière du Père- catholique. fonctions, forme ». Lachaise, Paris 20e, aura lieu dans l’intimi- Ni fleurs ni couronnes. nous quittait. Le jury, composé de Pierre-Louis Rey, Tes parents sont fiers de toi. té familiale. directeur de recherches, Annick Bouilla- Des dons peuvent être adressés – Emmanuel Terray, Le souvenir de quelqu’un d’exception- guet, Jean-Yves Tadié et Pierre-Edmond Un service commémoratif aura lieu au à l’association « Un toit pour tous » son mari, nel restera gravé dans la mémoire de tous Robert, lui a décerné la mention Très Ho- Décès temple de l’Oratoire du Louvre, 145, rue 21, rue Christophe-Turc, Laurent Terray et Françoise Lavigne, ceux qui l’ont connue et aimée. norable. er 38100 Grenoble. – Béatrice et François Glorion, Saint-Honoré, Paris 1 , le jeudi 10 février à Pascal Terray et Valérie Martin, 16 heures. Nicolas Terray, et leurs enfants Louis et Joséphine, – Un an déjà, le sculpteur Capucine Chappuis, ses enfants et leurs compagnes, 3, rue Chabrier, ont la douleur de faire part de la mort de – Mesdemoiselles Christelle Jullien et et leur maman Dominique de Favitski, – Ginette Monedero, Adam SJÖHOLM, Florence Jullien ont soutenu avec succès Félicia Chappuis et sa maman 78330 Fontenay-le-Fleury. sa compagne, Marie-Louise TERRAY, le samedi 29 janvier 2000 une thèse de Mariannick Mahé, Chantal Duchene et Michel Pernet, nous quittait dans sa soixante-quinzième doctorat intitulée : « Apôtres des confins. ont la tristesse d’annoncer le décès soudain Sylvie et Benoît Zeller, année. Processus missionnaires chrétiens dans me le 2 février 2000. de – M Paula Lamelin-de Zwart, Juliette Duchêne et Gilles Lombard, l’Empire iranien. Histoire et tradi- son épouse, Ayons une pensée pour lui. Charlotte Pauron et Aurélien Sorin, Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité. tions ». Patrice CHAPPUIS, Julien, Pierre et Flore, Thomas Zeller et Magali Krogmann, Devant un jury composé de M. Alain Le ses enfants, auteur, Sophie Zeller et Timothée Picard, Boulluec, directeur d’études à l’EPHE, M. et Mme Pierre Goulliaud-Le Bourhis, – Il y a dix ans, le 8 février 1990, Anne-Laure Zeller, – Jeanine Woillez, section des sciences religieuses, président survenu le 31 janvier 2000, à Paris. et leur fils, son épouse, du jury ; M. Simon C. Mimouni, directeur M. et Mme Hendrik de Zwart-Laine, Camille Pauron, Eric VENTURINI, Florian Zeller, Bruno, Nicole, d’études à l’EPHE, section des sciences re- Les obsèques auront lieu le 10 février, à et leur famille, Xavier, Christine, ligieuses, directeur de thèse ; M. Sébastien me ses enfants et petits-enfants nous quittait. 16 heures, au cimetière de Ville-d’Avray M Rita de Zwart, Francis, Diaphné, Brock, professeur à l’institut oriental de (Hauts-de-Seine). me ✝ ont la douleur de faire part du décès de M. et M ( ) André Durieux, ses fils et belles-filles, « Sachez-le toujours le chœur profond/ Pusey Lane, Oxford OX1 2LE, M. Alain et leur famille, Elodie, sa petite-fille, Desreumaux, directeur de recherches au Béatrice Glorion, reprend la phrase interrompue » Le docteur (✝) et Mme Maurice Durieux, Marcel MATHELIN ont la tristesse de faire part du décès brutal Louis Aragon CNRS ; M. Philippe Gignoux, directeur 30, rue H.-G. Fontaine, de d’études à l’EPHE ; M. Michel Tardieu, 92600 Asnières. et leur famille, M. (✝) et Mme (✝) Jean Durieux, L’inhumation aura lieu le samedi Philippe WOILLEZ, professeur au Collège de France ; me et leur famille, 12 février au cimetière de Gentilly (Val-de- ingénieur ESE, Nos abonnés et nos actionnaires, M Marie-Joseph Pierre, maître de confé- me Marne). rences à l’EPHE. – M. et Mme Philippe Chervet, M. (✝) et M (✝) Paul Durieux, bénéficiant d’une réduction sur les leurs enfants et petits-enfants, et leur famille, Les obsèques ont été célébrées dans l’in- insertions du « Carnet du Monde », Elles ont été déclarées dignes du titre de Mlle Agnès Chervet, Les familles Vermersch, Aymond, Caby, timité familiale le 7 février 2000. sont priés de bien vouloir nous com- docteur de l’Ecole pratique des hautes ont la douleur de faire part du décès de leur Godin, Lesaffre, – Georgette Plaisance, muniquer leur numéro de référence. études, sciences des religions, avec la men- mère, Les familles parentes et alliées, son épouse, 30133 Les Angles. tion Très Honorable avec félicitations. Ses amis, Eric Plaisance, Mme André CHERVET, ont l’immense douleur de faire part du son fils, née Marguerite RUYER, décès du Chantal Plaisance, Communiqué sa fille, le 30 janvier 2000. docteur Jean-Pierre LAMELIN, ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, ont la douleur de faire part du décès de La cérémonie religieuse et l’inhumation survenu le 4 février 2000, à Lyon, dans sa Perspectives Chine ont eu lieu le 4 février, à Paris, dans l’inti- soixante-sixième année. mité familiale. René PLAISANCE, pupille de la nation, ancien combattant, LES RISQUES ET OPPORTUNITÉS DU MARCHÉ CHINOIS La cérémonie religieuse sera célébrée le 177, route de Bapaume, ancien professeur technique, UNE ÉTUDE PROSPECTIVE DE NORD SUD EXPORT DESTINÉE AUX DÉCIDEURS 62000 Arras. jeudi 10 février 2000, à 14 h 30, en l’église ancien syndicaliste, 22, rue Brey, Saint-Chrysole de Comines (Nord), suivie de l’inhumation dans le caveau de famille. Au moment où l’empire du Milieu franchit Perspectives Chine cerne les conditions du 75017 Paris. survenu le 4 février 2000, dans sa quatre- développement du marché chinois : un marché vingt-cinquième année. un pas décisif vers l’économie de marché en Cet avis tient lieu de faire-part. rejoignant l’Organisation mondiale du plus étroit qu’on l’imagine, avec des niches – Nancy. Louveciennes. Rouen. Cet avis tient lieu de faire-part. commerce, Nord Sud Export publie Perspec- pour les PME-PMI, dans un contexte démo- Les Gillières, tives Chine. graphique et social fragile, une forte interroga- Mme André Cuvelier, 38540 Heyrieux. 28, rue de Périclès, La série Perspectives croise les approches tion sur la production alimentaire et un envi- son épouse, 95380 Puiseux-en-France. politique, sociale, économique, financière et ronnement dégradé. Isabelle, Antoine et Azzedine, sectorielle. Cette confrontation fournit une Perspectives Chine détaille les conditions ses enfants, prospective synthétique, véritable outil d’exécution des marchés : déclin du secteur pu- me Tous les jours M Paulette Mentré, d’aide à la définition des orientations straté- blic, secteur privé exposé aux aléas des joutes sa sœur, dans le giques des entreprises sur les marchés émer- politiques entre « conservateurs » et « réfor- ses enfants et petits-enfants, mateurs », bombe à retardement des retraites, M. et Mme Jean-Marie de Contet, « Carnet du Monde » gents. leurs enfants et petits-enfants, NAISSANCES, Avec une industrie obsolète et un système risques d’explosion sociale et de déstabilisation Les familles Guillemy, Mentré, financier en faillite virtuelle, la Chine veut avec les musulmans du Xinjiang ou les sectes. Vaillant, Masson et Streiff, ANNIVERSAIRES, prouver qu’il existe une autre voie que le libé- Instruites de l’exemple soviétique, les auto- font part du décès du MARIAGES, ralisme. Le pari n’est pas gagné car elle doit rités chinoises ne peuvent que réaliser avec une FIANÇAILLES, PACS faire avec la réalité. C’est sur cette réalité que grande lenteur les réformes nécessaires tout en docteur André CUVELIER, ¤ Marc Mangin, l’auteur de ces Perspectives cherchant à retrouver la position centrale qui 550 F TTC - 83,85 10 lignes Chine, s’appuie pour dessiner le portrait de la fera de l’empire du Milieu le troisième pôle survenu le 2 février 2000. 65 F TTC - 9,91 ¤ Chine demain. mondial. La cérémonie religieuse a eu lieu le lun- toute ligne suppl. di 7 février, en l’église Saint-Léon-IX de ట 01.42.17.39.80 Vente par correspondance à Nord Sud Export, 16-18, quai de la Loire, 75019 Paris Nancy. Fax : 01.42.17.21.36 Tél. : 01-42-01-12-08 - Fax : 01-42-01-28-76 - Envoi du sommaire sur demande e-mail: [email protected]. L’offrande tiendra lieu de condoléances. LeMonde Job: WMQ0802--0016-0 WAS LMQ0802-16 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0465 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 1998 HORIZONS PORTRAIT

ANS les gorges celui de « bienfaisance » – une fa- du Verdon, çon d’assurer le futur de l’œuvre tout près du après le départ prévisible de son Point sublime, fondateur, chroniqueur au quoti- la route canto- dien La Croix et à Radio Notre- nale bifurque Dame, qui, à l’occasion, fréquente pour se termi- certains grands de ce monde. ner à la « Ber- Colette Marchand, une retraitée D membre d’une Fraternité laïque de gerie de Fau- con », splendide mas planté en Saint-François, aide à répondre à pleine nature. C’est le domaine tout le courrier de Guy Gilbert : dans les Alpes-de-Haute-Provence vingt mille lettres chaque année, de de Guy Gilbert, connu depuis soutiens anonymes, d’évêques fra- trente ans comme le « curé des lou- ternels, etc. Elle parle de ce Père bards » de Paris. Dans cette réserve que tout opposait à elle en appa- digne d’Indiens, il héberge une di- rence, la trivialité du langage, le zaine de mineurs délinquants pla- look « cra-cra » de motard-lou- cés ici par un juge, « ceux, dits irré- bard. « Ce qui m’a donné envie de le cupérables, qu’aucun centre servir, dit Colette, c’est sa densité n’accepte ». Dans l’immense prairie spirituelle ; c’est de découvrir, dans gagnée sur la forêt à la sueur du un homme aussi fougueux et d’une poignet, des lamas, un dromadaire grande autorité naturelle, la capaci- et une autruche prennent l’air, bi- té d’écoute et l’aptitude à se mettre à chonnés par des adolescents atten- la portée de chacun ; c’est sa pa- tifs, qui vont bientôt leur donner la tience dans la compréhension de ses pâtée. Récemment, pour la messe anciens, qui l’aiment et le craignent de minuit à la chapelle du village un peu en même temps ; c’est le voir voisin dite par « Le père Guy », la prier et faire prier, surtout pendant petite colonie de Faucon a amené la messe ; c’est son effort persévérant quelques-unes de ses trois cents pour spiritualiser notre regard sur les bêtes dans la crèche vivante. « C’est événements. » notre façon de remercier les habi- L’intéressé rétorque : « Je vis dans tants des deux communes de Rougon l’échec. Sans Dieu, sans mon espé- et de La Palud qui nous ont totale- rance chrétienne, je me fous en l’air, ment acceptés », explique Guy Gil- tant est terrible pour mon cœur bert. La nuit, la Bergerie est illumi- d’homme la réalité que je vis chaque née comme un arbre de Noël, jour. Tout est signe de Dieu, un sou- brisant l’obscurité sauvage des fo- rire, une phrase. Je veux vivre de telle rêts. Chaque année, le premier ven- façon qu’on pense que c’est impos- dredi d’août, on y fait la fête pour sible que Dieu n’existe pas, être le tous : « On écrit une pièce de théâtre passeur de l’amour dans un monde sur le dopage ou les paillotes corses, impossible (Stock), souligne-t-il. toutes les bêtes jouent avec nous et la Dans mon livre qui vient de sortir, scène en plein champ attire cinq Passeurs de l’impossible, c’est cents visiteurs. » l’homme de prière autant que Jojo, quatorze ans, est arrivé à la l’homme d’action qui s’exprime. » Bergerie il y a quatre mois seule- Guy Gilbert y parle de l’Eglise ment. Mais il semble tout apprivoi- comme jamais il ne l’avait fait, de ser. Teint rose sous des cheveux « l’effet boomerang des Journées noirs, il montre avec fierté le « lapi- mondiales de la jeunesse » qui ras- nodrome », qui a la forme d’un semblèrent à Paris, en août 1997, château de l’Atlas marocain en mi- 1 500 000 jeunes. niature, la borie magnifiquement reconstituée autour de laquelle HILIPPE REY, son éditeur, gambadent des kangourous walla- confirme : « Il lui est indis- bies, l’élégante flèche de bois où P pensable d’écrire la violence s’accrochent des pigeons-paons. qu’il encaisse chaque jour. C’est lui- « Ce sont nos jeunes qui ont construit Guy Gilbert, même un très beau personnage, qui Faucon. La beauté fait grandir. En aime la provocation parce qu’elle 1974, certains d’entre eux m’ont sup- l’amuse. C’est un homme de Dieu : plié de leur trouver un lieu en pleine l’autre jour, il corrigeait ses épreuves campagne. Une vieille taupe m’ayant devant moi ; un de ses jeunes est ar- fait un don de 5 millions de cen- rivé, il l’a confessé sur-le-champ, times, j’ai acheté cette ruine à l’ori- dans le bureau d’à-côté. » gine de la Bergerie. Dans la nuit qui le loubard de Dieu A Faucon, sur l’un des murs du suivit, j’ai rêvé d’un mas, avec une mas, un lierre pousse, tenace. Guy tourelle, un des mes jeunes a fait la Gilbert s’en approche avec émo- maquette de mon rêve, et voyez Connu depuis trente ans vail et leur comportement, mis de la solitude de la nuit qu’en « vieil tion. Comme le dromadaire nom- vous-même, c’est en tout point Fau- côté pour leurs vacances. Tous à hibou », avec ses trois chiens ron- mé Tibehirine, ce lierre lui a été of- con. » comme le « curé leur majorité passent leur permis flant à ses pieds, il écrit ses livres. fert par un des sept moines martyrs Le repas des bêtes en compagnie de conduire. Si l’un d’eux casse un Quinze titres et deux millions d’ou- du monastère de l’Atlas, près de de Jojo et des autres prend des al- des loubards », Guy Gilbert carreau, il répare en payant de sa vrages, pour la plupart édités chez Médéa en Algérie, qui y furent lures de festin. Antoine court après poche. « La punition est immédiate, Stock, ont rapporté des droits d’au- massacrés en mars 1996. Guy Gil- une vache qui s’éloigne. Le Père accueille dans un mas paraissant parfois excessive par rap- teur rondelets, que Guy Gilbert a bert y faisait retraite une fois par Guy, ses cheveux longs, gris et bou- port au délit. Mais il faut sortir ces entièrement réinvestis dans son an. Il n’a jamais cessé, malgré les clés coiffés d’un bonnet andin, le des gorges du Verdon gamins de la culture d’impunité travail d’éducateur. événements meurtriers, de retour- corps sec drapé dans une djellaba dans laquelle ils ont baigné jusque- C’est une véritable PME qu’il a ner dans ce pays où il fut appelé à algérienne, et les pieds solidement des mineurs délinquants là », commente Guy Gilbert. En ces construite pierre après pierre. «Je la prêtrise en 1965 par Mgr Duval, chaussés de bottes rouges, escalade lendemains de Noël, le Père envoie tiens à choisir moi-même mes équi- alors évêque d’Alger. l’enclos des sangliers, avec une agi- pour leur réapprendre Mohammed en vacances dans une piers, je les paie moi-même au SMIC. Né à Rochefort-sur-Mer (Cha- lité qui se moque de ses soixante- famille d’accueil. « Sa mère ne veut Je verse les salaires des jeunes. Pour rente-Maritime), il fut petit sémina- cinq ans. « Ces sangliers sont gentils, le sens de l’autorité plus le voir. C’est terrible de voir la eux, je perçois également un prix de riste à Saintes, fit son service mili- mais imprévisibles. Ils peuvent t’ar- haine de certains parents. » Le gar- journée de la Ddass. » taire puis ses études de théologie à racher les couilles en une seconde de et de la responsabilité çon s’est fait tout beau pour partir. Guy Gilbert se partage entre Alger en pleine guerre d’indépen- violence. » Il caresse doucement Sur le seuil de la porte de Faucon deux lieux, à Faucon et au 46, rue dance, enfin s’installa comme jeune une des laies, sous l’oreille, de ses aux côtés d’animaux. que l’enfant a presque du regret à mains ornées de lourdes bagues, quitter, Guy Gilbert lui offre une puis en appelle une autre qui lève Rencontre avec un prêtre peau de fouine. « Tu vois, elle est « Ce sont les bêtes qui gouvernent tout. le groin en sa direction. « Ici, beaucoup plus belle que celle que tu chaque bête a son nom. Elle ne re- aux méthodes avais volée à un de nos amis villa- Et chacun de mes sauvageons prend jamais ce qu’elle a donné. Ce geois. Je t’ai privé de sortie pendant sont les bêtes qui gouvernent tout. Et d’évangélisation un mois. Tu as fait ta punition. Cette en a la responsabilité. Ils s’y attachent. chacun de mes sauvageons en a la peau-ci, c’est ton cadeau. » Entre le responsabilité. Ils s’y attachent. Ils peu orthodoxes curé et Mohammed jaillit un simu- Ils sont tellement détruits que c’est sont tellement détruits que c’est leur lacre de boxe qui se termine en relation à l’animal qui leur permet, disposent de huit jours de repos, ans en stage à Faucon, avant d’en bourrade amicale. L’adolescent leur relation à l’animal qui leur permet, petit à petit, d’accéder à l’humain. » avant de revenir à leur poste pour partir pour passer son diplôme sourit, serrant la peau sur son En quelques mots, Guy Gilbert ré- trois nouvelles semaines. Je leur de- d’éducateur spécialisé, puis de re- cœur, cigarette au bec. Ici, on n’in- petit à petit, d’accéder à l’humain » sume sa pratique de zoothérapie mande de s’engager au minimum venir occuper son poste. terdit pas de fumer. La règle reste mise en œuvre à Faucon. pour deux ans. » A la Bergerie, on « ni alcool, ni drogue, ni violence, ni Avec succès. Tous les témoi- vit comme en famille, dans la vaste ÉAPPRENDRE à ces mi- sexe ». Riquet dans le 19e arrondissement vicaire à Blida. C’est là, dans une gnages sont concordants. Et s’il le cuisine de ferme où brûle un feu de neurs multirécidivistes le L’équipe de « compagnons » dis- de Paris. Là, il tient toujours sa per- rue déserte la nuit, qu’il aperçut un faut, les statistiques confortent le bois, sous les voûtes élégantes de R pose d’une grande autonomie de mamence, ouverte il y a bien long- gosse paumé, Alain, que ses parents sens de l’autorité « est une diagnostic. 15 % seulement des l’entrée, ou dans les chambres à tâche dure ». « Ici, poursuit-il, il n’y gestion au quotidien. Mais, au fil de temps, quand, vêtu de son cuir et nourrissaient « dans l’assiette du pensionnaires de Faucon récidivent l’étage. Guy Gilbert accompagne a pas de clés sur les serrures, les la rééducation, chaque problème de ses santiags, il parcourait à mo- chien, après le chien ». « Alain logea à leur sortie, alors que ce taux est ses « sauvageons » jusqu’à la vie jeunes sont libres d’aller et de venir à important est réglé avec Guy Gil- to et en pleine nuit les rues de la chez moi, il venait de me faire décou- quatre fois plus élevé pour d’autres professionnelle, toujours au-delà leur guise. Quand ils arrivent ici, ils bert. Celui-ci passe une semaine capitale et de ses banlieues à la re- vrir ma vocation : sauver les enfants centres d’accueil. Très rares sont les de la majorité. Deux fois par se- s’identifient à la haine et à la vio- par mois à Faucon. Dés son arrivée, cherche des loubards perdus. Cinq égarés, leur révéler leur part de cris- fugues. Plus de quatre cents de- maine, ces élèves réfractaires à lence qu’ils ont subies de la part de il dîne au restaurant avec ses « sau- collaborateurs tiennent l’adminis- tal », raconte-t-il dans la bande des- mandes arrivent chaque année sur l’école suivent des cours pour les parents destructeurs. Ils aiment le vageons », les éducateurs mangeant tration, répondent aux demandes, sinée qui lui est consacrée, publiée le bureau de Guy Gilbert. Lui, et lui maintenir à niveau. Ils peuvent, conflit, c’est au départ leur seule fa- ailleurs. C’est sa façon de faire un gèrent l’agenda des multiples en 1999 aux éditions Coccinelle. A seul, décide des huit, ou dix maxi- s’ils le veulent, aller plus loin : Mi- çon de s’exprimer. Il faut savoir ré- premier point, en direct. La conférences que donne Guy Gil- la main droite, tel un talisman, Guy mum, candidats retenus. Lui seul chaël, dix-sept ans, prépare en ce gler les problèmes ensemble. Chaque chambre du Père à la Bergerie est bert en France, en Belgique, au Gilbert porte toujours la bague connaît les dossiers de justice, et il moment un CAP. soir, la réunion donne à chacun un une caverne d’Ali-Baba, bourrée de Québec où une ferme analogue à la d’argent donnée par Alain devenu informe ses six éducateurs qui l’as- Johnny, barbichette techno, temps de parole. » tapis, de livres, de lettres, le mate- Bergerie s’est montée. Lui-même adulte et père de famille. sistent, de tel ou tel danger précis athée, est le « chef de la commu- Les adolescents reçoivent chaque las à même le sol. De sa vie en ne tient pas à essaimer, préférant relatif à tel mineur. « Mes “compa- nauté », dont il connaît parfaite- mois pour leur travail à la Bergerie compagnie des loubards de la capi- concentrer ses efforts sur ses Danielle Rouard gnons” doivent vivre à Faucon jour et ment le fonctionnement. Et pour un pécule – 350 francs d’argent de tale, l’homme a gardé le côté noc- propres lieux. Mais le statut d’asso- Photo : Eric Franceschi nuit pendant trois semaines. Puis ils cause : il a d’abord travaillé deux poche, et un surplus selon leur tra- tambule. De toute façon, c’est dans ciation loi de 1901 vient de passer à pour Le Monde LeMonde Job: WMQ0802--0017-0 WAS LMQ0802-17 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0466 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 17 Europe : M. Delors Alger, vingt ans après par Azouz Begag ne va pas assez loin LGER célébrait son feur décide soudainement de re- policiers, des chauffeurs, des la pêche, je n’ai pas compris millénaire et moi je monter une voie en sens interdit. autres. Inutile de donner des pourquoi. En me montrant un par Yves Salesse vivais, pour cette oc- Sid et moi échangeons des re- exemples d’atrocités, tant le be- jeune couple qui marche main A gards rieurs. En face, c’est éton- soin d’oublier et de passer à la dans la main sur la promenade, casion, mon retour ACQUES DELORS a mis leur évitant de répondre de sa mé- au pays après vingt ans d’ab- nant de voir que les véhicules qui suite est urgent. notre chauffeur dit que cela aussi les pieds dans le plat thode et de son contenu. sence. Je dis « retour », bien que arrivent frontalement s’écartent Au cimetière des hauteurs de la était proscrit. Il cite le cas d’un (Le Monde du 19 janvier). Il est vrai que les pères fonda- ce soit inapproprié à mon cas, instinctivement. Une absence me ville, nous assistons à l’enterre- jeune homme à qui « ils ont coupé J La stratégie d’élargisse- teurs voulaient profondément frappe à ce moment : on n’entend ment d’une célèbre journaliste les couilles dans la rue parce qu’il puisque je suis né en France. ment de l’Union euro- l’Europe politique. Leur attribuer Néanmoins, depuis mon enfance pas de coups de klaxon. Quel décédée à Washington. Toutes les était en compagnie d’une fille ». péenne est une fuite en avant, un projet est pourtant excessif : ils jusqu’à l’âge de vingt-deux ans, changement par rapport aux an- tombes sont fraîches. La majorité A la Madrague, du côté du res- faute de débat sur la question fon- ont formulé un postulat et mis au j’allais passer chaque été à Sétif, nées 70 ! Alger la méditerra- des dates de décès : 1995, 1996, taurant Chez Sauveur, célèbre damentale : que voulons-nous et point une méthode. Le postulat dans l’est du pays, où mes pa- néenne ne klaxonne plus. La 1997. Des dizaines d’hommes pour ses crevettes au piment, les que pouvons-nous faire en- était que de communautés par- rents avaient fait construire une guerre a imposé un silence, lourd. sont là, silencieux, écoutant la terrasses inondées de soleil sont semble ? Il pousse même plus tielles naîtrait l’Europe politique. maison. Dans les rues, les gens sont prière de l’absent et soudain, une pleines d’hommes et de femmes, avant la critique en risquant la La méthode fut la négociation se- C’étaient les années 70. On par- calmes. On voit des hommes et voix d’homme en colère monte protégés derrière des lunettes de question : « Et, d’ailleurs, quel est crète d’une « minorité éclairée » : lait de révolutions au pluriel : des femmes, mais aucune n’est au ciel, des cris, des injonctions, soleil. Alger respire, à l’évidence. déjà notre projet commun à Quin- Monnet est très explicite dans ses agraire, politique, culturelle. voilée dans le style iranien des insultes. C’est un fou. On ne Bien sûr, on n’atteint cet endroit ze?»Malheureusement il conduit Mémoires. Dans les rues, on croisait des comme je m’attendais à le voir. comprend pas ce qu’il dit, mais en qu’en traversant des barrages de cette mise en garde essentielle de Dans Propositions pour une autre Roumains, des Bulgares, des Alle- Les passants ne sourient pas non cet instant de recueillement, per- police, mais cela ne nous gêne telle sorte qu’elle soit immédiate- Europe (Félin, 1997), j’ai montré mands de l’Est et, bien sûr, les plus. La rue n’est pas joyeuse. Ce- sonne ne le sommera de se taire. pas, on s’habitue aux exigences ment désamorcée. Car il en res- comment les communautés par- Russes, les plus remarquables, à la aussi, c’est un net changement. Ici, à présent, on laisse les fous à de la sécurité. sort que ce qui a été fait jusqu’à tielles se sont dégradées en l’aéroport d’Alger rentrant chez La ville, elle, est rayonnante, leur folie. J’en ai rencontré plu- Etrangement, à partir de très récemment est fort bien, que communautés économiques, puis eux chargés de cartons pleins à très propre. Sur le front de mer, le sieurs dans les rues de la ville. 20 heures, les rues se vident. Mais ce qui est en route doit être pour- en Marché commun. Le postulat ras bord. Dans cette ambiance soleil de la fin d’après-midi donne Sans doute, en ont-ils trop vu. le temps passe et les secrets se suivi, et qu’il faut rajouter un marxiste, l’euphorie était telle une perspective radieuse aux bâ- Et les enfants ? A part dans les dévoilent. C’est, en fait, vers mi- étage nouveau dont on ne voit pas que, depuis la France, beaucoup timents coloniaux, grâce aux jeux ruelles de la Casbah, nous en nuit, 1 heure du matin, dans les bien en quoi il se différencie du La fade conception de jeunes de ma génération nour- d’ombres sur les arcades. Là-bas avons peu croisé. Quelle Algérie discothèques, qu’il faut aller premier. rissaient le projet de participer à en haut, sur les hauteurs de la ci- pourront-ils construire demain, chercher la vie de la capitale. D’après lui, la fuite en avant est technocratique ces projets de développement té, les couleurs ocre de la Casbah avec de tels souvenirs comme ba- D’où sortent tous ces jeunes qui récente et les élargissements anté- tiers-mondistes. Puis le vent a épousent délicieusement le bleu gages ? Au cimetière, le jeu de re- arrivent par dizaines, centaines, rieurs ont réussi. Il déplore seule- de la démocratie tourné. Le rouge a viré au noir. et blanc. On nous fait visiter le cé- gards entre les hommes est mar- dans les boîtes de nuit ? Je n’ai ment que, « depuis quelques an- Vingt ans après, retour au pays, lèbre quartier populaire. Bien sûr, quant. Plus tard, un pas osé demander. Mais ils sont nées, on se méfie de la Commission se dévoile en tant qu’écrivain invité officiel- des maisons ont été détruites, accompagnateur nous dira que là, filles et garçons, avec dans les et on aboutit à un Conseil européen lement, pour quatre jours seule- mais les lieux sont plus aérés ; les pendant les assassinats poli- yeux et le corps, à nouveau, cette qui fonctionne comme un G7 », à l’improviste ment, accompagné d’un ami, Sid, urbanistes ont à cœur de mettre tiques, dans les cimetières, à envie de rire, de vivre, de se saou- c’est-à-dire incapable de décider. pour qui c’était aussi un grand re- en valeur ce patrimoine de l’hu- chaque enterrement, les regards ler de bonheur. Sur les tables, les On ne comprend pas ce qui a en- tour. Dans l’avion d’Air Algérie, manité. Les projets sont de belle se cherchaient, se scrutaient pour bouteilles de whisky côtoient traîné cette dérive. Et Michel Bar- ne fonctionne pas. Il en reste dans premier décalage. L’hôtesse passe facture. deviner quelle allait être la pro- celles de Coca et de jus d’orange. nier peut prendre à bon compte la le droit originaire et l’action avec un chariot de journaux, de- Le bas de la ville, zone du port chaine victime des terroristes. La pénombre est propice aux mé- posture de l’optimiste dynamique communautaire la primauté du mande ce qui nous ferait plaisir, et de la gare, est en chantier : ma- Les jours passent et le fardeau langes. A 3 heures du matin, les en poussant la logique un peu marché. La méthode s’est péren- et Sid de répondre : « Le Monde ». danseurs, policiers en civil, tou- plus loin : puisque ça a marché nisée. La construction euro- Elle se braque et dit qu’ici, ce ristes, indigènes, prostituées, bar- dans le passé, ça marchera encore. péenne est menée par le haut, se- n’est pas la France, c’est l’Algérie. Les vitrines des magasins exposent librement bouzes, sont en transe. L’épaisse J’ai dit que le nouvel étage ne se lon les formes traditionnelles de la Alors il prend El Watan pour se fumée des cigarettes a installé un différencie guère du premier, diplomatie inter-étatique, c’est-à- mettre au parfum. bières, vins, alcools. J’ai même vu brouillard dense pour permettre N’est-ce pas exagéré ? Une fédé- dire d’abord le secret. Une fois le Dès l’arrivée à l’aéroport d’Al- à Alger de se défouler jusqu’à ration des Etats nations, fichtre, compromis bouclé, Jacques De- ger, la présence de la police et des un magasin de spiritueux à proximité l’aube. c’est autre chose ! L’expression lors l’a pratiqué, il est présenté militaires saute aux yeux. Les Quatre jours au bled, vingt ans frappe. Mais examinons le conte- comme un pas en avant dont le lieux sont sous haute surveil- d’une mosquée. La cohabitation d’absence ; il me faudra du temps nu qui en est proposé. De « la mé- refus serait catastrophique. Sans lance. Il y a de quoi ; je me sou- pour faire un bilan. Le jour du thode » fédérale, Jacques Delors jamais dire : un pas en avant vers viens d’une bombe posée là il y a a commencé, buveurs de bière et porteurs départ, après une nuit blanche, retient « qu’elle permet de savoir quoi. quelques années et qui avait coû- nous arrivons à 6 heures du ma- qui fait quoi, et donc aux citoyens C’est pourquoi le postulat de té la vie à des dizaines de per- de Coran marchent sur le même trottoir tin à l’aéroport. L’avion de 8 h 30 de sanctionner ce qui leur paraît départ ne fonctionne pas : le mar- sonnes, de l’Airbus de Marseille... est à l’heure. Dans El Watan, je lis non conforme au mandat qu’ils ont ché et ses forces dominantes pré- Nous passons par l’entrée offi- que plus d’une vingtaine de mili- donné à leurs dirigeants ». Voilà fèrent la dérégulation à l’Europe cielle où l’on nous attend. L’ac- gasins de grand standing, restau- des récits d’horreur vécue est taires sont morts dans les maquis qui est doublement surprenant. politique ; l’édification de celle-ci cueil est chaleureux, nous rants, glacier, cybercafé, prome- compensé par les promesses des vers Relizane, que le président On ne voit pas en quoi la méthode ne peut se concocter dans les anti- sommes des frères. nades, cité des artistes, jours meilleurs. Le plus dur est du Fonds monétaire internatio- fédérale serait seule à permettre chambres. L’ouverture à la Nous nous engouffrons dans discothèque... donneront bientôt derrière. Balade dans nal, Michel Camdessus, est opti- de savoir qui fait quoi. Et l’on peut concurrence est le maître mot. La une voiture officielle ; derrière, à ce lieu un ton international, de Bab El- Oued la rebelle. Ici, il y a miste pour l’avenir du pays, que douter que ce savoir suffise à don- création d’un marché de l’énergie, deux policiers suivent dans un vé- quoi faire perdre leur latin à mes quelques mois, les flics ne pou- l’entraîneur de l’équipe nationale ner aux citoyens le pouvoir de du transport aérien ou ferroviaire hicule banalisé. Nous traversons vieux parents et tous les autres vaient pas entrer. Ce quartier po- de football a une crise gas- sanctionner ce qui leur paraît non tient lieu de politique en la ma- plusieurs barrages de police, évi- immigrés d’un autre temps que pulaire était aux mains des isla- trique... conforme au mandat donné. tière. tons des herses posées sur le sol. les bateaux transméditerranéens mistes, maintenant, c’est fini, Retour à Roissy. En attendant Cette référence à la méthode fé- L’Europe présente sait organi- Dans les yeux des policiers que débarqueront ici cet été. A l’évi- notre chauffeur et notre policier mes bagages, un agent d’origine dérale n’apporte donc aucune lu- ser la libre circulation des capi- nous croisons, je lis une extrême dence, les autorités s’activent accompagnateur n’ont aucune algérienne m’aborde, il m’a re- mière. D’autant moins qu’elle est taux, pas l’action contre le chô- concentration. Les regards sont pour changer l’image d’Alger et crainte. La sécurité est totale. Les connu. « Comment ça va au suivie par une apologie de la mage ; la libéralisation du en état d’alerte permanente. Tous de l’Algérie aux yeux du monde. ruelles sont sous contrôle, malgré pays ? » Je dis que la sécurité est « méthode » communautaire mise transport routier, pas l’harmoni- les policiers et les militaires Le pays a tant souffert de l’isole- les bouchons de voiture. Plus maintenant assurée, mais qu’il y en œuvre jusqu’à ces dernières sation vers le haut de ses règles semblent se connaître et des ment, comme si, durant dix ans, loin, sur la côte, des bars et des a beaucoup à faire pour changer années. En quoi le traité fonda- sociales et de sécurité. Elle ne sait signes imperceptibles du bout des les massacres et l’épouvante cabarets sont ouverts jour et nuit. les mentalités héritées du modèle teur de la fédération des Etats na- édifier un véritable champ poli- cils servent à ouvrir les barrages. s’étaient déroulés à huis clos. On peut y boire ce que l’ont veut. soviétique. Il est fier de mon re- tions se distinguerait-il de ceux tique européen, faute de débat Alger est belle, blanche, le ciel Dans la rue, chaque regard porte Les vitrines des magasins ex- tour. Au passage, j’en profite public, parce qu’elle cantonne les est d’un bleu stupéfiant de pure- les traces des massacres, sans posent librement bières, vins, al- pour lui demander de me mettre citoyens dans un rôle de specta- té. Nous sommes un instant coin- doute comme à Kigali ou à Sara- cools. J’ai même vu un magasin en charge mon téléphone por- La référence teurs. Voilà pourquoi aussi les cés dans un bouchon et un ins- jevo. Les gens semblent sortir de spiritueux à proximité d’une table, dans un bureau attenant, élargissements successifs. La tant j’éprouve une angoisse : d’un cauchemar. Alger vit une mosquée. La cohabitation a pour me brancher à nouveau sur à la méthode construction par le marché y dans notre voiture immobilisée, période post-traumatique. commencé, buveurs de bière et la réalité française. Il le prend, en mène naturellement. ne sommes-nous pas à la merci Sid et moi, nous nous retrou- porteurs de Coran marchent sur souriant. Plus tard, je passe la fédérale n’apporte Faute de changement profond, d’un tueur ? Je scrute des yeux les vons régulièrement dans les fau- le même trottoir. douane française dans la file resterait donc le grand marché. Et têtes des chauffeurs des voitures teuils de l’Hôtel El Djezaïr, ex- Du côté de la Pointe Pescade, « rien à déclarer ». Les douaniers aucune lumière changement profond veut dire re- voisines. Il faut se décontracter, Saint-Georges, où nous logeons ; des dizaines de pêcheurs jettent ne bougent pas. Il pleut à Paris. mise en cause à la fois de la notre sécurité est assurée. histoire de digérer l’accumulation leurs lignes avec application. Le construction par le marché et du A l’entrée dans l’hypercentre d’émotions, nous faisons des dé- soleil est flamboyant et les vagues aujourd’hui en vigueur ? Il serait fonctionnement antidémocra- d’Alger, les bouchons sont de briefings. Les yeux des Algériens douces. C’est une belle journée. Il Azouz Begag est chercheur « plus exigeant et plus explicite ». tique. plus en plus compacts, on sont en feu. Et nos oreilles aussi. y a quelque temps, dans cette ré- au CNRS (Maison des sciences de Sans doute, mais sur quoi ? Quant Il est frappant que ces deux su- n’avance plus, alors notre chauf- On a du mal à croire les récits des gion, les barbus avaient interdit l’homme, Lyon) et écrivain. aux objectifs, ils sont ceux au- jets ne soient pas abordés par jourd’hui affichés par les Quinze, Jacques Delors. L’Europe sociale sauf peut-être celui de la « défense non seulement n’est pas au commune » du traité de Maas- centre, mais ne figure pas dans les tricht, devenant « défense unifiée » objectifs de sa fédération d’Etats Sartre, Liehm et les non-dits par Michel-Antoine Burnier (s’il y a une différence réelle, il nations. Le « déficit démocra- conviendrait de l’expliciter). tique » est vite expédié, quoique ANS une récente 1963 déjà gavés de marxisme obli- nisme : c’était bien plus tard, en clarations de l’époque ? Balzac aussi En tout état de cause, souli- de façon révélatrice. Si l’applica- page « Débats » du gatoire. Parce que j’ai mentionné 1970, deux ans après mai 68 et fut un superbe écrivain ; nul ne se gnons qu’il ne s’agit que d’objec- tion du principe de subsidiarité D Monde (1er février), cette triste réalité dans mon dernier l’agression soviétique contre la prive de dire qu’il fut un réaction- tifs. La fédération « devrait abou- est nécessaire, elle préserve seule- Antonin Liehm, cou- livre L’Adieu à Sartre (Plon), Anto- Tchécoslovaquie. Les propos que naire décidé. Au nom de quoi ca- tir » à une unité économique et ment le rôle des Etats ; pour le rageux intellectuel du « Printemps nin Liehm me considère comme un tient aujourd’hui Antonin Liehm re- cher que Sartre – malgré une éclipse monétaire approfondie par une reste, elle ne règle pas la question. de Prague », prétend que Sartre au- falsificateur et un rigolo, et, par la lèvent davantage d’une compréhen- en 1956 lors de la révolte hon- meilleure coordination des poli- Pour le reste, c’est-à-dire la rait toujours appuyé et parfois de- même occasion, André Glucksmann sible reconnaissance pour ces pages groise – demeura crypto-commu- tiques économiques, une défense construction européenne, il faut vancé la révolte des étudiants avec moi. Il insiste : il traduisait lui- que de la simple réalité. niste pendant près de quinze ans et unifiée, des actions communes que « les gouvernements changent tchèques contre le régime néostali- même la conférence de Sartre. A Entre 1962 et 1966, Sartre se ren- manifesta son hostilité aux idées de dans le domaine de la politique leur pédagogie vis-à-vis de l’opi- nien des années 60. son témoignage je tiens à en oppo- dit avec complaisance neuf fois en la dissidence jusque dans son texte étrangère, la création d’un espace nion ». Ce n’est donc pas affaire Un rappel : en 1963, Jean-Paul ser un autre, qui fut la source de Union soviétique. Hors les raisons de refus du prix Nobel ? de sécurité. Il s’agit bien de répé- de débat public, de confrontation Sartre donna une conférence à mon propos : celui d’Iios Yannaka- privées qui l’y attiraient, on peut y ter, à quelques-uns, Maastricht et des propositions, d’implication l’université Charles de Prague. A kis, ancien communiste grec alors voir la preuve d’un ferme aveugle- Amsterdam. On ne sait pas pour- des peuples, mais de bonne l’époque, le régime se fissurait. La réfugié en Tchécoslovaquie et ment. Pourquoi lui prêter une luci- Michel-Antoine Burnier quoi la dérive qui s’est déjà enga- communication du sommet. La censure hésitait parfois. On repu- proche des milieux de la dissidence. dité que démentent toutes ses dé- est journaliste et écrivain. gée sur ces bases ne se reprodui- fade conception technocratique bliait enfin Kafka dans son propre Yannakakis assista lui aussi à cette rait pas. de la démocratie se dévoile à l’im- pays. Qu’attendaient les étudiants fameuse conférence : non à la tri- Pourquoi Jacques Delors, mal- proviste. venus écouter par centaines le bune, mais dans la salle. Il raconta gré le danger qu’il pressent, ne Ces deux sujets sont pourtant grand philosophe de la liberté ? Un la scène dans le numéro spécial que parvient-il pas à proposer une vé- au cœur des problèmes de la commentaire sur la Critique de la Libération consacra à Sartre peu ritable réorientation de la construction européenne. L’Eu- raison dialectique et le marxisme, après sa mort : « Au fur et à mesure construction européenne ? Il sait rope nécessaire, celle qui aidera à horizon indépassable de notre que Sartre parlait, le public d’abord pourtant bien ce qu’il n’ose for- répondre aux problèmes des temps ? L’affirmation qu’en pays étonné, ensuite abasourdi, se referma muler que par une question : il n’y peuples, à retrouver des moyens socialiste l’intellectuel ne se définit dans un silence lourd de sens. (...) Je a pas de projet à trente, il n’y en d’action que les Etats ont en par- pas seulement par la liberté cri- vois toujours les regards narquois de avait pas plus à quinze. Il n’y en tie perdus, ne peut se construire tique, mais par la fidélité au ré- mes étudiants, leur moue méprisante n’a pas parce que cette question, sans changement de méthode et gime ? Une assurance sur le renou- comme s’ils me disaient : “Ton Sartre, qui devrait être au centre de tous de fond. veau de la lutte des classes et la il s’est déculotté devant les autori- les débats sur l’Europe, a toujours supériorité du socialisme ? Tel fut tés.”» été esquivée au profit d’un « pour pourtant le propos de Sartre. Je sais bien que Liehm a bénéficié ou contre l’Europe » qui arrangeait Yves Salesse est maître des On imagine aisément la décep- d’une belle préface de Sartre où ce- bien ses actuels promoteurs en requêtes au Conseil d’Etat. tion des jeunes Tchécoslovaques de lui-ci rompait enfin avec le commu- LeMonde Job: WMQ0802--0018-0 WAS LMQ0802-18 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 09:29 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0467 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 HORIZONS-CONFÉRENCES

Olivier Houdé, psychologue Le cheminement biscornu de l’intelligence humaine Le cerveau humain, outre ses mécanismes innés, ses capacités puissantes d’apprentissage, est une jungle où les compétences de l’enfant et de l’adulte sont susceptibles de se télescoper. D’où les erreurs, les biais... Mais aussi la nécessité – pour être intelligent – d’un mécanisme de blocage : l’inhibition Dans la série de conférences or- l’intelligence, jusqu’à – et y sibles, c’est-à-dire magiques, ou (une situation de type VF : par ganisées par la Mission 2000 sous compris – l’âge adulte, est jalonnée possibles (sans le piège perceptif de exemple, carré bleu et losange vert) le signe de l’Université de tous les d’erreurs, de biais perceptifs, de dé- la longueur introduit par Piaget). dès lors qu’ils ne sont appariés ni à savoirs, Olivier Houdé, professeur calages inattendus et d’apparentes Selon Wynn, ces résultats suggèrent l’antécédent ni au conséquent. Nos de psychologie cognitive à l’Insti- régressions cognitives. Ainsi, plutôt que les bébés possèdent déjà de vé- travaux de psychologie expérimen- tut de psycho- que de suivre une ligne ou un plan ritables concepts numériques (avec tale et d’imagerie cérébrale fonc- logie (univer- du sensori-moteur à l’abstrait (les encodage de la relation d’ordre) – ce tionnelle, qui vont bientôt paraître sité Paris-V) a stades de Piaget), l’intelligence qui était inconcevable pour Piaget ! dans le Journal of Cognitive Neuros- présenté, le avance de façon tout à fait biscor- Tout se passe donc comme si le cience (en collaboration avec 25 janvier, une nue ! Mais cette forme de dévelop- tout début de l’apprentissage du vo- l’équipe du professeur Bernard Ma- communica- pement doit bien correspondre à cabulaire des nombres et de la dis- zoyer, de l’université de Caen, CEA tion sur le dé- une logique neurale et cognitive tinction linguistique singulier / plu- et CNRS), indiquent que, après un veloppement dans le cerveau humain. Laquelle ? riel entraînait un décalage de apprentissage à l’inhibition du biais de l’intelligence chez l’enfant, Le constat de compétences pré- performance, une régression cogni- d’appariement perceptif, les sujets dont nous publions ici des coces chez le bébé, s’il peut amener tive, empêchant un jugement numé- interrogés donnent (à plus de 90 %) extraits. à reconnaître le caractère inné de rique exact et précis. En revanche, il une réponse logique (autre stratégie certaines d’entre elles (sans qu’il apparaît que, après une reconstruc- de résolution disponible en mé- Les sciences cognitives contem- s’agisse pour autant d’un don de tion cognitive (ou reconceptualisa- moire). Outre le fait que l’inhibition poraines, notamment la psychologie Dieu comme l’affirmait Descartes), tion), les enfants de trois-quatre ans, leur fait changer radicalement de expérimentale et les neurosciences, conduit aussi et surtout à retenir observés à l’école maternelle, re- mode de raisonnement lors d’une considèrent que l’intelligence est un l’idée de mécanismes de raisonne- trouvent, à travers le langage, le ni- « microgenèse » (avant et après ap- processus, une organisation de la ment physique, numérique, etc., as- veau de performance des bébés de prentissage), le plus intéressant tient matière et de la vie. Il n’en fut toute- sociés à une faculté très précoce quatre-cinq mois (avec, dans ce cas, à ce que s’opère simultanément une fois pas toujours ainsi dans l’histoire d’apprentissage par la perception, la possibilité d’une argumentation véritable « bascule cérébrale » de la des idées. On sait que, à la question notamment visuelle, ou par les cou- numérique). Mais comment expli- partie postérieure du cerveau (un « D’où détenons-nous ce précieux tré- plages perception-action (faculté quer alors que, si l’on introduit, réseau perceptif à la fois ventral et sor qu’est notre intelligence ? », René partagée, sur certains aspects, avec comme Piaget, une interférence dorsal) à la partie antérieure : un ré- Descartes (1596-1650) répondait, les primates non humains comme entre le nombre et la longueur seau préfrontal. avec une évidence qui semblait s’im- l’avait pressenti Darwin). Et ce pro- (deux alignements d’objets de On peut penser qu’une telle dyna- poser à lui, Dieu a déposé dans cessus de construction cognitive même nombre mais de longueur mique neurale et cognitive doit être notre esprit, dès la naissance, des – sans doute déjà conceptuel ou différente), ces mêmes enfants sont au cœur de ce qui se passe dans le idées logico-mathématiques claires proto-conceptuel – est à l’évidence à nouveau en situation d’échec, in- développement de l’intelligence et distinctes, noyau de l’intelligence beaucoup plus rapide que ne le pen- tuitifs, perceptifs, considérant qu’il y chez l’enfant (à démontrer par les humaine. sait Piaget. en a plus là où c’est plus long ? techniques d’imagerie cérébrale), Entre Descartes et nous, deux Mais l’essentiel n’est pas là. Le Les techniques de la psychologie qu’il s’agisse de la construction de

événements clés à retenir. Il s’agit plus intéressant tient à ce que le cer- CHRISTOPHE BRUNCK / AGNÈS expérimentale permettent au- l’objet, du nombre, de la catégorisa- d’abord de l’introduction par veau de l’homme, outre ses méca- jourd’hui de démontrer que tion, à chaque fois que se posent des Charles Darwin (1809-1882) de l’idée nismes innés, ses capacités puis- pense, donc j’active et je coor- humaine (l’imagerie cérébrale fonc- l’épreuve de Piaget teste avant tout problèmes de sélection de stratégies d’une évolution progressive de l’in- santes d’apprentissage, de donne »). tionnelle). En voici deux exemples : la capacité d’inhiber la stratégie vi- en mémoire : par exemple, l’inhibi- telligence animale et humaine (à raisonnement, d’abstraction, est une Un tel mécanisme inhibiteur est le nombre, chez le bébé et l’enfant, suo-spatiale « longueur = nombre » tion de la stratégie perceptive inadé- travers la phylogenèse ou évolution sorte de jungle où les multiples actuellement considéré, dans un et le raisonnement logique, chez (une heuristique de quantification quate « longueur = nombre » dans la des espèces), où s’imbriquent la Ma- compétences du bébé, de l’enfant et cadre évolutionniste, comme un élé- l’adulte. perceptive souvent pertinente et en- tâche de Piaget. Sachant que la taille tière, la Vie et la Pensée – excluant de l’adulte sont à tout moment sus- ment clé de l’adaptation comporte- Selon Piaget, avant d’arriver à la core utilisée par l’adulte) et non les relative du cortex préfrontal est la Dieu de l’explication. Il s’agit ensuite ceptibles de se télescoper, d’entrer mentale et cognitive qui a conduit à notion de nombre, l’enfant doit capacités numériques per se. Le dé- plus importante chez les êtres hu- de la reprise de cette idée construc- en compétition (en même temps Homo sapiens sapiens. Ainsi, l’une maîtriser certaines capacités comme veloppement du nombre est donc à mains et qu’elle diminue successive- tiviste dans l’étude de l’ontogenèse qu’elles se construisent) : d’où les des façons actuelles de chercher à celles de classer, d’inclure et de sé- la fois beaucoup plus rapide et en- ment chez les autres primates, car- (l’intelligence se construit petit à pe- erreurs, les biais, les décalages inat- percer le mystère de l’intelligence rier (aspects cardinal et ordinal du suite plus complexe (compétition nivores et rongeurs, on peut aussi tit du bébé à l’adulte) par Jean Pia- tendus (exactement comme dans est d’étudier, du bébé à l’adulte, le nombre). Il peut alors réussir entre stratégies) que ne l’imaginait penser qu’une telle dynamique pos- get (1896-1980), en psychologie de l’histoire des sciences et des sa- rôle de l’inhibition comme méca- l’épreuve dite de « conservation du Piaget. Au-delà des compétences téro-antérieure, marque de l’inhibi- l’enfant, et par Jean-Pierre Chan- vants !). Il en ressort la nécessité nisme de sélection. L’activation / in- nombre ». Dans ce test, qui introduit précoces dans des situations opti- tion comportementale et cognitive, geux en neurobiologie, avec le – pour être intelligent – d’un méca- hibition étant une logique de fonc- une interférence entre le nombre et males (les recherches de Wynn sur a dû jouer un rôle clé dans l’évolu- « darwinisme neural-mental ». Se- nisme de blocage tout aussi puis- tionnement tant neurale que la longueur (avec deux alignements le bébé), être intelligent c’est non tion qui a conduit à l’Homme lon Piaget, le développement de l’in- sant : l’inhibition. « Je pense, donc cognitive, les techniques utilisées d’objets de même nombre mais de seulement « reformater » (re- moderne. telligence chez l’enfant se caracté- j’inhibe ! » (et non pas seulement, sont ici à la fois celles de la psycho- longueur différente après l’écarte- construire à travers le langage), mais rise, comme l’histoire des sciences, comme le suggérait Piaget, «je logie expérimentale et de la biologie ment de l’un d’entre eux), l’enfant c’est aussi inhiber. Olivier Houdé par une succession de coordinations considère jusqu’à six-sept ans que Et cela reste vrai chez les adoles- cognitives nouvelles, chacune défi- « longueur = nombre », donc qu’« il y cents et les adultes dont on peut nissant un stade. OLIVIER HOUDÉ en a plus là où c’est plus long ». Cela montrer que, face à des problèmes Programme Il s’agit d’étapes, datées en années signifie, selon Piaget, que l’enfant de raisonnement logique, ils rede- des conférences et en mois, dans la construction de a Né le 28 juin 1963, docteur en psychologie, d’école maternelle est encore intui- viennent comme le jeune enfant, in- structures logico-mathématiques de Olivier Houdé est professeur de psychologie tif, au sens où il est « prisonnier » du tuitifs et perceptifs – contrairement Février. Le 8, Roland Jouvent, plus en plus complexes, relatives à cognitive à l’université René-Descartes cadre perceptif. Ce n’est qu’à six- à l’intelligence abstraite et logico- Stress et développement. Le 9, l’objet, au nombre, à la catégorisa- (Paris-V-Sorbonne) et membre junior de sept ans qu’il devient « conservant », mathématique décrite par Piaget à Bernard Roques, Les tion (ou classification) et au raison- l’Institut universitaire de France. Ses critère de l’atteinte du concept de ce dernier stade du développement. toxicomanies. Le 10, Jean-Yves nement. Cette conception est li- recherches portent sur le développement et nombre. Le développement de l’in- Ainsi, une erreur classique de lo- Goffi, Les relations entre l’homme néaire et strictement cumulative en le fonctionnement cognitifs, du jeune enfant telligence est donc ici long et labo- gique (plus de 90 % des réponses), et l’animal. Le 11, Jacques ce qu’elle est systématiquement liée à l’adulte, dans les domaines du nombre, de rieux : il faut attendre l’« âge de rai- mise en évidence par le psychologue Vauclair, L’intelligence de à l’idée d’acquisition et de progrès : la catégorisation et du raisonnement. Il son » cher aux philosophes. anglais Jonathan Evans, est le biais l’animal. Le 12, Anne Christophe, de l’intelligence sensori-motrice du articule les méthodes de la psychologie Les découvertes plus récentes d’appariement perceptif qui affecte L’apprentissage du langage. Le 13, bébé (sens et actions) à l’intelligence expérimentale et de la biologie humaine d’une psychologue américaine, Ka- le raisonnement déductif lors de Claire-Blanche Benveniste, La

conceptuelle et abstraite de l’enfant DR (imagerie cérébrale fonctionnelle) en ren Wynn, publiées dans la revue tâches de réfutation ou de vérifica- linguistique descriptive au et de l’adolescent. En fait, les don- collaboration avec le Groupe d’imagerie Nature en 1992, ont reposé avec tion de règles conditionnelles. Pour XXe siècle. Le 14, Bernard Laks, nées expérimentales actuelles in- neurofonctionnelle du professeur Bernard force la question de l’émergence l’exemple de la règle à réfuter, « s’il Phonologie et cognition. Le 15, diquent que les choses ne se passent Mazoyer à Caen. Il est l’auteur ou coauteur (précoce ou non) de la notion de n’y a pas de carré rouge à gauche, Bernard Cerquiglini, Renouveau pas ainsi. D’une part, il existe déjà aux Presses universitaires de France de nombre. Ces travaux montrent que, alors il y a un cercle jaune à droite », et perspectives sur la langue chez le bébé des capacités cogni- Catégorisation et développement cognitif dès quatre-cinq mois, des bébés ob- ce biais consiste à préférer les élé- française. tives assez complexes (connais- (1992), Pensée logico-mathématique (1993), servés au niveau de leur regard (en- ments cités dans la règle considérée Les conférences sont données au sances physiques, mathématiques et L’Homme en développement (1993), registrement des temps de fixation (d’où la réponse erronée « carré Conservatoire national des arts et logiques) ignorées par Piaget et non Rationalité, développement et inhibition (1995), visuelle) sont capables de détecter la rouge à gauche, cercle jaune à métiers, 292, rue Saint-Martin, réductibles à un fonctionnement Vocabulaire de sciences cognitives (1998) et transgression ou la « conservation » droite », soit antécédent faux et 75003 Paris, à 18 h 30 en semaine, strictement sensori-moteur. D’autre L’Esprit piagétien. Hommage international à du nombre lorsqu’on leur présente conséquent vrai : FV) et à négliger à 11 heures les samedi et part, la suite du développement de Jean Piaget (2000). des événements numériques impos- les éléments logiquement pertinents dimanche. Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”"-LCI » « Pour assurer la longévité de la croissance, il fallait hausser les taux d’intérêt » « La situation politique en Au- tablement une avancée de l’Europe les marchés lorsqu’on regarde la dif- comme aux Etats-Unis – et c’est fort rapide –, la hausse des prix du pé- – Les Etats-Unis combinent une triche a-t-elle contribué à la fai- politique, me semble-t-il. Ce qui férence des taux d’intérêt à long heureux, d’ailleurs, à certains trole, la hausse des prix des matières bonne politique macroécono- blesse de l’euro ? s’est passé au moment du traité de terme entre le dollar et l’euro, qui égards – que nous avons une pous- premières, la situation de l’euro sur mique, une bonne politique de ré- – Je ne crois pas que l’on puisse Maastricht et de la création de veut dire que les investisseurs inter- sée de croissance assez forte. Nous les marchés des changes, qui aug- formes structurelles et, en plus, ils dire cela. En tout état de cause, le l’Union économique et monétaire a nationaux pensent que l’euro va l’observons en France, nous l’obser- mente encore la hausse des prix des font du surf, si je puis le dire, sur la rôle de la banque centrale indépen- remarquablement bien fonctionné s’apprécier. Nous pensons qu’un eu- vons partout en Europe, c’est extrê- matières premières importées et du vague technologique. Nous, nous dante est de garder la monnaie dans jusqu’à présent. L’union écono- ro solide fait partie de la panoplie mement encourageant. Il faut assu- pétrole. Nous avons toute une bat- avons le très grand bénéfice, en ce les meilleures conditions possibles, mique, c’est, en particulier, le fait d’une économie forte et que rer la longévité de cette croissance. terie d’indicateurs et, au total, en moment, en France, d’un très bon quels que soient les aléas politiques. que le collège des gouvernements l’économie européenne est une Les Etats-Unis étaient à notre ni- prenant tout cela en compte, nous niveau de compétitivité. C’est ce Cela dit, en tant que citoyen, je par- peut finalement demander à quel- économie forte. veau d’aujourd’hui, à peu près, en nous sommes dit que, pour assurer qu’on appelle la fameuse “ désin- tage totalement, au sujet de l’Au- que pays que ce soit de changer sa » Pour le reste, je ne vous dissi- 1994, et ils avaient décidé alors, pour la longévité de la croissance, il fallait flation compétitive ”. Sur quatre triche, l’émotion qui a été exprimée politique monétaire si celle-ci mule pas que nous ne sommes pas assurer la longévité de la croissance hausser les taux. ans, 1997, 1998, 1999 et 2000, si je par tous les exécutifs européens et commence à dévier et qu’on peut lui satisfaits du niveau actuel de l’euro. américaine, de hausser leurs taux » Et comment le marché a-t-il ac- m’en tiens aux prévisions ac- ailleurs dans le monde. donner des amendes s’il ne rectifie Il importe plus d’inflation qu’il n’est d’intérêt, ce qui avait été plus ou cueilli cela ? Il a fait baisser les taux tuelles, notre pays aura la crois- – Comment va fonctionner, pas sa politique monétaire. Cela va nécessaire, et nous avons pris la dé- moins bien compris à l’époque. d’intérêt de long terme. Autrement sance, en volume, la plus forte des par exemple, le conseil de l’euro, plus loin qu’aux Etats-Unis : de Was- cision, le 3 février, de relever les taux – Est-ce que la BCE relève ses dit, l’ensemble des épargnants du grands pays d’Europe et le puisque les autres Européens hington, on ne peut pas demander à d’intérêt, parce que nous voyions taux parce qu’elle estime que monde entier, voyant qu’il y avait deuxième plus important excédent vont bouder le gouvernement la Californie de changer sa politique que l’impact de l’inflation importée c’est bon pour l’économie euro- un pilote dans l’avion monétaire eu- de la balance des paiements cou- autrichien ? monétaire ! n’était pas négligable. péenne ou parce qu’elle peut ropéen et qu’il tenait fermement le rants du monde. – Je n’ai pas eu l’occasion d’en – Qu’est-ce qui explique donc, – N’est-ce pas Alan Greens- pas faire autrement face à la manche, se sont dit : “ C’est rassu- » Au-delà, nous avons, il faut parler avec M. Sautter ; donc je ne selon vous, la faiblesse relative pan, le président de la Réserve concurrence du dollar ? rant, l’inflation va être sous bien le dire, un potentiel inexpri- peux pas vous dire comment il voit de l’euro par rapport au dollar ? fédérale américaine, qui donne – Nous sommes indépendants et, contrôle. ” Et les taux d’intérêt de mé encore, qui tient aux réformes les choses. Chacun a ses responsabi- – Nous poursuivons, dans l’euro- le ton ? tous, interdépendants. Nous avons long terme, qui incorporent les pré- structurelles que nous pouvons lités : nous avons les nôtres, les gou- système, une politique monétaire de – S’il donnait le ton, alors nous haussé nos taux parce que nous visions d’inflation à dix ans, ont faire puisque nous avons encore vernements ont les leurs. solidité, de stabilité, de confiance. doublerions nos taux d’intérêt. avons pris en compte les données baissé. un taux de chômage de 10,6 %. » » Mais, puisque vous abordez le L’euro a un important potentiel Nous avons des taux d’intérêt deux de la croissance de la monnaie en – Les Etats-Unis viennent de problème de l’Europe politique, lais- d’appréciation, et ce sentiment est fois plus faibles que ceux des Etats- Europe, la croissance des encours de battre un record : cent sept mois Propos recueillis par sez-moi vous dire qu’on sous-es- partagé par l’ensemble des observa- Unis. Ne disons pas qu’ils donnent crédit en Europe – 10,5 % de crois- de croissance consécutifs. L’Eu- Jean-Pierre Defrain, time certaines de ses avancées. Ce teurs internationaux – le FMI, l’OC- le ton ! sance du crédit et du financement rope peut-elle espérer être en- Anita Hausser qui vient de se passer est incontes- DE, tous les autres. Il est partagé par » Nous observons, en Europe au secteur concurrentiel, c’est très trée dans un cycle comparable ? et Patrick Jarreau LeMonde Job: WMQ0802--0021-0 WAS LMQ0802-21 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0470 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 21 L’identité brouillée de l’Autriche 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 AUCUN PEUPLE n’aime se faire par un souverain trop vieux l’égalité taires. Il leur imposait – au moins ta- par l’antisémitisme. Pourquoi alors Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F dicter sa conduite par d’autres. De de traitement dont les Magyars citement – un statut de neutralité, est-elle en train d’ouvrir les portes Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 l’Iran à l’ex-Yougoslavie, on l’a vu avaient bénéficié à partir de 1867. assorti de l’interdiction d’adhérer du pouvoir à l’inquiétant Haider ? Internet : http : //www.lemonde.fr cent fois au cours de ces dernières Sarajevo et la guerre de 1914-1918 en aux communautés européennes. Il Plus qu’à une mutation idéologique, ÉDITORIAL années. On le voit aujourd’hui en sont le résultat. François-Joseph fallut l’arrivée au pouvoir, en 1970, on serait tenté de penser à une Autriche, où le Parti social-démo- étant à la fois empereur (kaiser ) du vieux social-démocrate Bruno grande lassitude devant l’encroûte- crate se garde d’approuver le boy- d’Autriche et roi (köenig), en résumé Kreisky, qui allait y demeurer treize ment du pouvoir, et le système de cottage politique décrété par l’Union « k. und k. », les humoristes avaient ans, pour que l’Autriche comprenne combines – le fameux « proporz » – Une paix corse ? européenne. A fortiori lorsque ce baptisé son empire la « Cacanie ». qu’il ne tenait qu’à elle de devenir sur lequel reposait la répartition des peuple, dont la capitale rappelle à Le portrait désabusé que Robert une autre Suisse, à même de mener fromages au sein de l’éternelle coali- EUX ans exacte- Toutefois les obstacles restent chaque pas le glorieux passé, s’est Musil a brossé de cette société ne une politique de neutralité active. tion social-démocrates - conserva- ment après l’assas- nombreux. L’échec des dis- bien souvent vu imposer un destin à saurait faire oublier l’exubérance Aussi bien s’est-elle gardée, une fois teurs. Ajoutez l’ennui que prophéti- D sinat du préfet Eri- cussions et la reprise du terro- ses yeux parfaitement injuste, et ne culturelle qui l’a caractérisée, pro- disparu, pour cause de chute du sait Fukuyama dans sa Fin de gnac, le dialogue risme au Pays basque espagnol, s’est accordé que relativement duisant les Klimt, les Kokoschka, les communisme, le veto du Kremlin, de l’Histoire et vous débouchez sur un lancé le 13 décembre 1999 par Lio- les difficultés en Irlande du Nord récemment sur la nature de son Schoenberg, les Mahler, les Kafka, et frapper, comme sa sœur hongroise, grand besoin de changement, au- nel jospin pour sortir de l’impasse autour du problème du désarme- identité. combien d’autres. Société fonda- à la porte de l’OTAN, se contentant quel le leader prétendument « libé- en Corse vient sans doute de ment de l’IRA montrent combien AEIOU : « Austriae est imperare mentalement cosmopolite, parfaite- de rallier l’Europe communautaire ral », avec son physique de playboy franchir une nouvelle étape : l’en- la logique de la paix reste fragile orbem universum » – il appartient à ment étrangère à l’antisémitisme et, depuis le 1er janvier 1999, l’euro. et son sourire enjôleur, a su super- semble des groupes nationalistes lorsque celle de la violence a ins- l’Autriche de gouverner la Terre en- qu’Hitler, né autrichien, prit d’autant bement répondre. approuvent désormais ce proces- piré trop longtemps les compor- tière – prétendait tout simplement plus facilement en grippe qu’il avait GRANDE LASSITUDE Si tel était le cas, ne faudrait-il pas sus. Armata Corsa a rejoint les tements. Si l’idée d’un statut son orgueilleuse devise, à l’époque été par deux fois collé à l’Ecole des Le temps est loin où elle paraissait redouter l’effet d’entraînement que autres organisations clandestines d’autonomie, au sein de la Répu- où Charles Quint (1519-1556) régnait beaux-arts de Vienne. économiquement inviable. Avec le ce phénomène pourrait avoir qui, dans un entretien accordé au blique, semble gagner tous les sur un « empire sur lequel le Soleil ne La défaite de 1918 et l’aversion de tourisme, le développement indus- ailleurs, et pour commencer en Monde, se félicitent de la dé- jours du terrain dans l’opinion et se couchait jamais », puisque, avec Clemenceau pour un pouvoir à ses triel, l’Autriche est devenue l’un des Allemagne, où l’affreuse affaire Kohl marche du premier ministre, jus- la classe politique insulaires, les l’Espagne, l’Amérique hispano- yeux trop catholique réduisirent cet pays du continent où le chômage est laisse l’électorat de droite tifient le cessez-le-feu annoncé partisans du statu quo sont bien phone en faisait partie au même empire multicolore aux dimensions le plus faible. La grande popularité désemparé ? en décembre et se disent prêtes à décidés à faire entendre leur voix. titre que la Hongrie, la Croatie, la d’un gros confetti affecté, avec son qu’a connue Kreisky, lui-même juif, mettre un terme à la violence. Le plus grand risque serait qu’ils Bohême, l’Allemagne, les Pays-Bas, énorme capitale, d’hypertrophie cé- donne peu de poids à l’explication André Fontaine Jusqu’à présent, seuls les l’emportent et déclenchent de y compris l’actuelle Belgique, et de rébrale. Tous les économistes s’ac- groupes nationalistes opposés à nouvelles frustrations, reprodui- grands bouts de l’Italie et de la cordaient à le juger inviable et le la violence et les « vitrines lé- sant une situation dont la Corse a France actuelles. A la vérité, il n’était Parlement eut conscience d’expri- gales », ou considérées comme souffert pendant des décennies, pas empereur d’Autriche mais seule- mer la vox populi en demandant son telles, des groupes clandestins lorsque les plus grands freins au ment roi de ce pays, la couronne im- rattachement à l’Allemagne, ce qui par Kerleroux avaient apporté leur soutien au mouvement se trouvaient parmi périale établissant sa souveraineté lui fut refusé par les vainqueurs. Les gens processus de Matignon. Or, de- les élus corses eux-mêmes. sur ce qu’on appellera jusqu’au dé- Devenue un temps pour marquer puis les origines du mouvement L’autre risque tient à la nature but du XIXe siècle le Saint Empire ro- le coup « Autriche allemande » nationaliste corse, la réalité de la même des questions qui, outre le main de la nation germanique. Le (Deutschösterreich), la République décision politique a appartenu, le statut, vont être désormais au titre d’empereur était décerné à vie née à Vienne n’arriva jamais à s’ar- plus souvent, aux groupes armés. cœur des discussions. Il s’agit sur- par les « électeurs » – rois, arche- racher à son instabilité congénitale. Les choses sont donc claires : si le tout de la question de la re- vêques, ducs, margraves, représen- Aussi est-il permis de penser que les risque de dissidents ou de despe- connaissance du peuple corse – tants des villes libres réunis à cet ef- considérations idéologiques n’ont rados ne peut pas être écarté, point central pour les nationa- fet à la Diète de Ratisbonne. joué qu’un rôle de second plan l’ensemble du mouvement natio- listes, déjà rejeté par le Conseil après le désir de se retrouver à nou- naliste se veut partie prenante du constitutionnel – et de l’amnistie EMPIRE MULTICOLORE veau au sein d’un grand ensemble processus de paix. des prisonniers. Par un cruel re- Pourquoi « romain » ? Parce que politique et économique, dans le ral- C’est ce qui explique que Le tour de l’Histoire, c’est bien l’as- le Saint Empire, institué à la fin du liement enthousiaste à l’Anschluss, Monde ait décidé, dans une dé- sassinat du préfet Erignac qui premier millénaire, se voulait la pro- en 1938, de la grande majorité de la marche inhabituelle, de donner la pourrait enrayer le processus. La longation de l’Empire romain d’Oc- population. C’est ce qu’ont dû pen- parole aux représentants de mou- présence dans les prisons des or- cident. A partir du XVe siècle, et jus- ser les trois grands vainqueurs du vements clandestins. Qu’on le ganisateurs présumés de l’assass- qu’à ce que Napoléon, qui ne se Reich lorsqu’ils ont décidé en 1943 veuille ou non, la question de la sinat, la cavale du tireur présu- voulait pas de rival, dissolve le Saint de considérer l’Autriche non comme violence politique est au cœur du mé, rendent en effet les Empire, ce dernier fut pratiquement un ennemi mais comme la première problème corse depuis des décen- discussions à venir très délicates. toujours dans les mains de la dynas- victime de l’agression hitlérienne, nies. L’unanimité des groupes na- Si les nationalistes continuent de tie des Habsbourg, de la « maison dispensant du coup sa population tionalistes, publics et clandestins, faire du sort d’Yvan Colonna un d’Autriche ». Son « abaissement » de la dénazification imposée à celle en faveur du processus de Mati- préalable, alors les assassins du fut pendant un siècle l’objectif quasi de l’Allemagne. Qui d’ailleurs les gnon semble confirmer que cette préfet auraient tué deux fois : un permanent des rois de France, jus- Russes ont-ils été chercher pour le mouvance partage l’aspiration homme d’abord, un espoir de qu’à ce que le traité de Westphalie diriger lorsque, entrés à Vienne en générale à la paix civile. paix ensuite. de 1648 consacre leur victoire en di- 1945, ils ont mis en place, de leur visant l’empire en trois cent qua- propre chef, un gouvernement pro- 0123 est édité par la SA LE MONDE rante-trois Etats souverains. Déjà, visoire ? Le chancelier Renner, qui, Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; l’Espagne et les Pays-Bas en avaient sept ans plus tôt, avait approuvé Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint été détachés après l’abdication et la l’Anschluss. Directeur de la rédaction : Edwy Plenel mort de Charles-Quint. En revanche, Staline se refusant à séparer le rè- Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau les Habsbourg purent consolider glement de son cas de celui de Directeur artistique : Dominique Roynette leur emprise sur l’Autriche, la Hon- l’Allemagne, les Autrichiens ont dû Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : grie et de nombreuses terres slaves attendre l’avènement de Khroucht- Alain Frachon (Editoriaux et analyses) ; ou italiennes. chev pour voir s’en aller les troupes Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Il y a cent ans, l’Autriche-Hongrie d’occupation et se lever du coup les Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; était l’une des grandes puissances barrières séparant leurs zones res- Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) du continent. On dirait que c’est pectives. Mais le « traité d’Etat », Rédacteur en chef technique : Eric Azan celle qui avait le mieux maîtrisé le qui, en 1955, leur rendit leur liberté, Médiateur : Robert Solé problème des nationalités, si les ne se contentait pas de plafonner Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Slaves ne s’étaient pas vu refuser très strictement leurs dépenses mili- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

l’amiable dans la plus grande tradi- plus de commentaire officiel, au tutions financières et l’industrie. Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), L’économie tion germanique, celle du consen- bon vouloir du chancelier ! Coïncidence, la porte s’ouvre au André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) sus. Cette « entente cordiale » se se- Actuellement, les deux Alle- moment où le gouvernement en- Le Monde est édité par la SA Le Monde ra toutefois imposée sous la magne, de Mannesmann et de tend alléger la fiscalité sur les plus- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, allemande entre pression des actionnaires et autres Holzmann, se côtoient, voire même values boursières. Une réforme qui Fonds commun de placement des personnels du Monde, investisseurs, qui semblaient se pro- s’interpénètrent. Responsables po- doit révolutionner le paysage : les Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, noncer en faveur de Vodafone. litiques, économiques et syndicaux grandes banques ne cachent pas Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. Dans ce contexte, le « cas Holz- parlent plutôt d’adapter le système leur volonté de se séparer d’une deux modèles mann » a pu paraître anachronique rhénan que de l’abandonner. Wer- partie de leur portefeuille de parti- Suite de la première page à un capitaliste de la trempe de ner Müller, le ministre fédéral (sans cipations. Cette mesure va renfor- ILYA50 ANS, DANS 0123 Chris Gent ; il n’en recèle pas moins étiquette) de l’économie, affirmait cer la place financière allemande. L’offensive lancée par Vodafone d’intéressantes vérités sur la résis- dans nos colonnes (Le Monde du Selon Rolf-Ernst Breuer, le pré- aura parachevé cette mue irrésis- tance du modèle rhénan. En no- 29 janvier) que seuls « quelques pa- sident du directoire de la Deutsche Le gouvernement remanié tible. Paradoxe : Mannesmann a vembre, le numéro deux du bâti- trons de grands groupes, en partie Bank, elle doit être également vue succombé à sa tentation anglo- ment et des travaux publics a été détenus par des fonds d’investisse- « sous l’angle de la restructuration COMPLÉTÉ cette nuit, le gou- compromettre l’avenir. Mais, à saxonne, mais son souvenir mar- sauvé de la faillite par l’intervention ment américains, sont plus influencés de l’économie allemande et euro- vernement s’est présenté cet l’adresse de ceux des radicaux et quera un tournant pour le pays. La soudaine du chancelier social-dé- par le modèle anglo-saxon ». Selon péenne ». De nouveaux mouve- après-midi devant l’Assemblée des modérés qui soutenaient il n’y question de l’indépendance de ce mocrate. En mettant 250 millions de cet ancien cadre supérieur du ments, éventuellement transfronta- nationale. M. Georges Bidault, a pas très longtemps encore les groupe s’est jouée sur le seul terrain deutschemarks sur la table, ce der- conglomérat Veba, l’essentiel de liers, sont donc à attendre. président du conseil, entendait gouvernements, il serait ajouté de « la création de valeur », une ex- nier avait alors imposé aux banques l’économie allemande, dominée par moins faire approuver le remanie- qu’avant d’être élargie la majorité pression très à la mode chez les in- d’injecter plusieurs milliards dans le les petites et moyennes entreprises, DIMENSION SOCIALE ment de son équipe que la conti- devait être maintenue. Le soutien vestisseurs. Le juriste Klaus Esser, redressement du groupe. Un mois demeure globalement fidèle à ses Les trois mois chahutés que vient nuité de sa politique. C’est, en de- des socialistes n’exclut pas celui président du directoire aux démons- avant Noël, ce « miracle » social « racines » : l’économie sociale de de traverser l’Allemagne imposent hors du respect de la règle des modérés ; la porte n’est fer- trations froides et minutieuses, a avait permis d’éviter la suppression marché. Illustration de cette coha- une réflexion sur la conduite de ces constitutionnelle, la raison même mée à personne. refusé, dès le début, toute argu- de milliers d’emplois. Il a aussi valu bitation pacifique : les représen- restructurations. Les déboires de de son attitude : personnellement Encore faut-il que les invités mentation émotionnelle, voire à Gerhard Schröder de se faire ac- tants salariaux – dont Klaus Zwic- Holzmann permettent de ne pas investi sur une déclaration minis- aient envie d’entrer. Bien des mo- « nationaliste », pour sauver Man- clamer comme jamais par les sala- kel, le président du syndicat IG oublier la dimension éminemment térielle, il demeure à la tête du dérés et des radicaux voient sans nesmann. Il s’est adressé, pour son riés rassemblés aux pieds des Metall –, membres du conseil de sociale du chantier dans une Eu- gouvernement aussi longtemps désagrément les socialistes s’écar- malheur, aux seuls actionnaires. banques francfortoises, devant le surveillance de Mannesmann en rope où le chômage régresse à que son investiture n’est pas désa- ter du pouvoir. Mais ils trouvent Même la classe politique allemande siège de leur entreprise. vertu de la cogestion, ont accepté peine. La bataille pour Mannes- vouée explicitement ou qu’il ne également là l’illustration de ce – dont le silence après le succès bri- l’offre améliorée de Vodafone, à mann rend nécessaire, pour cer- désavoue pas lui-même sa décla- qu’ils ont soutenu bien souvent : tannique est révélateur – a compris ADAPTER LE SYSTÈME l’instar des patrons qui siègent à tains, un code européen sur les ration. l’impossibilité d’associer et de que les avertissements lancés au dé- Là aussi, on peut y voir un nou- leurs côtés, Jürgen Schrempp, au prises de contrôle. Pour beaucoup, Le débat de politique générale concilier les contraires, la preuve but du raid hostile ne sauraient veau signe de faiblesse de la « Deut- volant de DaimlerChrysler, et Hen- ces rapprochements obligent à ren- devrait offrir au président du du caractère ingouvernable de conditionner son issue. Le chance- schland AG ». Les banques créan- ning Schulte-Noelle, de la compa- forcer le droit européenn sur les so- conseil l’occasion de rendre hom- l’Assemblée nationale et la néces- lier Gerhard Schröder avait mis en cières n’avaient pas contrôlé d’assez gnie d’assurances Allianz. Pour ces ciétés anonymes, alors que les mage aux démissionnaires, dont sité de nouvelles élections. garde contre les opérations inami- près la marche du groupe. Son deux hommes rompus aux acquisi- membres de l’Union ont du mal, certains étaient au pouvoir depuis cales, « des aventures » qui « dé- conseil de surveillance, présidé par tions à l’étranger, la question du depuis plusieurs années, à se trois ans. Rien ne sera dit qui Jacques Fauvet truisent la culture des entreprises » ; il un représentant du deuxième ac- contrôle d’une entreprise ne doit mettre d’accord sur le sujet. pourrait aggraver la discorde et (8 février 1950.) a fait dire, après la défaite de Man- tionnaire, la Deutsche Bank, avait plus rien à voir avec la couleur des Quelle sera la place des salariés nesmann, qu’il appréciait le règle- failli à sa tâche. Wim Duisenberg en drapeaux nationaux. dans ces grands ensembles ? Quelle ment « pacifique » de l’offre... personne, le président de la Banque Ailleurs, l’évolution de cette Alle- culture pour les entreprises euro- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS Dans cette affaire, les banques centrale européenne, a critiqué l’ini- magne au double visage est une péennes ? Modèle rhénan ou an- aussi, autrefois toute-puissantes tiative gouvernementale : « Ce n’est chance pour l’Europe. Le succès de glo-saxon ? La création de valeur Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr dans le système allemand, ont dû pas particulièrement ce que nous Vodafone sur Mannesmann brise la doit-elle tout guider ? Quel peut Télématique : 3615 code LEMONDE céder la place aux actionnaires. Pour voulons donner comme image de réputation de protectionnisme être le rôle des responsables poli- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) orchestrer sa défense, Klaus Esser l’évolution économique du souvent attribuée au pays. Les tiques dans les manœuvres atten- ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) aura sans doute passé davantage de continent. » Mais le geste de grands groupes étaient réputés im- dues ? Autant de questions que Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 temps à New York et à Londres qu’à M. Schröder aura reçu l’approba- prenables. Leur indépendance était Mannesmann et Holzmann ont Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 Francfort. Certains pourront faire tion d’une grande partie de son... d’autant plus forte qu’elle se fon- contribué à rendre d’actualité. valoir que l’offre d’abord hostile a électorat et des syndicats allemands. dait sur les liens capitalistiques Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 débouché sur un compromis à Et les banques se sont pliées, sans étroits tissés entre les grandes insti- Philippe Ricard LeMonde Job: WMQ0802--0022-0 WAS LMQ0802-22 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0471 Lcp: 700 CMYK

