Stephane BELMONDO « 2.0 » naïve / believe – sortie 18 octobre 2019

Stephane Belmondo ▪ trompette & bugle Sylvain Luc ▪ guitares

CONCERTS DE LANCEMENT D’ALBUM

17 septembre ‐ Colmar Festival ‐ Les Tanzmatten, Sélestat (67) 29 septembre ‐ Maison Folie Beaulieu Lomme (59) 30 septembre – Villa Cavrois de Croix (59) 01 octobre ‐ Centre culturel mouscronnois (B) 02 octobre ‐ Auditorium de l’école de musique de Neuville en Ferrain (59) 03 octobre ‐ Salle polyvalente de Gruson (59) 04 octobre ‐ Auditorium du centre culturel de Lesquin (59) 14 octobre ‐ Tourcoing Jazz Festival (59) 14 novembre – Paris au NEW MORNING 29 novembre ‐ Jazz au Fil de l'Oise (60)

Contact presse : Valérie Mauge [email protected] Tél : 06 15 09 18 48 Contact scène pour Stephane Belmondo : Christophe Deghelt christophe@backstage‐prod.com Contact scène pour Sylvain Luc : Alexandre Lacombe [email protected] Contact label : Patrick Schuster [email protected]

2.0

Vingt ans après leur premier disque en duo, Ameskeri, multi‐récompensé, le trompettiste Stephane Belmondo et le guitariste Sylvain Luc récidivent, à merveille. Les deux flibustiers d’un jazz épris de liberté témoignent, avec l’intimiste 2.0, de la maturité acquise au cours de leurs riches parcours respectifs, mais aussi d’une jouvence préservée. Dès la première écoute, on perçoit une musique qui active autant l’intelligence que le cœur. Hormis les deux reprises de l’album (un morceau de Philippe Sarde et l’autre, de Stevie Wonder), les compositions originales recèlent un profond raffinement, qu’elles soient signées par Sylvain Luc ou Stephane Belmondo. Au fil de l’opus, surgit, comme d’une source souterraine, l’improvisation, fraîche, et fertilisée par le limon du temps, de l’expérience.

Le titre « 2.0 » traduit à la fois les 20 ans écoulés depuis Ameskeri et le bond qui nous a projetés dans une société se transformant à l’aune du numérique. « Notre duo remonte à la fin de la décennie 1990, précise Stephane Belmondo. Il est né dans un club parisien – le Baiser Salé –, où nous nous étions retrouvés à 2 heures du matin et, par simple plaisir, avions joué jusqu’à l’aube ». La sortie d’Ameskeri (1999) donna l’occasion à de nombreux concert dans le monde entier. « En 2017, j’ai fondé un quintet avec Stephane, les frères Chemirani et Lionel Suarez, ajoute Sylvain Luc. A la fin de la première répétition du groupe, quand Stéphane me confie : « Quel pied de rejouer ensemble, ça donne envie de relancer le duo ! », je lui ai dit sans hésiter : « Tu connais ma réponse ! ». Peu après, nous recommencions l’aventure en duo ». Les retrouvailles ont eu lieu comme si les deux amis s’étaient quittés la veille. En juin 2019, après leur premier concert en tandem (en Autriche), un journaliste a déclaré : « On avait l’impression qu’il y avait, non pas deux instruments, mais un seul ! ». Quand on prête l’oreille à 2.0, on est frappé par la télépathie qui relie Stephane et Sylvain à la manière d’un fil invisible.

Ameskeri était complètement improvisé. Le disque 2.0 comprend, lui, six compositions du guitariste, trois du trompettiste et bugliste, deux reprises (plus une en format numérique, en bonus), sans oublier trois pièces – notamment le morceau éponyme – basées sur l’improvisation, corne d’abondance à laquelle ils aiment puiser. Le blues signé de Stephane Belmondo, On The Same Road, semble adresser un clin d’œil affectueux au monumental Monk. Une belle place est accordée à la ballade, à l’instar d’Evanescence et Tard le soir (de Sylvain Luc), ou encore Joey’s Smile et The Melancholy of Rita (de Stephane Belmondo), qui se déploie entre sourire et mélancolie. Sylvain Luc a dédié, à son jumeau de musique, la tournerie ternaire d’African Waltz, tandis que la valse qu’il a bichonnée pour Petite Fourmi met en lumière, chez les deux complices, la prégnance du chant intérieur.

L’un et l’autre ont accompli un chemin remarquable. Leur boussole commune : une ouverture d’esprit qui les oriente volontiers vers l’inconnu, vers le défi qui incite à se surpasser. Lauréat du prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz 2010, Sylvain Luc a collaboré avec des personnalités artistiques aussi différentes que Michel Legrand, Michel Jonasz, , Billy Cobham, Al Jarreau, , , Bernard Lubat, Richard Bona, la guitariste classique Marylise Florid, le maâlem gnaoua Abdeslam Alikane… En 2001, son album Trio Sud, gravé avec Jean‐Marc Jaffet et André Ceccarelli, illustrait déjà ce refus des barrières qui toujours le guidera. Stephane Belmondo fait valser les étiquettes tout aussi allègrement. Pris sous son aile par Chet Baker en 1985, il a remporté, avec son frère Lionel Belmondo, le prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz 1994, peu avant d’aller s’installer à New York (1995). Il vit à fond les folles vibrations de la Mecque du jazz et, entre autre, se produit au Carnegie Hall aux côtés de Dee Dee Bridgeweter. Revenu en France, il publiera en 2003 son incandescent Hymne au Soleil, puis enregistrera avec Yusef Lateef, Milton Nascimento…

© Marc Obin

Avec 2.0, les frères de swing nous réservent des surprises. Si Ameskeri était entièrement acoustique, le guitariste a choisi, ici, d’élargir sa palette en recourant à des effets. Il possède la vertu d’instiller, dans l’électro, comme de l’air et de la chair. Du mystère, aussi, à l’instar de sa composition It’s real, où l’on perd peu à peu le nord : on a la sensation d’arpenter une contrée imaginaire, quelque part dans un Orient que la trompette attise délicatement et empourpre de jazz. Qui aurait imaginé entendre aujourd’hui Stephane Belmondo à l’accordéon (son premier instrument) ? C’est son offrande aux mélomanes, dans Un homme dans la ville, tiré de la BO conçue par Philippe Sarde pour le film Mort d’un Pourri (de Georges Lautner, 1977). Stephane, qui a eu le bonheur de jouer des partitions de Sarde, explique : « En studio, nous avons appris la disparition de Marcel Azzola, avec lequel Sylvain et moi avons beaucoup travaillé. Marcel avait enregistré cette mélodie, immédiatement reconnaissable, de Philippe Sarde. A travers cette reprise, nous lui rendons hommage ». Et Sylvain Luc, de souligner : « Durant notre semaine en studio, nous avons perdu deux êtres chers, Marcel Azzola et Michel Legrand. Ce disque est chargé émotionnellement ».

D’Un homme dans la ville, Stephane Belmondo nous livre à l’accordéon la substantifique moelle – la pureté de la mélodie –, en totale osmose avec la dentelle que tisse Sylvain Luc à la guitare, selon le même dépouillement. Par l’espèce de manque qui est suscité en nous, et qui contraste avec la densité de leur jeu, notre attention se tend pour ne pas perdre une goutte de ce miel. Et l’on ressent quelque chose d’un doux vertige. Tout au long de 2.0, les deux humbles virtuoses étonnent, enchantent. Ils prodiguent la plénitude d’un art rigoureux et généreux.

Fara C.