22 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000

SCIENCES DE LA VIE A Lyon, SONNES, venues d’Allemagne no- AGRICOLE toujours morose, Alain Agrevo. Il explique par ailleurs, dans (santé végétale et animale) au mo- dans le quartier Saint-Pierre, un bâ- tamment, vont prendre pied dans la Godard, président de la structure, un entretien au Monde, pourquoi, ment où se profile un rival de taille : timent sortira de terre, cet été, pour métropole provinciale, qui envisage ne souhaite plus qu’un peu de selon lui, il faut développer les Syngenta, fusion des agrochimies accueillir le nouveau siège d’Aventis d’ouvrir une école allemande pour chance pour finaliser l’intégration OGM. b AVENTIS AGRICULTURE doit du suisse Novartis et de l’anglais Ze- Agriculture. b PLUS DE 150 PER- ces familles. b DANS UN CONTEXTE de Rhône-Poulenc Agro, Hoechst et relever son pari dans l’agrobusiness neca, qui verra le jour ce printemps. Aventis Agriculture veut créer une nouvelle culture d’entreprise A Lyon, la société agrochimique née de la fusion du français Rhône-Poulenc et de l’allemand Hoechst tente de créer de nouvelles valeurs pour surmonter les différences. La réussite ou l’échec de la fusion repose en grande partie sur ce projet de management

LYON nues de Rhône-Poulenc Agro et dans un 18 m2 un tantinet monacal. sages essentiels du groupe. Notre férences. Nous leur montrons que stratégique, le président d’Aventis de notre envoyée spéciale d’Agrevo, filiale de Hoechst. « La pratique qui est d’accorder les mission est aussi d’être visibles par nous sommes tous très marqués par Crop Science a décidé de stopper Née le 4 janvier, à Lyon, Aventis De premiers expatriés venus de bureaux les plus spacieux, pourvus tous. Nous nous sommes répartis les notre environnement socioculturel, les investissements sur les biotech- Agriculture, la filiale spécialisée du Francfort ou Berlin, mais aussi de du plus grand nombre de fenêtres et pays à visiter en fonction de nos pré- une différence que l’on retrouve nologies végétales, mais de géant mondial des sciences de la centres de recherches de Grande- de la moquette la plus épaisse, aux férences et notre histoire », ex- jusque dans les méthodologies de re- « conserver les outils en l’état, car vie, est désormais en ordre de Bretagne et du Canada sont déjà à postes hiérarchiques de l’entreprise pliquent-ils à l’unisson. cherche. On reproduit ce pourquoi un développement des OGM en Eu- marche. La structure présidée par pied d’œuvre à Lyon. Plus de n’a plus cours ici », souligne Alain on a été récompensé à l’école », ex- rope n’est pas à exclure d’ici trois à le Français Alain Godard accueille 150 personnes devront d’ici six Godard qui désire par ces actes plique Jacques Pateau, conseiller cinq ans ». en son sein le numéro un mondial mois s’y installer tandis que symboliques « signifier le passage Les titres ronflants en management culturel chargé de Aventis Agriculture doit relever de l’agrochimie (Aventis Crop 70 Français sont attendus en Alle- d’une structure pyramidale à une l’intégration dans Aventis. également son pari dans l’agrobu- Science), le numéro un mondial de magne, ou en Angleterre. Les ef- organisation la plus transversale sont aussi interdits Les familles d’expatriés ont aussi siness (santé végétale et animale) la santé animale (Mérial, filiale fectifs lyonnais atteindront alors possible ». Les titres ronflants sont eu droit à leurs séminaires d’inté- au moment où se profile un rival commune avec Merck) et le numé- 1 300 personnes. Le siège définitif aussi interdits de séjour. Une seule de séjour. Une seule gration : deux jours pendant les- de taille : Syngenta, fusion des ro deux de la nutrition animale d’Aventis Agriculture monde n’est dénomination est admise : « res- quels elles se sont familiarisées agrochimies du suisse Novartis et (Aventis Animal Nutrition). C’est pas encore sorti de terre. Il faudra ponsable de ». dénomination avec la vie, l’environnement cultu- de l’anglais Zeneca, qui verra le l’agrochimie qui a payé, dans cette attendre l’été pour que soit posée Ainsi en a décidé ce tandem rel et l’art culinaire lyonnais... «Les jour ce printemps. « Nous pensons filiale, le plus lourd tribut à la fu- la première pierre d’un nouveau curieux dont dépend le succès de est admise : fusions échouent aussi parce qu’on avoir réalisé ce qui est l’essentiel sion franco-allemande de Rhône- bâtiment, comptant 19 000 m2 de la fusion. Alain Godard, passionné n’implique pas assez les conjoints », dans une fusion : nettoyer le passé Poulenc et Hoechst. En juillet 1999, bureaux, dans le quartier Saint- de nouvelles méthodes de mana- « responsable de » estime M. Pateau. pour regarder l’avenir plus efficace- Aventis annonçait la suppression Pierre, site d’implantation histo- gement (il est l’auteur d’un livre Dans un contexte agricole mon- ment », estime Alain Godard. Les de 1 400 postes sur des effectifs eu- rique de Rhône-Poulenc. sur le sujet), ne veut pas laisser dial qui reste peu favorable aux af- approches culturelles différentes ropéens de 7 400, la fermeture de D’ores et déjà les anciens bâti- passer l’opportunité d’appliquer Le plus gros chantier d’Aventis faires, la marge de manœuvre dans Aventis pourraient être aussi nombreux sièges de filiales et sites ments de Rhône-Poulenc Agro ont ses principes dans une société à in- reste le mariage d’équipes de pour Aventis Agriculture est très un facteur de chance. « Le dialogue de production et de deux des six été « reconfigurés » pour fonder venter. Gerhard Prante, ancien pa- cultures différentes qui doivent ap- étroite. Après les réticences euro- franco-allemand est rendu difficile centres de recherche. Ces diffé- une nouvelle culture d’entreprise. tron d’Agrevo, est reconnu comme prendre à travailler ensemble. Des péennes sur les organismes géné- parce qu’on ne s’est pas assez inter- rentes mesures devront se traduire Chaque salarié dispose d’une un homme de terrain. Ils parlent séances de « sensibilisation aux tiquement modifiés (OGM), ce lea- rogé sur la façon dont toutes les en- par des économies de 350 millions même superficie de 13 m2, dotée déjà d’une même voix, en anglais, autres cultures » en passant par des der de l’agrochimie ne doit treprises sont en train d’absorber le d’euros d’ici à 2002. Aventis Crop d’une fenêtre, quel que soit son « devenu la langue officielle d’Aven- jeux de simulation jusqu’aux sémi- compter que sur son arsenal tradi- modèle américain, à base “share- Science, qui a réalisé un chiffre poste hiérarchique. Le directoire tis ». A l’heure du déjeuner, ils ac- naires de travail en équipe suivis tionnel de pesticides. Et ce, même holders value” », estime Jacques d’affaires de 4,055 milliards d’eu- bicéphale d’Aventis Crop Science ceptent l’interview, debout, en gri- par un conseiller. Près de 300 res- si Alain Godard continue de pen- Pateau. Selon lui, Français et Alle- ros en 1999 (en baisse de 0,6 %), n’échappe pas à la règle. Alain Go- gnotant au milieu d’une assemblée ponsables ont déjà été formés de ser que « les produits traditionnels mands ont en commun des valeurs aura aussi réduit son portefeuille dard et l’allemand Gerhard Prante, d’une centaine de managers venus façon à constituer un socle de va- de protection des cultures seront les sociales fortes, qui, bien que diffé- de produits de près d’un tiers. en tant que président et vice-pré- pour moitié de l’étranger. « Une leurs communes. « Quand on tra- moteurs de la croissance pendant les rentes, doivent permettre de sou- Dans un contexte agricole toujours sident d’Aventis Crop Science, ont fois par mois, nous réunissons les vaille avec les chercheurs d’Aventis à prochaines années, mais que la nou- der les individus autour d’un mo- morose, M. Godard ne souhaite décidé de montrer l’exemple : ils responsables de filiales ou d’équipes Francfort ou à Lyon, ils commencent velle offre fondée sur les biotechno- dèle d’entreprise européen. plus « qu’un peu de chance » pour ont descendu la cloison et se font qui repartiront dans leurs sociétés par nous dire qu’ils se comprennent logies constitue le futur de l’agri- réussir la fusion des équipes ve- un tête-à-tête peu conventionnel, ou leurs pays respectifs avec les mes- entre eux et qu’ils ont les mêmes ré- culture ». D’un point de vue V. L. Alain Godard, président d’Aventis Agriculture « Il faut que les organismes génétiquement modifiés soient autorisés » « Quelle attitude allez-vous voir-faire est déjà reconnu dans la tribue des subventions alors qu’il de l’ordre de 29 % en cumulé, de sion. Il faut aussi une certaine adopter dans le domaine des or- modification de l’amidon du maïs faudrait augmenter la productivi- nos dix produits leaders d’ici à dose de chance pour que n’im- ganismes génétiquement modi- et du blé. Nous avons engagé des té des cultures. Il faut donc que 2002, avec par exemple le Regent, porte quel changement réussisse. fiés (OGM) ? discussions avec l’industrie agro- les OGM qui propulsent le rende- un nouvel insecticide efficace à – Avez-vous peur de Syngenta, – Il existe une incertitude sur le alimentaire en Europe afin de dé- ment et qui sont l’objet au- faible dose. Notre budget de re- la fusion des agrochimies du devenir des biotechnologies végé- terminer l’intérêt pour le consom- jourd’hui de tant de controverses, cherches et développement, qui suisse Novartis et du britan- tales en Europe, mais aussi dans le mateur de ces nouvelles technolo- soient autorisés. Il n’y aura pas pèse 10 % de notre chiffre d’af- nique Zeneca ? reste du monde, car les réticences gies. Nous avons avec notre ligne d’avenir pour les plantes-usines à faires, nous permet de soutenir – Nous avons le même outil que vis-à-vis des OGM ont gagné potagère (Nunza en Hollande) des médicaments ou à biocarburant si l’innovation. Enfin, nous avons Syngenta, avec des compétences d’autres pays. Nous avons décidé possibilités infinies pour les alica- on bloque aussi les clés du rende- construit une plate-forme hu- en agrochimie et en semences. d’augmenter nos connaissances ments [aliments qui soignent], par ment que sont les OGM à intérêt maine au meilleur niveau pour Notre objectif est d’accroître en en génomique et bio-informa- exemple en augmentant la quanti- agronomique. réaliser les objectifs réalistes que quantité et qualité la production tique qui sont désormais des sa- té de vitamine E dans la laitue. – Vous démarrez la première nous nous sommes donnés. alimentaire dans le monde en ré- voirs indispensables. L’effort ALAIN GODARD » Reste que la limite de rentabi- année d’Aventis Agriculture. Toutes les fusions ne peuvent en duisant les dommages sur l’éco- porte particulièrement à Franc- lité de ces produits est liée au ren- Comment situez-vous votre en- dire autant, en un laps de temps système, ce qui est la base d’une fort, devenu le centre mondial de grâce à Agrevo, des variétés de dement. Pour être intéressants, treprise ? aussi court. agriculture durable. La concur- la recherche et développement colza de printemps au Canada et ces aliments doivent être produits – Aventis Agriculture détient » Mon plus grand souhait est rence est stimulante. Syngenta se- pour l’agriculture d’Aventis, mais de maïs aux Etats-Unis qui ré- à des coûts compétitifs par rap- une position unique au sein de que le marché et nos équipes ra la première entreprise spéciali- nous avons aussi des laboratoires sistent à un herbicide, appelées port aux ingrédients alimentaires l’agriculture mondiale en protec- commerciales délivrent ce que sée en agriculture et cotée en de recherche spécialisés à Lyon et Liberty Link. Mais les semences issus de la chimie. Ce sera la tion des cultures, nutrition ani- nous attendons. Il ne nous Bourse. Nous regardons avec à Sophia-Antipolis, en France, en OGM sont une toute petite partie même chose pour les cultures male et santé animale. Avec Aven- manque plus qu’une once de beaucoup d’intérêt sa constitu- Grande-Bretagne sur les herbi- de nos ventes de semences, qui énergétiques, comme le colza tis Crop Science, nous possédons chance pour que la fusion réus- tion. » cides, au Japon sur le riz, en Bel- pèsent 8 % du chiffre d’affaires dont on extrait un biocarburant, un solide portefeuille de produits sisse. Si l’année s’avère économi- gique sur les biotechnologies... La d’Aventis Crop Science. Par c’est-à-dire une forme d’énergie pour les cultures. Nous prévoyons quement difficile, cela peut mettre Propos recueillis par deuxième nécessité est de garder ailleurs, si les plantes transgé- renouvelable. Aujourd’hui, on dis- une forte croissance des ventes, en danger notre travail de cohé- Véronique Lorelle les outils en l’état afin de jouer niques diminuent, les agriculteurs notre rôle, quand le moment sera auront davantage recours aux venu. Dans trois à cinq ans, un dé- herbicides classiques, et notam- veloppement des OGM en Europe ment à notre nouveau produit ap- L’émergence d’une industrie de l’agrobusiness n’est pas à exclure et nous avons, pelé Balance. avec Agrevo, une plate-forme de – Vous annoncez tout de L’INDUSTRIE agrochimique, 8 entreprises font les 4/5 du marché agrochimique mondial un mondial du secteur. Au prin- compétences inégalée. même que 15 % des ventes née véritablement après-guerre, a temps 2000, si les deux assemblées – Serez-vous affectés par le re- d’Aventis Crop Science seront, connu son apogée dans les an- VENTES 1998 PARTS DE d’actionnaires donnent leur ap- cul des surfaces ensemencées en d’ici à 2005, le fait de produits is- nées 80. L’Europe agricole bénéfi- en milliards d'euros MARCHÉ en % probation, Syngenta donnera la OGM cette année, aux Etats- sus des biotechnologies... ciait alors d’un marché protégé mesure d’une nouvelle industrie. Unis ? – Les revenus générés par la grâce à la politique agricole 1 SYNGENTA* 6,4 20,4 Ce sera la première société d’agro- (Suisse, G.-B. ,Suède) – Si les OGM connaissent un re- protection des plantes tradition- commune (PAC) et l’industrialisa- business jamais cotée sur les mar- 2 AVENTIS CROPSCIENCE 4,1 15,6 cul sur le terrain, ce qui pourrait nelles vont nous aider à financer tion de l’agriculture battait son (France, Allemagne) chés. Les dirigeants agricoles dans être le cas ce printemps, ce sera d’autres avancées technologiques, plein. On équipait les campagnes le monde auront les yeux braqués 3 MONSANTO 3,3 12,5 sur le soja, et nous serions peu en particulier dans l’amélioration de machines qui remplaçaient la (Etats-Unis) sur l’événement, qui répondra à touchés. Nous commercialisons, qualitative des plantes. Notre sa- main-d’œuvre agricole partie 4 DOW AGROSCIENCES 2,1 8,1 une interrogation légitime : quelle dans les usines, et on épandait sur (Etats-Unis) peut être la valorisation boursière les cultures des pesticides et des 5 DUPONT 2,1 8,0 d’une telle société spécialisée ? engrais qui multipliaient les ren- (Etats-Unis) Peu après viendra le tour de dements à moindres frais. La pro- 6 BAYER 2,1 7,8 Monsanto. Fred Hassan, directeur tection des cultures et la fertilisa- (Allemagne) général de Pharmacia & Upjohn tion des terres étaient alors des et instigateur de sa fusion avec 7 AMERICAN HOME 2,0 7,6 activités annexes – et lucratives – PRODUCTS Monsanto, n’a pas souhaité s’em- de grands groupes chimiques. (Etats-Unis) barrasser de l’encombrant bagage 8 Les années 90 ont sonné le glas BASF 1,8 6,7 de son nouveau partenaire dans le (Allemagne ) Source : Wood Mackenzie, mars 1999, Le Monde de cette activité. La mondialisa- domaine des OGM. Dans un pre- * En décembre 1999, Novartis et AstraZeneca ont annoncé la fusion de leurs divisions agricoles. Professeurs d’économie, tion des marchés qui a vu la baisse mier temps, ce sont donc 20 % de du prix des matières premières Monsanto, réduit à ses activités associations d’étudiants... agricoles a rendu l’avenir peu li- teur. La rentabilité sur le capital image de ces produits. L’année agrochimiques et biotechnolo- sible. Les restructurations et les investi s’avère, en santé humaine, 2000 pourrait rester dans les an- giques, qui seront mis à l’encan, suppressions d’emplois se sont bien supérieure à celle de l’agro- nales comme celle de la constitu- via la Bourse, en l’an 2000. Par la ... Mettez ... Profitez d’un succédé en agrochimie. chimie. tion d’une industrie agricole à part suite, selon les résultats obtenus, Le Monde outil pédagogique Quant aux espoirs que repré- entière. A partir de l’été 1999, les Fred Hassan envisagera la cession MÉTIER RÉMUNÉRATEUR sentaient les organismes généti- conglomérats chimiques d’hier totale ou le maintien de cette fi- Economie de référence Dans le même temps, la révolu- quement modifiés (OGM), pour ont tenté de se défaire de ce pan liale agricole autonome dans son à la disposition à des conditions tion « biologique », après celle de renouveler l’arsenal thérapeu- de leurs activités, par trop groupe. Une nouvelle industrie est la chimie, a créé de nouvelles vo- tique à base de pesticides, ils sont cycliques. En décembre, faute de ainsi en train de naître, qui devra de vos classes. exceptionnelles ! cations. Sont ainsi apparus, au dé- déçus. Fin août 1999, la Deutsche repreneurs, le suisse Novartis et faire la preuve de sa capacité d’au- but de la décennie, de nouveaux Bank a même été jusqu’à dé- l’anglo-suédois AstraZeneca ont tofinancement et séduire durable- Pour tout renseignement : « pharmaciens », tels Rhône-Pou- conseiller à ses clients d’investir fondé Syngenta, en rapprochant ment les marchés. Tél. : 01.42.17.37.64 - Fax : 01.42.17.21.70 lenc, Hoechst ou DuPont qui sont dans les sociétés produisant des leurs deux activités agro- entrés dans ce métier rémunéra- OGM en raison de la mauvaise chimiques, et créé ainsi le numéro V. L. LeMonde Job: WMQ0802--0023-0 WAS LMQ0802-23 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0472 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 23 Les postes d’Europe du Sud veulent s’unir pour s’allier à une messagerie express privée La société américaine Federal Express (Fedex) est la mieux placée Pour contrer l’offensive de leurs homologues al- France, cherchent à se fédérer afin de peser da- liance pourrait se concrétiser par une prise de lemande et néerlandaise, les postes des pays vantage dans les négociations avec une société participation dans Coelo, la société holding des d’Europe du Sud, au premier rang desquelles la de messageries express internationale. L’al- filiales colis et logistique de La Poste.

VA-T-ON assister à un affronte- trois réseaux européens qui associe- des partenaires, elle entend rester possibles. Une chose est certaine : ment Nord-Sud entre les postes ront des postes publiques et, dans majoritaire et n’exclut pas de le développement du courrier élec- européennes ? Tout porte à le certains cas, des messageries express prendre des participations croisées tronique ne devrait pas supplanter croire. Depuis environ deux ans, privées. Ce genre de partenariat dans le capital de ses consœurs eu- la lettre mais pourrait freiner sa les postes néerlandaise et alle- pourrait même se traduire par des ropéennes. Ces opérations qui de- progression. En revanche, l’essor mande multiplient les acquisitions prises de participation. Les alliances vraient aboutir dans les prochaines du commerce électronique va fa- en dehors de leur territoire domes- sont nécessaires pour mieux ré- semaines seraient le prélude à un voriser les messageries express. tique. La première n’a pas hésité à pondre aux exigences de nos clients accord entre cet ensemble de Toutes les postes occidentales investir 2 milliards de francs pour et pour faire face aux stratégies ex- postes méditerranéennes et une considèrent que leur avenir passe reprendre le français Jet Services pansionnistes de certains opérateurs société de messageries internatio- désormais par la messagerie ex- qui équilibrait à peine ses comptes. postaux. (...) En ce qui concerne nales, que les spécialistes appellent press et le transport de colis, dé- En rachetant le transporteur suisse l’Italie, nous sommes en cours de né- « un intégrateur ». sormais baptisé « logistique ». De Danzas, le néerlandais Nedloyds, gociation. Pour le ,moment, rien Le nombre des prétendants est leur côté, les intégrateurs comme ou en prenant 25 % de la société de n’est fait, mais c’est une question de restreint : DHL ? Exclu depuis qu’il Fedex ou UPS ont une obsession : messagerie express DHL, la poste mois. La Poste française est un can- est une filiale de la Deutsche Post. remplir leurs avions. Le hub pari- allemande, profitant du prix du didat naturel pour une éventuelle TPG, qui appartient à la Poste sien de Fedex est loin de fonction- timbre élevé, a, de son côté, mené alliance. » néerlandaise et dont l’accord ner au maximum de ses capacités. une offensive jusqu’alors inconnue commercial qui le lie à Chronopost dans ce secteur. RESTER MAJORITAIRE expire à la fin de l’année ? Les né- L’ÉCHÉANCE APPROCHE Faute de moyens financiers Une réunion décisive s’est juste- gociations n’ont, semble-t-il, pas Un accord est donc proche. Nul comparables, les autres postes eu- ment tenue à Rome vendredi abouti et les deux réseaux sont da- doute qu’il provoquera certaines ropéennes ne pouvaient riposter 21 janvier. Y participaient Claude vantage concurrents que complé- réserves chez les syndicats fran- de façon isolée. Depuis plus d’un Bourmaud, président de La Poste mentaires. çais. « Un accord avec TPG et la an, « tout le monde discute avec française, Corrado Passera, et leurs Les seuls encore en lice sont les poste néerlandaise serait sans doute tout le monde », expliquent tous les homologues espagnol, portugais américains UPS et Fedex. La Poste mieux accepté par les postiers qu’un dirigeants postaux européens. En et grec. A l’ordre du jour, une al- française et UPS ont été proches accord avec Fedex », reconnaît un raison de son poids et de la situa- liance entre les postes méditerra- d’un accord mais, finalement, UPS dirigeant de La Poste. Deuxième tion géographique de la France, La néennes pour peser davantage a rompu les négociations. Reste point litigieux : cet accord va re- Poste française joue un rôle-pivot dans les négociations avec une so- Federal Express (Fedex), qui, lancer le débat sur le statut de La dans ces projets d’alliances qui se ciété de messageries express inter- comme par hasard, a décidé d’im- Poste et l’ouverture à la concur- font et se défont. Après avoir fait nationale. Cette alliance pourrait planter à Charles-de-Gaulle son rence. Le montage complexe au- son deuil d’un accord avec la poste se concrétiser par une prise de par- hub (centre) européen. Une ques- tour de Coelo n’est qu’un pis-aller. allemande, qui, visiblement, pré- ticipation de ces postes dans Coe- tion décisive reste à régler : l’al- En privé, les dirigeants de La Poste fère des opérations de croissance lo, la société holding des filiales liance sera-t-elle capitalistique ou et et l’entourage de Christian Pier- externe à des coopérations même colis et logistique de La Poste, uniquement commerciale ? Les ret au ministère de l’industrie re- moins onéreuses, et après avoir créée en avril 1999 et destinée à postes méditerranéennes consti- connaissent qu’il serait plus lo- mené des discussions avec la poste devenir le véhicule industriel et fi- tueraient, en tout cas, la base eu- gique que La Poste soit dotée d’un néerlandaise qui n’ont pas abouti, nancier des participations de La ropéenne de ce géant américain. capital et que celui-ci soit ouvert à un nouvel accord est en train de se Poste. Grâce à l’achat du réseau allemand des partenaires de l’opérateur pos- dessiner. La valorisation de Coelo, qui de transport DPD, la Poste fran- tal. Pour le moment, la question Corrado Passera, administrateur doit entrer prochainement dans le çaise ouvrirait également à Fedex reste taboue. Mais, inévitable- délégué de la poste italienne, a capital de Géodis (lire ci-dessous), l’accès au principal marché euro- ment, l’échéance du changement commencé à vendre la mèche dans est en cours de réalisation par des péen. de statut approche. un entretien au Monde (le 22 jan- banques d’affaires. Si La Poste est L’enjeu est de taille, et les ren- vier) : « Il y aura, à terme, deux ou prête à ouvrir le capital de Coelo à versements d’alliances toujours Frédéric Lemaître La France participe aux grandes manœuvres LES POSTES européennes, hier services pu- inactive. Pendant plusieurs années, seule sa fi- le Sernam, structurellement déficitaire, le 1er fé- blics alliés contre les messageries express pri- liale de droit privé Chronopost a procédé à des vrier. Le Sernam va devenir une filiale à 60 % du vées, n’hésitent plus à se livrer une concur- rachats ou a ouvert des bureaux dans d’autres groupe Géodis. Ce groupe, lui-même filiale à rence acharnée. Pour offrir à ses clients un pays. Chronopost possède aujourd’hui treize 43,6 % de la SNCF, possède, entre autres, Cal- réseau de distribution international, chaque filiales à l’étranger. Mais aujourd’hui, c’est la berson. La SNCF ramènerait sa participation opérateur rachète des entreprises de message- maison mère qui procède à des acquisitions. Sa dans Géodis à 24 % et La Poste y ferait son en- rie express ou de transport logistique chez le cible : l’Allemagne, et plus précisément le ré- trée également à hauteur de 24 %. En échange, voisin. seau de transporteurs franchisés DPD. Achat Géodis entrerait dans le capital de Coelo, la so- Dernier exemple en date : mercredi 2 février, après achat , La Poste détient actuellement ciété holding qui porte les participations de La la Poste britannique a annoncé le rachat de 46,4 % du capital de DPD. Elle affirme qu’elle Poste (dans Chronopost, Tat-Express, Publi- l’entreprise Crie, spécialisée dans le courrier en détiendra 60 % dans quelques semaines trans, Eurodispatch et DPD). express international des entreprises d’Ile-de- mais, en bonne logique, les dernières sociétés Si La Poste souhaite entrer dans le capital de France. Le coup d’envoi de ces acquisitions a encore indépendantes de DPD font monter les Géodis, elle désire évidemment minimiser au- été donné en décembre 1998. A quelques jours enchères. tant que faire se peut son investissement – en d’intervalle, la Poste néerlandaise avait racheté 2000, sa capacité d’investissement se montera la société Jet Services et la Poste allemande MINIMISER L’INVESTISSEMENT à 7 milliards de francs – et veut surtout obtenir avait repris 61 % du français Ducros. La Deut- La Poste estimait détenir, en 1999, 7 % du des garanties de la SNCF sur la restructuration sche Post ne s’est pas arrêtée là : elle a annon- marché du colis et de la logistique en Europe. du Sernam. Néanmoins, elle peut difficilement cé, en octobre 1999, l’acquisition du groupe Or- Son objectif est d’atteindre 10 % en 2 002. Un se permettre de voir un concurrent étranger gadis (750 millions de francs de chiffre des moyens pour y parvenir est l’accord en s’emparer de Géodis. d’affaires), spécialisée dans la messagerie. cours de négociation avec la SNCF. Celle-ci a De son côté, la Poste française ne reste pas officiellement filialisé son service messagerie, F. Le. L’Europe accroît la sécurité juridique des réseaux de distribution

PLUS L’ÉVOLUTION écono- comprend un instrument efficace l’exemption peut jouer. Tous les nombre d’adoptions de tels ac- mique est incertaine et plus la sé- qui permet d’organiser par avance secteurs de la vie économique cords devient tel que la concur- curité juridique est précieuse. Les un statut de licité de certains ac- sont en principe concernés. Cela rence globale sur le marché est af- opérateurs sur un marché doivent cords, lesquels ne peuvent alors tranche avec les précédents règle- fectée, la Commission peut retirer savoir si leur organisation est par la suite être déclarés constitu- ments qui opéraient soit par type le bénéfice de l’exemption par ca- conforme au tifs de comportements anti- juridique d’accord, soit en se limi- tégorie aux entreprises du secteur droit. Cela est concurrentiels : il s’agit des règle- tant à un secteur économique concerné mais, sécurité juridique particulière- ments d’exemption par catégorie. particulier. oblige, un tel retrait ne vaut que ment crucial Ce sont des actes par lesquels la Deuxième caractéristique : le pour les accords à venir. dans le cas des Commission européenne affirme principe de liberté. Les précédents réseaux de a priori que, dans certains sec- règlements indiquaient les clauses PRÉSOMPTION DE VALIDITÉ distribution, teurs ou pour certains types d’ac- valables au regard du principe Le droit français de la concur- parce que les cord, dès l’instant que l’entreprise d’interdiction des ententes, ce qui rence ne prévoit actuellement au- contrats se conformera aux exigences ex- fragilisait l’entreprise ne repre- cun système d’exemption a priori, constitutifs structurent profondé- plicitées dans le règlement, elle ne nant pas exactement la rédaction ni individuel ni général. Les entre- ment les activités du producteur pourra faire l’objet d’aucune de la clause. Le règlement du prises sont privées de cet outil de et des distributeurs. Ces accords poursuite pour entente. Produc- 22 décembre 1999 indique, au préconstitution de validité et sont sont juridiquement fragiles. Le ré- teur et distributeurs peuvent alors contraire, les clauses interdites, soumises au risque d’une pour- seau implique une coordination s’organiser en toute sécurité. permettant ainsi aux entreprises suite toujours possible. Certes, si entre ceux qui y appartiennent et de bénéficier d’un acquis de vali- le réseau de distribution concerné une exclusion de ceux qui n’y sont PRINCIPE DE LIBERTÉ dité pour toutes les autres clauses est de dimension européenne, les pas intégrés. Il constitue par na- A la suite d’une série de règle- qu’elles trouvent utile de stipuler. autorités françaises de la concur- ture une « restriction verticale de ments particuliers et après une L’objectif général du droit de la rence seront liées par la présomp- concurrence ». Mais un accord de large consultation, la Commission concurrence reste bien sûr de tion de validité engendrée par le volonté ayant pour objet ou pour européenne a adopté le 22 dé- contrôler les pouvoirs de marché. droit communautaire. Mais si le effet de limiter la concurrence sur cembre 1999 un règlement géné- Cela se traduit de deux façons. En système de distribution est can- un marché est qualifié d’entente ral d’exemption des restrictions premier lieu, si l’entreprise consi- tonné au territoire français, il prohibée. La perspective d’une verticales qui va dans le sens dérée dispose de moins de 30 % perd toute protection. D’une fa- condamnation pour comporte- d’une sécurité et d’une liberté ac- du marché, il suffit qu’elle se çon plus générale, cette avancée ment anticoncurrentiel est tan- crues dans l’organisation des ré- conforme au règlement général du droit communautaire illustre gible. seaux de distribution. Ce règle- d’exemption pour être assurée de d’une façon nette la lacune du Si l’on en reste au droit français ment, qui entrera en vigueur le la validité de son système de dis- droit français, privé à ce jour de de la concurrence, tout réseau de 1er juin 2000, se caractérise par la tribution. Si elle dépasse ce seuil, tout mécanisme particulier ou gé- distribution encourt un tel risque, généralité de son objet. Désor- elle ne pourra obtenir une telle néral d’exemption. même si la jurisprudence a, petit à mais, la qualification juridique de assurance que si elle soumet son petit, dégagé une ligne de partage l’accord de distribution devient accord à la Commission. Celle-ci, Marie-Anne Frison-Roche entre accords licites et accords indifférente. Qu’il s’agisse d’ac- après un examen concret, lui déli- (professeur de droit anticoncurrentiels. Mais le droit cords d’exclusivité, de distribu- vrera ou non une exemption indi- à l’université européen de la concurrence tion sélective ou de franchise, viduelle. En second lieu, si le Paris-Dauphine) LeMonde Job: WMQ0802--0024-0 WAS LMQ0802-24 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0473 Lcp: 700 CMYK

24 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 Les magazines sont partagés sur l’approche du marché de la presse senior Tandis que « Pleine Vie », du groupe Emap, progresse fortement en fédérant un lectorat plus jeune et féminin, Bayard Presse lutte contre l’usure de « Notre Temps » par la diversification, en ajoutant « Bel Age Magazine » et « Côté Femme » à son titre leader ILS ONT « VÉCU » mai 68, ils lors de la transformation du Temps 1998-1999). La vente au numéro at- zine, a pourtant vu sa position do- trouvée complètement modifiée 120 000 ventes, dont 65 000 abon- ont plus de cinquante ans, ils ne retrouvé en Pleine Vie se révèlent teint quelque 125 000 exemplaires minante ébranlée par l’émergence par le repositionnement marketing nés, six mois après sa transforma- veulent pas le savoir. Ces vieux qui exactes ». Selon lui, « le refus du en moyenne, achetés à 90 % par du phénomène Pleine Vie. Après qui fait du mensuel, aux yeux des tion en mensuel. Destiné au qua- s’ignorent encore ne sont pas des ghetto “vieux”, l’ouverture à la vie, des femmes. Annick Alombert, di- avoir tenté d’« évoluer par touches acheteuses et des annonceurs, «un trième âge et aux proches des lecteurs « naturels » de la presse la féminisation sont les clés du suc- rectrice commerciale d’Emap successives » (Le Monde du 20 mars Prima senior ». personnes dépendantes, Entourage senior. L’arrivée des baby-boomers cès, parallèlement à une réalisation Femme, se réjouit de voir le maga- 1997), il a changé sa formule à l’été « Nous avons une démarche plus est proposé en supplément payant à l’âge du « papy-boom » élargit rédactionnelle impeccable et à un zine « positionné comme un féminin 1998, abandonnant au passage son éditoriale que marketing, rétorque de Bel Age (environ 40 000 exem- un marché potentiel colossal, que marketing performant ». Le marke- à part entière sur la femme de plus sous-titre Le premier magazine de Agnès Rochefort-Turquin, la nou- plaires). publicitaires et éditeurs de presse ting surtout, fondé sur l’idée qu’il de cinquante ans, c’est-à-dire de la retraite (Le Monde du 2 juillet velle responsable du pôle senior de Notre Temps étant lu par les convoitent sans bien le cerner. Il ne faut substituer à « la segmentation manière très complémentaire à 1998). L’érosion des ventes n’a pas Bayard Presse. Notre presse est plus couples (un tiers de lecteurs se définit plus seulement par l’âge, par l’âge une segmentation par le Modes et Travaux ». été enrayée pour autant, et les ré- proche du lecteur, plus citoyenne, hommes, selon l’étude AEPM la retraite et l’inactivité. Y a-t-il un comportement ». « En abandonnant les références sultats 1999 de diffusion Contôle elle fait exister des groupes sociaux 1998), Bayard Presse s’est tourné seul public protéiforme, capable au temps, à l’âge et à la retraite, devraient confirmer le passage dans toute leur complexité. Ce n’est vers la cible féminine en transfor- de s’intéresser aux mêmes sujets PLUS DE RÉFÉRENCES AU TEMPS nous avons créé une marque forte », sous le seuil du million d’exem- pas le même métier, même si nous mant, le 15 septembre 1999, Bonne sans préoccupation d’âge, ainsi Fin 1996, la diffusion du Temps déclare M. Loez. Mais en se mon- plaires. espérons qu’il existe un marché cor- soirée en Côté Femme. Entreprise que le proclame le mensuel Pleine retrouvé flirtait avec les trant de plus en plus jeune et fémi- respondant et que la démarche sera risquée puisque l’hebdomadaire, Vie ? Faut-il découper cet en- 590 000 exemplaires, loin derrière nin, Pleine Vie peut-il encore pré- POUR LE QUATRIÈME ÂGE payante. » certes vieillissant, vendait la moitié semble en cibles plus homogènes, Notre Temps (1 066 047 selon Diffu- tendre satisfaire ses lecteurs Même rajeuni, Notre Temps reste Le groupe a donc entrepris de de ses 243 000 exemplaires en comme s’y efforce Bayard Presse sion Contrôle). Surtout, moins de traditionnels ? « Ils veulent tous du un « généraliste ». Or, selon Aline diversifier son offre pour capter les kiosque. « Côté Femme se cherche en ajoutant Bel Age Magazine 7 500 exemplaires étaient vendus rêve et du pratique, des idées et des Moreau, responsable du départe- différents publics. Bel Age Maga- encore », admet Agnès Rochefort- (pour les plus de soixante-quinze en kiosque, lorsque fut prise la dé- conseils, répond Anne de Poncins, ment conseil presse à Médiapolis, zine a été lancé, il y a un an, à des- Turquin. Enfin, la nouvelle formule ans) et Côté Femme (ex-Bonne Soi- cision de changer de formule, de rédactrice en chef. Autant d’infor- « les titres seniors qui se portent le tination des plus de soixante-quin- de l’historique Pèlerin Magazine, rée) au vaisseau amiral du groupe, titre et de stratégie. Pleine Vie, né mations qui n’ont pas d’âge tant mieux sont ceux qui se théma- ze ans. « Ce sont les nouveaux cette année, participe aussi de la Notre Temps Magazine ? en mars 1997, continuerait certes à qu’elles sont de qualité. » tisent ». Paradoxalement, Pleine Vie aventuriers du siècle », déclare nécessité de mouvement ressentie Pleine Vie est sûr de son analyse être, en sous-titre, Le magazine du Cette approche du marché des a un lectorat plus vieux que son Mme Rochefort-Turquin. Leur par l’ensemble des titres tradition- et montre ses muscles. Selon son temps retrouvé, mais sans s’en van- seniors n’a pas encore convaincu le concurrent (67 % de plus de nombre devrait augmenter de 68 % nellement lus par les seniors. éditeur, le mensuel a franchi le cap ter. « Notre réflexion nous avait groupe Bayard Presse, dont le ma- soixante-cinq ans contre 60 % à d’ici à 2025. Créé en bimestriel, Bel du million d’acheteurs pour son conduits à penser que la presse se- gazine-phare, Notre Temps Maga- Notre Temps), mais son image s’est Age Magazine approcherait les Jean-Jacques Bozonnet numéro de janvier. 1 032 000 exem- nior n’avait pas d’avenir », sourit plaires exactement. Sans attendre Jean-François Loez, directeur du de savoir si février et les autres développement. Le décloisonne- mois de l’année 2000 confirmeront ment s’est traduit par un manne- La publicité découvre la « ménagère de plus de 50 ans » cette performance, la nouvelle a quin de moins de trente ans en été puissamment claironnée. Pour couverture et un positionnement SELON LES PROJECTIONS réa- formes publicitaires susceptibles de vieillesse sans invalidité ; et les pendant les vingt premières années le groupe Emap France, qui a ra- parmi les magazines féminins dans lisées par l’Insee en 1995, près de la d’intéresser cette population hété- plus de 85 ans. « 60 % des seniors de leur vie et ne pas oublier les cheté Pleine Vie en 1999 (Le Monde le linéaire des marchands de jour- moitié de la population française rogène, qui passe deux fois plus de sont indépendants, éclectiques, dé- événenements qui les condi- du 9 juillet 1999), il s’agissait de naux. aura plus de cinquante ans en cette temps sur Internet que les jeunes brouillards, mobiles », explique-t- tionnent encore : « Il est par montrer sans délai la pertinence de Le pari marketing était risqué, il année 2000. Le niveau de vie (15 % des Internautes français ont on à Mediapolis. exemple difficile de promouvoir une son très lourd investissement. Pour semble gagné : selon l’OJD 1998- moyen de ces personnes sera supé- plus de cinquante ans) mais reste boîte de maïs en grains auprès des le vendeur, Antoine Adam, tou- 1999, Pleine Vie vend en moyenne rieur de 28 % à celui des moins de peu connue des annonceurs (80 % ÉMOTION ET NOSTALGIE plus de soixante-dix ans qui ont tou- jours PDG du titre, c’était l’occa- 892 648 exemplaires (soit + 14,7 % cinquante ans, selon le Centre des investissements publicitaires Quelques principes généraux jours considéré qu’il s’agissait d’un sion de savourer sans fausse mo- par rapport à 1997-1998), et l’édi- d’études des revenus et des coûts visaient, en 1999, encore la ména- existent toutefois. Les seniors at- aliment pour animaux », explique-t- destie le bien-fondé de son teur estime sa diffusion 1999 à (CERC). La publicité, qui surfe de- gère de moins de cinquante ans). tendent d’une publicité, par il. De la même façon, « on oublie approche de la presse senior. 935 000 exemplaires. Le record de puis trois ans sur le boom techno- Le département de recherche de exemple, qu’elle soit claire (87,1 %), que seulement 4 % des plus de Entré dans le cercle très fermé janvier n’est pas considéré comme logique, utilisé surtout pour at- l’agence médias Mediapolis (Havas informative (86,5 %), qu’elle soixante-cinq ans ont le baccalau- des mensuels millionnaires, le fon- un pic par le magazine. Son patron teindre les jeunes branchés, Advertising), qui réfute le seul cri- montre le savoir-faire de la marque réat », ajoute-t-il. Les seniors dateur du titre pouvait exprimer, envisage même de devenir bientôt s’interroge sur la façon de toucher tère de l’âge pour ses analyses et (79 %). En revanche, ils récusent craquent plus volontiers que leurs au cours d’une récente conférence « le premier mensuel français », de- cette cible grandissante. Les écono- préfère parler de « foyers tradition- « l’abondance de termes techniques, enfants sur les pubs empreintes de presse, sa « satisfaction de vant Prima, du groupe Prisma mistes du secteur multiplient les nels » et de « foyers modernes », de néologismes, d’anglicismes », «la d’émotion et de nostalgie qui constater que les hypothèses faites Presse (1 053 821 exemplaires en études pour trouver les nouvelles distingue dans une étude récente répétition, surtout à la télévision », mettent en valeur le lien intergéné- quatre catégories chez les plus de comme « le tape-à-l’œil manifeste rationnel et la complicité entre cinquante ans : les 50-59 ans, entre et sans contenu » et « la complica- grands-parents et petits-enfants. deux âges symboliques (7,9 mil- tion extrême ». Comme le spot du nettoyant La- lions de personnes en 2005) ; les Pour Jean-Paul Tréguer, pré- croix avec la comédienne Denise 60-74 ans, l’âge du départ en re- sident de l’agence de pub Seniora- Grey, dont la petite-fille n’arrive traite qui coïncide avec la « vieil- gency, spécialisée sur cette cible en plus à deviner l’âge. lesse » (7,7 millions de personnes Europe, il faut tenir compte de en 2005) ; les 75-84 ans, les années leurs pratiques de consommation Florence Amalou Le groupe Amaury tenté par un retour au capital d’i-tv UN RETOUR DE FLAMME ! Depuis le lancement clair, Canal+ prendrait 25 % de la future chaîne locale d’i-télévision, le 4 novembre 1999, le groupe Amaury, du Parisien en contrepartie d’une entrée à la même éditeur du Parisien et de L’Equipe, semble de plus en hauteur d’Amaury dans le capital d’i-tv. A terme, plus regretter d’avoir renoncé, in extremis, à prendre « quand i-tv sera diffusée sur tous les réseaux câblés, elle une participation de 49 % dans le capital de la chaîne sera évaluée à 300 millions de francs ». d’information en continu de Canal+. Au début de l’an- née, Philippe Amaury est allé rendre visite à la chaîne RÉSEAU DE CHAÎNES LOCALES info. L’occasion de renouer les liens et d’imaginer une Une manœuvre obligatoire car, en l’état, « le projet nouvelle forme de collaboration avec la chaîne prési- de chaîne locale ne serait pas économiquement viable. dée par Pierre Lescure. D’autant plus que les « rap- Des études ont révélé que le retour sur investissements ports entre les deux groupes sont restés très bons »,es- n’interviendrait pas avant cinq ans », souligne un time-t-on du côté de la chaîne cryptée. On souligne proche du dossier. Selon lui, « il faudrait donc investir aussi que ces nouveaux contacts ne doivent rien au plusieurs centaines de millions de francs pour pouvoir hasard : « Après l’expérience de L’Equipe tv qui n’est pas tenir jusqu’au grand équilibre ». Pourtant, les études un grand succès », le groupe Amaury rechercherait menées par le groupe Amaury « révèlent que la ré- l’appui d’un véritable opérateur de télévision comme gion Paris - Ile-de-France rassemble entre 12 et 14 mil- Canal+. lions de téléspectateurs potentiels ». Une chaîne lo- Pour l’heure, des « discussions » sont déjà engagées cale, du type imaginé par le groupe Amaury, entre Canal+ et Amaury. Au menu, i-télévision, mais coûterait de « 35 à 250 millions de francs par an » se- aussi le projet de chaîne locale développé par l’éditeur lon les conditions de diffusion. du Parisien. Ce dernier travaille sur une chaîne d’infor- Pour appuyer son dossier, notamment auprès du mation complétée par des programmes généralistes Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Amaury qui pourrait être diffusée, sur le canal 35 de Paris et en « essaie de convaincre le Syndicat national de la presse Ile-de-France, d’abord en version analogique puis en quotidienne régionale (SNPQR) de se lancer dans la numérique hertzien. Selon un proche, une première bataille pour constituer un réseau de chaînes locales », hypothèse prévoit une « prise de participation de Ca- ajoute ce proche. Cette démarche permettrait de nal+ dans la chaîne d’Amaury en échange de la fourni- syndiquer les programmes pour réduire les coûts et ture du savoir-faire de la chaîne cryptée ». Une se- la publicité pour attirer des annonceurs nationaux. conde, plus large, prendrait la forme « d’un échange de participations croisées entre Canal+ et Amaury ». En Guy Dutheil Les télévisions locales du câble mesurent leur audience 79,1 % des téléspectateurs re- partie selon les âges et les catégo- tion de leur ville. A propos de la pu- gardent une télévision locale : tel ries socioprofessionnelles. blicité, 83,5 % « trouvent normal que est un des résultats de l’enquête En ce qui concerne le contenu, la chaîne diffuse des annonces lo- que l’Union des télévisions locales 59,3 % des téléspectateurs les re- cales » contre 53,3 % pour la publi- du câble (UTLC) a rendus publics gardent pour les émissions et re- cité nationale. « Pour nous, l’impor- vendredi 4 février. Cette enquête portages sur l’actualité locale, 58 % tant n’est pas d’être regardés sur l’audience des télévisions lo- pour les sujets culturels, 48,2 % pendant longtemps mais de l’être par cales du câble a été réalisée par Mé- pour les informations pratiques et beaucoup de gens », ont précisé les diamétrie sur neuf chaînes (ASTV, de service, et autant pour le sport. responsables de l’UTLC. C9TV, Canal 8 Le Mans, Cités télé- L’indice de satisfaction varie entre Ils ont, en outre, rappelé leurs re- vision, Cityzen télévision, Images 63 % et 66 % des personnes inter- vendications de pouvoir accéder au Plus, Telessonne, TV Fil78, TV rogées. Par ailleurs, entre 70 et 80 % numérique hertzien lorsqu’il sera Rennes). des téléspectateurs considèrent que en place et ont annoncé la candida- A propos de la notoriété de ces les informations diffusées par les ture de certains d’entre eux dans le télévisions, 26,8 % des personnes chaînes locales sont « fiables et cré- cas d’appel à candidature par le interrogées citent spontanément dibles » et permettent de bien Conseil supérieur de l’audiovisuel leurs noms. Elles sont plus regar- connaître l’actualité et la vie lo- (CSA) dans le système analogique dées par les hommes (52,7 %) que cales. 64 % reconnaissent que ces actuel. par les femmes (44,8 %). En re- programmes les ont incités à parti- vanche, leur audience est bien ré- ciper ou à assister à une manifesta- Françoise Chirot LeMonde Job: WMQ0802--0025-0 WAS LMQ0802-25 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0474 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 25

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

UQVQDPV TITTDSH TPWRDQI

URRR TPWR

AGENDA b MONSANTO : le groupe TWQH Excédent a JAPON : le gouvernement ja-

UHVS THQR

américain d’agrochimie vend son TUUU ponais prévoit une assez forte

TUPS SUUR

activité nutrition, dont les TTPR budgétaire record contraction du produit intérieur

MARDI 8 FÉVRIER édulcorants NutraSweet , Equals et brut (PIB) pour le troisième tri- TQTT SSIR

a ITALIE : balance commerciale Canderel, à la société Tabletop TRUI mestre de l’exercice fiscal en cours,

THHU SPSR

TQIW aux Etats-Unis

(novembre 1999). Acquisition pour 570 millions de a indiqué dimanche le chef de

STRU RWWR

a ALLEMAGNE : chômage (jan- dollars. [[[TITT [[[ [[[LE PRÉSIDENT américain Bill l’Agence de planification écono-

VxF PPhF UpF VxF PPhF UpF vier). VxF PPhF UpF Clinton devait proposer, lundi 7 fé- mique Taichi Sakaiya. Ce recul pré- a ÉTATS-UNIS : productivité et b CIMENTS FRANÇAIS : le vrier, un budget de 1 835 milliards vu du PIB pour le trimestre achevé Indices cours Var. % Var. %

coût de la main-d’œuvre pour le Parquet a requis un non-lieu pour Europe 9h57 f se´lection 07/02 04/02 31/12 de dollars pour l’année fiscale 2001, en décembre, fera suite à une

± HDTW QDTU quatrième trimestre. André Levy-Lang, ancien président EUROPE EURO STOXX 50 SHVRDPR a annoncé la Maison Blanche. Le contraction de 1 % au trimestre

± RURWDPV HDSS HDIR a UNION EUROPEENNE : prix à de Paribas, poursuivi pour faux EUROPE ƒ„yˆˆ SH budget table sur un excédent re- précédent. M. Sakaiya a expliqué

± RQIDTR HDQW QDUH la production (décembre). bilan et dissimulation de portages EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR cord de 184 milliards de dollars et que la nouvelle diminution du PIB

± ± HDPI HDUU illicites dans l’affaire Ciments EUROPE STOXX 653 QUTDST un taux de croissance d’environ (après deux trimestres de crois-

TPWRDQI HDQH SDTR français (Le Monde du 30 décembre PARIS geg RH 2,6 % pour 2001, contre 4 % en sance) s’expliquait par une baisse

FFFF FFFF FFFF MERCREDI 9 FÉVRIER 1995). Le Parquet a requis le renvoi PARIS wshgeg 1999. Il prévoit en outre un taux de de la consommation privée liée à la

RPTQDRP HDQT SDPH a ALLEMAGNE : production in- de Pierre Conso, à l’époque PDG de PARIS ƒfp IPH chômage de 4,5 % en 2001, de 5 % suppression de nombreuses

FFFF FFFF FFFF dustrielle (décembre). Ciments français, de Gilles Cosson, PARIS ƒfp PSH en 2002 et de 5,2 % les années sui- primes de fin d’année et aux in-

 FFFF FFFF FFFF

a FRANCE : le ministre de responsable des affaires PARIS ƒigyxh we‚gri vantes. L’excédent budgétaire pré- quiétudes liées au passage à l’an

± ± TSSDQI HDVS PDRH

l’économie et des finances, Chris- industrielles de Paribas, et de AMSTERDAM eiˆ vu comprend notamment 160 mil- 2000.

± ± PVWTDUU HDWR IQDPV

tian Sautter, présente le budget Jean-Pierre Ricard, ancien dirigeant BRUXELLES fiv PH liards de dollars dégagés par le

± UQVQDPV HDVP TDII

1999 devant la commission des fi- du cimentier, devant le tribunal FRANCFORT heˆ QH système des retraites de la sécurité a ZONE EURO : les prix à la pro-

± ± TITTDSH HDQH IIDHP

nances de l’Assemblée. correctionnel. LONDRES p„ƒi IHH sociale destinés au rembourse- duction industrielle ont augmen-

± IITPVDQH HDRP HDII

MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi ment de la dette qui doit être ache- té de 0,5 % dans la zone euro en

RSQHHDHH HDST SDQU

MILAN wsf„iv QH vé en 2013, a précisé Sylvia Mat- décembre 1999 , a indiqué, vendre-

± ± UIPSDRH HDQQ SDVU JEUDI 10 FÉVRIER SERVICES ZURICH ƒ€s thews, vice-directeur du bureau du di, Eurostat. Les prix avaient déjà a JAPON : prix de gros (janvier). b DEUTSCHE BAHN : les chemins budget et de la gestion de la Mai- augmenté de 0,5 % en novembre Réunion du comité de politique de fer allemands, le AME´ RIQUES son Blanche. dans la zone euro par rapport à oc- monétaire de la Banque du Japon. gouvernement et le consortium Le budget 2001 prévoit plusieurs tobre. Les plus fortes hausses des a UNION EUROPÉENNE : indice formé par Siemens, Thyssen-Krupp NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR nouveaux programmes de dé- prix en décembre ont été enregis-

du coût de la main-d’œuvre (troi- et Adtranz (DaimlerChrysler) ont penses, notamment la prise en trées en France (1,3 %), en Finlande

IHWTQDVH RPRRDIR

sième trimestre). annoncé, samedi 5 février, HDWVI charge des médicaments délivrés (1,0 %) et en Suède (1,0 %).

IIUPP RPRR a ROYAUME-UNI : réunion du l’abandon du projet trop onéreux IDHRQ aux patients bénéficiant du sys-

IIRWU RHIS comité de politique monétaire de – 6,1 milliards d’euros – de train à IDHPW tème d’aide Medicare, des aides a FRANCE : la Caisse des dépôts

la Banque d’Angleterre. lévitation magnétique, le aux programmes de retraite et des et consignations (CDC) a relevé, IIPUI QUVU

Transrapid, qui devait relier IDHIS prêts aux familles à bas revenus. pour le quatrième mois consécutif,

IIHRT QSSW

Hambourg à Berlin. IDHHI Les républicains, qui contrôlent le sa prévision de croissance pour

IHVPH QQQH

VENDREDI 11 FÉVRIER HDWVU Congrès, ont promis leur coopéra- l’économie française en 1999,

IHSWS QIHP

a FRANCE : balance des paie- b VODAFONE : l’opérateur HDWUQ tion sur le volet Medicare et le qu’elle anticipe maintenant à

[[[ [[[ [[[

VxF PPhF RpF VxF PPhF RpF ments (novembre). téléphonique britannique prévoit VxF PPhF UpF remboursement de la dette de 2,9 %, contre 2,8 % lors de la pré- a ROYAUME-UNI : production de poursuivre des acquisitions, 3 600 milliards de dollars d’ici 2013. cédente estimation de janvier. Indices cours Var. % Var. % industrielle (décembre). notamment en Espagne, indique Ame´rique 9h57 f se´lection 04/02 03/02 31/12 En revanche, ils ont dit qu’ils sui- Ce relèvement tient compte d’une

a ÉTATS-UNIS : ventes au détail son PDG Chris Gent dans un vraient de près les autres pro- révision à la hausse (1 %, contre ± ± IHWTQDVH HDRS RDTR E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

(janvier). entretien publié, lundi, par le Wall grammes de dépenses et deman- 0,9 % auparavant) de son indica- ± ± IRPRDQU HDHR QDHS E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

a JAPON : marchés fermés (Fête Street Journal Europe. Vodafone deraient des baisses d’impôts teur avancé d’activité pour le qua- RPRRDIR HDUW RDQH E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

de la fondation de la nation). voudrait accroître sa participation supérieures aux 256 milliards de trième trimestre, précise la CDC WPHWDPH QDSR WDRS TORONTO „ƒi sxhiˆ

dans Airtel pour en prendre le dollars proposées par Bill Clinton. dans un communiqué publié lundi. IUWQPDRU FFFF RDWP SAO PAULO fy†iƒ€e

contrôle. a Le taux de chômage aux Etats- La CDC revoit également en ± QWQDQW IDWS PDHR MEXICO fyvƒe

Unis est tombé à son plus bas ni- hausse de 0,1 point, à 0,9 %, sa pré- SWWDIQ IDSP VDVR AFFAIRES BUENOS AIRES wi‚†ev

b CASINO : le groupe français va veau depuis trente ans, baissant à vision de croissance pour le pre- FFFF FFFF FFFF SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

± SRHIDSP PDII HDQH prendre le contrôle de la chaîne CARACAS ge€s„ev qixi‚ev 4 % en janvier contre 4,1 % en dé- mier trimestre 2000 et publie une INDUSTRIE de distribution philippine Uniwide cembre, et l’économie a créé première estimation de 0,7 % pour b PORSCHE : le constructeur actuellement en règlement 387 000 emplois, a indiqué, ven- celle du deuxième trimestre. Cette automobile allemand demande à judiciaire. L’acquisition porte sur dix ASIE - PACIFIQUE dredi, le département du travail. Le première projection « confirme que la Commission européenne de supermarchés, un centre de salaire horaire moyen a augmenté la croissance restera proche d’un s’opposer au versement par le répartition et cinq ensembles TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN de 0,4 % en janvier, soit une aug- rythme de 3 % l’an », indiquent ses

gouvernement britannique d’une immobiliers d’une valeur total de mentation de 3,5 % sur un an, ten- économistes. IWWRSDRQ IHTDRP

aide de 247 millions d’euros à BMW 98,8 millions de dollars. ISWTVDIP dant à montrer une certaine ten- IWWRS IHWDU

pour moderniser sa filiale Rover, IUQTW sion. Les analystes s’attendaient à a PÉTROLE : l’administration

IWSUP IHVDP

selon le Financial Times du lundi ITSWW une hausse de 0,3 %. Clinton n’exclut pas de puiser

IWIWW IHTDU

7 février. Pour Porsche, ce FINANCE ISVQH dans les réserves stratégiques de

IVVPT IHSDP

versement est contraire aux règles b LLOYDS TSB : la banque ISHTH a EURO : le gouverneur de la pétrole des Etats-Unis afin d’allé-

IVRSQ IHQDV européennes de la concurrence. britannique étudie le lancement IRPWH Banque de France, Jean-Claude ger le prix de l’essence à la pompe,

d’un raid hostile sur Royal Bank Trichet, a indiqué dimanche 6 fé- alors que le baril de brut a dépassé, IVHVH IHPDQ

b ELF-ATOCHEM : la filiale of Scotland (RBoS) indique le [[[IQSPI [[[ [[[vrier que la décision de la Banque vendredi, les 28 dollars, soit le

VxF PPhF UpF VxF PPhF UpF

chimie d’Elf prendra pour nom Sunday Times du 6 février. La RBoS VxF PPhF UpF centrale européenne (BCE) de rele- triple de son niveau il y a deux ans. Atofina, après sa fusion avec et la Bank of Scotland sont Indices cours Var. % Var. % ver son taux jeudi était due en par- « Nous examinons toutes les op- Zone Asie 9h57 f

TotalFina. Comme convenu, actuellement en concurrence pour se´lection 07/02 04/02 31/12 tie à la faiblesse de l’euro dont le tions », a indiqué, dimanche, le se-

IWWRSDRQ HDWP SDQR

Jacques Puéchal quittera ses l’acquisition de National TOKYO xsuuis PPS niveau actuel n’est « pas satisfai- crétaire général de la Maison

± ISWTVDIP IDIQ SDVT

fonctions à la tête d’Elf Atochem le Westminster. HONGKONG rexq ƒixq sant » et est facteur d’inflation. La Blanche, John Podesta, à la chaîne

FFFF FFFF FFFF

31 mars. François Cornélis, SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ décision de la BCE, jeudi dernier, de télévision Fox News. « Nous

± IPPDHW PDTH TDIH ´ gyw€yƒs„i sxhiˆ

« patron » de la chimie de Total, b SOCIÉTÉ GÉNÉRALE : le groupe SEOUL de relever d’un quart de point à pensons que c’est au marché de fixer

±

QIQHDRH HDRW HDUH

sera nommé président d’Atofina. électronique japonais NEC a SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ 3,25 % son principal taux était une les prix, a-t-il déclaré ; mais on exa-

±

QQDVW HDQT PDRS

François Périer, vice-président d’Elf annoncé, lundi, une alliance avec la BANGKOK ƒi„ « décision mesurée » dont « l’objec- mine les possibilités qui nous sont of-

SRWHDHI QDQP WDTU

Atochem, sera directeur général banque française pour le lancement BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ tif principal est d’assurer la longévité fertes au terme des lois améri-

±

PHRHDPI HDHS UDSR adjoint pour la chimie. d’un service de courtage en ligne. WELLINGTON xƒiERH de la croissance », selon lui. caines. »

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 04/02

HDISPRS UDRRQP FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

QDQSQVS VDHVQH

Action NTT DoCoMo PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE QDQVUUR VDRUIS

NTT DoCoMo LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ...... QDWRPQV QSDURUH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHE`QUE

en millions de yens à Tokyo L’INDICE CAC 40 était en hausse WALL STREET a clôturé sur une

QDPUIWH IDSSUH

de 0,58 %, à l’ouverture des tran- note irrégulière, vendredi 4 février. ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDRIVP

s’intéresserait 3,85 SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

VDQPVWR IDWWVV

sactions, lundi 7 février. Le marché Le Dow Jones a reculé en fin de PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NE´O-ZE´LAND

le 7 févr.

PDWUTTH QQPDTSHH

4,5 parisien a franchi la barre des séance après avoir initialement FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSSDTIHH à Orange FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

6 300 points, établissant un nou- progressé, tandis que le Nasdaq a IDIHQPR RDIHQV MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... LA FILIALE de NTT dans le télé- veau record, à 6 311,91 points. Le inscrit, de son côté, un nouveau 4 marché est soutenu par la pers- record en clôture. L’indice des phone portable, NTT DoCoMo, Cours de change croise´s s’apprêterait à faire une offre de pective d’une croissance de 0,9 % trente valeurs vedettes a finale- 35 milliards de dollars (34,3 mil- sur le premier trimestre. Vendredi ment perdu 0,45 %, à Cours Cours Cours Cours Cours Cours 3,5 07/02 9h57 f

liards d’euros) sur Orange, l’opéra- 4 février, l’indice CAC 40 avait ter- 10 963,80 points. L’indice Stan- DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. DOLLAR ...... FFFFF HDWPIVU HDWVIPH HDIRWTH IDSWSPS HDTIHSH

teur mobile britannique contrôlé miné la séance sur une hausse de dard & Poor’s 500 a terminé en

YEN ...... IHVDRUSHH FFFFF IHTDRPHHH ITDPPSHH IUQDIPHHH TTDPQSHH

par Mannesmann et qui devrait 3 2,05 %, à 6 275,72 points. très légère baisse, cédant 0,04 %, à EURO...... IDHIWIT HDWQWTU FFFFF HDISPRS IDTPUIH HDTPPQH

être cédé après la fusion de l’alle- 1 424,37 points. Le Nasdaq, tou- FRANC...... TDTVRSS TDITHTH TDSSWSU FFFFF IHDTTUHS RDHVIQH

mand avec Vodafone. L’informa- jours bien orienté, s’est adjugé LIVRE...... HDTPTVT HDSUURS HDTIRTH HDHWQUH FFFFF HDQVPTH FRANC SUISSE ...... IDTQVHH IDSHWTH IDTHTTS HDPRRWS PDTIQTH FFFFF tion, révélée par la presse domini- 2,5 FRANCFORT 33,17 points, soit une hausse de cale britannique, n’a pas été À LA BOURSE de Francfort, l’in- 0,79 %, pour finir à 4 244,15 points. dice de référence DAX des trente confirmée au siège de NTT Do- 2 Taux d’inte´reˆt(%) Matif CoMo, à Tokyo, où l’on se refuse à valeurs vedettes a débuté la ASON DFJ TAUX Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier admettre que des négociations séance de lundi par une baisse de Taux 04/02 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 9h57 f 07/02 prix prix

0,53 %, à 7 404,83 points. La LES MARCHÉS obligataires euro- Notionnel 5,5 QDPT SDTQ SDWU

sont en cours. « C’est vrai que nous internationale. La firme souhaite FRANCE ...... QDIW

VRDRT VRDSR

MARS 2000 ...... QHPVU QDRR SDSI SDWR

cherchons des partenaires pour une également capitaliser sur l’impres- hausse des taux de la Banque cen- péens se repliaient légèrement au ALLEMAGNE .. QDPH

SDWW SDTS RDSW

alliance et des opportunités d’inves- sionnante réussite d’i mode, le pre- trale européenne (BCE), jeudi 3 fé- cours des premières transactions, GDE-BRETAG. SDVV Euribor 3 mois

xg xg ´ xg QDQW SDUU TDIT ITALIE...... QDPH FEVRIER 2000.....

HDHS IDVP PDRS tissements en Asie ou en Europe, ou mier service Internet sur télépho- vrier, a ouvert des perspectives de lundi. Evoluant à l’inverse du prix, JAPON...... HDHU

SDTU TDSR TDPU

ailleurs », a toutefois reconnu Yuki nie mobile au monde. Lancé il y a croissance non inflationniste dans le rendement de l’emprunt d’Etat E´TATS-UNIS... SDTT

PDIR QDSS RDPS

Isono, porte-parole de NTT Do- un an, i mode rassemble au- la zone euro. français à 10 ans se situait à 5,67 %. SUISSE...... IDVV Pe´trole QDQW SDTU TDHI PAYS-BAS...... QDIS CoMo à Tokyo. Fort de ses 28 mil- jourd’hui 3,8 millions d’abonnés, ce Cours Var. % lions d’abonnés, devenu en 1999 la qui fait de NTT DoCoMo le plus En dollars f 04/02 03/02

LONDRES MONNAIES Matie`res premie`res

FFFF première valeur de la Bourse de gros fournisseur d’accès à Internet BRENT (LONDRES) ...... PUDHU

± HDWH

Tokyo devant NTT, sa maison mère du Japon. Plus de 5 000 sites sont L’INDICE FOOTSIE de la Bourse L’EURO restait stable, dans les WTI (NEW YORK) ...... PVDST

Cours Var. % C HDUP LIGHT SWEET CRUDE .... PVDTT (le cours de l’action NTT DoCoMo accessibles à partir d’un téléphone de Londres a commencé la jour- premiers échanges lundi, se négo- En dollars f 04/02 03/02

a quintuplé depuis son introduc- portable. Son succès s’explique par née de lundi sur une hausse de ciant légèrement au-dessus de ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

C

HDHQ

tion en Bourse, en octobre 1998), la simplicité de la formule et la fai- 0,48 %, à 6 214,50 points. Vendredi, 0,98 dollar. Le gouverneur de la CUIVRE 3 MOIS...... IVQHDSH Or

±

HDHQ

NTT DoCoMo a les moyens et les blesse des tarifs : 15 francs par Londres avait été la seule place Banque de France, Jean-Claude ALUMINIUM 3 MOIS ...... ITWUDSH ± HDRQ

PLOMB 3 MOIS ...... RTV

Cours Var %

± HDHW

ambitions d’élargir sa présence à mois. européenne à chuter fortement : Trichet, a indiqué, dimanche au ETAIN 3 MOIS ...... SUTS En euros f 04/02 03/02

C

HDPU

l’étranger dans la perspective de la L’expérience de NTT DoCoMo lui – 2,20 %, à 6 185 points. « Grand jury RTL-LCI-Le Monde », ZINC 3 MOIS...... IIPR

C

PDQS

OR FIN KILO BARRE ...... WTHH

± HDIT

NICKEL 3 MOIS ...... WHVS

± HDTR

prochaine génération de mobiles. donne une avance dans la bataille qu’il n’était « pas satisfait du ni- OR FIN LINGOT...... WQTH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

NTT DoCoMo utilisait jusqu’alors pour l’Internet sans fil à l’interna- veau actuel de l’euro ». De son cô- C

IDSP

ARGENT A TERME ...... SDQR

±

IDII PIE`CE FRANCE 20 F...... SQDQH

C

HDPV

TOKYO PLATINE A TERME ...... IIWQQRDPT le standard japonais PDC et prévoit tional. Des négociations sont en té, le yen reculait, lundi matin, C PDHS PIE`CE SUISSE 20 F...... SRDUH

´ FFFF

d’introduire les premiers télé- cours à Hongkong avec Hutchison LA BOURSE de Tokyo a terminé face au billet vert, ce dernier GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... SQDTH

C HDTV ´ PSVDUS FFFF ` PHI

phones de troisième génération Telephone, la filiale de Hutchison la séance de lundi par une hausse s’échangeant à 107,87 yens. Le BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ...

C

± PPI HDSU IDPV MAu¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... QVS

C ± ITRDPH HDWP HDPW dès le printemps, en avance sur les Whampoa dans la téléphonie mo- de 0,97 %, à 19 945,43 points. Le marché des changes était toutefois SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QRR

autres pays. L’assise de NTT Do- bile, mais aucun accord n’a encore marché japonais des actions est très calme, de nombreuses places SOFTS $/TONNE

±

IDIT

CoMo au Japon et son gigantesque été signé. soutenu par l’annonce de la créa- financières asiatiques étant fer- CACAO (NEW YORK)...... UTS

± RDQS CAFE´ (LONDRES) ...... ITSH Cotations, graphiques et indices en temps

trésor de guerre vont en faire un tion de plusieurs fonds d’investis- mées pour les fêtes du Nouvel An FFFF SUCRE BLANC (PARIS) ... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». redoutable concurrent sur la scène Brice Pedroletti (à Tokyo) sement. lunaire. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ0802--0026-0 WAS LMQ0802-26 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0475 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

SHVRDPR

VALEURS EUROPE´ENNES QUTDST

QUW SIHW

RUSP b L’accord conclu entre Vodafone les contre-performances de ses ac- QSW QUUDPH QUIDHW SIHWDIV

QUTDST

QUTDPV

SHVRDPR RQWS AirTouch et Mannesmann pour tivités américaines pèseront sur QQV RVWTDHW

SHRIDUS

RHQW le rachat de ce dernier a fait perdre ses résultats au second semestre QIV

1,06 % au cours de Bourse du de son exercice. QTTDSP QTVP

groupe allemand, vendredi 4 fé- b L’action du groupe industriel PWU RUVSDSV

QQPS

vrier. Le titre de l’opérateur britan- italien Montedison a bondi, ven- PUU [[[[[[[[ [[[[[[[[

 à   à  †F W ey „Upi†F ww t † v Vpi†F W ey „Upi†F ww t † v nique a également reculé, de dredi, de 13,97 %, à 1,77 euros, Vpi

5,02 %. après l’annonce d’une OPA de

C ± ± ± QDHV IDSS qf SDTP IDRP xy TDTV HDWQ qf VDPV HDUU b L’action Deutsche Telekom a 3,5 milliards d’euros par la holding PERSIMMON PLC qf UNILEVER STOREBRAND SEVERN TRENT

e e C ± ± ± RVDUH HDTI qf UDRU PDSQ qf SDSS TDSP p‚ IUQDPH HDIP

progressé de 2,03 %, vendredi. La Compart. De son côté, Compart a PREUSSAG AG hi WHITBREAD SUN LF & PROV H SUEZ LYON EAUX/

C

± ±

PDSU IDPR qf PDII IDSH gr SPVDUI HDPR ƒi PQDQU FFFF

plus grosse valeur de l’indice DAX terminé la séance par un gain de RANK GROUP qf COCA-COLA BEVER SWISS LIFE REG SYDKRAFT -A-

C ± ± ±

IWVDUQ HDRU qf URDSI RDTQ hu IUDUS QDPQ ƒi IVDPR HDWT

a notamment bénéficié du fait que 4,42 %, à 1,22 euro. SAIRGROUP N gr DAILY MAIL & GE TOPDANMARK SYDKRAFT -C-

C C ± ± WDWR HDTV IWQDSI HDRR gr RVHDVI HDPT qf IPDPH QDPV SAS DANMARK A/S hu f DJ E STOXX F & BV P ZURICH ALLIED N THAMES WATER

e e C ± ± UQDIH IDPP QTUDTS IDHV iƒ IVDVV HDII son principal concurrent, Mannes- b Le cours de Bourse de Telefoni- SEB /RM p‚ f DJ E STOXX INSU P FENOSA

C e C ISPDWH IDPT qf VDWW RDWH

mann, n’entrera plus, après son ra- ca a enregistré, vendredi, une SODEXHO ALLIANC p‚ UNITED UTILITIE

C

C e WWSDVQ HDHT hi ITDSH HDQH

chat par Vodafone AirTouch, dans hausse de 1,21 %, à 29,2 euros, THE SWATCH GRP gr BIENS D’E´QUIPEMENT VIAG

MEDIAS e C ±

PHUDRR HDIS p‚ IIVDVH IDVW

THE SWATCH GRP gr VIVENDI/RM

±

IQQDRP IDTI

la composition de l’indice de réfé- après que l’assemblée générale ex- ABB N gr

e C

s‚ HDWT FFFF QQUDTQ HDSW

C f PQDUH PDRR

WW/WW UK UNITS BSKYBGROUP qf DJ E STOXX PO SUP P

±

UTTDQI HDTS

ADECCO N gr

±

qf VDIH RDUR

rence. traordinaire des actionnaires eut e C PTHDIH HDHR WILSON BOWDEN p‚

e CANAL PLUS /RM

± PVDSU HDVH

e ALSTOM p‚

±

e„ QSDUH PDWW C

IIDVT UDQH

b Le groupe de presse britannique approuvé une augmentation de WOLFORD AG CARLTON COMMUNI qf

±

ISDSV IDRW

ASSA ABLOY-B- ƒi

± HDIP

IVHDVT e f ± IPDIW IDHT

DJ E STOXX CYC GO P ELSEVIER xv

QDTH FFFF

Emap a perdu 5,1 %, à 1 337 pence, capital de près de 21 milliards de ASSOC BR PORTS qf

e C WQDPH QDST

EM.TV & MERCHAN hi

C

PTDUR HDTU

vendredi, après avoir reconnu que dollars (20,6 milliards d’euros). ATLAS COPCO -A- ƒi

C

PIDVI IDPH

EMAP PLC qf

C EURO

PTDPI HDWI

PHARMACIE ATLAS COPCO -B- ƒi

e C ISDQU RDST

GRUPPO L’ESPRES s„ ______C

IVDRT IDIS

ATTICA ENTR SA q‚

e C

p‚ STS HDVW

± QSDVR HDUP

ASTRAZENECA qf HAVAS ADVERTISI

± TDRT HDPS

BAA qf

e

e C s‚ WDPH FFFF

SV HDVU

AVENTIS /RM p‚ INDP NEWS AND M NOUVEAU

C

qf TDUV

CHIMIE BBA GROUP PLC QDUH

Code Cours % Var. e ± p‚ VWDWS IDIS

± PRDSR IDTV

07/02 10 h 39 f GLAXO WELLCOME qf e LAGARDERE SCA N

VDQU FFFF

pays en euros 04/02 e BRISA AUTO-ESTR €„ ±

ITHDRH HDQU

AIR LIQUIDE /RM p‚ ´

e C

s„ IWDTR QDQU ±

IPVHDHW HDPW

NOVARTIS N gr MEDIASET MARCHE

±

qf ISDWS IDWV

e C CAPITA GRP

RIDRQ HDHU

AKZO NOBEL NV xv

±

C qf QSDQS PDQP

IQRDQS PDHR

NOVO NORDISK B hu PEARSON

C

VQDPT RDQI

e CMG qf ±

RPDSS HDVP

BASF AG hi

e C Cours % Var.

qf VDHW HDPH ±

PTDQH PDIT

ORION B ps REED INTERNATIO

± 10 h 39 QDQW PDQQ

qf 07/02 f AUTOMOBILE e C COOKSON GROUP P

RIDPS HDRW

BAYER AG hi en euros 04/02

C

qf ITDUU PDIT

±

IQSUSDPW RDPV

ROCHE HOLDING gr REUTERS GROUP

IHRUWDQT FFFF

DAMPSKIBS -A- hu ±

qf PIDPV HDQH

C

PVDVT IDHQ

AUTOLIV SDR ƒi BOC GROUP PLC

± qf TDUQ HDUI

±

IITQIDSP HDQS

ROCHE HOLDING G gr TELEWEST COMM.

IIHITDUU FFFF

e DAMPSKIBS -B- hu ±

PP HDRS

e hi

±

RPDSS HDVP

fi CELANESE N AMSTERDAM

BASF AG e C

e C p‚ TIV IDTR

QWDUS IDWP

SANOFI SYNTHELA p‚ TF1

C

ISRSHDQR HDVV

DAMSKIBS SVEND hu ±

gr TWDPH HDRS

e C

PSDVH HDSV

hi CIBA SPEC CHEM

BMW C

FFFF e PH qf IPDWH IDRH ±

IISDSH HDHW

SCHERING AG hi UNITED NEWS & M AIRSPRAY NV

C

qf IIDSI HDUI

C ELECTROCOMPONEN

RQPDPW HDRQ

e gr

ITDRS FFFF

hi CLARIANT N

CONTINENTAL AG e ± ± HDWR QDHW xv IUPDRH IDRW ±

IIDPQ IDVQ

SMITHKLINE BEEC qf e UNITED PAN-EURO ANTONOV ±

p‚ IDPT HDUW

e C EUROTUNNEL /RM

hi QQDSH IDVP

e C

TUDRS HDPP

DAIMLERCHRYSLER hi DEGUSSA-HUELS e ± IIDWS FFFF e C xv STDUH IDWW

QVDWW IDRH

UCB fi e VNU C/TAC ±

ps QIDSH HDWR

e C FINNLINES

QPDSR HDIP

e xv

±

QHDQS HDVP s„ DSM

FIAT e C RDWS FFFF

C xv QSDVT PDRT

HDVV

f DJ E STOXX PHAR P QUWDPR WOLTERS KLUWER CARDIO CONTROL

±

RDIQ HDQW

FKI qf

±

RQSRDHS IDTW

e gr ±

IRDQT SDQR

FIAT PRIV. s„ EMS-CHEM HOLD A

± PQDWH FFFF ITDTQ TDIW

WPP GROUP qf CSS

C

hu IVDVI PDWR

C FLS IND.B

VDPT HDUW

e qf

± QTDSH HDPU p‚ ICI

C

MICHELIN /RM ± TDRH QDUT HDUH

e f DJ E STOXX MEDIA P TTHDPP HITT NV

±

QTDVT HDTS

e FLUGHAFEN WIEN e„

ps TDRH FFFF e C

PPQDIH HDUP

p‚ KEMIRA ´

PEUGEOT ±

PHDQS

ENERGIE INNOCONCEPTS NV HDUQ

qf IPDHW FFFF

C GKN qf VDIH HDRH

e C

PDSU IDSV

PIRELLI s„ LAPORTE FFFF

NEDGRAPHICS HOLD PWDHS

qf SDRI FFFF

BG ±

WDIR HDQQ

HALKOR q‚

±

gr THHDPR HDSP e C

RUDRR IDQU p‚ LONZA GRP N

RENAULT BIENS DE CONSOMMATION C QDQW

SOPHEON IVDQH

±

qf VDHI IDSW

BP AMOCO C

qf VDHU ITDPV

e C HAYS

p‚ PHDVV IDVS

e C

TRDQH HDRU

VALEO /RM p‚ RHODIA FFFF

e WR

± PROLION HOLDING xv PRDRQ HDTW

C

ISDRT HDUR

qf e AHOLD

BURMAH CASTROL ±

STDSH IDQI

e HEIDELBERGER DR hi ±

fi UIDVH HDUT e C

RTDTH HDPP

hi SOLVAY

VOLKSWAGEN ± SDPH

e IDVW

± RING ROSA iƒ IIDVT HDUS

e C

WDIW HDWW

CEPSA iƒ e ALTADIS -A-

QQ FFFF

e HUHTAMAEKI VAN ps

±

fi RS IDPI

± PRDVS HDPR

VOLVO -A- ƒi TESSENDERLO CHE

HDQS FFFF

C RING ROSA WT RUDWP PDIV

e q‚

±

RWDVH QDII

xv e ATHENS MEDICAL

DORDTSCHE PETRO ±

VDQI IDQI

IFIL s„

±

QRUDWU HDSW C

PSDST IDRI f

ƒi DJ E STOXX CHEM P

VOLVO -B- C QHDWS SDHW

± UCC GROEP NV qf PDWW PDIP

e C

RDWP HDPH

ENI s„ AVIS EUROPE

QDVU FFFF

IMI PLC qf

±

HDQS

f DJ E STOXX AUTO P PQSDHP e ± e„ RVDIP PDVW

±

TDIP IDST qf AUSTRIA TABAK A ENTERPRISE OIL ± PTDQP HDRS

IND.VAERDEN -A- ƒi

e ±

hi TTDSH IDTQ

± IDTW RDSS

qf BEIERSDORF AG LASMO ± UQDVW HDWH

CONGLOME´RATS ISS INTL SERV-B hu

e ±

RQDVS IDWH

e p‚ BRUXELLES ±

WT HDQI

OMV AG e„ BIC /RM

URDST FFFF

KOEBENHAVN LUFT hu

e C

UHDTH IDVV

CGIP /RM p‚

C

qf RDRW IDRT

± ±

xy ISDPV IDSW

IDHU BRIT AMER TOBAC IDVQ

PETROLEUM GEO-S e C ENVIPCO HLD CT

SUDHI QDVR

KONE B ps

e C

PRS IDPR

BANQUES CHRISTIAN DIOR p‚

e C IHTDSH IDPR

e p‚

C ± iƒ IWDUR IDTR

PIDRW CASINO GP /RM PDQV

REPSOL e C FARDEM BELGIUM B

PIR HDSP

e LEGRAND /RM p‚

±

QPQ HDTP

D’IETEREN SA fi C

C

gr PTTHDWR HDRP IIDPS QDSU

qf e

± ± xv SQDTR PDQV

IIDTS

ABBEY NATIONAL e CFR UNITS -A- PDPH ROYAL DUTCH CO ± INTERNOC HLD RUDVS IDUS

e LINDE AG hi

±

SUDVH HDUU

GAZ ET EAUX /RM p‚ e e C ±

fi TSDHS IDSW PIDWP HDPQ

xv e

s„ QDQV FFFF

FFFF

ABN AMRO HOLDIN e DELHAIZE IQDSH SAIPEM ± INTL BRACHYTHER B

QQDIH IDRW

e MAN AG hi

±

PPVDIH HDQW

GBL fi

e C C p‚ PUVDTH HDUT qf UDTV HDTQ

C

qf TDVR HDRU

FFFF ALL & LEICS ESSILOR INTL /R IHDSH

SHELL TRANSP e C LINK SOFTWARE B PHDPH IDSI

e METALLGESELLSCH hi

RHDSH FFFF

GEVAERT fi e

fi SHDVS FFFF IRDSQ FFFF

qf e

C ±

p‚ IQS HDIS

QDRS

ALLIED IRISH BA TOTAL FINA /RM e COLRUYT PAYTON PLANAR IDSH

IV FFFF

METRA A ps

e C

IWDST UDIV

HAGEMEYER NV xv

C e

± hi VSDTH IDWS q‚ UUDWP QDTV

±

PWIDSS IDPR FFFF ALPHA CREDIT BA FRESENIUS MED C TDUS

f DJ E STOXX ENGY P e C ACCENTIS ISDQH P

METSO ps

C

RDPV IDWP

e INCHCAPE qf

±

qf QDRU RDRR PIDWU FFFF

ARGENTARIA R iƒ GALLAHER GRP

C

QDVQ HDVS

MORGAN CRUCIBLE qf

C

ISDVP HDQU

INVESTOR -A- ƒi e e C

fi QQDRW IDQQ PRDHT FFFF

BPINTOMAYORR €„ GIB

C

UUDSS PDIV

NETCOM -B- ƒi

C

ISDVP HDUS

INVESTOR -B- ƒi e C

± qf TDQV QDRH

RQDSH HDTV

BANK AUSTRIA AG e„ SERVICES FINANCIERS IMPERIAL TOBACC

± RDQW QDSS

NFC qf FRANCFORT

IRDVS FFFF

MYTILINEOS HOLD q‚ e ±

€„ PPDRH FFFF IHDUQ IDRV

BANK OF IRELAND qf JERONIMO MARTIN

C

qf ITDRH IDWI hu TUDIV FFFF

C

RIS

3I NKT HOLDING 1&1AG&CO.KGAA IDPP

±

RHDWS HDTH

NORSK HYDRO xy C e

ps IPDPH FFFF PPDRQ IDQT

BANK OF PIRAEUS q‚ KESKO -B-

C e C

fi RR HDWP qf IUDTT RDIW

± PHH

ALMANIJ OCEAN GROUP AIXTRON SDPI

C

PQRDVI HDRH

OERLIKON-BUEHRL gr

C C e

p‚ UIW HDUH WDVV VDIQ

BK OF SCOTLAND qf L’OREAL /RM

±

IRR HDST

Â

A @€u˜li™ite AUGUSTA TECHNOLOGIE C

IUDPH IDVQ

e ORKLA -A- xy ± ± qf PDHP QDIH TSDWS HDWV

BANKINTER R iƒ MORRISON SUPERM

±

VTDSH

e BB BIOTECH ZT-D IDIR

SUDHP FFFF

SONAE SGPS €„ e

C ± hi STDPH PDHT PPDRR HDQT

BARCLAYS PLC qf HENKEL KGAA VZ

±

ITDRH

BB MEDTECH ZT-D HDWI

C

QDHQ IDHV

TOMKINS qf

e C ± qf IHDPS PDHI THDVH I

BAYR.HYPO-U.VER hi RECKITT BENCKIS

FFFF

e BERTRANDT AG VI

±

RIDRH HDPR

VEBA AG hi

e C ± qf QDHP PDHW VDRW HDUI

BCA AG.MANTOVAN s„ SAFEWAY

C

IIDPP

BETA SYSTEMS SOFTWA PDRU C

HDHW

e f DJ E STOXX CONG P QHWDVH ± ± qf RDWT HDQP IHDQV IDSP

BCA FIDEURAM s„ SAINSBURY J. PL

±

IHRDSH

CE COMPUTER EQUIPME TDUH

e C ± qf QDIQ IDHR QDQU QDIT

BCA INTESA s„ SMITH & NEPHEW

±

PHS

CE CONSUMER ELECTRO HDRR

e ± ± qf PDIS RDQP WDWV HDWW

BCA LOMBARDA s„ STAGECOACH HLDG

FFFF

TE´LE´COMMUNICATIONS CENIT SYSTEMHAUS QU

e C qf PDSU FFFF QDQS HDTH

MONTE PASCHI SI s„ TESCO PLC

C

IIDQP

DRILLISCH QDTT

e e C e ± s‚ RDRH QDPW ± xv PUDQH HDSS PHDRV HDSV

BCA P.BERG.-C.V s„ EIRCOM TNT POST GROEP

C

SPDWH

EDEL MUSIC PSDTS

e C ± qf IUDPU TDUW ± SITDQT HDQU UDRH HDTU

BCA P.MILANO s„ BRITISH TELECOM f DJ E STOXX N CY G P

±

UHDQH

ELSA HDWW

e C qf PHDWP HDQI IIDPH FFFF

B.P.VERONA E S. s„ CABLE & WIRELES

C

WQDPH

EM.TV & MERCHANDI QDST

e

e ± hi VQDTH IDWW IDIP FFFF

BCA ROMA s„ DEUTSCHE TELEKO

C

PQDQH

EUROMICRON IDSQ

e C COMMERCE DISTRIBUTION qf SUDQH RDWU ± IQDPH HDUS

BBVA R iƒ ENERGIS

C

IVDIS

GRAPHISOFT NV RDHI

e e C hi IPW HDUV €„ PVDIV FFFF

EQUANT NV C

VDIU IDVI

ESPIRITO SANTO BOOTS CO PLC qf

±

IPDTS

HOEFT & WESSEL TDQH

e C ƒi PPDHU HDSR iƒ THDHS FFFF

EUROPOLITAN HLD e C ITSDWH HDPR

BCO POPULAR ESP CARREFOUR /RM p‚

FFFF

HUNZINGER INFORMAT IHDIW

e

e ± p‚ ISVDUH PDHR €„ RDRI FFFF

FRANCE TELECOM e C

PQSDVH PDSP

BCO PORT ATLANT CASTO.DUBOIS /R p‚

C

QW

INFOMATEC HDQW

e C q‚ PTDQH RDWP €„ SDTV FFFF

HELLENIC TELE ( e C ISDSV HDSP

BCP R CENTROS COMER P iƒ

±

QTP

INTERSHOP COMMUNICA HDVR

e

± e C xv IIWDSH IDPR VWDPS HDTP

s„ e

KONINKLIJKE KPN ± IWDTI IDRT

BIPOP CARIRE CONTINENTE iƒ

±

SQDQH

KINOWELT MEDIEN PDWI

e

± e C hi QITDPH IDWS s„ QDQS HDWH

MANNESMANN N ±

PPDUT IDQQ

BNL DIXONS GROUP PL qf

C

QQDRH

LHS GROUP RDPR

e C q‚ ISDHQ UDSQ ± UWDVH HDIW

p‚ PANAFON HELLENI e QRDSH FFFF

BNP /RM GEHE AG hi

±

PDPP

LINTEC COMPUTER IHIDTW

e

e C €„ IQDQS FFFF iƒ IHDTS PDPI

PORTUGAL TELECO ±

TDRR IDRV

BSCH R GREAT UNIV STOR qf

FFFF

LOESCH UMWELTSCHUTZ TDTH

e e C ps VSDRH HDRU IIWDUH FFFF

p‚ e

SONERA ± IIQDVH PDTW

CCF /RM GUCCI GROUP xv

C

PPDSS

MENSCH UND MASCHINE PDSH

C

gr QTTDQT HDIU xy RDWI FFFF

SWISSCOM N ± QIDTR HDST

CHRISTIANIA BK HENNES & MAURIT ƒi C

IQW

MOBILCOM QDHR

e hu VSDHR FFFF ± s„ RDPU IDTI

TELE DANMARK -B e C QQ IDSR

COMIT KARSTADT QUELLE hi

±

IDWQ

MUEHL PRODUCT & SERV IPDUH

e

C

€„ PIDTS FFFF q‚ UUDQV HDQW

TELECEL ±

UDQT PDUU

COMM.BANK OF GR KINGFISHER qf

±

IDRP

MUEHLBAUER HOLDING TPDSH

e e C s„ IWDRU HDQT ± hi QPDRH PDII

TELECOM ITALIA ±

RDQR IDIH

COMMERZBANK MARKS & SPENCER qf

C

QIDUV

PFEIFFER VACU TECH TDPW

e e C s„ UDWS SDIT ± p‚ QWDTT HDVU

TELECOM ITALIA e C RHDPS IDTR

CREDIT LYONNAIS METRO hi

C

PPDIT

PLENUM HDUQ

e C

iƒ PWDQV HDTP ± hu WVDUS HDTV

TELEFONICA ± UDRW PDII

DEN DANSKE BK NEXT PLC qf

C

QSDSH

PSI IDRQ

e

± s„ IPDHW HDTT FFFF FFFF

xy e

TIM ± PITDSH IDPV

DEN NORSKE BANK PINAULT PRINT./ p‚

±

IPU

QIAGEN NV UDQH

e ± qf SDRU QDIR ± VIDTH HDTU

hi VODAFONE AIRTOU QHUDVW FFFF

DEUTSCHE BANK N e VALORA HLDG N gr

± C

q‚ TSDTS IDHW ps IRDQS FFFF

WDSW

ALPHA FINANCE PARTEK REFUGIUM HOLDING AG RDPR

e ± IRPQDSH HDWQ ±

IQWDPH IDPV

fi f e ±

IVDQI PDHW

DEXIA DJ E STOXX TCOM P VENDEX KBB NV xv C ± C

qf IIDST SDPW qf IRDTU PDRU

IIDHS

AMVESCAP PENINS.ORIENT.S SACHSENRING AUTO HDPU

e ±

hi SHDPH HDUW ±

SDIP HDQI

DRESDNER BANK N W.H SMITH qf

e C C €„ RDHP FFFF qf UDSP HDPP

IRDSH

BPI R PREMIER FARNELL SALTUS TECHNOLOGY QDSU

±

q‚ RHDHR PDRW

±

SDSS HDPW

EFG EUROBANK WOLSELEY PLC qf C

± C qf SDUS SDHU qf IIDSW HDUH UHDTH

BRITISH LAND CO RAILTRACK SCM MICROSYSTEMS HDVT

± CONSTRUCTION q‚ WIDUP HDSS

±

HDIW

ERGO BANK e f DJ E STOXX RETL P QWUDIV ± C

qf SDVI FFFF xv QVDRH PDUV

VDVW

CANARY WHARF GR RANDSTAD HOLDIN SER SYSTEME RW

e

± e„ RHDVH IDSU

ERSTE BANK e C RUDPS HDTT

ACCIONA iƒ

qf SDRR FFFF hu IIPDIV FFFF FFFF

CAPITAL SHOPPIN RATIN -A- SERO ENTSORGUNG SDVH

ƒi IRDII FFFF

FOERENINGSSB A C PPDUU IDSR

AKTOR SA q‚ C

C qf IVDRV SDQR hu IIVDPQ FFFF RDHV

CLOSE BROS GRP RATIN -B- SINGULUS TECHNOLOGI WHDSH

UDUS FFFF

HALIFAX GROUP qf e HAUTE TECHNOLOGIE IU FFFF

UPONOR -A- ps e

± ±

± fi SSDIH IDTI qf QDUT QDQP IDUI

COBEPA RENTOKIL INITIA SOFTM SOFTWARE BERA RHDQH

C

IIDPU HDIR

qf e

HSBC HLDG ± iƒ ITDWH HDUT e

±

PHDWH HDRV AUMAR R p‚ e C

± AEROSPATIALE MA ± s„ IDPR HDVI qf QDPR RDPW PDUP

COMPART REXAM TDS PS

C

RVDTR IDSI

q‚ e ±

IONIAN BK REG.S C iƒ VDVU HDRS e

PUIDIH RDVU ACESA R p‚ e C e ± ALCATEL /RM

± hi UVDSH QDPW p‚ VHDPH IDTH

HDUI

CONSORS DISC-BR REXEL /RM TECHNOTRANS TWDSH

e

±

fi RR IDIH

±

KBC BANCASSURAN C qf UDHU HDPQ

PSDVU PDPT BLUE CIRCLE IND q‚ e C e

± ALTEC SA REG. C iƒ QIDWH IDPI e„ PUDQH IDHW

RDUP

CORP FIN ALBA RHI AG TELDAFAX ITDIV

±

WDVI HDTS

qf e

LLOYDS TSB ± p‚ UWQDSH HDHT e

±

IQUDRS IDTV BOUYGUES /RM xv ± ASM LITHOGRAPHY C

gr IVSDQT FFFF gr TTUDRI IDST IDIW

CS GROUP N RIETER HLDG N TELES AG QQDWH

e

ps SDVH FFFF

MERITA C qf SDVI FFFF e

TDWQ PDSI BPB xv e C

±

BAAN COMPANY C p‚ SPS HDIH ƒi PVDWV IDRS PDVT

EURAFRANCE /RM SANDVIK -A- TIPTEL SDUT

C

UHDTR PDPT

q‚ e ±

NAT BANK GREECE C s„ WDUH IDRP e IPWDVH HDTP

BUZZI UNICEM fi e C

± BARCO

± fi PWDSW IDIU ƒi PWDVT PDPP RS

FORTIS (B) SANDVIK -B- TRANSTEC IDIH

e C

TTDRS HDTV

p‚ e

NATEXIS BQ POP. C €„ ISDVI FFFF

ISDHR HDUT CIMPOR R e qf

± ± BOWTHORPE xv PWDTI IDRT gr SVUDVH HDRP

FFFF

FORTIS (NL) SAURER ARBON N W.E.T. AUTOMOTIVE S QT

±

qf IVDII IDSV

NATL WESTM BK e C p‚ IWTDVH SDPR

±

SDIV QDTH

COLAS /RM e e qf ± ± BRITISH AEROSPA p‚ IHR HDWS p‚ UQDVH IDWW

FFFF

GECINA /RM SCHNEIDER ELECT FFFF

±

SDVQ I

ƒi e

NORDIC BALTIC H ± iƒ VDUH HDII

±

ITDRQ HDIH GRUPO DRAGADOS e CAB & WIRE COMM qf

qf SDTH FFFF s„ PDQR FFFF

FFFF

HAMMERSON SEAT-PAGINE GIA FFFF

e

±

s„ ISDVH HDQP

e C

ROLO BANCA 1473 C iƒ IVDTS QDTI e

PRQDTH HDPS

FCC p‚ e C

± CAP GEMINI /RM xv SRDHS HDUH qf PDUR HDSW FFFF

ING GROEP SECURICOR FFFF

C

qf ISDVH HDQI

ROYAL BK SCOTL e C p‚ WQDSH RDSW

±

SWDRH QDST

GROUPE GTM COLT TELECOM NE qf

hu RHDQI FFFF ƒi PIDPS FFFF FFFF

KAPITAL HOLDING SECURITAS -B- FFFF

e C

s„ IIDUS HDUU

±

SAN PAOLO IMI C qf TDTU WDPQ e

UUDPH IDSV

HANSON PLC p‚ C ± DASSAULT SYST./ qf IHDWV HDSW qf PDWU HDSR

FFFF

LAND SECURITIES SHANKS GROUP FFFF

±

WDIS IDPU

ƒi e ±

S-E-BANKEN -A- C hi TH PDTH

VU IDQV

HEIDELBERGER ZE ƒi C C e ERICSSON -B- qf UDHP IDIT p‚ VTDVH IDVV

FFFF

LIBERTY INTL SIDEL /RM FFFF

±

qf IPDRT RDQR

STANDARD CHARTE C q‚ QQDUW PDIV e

IDIR FFFF

HELL.TECHNODO.R e s„ ± FINMECCANICA

s„ WDHU PDRU qf RDTU FFFF FFFF

MEDIOBANCA INVENSYS FFFF

e C

p‚ PHRDQH IDVR

STE GENERAL-A-/ ± q‚ QPDRU IDQU

±

VDHQ PDIT

HERACLES GENL R ƒi ± ± GAMBRO -A- qf TDIV HDUV ƒi PQDTU IDPQ

FFFF

MEPC PLC SKF -B- FFFF

±

ƒi IIDVT HDWW

SV HANDBK -A- e C hi PU QDRS e

USDRH FFFF

HOCHTIEF ESSEN xv e C

± GETRONICS iƒ ISDRS Q hu PRDRS HDSS FFFF

METROVACESA SOPHUS BEREND - FFFF

C

ƒi QDSV I

±

SWEDISH MATCH C gr IQITDIU HDHW

TUDIV PIDWS

HOLDERBANK FINA hu C C GN GREAT NORDIC qf VDWR HDUQ gr TURDVV HDRT

FFFF

PROVIDENT FIN SULZER FRAT.SA1 FFFF

±

gr PSQDIT HDWU

e C

C IRHDUH UDUQ UBS REG p‚

RRDUH HDVV

IMERYS /RM q‚ C e C INTRACOM R

xv RHDVH HDPS qf SDTP HDVU FFFF

RODAMCO CONT. E T.I.GROUP PLC FFFF

e C

s„ QDWS PDQQ

e C

C IHDUS IDTI UNICREDITO ITAL s„

QWDSV SDUR

ITALCEMENTI qf

e C LOGICA xv QVDHS FFFF xy ISDUI HDRH FFFF

RODAMCO NORTH A TOMRA SYSTEMS FFFF

C

hu THDIW HDWH

e C

C WIDPH PDIQ UNIDANMARK -A- p‚

ISDUU HDUP

LAFARGE /RM e qf ±

± MISYS qf PPDIH IDUW e„ TSDSH IDIQ FFFF

SCHRODERS PLC VA TECHNOLOGIE FFFF

C

q‚ PPDIH IDQV

C

ITDQS QDHQ e XIOSBANK q‚

±

IWRDSS IDTP

MICHANIKI REG. e e ps ± NOKIA p‚ UVDSH HDUT xv W FFFF

FFFF

SIMCO N /RM VEDIOR NV FFFF

±

HDQS

f PVWDVV

WDIH FFFF

DJ E STOXX BANK P qf ±

TDUS HDRV TARMAC qf

C ± NYCOMED AMERSHA qf RDUQ IDTV SSQDTR HDVI FFFF SLOUGH ESTATES f DJ E STOXX IND GO P FFFF

±

C qf IDPR QDUS e

IRDVP RDQU

PILKINGTON PLC xv e C OCE p‚ IRHDUH HDSH FFFF

UNIBAIL /RM FFFF

C

C qf IPDUU HDIQ e

QDVW HDUV

RMC GROUP PLC e OLIVETTI s„ iƒ TDIU FFFF FFFF

VALLEHERMOSO FFFF

e C

p‚ ISQDRH IDHS e

±

IUH IDHP

SAINT GOBAIN /R e xv ± KON. PHILIPS hi QUDIU HDQS FFFF

WCM BETEILIGUNG FFFF

C

QSDRI IDTW

PRODUITS DE BASE ƒi ASSURANCES ±

QDQW HDWR

SKANSKA -B- qf ± ROLLS ROYCE qf RDSV IDQW FFFF WOOLWICH PLC FFFF

C hu PIDSH FFFF

IQDQS HDQT

e SUPERFOS e qf ± ± ± QVDWV HDRQ xv UVDPS IDIR iƒ SAGE GRP PRQDPW HDUU FFFF

ACERINOX R f DJ E STOXX FINS P AEGON NV FFFF

C

qf IDWU PDSP e

p‚ PSWW FFFF

TAYLOR WOODROW C UHWDUI FFFF qf QDHS QDPV gr SAGEM FFFF ALUSUISSE LON G AEGIS GROUP FFFF

e C

p‚ IHUDVH HDUS e

hi TQQ FFFF

C C TECHNIP /RM e RTDWQ IDST p‚ SIDQH IDIV q‚ SAP AG FFFF ALUMINIUM GREEC AGF /RM FFFF

C

q‚ SQDPU IDQU e ±

VQT IDHU

TITAN CEMENT RE e hi ± PDWS FFFF s„ IHDQW IDPR qf SAP VZ FFFF ARJO WIGGINS AP ALLEANZA ASS FFFF

e C

IWDIH HDSQ e„ ALIMENTATION ET BOISSON ±

qf PQDIT QDWS

C WIENERB BAUSTOF e ± ITDUH QDTT hi QQRDVH HDQT ƒi SEMA GROUP FFFF ASSIDOMAEN AB ALLIANZ AG FFFF

±

C qf RDRW PDRT e

hi ITS PDTI

e WILLIAMS C ± ± RWDHV HDPV qf RDRP PDTP qf WDUS PDII fi SIEMENS AG N FFFF BEKAERT ALLIED DOMECQ ALLIED ZURICH FFFF

C

C

PQRDHP HDSS

IIDUU HDRI

f qf C e ± DJ E STOXX CNST P ± SDIQ HDQP qf RDWU HDTS xv STDIS PDPT qf SMITHS IND PLC FFFF BILLITON ASSOCIAT BRIT F ASR VERZEKERING FFFF

e C

p‚ PHVDRH HDIW

e C e ± RIDPI HDSI qf WDWV FFFF p‚ IQTDIH IDSP e„ STMICROELEC SIC FFFF BOEHLER-UDDEHOL BASS AXA /RM FFFF

e C

RDQT IDIT

e e s„ ± ± PQDTH PDPV e„ QTDIH IDTI gr VIIDUP FFFF xv TECNOST FFFF BUHRMANN NV BBAG OE BRAU-BE BALOISE HLDG N FFFF

CONSOMMATION CYCLIQUE e C

SIDUS QDSH

e p‚ ± ± RDUH IDQT e„ RQ IDVQ qf IQDPR FFFF qf THOMSON CSF /RM FFFF BUNZL PLC BRAU-UNION BRITANNIC FFFF

e C

ps TPDPH HDVV

C C e C ± IDVR PDST p‚ QWDQW PDQI qf SDSW IDRU qf IQDHV HDTP qf TIETOENATOR FFFF CORUS GROUP ACCOR /RM CADBURY SCHWEPP CGU FFFF

C

hu IITDPI IDSQ

C C e e ± IPDSR PDUI hi TH TDIW hu QIDSU FFFF p‚ QIDWT IDTT q‚ WILLIAM DEMANT FFFF ELVAL ADIDAS-SALOMON CARLSBERG -B- CNP ASSURANCES FFFF

C

WVTDPS HDHS

e e e C ± f ITDQH FFFF p‚ IUDIU IDTH hu PWDST FFFF iƒ ISDPW HDHU xv DJ E STOXX TECH P FFFF ISPAT INTERNATI AIR FCE CARLSBERG AS -A CORP MAPFRE R FFFF

C C e ± ± qf IPDQS HDWI qf SDIU QDPQ hu QRDQW HDUW hi IHWDWH HDSR FFFF JOHNSON MATTHEY AIRTOURS PLC DANISCO ERGO VERSICHERU FFFF

C e e C e ± ± e„ SIDSI IDQP s„ PDHU QDSH p‚ PIWDQH HDQP q‚ RHDIQ PDSS

FFFF

MAYR-MELNHOF KA ALITALIA DANONE /RM ETHNIKI GEN INS SERVICES COLLECTIFS FFFF

C C e C e ps IHDWH HDIV e„ IU QDHQ q‚ QPDIU IDRP hu VWDQR FFFF FFFF METSAE-SERLA -B AUSTRIAN AIRLIN DELTA DAIRY CODAN FFFF

C C e e e ± ± ± ƒi QTDVQ PDRT s„ IIDTT PDVQ qf UDPQ HDVV fi PWDSW IDIU s„ RDVV QDTI FFFF MODO -B- AUTOGRILL DIAGEO FORTIS (B) AEM FFFF

C e C e ± ± ± ps IRDPH HDUH hu QVDPW IDQV q‚ QWDPP HDVW s„ PWDTR HDSR qf UDTV IHDUH FFFF OUTOKUMPU OY -A BANG & OLUFSEN ELAIS OLEAGINOU GENERALI ASS ANGLIAN WATER FFFF

e e C e e ± ± ± p‚ TVDQS HDWR s„ PDIH PDRR p‚ WW I e„ IRTDSH IDSS qf RDHV FFFF FFFF PECHINEY-A- BENETTON GROUP ERID.BEGH.SAY / GENERALI HLD VI BRITISH ENERGY FFFF

C e C e ± ± ± ps TDQH IDUV qf SDIH IDPS xv QSDHS QDIV q‚ QIDRI HDQQ qf PDWR HDSS FFFF RAUTARUUKKI K BRITISH AIRWAYS HEINEKEN HOLD.N INTERAM HELLEN CENTRICA FFFF

C C C e e ± qf IVDVW PDRS s„ WDVH PDIH q‚ PQDIS IDSV qf VDHU FFFF s„ WDSQ HDRP FFFF RIO TINTO BULGARI HELLENIC BOTTLI IRISH LIFE & PE EDISON FFFF

e e e ± ± ± ± ± q‚ ITDQP HDIV p‚ IIQDPH HDUH q‚ PQDUS VDIR s„ RDVU IDHP fi PUH IDVW FFFF SIDENOR CLUB MED. /RM HELLENIC SUGAR FONDIARIA ASS ELECTRABEL FFFF

C C C e q‚ RQDSW PDII qf IPDHQ RDPH qf IWDQU FFFF qf PDPI IDRV €„ ITDWW FFFF FFFF SILVER & BARYTE COMPASS GRP KERRY GRP-A- LEGAL & GENERAL ELECTRIC PORTUG FFFF

e e e e ± ± ± ± PDUI FFFF hi IWDRS HDUU s„ IDUT HDST s„ IPDTQ HDIT iƒ IWDPQ HDQT SMURFIT JEFFERS qf DT.LUFTHANSA N MONTEDISON MEDIOLANUM ENDESA

C C C e C e e ± IRDVH HDTV ƒi PQDPS IDHQ gr ITTQDVU HDVP hi PVIDSH HDSR e„ IIWDSH HDRP

STORA ENSO -A- ps ELECTROLUX -B- NESTLE N MUENCH RUECKVER EVN e

C e C e e ± ± ± IS IDIS qf IIDWS IDTH xv QPDVQ HDHW qf SDVR HDSS ps RDSQ IDVH STORA ENSO -R- ps EMI GROUP KONINKLIJKE NUM NORWICH UNION FORTUM CODES PAYS ZONE EURO

C e e e e ± ± iƒ IWDSH IDRP PUDIS IDQP p‚ HDVV FFFF s„ IDIW FFFF ps SU HDPT SVENSKA CELLULO ƒi EURO DISNEY /RM PARMALAT POHJOLA YHTYMAE GAS NATURAL SDG FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C e e ± ± ± ± PVDQS HDSQ qf WDQI IDUT p‚ SS HDPU qf ITDQV IDVR iƒ IIDWW IDWT THYSSEN KRUPP hi GRANADA GROUP PERNOD RICARD / PRUDENTIAL IBERDROLA IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

C C C e C e e e e ± LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche QTDVH IDSP p‚ IRH QDQP ps PDWT IDQU s„ WDHU IDWS s„ RDTS PDTS UNION MINIERE fi HERMES INTL RAISIO GRP -V- RAS ITALGAS

C C e C e ± ± FI : Finlande - BE : Belgique. QSDQS HDRQ s„ IDSI TDQR qf T HDSQ qf TDIQ IDHR qf UDPV HDRS UPM-KYMMENE COR ps HPI SCOTT & NEWCAST ROYAL SUN ALLIA NATIONAL GRID G

C e C e e ± ± ±

IUDQQ HDSP xv PQDQH HDWV qf WDQI IDQU ps QSDVI HDVU qf SDPI RDIS

USINOR p‚ KLM SOUTH AFRICAN B SAMPO -A- NATIONAL POWER CODESPAYSHORSZONEEURO

C C e

± ± ± QPDRU IDVW qf PDTS HDTI qf RDVI IPDVV gr IUUHDVS HDII e„ WHDRH PDSW

VIOHALCO q‚ HILTON GROUP TATE & LYLE SWISS RE N OESTERR ELEKTR CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e ± ± ± QHDQS IDHR p‚ RQUDVH HDUQ qf RDTS FFFF €„ SSDPH FFFF qf TDSW HDWU

VOEST-ALPINE ST e„ LVMH / RM UNIGATE PLC SEGUROS MUNDIAL POWERGEN GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C C e e ± ± HDIT p‚ UDHR HDRP xv RSDWS RDRQ ƒi PWDVI I qf TDPQ PDHQ f DJ E STOXX BASI P PQRDPR MOULINEX /RM UNILEVER SKANDIA INSURAN SCOTTISH POWER LeMonde Job: WMQ0802--0027-0 WAS LMQ0802-27 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0476 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 27

C C C C ± ± IIRDWH USQDTW RDIU VDRR VWDRH WRDIH TIUDPT SDPT PDRV IPQDRH IPRDWH VIWDPW IDPP THDIP BAZAR HOT. VILLE ...... IIHDQH GROUPE GTM ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C ± ± ± ± RQDTV PVTDSP PDPV QDQP UQ UPDSH RUSDSU HDTV IRDHW PVS FFFF FFFF FFFF SQDPP BIC...... RRDUH GROUPE PARTOUCHE ... SR TELEPERFORMANC ..

C C ± ± ± VS SSUDST FFFF RDTS IPTDIH IPS VIWDWS HDVU TDPW IUQ IURDPH IIRPDTV HDTW WDRW BIS...... VS GUILBERT...... SUEZ LYON.DES EAU .....

C C ± ± ± UWDWS SPRDRR FFFF IPDUI RRH RQWDWH PVVSDSS HDHP TDRH THV TIR RHPUDSV HDWW IVDHU VALEURS FRANC¸AISES B.N.P...... UWDWS GUYENNE GASCOGNE... TF1 ......

C C C ± ± ± IWR IPUPDST IDSP IDHP VI VHDSH SPVDHS HDTP PUDUU IHU IHUDVH UHUDIP HDUS SDVW BOLLORE ...... IWU HACHETTE FILI.MED ..... TECHNIP......

C C C C C ± QHH IWTUDVU HDTU VDVW STH SVT QVRQDWI RDTR QVDSQ SH SIDQS QQTDVQ PDUH STDTH BONGRAIN ...... PWV HAVAS ADVERTISING..... THOMSON-CSF......

C C C C C

± UWT SPPIDRP HDPS PTDIR IQHDTH IQVDUH WHWDVI TDPH TDPV IHVDQH IIH UPIDSS IDSU IHSDTH b Les titres Altran Technologies et Dassault Systèmes BOUYGUES ...... UWR IMERYS(EX.IMETAL)...... THOMSON MULTIMEDI

C C C ± ± ± RQDSH PVSDQR IDIR ITDTP IUDUS IUDWH IIUDRP HDVS IDPT IQSDPH IQRDUH VVQDSU HDQU IDTT

ont débuté la séance du lundi 7 février par des hausses BOUYGUES OFFS...... RR IMMEUBLES DE FCE ...... TOTAL FINA SA......

C C C C C ± VDHQ SPDTU HDTP HDSH QU QUDWS PRVDWR PDSU ISDUH IQV IQVDUH WHWDVI HDSI ISDTU BULL#...... VDHV INFOGRAMES ENTER. ... TRANSICIEL # ......

C C C C C respectives de 0,43 % et 1,45 %. Les deux groupes ont été C IPHDQH UVWDIP IQDIU USDTP VH VU SUHDTV VDUS IHPDVR SQDWS SS QTHDUV IDWS QVDIW BUSINESS OBJECTS...... IHTDQH INGENICO ...... UBI SOFT ENTERTAI ......

C C C C C C PTQ IUPSDIU IDIS VP TRDSS TS RPTDQU HDUH WDRP IRH IRHDQH WPHDQI HDPI IIDWU

sélectionnés vendredi par le conseil scientifique des in- CANAL + ...... PTH ISIS ...... UNIBAIL ......

C C C

± PRUDSH ITPQDRW IDVS IDUV PP FFFF FFFF FFFF FFFF IQU IRHDSH WPIDTP PDSS PWDUQ

dices pour figurer éventuellement dans l’indice CAC 40. CAP GEMINI ...... PRQ KAUFMAN ET BROAD .... UNILOG ......

C C ± ± ± ± QVDUH PSQDVT IDHR IUDQH WSDSH WRDWH TPPDSH HDTQ IDIR IHSDQH IHVDWH UIRDQR QDRP TDTH CARBONE LORRAINE..... QVDQH KLEPIERRE COMP.FI ...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C ± ± ± ITTDVH IHWRDIR HDUW VDWH WPDQH WQDTH TIQDWV IDRI IQDWU IUDPR IUDRQ IIRDQQ IDIH TDSR b L’action Groupe André a gagné 0,29 % dans les pre- CARREFOUR ...... ITSDSH LABINAL...... USINOR......

C C ± ± ± IHSDPH TWHDHU FFFF UDRU VWDQH WIDRH SWWDSR PDQS PHDWQ TR TRDIS RPHDVH HDPQ ITDPS

mières minutes de transactions, lundi. Le fonds d’inves- CASINO GUICHARD ...... IHSDPH LAFARGE...... VALEO ......

C C

± ± ± ±

UH RSWDIU PDUI VDSS WI VWDVS SVWDQV IDPT TTDQV RSDWU RSDQH PWUDIS IDRT TDSV

tissement Atticus a annoncé avoir acquis plus de 20 % CASINO GUICH.ADP ...... UIDWS LAGARDERE...... VALLOUREC......

C C ± ± ± ± PQRDSH ISQVDPP IDWT PPDQS SU SVDUH QVSDHS PDWV WDTW PTDPS PTDPH IUIDVT HDIW TDRP CASTORAMA DUB.(LI..... PQH LAPEYRE ...... VIA BANQUE ......

C C ± ± ± ± IIVDSH UUUDQI I RDPH RWDVW RW QPIDRP IDUV UDRS IITDTH IIWDRH UVQDPI PDRH QQDIV du capital du groupe. C.C.F...... IIWDUH LEBON (CIE)...... VIVENDI ......

C ± ± ± ±

IVWDSH IPRQDHR HDPT HDQT PIPDWH PIQ IQWUDIW HDHS WDVT ISDQH ISDQH IHHDQT FFFF SDSS

b Le titre Géophysique a débuté la séance sur une CEGID (LY) ...... IWH LEGRAND ...... WORMS (EX.SOMEAL)....

C C ± ± ± ± WDTH TPDWU HDSP PHDQH IPR IPHDWH UWQDHS PDSH IRDPS IVHDIH IWUDSH IPWSDSP WDTT SDWH

baisse de 3,09 %. Le groupe a publié son chiffre d’af- CERUS...... WDTS LEGRAND ADP ...... ZODIAC...... C C C ± UHDTH RTQDII IDVV VDTI RR RQDTS PVTDQQ HDVH WDPT FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CGIP ...... TWDQH LEGRIS INDUST......

C C ±

SU QUQDWH HDVV IDWT IHW IHW UIRDWW FFFF QDUW FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF faires annuel, en baisse de 18,7 %. CHARGEURS...... STDSH LOCINDUS......

C

± ± SQ QRUDTT FFFF VDQH UIR UISDSH RTWQDQU HDPI IHDIT FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

b L’action Canal+ a grimpé de 1,92 % dans les premières CHRISTIAN DALLOZ ...... SQ L’OREAL ......

C ± ± ± PRRDTH ITHRDRU IDHU HDST RRI RQUDTH PVUHDRU HDUU IDSW FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CHRISTIAN DIOR ...... PRP LVMH MOET HEN......

C C ± minutes de transactions. Le groupe de communication a ± WT TPWDUP IDHQ RDQR IIH IHW UIRDWW HDWI PDSV FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIC -ACTIONS A...... WU MARINE WENDEL ......

C C ± ± TI RHHDIQ PDQS WDST UDHP UDPH RUDPQ PDST PDUH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

publié un chiffre d’affaires 1999 en hausse de 16 %, à CIMENTS FRANCAIS ...... SWDTH METALEUROP ......

C C ± ±

IIR URUDUW HDVH QDPT QTDTH QTDSH PQWDRP HDPU TDRI FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

3,2 milliards d’euros, un montant supérieur aux attentes CLARINS ...... IIQDIH MICHELIN......

± ± ± IIQDPH URPDSR HDUH IDQW QQ QQ PITDRU FFFF RDVW FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CLUB MEDITERRANEE .. IIR MONTUPET SA......

± ± ± ± QIDPV PHSDIV QDUS IRDRR UDHU UDHQ RTDII HDSU PVDHR du marché. CNP ASSURANCES ...... QPDSH MOULINEX ......

C C ± IIIDIH UPVDUU IQDUP FFFF TT TTDUH RQUDSP IDHT VDPS

b Le titre Schneider Electric a reculé de 0,20 % à l’ou- COFACE...... WUDUH NATEXIS BQ POP......

C C ± ± % Var. VH SPRDUU QDTI IHDVV QUDSH QUDTH PRTDTR HDPU WDWR

COFLEXIP...... VQ NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

verture des transactions. Les investisseurs se montrent 31/12 C C International ± ± f IWTDRH IPVVDQH SDHQ UDUW IWDHV IWDIW IPSDVV HDSV VDTT

COLAS ...... IVU NORBERT DENTRES.# ... en euros en euros en francs veille

(1)

C ± ± ± QSDIT PQHDTQ PDQI WDWT PUDSW PUDSQ IVHDSV HDPP IDSR insensibles aux rumeurs d’OPA qui planent sur le CDE PROV. REGPT...... QSDWW NORD-EST......

C C C ± ±

RSDWH QHIDHV RDQV ITDPT TVDSH FFFF FFFF FFFF PDIR ITRDIH ITU IHWSDRS IDUU HDTH

groupe français. CPR ...... RV NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C C ± ± ± ITDPH IHTDPU HDTP WDPW TWHDSH TWH RSPTDIH HDHU HDWS SPDUH SPDHS QRIDRQ IDPQ IDVS CRED.FON.FRANCE ...... ITDIH NRJ # ...... A.T.T. #......

C C C b L’action Bouygues a progressé de 0,50 % dans les pre- C ± ± RRDVH PWQDVU IDQT PIDVQ W VDWQ SVDSV HDUV QDPS IUDSH IWDIS IPSDTP WDRQ RDIV CFF.RECYCLING ...... RRDPH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

± ± ± ± ±

QWDTS PTHDHW HDWH IPDTT TW TW RSPDTI FFFF PDUR PHDVV PHDTI IQSDIW IDPW SDPR mières minutes de transaction. Le groupe fait toujours CREDIT LYONNAIS...... RHDHI PECHINEY ACT ORD ...... CROWN CORK ORD. #....

C C C C C C

STDRS QUHDPW HDPU PIDWP SUSDSH SVH QVHRDSS HDUV RSDUP PUDVI PWDPT IWIDWQ SDPI IDHU

l’objet d’une spéculation sur un rachat de son activité de CS SIGNAUX(CSEE)...... STDQH PENAUILLE POLY.CB...... DE BEERS # ......

C C ± ± ± ± UTDVS SHRDIH PDRU QDIS SSDIS SS QTHDUV HDPU QDIT THDHS TH QWQDSU HDHV UDVQ DAMART ...... US PERNOD-RICARD...... DU PONT NEMOURS # ..

C C C C ± ± PIW IRQTDSS HDIV TDRI PPIDSH PPQ IRTPDUV HDTV IDHT VTDRH VUDIH SUIDQR HDVI QQDTW téléphonie mobile après la fusion Vodafone-Mannes- DANONE...... PIVDTH PEUGEOT...... ERICSSON # ......

C C C ± ± ± PHH IQIIDWI PDRT QDHW PIWDQH PISDVH IRISDST IDTH IUDTQ RWDIS RWDVQ QPTDVT IDQV SDWV

mann. DASSAULT-AVIATION..... IWSDPH PINAULT-PRINT.RED..... FORD MOTOR # ......

C C C C ± ± UVDSH SIRDWQ QDPW PIDQP IIU IIUDSH UUHDUS HDRQ QDRS IRSDTH IRTDTH WTIDTQ HDTW TDPH DASSAULT SYSTEMES.... UT PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL ELECTR. #......

C C ± ± ± ± SIDTH QQVDRU HDUU IQDIQ WVS WWH TRWQDWU HDSI UDWH VQDSH VIDPS SQPDWU PDTW IRDIW DE DIETRICH...... SP PROMODES...... GENERAL MOTORS # .....

C C C ± ± ± UP RUPDPW IDQU IDQT SVQ SVWDSH QVTTDVU IDII SUDPH ISDIT ISDIV WWDSU HDIQ TDVI DEVEAUX(LY)# ...... UQ PUBLICIS #...... HITACHI #......

C C C

± ± FFFF FFFF FFFF QDPI PI PIDWW IRRDPR RDUI IDRU IIVDSH IIV UURDHQ HDRP UDUT

RE`GLEMENT MENSUEL DEV.R.N-P.CAL LI...... IRDRS REMY COINTREAU...... I.B.M......

C ± ± ± ±

SDIR QQDUP HDQW IIDQU RTDVH RUDPS QHWDWR HDWT IDPU WI WI SWTDWP FFFF ISDUR

______DMC (DOLLFUS MI)...... SDIT RENAULT ...... ITO YOKADO #......

C C ± ± ± PSDVH ITWDPR FFFF UDRW VIDSH VHDQH SPTDUQ IDRU WDPT PW PWDWR IWTDQW QDPR IHDRU DYNACTION...... PSDVH REXEL...... MATSUSHITA......

C C C

± ± ±

TPDQS RHVDWW HDPR IIDIV PHDSH PHDVH IQTDRR IDRT UDQH QT QTDPV PQUDWV HDUV VDTQ EIFFAGE ...... TPDPH RHODIA ...... MC DONALD’S ......

Â

†‚si‚

v xhs U pi Cours releve´sa` 9h57

C ± ± ± ± ± SQ QRUDTT IDVS UDHI TDQT TDPU RIDIQ IDRP PDHQ UUDIH UTDTH SHPDRT HDTS IIDWH ERAMET ...... SR ROCHETTE (LA) ...... MERK AND CO ......

C C C

± ±

IHH TSSDWT FFFF TDQT VIDWH UUDVH SIHDQQ SDHI IIDPP V VDPH SQDUW PDSH QDHI ERIDANIA BEGHIN...... IHH ROYAL CANIN...... MITSUBISHI CORP.# ...... viquid—tion X PP fe vrier

C C C ± ± ± PUVDVH IVPVDVI HDVQ WDRV PIHQ PIQS IRHHRDTV IDSP ITDQR IPIDRH IPH UVUDIS IDIS TDIH ESSILOR INTL ...... PUTDSH RUE IMPERIALE (LY...... MORGAN J.P.# ......

C ± ± ± ± QQPDWH PIVQDTV IDIW RDSS QV QUDWH PRVDTI HDPT HDPT IIDSH FFFF FFFF FFFF IRDII ESSILOR INTL.ADP...... QPW SADE (NY) ...... NIPP. MEATPACKER#.....

C C C ± ± ± TW RSPDTI HDRR VDTH WSI WSP TPRRDUI HDII QUDWU PIDSH PIDPI IQWDIQ IDQS WDWU ESSO...... TVDUH SAGEM S.A...... PHILIP MORRIS#......

C ± ± ± ± % Var. ± SPS QRRQDUU HDIH UDVI ISIDVH ISQDPH IHHRDWQ HDWP IUDWR WV WU TQTDPV IDHP WDQR

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... SPSDSH SAINT-GOBAIN...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C France C ± ± f ± HDVV SDUU FFFF PDPP UR URDSH RVVDTW HDTV HDRH QU QTDPH PQUDRT PDIT ITDSV

en euros en euros en francs veille EURO DISNEY...... HDVV SALVEPAR (NY) ...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C C ± ± ± IDPT VDPU HDUW UDTW QW QWDSH PSWDIH IDPV RDRS TPDQH TI RHHDIQ PDHW ISDWW EUROTUNNEL...... IDPU SANOFI SYNTHELABO ... SCHLUMBERGER# ......

C C C C ± ± ± IRRDSH WRUDVT FFFF IDHR TVDQH UHDSH RTPDRS QDPP PDHV WUDQH WT TPWDUP IDQR UDPT PUQDQH PVR IVTPDWP QDWP IDWQ B.N.P. (T.P)...... IRRDSH FACOM SA...... SAUPIQUET (NS) ...... SONY CORP.#RGA ......

C C C ± ± ± ± ± IRRDVH WRWDVQ PDTP IDWU RVDTH RVDWI QPHDVQ HDTR WDRP USDQH URDQH RVUDQV IDQQ RDTV IQDPS IQDPH VTDSW HDQV VDWT CR.LYONNAIS(TP) L ...... IRIDIH FAURECIA ...... SCHNEIDER ELECTRI..... SUMITOMO BANK #......

C C C C ± ± QPIDSH PIHVDWH HDIT QDQT IRH ISUDSH IHQQDIQ IPDSH QIDPS SQ SSDSH QTRDHT RDUP PTDUI RENAULT (T.P.)...... QPP FIMALAC SA...... SCOR......

C ± ± ± ITTDIH IHVWDSR FFFF PDPW VIDSH VIDQH SQQDPW HDPS QDUV UR UR RVSDRI FFFF SDUI SAINT GOBAIN(T.P...... ITTDIH FIVES-LILLE...... S.E.B......

C C

± ± ± IRWDQH WUWDQR IDWV HDRT IIV IIWDRH UVQDPI IDIW VDHV RQDIH RQDIH PVPDUP FFFF RDPP

THOMSON S.A (T.P) ...... IRTDRH FONC.LYON.# ...... SEITA...... ABRE´VIATIONS

C C ± ± ± ± QWDQH PSUDUW PDHV IVDHU ITP ISWDTH IHRTDWI IDRV PIDSS IR IQDTH VWDPI PDVT PDIS

ACCOR ...... QVDSH FRANCE TELECOM...... SELECTIBANQUE......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C ± ± ± ± PHDWH IQUDIH HDRV RDHV TWH TWHDSH RSPWDQV HDHU PDUR RRDSH RRDVS PWRDPH HDUW QDSR AEROSPATIALE MATR.... PI FROMAGERIES BEL...... SGE......

C C C C

± ± SIDQH QQTDSI IDIV RDTR IVVDRH IWH IPRTDQP HDVS ISDPW VSDPH VTDWH SUHDHQ P ISDPI AGF ...... SHDUH GALERIES LAFAYETT ...... SIDEL...... SYMBOLES

C ± ± ± ± ± IUDIU IIPDTQ IDTH WDTQ VPDWS VPDQH SQWDVS HDUV RWDTQ ISS ISRDPH IHIIDRW HDSP QDHU

AIR FRANCE GPE NO ..... IUDRS GAUMONT #...... SILIC CA ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C ± ± ± ± ± ITHDPH IHSHDVR HDSH QDTI SVDPS SUDPS QUSDSR IDUP IDPW UWDIH UWDWH SPRDII IDHI HDST

AIR LIQUIDE ...... ITI GAZ ET EAUX ...... SIMCO...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C ± ± PTWDRH IUTUDIS RDPP IVDIS IHS IHS TVVDUS FFFF TDPS ISDUR ISDVH IHQDTR HDQV IDPS

ALCATEL ...... PSVDSH GECINA...... SKIS ROSSIGNOL...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C C ± ± ±

PVDWS IVWDWH HDSP IPDSQ TIDRH TH QWQDSU PDPV PPDRR PHHDTH PHRDSH IQRIDRQ IDWR IIDRU

ALSTOM...... PVDVH GEOPHYSIQUE ...... SOCIETE GENERALE...... `

C C C ± ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PPW ISHPDIR HDVU IRDSH ISV ISTDWH IHPWDPH HDUH PPDTU ISI ISIDUH WWSDHW HDRT IQDTS ALTRAN TECHNO. #...... PQI GFI INFORMATIQUE...... SODEXHO ALLIANCE......

C C ± ± ± ± ISVDWH IHRPDQP HDTQ QDRT PT PTDHS IUHDVV HDIW IPDPT UWDIH UWDPH SIWDSP HDIQ TDWQ ATOS CA...... ISWDWH GRANDVISION ...... SOGEPARC (FIN) ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C ± ± ± SUDTS QUVDIT HDPT HDHV ITWDSH IUH IIISDIQ HDPW SDSS PSDSH PSDSI ITUDQQ HDHR RDWI AVENTIS...... SUDSH GROUPE ANDRE S.A...... SOMMER-ALLIBERT...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C ± ± ± ± IQTDVH VWUDQS IDHI IDIS USDSH USDSH RWSDPS FFFF TDUW PRDSH PRDWH ITQDQQ IDTQ IIDHU AXA...... IQVDPH GASCOGNE...... SOPHIA (EX.SFI)...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C ± ± ± IQH VSPDUR IDHW IDRH QVDUI QUDQH PRRDTU QDTR IRDIS IIS IIP UQRDTU PDTI IQDUH BAIL INVESTIS...... IPVDTH GR.ZANNIER (LY) #...... SOPRA # ......

@€u˜li™iteÂA

C PWVDRT FFFF V SPDRV RSDWW COIL ...... RSDSH APPLIGENE ON....

C QVWDTR IH RW QPIDRP FFFF CONSODATA #...... SWDRH R2I SANTE ......

C C

PTPQDVQ IQDVT QQ PITDRU QDIQ NOUVEAU CROSS SYSTEM .... RHH RECIF #...... SECOND

C C

RITDSQ UDPT RH PTPDQV IIDII

CRYO INTERAC..... TQDSH REPONSE # ...... ______

C ±

QVHDRT RDWP WDRH TIDTT RDRR

´ CYBER PRES.P ...... SV REGINA RUBEN ... C ±

TUDPR PWDWI QWDWH PTIDUQ HDPS

MARCHE CYRANO #...... IHDPS RIGIFLEX INT...... MARCHE´

C C TTDWI IDQW ITDWQ IIIDHS UDVQ DESK #...... IHDPH SAVEURS DE F .....

C ± QDSR IPDSH ITDVH IIHDPH IDIV

DESK BS 98...... HDSR GUILLEMOT BS.... Â

†ixh‚ihs R pi†‚si‚

±  TVPDPH QDPT SRDSH QSUDSH FFFF DEVOTEAM #...... IHR SILICOMP #...... v xhs U pi†‚si‚

±

PTPDQV RDUT ISDTH IHPDQQ FFFF

Cours releve´sa` 17 h 35 DIOSOS...... RH SERP RECYCLA.....

ne se le™tionF

C ± ´ ` SWDHR PDIU IVR IPHTDWT ITDHP DMS #...... W SOI TEC SILI ...... Cours relevesa9h57

C C QSDTV IHDIP VH SPRDUU SDPT DURAND ALLIZ .... SDRR STACI # ......

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C ± WQIDRT P IDPH UDVU IHDHW

DURAN DUBOI..... IRP STELAX ......

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

± IHPWDVS FFFF PR ISUDRQ HDPI DURAN DUBOIS ...d ISU SYNELEC #......

C C ± ± ISVDVI IHDQQ PP IRRDQI IH PRU ITPHDPI PPDPV TVDTH RRWDWW IDSV ADL PARTNER...... PRDPI EFFIK # ...... SYSTAR NOM...... ARKOPHARMA #...

C ± ± ± VIDWW PIDTQ WW TRWDRH I RSDIH PWSDVR QDTV RTDWP QHUDUV RDRR AB SOFT...... IPDSH EGIDE # ...... TEL.RES.SERV...... ASSYSTEM # ......

C ± ± RVHDVP IDHV RSDVH QHHDRQ RDSV PDSH ITDRH RDIU QSU PQRIDUU FFFF ACCESS COMME .. UQDQH ESKER...... TETE DS LES...... FININFO...... d

C ± PTPDQV IDPQ IQQ VUPDRP HDSQ RR PVVDTP FFFF SH QPUDWV FFFF ALGORIEL#...... RH EUROFINS SCI...... THERMATECH I ... CNIM CA# ......

C ± ± ± UVDQW HDSH IHDRW TVDVI HDIH SQ QRUDTT IDTU US RWIDWU PDIS ALPHAMEDIA...... IIDWS EURO.CARGO S..... TITUS INTERA ..... GEODIS......

C C ± SWDHR IDIP VSR STHIDVU RDPU QPDRH PIPDSQ FFFF SVP QVIUDTU IDRR ALPHA MOS #...... W EUROPSTAT #...... TITUS INTER...... d M6-METROPOLE ..

C C PRPUDHR IHDRS IU IIIDSI FFFF RQDSH PVSDQR FFFF IRH WIVDQR QDQP ALTAMIR & CI...... QUH FABMASTER #...... d TITUS INTER...... d HERMES INTL ......

C C ± UPDRV FFFF IIU UTUDRU PDIV ISDTH IHPDQQ IDQH TR RIWDVI PDUR ALTAMIR BS 9 ...... d IIDHS FI SYSTEM # ...... TITUS INTER...... RALLYE(CATHI......

C ± ± QPDVH FFFF W SWDHR PDIU RR PVVDTP PDPP PQH ISHVDUH RDSS ALDETA...... S FLOREANE MED ... TRANSGENE # ..... ALTEN # ......

C ± TRPDVR IPDPT WR TITDTH PDHV HDUH RDSW FFFF IHPDIH TTWDUQ FFFF ALTI #...... WV GENERIX #...... UNION TECHNO.. FINATIS(EX.L...... d

C C ± IPQWDUT S SIDTH QQVDRU HDQW PIS IRIHDQI IQDIT WH SWHDQT FFFF A NOVO...... IVW GENESYS #...... VALTECH...... CEGEDIM # ......

C C C QIRDVT WDHW VR SSI WDHW IWDQH IPTDTH IDSV VI SQIDQQ FFFF ARTPRICE COM.... RV GENSET...... V CON TELEC...... FRAIKIN 2#...... d

C C ± ± IHDVP QDIQ QPDIH PIHDST PDUQ USDIH RWPDTP UDPV ISWDTH IHRTDWI QDTR ASTRA ...... IDTS GL TRADE #...... VISIODENT #...... STERIA GROUP.....

C C ± PTDHR FFFF IIR URUDUW S IISDWH UTHDPS IWDQT IHT TWSDQI IPDUU ATN...... QDWU GROUPE D #...... WAVECOM #...... MANITOU #......

C C C ± IWTDUW IIDII VTDWS SUHDQS HDWU W SWDHR PDPU QWHDPH PSSWDSR VDWW AUTOMA TECH .... QH GUILLEMOT #...... WESTERN TELE.... BENETEAU CA# ....

C C ± ITSQDHI WDSU HDQW PDST PDTQ FFFF FFFF FFFF WU TQTDPV HDWP AVENIR TELEC...... PSP GUYANOR ACTI ...... ASSUR.BQ.POP.....

C C C SIDIT R IIHDSH UPRDVQ QDPU FFFF FFFF FFFF UWDWH SPRDII HDIW BARBARA BUI...... UDVH HF COMPANY...... MANUTAN INTE...

C C C ± RTVDQS RDSS VI SQIDQQ IDQV IIQ URIDPQ FFFF IHDUH UHDIW IDWH FFFF FFFF FFFF IQQDWH VUVDQQ QDTR BELVEDERE...... UIDRH HIGH CO...... IPSOS # ...... NATUREX ...... APRIL S.A.#(......

C C ± ± ± ISTDUU HDRP IHW UIRDWW HDWQ RQ PVPDHT IPDWT UIDRH RTVDQS HDIR FFFF FFFF FFFF IQP VTSDVT HDUT BIODOME #...... PQDWH HOLOGRAM IND .. IT LINK ...... NETVALUE...... UNION FIN.FR .....

± ± ± ± ISHDVU IDTU WDHS SWDQT PDTW IQV WHSDPP FFFF RQDVH PVUDQI PDPQ FFFF FFFF FFFF UU SHSDHW QDUS BOURSE DIREC .... PQ IDP ...... KALISTO ENTE ..... NICOX ...... BRICORAMA #......

C ± ± QUQDWH QDRS IDHU UDHP FFFF PP IRRDQI HDWH ST QTUDQR FFFF FFFF FFFF FFFF VPR SRHSDHW HDRV BRIME TECHNO... SU IDP BON 98 (...... d LEXIBOOK # ...... OLITEC...... JET MULTIMED....

C C C ± ± UTPDPP IDIW IV IIVDHU SDSU SDPH QRDII HDIW PDWW IWDTI HDQR FFFF FFFF FFFF TVDWS RSPDPV PDRS BVRP EX DT S...... IITDPH IGE + XAO...... JOLIEZ-REGOL ..... OXIS INTL RG...... ALGECO #......

C C C C SU SDQQ SP QRIDIH IRDSR HDIW IDPS FFFF IPP VHHDPU RDPU FFFF FFFF FFFF PV IVQDTU QDIU CAC SYSTEMES .... VDTW ILOG # ...... JOLIEZ-REGOL ..... PERFECT TECH...... HYPARLO #(LY......

C C C C IPDSH II QDRS VDRQ IUUDII IIDIH UPDVI UDPH RUDPQ IV IIVDHU FFFF FFFF FFFF SWDVS QWPDSW FFFF CAST ...... PU IMECOM GROUP .. LACIE GROUP ...... PHONE SYS.NE...... GROUPE BOURB ..d

C C ± ± PPQDHQ IDSP WVDSH TRTDIP IDVI PWDUH IWRDVP I RSDWH QHIDHV FFFF FFFF FFFF FFFF IRT WSUDUH HDHU CEREP ...... QR INFOSOURCES...... MEDIDEP # ...... PICOGIGA...... C.A. PARIS I......

C C ± WVDQW FFFF QPDVH PISDIS FFFF PPS IRUSDWH HDWH PUS IVHQDVV SDQT FFFF FFFF FFFF VSDHS SSUDVW QDWH CEREP ACT.NO.....d IS INFOSOURCE B ....d METROLOGIC G... PROSODIE # ...... L.D.C......

C C C C ± VDSQ IVDIV IPS VIWDWS RDIU UDWS SPDIS PPDIP IRU WTRDPT QHDHW FFFF FFFF FFFF VVDIH SUUDWH QDIW CHEMUNEX #...... IDQH INFOTEL #...... MILLE AMIS # ...... PROLOGUE SOF ...... BRIOCHE PASQ ....

C C C ± PRPHDRV VDIP PPH IRRQDII TDVH HDTV RDRT FFFF PDPS IRDUT PDPU FFFF FFFF FFFF PQDTH ISRDVI IDHW COHERIS ATIX...... QTW INTEGRA NET...... MILLE AMIS B...... d PROXIDIS ...... ETAM DEVELOP ...

C ± ± UVDUI FFFF RV QIRDVT FFFF UDIH RTDSU HDIR TDIH RHDHI VDWQ FFFF FFFF FFFF ST QTUDQR IDSV CMT MEDICAL ..... IP INTERCALL # ...... MONDIAL PECH .. QUANTEL ...... BOIRON (LY)# ......

´ QUSDHV HQGHP PQDIU ISIDWW HQGHP

ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA SUDIV OPTALIS DYNAMIQ. C ...... Fonds communs de placements Fonds communs de placements

´ ´ SPDUV QRTDPI HQGHP IRUDWP HQGHP

ECUR. ENERGIE D PEA...... OPTALIS DYNAMIQ. D...... PPDSS ´

IPIDUS HRGHP VPDVT SRQDSQ HQGHP

´ CM OPTION MODERATION . IVDST POSTE EUROPE C......

VWWHWDPU HQGHP IQUHTDSV ´ IQTDHS HQGHP

SICAV et FCP ECUR. EXPANSION C...... OPTALIS EQUILIB. C ...... PHDUR

SPTDHV HQGHP

POSTE EUROPE D ...... VHDPH

´ PSVDPS HQGHP QWDQU ´ IPWDUS HQGHP

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... OPTALIS EQUILIB. D...... IWDUV ` IISIDHU HQGHP

´ POSTE PREMIERE 8 ANS C... IUSDRV TSDQV RPVDVT HQGHP IQWDIW HQGHP

ECUR. INVESTIS. D PEA...... OPTALIS EXPANSION C ...... PIDPP ` IHUWDQI HQGHP

´ ´ POSTE PREMIERE 8 ANS D... ITRDSR PIHDTI IQVIDSI HQGHP

IQVDSR HQGHP EC. MONET.C/10 30/11/98...... PIDIP  le™tionF ne se OPTALIS EXPANSION D...... ´ IHUQDVU HQGHP

Cours de cloˆ ture le 4 fe´vrier AMERIQUE 2000...... ITQDUI

´ ´ IPIRDUH HQGHP

IVSDIV ´ ´ ´ IITDQH HQGHP EC. MONET.D/10 30/11/98...... OPTALIS SERENITE C...... IUDUQ SG ASSET MANAGEMENT VHSDQP HPGHP

ASIE 2000...... IPPDUU

´ IHTQDHR HQGHP

ITPDHT ´ ´ ´ IHVDTQ HQGHP ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... OPTALIS SERENITE D ...... ITDST Serveur vocal : IVQHDIW HPGHP

e NOUVELLE EUROPE...... PUWDHI

Valeurs unitaires Date ´ IUVVDPH HQGHP

´ PUPDTI

RVWDRI HIGHP Emetteurs f ECUR. TRIMESTRIEL D...... PACTE SOL. LOGEM...... URDTI ´ PIPWR HPGHP

SAINT-HONORE CAPITAL C . QPRTDPS 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

Euros francsee cours ´ PVDQH IVSDTR HQGHP

SPHDII HIGHP

EPARCOURT-SICAV D...... PACTE VERT T. MONDE...... UWDPW ´ PIPWR HPGHP

SAINT-HONORE CAPITAL D. QPRTDPS IHIVDWT HRGHP

´ CADENCE 1 D...... ISSDQR IQTUTDRR HQGHP

AGIPI GEOPTIM C ...... PHVRDWT ´ PIIW HPGHP

ST-HONORE CONVERTIBLES QPQDHR IHIWDUS HRGHP

CADENCE 2 D...... ISSDRT

QVURDRV HQGHP

HORIZON C...... SWHDTT ´ TIDPR RHIDUI HPGHP

IHHVDHU HRGHP

ST-HONORE FRANCE...... CADENCE 3 D...... ISQDTV

IWHDWS HRGHP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PWDII ´ ´ WUDVH HQGHP

PREVOYANCE ECUR. D...... IRDWI ´ ´ WIDPS SWVDST HQGHP

QRQDRT HRGHP ST-HONORE MAR. EMER. .... INTEROBLIG C ...... SPDQT QIDVS PHVDWP HRGHP PVUDRR HQGHP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... FRANCIC...... RQDVP

´ IHVQDQV HQGHP

Fonds communs de placements ITSDIT ´ THPDUT HRGHP

ST-HONORE PACIFIQUE ...... INTERSELECTION FR. D...... WIDVW

PIIDSS HPGHP

FRANCIC PIERRE...... QPDPS

´ IUQUDQH HQGHP ´ ´ PTRDVS PRVDUR HQGHP

QUDWP ´ ´ IPRTDVR HRGHP

ECUREUIL EQUILIBRE C...... ´ ST-HONORE TECH. MEDIA .. SELECT DEFENSIF C...... IWHDHV

RWR HPGHP

3615 BNP EUROPE REGIONS...... USDQI

´ ´

PPIRDIP HQGHP ´ QQUDSR PIPDVT HQGHP

QPDRS ´ IVVSDSS HRGHP

ECUREUIL PRUDENCE C ...... ST-HONORE VIE SANTE ...... SELECT DYNAMIQUE C ...... PVUDRS

IHSVDWV HQGHP

ASSOCIC ...... ITIDRR

´

UWWDVI HPGHP

´ ´ IPIDWQ QHWDWR HQGHP RUDPS ´ ´

IPHSDQP HRGHP

ECUREUIL VITALITE C ...... ST-HONORE WORLD LEAD. . IVQDUS IHUQDRU HRGHP ITQDTS SELECT EQUILIBRE 2...... STPDUS HQGHP

BNP ACTIONS EURO...... AURECIC...... VSDUW

´ IPQTDTV HRGHP

SELECT PEA 3...... IVVDSQ PHPDPP IQPTDRV HRGHP

PHWTDUU HPGHP

BNP ACTIONS FRANCE...... CAPITAL AVENIR...... QIWDTS Fonds communs de placements

QTTSDPQ HRGHP

SG FRANCE OPPORT. C...... SSVDUT IWUDHI IPWPDQH HRGHP

IHQDPT TUUDQR HRGHP PSPDRI HPGHP

BNP ACT. MIDCAP EURO..... CRE´DIT AGRICOLE CICAMONDE...... QVDRV WEB INTERNATIONAL ......

QRQIDVR HRGHP

SG FRANCE OPPORT. D ...... SPQDIV

TQDUQ RIVDHR HRGHP TIHDWT HQGHP

BNP ACT. MIDCAP FR...... 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) CONVERTICIC...... WQDIR

QWTHDVH HRGHP

SOGENFRANCE C...... THQDVP PPQDRW IRTT HRGHP

SPTHDSV HQGHP BNP ACTIONS MONDE...... VHIDWU

´ EPARCIC ...... LEGAL & GENERAL BANK

SSDPI QTPDIS HRGHP

QSTWDQP HRGHP

ATOUT AMERIQUE ...... SOGENFRANCE D...... SRRDIR PSVDPW ITWRDPU HRGHP

QSVTDIP HQGHP

BNP ACTIONS PEA EURO..... EUROCIC LEADERS...... SRTDUH

QHDHV IWUDQI HRGHP

TTVDTV HRGHP

´ ATOUT ASIE...... SOGEOBLIG C...... IHIDWR QRDTR PPUDPP HRGHP

WRQRDRQ HPGHP

BNP EP. PATRIMOINE...... MENSUELCIC...... IRQVDPU ´ PWT IWRIDTQ HTGHP

QWRTDHR HRGHP

THIDSU SECURITAUX ...... ´ PWHDWV HRGHP

´ ATOUT CROISSANCE...... SOGEPARGNE D...... RRDQT QWDWR PTIDWW HRGHP

RRRPDWQ HQGHP

BNP EPARGNE RETRAITE .... OBLICIC MONDIAL...... TUUDQP ´ PTWDUT IUTWDSI HQGHP

PIVVDTH HRGHP

QQQDTS STRATEGIE IND. EUROPE ....

IVWWDIW HRGHP

´ ATOUT FONCIER...... SOGEPEA EUROPE...... PVWDSQ

ISPSQDST HQGHP

BNP MONE COURT TERME . PQPSDQW ´ IIRSDRQ HPGHP

OBLICIC REGIONS...... IURDTP ´ QPWDRU PITIDIV HQGHP

ITVWDIS HRGHP

PSUDSI STRATEGIE RENDEMENT ....

TVWDUR HRGHP

´ ATOUT FRANCE EUROPE ..... SOGINTER C...... IHSDIS SUTSDVT HQGHP

BNP MONETAIRE C...... VUW ISSDWP HQGHP

RENTACIC...... PQDUU

RHUDHW HRGHP

´ ATOUT FRANCE MONDE...... TPDHT SPPWDPW HQGHP

BNP MONETAIRE D ...... UWUDPH PRIIDRW HQGHP

SECURICIC...... QTUDTQ Fonds communs de placements

IUQIDRT HRGHP

´ ATOUT FUTUR C ...... PTQDWT Sicav Info Poste : VRHQPDUS HRGHP

IPVIHDUI ´ IRWDTP HQGHP BNP MONE PLACEMENT C.. PPDVI PIRIDVQ HPGHP

SECURICIC D ...... QPTDSP DECLIC ACTIONS EURO......

ITHQDRP HRGHP

´ ATOUT FUTUR D...... PRRDRR 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) USQIPDUP HQGHP

IIRVIDQS ´ RPTDQU HQGHP

BNP MONE PLACEMENT D.. TS

´ DECLIC ACTIONS FRANC ..... VTIDHU HRGHP

IQIDPU ´ IWWDHV HQGHP

´ ´ ´ ATOUT SELECTION ...... AMPLITUDE AMERIQUE C ... QHDQS IISTPDTW HRGHP

IUTPDUP ´ QSRDTI HQGHP

BNP MONE SECURITE ...... DECLIC ACTIONS INTER...... SRDHT

PHVPDPU HRGHP

QIUDRR ´ IWUDQI HQGHP

´ ´ COEXIS ...... AMPLITUDE AMERIQUE D... QHDHV WSIWPQDQT HQGHP

IRSIIWDUV ´ RHTDTQ HQGHP

BNP MONE TRESORIE ...... TIDWW

` DECLIC BOURSE PEA ...... SITDIH QQVSDQW HRGHP

QHRDIU HQGHP

DIEZE ...... AMPLITUDE EUROPE C...... RTDQU

IHVSDVU HRGHP

ITSDSR ´ ´ IPHDWT HQGHP

BNP OBLIG. CT ...... ´ IVDRR IQWPDWW HRGHP

EURCO SOLIDARITE ...... PIPDQT DECLIC BOURSE EQUILIBRE

TWWDIH RSVSDVH HRGHP

PWUDHV HQGHP

EURODYN...... AMPLITUDE EUROPE D ...... RSDPW

PPRDPI HRGHP

QRDIV ´ IHVDVP HQGHP

BNP OBLIG. LT...... ITDSW THTIDWH HRGHP

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WPRDIQ DECLIC OBLIG. EUROPE......

IHIRDUH HQGHP

INDICIA EUROLAND...... ISRDTW PIRWDWT HQGHP

AMPLITUDE MONDE C...... QPUDUT

IPHHDUW HRGHP IVQDHT ´

ISWDQQ HQGHP

BNP OBLIG. MONDE...... PRDPW SRHVDQU HRGHP

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VPRDSH DECLIC PEA EUROPE ......

QSUTDIS HQGHP

INDICIA FRANCE...... SRSDIV

IWTWDQI HQGHP

AMPLITUDE MONDE D ...... QHHDPP

WPQDIQ HRGHP

IRHDUQ ´ SIQDVI HQGHP

BNP OBLIG. MT C...... UVDQQ IRSWDHS HRGHP

SICAV 5000 ...... PPPDRQ DECLIC SOGENFR. TEMPO ..

IVVHDSH HRGHP

INDOCAM CONVERT. C...... PVTDTV

IWIDUR HQGHP

AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PWDPQ

IQIDTR VTQDSH HRGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. MT D...... FFFF PSUQDQP HRGHP

SLIVAFRANCE ...... QWPDQH ......

ITTPDRT HRGHP

INDOCAM CONVERT. D ...... PSQDRR IVVDWP HQGHP

AMPLITUDE PACIFIQUE D... PVDVH

ITIDTI IHTHDHW HRGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. REVENUS ...... FFFF PTHDVI HRGHP

SLIVARENTE ...... QWDUT

IUTRVDHT HQGHP

INDOCAM EUR. NOUV...... PTWHDRQ ´ QUQDTQ HQGHP

ELANCIEL FRANCE D PEA.... STDWT

ITUDVV IIHIDPP HRGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. SPREADS...... FFFF

IQUWDIS HRGHP

SLIVINTER ...... PIHDPS

IPPVDWR HRGHP

INDOCAM HOR. EUR. C ...... IVUDQS ´ WPPDTU HQGHP

´ ELANCIEL EURO D PEA...... IRHDTT IVIWDTV IIWQTDQP HRGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. TRESOR...... FFFF

RVURDRP HRGHP

TRILION...... URQDIH

IHVRDTW HRGHP

INDOCAM HOR. EUR. D...... ITSDQT ´ PWHDUP HQGHP

EMERGENCE E.POST.D PEA. RRDQP

IQTDWU VWVDRT HRGHP FFFF FFFF

BNP SECT. IMMOBILIER ...... FFFF

IHIHDVQ HRGHP

INDOCAM MULTI OBLIG...... ISRDIH ´ TWUDRI HQGHP

Fonds communs de placements GEOBILYS C ...... IHTDQP

FFFF FFFF

...... FFFF

SHDRP QQHDUQ HQGHP

ISPTDTU HRGHP

INDOCAM ORIENT C...... PQPDUR ´ TRVDVI HQGHP

ACTILION DYNAMIQUE C * . GEOBILYS D...... WVDWI

FFFF FFFF

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT ...... FFFF

PWRDWV HQGHP

INDOCAM ORIENT D ...... RRDWU PPWDHR ISHPDRH HRGHP

IPTDRU HQGHP

ACTILION DYNAMIQUE D *. INTENSYS C...... IWDPV FFFF FFFF

...... FFFF

ITSHDQP HRGHP

INDOCAM UNIJAPON...... PSIDSW ´ PHIDPS IQPHDII HRGHP

IIPDVP HQGHP

´ ACTILION EQUILIBRE C * .... INTENSYS D...... IUDPH QTPDPR PQUTDIR HPGHP FFFF FFFF

BP NOUVELLE ECONOMIE...... FFFF

PHSRDUW HRGHP

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIQDPS ´ IWUDQW IPWRDUW HRGHP

IUPSDWS HQGHP

FFACTILION EQUILIBRE D... KALEıS DYNAMISME C...... PTQDIP QIHDSQ HRGHP RUDQR ¨ FFFF FFFF

BP OBLIG. EUROPE...... FFFF

IQSIDRH HRGHP

INDOCAM STR. 5-7 D...... PHTDHP ´ PHPDUS IQPWDWS HRGHP

ITWIDPS HQGHP

´ ´ ACTILION PEA EQUILIBRE... KALEIS DYNAMISME D ...... PSUDVQ WSSURDPQ TPTWPSDVS HRGHP

FFFF FFFF

BP SECURITE ...... ´ ...... FFFF IHPPTDRR HQGHP

MONEDYN ...... ISSWDHI

IISUDUH HRGHP IUTDRW ´ IQVSDQP HQGHP

ACTILION PRUDENCE C *.... KALEıSEQUILIBRE C...... PIIDIW WRTDPP HRGHP IRRDPS ¨

FFFF FFFF

FRUCTI EURO 50...... ´ ...... FFFF IPTUSDUI HUGHP

MONE.J C ...... IWQPDRH

IIQRDVU HRGHP IUQDHI ´ IQSIDQR HQGHP

ACTILION PRUDENCE D * ... KALEIS EQUILIBRE D ...... PHTDHI IHSDHU TVWDPI HQGHP

FFFF FFFF

FRUCTIFRANCE C ...... ´ ...... FFFF IIRVUDUI HUGHP

MONE.J D...... IUSIDPW

IQWIDPP HRGHP

PIPDHW ´ ´ ´ IPQUDSQ HQGHP

INTERLION...... KALEı¨SSERENITE C...... IVVDTT

FFFF FFFF

...... FFFF

SWSDTI HRGHP

www.cdc-assetmanagement.com OBLIFUTUR C...... WHDVH

VPHDRU HRGHP IPSDHV ´ ´ ´ IPHRDRH HQGHP

LION ACTION EURO...... KALEIS SERENITE D...... IVQDTI

FFFF FFFF

...... FFFF

SPWDUS HRGHP

OBLIFUTUR D ...... VHDUT

IPRDVS VIVDWT HRGHP ISVDHW HTGHP

LION PEA EURO...... LATITUDE C...... PRDIH

FFFF FFFF

...... FFFF

IRPWDUP HRGHP

ORACTION ...... PIUDWT

IQUDTW HTGHP

LATITUDE D...... PHDWW

FFFF FFFF

...... FFFF

IIIQDRP HRGHP

REVENU-VERT ...... ITWDUR

IHPDUS TUR HQGHP

ISRIDST HQGHP PQSDHI OBLITYS D ...... FFFF FFFF

LIVRET B. INV.D PEA...... FFFF

IQIDVS HQGHP

INDICIA MEDIAN ...... PHDIH ´ QQWDPH HQGHP

PLENITUDE D PEA...... SIDUI

FFFF FFFF

´ ...... FFFF PHIQSDTS HRGHP

SYNTHESIS...... QHTWDTT

PWDQH IWPDPH HRGHP

ISWVUDVR HQGHP

MULTI-PROMOTEURS CM EURO PEA ...... POSTE GESTION C...... PRQUDQQ FFFF FFFF

...... FFFF

RVQDII HRGHP

UNIVERS ACTIONS...... UQDTS

RUDHT QHVDTW HRGHP IRWSPDVU HQGHP

´ CM FRANCE ACTIONS...... PPUWDSS QHPHDRP HQGHP

RTHDRT POSTE GESTION D...... FFFF FFFF

NORD SUD DEVELOP. C...... ´ ...... FFFF IIWTDHI HUGHP

MONE ASSOCIATIONS...... IVPDQQ

PTPDTS HRGHP RHDHR ` RQSPTDHW HQGHP

´ CM MID. ACT. FRANCE...... TTQSDSI PSTWDWI HQGHP

QWIDUV POSTE PREMIERE SI ...... FFFF FFFF

NORD SUD DEVELOP. D ...... FFFF

IQIWDIQ HUGHP

UNIVAR C ...... PHIDIH

PUTTDUT HRGHP RPIDUW ` PSUPRPDWP HQGHP

CM MONDE ACTIONS ...... POSTE PREMIERE 1 AN...... QWPITDRQ FFFF FFFF

...... FFFF

IPHUDSS HUGHP

Sicav en ligne : UNIVAR D...... IVRDHW

TSIDRQ HRGHP WWDQI ` SRSTSDIW HQGHP

CM OBLIG. LONG TERME.... VQIVDRI FFFF FFFF

POSTE PREMIERE 2-3...... FFFF

PRSDWV HRGHP

08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS...... QUDSH QUDTU PRUDIH HRGHP SIHIDWH HQGHP CM OPTION DYNAM...... REVENUS TRIMESTR. D ...... UUUDUV

´ QSVDQS HRGHP ´ SRDTQ ´ RHSDIP HQGHP ITWDQU IIIHDWW HQGHP

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... TIDUT Fonds communs de placements CM OPTION EQUIL...... THESORA C...... LE´GENDE

WWWDPP HRGHP ´ ISPDQQ ´ VSDVU STQDPU HQGHP IRSDWT WSUDRQ HQGHP PTRHDQT HQGHP ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... INDOCAM VAL. RESTR...... RHPDSP CM OBLIG. COURT TERME.. THESORA D......

´ e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99. PHPPDSV HRGHP QHVDQR ´ PPDIV IRSDRW HQGHP RQWWWDWH PVVTPHDRP HQGHP QUWDPU HPGHP ECUR. ACTIONS EUROP. C... MASTER ACTIONS...... SUDVP CM OBLIG. MOYEN TERME. TRESORYS C......

´ PTQDWT HQGHP PVDUH IVVDPT HPGHP ITIDPQ IHSUDTH HRGHP QSUDIW PQRQDHI HQGHP ECUR. CAPITALISATION C.... RHDPR MASTER OBLIGATIONS...... CM OBLIG. QUATRE ...... SOLSTICE D ...... LeMonde Job: WMQ0802--0028-0 WAS LMQ0802-28 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:23 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0477 Lcp: 700 CMYK

28 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000

SPORTS L’équipe de France de nium Stadium de Cardiff. b LES Castaignède et d’Emile Ntamack ont a démontré l’efficacité de sa mé- queur du Tournoi en 1999. b L’AN- rugby a commencé le Tournoi des six BLEUS ont récité une leçon de maî- ponctué la démonstration française. thode. b L’ITALIE a créé la sensation GLETERRE, qui sera l’adversaire des nations par un succès impression- trise et de discipline en commettant Christophe Lamaison a marqué pour sa première participation à Bleus au Stade de France, le 19 fé- nant (36-3) aux dépens du pays de un minimum de fautes. b TROIS ES- 21 points. b POUR SES DÉBUTS, le l’épreuve en l’emportant (34-20), à vrier, a aisément dominé l’Irlande Galles, samedi 5 février, au Millen- SAIS d’Olivier Magne, de Thomas nouvel entraîneur, Bernard Laporte, Rome, aux dépens de l’Ecosse, vain- (50-18) à Twickenham. Les idées simples du XV de France triomphent au pays de Galles Les Bleus ont débuté le Tournoi des six nations par une large victoire (36-3) à Cardiff à l’issue d’un match joliment maîtrisé. La méthode du nouvel entraîneur, Bernard Laporte, s’est révélée payante

CARDIFF nouvel entraîneur avait dévoilé à carton jaune et exclusion de dix de notre envoyé spécial ses joueurs un programme du minutes. Il dit ce qu’il fait. Ils font ce qu’il genre minimaliste : faute de Les Français ont poliment atten- avait dit qu’ils feraient. Ca se temps, il faudrait renoncer aux du le retour du grand blond avant passe comme ça entre Bernard La- combinaisons sophistiquées, mais de porter l’estocade, grâce à deux porte et les joueurs du XV de plutôt aller à l’essentiel pour se percées concluantes de Thomas France. En toute confiance, en donner quelques chances de rem- Castaignède et d’Olivier Magne, toute simplicité. Pour son premier porter le premier match du Tour- l’un offrant l’essai à l’autre (56e et match au niveau international, noi des six nations. 58e ), avant qu’Emile Ntamack l’entraîneur français avait dit : Défense, conquête, pressing of- n’emmène dans l’en-but gallois un « Faites fort, mais faites simple ! » fensif. Des mots rassurants, des ballon intercepté au milieu du ter- Mieux qu’un slogan, un pro- consignes simples – « mais pas rain (79e). gramme. Les vice-champions du simplistes », précise Fabien Pe- Enfin, le dernier alinéa du projet monde ont répondu : « Banco ! », lous –, qui ont touché juste. de l’entraîneur français insistait et c’est en respectant à la lettre les « Nous avons confiance dans le jeu sur la discipline : « Pas de fautes. » termes de ce pacte de confiance que nous voulons produire, ex- Bernard Laporte ne pouvait espé- qu’ils ont signé une nette victoire plique le capitaine français. Il y a rer être mieux entendu. En (36-3), impressionnante de maî- des compétences de chaque côté et quatre-vingts minutes, Neil Jen- trise, sur le pays de Galles, samedi le courant passe bien entre Bernard kins, le recordman du monde du 5 février, à Cardiff. Laporte et les joueurs. Le résultat, nombre de points marqués au ni- « Faites fort ! » : une mi-temps c’est qu’on voit sur le terrain un jeu veau international, n’a eu que pour épuiser l’adversaire, ruiner peaufiné, un jeu qui ressemble à deux occasions de buter sur des ses espoirs, anéantir sa confiance quelque chose. » pénalités. Chris White, l’arbitre et construire la sienne. « Faites Pour gagner à Cardiff, Bernard anglais de la rencontre, a félicité simple ! » : une mi-temps, la se- Laporte avait dit en substance : Fabien Pelous de la bonne tenue conde, pour percer plein champ à « Je veux un pack fort, capable de de son équipe, malgré l’exclusion travers des lignes galloises émous- prendre le pas sur l’adversaire et de temporaire de David Venditti pour sées par tant de résistance phy- conduire les débats en mêlée. » Il a un acte d’antijeu en seconde mi- sique, découragées par tant de aligné huit mastodontes, d’un temps.

constance et d’application à la poids total (environ 880 kilos) ra- KIERAN DOHERTY / REUTERS Les Gallois, eux, avaient été plus tâche. En quatre-vingts minutes, rement vu dans feu le Tournoi des Emile Ntamak inscrit le troisième et dernier essai français. généreux dans la distribution des la « méthode Laporte » avait déjà cinq nations. Graham Henry s’in- fautes, à la grande joie de Chris- marqué les esprits. terrogeait-il, narquois, sur la mo- part. Il faut dire que nous ne leur quand la menace l’exigeait, les douter devant qu’ils se sont mis à tophe Lamaison, auteur de En novembre 1999, dès sa nomi- bilité défensive d’un tel attelage ? avons pas laissé beaucoup d’oxy- Français ont rejoué la même pièce paniquer », reprend Abdelatif Be- 21 points (4 pénalités, 1 drop et nation à la tête du XV de France, Au bout d’une demi-heure, l’étin- gène », ajoute Abdelatif Benazzi, que celle qu’ils avaient présentée nazzi. Cet affolement devait écla- 3 transformations). Buteur retrou- le successeur de Jean-Claude celle d’ironie féroce qui illumine qui n’avait jamais quitté le pays de deux ans plus tôt, à Wembley : ter au grand jour dès le début de vé, stratège de classe mondiale, le Skrela avait annoncé la couleur, souvent le regard gris de l’entraî- Galles en vainqueur. « No trespassing ». A l’image de la seconde mi-temps, par un geste Briviste ne cache pas sa confiance répétant qu’il ne « connaissait neur des Gallois était éteinte. « Je veux une défense de fer », Scott Quinnell, fer de lance plutôt dangereux de Scott Quinnell. Au- en l’avenir de cette équipe, qui a, qu’un rugby, le rugby qui gagne » : Ereintés, ses propres joueurs avait précisé Bernard Laporte arrondi des attaques galloises, les teur d’un plaquage au cou sur selon lui, une « énorme marge de celui des trois pays de l’hémi- étaient sur le point de renoncer. dans son programme d’avant- hommes de Graham Henry ont Christophe Lamaison, le colosse progression ». « J’ai annoncé une sphère Sud, vainqueurs des quatre « On a senti qu’ils baissaient les match. A deux ou trois exceptions tant et tant rebondi sur la défense gallois a gagné sa place dans l’his- seule combinaison pendant tout le premières Coupes du monde. En bras », se souvient Olivier Magne. près, les Gallois n’ont jamais pu française qu’ils ont préféré abdi- toire du Tournoi en étant le pre- match », précise-t-il. janvier, le temps de deux stages « C’est la première fois que je sen- traverser la muraille française. quer, sans gloire. mier à expérimenter la plus spec- d’un jour organisés à Blagnac, le tais moins de tempérament de leur Chacun à sa place, à deux ou trois « Nous les avons tellement fait taculaire des nouvelles règles : Eric Collier L’Irlande a pris une leçon d’anglais De l’art de bien pétrir la pâte L’Angleterre a démarré le Tournoi des six nations par un re- cord en s’imposant très largement, samedi 5 février, devant l’Ir- BERNARD LAPORTE est de l’Aveyron. De la joueurs unis au labour du champ gallois. Ne lâ- mentale. Peut-être la plus importante de l’his- lande (50-18), sur la pelouse de Twickenham. Jamais le XV de la terre d’homme. De l’endroit où l’on ne fait pas chant rien, ou si peu. Creusant centimètre par toire du rugby gaulois. Rose n’avait marqué autant de points face à son adversaire, ra- les choses à l’envers. Et l’équipe de France est centimètre, avec une rare pugnacité, la tombe Ce samedi, à Cardiff, au-delà de toute analyse pidement submergé. « On a vécu un cauchemar, les offensives an- l’exacte réflexion de ses valeurs. Là où les autres de Galles. Ce n’est qu’après ces coups de joute, technico-tactique sur le match, Laporte a re- glaises arrivaient comme des vagues », a déclaré, dépité, le capi- parlent de semer la graine, Laporte sait qu’il au coude à coude, que, comme par enchante- donné le goût du labeur à tous les membres de taine irlandais, Keith Wood. Six essais, dont deux de Ben ment, les chevaliers français de la table ovale, l’équipe de France. Mieux, il a redonné un vrai Cohen et un autre de Mike Tindall, qui ont brillé pour leurs dé- ANALYSE Magne et Castaignède, en chefs inspirateurs, sens, une direction. Elle est là, la grande nou- buts, ont agrémenté l’impressionnante démonstration des An- Abnégation, pressing, discipline, pouvaient promener sans risque leur french veauté. Parce que le reste, que les Français pou- flair. Le terrain était libre ; l’adversaire, laminé. vaient sur un match battre n’importe quelle glais, qui menaient 20-0 au terme de la première demi-heure coaching, ce n’est pas de jeu. équipe, on le savait déjà. Que les adversaires « J’ai toujours pensé que nous avions les moyens de réaliser de une révolution technique, c’est LE PLAISIR D’ÊTRE REMPLACÉ craignaient tout du french flair, on le savait aus- très bonnes choses lors de ce Tournoi, a déclaré le sélectionneur une métamorphose mentale Cela fait bien longtemps qu’une équipe de si. de l’Angleterre, Clive Woodward, à l’issue du match. Il nous a France n’avait pas montré autant de solidarité Désormais, il va falloir s’habituer à d’autres manqué un peu de constance en seconde mi-temps, mais, dans sur la tâche obscure. Très longtemps qu’on clichés. Désormais, il n’y aura plus, d’un côté, l’ensemble, je suis satisfait. Maintenant, il faut rester lucide, car, faut avant tout travailler la terre, labourer. Là n’avait pas vu des titulaires heureux et sereins les travailleurs de l’ombre et, de l’autre, les ré- le 19 février, au Stade de France, nous aurons affaire à une équipe où ses prédécesseurs pensaient qu’être pétri de d’être remplacés. Tout simplement parce qu’on colteurs d’étoiles. Désormais, la star, ce sera autrement plus consistante que l’Irlande. » talent suffisait, lui ne parle que de pétrir la pâte. a plaisir à être remplacé quand on a fait du bon l’équipe de France, plus les joueurs. Il y va de la qualité du bon pain. Il est ainsi, le boulot. Ce n’est plus une sanction, mais une ré- TOURNOI DES SIX NATIONS gars de l’Aveyron. Il aime les choses fabriquées compense. Et enfin, de mémoire fraîche, on Philippe Guillard à l’ancienne, simples, claires et droites. Comme n’avait jamais vu une équipe de France si peu les pères de l’autre génération. La farandole et sanctionnée dans un match – et, qui plus est, ૽ Philippe Guillard a été champion de France PAYS DE GALLES 3 FRANCE 36 l’ivresse, d’accord, mais le travail d’abord. par un arbitre anglais. La boîte est la même, 1990 avec le Racing-Club de France. Collabora- Samedi 5 février • Stade du Millennium, à Cardiff • Temps frais • Bon terrain • Voilà ce qu’on a vu samedi, à Cardiff. Une mais Laporte a changé les outils. Abnégation, teur de Canal+, romancier, il est notamment Public enthousiaste • 72 500 spectateurs environ • Arbitre : M. White (Ang.) équipe de France qui a pétri de la pâte une pressing, discipline, coaching, ce n’est pas une l’auteur de Petits bruits de couloirs (éd. La LES ÉQUIPES heure durant et dans tous les sens. Quinze révolution technique, c’est une métamorphose Table ronde). PAYS DE GALLES Entraîneur : Henry • Howarth • G. Thomas ; Taylor ; Jones-Hughes ; James (S. Williams, 72e) • N. Jenkins ; Howley (Smith, 76e) • Sinkinson ; S. Quinnell ; Charvis (G. Lewis, 61e) • Wyatt (Voyle, 68e) ; Gough • Young (cap.) ; G. Jenkins ; Rogers (John, 70e). Olivier Magne s’est laissé gagner par « un sentiment de puissance » FRANCE Entraîneur : Laporte • Th. Castaignède • Ntamack ; Dourthe (Venditti, 21e) ; Lombard ; Dominici • Lamaison (Penaud, 80e) ; Galthié (Laussucq, 79e) • Benazzi ; Pelous (cap.) ; Magne (Betsen, 76e) • Brouzet ; Matiu (Th. Lièvremont, 45e) • Tournaire (De Villiers, disputé la finale de la Coupe du trouver des automatismes. Avant le pourraient pas passer », dit Olivier e e CARDIFF 74 ) ; Dal Maso (Ibanez, 74 ) ; Califano. de notre envoyé spécial monde, le 6 novembre 1999, sur la match, ils étaient vaguement in- Magne. Le traitement de choc a du-

LE MATCH y Il parle doucement. Il regarde pelouse du Millennium Stadium, quiets. Olivier Magne : « Marc Liè- ré une mi-temps : « On ne m’a pas PAYS DE GALLES FRANCE parfois ses mains. Des mains de face à l’Australie. Marc Lièvremont vremont me manque, car on avait beaucoup vu, j’étais dans la dé-

y paysan, griffées, écorchées, mal- et Christophe Juillet, trentenaires, des repères. Je me suis dit qu’il fallait fense. » POSSESSION DE LA BALLE 1re MI-TEMPS traitées par le labeur. Il montre son ont opté pour la retraite internatio- qu’Abdelatif trouve les siens et que la Au retour des vestiaires, il était 48 % 52 % 2e MI-TEMPS TOTAL pied gauche, légèrement blessé sur nale. Pour les suppléer, Bernard La- meilleure manière de l’aider, c’était partout, à côté de Thomas Castai-

y y JEU CHEZ L ’ADVERSAIRE la partie supérieure : « Comme l’an- porte a appelé deux poids lourds : de donner l’exemple en me baissant gnède pour inscrire le premier essai 16 minutes 19 minutes née dernière. » Une blessure bé- Abdelatif Benazzi et Fabien Pelous. et en plaquant. Un bon tampon, ça et lui donner le deuxième. Et même

yyy 8 donty3 5 NOMBRE D ’ACTIONS DANS LES 22 M ADVERSES 10 dont 4 6 nigne en apparence, mais qui Pas tout à fait des inconnus pour met en confiance. » devant son en-but pour plaquer et l’avait écarté des terrains pendant Olivier Magne, qui les a déjà cô- retourner Jason Jones-Hughes et 7 dont 3 4 ACTIONS OFFENSIVES POSITIVES 12 dont 5 7 yy yyy deux mois au printemps 1999. toyés aux mêmes postes en 1997, « GAGNER À L’USURE » priver Galles d’un essai. « Dans ces

42dont 2 ACTIONS DÉFENSIVES DÉCISIVES 4 dont 1y3 Pourra-t-il jouer contre l’Angle- lors du premier grand chelem de Ensemble, ils ont annihilé les of- moments-là, explique-t-il, on se sent terre, le 19 février au Stade de l’équipe entraînée par Jean-Claude fensives galloises, puis ils ont ob- imbattables, on a un sentiment de 3 dont 1 2 BALLES RÉCUPÉRÉES 63dont 3 France ? Il ne s’affole pas, sourit, Skrela. servé leurs adversaires baisser les puissance. C’est rare de se retrouver y LES POINTS L ’HOMME DU MATCH rassure : « Ça va aller. » De Blagnac à Clairefontaine, les bras. « Nous avons gagné le match à dans cet état. » PAYS DE GALLES : 1 pénalité de Galles : 9 (3 + 6), dont Olivier Magne a été l’un des de Jenkins (14e) 1 de perdue. En faveur grands artisans de la victoire du Rien ne peut entamer le moral trois compères n’ont eu que quel- l’usure. On ne s’est jamais affolés, et Il pense à la victoire sur les Gal- FRANCE : 3 essais de de la France : 7 (3 + 4), XV de France. Rigoureux dans d’Olivier Magne, quelques heures ques jours d’entraînement pour re- on leur a donné l’impression qu’ils ne lois en 1998, à Wembley (51-0), ou Magne (56e), Th. Castaignède dont 1 de perdue. ses plaquages, conquérant en après la victoire française (36-3) sur encore à la demi-finale de la Coupe (58e) et Ntamack (78e) ; Touches : touches, le joueur de Montfer- le pays de Galles. Il se sent « eupho- du monde, face aux All Blacks. La 3 transformations de En faveur du pays de rand s’est également illustré Lamaison ; 4 pénalités de Galles : 19 (13 + 6), dont dans le jeu offensif en marquant rique ». Il vient de livrer un grand Les 22 pour l’Angleterre connus le 10 février plupart de ses coéquipiers Lamaison (28e, 36e, 49e, 77e) ; 5 perdues. En faveur de un essai. Le troisième-ligne aile a match, un de plus, un de ceux qui évoquent « une nouvelle aventure ». 1 drop de Lamaison (24e). la France : 12 (9 + 3), su donner de la variation au jeu lui valent les comparaisons les plus La présence d’Olivier Magne pour le prochain match du XV de Olivier Magne parle de continuité : dont aucune de perdue. de son équipe. FAUTES flatteuses, un de ceux qu’il illumine France, face à l’Angleterre, le 19 février, au Stade de France, reste in- « La plupart des joueurs ont partici- LE FAIT DU MATCH de sa classe, de ses courses folles et pé à la Coupe du monde. Cette belle Pénalités : certaine, malgré l’optismisme du Montferrandais, qui souffre d’une En faveur du pays de Galles : La défense française s’est montrée robus- de sa technique irréprochable. Il est entorse du cou-de-pied gauche. Pour une blessure similaire, il était victoire, on la doit aussi à la 17 (10 + 7), dont 2 tentées (2 te et soudée tout au long du match. Par modeste, partageur : « Quand le resté indisponible du 24 février au 19 avril 1999. La liste des confiance engrangée à cette époque. + 0) et 1 transformée (1 + 0). des plaquages efficaces, une organi- cinq de devant effectue un gros bou- 22 joueurs retenus pour France-Angleterre sera communiquée jeudi Bernard Laporte n’est pas là depuis En faveur de la France : 12 (5 sation rigoureuse et la justesse de lot, cela me permet de m’exprimer. » très longtemps. Sa touche person- + 7), dont 6 tentées (2 + 4) et leur placement, les hommes de 10 février, au siège de la Fédération, à Paris. Si Magne n’était pas ré- 4 transformées (2 + 2). Bernard Laporte sont parvenus à Le joueur de Montferrand (vingt- tabli à temps, l’entraîneur, Bernard Laporte, pourrait appeler le troi- nelle va s’imposer petit à petit. » Mêlées : En faveur du pays récupérer de nombreux ballons. six ans, 28 sélections) est le seul sième-ligne briviste Lionel Mallier, très en vue avec l’équipe A, ven- Infographie : Le Monde avec Pierre Lepidi rescapé de la troisième ligne qui a dredi 4 février, à Cardiff, ou l’attaquant berjallien Stéphane Glas. E. C. LeMonde Job: WMQ0802--0029-0 WAS LMQ0802-29 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:36 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0478 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 29 Pour ses débuts dans le Tournoi, l’Italie s’offre un exploit historique devant l’Ecosse La sélection transalpine a dominé le vainqueur de l’édition 1999 Annoncée comme le plus faible des participants en l’emportant (34-20) devant l’Ecosse, qui avait Stade français, a largement contribué au succès du Tournoi des six nations, l’Italie a effectué des gagné l’épreuve en 1999. Auteur de 29 points, de son équipe. La presse transalpine s’est en- débuts retentissants, samedi 5 février, à Rome, l’ouvreur italien Diego Dominguez, licencié au flammée pour cette victoire retentissante.

ROME Massimo Giovannelli à l’issue de la de tout le sport italien. Dans dix, de notre envoyé spécial rencontre. quinze ou vingt ans, on s’en souvien- Le point Historique ! Pas tant pour cette Il faudra encore patienter quel- dra encore », analysait pour sa part MATCHES JOUÉS victoire (34-20) conquise par l’Ita- ques mois, sûrement même quel- Diego Dominguez, auteur d’un ITALIE-ÉCOSSE 34-20 lie, samedi 5 février, sur la pelouse ques années, avant de vérifier si le sans-faute durant les quatre-vingts ANGLETERRE-IRLANDE 50-18 du stade Flaminio de Rome, face à vœu formulé par l’ancien capitaine minutes de la partie. « Au début, on PAYS DE GALLES-FRANCE 3-36 l’Ecosse, vainqueur du Tournoi des de la Squadra se réalise. Mais, pour était un peu tendu. On a préparé ce cinq nations 1999, mais pour deux cette première, le XV national de la match avec beaucoup d’humilité et LE PROGRAMME autres raisons. La première tient à péninsule a d’ores et déjà réussi en s’entraînant très, très dur. Avant Sam. 19 février France-Angleterre l’arrivée d’une sixième nation dans une prouesse : disputer la « une » de s’intéresser au jeu, Brad John- Sam. 19 février Pays de Galles-Italie le cénacle de l’Europe du rugby, et des journaux dominicaux à l’ex- stone [le nouvel entraîneur néo-zé- Sam. 19 février Irlande-Ecosse la seconde à la performance de cet ploit de Luna-Rossa, le challenger landais de la Squadra] s’est attaché Sam. 4 mars Ecosse-France invité tardif et à celle de son ou- italien engagé dans la Coupe Louis- à créer un groupe. Ensuite, nous Sam. 4 mars Angleterre-P. de Galles vreur Diego Dominguez, auteur de Vuitton. Bien évidemment, l’adver- avons travaillé sur des bases Sam. 4 mars Irlande-Italie 29 points (trois drops, six pénalités, saire d’AmericaOne en course sur simples : la défense et le pressing. Sam. 18 mars Italie-Angleterre une transformation) sur les 34 ins- les eaux de la baie d’Auckland se Pendant le match, on s’est dit que Sam. 18 mars P. de Galles-Ecosse crits par son équipe (un essai de taillait la part du lion, mais Ales- chaque fois qu’on avançait il fallait Dim. 19 mars France-Irlande Giampiero de Carli à la 79e mi- sandro Troncon, le capitaine du XV marquer », expliquait-il. Sam. 1er avril France-Italie nute). d’Italie, et ses équipiers faisaient là Et c’est en appliquant ce principe Sam. 1er avril Irlande-P. de Galles L’Italie est entrée dans le Tour- aussi une entrée remarquée. de réalisme et en se concentrant Dim. 2 avril Ecosse-Angleterre noi des désormais six nations par la « Victoire historique », titrait la sur ces deux compartiments de jeu grande porte, et l’Italo-Argentin du Stampa ; « Le rugby italien entre que cette formation, encore en dé- CLASSEMENT Stade français, Diego Dominguez, triomphalement dans le Tournoi des route il y a à peine trois mois lors Pts J G N P Pp Pc Diff. est devenu, à cette occasion, le six nations », s’enthousiasmait le de la Coupe du monde, a semé le 1 France 2110036 3 +33 meilleur marqueur de l’histoire de Corriere dello Sport, tandis que la doute chez ses adversaires. Inca- 2 Angleterre 2110050 18 +32 cette épreuve née en 1910. Au pays Repubblica évoquait « le paradis » pables de répondre aux charges ré- 3 Italie 2110034 20 +14 du Calcio roi, il n’en fallait pas tout en suggérant « le miracle ». pétées des avants italiens, Gregor 4 Ecosse 0100120 34 –14 moins pour séduire une population Même le grand quotidien sportif la Townsend, l’ouvreur du XV au 5 Irlande 0100118 50 –32 tout entière dévorée par la passion Gazetta dello sport, habituellement chardon (auteur d’un drop et d’une 6 P. de Galles 01001 3 36 –33 du ballon rond. « J’espère que nous voué au football, sacrifait deux co- pénalité), et ses équipiers ont fini Pp = Points pour Pc = Points contre avons fait comprendre au public ita- lonnes en tête de sa « une » pour par céder face à un incessant pilon- lien qu’il n’y a pas que le Calcio », saluer ce succès. nage dans l’axe. chanter dans les tribunes comme commentait le troisième-ligne « Ce jour fera date dans l’histoire Malgré deux essais inscrits par le elle l’a fait samedi. « Ici, mainte- talonneur Gordon Bulloch (36e mi- nant, c’est chez nous. C’est notre nute) et le troisième ligne Martin maison, notre stade », soulignait-il. « Trop d’erreurs » pour les Ecossais Leslie (82e minute), les Ecossais, Face à 7 000 supporteurs écos- que leur marraine, la princesse sais – qui, depuis vendredi, déam- A écouter Ian McGeechan, son nouvel entraîneur, l’équipe Anne, avait accompagnés dans la bulaient en kilt sur le pavé ensoleil- d’Ecosse, en accumulant « trop d’erreurs », aurait laissé passer sa capitale italienne, ont sombré dans lé de la Ville éternelle –, environ chance au cours des vingt premières minutes du match. « Nous l’arène du stade Flaminio. « Battre 15 000 tifosi ont fini par s’enflam- avons abandonné trop de ballons », a déploré le successeur de Jim l’Ecosse dans le cadre du Tournoi, mer, samedi sur le coup de Telfer aux commandes du XV du Chardon. Pointant également les cela a un autre sens que les fois pré- 16 heures, dans les tribunes quasi- pénalités ratées par Kenny Logan, Ian McGeechan a réfuté toute cédentes », se réjouissait Massimo ment pleines de ce qui est devenu sous-estimation du XV italien par un pack écossais vainqueur du Giovannelli. l’antre du XV de la Squadra azzura. Tournoi 1999 et quart de finaliste de la Coupe du monde. « J’ai tou- Cet ancien joueur de Narbonne, Même si, à l’heure des hymnes, le jours dit que l’Italie a de bons joueurs et leurs mauvaises performances revenu au pays (à Rovigo) cette sai- Flower of Scotland a résonné un durant la Coupe du monde ont probablement eu plus à voir avec des son, a tout vécu de l’ascension ita- peu plus fort que le Fratelli d’Italia, choses qui se sont passées hors du terrain », avait-il déclaré avant le lienne entamée à l’aube des an- l’Italie a bel et bien posé sa marque match. « Je n’aurais pas pu écrire un plus mauvais script », a pour sa nées 90. Avec ses 60 sélections et dans le gotha du rugby de l’hémi- part relevé John Leslie, le capitaine. Sa sortie, sur blessure, au bout son large sourire, cet infatigable sphère Nord. d’à peine un quart d’heure de jeu, n’a sans doute pas peu contribué acteur du rugby transalpin n’avait à déstabiliser la formation écossaise. encore jamais entendu la foule Yves Bordenave Ski : Hermann Maier, meilleur Dissensions après la défaite Autrichien en Coupe du monde française en Coupe Davis APRÈS SA VICTOIRE dans le géant de Todtnau (Allemagne), samedi L’ÉQUIPE de France de Coupe [7/3]) et Fernando Costa a dominé 5 février, la 27e en Coupe du monde, Hermann Maier a dépassé Franz Davis est entrée dans une zone de Arnaud Clément (7-6 [7/5], 5-7, 6-2). Klammer au panthéon des skieurs autrichiens. « C’est électrisant turbulences, dès samedi 5 février, Cédric Pioline, lui, a promis qu’il se- d’avoir gagné et de décrocher ce record. Cela me rend fier », a déclaré le après sa défaite contre le Brésil au rait présent pour le match qui sera skieur de Flachau. Samedi, l’ancien maçon a réussi une seconde premier tour de la Coupe Davis. Me- disputé en juillet. Une nouvelle dé- manche quasi parfaite pour s’imposer devant le Suédois Fredrik nés 3-0 à l’issue faite pourrait précipiter la France en Ny¨berg et le Suisse Michael von Grünigen. Avec ce succès, Hermann du double, per- deuxième division. Le Brésil, pour sa Maier a consolidé encore un peu plus son emprise sur le classement du par Cédric part, va recevoir du 7 au 9 avril la Slo- général de la Coupe du monde. Il possède près de 500 points d’avance Pioline et Nico- vaquie (vainqueur de l’Autriche 3-2) sur son dauphin, le Norvégien Kjetil Andre Aamodt. las Escudé, face en quarts de finale. à Gustavo A Zurich, l’Australie a dû attendre DÉPÊCHES Kuerten et la 5e manche du dernier match pour a ATHLÉTISME : le Danois Wilson Kipketer a battu, dimanche 6 fé- Jaime Oncins voir se décider sa victoire contre la vrier à Stuttgart, le record du monde du 1 000 mètres, en 2 min 15 s 25. (6-4, 6-4, 6-4), Suisse. Menés deux points à un après Il a amélioré d’un centième de seconde le record établi en février 1992 les joueurs se sont rassemblés pour le double, samedi, les tenants du titre par l’Algérien Noureddine Morceli. analyser la défaite avec leur capi- sont revenus au score grâce à la vic- a BASKET-BALL : Pau-Orthez a encaissé sa troisième défaite d’af- taine, Guy Forget. Ce dernier n’a pas toire de Lleyton Hewitt sur Roger Fe- filée (73-69), face à Strasbourg, lors de la 22e journée du championnat caché sa colère, déplorant le manque derer (6-2, 3-6, 7-6 [7/2], 6-1), Mark de France, samedi 5 février. Limoges, victorieux de Besançon (86-57), de préparation des joueurs : « Rien Philippoussis a difficilement dominé s’est installé à la deuxième place, devant les Béarnais (meilleure dif- ne remplace l’entraînement, a-t-il dit. le surprenant George Bastl (6-7 [3/7], férence de points) et à deux points du leader, Villeurbanne, qui a écra- Les coups faibles ne sont pas assez tra- 6-4, 3-6, 6-3, 6-4). En quarts de finale, sé Evreux (84-50). vaillés. Si Jérôme Golmard avait sim- l’Australie rencontrera l’Allemagne, a CYCLISME : le Belge Jo Planckaert (Cofidis) a gagné, dimanche plement une petite volée, il ferait un victorieuse des Pays-Bas (4-1). 6 février, l’Etoile de Bessèges, à l’issue de la sixième et dernière étape, bond énorme au classement. » dominée par l’Estonien Jaan Kirsipuu. Guy Forget a également regretté LES ÉTATS-UNIS À L’ARRACHÉ a Des tests d’ADN ont confirmé que les échantillons sanguins analy- que les joueurs français ne La plus grande sensation de ce sés le 5 juin 1999, lors de l’avant-dernière étape du Tour d’Italie, consacrent pas de temps au double premier tour est venue de Harare, où étaient ceux de Marco Pantani et qu’ils présentaient un hématocrite sur le circuit professionnel, ce qui les Etats-Unis ont arraché leur quali- supérieur à 50 %. pourrait leur permettre d’être poly- fication face au Zimbabwe dans le a ESCRIME : le Français Julien Pillet a remporté le tournoi de sabre valents en simple comme en double cinquième match, où Chris Woo- de Budapest en battant en finale, samedi 5 février, le Hongrois Csaba pour la Coupe Davis. Cédric Pioline a druff a dominé Wayne Black (6-3, 6- Koves (15-13). répliqué en plaçant Guy Forget de- 7 [2/7], 6-2, 6-4). Menés deux points a FOOTBALL : Lille, qui s’est incliné à Wasquehal (2-1) samedi 5 fé- vant ses responsabilités de capi- à un à l’issue d’un double homérique vrier, compte encore 12 points d’avance sur Toulouse, vainqueur taine : « Guy devrait moins privilégier de plus de trois heures et demie, sa- d’Amiens (2-0), au terme de la 26e journée du championnat de France le côté relationnel, le côté copains. Etre medi, les Américains ont fait preuve de D2. capitaine, ce n’est pas forcément d’une belle volonté pour se tirer du a Manchester United a battu Coventry (3-2) et conforté sa place de plaire à tout le monde. » piège zimbabwéen. Andre Agassi a leader du championnat d’Angleterre, puisque Leeds est tombé à Liver- A Florianopolis, l’équipe de fait son travail de numéro un mon- pool (3-1) et Arsenal chez le promu Bradford (2-1), samedi 5 février. France a montré qu’elle n’avait pas dial en gagnant ses deux simples et a Le Real Madrid a été écrasé (5-2) par le Deportivo La Corogne, le su combler les faiblesses et les la- Chris Woodruff a célébré sa pre- leader de la Liga, alors que le FC Barcelone a été battu sur son terrain cunes trahies par sa défaite face à mière sélection en Coupe Davis en (1-0) par Alaves, dimanche 6 février, lors de la 23e journée du cham- l’Australie en finale de la Coupe Da- donnant le point final à son pays. pionnat d’Espagne. vis 1999, à Nice en décembre (Le John McEnroe, qui étrennait sa a La Lazio Rome, qui a dominé Torino (2-4) dimanche 6 février à Monde du 7 décembre). Derrière Cé- cape de capitaine, s’est montré tel Turin, a repris la tête du championnat d’Italie, au terme de la 20e jour- dric Pioline, la relève est encore trop qu’en lui-même, râlant sur les points née, avec un point d’avance sur la Juventus Turin, accrochée (1-1) à tendre. Le départ de Fabrice Santoro, litigieux et faisant monter la ten- Udinese. qui aurait été souhaité par tous les sion : « J’ai vieilli de cinq ans en trois a Le Cameroun et l’Afrique du Sud se sont qualifiés pour les demi- joueurs, selon Cédric Pioline, jours », a-t-il déclaré. En quarts de fi- finales de la Coupe d’Afrique des nations, dimanche 6 février. Les deux comme celui de Eric Deblicker, en- nale, les Etats-Unis accueilleront la autres quarts de finale, Egypte-Tunisie et Nigeria-Sénégal, devaient traîneur de Sébastien Grosjean et République tchèque. Enfin, l’Es- avoir lieu lundi 7 février. d’Arnaud Clément, n’a pas eu l’effet pagne, vainqueur de l’Italie (4-1), re- a NATATION : la Française Roxana Maracineanu a amélioré de escompté : l’équipe semble avoir cevra la Russie, qui a disposé de la 24 centièmes son propre record de France du 100 mètres dos en petit perdu sa force fédératrice indispen- Belgique (4-1). bassin (1 min 1 s 24), en terminant à la 4e place de la Coupe du monde, sable en Coupe Davis. Dimanche, dimanche 6 février, à Berlin. Nicolas Escudé a sauvé l’honneur en Bénédicte Mathieu battant Gustavo Kuerten (6-2, 7-6 (avec AFP) LeMonde Job: WMQ0802--0030-0 WAS LMQ0802-30 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0479 Lcp: 700 CMYK

30 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 AUJOURD’HUI-SPORTS « Luna-Rossa » prive les Etats-Unis de la Coupe de l’America Le défi italien s’est imposé dans la neuvième et dernière régate des éliminatoires face à « America-One »

AUCKLAND Perçu comme ennuyeux au début l’équipe. « Ce n’est pas que j’aie de notre correspondante de l’épreuve, le marin italien s’est l’air perfectionniste. Je le suis », Pour la première fois depuis sa peu à peu piqué au jeu de la dit-il volontiers. Il a ainsi sélec- création, en 1851, la Coupe de communication avec les journa- tionné pour chaque secteur les l’America, le plus ancien et le plus listes et a dévoilé, en fin de finale, meilleurs hommes possibles. prestigieux des trophées sportifs, un sens de l’humour que per- L’Argentin German Frers et va être disputée sans les Etats- sonne ne lui soupçonnait. l’Américain Doug Peterson pour Unis. Ayant emporté la Coupe Alors que Francesco De Angelis l’architecture du bateau, appuyés Louis-Vuitton dimanche à Auc- « préfère laisser les actes parler par de redoutables ingénieurs in- kland au terme d’une régate do- pour lui », Paul Cayard n’avait pas formatiques néo-zélandais et minée de bout en bout dans la hésité à se positionner comme américains, furent convoqués neuvième et dernière manche, « le meilleur des Américains », ré- pour la mise au point du Class c’est le syndicat milanais repré- pétant à l’envi que ses « gars » America qui s’est révélé, en sentant le Yacht Club toscan de étaient imbattables. Et, alors que moyenne, le voilier le plus rapide Punta Ala, Prada Challenge, qui celui-ci parlait de Francesco De de tous les challengers. Même si

affrontera le détenteur de la Angelis comme de « son grand Francesco De Angelis a eu du mal REUTERS Coupe de l’America, Team-New- ami de longue date », ce dernier à l’admettre, les deux skippers « Luna-Rossa », la victoire en chantant. Zealand, représentant du Royal n’a jamais rendu le compliment. s’entendirent, au soir de la vic- New Zealand Yacht Squadron Ayant opté pour un profil bas en toire dans la Coupe Louis-Vuit- d’Auckland. matière de communication et ton, sur le fait que « Luna-Rossa Une finale de rêve pour la Coupe Louis-Vuitton Les Italiens avaient mis toutes ayant choisi ses hommes en n’était sûrement pas plus lent qu’ les chances de leur côté, mais leur conséquence, Patrizio Bertelli a America-One »... AUCKLAND perdre, en se mondialisant, sa tradition d’élégance et de victoire n’en finit pas de fasciner voulu que son syndicat soit réglé Pour les opérations et la logis- de notre correspondante panache et son image quelque peu exclusive. Alors que le monde de la voile. Dimanche tique, Patrizio Bertelli s’en est re- Le superbe décor naturel, la présence de onze challen- le temps des Sir Lipton et des Baron Bich en gants blancs soir, les deux bateaux finalistes mis au Français Laurent Esquier, gers et le très haut niveau de compétition assorti d’un est révolu, l’épreuve peut se professionnaliser tout en ont été accueillis par environ « Ce n’est pas très expérimenté sur la Coupe de dénouement plein de suspense ont contribué au succès maintenant son allure. « L’arrivée de Prada, sponsor 150 000 personnes, qui s’étaient l’America. Lors du démâtage de des éliminatoires de la Coupe de l’America. Il y eut unique, a apporté du chic dont nous nous félicitons », in- entassées le long des quais, sur les que j’aie l’air Luna-Rossa, dans les régates préli- d’abord la variété des challengers. Jusqu’aux demi-fi- dique le patron de Louis-Vuitton, Yves Carcelle, qui rap- barges, et avaient pris d’assaut les minaires, une opération comman- nales, restaient en lice un pays asiatique, Nippon Chal- pelle que la Coupe de l’America, comme la Coupe Louis- toits et les balcons avec vue sur le perfectionniste. do parvint à remettre le bateau à lenge, deux européens, les Français et les Italiens, et trois Vuitton, ne se disputent que pour le prestige, sans que la port. Dans la liesse générale, il l’eau trois heures après l’incident, américains. Les deux finalistes enfin, Luna-Rossa et Ame- moindre enveloppe n’accompagne le trophée. était clair que le cœur de la foule Je le suis » prouvant avec éclat l’efficacité de ricaOne, de styles et de cultures opposés, ont contribué à Alors qu’il a été murmuré que la première marque de était acquis aux Italiens. Loin de l’armada italienne. Quant à l’équi- la richesse de l’événement. luxe au monde pourrait se retirer d’un événement qui lui nourrir un sentiment d’antiaméri- page, il devait être italien et il fut Unité de lieu, de temps et d’action, la Coupe Louis- coûte environ 75 millions de francs, Yves Carcelle déclare canisme, les Néo-Zélandais sem- comme du papier à musique. Pas- italien. Chaque homme fut choisi Vuitton a emprunté au théâtre les scènes de complot (les au Monde que « ce serait dommage de ne pas être là pour blaient voir dans la victoire ita- sionné de voile, l’homme s’est pour son histoire. « J’aime les per- courses faussement perdues), de drames (les larmes de fêter les vingt ans de la Coupe. » La première édition a eu lienne l’arrivée d’un nouveau lancé dans l’aventure de la Coupe sonnes qui ont plus d’une corde à Dennis Conner), d’intrigues et de secret. Et surtout un lieu en 1983 sous l’impulsion du skipper français Bruno souffle pour l’épreuve. de l’America il y a juste trois ans. leur arc », confie Patrizio Bertelli. épilogue parfait qui a maintenu le suspense jusqu’à la Troublé, aujourd’hui directeur du centre de presse. L’attitude toujours extrême- Il estime que son « obsession de Selon Paul Cayard, le « modèle dernière minute avec la qualification du timide et poli « Mais la décision ne dépend pas que de nous. Il faut ment réservée de Francesco De l’organisation et de l’aspect logis- Luna-Rossa », caractérisé par ce Francesco de Angelis, face au « caïd » rompu au jeu de la aussi que les challengers nous acceptent comme co-organi- Angelis, qui lors des conférences tique des choses » a été un facteur niveau d’exigences et ce déploie- Coupe, Paul Cayard. sateurs », ajoute Yves Carcelle. Reste que l’avenir sourit à de presse quotidiennes n’occupait déterminant dans la réussite de ment imposant de moyens sur la voile puisque les nouvelles technologies (simulation pas un quart du temps de parole son entreprise. « Dès le début, j’ai tous les fronts, va hisser l’épreuve LA MATIÈRE PREMIÈRE DES ENTREPRISES DE LUXE électronique en 3D sur Internet) permettent de suivre et de son confrère Paul Cayard, a considéré qu’il fallait libérer à un niveau supérieur. Le perfec- Pour les organisateurs, « finir par un match entre deux de comprendre une régate parfois plus obscure qu’un largement contribué à donner de l’équipe sportive, de même que tionnisme italien n’est pas sans très grandes équipes, qui sont passées de 3-1 à 3-4 puis 4-4 match de , alors que les caméras embarquées font Luna-Rossa une image de l’équipe de recherche, des contin- rappeler celui des Néo-zélandais, et finalement 5-4, par un dimanche ensoleillé, devant vivre en direct la tension qui règne à bord. Et avec un concurrent modeste, ce qu’il gences logistiques », explique-t-il. qui, eux aussi, s’affirment, plus 150 000 spectateurs et des milliers de bateaux, c’est le scé- monde qui, selon Yves Carcelle, devient gourmand n’était bien sûr pas du tout au re- Patrizio Bertelli, qui ne sup- prêts que jamais à défendre leur nario de rêve. » Or le rêve, c’est la matière première des d’« événements globaux », la Coupe de l’America, à 150 gard de l’investissement du ma- porte pas de voir une tasse posée trophée. entreprises de luxe. Et c’est précisément ce que Louis ans, n’est peut-être encore que dans sa tendre enfance. nufacturier de produits de luxe sur une soucoupe dépareillée, a Vuitton tente, au fil des éditions, de maintenir et de dé- Prada (350 millions de francs). imposé son sens du détail à toute Florence de Changy velopper autour de cet événement sportif qui pourrait F. d. C. La presse italienne salue un exploit « fantastique » HISTORIQUE, fantastique, mer- gagné, une finale fantastique à ra- vions, nous allons affronter le bateau le veilleux, la presse italienne ne louait conter aux petits-enfants, bouclée au plus rapide et le plus sympathique ». La pas d’éloge, lundi 7 février pour l’ac- dernier sprint. A présent, nous tenterons Repubblicas’intéresse déjà à la grande cession de Luna-Rossa dans la Coupe d’arracher la Coupe America à Black finale et consacre une large part au de l’America. Le Corriere dello sport sa- Magic, neuf autres régates frémis- prochain adversaire, Black Magic de lue tout d’abord la « fascination de la santes, on peut le jurer » poursuit le Peter Blake, détenteur de l’aiguière simplicité » de Francesco De Angelis, journal. d’argent : « Leur bateau est un peu plus le barreur du défi italien. « Technolgi- « Magie de Luna Rossa, elle effilé, ses flancs sont plus hauts et ses quement et humainement, la force ita- triomphe et va en finale » titreLa Stam- voiles sont plus courtes et le défi a bien lienne a su battre l’armada améri- pa de Turin qui ajoute en pages inté- des armes : pendant que Luna-Rossa caine », poursuit le quotidien sportif. rieures : « Luna Rossa, la nuit la plus s’escrimait dans les tours successifs pour « Huit ans après Il Moro, un autre suc- longue se termine en gloire. De Angelis parvenir au sommet, les Néo-Zélandais cès italien. A partir du 19 février, on re- domine le duel décisif contre Cayard. ont pu contempler les courses ou les commence. Une régate fantastique. Prada toujours en tête dans la neu- analyser en peaufinant la préparation Cayard battu 5 à 4. A présent nous dé- vième régate. Même les Néo-Zélandais de leur bateau. Ils sont restés en embus- fions Black Magic (...).Luna-Rossa a sont contents. La finale dont nous rê- cade, c’est leur meilleure arme. » La puissance de l’Olympique lyonnais a découragé l’AS Monaco LE MATCH au sommet de la Bré, a distribué un carton rouge (à nière défaite (2-4) à Strasbourg, ont vingt-cinquième journée du cham- l’encontre de l’attaquant lyonnais imposé leur puissance physique pionnat de France de football a été Sonny Anderson) et huit cartons pour prendre le large grâce à des fatal à l’AS Monaco. Le club de la jaunes. « Nous sommes tombés dans buts d’Anderson (5e minute) et de principauté s’est incliné (1-2), di- un traquenard, les Lyonnais ont cher- Willy Sagnol contre son camp (21e). manche 6 février, sur le terrain de ché à nous casser », a fulminé l’en- La réduction du score, signée David l’Olympique lyonnais, à l’issue d’une traîneur monégasque, Claude Puel. Trezeguet, pourtant en position de partie heurtée et d’un niveau tech- Les Lyonnais, animés d’un senti- hors jeu (38e), a relancé l’intérêt de nique décevant. L’arbitre, Stéphane ment de revanche après leur der- la rencontre, mais le penalty très douteux et raté par Anderson, juste Le championnat de France de football de D1 avant la mi-temps, a vicié un peu plus l’atmosphère. Curieusement, e 25 JOURNÉE CLASSEMENT les Monégasques n’ont pas su profi- s ts ts in g rie ter de leur supériorité numérique Lyon-Monaco 2-1 o iff. h é P J G N P D C S pour égaliser lors de la seconde Metz-Marseille 2-0 1 Monaco 52 25 16 4 5 + 29 = GGNGP période. Paris-SG-Nantes 0-0 2 Paris-SG 42 25 12 6 7 + 9 1 NNGPN Malgré ce revers, le cinquième de Bordeaux-Strasbourg 3-0 3 Auxerre 42 25 12 6 7 + 5 1 NGNGP la saison, l’ASM reste largement en Bastia-Saint-Etienne 4-0 4 Lyon 42 25 12 6 7 + 4 = NPNPG tête du classement, avec dix points Lens-Auxerre 2-1 5 Sedan 38 25 11 5 9 + 1 = NPPGG d’avance sur le trio Paris-Saint-Ger- 6 Bordeaux 25 PNNPG Rennes-Nancy 3-1 35 98 8+ 3 1 main, Auxerre, Lyon. Au Parc des 7 Bastia 34 25 810 7 + 6 2 NPGNG Princes, les Parisiens ont déçu leurs Montpellier-Le Havre 0-0 8 Metz 34 25 713 5 + 6 = GNNGG supporteurs en concédant un résul- Troyes-Sedan 0-2 9 Rennes 34 25 97 9+ 1 1 GPNNG tat nul (0-0) devant le FC Nantes.

LES CARTONS 10 Lens 33 25 9610Ð 2 2 PNGGG Auxerre a été dominé (1-2) sur le RougesJaunes 11 Marseille 32 25 711 7 + 1 5 NNGNP terrain du RC Lens, qui a aligné sa 12 St-Etienne 30 25 8611Ð 6 1 PPNPP troisième victoire d’affilée grâce à un doublé d’Olivier Dacourt. 1 Nantes 0 34 13 Strasbourg 30 25 8611Ð 10 = NGPGP 2 Bastia 0 57 14 Nancy 29 25 8512 Ð 4 = GGPPP L’Olympique de Marseille, guère fa- 3 Saint-Etienne 1 57 15 Nantes 29 25 8512Ð 4 1 PGNPN vorisé par l’arbitrage de M. Duha- 16 Troyes 1 PPPGP mel, a été battu (0-2) à Metz et voit 16 Nancy 6 56 29 25 9214Ð 16 s’éloigner un peu plus ses dernières 17 Paris-SG 6 61 17 Le Havre 28 25 7711Ð 14 = GGPNN 18 Le Havre 9 49 18 Montpellier 22 25 5713Ð 9 = GNGPN chances d’une qualification pour la Coupe de l’UEFA. Si le titre ne peut LES ATTAQUES 1 Monaco 51 buts ¥ 2 Paris-SG et Bordeaux 37 buts. plus échapper à Monaco, sauf cata- clysme, la lutte pour le maintien de- LES DÉFENSES 1 Monaco 22 buts ¥ 2 Auxerre et Metz 25 buts. meure incertaine. Seuls quatre LES BUTEURS 1 Anderson (Lyon) 17 buts ¥ 2 Simone (Monaco) et points séparent le premier relégable, Trezeguet (Monaco) 16 buts. Troyes, du dixième, Lens. 26e JOURNÉE : Mardi 15 février : Nantes-Lyon ; Marseille-Paris-SG. L’AS Saint-Etienne fait, désormais, Mercredi 16 février : Monaco-Bordeaux ; Lens-Bastia ; St-Etienne-Montpellier ; partie des clubs menacés après sa Auxerre-Strasbourg ; Nancy-Metz ; Sedan-Rennes ; Le Havre-Troyes. lourde défaite (0-4) à Bastia. LeMonde Job: WMQ0802--0031-0 WAS LMQ0802-31 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0480 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 31 ------(Publicité) Douceur, pluie et vent 8 FEVRIER 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Les hautes pressions se Champagne, Lorraine, Alsace, vers 12h00 sont décalées vers le sud de l’Es- Bourgogne, Franche-Comté. – Le pagne et laissent passer sur le pays temps sera bien pluvieux et ven- Peu un flux très rapide d’ouest. Deux teux. Les rafales de vent atteindront Belfast nuageux perturbations vont se succéder sur de 90 à 100 km / h. Les tempéra- Liverpool Dublin la France dans les journées de lun- tures seront douces, entre 6 et 8 de- Varsovie Kiev di et mardi et amèneront pluie, grés le matin et 11 et 13 degrés Amsterdam Berlin Brèves vents soutenus et douceur. l’après-midi. éclaircies Bretagne, pays de Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine, Londres o Bruxelles Basse-Normandie. – Temps plu- Midi-Pyrénées. – Ciel souvent cou- 50 Prague vieux jusqu’en mi-journée, puis vert avec de la pluie. Quelques Couvert des éclaircies perceront l’après- trouées perceront au pied des Pyré- Paris Strasbourg Vienne midi. Le vent de sud-ouest souffle- nées à la mi-journée, et des éclair- Budapest Brume ra fort jusqu’à 90 km / h dans l’in- cies reviendront sur Poitou-Cha- Nantes Berne brouillard térieur des terres et 110 km / h sur rentes l’après-midi. Les Bucarest les côtes. La douceur persistera températures douces atteindront Lyon Milan avec 8 à 10 degrés le matin et 12 à de 15 à 17 degrés l’après-midi. Belgrade Sofia Averses 14 l’après-midi. Limousin, Auvergne, Rhône- Toulouse Istanbul Nord-Picardie, Ile-de-France, Alpes. – Ciel couvert et bien plu- Centre, Haute-Normandie, Ar- vieux. Neige sur les Alpes du Nord Rome Pluie dennes. – Il pleuvra jusqu’en mi- à partir de 1 800 mètres. Le thermo- Barcelone Naples lieu de journée, puis des éclaircies mètre atteindra de 12 à 15 degrés 40 o Madrid perceront, parfois entrecoupées l’après-midi. Lisbonne Athènes Orages d’averses sur les côtes. Le vent de Languedoc-Roussillon, Pro- sud-ouest sera fort avec 90 km / h vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. – Séville dans l’intérieur et 110 km/h sur les Temps couvert avec quelques Neige côtes. Le thermomètre indiquera pluies. Vent d’ouest modéré sur les Alger Tunis de 6 à 8 degrés le matin et 10 à 13 côtes varoises. Le thermomètre l’après-midi. montera entre 15 et 17 degrés Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 8 FEVRIER 2000 PAPEETE 25/31 P KIEV 2/4 C VENISE 4/8 S LE CAIRE 9/16 ## Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 22/28 S LISBONNE 9/15 S VIENNE 5/11 N NAIROBI 16/29 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 24/29 S LIVERPOOL 4/11 P AMÉRIQUES PRETORIA 19/20 P C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 4/14 P BRASILIA 19/25 P RABAT 8/18 S AMSTERDAM 7/10 N LUXEMBOURG 4/12 P BUENOS AIR. 24/34 S TUNIS 9/16 N FRANCE métropole NANCY 7/13 P ATHENES 9/15 S MADRID 2/13 S CARACAS 21/27 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 6/14 C NANTES 8/13 P BARCELONE 11/16 S MILAN 2/10 C CHICAGO -7/-3 C BANGKOK 23/33 S BIARRITZ 9/15 N NICE 7/14 C BELFAST 2/7 P MOSCOU -4/0 C LIMA 20/25 S BEYROUTH 9/14 ## BORDEAUX 10/14 C PARIS 8/13 P BELGRADE -2/9 S MUNICH 3/11 N LOS ANGELES 13/20 S BOMBAY 16/29 S BOURGES 8/13 P PAU 8/15 N BERLIN 6/11 P NAPLES 7/14 N MEXICO 6/17 S DJAKARTA 24/26 P BREST 7/11 N PERPIGNAN 10/17 C BERNE 1/9 N OSLO -4/1 * MONTREAL -18/-10 S DUBAI 14/20 S CAEN 7/10 P RENNES 8/13 N BRUXELLES 7/14 P PALMA DE M. 7/19 S NEW YORK -7/-2 S HANOI 13/17 S CHERBOURG 7/11 P ST-ETIENNE 8/15 P BUCAREST -5/10 S PRAGUE 5/10 N SAN FRANCIS. 10/17 S HONGKONG 10/17 S CLERMONT-F. 9/15 P STRASBOURG 8/14 P BUDAPEST 2/9 N ROME 6/14 N SANTIAGO/CHI 12/29 S JERUSALEM 7/15 ## DIJON 7/12 P TOULOUSE 8/14 N COPENHAGUE 4/6 P SEVILLE 7/17 S TORONTO -12/-6 S NEW DEHLI 7/21 S GRENOBLE -1/9 * TOURS 8/13 P DUBLIN 2/6 P SOFIA 2/10 S WASHINGTON -2/2 C PEKIN -10/-3 S LILLE 6/10 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 5/14 N ST-PETERSB. 0/2 ## AFRIQUE SEOUL -10/-3 * LIMOGES 7/11 P CAYENNE 23/28 S GENEVE 2/10 P STOCKHOLM -1/3 P ALGER 4/17 S SINGAPOUR 24/29 C LYON 7/13 P FORT-DE-FR. 23/27 S HELSINKI 1/2 ## TENERIFE 12/16 S DAKAR 20/25 C SYDNEY 22/29 S MARSEILLE 8/15 C NOUMEA 24/28 S ISTANBUL 8/12 S VARSOVIE 4/10 N KINSHASA 23/28 P TOKYO 4/11 S Situation le 7 février à 0 heure TU Prévisions pour le 9 février à 0 heure TU

ASTRONOMIE Pour sa réouverture après travaux, Hubble attrape une loupe cosmique LE TÉLESCOPE spatial Hubble a cédent et capable d’enregistrer six lumière de la Terre. Pour l’astre-source. Si les trois corps sont repris du service. Incapable de se fois plus d’informations. comprendre comment ce monceau parfaitement alignés, la lumière maintenir dans une direction don- Tout ragaillardi par cette cure de de matière peut servir de loupe, il contourne la lentille de tous les cô- née après qu’un quatrième stabili- jouvence, Hubble a rouvert, en jan- faut se replonger brièvement dans tés, et le Terrien peut contempler sateur (sur six) eut rendu l’âme en vier, son œil sur l’Univers. Pour Ste- la théorie de la relativité générale, un magnifique cercle lumineux ap- novembre 1999, l’observatoire de ven Beckwith, le directeur du Space qu’Albert Einstein a formulée en pelé anneau d’Einstein. La plupart l’espace avait dû attendre Noël Telescope Science Institute (STScI), 1916. Selon elle, un corps massif du temps, cependant, on n’observe pour que les astronautes de la na- le centre opérationnel de Hubble, peut dévier la lumière. Une théorie que des arcs de cercle – comme sur vette Discovery lui portent secours les réparations menées par la NASA que le Britannique Arthur Edding- la photographie prise par Hubble –, (Le Monde du 25 décembre 1999). ont rendu l’observatoire encore ton allait confirmer par l’expérience voire des taches multiples qui sont Après trois sorties dans l’espace, plus performant qu’avant sa panne. en 1919, en constatant, lors d’une autant d’images de la même source. l’équipage a changé les six stabilisa- Afin de vérifier la remise à neuf de éclipse totale de Soleil, un décalage Toutefois, ces mirages gravitation- teurs, trois capteurs d’orientation, leur instrument, les astronomes du dans la position des étoiles situées nels restent rares : le premier a été un émetteur, un enregistreur numé- STScI l’ont pointé sur deux derrière notre étoile. Cette observa- découvert en 1979, quelques di- rique et les protections thermiques « cibles » à la fois intéressantes sur tion allait valider aux yeux du zaines seulement sont répertoriés du télescope mais, surtout, Hubble le plan scientifique et photogé- monde entier les idées nouvelles aujourd’hui. est désormais doté d’un nouveau niques, publicité oblige. La pre- d’Einstein et rendre célèbre le sa- A l’aide de cet instrument naturel, cerveau : un ordinateur central mière est la nébuleuse de l’Esqui- vant moustachu. on peut détecter des quasars ou des vingt fois plus rapide que le pré- mau, ainsi nommée car cette jolie galaxies très éloignées, ce qui per- bulle de matière s’échappant d’une MIRAGES GRAVITATIONNELS mettra aux astronomes de mieux SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE étoile mourante fait penser à un vi- Présente en masse, la matière, comprendre leur évolution. Mais le • vendredi 11 février 2000 (à Paris) • sage entouré d’une capuche de donc, dévie la lumière, ce qui a phénomène des mirages gravita- fourrure (l’image est visible sur In- conduit les scientifiques à imaginer tionnels les renseigne aussi sur la ternet à l’adresse http ://opo- ce qui se produirait si non plus une masse de la lentille elle-même. Ain- site.stsci.edu/ pubinfo/pr/2000/07). étoile, mais un objet bien plus im- si, lorsque celle-ci est un amas de La seconde cible, curieusement, portant comme une galaxie – ou a galaxies dont on peut mesurer la lu-

8 h 08Lever Coucher 18 h 02 est elle-même une sorte de téle- fortiori un groupe de galaxies –, se minosité, et donc la masse de la ma- scope spatial naturel, une loupe situait entre la Terre et un objet tière brillante, on est capable d’en cosmique que les astronomes quali- lointain. A la manière d’une lentille déduire la masse de la matière qui NASA/STSCI fient du nom de « lentille gravita- défléchissant les rayons lumineux, ne brille pas, cette fameuse matière Sur cette photographie de l’amas de galaxies Abell 2218, tionnelle ». Il s’agit d’un amas géant la lumière émanant de cet astre noire, qui représenterait 90 % de la on distingue bien des arcs de cercle qui sont autant de galaxies appelé Abell 2218, qui éloigné contournerait l’obstacle masse de l’Univers. d’images déformées de jeunes galaxies situées derrière 11 h 03Lever Coucher 0 h 45 réside dans la constellation du Dra- avant de se focaliser ensuite, re- Abell 2218, mais que l’effet de lentille gravitationnelle (le 12/2) gon, à quelque 2 milliards d’années- composant une image agrandie de Pierre Barthélémy fait apparaître.

MOTS CROISÉS PROBLÈME No 00 - 033 AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 158

de le garder. Doublée chez les vision- naires. – 7. Traitée comme une étoffe. La place de la mairie Attaché à la terre. – 8. Plutôt à côté de ses pompes ces derniers temps. – 9. DANS ce village, il y a cinq carrefours et dix rues, fours on puisse parvenir à la mairie en empruntant Louer pour transporter. – 10. Spécia- les rues joignant chaque carrefour à chacun des au plus deux rues. liste du trait d’union. Chant de quatre autres. La circulation y est extrêmement ré- louange. – 11. Tous les travaux en glementée. Un tel carrefour existe-t-il toujours ? bouche. Toutes les rues sont à sens unique, le même d’un bout à l’autre de la rue. Les sens ont été posés de Elisabeth Busser Philippe Dupuis telle sorte, évidemment, qu’on puisse aller de tout et Gilles Cohen point à tout autre de la ville. © POLE 2000 SOLUTION DU No 00 - 032 Lorsque deux rues se rencontrent ailleurs qu’à un des cinq carrefours, les voitures n’ont pas le droit Solution dans Le Monde du 15 février. HORIZONTALEMENT de tourner pour changer de rue. Elles doivent continuer jusqu’au carrefour qui constitue l’extré- Solution du problème no 157 paru dans Le I. Avant-veille. – II. Papouilles. – III. mité de la rue. Monde du 1er février. Pré. Refends. – IV. Alu. St. – V. Ror- Le conseil municipal décide d’ériger une mairie à qual. Eon. – VI. A-peu-près. Bs. – VII. l’un des carrefours, de telle sorte qu’en partant de Te. Aiguilla. – VIII. Orne. Tait. – IX. n’importe lequel des carrefours, on puisse parvenir Haut. Nie. GI. – X. Insecte. Néo. – XI. à la mairie en empruntant au plus deux rues. Kit. Béotien. 1 Un tel emplacement existe-t-il forcément sans 2 9 VERTICALEMENT qu’on ait rien à changer au sens de la circulation 5 dans les rues ? 4 9 1. Apparatchik. – 2. Varlope. Ani. HORIZONTALEMENT abondance. – X. Pâturage bien gras. – 3. Apeuré. Oust. – 4. No. Quarte. Une autre ville, comportant cette fois quarante 3 Demi-tour. Voyelles. – XI. Met par- – 5. Turlupin. Cb. – 6. Vie. Argenté. et un carrefours gigantesques (et un nombre de 1 I. Aide à rentrer avant de sortir. – II. dessus. Qui ne devrait plus servir. – 7. Elf. Leu. Ieo. – 8. Iles. Site. – 9. rues qu’on vous laisse calculer), est construite se- Ouvre le chapitre en beauté. Ile. – III. Lente. La. Ni. – 10. LSD. Obligée. – lon la même logique. On y a édicté les mêmes 8 8 Nouveau à la fin du siècle dernier. VERTICALEMENT 11. Sensation. règles de circulation. Tonique après rasage. – IV. Méchan- On veut, là 4 6 ceté qui va très loin. Prises en stop. – V. 1. Leur entrée se fait discrètement. encore, ériger 3 Dans le rapport de l’expert. Gaz – 2. Au centre de l’histoire et de beau- une mairie à 7 d’éclairage. – VI. Forme les grands coup de drames. Victime de la marée l’un des carre- 2 commis. Félins sauvages. – VII. noire. – 3. Qui ne laissera pas indif- fours, de telle 5 7 6 Dégradé par le temps qui passe. férent. Un peu d’abus. – 4. Sur la por- sorte qu’en Hameau aux Antilles. – VIII. Pareil. Son tée. Suit le précédent. Idée dans la partant de dévouement va jusqu’au fanatisme. – confusion. – 5. Le strontium. Encou- n’importe le- IX. Gardien de cimetière. Répandre en ragement. – 6. Mine d’or à condition quel des carre- LeMonde Job: WMQ0802--0033-0 WAS LMQ0802-33 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0482 Lcp: 700 CMYK

33 CULTURE LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000

CINÉMA Le réalisateur Claude comme décorateur et responsable cause de sa veine corrosive, son crisie sexuelle, les institutions. mépris. b HABITÉ par la rancœur, cet Autant-Lara est mort, samedi 5 fé- des costumes, il a connu ses premiers « charme vénéneux », il devient la b FRANÇOIS TRUFFAUT défend sa ancien anar de gauche avait rejoint la vrier, dans une clinique d’Antibes à succès pendant l’Occupation, avec Le bête noire de la IVe République. Du Traversée de Paris mais l’attaque vio- droite la plus extrême et soutenu la l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans. Mariage de Chiffon et Douce. Et ses Diable au corps à Tu ne tueras point, lemment dans Les Cahiers du cinéma candidature de Jean-Marie Le Pen à b APRÈS AVOIR DÉBUTÉ au cinéma premiers démêlés avec la censure. A il pourfend les va-t-en-guerre, l’hypo- et en fait le symbole du cinéma du l’élection présidentielle. Claude Autant-Lara, cinéaste libertaire devenu militant d’extrême droite Le réalisateur de « La Traversée de Paris », du « Diable au corps » et du « Blé en herbe », qui fut dans sa vieillesse député européen, élu sur une liste du Front national, est mort samedi 5 février à Antibes, à l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans QU’ON LE VEUILLE ou non, le « parasites », Claude Autant-Lara n’est même pas une amie de sa visage tour à tour libertaire et est inquiété à la Libération, mais il mère ». Censurés aussi : Le Rouge atrabilaire de Claude Autant-Lara est blanchi grâce au Parti commu- et le Noir (1954), En cas de malheur ne peut être négligé. La trajectoire niste, qui, par l’intermédiaire du (1958), La Jument verte (1959) et de ce champion de l’anticonfor- décorateur Max Douy, le fait en- surtout L’Objecteur, film sur l’ob- misme converti à une misanthro- trer à la CGT : il devient président jection de conscience réalisé pen- pie radicale est de celles dont les du Syndicat des techniciens. Esti- dant la guerre d’Algérie, qui ne historiens du XXe siècle devront te- mant qu’il ne saurait y avoir pour sort qu’en 1963 après les accords nir compte, tant elle reflète les dé- lui de sujets tabous, Autant-Lara d’Evian, sous le titre Tu ne tueras rives d’un certain tempérament : s’affirme dès 1947 comme un ci- point, moyennant treize coupures, celui du râleur franco-français. néaste dont les virtuosités décora- dont la scène où le héros, interro- Il était né le 5 août 1901, fils d’un tives ornent des propos subversifs. gé au tribunal, déclare être prêt à architecte dreyfusard, Edouard Il râle contre l’hypocrisie sexuelle, servir son pays « mais pas par les Autant, et d’une sociétaire de la affiche un anticléricalisme vi- armes » et où les juges lui ré- Comédie-Française pacifiste, rulent. Le Diable au corps fait scan- pondent : « Quand on se donne le Louise Lara. Voué au théâtre, le dale et se voit amputé par la cen- droit de choisir ses devoirs envers couple crée un groupe d’avant- sure. son pays, on devient un individu ré- garde, Art et Action. Tout un étage volté, sans freins, sans morale. Un de leur maison de la rue Lepic est anarchiste. » transformé en salle de spectacles Il est la bête noire François Truffaut fait une cri- gratuits ; on y monte Maïakovski, tique élogieuse de La Traversée de des textes de Mallarmé, des pièces de la IVe République, Paris (1956, d’après Marcel Aymé), de Claudel. chronique de la France occupée, Eduqué à gauche, sortant de l’insupportable anar catalogue des lâchetés françaises, l’Ecole des arts décoratifs et de où, dans la fureur d’une nuit l’Ecole des beaux-arts, Claude Au- bafouant les bonnes vouée au marché noir, Gabin lance tant-Lara fait ses débuts au ciné- le fameux « Salauds de ma à dix-sept ans. A l’époque où, mœurs et cultivant pauvres ! » : « J’ai régulièrement at- racontera t-il dans Cinémato- taqué Claude Autant-Lara, déplo- graphe (avril 1978) avec cette insolence, rant ses tendances à tout affadir et amertume qu’il exhalait à tout tout simplifier, la grossièreté avec propos, « les grands écrivains dé- rejet des hiérarchies laquelle il “condensait” Stendhal, crient le septième art comme de la Radiguet et Colette... Il m’apparais- sous-crotte de bique ». Il devient le sociales, sait un peu comme un boucher qui collaborateur de Marcel L’Herbier s’obstinait à faire de la dentelle. Il a pour plusieurs films, signe les dé- esprit frondeur enfin trouvé le sujet de sa vie, que la cors de Villa Destin, les costumes truculence, l’exagération, la hargne, d’Eldorado et de L’Inhumaine. la vulgarité, l’outrance ont haussé Après avoir réalisé un court-mé- Du roman de Raymond Radi- jusqu’à l’épique. Peu de films nous trage avec Antonin Artaud (Fait di- guet, les auteurs du film ont sur- ont, comme celui-là, donné à réflé- vers, 1923), il est engagé comme tout retenu une dénonciation de la chir sur le “Français moyen”. » assistant par René Clair pour Paris guerre, et les patriotes se dé- En 1954 en effet, le rédacteur

qui dort (1923) et par Jean Renoir WOLFGANG OSTERHELD chaînent contre cette « chienne- des Cahiers du cinéma avait publié pour les décors de Nana (1926). Claude Autant-Lara : une réputation ruinée par son amertume et de son cynisme. rie », ce « film ignoble » qui un article vengeur, credo de la Par goût de la recherche, et déci- « ajoute le cynisme le plus révoltant Nouvelle Vague, dans lequel il fus- dé à faire de la mise en scène, il se tard par la Fox, pour le « Cinéma- quatre films, « morceaux de mu- seule chose, disait-il, qui puisse as- à l’exaltation de l’adultère en ridi- tigeait la « tradition de la qualité » pique, en 1927, d’utiliser l’Hyper- Scope ». sique de chambre » d’où émerge surer la survie d’un film. Non pas la culisant la famille, la Croix-Rouge et d’un cinéma français englué dans gonar, une invention du physicien De retour en France en 1932, il Odette Joyeux : Le Mariage de méchanceté, mais la vigueur néces- même l’armée ». Sa projection à l’académisme, et qui s’apparentait Henri Chrétien permettant de fil- tourne une série de sketches adap- Chiffon (d’après Gyp, 1942), quali- saire pour partir à l’assaut de l’in- Bruxelles provoque un incident di- à une tradition du mépris. Claude mer des images pour un écran tés de Courteline, et c’est en 1933 fié de « chef-d’œuvre » par Paul justice »). Il passe à la moulinette plomatique : l’ambassadeur de Autant-Lara était visé, accusé de large à l’aide d’une lentille spé- qu’il connaît sa deuxième grande Eluard, Lettres d’amour (1942), les piliers de l’idéologie vichyste France quitte la salle. montrer des personnages qui se ciale : Construire un feu (adapté de désillusion : Ciboulette, film de Douce (1943), que Pierre Marcabru (famille, religion, charité), ce qui Cible des censures municipales méprisent les uns les autres, des Jack London) se heurte à la frilosi- commande dans lequel il a tenté compare à du « Maupassant qui lui vaut quelques ennuis avec la attisées par les associations fami- « héros » que le spectateur est in- té d’une profession qui craint de avec Jacques Prévert de transfor- aurait lu Marx », et Sylvie et le fan- censure, déjà. Il faut dire que ses liales et les diocèses, Autant-Lara vité à mépriser à son tour. A cette devoir réaménager toutes ses ins- mer les « pitreries-nouilleries » de tôme (1945). Grand technicien et piques lancées à la face de la bour- est la bête noire de la IVe Répu- complaisance dans la cruauté tallations (écrans et projecteurs), Francis de Croisset en sortilèges esthète, Autant-Lara y fait preuve geoisie, la justesse de ses descrip- blique, l’insupportable anar ba- mesquine, cette frénésie à dénon- parle de « concurrence déloyale » enchanteurs, est charcuté derrière d’élégance, d’un réel sens de la di- tions sociales, l’acuité des profils fouant les bonnes mœurs et culti- cer à tout prix, ce terrorisme des et obtient l’interdiction du film, son dos par le producteur, amputé rection d’acteurs. Surtout, il laisse féminins qu’il dépeint, l’insolence vant insolence, rejet des idées qui, comme l’écrivait aussi puis sa destruction. Première fu- d’une demi-heure. Ignorant qu’il percer, au fil de ces portraits de ses répliques doivent beaucoup hiérarchies sociales, esprit fron- Jean Collet, « cache l’ignominie reur de Claude Autant-Lara qui, n’est pas responsable de cette ver- d’adolescentes plongées dans une à ses scénaristes, Aurenche et deur. La censure exige le retrait sous les alibis vertueux de l’engage- ruiné, part aux Etats-Unis, vend le sion d’un « film mongolien » dont société hypocrite, son goût de la Bost. C’est d’eux que vient par d’une réplique dans L’Auberge ment idéologique », Truffaut oppo- procédé à la Metro Goldwyn la copie standard a été envoyée au dérision. Son « charme vénéneux » exemple, dans Douce, cette ré- rouge (1951), pied de nez aux bien- sait l’exigence morale qui doit ha- Mayer (avec l’approbation de pilon, la presse l’étrille. Il mettra sourd de ce mélange de raffine- ponse du régisseur joué par Roger séances ; une trentaine de députés biter un cinéaste : pas d’esthétique Chrétien), en profite pour diriger dix ans avant de refaire surface. ment et d’acidité corrosive, sa fa- Pigaut à la tyrannique douairière se déchaînent contre Le Blé en sans éthique. Buster Keaton et Douglas Fair- Emaillée de sempiternels çon de dynamiter des œuvres ap- Marguerite Moreno, qui enseigne herbe (1953), où, écrit un journa- Les dérapages d’Autant-Lara de- banks Jr. La MGM n’utilisera ja- conflits avec les producteurs, la paremment conformistes en y « patience et résignation » aux liste choqué, « on voit un galopin vaient lui donner raison, et ruiner mais l’Hypergonar, dont le brevet carrière de Claude Autant-Lara re- inoculant ce qu’il appelait lui pauvres : « Impatience et révolte. » jeter sa gourme avec une femme la réputation du cinéaste. Ce der- sera racheté vingt-cinq ans plus démarre sous l’Occupation avec même son « venin » (c’est «la Pour avoir qualifié les juifs de nettement plus âgée que lui et qui nier publia des Mémoires (trois volumes aux éditions Veyrier, un aux éditions Carrère) où, « la rage Filmographie au cœur », il s’en prenait au « pool judéo-parpaillot » et à la dé- b Fait divers (court métrage, avec b Le Rouge et le Noir (avec Un éphémère élu du Front national au Parlement de Strasbourg composition culturelle provoquée Antonin Artaud, 1923) Danielle Darrieux et Gérard A PEINE le décès de Claude Au- La gauche actuelle étant dominée par néaste de prononcer le discours par une « bouillabaisse multira- b Construire un feu (court Philipe, 1954) tant-Lara était-il connu que Jean- la juiverie cinématographique inter- inaugural au Parlement européen et ciale ». Ruminant ses rancœurs, ce métrage, 1926) b Marguerite de la nuit (avec Marie Le Pen, président du Front na- nationale, par le cosmopolitisme et ce dernier souhaitait profiter pleine- « croisé de l’Occident » rejoignait b Vittel (court métrage, 1926) Michèle Morgan et Yves tional, faisait savoir qu’il irait par l’internationalisme ». Enfin, dans ment de cette tribune internatio- le Front national. Triste image b Ciboulette (premier long Montand, 1956) « rendre un dernier hommage » au le même entretien, il s’affirmait révi- nale. Imperturbable dans un hémi- d’un cynique que ses ressenti- métrage, 1933) b La Traversée de Paris (avec cinéaste qui fit partie de son comité sionniste : « Auschwitz... Le géno- cycle vidé de ses élus communistes, ments rances, et peut être une fé- b My Partner Mr Davis (1936) Bourvil, Jean Gabin et Louis de de soutien à l’élection présidentielle cide, on n’en sait trop rien. Le préten- socialistes puis, bientôt libéraux, et roce haine de soi, ont poussé à b L’Affaire du courrier de Lyon Funès, 1956) en 1988. Et qui, en juin 1989, se fit du génocide... » Les Français malgré les élus écologistes qui bran- l’éructation aigre et dévastatrice. (co-réalisé par Maurice Lehmann, b En cas de malheur (avec Jean élire, avec lui et huit autres militants connaissaient Claude Autant-Lara dissaient des banderoles où l’on avec Pierre Blanchar, 1937) Gabin et Brigitte Bardot, 1958) du Front national, député européen. « anticlérical, antimilitariste, antica- pouvait lire « Plus jamais le fas- Jean-Luc Douin b Le Ruisseau (coréalisé par b Le Joueur (1958) De son côté, Bruno Mégret, pré- pitaliste », comme il se définissait cisme ! », Claude Autant-Lara fit Maurice Lehmann, 1938) b La Jument verte (avec Bourvil sident du Mouvement national ré- lui-même. Ils le découvraient anti- une allocution où il fustigea « cer- b Fric-Frac (coréalisé par et Francis Blanche, 1959) publicain, évoque le « cinéaste de sémite, raciste. Comme il l’était déjà tains métissages qui sont catastro- Maurice Lehmann, avec Michel b Les Régates de San Francisco grand talent, farouche promoteur de dans un entretien de janvier 1988, phiques pour toutes les parties métis- Simon, Fernandel et Arletty, (1960) l’identité française », « symbole de la passé inaperçu, au magazine Le sées». CONCERTS 1939) b Le Bois des amants (1960) lutte contre les dangers et les méfaits Choc du mois. A propos du cinéaste Poursuivi, après l’entretien à b Le Mariage de Chiffon (avec b Vive Henri IV , vive l’amour de l’invasion mondialo-américaine Mehdi Charef, Autant-Lara décla- Globe, pour incitation à la haine ra- Odette Joyeux, 1942) (1961) dans la vie quotidienne, économique rait : « Ce monsieur, qui est peut-être ciale, diffamation à caractère racial b Lettres d’amour (avec Odette b Le Comte de Monte Cristo (avec et culturelle ». quelqu’un de très bien, n’a qu’à faire et complicité d’injures raciales, Joyeux, 1942) Louis Jourdan, 1961) Longtemps considéré comme financer son film par les Arabes. Tant Claude Autant-Lara fut relaxé, le tri- b Douce (avec Odette Joyeux, b L’Objecteur/Tu ne tueras point « anar de gauche », Claude Autant- que les Français n’auront pas ce à bunal estimant qu’il n’était pas 1943) (avec Laurent Terzieff Lara créa la surprise en apportant, quoi ils ont droit, puisqu’ils sont chez « établi que Claude Autant-Lara ait b Sylvie et le fantôme (avec et Suzanne FLon, 1963) en 1988, son soutien à Jean-Marie Le eux, nom de Dieu, on n’a pas à faire eu la volonté de voir publiés les propos Jacques Tati, 1946) b Le Meurtrier (1963) Pen. Il ajouta à cela des déclarations venir des étrangers. Maintenant, on qui lui sont attribués ». L’article avait b Le Diable au corps (avec b Le Magot de Josefa (1963) au magazine Globe, en septembre favorise le cosmopolitisme. Eh ! bien été fait à la suite de deux entretiens Micheline Presle b Humour noir (un sketch, 1964) 1989, où, commentant la déporta- moi, le cosmopolitisme, je lui pisse à la téléphoniques. Interrogée sur les et Gérard Philipe, 1947) b Le Journal d’une femme en tion de Simone Veil, ancien mi- raie. » propos du metteur en scène, Si- b Occupe-toi d’Amélie (1949) blanc (avec Marie-José Nat, 1965) nistre, député européen, il estimait : mone Veil avait indiqué : « On ne ré- b L’Auberge rouge (avec b Le Nouveau Journal d’une « Oh ! Elle joue de la mandoline avec DISCOURS INAUGURAL pond pas à un vieillard de quatre- Fernandel, Carette femme en blanc (1966) ça. Mais elle en est revenue, hein ? Et La carrière politique de Claude vingt-huit ans. Il faut le laisser dans et Françoise Rosay, 1951) b Le Plus Vieux Métier du monde elle se porte bien... Bon, alors quand Autant-Lara fut aussi éphémère que son délire qui, en vieillissant, ne s’est bLes Sept Péchés capitaux (sketch, (un sketch, 1967) on me parle de génocide, je dis : en sulfureuse. Elu en juin 1989 député pas arrangé». Celui qui pensait que 1952) b Le Franciscain de Bourges (1968) tout cas, ils ont raté la mère Veil ! » Le européen, il démissionna le 4 sep- « le venin » était « la seule chose qui b Le Bon Dieu sans confession b Les Patates (avec Pierre Perret, metteur en scène expliquait son ap- tembre. Cette élection du cinéaste puisse assurer la survie d’un film » a (avec Danielle Darrieux, 1953) 1969) partenance au Front national, par la demeurera le meilleur coup de pu- en effet fini le film de sa vie le cœur b Le Blé en herbe (avec Edwige b Lucien Leuwen (téléfilm, 1973) capacité de ce parti à faire « un peu blicité monté par Jean-Marie Le Pen. plein de venin. Feuillère, 1954) b Gloria (1977) de travail de défense de la France, de Doyen d’âge, avec ses quatre-vingt- la francité et de la culture nationale... huit ans, il revenait en effet au ci- Christiane Chombeau LeMonde Job: WMQ0802--0034-0 WAS LMQ0802-34 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0483 Lcp: 700 CMYK

34 / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 CULTURE

DÉPÊCHES mènent le bal a MUSÉES : les pays d’Afrique anglophone ont lancé le 4 février un projet de développement des musées en Afrique subsaharienne du rock français destiné à faire renaître et conserver les témoignages du riche passé du continent. Cette initiative est coor- donnée par le Centre international Nouvel album, nouvelle tournée et aucun signe de lassitude pour l’étude de la préservation et la restauration de la propriété cultu- pour le duo le plus créatif de notre scène musicale relle (Iccrom), organisation inter- gouvernementale créée par LES MURS de la Boule noire, au reste de la population, un mes- sympathies anciennes. La Jalousie, l’Unesco. Sous l’égide du Pro- annexe de la Cigale, salle parisienne sage où cohabite le droit à toutes chanson créée en 1984, prend, à gramme pour le développement du boulevard Rochechouart, sont les libertés et les devoirs envers son l’instar de Marcia Baila, une nou- des musées en Afrique, l’Iccrom décorés de larges motifs de bande prochain. Avec, rappelait Catherine velle patine, incroyablement dans collabore avec les musées natio- dessinée – visages amoureux, yeux Ringer au Monde en 1994, une l’air du temps et du grand retour naux du Kenya afin d’établir un clos, gros plans – et de lustres en sainte horreur de « ces divorces des années 70 : des accords de secrétariat à Mombasa. – (AFP.) verroterie. est à la gui- entre gens qui se sont consommés ». piano volés à Ray Charles, du funk, a Le cardinal américain Edmund tare, est habillée Les Rita Mitsouko répètent donc, un mini-chaos reggae – « cette Szoka, « gouverneur » de la cité Catherine Ringer : robe en laine du matin au soir. «Y a du taf», femme, cette pute, cette salope » –, du Vatican, a présenté le 5 février peignée, grosses fleurs pastel dignes remarque Catherine Ringer, me- Ringer s’en prend « au père de son la nouvelle entrée des Musées du des meilleurs papiers peints, et par- neuse d’une bande de joyeux musi- fils » pour haute trahison, moule le Vatican, qui devait être inaugurée dessous, un pull informe à rayures ciens aux origines croisées : Iso, venin de la jalousie, qui n’a pas pris le 7 février par le pape. Trois ans de orange fluo. Le couple le plus stable racines sénégalaises, asticote sa gui- une ride. travaux ont été nécessaires pour

du rock français est en répétition, tare ; Noël Assolo, ascendance YOURI LENQUETTE/DELABEL 2000. réaliser cette nouvelle entrée, qui a avant une tournée dans de petits camerounaise, construit les lignes DE LA FIDÉLITÉ TOUJOURS Les Rita réinventent la danse, ses plaisirs et ses drames. coûté 45 milliards de lires (environ lieux qui débutera le 26 février au rythmiques à la basse ; Fred Monta- Pas un cheveu blanc, aucune las- 23 millions d’euros) et qui s’était Run Ar Puns de Châteaulin (Finis- bon, Antillais, dialogue au clavier situde. De la fidélité toujours, penché sur sa guitare avec un air n’a jamais perdu sa drôle de avérée indispensable en raison de tère). Tandis que Cool frénésie, avec Félix, son alter ego. A la batte- comme celle qui lie les Rita Mit- appliqué. Ils sont là , ils n’ont pas manière de crier, de décrire le pire la constante augmentation des chanson joyeusement électronique rie, Franck Mantegari (versant ita- souko à Jean Neplin, avec qui Fred déserté. Ont-ils d’ailleurs une quel- avec entrain (Le Petit Train dans la visites de touristes et de pèlerins. qui donne son titre au nouvel lien) joue du rock’n roll. Pour Chichin avait fondé, en 1977, un conque obligation à la nouveauté ? campagne, vision de déportation, Au cours des vingt dernières album, est déjà sur toutes les ondes, l’heure, ils dissèquent La Sorcière et groupe de rock dénommé Fassbin- Leur dernier album, Système D, Marcia Baila, la mort par le cancer). années, la fréquentation des les Rita Mitsouko ont choisi de l’inquisiteur, nouvelle chanson qui der. La chanson s’intitule Parle-moi, paru en 1993, a été suivi en 1996 Les Rita racontent la vie, mais pré- musées est passée d’un million et retourner à la base pour en assurer décrit les atouts féminins, ludiques, Neplin a l’accent banlieusard de d’un Concert privé, sorte d’exercice servent la leur. Exceptionnellement, demi à trois millions de personne la promotion. sexuels, et les rigidités masculines. Bernard Tapie, mais affirme furieu- acoustique calqué sur les Unplugged sur Cool frénésie, Catherine Ringer par an. – (AFP.) Avec son chignon-chouchou, la « Ça bouge tout le temps », com- sement son appartenance à l’autre de MTV et coproduit par M 6, où chante son père (C’était un homme), a MUSIQUE : la cérémonie des 7es Ringer affirme son côté ménagère. mente la chanteuse, qui balance des monde, celui des poètes : figuraient deux titres inédits. Entre- peintre d’origine juive polonaise. Victoires de la musique classique Moulinets de bras adaptés à de vir- épluchures d’orange dans un sac « Qu’est-ce que tu veux que je te temps, Catherine a écrit et chanté Jalousie, blessure, bonheur, redites et du jazz (indépendantes des Vic- tuels rouleaux à pâtisserie, vire- Prisu, finit la cigarette de Fred, pull dise ? La noce, j’la fais pas, le procès, pour le cinéma (Sinon oui, de Claire parfois, enthousiasme toujours, les toires des variétés, fixées au voltes de plumeaux, envolées de noir, jeans tombant, filiforme et j’y étais pas, le compte en banque, Simon, musique originale de Ringer Rita réinventent la danse, ses plai- 11 mars) se déroulera pour la pre- chiffons : la chanteuse provoque moustachu, comme au temps de j’ai pas connu, les sicav non plus, j’ai et Archie Shepp ; Femme d’un âge sirs et ses drames. Cette petite mière fois hors de Paris, à Lyon, à des courants d’air dans la maison Marcia Baila, tube absolu des pas été dans l’immobilier, j’ai pas moyen, pour Carnival, dessin animé troupe heureuse de jouer n’a l’Auditorium Maurice-Ravel, et rock – et elle est chez elle partout, années Mitterrand, nerveuses et vendu les chevaux, et j’ai assassiné de Deane Taylor). Elle a donné un aucune peur de reconstruire l’his- sera retransmise en direct sur sauf en pays d’ultra-libéralisme ou exotiques. aucune vache. » Que répond Cathe- récital exceptionnel de chansons toire de la musique balloche : Fred France 3 et sur Radio-Classique, le de dérives fascisantes. Par ailleurs, Cool frénésie, qui paraît le 8 mars, rine ? « C’est si bon. Je la vis ta chan- (Charles Trénet, Caetano Veloso, Chichin a su, il y a vingt ans bientôt, 8 février à partir de 20 h 50. La soi- les Rita Mitsouko n’ont rien contre parie sur de jolies accalmies musi- son, me rend libre. » Léo Ferré) en duo avec l’accordéo- réaliser un mariage magique entre rée sera présentée par Patrick de la famille : ce duo d’auteurs de cales et des chansons en spirales, Est-ce le temps de la maturité niste Richard Galliano à la Cité de la le synthétiseur Moog et le bal à la Carolis et la harpiste Marielle fresques sociales aux allures gaies, telle La Sorcière et l’inquisiteur, pour les Rita ? Peut-être les change- musique en juin 1995, puis assuré française. Nordmann. Les deux formations mais cruellement maussades – Tré- alternant les épisodes planants et la ments d’humeur de Catherine Rin- avec Fred une Carte blanche au symphoniques lyonnaises dirigées net, et ses illusions de candeur, ne reprise en main binaire, au gré des ger sont-ils moins subits. Un jour même endroit, invitant notamment Véronique Mortaigne par Emmanuel Krivine pour sont pas loin –, défend des valeurs balancements du yin et du yang. mégère, le lendemain punk, la veille la chorégraphe madrilène Blanca Li l’Orchestre de Lyon et Louis Lan- de fidélité, de travail, y compris en Dans leur répertoire 2000, les Rita branchée. Ensemble, ils parlent de (même famille, même esprit). ૽ Cool frénésie sortira le 8 mars grée pour l’Orchestre de l’Opéra de amour, livre à ses trois enfants, et Mitsouko mêlent nouveautés et musique. Elle, affable et nature. Lui, Au fil de ces expériences, Ringer chez Delabel/Virgin. Lyon seront présentées. La mauvaise passe financière de l’Orchestre Lamoureux

L’ORCHESTRE Lamoureux est pour la démocratisation de la sée d’une quarantaine de musiciens, L’Orchestre Colonne, historique- nais Yutaka Sado. Marketing drôle 59 200 F en 1989 et 100 000 F il y a dans une mauvaise passe d’autant musique aura été exemplaire. Le cette institution a comme mission ment affermé au Châtelet, l’a quitté, et gentiment agressif visant à mon- quelques mois. Les subventions plus paradoxale que sa santé artis- système a fonctionné ainsi jusqu’à de servir le répertoire classique contraint et forcé ; il survit grâce à trer que les musiciens d’orchestre n’ont donc pas bougé depuis 1990, tique est au beau fixe, qu’un public la création de l’Orchestre de Paris, (Mozart, Haydn) et celui des XIXe et un public fidèle et aux services qu’il ne sont pas les vieilles barbes que tandis que le prix de location a dou- fidèle suit ses concerts et qu’il vient en 1967, par Marcel Landowski. Le XXe siècles qui tombent dans ses rend à l’Opéra national de Paris en l’on imagine, qu’un chef d’orchestre blé. Dans le même temps, Lamou- de publier un disque chez Erato. but avoué de ce compositeur-direc- effectifs. Paris s’est alors trouvé accompagnant certains ballets dans peut se livrer à l’autodérision sans reux est sorti d’une période d’incer- Sous le titre général Hommage à teur de la musique était de donner à doté des deux orchestres perma- la fosse de Garnier. L’Orchestre Pas- rien renoncer de ses exigences titudes artistiques et a réussi à l’Orchestre Lamoureux, cet album la France une formation perma- nents de Radio France, de deloup offre une large place aux musicales, sont allés de pair avec un inventer un vrai projet d’orchestre regroupe des œuvres de Chabrier et nente de prestige composée de l’Orchestre de Paris, de l’Ensemble solistes et aux chefs français. travail de fond qui a porté ses fruits. en retrouvant sa place au milieu du Ravel créées, en leur temps (dont le musiciens salariés à l’année. orchestral et de l’Orchestre de L’Orchestre des Concerts Lamou- Lamoureux est aujourd’hui en public – raison d’être d’une institu- Boléro), par cette formation au Un deuxième coup de grâce a été l’Opéra national, qui sont tous sub- reux a su se maintenir à un autre excellente forme, ses musiciens sont tion musicale. passé illustre (1 CD Erato 3984- porté aux vieilles associations ventionnés. niveau de réputation grâce à Jean- jeunes, ses programmes attractifs. La dernière augmentation de 27321-2). Un peu d’histoire : depuis quand Landowski a créé l’Ensemble Que reste-il aujourd’hui des trois Luc Caradec, son jeune délégué Le public est là : le taux d’autofinan- Pleyel a suffi à détruire le fragile sa fondation en 1881, l’Orchestre des orchestral de Paris, en 1979. Compo- glorieuses associations ? général, et au chef d’orchestre japo- cement tourne autour de 70 %. équilibre financier de l’association, concerts Lamoureux fonctionne qui a dû réduire sa saison à cinq selon le régime associatif : ses musi- PLEYEL DE PLUS EN PLUS CHÈRE concerts au lieu de treize. Dans les ciens ne sont pas salariés et se par- TROIS QUESTIONS À... L’augmentation des tarifs de Vous avez donc dû supprimer Tout devrait donc aller pour le dernières semaines de sa présence à tagent les bénéfices – quand il y en 2 Pleyel vous a-t-elle été fatale ? 3 huit concerts sur les treize pré- mieux. Mais un taux d’autofinance- la direction de la musique, de la a. Ce système a régi les institutions JEAN-LUC CARADEC Non, la suppression des réduc- vus. Comment avez-vous négocié ment trop important obère sérieu- danse, du théâtre et du spectacle symphoniques parisiennes jusqu’à tions traditionnellement accordées les dédits, coûteux ? sement l’avenir d’une institution dès vivant, Dominique Wallon, ques- la création du premier orchestre de Vous êtes délégué général à Lamoureux s’est traduite par près Par chance, nous entretenons lors qu’un problème financier vient tionné par Le Monde au sujet des salariés, l’Orchestre national de 1 d’une institution qui remporte de 20 000 francs de coûts supplé- d’excellentes relations avec des l’empêcher de produire les concerts problèmes des associations sym- France, en 1937. En plus de Lamou- de grands succès publics et qui a mentaires. Nous aurions pu les artistes qui nous soutiennent en qui lui apportent ses recettes. Déjà phoniques, répondit, d’un air son- reux, il y avait l’Orchestre de la pourtant de graves problèmes. absorber en les reportant sur le prix temps normal en prenant des en équilibre instable du fait de ses geur : « Je rêve parfois d’une année société des concerts du Conserva- Nous vendons 1 700 billets pour des places. Mais ce calcul comptable cachets réduits chez nous. Ils ont faibles subventions, Lamoureux zéro afin de mettre à plat toutes les toire, l’Orchestre Pasdeloup et chacun de nos concerts, nos musi- n’aurait pas tenu compte des possi- accepté de voir leurs engagements vient de subir une nouvelle aug- subventions. » l’Orchestre Colonne. ciens sont heureux, même s’ils ne bilités financières de notre public, reportés sur les saisons prochaines. mentation tarifaire de la Salle Ces quatre formations occupaient sont que défrayés. Nos difficultés populaire et très mélangé en classes Si nous ne sommes pas contraints Pleyel. Quelques chiffres : cet A. Lo. une place importante dans la vie viennent des subventions, qui ont d’âge. Nous en aurions donc perdu de réduire nos saisons au point orchestre de 96 musiciens reçoit musicale française et internationale. baissé de moitié en francs constants une partie. Nos postes salariaux que nous ne disparissions prati- 600 000 F (90 000 ¤) de l’Etat et ૽ Prochain concert : le 12 mars, Les musiciens cooptaient leur direc- depuis vingt ans. Nos demandes de sont faibles : les musiciens ne quement de la vie musicale. La 400 000 F (60 000 ¤) de la Ville de Beethoven et Richard Strauss, teur musical, participaient à l’élabo- rendez-vous avec le ministère de la touchent qu’un défraiement ; vraie question est : « Quel avenir Paris, montant inchangé depuis Jacques Tys (hautbois), Yutaka Sado ration des programmes. Ils rece- culture sont restées sans lende- Yutaka Sado prend des cachets infé- pour l’Orchestre Lamoureux ? » 1990 – il était globalement de (direction). De 100 F (15,25 ¤) à 210 F vaient des chefs et des solistes mains mais nous ne désespérons rieurs de moitié à ceux qu’il touche 772 800 F en 1980. Il loue (32 ¤). Orchestre de l’Association réputés, servaient le répertoire et pas. Le maire de Paris vient de nous ailleurs ; j’ai moi-même un salaire Propos recueillis par aujourd’hui la salle de concerts du des Concerts Lamoureux, 109 ave- donnaient des œuvres en création annoncer qu’il nous recevrait le d’instituteur et l’autre employé de Alain Lompech faubourg-Saint-Honoré 120 000 F nue Jean-Jaurès, Paris 19e . Tél. : 01- mondiale et française. Leur action 29 février. l’association est un emploi-jeune. (18 000 ¤), quand il déboursait 44-84-77-00. LeMonde Job: WMQ0802--0035-0 WAS LMQ0802-35 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 08:51 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0484 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 35 Le piège esthétique SORTIR PARIS Depuis, il a pris son indépendance. La Maison de la Ensemble orchestral de Paris culture d’Amiens le reçoit en solo de Renzo Piano L’Ensemble orchestral de Paris se le 8 février ; en duo avec le lance dans une intégrale des guitariste Peter Bernstein, le 9 ; en symphonies de Beethoven. Une trio avec Larry Grenadier Au Centre Pompidou, une exposition consacrée de plus ? Mais John Nelson, son (contrebasse) et Jorge Rossy, le directeur musical, a choisi 10. à l’architecte convainc plus qu’elle n’explique l’édition de Norman Del Maar Maison de la culture, place qui, repartant des manuscrits Léon-Gontier, 80 Amiens. Les 8 et renommée cependant ne suffit pas : originaux, a débarrassé ces 9, février, 20 h 30 ; le 10, 19 h 30. RENZO PIANO, UN REGARD pour croire, il faut voir. Or l’exposi- œuvres de toutes les scories Tél. : 03-22-97-79-77. De 55 F à CONSTRUIT. Centre Pompidou, tion actuelle parvient à nous embar- accumulées par les ans. 110 F. galerie sud. De 11 heures à quer tout en douceur dans la croi- Beethoven : Coriolan, Symphonies os RENNES

21 heures, du mercredi au lundi. sière et les rêves du Génois. Un D. R. n 2 et 7. John Nelson (direction). 40 F (6,01 ¤) ; étudiants, 30 F univers architectural d’où sont gom- Les cases du Centre Jean-Marie Tjibaou, à Nouméa. Théâtre des Champs-Elysées, 15, La Folle Journée ou Le Mariage (5,39 ¤). Catalogue : 160 p., 190 F mées les tempêtes pour ne mettre avenue Montaigne, Paris-8e. de Figaro (28,96 ¤). Jusqu’au 27 mars. en valeur que la seule réflexion spiri- l’innovation relève évidemment de Rogers dans les fils de la provoca- Mo Alma-Marceau. Le 8, 20 heures. Le titre véritable du Mariage de tuelle du maître d’œuvre et de ses l’artifice, puisque l’innovation est tion, de la volonté de rupture, de Tél. : 01-49-52-50-50. De 60 F à Figaro de Beaumarchais est La Coauteur du Centre Georges- disciples du Renzo Piano Building loin d’être absente dans l’ensemble l’humour ? Déjà avec une exposition 290 F. Le 10, à l’Espace-Carpeaux Folle Journée. Tout ici est Pompidou avec le Britannique Ri- Workshop, une équipe de cracks ré- des projets relevant de la ville : quar- à la chapelle de la Sorbonne, et plus de Courbevoie, tél. : affolement. Les personnages sont chard Rogers, Renzo Piano - à tout partie entre deux agences, à Paris et tier neuf de Potzdamerplatz à Ber- récemment à la Fondation Beyeler, il 01-46-67-70-00. possédés. Le souffle d’Eros dont seigneur, tout honneur - fait l’objet à Gênes. lin, reconversion de l’usine Fiat du avait tenté d’expliquer pédagogi- Association Typhon Chérubin est la représentation à d’une exceptionnelle exposition En théorie, l’exposition se trouve Lingotto de Milan, aménagement quement son travail : aller-retour Dix danseurs hip-hop parmi peine masquée fait vaciller les dans la galerie sud du même centre. partagée en trois ensembles, qui au- du port de Gênes et... Centre Pom- constant du détail à l’ensemble, ob- lesquels Jean-Claude Pambe valeurs conventionnelles du Une exposition conçue de bout en ront changé plus ou moins de titre pidou. L’innovation, comme l’urba- session de la solution technique la Wayack, Hakim Maïche, Nabil pouvoir et chacun s’abaisse bout par l’architecte génois en selon les moments et les interlo- nité, n’est pas non plus absente du plus juste, même niveau d’exigence Saoudi, Kanti Schmidt, regroupés aveuglément à ce que lui dicte son bonne complicité avec Olivier Cin- cuteurs : le parcours de la méthode troisième ensemble consacré au à chaque instant, à chaque échelle dans l’association Typhon, désir. Jean-François Sivadier tente qualbre, l’un des conservateurs du (ou l’invention), l’urbanité (ou le- sensible : musée pour la collection des projets. Le souci est le même ici, mettent en scène une série de dans sa mise en scène de peindre Musée d’art moderne chargés de çons d’urbanité), cultiver le sensible. de Menil à Houston (1986), pour la mais à grande échelle. De fait, le vi- duos déployant tous les styles de cette fête dionysiaque où une l’architecture. Ce dernier est aussi Ou plus vite, en italien : innovazione, Fondation Beyeler à Bâle (1997), im- siteur croit sortir gagnant du par- danses hip-hop autour de thèmes troupe d’insensés se paient le luxe l’auteur du catalogue, dont il ne fau- città, poesia... meuble d’habitation de la rue de cours, il a absorbé un peu, beau- comme la ville, le rapport d’un théâtre du désir, où la parole drait pas mésestimer l’utilité au pré- Meaux à Paris (1991), Centre culturel coup, de la méthode architecture et féminin-masculin, l’amour. habille et déshabille, où les corps texte que la présentation est un MONTRER SANS RÉVÉLER Jean-Marie-Tjibaou à Nouméa souvent les enfants se prennent Centre national de la danse, 9, rue trébuchent comme autant de éblouissant exercice de clarté. Et Pour s’en tenir aux édifices qui ne (1998) et, last but not least, agence même de passion pour un métier Geoffroy-l’Asnier, Paris-4e. lapsus et où chacun méprise les l’on ne négligera pas non plus la dif- risquent pas de passer inaperçus, RPBW de Punta Nave, où le maître dont ils perçoivent enfin les ressorts. Mo Saint-Paul. Les 7, 10 et 11, signes avant-coureurs des bains fusion sur FR3, lundi 7 février, d’un appartiennent à la première catégo- a mis en dépôt cette partie du cer- En réalité, c’est une exposition 19 heures ; les 8 et 9, 15 heures. de sang à venir. Avec, dans les film de Richard Petitjean, Renzo Pia- rie le stade San Nicola, à Bari (1990), veau, placée derrière le siège de toile d’araignée, un projet de séduc- Tél. : 01-42-74-06-44. 30 F. principaux rôles, Stephen Butel no, architecte au long cours, dont la l’aéroport international du Kansaï l’intelligence, où se logerait la sensi- tion qui ne s’embarrasse ni de la (Chérubin), Denis Lebert (Figaro), dernière partie, consacrée aux rap- posé dans la baie d’Osaka (1994), un bilité. réalité des échelles ni de la vérité des AMIENS Alexandra Scicluna (la Comtesse). ports du maître d’œuvre avec ses complexe encore inachevé de ser- Montrer son travail sans en révé- matériaux : les maquettes au cen- Brad Melhdau Théâtre national de Bretagne, 1, commanditaires en soutane de vices à Nola, près de Naples, joli- ler véritablement le secret est un tième ou les prototypes 1 sur 1 sont Né en 1970, Brad Melhdau a été le rue Saint-Hélier, 35 Rennes. Du 8 l’église du Padre Pio, à Foggia, est un ment inspiré du Vésuve, et, plus souci vieux comme Piano et sans uniformisés par l’utilisation, notam- leader précoce d’un trio avec le au 25 février. Les mardi, jeudi et rare exemple de casuistique appli- proche de la nature encore, voire doute comme le Centre Pompidou. ment, du bois clair. Pour Renzo Pia- batteur Jorge Rossy avant de vendredi, 20 h 30 ; mercredi et quée à la construction. carrément organique, l’espace litur- Que s’est-il passé, quelle métamor- no, c’est manifeste, la pédagogie devenir le pianiste d’une autre samedi, 19 h 30 ; dimanche, Avec la rénovation fortement mé- gique consacré au Padre Pio, phose a-t-il connue, pour parvenir à passe par l’esthétique. Mieux même, étoile montante des années 90, le 16 heures. Tél. : 02-99-31-12-31. diatisée de Beaubourg, dont il a été, commencé en 1991 pour accueillir cette position de puriste, trente ans de la beauté d’une présentation, da- saxophoniste Joshua Redman. De 65 F à 130 F. avec Jean-François Bodin, l’artisan bientôt plusieurs milliers de pèlerins après un projet qu’il définit lui- vantage que des discours, peut principal, Renzo Piano a vraisem- par jour, dans le sud de l’Italie ; en- même comme une idée de potaches naître la compréhension de l’acte blament passé le cap de l’anonymat fin, une tour de 36 étages, en cours mal élevés (voir notamment le texte architectural. GUIDE dans la culture générale des Français de réalisation à Sydney. de Marc Bedarida dans le catalogue), (Le Monde du 31 décembre 1999). La Ce regroupement à l’enseigne de une sorte de jacquard tricoté avec Frédéric Edelmann TROUVER SON FILM Bibliothèque nationale de France, quai François-Mauriac, Paris 13e. Mo Quai- INSTANTANÉ Tous les films Paris et régions sur le Mi- de-la-Gare. Le 8, 19 heures. Tél. : 01-53- nitel, 3615 LEMONDE ou tél. : 08-36- 79-59-59. 100 F. Un « Fortunio » de mauvaise fortune à Rennes London Sinfonietta 68-03-78 (2,23 F/min). LE RAFFINEMENT DE Knussen : Etude 2. Anderson : Alham- cement modales, ont tout de Fauré, qui, s’il s’était adon- VERNISSAGES bra Fantasy. King-Gomez : Magritte FORTUNIO, d’André Messager. Avec Benoît Bou- né au genre léger, aurait certainement écrit, lui aussi, RYUICHI SAKAMOTO Weather. Hesketh : Theatrum. Olivier tet, Virginie Pochon, Franck Leguérinel, Christian une manière de Fortunio. L’Autre Moitié de l’Europe Knussen (direction). Panorama de la création contempo- Davesnes, Antoine Normand, Orchestre de Bre- Cette production, venue d’Angers et passée par Maison de Radio-France, 116, avenue Même quand il officie comme raine dans l’est de l’Europe. du Président-Kennedy, Paris 16e . tagne, Claude Schnitzler (direction), Bernard Bro- Nantes et Tours, n’est pas forcément ce que l’on peut DJ, en ouverture de son concert pa- Galerie nationale du Jeu de paume, Mo Passy. Le 8, 20 heures. Tél. : 01-42- ca (mise en scène). Opéra de Rennes, le 4 février. souhaiter de meilleur pour cette dentelle qui demande risien, donné le 5 février dans la 1, place de la Concorde, Paris 8e . 30-15-16. Entrée libre. Jusqu’au 8 février. Tél. : 02-99-78-48-78. un grand soin, et de vrais moyens. Daniel Bizeray, qui salle rococo du Trianon, Ryuichi Sa- Mo Concorde. Tél. : 01-42-60-69-69. De Orchestre du conservatoire supérieur 12 heures à 19 heures ; samedi et di- fait des miracles à l’Opéra de Rennes avec quelques sous kamoto ne se départ pas de sa lé- de Paris manche de 10 heures à 19 heures ; Mahler : Symphonie no 1 « Titan ». RENNES (la municipalité lui a tout de même alloué trois millions gendaire élégance. L’icône nip- mardi de 12 heures à 21 h 30. Fermé Leon Fleisher (direction). de notre envoyé spécial de francs supplémentaires), a eu tort de faire confiance pone joue des platines en dandy lundi. Du 8 février au 2 mars. 38 F. Cité de la Musique, 221, avenue Jean- Cinq années après avoir créé Pelléas et Mélisande, de à Bernard Broca : le metteur en scène est passé à côté de e o subtil. Loin des grands prêtres des ENTRÉES IMMÉDIATES Jaurès, Paris 19 . M Porte-de-Pantin. Claude Debussy, à l’Opéra-Comique, le compositeur et la finesse de l’ouvrage, avec une direction d’acteurs cari- machines à danser, il semble sonori- Le 8, 20 heures. Tél. : 01-44-84-44-84. chef d’orchestre André Messager y fait entendre, le caturale, des décrochages dans le monde contemporain 90 F. ser une expérience zen. Vapeur am- Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Venus 5 juin 1907, son propre Fortunio, d’après Alfred de Mus- d’un goût douteux, des décors piteux ou vulgaires. bient, rythme cardiaque en apnée, tains des spectacles vendues le jour Le Plan, rue Rory-Gallagher, 91 Ris- set. La réception de l’ouvrage est favorable, mais la cri- Le chef d’orchestre, Claude Schnitzler, a repris la pro- narration cryptique... Si doux qu’on même à moitié prix (+ 16 F de commis- Orangis. Le 8, 20 heures. Tél. : 01-69- sion par place). Place de la Madeleine tique, ne sachant à quoi elle a affaire, s’interroge : le trait duction en cours, tenté de serrer les tempos, de huiler entend même le bruit du vinyle qui 43-03-03. 70 F. et Parvis de la gare Montparnasse. De Véronique Sanson est trop délicat pour être celui d’une opérette, trop léger les rouages et de trouver le ton. Comme chaque fois que rentre dans sa pochette. On pense 12 h 30 à 20 heures, du mardi au same- cependant pour être celui d’un opéra ; les dialogues par- nous l’avons entendu, il est excellent, surveille la fosse Opéra-Théâtre, 1, place de France, ensuite que le musicien va prolon- di ; de 12 h 30 à 16 heures, le di- 91 Massy. Le 8, 20 h 30. Tél. : 01-60-13- lés y sont absents : ce n’est donc pas un opéra-comique. (très sonore à Rennes, malgré la restauration des lieux). ger sa performance dans le sens de manche. 13-13. De 215 F à 268 F. Mais certains (dont Gabriel Fauré et Camille Saint- Mais un manque de rigueur dans la préparation musi- l’aventure quand, au clavier d’un La Bataille de Stalingrad (Requiem) Saëns) comprirent d’emblée que cette « comédie ly- cale fait entendre des chanteurs se battant avec une pro- spectacle de marionnettes de Rézo Ga- DERNIERS JOURS « piano préparé» selon les mé- briadzé. rique » était de la très bonne musique, un point c’est sodie aussi raffinée que redoutable, souvent en décalage thodes chères à John Cage, il im- Les Abbesses (Théâtre de la Ville), 31, 10 février : tout. avec l’orchestre. Dommage, car Benoît Boutet (Fortu- provise des mouvements et des rue des Abbesses, Paris 18e. Mo Ab- Andy Goldsworthy On est à mi-chemin du tordant Coup de roulis (der- nio), Virginie Pochon (Jacqueline) et Franck Leguérinel sons qu’on croirait tirés d’un game- besses. Du 8 au 19 février. Du mardi au Hôtel Scribe, 1, rue Scribe, Paris 9e. nière opérette de Messager) et de l’effusion de Werther, (Clavaroche) sont formidables. lan balinais. samedi, à 20 h 30. Tél. : 01-42-74-22-77. Tél. : 01-44-71-24-24. Tous les jours de Massenet. Mais, en fait, cette vocalité féline, fémi- 95 F et 140 F. 24 heures sur 24. Jusqu’au 10 février. Cette fantaisie extrémiste ne du- Marion Lévy Accès libre. nine, câline, cette harmonie subtile, ces altérations dou- Renaud Machart rera pas plus de cinq minutes, après Baker Fix (chorégraphie). 12 février : lesquelles le pianiste optera pour le La Ménagerie de verre, 12, rue Léche- Jeanne véritable objet de ce concert : la vin, Paris 11e. Mo Parmentier. Les 8, 9 et d’après Charles Péguy, mise en scène 10, 20 h 30. Tél. : 01-43-38-33-44. 80 F. de Christian Schiaretti. promotion d’un nouvel album, François-Frédéric Guy (piano) Théâtre national de la Colline, 15, rue BTTB (« Back To The Basics»). Sorti Wagner-Kocsis : Tristan et Isolde, pré- Malte-Brun, Paris 20e. Tél. : 01-44-62- conjointement en France avec Ci- lude. Wagner-Liszt : Les Maîtres Chan- 52-52. De 80 F à 160 F. nemage, une compilation des teurs de Nuremberg, extraits. Schoen- Psyché thèmes qu’il a composés pour le ci- berg : Pièces pour piano op. 11. d’après Molière et Corneille, mise en Strauss-Singer : Mort et transfigura- scène de Yan Duffas. néma, ce disque célèbre le doux ro- tion. Athénée-Louis-Jouvet, 4, square de mantisme du piano solo. Avec cet Musée d’Orsay, 1, rue de Bellechasse, l’Opéra-Louis-Jouvet, Paris 9e. Tél. : 01- instrument, le Japonais s’éloigne Paris 7e. Mo Solferino. Le 8, 12 h 30. 53-05-19-19. De 35 F à 160 F. de l’Asie et se rapproche de la Tél. : 01-40-49-47-57. 80 F. Après la répétition Jean-Philippe Courtis (baryton-basse) d’Ingmar Bergman, mise en scène de France de Satie, Ravel et Debussy. Frederic Chiu (piano) Jacques Rosner. Dans le dépouillement d’une scène Œuvres de Fauré, Decaux, Magnard et Théâtre 13, 24, rue Daviel, Paris 13e. et d’un instrumentiste habillés de Ropartz. Tél. : 01-45-88-62-22. 85 F et 120 F. noir, juste éclairés de quelques traits de lumières blanches, le tou- cher de Sakamoto impressionne par sa grâce et un jeu cristallin. Le pionnier de la techno pop nippone – quand, à l’orée des années 80, il cofondait le Yellow Magic Orches- tra –, le chantre des expériences multiethniques (on se souvient de Beauty, en 1989, avec Youssou N’Dour et Caetano Veloso), choisit aujourd’hui la clarté harmonique de sonatines néo-classiques. Sans toujours éviter les facilités mélo- diques que l’on reproche souvent à Michael Nyman, Sakamoto balance avec raffinement entre brise im- pressionniste et savoir-faire pop. Parfois joués à quatre mains par la grâce de disquettes informatiques qui transforment l’instrument en piano mécanique, cette collection d’instrumentaux recèle des « tubes » – les thèmes du Dernier Empereur ou de Furyo, Tong Poo (classique du YMO) ou le récent Energy Flow (numéro un huit se- maines au Japon) – qui ne re- noncent jamais à la délicatesse.

Stéphane Davet LeMonde Job: WMQ0802--0036-0 WAS LMQ0802-36 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 10:29 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0485 Lcp: 700 CMYK

36 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 EN VUE a Malgré une police municipale L’édition au crible de l’école Bourdieu « musclée », la délinquance, qui a régressé partout ailleurs dans les Bouches-du-Rhône, a augmenté « Actes de la recherche en sciences sociales » publie son second numéro consacré à l’édition. de 13,67 % en 1999 à Vitrolles, aux mains de l’extrême droite. Une vision moins polémique que la précédente livraison a Renvoyé pour avoir fêté, le ACTES de la recherche en d’Havas-Vivendi, en mettant en Markus Gerlach brossent un «pay- de titres à succès potentiel, ac- 30 janvier, l’anniversaire de sciences sociales publie le deuxième évidence la bienveillance du pou- sage éditorial allemand », où l’on compagnée d’importantes dépenses l’accession au pouvoir d’Adolf volet de son dossier Edition, édi- voir politique, qui a joué un rôle- retrouve quelques traits bien publicitaires, se traduit déjà par la Hitler, un volontaire de la garde teurs (98 p., 69 F, 10,5 ¤). Le pre- clé dans l’entrée de ces industriels connus en France. « Depuis 1989, constante progression du taux de re- locale suédoise de la province du mier opus dénonçait, sous la dans un monde réputé fermé, do- les publications connaissent une tours. » En France, le taux de re- Skaraborg devra remettre son plume de Pierre Bourdieu lui- miné par des entreprises fami- progression constante », notam- tours des livres renvoyés par les li- arme et son uniforme à l’armée. même, la « révolution conservatrice liales, en proie à des difficultés de ment les nouveautés : 57 680 pre- braires a dépassé les 25 %. dans l’édition ». Il analysait les dé- succession. pas polémique. Il est vrai qu’elle mières éditions sur 77 889 titres. A l’opposé de la puissance de a En tenue de combat, coiffé d’un rives du système éditorial et avait Cette prise de pouvoir a marqué, réserve à une prochaine étude la « Un chiffre qualifié d’alarmant, au l’édition allemande, Pascal Durand béret rouge, Hugo Chavez, été mal accueilli par les éditeurs selon Bénédicte Reynaud, écono- question plus sensible de savoir sein même de la branche édito- et Yves Winkin proposent une vi- vainqueur des urnes en 1998, (Le Monde des livres du 7 mai 1999). miste et directrice de recherches « de quelle manière et dans quelle riale », expliquent les auteurs, qui sion presque sinistrée du secteur président du Venezuela, a célébré Le second volet de cette enquête au CNRS, l’avènement de « l’édi- mesure la logique du secteur édi- précisent : « Il est à craindre que en Belgique francophone. La plu- sous son portrait géant, vendredi est moins corrosif. tion-communication », qui tion-communication s’impose au cette stratégie d’une production dé- part des grandes maisons, comme 4 février à Caracas, le Bénédicte Reynaud commence « conçoit le livre sur le même mode champ éditorial et d’apprécier le de- mesurée de nouveautés, qui peut Marabout ou Casterman, sont pas- 8e anniversaire de son putsch par analyser « l’emprise des groupes que les autres produits de communi- gré d’autonomie de ce champ ». difficilement être absorbée par le sées sous le contrôle de groupes militaire manqué. sur l’édition française depuis 1980 ». cation ». Son texte se situe dans le Ce numéro propose différents marché de langue allemande, ne français, tandis que des romanciers Elle décrit les circonstances de la prolongement de l’analyse de articles sur l’évolution de l’édition fonctionne pas à long terme. La sor- belges sont publiés directement a Les religieux chiites iraniens prise de pouvoir de Lagardère et Pierre Bourdieu, même s’il n’est dans le monde. Claudia Schalke et tie sur le marché d’un grand nombre par des éditeurs parisiens. Ce qui exigent la destitution du ministre n’empêche pas des petites maisons de la culture ; les écoles coraniques de poursuivre leurs activité, « dans de Qom suspendent les cours ; le DANS LA PRESSE normal que, comme le demande sur l’utilisation des fruits de la té, au Kosovo les alliés de l’OTAN une obscurité qui les protège et les secrétaire du conseil de l’opposition, un débat ait lieu à croissance dont le gouvernement manifestent des signes de désac- accable ». Inversant la formule de surveillance de la Constitution RTL l’Assemblée nationale sur l’usage aurait aimé faire l’économie (...) La cord interne. Des initiatives sont Jérôme Lindon, reprise en titre de soutient les manifestants ; la Alain Duhamel qu’il sera fait de ces sommes. Au bonne sortie de ce piège, pour le en cours, des deux côtés de son livre par André Schifrin, L’Edi- commission ministérielle de a La querelle de la cagnotte a tout delà, il faudrait surtout, comme le gouvernement, c’est au fond, l’Atlantique, qui pourraient, si tion sans éditeurs (Ed. La Fabrique), supervision des activités de la de même quelque chose de para- demande Laurent Fabius, que le comme le souhaitent en chœur elles sont mal dirigées, tourner au les auteurs résument la situation presse saisit la justice : Azad, doxal et presque de surréaliste. La Parlement puisse enfin disposer de l’opposition... et le premier secré- découplage de l’Europe et des belge : « Des éditeurs sans édition ». journal réformateur, vient de controverse porte sur le montant moyens d’information indépen- taire du Parti socialiste, le débat Etats-Unis. Les Etats-Unis André Schifrin, justement, fait publier la caricature d’un précis des recettes fiscales supplé- dants sur le sujet, comme cela cartes sur table, la prise de poussent en avant leurs projets un bilan inquiet des presses uni- ayatollah. mentaires nées d’une reprise de la existe par exemple aux Etats-Unis. conscience, par chacun, des réali- d’un système national de défense versitaires américaines face à «la croissance plus forte que prévu. tés de la question, la légitime, et contre les missiles pour se proté- logique du profit ». Les universités a « Ils étaient partout autour de Chacun devrait se réjouir, applau- FRANCE-INTER démocratique, transparence du ger des dangers d’une attaque ve- diminuent leurs contributions à moi. Ils ont commencé à prendre des dir et se lécher les babines en pen- Pierre Le Marc choix devant l’opinion. Malgré les nue d’un « Etat bandit ». Les Euro- leurs presses, tout en exigeant des photos, toucher les cornes, les sant à l’usage qui en sera fait. C’est a La « cagnotte fiscale » de l’an- désagréments de la contestation, péens sont décidés de leur côté à normes de rentabilité. Après s’être herbes, les os... », explique Smuts le contraire qui se produit : la née 1999 met, paradoxalement, le ou de la polémique, Matignon y a construire un véritable pilier euro- alarmé de la situation de l’édition Mokalake, médecin traditionnel droite harcèle le gouvernement en premier ministre sur la défensive. moins à perdre qu’à entretenir les péen de défense sous le parapluie de littérature générale, Schifrin re- exerçant à Kimberley, en Afrique suspectant de sombres machina- C’est pourtant le genre d’« ennui » doutes et les faux débats par de de l’Union européenne. Chacun doute que l’édition universitaire ne du Sud, prêt à saisir la commission tions avec cet argent caché ; la ma- dont auraient rêvé nombre de ses petites habiletés budgétaires qui, considère les intentions de l’autre connaisse le même sort que le ser- des droits de l’homme depuis que jorité se hérisse et se cabre parce prédécesseurs plutôt hantés par la finalement, se révèlent contre- avec des sentiments mitigés, vice audiovisuel public américain, des touristes suédois lui ont fait qu’elle a le sentiment de ne pas montée des déficits publics. Mais productives. proches de l’hostilité. Chaque où « la course à l’audience a perdre ses pouvoirs. être informée et le gouvernement si la gêne l’emporte sur la satisfac- camp devrait tenir compte des in- conduit à sacrifier le contenu édu- se trouve sur la défensive (...)Le tion, à Matignon, c’est que ce sur- FINANCIAL TIMES quiétudes réelles de l’autre pour catif des programmes ». a Olivier Kamga, ressortissant gouvernement va rendre publics plus fiscal ouvre dans des condi- a Quelques mois seulement après éviter un affaiblissement de l’Al- camerounais, récemment mercredi les chiffres réels. Il serait tions embarrassantes, un débat leur victoire, remportée dans l’uni- liance. Alain Salles condamné par la chambre criminelle de Casablanca à vingt ans de prison pour faux SUR LA TOILE monnayage, détenait dans sa chambre d’hôtel un pot de colle, un www.internet.gouv.fr/francais/textesref/pagsi2/lsi/coregulation.htm GUERRE DU VIN liquide bleu – du prétendu a L’Etat de New York a adopté une « savon » – et deux photocopies en loi interdisant aux sociétés instal- noir et blanc d’un billet de Pour la troisième fois, les pouvoirs publics tentent de créer un organisme de régulation de l’Internet lées dans d’autres Etats de vendre 500 francs. du vin à ses résidents via Internet, CHRISTIAN PAUL, député (PS) mais il a déjà tranché de facto sur car ces ventes directes court-cir- a Sory Cisseko, jeune Malien sans de la Nièvre, anime depuis le mois un point essentiel : il rejette les cuitent les grossistes locaux, qui papiers, actuellement placé en de novembre, à la demande du pre- arguments de tous ceux qui re- collectent les taxes pour le compte centre de rétention à Versailles mier ministre, une « mission de pré- doutent l’instauration d’une struc- de l’Etat. Un domaine viticole de pour être reconduit à Bamako, figuration pour la création d’un or- ture bureaucratique supplémen- Virgine, Swedenburg Estate Vi- n’aurait pas attiré l’attention des ganisme de corégulation de taire, qui s’alourdira avec le temps neyard, a aussitôt porté plainte policiers s’il n’avait posé « un pied l’Internet ». Pour aider le public à et dont les interventions risque- pour entrave au libre commerce. sur la banquette » en se rendant en suivre ses travaux, il a créé un site ront de gripper l’ensemble du sys- D’autres Etats envisagent de res- train au chevet de son père, mardi publiant différents documents, no- tème. treindre la vente de vin sur Inter- 1er février, entre tamment une « réflexion d’étape », II estime au contraire que le mo- net, sous la pression des lobbies de Paris-Montparnasse et Plaisir. et les comptes rendus de ses entre- ment est venu de créer un contre- distributeurs traditionnels. – (AP.) tiens avec des experts, des chefs pouvoir face aux puissances poli- a Jeudi 3 février, la Cour de d’entreprise, des militants de l’In- tiques et économiques tentées de GUIDE COMPARATIF cassation, jugeant que « la violence ternet alternatif, des policiers, et prendre une position dominante a La société Ovni a mis en ligne un entre conjoints n’est pas des associations familiales. sur Internet : « Vivendi veut publier guide d’achat généraliste gratuit, nécessairement une violation grave Il s’agit de la troisième tentative une charte éthique, et a créé un fo- permettant de comparer les prix des devoirs du mariage et ne rend en moins de quatre ans d’instaurer rum où les citoyens discutent de des articles proposés par diffé- pas nécessairement intolérable le un système de contrôle sur la por- l’avenir de l’Internet. Est-ce à une rentes boutiques électroniques maintien de la vie commune », a tion française du réseau. En 1996, la entreprise privée de mener ce débat françaises. cassé un arrêt de la cour d’appel de loi créant un conseil supérieur de la national, ou serait-il préférable de www.tooboo.com Caen accordant le divorce à un télématique doté de pouvoirs im- créer un espace public ? » Par ail- époux battu. portants, avait été annulée par le Reprenant ce dossier délicat, le que le futur organisme « ne serait leurs, M. Paul est persuadé qu’In- ENTRAVE À LA CONCURRENCE Conseil constitutionnel. L’année gouvernement socialiste a souhai- pas une autorité indépendante do- ternet jouera un rôle important a Le département de la justice a Dimanche 6 février, sur le ring suivante, le projet de charte de l’In- té innover en avançant le concept tée d’un pouvoir de sanction », mais lors des prochaines campagnes américain a lancé une enquête sur du centre culturel de Scranton, en ternet, rédigé par la mission Beaus- de « corégulation », que Christian un « observatoire », et un lieu de électorales : « Est-ce que tous les le grand site de vente aux enchères Pennsylvanie, devant une salle sant à la demande du gouverne- Paul définit comme « une coopéra- réflexion « où les points de vue an- coups seront permis, ou faudra-t-il e-Bay, au motif qu’il empêche les comble, la fille de Joe Frazier a mis ment Juppé et prévoyant la création tion entre trois parties, pouvoir pu- tagonistes pourront se rencontrer et, mettre en place des systèmes d’équi- guides d’achat comparatifs de pé- au tapis la fille de Mohamed Ali. d’un organisme de contrôle indé- blics, usagers et entreprises, pour peut-être, arriver à un consensus sur librage et d’identification ? » nétrer ses serveurs pour collecter pendant, n’avait pas survécu aux at- contribuer à la définition de certains dossiers ». M. Paul ne doit des informations sur le prix des ar- Christian Colombani taques venues de toutes parts. règles ». Dès le départ, il précise rendre son rapport qu’en avril, Yves Eudes ticles proposés à la vente.

Du Ardisson tout craché par Alain Rollat LE CRACHAT littéraire est un le summum de la bêtise... J’ai eu émissaire est parfaitement au genre porteur. La télévision des rapports déments avec point. Elle y ajoute désormais des commerciale en raffole. Elle en l’argent... J’assume ma dé- mimiques dont la caméra se dé- fait volontiers un produit d’ap- chéance... » Il se reconstruit en lecte. Surtout quand son revers pel. Ses tranches nocturnes en démolissant ceux qui l’ont renié de la main efface le souvenir de consomment beaucoup. Les plus après avoir profité de ses lar- ses amours avec Roland Dumas : demandés sont les crachats poli- gesses. Il cite des noms, publie « Je ne le balance pas ; je ne le pro- tico-judiciaires. Les chaînes se les des photos, déballe des docu- tège plus... » Elle se dit, sans que arrachent. Surtout s’ils portent ments. Il joue les martyrs de l’in- l’ombre d’une peur se lise sur son des signatures connues du grand gratitude humaine. Il est aussi visage, promise à des tueurs sous public. C’est ainsi que, samedi pathétique que pitoyable. Toute « contrat ». Elle ne veut pas être soir, sur France 2, dans « Tout le rédemption est respectable. Faut- « le petit fusible » de ce feuilleton. monde en parle », Thierry Ardis- il, pour autant, l’accueillir en fan- « Les vraies escroqueries, crie-t- son faisait la promotion des der- fare, l’applaudir, l’encourager à elle, y en a marre ! » Sur ce point, nières livraisons de Pierre Botton diffamer, pêle-mêle, Jean-Claude elle a raison. Faut-il, pour autant, et Christine Deviers-Joncour. Bourret, Claude Chirac, Jacques monter sa nouvelle version en Pierre Botton, l’ancien « fai- Chirac, François de Closets, Jean- spectacle ? Faut-il accorder crédit seur de maires », est sorti de pri- Pierre Elkabbach, Jacques Tou- à son explication selon laquelle son anéanti. Il a tout perdu de- bon, Charles Villeneuve, etc. ? son ancien patron, Alfred Sirven, puis que le miroir aux alouettes Thierry Ardisson l’a fait. ne saurait se livrer à la justice lui a explosé à la figure. Y Christine Deviers-Joncour, sans être « suicidé en prison » compris sa femme et ses enfants, l’ancienne « commissionnaire » parce qu’il détiendrait « des exilés aux Etats-Unis. Il survit d’Elf, vient de commettre sa troi- choses qui pourraient faire sauter sous médicaments. Son psycha- sième confession en un an. vingt fois la République» ? Thierry nalyste lui a conseillé de se re- « Cette fois, jure-t-elle, je dis la vé- Ardisson l’a fait. Il n’a pas perdu construire en se racontant. Il se rité. » Elle joue les mondaines dé- la main dans l’art complaisant de flagelle en gros plan : « J’ai atteint laissées. Son numéro de biche tendre le crachoir. LeMonde Job: WMQ0802--0037-0 WAS LMQ0802-37 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0486 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / 37 LUNDI 7 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.15 360o , le reportage GEO. 22.35 Monsieur Choufleuri. Œuvre 17.30 La Passion Béatrice aa DÉBATS Les Jeux de la vie. [1/4]. Arte d’Offenbach. Avec Maryuko Karasawa, Bertrand Tavernier (France - Italie, TÉLÉVISION ARTE 20.50 Légendes. Marilyn Monroe. Téva soprano ; Fernand Fédronic, ténor ; 1987, 130 min). Ciné Cinémas 3 15.10 Le Monde des idées. Emmanuel Olivier, piano. Mezzo 19.00 Nature. Gastronomie. 21.00 Les Grandes Batailles du passé. 20.30 Maxime aa TF 1 Thème : la tribu politique. 23.30 Festival « Beethoven Henri Verneuil (France, 1958, Colugos. Vampires. Invités : Marc Abélès, Marc Augé. LCI [7 et 8/14]. Histoire 20.15 360o, le reportage GEO. passionnément ». Muzzik N., 125 min). Ciné Classics 18.25 Exclusif. 21.50 L’Ecran témoin. 22.50 Les Chefs-d’œuvre 0.30 Marciac Sweet 99. Bill Carrothers Les Jeux de la vie. [1/4]. et leurs Secrets. [6/6]. Odyssée 20.30 The Crying Game aa 19.05 Le Bigdil. Le casino des manitous. Parents maltraitants, & Didier Lockwood. Muzzik Neil Jordan (Grande-Bretagne, faut-il soigner ou punir ? RTBF 1 23.20 La Jungle de verre. [1/6]. Odyssée 1992, 110 min) ?. Cinéstar 1 20.00 Journal, Météo. 20.40 J’ai pas sommeil aa 22.00 Folie, une souffrance 23.35 Envoyé spécial au paradis. TÉLÉFILMS 20.50 Les Bœuf-carottes. Emotions fortes. Film. Claire Denis ?. très humaine. Forum [6/6]. Mission à Hawaii. Planète 22.40 Y a pas photo ! 22.35 Court-circuit. 20.30 Premier de cordée. Les histoires étonnantes Deux poids, deux mesures. 23.45 L’Inde, la saga des Nehru. [4/4]. et drôles de la maison. Kimberly Lipschus. MAGAZINES La fin d’un rêve dynastique. Histoire Edouard Niermans 0.25 Un château en Espagne. et P.-A. Hiroz [1et 2/2]. Festival 0.10 Scénarios sur la drogue. 23.45 Glenn Gould, Lucie. Guillaume Nicloux %. Delphine Gleize. 23.00 Les Oiseaux II. 0.50 Sales battars. Delphine Gleize. 18.20 Nulle part ailleurs. le génie de la nuit. Odyssée 0.15 Affaires non classées. Invités : Olivia Bonamy ; Jay Z ; Serena Alan Smithee. ?. France 3 22.45 491 aa 0.10 La Guerre du Golfe. [2/2]. Planète Du sang, de la sueur Williams ; Thierry Serfaty. Canal + Film. Vilgot Sjöman (v.o.). 0.30 La case de l’Oncle Doc. et des la larmes ? [1 et 2/2]. 19.00 Nature. Gastronomie. Renzo Piano, architecte COURTS MÉTRAGES 1.15 Sors de ma vie. Colugos. Vampires. Arte au long cours. France 3 FRANCE 2 Téléfilm. Franziska Buch. 20.15 et 23.00 Le Journal 0.35 Marseille, rêve du sud. Odyssée 22.35 Court-circuit. Deux poids, deux de l’histoire. Histoire mesures. Kimberly Lipschus. Un M6 0.45 Roger Caillois. [6/8]. Histoire château en Espagne. Delphine Gleize. 18.45 Friends. 20.50 Spéciale La Vie à l’endroit. Sales battars. Delphine Gleize. Arte 19.15 Qui est qui ? SOS enfants disparus : 18.25 Sliders, les mondes parallèles. fugue ou enlèvement ? France 2 SPORTS EN DIRECT 0.10 Scénarios sur la drogue. 19.50 Un gars, une fille. Lucie. Guillaume Nicloux. %. TF 1 19.15 Cosby Show. 21.05 Le Point. La Louisiane française. 20.00 Journal, Météo. 19.45 Aujourd’hui, Christophe a testé... 19.30 Patinage artistique. 0.25 Scénarios sur la drogue. Le Mexique et la drogue. TV 5 20.50 Spéciale La Vie à l’endroit. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Championnats d’Europe. Avalanche. France 3 SOS enfants disparus : 21.05 La Route. Invités : Isabelle Juppé ; Elie Programme court couples. Eurosport 0.40 Scénarios sur la drogue. fugue ou enlèvement ? 20.05 Une nounou d’enfer. Baup. Canal Jimmy 20.40 J’ai pas sommeil aa Vincent Perez. France 2 Claire Denis. 23.05 Mots croisés. 20.40 Décrochage infos, Cinésix. 22.40 Y a pas photo ! TF 1 MUSIQUE Avec Katerina Golubeva, 0.40 Scénarios sur la drogue. 20.50 Highlander III 23.05 Mots croisés. SÉRIES Richard Courcet Hier, tu m’as dit demain. Film. Andy Morahan %. L’hôpital est-il malade? France 2 20.00 « Sonate pour violon (France, 1993, 115 min) ?. Arte 0.45 Journal, Météo. 22.40 Barb Wire. Film. David Hogan ?. 0.15 Paris dernière. o 3 », de Brahms. 20.50 Les Bœuf-carottes. 20.45 La Femme infidèle aaa 1.10 Musiques au cœur. 0.20 Culture pub. Soirée Nouvel An chinois. et piano n Avec Itzhak Perlman, violon ; Emotions fortes. TF 1 Claude Chabrol (France, 1968, L’Elixir d’amour, de Donizetti. Spécial Chinatown. Paris Première ème Daniel Barenboïm, piano. Mezzo 21.50 New York Police Blues. Tensions 105 min). 13 Rue à l’audience (v.o.). Canal Jimmy RADIO 21.00 The Rake’s Progress. Mise en scène 21.00 La Valse de Paris aa FRANCE 3 DOCUMENTAIRES de John Cox. Par le London 22.25 The PJ’s, les Stubbs. Marcel Achard (France, 1949, Philharmonic Orchestra House Potty (v.o.). Série Club N., 95 min). Mezzo 18.20 Questions pour un champion. FRANCE-CULTURE 20.00 Jazz sous influences. et le Glyndebourne Chorus, 23.15 New York District. Une sœur pas 22.15 Adieu Bonaparte aa 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. [13/13]. Sono mondiale. Planète dir. Bernard Haitink. Muzzik très catholique. 13ème RUE Youssef Chahine (France - Egypte, 20.05 Fa si la. 20.30 Décibels. Petite histoire 1985, 90 min) %. TV 5 de la country music. 20.35 Tout le sport. 22.20 Yentl aa 22.10 Multipistes. Barbra Streisand (Etats-Unis, 20.55 Heureux qui comme Ulysse Film. Henri Colpi. 22.30 Surpris par la Nuit. 1983, 135 min). Cinéstar 1 Invité: Pascal Quignard. 22.30 Météo, Soir 3. 22.40 Guerre et amour aa 0.00 Du jour au lendemain. Woody Allen (Etats-Unis, 1975, 23.00 Les Oiseaux II. Jean Borie. CINÉ CLASSICS FRANCE2 ARTE v.o., 85 min). Cinétoile Téléfilm. Alan Smithee ?. 22.45 491 aa 0.25 Scénarios sur la drogue. FRANCE-MUSIQUES 14.25 Henri Verneuil 20.50 SOS enfants disparus 20.40 J’ai pas sommeil aa Vilgot Sjöman (Suède, 1964, Avalanche. %. v.o., 100 min). Arte 0.30 La Case de l’Oncle Doc. Ce film étrange, troublant, signé 20.00 Festival Présences 2000. Un portrait du cinéaste Henri Ver- Trente mille enfants et vingt mille 22.45 Chine, ma douleur aa Renzo Piano, architecte au long cours. Concert. La fête chez Elisabeth. neuil ouvre cette «Carte adultes disparaissent chaque an- Claire Denis, sans véritable Dai Sijie (France, 1989, Œuvres de Ligeti, Ichiyanagi, Mâche, construction dramatique, sans ju- v.o., 90 min). Paris Première CANAL + Yanov-Yanovsky, Sotelo, Finzi, blanche », proposée pendant une née ; 95 % d’entre eux sont retrou- McLachlan, Montague. gement moral ou social porté sur 22.50 Cinq pièces faciles aa semaine. Avec cinq de ses films – vés. Mais, pour les autres, com- Bob Rafelson (Etats-Unis, 1970, 16.30 Surprises. 22.30 Jazz, suivez le thème. les protagonistes, est inspiré de Le Grand Chef, Maxime, La Vache et ment les familles vivent-elles cette v.o., 104 min) &. Canal + 16.40 Du venin dans les veines. There Is no Greater Love. l’affaire Thierry Paulin. Antillais, 22.55 Chungking Express aa Film. Jonathan Darby %. 23.00 Le Conversatoire. le Prisonnier, Un singe en hiver et Le disparition ? La police la prend-elle homosexuel, dealer, travesti, de Wong Kar-Wai (Hongkong, 1994, f En clair jusqu’à 20.40 v.o., 100 min) %. Canal Jimmy Fruit défendu –, et quatre de ses assez au sérieux? Et, pour les 1984 à 1987 il a assassiné et dé- 18.20 Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE « coups de cœur » : Le Champion adultes, comment concilier respect 0.05 Les Sept Femmes pouillé de leur argent une ving- de Barberousse aa 20.30 Le Journal du cinéma. 20.15 Les Soirées. Œuvre de Saint-Saëns. (Mark Robson), La Soif du mal (Or- de la liberté individuelle et an- taine de vieilles dames, avec un Stanley Donen (Etats-Unis, 20.40 Pour le pire et pour le meilleur 20.40 Bach à Leipzig (1739-1750). son Welles), Le Mouchard (John goisse des familles ? Reportages et complice. Il mourut du sida en pri- 1954, v.o., 95 min). Cinétoile Film. James L. Brooks &. Œuvres de Bach, Zelenka. 22.50 Cinq pièces faciles aa Ford) et La Reine Christine (Rou- débat dans le cadre du magazine 0.20 Le Mouchard aa 22.35 Les Soirées (suite). son, en avril 1989, avant son pro- John Ford (Etats-Unis, 1935, Film. Bob Rafelson (v.o.) &. Les Variations Goldberg. ben Mamoulian). « La Vie à l’endroit ». cès. N., v.o., 85 min). Ciné Classics 0.35 Boxe hebdo. Œuvres de Bach.

MARDI 8 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

18.00 L’Actors Studio. Mary Stuart 20.55 Les 7es Victoires de la musique 15.05 L’Impasse aa TÉLÉVISION DÉBATS Masterson. Paris Première classique et du jazz. Brian DePalma LA CINQUIÈME/ARTE 18.10 Perspectives américaines. [5/8]. Art France 3 - France-Musiques (Etats-Unis, 1993, 145 min). Cinéfaz 21.00 La Suisse pendant la seconde nouveau et Nouveau Monde. Planète 15.40 La Passion Béatrice aa 14.30 La Cinquième rencontre... 22.40 « Sonate pour piano » op. 90, TF 1 S’exprimer, c’est se protéger. guerre mondiale. Forum Bertrand Tavernier (France - Italie, 18.30 Le Monde des animaux. de Beethoven. Avec Daniel 16.00 Motivées, motivés. Le Jardin des grizzlis. La Cinquième 1987, 130 min). Ciné Cinémas 2 14.45 Arabesque. 22.00 Onassis, il était une fois Barenboïm, piano. Mezzo 16.30 Alfred Hitchcock présente. 19.05 Panoramas du monde. [5e volet]. 15.50 Maxime aa 15.40 Magnum. un armateur grec... Forum 22.55 Marciac Sweet 99. Henri Verneuil (France, 1958, 17.00 Galilée : L’esprit des lois. Cuba, droit au cœur. Odyssée The Echoes of Ellington Orchestra. 16.40 Sunset Beach. 23.00 Corruption, N., 120 min). Ciné Classics 17.10 Qu’est-ce qu’on mange ? 20.00 Visages d’Amazonie. Invité : Scott Hamilton. Muzzik 17.35 Melrose Place. à l’Est aussi. Forum 16.30 Le Petit Homme aa 17.30 100 % question. [2/5]. Ouro Sharami. Planète 23.00 Les Noces de Figaro. 18.25 Exclusif. Jodie Foster (Etats-Unis, 17.55 Côté Cinquième : 20.15 360o , le reportage GEO. Mise en scène de Peter Sellars. Par 1991, v.o., 105 min). Ciné Cinémas 1 19.05 Le Bigdil. MAGAZINES l’Orchestre symphonique de Vienne C’est bien, c’est mâle. Les Jeux de la vie. [2/4]. Arte 20.00 Journal, Météo. et le Chœur Arnold Schoenberg, 17.30 Malevil aa 18.30 Le Jardin des grizzlis. 20.30 Rugby, histoire d’un jeu. dir. Craig Smith. Mezzo Christian de Chalonge 20.50 The Mask a 14.30 La Cinquième rencontre... [2/4]. Le rugby d’empire. Planète (France, 1980, 115 min). Cinéfaz Film. Charles Russell. 18.56 C’est quoi la France ? Justice, société : S’exprimer, 0.00 Les Noces de Figaro. 19.00 Archimède. c’est se protéger. La Cinquième 20.40 La Vie en face. La Mort blanche. Mise en scène de Pierre Jourdan. 18.15 Guantanamera aa 22.45 Célébrités. Galtür, l’avalanche du siècle. Arte Jérôme Pillement. par l’Orchestre de Tomas Gutiérrez Alea 0.10 Scénarios sur la drogue. 19.45 Arte info, Météo. 16.10 Saga-Cités. Zebda, acte II. France 3 21.00 Les Grands Commandants. chambre de l’Opéra d’Etat hongrois et Juan Carlos Tabío (Cuba, 1995, 0.15 Minuit sport. 20.15 360o , le reportage GEO. 17.00 Les Lumières du music-hall. [1/6]. Alexandre le Grand. Histoire Failoni et l’ensemble Mille Etre, v.o., 100 min). Ciné Cinémas 1 [2/4] Echecs, les fous du damier. dir. J. Pillement. Muzzik 0.50 Les Rendez-vous de l’entreprise. Mick Micheyl. 21.00 Edgar Degas. Mezzo 20.40 La Vie en face. La Mort blanche. Jane Birkin. Paris Première 0.05 Chopin. RTBF 1 Galtür, l’avalanche du siècle. 18.20 Nulle part ailleurs. 21.25 Esclaves d’Hitler FRANCE 2 21.35 Scénarios sur la drogue. Invités : Pet Shop Boys ; dans des usines suisses. Planète TÉLÉFILMS 14.55 Le Renard. 21.39 Thema. The Cure ; Arthuro Brachetti ; 21.30 Les Chefs-d’œuvre Berlin fait son cinéma, le Festival Vonda Shepard. Canal + 16.00 Tiercé. 17.45 Le Piège. Serge Moati. Festival du film a cinquante ans. et leurs Secrets. [6/6]. 16.10 La Chance aux chansons. 21.40 Happy Birthday Berlinale. 19.00 Archimède. Voir : Une aile La renaissance d’une toile. Odyssée de papillon. Pourquoi : Les états 20.30 La Vie avant tout. 16.50 Des chiffres et des lettres. 22.50 Solo Sunny a Film. Konrad Wolf. de la matière. Expérience : Promenade 21.40 Happy Birthday Berlinale. Arte Miguel Courtois. Festival 0.35 Le Politburo rêve des JO. 17.20 Un livre, des livres. Court métrage. Günther Scholz. géologique. Sciences animées : 22.00 Roger Caillois. [7/8]. Histoire 21.20 Victoire ou la douleur Centre de gravité. Application : des femmes. 17.25 Cap des Pins. 0.40 Isolator II. Supercamembert. Arte 21.39 Thema. Berlin fait son cinéma, le Nadine Trintignant [1/3]. RTBF 1 17.55 Nash Bridges. 20.50 E=M6 découverte. Festival du film a cinquante ans. Arte 22.15 Quand un ange passe... 18.45 Friends. M6 Sur la piste des prédateurs. M6 22.25 Jazz sous influences. Bertrand Van Effenterre. Festival 19.15 Qui est qui ? 21.00 Le Gai Savoir. [13/13]. Sono mondiale. Planète 22.40 La Mort sur les lèvres. 19.50 Un gars, une fille. 13.35 Pour l’amour de Miranda. Dieu, après l’an 2000. Paris Première 22.35 Danger réel. Michael Rowitz. %. M6 20.00 Journal, Météo. Téléfilm. Aleks Horvat. Courses poursuites. 13ème RUE 15.20 Models Inc. 21.05 Temps présent. 20.50 Manon des sources Pas de retraite pour le sexe. TV 5 22.55 Les Deux Marseillaises. COURTS MÉTRAGES Film. Claude Berri. 16.10 M comme musique. Notes sur les élections législatives 22.45 Un livre, des livres. 17.35 Les Bédés de M6. 21.30 L’Invité de PLS. LCI de 1968, à Asnières. Planète 21.35 Scénarios sur la drogue. 18.40 La Reine Christine aa 22.55 Alors, heureux ? 18.25 Sliders, les mondes parallèles. 22.05 La Nuit des i-mages. Imagina 2000. 22.55 La Vie en face. Lucie. Guillaume Nicloux. Arte Rouben Mamoulian. 0.30 Journal, Météo. 19.15 Cosby Show. Le Siggraph. Le Fifi. Au pays Plaisirs d’amour. [4/4]. TSR 0.10 Scénarios sur la drogue. Avec Greta Garbo, John Gilbert. 19.45 Aujourd’hui, Christophe a testé... de la 4e dimension. Canal + (Etats-Unis, 1933, N., 23.35 The Jimi Hendrix Experience. Tube du jour. Diane Bertrand. TF 1 FRANCE 3 19.54 Le Six Minutes, Météo. 22.55 Alors, heureux ? BBC Sessions. Canal Jimmy v.o., 100 min). Ciné Classics 0.25 Libre Court. 19.25 Les Maîtres du temps aa 20.05 Une nounou d’enfer. Faire son deuil. Les métiers détestés. 23.40 Le Piranha. Odyssée La Dinde. Sam Garbaski. France 3 14.58 Questions au gouvernement. J’ai plus de quarante ans René Laloux 20.40 Décrochages info. et je vis chez mes parents. 23.45 Histoires secrètes de la seconde 0.45 Scénarios de la drogue. (France, 1981, 80 min). Cinéfaz 16.10 Saga-Cités. 20.50 E = M 6 découverte. Hier, tu m’as dit demain. France 3 L’amour à distance. France 2 guerre mondiale. [14/26]. 19.30 Les Cavaliers aa 16.35 Les Minikeums. Sur la piste des prédateurs. 0.35 Le Politburo rêve des JO. 23.25 Sud. Roi des odyssées.com. La RAF contre les missiles V. Histoire John Ford (Etats-Unis, 17.40 Le Kadox. 22.40 La Mort sur les lèvres. Günther Scholz. Arte Tribu en 3D. Le port du futur. Sports. 0.40 Isolator II. Arte 1959, 125 min). Cinétoile 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? Téléfilm. Michael Rowitz %. Coup de cœur. Sud Emploi. 0.45 La Repentance 20.30 Le Mouchard aa 18.20 Questions pour un champion. 0.20 Capital. Invité : Sergueï. TMC SÉRIES John Ford (Etats-Unis, 18.48 Un livre, un jour. et le Pardon. Histoire 1935, N., v.o., 90 min). Ciné Classics 23.30 Comment ça va ? Les rhumatismes : 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. RADIO quand ça coince du côté 20.50 Le Caméléon. La beauté cachée. 20.30 Maudite Aphrodite aa des articulations. Un reportage SPORTS EN DIRECT L’échange. Série Club Woody Allen (Etats-Unis, 20.05 Fa si la. d’actualité : Le psoriasis. 21.40 Ally McBeal. 1995, 95 min). Ciné Cinémas 2 20.35 Tout le sport. FRANCE-CULTURE Comment ça marche : 17.00 Tennis. Tournoi messieurs de Dubaï The Green Monster. Téva 20.55 Les 7es Victoires de la musique La carte du génome. France 3 20.45 Veuve mais pas trop aa (Emirats arabes unis). Eurosport 22.15 Friends. The One With Ross’s Jonathan Demme (Etats-Unis, classique et du jazz. 20.30 Accord parfait. 0.00 Top bab. 19.00 Patinage artistique. Denial (v.o.). Canal Jimmy 1988, 105 min). Cinéfaz 23.00 Météo, Soir 3. Invité : Gustave Leonhardt. Invité : Alex Gopher. Canal Jimmy Championnats d’Europe. Programme 22.40 Les Soprano. 23.30 Comment ça va ? 21.30 Radiodrame. court messieurs. Eurosport 0.20 Capital. Bien manger, à quel Le clan Soprano. Canal Jimmy 0.25 Libre Court. La Dinde. 22.10 Multipistes. prix ?Labels : le grand bluff ? Que valent les aliments-santé ? Peut-on 22.45 The Practice, Donnell & associés. 0.45 Scénarios sur la drogue. 22.30 Surpris par la Nuit. échapper aux OGM ? Jus d’orange : MUSIQUE L’expérience parle (v.o.). Série Club 0.00 Du jour au lendemain. la jungle des étiquettes. M6 Charles Pennequin (Dedans). 19.20 Abdelli à Angoulême. 23.00 La Loi de Los Angeles. CANAL + 0.55 Culte fiction. France 2 Prisons en tout genre. Lors du Festival Musiques La fin du monde. Téva métisses. Muzzik 13.45 La Dame de Windsor FRANCE-MUSIQUES 23.30 New York District. Film. John Madden. &. DOCUMENTAIRES 20.25 Jazz 625. Avec Wes Montgomery, Du berceau au tombeau. 13ème RUE 15.25 Surprises. Clermont-Ferrand. 20.00 Un mardi idéal. guitare ; Harold Mabern, piano ; Delphine Haidan, mezzo et 17.50 Hollywood et ses oscars. [2/9]. Arthur Harper, basse ; 1.10 Star Trek, Voyager. 15.40 1 an de +. Parturition (v.o.). Canal Jimmy le Trio Igor, Sonia Wieder-Atherton, L’âge d’or. Ciné Classics Jimmy Lovelace, batterie. Muzzik 16.25 Central do Brazil a violoncelle, Laurent Cabasso, Film. Walter Salles &. piano, Richard Bona, guitare. f En clair jusqu’à 20.40 22.30 Jazz, suivez le thème. Goodbye Pork Pie Hat. 18.14 Lascars &. 18.15 Flash infos. RADIO CLASSIQUE 18.20 Nulle part ailleurs. TOUTES CHAÎNES CINÉ CLASSICS FRANCE 2 20.40 Le Petit Monde des Borrowers 20.15 Les Soirées. 22.00 La Soif du mal aaa Film. Peter Hewitt. &. Vieille mélodie norvégienne Scénarios sur la drogue 22.00 La Soif du mal aaa 0.55 Culte fiction Orson Welles. Avec Orson Welles, 22.05 La Nuit des i-mages. avec variations op. 51, de Grieg, Charlton Heston (EU, 1958, N., Imagina 2000. Le Siggraph. Le Fifi. dir. Neeme Järvi. Du 7 au 29 février, les chaînes hert- Universal avait acheté en 1957 les Nouvelle émission de France 2, v.o., 110 min). Ciné Classics Au pays de la 4e dimension. 20.50 Les 7es Victoires de la musique. ziennes (et TPS) programment, à droits d’un roman noir de Whit après P.I.N.K., également lancée 22.05 Le Petit Homme aa 1.05 Les Parasites En direct de Lyon. Jodie Foster (Etats-Unis, Film. Philippe de Chauveron. &. 22.32 Les Soirées... (suite). des heures diverses, une série de Masterson pour en faire un polar par Paul Nahon et Bernard Benya- 1991, 95 min). Ciné Cinémas 2 24 courts-métrages sur la drogue. de série B avec Charlton Heston. min (« Envoyé spécial »), qui se 22.10 The Crying Game aa Ces « Scénarios sur la drogue » Celui-ci insiste pour être dirigé par traduit par des reportages classés Neil Jordan (Grande-Bretagne, SIGNIFICATION DES SYMBOLES 1992, 110 min) ?. Cinéstar 1 s’inscrivent dans la continuité de Orson Welles, il jouera le rôle du par rubriques, un esprit graphique 23.10 La Nuit aa Les codes du CSA Les cotes des films l’opération « 3 000 scénarios policier mexicain Mike Vargas, re- et rythmé. Au choix de cette pre- Michelangelo Antonioni & Tous publics a On peut voir contre un virus » lancée par le présentant intransigeant de la loi, mière émission, avec Philippe Ma- (Italie, 1961, N., 120 min). Cinétoile % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 23.50 Un singe en hiver aa ? aaa Centre régional de prévention et Welles interprétant l’inspecteur nœuvre comme invité : l’homme Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique Henri Verneuil (France, 1962, N., ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + d’information sur le sida en 1994, Hank Quinlan, vieil ivrogne obèse qui porte le costume de Dark Va- 105 min). Ciné Classics ! Public adulte DD Dernière diffusion qui avait abouti à trente films et faussaire. Une série B transfigu- dor, un sculpteur de super-héros, 0.05 L’Honneur des Prizzi aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour John Huston (Etats-Unis, # courts sur le sida. rée par le talent du cinéaste. Elvis Presley, etc. 1985, 125 min). Cinéfaz Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ0802--0038-0 WAS LMQ0802-38 Op.: XX Rev.: 07-02-00 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0487 Lcp: 700 CMYK

38

MARDI 8 FÉVRIER 2000 La cagnotte à un coup Les auteurs du détournement d’un avion afghan par Pierre Georges taisaient toujours, lundi matin, leurs exigences LES CHIFFRES aussi sont tê- Sans tourner autour du pot, ou de tus. Et les chiffres faux le sont en- la cagnotte. Sans chercher à impu- core plus. Donc, c’est incontes- ter à d’autres les causes de ses Le chef des talibans exclut toute négociation avec les pirates de l’air stationnés à Londres table, Le Monde s’est trompé propres erreurs, de ses propres vendredi dans son évaluation de turpitudes. Mais aussi sans aller NEW DELHI tient pas de relations diplomatiques sée à Peshawar, au Pakistan, et miste saoudien Ousamma Ben La- la fameuse cagnotte. Et même, jusqu’à faire de cette erreur une de notre correspondante en Asie du Sud avec les talibans. Embarqués pour proche des talibans, avait annoncé den, la compagnie Ariana est comme disent ces jeunes qui affaire d’Etat interne, avec exé- L’odyssée des passagers et un vol intérieur de 40 minutes, dimanche que les pirates récla- interdite de vols internationaux. causent couramment le jeune, il cution sur le front des troupes de membres d’équipage du Boeing 727 178 passagers ont fait des escales maient la libération d’Ismaïl Khan, Elle n’assure plus que des vols in- s’est planté grave. En toute bonne l’auteur de cette vraie-fausse ca- de la compagnie afghane Ariana, forcées à Tachkent, en Ousbékistan, ancien gouverneur d’Hérat, détenu térieurs en Afghanistan et, les foi, mais grave ! gnotte, un excellent journaliste. détourné dimanche 6 février entre puis à Aktyubinsk, au Khazakstan, au secret dans une prison de Kan- sanctions empêchant la mainte- La fameuse roue de la cagnotte En ce domaine de l’erreur, la faute Kaboul et Mazar-i-Charif, dans le enfin à Moscou. Les pirates ont ac- dahar depuis son arrestation en nance des avions, le sort d’Ariana évoquée ici, dans ce jeu de hasard comporte assez en elle-même son nord du pays, s’était arrêtée lundi cepté de libérer des otages à 1997, qui est le plus important res- était en question à moyen terme. national et vaguement forain châtiment : s’être trompé, que l’on matin à l’aéroport de Stansted, près chaque escale : 10 à Tachkent, 3 à ponsable de l’opposition détenu Le ministre afghan de l’aviation qu’est devenu l’estimation des soit journaliste ou politique, ou de Londres. Des négociations Aktyubinsk et encore 10 à Moscou. par les talibans. civile, Akhtar Mohammad Man- rentrées fiscales, tourne toujours. sous-marinier, ou comptable, ou avaient commencé entre la police « Dix minutes après le décollage de sour, a affirmé que la priorité était Ni 10, ni 20, ni 22, ni 24, ni surtout archevêque, n’est jamais totale- britannique et les pirates de l’air, Kaboul, j’ai vu huit hommes armés LE PRÉCÉDENT INDIEN la sécurité des passagers. Le chef 66 milliards, comme l’a annoncé ment agréable ou suprêmement dont l’affiliation, le nombre et les de grenades, pistolets, poignards et Moins de six semaines après des talibans, Mohammad Omar, a Le Monde dans une fâcheuse gratifiant. La seule consolation est revendications demeurent flous. coups de poing américain se lever. Ils avoir aidé à gérer le détournement exclu lundi de négocier avec les pi- confusion qui consista, par addi- qu’on a pu le faire de parfaite L’avion, où il resterait 165 per- nous ont dit de baisser la tête et de ne d’un avion d’Indian Airlines immo- rates de l’air. « Nous ne négocierons tion ou soustraction, à omettre bonne foi. Et le seul comporte- sonnes, pirates inclus, a immédiate- plus la lever du voyage », a affirmé à bilisé une semaine sur la piste de pas avec eux, nous n’accepterons ces fameux fonds de concours, ment honorable, devant ce dégât ment été encerclé par les forces de Tachkent un des otages libérés. Kandahar, les talibans se trouvent pas leurs exigences », a-t-il fait sa- non comptabilisés ici et comptabi- des chiffres, consiste à l’admettre police appuyées par des comman- Selon lui, les pirates seraient afg- au centre d’une deuxième affaire voir dans un communiqué. Le mol- lisés là. En l’occurrence, ce furent sans barguigner. dos SAS, prêts à toute éventualité. hans, ce qui paraît probable : des de détournement, dont ils sont lah affirme que l’opération est bien ces fonds qui manquèrent le Pour le reste, et quitte à détour- Moins fréquenté que Heathrow ou étrangers seraient vite repérés à cette fois les victimes. L’exemple l’œuvre du chef de l’opposition plus. ner un vieux précepte, on dira Gatwick, l’aéroport de Stansted, Kaboul. A chaque escale, les pirates de l’Inde, qui a cédé aux revendi- afghane, le commandant Ahmad Erreur funeste qu’il serait mal- qu’il n’y a que ceux qui ne choisi par la police britannique se sont contentés de demander du cations des pirates en relâchant Shah Massoud, dont l’entourage a venu de traiter par une désinvol- cherchent rien, et notamment pas pour gérer ce genre de crise, dis- carburant, de la nourriture et le trois militants cachemiris contre la démenti toute implication. « Nous ture hors de situation. Quand on l’information, qui ne se trompent pose notamment d’équipes spécia- nettoyage des toilettes de l’avion, libération de ses ressortissants, condamnons tout acte terroriste », a se trompe, on se trompe. Il n’y a pas. Au-delà, il demeure en cette lisées de négociateurs dont «la sans divulguer de revendications. pourrait avoir inspiré les actuels affirmé le Dr Abdullah, proche ni de quoi pavoiser ni de quoi, par histoire abracadabrante de ca- priorité numéro un », confiait un Selon un représentant de l’opposi- preneurs d’otages. Ce détourne- conseiller du principal opposant quelque tour de passe-passe iro- gnotte, cette quête de chiffres soi- policier, « est la sécurité des passa- tion afghane, qui s’est entretenu ment est d’autant plus ironique aux talibans. nique, tenter de s’exonérer au bé- gneusement embrouillée, une gers, qui comptent 20 femmes et avec les pirates de l’air à Moscou, que, dans le cadre des sanctions néfice du rire jaune. Un chiffre, part de mystère qui fait tout de 23 enfants ». Comme la quasi-tota- ceux-ci réclameraient la libération décidées contre les talibans par Francoise Chipaux vrai ou faux, est journalistique- même un peu désordre dans le lité de la communauté internatio- d’un prisonnier détenu à Kandahar. l’ONU en novembre, pour protes- (avec Patrice Claude ment redoutable. Autrement re- paysage démocratique. Les Fran- nale, la Grande-Bretagne n’entre- L’Agence islamique de presse, ba- ter contre l’asile accordé à l’isla- à Londres) doutable qu’un commentaire ou çais et leurs élus sont-ils en droit une analyse. C’est une manière de de savoir, quand cela est deman- fusil à un coup, sans rappel ni ap- dé, l’état des finances du pays ? En pel possibles. Et lorsque le coup dehors du calendrier politique des est parti qui manque totalement communications, à la seule conve- la cible, il est trop tard pour rap- nance de la majorité au pouvoir ? peler les chiens, et tout juste C’est une question que l’on peut temps de se couvrir la tête de poser. Le Monde s’est trompé sur cendres. la cagnotte. C’est un fait. Mais Le journal, victime ou coupable, c’est un autre fait, tout aussi in- selon les points de vue, de ce que contestable, que, depuis plusieurs Bercy a suavement appelé une semaines, par glissements succes- « grave erreur de méthodologie », a sifs des évaluations, Bercy tait ce donc fort normalement fait la qu’il sait déjà et va dire cette se- seule chose qui restait à faire : rec- maine : alors 30, 35, 40 milliards ? tifier et présenter ses excuses. C’est quand vous voulez !

Pfizer et Warner-Lambert fondent le numéro 2 mondial de la pharmacie APRÈS TROIS MOIS de bataille William Steere, sera nommé à la tête épique, le groupe pharamaceutique de la nouvelle entité commune, dont Pfizer serait sur le point de fusionner le siège sera maintenu à New-York avec Warner-Lambert. D’abord ré- (siège actuel de Pfizer). Le président ticent à cette offre hostile, le labora- de Warner-Lambert, Lodewijk J. R. toire américain de Morris Plain (New de Vink, devrait rester en fonction Jersey) se serait laissé séduire par jusqu’à la finalisation de la fusion, une ultime transaction (Le Monde du mais pas davantage. Le laboratoire 5 février). Pfizer et Warner Lambert ainsi créé se classera au deuxième devaient officialiser leur mariage par rang mondial de l’industrie pharma- échanges d’actions, lundi 7 février, ceutique derrière le groupe britan- créant ainsi le numéro deux mondial nique issu de la fusion de Glaxo Well- du secteur, ont rapporté le quotidien come et SmithKline Beecham. britannique Financial Times et le Il comprend de nombreux pro- journal américain Wall Street Journal. duits phares dans le domaine des Les conseils d’administration des maladies cardio-vasculaires, les ma- deux groupes se sont réunis, samedi ladies neurodégénératives, les anti- et dimanche, pour approuver la tran- infectieux et le diabète, ainsi qu’une saction qui devra encore recevoir ligne de produits grand public depuis l’aval des actionnaires et des autori- les confiseries (Cachou-Lajaunie, tés de régulation de la concurrence. chewing-gums Trident, pastilles Vi- Pfizer devrait échanger 2,75 de ses chy en France...) jusqu’aux rasoirs. actions contre chaque titre de War- Avec un chiffre d’affaires de 28 mil- ner Lambert, soit un total de liards de dollars, et une capitalisation 89,96 milliards de dollars (88,2 mil- boursière de plus de 230 milliards de liards d’euros) sur la base des prix à la dollars, le nouvel ensemble est en clôture de vendredi. American mesure d’investir plus de 4 milliards Home Products (AHP), lui aussi sur de dollars par an en recherche, éclip- les rangs, qui ne pouvait rivaliser sant des rivaux tels l’américain avec cette offre (la sienne s’élevant à Merck. 58 milliards de dollars), a accepté la La vedette dans la corbeille de ma- somme de 1,8 milliard de dollars riage s’appelle le Lipitor, médica- pour abandonner ses prétentions sur ment anti-cholestérol qui, de l’avis Warner-Lambert. Ce serait l’un des des experts devrait se positionner plus importants dédits jamais versé comme le produit le plus vendu de la dans le cadre d’une fusion pharma- planète, avec plus de 6 milliards de ceutique. En revanche, AHP n’aurait dollars de ventes par an d’ici quel- pas obtenu les compensations sup- ques années. Développé par War- plémentaires qu’il réclamait, de ner-Lambert et co-distribué par Pfi- l’ordre de 200 millions de dollars, zer, il avait justifié à lui seul sous la forme de droits de commer- l’intrusion du père du Viagra dans la cialisation de certains médicaments fusion programmée entre Warner- de Pfizer ou de Warner-Lambert. Lambert et AHP, le 4novembre 1999. Selon des sources proches des né- gociations, le président de Pfizer, Véronique Lorelle

a LOTO : résultats des tirages no 11 du samedi 5 février. Premier tirage : 6, 22, 28, 33, 41, 49 ; numéro complémentaire : 4. Rapports pour 6 numéros : 6 626 955 F (1 010 272 ¤) : 5 numéros et le complémentaire : 99 110 F (5 109 ¤); 5 numéros : 6 235 F (950 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 298 F (45,42 ¤) ; 4 numéros : 149 F (22,71 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 30 F (4,57 ¤) ; 3 numéros : 15 F (2,28 ¤). Second tirage : 21, 25, 33, 38, 45, 48 ; numé- ro complémentaire : 15. Pour 6 numéros : 2 880 615 F (439 146 ¤) ; 5 numéros et le complémentaire : 99 110 F (15 109 ¤) ; 5 numéros : 6 035 F (920 ¤); 4nu- méros et le complémentaire : 284 F (43,29 ¤) ; 4 numéros : 142 F (21,64 ¤); 3 numéros et le complémentaire : 32 F (4,87 ¤) ; 3 numéros : 16 F (2,43 ¤).

Tirage du Monde daté dimanche 6-lundi 7 février 2000 : 592 696 exemplaires. 1-3 LeMonde Job: WDE0600--0001-0 WAS MDE0600-1 Op.: XX Rev.: 05-02-00 T.: 12:42 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: unused No: 0006 Lcp: 700 CMYK

MARDI 8 FÉVRIER 2000

EUROPE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI Des techniques répandues % George Huit pays d’Afrique de l’Ouest ET DU MANAGEMENT 93 en Debunne, ont instauré un tarif extérieur b La concurrence internationale assainit les méthodes de 63 président commun, mais leur union recrutement en France, limitant le recours à des pratiques belge de la douanière, effective depuis le « ésotériques ». L’usage de la graphologie reste cependant Graphologie Tests Fédération 1er janvier, massif (page VIII) d'aptitude européenne peine à se b Le Conseil économique et social, troisième Assemblée de la République, ANNONCES CLASSÉES des retraités, concrétiser entend se réformer pour revaloriser son action (page X) Page IX se bat pour obtenir un montant (page VI) et de la page XII b 45 % des entreprises françaises de plus de dix salariés ont mis en minimum des pensions versées à la page XXVI place des intranets. Employeurs et salariés sont amenés à repenser les usages (page IV) de ces réseaux (page XI)

Le projet de loi de Marie-George Buffet Le « sport-biz » s’engouffre veut lutter contre les excès de l’argent-roi et réduire la fracture entre professionnels dans la course au profit et amateurs

i Marie-George Buffet, mi- dustrie du spectacle. En élargissant part ». Dans le premier cas, les spor- Des stars millionnaires nistre de la jeunesse et des l’audience du sport, la télévision a at- tifs amateurs relèvent encore d’une sports, avait déposé un pro- tisé l’intérêt des multinationales, sphère pétrie de valeurs éducatives, S qui ont investi le champ sportif, culturelles et d’intégration sociale jet de loi en 1932, peut-être Michael Schumacher Michael Jordan aurait-elle été tentée d’atténuer les soit au titre de sponsor, soit comme tandis que les professionnels ont bas- rigueurs de l’amateurisme qui opérateur. culé dans une logique marchande. 38 69 avaient poussé à l’éviction à vie des La professionnalisation était du Dans le second cas, la marchandi- millions de dollars millions de dollars stades de Jules Ladoumègue, titulaire coup inévitable qui fait des athlètes à sation du sport opère des hiérarchies de six records du monde, pour avoir la fois des vecteurs d’audience pour sévères entre les sports à forte au- touché 7 000 francs des organisa- les chaînes de télévision, des sources dience et les autres. Cela se traduit teurs d’une course à pied au Havre. de profit pour les clubs (principale- par le surgissement d’un sport-roi, le En 2000, son projet de loi qui vient ment le football), mais aussi des vec- football, qui dote les clubs de budgets d’être adopté le 2 février par l’Assem- teurs de notoriété pour les marques « sept fois supérieurs, pour un même blée nationale, tient compte du pro- commerciales (parfums, hambur- niveau de compétition, à celui d’un fessionnalisme, pour en corriger les gers, équipementiers sportifs...). club de basket et 32 fois supérieurs à Tiger Woods excès. celui d’un club de volley », affirment En un demi-siècle, une vraie révo- LOGIQUE MARCHANDE nos deux économistes. 27 lution a eu lieu : non seulement les Cette conversion du sport profes- Le foot capte également un tiers du millions de dollars relations entre la compétition de sionnel à l’économie du spectacle temps d’antenne que les chaînes haut niveau et l’argent ont été légali- n’est pas sans risques. Comme consacrent au sport et les trois quarts sées et légitimées, mais le sport, outre l’écrivent Jean-François Bourg, cher- des droits acquittés pour retrans- ses fonctions de distraction et d’inté- cheur au centre de droit et d’écono- mettre des compétitions. Le « pire » gration sociale, est devenu un secteur mie du sport, et Jean-François Nys, reste à imaginer, comme la multipli- économique à part entière et un im- maître de conférences, tous deux à cation des mi-temps, pour satisfaire portant gisement d’emplois. l’université de Limoges, cette « muta- aux impératifs publicitaires des Le nombre et la variété des inter- tion » du sport « engendre une double chaînes et à la logique de cette indus- venants (chaînes de télévision, fa- fracture entre le sport professionnel et trie devenue totalement marchande. bricants d’équipements, sponsors, le sport amateur d’une part et le foot- fédérations, collectivités locales...), ball et les autres disciplines d’autre Yves Mamou les niveaux multiples d’interaction, rendent difficile toute mesure du périmètre sportif. Le secret qui en- INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT toure certaines transactions (trans- ferts ou contrats publicitaires ou de sponsoring) ne facilite pas le travail ISM FULLY ACCREDITED ** statistique. Même la Commission euro- Caractéristiques des seuls programmes * accrédités USA-Europe, exclusivement péenne, quand elle évoque le sport, pour cadres, compatibles avec votre vie professionnelle : les participants ISM : n’aligne que des chiffres très pauvres. formation initiale : dip. ens. supérieur – 30-45 ans, médiane 39 – 24 nationalités – Ainsi, le sport représenterait 3 % du Nbre d’années d’expérience 9+ – dirigeants, cadres, international 91% – séminaires : langue utilisée anglais 100 % – professeurs US. REVENUS ANNUELS commerce mondial, le sponsoring engendrerait 15 milliards de dollars Admissions : janvier, avril, octobre – taille des groupes : 20. POUR L’ANNÉE de recettes (14,8 milliards d’euros), la Nombre de groupes : 5 par an. 1999 vente des droits de retransmission té- lévisée représenterait 42 milliards de International Executive * dollars (41,6 milliards d’euros) et la vente de tickets dans les stades at- ieMBA Master of Business Administration teindrait 50 milliards de dollars a Séminaires mensuels à PARIS a Accrédité ** USA-Europe (49,5 milliards d’euros). La part de a 1-2 mois à NEW YORK a Compatible avec votre vie l’Europe dans ce périmètre commer- a 520 heures plus thèse sur 12 mois professionnelle Des supporteurs... aux téléspectateurs Le marché des articles de sport... cial serait de 36 % contre 42 % pour d ÉVOLUTION DES SOURCES DE FINANCEMENT DU FOOTBALL ESTIMATION MONDIALE en les Etats-Unis. Mais le sport ne se ré- re milliards duit pas aux professionnels. Le cabi- PROFESSIONNEL FRANÇAIS EN 1 DIVISION 160 de dollars 130 net allemand Roland Berger estime DE 1970 À 1971 DE 1996 À 1998 qu’en 1996 le marché mondial des ar- DBA Doctorate of Business Administration * a a 1 % ticles de sport avait représenté Pour titulaires d’un MBA Accrédité ** USA-Europe 0,5 MF 800 milliards de francs de chiffre d’af- a 320 heures de séminaires a Compatible avec votre vie 13,2 % faires et qu’il pourrait atteindre les intensifs plus thèse sur 24 mois professionnelle 436 MF 1 000 milliards de francs en 2001. d 18 % 7,9 % 1996 2001 7 MF 261 MF Ces points de repère statistiques 37,1 % ne rendent toutefois pas compte de 1 223 MF 13,6 % ...dominé par les Etats-Unis Master of Business Administration 449 MF la dynamique sportive, liée à une 81 % CLASSEMENT en pourcentage double mutation sociale et écono- in International Management 28,2 % MBA 30 MF mique : l’accroissement du temps 931 MF a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK a accrédité ** USA-Europe 1 libre dans les sociétés post-indus- ÉTATS-UNIS 50 a “full-time” trielles et la mondialisation des mé- TOTAL = 37,5 MF TOTAL = 3 300 MF 2 JAPON 16 dias. C’est parce que le temps libre s’est accru que les citoyens sont de- International School of Management PUBLIC COLLECTIVITÉS TERRITORIALES SPONSORS 3 ALLEMAGNE 6 venus disponibles pour le sport. 148, rue de Grenelle, 75007 Paris Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 4 FRANCE 5 C’est parce que la télévision a su in-

TÉLÉVISION DIVERS Source : Financement des clubs sportifs et stratégies des collectivités Source : Cabinet R. Berger terpréter cette demande qu’il est Programmes gérés à New York par ISM USA ISM Infographie : Le Monde - Source : Graphic News devenu partie intégrante de l’in- Internet : http://www.ism-mba.edu e.mail : [email protected] LeMonde Job: WDE0600--0002-0 WAS MDE0600-2 Op.: XX Rev.: 05-02-00 T.: 12:42 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0007 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 DOSSIER ̄ SOMMES EN JEU Le mariage d’argent du sport et de la télévision Questions-réponses pourrait tourner à la scène de ménage

Le sport est-il teint, en 1998, 3,8 milliards de e succès d’audience de la ché la diffusion exclusive des sports lars (221 millions d’euros). « Des ta- une activité francs. Sur le plan mondial, selon dernière Coupe du monde La diffusion les plus regardés : football et for- rifs non finançables par les chaînes » 1 mondialisée ? le cabinet allemand Roland Ber- de football, organisée en mule 1 pour TF 1 ; tennis et Tour de tant généralistes que cryptées, es- L France pour France Télévision. Les time un spécialiste des achats de Selon l’économiste Jean-Fran- ger, le chiffre d’affaires en 1996 a France en 1998, a achevé des épreuves gonfle çois Bourg, la mondialisation du atteint 800 milliards de francs et de lever le voile. Le sport est bien le grandes fédérations sportives ont, droits sportifs. Mieux. Selon lui, sport est un « processus » : des pourrait être de 1 000 milliards de programme le plus fédérateur qui les recettes des chaînes. surtout après la privatisation de « les Coréens et les Japonais, coorga- compétitions qui passent du plan francs d’ici à 2001 (+ 23 %). Bien soit en termes d’audience télévisée. TF 1, vite pris la mesure de la nisateurs de la prochaine Coupe du national au plan international, que les Etats-Unis représentent à Rien d’étonnant, donc, si les droits Mais l’explosion concurrence. Ce sont elles au- monde, n’ont pas encore acheté les des sponsors et des fabricants eux seuls la moitié des achats de retransmission des grandes jourd’hui qui imposent leur loi, et droits fixés par Kirch et ISL à 200 mil- d’articles de sports qui gèrent leur d’équipements, les marchés por- compétitions sont pour les chaînes des droits commence donc leurs tarifs. lions de dollars (198 millions d’euros) activité sur une base planétaire, teurs sont situés en Asie, en Amé- de télévision un élément moteur de L’exemple le plus révélateur est pour le Japon et 100 millions de dol- mais aussi et surtout des struc- rique latine et en Europe de l’Est, conquête du public, tandis qu’ils re- à les décourager celui de la Ligue nationale de foot- lars (99 millions d’euros) pour la Co- tures sportives unifiées sur le plan qui devraient augmenter de 50 % présentent pour les clubs et les fé- ball (LNF). Bien que liée à Canal+ rée ». Pourtant, ajoute ce spécia- international : les six premières entre 1997 et 2001. dérations un axe de recettes ma- le public (13,2 %), les collectivités par un contrat d’exclusivité courant liste, « ISL et Kirch ne veulent pas fédérations internationales (vol- jeur. territoriales (7,9 %). Derrière le jusqu’à l’année prochaine, la LNF a encore baisser leurs prix. Mais la li- ley, athlétisme, basket, football, Est-il rentable Au début des années 80, pour- football, d’autres sports, comme le organisé des enchères précipitées mite pourrait avoir été atteinte ». tennis, boxe) ont plus de de prendre le contrôle tant, les droits de diffusion ne re- rugby, le vélo, le tennis ou la for- pour l’après-2001. Introduire TPS membres que l’Organisation des 5 des clubs sportifs ? présentaient qu’un faible pourcen- mule 1, bénéficient de cette suren- dans le jeu lui permettait de faire FORFAIT POUR SYDNEY Nations unies (ONU), qui en Qu’il s’agisse de Michael Jordan tage des recettes d’un club. La chère. Mais la question qui se pose monter les prix. Avec 8,7 milliards En France, TF 1 puis Canal+ ont compte 186. Le vrai support de investissant dans l’équipe de bas- télévision, croyait-on à l’époque, aujourd’hui est de savoir si le ba- de francs (1,3 milliard d’euros) de tour à tour déclaré forfait pour les cette mondialisation reste toute- ket des Chicago Wizards, ou du faisait concurrence à la vente de lancier n’est pas allé trop loin. droits, l’opération a réussi au-delà droits de retransmission des Jeux fois la télévision et sa capacité à groupe financier ENIC qui a pris billets sur les stades. L’expérience a Pour les chaînes généralistes, la de ses espérances. Mais la limite olympiques organisés en sep- diffuser un même événement à des participations dans cinq clubs invalidé cette méfiance. Alors que problématique est un peu diffé- semble atteinte. Malgré son offre tembre-octobre 2000 à Sydney. Lâ- l’ensemble de la planète. de football européens, le but est le nombre de retransmissions a été rente. Privées comme publiques, nouvelle de football, TPS n’a pas ché par le privé, le service public se le même : miser sur des actifs multiplié par 10 en quinze ans, l’af- ces télévisions vendent avant tout rempli ses objectifs : 830 000 abon- retrouve seul pour financer 54 mil- Quel est le rôle sous-évalués, développer leur no- fluence globale dans les stades a des audiences, par nature volatiles, nés seulement en 1999. lions de dollars de droits (environ joué par toriété pour accroître la vente de augmenté de 30 %. aux annonceurs. Pour être puis- ISL et Kirch ont eux aussi des dif- 320 millions de francs), auxquels 2 les sponsors ? produits dérivés, capter une part Du coup les freins ont lâché. Pour santes auprès des catégories so- ficultés à trouver preneurs en Eu- viendront s’ajouter 80 millions de Le Crédit lyonnais avec le Tour croissante des droits de retrans- obtenir les droits de diffusion des ciales les plus recherchées par les rope pour les Coupes du monde de francs de frais de production. La de France, la BNP avec Roland- mission télévisés, et décupler son Coupes du monde 2002 et 2006, publicitaires − les hommes et les football de 2002 et 2006. Pour le raison du retrait des deux chaînes Garros... Les grandes entreprises investissement lors d’une intro- l’opérateur allemand de télévision « ménagères de moins de 50 ans » −, marché français, la note a été fixée est simple. Pour des épreuves diffu- ont trouvé dans le sport-spectacle duction en Bourse. Ces espé- Kirch et la société suisse de marke- les chaînes généralistes ont recher- par le tandem à 223 millions de dol- sées en nocturne, le prix, même un « support à leur mesure », selon rances de gain n’ont de sens que ting sportif ISL ont dû offrir 1,2 mil- partagé à trois entre Canal+, France la formule de Jean-François si les équipes remportent des vic- liard de francs suisses (745 millions Télévision et TF 1, n’engendrera pas Bourg, qui voit cinq raisons pour toires ! Investissement à hauts d’euros) pour 2002 et 1,6 milliard de La spirale de la concurrence de recettes publicitaires suffisantes. une marque de s’associer à un risques, même si les profits francs suisses (993,5 millions d’eu- Face au risque financier, les deux événement sportif : le taux d’au- peuvent être élevés. ros) pour la compétition de 2006. La hausse des droits de diffusion a pour moteur la concurrence privées ont donc préféré renoncer . dience élevé des grandes compé- En France, Canal+ et Télévision entre les chaînes de télévision (en clair ou à péage). Pour sortir vain- Ce double abandon est-il le signe titions, le niveau de réceptivité Internet va-t-il modifier par satellite (TPS) ont fait assaut queurs de cette forte émulation, les chaînes ou les bouquets payants que les détenteurs de droits ont at- des téléspectateurs, le langage les rapports de forces d’enchères pour s’adjuger les droits comme Canal+ puis TPS ont cherché à proposer dans leurs grilles les teint des sommets dont ils ne pour- universel que représente le sport, 6 entre les acteurs ? de diffusion du football français. Là épreuves sportives ou les films les plus appréciés du public. Dès son ront que descendre ? L’enfer serait la nécessité d’être présent sur La question ne pouvait venir aussi, la bataille a été livrée à coups lancement, en 1984, la chaîne cryptée a conclu des accords à long proche s’ils étaient contraints de tous les marchés, la volonté de se que des Etats-Unis, où 22 % des de milliards : 8,7 milliards de francs terme avec les studios américains pour sécuriser son approvisonne- baisser les tarifs ou de remettre les forger une image positive. Les Américains suivent l’actualité (1,32 milliard d’euros) sur cinq ans ment en films venus d’outre-Atlantique. Dans le même temps, Ca- droits chèrement payés à disposi- grandes entreprises auraient sportive sur Internet. Forrester versés pour l’essentiel par Canal+. nal+ est devenue, pour des raisons identiques, le premier argentier tion des fédérations sportives, faute consacré 115 milliards de francs au Research, un cabinet d’experts, La télévision, qui représentait 1 % du cinéma et du football français. Une démarche qui lui a permis de d’avoir réussi à les commercialiser sponsoring en 1998. A elle seule, estime que le monopole de diffu- du financement du football en 1980, fidéliser près de 4,6 millions d’abonnés au 31 décembre 1999. Tant au détail. la firme Coca-Cola aurait dépensé sion des grands réseaux audiovi- fournit aujourd’hui 30 % des re- qu’elle était seule sur le marché du péage en France, Canal+ a pu 7 milliards de francs entre 1984 et suels va être remis en question. cettes, devant les sponsors (13,6 %), contenir les prix. L’arrivée de TPS a changé la donne. Guy Dutheil 1999. Internet devrait autoriser les grandes fédérations sportives à Quel est le budget nouer des relations directes avec des grands clubs le public en acheminant directe- Marie-George Buffet, Robin des bois des amateurs 3 de football ? ment des programmes en direc- Tous les experts l’affirment : la tion des foyers. quoi sert la ministre de la jeunesse et Son apport à l’activité économique est reconnu. ger le sport amateur, mais aussi de créer des victoire en football est une ques- Les médias traditionnels, qui des sports ? « A réguler le marché. » Sa capacité à cultiver l’imaginaire, à donner du emplois. tion d’argent. Rien d’étonnant sont actuellement au cœur de la Telle est la justification claire et plaisir, à susciter des vocations sportives est in- Dans cette veine, les collectivités locales donc si les clubs de football les distribution des compétitions A contestable. » pourraient être autorisées à offrir une garantie directe que Marie-George Buffet, plus importants ont aussi les bud- sportives, vont donc perdre de ministre (communiste) du gouvernement Jos- Mais le champ des pratiques sportives est, lui, d’emprunt aux associations sportives qui réa- gets les plus élevés : 860 millions leur pouvoir aussi bien par rap- pin, donne de sa fonction. Sans œillères doctri- bien plus vaste. Et les milliers de rollers qui sil- lisent moins de 500 000 francs de recettes an- de francs pour Manchester Uni- port aux annonceurs que par rap- nales, elle a parfaitement compris que le « mar- lonnent chaque fin de semaine en manifestation nuelles. Là aussi, il s’agit d’encourager le sport, ted, 575 millions de francs pour le port aux grandes fédérations ché » de la haute compétition n’était pas le lieu nocturne les rues de la capitale appartiennent mais surtout d’aider à faire émerger les gise- FC Barcelone, 545 millions de sportives ou au public. « Pour les du Mal, mais l’élément dynamique d’une muta- au champ sportif aussi sûrement que l’équipe ments d’emplois, qui demeurent inexploités francs pour le Real Madrid, fédérations sportives comme la NFL tion sociale de première importance. de France de football. faute de vision prospective. 520 millions de francs pour la Ju- (football américain) ou la PGA Parce que le phénomène sportif touche, à un Marie-George Buffet sait bien que le sport est ventus de Turin, 504 millions pour (golf), Internet sera plus qu’un nou- degré ou un autre, l’ensemble de la population, TAXER LES FÉDÉRATIONS RICHES un marché aujourd’hui mondialisé. Et qu’une le Bayern de Munich. veau canal de distribution. Ce sera l’action de la ministre se veut « globale ». Ma- Le projet de loi adopté a donc pour but de action menée au strict plan national risque le moyen d’exploiter directement de rie-George Buffet, dont les professionnels crai- consolider les liens entre le sport professionnel d’être de peu d’effet. C’est pourquoi elle a noué Que représente nouvelles sources de revenus. » gnaient (ou espéraient, on ne sait) qu’elle ne et le sport amateur. Ainsi, plutôt que de deman- des liens avec Viviane Reding, la nouvelle le commerce des Forrester estime aussi qu’à l’hori- cantonne son action aux (gentils) amateurs − les der au contribuable de financer les sports et les commissaire européenne à la culture et à l’édu- 4 équipements de sport ? zon 2004 la publicité liée aux évé- autres étant voués aux gémonies −, s’est en réa- clubs situés trop loin de la manne des droits de cation, et alimente autant que possible la ré- Le commerce d’articles de sport nements sportifs sur le Web pour- lité attachée à éviter les cassures au sein de retransmission audiovisuelle, Marie-George flexion de la commission sur le sujet. Afin d’affi- et de loisirs progresse en France rait atteindre 2,4 milliards de l’édifice sportif et à tenter de poser des limites Buffet a choisi de prendre l’argent là ou il se ner la politique de son ministère, elle vient de manière soutenue depuis le dollars (14 milliards de francs) aux dérives du sport professionnel. trouve : dans la poche des fédérations les plus également d’étoffer ses services en spécialistes début des années 80. Le nombre tandis que le e-commerce des ar- Après une loi contre le dopage destinée à riches. L’idée est de prélever de 4 % à 5 % du de la statistique capables d’explorer et de repé- de magasins a doublé en vingt- ticles de sports grimperait à « maîtriser les progrès de la médecine sportive » montant des droits de retransmission d’événe- rer les potentialités de ce nouveau secteur. A cinq ans (11 000 en 1996), et leurs 4,7 milliards de dollars (30 mil- et une autre fixant les règles des clubs profes- ments sportifs payés par la télévision pour les quoi bon distribuer des crédits, en effet, si l’on effectifs ont été multipliés par liards de francs environ). « Une fé- sionnels, le projet de loi, adopté en première transférer aux associations sportives de base. est incapable d’en prévoir l’effet économique et quatre (37 000 salariés). Le chiffre dération sportive comme la NBA lecture le 2 février par l’Assemblée nationale, « Si cette mesure était appliquée cette année, cela social ? d’affaires engendré par les pro- (basket-ball) pourrait tirer 15 % de touche cette fois à l’ensemble des pratiques représenterait un fonds de 150 à 180 millions de ducteurs de matériel sportif a at- ses recettes d’Internet. » sportives. « Le sport professionnel est une réalité. francs », explique la ministre. De quoi encoura- Y. M. Athlètes et sponsors : le couple roi du « sport business »

st-ce le champion qui fait « Les joyaux de la couronne vont tron d’Adidas se mêlerait davan- victoire est belle. Car synonyme de encore balbutiant, peut revendi- la marque ou la marque Les grandes marques être de plus en plus chers, prévient- tage des affaires de ses poulains : retombées. Les grandes marques quer le statut de star mondiale : le E qui fait le champion ? Im- on chez Nike. Une marque comme « Les agents des joueurs devraient gèrent leur « risque-star » en le di- Néo-Zélandais Jonah Lomu... sous possible de répondre, tant luttent pour s’offrir la nôtre a besoin d’emblèmes. Les s’en tenir à ce qu’ils savent faire : les versifiant, au sein d’un même sport, contrat avec Adidas. les intérêts croisés des sponsors et stars sont des idoles, mais aussi de transferts. Ils ne connaissent rien à ou en misant sur d’autres disci- Les stars, enfin, vieillissent. Nike des sportifs semblent inextricables. à prix d’or vrais “préconisateurs”. Ils nous per- l’image... », confiait-il au Monde l’an plines. Comme dans le rugby, der- se targue de garder de bonnes rela- Comment imaginer Adidas en mettent de mettre au point des pro- dernier. Robert Louis-Dreyfus est nier terrain d’affrontement entre tions avec ses anciennes vedettes : France sans se remémorer le Mon- les champions, duits très techniques. C’est l’équi- aussi tenté d’étendre l’image d’Adi- Nike et Adidas. La marque au « Mike Jordan va lancer sa propre dial 98, Zidane dévoilant devant valent de la F1 pour l’automobile. das à la mode. D’où quelques in- swoosh a « perdu » la finale de la marque avec nous au printemps deux milliards de téléspectateurs un voire les fédérations Notre stratégie est de nous concen- cursions dans le show-biz, par le Coupe du monde avec le XV de 2000 en Europe. McEnroe est tou- T-shirt siglé Adidas, et la folle nuit trer sur 2-3 grands joueurs par pays, soutien à des groupes de rap. France, qu’elle équipe, face à l’Aus- jours notre ambassadeur dans le ten- du 12 juillet sur les Champs-Elysées, ou les épreuves qui véhiculent une image dans toute Revers de la médaille : les stars tralie, habillée et chaussée par Ree- nis. Et le nom d’Eric Cantona a été où le slogan de la marque « La vic- l’Europe, voire le monde entier. » du sport sont, comme celles du bok. Mais Nike avait déjà pris sa re- donné à un des immeubles du siège toire est en nous » s’inscrivait au la- cière et médiatique du sport. Le Une sélection qui se fait au détri- show-biz, capricieuses ou fragiles. vanche du Mondial de foot sur de Nike Europe. » La fidélité, par- ser sur l’Arc de triomphe ? Com- sponsoring a suivi le mouvement. ment des joueurs de deuxième ni- Ronaldo, poulain-vedette de Nike, Adidas, fournisseur des All Blacks, fois, réserve de divines surprises, ment évoquer Nike sans parler de Mais les chiffres sont souvent suréva- veau, dont les contrats de sponso- blessé, a ainsi très peu joué depuis écrasés par les Français en demi-fi- comme ce retour au top niveau du Michael Jordan, « le plus grand bas- lués », se borne-t-on à dire chez ring ont été révisés à la baisse. la défaite de juillet 1998. Dans le nales... Cependant, un seul joueur, tennis, en 1999, d’Andre Agassi ketteur de tous les temps », et dont Nike France. « Zidane n’est plus rémunéré par monde du sport business, seule la dans ce sport au professionnalisme (Nike), vainqueur à Roland-Garros on ne sait plus très bien lequel, du Les deux leaders n’ont laissé que la France, explique Marie Gérard, et finaliste à Wimbledon. sportif ou de sa paire de chaus- des miettes à leurs concurrents. directrice de la communication Pour réduire leurs risques, les sures, a donné à l’autre son surnom Seul l’allemand Puma, après des d’Adidas France. Symbole interna- Des budgets de parrainage croissants dans les entreprises marques s’associent de plus en plus d’«Air»? années de déclin, semble décidé à tional, il est pris en charge par le françaises en millions de francs à des « collectifs » : équipes, Nike et Adidas, les deux leaders relever le gant. Le frère ennemi groupe, avec participation des fi- 100 épreuves, fédérations. Nike est le mondiaux du secteur, ont fait, de- d’Adidas a augmenté de 60 % ses liales. » A ce titre, « Zizou » a dû re- 1990 1998 sponsor du Brésil en foot et de la puis près de vingt ans, une véritable budgets marketing et promotion, noncer à sa propre griffe, « ZZ », 80 France en rugby. Adidas, lui, est un razzia sur les grands noms du foot- les portant à près de 16 % de son vendue en grande surface, au profit partenaire depuis toujours de la Fé- ball, de l’athlétisme et du tennis, les chiffre d’affaires (592 millions de d’une ligne de sportswear et de vê- 60 dération internationale de football trois sports les plus médiatisés marks en 1998, soit 302,6 millions tements techniques réalisée par... 40 (FIFA) et vient de s’associer à Ro- – avec la formule 1. Les numéros d’euros). Dans le football, il a recru- Adidas. Ce projet tenait au cœur du land-Garros pour cinq ans. Assiste- trois et quatre, Reebok et Fila, ont té le très posé Didier Deschamps, PDG du groupe, Robert Louis- 20 t-on à un déclin du sponsoring indi- décroché, face à l’inflation des bud- capitaine des Bleus, et l’imprévi- Dreyfus, qui se désolait de voir 0 viduel ? « Un athlète passe, une gets. Le duel planétaire des deux sible Nicolas Anelka. En athlétisme, « sa » star dilapider son image en épreuve est éternelle », dit-on chez géants reste impossible à mesurer, Puma a récupéré des athlètes de re- multipliant les contrats, du dis- SEITA PSACOCA-COLA PERRIER CRÉDIT BNP Adidas. Et une marque ? faute de chiffres. « Les années 85- nom mais en fin de carrière, comme counter Leader Price aux parfums FRANCE VITTEL AGRICOLE 95 ont connu une explosion finan- Merlene Ottey ou Linford Christie. Christian Dior. S’il le pouvait, le pa- (1) : Hors Coupe du monde de football. Source : La Lettre du sponsoring et du mécénat. Pascal Galinier LeMonde Job: WDE0600--0003-0 WAS MDE0600-3 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:28 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0009 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / III

Paul Yonnet, sociologue, spécialiste des loisirs de masse ̄ CHRONIQUE « Les grandes compétitions mettent en spectacle par Serge Marti le principe d’égalité qui a structuré le XXe siècle » Quand l’Europe

« La pratique du sport et la sité interne à l’affichage public des que les amateurs ne peuvent jamais − Les sportifs de haut niveau consommation du spectacle spor- inégalités des aptitudes sportives, se mesurer aux professionnels. sont devenus des professionnels s’éveillera tif sont des phénomènes massifs à car elles servent de levier à l’établis- − Dans les grandes compétitions du spectacle, au même titre que la fin du XXe siècle. Pourquoi cette sement d’une hiérarchie. Les mé- internationales, n’est-ce pas la les chanteurs de rock ou les ac- otre Vieux Continent est-il sur la voie de la Renaissance où cristallisation sur le sport et pas rites de chacun sont indifférents à la fierté nationale qui se fait jour teurs de cinéma. Leur valeur tient condamné à marcher dans les pas du Nouveau Monde ? sur le jardinage ou la méditation ? performance. C’est donc encore à plus que l’égalité ? à l’audience qu’ils rassemblent. L’actualité s’est chargée d’apporter des éléments de réponse − L’avènement du sport est lié à une mise en scène de l’égalité que − Au-delà de l’égalité et du spec- Ne peut-on assimiler les sportifs à à cette question qui servait de thème de remue-méninges à la fusion des esprits autour de la nous convie ce second comparti- tacle de l’égalité, vous citez là l’une des artistes ? l’uneN des nombreuses table rondes organisées par le récent Forum notion d’égalité, qui a structuré tout ment des sports : l’égalité des prati- des raisons de fond qui ont permis − Le sport de compétition n’est économique mondial de Davos. L’accord de fusion intervenu le 3 février le XXe siècle. C’est elle qui permet quants, par-delà leurs inégalités au sport d’émerger comme phéno- pas une activité artistique. La dif- entre le britannique Vodafone et l’allemand Mannesmann, qui fait suite de comprendre pourquoi le sport − physiologiques. mène de société. Le sport-spectacle férence tient à la proportion d’in- à l’annonce, quelques jours plus tôt de la création, avec le Français Vi- et pas la méditation ou le jardinage − Mais, dans un marathon, on donne aux collectivités nationales certitude que recèle l’activité. Dès vendi, d’une société commune appelée à devenir le portail d’accès des − est devenu un phénomène collec- voit les professionnels et les ama- ou territoriales le moyen de faire que le spectacle est entièrement services Internet pour la clientèle des deux groupes, est doublement tif de première importance. teurs courir ensemble... l’expérience régulière de leur unité. soumis à la logique du suspense, on significatif. » Cette notion d’égalité se re- − Marathon, enduro du Tou- C’est un besoin social fondamental quitte le domaine de l’art pour en- La constitution du numéro un européen des télécommunications, à trouve à deux niveaux. Le premier quet..., professionnels et amateurs qui s’est déplacé de la politique ou trer dans le domaine du sport. l’issue d’une opération de 186 milliards d’euros, est d’abord une réplique est celui du sport professionnel, où semblent en compétition les uns de la guerre, où il s’exerçait aupara- Un film de suspense a donc plus européenne à ce qui était jusqu’à présent la plus importante fusion de des individus sursélectionnés sont contre les autres. Mais, en réalité, il vant, au sport, où il se manifeste à voir avec le sport qu’avec l’art. l’histoire, celle annoncée à la mi-février entre les géants américains AOL mis en scène et entrent en compéti- y a deux courses en une. Celle des aujourd’hui. Mais ce besoin de Ceux qui vont au cirque ou au et Time Warner. Le rapprochement Vodafone-Mannesmann est ensuite tion les uns contre les autres. Qu’il professionnels, dont la télévision va communauté peut aussi resurgir théâtre, la peur au ventre par rap- la marque d’un réveil économique et industriel de l’Europe qui, conjonc- s’agisse d’un tournoi de volley ou rendre compte, et celle des ama- ailleurs que dans le sport, notam- port à la prestation de l’artiste, ne ture favorable aidant, tient à se présenter comme le véritable partenaire de la Coupe du monde de football, teurs, qui sont plutôt en compéti- ment dans de grands mouvements participent pas à une activité d’une Amérique triomphante, dont elle salue les performances écono- le sport est d’abord une organisa- tion avec eux-mêmes et qui vivent sociaux, à l’instar des grèves de l’hi- artistique. miques, sans en épouser nécessairement toutes les valeurs sociales et tion de l’incertitude entre égaux re- la course comme un défi personnel. ver 1995. » Dans l’art, on n’est pas dans culturelles. latifs. Lorsqu’il s’agit de l’élite pro- Les deux compartiments sont l’égalité, mais dans la singularité. Il Depuis que le Vieux Continent est, péniblement, sorti de la récession fessionnelle, on voit rivaliser des complémentaires. En temps ordi- y a bien une dimension esthétique qui l’avait frappée en 1993 − la plus grave depuis l’après-guerre −, c’est champions sélectionnés de manière naire, les individus passent sans dif- dans le sport, mais elle est se- sans doute la première fois que le message a été si clairement énoncé à telle que les différences entre eux ficulté de l’un à l’autre. Ils pra- condaire. On peut faire de l’art à Davos, où les 3 000 congressistes ont appris en direct l’accord Vodafone- sont infimes, et quasi réversibles tiquent d’un côté et se réjouissent partir du sport − de magnifiques Vivendi, le PDG de cette dernière, Jean-Marie Messier étant l’un des d’une compétition à l’autre. Cette d’assister à une grande compétition photos, par exemple −, mais le principaux « global leaders » de cette manifestation à laquelle il a large- compétition entre les « meilleurs internationale de l’autre. sport n’est pas de l’art. C’est d’ail- ment participé. égaux », comme je les appelle, sus- » A l’inverse, le spectacle de cer- leurs la difficulté que vivent cer- Il n’était pas le seul à « vendre » le dossier européen à une commu- cite l’intérêt de la foule parce qu’il y tains sports − la course automobile, taines disciplines sportives, comme nauté internationale de businessmen qui, cette année, s’est montrée a un affrontement à chances parta- par exemple − peut très bien se pas- le patinage dit artistique. soucieuse de rééquilibre et de diversité. « Un nouveau consensus doit se gées. C’est à ce niveau d’excellence ser d’amateurs. On ne voit pas dé- − L’avènement du sport a-t-il à dégager entre les leaders politiques et économiques de la planète sur un mo- que le sport devient spectacle, et périr un sport-spectacle parce que voir avec la société du loisir ? dèle de société qui ne soit pas seulement économique », a notamment dé- spectacle de l’égalité. sa pratique populaire faiblit ou est − Il y a en effet émergence d’un claré Louis Schweitzer, le patron, de Renault, faisant allusion à un mo- − Comment s’illustre l’égalité inexistante. loisir de masse, dans lequel le sport dèle européen conçu autour d’un zeste de solidarité collective et des dans le second niveau ? − Rangez-vous le Dakar dans la occupe une place prépondérante. règles susceptibles d’encadrer un libre-marché qui ne doit pas être livré − Il y a un second système, où les même catégorie que le marathon ̄ Contrairement à ce qu’indiquent les à lui-même. individus ne sont plus en compéti- de Paris ou de New York ? statistiques de l’Insee, le temps de Le ministre de l’économie et des finances, Christian Sautter dont tion les uns contre les autres, mais − Le Dakar a été conçu à l’origine Paul Yonnet loisirs s’est accru, et les pratiques c’était le baptême du feu à Davos et qui, en l’absence imprévue de Hans en compétition avec eux-mêmes. comme une épreuve du second sys- b Sociologue, Paul Yonnet, sportives occupent une part impor- Eichel, son homologue allemand, se trouvait seul face à Lawrence Sum- Les grands marathons de masse, le tème, pour les amateurs adeptes de cinquante-deux ans, s’est tante des moments qui ne sont pas mers, le secrétaire américain au Trésor, a plutôt bien défendu la position ski de fond, le VTT, le roller..., sont sensations fortes seulement. Mais le spécialisé dans l’analyse des consacrés au travail ou aux obliga- européenne et les atouts d’un Vieux Continent qui, lui aussi, affirme des systèmes sans adversaires réels, succès médiatique du circuit a loisirs, des pratiques sociales à tions familiales. s’être engagé dans la Nouvelle économie. Avec le ferme espoir que cette où le sportif est lui-même son poussé les organisateurs à faire caractère de masse et des » C’est parce que le temps de loi- mutation soit perceptible à l’étranger, un souhait déjà exaucé si l’on en propre adversaire. Il teste sa propre évoluer l’épreuve en direction du phénomènes de médiatisation. sir s’est accru que le sport profes- croit l’étude publiée par la firme ATKearney au cours du Forum. endurance, sa capacité de survie. premier système. Les conditions de b Il a notamment publié : Jeux, sionnel a pu prendre de l’extension A partir d’un échantillon constitué par les 1 000 principaux dirigeants Là, nul besoin de classer ou de divi- course sont alors devenues ex- modes et masses. La société et devenir une activité économique d’entreprises de la planète, elle conclut dans la dernière édition de sa ser. On peut mettre tout le monde trêmes pour départager les meil- française et le moderne, 1945-1985 à part entière. Ne l’oublions pas, les brochure « Global 1000 » que « le pouvoir d’attraction de l’Europe en tant ensemble puisque le sens de l’effort leurs pilotes professionnels. Et ce (Gallimard, « Bibliothèque des sportifs professionnels travaillent que destination des investissements directs étrangers, tel qu’il est perçu par ne naît pas de l’affrontement des durcissement a entraîné des catas- sciences humaines, 1985) ; pendant les compétitions, alors que les entreprises globales, s’est nettement renforcé au cours des derniers uns contre les autres. Rien ne s’op- trophes à la fin des années 80 . Il y a Systèmes des sports » (Gallimard, ceux qui les regardent prennent sur mois ». A partir des données fournies par son Indicateur de confiance pose à la réunion des valeurs et des eu collision entre le compartiment « Bibliothèque des sciences leur temps de loisirs. » des investissements directs étrangers (basé sur l’analyse, dans 60 pays, capacités individuelles sur la plus professionnel et le compartiment humaines », 1998). Il vient de du meilleur environnement pour ces investissements), la firme constate large échelle possible. amateur. Cette contradiction a été publier Travail, loisir. Temps libre et Propos recueillis par que « l’Europe a remplacé l’Amérique latine en tant que destination régio- » Il y a même une sorte de néces- pacifiée par la suite, mais on voit lien social (Gallimard). Yves Mamou nale la plus volontiers choisie pour ce type d’investissements à court terme », les Etats-Unis restant naturellement en tête. Grâce à à la reprise inattendue de sa croissance au cours des neuf pre- miers mois de 1999 et « à l’attitude pro-business du gouvernement Blair », la Grande-Bretagne se hisse au deuxième rang mondial de ce classe- Marseille profite à plein des millions de l’OM e ment (elle figurait au 4 rang précédemment), tandis que la France gagne deux places par rapport au précédent sondage, il y a 18 mois, pour se situer au 10e rang mondial, un progrès qu’elle doit « à la forte reprise MARSEILLE taient 30 millions en accessoires former des jeunes gens aux métiers de son économie ». de notre correspondant régional Le club de football sportifs. L’OM employait à du sport, mobilisera une vingtaine De tous les facteurs qui incitent désormais les dirigeants des grandes andis que les piètres ré- l’époque 52 permanents. Mais avec de personnes. entreprises mondiales à privilégier l’Europe, après les Etats-Unis, pour sultats de l’Olympique de a des retombées les heures payées à tous les vaca- En termes d’emplois induits, le leur politique d’investissements, l’avènement de la monnaie unique est Marseille (OM) sont un taires les soirs de match, le club ré- poids économique du football s’est le principal. Raison de plus pour attacher de l’importance à la glissade T munérait l’équivalent de 161 em- aussi accru. Quelques PME, dans le continue de l’euro sur les marchés des changes. Monétairement, face à débat permanent dans la majeures pour la ville cité phocéenne, aucune institution plois directs sur l’année. Sur la base transport par cars, l’hôtellerie, un dollar toujours aussi gaillard, le discours sur « le potentiel d’apprécia- de la ville n’est capable d’apprécier en termes d’emploi d’un calcul économétrique clas- voire le stylisme ou la photo, tra- tion » de la monnaie unique peut encore passer quelque temps. Psycho- le poids économique de ce club sique, Patrick Tanquerel estimait fi- vaillent régulièrement pour le club. logiquement, il est du plus mauvais effet pour l’image d’une Europe qui dans la métropole : ni la chambre et de consommation nalement à 1 415 salariés les em- Les imprimeurs qui éditent le men- veut s’affirmer. La monnaie n’est pas seulement instrument d’échange. de commerce, pas plus que la mu- plois indirects générés par l’OM. suel Droit au but à 40 000 exem- Elle est aussi et surtout facteur de confiance. nicipalité, ni la faculté des sports sente le coût de l’achat d’espaces Tous ces chiffres doivent au- plaires ou les catalogues de pro- ou l’OM n’ont jamais tenté de publicitaires tant dans la presse jourd’hui être revus à la hausse. A duits dérivés − inexistants en 1991 − chiffrer le phénomène football. écrite qu’à la radio et à la télévi- l’heure actuelle, le club emploie 210 tirent du football une part appré- Robert Villani, adjoint au sport sion. Autre poste important : les personnes à temps plein, en ciable de leur chiffre d’affaires. Les (RPF), a quand même essayé de dé- 255 millions de francs que le foot- comptant OM/TV et OM Evéne- dirigeants du club estiment que les tailler les flux d’argent institution- ball a permis d’injecter dans le ments, deux structures appelées à industriels locaux captent 40 % des nels. La ville donne 5 millions de commerce local, mais aussi l’indus- se développer. Pour chacun des 25 57 millions de francs du chiffre francs à la SAOS OM (les profes- trie et les services. Grâce à une en- matchs de la saison, près de 500 va- d’affaires que ces objets divers ont sionnels) et 4,5 millions à l’OM As- quête par questionnaires réalisée cataires de sécurité ou d’accueil engendrés lors de la dernière sai- sociation (les amateurs). Elle loue auprès des spectateurs les jours de sont recrutés. son et qui devrait dépasser 80 mil- le Stade-Vélodrome 85 000 francs match, l’universitaire avait recensé lions cette saison. par match, plus 2 francs par specta- les dépenses en transports, nourri- PROJETS IMMOBILIERS Depuis deux ans, les bars de la teur au-dessus de 25 000 présents. tures, boissons et produits dérivés Dans les trimestres à venir, deux ville qui disposent d’une licence IV Avec une moyenne de 52 000 spec- occasionnés par ces événements : il projets immobiliers devraient en- profitent d’une nouvelle manne : ils tateurs, les recettes avoisinent les chiffrait à 67 millions. core accroître la surface écono- diffusent les matches de l’OM sur 14 millions de francs par an. A long Patrice Tanquerel avait ensuite mique du club : l’opération Cam- les chaînes à péage. Cinq cents terme, ces rentrées rembourseront évalué (toujours par question- pus, destinée à améliorer d’entre eux paient l’abonnement les 500 millions déboursés pour la naires) les flux de consommation l’entraînement et la formation, né- Barsat à 499 francs, et on estime au mise en conformité et l’agrandisse- des salariés du club : les joueurs, cessite un chantier de quelques même nombre ceux qui le font ment du stade et de ses abords très gros consommateurs, injec- mois pour plusieurs dizaines d’ou- sans payer l’abonnement. Cette pour la Coupe du monde. taient quelque 48 millions de francs vriers. L’autre chantier fera des ter- mise en spectacle engendre une Il faut remonter plus au nord, par an dans la région et les autres rains du Chevalier-Roze, près du source de revenus si appréciable en vers l’université de Caen, pour salariés 9 millions environ. Exami- Vélodrome, une zone commerciale termes de boissons et repas vendus trouver la seule personne ayant nant la comptabilité du club afin de restauration et de loisirs qui em- que certains établissements, fermés travaillé sérieusement sur le sujet : d’évaluer le coût de son fonction- ploiera plusieurs dizaines d’ou- le soir, ouvrent spécialement les Patrice Tanquerel, professeur nement quotidien (loyers, assu- vriers en 2001, date à laquelle elle jours de matches. d’économie, a mené une étude en rances, transports et autres), la re- sera opérationnelle et créera à son Les cafetiers et restaurateurs ins- 1991, alors qu’il était encore étu- cherche débouchait sur une facture tour de nombreux emplois. Enfin, tallés aux abords du stade de diant. Cette recherche, rendue pu- de 98 millions. Auxquels s’ajou- l’OM Insertion, qui a pour but de 60 000 places ou sur les grands axes blique par Bernard Tapie à qui y mènent font aussi de bonnes l’époque où il dirigeait le club, avait affaires ces jours-là. Tout comme la quelque peu desservi son auteur. Bibliographie société ONET, qui nettoie le stade, Ce travail est donc demeuré inex- Eurest, qui nourrit des spectateurs, ploité par les institutions marseil- b Analyse économique du sport, b Economie du sport, de et Havas Voyages, qui transporte laises, alors qu’il fournit des indica- de Jean-François Bourg et Wladimir Andreff et Jean-François les équipes et leurs accompagna- tions précieuses, qui, dans leur Jean-Jacques Gouguet (Presses Nys (PUF, « Que sais-je ? », teurs. structure, demeurent d’actualité. universitaires de France, 128 p., 39,90 F, 6,08 ¤). On aurait tort enfin d’oublier les En ce qui concerne l’image de 380 p., 162 F, 24,69 ¤). b Economie du sport, de 15 à 20 journalistes qui consacrent Marseille d’abord, Patrice Tanque- b Financement des clubs Bénédicte Halba (Economica, une part appréciable de leur temps rel estimait à 467 millions de francs sportifs et stratégies des 112 p., 46,55 F, 7,10 ¤). à l’OM : eux non plus ne vivent pas les sommes que la commune de- collectivités, de Jean-François b Le Rôle du sport dans la seulement d’amour du foot et vrait dépenser pour atteindre le Bourg et Jean-François Nys (La société : santé, socialisation, d’eau claire... même niveau de notoriété en l’ab- lettre du cadre territorial, Dossier économie (Editions du Conseil de sence du club. Ce chiffre repré- d’experts, 105 p., 390 F, 59,45 ¤). l’Europe, 232 p., 90,25 F, 13,76 ¤). Michel Samson LeMonde Job: WDE0600--0004-0 WAS MDE0600-4 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0010 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 EUROPE ̄ DROIT EUROPÉEN En déclin, la recherche communautaire par Stéphane Corone fait l’objet de vives critiques

Le feuilleton n Europe, la situation de la comme s’en félicitait le 27 janvier sant à celle des programmes recherche est préoc- L’écart avec l’Espagnol Alejo Vidal-Quadras Ro- bruxellois, faisait, disait-on, la satis- E cupante. Sans une action ca, vice-président du Parlement eu- faction des firmes concernées. concertée pour la corriger, les Etats-Unis ne cesse ropéen, lors d’un colloque sur l’ave- Or le nombre de projets Eurêka du plan textile les tendances actuelles risquent de nir de la recherche européenne ne cesse de diminuer. Une étude conduire à une perte de croissance et de se creuser en organisé au Sénat, tout en lui espé- d’évaluation réalisée en 1999 à la de- lors que la récession économique battait son plein, en 1996, de compétitivité dans l’économie rant d’autre part qu’elle atteigne le mande de la présidence d’Eurêka (la 60 000 emplois se sont trouvés directement menacés dans mondialisée. L’écart avec les autres matière d’innovation. même niveau d’excellence que ses Turquie assurait à l’époque cette les secteurs de l’habillement, du cuir, de la chaussure et du puissances technologiques va se creu- concurrents d’outre-Atlantique, qui fonction) dresse un bilan extrême- textile, notamment par la production des pays du Sud-Est ser davantage encore. L’Europe pour- Les budgets affectés n’ont pas à s’embarrasser de ce type ment sévère. On y apprend que le fi- asiatique.A Pour enrayer cette hémorragie, le gouvernement français a rait ne pas réussir la transition vers de considérations. nancement a baissé de 44 % de 1993 tenté de peser sur les partenaires sociaux, en aidant les entreprises l’économie de la connaissance. » Ces par Bruxelles l’ont-ils Comme le suggère le Groupe de à 1996. « La taille des projets, leur du- qui acceptaient de signer des accords-cadres visant à réaménager le phrases ne sont pas issues d’un brû- projet « recherche européenne » du rée, le nombre de participants impli- temps de travail dans ces secteurs. C’est ainsi que le gouvernement lot anonyme. Philippe Busquin, le été en vain ? Mouvement des entreprises de qués déclinent tous fortement sous décidait, par une loi du 12 avril 1996 (loi no 96-314 du 12 avril 1996, JO nouveau commissaire chargé de la France (MEDEF), ne faudrait-il pas l’effet d’une réduction des finance- du 13/4/1996, et décret no 96-572 du 27 juin 1996, JO du 28/6/1996), de recherche à Bruxelles, en est l’au- renzi, qui se sont récemment pen- « séparer distinctement les pro- ments publics et des aides nationales supprimer les cotisations patronales de Sécurité sociale sur les sa- teur. chés sur ce sujet en doutent grammes qui relèvent de la cohésion pour aider Eurêka. » Si rien n’était laires correspondant au SMIC et de les alléger de manière dégressive Elles figurent en introduction de fortement. scientifique et technique – dont une fait pour inverser cette tendance, sur les salaires compris entre une fois et une fois et demie le SMIC. sa communication « Vers un espace Pour eux le « paradoxe européen » partie au moins du financement est Eurêka serait voué à une mort pro- Il s’agissait d’une mesure expérimentale qui devait durer un peu européen de la recherche », publiée qui tient en l’incapacité du Vieux du ressort de fonds structurels – et chaine, estiment les auteurs. plus d’une année et dont le coût s’est élevé à 1,2 milliard de francs le 18 janvier. Ce constat très négatif Continent à transformer ses bons ceux qui relèvent de l’excellence » ? A Paris, Gilbert Nicolaon, coordi- (183 millions d’euros). On escomptait le maintien de 35 000 postes s’appuie sur un bilan chiffré : l’Eu- résultats de recherche en succès nateur national d’Eurêka en France, menacés et l’embauche de 7 000 jeunes. Cette mesure a effective- rope ne consacre que 1,8 % de son commerciaux a des causes tant BILAN SÉVÈRE confirme : « Ce rapport a le mérite ment permis la signature d’accords de branche aux mois de mai et produit intérieur brut (PIB) à la re- quantitatives que qualitatives. Et Cette divergence dans les objectifs d’être objectif. » La baisse des finan- juin 1996 dans les secteurs concernés, mais il semble a posteriori que cherche, contre 2,8 % pour les Etats- seule une refondation complète du a même fini pas altérer grandement cements est en particulier due au re- les ambitions n’aient pas été atteintes concernant les embauches. Unis et 2,9 % pour le Japon. «Les système actuel pourrait être à même les résultats d’une autre catégorie de trait de l’Allemagne, qui fut pour- On le sait, les mesures d’aides sectorielles apportées par un Etat de chercheurs ne représentent que 2,5 ‰ de l’enrayer. « On s’est servi de la re- programmes de recherches euro- tant avec la France à l’origine l’Union européenne à ses industries en difficulté sont, sauf exception, de la force de travail des entreprises cherche pour aider les sous-dévelop- péens que sont les programmes Eu- d’Eurêka. L’hétérogénéité des sys- interdites par l’article 92 du traité de Rome, dans la mesure où elles en Europe, contre 6,7 ‰ aux Etats- pés européens à se raccrocher au pe- rêka. Cette « Initiative » créée en tèmes de soutien entre les différents risquent de fausser le jeu de la libre concurrence, pierre angulaire du Unis et 6 ‰ au Japon. Cet écart tend loton. » 1985, pour faire pièce au projet pays, mais aussi les divergences d’in- Marché commun. Toutefois, ce sacro-saint principe comporte quel- de surcroît à se creuser, insiste-t-il. La N’y-a-t-il pas en effet une contra- « Guerre des étoiles » américain, térêts, bloquent le processus : « Cer- ques exceptions, parmi lesquelles la règle dite de minimis : les aides différence entre les dépenses totales diction fondamentale à vouloir que était citée en exemple. A la diffé- tains pays n’ont pas de grands de faibles importances sont autorisées lorsqu’elles n’excèdent pas de recherches publiques et privées la politique européenne de la re- rence des programmes proprement groupes, d’autres pas de PME dans le 100 000 euros (655 957 francs) pour une même entreprise sur trois américaines et européennes s’est ainsi cherche coure après deux objectifs communautaires, les projets Eurêka secteur des hautes technologies. Le ans. Une procédure spécifique est élevée à quelque 60 milliards d’euros opposés ? On lui demande d’être sont financés directement par les soutien aux PME, l’un des rares prévue par l’article 93 du traité de en 1998, contre 12 milliards en 1992. » d’une part « un instrument excellent Etats membres et définis par les en- thèmes à faire l’unanimité totale, L’Etat français a bien Rome, qui veut que, lorsqu’un Les leçons des précédents pour favoriser la cohésion entre les treprises et les laboratoires de re- cache ainsi des différences qualita- Etat membre souhaite accorder commissaires n’auront donc servi à différentes régions de l’Europe », cherche. Cette approche, en s’oppo- tives considérables », explique Gil- demandé l’avis une aide, il doit d’abord présen- rien. En 1997, déjà, Edith Cresson bert Nicolaon. ter son projet à la Commission avait tiré la sonnette d’alarme. «Le Il ne faudrait pas que ces constats de Bruxelles avant européenne et attendre son feu programme-cadre de recherche et de Les projets Eurêka s'étiolent négatifs conduisent à mener la poli- vert, avant de l’octroyer. développement technologique ne tient en pourcentage tique du pire, qui serait de baisser d’accorder cette Si l’Etat français a bien deman- pas ses promesses », avait écrit 0 COÛT TOTAL (hormis les projets les bras, estiment Elie Cohen et dé l’avis de Bruxelles avant d’ac- Etienne Davignon, lui-même ancien – 20 supérieurs à 100 millions d'euros) Jean-Hervé Lorenzi. Dans le do- ristourne sur corder cette ristourne sur les coti- vice-président de la commission de – 40 maine des technologies de l’infor- sations de Sécurité sociale, il n’a la recherche et de l’industrie, dans le mation, une nouvelle ambition – 60 les cotisations de pas attendu son accord pour rapport d’évaluation qu’Edith Cres- COÛT MOYEN pourrait être de créer un pro- mettre en place son dispositif. En son lui avait demandé (Le Monde du – 80 PAR PROJET gramme Internet 2 européen, pour Sécurité sociale, mais fait, Franck Borotra, ministre de 14 mars 1997). Certes, il est encore – 100 doter le Vieux Continent d’une in- l’industrie de l’époque, qui a pris trop tôt pour voir si le cinquième – 120 frastructure à haut débit, suggèrent- cette mesure, souhaitait qu’elle programme-cadre (PCRD) adopté le NOMBRE DE PROJETS ils. « L’Europe manque d’ambition il n’a pas attendu son – 140 SUPÉRIEURS À 10 MILLIONS D'EUROS soit ensuite généralisée, ce qui 22 décembre 1998 pour une durée – 160 dans les nouvelles technologies. Mais accord pour mettre en l’aurait de facto rendue légale aux de quatre ans obtiendra de meilleurs – 180 il ne faut pas se résigner. » résultats. Mais les deux écono- yeux de Bruxelles. Mais Alain 1985 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 place son dispositif. Juppé, le premier ministre, refusa mistes, Elie Cohen et Jean-Hervé Lo- Source : Eureka. Annie Kahn sa généralisation. La mesure resta Pour la première fois, donc sectorielle. La Commission s’est évidem- il est donc condamné ment saisie de cette affaire et a indiqué à la France, dans une dé- George Debunne se bat pour obtenir à se faire rembourser cision du 9 avril 1997 (décision no 97/811/CE du 9 avril 1997), par un ensemble qu’elle considérait cette mesure comme illégale pour non-respect un montant minimum des pensions de retraite d’entreprises des de la procédure et qu’elle la ju- geait, de plus, incompatible sur le avantages qu’il leur fond avec le traité de Rome. La es retraités des Quinze ont droits essentiels qu’il faut sauvegar- monétaire sont définis sur la base du France a alors saisi la Cour de jus- leur syndicat. Baptisée Fé- Le président belge der. Pour la Ferpa, cette solidarité PIB. Pourquoi n’en serait-il pas de avait un peu tice des Communautés euro- dération européenne des entre générations devrait être réaf- même pour l’établissement d’un mini- péennes (CJCE), qui a rendu son L firmée, au niveau européen, en mum de ressources ? Ce que nous pro- retraités et personnes de la Fédération trop vite accordés arrêt le 5 octobre dernier (arrêt âgées (Ferpa), cette organisation est fixant un montant minimum pour posons répond aux conditions fixées de la CJCE du 5 octobre 1999, af- même présidée par une grande fi- européenne des les pensions et un montant mini- par les Etats membres dans la Charte faire C-251/97). gure du syndicalisme européen : mum de ressources pour les per- communautaire des droits sociaux de Cet arrêt est intéressant dans la mesure où, pour la première fois, George Debunne. Secrétaire général retraités souhaite sonnes exclues du droit à la retraite 1989 », relève-t-il, tout en déplorant l’Etat français est condamné à se faire rembourser par un ensemble de la Fédération générale des travail- et sans autre moyen de subsistance. qu’ait été abandonnée, depuis d’entreprises des avantages qu’il leur avait un peu trop vite accor- leurs belges (FGTB) de 1968 à 1983 et intégrer les seniors Concrètement, la fédération pro- l’adoption de ce texte, l’idée de toute dés... Selon la partie française, cette aide ne menaçait pas de faus- président de la Confédération euro- pose que le premier soit, chaque an- politique européenne en faveur des ser le jeu de la concurrence, car ne l’ont reçue que les entreprises péenne des syndicats (CES) de 1982 dans la compétence née, équivalent à 50 % du produit in- personnes âgées. Cette charte, rap- qui ont pris à l’égard de leurs salariés des engagements financiers à 1985, il défend aujourd’hui le sort térieur brut (PIB) national par pelle-t-il, établit pourtant la nécessi- supérieurs à ce que la loi leur imposait, et notamment une meil- des personnes âgées avec les mêmes communautaire habitant, et le second à 40 % de ce té de prendre des mesures appro- leure rémunération des heures supplémentaires. convictions et la même énergie que même indicateur. « Ce qui, souligne priées en faveur de l’intégration La réduction des charges sociales n’aurait fait que compenser par le passé, malgré ses quatre- « Nous ne nous interdisons pas son président, représente une aug- sociale et économique des per- une dépense supplémentaire, qui n’était pas normalement à la vingts et un ans. d’unir nos forces avec ces organisa- mentation importante dans beaucoup sonnes âgées. charge de ces entreprises. Elle ne pouvait donc constituer un avan- Depuis douze ans, George De- tions. Mais cette coopération ne peut de pays. » tage susceptible d’alléger le coût de revient des produits fabriqués bunne se bat pour que ce groupe so- se faire au détriment des syndicats, « Nous ne plaidons pas pour une « DÉCISION POLITIQUE » et par conséquent ne menaçait pas de fausser le jeu de la concur- cial, dont l’importance ne cesse de qui restent une force essentielle, af- uniformisation, explique George De- Deux recommandations en ce rence. croître, acquière une place dans le firme-t-il. S’il y a aujourd’hui une ten- bunne. Mais il faut qu’il y ait une sens ont été adoptées par le Conseil Mais la Cour n’a pas suivi ce raisonnement. Elle rappelle qu’en mouvement syndical européen et dance à la création de partis et d’or- convergence sur des objectifs. » Et des ministres des affaires sociales principe, toutes les aides qui allègent les charges incombant normale- une vraie représentation, afin d’être ganisations diverses de retraités, c’est d’insister sur les propositions faites : européens en juin 1992. Mais cela ne ment aux entreprises sont interdites, qu’il s’agisse d’aides directes ou un interlocuteur valable auprès des parce que les syndicats abandonnent « Le pacte de stabilité, la politique reste qu’une recommandation. Pour indirectes, quel que soit l’objectif poursuivi. Elle estime ensuite qu’un institutions européennes. Car si, dès le terrain. En se désintéressant des la Ferpa, « une décision politique accord conclu entre les partenaires sociaux forme un ensemble, qui 1988, la CES a pris conscience de la personnes âgées, comme des chô- s’impose ! Assez de déclarations ! », résulte d’un compromis, fait de concessions mutuelles et qu’il n’est nécessité de se pencher sur les pro- meurs, et en ne se préoccupant que comme le dit son slogan adopté en pas possible d’évaluer avec précision le coût pour les entreprises − et blèmes des retraités et personnes des travailleurs actifs, les syndicats 1997 au moment où la Conférence a fortiori l’éventuel surcoût – des accords signés. âgées et décidé de créer un comité font une erreur de solidarité. Il faut intergouvernementale se penchait Certes, précise la Cour, l’aménagement du temps de travail a un de coordination ad hoc, ce n’est éviter ce corporatisme conflictuel entre sur la révision du traité de Maas- coût, mais il s’agit là d’un coût de fonctionnement normal, dont qu’en 1993 qu’une fédération auto- générations. La création de partis de tricht. Pour elle, la garantie d’une l’entreprise peut espérer tirer, à terme, un gain de productivité. La nome des retraités y a vu le jour. femmes, de jeunes, de personnes pension minimum et d’un minimum Cour en conclut que la mesure prise est bien une aide, interdite par âgées... c’est la fin de la cohésion so- vital de ressources et de soins de l’article 92 du traité de Rome. L’Etat français est donc condamné à ANCRAGE SYNDICAL ciale. » santé doit être inscrite dans le traité se faire rembourser par les entreprises concernées la différence Ouverte à toutes les organisations Car, pour George Debunne, l’ave- européen. entre les cotisations de Sécurité sociale qu’elles auraient dû payer de retraités interprofessionnelles ou nir des retraites, et plus générale- Ses actions, à l’occasion de l’adop- et celles qu’elles ont effectivement payées, déduction faite de la de branche faisant partie d’un syndi- ment de l’intégration sociale des tion du traité d’Amsterdam, pour somme de 655 957 F, correspondant à l’aide de minimis autorisée. cat national membre de la CES, la personnes âgées dans la société, est que les retraités et les personnes On estime à 5 500 le nombre d’entreprises qui ont bénéficié de la Ferpa en regroupe aujourd’hui une d’abord une question de solidarité âgées soient intégrés dans la compé- mesure Borotra. Toutefois, seule un petit millier d’entre elles se- trentaine (dont une hongroise et une entre les générations. Aujourd’hui, ̄ tence européenne, n’ont pas abouti, raient concernées par le remboursement, compte tenu de la règle roumaine), et elle compte 10 millions les plus de 60 ans représentent 20 % l’Allemagne ayant invoqué dans ce de minimis. d’adhérents. Pour George Debunne, de la population totale européenne George Debunne domaine le principe de subsidiarité. La France a passé un accord avec la Commission, prévoyant que le l’existence de la Ferpa au sein de la (soit 60 millions d’individus), et ils b Instituteur de formation, Toutefois, la Ferpa n’entend pas remboursement se fera sur trois années à partir du 1er avril 2000. Par CES constitue « un grand pas en atteindront 28,5 % en 2025. Et cette il entre à vingt-cinq ans à la lâcher prise. Dans la perspective de ailleurs, elle a obtenu que le surcroît d’impôt sur les sociétés payé à avant ». Celui-ci sait néanmoins que évolution démographique fait peser Centrale générale des services la nouvelle révision du traité fixée à l’époque par les entreprises concernées, sur les bénéfices supplémen- la question de la représentation des un enjeu considérable sur les rela- publics. En 1968, il devient la fin 2000, elle s’apprête à lancer taires qu’elles avaient réalisés du fait de cette mesure, soit déduit des retraités est loin de faire l’unanimité tions entre plusieurs générations et secrétaire général de la Fédération une pétition européenne exigeant sommes à rembourser. au sein du syndicalisme européen. sur leur cohabitation dans la société. générale des travailleurs belges l’inscription des droits fondamen- Malgré cet adoucissement de la mesure, on peut imaginer qu’un « Dans beaucoup de pays, souligne-t- De même qu’elle est contre tout (FGTB). taux des citoyens européens dans le certain nombre de bénéficiaires décident de mettre en jeu la responsa- il, les retraités n’ont pas leur mot à corporatisme, la Ferpa s’oppose à b En 1973, il participe à la futur traité. Une pétition qu’elle sou- bilité de l’Etat français, qui, au-delà de la légèreté dont il a fait preuve dire au sein des confédérations natio- toute individualisation et toute pri- fondation de la Confédération mettra au Parlement européen et à en prenant une décision qui sur le fond était discutable par Bruxelles, nales. » Mais cet ancrage dans le vatisation des systèmes de retraites. européenne des syndicats (CES), la présidence de la Commission, et a indéniablement commis une faute en n’attendant pas le feu vert de syndicalisme, George Debunne le Pour elle, les régimes légaux ou ré- qu’il préside de 1982 à 1985. qu’elle relayera par l’organisation la Commission pour mettre en place son dispositif, comme il aurait dû. défend fermement, quitte à refuser sultant de conventions collectives A partir de 1988, il se consacre d’une journée d’action européenne les demandes d’adhésion, pourtant obligatoires pour l’ensemble des tra- à la création d’une Fédération le 17 mai prochain. Agence Juris Presse nombreuses, qu’il reçoit régulière- vailleurs, basés sur la répartition et la européenne des retraités ment d’associations de retraités. solidarité entre générations, sont des et personnes âgées. Laetitia Van Eeckhout LeMonde Job: WDE0600--0005-0 WAS MDE0600-5 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0011 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat Le commerce avec les pays d'Europe centrale progresse UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Par groupes de produits en 1997 en % PRODUCTION INDUSTRIELLE (nov. 99, en %) MACHINES, VÉHICULES 35 29 Sur un an ...... 2,9 2,8 2,3 2,5 4,6 2,9 2,4 – 0,5 3,0 4,4 4,3 Sur trois mois ...... 1,2 1,1 0,5 0,9 1,0 1,1 1,1 0,4 1,1 1,0 1,2 CHIMIE 12

9 PRIX À LA CONSOMMATION déc. 99, en %) ÉNERGIE 11 5 Sur un an ...... 1,7* 1,7* 1,4 * 2,1 2,8 1,4* 2,1 1,9* 1,2 2,6 (sept.) 0,3 (août) Sur un mois ...... 0,4 * 0,4 * 0,4 * 0,4 0,4 0,5* 0,2 – 0,5* 0,2 0,4 0,3 MATIÈRES BRUTES 4 5 PIB EN VOLUME ALIMENTAIRE 7 (3e trimestre 99, en %) 9 Sur un an ...... 2,2 2,3 1,3 1,7 (2e t.) 3,7 3,0 1,2 4,0 1,9 4,2 1,0 AUTRES ARTICLES 31 Sur trois mois ...... 1,0 1,0 0,7 1,6 (2e t.) 1,1 1,0 0,9 1,1 0,8 1,4 – 1,0 MANUFACTURÉS 43 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) IMPORTATIONS EXPORTATIONS Source : Eurostat. 1998...... – 1,4 – 1,9 – 1,7 – 1 – 1,8 – 2,7 – 2,7 – 0,8 0,2 1,4 – 5,9

a DEPUIS 1993, les transactions des pays d’Europe centrale (PEC) avec le DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) reste du monde ont plus que doublé. En 1997, elles représentaient 2,9 % du commerce mondial et 11 % du commerce extra-Union européenne 1998 ...... 68,7 72,4 60,4 116,2 65,7 57,7 116,8 64,8 48,6 ND ND (UE). SOLDE COMMERCE EXTERIEUR a LES MACHINES et véhicules ainsi que les autres articles manufacturés (en milliards d'euros, oct. 99) sont les premiers produits concernés. Entre 1994 et 1997, la part des pro- duits manufacturés dans le commerce total des PEC est passée de 73 % à – 0,3 6,8 5,8 1,3 – 2,4 2,3 1,5 1,1 – 3,5 (sept.) – 25,7 (mai) 6,4 (mai) 78 % en raison, notamment, du poids croissant des véhicules routiers. INVESTISSEMENT (FBCF) Cette tendance illustre la volonté des PEC de s’orienter vers des produits (3e trimestre 99, en %) manufacturés à plus forte valeur ajoutée. Sur trois mois ...... 1,1 1,2 0,8 2,3 (2e t.) 2,5 1,8 1,5 – 0,9 (2e t.) 0,1 1,8 – 4,3 a LES TRANSACTIONS entre l’UE et les PEC ont sensiblement aug- menté depuis 1993 (+ 20 % en rythme annuel). En termes de produits, la * provisoire ** source Commission européenne *** Luxembourg inclus structure et l’évolution du commerce avec les Quinze sont assez proches de celles du commerce avec le reste du monde. Pour plus d'informations : http:/europa.eu.int/eurostat.html PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION Une petite amélioration pour les marchés financiers DERNIER MOIS VARIATION Internet s'installe dans les entreprises Evolution de la prime de risque des pays émergents CONNU SUR UN AN (en points de base au-dessus des bons du Trésor américain) ENTREPRISES CONNECTÉES EN 1998 EMPLOYÉS CONNECTÉS CONSOMMATION DES MÉNAGES + 0,1 % (déc.) + 4,8 % 40 % (en produits manufacturés) 1 400 35 INDICE GLOBAL OUI e 30 1 200 TAUX D'ÉPARGNE 14,7 % (3 trim. 99) – 0.9 25 76,4 % 1 000 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES – 0,9 % (3e trim. 99) + 1,2 % 20 23 % 15 800 10 COMMERCE EXTÉRIEUR 600 (en milliards de francs) + 10,4 MdF – 14,7 % 5 (solde cumulé sur 12 mois) + 144,2 MdF + 9,4 MdF 0 INDICE GLOBAL HORS RUSSIE ET EQUATEUR 400 0,6 % NON Ne sait pas 1998 1999 01/98 03/98 05/98 07/98 09/98 11/98 01/99 03/99 05/99 07/99 09/99 11/99 01/00 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL – 2 (jan.) – 8** Source : Caisse des dépôts et consignations. DES MÉNAGES* Source : IDC France 1999.

a LORSQUE LA RUSSIE a annoncé, au cours de l’été 1998, le non-rem- ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* a SELON International Data Corporation (IDC), plus des trois quarts boursement d’une partie de sa dette, les investisseurs se sont retirés bru- opinion des chefs d'entreprise des entreprises françaises disposent désormais d’un accès à Internet. talement des pays émergents. sur les perspectives générales de production + 38 (jan.) – 11** Cette connection n’est pas encore accessible à tous les employés : a APRÈS UNE PREMIÈRE CORRECTION au dernier trimestre 1998, seulement 39,2 % d’entre eux (en moyenne) en bénéficient. Un taux l’indice a rechuté lors de la crise brésilienne de janvier 1999, puis en mai, en progression puisqu’il n’était que de 24 % en 1998. 22 181 (déc.) + 0,6 % du fait des tensions avant les élections en Argentine. CRÉATIONS D'ENTREPRISES a UN SITE Internet a été développé par 42 % des entreprises fran- a AUJOURD’HUI, si l’on met de côté les pays en défaut de paiement çaises. Au-delà des données institutionnelles, ces sites présentent des (Russie et Equateur), la prime de risque des pays émergents retrouve des DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 2 969 (nov.) – 17 % informations sur les produits, mais seulement 22 % offrent la possibi- niveaux « raisonnables », grâce au rôle moteur de l’économie améri- lité de les acheter en ligne. Près de la moitié des entreprises utilisent caine, mais il faudra attendre les résultats de l’année 2000 pour confirmer * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication également leur site pour dialoguer et donc améliorer leur service la tendance. Sources : Insee, Douanes client. ̄ UN CHIFFRE L’Ukraine reste sur la corde raide depuis la crise de 1998

n soutien conséquent arriérés de salaires et de pensions reuse contraction de ses exporta- Communauté des Etats indépen- 265 000 de la communauté in- Faute de réformes de la fonction publique, s’est auto- tions. Ce manque à gagner n’a pu dants (CEI) – et les revenus men- LE NOMBRE DE NOUVEAUX ternationale n’est pas risé un sensible dérapage budgé- être compensé par une augmenta- suels de la population ayant été di- U taire. Faute de réels moyens pour tion des parts de marché dans les visés par deux (40 dollars SYNDIQUÉS AUX forcément synonyme structurelles et malgré ÉTATS-UNIS EN 1999 de prospérité. A preuve l’Ukraine défendre sa devise, la Banque cen- pays de l’Organisation de coopéra- aujourd’hui), ce redémarrage a qui, pour des raisons essentielle- l’aide internationale, trale, qui a obligation par le FMI de tion et de développement écono- toutes les chances d’être éphémère. ment géostratégiques, a obtenu maintenir les réserves de change miques (OCDE), les produits ukrai- L’Ukraine doit également faire Le nombre de syndiqués s’est entre décembre 1991, date de son étranglé par sa dette, au-dessus de 1 milliard de dollars, niens, en dépit d’une face à de lourdes échéances finan- accru de 265 000 personnes aux accession à l’indépendance, et fin semble s’être résolue depuis lors à compétitivité-prix améliorée avec la cières. En 2000 et 2001, le gouverne- Etats-Unis en 1999. Soit le 1998, 11,4 milliards de dollars et le pays a réduit ses abandonner la bande de fluctuation dévaluation, étant encore loin de ment devra honorer un service de double des nouveaux inscrits de reste la troisième bénéficiaire de et à laisser la hrivna flotter libre- répondre aux standards internatio- la dette de 2,9 puis 2,3 milliards de 1998 et le chiffre le plus impor- l’aide américaine. importations et laisse ment. naux. dollars. Compte tenu des faibles tant depuis vingt ans. Avec près Après avoir connu une profonde Les effets de la dépréciation de la Des éléments plus conjoncturels marges de manœuvre, l’équipe au de 600 000 nouveaux inscrits dépression – l’activité s’est effon- flotter sa monnaie monnaie sur les prix ont été moins ont également contribué à freiner pouvoir à Kiev ne peut compter sur ces cinq dernières années, le drée de près de 60 % en sept ans –, prononcés qu’on ne le redoutait : le commerce avec les pays occiden- une augmentation des concours monde du travail américain se- elle semblait près de renouer avec marché des titres d’Etat, tous finan- finalement, le taux d’inflation a taux. Plusieurs actions antidumping des institutions financières interna- rait-il en train de se resyndicali- la croissance, quand elle a été frap- cements dont le coût s’est alourdi à doublé, passant de 10,1 % en 1997 à ont été engagées contre Kiev dans tionales, avec le feu vert du FMI, ni ser ? Corollaire de cette ques- pée, à la fin de l’été 1998, par une mesure que s’effritait la confiance 20 % en 1998 avant de se stabiliser le domaine des produits sidérur- sur les gains tirés des privatisa- tion, le regain du mouvement crise sans précédent. Celle-ci a suivi des créanciers internationaux et en 1999. Si ce résultat est à mettre à giques. A l’initiative du Parlement tions : celles-ci ayant été menées syndical joue-t-il un rôle dans d’une quinzaine de jours le krach fi- que s’envolaient les taux d’intérêt. l’actif de la Banque centrale, qui a ukrainien, une taxe de 23 % a été jusqu’à présent avec parcimonie, les craintes exprimées par la Ré- nancier de la Russie du 17 août Néanmoins, la sanction de cette continué de tenir sous haute sur- instaurée sur les exportations de bien des « morceaux de choix » serve fédérale d’un regain de 1998. politique fut moins lourde que pour veillance la base monétaire en stéri- tournesol, dont le pays est le sont toujours propriété de l’Etat. l’inflation aux Etats-Unis ? Les causes des crises ukrainienne la Russie. Grâce en partie au crédit lisant les liquidités excédentaires, et deuxième producteur mondial. En- Le gouvernement est prêt à les La plupart des observateurs et russe sont identiques : faute de 2,2 milliards de dollars sur deux de la forte baisse des importations, fin, les récoltes de céréales ont été céder, espérant ainsi attirer les in- doutent de l’impact du mouve- d’avoir été relayée par des réformes ans et demi attribué en toute ur- il pourrait également trouver une particulièrement désastreuses en vestissements directs étrangers qui ment syndical sur la hausse des structurelles, la stabilisation macro- gence par le FMI, elle s’est « limi- part d’explication dans le faible de- 1998 et 1999, avec une production manifestement boudent le pays salaires. Tout d’abord, parce économique, par ailleurs specta- tée » à l’élargissement, le 5 sep- gré de monétisation de l’économie. de 26 millions de tonnes environ, (54 dollars par tête depuis 1989 qu’en dépit de ce regain du re- culaire, est menacée en perma- tembre 1998, de la bande de En effet, selon des données offi- soit le plus mauvais chiffre depuis contre 389 dollars dans la Pologne crutement l’effectif des salariés nence par les déséquilibres des fluctuation de la hrivna, la monnaie cielles, plus des deux tiers des biens l’indépendance. voisine) et s’en sont massivement syndiqués reste stable, aux envi- comptes publics. Certes, les sub- ukrainienne, ainsi dévaluée de et services seraient échangés sur la retirés après la crise de septembre rons de 14 %. Autrement dit, le ventions directes aux entreprises 36 %. Cette mesure – pas plus que base du troc, dont plus de 40 % PRODUITS DOMESTIQUES 1998 (− 48,8 % au premier semestre mouvement syndical demeure publiques et aux collectivités lo- l’encadrement du marché des dans l’industrie. Etranglé financièrement, le pays 1999). Pour cela, il lui reste à vaincre simplement en phase avec le cales ont été supprimées, mais elles changes qui l’a accompagnée et se- L’économie ukrainienne a, en re- a dû ainsi réduire de plus de 20 % l’opposition du Parlement à la pri- mouvement de créations d’em- ont été remplacées par des exoné- ra progressivement levé à partir de vanche, subi de plein fouet les diffi- ses importations depuis la crise de vatisation des entreprises dites stra- plois outre-Atlantique. rations et allégements fiscaux équi- mars – n’a cependant pas remis la cultés de la Russie. L’effondrement l’été 1998. L’ajustement a porté es- tégiques. Point important, l’industrie valents, soit au total près de 12 % monnaie sur les rails de la stabilité. de la demande dans ce pays qui de- sentiellement sur les achats en pro- Le risque d’un défaut de − bastion traditionnel des syndi- du produit intérieur brut (PIB), se- La hrivna a été à nouveau déva- meure son principal partenaire venance des pays occidentaux, l’ap- l’Ukraine sur sa dette extérieure est cats − a supprimé 350 000 em- lon la Banque mondiale. Cette pra- luée en février 1999 et elle subit, de- commercial (20 % de ses exporta- provisionnement en énergie auprès donc bien réel, à moins que les plois généralement bien rému- tique, qui prive l’Etat d’une bonne puis, des secousses à répétition. Le tions et près de la moitié de ses im- du Turkménistan, et surtout de la créanciers privés internationaux ne nérés, l’an dernier, par partie de ses recettes, s’ac- dernier épisode en date remonte à portations) et l’interruption du tra- Russie, étant difficilement se décident à participer à son refi- licenciements ou départs à la compagne d’une fraude massive : la fin de l’année dernière, lorsque le fic sur le Danube depuis la guerre compressible. nancement, comme le préconise le retraite. Parmi eux, 100 000 40 % des entreprises n’acquittent gouvernement, pour faire face aux du Kosovo ont entraîné une vigou- Si une telle politique risque de FMI. Fin décembre, s’est ajoutée étaient syndiqués. pas l’intégralité de leurs impôts et constituer à terme un grave handi- une nouvelle inconnue avec la dé- Preuve supplémentaire que depuis 1992, de 20 à 25 milliards de cap, elle aura été, dans l’immédiat, mission de Boris Eltsine. Quelle se- les syndicats jouent un rôle dollars auraient ainsi quitté illégale- Le poids croissant de la dette bénéfique aux industries locales de ra en effet l’attitude des nouveaux faible dans un éventuel regain ment le pays. PIB (variation annuelle en %) DETTE EXTÉRIEURE EN STOCK consommation. Les ménages ont dirigeants de la Russie à l’égard de de l’inflation aux Etats-Unis, Dès lors, pour présenter, au (milliards de dollars) délaissé les produits étrangers qui son premier débiteur au sein de la les hausses de salaires ont le Fonds monétaire international -0,4 fournissaient jusqu’alors 10 % des CEI ? En janvier, une énième réu- -1,7 12,5 plus souvent bénéficié aux (FMI) notamment, un déficit bud- -3,2 11,8 11,7 biens de consommation alimen- nion sur les modalités du rembour- non-syndiqués. Cela parce que gétaire « raisonnable » (− 2,2 % du taire et 45 % des biens durables sement de la dette ukrainienne n’a les syndicats américains sont PIB en 1998, − 1,2 % au cours des 9,2 pour se tourner vers les produits pu que faire le constat du désac- prisonniers des accords sala- domestiques. Le redressement inat- cord total des deux parties sur le neuf premiers mois de 1999), le -10 7,7 8,1 riaux pluriannuels qu’ils gouvernement n’a eu d’autre re- -12,2 tendu de l’industrie en 1999 montant des sommes en jeu : signent avec les fédérations cours que le gel des dépenses. -13,7 (+ 3,8 %) en témoigne et aura 2,8 milliards de dollars pour les d’employeurs secteur par sec- -14,2 conduit à un recul de l’activité Russes, mais 380 millions pour les Quant à la couverture de ce déficit, 3,7 teur. Depuis 1996, les salaires elle a été assurée depuis 1996, beaucoup moins important que Ukrainiens ! Le deuxième mandat des salariés syndiqués ont pro- comme en Russie mais dans une prévu (− 0,4 % contre − 2 %). Toute- du président Koutchma s’annonce 0,5 gressé de 9 % tandis que ceux proportion moindre, par le lance- -23 fois, l’investissement national ayant bien difficile. des non-syndiqués ont aug- ment d’euro-obligations sur les chuté de 12,7 % au cours du pre- menté de 13 %. marchés financiers internationaux 1992 93 94 95 96 97 98 99 1992 93 94 95 96 97 98 99 mier semestre 1999 – soit le plus Marie-Agnès Crosnier et l’ouverture aux non-résidents du Source : BERD. Transition Report 1999. mauvais score au sein de la Le Courrier des pays de l’Est LeMonde Job: WDE0600--0006-0 WAS MDE0600-6 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0012 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 FOCUS ̄ Huit pays d’Afrique de l’Ouest HISTOIRE ÉCONOMIQUE par Bernard Kapp instaurent un tarif extérieur commun

n devrait connaître en que les biens de consommation «fi- dégressive de protection sera encore Boom industriel mars les premiers élé- L’union douanière nale », assimilés à des produits de prélevée pendant les quatre ou cinq O ments d’évaluation de luxe. prochaines années sur les produits l’union douanière (Bé- peine à faire respecter Ce schéma risque de provoquer de extracommunautaires, en cas de nin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, vives tensions budgétaires pour cer- mise en concurrence avec un produit chez les Indiens Guarani Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, la libre circulation tains pays membres, au moins à Uemoa issu d’un secteur viable et en uand, en 1813, il proclame son indépendance, le Paraguay Togo) entrée en vigueur, le 1er jan- court terme. Un expert de la Banque cours de restructuration effective. est sans doute le pays le plus arriéré et le plus pauvre du vier, au sein de l’Union économique des marchandises centrale des Etats de l’Afrique de Un expert de la commission de Nouveau Monde. Un demi-siècle plus tard, il passe au et monétaire ouest-africaine (Ue- l’Ouest (BCEAO) craint que les l’Uemoa concède que ce mécanisme contraire pour être l’une des toutes premières puissances moa). Ses instances dirigeantes à et l’harmonisation pertes de recettes budgétaires pour ne paraît « guère orthodoxe », son Q du continent, juste derrière les Etats-Unis ! Plus étonnant Ouagadougou (Burkina Faso) se les pays très dépendants des droits produit enrichissant davantage les encore, ce petit pays peuplé d’Indiens Guarani mal hispanisés dispose disent fières de l’avoir mise sur les des taxes sur de porte puissent déraper. Le Burki- Trésors publics qu’il n’est en mesure alors d’un ensemble d’installations industrielles tout a fait inhabituel rails en dépit d’une guerre civile en na Faso, le Mali, le Niger et le Séné- de protéger les productions commu- sous les tropiques, autour d’un véritable complexe sidérurgique. La Guinée-Bissau et de deux coups les importations gal seraient particulièrement tou- nautaires exposées à la concurrence petite République, dont l’essor spectaculaire allait être brisé net par d’Etat, en Côte-d’Ivoire et au Niger. chés. A Dakar, on redoute que le mondiale. une guerre dévastatrice, a en effet mené pendant toute cette période Les deux volets de cette nouvelle Il suffit, en fait, d’écouter les manque à gagner atteigne l’équi- Aussi, alors que l’union douanière une politique de développement économique et social particulière- union douanière de 70 millions de chiffres donnés par Lansana Kouya- valent de 350 millions de francs fran- demeure fragile et que l’épineux ment volontariste, qui aurait pu servir de modèle à bien des pays de consommateurs et d’un produit in- té, secrétaire exécutif de la Commu- çais, sur un total de 5,5 milliards de dossier de la libre circulation des l’actuel tiers-monde. térieur brut de 160 milliards de nauté économique des Etats de francs de recettes publiques. personnes reste suspendu aux sou- Avant tout soucieux d’améliorer les conditions de vie du petit francs français n’ont, pour l’instant, l’Afrique de l’Ouest, pour Un autre écueil menace, mais dans bresauts politiques ivoiriens, Moussa peuple indien qui l’a porté au pouvoir en qualité de « Dictateur su- pas connu de ratés graves. Le pre- comprendre l’ampleur du pro- des proportions moindres. Du côté Touré exprime peut-être un peu pré- prême de la République guarani », Gaspar Rodriguez de Francia mier volet consiste en un régime blème : entre Niamey (Niger) et Co- des entreprises importatrices d’in- maturément sa volonté « d’aller commence, en 1814, par engager une réforme agraire radicale. Tous préférentiel communautaire des tonou (Bénin), le long d’une route de trants stratégiques, la remise en vite » dans le domaine des politiques les grands domaines − qu’ils appartiennent à l’Eglise, à la bourgeoisie échanges. Depuis le 1er juillet 1996, 1 035 km, trente-quatre barrages de question de certaines « catégorisa- sectorielles communes. « La percep- de la capitale ou à des grands propriétaires argentins − sont rapide- les produits agricoles, d’élevage et de police, de douane, de santé et autres tions » se poursuit. Dans ce contexte tion de l’Uemoa par les populations ne ment expropriés par l’Etat, qui récupère ainsi plus de la moitié des l’artisanat circulent en franchise de sont à franchir ; entre Ouagadougou de décrue progressive des protec- se fera qu’au travers de l’inter- terres du pays. Certains de ces domaines sont transformés en « fermes droits de douane. Le 1er janvier 2000, et Abidjan, sur une distance à peine tions tarifaires, les industries natio- connexion des réseaux électriques, de de la République », qui sont dirigées par des fonctionnaires et qui em- c’est au tour des produits industriels plus longue, trois barrages supplé- nales se trouvent contraintes d’accé- projets de sécurité alimentaire ou, ploient des ouvriers agricoles salariés. Mais l’essentiel de la superficie originaires de la zone et préalable- mentaires. lérer leur mise à niveau aux pourquoi pas, de l’émergence de ré- disponible est loué à des familles de paysans, par lots de quelques ment agréés de circuler « sans res- Pour l’instant, les attentes standards internationaux de compé- gions économiques, par exemple hectares, en échange d’un loyer fixe très modéré. Ce qui a pour triction ni discrimination aucune ». convergent vers le second volet de titivité. comme un espace sénoufo [région à conséquence immédiate de stimuler la production agricole et de créer Dans le souci de montrer que «la l’union douanière, qui porte sur l’ins- Au demeurant, un dispositif cheval sur le Burkina Faso, le Mali et une rente régulière pour l’Etat. préférence communautaire » pré- titution d’un tarif extérieur commun, communautaire d’accompagnement la Côte-d’Ivoire, NDLR] », indique-t- Francia multiplie par ailleurs les mesures permettant de maîtriser vaut, le président de la commission constitué par l’ensemble des droits s’avère encore indispensable. Ainsi, à il pour justifier sa hâte. les échanges commerciaux et financiers avec l’extérieur et de sauve- de l’Uemoa, le Sénégalais Moussa et taxes de porte appliqués sur le ter- côté d’une taxe conjoncturelle à garder les intérêts de l’économie nationale. Il prohibe totalement Touré, assure qu’en Côte-d’Ivoire, la ritoire de l’union aux produits im- l’importation antidumping, une taxe Benaouda Abdeddaïm l’importation des cotonnades et d’autres produits industriels de faible « viande Uemoa » en provenance du portés d’Etats tiers. Quatre catégo- qualité (cuirs, outils, etc.) afin de Burkina Faso ou du Mali a supplanté ries de produits ont été instaurées. ne pas gêner les fabrications arti- celle d’Afrique australe ou d’Europe. Les biens à caractère social et rele- Le croc-en-jambe du Nigeria Faute de disposer sanales locales. Les produits de vant d’une liste limitative sont tota- luxe sont quant à eux lourde- BARRAGES lement exemptés de droits de Le vingt-deuxième sommet de la Communauté économique des d’une bourgeoisie ment taxés. Inversement, l’im- Les enthousiasmes officiels ne douane. Ils n’ont plus à supporter Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui regroupe quinze Etats, portation d’armes et de ma- sauraient masquer les difficultés que 1 % de prélèvement communau- semblait promis à l’ennui, les 9 et 10 décembre 1999. En attaquant nationale chines est libre de droits. Côté éprouvées par les entreprises à taire de solidarité et 1 % de rede- l’Uemoa, dont les huit pays membres sont aussi membres de la Ce- exportations, l’Etat encourage la acheminer leurs marchandises vance dite « statistique », ces deux deao, le président nigérian Olusegun Obasanjo lui a redonné du to- entreprenante, le culture du maté et du tabac ainsi « Uemoa » d’un pays membre vers prélèvements s’appliquant aussi aux nus. Dans son allocution, celui-ci a attribué l’atonie de la Cedeao que l’exploitation des bois tropi- un autre. Même si Moussa Touré trois autres catégories. aux « nombreuses activités concurrentes et parallèles dans le cadre de pays a besoin d’un caux, allant jusqu’à organiser lui- parle de mesures visant à « atténuer Les biens de première nécessité, sous-unités qui existent parmi nous ». même la contrebande en direc- les variables non tarifaires ». En octo- les matières premières de base, les S’ensuivait un appel à rejoindre le Nigeria et le Ghana dans la Etat-entrepreneur, tion du Brésil. Craignant par- bre dernier, à un poste-frontière biens d’équipement et certains in- création d’une seconde monnaie régionale en 2004, qui fusionnerait dessus tout d’être ligoté par des entre le Burkina Faso et la Côte- trants se voient appliquer un droit de par la suite avec le franc CFA de l’Uemoa. L’offensive ne se cantonne seul susceptible dettes, le père de la nation inter- d’Ivoire, l’administration douanière 5 %. Quant à ceux des produits inté- pas au domaine monétaire : une commission élabore les modalités dit enfin à ses administrés d’em- affirmait que des droits de douane rimaires et des intrants courants, ils d’une zone de libre-échange à partir d’avril 2000 entre ces mêmes d’accumuler du prunter ou d’acheter quoi que ce sur le bétail sur pied demeuraient en s’élèvent à 10 %. Enfin, la taxation Ghana et Nigeria, englobant le Togo et le Bénin qui les séparent. soit à crédit sur les marchés ex- application. maximale de 20 % ne concerne plus Qu’importe si ces derniers demeurent membres de l’Uemoa. capital et de faire de térieurs... La politique de nivellement gros investissements. égalitaire et d’étatisation menée par Francia jusqu’à sa mort, en L’Etat prend donc la 1840, est par la suite maintenue Pretoria est confronté depuis 1994 et approfondie par son succes- direction effective de seur, Carlos Antonio Lopez. La République, selon ce dernier, ne l’agriculture, dont il doit plus se contenter d’inciter, à une fuite des cerveaux sans précédent de contrôler et de réprimer ; elle utilise les bénéfices doit désormais prendre elle- même les affaires en main. Faute JOHANNESBURG tivé de nombreux départs à la table aux mesures d’affirmative ac- pour se doter d’une de disposer d’une bourgeoisie correspondance L’émigration croissante veille des premières élections mul- tion et de black empowerment (me- nationale entreprenante, le pays ne hémorragie de tiraciales et démocratiques de sures de discrimination positives à industrie nationale a besoin d’un Etat-entrepreneur, main-d’œuvre quali- de la main-d’œuvre 1994 : les flux migratoires au dé- l’égard de la population noire) seul susceptible d’accumuler du fiée sans précédent part de l’Afrique du Sud avaient adoptées par l’ANC... Azar Jam- capital et de faire de gros inves- U ainsi atteint des niveaux histo- mine se veut plus nuancé : « Le dé- touche l’Afrique du qualifiée constitue tissements. L’Etat prend donc la direction effective de l’agriculture, en Sud. Les analystes pressentaient riques en 1993 et l’année suivante. nominateur commun à chaque dé- indiquant aux paysans dans quelles cultures de rapport ils peuvent que le phénomène avait pris des un sérieux handicap Depuis, cependant, la transition cision d’émigrer est moins la race s’engager, en achetant les récoltes en question, en les stockant et en proportions inquiétantes. Mais en douceur opérée par Nelson que le degré de qualification », sou- les commercialisant. une étude publiée par trois cher- pour le développement Mandela et la continuité des choix ligne-t-il. En d’autres termes, si les Ainsi, l’Etat renforce son contrôle sur le commerce extérieur, deve- cheurs du Development Policy Re- politiques et sociaux qui caracté- Blancs sont nombreux parmi les nant lui-même négociant et armateur de navires sur le fleuve Parana, search Unit de l’université de Cape de l’Afrique du Sud rise la présidence de Thabo Mbeki candidats à l’émigration, celle-ci passage obligé vers le port de Buenos Aires et l’océan Atlantique. Town, David Kaplan, Jean-Bap- ont fait passer au second plan ce concerne également de nombreux L’Etat développe donc de nouvelles fonctions de planification et de fi- tiste Meyer et Mercy Brown, tire la National Congress. Le nombre type de motivation. Les détermi- Indiens, ainsi que des Métis et des nancement afin d’utiliser au mieux les bénéfices réalisés dans l’agri- sonnette d’alarme. Entre 1994, d’émigrés sud-africains dotés nants politiques de l’émigration Noirs dotés d’une qualification su- culture et le négoce et de doter au plus vite le pays d’une industrie na- date à laquelle l’Afrique du Sud est d’une qualification de haut niveau sud-africaine sont désormais périeure. tionale. officiellement devenue une démo- aurait ainsi, selon les auteurs de éclipsés par des facteurs de nature A partir de 1850, Carlos Antonio Lopez fait venir à grands frais des cratie multiraciale, et 1997, pas l’étude, progressé de 56 % entre économique et sociale. COÛT HUMAIN ingénieurs et des techniciens pour diriger les travaux de construction, moins de 233 600 Sud-Africains les périodes 1989-1993 et 1994- « Il existe une corrélation statis- Quelles qu’en soient les causes, lancer la production, effectuer les mises au point et former la main ont quitté leur pays. 1997. tique forte entre émigration et cri- cette hémorragie de main- d’œuvre locale. En quinze ans, pas moins de 250 Britanniques, sans Les trois quarts d’entre eux ont Ensuite, l’avenir ne semble minalité », analyse Azar Jammine, d’œuvre qualifiée ne manque pas oublier quelques poignées d’Allemands et de Suédois, vont participer émigré aux Etats-Unis, au guère être placé sous des auspices économiste en chef de l’institut d’inquiéter économistes et res- à l’aventure. En sens inverse, le Paraguay envoie chaque année plu- Royaume-Uni, au Canada, en Aus- plus favorables. Un classement ef- d’études Econometrix (basé à Jo- ponsables politiques. Les estima- sieurs dizaines d’étudiants se former dans des usines européennes. La tralie et en Nouvelle-Zélande. Ce fectué par l’Institut pour le déve- hannesburg). Autrement dit, la tions portent à 6 milliards de rands greffe prend miraculeusement bien. chiffre vient confirmer ce dont loppement du management (IMD) progression spectaculaire de la cri- (près de 1 milliard d’euros) le coût Premier maillon de la chaîne, l’usine sidérurgique d’Ybicui démarre beaucoup d’experts se doutaient : de Lausanne et publié dans le minalité en Afrique du Sud, depuis en capital humain ainsi supporté en 1854. Et sa production annuelle s’établit dès l’année suivante à en- les statistiques officielles sous-es- World Competitiveness Yearbook le début des années 90, en parti- par l’Afrique du Sud pour la seule viron 500 tonnes de fonte et d’acier, tous deux d’excellente qualité se- timent largement le nombre de révèle que les diplômés sud-afri- culier en milieu urbain, inciterait année 1997 et évalue à 0,37 %, en lon les expertises demandées en Europe. De quoi alimenter plusieurs nationaux qui vont tenter leur cains sont, après les diplômés de nombreux Sud-Africains à quit- moyenne annuelle, la perte de activités en parallèle. chance à l’étranger. En effet, russes, les plus enclins à saisir les ter leur pays. produit intérieur brut (PIB) consé- L’arsenal d’Asuncion, qui a pour mission première de fournir des d’après le bureau des statistiques opportunités offertes outre-mer. Plus polémiques, certains ana- cutive à cette fuite des cerveaux. canons et des munitions à l’armée, comporte de nombreux ateliers de sud-africaines, Statistics South Afri- S’il demeure difficile d’expliquer lystes soulignent que l’émigration Ces chiffres inquiétants le sont mécanique. On y fabrique des tours, des perceuses, des fraiseuses et ca (SSA), seuls 82 811 habitants avec précision l’ampleur du mou- sud-africaine est un phénomène davantage encore lorsque l’on toutes sortes de machines en copiant au mieux des spécimens achetés avaient fait le choix du départ vement d’émigration, certains fac- largement spécifique à la minorité considère l’impact de ces flux mi- en Europe ! Et aussi, selon la même méthode de reproduction, des lo- entre 1994 et 1997. On est donc teurs sont fréquemment mis en blanche. De quoi accréditer la gratoires sur le marché du travail comotives et des wagons déstinés à la première ligne de chemin de loin des chiffres compilés, à partir avant. La crainte d’un bouleverse- thèse selon laquelle la fuite des sud-africain. Devenus plus rares, fer, dont le tronçon initial est inauguré en grande pompe en 1861. des statistiques des pays d’émigra- ment politique et social avait mo- cerveaux serait directement impu- les diplômés disposent d’un fort Quant aux chantiers navals, également situés dans le port de la capi- tion, par les trois chercheurs de pouvoir de négociation face aux tale, ils se lancent dans la construction de navires à vapeur de taille l’université du Cap. entreprises. Conséquences : des imposante pour l’époque, certains mesurant 70 mètres de long. Surtout, le constat dressé par La Russie et l'Afrique du Sud très exposées coûts salariaux élevés et une forte Et ce n’est pas tout. L’Etat investit également très vite dans des in- cette étude fait figure, à bien des PROBABILITÉ, DE 1 À 10, QUE LES PERSONNELS LES PLUS QUALIFIÉS instabilité de la main-d’œuvre dustries légères, en faisant construire les machines par ses ateliers de égards, de coup de semonce. RESTENT DANS LEUR PAYS. qualifiée, qui coûteraient, chaque l’arsenal. On peut ainsi citer, dans le désordre, des briqueteries et des D’abord, ce mouvement d’émigra- année, près de 2,5 milliards de 8 tuileries, des moulins à papier et des tanneries. Les voyageurs − jour- tion est imputable, en partie, à rands (0,41 milliard d’euros) à nalistes ou diplomates − qui visitent la République guarani en 1864 une « fuite des cerveaux ». Entre l’Afrique du Sud. Certes, cette parlent avec admiration de sa jeune industrie, de ses caisses pu- 1994 et 1997, 24 196 Sud-Africains 6 nouvelle « diaspora » sud-afri- bliques bien remplies et de son impressionnante puissance militaire. disposant d’un très haut niveau de caine permet la constitution de ré- L’avenir leur semble prometteur. qualification – ingénieurs, méde- 4 seaux socio-économiques qui Mais l’histoire va tourner autrement. Car cinquante ans de frictions cins et professeurs notam- joueront, in fine, un rôle positif incessantes entre le petit Etat et ses principaux voisins vont débou- ment – ont quitté leur pays. 2 dans le développement du pays. Il cher sur un terrible conflit, connu sous le nom de guerre de la Triple reste qu’à court et moyen terme, Alliance. Après six ans de combats, le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay, FACTEURS POLITIQUES cette émigration risque d’obérer soutenus et équipés en armes modernes par l’Angleterre, finiront par Certes, ce phénomène n’est pas 0 sérieusement la compétitivité de trouver la victoire, laissant un pays en ruine et une population divisée nouveau en Afrique du Sud. Mais l’Afrique du Sud vis-à-vis des CHILI INDE CHINE par deux. Et faisant sombrer dans l’oubli la voie guarani de déve- il s’est considérablement amplifié JAPON SUÈDE RUSSIE autres pays émergents. IRLANDE FRANCE MEXIQUE POLOGNE loppement. depuis 1994, c’est-à-dire depuis THAÏLANDE ÉTATS-UNIS ALLEMAGNE CORÉE DU S. AFR. DU SUD l’accession au pouvoir de l’African Source : IMD Stéphane Roman LeMonde Job: WDE0600--0007-0 WAS MDE0600-7 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0014 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / VII ̄ Croissance et démographie : le refus de voir LIVRES par Michel Godet par Annie Kahn e lien entre croissance et création d’em- entre pays et régions. En effet, pour une popula- gers dont les arbres, en plein rendement pendant plois est reconnu par tous les écono- tion donnée, la croissance dépend aussi de l’inno- quarante ans, arrivent à maturité sans que l’on ait L mistes. Et ceux qui se posent la question vation et la création d’emplois, de l’esprit d’entre- prévu leur remplacement par de jeunes pousses. de savoir où se trouvent les leviers de la Le monde en 2010 prise et des conditions du marché du travail. En 2025, l’Europe des Quinze compterait au- croissance évoquent généralement l’insuffisance Qu’attendent les organismes statistiques pour tant d’habitants qu’en 1999 (380 millions) et serait THE FRONTIERS OF FORTUNE, de la demande ou la panne de l’innovation. Très enlever leurs œillères ? De telles recherches pour- dépassée par la population de la rive sud et est de de Jonathan Story rares sont ceux qui rapprochent croissance raient se faire naturellement à l’Institut national la Méditerranée, qui dans le même temps aurait Financial Times/Prentice Hall, 238 p. économique, création d’emplois et dynamique d’études démographiques (INED), à l’Insee, au plus que doublé. Parmi les pays développés, la démographique. Les économistes « refusent de Plan et à l’Université. Il faudrait traiter le lien dé- Russie, les pays de l’Est et le Japon connaîtront onathan Story a le goût du risque. Dans son dernier ouvrage, voir » ce lien, comme le disait Alfred Sauvy, et ne mographie-croissance économique comme on le une situation démographique plus dégradée que The Frontiers of Fortune, ce professeur d’économie politique in- cherchent donc pas à le vérifier. fait pour les activités humaines et le réchauffe- celle de l’Europe. Seuls les Etats-Unis continue- ternationale à l’Insead (l’école de commerce de Fontainebleau) Pourtant, les « trente glorieuses » et le baby- ment de la planète : lancer des études et des re- ront à faire exception. Pour la période 1999-2025, n’hésite pas à prédire ce que sera la situation économique de boom sont allés de pair. Et la dynamique écono- cherches pour tester les hypothèses de causalité la dynamique démographique des Etats-Unis J la planète en 2010. D’une conséquente analyse des évolutions mique des Etats-Unis par rapport à l’Europe s’ex- et en attendant prendre des mesures conserva- (+ 63 millions), comparable en valeur absolue à politiques et macroéconomiques des différents pays du globe dans le plique sans doute par l’innovation mais aussi par toires en faveur de la natalité. celle du Brésil (+ 50 millions) ou de l’Indonésie passé, il tire une conviction : «C’est la politique qui mène l’économie une meilleure santé démographique : depuis Les chercheurs considèrent toujours la crois- (+ 75 millions), contraste avec la régression du Ja- mondiale et non l’inverse. Parce que l’histoire est faite par des êtres hu- vingt ans, le taux de fécondité y est en moyenne sance économique comme un phénomène exo- pon (− 6 millions) et de la Russie (− 8 millions). mains et que ce sont des humains qui font des choix lorsque plusieurs al- de 2 enfants par femme contre 1,5 en Europe. La gène, lié au progrès technique, au mieux stimulé En Europe, les efforts pour doper la demande ternatives se présentent. » population des Etats-Unis, du fait aussi d’impor- par les conditions de l’offre sur les marchés de renouvellement des adultes équipés ne suffi- Il est vrai que Jonathan Story a une définition très large du mot po- tants flux migratoires, continue d’augmenter for- comme si la demande était toujours là, prête à ront pas à compenser les pertes de consomma- litique : « La politique comprend tout groupement où les volontés de tement alors que celle de l’Europe stagne. Or de bondir. Pourtant, le principal marché de l’Europe, tion et surtout de dynamisme liées à l’effondre- deux personnes ou plus sont attelées à une tâche particulière. » Pour troublantes corrélations montrent que les pays c’est l’Europe : elle consomme 93 % de ce qu’elle ment de la jeunesse. C’est bien ce que ne l’auteur, ce sont donc non seulement les Etats, mais aussi « tout un industrialisés, qui ont le plus créé d’emplois et ré- produit. Son vieillissement accéléré ne devrait comprennent pas les responsables des pays euro- zoo d’acteurs », qui forgent la politique : les firmes en font partie, mais duit le chômage, sont aussi ceux où la population guère stimuler la croissance car, pour investir et péens : il n’y aura pas de reprise économique du- aussi « les religions, philosophies de la vie, les mafias, barons de la a augmenté le plus massivement. Il est donc illu- consommer, il faut avoir confiance en l’avenir et rable sans dynamique démographique. L’esprit drogue, blanchisseurs d’argent et autres criminels ». soire de croire que tout va s’arranger après l’an besoin de s’équiper, autant de caractéristiques d’entreprise est cousin de l’esprit de famille ! La A partir de cette conviction, il expose quatre modèles prévision- 2000 du fait de la baisse de la population active en qui, malheureusement, régressent avec l’âge. reprise économique est l’une des préoccupations nels : évolution dans la continuité, évolution en boucle, scénario de Europe. Au contraire, l’implosion démographique Bref, la perspective en Europe est claire : les che- majeures des gouvernants qui ont fait, hélas, l’in- rupture, ou avance à marche forcée idéologique. Sa préférence va au et la conjonction du « mamy-boom » et du « ba- veux gris vont engendrer une croissance molle et verse de ce qu’il fallait faire en donnant des premier de ces modèles. C’est donc celui-ci qu’il utilise pour élaborer by-krach » devraient exacerber les tensions fluctuante. primes pour les autos et en supprimant celles ses prédictions. économiques et sociales. L’implosion démographique de l’Europe va être pour les berceaux. Il y aura heureusement des Celles-ci sont plutôt réjouissantes pour les européens. En 2010, La forte concordance positive entre la variation spectaculaire. En 1975, la France comptait 1,7 mil- flux migratoires compensatoires et une Europe « sans le vouloir, l’Union européenne a pris le rôle de locomotive mon- de la population et la création d’emplois est spec- lion de jeunes de moins de vingt ans de plus jeune pourra plus facilement les intégrer. diale, tandis que l’économie américaine glissait du sommet de son boom taculaire. Il y a un lien quasi exponentiel entre la qu’aujourd’hui. Le taux de fécondité en Italie du prolongé, anticipe Jonathan Story. Les emplois créés dans les secteurs à dynamique démographique et la création d’em- Nord et en Catalogne est tombé à moins d’un en- Michel Godet est professeur au Conserva- croissance rapide d’une économie tirée par les technologies font plus que plois, notamment aux Etats-Unis et au Japon, où fant par femme depuis vingt ans ! (il en faudrait toire national des arts et métiers (CNAM), compenser les suppressions d’emplois inefficaces ». L’euro prend de l’emploi augmente deux fois plus vite que la po- 2,1 pour assurer la simple reproduction des géné- titulaire de la chaire de prospective indus- plus en plus d’importance. Le Royaume-Uni fait, depuis 2003, partie pulation. Ainsi, les Etats-Unis et le Japon, les deux rations). Les pays européens sont comme des ver- trielle. de l’Euroland. Une très grande majorité de Britanniques (80 %) ont en pays qui ont créé le plus d’emplois (respective- effet voté en faveur de cette intégration à l’occasion d’un référendum ment + 45 % et + 26 % d’emplois nouveaux), sont lancé par Tony Blair (réélu pour un deuxième mandat). aussi les pays où la population a le plus augmenté Un lien évident En Russie, l’euro a aussi remplacé le rouble. De très nombreux pays en valeur relative (respectivement + 24 % et ont converti tout ou partie de leurs réserves en euros. « Les flux moné- + 13 %). POPULATION EMPLOI taires mondiaux ont bien changé depuis cette époque lointaine où le dol- A l’inverse, les cinq principaux pays européens Période variation variation variation variation lar régnait en maître suprême et où l’économie mondiale battait aux en pourcentage se caractérisent dans leur ensemble par une faible 1975 à 1997 en millions en pourcentage en millions pouls combinés de la demande domestique américaine, du prix du pé- dynamique démographique, tant en valeur abso- trole et du taux d’épargne japonais. » lue que relative, et par le peu de créations d’em- ÉTATS-UNIS 50,8 + 24 % 39,1 + 45 % La Chine continue de se développer à vive allure. L’économie de plois : leur population augmente modérément marché y prend de plus en plus d’importance, même si les services (+ 7 %) et les emplois progressent deux fois moins publiques restent toujours propriété de l’Etat. Celui-ci tire 40 % de ses vite (+ 3 %). La France pour sa part fait moins bien JAPON 14,7 + 13 % 13,4 + 26 % ressources de son entreprise nationale de télécommunications, pré- que la moyenne européenne, sa population a voit M. Story. « Aux alentours de 2030, la Chine aura commencé à augmenté de 11 % dans la période et l’emploi n’a EUROPE éclipser les Etats-Unis. [...]. Des débats acharnés auront lieu au Congrès augmenté que de 2 %. 5 PRINCIPAUX 17,2 + 7 % 3,1 + 3 % américain sur les changements très importants qui vont affecter la répar- Naturellement, une telle corrélation entre dy- PAYS* tition des pouvoirs dans le monde à la faveur de ce continent. Au plan namique démographique et croissance écono- économique, la Chine pèsera alors deux fois plus que les Etats-Unis et, mique n’est qu’une suspicion de causalité. Cette dont FRANCE 5,9 + 11 % 0,5 + 2 % potentiellement, ce pays pourrait devenir sept fois plus puissant que dernière reste à vérifier. Sans oublier non plus que l’Amérique avant la fin du XXIe siècle. » Cette puissance chinoise éclip- ces moyennes cachent de profondes disparités * FRANCE, ALLEMAGNE, GRANDE-BRETAGNE, ITALIE, ESPAGNE. Source : Cnam-Lips d'après OCDE. sera le Japon, qui, par comparaison, « aura l’air d’un nain ».

COURRIER PARUTIONS

b SYNDICALISME ET DÉMOCRATIE DANS L’ENTREPRISE, EXTERNALISATION SMIC ET EMPLOI au salaire minimum. Beaucoup de en quinze ans. Il ne figure pas sous la direction de Henri Pinaud, Michel Le Tron et Alain Chouraqui Je travaille au sein de la Dans l’article « L’impact sur ceux qui touchent le salaire mini- Londres sur cette carte, ville beau- Fruit d’une coopération de plusieurs années entre la CFDT et des branche entreprises de France Té- l’emploi d’un salaire minimum di- mum sont des jeunes qui débutent, coup plus grande que Paris à chercheurs du CNRS, ce livre analyse les réalités et les difficultés de lécom ; plus précisément, je suis vise les économistes » paru dans le souvent à temps partiel, tout en l’heure actuelle et depuis toujours. la participation des salariés à l’évolution de l’organisation du travail responsable marketing en charge numéro du « Monde Economie » continuant leur formation et qui ne Michel Caillaud et à la modernisation du fonctionnement des entreprises. du développement de nos offres du 18 janvier, j’ai remarqué que les vivent pas dans des familles Quelle est la place des militants syndicaux dans ce processus ? Ne auprès des clients entreprises du références, les informations et pauvres. Il en est de même d’un b Pour écrire à la rédaction : risquent-ils pas d’être accusés de pactiser avec la direction ? Le dis- secteur industrie, secteur hétéro- commentaires anglo-saxons don- certain nombre de femmes qui ne « Le Monde Economie » cours portant sur la réconciliation de l’économique et du social gène en soi. Votre article sur l’ex- nés dans les articles portaient es- veulent pas trop s’impliquer, au 21 bis, rue Claude-Bernard tient-il quand on réduit les effectifs ? Les politiques « modernistes » ternalisation (« Le Monde Econo- sentiellement sur des périodes voi- moins temporairement, dans un 75242 Paris Cedex 05. ne contribuent-elles pas à la dégradation du lien social ? Autant de mie » du 11 janvier 2000) me plaît, sines des campagnes électorales où travail extérieur et qui, elles aussi, Fax : 01-42-17-21-73. questions importantes. mais c’est un sujet complexe. le salaire minimum était un élé- le plus souvent ne vivent pas dans Par Internet : Derrière celles-ci apparaît l’éventualité d’une nouvelle attitude des Certes, l’externalisation peut ment susceptible d’influencer de des familles pauvres. [email protected] entreprises et des organisations syndicales ; ces dernières pour- impliquer une « perte de pou- nombreux électeurs. Ces périodes Jean Legoupil, raient alors devenir une force de proposition alternative et jouer un voir ». Mais pour les « télécoms, ne sont pas favorables à des études Cesson-Sévigné (35) b Pour écrire à un journaliste : rôle de « codétermination » critique. Mais, de part et d’autre, la centre de coûts », externaliser re- sérieuses (par exemple des statis- nom de [email protected] « cogestion du changement » implique de prendre des risques... vient à se débarrasser de ce tiques sont alors citées et abon- MÉGAPOLE Exemples : (L’Harmattan, 266 p., 160 F, 24,4 ¤). D. U. « boulet » qu’est la gestion des damment commentées sans être Dans « Le Monde Economie » du [email protected] télécoms dans une entreprise. Et véritablement analysées avec esprit 21 décembre, page 7, figure une [email protected] b ÉCONOMIE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS ET DE L’INTERNET, chez certains, « Télécom = télé- critique, et une fois les élections liste des mégapoles de plus de [email protected] de Godefroy Dang Nguyen et Denis Phan phone », un service de base large- passées, on constate souvent 8 millions d’habitants en 2015. Je [email protected] En 1895, les Etats-Unis comptent 252 000 postes de téléphone instal- ment ouvert à la concurrence, qu’elles ne sont pas valables et elles vois y figurer Paris pour 9,7 millions [email protected] lés... ce qui permet à 0,36 % de la population américaine de bénéfi- donc la guerre des prix joue à ne font plus l’objet d’études). d’habitants. S’agit-il de la région [email protected] cier de la toute récente invention de Graham Bell. Les deux auteurs plein. De plus, la maturité télé- Dans mon étude La pauvreté aux parisienne ? On aurait alors une [email protected] mesurent, grâce à de nombreux rappels historiques bienvenus, le com chez les industriels n’est pas Etats-Unis : qu’en est-il ? (J. Legou- stagnation de la population. S’agit- [email protected] chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui. L’ouvrage analyse aussi l’en- toujours évidente − doux euphé- pil, 17 février 1999, 21 pages) [... ], il il de Paris intra-muros ? Ce serait [email protected] jeu économique des technologies de l’information et de la commu- misme. apparaît qu’aux Etats-Unis très quasiment impossible de passer de [email protected] nication et montre notamment que la guerre des prix ne fait que Henri-Philippe Coudry rares sont ceux à la fois pauvres et moins de 3 millions à 9,7 millions commencer (Economica, 156 p., 125 F, 19,05 ¤). M.-B. B. LeMonde Job: WDE0600--0008-0 WAS MDE0600-8 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0015 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 ENQUÊTE En dépit de la volonté des recruteurs La concurrence internationale de mieux réguler les pratiques d’évaluation, assainit les méthodes de recrutement notamment sous

la pression la fin des années 80, blics. Les premiers ont dénoncé, les « La profession s’est mobilisée, et a ment, « de plus en plus d’entre- c’est-à-dire l’élimination des candi- l’explosion du marché deuxièmes se sont indignés, les réfléchi sur ses pratiques. » Il en a prises, parce qu’elles s’internationa- dats au seul vu de leur lettre de des techniques du recrutement avait troisièmes ont légiféré a minima résulté une charte des membres du lisent, s’alignent sur les pratiques de motivation manuscrite, est ainsi ju- A (loi du 31 décembre 1992 et cir- SCR qui spécifie la nécessité de recrutement anglo-saxonnes ». Or, gée la pratique la plus douteuse. attiré une multitude de anglo-saxonnes, nouveaux acteurs, soucieux d’ob- culaire du 15 mars 1993). Dix ans « mettre en œuvre des méthodes va- celles-ci sont bien plus strictes Mais le recours à la graphologie tenir une part du gâteau. Un cer- plus tard, alors que le marché re- lidées ». « Les responsables du re- qu’en France : un recruteur améri- pourrait à son tour reculer. D’une le recours à des tests tain nombre d’entre eux propo- part de plus belle, que sont deve- crutement en entreprise, mieux for- cain ne peut pas poser de ques- part, parce qu’elle est bannie des saient moult techniques propres à nues ces pratiques ? més en sciences humaines et en tions sur des sujets tels que le pratiques anglo-saxonnes. Saint- « ésotériques » n’est calmer l’angoisse de l’entreprise au Selon plusieurs enquêtes ou tra- psychologie, se laissent moins abu- conjoint, le mode de garde des en- Gobain et Nestlé ont ainsi publi- moment du recrutement. Aux vaux de recherche menés au début ser », ajoute Philippe Cirier, du ca- fants et même... l’âge du candidat ! quement renoncé à toute analyse pas éradiqué en techniques, plus anciennes, des des années 90 (cf. Le Recrutement, binet Opteaman. graphologique. D’autre part, le re- tests psychologiques, de la grapho- « Que sais-je ? », PUF, 1996), un La loi a aussi joué un rôle impor- « CARACTÈRE CLANDESTIN » cours croissant à Internet pour éta- France. Les étudiants logie et des entretiens, ils ajou- quart des missions de recrutement tant dans cet assainissement : elle Philippe Cirier est cependant blir un premier tri de candidatures taient l’astrologie, la morphopsy- confiées, en tout ou partie, à des retient en effet les principes de moins optimiste que ses collègues. va, par définition, limiter le tri gra- des grandes écoles chologie, la neurobiologie, prestataires extérieurs à l’entre- « lien direct » entre l’emploi propo- « Dans la mesure où le recours à ces phologique. Pour Yves-Marie l’analyse transactionnelle, la nu- prise comprenaient le recours à sé et les informations demandées pratiques est une affaire de convic- Beaujouan, l’influence anglo- sont préparés mérologie... des techniques « ésotériques ». Se- au candidat, d’information préa- tion plutôt que de raison, ceux qui saxonne se fait aussi sentir à tra- Autant de méthodes sans au- lon Jean-François Drouot-L’Her- lable sur les méthodes employées, étaient convaincus le sont restés. Le vers la multiplication des assess- individuellement cune validité scientifique et le plus mine, vice-président du syndicat de droit d’accès aux résultats de la fait que ces méthodes soient l’objet ment centers, ces centres d’évalua- souvent pratiquées à l’insu des du conseil en recrutement (SCR/ procédure. Surtout, observe Yves- de soupçons a renforcé leur carac- tion où les candidats sont jugés sur à des entretiens candidats, au point de susciter Syntec), le débat intervenu au dé- Marie Beaujouan, consultant chez tère plus ou moins clandestin. De leur comportement en situation l’émotion des médias, des profes- but de la décennie a permis de SHL et qui écrit en ce moment une plus, elles sont mises en œuvre à l’in- professionnelle. d’embauche sionnels établis et des pouvoirs pu- faire régresser cette proportion : thèse sur les méthodes de recrute- su du candidat : il est, pour ces rai- Enfin, les cabinets de recrute- sons, très difficile d’évaluer leur fré- ment, menacés par la concurrence quence. » Le chiffre de 25 % est des grands cabinets anglo-saxons donc incertain, tout comme son adeptes de méthodes industrielles, Des tests graphologiques pour les soldats de Tsahal évolution à la hausse ou à la baisse. se sont lancés dans un processus La graphologie a, dans ce de normalisation de leurs activités : contexte, un statut particulier. Des des référentiels sont en cours de travaux universitaires ont démon- rédaction, une commission de nor- JÉRUSALEM connaissances. Trente ans plus tard, le voilà à la tête de personnalité et de motivation sur de potentiels tré qu’il n’était pas possible de malisation devrait être créée par de notre correspondant du cabinet Azimut, inventeur d’un logiciel d’aide à suspects. Un entreprise a-t-elle été victime d’un prouver sa validité scientifique. l’Agence française de normalisa- ans son bureau modeste du centre de Jé- la décision graphologique que ses concurrents, af- vol ? Voilà un échantillon significatif d’écritures qui Mais son utilisation, observée, se- tion (Afnor) en mars, et la norme rusalem, Hezi Segev n’en démord pas : firme-t-il, en montrant sa porte marquée par une atterrit sur son bureau, souvent à l’insu de leurs au- lon les enquêtes, dans 75 % à 94 % édictée au second semestre 2000. D la graphologie est, selon lui, une tech- tentative d’intrusion, ont cherché à lui voler. teurs. L’expert dira non pas qui est le coupable, des recrutements, continue à être L’objectif, en garantissant aux nique scientifique et non un art, même Car le marché israélien de la graphologie est en- mais qui aurait pu l’être. La police elle-même, massive. Tout d’abord parce qu’elle entreprises et aux candidats la si son enseignement reste du domaine de la trans- combré, comme en témoignent les pages de l’an- confie Hezi Segev en baissant la voix, le sollicite dis- est peu coûteuse. Ensuite, estime transparence des procédures, est mission individuelle. Que la graphologie ne soit pas nuaire téléphonique. Malgré cela, Hezi Segev, de crètement pour se faire confirmer ou infirmer Pierre Lemahieu, secrétaire général d’offrir des éléments de comparai- enseignée à l’université ne le perturbe d’ailleurs pas son propre aveu, s’en sort fort honorablement. Une qu’un suspect pourrait bien être leur client... du SCR/Syntec, parce que « les re- son avec la qualité des prestations outre-mesure. Leurs départements de psychologie, expertise se facture l’équivalent de 500 à Edoardo Recanati, qui dirige une entreprise spé- cruteurs ont pu observer empirique- des cabinets étrangers. Ce qui explique-t-il, sont souvent sollicités par les entre- 1 500 francs, suivant l’importance du poste à pour- cialisée dans l’assistance à domicile aux personnes ment son efficacité dans 80 % des pourrait conduire à l’abandon des prises pour évaluer les dispositions d’un candidat, et voir, et Hezi Segev ne manque pas de clients. Sur âgées, ne peut que louer les services d’Hezi Segev, cas ». Mais sa non-scientificité, méthodes non validées ! Cela dit, à ce titre deviennent ses concurrents directs. Ils son bureau trônent les dossiers des entreprises qui devenu son ami. « Segev nous aide à sélectionner les ajoute-t-il, fait dépendre sa validité conclut Pierre Lemahieu, « un re- n’ont donc aucune raison de lui faire de la place. font appel à ses services : des compagnies aé- candidats. Chaque fois que nous n’avons pas suivi ses du professionnalisme de ceux qui crutement est un concours n’offrant Cela explique que, comme tant d’autres, cet ingé- riennes, des banques, des bijoutiers, des syndicats conseils, nous l’avons chèrement payé. » M. Recanati la pratiquent, ainsi que de l’usage qu’une seule place. Même si d’autres nieur mécanicien de formation ait appris le métier et même l’armée et la police. est tellement enthousiaste qu’il a fini par lui envoyer qui en est fait. Le SCR/Syntec re- candidats possèdent toutes les quali- en autodidacte. Un zeste de hasard − un livre que Pour sélectionner des candidats ? Pas toujours. ses enfants pour savoir quelles études ils devaient commande l’utilisation de la gra- tés requises, il faut bien qu’il n’en lui a offert sa future épouse −, pas mal de prédispo- Car Hezi Segev, comme pas mal de ses confrères, faire. Selon leur père, ils sont très contents du choix phologie en complément de l’en- reste qu’un à la fin. Par un moyen ou sitions naturelles − un sens évident de l’observation est en fait un curieux mélange de graphologue suggéré. tretien de recrutement et la par un autre... » et de l’analyse − et beaucoup de persévérance pour d’entreprise, de psychologue et de détective privé, discussion des résultats avec le trouver, partout où il a pu, de quoi accroître ses conduisant à la demande de ses clients des études Georges Marion candidat. Le tri graphologique, Antoine Reverchon

Des outils sujets à caution Claude Lévy-Leboyer, professeur émérite de l’université Paris-V Classement selon la fréquence d'utilisation et la validité scientifique FRÉQUENCE* VALIDITÉ** en pourcentage Fourchette « Le marché est juteux, ENTRETIEN 99 14 23 GRAPHOLOGIE 93 0 TESTS D'APTITUDES 63 38 54 donc des charlatans s’en emparent » QUESTIONNAIRES DE PERSONNALITÉ 61 15

MINI-SITUATIONS DE TRAVAIL 34 53 « Les techniques de recrutement − Si les entreprises développent France, d’une équipe de recherche TECHNIQUES PROJECTIVES 20,5 15 se sont-elles assagies ? les compétences en interne, il faut publique chargée d’identifier la va- TECHNIQUES IRRATIONNELLES 9 0 − On peut le penser. Le contexte s’attendre à une forte progression leur pronostique des outils d’évalua- économique a changé, pour des outils proposés ? tion serait une excellente initiative. RÉFÉRENCES Très peu utilisées 10 20 commencer. Lorsque la conjoncture − C’est déjà le cas. Il faut savoir Les gestionnaires des ressources hu- CENTRES D'ÉVALUATION Très peu utilisés 41 43 est mauvaise, les candidats sont que la France est l’un des pays qui maines, qui généralement − tout au * Enquête sur les recrutements effectuées en 1988 et 1989 prêts à n’importe quoi pour trouver utilise le plus les questionnaires de moins en France − ne sont pas for- ** Coefficients établis par les travaux de Robertson et Smith (1989) un emploi. Rares sont ceux qui personnalité. més à ces techniques, pourraient ain- Source : « Les test de recrutement », par Ariane Lussato, coll. « Que-sais-je ?», PUF, 1998. contestent alors les méthodes de re- − Ce « formatage » n’est-il pas si s’appuyer sur leurs enquêtes. crutement utilisées, même si elles dangereux ? » Je suis, malheureusement, arri- sont totalement ésotériques. Au- − La France reste un pays très éli- vée au constat que bien souvent les Apprendre à déjouer les pièges jourd’hui, la reprise est là, qui laisse tiste où le diplôme pèse encore pour psychologues du travail publient des davantage de marge de manœuvre beaucoup. Dans ce contexte, c’est recherches qui intéressent peu le aux salariés. donc une bonne nouvelle que les en- monde du travail et ne répondent » Ensuite, les entreprises treprises soient preneuses de don- pas assez directement aux préoc- ne école n’est bonne que nale) par groupes de trois per- commencent à bien intégrer l’idée nées différentes de celles liées aux cupations des gestionnaires des res- si le guichet de place- Dans les grandes sonnes : le candidat, un recruteur qu’une erreur de recrutement coûte succès scolaires. sources humaines. Voilà pourquoi, ment est considéré avec potentiel virtuel (souvent un ancien cher. Une embauche est assimilée à » Pour autant, il faut encore en ap- avec trois de mes confrères universi- U élève), et un observateur (un autre autant d’importance que écoles, les étudiants un investissement. Enfin, les diri- peler à la prudence. Tout dépend, taires, nous avons décidé de diriger le guichet d’entrée », estime Luc Jan, élève généralement). A tour de geants réalisent que, face à la mon- par conséquent, de la fiabilité des in- un ouvrage collectif qui répondrait à directeur du service Formation et sont entraînés rôle, chacun simule chaque poste dialisation et la rapidité des progrès formations recueillies et de la syn- beaucoup des questions qui nous Développement de l’Ecole normale pendant une demi-heure. technologiques, il n’est pas idiot de thèse qui en est ensuite réalisée. Je sont posées par les praticiens de ter- supérieure de Cachan. Le constat à mettre leurs atouts A HEC, deux anglophones font développer ses compétences en in- pense que la mise en place, en rain. Je crois que s’il y a encore de est visiblement partagé. Beaucoup parti du service Orientation et Car- terne. mauvaises pratiques, c’est aussi, en d’écoles ont mis en place des ser- en valeur rière. Les étudiants sont donc aussi − Il y aurait donc avis de tem- partie, de notre faute. Les expertises vices spécialisés pour préparer leurs entraînés aux entretiens en anglais. pête pour les graphologues et un dont nous disposons ne circulent pas étudiants à faire la meilleure im- A l’Ecole polytechnique, Pierre- Les élèves du MBA, participent à un certain nombre de consultants ? suffisamment. pression possible face à un em- Etienne Pagès, maître de confé- séminaire qui les initie aux « mys- − Disons que les entreprises sont − Le développement des compé- ployeur potentiel. rences en philosophie mais aussi tères » des techniques utilisées plus exigeantes concernant les mé- tences en interne implique des La préparation aux entretiens directeur délégué à la formation pour l’embauche de consultants. thodes de recrutement. Mais c’est moyens financiers supplémen- d’embauche est considérée humaine et militaire, reçoit les encore insuffisant. Le marché des taires. Les budgets de formation « comme un élément de l’ensemble élèves individuellement « pour leur ENTRETIENS VIRTUELS outils d’évaluation est juteux, et vous progressent, mais est-ce suffisant ? du système de formation », explique faire prendre conscience de leurs Les forums de recrutement, orga- n’empêcherez pas des charlatans de − Il faut évidemment des moyens Luc Jan. « Il faut d’abord bien voir atouts vis-à-vis de leurs professeurs, nisés dans les écoles, sont souvent s’en emparer. financiers appropriés. Mais, quoi s’il y a adéquation entre le projet de leurs employeurs et de leurs col- l’occasion de préparer les élèves. » L’un des mes confrères universi- qu’il en soit, je me félicite déjà que professionnel de la personne, la for- lègues. J’essaie de leur inculquer que Soit avant, soit pendant la manifes- taires américains a l’habitude de rap- les entreprises commencent à réali- mation qu’elle suit, et le travail le recruteur ne va pas chercher l’in- tation. Ainsi à l’université de peler, fort justement, que, pour éla- ser que l’expérience crée la compé- qu’elle fournit. On les prévient de ce formation et qu’il faut que ça sorte technologie de Compiègne, « vingt borer un questionnaire de ̄ tence. Beaucoup de jeunes ont déjà que nous considérons comme des er- d’eux ». Les étudiants bénéficient responsables de ressources humaines personnalité, il suffit d’un ordinateur intégré ce changement. Il y a quel- rances en matière de recrutement en outre d’un week-end de prépa- dans des entreprises font passer des et d’un traitement de texte. En Claude Lévy-Leboyer ques années, présenter un CV avec (l’utilisation de la graphologie par ration, organisé par une société pri- entretiens. Certains sont réellement France, aucune législation ne fixe de b Docteur en psychologie et beaucoup de mobilité n’était pas un exemple) et on leur apprend à jouer vée. virtuels. D’autres en profitent pour limites. Au Salon de la voyance, vous docteur ès lettres et sciences atout. Le candidat était perçu d’autres cartes en faisant apparaître A l’Insead, l’école de commerce recruter », reconnaît Christian De- pouvez ainsi prendre connaissance humaines, Claude Lévy-Leboyer comme instable. Organisations et in- leurs potentialités. » de Fontainebleau, le processus dé- blois, responsable de la communi- de la date à laquelle vous devez fon- a dirigé de 1970 à 1996 le DESS dividus réalisent que c’est la variété A l’Ecole des mines d’Alès, on as- marre dès l’entrée. Un livre, le Pro- cation de l’UTC. der votre entreprise pour qu’elle soit de psychologie du travail à des expériences qui engendre la va- sure inciter « durant toute la scolari- file, édité chaque année, regroupe A l’Ecole supérieure d’électricité, prospère. Quand quelqu’un lit son l’université riété des compétences. Du coup, on té les élèves à réfléchir à la question : tous les CV d’une promotion des anciens élèves viennent juste horoscope, il le fait souvent le sou- René-Descartes - Paris-V. assiste actuellement à la création de pour quel emploi suis-je fait ? ». Au d’élèves du MBA (Master of Busi- avant le forum aider les étudiants à rire aux lèvres, sans prendre pour Elle est aujourd’hui consultante development centers dans les grandes cours de l’avant-dernière année ness Administration). Une équipe se préparer. Un soutien personnali- argent comptant les prédictions. en psychologie du travail. entreprises, sachant que certaines d’études, les élèves suivent un sé- de six personnes, le Carrier Mana- sé qui prolonge les cours d’expres- Mais peu de personnes mettent en b Elle est l’auteur de nombreux d’entre elles − une minorité − avaient minaire de deux jours et demi, au gement Service, organise, entre sion orale et autres dispositifs mis à question la validité scientifique d’une ouvrages et articles. La Motivation déjà devancé le mouvement. cours duquel, entre autres autres, des simulations d’entre- la disposition des étudiants pen- analyse graphologique. La majorité dans l’entreprise est son dernier épreuves, ils passent deux entre- tiens, en différentes langues dant toute leur scolarité. s’imagine que, sur le fond, c’est sé- livre paru (1998, éditions Propos recueillis par tiens simulés : « Un entretien soft, et (puisque l’une des caractéristiques rieux. d’Organisation). Marie-Béatrice Baudet un destructeur. » de cette école est d’être internatio- Annie Kahn LeMonde Job: WDE0600--0010-0 WAS MDE0600-10 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0016 Lcp: 700 CMYK

X / LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 EMPLOI

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat 9 % des ménages de personnes âgées vivent dans l'inconfort UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON % de ménages manquant d'au moins une des trois commodités de base, 1995 41 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) 1,4 1,5 0,1 1,0 (2e trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6

23 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D. 14 14 15 11 12 9 11 8 8 7 8 7 5 5 6 TAUX D'EMPLOI 1998 (en %) 33 4 4 1 0 22 3 Hommes + femmes (15-64 ans).... 61 59 64 57 52 (1999) 60 53 (1999) 69 70 64 N. D. Hommes + femmes (50-64 ans).... 48 45 48 43 49 (1999) 46 38 (1999) 48 59 N. D. N. D. .- S K . E E E E E E L Y I A B N N C D H U A LIE M N AR E-15 G N N IC IQ G RO U ITA U AG R EM XE PA LA TU S FRA T LG R AYS-B LU E IR U O DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ P AN LLEM A BE P D A À TEMPS PLEIN 1998 (h/semaine) MÉNAGES DE PERSONNES ÂGÉES TOUS LES MÉNAGES 40,5 39,7 40,1 38,6 40,7 39,7 38,5 39 44 N. D. N. D. Sources : Eurostat, PCM.

a LES MÉNAGES DE PERSONNES ÂGÉES (65 ans et plus) au ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL sein de l’Union européenne (UE) sont plus susceptibles que (en % sur un an) 1999 3e trim. 3e trim. 3e trim. 1er trim. 3e trim. 2e trim. 3e trim. 3e trim. 3e trim. 4e trim. 98 l’ensemble des ménages (9 % contre 5 %) de manquer au moins + 2,7 + 2,2 +2,2 + 2,6 + 2,2 + 2,4 + 0,5 + 3,4 + 5 + 3,4 N. D. de l’un des trois conforts de base d’un appartement, à savoir une baignoire ou une douche, des toilettes intérieures et l’eau chaude courante. TAUX DE CHÔMAGE 1999 (en %) novembre novembre novembre novembre novembre novembre octobre octobre septembre novembre octobre a SONT PARTICULIÈREMENT TOUCHÉES les personnes âgées Hommes + femmes.... 9 9,8 9,1 8,7 15,4 10,5 11,1 2,8 5,9 4,1 4,6 qui vivent seules. En Belgique, en France, en Irlande et en Au- Moins de 25 ans...... 17,3 18,4 8,9 20,4 28,1 23,3 32,4 4,7 12,7 10 9,4 triche, de 16 à 21 % d’entre elles vivent dans un appartement qui ne dispose pas d’au moins l’un de ces trois équipements. Sans parler du Portugal, où le pourcentage dépasse les 50 %. PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1998 (en %) a L’EAU CHAUDE est l’équipement qui fait le plus souvent dé- 49 52 53 62 46 (1999) 42 62 (1999) 48 33 8N. D. faut dans un ménage de personnes âgées, suivie (de près) par l’absence d’une baignoire ou d’une douche. N. D. : non disponible Pour plus d'informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FLASH SYNTEC RECRUTEMENT / « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH SETT / « LE MONDE »

Des réseaux à l'international encore limités DERNIER MOIS VARIATION L'intérim en Europe Situation des adhérents du Syntec, d'après un sondage, en nombre de réponses CONNU SUR UN AN Part dans la population active en % SIÈGE OU FILIALE D'UN GROUPE INTERNATIONAL 6 (5 %) TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 19,7% (déc.) – 2,6 % PAYS-BAS 3,9

ASSOCIÉS EXCLUSIFS FRANCE 1,8 DANS PLUSIEURS PAYS 3 (3 %) PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 36,6 % (nov.) – 1,4 % PARTICIPATION À UN RÉSEAU GRANDE-BRETAGNE 1,8 EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : DE CONSULTANTS OU 25 (22 %) CABINETS INDÉPENDANTS CDD...... 892 – 1,5 %* BELGIQUE 1,4 CONTACTS INFORMELS ET OCCASIONNELS 34 (30 %) AVEC DES CABINETS ÉTRANGERS INTÉRIM...... 446 + 8,2 %* ESPAGNE 0,7

AUCUN LIEN AVEC LES CABINETS ÉTRANGERS 45 (40 %) APPRENTIS...... 276 + 7,3 %* ALLEMAGNE 0,5 Nombre de réponses total = 113, soit 5 réponses multiples sur 108 répondants. Les pourcentages sont tirés sur 108. CONTRATS AIDÉS...... 424 + 4,4 %* Source : Syntec Recrutement. Sources : Eurostat, Insee.

SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a SELON UN SONDAGE mené auprès des cabinets membres de Syntec Femmes...... 6 933 (janv.) + 2,7 %* a AUJOURD’HUI, l’intérim est présent dans la quasi-totalité des pays Recrutement, près de la moitié d’entre eux n’ont pas encore d’activité in- Hommes...... 8 614 (janv.) + 0,6 %* d’Europe. Cette réalité est à mettre en parallèle avec l’évolution de la lé- ternationale. 60 % disent travailler régulièrement ou occasionnellement gislation. En 1997, l’Organisation internationale du travail (OIT) a entéri-

sur des problématiques de recrutement à l’étranger. SMIC (en francs) né la reconnaissance des bureaux de placements privés et leur rôle dans a 8 % DES CABINETS sont intégrés dans une structure unique, mais la Horaire...... 40,72 (oct.) + 1,2 % un meilleur fonctionnement du marché de l’emploi. majorité préfère participer à un réseau de confrères qui lui permet de Mensuel...... 6 882 (oct.) + 1,2 % a LA PRÉSENCE de l’intérim varie selon les pays. Au Royaume-Uni et préserver son indépendance. aux Pays-Bas, il est très important dans les activités tertiaires, mais il faut a UN POSITIONNEMENT sûrement pénalisant dans la mesure où les NOMBRE D'ALLOCATAIRES savoir que la législation nationale néerlandaise autorise la délégation de cabinets disent que les recrutements internationaux se développent, qu’il DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en millions) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** personnel dans l’administration. s’agisse de rechercher un candidat dans différents pays ou d’en trouver * variation sur dix mois (janv. 99/mars 98) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois a L’ESPAGNE, qui s’est ouverte à l’intérim en 1994, connaît depuis une un dans un pays donné. Sources : Insee, Dares, CNAF croissance régulière des missions. AGENDA Le Conseil économique et social, b DIALOGUE SOCIAL. L’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle et le groupe de réflexion Réalités du dialogue social (RDS) organisent, le 9 février de 8 h 30 à 14 h 30, une rencontre sur le thème « Dialogue social : quelles innovations ? ». en perte de vitesse, entend se réformer Renseignements : RDS, 84, av. Jean-Jaurès, 92140 Clamart.

b MÉTIERS. Lyon Eurexpo accueillera les 10, 11, 12 et 13 février le qua- trième Mondial des métiers, Salon de l’orientation, de la formation et de ne fois n’est pas cou- l’avis du CES. Au cours de la der- vaux sur des sujets d’actualité et en l’information sur les choix professionnels. Organisé par l’Association ré- tume. Le 11 janvier, le Créée en 1958 pour nière mandature (1994-1999), il n’a gagnant leur « droit de cité devant gionale pour l’orientation et la promotion des métiers (AROM) avec le U Conseil économique et été saisi que dix-huit fois, au lieu de les deux autres Assemblées ». soutien financier de l’Etat, de la région Rhône-Alpes et du Fonds social eu- social (CES) était appe- représenter les forces trente-cinq lors de la précédente. « Les rapports du CES ont deux ropéen, ce rendez-vous annuel réunira plus de 22 secteurs professionnels lé à se prononcer sur un avis pré- Pourtant, le besoin existe. Le gou- vertus : être des œuvres collectives et avec 2 000 représentants d’entreprises, des organismes de formation, des senté par l’ancien ministre socia- vives de la nation, vernement ne s’est-il pas doté d’un être soumis au vote de ses 231 spécialistes de l’orientation, des partenaires et des organismes de tutelle. liste des affaires sociales, René Conseil d’analyse économique... ? conseillers, lesquels représentent Renseignements : www.mondial-metiers.com. Teulade, sur l’avenir des retraites. l’institution n’a pas « Cette institution n’a qu’un rôle toutes les strates de la société », dé- Un sujet d’actualité très sensible, ostentatoire. Elle ne sert qu’à mon- fend son président. « Le CES est le b MULTIMÉDIA. Téléform, une conférence-expo sur la téléformation, le qui suscita une certaine efferves- de réel pouvoir trer que l’on tient compte des intérêts dernier lieu où l’on peut compenser multimédia éducatif, les nouveaux médias pour l’emploi et la formation, cence dans l’enceinte feutrée du économiques et sociaux. Mais elle n’a le déficit de dialogue social », in- aura lieu les 26, 27 et 28 avril au parc Chanot à Marseille. Un concours ré- palais d’Iéna. Son président, Favoriser le dialogue entre les di- aucun pouvoir, observe Françoise siste-t-il comme bien d’autres, rap- compensera les meilleures applications d’Intranet-Extranet de formation Jacques Dermagne, a dû s’en félici- verses catégories socio-profession- Dreyfus, professeur de sciences po- pelant qu’en 1968 le palais d’Inéa a réalisées par des entreprises ou des organismes de formation. Téléform ter, lui qui en septembre dernier, nelles – qui comptent 191 membres litiques à Paris-I. Elle ne peut se pro- servi d’antichambre aux accords de 2000 s’adresse aux professionnels de l’éducation, de l’emploi et de la for- fraîchement élu, exhortait les 231 au sein de l’institution – et conseil- noncer sur la loi de finances, docu- Grenelle. mation professionnelle. « sages » de cette institution à «se ler le gouvernement dans l’élabora- ment pourtant essentiel de la Ce « droit de cité », les travaux du Renseignements : XCOM, tél. : 04-42-70-00-66. E-mail : [email protected]. battre pour que ses rapporteurs tion de la politique économique et politique du gouvernement mais qui CES le gagneront toutefois en ap- soient à la Une ou au 20 heures ! ». sociale : telle est pourtant la double constitue une prérogative exclusive portant une réelle valeur ajoutée. L’avis voté par le CES, soupçonné mission du CES, troisième Assem- du Parlement. Même lorsque le CES « A rechercher une forme de consen- DÉPÊCHES de soutenir indirectement les inten- blée de la République, créée en est saisi pour avis par le gouverne- sus très large, trop de nos rapports tions du gouvernement, a malheu- 1958 pour représenter les forces ment sur une loi, il n’a pas à se pro- sont a minima. Cela conduit à édul- b MOBILITÉ. La Maison des Français de l’étranger, service du ministère reusement surtout alimenté la po- vives de la nation. Pourtant, sur les noncer sur les mesures d’application corer et affadir les propositions qui des affaires étrangères, lance un CD-ROM à destination des entreprises lémique. « L’opinion ne sait pas textes votés par les conseillers du financière de celle-ci. En France, la peuvent être faites. Mieux vaut des (2 000 F). La vocation de cet outil est de permettre aux entreprises d’en- pourquoi le patronat a voté contre, palais d’Iéna, rares sont ceux qui représentation est avant tout rapports s’appuyant sur des majori- voyer des salariés à l’étranger pour développer leurs activités. Il comprend pourquoi les entreprises publiques et ont véritablement ouvert les hori- politique. » tés moins larges que des rapports re- un guide général du Français à l’étranger, les coordonnées des représenta- la CFDT se sont abstenues. Or l’atti- zons des hommes au pouvoir et Le CES n’a, il est vrai, qu’un pou- posant sur un consensus total mais tions diplomatiques françaises et des missions étrangères en France ainsi tude de chacune de ces organisations inspiré le législateur. Sur la masse voir consultatif. Il a toutefois la fa- mou », reconnaît lui-même Jacques que des informations pratiques sur plus de soixante destinations à travers a un sens différent », déplore Jean- de la littérature produite par cette culté de s’autosaisir. Faculté qu’il Dermagne. le monde. Marie Toulisse, secrétaire national Assemblée – pas moins d’une cen- n’a cependant que peu utilisée ces « Tout en se donnant les moyens Renseignements : Maison des Français de l’étranger. cédétiste et membre du CES. Tout taine de rapports entre 1994 et dernières années pour essayer de de peser dans les débats, le CES doit Tél : 01-43-17-60-79. E-mail : [email protected]. en partageant plusieurs des inten- 1999 −, l’essentiel est voué à peser dans les débats d’actualité, garder sa capacité de réflexion et tions émises par cet avis, celui-ci re- l’archivage. comme par exemple sur la question d’étude, estime Jean-Christophe Le b HANDICAP. La CGT et Agir efficacement pour l’insertion profession- grette que ce travail en soit resté à des 35 heures. « On se refusait à Duigou. Cela suppose de prendre les nelle des personnes handicapées (Agefiph ) ont signé le 28 janvier une des considérations très générales, NOMINATIONS POLITIQUES traiter les dossiers qui fâchent », ne sujets très en amont. On a besoin au- convention nationale biennale en faveur de l’emploi des personnes handi- en faisant l’impasse sur deux pro- « Jusqu’à maintenant, le CES a cache pas Jacques Dermagne, qui jourd’hui de lieux où l’on puisse avoir capées. La CGT mènera, au cours des deux années de la convention, des blèmes de taille : le financement plus été un outil de féflexion qu’un entend aujourd’hui sortir la troi- des débats de fond. Il faut préserver actions d’information, de sensibilisation et de formation de ses militants des retraites à moyen terme et préconisateur. Cela a permis d’irri- sième chambre de la République de cette capacité du CES à mener un ou adhérents. l’avenir des régimes des fonctions guer les organisations à son sa léthargie, en multipliant les tra- travail approfondi de diagnostic, publiques. contact », estime Jean-Christophe même si celui-ci peut, après, débou- Pour lui, l’avis présenté par Re- Le Duigou, secrétaire confédéral de cher sur des préconisations qui pour PRÉCISION né Teulade apporte une preuve la CGT, qui connaît bien l’institu- Une influence limitée certaines font clivage. » supplémentaire de l’urgence à ré- tion pour en être membre depuis Reste que peser dans le débat est b COMMERCE ÉLECTRONIQUE. L’article du « Monde Economie » du former le CES. « Il faut, relève-t-il, près de vingt ans. Comme nombre Rares sont les rapports du aussi une question de moyens. Ac- 25 janvier 2000 sur les formations au commerce électronique ne mention- réfléchir à de nouvelles formes de ses homologues, il regrette tou- Conseil économique et social à tuellement, le budget du CES repré- nait pas l’ouverture, à la rentrée 1999, d’un DESS de commerce électro- d’avis qui éclairent véritablement tefois le faible intérêt que portent avoir véritablement influencé le sente 6 % de celui de l’Assemblée nique à l’université Lille-II, dont la première promotion a accueilli 15 étu- le gouvernement, en lui permettant les dirigeants de l’Etat au CES , et pouvoir législatif. On relève tou- nationale, soit 183 millions de diants. Ce DESS peut également être préparé à l’Institut international de de mesurer où sont les vrais cli- déplore que ceux-ci s’en servent tefois quelques exceptions. Il en francs (28 millions d’euros). Sur commerce et distribution (ICD), à Paris. vages et où se situent les rappro- avant tout comme refuge pour pla- va ainsi des rapports du père Jo- cette somme, près de 95 % servent Renseignements : www.iupmd.com. chements possibles entre les diffé- cer des recalés du suffrage univer- seph Wrezinski sur le revenu à la rémunération de ses conseillers rentes composantes de la société. sel ou des amis méritants. minimum, de Jacques Barthéle- et de son personnel. Ce qui ne Ce que ne permet pas le principe Sur fond de cohabitation, la no- my sur l’entreprise individuelle, laisse qu’une portion congrue pour RECTIFICATIF d’un vote global. Cette règle ne mination des quarante personnali- de Roger Leray sur le chômage engager des études, faire appel à conduit qu’à rechercher un consen- tés dites qualifiées désignées par de longue durée, ou encore de des experts, assurer les déplace- b Suite à une erreur de transmission, les deux graphiques des indicateurs sus basé sur le plus petit dénomina- décret en Conseil des ministres Geneviève Anthonioz-de Gaulle ments nécessaires aux études, et en Flash Sett / « Le Monde » et Flash Apec/«Le Monde » du « Monde teur commun. Ce qui, en l’espèce, obéit à de subtils choix politiques. sur l’évaluation des politiques faire la promotion... Economie » du 1er Février 2000 ont été inversés. Nous prions nos lecteurs sur un sujet aussi délicat que celui Mais, dans le même temps, le pou- publiques de lutte contre la de nous en excuser. des retraites, ne marche pas. » voir sollicite de moins en moins grande pauvreté. Laetitia Van Eeckhout LeMonde Job: WDE0600--0011-0 WAS MDE0600-11 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:07,06, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0017 Lcp: 700 CMYK

MANAGEMENT LE MONDE / MARDI 8 FÉVRIER 2000 / XI ̄ VIE DES ORGANISATIONS La gestion des ressources humaines par Jean-Pierre Le Goff sous le choc des réseaux

u mois de mars 1998, le développement des compétences, les rendre explicites et les Les aléas 7 % des salariés français Entreprises et salariés l’organisation du travail collectif. » transmettre. » A utilisaient Internet et Maxime Schenkery, chez Ernst & Pour Jacques Delplancq, direc- 36 % un réseau électro- doivent redéfinir Young, distingue trois niveaux teur compétences et métiers à la nique interne (intranet) dans le d’impact de la mise en œuvre des DRH d’IBM France, « dans l’entre- du management post-68 cadre de leur activité profession- quelques-unes de réseaux. Le premier concerne les prise coexistent désormais la gestion nelle, selon le ministère du travail. fonctions RH elles-mêmes : les ré- de procédures et, de plus en plus, trange destin que celui de nombre d’idées affirmées en mai 68. La part des usagers d’Internet at- leurs relations autour seaux, inter ou intra, facilitent le re- l’activité de professionnels travaillant La remise en cause des pouvoirs et des hiérarchies, la libération teindrait même fin 1999, 39 % dans crutement, la formation à distance, en réseaux, en dedans comme en de- de la parole, l’affirmation de l’autonomie, l’appel à l’imagina- les seules entreprises de plus de dix des usages d’Internet la saisie, le stockage et le traitement hors de ses murs. Le nouveau ma- tion et à la créativité..., se sont intégrés dans une logique pro- salariés, selon IDC-France (lire des données individuelles qui per- nagement doit accepter et favoriser ductiveE qui paraissait jusqu’alors s’y opposer. Dès les années 70, on tire page V) : 76 % de ces entreprises et des intranets mettent la gestion administrative, ces réseaux bien qu’il n’en soit pas les leçons de la crise du modèle taylorien. Le constat dressé par le rapport disposaient d’un accès à Internet mais aussi la gestion des carrières. propriétaire, car c’est la condition de Sudreau sur la réforme de l’entreprise paru en 1975 en porte témoignage. fin 1999 et 45 % avaient mis en ligne de cet instrument, immédiate- Le deuxième concerne l’organisa- l’accroissement de la compétence de Un nouveau management va se développer : il tient compte de la crise de place un intranet. ment adopté par les commerciaux, tion du travail : les réseaux per- chacun et de la performance de l’autorité et des aspirations nouvelles et prend à rebours nombre de Dans la plupart des cas, cette dif- s’est avérée insuffisante. Il a fallu mettent la constitution d’« équipes l’entreprise ». schémas issus du passé. fusion de l’utilisation des réseaux se former les agents par des sessions virtuelles » à partir d’individus dis- Mais une telle mutation peut de- C’est dans les années 80 que ce nouveau courant du management fait quasi naturellement : une fois de deux heures, histoire de « dé- persés (groupware). La mise en venir aisément conflictuelle. trouve en quelque sorte son apogée. A la faveur du tournant de la poli- équipés et formés par une direction mystifier » l’outil. Ensuite, on s’est place d’un intranet chez un indus- L’usage des réseaux peut être un tique économique de 1983, la modernisation des entreprises devient un informatique militante, les salariés aperçu que les commerciaux de- triel du médicament a ainsi permis, enjeu de pouvoir comme le nouveau terrain pour un militantisme de gauche en crise de projet glo- se lancent sur ces nouveaux écrans. vaient consacrer un certain temps à en reliant toutes les parties pre- montre, aux Etats-Unis, la multipli- bal. On assiste alors à un développement important des activités de for- Cette diffusion peut aussi être à l’exploration des possibilités de l’in- nantes à la constitution des dos- cation des affaires d’espionnage mation, d’audit et de conseil. Nombre de militants ou d’ex-militants se l’initiative d’un service, qui met en tranet et au suivi de son contenu. siers d’autorisation, de réduire de électronique des salariés, ou d’utili- reconvertissent en conseillers éclairés des directions. Avec la venue de la place un outil dans un but précis : Mais il faut pour cela que les res- 36 à 18 mois le processus de mise sation indue des réseaux par ceux- gauche au pouvoir, la transformation des rapports sociaux dans les en- information, accélération des pro- ponsables d’équipe organisent le sur le marché. ci. Marc Imbert, chercheur à l’ESC treprises ne va-t-elle pas, cette fois, pouvoir se faire par le haut ? N’est-ce cédures, formation... travail de façon à soustraire les Le troisième porte sur la ges- Grenoble, qui a étudié l’utilisation pas une chance historique à saisir pour construire une entreprise radi- Mais les conséquences de l’usage agents à la pression constante du tion des savoirs. « Parce que les des courriers électroniques au tra- calement neuve aux antipodes de celle du XIXe siècle et du taylorisme ? croissant de ces technologies sur la public. Le rôle du manager apparaît compétences sont de plus en plus vail, constate que les DRH français Si ce management post-68 paraît retrouver nombre de thèmes plus relation entre le salarié et son en- donc central. « En tant que destina- précieuses pour l’entreprise, ex- « commencent à s’interroger » ; anciens de la critique du taylorisme et du courant des relations hu- treprise sont rarement pensées glo- taire des documents papiers, c’est le pose Dominique Jolly, directeur Schneider ou Hewlett-Packard, par maines, il les oriente dans des voies nouvelles. L’attention accordée à balement. Elles ne sont pourtant responsable qui donnait auparavant de la recherche à l’ESC Grenoble, exemple, travaillent à des chartes l’individu, la remise en cause des « petits chefs » autoritaires et butés, pas bénignes. Significativement, le l’information à laquelle les agents ont cette dernière doit lutter contre les déontologiques. des cloisonnements bureaucratiques, la volonté de prendre en compte cabinet de conseil Ernst & Young a maintenant directement accès. Il doit déperditions dues à la mobilité, En attendant, observe Marc Im- les idées des salariés produisent des changements réels qu’il serait vain créé en juin dernier un départe- donc trouver une autre légitimité, à externe comme interne : elle doit bert, la tendance des entreprises de nier. Mais ce nouveau type de management s’accompagne d’une ment spécialisé dans les nouvelles travers la conduite du changement, donc formaliser ces savoirs pour est à l’installation d’Intranet ou de idéologie dont les effets sont déstabilisants, idéologie qui va particuliè- technologies, transversal à toutes forums de discussion thématiques, rement se développer dans les entreprises du service public. ses activités. « Car, explique Domi- dans le souci de privilégier l’inter- Nombre de managers et de formateurs ont alors tendance à se consi- nique Piot, un de ses responsables, Candidats au-dessus de tout soupçon activité et le travail collectif, mais dérer, plus ou moins consciemment, comme les émancipateurs de l’ère les réseaux transforment l’entreprise aussi d’en réguler plus facilement nouvelle devant amener une rup- dans sa relation avec les consomma- « Comment recruter un employé sûr, honnête et compétent ? » Le site le contenu. Or les salariés privilé- ture radicale dans les façons de gé- teurs (business to consumer), américain www.avert.com, qui accueille l’internaute par cette ac- gient l’usage du courrier électro- L’utopie d’un collectif rer et de travailler ensemble, d’autres entreprises, fournisseurs croche, n’est pourtant pas un site de recrutement de personnel de nique : la boîte à lettres, objet per- transformant les mentalités et les ou clientes (business to business), maison pour Bostoniens huppés. Avert Inc. propose aux employeurs sonnel, échappe (croit-on) à la sans hiérarchie se comportements, façonnant une mais aussi avec ses salariés, qu’on de vérifier les éléments avancés par les candidats. De puissants mo- vigilance hiérarchique. Les outils de sorte de nouvel « homme nou- pourrait baptiser business to teurs de recherche croisent les condamnations judiciaires, les nu- groupware, de formation à distance redéploie. Le thème veau » dont l’entreprise moderne employee. » méros de Sécurité sociale, les litiges entre salariés et employeurs, les ou de saisie des données person- est censée avoir besoin. L’autono- En 1999, la direction régionale de listes de diplômés des universités, les crédits bancaires, et même... nelles suscitent également une cer- autogestionnaire mie et la responsabilité sont dé- France Télécom à Grenoble a créé les suspensions de permis de conduire. Avert, rappelant que tout taine méfiance : ils reviennent à crétées par en haut et érigées pa- un Intranet destiné à ses agents propos discriminatoire en matière de sexe, race, religion, etc., peut diffuser sur le réseau des pratiques se croise avec celui radoxalement en nouvelles commerciaux. « L’objectif, explique envoyer un recruteur au tribunal, offre même la prise en charge des professionnelles ou des informa- normes. Le management partici- Odile Minichino, DRH de cette di- premiers contacts téléphoniques par un avocat spécialisé... tions personnelles dont tout salarié du management patif, lié au « projet d’entreprise » rection, était de fournir un catalogue Mais on trouve aussi sur le Web des sites où les salariés dénoncent préfère réserver la primeur à des partagé et à l’éthique généreuse, de nos produits et services modifiable les pratiques abusives de tel ou tel employeur. La spécialité de Net- interlocuteurs choisis autour de la participatif et n’est-il pas le levier enfin trouvé en temps réel : la nature et le prix de slaves (www.disobey.com/netslaves/) consiste ainsi à épingler les machine à café ! pour transformer l’entreprise en nos offres varient en effet sans fleurons de l’indice boursier américain des entreprises de haute se transforme en une une collectivité faite d’individus cesse. » Très vite, la seule mise en technologie, le Nasdaq ! Antoine Reverchon libres participant en toute trans- injonction qui somme parence à l’élaboration des objec- tifs communs ? chacun de participer. L’utopie soixante-huitarde d’un Aux Etats-Unis, un lien entre salariés nomades collectif horizontal sans hiérar- A la contrainte chie, composé d’individus pareil- lement autonomes et respon- NEW YORK ser », avoue la responsable améri- attention, clament les sociologues et externe succède sables se redéploie sous une correspondance Le réseau électronique caine, Lisa Dowd. autres psychologues du secteur. forme nouvelle. Le thème auto- a direction de SAS Insti- Onyx et Concur, deux entreprises Pour eux, le meilleur dialogue dans l’intériorisation gestionnaire se croise avec celui tute, fabricant de logiciels permet de pallier de Seattle, ont pour leur part de- l’entreprise reste le bon vieux face- du management participatif dans L de Caroline du Nord, vou- mandé à la société Net Reflector de à-face, la conversation près de la des contraintes la confusion et se transforme à lait partager avec ses l’éclatement réaliser pour elles, à travers Internet, machine à café. son tour en injonction paradoxale 6 600 employés disséminés de par le des sondages d’opinon auprès des « Si vous remplacez cela par un en- qui somme chacun de participer. Un glissement sémantique est significa- monde ses recherches sur le posi- des employés employés. Ces enquêtes anonymes voi incessant d’e-mails, qui n’est après tif : il n’y a plus de « chefs du personnel » mais des « gestionnaires de la tionnement de la marque. Deux et ultra rapides permettent de me- tout qu’un parfait système de distribu- ressource humaine », et la notion même de « contremaîtres » peut être cadres supérieurs avaient planché sur de nombreux lieux surer le moral des troupes, d’enquê- tion du travail, vous vous trompez », remplacée par celle d’« animateurs d’atelier ». Comme si on avait voulu sur le dossier et mouraient d’envie ter sur leur satisfaction et leur vision dit Scott Chadwick, professeur de effacer les signes bien visibles d’une hiérarchie qui n’en continue pas de partager leurs découvertes avec de travail éloignés de l’entreprise. Plus encore, cer- communication à l’université d’Etat moins d’exister. les autres... Mais à moins de sauter taines sociétés, tel le géant BP Amo- de l’Iowa. L’e-mail, instrument froid, Passée l’euphorie managériale des années 80, on mesure les effets pra- d’un avion à l’autre pendant plu- nant leader sur un marché à la crois- co, utilisent le médium pour des aurait un effet réfrigérant. « Plus on tiques de telles orientations. L’injonction à l’autonomie place en situa- sieurs mois, ils ne voyaient guère sance explosive. « Nous n’avons pas sondages d’un genre particulier. devient high-tech, plus il faut être sen- tion difficile les plus faibles, ceux qui précisément n’ont ni les conditions, comment s’y prendre. le temps de nous rencontrer, il y a Quelle est l’image de tel ou tel sible », renchérit Bob Nelson, auteur ni les acquis en termes de compétences et de formation pour accéder à C’est là que Bill Marriott, direc- danger », constate Edward Kante- cadre ? Apprécie-t-on sa manière de du livre Mille et une façons de ré- cette autonomie décrétée. teur de la production vidéo de l’en- rian, qui essaie de nourrir la culture travailler en équipe ? Sait-il motiver compenser vos employés (1994, Work- La valorisation unilatérale des compétences dites relationnelles et treprise, a suggéré l’usage de l’intra- interne en introduisant les nou- ses hommes ? Là encore, l’anony- man). Même son de cloche chez Sue comportementales heurte de plein fouet des identités professionnelles net. Quatre cents salariés se sont veaux venus dans la newsletter. mat assure un meilleur taux de ré- Fox, PDG de la société Survie de structurées autour d’une culture technique. Ce n’est pas la nécessité réunis dans l’auditorium de SAS Ins- Même souci chez Sonic Tele- ponse. l’étiquette. Cette gardienne du sa- d’évoluer, de développer la formation qui se trouve en question, mais titute pour écouter la présentation com, un groupe de télécommuni- Certes, l’intranet et les multiples voir-vivre dans l’entreprise s’est faite une façon de faire qui, au lieu d’encadrer et d’aider, déstabilise et dés- live. Et 500 autres, installés devant cations. Santiago Testa, le direc- gadgets qui l’accompagnent élar- l’avocate passionnée de l’e-mail tructure les individus et les collectifs de travail, entraînant un profond leur PC, ont suivi en direct l’émis- teur du marketing, aime envoyer gissent le champ des échanges pos- poli ! malaise, renforçant les replis corporatistes et les blocages. sion et y ont même participé en en- des cartes de Noël, petits shows de sibles entre les différentes compo- Les thèmes de ce management post-68 ne vont pas disparaître pour voyant leurs réactions par e-mail. 50 secondes représentant les pa- santes de l’entreprise. Mais Caroline Talbot autant. Débarrassés de leur utopie et de leurs envolées lyriques, ils s’in- Aussitôt après, l’enregistrement de trons en chapeau et nez rouge, à tègrent dans une optique plus cynique avant tout soucieuse de rentabili- l’émission a été mis à la disposition ses vendeurs sur le terrain. té. L’« autonomie » et la « responsabilité » continuent d’être des réfé- de tout un chacun. En vingt-quatre Les employeurs fixent des règles du jeu rences-clés dans le cadre de budgets et d’objectifs de plus en plus serrés. heures, 5 000 employés de SAS Ins- PRIMES EN LIGNE La notion confuse de « savoir-être » permet de développer un modèle titute avaient entendu le message. Il essaie aussi d’accroître leur Internet peut faciliter la communication... ou brouiller l’échange. d’implication dans le travail qui efface les frontières entre compétences Bill Marriott réalise depuis deux motivation en leur adressant des C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises américaines mettent en professionnelles et comportements relevant des libres activités sociales ou trois enregistrements par se- images des récompenses offertes place des règles du jeu, censées clarifier l’usage du médium. Ces ou de la vie privée. maine. Il avertit individuellement aux meilleurs. Le vendeur aperce- compagnies s’adressent aux fabricants de logiciels tels que Surf- A la contrainte externe succède l’intériorisation des contraintes et des certains employés de SAS Institute vra ainsi sur son écran le premier control ou Websense, qui jouent les policiers du cyberespace pour le normes à l’aide de multiples outils d’évaluation de la performance indivi- par courrier électronique, lors- prix : la verte campagne britan- compte de l’entreprise, en interdisant aux employés l’accès aux sites duelle et collective. Et cette évaluation elle-même se veut « auto-évalua- qu’une émission peut les intéresser nique où se déroulera le prochain pornographiques, aux sites « haineux » ou... aux casinos virtuels. tion », faisant reposer sur les salariés un poids de responsabilité difficile particulièrement : « Hey Mike, tournoi de golf. Internet peut en Dans la foulée, la direction peut limiter l’accès de certains sites aux à assumer. En mettant hors champ les conditions et la charge de travail, mime-t-il, clique ici, tu vas aimer... » faire saliver quelques-uns, et en périodes de temps libre. L’employé pourra bien faire son shopping ces outils de mesure des compétences et de la performance tendent à Internet et intranet, explique-t-il, faire ricaner quelques autres. Mais et visiter les agences de voyages sur le Net, mais seulement pendant rendre les salariés responsables de leurs compétences et de leurs perfor- ont permis d’améliorer la communi- Santiago Testa est convaincu qu’il les heures des repas. Selon un sondage réalisé par le Saratoga Insti- mances, et finalement de leur « employabilité » dans l’entreprise et sur cation interne ; le médium renforce approfondit ainsi le dialogue entre tute auprès de 224 entreprises, 83 % d’entre elles ont ainsi rédigé un le marché du travail. Le management post-68 décomposé trouve ainsi à les liens entre l’encadrement et l’entreprise et sa direction. règlement Internet. Selon une autre enquête de l’American Mana- s’intégrer au libéralisme. chaque membre du personnel, il Pour S.com, une agence d’inté- gement Association, 45 % des employeurs surveillent l’activité élec- Sortir de ces impasses implique qu’on cesse de penser l’entreprise sur donne « un sentiment d’apparte- rim d’ingénieurs spécialistes des tronique de leurs employés, et 27 % leur courrier électronique. le modèle d’une communauté fusionnelle ou sur le modèle de la Cité. Si nance ». télécommunications, le nouveau on ne dirige plus les hommes dans le travail comme autrefois, on n’en Chez Pyxis, un développeur de portail promis pour le mois de continue pas moins de les diriger, et il est manipulateur de laisser en- sites Web, les vingt employés − de- mars prochain sera un lien vital tendre qu’il n’en va plus ainsi. Il ne s’agit pas de revenir aux pratiques an- signers, développeurs, program- avec la maison mère. Les ingé- ciennes, mais d’assumer clairement une position d’autorité et de pou- meurs − habitent à Dallas, en Alle- nieurs consultants, envoyés au voir dans le travail propre au management, tout en reconnaissant les magne, en Irlande et à Prague. Ils Brésil, en Australie ou au Mexique, différences et les contradictions irréductibles du point de vue de l’impli- dialoguent en permanence par e- recevront sur leur écran un état cation dans le travail en entreprise. mail. Chez Mondus.com, un marché des lieux de leur mission − mode Occuper une position hiérarchique implique aussi une fonction d’as- en ligne pour PME qui met en rela- de paiement du client, heures res- sistance et d’aide. Le « pouvoir informe », caractérisé par l’absence de tion acheteurs et fournisseurs, le tant à fournir −, plus quelques in- toute hiérarchie claire et un management par le flou et l’ambiguïté, sert responsable de la communication, formations personnalisées : où est toujours les manipulateurs et les démagogues qui soumettent les indivi- Edward Kanterian, envoie toutes les le meilleur café le plus proche ? Où dus à un pouvoir d’autant plus despotique qu’il est masqué. semaines sur intranet une newsletter changer ses devises... ? En prime, (lettre d’information) aux 100 sala- S.com leur enverra via Internet du Jean-Pierre Le Goff est sociologue au laboratoire Georges-Friedmann riés. Mondus était il y a quelques matériel de formation. « Pour (Paris-I-CNRS). mois le projet de trois étudiants nous, ces ingénieurs sont de l’or. Le d’Oxford ; l’entreprise est mainte- portail est un moyen de les fidéli-